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Full text of "Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume"

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NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 


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DE    FRANCE 

ou  RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES  GÉNÉALOGIES  HISTORIQUES 

DES    MAISONS   NOBLES    DE    CE   ROYAUME 


M.    DE    SAINT-ALLAIS 

AVEC    LE    CONCOURS 

DE   MM.    DE   COURCELLES,   L'ABBÉ   LESPINE,    DE    SAINT-PONS 

ET    AUTRES    GENEALOGISTES    CÉLÈBRES 


TOME   QUATORZIÈME 


'REMIERE     PARTIE 


PARIS 

LIBRAIRIE    ANCIENNE    ET  M  O  D  E  R  N  K 

BACHELIN-DKFLORENNE 

Société  anonyme  au  caf>ilal  de  i,5oo,ooo   francs. 

siÉGK  social:   3,    quai    malaquais,    3 

MDCCCLXXVi 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE   FRANCE. 


IMPRIMERIE  GENERALE  DE  CHATiLLON-SUR-SElNE, 

J.    ROBERT. 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE    FRANCE, 

ou 

RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES    GÉNÉALOGIES     HISTORIQUES 
DES    MAISONS    NOBLES 

DE   CE   ROYAUME, 

Faisant  suite  au  Dictionnaire  universel  de  la  Noblesse  de  France 
qui  paraissait^  avec  Privilège  du  Roi,  avant  la  Révolution  ; 

Par  M.  de  Saint-Allais  ,  auteur  des  Généalogies  historiques 
des  Maisons  souveraines  de  l'Europe. 


DIEU  ET  LES  BOURBONS. 


TOME    QUATORZIEME. 


A    PARIS, 

\u  Bureau  du  Nobiliaire  univkrskl  de  P'hance 

rue  de  la  Vrillicre,  n"   lo. 

(818 

Réimprimé  en  i6jf/. 
A    LA    LIBRAIRIE    ANCIENNE    ET    MODERNE 

B  A  C  H  E  L I  N  -  D  E  r  L  O  R  E  N  N  E 

Société  anonyme  au  capital  de  i,5oo,ooo  francs. 
SiJgc  social  :    :%  Quai   Malaquais,   :<. 


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NOBILIAIRE   UNIVERSEL, 

OU 

RECUEIL   GÉNÉRAL 

DES    GÉNÉALOGIES    HISTORIQUES 
DES    MAISONS   NOBLES 

DE    FRANCE, 

Formant  les   matériaux   du    Dictionnaire   universel 
DE  LA  Noblesse. 


BIENCOURT  (dej,  en  Picardie.  La  maison  de 
Biencourt  est,  suivant  le  te'moignage  des  auteurs  les  plus 
accrédités,  Tune  des  plus  anciennes  et  des  plus  considé- 
rables de  la  province  de  Picardie,  par  l'illustration  de  son 
origine  et  par  la  nature  et  l'étendue  de  ses  possessions. 

Elle  a  pris  son  nom  de  la  terre  et  vicomte  de  Bien- 
court,  située  en  Ponthieu,  dans  les  environs  de  la  fameuse 
abbaye  de  Centule,  dite  de  Saint- Riquier,  fondée  et 
enrichie  par  les  anciens  comtes  sou\erains  de  ce  pays, 
et  dont  les  seigneurs  de  Biencourt  ont  été  eux-mêmes 
les  bienfaiteurs. 

A  cet  avantage,  qui  caractérise  la  pureté  de  son  ori- 
gine, elle  joint  celui  d'avoir  été  décorée  de  la  chevalerie 
dès  la  fin  du  onzième  siècle,  et  d'avoir  contracté  de 
bonnes  alliances. 

Elle  a  des  services  militaires  presque  continuels. 

Elle  a  donné  trois  chevaliers  de  l'ordre  de  Saint- 
Michel  avant  l'institution  de  celui  du  Saint-Esprit, 
plusieurs  gentilshommes  de  la  chambre  et  maîtres-d'hôtel 
des  rois  de  France,  un  capitaine  de  cent  lances  des  or- 
donnances, deux  écuyers  commandant  la  grande  écurie, 
14.  I 


2  DE    BIENCOURT. 

des  chevaliers  de  Malte^  dont  un  commandeur  de  son 
ordre,  et  un  grand  nombre  d'officiers  distingués. 

La  Morlière,  dans  son  Recueil  des  maisons  illustres  de 
Picardie  (  r  ),  copié  depuis  par  Carpentier,  historien  du 
CambrésiSj  et  par  Haudicquier  .dej  Blancourt,  auteur  d^un 
recueil  de  généalogies^  Ta  fait  descendre  de  la  maison 
de  Rambures. 

11  s'autorise  d'une  charte  de  l'an  1204,  par  laquelle 
Guillaume,  sire  de  Rambures,  fit  don  à  l'abbaye  de 
Séry,  d'une  dîme  qu'il  possédait  à  Biencourt  ;  mais  ce 
Guillaume,  s'il  a  existé,  pour  être  possesseur  d'une  dîme 
à  Biencourt,  notait  pas,  pour  cela  seigneur  de  cette 
terre;  le  sentiment  de  cet  historien  se  trouve  entièrement 
opposé  à  celui  du  célèbre  du  Chesne_,  qui  a  donné  la  gé- 
néalogie de  la  maison  de  RamBures,  dans  laquelle  il  ne 
fait  aucune  mention  de  ce  Guillaume,  prétendu  seigneur 
de  Biencourt;  et  d'ailleurs,  le  nom  de  Biencourt  était 
porté  successivement  par  un  grand  nombre  de  sujets, 
seigneurs  de  cette  terre,  long-tems  avant  l'époque  de  la 
charte  de  1204,   citée  par  la  Morlière. 

L'opinion  la  plus  généralement  adoptée,  est  que  la 
maison  de  Biencourt  est  issue  d'un  cadet  des  sires  de 
la  Ferté-Saint-Riquier,  issus  eux-mêmes  des  comtes  de 
Ponthieu  de  la  première  race. 

Cette  opinion  est  sans  contredit  la  plus  raisonnable, 
puisqu'elle  est  appuyée  de  preuves. 

Il  est  de  principe,  en  matière  de  généalogie,  que  pour 
connaître  l'origine  d'une  famille  qui  a  pris  son  nom 
d'une  terre,  et  l'a  transmis  à  ses  descendants  avant  l'épo- 
que à  laquelle  les  surnoms  sont  devenus  héréditaires,  le 
moyen  le  plus  utilement  employé  pour  y  parvenir,  est 
de  s'assurer  à  qui  cette  terre  appartenait  originairement; 
ce  point  essentiel  une  fois  reconnu,  on  peut,  sans  presque 
courir  le  risque  de  se  tromper,  regarder  le  possesseur  actuel 
comme  issu  de  père  en  fils  des  possesseurs  précédents, 
quand  bien  même  la  filiation  ne  serait  pas  littéralement 
exprimée. 

En  appliquant  ce  principe   à    la  maison  de  Biencourt, 


(i)  Recueil  des  maisons  illustres  de  Picardie,  par  la  Morlière, 
in-4°.,  édit.  de  i63o,  pag  i25. 


DE  BIENCOURT.  3 

on  remarque,  que  dès  la  fin  du  onzième  siècle,  la  terre 
de  son  nom  dépendait  du  domaine  des  sires  de  Saint- 
Riquier,  avoués  héréditaires,  comme  l'avaient  été  avant 
eux  les  comtes  de  Ponthieu,  de  la  fameuse  abbaye  de 
Centule,  dite  de  Saint-Riquier;  qu'elle  fut  possédée 
par  Gautier,  surnommé  Senioratus,  sire  de  la  Ferté, 
que  ses  descendants  en  prirent  le  nom  et  le  transmirent 
tous  à  leur  postérité;  nous  ajoutons  que  la  terre  de  Bien- 
court  a  toujours  relevé  en  partie  des  comtes  de  Pon- 
thieu (i). 

Quoique  l'auteur  de  l'Histoire  des  Grands  Officiers  de 
la  Couronne,  à  l'article  des  comtes  de  Ponthieu,  ne  pa- 
raisse point  avoir  connu  Gautier,  surnommé  Setiioratus, 
sire  de  la  Ferté,  ou  ait  omis  de  le  comprendre  au 
nombre  des  enfants  de  Hugues  II,  comte  de  Ponthieu, 
il  paraît  néanmoins  certain  qu'il  fut  son  troisième  fils, 
et  frère  puîné  de  Gui  P"",  qui,  après  la  mort,  sans  en- 
fants, d'Enguerrand,  son  frère  aîné,  succéda  au  comté 
et  fut  le  dernier  comte  de  la  race. 

Après  la  mort  de  Gui  I",  Agnès,  sa  fille  unique  et 
son  héritière,  porta  le  comté  de  Ponthieu  dans  la  mai- 
son d'Alençon,  de  la  race  de  Montgommery  par  le  ma- 
riage de  Robert  II,  comte  d'Alençon,  et  de  Belleme, 
vers  l'an  i  loo. 

Ce  qui  vient  a  l'appui  de  cette  descendance  de  Gau- 
tier, sire  de  la  Ferté,  de  Hugues  II,  comte  de  Ponthieu, 
c'est  qu'après  la  mort  de  Guy  I",  son  fils  et  dernier 
comte  de  sa  race,  la  dignité  d'avoué  de  l'abbaye  de  Saint- 
Riquier,  possédée  par  ces  comtes,  et  les  biens  qui  en 
dépendaient,     entr'autres     la      seigneurie    de     Biencourt, 


(i)  La  mouvance  d'une  terre  n'est  pas  toujours  une  preuve 
certaine  que  cette  terre  provient  du  démembrement  d'un  grand 
fief;  la  vassalité  a  été  souvent  reffet  ou  de  la  conquête,  ou  de 
la  puissance,  ou  même  de  la  volonté  du  vassal,  qui,  pour  se 
soustraire  à  une  domination  moins  supportable,  se  mettait  sous 
la  protection  d'un  seigneur  plus  puissant,  et  lui  assujétissait  son 
fief;  mais  dans  la  circonstance  dont  il  s'agit,  la  mouvance  de  la 
terre  de  Biencourt,  du  comté  de  Ponthieu,  sera,  aux  yeux  du 
lecteur  instruit  de  la  hiérarchie  des  fiefs,  considérée  comme  de- 
vant singulièrement  fortifier  l'opinion  émise  en  faveur  de  la 
descendance  de  la  maison  de  Biencourt,  des  anciens  comtes  de 
ce  pays. 


4  DE  BIENGOURT. 

passèrent  aux  enfants  de  Gautier,  ce  qui  ne  put  arriver 
que  par  la  voie  d^apanage,  ou  en  vertu  d'un  partage 
donné  soit  par  Hugues  II,  soit  par  le  comte  Guy  I",  à 
Gautier,  son  puîné,  ou  aux  enfants  de  ce  dernier. 

Les  bornes  trop  circonscrites  de  la  notice  que  nous 
entreprenons  de  donner  sur  la  maison  de  Biencourt,  ne 
nous  permettent  pas  d'entrer  dans  de  longs  détails, 
sans  quoi  nous  exposerions  aux  yeux  du  lecteur  les  pièces 
qui  servent  à  établir  sa  descendance  des  sires  de  la  Ferté 
Saint-Riquier,  issus  des  comtes  de  Ponthieu. 

Ces  pièces  sont  rapportées  dans  Thistoire  en  grand  de 
la  maison  de  Biencourt,  composée  par  dom  Villevieille, 
savant  bénédictin  de  la  congrégation  de  Saint-Maur,  au- 
teur de  plusieurs  ouvrages,  et  la  plupart  ont  été  visées 
dans  les  preuves  faites  au  cabinet  de  Tordre  du  Saint- 
Esprit,  pour  la  présentation  au  Roi  de  M.  le  marquis  de 
Biencourt,  mestre-de-camp,  commandant  du  régiment 
d'Austraje,  infanterie,  qui  a  eu   lieu  le  3  novembre  1785. 

Comme  cette  histoire  est  destinée  à  être  imprimée  en 
entier,  on  se  bornera  seulement  ici  à  rapporter  succincte- 
ment la  suite  des  sujets  desquels  sont  issus  M.  le  comte  de 
Biencourt-Poutrincourt,  et  M.  le  marquis  de  Biencourt 
de  l'Eclause,  chefs  actuels  des  deux  seules  branches  qui 
existent  de  leur  maison,  en  commençant  par  Gautier, 
mentionné  ci-dessus,  et  qui  forme  le  premier  degré. 

) 
iJ  Gautier,  I"  du  nom,  surnommé  Senioratus,  peut- 
être  à  cause  du  grand  nombre  de  seigneuries  dont  il  avait 
été  apanage,  sire  de  la  Ferté,  mourut  avant  la  fonda- 
tion du  prieuré  de  Biencourt,  faite  en  109 1,  par  Hugues, 
son  fils,  comme  on  l'apprend  d'une  charte  de  11 14,  par 
laquelle  Letceline,  sa  veuve,  alors  remariée  à  un  che- 
valier nommé  Anscher,  dit  de  Saint-Riquier  Ponthieu, 
ratifia  avec  son  mari  cette  même  fondation;  Gautier 
avait  eu  pour  enfants  : 

T.°  Hugues,  qui  suit; 

2.°  Robert,  qui  consentit  à  la  fondation  faite  vers 
109 1,  du  prieuré  de  Biencourt,  par  Hugues,  son 
frère,  et  mourut  en  1 1 29  ; 

3.°  Anscher,  consacré  à  Dieu,  dès  son  enfance,  par 
ses  père  et  mère,  dans  le  monastère  de  CeAtule, 
dit  de   Saint-Riquier,   dont    il    fut    élu  abbé  en 


DE  BIENCOURT.  5 

109 1  (  I  ).  Ce  fut  lui  qui,  vers  11 34,  fit  recons- 
truire cette  abbaye  réduite  en  cendres,  trois  ans 
auparavant,  par  Hugues,  comte  de  Saint-Pol  (  2), 
et  mourut  fort  âgé,  le  8  des  calendes  d'août  1 136  ; 
4.°  Simon,  connu  par  une  charte  de  l'an  1 100. 

Hugues,  aussi  surnommé  Senior atus,  sire  de  la  Ferté, 
fils  de  Gautier  de  Letceline  ;  après  la  mort  de  Guy  I", 
dernier  comte  de  Ponthieu  de  sa  race,  il  succéda,  comme 
nous  l'avons  dit  ci-devant,  à  la  dignité  d'avoué  de  l'ab- 
baye de  Saint-Riquier,  qu'il  transmit  à  ses  successeurs, 
avec  le  surnom  de  Saint-Riquier-Ponthieu,  que  ses  en- 
fants commencèrent  à  s'approprier.  Il  fonda,  vers  1091, 
le  prieuré  de  Biencourt,  sous  l'invocation  de  la  Sainte- 
Vierge,  le  dota  de  grands  biens,  et  en  fit  don  à  l'abbaye 
de  Marmoutier  (3);  fut,  avec  Simon  Sénioratus,  du 
nombre  des  barons  du  comté  de  Ponthieu;  qui  assistèrent 
à  l'acte  de  restitution  faite,  vers  Tan  11 00,  par  le  comte 
Guy,  de  tout  ce  qu'il  avait  injustement  enlevé  à  Tabbaye 
de  Saint-Riquier  (4). 

En  II 34,  Hugues  Sénioratus,  voulant  réparer  les  torts 
que  lui-même  avait  faits  à  cette'  abbaye,  et  seconder  les 
pieuses  intentions  que  l'abbé  Anscher  (son  frère),  avait 
de  la  reconstruire,  lui  fit  donation  d'une  portion  de  ses 
biens  :  il  mourut  peu  après,  laissant  d'Ade,  sa  femme  : 

i.°Guy,  qui  confirma,  vers  l'an  11 14,' la  donation 
faite  par  son  père  du  prieuré  de  Biencourt  à 
l'abbaye  de  Marmoutier; 

2.*'  Hugues,  qui  confirma  la  même  donation,  con- 
sentit à  celle  de  l'an  1 1^4  et  souscrivit,  au  mois 
de  février  11 77,  la  charte  de  fondation  de  l'ab- 
baye d'Espagne,  par  Enguerrand  de  Fontaine, 
sénéchal  de  Ponthieu  (  5[). 


(i)  Gallia  Christiana^  tome  X,  secund.  provinciœ  Remensis, 
col.  1253. 

(2)  Du  Rumct  de  Buschamps,  Chronique  de  Ponthieu,  ma- 
nuscrit de  l'abbaye  Saint-Germain-dcs-Prés ,  à  Paris,  1080; 
Instriimentce  Eccîesiœ  Ambianensis. 

(3)  Gallia  Christ.,  t.  A',  secund.  proviuciœ,  Remens.  col.  1 1O7 
et  1253. 

(4)  Jbid.  col.  2(j(j. 
(3)  Ibtd.  col.  320. 


6  DE  BIENCOURT. 

3.°  Dreux,  qui  confirma  également  la  donation  du 
prieuré  de  Biencourt; 

4.°  Gautier  Senioratus,  ou  de  Biencourt,  qui  suit  ; 

5.°  Eudes,  qui  tut  présent  à  la  renonciation  faite 
par  son  frère  en  l'an  1167,  et  dont  il  sera  parlé 
à  l'article  de  ce  dernier; 

6."  N ,   femme  de    N de  Gorles,  et  mère 

de  Hugues  de  Gorles,  lequel  souscrivit,  avec 
Gautier  II,  son  oncle,  la  charte  de  1140,  par 
laquelle  Guillaume,  sire  de  Cayeu,  confirma  la 
fondation  de  l'abbaye  de  Séry,  et  est  dit  lui-même 
oncle  (à  la  mode  de  Bretagne),  d'Haimfroy  de 
Biencourt,  dans  la  ve'nte  faite  par  ce  dernier,  en 
Tan  II 70,  rapportée  ci-après. 

III.  Gautier,  II®  du  nom,  chevalier,  eut  en  apa- 
nage la  seigneurie  de  Biencourt,  dont  il  porta  alterna- 
tivement le  nom,'  avec  celui  de  Senior ator  ou  Senio- 
ratus. Il  consentit,  le  3  des  ides  de  janvier  1 1 34,  à  la 
donation  faite  par  Hugues,  son  père,  à  l'abbaye  de 
Saint-Riquier,  pour  aider  à  la  reconstruction  de  cette 
abbaye,  que  Hugues,  comte  de  Saint- Pol,  avait  réduite 
en  cendres  trois  ans  auparavant;  souscrivit,  en  1140, 
avec  Hugues  de  Gorles,  son  neveu,  la  charte  par  laquelle 
Guillaume,  sire  de  Cayeu,  confirme  la  fondation  de 
l'abbaye  de  Séry,  faite  en  11 27,  par  Ansel  de  Cayeu, 
son  père  (  i  )  ;  cette  charte  le  nomme  Gautier  de  Bien- 
court;  il  prit  celui  de  Seniorator  et  Senioratus^  dans  celle 
de  1167(2),  par  laquelle  il  renonça,  en  faveur  de  l'ab- 
baye de  Saint-Riquier,  à  toutes  ses  prétentions,  sur  la 
vicomte  de  Buigny  ;  cette  charte  fut  passée  du  consente- 
ment de  Eve,  sa  femme,  de  leurs  enfants,  qui  ne  sont 
point  nommés,  et  de  Hugues  et  Eudes,  ses  frères  ;  sous- 
crivit, avec  la  qualité  de  chevalier  et  le  surnom  de  Senio- 
ratus, celle  des  ides  de  juin  n  84,  par  laquelle  Jean, 
comte  de  Ponthieu  'et  de  Montreuil,  confirma  la  vente 
du  droit  de  commune,  faite  aux  habitants  d'Abbeville, 
par   le   comte    Guillaume,  dit   Talvas,   son   aïeul  (  3  ),  et 


(i)  Gallia  Christiana^  secundus provinciœ Remensis^col.  i362. 

(2)  Archives  de   l'abbé  de  Selincourt,   dite    de  Sainte-Larme, 
tiroir  i3,  article  Bellavesne. 

(3)  Hôtel  de   ville  d'Abbeville,   livre  blanc,   fol.  i  ;  et  bureau 
des  finances  dAmiens,   cartulaire   de  Ponthieu,  n.«*   l'Sô,  fol.  i. 


DE  BIENCOURT.  y 

ne  prit  que  celui  de  Senioratus,  dans  l'acte  du  7  des  ca- 
lendes d'octobre  de  la  même  année  1184.  Il  fonda  un 
anniversaire  pour  Gilles,  son  fils  aîné,  dans  l'abbaye  de 
Saint-Riquier,  à  laquelle  il  donna  deux  muids  de  bled 
de  rente,  à  prendre  sur  le  moulin  de  Mirandeuil  (i). 
Ses  enfants  furent  : 

i.°  Gilles,  qui  était  mort  avant  le  7  des  calendes 
d'octobre  1 184;  ' 

2.°  Elinandj  qui  suit; 

S.^Ansel,  qui  souscrivit,  en  1140,  la  donation 
faite  à  l'abbaye  de  Foucarmont,  par  Jean,  comte 
d'Eu,  et  Marguerite  de  Sully,  sa  femme;  et 
celle  faite,  vers  le  même  tems,  à  l'abbaye  de 
Sery,  par  ce  comte  seul  (2). 

IV.  Elinand  ou  Amaury  de  Biencourt,  fut  seigneur 
de  Biencourt  après  la  mort  de  Gautier  II,  son  père. 

Quelques  recherches  qui  aient  été  faites  pour  se  pro- 
curer des  chartes  qui  expriment  littéralement  la  filiation 
entre  Gautier  Senioratus  ou  de  Biencourt. et  Elinand, 
son  fils,  il  a  été  impossible  d'y  parvenir;  mais  ce  défaut 
de  pièces,  se  trouve  heureusement  réparé  par  toutes  les 
preuves  indirectes  qui  existent  de  cette  filiation,  et  aux- 
quelles il  n'y  a  rien  à  opposer. 

En  effet,  on  voit  Hugues  de  Gorles  souscrire,  vers 
l'an  1 140,  avec  Gautier  Senioratus  ou  de  Biencourt,  son 
oncle,  la  charte  par  laquelle  Guillaume  de  Cayeu  con- 
firme la  fondation  de  l'abbaye  de  Séry,  faite  par  Ansel 
de  Cayeu,  son/  père,  en  11 27.  Si  Hugues  de  Gorles, 
était  neveu  deXjautier,  il  était  cousin-germain  d'Elinand. 

Le  même  Hugues  de  Gorles  souscrivit  encore,  avec 
la  qualité  d'oncle  (à  la  mode  de  Bretagne),  la  vente 
faite,  vers  1170,  par  Haimfroy  de  Biencourt,  chevalier, 
son  neveu,  rapporté  ci-après. 

Or,  si  Haimfroy  de  Biencourt  était  neveu  à  la  mode 
de  Bretagne,  de  Hugues  de  Gorles,  il  était  donc  lui- 
même  petit-hls  de  Gautier  H,  et  ce  dernier,  par  con- 
séquent, père  d'Elinand. 

On  ne  croit  pas  que  l'on  puisse  rien  opposer  à  ce 
raisonnement. 


(i)  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Riquier,  fol.  98. 
il)  Cartulaire  des  abbayes  de  Foucarmont  et  de  Séry. 


8  DE  BIENCOURT. 

Elinand  est  connu  par  deux  chartes,  la  première, 
qui  est  de  Tan  1192I,  est  une  confirmation  faite  par 
Gautier  de  Biencourt ,  son  fils,  de  la  donation  de 
quatre  journaux  de  terre ,  situés  au  terroir  de  Busmenard  , 
faite  par  Elinand,  à  l'abbaye  de  Sery  (i);  et  la  seconde 
(en  original),  du  mois  de  mars  i253,  portant  égale- 
ment confirmation  par  Guillaume  de  Biencourt,  che- 
valier ,  et  Robert  son  fils ,  de  la  même  donation  faite 
par  Elinand,  son  aïeul. 

Il  avait  pour  contemporain ,  Robert  de  Biencourt , 
qui  est  nommé  dans  la  confirmation  faite  aux  calendes 
d'avril  ii85_,  par  Thibault,  évêque  d'Amiens,  de  la 
donation,  que  lui  Robert,  avait  faite  à  l'abbaye  de  Séry; 
et  souscrivit,  vers  1190,  une- charte  par  laquelle  Jehan, 
comte  de  Ponthieu  ,  confirma 'une  autre  donation  faite 
par  Enguerrand,  sénéchal,  à  la  même  abbaye  (2). 

On  ignore  l'époque  de  la  mort  d'Elinand  et  le  nom 
de  sa  femme.  Ses  enfants  furent  : 

I ."  Gautier  de  Biencourt,  IIP  du  nom,  qui  suit; 

2.°  Haimfroy  de  Biencourt _,  chevalier,  qui,  du 
consentement  d^Alix ,  sa  femme ,  et  en  pré- 
sence de  Guillaume  de  Biencourt,  son  frère, 
et  de  Hugues  de  Gorles,  son  oncle  (à  la  mode 
de  Bretagne,)  vendit,  vers  l'an  1170  (3),  à 
Jean  de  Pons,  une  rente  annuelle  d'un  muid  de 
blé,  qu'il  tenait  en  fief  de  l'abbaye  de  Notre- 
Dame  de  Séry ,  et  souscrivit  la  charte  d'échange  , 
faite  en  1178,  entre  Guillaume,  sire  de  Cayeu 
et  les  religieux  de  Saint-Lucien  de  Beauvais  (4). 
Il  eut  d'Alix,  sa  femme,  un  fils,  dont  le  nom 
et  le  sort  sont  demeurés  inconnus  ; 

3.°  Guillaume  de  Biencourt  n'est  connu  que  par  la 
charte  de  1 170,  à  laquelle  il  assista. 

V.  Gautier  de  Biencourt,  IIP  du  nom,  seigneur 
de  Biencourt,  confirma,  en   ii92"(5),  la  donation   faite 


(i)  Càrtulaire  de  l'abbaye  de  Séry,  fol.  5i. 

(2)  Càrtulaire  de  l'abbaye  de  Séry,  fol  5 1 . 

(3)  Ibid.  charte  297. 

(4)  Archives  de    l'abbaye   de   Saint-Lucien  de    Beauvais,  ar- 
ticle de  Séry. 

(5)  Càrtulaire  de  l'abbaye  de  Séry,  fol.  5i. 


I 


DE  BIENCOURT.  g 

par  Elinand,  son  père^  à  l'abbaye  de  Sêry,  de  quatre 
journaux  de  terre,  situe's  à  Busmenard  ;  cet  acte  lui  donne 
la  qualité  de  clerc,  sans  doute  parce  qu'il  s'était  adonné 
à  l'étude  des  lois,  comme  on  en  trouve  de  nombreux 
exemples  parmi  les  personnes  de  la  qualité  de  Gautier  de 
Biencourt,  au  tems  où  il  vivait;  cette  même  donation 
.fut  confirmée  au  mois  d'avril  i253,  par  Guillaume  de 
Biencourt,  chevalier,  son  fils,  comme  on  le  verra  ci- 
après  à  l'article  de  ce  dernier. 

Il  plaida  long-tems  contre  l'évêque  d'Amiens,  qui  se 
plaignait  de  ce  que  Gautier  retenait  des  biens  qui  apparte- 
naient à  l'église  de  Biencourt,  et  dont  il  lui  demandait 
la  restitution;  enfin,  ce  procès  fut  terminé  à  Douai,  en 
présence  des  commissaires  du  Saint-Siège,  devant  les- 
quels l'évêque  l'avait  fait  ajourner,  et  l'accord  qui  fut 
passé  entr'eux,  au  mois  de  janvier  1229  (i),  porta  que 
Gautier  et  Guillaume  de  Biencourt,  son  fils  aîné,  se 
désisteraient  de  leurs  prétentions  sur  les  biens  en  litige, 
que  Guillaume  ferait  foi  et  hommage  à  l'évêque,  du 
manoir,  des  terres  et  de*  la  grosse  dîme  de  Biencourt, 
comme  ledit  Gautier,  son  père,  et  leurs  ancêtres,  les 
avaient  reconnu  tenir  en  fief  de  l'église  d'Amiens.  Il 
acquh,  en  i23o,  avec  la  même  qualité  de  clej^c,  de 
Jean  de  Biencourt  (peut-être  son  neveu,  fils  d^Haimfroy, 
rapporté  ci-devant),  une  dîme,  que  ce  dernier  tenait 
ea  fief  au  Tranlay  (2),  et  est  rappelé,  avec  la  qualité  de 
monseigneur j  dans  la  vente  faite  en  1264,  par  Vautier 
ou  Gautier  de  Biencourt,  son  fils. 

Il  eut  pour  femme  Mahault  ou  Matilde  de  Fresnoy, 
d'une  ancienne  maison  de  Picardie,  et  pour  enfants  : 

i.<*  Guillaume  de  Biencourt,  chevalier,  qui  suit; 

2.°  Vautier  ou  Gautier  de  Biencourt,  qui,  au  mois 
de  mars  1264,  vendit  à  Ansien  de  Haranguieure, 
soixante-un  journaux  de  terre,  situés  à  Biencourt, 
relevant  en  fief  de  l'abbaye  de  Séry  (3)  ; 

3."  Etienne  de  Biencourt,  qui  renonça  au  mois 
de  septembre   1245,   à  toutes  ses  prétentions  sur 


(1)  Original  aux  archives  d'Amiens. 

(2)  Archives  de  Saint-Walfram  d'Abbcvillc. 

(3)  Archives  de  l'abbaye  de  Séry,   registre  de  fief,  coté  Styx, 
fol.  20. 


10  DE  BIENGOURT. 

la  terre  que  Mahault,  sa  mère^  avait  donnée  à  la 
léproserie  du  Quesne  (i). 

VI.  Guillaume  de  Biencourt,  chevalier,  seigneur 
de  Biencourt,  fut  présent  à  l'accord  passé  à  Douai, 
devant  les  commissaires  du  Saint-Siège,  au  mois  de 
janvier  1229,  entre  Gautier  de  Biencourt,  son  père  et 
révéque  d'Amiens,  qui  sollicitait  la  restitution  des  biens 
qui  avaient  été  enlevés  à  Téglise  de  Biencourt  ;  ce  fut 
en  conséquence  de  cet  accord  que  Guillaume  reconnut 
tenir  en  fief  de  l'évêque,  le  manoir,  les  terres  et  la 
grosse  dîme  de  Biencourt,  et  qu'il  en  fit  hommage  à 
ce  prélat;  il  confirma,  au  mois  d'avril  i253,  du  con- 
sentement de  Robert,  son  fils,  la  donation  de  quatre 
journaux  de  terre,  situés  à  Busmenard,  faite  par  Elinand 
de  Biencourt,  son  aïeul,  en  faveur  de  l'abbaye  de  Séry  (2). 
Cet  acte  est  scellé  de  son  sceau  représentant  trois  fasces, 
avec  une  croix  ancrée  sur  le  tout. 

Ces  armes  qui  participent  de  celles  des  maisons  de  Ram- 
bures  et  de  Cayeu,  ont  sans  doute  fait  naître  dans  l'esprit 
de  quelques  auteurs,  que  l'une  ou  l'autre  de  ces  deux  mai- 
sons, pouvait  avoir  donné  l'origine  à  celle  de  Biencourt  ; 
mais  sans  répéter  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut  tou- 
chant l'erreur  de  ces  auteurs,  que  nous  croyons  avoir 
suffisamment  réfutée,  nous  dirons,  au  sujet  de  ces 
armes,  qu'elles  indiqueraient,  tout  au  plus,  quelques 
alliances  entre  ces  deux  maisons  ;  que  d'ailleurs  les  ar- 
moiries ne  furent  fixées  que  bien  long-tems  après  les 
surnoms;  que  le  moindre  événement,  souvent  même  le 
caprice,  suffisait  pour  les  changer,  et  que  ce  ne  fut 
que  vers  la  fin  du  quatorzième  siècle,  que  la  maison  de 
Biencourt  fixa  définitivement  celle  qu'elle  porte  encore 
aujourdUiui,  qui  sont  de  sable,  au  lion  d'argent  cou- 
ronnéj  armé  et  lampassé  d'or,  et  que  les  branches  ca- 
dettes brisèrent,  tantôt  d'un  filet  en  bande,  tantôt 
d'un  lambel  en  chef. 

Le  nom  de  la  femme  de  Guillaume  de  Biencourt,  est 
ignoré  ;  mais  ses  enfants  furent  : 

I.®  Robert  de  Biencourt,  qui  suit  ; 


(i)  Bureau  des   finances    d'Amiens,  cartulaire  de    Ponthieu, 
coté  186,  fol.  391. 

(2)  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Séry,    charte   202,  fol.   49.   v.<* 


DE  BIENCOURT.  i  i 

2.°  Et  peut-être  Dreux  de  Biencourt,  qui  fut  bailli 
d'Amiens,  et  se  trouve  compris,  en  cette  qua- 
lité, dans  un  compte  de  Tan  1 266. 

VII.  Robert  de  Biencourt,  seigneur  de  Biencourt, 
confirma,  avec  Guillaume,  son  père,  au  mois  d'avril 
1253,  en  faveur  de  l'abbaye  de  Séry,  la  possession  de 
quatre  journaux  de  terre  situés  à  Busmenard,  donnés 
par  Elinand  de  Biencourt,  son  bisaïeul,  à  cette  abbaye. 
Cet  acte  est  le  seul  qui  fasse  connaître  l'existence  de 
Robert  de  Biencourt.  Le  nom  de  sa  femme  ne  nous  est 
pas  connu;  mais  il  est  certain  qu'il  eut  pour  fils  et 
successeur  dans  ses  biens  : 

I.''  Aleaume  de  Biencourt,  qui  suit  ; 
Et  peut-être  encore, 

2.°  Mathieu  ou  Mathurin  de  Biencourt,  qualifié 
chevalier  dans  l'aveu  qu'il  fournit  en  i3i2,  de  son 
fief  à  Biencourt,  mouvant  de  la  châtellenie  de 
Bayeul  (  i  )  ; 

3  °  Jean  de  Biencourt,  qui  possédait  plusieurs  hé- 
ritages au  lieu  du  Tranlay,  auxquels  joignaient 
diverses  portions  de  fiefs,  assis  au  même  lieu, 
dont  Jean  de  Biencourt  fournit  aveu  au  comte 
de  Ponthieu,  l'an  1 3 1 1 ,  au  mois  de  juin  (  2  )  ; 

4.**  Vautier  ou  Gautier  de  Biencourt,  mentionné 
dans  l'aveu  du  mois  de  juin  1 3 1 1  ; 

5.°Catheline  ou  Catherine  de  Biencourt,  aussi 
nommée  dans  l'aveu  du  mois  de-  juin  1 2 1 1 . 

VIII.  Aleaume  de  Biencourt,  écuyer,  fils  de  Robert 
de  Biencourt,  fut  son  successeur  dans  ses  fiefs  à  Bien- 
court  et  au  Tranlay,  dont  il  fit  hommage  de  bouche 
et  de  main,  à  Marie  de  Gueldres,  dame  du  Tranlay  et 
de  Guelle,  vers  1280  (3).  On  ignore  le  nom  de  sa 
femme  ;  mais  il  eut  pour  successeur  dans  ses  fiefs,  et 
vraisemblablement  pour  fils  : 

IX.  Jean  de  Biencourt,   chevalier,   succéda    à  Aleaume 


(i)  Inventaire  du  trésor  des  chartes,  tome  II,  page  i385. 

(2}  Archives  du  bureau  des  finances  d'Amiens,  reg.  des  fiels, 
coté  E,  n.  192,  art.  ô. 

(3)  Bureau  des  finances  d'Amiens,  cartulaire  de  Ponthieu, 
coté  186,.  fol.  168. 


j2  DE  BIENCOURT. 

de  Biencourt  dans  la  possession  de  ses  fiefs,  situés  à 
Biencourt  et  au  Tranlay  ;  il  fut  pre'sent,  avec  les  vassaux 
du  comte  de  Ponthieu,  à  la  prestation  du  serment  fait 
au  mois  d'avril  i3io,  par  Jean  de  Lannoy,  chevalier, 
senechal  de  Ponthieu  (  i  );  faisait  sa  résidence  à  Morival, 
au  mois  de  juin  i3ii,  qu'il  fournit  l'aveu  de  ses  fiefs 
du  Tranlay,  dont  les  dépendances  joignaient  les  héritages 
de  Jean  de  Vautier  ou  Gautier ^  et  de  demoiselle  Cateline 
de  Biencourt^  que  Ton  croit  ses  oncle  et  tante  ;  et  fit 
hommage  le  lo  septembre  i325,  d'un  fief,  situé  à 
Neuvirelle,  avec  la  Motte,  située  à  la  Motte  le  Hamely 
mouvant  de  l'abbaye  de  Corbie  (  2  ).  On  ignore  également 
le  nom  de  sa  femme;  mais  il  eut  pour  successeur  dans 
ses  terres,  et  pour  fils  : 

i.'' Colart de  Biencourt,  qui  suit; 

2."  Henri  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur  du 
Tranlay,  du  Martaineville,  Framicourt,  Vergies 
et  autres  lieux,  qui  fut  avec  Colart  de  Bien- 
court  son  frère,  du  nombre  des  gentilshommes 
fieffés  du  Vimeu,  qui  servirent  dans  Parmée  ras- 
semblée à  Oisemont,  en  iSSy,  par  ordre  du 
roi  Philippe  de  Valois  ;  s'étant  vu  poursuivi  cri- 
minellement pour  raison  de  querelles  qui  s'étaient 
élevées  entre  Aleaume  et  Guillaume  Bequet,  par 
suite  desquelles  la  maison  de  ces  derniers  avait 
été  réduite  en  cendres  ;  il  fut  obligé  de  recourir 
à  la  clémence  du  roi  Jean,  qui,  en  considération 
des  longs  services  qiCil  lui  avait  rendus,  lui  accorda, 
au  mois  de  janvier  1 3oo,  des  lettres  d'aboli- 
tion (2).  Henri  de  Biencourt  fut  marié,  mais  le 
nom  de  sa  femme  est  ignoré  ;  il  ne  paraît  pas  avoir 
eu  d'enfants,  puisque  ses  biens  passèrent  à  Hue 
ou  Hugues  de  Biencourt,  son  neveu,  fils  de  Colart, 
son  frère,  comme  on  le  verra  ci-après; 

3.°  Jean  de  Biencourt,  écuyer,  qui,  à  la  tête  de 
quatre  autres  écuyers  de  sa  compagnie,  servit 
dans  rOst  d'Amiens,  en  i355,  puis  dans  celui  de 
Saint-Omer,  et  est  nommé  dans  un  aveu  de  la 


(1)  Archives  de  l'hôtel  de    ville  d'Abbeville,  livre  en   vélin, 
connu  sous  le  nom  de  livre  rouge,  fol.  102,  y ^9^ 

(2)  Archives  de  l'abbaye  de  Corbie,  registre  côté  Styx,  fol.  8. 

(3)  Trésor  des  chartes  rég.  39,  n°  470.    . 


DE  BIENCOURT.  l3 

seigneurie  de  Tranlay,   fourni   par  Jean  de  Wal- 
liquierville_,  chevalier,  le  lo  octobre  iSyS; 
4.°  Jeannette  de  Biencourt,   nommée  dans  le  même 
aveu  de  1378. 

X.  Colart  DE  Biencourt,  I"  du  nom,  dit  le  Bègue, 
seigneur  de  Martaineville,  de  Manchecourt  et  de  Niol- 
lette;  bailli  d'Abbeville,  fut,  avec  Henri  de  Biencourt,  son 
frère,  du  nombre  des  gentilshommes  fieffés  de  la  prévôté 
du  Vimeu,  qui  servirent  dans  l'arme'e  rassemblée  à 
Oisemont,  le  9  septembre  iSSy,  par  ordre  de  Phi- 
lippe de  Valois  (  i  )  ;  passa  un  accord,  ayec  les  moines  de 
l'abbaye  de  Se'ry,  le  î3  avril  1349(2);  assista,  en  qua- 
lité de  bailli  d'Abbeville,  au  jugement  qui  fut  rendu 
le  2  avril  i362,  par  lequel  le  séne'chal  de  Ponthieu, 
confirma  l'exemption,  dont  les  maires,  échevins  et 
habitants  de  cette  ville  jouissaient,  de  ne  payer  aucun 
droit,  soit  à  Abbeville ,  soit  à  Crotoy,  sur  les  denrées 
qui  leur  arrivaient  par  la  marée  de  Flandre,  d'Ecosse, 
d'Angleterre  et  de  Bretagne  (  3  )  ;  le  14  novembre  de 
la  même  année,  il  expédia,  en  qualité  de  lieutenant 
du  sénéchal  de  Ponthieu,  des  lettres  au  sujet  d'une  vente 
faite  à  l'abbaye  de  Gorbie  (4)";  fut  pre'sent,  le  12  août 
1364,  au  serment  prêté  par  Nicolas  de  Louvain,  che- 
valier, sénéchal  de  Ponthieu,  pour  le  roi  d'Angle- 
terre (5);  donna,  le  20  mars  1370,  à  l'église  de  la 
Capelle-lès-Abbeville,  une  rente  de  10  sous,  assise  sur 
deux  journaux  et  demi  de  terre,  situés  dans  la  seigneurie 
(Vicou.tte)  de  Manchecourt  (6);  le  i3  septembre  1 357, 
Colart  de  Biencourt  fut  engagé  par  Gilles  de  Buis,  son 
parent,  à  tirer  vengeance  de    l'assassinat  commis    sur  la 


(i)  Bibliothèque  du  Roi,  manuscrit  de  M.  Gaignières,  coté 
extrait  de  la  chambre  des  comptes,  n.°  772,  vol.  2,  pag.  175, 
191,  207  et  208. 

(2)  Original  aux  archives  de  l'abbaye  de  Séry. 

(3)  Archives  de  l'hôtel  de  ville  d'Abbeville,  registre  appelé 
livre  blanc,  fol.  5i. 

(4)  Archives  de  l'abbaye  de  Gorbie,  cartulaire  coté  Mais- 
nières,  fol.  47. 

(5)  Archives  de  l'hôtel  de  ville  d'Abbeville ,  livre  blanc , 
fol.  49. 

{())  Archives  de  M.  le  comte  d'Arry,  près  Aumale  ,  article 
Senarpont. 


14  DE  BIENCOURT. 

personne  du  frère  de  ce  dernier,  par  le  fils  de  Guil- 
laume d'Artois  ;  dans  cette  intention,  ils  allèrent  à  Vaux, 
en  Artois,  où  ils  trouvèrent  Guillaume,  accompagné 
de  Jean-Pierre  Lefèvre,  son  parent,  les  attaquèrent, 
les  tuèrent,  et  emmenèrent  le  fils  de  Guillaume  à  Bien- 
court,  et  ne  le  relâchèrent,  que  sous  la  promesse  qu'il 
leur  fit  de  se  représenter;  quelque  tems  après  cet 
événement,  Colart  s'étant  pris  de  querelle  avec  le 
même  Gillet  de  Buis,  ils  se  battirent  et  Colart  tua 
Gillet.  Le  bailli  d'Amiens  le  poursuivit,  et  pro- 
nonça contre  lui  une  sentence  de  [bannissement  hors  du 
royaume;  mais  •  ses  parents  et  ses  amis  arrangèrent 
cette  affaire,  ils  obtinrent  pour  lui,  le  3  janvier  i358, 
en  considération  des  services  quiî  avait  rendus  à  l'Etat, 
tant  dans  les  guerres  qu'autrement,  des  lettres  d'abo- 
lition et  de  grâce,  de  Robert  de  Fiennes,  conné- 
table de  France;  ces  lettres  furent  confirmées  par  le 
Rioi,  au  mois  d^octobre  1874  (i).  En  1384,  le  duc  de 
Bourgogne  le  nomma  son  conseiller  'en  sa  cour  de 
Montreuil.  Il  mourut  avant  1387.  Un  accord  passé,  le 
premier  août  i386,  par  Hue  de  Biencourt,  son  fils, 
porte  à  croire  qu'il  avait  épousé  une  sœur  de  Jacques 
d'Handrechies,  écuyer  ;  il  en  avait  eu  : 

I.**  Hue  ou  Hugues  de  Biencourt,  seigneur  de 
Biencourt,  de  Manchecourt,  de  Poutrincourt, 
Martaineville,  Arry-lès-Rus,  Mayoc,  la  Bouvaque 
et  autres  lieux,  qui,  après  son  père,  fut  suc- 
cessivement bailli  d'Abbeville,  de  Crécy,  de 
Saint-Vallery  ;  il  donna,  le  10  mars  i382,  au 
nom  de  Colinet  de  Biencourt,  son  frère,  ba- 
chelier en  lois  et  en  décrets,  étudiant  à  Orléans, 
chapelain  de  la  chapelle  du  Tranlay,  quittance 
au  receveur  de  Ponthieu,  d'une^  somme  de 
8  liv.  i3  sous,  que  Colinet  avait  droit  de  prendre 
sur  la  recette  de  Ponthieu,  à  cause  de  la  chapelle 
du  Tranlay.  Il  scella  cet  acte  de  son  sceau,  repré- 
sentant un  lion,  avec  une  cotice  (  2  )  ;  passa  un 
accord,  le  premier  août  i386,  avec  Jean  et  autre 
Jean   d'Handrechies,  ses  cousins,   enfants  de  Jac- 


(i)  Trésor  des  chartes,  registre  coté  98,  n.»  71. 

(2}  Cabinet  du  Saint-Esprit,  titres  scellés,  vol.   14,  fol.   939. 


DE  BIENCOURT.  .      '  i5 

ques  d'Handrechies  (très-vraisemblement  frère 
de  sa  mère],  au  sujet  d'un  cens,  vendu  par  le 
même  Jacques,  à  Colart,  son  père  (i),  et  donna 
en  1389,  en  qualité  de  son  héritier,  quittance 
du  restant  de  ses  gages  de  conseiller  du  duc  de 
Bourgogne,  en  la  cour  de  Montreuil  (2);  il  avait 
épouse  Ade  de  Clabaut.  Il  ne  paraît  point  avoir 
eu  de  postérité; 

2.°  Colart  ou  Nicolas  de  Biencourt,  qui  suit. 

XI.  Colart  ou  Nicolas  de  Biencourt,  II®  du  nom, 
e'cuyer,  seigneur  de  Biencourt,  de  Poutrincourt,  de 
Manchecourt,  d'Arry-les-Rus,  de  Mayoc  et  autres  lieux; 
fut  bailli  de  Waben  et  conseiller  au  parlement  de  Paris  ; 
il  fit  ses  études  dans  Tuniversité  de  cette  dernière  ville, 
puis  dans  celle  d'Orléans;  fut  chapelain  du  Tranlay, 
dont  une  partie  du  revenu  consistait  en  rentes  sur  la 
recette  deiPonthieu;  c'est,  en  cette  qualité,  qu'il  donna 
quittance,  le  i3  février  iSyi,  au  receveur,  d'une  somme 
de  20  livres,  pour  le  terme  de  Noël,  et  le  scella  de 
son  sceau,  écartelé,au  i,  d'un  lion  grimpant:  et  au  2,  d'un 
chevron,  accompagné  de  trois  étoiles  (3).  Hue  ou  Hugues 
de  Biencourt,  son  frère,  donna  en  son  nom,  le  10  mars 
i382,  au  même  receveur,  une  semblable  quittance,  qu'il 
scella  également  de  son  sceau,  représentant  un  lion  avec 
une  cotice.  Colart  de  Biencourt  donna,  le  10  avril  i383, 
en  qualité  de  bailli  de  Waben,  une  seconde  quittance 
de  ses  gages,  qu'il  scella  pareillement  de  son  sceau, 
représentant  un  lion  rampant ^  avec  une  cotice  ou  filet, 
mis  en  bande  sur  le  tout  (4).  Cette  différence  dans  les 
sceaux  employés  par  Colart  et  par  Hugues,  son  frère, 
sert  à  convaincre  de  la  vérité  de  ce  que  nous  avons  dit  ci- 
devant,  touchant  la  variété  dans  les  armoiries.  Colart  de 
Biencourt  fut  conseiller  au  parlement  de  Paris,  en  1391  ; 
on  le  voit  assister  en  cette  qualité  aux  échiquiers  de 
Rouen,    tenus    en    iSgS,    1400,     1401,     1403,     1407    et 


(i)  Archives  des  chartreux  d'Abbeville,  cartulaire  coté  B.  26. 

(2)  Chambre  des  comptes  de   Lille,  comptes  des  domaines  de 
Hesdin,  par  Colart  Rumct. 

(3)  Cabinet  du  Saint-Esprit,   titres  scellés,  vol.    14,  fol.    939. 
{4)  Bibliothèque  du  Roi. 


l6  DE  BIENCOURT. 

1408  (  I  ),  ainsi  qu'il  resuite  des  quittances  qu'il  donna  de 
ses  gages,  et  qu'il  scella  de  son  sceau  semblable  au  der- 
nier après  la  mort  de  Hue  de  Biencourt^  son  frère,  il  de- 
meura possesseur  de  tous  ses  biens,  comme  on  le  voit 
par  une  foule  d'actes  dans  lesquels  il  prend  la  qualité 
de  son  héritier.  Il  reçut  le  don  d'une  somme  de  deux 
cents  livres  à  prendre  sur  les  aides  de  Rouen,  que  lui  fit 
le  Roi,  le  7  décembre  1409  (  2  );  mourut  avarft  le  28  août 
1414,  et  fut  enterré  dans  l'église  de  Saint-Jean  en  Grève. 
De  l'alliance  qu'il  avait  contractée  avec  Luce  de  Gen- 
tien,  fille  de  Jean  de  Gentien,  général  des  monnaies  de 
France,  et  de  Jeanne  Baillet,  vinrent  : 

I  .^  Gérard  de  Biencourt,  qui  suit  ; 

2.°  Jean  de  Biencourt,  écuyer,  auteur  de  la  branche 
des  seigneurs  de  l'Esclause  et  de  la  Fortilesse, 
marquis  de  Biencourt,  rapportée  ci-après  ; 

3."  Alips  de  Biencourt,  fut  mariée  en  premières 
noces,  au  mois  de  mai  141 5,  à  Denis  Paillart, 
fils  de  Philibert,  président  au  parlement  de  Paris, 
et  de  Jeanne  de  Dormans,  fille  de  Guillaume, 
et  sœur  de  Guillaume  de  Miles  de  Dormans, 
chancelier  de  France  et  nièce  de  Jean,  cardinal  de 
Dormans,  évéque  et  comte  de  Beauvais,  pair  de 
France;  et  en  secondes  noces,  Michel  Raguier, 
seigneur  d'Ortay; 

4.°  Marguerite  de  Biencourt,  dame  de  Saint-Aubin, 
près  de  l'abbaye  de  Saint -Josse  -  sur  -  Mer,  qui 
épousa  par  contrat  du  20  mai  141 6,  Robert  le 
Cordelier,  seigneur  de  Chenevières  sur  Marne, 
écuyer  du  roi  Charles  VI,  fils  de  Robert  le  Cor- 
delier, maître  des  requêtes  de  l'hôtel  du  Roi,  et 
de  Marguerite  Paillart  ; 

5.°  Tassine  de  Biencourt,  mariée,  par  contrat  du 
28  décembre  1420,  avec  André  du  Moulin. 

Dans  le  même  temps  vivait  Colinet  de  Bien- 
court,  qui  servait  en  qualité  d'écuyer  de  Jacques 
de  Châtillon,  seigneur  de  Dampierre,  amiral  de 
France,  dont  la  montre  fut  faite  à  Paris  le  26 
septembre  1410  (  3  ). 


(i)  Bibliothèque  du  Roi,  carton  vert,  verbe:  Biencourt. 

(2)  Cabinet  de  Saint-Martin  des  Champs. 

(3)  Cabinet  du  Saint-Esprit,    titres  scellés,  vol.  18,  fol.  12: 


DE  blENCOURT.  "      ï? 

XII.  Gérard  ou  Girard  de  Biencourt,  I"  du  nom, 
écuyer  seigneur  de  Biencourt,  Poutrincourt,  de  Man- 
checourt,  des  fiefs  du  Tranlay  et  autres  lieux,  était  en- 
core mineur,  et  sous  la  tutelle  de  Luce  de  Gentien,  sa 
mère,  le  9  mars  14 14,  qu'elle  obtint  une  sentence  du 
châtelet  de  Paris  (  i  ).  Cette  dame  le  nomma  exécuteur  de 
son  testament  le  5  avril  1442,  par  lequel  elle  lui  légua 
son  hôtel  situé  à  Paris,  rue  Saint-Martin  (  2  ).  Il  partagea 
avec  Jean  de  Biencourt,  son  frère,  et  avec  ses  sœurs, 
la  succession  de  Jeanne  Baillet,  son  aïeule  maternelle, 
le  27  octobre  1441  ;  reçut,  le  10  juin  1455,  la  recon- 
naissance qui  lui  fut  donnée  par  les  chartreux  d'Amiens, 
d'héritages  relevant  de  son  fief  du  Tranlay,  et  ne  vivait 
plus  le  12  décembre  1478,  laissant  de  damoiselie  Jeanne 
(  d'autres  disent   Marie  )  ,  de  Lanchère,  sa  femme  : 

i.°  Gérard  ou  Girard  de'' Biencourt,  écuyer,  sei- 
gneur de  Biencourt,  de  Poutrincourt,  de  Man- 
checourt,  et  autres  lieux,  mayeur  d'Abbeville. 
Ce  fut  lui  qui,  en  1477,  ^^^  député  vers  le  roi 
Louis  XI,  qui  était  alors  à  Arras,  pour  défendre 
les  privilèges  de  cette  ville  et  en  demander  la 
confirmation,  ce  qu'il  obtint  ;  il  eut  deux  femmes, 
la  première  Marie  de  la  Cauchée,  et  la  seconde, 
Jeanne  du  Quesnoy,  fille  de  Jean,  seigneur  du 
Quesnoy  en  Artois,  et  de  Jeanne  de  Gouy.  On 
ignore  de  laquelle  des  deux  vinrent  : 

a.  Marie  de  Biencourt,  dame  de  Biencourt  de 
Manchecourt  etc.  ,  qui  épousa  Guillaume 
d'Abbeville,  dit  d^Yvergny,  et  mourut  sans 
enfants  ; 

b.  Antoinette  de  Biencourt,  dame  de  Biencourt, 
de  Manchecourt,  après  la  mort  de  sa  sœur 
aînée,  mariée  à  Louis  d'Abbeville,  dit  d*Y- 
vergny,  frère  de  Guillaume,  et  n'en  eut  que 
trois  filles,   savoir  ;    Marguerite,  qui    épousa 


(j)  Registre  du  Châtelet,  année  141 4. 

(2)  Cabinet  du  Saint-Esprit,  vol.  iodes  généalogies,  fol.    823. 

Nota.  On  se  dispensera  dans  la  suite  d'indiquer  à  chaque  date 
la  source  où  l'on  a  puisé  les  monuments  qui  ont  servi  à  la  pré- 
•^eate  notice  ;  le  lecteur  est  pré  enu  qu'ils  reposent  dans  les    ar- 

ives  de  la  maison  de  Biencourr. 


l8  DE  BIENCOURT. 

Jean  de  Monchy,  chevalier^  seigneur  de  Sé- 
narpont  ;  Marie,  femme  i.°  de  Jean,  sei- 
gneur d'Yaucourt,  chevalier,  conseiller  et 
chambellan  du  Roi  ;  2.°  N  .  .  .  .  de  Soyecourt; 
et  Jeanne,  mariée  à  Charles  de  la  Motte- 
Montigny. 

C'est  par  le  mariage  de  Marguerite  d^Ab- 
beville  avec  Jean  de  Monchy,  que  la  terre 
de  Biencourt  est  sortie  de  la  maison  de  Bien- 
court,  pour  entrer  dans  celle  de  Monchy- 
Sénarpont,  puis  dans  celle  de  Créquy,  delà 
branche  des  seigneurs  barons  de  Frohans. 

2.°  Jean  de  Biencourt_,  qui  suit. 

XIII.  Jean  de  Biencourt,  IP  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Poutrincourt  et  de  Bachimont,  par  la  dona- 
tion que  Gérard,  son  frère,  lui  fit  de  cette  dernière 
terre,  le  6  février  1464;  fit  un  accord,  le  12  décembre 
1478,  avec  le  même  Gérard,  au  sujet  des  réparations 
ordonnées  par  leur  père  à  l'église  de  Biencourt  ;  reçut 
la  donation  qui  lui  fut  faite  le  premier  mai  145 1,  par 
Enguerrand  de  Sarpe,  son  beau-père,  d'un  fief  situé  à 
Saint-Mauvis,  mouvant  de  sa  seigneurie  d'Hellicourt  ; 
fit  hommage,  le  11  mai  1491,  de  sa  seigneurie  de  Pou- 
trincourt et  de  ses  dépendances,  relevant  de  sa  seigneu- 
rie de  Cayeu,  appartenant  à  Angelbert  de  Clèves.  De 
l'alliance  qu'il  avait  formée  avec/  Antoinette  de  Sarpes, 
fille  d'Enguerrand,  seigneur  de  Saint-Mauvis,  et  de 
Jeanne  Bréchet,  vinrent  : 

i."  Jacques  de  Biencourt,  qui  suit  ; 

2.°   Adrien  de  Biencourt,  dont  le  sort  est  ignoré; 

3.°  Nicolas  ou  Nicolle   de    Biencourt^    religieux    de 

Tabbaye  de  Saint-Riquier; 
4.°  Jeanne   de  Biencourt,    mariée  d'abord  à  Hue  de 

Vingnières,    écuyer,     puis    à    Nicolas    de  Saint- 

Remy,  écuyer,  seigneur  de  Guigny  ; 
5."  6.°  et  7.°  Marguerite,   Antoinette   et    Catherine 

de  Biencourt. 

XIV.  Jacques  de  Biencourt,  1"  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Poutrincourt,  d'Epaumenil,  de  Saini- 
Mauvis  en  partie,  et  autres  places,  épousa,  par  contrat 
du     i5    octobre    1496,    Adrienne    de   ,  Blecourt,    fille  de 


DE  BIENCOURT.  I  9 

Pierre  de  Blecourt,  chevalier,  seigneur  de  Bethencourt-ès- 
Vaux  et  de  la  Neuviile-les-Houzeiles,  et  de  Guillemette 
de  la  Bove,  son  épouse;  échangea,  le  10  juin  1604,  avec 
l'ordre  de  St. -Jean  de  Jérusalem,  un  tief  qu'il  avait  à  Saint- 
Mauvis,  contre  une  portion  de  la  terre  de  Biencourt, 
dépendant  de  la  commanderie  de  Saint-Mauvis;  fit  do- 
nation, le  premier  juin  i532,  à  Florimond,  son  fils, 
d'un  fief  qu'il  avait  à  Epauménil;  il  forma  trois  alliances, 
la  première  avec  Adrienne  de  Blecourt,  comme  nous 
venons  de  le  dire;  la  seconde  avec  N...  de  Hondecoustre, 
dont  il  n'eut  point  d'enfants;  et  la  troisième  avec  Claire 
de  Vaux,  fille  de  Pierre  de  Vaux,  écuyer,  seigneur  de 
Hocquincourt^  et  de  Marguerite  de  Griboval.  Ses  enfants 
furent; 

Du  premier  lit: 
i.°  Florimond  de  Biencourt,  qui  suit; 

Du  troisième  lit: 

2."  Antoine  de  Biencourt,  qui  embrassa  l'état  ecclé- 
siastique, et  fut  curé  d'Almanche,  près  de  Troyes 
en  Champagne; 

3.°  Jacques  de  Biencourt,  qui  fut  reçu  chevalier  de 
Malte  en  1545. 

XV.  Florimond  de  Biencourt,  chevalier,  seigneur 
de  Poutrincourt,  Saint-Mauvis,  de  Fresneville,  d'Epau- 
menil,  de  Rigauville,  de  Guibermenil,  de  Marsilly  et 
autres  lieux,  conseiller  et  maître-d'hôtel  du  Roi,  l'un 
des  cent  gentilshommes  de  sa  chambre,  gouverneur 
d'Aumale ,  bailli  de  Vermandois ,  commisiaire- général 
des  vivres  des  places  fortes  de  la  Picardie,  du  Boulon- 
nais et  de  l'Artois,  commissaire-général  aux  revues, 
qualifié  noble  et  puissant  seigneur,  ainsi  que  la  plupart  de  ses 
descendants;  servit  d'abord  dans  la  compagnie  d'hommes 
d'armes  du  duc  de  Guise,  en  i525  et  i528;  fut  nommé 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  le  27  oc- 
tobre i532,  et  maitrc-d'hôtel  ordinaire  de  monseigneur 
le  Dauphin,  le  6  juillet  1544,  en  considération  des  ser- 
vices qu'il  avait  'rendus  à  la  guerre,  bailli  de  Verman- 
dois le  10  mai  1547,  ^^  gouverneur  d'Aumale  le  23  août 
suivant;  le  roi  François  I"  l'envoya  en  ambas^de  auprès 
de  l'empereur  Charles  V,  et  ce  fut  lui  qui,  en  1549,  fut 
chargé   de   la    procuration  de    François,   duc    de     Guise, 


20  l^t:  BIENCOURT. 

pour  épouser,  au  nom  de  ce  prince,  Anne  d'Est^  fille 
d'Hercule,  duc  de  Ferrare  ;  il  reçut,  le  premier  juin 
i532,  la  donation  qui  lui  fut  faite  par  Jacques  de  Bien- 
court,  son  père,  et  fit,  le  17  juin  1465,  son  testament, 
conjointement  avec  sa  femme  Jeanne  de  Salazar,  fille  de 
Jacques  de  Salazar,  chevalier,  seigneur  de  Marsilly, 
tué  à  la  bataille  de  Pavie,  en  i525,  et  de  Jeanne  de 
Saint-Simon,  et  petite  nièce  de  Tristan  de  Salazar, 
archevêque  de  Sens.  Ils  eurent  pour  enfants: 

i.°  Louis  de  Biencourt,  qui  fut  élevé  page  du  roi 
Henri  II,  et  se  trouva  à  la  bataille  de  Dreux  le 
20  décembre  1 562;  il  paraît  être  mort  avant  le^ 
17  juin  i565,  que  ses  père  et  mère  le  rappellent 
dans  leur  testament; 

2.'^  Jacques  de  Biencourt,  qui  suit; 

3.°  Charles  de  Biencourt,  seigneur  de  Guibermenil, 
par  le  testament  de.  ses  père  et  mère,  fut  tué  à 
la  bataille   de  Montcontour,  le  23  octobre  1369; 

4.''  Jean  de  Biencourt,  seigneur  de  Marsilly -suc- 
Seine,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de  ce 
nom,  rapportée  ci-après; 

5.°  Claude  de  Biencourt,  religieuse; 

6.°  Antoinette  de  Biencourt,  épousa,  i.^Jean,  sei- 
gneur d'Ossignies  ;  2.°  le  21  décembre  i558,  Jean 
de  Bethizy,  seigneur  de  Cavermont  ou  Camp- 
vermont,  de  Meziers  et  autres  lieux,  gentil- 
homme ordinaire  de  la  maison  du  Roi  ; 

7.°  Jeanne  de  Biencourt,  demoiselle  d'honneur  de 
la  reine  Marie-Stuart,  épouse  du  roi  François  II; 

8."  Anne  de  Biencourt,  mariée,  par  contrat  des  19 
septembre  i56ô,  à  Guillaume  d'Ostove,  seigneur 
de  Clanieu,  homme  d'armes  de  la  compaj^nie  de 
M.  de  Morvilliers; 

9.°  Françoise  de  Biencourt,  qui  épousa,  le  6  juin 
1572,  Robert  de  Milleville,  écuyer,  seigneur 
de  Huppy,  d'Estrimont  et  autres  lieux  . 

XVI.  Jacques  de  Biencourt,  II''  du  ,  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Poutrincojrt,  de  Saint-Mauvis,  de  Fresne- 
ville,  de  Rigau ville,  de  Chauvi ncourt,  et  autres  lieux; 
d'abord  page  du  roi  Charles  IX,  puis  gentilhomme  ordi- 
naire de  sa  chambre,  chevalier  de  son  ordre,  capitaine' 
de  cinquante  lances   de   ses  ordonnances,   se   trouva  à   la' 


DE  BIENCOURT.  2i 

bataille  de  Saint-Denis  et  au  siège  de  la  Rochelle;  il 
accompagna  le  roi  Henri  III  lorsque  ce  prince  alla 
prendre  possession  de  la  couronne  de  Pologne:  de  re- 
tour, il  tut  nommé  capitaine  de  cinquante  lances  des 
ordonnances;  au  siège  d'Angers,  il  fut  chargé  par  le 
Roi  de  la  conduite  des  cent  gentilshommes  de  sa  maison  ; 
se  signala  à  la  bataille  de  Restres  et  aux  Barricades,  et 
reçut  le  cordon  de  Saint-Michel  de  la  propre  main  du 
Roi,  qui  le  nomma,  le  2  avril  i585,  capitaine  d'une 
compagnie  de  cinquante  chevau-légers. 

Jacques  de  Biencourt,  s'ctant  laissé  entraîner  dans  le 
parti  de  la  ligue,  s'empara,  en  iSgr,  de  la  ville  de 
Beaumont-sur-Oise  ,  et  s'y  défendit  avec  courage  , 
pendant  cinq  semaines^  ce  ne  fut  que  le  défaut  de  vivres, 
qui  le  contraignit  de  remettre  cette  place  au  roi  Henri  IV, 
au  mois  de  juin  de  cette  année. 

Il  mourut  dans  la  terre  de  Saint-Mauvis,  le  22  no- 
vembre i6o3,  laissant,  de  Talliance  qu'il  avait  contractée 
le  II  septembre  iSyy,  avec  Renée  de  Furaechon,  lille 
de  noble  et  puissant  seigneur  Philippe  de  Fumechon, 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  gentilhomme  ordinaire  de 
sa  chambre,  seigneur  de  Chauvincourt,  Fixencourt, 
Rilly,  Gargeville,  etc.,  et  de  Françoise  de  Malterre: 

i.°  Philippe  de  Biencourt,  qui  suit; 

2."  Charles  de  Biencourt,  chevalier,  auteur  de  la 
branche  des  seigneurs,  barons  de  Cresecques, 
rapportée  ci-après; 

3."  Michel  de  Biencourt  qui  fit  ses  preuves  de 
noblesse,  le  i3  juin  1612,  pour  être  reçu  che- 
valier de  Malte,  et  fut  commandeur  de  Chan- 
tereine; 

4."  Louise  de  Biencourt,  épousa,  par  contrat 
du  23  novembre  1604,  Thézée  de  Belloy,  écuye;, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi;  ca- 
pitaine de  cent  hommes  de  pied  au  régiment  de 
Navarre,  fils  de  Jean  de  Belloy,  chevalier,  sei- 
gneur de  Saint-Martin,  maître-d'hôtel  du  Roi, 
chevalier  de  son  ordre,  gouverneur  de  Crotoy  ; 
maître  des  eaux  et  forets  de  Picardie,  du  Bou- 
lonnais et  de  l'Artois,  et  de  Louise  Herouet; 

5.°  Charlotte  de  Biencourt,  dont  le  sort  est  ignoré; 

6."  Catherine  de   Biencourt,  femme   de   Louis   Ma- 


22  DE  RIEN  COURT. 

querel,    chevalier,     seigneur  de    Quency,   d'Aray 
et  autres  lieux. 

XVII.  Philippe  de  Biencourt,  chevalier,  seigneur 
de  Poutrincourt  ,  de  Saint-Mauvis  ,  de  Fresneville  , 
d'Epaumenil  ,  de  Chauvincourt  ,  et  autres  lieux  , 
conseiller  du  Roi  ,  bailli,  d'Ardres  et  du  comt^i  de 
Guines,  et  capitaine  de  cavalerie;  assista  au  contrat  de 
mariage  de  Louise  de  Biencourt ,  sa  sœur  avec.Thézéc 
de  Belloy,  du  23  novembre  1604;  fit  hommage  au  Roi, 
en  qualité  d'héritier  de  Jacques  de  Biencourt ,  son  père, 
des  fiefs  et  seigneurie  de  Poutrincourt,  mouvants  de  la 
châtellenie  de  Cayeu,  et  en  obtint  la  saisine,  le  7  février 
i6o5.  Epousa,  par  contrat  du  premier  décembre  161 1  , 
Françoise  d'Ardres,  dame  de  Cresecques,  fille  de  haut 
et  puissant  seigneur,  messire  Antoine  dWrdres,  che- 
valier ,  baron  de  Cresecques ,  le  Bourguet  ,  Vercourt  et 
autres  lieux;  bailU  d'Ardres  ,  et  de  Marguerite  de  Mar- 
silly;  fut  nomme  capitaine  d'une  compagnie  de  cava- 
lerie légère,  le  26  décembre  1620,  et  fit  son  testament 
le  i3  octobre  1626,  il  mourut  le  lendemain  ,  laissant 
du  mariage  ci-dessus: 

I."  Charles   de  Biencourt.  né  en    161 3,  mort   sans 

alliance; 
2.°  Ménélas  de  Biencourt  ,  qui  suit  ; 
3>*'  Philippe  de  Biencourt,  mort  sans  postérité  ; 

in  /-u     1  .       '    :  mortes  sans  alliances. 
5."  Charlotte,       ) 

XVIII.  Ménélas  de  Biencourt,  chevalier  ,  naquit 
le  t3  décembre  ,  16 17,  et  fut  baptisé  le  lendemain  , 
dans  l'église  de  Saint-Mauvis.  Il  forma  deux  alliances, 
la  première,  avec  Françoise  de  Baudry,  fille  de  Hamon 
de  Baudry,  seigneur  de  Piencourt,  et  la  seconde,  avec 
Catherine  de  Castel,  de  laquelle  il  n'eut  point  d'enfants. 
Il  avait  eu  delà  première: 

Charlotte  de  Biencourt,  dame  de  Saint-Mauvis,  qui 
porta  cette  terre  ,  en  dot ,  à  André  de  Saint- 
Sulpice,  seigneur  de  Crocquoison. 

Branche  des  Barons  de  Cresecques. 

XVII.  Charles  de  Biencourt,  I"  du  nom,  chevalier,] 
seigneur  de    Biencourt,  en   partie   de   Gamache ,  de   Pou-^ 


DE  BIENGOURT.  2  3 

trincourt,  de  Chauvincourt,  de  Guibermenil,  de  Ver- 
court  et  autres  lieux,  conseiller,  maître-d'hôtel  ordinaire 
du  roi,  chevalier  de  son  ordre,  ecuyer  de  la  grande 
écurie  et  commandant  son  académie,  était  deuxième 
fils  de  Jacques  de  Biencourt,  chevalier,  seigneur  des 
mêmes  terres,  et  de  Renée  de  Fumechon,  comme 
nous  l'avons  dit  ci-devant.  Il  assista  aux  contrats  de 
mariage  de  Louise  et  de  Catherine  de  Biencourt,  ses 
sœurs,  les  25  novembre  1604  et  5  novembre  i633.  Fut 
fait  exécuteur  du  testament  de  Philippe  de  Biencourt, 
son  frère,  du  i3  octobre  1626;  et  le  6  mars  i636, 
fut  nommé  maître-d'hôtel  ordinaire  du  Roi. 

Il  forma  deux  alliances,  la  première,  avec  Marguerite 
d'Ardres,  sœur  de  Françoise  d'Ardres  femme  de  Phi- 
lippe de  Biencourt,  son  frère  aîné  ;  et  la  seconde,  par 
contrat  du  25  juin  i635,  avec  Gabrielie  de  Pluvinel, 
veuve  de  Robert  Mariun,  chevalier,  seigneur  et  baron 
de  Druy,  de  Villeneuve,  et  gentilhomme  ordinaire  de 
la  chambre  du  Roi,  et  fille  d'Antoine  de  Pluvinel, 
seigneur  du  Plessis,  de  Feucherolles,  conseiller  d'état, 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  sous-gouverneur  de 
Louis  XIII,  et  de  Marie  de  Mancel.  Il  eut  : 

Du  premier  lit. 

I.**  Antoine  de  Biencourt,  qui  suit  ; 
2.°  Roger  de  Biencourt,  archidiacre  de  Tours; 
3.°  Marie  de  Biencourt,  religieuse  professe  au  mo- 
nastère de  Saint-Jacques  d'Andelys  ; 

Du  second  lit. 

4.°  Charles  de  Biencourt,  qui  a  formé  la  branche 
des  marquis  de  Poutrincourt,  seigneurs  de  Feu- 
cherolles, rapportée  ci-après  ; 

5.°  Marie  de  Biencourt,  morte  sans  alliance; 

6."  Angélique-  de  Biencourt,  femme  d'Adrien  de 
la  Gandille,  chevalier,  seigneur  et  patron  de 
Doudauville  ; 

7.®  Anne  de  Biencourt,  seconde  femme  de  Camille 
Savary  Lancosme,  comte  de  Brèves,  maître  de 
la  garde  robe  de  monseigneur  le  duc  d'Orléans, 
fils  de,  François  de  Savary,  comte  de  Brèves  et 
de  Maulevrier  ;  ambassadeur  à  Rome  et  à  Cons- 
taniinople  ;   nommé  chevalier  des  ordres    du  Roi, 


24  t)E  BIENCOURT. 

XVIII.  Antoine  de  Biencourt,  chevalier,  baron  de 
Cresecques,  seigneur  de  Pcutrincourt,  de  Chauvin- 
court  et  autres  lieux;  grand-bailli  d'Ardres  et  du  comté 
de  Guines,  ccuyer  ordinaire  du  Roi,  en  sa  grande 
écurie,  naquit  à  Paris,  sur  la  paroisse  de  Saint-Nicolas- 
des-Champs,  le  22  juillet  161 5.  Acquit  le  10  mai  1644, 
la  seigneurie  de  Chauvincourt.  Epousa  par  contrat, 
du  28  avril  1645,  Marie  d'Espinoy,  fille  d'Antoine 
d'Espinoy,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  et  veuve 
de  Jean-Paul  Daniel,  chevalier,  seigneur  de  Bois-des- 
MetSj  dont  il  n'eut  que  deux  filles,  qui  furent  : 

i."  Charlotte  de  Biencourt,  qui  épousa,  le  8  janvier 
i665,  François  d'Orléans,  comte  de  Rothelin, 
dont  elle  eut  trois  fils  et  une  fille,  morts  sans 
postérité; 

1."  Marie-Marthe-  de  Biencourt,  qui  mourut  sans 
avoir  été  mariée,  le  7  juin  1695,  à  Chauvincourt, 
où  elle  fut  inhumée. 


Branche  des  marquis  de  Poutrincourt,  seigneurs  de  Feu- 
cher  ol  les. 

XVIII.  Charles  de  Biencourt,  II"  du  nom,  che- 
valier, seigneur  de  Poutrincourt,  de  Saint-Mauvis  et 
autres  lieux  ;  grand-bailli  d'Ardres  et  du  comté  de 
Guines,  fils  de  Charles  de  Biencourt,  chevalier,  sei- 
gneur des  mêmes  terres,  et  de  Gabrielle  de  Pluvinel, 
sa  seconde  femme,  rapportée  ci-dessus,  naquit  après 
la  mort  de  son  père,  et  fut  baptisé  à  Paris,  en  l'église 
de  Saint-Roch,  le  28  mars  1645.  Il  épousa,  par  contrat 
du  2  avril  1677,  Marie-Séraphine- Louise  Chevalier,  fille 
de  Nicolas  Chevalier,  chevalier, seigneur  de  Vaumontel, 
maréchal  de  bataille  des  armées  du  Roi,  écuyer  des 
grande  et  petite  écuries;  lieutenant  du  Roi  au  fort 
de  Nieulay,  et  de  Marie  Gestard;  et  mourut,  âgé  de 
cinquante-huit  ans,>.  le  18  janvier  1704,  Laissant  de 
cette  alliance  : 

r.°  Charles  de  Biencourt,  chevalier,  seigneur  de  Pou- 
trincourt, de  Feucherolles,  Gaillon,  Chauvincourt 
et  autres  lieux,  dit  le  marquis  de  Poutrincourt,  qui 
épousa,  I."',  le  7  juin  1716,  Marie-Anne  de  Bri- 
connet,  fille  de  Guillaume  de   Briconnet,   seigneur 


DE  BIENCOURT.  25 

de  Feucherolles,  et  d'Anne  du  Poncel;  2.°,  Rose 
de  la  Haye,  fille  de  Denis  de  la  Haye,  chevalier, 
seigneur  de  Saint-Brisson,  ambassadeur,  d'abord 
à  la  Porte,  puis  à  Venise;  et  mourut  à  Paris, 
sans  enfants,  âgé  de  quatre-vingt-un  ans,  le 
18  janvier  1760,  après  avoir  fait  son  testament 
le  29  septembre  lySô;  il  fut  enterré  au  tombeau 
de  sa  famille,  dans  l'église  des  Jacobins  de  la  rue 
Saint- Honoré; 

2.°  Louis-Charles  de  Biencourt,  qui  suit; 

3.°  Jean-Séraphin  de  Biencourt,  chevalier,  sei- 
gneur de  Feucherolles  lieutenant-colonel  de 
cavalerie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis,  né  à  Paris,  le  17  mai  1687;  fut 
baptisé,  le  même  jour,  à  Saint-Roch;  il  est 
mort,  sans  alliance,  le  24  juin  1764,  âgé  de 
soixante-dix-sept  ans,  et  est  enterré  aux  Jacobins 
de  la  rue  Saint-Honoré. 

XIX.  Louis-Charles  de  Biencourt,  chevalier,  sei- 
gneur de  Poutrincourt  et  autres  lieux,  grand-bailli  d'Ar- 
dres  et  du  comté  de  Guines,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis;  naquit  le  26  mars  i68i,etfut 
baptisé  le  lendemain,  dans  l'église  rie  Saint-Roch  à 
Paris;  il  fit  procéder,  le  22  octobre  1722,  à  l'inventaire 
des.  biens  de  sa  mère,  dont  il  avait  été  institué  léga- 
taire particulier,  le  3  septembre  17 19.  Epousa,  par 
contrat,  du  20  novembre  de  la  même  année,  Hélène- 
Elisabeth -Gertrude  Picault,  fille  de/  Joseph  Picault, 
écuyer,  seigneur  de  la  Grange,  et  de  Catherine  Ervin; 
et  transigea,  avec  ses  frères,  le  22  mars  1725,  sur 
le  partage  des  biens  de  leurs  père  et  mère.  Sa  femme 
étant  morte  le  9  avril  1730,  il  épousa,  en  secondes 
ftôces,  le  4  avril  1731,  Jeanne  de  Mauviel,  fille  de 
Michel  de  Mauviel,  chevalier,  seigneur  de  Gamache, 
de  Saint-Martin,  de  Montmirel  et  autres  lieux,  et  de 
'  Marie-Françoise  Imbert.  Il  mourut  le  19  novembre  1744, 
et  fut  inhumé  dans  l'église  de  Notre-Dame  de  Vernon. 
De  sa  seconde  femme  étaient  issus  : 

r."  Louis-Charles-Michel   de   Biencourt,    qui    suit; 

2."  François-Séraphin  de  Biencourt,  dit  le  comte 
de  Biencourt- Poutrincourt,  seigneur  de  Ga- 
mache,    de    Saint- Mau  vis,    de    Feucherolles    et 


26  DE  BIENCOURT. 

autres  lieux,  écuyer  du  Roi,  qui  épousa,  par 
contrat  du  i5  octobre  1770,  Anne-Henriette 
de  Fontette,  fille  de  Louis-Philippe  de  Fon- 
tette,  chevalier,  seigneur  de  Vaumain  et  de 
Françoise-Catherine  de  Mauleon.  De  ce  mariage 
est  venu,  Adam-Séraphin  de  Biencourt,  lequel 
est  né  le  29  mars  1774,  et  a  été  baptisé  le  2  avril 
suivant,  dans  l'église  paroissiale  de  Vaumain, 
au  diocèse  de  Rouen  ;  il  a  été  page  du  Roi, 
en  1789; 

3.®  Rose  de  Biencourt,  née  le  26  mars  1736,  et 
baptisée  le  même  jour,  dans  l'église  paroissiale 
de  Notre-Dame  de  Vernon.  Elle  a  épousé,  par 
contrat  du  22  juillet  1761,  Charles-Nicolas  de 
Belloy,  chevalier,  seigneur  de  Provemont,  de 
Fixencourt  et  autres  lieux. 


XX.  Louis -Charles -Michel  de  Biencourt,  chevalier, 
marquis  de  Poutrincourt,  baron  de  Mesnières,  de 
Cresecques  et  autres  lieux,  grand-bailli  d'Ardres  et  du 
comté  de  Guines,  capitaine  au  régiment  de  Bourbon, 
infanterie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis;  fut  d'abord  page  de  la  Reine;  il  partagea 
le  25  janvier  1768,  avec  ses  frère  et  sœur,  la  Suc- 
cession de  ses  père  et  mère.  Epousa,  par  contrat  du 
10  février  1768,  Aelaïde-Geneviève-Emilie  Lucas  de 
Boucout,  fille  d'Alexandre-Jacques  Lucas,  chevalier, 
seigneur  de  Boucout,  de  la  châtellenie  de  Marlot  et 
autres  lieux,  président  de  la  chambre  des  comptes  de 
Rouen.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Nicolas  de  Biencourt,  lequel  est  né  le  29  oc- 
tobre 1771,  a  été  baptisé  le  lendemain,  dans 
l'église  paroissiale  de  Saint-Godard  de  la  ville 
de  Rouen;  a  été  chevalier  de  Malle  et  capitaine 
de  cavalerie  ; 

2.°  Charlotte-Eléonore  de  Biencourt,  est  née  le 
premier  décembre  1769,  et  a  été  baptisée  le 
lendemain  dans  la  même  église  que  son  frère. 
Elle  a  épousé  le  comte  de  Saint- Poix,  et  est 
morte  sans  enfants. 


DE  BIENCOURT. 


27 


Branche  des  Seigneurs  de  Marsilly-sur- Seine,  de  Giiiber- 
ménil,  d'Ambleville,  Barons  de  Saitzt-Just,  du  Guérard, 
en  Brie,  de  Gumery  et  autres  places . 

XVI.  Jean  de  Biencourt,  III®  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  MarsilIy-sur-Seine,  baron  de  Saint-Jusi, 
et  du  Guérard,  en  Brie^  seigneur  de  Guibermenil  et 
autres  lieux;  chevalier  de  Tordre  du  Roi,  gentilhomme 
ordinaire  de  sa  chambre,  mestre-de-camp  de  six  com- 
pagnies de  gens  de  guerre;  gouverneur  de  Mery-sur- 
Seine;  était  quatrième  fils  de  Florimond  de  Biencourt, 
chevalier,  seigneur  de  Poutrincourt,  et  de  Jeanne 
Salazar,  comme  il  a  été  dit  ci-devant. 

Il  he'rita  de  la  terre  de  Marsilly,  en  vertu  du  tes- 
tament de  ses  père  et  mère,  du  17  juin  i565.  Posséda 
la  confiance  particulière  du  roi  Henri  IV,  qui  l'honora 
de  plusieurs  leiires  relatives  aux  affaires  militaires;  fut  du 
nombre  des  volontaires,  qui,  en  1604,  partirent  pour  la 
découverte  de  la  Nouvelle  France,  sous  les  ordres  de  M.  de 
Monts,  vice-amiral  et  lieutenant-général  de  toute 
l'Amérique.  Ce  général  l'établit  son  lieutenant,  et  lui 
donna  le  commandement  de  Port-Royal,  en  propriété, 
ce  que  le  Roi  confirma  par  des  lettres-patentes;  mais 
ayant  été  continuellement  traversé  dans  ses  projets  et 
vu  ruiner  entièrement  les  établissements  pour  lesquels 
il  avait  engagé  plusieurs  terres  considérables,  il  fut 
obligé  de  les  abandonner.  A  son  retour  en  France,  le 
Roi  le  nomma  gouverneur  de  Méry-sur-Seine,  et  ce 
fut  en  défendant  cette  place,  qu'il  périt  glorieusement 
le  5  décembre  161 5.  Les  soldats  qui  le  chérissaient, 
tirent  élever,  à  l'endroit  où  il  perdit  la  vie,  une  croix 
de  pierre  qui  porte  encore  à  présent  le  nom  de  la  Croix 
de  Poutrincourt.  Il  avait  épousé  Claudine  Pajot,  et  en 
avait  eu  : 

f.°  Charles  de   Biencourt,  qui   passa   en   Amérique 
en   i6io,    où   il   mourut    (  dit-on  j     empoisonné; 
2.°  Jacques  de  Biencourt,  qui  suit; 

3.*>    Jeanne     de   Biencourt,   épousa    Charles    Vion, 
chevalier,  seigneur  de  la  Fié; 

4.°    Marie    de  Biencourt,    femme,      en    premières 
noces,  de  Jacques  du    Bourg,  chevalier,    seigneur 


28  DE  BIENCOURT. 

de    Mariolles,    arrière-petit-neveu    d'Antoine    du 

Bourg,  chancelier  de  France  ;   et  en    secondes,    de 

Charles   l'Huillier,   seigneur  de  Saint-Mesmin    et 

de  Courlanges; 

5.°   Claudine  de    Biencourt,  qui    fut  mariée,    i.**,  à 

Pierre  IHuillier,   frère    de   Charles,    mari    de    sa 

sœur;  2.",  à  Charles  Gautier; 

6."  N...-.  de  Biencourt,  /  ,,. 

„  T-T        j    n-  i  mortes  sans  alliances. 

7."  N....  de  Biencourt,   S 

XVII.  Jacques  de  Biencourt,  II*  du  nom,  che- 
valier, seigneur  d'Ambleville,  baron  du  Guérard  et 
autres  lieux;  fut  marié  quatre  fois,  la  première, 
par  contrat  du  premier  octobre  1622,  avec  Françoise 
de  Mornay,  fille  de  Jean  chevalier,  seigneur  d'Am- 
bleville, du  Guerard  et  de  Reuilly;  la  seconde,  avec 
Jacqueline  Guillaume  de  Marsangis,  fill'e  de  Robert 
Guillaume  de  Marsangis;  la  troisième,  avec  Marie  de 
Tremelet,  et  la  quatrième,  avec  Anne-Angélique  Thi- 
boust  de  Berry,  fille  de  Jean-Pierre  Thiboust,  chevalier, 
comte  des  Aunais.  De  ses  alliances  sont  issus  ; 

Du  premier  lit  : 
Charles  de  Biencourt,  qui  suit  ; 

Du  second  lit  : 

2."  Gabriel  de  Biencourt,  chevalier,  seigneur  de 
la  Motte,  de  Foissy  et  autres  lieux,  capitaine 
au  régiment  de  Longueville,  qui  fut  tué  dans  une 
dispute  à  la  chasse  ;  ^ 

Du  troisième  lit  : 

3.°  Jacques  de  Biencourt,  chevalier,  seigneur  de 
la  Motte,  de  Marsangis  et  autres  places,  marié, 
par  contrat  du  23  novembre  1688,  avec  Marie- 
Magdelaine  Duret,  dont  il  n'eut  qu'une  fille, 
nommée  Marie-Magdelaine  de  Biencourt,  morte 
sans  alliance; 

Du  quatrième  lit  : 
4.°    Jacques    de   Biencourt,    chevalier,   seigneur  de 

Chigy,  mort  sans  postérité; 
5 .°    Angélique-Marguerite  de  Biencourt; 
6."*    Marguerite     de    Biencourt,     mariée  à  Laurent 

Nugault,     chevalier     seigneur    de     Saint- Aubin; 


DE  BIENCOURT.  29 

y.**  Marie  de  Biencourt  ,       1 

8.**  Jeanne,  de  Biencourt  ,     ',  mortes  sans  alliances. 

9.°  Claudine,  de  Biencourt,  ) 

XVIII.  Charles  de  Biencourt,  chevalier  baron  du 
Guérard,  seigneur  de  Foissy  et  autres  lieux  ;  épousa  par 
contrat  du  9  novembre  1647,  Edmée  de  Tremelet,  rille 
de  Jean  de  Tremelet,  chevalier  seigneur  de  Gumery, 
et  de  Marie  Raoul.  Il  en  eut  : 

I  .'^  Gabriel  de  Biencourt,  e]ui  suit; 

2.°  Christophe  de  Biencourt,  qui  épousa  Marie- 
Anne  Guichon,  dont  il  eut  Marie-Edmee  de 
Biencourt,  femme  de  François-Claude  Thi- 
boust,  comte  des  Aunais; 

3.**  Marie-Edmëe     de    Biencourt,     mariée   à    Pierre 

Rosset  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Cercy  ; 
'4.°  Colombe    de   Biencourt,  femme    de   Charles    de 
Brossart,    chevalier,    seigneur    de     Rouval,    capi- 
taine de  dragons: 

5."*  Cécile   de   Biencourt,   qui  épousa,  en    premières 

noces*  Jean  de    Berruyer,  écuyer,  et  en  secondes 

Jean  de  Villiers,  aussi  écuyer; 

6.°  N de  Biencourt,  )      ,.   •  v  ^^      . 

„  TVT         .    *D-  /  ?  religieuses  a  Provins. 

7.°  N....  de  Biencourt,  )        ° 

XIX.  Gabriel  de  Biencourt,  chevalier ,  seigneur  de 
Gumery,  épousa,  par  contrat  du  8  mai  1696 ,  Mar- 
guerite le  Pelletier,  fille  de  Jean  le  Pelletier,  seigneur 
de  Montmort,  et  de  Magdelaine  Pare.  De  ce  mariage 
vinrent  : 

I."    Christophe-Augustin-Gabriel       de      Biencourt_, 

qui  suit; 
2.°  N....  de    Biencourt,    mort   jeune,  sans  alliance. 

XX.  Christophe-Augustin-Gabriel  de  Biencourt, 
chevalier  ,  seigneur  de  Gumery  et  autres  lieux,  mous- 
quetaire de  la  garde  du  Roi,  né  en  1698,  épousa,  par 
contrat  du  19  juin  1722,  Marie-Anne  du  Parc  d.i  Pjessis, 
fille  de  Charles  du  Parc,  seigneur  du  Plessis  et  du  Meix, 
et  de  Marie  de  Guyenne.  Elle  le  rendit  père  de: 

I ."  Charles-Augustin  de  Biencourt,  chevalier,  sei- 
gneur de  Gumery,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de    Saint-Louis,  qui  épousa,  par  contrat 


3o  i>E  BIENCOURÏ. 

du  lo  février  1767,  Françoise  Richard,  fille  de 
Gabriel-François  Richard,  aussi  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis; 

2.°  Christophe-Augustin  de  Eiencourt^  qui  suit; 

3.°  Charles-Pierre  de  Biencourt,  officiai  et  vicaire- 
général  au  diocèse  de  Sens; 

4.°  Marie-Anne  de  Biencourt,  née  le  6  mars  1725, 
dont  le  sort  est  demeuré  inconnu  ; 

5.°  N....  de  Biencourt,  reçue  dans  la  maison  royale 
de  Saint-Louis,  à  Saint-Cyr,  après  avoir  fait  ses 
preuves  de  noblesse. 

XVL  Christophe-Augustin  de  Biencourt  chevalier, 
seigneur  de  Gumery,  chevalier  de  l'ordrcî  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  naquit  le  24  septembre  1728.  Il 
épousa,  par  contrat  du  18  décembre  1758,  Marie-Jeanne- 
Victoire  Sandrier,  fille  d'Edme-Thomas  Sandrier,  écuyer, 
seigneur   de   Mailly,    et  de    Catherine    Gratien    du     Puy- 

Gaillard.  Il  en  a  eu  deux  fils  et  quatre  filles.   Les  fils  sont: 

• 

i.°  Augustin-Savinien  de  Biencourt,  né  le  19  oc- 
tobre 1761,  et  mort' en  1763; 

2.°  Ange-Pierre-Louis-François  3e  Biencourt^  le- 
quel naquit  le  18  août  1762,  fut  reçu  page  de 
Monsieur,  frère  du  Roi,  le  23  juin  1776:,  puis 
garde  de  la  marine,  au  département  de  Brest,  en 
1779,  et  a  péri  sur  la  frégate  la  Diane,  faisant 
partie  de  l'escadre  de  M.  le  comte  de  Guichen. 

C'est    dans    sa    personne    que    s'est    éteinte    la 
branche  des  seigneurs  de  Marsilly,  etc. 

'  Branche  des  seigneurs  de  VEsclause  et  de  la  Fortilesse^ 
marquis  de  Biencourt. 

XII.  Jean  de  Biencourt,  I"  du  nom  de  sa  branche, 
écuyer,  seigneur  d'Arry-les-Rus,  en  Picardie,  par  le  par- 
tage qu'il  eut  dans  les  successions  de  ses  père  et  mère, 
puis  de  l'Esclause,  de  Chaludet,  de  Voingt,  des  Molles, 
de  Jandallais  et  autres  lieux  en  Auvergne,  par  son  ma- 
riage avec  Michelle  de  l'Esclause,  dame  de  ces  terres, 
était,  comme  nous  l'avons  dit  ci-devant,  second  fils  de 
Colart,   ou   Nicolas    de   Biencourt,  11^    du    nom,    écuyer, 


DE  BiEtTCOURT.  3i 

seigneur  de  Biencourt,  de  Poutrinconrt,  de  Manchecourt 
et  autres  lieux,  bailli  de  Waben,  et  conseiller  au  par- 
ment  de  Paris,  et  de  Luce  de  Gentien,  son  épouse. 

Il  quitta  la  province  de  Picardie  pour  aller  fonder  de 
nouveaux  établissements  en  Auvergne,  la  Marche  '  et  le 
Bourbonnais,  où  sa  -postérité  a  constamment  demeuré 
jusqu'à  présent. 

Il  servit  en  qualité  d'homme  d'armes,  d'abord  dans  la 
compagnie  d'Amanieu  d'Albret,  puis  dans  celle  du  sei- 
gneur d'Orval,  et  comparut  aux  montres  qui  en  furent 
faites  depuis  1448  jusqu'en  1461  ;  ce  fut  en  conséquence 
delà  procuration  qu'il  avait  passée  le  27  novembre  1441, 
à  Gérard  de  Biencourt,  seigneur  de  Poutrincourt,  son 
frère  aîné,  qu'il  partagea  avec  le  même  Gérard  et  ses 
sœurs,  la  succession  de  Jeanne  de  Baillet,  leur  aïeule 
maternelle,  inféoda  uze  maison  et  des  terres  situées  dans 
sa  terre  d'Arry-les-Rus^  le  premier  août  1447;  fit  hom- 
mage, le  i3  septembre  1461,  à  Guillaume  de  Bosredon, 
chevalier,  seigneur  et  baron  d'Hermant,  pour  raison  de 
cens  et  rentes  qu'il  tenait  en  fief  aux  lieux  de  Molles  et 
deVoingt;  mais  il  refusa  de  le  lui  rendre  pour  sa  terre 
de  TEsclause,  qu'il  cherchait  à  soustraire  à  la  mouvance 
de  ce  baron;  ce  refus  donna  lieu,  entre  ce  dernier  et  Jean 
de  Biencourt,  â  un  long  procès  qui  ne  finit  qu'en  148 1, 
et  dans  lequel  Jean  succomba  ;  les  frais  énormes  auxquels 
il  avait  donné  lieu  causèrent  un  tel  dérangement  dans  sa 
fortune,  qu'il  se  vit  contraint  de  laisser  vendre  aux  criées 
plusieurs  cens  et  rentes  qu'il  possédait  du  chef  de  sa 
femme,  aux  villages  de  Las  Vernhes  de  Monteillet,  de 
Feys,  de  Chabrol  et  de  Chaludet,  dans  les  paroisses  de 
la  Celle  et  de  Giac. 

11  avait  eu  de  son  mariage  avec  Michelle,  dame  de  l'Es- 
clause,  de  l'ancienne  maison  de  ce  nom,  en  Auvergne, 
un  fils  unique,  nommé  : 

XIII.  Armand  de  Biencourt,  écuyer,  qui  succéda  à  ses 
père  et  mère,  et  fut  seigneur  de  l'Esclause,  de  Best-de- 
Jun,  de  Chaludet,  de  Voingt,  des  Molles,  de  Jandalais 
et  autres  lieux;  étant  assisté  du  noble  homme  Louis  de 
Marfons,  son  curateur  ad  hoc,  attendu  Tabsence  de  s(is 
père  et  mère,  il  s'opposa,  le  17  juillet  1483,  à  la  criée 
de  diverses  rentes  saisies  sur  ses  père  et  mère,  poursuivie 
à  la  requête  de  Guillaume   de    Bosredon,    baron    d'Her- 


32  I>t:  BIENCOURT. 

ment;  il  fut  passé   outre  à   5on  opposition,   et  ces  rentes 
furent  aliénées. 

n  fit  un  rachat,  conjointement  avec  Léonard  de  Bien- 
court,  son  fils,  le  25  juin  i53i,  et  donnèrent  ensemble 
une  investiture  le  même  jour,  d'héritages  mouvants  de 
la  seigneurie  de  la  Chassagne,  appartenant  audit  Léo- 
nard. Il  avait  épousé  Anne  de  Peyroux  (i),  dame  de  Best- 
de-Jun,  fille  de  Jean  de  Peyroux,  écuyer,  seigneur  dudit 
lieu  de  Best-de-Jun,  et  autres  places,  et  de  Jeanne  de 
Malleret.  11  en  avait  eu  : 

I.'*  Léonard  de  Biencourt,  qui  suit  ; 

2.°  Gilbert     de    Biencourt,     écuyer,     auteur    de   la 

branche  connue  sous  la  dénomination  des  seigneurs 

de  Bosgenet  et  du  Noyer,  rapportée  ci-après; 
3.°  Fiacre  de  Biencourt,   écuyer,   seigneur  de  l'Es- 

clause,   dont  la  destinée  est  demeurée  inconnue; 
4."  et    5/  Gabrielle  et   Jeanne   de  Biencourt,  dont 

le  sort  est  ignoré.  ^ 

XIV.  Léonard  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur  de 
l'Esclause,  de  Saint-Maurice,  de  Buxereite,  de  la  Chas- 
sagne,  et  en  partie  de  Best-de-Jun,  fit  rachat,  et  donna, 
conjointement  avec  Armand  de  Biencourt,  son  père, 
une  investiture  de  biens  situés  dans  la  mouvance  de  sa 
seigneurie  de  Chassagne,  le  25  juin  i53i.  Il  servit  long- 
tems  dans  la  compagnie  des  archers  d'ordonnance  de 
M.  de  la  Ferté,  comme  on  l'apprend  d'une  procuration 
qu'il  passa  le  8  avril  1540,  pour,  en  son  nom,  déclarer  de- 
vant le  bailli  du  Berry,  qu'il  était  propriétaire  du  chef 
de  sa  mère,  de  la  seigneurie  de  Bets-de-Jun,  mouvante 
du  Roi,  à  cause  de  la  châtellenie  de  Boussac;  assista,  les 
ï5  et  20  avril  1541,  au  contrat  de  mariage  de  Gilbert  de 
Biencourt,  son  frère;  et  fit  hommage,  au  duc  de  Mont- 
pensier,  le  14  juin  i543,  des  lieux  et  villages  de  Viile- 
valaix,  de  Soulaires  et   de  la   Fontaurie,   dans  la   paroisse 


(i)  La  maison  du  Peyroux,  Tune  des  plus  anciennes  de  la 
Marche,  tire  son  nom  de  la  terre  du  Peyroux,  située  près  de  la 
ville  de  Chennerailles  ;  elle  était  bienfaitrice  de  l'abbaye  de  Bon- 
lieu,  en  l'an  1200.  Ses  principales  alliances  sont  avec  les  mai- 
sons de  Biencourt,  de  Bosredon,  de  Cljamborant,  de  la  Châtre, 
de  Cordebœuf  de  Montgon,  de  l'Estrange,  de  Montmorin , 
de  Thianges  et  autres. 


DE  BlExNCOURr.  33 

de  Saint-Maurice,  avec  haute,  moyenne  et  basse  jus- 
tice, et  de  tout  ce  qu'il  possédait  à  Saint  -  Maurice ,  à 
Saint- Pardoux  ,  aux  Monnards  ,  à  la  Ghassagne,  et  dans 
la  paroisse  des  Maultes,  aussi  en  toute  justice,  haute, 
moyenne  et  basse.  Du  mariage  qu^il  avait  contracté ,  le 
dernier  janvier  i522,  avec  Léonarde  du  Peyroux,  fille 
de  François  du  Peyroux,  ccuyer,  seigneur  dudit  lieu, 
et  de  Dauphine  de  la  Rochedragon,  vinrent  : 

I."  Gilbert  de  Biencourt,  écu3er,  seigneur  de 
Best-de-Jun,  lequel  épousa,  par  contrat  du  9  avril 
1557,  Marguerite,  fille  de  noble  homme  Pierre 
de  PerpeyroUes,  écuyer,  seigneur  d'Auliefaye, 
et  de  Louise  de  Saint-Julien.  Il  ne  paraît  pas 
qu'il  ait  eu  d'enfants; 

.2."  Jean  de  Biencourt,  l'aîné,  écuyer,  seigneur  de 
Best-de-Jun  et  de  Lavault,  servit,  en  qualité 
d'homme  d'armes,  dans  la  compagnie  du  con- 
nétable de  Montmorency;  il  se  trouva  à  la  bataille 
de  Saint-Denis,  le  10  novembre  i56y.  11  ne 
paraît  point  avoir  été  marié  ; 

3.°  Jean  de  Biencourt,  le  jeune,  écuyer,  seigneur 
de  Troisfonds,  de  la  Basse-Bernard,  de  Best-de- 
Jun  et  de  Lavault,  qui  fit  son  testament  le 
i3  mai  i56o,  et  paraît  également  être  mort  sans 
enfants  ; 

4.°  Pierre  de  Biencourt,  qui  suit. 

XV.  Pierre  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur  de  Peizat, 
de  Best-de-Jun,  de  Lavault,  de  la  Ghassagne,  de  Saint- 
Maurice  ;  fut  fait  légataire  particulier  de  Jean  de  Bien- 
court,  le  jeune,  son  frère,  le  i3  mai  i56o;  donna  con- 
jointement, avec  ses  frères,  le  dénombrement  des  terres 
et  seigneuries  de  Best-de-Jun  et  de  Lavault,  relevant 
delà  châtellenie  de  Boussac,  le  ir  mars  i56y  à  Jeanne 
de  Bretagne.  11  épousa,  par  contrat  du  3i  octobre  1569, 
Marie  Gousin,  fille  de  François  Gousin,  écuyer,  seigneur 
de  Peizat,  et  de  Glande  de  Ghabannes,  qui  le  rendit 
père  de  : 

XVL      Gharles    de     Biencourt,    l•'^   du     nom,   écuyer, 

seigneur  de    Peizat,  et  de   Lavault  et  autres  lieux;  qui  fit 

un  accord,    le    19   mai    093,   avec  Gilbert  de   Biencourt, 

seigneur  de    Best-de-Jun,  son   oncle  paternel;   ce  dernier 

14.  3 


34  DE  BIENCOURT. 

lui  céda  tous  les  droits  qu'il  avait  acquis  de  Pierre  de 
Biencourt,  père  de  Charles,  sur  la  seigneurie  de  La- 
vault;  le  même  Gilbert  l'ayant  frustré  de  sa  succession, 
pour  en  faire  don  à  Jean  de  Servières,  Charles  de  Bien- 
court  eut  un  procès  avec  ce  dernier,  qui  tut  terminé  au 
moyen  d'une  transaction  qulls  passèrent  ensemble, 
le  2  mai  1599,  par  laquelle  Charles  renonça  à  toutes 
ses  prétentions;  et  Jean  de  Servières  lui  fit  abandon 
de  la  seigneurie  de  Lavault.  Il  épousa,  par  contrat  du 
12  février  1608,  Marguerite  de  Poyenne,  fille  de  Louis 
de  Poyenne,  écuyer,  seigneur  de  Mortroux,  et  de  Mar- 
guerite Esmoin,  petite-fille  de  Gabriel  de  Poyenne, 
seigneur  de  Mortroux,  de  Ville-Bussière,  et  de  Fran- 
çois de  Chamborant  (  i  ).  Marguerite  Esmoin  était  fille 
de  Pierre  Esmoin,  seigneur  de  Moustier-Mascart  et  de 
Florentin  de  Barbançois  :  c^est  par  ce  mariage  que  les 
terres  de  Mortroux,  Moustier-Mascart,  sont  entrées  dans 
la  famille  de  Biencourt.  Il  assista,  le  21  septembre 
i632,  à  celui  de  Françoise  de  Poyenne,  sa  belle-sœur, 
avec  Simon  de  Goyon,  écuyer,  seigneur  du  Moulin- 
Neuf,     et   mourut  avant    le   23   janvier    1640,   laissant  de 

iriage  : 

i.°  Gabriel  de  Biencourt,  qui  suit; 

2.°  François  de  Biencourt,  curé  de  Moustier-Mas- 
cart  ; 

3.°  Nicolas  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur  de  La- 
vault, mort  sans  alliance  ; 

4.*^  Charles  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur  du 
Breuil,  aussi  mort  sans  alliance; 

5.°   Renée  de  Biencourt,    qui  épousa,    par    contrat 


(i)  La  maison  de  Poyenne  est  originaire  de  la  province  de 
Picardie;  elle  avait  pour  chef,  en  1480,  Pierre  de  Poyenne, 
chevalier,  seigneur  de  Bazincourt,  au  bailliage  de  Senlis,  connu 
dans  l'histoire  sous  le  nom  du  capitaine  Perrot,  qui  épousa, 
vers  le  même  tems,  Madelaine  de  Panneverre,  dame  de  Ville- 
bussière,  en  Berri,  où  sa  postérité  a  continué  d'exister,  con- 
tractant des,  alliances  avec  les  maisons  de  Chamborant,  d'Es- 
moin.  de  âaint-JuUen,  et  s'est  fondue,  vers  i58o,  dans  la  mai- 
son d'Ajasson,  par  le  mariage  de  Françoise  de  Poyenne,  dame 
de  Villebessière  avec  Jean  Ajasson,  seigneur  de  Vot.  La  maison 
d'Ajasson  est,  suivant  la  Thaumassière,  historien  du  Berri,  une 
branche  puînée  de  celle  de  Chauvigny  (Hist.  de  Berri^  par  la 
Thaumassière,  in-fol.^édit.  1 6Sg ^  pag.  81 3). 


DE  BIKNCOURT.  35 

du  2  3   janvier  1640,  Léon  de  Boisé  de  Courcenay, 

écuyer,  seigneur  du  Cloux,  tils  de  René^  seigneur 

de  la  même  terre,  et  de  Suzanne  de  la  Cour  (1)  ; 

6.°  Charlotte    de    Biencourt  ,    mariée  ,    par    contrat 

du  8  février  i652,  avec  François  Mandrault,  ecuyer, 

seigneur  de   la  Tronchette  et  des  Groslards,    tils 

de   Pierre    de   Mandrault,    écuyer,    seigneur  des 

mêmes  terres;  et  de  A  arie  de  Salignac; 

7.°    Florentine    de    Biencourt ,    aussi    mariée  ,    par 

_^      contrat  du  27  février  1666,   avec  Pierre  de  Gratin, 

seigneur  de  Gemolles  ,  lils  de  Fiacre  de  Gratin , 

écuyer^  seigneur  de  Vioile,  et  de  Marguerite  de 

Grain. 

XVII.  Gabriel  de  Biencourt  ,  écuyer,  seigneur  de 
Peizat,  de  Mortroux ,  du  Moustier- Mascart  ,  de  Lavault 
et  autres  lieux;  assista  aux  contrats  de  mariage  de  Renée 
et  Charlotte  de  Biencourt,  ses  sœurs,  des  23  janvier  1640 
et  8  février  i652;  passa,  le  17  février  1648,  avec  Nicolas 
de  Biencourt,  ecuyer,  seigneur  de  Lavault,  son  frère, 
un  accord  par  lequel  ce  dernier  lui  fit  abandon  de  tous 
ses  droits  dans  les  successions  de  leurs  père  et  mère, 
moyennant  une  somme  d'argent.  Il  épousa,  par  contrat 
du  18  mai  i655  ,  demoiselle  Françoise  de  Chardon, 
•fille  de  Jean  de  Chardon,  écuyer,  seigneur  de  la  For- 
tilesse,  de  Homes  et  de  Bonneuil ,  et  de  Gabrielle  de 
Malesset  ,  petite-fille  de  Pierre  de  Chardon  ,  seigneur 
des  mêmes  terres,  et  de  Madelaine  de  Bridier ,  et  sœur 
de  René  de  Chardon,  chevalier,  seigneur  de  la  Fortilesse 
et  de    Homs,   maréchal  des  camps  et  armées  du   Roi  (2). 


(ijLa  maison  de  Courcenay,  originaire  du  Berri,  peut  être 
placée  au  nombre  des  principales  de  cette  province  ;  pour  se 
former  une  idée  juste  de  l'ancienneté  de  sa  noblesse,  il  suffit  de 
dire  qu'elle  a  contracté  des  alliances  avec  les  maisons  de  la 
Châtrj ,  de  Céris ,  de  Blanchefort ,  de  Barbançois ,  de  la 
Rochedragon,  de  Trie,  de  Villelume,  etc.,  et  qu'elle  a  fait 
ses  preuves  au  cabinet  des  ordres  du  Roi,  pour  jouir  des  hon- 
neurs de  la  cour. 

(2)  La  famille  d^Chardon  est  originaire  du  Poitou;  ses  al- 
liances principales  sont  avec  les  maisons  de  Biencourt,  de  Bri- 
dier, «de  Céris,  de  Malesset,  de  Rechignevoisin,  etc. 

Gabrielle  de  Malesset  ,  femme  de  Jean  Chardon ,  était 
grand'tante  de  Madelaine  de  Malesset,  héritière  de  sa  maison, 
qui  épousa  N d'Escoubleau,  marquis  du  Coudray-Montpen- 


36  ^^  Blt:N COURT. 

Il  ne  vivait  plus  le  \6  juin  iGScj,  qu'il  est  rappelé  dans 
l'acte  de  tutelle  de  ses  enfants.  Sa  veuve,  en  qualité  de 
tutrice  de  Sylvain-Joseph  de  Biencourt,  leur  fils,  pro- 
duisit ses  titres  devant  M.  Lambert  d'Herbigny,  intendant 
de  la  généralité  de  Moulins  et  de  Bourges,  qui,  par  son 
ordonnance  du  14  novembre  1667,  l.^  maintint  dans 
sa  noblesse  d'extraction  qu'il  avait  prouvée  depuis  i522  . 
On  ne  lui  connaît  pas  d'autres  enfants  que  : 

XyiII-.  Sylvain-Joseph  de  Biencourt  ,  chevalier  , 
seigneur  de  Peizat ,  de  la  Fortilesse  ,  de  Moriroux ,  du 
Moustier-Mascart  et  autres  lieux,  dit  le  marquis  de  la 
Fortilesse;  q«i  fut  d'abord  mis  sous  la  tutelle  de  François 
de  Biencourt,  curé  de  Moustier-Mascart,  son  oncle,  le 
16  juin  1659;  il  était  sous  celle  de  Françoise  Chardon , 
sa  mère  ,  lorsque  cette  dame  produisit  ses  titres  de 
noblesse  devant  M.  Lambert  d'Herbigny,  intendant  de 
la  généralité  de  Moulins  et  de  Bourges  ,  qui  ,  par  son 
ordonnance  du  14  novembre  1667  ,  le  maintint  dans 
sa  noblesse  d'extraction.  Epousa,  par  contrat  du  2  mars 
i683,  Gabrielle  Tourniol,  hjle  de  Gabriel,  seigneur  de 
Bouchet,  et  de  Marie  de  Monteil;  fut  cornette  du  ban  ^ 
et  arrière-ban  de  la  haute  et  basse  Marche,  convoqué  le 
premier  avril  1689,  et  fut  tué  à  la  chasse,  en  1691,  par. 
suite  d'une  rixe  qui  s'était  élevée  entre  lui  et  un  gentil- 
homme de  son  voisinage.  Laissant   du   mariage  ci-dessus  : 

I.®  François  de  Biencourt,  qui  suit; 

2.°  Louis-Antoine  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur 
de  Lavault  ,  qui  mourut  sans  postérité,  après 
avoir  fait  son  testament  le  5  mars  1733  ; 

3.°  Joseph  de  Biencourt,  né  le  28  mars  1688, 
dont  le  sort  est  inconnu  ; 

4.^*  Silvie  de  Biencourt  ,  femme  de  François  de 
Tourniol,  seigneur  du  Râteau,  conseiller  et 
avocat  du  Roi   au  siège   présidial  de  la   Marche. 

XIX  .    François    de    Biencourt  ,    I*'    du     nom  ,    che- 
valier,   marquis   de   la    Fortilesse,   seigneur    de    Peizat,  de 


sier.  Guy  de  Malesset,  évêque  de  Poitiers,  cardinal  du  titre  de 
de  Sainte-Croix  de  Jérusalem  et  neveu  du  pape  Grégoire  XI, 
était  de  cette  maison  (Hist.  de  Berri^  par  la  Thaumassière^ 
page  927). 


DE  BIENCOURT.  37 

Homs,  d'Ayen,  de  Boneuil,  de  Mortroux,  du  Moustier- 
Mascart  et  autres  lieux  ;  servit,  en  qualité  de  lieutenant 
dans  le  régiment  de  la  Reine,  en  lyoD.  11  épousa,  par 
contrat  du  11  mai  1706,  Marguerite  de  Boery,  lille  de 
noble  Jean-Silvain  de  Boery,  seigneur  de  Mas,  con- 
seiller du  Roi,  châtelain  royal  d'Ahun,  et  de  Marie- 
Esther  Rondeau,  son  épouse;  (it  son  testament,  le 
22  avril  17  10,  par  lequel  il  ordonna  que  ses  funét^ai  II  es 
fussent  faites  suivant  sa  qualité  et  condition,  et  mourut 
avant  le  i3  décembre  1711,  que  sa  veuve,  tutrice  de 
leurs  enfants,  plaidait  au  sioge  presidial  de  Gueret, 
contre  noble  François  de  Tourniol,  seigneur  du  Râteau, 
conseiller  et  avocat  du  Roi,  au  même  siège,  beau-frère 
de  son  mari,  auquel  elle  demandait  le  paiement  d'une 
somme  de  mille  livres,  léguée  par  demoiselle  Anne 
Savary,  par  son  testament  du  2  juillet  1701.  Leurs  enfants 
furent  : 

i.°  François  de  Biencourt,  qui  suit; 

2."   Etienne     de    Biencourt,     ëcuver,   dont    le  sort 

est  ignoré; 
3."  Marie-Esther  de   Biencourt,   qui  épousa  N 

de  Saint-Julien,  seigneur  de  la  Querie  (  i  ); 
4."  Silvie  de  Biencourt,  morte  sans  alliance. 

!  XX.  François  de  Biencourt,  111°  du  nom,  chevalier, 
marquis  de  la  Fortilesse,  seigneur  de  Peizat  de  Mor- 
troux, du  Moustier-Mascart,  d'Ayen,  de  Lavault  et  autres 
lieux,  dit  le  marquis  de  Biencourt,  naquit  le  6  sep- 
tembre 1708,  et  fat  buptisi,  le  i3  du  même  mois, 
dans  l'église  d'Ahun,  en  Haute-Marche,  diocèse  de 
Limoges;  il  fut  d'abord  destiné  à  être  page  du  Roi, 
et  fit,  en  conséquence,  ses  preuves  de  noblesse,  devant 
M.  d'Hozier,  le  10  avril  1726;  mais  n'ayant  pu  être 
admis,  faute  de  place  vacante,  il  entra  dans  la  seconde 
compagnie  des  mousquetaires  de  la  garde,  où  il  servit 
depuis    le      12   mars  de  ladite  année,   jusqu'au     24  juillet 


(i)  La  maison  de  Saint-Julien  tire  son  nom  de  la  terre  de 
[Saint-Julien,  qui  est  la  première  baronnie  du  comté  de  la 
îMarche  ;  elle  est  connue  depuis  Audebert,  seigneur  de  Saint- 
Julien,  chevalier,  bienfaiteur  de  l'abbaye  de  Bonlieu,  vivant 
^en  i2o3;  ses  alliances  sont  avec  les  maisons  d'Aubusson,  d'Ap- 
xhon,  de  Bridier,  de  la  Roche-Aymon,  de  Pérussc,  de  Picrre- 
^Buffière,  de  Rochefort,  et  autres. 


38  DE  BIENCOURT. 

1787,  qu'il  obtint  son  congé.  Fut  institué  héritier  uni- 
versel de  son  père,  le  22  avril  17  10,  et  hériter^  pour 
un  tiers,  de  Louis-Antoine  de  Biencourt,  son  oncle, 
le  5  mars  1733;  partagea,  le  .1 1  juin  1751,  avec  Guillau- 
me Tourniol,  son  cousin-germain,  tils  de  Silvie  de 
Biencourt,  sa  tant3,  les  biens  qui  avaient  appartenu 
à  Silvain-Joseph  de  Biencourt,  marquis  de  la  For- 
tilesse,  leur  aïeul.  Du  mariage  qu'il  avait  contracté,  le 
8  février  1744,  avec  Marie  Pierrette  de  Bouex,  dame 
de  Villemort,  fille  de  Robert  de  Bouex,  chevalier, 
seigneur  de  Villemort,  Fontmorant,  Foussac,  Pille  et 
autres  places  ;  colonel  d'un  régiment  de  son  nom,  bri- 
gadier des  armées  du  Roi,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  et  de  Marie-Anne  de 
Ligondais  (  i  )  ,  vinrent  les  enfants  qui  suivent  : 

I .°  Charles,  marquis  de  Biencourt,  qui  suit  ; 

2.°  Sylvain-Jacques  de  Biencourt,  né  le  19  décem- 
bre 1749,  et  baptisé  le  20  du  même  mois  dans 
l'église  paroissiale  de  Saint-Sylvain  d'Ahun,  est 
entré  page  de  la  Reine,  le  i"  juillet  1763, 
a  été  nommé  sous-lieutenant  au  régiment  de 
la  Reine,  le  4  mars  1767;  capitaine  dans  celui 
de  Lanan;  dragons,  le  4  mai  1771,  et  major 
du  i®""  régiment  de  chasseurs,  le  8  avril  1779  ; 
puis  lieutenant-colonel  et  chevalier  de  Saint- 
Louis,  après  avoir  fait  les  campagnes  dans  l'armée 
des  princes,  avec   le  grade  de  capitaine,    dans  le 


(î)  La  maison  de  Bouex  est  originaire  de  la  Marche;  ses  al- 
liances sont  avec  les  maisons  de  Beauvau,  d'Escoubleau-de- 
Sourdis,  Ligondes  et  autres;  elle  a  donné  un  chevalier  de  l'ordre 
du  Roi,  avant  l'institution  de  celui  du  Saint-Esprit,  des  gou- 
verneurs du  Berri  et  de  l'Orléanais  ;  plusieurs  officiers-généraux 
de  marque,  entr'autres  Robert  de  Bouex,  gouverneur  de  l'Or- 
léannais,  du  Blaisois  et  du  Pays  Chartrain,  surnommé  le  Brave, 
tué  en  1668,  au  siège  de  Candie,  où  il  commandait,  en  qualité 
d'officier-général,  une  des  quatre  brigades  de  six  cents  gentils- 
hommes, tous  officiers  réformés;  ce  fut  lui  qui  épousa  Marie 
d'Escoubleau-de-Sourdis,  dont  l'aïeule  était  Marguerite  de  la 
Trémoille,  dame  de  Fontmorant  ,  héritière  |de  sa  branche,  & 
en  eut  Robert  de  Bouex,  père  de  Marie-Perrette,  femme  4i 
François  de  Biencourt. 


DE  BIENCOURT.  39 

régiment   du     maréchal   de  Broglie  ;   il  est  mort 
à  Pyrmont  des  suites  de  ses  blessures  ; 

3.°  Marguerite- Henriette  de  Biencourt  _,  née  le 
26  décembre  1744,  baptisée  le  même  jour  dans 
l'église  de  Saint-Sylvain  d'Ahun,  avait  épousé 
par  contrat  du  7  février  1771  ,  Sylvain-Pierre, 
comte  de  Châtillon,  chevalier,  seigneur  de  Mas- 
tranges ,  Neuville  ,  Nérat  ,  fils  de  Valéry  de 
Châtillon  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Sourrainges  , 
et  d'Anne-Philippe  Viences  son  épouse; 

4."  Marie-Anne-Thérèse  de  Biencourt .  née  le 
19  octobre  1740,  et  baptisée  le  même  jour  dans 
l'église  de  Saint-Sylvain  d^Ahun  ,  a  été  mariée  , 
par  contrat  du  mois  de  mars  1781,  avec  Joseph 
de  Chàtaignac,  chevalier,  baron  de  Sussac,  et  de 
Saint-Jean  de  Legours ,  et  autres  lieux,  dont 
elle  n'a  point  d'enfants; 

5."    Henriette-Pulchérie  de      Biencourt,  née   le    3i 
mars   1751,  et   baptisée  le    i^""  avril    suivant  dans 
l'église  d'Ahun; 
6."  Louise-Marie  de  Biencourt,  née  en   1763. 

XXI  .  Charles  de  Biencourt  ,  II®  du  nom  ,  che- 
valier, marquis  de  Biencourt,  seigneur.de  Fortilesse  , 
de  Masfaure  ,  d'Ayen  ,  de  Mortroux  ,  du  Moustier- 
Mascart  ,  de  Matribaus ,  d^Azay-le-Rideau  ,  et  autres 
lieux ,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi ,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  est  né  le 
7  novembre  1747,  et  a  été  baptisé  le  même  jour  dans 
l'église  paroissiale  de  St-Sylvain  d'Ahun,  au  diocèse  de 
Limoges;  il  est  d'abord  entré  page  de  la  Reine  en  1761, 
a  été  fait  sous-lieutenant  dans  la  compagnie  de  Villiers, 
au  régiment  des  Gardes-Françaises,  le  5  octobre  1766, 
et  premier  enseigne  dans  celle  de  la  Tour,  le  14  jan- 
vier 1770;  a  obtenu  le  5  mai  1772,  une  commission 
pour  tenir  rang  de,  colonel  d'infanterie;  a  été  attaché 
en  cette  qualité  au  régiment  de  Champagne,  puis  à 
celui  de  Berri  le  18  avril  1776,  a  été  nommé  che- 
valier de  Saint-Louis,  le  3  juin  1779;  mestre  de 
camp  commandant  du  régiment  d'Austrasie  infanterie, 
le  II  novembre  1784;  brigadier  des  armées  du  Roi, 
le  premier  janvier  1787;  maréchal-de-camp,  le  9  mars 
"788  ,     premier    député    Ce  la   noblesse    du    bailliage    et 


.Q  DE  BIENCOURT. 

sénéchaussée    de     la    haute-Marche    aux   états  -  généraux  ; 
le  23  mars  1789. 

M  .  le  marquis  de  Biencourt  a  fait  ses  preuves  de 
noblesse  au  cabinet  des  ordres  du  Roi,  au  mois  de  mars 
1785  ,  et  a  eu  l'honneur  de  monter  dans  les  carrosses 
et  de  suivre  Sa  Majesté  à  la  chasse  le  3  novembre 
suivant  .  De  Palliance  qu'il  a  contractée,  de  l'agrément 
du  Roi  et  de  la  famille  royale  ,  le  18  juillet  1778  , 
avec  mademoiselle  Marie-Jeanne  de  Chauvelin  ,  tille 
de  Jacques  Bernard  de  Chauvelin  ,  conseiller  d'état  , 
intendant  des  finances,  et  de  Marie  Oursin  son  épouse, 
est  issu  : 

XXII  .  Armand-François-Marie  de  Biencourt  ,  dit  le 
comte  Armand  de  Biencourt,  né  au  château  de  Masfaure, 
le  12  février  1773,  et  baptisé  le  même.jour  dans  l'église 
paroissiale  de  Saint-Sylvain  d'Ahun  ,  au  diocèse  de 
Limoges,  qui  a  été  nommé  sous-lieutenant  de  remplace- 
ment au  régiment  d'Austrasie  infanterie  ,  dont  son  père 
était  colonel  commandant  le  17  janvier  1787  sous-lieu- 
tenant en  pied,  le  i5  septembre  1791;;  sous-lieutenant 
dans  les  Gardes-du-Gorps  du  Roi  le  3  novembre  de 
la  même  année  ,  sous-lieutenant  de  la  compagnie  des  gre- 
nadiers à  cheval  de  la  garde  du  Roi,  au  mois  de  juin  18 14, 
et  fait  chevalier   de   Saint-Louis  le    1 1    octobre    suivant . 

Il  a  épousé  par  contrat  du  17  nivôse  an  8,  An- 
toinette -  Marie  de  Saint  -  Germain  -  d'Apchon  ,  fille 
d'Antoine  -  Louis ,  marquis  d'Apchon,  maréchal  des 
camps  et  armées  du  Roi  ,  lieutenant-général  du  pays  de 
Maçonnais,  et  de  Marie-Michelle-Henriette  de  Péricard , 
et  petite-fille  de  M  .  le  comte  d'Apchon  ,  heutenant- 
général  des  armées  du  Roi  ,  et  chevalier  commandeur 
de  ses  ordres  ;  2.°  par  autre  contrat  du  18  juillet  1809, 
Sidoine- Silvie-Eulalie  de  Las- Gaze- Beauvoir,  fille  de 
Pierre- Jean  ,  comte  de  Las-Gaze,  maréchal  des  camps 
et  armées  du  Roi,  premier  gentilhomme  de  M.  le  duc 
de  Penthièvre  ,  chevalier  des  ordres  royaux  militaires 
et  hospitaliers  de  Notre-Dame  du  Mont-Garmel ,  et  de 
Saint-Lazare  de  Jérusalem ,  et  de  Rose-Raimonde  de 
Budes-de  Guebriant.  Ses  enfants  sont  : 


Du  premier  lit  : 

i.°    Henri-Charles-M.^rie  de   Biencourt,   vicomte  de 
Biencourt,   lequel  est    né  le    23   novembre  rSoo; 


DE  BIEiNCOURT.  41 

2°.  Armand-Maric-Antoine  de  Biencourt-de-Saint- 
Germain-d'Apchon,  né  le  11  juin  1802. 

Du  second  lit  : 

3.°  Sidonie-Caroline  de  Biencourt ,  née  le  7  août 
1810. 

Branche  des  seigneurs  de  Bas  genêt  et  du  Noyer. 

XIV.  Gilbert  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur  de 
TEsclause,  et  Bosgenet ,  et  du  Noyer,  deuxième  fils 
d'Armand  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur  de  TEsclause, 
de  Best-de-Jun  et  autres  lieux,  et  d'Anne  du  PeyrouX, 
rapportés  ci-devant,  passa  procuration,  le  4  août  1540, 
à  Jean  Boyer,  pour  donner  le  dénombrement  de  ce  que 
lui  et  ses  frères  tenaient  au  lieu  et  domaine  noble  de 
lEsclause,  mouvant  en  fief  de  sa  seigneurie  d'Hermant. 
et  pour  raison  de  quoi  ils  étaient  tenus  de  fournir  la 
moitié  d'un  brigandinier,  quand  il  plaisait  au  Roi  d'as- 
sembler le  ban  et  arrière-ban  d'Auvergne  ,  servit  en 
t554,  avec  les  autres  gentilshommes  delà  Haute- Marche, 
au  ban  et  arrière-ban  de  cette  province',  commandé  par 
M.  de  Riz  de  Chezerat,  qui  en  était  capitaine;  il  avait 
épousé,  le  20  avril  1541,  Gabrielle  Pot,  dame  de  Bos- 
genet et  du  Noyer^  fille  et  héritière,  en  partie,  de  Guy 
Pot,  écuyer,  seigneur  des  mêmes  terres,  et  de  Françoise 
de   la  Marche;  et   en  avait  eu   : 

i."  Jacques  de   Biencourt,   qui   suit; 

2.°  Isabeau  de  Biencourt,  qui  épousa  par  contrat 
du  7  juillet  1575,  Jean  de  Saint-Yrier,  écuyer, 
seigneur  du  Mas,  fils  de  Jacques  de  Saint-Yrier, 
et  de  Jeanne  Lestrange ,  et  le  rendit  père  de 
Gilbert  et  François  de  Saint-Yrier ,  qui  étaient 
mineurs,  et  sous  la  tutelle  de  leur  père,  le 
27   mars    1601. 

XV.  Jacques  de  Biencourt  ,  écuver ,  seigneur  de 
TEsclausc,  de  Bosgenet,  du  Noyer,  de  Vosges  et  autres 
lieux ,  servit  en  qualité  d'homme  d'armes  dans  la  com- 
pagnie de  M.  de  Tournon ,  en  i568,  et  mourut  à  l'âge 
de  vingt-cinq  ans,  laissant  du  mariage  qu'il  avait  con- 
tracté avec  Jeanne   Moiron   ou   Meuron  : 

XVI.  Charles    de     Biencourt,     écuyer,     seigneur    de 


42  ^>E  TAILI.EFER. 

Bosgenet,  du  Noyer,  de  Vosges  et  autres  lieux,  lequel  était 
sous  la  tutelle  de  Gabrielle  Pot ,  son  aïeule  paternelle , 
en  i565_,  que  cette  dame  obtint  conjointement  avec 
Isabeau  de  Biencourt,  sa  fille_,  des  lettres  de  rescision , 
contre  la  vente  de  la  terre  et  seigneurie  de  l'Esclause, 
faite  le  7  juin  i556,  par  Gilbert  de  Biencourt,  son  aïeul. 
Il  est  nommé  dans  le  contrat  de  mariage  de  la  même 
Isabeau,  sa  tante,  avec  Jean  de  Saint- Yrier,  du  7  juillet 
1575,  transigea  avec  ce  dernier,  le  27  mars  1601  ,  au 
sujet  de  l'emploi  des  deniers  provenant  de  la  vente  de  la 
seigneurie  de  l'Esclause,  et  laissa,  de  l'alliance  qu'il 
avait  formée,  le  3  février  1592,  avec  Françoise  de  l'Es- 
tang ,  fille  de  noble  homme  Guillaume  de  TEstang , 
sieur  de  Beauchamp ,  général  et  maître  des  eaux  et 
forêts  des  pays  de  Gombrailles  et  de  Philippe  Baillot, 
son  épouse  : 

i  /  Jean  de  Biencourt ,  écuyer,  seigneur  de  Bos- 
genet, qui  suit  : 

2.°  Nicolas  de  Biencourt ,  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Jean-de-Jérusalem ,  qui  fut  tué  dans  un 
combat  livré  en  i638,  par  les  galères  de  l'ordre 
contre  les  Turcs. 

XVII.  Jean  de  Biencourt,  écuyer,  seigneur  de  Bos- 
genet, et  autres  lieux,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
avec  Nicolas  de  Biencourt,  son  frère,  par  sentence  de 
l'élection  de  la   Marche,  du    16   juin    1634. 

On  croit  que  c'est  dans  la  personne  de  Nicolas  de 
Biencourt,  que  s'est  éteinte  la  branche  des  seigneurs  de 
Bosgenet. 

Armes  :  de  sable,  au  lion  d'argent,  couronné,  armé 
et  lampassé  d'or. 


TAILLEFER.    La   maison  de  Taillefer  (1),    établie  en 
Périgord  depuis   plus   de  700  ans ,   a  joui ,   dans    tous  les 


(i)  Le  nom  de  Taillefer  est  écrit  de  diverses  manières,  dans 
les  chroniques  et  les  anciens  titres,  Talhafer.  Tailhafer^  Talla- 
fer,  Talafer,  Talifer  Taglafer  ;  et  dans  les  actes  latins,  seçtor 
ferri,  scindens  ferriim,  etc. 


DE  TAILLEFER.  43 

tems,  de  la  considération  attachée  à  une  haute  ancien- 
netéj  jointe  à  des  charges  honorables,  des  services  et  des 
alliances  distinguées.  Avant  son  établissement  au  château 
de  Mauriac-sur- Isle,  elle  habitait,  de  tems  immémorial, 
un  hôtel  situé  dans  le  château  ou  fort  de  Grignols,  et 
possédait  des  biens-fonds  et  des  rentes  dans  toute  l'éten- 
due de  la  terre  de  ce  nom,  et  aux  environs  (i).  Il  paraît, 
par  le  Cartulaire  de  Chancelade,  qu'elle  était  déjà  parta- 
gée en  plusieurs  rameaux  avant  la  fin  du  douzième  siècle: 
et  comme  il  n'est  pas  vraisemblable  que  cette  ramification 
ait  eu  lieu  dans  le  même  tems,  il  est  nécessaire  de  remon- 
ter au  onzième  siècle,  pour  arriver  au  point  du  rensou- 
chement.  On  voit  en  outre,  par  le  même  Cartulaire  et 
par  divers  actes  tirés  des  archives  de  la  maison  de  ville  de 
Périgueux,  qu'une  porte,  une  rue  et  un  faubourg  de  la 
ville  du  Puy-Saint-Front  de  Périgueux  portaient  le  nom 
de  Taille/er  (2),  dès  le  commencement  du  douzième 
siècle,  sans  que  rien  annonçât  pour  lors  que  cette  déno- 
mination fût  moderne.  Enfin,  il  existait  autrefois,  dans 
les  archives  des  châteaux  de  Mauriac  et  de  Beauséjour, 
des  actes,  dont  quelques-uns  ont  été  produits  au  cabinet 
du  Saint-Esprit  ,  qui  prouvaient  que,  dès  le  même  siècle, 
les  seigneurs  de  Taillefer  étaient  possesseurs  d'un  hôtel 
et  d'un  fief  de  leur  nom,  à  Grignols,  d'un  autre  à  Man- 
zac,  et  que  plusieurs  de  leurs  propriétés  patrimoniales, 
situées  dans  la  terre  de  Grignols,  portaient  le  nom  de 
Talhaferie,  Talhaferenc,  etc.;  dénominations  qui  sup- 
posent une  grande  ancienneté,  et  semblent  remonter  à 
l'époque  des  premiers  établissements  que  ce*s  seigneurs 
firent  en  Périgord. 


(i)  La  maison  de  Taillefer  fit  faire,  en  i2o3,  un  dénombre- 
ment général  des  censives  et  autres  redevances  qui  lui  étaient 
dues  dans  toute  la  terre  de  Grignols.  On  cite,  comme  un  fait 
remarquable  et  peu  commun,  qu'elle  jouissait  encore  des  mêmes 
censives  en  1789,  c'est-à-dire,  586  ans  après  la  date  de  ce  dé- 
nombrement. 

(2)  «  Conoguda  chausa  sia  à  toz  aquil  qui  veiran  aquest  es- 
"  cçiut,  que  P.  Faure,  clerxs  de  Montagrer,  qui  era  fraire  de 
»  G.  Faure  , .  . .  avien  una  maio  Cumenalmen  en  la  chareira  de 
»  Talhafer,  que  es  entre  la  maio  S.  sudor,  et  la  maio  pascaut. . . 
■  Aisso  fo  faih  à  Pérégors,  el  Céméteri,  tras  la  Gleia  Sen-Sila, 
»♦  en  la  mat  de  l'Abat  P.  Autafort  ;  veenté  auvent  W.  del  Ckizel, 
»  Almoincr  de  (''hancelada.  etc.  An.  M.  CC  XXX.  III, 


44  DE  TAILLEFEK. 

Cette  maison  s'est  partagée,  à  la  fin  du  seizième  siècle, 
en  deux  branches  principales,  dont  celle  de  Mauriac,  qui 
était  l'aîne'e,  a  fondu,  au  commencement  du  siècle  der- 
nier, dans  la  maison  de  Tallevrand-Perigord;  et  la  se- 
conde, qui  subsiste  encore,  est  connue  sous  le  nom  des 
marquis  de  Barrière  et  vicomtes  de  Roussille.  Ses  prin- 
cipales alliances  sont  avec  les  maisons  d'Abzac  de  la  Douze, 
des  i^chards  de  Joumard,  d' Arlot  de  Frugie,  d'Aubus- 
son,  d'Aytz  de  la  Chassagne,  de  Bouchard  d'Aubeterre, 
de  Chabans,  de  Chauveron,  de  la  Cropte,  de  la  Paye, 
de  Fayolle,  de  Flavacourt,  de  Grimoard,  de  Lagut,  de 
Lostanges,  de  Lur-Saluces,  de  Mellet,  de  Milon,  de 
Sanzillon,  de  Ségur,  de  Talleyrand-Périgord,  de  Tu- 
renne,  de  Vigier,  etc.  Elle  compte  trois  alliances  di- 
rectes avec  la  maison  d'Abzac,  et  cinq  avec  celle  de 
Segur.  ^ 

L'opinion  générale  des  provinces  d'Angoumois  et  de 
Périgord,  fondée  sur  la  tradition  et  appuyée  du  témoi- 
gnage de  plusieurs  savants  distingués,  tels  que  les  frères 
Sainte-Marthe  (i),du  Bouchet  (2),  M.  des  Brandes  (3) 
et  autres,  donne  à  cette  famille  une  origine  illustre,  et 
la  fait  descendre  des  anciens  comtes  d'Angoulème,  dont 
elle  a  toujours  porté  les  nom  et  armes.  L'origine  de  ceux- 
ci  est  connue,  et  toutes  les  histoires  font  foi  qu'ils  sont 
issus  de  Wlgrin  I,  qui  fut  établi  comte  de  Périgord  et 
d'Angoulème  en  866,  par  le  Roi  Gharles-le-Chauve, 
dont  il  était  proche  parent,  et  qui  mourut  le  3  mai 
886  (4)  .  Guillaume,  petit-fils  de  Wlgrin,  fut  surnommé 
Taillefer,  parce  que,  dans  un  combat  livré  aux  Normands, 
avant  le  milieu  du  dixième  siècle,  armé  d'une  épée  qa*il 
appelait  corto  ou  curto,  fabriquée  par  l'artiste   Walander, 


(i)  Gall.  Chr.  tom.  2,  col.  565.  —  Voye^  aussi  le  Fonds  de 
Saint-Magloire ,  à  la  bibliothèque  du  Roi. 

(2)  Manuscrits  de  Besly  et  de  du  Bouchet,  à  la  suite  du  fonds 
de  Dupuy.  —  Production  faite  devant  M.  Pellot^  en  1667,  etc. 

(3)  Nouvelle  hist.  manuscr.  de  l'Angoumois^  entre  les  mains 
de  l'auteur. 

(4)  «  Carolus .  .  .  Wlgrinum  propinquum  suum ,  fratrem 
»  Alduini,  abbatis  ex  monasterio  S.  Dionysii  direxit  in  Aquitaniam 
»  et  praefecit  eum  çomitem  engolismce  simul  et  petragoricae,  etc.  » 
[Labbe^  Bibliotheca  mxmiscr.,  tom.  2,  fol.  162.  —  Rec.  des 
histor.  de  France^  etc.) 


DE  TAILLEKER.  45 

il  tendit,  d'un  seul  coup,  jusqu'à  la  ceinture,  leur  chef 
nommé  Storis  (i  j.  C'est  en  mémoire  d'une  si  belle  ac- 
tion, dont  l'historien  Aimar  de  Ghabanois  nous  a  trans- 
mis le  souvenir  et  les  détails,  que  sa  postérité  a  conserve 
le  surnom  de  Taillefer  (2) .  Guillaume  de  Taillefer  mou- 
rut, suivant  la  Ghronique  d'Angoulême,  le  6  août  962. 
(  Voye:{  Labbe,  Duchesne,  D.  Bouquet^  etc.  ) 

La  branche  aînée  de  la  maison  de  Taillefer  a  possède, 
de  père  en  fils,  le  comté  d'Angoulême^  pendant  quatorze 
générations,      c'est-à-dire,     jusqu'à     Aimar    de    Taillefer, 


(i)  «  Willelmus  quoque  sector  ferri  (  qui  hoc  cognomen 
»  adeptus  est,  quodcommisso  prcclio  cum  Normannis,  et  neutrâ 
/  parte  cedente  ,  postera  die  ,  pacti  causa,  cum  rege  eorum 
»  Storim  singulari  conflictu  deluctans,  ense  Cutor  nomine  du- 
»  rissimo,  quem  Wallander  faber  cuserat,  per  média  p^ctoris 
•  secuit,  simul  cum  thorace,  unâ  percussione),  post  clausit 
»  diera,  et  sepultus  est  juxtà  basilicam  S.  Eparchii.  »  (Labbe, 
i^ïi. /o/  267  ;  et  D.  Bouquet, /^ea/ei/  des  histor.  de  France^ 
tome  8,  page  2  35). 

Comme  ce  fait  est  raconté  avec  quelques  légères  différences, 
dans  un  ancien  manuscrit  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  nous  avons 
jugé  à  propos  d'en  donner  ici,  pour  la  première  fois,  la  va- 
riante, d'après  ce  manuscrit.  * 

«<  Willelmu^  denique  sector  ferri,  qui  hoc  cognomen  adep- 
»  tus  est,  quia  loricatum  Nortmannum  in  luctamine ,  ense 
»  proprio,  nomine  Corto^  durissimo.  per  média  pectoris  et 
»  ventris  secuit,  unâ  tantum  percussione,  claudens  diem,  etc.  » 
{Bibl.  du  Roi,  manuscr.  lat..,  «".  6190, /o/.  54). 

(2)  Un  ancien  comte  de  Toulouse,  et  quelques  grands 
seigneurs  de  France,  ont  pris  aussi  le  surnom  de  Taillefer, 
dans  les  dixième  et  onzième  siècles  ;  mais  on  remarque 
qu'ils  ne  l'ont  pas  transmis  à  leurs  descendants  ;  au  lieu  que, 
dès  l'origine,  il  a  été  héréditaire  dans  la  maison  des  comtes  d'An- 
goulême. On  trouve  encore,  avant  la  fin  du  onzième  siècle, 
deux  seigneurs  voisins,  ^ui  se  sont  surnommés  de  Taillefer  ; 
mais  ils  paraissent  n'avoir  eu  rien  de  commun  que  le  nom,  avec 
ceux  de  1  Angoumois  et  du  Périgord;  l'un  est  Bernard  de  Tail- 
lefer, frère  d'Audoin  et  fils  d'Armand  de  Bonneval,  qui  fit  don, . 
vers  l'an  1070  ou  1080,  à  l'abbaye  de  Solignac  en  Limosin,  du 
droit  qu'il  avait  sur  la  borderie  de  Domenes  {Preuves  de  M.  le 
vicomte  de  Bonneval  ).  Et  l'autre  est  Etienne  de  Taillefer,  fils 
d'Armand,  vicomte  de  Polignac,  nommé  dans  des  lettres  don- 
nées par  son  père  en  faveur  de  Saint-Andéol,  entre  1073  et  1077 
{Gall.  chr.  tom.  2,  col.  700.  ). 


^6  t)t^  TAILLEFER. 

qui  mourut  eu  1218,  laissant  pour  héritière,  sa  fille, uni- 
que Isabelle,  qui,  après  la  mort  de  Jean,  dit  Sans  Terre, 
roi  d'Angleterre,  son  premier  mari,  arrivée  en  12 17, 
épousa  Hugues  X,  sire  de  Lezignem,  comte  de  la  Marche, 
à  qui  elle  avait  été  promise  dès  l'an  1 200,  et  lai  apporta 
en  mariage  le  comté  d'Angoulême,  avec  la  seigneurie 
de  Coignac,  et  celles  de  Merpins  et  d'Archiac  (  i  )  . 
.  La  seconde  branche,  établie  en  Périgord,  comme  il 
a  été  dit,  dès  le  onzième  siècle,  tire  indubitablement 
son  origine  d'Alduin  II,  comte  d'Angoulême,  mort  en 
io32,  et  reconnaît  pour  auteur  Arnaud,  son  deuxième 
fils.  Nous  ne  donnerons  pas  ici  la  suite,  chronologique 
des  comtes  d'Angoulême;  elle  se  trouve  dans  Corlieu, 
dans  les  Grands  Officiers  de  la  Couronne,  et  dans  la  nou- 
velle édition  de  l'Art  de  vérifier  les  dates.  Nous  nous  con- 
tenterons d'établir  la  filiation  de  la  branche  venue  en  Pé- 
rigord, et  nous   la> commencerons  à   AJduin   II,   qui  suit. 

Alduin,  ou  Hilduin,  ou  Audoin  II  de  Taillefkr, 
comte  d'Angoulême,  succéda  à  Guillaume  II  de  Taillefer, 
son  père,  et  mourut  l'an  io32,  laissant  d'Alaizie,  ou 
d'Alauzie,  sa  femme  (  2  ),  au  moins  trois  enfants,  qui 
sont  : 

i.^'Tjuillaume  de  Taillefer,  surnommé  Chaussard, 
ou  le  Chansart,  vicomte  de  Mastas  (  3  ) ,  et  seigneur 
de  la  moitié  des  château  et  seigneurie  de  Fronsac, 
est  nommé  dans  plusieurs  chartes  de  l'abbaye  de 
Saint-Amand  de  Boisse;  il  souscrivit  l'acte  de  do- 
nation de  la  terre  de  Villoignon,  faite  à  cette  ab- 
baye par  Geoffroy  I,  son  oncle,  vers  l'an  1040^ 
'  en   présence    d'Hélie    de  Jarnac  et  d'Arnaud    de 


(i)  Voye^  les  auteurs  qui  ont  traitdde  l'Histoire  des  comtes 
d'Angoulême. 

(2)  Les  généalogies  de  la  maison  d'Angoulême  donnent  à  la 
-femme  d' Alduin  II,  le  nom  d'Alauzie  ou  d'Alaizie,  et  la  disent 
fille  de  Sanche,  duc  de  Gascogne  et  de  Bordeaux;  mais  suivant 
un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  eile  se  nommait  Alaaz, 
et  avait  pour  père  Grimoard,  vicomte,  de  la  maison  des  pre- 
miers vicomtes  de  Fronsac,  et  pour  mère  Dea  de  Montignac. 
{Manuscr.  de  Gaignières,  vol.  coté  n°  558,  20.) 

(3)  Il  est  qualifié  comte  de  Mastas^  da.ns  une  charte  de  Saint- 
Jean  d'Angély. 


DE  TAILLEFER.  47 

Villebois;  il  signa  aussi,  avec  Geotfroy,  son  oncle, 
Guillaume,  évêque  d'Angoulême,  son  cousin, 
et  Hugues,  son  frère,  les  lettres  du  don  de  l'aleu 
d'Ermete^a,  ïa.h  à  la  même  abbaye  ;  vendit  aux 
religieux  de  Saint-Jean-d'Angely  la  moitié  de  ja 
forêt  de  Baanise,  et  leur  donna  l'autre  moitié  qui 
lui  appartenait,  l'an  1074.  Vers  le  même  tems, 
il  finit  ses  jours  à  Taillebourg,  après  avoir  été 
privé  du  comté  d'Angoulême  par  Geoffroy,  son. 
oncle.  On  ignore  s'il  avait  été  marié; 

2.°  Arnaud  de  Taillefer,  qui  suit; 

3.°  Hugues  de  Taillefer  est  mentionné  dans  la  charte 
du  don  de  l'aleu  à'Ermete:{a,  fait  à  l'abbaye  de 
Saint-Amand,  en  présence  d'Aimery  de  Rançon, 
et  de  Geraud,  son  tils,  d'Arnaud  de  Gourville, 
d'Hugues  de  Lezignem  et  plusieurs  autres. 

Arnaud  de  Taillefer,  second  fils  d'Alduin  II,  comte 
d'Angoulême,  souscrivit  une  charte  de  Roho,  évêque 
d'Angoulême,  donnée  sous  le  règne  de  Robert,  et  avant 
,  l'année  1028,  par  laquelle  ce  prélat  fit  don  à  l'abbaye  de 
!  Saint-Amand,  d'un  lieu  appelé  Guisalas  avec  ses  appar- 
j  tenances:  cette  charte  fut  signée  par  plusieurs  parents 
(  d'Arnaud,  entr'autres  par  Guillaume  II,  son  aïeul,  par 
I  Gerberge  d'Anjou,  son  aïeul,  Alduin  il,  son  père, 
Geoffroy,  son  oncle,  et  leurs  femmes,  et  par  Guillaume, 
dit  Chaussai'd,  son  frère  aîné;  on  remarque  parmi  les 
autres  signataires,  hier  Vigier,  Robert  de  Montberon, 
Itier  de  Villebois,  Arnaud,  son  frère,  etc. 

L'envahissement  du  comté  d'Angoulême  par  Geoffroy 
de  Taillefer,  obligea  sans  doute  Arnaud,  son  neveu,  à 
quitter  l'Angoumois,  et  à  aller  chercher  un  asyle  ailleurs: 
on  présume,  avec  raison,  que  cet  asyle  lui  fut  accordé 
par  Aldebert   II    de  Talleyrand   (1)^   comte   de    Périgord, 


(i)  Tous  les  auteurs  qui  ont  écrit  l'histoire  et  la  généalogie 
des  comtes  de  Périgord  ,  ont  étrangement  défiguré  le  surnom 
d'Aldebert  II  ;  les  uns  l'ont  appelé  Cadoirac  ou  Cadirac  ;  et  les 
autres  lui  ont  donné  le  nom  de  Cadenat^  qui,  selon  eux,  signi- 
fie Camus.  Ces  savants  ont  été  induits  en  erreur  par  une  faute  de 
copiste,  qui  s'est  glissée  dans  l'exemplaire  dont  se  servit  le  P. 
Labbc,  lorsqu'il  publia  VEpiiome,  ou  Fragment  sur  les  evêques 
de  Périgiieux^  que  le   P.    Dupuy,  recollet,  avait  vu  avant  lui, 


^^  DE  TAILLEFKR. 

son  cousin-germaiiï  (i).  Au  moins  paraît-ii  certain  que 
c'est  sous  le  gouvernement  de  ce  comte  que  les  seigneurs 
de  Tailiefer  se  sont  établis  en  Périgord;  au  surplus,  il  est 
à  remarquer  quHl  a  existé  de  tous  tems  de  grands  rapports 
entre  les  maisons  de  Talleyrand  et  de  Taiilefer. 

Quoique  par  cet  envahissement,  Arnaud  se  trouvât  privé 
des  droits  qu'il  avait  au  comté  d'Angouléme,  en  cas  de 
mort  sans  enfants  de  son  frère  aîné,  il  ne  paraît  pas  ce- 
•  pendant  qu'il  ait  été  dépouillé  des  biens  patrimoniaux  qui 
avaient  formé  sa  dotation;  et  quoique  Ton  n'ait  pas  de 
notions  bien  certaines  sur  la  nature  et  l'étendue  de  cette 
dotation,  on  a  lieu  de  croire  qu'elle  consistait  particu- 
lièrement dans  les  propriétés  que  sa  famille  avait  dans 
TAunis,  la  Saintonge,  et  dans  i'îlc  d'Oleron  (2),  et  qu'un 
héritage  nommé  Meray,  dont  ses  descendants  jouissaient 
encore  en  1 281,  en  faisait  partie  (3).  On  ignore  l'époque 
de  sa  mort,  ainsi  que  les  noms  de  sa  femme  et  de  ses 
enfants.  On  trouve  après  lui  : 

Taiilefer  (dont  le  prénom  n'est  pas  connu),  était  un 
vaillant  chevalier  du  onzième  siècle:  Robert  Wace,  un 
de  nos  anciens  historiens  et  romanciers  en  vers  (4),  qui 
écrivait  vers  le  milieu  du  douzième  siècle,  remarque  qu'à 
la  fameuse  bataille  d'Hastings,  qui  rendit,  en  1066,  un 
duc  de  Normandie  souverain  de  l'Angleterre,  un  cheva- 
lier français,    nommé    Taiilefer,    doué   d'une   voix    forte 


et  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  Ms.  de  Saint-Antoine ,  Il  est  pro- 
bable qu'au  lieu  du  mot  Taleranus^  qui  était  dans  l'original, 
le  copiste  aura  lu  Caderanus  ou  Cadenarius  :  c'est  sans  doute  ce 
qui  a  donné  lieu  à  cette  erreur.  [Bibl.du  Roi,  manuscr.  deBesly^ 
à  la  suite  de  ceux  de  Dupuy^  vo/.  828). 

(i)  Cette  parenté  provenait  de  ce  quAlaaz,  mère  d'Arnaud 
de  Taiilefer,  était  sœur  ae  la  comtesse  Amélie,  mère  du  comte 
Aldebert  II.  {Notice  sur  la  fondation  et  dotation  de  l'abbaye  de 
Guitres,  dans  le  vol.  558,  20  du  fonds  de  Gaignières^  à  la  BibL 
du  Roi  ) . 

(2)  Le  comte  d'Angouléme  était  seigneur  de  la  quatrième 
partie  de  l'île  d'Oleron,  et  avait  pour  co-seigneurs  le  vicomte 
de  Thouars,  et  les  seigneurs  de  Didone  et  de  Mornac,  (  Cartul. 
de  Notre-Dame  de  Saignes, fol,  21,  manuscr.  de  Dupiiy.vol.  220. 
fol.  95,  v\) 

(3)  Voye-^  ci-après,  ar!.  de  Guillaume  II  de  Taillefen 

(4)  Roman  du  Rou,  à  la  BibL    du  Roi,  vol.  6987,70/.  33,  v». 


DE  TAILLEFER.  49 

et  sonore,  fut  le  premier  qui  entonna  la  chanson  de 
Roland.  Guillaume  lui  avait  permis,  en  récompense, 
d'attaquer  le  premier,  l'armée  ennemie,  et  Taillefer,  par 
sa  bravoure,  se  montra  digne  d'une  pareille  distinction; 
il  marcha  en  avant  de  l'armée  des  Normands,  et  étonna 
l'ennemi  par  son  adresse  et  son  audace.  Après  avoir  jeté 
trois  fois  sa  lance  en  l'air,  et  l'avoir  reçue  par  la  pointe, 
il  la  décocha  avec  une  telle  vigueur,  qu'elle  alla  percer 
un  soldat  anglais  (1). 

Petron  de  Taillefer  [Talleferri)  ,  fut  témoin  d'une 
donation  faite  par  .  la  vicomtesse  Ermengarde,  au  cha- 
pitre de  Nîmes,  vers  l'an  1075  (2). 

Pierre  de  Taillefer  vivait  aussi  sur  la  fin  du  onzième 
siècle;  il  confirma  une  donation  faite  à  l'abbaye  de 
Noaillé,  en  Poitou,  par  une  dame,  nommée  Amélie, 
épouse  de  Jourdain  de  Castro  Achardi  (3)  . 

Geraud  et  Hélie  de  Taillefer,  frères  (4)  ,  furent  témoins 
d'une  donation  faite  à  l'abbaye  de  Chancelade,  par  Pierrs 
de  Périgueux,  le  8  des  ides  d'avril  (6  avril)  11 53,  Boson, 
étant  comte  de  Périgord,  et  Raimond,  son  frère,  évêque 
de  Périgueux  (S).  Ils  furent  aussi  témoins  du  don  que 
fit,  à  la  même  abbaye,  Agne  ou  Annet  de  Montpont, 
fils  de  Guillaume-Hélie,  de  tout  le  droit  qu'il  avait  dans 


(i)  Quand  il  virent  Norman^  venir ^ 
Moult  veissiés  Englès  frémir^ 
Gens  esmovoir^  ost  estormir^ 
Les  uns  rougir^  les  uns  pâlir, 
Armes  saisir,  escus  lever, 
Hardis  salir,  couars  tranler. 
Taillefer  qui  moult  bien  cantoit 
Sor  un  cheval  qui  tost  aloit 
Devant  le  duc  aloit  cantant 
De  Rainschevaux  et  de  Rollant,  etc. 

(  Roman  du  Rou,  et  Gloss.  de  Du  Gange, 
au  mot  Ministelli.) 

(2)  D.  Vaissette,  Hist.  du  Languedoc,  tome  2,  pr.  col.  288. 

(3)  Cartul.  de  l'abb.  de  Noaillé  Jol... 

{4)  On  croit  que  ces  deux  frères  firent  chacun  une  branche 
le  la  maison  de  Taillefer  ;  de  l'une  pouvait  descendre  Armand, 
'X  de  l'autre  Alaïs,  sa  femme.  {Voye:^  plus  bas^  au  degré  d'Ar- 
nand  de  Taillefer.) 

(3)  Cartul.  de  l'abbaye  de  Chancelade,  fol.  37  et  38. 

14.  4 


5o  I>E  TAILLEFER 

la  forêt  de  Villeneuve,  le  5  des  ides  d'avril  (9  avril) 
de  la  même  année  (i). 

Taillefer  [Taglafer)  est  mentionné,  avec  Raimond 
d'Angoulême  et  autres,  dans  deux  chartes  de  donations, 
faites  à  Chancelade,  entre  les  années  11 68  et  11 89:  une 
de  ces  donations  fut  faite  devant  l'e'glise  du  bourg  de 
Saint-Gervais,  à  Pérîgueux. 

Jean  et  Pierre  de  Taillefer  firent  une  donation  à  cette 
abbaye,  vers  le  même  tems,  et  furent  témoins  de  celle 
que  fit  Guillaume  du  Cluzel,  chevalier  d'Auberoche.  Ils 
pouvaient  avoir  pour  sœur  Jeanne  de  Taillefer,  mariée 
à  Etienne  Piulauz. 

L'an  i2o3,  un  seigneur  de  Taillefer  fit  dresser  un 
état  des  cens,  rentes  et  autres  redevances,  qui  lui  étaient 
dues  dans  les  paroisses  de  Bruc,  Nanzac,  Grung,  Jaure, 
Neuvic,  Vallereuil,  Saint-Léon,  Douzillac,  etc.  (2). 
Cet  état  était  divisé  en  deux  parties  distinctes,  qui  ont 
été  réunies  ensemble;  la  première  comprenait  les  rentes 
dues  à  Vital  de  Cozens,  chevalier  (3),  représenté  par  les 
seigneurs  de  Taillefer;  et  la  seconde  contenait  les  cens 
et  revenus,  qui  étaient  dus  à  la  maison  de  Taillefer, 
en  i2o3  {4).  Celui  qui  a  fait  faire  cet  état,  n'est  pas 
nommé,  mais  il  fait  mention  en  quatre  endroits,  de 
deux  de  ses  censitaires,  dont  l'un  s'appelait  Guillaume,  et 
l'autre,  Grimond  de  Taillefer,  qui  étaient  probablement 
de  sa  famille,  et  qui  pouvaient  être  chefs  de  deux 
branches   collatérales    (5);     il    parle     aussi    d'une    terre,! 


(.)/Hi  \ 

{2)  Il  existe   encore    un   fragment  considérable   de  cet  état  ou  | 

dénombrement;  il  est  sur  parchemin  et  contient  26  feuillets.         | 

(3)  Les  seigneurs  de  Cozens,  ou  Gouzens,  étaient  très-| 
anciens  :  ils  possédaient  deux  châteaux,  dont  il  ne  reste  que  des| 
ruines;  l'un  de  ces  châteaux  était  situé  dans  la  paroisse  de  Vil-I 
lamblard,  au  lieu  appelé  Lascaiix  de  Cow^ens;  et  l'autre,  dans| 
celle  de  Saint-Martin  des  Combes;  ils  avaient  des  rentes  jusqu'à! 
Douzillac,  une  portion  de  la  dixme  de  Neuvic  ;  et  il  leur  étaitjj 
dû  un  denier  de   rente  devant  le  portail  de  Mauriac.  f 

(4)  La  première  partie  est  ainsi  intitulée  :  Hii  simt  reddituiïi 
qui  debentur  domino  vitali  de  Co:(ens^  militi  ;  et  la  seconde,  quij|^ 
est  plus  étendue  que  l'autre,  a  pour  titre  :  Hii  siint  census  eiï'x 
redditus  domùs  de  Talhafer,  transcripti  de  quodam  veteri  papiro\\ 
in  quo  erat  data  de  anno  M.  CC.  III.  !' 

(5)  W.  de  Talhafer,   III.  S.  per  la  Vinha  Ouchat.  —  W.  de 


DE  TAILLEFER.  5  I 

appelée  le  Pommier  de   Taillefer,   et  de  ce   qu'il  tenait 
de  Guillaume  de  Mauriac  (i). 

Le  registre  ou  petit  terrier,  qui  renferme  ce  dénom- 
brement de  rentes,  est  un  monument  d'autant  plus  pré- 
cieux, qu'il  remonte  à  une  époque  où  les  titres  sont 
d'une  rareté  extrême,  qu'il  nous  donne  des  notions  sur 
la  châtellenie  de  Grignols,  et  nous  fait  connaître  l'état 
du  patois  périgourdin  sous  le  règne  de  Philippe-Auguste; 
il  fait  mention  du  seigneur  de  Grignols,  du  château 
vieux  de  Grignols,  de  Puydepont,  de  Frâteaux,  d'une 
chapelle  de  Saint-Astier,  située  près  de  Loumagne,  et 
de  plusieurs  villages  qui  conservent  le  même  nom  depuis 
plus  de  six  cents  ans  (2). 

La  filiation  est  suivie  et  prouvée  littéralement  depuis 
Guillaume  I",  qui  suit  : 

L  Guillaume  de  Taillefer,  I"  du  nom,  chevalier 
^ivait  sous  le  règne  de  saint  Louis;  il  fit  donation  à 
Pierre  du  Châlard,  de  tout  le  droit  qu'il  avait  sur  la 
borderie  de  Latayria,  située  dans  la  paroisse  de  Neuvic, 
vis-à-vis  la  forêt  d'Hélie  de  Grimoard .  On  ignore  la 
date  de   sa   mort,    mais   on   a   lieu  de   croire  qu'il  perdit 


Talhafer,  V.  S.  los  II,  à  la  Tot-Sanys  e  les  III,  à  la  S.  Fé. 
Grime  de  Talhafer,  VIII  S.  de  Tort,  é  de  la  mayio,  à  Pascas, 
é  à  la  S.  Nicholau.  —  Grimos  de  Talhafer,  IX,  S.  d'ublias  ; 
jlosV,  à  la  S.  Nicholaus;  é  los  IIII ,  à  Pascas  ,  é  XII.  den. 
[d'achapte. 

(i)  P.  del  Charlar  deu  XVIII.  den.  à  Nadal,  de  la  terra  del 
\Pomier.  Talhafer  de  —  Hel.  de  Rocha  dévia  I.  emina  de  fromen, 
{daquo  que  agui  de  W.  de  Mdfuriac. 

(2)  Hel.  et  Ar.  de  Clamissac  deven  XI.  S.  daquo  que  agui 
lel  senhor  de  Granhol  —  Hel.  d'Engunan,  I  den.  à  Pascas,  de 
la  boaria  del  Chastel  vielh. —  Hel.  Ros,  parofias  de  Nouvic, 
io  cart  del  mal  de  Puidepon,  et  II.  S.  à  Nadal.  —  P.  del  Chalar, 

"IVIII  d.  à   S.  Andriou,  de  la   lenguda  de  Puidepon.  —  de 

combas  de  Frastels,  XI  S.  etc.  —  Hel.  et  R.  de  Mayac, 
^III  d.  de  l'aygatge  deu  poy  de  la  chapela  de  sen  Chastier  — 
lel.  de  Chavanhac,  é  P.  de  Chavanhac,  deven  II  S.  d'un  bost, 
luzat  entre  la  Cayria  de  la  chapela  d'una  part,  é  la  fon  que  es 
lire  la  mayo  de  Lomanha,  é  le  passador,  d'autra,  etc.  —  Hel. 
Lymar,  IX  d.  de  una  terra  que  agui  de  G  Eforciou,  et  Hel. 
'fbrciou,  etc.  —  P.  del  châlar  deu  XII  d.  del  bost  que  compret 
le  la  donzela  de  Clamissac,  etc. 


52  DE  TAILLEFER. 

la  vie  à  la  dernière  croisade  de  saint  Louis,  en  1270; 
ce  qui  est  certain^  c'est  qu'il  avait  cessé  de  vivre  avant 
le  18  mai  1275,  suivant  un  acte  passé  par  ses  enfants, 
dans  lequel  il  est  rappelé. 

Il  avait  épousé  Fine  de  Mauriac  (i),  fille  de  noble 
Fortanier  de  Mauriac;  suivant  un  acte  de  l'an  i253  (2), 
dans  lequel  il  est  qualifié  chevalier,  et  est  nommé  avec 
sa  femme  et  son  beau-père,  et  avec  Guy  d'Estissac,  che- 
valier, Fergand  Vigier  et  Pierre  Vigier  d'Estissac,  frères, 
donzels;  Raimond  de  Montant,  donzel  et  hier  de  Péri- 
gueux,  chevalier.   De  ce  mariage   provinrent  deux  enfants  : 

1/  Guillaume  de  Taillefer,  11°  du  nom,  damoi- 
seau, ensuite  chevalier,  confirma,  avec  Armand, 
son  frère,  par  acte  du  i5  des  calendes  de  juin 
(18  mai)  1275,  scellé  du  sceau  d'Hélie  de  Tal- 
leyrand,  seigneur  de  Grignols,  une  donation  faite 


(i)  La  famille  de  Mauriac  ,  éteinte  depuis  plusieurs  siècles  , 
était  une  des  plus  anciennes  du  Périgord  :  le  Cartulaire  de 
Cadoin  en  donne  une  ascendance  généalogique,  remontant  au 
moins  à  Tan  1000,  dans  une  charte  de  donation  faite  à  cette  ab- 
baye, en  1 1 58,  par  Arnaud  de  Mauriac,  qui  se  dit  fils  d'Etienne, 
petit-fils  de  Lambert,  et  arrière-petit-fils  de  Ramnulfe  de  Mau- 
riac. Cette  charte  fut  donnée  dans  la  paroisse  de  Neuvic,  de- 
vant la  croix  de  Teurac,  en  présence  d'Hélie  de  Frâteaux  et 
d'Arnaud  Caletrodo  ,  chevaliers  ,  et  entre  les  mains  de  Ram- 
nulfe, abbé  de  Cadoin,  qui  était  frère  utérin  du  donateur, 
et  proche  parent  du  comte  de  Périgord. 

Les  seigneurs  de  Mauriac  possédaient,  de  tems  immémorial,' 
la  terre  de  ce  nom  ;  mais  leur  branche  aînée  s'étant  éteinte 
dans  le  treizième  siècle,  ses  biens  passèrent,  sans  doute  par 
succession,  dans  la  maison  de  Lagut,  originaire  de  Mussidan, 
et  connue  dès  le  onzième  siècle.  Guy  de  Lagut  ,  damoiseau  , 
seigneur  de  Mauriac ,  se  voyant  sans  enfants,  institua  héri- 
tier universel,  par  son  testament,  daté  du  mercredi  après  le 
dimanche  où  l'on  chante  Lœtare  Jérusalem  iSSg  (v.  st.), 
Guillaume  Grimoard ,  damoiseau  de  Grignols ,  qu'il  appelle 
son  très-cher  ami^  à  la  charge  de  faire  porter  par  un  de  ses 
enfants,  les  nom  et  armes  de  Lagut. 

(2)  Cet  acte  doit  être   placé  sous  l'année    i253,   et  non 
II 53,   comme   il    est   dit,    par    erreur,    dans  une    note   com-l 
muniquée  par  M  le  marquis  de  Lambertie  ;   car,   outre  qu'on] 
ne  connaît  pas  de  Guillaume  de  Taillefer,  vivant  à  cette  der- 
nière époque,   l'on  a  la   certitude   que  la  plupart  des  témoins] 
qui  y  sont   nommés,    existaient   au  milieu  du  treizème   siècle 


DE  TAILLEFER.  53 

par  Guillaume,  leur  père,  à  Pierre  du  Châlard, 
auquel  ils  donnèrent,  en  outre,  la  borderie  de 
la  Richardie,  située  dans  la  paroisse  de  Villam- 
blard;  reconnut,  avec  le  même  Armand,  son 
frère,  par  acte  du  8  des  calendes  de  mars  (  22  fé- 
vrier) 1275  fv.),  que  Pierre  Dupuy,  mar- 
guillier  de  Manzac,  sa  femme  et  son  frère,  tenaient 
d'eux  et  de  leurs  prédécesseurs,  sous  le  devoir  de 
quelques  redevances  en  blé  et  en  argent,  deux 
pièces  de  terre,  dont  l'une  était  située  dans  la 
paroisse  de  Manzac,  au  mas  appelé  de  Taillefery 
un  casai  (  i  )  nommé  Talhaferenc,  et  un  pré,  dans 
la  même  paroisse.  11  vivait  encore  et  prenait  la 
qualité  de  chevalier,  en  1281  (v.  st.  ),  suivant 
un  extrait  des  rôles  gascons,  conservés  à  la  tour 
de  Londres,  du  2  janvier  de  cette  année,  par 
lequel  on  apprend  qu'il  avait  des  propriétés  dans 
Tîle  d'Oleron,  et  qu'il  y  possédait^  entr^autres, 
un  manoir  ou  château,  appelé  Meray; 
2.°  Armand  deTaillefer,  qui  suit. 

II.  Armand  de  Taillefer>  chevalier,  succéda  après 
l'an  1282,  à  Guillaume,  son  frère  aîné,  décédé  sans 
enfants;  il  acensa  à  Pierre  du  Châlard,  les  biens  qu'il 
possédait  au  mas  de  Puydepont,  dans  la  paroisse  de 
Bruc,  par  acte  passé  sous  le  sceau  d'Hélie  de  Talleyrand, 
seigneur  de  Grignols,  le  mardi  avant  la  fête  de  la  nati- 
vité de  la  Vierge  (5  septembre)  1284,  dans  lequel  il 
prend  la  qualité  de  chevalier,  confirma,  par  acte  du  4 
des  nones  de  juin  1285,  à  un  de  ses  tenanciers,  nommé 
Pierre  JavarKlu,  la  possession  des  biens  qu'il  avait  dans 
sa  mouvance,  lesquels  consistaient  en  une  maison,  si- 
tuée dans  l'enceinte  du  château  ou  fort  de  Grignols, 
un  pré,  avec  l'usage  et  exploitation  des  fossés  du  moulin, 
appelé  de  Talhafer  ,  et  d'une  borie  ou  ferme,  nommée 
Talhaferencha  ;  il  affranchit  tous  ces  biens,  moyennant 
une  redevance  annuelle;  afferma  à  perpétuité,  le  mer- 
credi après  la  Saint-Martin  d'hiver  (  i5  novembre)  1290, 
le  revenu  du  moulin,  appelé  Talhaferenc,  situé  sur  le 
ruisseau  du    Vern,    dans   la    paroisse  de  Bruc;    reçut,    le 


)  Ferme,  ou  métairie. 


5  .  DE  TAILLEc^^ER. 

20    décembre   suivant,    d'Helie    de  Talleyrand,    seigneur 
de    Grignols,  en    augmentation   de  fief,    la    moitié   d'une 
pleydure,  située  dans  le  château  de  Grignols,    près  de  la 
maison  de    Veyrines,  sous  la  réserve  du  domaine    direct  et 
d'une  paire  de   gants     blancs  d'acapte;   acquit,   en    1291, 
d'Arnaud    de  Gimel    de    Grignols,     une    pièce    de   terre, 
vulgairement   appelée  de  Nogarel,   située  dans   la  paroisse 
de    Bruc  et  dans    la   mouvance   de  Guillaume-Arramond 
de    Saint-Disier,     chevalier,    et    de  dame    Raimonde    de 
Chabot,    sa  femme;  fut    nommé,    avec   Hélie   de  Talley- 
rand,  seigneur  de  Grignols,  Geraud  de  Beaulieu,    recteur 
de  l'église    de  Bruc,    Bertrand    de  Grimoard,  Drogon    et 
Hclie    Massole,     donzels,     Hélie    d'Engunan    et    autres, 
exécuteurs     du     testament    d'Ymberge,     veuve    de    Gri- 
moard de  Chassens,  chevalier  (seigneur    de    Jaure),    daté 
du  jour    des  calendes   d'août    1292;   obtint,  le   i3    février 
1297   (v.   st.)  ,    des   lettres    du    roi     Philippe-le-Bel,    ad- 
ressées au   sénéchal    de   Périgord    et  de    Querci,  à  l'effet 
d'informer    des    dommages     dont    il      se    plaignait    dans 
l'exercice    de    son  droit    dans  la  prévôté  ou  bailliage   de 
Périgueux,  qu'il  avait  acheté  ou  pris  à  ferme  :   ces  lettres 
sont   rapportées  dans  la  commission    donnée  par  Guy  de 
Capraria,   sénéchal    de    Périgord  et   de    Querci,  le    jeudi 
avant   le  dimanche    Dilexi    1297   f^*    ^^')  i   ^^   adressée  à 
maître  Guillaume   Méchin,    pour    faire  lesdites    informa- 
tions ;  reçut,   le   mardi    après  l'octave  de   Saint-Pierre   et 
Saint-Paul   (8  juillet)  1298,   avec  messires  Belhomme    et 
Aymeric     Plastulphe,      chevaliers,    Pierre   de    Périgueux, 
donzel   et  Pierre  del   Montet,   une  quittance  qui  leur  fut 
donnée  par  Geraude  de  Gandi,  de  la  somme  de   2000  tour- 
nois   blancs;   acensa,  le   1 3  du  même  mois  de  juillet,   une 
maison  et  jardin,  situés  dans  le  fort  de  Grignols;  acquit, 
le  premier  juin    i3oo,  de   Raimond  Ebrard,   de  Grignols, 
et  d'Imbergie^  sa   femme,    une  rente   due  sur  des    terres, 
prés    et  vignes,    situés    dans   la  paroisse  de   Bruc,    entre 
la  vigne  qui    avait    appartenu  à   Guillaume   de  Charbon- 
nières, et  celle  d'Hélie  de  Paulinhac,   est  mentionné  dans 
une  obligation    consentie,    le  dimanche    avant  la  fête  de 
Saint-Luc,    évangéliste,    i3oi,    par    Amanieu     de     Cha- 
banncs,    damoiseau  ;    par  laquelle,  ce    dernier  s'engagea  à 
payer  au  trésorier  du  roi  de  France,  dans  la  sénéchaussée 
de  Périgord   et  de  Querci,    la    moitié    de    la   somme  que 
lui   devait   Armand     de    Taillefer,    pour  l'acense   qui  lui 


DETAILLEFER.  5  3 

avait  été  faite  de  la  baylie  de  Périgord;  dame  Magne^ 
et  Amanieu  de  Chabannes,  et  Arnaud  de  Chabannes, 
ses  fils,  se  rendirent  cautions  de  cette  somme;  reçut, 
le  i5  des  calendes  d'avril  1804,  quittance  de  partie  de 
la  dot  qu'il  avait  constituée  à  Gencie,  sa  fille;  acquit, 
le  8  mars  i3o5,  une  rente  due  sur  la  tenance  àw  Pomier- 
TalhaferenCy  située  dans  la  paroisse  de  Bruc;  fit  une 
autre  acquisition,  le  8  des  calendes  d'octobre  i3o6  ; 
consentit,  le  vendredi,  fête  de  Saint-Martial  (  3o  juin) 
i3o7,  à  la  donation  que  Bernard  de  Fontbulhidoire, 
de  la  paroisse  de  Villamblard,  fit  à  ses  fils,  d'une  maine 
ou  ténement,  appelé  de  Clusel,  situé  dans  la  même 
paroisse  ;  reçut  la  veille  de  la  nativité  de  Saint-Jean 
i3o8,  la  donation,  que  lui  fit  Hélie  Efforciou,  clerc  de 
Grignols,  d'une  vigne,  située  dans  la  paroisse  de  Bruc; 
reçut,  le  mardi,  fête  de  Sainte-Catherine  (  25  novem- 
bre) i3o9,  une  reconnaissance  de  Raimond  et  Aimeric 
de  Labatut,  frères,  habitants  de  la  paroisse  de  Villam- 
blard; et  ne  vivait  plus  le  28  mars  i3io,  suivant  un  acte 
de  ce  jour,  par  lequel  sa  veuve  acquit  de  Pierre  Ebrard, 
une  rente  sur  le  ténement  de  la  Balbarie. 

Il  avait  épousé  Alaïs  de  Taillefer  (  i  )  ,  laquelle  lui 
survécut ,  et  passa  "beaucoup  d'actes  ,  en  qualité  de 
veuve,  et  tutrice  de  ses  enfants,  depuis  l'an  i3io,  jus- 
qu'en i332;  elle  fit  son  testament,  le  mardi  avant  la  fête 
de  l'Ascension  (26  mai)  1432,  par  lequel  elle  fit  plu- 
sieurs legs  pieux,  entr'autres,  aux  églises  de  Sainte-Foi 
de  Grignols,  de  Manzac,  etc.  ,  aux  religieuses  de  Pron- 
chières,  à  sa  confrérie  de  Sainte-Marie  de  Roncevaux. 
Ce  testament,  dont  elle  confia  l'exécution  à  Hélie  et 
Armand,  ses  fils  aînés,  fut  fait  en  prc^scnce  de  Raimond 
de  Talleyrand,  seigneur  de  Grignols,  de  Gauthier  Prévôt, 
(delà  maison  des  anciens  seigneurs   de    la  Force)  d'Hélie 


(i)  Alaïs  de  Taillefer  était  d'une  branche  cadette  de  la  mai- 
son de  Taillefer,  qui  descendait  probablement  de  Geraud  ou 
Hélie  de  Taillefer ,  frères  ,  nommés  dans  le  Cartulaire  de 
Chancelade  en  11 53;  elle  pouvait  être  sœur  d'Archambaud 
de  Taillefer ,  un  des  damoiseaux  de  Clcrmont  ,  qui  firent 
hommage-lige  et  prêtèrent  serment  de  fidélité,  à  Beauregard. 
en  i3oi  ,  au  comte  de  Périgord  Hélie  VIII  ,  qu'il  prit 
possession  des  châteaux  et  terres  que  le  roi  Philippe-le-Bel 
lui  avait  cédés  en  échange. 


56  DE  TAILLEFER. 

de  Belet,  damoiseau,    de  Pons   Milon,  prieur  de  Manzac 

et  autres.  Les  enfants  issus  de  son  mariage  sont  : 

i.**  Héliede  Taillefer,  qui  suit  ; 
2."  Armand    de    Taillefer,   prêtre,    religieux  et    au" 
mônier  de    l'abbaye  de  Brantôme  (  i  ) ,  fit  avec  ses 
frères  puînés  et  sa   mère,   une  donation   à    Hélie, 
son  frère  aîné,  le  mercredi  après  l'octave  de  Saint- 
Pierre  et  Saint-Paul  (  12   juillet)  i3i8;  était  déjà 
aumônier    de  Brantôme,  le  3  des  nones  du  mars 
(  5  mars  )i329  (  v.  st.  ),  lorsque  Séguin  de  Fayolle, 
abbé  de  ce    monastère,  consentit    une  obligation 
en  sa  faveur.   Il  fut   nommé  au  prieuré  vacant  de 
Sainte-Foi  de  Longa,    par  l'abbé    de   Brantôme, 
qui  en   était  coÙateur;  et   comme  ce  prieuré  était 
occupé  par  des  détenteurs  illicites^  l'abbé  s'adressaà 
'  Alphonse  d'Espagne,  lieutenant  du  roi  de   France, 

en  Languedoc,  et  sénéchal  de  Périgord  et  de 
Q^uerci.  Le  sénéchal  donna  commission  au  bailli 
du  Roi,  à  Périgueux  ou  à  son  lieutenant,  de 
mettre  Armand  en  possession  de  son  bénéfice, 
et  de  le  faire  aider  par  des  sujets  du  Roi.  Hélie 
de  Vallehohoris^  lieutenant  du  bailli,  exécuta 
sa  commission,  avec  différentes  personnes,  en- 
tr'autres  les  frères  d'Armand.  Le  juge  de  Périgord 
et  le  bailli  de  la  Linde  prétendirent  qu'ils  avaient 
commis  des  excès  dans  ce  prieuré,  et  les  citèrent 
à  comparaître  devant  eux.  Il  s'ensuivit  une  pro- 
cédure, dont  Arnaud  et  ses  consorts  interjetè- 
rent appel  au  Roi,  en  1 33 1,  comme  il  sera  dit 
plus  bas; 

3.^  Vital  de  Taillefer,  connu  par  des  actes  de    1 3  i  8, 
i33i  et  i332,  ne  paraît  pas  avoir  laissé  de  postérité. 


(1)  Le  sceau  {sigillum),  dout  il  se  servait  pour  sceller  ses 
actes,  a  été  découvert  depuis  peu  d'années;-  il  est  de  forme 
ovale,  et  représente,  dans  sa  partie  supérieure,  une  image  de 
la  Vierge,  et  dans  la  partie  inférieure  ,  Técu  ,  à  l'antique  , 
de  la  maison  de  Taillefer,  qui  est  d'une  main  parée  d'argent, 
taillant  une  barre  de  fer  ,  d'une  épée  d'or  en  bande  ,  la  main 
accompagnée  de  cinq  molettes  d'éperon,  deux  en  chef  et  trois 
en  pointe  ;  et  autour  dudit  sceau  on  lit  cette  légende  :  ARMAND 
TALHAFER  ELEMOSINARIUS  BRANTOLOMENS. 


DE  TAILLEFER.  57 

4.°  Guy  de  Taillefer,  damoiseau,  de  Grignols,  eut 
pour  son  partage,  entr'autres  choses,^  une  rente 
sur  l'hôtel,  appelé  de  Taillefer,  qu'il  légua  par  son 
testament,  au  même  hôtel,  comme  on  l'apprend 
par  le  testament  d'Hélie,  son  neveu,  de  Pan  i38i, 
et  fit  un  accord  au  sujet  de  ses  droits  de  légi- 
time, avec  Hélie,  son  frère  aîné,  le  mercredi, 
veille  de  la  fête  de  Sainte- Luce  1 343  ; 

5.«  Boson  OM  Bos  de  Taillefer  est  mentionné  dans 
les  actes  des  années  i3i8,  i33i  et  i332,  déjà  cités  ; 

6.**  Gencie  ou  Gensac  de  Taillefer  fut  mariée,  avant 
l'année  i3o4,  à  Hélie  d'hier,  damoiseau  de 
Grignols. 

III.  Hélie  DE  Taillefer,  I"  du  nom,  damoiseau 
de  Grignols,  était  encore  jeune  lorqu'il  perdit  son  père; 
il  passa  plusieurs  actes,  conjointement  avec  sa  mère, 
dans  les  années  i3i3,  i3i5,  i33o,  etc.;  cette  dernière 
et  Armand,  Vital,  Guy  et  Bos  de  Taillefer,  ses  frères, 
lui  firent  donation,  le  mercredi  après  l'octave  de  la  fête 
de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul  (  12  juillet)  i3i8,  de 
cinquante  livres  de  rente  et  du  domaine  direct  sur  une 
maison  qu'ils  avaient  dans  le  château  de  Grignols  ;  il 
consentit,  le  mercredi  avant  la  fête  de  la  Pentecôte  i324, 
à  la  vente  faite  par  Arnaud  de  Saint-Gilles,  à  Arnaud 
et  à  Pons  Jalhard,  frères,  d'un  jardin,  situé  dans  la 
paroisse  de  Manzac,  au  lieu  appelé  la  Talhaferia,  mou- 
vant, pour  une  moitié,  de  son  domaine  direct,  et  pour 
l'autre  moitié,  de  celui  du  prieuré  de  Manzac;  fit  cession 
à  Hélioton  Baudoux,  par  acte  passé  sous  le  scel  royal, 
établi  aux  contrats  sur  le  pont  de  Saintes,  en  i327(  1), 
d'un  vaisseau  ou  bâtiment  de  mer  (  2  )  ,  portant  quarante- 
cinq  tonneaux  de  vin  ou  environ,  pris  en  guerre  par 
les  Anglais  de  Bordeaux,  lequel  Hélie  de  Taillefer, 
Hélioton  Baudoux  et  Julien  de  Saint-Agnan  avaient 
acheté  d'uu  nommé  Arnaud  Beulaigue,  pour  raison  de 
deux  cents  quaterées  de  sel,  mesure  de  Bordeaux; 
obtint,      le    mercredi,     fête    de     Saint-Mathieu      apôtre, 


(i)  I>a  date  de  cet  acte  et  l'objet  cédé,  ne  sont  connus  que 
par  une  note  ajoutée  après  coup  :  l'acte  n'est  pas  entier. 
(2)  D'un  Vaissel^  appelé  le  Vaissel  ou  Vessel-Dieu. 


58  l^E  TAILLEFER. 

i328,  conjointement  avec  Vital,  Boson  et  Gay,  ses 
frères,  une  sentence  de  Pierre  Vigier,  juge  de  la  châ- 
tellenie  de  Grignols,  contre  Hélie  de  Labatut  et  ses 
frèresj  par  laquelle  ces  derniers  furent  condamnes  à  leur 
payer  les  arrérages  d'une  rente  due  sur  une  pièce  de 
terre,  appelée  al  Chassumenierj  située  entre  le  ténement 
de  Lussolat  et  la  forêt  de  Labatut,  dans  la  paroisse  de 
Villamblard,  qu'ils  n'avaient  pas  payée  depuis  la  mort 
d'Armand  de  Taillefer,  chevalier;  il  interjeta  appel  au 
Roi  et  au  sénéchal  de  Périgord  et  de  Querci,  avec  ses 
frères  et  autres,  le  dimanche,  veille  de  la  fête  de  Saint- 
Jean-Baptiste  i33i,  de  la  confiscation  de  leurs  biens, 
faite  en  la  main  du  Roi,  par  le  juge  du  Périgord  et  du 
Limosin  (  Jean  de  Maresio  )  ,  et  par  le  bailli  de  la  Linde, 
au  sujet  des  excès  que  lesdits  juge  et  bailli  prétendaient 
qu'ils  avaient  commis  dans  le  prieuré  de  Sainte-Foi- 
de-Longa,  en  voulant  mettre  Armand  de  Taillefer  en 
possession  de  ce  bénéfice,  qui  lui  avait  été  conféré  par 
l'abbé  de  Brantôme.  Cette  confiscation  avait  été  faite, 
quoique  Pierre  Brunet,  chanoine  de  Saint-Front  de 
Périgueux,  eût  été  commis  par  le  sénéchal  de  Périgord 
et  de^  Querci,  pour  faire  enquête  sur  la  vérité  des  faits 
de  ce  différend,  et  que  lesdits  juge  et  bailli  eussent 
connaissance  de  cette  commission,  ayant  été  assignés 
devant  le  sénéchal,  par  lesdits  appelans,  sur  le  ban  et 
proclamation  que  les  juge  et  bailli  avaient  fait  contre 
eux,  pour  les  faire  comparaître  à  la  Linde  et  à  Paunac; 
il  ratifia,  le  g  des  calendes  de  mars  (21  février}  i332 
(jv.  st.),  le  partage  fait  entre  Guillaume  Fortis  et  ses 
frères,  de  la  paroisse  de  Manzac,  et  leur  accorda  l'in- 
vestiture des  biens  provenant  de  la  succession  de  leur 
père,  qui  relevaient  de  lui  à  raison  de  sa  femme  ; 
fut  du  nombre  des  damoiseaux  de  Grignols,  qui,  le 
lundi  avant  la  fête  de  Sainte-Madelaine  i337,  firent  un 
traité  ou  accord  avec  Raimond  de  Talleyrand,  seigneur 
de  Grignols,  au  sujet  d'un  droit  à  percevoir  sur  les 
habitants  de  sa  terre,  pour  réparer  et  fortifier  le  châ- 
teau de  Grignols;  remit,  avec  Hélie  de  Taillefer,  son 
fils,  par  acte  du  mercredi  après  la  fête  de  Saint-Gré- 
goire i339,  à  hier  Milon,  chevalier  de  Grignols,  tout 
le  droit  de  succession  qu'il  pouvait  avoir  sur  les  biens 
et  héritages,  qui  avaient  été  autrefois  de  la  MassouliCy 
et  qui  avaient  appartenu    à    défunt    Pierre    Milon,   che- 


DETAILLEFER.  5g 

valier ,  frère  d'Itier;  ils  promirent,  par  cet  acte,  de 
faire  ratifier  cet  abandon  ,  par  Marguerite  et  Valérie  de 
Taillefer,  leurs  filles  et  sœurs;  consentit  par  acte  du 
lundi  après  la  fête  de  la  Pentecôte  1840,  à  la  vente 
d'une  terre  et  d'  un  pré,  situés  dans  la  paroisse  de 
Manzac  ;  passa,  le  mercredi,  veille  de  la  fête  de  Sainte- 
Luce  1343,  un  accord,  avec  Guy  de  Taillefer,  son  frère 
puîné,  au  sujet  d'une  somme  d'argent,  promise  à  ce 
dernier,  pour  ses  droits  dans  la  succession  de  ses  père 
et  mère  :  cet  acte  fut  passé  à  Grignols  ,  en  présence  de 
Boson  de  Talleyrand,  seigneur  de  Grignols,  de  Guil- 
laume de  Garlande,  son  oncle,  d'Itier  Milon,  chevalier 
et  de  Pons  Milon,  prieur  de  Manzac  ;  acensa,  le  di- 
manche de  la  Passion  1346  (v.  st.),  à  Pierre  Forcio, 
de  la  paroisse  de  Valaruey,  certains  fonds,  situés  dans 
le  ténement  de  Ferrières ,  même  paroisse  ;  fit  une  ac- 
quisition, par  acte  du  lundi  avant  Noël  1347,  dans  le- 
quel il  est  surnommé  le  Vieux,  et  ne  vivait  plus  le  7  août 
1348.  Il  avait  épousé,  avant  l'an  i329,  demoiselle 
Honorée  Milon ,  fille  de  Pons  Milon  ,  damoiseau  de 
Grignols,  dont  il  eut  au  moins  trois  enfants,  qui  sont  ; 

I  .*•  Hélie  de  Taillefer,  qui  suit  ; 

2."*  Marguerite  de  Taillefer,  religieuse  au  couvent 
de  Sainte-Claire  de  Périgueux,  donna  quittance, 
vers  l'an  1340,  à  ses  frères,  de  la  somme  de 
cent  livres ,  monnaie  courante,  et  cent  sols  de 
rente,  même  monnaie,  d'un  bréviaire,  valant 
huit  livres,  de  quelques  voiles  ou  crubechaps,  et 
autres  ajustements,  pour  toute  la  part  qu'elle 
pouvait  avoir  dans  les  biens  de  son  père,  et  dans 
ceux  de  défunte  Honorée  Milon  ,  sa  mère  ; 

3.°  Valérie  de  Taillefer,  fit  donation  de  tous  ses 
biens,  le  7  des  ides  d'août  (  7  août)  1348,  à  hier 
d'Itier,  son  cousin  ,  fils  de  défunt  Hélie  d'Itier, 
damoiseau  de  Grignols  :  le  donataire,  représenté 
par  Marguerite  Milon,  sa  femme;  elle  mourut 
peu  de  tems  après,  sans  alliance. 

IV.  Hélie  DE  Tailiefer,  11°  du  nom,  damoiseau 
de  Grignols,  fit,  avec  son  père,  en  i339,  une  cession 
de  certains  droits,  à  hier  Milon,  chevalier,  et  passa, 
conjointement  avec  lui,  en  1340,  un  autre  acte,  dans 
lequel   il   est    dit  qu'il    renonce  au    bénéfice  de   l'âge  de 


6o  I)E  TAILLEFER. 

minorité;  donna  à  cens  et  en  fief  franc  et  perpétuel, 
le  samedi  après  la  Toussaint  1348,  à  Bertrande  Javan- 
dinie  et  à  Guillaume  Pinet,  son  mari,  plusieurs  héri- 
tageSj  entre  lesquels  était  une  terre,  située  au  lieu, 
appelé  al  Pomier  de  Talhafer,  dans  la  paroisse  de  Bruc; 
il  rappelle,  dans  cet  acte,  défunt  Hélie  de  Taillefer,  son 
père;  fit  plusieurs  autres  baux  à  cens,  en  i35o,  iSSy  et 
i365,  etc.;  donna  quittance  de  plusieurs  sommes  d'ar- 
gent, depuis  Tan  i35i,  jusqu'en  i362,  en  déduction  de 
la  dot  remise  à  Pétronilîe  de  Grimoart,  sa  femme; 
fit  un  échange,  en  i366,  avec  hier  d'hier,  seigneur 
de  Frâteaux;  donna,  en  1367  (  v.  st.  )  ,  à  cens  per- 
pétuel, à  Bertrand  Audoin,  une  pièce  de  terre,  située 
dans  la  paroisse  de  Bruc;  fit  divers  acensements,  en  i368 
et  années  suivantes;  reçut,  le  lundi  avant  Pâques  1370, 
avec  Guillaume  Grimoard,  Simon  de  la  Crosse  et  Jean 
Fayart,  une  procuration  d'hier  d'hier,  seigneur  de 
Frâteaux;  acensa,  en  1374,  une  pièce  de  terre,  située 
dans  la  paroisse  de  Bruc,  joignant  la  terre  d'Hugues  de 
Talhafer^  moyennant  une  redevance  annuelle  de  deux 
sols  six  deniers  de  cens  et  de  deux  deniers  d'acapte, 
suivant  les  us  et  coutumes  de  la  châtellenie  de  GrignolSy 
sauf  quin:{e  deniers  vendables,  dus  aux  héritiers  de  feu 
Hélie  du  Châlard  (  de  Caslario  )  :  cet  acte  fut  consenti 
par  Alpais  Vigier,  veuve  dudit  Hélie  du  Châlard,  comme 
administratrice  d'Arnaud  du  Châlard,  son  fils,  héritier 
de  son  père;  reçut,  le  jeudi,  fête  de  Saint-Nicolas  i38i, 
une  obligation  de  quatre  francs  d'or,  restant  d'une  plus 
grande  somme,  que  lui  devait  Archambaud  de  Barrière, 
chevalier,  demeurant  à  Grignols.  Enfin,  il  fit  son  tes- 
tament, étant  malade,  le  lundi  après  la  fête  de  Saint- 
Mathias,  apôtre,  i38i  (  v.  st.  ) ,  par  lequel  il  demanda 
à  être  enterré  dans  l'église  de  Sainte-Foi  de  Grignols, 
devant  l'autel  de  Saint-Nicolas,  et  nomma,  pour  ses 
exécuteurs  testamentaires,  Hélie  de  Talleyrand,  che- 
valier, seigneur  de  Grignols,  et  Guillaume  et  autre 
Guillaume  Grimoard,  ses  beaux-frères. 

Il  avait  contracté  deux  alliances,  la  première,  avec 
Almois  du  Vert  (  del  Vert,  Viridis  )  ,  veuve  d'Hélie de 
Campnhac,  damoiseau  de  Montclar,  qu'elle  avait  épousé, 
le  samedi  avant  la  fête  de  la  Toussaint  i333  :  elle  était 
sœur  de  Gautier  du  Vert ,  damoiseau  de  Clarens,  e 
fille    d'Aymeric    du    Vert;    elle    fit   son  testament,  le  di- 


^mi 


DE  TAILLEFER.  6l 

anche  avant  la  fête  de  Saint-Michel  1347,  en  faveur 
des  enfants  qu'elle  avait  eus  de  son  premier  mari;  elle 
n'en  eut  pas  d'Hélie  de  Taillefer,  qui  épousa  en  secondes 
noces,  vers  l'an  i35o,  Pétronne  ou  Pétronille  (nommée 
aussi  dans  quelques  actes,  Guillemette  et  Bonassié) ,  Gri- 
moard  (i),  sœur  de  Guillaume  Grimoard,  et  fille  d^Hélie 
Grimoard,  damoiseau  de  Grignois  et  seigneur  de 
Mauriac,  et  de  Marguerite  d'Ebrard.  Il  eut  de  cette 
dernière  alliance,  les  enfants  suivants: 

I.**  Hélie  de  Taillefer,  IIP  du  nom,  fut  institué 
héritier  universel  par  le  testament  de  son  père, 
en    i38i     (v.   st)  ;    acensa    en    1387,    à   hier    de 


(i)  La  maison  de  Grimoard,  une  des  plus  anciennes  du  Péri- 
gord,  paraît  tirer  son  origine  des  premiers  vicomtes  de  Fron- 
sac,  qui,  dès  le  dixième  siècle,  se  partagèrent  en  plusieurs 
branches,  dont  deux,  établies  en  Périgord,  ont  fondé  le  cha- 
pitre de  Saint-Astier,  et  bâti  les  châteaux  de  Mussidan  et  de 
Riberac.  De  cette  famille  sont  sortis  Adaicius ,  ou  Aaccius, 
premier  abbé  de  Saint-Astier,  Grimoard,  évêque  d'Angou- 
lême  ,  Islon  ,  évêque  de  Saintes,  frères.  d'Aimeri,  vicomte  de 
Mussidan,  et  le  vicomte  Grimoard,  père  des  comtesses  de  Péri- 
gord et  d'Angoulême  ;  et  probablement  le  poëte  ou  trouba- 
dour Grimoard,  dont  il  est  fait  mention  dans  les  poésies  de 
Geoffroy  Rudel,  seigneur  de  Blaye,  avait  la  même  origine. 

Cette  famille  se  partagea  encore,  dans  la  suite,  en  trois  bran- 
ches, connues  sous  les  noms  de  Mauriac,  de  Jaure  et  de  Frâ- 
teaux  ;  la  première  s'est  éteinte  dans  la  maison  de  Taillefer  ;  la 
deuxième  dans  celle  de  la  Barde  ;  et  la  troisième  dans  celles  de 
Saint-Chamans  et  de  Carbonnières. 

Hélie  de  Grimoard,  dit  le  Jeune^  père  de  Guillaume  et  de 
Pétronille,  avait  épousé,  en  1327,  Marguerite  Ebrard,  fille  de 
Guillaume  Ebrard,  damoiseau  de  Grignois,  et  de  Bertrande 
Milon  ;  et  était  fils  aîné  de  Guillaume  de  Grimoard,  damoiseau 
de  Grignois,  et  d'Hélis  [Hœlias]  de  Bernard,  mariés  en  i3oi  ; 
et  petit-fils  d'Hélie  de  Grimoard,  dit  le  Vieux,  chevalier,  connu 
dès  l'an  1280. 

Le  savant  André  du  Chêne  dit  [Histoire  de  Giiines^  in-fol.^ 
p.  371),  en  parlant  de  plusieurs  maisons  dont  les  noms  propres 
ont  été  convertis  en  surnoms  :  «  Grimoard,  seigneur  de  Chas- 
»  seux  en  Gévaudan,  eut  un  fils,  appelé  Pierre,  qui  se  sur- 
>»  nomma  Grimoard,  comme  l'on  voit  par  un  titre  de  l'an  1 3 1 5  ; 
>»  duquel  Pierre ,  descendirent  ensuite  Guillaume  Grimoard , 
»  élu  Pape,  sous  le  nom  d'Urbain  V,  et  Angelie  Grimoard, 
»  archevêque  d'Avignon,  son  frère.  " 


62  DE  TAILLEFER. 

Mayac,  des  fonds,  assis  dans  les  tenemens  de 
Chavanhac  et  de  Ferrières,  dans  la  paroisse  de 
Bruc  ;  et  en  1391,  deux  prés,  situés  dans  la 
paroisse  de  Vallereuil,  à  Arnaud  de  Mayac; 
acquit,  le  5  mars  ^3g2,  d'Aimeric  Courtois 
(  Cortès),  fils  de  Guillaume,  habitant  du  lieu 
de  Grignols,  une  maison  et  pleydare  à  Grignols; 
Arnaud  de  Ban':harel_,  le  vieux,  de  la  paroisse 
de  Manzac,  reconnut,  par  acte  du  i5  juin  1397, 
être  son  homme-lige  et  franc,  et  lui  rendit 
hommage;  il  fit  un  bail  à  cens,  le  10  juin  1401, 
à  Helie  Eyssalet,  de  la  paroisse  de  Bruc,  et 
mourut  bientôt  après,  sans  laisser  d'enfants  de 
Penelle ,  sa  femme; 

2.**  Audoin  de  Taillefer,  qui  suit; 

3.°  Amalric  ou  Amaury  de  Taillefer,  dont  on 
ignore  le  sort;  il  fut  légataire  par  le  testament 
de  son  père,  en  i38i  ; 

4.°  Agnès  de  Taillefer,  fut  dotée  avant  l'an  i38i, 
par  Guillaume  et  autre  Guillaume  Grimoard,  ses 
oncles  maternels:  on  croit  qu'elle  entra  dans  la 
famille  de  Milon,  ou  de  la  Roche; 

5.°  Huguette  de  Taillefer,  était  déjà  mariée,  le 
7  juin  1409,  à  Guillaume  Terrete,  damoiseau, 
surnommé  de  Rochefort,  habitant  de  la  paroisse 
de  Saint-Aquilin  ou  Saint-Agulin,  au  diocèse  de 
Saintes  ; 

6.°  Sibille  ou  Sebelie  de  Taillefer,  épousa  Jean  de 
Chaumont,  damoiseau,  dont  elle  était  veuve 
en  14 18,  suivant  le  contrat  de  mariage  d'Agnès 
de  Chaumont,  leur  fille,  avec  Jean  Vigier, 
donzel,  fils  de  Corborand  Vigier,  du  26  mars 
1418  (  V.  st). 

V.  Audoin  ou  Audoynot  de  Taillefer,  ecuyer, 
seigneur  de  Taillefer,  Mauriac,  la  Grimoardie,  etc.  , 
capitaine  du  château  de  Grignols,  né  en  i368;  fut 
légataire,  et  substitué  à  Hélie,  son  frère  aîné,  par  le 
testament  de  leur  père,  du  lundi  après  la  fête  de  Saint- 
Mathias  apôtre,  i38i  (  v.  st.);  fut  aussi  substitué  à 
Pétronille  Grimoard,  sa  mère,  par  le  testament  de 
Guillaume  de  Grimoard,  son  oncle  maternel,  du  ven- 
dredi   avant    la    fête  de  la    chaire   de  Saint- Pierre    i382 


DE  TAILLEFER.  63 

(  V.  st.  )  ,  à  la  charge  de  porter  les  nom  et  armes  de 
Grimoard  (  i  );  il  est  le  premier  qui  ait  ajouté  à  son 
nom,  celui  de  Grimoard,  qui  le  précède  ordinaire- 
ment; usage  qui  a  e'té  suivi  par  ses  descendants,  pendant 
près  de  deux  siècles.  Il  est  nommé,  avec  Hélie,  son 
frère,  dans  l'acte  de  la  ratification  des  coutumes  de 
Grignols,  du  5  septembre  iSqo;  lit  hommage,  le  5  juin 
1391,  à  Archambaud  V,  comte  de  Perigord,  pour 
tout  ce  qu'il  tenait  de  lui  dans  les  terres  et  seigneuries 
de  Mussidan,  Monpont  et  Saint- Astier,  et  pour  les 
biens  qu'il  avait,  qui  avaient  appartenu  à  Guy  de  Lagut 
et  à  Guillaume  de  Grimoard;  consentit  un  bail  à  renie, 
le  mercredi  après  la  fête  de  l'Epiphanie  1892  (  v.  st.  ); 
et   reçut,   le  22  avril    1400,   une     reconnaissance    féodale 


(i)  Le  testament  de  Guillaume  de   Grimoard  est    un  monu- 
ment curieux  :  le  testateur  débute  par  le  tableau  des  maux  et 

des  calamités  sans   nombre  qui  désolaient  alors  sa  patrie 

Attendens,  dit-il,  et  considerans  prœsentis  temporis  calamitatem 
et  miseriam^  qiiœ  propter prœsentes  guerras pessimas  et  crudeles^ 
ac  mortis  pestilentiam,  afjluunt  circumquaque^  quotidie  inces- 
santer,  etc.  ;  il  parle  de  ses  nombreux  pèlerinages,  et  en  rap- 
pelle six  qu'il  avait  fait  vœu  d'entreprendre,  et  que  différents 
obstacles,  et  surtout  le  peu  de  sûreté  des  routes,  qu'il  attribue 
à  la  malice  du  tems,  ne  lui  avaient  pas  encore  permis  d'accom- 
plir ;  ces  pèlerinages  différés  étaient  ceux  de  Saint-Jacques  de 
Compostelle,  Saint -Gilles  en  Provence,  Saint -Austremoine 
en  Auvergne,  Saint-Léger  de  Meymac  en  Limosin,  Sainte- 
Lucie  près  de  Clarens,  et  Saint-Yves  de  Mojitignac,  en  Peri- 
gord. Il  charge  son  héritier  d'envoyer  un  homme  en  son  nom, 
et  à  sa  place,  pour  exécuter  ses  projets  de  dévotion,  et  d'ac- 
compagner sa  femme,  ou  de  la  faire  accompagner  par  quelque 
noble  de  sa  race,dans  les  lieux  où  il  avait  fait  vœu  d'aller  en 
société  avec  elle. 

Ayant  perdu  son  frère,  et  se  voyant  sans  enfants,  il  institua 
héritière  de  tous  ses  biens,  Pétronne,  ou  Pétronille  de  Gri- 
moard, sa  sœur,  femme  d'Hélie  de  Taillefer,  dit  le  Vieux^  et 
lui  substitua  Audoin  de  Taillefer,  son  neveu,  tils  de  sa  sœur,  à 
la  charge  dé  faire  sa  demeure  dans  son  hospice,  et  de  porter 
les  nom  et  armes  de  Grimoard  ;  substitua  à  Audoin,  Amalric 
et  Hélie  de  Taillefer,  ses  frères  ;  et  nomma  exécuteurs  de  son 
testament,  Archambaud  de  Barrière,  chevalier,  Hélie  Ortie, 
chanoine  de  Périgueux,  Hugues  de  Maynhmon^  et  Gérald  de 
Belet,  damoiseaux  ;  il  avait  épousé  Isabelle  du  Vert  [del  Vert)^ 
dont  il  n'eut  pas  d'enfants. 


^4  DK  TAILLEFER. 

de    Raimond    Barba,     pour    une    pièce    de    terre,   située 
dans    la    paroisse  de    Saint-Germain-de-Salembre.     Il    se 
dit    âgé    de    trente-cinq  ans,   dans   une    enquête  que    fit 
faire    Golfier    de     Saint- Astier,    chevalier ,     seigneur    de 
Montréal,     au    mois  de   mai    1408,    dans   laquelle   il   dé- 
posa  comme  témoin;   il   avait  déjà  été  nommé   capitaine 
de    Grignols,     lorsqu'il    donna    quittance,  le    jeudi    après 
la    Toussaint    1404,     à    Pierre    Ortie,   trésorier    ordinaire 
en    Périgord,   de   la  somme  de  vingt  francs,    que  le  con- 
nétable   d'Albret    lui    avait    assignée  sur   l'argent  qui   se 
levait  sur   la   terre  de  Grignols  ;   il  donna   cette  quittance 
étant  à  Bergerac,   et   la  scella  de   son    sceau,   en   présence 
de  Jean   Massole,   Guillaume  de    Belet  et    Corbisson  Vi- 
gier;  fit  un   bail    à  cens,  le  4  février  1404  (  v.  st.  )  ,  en 
faveur  de  Jean  Audoy,   habitant  de  la  paroisse  de  Bruc; 
donna    quittance    de  la   dot    de  sa  femme,  le  jeudi  après 
la   fête  de  Saint-Luc   1405;  et   fut    nommé   un   des    exé- 
cuteurs   du    testament    de   Jean  Milon,  autrement  appelé 
Massole,   damoiseau  de    Grignols,   du   17  novembre  1406  ; 
il    servait    encore  en    1407,   suivant  une  quittance  qu'il 
donna,   le  4  avril  de  cette   année,    à     Macé  Héron,    tré- 
sorier   des    guerres,  de  la  somme  de  quinze   francs   d'or, 
sur  les   gages  de  lui,   écuyer,   et   de   neuf   autres   écuyers 
de  sa  compagnie,  desservis  aux  guerres  de  Guyenne,  sous 
M.  le   connétable  d'Albret   (  i  ).    Hélie  de  la  Roche,  clerc, 
et  Geraud     Tourtel,    habitants    de  la   paroisse  de    Saint- 
Astier,    reconnurent,     par     acte    du    lundi   avant   la   fête 
de   Saint-Laurent    1407,  être  ses  hommes-liges,  à   raison 
de    leurs  corps   et   biens,   et  particulièrement  à  raison  d'un 
ténement,  appelé  la  Rousselie,  dans  la   paroisse  de  Saint- 
Astier,     en    présence  de    Boson  de   Grignols,  damoiseau; 
fut  nommé,   dans  l'assise,    tenue    à    Grignols,     le    jeudi 
après  le  dimanche  mvocavit  me  1407   (  v.  st.  )  ,    tuteur, 
comme    son    plus     proche    parent,    d'Huguete  Milon,   sa 
nièce,    fille    de    Jean    Milon,  damoiseau  de  Grignols,    et 
de  Catherine  de    la  Roche  ;  en   présence  de  Guillaume  de 
Belet     et    de     Corborand   de    Vigier,   damoiseaux;   reçut, 
le  7  juin   1409,    quittance   de  la  dot  d'Huguete,  sa  sœur, 
femme    de    Guillaume    Terrete,      damoiseau;    consentit, 
le  mercredi   après  la  fête  de    Saint-Hilaire  I4i2(v.  st.  ), 


(  !  )  Vol.  55  des  Sceaux,  fol.  42 1 1 . 


DE  TAILLEFER.  65 

une  obligation  de  la  somme  de  dix  deniers  d^or,  appelés 
francs,  en  faveur  d'Aymeric  Rebière,  clerc,  pour  la- 
quelle il  lui  vendit  une  rente;  reçut,  en  141 3,  conjoin- 
tement avec  Hélie  Vigier,  donzel,  et  Jeanne  de  FayoUe, 
seigneurs  de  Chantérac,  la  reconnaissance  que  leur  fit 
Hélie  Celérier,  clerc,  de  deux  tenances,  situées  dans  la 
paroisse  de  Saint-  Germain  appelées  ,  Tune  ,  la  Célé- 
rerie,  et  l'autre,  la  Fontanelle;  enfin,  il  acensa,  le  jeudi 
avant  la  fête  de  Sainte-Madelaine  1414,  à  Hélie  Jaubert, 
dit  Rengeard,  deux  pièces  de  bois,  situées  dans  la  pa- 
roisse de  Vallereuil:  il  est  nommé,  dans  cet  acte, 
Audoyn  Grimoard ,  sive  de  Talhafer  ,  damoiseau  de 
Grignols,  frère  de  feu  Hélie  de  Talhafer ,  damoiseau.  On 
ignore  la  date  de  sa  mort;  mais  il  est  certain  qu'il  ne 
vivait  plus  en  1420. 

11  avait  épousé,    par  contrat    du  mardi  avant    Texalta- 

tion    de   Sainte-Croix    1890,    en    présence    de    Roger    de 

'    Barrière,    damoiseau,    seigneur  de    Frâteaux    et   autres, 

demoiselle     Assalide    Bouche    (2),     assistée    d'Assalide   de 

Pomiers,  vicomtesse  de  Fronsac,  <  femme  d'Hélie  de  Tal- 

I  leyrand,    chevalier,    seigneur    de    Grignols,     sa  marraine, 

;   et  de    Marguerite    de   Pomiers,    dame    de    Fougueyroles, 

i   sœur  de  cette  dernière.  Ces  dames  lui  constituèrent,   pour 

sa  dot,   une  somme  de  600  deniers    d'or,    appelés  francs, 

j  dont    460  du  chef  du  seigneur  et  dame   de   Grignols,   et 

40    de    celui    de  la  dame  de  Fougueyroles;  la  dame   de 

Grignols    lui  donna    en  outre  une    somme  de  100    francs. 

Elle  vivait  encore  en    1412,   et  eut    de  son  mariage,    en- 

tr'autres  enfants  : 

i.°  Hélie  de Taillefer,  qui  suit; 

2.°  Marie  de  Taillefer  épousa,  par  contrat  du  2  5  jan- 
vier 1412  (v.  st.),  Boson  de  la  Barde,  damoi- 
seau, seigneur  de  Jaure,  à  laquelle  il  fut  consti- 
tué en  dot  une  somme  de  400  deniers  d'or,  ap- 
pelés francs. 

On  peut  encore  mettre  au  nombre  des  enfants 
d'Audoin  : 

Bos,  ou  Boson  de  Taillefer,  damoiseau,  qui  épousa 


(2)  On   ignore  le  nom  de   ses   parents  :    mais  on   croit  qu'elle 
était  née  dans  le  voiunagc  de  Fronsac. 

«4-  3 


55  DE  TAILLEFER. 

Melhos  du  Lau,  fille  de  N....  du  Lau,  et  de  Pé- 
tronille  Salier,  de  la  paroisse  de  Jogasan  en  Ba- 
zadois;  c'est  ce  qu'on  apprend  par  le  testament  de 
cette  dernière,  date  de  Bordeaux,  le  14  janvier 
1459  (v.  st.),  par  lequel  elle  reconnaît  que  Bos 
de  Taillefer,  son  gendre,  avait  porté  en  son  hôtel, 
une  somme  de  soixante  livres;  elle  institue  ses 
héritiers  universels,  ladite  Melhos,  et  Jean  du 
Lau,  par  égales  portions  ;  fait  mention  de  religieux 
homme  frère  Jean  du  Lau,  maître  en  la  sainte 
théologie,  son  fils;  et  nomme  exécuteurs  testa- 
mentaires, Amanieu  du  Vergey,  Bos  de  Taillefer 
et  Jean  du  Lau.  Ils  vivaient  encore  l'un  et  l'autre 
en  1490,  suivant  une  donation  qu^ils  firent 
en  commun  à  noble  Bardin  de  Taillefer^  leur 
neveu  (i). 

VI.  Hélie  DE  Taillefer,  IIP  du  nom,  damoiseau 
de  Grignols_,  seigneur  de  Taillefer,  Mauriac,  la  Gri- 
moardie,  la  Milonie,  et  la  Massoulie,  entra  jeune  dans 
la  carrière  militaire,  et  paraît  avoir  fait  ses  premières 
armes  sous  les  drapeaux  des  Anglais,  avec  Monot  de 
Ségur  et  plusieurs  autres  jeunes  seigneurs  des  meilleures 
familles  de  la  Guienne  ,  qui  avaient  embrassé  le  même 
parti.  On  apprend  par  un  ancien  registre  de  la  maison- 
de-ville  de  Périgueux  (2)  qu'Hélie  de  Taillefer  s'étant 
joint  à  Bontems,  frère  de  Pierre  de  Barrière,  seigneur 
de  Villamblard,  à  Guillaume  de  Barrière  et  à  Jean  de. 
Lavaure,  damoiseau,  de  Grignols,  ces  jeunes  seigneurs, 
entraînés  par  leur  ardeur  guerrière,  firent  plusieurs  in- 
cursions jusqu'aux  portes  de  Périgueux  et  causèrent 
beaucoup  de  dommages  aux  bourgeois  et  habitants  de 
cette  ville.  Le  registre  déjà  cité,  entre  dans  des  détails 
assez  étendus  sur  deux  de  ces  expéditions,  dont  la  pre- 
mière eut  lieu  en  141 3,  le  jour  de  mardi  gras,  qui 
tomba  cette  année  le  20  février;  et  l'autre,  au  com- 
mencement de  l'année  1414.  Il  succéda,  vers  le  même^ 
tems,  à  Audoin,  son  père;  reçut,  le  mardi  avant  la  fêtï 
de  la  chaire  de  Saint-Pierre   1420  (v.    st.),   de    Pierre  de 


(i)  Manuscr.  de  D.  Pradillon,  général  des  Feuillans. 
(2)  Hélie  de   Taillefer  y  est  nommé   Héliot,  il  pouvait  avoir] 
alors  21  ou  22  ans. 


DE  TAILLEFKR.  67 

Planèse  tle  Neuvic,  une  reconnaissance ,  dans  laquelle 
Audon,  son  père,  alors  défunt,  est  rappelé;  donna  à 
cens,  le  12  juin  1421,  à  Helie  de  la  Glote,  fils  de 
Guillaume,  une  terre  et  vigne,  situe'es  dans  le  ténement 
du  Mas-Vigeyral,  paroisse  de  Bruc,  près  d'  un  ténement 
qui  avait  appartenu  à  défunt  Séguy  de  Taillefer  ;  fit,  avec 
Marguerite  Milon,  sa  femme,  le  jeudi,  jour  de  l'As- 
cension (21  mai)  1422,  un  bail  à  cens,  à  Pierre  de^ 
Puyguillem,  dit  Vareno)  en  fit  un  autre  en  1424,  en  faveur 
de  Pierre  de  Puyimbert,  dit  Penot  Jaufre,  de  la  paroisse 
de  Jaure;  reçut  en  143 1  ur^e  reconnaissance  d'Adémar 
Faure,  de  la  paroisse  de  Bruc;  consentit,  par  acte  du 
2  avril  1437  {écrit  eti  patois  péri  gourdin  ) ,  une  obligation 
de  la  somme  de  trois  ëcus  et  demi  de  bon  or  et  de  bon  poids ^ 
en  faveur  de  Guilhem  Chabinel,  de  la  ville  de  Bergerac, 
de  qui  il  l'avait  empruntée. 

Il  quitta,  sans  doute  bientôt  après ,  le  parti  des  An- 
glais, car  on  trouve  un  mandement  de  Jean  de  Bretagne, 
comte  de  Penthièvre  et  de  Perigord,  adresse  le  18  dé- 
cembre 1439,  à  Jean  de  Beaupoil  ,  receveur  de  l'aide 
imposée  sur  le  bas  Limousin  f  i  ) ,  de  payer  sur  sa  recette, 
à  Héliot  Grimoard  et  à  Héliot  de  Taillefer ^  la  somme 
de  vingt  livres  tournois,  pour  plusieurs  voyages  par 
eux  faits,  à  leurs  dépens,  à  Libourne  et  à  Bourdeaux, 
pour  scavoir  et  eulx  enquérir  de  la  puissance  du  comte  de 
Huntington  et  delà  convine  des  ennem-is;  cette  somme  leur 
fut  payée,  suivant  la  quittance  qu'ils  en  donnèrent  un 
mois  après,  c'est-à-dire  le  18  janvier  1439  (v.  st.);  il 
assista,  le  i5  octobre  1446,  au  contrat  de  mariage  de 
Charles  Gerald,  donzel  d'Estissac,  avec  Catherine  de 
Bideran;  fit  une  acense,  le  premier  mai  1448,  à  Guil- 
laume du  Mas  (de  Manso) ,  de  la  paroisse  de  Bruc,  en 
présence  de  noble  homme  Tristan  de  Turenne,  damoi- 
seau ;  en  fit  une  autre],  le  27  décembre  1453,  avec 
Marguerite  Milon,  sa  femme,  en  faveur  d'Honorette 
Lengenh,  d'une  pièce  de  terre,  située  près  de  l'hospice 
du  prieuré  de  Manzac  ;  est  nommé  aussi,  avec  sa  femme 


i)    Cette   aide    ou    contribution,   qui   était  de    5ooo   francs, 
ait  été  mise  sur  le  Bas-Limousin,  tant  pour  la    délivrance  de 
la  place  de  Thenon,  en  Périgord,  qui  avait  été  prise  depuis  peu 
parles  Anglais,  que  pour  résister  au  comte  de  Huntington. 


gg  DE  TAILLEFER. 

dans  un  acte  d'acenscment  fait  en  leur  nom,  le  21  juin 
1464,  par  Bertrand  de  Taillefer,  leur  fils;  et  dans 
d'autres  acensements,  datés  du  26  septembre,  du  premier 
et  du  3  décembre  1467,  etc.  Il  mourut  la  même  année 
ou  au  commencement  de  l'année  suivante,  et  fut  enterré 
dans  Teglise  de  Douzillac. 

Nous  rapporterons  ici,  d'après  une  enquête  de  l'an 
1472,  quelques  faits  qui  prouvent  la  bonté  et  l'affabilité 
du  caractère  de  ce  seigneur;  ils  serviront,  en  outre 
à  faire  connaître  l'état  du  patois  périgourdin,  à  la  fin  du 
quinzième  siècle.  On  y  verra  que  cet  idiome  avait  éprouvé 
quelques  '  changements  et  altérations  sous  le  règne  de 
Charles  VII.  Cette  enquête  fut  faite  au  sujet  d'un  dif- 
férend qui  s'était  élevé  en  1465,  entre  Bertrand  de  Tail- 
lefer, seigneur  de  Mauriac,  fils  et  successeur  d'Hélie  III, 
et  Jean  Durieu  ou  la  Borie,  de  la  paroisse  du  Neuvic, 
qui  se  plaignait  mal  à  propos  de  ce  que  le  seigneur  de 
Mauriac  avait  voulu  le  troubler  dans  la  jouissance  d'un 
pré,  situé  sur  le  ruisseau  du  Vern,  dans  la  même 
paroisse  (  i  ) . 


(i)  Le  premier  témoin,  nommé  Hélie  Dauriac,  déposa  qu'il 
y  avait  environ  7  ans  (1465),  que  Hélie  de  Taillefer,  étant 
devant  la  chapelle  de  Saint-Thoma>  de  Mauriac,  lui  tint  à  peu 
près  ce  langage  :"«  Yeu  ay  dos  bos  homes  que  me  donen  ma 
»  vita  ;  se  es  assaber  mon  home  de  Mauriac,  et  mon  home 
»  de  la  Boria  :  quar  mon  home  pot  tener  beaucopt  de  bestial, 
»'  quar  yeu  ly  ay  assensut  del  fluvy  de  Leyla,  jusques  à  la  Gros 
»  de!  fer,  et  ly  ay  assensat  16  mayné  de  la  bossa,  et  d'autres 
»  villacges,    losquals  sont  contengutz  en  lasd.  confrontacions.  » 

Le   troisième    témoin,     nommé     Pierre    t)elage,   raconte     la 
conversation  suivante  qu'il  eut  avec  le  même  seigneur.  Celui-ci 
l'ayant   rencontré  au   moment   où   il    faisait   l'éloge  du  pré  ei 
question,  lui  dit  :   «  Et  qui  vous  a  fichât  eyssi,  peyré  ?  —    Verj 
»  Johan  de  la  Boria.  —  Aquo  es  ben  fach.  —  Monsgr  no  hy  hî 
»  ré  asrendar  per  aquest  pays.  —  Marma  no,  quar  de  la  Groj 
»  del  fer  jusques  al  fluvy  de  Leyla,  es  de  Boria.  »  Bernard  de  U 
Paye,  dit  le  Capitaine,    de  la  paroisse  de  Saint- Léon,    raconte 
aussi  qu'Hélie  de  Taillefer  lui  dit  un  jour:  »   Verayment   yeui 
»  ay    pla  hérétat    Boria,  tabé   coma    home   daquest  pays,  quai 
»  yeu  H  ay  arrendat  del  fluvy  de    Leyla,   daqui  à  la   Varena,   et 
»  jusques  cà   la  Crotz  del    fer,    et  tirant  un  chamy  al  long,  qi 
>^  part   de  Muyssido,   et   s'en  vay  à  Péréguer .,    et  jusques  auh 
!.  pontz  deu  Boysietz,  etc.  » 


DE  TAILLEFER.  69 

Il  avait  épouse,   avant   l'an    1422,   demoiselle  Huguete, 
nommée    aussi    Marguerite    Milon,   fille  unique  de  Jean 
Milon  (  I  ) ,  appelé  autrement  Massole,  seigneur  de  la  Mas- 
soulie,    damoiseau     de    Grignols,    et   de  Catherine   de  la 
Roche;  elle  était  née  peu  après  Tan  1400;  et  reçut,  en  1423, 
une  reconnaissance    de   Bertrand    de   la   Clote,   de  la   pa- 
roisse   de     Bruc,     pour    une   maison   ou   chambre,   située 
dans  le  château   de  Grignols,    près  de   la   maison   d'Hu- 
guete    de     Méchmont,  dame    du    repaire    de     Frâteaux  ; 
en   reçut   une    autre,   en     1434,   d'Alexandre   Guilho,   dit 
Escarramussa ;  passa  un  grand  nombre  d'actes,  en   com- 
mun   avec    son     mari;   et    fit    son  testament  au    château 
de  Mauriac,    le    26    février    1475  (  v.    st.  )  ;  par  lequel   elle 
choisit    sa   sépulture    dans    i'éghse  de  Sainte-Foi   de  Gri- 
gnols,    où    ses    père   et    mère  avaient  été   enterrés;  mais 
par   un    acte   subséquent,   daté  du    24  mars    de   la   même 
année,   elle    changea  cette  disposition  et  demanda  à   être 
inhumée    dans     l'église    de   Douzillac,    avec  feu  Hélie  de 
Taillefer,    son    mari.    Le   chapelain   de   Sainte-Foi,   donna 
à   ce    sujet,    une    déclaration  conçue  en  ces   termes  :   Ajy 
promés  per  mé,  et  per  mos  successours,  de  noy  mectré  em- 
pâchcment  de  quy    quant    bo  lor  semblara    de  lo   trans- 
latar,  etc.  ;   elle   fit  des   legs   pieux  à  la  même  église  de 
Sainte-Foi,   ainsi    qu'à  celles  des    paroisses   où  elle  avait 
des    propriétés,      telles    que    Bruc,    Notre-Dame    de   Gri- 
gnols,   Manzac,    Neuvic,    Vallereuil,   Douzillac,    et  Saint- 
Germain-de-Salembre;     et     nomma     ses    trois    hls,    exé- 
cuteurs de   son   testament.    Elle  mourut  dans   l'intervalle 
de  1477  à  1482^  suivant   une  enquête  de  l'an    1497,  dans 


(i)  Jean    Milon    ayant    perdu,   étant  fort    jeune,   Itier  Milon, 

chevalier,    son    père,    fut   mis,    en    i35o,    à  l'âge   de    i3  ans, 

,  sous    la  tutelle   de  Lambert  de   Vais,    dit   de  Périgueux,    son 

oncle:   il  fit  son  testament.,   le    17  novembre    1406,    en    faveur 

d'Huguete  Milon,    sa  fille  unique,    dans   le  cas  où  le  posthume, 

■'ont  Catherine  de  la    Roche    était   enceinte,    serait   une    lillc. 

viendrait  à  mourir,    si   c'était   un    garçon  ;    et   choisit    pour 

jjuteurs    de    ses    dernières   volontés,    Audoin    de    Taillefcr 

iillaume  de  Belet,  damoiseaux,   ses   cousins.    Il  portait   aussi 

c   nom    de  Massole,   sans  doute   en  vertu   d'une   substitution 

me   en   sa   faveur,    par   le  dernier    rejeton  de  cette    famille, 

lon  croit  éteinte  dans  celle  de  Milon. 


yo  DE  TAILLEFER. 

laquelle  il  est  dit  qu'elle  était  morte  depuis  quinze  à   vingt 
ans.     De    son   mariage     sont   issus  les    enfants  suivants: 

i.**  Bertrand  de  Taillefer,  qui  suit  ; 

2.°  Antoine  de  Taillefer,  prêtre,  chanoine  de  l'église 
séculière  et  collégiale  de  Saint-Astier,  dès  Tan 
1447^  chapelain  et  recteur  de  l'église  paroissiale 
de  Saint-Sulpice-de-Roumagnac^  fut  un  des  exé- 
cuteurs du  testament  de  sa  mère,  en  1475;  et  fit 
le  sien,  au  lieu  de  Saint-Germain-de-Salembre, 
le  6  avril  1485  ;  par  lequel  il  ordonna  que  s'il 
venait  à  mourir  dans  le  diocèse  de  Périgueux, 
son  corps  fut  porté  à  Saint-Astier,  pour  être 
enterré  dans  la  chapelle  de  la  Massoulie,  entre  la 
chapelle  de  Saint-Jean,  qui  était  alors  détruite, 
et  la  maison  de  Pierre  Dauriac,  chanoine:  c'était 
dans  cette  chapelle  qu'étaient  les  tombeaux  de  la 
Massoulie,  et  où  ses  prédécesseurs,  issus  de  cette 
famille,  avaient  été  enterrés;  il  légua  à  l'église 
de  Sainte-Foi  de  Grignols,  dans  laquelle  il  avait 
reçu  le  baptême,  un  psautier  ancien,  qu'il  or- 
donna d'attacher  avec  une  chaîne,  à  un  coffre  ou 
arche,  placée  devant  l'autel,  pour  assurer  sa  con- 
servation ;  nomma  Bertrand  et  Clinet  de  Tail- 
lefer, ses  frères,  ses  héritiers  universels  par  égales 
portions,  et  exécuteurs  de  son  testament  ;  il  avait 
cessé  de  vivre  avant  le  3  août  1 5  10  ; 

3.*  Cliner  de  Taillefer,  prêtre  et  chanoine  de  Saint- 
Astier,  dès  l'an  1490,  fut  nommé  un  des  exécuteurs 
du  testament  de  sa  mère,  en  1475;  fit  le  sien,  le 
3  août  1 5  10  ;  par  lequel  il  choisit  sa  sépulture  dans 
réglise  de  Saint-Astier,  entre  le  tombeau  de  Jean 
de  Turenne,  son  neveu  et  la  porte  du  chœur  d 
l'église;  fit  plusieurs  legs,  entr'autres,  à  cinq^ 
confréries,  établies  à  Saint-Astier,  dont  il  était 
membre,  et  qui  s'appelaient  les  confréries  de 
Saint-Jean,  Saint-Pierre,  Saint-Sébastien,  Saint- 
Astier  et  la  Couronne;  approuva  la  donation  qu'il 
avait  faite  à  Charles  de  Taillefer,  son  neveu,  et 
rinstitua  son  héritier  universel;  fit  Clinet  de  Tail 
lefer,  aussi  son  neveu,  héritier  de  ses  acquêts; 
et  nomma    exécuteurs   de  ses  dernières  volontés, 


DE  TAILLEFER.  -I 

Jean  de  Turenne,  co-seigneur  de  la  Massoulie, 
et  Charles  Vigier,  seigneur  de  la  Michinie  ; 

4.*»  Catherine  de  Taillefer  fut  mariée,  avant  l'an 
1457,  à  Tristan  de  Turenne,  damoiseau,  et  lui 
apporta  le  fief  de  la  Massoulie,  situé  dans  la  paroisse 
de  Saint- Asiier  ;  ils  sont  nommés  ensemble  dans 
des  actes  de  1457,    1468,  1474,  etc. 

VII.      Bertrand     de    Taillefer,     damoiseau,    seigneur 
1    de   Mauriac,  Douzillac,    la    Grimoardie,    la    Massoulie,  la 
;    Milonie,   etc.  ;   fit  au   nom  de  son  père,    plusieurs  acen- 
t    sements,     dans    les   années     1464,    1467,   etc.  ,   de  fonds, 
•    situés    dans   les     paroisses    de    Bruc,   Manzac,     Bourrou, 
,    Grung,  etc.  ;   rendit    hommage,   le  27  juin    147 1,   à  Ar- 
chambaud  de  Bourdeilie,   seigneur  de  Montancès,  pour  le 
,    château   de    Mauriac,  relevant  de  celui  de  Montancès  (  i  ). 
'    Marguerite     Milon,     sa   mère,    ratifia   par    son  testament 
de  l'an   1475,  la  nomination   qu'elle  et  feu  He'lie  de  Tail- 
lefer,  son    mari,   avaient  faite  de   lui,   pour  leur   héritier 
i    universel,   lorsqu'il   contracta    mariage     avec      Marguerite 
du   Breuil;    il  obtint  le   12   avril    1480,   des  lettres  de  la 
chancellerie   près   le   parlement  de   Bordeaux,  pour   rentrer 
dans  plusieurs   terres  et  seigneuries,   situées    en   Perigord, 
!    et   possédées   par   ses  prédécesseurs  ,    dont    quelques    per- 
sonnes   s'étaient    emparées    depuis    trente    ans;     accorda, 
comme   seigneur  foncier   et  direct,    par  acte  passé    à    Gri- 
gnols,     le    5    mars   1482  (v.   st.),  l'investiture  d'une  terre 
située    dans  la  paroisse  de   Saint-Paul   de    Serre;     et    ht 
son  testament   à    Mauriac,   le   2   octobre  1495,  par  lequel 
il    ordonna    que    son  corps   fût   enterré  dans  le   cimetière 
de  l'église  de  Douzillac,  et   qu'on  donnât  à  chaque  prêtre 
qui  assisterait  à  ses  obsèques,  quatre  blancs  et  un  repas  ; 
|;   fit   plusieurs   legs   pieux;  donna  l'usufruit   de   ses   biens  à 
\-  sa   femme  et  en  cas   d'incompatibilité   avec   son    héritier, 
il    lui    légua    ses    rentes  de   Neuvic   et  sa  maison  de    la 
Borie;     et    nomma    exécuteurs    testamentaires    Clinet    de 
Taillefer,  son  frère,    Bertrand  de  la    Barde,    seigneur   de 
l't'irc,    et    Marguerite    du     Breuil,    sa    femme;     eut    un 
)ch^y  en    1497,   avec  Jean  de   Tallevrand,    seigneur   de 


Vol.  3'»  des  chevaliers  du  Saint-Esprit,  fol.  3^,21  ;  cl  vol.  3s. 


./2  ^^  TAILLEFER. 

Grignols,  au  sujet  de  la  chaussée,  qui  conduisait  l'eau 
aux  moulins  à  blé  et  à  fer,  de  Mauriac;  fit  un  second 
testament,  le  dernier  août  i5o3,  par  lequel  il  demanda 
soixante  prêtres  à  son  enterrement,  et  choisit  sa  sépul- 
ture dans  l'église  de  Douzillac;  il  mourut  peu  de  tems 
après.  Il  avait  épousé^  avant  l'année  1475,  demoiselle 
Marguerite  du  Breuil,  qui  fit  son  testament  le  18  avril 
1498;  et  ne  vivait  plus  en  i5o3.  Ils  laissèrent  de  leur 
mariage  : 

î°  Charles  de  Taillefer.  qui  suit; 
2.°  Guillaume  de  Taillefer,  prêtre  chanoine  de 
la  Réole,  ensuite  de  Saint-Astier,  fit  son  tes- 
tament le  21  juin  i52i  ;  par  lequel  il  ordonna 
que  son  corps  fût  inhumé  dans  l'église  de  Dou- 
zillac;  et  institua  héritier  universel,  noble  Hu- 
gues d3  Taillefer,  seigneur  de  Mauriac,  son 
neveu,  avec  la  condition  que  s'il  ne  voulait  pas 
acquitter  ses  legs,  il  donnerait  tous  ses  biens 
au  chapitre  de  Saint-Astier  ;  il  fit  exécuteurs  de 
ses  dernières  volontés,  Bertrand  de  la  Barde, 
seigneur  de  Jaure,  et  Clinet  de  Taillefer,  cha- 
noine de  Saint-Astier,  son  frère  ; 

Enfants  naturels  : 

a.  Guillaume  de  Taillefer^   ;  légataires, 

b,  Antoine  de  Taillefer,       f  en  i52i; 

3/  Jacques  de  Taillefer,  mort  jeune; 

4.**  Clinet  de  Taillefer,  prêtre  et  chanoine  de  Saint- 
Astier,  protonotaire  du  Saint-Siège  et  recteur  de 
l'église  paroissiale  de  Saint-Sulpice  de  Rouma- 
gnac,  vivait  encore  en  1541.  (On  croit  qu'il 
embrassa  la  réformation  )  ; 


Fille  naturelle  : 
Anne  de  Taillefer  ; 

5.**     Sérène    de     Taillefer,     mariée    par  contrat 
2  septembre  1485,  à  noble  Joachim    de  la  Ville 
écuyer  ; 

6.°  Catherine  de  Taillefer,  épousa,  par  contrat  du 
5  novembre  1487,  Gaillard  de  Melet,  écuyer, 
seigneur  de  Gonteau  (  ou  Gontaut  )  ,  au  diocèse 
d'Agen  ; 

7."  Françoise    de    Taillefer,  s'allia,    par  contrat   du 


DE  TAILLEFER.  7  3 

V       'r.  16    juin    1495,    à  noble  Pierre   Vigier ,    écuyer, 
seigneur  de  Plas  et  de  Ségonzac  ; 
8."    Jacquerie    de    Taillefer    contracta    mariage,     le 
17     novembre     1497,    avec     noble     Louis    de  Ia 
Cropte,  écuyer,  seigneur  de  Chantérac; 

Enfants  naturels  de  Bertrand  de  Taillefer  : 

a.  Tristan  de  Taillefer, 

b.  Mathurin  de  Taillefer. 

VIII.  Charles  de  Taillefer,  damoiseau,  seigneur 
de  Mauriac,  la  Grimoardie,  la  Massoulie,  la  Milonie  et 
Leyssandie,  fut  institué  héritier  universel  par  les  deux 
testaments  de  son  père,  des  années  1495  et  i5o3;  il 
donna,  le  12  janvier  i5o6  (v.  st.),  à  métairie  perpé- 
tuelle, à  moitié  fruits  et  profits,  à  trois  frères,  nommés 
Pouget_,  le  mainement  de  Leyssandie  et  de  las  Vin- 
honiaSy  situé  dans  la  paroisse  de  Montrent,  qu'il  avait 
acquis  d'Arnaud  Pouget,  leur  père;  et  reçut  de  leur 
part,  le  21  novembre  i5o8,  une  quittance  de  certaine 
quantité  d'argent  et  de  blé;  fit  procéder,  par  Jean  le 
Maître,  sergent-général  du  Roi,  commissaire  nommé 
à  cet  eftet,  les  1 1  et  12  mai  i5o8,  aux  premières  et 
secondes  criées,  pour  la  vente  de  la  maison  noble  de 
Fougueyroles  et  ses  dépendances,  à  raison  du  défaut 
de  paiement  d'une  somme  d'argent,  qui  lui  était  due 
par  Jean  de  Talleyrand,  chevalier,  seigneur  de  Grignols, 
à  qui  la  maison  de  Fougueyroles  appartenait;  fut  institué 
héritier  universel  par  le  testament  de  Clinet  de  Taillefer, 
son  oncle,  le  3  août  i5io;  et  fit  le  sien,  le  16  septembre 
de  la  même  année,  par  lequel  il  ordonna  que  son  corps 
fût  enterré  dans  l'église  de  Douzillac,  qu'on  appelât 
cent  prêtres  le  jour  de  son  enterrement,  et  pareil  nom- 
bre à  la  huitaine  et  au  bout  de  l'an;  donna  à  Jeanne  de 
la  Chassagne,  sa  femme,  pour  les  agréables  services 
qu'elle  lui  avait  rendus,  la  métairie  de  Leyssandie  et 
les  rentes  en  dépendant,  lui  confia  l'administration  de 
ses  biens,  la  chargea  de  la  tutelle  de  ses  enfants,  con- 
jointement avec  Hugues  et  François  de  la  Chassagne, 
ses  beaux-frères;  et  nomma  ses  exécuteurs  testamen- 
taires, Bertrand  de  la  Barde,  seigneur  de  Jaure,  et 
Guinot  de  Grimoard,  seigneur  de  Frâteaux.  On  ne 
connaît  pas  la  date  de  sa  mort,  mais  il  est  certain  cju'il 
ne  vivait  plus  le   7  août  1519.  Il  avait  épousé,  par  contrat 


y  M  DE  TAILLEFER. 

passé  au  château  de  la  Ghassagne  (  ou  Cassagne  ) ,  au 
diocèse  de  Sarlat,  le  28  juillet  1496,  demoiselle  Jeanne 
de  la  Ghassagne  (  i),  lille  d'Hugues,  écuyer,  seigneur 
de  la  Ghassagne  et  de  Vieilval,  et  de  défunte  dame 
Marguerite  de  Noailles;  les  articles  cie  ce  mariage  furent 
passés  au  château  de  la  Ghassagne ,  en  présence  d'An- 
toine, seigneur  de  Noailles;  de  Jean  du  Breuil,  seigneur 
du  Fraisse;  de  Gilles  Je  Felets,  seigneur  de  Felets;  de 
Bertrand  de  la  Barde,  seigneur  de  Jaure;  de  Jean, 
seigneur  de  Larmandie^  etc.  Elle  fit  son  testament,  étant 
veuve,  le  dernier  de  janvier  i526  (  v.  st.  ),  par  le- 
quel elle  choisit  sa  sépulture  dans  l'église  de  Douzillac, 
demanda  quatre-vingts  prêtres  à  son  enterrement,  et 
nomma  exécuteurs  de  son  testament,  Denis  de  la  Ghas- 
sagne, protonotaire  du  Saint-Siège  apostolique,  prieur 
de  Saint-Gyprien,  et  François  de  la  Ghassagne,prieur 
de  Saint-Avit,  ses  frères.  De  cette  alliance  provinrent 
les  enfants  suivants: 

r.°  Hugues  de  Taillefer,  fut  institué  héritier  uni- 
versel par  le  testament  de  son  père,  en  i5io, 
celui  de  Guillaume  de  Taillefer,  prêtre,  son 
oncle,  en  i52i,  et  celui  de  sa  mère,  en  i526. 
Il  avait  un  procès  avec  Jean  de  la  Goste,  et  obtint 
un  appointement  le  21  août  i52o;  était  encore 
sous  la  curatelle  de  Denis  de  la  Ghassagne,  son 
oncle,  le  2  juin  i523;  donna  procuration,  le 
2  avril  1624,  à  Mathurin  de  Rouzier,  prêtre, 
pour  traiter  et  transiger  en  son  nom,  tant  en  de- 
mandant   qu'en    défendant,    sur  les  procès   qu'il 


(i)  Les  seigneurs  de  la  Ghassagne,  ou  Cassagne,  au  diocèse 
de  Sarlat,  semblent  tirer  leur  origine  de  la  maison  d'Aix  ou 
d'Aytz,  également  distinguée  par  son  ancienneté  et  par  ses 
alliances.  Outre  la  branche  de  la  Ghassagne,  qui  s'est  fondue, 
dans  le  seizième  siècle,  dans  la  maison  de  la  Mothe-Fouquet, 
elle  en  a  produit  plusieurs  autres,  dont  quelques-unes  subsistent 
encore,  telles  que  celles  des  marquis  de  la  Villedieu,  en  Poitou, 
qui  a  fourni  deux  lieutenants-généraux  des  armées  du  Roi,  celle 
de  Siorac  de  la  Garde,  en  Périgord,  etc.  La  branche  d'Aytz  de 
Meymy  et  la  Feuillade,  qui  était  établie  dans  le  voisinage  de 
Périgueux,  depuis  près  de  400  ans,  s'est  éteinte,  il  y  a  environ 
un  siècle,  dans  la  maison  de  Bcaupoil-Saint-Aulaire-Fontc- 
nilles. 


DE  TAILLEFER.  y5 

avait  avec  nobles  Louis  de  la  Cropte  et  Jean  de 
la  Porte,  seigneurs  de  Chanterac;  donna  une 
autre  procuration,  le  8  mai  i53i,  au  nom  de 
Geraud  de  Taillefer  ,  son  frère  ;  et  fit  son  tes- 
tament au  château  de  Mauriac,  le  i6  octobre 
1541,  par  lequel  il  fit  héritier,  Geraud,  son 
frère,  en  le  prenant  par  la  main,  et  lui  disant: 
Mon  frère,  je  vous  fais  mon  héritier  universel,  et 
vous  donne  tous  et  chacuns  mes  biens;  il  mourut 
le  même  jour  ou  le  lendemain,  sans  laiiser  de 
postérité; 

2.°  Geraud  de  Taillefer,  écuyer_,  fut  légataire  par 
les  testaments  de  ses  père  et  mère_,  en  i5io  et 
i526.  Ayant  succédé  à  Hugues,  son  frère  aînë 
(  mort  depuis  quelques  jours  )  ,  il  obtint,  le  28 
octobre  1 541,  un  délai  d'un  an,  pour  faire  hom- 
mage au  Roi  de  Navarre_,  comte  de  Périgord, 
entre  les  rriains  de  Rollet ,  bâtard  d'Albret,  gou- 
verneur et  lieutenant-général  des  terres  d'Albret, 
et  commissaire  du  même  roi  de  Navarre,  pour 
la  réception  des  hommages  qui  lui  sont  dûs;  fut 
convoqué  au  ban  de  la  noblesse  de  Périgord,  le 
10  octobre  1542;  obtint  un  nouveau  délai,  qui 
fut  de  deux  mois,  le  premier  juin  1543,  pour 
faire  hommage  de  sa  terre  de  Mauriac,  au  roi 
de  Navarre;  il  allégua,  pour  motif  de  ce  délai, 
l'ignorance  où  il  était  des  renseignements  qui 
prouvaient  la  mouvance  de  cette  terre.  Repré- 
senté par  Antoine  de  Taillefer,  prêtre,  curé  de 
Saint-Sulpice,  il  reçut,  le  5  février  i554,  la 
quittance  qui  lui  fut  donnée,  en  la  ville  de 
Saint-Astier,  par  Louis  de  la  Baye,  écuyer, 
habitant  de  la  paroisse  d'Archegne,  en  Poitou, 
stipulant,  comme  fondé  de  procuration  de  Fran- 
çois de  la  Rochechandry,  écuyer,  seigneur  de 
la  Touche,  et  de  dame  Françoise  de  Cousdun,  sa 
femme,  de  la  somme  de  cent  livres  tournois, 
pour  raison  de  l'afferme  de  la  métairie  de  Leys- 
sandie,  et  de  pareille  somme  pour  l'afferme  des 
rentes  appartenant  à  ladite  de  Cousdun,  pour 
le  terme  de  la  Chandeleur  passée;  enfin,  il  fit 
son  testament,  le  18  mars  iSSy  (  v.  st.),  par 
lequel  il  demanda  à  être  enterré  dans   l'église  de 


76 


DE  TAILLE  FER. 

Douzillac,  es  tombeaux  de  ses  prédécesseurs,  et 
qu'on  appelât  à  son  enterrement  cent  cinquante 
prêtres,  chantant  messe-,  donna  à  sa  femme  l'usu- 
fruit de  ses  biens,  et  en  cas  d'incompatibilité  avec 
son  héritier,  il  lui  légua  la  maison  qu'ir  avait 
dans  la  ville  de  Saint-Astier,  les  revenus  des 
biens  qu'il  possédait  dans  la  paroisse  de  ce  nom, 
et  la  moitié  delà  métairie  de-Leyssandie;  nomma 
exécuteurs  de  ses  dernières  volontés,  Jean  de  la 
Chassagne,  écuyer,  seij^neur  de  la  Chassagne 
et  baron  de  Tonnai  -  Boutonne,  Bertrand  de 
Pages,  abbé  de  Beaulieu,  et  Clinet  et  Antoine 
de  Taillefer,  chanoines  de  Saint-Astier.  Il  avait 
épousé,  en  1545  (  v.  st.),  demoiselle  Madelaine 
d'Espagne  (  i  )  ,  suivant  la  dispense  de  deux  bans 
qu'il  otbint,  le  4  mars  de  cette  année,  de  Jacques 
des  Présj  licencié-ès-droits,  archidiacre  de  Ber- 
gerac, archiprêtre  de  Valeuil,  chanoine  des  deux 
églises  de  Périgueux,  officiai  et  vicaire-général 
du  cardinal  Augustin  de  Trivulce,  administra- 
teur de  révéché  de  Périgueux.  Il  mourut  sans 
laisser  d'enfants  légitimes. 

Enfants  naturels  : 

a.  Jean  de  Taillefer,  \ 

/?.  François  de  Taillefer,         légataires   eniSSy; 

c.  Lyette  de  Taillefer,  ) 

3 ."   Antoine  de  Taillefer,  qui  suit  ; 

4.°  Annet  ou  Agnet  de  Taillefer ,  curé  de  Saint- 
Caprais-de-Grateloup,  au  diocèse  d'Agen,  en- 
suite archiprêtre  de  Vélines,  en  Périgord; 

5."  Catherine  de  Taillefer,  mariée,  par  contrat  du 
18  janvier  i520  (v.  st.  ) ,  à  Raimond  de  la  Porte, 
fils  de  noble  Michel  de  la  Porte,  co-seigneur  de 
la  Salle-de-risle,  et  de  Marie  de  Montagrier  :  le 
futur  époux  y  fut  assisté  de  son  père  et  de  noble 
Pierre  des  Ecuyers,  seigneur  des  Ecuyers,  son 
cousin-germain  ; 

ô.°  Françoise  de  Taillefer,  morte  jeune,  avant 
l'an  1526; 


(1)  Son  contrat  de  mariage  ne  se   retrouve    pas,  mais  la  date 
en  est  conservée  dans  la  dispense  des  deux  bans,  citée  plus  haut. 


Db:  TAILLEFER.  yy 

7."  Marguerite  de  Taillefer  ,  épousa  ,  par  contrat 
du  i5  mai  i526,  François  de  la  Faye,  écuyer, 
seigneur  de  Lugerac^  fils  de  feu  noble  Esquivât 
de  la  Faye ,  habitant  de  la  paroisse  de  Mon- 
tignac-Charente. 

IX.  Antoine  de  Taillefer  ,  êcuyer  ,  seigneur  de 
Mauriac,  la  Grimoardie,  Châteaumerle,  Leyssandie,  etc., 
appelé,  d'abordj  seigneur  de  la  Tour,  succéda  à  Geraud, 
son  frère,  qui  l'avait  institué  son  héritier  universel  par 
son  testament  du  18  mars  ibSy  (v.  st.)  ;  acquit  le  20  juin 
i565,  d'Hélie  de  Lespine  ,  habitant  de  Grignols  ,  qui 
agissait  en  qualité  de  tuteur  des  enfants  de  feu  Léonard 
Dumas  et  de  Marguerite  de  Merle  ,  un  pré  ,  situé  sur 
la  rivière  de  risle_,  au  lieu  appelé  le  grand  pré  de 
Mauriac;  obtint,  le  23  juin  i568  ,  un  arrêt  du  par- 
lement de  Bordeaux ,  contre  plusieurs  de  ses  tenanciers  , 
qui  refusaient  de  le  reconnaître,  et  de  lui  payer  les  lots 
et  ventes  ,  et  les  cens  et  rentes  qu^ils  lui  devaient;  fit 
deux  testaments,  l'un,  le  i"  et  le  23  novembre  i565  , 
et  l'autre,  le  4  février  1576.  Les  exécuteurs  du  premier, 
furent  Joseph  de  la  Chassagne  ,  conseiller  du  Roi  au 
parlement  de  Bordeaux  ,  Guillaume  de  la  Chassagne  , 
archiprêtr-e  de  Sainte  -  Manne ,  et  sacristain  de  l'église 
métropolitaine  de  Saint-André  de  Bordeaux  ,  et  Clinet 
et  Antoine  de  Taillefer,  chanoines  de  Saint-Astier  ,  ses 
frères;  fit  un  codicille  le  6  décembre  i583  ,  et  mourut 
peu  de  jours  avant  l'ouverture  de  son  second  testament , 
qui  eut  lieu  le  4  février  1  586. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  château  de  Castel- 
cn-Dorte  ,  le  9  octobre  i55ô  ,  demoiselle  Jeanne  de 
Ségur  ,  fille  de  défunts  Pierre  de  Ségur  ,  chevalier  , 
seigneur  de  Sainte-Aulaye  ,  Ponchat  et  Montazeau  ,  et 
de  dame  Lucrèce  de  la  Chassagne;  elle  y  fut  assistée 
de  Geoffroi  de  la  Chassagne  ,  conseiller  du  Roi  et  pré- 
sident en  la  cour  de  parlement  de  Bordeaux ,  seigneur 
de  Preissac  ,  en  partie  de  Castel-en-Dorte  ,  son  aïeul , 
de  Pierre  de  Ségur  ,  seigneur  et  baron  de  Pardaillan  , 
et  de  Bertrand  de  Ségur  ,  écuyer ,  seigneur  de  la  Molière , 
ses  oncles  paternels;  elle  était  fille  unique,  et  héritière 
de  sa  mère;  testa  le  26  août  i585  ,  et  le....  de  mai 
i588;  fit  une  donation,  le  11  décembre  1599,  à  Dc^niel 
de  Taillefer,  son  second  fils;  vivait  encore  le  8  novembre 


-g  DE  TAÏLLEFER. 

1604,  et  faisait  sa  résidence  au  lieu  de  Barrilhon  ,  près 
du  château  de  Mauriac.  De  son  mariage  sont  issus  six 
enfants  : 

i.°  Jean  de  Taillefer  ,  institué  héritier  universel 
•  par  le  premier  testament  de  son  père,  en  i565, 
ne  vivait  plus  en  iSyG; 

2'.**  Isaac  de  Taillefer,  qui  suit; 

3.°  Daniel  de  Taillefer,  auteur  de  la  branche  de 
Barrière,  qui  sera  rapportée  après  l'aînée; 

4.°  Anne  de  Taillefer,  mariée,  i.%  à  noble  Annei 
Cotet  (ou  Gothet)  ,  écuyer ,  seigneur  de  la  Ro- 
que et-du  Peuch;  2.**,  par  contrat  du  20  novembre 
1584,  à  Jacques  de  Brenieu ,  écuyer,  seigneur 
de  Brenieu ,  en  Vivarais,  gentilhomme  ordinaire 
delà  chambre  du  roi  de  Navarre,  et  gouverneur 
de  la  ville  et  château  de  Leitoure  ;  elle  testa  le 
27  octobre  iSqS  ; 

5.**  Catherine  de  Taillefer,  épousa,  par  contrat 
du  premier  octobre  i583,  Philippe  de  Fayolle, 
écuyer  seigneur  de  Fayolle  ,  Tocane,  etc. ,  fils 
d'Arnaud  II  ,  seigneur  de  Fayolle  ,  et  de  Jac- 
quette  de  la  Baume; 

6.°  Marie  de  Taillefer,  s''allia,  par  contrat  du  26  no- 
vembre 1595  ,  à  noble  Jean  Gravier,  écuyer, 
seigneur   de  la  Garde,    Viresac  et  Syrac,  habitant 

.  de  la  maison  noble  de  la  Garde,  paroisse  de  Saint- 
Romain,  dans  le  ^arquisat  de  Fronsac. 

X.  Isaac  DE  Taillep:er  ,  écuyer,  seigneur  de  Mauriac, 
Douzillac  ,  Châteaumerle  ,  la  Mothe  ,  Saint-Gery  ,  Leys- 
sandie,  la  Tour,  etc.,  né  le  2  janvier  1564,  et  institué 
héritier  universel  par  le  testament  de  son  père,  en  1576; 
donna  plusieurs  quittances  de  la  dot  constituée  à  Isabeau 
Bouchard-d'Aubeterre ,  sa  femme ,  entr'autres  en  i588, 
1592  et  1597;  reçut  avec  Daniel  ,  son  frère,  le  4  janvier 
1599,  une  quittance,  qui  leur  fut  donnée  par  Annet  de 
Saiqt-Aulaire  ,  écuyer,  seigneur  de  Fontenilles  et  deJ 
Douchapt  ,  Jean  de  Fayolle  ,  écuyer ,  seigneur  de  la 
Jarte  et  Pierre  de  Fayard ,  écuyer ,  seigneur  des  Combes^ 
et  de  l'Aiguillac ,  d'une  somme  d'argent  que  ces  der- 
niers leur  avaient  prêtée ,  par  contrat  d'obligation  du 
23  juillet  1597.  Enfin,  il  fit  son  testament,  en  sa  maison 
noble  de   Leyssandie,   paroisse  de  Montrent,  le  10  août 


1 


DE  TAILLEFER.  79 

i6o5,  par  lequel  il  demanda  à  être  enterré  es  tombeaux 
de  ses  père  et  mère,  dans  l'église  de  Douzillac,  sans 
pompe,  mais  seulemejit  en  la  même  manière  qu'ont  accou- 
tumé d'être  enterrés,  les  gens  de  sa  qualité,  professionet 
religion  réformée;  nomma  tuteurs  de  ses  enfants  mineurs, 
Geofroi  et  Joseph  de  Montaigu ,  père  et  fils,  seigneurs 
de  Bussaguet  et  de  Gayat,  conseillers  au  parlement  de 
Bordeaux,  Louis  de  Lagut,  chevalier,  seigneur  de  Mon- 
tardit,  l'Isle  et  Mensignac,  Gabrielle  de  Laurensanes, 
dame  douairière  d'Aubeterre,  sa  belle-mère,  et  Daniel 
de  Taillefer,  seigneur  de  Barrière,  son  frère;  leur  donna 
pour  tuteurs  honoraires  et  conseils,  François  de  Ségur, 
chevalier,  seigneur  de  Saint-Aulaye,  Montazeau  et 
Ponchat,  son  oncle  maternel,  et  Jean  de  Fayolle,  che- 
valier, seigneur  de  la  Jarte;  et  chargea  de  l'exécution 
de  ses  dernières  volontés,  Daniel  de  Talleyrand,  sei- 
gneur dé  Grignols  et  prince  du  Chalais,  Louis  Bouchard, 
baron  d'Aubeterre,  Jean  de  Foucauld,  chevalier,  sei- 
gneur de  Lardimalie  et  baron  d'Auberoche,  'et  Isaac 
d'Aytz-de-Meymy,  chevalier,  seigneur  de  la  Feuillade 
et  de  Meymy.  On  ne  connaît  pas  la  date  de  sa  mort; 
mais  il  est  certain  qu'il  ne  vivait  plus  le  10  janvier  1609, 
car,  suivant  un  acte  de  ce  jour,  ses  enfants  étaient  sous 
la  tutelle  de  Daniel  de  Taillefer,  leur  oncle. 

Ilavait  épousé,  par  contrat  du  28  août  iSSy,  demoi- 
selle Isabeau  Bouchard-d'Aubeterre,  sœur  de  David 
Bouchard ,  vicomte  et  baron  d'Aubeterre,  chevalier  des 
deux  ordres  du  Roi ,  capitaine  de  cinquante  hommes 
d'armes  de  ses  ordonnances,  conseiller  en  son  conseil 
privé  et  d'état,  gouverneur,  sénéchal  et  lieutenant- 
général  pour  Sa  Majesté  au  pays  de  Périgord  ;  et  fille 
de  feu  François  Bouchard,  vicomte  d'Aubeterre,  et  de 
dame  Gabrielle  de  Laurensanes;  elle  y  fut  assistée  de 
sa  mère  et  de  son  frère;  et  le  futur  époux  le  fut  de 
Daniel,  son  frère,  de  Louis  de  Lagut,  écuyer,  sei- 
gneur de  Montardit  et  de  l'Isle,  de  Philippe  de  Fayolle, 
écuyer,  seigneur  de  Fayolle,  et  de  Jean  de  Beaulieu, 
écuyer,  seigneur  de  la  Fillolie,  agissant  comme  pro- 
cureurs, et  ayant  charge  spéciale  de  Jeanne  de  Ségur, 
dame  douairière  de  Mauriac,  sa  mère.  Les  enfants  pro- 
venus de  cette  alliance,  sont  : 

I ."  François  de  Taillefer,  qui  suit  ; 

2^  Louis  de   Taillefer,   chevalier,   scii^ncur    de    la 


8o  DE  TAILLEFER. 

Tour-de- Mauriac,  capitaine  dans  le  régiment 
de  M.  le  duc  de  Candale,  entretenu  pour  le 
service  du  Roi,  en  Hollande.  Etant  sur  le  point 
de  partir,  pour  aller  commander  sa  compagnie 
en  Hollande,  il  fit  son  testament  à  Bordeaux, 
le  6  avril  i636,  en  présence  de  Luc  de  Gaze- 
nave,  habitant  de  Bordeaux,  et  de  Bertrand  de 
Lespine,  habitant  de  la  ville  de  Grignols  ;  et 
chargea  de  son  exécution,  Jean  de  Taillefer, 
vicomte  de  Roussille,  son  cousin.  Il  ne  nomme 
pas  sa  femme,  parce  que  son  mariage  n'était 
encore  que  proposé;  mais  il  fut  accompli  bientôt 
après.  Il  devint,  dans  la  suite,  colonel  d'un  ré- 
giment d'infanterie,  entretenu  au  service  des 
états-généraux  de  Hollande,  et  gouverneur  de 
Breda;  faisait  sa  résidence  à  la  Haye,  et  avait 
cessé  de  vivre  en  1688;  il  laissa  quatre  filles, 
qui  se  retirèrent,  avec  leur  père,  en  Hollande, 
lors  de  la  révocation  de  Tédit  de  Nantes,  et  il 
paraît  que  deux  s'y  marièrent  :     - 

a,  Anne  de  Taillefer,   demoiselle  de  Mauriac  ; 
b  Louise    de    Taillefer,   dame  de     Noordw^ick  ; 

c.  Willelmine  de  Taillefer,   dame   de  Marquet; 

d.  Isabelle  de  Taillefer,    demoiselle  de  la  Tour; 

3.°  Isaac  de  Taillefer,  vivant  en  i6o5; 

4.''  Gabrielle  de  Taillefer,  femme  de  Louis  de  Lagut, 
ccuyer,  seigneur  de  Sorges  et  du  Caillaud  ; 

5.°  Jeanne  de  Taillefer,  mariée,  par  contrat  du 
2  octobre  1617,  à  Galiot  de  Chabans,  écuyer, 
seigneur  du  Verdier ,  fils  de  Jean  de  Ghabans, 
écuyer,  seigneur  de  Vigier,  de  Siorac  et  de 
Saint-André-de-Double,  et  de  dame  Elisabeth^ 
de  la  Fillolie  ; 

6.°  Marie  de  Taillefer,  fit  son  testament,  le  18  juin 
162 1,  en  faveur  de  François_,  son  frère  aîné,  et' 
mourut  sans  alliance  ; 

7.''  Marguerite  de  Taillefer  (  appelée  aussi  Louise  ) 
épousa,  par  contrat  du  3  décembre  1634,  Héliei 
de  Chabans,  écuyer,  seigneur  du  Gouret,  capi- 
taine de  cavalerie,  frère  de  Galiot,  auquel  elle 
apporta  en  mariage  le  fief  des  Ginq-Ponts,  ^«itué 
dans  la  paroisse  de  Neuvic. 


DE  TAILLEFÈR.  8i 

XL  François  de  Taillefer  ,  chevalier,  seigneur 
de  Mauriac  ,  Douziliac  ,  Leyssandie  ,  Châteaumerle  ,  la 
Tour,  etc.,  né  en  iSgS,  fut  institué  héritier  uni- 
versel par  le  testament  de  son  père,  du  lo  août  i6o5, 
sous  la  condition  expresse  de  vivre  dans  la  religion  ré- 
formée; reçut,  le  24  janvier  16 18  ,  de  Galiot  de  Chabans  , 
quittance  d'une  partie  de  la  dot  qui  avait  été  constituée 
à  Jeanne  de  Taillefer  ,  sa  femme;  Louis  de  Taillefer  , 
seigneur  de  la  Tour,  son  frère  et  lui  ,  eurent  acte  de 
la  représentation  de  leurs  titres  ,  et  furent  maintenus 
p3r  ordonnance  de  MM.  de  Verthamon  et  de  Gourgue, 
commissaires  généraux ,  députes  par  le  Roi  ,  pour  le 
régaiement  des  tailles  enGuienne,le  14  mai  i635.  Il  lit 
une  nouvelle  production  de  ses  titres,  devant  M.  Pello, 
intendant  de  Guienne  ,  qui  lui  donna  acte  de  cette 
représentation,  le  5  janvier  1667:  il  y  rapporte  l'origine 
de  sa  famille  ,  à  Wlgrin  I"  ,  comte  de  Périgord  e* 
d'Angouléme  ,  et  fait  mention  de  l'action  héroïque  qui 
mérita  à  un  de  ses  ancêtres,  le  surnom  de  Taillefer  (  i  )  ; 
transigea,  le  20  avril  1673,  conjointement  avec  Daniel, 
son  fils,  majeur,  émancipé  et  qualifié  chevalier,  seigneur 
de  Dou:{iHac,  avec  Henri  de  Taillefer,  comte  de  Rous- 
sille,  son  cousin,  au  sujet  d'une  somme  d'argent,  pour 
laquelle  il  avait  consenti  une  obligation,  le  12  novembre 
1644,  en  faveur  du  feu  vicomte  de  Roussille  (Jean)  , 
père  de  Henri;  enfin,  il  fit  un  testament  mutuel  avec  sa 
femme,  le   7  juillet    1676,   et   mourut  peu  de   tems  après. 

.  Il  avait  épousé  ,  par  contrat  du  i5  novembre  1624, 
demoiselle    Marie    Marchais,    fille  de   François     Marchais, 

t  écuyer  ,  seigneur  du  Fief  et  de  Romas  ,  en  Saintonge  , 
et  de  dame  Esther  d'Audebert,  dont  il  eut  les  enfants 
suivants  : 

I ."  Daniel  de  Taillefer,  qui  suit; 

2.°  Isaac  de  Taillefer,  écuyer_,  seigneur  de  la  Va- 
rène  et  de  la  Servantie,  fut  légataire  par  le  tes- 
tament mutuel  de  ses  père  et  mère,  de  l'an  1676, 
du  fief  de  la  Servantie  et  des  rentes  qu'ils  avaient 
dans  la  paroisse  de  Saint- Germain  de  Salembre; 
il    fit    un   testament     clos,    le  4  décembre,   dans 


'      (0  c:ommc   il  éait  alors  agc  de    72  ans,  et  infirme  il   chargea 
li'  •  Daniel,  son  fils,  de  faire  cette  production. 

.4-  6 


^2  I^E  TAILLEFER. 

lequel  il  prend  la  qualité  de  seigneur  de  Douiillac, 
et  vivait  encore  le  2  5  mai  1704; 

3.°  Jean-François  de  Taillefer,  écuyer,  seigneur 
delà  Tour,  reçQt/le  3  juin  1688^  une  donation 
des  demoiselles  de  Taillefer,  ses  cousines,  filles 
de  Louis;  se  retira  en  Hollande,  lors  de  la  ré- 
vocation de  l'édit  de  Nantes,  où  il  vivait  encore 
le   14  juillet  1692; 

4.°  Louise  de  Taillefer,  mariée,  par  contrat  du 
26  avril  i653,  à  Philippe  de  Mellet_,  chevalier, 
seigneur  de  Neuvic,  Saint-Pardoux  ,  Lenclave 
et  Saint-Martial  ,  mourut  à  Neuvic ,  le  9  juin 
1703; 

5.°  Marie  de  Taillefer  avait  épousé,  avant  i652, 
François  de  la  Cropte  ,  écuyer ,  seigneur  de 
Beauséjour,  de  la  branche  de  Saint-Abre,  dont 
elle  fut  la  première  femme  ; 

6.°  Angélique  de  Taillefer,  s'allia  par  contrat  du 
i"  août  1667,  à  Antoine  des  Achards-de-Jou- 
mard  de  la  Brangelie  ,  chevalier,  seigneur, 
vicomte  de  Léger,  fils  de  Nicolas,  chevalier, 
seigneur  de  la  Brangelie,  etc.  et  de  dame  Glaire 
de  Chabans;  elle  était  veuve  le  26  mai  1704. 

7.°  Livie  ,  ou  Ladie  de  Taillefer,  demoiselle  de 
Mauriac,  vivait  encore,  non  mariée,  le  25  mai  de 
Tan  1704. 

XII.  Daniel  de  Taillefer,  chevalier,  seigneur  de 
Mauriac,  ou  Moriac  ,  Douzillac,  la  Tour",  etc.,  fut 
chargé  par  son  père,  âgé  de  72  ans ,  de  produire  les 
titres  de  sa  famille,  devant  M.  Pellot,  intendant  de 
la  généralité  de  Bordeaux,  et  eut.  acte  de  cette  repré- 
sentation ,  le  5  janvier  1667;  eut  un  procès  avec  Jean- 
François  de  Taillefer ,  seigneur  de  la  Tour,  son  frère, 
sur  lequel  intervint  un  arrêt  du  parlement  de  Bor- 
deaux ,  le  14  juillet  1692,  qui  le  condamna  à  rendrj 
à  ce  dernier,  les  rentes  qui  avaient  appartenu  à  Loui 
de  Taillefer,  seigneur  de  la  'tour,  leur  oncle  commun: 
fit  avec  sa  femme  un  testament  clos  et  mutuel ,  le 
19  octobre  1704;  et  vivait  encore  en  1706. 

Il  avait  été  marié  deux  fois,  i.°  en  1668,  à  Jacquett^ 
de  Ségur,  demoiselle  du  Grand  -  Peuch,  fille  de  fei 
Berard  de   Ségur,    chevalier,    seigneur,    vicomte     de  Ga-j 


DE  TAILLEFER.  83 

banac,  seigneur  du  Grand-Peuch,  la  Loubière,  Blanque- 
fargue,  etc.,  et  de  dame  Esther  de  Polignac,  dont  il 
n'eut  pas  d'enfants  :  ils  s'étaient  mariés,,  suivant  le  rit 
protestant,  comme  il  paraît  par  le  certificat  de  la  publi- 
cation des  bans,  donné  le  28  octobre  1668,  par  les 
ministre  et  anciens  de  l'église  réforme'e  de  Mussidan; 
elle  fit  son  testament,  le  17  août  1677. 

Il  épousa  en  secondes  noces,  par  contrat  passé  à 
Périgueux,  le  28  février  1688,  Henriette  d'Aubusson, 
demoiselle  de  Beauregard,  fille  de  feu  Jean  d'Aubusson, 
chevalier,  seigneur  de  Beauregard,  Mortemart,  Bardou, 
etc.,  et  de  darrte  Jeanne  de  Loudat  ;  elle  vivait  encore, 
étant  veuve,  le  17  décembre  1715,  et  ne  laissa  de  son 
mariage,  que  deux  filles,  qui  suivent  : 

i.°  Marguerite  de  Taillefer,  née  la  nuit  du  23  au 
24  novembre  1690,  épousa  par  contrat  du  25 
mai  1704,  Gabriel  de  Talleyrand,  chevalier, 
seigneur,  comte  de  Grignols,  baron  de  Beau- 
ville,  Beauséjour,  etc.,  fils  de  défunt  Adrien  de 
Talleyrand,  comte  de  Grignols,  etc.,  et  de  dame 
Suzanne  Jaubert  de  Saint-Gelais;  elle  mourut, 
âgée  de  2  3  ans,  en  171 3  ;  • 

2.°  Li vie-Marguerite  de  Taillefer,  appelée  aussi 
Marguerite- Louise,  naquit  le  6  janvier  1691, 
et  fut  mariée  par  contrat  du  10  décembre  1724, 
à  François  de  Chauveron  de  Dussac,  capitaine 
de  cavalerie,  et  chevalier  de  Saint  -  Louis, 
fils  d'Annet  de  Chauveron,  chevalier,  seigneur 
de  Dussac,  et  de  dame  Catherine  de  Bodin  de 
la  Guilhaumie. 

ï.    Branche  des  seigneurs  de  Barrière  et  vicomtes  de  Roussi  lie. 

X.  Daniel  de  Taillefer,  chevalier,  seigneur  de 
Chàteaumerle,  Barrière,  Villamblard,  Longua,  Saint- 
Louis,  la  Sauvetat-Grasset,  vicomte  de  Roussille  (  i  )  ,  etc., 


(i)  La  terre  de  Roussille,  qui  faisait  autrefois  partie  du  do- 
maine des  comtes  de  Périgord  ,  avait  le  titre  de  vicomte  et  était 
comprise  au  nombre  des  anciennes  châtellenies  du  Périgord  ;  elle 
consistait  encore,  dans  le  quatorzième  siècle,  en  six  paroisses, 
nommées     Roussille,     Saint-Julien,     Montagnac  -  la  -  Crempse, 


8 .  DE  TAILLEFER. 

gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  da  roi,  ap- 
pelé djns  sa  jeunesse,  M.  de  Châteaumerle ^  était  second 
fils  dWntoine  de  Taillefer,  seigneur  de  Mauriac,  et  de 
Jeanne  de  Ségur;  il  n^était  pas  encore  né  le  23  novembre 
i565,  lors  du  premier  testament  de  son  père,  mais  il  est 
probable  que  c'est  de  lui  que  sa  mère  était  alors  enceinte  ^ 
il  fut  légataire  d'une  somme  d'argent  par  le  testament  de 
son  père,  du  4  février  iSyô,  et  celui  de  sa  mère, 
du  26  août  i585;  obtint  un  brevet  du  roi,  daté  du 
camp  de  Clermont  en  Beauvaisis,  le  8  septembre 
1590,  par  lequel,  Sa  Majesté^  mettant  en  considération, 
et  ajrant  égard  aux  continuels  services  qu'il  lui  faisait 
ordinairement  en  ses  guerres,  et  pour  lui  donner  le  moyen 
de  les  continuer,  elle  lui  fait  don  des  deux  tiers  des 
fruits  et  revenus  des  bénétices  de  Bruc,  et  de  Jaure,  en 
Périgord,  tenus  par  le  nommé  la  Guillotière,  chantre  de 
Périgueux,  du  nombre  des  rebelles.  Jeanne  de  Ségur,  sa 
mère,  lui  fit  don  le  11  décembre  1599,  de  la  somme 
de  5ooo  livres,  à  prendre  sur  les  droits  qu'elle  avait 
sur  la  seigneurie  de  Mauriac;  il  avait  dès  l'an  1604, 
fait    hommage    au  '  roi,    pour  sa  terre    de    Barrière(i); 


Douville,  la  Sauvetat,  et  Beleymas  ;  au-dessus  du  bourg,  qui 
renfermait  cent  feux,  était  situé  le  château,  dont  la  construc- 
tion paraît  remonter  au  tems  de  la  seconde  race  de  nos  Rois, 
et  dont  il  ne  reste  plus  que  des  ruines  ;  il  fut  a>siégé  en  1397, 
par  le  séné:hal  du  Périgord,  qui  y  fut  blessé  au  genou,  par  une 
machine  appelée  dondayne  ;  mais  après  quelques  jours  de  siège, 
il  le  prit  et  le  lit  raser.  A  la  confiscation  du  comté  de  Périgord 
sur  la  maison  de  Talleyrand,  la  seigneurie  de  Roussille  pasra 
sucessivement  aux  maisons  d'Orléans  et  de  Châtilloh-Pen- 
thièvre  :  Jean  de  Bretagne  en  lit  don,  en  i45i,  à  Malrigou  de 
Bideran,  qui  l'a  possédée,  ainsi  que  Garci-Arnaud,  son  fils, 
jusques  vers  la  fin  du  quinzième  siècle  ;  elle  a  appartenu  en- 
suite aux  seigneurs  de  Puyguion,  de  Calvimont  et  d'Aydie  de 
Ribérac  ;  Bertrand  de  Lur,  seigneur  de  Longa,  en  fit  l'acqui- 
sition en  i53o.  Elle  a  passé  depuis  par  succession,  en  1599, 
dans  la  maison  de  Taillefer,  qui  l'a  vendue,  en  1774,  aux  sei- 
gneurs de  Tessières  de  la  Bertinie,  et  de  Cosson  de  la  Sudrie.  - 
(i)  Le  roi  Louis  XIV  écrivit  à  ce  sujet,  le  2  janvier  1604, 
au  seigneur  de  Foucauld-Lardimalie,  conseiller  du  Roi,  gen-j 
tilhomme  de  sa  chambre,  et  gouverneur  des  comté  de  Péri- 
gord et  vicomte  de  Limoges,  et  le  chargea  de  reccyolr  les.' 
foi  et  hommage-lige  que  Daniel  de  Taillefer  était  tenu  défaire 
en  personne  au  Roi. 


DE  TAILLEFER.  85 

mais   n'ayant    pu   se  déplacer   pour  cause  de  maladie,   la 
prestation     de     cet    hommage    fut    différée     jusqu'au     12 
avril   1608,  qu'il  le   rendit   en   personne,  entre   les   mains 
du    chancelier    de     Sillery.     Il     repara,    en    16 19,    et    fit 
agrandir  son   château  de  Villamblard,    qui  avait   éprouvé 
beaucoup    de    dégradations,     durant    les    troubles    précé- 
dents (  I  ) ,   il  fit   construire  un  grand  corps  de  logis   sur 
de  vieilles   masures,    où   était   auparavant    l'église    parois- 
siale de  Villamblard;  ce  corps  de  logis  devait  être  terminé 
par   une    grosse   tour    carrée,   du    côté  de  la    terrasse   du 
château;    et    au  coin   de  cette  tour,   on   devait  élever   une 
guérite,    garnie    tout   autour  de   machecoulis.    Il  reçut   le 
20  juillet   1620,  de  la  reine  mère  ,   la  commission  de  lever 
incessamment   une   compagnie  de    cent   hommes  de  pied, 
des  plus  vaillants  et  aguerris  quil  pourra  trouver,  sous  la 
charge   du   marquis  de  Mirambeau;   rendit  hommage  de 
ses  terres  au  roi   Louis  XIII,  le    10  juin    i623;  obtint  du 
duc  d'Epernon,  le    i3   mars   1627,    une  ordonnance    por- 
,   tant   défense     aux    troupes,    de  loger,   ni    fourrager   dans 
I   les  terres  de  Barrière,    Roussille    et  la   Sauvetat  ;   fit  son 
'   testament    le    25    mai    1629,    et    vécut    encore  plusieurs 
-   années,    qu'il    employa    au   service    du    roi;   il   obtint  un 
passe-port,     daté    de    Saint-Jean    de    Morienne,    le      3o 
;  juillet    i63o,    pour   aller    à  l'armée   du    roi,    en    Piémont, 
'  pour  affaires  qui  regardaient  le  service  de  Sa  Majesté;  il 
en    obtint   un    autre    du   roi  lui-même,    daté    de    Saint- 
Germain-en-Laye,    le      10    août     i632,     pour    se    rendre 
dans  les  provinces  de   Guienne  et    de   Languedoc;   passa, 
le  18  avril    i633,   un   acte  avec   Guy  de    Lespinasse,   par 


(i)  Le  château  de  Villamblard  était  autrefois  flanqué  de 
grosses  et  hautes  tours,  et  entouré  de  fossés  remplis  d'eau  ;  ce 
qui  le  rendait  difficile  à  prendre  ;  il  a  soutenu  plusieurs  sièges, 
dans  l'un  desquels  la  plus  haute  tour  fut  abattue,  après  trois 
jours  de  bombardement  :  ce  siège  a  été  célébré  dans  une  vieille^ 
chanson  en  patois,  qui  est  devenue  très-rare  ;  nous  en  citerons 
ici  le  premier  couplet  : 

Bravé  châteou  de  Villamblard, 
Ah  !  bé  sès-tu  fort  de  murailles  ! 
Tréis  jours,  tréis  nets  fus  canouné 
Sans  y  faire,  aucun  doumagé. 

Mas  quant  au  quatre  se  vcngué, 
Lo  pus  n'aiito  tour  tomb'à  tcrro,  etc. 


86  DE  TAILLEFER. 

lequel  il  lui  céda  la  moitié  de  la  métairie  de  la  Fargue, 
situe'e  dans  la  paroisse  de  Beleymas;  donna  sa  procu- 
ration à  Théophile  Charon,  conseiller  du  roi,  lieutenant 
particulier  au  siège  de  Bergerac,  pour  assister  en  son 
nomj  au  contrat  de  mariage  de  Jean  de  Taillefer  son  fils, 
du  25  juin  i638.  On  ignore  la  date  précise  de  sa  mort, 
mais  il  paraît  qu'il  ne  vivait  plus  le  i3  juin  1640, 
comme  on  peut  l'inférer  d'une  lettre  que  M.  de  Sourdis 
écrivit  à  madame  de  Barrière. 

Il  avait  épousé,  par  articles  passés  le  1 3  décembre 
1599,  et  reconnus,  au  château  de  Longa,  paroisse  de 
St.-Médard  de  Limeuil ,  le  dernier  février  1600,  demoi- 
selle Anne  de  Lur  (  i  ) ,  fille  aînée  de  Michel  de  Lur  (  2  ) , 
chevalier,  seigneur  de  Longa,  (  ou  Longua  ) ,  Barrière, 
Mussidan,  Saint-Louis,  la  Mothe-Tilhy,  en  Cham- 
pagne, vicomte  de  Roussille,  chambellan  de  la  maison 
du    roi,    et  de    dame     Anne     Raguier-d'Esternay     (  3  )  ; 


(i)  Anne  de  Lur  avait  deux  sœurs  :  i.®  Marie  de  Lur,  femme 
en  premières  noces,  d'Henri  de  Clermont,  baron  de  Piles;  et 
en  secondes  noces,  de  Pierre  de  Masparaud,  seigneur  de  Buis, 
qu'elle  rendit  père  de  Godefroi  de  Masparaud,  dont  la  fille 
unique  porta  la  terre  de  Longa  au  marquis  de  l'Isle,  du  nom  de 
Cosson,  son  mari  ;  2.°  Henrie,  ou  Henriette  de  Lur,  fut 
mariée,  en  161 3,  à  Charles  de  Chabot,  baron  de  Saint-Aulaye-, 
sur-Drône,  en  Périgord,  fils  de  Léonor  de  Chabot,  baron  de 
Jarnac,  seigneur  de  Saint-Gelais,  Saint-Aulaye,  Montlieu,  etc., 
gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi,  et  de  Marguerite  de  Dur-, 
fort-de-Duras  ;  et  fut  mère  d'Henri  de  Chabot,  qui,  par  son 
mariage,  contracté  en  1645,  avec  Marguerite,  duchesse  de 
Rohan,  princesse  de  Léon,  comtesse  de  Porrhoët,  devint  duc 
de  Rohan-Chabot,  pair  de  France. 

.(2)  Michel  de  Lur  était  fils  de  Bertrand  de  Lur,  seigneur  de 
Longa,  Barrière,  etc.,  et  de  Jeanne  de  Cardaillac,  petit-fils 
d'autre  Bertrand  de  Lur,  et  de  Catherine  de  Gontaut-de-Biron, 
et  arrière-petit-fils  de  Bardin  de  Lur,  qui  devint  seigneur  de 
•Barrière,  par  son  mariage,  en  1448,  avec  Anne  de  Barrière, 
héritière  de  la  terre  de  ce  nom. 

La  maison  de  Lur,  originaire  du  Limosin,  est  d'ancienne 
chevalerie,  et  est  connue  depuis  le  douzième  siècle  ;  il  en  existe 
encore  une  branche,  établie  à  Bordeaux,  sous  le  nom  de  Lur- 
Saluces,  vicomtes  d'Uza,  également  distinguée  par  ses  services 
et  ses  alliances. 

^  (3)  Anne  de  Raguier-d'Esternay,  mère  d'Anne  de  Lur, 
tirait  son  extraction,  par  Marie  de  Bethune,   sa  mère,  des  mai- 


DE  TAILLEFER.  87 

elle  survécut  à  son  mari,  et  fit  son  testament  au  châ- 
teau de  Barrière^  le  9  janvier  1641;  par  lequel  elle 
demanda  à  être  inhumée  auprès  de  son  mari,  de  son 
fils  et  de  ses  filles  décèdes;  déclara  que  son  mari  avait 
commencé  à  faire  construire  un  temple  pour  ceux  de  la 
R.  P.  R.  et  ajouta  que,  dans  le  cas  où  ceux-ci  viendraient 
àêtj'e  interrompus  dans  V  exercice  de  leur  religion,  elle  légue- 
rait ce  temple  à  Charles  de  Taillefer,  son  fils;  elle  institua 
ses  héritiers  universels,  par  égales  portions,  les  enfants 
qui  lui  restaient,  et  qui  étaient  alors  au  nombre  de 
sept.  Fit  un  codicille  le  i5  octobre  suivant;  et  trois 
ans  après,  c'est-à-dire,  le  29  septembre  1644,  ^^^^ 
déclara  devant  témoins,  qu'elle  avait  fait  un  testament 
clos,  en  1641,  et  le  déposa  cacheté  entre  les  mains  de 
d'Agrafeilh,  notaire  royal;  elle  ne  vivait  plus  le  12  no- 
vembre suivant  (  i  )  ;  les  enfants  issus  de  son  mariage 
sont  : 


sons  d'Angleterre,  d'Anglure,  d'Apremont,  d'Auvergne,  de 
Bethune,  de  Blammont,  de  Boisgency,  de  Bourbon  ancien, 
de  Bourgogne,  de  Broyés,  de  Champagne,  de  Charenton,  de 
ChâtiUon,  de  Coucy,  de  Crépy,  de  Dammartin,  de  Dam- 
pierre,  d'Estouteville,  de  Flandre,  de  France,  de  Grancey, 
de  Hornes,  de  Lorraine,  de  Melun,  de  Montbelliard,  de 
Montmorency,  de  Montreuil-Bellay,  de  Neelle,  de  Neufchâ- 
tel,  de  Normandie,  de  Roucy,  de  Roye,  de  Sarrebruck,  de 
Saxe,  de  Sully,  de  Vermandois  et  de  Vienne. 

(i)  Anne  de  Lup  était  zélée  protestante,  comme  on  peut  en 
juger  par  l'extrait  suivant  de  son  testament  ;  où  après  avoir 
exhorté  ses  enfants  à  vivre  en  paix  et  amitié  entr'eux,  et  surtout 
avec  leur  aîné,  avec  lequel  elle  les  conjure  de  n'avoir  aucun 
déba(,  elle  ajoute  :  «  Je  leur  recommande  de  se  souvenir  du 
»  malheur  qui  a  mis  ma  maison  en  ruine,  et  les  procès  et  mal- 
»  entendus  qui  ont  été  entre  mes  sœurs  et  moi,  je  les  conjure 
»  donc  de  fuir  tous  les  sujets  qui  les  pourraient  obliger  à  dis- 
»  pute,  étant  bien  marrie  que  je  n'aye  pu  leur  laisser  plus  de 
»  biens;  ils  savent  tous  la  peine  que  j'ai  prise  à  leur  conserver 
»  ce  qu'il  y  en  a.  Je  leur  donne  à  tous  ma  bénédiction,  sup- 
>•  plie  Dieu  de  leur  donner  la  sienne,  et  qu'ils  se  maintiennent 
»  en  sa  crainte,  et  en   la   profesuon   de  la    religion  en   laquelle 

I  ■  ils  ont  été  baptisés  et  nourris,  laquelle  Dieu  m'a  fait  la  grâce 
»  d'embrasser  dès  mon  enfance,  et  reconnaître  pour  vraiment 
»  chrétienne    et    réformée,    quoique    j'aye  été    contrainte    d'y 

>.  »  ajouter  le  mot  de  prétendue,  pour  la  validité  de  mon  légat 
•»  et  l'obéissance  qu'il  faut   rendre  aux  lois,  mes  enfants,   qui  la 


88  ^^  TAILLEFER. 

i."  Jean  de  Taillefer,  qui  suit; 

2.°  Henri  de  Taillefer,  chevalier,  seigneur  marquis 
de  Barrière,  maréchal  des  camps  et  armées  du 
roi,  dit  le  marquis  de  Barrière,  était  capitaine 
de  cavalerie  au  régiment  de  Conti,  et  fut  fait 
aide-de-camp  des  armées  du  roi,  en  1643  ;  il  se 
trouva,  en  cette  qualité,  à  la  bataille  de  Rocroy 
et  au  siège  de  Thionville,  la  même  année;  au 
siège  de  Gravelines,  en  1644;  à  la  prise  de 
Cassel,  de  Mardick,  de  Linck,  de  Menin,  de 
Bourbourgj  de  Béihune  et  de  Saint- Venant,  en 
1645;  sergent  de  bataille,  en  1646;  il  servit  la 
même  année,  aux  sièges  de  Courtray,  de  Ber- 
gucs  et  de  Dunkerque;  de  la  Bassée,  en  1647; 
d'Ypres,  et  à  la  bataille  de  Lens,  en  1648; 
mestre-de-camp  lieutenant  du  nouveau  régiment 
de  cavalerie  de  Conti,  lors  de  sa  levée,  par  com- 
mission du  7  avril  1649;  maréchal-de-camp,  par 
brevet  du  14  août,  il  commanda,  par  ordre  du 
17,  un  corps  de  troupes  qui  devaient  se  rendre 
aux  environs  de  Sedan,  contre  les  rebelles.  Au 
mois  de  mai  i65i,  il  se  démit  du  régiment  de 
Conti,  et  quitta  le  service.  Il  était  tuteur  d^Henri 
de  Taillefer,  son  neveu,  en  1662  ;  et  assista  à  son 
contrat  de  mariage,  en   1669  ;  donna  procuration, 


»  professent  comme  moi,  y   soient  pour  jamais  confirmés,  les 
»  autres  par  la  miséricorde  de  Dieu  rappelés,  etc.  »» 

Avant  de  terminer  cet  article,  nous  rapporterons  une  lettre 
que  M.  le  marquis  de  SourJis  lui  écrivit  de  Bergerac,  le  i3  juin 
1640,  qui  prouve  les  soins  que  cette  dame  se  donnait  pour  assu- 
rer le  bonheur  de  ses  vassaux,  auxquels,  entr'autres  bienfaits, 
elle  avait  procuré  une  exemption  de  logement  des  gens  de 
guerre, 

«  Madame,  je  vous  proteste  que  c'est  avec  un  très-gran 
»  déplaisir  que  je  me  suis  trouvé  contraint  d'amener  des  troupes| 
»  du  Roi  en  ce  quartier;  mais  la  nécessité  du  service  du  Roi 
»  m'y  a  contraint,  ne  pouvant  purger  le  pays  des  voleurs  de  la 
»  forêt  de  Verg,  que  par  ce  moyen.  J'ai  bien  du  déplaisir  que 
»  le  régiment  de  la  Couronne,  qui  sert  avec  mon  frère  de 
»  Bourdeaux,  aye  logé  chez  vous,  et  vous  puis  assurer  que 
»  c'est  bien  contre  son  intention  ;  la  mienne  est  non-seulement 
»  de  conserver  tout  ce  qui  vous  apartient,  mais  encore  de  vous 
*  servir  en  tout  ce  qui  dépendra  de  moy,  etc.  » 


i 


DE  TAILLEFER.  89 

le  3  février  1667,  pour  la  représentation  de  ses 
titres  de  noblesse  ,  devant  le  subdélégué  de 
M.  Pellot ,  intendant  de  Guienne  ;  et  mourut, 
sans  alliance,  vers  l'an  1670. 
3.°  Charles  de  Taillefer,  écuyer  ,  seigneur  de  la 
Sauvetat,  etc.,  fut  d'abord  capitaine  au  service 
de  Hollande,  et  fit  son  testament  le  23  mai  1680; 
par  lequel  il  choisit  sa  sépulture  dans  le  cime- 
tière de  ceux  de  la  R.  P.  R.  de  Barrière  ;  et 
institua  ses  héritières  universelles,  Jacqueline  et 
Marie  de  Taillefer  ,  ses  sœurs,  et  les  enfants 
d'Elisabeth,  son  autre  sœur.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  passé  à  Bergerac,  le  21  juillet  1677  ,  de- 
moiselle Marie  Taton,  fille  de  feu  Guillaume 
Taton  ,  et  de  dame  Précille  Betz  ,  et  sœur  de 
Georges    Taton  ,    dont  il  eut  un  fils  unique  : 

Charles  de  Taillefer  ,  né  dans  la  ville  de  Gui- 
tambergues  ,  pays  de  Brabant ,  avant  la  co- 
habitation de  ses  père  et  mère  ,  fut  légitimé 
par  la  bénédiction  nuptiale  qu'ils  reçurent 
à   Londres  ,  et  mourut   avant  son  père; 

4.°  Balthazar  de  Taillefer,  seigneur  de  Saint-Louis; 
d'abord  capitaine  en  Hollande,  fut  nommé  à  la 
place  de  capitaine  au  régiment  de  Miossei'iS,  va- 
cante par  la  désertion  du  sieur  Perault,  par  com- 
mission du  Roi  ,  donnée  à  Fontainebleau  ,  le 
4  juillet   i636  ; 

5.°  Benjamin  de  Taillefer,  seigneur  de  Lagut  ,  en- 
seigne au  régiment  de  Navarre  ; 

6."  Philippe  de  Taillefer,  né  en  i63i  ,  était  sous 
la  tutelle  de  Jean,  son  frère  aîné,  le  12  no- 
vembre  1644; 

7.°  Jeanne  ,  demoiselle  de  Longa  ; 

8.*  Marie  de  Taillefer,  femme,  avant  l'an  1641, 
de  Henri  de  Guasqacs,  seigneur  de  Saint-Brisson, 
était  veuve  en  1680; 

9.°  Louise  de  Taillefer,  mariée,  par  contrat  du 
4  juin  1647,  à  René  de  Chapelles,  écuyer,  sei- 
gneur de  Chapelles,  habitant  le  lieu  de  ce  nom, 
paroisse   de   Saint-Saud,   juridiction    de   la   Cous- 

•    sière  ; 

10.®  Anne  de  Taillefer.   destinée   dame  à   Remire- 


go  DK  TAILLEFER. 

mont,  l'une  des  filles  d'honneur  de  la  reine, 
mère  du  roi  Louis  XIII,  dès  le  23  juin  i636, 
épousa,  par  contrat,  accordé  le  21  septembre 
1643,  en  présence  du  Roi,  de  la  Reine,  de 
Monsieur  (Gaston,  duc  d'Orléans),  de  Made- 
moiselle, de  madame  la  princesse,  de  mon- 
seigneur le  duc  d^Enghien  ,  de  madame  la  comtesse 
de  Soissons,  de  M.  le  duc  d'Elbœuf ,  de  M.  le 
comte  d'Harcourt ,  etc. ,  messire  Charles  de  Pouil- 
leuse ,  marquis  de  Flavacourt ,  chevalier ,  sei- 
gneur de  Sérifontaine ,  de  Viliers,  d'Escales,  de 
Barentin  et  de  Poville,  conseiller  du  Roi  en  ses 
conseils,  bailli  et  gouverneur  de  la  ville  et  du 
château  de  Gisors ,  et  lieutenant  du  Roi  ,  en 
Normandie,  fils  de  Philippe  de  Pouilleuse,  che- 
valier, seigneur  de  Plavacourt,  conseiller  du  Roi 
en  ses  conseils  d'état  et  privé,  bailli  et  gouver- 
neur de  Gisors,  et  lieutenant,  pour  Sa  Majesté, 
au  gouvernement  de  ce  bailliage,  et  de  dame 
Catherine  Maignart.  Elle  vivait  encore  en  1669; 

ii.°  Jacqueline  de  Taillefer,  demoiselle  de  Bar- 
rière, fut  femme  de  noble  Annet  Dupuy,  sei- 
gneur de  la  Porét,  dont  elle  était  veuve  en  1680; 

12°.  Elisabeth  de  Taillefer,  demoiselle  de  Douville, 
prit  alliance,  le  19  août  1654,  avec  Jean  de 
Ségur,  seigneur  de  Montazeau,  veuf  d  Anne  des 
Bordes ,  et  fille  de  Pierre  de  Ségur,  seigneur 
de  F'ouguéroles  ,  Montazeau,  Cabanes,  etc.,  et 
de   dame   Marguerite  de   Payolle. 


XI.  Jean  de  Taillefer,  vicomte  de  Roussille ,  che- 
valier, seigneur  de  Barrière,  Villamblard,  la  Sauvetat- 
Grasset,  etc.;  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi, 
dit  le  vicomte  de  Roussille;  était  capitaine  au  régiment 
du  cardinal  de  Richelieu,  dès  l'an  i635;  hérita  des 
terres  de  Roussille  et  de  Barrière,  par  les  testament  et 
codicille  de  sa  mère,  des  9  janvier  1641  et  i5  octobre 
1644;  fut  pourvu,  le  i3  mars  1644,  de  la  charge  de" 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  en  ré- 
compense des  bons  et  fidèles  services  qu'il  avait  rendus 
à  Sa  Majesté,  et  prêta  serment  en  cette  qualité-,  le 
7  juin  suivant,  entre  les  mains  de  M.  de  Souvré, 
premier  gentilhomme  de  la  Chambre  du    Roi;   partagea. 


I 


i 


DE  TAILLEFER.  91 

en  qualité  de  curateur  de  Philippe  de  Taillefer  ,  sei- 
gneur de  Saint-Louis  ,  son  frère  ,  le  12  novembre  1644, 
avec  Charles ,  Marie ,  Louise ,  Jacqueline  et  Elisabeth 
de  Taillefer  ,  ses  frère  et  soeurs ,  la  succession  ouverte 
par  le  décès  d'Anne  de  Lur ,  leur  mère;  hypothéqua, 
le  22  janvier  1046,  les  rentes  qu'il  avait  à  Grignols , 
et  à  Neuvic,  pour  servir  de  cautionnement  à  la  somme 
de  3,200  livres,  que  les  sieurs,  Arnaud  de  Lespinasse, 
Jean  Maignol  ,  Thomas  d'Agrafeilh  ,  Pierre  l'Oreilhe 
et  Bertrand  de  Lespine  avaient  empruntée,  pour  lui,  des 
chartreux  de  Vauclaire;  lit  hommage  au  Roi,  le  26  jan- 
vier delà  même  année  1646,  pour  sa  terre  et  seigneurie 
de  Barrière;  et  mourut  le  5  juillet  1647,  suivant  l'in- 
ventaire que  sa  veuve  fit  faire  des  meubles  ,  effets  et 
papiers  qu'il  avait  laissés  à  sa  mort. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  du  25  juin  i638  ,  de- 
moiselle Marie  Ferrand,  fille  de  Pierre  Ferrand,  écuyer, 
seigneur  du  Saussay ,  conseiller  du  Roi,  trésorier  de 
l'extraordinaire  des  guerres ,  et  de  défunte  dame  Ca- 
therine Brochard(i);  elle  fut  mariée  à  Chatellerault,  où 
elle  faisait  sa  demeure,  selon  les  cérémonies  de  l'église 
catholique.  [Elle  transigea,  étant  veuve,  le  3  septembre 
1662,  tant  en  son  nom,  que  celui  de  Charles,  son 
troisième  fils  ,  et  de  Madelaine  ,  sa  fille ,  avec  Henri 
de  Tailleter  ,  marquis  de  Barrière ,  son  beau-frère , 
stipulant  pour  Henri  de  Taillefer,  son  neveu,  et  avec 
Jean  de  Ségur,  baron  de  Ponchat,  au  nom  d'Anne  de 
Taillefer  ,  son  épouse  ,  encore  mineure  :  il  fut  convenu 
qu'il  serait  payé  à  cette  dernière  ,  outre  sa  constitution 
dotale,  une  somme  d'argent,  pour  toutes  les  prétentions 
qu'elle  pouvait  avoir  dans  la  succession  de  Philibert, 
son  frère;  enfin,  elle  transigea,  le  12  avril  1670,  avec 
Madelaine  Ferrand  ,  veuve  de  François  le  Bossu  ,  che- 
valier, seigneur  de  Beaufort  ,  au  sujet  de  la  succession 
de  Catherine  de  Brochard,  sa  mère,  tant  de  son  chef, 
que  comme  héritière ,  en  partie  ,  de  feu  messire  Pierre 
de   Brochard,    chevalier,   conseiller    du    Roi  en     ses  con- 


(i)  Elle  était  petite-fille  de  Michel  Ferrand,  lieutenant  par- 
ticulier au  châtelet  de  Paris,  en  iSqô,  et  de  N...  du  Saussay  ; 
et  avait  pour  sœur  Magdeleine  Ferrand,  femme  de  François  le 
Bossu,  chevalier,  seigneur  de  Beaufort. 


p2  DE  TAILLEFER. 

seils ,  et  maître  des  requêtes  ordinaire  de  l'hôtel  de  Sa 
Majesté  ,  et  de  demoiselle  Anne  de  Brochard,  leur  tante. 
De  ce  mariage  sont   provenus  cinq   enfants,  qui    suivent  : 

i.°  Philibert  de  Taillefer,  mort  âgé  de  douze  ans. 
avant  1662; 

2.°    Henri  deTaillefer,  I*""  du  nom^  qui  suit; 

3.°  Jean-Charles  de  Taillefer  ,  abbé  de  Barrière  , 
camérier  du  Pape  ,  abbé  de  Saint  -  Martial  de 
Limoges  et  de  Josaphat,  né  en  1646,  et  baptisé 
le  7  septembre  1649,  dans  l'église  paroissiale  de 
Villamblard;  étudia  en  Sorbonne,  reçut  la  ton- 
sure, le  27  décembre  i655,  et  fut  ordonné  prêtre, 
en  16....;  fat  chargé  {  i  ),  le  3o  juin  1700,  par 
le  pape  Innocent  XII,  de' remettre  le  chapeau  de 
cardinal  à  Antoine-Louis  de  Noailles,  archevêque 
de  Paris;  fut  nommé  par  le  Roi,  le  26  mars 
1701,  à  l'abbaye  de  Saint-Martial  de  Limoges,  et 
le  i5  août  17 14,  à  celle  de  Josaphat,  diocèse  de 
Chartres.  Il  mourut  à  Limoges,  au  mois  de  sep- 
tembre 1729,  âgé  de  près  de  84  ans  ; 

4.°  Anne-Marie  de  Taillefer,  demoiselle  de  Rous- 
sille,  épousa,  par  contrat  du  17  décembre  1654. 
Jean-Isaac  de  Ségur,  chevalier,  baron  de  Ponchat, 
capitaine  commandant  au  régiment  de  cavalerie 
de  M.  "de  Saint- Luc,  lieutenant  de  Roi  en  la  pro- 
vince de  Guîenne,  fils  de  Daniel  de  Ségur,  che- 
valier, gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du 
Roi  ,  mestre-de-camp  entretenu  ,  seigneur  de 
Ponchat  ,  Montazeau  ,  Saint-Aulaye  ,  Fougué- 
roles,  et  de  dame  Marguerite  de  Bonnières; 

3.°  Marie  -  Madelaine  de  Taillefer,  religieuse  car- 
mélite et  prieure  du  grand  couvent  de  Saint- 
Joseph  des  carmélites  de  Bordeaux,  appelée  en 
religion,  sœur  Marie-Madelaine  du  Saint-Sacre- 


(i)  Le  Pape  Innocent  XII  écrivit  en  ces  termes  au  cardinal 
de  Noailles,  en  lui  envoyant  le  chapeau  :  Purpiireum  birretum 
ad  te  deferet  dilectus  filins  Joannes  —  Carolus  de  Taillefer 
Barrière^  intimus  cubicularius  noster^  quem  pr opter ea,  ut  con- 
sueta  tibi  humanitaîe  excipias^  valde  cupimus,  cum  etiam  iis 
animi,  generisque  dotibus  prœstet^  quce  tua  prorsus  demerean- 
tur  officia,  etc. 


DE  TAILLEFER.  g 3 

ment.  Elle  était  novice  en  1662;  et  fit  son  tes- 
tament le  23  septembre  i663,  par  lequel  elle 
institua  héritier,  Henri  de  Tailleter,  son  frère 
•aîné,  et  donna  à  sa  mère,  l'usufruit  et  la  jouis- 
sance de  tous  ses  biens.  Elle  vivait  encore  le 
12  juillet  1687. 

XII  Henri  de  Taillefer,  I"  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Barrière,  comte  de  Roussille^  marquis  de 
Vergt  (  ou  Vern  ) ,  baron  de  Lastours,  etc.,  dit  le  comte 
de  Roussille,  né  en  1645,  fut  baptisé  à  l'âge  de  deux 
ans,  dans  l'église  catholique  de  Villa mblard,  le  6  oc- 
tobre 1647,  et  eut  pour  parrain  Henri  de  Chabot,  duc 
de  Rohan  et  prince  de  Léon  ;  après  la  mort  de  son  père, 
il  fut  mis  sous  h  tutelle  de  Henri,  marquis  de  Barrière, 
son  oncle;  obtint  des  lettres  de  benétice  d'âge,  le  29 
août  i665;  et  donna,  dès  le  lendemain,  ainsi  que  Charles 
son  frère,  sa  procuration,  au  même  Henri,  son  oncle, 
pour  régir  ses  biens  et  revenus;  il  servait  alors  dans  les 
gardes-du-corps  ;  ht,  à  Périgueux,  avec  le  même  Char- 
les, abbé  de  Barrière,  son  frère,  le  i3  novembre  1666, 
un  testament  clos  et  mutuel,  par  lequel  les  .deux  frères 
s'instituèrent  réciproquement  héritiers  de  tous  leurs 
biens  et  droits;  et  substituèrent  au  dernier  mourant 
Henri  de  Taillefer,  leur  oncle,  qui  (  disent-ils  )  .  leur  tenait 
lieu  de  père)  fit  un  accord,  le  8  mars  1668,  pour  lui 
et  pour  le  même  abbé  de  Barrière,  son  frère,  avec 
!  Charles  de  Taillefer,  seigneur  de  la  Sauvetat,  leur 
oncle,  par  lequel  ils  donnèrent  à  ce  dernier,  en  jouis- 
sance pour  deux  ans,  toutes  les  rentes  dépendantes  de 
la  seigneurie  de  Barrière,  avec  celles  de  Roussille,  la 
Sauvetat,  Montant,  Estissac,  Neuvic,  Grignols,  St.- 
Paul-de-Serre,  Manzac  etc.,  pour  l'indemniser  des 
sommes  d'argent  qu'il  leur  avait  prêtées  (  i.  )  ;  transigea, 
(,  le  20  avril  1673,  avec  François  de  Taillefer,  seigneur 
î     de  Mauriac,  et  Daniel  son  fils,    et  le    3   novembre    i685, 


\,  (1)  .  .  .  .  Ledit  comte  de  Roussille,  étant  à  Paris,  au  service 
\  du  Roi,  et  dans  les  gardes  du  corps  de  Sa  Majesté,  ..  .  .  et  étant 
[  à  présent  sur  le  point  de  se  mettre  en  équipage  pour,  aller  à  l'ar- 
mée, dans  l  espérance  d'avoir  une  compagnie  de  cavalerie,  pria 
son  oncle  Charles  de  lui  prêter  la  somme  de  3.600  livres  etc. 
(Acte  du  3i  janvier  1693.) 


g4  OE  TAILLEFER. 

avec  Charles,  abbé  de  Barrière,  son  frère,  au  sujet 
des  droits  légitimaires  de  ce  dernier;  hypothéqua,  le 
dernier  jour  de  janvier  1693,  une  rente  qu'il  avait  sur 
le  moulin  de  Villevarneix,  paroisse  de  Neuvic,  à  Char- 
les de  Ségur,  chevalier,  seigneur  de  Chabane,  habitant 
de  la  paroisse  de  Montazeau,  auquel  il  était  tenu  de 
payer  une  somme  d'argent,  pour  sa  part  de  la  succes- 
sion du  seigneur  de  la  Sauvetat;  fit  un  accord,  le  i3 
mai  1695,  avec  Elizée  de  Cosson,  écuyer,  seigneur  des 
Chabanes,  fils  émancipé  de  Joseph  de  Cosson,  écuyer, 
seigneur  du  Trimouil,  qui  avait  épousé  Marie  Taton, 
veuve  du  seigneur  de  la  Sauvetat,  au  sujet  de  la  succes- 
sion de  ce  dernier  ;  en  fit  un  autre,  le  3  novembre 
17 10,  avec  Raimond  de  Malbec,  écuyer,  seigneur  de 
la  Rivière,  paroisse  de  Bassac;  obtint,  le  3o  juillet  17 12, 
qu'il  fût  rendu,  sous  l'autorité  du  maréchal  de  Mont- 
revel,  commandant  de  la  province,  un  jugement  ou 
sentence  arbitrale  entre  lui  et  sa  femme,  d'une  part,  et 
Jean  d'Abzac-de-la-Douze,  comte  de  Montancés,  pour 
terminer  les  différends  élevés  entr'eux;  fit  cession,  par 
acte  du  14  décembre  171 3,  à  la  marquise  douai- 
rière de  la  Douze,  sa  fille,  de  la  terre  de  Vern,  pour 
lui  tenir  lieu  de  paiement  d'une  somme  d'argent;  passa 
un  acte,  le  20  décembre  1721,  avec  Jean-Charles, 
abbé  de  Barrière,  son  frère;  et  fit  son  testament,  le 
i3  novembre  1723,  par  lequel  jl  ordonna  que  son  corps 
fût  inhumé  dans  l'église  de  Villamblard. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Périgueux,  le 
27  janvier  1669,  sous  l'autorité  de  Henri  de  Taille- 
fer,  marquis  de  Barrière,  son  oncle  et  curateur,  demoi- 
selle Marianne  d'Abzac-de-la-Douze,  fille  de  feu 
Charles  d'Abzac,  chevalier,  seigneur,  marquis  de  la 
Douze,  et  de  dame  Charlotte  de  Thinon  ;  elle  vivait 
encore  le  2  avril  171 2,  et  laissa  de  son  mariage  les 
enfants   suivants  : 

i."   Henri     de    Taillefer,     II^    du  nom,   qui  suitjj 
2/     Marie-Thérèse    de     Taillefer,     épousa,     1°,.  le] 
2   avril  1668,  avec  dispense  du   pape,     datée    dui 
i'^''    février     précédent,    Jean-François     d'Abzac, 
marquis  de  la  Douze,    son  cousin-germain,    dont 
elle  devint  veuve,    le  4  mars  1698,    2°.,  par  con- 
trat  passé  au  château  de  Vern,  le  14  février    1716, 
Annet   d'Aubusson,   chevalier,    seigneur,  marquis 


DE  TAILLEFER.  95 

de  Vern,  vicomte  de  Saint-Paul-de-Serre,  mestre- 
de-camp    de    cavalerie,    et    chevalier    des   ordres 
militaires   de  Saint-Louis  et  de  Saint-Lazare,  fils 
de  feu    Godefroy  d'Aubusson,  chevalier,  seigneur 
de  Castelnouvel,   Saint-Paul-de-Serre,  Jaure,  etc. 
et  de  dame  Anne    de  Chauveron  ;  elle  fit  son  tes- 
tament, le    îi   avril    1742;   et   mourut     le   2  3  oc- 
tobre    1744,    sans   laisser    d'enfants   de  ses  deux 
maris,    dont  le  dernier  lui    survécut^    et  testa  le 
7  octobre   1747. 
3.*»  Madelaine  de  Taillefer,   demoiselle  de  Barrière, 
fille  d'honnenr  de  madame  la  duchesse  d'Orléans  ; 
(  Elisabeth-Charlotte     de    Bavière,    mère  du   ré- 
gent )  ,   dame  du    mérite  le  plus  distingué,  qui  se 
rendit  aussi  recommandable  à  la  cour  du  régent, 
par   sa    beauté,   que  par   sa  vertu  ;  elle  reçut  de  ce 
prince    et    de    la    duchesse,    sa    mère,    plusieurs 
lettres,    qui    prouvent  l'estime  q  ue   ces   deux   au- 
gustes personnages  avaient  pour  elle  ;   nous   cite- 
rons ici  quelques  fragments  de  ces  lettres  (  i  ). 


(i)  Lettre  de  Philippe^  duc  d'Orléans^  à  mademoiselle  de  Barrière. 
A  Paris,  le  9  février  1716. 

«  Je  n'ay  jamais  douté,  mademoiselle,  des  sentimens  dont 
»  vous  m'assures  par  votre  dernière  lettre,  et  vous  devés  en 
»  avoir  déjà  reçu   deux,  que   je  vous    ay   écrittes  ;    vous  devés 

aussi  être  persuadée  que  je  recevrai  toujours  avec  plaisir  les 
-  recommandations  qui  me  viendront  de  votre  part ,  et  je  vou- 

drois  bien  que  les  finances  fussent  en  état  que  je  pusse  se- 
»  conder  toutes  les  charités  que  vous  auriez  envie  de  faire,  car 
»^  je  sçay  que  vous  n'en  fériés  jamais  qu'un  très-bon  usage,  etc. 

»  Signé  Philippe  d'Orléans  ». 

Autre  lettre  du  même.  —  De  Versailles,  le  8  janvier  1723. 

»  Je  ne  doute  pas,  mademoiselle,  que  vous  n'ayés  été  très- 
>  touchée  de  la  perte  cruelle  que  je  viens  de  faire  ;  ma  douleur 
»  est  extrême,  et  ma  consolation  est  encore  peu  avancée.  Vous 
»  savés  que  vos  vœux  me  seront  toujours  fort  agréables,  et  que 
'»  je  vous  en  sais  beaucoup  de  gré,  etc.  » 

Lettre  de  madame  la  duchesse  d'Orléans  à  mademoiselle  de  Barrière 
A  Versailles,  ce  20  octobre  1706. 

"  Mademoiselle  de  Barrière,  j'ai  rcccu  la  lettre  que  \ous 
'»  m'avés    écrite,    au    commencement   de    ce  mois,  vous  avés 


g5  DE  TAILLEFER. 

XIII.  Henri  de  Taillefer,  11%  du  nom,  chevalier, 
seigneur,  marquis  de  Barrière  et  de  Vern,  comte  de 
Rousjille,  baron  de  Lastours,  seigneur  des  Renaudies,  etc  , 
dit  le  marquis  de  Barrière,  entra  d'abord  dans  le  corps 
des  Mousquetaires,  et  servit  seize  mois  dans  la  seconde 
compagnie,  suivant  le  congé  absolu  qu'il  obtint  le  19 
janvier  1693,  sa  mère  lui  avait  donné,  dès  le  i*^""  no- 
vembre 1688,  la  jouissance  de  tous  ses  biens  parafernaux 
et   avantifs^  sa  vie  durant.    11  transigea,  au   nom  de    son 


bien  imaginé  qu'elles  ont  esté  mes  inquiétudes  sur   les  bles- 
sures de  mon  fils,  et   j'ay  vivement  ressenty  tout  ce  que    je 
I  devois  à  la  providence  qui   me  l'a  conservé  dans  les  dangers 
auxquels   il  s'est  exposé.  J'espère  qu'il  ne  sera  pas   plus  mal- 
heureux dans  les  autres  occasions.  Je  vous  suis  très  obligée  de 
la  part  que  vous  avés  prise  à  mes  pemes  et  ensuite  à  ma  satis- 
I  faction.  Je  voudrois  trouver  des  ojcasions  de  vous  témoigner 
'  combien  je  vous  estime,  et  que  je  suis  avec  vérité,  etc.,  vostre 

>  bien  bonne  amie.  Signé  Elisabeth-Charlotte. 

Autre  lettre  de  la  même  princesse.—  A  Marly,  le  7  may  1711-. 

«...  Nous  sommes  dans    l'affliction   et    dans  la  douleur  par 
la  mort  prématurée  de  M.  le  Dauphin  ;   ce  prince  s'étoit  fait 

>  aimer  de  tout  le   monde,    et  est  avec  justice  universellement 

>  regretté  :  vous  jugés  bien  combien  sa  perte  m'a  été  sensible  ; 
mais  que  peut-on  faire  en  pareille  occasion,  sinon  recourir 
à  Dieu,  qui  dispose  de  nos  jours,  quand  et  comme  il  lui 
plaît,  etc.  » 

Autre  lettre  de  la  même. —  A  Versailles,  le  7  janvier  1713. 

«  Je  vois  par  votre  lettre,  que  le  pays  où  vous  êtes  a  été 
fort  affligé,  et  que  vous  vous  y  ressentes  de  la  misère  publique, 
Mons.  de  Rygis  ne  vous  auroit  pas  fait  attendre,  s'il  étoit  payé, 
des  fonds  qu'il  doit  recevoir;  je  lui  dirai  bien  de  faire  pour 
vous  tout  ce  qu'il  pourra  de  mieux,  et  il  ne  dépendra  pas  de 
moi  que  vous  n'ayés  lieu  d'être  contente,  etc.  Elle  ajoute  en 
apostille,  de  sa  propre  main  :  J'ai  reçu  hier  votre  bon  pâté, 
et  vous  en  remercie,  il  est  excellent,  mais  ne  m'en  envoyés 
plus,  cela  vous  coûte  trop.  » 

Autre  lettre  de  la  même.— K  Saint-Cloud,  le  i5  août  1719. 

«  Vous  pouvés  bien  juger  de  l'affliction  où  je  suis  par  la  mort 
de  madame  la  duchesse  de  Berry,  ma  petite-fille,  et  je  suis 
bien  obligée  de  la  part  que  vous  me  marqués  y  prendre,  et 
des  marques  d'attachement  que  vous  me  donnés  à  cette 
occasion,  etc.  » 


DE  TAILLEFER.  97 

père,  le  22  août  lyoS,  avec  Catherine  d'Aubusson, 
veuve  de  François-Philibert  du  Ghesne,  seigneur  de 
Montréal;  fut  institué  héritier  universel  par  le  testament 
de  son  père,  du  i3  novembre  1723  ;  et  fit  le  sien  avec 
sa  femme,  le  1 1  mars  lySo,  par  lequel  ils  choisirent  leur 
sépuhure  dans  l'église  de  Villamblard,  et  déclarèrent 
avoir  neuf  enfants,  alors  vivants.  Il  vécut  encore  cinq  ans 
et  mourut  le  20  novembre  lySS. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  château  de 
Breuil,  en  Périgord,  le  22  décembre  lyoS,  demoiselle 
Antoinette  du  Ghesne  (  i  )  ,  fille  de  feu  François-Philibert 
du  Ghesne,  chevalier,  seigneur ,  vicomte  de  Montréal, 
seigneur  de  Montant,  Breuil,  etc.  ,  conseiller  du  roi  en 
ses  conseils,  lieutenant-général  et  juge-mage  en  Périgord, 
et  de  dame  Gatherine  d'Aubusson;   elle  fit   un  testament 


(i)  La  famille  du  Ghesne,  originaire  de  la  paroisse  de  Mon- 
tagnac-Ia-Crempse,  et  établie  à  Périgueux,  n'est  pas  ancienne, 
mais  il  en  est  peu  qui  aient  joui  d'une  aussi  grande  fortune  et 
fait  d'aussi  bonnes  alliances.  François-Philibert  du  Ghesne  fit 
son  testament  le  29  octobre  1694;  dans  lequel  il  déclare  avoir 
été  marié  deux  fois,  i.°  avec  Marguerite  de  Thinon  ;  2.°  avec 
Catherine  d'Aubusson,  fille  de  Jean  d'Aubusson,  seigneur  de 
Beauregard,  et  de  Jeanne  de  Loudat  ;  il  eut  de  ces  deux  femmes 
neuf  enfants,  dont  sept  du  premier  lit,  qui  sont  :  i.°  N...,  sei- 
gneur d'Isaac,  mort  jeune  ;  2.0  Pierre,  seigneur  de  Breuil, 
docteur  en  Sorbonne,  missionnaire  aux  Indes;  3."  N...,  évêque 
de  Beryte  ;  4.0  Jean  ,  vicomte  de  Montréal;  5."  Antoinette, 
mariée,  1°  à  Charles  de  Lestrade,  seigneur  de  la  Gousse,  2.°  à 
■Jèan-François  la  Chapt-de-Rastignac,  fils  aîné  du  marquis 
de  Laxion  :  6.°  Marguerite,  alliée  à  Charles  d'Aubusson,  mar- 
quis de  Beauregard,  premier  capitaine  grenadier  du  régiment 
des  gardes  ;  7.®  Renée,  femme  de  Jean-Jacques  de  Saint-Astier, 
marquis  des  Bories.  Il  laissa  du  second  lit  :  8.°  Jean-François, 
jnarquis  de  Montant  ;  et  g.^  Antoinette,  mariée  à  Henri  de 
Taillefer,  marquis  de  Barrière,  laquelle  devint  héritière  de 
Jean-PVançois,  son  frère,  décédé  le  11  février  lySi. 

Jean- François  du  Ghesne,  marquis  de  Montant,  épousa 
demoiselle  Marie-Thérèse  d'Hautefort,  dont  provinrent:  i.° 
François-Philibert,  vicomte  de  Montréal,  marquis  de  Mon- 
tant, etc.,  marié,  le  14  janvier  1721,  à  demoiselle  Anne  d'Abzac 
Je  la  Douze,    fille  de  Jean  d'Abzac,    marquis  de  la  Douze  ;   2.° 

largaerite-Ursulc  du  Ghesne,   morte  en   1762,  après  avoir  fait 
n   héritier   Bernard-Louis    de    F'auxbournet  de   Montferrand, 

jigneur  de  Saint-Orse  ;  3.®  Antoinette  du  Ghesne. 

«4.  '  7 


^8  DE  TAILLEFER. 

collectif-avec  son  mari,  le  ii  mars  1780,  le  refit  dans  la 
suite  deux  fois,  étant  veuve,  le  18  mai  iy56  et  le  27 
avril  1757;  mourut  en  1763,  et  fut  inhumée  dans  l'église 
de  Villamblard,  laissant  de  son  mariage  : 

i.°  Louis-Jean-François  de  Taillefer,  qui  suit; 

2,°  Gabriel- Joseph  de  Taillefer,  prêtre,  licencié 
de  Sorbonne,  et  chanoine  de  l'église  cathédrale 
de  Saint-Etienne  et  Saint-Front  de  Périgueux, 
prieur  de  Saint-Pierre-de-Nervis,  et  Saint-Jac- 
ques de  Magron,  son  annexe,  au  diocèse  d'Aire, 
et  vicaire-général  du  diocèse  de  Périgueux,  bap- 
*tisé  le  24  mai  1719;  fit  son  testament  à  Péri- 
gueux, le  i3  novembre  1753,  en  faveur  de 
Henri-Louis-Joseph,  comte  de  Taillefer,  son 
neveu  ; 

3.°  Louis-Jean-François  de  Taillefer,  baptisé  le  ii 
octobre  1724,  fut  capitaine  au  régiment  de  Nor- 
mandie, infanterie  ; 

4.'*  Marie -Catherine- Henriette -Thérèse  (nommée 
aussi  Catherine-Henriette  )  de  Taillefer,  reli- 
gieuse Carmélite  au  grand  couvent  de  Saint-Jo- 
seph, à  Bordeaux,  existait  encore  en  1781  ; 

5.®  Marguerite  de  Taillefer,  dite  Lilou,  baptisée  le 
12  juin  1710,  mariée,  par  contrat  du  27  no- 
vembre 1730,  à  Henri,  vicomte  de  Ségur,  baron 
de  Montazeau,  des  Cabanes,  etc. ,  dont  elle  n'eut 
que  des  filles  ; 

6.°  Madelaine  de  Taillefer,  dite  Georgette,  baptisée 
le  10  novembre  171 1,  épousa,  par  contrat 
du  i3  février  1734,  Pierre  d'Abzac,  chevalier, 
seigneur  de  la  Boissièrc  et  de  la  Foret,  fils  de  feu 
Elisée  d'Abzac,  chevalier,  seigneur  des  mêmes 
lieux,  lieutenant-colonel  d'infanterie,  et  de  dé- 
funte dame  Suzanne  Arnaudel  ;  elle  fit  son  tes- 
tament au  mois  d'août  1754,  dans  lequel  ellcj 
déclara  avoir  douze  enfants  ;  f 

7.*  Marie-Anne  de  Taillefer,  baptisée  le  10  dé- 
cembre 171 2; 

8.<*  Marie-Thérèse  de  Taillefer,  dite  Fillete,  bap- 
tisée le  19  mai  17 14,  morte  sans  alliance  ; 

9.**  Renée  de    laillefer,  baptisée  le  4  janvier  1716; 

10.**  Henriette-Anne  (nommée  aussi  Anne-Hen- 
riette) de    Taillefer,    baptisée   le    19  mai    17 18, 


DE  TAILLEFER.  99 

alliée  à  Jean  de  Lagut,  écuyer,  seigneur  de 
Ribeyreix  et  du  Parnit,  demeurant  au  lieu  du 
Parnit,  paroisse  de  Sorges  ;  testa,  le  20  octobre 
1766,  et  son  mari,  le  17  janvier  1772.  Elle 
mourut  en  1766; 
1 1.°  Madeleine  de  Taillefer,  nommée,  dans  sa  jeu- 
nesse, Pouponne,  et  dans  la  suite,  mademoiselle 
de  Douville,  baptisée  le  9  mai  172 1,  n'a  pas  été 
mariée  ;  elle  a  tait  son  testament  à  Perigueux,  le 
6  février  1 781, et  est  morte  dans  la  même  ville, 
le  17  octobre  1784,  à  Tàge  de  63  ans. 

XIV.  Louis-Jean-François  de  Taillefer,  chevalier, 
seigneur,  marquis  de  Barrière  et  Villamblard,  comte  de 
Roussille,  la  Sauvetat-Grasset,  etc.,  dit  le  comte  de 
Taillefer,  naquit  au  château  de  Villamblard,  le  20  mai 
1706.  Il  fit,  le  i5  août  1726,  une  convention  avec  son 
père,  par  laquelle  ce  dernier  promit  de  lui  donner  une 
pension  annuelle  de  2,000  livres,  en  remplacement  de 
la  terre  des  Renaudies,  dont  il  lui  avait  assuré  la  jouis- 
«îance  par  contrat  de  mariage;  fut  institué  héritier  uni- 
versel par  le  testament  de  ses  père  et  mère,  du  r  i  mars 
1730;  reçut,  le  26  avril  1738,  une  quittance  de  M.  de 
Ségur  ;  et  fit  son  testament  dans  la  ville  de  Yrieix  ,  en 
Limosin,  le  10  juillet  1740,  étant  affligé,  dit-il,  depuis 
deux  ans,  de  différentes  attaques  de  paralysie.  Il  ne  vivait 
plus  le  II  avril  1742,  lors  du  testament  de  la  marquise 
d'Aubusson,  sa  tante. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Limoges,  le  7 
juin  1726  ,  demoiselle  Marguerite-Thérèse  de  Sanzillon- 
de-la-Foucaudie-de-Douillac,  fille  de  défunts  Jean  de 
Sanzillon  (  i  )  ,  chevalier  seigneur  de  Douillac,  la  Rou- 
chette,  ChambourauX,  etc.,  et  de  dame  Françoise  de 
la  Croix;  elle  fit  un  premier  testament  à  Perigueux,  le 
24  juin    1766;  un  autre  le   i3  juin  1770,  et    mourut  au 


(1)  Jean  de  Sanzillon  était  fils  d'un  autre  Jean  de  Sanzillon, 
chevalier,  seigneur  de  Douillac,  etc.,  et  de  dame  Renée  d'Hau- 
tetort-d'Ajac  ;  et  descendait  de  Jacques  de  Sanzillon  delà  Fou- 
caudie,  fils  puîné  de  Guillaume  de  Sanzillon,  seigneur  de  la  Fou- 
caudie,  et  ae  Marie  de  Paleyrac.  C'est  ce  Jacques  qui  a  formé 
la  branche  de  Douillac  et  de  Pouzols,  par  son  mariage,  en 
i572.  avec  demoijcllc  Catherine  de  BcnhauJ. 


jOQ  DE  TAILLEFER. 

mois  de  septembre  1781,  ayant  eu  de  son  mariage  plu- 
sieurs enfants  qui  suivent  : 

i.®  Henri-Josephj  comte  de  Taillefer,  né  le  7  mai 
i73o_,  fut  fait  cornette  de  la  compagnie  de 
Géraldin^  dans  le  régiment  de  cavalerie  de  Pen- 
thièvre^  par  brevet  du  27  janvier  1744;  et  capi- 
taine d'une  compagnie  dans  le  même  régiment, 
par  commission  du  i3  mars  1748;  ensuite  capi- 
taine au  régiment  Dauphin,  cavalerie,  et  colonel 
aux  grenadiers  de  France.  Il  avait  e'té  institué 
'  héritier    par    le    testament    d'Annet  d'Aubusson, 

du  7  octobre  1747;  fit  sa  preuve  en  1755,  pour 
l'entrée  des  carrosses  du  roi,  et  ce  fat  à  la  suite 
d'une  des  chasses  qu'il  eut  l'honneur  de  faire 
avec  Sa  Majesté,  qu'il  mourut  à  Paris,  le  3o  mai 
1756,  à  l'âge  de  26  ans; 

2/  Henri-François-Athanase,  abbé  de  Taillefer, 
prêtre,  docteur  en  théologie,  prieur  de  Nervis, 
abbé  de  la  Sauve-Majeure,  chanoine  et  grand 
archidiacre  de  l'église  cathédrale,  et  vicaire  gé- 
néral du  diocèse  de  Périgueux,  né  à  Villamblard, 
et  baptisé  le  2  mai  1733,  fut  nommé  par  le  Roi, 
à  l'abbaye  de  la  Sauve-Majeure,  au  diocèse  de 
Bordeaux,  en  1774;  et  en  1783,  à  l'évêché  de 
Bayonne,  qu'il  refusa.  Il  mourut  à  Périgueux,  le 
26  mai  1792,  âgé  de  59  ans; 

3.°  Henri-Jacques  de  Taillefer,  qui  suit  ; 

4."  Marie-Thérèse-Victoire  de  Taillefer,  bapiisée 
le  7  juillet  1734,  est  entrée  en  religion  au  cou- 
vent de  Saint-Benoît,  à  Périgueux,  en  1749;  a 
été  nommée  par  le  roi,  le  21  mars  1784,  prieure 
de  Saint- Pardoux-la-Rivière,  ordre  de  Saint- 
Dominique,  diocèse  de  Périgueux;  et  est  morte 
à  Thiviers,  où  elle  s'était  retirée,  le  14  juillet 
18 17,  à  l'âge  de  83  ans; 

5."  Anne  de  Taillefer,  morte  jeune; 

6.**  Marie-Marguerite  de  Taillefer,  née  en  1740  ou 
1741,  et  baptisée  le  i5  août,  épousa,  le  21  fé- 
vrier 1763,  Jacques  de  Jay,  chevalier,  seigneur 
de  Beaufort,  Barrière  en  cité,  etc.,  chevau-léger 
de  la  garde  du  roi,  fils  de  Pierre  de  Jay,  cheva- 
lier,   seigneur  de  Beaufort  et  de   dame  Isabeau 


I 


DE  TAILLEFER.  ,0i 

Dupuy-de-Barrière  ;  elle  est  morte  à  Périgueux, 
le  i6  novembre  1764,  âgée  d'environ  23  ans; 

7.°  Catherine -Anne  de  Taiilefer,  demoiselle  de 
Barrière,  ne'e  à  Vern,  et  morte  sans  alliance; 

8.®  Louise-Marguerite  de  Taiilefer,  demoiselle  de 
Douillac,  née  à  Vern  ,  fut  mariée,  le  21  juillet 
1760,  à  messire  Marc  de  Brochard ,  chevalier 
seigneur  de  Brochard,  Puymorin,  la  Gourdon- 
nie,  etc. ,  mousquetaire  de  la  garde  du  roi  ;  veuve 
en  1787,  est  morte  vers  l'an  179  r . 

XV.  Henri  -  Jacques  de  Taillefer  ,  chevalier  ,  sei- 
gneur, marquis  de  Barrière  et  de  Vern,  comte  de  Roussille, 
t  seigneur  de  Breuil ,  Egliseneuve,  Marsaneix,  Aturs  , 
•  Châteaumissier,  etc.,  appelé  d'abord  le  vicomte,  ensuite 
t  le  marquis  de  Taillefer  ,  né  au  château  de  Barrière , 
paroisse  de  Villamblard,  la  nuit  du  26  au  27  mars  1739; 
servit  d'abord  en  qualité  de  garde  de  la  marine,  au  de- 
parlement  de  Rochefort;  suivant  un  certificat  qui  lui 
fut  délivré  par  M.  de  Machault,  le  2  5  juillet  1755.  Il 
vendit,  le  5  aotàt  1773,  plusieurs  rentes  assises  dans  la 
paroisse  de  Vallereuil  et  ailleurs,  à  dame  Anne  de  Mal- 
bec,  veuve  de  Jean-Louis-César  de  Tessières,  chevalier, 
seigneur  de  la  Bertinie  ,  du  Pont ,  Chaumont  ,  etc.  et 
le  20  mars  1774,  il  vendit  à  la  même  dame  (  Jean-Fran- 
çois de  Tessières,  son  fils,  agissant  en  son  nom  ),  et  à  Jean- 
Baptiste  de  Cosson  ,  chevalier  ,  seigneur  de  la  Sudrie  , 
la  terre  et  seigneurie  de  Roussille  ;  reçut,  le  i  "  mai 
1781,  rhommage  que  lui  firent  Françoise  de  Chante- 
greil  ,  dame  de  Maignol,  et  Anne  de  Maignol  ,  dame 
de  Maisonneuve,  sa  fille,  pour  les  fiefs  de  Fougère  et  de 
Labatut.  Il  est  mort  au  château  de  Breuil,  dans  la  nuit 
du  12  au  i3  novembre  i8o5,  âgé  d'environ  66  ans. 

Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  château  d'Ajat- 
d'Hautefort  ,  le  6  juillet  1759,  demoiselle  Suzanne- 
Thérèse  d'Arlot  -  de  -  Frugie  -  de  -  la-  Roque,  fille  de  Jacques 
d'Arlot  -  de  -  Frugie  ,  comte  de  la  Roque  ,  seigneur 
d'Ajat ,  ou  Ajac  ,  Bauzens ,  Fages  ,  le  Bousquet  ,  le 
Mas,    etc.   (  i  )   brigadier,   et    depuis    lieutenant  -  général 


(i)  M.   le  comte   de  la   Roque    est    mort,   à   Périgueux ,    le 
j5  février  1793,  âgé  de  77  ans. 


,(33  DE  TAILLEFKR. 

des  armées  du  roi,  et  commandeur  de  l'ordre  de  Saint- 
Louis  ,  et  de  dame  Marie  -  Thérèse  d'Hautefort.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i.°  Henri-François-Athanase  de  Taillefer,  qui  suit  : 
2.°  Marguerite  -  Thérèse  -  Fortunée  de  Taillefer  , 
née  à  Villamblard  ,  le  ii  avril  1760,  mariée  le 
18  octobre  1780,  à  Guillaume-Joseph  de  Lartigue- 
de-Casaux,  président  au  parlement  de  Bordeaux, 
dont  elle  a  une  fille  unique. 

XVI.  Henri  -  François  -  Athanase  de  Taillefer  , 
appelé  le  comte  Wlgrin  -  de  -  Taillefer  (  i  )  ^  maréchal  -  des  - 
camps  et  armées  du  roi,  entra  sous-lieutenant  dans  le 
régiment  de  Royal  -  Pologne,  le  10  août  1777,  tut 
nommé  capitaine  dans  celui  de  Royal  -  Cravates ,  cava  - 
lerie,  le  12  juillet  1781;  colonel  de  cavalerie,  le  6  jan- 
vier   1798;    et    maréchal  -  de-camp,    le    2 -janvier    18 17. 


(i)  M.  le  comte  Wlgrin  de  Taillefer  est  aujourd'hui  le  seul 
chef  des  noms  et  armes  de  Taillefer.  Sa  maison  n'a  aucun  rap- 
port, et  n'a  jamais  eu  rien  de  commun  avec  la  famille  du  mé- 
decin régicide  Taillefer  de  Domme^  qui  a  acquis,  dans  le  cours 
de  la  révolution,  une  triste  et  déplorable  célébrité. 

N.  B.  Outre  la  maison  de  Taillefer,  qui  a  fait  le  sujet  de  cet 
article,  on  trouve  qu'il  a  existé  plusieurs  autres  maisons  de  ce 
nom,  en  Bretagne  et  en  Normandie,  également  distinguées  par 
leur  ancienneté  et  leurs  services,  mais  qui  portent  toutes  des 
armes  différentes.  Le  peu  de  renseignements  qu'on  a  pu  se  pro- 
curer sur  chacune  d'elles,  ne  permettent  pas  de  donner  ici  leur 
filiation  ;  il  en  est  de  même  des  Taillefer  établis  dans  le  royaume 
de  Naples,  et  de  ceux  du  Bazadois,  qui  se  disent  issus  de  la 
branche  de  Mauriac.  Ces  derniers  pourraient  descendre  de  Bardin 
de  Taillefer,  qui  servait,  en  qualité  d'homme  d'armes,  ave: 
Tristan  de  Taillefer,  archer  de  la  compagnie  de  2  5  lances  des 
ordonnances  du  Roi,  sous  la  conduite  de  Claude  d'Espiri,  capi- 
taine dont  la  montre  se  fit  à  Ast,  le  i5  août  1495  (Vol.  239 
des  sceaux^  fol.  4359)  . 

à  deux 


Les  armes  des  Tailleter  de  Bretagne,  sont  :  de  gueules^  à 
léopards  d'or^  passants  l'un  sur  l'autre. 

Taillefer  de  Caen  en  Normandie,  porte  :  d'azur,  à  six   bandes 
endentées  d'argent,  trois  à  une  dent^  et  trois  à  deux  dents. 

Taillefer,  au  diocèse  de  Lavaur  :  d'or,   à  trois  pals  de  gueules. 


DE  ROCHEMORE.  ï03 

Il   a  fait  ses  preuves   pour   monter  dans  les   carrosses    du 
roi,  et  a  eu  l'honneur  de  chasser  avec  S.  M.  en  lySS. 

Il  a  contracté  deux  alliances;  la  première,  le  3i  dé- 
cembre 1800,  avec  demoiselle  Marie  -  Hyppolite  Bulté  , 
décedee  à  Perigueux,  le  20  mars  181 2;  la  seconde,  le 
21  février  18 14,  avec  Charlotte  -  Pauline  -  Henriette  de 
Lostanges,  née  à  Paris,  le  ^5  septembre  1786;  et  morte 
à  Perigueux,  le  16  février  181 5.  De  ces  deux  mariages 
sont  nées  deux  filles. 

Du  premier  lit  : 

Suzanne  -  Thérèse  -  Jacquette  -  Alaï  Wlgrin  -  de  - 
Taillefer,  ncele  5  mai  1808. 

Du  second  lit  : 

Suzanne  -  Thérèse  -  Henriette  -  Isabelle  Wlgrin  -  de  - 
Taillefer,  née  le  23  janvier  181  5. 

Armes  :  losange  d'or  et  de  gueules  ,  qui  est  d'Angou- 
LÊME  ancien;  à  l'écu  de  gueules,  au  dextrochère 
de  carnation,  paré  d'argent  ,  mouvant  de  l'angle  dext-e 
supérieur,  tenant  une  épée  du  même,  en  bande  garnie 
d'or,  taillant  une  barre  de  fer  de  sable  en  barre  ;  accom- 
pagnées de  deux  molettes  d'éperon  d'or  à  huit  rais  ,  une 
en  chef,  et  l'autre  en  pointe  qui  est  de  Taillefer. 
Couronne  antique  et  fermée  de  comte  souverain  ; 
cimier  :  un  dextrochère  de  carnation  ,  mouvant  d^n 
nuage  d'argent ,  paré  du  même ,  et  tenant  un  bade- 
laire  d'or.  Devise  :  non  quot  sed  ubi. 


ROCHEMORE  {  de  ).  La  maison  de  Rochemore  (  i  ), 
une  des  plus  nobles  et  des  plus  anciennes  du  Languedoc, 
était  déjà  puissante  et  en  grande  considération  à  la  cour 
des  comtes  de  Toulous^,  dès  les  onzième  et  douzième 
siècles  ,   comme    il   est    marqué    en  plusieurs   endroits   de 


(i)  Ce  nom  a  été  écrit,  en  différents  tems,  de  Rochcmaurc^ 
de  Rochemore,  de  Koquemaure,  et  en  latin,  de  Rocamaurâ,  et 
de  Ruppcmaura:  ce  n'est  que  depuis  François  de  Rochemore, 
qui  vi 'ait  vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  qu'on  a  écrit  cons- 
l'imment  de  Rochemore. 


jQ.  DE  ROCHEMORE. 

l'histoire  du  Languedoc,  par  D.  Vaissette.  Les  seigneurs 
de  Rochemore  accompagnaient  partout  leurs  souverains, 
signaient  leurs  chartes  ,  occupaient  auprès  de  leur  per- 
sonne des  emplois  honorables,  et  ont  été  souvent  chargés 
de  négociations  importantes.  On  les  trouve  décorés  de 
la  chevalerie,  dès  la  fin  du  onzième  siècle,  et  depuis 
ce  tems,  ils  ont  fourni  au  Roi  et  à  l'état,  des  officiers- 
généraux  distingués  ;  et  plusieurs  chevaliers,  à  l'ordre  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem  ;  ils  ont  contracté  des  alliances 
avec  les  maisons  du  plus  haut  rang,  parmi  lesquelles  on 
remarque  celles  de  Baschi,  de  Baune,  de  Blou,  de 
Bordes,  de  Calvisson  -  d'Orneson,  Dupuy- Montbrun,  de 
Fleury,  de  Mailly,  de  Montainard,  de  Montmorency, 
de  Narbonne  -  Pelet,  de  Pierre  -  de-Bernis,  de  Pontevés, 
de  Quiqueran,  de  Riquetti  -  Mirabeau  ,  de  Rohan  ,  de 
Senneterre,  de  Toiras,  de  Villages-Bernis,  de  Vogué,  etc. 

Cette  maison  a  pris  son  nom  du  château  de  Roque- 
maure,  situé  en  Languedoc,  et  était  déjà  partagée  en 
deux  branches  dans  le  onzième  siècle  ;  l'une,  qui  habita 
d'abord  le  château  et  la  ville  de  Beaucaire,  et  alla  s'éta- 
blir ,  au  commencement  du  quinzième  siècle,  dans  la 
ville  de  Lunel;  et  Tautre,  qui  s'est  éteinte  au  seizième 
siècle,  était  établie  dans  la  ville  d'Arles. 

Elle  a  possédé,  à  différentes  époques,  les  terres  de 
Roquemaure  ,  Fox  en  ^Provence  ,  Sablière  en ',  Poitou  , 
Bernis,  Saint-  Laurent  -  des  -  Arbres  ,  la  Bruguière  ,  Tar- 
tuguières  ,  Ghames  ,  Nicolas  ,  Bidou  ,  Saint-  Nazaire  ,  la 
Deveze  ,  Bordes ,  Montredon  ,  Dardezan ,  Masblan ,  Ro- 
chemore, Saint  -  Cosme  ,  Saint  -  Remèse ,  Rochepierre  , 
Gallargues  ,  Carrière  ,  Triquaut  ,  la  Bastide-de-Baldine  , 
la  Bourdeleau,  la  Villatelle,  etc. 

On  rapportera  ,  d'abord  ,  par  ordre  chronologique , 
les  sujets  qu'on  n'a  pas  pu  lier  ensemble  par  des  degrés 
de  filiation. 

Pierre  -  Guillaume    de     Rochemore,    chevalier    [milesi 
Dominus  de  Rocamaurd  ),  fut  un  des  principaux  témoins^ 
dans  un  acte  de    1084,    P^i"    lequel    Raimond,  comte    d< 
Toulouse,   abandonne  le  droit  qu'il  avait  sur  la  dépouille 
des  évéques  de  Béziers.  Dans   une  charte   du  même    Rai- 
mond, du  5  des  calendes  d'avril  (28   mars)  de   l'an    1094J 
on  voit  que  Pierre  -  Guillaume  de  Rochemore  et  Arnaultj 
son    frère,    font  un   don   à  l'abbaye  de   Saint  t  Victor    d( 
Marseille,   des  droits    qu'ils   ont  sur  les  vaisseaux  et   ra- 


DE  ROCHEMORE.  io5 

deaux,  descendants  ou  montants  par  la  Durance  ou  par 
le  Rhône  {  i  )  en  réparation  est  -  il  dit,  de  ce  qu'ils 
avaient  été  complices  dans  les  guerres  dudit  Raimond  de 
Saint-Gilles  ;  ti  vers  l'an  1096,  le  même  comte  Raimond 
donne  les  églises  du  château  de  Beaucaire,  nomme'es  de 
Saint-Pâques,  de  Sainte-Marie  et  de  Saint-Nazaire,  avec 
les  dîmes  en  dépendants,  à  l'abbaye  de  la  Chaise-Dieu, 
du  conseil,  dit-il,  des  hommes  illustres  y  Pierre-Guillaume 
de  Rochemore,  et  Arnault-Guillaume,  son  frère  (2),  de 
Guillaume  de  Sabran,  etc. 

Dalmas  de  Rochemore,  chevalier,  fut  excommunié, 
en  1107,  par  le  pape  Pascal  II,  comme  conseiller  et 
complice  de  Bertrand ,  comte  de  Toulouse  ,  qui  avait 
usurpé  les  offrandes  de  l'autel  de  l'abbaye  de  Saint- 
Gilles  (3)  d'Avignon. 

Bertrand  de  Rochemore ,  chevalier ,  et  Guillaume , 
son  fils,  paraissent  comme  témoins,  ainsi  que  plusieurs 
autres  chevaliers,  dans  deux  chartes  d'Alphonse,  comte 
de  Toulouse,  données  en  ii33  et,  1 142,  en  faveur  de 
l'âbbaye  de  Saint-André  de  Villeneuve-les -Avignon  (4)  , 
en  présence  de  Bernard  de  Rochemore,  sous-prieur  du- 
dit monastère. 

Guillaume  de  Rochemore  ,  et  Raimond  ,  son  frère  , 
chevaliers,  furent  cautions  du  seigneur  de  Baux  dans 
le  traité  qu^il  fit  en  1 1 56  ,  avec  le  comte  de  Provence 
et  de  Barcelonne,  après  avoir  soutenu  le  siège  du  châ- 
teau de  Beaucaire,  durant  la  guerre  qui  avait  éclaté  au- 
paravant entre  ces  deux  princes  (5).  L'année  suivante, 
II 57,  le  même  Guillaume,  qualifié  fils  de  Bertrand  de 
Rochemore,  paraît  dans  l'acte  par  lequel  l'abbé  de  Saint- 
Gilles  accorde  la  permission  de  bâtir  un  oratoire  à  Saint- 
Gilles,  au  grand-maître  de  Saint-Jean  de  Jérusalem. 

Pierre  -  Guillaume  de  Rochemore,  chevalier  de  l'ordre 
de  Saint-Jean  de   Jérusalem,    paraît,    avec    les  chevaliers 


(i)  Addit.  à  l'hist.  de  Provence^  par  M.  Bouche ^  t.  2,  p.  1054. 

(2)  Archiv.  de  la  sénéchaussée  de  Nîmes.  —  Voye^  aussi  l'hist. 
du  Languedoc,  t.  2.  p.  343. 

(3)  Extr.  d'un  cartul.   du  treizième  siècle.,  cité  dans  l'hist,  de 
Nîmes ^  t.  I ,  f».  27  et  suiv. 

(4)  Hist.  du  Lang.,  t.  2,  p.  471. 

(5)  Voy.    Nostradamus,  Bouche,  l'hist.    Tolosanc.    et   l'hist, 
de  Provence,  t.  2.  p.  128. 


,q5  dk  roghemore. 

Guillaume  de  Sabran  et  Raimond  de  Valiguière,  au 
nombre  des  témoins  qui  déposent  dans  une  information 
faite  à  Uzès,  dans  Thôiel  de  Raimond  d'Uzès,  dit  Rascas, 
le  i3  janvier,  veille  de  Saint-Hilaire  1198,  à  l'efïet  de 
constater  que  Raimond  et  Pons-Albaron,  frères,  étaient 
seigneurs  de  Meyne  et  Montfrin,  et  qu'ils  en  devaient 
rhommage  au  comte  de  Toulouse  (i). 

Hermingaud,  Guillaume,  Dalmas  et  Raimond  de  Ro- 
chemore  ,  frères,  firent  bâtir,  en  1207,  l'oratoire  dont 
il  a  été  parlé,  et  donnèrent  l'investiture  d'un  jardin, 
relevant  de  leur  directe,  situé  dans  la  ville  de  Beaucaire, 
où  ils  habitaient.  Le  même  Hermingaud,  qualifié  che- 
valier, se  rendit  caution  dans  l'acte  de  confirmation  des 
privilèges  accordés  en  12 18,  aux  habitants  de  la  ville 
de  Nîmes,  par  Sancie  d'Arragon,  femme  de  Raimond, 
comte  de  Toulouse  (2);  et  lesdits  Guillaume  et  Raimond 
de  Rochemore,  furent  présents  à  deux  chartes  accordées 
en  1217  et  1221,  par  Raimond,  comte  de  Saint-Gilles, 
en  faveur  des  habitants  de  la  ville  de  Beaucaire;  par  la 
dernière,  le  comte  leur  permet  de  pécher  dans  les 
marais  (3),  Raimond  de  Rochemore ,  chevalier ,  étant 
assiégé  en  1216,  dans  le  château  de  Beaucaire,  par 
Simon  ,  comte  de  Montfort  ,  qui  était  à  la  tête  des 
croisés,  il  harangua  la  garnison  (4). 

Dalmas  de  Rochemore,  II«  du  nom,  fut  choisi,  en 
1239,  par  la  noblesse  de  la  ville  de  Beaucaire,  pour 
soutenir  ses  droits;  il  prend  la  qualité  de  chevalier  de 
jBe^wciZzre,  dans  le  traité  de  Trêve,  conclu  en  1248,  entre 
Ramiond  Vil,  comte  de  Toulouse,  et  Raimond-Beren- 
ger,  comte  de  Provence  (5)  ;  il  avait  précédemment 
souscrit  un  acte  fait  par  ordre  du  même  comte  de 
Provence,  en  1222. 

Jean  de  Rostaing  de  Rochemore,  damoiseaux  de  Beau- 
caire,   signèrent    avec   d'autres   gentilshommes,    le   mardi 


(i)  Acte  conservé  aux  archives  du  grand  prieuré  de  St-Giltes. 

(2)  Hist.  de  Nîmes,  t.  i,  p.  63.  Extr.  des  archiv.  de  la  même 
ville. 

(3)  Recherch.  histor.    et  chronol.  sur    la  ville  de  Beaucaire, 
pag.  104. 

(4)  Hist.  de  Languedoc^  tom.  3,  pag.  73. 

[b)  Ib.  preuv.  tom.  3,  pag.  ^20. —Très,  des  chart.    Toulouse, 
sac  5,  n°  59. 


DE  ROCHEMORE.  i  07 

après  Tociave  de  la  Pentecôte,  1298,  une  attestation 
portant  qu'il  a  été  observé  de  tout  tems  ,  que  les  bour  - 
geois  de  la  sénéchaussée  de  Beaucaire  et  de  Provence , 
qui  sont  reçus  chevaliers,  sont  en  coutume  de  recevoir 
le  baudrier  des  mains  des  nobles,  barons,  archevêques 
et  évêques,  sans  attendre  la  permission  du  prince  :  cette 
attestation,  qui  existe  encore  au  trésor  des  chartes,  est 
scellée  de  vingt -deux  sceaux,  y  compris  ceux  de  Jean  et 
Rostaing  de  Rochemore  (  i  ). 

Nota.  Jean  de  Rochemore  est  auteur  de  la  branche 
de  Rochemore ,  établie  à  Arles ,  en  Provence  ;  ses  des- 
cendants ont  été  pourvus  successivement  des  places  de 
conseillers,  syndics  et  consuls  des  nobles  de  la  ville 
d'Arles,  depuis  l'année  1342,  jusqu'en  1448.  ^ 

La  filiation  est  suivie  depuis  : 

I,  Guillaume  de  Rochemore,  1"  du  nom,  damoi- 
seau de  Beaucaire,  et  ensuite  chevalier,  fut  témoin  , 
avec  cette  qualité,  d'une  sentence  rendue  le  i3  des  ca- 
lendes de  septembre  (  20  août  )  1266  ,  par  Bertrand 
Imbert,  juge  de  cette  ville,  au  sujet  de  ses  limites.  Il 
tit  faire  le  vidimé  d'une  transaction  passée,  le  17  des 
calendes  de  juin  (  16  mai  )i268,  entre  les  habitants  de 
Beaucaire  et  le  prieur  de  Saint-Romain  de  acu,  au  sujet 
de  la  propriété  et  usage  de  certains  pâturages  :  ce  vidimé, 
daté  de  la  veille  des  calendes  d'avril  1294,  est  inséré 
dans  un  autre  vidimé  fait  par  le  même  Guillaume  de 
Rochemore,  chevalier,  le  20  septembre  i3i4.  11  avait 
épousé,  en  1280  Jeanne  de  Codol,  delà  ville  de  Nîmes; 
laquelle  ,  par  son  testament,  fit  un  legs  à  Maurette  de 
Rochemore,  sa  petite-fille.  De  son  mariage  sont  issus  : 

I .°  Guillaume  de  Rochemore  ,  chevalier  ,  tran- 
sigea, le  10  janvier  i3o7  (  v.  st.  ),  avec  Charles, 
son  frère,  au  sujet  des  droits  légitimaires  de  ce 
dernier;  il  fut  choisi,  le  11  des  calendes  de  dé- 
cembre (21  novembre)  i3o8  ,  par  la  noblesse  de 
Beaucaire,  pour  faire  rendre  compte  des  deniers 
publics,  employés  aux  chaussées  du    Rhône  ;  est 


(i)  Très,   des  chart.  Toulouse ^   n''  4.  —  Hist.  du  Languedoc^ 
tom.  3,  pag.  O07. 


,o8  DE  ROCHEMORE. 

qualifie  noble  homme  et  chevalier  y  dans  le  serment 
de  fidélité,  rendu  le  i8  juillet  i3i6,  par  les 
consuls  de  la  ville  de  Nîmes,  au  nom  du  clergé, 
des  barons  ,  nobles  et  habitants  de  cette  ville  , 
à  Philippe  de  France,  re'gent,  à  la  mort  de  Louis, 
dit  le  Hutin;  et  ne  vivait  plus  le  26  novembre 
i325.  Il  eut  d'Anne  de  Romieu ,  de  la  ville 
d'Arles,  sa  femme,  les  enfants  qui  suivent  : 

a.  Jean  de  Rochemore,  qui  constitua,  par  acte 
du  26  novembre  i32  5,  reçu  par  Pierre  de 
Saint  -  Quentin  ,  notaire  à  Tarascon,  la  dot 
de  Maurette  de  Rochemore,  sa  sœur,  femme 
de  Pierre  Abraham,  dit  de  Mercœur,  da- 
moiseau ;  il  était  mort  sans  postérité ,  le 
22  février  i35o,  lors  du  testament  de  ladite 
Maurette,  sa  sœur; 

b.  Maurette,  de  Rochemore,  mariée,  le  26  no- 
vembre i325,  à  Pierre  Abraham,  dit  Mer- 
cœur,  damoiseau  de  la  ville  d'Arles,  auquel 
elle  donne  procuration,  en  1343,  pour  aller 
retirer  le  legs  à  elle  fait  par  Jeanne  de  Godol,  sa 
grand'mère.  Elle  fit  son  testament  le  22  février 
i35o  (v.  st.  ),  devant  JeanGirani,  notaire  royal 
à  Arles,  par  lequel  elle  substitua  tous  ses  biens 
à  noble  Jacques  de  Rochemore,  son  cousin, 
fils  de  Jean  de  Rochemore,  de  Beaucaire,  et 
aux  siens,  en  cas  que  Jean,  dit  Jeannet 
Abraham,  son  fils  unique,  vînt  à  mourir 
sans  postérité. 

Dans  le  même  tems  vivait  Tiburge  de 
Rochemore,  religieuse  au  couvent  de  Saint- 
Césaire  d'Arles,  qui,  avec  les  autres  dames 
religieuses,  consentit  et  accepta  la  vente 
faite  à  ce  monastère,  le  23  septembre  i354, 
par  Jeannet  Abrahaip,  du  lieu  appelé  vulgai- 
rement le  Terassatiy  et  divers  prés,  bois  et 
terres  en  dépendants,  provenants  de  feu 
noble  Pierre  Abraham,  damoiseau  d'Arles, 
et  de  feue  Maurette  de  Rochemore,  sa  femme, 
et  mère  dudit  Jeannet  ; 

2."   Charles  de  Rochemore,   chevalier,    non  content 
de  la   portion  des  droits   que  son   père  lui  avait 


DK  ROCHEMQRE.  109 

assignés,  il  voulut  résoudre  ses  prétentions  avec 
Guillaume,  son  frère,  par  voie  de  composition 
à  l'amiable;  ils  procédèrent  à  leur  arrangement 
en  vertu  d'une  transaction  du  10  février  iSoy 
(  v.  st.  )  ,  où  ils  se  disent  fils  d'autre  Guillaume 
de  Rochemore. 

Nota.  Cette  transaction  fut  vérifiée  par  les  com- 
missaires des  preuves  de  noble  François  de  Cal- 
visson  d'Ormeson,  fils  de  Charlotte  de  Roche- 
more, reçu  chevalier  de  Malte,  en  1670  (  i  )  ; 

3.*   Jean,  dont  l'article  suit . 

Vers  le  même  tems  vivaient  : 
Roland    de     Rochemore,  nommé  dans  un  titre  de 

l'an  i328,  avec  Raimond  d'Alès,  fils  d'Amédée;  et 
Odilon  de  Rochemore,   qui    pourrait    être   frère  du 

précédent,  souscrivit  un  acte  de  la  même  année  ; 

II.  Jeari  de  Rochemore,  I"  du  nom,  de  Beaucaire, 
ne  vivait  plus  lors  du  testament  de  Maurette,  sa  nièce, 
du  22  février  i35o,  dans  lequel  il  est  rappelé  comme 
père  de  Jacques  qui  suit  : 

III.  Jacques  de  Rochemore,  I"  du  nom,  fut  substi- 
tué, lui  et  les  siens,  aux  biens  de  Maurette  de  Roche- 
more, sa  cousine,  femme  de  Pierre  Abraham,  dit  de 
Mercœur,  par  son  testament  du  22  février  i35o.  Il  est 
mentionné  le  premier  dans  un  vieux  registre,  écrit  en 
idiome  languedocien,  page  première,  (où  il  est  nommé 
Janmes  de  Rocamaura  )  ,  contenant  les  biens  et  noms  des 
personnes  de  Beaucaire,  de  l'an  1375,  au  mois  de  jan- 
vier; suivant  sa  déclaration  incluse  dans  ce  registre,  il 
possédait  un  hôtel,  situé  rue  de  la  Fustarie.  Gensane, 
sa  femme,  nommée  immédiatement  après  lui,  déclare 
avoir  un  petit  hôtel,  situé  dans  la  même  rue,  et  un  mas 
situé  àSavian;  il  se  rendit  caution,  le  3o  septembre  i38o, 
dans  le  contrat  de  mariage  de  Bertrand  de  Pierre  de 
Bernis,  seigneur  de  Saint-Marcel,  dont  il  épousa,  en 
secondes  noces,  la  proche  parente,  nommée  Guille- 
mette  de    Pierre  ;   fit  faire    le  compoix  du   château    et  de 


(i)  Extr.  d'un  petit  registre  conservé  aux  archives  de  Sainte- 
Marthe  de  Tarascon. 


j  I  O  m  ROCHEMORE. 

la  terre  de  Maillane,  en  Provence,  en  1402,  tant  à  sa 
réquisition,  qu'à  celle  de  Jacques  Guigon,  où  ils  sont 
qualifiés  co-seigneurs  dudit  lieu.  Guillemette  de  Pierre, 
sa  femme,  lui  fit  une  procuration,  le  26  septembre  1408, 
pour  marier  leur  fils,  Hermingaud  de  Rochemore,  qui 
suit,  avec  Mandolie  de  Bordes,  de  la  ville  de  Lunel. 
On  ignore  la  date  de  sa  mort  ;  il  laissa  : 

''•>IV.  Hermingaud  de  Rochemore,  damoiseau,  qualifié 
noble  et  puissant  homme,  fut  gouverneur,  capitaine  et 
viguier  de  la  baronnie  de  Lunel,  pour  Yolande  d'Ara- 
gon, reine  de  Naples  et  de  Jérusalem,  comtesse  de 
Provence,  selon  une  investiture  qu'il  donna  en  cette  qua- 
lité, au  nom  de  cette  priDcesse,  le  25  février  1437  (  v,  st.  ); 
il  avait  épousé,  suivant  la  procuration  de  sa  mère,  du 
26  septembre  1408,  Mandolie,  aliàs  Manduelle  de 
Bordes,  fille  unique  de  noble  et  puissant  homme  Jac- 
ques de  Bordes,  seigneur  de  Bordes  et  de  Tartuguières 
jsn  Provence  (  i  ),  frère  du  cardinal  de  ce  nom,  et  camé- 
rier  du  Pape.  Il  rendit  hommage  au  Roi,  le  14  mars 
1435,  pour  ses  châteaux,  terres  et  juridiction  de  Bordes; 
rendit  un  second  hommage  à  S.  M.,  le  25  août  sui- 
vant, de  ses  terres  de  la  Deveze,  de  Tartuguières,  de 
Saint-Nazaire,  des  Felinières,  Piscaries  et  leurs  dépen- 
dances en  juridiction  ;  il  fit  son  testament  à  Lunel,  le 
3  mai  1438,  devant  Rabully,  notaire  royal  de  cette 
ville,  oti  après  avoir  appelé  Jean  de  Rochemore,  son 
fils,-  il  institue  héritier,  noble  Charles  de  Rochemore, 
son  fils  aîné,  avec  substitution  de  ses  biens,  en  faveur 
de  nobles  Bermond,  Philippe  et  Guillaume  de  Roche- 
more, ses  autres  enfants  mâles,  et  à  leur  défaut  de 
ses  filles,  dont  il  laisse  Mandolie  de  Bordes,  sa  femme,, 
tutrice,  curatrice  et  administratrice;  étant  veuve,  j 
elle  fit  aussi  son  testament  audit  Lunel,  devant  Alde- 
bert  de  Lasbroas,  notaire  de  Massilliargues,  le  28  mai 
1449,  par  lequel,  elle  institue  héritier  noble  Charles 
de  Rochemore,  son    fils    aîné,   à    condition  qu'il  s'appel- 


(1)  C'est  à  l'époque  de  ce  mariage  que  la  maison  de  Roche- 
more quitta  la  ville  de  Beaucaire  pour  venir  habiter  celle  de 
Lunel,  d'où  sont  sorties  les  trois  branches  'qui  résident  encore 
dans  le  bas  Languedoc,  amsi  que  les  autres. 


DE  ROCHKMORE.  I  i  i 

lera  à  Tavenir,  et  les  siens,  Rochemore^  dit  de  Bordes  \ 
et  de  Bordes,  dit  de  Rochemore ,  et  à  la  charge  encore 
de  quelques  substitutions  particulières  auxdits  nobles 
Philippe ,  Guillaume  et  Bermond  de  Rochemore  ,  ses 
autres  fils.  Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Bermond  de  Rochemore,  comparut  à  l'as- 
semblée des  nobles  de  la  scinechaussee  de  Beau- 
caire,  en  1492  ;  il  fut  gouverneur  des  terres  que 
René  ,  duc  d'Anjou  ,  roi  de  Naples  ,  avait  en 
Provence  et  en  Languedoc,  et  succéda  à  son  père 
dans  le  gouvernement  des  terres  de  la  reine  Yo- 
lande ;  il  fut  marié  avec  Guionne  de  Bouchet, 
dont  il  eut  un  fils ,  nommé  Jacques-Louis  de 
Rochemore,  qui  épousa,  en.  1498,  Jeanne  d'An- 
cézune,  fille  de  Guillaume  d'Ancézune,  IV"  du 
nom,  seigneur  de  Caderousse  ;  et  de  Gabrielle 
de  Montdragon.  Il  en  a  eu  trois  filles,  i.**  N.... 
de  Rochemore ,  mariée  au  seigneur  de  Saint- 
Roman  ;    2.'*  N  ....  de  Rochemore  ,   femme  du 

seigneur  de  Rispaut;  3.°  N de   Rochemore, 

mariée  au  seigneur  d'Istre,  en  Provence; 

3.**  Philippe  de  Rochemore,  seigneur  de  la  Sa- 
blière, en  Poitou  ,  qui  fut  chambellan  du  duc 
d'Anjou,  et  qui  comparut  à  l'assemblée  des  no- 
bles de  la  sénéchaussée  de  Beaucaire,  en  1454 
et.  1456;  il  fit  donation,  en  1486,  à  Pierre  de 
Rochemore,  son  neveu,  des  biens  qu'il  avait  à 
Beaucaire  ; 

4.*  Guillaume  de  Rochemore,  gouverneur  de  la 
ville  de  Lunel  ,  pour  Pierre  de  Rochemore  ,  son 
neveu  ;  il  fut  gentilhomme  ordinaire  du  Roi  de 
Sicile,  puis  écuyer  de  Louis  XI  ,  et  seigneur  de 
Fos,  en  Provence,  dont  il  donna  le  dénombre- 
ment le  7  mars  1490; 

5.°  Jean  de  Rochemore,  moine  de  Psalmodi  ,  en 
1438,  puis  abbc  de  Sauve,  en  1449  ; 

r  o  TA       u-      j    r»     u  kui  vivaient  le  5  mai 

6."  Dauphme  de  Rochemore,  /^        00 

o  i-  .u    •       j     r»     L  )     1438,  et  moururent 

7."  Catherine  de  Rochemore,!       ^     ',,. 
'  ]     sans  alliance; 

8."   Marguerite  de   Rochemore,   qui  vivait  le  5  mai 


1,2  DE  ROCHEMORE. 

1438  :  le  testament  de  sa  mère^  du  28  mai  1449, 
qui  mentionne  les  articles  de  sa  dot,  fait  pré- 
sumer qu'elle  a  dû  être  mariée  peu  de  tems  après; 
9.*»  Guinette,  Guinelle  ou  Aygline  de  Rochemore, 
vivait  en  1438  et  1449,  alors  femme  de  noble 
Pierre  de  Vinsobre,  de  la  ville  de  Lunel  ; 
-Louise  de  Rochemore,  mariée  en  1435  ,  à  Aimar 
de  Taulignan,  IP  du  nom,  baron  des  Barres, 
fils  de  Bertrand  de  Taulignan  ,  IV*  du  nom, 
seigneur  du  Puy,  de  Rochefort  et  autres  lieux; 
et  de  Blonde  ,  baronne  des  Barres  ,  en  Vivarais. 
Aimar  de  Taulignan  n'ayant  pas  eu  d'enfants  de 
Louise  de  Rochemore,  il  donna,  en  1475,  sa 
baronnie  des  Barres,  à  Bertrand  de  Taulignan, 
son  petit-neveu ,  auquel  il  substitua  Louis  de 
Taulignan  ,  son  frère ,  et  leurs  descendants  à 
perpétuité. 

V.  Charles  de  Rochemore  ,  dit  de  Bordes  ,  damoi  - 
seau,  seigneur  de  Bordes,  de  la  Deveze,  de  Tartu - 
guières ,  etc.,  épousa  ,  en  •1460  ,  noble  Catherine  du 
Puy  ou  Delpuech  (  de  Podio  )  ,  fille  d'Armand  du  Puy, 
seigneur  de  Saint-Martin,  de  Valgasgue  et  de  Blanoux; 
il  transigea  avec  nobles  Bermond  et  Philippe  de  Roche- 
more, ses  frères,  sur  le  partage  des  biens  de  Mandolie 
de  Bordes,  leur  mère,  par  acte  du  20  octobre  1450; 
comparut  à  l'assemblée  de  la  noblesse,  en  1470;  fit 
son  testament  devant  Firmier,  notaire  de  Lunel ,  le 
21  juin  1472,  par  lequel  il  institue  héritier,  noble 
Pierre  de  Bordes  de  Rochemore  ,  son  fils ,  qu'il  laisse 
sous  la  tutelle  de  Catherine  du  Puy  ,  sa  femme ,  avec 
substitution  de  ses  biens ,  s'il  mourait  en  pupillarité  , 
à  Jeanne  et  Felise ,  ses  deux  filles  :  on  voit  par  cet 
acte,  qu'ils  n'eurent  que  trois  enfants  : 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Jeanne  de  Rochemore,  qui  vivait  le  21  juin 
1472. 

3.°  Felise  de  Rochemore,  qui  vivait  aussi  le  21  juin 
1472  ,  transigea  avec  son  frère  ,  le  3  avril 
148 1  ,  étant  alors  mariée  à  Jean  de  Guérin,  sei- 
gneur de  Boulbon. 

VI,  Pierre    de    Rochemore,   dit   de  Bordes,  seigneur 


DE  ROGHEMORE.  Il3 

de  Bordes,  de  la  Deveze  et  Tartuguières,  gouverneur 
capitaine,  et  viguier  de  la  baronnie  de  Lunel,  épousa, 
i."  le  14  avril  1496,  acte  reçu  par  Bernard,  notaire, 
Agnès  de  Boileau,  fille  de  Guillaume  de  Boileau,  tréso- 
rier de  la  sénéchaussée  de  Nismes  et  de  Beaucaire,  sei- 
gneur d'Argenteuil,  près  Paris,  et  d'Etienne  Bourdin  ; 
2.°  par  contrat  passé  à  Gignac,  le  3  octobre  i5o4,  reçu 
par  Castanier,  notaire  de  Lunel,  en  présence  de  nobles 
Jean  d'Adhémard,  seigneur  de  Torene,  Charles  de 
Codol  et  autres  gentilhommes,  ses  parents,  noble 
Jeanne  d'Orjolet,  fille  de  noble  Raymond  d'Orjolet,  et 
de  noble  Jeanne  de  Vissée  de  la  Tude;  le  baron  de 
Budos  de  Portes  lui  accorda,  le  i5  septembre  i523, 
l'exemption  de  toutes  sortes  de  péage  et  autres  droits, 
dans  toute  l'étendue  de  sadite  baronnie,  tant  a  cause  de 
l'amitié  qui  régnait  entr'eux,  qu'en  considération  de 
l'ancienneté  de  sa  noblesse;  il  fit  son  testament  devant 
Brunel,  notaire  de  Lunel,  le  2  septembre  i532;  et 
Jeanne  d'Orjolet,  sa  veuve,  fit  le  sien,  le  26  juin  1545. 
Pierre  de  Rochemore  eut  pour  enfants; 

Du  premier  lit  : 

t.*  Etiennette,  aliàs,  Antoinette  de  Rochemore, 
mariée,  le  29  septembre  i5io,  à  noble  Jacques 
de  Valette,  seigneur  de  Fontesc; 

Du  second  lit  : 

2.°  François,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Etienne  de  Rochemore,  ecclésiastique  ; 

4.0  Jacques  de  Rochemore,  auteur  de  la  branche 
des    seigneurs     d'Aigremont,    rapportée,   ci-après; 

5.°  Françoise  de  Rochemore,  mariée  le  24  octobre 
1527,  à  Jean  de  Sarret,  seigneur  de  Fabrègues 
et  d'Aynac,  fils  de  Pierre- Raimond  de  Farret, 
seigneur  des  mêmes  lieux  et  de  Coussergues;  et 
de  Jacquettede  Bozèned'Arbouras. 

VII.     François    de    Rochemore,     seigneur    de    Bordes, 
■c    la     Deveze,    de    Tartuguières,    etc.,    capitaine,     gou- 
Tieur    et    viguier  de   la   ville    et    baronnie   de    Lunel, 
-usa,   par  contrat   passé  au  château  d'Aubais,  le  i3  no- 
mbre    i536,     devant    Antoine      iMassacan,    notaire    de 
-^ivisson,    noble    demoiselle   Madelaine  de   Bozène,  dame 
ie   Saint -Laurent,    de    la  Vernède  et  de   la  Bruguièrc, 
14.  8 


jj  .  DE  ROCHEMORE. 

fille  de  noble  et  puissant  seigneur  Jacques  de  Bozène 
dit  de  Sounères,  baron  d'Aubais,  seigneur  du  Cailar,  d 
Montmirat  et  autres  lieux;  et  de  noble  Antoinette  d 
Joncherettes.  Il  rçndit  hommage  au  Roi,  le  27  novem 
bre  i5  52_,  des  terres  de  la  Deveze  et  de  Tartuguières 
et  de  leurs  châteaux,  maisons,  domaines  et  juridictions 
fit  son  testament  devant  Honoré  Buisson,  notaire  di 
Lunel,  le  i3  octobre  1572,  par  lequel  il  élit  sa  sépul 
ture,  dans  un  sien  tombeau,  en  l'église  de  Notre-Dami 
du  Pas,  à  Lunel,  où  était  enterrée  Jeanne  d'Orjolet 
sa  mère  ;  nomme  héritier,  Thomas  de  Rochemore 
son  fils  aîné  ;  lui  substitue  noble  Jean  de  Rochemore 
son  fils  puîné,  et  à  son  défaut,  nobles  Louis  et  Gaillan 
de  Rochemore,  ses  autres  fils.  Madelaine  de  Bozèn 
fit  aussi  son  testament  à  Lunel,  le  17  juillet  1573 
devant  ledit  Buisson,  notaire.  Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Thomas  de  Rochemore,  qui  fut  gouverneur  e 
viguier  de  la  ville  de  Lunel,  mestre  de  camj 
d'un  régiment,  et  mourut  sans  postérité  d'un 
blessure  qu'il  avait  reçue,  dans  une  entrepris 
sur  le  pont-Saint-Esprit,    tenu    par  les  ligueurs 

2.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Louis  de  Rochemore,  qui  forma  la  branche  de 
seigneurs  de  Galargues,    rapportée  ci-après  ; 

4.<»  Gaillard  de  Rochemore,  qui  fut  tué  dans  un 
sortie  faite  par  les  religionnaires  de  Montpelliei 
sur  les  royalistes,  qui  en  faisaient  le  siège  ; 

5.°  Françoise  de  Rochemore,  mariée,  le  8  noverr 
bre  i556,  à  Simon  de  Sandres,  seigneur  t 
Saint-Just  et  de  Saint-Georges,  capitaine  c 
cinquante  hommes  de  pied  dans  la  ville  d'Aigueî 
Mortes,  en  iSgg,  fils  de  Guichard  de  Sandre; 
et  de  Jeanne  de  Trinquaire  ; 

6.°  Claude  de  Rochemore,  mariée  le  14  mai  i55é 
à  Jean  de  Boulouse,  seigneur  de  Lascours  ; 

7.°  Madelaine  de  Rochemore,  femme  par  conti 
du  25  septembre  i58o,  de  Jean  de  Lou( 
IIP  du  nom,  seigneur  d'Aujargues,  second 
de  Jean  de  Louet,  IP  du  nom,  baron  de 
visson,  du  Massillargues,  etc.  et  de  Marguerl 
de  Veze  de  Forcalquier. 

VIII.     Jean    de      RochemorE;     II®     du     nom,    seignei 


DE  ROCHEMORE.  I  i  5 

de  la  Deveze,  de  Bernis,  etc.  épousa,  par  contrat  passé 
à  Montpellier,  devant  Etienne  Roussel,  notaire  de  cette 
ville,  le  22  mars  1574,  damoiselle  Jeanne  de  Tourilhon, 
fille  de  Jean  de  Tourilhon,  seigneur  du  Grès,  lieutenant 
principal  du  gouverneur  de  Montpellier,  et  de  dame 
Catherine  de  Barrière;  elle  testa  devant  Antoine  Comte, 
notaire  de  Montpellier,  le  21  juillet  i6o3;et  Jean  de 
Rochemore,  de\ant  le  même,  le  21  août  16 10.  Il  rendit 
au  Roi,  le  17  mai  1639,  le  dénombrement  des  biens 
nobles  et  fiefs,  que  noble  Hermingaud  de  Rochemore, 
et  noble  Mandolie  de  Bordes,  ses  quatrième  aïeul  et 
aïeule,  avaient  hommages  au  Roi  Charles  VII,  en  l'an- 
née 1435;  et  fut  présent  au  ban  et  arrière-ban,  le 
i5  juin  de  ladite  année  1639.  Leurs  enfants  furent: 

[."Charles  de  Rochemore,  seigneur  de  Saint-Lau- 
rent, de  la  Deveze,  de  la  Bruguière  et  autres 
places,  gouverneur,  capitaine,  et  viguier  de  la  ville 
et  viguerie  de  Lunel,  qui  épousa,  i .°  en  1600, 
Gabrielle  de  Banne  d'Avejean,  fille  de  noble  Pierre 
de  Banne,  IV*  du  nom,  seigneur  d'Avejan, 
baron  de  FerreyroUes,  et  d'Anne  de  Caladon 
de  la  Valette;  2.°  Anne  de  Calvière  de  Bou- 
coiran,  fille  de  Guillaume  de  Calvière,  seigneur 
de  Boucoiran,  et  d'Isabeau  de  Barrière,  dont  il 
n'eut  point  d'enfants;  il  n'eut  de  son  premier 
mariage  qu'une  fille,  Françoise  de  Rochemore, 
mariée,  i."  à  Henri  de  Tremolet,  seigneur  de 
Montpezat,  fils  de  Jean  de  Tremolet,  baron  de 
Montpezat,  et  de  Madelaine  de  Nogaret  de  Cal- 
visson  ;  2.°  le  23  janvier  1646,  à  Charles  de  Ro- 
chemore,   de    St.-Laurent,    son    cousin-germain; 

2.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Louis  de  Rochemore,  capitaine  de  carabiniers, 
tué  dans  les  guerres  de  son  tems; 

4."  Françoise  de  Rochemore,  mariée,  en  093,  à 
Pierre  de  Villages,  à  qui  elle  porta  la  terre  et 
seigneurie  de  Bernis; 

5.°  Marguerite  de  Rochemore,  femme,  en  1604, 
de  Pierre  de  Ccunbes  de  Montagut,  seigneur  de 
Combes; 

6.°  Jeanne  de  Rochemore,  mariée,  en  1600,  à 
Daniel    de    Calvière,     baron      de     Saint-Cosme, 


I  ,5  DE  ROCHEMORE. 

qui  testa  le  20  juin  i636,  fils  de  Nicolas  de  Cla- 
vière,  seigneur  de  Saint-Gosme,  et  de  Boissières, 
gouverneur  de  Nîmes,  gentilhomme  de  la  cham- 
bre du  Roi,  et  de  Françoise  Brochet. 

IX.  Jean  de  Rochemore,  III®  du  nom,  seigneur 
de  la  Deveze,  de  Montredon,  etc.  lieutenant  principal  au 
gouvernement  et  siège  présidial  de  Montpellier,  épousa, 
par  contrat,  du  20  septembre  16 17,  devant  Pierre  Saba- 
tier,  notaire  à  Montpellier,  demoiselle  Anne  de  Ma- 
riotte,  fille  de  Jean  de  Mariotte,  conseiller,  maître 
ordinaire  en  la  chambre  des  comptes  de  Languedoc,  et 
de  dame  Anne  de  Jaunet;  elle  testa  à  Lunel,  devant 
Jean  Faucillon,  notaire  de  cette  ville,  le  1 1  août  1 677. 
Ses  enfants  furent  : 

1.°  Charles  de  Rochemore,  seigneur  de  Saint- 
Laurent  de  la  Bruguière,  de  la  Deveze,  de  la 
Baume,  gouverneur  et  viguier  pour  le  Roi  en  la 
ville,  viguerie  et  baronnie  de  Lunel,  pourvu  le 
II  décembre  1648;  maintenu  dans  sa  noblesse 
par  jugement  de  M.  de  Bezons,  intendant  de  Lan- 
guedoc, du  10  décembre  1668.  Il  avait  épousé 
par  contrat  du  23  janvier  1646,  retenu  par  Bru 
nel,  notaire  audit  lieu  de  Lunel,  Françoise  d( 
Rochemore,  sa  cousine-germaine  :  il  n'eut  poin 
d'enfants; 

2.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.**  Pierre  de  Rochemore,  mort  enseigne  dans  h 
régiment  de  l'Equas,  mort  en  Piémont,  avan 
le  testament  de  sa  mère . 

X.  Jean    de   Rochemore,    IV^    du    nom,     seigneur    d 
Montredon,    gouverneur     et    viguier    pour  le    Roi    de 
ville  et  baronnie  de  Lunel,  après  son   frère  aîné,  épouî 
par   contrat,   du    i3    août    i65  2,    passé     au    château 
Sausseriès,    devant    Simon    Grefuelhe,     notaire   à    Secui 
noble  Françoise   Duranc  de   Vibrac,   fille  de   noble   Loi 
Duranc,    seigneur   de  Vibrac,    et   de  Susanne   de   Couî 
de    Sausseriès  ;    fut    nommé   par    lettres-patentes  du    Rf 
au   mois  de   décembre    1661,    conjointement  avec   les  se 
gncurs  de  Toyras,   de  Ganges  et   de   Rabat,  pour  vérifî^ 
les     titres    de    noblesse    du    marquis  de  Castres,    nomi 
chevalier    des    ordres    de    S.   M.;  fut  maintmu  dans 


■^, 


DE  ROCHEMORE.  i  r  7 

noblesse,  conjointement  avec  Charles  de  Rochemore,  son 
frère,  et  François-Louis-Hercules  et  Jean  de  Roche- 
more, ses  cousins,  par  jugement  du  10  décembre  1668; 
transigea  avec  messire  Claude-François  de  Pelet-Nar- 
bonne,  comte  de  Fontanès,  baron  de  Combas,  etc.  son 
gendre,  le  23  juin  1678;  fit  son  testament  à  Mont- 
pellier, devant  Adrien  Adam,  notaire  de  cette  ville,  le 
I  0  novembre  1687.  Ses  enfants  furent  ; 

I .°  Henri,  dont  l'article  suit; 

2.*'  Anne  de  Rochemore,  mariée,  en  1678,  à 
Claude  Pelet,  vicomte  de  Narbonne-Pelet,  comte 
de  Fontanès,  baron  de  Combas  et  de  Montmirat, 
tils  de  Louis  Pelet,  II®  du  nom,  baron  de  Com- 
bas et  de  Montmirat,  seigneur  de  Cannes,  de 
Vie,  de  Fontanès,  etc.  et  de  Madelaine  de  la 
Tour-des-Bains. 

XI.  Henri  de  Rochemore,  seigneur  de  la  Deveze, 
de  Montredon,  etc.  lieutenant  de  vaisseaux  du  Roi,  par 
brevet  du  i"  janvier  1703;  capitaine  d'une  compagnie 
franche  d'infanterie  de  la  marine,  par  commission  du 
1*^'  avril  1704;  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  par  provisions  du  28  juin  1718;  avait 
épousé,  par  contrat  passé  à  Toulon,  devant  Fabre, 
notaire  de  cette  ville,  le  22  février  1698,  demoiselle 
Marie-Blanche  de  Ricard,  fille  de  feu  messire  Vincent 
de  Ricard,  capitaine  dans  le  régiment  de  Schulemberg, 
et  de  dame  Marguerite  de  Cordeil  de  Frans  ;  elle  tran- 
sigea avec  Pierre  de  Ricard,  son  frère,  seigneur  de 
Foncouverte,  premier  président  de  la  chambre  des  en- 
quêtes du  parlement  de  Provence,  le  3o  juin  1722; 
Henri  de  Rochemore  ne  vivait  plus  le  3o  juin  1738. 
Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Joseph-Gabriel-Paul-Ange,  qui  suit; 

2.  Henri,  vicomte  de  Rochemore,  qui  s'établit 
à  Toulon,  fut  fait  chef  d'escadre  des  armées 
navales,  en  1764  ,  commandeur  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  le  20  mars  1773, 
et  lieutenant  général  en»  1776;  il  épousa  en 
1749,  Marie  de  Chazellcs,  sœur  de  Jacques  de 
Chazelles,  comte  de  Chazelles,  maréchal  des 
camps  et  armées  du  Roi,  et  d'Augustin  de  Cha- 


1,8  DE  ROCHEMORE. 

zelles,  comte  de  Chusclon,  président   du    conseil 
supérieur  à  Nîmes.  Ses  enfants  furent: 

a.  Jacques  de  Rochemore,  né  en  1752,  en- 
seigne des  vaisseaux  du  Roi;  il  périt  victime 
de  la  révolution  à  Toulon,  où  il  comman- 
dait, sous  M.  de  Flotte; 

b.  Louise  de  Rochemore,  mariée  en  1770,  à 
N  ..  ..  d'Antrechaud  ; 

c.  Marie  de  Rochemore; 

d.  Anne  de  Rochemore; 

3."  François  de  Rochemore,  qui  servit  dans  le  régi- 
ment de  Foix  ; 

4.°  Alexandre  de  Rochemore,  mort  officier  dans  le 
régiment  de  Perche,  infanterie; 

5.°  Vincent-Gaspard- Pierre  de  Rochemore,  écuyer, 
qui  s^établit  à  Rochefort,  où  il  fut  commissaire 
général  de  la  marine,  par  commission  donnée 
par  le  Roi,  à  Versailles,  le  i"  novembre  ijSj, 
et  où  il  épousa,  le  i5  juillet  1748,  Marie-Made- 
laine  de  Gaston,  fille  de  feu  Jacques  de  Gaston, 
et  de  Marie-Madelaine    Videau,  dont  sont  issus  : 

a.  François-Gaspard-Philippe  de  Rochemore, 
né  le  i^*"  mai  1751,  officier  au  régiment 
royal  cavalerie,  puis  capitaine  dans  les  dra- 
gons de  Languedoc,  mort  à  Paris,  le  lo 
juillet  1794,  victime  du  tribunal  révolution- 
naire, comme  fauteur  de  la  prétendue  cons- 
piration de  la  prison  du  Luxembourg,  où  il. 
était  détenu; 

b.  Louis -Pierre -Gaston  de    Rochemore,    né   1 
9  juin    1755,   tué  dans  la   guerre    de    177 
commandant    un    vaisseau   dans   l'escadre  d^ 
M.  de  Suffren; 

6."  Marguerite    de    Rochemore,     dame  de  l'abbaye 

d'Hyères,  en  Provence; 
7.°  Marie-Elisabeth    de    Rochemore,    religieuse     a\i 

premier  monastère  des  Ursulines  de  Nîm.es. 

XIII.    Paul- Ange     de    Rochemore,    marquis  de   Roch( 
more,    Saint-Cosme,     seigneur    de  la    Deveze,  officier 
la  marine    royale,  reçut  procuration    de    M.   le   prince  d\ 
Conty,  comte  d'Alais,    pour   le  représenter    aux    états  dj 


i 


DE  ROCHEMORK.  liq 

la  province  de  Languedoc,  le  9  décembre  1744;  et  ob- 
tint, par  lettres  du  mois  de  février  lySi,  registrées  au 
parlement  de  Toulouse,  et  à  la  chambre  des  comptes  de 
Montpellier,  le  3i  juillet  et  22  décembre  suivant,  l'érec- 
tion en  marquisat  de  sa  seigneurie  de  Saint-Gosme,  sous 
la  dénomination  de  Rochemore  Saint-Cosme,  en  consi- 
dération de  sa  fidélité  et  de  l'attachement  de  sa  famille  à 
ses  souverains,  de  ses  alliances  honorables  et  de  l'ancien- 
neté de  sa  noblesse;  il  avait  épousé,  le  23  avril  1723, 
Marie-Elisabeth  de  Maillan,  fille  de  Pierre-Jacques  de 
Maillan,  seigneur  et  baron  de  Saint-Cosme,  d'Ardezan 
et  de  Masblanc,  conseiller,  puis  chevalier  d'honneur 
du  présidial  de  Nîmes,  et  de  Louise  de  Rochemore 
d'Aigremont  ;  il  testa  devant  Louis  Poutier,  notaire  à 
Nimes,  le  2  janvier  1760.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Alexandre-  Henri  -  Pierre,     dont     l'article  suit  ; 

2."  Joseph  de  Rochemore,  né  le  7  octobre  1732, 
lieutenant  de  vaisseaux,  qui  épousa,  en  1773, 
Louise  de  Jouenne  d'Esgrigny,  fille  d'Henri- 
F'rançois  de  Jouenne  d'Esgrigny -d'Herville, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  ancien  capitaine  au  régiment  Commissaire- 
général,  et  de   Marie  Maresse; 

3.°  Pierre- Joseph  de  Rochemore,  né  le  16  janvier 
1735,    vicaire-général  du  diocèse  de  Nîmes; 

4.°  Jacques-Gaspard  de  Rochemore,  né  le  26  juin 
1 737,  vicaire-général  du  diocèse  d'Alby  ; 

5."  Agnès-Thérèse  de  Rochemore,  née  le  28  dé- 
cembre 1729,  religieuse  Ursuline  au  premier 
monastère  de  Nîmes  ; 

6.°   Louise  de  Rochemore,  née  le  18  juillet    1739  ; 

7.°  Madelaine  de  Rochemore,  née  le  28  octobre 
1744,   mariée   à  Jean- François  Duranc  de  Vibrac. 

XIIL  Alexandre  -  Henri- Pierre,  marquis  de  Roche- 
jHK- Saint-Cosme,  né  le  3o  avril  1728,  capitaine  dans 
le  régiment  de  Berri,  cavalerie,  quitta  le  service  en  se 
mariant,  i.*»  en  1768,  avec  Charlotte  des  Ours  de  Man- 
dajor  ;  2.°  le  14  janvier  1764,  avec  Maric-Madelaine- 
Barbe  de  Vogué,'  fille  de  messire  Charles- François 
Flz?ar,  marquis  de-  Vogué,  comte  de  Montlaur,  baron 
\ubenas,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi, 
1  ispccteur-général  de  la  cavalerie  des   dragons    de  France, 


,  20  DE  ROCHEMORE. 

commandant  en  Alsace,  chevalier  des  ordres  du  Roi, 
commandant  en  chef  en  Provence  ;  et  de  haute  et  puis- 
sante dame  Madelaine  de  Bruchet,  baronne  de  Saint- 
Agrève  ;  en  faveur  de  ce  mariage,  le  comte  de  Roche- 
more-Galargues,  lui  fit  la  donation  entre  vifs,  de  la  terre 
de  Saint-Remèse  et  baronnie  des  états  y  attachés,  avec 
toutes  ses  appartenances,  sous  la  réserve  de  l'usufruit  ; 
il  testa  en  1767  ;  ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit: 

i."   Louise    de   RochemorCj  mariée  au    marquis  de 
Ruols  ; 

Du  second  lit  : 

2."  Anne-Joachim-Joseph,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Charlotte  de    Rochemore ,    mariée    en    1783,  au 

marquis  de  M  Vachères; 

4.°  Pauline    de      Rochemore,    mariée  en  1787,  au 

marquis  de  Blou  ; 
5.°    Henriette  de  Rochemore,    mariée   en    1790,    au 

comte  de  Vibrac. 

XIV.  Anne-Joachim-Joseph,  marquis  de  Roche- 
more, baron  de  Saint-Remèse,  seigneur  de  Tartu- 
guières,  de  Chames,  de  Bidou^  de  Nicolas  et  autres 
places,  né  le  25  juillet  1766,  lieutenant  au  régiment 
royal-Gravattes,  cavalerie,  au  mois  de  mai  1782,  capi- 
taine dans  le  mém^  régiment,  au  mois  de  ,  mai  1787, 
fit  ses  preuves  comme  baron  des  états  du  Languedoc, 
en  1786;  celles  pour  les  carrosses,  en  1788,  d'après 
le  certificat  de  M.  Ghérin.  Le  comte  de  Rochemore- 
Galargues,  lui  fit  don  de  tous  ses  biens  présents,  con- 
sistant notamment  dans  le  marquisat  de  Rochepierre,  les 
terres  et  seigneuries  de  Galargues,  la  Villatelle,  de 
Garrière,  de  la  Bastide  et  de  la  Bourdaleau,  par  acte 
passé  à  Paris,  le  6  mars  1788,  devant  la  Roche,  notaire 
et  son  confrère;  aide  de  camp  de  M.  le  maréchal  de 
Broglie,  en  1791  ;  colonel  de  cavalerie,  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  officier  supé- 
rieur de  la  deuxième  compagnie  d'ordonnance  (  chevau-, 
légers  de  la  garde  ),  en  1792;  a  fait  toutes  les  campagne!* 
de  l'émigration  jusqu'en  1798;  premier  lieutenant  dei 
chevau-légers  de  la  garde  du  Roi,  le  5  juillet  18 14 
maître  des  cérémonies  de    France,   le  1 2   mai  de  la   même' 


» 


DE  ROCHEMORE.  i  2  i 

année;  fut  nommé  maréchal-de-camp  à  la  même 
époque.  A  la  réforme  des  chevau-légers  de  la  garde, 
il  a  été  nommé  commandant  du  département  de  la 
Sarthe.  Il  a  épouse,  en  1790,  Louise-Marie  de  Fes- 
ques  de  la  Roche-Bousseau,  fille  du  marquis  de  la 
Roche -Bousseau,  maréchal- de-camp,  et  de  Gabrielle- 
Elisabeth  le  Coigneux.  Ses  enfants  sont  : 

i.°  Louis-Camille-Hermingau'd,  comte  de  Roche- 
more,  ci-devant  chevau-léger  de  la  garde  du 
Roi,  actuellement  lieutenant  de  cavalerie,  du 
premier  mars  181 5; 

2.°  Constance  de  Rochemore^  mariée  à  M.  le  mar- 
quis d'Argence  ; 

3.°  Fanni  de  Rochemore,  marie'e  à  M.  de  Sainte- 
Croix; 

4.°  Eugénie  de  Rochemore  ; 

5.°  Albertine  de  Rochemore. 


SECONDE  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Gai  argues. 

VI II.  Louis  DE  Rochemore,  dit  de  Bordes,  seigneur 
de  la  Vernède,  de  Saint-Laurent,  de  la  Bruguière  et  de 
la  Bastide,  troisième  fils  de  François  de  Rochemore, 
j^eigneur  de  Bordes,  et  de  Madelaine  de  Bozène,  fit  son 
testament  le  2  janvier  1602.  Il  avait  épousé,  le  ,7  juillet 
1587,  Anne  de  Barrière,  dame  de  Nages  et  de  Solorgues, 
fille  de  François  de  Barrière,  seigneur  de  Nages,  de  So- 
lorgues, etc.,  et  de  Catherine  d'Arlier.  Leurs  enfants 
furent  : 

i.°  François,  dont  l'article  suit; 

2.°  Charles  de  Rochemore,  seigneur  de  Solorgues, 
conseiller  du  Roi,  président  et  juge-mage  au  pré- 
sidial  de  Nîmes,  qui  épousa,  le  12  août  1628, 
Isabelle  de  Boucaud,  fille  de  Pierre  de  Boucaud, 
conseiller  du  Roi,  président  en  la  cour  des, 
comptes  de  Montpellier,  et  d'Isabelle  Dax  de  la 
Serpeant.  Il  en  eut  : 

a.    Louis-Hercule  de     Rochemore,   seigneur    de 
Solorgues  et    de   Villetelle,   président   et   juge- 


122  DE  ROCHEMORE. 

mage  à  Nîmes,  qui  épousa,  le   20  avril  i665, 
Catherine    de    la    Valette    d'Esplan;   et    fut 
maintenu   dans  sa  noblesse,    par  jugement  de 
M.   de  Bezons,  intendant  du  Languedoc,   du 
10    décembre    1668.   Sa  postérité    n'a   formé 
que  deux  degrés,  et  s'est  éteinte; 
b.    Charlotte  de   Rochemore,    mariée,  avec  dis- 
pense du.  Pape,    du     i3    septembre   i655,  et 
par  contrat   du   27   mars    i656,   à    Henri   de 
Louet    de     Calvisson,    baron   d^Ornezon,  co- 
lonel de   cavalerie  en    1648,    mort    à   Saints 
Pons   le    14   octobre    17 14,   fils   de   François 
de  Louet  de  Calvisson,   baron  de  Montmaur, 
seigneur    de    Saint-Pons,    de     Mauchien    et 
d'Ornezon,   et  de   Françoise  de   Rochemore- 
Galargues;  elle  mourut  le  6  mars    171 2; 
3.°  Anne  de  Rochemore,  mariée,  le    17  juin    1614, 
à  Louis   de   Baschi,    baron   d'Aubais,  seigneur  de 
Junas,    de  Cavernes,   de    Saussines  et   de  Saint- 
Félix,   maréchal  de  camp  en   1642,  fils    de  Bal- 
tazard    de   Baschi,    seigneur   de  Saint-Estève,   de 
Barras,    de    Tournefort,    etc.,    et  de  Marguerite 
du  Faur,  dame  d'Aubais;   elle  mourut   le    17   no- 
vembre 1667  ; 
4.°  Claude  de  Rochemore,     alliée    à  Jean-Antoine 
de   Blou,    seigneur    de    Laval,   de   Saint-Andéol, 
de  Vallos,   co-seigneur   de   St. -Marcel  d'Ardèche, 
qui  testa  le  9  avril  1645,  fils  de  Jean-Antoine  de 
Blou,  seigneur   de    Laval,   co-seigneur   de  Saint- 
Marcel,   et    d'Hippolyte  de  Senneterre,    dame  de 
Laval.  Elle   fut  la  bisaïeule  du  cardinal  de  Bernis, 
reçu  comte  de  Lyon  en  1750  *, 
S."*   Françoise    de    Rochemore,   épousa,  le  28    avril 
1608,     François     de    Louet,      baron     d'Ornezon 
et    de     Montmaur,     seigneur  de    Boutonnet^   de 
Quillanet,    de    Saint-Pons,     d'Arzon,    de   Saint- 
Auban,   du   Luc,  etc.,  capitaine  de   cent  hommes 
dans    le    régiment   de  Languedoc,    infanterie,   fils 
d'Aymar  de    Louet,    baron    d'Ornezon,   seigneur 
de    Saint-Pierre-del-Clar    et    autres    terres,   et  de 
Louise   d'Aulzon  de  Montravel.  Il    testa  le   3  jan- 
vier   1622,  et    sa   femme,   étant  veuve,   le   9  dé- 
cembre 1664. 


DE  ROCHEMORE.  123 

IX.  François  de  Rochemore,  1"  du  nom,  seigneur 
de  Galargues,  de  Bordes,  de  Tartuguières,  etc.  ,  baron 
de  Barry,  premier  président  en  la  cour  des  comptes, 
aides  et  finances  de  Montpellier  et  conseiller  d'ctat, 
épousa,  le  2  janvier  1621,  Pierrette  de  Grille,  fille 
d'Antoine  de  Grille  et  d'Isabelle  de  Pontaud,  dame  de 
Barry;  il  fit  son  testament  le  28  août  1639.  De  son 
mariage  sont  issus: 

i."  François,  dont  l'article  suit; 

2."  Elisabeth  de  Rochemore,  mariée,  par  contrat 
du  7  juillet  1660,  à  Honoré  de  Riqueti,  III^  du 
nom,  chevalier,  marquis  de  Mirabeau,  seigneur 
de  Villebonne  et  de  Beaumont,  enseigne  de  la 
compagnie  du  comte  de  Garces,  mort  en  1687, 
syndic  de  la  noblesse  de  Provence,  fils  de  Thomas 
de  Riqueti,  dit  le  marquis  de  Mirabeau,  capi- 
taine de  cent  hommes  de  guerre,  à  pied,  français, 
et  d'Anne  de  Pontevès  de'Buoux. 

X.  François  de  Rochemore,  11^  du  nom,  seigneur 
Je  Solorgues,  premier  président  au  présidial  de  Nîmes, 
en  1646,  conseiller  d'état  en  1654,  épousa  en  1657, 
Marguerite  de  Louet  de  Calvisson,  née  le  5  avril  .1627, 
mort  le  3o  avril  168 5,  fille  de  Jean- Louis  de  Louet, 
marquis  de  Calvisson,  l'un  des  trois  lieutenants-généraux 
de  la  province  du  Languedoc,  maréchal  de  camp,  et 
de  Françoise  de  Bonnet,  sœur  du  maréchal  de  Thoiras; 
il  fit  son  testament  en  1657,  et  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse,  par  jugement  de  M.  de  Bizons,  intendant  du 
Languedoc,  du  10  décembre  1668.  De  ce  mariage  sont 
issus: 

I .°  François-Annibal,  dont  l'article  suit; 

2.°  Angélique  de  Rochemore,  mariée  à  Louis- 
Joseph  des  Porcelets,  marquis  de  Maillanc. 

XI.  François-Annibal  de  Rochemore,  seigneur  de 
Galargues,  de  Bordes,  etc.,  épousa,  en  i68i,  Anne  le 
Blanc,  dame  de  la  Rouviôre,  fille  de  Pierre  le  Blanc, 
seigneur  de  la  Rouvière,  de  Fourniguct  et  de  Gajan, 
conseiller  du  Roi  et  juge  des  conventions  royaux  de 
Nîmes,  et  de  Marguerite  de  Ferrar.  De  ce  mariage  est 
issu 


,  24  DE  ROCHEMORE. 

XII.  Jean-Louis-Annibal  de  Rochemore,  seigneur 
de  Galargues,  de  Bordes,  etc.,  qui  épousa,  en  1723, 
Catherine  de  Fain  de  Rochepierre,  qui  le  rendit  père   de: 

XIII.  Anne-Joachim-Annibal  de  Rochemore,  comte 
de  Saint-Remèze,  baron  des  états  du  Languedoc;  il 
épousa^  i.°  le  20  février  1748,  Euphrosine  de  Baschi- 
d'Aubais,  morte,  au  château  de  Galargues,  le  5  mars 
1749,  fille  de  Charles  de  Baschi,  marquis  d'Aubais, 
baron  du  Cailar,  seigneur  de  Junas,  de  Cavernes,  de 
Saint-Chrestin,  etc.,  et  de  Diane  de  Rozel,  dame  de 
Cors;  2.°  en  1753,  Marie-Madelaine-Rose  de  Vogué, 
morte  en  1754;  fille  de  Charles-François-Elzéar  de 
Vogué,  baron  de  Vogué,  de  Montlaur,  d'Aubenas,  etc., 
seigneur  de  Balazue,  de  Saint-Agrève  et  de  Truchet, 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  et  de  Marie 
Madelaine  de  Truchet;  3.'*  le  3 1  juillet  1755,  Judith  du 
Bouchet  de  Sourches,  née  le  3  septembre  1736,  morte 
en  1772,  fille  de  Louis  du  Bouchet,  11°  du  nom, 
marquis  de  Sourches  et*  du  Bellay,  comte  de  Montso- 
reau,  conseiller  d'état,  grand  prévôt  de  France  et  grand 
prévôt  de  Fhôtel,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi, 
chevalier  des  ordres,  et  de  Charlotte  -  Antonine  de 
Gontaut-Biron,  sa  première  femme;  il  est  mort  en  1795, 
à  Vérone,  ayant  institué  son  héritier  le  marquis  de 
Rochemore,  chef  de  la  branche  aînée. 

TROISIÈME  BRANCHE. 


Barons  d'Aigremont. 

VII.  Jacques  de  Rochemore,  seigneur  de  Saint- 
Michel,  lieutenant  particulier  au  sénéchal  de  Nîmes, 
quatrième  fils  de  Pierre  de  Rochemore,  seigneur  de 
Bordes,  de  Tartuguières,  de  la  Deveze,  etc.  ,  et  de 
Jeanne  d^Orjolet  sa  seconde  femme,  donna  quittance 
à  son  frère  aîné,  François  de  Rochemore,  de  son  droit 
de  légitime  paternel,  par  acte  du  19  avril  i536;  et  il 
testa  le  premier  septembre  i566.  Il  avait  épousé,  1.°  en 
i538,  Jeanne  de  Saint-Félix,  fille  de  François  de  Saint- 
Félix,  baron  de  Clapiers,  et  d^Antoinette  de  Puibusque; 
2.°  en  i55i,  Marguerite  de  Cambis,  fille  de  Louis  de 
Cambis,  baron  d'Alais,  de  Fons   et  de  Sirignac,  seigneur  || 


DE  ROCHEMORE.  12S 

de  Soustelles,  etc.,  et  de  Marguerite  de  Pluviers  de 
Paulian,  et  vefuve  de  Pons  d'Aleyrac,  baron  d'Aigremont. 
Ses  enfants  furent  : 

Du  premir  lit  : 

i.**  Thomas,  dont  l'article  suit: 

Du  second  lit  : 

2.°  Marguerite  de  Rochemore,  mariée,  en  i56o, 
au  seigneur  de  Beaufort. 
VIII.  Thomas  de  Rochemore,  seigneur  de  Saint- 
Michel,  baron  d'Aigremont,  etc.,  servit  long-tems  dans 
les  guerres  qui  désolèrent  la  province  de  Languedoc;  il 
rendit  hommage  de  toutes  ses  terres  en  i566  et  i583, 
et  testa  le  10  de'cembre  iSyS.  Il  avait  épousé,  le  i3  avril 
i56i,  Marguerite  d'Aleyrac,  dame  et  baronne  d'Aigre- 
mont, de  Colombies,  de  Ledignan,  de  Saint-Jean  de 
Serres,  de  Saint-Benezet,  fille  et  héritière  de  Pons 
d'Aleyrac,  baron  d'Aigremont,  et  de  Marguerite  de 
Cambis;  elle  fit  son  testament  le  3  juin  1622,  par  lequel 
elle  ordonna  à  son  fils  Antoine,  son  héritier,  et  ses  des- 
cendants, de  joindre  à  son  nom  celui  d'Alej^rac,  et  d'en 
écarteler  les  armes.   De  son  mariage  sont  issus  : 

I."  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Marguerite  de  Rochemore,  mariée,  i.°  le  i5 
juin  1594,  à  Bernardin  Duranc,  seigneur  de 
Vibrac,  qui  testa  le  25  décembre  1609,  fils 
de  Bernardin  Duranc,  seigneur  de  Vibrac, 
et  d'Isabelle  de  Blansac  de  Valfons  ;  2.°  après 
le  mois  de  décembre  1609,  à  François  de 
Sandres,  seigneur  de  Saint-Just,  fils  de  Simon 
de  Sandres,  seigneur  de  Saint-Just,  capitaine  de 
cinquante  hommes  de  pied,  dans  la  ville  d'Aigues- 
Mortes; 

3.°  Espérance  de  Rochemore,  mariée,  le  2  3  avril 
1600,  à  Guillaume  des  Rois,  seigneur  de  Ledignan, 
qui  testa  le  18  octobre  1618,  fils  de  Jean  des  Rois, 
seigneur    de   Ledignan,   et  de  Ramie  de  Combez  ; 

4.°  Françoise  de  Rochemore,  mariée,  en  1608, 
à  Pierre  de  Monier,  seigneur  de  Fourques; 

5.°  Isabelle  de  Rochemore,  mariée  par  contrat  du 
22  janvier  161 1,  à  Jacques  d'Alleman,  seigneur 
de  Mirabel,    qui  testa   le  i5  février    1614,   fils   de 


26 


DE  ROCHEMORE. 


Jacques   d'Alleman,    seigneur    de   Mirabel,   et  de 
Marie  Guy-d'Airebaudouze. 


IV.  Antoine  de  Rochemore,  baron  d'Aigremont,  etc., 
épousa,  en  1614,  Espérance  de  Grégoire  de  Gardies,  fille 
d'Antoine  de  Grégoire,  comte  de  Montpeyroux,  seigneur 
des  Gardies,  de  Cadoine,  de  Deux- Vierges,  de  St-Martin 
de  Rabans,  etc.,  gouverneur  pour  le  Roi  de  la  ville  et 
viguerie  de  Gignac,  et  de  Claudine  de  Fayn;  il  testa  le 
19  novembre  i63^,  et  sa  femme  le  5  décembre  suivant. 
Leurs  enfants  furent  : 

I .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Marguerite  de  Rochemore,  mariée  en  1642, 
à    Guillaume  de  Cambous,    seigneur  de  Cazalis; 

3."  Isabeau  de  Rochemore,  mariée,  le  28  octobre 
1643,  à  Henri  de  Ginestous,  seigneur  de  Saint- 
Maurice,  del  Ranc,  de  Travos,  etc.,  qui  testa 
le  17  septembre  1660,  fils  de  Pierre  de  Ginestous, 
seigneur  de  Saint-Maurice,  et  de  Marie  de  Ro- 
quefeuil; 

4.°  Espérance  de  Rochemore,  épousa,  en  i65o, 
Bernard  de  Gondin,  seigneur  de  Montagut,  pré- 
vôt-général du  Languedoc,  fils  d'Honoré  de  Gon- 
din, seigneur  et  baron  de  Boisseron,  prévôt- 
général  de  la  province  du  Languedoc,  et  de  Fran- 
çoise de  Roquefeuillela  Roquette; 

5."  Françoise  de  Rochemore,  mariée,  le  12  no- 
vembre 1662,  à  Constantin  de  Serres,  seigneur 
de  Pradel,  fils  de  François  de  Serres,  seigneur 
de  Mirabel,   et   de  Louise   d'Alende    de  Mirabel. 

X.  Jean  de  Rochemore,  II^  du  nom,  baron  d'Ai- 
gremont, rendit  hommage  de  toutes  ses  terres  en  i635; 
fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  par  le  jugement  de  M.  de 
Bezons,  commun  à  toutes  les  branches  de  la  maison  de 
Rochemore,  du  10  décembre  1668;  et  fit  son  testament 
en  1669.  Il  avait  épousé,  en  1645,  Marie  Dunal,  de 
laquelle  sont'issus: 

i.°    Henri     de   Rochemore,    décédé   sans  postérité; 

2.®  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.°   Louis  de   Rochemore,   qui    fut    marié   et  n'eut 

qu'un  fils,  mort  sans   postérité  ; 
4.°  François  de  Rochemore,  qui   épousa,   en    1693, 


DE  ROCHEMORE.  I  27 

Marie  de  Ginhoux  de  la  Coste,  dont   il  n'eut  que 
deux  filles  : 

a,  N....  de  Rochemore  d'Aigremont,  mariée, 
en  1727  à  Jean-Louis  de  Leuse,  seigneur 
delà  Liquière; 

b.  M de   Rochemore,    mariée,  au   mois    de 

février  1728,  à  Paul  de  la  Fare  d'Alais,  fils 
de  François  de  la  Fare,  baron  de  la  Salle, 
seigneur  de  Saint-Félix,  etc.,  et  d'Anne  de 
Cambis,  dame  en  partie  de  la  baronnie  de 
la  Fare; 

5.°  Denis  de  Rochemore,  capitaine  dans  le  régi- 
ment de  Navarre,  par  démission  que  lui  en  fit 
Jean  de  Rochemore,  son  frère; 

6.°  Françoise  de  Rochemore,  mariée,  par  contrat 
du  i5  novembre  1678,  à  noble  François  de  Pelet, 
seigneur  de  Saïgas,  de  Rocoules,  de  Rousses,  etc. , 
fils  de  Noble  Claude  de  Pelet,  seigneur  d'Ar- 
bousses,  de  Saïgas,  de  Solpérières,  de  Carnac, 
de  Montcamp,  etc. ,  et  de  dame  Anne  de 
la  Mare  de  Recoule.  Françoise  de  Rochemore  ne 
vivait  plus  le  2  septembre  1694,  que  François 
lie  Pelet,  son  mari,  épousa  en  secondes  noces 
Lucrèce  de  Brignac  de  Montarnaud. 

XI.  Jean  de  Rochemore,  IIP  du  nom,  baron  d'Ai- 
gremont, etc.,  capitaine  au  régiment  de  Navarre,  épousa, 
en  1682,  Marie  de  Richard,  fille  de  Pierre  de  Richard, 
seigneur  de  Vendargues,  et  testa  le  11  août  1709.  Il  eut 
de  son  mariage  : 

I .°  Jean-François,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Marguerite   de     Rochemore,    mariée    en     1700, 

à  Camille  de  Richard,   seigneur    de    Vendargues; 
3."  Louise    de    Rochemore,    mariée  avec    Pierre  de 

Maillen,  seigneur  de  Saint-Cosme. 

XII.  Jean-François  de  Rochemore,  baron  d'Aigre- 
mont, etc.,  servit  dans  les  mousquetaires,  et  testa  le 
i3  juin  1718.  Il  avait  épousé,  en  1712,  Susanne  de 
Novy,  laquelle  fit  son  testament  le  premier  novembre 
1761.  Ils  ont  eu  pour  enfants  : 

i."  Jean-Claude,  dont  l'article  suit; 


,28  DE  ROCHEMORE, 

2.°  Camille  de  Rochemore,  capitaine  de  grenadiers 
dans  le  régiment  de  Nice,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis;  blessé  au  siège 
de  Mahon,  en  1756,  à  l'attaque  du  fort  Saint- 
Philippe  en  l'île  de  Minorque^  dont  il  fut  fait 
lieutenant  du  Roi; 

3.°  Louis  de  Rochemore,  abbé  de  Franquevaux, 
en  1754; 

4.°  Mathieu  de  Rochemore,  officier  dans  le  ré- 
giment de  Foix;  tué,  en  1742,  au  siège  de 
Prague  ; 

5.'^  Pierre  de  Rochemore,  capitaine  dans  le  régi- 
ment de  Normandie,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis;  blessé  au  siège  de 
Berg-Op-Zoom;  ensuite  placé  lieutenant  de  Roi, 
en  l'île  d^Oleron. 

XI  IL  Jean-Claude  de  Rochemore,  baron  d^Aigre- 
mont,  reçu  page  du  Roi,  en  sa  petite  écurie,  en  1727; 
servit  ensuite  dans  le  régiment  de  Monconseil,  et  fit 
toutes  les  campagnes  d'Italie;  il  a  épousé,  en  1740, 
Madelaine-Louise  de  Revest,  fille  de  François  de  Revest, 
lieutenant  de  Roi  et  commandant  à  Collioure,  et  de 
Marie-Anne-Louise  des  Rois.  De  ce    mariage  sont    issus: 

i.°  Jean-Baptiste,  dont  l'article  suit; 
2.°  Marie  de  Rochemore,  religieuse; 
3.°  Henriette    de    Rochemore,    mariée,     en     1765, 

à  Louis   de   Luzy,   marquis   de  Couzan,   premier 

baron  du  Forez. 


.  XÏV.  Jean- Baptiste- Louis  de  Rochemore  -  d'Aigre - 
MONT,  fut  reçu  page  du  Roi,  en  la  petite  écurie,  en 
1761  ;  il  est  entré,  en  1765,  dans  le  régiment  du  Roi, 
infanterie,  d'où  il  est  passé  au  service  de  Monsieur,  en 
qualité  d'exempt  de  ses  gardes  du  corps,  lors  de  la 
formation  de  là  maison  de  ce  prince.  Les  preuves  de  sa 
noblesse  furent  faites,  en  juin  1773,  par  M.  Chérin, 
généalogiste  des  ordres  du  Roi;  il  est  mort  en  181 3, 
ayant    eu    de  son    mariage    avec    mademoiselle    Soulier: 

i.°  Maurice,  dont  l'article  suit; 
2.°  Agiaé  de  Rochemore; 
3.*  Caroline  de  Rochemore. 


D'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIERE.  129 

XV.  Maurice  de  Rochemore,  né  en  1791,  est  au- 
jourd'hui   chef    d'escadron  dans     les    chasseurs  du  Gard. 

Armes  :  d'azur,  à  trois  rocs  d'échiquier  d'argent.  De- 
vise :  Ut  rupes  immota  manent. 

La  branche  de  Rochemore-d' Aigremont ,  e'cartèle  ses 
armes  de  celles  d'Aleyrac,  qui  sont  :  d'or,  au  demi 
vol  de  gueules. 


ESGRAVAYAT  de  la  BARRIÈRE.  La  famille  d'Es- 
cravayat,  originaire  de  la  province  de  Perigord  ,  est 
très-ancienne  ;  elle  possède  de  tems  immémorial  la  terre 
delà  Barrière,  située  dans  la  paroisse  de  Busserolles,  qui 
paraît  être  le  lieu  de  son  berceau;  à  cet  avantage,  qui 
annonce  la  pureté  de  son  origine,  elle  joint  celui  d'avoir 
des  services  militaires  presque  continuels  ,  et  d'avoir 
formé  de  bonnes  alliances,  entr'autres  avec  les  maisons 
d'Abzac,  du  Barry,  de  Cailleres,  de  Lamberiye,  et 
autres. 

Elle  est  connue  par  titres  authentiques,  depuis  près 
de  quatre  cents  ans. 

I.  François  d'Escravayat,  écuyer,  seigneur  de  Nan- 
teuil  et  de  la  Barrière,  naquit  environ  l'an  1460.  Il 
épousa  Jacquette  de  la  Salle  ;  Tun  et  l'autre  ne  vivaient 
plus  le  21  octobre  i53i,  qu'ils  sont  rappelés  dans  le  con- 
trat de  mariage  de  Marc-Antoine  d'Escravayat,  leur  fils, 
qui  suit. 

II.  Marc-Antoine  d'-Escravayat,  e'cuyer,  seigneur 
de  Nanteuil  et  de  la  Barrière,  épousa  en  premières 
noces.  Aimée  de  Cailleres,  de  laquelle  il  ne  paraît  pas 
qu'il  ait  eu  d'enfants  ;  il  forma  une  seconde  alliance,  le  2 
octobre  i53i,  avec  Françoise  de  Gastaing,  fille  de  noble 
homme  François  de  Gastaing,  et  de  Jeanne  Blanchon, 
et  furent  présents  l'un  et  l'autre  au  partage  de  leurs  biens 
fait,  le  3  juin  1 56o,  entre  leurs  enfants  qui  furent  : 

I  .**  Henri  d^Escravayat,  qui  suit  ; 
2.**  Jean  d'Escravayat,  écuyer,     seigneur   des  Mottes 
et  du  Verger,  auteur  de  la  branche  connue,  sous 
14-  <» 


l3o  D'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE. 

le    titre    de    seigneurs  de  la    Barrière,    rapportée 
ci-après. 

III.  Henri  d'Escravayat,  1"  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Belat  et  de  la  Barrière,  partagea  avec  Jean,  son 
frère,  les  biens  de  leurs  père  et  mère,  le  3o  juin  i56o; 
il  prend  dans  cet  acte,  la  qualité  d'homme  d'armes  de 
la  compagnie  du  seigneur  de  la  Vauguyon,  ainsi  que 
dans  son  contrat  de  mariage,  du  17  avril  i565,  avec 
Catherine  de  Puiagut,  fille  de  N  ,  .  .  .  de  Puiagut,  et 
d'Anne  de  Némont,  et  sœur  de  François,  seigneur  de 
Puiagut,  écuyer,  qui  lui  constitua  en  dot  une  somme  de 
six  mille  livres  ;  ils  étaient  morts  le  21  avril  1599,  qu'ils 
sont  rappelés  dans  le  partage  de  leur  succession  fait  entre 
leurs  enfants  qui  furent  : 

I ."  Jean  d'Escravayat,  qui  suit  ; 

2.°  Etienne  d'Escravayat,    écuyer,   dont    la  destine'e 

est  demeurée  inconnue  ; 
3."   Guillaume    d'Escravayat,  écuyer,    seigneur    de 

Nanteuil,    auteur    de    la    branche  des   seigneurs 

d'Esterses,  rapportée  ci-après  ; 
4."   Françoise  d'Escravayat,  mariée   à  Michel  Meray- 

gnais,  avocat  au  parlement  de  Bordeaux. 

IV.  Jean    D'Escravayat,     I"     du    nom,    écuyer,    sei- 
gneur   de  Belat    et    de    la    Barrière,    épousa  par    contrat 
du   3    mai     1596,    Marguerite    du    Groiset,    fille  de   Jean 
du  Groiset    écuyer,   et   de    Françoise     Pery,   seigneur     et 
dame    de    Langlade  et  de    Belat:   c'est    par  cette  alliance 
que  la   terre  de   Belat  est  passée  dans  sa   branche,   qui   en 
a   pris    le    nom;    il  partagea,    le     21     avril    099,    avec 
Etienne   et   Guillaume,  ses  frères,  les  biens  de  leurs   père 
et  mère,  et    ratifia  ce    partage,  le  2  5    janvier  i6o3;  il  est^ 
nommé   dans   une  permission   de   chasse,    accordée  par  1( 
Roi,  le  28  décembre  de  ladite  année  1599,  à  la  dame   dj 
Saint-Mégrin,     comtesse    de    la     Vauguyon  ;     et     mouri 
avant  le  i*"""  de  Fan   i638,  qu'il  est  rappelé   dans  le  coi 
trat  de  mariage    d^Henri    d'Escravayat,  son   fils,  qui  suit 
auquel  Marguerite  du  Groiset,  sa  veuve,  assista. 

V.  Henri   d'Escravayat,   11°  du   nom,    écuyer,  seigneu^ 
de  Belat  et    de.  la    Barrière,   passa    une  transaction,   le   1 
novembre     1642,     obtint,    conjointement    avec    sa     mèreJ 
et  Jean   d'Escravayat,    sieur   de   la   Rivière,   son    cousin| 


D'ËSCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE.  I  3  r 

germain,    un   arrêt   de   la  cour    des   aides,    par  lequel   ils 
Turent    reconnus   nobles,    maintenus  dans   les  privilèges  de 
la  noblesse    et  décharges    de  la  taxe    à  laquelle  les  habi- 
tants de  Roussines  les  avaient  imposés  aux  rôles  de  ladite 
■paroisse:    de    l'alliance   qu'il   avait  contractée,     le  premier 
i  de  l'an   i638,  avec   Nicole  d'Abzac,  demoiselle    de   Saint- 
'■  Pardoux,     fille  de    Pierre    d'Abzac,    écuyer,    seigneur   et 
baron    de   Villars,     Mezière,    Sarnt-Pardoux,     et'    autres 
lieux,  et  d^Anne  Pery,  vint  : 

VI.  Jean    d'Escravayat,     II®  du  nom,    écuyer,   seigneur 
I  de  Belat,  de  la  Barrière,  et   autres  lieux,  qui  fut  baptisé,  le 
1 3  novembre   i638,  dans  l'église  paroissiale  de   Roussines, 
au  diocèse  de    Limoges;   il    épousa,     par  contrat   du    29 
septembre    1660,    Catherine    de   Devezeau,    fille  de   Fran- 
çois   de    Devezeau,      écuyer,     seigneur    de    Rancogne  et 
d'Anne  de     Saule;    lui    et   Alexandre    d'Escravayat,   sei- 
.  gneur  de   Roussines,  son  cousin  issu   de  germain,   furent 
i  maintenus,   par  arrêt   du   conseil,   du  6  septembre    1672, 
dans  leur  noblesse  d'extraction,  sur  titres  qui  la  prouvaient 
depuis     Marc-Antoine     d'Escravayat,      écuyer,      seigneur 
de  Nanteuil,    leur  trisaïeul,  fils  de  François  d'Escravayat, 
écuyer,    seigneur    de   la    Barrière;     et    par    jugement   de 
iM.  de  Bernage,  intendant  de  Limoges,  du  24  mai  1698. 
Il  fut  nommé    capitaine  au    régiment  de   Champ.igne,  le 
20  août    1688,   et   servait,   avec   les  autres  gentilshommes 
du  ban    et    arrière-ban    d'Angoumois,    le     2    août    1702, 
qu'il  obtint  de   M.    le    marquis  de  Villette,   commandant 
l^ochefort,     la   permission  de  se  retirer  à  cause  de  son 
«,^c'  avancé  et  ayant  deux  fils  alors  au  service  du   Roi.  Ses 
enfants  furent  : 

I .°  François  d'Escravayat,  qui  suit  ; 

2.°  Jean  d'Escravayat,  écuyer,  seigneur  de  la  Bar- 
rière, capitaine  de  grenadiers  au  régiment  de 
Blésois  et  chevalier  de  Saint-Louis,  mort,  âgé 
de  soixante  ans,  au  château  d'Escossas,  et  enterré 
le  3i  mars  1736,  dans  l'église  de  Saint-Jacques 
de  Roussines  ; 

3."  Jacques  d'Escravayat,  écuyer,  seigneur  de  Ma- 
gnonon,  capitaine  de  grenadiers  au  régiment 
d'Auxerrois,  et  chevalier  de  Saint-Louis,  aussi 
.mort  au  château  d'Escossas,  et  enterré  le  12 
octobre  dans  l'église  de  Roussines; 


j  3  j  D'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE. 

4.",  5.°  et  6.°  Catherine,  Marguerite  et  Marie 
d^Escravayat;  cette  dernière,  femme  de  N  ,  .  .  . 
Pasquet,     écuyer,    seigneur     de      Saint-Meymy. 

VII.  François  d'Escravayat,  écuyer,  seigneur  de 
Belat,  épousa,  par  contrat  du  28  mars  1699,  Marie 
Dauphin,  fille  de  François  Dauphin,  écuyer,  seigneur 
de  la  Gadouhe,  et  de  Catherine  Laurent  ;  son  père,  dont 
il  fut  assisté,  l'institua  par  ce  contrat,  son  héritier  uni- 
versel; mais  les  conditions  de  cette  institution  étant 
trop  onéreuses,  François  plaida  contre  son  père  et  ses 
frères  et  sœurs,  et  par  sentence  de  la  sénéchaussée  d'An- 
goumois,  du  12  août  lyor,  les  parties  furent  remises 
dans  l'état  où  elles  étaient  avant  ce  contrat  ;  il  mourut 
âgé  de  soixante-dix  ans  et  fut  enterré,  dans  l'église  de 
Saint-Jacques  de  Roussines,  le  ?o  octobre  1734,  laissant 
de  son  mariage  ci-dessus  : 

I .°  Jean  d'Escravayat,  chevalier,  qui  suit  ; 

2°  Louis    d'Escravayat,    dont  le    sort  est  ignoré 

3.®  Catherine  d'Escravayat. 

VIII.  Jean  d'Escravayat,  111°  du  nom,  chevalier,  sei 
gneur  de  Belat,  épousa,  par  contrat  du  18  juillet  1726 
Françoise  Corderoy,  fille  de  Louis,  sieur  du  Breuil,  e 
de  Jacquette  Laurent  ;  et  fit,  tant  en  son  nom  qu'ai 
nom  de  sa  femme,  une  constitution  de  rente,  le  3  ma 
1736,  au  profit  des  dames  de  l' Union-Chrétienne  d'An 
goulême;  ils  eurent  pour  enfants  : 

i.°  Jean  d'Escravayat,  chevalier,  qui  suit  ; 

2.°,    3.°   et  4.**   Marguerite,     Madelaine,    et     autr 

Marguerite     d'Escravayat,    dont   la    destinée  es 

inconnue. 

IX.  Jean    d'Escravayat,     IV*     du      nom,     chevalier 
seigneur  de  Belat,  lieutenant  des  vaisseaux  du  Roi,   ch^ 
valier  de  l'ordre  de  Saint-Louis,    naquit   le  26  septemhB 
1733,  et  fut  baptisé  le  lendemain  dans    Téglise  paroissia" 
de    Roussines,    diocèse  et  généralité  de  Limoges,  électio 
d'Angoulême;    il   épousa,    par   contrat    du  22   septembi 
1767,    Marie-Eulalie    Bonnaud,   née  au  Cap-François  î 
de    Saint-Domingue,    fille  d'Antoine    Bonnaud,    écuye 
capitaine  de  dragons  de  la  ville  du  Cap,   et  de  Margueri 
Anne-Catherine    Béhotte,    son    épouse.     De    ce    maria£ 
sont  issus  : 


D'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE.  l33 

I  .*>  Armand  -  Jules  -  François  -  de  -  Sales  d'Escravayat 
de  Belat,  né  au  château  de  Belat,  le  i5  août 
1773,  et  baptisé  le  même  jour  dans  l'église  pa- 
roissiale  de  Roussines,    au   diocèse  de  Limoges; 

2.°  Auguste- Frédéric  d'Escravayat  de  Belat,  né 
le  9  novembre  1775,  et  baptisé  le  même  jour 
dans  Téglise  de  Roussines. 

Ils  ont  fait,  le  26  mars  1789,  leurs  preuves  de  no- 
blesse devant  M.  d^Hozier,  pour  être  reçus  pages 
du  Roi  dans  la  grande  écurie,  et  les  titres  sur 
lesquels  ces  preuves  ont  été  établies,  remontent 
à  Marc-Antoine  d'Escravayat,  seigneur  de  Nan- 
teuil,  et  Françoise  de  Castaing,  son  épouse, 
leurs  septièmes  aïeux. 

On  ignore  s'ils  sont  mariés  et  s'ils  ont  des  enfants. 

Branche  des  seigneurs  d'Esterses. 

IV.     Guillaume    d'Escravayat,      écuyer     seigneur      de 

Nanteuil,    troisième     fils  de    Henri   d'Escravayat,    I"   du 

lom,   seigneur  de  Belat  et    de  la   Barrière,   et  de  Cathe- 

•ine  de  Puiagut    son     épouse,     rapportés  ci-devant,     fit, 

6  2  1  avril   1599,  avec  Jean  et   Etienne  d'Escravayat,    ses 

rères,  le  partage  des  biens   de   leurs   père  et  mère,    qu'il 

'atifia  le  2  5  juin    i6o3.  Il   épousa  par  contrat  du   9  sep- 

embre    1608,    Marie    Lériget,     fille    de    Jean,     écuyer, 

leur  de  la  Ménardière   et  de  la   Rocheberlier,   et    de  Jac- 

luette  delà  Combe;  et  fit  son  testament  le   10  novembre 

5,   par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé  au    tombeau 

.^   ses    père  et  mère,  dans   l'église  de  Busseroles;    il  eut 

i ')Our  enfants  : 

I  .**  Jean  d'Escravayat,  qui  suit  ; 

2."  René  d'Escravayat,  dont  on  ignore  le  sort. 

ti  V.    Jean    d'Escravayat,    V    du    nom   de    sa     branche, 

i  xuyer,  seigneur    de    Roussines,    Escossas,    la   Rivière,  et 

I  utres    lieux,    gentilhomme  servant   du    Roi,   suivant   ses 

'Visions  du   21    janvier   1645,  fut   institué   héritier  uni- 

>el    de  son    père,   le    10   novembre    161 5;  obtint   con- 

î  oiniement    avec    Henri  d'Escravayat,   seigneur  de   Belat, 

on  cousin    germain,    un   arrêt  de  la  cour  des  aides,  le  8 

1645,   pnr    lequel  ils    furent    reconnus   nobles  main- 


I  3j.  D'ESCRAVAYAT  de  la  BARRIERE. 

tenus  dans  les  privilèges  de  la  noblesse  et  déchargés  de 
la  taxe  à  laquelle  les  habitants  de  Roussines  les  avaient 
imposés;  protesta,  le  14  juin  1648,  contre  la  nomination 
d'Isaac  d'Abzac,  seigneur  de  Tuffas,  à  la  charge  de 
tuteur  des  enfants  mineurs  de  Jean  d^Escravayat,  sieur 
du  Verger,  et  de  Marie  d'Abzac,  comme  étant,  ledit 
seigneur  de  Tuffas,  insolvable;  il  eut,  en  qualité  de  haut 
justicier  de  Roussines,  un  procès  avec  Henri  d'Escra- 
vayat,  son  cousin,  ci-dessus  nommé,  au  sujet  des  hon- 
neurs dans  l'église  dudit  lieu,  et  p^tr  sentence  du 
sénéchal  d'Angouléme,  du  7  janvier  1659,  ^^  dernier 
fut  condamné  à  ôter  ses  armes  du  chœur  de  ladite  église, 
il  lui  fut  seulement  permis  de  les  placer  au-dessous  de 
celles  dudit  Jean  dans  la  chapelle  du  rosaire.  Il  mourut 
le  8  juillet  1669,  âgé  de  cinquante-sept  ans,  laissant  de 
Talliance  qu'il  avait  contractée,  le  9  février  1649,  avec 
Françoise  de  Bruet,  fille  de  Marc-Antoine  de  Bruet, 
écuyer,  seigneur  de  la  Garde,  et  de  Femme-Morte,  et 
de  Françoise  de  la  Rivière,  Alexandre  d'Escravayat,  qui 
suit: 

VI.  Alexandre  d'Escravayat,  chevalier,  seigneur  de 
Chàteaufort,  de  Roussines  et  autres  places,  épousa,  par 
contrat  du  5  août  1672,  dans  lequel  il  prend  la  qualité 
de  haut  et  puissant  messire,  chevalier,  Jeanne  du  Pont, 
fille  de  messire  Christophe  du  Pont  ,  écuyer,  seigneur 
de  la  Garde,  et  d'Elisabeth  Ringuet;  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse,  conjointement  avec  Jean  d'Escravayat,  sei- 
gueur  de  Belat,  son  cousin  issu  de  germain,  par  arrêt 
du  conseil  d'état,  du  6  septembre  1672,  rendu  sur  titres 
qui  la  prouvaient  depuis  Marc-Antoine  d'Escravayat, 
écuyer,  seigneur  de  Nanteuil,  leur  trisaïeul,  et  par  juge- 
ment de  M.  de  Bernage,  intendant  de  la  généralité  d| 
Limoges,  du  24  mai  1698;  de  son  mariage  vint  : 

VII.  Louis-Alexandre     d'Escravayat,      écuyer,     seij 
gneur  de  Roussines,  de  Chàteaufort;  il  naquit  le  19   avrî 
1673,   et    fut    baptisé  le  21    dans    l'église    paroissiale  dj 
Roussines.    Il   épousa,   par    contrat    du    i5  juillet    170^ 
Marie  Dauphin,  fille  de  Pierre  Dauphin,  écuyer,  seignei 
de   Plinbosc,  et  de   Marthe    de    Toures    ou   Touves,   qi 
le  rendit  père  de  : 

i.«  Jean-Joseph  d'Escravayat,  qui  suit  ; 


D'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIERE.  i35 

3.**  Jean  d'Escravayai,  écuyer,  sieur  d'Esterses, 
capitaine  au  régiment  de  Montmorency,  chevalier 
de  Saint-Louis. 

VIII.  Jean- Joseph  d'Escravayat,  écuyer,  seigneur 
de  Roussines,  naquit  le  14  octobre  1707,  et  fut  baptisé 
le  18,  dans  l'église  paroissiale  de  Roussines.  Il  épousa, 
par  contrat  du  9  juin  1728,  Madelaine  Dauphin,  fille 
de  François  Dauphin,  chevalier,  seigneur  de  Goursat, 
la  Cadouhe  et  autres  lieux,  et  d'Anne  de  Saint-Fief-de- 
Goursat  ;  de  ce  mariage  vint  ; 

IX.  Jean  d'Escravayat,  II®  du  nom,  écuyer,  seigneur 
d'Esterses,  qui  fut  baptisé,  le  9  mai  1734,  dans  l'église 
paroissiale  de  Notre-Dame  de  Mazerolle.  Il  épousa,  par 
contrat  du  12  février  1767,  Anne-Julie  du  Chazeau, 
fille  de  Gabriel  du  Chazeau,  écuyer,  seigneur  de  la 
Sorte,   et  d'Anne-Julie  le   Roi-de-Ia-Sotre  ;   et  en  a  eu  : 

X.  Odet  d'Escravayat,  écuyer,  né  le  22  mai  1759, 
et  baptisé  le  24,  dans  l'église  paroissiale  de  Saint-Cibard- 
d'Agras,  au  diocèse  de  Périgueux;  il  a  fait,  le  26  mai 
C788,  devant  M.  d'Hozier,  ses  preuves  de  noblesse  sur 
titres,  qui  la  prouvaient  depuis  Marc-  Antoine  d'Escra- 
vayat, écuyer,  seigneur  de  Nanteuil,  et  de  Françoise 
Castaing,  sa  femme,  ses  septièmes  aïeux,  et  en  a  obtenu 
le  certificat. 

Branche  des  seigneurs  marquis  de  la  Barrière. 

III.  Jean  d'Escravayat,  I"  du  nom,  écuyer,  sei- 
^'neur  des  Mottes  et  du  Verger,  deuxième  fils  de  Marc- 
Antoine  d'Escravayat,  écuyer,  seigneur  de  Nanteuil  et 
de  la  Barrière,  et  de  Françoise  de  Castaing,  sa  femme, 
rapportés  ci-devant,  partagea,  le  3  juin  i56o,  avec 
Henry  d'Escravayat,  homme  d'armes  de  la  com- 
pagnie de  monsieur  de  la  Vauguyon,  son  frère  aîné,  les 
biens  de  ses  père  et  mère  ;  ce  partage  fut  fait  de  leur  agré- 
ment et  en  leur  présence  ;  il  forma  deux  alliances,  la 
première  avec  Catherine  Combault  qui  mourut  en  couches, 
le  27  mars  1604,  et  la  seconde,  le  17  mai  i6o5,  avec 
r>arbe  de  la  Grelière,  veuve  de  Guillemin  Bigot,  sieur 
du  Châlard,  dont  il  ne  paraît  point  avoir  eu  d'enfants; 
il  avait  eu  de  la  première: 


,36  D'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE. 

i.°  Jean  d'Escravayat,  qui  suit; 

2."  3.**  4.*'  et  5.°  Françoise,  Marguerite, 
autre  Marguerite  et  Micheile  d'Escravayat,  dont 
on  ne  connaît  point  la  destinée. 

IV.  Jean  d'Escravayat,  11°  du  nom,  écuyer,  sieur 
du  Verger  et  du  Ghâlard,  épousa,  par  contrat  du  26  juil- 
let 1609,  Jeanne  Bigot,  damoiselie,  fille  de  Guillemin 
Bigot,  sieur  de  la  Forge  du  Ghâlard,  et  de  Barbe  de  la 
Grelière,  seconde  femme  de  son  père;  son  père  lui  fit 
don  en  faveur  de  son  mariage,  de  la  Métairie  située  au 
village  du  Verger,  paroisse  de  Busserolles.  Il  est  nommé 
avec  sa  femme  dans  l'extrait  baptistaire  de  Jean,  leur 
dis  du  2  décembre  161 2;  fit  son  testament  à  Bordeaux, 
le  2  3  mars  1647,  par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé 
dans  l'église  de  Busserolles,  au  tombeau  de  ses  prédéces- 
seurs; il  assista,  le  10  décembre  de  la  même  année,  au 
contrat  de  mariage  de  Barbe  d'Escravayat,  sa  fille,  avec 
Jean  Thibault,  écuyer,  sieur  du  Plas,  fils  de  Salomon, 
écuyer,  seigneur  du  même  lieu,  et  de  Marie  Lériget  ;  ses 
enfants  furent  : 

i."  Jean  d'Escravayat,  qui  suit; 

2.®  Jean  d'Escravayat,  né  en  16 19,  qui  paraît  être 
mort  avant  le  23  mars  1647,  que  son  père  fit  son 
testament  dans  lequel  il  ne  le  rappelle  point; 

3."  Jeanne  d'Escravayat  femme  dlsaac  d'Abzac, 
écuyer,  seigneur  de  Tuffas; 

4.°  Barbe  d'Escravayat,  qui  épousa,  par  contrat  du 
10  décembre  1647,  Jean  Thibault,  écuyer,  sieur 
du  Plas,  fils  de  Salomon,  écuyer,  seigneur  du 
même  lieu,    et    de   Marie    Lériget,     sa    femme; 

5.°  Renée  d'Escravayat. 

V.  Jean  d'Escravayat,     III^    du    nom,      écuyer,   sieurj 
du   Ghâlard  et  du   Verger,   naquit  le  21    novembre    1012, 
et  fut  baptisé  le  2  décembre  suivant,  dans  l'église   parois- 1 
siale  de    Saint-Martial   de  Busserolles,    élection   de  Péri- 
gueux,   diocèse  de  Limoges  ;  il  épousa,   par    contrat   passé] 
au  château  de  Tuffas,   paroisse  de   Rancogne,  en  Angou- 
mois,    le    5   septembre     1643,    en   présence   de    son  père, 
damoiselie     Marie  d'Abzac,    fille     de    Jacques     d'Abzac, 
écuyer,  seigneur  de  Fonladier  et   de  Tufîas,   et  de  Gathe- 
ribe  Poivre,  et    sœur    d'Isaac  d'Abzac,    aussi   écuyer,   sci- 


I 


D'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE.  i  3^ 

gneur  des  mêmes  terres,  mari  de  Jeanne  d'Escravayat, 
sa  sœur;  passa  une  transaction,  le  i/août  1644,  tant  en 
son  nom  qu'en  celui  de  son  père,  et  mourut  en  1645, 
comme  on  l'apprend  du  testament  de  ce  dernier,  du 
23  mars  1047,  dans  lequel  il  est  rappelé;  Marie  d'Abzac, 
sa  veuve,  se  remaria,  le  24  octobre  i655,  avec  Jean 
Bouchaud,  écuyer,  sieur  des  'Roches. 

La  double  alliance  contractée  par  Jean  d'Escravayat  et 
Jeanne,  sa  sœur,  dans  la  maison  d'Abzac,  l'une  des  plus 
anciennes  et  des  plus  considérables  du  Périgord,  fut  plus 
honorable  pour  sa  famille,  qu'elle  ne  lui  fut  profitable  ; 
en  effet,  après  sa  mort,  Isaac  d'Abzac,  son  beau-frère, 
qui  était  un  dissipateur,  s'empara  de  la  tutelle  de  Jean 
d'Escravayat,  son  neveu,  malgré  Topposition  de  la  part 
des  parents  de  ce  mineur,  et  dissipa  sa  fortune  qui  était 
alors  considérable  ;  c'est  ce  qu'on  apprend  d'une  foule 
d^actes  des  années  1648,  i65o,  i65i,  lôyS,  1698, 
1699,  etc. 

On  ne  connaît  d'autre  enfant  issu  du  mariage  de  Jean 
d'Escravayat  et  de  Marie  d'Abzac,  que  Jean,  qui  suit. 

VI.  Jean  d'Escravayat  ,  IV®  du  nom,  écuyer,  sieur 
du  Châlard  et  du  Verger,  naquit  le  10  août  1644,  et  fut 
baptisé  le  même  jour  dans  l'église  de  Busserolles.  Jean 
d'Escravayat,  son  aïeul,  Finstitua  son  héritier  universel, 
le  23  mars  1647;  il  fut  mis  sous  la  tutelle  d'Isaac  dAbzac, 
son  oncle,  malgré  l'opposition  de  ses  parents,  et  entr'autres 
celle  de  Jean  d'Escravayat,  écuyer,  seigneur  de  Roussiles, 
son  oncle  à  la  mode  de  Bretagne,  du  14  juin  1648;  il  est 
nommé  dans  une  ordonnance  du  juge  delà  châtellenie  de 
Varagne,  rendue  à  la  requête  de  Marie  d'Abzac,  sa  mère, 
le  29  octobre  i65o,  portant  règlement  de  sa  pension,  et  dans 
un  arrêt  du  parlement  de  Bordeaux,  du  5  juin  i656,  qui 
maintint  Isaac  d'Abzac  dans  la  gestion  de  la  tutelle;  épousa, 
par  contrat  du  14  août  i663,  Marie  de  Fanlac,  damedeTrc- 
vouille,  fille  d'Elie  de  Fanlac,  écuyer,  sieur  de  la  Salle,  co- 
seigneur  de  Saint-Orse,  en  Périgord,  et  de  Jeanne  de  la 
Ramière;  se  pourvut,  le  20  mars  1675,  au  sénéchal  de 
Périgueux,  contre  le  même  Isaac  d'Abzac,  son  tuteur, 
et  obtint  sentence  qui  le  condamna  à  rendre  compte  de 
sa  tutelle;  cette  sentence,  de  laquelle  Isaac  avait  interjeté 
appel,  fut  confirmée  par  arrêt  du  parlement  de  Bordeaux, 
du  4   août    1676.    Il   ne  vivait  plus  le   11    octobre    i68q, 


,  38  DESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE. 

époque  de    la    mort    de    Marie    Fanlac,    sa    femme,  dont 

il  avait  eu  pour  enfants  : 

i."  Elie  d'Escravayat,  dont  lesort  est  ignoré; 
2.»  Jean  d'Escravayat,  dont  le  sortest  ignoré; 

3.*  Pierre  d'Escravayat,  dont  le  sort  est  également 
ignoré  ; 

4.°,  5.°  ,  6.°  et  7.**  Jeanne,  autre  Jeanne,  Anne  et 
Marguerite  d'Escravayat,  cette  dernière,  religieuse 
àExideuil. 

Vil.  Elie  d'Escravayat,  l*"^  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur du  Châlard  et  du  Verger,  naquit  le  i3  août  1654, 
fut  baptisé,  le  14  octobre  suivant,  dans  l'église  parois- 
siale de  Busserolles,  et  eut  pour  marraine,  Marie  d'Al^zac, 
son  aïeule;  il  servit  pendant  trois  ans  dans  la  compagnie 
des  cadets  gentilshommes  de  la  citadelle  de  Tournay, 
suivant  le  certificat  de  monsieur  de  la  Chapelière,  capi- 
taine commandant  cette  compagnie,  du  10  novembre 
i685;  passa  une  obligation,  le  8  novembre  1688,  par 
laquelle  il  s'engagea  à  payer  aux  religieuses  de  Sainte- 
Glaire  d'Exideuil,  une  somme  de  six  cents  livres,  le  jour 
de  la  profession  de  Marguerite  d^Escravayat,  sa  sœur, 
en  qualité  de  religieuse  de  ce  couvent;  passa  un  bail  em- 
phitéotique,  le  9  août  1698;  obtint  deux  sentences  de  la 
chàtellenie  de  Varagne,  les  28  avril  1698,  et  19  jan- 
vier 1699,  contre  les  certificateurs  (cautions)  et  les  pa- 
rents d'Isaac  d'Abzac,  tuteur  de  Jean  d'Escravayat,  son 
père,  et  passa  deux  transactions,  les  4  et  5  juin  1715,  re- 
latives au  même  sujet.  11  épousa  Léonarde  de  Trasleprat, 
fille  de  Jean,  et  de  Jeanne  de  Calandrau;  après  la  mort 
de  cette  dame,  arrivée  le  i3  mai  1691,  il  épousa  en  se- 
condes noces,  par  contrat  du  28  juillet  1708,  Marie  de 
Lambertie,  fille  de  Jean  de  Lambertie,  écuyer,  seigneur 
de  Menet,  et  de  Marguerite  de  la  Paye;  on  ignore  s'il 
en  eut  des  enfants  ;  mais  de  la  première  était  issu  Jean 
d^Escravayat,  qui  suit. 

VIII.  Jean  d^Escravayat  ,  V*  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Barrière,  naquit  au  bourg  de  Busserolles, 
le  23  septembre  1690,  et  fut  baptisé  le  29,  dans  l'église 
de  Saint-Martial  dudii  lieu;  fit  conjointement  avec  Elie, 
son  père,  et  sa  femme  ci-après  nommée,  une  constitu- 
tion de  rente,  le  3o   mai   1736,    au  profit    des   dames    de 


D'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE.  iSg 

l'Union  Chrétienne  d'Angouléme;  mourut  le  i5  janvier 
1741,  fut  inhumé  le  16,  dans  l'église  de  Busserolles, 
ei  est  rappelé  dans  le  procès-verbal  d'apposition  des 
scellés  faite  sur  ses  meubles,  le  même  jour,  par  le  juge 
de  Varagne  ;  du  mariage   qu'il   avait   contracté,  le  8  août 

1722,  avec  Marie  Corderoy,  fille  de  Louis,  seigneur  du 
Breuil,  et  de  Jacquette  Laurent,  vinrent  : 

I  .'*  Elie  d'Escravayat,  qui  suit  ; 

2.**  Jeanne    d'Escravayat,    religieuse   aux  Dames  de 
de  l'Union  Chrétienne,  à  Angoulême. 

IX.  Elie  d'Escravayat,  II*  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  la  Barrière,  et  autres  lieux,  officier  des  gen- 
darmes de  la  garde  ordinaire  du  Roi,  chevalier  de  l'ordre 
royal    et   militaire  de  St. -Louis,   fut   baptisé  le   1 1    juillet 

1723,  dans  réglise  paroissiale  de  BusseroUes;  obtint,  le  18 
février  1741,  des  lettres  de  bénéfice  d'âge,  conjointement 
avec  Jeanne  d'Escravayat,  sa  sœur;  et  assista,  le  17  juin 
1749,  à  la  profession  de  ladite  Jeanne,  en  qualité  de 
rehgieuse  au  couvent  des  Dames  de  l'Union  Chrétienne, 
d'Angouléme.  Il  entra  au  service  dans  les  gendarmées  de 
la  garde  du  Roi,  le  i^''  janvier  1744,  fut  nommé  che- 
valier de  Saint- Louis,  le  i5  septembre  1770,  porte- 
étendard,  en  1775,  et  fit  avec  honneur  toutes  les  cam- 
pagnes de  guerre  avec  le  corps,  jusqu^à  la  réforme  du 
i5  décembre  1775.  Il  contracta  alliance,  le  21  mars  1748, 
avec  Marguerite  du  Barry,  fille  de  François  du  Barry, 
écuyer,  seigneur  de  Labeytour,  et  de  Marie  de  Laurent; 
de  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Charles  d'Escravayat,  marquis    de  la    Barrière, 

qui  suit  ; 
2."  Augustin  d'Escravayat,    lieutenant  au  régiment 

Royal-Vaisseaux,  mort  sans  alliance  ; 
3.''  N  .  .  ,  .  .  .   d'Escravayat,    femme    de     N 

Arondel  de  Chareyroux  ; 
4.°  N d'Escravayat,      femme     de    N  .  .  .  . 

Mascureau  de  Sainte-Terre  ; 

5.**  N d'Escravayat; 

6."  N d'Escravayat. 

X.  Charles  d'Escravayat,  chevalier,  marquis  de  la  Bar- 
rière, seigneur  delà  Barrière  et  autres  lieux,  colonel  de  ca- 
valerie, chevalier    de  l'ordre  royal  et   militaire  de    Saint- 


j  .Q  DE  HAUTEFORT. 

Louis,  est  entré  aux  gendarmes  de  la  garde  du  Roi,  le 
8  avril  lySS;  a  été  fait  capitaine  de  cavalerie,  le  6  janvier 
i779>  ^^  nommé  chevalier  de  Saint-Louis,  le  28  sep- 
tembre 1787;  a  émigré  en  1791,  et  a  fait  toutes  les  cam- 
pagnes dans  l'armée  des  princes;  au  retour  du  Roi,  en 
1814,  il  a  obtenu  sa  retraite  avec  le  brevet  de  colonel  de 
cavalerie.  Du  mariage  qu'il  a  contracté,  le  24  septembre 
1784,  avec  Elisabeth-Thérèse  la  Flèche  de  Grand-Pré, 
fille  de  Victor-Pantaléon  la  Flèche  de  Grand-Pré,  écuyer, 
capitaine  de  cavaleVie,  et  de  dame  Françoise  -  Elisabeth 
Bivet,  son  épouse,  est  issu  : 

XL  Elie  -  François  -Charles  -  Victor  d'Escravayat  df 
LA  Barrière,  est  né  le  10  novembre  1785,  et  a  été 
baptisé  le  12,  dans  l'église  de  Saint-Eustache,  à  Paris. 
Il  a  fait  ses  preuves  de  noblesse  au  mois  de  janvier  1789, 
au  cabinet  de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  pour  entrer  comme 
sous-lieutenant  dans  les  troupes  du  Roi,  et  a  obtenu,  le 
24  du  même  mois,  son  certificat  de  M.  Chérin,  généa- 
logiste des  ordres  de  Sa  Majesté. 

Armes:  D'argent,  à  cinq  flammes  de  gueules,  posées 
en  sautoir.  Supports:  deux  lions.  Devise:  Pro  Deo  et 
Virtute. 


HAUTEFORT  (de).  La  maison  de  Hautefort,  une 
des  plus  nobles  et  des  plus  anciennes  du  Périgord,  a  pos- 
sédé pendant  plus  de  400  ans,  la  terre  de  Vaudre,  située 
dans  la  même  province,  et  pendant  plus  de  600  ans,  la 
seigneurie  de  la  Rasoire,  qui  lui  échut  en  partage,  avec 
d'autres  fiefs  situés  dans  la  châtellenie  de  Hautefort,  lors- 
qu'elle se  sépara  de  sa  branche  aînée,  dans  le  XI I^  siècle. 
Sa  filiation,  suivie,  remonte  à  l'an  1 184,  et  elle  est  prouvée 
littéralement  depuis  l'an  1277.  On  compte  parmi  ses  prin- 
cipales alliances,  celles  qu'elle  a  contractées  avec  les 
maisons  d'Andaux,  <l'Aubusson,  de  la  Baume-Forsac, 
de  Beauroire,  de  le  Berthon,  de  Beynac,  de  Boisseuil, 
de  Chapt-de-Rastignac,  de  la  Chassagne,  de  Cotet-du- 
Peuch,  de  Fars-de-Fosselandrie,  de  Grailly,  de  Guiton- 
Maulevrier,  de  Hautefort- Marquessac,  de  Larmandie, 
de     Lubersac,    du    Luc,    de    Maillé,  de  Montferrand,    de 


i 


DE  HAUTEFORT.  141 

la    Roque-de-Mons,     de  Roux-de-Campagnac^    du    Sail- 
lant-de-Pompadour,'  de  Sédière,  de  Solmignac,  etc. 

Cette  maison  a  pris  son  nom  de  la  terre  de  Haute- 
fort  (i),  située  dans  le  diocèse  de  Perigueux  ,  une  des 
plus  anciennes,  et  autrefois  des  plus  puissantes  baron- 
nies  de  la  Guienne,  comme  il  se  voit  par  un  catalogue 
des  barons  du  royaume,  compris  dans  le  cartulaire  de 
Philippe-Auguste  {  2  ) .  Cette  terre,  après  avoir  joui  long- 
tems  du  titre  de  châtellenie,  et  même  de  vicomte,  fut 
érigée  en  marquisat,  par  le  roi  Louis  XIII,  en  1614,  et 
a  toujours  passé  pour  une  des  plus  considérables  du  pays, 
non-seulement  à  cause  de  son  ^étendue,  et  du  nombre  de 
ses  vassaux  (  3  ),  mais  encore  pour  la  situation  avanta- 
geuse de  son  château  et  des  forteresses  qui  l'environnaient, 
qui  ont  souvent  servi  de  rempart  contre  les  entreprises 
et  les  incursions  des  ennemis,  particulièrement  dans  les 
XIV"  et  XV°  siècles.  On  connaît  avec  certitude  ceux 
qui  l'ont  possédée  depuis  plus  de  800  ans,  et  on  peut  éta- 
piir  leur  filiation  suivie,  depuis  l'an  1000.  Ses  possesseurs. 


(i)  Le  nom  de  Hautefort  est  écrit  de  diverses  manières, 
dans  les  titres  ;  et  c'est  sur-tout  depuis  le  quinzième  siècle,  que 
son  orthographe  a  varié  le  plus  souvent  :  on  le  trouve  écrit, 
Alta/ort ,  Altefort  ^  Autafort  ^  Aultafort  ^  Aultefort ,  Authefort, 
Aute/ort^  Haultefort,  et  Hautefort^  et  dans  les  titres  latins,  de 
Altoforti 

Quoique  dans  l'usage  habituel,  on  prononce  et  on  écrive 
d'Haute/ortj  nous  avons  préféré  de  suivre  l'orthographe  adoptée 
par  les  auteurs  de  l'histoire  des  grands  officiers  de  la  couronne, 
et  les  généalogistes  les  plus  estimés,  qui  écrivent  de  Hautefort. 

(2)  Biblioth.  du  Roi^  vol.  cot.  n°  9852,  folio  14,  verso. — 
La  Roque,  dans  son  Traite'  du  ban  et  arrière-ban,  page  i63, 
remarque  que  le  seigneur  de  Hautefort,  fut  du  nombre  des 
barons  qui  suivirent  le  roi  Philippe-Auguste,  à  la  bataille  de 
Bouvines,  l'an  12 14. 

(3)  L'auteur  de  la  vie  de  Bertrand  de  Born,  qui  écrivait 
dans  le  treizième  siècle,  assure  que  la  population  du  château, 
ou  bourg  de  Hautefort,  s'éle.ait  de  son  tems,  à  mille  habitants. 
La  chatellenie  de  Hautefort,  qui  était  autrefois  d'une  grande 
étendue,  comprenait  encore  huit  paroisses  en  i365,  quoiqu'elle 
eût  éprouvé  plusieurs  démembrements.  (Biblioth.  du  Roi^ 
vol.  jGgH^  folio  210. —  Fonds  de  la  Vallière.,  vol.  2701. — 
Manuscr.  de  M.  Leydet,  extr.  de<,  archiv.  de  Nérac,  du  château 
de  Pau.  etc.) 


DE  HAUTEFORT. 

qui  ont  toutes  les  marques  de  grandeur  et  de  distinction, 
qui  se  trouvent  dans  les  premières  et  les  plus  illustres  mai- 
sons du  royaume,  sont  sortis  de  cinq  maisons  différentes: 

La  première  est  celle  des  seigneurs  de  Lastours; 

La  seconde,  des  seigneurs  de  Laron,  substitués  aux 
nom  et  armes  de  Lastours; 

La  troisième,  des  seigneurs  de  Born,  substitués  aux 
seigneurs  de  Laron-Lastours; 

La  quatrième,  des  seigneurs  de  la  Faye  -  de-Thénon , 
substitués  aux  de  Born; 

Et  la  cinquième,  est  celle  des  seigneurs  de  Gontaut- 
Badefol,  qui  portent,  depuis  environ  400  ans,  les  nom 
et  armes  de  Hautefort. 

C'est  sans  doute  à  cette  suite  non  interrompue  de  subs- 
titutions, qu'on  doit  attribuer  une  singularité  bien  rare, 
qui  fait  qu'aucun  des  possesseurs  de  la  terre  de  Hautefort, 
n'en  a  pris  le  nom  avant  l'an  1400:  Bertrand  de  Born, 
qui  ne  se  trouvait  pas  compris  dans  la  ligne  des  subs- 
titués, est  le  premier  qui,  avant  la  fin  du  XII*  siècle, 
^  rompu  le  fil  de  ces  substitutions. 

A  l'exemple  du  père  Anselme,  nous  ferons  précéder 
cet  article  par  une  notice  historique  des  plus  anciens 
seigneurs  de  la  terre  de  Hautefort,  et  nous  commencerons 
par  la  maison  de  Lastours. 

Le  premier  seigneur  de  Hautefort,  dont  la  mémoire 
soit  parvenue  jusqu'à  nous,  est  Guy  de  Lastours,  sur- 
nommé le  Noir,  seigneur  de  Lastours,  de  Terrasson, 
de  Pompadour  et  de  Hautefort,  lequel,  suivant  la  chro- 
nique de  Geofroy  du  Vigeois  (  i  ) ,  était  au  rang  des  princes 
du  Limousin,  c'est-à-dire,  dans  la  classe  de  ces  anciens 
seigneurs  qui  tenaient  leurs  terres  en  franc-aleu,  -et  n'en 
rendaient  au  souverain,  qu'un  hommage  de  simple  for- 
malité. La  même  chronique  nous  apprend  que  ce  seigneur, 


(i)....    «  Eo    tempore    (régnante     Roberto),    Guide    de    Tur- 
»  ribus,  qui  cognominatus  est  niger^  inter  principes  Lemovicini 

^  climatis,    probitatis   titulo    clarebat Petragorici    auxilio 

0  comitis,  oppidum  de  Pompedoiir^  contra  vicecomitem  de 
»  Segjir  construxit  ;  super  castrum  de  Las  Tours,  de  Terrasson 
»  et  de  Altefort,  exceptis  ecclesiis,  vel  municipiis  diversorum 
»  locorum,  principatum  habuisse  narratur.  »  (Labbe,  Bibl. 
Manuscr.  tom.  2,  pag.  280  et  281.  —  D.  Bouquet.  Recueil  des 
Histor.  de  Fr..  tom.  10,  pa^r.  26^  eî  2Ô8. 


DE  HAUTEFORT.  143 

aidé  du  comte  de  Pe'rigotd,  bâtit,  vers  l'an  1000,  le 
château  de  Pompadour  pour  résister  au  vicomte  de  Sé- 
gur;  qu'il  agrandit  l'église  d'Arnac,  lui  fit  de  grands 
biens,  et  l'ayant  fa^t  ériger  en  paroisse,  elle  fut  bénite 
l'an  1028,  par  Jourdain  de  Laron,  évêque  de  Limoges, 
en  présence  de  Guy  de  Lastours,  sa  femme,  sa  fille^  son 
gendre,  et  de  plusieurs  seigneurs  voisins  (  i  )  .  11  mourut 
dans  la  guerre  de  Limoges,  le  jour  des  calendes  d'août, 
et  fut  inhumé  dans  le  monastère  d'Arnac.  Il  avait  épousé 
une  dame,  nommée  Engalcias  ou  Engelsie  ,  nommée 
aussi  Engelsiane  de  Malemort,  qui  l'égalait  en  naissance; 
elle  était  fille  de  Hugues,  qualifié  prince  de  Malemort, 
et  petite-nièce  de  Saint-Geraud,  comte  d'Aurillac.  Elle 
vécut  plusieurs  années  après  lui,  et  se  rendit  religieuse 
à  Arnac,  où  elle  mourut  fort  âgée,  le  6  des  calendes  de 
septembre,  et  fut  enterrée  comme  elle  l'avait  demandé, 
en  dehors  de  la  porte,  par  où  l'on  passe  du  cloître  au 
monastère;  pour  être  plus  à  portée,  disait-elle,  de  par- 
ticiper aux  prières  des  fidèles,  qui  passeraient  par  là.  Ils 
laissèrent  une  fille  unique  nommée  Aolaarz,  qui  porta 
les  grands  biens  de  sa  maison,  dans  celle  d'Aimar-Com- 
tour  de  Laron,  son  mari,  qu'elle  rendit  père  d'un  seul 
fils  qui  hérita  de  tous  les  biens  de  sa  mère,  et  transmit  le 
nom  de  Lastours,  à  sa  postérité;  il  est  le  chef  de  la  se- 
conde race  des  anciens  seisneurs  de  Haute  fort. 


Seconde  race  des  seigneurs  de  Hautefort  ;  seigneurs  de 
Laron,  substitués  aux  nom  et  armes  de  Lastours  (2  )  . 

I.    Roger   DE   Laron    ou   Leron,    est    premier    seigneur 
de  cette    maison,    que  l'on  connaisse    avec    certitude,     il 


(i)  Geofroy  d\i  Vigeois  rapporte  que  Guy  de  Lastours  brûla  le 
château  de  Jardiina  ou  Jordana^  en  Périgord,  à  cause  que  le 
seigneur  à  qui  il  appartenait,  disait  par  raillerie,  qu'il  ressem- 
blait à  un  forgeron. 

(2)  On  est  redevable  de  la  connaissance  de  cette  grande  et 
illustre  maison,  à  ia  chronique  de  Geofroy,  prieur  du  Vigeois, 
religieux  du  monastère  de  Saint-Martial  de  Limoges,  qui  com- 
mence au  règne  du  roi  Robert,  environ  l'an  996,  et  finit  en 
l'année  1184,  avec  quelques- additions  qui  vont  jusqu'au  XI1I« 
siècle. 


,..  DK  HAUTEFORT. 

144 

vivait  dans  le  X*    siècle,  et  fut  témoin  avec   Boson  de   la 

Tour,  et    Guy,  son    frère,    Aton    de    Salignac,     hier  de 

Magnac   et   autres,    d'une    charte    donnée    Tan    997,    par 

Boson  II,  comte  de  la   Marche  et  de  Périgord,  en  faveur 

du  monastère  d'Ahun  (  i  )  ;    il   fut   père,   suivant  Geofroy 

du  Vigeois,  d'Aimar-Comtour  de  Laron,  qui  suit  : 

II.  Aimar-Comtour  ou  Gomtor  de  Laron,  vivait  au 
commencement  du  XI"  siècle,  il  assista  avec  sa  femme, 
et  ses  beau-père  et  belle-mère,  à  la  bénédiction  de  l'église 
d'Arnac,  sous  l'invocation  de  la  Sainte-Trinité,  par 
Jourdain  de  Laron,  évêque  de  Limoges,  le  jour  des  ides 
de  juillet  1028.  Il  avait  épousé  Aolaarz  de  Lastours,  fille 
et  héritière  de  Guy  de  Lastours,  dit  le  Noir,  seigneur  de 
Lastours,  de  Terrasson,  de  Pompadour  et  de  Hautefort, 
et  d'Engelcie,  ou  Engelsiane  de  Malemort;  elle  porta  de 
grands  biens  dans  la  maison  de  son  mari,  avec  lequel  elle 
vécut  peu  de  tems,  car  elle  mourut  jeune,  le  2  des  ides 
de  juillet,  et  fut  enterrée  auprès  de  sa  mère,  dans  le 
monastère  d'Arnac,  comme  on  l'apprend  de  la  chronique 
de  Geofroy  du  Vigeois,  qui  remarque  qu'elle  était  d'une 
complexion  très-délicate  ;  elle  n'eut  qu'un  fils,  qui  hé- 
rita de  tous  les  biens  de  sa  mère,  et  transmit  le  nom  de 
Lastours,  à  sa  postérité.    Aimar  prit  une  seconde   alliance 

avec  N de  Chabot,  sœur  d'hier  de  Chabot,  évêque  de 

Limoges   (  2  )  ;  et  laissa  de   ces  deux    mariages    plusieurs 
enfants. 

Du  premier  lit  : 
Guy  de  Laron,  dit  de  Lastours,  qui  suit. 

Du  second  lit  : 

Sortirent  les  seigneurs  de  Laron,  dont  la  postérité  fut 
nombreuse  et  puissante,  et  subsista  longtems  (  3  ) . 

{i)Ext.  du  cartul.  dU^erche.  Voy.  Gall.  Chr.  Tom.  i.Instr, 
Col.  190.  —  et  Bahi^e,  hist.  Tutel  fol  88. 

(2)  Itier  de  Chabot  fut  élu  évêque  de  Limoges,  en  l'année 
»o52  ou  io53,  et  mourut  en  loyS  ;  il  eut  pour  successeur  Guy 
de  Laron,  qui  mourut  environ  l'an  1086. 

(3)  Ademarus  vero  duxit  uxorem,  sororem  Iterii,  episcopi 
Lemovicensis,  de  quâ  prodiit  progenies  Larumdensium  domi- 
norum,  de  paternâ  hereditate,  etc.  (Labb.  Bibl.  manuscr.  tom.  2, 

fol  1%A  . 

De  cette  branche  étaient   issus,  Jourdain   de  Laron,   fils   de 


\ 

DE  HAUTEFORT.  145 

III.  Guy  DE  Laron,  dit  de  Lastours,  nom  qu'il  trans- 
mit à  sa  postérité,  comme  héritier  universel  d'Aolaarz, 
sa  mère,  fut  seigneur  de  Lastours, Hautefort,  etc.  Il 
épousa  Agnès  de  Chambon-de-Sainte-Valerie;  et  fut 
inhumé  dans  le  monastère  d'Arnac,  laissant  trois  fils, 
qui  suivent,  et  qui  eurent  chacun  postérité,  du  nom  de 
Lastours  (  i  )  : 

i."  Guy,  seigneur  de  Lastours,  etc.,  mourut  à  Jé- 
rusalem; il  avait  fait  dpnation  avec  ses  frères,  à 
l'abbaye  de  Beaulieu,  de  l'église  de  Favars,  du 
consentement  de  leurs  père  et  mère,  et  d'Engel- 
siane  de  Mglçmort,  leur  bisaïeule,  au  mois  de 
juin  19!^...,  sous  \^  pontificat  du  pape  Alexandre 
II,  qui  siégea  depuis  l'^p  1061,  jusqu'en  1073. 
Ils    souscrivirent   tous    cette    charte,    avec  Pierre 


Qerald  et  d'Odolgarde,  élu  évêque  de  Limoges,  vers  l'an  1021, 

et  mort  en  io52.  Il  avait  pour. neveu,  ou  petit-neveu,   Guy  de 

I  Laron,  aussi  évêque  de  Limoges  en  1073,  mort  vers  l'an   1086; 

et  pour  sœur,  Atiburge  de  Laron,  femme  d'Adémar  Flamenc, 

;' laquelle    donna,    vers    l'an    1040,    à    l'abbaye  de  Saint-Pierre 

:d'Uzerche,  un  mas  situé  à  Solvania  ,  dans  la  paroisse  de  Saint- 

IGermain.  [Cart.   U^^erch.  /oL  614.)  On  compte  encore  parmi  les 

'descendants  de  cette  illustre  famille,  Roger  de  Laron  ou   Leron, 

jdamoiseau,  vivant  en  r328,  qui  avait  pour  femme,   Isabeau  de 

la  Roche  (  même  nom  que  la  Rocheaymon  )    dame  du   Teil-au- 

{Faure  :  il  fut   père  de   Béatrix,  mariée  à  Guy  de  la  Roche.  Un 

iaatre    Roger   de    Laron,   mort   avant  l'an    i368,    fut   père    de 

ÎGaillarde,   femme  de   Roger  Gonda,    damoiseau,    seigneur   de 

la  Novc.    Jeanne  de    Laron,  fille   de  noble   Pierre    de    Laron, 

damoiseau,   et   d'Isabeau  des  Moulins,    et   sœur  de  Jean  et  de 

Nicolas  de   Laron,  fut   mariée    en    1405,    à  Jean    Adémar   ou 

Aimar  de    Lostanges,  damoiseau,   co-seigneur  de  Lostanges  et 

i'.eynac,  dont  descendent  les  seigneurs  de  Lostanges  de  Saint- 

re,  en  Périgord,  et  de  Béduer,  en  Querci. 

.  On  ne  sait  point  quel    fut  le  partage  de  ces  trois  frères, 

^ironique    qui  fait  mention  d'eux  et  de  lenr  postérité,   n'en 

wrle  point,  et  ne  les   nomme    tous   que  par  leur  nom  de    bap- 

ême.  Ce  qui  paraît  le   plus   certain,  c'est  que  Golfier,   qu'cUe 

:it^  pour  le  troisième  fils  de  ce  Guy,  seigneur  de  Lastours,   eut 

■)Our  son  partage,  la  terre  et  le  château  de  Hautefort,    puisque 

\gnès  de  Lastours,  petite-fille  de  ce  Golfier,   porta   Hautetort 

î'ns  la  maison  de    Born,   où  elle  prit  alliance,    comme  on  le 

a  dans  la  suite. 

14.  10 


(^  DE  HAUTEFORT. 

de  Malemort,  Archambaud,  Ebles  et  Bernard 
(  de  Gomborn),  frères;  Gerald  de  Lavalette, 
Pierre  et  Guy  de  Ribérac,  frères;  Guy  et  Ar- 
chambaud de  Lastours  et  Guy  de  Flaviac.  Il 
laissa  d'une  femme  dont  ignore  le  nom  : 

Olivier  de  Lastours,  mentionné  avec  Geofroy 
de  Perusse,  Rainaud  de  Roffignac  et  autres, 
dans  une  charte  de  l'abbaye  d'Uzerche, 
d'environ  l'an  iioo.  Il  fut  tué  au  siège 
d'Ayen,  le  8  des  calendes  de  décembre 
(  24  novembre  )  ,  et  fut  iàhumé  avec  pompe, 
au  monastère  d'Arnac;  il  avait  épousé  Sté- 
phanie ou  Etiennette  de  Bré,  fille  unique  de 
Guy  de  Bré,  et  petite-fille  de  Geraud-Bernard 
de  Bré,  vivant  en  1082.  Elle  se  remaria  à  Guy 
Flamenc,  seigneur  de  Bruzac,  fils  d'Hélie. 
Il  ne  paraît  pas  qu'il  ait  eu  d'enfants. 

On  présume  que  Guy  de  Lastours  laissa 
aussi  une  fille,  mariée  à  Hélie  Faydit  (  Faidiz  ) , 
suivant  une  donation  que  ce  dernier  fit  à 
l'abbaye  de  Dalon,  de  la  moitié  du  mas  de 
la  Forêt,  et  de  la  borderie  de  la  Golmesie, 
pour  le  repos  de  l'âme,  dit-il,  de  Guy  de 
Lastours. 

2.**  Gerald  de  Lastours,  qui  a  continué  la  descen- 
dance des  anciens  seigneurs  de  Laron- Lastours  ; 

3.**  Golfier  de  Lastours,  auteur  de  la  branche  des 
seigneurs  de  Hautefort,  qui  sera  rapportée  plus 
bas. 

Première  branche  des  seigneurs  de  Laron-Lastours. 

IV.  Gerald,  ou  Geraud  de  Lastours,  seigneur  de 
Lastours,  etc.,  fonda  en  11 14,  avee  Golfier,  son  frère, 
l'abbaye  de  Dalon,  au  diocèse  de  Limoges,  donnant  le 
bois  de  ce  nom,  pour  y  bâtir  ce  monastère,  à  Geraud  de 
Sales,  qui  en  fut  le  premier  abbé  (  i  )  ,  et  en  11 17,  ils 
permirent  à  ce  même  abbé,  de  bâtir  la    maison   religieuse 


(i)  Vol.  200  de  Gaignières^foL  \^  à  la  Bibl.  du  Roi. 


i 


DE  HAUTEFORT.  147 

de  Loc-Dieu,  dans  le  diocèse  de  Rhodez  ;  il  est  fait  men- 
tion de  lui  dans  un  accord  passé  au  château  de  Pompa- 
dour,  le  6  des  calendes  d'août  1 1 26,  entre  Golfier,  son 
frère,  et  Eustorge,  évêque  de  Limoges^  touchant  l'église 
d'Obiac,  en  présence  de  plusieurs  seigneurs,  parmi  les- 
quels on  remarque  Guy  de  Périgueux,  Ramnulfe,  vi- 
comte de  Gimel,  Foucher  de  Perusse,  Pierre  et  Ar- 
chambaud  de  Felets,  Pierre  de  Bré,  Hélie  d'Ayen,  et 
Guichard  de  Bechade  (  i  )  ;  fit  plusieurs  dons  à  l'abbaye 
de  Dalon,  entr'autres  un  avec  Golfier,  son  frère,  et  un 
autre  avec  Guy,  son  fils.  On  ignore  l'année  de  sa  mort  ; 
on  sait  seulement  qu'il  laissa  deux  fils  d'Humberge,  sa 
femme,  fille  de  Séguin,  son  chevalier -^ 

I ."  Guy  de  Lastours,  qui  suit; 

2."  Séguin  de   Lastours,  auteur  d'une  branche  qui 
sera  rapportée  ci-après. 

V-  Guy  DE  Lastours,  11°  du  nom,  dit  le  Gros, 
seigneur  de  Lastours,  etc.,  donna  à  l'abbaye  de  Dalon, 
I  avec  Séguin,  son  frère,  les  droits  qu'ils  avaient  en 
I  commun  dans  la  terre  de  la  '^ïomssq  { de  Brociâ  ]  et  de 
Pozols  ;  et  fut  présent,  avec  le  même  Séguin,  et  Bernard 
.  de  la  Marche,  à  une  donation  faite  à  cette  abbaye,  par 
\  Guillaume  de  Saint-Yrier,  et  Adémar  de  Saint-Ribier, 
]  frères,  de  la  portion  de  dîmes  qu'ils  avaient  dans  la  pa- 
roisse de  Badefol.  Il  mourut  à  la  Terre-Sainte,  où  il 
;  avait  accompagné  le  roi  Louis  le  Jeune,  en  1147; 
laissant  deux  fils,  de  Mathilde  du  Perche,  sa  femme, 
»  sœur  du  comte  du  Perche,  sœur  de  Raimond,  et  mère 
i  de  Boson,  vicomtes  de  Turenne;  laquelle  mourut  le  5 
des  calendes  de  juin,  et  fut  inhumée  à  Arnac; 

I .°  Guy  de  Lastours,  1 1 1®  du  nom,  qui  suit  ; 
2.°    Golfier  de   Lastours,  auteur  d'un  rameau    qui 
sera  rapporté  plus  bas. 

VI.    Guy    DE    Lastours,     III«    du    nom,     seigneur    de 
Lastours,   etc.  ,  fit  donation    avec    Golfier,   son     frère,    à 
Tabbaye    de    Dalon,   du  tems  de    l'abbé  Amelius  (Entre 
1159  et     1167),  du  droit    qu'ils  avaient   dans  le   masou 
f?,  tènement  del  terier,  ratifièrent  ensemble  un    accord    fait 


'  2)  Manuscr.  de  l'abbé  de  Camps ^  portef.   io3,  /o/.  SyS 


j  .g  DE  HAUTEFORT. 

en  présence  du  même  abbé  (  i  )  ;  et  donnèrent  vers  le 
même  tems,  à  cette  abbaye,  le  mas  de  Pompunac, 
moyennant  certaines  réserves.  Il  vivait  encore  en  1179, 
suivant  une  donation  faite  au  même  monastère,  par 
Guy  du  Barry,  à  laquelle  il  fut  présent  avec  Ramnulfe 
de  BarriOy  chanoine  de  Saint-Yrier,  et  Hélie  Cotet;  et 
une  autre  donation  faite  par  Amaluin  et  Guillaume  de 
Chabannes.  Il  avait  épousé  Elisabeth  Flamenc,  fille  de 
Guy  Flamenc,  dit  le  Vieux,  seigneur  de  Bruzac,  dont 
il  eut  un  fils  qui  suit  : 

VII.  Golfier  de  Lastours,  et  Elisabeth  {  Hisabel) ,  sa 
mère,  affranchirent  les  religieux  de  Dalon,  d'un  cens' 
dû  sur  le  mas  du  Breuil  {Brulii);  il  se  rendit  caution, 
avec  Archambaud  de  Felets  et  Guillaume  d'Aimeri, 
de  Hautefort,  de  la  donation  que  Golfier  de  Born,  dit  de 
Lastours,  son  cousin,  fils  de  Constantin  de  Born  fit 
l'an  1200,  à  l'abbaye  de  Dalon,  de  la  Borderie  de  la 
Maschardie,  en  présence  d'Hugues  Vigier,  de  Gimel  et 
de  Gerald  de  Lespinaz,  chevaliers.  On  ignore  s'il  a  été 
marié. 


Seconde  branche  des  seigneurs  de  Laron-Lastours. 

VI.    Golfier    de     Lastours,     donna     au     monastère    de 
Dalon,  en    1 181,  le  droit  qu'il    avait  sur  les     terres   que 
les  habitants  du     Treuil,     tenaient    de  lui  au-dessous  et 
autour  de  la  gnnge  d^Panamantel  ;    et   fut    présent  avec 
Guy,   son  fils,   à  une  donation  faite  au  même   monastère,- 
en     II 85,    par  Adémar  de  Felitio.  Il  prit  alliance  avec 
Alpaïs    de    Pierrebuffière,    fille    de  Gaucelin,   seigneur  de 
Pierrebuftière,    qui    le     rendit     père    de    deux    fils,     qui 
suivent  : 

I .°  Guy  de  Lastours,  III«  du  nom,  qui  suit  ; 

2.°  Ramnulfe  de  Lastours,  évêque  de  Périgueux, 
avait  été  d  abord  chanoine  de  Saint-Yrier,  suivant 
une  lettre  du  pape  Innocent  III,  adressée  le  19  fé- 
vrier 1207,  à  révêque  et  au  chapitre  de  Limoges, 
pour  leur  demander  un  canonicat  dans  leur  église 


(i)  Manusc.  de  Gaignières,  vol  200^  fol.  12S  et  127. 


DE  HAUTEPORT.  149 

Il  donne  pour  motif  de  sa  recommandation,  que 
c'était  pour  un  sujet  également  distingué  par  l'éclat 
de  sa  naissance  et  de  ses  vertus,  et  qu'il  était  cousin 
d'Isabelle  de  Taillefer,  reine  d'Angleterre.  Il  suc- 
céda en  12 10,  dans  le  siège  épiscopal  de  Périgueux, 
à  Raimond  deCastelnau,qui  venait  d'être  déposé 
par  le  même  pontife;  il  n'était  pas  encore  sacré  le 
26  juin  de  cette  année,  parce  qu'on  ne  pouvait 
pas  voyager  en  sûreté,  attendu  que  tout  le  pays 
était  infesté  par  les  Brabançons  et  les  Rouptiers; 
mais  il  le  fut  bientôt  après.  Il  mourut,  accablé 
d'infirmités,  le  19  novembre  i232,  suivant  le 
nécrologe  de  l'abbaye  de  Brantôme,  après  avoir 
tenu  le  siège  de  Périgueux,  environ  22  ans,  et 
eut  pour  successeur^    Pierre  de  Saint-Astier  (  i  )  . 

VII.  Guy  DE  Lastours,  III®  du  nom,  damoiseau, 
que  le  continuateur  de  la  chronique  du  Vigeôis,  fait 
mal-à-propoSj  évéque  de  Périgueux,  au  lieu  de  Ram- 
nulfe,  son  frère,  est  nommé  avec  Golfier,  son  père, 
dans  deux  chartes  de  l'abbaye  de  Dalon,  des  années 
1181  et  II 85,  il  donna  en  1187,  à  cette  abbaye,  du 
consentement  du  même  Golfier,  son  père,  lè  tiers  du 
mas  de  La  Bossa-^ti  fut  témoin  et  garant  d'une  dona- 
tion faite  en  1200,  au  même  monastère,  par  Golfier  dé 
Lastours,  fils  de  Constantin  de  Born,  qu'il  appelle  son 
cousin;  il  vivait  encore  en  12 17,  suivant  la  donation 
qu'il  fit  à  ce  monastère,  la  même  année,  dans  le  cloître 
de  Saiiit-PardoUx-d^Arriac^  entre  les  mains  de  B.  Gaudin, 
célérier,  des  Marches  et  de  la  borderie  de  Bobau,  en 
présence  de  G.  de  Bonneval,  prévôt  d'Arnac. 

On  ne  connaît  pas  la  suite  de  cette  branche. 

Troisième   branche  des  seigneurs  de  Laron-  Lastours. 

V.  Séguin  DE  LaStours,  I"  du  nom,  fils  dé  Gerald, 
seigneur  de  Lastours,  et  d'Humberge,  fut  présent  à 
l'accord    fait  en     11 26,   entre   Goltier   de    Lastours,    son 


(i)  Extr.  des  arch.    du  Vatican.  L'article  de  cet  évêque,  dans 
le  Gallia  Christiana^  aurait  besoin  d'être  rectifié. 


l5o  DE  H AUTEFORT. 

oncle,  ei  Eustorge,  ^vêque  de  Limoges  ;  et  intervint  dans 
un  accord  passé  entre  Gaucelin  de  Pierrebuffière  et 
Ademar,  vicomte  de  Limoges,  s'engageant  de  tenir 
pendant  trois  mois,  la  tour  du  seigneur  de  Pierrebuf- 
lière,  pour  sûreté  de  ce  vicomte.  Il  contracta  alliance 
avec  Brunissende  d'Aixe,  fille  d'Aimeri  d'Aixe,  dont  il 
eut  deux  fils; 

I.**  Geraud  de  Lastours,  qu'on  croit  auteur  du 
rameau  des  anciens  seigneurs  de  Pompadour, 
qui  sera  rapporté; 

2.°  Séguin  de  Lastours,  11°  du  nom,  qui  suit: 

VL  Séguin  de  Lastours,  II®  du  nom,  fut  présent 
avec  Etienne,  abbé  de  Châtres,  Bernard  de  la  Porcherie, 
Amblard  d'Ans,  Boson  de  Lur,  Gerald  Adémar  et  autres, 
à  une  charte  de  donation,  datée  de  Hautefort,  le  3  des 
ides  de  juin  1179,  et  faite  au  monastère  de  Dalon,  par 
Bertrand  de  Born,  Raimonde,  sa  femme,  et  Bertrand 
et  hier,  ses  fils  (i);  fit  le  voyage  d'outre-mer,  en  1181; 
et  à  son  retour  il  assista,  comme  témoin,  à  plusieurs 
donations  faites  au  même  monastère  de  Dalon,  en  1186, 
par  Hélie  Foucher  de  Saint-Aulaire  [deSancta  Eulaliâ)  y 
Raimond  de  Robert  et  Geraude,  sa  femme:  on  compte 
parmi  les  autres  témoins  de  cette  dernière  donation, 
Ramnulfe  de  Salignac  et  Gerald  de  Salignac,  hospitalier. 
Il  avait  épousé  Aimeline  de  Born,  fille  du  célèbre  Ber- 
trand de  Born,  dont  il  eut  plusieurs  enfants,  qui 
suivent: 

i."  Geraud  de  Lastours,  dont  on     ignore   le  sort; 

mais  on  croit  qu'il  mourut  jeune; 
2.'»  Ramnulfe  de  Lastours,  qui  suit  ; 
3.*>  Séguin  de  Lastours,  vivant  en  1 1 9 1 . 

On  peut  encore   mettre    au  nombre   des  enfants    de 
Séguin  II  : 

Guillaume  de  Lastours,  chanoine  de  Saint-Etienne 
de  Limoges,  qui,  dans  un  acte  de  Tan  1245,  est 
énoncé  oncle  d' Adémar  de  Lastours;  il  est  fait 
mention  de  lui,  dans  Tobituaire  de  cette  église, 
au  12  février; 


(i)  Maniisc,  de  Gaignières,  coté  n".  200, /o/.  33  et  34 


I 


DE  HAUTEFORT.  i  5 i 

Guillaume    de    Lastours,    recteur    de  Neuvic^    est 

nommé  dans  un  acte  de  Tan  1191; 
Audoin  de  Lastours,  est  qualifié  oncle  de  Ramnulfe 

de  Lastours,  dans  un  acte  de  Tan  1 25 1 . 

VII.  Ramnulfe  de  Lastours,  est  mentionné  dans  la 
chronique  de  Geofroi,  prieur  du  Vigeois,  et  ne  vivait 
plus  en  1191,  suivant  une  charte  de  cette  année,  con- 
tenant les  coutumes  et  privilèges  accordés  aux  habitants 
de  la  ville  de  Lastours,  par  les  co-seigneurs  de  ce  lieu.  On 
le  croit  père  des  enfants  suivants  ; 

i.°  Séguin  de  Lastours,  qui  suit; 

2."  Guillaume  de  Lastours,  nommé  avec  Séguin 
et  Ramnulfe,  ses  frères,  dans  un  acte  de  l'an 
1252.  Il  est  peut-être  le  même  qu'un  Guillaume 
de  Lastours,  chantre  et  officiai  de  Limoges,  qui 
est  énoncé  frère  de  Séguin,  dans  la  donation  de 
quelques  rentes  qu'il  fit  en  1273,  à  Guillaume, 
son  neveu,  fils  du  même  Séguin  ; 

3.»  Ramnulfe  de  Lastours,  grand  écolâtre  de  l'église 
de  Périgueux,  acquit  en  1257,  ^^^^  Golfier  de 
Lastours,  chanoine  de  Saint-Yrier,  son  frère, 
de  Hugues  et  Guy  de  Périgueux,  deux  de  leurs 
hommes,  nommés  Guy  Joubert,  et  Guy  de  Cam- 
panis,  habitants  de  Reilhac,  avec  leurs  tenues  et 
possessions,  l'hommage  de  Guillaume  Lachièse, 
chevalier,  et  tous  les  droits  qu^ils  pouvaient  avoir 
à  Reilhac; 

4.°  Golfier  de]  Lastours,  chanoine  de  Saint-Yrier, 
en  1257; 

5.°  Ramnulfe  ou  Ranulfe  de  Lastours,  nommé  dans 
un  acte  de  i25o,  est  énoncé  frère  de  Séguin  et 
de  Guillaume  de  Lastours,  dans  une  donation 
de  l'an  i252,  citée  plus  haut;  il  acquit  en  1261, 
cinquante  sols  de  rente,  que  Séguin  de  Campanis 
avait  au  lieu  nommé  La  Pieu  ;  donna  quittance  en 
1262,  aux  6j;^/e5  de  Nexon,  des  dîmes  qu'ils  lui 
devaient.  En  1266,  il  fut  rendu  une  sentence 
arbitrale  entre  lui  et  Ebles,  seigneur  de  Bour- 
deille,  par  laquelle  la  justice  et  propriété  de 
Nexon,  lui  fut  adjugée,  en  présence  de  Margue- 
rite, vicomtesse  de  Limoges,  qui  ratifia  celle 
sentence  ; 


l52. 


DE  HAUTEFORT. 


1         6/ Ademar  OU  Aimarde  LastourSj  est  énoncé  neveu 
'  de  Guillaume    de    Lastoufs,    chanoine  de  Saint- 

Ètienne    de    Linioges,  dans    un    acte   de    1245. 

(  VoL  186  de  Gaignières.foL  i3o.  ) 

Vili.  Séguin  DE  Lastours,  111°  du  nom,  uni  à 
Guillaume  et  à  Ramnulfe,  ses  frères,  donna  en  i252, 
à  Hélie  Fulcher,  ou  Foucher,  Ameline  et  à  leurs  héritiers, 
quelques  terres  du  mas  de  Montesol.  11  est  mentionné 
dans  un  acte  de  1273,  dans  lequel  il  nomme  Guillaume 
de  Lastours,  son  fils.  On  ignore  la  date  de  sa  mort, 
ainsi  que  le  nom  de  sa  femme^  dont  il  eut  plusieurs  en- 
fants, qui  sont  : 

I.*  Ramnuife  de  Lastours,  qui  ^uit  ; 

2.*'  Guillaume  de  Lastours,  qui  n'est  connu  que  par 
l'acte  de  donation  de  quelques  rentes,  que  Guil- 
laume de  Lastours,  chantre  et  officiai  de  Limoges, 
son  oncle,  lui  fit  en  1 273  ; 

3;"  Guy  de  Lastours,  chanoine  et  chantre  de  Li- 
hioges,  assista  au  mariage  de  Ponce  de  Lastours, 
fille  de  RamnUlfe,  en  12913  et  est  rappelé  dans 
un  acte  de  i343  ; 

4.°  Geraud  de  Lastours,  damoiseau,  obtint  en 
1281,  de  Ramnuife,  son  frère,  la  remise  des 
biens  qu'il  lui  avait  donnés;  est  qualifié  damoi- 
seau dans  le  contrat  de  mariage  de  Ponce  Las- 
tours, de  Tan  1291,  auquel  il  assista.  11  avait 
épousé  une  dame  nommée  Castelléza,  qui,  à  ce 
que  l'on  présume,  le  rendit  père  de  : 

Agnès  de  Lastours,  mariée  à  Guy  de  Nexon, 
suivant  une  quittance  de  sa  dot,  que  son 
mari  et  elle  donnèrent  en  1276,  à  Ramnuife, 
son  oncle. 

5."  feertrand  de  Lastours,  mourut  à  Périgueux 
en  1282  ; 

6.°  Ramnuife  de  Lastours,  chanoine,  rappelé  dans 
un  acte  de  1343. 

IX.  Ramnuife  de  Lastours,  II"  du  nom,  est  énoncé 
oncle  d'Agnès  de  Lastours,  fêmmè  de  Giiy  db  Nexon, 
dans  la  quittance  dotale  qui  lui  fut  donnée  en  1 276,  par 
cette  dernière  et  son  mari;  il  reçut  aussi   en    1276,  de  la 


bË  HAtJtÈFORT.  l53 

même  et  de  son  mari,  une  quittancé  pour  la  succession 
de  Ramhulfe  de  Lâstoùr^,  ëcôlâtré  de  Periguéux.  Il  ne 
possédait  pas  seulj  la  seigneurie  de  Lastours,  Car  dâtls 
un  acte  de  1278,  Hélîe  de  Jaubert  se  qualifie  co-seigneixr 
de  Lastours.  Il  remit  en  1281,  à  Geraud  de  Lastour^, 
son  frère,  lès  biens  qu'il  lui  avait  donnés,  et  vivait  en- 
core éh  1294,  suivàrit  iine  procuration  qii'il  dontla  à 
Golfier,  son  fils.  Il  laissa  d'une  femme  dont  ignore  le 
nom  . 

i.°  Golfier  de  Lastours^  qui  suit  j 

2.*'  Ponce  de  Lastours^  mariée,  par  contrat  du  8 
des  ides  de  juillet  1291,  à  Heiie  de  Neuville, 
damoiseau,  fils  d'Hélie  de  Neuville,  chevalier; 
elle  y  fut  assistée  de  Guy  de  Lastours,  chanoine, 
de  Gerald  de  Lastours,  damoiseau,  de  Séguin 
la  Besse^  et  d'Hélie  Cotet,  damoiSeaul; 

3.°  Jeanne  de  Lastours,  epoiisa,  ert  i326,  noble 
Aimeri,  fils  d'autre  Aimeri  de  Gairlg  [de  Gua- 
hanhs  )  ,  chevalier. 

X.  Golfier  de  Lastours,  chevalier,  reçut  en  1294, 
une  procuration  générale  de  Ramnulfe,  son  père;  est 
qualifié  seigneur  de  Saint- Pardoux,  daris  un  acte  dé  l'an 
i3o2;  était  en  i366,  seigneur  sdzerain  dé  quelques  terres 
que  Boson  de  Lur ,  damoiseau  >  tenait  de  lui  en  fief; 
comme  on  le  voit  par  une  transaction  sur  procès,  dans 
laquelle  il  est  spécialement  stipulé  que  ces  terres  ne 
pourront  point  être  affectées  à  la  rente,  que  ledit  Boson 
s'engage  a  assigner  à  Guy  de  Bechade,  damoiseau,  sa 
partie  adverse,  par  acte  passé  sous  le  sceau  de  Tofficial 
de  Limoges,  le  mercredi  après  Toctave  dé  la  Nativité  de 
la  Vierge  i3o6.  Il  se  rendit  caution  le  20  novembre 
i3i4,  dé  la  dot  constituée  à  noble  Marthe  de  Coniborn, 
par  Guichard  de  Comborri,  son  père,  chevalier,  seigneur 
de  Treignac  et  de  Chambaret,  en  faveur  de  son  mariage 
avec  Ebles,  fils  d'Hélie,  vicomte  de  Ventadour;  il  eut 
en  i3i9,  de  même  que  Seguin  de  Lastours  et  Bernard 
de  Jâubert,  une  contestation  avec  le  vicomte  de  Limoges, 
i-  au  sujet  de  la  justice  de  P'oncibert;  transigea,  en  qualité 
Il  de  tuteur  de  Jean  de  Gaing,  son  neveu,  fils  de  feu  Ai- 
ii  ttiéri  de  Gaing  {de  Gaanh) ,  chevalier,  et  de  Jeanne  de 
Il  Lastours,  le  lundi  après  la  Saint-Martin  d'hiver,  1341, 
'i     àVéc  Guy  du    Breuil  {de    Èrolhio) ,  fils  de  Foulques  du 


j54  dehautefort. 

Breuil,  chevalier,  et  d'Esseline  de  Gaing,  sœur,  d'Ai- 
meri;  est  énonce  neveu  de  Guy  de  Lastours,  chantre  de 
Limoges,  et  de  Ramnulfe,  chanoine,  dans  un  acte  de 
1343  ;  et  mourut  en  1354.  Se  voyant  sans  enfants,  il 
disposa  de  ses  biens,  en  faveur  de  ses  neveux  :  il  donna 
la  terre  de  Linars,  à  Jean  de  Gaing,  son  neveu  ;  la  terre 
de  Saint-Yrier,  à  Pierre  de  Jaubert,  aussi  son  neveu  ; 
et  fit  Geofroy  de  Champagnes  (de  Campants),  son  autre 
neveu,  héritier  de  toute  sa  terre  de  Lastours  et  de  Bessons, 
à  la  charge  de  porter  les  nom  et  armes  de  Lastours  (  i  )  . 
Il  avait  été  marié  deux  fois;  i.**  à  Isabeau  de  la  Porte; 
2.°  à  Eustache  Chaunia  ;  il  eut  de  cette  dernière  femme, 
trois  enfants,  nommés  Golfier,  chevalier,  Henri  et 
Ramnulfe  de  Lastours,  lesquels  étant  morts  avant  leur 
mère,  elle  hérita  d'eux,  et  fit  donation  entre  vifs  à 
Agnès  de  Lastours,  sa  fille  ,  femme  de  noble  Guy  de 
Campanis ,  chevalier  de  Nexon,  en  récompense  des  ser- 
vices qu'elle  lui  avait^  rendus,  de  tout  ce  qu'elle  possédait 
à  Saint-Yrier,  à  Coussac,  et  dans  les  dépendances  des 
châteaux    et    châtellenies    de  Bessoux    et  Lastours,    avec 


(i)  Les  descendants  de  Guy  de  Champagnes,  prirent  le  nom 
de  Lastours,  et  se  qualifièrent  premiers  barons  du  Limosin.  Le 
dernier  fut  Jean,  baron  de  Lastours,  qui  ne  laissa  de  Magde- 
laine  de  Pierrebuffière-Châteauneuf ,  sa  femme ,  qu'une  fille  , 
Jeanne  de  Lastours,  mariée,  le  29  janvier  iSgi,  à  Gabriel 
d'Abzac,  marquis  de  la  Douze.  Leur  famille  était  très-ancienne 
et  a  joui  d'une  grande  considération  en  Limosin  ;  elle  a  fourni 
des  chambellans,  des  premiers  gentilshommes  de  la  chambre  de 
nos  rois,  des  gouverneurs  et  sénéchaux,  et  contracté  des  al- 
liances avec  les  maisons  de  Bechade-Rochefort,  de  Bourdeille, 
de  Courbon  ,  de  Flamenc ,  de  la  Garde ,  de  Lascouts ,  de 
Montbrun,  de  Montrocher,  de  Perusse,  de  Peyronenc,  de 
Pierrebuffière,  de  Pompadour,  etc. 

La  baronnie  de  Lastours  a  été  possédée  depuis,  par  les  sei- 
gneurs de  David,  qui  se  qualifiaient  marquis  de  Lastours, 
seigneurs  de  Rochebrune ,  Ventoux ,  Champvert ,  etc. ,  et 
premiers  barons  du  Limosin.  La  maison  de  David,  est  d'an- 
cienne chevalerie  ;  elle  réunit  à  cet  avantage,  celui  d'avoir 
produit  en  différents  temps,  des  officiers  très-distingués  ;  d'avoir 
donné  un  évêque  d'Autun,  en  iSyy,  et  de  compter  au  nombre 
de  ses  alliances,  celles  de  Courtenay,  de  Maubernard,  d'Ab- 
zac-de-la- Douze,  etc.  Charles- Benoît  de  David  de  Lastours, 
fit  ses  preuves  pour  monter  dans  les  carrosses  du  Roi, en  178. .., 


DE  HAUTEFORT.  i55 

tout  droit  de  justice  haute,  moyenne  et  basse,  tant  en 
vertu  du  douaire  qui  lui  avait  été  assigné  par  défunt 
Golfier  de  Lastours,  chevalier  seigneur  desdits  lieux, 
son  mari,  que  comme  héritière  de  Golfier,  Henri  et 
Ramnulfe  de  Lastours,  ses  fils,  défunts. 


Quatrième  branche  des  seigneurs  de  Lar on- Lastours, 
seigneurs  de  Pompadour, 

i     V.   Geraud    de    Lastours,    troisième  fils  de  Séguin    II 
*  de  Lastours,  et    d'Aimeline  de  Born,  eut,  à  ce  que  l'on 
I  présume,    pour  son   partage  dans    la    succession  de   son 
père,  le  château  et  la  seigneurie  de  Pompadour.  Il   ratifia, 
en   1173,    avec   Séguin    de    Lastours,     son   frère,    le  don 
que  Pierre  Fouchut    et  Vilas,   son  gendre,    firent  à    Tab- 
^  baye   de   Dalon,  d'une  terre,     située  entre  le  ruisseau  et 
lia  grange    de  Panamentel;   et    fit  don,    à  ce  monastère, 
du    droit  qu'il    avait  sur    le  mas   de   Pomponac;    il  lui 
donn  a  aussi,   avec    Séguin,  son    frère,   par    acte  passé  à 
Pompadour    (i),  le  3    des   calendes  de  novembre   1181, 
les    accensements    et  échanges    de    terres,    que    les    reli- 
gieux avaient  faits  avec  les  hommes  ou  vassaux,    que  ces 
seigneurs  avaient  aux  lieux  appelés  Albasas  et  las  Pautas  ; 
I  ils  lui  donnèrent  aussi,    vers  le  même    tems,  le  pré  del 
'  Tort,  et  de  Chatbau  et   la  terre  dels  Pradinas;  ils   firent 
ce    don,   à    Pompadour,    lorsque    Séguin    prit    la   croix, 
pour    aller   à    Jérusalem.    Il    laissa    d'une    femme,    dont 
on  ignore  le  nom,  deux  enfants,  qui  suivent  : 

i.°  Golfier  de  Lastours,  doit  être  mort  sans  pos- 
térité, puisque  Jaubert  Flamenc  est  dit  son  hé- 
ritier, dans  un  acte  de  l'an  1221  ; 

2."  Avoye  de  Lastours,  dame  de  Pompadour,  fille 
unique  et  héritière  de  sa  maison,  après  la  mort 
de  son  frère  ;  fut  mariée  à  Aymeric  Flamenc  de 
Bruzac,  frère  d^Hélie  Flamenc,  connu  par  des 
actes  de    1200,   1204,    1209  et  i22i;dans  celui 


(i)....  Actum....  Apud  Pompedors^  sub  ulmo,   etc.  (Vol.   200 
et  Gaignières,fol.  1 3 1 .  ) 


i56  DE  HAÙtÈFÔRt. 

de    1209,    il    est    e'noncé  père    de    Jaubert    Flâ- 
menc  (  i  )  . 

Cinquième  branche  des  seigneurs  de  Laron-Lastours, 
seigneurs  de  Hautefort. 

IV.  Golfier  de  Laron  ,  surnommé  de  Lastours  , 
l'rdu  nom,  dit  le  Grand,,  troisième  fils  de  Guy  de 
Laron- Lastours,  seigneur  de  Hautefort,  et  d'Agnès  de 
Chàmbon-de-Sainte- Valérie,  eut,  pour  son  partage,  la 
terre  et  le  château  de  Hautefort»  qu'il  transmit  à  ses 
descendants.  Ce  seigneur  fut  un  des  guerriers  les  plus 
vaillants  et  les  plus  intrépides  de  la  première  croisade, 
comme  on  l'apprend  de  Thistoit-e  de  ce  tems;  et  ses 
exploits  militaires,  dans  cette  ce'lèbre  expédition,  lui 
méritèrent  le  surnom  de  Grand ;i\  était  à  la  suite  dii 
comte  de  Toulouse,  et  il  fut  lin  de  ceux  que  ce  comte 
mit  dans  la  tour  ou  château  qu'il  avait  fait  élever  dans 
Antioche,  pour  arrêter  les  coursés  cie  la  garnison  de 
la  citadelle,  qui  tenait  encore  (  2  ) ,  et  de  ceux  qu'il 
détacha  pour  prendre  Talmain^  et  faire  dés  courses  sur 
les  Sarrasins  (3  ) . 

Il  était,  au  mois  de  décembre  de  Tanneè  1098,  àil 
siège  de  Mara;  monta  le  premier  sur  les  murs  de  cette 
ville,     s'y   défendit    long-tems    presque    seul,     et    donna 


(i)  Jaubert  ou  Gaubfert  Flaftié'tiiâ7  chévaliét-^  fiit  institué 
héritier  universel  par  Geraud  de  Lastours,  son  ayeul  maternel. 
Dans  un  acte  de  l'an  1221,  conservé  dans  les  archives  de  l'église 
de  Limoges,  Jaubert  Flamenc,  est  dit  héritier  de  Golfier  de 
Lastours  (Manusc.  de  Gaign.  «."  186.  fol.  120.)  et  il  prend  la 
qualité  de  seigneur  de  Pompadour^  dans  un  acte  de  vente,  que 
Gautier  Malbernats,  et  Raimond,  son  frère,  firent  en  1227,  à 
la  Chartreuse  de  Glandiers,  lequel  il  approuva  et  scella  de  son 
sceau  ;  il  avait  épousé  Assalide  de  Ségur  ;  et  vivait  encore  en 

1232. 

Les  Flamenc  ne  possédèrent  pas  longtems  la  terre  de  Pompa- 
dour  ;  car  elle  passa  bientôt  après,  dans  la  maison  d'Hélie, 
qui  dans  la  suite  en  a  pris  le  nom,  et  qui  est  devenue  si  célèbre 
et  si  illustre  sous  le  nom  de  Pompadour  :  elle  est  aujourd'hui 
éteinte. 

(2)  Êell.  sacr,  hisi.  «»  bS.pag.  173. 

(3)  Voy.  la  chron,  du  Vigeois,  bibl.  de  Labbe,  îom.  i^foL  i^'h. 


DE  HAUTEFORT.  , 5y 

le  tems  aux  croisis  de  le  joindre,  ce  qui  causa  la  prise 
de  cette  place  (  i  )  plusieurs  années  après  son  retour, 
et  en  l'an  1114,  i^  assista,  avec  Gerald  de  Lastours^  son 
frère,  à  la  fondation  de  l'abbaye  de  Dalon,  en  Limosin, 
et  tut  un  de  ses  principaux  bienfaiteurs  (2);  il  donna 
en  aumône  perpétuelle,  à  Gerald  de  Sales,  qui  en  fut 
le  fondateur,  tout  je  droit  qu'il  avait  sur  la  forêt  vul- 
gairement appelée  de  Dalon;  lui  fit  don  aussi,  quelque 
tems  après,  avec  Gerald,  son  frère,  de  la  moitié  du  mas 
de  la  forêt  et  de  la  borderie  de  la  Golmesie;  passa  un 
accord,  au  château  de  Pompadour,  le  6  des  calendes 
d'août  (27  juillet)  1126,  avec  Eustorge,  évêque  de 
Limoges,  touchant  l'église  d'Obiac;  et  fit  donation,  con- 
jointement avec  sa  femme,  et  Guy  et  Olivier,  ses  fils, 
à  Ro^er,  abbé  de  Dalon  (  qui  siégea  depuis  1 1 20,  jus- 
quen  i  iSg  )  ,  d'un  mas,  appelé  de  Pinas  (  3  ).  On  ignore, 
la  date  de  sa  mort   (4).    Il   avait  épousé  Agnès  d'Aubus- 


(i)  Order.   vital,    l.    9,  p.  749.  —   Bell:  sacr.   hist.    m"   92, 
p.  200. — Will.  Tyr.  l.  7.  «°  9.  p.  734.  — Raim.  de  Agill.  p.  160 
—  Balder.  hist.  L  "i,  p.  i25,  etc. 
2)  GalL  chr.  tom.  3,  col.  624. 

,3)  GalL  chr.  ibid. 

(4)  C'est  à  ce  Golfier,  que  doit  se  rapporter  l'histoire  sin- 
gulière du  lion  dont  il  est  fait  mention  dans  la  chron.  de  Geofroy 
du  Vigeois,  et  dans  les  poésies  du  troubadour  Gaucelm  de  Fai- 
dit  :  voici  comment  elle  est  racontée  par  Papon.  {Bist.  de  Pro- 
vence., tom.  2,  p.  246.) 

«  Un  jour  que  Goltier  passait  près  d'un  bois,  à  la  tête  de  sa 

•  troupe  (il  était  alors  à  la  Terre-Sainte  ),  il  entendit  un  lion 
n  qui  poussait  des  rugissements  épouvantables.  Un  motif  de 
»  curiosité  et  le  désir  de  faire  peut-être  quelque  action  d'éclat, 

•  lui  inspirèrent  le  courage  d'aller  vers  l'endroit  d'où  venait  ce 
»  bruit,  malgré  les  efforts  que  tirent  ses  compagnons  pour  le 
»  retenir.  Il  vit  un  serpent  d'une  grossenr  prodigieuse,  entor- 
»  tillé  autour  des  jambes  et  du  corps  du  lion,  qu'il  piquait  à 
^  coups  redoublés,  et  avec  des    sifflements  horribles.  Ce   spec- 

•  tacle  l'émut,  il  s'approcha,  malgré  le  péril  auquel  il  s'expo- 
»  sait,  et  déchocha  un  coup  d'épée  si  à  propos  sur  le  serpent, 
»  qu'il  le  tua  sans  blesser  le  lion.  Cet  animal  se  sentant  délivré 
»  de  son  ennemi  s'appaisa  dans  l'instant,  se  coucha  aux  pieds 
f  de  son  libérateur,  en  le  caressant,  et  le  suivit  par-tout,  à  la 
n  chasse,  aux  combats,  n'ayant  plus  d'autre  ennemi  que  ceux 
M  de  son  maître.   Quand   Goltier   s'embarqua  pour  retourner  en 


,58  I^E  HAUTEFORT. 

son,  fille  de  Ramnulfe,  vicomte  d'Aubusson,  qui  lui 
apporta  la  moitié  du  château  de  Gimel  ;  elle  confirma, 
en  faveur  de  Tabbaye  de  Dalon,  en  présence  d'Eustorge, 
évêque  de  Limoges  (entre  1106  et  1137),  une  dona- 
tion, que  Golfier  de  Lastours,  son  mari,  avait  faite  à 
cette  abbaye,  et  nomme  dans  cet  acte,  Olivier  et  Guy^ 
ses  fils(  I  ).  De  son  mariage  provinrent  trois  fils  : 

i.°  Golfier  de  Lastours,  II*  du  nom,  fut  blessé 
à  Limoges,  et  mourut  dans  le  monastère  de 
Saint-Martial  de  cette  ville,  le  3  des  nones  de 
mars  (5  mars  )  ; 

2 .°  Olivier  de  Lastours,  qui  suit  ; 

3.°  Guy  de  Lastours,  surnommé  de  Hautefort, 
auteur  de  la  branche  des  comtes  de  Hautefort- 
de  Vaudre. 

V.  Olivier  de  Lastours,  seigneur  de  Hautefort,  est 
mentionné  dans  la  chronique  de  Geofroi  du  Vigeois, 
est  connu  aussi  par  quelques  chartes  de  Fabbaye  de 
Dalon,  et  mourut  environ  l'an  1160.  Il  avait  épousé 
Almodie  de  Comborn,  fille  d'Archambaud,  dit  le  BarbUy 
vicomte  de  Comborn,  et  de  Brunissende  de  Limoges  ; 
elle  fut  enterrée  dans  le  monastère  d'Arnac,  le  4  des 
calendes  de  septembre  (  29  août  )  ,  ayant  eu  plusieurs 
enfants  de  son  mariage,  dont  il  ne  resta  que  : 

i.**  Golfier  de  Lastours,  III*  du  nom,  né  en  ii5i; 
fut  tait  chevalier,  en  1172.  Il  est  rappelé  dans 
une  donation,  faite  en  1200,  au  monastère  de 
Dalon,  par  Golfier,  dit  de  Lastours,  son  neveu, 
fils  de  Constantin  de  Born.  Il  mourut  sans  laisser 
d'enfants  de  Geraude  de  Mirabel,  sa  femme, 
fille  de  Geraud  de  Mirabel. 

On  croit  que  c'est  de  ce  Golfier,  qu'a  voulu 
parler  Geofroy  du  Vigeois,  lorsqu'il  dit  dans  le 
prologue  de  sa  chronique,  que  :  «  Golfier  de 
»  Lastours   mourut  au   Vigeois,   d'une  pleurésie, 


»  France,  le  lion,  que  le  capitaine,  du   vaisseau  ne  voulut  point 
»  embarquer,  se   jeta  dans  la  mer,  et  le  suivit  jusqu'à  ce  que 
»  les  forces  lui  ayant  manqué,  il  mourut  au  milieu  des  eaux.  » 
(i)  Bibl  du  Roi^  manusc.  de  Gaign.  vol.  100^  fol.  8. 


DE  HAUTEFORT.  i5g 

»  le  lundi,  5  des  ides  d'avril  (  9  avril  )  1184,  à 
»  six  heures,  à  l'âge  de  trente-trois  ans,  et  fut 
»  enterré  à  Arnac,  le  mercredi  suivant  ; 
2.**  Agnès  de  Lastours,  devenue  héritière  de  sa 
branche,  par  la  mort  de  son  frère,  porta  la  terre 
de  Hautefort  dans  la  maison  de  Born,  par  son 
mariage  avec  Constantin  de  Born  (  i  )  . 

Sixième  branche  de  la  maison  de  Laron-Lastours,  d'où 
sont  issus  les  seigneurs  de  la  Rasoire,  Vaudre,  etc. 

V.   Guy  DE  Laron    dit    de    Lastours,    IP    du     nom  , 
troisième  fils  de    Golfier    de    Lastours  ,     dit    le   Grand , 


(i)  Constantin  de  Born  était  issu  de  la  noble  et  ancienne  fa- 
mille de  Born ,  établie  dans  la  châtellenie  de  Hautefort,  où 
elle  possédait  plusieurs  fiefs.  On  croit  qu'il  était  fils  de  Bertrand  I 
de  Born,  et  d'Ermengarde,  qui  confirmèrent  ensemble  un 
don  fait  à  Roger,  abbé  de  Dalon,  entre  11 20  et  1 1  Sg  ;  et  qu'il 
pouvait  avoir  pour  ayeul,  Itier  de  Born,  présent  à  une  donation 
que  Guy  de  Bré,  fit  à  l'abbaye  du  Vigeois  lorsqu'il  se  disposait 
à  partir  pour  Jérusalem  (en  1096)  ;  et  qui  assista  avec  Aimar, 
vicomte  de  Limoges,  et  plusieurs  autres  seigneurs,  à  la  fonda- 
tion de  l'abbaye  de  Dalon,  en  11 14.  Le  même  Itier  de  Born. 
étant  au  château  de  Hautefort,  confirma  avec  ses  frères,  le  don 
de  la  terre  de  Puy  Auriol,  que  Gay  de  Rasez  et  Etienne  de 
Belet,  son  neveu,  firent  à  Roger,  abbé  de  Dalon,  en  présence 
de  Gerald  et  Pierre  de  la  Paye,  et  de  Guy  de  Boisseuiî.  (  Cart. 
de  Dalon,  fol.  4.  ) 

Constantin  de  Boîn  devint  seigneur  de  Hautefort,  par  son 
mariage  avec  Agnès  de  Lastours,  mais  il  ne  jouit  pas  paisible- 
ment de  cette  seigneurie,  car  la  propriété  lui  en  fut  disputée 
par  Bertrand,  son  frère  puîné,  qui  avait  l'humeur  belliqueuse 
et  turbulente.  Il  s'éleva  entre  les  deux  frères  de  fréquents  et  fâ- 
cheux démêlés,  durant  lesquels  le  château  de  Hautefort  essuya 
plusieurs  sièges,  et  fut  pris  et  repris  plusieurs  fois  ;  un  de  ces 
sièges,  dura  sept  jours  au  bout  desquels,  il  fut  pris  le  premier 
juillet  II 83.  Ces  différends  se  terminèrent  par  un  accommode- 
ment, en  vertu  duquel,  les  deux  frères  partagèrent  entr'eux, 
la  seigneurie  de  Hautefort  :  Constantin  vécut  encore  longtems, 
car  son  nom  se  trouve  dans  plusieurs  chartes  de  l'abbaye  de 
Dalon,  des  années  1180,  1182,  1188,  1189,  1190,  et  n'était 
pas  mort  en  1 200.  Il  ne  laissa  de  son  mariage,  qu'un  fils  qui 
suit: 

Golfier  de    Born,  dit  de    Lastours,  â  cause  de  sa   mère,  est 


j  5o  DE  HAUJEFORT. 

seigneur    de   Hautefort,   et   d^Agpès   d'Aubusson,   est    re- 
gardé comme    l'auteur  de  la   branche  de   Hautefort-de-la 


mentionné  dans  une  charte  de  Dalon,  de  l'année  1200, 
par  laquelle  il  fit  don  à  ce  monastère,  de  la  borderie  de 
la  MascharJie,  pour  le  salut  de  son  âme^  est-il  dit,  et  de 
celles  de  Golfier  de  Lastours^  son  oncle  et  d'Agnès^  sa 
mère;  cette  donation,  qui  eut  pour  témoins  et  garants, 
Guy  de  Lastours,  Archambaud  de  Felets,  Quillaume 
d'Aimeri ,  de  Hautefort,  Hugues  Vigier ,  de  Gimel , 
Gerald  de  Lespinatz,  chevaliers,  et  autres,  fut  confirmée 
quelques  jours  après  par  le  même  Golfier,  entre  les 
mains  de  Jean,  abbé  de  Dalon,  en  présence  de  Guy  de 
Lastours,  d'Archambaud  Felets,  etc.  ;  il  fit  don  au  même 
abbé,  de  sa  portion  des  dîmes  de  la  paroisse  de  Teillol, 
par  acte  passé  à  Saint-Vincent,  l'an  i2o5,  en  présence 
de  Raimond,  abbé  du  Vigeois,  d'Hélie  et  de  Berald  de 
Malafaide,  et  de  Humbert  et  Bertrand  de  la  Porte, 
chevaliers.  Il  mourut  bientôt  après,  sans  postérité.  Le 
continuateur  de  la  chronique  du  Vigeois,  dit  qu'il  fut 
détruit  par  le  vicomte  de  Limoges. 

Bertrand  de  Born,  II"  du  nom,  chevalier,  qualifié  seigneur 
châtelain  et  vicomte  de  Hautefort,  poëte,  littérateur,  trou- 
badour, et  un  des  héros  du  douzième  siècle,  devint  seigneur 
en  partie  de  Hautefort,  en  vertu  d'un  accord  qu'il  fit  avec 
Constantin,  son  frère,  qui,  par  amour  de  la  paix,  consentit 
à  partager  avec  lui  la  seigneurie  de  Hautefort,  alors  très-con- 
sidérable, puisque  dans  le  seul  chef-lieu  on  comptait  environ 
mille  habitants.  Nous  n'entrerons  ici  dans  aucun  détail  ^sur  la 
vie  et  les  exploits  militaires  de  ce  guerrier  turbulent  et  infati- 
gable, et  nous  ne  porterons  aucun  jugemeiit  sur  les  écrits,  qui 
lui  ont  fait  une  réputation  littéraire  ;  nous  renvoyons  ceux:  qui 
voudraient  avoir  une  connaissance  particulière  et  détaillée  de  ce 
qui  le  concerne,  aux  mémoires  manuscrits  de  M.  de  Sainte-Pa- 
laye,  à  l'histoire  des  troubadours,  par  l'abbé  Millot,  à  l'histoire 
du  Langjedoc,  et  surtout  à  l'excellent  article  qu'en  a  donné 
M.  Pujoulx,  dans  la  Biographie  universelle  de  M.  Miçhaiid, 
tom  5.  p.  188.  Nous  ne  le  considérons  ici  que  sous  le  point  de 
vue  généalogique  ;  et  voici' ce  qu'on  trouve  à  ce  sujet,  dans  les 
anciens  monuments:  il  était  frère  puîné  de  Constantin,  et 
pouvait  avoir  pour  père  et  mère,  un  autre  Bertrand  et  Ermen- 
garde,  et  pour  ayeul,  hier  de  Born,  vivant  en  1 1 14.  Il  est  fait 
mention  de  lui,  dans  une  foule  d'actes,  dont  le  plus  ancien  est 
une  donation  qu'il  fit  en  1170,  au  monastère  de  Dalon,  du 
droit  qu'il  avait  sur  les  terres  de  Chantret  et  de  Faugairolas.  Il 
fit  plusieurs  autres  donations    à    ce   monastère,   et   après  avoir 


DE     HAUTEFORT.  l6i 

Rasoire,  connue,  dans  la  suite,  sous  le  nom  des  comtes 
de  Vaudre,  et  marquis  de  Bruzac,  la  seule  qui  subsiste 
aujourd'hui;  il  est  probable  qu'il  fut  le  premier  de  sa 
race  qui  quitta  le  nom  de  Lastours,  pour  prendre  celui 
de  Hautefort,    qu'il  transmit   à  sa   postérité    (  i  )  ,    il   prit 


mené  une  vie  remplie  d'agitations,  il  tinit  par  renoncer  au 
monde,  et  prit,  vers  l'an  iigS  ou  1196,  l'habit  religieux  dans 
le  même  monastère  de  Dalon ,  de  l'ordre  de  Citeaux  ,  qu'il 
avait  enrichi  de  ses  dons.  Le  dernier  événement  dont  il  parle 
dans  ses  poésies,  est  la  retour  du  roi  Richard,  en  1194.  Il  est 
qualifié  pour  la  première  fois,  moitié  de  Dalon^  dans  la  donation 
qui  fut  faite  à  ce  monastère,  par  Archambaud,  vicomte  de 
Comborn,  et  qui  est  datée  du  château  de  Treignac,  le  6  des 
ides  de  janvier  1196  (  v.  st.);  il  a  la  même  qualité  dans  des 
actes  de  1197,  1198,  1199  et  1200,  le  dernier  monument  dans 
lequel  il  soit  fait  mention  de  lui,  est  une  donation  qu'Adémar 
Malmiros,  fit  à  l'abbé  de  Dalon,  l'an  1202  dans  le  cloître  du 
monastère  d'Exideuil.  On  ignore  la  date  précise  de  sa  mort, 
mais  il  paraît  qu'il  ne  vivait  ^  lus  en  1 204.  Il  avait  été  marié 
deux  fois,  et  ses  femmes,  qui  ne  sont  connues  que  par  leurs 
prénoms,  s'appelaient,  l'une  Raimonde,  et  l'autre,  Philippe. 
La  première  est  connue  par  un  acte  daté  d'Hautefort  (  Apud 
Auta/ort  )  ,  le  6  des  calendes  de  juin  (  27  mai  )  1 179  ;  et  le  nom 
de  la  seconde  se  trouve  dans  un  acte  p.issé  à  Hautefort,  en 
1192.11  laissa  de  Raimonde,  au  moins  quatre  enfants,  nommés: 

i.o  Bertrand  de  Born,  III«  du  nom.  chevalier,  en  1192, 
composa  plusieurs  pièces  de  poésie  qu'on  a  confondues, 
mal-à-propos,  avec  celles  de  son  père  ;  il  est  connu  par 
une  foule  d'actes,  depuis  l'an  1 179,  jusqu'en  12 14  ; 

2.0  Itier  de  Born,  chevalier,  vivait  encore  en  1214  ; 

3.0  Constantin  de  Born,  moine  de  Dalon,  en  1192  et 
1202  ; 

4.®  Aimeline  de  Born,  femme  de  Séguin  de  Lastours. 

Nota.  Nous  ne  pousserons   pas  plus  loin  la  généalogie  de  la 
maison  de  Born,   comme  étant  étrangère  à  notre  sujet. 

(1)  Quelques  personnes  ont  prétendu,  sur  li  foi  de  mémoires 
infidèles,  que  la  maison  de  Hautefort,  tirait  son  origine  des 
seigneurs  de  Born,  et  ont  daté  sa  séparation  du  commence- 
ment du  treizième  siècle  :  cette  opinion,  entièrement  dénuée 
de  preuves,  est  insoutenable,  par  plusieurs  raisons  qui  prouvent 
clairement  qu'il  ne  peut  pas  y  avoir  eu  d'identité  entre  ces 
deux  maisons  ;  i .°  parce  qu'elles  portaient  des  armes  différentes, 
(celles  de  Born  étaient  une  levrette  :  2.°  parce  que  les  seigneurs 
de  Hautefort  sont  connu'^,  et  leur  filiatio.i  remonte  au-delà  de 
14.  II 


j52  i>k  hautefort. 

pour  armes  trois  forces,  qui  sont  des  armes  parlantes, 
par  allusion  au  nom  de  Hautefort.  On  est  fondé  à  croire 
qu'il  eut,  pour  son  partage  dans  la  succession  de  son 
père,  le  fief  de  la  Rasoi-e,  situé  dans  la  paroisse  de 
Granges,  et  dans  la  châtellenie  de  Hautefort ,  avec 
plusieurs  rentes  et  domaines,  que  ses  descendants  ont 
possédé  jusqu'à  nos  jours. 

Il  se  croisa  pour  la  Terre-Sainte,  avec  le  roi  Louis 
le  Jeune,  en  1147^  et  mourut  à  Jérusalem,  suivant 
la  chronique  de  Geofroi  du  Vigeois  (  i  ).  On  croit  qu'il 
laissa  d'une  femme,  dont  on  ignore  le  nom,  les  quatre 
enfants  suivants,  qui  devaient  être  en'  bas  âge,  lorsqu'il 
partit  pour  la  Terre-Sainte,  puisque  leur  nom  ne  com- 
mence à  paraître  dans  les  actes,  qu'environ  vingt  ans 
après  : 

I  °  Pierre  de  Hautefort  est  connu  par  une  donation 
qu'il  fit  avec  ses  frères,  à  l'abbaye  de  Dalon, 
entre  11 59  et  11 67,  dans  laquelle  il  est  nommé 
le  premier,  ce  qui  donne  lieu  de  croire  qu'il 
était  l'aine  (  2  )  ; 
2.^  Guy  de  Hautefort,  nommé  le  second  dans  l'acte 
précédent,  fut  témoin  avec  Guy  du  Luc  et  Guy 
de  Peyrignac,  d'un  don  fait  à  la  même  abbaye, 
en  1170,  par  Gerald  Cabrols  ;  et  d'un  autre  don 
que  lui  firent,  vers  le'  même  tems,  Bernard  du 
Luc,  et  Auger,  son  fils  ; 


l'époque  où  les  de  Born  devinrent  possesseurs  de  la  terre 
d'Hautefort  •,  3.'*  enfin,  parce  qu'on  connaît  les  noms  et  la 
destinée  des  enfants  de  Constantin  et  de  Bertrand  de  Born,  les 
premiers  qui  possédèrent  cette  terre,  ainsi  que  de  toute 
leur  postérité,  jusqu'à  son  extinction  dans  la  maison  de  la  Faye- 
de-Thénon,  et  qu'on  ne  voit  aucun  de  leurs  rejetons,  auquel 
la  maison  d'Hautefort  puisse  se  rattacher. 

(i)  «^  Superior    ille,     magnusque    Gulpherius,    de    qui 

»  méntio  fit  in  historrâ  Hierosolymitani  belli.  frater  Guidon' 
»  et  Geraldi,  de  Agne,  filiâ  Ramnulfi,  vicecomitis  de  Albui 
»  son,  per  quam  habuit  medietatem  castri  de  Gimel,  genu: 
»  Gulpherium,  qui  Lemovicee  vulneratus,  obiit  in  monasteri 
»  sancti    Martialis,    III    nonas    Martii,    et  Oliverinm,    ac  Gui 

donem,   qui    Hierosolymis    obiit,     quando     Ludovicus      r 

perrexit.  »  (  Chron.  Gaufr.  Voy.  part,  i,  cap.   6,  apiid  Lab 
Bibl.  Manusc.  tom.  2^  fol.  282.  ) 

(2)  Vol.  200  de  Gaign,  fol,  62,  et  cartul.  de  Dalon.  fol.  40. 


^ 


3, 


I 
DE  HAUTEFORT.  l63 

3 ."  Helie  de  Hautefort,  dont  l'article  sait  ; 

4.*'  Ràimond  deTîautefort  est  mentionne  dans  plu- 
sieurs actes,  depuis  Tan  1179,  jusqu'en  1190; 
fut  présent  à  une  donation  faite  à  l'abbaye  de 
Dalon,  en  1179,,  -p^^  Ç^rtrand  de  Born  ;  aune 
autre,  faite  l'irtnée  suivante,  par  le  même  Ber- 
trand de  BoroV  et'  par  Bertrand  et  hier,  ses 
tils  (  I  )  ;  et  à  d'autres,  qui  furent  faites  par  les 
seigneurs  du  Luc,  en  1 182  et  i  190. 
La  filiation  est  suivie  depuis  : 

{il._  Héfie  DE  /Hautefort,  I"  du  nom,  fit  donation, 
avec  Pierre,  Guy  et  Raimond  de .  Hautefort,  ses  frères, 
à  Amélius,  abbé  de  Dalon  (  qui  siégea  entre  les  années 
1 159  et  1 167  ),  de  tout  le  droit  qu'ils  avaient  en  commun, 
au  lieu  appelé  Gachaten  (2);  souscrivit  deux  chartes  de 
donations  faites  à  cette  abbaye,  l'une,  en  1184,  par 
Hélie  de  Mayac  et  Gerald,  son  frère  ;  et  l'autre,  en  1 1 85, 
par  Aimeri  de  Saint-Aulaire  {de  Sancid  Euialid)  ;  il  i^t 
don,  lui-même,  à  cette  abbaye,  en  1186,  avec  Guil- 
laume et  '  Adémar  de  Hautefort,  ses  fils,  de  tout  le 
droit  qu'il  avait  dans  la  Baylie  et  terre  de  Chabannes  (  3  )  ; 
enfin,  son  nom  se  lit  dans  un  accord,  fait  la  même 
année,  entre  l'abbé  de  Dalon  et  Boson  d'Ans  (4);  il 
laissa  au  moins  trois  fils,  qui  sont  • 

I .°  Guillaume,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Adémar  de  Hautefort  est  nommé,  avec  son 
père  et  son  frère,  dans  une  donation,  faite  à 
Dalon,  en  1 186  ; 

3.°  Pierre  de  Hautefort,  abbé  de  Chancelade,  pou- 
vait être  frère  des  deux  précédents;  il  était  cellérier 
de  cette  abbaye,  en  1220,  suivant  une  charte  de 
Ramnulfe  de  Lastours,  évéque  de  Périgueux;  et 
*  occupait   la   même  charge,  en    1228,  comme  il  est 

•*  porté  par  une  charte  d'Archambaud  II,  comte  de 
Périgord  ;  mais  il   était  déjà  parvenu  à   la  dignité 


i)  Ibid.  fol.  42. 

i)  Bibl.  du  Roi,  Maniisc.  de  Gaignières ,    vol.   200,  fol.  62, 
'près  le  cartulaire  de  Vabb.  de  Dalon,  fol.  40. 
j)  Ibid.  fol.  97,  et  cartul.  de  Dalon .^  fol.  58. 
4)  Ibid,  fol.  98. 


1 54  DE  HÀUrEFÔkl\ 

d'abbé,   en  123 1;  il  est    meiitionnë  en   celle  qua- 
lité, dans  un  titre  de  i  2*33,  et  mourut  en  i236  (r). 

Guillaume  de  HAUTEKOiir,  l*'^  du  nom,  che- 
valier, fit  avec  Hélie,  son  père,  et  Adémar,  son  frère, 
une  donation  au  monastère  de  Dalon,  en  ii86;  fut 
présent  à  celle  que  Guy  de  Gai  (  ou  de  Jal  )  fit  à  ce 
monastère,  en  1220,  dans  laquelle  il  est  nommé  W . 
d'Autafort  (2)  ;  il  était  déjà  parvenu  au  grade  de  cheva- 
lier, jorsqu^il  souscrivit,  en  i232,  une  charte  contenant 
un  don,  fait  au  même  monastère,  par  hier  de  Bruzac, 
Almus,  sa  femme,  hier  et  Etienne,  ses  fils  (3).  Il 
laissa  d'une  femme,  dont  le  nom  n'est  pas  venu  jus-" 
qu'à  nous  : 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Guy  de  Hauiefort,  chevalier,  fit  donation, 
avec  Pierre,  son  frère,  en  i23i  à  l'abbaye  de 
Dalon,  de  douze  deniers  de  rente  sur  le  mas  de' 
Stinas ;  et  assista, 'avec  le  même  Pierre,  aune; 
donation  que  Guillaume  de  Beauroire  et  sa 
femme,  firent  à  cette  abbaye,  en  i235. 

m.  Pierre  de  Hautefort,  I"  du  nom,  chevalier,' 
donna,  avec  Guy,  son  frère,  au  mois  de  janvier  i23i 
(  V.  st.),  à  l'abbaye  de  Dalon,  douze  deniers,  qu'ils 
percevaient,  en  commun,  sur  le  mas  de  Stines  (4)  ;  et 
fut  témoin  avec  le  même  Guy,  de  la  donation  que  Guil- 
laume de  Beauroire  et  Agnès,  sa  femme,  tirent  à  la 
même  abbaye  de  Dalon,  le  jour  de  Saint-Barnabe  , 
apôtre  (11  juin)  i235  '5);  il  vendit  le  premier  août 
1255,  conjointement  avec  sa  femme  (qui  n'est  pas 
nommée  )  ,  et  avec  ses  fils  et  filles,  à  Guy  de  Boisseuil, 
chevalier,  deuK  sols  de  cens,  et  douze  deniers  d'acapte, 
ainsi   que   tout   le  droit  qu'ils  avaient  sur  la   moitié  d'une 


(i)  Et  non  pas  en  1253,  comme  il  est  dit  dans  le  Gall.   Chr. 
îom.  2,  col.  i5o3.  Vqye^  le  cartul.  de  Chancelade^  fol.  40,   5o  et 

123. 

(2)  Ibid.  fol.  109. 

(3)  Ibid.  fol.  75. 

(4)  Cartul.   de  Dalon,   fol.  46.  —  Bibl.  du   Roi,  manusc.  de 
Gaignières.,  vol.  200,  fol.  75. 

(?)  Cartul.  îd.  fol   16. —  et  vol.  200  de  Gaignières^  fol.   2  3. 


DE  HAUTEFORT.  '  l65 

teiiance,  appelée,  de  la  Ghalvelie^  située  dans  la  paroisse  de 
Boisseail:-  cet  acte,  au.|ael  furent  présents  B.  de  Monès, 
chevalier,  et  hier  de  Bruzac,  damoiseau,  fut  scellé  du 
sceau  d'Adémar  de  la  Faye  et  de  ceux  des  chapelains 
de  Hautefort  et.  de  Boisseuil  (  i .}.  On  ne  connaît  pas  le 
nom  de  sa  femme;  mais  il  paraît  certain  qu'il  fut  père 
de  deux  enfants  cjui  suivent  : 

i."  Guy  dc'^ Hautefort,  dônzel,  fit  quelques  acqui- 
sitions avec  Guillaume,  son  frère  puîné;  testa 
en  1297  (2;,  et  ne  vivait  plus  en  i3o3.  Il  avait 
épousé  Pétronille  d'Aymeric,  sœur  de  Pierre  et 
fille  de  N  .  .  . .  d'Aymeric,  damoiseau  de  Haute- 
fort,  et  d'une  dame'  nommée  Galea  ;  elle  fit  son 
testament  le  lendeniain,  de  la  Toussaint  1277, 
par  lequel  elle  institua  ses  héritiers  universels, 
Guy  de  Hautefort,  son  mari,  et  Guill:.ume  de 
Hautefort,  frère  de  ce  dernier,  à  la  charge  d'ac- 
quitter ses  legs  et  ses  frais  funéraires.  Il  ne  pro- 
vint pas  d'enfants  de  ce  mariage  ; 
2.°  Guillaume  de  Hautefort,  dont  l'article  suit. 

IV.   Guillaume    de-    Hautefort,   II*"  du    nom,    donzel, 
ifut  institué,    avec  Guy,   son  frère,   héritier    universel  par 
!le  testament   de    Pétronille    d'Aymeric,  sa   belle-sœur    de 
l'an  1277.  Il  acquit,  le  2   des  nones  d'avril  (4  avril),    1293, 
les  rentes  dans  la    paroisse  de  Naillac;  et  le  17  des  calen- 
des de  septembre    (16   août]   i3oo,    il  acquit,   avec    Guy, 
,ion    frère,    d'autres  rentes,  dans    la    même    paroisse,    de 
Pierre     Adémar,    donzel     de     Hautefort,    et    de  Geraud 
lel     Chauze   et    de     Raimonde     Thenin,    sa   femme  ;    fit 
diverses    autres     acquisitions,     entr'autres,    le    4  des  ides 
le    novembre   de   la    même    année.    Trois  ans    après,   en 
3o3,    Bernard    Vigier,     fils  de  feu     Pierre  Vigier,   de  la 
)aroisse  de  Savignac,   lui   vendit   la  rente  de  la  quatrième 
)artie  du   mas  de    la    Rasoire,  situé  dans    la    paroisse  de 
Naillac;   il    arrenta,   le  dernier  d'août    i33o,   à    un    par- 
iculier,     nommé  Jean     Martin,    une     vigne,    située  dans 
territoire  de   Hautefort.  Cet   acte,   dans  lequel   Guil- 


Original^  aux  arch.  du  château  de  Boisseuil. 
Ce  testament  ne  se  retrouve  plii<^.  mnis   il  est  porté  sur  un 
•ntaire  de  Tan  iSSy. 


^56  1)1^'  HAUtEFÔRT. 

laume  de  Hautefort  se  qualifié  damoiseau  de  î a  paroisse 
de  Naillac,  est  scellé  du  sceau  de  ses'  armes;  il  fut 
témoin,  le  dimanche  où  l'on  chante  Lœtare  Jérusalem, 
i335  (v.  st.  ),  de  la  vente,  d'une  rente  due  sut  un' pre, 
situé  au  lieu,  appelé  Fougier,  dans  la  paroisse  dé  Gran- 
ges. On  ignore  la  date  de  sa  mort,  mai*s  il  est  certain 
qu'il  avait  cessé  de  vivre  en  i35o,  -laissant  de  Michellè 
(  nommée  aussi  Matheiie  )  du  Luc,  sa  fenjme,  un  fils 
nommé: 

Pierre,  dont  l'article  suit  : 
On  peut  encore  mettre   aut;nçMjnbre:desb'Çnfants  de 
Guillaume  II  :     ,  - -;  /  '      '. :.• 

Guillaume  de  Hautefort  (Autafort  ),jqui  fut  présent, 
avec  Gerald  Pinel,  à  une  recpnjiaissance,  faite 
le  vendredi  après  le  dimanche" /^emzVz/^cere?  i359 
(  V.  st.  )  ,  par  Bernard  Rey,  habitant  de  la  paroisse 
d'Auriac,  en  faveur  d'Audoin  de  ,1a  Faye,  de  la 
tnême  paroisse,  à  raison  d'ua  pr-é,  relevant  dul 
domaine  direct  cje  ce.  dernier./' 

V.  Pierre  de  I^autefort,  II"  dû  '  nom^  damoiseau 
seigneur  de  la  Rasoire,  etc.  ;  lit  des  acensements,  er 
i352,  i354  et  i356,  dans  lesquels  il  rappelle  Guillaume 
son  père  ;  il  le  rappelle  aussi  dans  trois  reconnaissancïè: 
féodales,  qu'il  reçut  en  i353,  i36o  et  iSôy;  il  acensiii 
le  lundi  après  l'octave  de  la  fête  de  Saint- Martin  d'hiViè 
i352,  une  vigne,  située  dans  la  paroisse  de  Granges^ 
reçut  le'  mercredi  après  la  fête  de  Sainte-Luce  i35^3 
une  -  reconnaissance  pour  certains  héritages,  entr'autrÉ 
pour  une  terre,  appelée  Montcogol  ;  aceosa,  en  i 
une  terre,  dans  la  paroisse  de  Granges  ;  reçut,  en  r 
(  V.  st.),  une  reconnaissance  pour  une  vigne,  relevâH 
de  sa  fondalité,  située  au  Pujr  de  Hautefort,  entre  ' 
vignes  de  Gerald  et  de  Golher  de  Monès,  damoiseau^ 
reçut  en  1372,  une  autre  reconnaissance,  dans  laqué 
il  est  surnommé  la  Rasoire^  et  dit  habitant  de  Hai 
/or^  (i  );  enfin,  il  acquit,  en  1374,  de  Pierre  la  RoÉ 
et  sa    fenlme,     un    jardin    et  d'autres   héritages,    relevf 


(i)  Petrus  de  Alto/orti^  aliàs  dictus  de  la  Rosueyrây  dot 
celliis,  habitat  or  de  Alioforti.  Cet  acte  est  scdlé  des  sceaux,] 
l'official  de  Périgueux,  et  du  seigneur  de  Hautefort,  (qui  é^ 
alors  Bertrand  II  de  7a  Faye,  dit  de  Born  ). 


DE  HAUTEFORT.  167 

de  sa  directe.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Haute- 
i  fort,  le  mardi  après  la  fête  de  la  purification  de  la  Vierge 
i35o  (  V.  st.  )  ,  demoiselle  Bertrande  de  Beauroire,  assistée 
de  Guy  de  Beauroire,  autrement  dit  la  Peyre,  damoi- 
:  seau  de  la  paroisse  de  Saint-Anian-de-Hautefort,  son 
frère,  et  fille .  de  défunt  Bernard  de  Beauroire,  damoi- 
seau, et  d'Alais  de  Peyrals  :  cet  acte  fut  passé  en  pré- 
sence de  Bernard  du  Luc  et  de  Golfier  de  Monès, 
damoiseaux .   Il  provint  de  cette  alliance  : 

Aimeri,  dont  Tarticle  suit; 

Pierre  de  Hautefort  peut  aussi  avoir  été  père  de:* 
Guillaume  de  Hautefort  (  d' Autafort  )  ,  damoiseau, 
qui  fut  témoin,  avec  Raimond  de  Gomarque, 
Jean  de  Cosnac,  Hugues  de  la  Gropte,  Bertrand 
du  Solier,  Jean  de  Monès  et  autres,  d'une  obli- 
gation consentie  le  premier  février  1420  (v.  st.  ) , 
par  Pons  de  Beynac,  chevalier,  seigneur  de 
Beynac  et  de  Gomarque,  pour  partie  de  la  dot- 
promise  à  Mathe  de  Beynac,  sa  sœur,  mariée  à 
Jean  de  Gontaut,  seigneur  de  Hautefort. 

VI.  Aimeri  de  Hautefort,  damoiseau,  seigneur  de 
la     Rasoire,     Gabillou,     etc.;    acensa,    par    acte  passé  à 

Hautefort,    le    4     mars   1410  (  v.   st  )  ,  à  Foucaud , 

certaines  murailles  et  un  casai,  situés  à  Naillac,  où 
Pierre,  son  père,  avait  fait  sa  résidence.  On  ignore 
répoque  de  sa  mort.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé 
à    Ghassens,     le    12    octobre     1405,    demoiselle     Marthe, 

^dite  Mathe  de  la  Ghassagne,  dame  de  Gabillou  et  de 
Vaudre,  fille  de  Bernard  de  la  Ghassagne'^  damoiseau  ; 
elle  fut  assistée  de  ce  dernier,  et  de  Raimond  de  la 
Ghassagne,  damoiseau,  son  oncle,  qui  lui  constituè- 
rent, pour  sa  dot,  la  somme  de  cent  vingt  écus 
^1  ^T.  Gel  acte  fut  passé  en  présence  d'Olivier  de  Bois- 
seuil,  de  Jean  de  Vilhac  et  de  Gaillard  de  Beders, 
damoiseaux.  Etant  veuve,  elle  fit  donation  de  tous  ses 
biens,  meubles    et   immeubles,    sous  la  réserve    de   l'usu- 

,  fruit,  à  Hélie   de  Hautefort,  son  fils   (i  ),    par  acte   passé 


(i)  Hélie  de  Hautefort  est  ainsi  nommé  dan ^  cet  acte:  no- 
bilis  Helias  de  Alto  fnrti,  aïiàs  de  la  Rojeyrj.  domicellus.  do- 
minm  loci  de  Gabilho. 


^gg  DE  HAUTEFORT. 

à  Miremont,  dans  la  maison  des  héritiers  de  défunt 
Gaillard  de  Beders,  damoiseau,  le  12  septembre  1445, 
en  présence  de  Geofroi  de  Chaumont,  capitaine  de  Mi- 
remont, d'Helie  Servole  et  autres;  et  vivait  encore  le 
16  avril  1456.  De  ce  mariage  provinrent  trois  enfants: 
1/  Hélie,  dont  l'article  suit; 

2.°  Agnès  de  Hautefort,  femme  de  Golfier  de 
Melhac,  damoiseau,  seigneur  de  Javerzac,  fat 
légataire  de  sa  mère,  en  1445,  et  vivait  encore 
en  1450; 
3.°  Marguerite  de  Hautefort,  dont  le  sort  est 
ignoré. 

VII.  Hélie  DE  Hautefort,  11°  du  nom,  écuyer' 
seigneur  de  la  Rasoire,  Gabillou  et  Vaudre  ou  Voudre: 
reçut,  le  12  septembre  1445,  une  donation  de  Mathe 
delà  Chassagne,  sa  mère;  fit  un  échange  le  18  octobre 
1446,  avec  Jean  de  Bretagne  comte  de  Périgord  et 
vicomte  de  Limoges,  de  plusieurs  rentes,  pour  d'autres 
que  ce  dernier  avait  en  Périgord,  notamment  dans  les 
paroisses  de  Gabillou,  Saint-Orse,  Saint-Pardoux,  Saint- 
Pantaly,  etc.,  en  présence  de  nobles  hommes  Geofroi 
de  Saint-Mathieu,  Tcmelin  de  Bossignac,  etc.  (  i  )  ; 
acensa  le  i5  juin  1448,  à  Aimar  Condamy  et  à  sa 
femme,  une  vigne,  située  au  lieu  appelé  lou  territori 
de  Jou  îoii puey  de  Hautefort;  fit  un  autre  échange,  avec 
Jean  de  Bretagne,  par  acte  passi  à  Ségur,  le  dernier 
octobre  1448,  en  présence  de  nobles  hommes  Gautier 
de  Perusse,  seigneur  d'Escars,  d'Audoin  de  Perusse, 
seigneur  de  Saint-Bonnet,  d'Antoine  de  Salignac,  sei- 
gneur de  Salignac,  et  de  Mongot-Dumas,  écuyer;et  ne 
vivait  plus  le  14  avril  1450.  Il  avait  épousé,  avant  l'ari) 
1444,  demoiselle   Souveraine  Bertin-de-Burc  (  2  )  ,  fille  de 


(i)  C'est  le  premier  acte  connu    dans  lequel  il   soit  fait  men- 
tion du  lieu  de  Vaudre. 

(2)  Souveraine  Bertin  était   sœur   d'Agnès,    mariée  en    i438,j 
à  Jean  de  Foucaud,   seigneur   de    Lardimalie  :    noble    homme 
Jean   Bertin,   damoiseau    d'Ayen,  leur  père,    fit  son  testamenl 
le  8  mars  1444  (v.  st.),    dans  lequel    il   déclare  avoir  deux   fils 
Golfier  et  Merigot,  qu'il   institue    ses    héritiers  ;  et    cinq    fiUesj 
dont  deux  mariées,  une  religieuse,  et  deux  à  marier. 


DE  HAUTEFORT.  169 

noble  homme  Jean  Bertin,  damoiseau  du  lieu  d'Ayen  » 
en  Limosin,  et  de  dame  Jeanne  de  Saint-Jean;  elle 
transigea,  étant  veuve  et  tutrice  de  ses  enfants,  le  14 
avril  1450,  avec  Golfier  de  Melhac,  seigneur  de  Javerzac 
et  Agnès  de  Hautefort,  sa  femme,  sur  la  succession 
de  défunt  Helie  de  Hautefort,  frère  d'Agnès  ;  cette 
transaction  fut  ratifiée,  le  9  juin  1433  ;  elle  fit,  en  la 
même  qualité,  le  16  avril  1456,  et  conjointement  avec 
dame  Mathe  de  la  Ghassagne,  sa  belle-mère,  l'arren- 
tement  dune  borie,  appelée /<j  Bordarie,  située  à  Gabil- 
lou.  Les  enfants  issus  de  son  mariage,  sont; 

I  .*  Thomas,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Antoine  de    Hautefort,    dit  Gabillou,  mon  sa.ns 
alliance; 

3."   Helie    de   Hautefort    fut,  suivant   un   mémoire 
de    famille,   pris   au    siège    d'Aubeterre,     par  les 
Anglais,     qui  le  menèrent  en-  Angleterre,    où     il' 
mourut;  •.  ;.     ,    ,  ;,.   :Uiî..r,^  ■'. 

4.''   Jeanne  de  Hautefort,   donïlljon::  ignore   le  sort; 

5.°   Marie     de    Hautefort,    épousa   MaTC    Rey,    da- 
moiseau. 

VIII.  Thomas  de  Hautefort,  ,I"  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Rasoire,  Gabillou^  Vaudre,  etc.  ,  était 
sous  la  tutelle  de  sa  mère,  en  1460,  et  en  1456  ;  il  rendit 
hommage,  en  1464,  pour  sa  terre  de  Gabillou,  à  Alain, 
sire  d'Albret,  comme  vicomte  de  Limoges;  reçut,  le 
i2:-mars  1470  (v,  st.),  de  plusieurs  particuliers  de  la  pa- 
roisse de  Saint-Orse,  une  reconnaissance,  pour  un  pré 
appelé  de  Chasteaux^  situé  sur  le  ruisseau  de  Saint-Orse, 
et  dans  sa  fondalité  ;  il  est  qualifié  dans  un  acte  :  noble 
Thomas  de  Hautefort^  damoiseau  du  lieu  de  Guabilo.  Il 
servait,  en  J491,  avec  Jean  de  Hautefort,  dans  la  com- 
pagnie des  nobles  du  ban  et  arrière- ban  de  la  sénéchaus- 
sée de  Périgord,  au  nombre  de  cent-vingt  hommes,  en 
habillejnent  de  brigandines,  venus  par  ordre  du  Roi, 
pour  té'  rértforrde'son  '  krméë  en  Bretagne,  sous  la  charge 
et'  conduite  de  rhessire  '  Jean  de  Talleyrand,  chevalier, 
leur  capitaine,  suivant  le  rôle  original  de  leur  montre, 
faite  à  Litfrc  z\  Bretagne,  le  8  octobre  1491  ;  il  réclama, 
le  22  novembre  1496,  la  jouissance  de  son  droit  de  ba- 
nalité sur  les  moulin  qu'il  avait  dans  la  paroisse  deGa- 
bill  )u  :   et   cette  jouissance   lui  fut  confirmée    par  sentence 


'^^  DE  HAUTEFORT. 

1  /  u 

du  juge  de  la  vicomte  de  Limoges  ;  arrenta,  par  acte 
^assé  au  Repaire  de  Voudve,  le  i"' mars  i5o6  (v.  st.), 
une  pièce  de  terre  propre  à  planter  de  la  vigne  ;  eut, 
après  l'an  iSop,  un  procès  avec  Léon  de  Losse,  écuyer, 
prieur  de  Gabillou;  et  ne  vivait  plus  en  1529.  Il  avait 
épousé^  par  contrat  du  11  août  1467,  demoiselle  Cathe- 
rine de  Sedières  (i),  fille  de  noble  Guillaume  de  Sedières^ 
seigneur  du  lieu  de  ce  nom,  dans  ia  paroisse  de  Cham- 
pagnac,  au  diocèse  de  Limoges,  qui  lui  constitua  '  pour 
sa    dot,  cinq  cents  e'cus  d'or  ;  de  cette  alliance  provinrent  : 

1/ Antoine,  dont  l'article  suit; 
2.°  Julien  de  Hautefort,  qualifié  écuyer,  seigneur 
de  Gabillou,  naquit  le  19  mai  1477  '>  ^^  ^^^^^  ^^ 
nombre  des  trente-quatre  archers  à  la  morte- 
paye  de  la  compagnie  de  messire  Imbert  de  Bat- 
taray,  chevalier,  seignedr  du  Bouchage,  con- 
seiller et  chambellan  du  Roi,  et  capitaine  du 
Mont-Saint-Michel,  qui  y  fit  montre  de  ses  treize 
hommes  d'àrnies  et  de  ses  archers,  le  .1"  mars 
i5o3;  acquit,  le  6  juillet  1529,  de  Guinot  de 
Papus,  les  droits  qu'il  avait  sur  le  pré  appelé  des 
Poumiers  ;  fit  un  accord,  le  5  mai  i535,  avec 
.1-  Antoine,   son   frère,    et    Pierre   Gay,    notaire     de 

Gabillou,  au  sujet  de  Fascence  d'un  moulin;  •  ac- 
quit du  même  Gay,  le  18  décembre  suivant,  deux 
charges  de  froment  de  rente,  etc.  ;  et  vivait  encore 
le  8  octobre  1541,  père  de 

Antoine  de   Hautefort,   reçut  une     donation  de 

Julien,     son    père,    le   8  'octobre    1541.    On 

ignore  s'il  fut  marié. 

'^."^  François  de  Hautefort,  écuyer,  né  le  t5  février 
1484;  fit  donation  de  tous  ses  biens,  ié'iaoût 
043,  à  Thomas  de  Hautefort;  son  neveu,  avec 
substitution  à  Aimar,  Jean  et  Catherine  de  Hau- 
tefort, ses  neveux  et  nièce  ;  ' 

4."  Jean  de  Hautefort,  écuyerj^^nirje  10  août  1489, 
est  nommé  dans  un  acte  du  6  juillet  1529.  On 
présume  qu'il  est  le  même  qu'un  Jean  de  Haute- 


(1)  Les  seigneurs   de   Hautefort  sont  alliés    à    la    maison   de 
Noailles,  par  Catherine  de  Sedières. 


11 


DE  HAUTEFORT.  lyi 

fort,  capitaine  d'un  des  vaisseaux  du  Roi^  marié 
à  Marguerite  de  Graniieu,  et^  auteur  d'une  famille 
établie  d'abord  à  Gaen,  en  Normandie,  et  qui 
passa  ensuite  en  Proven  ce.  (  Vore:{  le  dictionnaire 
de  la  noblesse  de  La  Chesnajre^Ùes-Bots,  tom.j  , 
pag.yoj.)  •■    .^.    ..  ., 

Antoine  .,  DE  Hautefort,  .i^I";-  du;^  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Rasoire,  Vaudre,  -  G?ibijlou,  etc.,  né  le 
17  novembre  1474;  passa  un  acte  concernant  lascence 
d'un  moulin^  le  5  mai  i535,  avec  Julien  de  Hautefort, 
son  frère,  et  Pierre  Gay,  noraire  de  la  paroisse  de  Ga- 
billou ,  .  fit  plusieurs  arrentements  depuis  cette  année, 
jusqu'en  1540;  sa  femme  et  .lui,  tirent  un  testament 
mutuel  le  4  décembre  f'5j43,  par  lequel  ils  demandèrent 
à  être  inhumés  dans  Téglise  de  Gabillou,  et  ordonnèrent 
qu'on  appelât  cent  prêtres  à  leur  enterrement;  nommè- 
rent pour  tuteurs  de  leurs  entants,  Jean,  seigneur  de 
Sedières^  en  Limosin,  oncle  maternel  du  testateur,  et 
Teaft  ^d^^trarmahdi*é-4è-Lôriga,  son  beau-frère  :  cet  acte 
fut  passe  au  noble  Repaire  de  Voudre,  en  présence  de  Jean 
de  la  Peyre  (  de  Bçâûroir'p  ) ,  écuyer,  seigneur  de  la  Peyre, 
Samson  de  Gamblâsac,  de  Coulaures,  et  Berni  Bertin, 
écuyer,  du  .lieu  d'Ayen  ;  il  rendit  hommage,  en  i543, 
pour  sa  t^rçe  dé  GaVillbu,  à  Jean  d'Albret,  roi  de  Na- 
varre, conihie  '  vicomte  dé  Limoges  ;  assista  au  contrat 
'de  mariage  de  Thomas,  son  fils,  le  21  mai  i55o;et  ne 
vivait  plus  le  6  décembre  i56o.  Il  avait  épousé  en  iSog, 
xlemoiseile  Anne  de  Larmandie,  fille  de  Bertrand,  sei- 
gneur de  Larmandie,  de  Longa,  Grand-Gastang  et  du 
Roc,  et  de  dame  Marguerite  de  Grimoard,  dont  il  eut 
plusieurs  enfants  : 

i.°.  Jacques   de     Hautefort,,  né   le     12  juin    i5i4, 
mourut   jeune  ; 

2."  Thomas,  dont  Tarticle  suit  ; 

3."    Raimond     de     Hautefort,    qualifié  seigneur  de 

Vaudre,  naquit  le   17  décembre    i522,   servait  en 

qualité  d'archer,   dans  la  compagnie  du   prince  de 

Navarre,  en    iSyi,   1572   et  i573;  et  mourut  sans 

alliance; 

4.°   Aimar,   ou    Eym     d     de    Hautefort,    naquit  le 
16  mai    r52q;  est  nommé  dans  le  testament  nni- 


1^2  i^E  HAUTEFORT. 

tuel  de  ses  père  et  mère,    en   1542,   et  dans   un 
acte  de  1543  ; 

5.°  Gabriel  de   Hautefort,    né  le  28  décembre    i53q, 
fut  religieux,  à  Carennac  ; 

6.°  Jean  de  Hautefort,  écuyer,  seigneur  du  Poirier, 
près  Gabilloj,  et  de  Montmirail,  né  1^  16  dé- 
cembre i532  ;  assista  au  contrat  de  mariage  d'An- 
toine II  de  Hautefort,  son  neveu,  le  18  février 
1571,  et 'àf' celui  d'Amie  de  Hautefort,  sa  nièce, 
le  29  avril  de  la  même  année^  il  est  compris  au 
nombre  des  hommes  d'armes  de  la  compagnie  des 
cent  lances  des  ordonnances  du  Roi,  commandée 
dans  le  Condoiribis,  'par  le  prince  de  Navarre,  en 
iSyi,  1572  et''i57*3; 'transigea  avec  Thomas,  son 
frère,  le  6  décembre  i5'6d;  et  vivait  encore,  le 
rnsijbnj-.rjij  janvier  i6o5,  suivant  le  testament  d'Hélie  dé 
Hautefort,  dorit  il  fut  nommé  un  des  exécuteur^. 
On  nelui  connaît  qu'an  fils,  nommé 


Marc  de    Hautefort^  écayer<   seigneur  du    Poi- 


_,    r   ^  rier  et   de  Montmiral},,    est   mentionné    dan.s 

le  testament  d'Hélïe'^de", Hautefort,  écuyer, 
seigneur  de  Gabillovi,  du  1 2  janvier  i6o5, 
dans  lequel  le  testateur' Je  substitua. .à  ses 
frères;  et  vivait  encore  le  4  juin  1620,  sui- 
vant le  contrat  de  mariage  d'Henriette  de 
Beynac,  sa  nièce,  auquel  il  assista.  Il  avait 
épousé  demoiselle"  Catherine  de  Bçynac,  fille 
de  Geofroy vir,  Èaron  de  Beynac,  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  roi 
Henri  IV,  capitaine  d'une  compagnie  de 
trente  lances,  etc.  ,  et  de  dame  Gasparde  de 
Lur-de-Longa, 
7.°  Marie  de  Hautefort; 

8."   Catherine  de  Hautefort,  épousa,   le    25     février 
1545,    Jean    de  Chaussecourte,     écuver,    tils     de 

feu  N de   Chaussecourte,  écuyer,  seigneur 

du    Carreau,  paroisse   de  Journhac,  en    Limosin, 
et  de  Jeanne  de  Farces.  ,        , 

9.°  Hélène  de  Hautefort,  j       dont  le  sort  est 

ro.°  Catherine  de   Hautefort,  i  ignore. 

X.    Thomas      de      Hautefort,      II*    du     nom,    écuyer, 


DE  HAUTEFORT.  iy3 

seigneur  de  la  Rasoire',  Gabillou  ,  Vaudre  ,  etc.  ,  né  le 
i5  août  i5i9,  fut  institué  héritier  universel  par  le  tes- 
tament mutuel  de  ses  père  et  mère,  du  4  décembre  1542' ; 
reçut  ,  le  2  août  i5^3  ,  la  donation  que  François  de 
Hauteforr,  son  oricie,  iui  fit  de  tous  ses  biens;  donna, 
en  présence  de  ses  père  et  mère,  le  21  mai  i55o,  quit- 
tance de  la  somme  de  mil  huit  cent  trente-sept  livres, 
quinze  sols,  au  seigneur  d'Andaux ,  et  à  sa  femme;  est 
compris  dans  un  rôle  du  ban  et  arrière-ban  de  l'an  i5  55  ; 
transigea  avec  Jean,  son  frère,  le  6  décembre  i56o;  et 
ne  vivait  plus  en  iSyi.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé 
au  château  de  Vaudre,  le  21  mai  i55o,  demoiselle  Isa- 
beau  d'Andaux,  fille  de  Jean  d'Andaux,  écuyer,  seigneur 
de  Brignac,  et  de  Birac,  et  de  Françoise  de  Saint-Clar, 
habitants  du  lieu  de  Brignac,  en  Bazadois  :  les  articles 
de  ce  mariage  avaient  été  passés  dès  le  pénultième  jan- 
vier 1549  (v.   st.).   Les  enfants  provçnus  de  cette  alliance, 


sont  : 


I  .**  Antoine,  dont  l'article  suit; 

2.**  Raimond  de  Hautefort,  né  le  22  novembre  i554, 
mort  sans  alliance,  avant  l'an  iSyô; 

3.°  Anne  de  Hautefort,  fut  mariée  deux  fois;  i,"  par 
contrat  du  29  avril  iSyr,  à  Jean  de  Grailly  (ou 
Grely),  écuyer  ,.  seigneur  de  Poujols  (ou  Pou- 
joulx),  fils  de  Jean  de  Grailly,  écuyer,  seigneur 
de  Lavagnac ,  y  habitant  ,  paroisse  de  Sainte- 
Terre,  et  de  dame  Louise  d'Escouasse;  en  présence 
de  Louis  de  Fallac,  ou  Fanlac,  écuyer,  seigneur 
de  Saint-Orse,  Jean  de  Hautefort,  écuyer,  sei- 
gneur du  Poirier  et  de  Montmirail,  de  Gaston  de 
Grailly  ,  écuyer ,  seigneur  de  Sainte-Terre  ,  de 
Pierre  de  Grailly,  écuyer,  seigneur  de  Grailly, 
d'Archambaud  de  Gurson,  écuyer,  seigneur  dudit 
lieu  et  y  habitant  ,  de  Guillaume  Foulcon  , 
écuyer,  seigneur  du  Garreau,  etc.;  elle  épousa, 
2.°,  par  contrat  du  25  novembre  iSyô,  Pierre 
Le  Berihon  ,  baron  de  Marnac  ,  seigneur  d'Ai- 
guilhe  ,  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux  , 
lequel  testa  le  9  février  1 6 1 1  ; 

4.°  Catherine  de  Hautefort  ,  fut  mariée  à  Jean- 
Charles,  seigneur  d'Arpaillon  ,  en  Bazidois,  le 
3  mars   iSy  i . 


1^4  ^^  HAUTKFOilT.;,^ 

XL  Antoine    de    Hautefort,_,    II"    du;    nom,    écuyer  , 
seignçur  de  la   Rasoire,    Gabillou,  .Vautre ,,   etc.,    ne   le 

21   août   i55i,  fut  enrôlé  arciier  des  ordonnances   du   Roi, 
dans    la   compagnie   du  prince  de   Navarre,  le    lo.  janvier 

i^yi;  et  y  servait  encore,  dans  le   Gondomoi^s,  eu   lâyiî', 
et   1573,  suivant  les  rôles  originaux  des  ^montres,  ç,t^.revues 
de  cette   compagnie;    transigea ,,;. le  .  17.  aoii^>    i5_7 6, r?  :^y^, 
Anne   de   Hautefort ,   veuve  de.Jeap,de  Graillj;,  .ecuyer,,, 
seigneur  de  Poujols  et  du  Pont,  au  sujet  d'un   supplément 
de    légitime   et  des   droits   que  celle-ci    prétendait   sur   les 
biens  et  succession  de  ses  père   et   mère,   et  sur   celle   de 
feu   Raimond  de    Hautefort.   Antoine. de    Hautefort    céda 
à  sa   sœur,  les   terres  et   seigneuries  de  Brignac,  Birac  et 
Cugac  y    par  cette   transaction ,  dont   les   témoins   et    mé- 
diateurs furent:    Jean   de   Marsoulier.,   écuyer,    seigneur 
de  Montant ,   Hélie  Cotet,   écuyer,   seig;i2Uf    du    Peuch  , 
H'élie   Saunier^   écuyer,   seigneur  de  La   Nauze,  et  Martin 
de   Boyrac,   écuyer,    seigneur   dudit  lieu;    il  fit  hommage 
au  Roi,    pour  ses  biens  nobles,  en    i583;  et  fut   tué  à  la 
défense  de  son   château   de    Vaudre  ,  assiégé  par  ceux   du 
parti  de  la   ligue;  il  avait  épousé,  par  contrat, du    18    fé- 
vrier   i5yi  y    demoiselle    Marguerite    Cotet  ,    fille   d'Hélie 
Cotet,  écuyer,   seigneur  du    Peuch,   et   de  dame  Marque 
de  la  Faye  :  les  futurs  époux  furent  assistés  de  leurs  parents 
et  amis ,    parmi   lesquels   on    remarque   messires   Jean    de 
Losse  et   Denis  de  Cugnac,  chevaliers  de  l'ordre  du   Roi, 
François  de  la   Chassagne ,    écuyer,    seigneur   dudit   lieu, 
et   baron  de  Tonnai-Boutonne  ,    en   Saintonge  ,   Jean    de 
Royère,  écuyer,   seigneur  de   Mo  nés  (ou  Monejrx),  Louis 
de   Fanlac  ,   écuyer,    seigneur   de  la   Salle-de-Saint-Orse, 
Jean  de   Hautefort ,    écuyer  ,   seigneur   du    Poirier ,  Guil- 
laume  Faucon,   écuyer,   seigneur   du   Garreau ,    Jean    de 
Foucauld ,   écuyer  ,    seigneur   de    Lardimalie  ,    Pierre    de 
la  Faye,   écuyer,   seigneur   dudit  lieu,    Léonard    Bertia, 
écuyer,   seigneur  du   Bure,  Antoine  de   Bruzac ,    écuyer, 
seigneur   de   la   Valade  ,  Jacques   le  Comte  ,    seigneur  de 
Saint-Cir,    etc.;   elle  fit   son  testament   le   12   avril    1606, 
dans  lequel  elle  se  qualifie  dame  douairière  de  Gabillou, 
et  dispose  de  tout   ce   que   son  mari   lui  avait   légué  ,   en 
faveur  de  Marc,  son  fils   aîné,  dont  elle  ratifia  le  mariage 
en  1608.  De  cette  alliance  sont  provenus  : 

i.°  Hélie   de   Hautefort,    écuyer,    seigneur  de   Ga- 


DE  HAUTEFORT.  1^5 

billou,  ne  le  20  décembre  1579,  obtint,  le 
28  avril  1604,  des  lettres  de  la  chancellerie  du 
parlement  de  Bordeaux,  dans  lesquelles  il  rap- 
pelle son  père  ;  et  lit  son  testament,  au  château 
du  Peuch,  paroisse  de  Fleurac,  le  12  janvier 
i6o5,  en  faveur  de  Marc  de  Hautefort,  son 
frère  puîné  ;  et  lui  ordonna  de  faire  poursuivre, 
après  son  décès_,  la  punition  d'Antoine  et  Jean 
de  Royère,  ecuyers,  de  Pierre  de  Vetat,  et  d'un 
nommé  la  Rougrie,  qui  l'avaient  grièvement 
blessé  :  ce  testament,  dont  il  confia  l'exécution  à 
Jean  de  Hautetort,  écuyer,  seigneur  du  Poirier, 
son  oncle,  fut  fait  en  présence  d'Hélie  Gotet, 
écuyer,  seigneur  du  Peuch,  de  Jean  de  Bonneval, 
c'cuyer,  seigneur  du  Merle,  en  la  paroisse  de 
Condat,  en  Limosin,  et  autres; 

2.°  Marc,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Hélie  de  Hautefort,  écuyer,  seigneur  de  Sê- 
rilhac,  fut  légataire  d'une  somme  d'argent,  par 
le  testament  d'Hélie,  son  frère  aîné,  du  12  jan- 
vier i6o5;  transigea,  le  4  décembre  161 9,  avec 
Marc,  son  frère  aîné;  assista  à  son  contrat  de 
mariage,  le  4  juin  1620;  testa  en  16  ...  et  ne 
vivait  plus,  le  20  novembre    1647; 

4.°  Henri  de  Hautefort,  écuyer,  seigneur  de  Paul- 
hac,  ou  Pauliac,  est  rappelé  comme  défunt  dans 
le  testament  de  Marc,  son  frère,  du  24  juin  1647, 
et  dans  un  acte  du  20  novembre  de  la  même 
année,  dans  lequel  il  est  dit,  qu'il  était  mort  ab 
intestat  ; 

5.°  Jean  de  Hautefort,  né  le  i3  octobre  i585, 
mourut  jeune  ; 

6.°  Susanne  de  Hautefort,  née  le  19  avril  i5j5, 
ne  vivait  plus  le  12  avril  1606,  et  mourut  sans 
alliance; 

y."  Catherine  de  Hautefort,  fut  mariée,  par  pactes 
du  12  avril  1606,  à  Ludovic  de  Larmandie, 
écuyer,  seigneur  du  Roc,  habitant  du  château  de 
Longa,  paroisse  de  Sainte-Foi ,  en  présence 
d'Hélie  Douhat,  écuyer,  seigneur  de  Lavergne, 
du  bourg  de  Plazac,  de  Pierre  Roux,  écuyer, 
seigneur  de  Moncheuil,  habitant  du  bourg  de 
Tou.toirac,  ci  autres; 


^^  DE  HAUTEFORT. 

8."  Marie  de  Hautefort,    née  le  2  mars    i583,    morte 
sans  alliance,  avant  le  12  avril  1606. 

XII.     Marc    de     Hautefort,     chevalier  ,     seigneur    de 
Vaudre,  Gabillou,  la  Rasoire,  etc.,    né  le    i5    août    i58i, 
fut    institué    héritier   universel,    parle   testament  d'Hélie, 
son  frère  aîné,   du  12   janvier  i6o5;  et  le    12    avril    1606, 
par  celui  de    Marguerite    Cotet,    sa  mère,  qui  lui   fit  do- 
nation  de   tous   les    droits    qu'elle    pouvait  avoir,   et  des 
legs  qui   lui  avaient  été  faits,    tant  par  Antoine  et  Hélie 
de   Hautefort,  ses  mari  et  fils,  que  par   défuntes   Susanne 
et  Ma;ie    de   Hautefort,    ses   filles;    passa    un   accord,    le 
4  décembre  16 19,   avec  Hélie   de   Hautefort,     seigneur   de 
Sérelhiac,    son  frère,   dans  lequel   leurs  père  et   mère  sont 
rappelés;   rendit  hommage   au  Roi,  pour  ses  fiefs  nobles, 
le  23    avril     1624;    et   fit    son    testament,   en    sa    maison 
noble  située  au   bourg  de  Gabillou,  le  24  juin   1647,   ^" 
faveur  de  ses  enfants,   auxquels  il  fit   encore  une  donation 
le    20    novembre  suivant.    Il   avait  été   marié  deux    fois  ; 
î.°    par  articles    accordés,     le    2   juin    1608,   et  ratifiés   le 
i5    septembre  suivant,   à  demoiselle  Anne   Roux-de-Cam- 
pagnac,   fille   de  feu   noble  Jean   Roux,  seigieur   de   Cam- 
pagnac,  et  d'Esther  de  Larmandie  ;    2."  pnr  contrat    passé 
au    château     de   Beynac^    le    4    juin    1620,   à   demoiselle 
Henrie,   ou  Henriette  de  Beynac,  fille  de  haut  et  puissant 
seigneur   messire  Geofroy,   baron   de  Beynac,   seigneur   de 
Comarque,    etc.  ,    chevalier    de    l'ordre  du  Rv^i,  capitaine 
de     cinquante    hommes    d'armes       de     ses    ordonnances, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roi  de  Nayarre, 
et  de  dame   Catherine   Guillard:  les  futurs  époux  y  furent 
assistés   de   leurs    parents,   entr'autres  de   messire   Guy  de 
Beynac,   chevalier,    baron    de    Beynac,    frère  de  la  future 
épouse,  de  messire  Marc  de  Hautefort,  écuyer,  seigneur     de 
Montmirail  et  du  Poirier,  oncle  de   cette  dernière,  d'Hélie 
de    Hautefort,     écuyer,    seigneur    de    Sérilhac,     frère    du 
futur  époux,    de    noble  Ludovic    de  Larmandie,    écuyer, 
seig  leur  dudit  lieu,  son  beau-frère,    d'Antoine  de   Mont- 
ferrand,     écuyer,    seigneur    de   la    Paye,    de  St.-Orse,    de 
Jacques   Cotet,  écuyer,  seigneur  de  Lacouture,   de  Jean  de 
Banes,  écuyer,   seigneur    de  la  Borde,   etc.  ,  elle    testa,   au 
mois  d'octobre  1628,  en  faveur  de  son   mari  ;    et   mourut 
sans  enfants.  Du  premier  lit  sont  issus; 
I .°  Pau!,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Julien  de  Hautefort,  écuyer,  seigneur  de  Paulhac, 


DE  HAUTEFORT,  l^^ 

capitaine  dans  les  régiments  d'Orilhiant,  et  de 
Saint-Simon,  en  1634  et  1639,  servait  encore  en 
1667,  et  mourut  sans  alliance  ; 

3.°  Esther  de  Hautefort,  contracta  deux  alliances, 
la  première,  le  22  mars  i632,  avec  Pierre  de 
Boisseuil,  écuyer,  seigneur  de  Boisseuil  et  des 
Salles,  Hls  de  feu  Antoine  de  Boisseuil,  et  de 
dame  Marguerite  d'Abzac-de-Villars ,  dont  elle 
n'eut  pas  d'enfants,  et  la  seconde,  le  8  novem- 
bre i633,  avec  Jean  de  Fars,  III*'  du  nom, 
écuyer,  seigneur  de  Fosselandric,  fils  de  Jean  II, 
de  Fars,  écuyer,  seigneur  du  même  lieu,  et  de 
Rose  de  Lestrade-de-la-Cousse  ;  elle  vivait  encore 
le  I  I  novembre  i665  ; 

4.°  Susanne  de  Hautefort,  fut  mariée,  par  contrat 
du  6  janvier  i638,  à  Raphaël  de  Montferrand 
dit  de  Biron,  chevalier,  seigneur  de  Saint-Orse 
et  de  la  Serve,  capitaine  au  régiment  de  Ton- 
neins,  fils  de  Guillaume  de  Montferrand,  écuyer, 
seigneur  du  Maine  et  de  Saint-Orse,  et  de  dame 
Louise  de  Fanlac  ;  elle  ne  vivait  plus  en  i652  ; 

5.°  Jeanne  de  Hautefort,  femme  de  seigneur  delà 
Boissière,  est  nommée  dans  le  testament  de  son 
père,  du  24  juin  16^7. 


XIII.      Paul     DE       Hautkfort,      chevalier,      seigneur, 
baron     de     Gabillou,    Vaudre,     la     Rasoire,    etc.  ,    né  en 
i(Ji3,  fut  institué   héritier  universel,  le    24  juin  1646,  par 
le   testament    de  son    père,   qui  lui    fit  donation,    le  20  no- 
vembre suivant,    de  l'usufruit   à    lui  acquis,  par  puissance 
■  paternelle  ,  sur  les   biens   et  hérédité   du   feu    seigneur   de 
f  S.Tillac,   son  frère   (oncle   de    Paul),   qui   avait  testé;  et 
*  par  le    décès   ab  intestat  dix  feu  seigneur  de  Paulhac,  aussi 
son   frère;  fit    hommage   au    Roi,    la    même    année;    eut 
acte,   le    16    mars     1667,  de  la   représentation   qu'il   avait 
faite  des  titres  de  sa   noblesse,  devant    M.    Pellot,    inten- 
dant   en    Guienne;  il  était  alors  âgé  de    cinquante-quatre 
ans,   et  déclara  que  les  sieurs  de   Vaudre  et  de  Sérillac, 
ses  fils,   servaient   alors  dans   la   compagnie'  des  mousque- 
taires du   Roi,   commandée     par    M.   de   Colbert-de-Mau- 
levrier  ;   enfin,  il   fit   son  testament  au  château  de  Vaudre, 
j.  le  8  février   1693;  et  le   remit   le   surlendemain,  entre  les 
\\  mains  d'un  notaire;   Il  avait    épousé,   en  premières   noces, 

i,  '4'  «2 


j-8  DE  HAUTEFORT. 

par  contrat  passé  au  château  d'Azérac,  le  25  novembre 
1Ô34,  dans  lequel  il  prend  le  titre  de  ^<îrow  de  Gabillou, 
Marguerite  du  Saillant-de-Pompadour,  demoiselle  de 
Sarrazac  ,  fille  de  feu  messire  Jacques  de  Saillant-de- 
Pompadour,  chevalier,  seigneur  de  Sarrazac  et  de  la 
Marche,  et  de  dame  Marguerite  de  Souillac-  d'Azerac  ; 
elle  y  fut  assistée  de  sa  mère,  de  messire  Antoine  du 
Saillant-de-Pompadour,  chevalier,  seigneur  dudit  lieu, 
Sarrazac,  Saint-Rabier,  etc.  ,  gentilhomme  ordinaire  de 
la  chambre  du  Roi,  son  frère;  et  de  l'avis  et  consente- 
ment de  messire  Jacob  de  Souillac,  chevalier,  seigneur 
d'Azérac,  Roffignac,  etc.  ,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du  Roi,  et  de  David  de  Souillac,  chevalier, 
seigneur  de  Roffignac,  Castelnau-de-Euze ,  ses  aïeul  et 
oncle  maternels,  de  messire  Louis  de  Campagnac  (  Roux), 
chevalier,  seigneur  dudit  lieu,  Larmandie,  etc.  ,  oncle 
maternel  du  futur  époux,  de  messire  Gilles  de  Sedières, 
chevalier,  seigneur,  baron  de  Montamat  etc.,  elle  fit. 
son  testament,  le  28  avril  i656;  et  son  mari  épousa  en 
secondes  noces,  par  contrat  du  3o  mars  1662,  demoiselle 
Gabrielle  de  Guiton-de-Maulevrier,  morte  sans  enfants. 
Ceux  du  premier  lit,  furent  : 

r.°  Antoine  de  Hautefort,  dit  le  comte  de  Vaudre, 
servait  en  1667,  dans  la  compagnie  des  mousque- 
taires du  Roi,  commandée  par  M.  de  Colbert-de- 
Maulevrier;  il  épousa  Charlotte  de  Solmignac, 
dame  de.  Lacouture  , veuve  de  Jacquelin  de  Bey- 
nac,  major  au  régiment  de  Turenne;  et  mourut 
bientôt  après,  sans  laisser  d'enfants  :  sa  femme 
vivait  encore  en  1698; 

2."  Hélie  de  Hautefort,  chevalier,  seigneur  de  Sé- 
rillac,  servait  dans  la  même  compagnie  que  son 
frère  aîné  ;  il  est  nommé  dans  le  testament  de  sa 
mère  du  28  avril  i656,  et  ne  vivait  plus  en    1693  ; 

3.*'  Jean  de  Hautefort,    mort  jeune,  après  l'an   i656; 

4.°  Antoine  dont  l'article  suit  ; 

5  •  Marguerite  de  Hautefort,  aînée  de  ses  frères  et 
sœurs,  ne  vivait  plus  en  1693  ; 

6."  Bonne  de  Hautefort,  morte  après  l'an  i656; 

7.°  Louise  de  Hautefort,  fut  mariée  au  seigneur  de 
la  Mothe-Florimond,  de  Limoges  ; 

8.**  Jeanne  de  Hautefort,  femme  du  seigneur  de 
Saint- Remy-de-Mirambel; 


DE  HAUTEFORT.  I  y^ 

9.°     Jeanne  de    Hautefort,   épousa   le    seigneur  île 
Villars-de-Pasturase. 


XIV.  Antoine  de  Hautefort-de- Pompadour, 
111°  du  nom,  qualifié  haut  et  puissant  seigneur ^  cheva- 
lier, seigneur  de  Vaudre,  Gabillou,  la  Rasoire,  la 
Marche,  etc.  titré  comte  de  Vaudra,  était  appelé  seigneur 
de  Pauliac,  du  vivant  de  son  frère  aîné,  à  qui  il  succéda  ; 
fut  institué  héritier  universel,  par  le  testament  de  son 
père,  du  8  février  1693;  transigea,  le  12  août  de  la 
même  année,  avec  dame  Gabrielle  Guiton-de-Maule~ 
vrier,  sa  belle-m.ère,  alors  veuve  de  Paul  de  Hautefort, 
son  père;  fit  son  testament  le  12  no\embre  1709;  et 
son  codicille,  le  8  septembre  171 2;  il  avait  épousé,  par 
contrat  du  dernier  jour  d'avril  1693,  Jeanne  de  Haute- 
fort-Bruzac,  demoiselle  de  Marquessac,  fille  de  Charles 
de  Hautefort,  chevalier,  marquis  de  Saint-Jorry  et 
de  Bruzac,  seigneur  de  Marquessac,  etc.  et  de  dame 
Anne  du  Bosc-de-Canteloup  (  i  )  ;  il  est  dit  dans  cet 
acte,  que  défunte  Marie  de  Hautefort,  duchesse  de 
Schomberg,  avait  légué,  par  son  testament  du  premier 
juillet  1691,  la  somme  de  6000  livres,  aux  enfants  de 
Charles  de  Hautefort,  seigneur  de  Marquessac.  De  cette 
alliance  sont  provenus; 

i.°  Jean-Louis,  dont  l'article  suit; 
2.*  Jeanne  de  Hautefort,  demoiselle  de  Vaudre,  ma- 
riée, par  contrat  du  20  novembre  1724,  à  messire 
Pierre  de  Lubersac,  chevalier,  seigneur,  marquis 
de  Lubersac,  Savignac,  etc.  fils  de  messire  Fran- 
çois, comte  de  Lubersac,  chevalier,  seigneur 
de  Savignac,  Genis,  Saint-Memin,  Croix-de- 
But  la  Baye,  de  Plaigne,  etc.  et  de  dame 
Marianne  de  la  Ramière,  comtesse  de  Lubersac  ; 
3.°  Marie-Anne  de  Hautefort,  épousa  messire 
Louis  de  la  Roque,  chevalier,  seigneur  de  la 
Roque  et  de  Mons,  fils  de  Jean  VI,  seigneur  de 
la  Roque  et  de  Mons;  et  de  dame  Henrie  de 
Josset. 


(i)  Anne  du  Bo.>c  ou  de  Boscq-de-Canteloup,  était  issue 
d'un  neveu  du  pape  Clément  V,  dont  la  famille  a  donné  un 
cardinal,  et  deux  archevêques  de  Bordeaux. 


,  8q  de  hautefort. 

XV.  Jean-Louis  de  Hautefort,  chevalier,  seigneur, 
comte  de  Vaudre,  marquis  de  Bruzac  et  de  Bouteville, 
baron  de  Marquessac,  seigneur  de  la  Rasoire,  la  Marche, 
Saint-Jorry,  Montbayol,  Gabillou,  Picon,  Mèges,  etc. 
capitaine  de  cavalerie  au  régiment  de  Bretagne,  né  le 
19  octobre  1701  ;  fut  institué  seul  et  unique  héritier  et 
légataire  universel,  par  le  testament  du  marquis  de 
Hautefort-Bruzac,  son  oncle,  du  18  septembre  1744; 
fit  son  testament  le  12  novembre  1764;  son  codicille, 
le  26  mars  1765,  et  mourut  le  11  juin  suivant,  âgé  de 
près  de  64  ans:  il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Péri- 
gueux,  le  II  juin  1733,  demoiselle  Anne-Marie  delà 
Baume-Forsac,  fille  de  défunt  Gabriel  de  la  Baume- 
Forsac,  vicomte  de  la  Baume,  seigneur  de  Queyssac,  de 
Mèges,  Picon,  etc.  et  de  dame  Jeanne-Agnès  d'Aubusson- 
de  Castelnouvel,  morte  au  château  de  Vaudre,  Je  12 
décembre  1760.  De  ce  mariage  sont  issus: 

i.°  Henri-Jean-Louis  de  Hautefort,  né  le  22  juillet 
i75o,  baptisé  à  Saint-Sulpice,  mort  jeune; 

2.**   Jean-Louis-Anne,  dont  l'article  suit; 

3.°  Jeanne-Marie-de  Hautefort,  née  le  i5  mai 
1734;  mariée  par  M.  l'abbé  de  Bourdeille,  dans 
la  chapelle  du  château  de  Vaudre,  le  16  mai 
1754,  à  Pierre-Arnaud,  vicomte  d'Aubusson- 
de-la-Feuillade,  baron  de  la  Borne  et  de  Pe- 
russe,  seigneur  de  Castelnouvel,  Jaure,  Saint- 
Paul,  Melzéar,  Marconet  et  Clauzay,  capitaine 
de  cavalerie  au  régiment  de  Bézons,  fils  de  feu 
André-Joseph,  comte  d'Aubusson  marquis  de 
Melzéar,  seigneur  de  Castelnouvel,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  et  de  dame  Jeanne- 
Elizabeth-Charlotte  de  Vernon-de-Melzéar; 

4.*»  Jeanne  de  Hautefort,  née  le  6  mai  1736,  morte 
jeune; 

5.°  Marie-Bertrande  de  Hautefort,  née  le  19  jan- 
vier 1747,  contracta  mariage  le  ii"  novembre 
1764,  avec  Jacques-Gabriel  de  Chapt,  comte 
'  de  Rastignac,  enseigne  des  gendarmes-dauphin, 
chevalier  de  Saint-Louis,  et  depuis,  m.estre-de- 
camp-commandant  du  régiment  de  Champagne, 
et  maréchal  de  camp,  fils  de  Pierre-Louis  de 
Chapt,  chevalier,  seigneur,  comte  de  Puyguil- 
hem,  marquis  de   Rastignac,   baron    de  Luzech, 


DE  HAUTEFORT.  i8l 

seigneur  de  Clermont,  de  Combebonnet,  Fir- 
beix,  etc.  et  de  feu  dame  Susanne-Anne  du 
Lau-d'Allemans  ;  elle  mourut,  le  jour  même  de 
la  célébration  du  mariage  ; 

6.°  Marie-Jeanne  de  Hautefort,  née  en  1748, 
fut  mariée  par  contrat,  signé  par  le  Roi  et  la 
famille  royale,  le  18  avril  lyyS,  à  Abraham- 
Frédéric,  vicomte  de  Hautefort,  son  cousin, 
né  le  16  avril  1748;  colonel-commandant  du 
régiment  de  Flandres,  second  tils  d'Emmanuel- 
Dieudonné,  marquis  de  Hautefort,  chevalier  des 
ordres  du  Roi,  ambassadeur  à  Vienne,  etc.  et 
de  dame  Françoise-Claire  d'Harcourt,  sa  seconde 
femme;  elle  fut  condamnée  à  mort  le  19  mes- 
sidor an  2  (7  juillet  1794),  par  le  tribunal  révo- 
lutionnaire de  Paris,  et  mourut  le  même  jour 
que  son  mari,  âgés  l'un  et  l'autre  de  46  ans; 

7.°  iVarie-Jeanne  de  Hautefort,  née  le  11  avril 
1752,  morte  en   bas  âge; 

8.°  Jeanne-Louise- Anne- Marie  de  Hautefort,  née 
le  17  septembre  1768,  morte  jeune; 

9." ,  10°.  ,  etc.  Plusieurs  autres  enfants  des  deux 
sexes,  morts  en  bas  âge. 

XVI.  Jean-Louis-Anne-Marie  de  Hautefort,  qua- 
lifié haut  et  puissant  seigneur,  comte  de  Vaudre,  mar- 
quis de   Bruzac   et    de    Bouteville,    baron  de  Marquessac, 

t  seigneur  de  Saint-Jorry-,  Monbayol,  Picon,  Mèges,  etc. 
dit  le  comte  Louis  de  Hautefort,  colonel  attaché  au 
régiment  de  Boulonnais,  nommé  gentilhomme  de  la 
chambre  de  Monsieur  (aujourd'hui  S.  M.  Louis  XVIII, 
roi  de  France),  par  brevet  du  17  septembre  1791  ; 
maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  et  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  né  au  château 
de  Vaudre,  le  29  septembre  1759;  est  mort  à  Orléans, 
le  i5  septembre  181 2,  âgé  de  53  ans.  Il  avait  épousé, 
le  27  mars  1783,  demoiselle  Pétronille-Françoise- 
Louise  Bidé  de  la  Grandville,  fille  de  messire  Louis- 
Joseph     Bidé.     marquis   de    la    Grandville,     seigneur    de 

I  Kerdavid,  Kergournadeck,  Mezarnou,  la  Grande-Palu, 
etc.  en  Bretagne,  brigadier  des  armées  du  Roi,  chevalier 
de  Saint-Louis;  et  de  dame  F'rançoise-Thércse  du 
Cluzcl.  De  ce  mariage  sont  issus  : 


l82  DE  TOUCHEBŒUF 

I.»  Jean-Louis-GustavCj  dont  l'article  suit; 
2.°  Marie-Thérèse-Thaïs  de  Hautefort,  mariée  le 
28  mai  i8o5,  à  Charles-Theodore-Bélisaire  de 
Maillé-la-ToLir-Landry,  colonel  de  cavalerie, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  et  de  la  Légion  d'Honneur,  fils  de  Charles- 
Henri-François,  marquis  de  Maillé-la-Tour- 
Landry,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  et  des  ordres  militair£s  et  hospitaliers  de 
Saint- Lazare  de  Jérusalem  et  de  Notre-Damc- 
-•  du   Mont-Garmel  ;    et  de  dame    Jeanne  de   Shé- 

ridan,  sa  femme. 

XVII.  Jean-Louis-Gustave,  comte  de  Hautefort, 
officier  supérieur  des  gardes-du-corps  du  Roi,  a  épousé, 
le  28  .mai  i8o5,  demoiselle  Adélaïde  de  Maillé-de-la- 
Tour-Landry,  fille  de  monsieur  le  iriarquis  de  Maillé- 
de-la-Tour-Landry,  et  sœur  de  Charles-Théodore-Béli- 
saire  de  Maillé,  marié  le  même  jour^  à  mademoiselle  de 
Hautefort;  (  il  s'est  formé  en  même  tems  une  double 
alliance  entre  ces  deux  maisons  )  .  Il  n^est  provenu  jusqu'à 
présent  de  ce  mariage,    que   deux  filles,  qui  sont: 

i.**  Marie-Mathilde-Caroline  de   Hautefort,    née    le 

29  juin  1806  ;  décédée  le  i5  octobre   181 1  ; 
2.»  Amélie-Marthe- Adélaïde   de   Hautefort,     née  le 
1 6  octobre  1 808  ;  et  morte  le  2  décembre  1 8 1 1 . 

#  Armes  :    d'or,   à  trois    forces  de    sable.    Devise:    Alti 

et  fort  is. 


TOUCHŒUF  (de),  en  Querci  et  en  Périgord . 
La  maison  de  Touchebœuf,  (  i  ) ,  est  d'ancienne  chevalerie, 
et  a  toujours   tenu   un  rang  distingué    dans  l'ordre    de   la 


(i)  Le -nom  de  Touchebœuf  a  été  diversement  prononcé  et 
orthographié  ;  on  le  trouve  écrit  Tocabiio,  Tocabou^  Thochabuo, 
Tochabou^  Tuchabou^  Tochabuou^  Tochabueou,  Tochabeu^ 
Tochobeau,    Tochabeus ,    Tochebuef,    Tochebeuf,     Toiichabeuf 


i 


DK  TOUCHEBŒUF  l83 

noblesse,  par  son  ancienneté,  ses  servi:es  et  ses  alliances; 
elle  est  originaire  de  la  vicomte  de  Turenne  (  i  )  ,  où  elle 
était  déjà  établie  dans  le  XI^  siècle;  comme  en  font  foi 
plusieurs  chartes  de  ce  siècle  et  des  suivants,  qui  prou- 
vent en  même  tems,  qu'elle  y  possédait  des  tiefs,  et  une 
partie  de  la  justice  de  la  ville  et  terre  de  Mayssac. 


enfin  Touchebœuf.  Quoique  ce  nom  ait,  au  premier  aperçu,  l'ap- 
parence d'un  sobriquet,  on  peut  raisonnablement  supposer  qu'il 
a  une  origine  celtique,  puisque  sa  racine  a  été  conservée  en  Bre- 
tagne, et  se  reconnaît  encore  dans  plusieurs  mots  de  la  langue 
bretonne.  {Voyej  le  mémoire  de  M.  Louis  Musset.)  Au  reste,  la 
terminaison  en  bœuf  est  commune  à  plusieurs  noms  de  lieux  et 
de  famille,  répandus  dans  les  différentes  provinces  du  royaume, 
mais  particulièrement  en  Normandie,  en  Poitou,  etc.,  tels 
que  Aubœuf,  Le  Bœuf,  Babœuf,  Brebœuf,  Chardebœuf , 
Cordebœuf,  Co.ilibx-if,  Elb.xaf,  Gareboeuf ,  Mainbœuf  , 
Marbœuf,  Montrabœuf ,  Portebœuf,  Quillebœuf  ,  Quite- 
hœuf,  Sallebœuf,  Sauvebœuf,  Tombebœuf,  Tournebœuf  , 
Tuboeuf,  etc.  {  On  en  a  dressé  une  liste  de  plus  de  quarante). 
Il  est  à  remarquer  que  cette  syllabe  finale  a  été  rendue  aussi  autre- 
lois,  par  Bove,  ou  La  Bove^  et  a  donné  son  nom  à  l'ancienne 
famille  de  Boves\  on  retrouve  la  même  syllabe  dans  le  surnom 
d'un  fils  puîné  de  Girald,  vicomte  de  Limoges,  et  de  Rothilde 
de  Brosses,  qui  vivait  vers  l'an  looo,  et  que  Geofroy  du  Vi- 
geois  appelle  Bovem-Curtum.  {Labb.Bibl.Mamisc.  tom.  i.f.  3oo.) 
Ce  surnom  a  été  rendu  en  patois  limousin,  par  Bou-Cort,  dont 
on  a  fait  dans  la  suite  de  Beaucourt.  C'est  aussi  le  nom  d'un  des 
premiers  bienhùteurs  du  prieuré  de  Fontaines,  en  Périgord, 
lequel  est  appelé  Bovis-Curtus,  ou  Bou-Cort,  dans  des  charte* 
de  l'abb  lye  de  Fontevraul.i  du  commencement  du  douzième 
siècle.  Il  est  probable  que  ce  Bovis-Curtus  était  seigneur  du 
château  de  La  Rochebeaucourt,  nommé  dans  des  chartes  de 
tluni,  Roca-bou-Cort^  dont  on  a  fait  dans  la  suite,  La 
Rochebeaucourt. 

(i)  Il  y  en  a  qui  pensent  que  cette  famille,  ou  quelqu'un  de 
ses  membres,  ayant  quitté  la  Bretagne  ou  l'Anjou,  dont  ils 
.apposent  qu'elle  était  originaire,  vint  à  la  suite  du  roi  Pépin- 
Ic-Bref,  et  fit  partie  de  la  colonie  de  conquérants  français, 
q  le  ce  prince  laissa  dans  la  Vicairie  de  Turenne,  après  en  avoir 
fait  la  conquête  sur  Waifre,  duc  d'Aquitaine.  On  doit  conve- 
nir que  malgré  toutes  les  probabilités  que  pourrait  avoir  cette 
opinion,  il  est  absolument  impossible  de  prouver  littéralement 
cette  origine,  tant  à  cause  de  l'extrême  rareté  des  monuments 
historiques  d'une  époque  aussi  reculée,  que  parce  que  le>  sur- 
noms n'ont  commence  à  devenir  héréiitaires  que  longtems 
après. 


jg_,  DE  TOUCHEBŒUP'. 

Cette  maison  a  produit  des  chevaliers  de  l'ordre  de 
Saint-Michel,  avant  l'institution  de  celui  du  Saint- 
Esprit,  des  gentilshommes  ordinaires  de  la  chambre  de 
nos  Rois,  et  un  grand  nombre  d'officiers  de  tout  grade, 
qui  ont  servi  leurs  Souverains  ,  dans  toutes  les  guerres 
qu'ils  ont  eu  à  soutenir,  avec  un  zèle,  une  bravoure  et 
une  fidélité  qui  ne  se  sont  jamais  démentis;  l'Eglise  lui  doit 
des  sujets  recommandables  par  leurs  vertus  et  leurs  lu- 
mières; et  elle  a  donné  à  l'ordre  de  Malte,  avant  le  milieu 
du  XVI^  siècle,  un  grand  commandeur  de  la  langue  de 
Provence,  qui  devint  ensuite  grand  prieur  de  Saint- 
Gilles. 

Elle  a  contracté  des  alliances,  dont  plusieurs  sont 
réitérées,  avec  les  maisons  les  plus  considérables  du 
Querci,  du  Périgord  et  des  provinces  voisines;  telles 
que  celles  d'Abzac,  de  la  Baume-Forsac,  de  Beaumond- 
Pierretaillade,  de  Beaumont,  de  Bélissen,  de  Cassa- 
gnes-de-Beaufort-de-Miramon,  de  Chapt -de- Rastignac, 
de  Chaunac,  de  Comarque,  de  Combarel,  de  Gornilh, 
de  Durfort,  d'Ebrard  -  de  -  Saint -Sulpice,  d'Escairac, 
de  Faydit-de-Tersac ,  de  Felets,  de  Ferrières-Sauvebœuf, 
de  Galardde-Béarn,  de  la  Garde,  de  Gavis,  de  Gau- 
lejac,  de  Saint-Gery,  de  Gironde  ,  de  Gontaut-Saint- 
Geniès,  de  Gourdon-de-Genouillac,  de  Grignols,  de 
Lard-de-Rigoulières ,  de  Massant,  de  Mondénard  ,  de 
Montagrier,  de  Montagu,  de  Montalembert,  de  Mon- 
tcsquiou-Montluc ,  de  Motes  ,  de  Pesteils  ,  de  Plas ,  de 
^aintours,  de  Salignac^  de  Salis,  de"  Thémines ,  de 
Vassal,  de  Vivans,  etc. 

De  neuf  branches  ou  rameaux  que  cette  maison  a 
formées,  il  n^en  existe  plus  que  trois,  les  six  autres  son't 
éteintes;  les  voici  dans  leur  ordre  : 

i.°  DeClermont, éteinte  en  1689; 

2."  De  Clermont-Monsec  ; 

3.*^  De    Beaumond -de -Pierre- Taillade  ,      aujourd'hui 

des  Junies  ; 
4.°  De  Beaumond -de- la- Mothe  ,     éteinte    vers     1700; 
5."  De  Beaumond-de-Flaujac,  éteinte  en  1660; 
6."  De  Bonnecoste,  éteinte  en   1691; 
7."  De  Beaumond-de-la-Conté,  éteinte  en  1684; 
8.°  De  Beaumond-du-Piquet,     aujourd'hui      de     Beau- 
regard; 


DE  TOUCHtBŒUF.  l85 

9."  De    Beaumond-du- Piquet,    depuis     de     Saint- 
Georges,  ou  de  la  Tour,  éteinte  en  181 3  (i). 

La  filiation  de  cette  maison  est  suivie  depuis  Raimond  I 
de  Touchebœuf,  chevalier,  vivant  en  1296,  et  prouvée 
littéralement  depuis  Bernard,  en  1379;  nous  rapporte- 
rons d'abord  chronologiquement,  les  sujets  qui  ne  se 
lient  pas  entr'eux  par  des  degrés  de  filiation. 

Geraud,  ou  Gerald  de  Touchebœuf,  est  le  premier 
de  cette  maison,  que  l'on  connaisse  avec  certitude;  il 
mt  témoin  de  deux  donations  faites  à  l'abbaye  d'Uzerche, 
par  Raimond  I,  vicomte  de  Turenne  (2),  la  première 
est  datée  du  12  des  calendes  de  mai  (  20  avril  ) ,  sous  le 
règne  de  Philippe  I,  roi  de  France  (entre  1060  et  1108); 
et  l'autre  qui  est  sans  date,  paraît  être  du  même  tems  ; 
il  fut  témoin  d'une  autre  donation  faite  à  ce  monastère , 
par  Hugues  de  Foucauld  (3)  ;  et  lui  donna  lui-même, 
en  mourant,  avant  l'an  iii3,  la  justice  {jut:{iam),  et 
les  droits  qu'il  avait  sur  neuf  mas,  ou  villages,  à  Gondre 
près  de  Turenne  (4).  On  ignore  la  date  de  sa  mort,  et  le 
nom  de  sa  femme  ;  mais  il  est  certain   qu'il  fut   père    de  : 

Pierre  de  Touchebœuf  (  Tochabou  )  ,  s'empara ,  à 
main  armée,  du  don  que  Geraud,  son  père,  avait  fait 
à  Tabbaye  d'Uzerche  ;  mais  depuis,  touché  de  repentir 
il  en  fit  restitution  aux  religieux  assemblés  en  chapitre, 
entre  les  mains  de  l'abbé  Aldebert  (  Grimoard,  de  Ségur , 
'  qui  siégea  depuis  iii3,  jusqu'en  ii33),  l'abbé  et  les  re- 
t  iigieux  lui  accordèrent,  en  reconnaissance,  la  faculté  de 
pouvoir  être  reçu  gratuitement,   lui,  ou  son  fils,    ou  quel- 


(i)  Nous  renvoyons  à  la  fin  de  ce  mémoire  le  peu  de  notes 
,et  de  renseignements  que  nous  avons  pu  nous  procurer  sur 
■quelques  seigneurs  de  Touchebœuf,  établis  en  Anjou. 

(2)  Cartul.  de  Vabb.  d'Uzerche, fol.  iioet  j23. 

{h)Jbid./ol.  722. 

(4)Ibid.  L'abbé  d'Uzerche  en  jouissait  encore  en  1789. 

Ce  qui  fait  croire  que  Geraud  de  Touchebœuf,  qui  fait  cette 
dernière  donation,  est  le  même  que  le  précédent,  et  qu'il  viva\t 
vers  l'an  1060,  puisqu'il  mourut  environ  l'an  iii3,  c'est  que 
Pierre,  son  fils,  qui  s'empara  du  don  que  son  père  avait  fait  à 
fabbaye  d'Uzerjhc,  était  assez  avancé  en  agc,  à  cette  dernière 
époque,  pour  avoir  des  enfants  assez  grands  pour  être  reçus 
dans  ce  monastère. 


lg6  DE  TOUCHERŒUF. 

qu'un  de  ses  frères,  religieux  dans  ce  monastère,  à 
charge  par  celui  qui  serait  reçu,  de  se  vêtir,  ou  faire 
vêtir  par  les  siens  (i)  ;  il  fut  témoin,  avec  d'autres  nobles  , 
d'une  donation  que  Raimond,  vicomte  de  Turenne,  fit 
vers  le  même  tems,  à  l'abbaye  d'Uzerche  (2)  ;  et  fut  l'un 
des  nobles  hommes  de  Turenne^  au  nombre  de  onze  (3) , 
qui  assistèrent  à  Tulle,  le  12  des  calendes  de  janvier 
(21  décembre)  1 143,  à  la  sépulture  de  Boson  II,  vi- 
comte de  Turenne,  tué  au  siège  du  château  de  la  Roche 
Saint-Paul,  en  Périgord,  et  qui  ratifièrent,  avec  les 
vicomtes  de  Ventadour  et  de  Comborn,  le  don  fait  au. 
monastère  de  Tulle,  par  Aimar  IV,  vicomte  de  Limoges, 
et  Aimeri  de  Gourdon,  beaux-frères  du  vicomte  de  Tu- 
renne,  comme  maris  de  Magne  et  Marguerite,  ses  sœurs  ; 
ce  don  fut  fait  pour  le  repos  de  l'âme  dudit  Boson,  en 
présence  des  abbés  d'Uzerche,  du  Vigeois,  de  Beaulieu 
et,  de  Dalon  (4).  On  ne  connaît  pas  le  nom  de  sa  femme; 
mais  on  présume  avec  fondement,  qu'il  fut  père  des  en- 
fants suivants  : 

i.°  Geraud  de  Touchebœuf,  donna  au  monastère 
d'Obasine,  une  certaine  rente,  suivant  une  charte 
passée  sons  le  règne  de  Louis,  roi  de  France,  et 
répiscopat     de    Girald    de   Char,    évêque  de  Li- 


(i)  Cartul.  d'Ujetche^/ol.  722,  col.  2. 

(2)  Ibid.  fol.  709,  col.  I.  Pierre  de  Touchebœuf,  prend  dans 
cette  charte,  ainsi  que  Pierre  de  Faydit,  la  qualité  de  juge 
(qui  erant  judices)  \  ce  qui,  à  cette  époque,  est  la  meilleure 
preuve  de  noblesse  et  de  chevalerie.  Les  nobles  rendaient  alors 
eux-mêmes  la  justice  ;  et.  on  n'appelait  de  leurs  jugements  qu'à 
Dieu  seul. 

"  Gentilshommes  de  vieille-race,  vos  ancêtres  furent  ma- 
»  gistrats  :  c'est  pour  avoir  cessé  de  l'être,  c'est  pour  être  des- 
»  cendus  de  leur  tribunal ,  que  vous  êtes  rentrés  dans  la 
y'  foule.  » 

(3)  Ils  sont  nommés  dan,  l'ordre  suivant  :  Gaubert  d'AUiac, 
ou  d'Aillac,  Gerald  de  xMartignac,  Bertrand  de  Guremonte, 
Ebles  de  Souillac ,  Hélie  Liapec  ,  Pierre  Cornils ,  Pierre 
Faydit,  Pierre  de  Touchebœuf,  [de  Tochabou)  ^  Gerald  de 
Rofïignac,  Pierre  Arcolin  et  Bernard  Massels. 

(4)  Cartul.  de  Vabb.  de  Tulle,  fol.  235.  —  Voyez  aussi  l'hist. 
de  Tulle,  par  Baluze,  où,  au  lieu  de  7bc/:£zZ>0M,  on  a  é:rit  par 
erreur,  Cochabou. 


DE  TOUCHEBŒUF.  187 

•moges  (  I  )  j  il  est  probable  qu^il  mourut  jeune,   et 
que  Geofroy,  son  frère,  lui  succéda; 
2.°  Geofroy  de  Touchebœuf,  qui  suit; 
3.°  Hugues  de  Touchebœuf,  est  connu  par  deux  do- 
nations qu'il  fit  avec  ses  frères,  à  l'abbaye  d'Oba- 
sine; 
4.°  Guillaume,   ou    Willaiime    de    Touchebœuf,    fit 
don  au  monastère  d'Obasine,avec  Hugues  et  Hélie 
de    Touchebœuf    [Tochabou) ,  ses    frères,   d'un 

pré   situé    à    Saint-Pallavi,    pour   N leur 

sœur,  lorsqu'elle  se  fit  religieuse  à  Obasine(2). 
Il  prit  lui-même  Thabit  religieux  ,  dans  le  même 
monastère,  qui  était  alors  double  comme  il  pa- 
raît par  une  donation  que  lui  tirent  Geofroy  et 
Hélie,  ses  frères  (  3  )  ; 
3.°  Helie  de  Touchebœuf,  fut  un  des  bienfaiteurs 
d'Obasine; 

6.°  N de  Touchebœuf,    fut  religieuse    à  Oba- 

sine,    suivant    une    charte,     par    laquelle    Guil- 
laume   de  Touchebœuf,     son    frère,   donna  pour 
elle,  à    ce     monastère,    une    terre    qu'il  avait,   à 
Saint-Pallavi  (  4)  . 
Geofroy    de    Touchebœuf,     est    nommé    le    premier  de 
ses  frères,  dans  les  actes  qui  les  concernent   (ce    qui    sup- 
pose qu'il   devint    l'aîné,    par  la  mort  de   Geraud)  ;  il  fit 
don,    avec  Hugues,    son   frère,   au  monastère  d'Obasine, 
d'une  rente  de  six  septiers    de  froment  qu'ils   avaient  sur 
des  jariins  à  Sarrazac,    et   de    quelques  terres,   pour  leur 
frère  Guillaume,  qui    se  rendit    religieux  dans  ce  monas- 
tère; ce  don    fut  fait  en  présence  de  Geraud  de  Gourdon 
et  autres  (  5  ) . 


(i)  Cartul.  de  Vabb.  d'Obasine,  fol.  20.  —  Gerald  de  Cher  , 
ou  plutôt  de  Char,  évêque  de  Limoges,  succéda  à  Eustorge, 
son  oncle,  aussi  évêque  de  Limoges,  en  11 3/,  et  mourut  le 
7  octobre  1177.  M.  l'abbé  d'Estrées  a  omis  de  faire  mention 
de  ces  deux  évêques,  dans  la  généalogie  de  la  maison  de  la 
Rocheaymon,  à  laquelle  on  a  de  fortes  raisons  de  croire  qu'ils 
appartiennent. 

12)  Cartul.  de  Vabb.  d'Obasine,  foi  35. 
3)  Ibid./ol.  204. 

(4)  Ibid./ol.  35. 
b)  Ibid./ol.  204. 


igg  DE  TOUCHEBŒU.^\ 

Le  même  Geofroy  de  Touchebœuf,  Hugues,  Guil- 
laume et  Hélie,  ses  frères,  firent  don  au  même  monas- 
tère d^Obasine,  de  certains,  biens  situes  à  Saint-Pallavi, 
sous  le  règne  de  Louis  {dit  le  Jeune},  et  l'episcopat  de 
Sébfand  de  Chabot,  élu  évêque  de  Limoges  (ce  qui  re- 
vient à  l'an  II 78).  Hélis  de  Castelnau  ,  vicomtesse  de 
Turenne,  Boson,  son  fils,  et  quelques  autres  grands 
seigneurs,  se  rendirent  garants  pour  ledit  Geofroy  et  ses 
frères  (  i  )  . 

On  trouve  après  lui,  Geraud  de  Touchebœuf,  qui 
suit,  et  qu'on  pre'sume  être  son  fils  : 

Geraud  de  Touchebœuf,  fut  témoin  avec  d^autres , 
d'une  donation  faite  par  le  vicomte  de  Turenne,  au  mo- 
nastère d'Obasine  ,  en  1190(2),  et  fit  don  lui-même, 
vers  le  même   tems,  de  quelques  cens,  à  cette  abbaye  (  3  )  . 

Pierre  de  Touchebœuf,  chevalier,  .ne  vivait  plus 
en  1255,  que  Guillelme  ,  ou  Guillemette ,  sa  veuve, 
qualifiée  Madame  {  Domina  )(4) ,  et  Guillaume  et  Hugues 
de  Touchebgeuf,  leurs  enfanis ,  alors  âgés  de  plus  de 
quinze  ans  ,  vendirent  à  Raimond  Faydit,  chevalier,  le 
mas  d'Azinières,  en  la  ville  de  Ginhac,  avec  tous  ses 
droits,  cens,  rentes  et  seigneurie,  pour  le  prix  de  sept 
cents  sols(  5  ) .  Il  laissa: 

1.°  Guillaume  de  Touchebœuf,   )      .  rr 

o  TT  .    -r       1    u      r        t  mineurs  en  i255. 

2."  Hugues  de  Touchebœuf,       \ 


(i)Ibîd./ol.  193. 

(2)  Ihid.fol.  292. 

(3)  Ibid.fol.  297. 

(4)  La  qualification  que  prend  ici  Guillelme ,  indique  la 
naissance  et  le  rang  de  son  mari. 

(5)  Cet  acte,  passé  sous  le  scel  du   vicomte    de  Turenne,  e 
écrit  en  patois,  et  conservé  aux  archives  royales,   parmi  les  pa 
piers  de  la  vicomte  de  Turenno,  transportés  aux  archives  de  li 
chambre  des  comptes  de  Paris  ;  il  commence  ainsi  : 

«  Raymons,  vescoms  de  Torena,  et  senhor  ne  Serveyra,  et 
»  de  Malamort,  à  tots  aqueus  que  aquestas  presens  lettras  vey- 
'>  ran.  Fasem  à  saber  à  tots  manifesta  chauza  que  la  domna  na 
»  Guillelma  qui  fo  molher  peiro  Tochabou,  trapassat,  et  sei 
>)  filhs  Guillems  en  Hugo,  que  avio  passât  lou  dat  de  xv  ans,  etc., 
»  vendero  puramen,  etc.,  à  Raynion  Faidit,  chevalier,  etc. 


\ 


DE  TOUCHEBŒUF.  189 

Ce  fut  probablement  Tun  de  ces  deux  frères  qui  fut 
père  de  Raimond  I,  qui  suit,  par  qui  nous  commence- 
rons la  filiation  suivie  (i). 

I.  Raimond  de  Touchebœuf  (Tocabeus)  y  I"  du  nom, 
chevalier,  fut  nommé,  par  compromis,  passé  au  château 
de  Mier,  le  samedi  après  (l'octave)  de  la  fête  de  Saint- 
Jean-Baptiste,  1296,  arbitre,  avec  Olivier  de  Mier, 
recteur  de  l'église  de  Lubersac,  et  Pierre  des  Fossés, 
damoiseau ,  pour  terminer  les  différends  élevés  entre 
Marguerite,  seconde  femme  et  veuve  de  Guillaume  de 
Vassignac,  chevalier,  et  ses  enfants,  d'une  part  :  et  Ber- 
trand de  Vassignac ,  fils  du  premier  lit  du  même  Guil- 
laume ,  touchant  la  succession  de  ce  dernier  (2). 

La  date  de  sa  mort  n'est  pas  connue  ;  mais  il  paraît 
qu'il  ne  vivait  plus  en  i3ii.  On  présume  que  sa  femme 
était  sortie  de  la  maison  de  la  Roche,  près  ivlayssac  ;  et 
que    c^est   par   elle  que   la   terre  de  la  Roche  (3)  est  en- 


(i)  Quoique  la  preuve  littérale  et  rigoureuse  de  cette  généa- 
logie, ne  commence  qu'à  Bernard  I,  de  Touchebœut,  on  a  de 
fortes  raisons* pour  croire  que  les  trois  degrés  qui  le  précèdent, 
doivent  être  compris  dans  la  ligne  ascendante  de  ses  ancêtres  ; 
car  il  paraît  indubitable  que  Bernard,  possédant  des  biens  dont 
Raymond  avait  rendu  hommage  au  vicomte  de  Turenne,  en 
i35o,  et  Geraud,  en  i3i5,  devait  avoir  l'un  pour  père,  et 
l'a.itre  povr  aïeul. 

(2)  Titre  de  la  maison  de  Vassignac-d' Imécourt ^  produit  an 
cabinet  du  Saint-Esprit. 

(h)  La  maison  de  la  Roche,  en  Limousin,  est  de  la  plus  haute 
chevalerie,  et  son  établissement  dans  la  vicomte  de  Turenne, 
remonte  aux  temps  les  plus  reculés.  Witard  de  la  Roche  et 
Gauzberge,  sa  femme,  firent  don  en  944,  à  l'abbaye  de  Saint- 
^!a^tin  de  Tulles,  d'une  vigne  située   en  Limousin,  dans   la  vi- 

irie  (ou  viguerie)  d'Espagnac,  in  villa  quœ  dicetur  Forcata 
serra.  Il  fit  une  autre  donation  à  cette  abbaye,  avec  Ranulfe , 
son  fils,  vers  l'an  960.  * 

Un  autre  Witard  de  la  Roche,  chevalier,  blessa  à  mort, 
ans  un  combat,  vers  l'an  1020.  Ebles,  vicomte  de  Comborn, 
tils  d'Archambaud,  surnommé  Camba  Putrida  ;  et  fut  tué  lui- 
même,  par  un  autre  Archambaud  de  Comborn,  fils  du  vicomte 
'blés.  {Chonique  de  Geoffroy  du  Vigeois.) 

Aymar,  ou  Adémar  de  la  Roche,  épousa  FarelJe  d'Aubus- 
son,  fille  Je  Ranulfe  II,  vicomte  d'Aubusson,  surnommé  Ca- 
bridel,  et  d'Ainarde  de  Turenne.  fille  de  Bernard,   vicomte  de 


jgo  DE  TOUCHEBŒUF. 

tree  dans  la  maison  de  Touchebœuf  ;  à  la  charge  par  ses 
enfants,  ou  par  quelqu'un  d'entr'eux,  de  porter  les  nom 
et  armes  de  la  Roche.  On  juge  par  le  rapprochement  des 
tems  et  des  lieux,  qu'il  a  dû  être  père  des  enfants 
suivants  : 

i.°  Geraud  de  Touchebœuf,  qui  suit  ; 

2.°  Guillaume  de  Touchebœuf,  nommé  de  la  Roche, 
est  énoncé  frère  de  Geraud,  dans  un  acte  de  l'an 
i3i  I  (v.  st.)  ; 

3.°  Raimond  de  Touchebœuf,  nommé  aussi  la 
Roche,  docteur  ès-lois,  avait  épousé,  avant  l'an 
i3i6,  une  sœur  d'Adémar  de  Chaunac,  damoi- 
seau de  Rocamadour ,  qui  l'appelle  son  beau- 
frère  (5oror/w5).  Ce  fut  par  sa  médiation,  que  ce 


Turenne.  Devenue  veuve  d'Aymar  de  la  Roche,  elle  fit  deux 
donations  à  l'abbaye  de  Tulles,  l'une  et  l'autre  en  l'an  1060,  ou 
en  aron. 

Geraud,  ou  Gérard  de  la  Roche,  seigneur  du  château  de  la 
Roche  en  Limousin,  connu  dès  l'an  1088,  fit  \\ne  donation 
en  1106,  à  l'abbaye  de  Tulles,  et  ne  vivait  plus  en  11 14.  Il  eut 
pour  femme  Unia,  qui  le  rendit  père  d'Aymar  II  et  d'Hugues 
de  la  Roche,  qui  firent  une  donation  en  11 14,  à  l'abbaye  de 
Tulles,  conjointement  avec  Unia^  leur  mère. 

On  trouve  depuis  cette  époque,  jusqu'après  le  milieu  du 
treizième  siècle,  une  suite  de  sujets  du  nom  de  la  Roche,  qui 
paraissent  avoir  tous  appartenu  à  la  même  famille  :  nous  n'en 
citerons  que  les  deux  derniers. 

Guillaume  de  la  Roche,  chevalier,  fut  choisi  pour  être  l'un 
des  garants  de  l'accord  fait,  le  21  juin  1254,  entre  Raimond 
d'Alboy,. chevalier,  d'une  part;  et  Astorg  et  Bernard  {d'Alboy, 
damoiseaux,  fils  de  feu  Bernard. 

Messire  Baron  de  la  Roche,  chevalier,  fut  témoin  d'un 
hommage  fait  en  1270,  par  Pierre  de  Maumont,  fils  de  Ber- 
trand de  Maumont,  chevalier,  à  Gaubert,  ou  Jaubert  de  Ma- 
lemort,' aussi  chevalier  ;  en  présence  de  plusieurs  chanoines, 
issus  des  maisons  de  Beynac,  de  Noailles,  de  Neuville,  etc. 

Nota.  Il  paraît  qu'il  a  existé  autrefois  entre  cette  maison  et 
celle  de  la  Roche-Aymon ,  des  rapports  frappants,  dont 
M.  l'abbé  d'Estrées,  généalogiste  de  la  dernière,  aurait  pii 
tirer  un  grand  parti,  s'il  avait  voulu  faire  usage  d'un  grand 
nombre  de  matériaux  qu'il  avait  à  sa  disposition,  et  sur-tout 
s'il  n'avait  pas  souvent  affecté  de  traiter  superficiellement  cer- 
taines parties  de  son  ouvrage. 


DE  TOUCHEBŒUF.  191 

dernier  ratifia,  par  transaction  passée  à  Lanzac, 
le  lundi,  lendemain  de  la  Pentecôte  i3i6,  une 
infeodation ,  ou  emphytécse  perpétuelle ,  ci-de- 
vant consentie  par  messire  Bertrand  de  Gramat, 
chevalier,  docteur  ès-lois,  son  tuteur  (i); 

Ils  avaient  pour  contemporains  ,  et  peut-être 
pour  frères,  ou  proches  parents  ,  Benrand  et 
Pierre  de  Touchebœuf,  qui  suivent  : 

Bertrand  de  Touchebœuf  {de  Tocabud) ,  damoiseau 
do  Castelnau-lès- Milandes ,  sur  Dordogne,  vendit,  le 
samedi  après  la  Sainte-Luce,  i322,  à  Etienne  de  Man- 
henac ,  marchand  de  Sarlai ,  certaines  rentes  qu'il  avait 
en  la  paroisse  de  Vezac ,  sur  le  chemin  de  Castelnau  à 
Sarlat  (2).  Il  servait  en  i3^2>  ,  avec  un  écuyer,  dans  les 
guerres  du  roi  Philippe  de  Valois  (3)  ;  et  vivait  encore 
en  1349,  suivant  un  hommage  rendu  à  Guillaume  Roger- 
de-Beaufort,  vicomte  de  Turenne,  par  Hugues  d'Ussel, 
chevalier,  co- seigneur  d'Ussel  et  de  Chalus,  auquel  il 
assista,  avec  Hugues  du  Gros,  chevalier  (4).  On  croit 
qu'il  fut  père  de  : 

Peyronne  de  Touchebœuf,  femme  d'Armand  (ou 
Arnaud)  de  Motes  (5),  damoiseau  de  Berbi- 
guières ,  transigea  le  4  juin  i385,  avec  Jean 
La  Garpenède,  habitant  du  Mont-de- Domme  , 
Pierre  de  Veyrines,  damoiseau,  tant  en  son  nom, 
que  pour  Marguerite  de  Motes,  sa  cousine,  veuve 
de  Pons  de  la  Pradele,  et  avec  N...  de  Virazel  :  ces 
derniers  comme  les  plus  proches  parents  d'Hélis 
de  Jourdain  {Helipts  Jordanœ),  du  lieu-de  Mont- 
fort;  pour  les  droits  de  cette  dernière,  provenants 
de  sa  mère  :  il  fut  convenu   que  ses  consorts  au- 


(i)  Archiv.  de  la  maison  de  Channac. 

(2)  Orig.  en  parch.  aux  archiv.  des  Junies. 

(3j  Compte  de  Barthélemi  du  Drach,  trésorier  'des  guerres, 
pour  l'année  i343,  à  la  bibl.  du  roi,  parmi  les  manusc.  de  l'abbé 
de  Camps. 

(4)  Titr.  de  Turenne,  à  la  ch.  des  comptes. 

(5)  La  famille  de    Mote>  existait    encore   au    seizième    siècle, 
inns  la  paroisrîc  de   Beynac  ;   suivant  une  quittance  donnée    le 

s  juillet  1 541,  par  Jean  de  Motes,  écuyer,  de  partie  de  la  dot 
de  Marguerite  de  la  Baume,  sa  mère. 


,Q2  DE  TOUCHEBŒUF. 

raient  un  tiers,  et  Jean  de  la  Carpenède,  les 
deux  autres  tiers  (ij;  elle  diminua  une  rente 
sur  certains  biens  en  la  paroisse  de  Feyrac-sur- 
Dordogne,  et  passa  encore  deux  actes,  en  1 386  et 
1387. 

On  ignore  la  suite  de  la  branche  de  Gastclnau, 
et  le  rapport  qu'elle  pouvait  avoir  avec  celle  du 
Limousin. 

Pierre  de  Touchebœuf,  damoiseau,  fut  témoin  avec 
d'autres  damoiseaux ,  dans  un  acte  de  la  maison  d'Al- 
bret,  passé  en  i334,  à   Montcuq,  près  Bergerac  (2). 

II.  Geraud  de  Touchebœuf,  nommé  aussi  quelque- 
fois de  la  Roche,  chevalier,  seigneur  de  la  Roche,  et 
co-seigneur  de  Mayssac ,  en  Limousin ,  est  connu  par. 
divers  actes,  depuis  l'an  i3ii,  jusqu'en  i35o.  Repré- 
senté par  Guillaume ,  son  frère  ,  il  acquit ,  par  acte 
passé  à  Colon ges  _,  le  mardi  après  le  dimanche  où  l'on 
chante  Lœtare  Jérusalem,  de  l'année  i3ii  (v.  st.),  de 
Pierre  la  Bastide  et  de  Guillelmine,  sa  femme,  deux 
sols  de  cens,  avec  droit  d'acapte,  sur  une  pièce  de  vigne, 
que  ces  derniers  tenaient  de  lui  en  fief,  de  toute  ancien- 
neté; il  reconnut,  en  i3i5,  tenir  de  Bernard,  comte  de 
Comminges ,  et  vicomte  dii  Turenne ,  en  fief  franc  et 
noble  ,  sous  le  devoir  de  l'hommage  et  du  serment  de 
fidélité  ,  le  château  et  ville  de  la  Roche  ,  et  ce  qu'il 
possédait  dans  les  paroisses  de  Saint-JPardoux ,  Saint- 
Bandille  (ou  Bandilh),  Saint-Martial  et  de  la  Plio,  re- 
levant dudit  Bernard,  comme  vicomte  de  Turenne  :  cet 
acte,  dans  lequel  Geraud  de  Touchebœuf,  prend  pour 
la  première  fois,  le  nom  de  la  Roche ,  fut  passé  à  Tu- 
renne ,  en  présence  de  nobles  hommes  Gaillard  de 
Gourdon  ,  Bertrand  Vital ,  Hélie  de  Foucauld,  {Fol- 
coaldi) ,     Adémar    de     Faydit,     etc.     (3);     transigea    en 


(i)  Acte  en  parchem.^  collât,  en  1484,  par  Planton,  not.  de 
Sarlat. 

(2)  Note  communiquée  par  M.  l'abbé  Prunis,  prieur  de  Saint- 
Cyprien. 

(3)  Titr.  de  Turenne,  à  la  chambre  des  Comptes  de  Paris, 
Rég.  coté  7.  B.  contenant  im  ancien  répertoire  des  hommages  de 
Turenne,  fol.    101. 


DE  TOUCHEBŒUF.  1^3 

i323,  avec  Pierre  Vigier ,  Bertrand  de  Molceu ,  et 
Pierre  Laz-Grezes  _,  damoiseaux,  ce  dernier  faisant  pour 
lui,  et  pour  Etienne  de  Durfort ,  damoiseau,  touchant 
leurs  droits  respectifs  dans  la  justice  indivise  du  château, 
paroisse  et  châtellenie  dé  Mayssac,  en  Limousin  (i);  ils 
i  s'engagent  par  cet  acte,  dans  lequel  Geraud  de  Touche- 
i  bœuf,  prend  le  nom  de  Geraud  de  la  Roche,  aliàs,  Tou- 
'  chebœufy  à  défendre  à  frais  communs,  leurs  droits  de 
justice  et  de  châtellenie,  contre  ceux  qui  voudraient  y 
porter  atteinte.  Il  prend  la  qualité  de  chevalier  bache- 
I  lier,  dans  un  acte  de  l'an  i333,  par  lequel  il  fait  vente 
à  Etienne  de  Lestrade,  de  certaines  rentes,  que  Raimond 
de  Touchebœuf,  son  fils  racheta  en  1337(2);  fut  pré- 
sent le  samedi  avant  la  fête  de  la  Toussaint  i334,  avec 
nobles  hommes  Guillaume  de  Cosnac,  chevalier  et  Guil- 
laume de  Noailles,  damoiseau,  d'un  hommage  rendu  à 
Bernard,  comte  de  Comminges  et  'vicomte  de  Turenne  , 
par  Guillaume  Lhiapot,  damoiseau  ;  il  prend  dans  cet 
acte,  le  nom  de  Tochabeo,  et  se  qualifie  chevalier  (3).  Il 
est  encore  fait  mention  de  lui  dans  un  acte  de  vente, 
consenti  par  Pierre  Dompnho  de  Turenne,  le  Vieux,  en 
faveur  de  Jean  Giraudo  ,  d'une  rente,  assise  sur  une  terre, 
située  dans  la  paroisse  de  Turenne,  au  lieu  appelé  de 
Pontastort,  joignant ,  est-il  dit,  la  vigne  de  Gerald  de 
'  Tochabuo  (4).  Enfin,  il  donna  quittance,  en  i35o,  à 
Etienne  de  Lestrade,  chevalier,  de  quarante  florins  d'or  , 
pour  les  arrérages  de  vingt-cinq  muids  de  vin,  sur  la 
dîme  vinaire  de  Lignérac ,  outre  quatre-vingts  écus 
d'or,  pour  les  mêmes  arrérages,  reçus  au  nom  dudit 
Geraud,  par  Hugues  Gautier,  chevalier,  d'Adémar  de 
Besse,  chevalier  ;  suivant  un  acte,  reçu  ci-devant  par 
maître  Bernard  Faidit,  clerc  et  notaire  ;  ainsi  que  pour 
les  arrérages  de  ladite  dîme,  dus  par  le  vicomte  de 
Caraman,  par  Marthe  de  l'isle,  comtesse  de  Comminges 
et  ses  filles,   et  tout  le  vicomte  de  Turenne  (5).   Il  paraît 


(1)  Archiv.  de  Flomont^  paroisse  de  Mayssac  /  collât,  en  1 341 . 

(2)  Extr.  d'un  registre  orig.  che^  Tombelle^  notaire  à  Martel. 

(3)  Titr.  de  Turenne, à  la  chambre  des  Comptes,  reg.  cot.  7.  B. 
fol.  81. 

(4)  Ibid.  Registre  in-^°.  sans  cote^  fol.  1 28. 

(3)  Orig.  en  parch.  pendant  la   révolution,    mais  dont   il  est 
resté  des  copies  exactes. 

14.  i3 


jQ .  DE  TOUCHEBŒUF.         ^ 

qu'il  mourut   la    même    année^    laissant    de    sa  femme , 
dont  le  nom  est  ignore,  un  fils  qui  suit  : 

III.  Raimond  de  Touchebœuç  ,  II*  du  nom,  cheva- 
lier, seigneur  de  la  Roche,  co-seigneur  de  Mayssac,  etc., 
racheta,  en  iSSy,  des  rentes  que  Geraud,  son  père, 
avait  vendues  quatre  ans  auparavant  (i);  rendit  hom- 
mage, en  i35o,  au  vicomte  de  Turenne,  pour  les  biens 
qu'il  possédait  dans  la  vicomte  de  Turenne  ,  ainsi  que  ses 
prédécesseurs  avaient  accoutumé  de  faire  (2)  ;  il  ne  prend 
dans  cet  acte,  que  la  qualité  de  damoiseau,  mais  il  était 
déjà  parvenu  à  la  chevalerie,  en  i354,  suivant  un  hom- 
mage rendu,  le  mardi,  fête  de  Saint-Barnabe  de  la 
même  année,  au  vicomte  de  Turenne,  par  Olivier  de 
Born,  chevalier  seigneur  de  Chayssac,  dont  il  fut  témoin, 
sous  le  nom  de  la  Roche  et  avec  la  qualité  de  messire 
[Dominus)  (3);  et  vivait  encore  en  i36o,  suivant  un 
acte  conservé  dans  les  archives  de  la  maison  de  Chaunac. 
Il  avait  épousé  une  dame  nommée  Françoise,  qui  le 
rendit  père  de  Bernard  de  Touchebœuf,  qui  suit  (4). 

IV.  Bernard  de  Touchebœuf,  P'  du  nom,  nommé 
aussi  de  la  Roche,  damoiseau,  seigneur  de  la  Roche,  co- 
seigneur  de  Mayssac,  etc.,  est  connu  par  une  foule  d'actes, 
qu'il  passa,  tantôt  seul,  tantôt  avec  Galienne  de  Beau- 
mond,  sa  femme,  depuis  l'an  1379,  jusqu'en  141 1;  il 
acquit,  le  10  mars  1379  (  v.  st.  ),  les  droits  de  Pierre  de 
CampiSj  sur  le  clos  appelé  la  Richeyria^  qu'il  lui  avait  pré- 
cédemment vendus,  pour  la  somme  de  18  livres  tournois; 
donna,  le  i  i  août  1395,  une  reconnaissance  à  Fran- 
çoise, sa  mère,  de  la  somme  de  40  écus  d'or,  qu'elle 
lui  avait  prêtée,  pour  faire  une  acquisition  de  biens 
fonds  ;  passa  un  bail  à  cens,  le  10  juin  1401,  en  faveur 
d'Hélie  de   Holmet,    de  la    paroisse  de    Mayssac,    d'une  i 


(i)  Registre  au  pouvoir  de  Tombelle^  notaire  à  Martel. 

(2)  Titre  de  Turenne^  reg.  cot.  7,  A,  à  la  chambre  des  Comptes 
de  Paris. 

(3)  Ibid.  Registre  j.  B.fol.  .  . 

(4)  Ce  degré  est  prouvé  par  le  rapprochement  des  dates  etj 
des  lieux,  l'identité  du  nom  et  du  domicile,  et  sur-tout  par  la| 
possession  des  mêmes  fiefs,  dont  il  a  été  rendu  hommage  au 
vicomte  de  Turenne,  en  i3i5,  i35o,  1415  et  1460,  etc. 


DE  TOUCHEBŒUF.  igS 

écurie  et  d'un  jardin;  reçut  le  6  janvier  1405  (v.  st.), 
une  reconnaissance  d'une  somme  d'argent  et  d'une  quan- 
tité de  blé  à  lui  dues  (i);  fut  présent,  avec  messire 
Jean  de  Chassagne,  capitaine  de  Mayssac,  au  testament 
de  Pierre  Borses,  habitant  du  même  lieu,  du  22  février 
1405  (v.  st.)  ;  vendit  en  1407,  ses  droits  et  portion, 
sur  la  châtellenie  de  Mayssac,  pour  7  livres  d'or,  au 
vicomte  de  Turenne  ;  lequel,  en  qualité  d'acquéreur  de 
feu  noble  Bernard  de  Touchebœuf,  agit  en  1433,  avec  les 
autres  co-seigneurs  de  Mayssac,  pour  la  condamnation 
et  exécution  de  Geralde  Delpech,  du  lieu  de  Flo- 
mont  ,  accusée  et  convaincue  de  maléfices,  sortilèges 
'et  empoisonnements;  autorisa  sa  femme  à  passer  un 
acte,  le  22  octobre  1410;  et  ne  vivait  plus  le  24  juillet 
141 2,  époque  où  sa  veuve  fit  une  donation  à  Pierre, 
leur  fils. 

Il  avait  épousé,   vers  l'an    i38o,    demoiselle   Galienne 
de  Beaumond  (2) ,  fille  de  noble   Pierre  de   Beaumond  , 


(i)  En  tête  de  cet  acte,  où  il  est  nommé  Bernard  de  La 
Rochâ,  ainsi  que  dans  les  deux  qui  suivent,  et  plusieurs  autres, 
2st  écrit  :  Pro  nobili  Bernardo  Tochabueou. 

(2)  Galienne  de  Beaumond,  fut  héritière  du  château  de 
.Pierretaillade  (  de  Rupe  scissâ  )  ,  qu'elle  porta  à  son  mari  , 
linsi  que  les  terres  de  Saint- Bandilh,  Saint-Bonet,  etc.  ;  elle 
est  la  mère  commune  de  toutes  les  branches  existantes  de  la  maison 
le  Touchebœuf:  les  branches  cadettes  ont  porté  le  nom  de 
Beaumond,  parce  que  Pierre  de  Beaumond ,  archidiacre 
l'Angers,  prévôt  de  Saint-Martin  de  Tours,  fit,  par  son  tes- 
ament  du  16  juin  iSyS,  Galienne,  sa  nièce,  son  héritière,  à 
a  charge  de  faire  porter  son  nom  par  un  de  ses  enfants. 

La  maison  de  Beaumond,  qui  possédait  depuis  Tan  i3i4,  le 
:hâteau  de  Pierretaillade.  qu'elle  avait  acquis  par  échange, 
itait  de  la  plus  ancienne  chevalerie  ;  il  en  est  fait  mention  dans 
e  Trésor  généalogique  de  dom  Caffiaux,  et  dans  plusieurs  titres 
lu  Limousin,  des  treizième  et  quatorzième  siècles  :  Geraud  de 
kaumond,  damoiseau,- fils  de  feu  Pierre  de  Beaumond,  vivait 
:n  1293.  Bertrand  de  Beaumond,  chevalier,  et  autre  Bertrand 
le  Beaumond,  prieur  de  Gusance,  se  rendirent  garants,  avec 
>lus  de  quatre-vingts  nobles,  des  conventions  matrimoniales  de 
ïuillaume,  fils  d'autre  Guillaume  de  Saint-Ghamans,  damoi- 
eau,  avec  Galienne,  fille  de  Raimond  d'Asnac,  damoiseau, 
n  date  du  dimanche  avant  la  Toussaint  i3i3. 

Cette  maison  ne  doit  pas  être  confondue  avec  celle  de  Beau- 

'ont,  originaire   du  Dauphiné,  avec  laquelle  elle  n'a  jamais  eu 


jq5  de  touchebœuf. 

damoiseau  ,  et  de  noble  Jeanne  Robert  de  Lignerac  ; 
elle  passa  un  grand  nombre  d'actes,  même  du  vivant  de 
son  marij  dans  lesquels  elle  est  nommée  communé- 
ment nobilîs  Galiena  Beumonda  :  Iq  premier  de  ces  actes, 
est  un  bail  a  cens,  qu'elle  fit,  du  consentement  de  son 
mari,  le  mercredi  après  la  fête  de  Sainte-Luce,  i388, 
de  certains  héritages,  situés  dans  la  paroisse  de  Mayssac  ; 
elle  donna  à  cens  perpétuel,  ou  emphytéose,  le  1 1  juin 
i3gi,  à  Bertrand  de  Brive,  une  pièce  de  terre,  appelée 
de  la  Beumondidj  que  défunt  noble  et  religieux  homme, 
messire  Guillaume  de  Beaumond  ,  son  oncle  ,  lui  avait 
précédemment  arrentée  sans  droit;  moyennant  3  francs 
d'or,  pour  entrée ,  et  sous  la  redevance  d'un  septier  de 
froment,  mesure  de  Mayssac,  avec  domaine  et  acapte; 
et  elle  s'engagea  de  faire  ratifier  cet  arrentement  ,  par 
noble  homme  ,  Bernard  Tochabuo  ,  son  mari ,  damoi- 
seau. Elle  passa  plusieurs  autres  actes,  tels  que  ventes, 
obligations,  baux  à  cens,  reconnaissances,  etc.  en  iSgi, 
1393,  1399,  1408,  1409,  etc.;  autorisée  par  son  mari, 
et  unie  à  Pierre  de  Beaumond  ,  leur  fils ,  elle  donna  à 
cens,  le  22  octobre  1410,  divers  biens  fonds;  fit  dona-, 
tion,  étant  veuve,  le  24  juillet  1412,  au  même  Pierre,' 
son  fils  (nommé  ici  Tochebeu) ,  de  la  moitié  de  tous  ses 
biens,  meubles  ef  immeubles,  présents  et  avenir;  fit 
encore  deux  baux  à  cens  ,  du  consentement  de  Jean  et 
Guillaume,  ses  fils,  les  6  et  2r  avril  1421;  et  vivait 
encore,  en  1434.  Leurs  enfants  furent  : 

I .°  Pierre  de  Touchebœuf,  dont  l'article  suit; 

2.°  Jean  de  Touchebœuf,  dit  de  Beaumond,  héri 
tier  du  nom  et  des  biens  de  sa  mère,  fut  auteui 
de  la  branche  de  Beaumont-des-Junies  ,  raj 
portée  ci-après  ; 

3."  Guillaume  de  Touchebœuf  {Beumon,  alil 
Tochabeu)  y  prêtre,  prévôt  d'Ambazac  ,  au  die 
cèse  de  Limoges,  et  prieur  de  Drugeac,  au  die 
cèse  de  Clermont,  en    Auvergne,    consentit  ave 


aucun  rapport  :  le  nom  de  la  première  est  constamment  écrit  dar) 
les  anciens  titres   Beumon^   Beoumon,  Beoumundi^    Beaumundi, 
au    lieu   que  celui   des    Baumont,   du    Dauphiné,   est  :    Bell 
montis^  de  Bellemonte  \  qq  qui  indique  une    étymologie   diffé 
rente  . 


DE  TOUCHEBŒUF.  197 

sa  mère  et  Jean  son  frère_,  un  bail  à  cens,  le  6 
avril  1421  ;  il  faisait  ses  études  à  Poitiers,  lors- 
qu'il reçut  une  donation  du  même  Jean,  son 
frère,  le  18  novembre  1434;  et  vivait  encore  en 
1446; 

4.°N....  de  Touchebœuf,  femme  de  Jean  Bralata, 
(  ou  Vialata  ) ,  suivant  une  procuration  que  ce 
dernier  reçut  en  i3g8,  de  Bernard  de  Touchebœuf, 
son  beau-père  (  i  )  ; 

5.°N....  de  Touchebœuf,  mariée  à  N....  de  Vas- 
sinhac,  seigneur  de  Concorès,  en  Quercy;  ainsi 
qu'il  conste  d'une  donation  que  Guillaume  de 
Touchebœuf,  prieur  de  Drugeac,  fit  en  1446, 
à  Jean  de  Vassinhac,  seigneur  de  Concorès, 
qu'il  appelle  son  neveu  . 

PREMIÈRE  BRANCHE, 
dite  de  Clermont. 


V.  Pierre  de  Touchebœuf,  I"  du  nom,  damoiseau, 
seigneur  de  la  Roche  ,  en  Limousin  .  de  la  Roquette, 
près  Martel,  et  de  Chaussenhac  (ou  Ma  Charrière),  en 
Auvergne,  auteur  de  la  branche  aînée,  dite  de  Clermont^ 
est  connu  par  un  grand  nombre  d'actes,  depuis  l'an 
1409,  jusqu'en  1457.  Il  fit,  conjointement  avec  Ga- 
lienne  de  Beaumond,  sa  mère,  deux  baux  à  cens,  les 
4  juillet  et  24  août  1409;  fit  également  avec  sa  mère, 
le  22  octobre  141  o,  un  autre  bail  à  cens  de  divers  héri- 
tages, dans  lequel  il  est  dit  qu'il  renonça  au  bénéfice 
de  minorité,  et  qu'il  était  âgé  de  plus  de  14»  ans,  et  de 
moins  de  20;  reçut,  le  3  mars  1434  (v.  st.),  la 
donation  que  lui  fit  Jean  ,  son  frère  ,  de  sa  maison  , 
située  dans  les  plaines  de  Mayssac ,  au  lieu  appelé  de  la 
Beoumondia;  il  est  nommé  dans  cet  acte  ,  noble  homme, 
Pierre  Tochateou ,  aliàs  de  la  Beiimondia  ,  seigneur  de 
Momo'y  il  est  qualifié  seigneur  de  la  Charrieyra  et  de  la 
Rocha  -  Tochabeu  ,  diocèses  de  Limoges  et  de  Clermont, 
dans  l'ascensement  qu'il  fit,  le  6  mai  1443,  d'une  pièce  de 


1)  Scèdes  de  Sclafer^  notaire  de  Turenne. 


jQg  DE  TOUCHEBŒUF. 

pré,  située,   dans  la  paroisse  de    Saint-Bandille;   donna  à 
cens,  le   1 1    mai   de  la  même  année,   un  bois,  situé  dans 
la  même    paroisse  ;    est  nommé  comme  possesseur    d'hé- 
ritages, dans   des   reconnaissances  féodales,  faites  à  noble 
Jean  de Beaumond  y  seigneur  de    Pierretaillade   {de  Petra 
scissâ)  ,  son   frère,    les    6   juin    et    20  février    suivants; 
passa  divers  baux  à  cens,    les    10  'octobre    1445,   3o   octo- 
bre  1446  et    12   janvier   145 1  ;    reçut,    le    i3    avril    1453, 
un   aveu   d'héritages,    tenus  de  lui,   de  toute   ancienneté, 
dans  la  paroisse  de  Momo  ;  agissant  au   nom,   et  comme 
fondé  dé  procuration    de  noble    Marquese  de  Gavis  ,     co- 
seigneuresse  de  Concorès,   il  comparut,  le  5  juillet    1453, 
aux  assises  du  lieu  de  Concorès,  tenues  par  maître  Jean 
de   Glenata ,    notaire  public  de  Gourdon,  et    juge    ordi- 
naire pour  les  seigneurs  de  ce  lieu,  et  déclara  qu'aux  deux 
précédentes  assises,   il  avait   fait  publier:   que   ceux    qui, 
au  tems  passé,   devaient  cens  ,  rentes,  fois  et  hommages, 
serment  de    fidélité,    et    autres    droits ,  à    défunt    noble 
Marquis  de  Gourdon,    co-seigneur  du  lieu   de  Concorès, 
eussent  à  payer   et   rendre  lesdits    devoirs  à    la   dame  de 
Gavis ,  comme    étant    à   présent    aux  droits  dus  au   sei- 
gneur de   Gourdon;    et  que   noble    Pons    de   Veyrerus , 
s'était  opposé  à    cette    publication ,    sous    prétexte     qu'il 
n^était    tenu  d'aucuns    devoirs    envers  cette  dame  :   il  fut 
ordonné  ,  que    ce    dernier   serait    assigné  à    comparaître 
aux  prochaines    assises ,    pour     déduire    les    moyens    de 
son    opposition.   Il    vivait    encore,  en   1457,  suivant  une 
quittance  qu'il  reçut,  conjointement  avec  Jean,  son  fils, 
le   18   mai    1457,    de   Louise,  sa    fille,    femme  de   noble 
Jean  de  Falgar  {de  Falgario  ) ,    seigneur  de  la   Peyrière, 
des    droits  qu'elle    pouvait    prétendre  en     sa    succession, 
et  en  celles  de  ses  aïeul    et  aïeule  ,   comme  ayant  été  pa 
lui    suffisamment    dotée  sur  ses  biens,    lors  de  son    ma 
riage  avec  le  seigneur  de  la  Peyrière  (  i  ) .  Il  avait  épouî 
noble  Jeanne  de  Plas  (2),  morte  avant  l'an   1455;  don 
il  eut  les  enfants  suivants  : 


(i)  Il  paraît  que  Pierre  de  Touchebœuf,  vendit  toutes  s( 
propriétés  pour  aller  se  fixer  auprès  de  son  fils,  qui  s'établit  pa 
mariage,  en  1440,  au  château  de  Clermont,  en  Quercy. 

(2)  Cette  alliance  n'est  connue  que  par  des  mémoires  de  fa 
mille,  et  par  des  notes  de   Jean    Parayre,   archiviste,  en  16; 


DE  TOUCHEBŒUF.  199 

I.'  Jean  de  Touchebœuf,  dont  l'article  suit  ; 

2.®  Guillaume  de  Touchebœuf,  prêtre,  et  en  1498, 
recteur  de  Montbeton,  au  diocèse  de  Montauban, 
qu'il  résigna  alors  à  Jean  de  Touchebœuf,  son 
petit-neveu;  ainsi  qu'il  paraît  par  une  bulle  du 
pape  Alexandre  VI,  motivée,  y  est-il  dit,  sur  les 
bonnes  qualités  dudit  Jean  de  Touchebœuf,  les- 
quelles répondaient  à  sa  naissance,  également  dis- 
tinguée, tant  du  côté  paternel,  que  maternel, 
(  ex  utroque  génère  îiobilitas  (  i  )  ; 

3.°  Louise  de  Touchebœuf,  femme,  en  1443,  de 
noble  Jean  de  Vassal,  seigneur  de  Reignac,  fils 
aîné  de  noble  Jean  de  Vassal,  et  de  noble  Jeanne 
de  Saint-Gily.  Elle  se  remaria,  par  contrat  de 
l'an  1457,  dans  lequel  elle  rappelle  son  père  et 
son  frère,  à  noble  Jean  de  Falgar,  seigneur  de 
la  Peyrière. 

On  trouve  dans  le  même  tems  : 

Antoinette  de  Touchebœuf^  abbesse  de  Sâînte- 
Claire  de  Brive; 

Marguerite  de  Touchebœuf,  )    religieuses  au  même 

Antoinette  de  Touchebœuf,  1  monast.,  en  1452  (2). 

VI.  Jean  de  Touchebœuf,  I"  du  nom,  damoiseau, 
seigneur  de  Clermont  (ou  Glairmont)  ,  de  Goncorès,  de 
Poudens,  Grand-Roques,  en  Q.uercy,  etc.,  quitta  le 
Limousin,  pour  s'établir  en  Quercy,  au  château  de 
Glermont,  qui,  depuis,  a  été  le  siège  de  sa  maison,  et 
dont  elle  a  pris  le   surnom;  il  donna  à  cens  et  à  nouveau 

'  fief,  conjointement  avec  Marquise  de  Gavis,  sa  femme, 
le  2  1  avril  1452,  à  Pierre  Roux,  une  grange  et  un  jardin, 
contigus,   situés  près  le   château  de   Clermont,    un     autre 

'  jardin  et  un  mas,  appelé  de  la  Bordaria,  assis  es  pa- 
roisses de  Linars  et  de  Goncorès,  moyennant  certaines 
redevances  en  blé  et  en  argent,  deux  corvées  et  la  taille 
aux  quatre  cas;  ils  donnèrent  ensemble  à  perpétuel  em- 
phyte'ose  et  à  nouveau  fief,  le  24  août  de  la  même 
année,  à  Pierre  et  à  Jean  de  Neous,  frères,  le  mas  ou 
la  ferms  de   Curaborsety  avec  les   pré,    jardin    et  granges, 


(i)  Original,  aux  archives  du  Vatican. 

(■i)  Titres  de  la  maison  de  Favars.  — Note  donnée  par  M.  Saint 
fJiïaire. 


200  DE  TOUGHEBŒUF. 

attenant/ en  la  paroisse  de  Linars  ;  deux  pièces  de  terre, 
situées  dans  la  même  paroisse,  au  territoire,  appelé 
RiouvaleSf  l'une  contigue  aux  terres  de  nobles  Pons  de 
Veyrières,  et  Tautre,  joignant  la  terre  de  noble  Rai- 
mond-Bernard  de  Belcastel,  (  de  Bellocastro  ]  ,  etc.  ;  ils 
donnèrent  encore  en  emphytéose^  le  4  novembre  1458, 
à  Michel  Bertrand,  laboureur,  une  borde,  ou  mas, 
situé  en  la  même  paroisse  de  Linars,  sur  la  rivière  de 
Clermont,  etc.;  il  donna  aussi,  conjointement  avec  sa 
femme,  le  8  juin  1459,  aux  commissaires  députés  par  les 
trésoriers  de  France,  pour  la  réformation  des  domaines 
du  Roi,  la  déclaration  des  biens  qu'il  poss'édait  en  la 
sénéchaussée  de  Quercy;  savoir:  le  lieu  de  Clermont, 
mouvant  en  hommage  franc  du  duc  de  Guienne,  avec 
toute  justice  haute  et  basse,  mère^  mixte  et  impère^  le 
tiers  de  la  seigneurie  du  lieu  de  Goncorès,  avec  toute 
justice  haute  et  basse,  relevant  ci-devant  du  seigneur  de 
la  Vercantière,  et  mouvante  présent  du  duc  de  Guienne; 
la  métairie  de  Grand-Roque,  située  dans  la  paroisse  de 
Saint-Pierre-de-Grand-Roque,  dépendante  de  la  juri- 
diction du  Roi;  le  baillage  de  Deganhac,  étant  de  la 
même  juridiction;  le  lieu  de  (Podenx),  avec 
toutes  ses  dépendances;  les  acquisitions,  tant  de  fiefs, 
qu'autres,  par  lui  faites  au  lieu  de  la  Mothe,  paroisse  et 
baillage  de  Deganhac,  et  ce  qu'il  possédait  dans  les  appar- 
tenances de  Lenthis,  mêmes  paroisse  et  baillage;  fit 
hommage,  le  1 1  mars  1460  (  v.  st.  )  ,  à  Agne  de  la  Tour, 
comte  de  Beaufort  et  vicomte  de  Turenne,  pour  tout  ce 
qu'il  tenait  de  lui,  dans  le  lieu  et  paroisse  de  Mainsac  et 
dans  toute  la  vicomte  de  Turenne  (  i  )  ;     reçut,     avec   sa 


(i)    «  Nobilis    vir   Johannes   Tochabeo,  recognovit.  ..... 

»  tenere,  et  preedecessores  suos  ab  antique  tenuisse ,  cum 
»  homagio  franco,  nobili  et  ligio,  et  fidelitatis  juramento, 
»  omnia  universa  et  singula  quae  ipse  nobilis  tenet  et  possidet  in 
»  loco  et  parochiâ  de  Mainssaco,  et  in  toto  vicecomitatu  Tu- 
»  rennae,  et  ressorte  ejusdem,  ad  causam  dicti  sui  vicecomi- 
»  tatûs  Turennœ  ;  sive  sint  domus,  loca,  reppayria,  fortalissia  , 
»  mansi,  etc.  ;  praesentibus  nobilibus  veris  Florimondo  de  Ver- 
»  tholee  ,  castellano  de  Oliergio,  Johanne  Vigerii,  et  vene- 
»  rabili  viro  magistro  Joanne  de  Cuelha,  in  legibus  Ucenciato, 
»  testibus,  etc.  »  (  Titre  de  Turenne^  à  la  ch.  des  Comptes  de 
Paris,  reg.  cot.  7.  B.  fol.  61,  v°.)  '        ' 


DE  TOUCHEBŒUF.  201 

femme  et  son  fils,  un  aveu,  le  ii  avril  1446,  et  un  autre, 
le  6  mai  suivant;  donna  à  nouveau  fief,  deux  pièces  de 
terre,  situées  dans  la  paroisse  de  Peyrille,  le  1 1  novem- 
bre 1467  ;  et  fit  son  testament,  le  16  septembre  1480, 
par-  lequel  il  choisit  sa  sépulture  dans  l'église  de  Linars; 
ordonna  que  le  jour  même  de  sa  sépulture,  le  corps  de 
son  feu  père  fût  transporté  dans  son  tombeau;  remit  le 
soin  de  ses  obsèques  à  son  héritier  universel  ;  fit  divers 
legs  pieux  ;  fonda  dans  l'église  de  Linars,  un  anniversaire 
à  pareil  jour  de  sa  mort;  laissa  noble  Jeanne  de  Cornil 
{de  Cornilio)  ,  sa  femme,  dame  et  seigneuresse  de  tous  ses 
biens,  sa  vie  durant  ;  voulut  que  Tune  de  ses  filles  fût 
religieuse ,  au  choix  de  leur  mère ,  et  que  l'autre  fût 
mariée;  et  institua  Guy,  son  fils,  son  héritier  universel. 
Il  vivait  encore  le  20  octobre  suivant,  qu'il  assista  aux 
articles  de  mariage  de  Louise,  sa  fille.  Il  avait  été  marié 
deux  fois,  i.°  en  1440,3  noble  Marquèse,  ou  Marquise 
de  Gavis  (i),  fille  et  héritière  de  noble  Pons  de  Gavis, 
et  de  Ffnette  de  Pelegry  du  Vigan  (2)  ;  elle  était  alors 
veuve  de  noble  Gailhard  de  Paga  [de  Paganis) ,  seigneur 
de  Sanchyne,  et  ne  vivait  plus  le  11  avril  1466;  2.°  en 
1469,  à  noble  Jeanne  de  Cornil  (3) ,  fille  de  noble  Guy 
de  Cornil ,  ou  Cornilh ,  seignçur  de  Prouilhac  et  de 
Roquenadelh,  et    veuve  de  noble    Bernard    du     Pouget, 


(i)  La  maison  de  Gavis,  qui  s'éteignit  dans  la  maison  de 
Marquèse  de  Gavis,  était  de  la  plus  ancienne  chevalerie,  et 
remontait  en  filiation  suivie,  jusqu'en  1220. 

{2)  Ou  de  na  Comtessa  dels  Olms  ;  on  ne  sait  laquelle  fut  sa 
mère. 

(3)  La  maison  de  Cornil  était  aussi  de  la  plus  ancienne  che- 
valerie, et  une  des  plus  anciennement  distinguées  :  elle  paraît 
tirer  son  origine  du  Limousin,  et  avoir  formé  des  établisse- 
ments dans  la  vicomte  de  Turenne,  dès  le  douzième  siècle  : 
Pierre  de  Cornil,  fut  un  des  onze  nobles  qui  assistèrent  en 
1143,  à  la  sépulture  de  Boson  II,  vicomte  de  Turenne.  Rai- 
mond  de  Cornil,  archidiacre  de  Cahors,  donna  en  1266,  au 
mois  de  novembre,  avec  R.  de  Cavanhac,  Rigal  et  Hue  de 
Gasc,  frères,  les  coutumes  de  la  ville  de  Tégra,  en  Quercy  ; 
il  fut  évêque  de  Cahors,  en  1280,  jusqu'en  1293.  Cette  maison 
s'éteignit  en  1541,  par  le  mariage  de  François  de  Cornil,  avec 
Gilibert  de  Durfort,  qui  forma  la  branche  de  Prouilhac-dç  Ro- 
quenadelh, éteinte  en  1648. 


202  I>E  TOUCHEBŒUF. 

seigneur   du     Repaire  .   Jean    de    Touchebœuf  eut  pour 
enfants, 

'  Du  premier  lit  : 

I.**  Guy  ou  Guyon  de  Touchebœuf,  dont  l'article 
suit  ; 

2.°  Aigline  de  Touchebœuf,  femme  de  noble  An- 
toine de  Pe3^rac,  dont  elle  était  veuve,  lors  du 
testament  de  son  père,  en  1480  ; 

3.°  Louise  de  Touchebœuf,  mariée,  le  20  octobre 
1480,  à  noble  Martin  de  Teyrac-de- Villemur, 
habitant  de  la  ville  de  Montauban  ;  son  père  lui 
donna  en  dot  six  cents  moutons  d'or  et  des  habits 
nuptiaux  • 

Du  second  lit  : 

4.0  Antoinette  de  Touchebœuf,  religieuse  au  mo- 
nastère du  Bugue ,  de  l'ordre  de  Saint-Benoît, 
diocèse  de  Périgueux;  ensuite,  en  1488,  âgée  de 
dix-huit  ans,  jusqu^à  sa  mort,  arrivée  en  i5o4, 
abbesse  de  Fontgaufier,  diocèse  de  Sarlat.  [GalL 
chr.,  tom.  2,  col.  i535); 

5."  Madelaine  de  Touchebœuf,  religieuse  à  Font- 
gaufier ;  était  prieure  de  Blanzaguet  ,  ordre  de 
Saint-Benoît ,  près  de  Souillac ,  en  Quercy  ,  le 
i5  juillet  1489  ,  qu'elle  donna  procuration  à 
Guy ,  son  frère,  pour  comparaître,  en  son  nom, 
au  parlement  de  Toulouse. 

VII.  Guy  ou  Guyon  de  Touchebœuf,  I"  du  nom, 
seigneur  de  Clermont ,  Concorès ,  Poudens  ,  Grand  - 
Roques  ,  etc  . ,  qualifié  noble  et  puissant  homme ^  reçut  le 
II  avril  1466,  l'aveu  de  Jean  de  Peyrille,  autrement 
Saynada  ,' <\m  reconnut  tenir  de  lui  et  de  ses  prédéces- 
seurs, ab  antiquOy" en  fief  et  emphytéose  perpétuel ,  une 
terre  et  une  vigne,  situées  dans  la  paroisse  de  Concorès, 
au  territoire  de  Las-Peyrieyras  ;  reçut  plusieurs  autres 
aveux,  et  fit  des  baux  à  fief,  la  même  année  et  les  années 
suivantes;  le  i5  novembre  1466,  Michel  Aurie  reconnut 
tenir  de  lui ,  comme  héritier  de  sa  mère ,  en  fief  et  à 
perpétuel  emphytéose,  le  tiers  de  la  métairie  ou  repaire 
de  Poudenx,  en  la  paroisse  de  Deganhac,  contiguë  aux 
terres  du  mas  de  la  Ferrandie,  mouvant  de  son  fief;  et 
un   pré,  en  la  même  paroisse,   sur  la  rivière  de  Geon,  le 


DE  TOUCHEBŒUF.  2o3 

tout  sous  diverses  redevances;  il  donna,  vers  Tan  i5oo, 
au  sénéchal  de  Quercy,  commissaire  à  ce  député  par  le 
Roi,  le  dénombrement  des  biens  et  fiefs  nobles  qu'il 
tenait  de  Sa  Majesté ,  en  hommage-lige  et  serment  de 
fidélité;  et  pour  'lesquels ,  lui ,  ainsi  que  ses  prédéces- 
seurs, avaient  accoutumé  de  la  servir  au  ban  et  arrière- 
ban,  et  faire  ung  archier,  avec  Vayde  d'un  autre  gentil- 
homme ou  roturier)  savoir:  pour  la  maison  noble  et 
château  de  Glermont,  en  la  parcSsse  de  Linars,  avec  toute 
justice  haute,  moyenne  et  basse,  mère,  mixte  et  impère  , 
terres,  près  bois,  rentes,  etc.  ;  ce  qu'il  possédait  en 
rentes,  dans  la  terre  et  juridiction  de  Deganhac,  appar- 
tenant au  Roi,  et  dans  la  terre  et  juridiction  de  Gordoy- 
ran,  aliàSy  Peyrilhe  ;  cinq  portions,  les  treize  faisant 
le  tout,  du  lieu  et  juridiction  de  Concorès,  avec  la  jus- 
tice haute  et  basse,  domaine  et  rentes;  les  rentes  à  lui 
appartenant,  dans  la  juridiction  de  la  Vercantière;  et  trois 
ou  quatre  villages,  dans  la  paroisse  de  'Deganhac,  avec 
toute  justice  haute,  moyenne  et  basse,  que  ses  prédéces- 
seurs avaient  acquis,  long-temsy  avait ,  par  échange,  du 
seigneur  de  la  Vercantière,  le  tout  valant  deux  cents  livres 
par  an  ;  déclara  que  depuis  trente  ans  ses  prédécesseurs 
avaient  aliéné  au  seigneur  de  Boissières,  la  maison  noble 
de  Sanchine,  et  les  prés,  vignes  et  rentes,  qu'ils  avaient 
au  lieu  et  juridiction  de  Salignac  {Salinac),  qui  leur 
étaient  échus  par  succession  de  Pierre  Paga  à  mossen 
Jehan  del  Hobin,  dict  du  Got,  une  tour,  appelée  d'Aï- 
busson,  et  les  rentes  qu'ils  avaient  en  la  paroisse  de  Mar- 
minhac;  et  qu'ils  avaient  aussi  vendu  les  rentes  qui  leur 
appartenaient  es  paroisses  de  Proulhac,  la  Bastide- For- 
tonière  et  Saint-Salvade  ;  il  assista,  le  4  juin  1 509,  aux 
articles  de  mariage  de  Guillaume,  son  fils;  et  représenté 
par  ce  dernier,  son  procureur  fondé,  il  fit  foi  et  hom- 
mage au  Roi,  entre  les  mains  de  son  chancelier,  le  3i 
janvier  rSiy,  pour  raison  de  la  terre  et  seigneurie  de 
Clermont,  avec  la  justice  haute  et  basse;  pour  la  terre  et 
seigneurie  de  Grand-Roques;  quatre  parts  sur  treize, 
de  la  terre  de  Concorès,  avec  les  rentes  et  justice  haute, 
moyenne  et  basse;  la  justice  haute  et  basse  du  mas  de  la 
Godailhe;  pour  sa  part  et  portion  de  la  justice  du  bailliage 
de  Deganhac,  qu'il  avait  nouvellement  acquise  :  et  pour 
les  cens  et  rentes  qu'il  possédait  au  bailliage  de  Casaulx, 
dans  les  paroisses  de  Marmignac  et  Guydon  ;  le    tout    re- 


204  ^^  TOUCHEBŒUF. 

levant    de  Sa  Majesté^    à  cause    de  ses    sénéchaussées  de 

Guienne  et  de  Quercy. 

Il  avait  épousé  ,  par  contrat  du  mois  d'avril  1463  , 
noble  Marie  de  Combarel  (  i  ) ,  fille  de  noble  et  puissant 
homme  François  de  Combarel ,  chevalier  seigneur  de 
Gibanelh,  près  d^Argentac,  en  Limousin,  co-seigneur 
de  Noailles ,  et  de  noble  Jacquette  de  Mons.  De-  ce 
mariage  sont  issus  : 

I  .*  Guillaume  de  Touchebœuf,   dont   l'article  suit  ; 

2.°  Jean  de  Touchebœuf,  recteur  de  Montbeton, 
au  diocèse  de  Montauban,  par  bulle  d'Alexan- 
dre VI,  en  1498,  religieux  de  St.-Benoît,  prieur 
de  Cathus,  en  i5i8;  puis  abbé  du  Mas-Garnier, 
au  diocèse  de  Toulouse;  il  vivait  encore  en  i557; 

Fils  naturel  de  Jean  de^  Touchebœuf: 

François  de  Clermont  légitimé  à  trente-deux  ans, 
en  i566  ;  fut  prêtre,  prieur  de  Cathus,  chancelieF 
de  l'université  de  Cahors  ,  recteur  de  Villeseq  ; 
il  fut  député,  en  1584,  avec  Antoine  d^Ebrard  de 
Saint-Sulpice ,  évêque  de  Cahors,  au  concile  de 
Bourges  ;  ainsi  qu'on  le  voit  au  bréviaire  de  Cahors, 
que  l'on  croit  qu'il  rédigea,  {pars  verna  )  ;  il  fut 
le  premier  qui  procura  aux  prieurs  de  Cathus, 
l'honneur  de  siéger  aux  états  de  Q.uercy,  qu'il  pré- 
sida en  i588.  Il  était  habile,  versé  dans  la  contro- 
verse, d'un  grand  savoir  et  d'un  mérite  distingué. 
Il  mourut  en  16 12,  et  son  tombeau,  qui  était 
magnifique,  se  voyait  avant  le  révolution,  dans 
le  sanctuaire  de  l'église  paroissiale  de  Cathus,  du 
côté  de  l'évangile  ; 

3.°  François  de  Touchebœuf,  fut  reçu  en  i5i3  , 
dans  l'ordre  de  Malte,  en  la  vénérable  langue  de 
Provence  ;  il  se  distingua  par  sa  sagesse,  son 
mérite  et  sa  bravoure;  fut  capitaine  du  grand 
vaisseau  de  la  religion,  depuis  i528,  jusqu'en 
i538;  eut  diverses  pensions  de  l'ordre,  dans  cet 
intervalle,    entr'autres  ,  une  de  deux   cents   écus 


i\)Voye':i  sur   la   maison   de  Combarel   qui  existe  encore,   ce 
qu'en  dit  Balu^e,  dans  son  histoire  de  Tulle. 


DE  TOUCHEBŒUF.  2o5 

d'or  au  soleil,  sur  la  commanderie  de  la  Selve,  le 
12  février  i534,  et  une  autre  de  la  même  somme, 
sur  la  commanderie  de  Condat ,  au  prieuré  de 
Toulouse,  le  4  octobre  i538;  fut  pourvu  de  la 
commanderie  du  Bastit  ,  au  prieuré  de  Saint- 
Gilles,  par  bulle  du  grand-maître  de  l'ordre,  du 
29  juillet  1541  ;  fut,  en  1546,  procureur-général 
de  l'ordre,  en  France,  grand-commandeur  de  la 
vénérable  langue  de  Provence;  était  commandeur 
de  Condat,  en  i55i,  suivant  une  procuration 
qu'il  donna,  le  7  avril  de  cette  année,  à  Jean, 
son  neveu,  pour  ascenser  les  héritages  vacants  de 
cette  commanderie;  et  bientôt  après,  comman- 
deur de  Puysubran  (i);  fut  pourvu  par  le  grand- 
maître,  le  26  abût  iSSy,  du  grand  prieuré  de 
Saint-Gilles,  avec  cinq  commanderies  (2);  il  avait 
eu  l'option  de  ce  prieuré,  de  celui  de  Toulouse 
et  du  bailliage  de  Manosque;  et  mourut  chez  son 
neveu,  au  château  de  Clermont,  en  Quercy  (3), 
en  1 5 58,  après  avoir  fait  son  testament  au  même 
château,  le  14  janvier  précédent  (en  iSSy,  v.  st.), 
par  lequel  il  déclara  devoir  à  vénérable  frère  Jean 
de  Touchebœuf,  jadis  abbé  du  Mas,  la  somme  de 
3oo  écus  sol,  qu'il  lui  avait  prêtée  pour  luj'  aider 
à  payer  l'année  du  vacquant  de  la  commanderie 
de  Puysubran;  à  frère  Louis  de  Touchebœuf, 
prieur  de  Borret,  la  somme  de  deux  cents  écus  sol, 
qu'il  lui  avait  prêtée  pour  le  même  objet,  et  que 


(i)  Il  obtint,  le  20  juillet  i556,  uu  certificat  de  deux  mé- 
decins et  d'un  apothicaire,  comme  il  ne  pouvait  aller  ni  à  pied, 
ni  à  cheval,  étant  attaqué  de  la  goutte. 

(2)  Voy.  Vhist.  des  gr.  prieurs  de  Saint-Gilles  par  Raybaud, 
avocat  d'Arles  en  1740. 

(3)  On  a  des  preuves  que  s'il  eût  pu  se  rendre  à  Malte ,  il 
l'eût  peut-être  emporté  sur  Jean  de  la  Valette,  pour  la  grande 
maîtrise.  [Voy.  une  lettre  de  François  de  Cugnac^  commandeur  de 
Caussade.) 

On  dit  qu'il  reçut  le  roi  de    France,  à   son  bord,  au  siège  de 

M et  qu'il  le  festoya  avec  magnificence.  On  dit  aussi  qu'il  fut 

ambassadeur  de  l'ordre,  près  Charles-Quint  ; .  lequel  passant 
depuis  en  France,  demanda  de  :>es  nouvelles,  et  voulut  le 
voir. 


2q6  de  touchebœuf. 

ledit  prieur  avait  destinée  pour  marier  Louise  de 
Tersac,  leur  nièce  ;  déclara,  en  outre,  que  noble 
Guy  de  Touchebœuf,  seigneur  de  Clermont,  son 
neveu ,  lui  avait  remis  toutes  les  sommes  qu'il 
avait  touchées  pour  lui  ;  et  ordonna  que  toutes 
celles  qui  lui  étaient  dues  par  les  fermiers  de  ses 
commanderies  de  Condat  et  de  Puysubran,  fus- 
sent employées  à  Facquit  de  ses  dettes  ; 

4.°  Louis  de  Touchebœuf,  religieux  de  l'ordre  de 
Saint-Benoît  et  prieur  de  Borret,  vivait  encore 
le  i5  janvier  iSSy  (v.  st.)  ; 

5.°  Pierre  de  Touchebœuf,  seigneur  de  Cassagnes, 
d'abord  recteur  -de  Linars,  abbé  commandataire 
du  Mas-Garnier,  puis  prieur  de  Cathus  et  proto- 
notaire du  Saint-Siège,  fit,  au  nom  de  Guillaume, 
son  frère,  un  rachat  de  cens,  le  20  juin  1529,  et 
vivait  encore  le  9  octobre  1 552  ; 

6.®  Louise  de  Touchebœuf,  femme  de  noble  N 

de  Faydit,  seigneur  de  Tersac  ;  ainsi  que  porte 
aie  conjecturer,  le  testament  de  Guyon  de  Tou- 
chebœuf, de  l'an  1578,  par  lequel,  ayant  institué 
son  héritier,  Guyon  de  Touchebœuf,  son  neveu, 
il  lui  substitue  ses  autres  neveux  de  Faydit  de 
Tersac. 

VIII.  Guillaume  DE  Touchebœuf,  écuyer ,  seigneur  de 
Clermont,  de  Concorès,  de  Poudens,  de  Grand- Roques, 
de  la  Mothe-l'Abbat,  de  Degagnac,  etc.,  rendit,  comme 
procureur  fondé  de  son  pèfe,  un  hommage  en  son  nom,  le 
3i  janvier  i5i7(v.  st.);  reçut  un  aveu  de  Jean  Chabert 
l'aîné,  le  22  octobre  i522  ;  fit  un  rachat,  le  20  juin  1529, 
étant  représenté  par  Pierre  de  Touchebœuf ,  son  frère  \ 
reçut  plusieurs  autres  aveux  de  divers  particuliers, 
entr'autres ,  le  17  novembre  i53o,  les  25  et  26  mars 
i536,  etc.,  et  est  rappelé  dans  le  contrat  de  mariage 
de  Jean,  son  fils,  du  9  octobre  i552  .  Il  avait  épousé, 
par  articles,  passés  sous  seings-privés,  et'  reconnus  au 
château  de  Villeneuve ,  diocèse  et  sénéchaussée  de  Ca- 
hors  ,  le  4  juin  i5o9,  noble  demoiselle  Catherine 
de   Lauzières  de  Thémines   (i),    fille   de  défunt   noble  et 


(1)  La  maison  de  Thémines   est  une  des  plus  anciennes  et  des 
plus  illustres  du  haut  Querci  ;  sa  généalogie  est  rapportée  dans 


DE  TOUCHEBŒUF.  207 

puissant  seigneur  GuUlaume  de  Lauzières,  seigneur,  en 
partie,  de  Thémines,  Gourdon  et  Cardaillac,  et  pour 
le  tout,  des  châteaux  et  chàtellenies  de  Villeneuve,  de 
Nadaillac,  de  la  baronnie  de  Bouriane,  etc.,  et  de  dame 
Souveraine  d'Ebrard  de  Saint-Sulpice  ;  ils  furent  assistés  , 
savoir  :  le  futur  époux,  de  son  père  ;  et  la  demoiselle  , 
future  épouse,  de  Frotard  d'Ebrard,  abbé  de  Marcillac , 
de  Jean  de  Thémines,  protonotaire  du  Saint-Siège  apos- 
tolique, prieur  de  Villeneuve  et  de  Testeyral,  et  de  la 
dame  de  Saint-Sulpice,  co-tuteurs  testamentaires  de 
noble  et  puissant  seigneur  Louis  de  Lauzières  de  Thé- 
mines,  frère  de  la  future  épouse,  à  laquelle  ih  cons- 
tituèrent, pour  ses  droits  paternels  et  maternels  ,  la 
somme  de  deux  mille  livres,  et  s'engagèrent  aussi  à  lui 
donner  des  habillements  nuptiaux  (i)  ;  au  moyen  de  cette 
dot,  elle  renonça,  en  faveur  de  Louis,  son  frère,  à  tous 
ses  droits  dans  les  successions  de  ses  père,  mère  et  autres  ; 
le  père  du  futur  époux,  lui  fit  donation  delà  moitié; de 
ses  biens,  et  promit  de  l'instituer  son  héritier  universel 
pour  l'autre  moitié,  sous  la  réserve  de  pouvoir  donner, 
sur  cette  dernière  moitié,  la  légitime  de  ses  autres  enfants. 
Ayant  reconnu  qu'il  existait  entr'eux  une  affinité  spiri- 
tuelle, ils  obtinrent  des  lettres  de  dispense  en  i5io.  Les 
enfants  issus  de  cette  alliance,  sont  : 

!.•  Guy,  dit  Guyon  de  Touchebœuf,  seigneur  de 
Clermont,  de  Poudens,  Grand-Roques,  Ha.  Mothe- 
l'Abbat  et  de  Deganhac,  baron  de  Clermont,  etc.  ; 
reçut  un  aveu  le  26  mars  i536,  au  nom  de  son 
père  ;  assista  au  contrat  de  mariage  de  Jean,  son 
frère,  le  9  octobre  i552;  est  rappelé  dans  le 
testament  de  François,  son  oncle,  du  14  jan- 
vier   iSSy;    fut   nommé  Tun  des    exécuteurs  du 


l'histoire  des  grands  officiers  de  la  couronne,  où  au.  lieu  de 
Marguerite,  il  faut  lire  Catherine  de  Thémines,  femme  de  Guil- 
laume de  Touchebœuf;  Marguerite  épousa  le  seigneur  de 
Roquefeuil. 

(i)  Ces  habits  nuptiaux  consistaient  en  une  robe  de  satin 
noir,  fourrée  de  peaux  noires  ;  une  gonelle  de  camelot  ;  une 
robe  d'étamine  tanée,  fourrée  de  peaux  blanches,  avec  une 
cotte  en  noir  ;  une  robe  de  Muscanillet,  doublée  de  taffetas, 
avec  une  cotte  en  violet  ;  une  robe  de  camelot  noir,  fourrée 
de  peaux  blanches  ;  et  une  gonelle  de  oscade. 


2o8  I>E  TOUCHEBŒUF. 

tesiament  de  Jean,  son  frère,  du  7  septem- 
bre iSyi  ;  fit  le  sien  le  8  juillet  iSyS,  par  lequel 
il  fit  des  legs  à  noble  Guyon  de  Faydit,  sei- 
gneur de  Tersac,  son  afin,  à  Guyon  de  Clermont, 
capitaine,  bâtard  de  sa  maison,  et  à  Marguerite 
de  Belly  ,  aliàs  d'Abelli,  sa  femme  \  à  noble 
Antoine  de  Clermont  ,  dit  de  Gorse  ;  à  noble 
Françoise  de  Motes ,  sa  nièce  ;  et  à  Judith  de 
Clermont ,  fille  de  feu  M .  de  Piles ,  aussi  sa 
nièce  ;  légua  à  noble  Antoine  de  Touchebœuf 
aîné  ,  autre  Antoine  jeune  ,  François  ,  Catherine 
et  Marguerite  de  Touchebœuf,  ses  neveux  et 
nièces ,  enfants  de  feu  noble  Jean  de  Touche- 
bœuf,  dit  de  Clermont ,  son  frère  ,  à  chacun 
166  écus  sol  et  deux  tiers,  et  institua  son  héritier 
universel  Guyon  de  Touchebœuf ,  son  neveu, 
fils  dudit  défunt  Jean  son  frère,  et  lui  substitua 
successivement  ses  autres  frères  et  sœurs  .  Cette 
substitution  fut  ouverte  en  1690,  en  faveur  de 
François  de  Touchebœuf,  111°  du  nom,  seigneur 
de  Monsec,  colonel  du  régiment  du  Maine, 
cavalerie  [Voye\  la  branche  de  Monsec).  Guyon 
de  Touchebœuf  est  qualifié  chevalier  de  l'ordre 
du  roi,  dans  le  contrat  de  mariage  de  Guyon  , 
son  neveu,  du  27  janvier  i58i,  auquel  il  assista 
avec  Françoise  de  Saint -Géry,  sa  femme.  Il 
mourut  sans  postérité  avant  l'an  1584.  Il  s'était 
distingué  dans  les  guerres  de  son  tems,  et  no- 
tamment au  siège  du  château  de  Pêne,  en  Age- 
nois ,  avec  les  seigneurs  de  Charry,  de  Vezins 
et  d'Aorne,  et  y  fut  blessé.  Il  avait  épousé,  en 
i53i,  demoiselle  Françoise  de  Saint-Géry  fi)  , 
dame  de  Las  Cabanes,  fille  et  héritière  de  noble 
Bertrand  de  Saint-Géry,  et  de  dame  Antonie  de 
de  la  Boissière  de  Gayrac  ;   Guy  de  Touchebœuf 


(1)  La  maison  de  Saint-Géry,  qu'on  croit  entièrement 
éteinte,  est  d'ancienne  chevalerie  :  il  ne  faut  pas  la  confondre 
avec  l'ancienne  maison  de  Saint-Gily,  fondue  dans  la  maison 
de  Vassal-de-Péchaudié  ;  ni  avec  celle  de  feu  M.  de  Saint- 
Géry,  seigneur  de  Las  Cabanes,  dont  le  nom  était  Soyris,  fa- 
mille d'ancienne  et  excellente  chevalerie  du  haut  Quercy. 


DE  TOUCHEBŒUF.  209 

lui  légua,  par  son  testament,  son  argenterie, 
ses  bagues,  chaînes  d'or  et  dorures,  les  acquisi- 
tions par  lui  faites  dans  le  bailliage  de  Mont- 
cuq,  des  Batz  et  de  la  Rebière,  et  lui  laissa  la 
jouissance  d'une  partie  du  château  de  Clermont 
et  de  différents  biens. 

2.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Antoinette  de  Touchebœuf,  que  quelques  mé- 
moires de  famille  font  femme  du  seigneur  de 
Rouzet. 

Fils  naturel. 

Guyon  de  Clermont,  dit  le  capitaine  bâtard  de 
Linas  ou  Linars,  marié  avec  demoiselle  Margue- 
rite de  Belly,  dont  il  n'eut  point  d'enfants  Guyon 
de  Touchebœuf,  seigneur  de  Clermont,  lui  fit  un 
legs  par  son  testament  du  8  juillet  i  SyS. 

IX.  Jean  de  Touchebœuf,  W  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Concorès,  de  Verteillac,  de  Saint-Pro- 
jet, etc.,  fut  d'abord  prieur  de  Confiés;  puis  quitta 
l'habit  ecclésiastique.  Il  est  connu  par  un  grand  nom- 
bre d'actes,  depuis  l'an  î552,  jusqu'en  1572;  il  fit  avec 
Louise  de  Salignac,  sa  femme,  un  testament  mutuel 
au  château  de  Clermont,  le  2  novembre  1569,  par  le- 
quel entr'autres  clauses,  ils  donnèrent  à  Marguerite  de 
Salignac,  sœur  de  Louise,  sa  vie  en  leur  maison;  et  à 
Antoine  de  Clermont,  fils  bâtard  dudit  Jean,  testateur  , 
la  somme  de  200  livres  ;  firent  des  legs  à  Jean,  Guyon, 
Antoine  l'aîné,  Antoine  le  jeune,  François  et  Mar- 
guerite leurs  enfants;  à  Catherine,  leur  fille  aînée,  et  au 
posthume  dont  la  testatrice  était  enceinte;  instituèrent 
réciproquement  leur  héritier  universel,  le  survivant  de 
l'un  des  deux,  à  la  charge,  par  le  survivant,  de  remettre 
l'hérédité  à  l'un  de  leurs  enfants  mâles,  à  son  choix. 
Jean  de  Touchebœuf  fit  un  second  testament  à  Cahors  , 
le  7  septembre  iS'ji;  institua  son  héritier  universel, 
Guyon  de  Touchebœuf,  son  fils  aîné,  et  légua  à  ses  au- 
tres enfants,  la  somme  de  5oo  livres  chacun  ;  en  donna 
la  tutelle  et  curatelle  à  Guy  de  Touchebœuf,  son  frère 
aîné,  à  Geoffroy  du  Saillant,  chevalier  de  l'ordre  du 
roi,  seigneur  du  Saillant  en  Limosin,  son  beau-frère, 
Cl  à  François  de  Clermont,  prieur  et  seigneur  deCathus  ;  et 
,  nomma  exécuteur  de  ce  dernier  testament,  ledit  seigneur 
14.  14 


2  10  DE.TOUCHEBŒUF. 

de  Cathus.  Il  fit  un^i  codicille  au  château  de  Clermont, 
le  lo  janvier  1572  (  v.  st.),  par  lequel  il  déclara  avoir 
fait  son  testament  le  7  septembre  1571,  et  un  codicille 
le  18  octobre  de  la  même  anne'e  1572,  lesquels  il  con- 
firma en  tout  leur  contenu,  et  ordonna  qu'au  jour  du 
mariage  de  Catherine,  sa  fille,  il  lui  fut  donné  des 
vêtements  jusqu'à  la  somme  de  5oo  livres  ;  et  ne  vivait 
plus  lors  du  testament  de  Guyon  de  Touchebœuf,  son 
frère  aîné,  du  8  juillet  1578.  11  avait  épousé,  par  con- 
trat passé  au  château  de  Clermont,  paroisse  de  Linars, 
en  Q.uercy,  le  9  octobre  i552,  noble  demoiselle  Louise 
de  Salignac  (  i  )  (  Salinhac  ) ,  fille  et  héritière  de  Jean  de 
Salignac,'  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  commissaire  gé- 
néral de  Tartillerie  de  France,  baron  de  Gourdon  , 
Vie,  Verteillac,  Saint-Projet,  etc.  ,  et  de  dame  Antoi- 
nette de  Plas  ;  il  fut  assisté  à  son  mariage  par  son  frère 
aîné,  Guyon  de  Touchebœuf,  et  par  ses  oncles,  entr'au- 
tres,  par  le  commandeur  de  Condat,  lesquels  lui  cau- 
tionnèrent le  paiement  de  partie  de  sa  légitime  ;  elle 
mourut  vers  l'an  1570,  ayant  eu  de  son  mariage  les  en- 
fants suivants  : 

1 .0  Jean    de    Touchebœuf,   légataire  de   ses  père  et 
mère,  le  2  novembre  1569  ;  mort  jeune; 

2.°  Guyon,  qui  continua  la  lignée  ; 

3.°  Antoine  de  Touchebœuf,  dit  le  baron  de  Ver- 
teillac^ fut,  en  i58i,  écuyer  de  la  grande  écurie 
du  duc  d'Alençon,  frère  d'Henri  III;  puis  il 
fut,  pour  la  ligue,  mestre  de  camp  d'un  régi- 
ment d'infanterie  de  6  enseignes  composées  de 
cent  hommes  chacune,  et  capitula  de  l'une  d'elles 
pour  les  mener  et  exploiter  à  la  guerre  au  pays  de 
Quercjr,  sous  la  charge  du  sieur  de  Clermont, 
sénéchal  dudit  pays,  par  commission  de  M.  le 
duc  de  Mayenne,  du  3o  novembre  1589,  con- 
firmée parle  roi  le  14  mars  iSgo,  il  fut  poignardj 
en  1 591,  au  siège  de  Puylaroque,  par  Ramon( 
seigneur  de    Montbrun.  Il  avait  épousé,  le  7  juii 


(i)  Les  deux   sœurs  de  Louise  de  Salignac,  épousèrent,   l'uni 
Geofroy  de  Lasteyrie-du-Saillant,   chevalier  de   Tordre  du  Roi 
et    l'autre,    Annet    de    la    Rocheaymon-de-Saint-Maixent,    sé^ 
néchal  de  la  Marche. 


DE  TOUCHEBŒUF.  211 

iSgo,  noble  Hélène  de  Mondenard,  fille  de 
noble  Antoine  de  Mondenard,  baron  de  Mon-' 
denard,  et  de  noble  Marguerite  de  Gastera. 
Elle  n'eut  point  d'enfants  d'Antoine  de  Touche- 
bœuf,  et  se  remaria  avec  le  seigneur  de  Gor- 
neillan. 

4.°  Antoine  de  Touchebœuf,  seigneur  de  Concorès, 
vivant  le  2  novembre  1569;  et  mort  sans  al- 
liance; 

5."  François  de  Touchebœuf,  auteur  de  la  bran- 
che  des  seigneurs  de  Glermont-Monsec^  aujour- 
d'hui branche  aînée,  rapporte'e  ci-après; 

6."  Gatherine  de  Touchebœuf,  mariée,  i.°en  i58o, 
à  noble  Barthelemi  de  Ghaunac,  seigneur  de 
Gaulejac,  qui  vivait  encore  le  3  juillet  i6o3,  fils 
de  Berauld  de  Ghaunac,  dit  de  Lanzac,  seigneur 
de  Gaulejac  et  de  Glémence  du  Pouget  ;  elle  n'en 
eut  que  six  filles,  dont  trois  furent  mariées  aux  sei- 
gneurs de  Gontaut-d'Andaux,  de  la  Bondie-de- 
Besse  et  de  Beaumont-du-Repaire;  2.*'  avant 
le  29  avril  161 2,  avec  messire  Laurent-Phili- 
bert de  Beaumont,  seigneur  de  Peyrac  ;  sui- 
vant un  acte  de  ce  jour,  portant  qu'Antoine^on 
neveu,  avait  été  chargé,  par  son  contrat  de  ma- 
riage, de  lui  payer  sa  dot;  elle  mourut    en   1618; 

7.°  Marguerite  de  Touchebœuf,  épousa,  i.°  le  5  no- 
vembre 1584,  noble  Antoine  de  Belissen,  sei- 
gneur de  Malves,  Sallèles,  Limosin,  Trassamil, 
d'Arnesse  et  de  Saint-Pierre  del  Lee,  en  Lan- 
guedoc, près  de  Garcassonne  ;  elle  fut  assistée 
à  son  mariage,  de  noble  Guyon  de  Touchebœuf, 
seigneur  de  Glermont,  son  frère  aîné.  Les  té- 
moins furent;  noble  François  de  Touchebœuf, 
seigneur  de  Saint-Projet,  son  quatrième  frère, 
messires  Geoffroy  de  Durfort,  baron  de  Bois- 
sières,  Mathurin  de  Durfort,  seigneur  de  Gou- 
jonnac,  Brandelis  de  Gironde,  seigneur  de 
Montclera,  Geoffroy  de  Lasteyrie-du-Saillant, 
tous  chevaliers  de  l'ordre  du  Roi,  et  nombre 
d'autres  grands  seigneurs;  2.<*  en  1600,  noble 
Tobie  de  Farabosc,  sieur  de  la  Molière,  près 
Garcassonne;  elle  obtint,  conjointement  avec 
lui,     une  sentence    contre   François    de  Touche- 


2 1  à  DE  TOUCHEBŒUF. 

bœuf,    son   frère,    le    premier  mars    1606,    dans 
laquelle  il  est  dit  qu'elle  avait  des  enfants  ; 

8.°  N de  Touchebœuf,  né  posthume  après  le 

2  novembre  i56g  ; 

Fils  naturel  : 

Antoine,    légataire   de    la  somme  de  3oo  livres,  le 
2  novembre  1569. 

X.  Guyon  de  Touchebœuf,  II*  du  nom,  baron 
de  Clermont  et  de  Gourdon,  seigneur  de  Goncorès, 
de  Deganhac,  de  la  Motte,  de  Verteillac,  du  Chap- 
deuilh,  de  Saint-Projet,  Saint-Gery,  etc.  qualifié 
haut  et  puissant  seigneur,  était  gentilhomme  de  monsei- 
gneur François  d'Alençon,  fils  et  frère  de  roi,  le  9  fé- 
vrier iSyô;  selon  les  lettres  de  sauvegarde  que  ce 
prince  lui  accorda  pour  ses  maisons,  châteaux,  etc. , 
datées  du  camp  de  Marteros;  fut  nommé  par  le  roi, 
chevalier  de  son  ordre  de  Saint-Michel,  le  i3  août  lôyS, 
en  considération,  dit  S.  M.  de  ses  vertus ,  vaillance  et  mé- 
rite: le  duc  d'Uzèé  fut  chargé  de  lui  donner  le  collier; 
fut  pourvu  de  l'état  et  office  d'écuyer  ordinaire  de  l'é- 
curie du  même  François,  duc  d'Alençon,  par  lettres 
datées  de  Blangy,  le  24  septembre  i58i;  fut  fait  gen- 
tilhomme de  la  bouche  du  même  prince,  par  lettres  du 
3i  mars  i58i,  en  considération  des  services  que  ses 
prédécesseurs  avaient  rendus  aux  feus  rois,  prédéces- 
seurs dudit  prince,  tant  au  fait  des  guerres  que  dans 
les  emplois  et  charges  honorables  qu'ils  avaient  rem- 
plis. Il  était  chambellan  ordinaire  du  feu  duc  d'Anjou, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roi,  et  lieu- 
tenant de  la  compagnie  de  cinquante  hommes  d'armes 
de  ses  ordonnances,  sous  la  charge  du  baron  de  Biron, 
lorsqu'il  fut  pourvu  par  Sa  Majesté,  le  i5  novembre 
1587,  de  l'office  de  sénéchal  de  son  pays  de  Quercy, 
vacant  par  le  décès  de  Bertrand  d^Ebrard  de  Saint- 
Sulpice;  fut  nommé  par  le  roi  gouverneur  dudit  pays' 
de  Q.aercy,  par  provisions  du  3o  janvier  i588;  capitaine 
d"'une  compagnie  de  trente  lances  des  ordonnances  du 
roi,  par  commission  du  24  juin  i588;  obtint  du  roi, 
le  même  jour,  une  ordonnance  de  cent  écus  par  mois 
par  extraordinaire,  durant  la  guerre  seulement,  pour 
son  état  et  office  de  gouverneur  de  Quercy  ;  reçut  diverses 
lettres    de  Sa  Majesté,     entr'autres    une  datée  de    Rouen, 


DE  TOUCHEBŒUF.  21  3 

le  25  juin  i588,  et  une  autre  datée  de  Blois ,  le  3  fé- 
vrier iSSg,  où  le  roi  lui  témoigne  sa  satisfaction  de  ses 
services;  et  est  rappelé  dans  divers  actes  du  3o  novem- 
bre 1589,  29  avril  1612,  8  mars  1624,  etc.  Il  est  qua- 
lifié chevalier  des  deux  ordres  du  roi,  dans  un  hom- 
mage rendu  à  Sa  Majesté  en  1607,  et  dans  un  arrêt  de 
la  chambre  des  comptes,  en  1642;  conseiller  au  con- 
seil d'état  privé,  etc.  Il  convoqua  plusieurs  fois  les 
état  du  Quercy;  et  vivait  encore,  ainsi  que  sa  femme, 
le  29  avril  1612,  suivant  le  contrat  de  mariage  d'An- 
toine leur  fils,  auquel  ils  assistèrent  par  procureur.  Il 
avait  épousé  par  pactes  passés  au  château  de  Clermont, 
le  27  janvier  i58f,  demoiselle  Judith  de  Clermont  de 
Piles,  fille  de  noble  Armand  de  Clermont  (i),  seigneur 
de  Piles  ;  elle  y  fut  assistée  par  Jean  de  Clermont , 
son  frère,  qui  lui  constitua  en  dot  la  somme  de  3,333 
écus  sol,  et  un  tiers;  et  pour  ses  accoutrements,  celle 
de  333  écus  un  tiers,  revenant  en  tout  à. 3, 666  écus 
deux  tiers.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Antoine,  dont  l'article  suit; 

2.**  Bonaventure  de  Touchebœuf,  capitaine  d'in- 
fanterie, tué  au  siège  du  Mas-d'Azil,  en  Agé- 
nois ,  sans  laisser  d'enfants  de  dame  Louise 
de  Gaulejac,  dame  d'Espanel,  son  épouse  (2). 

Fils  naturel  de  Bonaventure. 

Géraud   de    Touchebœuf,    légitimé   en    i655.    On. 
ignore  sa  destinée. 


,       (i)    La    famille   de    Clermont  de    Piles,    est   connue   depuis 
L    Raimond,   dit  Mondonnet  de   Clermont,  vivant  vers  l'an   1400, 
1   qu'on   croit    natif    de    Longa,    près    Sainte-Foi.    Guillaume  Je 
Clermont,  son  fils,    s'établit   à    Bergerac,   et  épousa  Marguerite 
de  Paleyrac  ;  il  fut  père  de  Maîhurin  et  de  deux  filles  nommées 
toutes  les  deux  Rixent  ;  l'une  fut  mariée  à  Pierre  de  Chaumont, 
et   l'autre  à  Gaston    de  Serval.   Mathurin   de   Clermont,    connu 
par  des  actes  de    1467,    1483,   etc.,    eut  pour  femme  Margue- 
rite de  la  Baume,  qni  le  rendit  père  de    Bertrand  de  Clermont , 
seigneur  de  Piles,    etc.   Cette   flimille   s'est    éteinte    depuis    peu 
.    dans  la  maison  de  Durfort-Boissières. 

(2)  La  maison  de  Gaulejac,  qui  existe  encore  dans  le  h^ut 
Quercy,  est  connue  dès  le  douzième  siècle  ;  elle  a  possédé  les 
terres  de  Puy-Calvel  et  de  Bcsse,  et  s'est  distinguée  par  ses  ser- 
vices et  par  ses  alliances. 


214  DE  TOUGHEBŒUF. 

S.**  François  de  Touchebœuf,  dit  de  Clermont , 
prêtre,  prieur  de  Cathus,  en  i6ro.,  recteur  de 
Gazais,  grand  archidiacre  de  Périgueux,  et  abbê 
commandatairede...,  le  17  juillet  1643. 

4.°  Catherine  de  Touchebœuf,  femme,  en  161 1, 
de  Laurent-Philibert  de  Beaumont,  marquis  de 
Pompignan,  branche  d'Auty  ;  elle  vivait  encore 
en  1654; 

5.®  Antoinette  de  Touchebœuf,  femme,   en    1614, 

de  noble   N de    Montagu  ,    seigneur    de 

Granel. 

XI.    Antoine    de    Touchebœuf,  chevalier,    comte   de 
Clermont,  baron   de    Gourdon    et   de    Gramat,    seigneur 
châtelain      de     Verteillac ,     Saint  -  Projet,     Saint -Gery, 
Concorès  ,  la  Motte,    Vallabregues,  etc.  ,   qualifié  haut  et 
puissant  seigneur,  xransigea,  le   11    mars    1624,  avec  noble 
François  de    Clermont,    seigneur   de   Saint-Projet    et    de 
Monsec ,  son  oncle  ,  et  autres  ,  au    sujet   des   rentes    du 
village  de   Lantis  ;    obtint    un  arrêt   du    Conseil    d'Etat, 
rendu  le    14  juillet   1627,   entre    lui  et  dame   Jeanne  de 
Levis,  comtesse    de  Caylus  ,  d'une  part  ,  et  les  habitants 
du    lieu   de    Deganhac ,    en    Q.uercy  ;    fut  retenu  gentil- 
homme   ordinaire  de  la  chambre    du   Roi,  par   brevet  de 
Sa   Majesté  du   8  février  i63i  ,   en  considération  des   re- 
•  commandables  services  qu'il  lui   avait  rendus  en  plusieurs 
occasions  ;  obtint  des  lettres  de   commitimus ,   en   la  chan- 
cellerie du  parlement    de    Toulouse,  le  9  janvier   i636; 
obtint  ,   au    mois    de    mai    1642  ,    étant    représenté   par 
Guyon,  son  fils  aîné,  l'érection  en  comté  de    sa  terre  et 
baronnie  de  Clermont ,  ancien   patrimoine    de  sa  maison 
située  en   Quercy,   sénéchaussée   de    Gourdon  ,  composée 
des   paroisses  de  Linars  ,    de  Concorès    et   de  Degagnat  , 
tenues  en    toute   justice,   haute  ,  moyenne    et    basse ,    la 
plus    grande   partie    de    Sa    majesté    et    la    moindre   du 
chapitre    de  Cahors,  par  lettres  patentes    datées   du  camp 
devant   Perpignan   (i);    et   fit  son   testament  olographe  à 


(i)  Le  mémorial  de  la  chambre  des  comptes,  côté  6.  O,  qui 
contenait  les  lettres  de  cette  érection,  a  péri  dans  l'incendie  de 
Tannée  1738.  Mais  il  en  est  fait  mention  dans  le  plumitif  de  la| 


DE  TOUCHEBŒUF.  21 5 

Toulouse,  le  24  septembre  1644,  dans  leauel  il  demanda 
à  être  inhumé  dans  Téglise  de  Linars,  près  le  tombeau  de 
feu  son  père.  Il  avait  épousé^  par  contrat  passé  le  29 
avril  1612,  haute  et  puissante  dame  Anne  de  Pesteils  (i), 
fille  de  messire  Jean-Claude_,  baron  de  Pesteils,  cheva- 
lier de  Tordre  du  Roi,  gentilhomme  ordinaire  de  sa 
chambre,  seigneur  de  Branzac,  de  Fontanges,  de  Pre- 
missac,  de  Maleville,  Polminhac,  etc.,  et  de  dame 
Jeanne  de  Levis,  comtesse  de  Caylus.  Elle  était  veuve 
de  noble  Antoine-Izarn  de  Fraissinet ,  seigneur  de 
Fraissinet  et  autres  places  ;  elle  fit  conjointement  avec 
Antoine  de  Touchebœuf ,  comte  de  Clermont ,  son 
mari,  le  7  avril  1654,  donation  à  messire  Jacques- 
Victor,  comte  de  Clermont,  leur  fils,  de  la  somme  de 
40,000  livres,  qu'elle  s'était  réservée  dans  la  donation 
qu'elle  avait  faite  de  tous  ses  biens  en  faveur  de  son 
mariage.  Leurs  enfants  furent  : 

I .°  Guyon  de  Touchebœuf,  dit  le  comte  de  Cler- 
mont-Verteillac  y  qui  fut,  en  i635,  colonel  d'un 
régiment  de  son  nom  de  quinze  cents  hommes  de 
pied;  il  se  distingua  beaucoup  en  diverses  occa- 
sions, notamment  au  siège  de  Leucate,  en  Lan- 
guedoc, de  Turin,  des  îles  Sainte-Marguerite  et 
Saint- Honorât,  en  Provence,  et  en  d^autres 
actions,  tant  en  Lorraine  qu'en  Allemagne  :  ses 
services  distingués  sont  rapportés  dans  les  lettres 


même  chambre  des  comptes,    années    1641  —  1643  ,   page    145. 
En  voici  l'extrait  : 

Du  mardi  3o  décembre  1642. 

»  Erection  en  comté,  de  la  terre  et  seigneurie  et  baronnie  de 
»  Clermont ,  en  faveur  de  messire  Antoine  de  Clermont,  che- 
»  valier,  baron  dudit  lieu,  de  Saint-Projet  et  de  Valady,  vé- 
»  rifiée  ;  à  la  réserve  du  don  à  lui  fait  de  partie  de  la  haute  jus- 
»  tice  de  la  paroisse  de  Gagnac,  et  du  revenu  en  avoine,  ap- 
»  pelé  Civadage^  mentionné  esdites  lettres  de  ladite  érection. 

Signé   M.    Boucherai.  » 

(i)  Cette  branche  de  Pesteils,  en  Au\ergne,  s'éteignit  alors 
dans  la  maison  de  Cassaigne-de-Beauforl-Jc-Miramon  ;  une 
autre  branche,  dite  de  la  Majorie,  vient  de  s'éteindre  ;  il  en 
existe  encore  une  autre  à  Argcntac,  en  Limousin.  Cette  maison 
est  d'ancienne  chevalerie,  et  il  est  souvent  fait  mention  d'elle 
dans  les  titres  de  Turenne. 


2JÇJ  DE  TOUCHEBŒUF. 

patentes  que  le  roi  Louis  XIII  lui  accorda  en 
l'année  1642,  pour  ériger  la  baronnie  de  Clermont 
en  comté,  en  faveur  de  son  père  et  de  ses  des- 
cendants, tant  mâles  que  femelles,  etc.  Ayant  | 
tué  en  duel,  en  i635,  Jacques  de  Durfort,  sei- 
gneur de  Salviac,  son  cousin,  âgé  de  seize  ans, 
il  fut  condamné  à  avoir  la  tête  tranchée;  mais  il 
obtint,  en  1640,  des  lettres  de  grâce  très-flat-- 
teuses  pour  lui,  motivées  sur  ses  services,  et  dé- 
livrées par  M.  d'Hocquincourt,  grand-prévôt  de 
l'Hôtel  de  France;  il  fut  fait  sergent  de  bataille 
(  ou  maréchal  de  camp  et  de  bataille  )  ,  par  bre- 
vet du  19  août  1646;  se  distingua  la  même  année 
au  siège  de  Dunkerque,  le  i"  octobre  ;  et 
fut  tué  l'année  suivante,  à  la  fleur  de  son  âge  (i), 
le  II  juin ,  au  siège  de  Lérida,  en  Catalo- 
gne, dans  une  sortie  de  la  garnison.  Il  avait 
épousé,  le  19  juillet  1645  ,  Claude-Simonne 
d'Ebrard-de-Saint-Sulpice ,  héritière  du  Vigan , 
fille  d'Antoine  d'Ebrard-de-Saint-Sulpice ,  et 
de  Jeanne  de  la  Queuille-de-Châteaugay  ,  et 
petite-fille  de  Jean  d'Ebrard,  chevalier  de  l'ordre 
du  Roi,  capitaine  de  cinquante  homme  d'armes, 
ambassadeur  en  Espagne  ,  et  de  Jeanne  de 
Levis-Caylus.  Etant  veuve  sans  enfants,  elle  se 
remaria  à  Galiot-de-Lostanges,  marquis  de  Saint- 
Alvère,  sénéchal  du  Quercy  ; 

2."  Jacques-Victor,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Jeanne  de  Touchebœuf,  mariée,  i.°  en  lôSg, 
à  Légier  de  Plas,  baron  de  Plas,  en  Limosin, 
seigneur  de  Curemont  ,  etc.;  2.°  en  i65i  ,  à 
Armand  d'Aydie  ,  baron  de  Bernadières ,  en 
Périgord  ; 

4."  Marie  de  Touchebœuf  était  religieuse,  le  24 
septembre  1644,  au  couvent  de  Notre-Dame  de 
Toulouse,  dont  elle  fut  supérieure;  et  en  1666, 
supérieure  de  celui  de  Notre-Dame  de  Rhodes, 
où  elle  est  morte  ; 


(2)  Cet  événement  est  rapporté  dans  l'histoire  de  Condé, 
par  Desormeaux.  Il  est  encore  parlé  de  lui  dans  les  mémoires 
de  Bussy-Rabutin,  dans  l'histoire  du  Languedoc,  etc.,  sous 
le  nom  de  comte  dz    Clermont-Verîeillac,  ou  Vertilhac. 


DE  TOUCHEBŒUF.  217 

5."  Deux  enfants  jumeaux,  morts  jeunes; 
6."  Trois  enfans  nés  trigémeaux,  morts  jeunes. 

XII.  Jacques  -  Victor  de  Touchebceuf  ,  chevalier  , 
comte  de  Clermonf,  baron  de  Gourdon  ,  de  Gramat  ,  de 
Tegra,  seigneur  de  Verteillac ,  du  Chapdeuil ,  l'Ai - 
guilhac,  Saint- Projet  ,  Saint-Gery,  Saint  -  Pantaleon  , 
Valady,  Valabregues ,  Pestilhac  ;  et,  par  sa  femme, 
vicomte  de  Puycalvel ,  seigneur  de  Besse  ,  Saint-Sauveur  , 
Mailargues  ,  Nougayrols  ,  etc.  ,  qualifié  haut  et  puissant 
seigneur  ^  capitaine  d'une  compagnie  de  chevau  -  légers, 
par  commission  du  25  février  1646;  fit  un  échange,  le  25 
août  1666,  avec  haut  et  puissant  seigneur  messire  Pierre 
de  Clermont  (Touchebœuf)  prêtre,  recteur  de  Dégagnac  , 
seigneur  de  laFerrandie,  de  Saint -Avit  et  autres  lieux  , 
tant  en  son  nom  qu'en  celui  de  messire  Pierre  de  Cler- 
mont ,  seigneur  de  Monsec  ,  son  neveu  ;  fut  déchargé  de 
l'assignation  qui  lui  fut  donnée  à  la  requête  de  maître 
Nicolas  Catel ,  pour  la  représentation  de  ses  titres  de 
noblesse,  par  ordonnance  de  M.  Pellot ,  intendant  en 
la  généralité  de  Guienne,  du  3o  novembre  1666;  tit  son 
testament  olographe  à  Gourdon,  le  17  janvier  1674, 
conjointement  avec  Jeanne,  marquise  de  Puycalvel,  sa 
femme;  par  lequel  ils  demandèrent  à  être  inhumes  en 
l'église  de  Linars ,  ès-tombeaux  de  la  maison  de  Cler- 
mont ,  avec  les  honneurs  funèbres  qu'on  avait  accoutumé 
de  faire  aux  personnes  de  leur  qualité.  Il  s'était  allié  à 
ladite  Jeanne,  Marquese  de  Gaulejac  -  de  -  Puycalvel,  par 
articles  du  21  janvier  1648,  passés  au  château  de  Besse  ; 
elle  était  fille  et  héritière  de  haut  et  puissant  seigneur 
messire  Jean- Gabriel  de  Gaulejac,  vicomte  de  Puy- 
calvel, de  Besse,  Nougayrols,  Saint- Sauveur ,  Tegra 
et  autres  places  ,  et  de  haute  et  puissante  dame  Jeanne 
de  Gozon- de-Valon-de-Tegra  ,  vicomtesse  de  Puy- 
calvel ,  qui  la  nommèrent  pour  recueillir  l'effet  de  la 
donation  par  eux  faite  de  la  moitié  de  leurs  biens  ,  par 
leur  contrat  de  mariage,  à  l'un  des  enfants  à  naître 
de  ce  mariage ,  sous  la  réserve  de  l'usufruit  desdits  biens 
leur  vie  durant.  Jeanne ,  marquise  de  Gaulejac ,  décéda 
le  14  avril  1674,  ^^  ^^^  enterrée  le  16  suivant  dans  les 
tombeaux  de  la  maison  de  Clermont,  en  l'église  pa- 
roissiale de   Linars.   Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Anne  de  Touchebœuf,  née  à  Besse,  en  1648  , 


2i8  DE  TOUCHEBŒUF. 

héritière  de  sa  branche  ,  mariée  par  contrat  du 
23  décembre  1670,  avec  Armand  de  Durfort , 
II*  du  nom  j  comte  de  Boissièrcs,  et  par  sa 
femme  ,  comte  de  Clermont  ,  Verteillac^  vicomte 
de  Puycalvel  ,  baron  de  Gourdon  et  de  Gramat, 
seigneur  de  Tegra  ,  de  Saint  -  Projet,  de  Besse , 
de  Nougayrols  ,  etc.  ,  fils  d'Armand  de  Durfort, 
I*"^  du  nom ,  comte  de  Boissières ,  baron  de 
Salviac,  de  Saint  -Germain  ,  de  Puybeton  ,  etc.  , 
et  de  Marie -Sylvestre  de  Cruzy- Marcillac.  Anne 
de  Touchebœuf  est  morte  à  Sept -Fonds  ,  en  1738 
et  son  mari  à  Bordeaux,  en  1673,  ayant  été 
nomrné  colonel  du  régiment  de  Normandie  , 
que  M  de  Guiscart   eut   après  lui. 

2."  Jeanne- Antoinette  de  Touchebœuf,  mariée, 
par  contrat  du  4  février  1672  ,  à  Antoine  d'Arlot, 
marquis  de  la  Coussière,  chevalier  seigneur  de 
Frugie,  Srint-Saud,  Sainte  -  Marie ,  la  Valouze 
et  de  Romain,  fils  de  Jacques  d'Arlot ,  baron  de 
la  Coussière ,  et  de  dame  Suzanne  de  la  Roche- 
foucauld ;  elle  vivait  encore  le  25  août  1677. 

3.°  Jeanne -Gabrielle  de  Touchebœuf,  femme,  le 
21  juin  1672  ,  de  messire  François  de  Chapt,  mar- 
quis de  Rastignac  ,  baron  de  Luzech  ,  seigneur  de 
Coiâonges  ,  Sarazac  ,  Saint  -  Rabier ,  P.yrignac  , 
Paleyrac  ,  etc.,  etc.,  capitaine  de  cavalerie, 
fils  de  Jean  -  François  de  Chapt  ,  comte  de  Rasti  - 
gnac,  baron  de  Luzech  ,  seigneur  de  Lastours,  de 
Belveys  et  autres  places ,  maréchal  de  camp , 
chevalier  de  l'Ordre  du  Roi,  et  de  Gabrielle  de 
Sédières.  Elle  fut  mère ,  entr'autres  enfants ,  de 
Louis -Jacques  de  Chapt  de  Rastignac,  mort  au 
mois  d'août  1750  ,  archevêque  de  Tours  ,  et  com  - 
mandeur  de  l'Ordre  du  Saint  -Esprit. 

SECONDE  BRANCHE  ,    aujourcThuî  l'aînée. 

Dite   de   Clennont-Monsec. 

X.  François  de  Touchebœuf  -  Clermont  ,  I"  du 
nom,  écuyer  ,  seigneur  de  Saint-Projet,  quatrième  fils 
de  Jean  de  Touchebœuf  et  de  Louise  de  Sahgnac,  fut 
fait  légataire  de  sommes  d'argent,  par  le  testament 
mutuel  de    ses    père    et    mère,    du    2    novembre    iSôg, 


DE  TOUCHEBŒUF.  2ig 

et  par  celui  de  son  père,  du  7,  septembre  iSyi;  fut 
présent  à  l'ouverture  de  ce  testament,  faite  le  8  février 
1572,  devant  le  juge-mage  et  lieutenant  en  la  séné*- 
chaussée  de  Quercy,  au  siège  de  Gahors;  fut  nommé  lé- 
gataire d'une  somme,  par  le  testament  de  Guyon  de 
Touchebœuf,  dit  de  Clermont,  son  oncle,  seigneur  du 
lieu  de  Clermont.  Concorès,  la  Motte  et  Saint-Géry,  le 
8  juillet  1578;  assista  aux  pactes  de  mariage  de  Guyon, 
son  frère,  du  27  janvier  i58i,  et  à  ceux  de  Marguerite, 
sa  sœur,  du  5  novembre  1584;  acquit,  le  8  octobre 
1597,  de  Guillaume  Jonglard,  une  pièce  de  terre  située 
au  territoire  del  Campgrand,  en  la  paroisse  de  Degagnac; 
fut  condamné,  par  sentence  rendue  à^  Toulouse,  au 
palais,  le  i"  mars  1606,  par  Jean  Dambes,  conseiller 
du  Roi  en  la  cour  de  parlement  de  cette  ville,  commis- 
saire par  elle  nommé  en  cette  partie,  à  remettre  et  dé- 
poser ès-mains  d'Etienne  Glouton,  marchand  de  la 
même  ville,  la  somme  de  1,000  livres,  restante  de  celle 
de  4,000  livres  qu'il  devait  à  Marguerite  de  Clermont,  sa 
sœur,  mariée  en  secondes  noces  avec  Tobie  de  Farabosc, 
sieur  de  la  Molière,  aux  termes  d'une  obligation  du  3i 
mai  1602,  à  la  charge,  par  ladite  demoiselle,  de  ne 
pouvoir  retirer  cette  somme  qu'elle  n'eût  indiqué  des 
biens-fonds  pour  l'employer  à  leur  achat,  ou  donner 
bonnes  cautions  pour  la  sûreté  des  enfants  de  son  pre- 
mier lit;  transigea,  le  11  mars  1624,  avec  Antoine  de 
Clermont,  seigneur  et  baron  de  ce  lieu,  son  neveu,  et 
autres,  au  sujet  de  leurs  droits  respectifs  sur  le  village 
de  Lantis  ;  et  assista,  par  procureur,  au  contrat  de 
mariage  de  François,  son    fils,  du  11  janvier  i63o. 

Il  avait  été  chargé  de  la  garde  du  château  de  Ramps, 
ou  Rampons,  que  le  baron  de  Clermont,  sénéchal  du 
Quercy,  son  frère,  avait  pris  par  ordre  du  maréchal  de 
Matignon  ;  il  le  démolit  par  ordre  des  états  du  Quercy, 
ce  ciui  causa  un  grand  procès  auxdits  états,  à  la  chambre 
de  l'cdit  de  Castres,  de  la  part  de  la  dame  de  la  Goutte 
de  la  Poujade,  veuve  du  seigneur  de  l'Olmie.  On  ignore 
la  date  de  sa  mort  ;  mais  il  est  certain  qu'il  ne  vivait  plus 
le  27  juin  1640.  Il  avait  contracté  deux  alliances;  la 
première,  en  iSqS,  avec  noble  Louise  de    Saintours  (  i  ) 


(1)  La    maison   de    Saintours,  alliée   quatre  fois  à  celle   de 
Ybuchebœuf,     est    noble   et    ancienne,    elle  a    des    services 


2  20  DE  TOUCHEBŒUF. 

fille  de  noble  François  de  Saintours,  seigneur  de  la 
Bourlie  et  de  Riocase,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  et 
de  noble  Marguerite  de  Marquessac:  elle  était  veuve  de 
noble  Robert  de  Durfort,  seigneur  de  Saint-Germain, 
issu  de  la  branche  de  Durfort-Boissières  ;  la  seconde,  en 
1600,  avec  Anne  de  Felets  (  i  ),  dame  de  Monsec,  en 
Périgord,  fille  de  noble  François  de  Felets,  seigneur  de 
Monsec,  et  de  Marguerite  de  Foucauld-de-Lardimalie: 
elle  assista  avec  son  mari,  par  procureur,  au  contrat 
de  mariage  de  François,  leur  fils,  du  11  janvier  i63o. 
François  Touchebœuf  eut   pour  enfants  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  Guyon,  /         «.        u     -^ 
2.0  Charles,  I  "^o^ts  en  bas  âge; 

Du  second    lit: 

3.°  François,  dont  l'article  suit; 

4,°  Pierre  de  Touchebœuf,  seigneur  de  la  Ferrandie, 
prêtre^  recteur  de  Deganhac,  prieur  du  Deganha- 
zès,  grand  archidiacre  de  Périgueux,  reçut  une 
cession    de  son   frère,  le  3  janvier    1654;    fit,   en 


nombreux,  et  a  contracté  de  bonnes  alliances.  La  tradition 
porte  qu'elle  est  originaire  du  Béarn  ;  cependant  noble  Arnaud- 
Bernard  de  Saintours  {de  Sancto  Urso)^  et  Navarre,  sa  femme, 
dont  il  est  probable  que  cette  maison  descend,  étaient/établis 
au  quatorzième  siècle,  dans  le  diocèse  d'Auch,  suivant  un  acte 
du  29  mai  i35o,  tiré  des  archives  du  Vatican  [Reg.  58  du  pape 
Cle'm.  VI.  fol,  359).  Le  premier  qui  vint  en  Périgord,  est  noble 
Jean  de  Saintours,  capitaine  de  Courbafy,  qui  épousa  ,  après 
l'an  1435,  Jeanne  de  Comarque,  dame  de  .  la  Bourlie,  veuve 
de  Jean  de  Cugnac,  seigneur  de  Cugnac  et  de  Bouilhac.  Ar- 
naud-Raimond  de  Saintours,  son  fils  d'un  premier  lit,  épousa 
en  même  tems,  Louise  de  Cugnac,  fille  aînée  et  héritière  des 
mêmes  Jean  de  Cugnac  et  Jeanne  de  Comarque.  Cette  famille, 
autrefois  très-nombreuse,  est  réduite  aujourd'hui  à  un  petit 
nombre  de  branches,  dont  quelques-unes,  telles  que  celle  de 
Salibourne,  n'ont  que  des  filles.  Une  autre  branche  s'est  éteinte 
au  Mespoulet,  dans  la  maison  de  Bourzoles,  il  y  a  cinquante 
ans. 

(i)  La  maison  de  Felets  est  d'ancienne  chevalerie,  et  est 
connue  depuis  le  commencement  du  douzième  siècle.  [Vqy.  une 
notice  abrégée  sur  cette  maison,  dans  le  Nobil.  univers,  tom  12, 
pagegS.) 


DE  TOUCHEBŒUF.  221 

son  nom  et  en  celui  de  Pierre,  son  neveu,  un 
échange  avec  Jacques- Victor,  comte  de  Glermont, 
le  25  août  1666,  et  mourut  en  1689  ; 

5.**  Marie  de  Touchebœuf,  femme,  i.°.  en  1629,  de 
noble  Isaac  de  Gontaut- de -Saint -Gêniez,  sei- 
gneur de  Campagnac,  de  Rufen,  dont  elle  était 
veu\e  en  i635;  2.°  vers  1641,  de  noble  Antoine- 
Marc  de  Durfort,  dit  le  chevalier  de  Goujonnac, 
mort  en  1645.  Elle  vivait  encore  en  1672. 

XI.  François  de  Touchebœuf  -  Glermont,  IP  du 
nom,  chevalier,  seigneur  de  Monsec_,  Saint- Projet,  Po- 
lignac  (ou  Poulignac),  etc.,  fut  maintenu  dans  les  pri- 
vilèges de  sa  noblesse,  par  une  ordonnance  des  com- 
missaires-généraux, députés  pour  le  Roi,  en  Guienne, 
le  14  mars  i635  ;  sur  le  vu  des  titres  remontés  avec 
tiliation  à  Guyon  (  ou  Guy)  de  Touchebœuf  de  Glermont, 
son  trisaïeul,  vivant  en  iSiy;  obtint,  conjointement 
avec  Françoise  de  Felets,  damoiselle  de  Bessou,  un 
arrêt  sur  requête  au  parlement  de  Bordeaux,  le  27  juin 
1640,  contre  Jean  de  Felets,  écuyer,  et  Marguerite  de  la 
Caraulie,  damoiselle,  veuve  de  Jean  de  Felets,  comme 
tutrice  de  Jean  de  Felets,  son  fils  pupille  ;  par  lequel 
ils  obtinrent  la  jouissance  provisoire  du  lot  à  eux  échu 
par  le  partage  du  24  septembre  i638,  consistant  dans 
les  rentes  sur  les  villages  du  Port,  de  Bonnac,  de  la 
Fraithe,  de  Pechal-Merque,  des  Boyes,  du  Sorbier,  de 
la  Coste,  de  Bories  et  de  Gostat,  et  sur  les  tènements 
des-Mussons- Rochemalière  de  Saint-Pierre,  ville  de 
Montrignac,  du  Bourg-de-Bas,  de  Saignes,  de  Blaminac 
et  de  la  Justadie,  dans  la  paroisse  de  Brenac;  fit  cession, 
le  3  janvier  1654,  à  Pierre,  son  frère,  de  la  somme  de 
3ooo  livres  à  prendre  sur  les  sommes  à  lui  dues  par 
François  du  Ghesne,  chevalier,  seigneur  de  Montréal, 
de  Breuil,  etc.  ,  conseiller  du  Roi  en  ses  conseils,  lieu- 
tenant-général et  juge-mage  de  Périgueux,  par  contrat 
passé  le  6  novembre  i653;  et  ce  pour  demeurer  quitte 
envers  sondit  frère,  de  pareille  somme  qu'il  lui  devait 
par  le  compte  arrêté  entr'eux,  le  8  septembre  i653;  il 
avait  assisté,  par  procureur,  aux  pactes  de  mariage  de 
Pierre,  son  fils,  du  29  août  1649,  daris  lesquels  est  rap- 
pelée feu  dame  Anne  de  Ranconnet,  sa  seconde  femme. 
11  fut  marié    deux     fois;     i."   par  contrat  du    11    février 


22  2  ^E  TOUCHEBŒUF. 

1624,  avec  demoiselle  Catherine  du  Ghesne  (i) ,  fille  de 
messire  François  du  Ghesne,  juge-mage  de  Périgueux, 
seigneur  de  Breuil  et  de  la  Rivière,  et  de  dame  Marthe 
de -Muguet  :  il  n'en  eut  point  d'enfants;  2.°  par  contrat 
du  II  janvier  i63o,  avec  demoiselle  Anne  de  Rancon- 
net  (2),  fille  de  messire  Benjamin  de  Ranconnet,  che- 
valier, seigneur  d'Escoire,  de  Polignac,  Lonbonnière, 
Monroy,  etc.  ,  et  de  dame  Anne  d'Espaigne.  De  ce  ma- 
riage sont  issus  : 

I .°  François  de  Touchebœuf,  mort  en  bas  âge; 

2.°  Pierre  de  Touchebœuf,  qui  continue  la   lignée; 

3 .  °  Louis  de  Touchebœuf,  mort  en  bas  âge  ; 

4.°  Guyon    de    Touchebœuf,    dit   l'abbé  de    Saint- 

Avitj   recteur  de  Degagnac,  prieur  de  Degagnha- 

zès,  mort  vers  1694  ; 
5.°    Marie  de  Touchebœuf,  marie'e,    i.°  eni655,à 

messire   Henri  de  la  Laurencie,  seigneur  du  Mas- 


(i)  Jean  du  Ghesne,  sieur  du  Chastenet  et  de  la  Rivière, 
était  fils  aîné  d'autre  Jean  du  Ghesne,  sieur  du  Chastenet  et 
de  Bertrande  Albert  ;  il  épousa  par  contrat  du  23  janvier  iSgy, 
Marthe  de  Muguet,  fille  de  M"".  M^  Jean  de  Muguet,  docteur 
en  médecine,  habitant  de  la  ville  de  Périgueux,  et  de  demoi- 
selle Jeanne  de  Valbrune,  fit  son  testament  le  17  avril  i63i,  dans 
lequel  il  se  quahfie  conseiller  du  Roi,  lieutenant-particulier  , 
civil  et  criminel,  en  la  sénéchaussée  de  Périgord  ;  et  fut  père  de 
François  du  Ghesne,  marié  en  1639,  à  demoiselle  Anne  de 
Thinon. 

(2)  La  famille  de  Ranconnet,  qu'on  croit  originaire  de  la 
province  de  Bretagne,  vint,  dit-on,  en  Périgord,  avec  Jean 
de  Bretagne,  vers  l'an  1440.  Jean  de  Ranconnet  était  déjà 
établi  dans  cette  province,  en  1444.  Pascal  de  Ranconnet,  son 
fils,  licencié  ès-lois,  épousa  Marguerite  de  Belcier,  et  ne 
vivait  plus  en  1488  ;  il  laissa  trois  fils,  dont  François,  qui 
était  l'aîné,  et  prenait  la  qualité  de  seigneur  d'Escoire,  s'al- 
lia en  i5ii,  à  Hélène  d'Àbzac-de -la -Douze,  qui  le  rendit 
père  de  Bertrand,  marié  en  1540,  à  Catherine  de  Gimel. 
Celui-ci  tut  père  de  Joseph,  mari  de  Catherine  de  Polignac 
et  aïeul  de  Benjamin.  Le  célèbre  Aymar  de  Ranconnet,  second 
président  au  parlement  de  Paris,  mort  en  i559,  était  de  cette 
famille. 

Les  sœurs  d'Anne  de  Ranconnet,  entrèrent  dans  les  maisons 
de  Gironde,  de  Bessou  et  de  Bousquet;  et  toutes  ces  dames, 
ou  leurs  descendants,  furent  appelés  à  la  succession  d'Henri 
de  Bourbon,  marquis  de  Malause. 


DE  TOUCHEBŒUF.  22  3 

Millaguet,  en  Angoumois  ,  fils  de  messire  Jérôme 
de  la  Laurencie ,  et  de  dame  Marguerite  de 
Verlencq  ;  2.°  en  1662  ,  à  messire  René  de  Ga - 
lard  de  Bearn,  comte  de  Brassac,  neveu  et  hé- 
ritier du  premier  mari.  Elle  vivait  encore  en 
1717. 

XII.  Pierre  de  Touchebœuf - Clkrmont  ,  II"  du 
nom,  chevalier,  seigneur  de  Monsec ,  Saint -Avit, 
Villeneuve ,  Polignac ,  etc.,  est  nommé  dans  un  échange 
fait  entre  Pierre  de  Glermont  ,  recteur  de  Degagnac  , 
seigneur  de  la  Ferrandie,  son  oncle ,  et  Jacques  -  Victor 
de  Glermont  ,  comte  de  Puycalvel  ,  baron  de  Cra- 
mât ,  etc.,  le  25  août  1666  ;  obtint  ,  avec  le  même  Jac  - 
ques- Victor,  une  ordonnance  de  M.  Pellot ,  intendant 
de  Guienne,  le  3o  novembre  1666,  qui  le  renvoya  de- 
vant son  subdélégué  ,  en  l'élection  de  Gahors  ,  pour  pro- 
duire ses  titres  de  noblesse ,  et  le  déchargea  de  l'assi- 
gnation à  lui  donnée  devant  le  subdélégué  ,  en  l'élection 
de  Sarlat ,  pour  le  même  objet  ;  reçut  acte  de  la  repré- 
sentation de  ses  titres,  de  M.  de  Lartigue ,  subdélégué 
de  M.  Pellot,  le  3o  août  1667;  vivait  encore  le  3  sep- 
tembre 1680,  et  mourut  avant  le  17  février  i683.  Il 
avait  épousé ,  par  pactes  passés  au  noble  repaire  de  la 
Gazaille,  paroisse  de  Garsac ,  en  Périgord  ,  le  29  coût 
1649,  dame  Peyronne  de  Bars(i),  veuve  de  noble 
Gaston  d'Abzac ,  seigneur  de  la  Borie  (2) ,  fille  de  noble 
Antoine  de  Bars,  écuyer ,  seigneur  de  Moncalon  et  de 
la  Gazaille ,  et  de  Pascale  de  Reignac  (ou  Rignac)  ; 
Peyronne  de  Bars  ,  veuve  de  messire  Pierre  de  Touche- 
bœuf  -  de  -  Glermont ,  unie  à  François  ,  son  fils,  partagea, 
le  17  février  i683  ,  avec  messire  Isaac  d'Abzac  ,  écuyer, 
seigneur  de  la  Forêt,  baron  des  Juvenies,  son  fils  du 
premier  lit,   les    rentes     situées    au-delà     du    fleuve    de 


(i)  La  famille  de  Bars,  originaire  de  la  ville  de  Sarlat  , 
connue  depuis  l'an  i324,  a  toujours  joui  d'une  existence  hono- 
rable ;  elle  a  formé  les  branches  de  la  Gazaille,  de  la  Faurie  et 
de  Saint-Vincent,  qui  sont  aujourd'hui  éteintes  ;  elle  n'a  rien 
de  commun  avec  la  famille  de  Bar,  en  Champagne,  et  autres 
dont  le  nom  est  orthographié  de  même. 

(2)  Voyer^  sur  les  branches  d'Abzac-de-la-Forêt  et  de  Ju- 
venie,  le  Nobiliaire  univers,  tom.   i,  page  232. 


224  DE  TOUCHEBŒUF. 

Vezere ,  dans  la  juridiction  de  Limeuil  ;  fit  son  testament 
olographe  au  château  de  Clermont ,  le  i3  février  1687; 
assista ,  par  procureur  ,  au  contrat  de  mariage  de 
François,  son  fils  aîné  ,  du  20  janvier  1689  :  et  mourut 
la  même  année.  De  son  mariage  avec  Pierre  de  Tou- 
ehebœuf,    sont  issus  : 

1.°  François  de  Touchebœuf ,  dont  l'article   suit; 

2.'*  Jacques -René  de  Touchebœuf,  seigneur  de 
Bôurlon  ,  dit  le  chevalier  de  Clermont  ^  capitaine 
major  des  carabiniers,  et  gentilhomme  ordinaire 
de  Son  Altesse  Royale  Monseigneur  le  comte  de 
Toulouse;    vivait  encore   en    1706  ; 

3.**  René  de  Touchebœuf,  capitaine  de  dragons, 
ma-ié  à  Brande ,  en  Agénois  ;  mort  sans  enfants, 
et  inhumé   à   Montfianquin  : 

4.°  Isaac  de  Touchebœuf,  né  en  1666  ,  qu'on  croit 
avoir  été  capitaine  aux  Gardes-Françaises,  tué  à 
Maestricht,  en    1704; 

5°  Marie  de  Touchebœuf,  mariée,  en  1679,  à 
noble  François  de  Comarque  (i) ,  seigneur  de 
Signac  et  de  Monsnc.  Elle  fut  légataire  de  sa  mère, 
le   1 3  février  1687,  de  la  somme    de  65oo  livres  ; 

6.°  Marie  de  Touchebœuf,  femme,  en  1680,  de 
noble  François  de  Leygue  -  Maigran,  seigneur  des 
Vayssières  ,  près  Sarlat  (2)  ; 

7.*^  Isabeau  de  Touchebœuf,  demoiselle  de  Monsec, 
vivait  le  i3  février  1687,  et  mourut  sans  alliance  , 


(i)  La  maison  de  Comarque,  qu'on  croit  originaire  du  châ- 
teau de  Comarque,  dont  elle  n'a  retenu  que  le  nom,  est  très- 
ancienne.  Gérard  de  Comarque,  chevalier,  fut  témoin  vers 
l'an  i25o,  d'une  donation  que  Maynard  de  Beynac,  chevalier, 
fit  à  Guillaume  des  Estrés.  Un  autre  Gérard  de  Comarque, 
damoiseau,  fut  garant  d'un  accord  fait  en  1289,  entre  Gaillard 
de  Beynac,  et  Guillaume  de  Sendrieux,  damoiseau.  Hélie  de 
Comarque,  était  abbé  de  Tourtoirac,  en  1 1 54.  Cette  maison 
existe  encore  en  plusieurs  branches,  connues  sous  les  noms  de 
la  Bourgognie,  de  Beaulieu,  Pechgaudou,  Laussel ,  etc. 

(2j  La  maison  de  Leygue,  originaire  du  Limosin,  est 
éteinte  depuis  long-tems. 


DE  TOUCHEBŒUF.  22  5 

firent      profession  , 

le   12  août    1688 , 

8."  Marie  de  Touchebœuf,       f       en  Tabbaye  royale 

9.°  Françoise  de  Touchebœuf,  j'      du   Bugue,  ordre 

de   Saint -Benoît, 
en  Périgord; 

10."  Marguerite  de  Touchebœuf,  légataire  de  sa 
mère  le  i3  février  1687,  mariée,  en  1707,  à 
noble  Jean  de  la  Borie,  seigneur  de  la  Batut. 

XIII.  François  de  Touchebœuf,  III*  du  nom, 
chevalier,  comte  de  Clermont ,  seigneur  de  Beose , 
Monsec,  Saint-x\vit,  le  Cazella ,  etc.,  capitaine  de 
chevau-légers  au  régiment  d'Auvergne,  par  commission 
du  i"  mars  1674,  puis  successivement  major  au  régi- 
ment de  Gassion,  par  brevet  du  20  novembre  1675;  fut 
major  des  régiments  de  Pracontal  et  de  Langallerie  , 
major  du  régiment  de  Locmaria  ,  par  brevet  du  20  fé- 
vrier 1686;  était  lieutenant-colonel  du  régiment  de 
Champlin,  lorsqu'il  passa  avec  le  même  grade  dans  le 
régiment  de  cavalerie  de  Savines,  par  commission  du  18 
mai  1695;  y  servait  encore  en  cette  qualité,  en  1698; 
était  lieutenant-colonel  du  régiment  de  Ho^nes,  cava- 
lerie, lorsqu'il  fut  nommé  à  la  charge  de  mestre  de  camp 
du  régiment  du  Maine,  par  commission  du  i*""  février 
1702.  Il  passa  un  accord,  le  23  décembre  1682,  avec 
messire  René  de  Galard-de-Béarn  ,  chevalier,  seigneur 
de  Faragorce  et  du  repaire  de  Masmillaguet  ,  et  dame 
Marie  de  Clermont  (Touchebœuf),  son  'épouse,  au 
sujet  des  différentes  créances  que  cette  dame  avait  à 
exercer  sur  les  biens  de  ses  père  et  mère,  en  vertu  de  son 
contrat  de  mariage  avec  le  feu  seigneur  de  Masmillaguet , 
du  II  janvier  i655;  reçut,  le  i3  février  1697,  la  cession 
que  lui  fit  messire  Jacques  de  Clermont,  chevalier,  sei- 
gneur de  Bourlon  ,  gentilhomme  ordinaire  de  M.  le 
comte  de  Toulouse,  de  tous  ses  droits  dans  les  succes- 
sions de  défunts  leurs  père  et  mère,  pour  la  somme  de 
7000  livres;  transigea,  le  i3  juillet  1698,  avec  haute  et 
paissante  dame  Anne  de  Touchebœuf  de  Clermont, 
comtesse  de  Boissières  ,  sur  le  procès  pendant  entr'eux 
au  parlement  de  Toulouse,  aii  sujet  de  la  demande  faite 
par  le  seigneur  de  Monsec  ,  de  l'ouverture  de  la  substi- 
tution établie  en   sa  faveur,    par  le  testament  de  défunt 

14.  i5 


226  I^E  TOUCHEBŒUF. 

messire  Guyon  de  Touchebœuf  de  Clermont ,  du  8 
juillet  iSyS,  pour  raison  de  laquelle  il  demandait  la 
terre  et  seigneurie  de  Clermont ,  etc.  ;  reçut  le  24 
janvier  1699,  la  cession  que  lui  fit  madame  la  comtesse 
de  Boissières ,  de  la  terre  et  seigneurie  de  Besse,  avec 
toute  justice  ,  etc.  ;  consentit  un  accord  ,  le  22  février 
1701  ,  avec  la  même  dame,  et  messire  Jean-Marc  de 
Durfort,  comte  de  Boissières ,  son  fils  ;  et  mourut  en 
1704  (i).  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  20  janvier 
1689,   passé  à  Bapaume,  demoiselle  Anne  de  Drouart  (2), 


(i)  Il  fut  le  premier  de  sa  branche,  qui  prit  le  titre  de  Comte 
de  Clermont,  à  la  mort  en  1689,  de  messire  Jacques-Victor  de 
Touchebœuf,  comte  de  Clermont,  dernier  mâle  de  la  branche 
aînée  de  Clermont,  à  laquelle  il  était  substitué  par  le  testament 
de  Guyon  II  de  Touchebœuf,  en  iSyS,  comme  descendant  en 
ligne  directe  masculine  de  François  I  de  Touchebœuf,  seigneur 
de  Saint-Projet,  quatrième  neveu  du  testateur,  au  défaut  de 
mâles  des  trois  autres  neveux.  Cette  substitution  ayant  été  dé- 
clarée ouverte  en  sa  faveur,  par  arrêt  du  parlement  de  Tou- 
louse, il  attaqua  Anne  de  Tonchebœuf,  comtesse  de  Durfort- 
Boissières,  sa  cousine,  pour  la  remise  de  la  terre  de  Clermont  ; 
elle  lui  céda,  comme  il  a  été  dit,  la  terre  de  Besse,  par  ac- 
commodement, en  1699.  Il  avait  fait  enregistrer,  Tannée  pré- 
cédente, ses  armes  à  TArrnorial  général  de  France,  telles 
qu'elles  y  sont  peintes. 

(2)  La  famille  de  Drouart,  établie  à  Paris,  et  éteinte  au- 
jourd'hui, était  originaire  de  la  Ferté-Milon,  où  N de 

Drouart,  était  en  1452,  lieutenant  de  la  châtellenie  du  même 
lieu  de  la  Ferté-Milon.  Nicolas  de  Drouart,  obtint  d'Henri  IV, 
des  lettres  portant  que  la  chambre  de  commis  des  greffes  civil  et 
criminel  du  châtelet,  dont  il  était  pourvu,  ne  dérogerait  point 
à  sa  noblesse  ;  il  acheta,  en  16 12,  une  chapelle  et  caveau  en 
Téglise  Saint-Merry,  à  Paris,  où  ses  armes  se  voyaient  encore 
en  1789.  Un  des  siens,  ou  peut-être  lui-même,  était  un  des 
Seize,  en  1589.  Il  avait  épousé  Marie  Barbe-d'Or,  dont  il 
eut  : 

Ogier  de  Drouart,  qui  était,  en  1 63?,  ambassadeur  extraor- 
dinaire à  la  cour  de  Danemarck,  et  avocat  au  grand  conseil. 

Alexandre  de  Drouart,  fils  de  Nicolas  et  de  Marie  Barbe- 
d'Or,  était  maître  d'hôtel  ordinaire  de  S.  A.  R.  Monsieur 
frère  du  Roi  ;  il  avait  épousé  demoiselle  Catherine  d'Holman- 
de-Tretel.  Jean-Baptiste  de  Drouart,  son  fils,  fut,  comme  nous 
l'avons  dit,  lieutenant  de  Roi  de  Bapaume,  en  1660  ;  il  était  né  à 
Paris  en  1627  ;   et  épousa,  en  1666,  à  Boulogne-sur-mer  demoi- 


DE  TOUCHEBŒUF.  227 

fille  de  messire  Jean-Baptiste  de  Drouart,  chevalier, 
seigneur  de  Louvry,  en  Boulonnais^  ci-devant  capitaine- 
major  u  re'giment  de  Navarre,  et  lieutenant  de  Roi  de 
la  ville  et  gouvernement  de  Bapaume,  et  de  dame  Anne 
Je  Montlezun  ;  elle  mourut,  en  lySS,  à  Monsec,  et  fut 
ensevelie  à  Besse.  Leurs  enfants  furent: 

i.°  Jean-Baptiste-François    de    Touchebœuf,    dont 

l'article  suit; 
2.°  Antoine-Gabriel  de  Touchebœuf,   dit   ï abbé  de 

Clermont,  né  en   1698,  mort    prêtre  en   1725,   et 

inhumé  à  Besse; 

3.°  Marc-Antoine,  1  ^^^^^  o«  u^o  ^r.^. 

AT-»      'j-r       uu      ci  morts  en  bas  âge; 

4.°  René  de  Touchebœuf,  (  °  ' 

5.°  Françoise  de  Touchebœuf,  ne'e  en  1708,  morte 
en  iyi5; 

6.°  Marie-Anne  de  Touchebœuf,  née  en  1697, 
mariée,  en  17 14,  à  noble  Antoine  de  Javel,  sei- 
gneur de  Giversac,  trésorier  de  France.  Elle 
mourut  en  1726; 

7.°  Marie  de  Touchebœuf,  née  en  1700,  mariée, 
en  17 18,  à  messire  Jean  de  Chaunac-Lanzac, 
seigneur  de  Monbette,  près  Domme.  Elle  mourut 
en    1778,  laissant  une  nombreuse  famille. 

XIV.  Jean- Baptiste- François  de  Touchebœuf,  che- 
valier, marquis  de  Clermont,  seigneur  de  Besse,  Monsec, 
le  Cazella,  Peyrilles,  etc.,  né  environ  l'an  1692,  servit 
quelque  tems  dans  les  Mousquetaires  ;  il  obtint,  en  1718, 
des  lettres  de  bénéfice  d'âge  du  parlement  de  Bordeaux  ; 
rendit  hommage,  le  i3  juin  1733,  à  François-Honoré 
de  Maniban,  archevêque  de  Bordeaux,  pour  la  maison 
noble  de  Monsec,  située  dans  la  paroisse  de  Mouzens, 
châtellenie  de  Bigaroque;  pour  la  maison  noble  de 
Cazella,  située   dans    la  paroisse  et    juridiction  de   Saint- 


selle  Anne  de  Montlezun,  fille  de  messire  Barthélemi  de  Mont- 
lezun, et  de  dame  Antoinette  Cahier,  dont  il  n'eut  que  des 
filles.  Il  obtint  sa  maintenue  de  noblesse,  en  1698,  à  l'élection 
de  Pontoise. 

Anne  de  Drouart  avait  une  sœur  qui  épousa,  en  lyoS,  mes- 
sire Claude  de  Chinot-de-Chailly,  dont  la  postérité  existait 
encore  en  1802,  à  Somers,  près  Boulogne-sur-mer. 


228  DE  TOUCHEBŒUF. 

Cyprien,   avec  ses  fiefs  et  dépendances,     et   pour  la    terre 
et   seigneurie  de  Besse,  assise  en  la   châtellenie  de  Belvès, 
lesquelles  terres  lui  étaient   advenues   par  le  décès  de  son 
père,  et  étaient  tenues  de  ce   prélat,    sous   le   devoir  d'un 
baiser,    pour  chacune  de  ces    terres  et    maisons  nobles,   à 
muance    de     seigneur    et  de    vassal  ;    il  émancipa   Jean- 
Baptiste,    son  fils,     par    acte  exercé  devant    le  juge  de  la 
seigneurie    de    Bigaroque,    le    i8   août    lySS;  mourut  à 
Monsec,   en    1761,    et   fut  enseveli    à   Mouzens.  Il   avait   ; 
épousé,     par     contrat    du    8    février     1723,     demoiselle  | 
Louise- Elisabeth  de  Boyer  d'Anglazard  (  i  )  ,  fille  de  mes-  | 
sire    Barthélémy  de    Boyer,   sieur    d'Anglazard,   seigneur  j 
de    Peyreilhe     (ou   Peyrille  ) ,    conseiller  et  secrétaire    du 
Roi,     receveur-général^    des    tailles,    et    de   dame    Marie- 
Anne  l'Etoffé.    Elle  mourut   en    1766,  et  fut    inhumée  à 
Mouzens.  Leurs  enfants  furent  :  \ 

i.«  Jean -Baptiste  de  Touchebœuf,  dont  l'article  1 
suit  ;  I 

2.°  Barthélémy  de  Touchebœuf,  mort    jeune;  ! 

3.°  Barthéiemy-Louis  de  Touchebœuf,  mort  jeune  | 
au  séminaire     de  Saint-Louis,  à   Paris,  en  1760;  \ 

4."  Anne  de  Touchebœuf,  née  en  1724,  à  Besse;  1 
mariée,  en  1762,  à  messire  Martial  d'Abzac,  | 
seigneur  de  Trévi.  Elle  mourut  sans  enfants,  à  \ 
Sarlat,  en  1766;  | 

S.°  Marianne-Elisabeth  de  Touchebœuf,  dite  ma-  j 
dame  de  Clermonty  née  à  Besse,  en  1725;  reli-  | 
gieuse  de  l'ordre  de  Notre-Dame,  •  à  Sarlat,  en  ! 
1755  ;  morte  à  Monsec,  en  1798  ; 

6.°  Jeanne  de  Touchebœuf,  demoiselle  de  Monsec,  , 
dit  madame    de    Touchebœuf ,    née  à    Besse,   en 


(i)  Cette  famille  dont  ralliance  a  été  établie  en  1786,  dan 
la  preuve  de  Malte,  de  feu  M.  le  chevalier  de  Glermont,  petit- 
fils  de  ladite  demoiselle  d'Anglazard,  était  originaire  de  Mar- 
mignac,  en  Quercy,  où  elle  existe  encore. 

Jean  Boyer  était,  en  i58i,  archer  de  la  compagnie  d'ordon- 
nance de  M.  le  maréchal  de  Biron,  et  avait  pour  femme  noble 
Marie  de  Palloque. 

Barthélémy  Boyer  était  fils  de  David  Boyer  et  d'Isabeau  de 
Faurie  ;  et  petit-fils  de  Guillaume,  et  de  noble  Isabeau  de 
Rossanges. 


I 


DE  TOUCHEBŒUF.  229 

1732  ;     religieuse  à   Notre-Dame    de  Sarlat,  en 
1759,  morte  à  Monsec,  le  6  juin  1806. 

XV.  Jean- Baptiste  de  Touchebœuf,   chevalier,  comte 
de  Clermont  ,   seigneur   de    Besse  ,    Monsec  ,  le    Cazella  , 
'    Peyrilles,,   etc.  ,  qualifié  de  très  -  haut  et  très  -puissant  sei- 
'    gneur  y   né  à  Besse  ,  en    1726,   vivant   encore  en   1817,  a 
!    épouse,    i.**  par  contrat  passé  au    château  de    Pesteils,  au 
diocèse   de  Saint- Flour  ,   le    12  septembre   1758,  demoi- 
selle  Charlotte- Fiacre  de   Cassagnes  de  Beaufort  de  Mira- 
i    mon  (i)  ,  fille    de    haut     et    puissant    seigneur     messire 
'   Alexandre -Emmanuel   de  Cassagnes     de    Beaufort,    che- 
!  valier,    marquis   de   Miramon,     baron  de    Gion ,    Fouil- 
loleSjYolie,    seigneur   des    Pesteils,   la    Roque,    Brezons, 
Nayrebrousse ,     Paulhac,    Saint -Héran,    Coquudon  ,   La 
Fage,   La   Salle,    Loubignac,  Bossinhac  ,  et  autres  places, 
et    de    défunte   Marguerite- Emilie -Esther  de   la    Tour- 
Dupin-Gouvernet  :  elle  est   morte  en    176752.°  en   1772, 
demoiselle    Catherine    Maratuech,   fille    de  feu    François 
Maratuech  ,     avocat ,    et     de    feu     demoiselle      Catherine 
Gazes.  Ils  ont  eu  pour  enfants: 

Du  premier  lit  : 

I ."  Jean  -  Alexandre  -  Emmanuel-  Marie  de  Touche- 
bœuf ,  qui  suit  ; 

2."  Jean-Louis -Alexandre  de  Touchebœuf,  chevalier 
de  Clermont ,  né  en  1765  ;  reçu,  en  1766,  cheva- 
lier de  Saint  Jean  de  Jérusalem  ,  en  la  vénérable 
langue  d'Auvergne;  il  a  fait  ses  preuves,  admises 


(i)  Cette   maison,  issue  d'ancienne   chevalerie,  est  originaire 

du  Rouergue,   où  elle  était  déjà  établie  l'an  1060,    suivant  une 

charte,  portant  que  Hugues  et  Rigald  de    Cassaignes,  seigneurs 

ï    du   château  de  Cassaignes,    contribuèrent  au  rétablissement  du 

'    monastère  de  Saint-Pierre  de  Clairvaux,  au  diocèse  de   Rodez  ; 

ils  y  rappellent  Raymond  de  Cassaignes,  leur  père,  et  Richilde, 

r    leur  mère,   défunts.  La  filiation   suivie  de  cette   maison,   prou- 

\    vée  par  titres  originaux,  remonte  à  Tan  iSqi  ;  elle  vint   s'établir 

en  Auvergne  en  1604,  où  elle   a   possédé   de    grandes    et  belles 

terres,  jusqu'à  la  révolution:    c'est   en    sa  faveur  que  Louis  XV 

a  érigé  en  17...  la  terre  de  Pesteils,  en  marquisat,  sous  le  nom 

de    Miramon.     Feu    madame  la   comtesse  de   Clermont,   avait 

entr'autres  frères,  monsieur  le  chevalier  de  Miramon,   reçu   à 

Malte,  en  1735. 


2  3o  DE  TOUCHEBŒUF. 

en  1786;  fait  ses  caravanes  en  1787;  était  garde 
de  la  marine  en  1779,  et  mourut  lieutenant  de 
vaisseau  à  la  Guadeloupe  ,  en  1789; 
3/  Jeanne  -  Camille  de  Touchebœuf ,  demoiselle  de 
C/ermowf ,  née  en  1763  ;  vivante,  sans  alliance, 
en  1817  ; 

Du  second  lit  : 

4.'*  Jean  -  Baptiste  de  Touchebœuf- la  -  Fage,  né  en 
1773  ,  maire  de  Mouzens  ,  non  marié  en  1817. 

XVI.  Jean  -Alexandre- Emmanuel- Marie  de  Touche- 
bœuf ,  chevalier  ,  comte  de  Clermont ,  qualifié  très  -  haut , 
très-puissant  et  très-magnifique  seigneur  ,  né  en  1760;  pro- 
testa ,  le  ao  mars  1 79 1  ,  dans  la  Gazette  de  Paris  ,  contre 
les  décrets  de  l'assemblée  nationale  ;  fut  emprisonné  au 
mois  de  juillet  suivant  ^  à  Brioude,  en  Auvergne,  et  es- 
suya une  procédure  et  détention  très  -  longues  ;  émigra  , 
le  7  octobre  1 79 1  ,  pour  se  rallier  sous  les  étendards  des 
Princes  ,  frères  du  Roi  ;  fit  la  campagne  de  1792,  comme 
volontaire  et  fourrier  de  la  compagnie  d'infanterie  de 
Périgord  ;  se  trouva  au  siège  de  Thionville,  et  passa  en- 
suite en  Irlande.  Il  a  épousé  ,  par  contrat  passé  en  la  ville  1 
de  Cahors  ,  le  i"  juin  1781,  dame  Emilie- Pierrette - 
Antoinette  de  Durfort  -Rousines,  chanoinesse -comtesse 
de  Neuville,  fille  de  messire  Louis,  vicomte  de  Durfort  , 
chevalier  de  Saint-Louis,  mestre  de  camp  commandant 
des  carabiniers  (tué,  à  leur  tête  ,  à  la  bataille  de  Minden, 
en  1759  j,  et  de  dame  Thérèse  -  Éléonore  de  Pourcheresse 
de  Tra bonne  (i)  ;  elle  est  morte  à  Besse  ,  en  18 13.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

I .''  Jean  -  Baptiste  -Guyon  -  Alexandre  de    Touche- 
bœuf ,  qui  suit  , 
2.°   Bonaventure  -   Dieudonné  -  Charles -Lo.uis    de 
Touchebœuf,  né  à  Cahors  en  1790  ,  reçu    cheva- 
lier    de  Malte  de    minorité,    dans  la    vénérable 


(i)  C'est  la  troisième  alliance  avec  la  maison  de  Durfort: 
cette  branche  dite  de  Rousines,  actuellement  éteinte,  était 
établie  en  Languedoc;  le  dernier  mâle  était  M.  le  chevalier  de 
Durfort,  lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  et  premier 
chambellan  de  S.  A.  S.  monseigneur  le  duc  d'Orléans;  il  est 
mort  dans  l'émigration,  en  1796: 


DE  TOUCHEBŒUF.  23  i 

langue  de  Provence ,  chevalier  de  la  Légion- 
d'honneur  en  1814;  et  en  18 1 5,  officier  supérieur 
dans  les  hussards  de  la  Meurthe. 

XVII.     Jean- Baptiste- Guyon- Alexandre     de    Touche- 

j  BŒUF,  comte    de  Touchebœuf-CIermont ,    né    en    1782, 

j  a     épousé    en      181 3,     demoiselle     Marie-Joséphine    de 

!  Touchebœuf-Beaumond  (i),     fille    de  messire  Jean-Bap- 

,  tiste-Joseph     de     Touchebœuf-  Beaumond ,     officier     au 

'  régiment  d'Auvergne,     infanterie,    et    de    dame    Marie- 

I  Françoise  le  Saige  ;  de  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°     Jean-Baptiste  François-Xavier-Marie    de    Tou- 
I  chebœuf-Clermont,  né  à  Besse,   le   25marsi8i7; 

I*  il  a   eu     pour  parrain    messire  Jean-Baptiste  de 

Touchebœuf,   comte  de  Clermont,  son  premier 
I  bisaïeul  paternel,  âgé  de  près  de  91  ans; 

i  2.°      Marguerite- Emilie-Esther     de     Touchebœuf- 

i<  Clermont,    née  aif  château  de  Besse,  le   10  sep- 

tembre 18 14. 

TROISIÈME  BRANCHE, 
I    Dite  de  Beaumond  des  Junies y  aujourd'hui  la  seconde  (2). 

V.  Jean  de  Touchebœuf  ,  I"  du  nom ,  aliàs  dk 
Beaumond  ,  seigneur  de  Pierretaillade ,  près  de  Mays- 
sac ,  en  la  vicomte  de  Turenne ,  second  fils  de  Ber- 
nard de  Touchebœuf,  I"  du  nom  ,  damoiseau  ,  sei- 
gneur de  la  Roche,  et  de  Galienne  de  Beaumond,  fut 
héritier  de  sa  mère ,  à  la  charge  d'en  porter  le  nom  et 
I  les  armes.  Il  était  frère  puîné  de  Pierre  de  Touche- 
bœuf,  auteur  des  deux    branches  aînées    de    Glermont- 


(i)  Elle  est  d'une  branche  cadette  de  la  maison  de  Touche- 
bœuf, dite  Beaumond- de -Beauregard,  issue  de  Bernard  de 
Touchebœuf,  damoiseau,  seigneur  de  la  Roche,  en~  Limosin, 
et  de  noble  Julienne  de  Beaumond. 

(2)  Cette  branche  s'est  subdivisée  en  plusieurs  rameaux  ou 
branches,  connues  sous  les  noms  des  Junies,  qui  existe  ;  de  la 
Mothe  de  Flaugeac,   de  Bonnecoste  et  de  la  Conté,  éteintes  ;  la 

ranchc  de  Beaumond  s'est  subdivisée  en  celle  de  Beauregard  , 
i'ii'  existe,   et  celle  de  Saint-Georges,  ou  la  Tour,  qui   vient  de 

éteindre. 


232  ^E  TOUCHERŒUF. 

Verteillac  et  de  Clermont-Monsec  ;  il  rendit  foi  et  hom- 
mage au  vicomte  de  Turenne,  le  i6  mai  141 5,  comme 
fondé  de  procuration  de  sa  mère  et  de  Pierre,  son  frère; 
il  servait  en  qualité  d'écuyer  dans  la  compagnie  de  Jean 
de  Fève,  qui  fit  montre  et  passa  la  revue  à  Baugençy , 
le  8  septembre  1420.  On  remarque  parmi  les  autres 
écuyers  de  cette  compagnie,  Jean  de  Beaufort  ,  Jean 
de  Sainte-Fortunade  ,  Guillaume  de  Saint-Audran, 
Olivier  de  Veyrart,  etc.  (vo/.  47  des  sceaux,  fol.  35 12.) 
il  donna  à  cens,  avec  sa  mère  et  Guillaume  son  frère,  le 
6  avril  14.21  f  une  pièce  de  terre  située  dans  la  paroisse 
de  Mayssac,  et  consentit,  avec  les  mêmes,  un  bail  à  cens, 
le  21  avril  de  la  même  année  ;  passa  divers  actes  les  26 
septembre  et  22  octobre  1422;  donna,  le  18  novembre 
1434,  à  Pierre,  son  frère,  sa  maison  appelée  de  la 
Beumondia,  située  dans  les  plaines  de  Mayssac;  reçut 
les....  6  juin  et  20  février  1443  ,  plusieurs  reconnais- 
sances féodales  pour  des  héritages  situés  en  la  paroisse 
de  Mayssac  et  mouvants  de  lui  ,  comme  seigneur  fon- 
cier,  donna  une  investiture  en  1450;  fit  un  ascense- 
ment  le  premier  janvier  1450  (v.  st.),  une  vente  le  24 
mars  1454;  fut  instancié  dans  une  sentence  arbitrale 
rendue  le  3  juillet  1452,  entre  lui  et  noble  homme  Ber- 
trand de  Lasteyrie ,  seigneur  du  Saillant  et  de  Flo- 
mont,  sur  les  différends  mus  entr'eux ,  à  l'occasion  de 
la  directe  de  la  maison  de  la  Beumondia  et  du  mas  de 
la  Foscheria-y  et  vivait  encore  le  20  août  1463.  On 
ignore  le  nom  de  sa  femme,  et  on  ne  lui  connaît  d'au- 
tres enfants,  que  les  deux  qui  suivent  ; 

I  .**  Jean  de  Touchebœuf,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Catherine  de  Touchebœuf-Beaumond  ,  mariée  , 
en  143g  ,  avec  noble  Arnaud  de  Marciron,  sei- 
gneur d'Ardalhon,  et  de  Piegua  au  diocèse  de 
Poitiers,  habitant  du  lieu  et  paroisse  de  Bour- 
nazel. 

VI.  Jean  de  [Touchebœuf)  Beaumond  ,  ÏP  du  nom , 
damoiseau,  seigneur  de  la  Beumondie  et  de  Pierretail- 
lade  ,  fut  présent  à  un  bail  à  cens ,  fait  par  son  père, 
en  1461  ;  racheta,  au  nom  de  son  père,  le  20  août  1 
1463,  pour  la  somme  de  onze  écus  d'or,  une  rente  à 
prendre  sur  le  mas  de  Potz,  dans  la  paroisse  de  Mays- 
sac;  que  celui-ci  avait  vendue    à   Bernard   Botanch,  cha-  1 


DE  TOUCHEBŒUF.  233. 

pelain  de  Colonges;  refusa,  vers  l'an  1470,  le&  offres 
qui  lui  furent  faites  du  paiement  d'une  redevance,  pour 
raison  d'un  bois  dans  la  paroisse  de  Mayssac;  vendit, 
le  4  août  1472,  à  Jean  des  Termes  [deux  Termes), 
habitant  du  lieu  de  Mayssac,  plusieurs  cens  et  rentes 
qu'il  avait  dans  la  paroisse  de  ce  nom,  au  territoire 
appelé  du  Pont,  une  vigne,  etc. ,  pour  le  prix  de  dix 
écus-  d'or.  Jean  de  Touchebœuf  est  nommé  dans  cet 
acte  :  Nobilis  vir  Johannes  Beumundi,  dominus  repayrii 
de  peyratalhada ,  parochiœ  de  Mayssaco  (  Titr.  de  Tu- 
renne,  à  la  cil.  des  compt.  de  Paris  )  ;  assista  aux  articles 
de  mariage  de  Jacques,  son  fils,  du  i"  mai  1483, 
et  vivait  encore  le  16  juillet  1496,  suivant  une  quittance 
de  la  somme  de  5oo  e'cus  d'or,  qu'il  donna,  conjointe- 
ment avec  sa  femme,  pour  la  dot  constituée  à  cette 
dernière,  à  noble  homme  Jean  de  Ferrières.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  passé  en  l'hôtel  ou  forteresse  de 
la  Motte ,  en  la  paroisse  de  Thénon  ,  diocèse  de  Pé- 
rigueux,  au  mois  d'octobre  1452,  noble  Pétronne  ou 
Guyonne,  aliàs  Pierrette  de  Ferrières  (i),  fille  de  dé- 
funt noble  homme  Guy  de  Ferrières  (2  ) ,  seigneur  de 
Sauvebœuf ,  et  de  défunte  Pétronille  Hélie  ,  de  Ic^  paroisse 
d'Aubas,  diocèse  de  Sarlat  ;  assistés,  savoir:  le  futur 
époux  ,  de  son  père  ;  et  Pétronne  de  Ferrières ,  de 
noble  homme  Jean  de  Ferrières,  seigneur  de  Sauve - 
bœuf,  son  frère  germain,  qui  lui  constitua  en  dot,  pour 
ses  droits  dans  les  biens  paternels  et  maternels  et  autres, 
la  somme  de  5oo  écus  d'or  neufs  ,  du  coin  et  de  Taloi 
du  Roi  ;  et   promit  de  lui   donner  des    habits     nuptiaux  , 

, ^ . _--.. 

(i)  Pétrone  de  Ferrières,  nommée  aussi  Pierrette  et  Guyonne, 
était  issue  de  la  noble  et  ancienne  maison  de  Ferrières-Sauve- 
bœuf,  connue  dès  le  douzième  siècle,  et  dont  la  filiation  suivie 
remonte  à  l'an  1281  ;  elle  a  pris  ses  alliances  dans  les  maisons 
d'Apchon,  de  Faydit,  de  Larmandie,  de  Noailles,  de  Perusse- 
d'Escars  de  Pierrebufîière ,  de  Sainte- Hermine ,  de  Souil- 
lac  ,  de  Touchebœuf,  de  Tournemine  ,  etc.  De  cette  maison  , 
était  le  célèbre  marquis  de  Sauvebœuf,  chevalier  des  ordres  du 
Roi,  et  lieutenant  -  général  des  armées,  dont  le  père  et  le 
grand-père  étaient  chevaliers  de  l'ordre  du  Roi. 

(2)  Guy  de  Ferrières  avait  épousé  en  premières  noces,  par 
contrat  du  1 5  mars  141 5  (  v.  st.  ),  Jeanne  de  Faydit,  fille  de 
noble  Jean  de  Faydit,    seigneur  de  Tersac. 


234  ^^  TOUCHEBŒUF. 

entr^autres  une  robe  de  drap  écarlatte^  fourrée  de  gris  et 
de  menu  noir.  Le  père  dudit  futur  époux  lui  donna  son 
hôtel  ou  repaire  de  .  Pierretaillade,  avec  toutes  ses  ap- 
partenances, cens,  rentes,  etc.,  et  lui  fit  aussi  donation 
de  la    moitié  de  tous    ses    biens.    Leurs  enfants   furent  : 

I ."  Jacques,  dont   l'article  suit  ; 

2.°  Jean  de  (Touchebœuf)  Beauniond,  qui  a 
formé  la  branche  des  seigneurs  du  Piquet,  rap- 
portée ci-après. 

VIL  Jacques  de  (  Touchebœuf)  Beaumond,  I*"^  du 
nom,  écuyer,  seigneur  de  Pierretaillade.  de  Ferrières 
et  de  la  Roussie,  assista  aux  articles  de  mariage  de  Jean, 
son  fils,  le  i6  décembre  i523,  et  à  l'acte  par  lequel 
ils  furent  reconnus,  le  20  mai  1524.  Il  fit  son  testa- 
ment en  la  paroisse  d'Alat,  dans  la  maison  nommée 
la  maison  de  Ferrières,  au  diocèse  de  Sarlat ,  juridic- 
tion et  châtellenie  de  Berbiguières ,  le  24  octobre  i528, 
par  lequel  il  demande  a  être  inhumé  en  l'église  d'Alat, 
oti  étaient  inhumés  Jean  de  Ferrières  et  ses  autres  pré- 
décesseurs; s^il  décédait  en  la  cité  de  Sarlat,  il  voulait 
être  enseveli  dans  le  tombeau  de  noble  Guillaume  de 
Plamon  ;  et  s'il  venait  à  mourir  en  la  paroisse  de  Mayssac  , 
il  choisissait  pour  sa  sépulture,  le  tombeau  où  étaient 
inhumés  ses  père  et  mère  ;  lègue  l'usufruit  de  ses  biens 
à  sa  femme;  règle  la  légitime  de  ses  enfants;  et  ne  vi- 
vait plus  le   22   février  1529. 

Il  avait  épousé ,  par  articles  passés  au  lieu  de  Cam- 
pagnac,  le  7  février  1482  ,  et  reconnus  au  lieu  de  Saint- 
Grépin,  diocèse  de  Gahors ,  le  i"  mai  14S3  ,  Jeanne  de 
Plamon  (i),  fille  de  Guillaume  de  Plamon,  habitant  de 
la  ville  de  Sarlat,  et  de  défunte  Michelle  de  Ferrières; 
elle  y  fut  assistée  de  son  père ,  qui  lui  fit  donation  de  ses 
biens  ,  et  lui  abandonna  ceux  des  successions  de  Jean  de 
P^errières  ,  son  aïeul ,  de  sa  mère ,  et  de  Raimond  de 
Plamon ,  son  aïeul ,  situés  dans  les  châtellenies  de 
Montfort,   Carlus  ,    Alhac,      Salanhac,  et    en  la    juridic- 


(i)  Jeanne  de  Plamon  apporta  à  son  mari,  la  terre  de  Fer- 
rières, située  dans  la  paroisse  d'Alat-de-Berbiguières  ;  laquelle 
est  demeurée  dans  la  maison  de  Beaumond,  jusqu'à  l'époque 
de  la  révolution. 


DE  TOUCHEBŒUF  335 

tion  de  Saint-Geniez  ;  elle  fit  son  testament,  étant  veuve, 
au  lieu  d'Alat,  le  22  février  1529,  par  lequel  elle  choi- 
sit sa  sépulture  en  l'église  paroissiale  du  même  lieu  d'A- 
lat,  où  était  inhumé  son  mari;  et  nomma  exécuteurs  de 
son  testament,  noble  Aymeric  de  Beynac,  seigneur  de 
Panasson,  son  cousin,  et  noble  et  vénérable  homme  An- 
toine de  Beaumond,  protonotaire  du  Saint-Siège  apostoli- 
que, son  fils.  On  croit  qu'elle  épousa,  en  secondes 
noces,     Léonard    du  Peyret;  elle    laissa    de  son  premier 


mari 


I  /  Jean,  dont  l'article  suit  : 

2.°  Antoine  de  Beaumond,  prieur  de  Villeneuve, 
au  diocèse  de  Sisteron,  puis  abbé  de  Saint- 
Gilles,  au  diocèse  de  Nismes  ; 

3.®  Antoine  de  Beaumond,  protonotaire  du  Saint- 
Siège,  curé  de  Saint-Denis  ; 

4.°  Jean  de  Beaumond,  religieux  bénédictin  au 
monastère  de  Charroux,  en  Poitou; 

5.°  Françoise  de  Beaumond,  épouse  de  noble  Jean 
de  Loubreyrie,  seigneur  de  la  Filholie,  lors  des 
testaments  de  ses   père  et  mère  de   i528   et  1529; 

6.°  Catherine  de  Beaumond,  femme  de  noble  N  . .  .  . 
Reffon,  seigneur  de  Montgueyrat,  dont  posté- 
rité. Elle  ne  vivait  plus  le  24  octobre  i528; 

7.°  Marguerite  de  Beaumond,  mariée  à  Christophe 
Bourgoing,  et  légataire  de  ses  père  et  mère,  en 
1528  et  i529  ; 

8"  Mathive  de  Beaumond  mariée,  en  i522,  à 
noble  Balthazar  de  la  Vergne,  seigneur  de  Marzac, 
en  Limosin.  Ils  vivaient  en  i528  et  1529; 

9.°  Isabeau  de  Beaumond,  religieuse  «  bénédictine 
en  l'abbaye  de  la  Règle,  dès  l'an  i5i6;  ensuite 
au  monastère  de  Saint-Gilles,  diocèse  de  Nismes, 
et  prieure  de  Provenquières,  au  diocèse  de 
Mende,  vivante  en  i528  et  1529; 

io.°  Galienne  de  Beaumond,  religieuse  à  l'abbaye 
de  la  Règle  (  i  ); 


(1)  Isabelle  et  Galienne ,  sont  surnommées  de  Pierre- 
taillade,  dans  un  titre  de  Tabbaye  de  la  Règle,  de  l'an  iSiS, 
dans  lequel  il  est  fait  mention  de  plusieurs  de  leurs  co-reli- 
gieuses,  qui  appartenaient  aux  principales  maisons  du  pays,  telles 


236  ^^  TOUCHEBŒUF. 

II."  Françoise  de  Beaumond,  religieuse  à  l'abbaye 
de  Fontgauffier,  ordre  de  Saint-Benoît,  léga- 
taire les  24  octobre  i528  et  22  février  1529. 
Fils  naturel, 
Jacques  de  Beaumond,  religieux  de  Saint-Jude, 
ordre  de  Saint-Benoît,  fui  légataire  le  22  février 
1529. 

VIII.  Jean  de  (  Touchebœuf)  Beaumond,  seigneur 
de  Pierretaillade,  de  Ferrières,  de  la  Roussie  et  de 
Flaujac,  en  Périgord,  fut  institué  héritier  universel, 
par  les  testaments  de  ses  père  et  mère,  des  24  octobre 
i528,  et  22  février  1529;  acquit,  le  i5  février  1529 
(  V.  st.  )  ,  de  Biaise  de  Fontgauffier,  la  plus  value,  et  les 
droits  de  rachat,  des  possessions  quMl  avait  autrefois 
vendues  à  noble  Jacques  de  Beaumond,  son  père,  dé- 
pendant du  repaire  de  Flaujac;  fit  son  testament  en 
1537;  exerça  un  retrait  féodal,  le  16  février  1547  (  v.  st.  )  ; 
et  ne  vivait  plus  le  26  avril  i555,  qu'il  est  rappelé  dans 
les  pactes  de  mariage  d'Antoine   de  Beaumond,  son  fils. 

Il  avait  e'pousé,  par  articles  passés  à  Rilhac,  en  Quercy, 
le  16  décembre  i523,  reconnus  le  29  mai  1524,  au 
château  de  Mayssac,  noble  demoiselle  Jacquette  de 
Genouillac  (  i  )  dite  de  Ricard,  fille  de  noble  et  puissant 
seigneur  messire  Jean  de  Genouillac,  dit"  de  Ricard, 
chevalier,  baron  de  Gourdon,  seigneur  de  Vailhac,  de 
Genouillac,  de  Soucirac,  de  Beaumat,  de  Rilhac,  co- 
seigneur  de  Saint-Clar,  et  de  noble  dame  Marguerite 
d'Aubusson.    Les    enfants   issus    de  cette  alliance    sont  : 


que  Jeanne  de  Maumont,  Jeanne  de  Chauveron,  Jeanne 
de  Pérusse,  Catherine  et  Marguerite  de  Lastours,  Anne  et 
Catherine  de  Roffignac,  Antonie  de  Meillars,  et  Isabelle  de 
Mons.  (Vol.  184,  de  Gaignières.fol.  147.) 

(i)  C'est  de  cette  maison  si  illustre,  et  aujourd'hui  éteinte  , 
qu'était  sorti  le  célèbre  Galiot  de  Genouillac,  seigneur  d'As- 
sier,  grand-maître  de  l'artillerie  de  France  ;  ainsi  que  la  bien- 
heureuse Galiotte  de  Genouillac,  grande-prieure  de  Malte,  à 
l'hôpital  Saint-Dolus.  On  a  cru  qu'elle  était  une  branche  de 
l'ancienne  maison  de  Gourdon,  et  que  le  surnom  de  Ricard, 
lui  venait  de  Bertrand  de  Gourdon,  qui  blessa  mortellement, 
d'un  coup  de  flèche,  au  siège  du  château  de  Ghalus,  en  Li- 
mosin,  en  1199,  Richard,  roi  d'Angleterre,  et  qui  fut 
écorché  vif,  par  ordre  de  Mercadeus^  médecin  de  ce  prince. 


DE  TOUCHEBŒUF.  287 

I .°  Antoine  ,  qui  continue  la  postérité  ; 

2.'' Augier,  ou  Legier  de  Beaumond  ,  prieur  d'An- 
nesse  ,  légataire  de    son    père  en  iS3y ', 

3.°  Flotard,  ou  Flouquet  de  Beaumond  ,  auteur  de 
la  branche  des  seigneurs  de  Bonnecoste  et  de 
la  Comté ,  rapportée  en   son   lieu  ; 

4."  Françoise  de  Beaumond ,  femme  de  noble  Hu- 
gues d'Escairac  ;  vivante  en  1537(1]; 

5."  Sobirane  de  Beaumond,  religieuse  de  l'ordre 
de  Malte  ,  à  l'hôpital  de  Saint  -  Dolus  ,  en  Quercy , 
en  i563  ,  étant  alors  majeure  de  25  ans; 

6.°  Antoinette  de  Beaumond,  religieuse  au  même 
couvent,  en  1567  ; 

7.**  Jeanne  de  Beaumond,  mariée,  i .°  en  i554, 
à  Pons  de  Galvimont  (2)  ,  écuyer  ,  seigneur  de  la 
Durantie;  2.°  en  i563,  à  Jean  de  Vassal  (3), 
écuyer ,  seigneur  de  Gouderc ,  fils  de  noble  An- 
toine de  Vassal ,  écuyer ,  et  de  Gabrielle  de 
Brabisson.  Elle  était  veuve  en  1601,  et  ne  vi- 
vait plus  en   1609  ; 

8.°  Jacquette  de  Beaumond,  mariée,  en  1564,  à 
François  d'Albareilh  ,  docteur  es -droits,  juge 
et    lieutenant -général  au  sénéchal    de    Gourdon. 

IX.  Antoine  de  (  Touchebœuf)  Beaumond  ,  I"  du 
nom ,  seigneur  de  Pierretaillade ,  en  Limosin ,  et  de 
Ferrières  ,  en  Périgord ,  fut  institué  héritier  universel  , 
par  le  testament  de  son  père,   de  l'an    iSSj  ;  fit  son  tes- 


(i)  Vqyej  la  généalogie  de  la  maison  4'Escairac-Lauture  . 
dans  le  Nobiliaire  universel^  tome  10,  page  3 18,  oii  au  lieu  de 
Belmon,  il  faut  lire  Beaumond. 

(2)  Cette  alliance  a  été  omise  dans  la  généalogie  de  la  mai- 
son de  Calvimont,  imprimée  dans  le  Nobiliaire  universel,  t.  2, 
pag.  384. 

(3)  La  maison  de  Vassal,  de  la  plus  ancienne  chevalerie  . 
connue  dès  le  dixième  siècle,  ayant  nombre  d'illustrations  , 
existe  encore  en  23  branches.  Lors  de  la  recherche  de  la  no- 
blesse, il  y  en  eut  37  qui  furent  maintenues.  On  remarque  que 
dans  la  guerre  d'Italie,  en  1740,  il  y  avait  80  gentilshommes 
de  ce  nom,  servant  à  la  fois  dans  la  même  armée,  depuis  le 
^rade  de  cadet-gentilhomme,  jusqu'à  celui  de  lieutenant-gé- 
néral. Cette  alliance  est  la  seconde  qu'elle  a  contractée  avec  la 
maison  de  Touchebœuf. 


238  DE  TOUCHEBŒUF 

tament  au  lieu  d'Alat,  juridiction  de  Berbiguières ,  en 
Périgord,  le  6  juillet  i568,  par  lequel  il  demanda  à 
être  inhume  dans  le  même  tombeau  que  son  père,  dans 
l'église  d'Alat  ,  et  nomma  exécuteurs  de  ses  dernières 
volontés  ,  le  seigneur  de  Bidonnet ,  chevalier  de  l'ordre  du 
Roi ,  son  beau-frère  ,  sa  femme  ,  et  Jean  d'Albareilh  ,  son 
autre  beau-frère;  fit  son  codicille  le  2  juin  1572,  et 
consentit  un  accord  ,  le  7  août  1584,  avec  Jean  Vauzon  , 
dit  Ponthon,  habitant  du  village  de  Flaugeat,  en  la  pa- 
roisse de  Saint-Gyprien. 

Il  avaii  épousé  ,  par  contrat  passé  au  château  de  Ge- 
nouillac,  en  Quercy ,  le  26  avril  i555  ,  demoiselle  Louise 
du  Lyon  (i),  fille  aînée  de  noble  seigneur  Georges  du 
Lyon,  seigneur  de  Bidonnet,  de  Grisolles,  de  la  Bas- 
tiole,  etc.,  et  de  demoiselle  Antoinette  de  Bar.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i.°  Georges    de   Beaumond ,    institué  héritier    uni- 
versel par  le  testament  de  son   père,  du  6  juillet 
i568  ,  mort  sans  postérité  ; 
2.°  Jacques,  qui  continue  la  lignée; 
3.**  Jean   de  Beaumont,   légataire  de  son  père,  en 

1 568;  on  ignore  sa  destinée; 
4."'  Pierre  de  Beaumond  ,  seigneur  du  Buys ,  épousa 
i.°en  1593,  demoiselle  Marie  de  Felets,  héri- 
tière de  Monsec ,  fille  de  noble  François  de  Fe- 
lets ,  et  de  noble  Marguerite  de  Foucaud  de: 
Lardimalie;  2."  en  161 1  ,  demoiselle  Isabeau  de 
Blanquet,  fille  j\e  noble  Pons  de  Blanquet , 
écuyer,  seigneur  du  Buys,  et  de  noble  Margue- 
rite de  Pompadour.  Il  mourut,  en  1626,  sans 
laisser  de  postérité  de  ses  deux  femmes; 


(i)  Il  y  avait  une  ancienne  maison  du  Lyon,  en  Béarn,  dont 
on  croit  que  celle-ci  était  une  branche  ;  elle  avait  porté  le  nom 
de  Leu,  qu'elle  avait  pris  de  la  terre  de  Leu,  située  dans  la  sé- 
néchaussée de  Morlas,  au  diocèse  de  Lescar,  la  plus  ancienne 
de  ses  possessions,  jusque  vers  le  milieu  du  quinzième  siècle. 
Cette  maison  descendait  de  Raimond-Arnaud  du  Lyon,  qui  fut 
témoin,  avec  les  seigneurs  de  Gramont,  de  Luxe  et  de  Gabaston, 
de  Pacte  de  fondation  du  prieuré  d'Ordias,  faite  par  Pierre, 
vicomte  de  Béarn,  en  i  i5o  ;  et  avait  pris  ses  alliances  dans  les 
maisons  de  Béarn,  de  Lavédan,  de  Navailles,  d'Arsac,  de 
Luxe,  de  Baylens-Poyane,  de  Ségur,  etc. 


DE   TOUCHEBŒUF.  23  9 

S.°  Jacquette  de  Beaumond  ,  mariée,  en  i582, 
avec  noble  Denis  de  Baudet,  écuyer,  seigneur  de 
Cardou,  paroisse  de  Burniquel  ; 

6.°  Marguerite  de  Beaumond,  dont  le  sort  est 
ignoré. 

X.    Jacques    de     {  Touchebceiif)     Beaumond,       II'    du 

nom,  écuyer  ,  seigneur  de  Pierretaillade  ,  de  Ferrières, 
de  Flaujac,  etc.  ,  légataire  de  son  père,  par  son  testament 
du  6  juillet  i568;  fit  une  acquisition,  le  22  juillet 
1662,  de  noble  Henri  de  Gontaut  de  Saint-Geniez, 
seigneur  de  Campagnac  et  de  Ruffin  ;  il  faisait  alors  sa 
demeure  au  lieu  d'Alat,  juridiction  de  Berbiguières^ 
dans  la  maison  noble  de  Ferrières }  il  fit  au  même  lieu 
son  testament  olographe,  le  27  mai  1607,  par  lequel  il 
choisit  sa  sépulture  aux  tombeaux  de  ses  prédécesseurs  ; 
déclara  avoir  eu  de  son  mariage  avec  Claude  de  Monta- 
grier,  cinq  enfants  alors  vivants  ;  leur  constitua  à  chacun 
divers  legs;  nomma  Antoine  de  Beaumond  ,  son  fils 
aîné,  son  héritier  universel  ,  et  lui  substitua  successive- 
ment tous  ses  autres  enfants  ;  fit  donation  au  même 
Antoine  de  Beaumond,  le  25  juillet  16 16,  de  la  seconde 
moitié  de  ses  biens,  qu^il  s'était  engagé  de  lui  donner 
par  ses  pactes  de  mariage,  avec  dame  Hélène  de  Buisson 
de  Bournazel,  du  9  septembre  1608  ;  la  première  lui  ayant 
été  assurée  par  les  pactes  du  mariage,  de  lui,  donateur, 
avec  feu  Claude  de  Montagrier,  sa  femme. 

Il  paraît  qu'il  ne  vécut  pas  long-tems  après;  il  avait 
épousé,  par  articles  passés  sous-seings  privés,  le  28  juillet 
i582,  reconnus  en  la  maison  noble  de  Ferrières, 
demoiselle     Claude     de      Montagrier-de-Marouates      (i), 


(i)  La  maison  de  Montagrier,  originaire  du  château  de  ce 
nom,  était  d'ancienne  chevalerie,  et  a  toujours  contracté  de 
bonnes  alliances  :  Roland  de  Montagrier,  chevalier,  nommé 
dans  des  actes  de  i3i8et  i323,  avait  épousé  Hilarie  de  Vola- 
dilh.  Archambaud  de  Montagrier,  co-seigneur  de  Montagrier 
et  de  Brassac,  et  seigneur  de  M  irouates,  son  arrière-petit-fils, 
avait  pour  femme  noble  Jeanne  de  Chenevières ,  dame  des 
repaires  de  Lage  et  d'Audoynies,  qui  le  rendit  père  de  Jean  de 
Montagrier,  vivant  encore  en  i5i3,  et  de  Catherine,  mariée 
avant  Tan  1 5oo,  à  noble  Archambaud  Flamenc,  seigneur  de 
Rruzac.  Antoine  de  Montagrier  était  marié  à  Isabeau  d'Abzac- 


2^0  DE  TOUCHEBŒUF. 

fille  de  feu  Grymond,  ou  Grimon  de  Montagrier,  sei- 
gneur de  Marouates  Lage,  Brassac,  et  en  partie  de 
Montagrier,  et  de  dame  Claude  de  Montberon,  et  sœur 
d^Antoine  de  Montagrier,  ecuyer,  seigneur  des  mêmes 
lieux.  Ses  enfants  furent: 

I .°  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Pierre  de  {  Toiichebœuf)Beaumond,  ëcuyer  sei- 
gneur de   Flaujac,    forma    le  rameau  de  Flaujac, 
I  qui    est    éteint  ;    il    fut    légataire  de  son  père,  le 

27  mai  1607,  d'une  somme  d'argent.  Il  époiTsa 
Esther  Gautier,  fille  de  noble  N...  Gautier,  et  de 
demoiselle  Marie  Arpin,  du  lieu  de  la  Carrière- 
Vieille,  paroisse  de  Coux-sur-Dordogrie.  Leur  fille- 
unique,  Anne  de  Beaumond,  dame  de  la  Car- 
rière, épousa,  en  1657,  noble  Biaise  de  Montes- 
quiou-de-Montluc,  seigneur  de  Lussac,  fils  de 
messire  Bertrand  de  Montesquiou-de-Montluc, 
seigneur  de  Sainte-Colombe,  de  Saint-Cyprien^ 
de  Pages  du  Bousquet,  de  Lussac,  etc.  ,  et  de 
dame  Catherine  Viart  (i  j  ; 


de-la-Douze,  dont  il  eut,    entr'autres   enfants,  Isabeau  de  Mon- 
tagrier,  qui   épousa,  en    1607,  noble  Jacques  delà  Marthonie, 
seigneur    de     Saint -Jean   de    Gole ,    Bruzac ,    Puy-Berard     et' 
Farges.  ♦ 

(i)  Jean  de  Fages,  seigneur  dudit  lieu,  fit  son  testament  le 
i5  décembre  1544;  par  lequel  il  fit  un  legs  à  Anne  de  la  Mothe, 
sa  femme,  et  eut  pour  enfants,  i.°  François  de  Pages  ,  mort 
sans  postérité  ;  2.0  Anne  de  Pages,  dite  la  Grande^  dame  d'hon- 
neur de  la  reine  de  Navarre,  substituée  à  son  frère,  qui  fut  mariée 
en  premières  noces,  le  18  mai  i553,  avec  messire  Joachim  de 
Montluc ,  chevalier ,  seigneur  des  Lions  et  de  Longueville 
enseigne  de  M.  le  vidame  de  Chartres,  et  panetier  ordinaire 
de  Charles  IX,  et  qui  était,  en  i56i,  chevaHer  de  l'ordre  du 
Roi  ;  et  en  secondes  noces,  le  8  janvier  iSyo,  à  noble  Jean  de 
Montlezun,  seigneur  de  Saussens.  Elle  testa  le  21  août  1584;  et 
eut  pour  enfants,  Odet  de  Montlezun,  marié,  le  14  avril  i588, 
avec  demoiselle  Marguerite  d'Abzac-de-la-Douze  ,  morte  sans 
postérité  ;  et  une  fille ,  nommée  Madelaine,  mariée  à  Jean- 
Jacques  de  Montesquiou  :  ils  eurent  de  leur  mariage  un  enfant, 
nommé  Bernard  de  Montesquiou,  qui  laissa  de  Catherine  Viart- 
de-Volay,  sa  femme,  i.°  Jean-Jacques,  baron  de  Pages,  marié, 
le  12  février  1664,3  Marguerite  de  Mellet,  fille  de  Philippe  I 
de    Mellet,  dit  de  Fayolles,  chevalier,  seigneur  de  Neuvie,  etc. 


NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 

DE   FRANCE 

OU  RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES  GÉNÉALOGIES  HISTORIQUES 

DES    MAISONS    NOBLES    DE    CE,  ROYAUME 


M.    DE    SAINT-ALLAIS 

AVEC    LE    CONCOURS 

DE   M.M.    DE   COURCELLES,   L'ABBÉ   LESPINE,   DE    SAINT-PONS 

ET    AUTRES    GENEALOGISTES    CÉLÈBRES 


TOME   QUATORZIÈME 


DEUXIEME    PARTIE 


PARIS 

LIBRAIRIE    ANCIENNE    ETMODERNE 

BACHELIN-DEFLORENNE 

Socictc  anonyme  au  capital  de  i,5oo,ooo   tVancs. 

SIÈGE    social:     3,     QUAI     MALAQUAIS,     3 

MDCCCLXXVM 


DE  TOUCHEBŒUF.  241 

3.^  Grymon  de  Beaumond,  mort  jeune; 

4.®  Antoine  de  Beaumond,  prieur  de  la  Cadène- 
Saint-Georges  ; 

5.°  Jacquettede  Beaumond,  marie'e,  en  1600,  à  noble 
François  de  Massault_,  fils  de  noble  Christophe  de 
Massault,  seigneur  de  Glerans  et  de  Goudou,  et 
de  dame  Catherine  de  Salignac  ; 

6.°  Marie  de  (  Touchebœuf)  Beaumond,  mariée, 
en  1604,  à  noble  Etienne  de  Saintours,  seigneur 
du  Suquet,  fils  de  feu  Charles  de  Saintours,  écuyer, 
seigneur  de  la  Bourlie,  et  de  dame  Jeanne  de 
Foucauld  de  Lardimalie. 

XI.  Antoine  de  (  Touchebœuf)  Beaumond,  II®  du 
nom,  écuyer,  seigneur  de  Ferrières,  baron  des  Junies, 
en  Quercy  (  terre  qui  a  été  depuis  le  chef-lieu  de  cette 
branche)  ,  fut  institué  héritier  universel  de  son  père,  le 
27  mai  1607;  fut  nommé,  avec  M.  de  Pierre,  baron  de 
Cardaillac-Saint-Circq,  en  l'assemblée  des  états  du  pays 
de  Quercy,  tenue  à  Montcuq,  par  autorité  du  Roi,  le 
4  mars  1617;  il  était  le  vingt-quatrième  des  barons  qui 
se  trouvèrent  à  cette  assemblée;  reçut  une  lettre  de 
M.  de  Thémines,  le  16  juin  1621,  pour  se  trouver  aux 
états  du  Quercy,  convoqués  en  la  ville  de  Cahors  ;  reçut 
une  autre  lettre,  du  même  M.  de  Thémines,  le  18  juin 
1621,  par  laquelle  il  le  suppliait  de  s'acheminer  en  di- 
ligencCy  avec  le  plus  de  gens  de  cheval  et  de  pied  quilpour- 


et  de  Marguerite  d'Abzac-de-la-Douze  ;  2.»  Jacques,  appejé 
l'abbé  de  Pages;  3.°  Biaise,  seigneur  de  Lussac,  mari,  en  1657, 
d'Anne  de  Touchebœuf-Beaumond,  demoiselle  de  la. Carrière  ; 
4.»  Catherine,  mariée,  le  25  juillet  1G37,  à  Jean- Jacques  de 
Saint- Astier,  chevalier,  seigneur  des  Bories  ;  et  5.°  une  autre 
fille,  mariée  au  seigneur  de  Vaissac.  Bernard  de  Montesquieu 
avait  pour  sœurs,  i.»  Isabeau  ,  mariée  à  Jean -Jacques  de 
Moneins  ;  2.°  Anne,  alliée  à  messire  François  de  Fumel  ;  3.** 
Gabrielle,  femme  de  messire  Etienne  de  Bonnevie,  seigneur 
de  Cazélat,  en  Agénois ,  4.**  Anne,  qui  épousa  le  seigneur  de 
-aindac  ;  S.*' autre  Anne,  mariée  au  seigneur  de  Pauliac  ;  6."  Isa- 
jau,  abbesse  de  Fontgaufficr  ;  et  7.»  Françoise,  religieuse  en 
ia  môme  abbaye  de  Fontgaufiier. 

La  branche  de  Montesquiou-de-Fages  et  Sainte-Colombe, 
"est  fondue  dans  la  maison  de  Hautefort-d'Ajac,  représentée 
jjourd'hui  par  madame  la  marquise  de  Taillefer. 

14.  lO 


2^2  ^^'  TOUCHEBŒUF. 

roit,  et  de  se  rendre  le  22  suivant  y  à  Moissac,  où  il  avait 
pris  son  rendez-vous  général,  afin  d'avoir  part  à  l'honneur 
de  la  bonne  occasion  qui  se  présentoitpour  le  service  du  Roi  ; 
reçut  une  lettre  du  iu^e-ma^e  de  la  sénéchaussée  de 
Cahors,  le  5  décembre  1627,  pour  se  trouver  aux  états 
convoqués  par  M.  le  duc  d'Epernon,  le  14  suivant,  en 
ladite  ville  de  Cahors;  fit  un  échange,  le  i"  mai  1634, 
avec  noble  Pons  du  Lyon,  seigneur-baron  de  Belcastel 
et  de  Siourac,  et  ne  vivait  plus  le  6  mars  i63g.  Il  avait 
épousé,  ■  par  articles  passés  en  la  ville  de  Gourdon,  en 
Quercy,  et  reconnus  au  château  de  Belcastel,  en  Rouer- 
gue,  le  9  septembre  1608,  demoiselle  Hélène  de  Buis- 
son-de-Bournazel  (  i  )  ,  fille  de  messire  François  de 
Buisson,  seigneur  baron  de  Bournazel,  en  Rouergue,  de 
Mirabel,  etc.  ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  gentilhomme 
ordinaire  de  sa  chambre,  et  capitaine  de  cinquante 
hommes  d'armes  de  ses  ordonnances,  et  de  dame  Flo- 
rette  de  Morlhon.  C'est  par  ce  mariage  que  la  terre  des 
Junies  est  entrée  dans  la  maison  de  Touchebœuf.  Hé- 
lène de  Buisson-Bournazel  fit  un  testament  mutuel 
avec  son  mari,  le  7  août  i63i,  et  vivait  encore  le  19  mai 
i683.  Leurs  enfants  turent  : 


(i)  Ce  fut  cette    dame   qui    apporta  dans  cette   branche,   la 
terre  des    Junies,    quatrième    baronnie  aux  états  du  Quercy, 
ayant  le  patronage  d'un  couvent   de  religieuse?,  de   Saint-Domi- 
nique, dont  la  prieure  et  les   religieuses  étaient  à  la  nominationa 
du  seigneur  des  Junies  ;  il  y  avait  aussi  un  hommage  dû   par  la' 
prieure  du  couvent  de  Pomarède. 

'  Elle  avait  pour  sœur,  Marie  de  Buisson,  qui  épousa,  le  26  fé- 
vrier 1618,  Guy  de  Roquefeuil,  seigneur  de  Pinet,  en  Rouer-, 
gue.  François  de  Buisson,  leur  père,  épousa,  comme  il  vient 
d'être  dit,  Florette  ou  Fleurette  de  Morlhon,  fille  de  Jean  de 
Morlhon,  seigneur  de  Tubières,  sénéchal  de  Quercy,  et  sœur 
de  Jean  de  Morlhon,  sénéchal  de  Rouergue  ;  il  était  fils  d'An- 
toine de  Buisson,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  gentilhomme 
ordinaire  de  sa  chambre,  en  1584,  baron  de  Bournazel,  séné- 
chal et  gouverneur  de  Rouergue,  et  de  Marguerite  de  Chau- 
meil,  héritière  de  Caillac,  fille  du  seigneur  de  Caillac,  gou- 
verneur de  Boulogne,  et  lieutenant-général  d'artillerie. 

Antoine,  fils  de  Jean  de  Buisson,  seigneur  de  Mirabel,  avait 
pour  femme  Charlotte  de  Massip,  sœur  Je  Françoise  de  Massip- 
de-Bournazel,  mariée  en  la  maison  de  Valsergues  ;  elles  étaient 
filles  de  Gaspard  de  Massip,  seigneur  de  Bournazel,  et  d'Anne 
de  Cardaillac-la-Capelle. 


DE  TOUCHEBŒUF.  248 

i.°  Jacques,  dont  Tarticle  suit  ; 

2»°  Jean  de  Touchebœuf,  légataire  en  i63i,  testa 
en  1637,  et  mourut  sans  alliance  ; 

3.°  Claude-Jean,  seigneur  de  Flaujac,  le'gataire  le 
7  août  i63r,  de  la  somme  de  sep>  mille  cinq 
cents  livres,  mort  sans  alliance  • 

4.°  François  de  {Touchebœuf)  Beaumond,  écuyer 
seigneur  de  la  Motte,  auteur  du  rameau  de  ce 
nom,  fut  légataire  d'une  somme  d'argent,  par 
le.  testament  de  ses  père  et  mère,  le  7  août  i63i  ; 
fut  parrain  de  François,  son  neveu,  le  24  mars 
i65o,  et  vivait  encore  le  10  mai  i683.  Il  avait 
épousé,  en  i663,  Catherine  de  Saint-Clar,  de- 
moiselle de  la  Feuillade,  fille  de  feu  Géraud  de 
Saint-Clar,  sieur  du  Tenu  ou  du  Thon,  paroisse 
de  Bezenac,  en  Périgord,  conseiller  du  Roi  en 
l'élection  de  Cahors,  et  de  demoiselle  Jeanne  de 
Monzie.  Leurs  enfants  furent  : 

a.  Jacques  de  (  Touchebœuf)  Beaumond, 
écuyer,  sieur  de  la  Motte,  habitant  de 
Cadoin,  en  Périgord,  est  connu  par  divers 
actes,  depuis  l'an  i683,  jusqu'en  1697; 

b.  Hélène,  \ 

c.  Madelaine     |.    dont  le  sort  est  ignoré  ; 

d.  Catherine,     ) 

5.°  Pierre,  sieur  de  la  Roque,  qui  fut  légataire  de 
la  somme  de  sept  mille  cinq  cents  livres,  le 
7  août  i63r,  testa  à  Cahors,  en  ^644,  et  était 
en    1648,  religieux   protès  aux  capucins  de  Ville- 

.  franche  de  Rouergue,  sous  le  nom  de  frère 
Herménégilde  ; 

1  légataires  de  la  somme  de  jboo 
6.®  Jacquette,'  livres,  en  i63i,  ensuite  religieuses 
7.°  Gabrielle,!  de    l'ordre     de     Saint  -  Dominique  , 

I  au  couvent  des  Junies. 

XII.  Jacques  de  (  Touchebœuf)  Beaumond,  III* 
du  nom,  baron  des  Junies,  seigneur  de  Ferrières,  etc.  , 
fut  institué  légataire  de  ses  père  et  mère,  par  leur  tes- 
tament mutuel  du  7  août  i63r,  de  la  somme  de  7500 
livres;  transigea,  le  18  janvier  i655,  avec  messire  Jean 
du    Lyon,  baron   de  Belcasiel  et  de    Cieurac,   au  nom  et 


e^^4  DE  TOUCHEBŒUF. 

comme  administrateur  des    personnes  et   biens  de  ses  en- 
tants,  et  de  défunte  dame    Anne    de    Gontaut-de-Saint- 
Geniez,     dame    de    Campagnac;     sur    l'exécution    de  la 
sentence  rendue  au   siège  de  Sarlat,  le   24  décembre  1624, 
quij    en    ipaintenant    Jean      Rey,    sieur    de     Perrotasse, 
dans  le   tiers  des    rentes  à    prendre    sur    les    villages   de 
Perier,     de      Martel      et    de    BrouUietons,    vendues      le 
22  juillet   1602,  par  messire   Henri  de  Gontaut-de-Saint- 
Geniez,   seigneur  de  Campagnac,    à    messire     Jacques  de 
Beaumond,     seigneur     de     Piefretaillade,    aïeul    du    sei- 
gneur baron  des   Junies,     avait  condamné     messire     Ar- 
mand   de  .  Gontaut- de- Saint -Gêniez,     seigneur      dudit 
Campagnac,   fils  et    héritier  dudit   Henri,  à  faire,   au  feu 
père  du  seigneur  des  Junies,  l'assiette  d'autant  de   rentes 
dont  il  était  évincé  par  cette  sentence,   qui  fut  confirmée 
par  arrêt  de  la   chambre  de  Guienne,    séante  à  Agen,  du 
12   avril  1628,   sur  l'appel  de  dame  Marguerite  de  Ceton, 
dame    de  Campagnac,   au  nom   et   comme  tutrice  de   ses 
enfants    et  dudit    feu    Armand    de   Gontaut  ;  à    l'assiette 
desquelles    rentes    le    seigneur    des    Junies  voulant  faire 
procéder,     il    avait     obtenu    au     même    siège,    contre     le 
baron  de   Belcastel,  et  la   dame  de  Ceton,  aïeule  de  ses- 
dits  enfants  mineurs,  sentence,   le    3    octobre    1649,   qui 
avait  ordonné    que,   pour    faire    cette     assiette,     il    serait 
nommé     des     experts    de    part    et    d'autre.    Jacques    de 
Beaumond   fut  maintenu  dans    sa     noblesse,  par  ordon- 
nance de    M.    de     Rabastens,   subdélégué  de  M.    Pellot, 
intendant   de    Guienne,  rendue   le   18  juin    1666,   sur   ti- 
tres  qui   la   prouvaient  avec   filiation,   jusqu'à   noble  Jean 
de. Beaumond,   et  dame    Guyonne  *de   Ferrières,   ses  cin- 
quièmes aïeux,   mariés  le    5     octobre  1452.   Il  fit  son  tes- 
tament le  10  juillet  1659,  et  ne  vivait  plus  le  26    décembre 
1669;   il  avait    épouse,  par  contrat  du  6  mars  1639,  Fran- 
çoise   de    Gironde    (i)  ,     fille    de     messire     Marquis   de 
Gironde,    seigneur    de    Floyras,    gentilhomme   d'honneur 
de  la   Reine,   mestre   de  camp  d'un  régiment  de  pied,   et 
de    dame  Madelaine   de  la    Goutte    de  la   Poujade  ;   elle 
testa  le  27  janvier  1 665 .  Leurs  enfants  furent  : 

I  ."^  François,  dont  l'article  suit  ; 


(i)  Voye:^  la  généalogie  de   la  maison  de  Gironde,  dans  le  No- 
biliaire universel,  tome  VII,  page  1 18. 


DE  TOUCHEBŒUF.  245 

2.°  Henri  ,  seigneur  de  Ferrières  ,,  légataire  de  sa 
mère,  le  27  janvier  i665,  mort  sans  alliance 
vers  1680  ; 

3.°  Madelaine  de  Beaumond  ,  k'galaire  de  sa  mère  , 
le  27  janvier  i665  ,  mariée  ,  par  contrat  du  26  dé- 
cembre 1669,  à  rnessire  Antoine  d'Abzac  ^  sei- 
gneur de  Verdun  ,  fils  de  messire  Antoine  d'Ab- 
zac  ,  seigneur  de  la  Prade,  et  de  dame  Gabrielle 
de  Carbonnier  ', 

4.''  Hélène  de  Beaumond ,  demoiselle  de  Ferrières 
et  des  Joannies,  légataire  de  sa  mère ,  le  27  jan- 
vier i665,  testa  à  Gourdon  ,  en  i6g3  j  et  mourut 
sans  alliance. 

XIII.  François  de  (Tuuchebœuf)  Bkaumond,  I"  du 
nom,  seigneur  baron  des  Junies ,  seigneur  de  Ferrières, 
de  Flaujac ,  de  Fargues ,  de  Monsempron ,  etc.  ,  né  le 
20  mars  i65o, ,  fut  institué  héritier  universel  de  sa  mère  , 
le  27  janvier  i665  ;  obtint  des  lettres  royaux  en  la  chan- 
(^llerie  de  Toulouse,  le  19  mai  i683  ,  pour  être  reçu  à 
demander  que,  faute  par  François  de  Beaumond,  sei- 
gneur de  la  Motte  d'avoir  fait  procéder  à  l'estimation 
des  biens  de  feu  messire  Antoine  -de  Beaumond ,  son 
aïeul ,  et  à  la  preuve  ordonnée  par  arrêt  du  parlement 
de  cette  ville ,  le  22  avril  1679,  et  d'avoir  fait  l'option 
des  legs  à  lui  faits  par  la  dame  de  Buisson -de-Bournazel , 
ou  sa  renonciation ,  les  fins  et  conclusions  prises  par  lui, 
exposant,  par  ses  dernières  lettres  ,  lui  fussent  adjugées  ; 
et  que  la  tran3action  passée  entre  le  père  de  lui  ,  expo- 
sant, et  ledit  sieur  da  la  Motte,  le  i5  mars  1664,  eut 
tout  son  effet.  Il  transigea  avec  Daniel  du  Lion  ,  che- 
valier, seigneur  de  Campagnac  ,  le  24  juin  1688,  fit  son 
testament  en  1699,  et  mourut  le  20  juin  delà  même 
année.  Il  avait  épousé,  par  traité  passé  au  château  de 
Rasiignac  ,  paroisse  de  Sern  ou  Cern  ,  en  Périgord  ,  le 
2  décembre  1671  ,  devant  Pierre  Bonamie,  demoiselle 
Madelaine  de  Chapt  de  Rastignac  (i)  fille  de  messire  Jean  - 


{\)  La  généalogie  de  la  maison  de  Chapt  de  Rastignac,  a  été 
publiée  dans  toute  son  étendue  et  avec  les  preuves,  en  1732, 
dans   l'Armoriai   général    de  M.   d'Hozicr,   registre   troisième, 


3^6  ^''^  TOUCHhBŒUF. 

F'rançois  de  Chapt  ,  chevalier,  comte  de  Rastignac  ,  baron 
de  Luzech  ,  Colonges  ,  Peyrignac  ,  Saint- Rabiér,  etc., 
mestre  de  camp  du  régiment  de  Rastignac,  depuis  ma- 
réchal des  camps  et  armées  du  Roi ,  et  de  dame  Gabrielle 
de  Sedières  ;  elle  assista,  par  procureur ,  au  mariage  de 
François  de  Beaumond ,  son  fils,  le  29  décembre  1700. 
Leurs  enfants  furent: 

i.°  François,  dont  l'article  suit  ; 
2."*  François    de   Beaumond,  seigneur    de   Flaujac , 
cornette  au  régiment  d^Asfeld  ,  dragons,  en  1691  , 
capitaine  au  régiment   d'Aubigny,   dragons^    en 
1706,  mort   ans  alliance  ; 

3."  Antoine  de  (  Touchebœuf  )  Beaumond  ,  seigneur 
de  la  Roque,  capitaine  au  régiment  Colonel - 
général  des  dragons,  marié,  en  17 19,  à  dame 
Marie  de  Sirech  delà  Coste,  veuve  de  messire 
Amable  de  Durfort ,  seigneur  de  Léobard ,  près 
de  Gourdon  ,  en  Quercy  ;  il  mourut  sans  enfants, 
et  laissa  la  terre  de  Léobard ,  à  la  maison  des 
Junies; 

4.°  Etienne  de  Beaumond  des  Junies ,  prêtre , 
curé  d'Alat  de  Berbiguières,  au  diocèse  de  Sar- 
lat  ;   il  testa    en    1751  (  i  ); 

5."  Gabrielle  de  Beaumond  ,  religieuse  au  couvent 
de  la  Visitation ,  à  Saint-Céré ,  en  Quercy ,  en 
1704; 

6.**  Madelaine  de  Beaumond,   morte  sans  alliance, 
c  et  ah  intestat  ; 

7.**  Henriette  de  Beaumond,  dame  de  Cabazac 
(  maison  de  Toulouse-Lautrec,  en   Languedoc). 

XIV.   François    hy.  {  Touchebœuf  )    Beaumond,    II"     du 


partie  première  ;   elle  vient  d'être  réimprinée   en   abrégé   dans 
le  Nobiliaire  universel,  tome  III ^ page  iSo. 

Madelaine  de  Chapt  était  tante  de  M.  de  Rastignac,  mort 
archevêque  de  Tours  et  commandeur  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit,  en  lySo;  et  belle-sœur  de  Gabrielle  de  Touchebœuf- 
Clermont,  en  1672,  comtesse  de  Rastij^nac.  Mademoiselle  de^ 
Rastignac,  dernier  rejeton  de  cette  branche,  est  morte  à  Péri- 
gueux,  en  181 7,  à  l'âge  de  87  ans. 

(i)    Il  est   fameux  dans  l'histoire  du    marquis  de  Saint-Cha- 
marand. 


DE  TOUCHEBŒUF.  247 

nom,  chevaliei-j  baron  des  J unies,  seigneur  de  Ferrières, 
de  Flaujac,  de  Monsempron,  etc.  ,  qualifié  haut  et  puis- 
sant seigneur,  né  le  23  août  1674;  cornette  dans  la 
compagnie  de  Villebreuil,  dans  le  régiment  des  dragons 
d'Asfeld,  étranger,  par  brevet  du  Roi,  du  3i  mai  1691  ; 
capitaine  d^une  compagnie  dans  le  régiment  de  Nor- 
mandie, par  commission  du  ô  août  1723  ;  reçut  une  lettre 
du  Roi,  datée  de  Versailles,  le  3  décembre  1741,  par 
laquelle  Sa  Majesté  lui  apprenait  que  le  comte  de  Bois- 
sières,  qu'elle  avait  chargé  de  travailler  aux  états  de 
répartition  de  la  capitation  de  la  noblesse  de  l'élection 
de  Cahors,  étant  décédé,  elle  avait  cru  ne  pouvoir  choisir 
un  sujet  plus  capable  que  lui,  pour  faire  cette  fonction, 
par  les  témoignages  qui  lui  avaient  été  rendus  de  sa 
probité,  et  que  son  intention  é*ait  qu'il  travaillât  aux 
états,  conjointement  avec  le  sieur  Lescalopier,  intendant 
vie  la  généralité  de  Montauban  ;  Sa  Majesté  ajoutant  : 
qu'elle  était  persuadée,  qu'il  lui  donnerait,  en  cette  occa- 
sion, ainsi  que  dans  toute  autre,  des  marques  de  son 
zèle  et  de  son  affection.  Comme  patron  et  fondateur  du 
prieuré  des  Junies,  et  ayant  droit  d'y  nommer  toutes  filles 
de  noble  lignée^  jusqu'au  nombre  de  vingt,  comprise  la 
dame  prieure,  il  présenta,  le  14  mars  1743,  aux  dames 
prieure  et  religieuses  de  ce  prieuré,  demoiselles  Marie- 
Madelaine  et  Anne-Christine  d'Abzac,  filles  de  messire 
Pierre  d'Abzac,  seigneur  de  la  Serre,  et  de  dame  Louise 
de  Cugnac,  pour  être  reçues  religieuses  audit  prieuré.  Il  fit 
son  testament,  aux  Junies,  le  9  juillet  1750,  et  mourut 
en  175 1  (  I  )  .  Il  avait  épousé  par  contrat  passé  au  château 
de  Monbeau,  paroisse  de  Saint-Georges,  juridiction  de 
Tournon,  en  Agénois,  le  29  décembre  1700,  demoiselle 
Charlotte  de  Montalembert-Monbeau  (  2  )  ,  fille  de  feu 
messire*  Jacques  de  Montalembert,  chevalier,  seigneur 
de  Monbeau,  et  d'Anne  de  Belsunce  de  Born.  De  ce 
mariage  sont  issus: 

I .°  Jean-François,  dons  l'article  suit  ; 

2."  Jean-Antoine     de      (Touchebœuf)   Beaumond, 
licencié    de    Sorbonne,    grand-archidiacre    et  vi- 


(1)  Voye^  le  Mercure  de  France^  février  lySi. 

(2)  Voyez  la   généalogie   de     la    maison     de    Montalembcrl. 
Nobiliaire  universel^  tome  A'/,  page  44<). 


248  DE  TOUGHEBŒUF. 

caire-général  de  Tours;  nommé,  en  lySg,  évêque 
de  Rennes,  sacré  le  1 3  mai  de  la  même  année, 
dans  la  chapelle  du  séminaire  de  Saint-Sulpice, 
par  les  archevêque  de  Toulouse,  évêques  de  Meaux 
etdeSenlis.il  mourut  en  176.... 
3.  Charles-Gabriel  de  Touchebœuf,  dit  le  comte 
de  Beaumondj  seigneur  d'Auragne,  près  Tou- 
louse ;  légataire  de  son  père,  le  9  juillet  lySo  ; 
fut  nommé  capitaine  de  la  compagnie  dont  était 
pourvu  son  frère^  par  commission  du  Roi,  du 
7  novembre  1743  ;  et  chevalier  de  Tordre  de  Saint- 
Louis,  par  lettre  du  Roi,  du  14  novembre  1747; 
fut  capitaine  de  grenadiers  au  régiment  de  Nor- 
mandie, le  17  novembre  1758.  Il  s'allia,  en  1765, 
à  demoiselle  Jeanne  de  Rochefort-d'AUy  de  Saint- 
Point,  fille  de  feu  messire  Louis- Victor-Auguste 
de  Rochefort  -  d'Ally,  vicomte  de  Saint-Point, 
et  de  feu  dame  Charlotte  de  Peyremales,  et  veuve 
de  messire  Jean  de  Marguarit  de  Saint-Michel, 
conseiller  au  parlement  de  Toulouse.  Elle  pré- 
décéda son  mari,  qui  mourut  sans  enfants,  à 
Cahors,  en   1782,  et  fut  enseveli  aux  Junies; 

4."  Jacques-Gabriel  de  Touchebœuf-Beaumond,  dit 
le  chevalier  des  Junies,  cornette  de  la  4^  compa- 
gnie du  régiment  de  Commissaire-Général,  cava- 
lerie, par  brevet  du  2  5  octobre  1746;  fut  légataire 
de  son  père,  le  9  juillet  1750,  et  mourut  sans 
alliance,  en  1794,  en  réclusion  à  Toulouse,  sous 
le  régime  de  la  terreur  ; 

D.**  N  ....  de  Beaumond,  tué  à   Fontenoy  ; 

6."  Henriette  de  Beaumond,  mariée  à  messire 
Pierre -Jacques  de  Godailhe-d'Ayrac,  chevalier, 
baron  de  Cieurac,  seigneur  de  Vaylatz,  Ra- 
sian,  etc.,  légataire  de  son  père,  le  9  juillet  1750. 

XV.  Jean- François  de  Touchebœuf-Beaumond, 
chevalier,  baron  des  Junies,  seigneur  de  Ferrières,  de 
Flaujac,  de  Léobard,  de  Poncirq,  la  Bastidette,  etc.; 
qualifié  haut  et  puissant  seigneur  ;  fut  capitaine  au  régi- 
ment de  Normandie,  jusqu'au  7  novembre  1743,  qu'il 
se  démit  de  sa  compagnie,  qui  fut  donnée  à  Jacques  de 
Touchebœuf-Beaumond,  son  frère;  fut  institué  héritier 
universel  de     son   père,     par  son    testament  du  9   juillet 


H|'  DE  TOUCHEBŒUF.  249 

lySo;  acquit,  du  consentement  de  son  père,  le  19  mai 
1755,  de  messire  François  de  Besson ,  chevalier,  sei- 
gneur de  Campagnac,  etc.,  les  cens,  rentes,  honneurs, 
prérogatives  et  droits  seigneuriaux  à  lui  appartenants 
dans  la  terre  et  seigneurie  de  Cladech  ,  moyennant  la 
somme  de  trois  mille  sept  cent  vingt-cinq  livres;  pré- 
senta, en  qualité  de  fondateur  du  monastère  des  Junies, 
ordres  de  Saint-Dominique,  le  16  octobre  lySô  ,  aux 
dames,  prieure  et  religieuses  de  ce  monastère,  demoiselle 
Catherine  de  Losse,  native  de  Villeneuve,  en  Agénois  , 
fille  de  messire  Joseph  de  Losse,  seigneur  de  Plaisance  , 
et  de  dame  Anne  de  Mozenés,  pour  y  être  reçue  et  jouir 
des  privilèges  accoutumés.  Il  mourut  en  1789  ,  et  fut 
enseveli  audit  monastère  de  Junies.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  du  4  septembre  1744,  noble  Cécile  de  Lard  de 
Rigoulières  (t)  ,  morte  en  1806  ,  fille  de  feu  messire 
François  de  Lard,  chevalier,  baron  de  Rigoulières  ,  en 
Agénois,  seigneur  de  Fresopa  ,  etc.  ,  et  de  dame  Mar- 
guerite de  Burin,  sa  veuve.  La  future  épouse  n'étant  pas 
présente  au  passement  de  ce  contrat ,  messire  Armand- 
Augustin  de  Rafifin,  marquis  d'Auterive  ,  son  procureur 
fondé,  stipula  pour  elle.  De  ce  mariage  sont  provenus  : 

i.°  Armand-Augustin,  dont  l'article  suit; 

2.°,N  ....  de  Touchebœuf-Beaumond  ,  mariée  à 
messire  Henri  de  la  Sudrie  de  Calvayrac  ,  baron 
de  la  Sudrie ,  seigneur  de  Calvayrac ,  vivante 
encore  en  18 17  (2). 

XVI.  Armand-Augustin  de  Touchebœuf-Beaumond  , 
marquis  de  Touchebœuf ,  chevalier  ,  seigneur  et  baron 
des  Junies,  seigneur  d'Auragne,  de  Ferrières,-  de  Leo- 
bard,  de  Cladech,  de  la  Baume,  etc.  ,  né  ^aux  Junies, 
le  22  janvier   1750;  page  du   roi,   en  la  petite  écurie,  en 


^i)  Cette  branche  de   Lard    de  Rigoulières  est  éteinte:   il    en 
■iste  encore  deux  branches  en  Agénois,  connues  sous  le  nom  de 
Buscou  et  de  Campagnol.  Cette  maison  est  d'ancienne   cheva- 
lerie, et  paraît  originaire  de  Cahors,  où  elle  avait   beaucoup  de 
titres  dans  les  archives  de  la  chartreuse  de  cette  ville. 
(  2  )  La  généalogie  de  la  maison  de  la  Sudrie,  est  imprimée 
ms  l'Armoriai  général  de  M.  d'Hozier;  et  remonte  à  Guil- 
laume I,  damoiseau  seigneur  de  (Calvayrac,  qui  testa,  le  3  sep- 
tembre 1431. 


25o  ^^  TOUCHEBŒUF. 

1765;  puis,  en  1768,  sous-lieuienant  de  dragons  au 
régiment  de  Belsunce;  émigra,  en  1791,  pour  la  cause 
du  Roi  et  des  princes,  et  a  perdu,  par  le  fait  de  son 
attachement  à  la  maison  royale  ,  une  fortune  considé- 
rable ;  il  est  mort  en  son  château  d'Auragne  ^  en  Lan- 
guedoc, le  27  février  iSi5.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  10  janvier  1777,  haute  et  puissante  dame  Elisabeth- 
Agathe  de  la  Baume  de  Forsac  (i),  fille  de  feu  haut  et 
puissant  seigneur  messire  Jean-Annet  de  la  Baume^  sei- 
gneur, vicomte  de  Forsac,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis  ,  et  de  feu  dame  Catherine 
de  Belcier.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Antoine-Joseph- Augustin,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Pierre  -  François  -  Maximilien  -Joseph  -  Augustin- 
Armand  de  Touchebœuf-Beaumond,  né  en  1785  ; 
reçu  ,   de    minorité ,    chevalier   de  Saint-Jean  de 


(i)  La  maison  de  la  Baume-Forsac.  a  fourni  deux  grands 
prieurs  d'Auvergne,  dont  le  premier  Jean  de  la  Baume- 
Forsac,  fut  en  1C60,  un  des  treize  électeurs  qui  nommèrent 
gand-maître,  le  6  juin  de  la  même  année,  dom  Raphaël  Co- 
toner,  bailli  de  Majorque.  Son  neveu,  le  chevalier  de  Forsac, 
aussi-  grand-prieur,  fut  lieutenant-général  des  armées  du  Roi, 
le  16  octobre  1704.  Elle  s'est  alliée  aux  maisons  d'Aubusson, 
de  Beaufort-Canillac,  de  Beanpoil-la-Force,  de  Beyly,  de 
Clermont-de  -  Piles,  de  Fayolle,  de  Gaing-de- Linars, 
de  Hautefort,  de  Jounhac,  de  Montferrand,  de  Pellegrue, 
de  Pierrebuffière,  de  la  Porte,  de  Saint-Astier,  de  Touche- 
bœuf,  etc.  Le  premier  de  cette  famille,  que  l'on  connaisse 
avec  certitude,  est  Pierre  de  la  Baume,  établi  dans  la  paroisse 
de  Bouniagues,  au  diocèse  de  Sarlat;  il  fut  tué  par  Alquier 
d'Escodeca,  en  i334,  suivant  un  registre  du  trésor  des  chartes, 
qui  nomme  sa  femme,  ses  enfants.  Bernard  II  de  la  Baume,  son 
petit-fils  épousa,  vers  l'an  1400,  Bernarde  de  Bergerac,  qui  lui 
porta  le  fief  de  la  Moline,  aujourd'hui  la  Baume,  situé  dans  la 
banlieue  de  la  ville  de  Bergerac.  Il  eut  de  ce  mariage,  Jean  de  la 
Baume,  et  deux  filles  nommées  l'une  Rixent,  femme  de  Guilhem 
de  Nailhac,  et  l'autre  Ripend,  mariée  à  un  anglais  nommé  Broela. 
Noble  Jean  de  la  Baume,  seigneur  de  la  Moline,  épousa 
Guyote  de  la  Reynaudie,  qui  le  rendit  père  de  deux  fils, 
Raymond  et  Aymon  ;  et  de  trois  filles,  Liette,  mariée  à  Ber- 
trand Dupont,  Marguerite,  femme  de  Mathurin  de  Clermont, 
seigneur  de  Piles,  et  Odette,  qui  épousa  Hélie  de  Beaupoil. 
seigneur  de  la  F'orce  et  de  Masduran. 


DE  TOUCHEBŒUF.  25t 

Jérusalem,  au  grand  prieuré  de  Toulouse,  capi- 
taine de  cavalerie  et  aide-de-camp  du  lieute- 
nant-général, baron  de  Damas,  commandant  la 
8®  division,  à  Marseille  ; 

3."  Jacques  de  Touchebœuf-Beaumond  ; 

4.**  Cécile-Elisabeth-Catherine-Joséphine  de  Tou- 
chebœuf-Beaumond,  née  aux  Junies,  le  8  juin 
1783;  morte,  pendant  l'émigration,  en  Allema- 
gne, en  1796. 

XVIl.  Antoine-Joseph -Augustin  de  Touchebœuf- 
Beaumond  ,  marquis  de  Touchebœuf,  né  à  Cahors  , 
le  20  septembre  1780  ;  a  émigré  et  fait  les  campagnes 
de  Tarmée  de  Condé,  en  qualité  de  lieutenant  au  régi- 
ment d'Hohenlohe. 


QUATRIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Bonnecoste ,  de  la  Conté,  éteints. 

IX.  Plouquet  ou  Flotard  de  {Touchebœuf)  Beaumond, 
né  posthume,  écuyer,  seigneur  de  la  Conté,  troisième 
fils  de  noble  Jean  de  Beaumond  ,  IIP  du  nom,  et 
de  Jacquette  de  Ricard  de  Genouillac  de  Vaillac;  fut 
légataire  de  son  père,  par  son  testament  de  l'an  i537, 
et  est  connu  par  divers  actes  de  1567  à  1597.  Il  avait 
épousé,  I.**  en  i573,  demoiselle  Jeanne  de  Patras, 
fille  de  noble  Jean  de  Patras ,  écuyer  ,  seigneur  de 
Bonnecoste  (  i  );  2.*  en  1592,  Josèphe  de  Limoges  (2)  , 
fille  de  N  .  . .  .  de  Limoges,  et  de  demoiselle  Jeanne  de 
Pane,  et  veuve  de  Guillaume  du  Puy,  habitant  de 
Rocamadour.  Flotard  de  Beaumond  eut  pour  enfants. 

Du  premier  lit  : 
i.*"  Jean  de  {Touchebœuf  )   Beaumond,  écuyer,  sei- 


(1)  Bonnecoste  est  le  nom  d'un  château  situé  dans  le  haut 
Quercy,  près  Rocamadour,  qui  appartient  aujourd'hui  à  la 
maison  de  la  Garde. 

Les  seigneurs  de  la  Conté  et  Bonnecoste,  portaient  comme 
puînés:  de  gueules,  à  deux  vaches  d'argent,  clarinées  d'azur. 

(2)  Allas  Jeanne  de  Jaubert. 


352  DE  TOUCHEBŒUF. 

gneur  de  Bonnecoste,  marié,  en  iSg'j,  avec  de- 
moiselle Jacqaette  du  Puy,  fille  de  feu  Guillaume 
du  Puy,  e'cuyer,  gendarme  du  sieur  de  Gamburas, 
et  de  Josèphe  de  Limothes  ou  Limoges_,  d'une 
famille  de  Rocamadour,  dont  il  eut  : 

a.  Josèphe  de  Beaumond,  mariée,  en  1628, 
à  noble  Antoine  de  la  Garde  de  Saignes, 
seigneur  de  Reilhac,  fils  de  noble  René  de 
la  Garde,  seigneur  de  Saignes  et  de  Parlan, 
en  Auvergne,  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du  Roi,  et  de  dame  Madelaine  de 
Gaulejac.  Elle  porta  la  terre  de  Bonnecoste 
dans  la  maison  de  la  Garde  ; 

b.  Florette  de  Beaumond,  religieuse  de  l'ordre 
de  Malte,  au  monastère  de  l'hôpital  de  Saint- 
Dolus,  ou  Beaulieu,  en  1620;  elle  y  vivait 
encore  en  1 648  ; 

c.  N de  Beaumond,  religieuse  au  même 

monastère,     où    elle    vivait   encore,    avec  sa 
sœur,  en  1648  ; 

d.  Judith  de  Beaumond,  femme,  en  iô36,  de 
noble  Jacques  des  Combes,  seigneur  de  Sa- 
vignac,  fils  de  feu  noble  Olivier  des  Combes, 
seigneur  de  Savigriac  et  d^Auros,  en  Albret, 
et  de  feu  Jeanne  de  la  Vincens-d'Auros  ; 

e.  Gabrielle  de  Beaumond,    qui  testa  en.  1664, 
et  mourut  sans  alliance  ; 

/.  Antoinette    de  Beaumond,  dite  mademoiselle 
de  Ferrières'y   elle  fit  son  testament  en  1691, 
et  mourut  sans  alliance  ; 
g.  Autre  Gabrielle  de  Beaumond,  morte     sans 
alliance  ; 
2.**  Pierre  de  Beaumond,  écuyer,  mort  sans  alliance  ; 
3."  Antoinette    de  Beaumond,  religieuse  de  Malte, 
au  couvent  de    l'hôpital    de    Beaulieu,    grande- 
prieure  dudit  hôpital  ;  morte  en  1 620  ; 
4/   Florette  de  Beaumond,  religieuse  de  Malte,  au 
même  monastère  ; 

Du  second  lit  : 

5."  Geraud,  qui  continue  la  lignée. 
X.      Geraud     de     (  Touchebœuf)     Beaumond,     écuyer. 


DE  TOUCHEBŒUF.  253 

seigneur  de  la  Conté,  en  iSqi;  capitaine  au  régiment 
de  Vailhac,  infanterie,  en  1626;  mort  avant  l'an  i65i; 
avait  épousé,  i.°  Hélène  de  Gourdon  (i)  ,  fille  de  feu 
Charles  de  Gourdon,  seigneur  de  la  Roque  -  des  -  Ars  , 
près  de  Cahors  ;  elle  mourut  sans  enfants,  avant  l'année 
1618;  2.'*en    16 18,  Isabeau  de   Pugnet,   dont  est  issu: 

XL  Ambroise  de  Touchebœuf  -  Beaumond  ,  écuyer, 
seigneur  de  la  Conté ,  capitaine  au  régiment  d'Aurillian, 
en  1639;  et  capitaine  de  chevau -légers,  en  i652et  i653. 
Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  en  1667.  Il  est  à  re- 
marquer, dans  sa  production  de  titres,  qu'il  est  le  premier 
de  la  maison  de  Touchebœuf  -  Beaumond  ,  qui  ait  eu  l'idée 
des  rapports  identiques  qu'il  avait  avec  noble  Bernard  de 
Touchebœuf  ,  1"  du  nom ,  et  Gallienne  de  Beaumond  , 
qu'il  rappelle  dans  sa  production  ,  comme  étant  les  auteurs 
communs  de  toutes  les  branches  de  la  maison  de  Tou- 
chebœuf. Il  avait  épousé ,  en  i65i  ,  demoiselle  Anne  de 
Gatignol ,  dont  il  eut  : 

Jacquette  de  Beaumond,  léguée  par  Isabeau  de 
Pugnet ,  sa  grand'mère  paternelle  ;  mariée  avec 
noble  Geoffroy  de  Rossanges  (2)  ,  qu'elle  insti- 
tua héritier  par  son  testament ,  fait  à  Marmi- 
gnac ,  en  1688,  dans  lequel  elle  fait  des  legs  à 
ses  enfants ,  dont  l'aîné ,  Ambroise  de  Rossanges  , 
était  déjà  marié. 

Cette  branche  de  la  Conté  est  éteinte  depuis  long-tems; 
on  ignore  l'époque  de  son  extinction,  et  si  Ambroise  eut 
d'autres  enfants  ,  ou  s'il  fut  le  dernier  mâle  de  sa  branche. 


(1)  Cette  branche  de  l'ancienne  et  illustre  maison  de  Gour- 
Jon,  est  éteinte,  ainsi  que  celle  de  la  Vercantière,  qui  s'est 
fondue,  en  i528,  dans  la  maison  de  la  Grange-de-Floirac, 
par  le  mariage  de  Marquise  ou  Marquèse  de  Gourdon,  fille  de 
noble  Jean  de  Gourdon,  seigneur  de  la  Vercantière,  de  Ram- 
poux  ,  St. -Martin  ,  de  Sernac  ,  Saint-Circ-de-Belarbre  ,  etc., 
accordé  le  29  mai  de  cette  année,  avec  Michel  de  la  Grange, 
Hls  de  noble  Pierre  de  la  Grange,  le  Jeiine^  seigneur  de  Bonal, 
et  co-seigneur  de  Sérignac,  au  diocèse  de  Cahors. 

(2)  La  maison  de  Rossanges,  qui  est  ancienne,  a  existé  jus- 
qu'à nos  jours,  à  Marmignac,  d'où  elle  s'est  transplantée  sur 
les  bords  du  Rhin  :  le  chef  de   cette  famille   s'v   est   marié,    et 


2  54 


DE  TOUCHEBŒUF. 


CINQUIÈME    BRANCHE. 


Seigneurs  du  Piquet ,  nommés  ensuite  de  la  C rompe  et  de 
Beaur égard    (i). 

Vil.  Jean  de  (Touchebœuf)  Beaumond  ,  III^  du 
nom,  écuyer,  seigneur  du  Piquet  en  Agénois ,  près 
Villereal ,  second  fils  de  noble  Jean  de  (  Touchebœuf) 
Beaumond,  W  du  nom,  seigneur  de  Pierretaillade  ,  en 
Limosin ,  et  de  noble  Perrette  de  Ferrières  de  Sauvebœuf ; 
donna,  le  6  février  i5i9  ,  quittance  de  tous  ses  droits 
paternels ,  maternels  _,  fraternels  et  sororaux ,  à  noble 
Jacfques  de  Beaumond  ,  seigneur  de  Pierretaillade  _,  son 
frère;  et  vivait  encore  en  1554.  Il  avait  épousé  ,  en  1 5 14, 
demoiselle  Anne  de  Gagnac ,  dont  il  eut  : 
i.°  Jacques  ,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Jacquette  de  Beaumond  ,  mariée  à  Jean  Delrieu, 

licencié  es -lois,  de  la  paroisse  de   Prats  ; 
3.**  Marguerite  de  Beaumond  ,  épouse  ,  en  1543  ,  de 
noble    Pierre  de  Campet ,    sieur    de  Gampet  [de 
Campo  pipato  )  ; 
4.°  Anne  de  Beaumond,  mariée,  avant  Tan  i543, 
à  Bernard   Ferle  ou   Flotte ,   licencié  en  droit ,  à 
Bazas  ; 
5.°  Jeanne  de  Beaumond  ,  dont  le  sort  est  ignoré. 

VIII.  Jacques  de  {Touchebœuf}  Beaumond,  écuyer, 
seigneur  du  Piquet  ,  est  connu  par  divers  actes ,  jusqu'à 
l'époque  de  sa  mort ,  arrivée  en  1 544  ,  d^un  coup  de  trait 
qu'il  reçut  en  accompagnant  la  procession  de  la  Fête- 
Dieu,  à  Doudrac ,    saparoisse.  Il  avait  fait  son  testament 


avait,    vers  Tan   1800,   le    commandement   d'une  citadelle  en 
Alsace. 

(i)  Cette  branche,  le  rameau  du  Piquet,  éteint  en  1627, 
celui  de  la  Tour,  éteint  en  181 3,  portaient  comme  cadets  : 
d'azur,  au  lion  léopardé  d'or^  lampassé  et  armé  de  gueules,  en 
chef^  et  une  vache  d'argent^  accornée^  colletée  et  clarinée  d'aptr^ 
en  pointe,  sommée  de  trois  épis  d'or^  rangés.  La  branche  de 
Beauregard  porte  aujourd'hui  les  mêmes  armes  que  la  branche 
aînée  de  la  maison  de  Touchebœuf. 


DE  TOUCHEBŒUF.  255 

le    12   juin  de    la    même    année    1544;   et    avait  épousé 
demoiselle     Antoinette    de  Loubreyrie,    dont  sont  issus  : 

i.°  Alexandre  de  Beaumond,  dont  l'article  suit; 

2.°  Robert  de  Beaumond,   dont  le  sort  est   ignoré; 

3.®  Gabriel    de     Beaumond,   qui   testa   à   Paris,    le 

24  mai  1567,  et  mourut  sans  alliance; 
4.°  Anne  de   Beaumond,    mariée  à  noble  Jean    de 

Bideran,  seigneur  de  Cauze; 
5.°  Isabeau  de  Beaumond,  épouse  de  noble  Baptiste 

de  Nomanaillie,  seigneur  dudit  lieu,  en  Bordelais. 

IX.  Alexandre  de  (  Touchebœiif)  Beaumund,  I"  du 
nom,  écuyer,  seigneur  du  Piquet;  épousa,  en  i556, 
demoiselle  Marie  d'Hamelin,  tille  de  noble  Léonard 
d'Hamelin,  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i.°Jeande  Beaumond,   mort  sans  postérité; 

2.°  Jean  de  Beaumond,  qui  continue  la   lignée  ; 

3.**  François  de  Beaumond,  dit  le  sieur  du  Chambon^ 
marié,  en  iSgS,  à  demoiselle  Marthe  de  Cours, 
fille  de  noble  Antoine  de  Cours,  seigneur  de 
Teyssonat,  et  de  Marie  de  Boyssières.  Il  mourut 
sans  lignée; 

4.**  Antoinette  de  Beaumond,  mariée,  en  1577,  à 
noble  Jean  de  la  Fon,  sieur  de  la  Blanche. 

X.  Jean  de  (  Touchebœuf)  Beaumond,  IV*  du  nom, 
|ccuyer,  seigneur  du  Piquet,  épousa,  en  1584,  demoi- 
selle Jeanne  de  Vivans  (  i  )  ,    fille  de  Geoffroy  de  Vi vans, 


(i)  La  maison  de  Vivans  était  noble  et  ancienne  en  Périgord. 
Noble  Armand  de  Vivans,  qui  commandait  au  château  de  Castel- 
nau,  pour  le  seigneur  de  Caumont,  épousa  vers  l'an  1480,  demoi- 
selle Audette  de  Ratevoulp  ;  et  tous  deux  rendirent  hommage  au 
seigneur  de  Caumont,  pour  leur  maison  noble,  rentes  et  pos- 
sessions qu'ils  avaient  à  Castelnau  et  à  Daglan.  De  leur  mariage 
provinrent  deux  fils:  i.»  François  de  Vivans,  marié,  vers  l'an 
i5oo,  à  Jeanne  de  Marquessac  ;  2.''  Claude,  qui  épousa,  en  i  5o8, 
demoiselle  Blanche  de  Repaire,  fille  du  sieur  de  Pechpeyroux, 
en  Angoumois,  .paroisse  de  Saint-Genys,  châtellenie  de 
Rutfec. 

Du  mariage  de  Claude,  naquit  Charles  de  Vivi  ns,  écuyer. 
marié,  le    17  février    i338,    à  demoiselle  Louise  de  Cazenac-de- 


2  36  ^^-  TOUCHEBŒUF. 

seigneur  de  Doyssac,    près    Belvès,     en    Périgord.    De    ce 

mariage  sont  issus  : 

I .'' Jean  de  Beaumond^  marie,  en  1606,  à  demoi- 
selle Marguerite  de  Grignols,  fille  de  noble  Jean 
de  Grignols,  seigneur  de  Murât,  paroisse  de 
Saint-Etienne-les-Maures,  au  diocèse  de  Saint- 
Flour,  et  de  Catherine  de  la  Faye.  Etant  devenu 
veuf,  il  se  fit  prêtre  en  i632,  et  fut  curé  de 
Doudrac^  sa  paroisse.  Il  eut,  de  son  mariage  : 

a.  Catherine  de  Beaumond,  dame  du  Piquet, 
mariée,  par  contrat  du  18  novembre  1627, 
avec  Marc  de  Gironde,  seigneur,  par  elle, 
du  Piquet,  second  fils  de  François  de  Gi- 
ronde, seigneur  de  Teyssonat,  de  Saint- 
Germain,  et  de  Comtesse  de  Chaunac.   Marc 


la-Beauze,  dont  provint  le  célèbre  Geoffroy  de  Vivans,  che- 
valier, seigneur  de  Doyssac,  en  Sarladais,  capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'armes  des  ordonnances  du  Roi,  conseiller  en 
ses  conseils  d'état  et  privé,  gouverneur  du  Périgord  et  du  Li- 
mosin,  et  en  particulier  de  Domme  et  de  Caumont  ;  il  naquit 
le  18  novembre  i543,  et  fut  tué  d'un  coup  de  mousquet,  au 
siège  de  Villandrau,  où  est  le  tombeau  de  Clément  V,  le  21  août 
j  592,  âgé  de  49  ans;  il  avait  épousé,  le  3  mai  i563,  demoi 
selle  Jeanne  de  Cladech  de  Péchaut,  dont  provinrent  cinq 
garçons  et  cinq  filles:  ceux  qui  lui  ont  survécu  sont,  i.^  Jean, 
son  fils  aîné;  2  «  Henri  de  Vivans,  sieur  de  Bannay,  qui  fut 
tué  à  l'âge  de  22  ans,  à  une  escalade,  par  Jean  de  Roquefeuil, 
qu'il  blessa  ;  3.°  Bernard,  seigneur  de  Grives,  qui  mourut  à 
Ostende,  à  l'âge  de  18  ans;  4. «  Jeanne  de  Vivans,  mariée  au 
seigneur  du  Piquet  (  Jean  de  Touchebœuf  )  ;  5.°  Madelaine,  au 
seigneur  de  Saint-Légier  ;  6.®  Suzanne  ,  épousa  François  de 
Fumel,  baron  de  Montségur,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi  ;  7.» 
Simonne,  alliée  au  seigneur  de  Feyrac  ;  8.»  Anne,  femme  du 
seigneur  de  Roque-Piquet  ;  9.**  et  Esther,  mariée  au  seigneur  de 
Ragat. 

Noble  Jean  de  Vivans,  fut  marié  le  16  novembre  1587,  à 
Catherine  de  la  Dugnie,  dame  du  Bosc,  dont  provinrent  huit 
garçons  et  six  filles  ;  savoir  :  Geoffroy,  Jean,  Jacques,  Charles, 
Clary,  Joseph,  Jacquelin  et  Job  ;  -Henriette,  Louise,  Simonne, 
Esther,  Marguerite  et  Françoise. 

Geoffroy  de  Vivans  épousa,  le  10  juillet  161 7,  demoiselle 
Jeanne  de  Pardaillan-de-Parjas.  Ses  descendants  passèrent  en 
Angleterre,  lors  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes. 


DE  TOUCHEBŒUF.  zSy 

de  Gironde  fit  son  testament,  le  22  juin  i65i; 

b.  Marthe  de  Beaumont ,   mariée  à  noble  Jean 
del  Bos ,  seigneur  de  Fongrave  ; 

c.  Charlotte  de    Beaumont ,   religieuse  à    Lau- 
zerte ,  en  Quercy  ; 

2.**  Alexandre  de  Beaumond  ,  qui  continue  la  lignée  ; 
3.°  Josué  de  Beaumond,  mort,  en  1649,  sans  enfants 

de  demoiselle  Isabeaude  Geneste,  son  épouse; 
4.°  Françoise  de  Beaumond,    femme  ,  en    1609,  de 

Joseph  de  Grézes,  écuyer,  sieur  du  Thon  ; 
5.°  Suzanne    de  Beaumond,   mariée,     en    1634,  à 

noble  Jean  de  Salis ,  sieur  de  la  Tour  ; 
6."  Jeanne  de  Beaumond,  )       dont  on  ignore  la 
j.°  Marthe  de  Beaumond  ,  )  destinée. 

XII.  Alexandre  de  {Touchebœuf)  Beaumond,  II*  du 
nom,  écuyer,  seigneur  de  Doudrac ,  épousa,  i.°  en 
1622,  demoiselle  Clémence  de  Salis  (i) ,  fille  de  noble 
Joseph  de  Sahs ,  et  de  Marie  Bertier ,  elle  mourut 
sans  enfants;  2."  en  1625,  demoiselle  Marguerite  de 
Saintours  ,  fille  de  noble  François  de  Saintours,  écuyer, 
seigneur  de  la  Blénie  ,  et  d'Antonie  de  Saintours.  Il  eut 
de  ce  dernier  mariage  : 

I  .**  Jean  de  Beaumond  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean  de  Beaumond,  auteur  de  la  branche  des 
seigneurs  de  Saint-Georges  ou  de  la  Tour,  rap- 
portée ci  -  après  ; 

3."  Jean  de  Beaumond,  sieur  d'Estezales ,  lieu- 
tenant de  chevau  -  légers ,  en  la  compagnie  de 
Montant ,  mort  sans  alliance; 

4.°  Jeanne  de  Beaumond  , 

S.**  Caty  ou  Catherine  de  Beaumond  , 

6.°Guillelme  de   Beaumond,  f  dont    le  sort 

7."  Françoise  de  Beaumond,  [    est  ignoré. 

8.°  Anne  de  Beaumond  , 

9.°  Lyetre  de  Beaumond  , 


(i)  C'est  la  seconde  alliance  avec  cette  ancienne  maison, 
qui  s'est  éteinte  dans  celle  de  la  Borie,  à  qui  elle  a  porté  la 
terre  de  la  Calut,  près  Saint-Gyprien.  Gerald  de  Salis,  mort 
en  II 20,  contribua,  en  1 1 1  5,  à  la  fondation  de  Cadoin  et  de 
quatre  autres  abbayes. 

14.  ^  17 


2  58  DE  TOUCHEBŒUF. 

XII.  Jean  de  {Touchebœuf)  Beaumond,  V  du  nom, 
écuyer  ,  seigneur  de  la  Grompe ,  connu  par  divers  actes, 
depuis  l'an  i638,  jusqu'en  1690;  fit  la  production  de 
ses  titres,  en  1667,  conjointement  avec  Jean  ,  son  frère , 
et  Alexandre ,  leur  père  ,  et  fut  maintenu  par  jugement 
de  M.  Peilot,  intendant  de  Guienne.  Il  avait  épousé, 
en  i638,  demoiselle  Sybile  d'Autressal  (i) ,  fille  de 
noble  Jean  d'Autressal  ,  seigneur  de  la  Plaigne ,  et  de 
Jeanne  de  Villars.    Leurs  enfants  furent  : 

I .®  Pierre ,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jeanne  de    Beaumond  ,    morte    sans    alliance , 
en    1708. 

XIII.  Pierre  de  [Touchebœuf]  Beaumond,  écuyer 
seigneur  de  la  Plaigne  ,  capitaine  d'infanterie  ,  au  régiment 
d'Aubusson  ,  en  1702;  mourut  à  Condé  ,  en  Flandre,  en 
1705.  Il  avait  épousé,  en  1690,  demoiselle  Jeanne  de 
Bessot  (2) ,  fille  de  noble  Louis  de  Bessot ,  écuyer , 
seigneur  de  la  Queyrie ,  et  de  dame  Louise  de  Langlade. 
Leurs  enfants  furent  : 

I.*  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Jeanne  de    Beaumond,    femme,   en    1719  ,    de 
N.  ...  de  Ghambon  ,  sieur  de  Lissac. 

XIV.  Jean  de  (Touchebœuf)  Beaumond,  chevalier, 
seigneur  de  Beauregard  ;  mourut  à  Beauregard ,  le  1 5  mai 
1770.  Il  avait  épousé  ,  en  1720,  Marie  de  Bessot,  demoi- 
selle de  la  Mothe ,  fille  de  messire  Théophile  de  Bessot , 
sieur  de  Beauregard,  et  de  Marguerite  de  Montozon.  Les 
enfants  issus  de  ce  mariage,  sont  : 

i.°  Bernard  de  Beaumond,  dont  l'article  suit  ; 

2. <*  Jeanne -Thérèse  de  Beaumond,  née  le  10  janvier 

1723  ;  morte  en  bas  âge  ; 
3.°  Marguerite  de  Beaumond  ,  née  le  21  mars    1728, 

morte  jeune  ; 
4.°  Jeanne    de  Beaumond,    née  le    18   juin     1730, 

femme    de    Jacques   de  Mespolede,    sieur   de  la 

Borie. 


(i)  Cette  famille  existe  encore  au  château  de  Cugnac,  près 
Bigaroque-sur-Dordogne. 

(2)  Cette  famille  existe  encore  à  Périgueux,  où  elle  a  depuis 
long-tems  exercé  des  charges  municipales  et  de  magistrature. 


DE  TOUCHEBŒUF.  2  59 

XV.  Bernard  de  Touchebœuf  -  Beaumond  ,  II*  du 
nom ,  chevalier ,  seigneur  de  Beauregard ,  est  le  premier 
de  sa  branche  qui  a  repris  le  nom  de  Touchebœuf,  après 
avoir  prouvé  sa  descendance  de  noble  Bernard  de  Tou- 
chebœuf, I"  du  nom,  seigneur  de  la  Roche,  en  Limo- 
sin ,  et  de  dame  Gallienne  de  Beaumond ,  marie's  vers 
i38o.  Il  épousa,  en  1753,  demoiselle  Anne- Elisabeth 
Robert  ,  fille  de  Jean-Baptiste  Robert ,  directeur  des 
fermes,  à  Montauban  ,  et  de  Françoise  le  Sieur  de 
Rumilly;  elle  est  morte  en  18.,..  De  ce  mariage  sont 
issus  : 

I."  Jean  -  Baptiste-  Joseph  de  Touchebœuf-  Beau  - 
mond  ,  chevalier ,  né  en  lyôS,  officier  au  régi- 
ment d'Auvergne,  infanterie;  mort  à  Bordeaux  en 
1798.  Il  avait  épousé,  en  1783,  demoiselle  Marie- 
Françoise  le  Saige  ,  fille  de  Joseph  le  Saige,  et 
de  dame  Susanne- Marie- Madelaine  Barat  ;  elle 
mourut  à  Lesparre,  en  1795.  De  leur  mariage 
sont  provenus  : 

a.  Guillaume  -  Elisabeth  de  Touchebœuf  Beau- 
mond ,  né  au  château  de  Fonpiqueyre ,  paroisse 
de  Saint  -  Sauveur  ,  près  Lesparre ,  en  Médoc , 
le  9  octobre  1787;  chevalier  de  la  Légion- 
d'Honneur  ,  en  18 13;  capitaine- adjudant - 
major  au  6"  régiment  de  chasseurs  à  cheval  ; 
tué,  le  18  octobre  18]  3,  à  la  bataille  de 
Leipsick  ; 

b.  Marie- Joséphine  de  Touchebœuf  -  Beau - 
mond ,  née  au  château  de  Fonpiqueyre  ,  le 
20  juillet  1789  ;  mariée  ,  par  contrat  du  18 
octobre  181 3  (le  mariage  célébré  à  Péri - 
gueux,  le  2  décembre  suivant),  à  messire 
Jean  -  Baptiste -Guyon- Alexandre  de  Tou- 
chebœuf-Ciermont,  de  la  branche  aînée  de 
Touchebœuf,  dite  des  comtes  deCIermont. 
Voyez  ci -devant,   page  23 1; 

2."  Joseph  -  Grégoire  ,  dont  l'article  suit; 

3.*  Grégoire    de    Beaumond,    capitaine     dans    les 

troupes  libres  d'Afrique,   mort  à    l'île  de  Gorée, 

sans  alliance,   le  6  octobre  1789; 
4.**  Jeanne  de   Beaumond  ,  morte  sans  alliance. 

XVI.  Joseph -Grégoire     de    Touchebœuf  -  Beaumond  , 


2Ç)o  DE  TOUCHEBŒUF. 

chevalier,  comte  de  Touchebœuf- Beaumond ,  seigneur 
de  Beauregard,  près  Périgueux ,  né  à  Beauregard ,  le 
3o  avril  1757;  a  été  capitaine  au  régiment  d'Auvergne, 
infanterie;  émigré  le  29  juin  1791  ,  a  joint  l'armée  de 
Condé,  au  mois  de  septembre  suivant  ;  a  servi,  sans 
interruption,  jusqu'au  licenciement  définitif,  en  1801  ; 
a  fait  les  campagnes  de  1792  ,  1793  ,  1794.  dans  la  com- 
pagnie des  chasseurs  nobles,  n.**  7;  celles  de  1795  , 
1796,  1797,  comme  lieutenant  dans  le  régiment  de 
Montesson  ,  et  celles  de  1798,  1799,  et  1800  ,  en  qualité 
de  sous -lieutenant  au  régiment  de  grenadiers  de  Bour- 
bon ;  s'est  trouvé  à  toutes  les  affaires  qui  ont  eu  lieu  ; 
fut  blessé  à  celle  de  Berstheim  ,  le  2  décembre  1793; 
reçut  une  contusion,  à  celle  de  Steinstadt ,  en  1796;  a 
été  fait  capitaine,  le  premier  juillet  1795;  reçu  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint -Louis  ,  par  le  prince 
deCondé  ,  à  Memingen,  le  7  août  1796  ;  a  été  fait  chef 
de  bataillon,  en  181 5,  avec  pension  de  retraite.  Il  a 
épousé,  le  5  septembre  i8o3  ,  demoiselle  Marguerite  de 
Castillon  -Monsac  ,  fille  de  feu  messire  Odet  de  Castillon- 
Monsac ,  ancien  cornette  de  cavalerie  _,  au  régiment  Com- 
missaire -  Général ,  et  de  dame  Marie  -  Anne  de  Bessot. 
De  ce  mariage   sont  issus  : 

I ."  Guillaume  -  Théodore  de  Touchebœuf  -  Beau  - 
mond  ,  né  à  Beauregard,  le  26  juin  1804  ,  décoré 
du  Lys,  par  le   Roi,  le  21    septembre  1814; 

2.°  Jean  -  Benoît  -  Adolphe  de  Touchebœuf-  Beau- 
mond ,  né  à  Beauregard,  le  7  septembre  i8o5  , 
décoré  du  Lys,  par  le  Roi,  le  21  septembre  18 14; 

3.°  Anne  -Thérèse  -  Elisabeth  de  Touchebœuf-  Beau- 
mond  ,  née  à  Beauregard,   le    14  septembre  1808; 

4.°  Marie -Joséphine  -Alexandrine  de  Touchebœuf- 
Beaumond  ,  née  à  Beauregard  ,  le  19  mars   18 14. 

SIXIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Saint- Georges  ^  ou  de   la  Tour  y  éteints. 

XII.  Jean  de  [Touchebœuf)  Beaumond,  V*  du  nom, 
écuyer,  second  fils  d'Alexandre  II,  et  de  Marguerite  de 
Saintours ,  sa  seconde  femme;  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse,  en    1667,  par  le  sieur  de  la   Brousse,  commis- 


DE  ÏOUCHEBŒUF.  261 

saire  subdélégué  de  l'intendant  de  Bordeaux,  conjoin- 
tement avec  Jean  de  Beaumond,  V°  du  nom,  seigneur 
de  la  Crompe,  son  frère  aîné,  et  noble  Jacques  de 
Beaumond,  III"  du  nom,  seigneur  et  baron  des  Junies, 
son  parent.  Il  avait  épouse,  en  i656,  Marguerite  de  la 
Borie,  fille  de  Pierre  de  la  Borie,  procureur  d'office  de 
Bigaroque.  De  ce  mariage  est  issu  : 

XIII.  Pierre  de  (  Toiichebœuf)  Beaumond  ,  écuyer, 
seigneur  de  Saint-Georges,  né  le  5  novembre  1660,  à 
Saint-Georges-de-la-Cadène,  paroisse  de  Coux,  marie, 
en  1676,  à  demoiselle  Jeanne  de  Pradoux,  fille  de  feu 
Hélie  de  Pradoux,  et  de  Jeanne  de  la  Vergne.  Leurs 
enfants  furent: 

i.°  Jean  de  Beaumond,  dont  le  sort  est  ignoré; 
2."  Pierre  de  Beaumond,  seigneur  de  Beaurepaire; 
3.°  Joseph,  dont  l'article  suit; 

4."  Jeanne  de  Beaumond,  \  dont    le    sort    est 

5.*  Marguerite  de  Èeaumond,  f  ignoré,  et  qu'on 
6.°  Susanne  de  Beaumond,  (  croit  mortes  sans 
7.°  Marie  de  Beaumond,  /  alliance. 

XIV.  Joseph  DE  (  Touchebœuf)  Beaumond,  écuyer, 
seigneur  de  la  Brunie,  mort  en  1767  ;  avait  épousé, 
en  1734,  Anne  de  Montesquiou  de  Montluc  (  i  )  ,  fille 
<de  feu  noble  Jacques  de  Montesquiou  de  Montluc,  sei- 
gneur de  la  Carrière,  et  de  dame  Isabeau  de  Vassal.  De  ce 
mariage  vinrent; 

I.*  Guillaume  de  Beaumond,  dont  l'article  suit  ; 

2.  Mathurin  de  Beaumond; 

3.°  Jeanne  Beaumond; 

4.°  Jeanne-Marie  de  Beaumond  ; 

5.°  Anne  de  Beaumond; 

6.°  Catherine  de  Beaumond; 

7.®  Susa.ine  de  Beaumond. 

XV.  Guillaume        de       Touchebœuf-  Beaumond,    chc- 


(i)  C'est  la  seconde  alliance  de  la  maison  de  Montesquiou, 
/ce  celle  de  Touchebœuf:  cette  branche  de  Montesquiou, 
ijourd'hui  éteinte,  sortait  de  celles  de  Pages  et  de  Saintc- 
olombe,  également  éteintes  ;  et  tenait  à  celles  de  Montcs- 
liou-Fczcnsac,  de  Poylobon  et  de  la  Boulbènc. 


202  DE  TOUCHEBŒUF. 

valier,  seigneur  de  la  Tour,  paroisse  de  Cabans,  près  de. 
Bigaroque,-sur-Dordogne,  né  le  8  décembre  lySô  ;  porte- 
etendard  au  régiment  du  Roi,  cavalerie,  en  1763;  lieu- 
tenant de  la  compagnie  de  Linières,  au  régiment  de  ce 
nom,  en  1767;  mourut  au  château  de  la  Tour,  le  i3  mars 
î8i3.Enlui  s'est  éteinte  la  branche,  <3?zY(?  de  Saint-Georges 
ou  de  la  Tour.  Il  avait  épousé,  i.**en  1771,  Marianne 
du  Bousquet  (  1  ) ,  demoiselle  de  la  Tour,  fille  de  messire 
Jean-César  du  Bousquet,  chevalier,  et  de  dame  Claude- 
Philippe  de  Ségur;  elle  mourut  sans  enfants;  2.°  en 
1784,  Jeanne-Charlotte  de  la  Verrie-Vivans,  demoiselle 
de  Villefranche,  fille  de  feu  messire  Paul  de  la  Verrie- 
Vivans,  seigneur  de  Siorac,  de  Doyssac,  etc.,  et  de  feu 
dame    Jeanne   de  Vincens.    De    ce    mariage    sont    issus  : 

i.°  Jean-Jacques  de  Touchebœuf-Beaumond,  mort 
jeune,  avant  son  père; 

2.°  Emilie- Antoinette  de  Touchebœuf-Beaumond, 
née  le  12  avril  1 789,  mariée,  en  1 806,  à  M .  Arnaud- 
Pierre  de  Laurière. 

La  maison  de  Touchebœuf  a  fait  ses  preuves  pour  les 
honneurs  de  la  cour,  au  cabinet  du  Saint-Esprit,  au 
mois  de  février  1780. 

Branches  de  la  maison  de  Touchebœuf ^  dont  la  jonction 
n'est  pas  connue. 

Il  existait,  dès'  le  douzième  siècle,  des  seigneurs  de 
Touchebœuf,  établis  en  Anjou,  sur  les  confins  de  la 
Bretagne  ;  nous  ignorons  les  rapports  qu'ils  pouvaient 
avoir  avec  ceux  du  Limosin,  nous  savons  seule- 
ment, par  des  extraits  d'anciens  titres,  conservés  à  la 
bibliothèque  du  Roi,  qu'en  l'année  11 32,  Fromond  de 
Touchebœuf  et   Hugues,  son   fils,    donnèrent  à  l'abbaye 


(i)  La  maison  du  Bousquet  est  ancienne  et  illustre;  elle  a 
fourni  un  cardinal,  et  s'est  partagée  en  trois  branches,  connues 
sous  les  noms  de  Verlhac,  de  Surges  et  de  la  Tour,  qui  sont 
aujourd'hui  éteintes.  L'histoire  du  Languedoc,  par  D.  Vaissete, 
fait  mention  d'un  chevalier  de  cette  maison,  vivant  dans  le  on- 
zième siècle,  qui  eut  des  aventures  dont  chacune  fournirait 
matière  à  un  roman. 


i 


DE  LOSTANGES.  203 

de  Notre-Dame  de  la  Charité,  ce  qu'ils  avaient  dans  les 
dîmes  et  offrandes  de  l'église  de  Saint  -  Christophe  de 
Mareuil ,  du  consentement  de  Jeanne,  femme  de  Re- 
gnaud  de  Colombiers,  et  de  Marcisse  (peut-être  femme 
de  cet  Hugues)  ,  fille  de  ladite  Jeanne;  et  de  Gausbert  de 
Maiet ,  oncle  de  la  même  Jeanne.  {Cartul.  de  labb.  de 
Ronceray  ,  en  Anjou,  fol.  i6o). 

Pierre  de  Touchebœuf  de  Goulaine ,  A....,  sa  femme, 
et  P....,  leur  fille,  donnèrent,  au  mois  d'août  1239, 
à  l'abbé  et  aux  religieux  de  la  Villeneuve ,  près  Nantes , 
en  Bretagne,  ce  qu'ils  avaient  en  une  écluse,  située  en 
la  paroisse  de  Goulaine,  et  quelques  cens.  {Arch.  de 
Vabb.  de  la  Villeneuve,  près  Nantes). 

Pierre  de  Touchebœuf ,  prêtre ,  fut  témoin ,  entre 
1182  et  1187,  dans  une  donation  faite  à  Joscelin  de 
Mortemart ,  abbé  de  Noaillé ,  en  Poitou ,  et  au  prieur 
de  Clussay ,  par  Maingot  de  Melle  {de  Metulo) ,  ses 
frères  ,  etc.  {Cartul.  de  Vabb.  de  Noaillé ,  fol.  81  et  82  , 
manusc.  54.50  de  la  bibl.  du  Roi). 

On  a  connaissance,  aussi ,  d'une  branche  de  seigneurs 
de  Touchebœuf,  qui  existait  à  Aurillac  ,  en  Auvergne, 
dans  le  quatorzième  siècle,  qui  prenaient  les  qualifi- 
cations de  chevaliers  et  damoiseaux,  et  habitaient  Au- 
rillac ;  ils  avaient  les  rentes  du  Pajou  ,  à  une  lieue  de 
cette  ville.  On  ignore  aussi  les  rapports  que  cette  branche 
pouvait  avoir  avec  celle  du  Limosin. 

Armes  :  d'azur ,  à  deux  bœufs  passants  d'or. 


LOSTANGES    (de).     La    maison    de     Lostanses     de 


Sainte -Aivère  ,  établie  en  Périgord  ,  depuis,  l'an  1448, 
possédait  avant  et  depuis  le  milieu  du  XIV"  siècle, 
le  château  de  Lostanges  (  i  ) ,   situé  dans  la   paroisse  de  ce 


(1)  Lostanges,  écrit  dans  les  anciens  titres,  de  Lostangis  , 
de  Laustahgas  et  de  Lostangas,  est  le  nom  d'une  petite  ville  et 
d'un  chàteaa-fort,  situés  dans  le  Has-Limousin  :  ce  château 
avait  titre  de  baronnie,  et  la  seigneurie  en  était  partagée  entre 
plusieurs    co-propriétaires.   Ce  nom  est   trôs-ancicn,  et    il  en  est 


254  ^^  LOST ANGES. 

nom,  en  Bas- Limosin.  Une  ancienneté  remontée  à 
près  de  six  siècles,  la  qualité  de  noble  et  puissant ^  prise 
depuis  plus  de  3oo  ans,  des  possessions  nombreuses 
répandues  dans  le  Périgord  et  dans  les  provinces  voi  - 
sines,  des  services  militaires  distingués,  des  emplois 
honorables  à  la  cour  de  nos  rois,  et  des  alliances  il- 
lustres ,  marquent  son  rang  entre  les  plus  considérables 
de  la  province  de  Guienne. 

Cette  maison  a  donné  des  chevaliers  de  l'ancien  ordre 
de  nos  Rois,  avant  l'institution  de  celui  du  Saint-Es- 
prit; des  gentilshommes  ordinaires  de  leur  chambre, 
des  capitaines  de  cinquante  et  cent  hommes  d'armes,  et 
plusieurs  officiers  supérieurs  distingués;  elle  possède  hé- 
réditairement, depuis  plus  de  cent  cinquante  ans,  la 
charge  de  sénéchal  et  de  gouverneur  du  Quercy ,  et  a 
contracté  des  alliances  avec  les  maisons  d'Adémar,  de 
Beaumont ,  de  Beaupoil -Saint- Aulaire,  de  la  Chassagne, 
de  Cosnac,  de  Crussol- d'Uzés  ,  de  Cugnac  ,  d'Ebrard - 
de  -  Saint  -  Sulpice  ,  de  Faucher-de- Sainte -Fortunade, 
de  Flamenc  -  de  -  Bruzac  ,  de  Galard  ,  de  Gontaut,  de 
Gourdon  ,  de  l'Hôpital,  de  Larmandie- de-Longa ,  de 
Laron  ou  Leron,  de  Lasteyrie -du  -  Saillant ,  de  Léon, 
de  Luzech  ,  du  Maine- du- Bourg,  de  Mauléon ,  de 
Montberon,  de  Murât,  d'Ornhac,  de  Pierrebuffière, 
de  Rouvray,  de  Royère,  de  Salignac- Fénlon ,  de  Se - 
gur  ,  de  la  Tour  -  d'Auvergne ,  de  Veyrines  -  Sainte  -  Al  - 
vère,  de  Vintimille  -  du  -  Luc  ,  de  Virieu,etc. 

La  maison  de  Lostanges  a  porté  successivement  trois 
noms  différents  ;  le  premier  sous  lequel  elle  est  connue, 
est  la  Brande  ,  nom  très  -  ancien  ,  sur -tout  en  Péri - 
gord(2),   où  l'on   trouve   une  suite  de  sujets  qui  le  por- 


tait mention  dans  le  testament  d'Adémar  des  Echelles,  que 
Baluze  place  à  l'année  930,  ou  environ  :  parmi  les  divers  ob- 
jets dont  le  testateur  fait  donation  à  l'abbaye  de  Tulle,  est 
compris  un  mas,  situé  à  Lostanges  (....  et  unus  mansus  in  Laus- 
tangas^  ubi  visus  est  manere  Berdandus,  Baliqe^  hist.  Tuîel. 
/o/.  337  ).  Il  est  fait  mention  du  même  lieu,  dans  une  charte 
datée  de  la  seconde  année  du  règne  de  Louis  d'Outremer,  qui 
répond  à  l'année  937.  (Voyez  le  cartulaire  de  l'abbaye  de  Beau- 
lieu,  en  Limosin,  Justel,  hist.  de  Tur.  pr.  page.  4.) 

(2)  La  maison  de  la    Brande,    en    Périgord,   était   d'ancienne 
chevalerie,    et    tirait   son  origine  du   château   de    Montagrier , 


DE  LOSTANGES.  265 

talent  dès  le  XII*  siècle  ,  la  plupart  avec  les  qualifica- 
tions de  chevalier,  ou  de  damoiseau.  Quoiqu'il  soit 
probable  que   les  seigneurs  de   la  Brande  ,  établis  en  Li- 


dont  elle  possédait  une  partie  de  la  justice  dès  les  temps  les  plus 
reculés  ;  sa  branche  aînée  s'éteignit  avant  Tan  1374,  dans  la 
maison  de  Saint-Astier,  par  le  mariage  de  Gaillarde  de  la 
Brande,  fille  de  Guy  de  la  Brande,  damoiseau,  co-seigneur 
de  Montagrier,  avec  Hélie  de  Saint-Astier,  damoiseau  :  elle 
est  connue  depuis  : 

Hélie  de  la  Brande,  chevalier,  qui  vivait  dans  le  douzième 
siècle.  On  ignore  le  nom  de  son  père  ;  mais  il  est  à  présumer 
que  sa  mère  était  de  la  maison  de  Saint-Astier,  car  il  est  dit 
neveu  de  Bernard  de  Saint-Astier,  dans  un  acte  du  cartulaire 
de  Chancelade  {fol.  21);  il  fut  témoin  avec  Guardras,  son 
fils,  d'une  donation  faite  à  la  même  abbaye,  par  Hélie  Vigoros 
et  Raimond  de  Montancés,  par  acte  passé  sur  la  mote  de  Mon- 
tagrier, le  6  des  nones  d'octobre  1 1  5o  [Cart.  de  Chanc.fol.  78]; 
assista  à  une  autre  donation  faite,  vers  le  même  temps,  à  cette 
abbaye,  par  Almois  de  Bourdeille  et  Ebles,  sons  fils  {Ib.  fol.  82 
et  83)  ;  prend  le  titre  de  chevalier  dans  une  autre  donation 
sans  date,  mais  du  tems  du  prieur  Adémar,  c'est-à-dire,  vers 
l'an  1 187  (Jb./ol.  69,  verso)  ;  assista  avec  Aimeric  de  la  Brande, 
son  fils,  à  une  autre  donation  faite  à  l'abbé  Pierre,  par  Gerald 
Aiz,  chevalier  d'Agonac  {Ib.  fol.  77,  verso)  ;  et  fit  don  lui- 
même,  vers  l'an  1200,  d'une  émine  de  froment,  à  prendre  sur 
sa  part  des  dîmes  d'Agonac;  pour  lui  (est-il  dit),  et  pour  l'àme 
de  son  fils  qui  avait  été  enterré  à  Chancelade  :  cette  donation 
fut  renouvelée  et  confirmée-  par  le  même  Aimeric,  son  fils, 
vers  l'an  1220  (Ib.fol.  71,  verso).  Il  avait  probablement  pour 
frère  Gerald  de  la  Brande,  chevalier  de  Montagrier,  qui  fit 
don  avec  Pierre  de  Born,  son  frère  (utérin),  à  la  même  ab- 
baye, du  droit  qu'ils  avaient  sur  les  moulins  de  Perdus,  du 
temps  de  l'abbé  Gerald  II  (en  1 168  et  1 189.  Jb.  fol.  96). 

Aimeric  de  la  Brande,  chevalier,  confirma,  en  faveur  du  , 
monastère  de  Chancelade-  (entre  12 17  et  1222),  la  donation 
d'une  partie  des  dîmes  d'Agonac,  qu'Hélie  de  Brande,  son 
père,  lui  avait  faite  quelque  temps  auparavant  ;  et  fut  témoin, 
avec  ce  dernier,  d'une  donation  faite  au  même  monastère,  par 
GeraLl  Aiz,  chevalier  d'Agonac  {Cartiil.  ibid.  fol.  71  et  77).  Il 
lui  donna  lui-même,  en  1219,  un  septier  d'avoine,  par  acte 
scelle  du  sceau  du  prieur  de  Saint-Jean-de-Cole.  Il  prenait  déjà 
la  qualité  de  chevalier,  en  12  30,  suivant  un  acte  daté  du  6  des 
calendes  de  février  de  cette  année  (v.  st.)  ,  par  lequel  N....  de  la 
Brande  (qui  n'est  pas  nommé) ,  confirma  en  faveur  du  prieuré  ^ 
de  la  Faye ,  situé  dans  la  paroisse  de  l'Aiguillac-de-l'Auchc, 
un    don  fait  par  son    père  {Archiv.   du  prieuré  de  la  Faye), 


266  ^^  LOSTANGES. 

mosin ,   avaient    une    origine    commune    avec    ceux    d\ 
Perigord  ,    il    est    difficile    d'établir    littéralement     cett^ 
jonction ,    à  raison  de  la  perte  des  titres  ,  et  de   l'extrêmél 
rareté  des  anciens   monuments. 

La  maison  de  la  Brande  ayant  succédé  ,  vers  l'an  i35o, 
en  vertu  d'une  substitution  ,  à  celle  d'Adémar -de- Los 
tanges ,  elle  en  porta  le  nom  et  les  armes  ,  pendant  un 
siècle  ,  ou  environ  ;  et  ce  ne  fut  qu'après  l'alliance  qu'elle 
contracta  avec  l'héritière  de  Sainte  -  Alvère ,  que  la 
branche  établie  en  Perigord ,  quitta  ses  premiers 
noms  (  I  ) ,  pour  ne  prendre  désormais  que  celui  de 
Lostanges  qu'elle  a  toujours  conservé  depuis.  Sa  filia- 
tion  commence  à  : 


(i)   Rien  n'est  plus   commun    surtout   dans   les  treizième  eti 
quatorzième  siècles,  que  ces  changements  de   nom  et  d'armes  i 
opérés  dans  la  seule  vue  de  perpétuer  et  faire  revivre  d'anciens  i 
noms  qui  menaçaient  de  s'éteindre  ;  ce  besoin  se  fit  sentir  par- 
ticulièrement à   la  suite  des  deux    malheureuses    croisades   de 
saint  Louis,   et    après   les    sanglantes   batailles  de    Créai  et  de 
Poitiers  :  plusieurs  chefs   d'anciennes  races,  pour  prévenir  l'ex-; 
tinction  totale  de  leur  nom,  appelèrent  à   leur   succession  quel-^ 
qu'un  de  leurs  proches,  et  leur   transmirent  leur  héritage,  à  lai 
charge   expresse    de   porter   à  perpétuité  leurs  nom  et  armes 
cette  condition  était  ordinairement  de  rigueur  ;   mais    il   est  ar- 
rivé dans  la  suite  que  sous  différents    prétextes,  on  s'est  plus  ou 
moins  relâché  sur  son  exécution  ;  il  y  a  eu  parmi  les  anciens  no- 
bles, beaucoup  de  variations  à  ce  sujet  ;  les   uns  ont   été  chargés 
de  plusieurs  substitutions  et  ont  porté    jusqu'à  quatre  ou  cinq 
noms  à  la  fois,    tels   que    les   seigneu's   du    R'oure,  d'Argence, 
d'Ambrugeac,  etc.  ;  d'autres,  comme   les  seigneurs  de  Taillefer 
et  de  Mellet,  ont  fait  précéder   leur   nom  propre    et    primitif  de^ 
leur  nom  substitué^  et  se  sont  appelés  dans  leurs  actes,  Grimoard" 
de-Taillefer^  Fayolle-de-Mellet^  etc.  ;  d'autres,  enfin,  ont  quitté 
entièrement  leur   premier  nom,  pour  ne  prendre   que  celui  qui 
leur  était  venu  par  une  substitution,   comme  quelques  branches 
de  la  maison  de  Touchebœuf,  qui    ne  portaient  que  le  surnom 
de  Beaumond^  qu'elles  tenaient  d'une  de  leurs   aïeules,  les  sei- 
gneurs   de    Pompadour,    qui    s'appelaient   anciennement    Hé- 
lie,   etc.    Quelques-uns  même,   avaient  entièrement    perdu    la 
trace  et  le  souvenir  de  leur  premier  nom,  et  ce  n'est  qu'après 
de  longues  et  pénibles   recherches,   qu'ils  sont  parvenus  à  le  re- 
trouver :  on  peut  mettre  de  ce  nombre   les  marquis  de  Haute- 
fort,  et  les  seigneurs  de   Hautefort-Saint-Chamans,   issus  d'une 
branche  de  la  maison  de  Gontaut,  les  seigneurs  de  Fauxbournet, 
de  Momas,  d'Albouy,  de  Vassignac,  etc. 


DE  LOSTANGfc:S.  267 

I.  Aimeri  de  la  Brande,  chevalier,  qui  peut  avoir  e'té 
le  même  qu'Aimeri,  fils  d'Hélie  de  la  Brande,  chevalier, 
dont  il  vient  d'être  parlé  (i)  ,  prenait  la  qualité  de  che- 
valier dès  l'an  1242;  suivant  un  accord  fait  le  3  des 
nones  d'avril  de  cette  année,  entre  Aimeri,  vicomte  de 
Rochechouart,  et  Guy,  vicomte  de  Limoges,  auquel 
il  assista,  et  dont  il  fut  un  des  médiateurs.  Il  scella  de 
son  sceau  un  acte  d'affranchissement  fait  l'année  sui- 
vante 1243,  dans  l'église  de  Melet,  par  Hélie  de  Mau- 
mont,  damoiseau,  en  faveur  de  l'abbaye  de  Peyrouse. 
On  ignore  le  nom  de  sa  femme  ;  mais  on  est  fondé  à 
croire  qu'il  fut  père  de  : 

II.  N  .  .  .  DE  LA  Brande,  dont  le  prénom  n*est  pas 
connu,  mais  dont  l'existence  est  attestée  par  le  testa- 
ment de  Gerald  de  la  Brande,  son  fils,  de  l'an  1274, 
dans  lequel  le  testateur  rappelle  ses  père  et  mère  ,  sans 
les  nommer.  Aucun  acte  ne  fait  connaître  le  nom  de  sa 
femme  ;  mais  il  est  probable  qu'elle  était  de  Tancienne 
maison  d'Ornhac  ,  en  Limosin  ,  car  Gerald  de  la  Brande, 
parlant  dans  son  testament  d'Aimeri  d'Ornhac,  prieur 
de  Jarnajac,  l'appelle  son  oncle  :    il  eut  de  cette  alliance: 

I."'  Gerald,   dont  l'article  suit; 

2."  Pierre  de  la  Brande,  est  qualifié  clerc  ,  dans  le 

testament  de    Gerald,   son  frère,   en  1274,  dont 

il  fut    nommé   un  des  exécuteurs  ; 
3.°  Hélie  de  la   Brande,  seigneur  de    Montbrun  , 

connu  par  des   actes  de  1272  et  1284,  peut  avoir 

été  leur  frère. 

III.  Gerald,    ou    Geraud    de    la   Brande,     damoiseau, 
oulant    aller     en    pèlerinage    à  Saint- Jacques    (2)  ,     fit 

>.vant  de  partir,  son  testament  à  Pâques,  en  1274,  par 
lequel  il  rappelle  ses  père  et  mère;  donne  à  Lucie,  sa 
temme,  ia  somme  de  mille  sols,  en  supplément  d'uscle; 
institue  Geralde  de  la  Brande,  l'aînée  de  ses  trois  filles, 
son    héritière  universelle  ;   et    nomme    Aimeri    d'Ornhac, 


(i)  Vqye^  la  note  qui  est  au  bas  de  la  page  265. 

{2)  Le  principal  motif  du  pèlerinage  de  Gerald  delà  Brande, 
était  pour  demander  à  Dieu,  un  enfant  mâle  :  nous  apprenons 
l>.ir  des  actes  postérieurs  à  son  testament,  que  ses  vœux  furent 
exaucés,  et  qu'il  en  eut  au  moins  deux. 


268  ^^  LOSTANGES. 

son  oncle,  et  Pierre  de  la  Brande,  clerc,  son  frère, 
ses  exécuteurs  testamentaires.  Il  revint  de  son  pèlerinage, 
et  vivait  encore  en  i3o6;  comme  on  l'apprend  par  un 
acte  daté  du  jeudi  après  le  dimanche  invocavit  me  de  cette 
année  (  v.  st.  )  ,  par  lequel  il  émancipa  Bertrand  de  la 
Brande,  son  fils.  Il  avait  épousé  une  dame,  nommée 
Lucie,  dont  le  nom  de  famille  n'est  pas  connu,  qui  le 
rendit  père^  entrVutres  enfants,  de  : 

i."  Bertrand  :  I,  dont  l'article  suit; 

2.°  Bertrand    de     la     Brande,      qualifié     véritable 

homme,    prieur    d'Albinhac,    ou    d'Albignac,  est 

connu  par  un  acte  de  i3o6; 
3.°  Geralde,  ou  Geraude  de  la    Brande;   son    père 

lavait  instituée  son  héritière  universelle,  en  1274; 

mais  la  naissance  d'un  fils  lui  fit  changer  dans  la 

suite,  cette  disposition  ; 
4.°  Hélène  de  la  Brande,  fut  légataire  de  1 5oo  sols, 

par  le  testament  de  son  père,  en  1274.  On  ignore 

son  sort,  ainsi  que  celui  de  ses  sœurs; 
5.°  Marguerite    de     la    Brande,    légataire    de    1000 

sols  en  1274. 

Nota.  Il  semble,  par  Tacte  d'émancipation  de  Ber- 
trand de  la  Brande,  en  1 3o6,  que  Gerald  de  la  Brande 
avait  une  quatrième  fille,  dont  il  promet  et  s'engage 
par  cet  acte,  de  régler  la  constitution  dotale,  au  dire 
de  l'abbé  du  Vigeois,  et  de  Guillaume  de  Vassignac, 
lieutenant  du  sénéchal  de  Périgord. 

IV.  Bertrand  de  la  Brande,  I"  du  nom,  damoi- 
seau, co-seigneur  de  Beynac,  en  Limosin,  etc.  ,  dit  le 
Vieux,  fut  émancipé  par  son  père,  le  jeudi  après  le  di- 
manche où  l'on  chante  invocavit  me,  i3o6(v.  st.  ).  Il 
est  fait  mention  de  lui  et  à'Eyssaline^  sa  femme,  dans 
une  donation  faite,  le  vendredi  avant  la  chaire-  de  Saint- 
Pierre  i3i6  (  V.  st.  )  ,  par  Girbert  de  Malemort,  da- 
moiseau, à  Guillaume  de  Cosnac,  aussi  damoiseau  (  i  )  ; 
reçut,  le  mardi  avant  la  fête  de  la  Purification  de  la 
Vierge  i333  (  v.  st  ) ,  une  reconnaissance  de  la  part 
d'Etienne  Jardenc  ;  et  est  nommé    avec  sa    femme,  dans 


(i)  Manuscr.  de  Gaignières,  vol.  668, /o/.  248. 


DE  LOSTANGES.  269 

un  échange  fait,  le  12  avril  i335,  entre  Guillaume  de 
Cosnac,  damoiseau,  seigneur  de  Gosnac,  et  Bertrand  de 
Molceo,  seigneur  de  Bars,  et  Hèlis,  sa  fille,  femme  de 
Hugues  de  Gosnac,  damoiseau.  Le  22  juillet  de  la  même 
année  i335,  Raymond  Adémar  de  Lostanges,  damoi- 
seau, fit  en  sa  faveur,  et  celle  de  Bertrand  de  la  Brande, 
dit  le  Jeune,  son  fils,  l'assignation  ou  l'assiette  d'une 
rente  provenant  de  la  dot  constituée  à  Mathe  Adémar, 
femme  de  ce  dernier,  et  fille  dudit  Raimond.  Il  donna 
conjointement  avec  son  fils,  quittance  de  plusieurs 
sommes,  en  déduction  de  la  dot  promise  à  la  même 
Mathe  Adémar,  par  son  père;  entr'autres  une  de  huit 
livres  de  rente  foncière,  en  i335;  une  autre  de  quinze 
livres,  le  4  mai  1340.  Il  fut  témoin  de  l'hommage  rendu, 
en  1339,  par  Guillaume  de  Molceo,  à  Jaubert  de  Ma- 
lemort.  Enfin  il  reçut  avec  son  fils,  le  7  mars  1341 
(  V.  st.),  une  reconnaissance,  à  Beynac  :  on  ignore  la 
date  de  sa  mort.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  le 
jeudi  après  le  dimanche  Invocavit  me^  i3o6  (  v.  st.  ),  de- 
moiselle Ayceline  ou  Anceline  de  Gosnac,  fille  de  Bar- 
ihélemi  de  Gosnac,  damoiseau,  dont  il  eut: 


V.  Bertrand  de  la  Brande,  II*  du  nom,  damoi- 
seau, co-seigneur  de  Beynac,  surnommé  le  Jeune,  pour 
le  distinguer  de  Bertrand,  son  père,  est  conniy  par  plu- 
sieurs actes  depuis  l'an  i335,  jusqu'en  1370.  Il  donna 
quittance,  en  i335,  à  Raimond  Adémar,  seigneur  de 
Lostanges,  son  beau-  père,  de  8  livres  de  rente  foncière, 
en  déduction  de  la  dot  que  ce  dernier  avait  promise  à 
Mathe,  sa  fille,  femme  dudit  Bertrand;  il  lui  en  donna 
deux  autres  pour  le  même  sujet,  l'une  de  i5  livres,  le 
4  mai  1340,  et  l'autre  de  iiî)  écus  ;  il  stipule  dans  ces 
trois  actes  avec  Bertrand,  son  père.  Il  reçut,  conjointe- 
ment avec  ce  dernier,  une  reconnaissance  à  Beynac,  le  7 
mars  1341  (v.  st.).  Guillaume  Maynard,  chevalier  de 
Saint-Geré,  lui  fit  une  donation,  le  dimanche  après  la 
fête  de  la  Nativité  de  la  Vierge  1 346.  Il  est  fait  mention 
de  lui,  le  11  juin  i345,  dans  le  testament  de  Raimond 
Adémar,  son  beau-père,  qui  lui  céda  dans  la  suite, 
par  acte  de  l'an  i35i,  un  setier  de  froment,  mesure 
de  Brive,  et  deux  sols  six  deniers  de  rente  foncière,  qui 
lui  était  due  sur  les  biens  d'Etienne  Laplanche,  de  Bey- 
nac, en  déduction  de  la  dot  que  le  même  Raimond  avait 


270  ^E  LOSTANGES. 

promise  à    Mathe,    sa    fille  ;   est    nommé    dans    un    acte 
du   14  avril   i356,  avec  Eblon    d'Ornhac,  damoiseau  ;   ef 
dans  un  autre  du  26  mars  i363,  avec  Hugues  de  Cosnac 
chevalier;  rendit  hommage,    le    premier    de    février   i362 
(  V.  st.  )  ,    à    Guillaume     Roger-de-Beaufort,    vicomte  de 
Turenne,    à    raison  de  la  quatrième  partie   de  la    [grande 
tour  de  Beynac,  et  de  plusieurs  mas  ou   tenements,  qu'il 
possédait    en    toute    justice,    haute,    moyenne    et    basse, 
situe's  dans    les  paroisses  de  Beynac,    Serilhac,    Colonges, 
Lignerac,   Mainsac,  etc.  (i);  transigea,  conjointement  avec 
Pierre    Adémar,   son    fils,    le  vendredi    après  la    fête    de 
Sainte-Catherine      1367,    avec     Gerald     d'Ornhac,     che- 
valier,   et    Gilbert     d'Ornhac,    co-seigneurs    de     Serilhac 
et  du  Pescher,  sous  la  médiation  de  Hugues   de    Cosnac, 
damoiseau,  que  les  parties  avaient     choisi     pour  arbitre  ; 
il    continue    de    prendre  dans  cet  acte,  le  surnom   de  la 
Brande,  et  se   qualifie    damoiseau    co-seigneiir  de  Los- 
tanges.   Il  reçut  aussi  avec  son  fils,    le  lundi  avant  la  fêtôi 
de  la  Nativité  de  la   Vierge   1370,    l'assignation    de    plu- 
sieurs rentes  que  lui  fit  Guillaume  del    Paradit:{^  procu 
reur  fondé  de  Jean  de  Molceo,  seigneur  de  Marcilhac  et 
en  partie  de    Beynac.    Il  paraît  qu'il  mourut  peu  de  tems 
après,  dans  un  âge  très-avancé. 

11  avait  épousé,   en    i335,  demoiselle    Mathe    Adémar- 
de-Lostanges  (2) ,  fille    de   noble    Raimond     Adémar-de- 


•~  (1)  Ces  mas  s'appelaient  del  Corpit  (ou  Corpet)^  del  Chasta- 
net^  del  Verdier,  d'Aberonias,  del  peuch  de  Bernuas^  et  de 
Sabou  partie  du  mas  d'Albreuilh,  et  les  mas  de  Tebiason,  del 
Pergadas^  del  Claus^  de  la  domina^  del  Ortjiicgal^  deLeyinaria^ 
de  la  Fauretia^  del  Plancher,  et  del  peuch  de  Credial.  (  Archiv. 
de  Turenne^  à  la  Chambre  des  Compte  de  Paris ^  carton.  141, 
rég.  cot..  fol.  1 14.  ) 

(2)  Dans  les  registres  du  trésor  des  chartes,  et  dans  Tinven-; 
taire  des  titres  de  la  maison  de  Lostanges,  au  lieu  d' Adémar, \ 
on  \ii  Aimar^  ou  Aymar. 

La  maison  d' Adémar,  ou  Aimar-de- Lostanges,  en  Limo- 
sin,  était  d'ancienne  chevalerie,  et  possédait  depuis  très-long- 
tems  une  partie  de  la  seigneurie  de  Lostanges.  Guillaume  Adé- 
mar, chevalier,  acquit  par  acte  passé  à  Beaulieu,  en  Limosin, 
le  7  des  ides  de  janvier  1254,  la  partie  de  la  tour  de  Marsillac, 
qui  appartenait  à  Ebles  Adémar,  aussi  chevalier  :  cet  acte  fut 
confirmé  par  Etienne,  fils  de  ce  dernier.  Guillaume  Adémar 
laissa   un   fils  nommé   aussi    Etienne    Adémar,    chevalier,  qui 


DE  LOSTANGES.  271 

Lostanges,  damoiseau,  et  de  dame  Hélis  de  la  Bardesche, 
j  dont  il  eut  : 

VI.     Pierre    Adémar  -  de  -  Lostanges  ,     II*     du      nom, 
co-seigneur  de   Lostanges  et  de    Beynac,   damoiseau    dit 


j  est  rappelé,  comme  ne  vivant  plus,  dans  des  actes  de  1281  et  1282 
,  et  laissa  deux  enfants:    i.°  Guillaume    II,   qui  suit;   2.»   Marie 
Adémar,  mariée  à  Etienne  d'Ornhac,   chevalier;  elle  fit,   étant 
j  veuve,  le   jeudi  avant  la  fête   de  rannonciation   de    la    Vierge 
I  1 281,  une  donation  entre  vifs   à  Guillaume  Adémar,   chevalier, 
son  frère;  et  lui  fit  de   nouveau,    le  16  des  calendes  de  juillet 
1282,  une  donation  de  tous  ses  biens   et  droits  qu'elle,  et  Pierre 
d'Ornhac,    damoiseau,  son  fils,   avaient  dans   la  terre  de   Los- 
tanges. 

Guillaume  Adémar,  Ile  du  nom,  chevalier,  seigneur  de 
Lostanges  en  partie,  reçut  au  mois  de  mai  1273,  l'hommage 
qui  lui  fut  rendu  par  Gaye,  veuve  de  Gerald  de  Plas,  et  par 
Pierre,  Pétronille  et  autre  Pétronille  de  Plas,  ses  enfants  ; 
fit  en  1277,  un  échange  avec  Raimond,  vicomte  de  Turenne  ; 
acquit  en  1280,  certains  fonds  de  Hugues  de  Cardaillac,  da- 
moiseau, et  de  Marie,  sa  femme  ;  reçut  deux  donations  de 
Marie,  sa  sœur,  l'une  en  1 281,  et  l'autre  en  1282;  et  prend 
la  qualité  de  chevalier  et  seigneur  de  Lostanges^  dans  un  acte 
d'acquisition  qu'il  fit  en  1286,  de  Hugues  et  d' Adémar  de  Plas, 
damoiseaux,  de  Lostanges,  père  et  fils  :  par  cet  acte,  Hugues 
de  Plas  (  qui  était  fils  d' Adémar  I,  damoiseau,  mort  avant  Tan 
1275)  ,  émancipe  son  fils.  Guillaume  Adémar  vivait  encore  en 
1293,  et  laissa  de  sa  femme,  qu'on  croit  issue  de  la  maison  de 
Plas: 

Raimond  Adémar,  damoiseau,  seigneur  en  partie  de  Los- 
tanges, acquit,  au  nom  et  comme  fondé  de  procuration  de  son 
père,  le  dimanche  avant  la  Purification  de  la  Vierge  1293  (v.  st.  ), 
de  Hugues  de  Cardaillac,  chevalier,  Marie,  sa  femme,  et  Raimond 
et  Gaillard,  leurs  fils,  une  borie  ou  fazion,  située  dans  la  paroisse 
de  Lostanges,  en  présence  de  Raimond  Vigier,  chevalier, 
Pierre  F'oucher,  damoiseau,  Raimond  de  Chaumont  et  Jean 
de  Cardaillac,  damoiseaux;  reçut  en  i3i2,  une  donation 
d'Etienne  Lestrade,  de  la  paroisse  d'Asnac  ;  et  passa  une  foule 
d'actes  depuis  l'an  i3oo,  jusqu'en  i345.  Ce  fut  cette  dernière 
année,  et  le  11  juin,  qu'il  fit  son  testament,  par  lequel  il  institua 
Pierre  Adémar,  son  fils  aîné,  son  héritier  universel  ;  et  légua 
à  sa  femme,  une  maison  appelée  de  Sarrutz  et  un  jardin.  11 
vivait  encore  le  22  avril  i33o,  suivant  une  reconnaissance  qu'il 
reçut  de  Bernard  d'Asnac,  dit  Gailhard,  damoiseau,  dans  la- 
quelle il  prend  la  qualité  de  damoiseau  co-seigneur  de  Lostanges. 
Il  avait  épousé,  vers  l'an  i3oo,  Hélis  de  li   Bardesche,  fille    ou 


2^2  I^^'  LOSTANGES. 

le  Vieux j  est  connu  par  différents  actes,  depuis  Tan  i363, 
jusqu^en  1423.  Il  eut  sans  doute  un  procès  avec  le  sei-, 
gneur  de  Cosnac,  puisque  le  26  mars  i363,  la  qua- 
trième partie  de  la  tour  de  Beynac  et  autres  propriétés 
en  dépendants,    furent  saisies  à  sa    requête,  au    préjudice 


nièce  de  Pierre  de  la  Bardesche,  damoiseau.  De  ce  mariage 
provinrent  neuf  enfants:  i .°  Pierre,  qui  suit  ;  2.°  Gerald  à  qui 
son  père  ordonna,  par  son  testament  de  se  faire  moine  ;  sinon  il 
lui  lègue  cinquante  livres  de  rente,  sa  vie  durant  ;  3.*^  Bernard, 
moine  de  Solignac,  et  prieur  de  Chalmelhe  ;  4.°  Etienne,  abbé 
de  Beaulieu  ;  5.°  Rigald,  moine  dans  k  monastère  de  Saint- 
Guillelm  du  Désert  prieur  de  Saint-*Martin  de  Montpéroux; 
6.°  Bertrand,  moine  de  Solignac,  et  caiierier  ou  chambrier  de 
ce  monastère  ;  7.0  Marguerite  religieuse  à  Bonnesaigne,  de- 
meurait en  1345,  dans  le  prieuré  de  Menoyre  ;  8."  Marie,  reli- 
gieuse au  prieuré  de  Savignac,  diocèse  de  Limoges  ;  9.°  Mathej 
ou  Marthe,  mariée  à  Bertrand  de  la  Brande,  le  Jeune^  damoi-J 
seau  de  Beynac,  suivant  leur  contrat  de  mariage,  reçu  par 
Adémar  la  Gorse,  notaire  royal. 

Pierre  Adémar,  damoiseau,  co-seigneur  de  Lostanges,  futi 
institué  héritier  universel,  par  le  testament  de  son  père,  en  1 345 
et  épousa  avant  Tan  1348,  demoiselle  Aymerique  d'Asnac,  tille 
de  feu  Bertrand  d'Asnac,  damoiseau,  de  la  paroisse  de  Nonars, 
en  Limosin,  suivant  une  donation  faite  à  cette  dame  par  Rai-' 
mond  Adémar,  son  beau-père,  le  18  février  1348  (v.  st.)  ;  il 
lui  fut  constitué  en  dot  16  livres  de  rente,  et  53o  deniers  d'or. 
Pierre  Adémar  mourut  sans  postérité  ;  et  Mathe,'sa  sœur,  re- 
cueillit sa-  succession,  et  la  transmit  à  Bertrand  de  la  Brande  ,, 
son  mari,  à  la  charge  par  ses  enfants  de  porter  les  nom  eti 
armes  d' Adémar. 

Outre  cette  famille  d' Adémar,  il  en  existait  vers  le  même 
tems  et  dans  la  même  province,  une  autre,  dont  le  chef  était! 
après  le  milieu  du  treizième  siècle,  Etienne  Adémar,  chevalier, 
qui  fit  son  testament,  au  lieu  d'Asnac,  en  Limosin,  le  lundi 
avant  la  fête  de  Saint-Jacques  et  Saint-Philippe,  de  l'an  1286,. 
en  faveur  d'Ebles,  Bertrand  et  Bernard,  ses  fils  surnommés! 
d'Asnac. 

C'est  de  ces  derniers  Adémar,  que  M.  l'abbé  Brizard  se  fon-' 
dant  sur  l'autorité  de  M.  le  marquis  de  Lambertie,  fait  sortir  la 
maison  de  Lostanges-Sainte-Alvère.  {Hist.  de  la  maison  de  Beau- 
mont^  tom.  I,page  610.)  Ces  deux  savants  généalogistes  ne  se-- 
raient  pas  tombés  dans  cette  méprise,  s'ils  avaient  eu  connais- 
sance des  anciens  titres  de  la  maison  de  Lostanges,  qui  ont  été 
découverts  par  un  heureux  hasard,  en  1787,  dans  les  archives 
de  M.  le  marquis  de  Garat-de-la- Villeneuve,  au  château  âe, 
Nède,  sur  la  Vienne,  dans  le  haut  Limosin. 


DE  LOSTANGES.  273 

ie  Pierre  d«  Cosnac  ;  fit  conjointement  avec  Bertrand 
le  la  Brande,  son  père,  un  compromis  avec  Geraud  et 
Gilbert  d'Ornhac,  écuyers,  en  iSôy;  acquit,  en  iSyi, 
jne  maison  et  un  jardin,  de  Jean  de  Molceau,  écuyer, 
jeigneur  de  Marcillac  et  co-seigneur  de  Beynac  ;  reçut, 
;n  1423,  plusieurs  reconnaissances  pour  des  héritages, 
^situés  dans  la  paroisse  de  Beynac  et  ailleurs.  Enfin  il  fit 
;on  testament  le  8  février  1423  (  v.  st.),  par  lequel  il 
nstitua  son  héritier  universel,  Pierre  Ademar,  son 
)etit-fils,  et  fils  de  défunt  Jean  Ademar,  son  fils.  Il  avait 
'pousé,  par  contrat  du  8  décembre  i363,  Catherine  de 
la  Chassagne,  fille  de  Simon  de  la  Chassagne,  chevalier, 
seigneur  de  Mirabel,  à  laquelle  il  fut  constitué  en  dot 
ine  somme  d'argent,  dont  il  restait  encore  à  payer  en 
1420,  celle  de  800  florins,  et  2  5  livres  de  rente.  Elle  fit 
son  testament  le  3i  juillet  1400;  et  eut  de  son 
Tiariage  : 

I  .**  Jean  Ademar  -  de  -  Lostanges,  dont  Particle 
suit;  , 

2.°  Pierre  Ademar,  damoiseau,  seigneur  de  Maysse, 
donna  quittance,  en  1434,  de  la  somme  de  six 
écus  d'or,  à  Pierre  Ade'mar,  co-seigneur  de 
Lostanges  ;  transigea  avec  lui  en  1452,  au  sujet 
de  la  succession  de  ses  père  et  mère  ;  et  fit  son 
testament  en  1479,  par  lequel  il  institua  Ance- 
lyne  de  Maysse,  demoiselle  sa  fille,  son  héritière 
universelle.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  2  3 
janvier  1425  (  v.  st.  ),  demoiselle  Hélis  de  Merle 
{  de  Mertilo) ,  fille  de  feu  noble  homme  Guil- 
laume de  Merle,  seigneur  dudit  lieu  et  d'Alboy, 
dans  le  diocèse  de  Tulle,  à  laquelle  il  fut  cons- 
titué pour  sa  dot  une  somme  de  1200  livres.  Ils 
eurent  de  leur  mariage,  une  fille,  nommée  Ance- 
lyne  de  Maysse; 

3.°  Marie  Adémar-de-Lostanges,  fut  d'abord  reli- 
gieuse au  prieuré  de  Menoyre,  ensuite  à  Bonne- 
saigne  ;  elle  fit  donation  de  tous  ses  biens,  en  143  i , 
à  Pierre  Ademar,  co-seigneur  de  Lostanges,  son 
neveu  ; 

4.'  Jeanne  Adémar-de-Lostanges,  morte  avant 
l'an  1423  ; 

5."  Marguerite  Adémar-de-Lostanges,  fut  mariée 
en  1405,  à  noble  Louis  de  Tournemire,  seigneur 

14.  18 


2y4  ^^'  LOSTANGES. 

de    Marteys,  dans  le  diocèse   de  Saint-Flour;  il  luï 

fut  constitué  en  dot  3,ooo  florins  d'or; 

6.**    Martiale    Adémar-de-Lostanges,    morte    avant 

l'an  1423. 

VII.  Jean  Adémar  -  de  -  Lostanges  ,  P*"  du  nor 
damoiseau,  fils  aîné  et  principal  héritier  de  Pierre  II 
Adémar-de-Lostanges,  et  de  Catherine  de  la  Chassagne, 
fut  émancipé  par  son  père^  en  141 1.  L'année  suivante, 
1412,  il  reçut  au  nom  de  ce  dernier,  plusieurs  reconnais- 
sances pour  des  tenances  situées  dans  la  paroisse  d'Asnac; 
prend  le  titre  d'écuyer,  seigneur  de  Lostanges,  co- 
seigneur  de  Beynac,  dans  une  reconnaissance  qu'il  reçut 
en  1420,  de  Guillaume  Faure  de  Beynac,  à  raison  d'une 
terre  située  au  territoire  du  même  Beynac,  au  lieu  ap- 
pelé del  Boucharel  (ou  Bancharel  )  ;  ne  vivait*  plus  en 
1423,  et  mourut  avant  son  père.  Il  s'était  allié^  par  con 
trat  du  i3  octobre  de  l'an  1405,  avec  Jeanne  de  Laron, 
ou  Leron,  fille  de  noble  Pierre  de  Laron.  nommé  aussi 
Fabri,  ou  Faure,  damoiseau,  etd'Isabeali  des  Molins 
ou  Moulins,  et  sœur  de  Jean  et  de  Nicolas  de  Laron  : 
on  lui  constitua  pour  dot  une  somme  de  400  dénier 
d'argent  une  fois  payée,  et  2  5  livres  de  rente;  elle  sur- 
vécut à  son  mari,  et  fit  son  testament  le  3  février  i43( 
(v.  st.),  dans  lequel  elle  nomme  six  enfants,  quatn 
garçons  et  deux  filles  : 

i.°  Pierre  Adémar-de-Lostanges,  III«  du  nom 
qui  suit  ; 

2.*^  Jean  Adémar-de-Lostanges,  qui  a  fait  l 
branche,  connue  depuis  sous  le  nom  de  Los- 
tanges-Sainte-Alvère,  rapportée  ci-après  ; 

3.°  Bertrand.  Adémar-de-Lostanges,  devint  sei 
gneur  de  Saint-Bon net-al- Vert,  au  diocèse  d 
Tulle,  en  vertu  de  la  donation  que  Pierre  Adé 
mar,  son  frère  aîné,  lui  fit  de  cette  terre,  ei 
1436.  Il  vivait  encore  en  14  .  .  . ." 

4.'*  Pierre  Adémar-de-Lostanges,  prieur  de  Fel 
lines,  vivant  en  1474  est  jugé  fils  de  Jean  Adé 
mar,  et  de  Jeanne  de  Leron; 

S.""  Catherine  Adémar-de-Lostanges,  fut  mari© 
avec  Jaubert  Flamenc  -  de- Bruzac,  damoiseau 
duquel  elle  était  veuve  en  1474  ;  suivant  un 
quittance  de  la  somme  de  douze  écus   reçue  pai 


DE  LOSTANGES.  275 

les  mains  de  Pierre  Adémar,  prieur  de  Fellines, 
en  déduction  de  sa  dot  ;  elle  fut  mère  d'Ulric 
Flamenc ,  damoiseau,  qui  transigea  en  149 1, 
avec  Bertrand  Ademar  ; 
6.°  Jeanne  Adémar-de-Lostanges,  dont  on  ignore 
le  sort. 

VIII.  Pierre  Adémar-de-Lostanges,  III°  du  nom, 
dit  le  Jeune,  écuyer,  co-seigneur  de  Lostanges  et  de 
Beynac,  fut  institué  héritier  universel  par  le  testament 
de  Pierre,  son  aïeul,  du  8  février  1423  (v.  st.),  et  par 
celui  de  sa  mère,  du  3  février  1430  ;  il  rendit  hommage, 
le  i3  juin  1427,  à  Pierre,  comte  de  Beaufort,  vicomte 
de  Turenne,  et  lui  fit  l'aveu  et  dénombrement  du  châ- 
teau et  forteresse  de  Lostanges,  et  de  la  haute,  moyenne 
et  basse  justice,  ainsi  que  des  fiefs  et  villages  qu'il  tenait 
dans  les  paroisses  de  Lostan^es^  de  Tudeil  et  de  Puy- 
d'Arnac  ;  reçut,  en  i43i,  la  donation  que  lui  fit  Marie 
Adémar,  religieuse  de  Bonnesaigne,  sa  tante,  de  tous 
les  droits  de  légitime,  qu'elle  avait  sur  la  succession  de 
ses  père  et  mère  ;  fit  la  même  année,  un  accord  avec 
Isabeau  de  Molins,  et  Nicolas  de  Molins,  écuyer,  son 
tils  ;  reçut  le  pénultième  juin  1434,  une  quittance  de 
six  écus  d'or,  de  noble  Pierre  Adémar,  dit  le  Vieux,  son 
oncle;  fit  donation  le  20  décembre  1436,  à  noble  Ber- 
trand Adémar,  son  frère,  de  tous  les  villages,  métairies, 
cens,  renies,  etc.,  qu'il  avait  au  lieu  et  paroisse  de  Saint- 
Bonnet-al-Vert  ,  au  diocèse  de  Tulle,  en  récompense 
des  services  qu'il  avait  reçus  de  lui  ;  transigea  avec  le 
même,  en  1438;  et  en  1452,  avec  Pierre  Adémar,  sei- 
gneur de  Maysse ,  son  oncle  ;  est  mentionné  dans  un 
grand  nombre  d'actes,  depuis  l'an  .1432,  iusqu^en  1489  ; 
le  dernier  est  une  reconnaissance  qu^  ..  firent  Pierre 
et  Jean  Germanés,  frères,  pour  une  maison,  un 
eyrial  et  un  jardin,  appelés  del  Vidalon,  situés  au  lieu  de 
Serillac.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  24  novembre 
1437,  demoiselle  Guicharde  de  Làsteyrie-du -Saillant , 
fille  de  feu  Bertrand  de  Lasteyrie,  seigneur  duT  Saillant 
Fet  de  Lomont,  et  de  Souveraine  de  Meilhars,  à  laquelle 
fut  constituée  pour  sa  dot,  une  somme  de  700  écus  ;  de 
cette  alliance  sont  issus  : 

i."  Bertrand  Adémar-de-Lostanges,  qui  suit  ; 

2."  Anne,    dite   Annette     Adémar-de-Lostanges   ; 


276 


DE  LOST ANGES. 


mariée  à  Etienne  de  Guremonte,  co-seigneur  du 
lieu  de  ce  nom.  Sa  dot  fut  de  900  éciis,  suivant 
trois  quittances  données  par  elle  et  son  mari,  en 
1456,  1460  et  1476. 

IX.  Bertrand  Adémar-de- Lostanges,  III®  du  nom, 
écuyer,  co-seigneur  de  Lostanges,  etc.,  est  nommé  dans 
plusieurs  actes  depuis  Tan  1480,  jusqu'en  i5oi.  Son 
père  et  lui,  firent  un  accord  en  1480,  avec  Jean  et  Pierre 
de  Malmartel  ;  il  reçut,  en  1489,  une  reconnaissance  de 
Guillaume  de  Vitris^  prêtre  du  lieu  de  Colongçs,  pour 
une  vigne,  située  dans  la  paroisse  de  Saillac  ;  transigea 
en  149 1,  avec  Ulric  Flamenc,  écuyer,  fils  de  feu  Jau- 
bert  Flamenc,  et  de  Catherine  Adémar,  à  raison  du 
reste  de  la  dot  de  cette  dernière,  qui  se  montait  à 
754  écus;  reçut,  en  iSoi,  une  reconnaissance  d'Antoine 
Sarouch,  de  la  paroisse  de  Lostanges  ;  et  ne  vivait  plus 
en  i5o3.  Il  ^vait  épousé, 'avant  l'an  1473,  demoiselle 
Marie  de  Royère  ;  elle  est  nommée  avec  lui  dans  une  re- 
connaissance qu'ils  reçurent  en  commun,  de  Pierre. 
Valade,  à  raison  d'un  village  situé  dans  la  paroisse  de 
Perpézac-le- Nègre.  Les  enfants  qui  provinrent  de  ce 
mariage,  sont  : 

I .°  Gilles  Adémar-de-Lostanges,  qui  suit  ; 

2.°  Antoine  Adémar-de-Lostanges,  épousa  demoi- 
selle Marguerite  de  Murât,  et  mourut  sans  en- 
fants, avant  l'an  i528  ) 

3.°  Jeanne  Adémar-de-Lostanges,  fut  mariée  à 
Guy  de  Gourdon,  écuyer,  seigneur  de  la  Ver- 
cantière,  suivant  une  quittance  de  la  somme  de 
241  réaux  d'or,  qu'elle  donna  en  1475,  en  dé- 
duction de  la  dot  qui  lui  avait  été  promise  par 
Bertrand,  son  père  ; 

4"*.  Françoise  Adémar-de-Lostanges,  épousa,  avant 
Tan  i5i4,  Pierre  de  Fanlac,  écuyer,  seigneur  de 
Saint-Orse,  et  mourut  au  mois  de  janvier  1539. 

X.  Gilles  Adémar  -  DE  -  Lostanges,  écuyer,  seigneur 
de  Lostanges,  co-seigneur  de  Beynac  et  du  Puy  d'Arnac, 
est  nommé  dans  des  actes  de  i5o4,  i5o5,  i5o6,  i5io, 
i5i5,  etc.;  fit  son  testanient  en  i525,  par  lequel  il  ins- 
titua son  héritier  universel,  le  posthume,  soit  garçon  ou 
fille,  qui  naîtra  de  sa  femme  ;   et  dans  le  cas  qu'elle  ne 


DE  LOSTANGES.  277 

serait  pas  enceinte,  il  fait  héritier  Antoine  Adémar-de- 
Lostanges,  écuyer,  son  frère.  Il  fut  assassiné  la  même 
année,  et  sa  veuve  intenta  procès  au  parlement  de  Bor- 
deaux, à  raison  de  cet  homicide,  contre  Gaspard,  Jacques 
et  Jean  de  Veyrac.  Il  avait  épousé  demoiselle  Julienne 
■Faucher -de- Sainte-Fortunade,  qui,  étant  veuve,  céda 
ô  3  de  janvier  iSzb  (  v.  st.),  à  Antoine,  son  beau- 
Frère,  toutes  les  amendes  et  réparations  qui  pourraient 
lai  être  adjugées  à  raison  de  l'assassinat  de  son  mari  ; 
ilÏQ  se  remaria  bientôt  après,  à  François  de  Bars,  co- 
>eigneur  de  Cornil;  et  en  troisièmes  .noces,  avec  lo 
;eigneur  de  la  Chapolie;  suivant  une  quittance  qu'elle 
ionna  l'an  1527,  de  la  somme  de  looo  livres,  prove- 
nant d'un  legs  que  lui  avait  fait  le  seigneur  de  Los- 
anges, son  premier  mari. 

Gilles-Adémar-de-Lostanges,  n'ayant  pas  laissé  d'en- 
ants,  sa  succession  passa  à  Antoine,  son  frère,  qui 
nourut  aussi  sans  enfants.  La  terre  de  Lostanges  fut  pos- 
.édée  après  leur  mort,  par  une  famille  originaire  de 
>arlat,  qui  quitta  son  nom  de  Blancher,  pour  prendre 
:elui  de  Lostanges,  et  qui  a  fini  bientôt  après,  par  une 
ille,  entrée  dans  la  maison  de  Pierrebuffière. 

Seigneurs  de  Sainte-Alvère,  en  Périgord. 

VIII.  Jean,  nommé  aussi  Jii«/cor- Adémar  ou  Aymar  de 
^osTANGES,  II''  du  uom,  damoiseau,  fils  puîné  de 
ean-Adémar  de  Lostanges,  et  de  Jeanne  de  Léron,  a 
jrmé,  en  1448,  la  branche  de  Sainte-Alvère,  en  épou- 
ant  Antoinette  de  Veyrines,  dame  de  Sainte-Alvère, 
ille  et  principale  héritière  de  Jean  de  Veyrines,  sei- 
;neur  de  Sainte-Alvère  (  i  ). 


;;  L'église  de  Sainte-Alvère  reconnaît  pour  sa  patronne, 
c  sainte  qui  florissait  dans  les  premiers  siècles  de  l'église  ;  son 
.om  était  Alvère,  et  non  pas  Alvénère^  ou  Alverte^  comme  il  a 
•lu  à  quelques  auteurs  de  l'appeler  ;  sa  fête  est  marquée  comme 
i'une  vierge  et  martyre,  au  -ib  août,  par  les  bollandistes  (  Acia 
SS.  Aug.  tom  VI,  fol.  836  et  octobr.  tom.  III,  fol.  26S  )  . 
.51  au  (j  de  mars  dans  le  martyrologe  de  M.  Chastçlain  ;  mai. 
>aiicuh  de  ces  hagiologues  ne  nous  fait  connaître  le  lieu  de  sa 
naissance,  ni  le  genre  et  l'époque  de  sa  mort.  Il  y  en  a  qui  prc- 


2-3  DE  LOSTANGES. 

Il  est  nomme,  dans  plusieurs  actes  depuis  l'an  145O3 
jusqu'en  1466;  assista  au  contrat  de  mariage  de  Jeanne 
de  Veyrines,  sa  belle-»sœur,  avec  noble  Jean  de  Lau- 
rière,  seigneur  de  Lanmari,  le  5  février  1451  (v.  st.  ); 
eut  un  différend  au  sujet  de  la  rente  du  Pont-Vieux, 
près  de  Limeuil,  lequel  fut  terminé  par  une  sentence 
arbitrale  du  3  décembre  1455  ;  fit  un  arrenlement  le 
19  février  suivant  1455  (  v.  st.):  est  nommé  dans 
une  enquête  faite,  le  10  mars  1461  (v.st.),  devant 
Fortanier  de  Saint-Astier,  damoiseau,  seigneur  des 
Bories,  nommé  arbitre  du  différend  qui  s'était  élevé 
entre  le  même  seigneur  de  Sàinte-Alvère  et  noble  et 
puissant  seigneur  Jean  d'Estissac,  seigneur  d'Estissac,  etc. 
au    sujet    de    la  division  et    limites    des  juridictions   et 


tendent  qu'elle   était-  sœur,   ou    du   moins  contemporaine   de 
Sainte-Foy  d'Agen,  et  croyent  que  ces  deux   saintes   souffrirent 
ensemble  le   martyre  durant  la  persécution  de  Dioclétien,    en 
287  ou  290.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est   que  les  églises  bâties 
sous  leur  invocation,  sont   ordinairement  peu  distantes  les  unes 
des  autres  :  cette  remarque   peut  s'appliquer  à  l'Agenois  comme 
au  Périgord.Le   père   Dupuy,    recollet,   qui  avait  visité   l'églis* 
de    Sainte-Alvèr^   où   étaient  conservées  les   reliques  de  cette 
sainte,  rapporte  qu'on  voyait  de  son  tems  à  son  chef,   une   ou- 
verture large  de  quatre  doigts,  faite  d'un  coup  de  coutelas,  ou  de 
hache.  (Etat  de  Végl.  du  Périgord,  in  4-°,  2«  partie,  pag.  62. 
Le  culte  de  cette  sainte  ne  s'était  guères  répandu  hors   des   li- 
mites du  Périgord  et  de  l'Agenois  ;   il  avait  cependant  *pénétr<f 
dans  le  Rouergue,  où  l'on  croit   qu'il   avait   été  apporté   par  le 
fondateurs  de  l'abbaye  de  Ste-Foy  de  Conques,  ou  par  les  religieux 
de  Paunac,  lorsque,  pour  se  dérober  à  la  fureur  des  Normands 
ils  se  réfugièrent,  en  849,  dans  les  montagnes  du  Rouergue.  Le 
plus  anciens  monuments    qui  nous   restent  sur    ce    culte,   son 
\  .0  deux  chartes  du  monastère  de  Vabres,  dont  l'une  est  du   moi 
de  juillet  935  {D.  Vaissette,  Hist.  du  Langued.   tom.  II,  pr.  col 
73,    n°  60),  et  l'autre  d'environ  l'an  1092  [Gall.  chr.  tom.  instr 
fol.  58,    coL  I,  ««  5);  2.^   l'ancien  hagiologue  de    l'ab'baye   d 
la    Sauve-Majeure,    écrit  sur  la  fin  du  onzième   siècle;  on  y  li 
ce  qui  suit  :  «  VIII  Kal.  sept,  translatio  corporis   sanctœ  Alven 
»  virginis.  »  (  D.  CA.    Estiennot,  fragm.   hist.  Aquit.    tom.  I^ 
fol.  189   cot.  no   568);  3.°  le  martyrologe  de    Saint-Savin,    prt 
de  Tarbes  en  Bigorre  {Du  Saussay,  martyrol.  gallican.  )  ;  en  fi 
4.°  une  inscription  gravée  en    1172,    sur  la   muraille  de  l'égli'^ 
de  Sainte-Alvère,   dans  laquelle  il  est  fait  mention  de  la  conse 
cration  d'un   autel  dans   la   même  église,     par    Pierre   Mimeij 
évêque  de  Périgueux.'(P.  Dupuy,  ibid.  pag.  62.) 


DE  LOSTANGES.  279 

châtellenies  de  Montclar  et  de  Sainte- Alvère  ;  tit  un 
échange ,  le  2d  octobre  1463,  avec  Belangarie  Roquette, 
prévôt  de  Tremolac;  et  le  16  février  i653  (v.  st).  ,  il 
permit  à  noble  et  religieux  frère  Géraud  de  Maumont, 
prévôt  de  Paunac  ,  de  prendre  dans  la  forêt  de  Puide- 
règes  ,  tous  les  bois  nécessaires  pour  .la  réparation  du 
monastère  et  de  l'église  de  Paunac;  fonda  une  messe  à 
Sendrieux ,  le  pénultième  octobre  1465;  et  fit  son  tes- 
tament le  dernier  de  juin  1466,  par  lequel  il  institua 
Guy  et  Jean  de  Lostanges ,  ses  fils,  ses  héritiers  univer- 
sels, et  nomma  exécuteurs  de  ses  dernières  volontés, 
Pierre  de  Lostanges,  son  frère,  seigneur  de  Lostanges 
et  de  Beynac,  et  noble  Jean  de  Laurière,  seigneur  de 
Lanmari  :  on  remarque,  parmi-  les  témoins ,  François  du 
Saillant,  seigneur  de  Flomont,  Alzias  Flamenc  et  Jean 
de  Curemoqte. 

Lorsqu'il  fit  son  testament ,  il  venait  d'être  blessé  à 
mort  dans  une  maison  de  Sainte- Alvère,  vers  la  Saint- 
Jean  1466,  et  seize  jours  après,  il  mourut  de  ses  bles- 
sures. Antoinette  de  Veyrines  ,  sa  veuve  ,  et  Guy  -  Adé- 
mar  de  Lostanges,  son  fils  aîné,  portèrent  plainte  et 
informèrent  contre  Hélie  Gaillard,  et  Thomas  Gaillard, 
^/Y  Bon  temps,  frères  puînés  de  Bertrand  Gaillard,  sei- 
gneur de  Longa  ,  voisins  du  château  de  Sainte- Alvère  , 
Pierre  et  Arnaud  du  Puy  et  Jean  Rollet  ,  prévenus 
d'être  auteurs  ou  complices  de  cet  assassinat.  Les 
deux  premiers  se  pourvurent  en  grâce  auprès  du  Roi, 
vantèrent  leur  zèle  et  leur  fidélité ,  et  rappelèrent  les 
'^.ombreux  services  qu'ils  avaient  rendus  à  l'état  et  aux 
rois  Charles  Vil  et  Louis ..  XI  ,  tant  en  Roussillon  , 
qu'à  Montlhéry  ,  et  ailleurs,  au  fait  de  leurs  guerres.  Ce 
monarque  leur  accorda  des  lettres  de  rémission , 
datées  d'Orléans,  au  mois  de  décembre  1466,  et  qui  fu- 
rent publiées,  par  Pierre  d'Ac^gné  ,  vicomte  "  de  Lorac  , 
chambellan  du  Roi,  et  sénéchal  de  Périgord,  le  27 
avril  1467.  Pour  assurer  l'exécution  de  ces  lettres  et  la 
représentation  volontaire  de  leurs  personnes,  les  frères 
Gaillard  donnèrent  pour  cautions ,  le  23  mars  1467  , 
•.  st.),  nobles  hommes  Charles  de  Talleyrand  ,•  chc- 
jlier,  seigneur  de  Grignols  et  prince  de  Chalais ,  Guil- 
laume de  la  Porte,  co- seigneur  de  Chantérac,  Pierre 
ie  Paleyrac  ,  seigneur  dudit  lieu  ,  Hugues  d'Aytz , 
-cigncur  de    la     Cassaigne  ,     Bertrand     d'Aytz,    seigneur 


28o  ^E  LOSTANGES. 

de  Meymy ,  Mathurin  de  Clermont,  seigneur  de  Piles, 
Bos  de  Serval,  Aymorld  de  la  Baume ,  et  Bertrand  Gail- 
lard,  frère  desdits  Hélie  et  Bontems.  11  avait  épousé, 
par  contrat  du  27  novembre  1448  (i)  ,  Antoinette  ou 
Antonie  de  Veyrines ,  autrement  de  Limeuil ,  fille  de 
noble  homme  Jean  de  Veyrines,  seigneur  de  Sainte - 
Alvère  (2) ,    et   de  Jeanne   Flamenc  de   Bruzac.  Elle  fut 


(i)  Et  non  pas.  le  27  septembre  1446,  comme  il  est  dit  par 
erreur  ,  dans  le  dictionnaire  de  Morery  dans  la  Chesnaye-  des- 
Bois  et  ailleurs. 

(2)  La  seigneurie  de  Sainte-Alvère,  située  en  Périgord,  fai- 
sait autrefois  partie  de  la  châtellenie  de  Limeuil,  dont  elle  fut 
sans  doute  démembrée  pour  former*  l'apanage  d'un  cadet  de 
l'ancienne  maison  de  Limeuil.  Le  plus  ancien  seigneur  de  Sainte- 
Alvère  dont  la  connaissance  soit  venue  jusqu'à  nous,  est  : 

Pierre  de  Limeuil,  damoiseau,  qui  fit  son  testament  à  Pignan, 
près  Montpellier,  en  Languedoc,  le  17  des  calendes  d'août 
1284.  Il  avait  épousé  Marsebilie  de  Gourdon,  sœur  de  Pons, 
seigneur  de  Gourdon,  qui  lui  porta  en  dot  deux  mille  livres  de 
Périgord,  et  le  rendit  père  de: 

Berard  de  Limeuil ,  damoiseau  ,  seigneur  de  Sainte  -  Alvère , 
connu  par  des  actes  de  1284,  1299,  i3i2,  i33i.,  i333  et 
1 333  ;  fit  son  testament  le  mercredi  après  le  dimanche  L<a?/d!re 
i338  (v.  st.),  en  faveur  de  son  fils  nommé  : 

Corborand  de  Limeuil,  seigneur  de  Sainte-Alvère,  passa  un 
acte  en  i343,  et  ne  vivait  plus  en  1347  (v*  ^^0  \  ^^  avait  épousé, 
en  i336,  Guiscarde  de  la  Popie,  sœur  de  Bertrand  de  la  Po- 
pie,  seigneur  de  Coanac,  laquelle  testa  en  i368.  Ils  laissèrent 
entr'autres  enfants  : 

Deodat  ou  Dorde  de  Limeuil,  seigneur  de  Sainte-Alvère , 
fit  son  testament  en  J397  ;  il  avait  été  marié  deux  fois  ;  i.°  en 
1 36 1,  à  Gaillarde  de  la  Pradelle,  sœur  de  Bertrand,  damoi- 
seau de  Couse  sur  Dordogne  ;  2.0  avant  l'an  i38o,  à  Ayrem- 
burge,  dite  Borguete  Grimoard  de  Jaure,  veuve  d'Aimeri  de 
la  Barde,  damoiseau,  et  fille  et  héritière  de  Pierre  Grimoard  , 
seigneur  de  Jaure,  et  de  Valérie  de  la  Tour  ;  il  eut  de  cette 
dernière  femme  deux  enfants: 

1 .0  Jean  de  Limeuil,  mort  jeune  et  sans  enfants  ; 
2.0  Philippe  de  Limeuil,  dame  de  Sainte.-Alvère,  épousa  en 
i382,    Guillaume-Arramond   de    Veyrines,    damoiseau,   fils  de 
Bernard   de  Veyrines,  seigneur  de    la  Barde,  près    Le   Bugue  ; 
dont  provint  entr'autres  enfants, 

Jean  de  Veyrines,  seigneur  de  Sainte-Alvère,  épousa  vers 
Tan  1420,  demoiselle  Jeanne  de  Plamenc  de  Bruzac,  dont  il 
eut   quatre   filles:    i.»    Antoinette,    mariée  en   1448,   à    noble 


I 


DE  LOSTANGES  281 

assistée  de  sa  mère,  et  de  nobles  hommes  Jaubert  Fla- 
menc ,  seigneur  du  lieu  de  Peyraux  ,  son  oncle ,  Pons 
de  Larmandie,  son  beau-frère  (i) ,  et  de  Pierre  de 
Montlouis ,  seigneur  de  Labatut  ,  qui  lui  constituèrent 
en  dot  ,  la  tour,  forteresse  et  toute  la  juridiction  de 
Sainte-Alvère,  avec  tous  les  droits  et  devoirs  en  dé- 
pendants, sous  la  condition  expresse  qu'elle  et  son  mari 
seront  tenus  de  porter  les  nom  et  et  armes  de  l'hospice  de 
Sainte- Al vère,  et  qu'ils  doteront  les  deux  soeurs  puînées 
d'Antoinette  de  Veyrines,  qui  était  encore  à  marier, 
en  leur  donnant  à  chacune  la  somme  de  cent  écus  d'or 
bon  et  vieux  (chaque  écu  d'or  valant  3o  sols) . 

Antoinette  de  Veyrines  reçut ,  le  8  "mai  1462,  une 
donation  de  Jeanne  Flamenc,  sa  mère.  Ayant  perdu 
son  mari,  qui  fut  assassiné  en  1466,  elle  fut  nommée  tu- 
trice de  ses  enfants  ;  et  en  cette  qualité,  elle  porta  plainte 
au  criminel ,  contre  nobles  Hélie  Gaillard ,  Thomas , 
son  frère,  dit  Bontemps,  et  autres,  prévenus  d'avoir 
commis  cet  assassinat.  Ce  procès  fut  long  et  durait  en- 
core en  1471,  puisqu'il  y  eut  des  dépositions  de  témoins, 
faites  en  mai  1470 'jusqu'au  17  août  1471  (  v.  st.);  elle 
obtint,  le  i3  février  1476  (v.  st.),  une  sauve-garde  du 
Roi  ;  et  passa  des  actes  conjointement  avec  Guy,  son 
fils,  en  1481,  et  le  19  août.  1482.  Ils  firent  un  accord  le 
6  février  1482  (  v.  st.),  avec  Jean  de  Lostanges,  frère 
puîné  de  Guy,  par  lequel,  ils  lui  cédèrent  les  terres  de 
Saint-Dizier  et  de  Roquepine,  au  diocèse  de  Sarlat. 
Elle  prend  dans  cet  acte,  le  nom  d'Antoinette  de  Li- 
meuil,  dite  deVeyrines,  dame  de  Sainte- Alvère,  Deux 
jours  après,  c'est-à-dire,  le  8  février  1482  (  v.  st.), 
elle  ht  donation  à  Guy,  son  fils  aîné,  de  tout  le  droit 
qu'elle  pouvait  avoir  et  prétendre  sur  la  châtellenie  de 
Limeuil  et  Sendrieux,  et  sur  la  bastide  et  territoire  de 
Vergne  ;  passa  une  transaction  le  24  mai  1483,  avec 
Pierre    Valette,    etc.  ;    enfin,    elle     fit    son    testament     le 


Jean  II  Adémar- de- Lostanges,  damoiseau;  2.°  Louise,  mariée, 
le  même  jour  à  noble  Pons  de  Larmandie,  damoiseau  de  Mi- 
remont  ;  3.°  Jeanne  alliée,  en  145 1  (v.  st.),  à  noble  Jean  de 
Laurière,  seigneur  de  Lanmari  ;  4.°  Autre  Jeanne  dont  le  sort 
est  ignoré. 
(i)  Mari  de  Louise  de  Veyrines,  sa  sœur. 


282  ^^  LOST ANGES. 

1"  juillet  149 1,   dans  lequel  elle-  rappelle  Jean    de     Lar- 
mandie,  son  neveu  (fils  de  sa  sœur). 

Les  enfants  pro venus  de  son  mariage  sont  : 

I.®  Guy,  dit  Guinot  de  Lostanges,  seigneur  de 
Sainte- Alvère,  nommé  aussi  quelquefois  Guy  de 
Limeuiî,  dit  de  Lostanges,  damoiseau,  paraît 
dans  plusieurs  actes  avec  sa  mère,  en  1481, 
1482,  etc.  ;  et  seul,  en  1484,  1492,  1497, 
i5o6,  etc.  ;  fit  son  testament  l'an  i'5oo,  par 
lequel  il  institua  Anne  de  Lostanges,  sa  fille, 
son  héritière  universelle;  rcçut^  le  24  janvier 
i5oi  (  v.  st.),  quittance  de  la  somme  de  deux 
mille  livres,  de  Géraud  de  Ségur,  chevalier 
seigneur  de  Pechagut,  Pressac,  Théobon  et  Lan- 
derrouat  ;  il  est  nommé  dans  cet  acte,  Guy  de 
Lostanges,  dit  deLimeuil;  transigea  le  i*"^  avril 
i5o6,  avec  Jean  de  Lostanges,  seigneur  de 
Puyderèges  et  de  Saint-Dizier,  son  frère,  et 
ne  vivait  plus  le  12  février  i5o7(v.  st.j.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  dubS  janvier  {aliàs  23  avril) 
1471,  demoiselle  Jeanne  de  Beaupoil  de  la  Force, 
fille  de  Jean  de  Beaupoil,  chevalier,  seigneur  de  la 
Force  et  de  Masduran,  et  de  dame  Marie  Prévôt. 
Dans  un  acte  du  la  février  ï5o7  (  v.  st.  )  ^elie  se 
dit  veuve  de  Guy  de  Lostanges  ;  et  ne  vivait  plus 
le  29  août  i5i5.  De  ce  mariage  il  ne  provint 
qu'une  fille  ; 

Anne  de  Lostanges,  qui  épousa  messire  Gaston 
de  Ségur,  chevalier,  captai  'de  Pechagut, 
Soudan 'de  Preissac,  seigneur  de  Théobon, 
de  Landerrouat  en  Bazadois,  de  Cantenac 
en  Médoc,  etc.  ,  lequel  devenu  veuf,  se 
remaria  le  9  janvier  i55i  fv.  st.),  avec 
Jeanne  de  Chassaigne.  Gaston  de  Ségur 
prend  dans  cet  acte  k  qualité  àh  seigneur 
de  Sainte- Alvère;  ainsi  que  dans  un  acte 
d'offre  qu'il  fit,  le  22  novembre  i5o7,  à 
mademoiselle  de  Beaupoil,  dite  de  la  Force. 
Anne  de  Lostanges  fit  son  testament  le 
,  10    mai    i5o7,   un  codicille  le    i5   août    sui- 

vant ,  et  mourut  sans  enfants. 

2.°   Jean,  dit  Janicot  de  Lostanges,  III^  du  nom, 
qui  suit; 


I 


DE  LOSTANGES.  2  83 

3.°  Jean  de  Lostanges ,  protonotaire  du  Saint- 
Siège  ,  et  chanoine  de  Rodez ,  nommç  dans  un 
acte  du  i"  octobre  i5  20.  On  le  croit  fils  de 
Jean   II,  frère  des  précédents. 

IX'.  Jean,  dit  Janicot  de  Lostanges,  '  lïl"  du 
nom,  seigneur  de  Sainte -Alvère,  fils  puîné  de  Jean  II, 
Adémar-de-  Lostanges,  seigneur  de  Sainte- Alvère  et 
d'Antoinette  de  Veyrines,  paraît  être  le  premier  qui 
cessa  de  prendre  le  surnom  d'Ade'mar;  il  fut  d^abord 
seigneur  de  Puydarèges,  ou  de  Puyderèges,  ensuite  de 
Saint- Dizier ,  et  devint  seigneur  de  Sainte -Alvcre  ^  par 
la  mort  sans  enfants  d'Anne  de  Lostanges ,  dame  de 
Ségur,  sa  nièce ,  fille  unique  de  Guy  de  Lostanges, 
seigneur  de  Sainte -Alvère  ,  son  frère  aîné. 

Il  fut  4'un  des  hommes  d'armes  de  la  compagnie  de 
cent  lances  de  M.  le  comte  de  Dammartin  (Antoine  de 
Chabannes),  suivant  le  vingt -unième  compte  de  Pierre 
Raguier,  trésorier  des  guerres,  pour  Tannée  1460  (i).  Il 
devait  être  entré  au  service  fort  jeune  ,  puisque ,  suivant 
des  actes  du  pénultième  janvier  i46'6  (v.  st.),  et  du  23 
avril  après  Pâques  1469  ,  il  était  encore  sous  la  tutelle 
de  sa  mère  Antoinette   de  Veyrines. 

Il  servait  ea  la  même  qualité,  c'est-à-dire,  de  l'un 
des  hommes  d'armes  de  la  compagnie  de  cent  lances,  de 
Gilbert  de  Chabannes  ,  chevalier,  seigneur  de  Curton  , 
sénéchal  de  Guyenne  e^t  gouverneur  du  Limosin , 
en  1472  et  1474,  et  dans  celle  d'Olivier  de  Coëtivy, 
gouverneur  d'Auxerre ,   en    1483(2). 

Il  transigea  le  dernier  octobre  1497',  avec  noble  Pan- 
taléon  de  Montlouis,  prêtre,  curé  de  Saint -André, 
dans  le  diocèse  de  Narbonne  ,  demeurant  au  lieu  de  la 
Barde  ,  paroisse  de  Saint -Sulpicé  du  Bugue  ,  au  sujet 
des  Forges  du  Bugue  ,  appelées  de  Parador  et  du  Noyer; 
fit  un  accord  le  i"  avril  i5o6,avec  Guy  de  Lostanges, 
sdn  frère  aîné ,  dans  lequel  il  prend  la  qualité  de  sei- 
gneur du  Puyderèges  et  de  Saint- Dizier  [de  Sancto 
Desiderio)  j   et  dans  un  acte  du   21    décembre     i5o7,  il 


(i)  Cabinet  de  r ordre  du  Saint-Esprit,  vol.  cot.  Billette, 
foi.  8o5.  . 

(2)  Cabinet  id.  thres  originaux  scellés^  vol.  235,  fol.  1(7,  8. 
et  vol,  23b.  fol.  195,-4.  etpreuv.p.  187. 


X84  ^^  LOSTANGES. 

prend  le   nom  de  Jean  Aymart  de  Lostanges ,  seigneur  de 

Lost  anges. 

Il  passa  une  transaction  ,  le  29  août  1 5  i  5  ,  avec  Jean 
de  Beaupoil,  dit  Prévôt,  chevalier,  seigneur  baron  de 
h  F'orce  ,  et  Pierre  de  Beaupoil ,  son  frère ,  par  la  - 
quelle  ces  derniers  lui  cédèrent  et  abandonnèrent  tout 
ce  qui  pouvait  leur  appartenir  es -château  et  terre  de 
Sainte  -  Alvère ,  pour  raison  de  la  succession  de  Jeanne 
de  Beaupoil,  dame  de  Sainte -Alvère  ,  leur  tante.  Il  se 
dit  héritier  de  Guy  de  Lostanges,  son  frère,  d^Anne  de 
Lostanges  (sa  nièce),  et  de  Gaston  de  Ségur ,  dans  un 
acte  du  1"  janvier  i5i5  (v.  st.).  Enfin, .il  fit  son  testa- 
ment le  18  avril  1 5 16,  dans  lequel  il  est  nommé  Jean, 
dit  Janicot  de  Lostanges  ,  aliàs  de  Limeuil ,  seigneur  de 
Sainte  -  Alvère  et  de  Puyderèges;  il  y  institue  son  hé- 
ritier universel,  Bertrand  de  Lostanges,  dit  de  Limeuil, 
son  fils ,  et  de  dame  Marie  de  Salignac.  Il  est  encore  fait 
mention  de  lui,  dans  un  acte  du  21  avril  i5i6  ;  mais  il 
avait  cessé  de  vivre  en  i5 18.  Il  avait  formé  deux  alliances  : 
la  première,  avec  Marguerite  de  Gaillard,  fille  de  Ber- 
trand de  Gaillard  ou  Galhard ,  seigneur  de  Longa ,  par 
contrat  du  5  février  1482  (v.  st.);  elle  vivait  encore  le 
19  mai  i5o6  ;  on  ignore  s'il  en  eut  des  enfants.  Il  épousa 
en  secondes  noces ,  par  contrat  passé  lé  2  3  janvier  1 5o8 
(v.  st).  ,  Marie  de  Salignac  ou  de  Salagnac ,  qui  était 
veuve  de  Guy  de  Gimel ,  seigneur  de  Paluel ,  et  fille 
de  Jean  de  Salignac ,  seigneur  de  la  Mothe  -  Fénelon  . 
maître  d'hôtel  ordinaire  du  Roi ,  et  de  Catherine  de 
Lauzières  -  Thémines  (i).  Elle  survécut  à  son  mari,  et 
passa  un  acte  comme  tutrice  de  Bertrand  de  Lostanges, 
son  fils,  le  i"  octobre  i520.  On  ne  lui  connaît  que  deux 
enfants  ,   qui   sont  : 

I.®  Bertrand  de  Lostanges  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Marguerite  de  Lostanges ,  épousa  Pierre  de 
Faydit,  écuyer,  seigneur  de  Charmens  en  An- 
goumois  ,  suivant  une  quittance  de  dot  du  17  fé- 
vrier i552  (  V.  st). 


Mercure  de  mai  lySô,  pag.  2  58.  —  Extrait  des  titres  de 
Solignac. 

(2)  Dans  les  généalogies  imprimées,  on  lui  donne  un  second 
fils  appelé    François  ,   auteur    de   la  '  branche    de     Paillé ,    en 


DE  LOSTANGKS.  285 

X.  Bertrand  de  Lostanges,  chevalier,  seigneur 
de  Sainte-Alvère,  de  Puyderèges  en  Périgord,  et  de 
Paillé  en  Poitou,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  etc.,  fut 
institué  héritier  universel  par  le  testament  de  son  père, 
le  i8  avril  1 5 16  ;  passa  un  acte  le  14  décembre  i5i8,  et 
était  encore  sous  la  tutelle  de  Marie  de  Salignac,  sa 
mère,  le  i"  octobre  i520,  Il  comparut  à  la  montre  et 
assemblée  des  nobles  et  autres,  sujets  au  ban  et 
arrière-ban  de  la  sénéchaussée  de  Périgord,  tenue 
à  Périgueux,  le  22  avril  '.544;  et  vivait  encore  en 
i562.  Il  avait  épousé,  en.  i536,  demoiselle  Marie  de 
Montberon,  dame  de  Paillé,  fille  d'Antoine  de  Mont- 
beron,  seigneur  de  Beaulieu,  et  de  Perrette  Le  Feron, 
suivant  un  acte  du  17  février  1544  (  ^-  st.  ),  dans  lequel 
il  est.qualifié  seigneur  de  Sainte-Alvère  et  de  Puyderèges. 
De  cette  alliance  provinrent: 

I.®  Hugues  de  Lostanges,  qui  suit  ; 

2.'*  François  de  Lostanges,  a  fait  la  branche  de  Paillé 

en  Poitou,  rapportée  ci-après; 
On  lui  donne  encore  pour  fils: 

3.°  Catherine    de   Lostanges,   femme  du  seigneur  de 

Vallezergues  ; 
4.*  Louis    de  Lostanges,  clerc-tonsuré,    en     i556, 

suivant  un  certificat  de  bonne  vie  et  mœurs,  qu'il 

obtint  pour  la  prise  de  possession  de  l'abbaye  de 

La  Garde-Dieu. 

XI.  Hugues  DE  Lostanges,  chevalier,  seigneur  de 
Sainte-Alvère,  etc. ,  chevalier  de  Jordre  du  Roi,  gen- 
tilhomme de  sa  chambre,  capitaine  de  cinquante  hommes 
d'armes  de  ses  ordonnances,  etc.  ;  il  avait  été  d'abord 
lieutenant  de  la  compagnie  de  M.  le  baron  de  Sansac, 
capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes  des  ordonnances 
du  Roi ,  suivant  une  quittance  de  ses  gages  militaires , 
qu'il  donna  à  Claude  Garrault ,  trésorier  des  guerres ,  le 
II  juin  1569.  Le  Roi  le  nomma  gentilhomme  ordinaire 
de  sa  chambre  ,  par  brevet  daté  de  Paris ,  le  7  mars 
i568  ,  pour  les  services  (est -il  dit  )  rendus  par  ledit  de 
Lostanges  ,  aux  Rois  prédécesseurs  et  au  Roi  régnant ,  en 
ces  présents  troubles  ,  etc.  Il  servit  les  rois  Charles  IX,  et 


Poitou  :  c'est   une  erreur,   François   était  fils   de  Bertrand,    et 
non  pas  de  Jean  III. 


2g6  ^^  LOSTANGES. 

Henri  III  ;  reçut  deux  lettres  de  Henri  III  ,  la  première 
datée  de  Blois ,  le  i6  décembue  i5y6,  est  conçue  en  ces 
termes  ; 

«  Monsieur  de  Sainte- Alvère ,  vous  entendrez  par  le 
»  sieur  de  Losses,  quelque  chose  important  mon  service 
»  et  le  bien  de  ce  royaume ,  auquel  je  vous  ay  ci-devant 
»  cognu  si  dévot  et  affectionné  ,  que  je  m'assure  que  y 
»  rendrez  toujours  même  fidélité  et  debvoir  en  toutes  les 
y)  occasions  qui  se  présenteront.  A  ceste  cause,  je  vous 
»  prie  Croire  ledit  sieur  de  Losses ,  de  ce  qu'il  vous  dira 
»  comme  moy-mesmes,  et  le  Créateur  vousav^oir,  etc. 
»  Escrit  à  Blois,   le   i6  décembre    1576. 

Signé   Henry.  » 

Par  la  seconde _,  datée  de  Paris,  le  10  jiiin  iSSy,  ce 
prince  lui    dit  : 

«  Monsieur  de  Sainte -Alvère,  il  m'avait  déjà  été  ap- 
jî  porté  de 'quelle  valeur  et  affection  vous  vous  employez 
»  ordinairement  par  de  là,  en  tout  ce  qui  se  offre  pour 
»  mon  service  ;  mais  le  témoignage  qui  m'en  a  été  rendu 
»  par  le  sieur  d'Aubeterre,  seneschal  et  gouverneur  de 
»  mon  pays  de  Périgord ,  et  l'assistance  qu'il  m'a  mandé 
»  avoir  receue  de  vous  au  dernier  voyage  qu'il-  a  fait  en 
»  Limosin,*et  au  siège  de  Boutesac,  m'ont  donné  oc- 
«  casion  de  vous  assurer  par  ceste  lettre,  du  contente- 
»  ment  que  je  en  ai  reçu  ;  vous  priant  de  continuer  en 
r>  ceste  bonne  volonté,  et  favoriser  mes  affaires  par  de 
»  là  ,  de  tout  ce  que  vous  y  pourrez  apporter ,  avec  as- 
»  surance  que  vos  services  ne  vous  demeureront  point 
»  inutiles,  et  que  je  les  recognoistreray  bien  volontiers^ 
»  quand  les  occasions  s'en  présenteront.  Priant  Dieu, 
»  Monsieur  de  Saint-Alvère,  qu'il  vous  ayt  en  sa  sainte 
»  grâce.   Escrit  à    Paris,    le   dixième  jour  de  juin    1587. 

Signé  Henry.  » 

Ce  prince  étant  au  camp  de  Nevers,  lui  accorda,  le 
7  décembre  1587,  le  brevet  de  capitaine  de  cinquante 
hommes  d'armes  de  ses  ordonnances,  qu'avait  le  feu  sieur 
de  Torcy  ;  enfin  le  roi  Henri  IV  lui  écrivit  aussi  plusieurs 
lettres,  dont  nous  ne  rapporterons  que  les  deux  sui- 
vantes :  l'une  est  du  22  mai  1589,  et  l'autre  du  21  mars 
1595  : 

«  Monsieur  de  Sainte-Alvère,  envoyant  par  de  là,  le 
»  sieur   de  Secles,   vers  mes   bons  serviteurs  pour   les  voir 


DE  LOSTANGES.  287 

»  de  ma  part ,  et  rendre  informez  de  Tetat  de  mes  af- 
»  faires,  je  l'ay  chargé  de  faire  cet  office  en  votre  en- 
»  droit,  pour  l'estime  en  laquelle  j'ay  toujours  été  en 
»  votre  fidélité  et  dévotion  à  mon  service,  qqi,  je  m'as- 
1)  sure,  vous  est  en  telle  recommendation,  qu'il  n'aura 
»  été  au  pouvoir  de  ceux  qui  se  sont  rebellés  contre  moy, 
n  vous  en  détourner;  comme  par  leurs  faux  artifices  et 
»  menées,  ils  ont  tempté  le  moyen  d'en  séduire  plu- 
»  sieurs,  auxquels  j'espère  aussi  bien  faire  sentir  telle 
»  punition  de  leur  faulte,  qu'ils  pourront  entrer  en  vo- 
»  lonté  de  rependre  les  erres  de  me  rendre  l'obéissance 
»  qui  m'est  deue;  en  quoy  il  est  besoing  que  tous  mes 
»  bons  serviteurs  sesvertuent  pour  m'y  assister;  comme 
»  pour  votre  regard  je  vous  en  prie,  et  croire  que  j'au- 
»  ray  bonne  souvenance  de  vous  recognoistre,  selon  vos 
y>  mérites.  Et  remettant  audit  sieur  de  Secles  ,  à  vous 
»  dire  les  autres  occurances,  je  prie  Dieu  ,  monsieur  de 
»  Sainte-Alvère,  qu'il  vous  ayt,  etc.  Fait  à  Châtelle- 
»  raùlt,  le  vingt-deuxième  may  1589. 

Signé  Henry.  » 

«  Monsieur  de  Sainte-Alvère,  je  désire  que  le  sieur 
»  de  Bourdeilles,  séneschal  et  gouverneur  en  mon  pays 
»  de  Périgord,  se  rende  avec  bonne  trouppe  en  mon 
»  pays  de  Lyonnois,  suivant  le  commandement  que  je 
»  vous  en  fais  ;  et  parce  que  je  sçay  qu'il  sera  bien  aise 
»  de  vous  amener  avec  luy,  comme  je  seray  aussi  de 
»  vous  veoir,  je  vous  prie  de  l'accompagner  en  ce 
»  voyage,  et  croire  que  je  le  tiendray  à  service  très- 
n  agréable;  ainsy  que  vous  cognoistrés  par  effect  en 
»  tout  ce  qui  se.  présentera  pour  votre  bien  et  advan- 
»  tage.  Priant  Dieu,  etc.  Escript  à  Paris,  le  21  mars 
n   iSgS. 

Signé  Henry.  » 

Il  ne  vivait  plus  le  19  septembre  i6i3.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  3  novembre.  1 562,  Galiote  de  Gourdon, 
fille  de  haut  et  puissant  seigneur,  messire  Jean  de  Gour- 
don-de  -  Genouillac  ,  chevalier,  seigneur  dudit  lieu, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  seigneur 
et  baron  de  Gourdon,  et  de  Vailhac  en  Quercy,  capi- 
taine du  Château-Trompette,  en  la  ville  de  Bordeaux, 
et  de  dame  Jeanne  Brun.  Elle  passa  un  acte,  le  19  sep- 
tembre  161 3,   dans  lequel  elle  est   nommée,    Galiote  de 


288  DE  LOSTANGES. 

Gînoiiilhac-  Vailhac,  veuve  de  Hugues  de  Lostanges.  De  ce 

mariage  sont  issus  : 

I.*  Louis  de  Lostanges,  fils  aîné,  fut  marié,  par 
contrat  du  [7  juillet  i582,  avec  Marie  du  Léon, 
dame  de  Bidonnet ,  fille  de  feu  Jean  du  Léon, 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'armes  de  ses  ordonnances  et  de 
feu  Mira  monde  de  Rochefort.  Il  vécut  peu  de 
tems  avec  sa  femme,  et  ils  moururent  l'un  et 
l'autre  très-jeunes,  sans  laisser  de  postérité.  Il  avait 
testé  le  9  août  1592,  fait  des  legs  à  François-Louis 
de  Lostanges,  son  frère  le  plus  jeune,  à  Jacquette 
(  alors  mariée)  ,  à  Marie  et  à  Susanne  de  Los- 
tanges, ses  sœurs,  et  nommé  son  héritier  uni- 
versel, Jean-Louis  de  Lostanges,  son  frère; . 

2.°  Jean-Louis  de  Lostanges,  seigneur  de  Sainte- 
Alvère,  qui  suit  ; 

3.®  François-Louis  de  Lostanges,  a  fait  la  branche 
de  Beduer,  établie  en  Quercy,  dont  il  sera  fait 
mention  ci-après; 

4.°  Jacquette  de  Lostanges,  épousa  par  contrat  du 
II  novembre  i588,  Raimond  de  Saint-Glar, 
écuyer,  seigneur  de  Cramirat,  fils  aîné  de  mes- 
sire  Raimond  de  Saint-Clar,  chevalier  de  Tordre 
du  Roi,  seigneur  de  Puymartin,  y  habitant,  et 
de  feu  dame  Louise  de  Hautefort.  Il  lui  lut 
constitué  une  dot  de  quatorze  mille  livres,  et 
elle  avait  été  légataire  d'une  somme  d^argent, 
dans  le  testament  de  Louis  de  Lostanges  ,  son 
frère  aîné,  du  9  août  1592  ; 

5.*  Marie  de  Lostanges,  légataire  et  non  mariéeen 
1592;  mais  il  paraît  qu'elle  épousa  depuis  N.... 
de  Tricard  ,  sieur  de  Montruc,  fils  d'Alaris 
de  Tricard,  écuyer,  seigneur  de  Rougnac.  C'est 
ce  qu'on  apprend  par  une  quittance  de  dot 
donnée  par  ce  dernier  (  beau-père  de  Marie  de 
Lostanges),  le  23  avril  i6i5,  à  Jean-Louis  de 
Lostanges  ; 

6.**  Susanne  de  Lostanges,  légataire  et  non  mariée 
lors  du  testament  de  son  frère  Louis,    en   1592. 

XII.   Jean-Louis   de    Lostanges,    chevalier,   baron    de 
Sainte-AIyère ,    seigneur    de     Puyderèges ,    Bidonnet    et 


DE  LOSTANGES.  289 

Saverdun  ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi  ;  il  est  fait  mention 
de  lui,  dans  une  lettre  extraordinaire  d'aboliiioii  ,  accor- 
dée,  en  1604,  P^"^  le  .roi  Henri  IV,  à  Pierre  de  Saint- 
Chamans  ,  seigneur  de  Pazayac  ,  pour  avoir  exposé  sa 
vie,  dans  un  combat  où  il  servit  de  second  à. Jean,  son 
père,  contre  le  seigneur  de  Marcilhac  et  le  baron  de 
Lostanges ;  \\  est  qualifié  ,  chevalier  de  Tordre  du  Roi, 
seigneur,  baron  de  Sainte- Alvère  ,  Bidonnet  ,  Saverdun, 
Puyderèges ,  etc.,  dans  un  acte  du  4  décembre  1610; 
et  le  2  3  avril  i6i5,  il  reçut  une  quittance  dotale  du  sei- 
gneur de  R  gnac.  Il  fit  son  testament  clos  ,  le  18  juillet 
1617,  en  faveur  d'Emmanuel -Galiot  de  Lostanges ,  son 
fils  aîné  :  ses  autres  enfants  y  sont  nommés  au  nombre 
de  sept,  savoir:  deux  garçons  et  cinq  filles.  On  ignore 
l'année  de  sa  mort ,  mais  on  suppose  qu'e.le  arriva  avant 
le  5  mars  1625,  puisqu'Elisabeth  de  Crussol  se  qualifie 
dans  un  acte  de  ce  jour ,  dame  de  Sainte  -  Alvère  et  de 
Puyderèges  ,  sans  parler  de  son  mari. 

11  avait  épousé ,  par  contrat  du  14  décembre  i6o3  , 
Elisabeth  de  Crussol  ,  fille  de  haut  et  puissant  seigneur 
messire  Jacques  de  Crussol,  dijcd'Uzès,  pair  de  France, 
chevalier  des  deux  ordres  du  Roi ,  conseiller  en  son 
conseil  d'état  et  privé  ,  capitaine  de  cent  hommes  d'armes 
de  ses  ordonnances,  et  de  haute  et  puissante  dame  Fran- 
çoise de  Clermont  -Tonnerre  ;  elle  vivait  encore  le  5  mars 
1625.  De  leur  mariage  provinrent: 

i.°  Emmanuel -Galiot  de  Lostanges,  qui  suit  ; 

2.°  Jean  -  Louis  de  Lostanges,  seigneur  de  Puyde- 
règes,  "assista  ,  le  25  juin  1648,  aux  articles  du 
mariage  d'Emmanuel -Galiot  de  Lostanges',  son 
frère  aîné  ,  avec  Claude  -  Simone  -  Ebrard  de  S.iint- 
Sulpice  ;  et  testa  en  sa  faveur ,  le  25  décembre 
1675  fi); 

3.°  Hugues  de  Lostanges,  abbi  de  la  Nouvelle - 
lès-  Gourdon  ; 

4.°  Galiotc  ,  (nommée  aussi  Françoise -Galiote) 
de    Lostanges,  fut  mariée,  par  contrat  du  i2sep- 


(i)  Hugues  n'est  pas  nommé  dans  le  testament  clos  de  Jean- 
Louis  de  Lostanges,  du  18  juillet  lô  7,  sans  doute  parce  qu'il 
naquit  posthume.  La  septième  fille  n'était  pas  non  plus  baptisée 
encore  à  cette  époque. 

14.  19 


2(^0  l^E  LOSTANGES. 

tembre  (aliàs  26  avril)  1628  ,  avec  noble  Jean 
de  Gontaut  de  Saint -Gêniez ,  fils  d'Armand  de 
Gontaut  de  Saint -Geniçz,  seigneur  d'Andaux  , 
Lanzac ,  Gaulejac  et  de  Loupiac ,  et  d'Antoi- 
nette de  Chaunac  ; 

5.°  Marie  -  Henriette  de  Lostanges,  épousa  Jean  de 
Philip  ,  seigneur  de  Saint  -  Viance  ; 

6.®  Susanne  de  Lostanges ,  religieuse  à  l'abbaye 
royale  du  Bugue  :  avant  de  faire  ses  vœux ,  elle 
fit  une  donation  de  tous  ses  biens  et  droits  ,  le 
i 6  novembre  1644,  ^  Emmanuel -Galiot ,  son 
frère  aîné; 

7.°  Jeanne  de  Lostanges,  religieuse  au  Bugue;  fit 
le  même  jour  que  sa  sœur  (26  novembre  1644), 
donation  de   tous    ses  biens   à  son  frère; 

8.°  Marie-Galiote  de  Lostanges ,  fut  mariée  avec  Louis 
de  Molen  ,  seigneur  de  la  Vernède  et  de  Roche- 
brune  ,  en  Auvergne. 

XIII.  Emmanuel -Galiot  de  Lostanges,  chevalier, 
seigneur,  marquis  de  Sainte  -  Alvère ,  baron  de  Saverdun 
et  du  Vigan,  seigneur  de  Puyderèges,  de  Bidonnet 
et  de  Milloles ,  séne'chal  et  gouverneur  du  Quercy;  fut 
institué  héritier  universel  par  le  testament  clos  de  Jean - 
Louis  ,  son  père,  du  18  juillet  161 7.  Il  était  capitaine 
d'une  compagnie  de  chevau -légers ,  en  i636;  le  roi 
Louis  XIII  lui  écrivit  le  14  mars  i636  ,  pour  lui  ordonner 
de  se  rendre  en  diligence  à  son  armée  d'Italie  ,  avec  sa 
compagnie  de  chevau  -  légers  ;  et  reçut  plusieurs  autres 
lettres  du  même  prince.  Le  26  novembre  1644,  deux  de 
ses  sœurs,  religieuses  au  Bugue,  lui  firent  donation  de 
leurs  biens  et  de  leurs  droits  ;  il  fut  député ,  avec  le  sei- 
gneur de  Beduer,  son  cousin,  par  la  noblesse  du  Péri - 
gord  ,  le  2  mars  1 649  ,  pour  aller  à  Orléans  ,  où  le  Roi 
avait  convoqué  les  états  -  généraux  ;  nommé  à  la  charge 
de  sénéchal  et  gouverneur  du  Quercy ,  il  en  obtint  les 
provisions,  le  6  juillet  i655  ;  et  le  i3  août  suivant,  il  fui 
reçu  ,  en  cette  qualité  ,  au  parlement  de  Toulouse.  . 

Louis  XIV  lui  écrivit  une  lettre ,  datée  du  26  juin 
i663,  dont  voici  la  teneur:  «  M.  le  marquis  de  Sainte- 
»  Alvère  ,  par  mes  lettres  de  déclaration  du  mois  d'août 
«  dernier  ,  ayant  créé  et  établi  en  mon  royaume ,  une 
»  grande  compagnie ,    pour  faire    seule   le  commerce  des 


DE  LOST ANGES.  291 

»  Indes  orientales,  et  à  elle  concédé  en  toute  propriété, 
»  seigneurie  et  justice,  toutes  les  terres  qui  sont,  ou  ont 
»  été  ci-devant  occupées  par  mes  subjets,  en  Testendue 
»  desdits  pays,  avec  plusieurs  privilèges  et  exemptions  ; 
))  et  en  oultre  permis  à  toutes  personnes,  de  quelque 
»  qualité  et  condition  qu'elles  soient,  de  prendre  intérest 
»  dans  ladite  compagnie,  sans,  pour  ce,  déroger  en  au- 
»  cune  façon  à  leur  naissance,  qualité  et  privilèges.  Le 
»  dessein  de  former  cette  compagnie  ayant  été  recognu 
»  très-advantageux  à  ce  royaume,  la  Reine,  madame  ma 
»  mère,  la  Reine,  mon  épouse,  mon  fils  le  Dauphin, 
»  mon  frère,  le  duc  d''Orléans,  mes  cousins  les  princes 
»  de  Condé,  duc  d'Anguyen  et  prince  de  Conti,  les 
»  officiers  de  ma  couronne,  et  la  plus  grande  partie  des 
»  personnes  de  qualité  de  ma  cour,  les  compagnies  sou- 
»  veraines  de  Paris  et  Rouen,  et  tous  les  principaux 
«  bourgeois  et  marchands  desdites  deux  villes  et  aultres, 
»  se  sont  tous  intéressés  en  ladite  compagnie  ;  et  comme 
»  je  me  promets  de  votre  zèle  et  de  votre  affection  pour 
«  le  bien  du  public,  que  vous  serez  bien  aise  de  contri- 
))  buer  au  succès  d'un  dessein  qui  lui  est  si  utile  et  si 
»  advantageux,  je  vous  fais  cette  lettre,  pour  vous  convier, 
))  autant  qu'il  m'est  possible,  d'entrer  dans  ladite  com- 
))  pagnie,  et  d'exciter  par  votre  exemple,  les  officiers  de 
»  justice  et  finances,  les  nobles  et  les  bourgeois,  et  les 
•a  autres  principaux  habitans  des  villes  et  lieux  de  l'état  de 
»  votre  charge,  de  s'intéresser  dans  ce  commerce,  vous 
))  recommandant  d'employer,  pour  cela,  le  crédit  que 
)>  vous  avez  par  delà,  et  de  n'y  obmettre,  aucun  soin, 
»  comme  pour  une  affaire  que  j'ay  particulièrement  à 
T)  cœur.  Sur  ce,  je  prie  Dieu,  qu'il  vous  ait,  M.  le  marquis 
de  Sainte-Alvère,  en  sa  sainte  garde.  Escript  à  Paris, 
h  quatrième  jour  du  mois  de  décembre  1664  ». 
Signé  Louis,  et  plus  bas,  Phelipeaux.  Et  au  dos,  à 
M.  le  marquis  de  Sainte-Alvère,  sénéchal  et  Gouverneur 
de  mon  pays  de  Qiiercy. 

11  obtint,  le  24  janvier  1667,  de  M.  de  Montozon, 
Whdélégué  de  M.  Pellot,  intendant  de  Guienne,  acte  de 
la  représent-Uion  de  ses  titres  de  noblesse,  remontés  à 
l'an  1448,  et  fut  maintenu  dans  son  immémoriale  pos- 
session; passa  différents  actes,  notamment,  le  20  février 
1668,  Ie3i  juillet  1676,  etc  .  ;  et  fit  son  testament  olo- 
graphe, au    Vigan,    en     Quercy,  le    14    décembre    1678, 


2^2  A^E  LOSTANGES. 

dans  lequel  il  nomme  sept  enfants,  cinq  garçons  et  deux 
filles,  et  fait  Louis  de  Lostanges,  son  fils  aîné,  son 
héritier  universel.  Il  vivait  encore  l'année  suivante,  puis- 
qu'il obtint,  le  27  février  1679,  un  brevet  de  commis- 
sion, pour  faire,  pendant  trois  ans,  la  charge  de  sénéchal 
et  gouverneur  du  Q.aercy,  nonobstant  la  démission  qu'il 
en  avait  donne'e  en  faveur  de  Louis  de  Lostanges,  son 
fils  aîné. 

Il  avait  épousé,  par  articles,  datés  du  25  juin  1648, 
dame  Claude-Simone  d'Ebrard  de  Saint-Sulpice-Pellegri, 
dame  du  Vigan,  la  Mothe,  Cassel,  Saint-Sauveur,  Saint- 
Cirq,  Senaillac,  Ussel ,  Nadaillac,  veuve  de  haut  et 
puissant  seigneur  Guyon  de  Clermont  (Touchebœuf  ) , 
comte  de  Clermont,  etc.;  elle  y  fut  assistée  de  haute 
et  puissante  dame  Jeanne  de  la  Queuille,  comtesse  de 
Cabrières,  sa  mère;  elle  fit  son  testament,  au  Vigan, 
le  28  mars  171 2;  par  lequel  elle  nomma  son  héritier 
universel  François  de  Lostanges,  son  troisième  fils,  à 
la  charge  de  remettre  son  hérédité,  à  la  fin  de  ses  jours, 
à  Arnaud-Simon  de  Lostanges  son  petit-fils  (  fils  de 
Louis  de  Lostanges,  son  fils  défunt  )  ,  et  fait  mention 
de  cinq  enfants,  alors  vivants.  De  cette  alliance  pro- 
vinrent: 

i.°  Louis,  marquis  de  Lostanges,  qui  suit; 
2.  François  de  Lostanges,  comte  de  Sainte- 
Alvère,  capitaine  au  régiment  de  la  marine 
royale,  fut  sénéchal  et  gouverneur  du  Quercy, 
après  la  mort  de  Louis,  son  frère  aîné  ;  est 
nommé  dans  le  testament  de  son  père,  du  14  dé- 
cembre 1678,  et  dans  celui  de  sa  mère,  du  28 
mars  171 2  ; 

3.°  Antoine-François  de  Lostanges,  qualifié  en 
1678,  chevalier  de  Sainte-Alvère,  seigneur  de 
Saint-  Cirq,  et  en  1 7 1 2 ,  seigneur  d''  Ussel  ; 

4.°  Charles  de  Lostanges,  légataire  dans  le  tes- 
tament de  son  père,  en  1678,  et  appelé  che- 
valier de  Sainte-Alvère,  dans  celui  de  sa  mère, 
en    1712; 

5.°  Christophe  de  Lostanges,  archidiacre  de  la 
cathédrale  de  Cahors,  en  1678  et    171 2  ; 

ô.°  Jeanne  de  Lostanges,  légataire  en  1678,  ne 
vivait  plus  en  171 2  ; 

7.°  Marie-Anne  de  Lostanges,  fut  mariée   le  4    jan- 


DE  LOST ANGES.  203 

vier  1699,  avec  François  de  Beaumont,  comte 
de  la  Roque;  elle  mourut  à  Sarlat,  âgée  d'en- 
viron quatre-vingts  ans  (i),  le  17  mars  1747. 

XIV.  Louis  DE  LosTANGEs ,  chcvalier  ,  marquis 
de  Sainte-Alvère  ,  seigneur  de  Puyderèges  ,  baron 
du  Vigan  et  de  Saverdun,  seigneur  de  Bidonnet, 
Milloles,  etc.  ,  chevalier  de  Saint-Louis,  capitaine  de 
cent  hommes  d'armes,  gouverneur  pour  le  Roi  et  sé- 
néchal en  Quercy,  fut  institué  héritier  universel,  par 
le  testament  de  son  père,  du  14  décembre  1678  ;  il 
était  alors  sous-lieutenant  de  la  compagnie  colonelle 
du  régiment  des  Gardes-Françaises,  et  fut  fait  lieute- 
nant de  la  même  compagnie,  le  3o  mai  1690;  rendit 
hommage  au  Roi,  pour  la  terre  et  seigneurie  de  Sainte- 
Alvère,  le  20  septembre  1690;  transigea  avec  Henri 
de  Lostanges,  son  cousin,  baron  de  Paillé.  Le  Roi  lui 
écrivit,  le  8  février  1695,  une  lettre  par  laquelle  Sa 
Majesté  lui  mandait  qu'elle  l'avait  choisi  pour  travailler 
avec  l'intendant  en  la  généralité  de  Montauban,  à  la 
confection  du  rôle  de  la  capitation  de  la  noblesse  de 
rétendue  du  siège  de  Cahors.  Il  avait  perdu  un  œil  à  la 
bataille  de  Sénef,  en  1674,  et  se  noya  en  passant  la 
Dordogne,  le  i"  janvier  1706,  âgé  de  cinquante-deux 
ans;  il  ne  laissa  que  deux  enfants  de  Catherine- 
Rose  de  Cadrieu,  sa  femme,  qu'il  avait  épousée  par 
contrat  passé  à  Figeac,  le  26  février  1699,  et  qui 
lui  avait  apporté  en  dot  80  mille  livres  ;  elle  était  fille 
de  haut  et  puissant  seigneur,  messire  Arnaud-Louis  de 
Cadrieu,  chevalier,  marquis  de  Cadrieu,  baron  de 
Courrières,  de  Cazelles,  etc.  ^  et  de  dame  Isabeau  de 
Senectcrre. 

i.°  Arnaud  -  Louis -Claude  -  Simon  de    Lostanges, 

qui  suit; 
2.°    Isabeau   de   Lostanges,    mariée  avec  M.   le  mar- 
quis de  Reilhac,   par  contrat  du   7   juillet  1722. 
XV.   Arnaud- Louis- Claude -Simon      de      Lostanges, 


(i)  Elle  avait  eu  de  son  mariage  entr'autres  enfants,  1°  Ar- 
mand de  Beaumont  -  du  -  Repaire,  comte  de  la  Roque;  2.0 
Christophe  de  Beaumont,  archevêque  de  Paris,  duc  et  pair  de 
France,  commandeur  des  ordres  du  Roi,  etc. 


2p4  DE  LOSTANGES. 

chevalier,  seigneur,  marquis  de  Sainte-Alvère  et  de 
Montpezat  ,  baron  de  Limeuil  ,  Lostanges  ,  les  Prés  , 
le  Vigan  et  la  Bouffie,  seigneur  de  Gadrieu  ,  Gazelles  , 
Milloles,  la  Boissonnade,  Senaillac,  Sendrieux,  Pres- 
signac.  Grand  -  Gastang,  Longa,  Larue,  Gardonne, 
Sigoniac,  Ussel,  Puyderèges,  Bidonnet,  etc.  ,  grand 
sénéchal  et  gouverneur  pour  le  Roi  du  pays  de  Quercy, 
qualifié  très-haut  et  très-puissant  seigneur,  naquit  lé 
3o  octobre  et  fut  baptisé  le  7  novembre  de  Tannée  1700, 
il  assista  Elisabeth  de  Lostanges^  sa  sœur,  lorsqu'elle 
épousa  M.  le  marquis  de  Reilhac,  le  7  juillet  1722  ; 
rendit  hommage  au  Roi,  le  11  décembre  1771  ; 
mourut  âgé  de  soixante-dix-huit  ans,  le  21  mai  1778, 
et  fut  enterré  le  lendemain,  dans  l'église  de  Sainte- 
Alvère.  Il  avait  fait  un  testament  olographe,  le  i3 
juillet  1775,  dans  lequel  il  nomme  ses  enfants,  au 
nombre  de  huit,  dont  trois  garçons  et  cinq  filles  ;  il  leur 
fixa  à  chacun  une  légitime,  ainsi  qu'à  ses  petits-enfants, 
dont  le  père  était  mort  ab  intestat  ;  et  institua  son  héritier 
universel,  Henri  de  Lostanges,  son  petit-fils  aîné.  Il 
avait  épousé,  par  contrat  du  6  juillet  17 18  (le  mariage 
célébré  le  12  suivant),  Marie  (  nommée  aussi  Françoise- 
Marie)  de  Larmandie  (ij  ,  demoiselle  de  Longa,  fille 
de  haut  et  puissant  seigneur  messire  Alexandre  de  Lar- 
mandie, chevalier,  seigneur,  marquis  de  Longa, 
Grand-Gastang,  Larue,  Gardonne,  etc.  ,  et  de  haute 
et   puissante    dame     Marie-Anne    de     Raymond-de-Salle- 


(i)  La  maison 'de  Larmandie,  anciennement  Armand,  ou 
d'Armand,  est  originaire  du  lieu  de  Miremont,  paroisse  de 
Mauzens,  en  Périgord  :  elle  est  connue  dès  Tan  ii33,  et  sa 
filiation  remonte  à  Bertrand  I  Armand,  seigneur  de  Larmandie, 
qui  vivait  vers  la  fin  du  treizième  siècle  et  au  commencement 
du  quatorzième,  il  fut  le  quatrième  ayeul  de  Pons  de  Larman- 
die, damoiseau  de  Miremont,  marié  en  1448,  à  Louise  de 
Veyrines,  sœur  cadette  d'Antoinette,  dame  de  Sainte-Alvère  ; 
de  son  mariage  provint  Jean  de  Larmandie,  chevalier,  seigneur 
de  Longa,  qui,  d'Isabeau  du  Breuil,  qu'il  avait  épousée  en  1479, 
laissa  Bertrand  de  Larmandie,  IV«  du  nom.  chevalier  de  Tordre 
du  Roi,  etc.  ,  marié  en  i56o,  à  demoiselle  Françoise  de 
Bourbon,  fille  de  Jean  de  Bourbon,  vicomte  de  Lavedan  ;  il 
est  le  trisaïeul  de  Françoise-Marie  de  Larmandie  ,  marquise 
de  Lostanges  de  Sainte-Alvère  :  cette  maison  a  donné  un  évêque 
à  Sarlat,  un  abbé  à  la  Sauve-Majeure,  etc. 


DE  LOST ANGES.  295 

gourde,   elle  mourut  âgée  de  35  ans^   le  6  mars  1736.  De 
ce  mariage  sont  issus  ; 

i.°  Arnaud- Louis -Marie -Stanislas  de  Lostanges, 
qui  suit  ; 

2.°  Alexandre- Rose  de  Lostanges,  appelé  comte 
de  Lostanges  j  capitaine,  puis  colonel -lieutenant 
du  régiment  Dauphin,  dragons,  en  1761  ,  né 
le  t8  octobre  1723  ,  est  mort  maréchal  des  camps 
et  armées  du  Roi ,  après  avoir  nommé  pour  son  hé- 
ritier ,    Henri    de   Lostanges  ,  son  neveu  ; 

3.°  Louis  de  Lostanges,  chanoine  de  Notre-Dame 
de  Paris  ,  en  lyS'j  ,  et  vicaire-général  du  diocèse 
d'Autun  ,  né  en  1733  ,  est  mort  en  17.... 

4.°  Marie  de  Lostanges  ,  morte  sans  alliance  ; 

5.°  Marie- Anne  de  Lostanges,  mariée,  le  11  février 
175 1,  à  messire  Daniel -Joseph ,  marquis  de 
Cosnac  ; 

6.°  Susanne  -  Elisabeth  de  Lostanges  ,  épousa  ,  par 
contrat  du  i"  juillet  1752,  Antoine- François  , 
marquis  de  Cugnac ,  vicomte  de  Puycalvel,  sei- 
gneur   de  Peyrille  ,    Sermet,   Loubejac,  etc.  ; 

7.°  Marie- Anne  de  Lostanges  ,  alliée,  le  24  février 
1756,  à  François- Saturnin  de  Galard ,  marquis 
de  Terraube; 

8.**  Jeanne  de  Lostanges  ,  mariée  à  N mar- 
quis de  Brassac,  de  Toulouse. 

XVI.  Arnaud  -  Louis  -  Marie- Stanislas,  marquis  de 
Lostanges -Sainte- Al  vÈRE,  mestre  de  camp  du  ré- 
giment des  cuirassiers  du  Roi ,  ensuite  maréchal  des  camps 
de  ses  armées ,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
L'aint- Louis ,  et  premier  écuyer  de  madame  Adélaïde 
de  Frarc-i,  qualifié  très -haut  et  très -puissant  seigneur 
mor.ceigneur  ,  est  mort  du  vivant  de  son  père  ,  le  6  février 
1769,  âgd  de  quarante- huit  ans;  il  avait  épousé,  par 
contrat  passé ,  en  présence  et  de  l'agrément  du  roi 
Louis  XV,  de  la  Reine,  de  monseigneur  le  Dauphin, 
de  madame  la  Dauphine ,  et  des  Princes  et  Piinces.ses 
du  sang,  le  8  mai  1754,  très -haute  et  très  -  puissante 
demoiselle,  mademoiselle  Elisabeth  -  Charlotte- Pauline 
Gallucio  -  de  -  l'Hospital ,  dame  pour  accompagner  madame 
Adélaïde,    fille  aînée  de  très- haut    et   très  -  puissant    sei- 

neur   monseigneur  Paul   Gallucio  -  de -l'Hospital  -  Vitri , 


2^  DE  LOSTANGES. 

marquis  de  l'Hospital  et  de  Châieauneuf-sur-Cher,  sei- 
gneur de  Saint-Germain,  Goudron,  etc.,  chevalier  des 
Ordres  du  Roi,  lieutenant-général  de  ses  armées,  ins- 
pecteur général  de  la  cavalerie  et  des  dragons  de 
France,  premier  écuyer  de  madame  Adélaïde,  ci- 
devant  ambassadeur  extraordinaire  du  Roi  ,  auprès  du 
roi  des  Deux  Siciles ,  et  chevalier  de  son  ordre  de 
Saint -Janvier ,  puis  ambassadeur  à  la  cour  de  Russie, 
et  de  très-haute  et  très-puissante  dame  madame  Elisa- 
beth-Louise de  BouUongne,  fille  de  M.  de  BouUongne, 
contrôleur-général .  des  finances.  De  ce  mariage  sont 
issus: 

i.°  Henri,  marquis  de  Lostanges,  dont  l'article 
suit  ; 

2.°  Ghristophe -Louis  -  Arnaud  ,    comte     de    Los- 
tanges ,   lieutenant-général  des  a-mées  du    Roi  , 
et    chevalier     de    l'ordre    royal     et    militaire    de 
Saint- Louis  ,  marié  ,  en  1789  ,    à  demoiselle  Mar- 
guerite-Françoise- de- Paule   de    Rouvrai  ,    fille 
de   M.  le  marquis  de  Rouvrai ,  maréchal  des  camps 
et   armées   du   Roi ,    chevalier  de   l'ordre   royal  et 
militaire     de     Saint-Louis,      mort    à    Saint-Do- 
mingue, en   défendant    la    colonie,    au     service 
du    Roi,   en    1792.     De    ce    mariage     est     issue 
une    fille  unique , 
Gharlotte   de   Lostanges,   mariée    en    1811,   à 
M.    le   vicomte  de   Virieu  ,   colonel  attaché  à 
rétat-major  de   la  garde  royale,  et    chevalier 
de   l'ordre  royal  et    militaire   de  Saint-Louis. 

3."  Arnaud-Louis  -  Gharles- Rose  de  Lostanges, 
chevalier  de  Malte  ,  en  1762  ;  et  fait  chevalier  de 
Saint-Louis,  à  l'âge  de  dix-huit  ans  ,  pour  avoir 
perdu  un  œil  au  combat  de  la  frégate  la  Surveil- 
lante,  contre  la  frégate  anglaise  le  Québec ,  le  6 
octobre  1779  ; 

4.°  Jean-Rose  de  Lostanges-de-Cadrieu  ,  décédé 
en  bas  âge  ; 

5.°  Louis  -  Rose  de  Lostanges- de- Montpezat, 
nommé  par  le  Roi  à  l'évéché  de  Périgueux ,  au 
mois  d'août  18  17; 

6.  Jean-Emmanuel-Marie  de  Lostanges-  du  -  Vigan, 
décédé  en  bas  âge  ; 

7.°  Louise- Elisabeth  de  Lostanges,   dame    de    Ma- 


DE  LOSTANGES.  297 

dame  Adélaïde,  mariée  à  Paul-Laurent-François 
de  la  Rochelambert,  marquis  de  la  Rochelam- 
bert  ,  capitaine  de  cavalerie,  etc. ,  dont  elle  est 
veuve; 

8.**  Louise-Julie-Charlotte  de  Lostanges-de-Saint- 
Alvère ,  dame  de  madame  Adélaïde  ,  a  épousé 
N....,  marquis  de  la  Ferronnays,  maréchal  des 
camps  et  armées  du  Roi,  chevalier  de  Tordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  dont  une  fille, 
Louise-Charlotte  de  la  Ferronnays  ; 

9.°  Elisabeth- Victoire- Armande  de  Lostanges-de- 
Limeuil,  mariée,  le  i3  février  1787,  à  Gabriel- 
Pierre-Isidore,  marquis  de  Guillaumanches-du- 
Boscage,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi, 
et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  dont  une  fille  ,  Ernestine-Pauline-Sophie 
du  Boscage,  mariée  au  comte  Auguste  de 
Cosnac. 

XVn.  Henri,  marquis  de  Lostanges  -  de  -  Sainte - 
Alvère,  chevalier,  seigneur  marquis  de  Sainte-Alvère, 
de  Montpezat',  et  de  (^adrieu ,  Saint-Projet  et  Reillac, 
baron  du  Vigan,  des  Prés,  de  la  Bouffie  et  de  Longa, 
seigneur  de  Sendrieux ,  Pressignac  ,  Grand-Castang  , 
Larue  ,  Gardonne  et  Gazelles  ,  etc. ,  grand  sénéchal  et 
gouverneur  ,  pour  le  Roi,  du  Quercy,  colonel  du  régi- 
ment de  Royal-Picardie,  cavalerie,  chevalier  de  Tordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  fait  maréchal  des 
camps  et  armées  du  Roi,  à  Londres,  où  il  est  décédé  le  7 
juin  1807.  Il  avait  épousé,  le  26  avril  1785,  très-haute 
et  très-puissante  demoiselle  ,  mademoiselle  Adélaïde - 
Pauline-Constantine  de  Vintimille,  des  Comtes  de 
Marseille  du  Luc,  fille  de  très-haut  et  très-puissant 
seigneur  monseigneur  Charles-  Emmanuel-  Marie-  Ma- 
delon  de  Vintimille,  des  Comtes  de  Marseille  du  Luc, 
marquis  du  Luc  ,  colonel  propriétaire  du  régiment  de 
Vintimille,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
décédé  à  Saint-Germain  -  en  -  Laye,  le  i5  février  «1814, 
et  de  très-haute  et  très-puissante  dame  madame  Marie- 
Marguerite- Madelai  ne- Adélaïde  de  Castellane  ,  décédee 
à  Paris,  au  mois  de  mai  1770.  De  ce  mariage  sont  issus: 
I  .*  Arnaud  -  Joseph  -  Henri  -  Armand  ,    marquis  de 


2^8  DE  LOSTANGES. 

Lostanges-de-Sainte-Alvère  ,  chef  de  bataillon, 
commandant  la  2"  compagnie  des  grenadiers  du 
sixième  régiment  de  la  Garde  royale,  et  chevalier 
de  Tordre  royal  de  la.Légion-d'Honneur  ; 

2."  Charles- Louis-Arthur  'de  Lostanges-de-Sainte- 
Alvère,  chef  de  bataillon,  commandant  de  la  troi- 
sième compagnie  des  grenadiers  du  quatrième 
régiment  de  la  Garde  royale,  chevalier  de  Malte, 
et  de  Tordre  royal  de  la  Légion-d'Honneur  ; 

3 .°  Charlotte-  Pauline  -  Henriette  de  Lostanges  ; 
mariée /au  mois  de  septembre  18 12  ,  à  M.  de 
Saint-Mayme,  chevalier  de  Saint-Louis;  et  re- 
mariée, le  21  février  18 14,  à  Henri- François- 
Athanase  Wlgrin ,  comte  de  Taillefer  ,  maré- 
chal des  camps  et  armées  du  Roi,  et  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  ^Saint-Louis  ;  elle  est 
morte  en  couches,  à  Périgueux  ,  le  16  février 
181 5  ,  laissant  une  fille  unique  ,  Susanne-Thé- 
rèse-Henriette  -  Isabelle  Wlgrin-de-Taillefer,  née 
le  2  3  janvier  181  5, 

La  famille  entière  de  Lostanges  a  émigré  au  mois  de 
septembre  1791  ,  et  n'est  rentrée  en  France  qu'en  t8oi  . 
Elle  a  trouvé,  à  son  retour,  toutes  ses  habitations  dé- 
truites ,  ses  'propriétés  dilapidées  et  morcelées,  et  sa  for- 
tune,  autrefois  si  considérable,  a  été  entièrement  dévorée 
par  la  révolution.  Le  château  de  Sainte- Alvère ,  un  des 
plus  vastes  de  la  province,  qui  faisait  l'ornement  du 
bourg  au-dessus  duquel  il  était  bâti,  ne  présente  plus 
aujourd'hui  qu'un  monceau  de  ruines.  Ses  anciens  sei- 
gneurs ,  qui  n'avaient  épargné  ni  soins  ni  dépenses 
pour  embellir  ce  lieu  ,  qui  en  avaient  même  fait 
rebâtir  Téglise  à  neuf,  à  leurs  frais,  n'y  ont  pas  seule- 
ment conservé  une  chaumière.  Les  seigneurs  de  Los- 
tanges ,  qui,  avant  le  règne  de  Louis  XV,  n'habitaient 
pas  ,  ordinairement  la  cour ,  à  Texemple  de  leurs  aïeux , 
tixés  dans  leurs  terres,  entretenaient  l'aisance  parmi 
le  peuple,  par  des  travaux  de  tout  genre,  des  ateliers 
de  charité  et  d'abondantes  aumônes,  que  leur  bienfai- 
sance héréditaire  et  leur  grande  fortune  leur  permet- 
taient de  distribuer.  Eh  bien!  leurs  châteaux  furent 
les  premiers  désignés  à  la  torche  révolutionnaire  ,  et 
leurs  vastes  domaines  à    Tavidité    des    spéculateurs.    Peu 


DE  LOSTANGES.  299 

de  familles  ont  éprouvé  autant  de  perfidies  et  d'ingra- 
titude. Aussi  peut-on  dire,  avec  raison,  que  leur  émi- 
gration  et  leurs   infortunes  sont  leurs   brevets  d'honneur. 

Branche  de  Beduer,  en  Quercy. 

XII.  Louis-François  de  Lostanges,  chevalier, 
second  fils  de  Hugues  de  Lostanges,  seigneur  de  Sainte- 
Alvère  et  de  Galiotte -de-Gourdon-de-Genouillac,  fut 
baron  de  Beduer  dans  le  Haut-Q^uercy;  il  servit  les  rois 
Henri  IV  et  Louis  XIII  dans  leurs  armées,  en  qualité 
de  colonel  d'un  régiment  d'infanterie.  Ce  fut  en  sa  fa- 
veur que  la  terre  de  Beduer  fut  érigée  en  vicomte,  l'an 
16 10.  Il  épousa  i.°  Jeanne  de  Luzech,  veuve  et  dona- 
taire de  Jean  de  Narbonnez,  baron  de  Puilaunez  et  de 
Beduer,  dont  il  n'eut  point  d'enfants  ;  2.°  Jeanne  de 
Marquessac,  veuve  de  Henri  de  Saint-Astier,  écuyer, 
seigneur  des  Bories,  Antonne,  Sarliac,  Savignac,  etc.  , 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roi  Henri  IV, 
qu'elle  avait  épousé  par  contrat  du  6  décembre  i6o5  ; 
elle  était  fille  de  Raimond  de  Marquessac,  seigneur  de 
Saint-Pantaly,  Bruzac  et  de  Gabrielle  d'Abzac-de-la- 
Douze  ;  et  épousa  en  troisièmes  noces,  le  12  juillet 
161 8,  René  de  Hautefort,  chevalier,  seigneur  de  la 
Motte,  puis  de  Marquessac,  Bruzac,  Ajac  et  Saint- 
Orse.  Elle  fit  son  testament  le  16  août  1 636,  dans  lequel 
elle  déclare  avoir  eu  des  enfants  de  ses  trois  maris;  ceux 
du  second  sont  ; 

i.°  Jean  Louis  de  Lostanges,  qui  suit  ; 

2.°  Marie,  appelée  ensuite  Guation,  femme  du  sei- 
gneur de  Gaulejac  ; 

3.°  Elisabeth  de  Lostanges,  religieuse  professe  de 
Tordre  de  Saint  -Benoît  au  couvent  de  la  Règle 
de  Limoges. 

XIII.  Jean-Louis  de  Lostanges,  chevalier,  comte 
de  Beduer,  capitaine  commandant  le  régiment  de  Can- 
dale,  cavalerie,  fut  député  de  la  noblesse  de  Guienne  ; 
puis,  en  1649,  ^^  ^^  noblesse  de  Perigord,  aux  états- 
généraux.  Il  avait  épousé  Françoise  de  Gourdon-de- 
Genouillac,  fille  de  Jean,  seigneur  de  Reilhac,  et  de 
Catherine,  dame  de  Corn  et  de  Sonat.  Leurs  enfan'^ 
furent  : 


3oo  DE  LOSTANGES. 

i.°  François-Louis     de      Lostanges,     dont    Tarticle 

suit  ; 
2.0  Jean-François  de  Lostatiges,   I 
3.°  Jacques  de  Lostanges,  (       "  ' 

4.°  Jean-Margarit  de  Lostanges,  auteur  de  la 
branche  des  seigneurs  de  Felzins  et  de  Cusac, 
rapportée  ci-après  ; 
5.°  Claude-Simonne  de  Lostanges,  mariée  à  Lau- 
rent de  Vervaix,  seigneur  de  Masclac; 
6."  Catherine  de  Lostanges,  prieure  perpétuelle 
de  Lissac. 

XIV.  François-Louis  de  Lostanges,  chevalier» 
marquis  de  Beduer,  fut  capitaine  de  cavalerie  dans  le 
régiment  de  Saussay,  puis  colonel  du  régiment  des 
milices  de  Rouergue  ;  il  fut  blessé  et  fait  prisonnier  près 
de  Francfort,  en  1674,*  et  mourut  en  1692.  Il  avait 
épousé  Marie-Renée  Menardeau,  fille  de  Claude  Me- 
nardeau,  seigneur  de  Champré,  doyen  du  parlement, 
conseiller  d'état,  directeur  et  contrôleur-général  des 
finances,  et  de  Catherine  Henry;  elle  est  morte  le  24 
août  1719, ayant  eu  : 

j.**  Louis-Henri  de  Lostanges,  qui  suit  ; 

2.°  Jean-Joseph   de    Lostanges,  religieux  Augustin; 

2>.°  Emmanuel,  marquis  de  Lostanges,  capitaine 
de  cavalerie  dans  le  régiment  de  Vaillac,  tué  en 
Flandre,  en  1702  ; 

4.°  Jacques  de  Lostanges,  dit  le  chevalier  de  Beduer , 
capitaine  de  cavalerie  dans  le  régiment  de  Vivans- 
Saint-Christau,  tué  l'an  1702,  à  la  bataille  de 
Fridlingen,  en  Souabe; 

5.°  Laurent,  dit  le  marquis  de  Lostanges,  capitaine 
de  cavalerie  dans  le  régiment  de  Vivans,  depuis 
de  Beaujeu,  blessé  au  combat  de  Leffingue,  en 
1708; 

6.°  Laurent,  dit  le  chevalier  de  Beduer^  auteur  du 
rameau  de  Jarniost,  rapporté   ci-après  ; 

j,"  Laurent    de    Lostanges,    baron   de   Bullac,   cor- 
nette dans  le    régiment  de   Vivans,  tué   en    1703, 
à  la  bataille    d'Hochstet,   donnée  contre  les  im 
périaux  ; 

8.°  Françoise  de  Lostanges,  religieuse  à  Lissac  ; 

9.°  Catherine    de   Lostanges,    mariée  à  Antoine  de 


DE  LOSTANGES.  3oi 

Lascases  -  de  -  Roquefort ,   seigneur  de  Saint- Paul; 
10.*' Jeanne  de     Lostanges  ,    alliée  à   Louis   de   La- 

mothe,  seigneur   de   Flomont; 
II.   Catherine -iMarguerite      de      Lostanges,      reli- 

^gieuse  à  la  présentation  de  Senlis  ; 
12."  Barbe  de  Lostanges,  religieuse  à  la  Visitation 
de  Villefranche  ,  en  Rouergue. 
XV.  Louis -Henri  de  Lostanges,  chevalier,  comte 
de  Beduer,  seigneur  de  Corn,  etc.,  fut  blessé  à  la 
bataille  de  Fleurus,  le  i"  juillet  1690,  commandant 
un  escadron  du  régiment  du  Rosel.  De  son  mariage 
avec  Françoise  du   Mont,    sont  sortis  : 

T.*  Louis  de  Lostanges  ,  qui  suit; 

2.°  Jean- Louis    de  Lostanges,    rapporté   après    son 

frè'-e  aîné  ; 
3.°  Marie-  Renée       de      Lostanges  -  de-  Poujoula  , 

nommée  par  son   père  ,    coadjutrice  de  sa  grand'- 

tante  au    prieuré  de    Lissac ,    et   depuis    prieure 

au  même   monastère. 

XVL  Louis  DE  Lostanges,  marquis  de  Beduer , 
mort,  le  11  septembre  1746,  sans  enfants;  il  avait 
épousé,  en  1729,  Marie  -Antoinette  -  Charlotte  du 
Maine -du- Bourg  ,  tille  d'Eléonor  ,  marquis  du  Bourg, 
et  de  dame  Marie -Thérèse  de  Rebé ,  et  petite  -  tille  et 
cohéritière  du  maréchal  du  Bourg. 

XVIL  Jean-Louis  de  LosTANces ,  comte  de  Corn, 
puis  marquis  de  Beduer  après  la  mort.de  son  frère  ,  est 
mort  en  son  château  de  Beduer,  en  Quercy ,  le  27  dé- 
cembre 1755,  sans  enfants  de  Marie- Pulchérie - 
Anastasie  de  Foucaud  -  d'Alzon  ,  baronne  de  Sonac  , 
Mandens  ,  etc.,  qu'il  avait  épousée  en  1743  ;  fille  de 
Jean-Pierre  de  Foucaud -d'Alzon ,  baron  de  Brens , 
Saint  -  Félix  ,  etc.  ,  président,  au  parlement  de  Toulouse, 
et  de  Marguerite  d'Aignan-d'Orbessan.  Jean  -  Louis 
de  Lostanges  fit,  par  son  testament ,  la  dame  son  épouse 
son  héritière,  à  la  charge  de  rendre  ses  biens  à  un  mâle 
du   nom   de  Lostanges,   à   son  choix. 

Seigneurs  de  Jarniost. 

XV.  Laurent  de  Lostanges  ,  dit  le  chevalier  de 
Beduer  ,  seigneur  de    Jarniost ,  en   Lyonnais   (sixième  fils 


3o2  DE  LOSTANGES. 

de  François  -  Louis ,  marquis  de  Beduer  ,  et  de  Marie - 
Renée  Menardeau  ),  capitaine  dans  le  régiment  de  Lan- 
noy;  blessé  à  la  bataille  de  Malplaquet,  en  1709,  fait 
brigadier  des  armées  du  Roi,  chevalier  de  Saint-Louis, 
et  lieutenant -colonel  du  régiment  d'Aquitaine,  cava- 
lerie, est  mort  en  174...  Il  avait  épousé  Jeanne  Des- 
maretz ,  dont  il  a  eu  : 

1 .°  Jean  -  Baptiste  de  Lostanges  ,  capitaine  de  cava- 
lerie au  régiment  d'Aquitaine  ,  et  chevalier  de 
Saint -Louis;  mort  sans  alliance,  en  174..., 
âgé  de  26  ans  ; 

2.°  Louis   de  Lostanges  ,  qui  suit  ; 

3.°  Anne  de  Lostanges^  née  en  novembre  1725, 
mariée  au  mois  de  septembre  1746,  à  Jean - 
Joseph   de  Cornely ,  seigneur  de  Cambolit  ; 

4.°  Marie  de  Lostanges,  née  en  octobre  1733, 
élevée  à  Saint-Cyr; 

5.°  Marie  de  Lostanges,  dite  la  Jeune,  née  en 
janvier  1735  ,  religieuse  à  Lissac  ; 

6.°  Marie  -  Charlotte  de  Lostanges,  née  au  mois 
d'août  1737. 

XVI.  Louis  DE  ^  Lostanges,  seigneur  de  Jarniost , 
né  en  1734,  d'abord  cornette  dans  le  régiment  d'Aqui- 
taine, en  1741,  puis  dans  celui  des  cuirassiers,  cava- 
lerie; a  été  tué,  le  to  octobre  1758 ,  à  la  bataille  de 
Lutzerberg,  où  il  a  donné  des  preuves  du  plus  grand 
courage. 

Branche  des  seigneurs  de  Fel^ins  et  de  Cusac. 

XIV.  Jean  -  Margarit  de  Lostanges  (quatrième  fils 
de  Jean  -  Louis ,  comte  de  Beduer  ,  et  de  Françoise  de 
Gourdon  -  Genouillac ]  ,  fut  marquis  de  Felzins,  seigneur 
de  Cusac  ,  en  Rouergue  ,  capitaine  dans  Je  régiment  de 
M.  le  duc  de  Bourgogne,  cavalerie;  et  mourut, en 
Flandre,  en  1 691.  Il  avait  épousé  Marguerite  de  Corn- 
d'Ampare,  fille  de  François,  seigneur  de  Beaumont, 
et  de   Catherine  de  Palhasse  ,    dont  il  a  eu  • 

i.°  Jean-François  de  Lostanges,  qui  suit; 

2.°  Hyacinthe   de    Lostanges ,    dit   le   chevalier  de 

Fel\ins  ,  capitaine  dans  le  régiment  Royal  -  Rous- 

sillon  ,  cavalerie; 


DE  LOSTANGES.  3o3 

3.°  Raymond,  comte  de  Lostanges,  chevalier  de 
Saint-LouiSj  et  colonel  du  régiment  de  Lostanges, 
infanterie;  il  se  signala  au  siège  d'Aire,  en  17 lo, 
et  mourut  le  8  avril  171 3  ; 

4.°  Anne  de  Lostanges  ,  mariée,  à  Antoine,  sei- 
gneur de  Peret  ; 

5.<*  Marie  de  Lostanges,  religieuse  maltaise  à  l'hô- 
pital de  Beaulieu. 

XV.  Jean  -  François  de  Lostanges  ,  seigneur  de 
Cusac,  cornette  du  re'giment  de  M.  le  duc  de  Bourgogne, 
dans  la  compagnie  de  son  père;  à  épousé,  le  10  août 
171 1,   demoiselle    Françoise  de    la  Mothe,  dont  est  issu: 

XVL  Hugues  de  Lostanges,  baron  de  Felzins  et  de 
Cusac ,  en  Rouergue,  cornette  dans  le  régiment  Royal- 
Roussillon,  né  le  3o  janvier  171 3,  a  épousé  demoiselle 
Catherine  Foy-de-Caussanel,  de  laquelle  il  a  : 

i."  Jean-François- Louis    de    Lostanges-de-Felzins, 

né  le  6  février  1741,  ecclésiastique; 
2."  Jean-François-Joseph     de    Lostanges-de-Beduer, 

dont  l'article  suit  ; 
3.°  Jean-Louis  de  Lostanges,  né  le  5  février   1752; 
4.**  Francois-Hugues  de    Lostanges,    né  le  21    juin 

1753;* 
5.°  Ursule    de    Lostanges,     née    le    22     septembre 

1748,  élevée  à  Saint-Cyr. 

XVIL  Jean  -  François  -  Joseph  de  Lostanges  -  de  - 
Beduer,  nommé  d'abord  le  baron  de  Lostanges  ,  connu 
ensuite  sous  le  nom  de  marquis  de  Beduer  ,  comte  de 
Corn,  Goudon,  etc.,  vicomte  de  Sainte  -  Naboude , 
patron  du  couvent  de  Lissac,  capitaine  de  cavalerie  au 
régiment  des  cuirassiers  ,  puis  officier  au  régiment 
Dauphin-Dragons,  né  le  22  octobre  1742;  épousa,  par 
contrat  du  16  février  (célébration  le  20  mars)  1769,  à 
Gaillac ,  en  Albigeois,  demoiselle  Marie-Cécile  Bernar- 
dine-Renée  d'Huteau-de-Fenayrols  ,  née  le  12  avril 
1751,  fille  de  Jean  -  Louis  -  Etienne,  appelé  le  comte 
d'Huteau,  seigneur  d'Amour,  ancien  officier  d'infan- 
terie, lieutenant  des  maréchaux  de  France,  commissaire- 
juge  du  point  d'honneur,  au  département  de  Languedoc; 
reçu,   le    14  février   1753,  conseiller,   chevalier  d'honneur 


3 04  ^E  LOSTANGES. 

de  la  cour  des  aides  et  finances  de  Montauban,  et  lieu- 
tenant de  Roi  au  gouvernement  de  la  province  du  Lan- 
guedoc, et  de  dame  Jeanne- Simonne- Charlotte  de 
Blanc,  dame  de  Fenayrols.  De  ce  mariage  sont  issus: 

i.°  Victor,  marquis  de  Loistanges-Béduer ,  mort 
en  1....,  qui,  de  son  mariage  avec  demoiselle 
N....  de  Nicolaï,  a  eu  deux  fils: 

a.  Raoul  de  Lostanges  est  entré  garde  du 
corps  du  Roi  ,  dans  la  compagnie  de 
Noailles; 

b.  Gaston  de  Lostanges  ,  élevé  à  l'école  de 
Saint-Cyr; 

2.°N...,  vicomte  de  Lostanges,  marié  à  N....  de 
Turenne,  dont  il  n'a  pas  d^enfants  ; 

3.°  N ,    abbé    de    Lostanges,    était   chanoine    de 

Saini-OpportunCj  à  Paris;  mort  en ; 

4.**N....,  abbé  de  Lostanges,  vicaire  -  général  de 
Saint-Omer  ; 

5.°  N....  de  Lostanges,  prieure  de  Lissac. 

Branche  des  seigneurs  de  Paillé,  en  Poitou. 

XL  François  de  Lostanges  de  Sainte  -  Alvère  , 
i*''  du  nom  ,  chevalier  seigneur ,  baron  de  Paillé  ,  en 
la  province  de  Poitou  ^  chevalier  de  l'ordre  de  Saint- 
Michelj  commandant  un  régiment  d^arquebusiers,  frère 
puîné  d'Hugues  de  Lostanges  ,  seigneur  de  Sainte- 
Alvère;  et  fils  de  Bertrand  de  Lostanges,  et  de  Marie 
de  Montberon  ;  a  formé  la  branche  de  Paillé,  en  Poitou, 
aujourd'hui  éteinte.  Il  épousa,  le  ii  février  1584,  de- 
moiselle Jeanne  Gillier  de  la  Villedieu,  dame  des  terres 
et  seigneuries  de  Mauvergne  ,  la  Barre  ,  Sanglier , 
et  de  Bors,  fille  de  Joachim  de  Gillier  ,  chevalier  ,  sei- 
gneur de  la  Villedieu,  etc.,  et  de  Gabrielle  du  Puis. 
De  ce  mariage  ,  il  ne  provint  qu'un  fils,  qui   suit  : 

XIL  Louis  DE  Lostanges,  chevalier,  seigneur, 
baron  de  Paillé,  etc.,  épousa,  le  6  février  1607,  de- 
moiselle Marie  Foucher,  fille  de  Louis  Foucher,  et  de 
danie  Elisabeth    Mage ,    dame    de    Moniausier  ,   en    l'île 


DE  LOSTANGES.  3o5 

d'Oleron,  pays  de  Saintonge,  et  en  partie  de  la  baronnie 
j  4e  l'île  d'Oleron,  dont  il  eut  cinq  enfants,  nommes: 
'  I  ,**  François,  dont  l'article  sait  ; 

2.°  Jean     de  Lostanges,     seigneur  de    Montausier, 

fut  tuc^    en  i652,    lors  des    troubles  de   Paris,  à 

la     tête    d'une    compagnie  de   cavalerie.  Il  avait 

'    épousé  Louise- Diane  Fourré  Dampierre  ; 

3.°  François    de    Lostanges    y  fut    tué  aussi,  à  la 

I  tête  du  régiment  d'Enghien  ; 

'  4.*'  Marie-Galiote    de    Lostanges,     fut    mariée,   en 

1645,  à  Louis  de  la  Vernède,  écuyer,  seigneur 
de  Rochebrune,  en  Auvergne,  de  Rimbault,-  en 
Poitou,  et  de  l'Ozeau,  en  Pile  d'Oleron  ; 
5.°  Jeanne- Angélique  de  Lostanges,  épousa,  en 
1659,  François  des  Achards  de  Joumard,  sei- 
gneur de  Sufferte,  Montancés,  etc.,  fils  de 
Gaspard. 

XIII.  François  de  Lostanges  de  Sainte-Alvère, 
I  11^  du  nom,  chevalier  seigneur,  baron  de  Paillé, 
I  Montausier,  Bussac,  la  Grolière,  Fossemaigne  et  le 
'  Chambon  ,  fut  marié,  en  1626,  avec  dame  Marguerite 
I  de  la  Tour  de  Gorse,  dont  il  eut  vingt-trois  enfants, 
:  dix-sept  garçons  et  six  filles.  De  ce  grand  nombre  d'en- 
t  fanis    mâles,    il    en   a    été  tué   quatorze,   les   premiers,  à 

Gisery,    les     autres,    à    Gênes  et    dans  des  combats  sur 
mer;   de  sorte  qu'il   n'en   est  resté   que   trois,  qui   sont: 

i.°  Henri,  dont  l'article  suit  : 

2.°  Jean-François  de  Lostanges,  capitaine  de  vais- 
seau dans  l'armée  navale  du  Roi; 

S.**  Charles  de  Lostanges,  capitaine  au  régiment  de 
Champagne; 

4.°  Marguerite,  épousa  Jean  de  Condé; 

5.**  Charlotte  de  Lostanges,  mariée  à  Joseph  de 
Gillier,  marquis  de  la  Villedieu,  baron  de  Mauzé, 
en  Aunis,  de  Saint-Georges -de- Longue- Pierre, 
de  Petousse,  de  Beaulieu,  Oran  et  Nanteuil,  tué 
àPuicerda;  lieutenant-général  de  l'armée  du  Roi, 
commandée  par  M.  le  maréchal  de  Navailles; 

6.^*  Et  quatre  autres  filles  dont    on  ignore   le  sort. 

XIV.  Henri   de  Lostanges  de      Sainte-Alvère, 
chevalier,    seigneur,   baron   de   Paillé,    marquis    de   Mon- 

14.  20 


3o6  I^E  COSNAC. 

tausier,  Bussac  et  Ghambon  ;  a  servi  le  Roi  très-long- 
tems,  et  a  eu  le  commandement  de  la  noblesse  de  la 
province  de  Saintonge,  sous  le  commandement  de  MM.  le 
marquis  de  Sourdis,  le  maréchal  d'Estrées,  de  Tourville 
et  du  maréchal  de  Chamilly,  Il  épousa,  en  1666,  Ma- 
delaine  Chevalier,  dame  de  la  Coindardière,  de  Jumeaux, 
la  Forêt,  de  Thevezaux,  Mauricy  et  Availle,  en  Poitou, 
et  de  Joachime  Bochart.  De  ce  mariage  est  issu  : 

XV.  François-Louis  de  Lostanges  de  Sainte-Al- 
vÈRE,  chevalier,  seigneur,  baron  de  Paillé,  seigneur  de 
Bussac,  Montausier,  etc. ,  titré  marquis  de  Lostanges  ; 
servait,  dès  l'an  1703,  en  qualité  d'exempt  des  gardes  du 
corps  du  Roi,  compagnie  d'Harcourt,  dans  l'armée  que 
M.  le  maréchal  de  Villeroy,  commandait  en  Flandre.  Il 
épousa,  le  14  août  171 2,  demoiselle  Marie  de  Goustin  de 
Bourzolles,  fille  d'Armand  de  Goustin  de  BourzoUes-de- 
Gaumont,  vicomte  de  Bonrepos,  etc.  ,  et  de  dame  Jeanne 
de  Gestes  de  la  Gaprenède,  dont  est  provenu  : 

XVI.  François  de  Lostanges  de  Sainte-Al  vère  , 
III"  du  nom,  baron  de  Paillé,  etc.,  capitaine  au 
régiment  des  carabiniers,  est  mort  sans  alliance,  à 
Paris,  en   1783. 

^rme^  :  d'argent,  au  lion  de  gueules,  lampassé,  armé 
et  couronné  d'azur,  accompagné  de  cinq  étoiles  de 
gueules  enorle.  Cimier:  un  ange. 

Nota.  Dans  quelques  écussons,  elles  sont  écartelées 
de  Veyrines,  dont  les  armes  sont  :  une  croix  d'azur,  can- 
tonnée de  quatre  merlettes  de  sable. 


g|GOSNAG  (  DE  )  .  La  maison  de  Gosnac  a  pris  son  nom 
d'une  terre  située  près  la  ville  de  Brive,  en  bas  Limo- 
sin.  Une  ancienneté  remontée  à  plus  de  sept  siècles,  des 
alliances  avec  les  meilleures  maisons  de  la  province,  et 
l'avantage  d'avoir  donné  divers  prélats  à  l'église,  entre 
autres,  un  évêque  de  Gomminges,  décoré  de  la  pourpre 
romaine,  dans  le  quatorzième  siècle;  un  archevêque 
d'Aix,  nommé  commandeur  de  Tordre  du  Saint-Esprit, 
au     commencement  du    dernier  siècle;  deux  évêques    de 


DE  COSNAC.  3o7 

Tulle  ,  un  évéque  de  Valence  et  de  Die,  et  un  autre  , 
evéque  et  comte  de  Die_,  lui  assurent  un  rang  distingué 
dans  l'ordre  de  la  noblesse  du  royaume.  Ses  principales 
alliances  sont  avec  les  maisons  de  Beynac  _,  de  Born- 
Hautefort ,  de  Cardaillac  ,  de  Chaunac  ,  d'Egmont  , 
J'£sparbés-de- Lussan -d'Aubeterre,  de  Favars,  de  Fay- 
dit  ,  de  Gimel ,  de  Jaufre  ,  de  Juyé  ,  de  Lastours ,  de 
Lostanges  -  Sainte-  Alvère,  de  Malafayde,  de  Maleguise  , 
de  Milhac  ,  de  Moulceau  ,  de  Noailles  ,  d'Ornhac  ,  de 
Pelegrin  ,  de  Plas  ,  de  Pompadour ,  de  Robert-de-Li- 
gnerac  ,  de  Talleyrand  ,  de  la  Tour  ,  de  Vassal,  etc. 
Elle  possède  la  terre  de  Cosnac  depuis  un  tems  immé- 
morial, et  elle  est  connue  dès  le  commencement  du 
dixième  siècle. 

En  924,  ou  environ,  Immon  de  Caunac,  et  Itiburge, 
sa  femme,  firent  donation  au  monastère  de  Tulle  (  i  !  , 
d'une  vigne  situe'e  à  Donzenac,  au  lieu  appelé  al  Cam, 
et  d^une  ferme  nommée  Cha^lada,  située  dans  la  viguerie 
et  paroisse  de  Naves.  .11  vivait  encore  en  940,  suivant 
une  donation  dont  il  fut  témoin,  faite  au  même  monas- 
tère, au  mois  de  mai  de  cette  année  ,  par  un  seigneur 
nommé  Guitard  (  2  ) . 

Vers  l'an  1000,  et  sous  le  règne  de  Robert,  Bernard 
de  Cosnac,  fit  quelques  donations  à  l'abbaye  de  Tulle. 

Les  cartulaires  des  différentes  abbayes,  et  autres  actes 
publics  de  la  province  de  Limosin  ,  prouvent  une  suite 
de  seigneurs  du  même  nom  ,  depuis  Israël  de  Cosnac  , 
qui  vivait  peu  de  tems  après  l'an  1000,  jusqu'à  Guil- 
laume de  Cosnac,  vivant  vers  l'an  1200;  et  les  titres  de 
la  maison  de  Cosnac  prouvent  une  filiation  suivie,  depuis 
ce  dernier  jusqu'à  nos  jours. 

Israël  de  Cosnac  avait  pour  femme,  une  dame  nommée 
Guinarde;  ils  firent  ensemble  plusieurs  donations  aux 
abbayes  d'Uzerche  et  de  Saint-Martial  de  Limoges, 
peu  de  tems  après  l'an  1000;  comme  on  le  voit  par  des 
chartes    de  ces    deux  abbayes  ,   et     eurent  pour   enfants: 

Pierre  et  Gerald  de  Cosnac  ,  firent  faire ,  vers  l'an 
io53,  des  prières  pour  le  repos  des  âmes  d'Israël  de 
Cosnac,   et   de  Guinarde,  leurs  père  et  mère;  et   donnè- 


(i)  Baluze,  hist.  Intel,  col.  323  et  324. 
;2)  Jbid.  col.  3GG: 


3o8  I^E  COSNAC. 

rent  pour  cet  objet  à  l'abbaye  d'Uzerche,  le  droit  qu'ils 
avaient  au  lieu  de  Solvaniac  (  i  )  .  Il  est  prouvé  par  Pacte 
de  cette  donation  ,  que  Pierre  avait  épousé  une  dame 
appelée  Belieldis  dont  le  nom  de  famille  est  ignoré ,  et 
devant  laquelle  cette  donation  fut  faite  ;  il  en  eut  plu- 
sieurs enfants  ,  qui  sont  nommés  dans  l'ordre  suivant , 
dans  quelques  chartes  de  l'abbaye  d'Uzerche:  Ebles , 
Gerald ,  prêtre  ,  Gauzbert  ,  ou  Gaubert ,  Gautier  , 
Etienne  et  Geoffroy  de  Cosnac;  les  deux  derniers 
étaient  prêtres  .  Ebles ,  Gerald  et  Gauzbert,  accordèrent 
des  bienfaits  à  Gerald,  abbé  d'Uzerche,  l'an  1072.  Ge- 
rald de  Cosnac  ,  prêtre  ,  et  Gauzbert ,  son  frère  ,  don- 
nèrent au  même  monastère ,  un  mas  ,  appelé  Champfeliar  , 
situé  dans  la  paroisse  de  Noaillac  {de  Nobiliaco  ) ,  vis-à- 
vis  le  château  de  Turenne  ;  en  présence  de  Guy,  évéque 
de  Limoges,  et  de  GeraJd,  abbé  d' Uzerche  (  2  ) . 

Gerald  de  Cosnac  ,  frère  puîné  de  Pierre  ,  dont  il 
vient  d'être  parlé,  fit  faire  avec  ce  dernier  ,  vers  l'an 
io53  ,  des  prières  pour  le  repos*  des  âmes  d'Israël  de 
Cosnac,  et  de  Guinarde ,  leurs  père  et  mère;  et  les 
deux  frères  firent  don  à  l'abbaye  d'Uzerche  ,  du  droit 
qu'ils  avaient  au  lieu  de  Solvaniac  (3  )  .  Baluze  (4),  croit 
que  Gerald  peut  avoir  été  père  des  deux  enfants  suivants  : 

I .°  Jean  de  Cosnac,  engagea  ,  la  quatrième  partie 
de  sa  justice  (  5  )  ,  à  Aldebert,  abbé  d'Uzerche,  qui 
gouverna  cette  abbaye  depuis  l'an  iii3,  jus- 
qu'en  ii33; 

2.°  Barthélemi  de  Cosnac,  chevalier,  fut  présent, 
avec  Engalvin,  son  fils,  Etienne  et  Geoffroy  de 
Cosnac ,  prêtres,  et  avec  Bernard  de  Polignac  et 


(1)  Petrus  de  Coznac  et  Geraldus  frater  meus,  pro  animabus 
nostris,  et  pro  anima  patris  nostri  Israël,  et  matris  nostrae 
Guinardis,  dedimus  partem  borderiarum  del  peiro,  in  villa 
de  Solvaniac  :  testes  filii  ipsius  Pétri,  scilicet  Ebolus  et  Gau- 
bertus,  Geraldus,  etc. 

(2)  Cartul.  de  l'abb.  d'Uzerche,  fol.  717.  —  Manusc.  de  Gai- 
gnières^  vol.  i85,/o/.  67. 

(3)  Cartul.  de  l'abb.  d'Uzerche  ^  fol.  534. —  Manusc,  de 
Gaignières^  vol.  1^4.^  fol.  274. 

(4)  Baluze,  notce  ad  vitas  pap.  aven,  tom    i,  col.  1444. 
(3)  Cartul.  d' Uzerche ^  fol.  594. 


DE  COSNAC.  309 

Etienne  ,  son  frère  ,  à  un  accord  ,  sans  date, 
mais  probablement  du  commencement  du  dou- 
zième siècle  (i):  il  est  rappelé  avec  le  même 
Engalv in,  nomme  aussi  Egalin,  son  fils,  qualifié 
chevalier,  dans  une  charte  de  la  même  abbaye 
d'Uzerche  ,  de  l'an  1090  (2). 

Engalvin  de  Cosnac  fit  une  donation  à  Uzerche,  vers 
l'an  1172,  et  peut  avoir  vécu,  suivant  la  conjecture  de 
Baluze  (3)  jusques  vers  l'an  1180.  Le  même  savant 
croit  qu'il  fut  père  de  : 

I  .<*  Guillaume  ,  qui  suit  ; 

2.®   Hugues  de   Cosnac,     recteur    et    chapelain   de 
l'église  de   Saint -Sulpice- de -Cosnac. 

La  filiation  est  prouvée  littéralement,  depuis  : 

.  I.  Guillaume  de  Cosnac,  I"  du  nom,  seigneur  de 
Cosnac,  chevalier  (4) ,  vivait  vers  l'an  1200,  et  eut  pour 
femme,  suivant  une  généalogie  dressée  par  Baluze  (5), 
N.  .  . .  de  Malafayde  ,  d'une  maison  illustre  ,  de  laquelle 
était  issu  Aymeric  de  Malafayde,  patriarche  d'Antioche. 
Il  eut  pour  enfants  : 


,')  Ibid.  fol.  71 1. 

(2)  La  généalogie  manuscrite  de  la  maison  de  Cosnac,  qui 
se  trouve  en  tête  des  mémoires  de  M.  l'archevêque  d'Aix,  met 
entre  Geraud  et  Barthélemi,  un  Bardon  de  Cosnac,  marié  en 
1 1 13,  à  Emme,  fille  du  vicomte  de  Limoges.  Ce  Bardon,  dont 
le  nom  était  de  Conniaco.,  est  étranger  à  la  maison  de  Cosnac  , 
et  appartient  à  la  maison  de  Coignac  en  Angouraois.  (  Vqye^jf 
Labb.  Bibl.  manuscr.  tom.  2..,  fol.  258  et  suivants.) 

(3)  Baluze,  Ibid. 

(4)  L'existence  de'  Guillaume  I  de  Cosnac,  et  sa  qualité  de 
chevalier  ,  sont  prouvées  par  le  testament  de  Pierre  ,  son  fils , 
(ie  l'an  1270. 

S'  Ce  sentiment  est  fondé,  i.o  sur  ce  que  Pierre,  fils  de 
iUaume,  dont  nous  parlons,  après  avoir  fait  par  son  tes- 
tament, Hugues,  son  frère,  héritier,  lui  substitue  au  cas  qu'il 
vienne  à  mourir  sans  e.îfants,  un  des  fils  de  Gérard  de  Mala- 
fayde, chevalier,  qu'il  appelle  son  cousin-germain  ;  2.»  sur  ce 
qu'en  1282,  Hugues,  frère  de  Pierre  de  Cosnac,  établit  pour 
sr)n  exécuteur  testamentaire  le  même  Gérard  de  Malafayde  ;  ce 
qui  est  une  nouvelle  preuve  des  liaisons  et  de  la  parenté  qui 
étaient  entre  les  deux  familles.  (  Voyej  Baluze,  vitœ  paparum 
avenioncnsium  in  4.0,  tom.  i,/?.  1444. 


3  I  o  DE  COSNAC. 

i.°  Pierre  de  Cosnac^  seigneur  de  Cosnac  _,  damoi- 
seau y  fit  son  testament  le  jour  de  la  fête  de  Saint- 
Barthélemi ,  apôtre,  l'an  1270,  par  lequel  il 
choisit  sa  sépulture  dans  le  cloître  des  frères 
mineurs  de  Brive  ;  veut  que  ses  obsèques  soient 
faites  dans  l'église  de  Gosnac ,  avec  vingt  chape- 
lains ;  et  que  Panniversaire  de  monseigneur  Guil- 
laume de  Cosnac  ,  son  père  ,  soit  exécuté  ;  recon- 
naît avoir  reçu  33oosols,de  la  dot  de  Margue- 
rite ,  sa  femme ,  ordonne  qu'ils  soient  rendus  ; 
institue  héritier,  Hugues  de  Gosnac,  son  frère, 
chevalier  ;  et  s'il  décède  avant  lui ,  il  lui  substitue 
Guillaume  de  Gosnac  ,  son  autre  frère  ,  chanoine 
de  Bénévent ,  à  la  charge  de  choisir  un  des  en- 
fants dtr^onseigneiir  G.  dQ  Malafayde  ,  chevalier, 
son  cousin ,  qui  sera  tenu  de  porter  les  nom  et 
armes  de  Gosnac;  fait  divers  legs,  entr'autres  , 
un  de  10  livres,  à  Guillaume  F^i^n  ,  son  neveu; 
et  nomme  ses  exécuteurs  testamentaires ,  nies- 
sires  Guillaume,  son  frère ,  G.  de  Malafayde ,  et 
Guillaume  de  Lissac.  Il  fait  avait  un  autre  testa- 
ment dont  la  date  n'existe  plus,  mais  qui  paraît 
antérieur  à  celui-ci;  il  avait  institué  par  cet  acte, 
P.  (Pierre)  de  Gosnac ,  son  frère,  chevalier,  son 
héritier  •  et  dans  le  cas  où  il  ne  reviendrait  pas 
de  la  Pouille  ,  ou  s'il  mourait  sans  enfants ,  il  lui 
substituait  messire  G.  de  Malafayde  ,  son  cousin,^ 
le  priant  de  choisir ,  avec  le  conseil  de  Guillaume 
de  Gosnac ,  son  frère ,  chanoine  de  Bénévent,  un 
de  ses  fils ,  pour  l'établir  dans  la  maison  de 
Cosnac.  Il  mourut  avant  Tan  1282,  sans  laissef^ 
de  postérité  de  Marguerite  de  Jaufre  ou  Joufre 
{Gaujredi)  ^  sœur  de  Guillaume  de  Jaufre  ,  che- 
valier, laquelle  lui  survécut,  et  vivait  encore  lé 
12  juin  1289  ; 

Enfant  naturel  de  Pierre  de  Cosnac. 

Girard  de  Cosnac ,  à  qui  son  père  légua  par, 
son  testament  de  Tan  1 270  ,  la  terre  de!  Clos, 
ce  qu'il  avait  entre  Gimel  et  la  terre  d'Aire, 
et  autres  biens,  veut  qu'il  en  fasse  hommage 
à  ses  héritiers,  et  s'il  décède  sans  enfants  ^ 
que  le  tout  leur  revienne  : 


DE  COSNAG.  3  I  I 

2.°  Pierre  de  Cosnac,  chevalier,  fit  le  voyage  de  la 
Fouille,  suivant  le  testament  de  Pierre,  son 
frère,  et  paraît  être  mort  sans  postérité  ; 

3.°  Hugues  de  Cosnac,  I"  du  nom,  dont  l'article 
suit  ; 

4.°  Guillaume  de  Cosnac,  chanoine  de  Bénévent, 
au  diocèse  de  Limoges,  en  1 270  ; 

5."  N  .  .  .de  Cosnac,  épousa  N  . .  .  Fabri,  et  fut  mère 
de  Guillaume  Fabri -y 

6.°  N  ....  de  Cosnac,  mariée  à  N  ....  le  Maître. 
Il  est  probable  que    Guillaume    P"^    fut   aussi 
père  de  : 

Barthélcmi  de  Cosnac,  dont  il  est  fait  mention  en 
l'an  1264,  claies  un  acte  conservé  dans  les  ar- 
chives de  Cosnac,  qui  lui  donne  la  qualité  de  da- 
moiseau (i);  il  fit  son  testament  en  1288,  par 
lequel,  après  des  legs  faits,  il  institua  son  héri- 
tier universel  le  posthume  dont  sa  femme  était 
enceinte,  si  c'était  un  garçon;  mais  s'il  en  pro- 
vient une  filie^  il  veut  qu'elle  soit  mise  en  reli- 
gion ;  et  dans  ce  dernier  cas,  il  dispose  de  son 
entière  hérédité,  en  faveur  de  sa  fille  unique, 

Ayceline,  ou  Eyssaline,  nommée  aussi  Ance- 
line  de  Cosnac,  fut  mariée,  par  contrat 
du  jeudi  après  le  dimanche  où  l'on  chante  : 
Invocavit  me,  i  3o6  (  v.  st.  ) ,  à  Bertrand  de  la 
Brande  ,  damoiseau,  fils  de  Gerald  |de  la 
Brande,  aussi  damoiseau.-* 

II.  Hugues  DE  Cosnac,  I"  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Cosnac,  fut  institué  héritier  universel  de  son 
frère  aîné,  par  son  testament  de  l'an  1270,  et  devint, 
par  sa  mort  sans  enfants,  le  chef  de  la  maison.  Il  fit  son 
testament,  la  veille  de  Pâques  1282,  par  lequel  il  recon- 
naît avoir  reçu  5ooo  sols  pour  la  dot  de  Pétronille,  sa 
femme  ;  règle  la  légitime  de  ses  enfants  ;  établit  héritier, 
Guillaume,  son  fils  ;  fait  exécuteurs  de  ses  dernières 
volontés,  Guillaume  Alboin,  Gerald  de  Malafayde  de 
Noailles,     Guillaume     de     Lissac,    chevaliers,    et    Galiot 


d]  BdXwzQypap,  aven.  tom.  i,  col.  1414- 


3  I  2  I^E  COSNAC. 

d'OrnhaCj  damoiseau;  et  ne  vivait  plus  le  12  des  calendes 
de  juin  1289.  Il  avait  épousé  demoiselle  Pétronille 
d'Ornhac,  sœur  d'Aymeric,  chevalier,  et  fille  de  noble 
Gilbert  d'Ornhac,  et  d'Aymerique,  dame  en  partie  de 
Serilhac,  qui  lui  survécut,  et  passa  plusieurs  actes  en 
qualité  de  sa  veuve,  et  ayant  l'administration  de  ses  en- 
fants; elle  reçut,  le  12  juin  1289,  une  quittance  de 
Guillaume  de  Jaufre,  chevalier,  frère  de  Marguerite, 
veuve  de  Pierre  de  Cosnac,  chevalier  ;  fit  conjointement 
avec  Guillaume  de  Cosnac,  son  fils.  Je  6  décembre  1293, 
un  accord  avec  Guillaume  Gaultier,  gardien  des  frères 
mineurs  de  Brive  ;  par  lequel  ce  dernier  les  décharge 
d'un  legs  par  Pierre  de  Cosnac,  oncle  dudit  Guil- 
laume ,  à  l'exception  toutefois  d'un  repas.  Elle  vivait 
encore  en  i3oo,  suivant  le  testament  de  Guillaume,  son 
fils.  De  leur  mariage  vinrent  : 

I.*  Guillaume  II,  qui  suit; 

2.°  Gilbert,  ou  Girbert     de  Cosnac,  archidiacre  de 
Meaux,    puis  chanoine  de  Toulouse,   suivant    le 
nécrologe  de  cette  église  ; 
3.°  Pierre  de  Cosnac,    \  Destinés    à  l'état  religieux, 
4.°  Hugues  de  Cosnac, I      par    le  testament  de  leur 
3.°  AymericdeCosnac,)       père,  en  1282; 
6.°  Dauphine     de     Cosnac  ,     dont      le     sort     est 
ignoré  (i). 

Enfants  naturels  d'Hugues  de  Cosnac. 

Jouberfr de  Cosnac,  1282; 
Jeanne  de  Cosnac,  1282. 

III.  Guillaume  de  Cosnac,  II"  du  nom,  damoiseau, 
seigneur  de  Cosnac,  fut  institué  héritier  universel  par  1er 
testament  de  son  père,  de  l'an  1282  ;  est  mentionne 
dans  un  acte  de  vente,  faite  le  jeudi  de  Saint -Vin-^ 
cent  1298,  par  Pierre  de  Malafayde,  damoiseau,  fils  de 
feu  autre  Pierre,  à  Pierre  de  Maleguise  de  Malemort  ; 
se  disposant  à  faire  le  voyage  de  Rome,  à  cause  du  ju-' 
bile,  pour  visiter  l'église  Saint-Pierre  et  Saint  -  Paul,  il 
fit  un   premier    testament,    le    samedi    après    l'octave    de 


(i)  Elle  est  peut-être   la  même  que    Dauphine    de   Cosnac, 
abbesse  des  Minoresses  de  Sainte-Claire  de  Brive,  en    1341. 


DE  COSNAC.  3  I  3 

Saint-Michel-Archange      i3oo,    par  lequel    il    demande  à 
être   inhumé   en   l'église  de   Cosnac,   au   tombeau  de  son 
père,    et   ordonne  qu'en  quelque  lieu  qu'il   décédât,    son 
corps  y  fût  apporté;   fait  des  legs  à   Guillaume,    Raimond 
et  Bertrand,     ses   fils,    nomme  Almodie,    sa   femme  ;   ins- 
titue héritier,    Hugues,  son  fils;    parle   de   Petronille,   sa 
mère,     et  fait     exécuteurs   Pierre     Alboin,  du    monastère 
de    Saint-Martin     de    Brive,      Bertrand     de    Malafayde, 
Guillaume  de  Lissac,   et  Guibert,  son  frère  (  i  )  .    Il     est 
fait   mention   de  lui  ,   sous  Tannée  i3i3  ,  dans  les  titres  de 
Saint  -  Amant  ;    reçut ,   conjointement  avec  Bertrand  de  la 
Brande,   et   Eyssaline  de  Cosnac  ,  sa   femme,  le  vendredi 
avant  la    Chaire  de   Saint -Pierre     i3i6   (v.  st.  ),la   do- 
nation que   leur  fit   noble  homme  Girbert   de  Malemort, 
rils   de   feu   Aymeric  de   Malemort ,   chevalier  ,  de  tout   le 
droit   qu'il   avait  dans  la  haute,    moyenne  et  basse  justice 
du   lieu  et  paroisse  de    Cosnac  :     cette  donation  fut  con- 
firmée  en    i355  ,   par    Guy  de  Malemort  ,   fils  de  Girbert, 
en  faveur  de   Hugues  de   Cosnac  ,  fils  de  Guillaume  (2); 
fut  présent  à    un  abonnement  fait  le  lundi  avant  la  Sainte- 
Luce    i3i9,    entre    Bertrand   de  Beaumond  ;  chevalier ,  et 
un      de  ses  laillables  ,  en   la  paroisse  de   Mayssac  ;  est  qua- 
lifié  damoiseau   et   lieutenant   du    vicomte    de    Turenne , 
dans   des   lettres   de   Mathe ,    comtesse  de   Comminges   et 
vicomtesse  de    Turenne,  de    l'an    i338,     rapportées   par 
Baluze ,  dans  les  Preuves  de  l'Histoire  de  Turenne  ,  pag.  83  ; 
et   a    la  même   qualité  dans  un   compte  que  rendit  Jean  de 
Proboléne ,   en    i339;   il    remit,   par  ordre   du  roi    Phi- 
lippe  de  Valois,   le   27   septembre  1340,   à  Cécile,  com- 
tesse d'Urgel  et  de  Comminges,  les  château  et  vicomte 
de  Turenne  ,    dont  ce  monarque   lui  avait  confié  la  garde, 
après  la   mort   de   Jean  ,   vicomte  de   Turenne  ;  assista ,  le 
jeudi  avant  la  fête  de   Sainte  -  Catherine  ,    vierge,    1340, 
au   testament  de  Bertrand  de     Malafayde,     chevalier;    fil 
un  second  testament  le    12    juin  (ou  {uillet)    1341,   par 


(i)  Sur  huit  sceaux  qui  pendaient  au  bas  de  cet  acte,  sept 
sont  perdus  ;  il  ne  reste  que  le  huitième  et  dernier,  en  cire 
verte,  sur  lequel  est  représenté  un  lion  avec  des  étoiles,  et  la 
légende  qui,  quoique  rompue  en  partie,  ne  laisse  pas.de  doute 
que  ce  ne  soit  le  sceau  du  testateur. 

(2)  Bibl.  du  Roi^  manusc.  de  Gaignières^  vol  668,  fol.  248. 


3i4  DE  COSNAC. 

lequel  il  déclare,  comme  dans  le  premier  ,  qu'il  veut  être 
enterré  dans  l'église  de  Cosnac ,  au  tombeau  de  ses  pré- 
décesseurs ;  reconnaît  que  dame  Pétronille,  sa  mère, 
avait  fait  des  legs  aux  frères  rnineurs  de  Brive  ;  nomme 
ses  enfants,  au  nombre  de  sept,  et  charge  de  l'exécution 
de  son  testament,  Bertrand  de  Cosnac,  prieur  de 
Brive,  son  second  fils;  et  ne  vivait  plus  en  i343.  Il  avait 
épousé,  étant  très-jeune,  par  contrat  du  i8  des  calendes 
de  juillet  1278,  Àlmodie  de  Maleguise  de  NJalemort, 
fille  de  Bernard  de  Maleguise,  chevalier,  et  de  Marie 
de  Ventadour,  nièce,  par  sa  mère,  de  Raimond  et 
d'Ebles,  vicomtes  de  Ventadour;  et  selon  les  appa- 
rences, petite-fille  de  Guy  de  Maleguise,  qui  mourut 
abbé  de  Saint-Martin-de-Limoges;  elle  était  alors  très- 
jeune,  puisque  Bernard,  son  père,  promit  par  cet  acte, 
de  la  donner  en  mariage  à  Guillaume  de  Cosnac,  lors- 
qu'elle serait  en  âge\  elle  fit  son  testament,  étant  veuve, 
en  1343  par,  lequel  elle  veut  être  enterrée  dans  l'église 
de  Cosnac,  dans  la  tombe  de  son  seigneur  et  mari  ;  fait  des 
legs  à  Dauphine  et  à  Almodie,  ses  filles,  et  institue  hé- 
ritier universel,  Hugues,  son  fils;  elle  laissa  un  grand 
nombre  d'enfants;  savoir: 

i."  Hugues  II,  dont  l'article  suit; 

2.''  Bertrand  de  Cosnac,  fut  le  plus  illustre  des  en- 
fants de  Guillaume  II  ;  il  embrassa  d'abord  l'ins- 
titut des  chanoines  réguliers  de  l'ordre  de  Saint- 
Augustin,  dans  le  couvent  de  Brive;  fut  ensuite 
envoyé  à  Toulouse,  pour  y  faire  ses  études;  il 
s'y  fit  recevoir  docteur  en  droit;  l'an  1337,  il  fut 
fait  prieur  de  Brive:  on  en  voit  la  preuve  dans  un 
vieil  acte  imprimé  dans  les  preuves  de  l'histoire 
de  la  maison  de  Turenne,  page  83  (  1  )  ;  il  eut 
pour  successeur  dans  la  charge  de  prieur  de 
Brive,  Pierre,  son  neveu,  qui  fut  depuis  évêque 
de  Tulle;  comme  on  peut  le  voir  dans  la  vie  du 
pape  Urbain  V,  écrite  par  Aymar  de  Peyrat, 
abbé  de  Moissac. 


(i)  Il  est  aisé,  par  cet  acte  ,  de  corriger  Terreur  qui  s'est  glis- 
sée dans  une  bulle  de  Jean  XXII,  donnée  au  public  par  Wa- 
ding ,  dans  laquelle  il  est  appelé  mal-à-propos  ,  Bertrand  de 
Caimac. 


DD  COSNAC.  3  I  5 

Bertrand  de  Cosnac  fut  fait  ensuite  evêque 
de  Comminges  ,  en  i352.  Il  était  à  Avignon,  l'an 
i356,  le  i"  jour  de  juillet;  comme  il  paraît  par 
une  transaction  passée  entre  le  chapitre  de 
l'église  cathédrale  d'Avignon  ,  et  les  habitants  de 
Tarascon  ,  que  M.  Baluze  assure  avoir  vue  dans 
le  registre  de  la  sixième  année  du  pontificat 
d'Innocent  VI.  Sur  la  fin  de  cette  année ,  il  fut 
envoyé  comme  nonce ,  en  Espagne  »  par  le  pape 
Urbain  V,  pour  apaiser  les  différends  mus  entre 
les  rois  de  Gastille  ,  d'Aragon,  de  Portugal  et  de 
Navarre  (i)  ;  il  était  de  retour  de  cette  légation 
le  26  mai  de  Tan  1364,  qu'il  était  question  de 
l'exécution  du  testament  de  Hugues  Roger, 
cardinal  de  Tulle ,  qui  avait  nommé  Bertrand  de 
Cosnac,  l'un  de  ses  exécuteurs  testamentaires; 
l'an  i368  ,  il  assista  au  concile  de  Lavaur(2); 
l'an  1370,  Urbain  V  le  renvoya  nonce,  en 
Espagne  (3)  ;  il  fut  enfin  nommé  cardinal  ,  sous 
le  titre  de  Saint-  Marcel ,  l'an  1372  ,  le  vendredi 
des  Quatre -Tems  après  la  Pentecôte,  par  le 
pape  Grégoire  XI,  dont  il  était  encore  nonce  en 
Espagne  ;  et  ^quoiqu'il  ne  fût  pas  en  usage  d'en- 
voyer le  chapeau  ,  et  que  tous  ceux  qui  avaient 
été  créés  cardinaux  fussent  obligés  de  le  venir 
recevoir  de  la  main  du  pape ,  cependant  Gré- 
goire XI  renvoya  à  Bertrand  de  Cosnac,  par 
Arnaud  André ,  sous  -  diacre  de  l'église  de  Bor- 
deaux (4).  Quoique  ce  prélat  eût  été  fait  car- 
dinal et  eût  reçu  le  chapeau  ,  il  n'avait  pas  encore 
de  titre  ,  parce  que  les  titres  ne  se  donnent  qu'aux 
présents,  il  était  cardinal- prêtre,   et  on  l'appelait 


(i)  Voye:^  B-^ovius  sur  Vannée  i35G,  c.  i3.  Odolricus  Ray- 
naldiis  sur  la  même  année ^  n^  '5j. 

(2)  Les  actes  de  ce  concile  ont  été  donnés  au  public  par 
M.  Baluze,  dans  son  recueil  des  conciles  de  la  Gaule  Narbon- 
naise. 

(3)  Vqye^  Surita  ,  lib.  3,  judicum  .  —  B-^ovius  ,  an  1370. 
n"  \o  an  l'h-ji  n"  \3.  —  Raynaldus ,  an  Tiyo,  w.®  rS,  iSyi, 
w"  4. 

(4)  On  peur  voir  sur  ce  fait  les  notes  de  M.  Balu.rc.  sim  les 
conciles  de  la  Gaule  Narbonnaisc.  pag.  «'«o. 


3i6  ^^  COSNAC. 

communément  le  cardinal  de  Comminges:  c'est 
ainsi  qu'il  est  designé  dans  le  traité  de  paix  dont 
nous  allons  parler,  et  par  les  historiens  Surita  et 
Mari-tna  ,  qui  écrivent  que  le  cardinal  de  Com- 
minges,  la  veille  des  nones  de  janvier,  avait  dé- 
terminé les  rois  de  Castille  et  d'Aragon  à  sou- 
mettre à  l'arbitrage  du  pape  les  différends  qu'ils 
avaient  ensemble  (i).  Dans  le  même  tems,  Ber- 
trand de  Cosnac  apaisa  de  graves  différends  qui 
étaient  entre  Pierre ,  roi  d'Aragon,  et  le  clergé 
de  Catalogne  ,  à  l'occasion  des  immunités  ecclé- 
siastiques, que  l'archevêque  de  Tarragone  et  les 
autres  évêques  prétendaient  avoir  été  violées  par 
le  roi.  Nous  avons  encore  le  concordat  qui  fut 
passé  à  ce  sujet  à  Barcelone,  l'an  1372,  entre  le 
cardinal  de  Comminges  et  la  reine  Eléonore,  qui 
avait  toute  la  puissance  du  gouvernement.  L'au- 
torité de  ce  concordat  est  si  grande,  qu'il  est 
encore  aujourd'hui  exactement  observé  en  Cata- 
logne (2).  Bertrand  de  Cosnac  ayant  terminé 
cette  grande  affaire  ,  se  mit  en  chemin  pour  re- 
venir à  Avignon,  où  il  arriva  le  7  du  mois  de 
juillet  suivant.  Il  paraît ,  par  le  testament  de  Gré- 
goire XI  ,  qu'on  peut  voir  dans  le  sixième  tome 
du  spicilége  de  D.  Luc  d^Acheri ,  que  le  pape  lui 
assigna  le  titre  de  Saint-Marcel,  qui  avait  vaqué 
le  6  mars  précédent ,  par  la  mort  du  cardinal 
Jean   Fabri.  Enfin  il  mourut  à  Avignon,  le  17  ou 


(i)  C'est  donc  à  tort  que  le  savant  Louis  d'Attichy,  évêque 
d'Autun,  dans  le  premier  tome  de  l'histoire  des  cardinaux, 
page  375,  reprend  Mariana,  d'avoir  dit  que  le  cardinal  de 
Comminges,  mort  dès  l'an  1348,  ou  1349,  était  venu  dans  le 
royaume  d'Aragon ,  l'an  1371,  envoyé  par  Grégoire  XI,  pour 
travailler  à  concilier  les  rois  de  Castille  et  d'Aragon,  et  Jacques 
Balear.  Ce  savant  homm^  n'a  pas  fait  attention  qu'en  i37i  ,  vi- 
vait Bertrand  de  Cosnac,  cardinal  de  Comminges,  très-diffé- 
rent de  Jean  de  Comminges  dont  il  veut  parler,  qui  était  effec- 
tivement mort  22  ou  2  3  ans  auparavant. 

{2)  On  le  lit  encore  presque  entier  en  catalan  ,  dans  le  code 
des  lois  particulières  de  cette  province.  M.  Baluze  l'a  donné  au 
public  en  latin,  tel  qu'il  avait  été  d'abord  dressé  dans  le  supplé- 
ment de  ses  conciles  de  la  Gaule  Narbonnaise,  page  i85. 


DE  COSNAC.  3ij 

1 8  juin  i374,  et  fut    enterré   dans  le  couvent  des 

Dominicains  de  cette  ville. 
3.°  Pierre  de   Cosnac  était  prieur   du  monastère  de 

Bussière-Badil,   au  diocèse  de  Limoges,  en   1341, 

et  mourut  à  Toulouse; 
4/ Guillaume  de  Cosnac,  licencié  ès-Iois,  en  i34i; 
5.''  Guillemette   de    Cosnac  ,    femme   de    Guy   Es- 

charpit ,   surnommé   aussi   Latger ,   chevalier,   de 

Saint  -  Aulaire  ,     parent    de     Bertrand     Latger  , 

cardinal  ; 
5."  Almodie    de    Cosnac    mariée  à    Guillaume    de 

Maynard,  damoiseau  ; 
6.°  Raimonde  de  Cosnac,    épouse  de  Bernard   ù'As- 

nac,  damoiseau. 

Outre  ces  enfants,  Almodie  fait  encore  mention 
dans  son  testament,  d'un  autre  fils,  appelé  Girbert, 
qui  fut  moine  et  prieur  du  monastère  d'Aspre , 
dans  le  diocèse  de  Rhodez. 

IV.  Hugues  DE  Cosnac  ,  II'  du  nom  ,  chevalier  , 
seigneur  de  Cosnac  ,  qualifié  noble  et  puissant  seigneur 
(titre  attribué  à  la  plupart  de  ses  descendants),  fut 
institué  héritier  universel,  par  les  deux  testaments  de 
son  père,  des  années  i3oo  et  1341  ,  et  par  celui  de  sa 
mère,  de  Tan  i343;  il  est  fait  mention  de  lui,  dans  un 
acte  daté  du  jeudi  avant  la  fête  de  la  Nativité  de  la 
Vierge  i326;  et  dans  le  testament  de  Bertrand  de  Mol- 
ceau  ,  chevalier,  seigneur  de  Bar,  son  beau-père;  il 
reçut  ,  au  nom  du  vicomte  de  Turenne,  le  22  octobre 
i35i,  l'hommage  d'Aigline,  abbesse  de  Leyme;  rendit 
hommage,  le  26  juin  i352,  à  Guillaume  Roger  de  Beau- 
fort,  vicomte  de  Turenne,  pour  ce  qu'il  tenait  dans  les 
villes  ,  lieux  et  paroisses  de  Malemort  ,  Brive  ,  Sainte- 
Ferréole  ,  au  diocèse  de  Limoges  ,  etc.  par  acte  passé 
fur  le  pont  du  Rhône,  vis-à-vis  Avignon;  en  présence 
de  Pons-de-Tournemire  ,  Pierre  de  Plas,  etc.  (  i  ) .  Il 
s'obligea  ,  conjointement  avec  Ademar  Faydit,  doyen 
de  .  .  .  .  par  acte  du  17  juillet  i354,  envers  son  frère, 
Bertrand,  évéque  de  Comminges;  fit  un  premier  testa- 
ment à    Avignon ,    dans    la   maison    du   même     évéque 


(1)  Archiv.  de  Turenne  à  la  Chambre  des  Comptes  de  Paris. 


3jg  DE  COSNAG. 

de  Comminges,  le  9  août  i354,  par  lequel  il  veut  être 
enterré  dans  l'église  de  Cosnac,  et  y  fonde  une  chapelle; 
fait  héritier  Guillaume  ,  son  fils  ,  et  lui  substitue  Jean  , 
son  autre  fils;  et  en  cas  de  mort  sans  enfants  mâles,  veut 
que  Bertrand  ,  évêque  de  Comminges  ,  son  frère,  choi- 
sisse un  fils  des  filles  du  testateur,  qui  viendra  à  l'héré- 
dité, et  qu'il  se  nomme  Cosnac,  et  en  porte  les  armes; 
sinon  qu'il  soit  privé  de  sa  succession.  Il  est  fait  mention 
de  lui ,  de  Guye  de  Faydit,  sa  femme  et  de  Guillaume, 
leur  fils ,  dans  une  donation  faite,  le  mercredi  avant  la 
fête  de  la  Nativité  de  la  Vierge  de  la  même  année  i354, 
par  la  prieure  et  les  religieuses  de  Cubas,  en  Périgord, 
de  Tordre  de  Fontevrauld;  au  bas  de  l'acte  est  la  re- 
connaissance, et  les  sceaux  de  frère  Pierre  de  Foucauld, 
prieur ,  et  de  Marguerite  de  Brulac,  prieure  de  ce  mo- 
nastère; est  quahfié  chevalier,  fils  et  héritier  universel  de 
feu  Guillaume  de  Cosnac^  damoiseau  ,  dans  un  acte  du 
2  mars  i355  ,  par  lequel  Guy  de  Malemort  chevalier, 
seigneur  de  Malemort  ,  en  partie ,  et  de  Vergi  ,  ratifie 
la  donation  que  feu  Girbert,  son  père  ,  avait  faite  en 
i3i6  ,  à  Guillaume  de  Cosnac,  père  de  Hugues  ,  et  à 
Bertrand  de  la  Brande,  et  Eyssaline  de  Cosnac,  sa 
femme:  cette  ratification  fut  faite  en  présence  d'Etienne, 
archevêque  d^Arles  ,  Bertrand  ,  évêque  de  Comminges  , 
Bernard  de  la  Garde,  chevalier ,  Bertrand  de  Molceau, 
prieur  de  Brive,  etc.  (  i).  Il  reçut,  le  11  septembre  i358, 
quittance  du  parfait  paiement  de  ce  qu'il  devait  à  noble 
seigneur  Guy,  seigneur  de  Malemort,  pour  la  vente 
qu'il  lui  avait  faite  de  certain  droit  d'hommage  qu'il  avait 
dans  quelques  lieux  de  la  dépendance  de  Cosnac;  fit  un 
second  testament,  le  .  .  .  avril  i36i,  par  lequel  il  étabht 
son  héritier  universel  ,  son  fils  Jean  ,  au  lieu  de  Guil- 
laume, qui  était  décédé,  et  en  faveur  duquel  il  avait  ci- 
devant  testé;  est  qualifié  wo^/e  et  puissant  homme,  dans  une 
transaction  passée,  en  i36i  et  i362,  entre  le  vicomte  de 
Turenne,  co-seigneur  de  Brive,  et  noble  homme  Jaubert 
de  Malemort,  chevalier;  fut  témoin,  avec  Raimond  de  Souil- 
lac,  chevalier,  d'un  hommage  rendu,  en  i363,  au  vicomte 
de  Turenne ,  par  Bertrand  de  Terride,    seigneur  de  Gra- 


(1)  Maniiscr.  de  Gaignières,  à  la  Biblioth.    du  Roi,  vol.    668, 
foi.  248. 


DE  COSNAC.  3, g 

mat,  chevalier;  est  qualifié  seigneur  de  Cosnac  et  co-sei- 
gneur  du  château  et  châtellenie  de  Malemort,  dans  un  acte 
de  Tan  i368  (  r).  Il  émancipa,  par  acte  du  23  janvier 
i369  (v.  st.  ),  noble  Jean  de  Cosnac,  son  fils,  et  assista 
à  son  mariage.  Il  avait  formé  trois  alliances:  la  première, 
par  contrat  du  i"  août  i326,  avec  Hélis,  ou  Alix  de 
Molceau  (  de  Molceo  ) ,  fille  de  noble  seigneur  Bertrand, 
chevalier  ,  seigneur  du  château  de  Bar ,  au  diocèse  de 
Tulle;  la  seconde,  avant  l'an  i354,  avec  Guye  ou 
Guine  de  Faydit ,  fille  de  Pierre  de  Faydit,  damoiseau 
de  Jugeai,  'dans  la  vicomte  de  Turenne;  et  la  troisième, 
avec  Marguerite  de  Palisses  (  2  )  ,  dont  il  ne  paraît  pas 
avoir  eu  d'enfants;  il  eut  des  deux  premières  alliances 
les  enfants  suivants  : 

Du  premier  lit: 

i.»Guibert,  ou  Guilbert  de  Cosnac  ,  mort  sans 
postérité; 

2.'*  Guillaume  de  Cosnac,  mort  aussi  sans  postérité  ; 

3.**  Bertrand  de  Cosnac,  évêque  de  Tulle,  en  1371; 
était  mort,  ou  avait  abdiqué  en  1 376  ; 

4.°  Pierre  de  Cosnac,  prieur  de  Brive,  et  évéque 
de  Tulle,  succéda  à  son  frère,  en  1376;  il  avait, 
en  1398,  pour  vicaire-général,  Raimond  de 
Cosnac,  qui  assista  ,  cette  année  ,  à  l'assemblée 
tenue  à  Paris,  pour  l'extinction  du  schisme.  Ce 
prélat  mourut,  en  1402,  selon  l'opinion  la  plus 
commune.  Baluze  croit  que  son  décès  arriva  plus 
tard  ;  ce  qui  est  certain  c'est  qu'il  n'eut  de  suc- 
cesseur qu'en  1408; 

5.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

6."  Bernard  de  Cosnac,  chanoine  de  Laon; 

7.°  Berirande  de  Cosnac,  mariée  l'an  i352,  à  Jean 
Mascal  (  ou  de  Maschat)  ,  damoiseau  de  la  vicomte 
de  Turenne; 

8.°  Guine  de  Cosnac,    femme   de  Pierre    de   Plas  ; 

9."  Dauphine  de  Cosnac,  religieuse  à  Brive  ; 


(i)  Mamisc.  de  Gaignières^  vol.  668,  fol  40. 
(2)  Il  y  a  en    Limousin,   prô?  de  Ventadour,   un   lieu  appelé 
PalisseSy  dont  les  auteurs  de  Marguerite,  étaient  seigneurs. 


320  I^E  COSNAC. 

Du  second  lit  : 

10. °  Raimond  de  Cosnac,  archidiacre  d'Aure  ,  en 
l'église  de  Gomminges  ,  puis  chanoine  de  Tou- 
louse (  I  )  ; 

1 1.'*  Bertrande  de  Cosnac,  née  après  Tan  i354,  fut 
mariée  le  21  août  iSyy,  à  Jean  Robert,  seigneur 
de  Lignérac,  neveu  d'Aymar  Robert ,  évêque 
de  Lizieux ,  puis  d'Arras  et  de  Thérouenne,  ar- 
chevêque de  Sens,  et  cardinal. 

V.  Jean  de  Cosnac  ,  damoiseau  ,  seigneur  de  Cos- 
nac ,  avait  été  d'abord  destiné  à  l'état  ecclésiastique,  et 
était  même  déjà  chanoine  de  Bayeux  et  de  Lombez , 
mais  n'était  pas  encore  dans  les  ordres  sacres.  Voyant 
que  Guibert  et  Guillaume  de  Cosnac,  ses  deux  frères 
aînés,  étaient  morts  sans  enfants,  et  que  les  deux  autres 
étaient  engages  dans  l'état  ecclésiastique,  il  en  quitta 
l'habit  pour  se  marier,  et  faire  revivre  le  nom  de  Cosnac. 
Hugues  II  de  Cosnac,  son  père,  l'institua  son  héritier 
universel,  par  son  second  testament,  en  i36i,  et  l'éman- 
cipa  le  23  janvier  1369  (  v.  st.);  il  assigna  à  Bertrande 
de  Cosnac,  sa  sœur,  mariée  à  Jean  Robert,  seigneur  de 
Lignérac  ,  mille  deniers  ou  francs  d'or,  pour  la  dot  qui 
lui  avait  été  constituée,  le  21  août  1377;  ^^  .^^^  testament 
à  Roquemadour ,  au  diocèse  de  Cahors,  le  9  octobre 
i382;  par  lequel  il  demande  à  être  enterré  dans  le  tom- 
beau de  son  père;  fait  héritier  Raimond,  son  fils  aîné; 
lui  substitue  Pierre  ,  son  autre  fils  ;  et  fait  exécuteur  , 
Pierre,  évêque  de  Tulle,  son  frère:  il  ne  mourut  que 
quelques  années  après,  et  peu  de  tems  avant  Pan 1 388  , 
date  du  mariage  de  sa  veuve.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  23  janvier  1369  (  v.  st.  )(2),  demoiselle  Mathe  de 
Born  (  3  ) ,  fille  de  noble  et  puissant  homme  Bertrand  de 


(1)  Il  est  fait  mention  de  lui  dans  le  nécrologe  du  chapitre 
de  Toulouse,  où  il  est  compté  au  nombre  des  chanoines  de 
cette  église. 

(2)  Ou  en  iSyg,  suivant  le  mémoire  de  M.  Bertier. 

(3)  Mathe  de  Born  avait  pour  mère  Alais,  ou  Alix  de  Cal- 
vignac.  Après  la  mort  de  Jean  de  Cosnac,  son  premier  mari , 
elle  se  remaria  en  i388,  à  Hélie  de  Gontaut,  damoiseau,  fils 
de  Seguin  de  Gontaut,  seigneur  de  Badefol-sur-Dordogne. 
Gomme  elle   était    sa  parente  au   troisième  degré,  ils  eurent  re- 


DE  COSNAC.  32  1 

Born  ,  chevalier,  seigneur  de  Hautefort  et  de  Thénon  , 
dont  la  bisaïeule  était  Marie  de  Comborn  ,  fille  de  Guy, 
vicomte  de  Comborn.  Leur  traité  de  mariage  fut  réglé 
par  nobles  et  puissants  seigneurs  Archambaud  de  Com- 
born, chevalier,  et  Guy  de  Lasteyrie ,  en  qualité  de 
procureurs  du  seigneur  de  Hautefort,  son  père.  De  cette 
alliance   sont  issus: 

I.   Raimond  ,  dont  Tarticle  suit; 
2."  Pierre  de  Cosnac ,  substitué  à  son    frère  aîné  en 

i382  ,  vivait  encore  en  1420  ; 
S."*  Jeanne  de  Cosnac,  mariée  avant  l'an  1392,  à 
Guillaume  de  Favars  ,  fils  de  Bertrand  de  Favars 
et  de  Galienne  de  Chanac; 
4."  Hélis  ,  ou  Alix  de  Cosnac ,  épousa  ,  par  contrat 
passé  à  Cosnac,  le  27  mars  1894  (v.  st.  ),  noble 
et  puissant  homme  Jean  de  Pompadour,  fils  de 
noble  et  puissant  seigneur  Ranulphe  de  Pom- 
padour, chevalier,  seigneur  de  Cromières;  les 
futurs  époux  y  furent  assistés  de  noble  et  puis- 
sant seigneur  Raimond  de  Cosnac ,  archidiacre 
d'Aure  ,   de  Chopin  de  Badefol   (  1  ) ,  seigneur  de 


cours  au  pape  Clément  VII,  qui  siégeait  à  Avignon,  et  en  ob- 
tinrent la  dispense  nécessaire  pour  leur  mariage  ;  est  datée 
apud  casîrum  novum^  diocèse  d'Avignon,  le  9  des  calendes  d'oc- 
tobre, la  dixième  année  du  pontificat  de  ce  pape  ;  et  la*  fulmi- 
nation  en  fut  faite  par  Antoine,  évêque  de  Rennes,  à  qui  elle 
était  adressée. 

Hélie  de  Gontaut,  avant  son  mariage  avec  Mathe  de  Born  , 
avait  prêté  à  cette  dame  deux  mille  francs  d'or,  pour  retirer  le 
lieu  de  Hautefort,  des  mains  de  messire  Amanieu  de  MussiJan, 
chevalier  anglais,  qui  l'avait  pris  et  le  détenait  depuis  trois  ans, 
avec  Alix  ou  Hélis  et  Antoinette  de  Cosnac,  filles  du  premier 
lit  de  Mathe.  Elle  lui  en  passa  une  obligation,  dans  la  chapelle 
de  Saint-Agnès-de-Rochemourle,  le  14  d'avril  i388,  où  elle 
est  nommée  noble  Mathe  de  Born,  fille  et  héritière  universelle  de 
noble  et  puissant  homme  messire  Bertrand  de  Born,  chevalier, 
seigneur  de  Hautefort  et  de  Thénon  et  veuve,  de  Jean^  seigneur 
de  Cosnac.  Elle  vivait  encore  le  26  novembre  1420  ;  mais  elle 
était  morte  en  1424,  et  fut  inhumée  dans  l'église  de  Saint- 
Martial  de  Thénon,  comme  on  l'apprend  du  testament  de 
Mathe  de  Beynac,  sa  belle-fille. 

(1)  Hélie  de   Gontaut,  dit    Chopin^    seigneur    de    Hautefort, 
fils    de    Seguin    de    Gontaut ,  seigneur   de   Badefol ,  était  sur- 
nommé Chopi^  ou  Chopin,  sobriquet  qui  signifie  boiteux. 
14.  21 


32  2  I^E  COSNAC. 

Hautefort ,  d'Adémar  Helie  de  Ségur  ,  damoiseau, 
et  de  monseigneur  Pierre  de  Cosnac,  évêque  de 
Tulle  ;  en  présence  de  nobles  Jordanet  Tizon  , 
Hélie  Malafayde  ,  et  Pierre  Donerel  _,  damoiseau  ; 
5."  Antonie  ,  ou  Antoinette  de  Cosnac,  mariée, 
avant  l'an  1897  >  ^  Hugues  Pélegry  ,  ou  Pélegrin, 
damoiseau ,  seigneur  du  Vigan  en  Quercy;  suivant 
une  quittance  dotale ,  donnée  par  son  mari ,  le 
28  mai  1398. 

Vï.     Raimond    de    Cosnac,     damoiseau,    seigneur     de 
Cosnac,   etc. ,    succéda,   étant  encore   pupille,  à  son  père, 
suivant  l'acte  de  sa.    tutelle,   expédié    aux  as'sises  de   Tu- 
renne,   le  jeudi  3  février  1395  (v.  st.),   où   furent  appelés 
Guillaume  de  Favars,  damoiseau,   co-seigneur    de   Favars, 
et    Audoin  de  la  Tour  de  Jumilhac,    pour    lui  élire  un 
tuteur;    il  avait    été    institué    héritier    universel,    par  le 
testament    de    son    père,  en     i382;    assista,  le   27   mars 
1394  (  v.  st.  ) ,  au  contrat  de  mariage   d'Hélis   de   Cosnac, 
sa   sœur,    avec  Jean   de    Pompadour.    Il    paraît  qu'il  fut 
quelque  tems    indéterminé  sur  l'état  qu'il  devait  embras- 
ser.   D'abord    il    parut    opter     pour  l'état   ecclésiastique  ; 
car  on  voit  par  les  actes  de  cette  fameuse  assemblée  de 
l'église  Gallicane,   tenue  à  Paris   Fan  1398,    dans   laquelle 
la  soustraction  à  l'obédience   de    l'anti-pape   Benoît  XI H, 
fut  résolue,  que  Raimond  de  Cosnac,   licencié  ès-lois,   y 
assista  comme  procureur  de    Pierre    de   Cosnac,    évéque 
de    Tulle;  il   reçut,    le     21   mai    1398,    une  quittance  de 
noble   Hugues    Pélegry,    damoiseau,   seigneur   du    Vigan, 
pour  la  dot    d'Antonie    de    Cosnac,   sa   femme,   sœur  de 
Raimond.  On  ignore  la  date  de  sa   mort;   mais   il  est  cer- 
tain qu'il  ne  vivait  plus  le   21    février  1420,  suivant   une 
transaction    passée  entre    Hélie,     son  fils,   et   noble  Jean 
de  Carbonnières.    Il  avait    épousé  demoiselle    Jeanne  de 
Beynac,  fille  de  Bos  ou  Boson  de  Beynac,  autrement  dit 
de  Comarque  et  de   dame  Jeanne  de  Salignac;  elle  mou- 
rut ab  intestat  peu  de  tems  avant   son  mari  ;   et  Jeanne 
de   Salignac,   sa    mère,    se  remaria,    le    t8   mai    141 7,    à 
Jean    de   Carbonnières,    damoiseau,  et  lui   porta  la  terre 
de  Pélevezy. 

VII.   Hélie    DE  Cosnac,   seigneur  de   Cosnac,     né  vers 
Tan    1402,   était  jeune  lorsqu'il  succéda  à    Raimond,  son 


DE  COSNAC.  32  3 

père.  Il  transigea,  le  21  février  1420  (v.  st.),  du  con- 
seil et  consentement  de  Pierre  de  Cosnac,  son  oncle, 
paternel,  et  de  Jacques  ds  Molceo,  seigneur  de  Bars, 
'son  cousin,  avec  noble  homme  Jean  de  Carbonnières, 
du  diocèse  de  Tulle,  tant  pour  lui,  que  comme  mari 
procureur  et  maître  des  biens  dotaux  de  Jeanne  de  Sali- 
gnac,  sa  femme,  sur  le  procès  qui  était  entr'eux,  au 
sujet  des  biens  et  hérédité  de  feu  Bos  de  Beynac,  pre- 
mier mari  de  Jeanne  de  Salignac  :  il  est  dit  dans  cet 
acte,  qu'Hélie  de  Cosnac  était-  majeur  de  18  ans  et  mi- 
neur de  25.  Il  obtint  des  lettres  de  la  chancellerie,  datées 
de  Poitiers,  où  siégeait  alors  le  parlement,  le  12  août 
1424,  par  lesquelles  il  demandait  que  la  cause  qu'il  avait 
avec  le  seigneur  de  Hautefort  fût  renvoyée  pardevant  le 
sénéchal  de  Limosin;  se  plaignant  de  ce  que  ce  dernier 
le  troublait  dans  la  succession  de  Mathe  de  Born,  son 
aïeule,  mère  de  Raymond  de  Cosnac,  son  père,  et  sou- 
tenait que  la  quatrième  partie  des  biens  de  ladite  dame 
devait  lui  appartenir.  Il  fut  ordonné  de  mettre  le  seigneur 
de  Cosnac  en  possession;  et,  en  cas  d'opposition,  ajourner 
les  parties  devant  le  sénéchal  de  Limosin,  à  cause  de 
la  contention  qui  était  entre  deux  prétendants  à  la  séné- 
chaussée de  Périgord.  Il  rendit  hommage  de  plusieurs 
terres  à  l'évêque  de  Limoges,  en  1433  ;  fit  une  donation, 
le  10  octobre  1446,  en  faveur  d'Antoine  de  Cosnac,  re- 
ligieux de  Saint- Benoît,  son  fils;  et  vivait  encore  le 
2  juin  1452,  suivant  l'acte  d'émancipation  4^  Pierre  , 
son  fils  aîné.  Il  avait  épousé,  avant  1423,  demoiselle 
Louise  de  Gimel  (i),  issue  de  la  maison  illustre  des  an- 
ciens vicomtes  de  Gimel,  et  fille  de  Jean  de  Gimel,  che- 
valier, seigneur  de  Gimel,  et  de  Jeanne  de  Murât  (2). 
De  cette  alliance  vinrent  : 

!.•  Pierre,  dont  l'article  suit; 


(i)  Elle  était  sœur  aînée  de  Blanche  de  Gimel,  femme  de 
Pierre,  comte  de  Beaufort,  vicomte  de  Turenne,  et  mère 
d'Anne,  mariée  à  Agne  de  la  Tour,  seigneur  d'Oliergues,  tige 
des  ducs  de  Bouillon  ;  et  de  Jeanne  de  (jimel,  épouse  de  Jean 
de  Noailles,  seigneur  de  Chambres  et  de  Montclar,  dont  étaient 
issus  MM.  les  maréchaux  de  Noailles  et  de  Mouchy. 

(2)  Suivant  Baluze(7i7.   pap.  aven.   tom.    i,   col.    1446),    elle 
était  fille  de  Guy  de  Gimel  et  de  Jeanne  de  .Maumont. 


324  ^^  COSNAC. 

2."  Guillaume  de  Cosnac  eut  un  différend  avec 
Pierre,  son  frère  aîné,  comme  il  seVoit  dans  un 
cahier  d'écritures,  où  leurs  père  et  mère  sont 
rappelés.  Il  fut  témoin,  avec  Pierre  de  Cosnac, 
son  frère,  d'une  transaction  passée  le  17  decem- 
cembre  1460,  entre  Jean  de  Faydit,  damoiseau  sei- 
gneur de  Tersac,  pour  lui  et  Blanche  de  Cosnac, 
sa  femme  ;  et  Agne  de  la  Tour,  comte  de  Beau- 
fort  et  vicomte  de  Turenne  ;  touchant  certains 
biens,  que  noble  Hélie,  seigneur  de  Cosnac, 
père  de  ladite  Blanche,  lui  avait  donnés  en  ma- 
riage, à  Cressensac,  etc.  (  arch.  de  M.  de  Faydit- 
de-TersaCj  n°  54)}  est  qualifié  chevalier,  sei- 
gneur des  Bordes,  dans  une  transaction  passée,  le 
2  juin  1484,  entre  le  vicomte  de  Turenne  et  lui, 
d'une  part';  et  Guillaume  de  Cosnac,  Jîls  de  noble 
et  puissant  homme  Pierre,  seigneur  de  Cosnac, 
(  mss.  de  Gaignières,  vol.  668  y  fol. 3o).  Il  épousa, 
en  1454,  demoiselle  Catherine  de  Faydit,  fille  et 
héritière  d'Etienne  de  Faydit,  seigneur  des  Bor- 
des :  on  ignore  s'il  en  a  eu  des  enfants  ; 

3."  Antoine  de  Cosnac,  religieux  de  l'ordre  de 
Saint-Benoît,  et  prieur  de  Saint-Cloud  ; 

4.**  Marguerite  de  Cosnac  (i),  mariée,  1.°  à  noble 
Begon  de  la  Tour,  seigneur  de  Saint-Sigrets^  au 
diocèse  d€  Rhodez;  2.*'  par  contrat  du  14  juillet 
1467,  noble  Guy  de  Philip,  seigneur  de  Mer- 
chado,  diocèse  de  Limoges,  co-seigneur  de  Saint- 
Amans,  au  diocèse  de  Tulle,  et  de  Montmairan, 
dans  celui  de  Sarlat  ; 

5.*  Blanche  de  Cosnac  épousa  Jean  de  Faydit,  sei- 
gneur de  Tersac,  fils  d'Adémar  de  Faydit,  et 
testa  le  17  mai  1462  ; 

6.®  Souveraine  de  Cosnac,  femme  de  N  .  .  .  ,  sei- 
gneur de  Parlan,  (  suivant  une  généalogie  ma- 
nuscrite Conservée  à  la  bibliothèque  du  Roi). 

VIII.   Pierre  DE  Cosnac,     seigneur    de    Cosnac    et     de 
Creisse    (ou  Croixe),    fut    émancipé    par    son    père,    le 


(1)   Baluze    dit   qu'elle   épousa    Bertrand    ou    Hugues    de  la 
Tour,  seigneur  de  Saint-Just. 


DE  COSNAC.  325 

2  juiiï  1452,  en  exécution  des  articles  de  son  mariage 
avec  Louise  de  Noailles,  et  est  nommé  dans  le  testament 
de  cette  dernière,  de  l'an  i486.  Il  avait  rendu  hommage 
pour  sa  terre  de  Cosnac,  au  vicomte  de  Turenne,  en 
1470  (  I  )  ;  et  vivait  encore  le  5  mai  1491,  suivant  une 
donation  qu'il  fit  à  Guillaume,  son  fils.  Il  avait  épousé, 
par  articles  du  2  juin  1452,  demoiselle  Louise  de  Noail- 
Ics  (  2  )  ,  fille  de  François  de  Noailles,  damoiseau,  seigneur 
de  Noailles  et  de  Noaillac,  et  de  Marguerite  de  Roffignac, 
nièce  de  Bertrand  de  Roffignac,  évêque  deSarlat:par  ces 
articles,  le  seigneur  de  Cosnac  donne  la  terre  de  Cosnac  en 
toute  justice  à  son  fils.  François  de  Noailles,  père  de  Louise, 
iit  son  testament  à  Cosnac,  le  16  juillet  1452,  par  lequel  il 
fait  donation  de  ses  biens  à  sa  fille,  et  nomme  exécuteurs 
Bertrand  de  Roffignac,  et  le  même  Pierre,  seigneur  de 
Cosnaj:,  son  gendre.  Il  en  fit  un  second,  le  i3  août  1468, 
par  lequel  il  institua  ses  héritiers  Jean  et  Aymar  de 
Noailles;  et  en  cas  de  mort  sans  enfants  mâles,  il  subs- 
titua Jean  de  Cosnac,  second  fils  de  sa  fille  Louise, 
pourvu  qu^il  ne  fut  point  héritier  de  Cosnac  ;  auquel  cas 
il  appelle  à  sa  succession  Bertrand;  après  lui,  Charles 
et  Guy  de  Cosnac,  ou  quelques  autres  de  ses  frères, 
avec  cette  clause:  que  quiconque  serait  héritier  de 
Noailles,  en  porterait  le  nom  et  les  armes,  sans  aucun 
mélange  d'autres.  Ce  testament  causa  dans  la  suite,  entre 
ces  deux  maisons,  un  grand  procès,  qui  ne  fut  termine 
que  par  un  arrêt  du  parlement  de  Paris,  du  24  mars 
1528. 

Louise  de  Noailles,  du  consentement  de  Pierre,  son 
mari,  fit  son  testament  au  château  de  Cosnac,  le  der- 
nier jour  d'octobre  i486;  par  lequel  elle  veut  être  en- 
terrée dans  l'église  de  Cosnac,  et  dans  la  chapelle  de  la 
maison  de  Cosnac;   nomme  tous  ses  enfants,  et  fait  hé- 


(i)  Manuscr.de  Gaignières,  à  la  Biblioth.  du  Roi,  vol.  668, 
/0/.25. 

(2)  Louise  de  Noailles  devint  héritière  de  la  branche  aînée 
de  la  maison  de  Noailles;  mais  les  enfants  de  Jean  de  Noailles  , 
frère  cadet  de  François,  père  de  Louise,  emportèrent  la  suc- 
cession, comme  il  a  été  dit,  en  verta  des  substitutions.  C'est 
de  ce  Jean  de  Noailles,  que  descendent  MM.  les  ducs,  maréchal 
et  cardinal  de  Noailles. 


326  E)E  COSNAC. 

ritier  Guillaume,    qui   était  l'aîné.    De  son   mariage  sont 


ISSUS 


i."  Guillaume,  dont  l'article  suit; 

2.°  Jean  de  Cosnac,  capitaine  de  Servière,  déclara, 
par  acte  du  27  avril  1497^  avoir  reçu  la  somme 
de  mille  livres,  que  Agnet  de  la  Tour,  seigneur 
de  Servière,  lui  avait  léguée  par  son  testament 
(  Manus.  de  Gaign.  ,  voL  6 68 y  fol.  3o  )  ; 

3.°  Antoine  de  Cosnac,  religieux  de  Saint-Martin 
de  Tours,  ensuite  abbé  de  Baigne,  au  diocèse  de 
Saintes; 

4.°  Bertrand  de  Cosnac,  religieux  dans  le  monas- 
tère de  Saint-Serge  et  Bacchus  d'Angers,  ensuite 
prévôt  de  Ladornac; 

5.°  Charles  de  Cosnac,  prieur  de  Creisse,  et  con- 
seiller-clerc au  parlement  du  Bordeaux;  donna 
quittance  de  ses  gages,  pour  les  sept  premiers 
jours  de  septembre  i525  lesquels  se  montaient, 
à  raison  de  i5  sols  parisis  par  jour,  à  5  livres 
5  sols  (  I  ); 

6.°  Guy  de  Cosnac,  prieur  de  Vezunes; 

7.°  François  de  Cosnac,  1 

8.**  Léonard  de  Cosnac,    >  dont  le  sort  est  ignoré  ; 

9.»  Pierre  de  Cosnac,        j 

lo.*»  Louise  de  Cosnac,  mariée,  par  contrat  du 
i3  janvier  1480,  à  Pierre  de  Jaubert,  seigneur 
de  la  Bastide; 

ii.°  Marguerite  de  Cosnac  -  forma  trois  alliances: 
la  première,  avec  Bertrand  de  Philip,  seigneur 
de  Merchadour,  co-seigneur  de  Saint-Amant  ; 
la  seconde,  avec  Louis  de  Combarel,  seigneur 
de  Gibanel  (  de  la  même  famille  que  Hugues  de 
Combarel,  évêque  de  Tulle,  de  Béziers  et  de 
Poitiers  )  ;  et  la  troisième,  avec  le  seigneur  de 
Saint- Projet  ; 

12.^  Jeanne  de  Cosnac,  femme  de  Gabriel  de 
Milhac,  seigneur  de  Verneuil,  au  diocèse  de 
Limoges  ; 


(i)  Cette  quittance,  qui  est  signée  de  lui,  existe  en  original 
à  la  bibliothèque  du  Roi. 


DE  COSNAC.  327 

/  religieuses  de  l'ordre  de  Citeaux, 

13."  Léonne  ,       J  dans  Pabbaye  de  Coiroux,  en  Bas- 

14."  Catherine,    j  Limosin.  La  première  en  devint 

f  abbesse. 

IX.  Guillaume  de  Cosnac  ,  III**  du  nom,  écuyer , 
seigneur  de  Cosnac  et  de  Creisse,  transigea,  le  2  juin 
1484,  avec  le  vicomte  de  Turenne  et  Guillaume  de 
Cosnac,  chevalier,  seigneur  des  Bordes;  fut  institué 
héritier  par  le  testament  de  Louise  de  Noailles ,  sa  mère, 
le  3i  octobre  i486;  et  son  père  lui  fit  donation  de  la 
terre  de  Cosnac,  par  acte  du  5  mai  1491.  Il  vivait  encore 
le  8  septembre  iSiy,  suivant  le  contrat  de  mariage  de 
son  hls  ,  auquel  il  assista  (i).  Il  avait  épouse,  en  1482, 
demoiselle  Marguerite  de  Lastours,  fille  de  noble  et 
puissant  seigneur  Jean  ,,  seigneur  de  Lastours ,  et  sœur 
de  noble  et  puissant  Jean  de  Lastours,  écuyer ,  suivant 
un  acte  du  17  novembre  de  cette  année,  par  lequel 
Pierre  de  Cosnac ,  son  père ,  avait  donné  pouvoir  de 
traiter  ce  mariage.  Les  enfants  qui  en  provinrent, 
sont  : 

I  .**  Louis  de  Cosnac  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.°   Denis  de  Cosnac  ,  prévôt  de  Ladornac  ; 

3.°  Geoffroi  de  Cosnac  ; 

4.°  Clément  de  Cosnac  ,  prêtre  ; 

5.**  Marguerite  de  Cosnac ,  mariée  à  Pierre  Robert, 
seigneur  de  Lignerac  ; 

6/  Jeanne  de  Cosnac,  femme  de  Guy  Faydit, 
seigneur  de  Tersac.  * 

X.  Louis  DE  Cosnac  ,  chevalier ,  seigneur  de  Cosnac  , 
premier  écuyer- tranchant  de  la  reine,  et  l'un  des  cent 
gentilshommes  de  la  maison  du  roi  François  I" ,  fut  du 
nombre  des  seigneurs  qui  accompagnèrent  François  de 
la  Tour,  vicomte  de  Turenne,  lorsqu'il  alla  épouser ,  au 
nom  du  roi  François  I"  ,  la  reine  Eléonore  d'Autriche, 
sœur  ainée  de    Tempereur  Charles    V,   et     signa,    avec 


(1)  Guillaume,  seigneur  de  Cosnac,  et  Charles  ,  son  frère, 
disputèrent  la  substitution  des  biens  de  la  maison  de  Noailles  , 
faite  en  1248.  Ils  perdirent  à  deux  parlements,  et  ensuite  à 
celui  de  Paris,  par  un  arrêt  solennel  du  24  mars  avant  Pâ- 
ques i528. 


328  ^   DE  COSNAC. 

Antoine ,   seigneur  de  Noailles ,  l'acte  de  ratification    du 

contrat  de  ce  mariage,  en    1529,  comme  il    est  prouvé 

par  rhistoire  d'Auvergne  de  Jusicl ,  page  254.  des  preuves. 

11  fit    son  testament  le  22  juillet   i532  ,  par  lequel  il  veut 

être  enterré  dans  le  tombeau  de  ses  ancêtres  ,  en  la  chapelle 

de  Cosnac;    ordonne  neuf  cents   messes  à  dire  le  jour  de 

son  enterrement ,  au  trentain  et    au   bout    de  Tan  ;    fait 

plusieurs  legs   à  ses  enfants  ,   et  de  feu  dame  Claude  de 

Beynac ,  sa   femme  ;     fait    héritier     universel    Galiot    de 

Cosnac,    son  second   fils;  lui   substitue  François,  son  fils 

aîné  ,    destiné   aux  études  ;   et ,   à  leur  défaut  et  de  leurs 

descendants   mâles,   ses  filles,  à  condition  que    le  fils  aîné 

de  celle  qui  héritera ,  et    ses    descendants  ,     porteront  le 

nom   et  les  armes  de  Cosnac.  Il  avait  épousé  ,  par  contrat 

du  8  septembre   iSiy,   demoiselle    Claude    de    Beynac, 

fille  de  noble  et   puissant  seigneur   Geoffroy   de   Beynac, 

seigneur  et   baron    de    Beynac    et    de   Comarque,    et    de 

noble  et  puissante  dame    Marie  de    Montberon  ,    qui  le 

rendit  père  de  : 

I."  François  de  Cosnac  ,  qui,  ayant  quitté  l'habit 
ecclésiastique ,  se  maria  contre  le  gré  de  son  père, 
avec  Catherme ,  héritière  de  la  maison  de  Saint- 
Michel  de  Bagnières  ,  sur  la  frontière  du  Quercy, 
et  en  eut  des  enfants  ; 

2."  Galiot  de  Cosnac ,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Françoise  de  Cosnac  ,  mariée  au  seigneur  de 
,  Sireuil  ; 

4."  Marguerite  de  Cosnac,  femme  du  seigneur  de 
Campagnac  ; 

5.°  Jeanne  de  Cosnac  ,        \  religieuses  au   monas- 

6.°  Madelaine  de  Cosnac;  S        tère  de  Coiroux. 

XI.  Galiot  DE  Cosnac,  écuyer  ,  seigneur  de  Cosnac, 
Linoire,  Cresse,  etc.,  était  fort  jeune,  lorsqu'il  perdit 
son  père ,  suivant  l'acte  de  sa  tutelle ,  du  11  octobre 
i532,  dans  lequel  ce  dernier  est  dit  décédé  depuis  trois 
mois;  il  vivait  encore  le  18  octobre  i582,  suivant  le 
contrat  de  mariage  d'Annet  ,  son  fils  aîné  ;  et  avait  épousé, 
par  contrat  passé  au  château  de  Plas  ,  paroisse  de  Cure- 
monte,  le  pénultième  jour  de  mars  1547,  demoiselle 
Antoinette  de  Plas,  fille  de  noble  Annet,  ou  Agnet  de 
Plas ,  écuyer ,  seigneur  de  Plas ,  co-seigneur  de  Cure- 
monte  ,  de  la  Chapelle-  aux  -  Peus  ,    de  Vegène ,  de  Fossas, 


DE  COSNAC  329 

de  Floriac  ,  seigneur  de  Puydarnac  et  de  Savinon  ,  et  de 
dame  Marie  d'Estampes- Valence ,  sœur  de  Léodegard- 
d'Estjimpes,   évêque  de  Lectoure.   De    ce    mariage    sont 


ISSUS 


I ."  Annet  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.®  François  de  Cosnac  ,  prévôt  deGutmont  ; 

3.°  Armand  de  Cosnac ,  mariée  avec  dame  Françoise 
de  Lugans  ,  héritière  de  Saint -Jal,  (nommée 
ailleurs  Françoise  de  Gimel)  ; 

4.°  Claude  de  Cosnac,  mort  sans  alliance  ; 

5."  Jean  de  Cosnac,  fut  tué  à  la  guerre  ; 

ô.**  Clément  de  Cosnac,  e'cuyer  ,  seigneur  d'Acy, 
ou  Assy  ,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre 
du  roi,  capitaine  d'une  compagnie  de  chevau- 
iégers  ,  entretenue  pour  Sa  Majesté  ,  lieutenant 
au  gouvernement  de  Soissons  ;  il  fut  tué  dans  un 
duel ,  en  se  battant  contre  Montrevel ,  à  la  place 
Royale,  et  fut  enterré  aux  Grands- Cordeliers,  à 
Paris ,  où  l'on  voyait  encore  dans  leur  cloître , 
avant  la  re'volution,  les  armes  de  la  maison  de 
Cosnac  ,  qui  y  furent  mises  en  reconnaissance  des 
dons  qu'il  fit  en  mourant  à  ces  religieux.  Il  avait 
épousé  ,  I .°  Philippe  du  Prat ,  dame  d'Acy ,  ou 
d'Assy,  près  de  Crépy  ,  en  Valois  ,  morte  en  1628; 
elle  était  sœur  du  baron  de  Vitaux ,  et  fille  de 
François,  baron  de  Thiers,  et  d'Anne  Séguier; 
2.°  Blanche  de  Molinary ,  ou  Moulinary,  fille 
de  Pierre ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi ,  gouver- 
neur de  la  Chapelle  ;  et  fut  père  de  : 

a.  Josias  de  Cosnac  ,  chevalier  ,  sieigneur  et 
baron  d'Assy,  transigea ,  le  3 1  mars  1623, 
avec  Marie  ,  dame  de  St.  -  Martial  de  Conros, 
sa  sœur  ; 

b.  Anne  de  Cosnac  ,  morte  jeune ,  en  1 596  ; 

c.  Anne  de  Cosnac  ,  morte  en  i6o5  ; 

d.  Marie  de  Cosnac,  épousa,  en  161 5  ,  Henri 
de  Saint -Martial  de  Puydeval ,  seigneur  et 
baron  de  Conros  ; 

e.  Diane  de  Cosnac ,  morte  sans  alliance , 
en  1604; 

7.*  Clémence  de  Cosnac,  mariée  au  seigneur  dç 
Cathus  ; 


33o  ^E  COSNAC. 

8.**  Marguerite  de  Cosnac  ,  épousa  le  seigneur  de 
la  Caraulie  ; 

9."  Jeanne  de  Cosnac,  femme  du  seigneur  a'Es- 
padaillac  ; 

io.°  Philippe  de  Cosnac,  alliée  au  seigneur  de  Car- 
dai Uac  ; 

II."  Marguerite  de  Cosnac,  nommée  abbesse  de 
Coiroux  ,  en  1670  ,  suivant  une  généalogie  manus- 
crite ,  qui  est  à  la  bibliothèque  du  Roi. 

XII.  Annet ,  ou  Agnet  de  Cosnac,  ëcuyer ,  seigneur 
de  Cosnac  ,  de  Linoire  et  en  partie  de  Creisse  ;  fit  son 
testament,  au  château  de  Cosnac,  le  24  mars  1 598,  par 
lequel  il  ordonne  que  son  corps  soit  enterré  au  tombeau 
de  ses  prédécesseurs,  et  charge  sa  femme  de  régler  ses 
obsèques;  fait  des  legs  à  Antoinette  de  Plas,  sa  mère, 
et  à  ses  fils  et  filles;  fait  héritière  universelle,  sa  femme; 
et  si  elle  se  remarie  ,  ou  décède  sans  tester ,  donne  la 
moitié  de  son  bien  à  François ,  son  fils  aîné  ;  lui  subs- 
titue ,  et  à  ses  descendants  mâles ,  ses  autres  enfants 
mâles  ,  aux  mêmes  conditions  ,  et  à  leur  défaut ,  il  appelle 
ses  filles  ,  à  condition  que  le  fils  aîné  de  celle  qui  aura 
son  hérédité ,  portera  le  nom  et  les  armes  de  la  maison 
de  Cosnac.  Il  avait  épousé,  par  contrat,  passé  au  repaire 
noble  et  château  d'Enval ,  le  18  octobre  i582,  demoi- 
selle Jeanne  de  Juyé,  fille  unique  de  feu  noble  Sébastien 
de  Juyé,  écuyer  ,  seigneur  de  Penacors,  la  Marque, 
Dampnhac,  ou  Damniac,  Thémines,  etc. ,  ambassadeur  eri 
Espagne,  et  de  Jeanne  de  Selve,  dame  d'Enval  ;  elle  était 
petite -nièce,  par  sa  mère,  de  Jean  de  Selve,  premier 
président  du  parlement  de  Paris,  et  aussi  ambassadeur 
en  Espagne  ,  pour  la  délivrance  du  roi  François  I"  ;  et 
de  même,  cousine -germaine  de  Christophe  de  l'Etang, 
évêque  de  Carcassonne,  commandeur  de  Tordre  du 
Saint  -  Esprit.  Elle  reçut  quittance  de  Christophe  de 
Cosnac,  son  fils,  le  16  août  1624;  et  fit  son  testament 
olographe,  le  14  janvier  1639,  dans  lequel  elle  se  qua- 
lifie dame  de  Dampniac ,  de  la  Marque  et  Enval  ;  fait 
des  legs  à  ses  entants  ,  et  aux  enfants  de  feu  noble  Chris- 
tophe de  Cosnac ,  aussi  son  fils,  et  institue  pour  son 
héritier  universel ,  François ,  son  fils  aîné.  De  ce  mariage 
provinrent  treize  enfants  : 


DE  COSNAC.  33 I 

i.°  François  de  Cosnac ,  né  le  i8  février  iSgi, 
mort  en  bas  âge; 

2.'*  François^  dont  l'article  suit  ; 

3."  Claude  de  Cosnac,  né  le  samedi  12  novembre 
1594,  fut  exempt  des  gardes  du  corps  du  Roi, 
puis  commandant  à  Négrepelisse,  Saint-Antonin, 
Puymirol  et  Honfleur,  mort  sans  a\oir  été  marié; 

4.**  Clément  de  Cosnac,  né  le  i5  mars  iSgô,  fut 
bachelier  de  Sorbonne,  prieur  de  Creisse,  prévôt 
de  Gutmont,  archiprétre  de  Brive; 

5.°  Christophe  de  Cosnac,  auteur  de  la  branche 
d'Espeyruc,  qui  sera  rapportée  ci-après  ; 

6."  Claude  de  Cosnac,  né  le  8  février  1601,  mourut 
à  la  guerre;  il  était  lieutenant  de  la  compagnie 
de  Claude,  son  aîné,  et  fut  brûlé  par  le  feu  qui 
fut  mis  innocemment  par  un  soldat  ,  dans  un 
baril  de  poudre,  qu'il  distribuait  aux  soldats  de 
sa  compagnie; 

7.°  Anrxet  de  Cosnac,  a  formé  la  branche  de  la 
Marque,  qui  sera  rapportée  ci-après  ; 

8."  Antoinette  de  Cosnac,  naquit  le  dernier  jour  de 
mars  i58q,  et  fut  mariée,  le  11  février  160S,  à 
Jean  de  la  Borie  ,  chevalier,  seigneur  de  Cam- 
pagne et  de  Bonnefons,  en  Périgord; 

9. •  Honorée  de  Cosnac,  naquit  le  4  août.iSyS,  et 
épousa,  le  21  avril  1614,  Etienne  (  i  )  ,  seigneur 
de  Mirandol  et  de  Capereis. 

!o.°  Jeanne  de  Cosnac,  née  le  3o  août  1598,  s'allia 
avec  Jean,  seigneur  de  Chaunac,  et  co-seigneur 
de  Soudeilles; 

1 1.°  Françoise  de  Cosnac,  née  le  23  octobre    1599, 

•  fut  femme  de  Jacques  de  la  Vernhe,  ou  la  Vergne, 
seigneur  de  Juillac,  et  co-seigneur  de  Meyssac, 
qu'elle  épousa,  par  contrat  du   i5  janvier   16 18; 

12.°  Clémence  de  Cosnac,  naquit  le  4  avril  1602, 
et  fut  mariée  à  Etienne  de  Léonard  de  Morioles, 
écuyer  ,  seigneur  de  Morioles  ^  Faugeres  ,  la 
Jugie,    etc.  Jeanne    de   Léonard  de  Morioles,    sa 


(0  II   est  appelé  François,   dans  la  généalogie  de  la   maison 
:1c  Mirandol. 


352  DK  COSNAC. 

fille,  épousa,  en    1647,  An  net  de  la  Mothe,  sei- 
gneur de  Flomont  et  co-seigneur  de  Mayssac; 
i3.°  Marguerite  de  Cosnac,  née  le  3 -août  1604,  fut 
religieuse    au    monastère     de    Sainte-Ursule    de 
Limoges. 

XIII.  François  de  Cosnac,  I"  du  nom,  seigneur 
de  Cosnac,  Creisse,  Linoire,  etc.,  institué  héritier 
universel  par  le  testament  de  sa  mère,  du  14  janvier 
1639;  fit  son  testament  au  château  de  Cosnac,  le  17 
juillet  i652  ,  par  lequel  il  ordonna  que  son  corps  fût 
enterré  au  tombeau  de  ses  pères,  dans  l'église  de  Cosnac. 
Il  avait  formé  deux  alliances:  la  première,  par  contrat 
passé  au  château  de  Saint-Aulaire ,  en  Bas-Limosin, 
le  21  septembre  161 8  ,  avec  haute  et  puissante  dame 
Eléonore,  ou  Léonore  de  Talleyrand  de  Chalais,  veuve 
de  Henri  de  Beaupoil  ,  marquis  de  Saint-Aulaire,  et 
fille  de  feu  haut  et  puissant  seigneur  messire  Daniel  de 
Talleyrand  ,  prince  de  Chalais ,  marquis  d'Exideuil , 
comte  de  Grignols  ,  baron  de  Beauville  et  de  Mareuil, 
chevalier  de  Tordre  du  Roi,  capitaine  de  5o  hommes 
d'armes,  et  de  Jeanne-Françoise  de  Montluc,  fille  de 
Biaise  de  Montluc,  maréchal  de  France.  Sa  seconde 
alliance  fut  en  l'an  i636  ,  avec  Henriette  d'Abzac-de- 
Mayac  ,  fille  de  messire  François  d'Abzac,  seigneur  de 
Mayac  et  de  Limérac,  et  de  dame  Bonne  de  Heu,  fille 
de  messire  Robert  de  Heu,  seigneur  de  Mas-le-Roy, 
au  pays  Messin,  dont  il  n'eut  pas  d'enfants.  Il  laissa  de 
la  première  ; 

i."  Armand,  dont  l'article  suit; 

2  "  Clément  de  Cosnac,  enseigne  de  la  compagnie 
des  gens  d'armes  de  monseigneur  le  prince  de 
Conti,  mort  en  1694,  sans  enfants  de  N....  de 
Turpin-Crissé; 

3."  Daniel  de  Cosnac,  évêque  de  Valence  et  de  Die, 
puis  archevêque  d'Aix,  et  commandeur  de  l'ordre 
du  Saint-Esprit,  abbé  d'Orbestier,  de  St-Taurin 
d'Evreux,  et  de  Saint  Riquier,  premier  aumônier 
de  Monsieur,  duc  d'Orléans;  s'attacha  à  mon- 
seigneur le  prince  de  Conti;  fut  fait  premier  gen- 
tilhomme de  sa  chambre,  à  l'âge  de  vingt-un  ans; 
l'accompagna  à  la  guerre  de  Bordeaux,  et  eut  la 
principale  part  à  la  paix  qui  suivit.  Après  la  paix, 


DE  COSNAC.  333 

il  négocia  le  mariage  de  ce  prince,  avec  Anne- 
Marie  Martinozzi,  nièce  du  cardinal  Mazarin  ;  à 
l'âge  de  vingt-quatre  ans,  il  fut  nommé  évêque 
de  Valence  et  de  Die,  qui  étaient  alors  unis  en- 
semble; peu  après,  il  fut  pourvu  de  la  charge  de 
premier  aumônier  de  Philippe  de  France,  duc 
d'Orléans,  frère  unique  du  roi  Louis  XIV,  qui 
l'honora  de  sa  confiance.  Le  Roi  le  nomma  à 
l'archevêché  d'Aix,  au  mois  de  janvier  1687; 
mais  il  n'obtint  ses  bulles  qu'en  i6g3,  et  reçut 
le  pallium  le  9  novembre  de  l'année  suivante. 
Le  Roi  lui  donna  l'abbaye  de  Saint-Riquier,  au 
diocèse  d'Amiens,  le  jour  même  de  la  prestation 
de  son  serment  de  fidélité,  le  11  juin  1695  ;  il  le 
fit  commandeur  de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  le 
24  avril  1701,  et  il  fut  reçu  le  i5  mai  suivant, 
après  avoir  fait,  le  premier  du  même  mois  de  mai, 
devant  M.  le  duc  de  Foix  et  M.  le  marquis  de 
Dangeau,  ses  preuves  de  noblesse,  remontées 
par  treize  degrés  de  filiation  suivie,  à  Guillaume 
de  Cosnac,  son  douzième  aïeul.  Il  mourut  à  Aix, 
âgé  de  plus  de  80  ans,  doyen  des  évêques  de 
France,  le  18  janvier  1708,  après  avoir  fait  plu-' 
sieurs  legs  à  son  séminaire  et  aux  deux  hôpitaux 
de  la  ville  (  i  )  ; 


(i)  Ce  prélat  a  laissé,  outre  des  ordonnances  synodales, 
imprimées  à  Aix,  en  1694,  des  mémoires  historiques  [un 
vol.  in-4..°  de  près  de  goo  pages  )  ,  qui  sont  restés  manuscrits  : 
ces  mémoires  sont  curieux  ,  et  peuvent  répandre  beau  - 
coup  de  lumières  sur  les  affaires  du  tems.  Ils  sont  précédés 
de  la  généalogie  de  la  famille ,  dressée  d'après  Baluze  ;  et 
on  a  ajouté  à  la  fin ,  une  harangue  que  Daniel  de  Cosnac 
prononça  à  Versailles,  devant  Louis  XIV,  le  14  juillet  i685, 
et  la  Remontrance  du  clergé  de  France^  assemblé  à  Paris ^  faite  à 
Louis  XIV ^  à  Saint-Germain-m-Laye^  le  17  avril  1666,  dont 
*  il  est  aussi  l'auteur.  Le  maréchal  de  Tessé  (René  de  Froulai)  ,  ù 
composé  l'histoire  de  cet  archevêque,  qui  se  trouve  dans  le 
recueil  A.  Elle  est  curieuse  et  remplie  d'anecdotes.  On  lui  fit 
cette  épitaphe  ironique  :  Requiescat  ut  requievit.  On  trouve  son 
apologie  en  vers,  dans  le  tome  2  de  la  Vérité  découverte  par  le 
Mercure  d'Aix  malgré  les  ténèbres  obscures  des  médisants  sacrt" 
iéges  ;  Aix,  1Ô93,  in- 12,  2  vol. 


334  ^^  COSNAC. 

4.*  Charlotte  de  Cosnac,  morte  en  bas  âge; 

5.*  Jeanne-Françoise  de  Cosnac,    mariée  à  messire 

Léon  de  la  Serre,  seigneur  de  Conques  et  de  la 

Vaussodie; 
6.°  Honorée  de  Cosnac,  mourut  très-jeune; 
7.°  Honorée   de  Cosnac,    épousa   Bertrand  de   Far- 

gues,    seigneur  dudit  lieu  et    de  Marsales,  près 

Montpazier,  en  Périgord  . 

XIV.  Armand  de  Cosnac,  chevalier,  seigneur, 
marquis  de  Cosnac,  seigneur  de  Creisse,  Damniac,  etc.  , 
mestre  de-camp  d'un  régiment  d'infanterie  de  son  nom  ; 
institué  héritier  universel  par  le  testament  de  son  père, 
du  17  juillet  i652;  mourut  à  Paris,  l'an  1692;  il  avait 
épousé,  en  [648,  demoiselle  Marie  de  Veillans-de-Pe- 
nacors,  fille  unique  de  Rigault  de  Veillans-de-Penacors, 
et  de  Charlotte  de  la  Guesle.  On  lui  donna,  en  mariage, 
les  terres  de  Penacors,  la  Guesle  et  le  Chariol.  De  ce 
mariage  naquirent  : 

I.''  François,  dont  l'article  suit , 

2.*  Gabriel  de  Cosnac,  prêtre,  abbé  du  Bourg,  à 
Valence,  en  Dauphiné  ;  ensuite  prévôt  de  l'église 
métropolitaine  d'Àix;  nommé  agent-général  du 
clergé,  en  1700;  abbé  de  Saint-Jean  d'Orbestier, 
et  nommé,  en  1701,  évêque  et  comte  de  Die; 

3.**  Susanne  de  Cosnac,  abbesse  de  Vernaison,  au 
diocèse  de  Valence,  en  Dauphiné. 

'■■  XV.  François  de  Cosnac,  II*  du  nom,  marquis  de 
Cosnac,  seigneur  de  Penacors,  Damniac,  la  Guesle  et 
le  Chariol,  capitaine  de  cavalerie  au  régiment  d'Albret, 
mourut  en  1674,  et  avant  son  père.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  passé  au  château  de  la  Serre,  diocèse  de  Con- 
dom,  le  24  juin  1671,  demoiselle  Marguerite-Louise 
d'Esparbés-de- Lussan-d^Aubeterre,  fille  unique  de  haut 
et  puissant  seigneur  messire  Louis  d'Esparbés-de-Lussan- 
d'Aubeterre,  comte  de  la  Serre,  marquis  de  Grignols,  ^ 
sénéchal  et  gouverneur  d'Agenois  et  de  Condomois, 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  et  de  Catherine 
de  Tiercelin-Saveuse,  et  petite-fille  de  François  d'Es- 
parbés-de-Lussan,  vicomte  d'Aubeterre,  maréchal  de 
France  et  chevalier  des  ordres  du  Roi.  11  ne  laissa  de  ce 
mariage,  qu'une  fille: 


DE  COSNAC.  335 

XVI.  Marie-Angélique  de  Cosnac,  fille  unique  et 
héritière  de  François  de  Cosnac,  fut  mariée,  par  contrat 
passé  à  Paris,  le  25  mars  1697,  à  haut  et  puissant  prince 
monseigneur  Procope-François,  comte  d'Egmont,  duc 
de  Gueldres,  de  Juliers  et  de  Berghes,  comte  de  Zut- 
phen  Moeurs,  Horn  et  Mali  nés,  souverain  du  pays 
d'Arkel,  prince  de  Gaure  et  du  Saint-Empire,  grand 
d'Espagne  et  marquis  de  Renty,  fils  de  haut  et  puissant 
prince  monseigneur  Philippe,  comte  d'Egmont,  duc  de 
Gueldres,  de  Juhers  et  de  Berghes,  comte  de  Zutphen, 
Moeurs  et  Horn,  souverain  du  pays  d'Arkel,  prince  de 
Gàure  et  du  Saint-Empire,  grand  d'Espagne,  chevafier 
^  de  la  Toison -d'or,  vice -roi  et  capitaine  -  général  du 
royaume  de  Sardaigne,  et  de  haute  et  puissante  prin- 
cesse Ferdinande  de  Croy,  marquise  de  Renty,  prin- 
cesse du  Saint-Empire;  en  la  présence,  de  l'autorité  et 
consentement  du  Roi,  monseigneur  le  Dauphin,  de 
messeigneurs  les  ducs  de  Bourgogne,  d'Anjou  et  de 
Berri,  de  Monsieur,  duc  d'Orléans,  fi'ère  unique  de 
sa  majesté,  de  Madame,  de  M.  le  duc  de  Chartres,  de 
madame  la  duchesse  de  Chartres  et  de  plusieurs  autres 
princes  et  princesses  du  Sang  et  de  la  Maison  Royale  ; 
elle  y  fut  assistée  et  autorisée  d'illustrissime  et  révéren- 
dissime,  monseigneur  Daniel  de  Cosnac,  archevêque 
d'Aix,  abbé  de  Saint-Riquier,   son   grand-oncle    paternel. 

Marie-Angélique  de  Cosnac  mourut  à  Paris,  au  mois 
d'avril  1717,  sans  postérité.  Elle  fit,  le  1 1  de  ce  mois, 
son  testament,  par  lequel  elle  donna  l'usufruit  des  terres, 
de  Cosnac,  Diamniac,  Enval,  la  Guesle  et  le  Chariol, 
à  messire  Gabriel  de  Cosnac,  évéque  et  comte  de  Die, 
à  la  charge  de  les  remettre  à  Jean  de  Cosnac,  chef  de  la 
branche  de  Cosnac-Espeyruc  ;  ce  qui  fut  exécuté  par 
ledit  Gabriel  de  Cosnac,  par  acte  passé  à  Die,  le  2  5  sep- 
tembre de  la  même  année. 

Branche  des  seigneurs  d' Espeyruc  (  i  )  ^  devenue  V aînée. 

XIII.  Christophe  de  Cosnac,  écuyer,  seigneur  d'Es- 
peyruc,   de  Genouillac,   etc. ,     V°     fils    d'Annet,    et     sei- 


(1)  Ce  nom  se  trouve  écrit  de  diverses    manières  ,  Esperuc , 
Espereuc^  Espeyruc,  etc. 


336  ^^  COSNAG. 

gneur  de  Cosnac,  et  de  Jeanne  de  Juyé_,  né  le  i5  mai 
1597;  fut  institué  légataire  par  le  testament  de  son  père, 
du  24  mars  1598;  donna  quittance,  par  acte  passé  au 
château  de  Cosnac,  le  26  août  1624,  à  dame  Jeanne  de 
Juyé,  sa  mère,  et  à  François,  seigneur  de  Cosnac,  son 
frère  aîné,  d'une  somme  d'argent,  qu'ils  s'étaient  obligés 
de  lui  payer  lors  de  son  contrat  de  mariage;  et  fit  son 
testament  dans  la  maison  noble  d'Espeyruc,  en  la  pa- 
roisse de  la  ville  de  Donzenac  ,  en  bas  Limosin,  le 
20  août  1634,  par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé  dans 
l'église  du  couvent  de  l'ordre  de  Saint-François  de  la 
même  ville  de  Donzenac,  dans  la  chapelle  où  étaient  les 
tombeaux  et  armoiries  de  la  maison  noble  d'Espeyruc; 
fit  divers  legs  pieux,  et  institua,  pour  son  héritière  uni- 
verselle, sa  femme,  à  la  charge  de  remettre  son  hérédité 
à  celui  de  leurs  enfants  qu'elle  voudrait  choisir  ;  il  ne 
vivait  plus,  le  14  janvier  1639,  suivant  le  testame.it  de 
sa  mère,  dans  lequel  il  est  rappelé.  11  avait  épousé,  par 
contrat  passé  au  château  de  Jugenty,  le  2  mars  1624, 
demoiselle  Jeanne  d'Espeyruc  ,  ou  d'Espéruc  ,  fille  ei 
héritière  d'Henri  d'Espeyruc  ,  écuyer ,  seigneur  dudit 
lieu,  et  de  Genouillac  et  de  dame  Susanne  de  Jugenty; 
elle  y  fut  assistée  de  messire  Jean  de  Jugenty,  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  seigneur  dudit 
lieu,  Velhan,  etc.,  son  aïeul  maternel.  De  ce  mariage 
naquirent  : 

1 .0  Pierre  de  Cosnac,  né  le  22  octobre  i63o,  mort 
en  bas  âge  ; 

2.°  Claude,  dont  Tarticlesuit  ; 

3.**  Louise  de  Cosnac,  née  le  8  octobre  1627,  ma- 
riée à  François  de  Boussac,  chevalier,  seigneur 
d'Ublange. 

XIV.  Claude  de  Cosnac,  écuyer,  seigneur  d'Es- 
peyruc, et  de  Genouillac,  capitaine  dans  le  régiment 
d'infanterie  d'Armand  de  Cosnac ,  son  cousin-germain  , 
naquit  le  6  août  i633;  fut  maintenu  dans  sa  noblesse 
avec  son  même  cousin,  par  jugement  de  M.  d'Aguesseau, 
intendant  de  Limosin,  rendu  en  1667,  sur  titres  qui 
la  prouvaient  avec  filiation  depuis  Louis  de  Cosnac ,  son 
trisaïeul,  vivant  en  i532;  assista  au  contrat  de  mariage 
de  Jean,  son  fils,  en  1691  ;  et  mourut  le  i3  janvier 
1709.   Il  avait  contracté   deux  alliances:    la  première,    le 


DE  COSNAC.  i'in 

♦  6  avril  1654,  avec  demoiselle  Catherine  de  Boussac, 
lille  de  feu  Jean  de  Boussac,  écuyer,  seigneur  du  Blan- 
ges,  et  de  Dignac,  et  de  Catherine  de  Bonnefon,  dame 
du  Blanges;  et  la  seconde,  avec  dame  Honorée  de 
Maynard.  De  ces  deux  mariages  sont  issus  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  François  de  Çosnac,  né  le  6  août  1 65 5,  capi- 
taine de  cavalerie,  tué  à  Charlemont,  en  1673, 
sans  alliance; 

2.°  Daniel  de  Cosnac,  né  le  29  de'cembre  1659, 
capitaine  de  dragons  au  régiment  de  Fimarcon, 
tué  à  la  bataille  deStafarde,  en  1690; 

3.''  Jean,  dont  l'article  suit; 

4.°  Françoise  de  Cosnac,  née  le  21  décembre  1657; 
morte  en  17 10,  sans  avoir  été  mariée. 

Du  second  lit  : 

5.°  N  .  .  .  .de  Cosnac,  mort  quelques  jours  aprcs 
sa  naissance. 

XV.  Jean  de  Cosn.vc,  chevalier,  seigneur  d'Es- 
peyruc,  la  Guesle,  le  Chariol,  Dampniac,  Enval,  titré 
marquis  de  Cosnac,  naquit  le  25  mai  i665;  transigea, 
le  17  février  171 2,  avec  messire  Gaspard  de  Boussac. 
écuyer,  seigneur  de  Blanges,  au  sujet  de  différentes 
sommes  d'argent  qui  lui  étaient  dues  par  messire  Fran- 
çois de  Boussac,  écuyer,  seigneur  de  Blanges,  père 
d'autre  François,  et  aïeul  de  Gaspard;  accepta,  par 
acte  du  12  février  17 18,  les  dispositions  faites  en  sa 
faveur,  par  messire  Gabriel  de  Cosnac,  évéque  et  comte 
de  Die,  son  oncle,  à  la  mode  de  Bretagne,  par  actes 
des  3i  juillet  et  25  septembre  1717;  fit  hommage  au 
Roi,  le  2  septembre  i^3,  des  terres  et  seigneuries  de- 
là Guesle,  situées  dams  la  paroisse  de  Vic-le-Comtc, 
élection  d?  Clermont,  et  le  Chariol,  paroisse  de  Saini- 
Remy-sur-Thiers,  élection  de  Riom,  qu'il  possédait  en 
toute  justice  haute,  moyenne  et  basse,  relevants  en  fief 
de  Sa  Majesté,  savoir  :  la  Guesle,  du  comté  d'Auvergne, 
et  le  Chariol,  delà  Tour  du  Louvre;  et  fit  son  tcsta- 
luent  olographe,  en  son  château  de  Cosnac,  le  20  juin 
1732;  par  lequel  il  demande  à  être  inhumé  dans  le  tom- 
*  beau  de  ses  prédécesseurs,  seigneurs  de  Cosnac,  sans 
aucune  cérémonie;  nomme  ses  enfants  au  nombre  de 
14.  -;^ 


338  DE  COSNAC. 

neuf;  et  institue  Gabriel- Honoré,  son  fils  aîné,  son 
héritier  universel.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  en  la 
ville  de  Brive,  le  dernier  janvier  1 691,  demoiselle  Marie- 
Gabrielle-Thérèse  de  la  Jugie-Faulcon,  demoiselle  des 
Bordes,  fille  de  Gabriel  de  la  Jugie-Faulcon,  seigneur 
de  Laige,  conseiller  du  Roi,  lieutenant-général  criminel 
de  la  sénéchaussée  de  Brive,  et  de  dame  Marie- Féli  ce 
Dumas  ;  morte  le  19  février  lySi.  De  ce  mariage  sont  issus: 

I .°  Gabriel-Honoré,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Daniel- Joseph  de  Cosnac,  prêtre,  docteur  en 
théologie  de  la  faculté  de  Paris,  de  la  maison  £t 
société  royale  de  Navarre,  évêque  et  comte  de 
Die,  né  le  3o  octobre  1700;  fut  nommé  à  l'abbaye 
de  Saint-Jean-d'Orbestier,  sur  la  démission  de 
Gabriel  de  Cosnac,  évêque  et  comte  de  Die,  au 
mois  de  juin  17 19;  vicaire  général  de  Die,  le 
22  février  1723  ;  chanoine  honoraire  de  la  cathé- 
drale de  Die,  le  26  du  même  mois;  député,  le 
2  mars   suivant,  à  l'assemblée  de  la  province  ecclé- 

^  siastique  de  Vienne,  et  chargé  des  procurations 
du  premier  et  du  second  ordre;  prévôt  de  l'église 
d'Aix  en  Provence,  le  3  novembre  1724;  vicaire- 
général  du  diocèse  d'Aix,  le  28  décembre  de  la 
même  année;  député  aux  assemblées  générales 
du  clergé  de  France,  tenues  en  1725,  1726  et 
1730,  pour  les  provinces  de  Vienne  ,  d'Aix  et  de 
Paris  ;  officiai  métropolitain  d'Aix  ,  le  2  septembre 
1727,  et  peii  de  jours  après,  syndic -général  du 
clergé  de  Provence;  nommé  en  1728,  par  la 
même  province,  pour  chef  d'un  des  huit  bureaux 
établis  pour  procéder  à  un  nouvel  affouagement 
général;  vice -chancelier  de  l'université  d'Aix, 
le  3  mars  1729  ,  et  chancelier  quelques  mois! 
apurés  ;  vicaire  et  officiai  général  du  chapitre  de  lai 
même  église,  avec  pouvoir  de  nommer  tels  vice-| 
gérants  qu'il  aviserait  bon  ;  vicaire  -  général  dej 
Paris,  le  10  septembre  de  ladite  année;  doyen | 
de  Saint  -  Germain -l'Auxerrois,  le  9  décembre 
suivant;  et  maître  de  l'oratoire  du  Roi,  le  i* 
juillet  1732,  nommé  évêque  de  Die,  en  1734; 
est  mort  le.  .  . 

3.'»  Gabriel  -  Anne  de  Cosnac,  né  le  i5  décembre 
1701  ,  mourut  en  bas  âge  ; 


DE  COSNAf..  33g 

4.**  Gabriel-Anne  de  Cosnac ,  né  le  3i  \  octobre 
1705,  mousquetaire  du  Roi,  et  chevalier  de  l'or- 
dre de  Saint-Lazare,  a  fait  la  branche  de  Beynac, 
qui  sera  rapportée  ; 

5.°  Marie-Félice  de  Cosnac,  née  le  11  juillet  1692  > 
mariée,  le  i3  février  17 14,  à  messire  Godefroi 
de  Miremont  ,  chevalier ,  seigneur  de  Chadebec 
et  de  la  Goûte,  veuve  le  26  février  1722,  et  morte 
le  26  février  1730; 

6. •*  Françoise-Henriette  de  Cosnac,  née  le  9  avril 
1696,  religieuse  au  couvent  de  Sainte-Claire  de 
Brive,  le  19  novembre  1722;  ensuite  abbesse  de 

,    l'abbaye  de  la  Règle,  à  Limoges  ; 

7.'' Marie- Anne  de  Cosnac,  née  le  8  juin  1698; 
mariée,  le  18  août  17 18,  à  messire  Mathieu  de 
ChabrignaÇj  chevalier,  seigneur  de  Beynac,  ma- 
jor de  Saint-Omer;   morte  le  12  avril  1720; 

8.<*  Marie-Susanne  de  Cosnac,  née  le  20  avril  1703  ; 
mariée,  le  8  septembre  1722,  à  messire  Antoine 
de  la  Vergne,  chevalier,  seigneur  de  Juillac  ; 

g.**  Marie-Angélique  de  Cosnac,  née  le  20  février 
1707;  épousa,  le  19  juin  i73i,  messire  François 
de  Grifïoles  ,  chevalier  seigneur  de  Griffoles  et 
Roffv. 

XVI.  Gabriel- Honoré  de  Cosnac,  chevalier,  baron 
de  la  Guesle  et  de  Saint-Remy,  seigneur  de  Damniac, 
Lenteuil ,  le  Chariol ,  Enval,  Espeyruc  ,  Perpezac  ,  les 
Bertrandies  ,  les  Olmières,  Bordes  et  autres  places,  ap- 
pelé comte  de  Cosnac,  capitaine  au  régiment  de  colonel- 
général  des  dragons,  qualifié  haut  et  ^puissant  seigneur; 
né  en  1693,  et  reçu  en  1708,  page  du  roi  Louis  XIV, 
dans  sa  petite  écurie;  fit,  en  qualité  de  fondé  de  procu- 
ration de  son  père  ,  hommage  au  Roi,  le  2  septembre 
1723;  fut  institué  héritier  universel  de  son  père,  par 
son  testament  du  20  juin  1732;  assista  au  contrat  de 
mariage  de  Daniel-Joseph,  son  fils,  le  11  février  1751; 
et  fit  son  testament  en  la  ville  de  Brive,  le  10  novembre 
1755,  par  lequel  il  demanda  à  être  enterré  au  tombeau 
de  ses  prédécesseurs  ;  déclara  que  de  son  mariage  avec 
dame  Marie-Antoinette-Gabrielle  de  Cosnac,  sa  femmCj^ 
alors  défunte,    il    restait  cinq    enfants    vivants  deux  gar- 


^40  l^E  COSNAC. 

çons  et  trois  filles,  dont  il  règle  les  droits  légitimaires; 
et  institue  son  héritier  universel  ,  Daniel-Joseph  ,  son 
lils  aîné.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  en  la  ville  de 
Brive,  le  22  février  171 5,  demoiselle  Marie-Antoinette- 
Gabrielle  (  i  )  de  Cosnac,  fille  de  haut  et  puissant  sei- 
gneur messire  Gabriel-Anne  de  Cosnac  ,  chevalier , 
seigneur  de  la  Marque  ,  et  de  défunte  dame  Marie  de 
Hautefort;  en  présence  de  très-haute  et  très-puissante 
princesse  Angélique  de  Cosnac ,  comtesse  d'Egmont, 
alors  veuve ,  et  d'illustrissime  et  révérendissime  Gabriel 
de  Cosnac,  évêque  et  comte  de  Die;  elle  est  decédée  le 
i3  octobre  lySo.  Il  épousa  en  secondes  noces,  le  8 
juillet  1732,  dame  Marie-Anne  Poncerot  -  de  -  Riche- 
bourg,  veuve  de  messire  François  Duret  ^  conseiller  du 
Roi,  président  au  grand  conseil,  maître  des  requêtes  et 
secrétaire  du  cabinet  du  Roi,  et  fille  de  messire  Henri 
Poncerot-de-Richebourg ,  chevalier  ,  «ëigneur  de  Mont- 
gardé,  exempt  des  gardes  du  corps  du  Roi,  gouverneur 
du  pont  d'Arlo,  et  major  de  Briançon  ,  et  de  dame  Isa- 
belle de  Gare.  Ses  enfants  furent  : 

I .°  Jean  de  Cosnac,  né  le  3  janvier  1722,  mort 
jeune; 

2.°  Henri-Thibault  de  CosnaCj  né  le  17  mars, 
mort  le  3o  décembre  1730  ; 

3.°  Daniel-Joseph,  dont  l'article  suit  ; 

4.°  Gabriel-Anne  de  Cosnac,  chevalier  ,  seigneur  , 
vicomte  de  Cosnac,  capitaine  au  régiment  de  .  .  . 
né  le  12  mars  1729,  fut  légataire,  par  le  testa- 
ment de  son  père,  le  10  novembre  1755.  Il  a 
épousé  N  .  .  .  ,  dont  il  a  eu  quatre  enfants: 

a.  N  .  .  I.,  vicomte  de  Cosnac,  marié  à  demoi- 
selle N...  de  Vassal-du-Marais  ,  dont  il  a  un 
fils  et  une  fille; 

b.  N....  de  Cosnac,  a  émigré,-^  et  a  été  tué  en 
Hollande,  en  1794  ; 

c.  N...,  de  Cosnac,  élevée  à  Saint-Cyr;  morte 
sans  avoir  été  mariée,  en  1802  ; 


(i)  Dans  la  généalogie  manuscrite  qui  est  entête  des  mé- 
moires de  monseigneur  l'archevêque  d'Aix  .  elle  est  nommée 
Marie-Anne-Jîiditii . 


DE  COSNAC.  3^  i 

d.  N....  de   Cosnac,  mariée  à   M.   de  la  Porte- 
de-Lissac. 
r-        5/  Marie-Angélique    de    Cosnac,     née   le    20    fé- 
vrier 1717,    épouse  de  M.    Rageau-de-Chaunac  ; 
6/  Marguerite-Louise  de  Cosnac,    née  le     16    fé- 
î  vrier    1718,     mariée    en    1748,   à  messire    Jean- 

Joseph  du    Bousquet,     marquis    de     Saint- Par - 
doux; 
7.°  Marie -Madelaine- Jeanne    de    Cosnac,    née  le 
premier  juin  1719,  morte  la  même  année  ; 
^  8.°  Marie-Félice  de  Cosnac,    née  le    17    novembre 

-■  1725,  morte  le  26  octobre  1729; 

9."  Françoise-Henriette    de  Cosnac,  née  le  9   no- 
vembre   1729. 

XVII.  Daniel-Joseph  de  Cosnac,  chevalier,  sei- 
gHeur ,  marquis  de  Cosnac  ,  baron  de  la  Guesle  et  Saint- 
Remy,  seigneur  de  Damniac,  Espeyruc ,  Enval ,  le 
Chariol ,  Perpezac  ,  les  Olmières,  les  Bordes,  etc. , 
qualifié  très-haut  et  très-puissant  seigneur,  né  le  1 1 
août  1724;  fut  institué  héritier  universel  par  le  testa- 
ment de  son  père,  du  10  novembre  lySS',  assista  au 
contrat  de  mariage  de  Françoise-Henriette ,  sa  fille  ,  le 
27  décembre  1778;  à  celui  de  son  fils  aîné,  le  23  fé- 
vrier 1783  ;  et  est  mort  au  mois  d'avril  1789,  Il  avait 
épousé ,  par  contrat  passé  au  château  de  Sainte-Alvère , 
en  Périgord ,  le  11  février  1751,  demoiselle  Marie- 
Anne  de  Lostanges- de- Sainte- Alvère  ,  fille  de  très- 
haut  et  très  -  puissant  seigneur,  messire  Arnaud  -  Louis- 
Claude- Simon  de  Lostanges,  chevalier,  seigneur,  mar- 
quis de  Sainte-Alvère  et  de  Montpezat ,  baron  de 
Lostanges  ,  du  Vigan  ,  de  Limeuil ,  des  Prés  et  de  la 
Bouffie,  seigneur  de  Puyderéges,  Ussel ,  Senaillac , 
Cadrieu,  la  Boissonnade  ,  Cazelles  ,  Bidonnet  etc., 
grand  sénéchal  et  gouverneur  pour  le  Roi ,  de  la  pro- 
vince de  Querci ,  et  de  défunte  dame  Marie-Françoise 
Larmandie-de-Longa.  De  ce  mariage  sont  issus: 

i.°  Gabriel-Honoré-Elisabeth-Henri ,    dont   l'article 

suit  ; 

2.°  Gabriel  -  Joseph  de  Cosnac,  baron  de  Cosnac, 
ne  le  26  juillet  1755  ,  successivement  premier 
page  de  Monsieur  ,  frère  du    Roi,   depuis  1771, 


342 


DE  COSNAC. 

jusqu'en  1774;  sous-lieutenant  au  régiment  de 
dragons  du  même  prince,  avec  rang  de  capitaine 
dans  les  troupes  de  dragons ,  par  commission  du 
21  avril  1777;  capitaine  de  cavalerie  en  1783, 
sous-lieutenant  des  gardes-du-corps ,  compagnie 
Ecossaise,  en  1787,  et  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis  ,  la  même  année; 
mort  dans  l'émigration  en  1794,  et  sans  al- 
liance ; 

3.°  Christophe,  vicomte  de  Cosnac ,  né  le  18  no- 
vembre 1762  ,  capitaine  de  cavalerie  en  1786, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  ; 

4.'*  Jean-Joseph-Marie-Victoire  de  Cosnac  ,  nommé 
par  le  Roi ,    à    l'évéché    de    Noyon  ,   le  8  août 

1817; 

5.**  Louis-Martial,  chevalier  de  Cosnac,  chef  d'es- 
cadron ,  et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint  -  Louis ,  et  de  l'ordre  royal  de  la  Légion- 
d'Honneur; 

6.°  Louis  de  Cosnac,  reçu  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint -Jean -de -Jérusalem  ,  de  minorité,  capi- 
taine de  cavalerie,  et  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint -Louis  ; 

7. *>  Françoise -Henriette  de  Cosnac,  mariée  par 
contrat  passé  le  27  décembre  1778,  à  messire 
Dominique  de  Lansade,  chevalier,  seigneur 
d'Ardimalie  ,  PAugerie  ,  etc. ,  capitaine  de  cava- 
lerie, et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire; 
de  Saint -Louis,  fils  de  feu  messire  François  de 
Lansade,  écuyer,  seigneur  de  Saint  -  Bonnet , 
Chanac ,  et  en  partie  de  la  ville  et  pariagej 
d'Alassac,  et  de  défunte  dame  Marie  Teyssier-| 
de-Cadillac  ;  i 

8.°  Pauline  de  Cosnac  ,  non  mariée;  , 

9.°  Françoise  -  Henriette  de  Cosnac,  mariée  à! 
M.  de  Lavergne  de  Juillac;  | 

10.**  Valérie  de  Cosnac-,  mariée  à  Mathieu  dei 
Cournil  -  de  -  la  -  Vergne. 


,XVin.  Gabriel -Honoré -Elisabeth- Henri,     chevalier 
seigneur,   comte  de  Cosnac,  etc.,    sous-lieutenant    dans 
le  corps    de  la    gendarmerie,    qualifié  très-haut    et  très-' 


^ 


DE  COSNAC.  3^3 

puissant    seigneur,  est   mort  en    1794,  dans  l'émigration; 

'  il  a  épouse',  par  contrat  passé    les   23   et   24  février    lySS, 

.haute  et  puissante  demoiselle  Marie-Agathe  de  Guillaume- 

de-Chavaudon,    fille    mineure    de   feu   haut     et    puissant 

seigneur      Louis  -  Marie -Nicolas     Guillaume -de-Chavau- 

,  don,     conseiller    du    Roi,    en    sa  cour    de  parlement  de 

I  Paris,     et  de    jrès-haute   et   très-puissante   dame  Madame 

î  Marie-Elisabeth    de     Fremont-du-Mazy,     épouse     en     se- 

:  condes    noces,     de  •   très-haut    et    ti;ès-puissant     seigneur 

1  Alexandre- François       de       La        Rochefoucauld -Bayers, 

chevalier   de    l'ordre    royal    et  militaire    de  Saint-Louis; 

!  de    l'agrément  du  Roi,  de  la  Reiî^e  et  de  toute  la  famille 

i  royale.  De  ce  mariage  est  issu  :     , 

*  XIX.  Alexandre,  marquis  de  Cosnac,  capitaine  des 
'  chasseurs  du  Gard,  chevalier  de  l'ordre  royal  de  la 
'  Légion-d'Honneur,   né  au  mois  de  novembre  1783. 


;  Branche  de  Beynac. 

} 

XVI.  Gabriel- Anne  de  Cosnac,  vicomte  de  Cosnac, 
[  quatrième  fils  de  Jean  de  Cosnac,  seigneur  d'Espeyruc, 
\  et  de  Marie-Gabrielle-Thérèse  de  la  Jugie-Faulcon,  a 
f  formé   la  branche  de  Beynac,  par  son  mariage   avec  de- 

[  moiselle  N de  Beynac,  dont  il  a  eu  deux  fils  et  trois 

I  filles;   l'dîné  est: 

i»  N  .  .  . .  vicomte  de  Cosnac,  a  épousé  demoiselle  N  .... 

I  du  Champ,  dont  il  a  eu  deux  fils  :    l'aîné,    ancien 

'■'  mousquetaire    du   Roi,    est  marié  à  mademoiselle 

;;  du  Boscage. 


Branche  de  la  Marque. 

XIII.  Annet  de  Cosnac,  septième  et  dernier  des 
enfants  mâles  d'Annet,  seigneur  de  Cosnac,  et  de 
Jeanne  de  Juyé,  est  auteur  de  la  branche  de  la  Mar- 
que, qui  n'a  fourni  que  quatre  degrés.  Il  épousa  Claude 
de  Chambeuil,  héritière  de  sa  maison,  laquelle  étant 
veuve,  se  remaria  à  messire  Pierre  de  Diene,  chevalier, 
seigneur  de  Chavagnac;  elle  eut  de  son  premier 
mariage  : 


344  ^^^  GOSNAC. 

i.°  Claude  de  Cosnac,  aide-de-camp  du  maréchal 
de  Turenne ,  fut  tué  à  la  journée  de  Saverne  ,■ 
sans  laisser  '  d'enfants  d'Anne  de  la  Mothe,  sa 
femme  ; 

2°  Clément,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Madelaine  de  Cosnac ,  mariée  à  messire  Ar- 
mand d'Amber,  chevalier,  seigneur  de  la  Jo- 
hanie;  '^ 

4-°  Catherine  de  Cosnac  ,  religieuse  aux  Ursulines 
de  Limoges. 

XIV.  Clément  de  ^(J^snac  ,  chevalier ,  seigneur  de 
la  Marque,  mourut  le  do  juillet  i68o;  il  avait  épousé, 
le  3i  juillet  1677,  demoiselle  Jeanne-Françoise  delà 
Jugie-Faulcon  ;  de  ce  mariage  naquirent  : 

I .°  Daniel  de  Cosnac  ,  mort  en  bas  âge  ; 
2.°  Gabriel-Anne  ,  dont  l'article  suit  ; 
3.°  Daniel  de  Cosnac  ,   né  posthume,  en    1680,   et 
mort  en   bas  âge. 

XV.  Gabriel-Anne  de  Cosnac  ,  chevalier  ,  seigneur 
de  la  Marque,  né  le  23  avril  1679,  épousa,  le  28  juin 
1700,  demoiselle  Marie  de  Hautefort ,  fille  de  haut  et 
puissant  seigneur  messire  Jean-Louis  de  Hautefort, 
premier  lieutenant  des  gardes- du-corps  du  Roi,  et  bri- 
gadier de  ses  armées,  et  de  Jeanne- Charlotte  de  Tis- 
sard  ;   de    ce    mariage  est  née  une  fille  unique  : 

XVI.  Marie- Anne-Judith  (nommée  aussi  Marie - 
Antoinette  -  Gabrielle  )  de  Cosnac-  de  -la  -  Marque  , 
née  le  24  juillet  1701  ,  épousa  ,  le  22  février  1715,  Ga- 
briel-Honoré ,  comte  de  Cosnac,  son  cousin,  dont  elle 
eut     plusieurs    enfants,     et   décéda    le    i3   octobre   1730. 

Armes:  d'argent,  au  lion  de  sable,  armé,  lampassé 
et.  couronné  de  gueules;  l'écu  semé  d'étoiles  aussi  de 
sab'le.  Tenants  :  deux  sauvages.  Cimier  :  un  lion  is- 
sant.  de  sable.  Devise:  Neque  aurum  honora,  neque  ar- 
gentiim. 


nu  AUTHIER. 


345 


AUTHIER  (du).  La  maison  du  Authier  (i)  lire  son 
origine  de  la  province  du  Limosin ,  et  de  la  paroisse  de 
Goussac ,  où  étaient  situées  ses  premières  possessions. 
Une  ancienneté  remontée  à  plus  de  cinq  cents  ans,  des 
services  et  de  bonnes  alliances  ,  lui  assurent  un  rang 
distingué  dans  l'ordre  de  la  noblesse.'  Elle  est  connue 
dès  le  milieu  du  treizième  siècle ,  et  était  déjà  dé- 
corée de  la  chevalerie,  en  1340.  Nos  Rois  ont  donné, 
dans  diverses  occasions ,  des  marques  d'estime  et  de 
contiance  aux  seigneurs  du  Authier,  qui,  de  leur  côté, 
se  sont  signalés  ,  dans,.-^us  les  tems ,  par  leur  fidélité-  et 
leur  attachement  à  leurs  souverains.  Le  roi  Louis  XI 
donna  une  commission  très-importante  à  Antoine  I"" 
du  Authier,  en  l'employant  à  la  .garde  de  la  ville  de 
Bordeaux ,  menacée  par  les  Anglais  ;  il  lui  accorda ,  en 
1480,  des  lettres  de  sauvegarde  pour  son  château  ,  çt 
ses  propriétés.  Quelque  tems  auparavant,  Aimar  du 
Authier,  père  d'Antoine,  avait  obtenu  de  Jean  de  Bre- 
tagne ,  comte  de  Penihièvre  et  de  Périgord  ,  la  permis- 
sion de  fortifier  son  château  ,  en  considération ,  est-il 
dit ,  des  services  qu'il  avait  rendus  à  ce  prince.  Gabriel 
fut  chargé,  en  i585  ,  de  veiller ,  avec  un  certain  nombre 
de  soldats,  à  la  sûreté  du  château  de  Beauville.  Jean  III 
servait ,  en  1674  ,  dans  l'armée  d'Allemagne  ,  commandée 
par  ^ le  maréchal  de  Turenne ,  etc.  M.  le  comte  du  Au- 
thier, mestre-de-camp,  lieutenant-commandant  du  ré- 
giment de  Penthièvre,  a  fait  ses  preuves  pour  les  hon- 
neurs de  la  cour,  eh  1777,  et  a  été  reçu  chevalier  de 
l'ordre  de'^  Saint-Lazare,  en  1788.  M.  le  vicomte  du 
Autliier,  décoré  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem;^ 
était  capitaine   des    gardes    de   M.  le  duc  de   Penthièvfô. 

Les  principales  alliances  de  cette  maison,  sont  :  avec 
celles  de  Brachet.-^e  .Bruchard  de  la  Chabrolie,  de  la 


,1  ;  L'orthographe  de  ce  nom  varie  beaucoup  dans  lés  anciens 
titres  ;  on  le  trouve  écrit  Aiitier,  Authier,  Aulthier,  Outhic^, 
Oulthier ,  Ousthier  ,  Oustier ,  Osthicr  ,  Haut/lier,  Haulthicr , 
et  en  latj^n    Auterii.  On  l'écrivait  autrefois  san"^  article,  ce  n'est 

f|UC   (Icfiiii^  le  .Ic-rni'T  ^icclc  qu'OP   le   fiit   r-»rcCC  icr  PilP  dll. 


346  DU  AUTHIER. 

Cropte-de-Chantérac,  de  la  Faye,  de  Joussineau-de- 
Tourdonnet^  de  Lubersac,  de  Montfrebœuf,  de  Rouf- 
fignac,  de  la  Tour,  de  Vivans,  etc. 

On  apprend  par  un  acte,  date  du  i3  des  calendes  de 
décembre  (19  novembre  )  i258,  (le  plus  ancien  qui  ait 
échappé  aux  ravages  du  tems  ),  que,  dès  cette  époque, 
la  maison  du  Authier  était  partagée  en  deux  branches. 
Un  autre  acte  de  l'an  1292,  fait  connaître  une  troi- 
sième branche;  mais  il  n'est  pas  aisé  de  déterminer 
quelle  était  l'aînée,  ni  les  rapports  qui  pouvaient  exister 
entre  ces  trois  branches.  Celle  qui  semble  être  la  pre- 
mière, avait  pour  chef ,  en  12  58; 

Bertrand,  ou  Bernard  (i)  du  Authier,  dont  l'article 
sera  rapporté  plus  bas ,  avait  deux  frères  et  une  sœur , 
qui  suivent  : 

I.**  Guy  du  Authier  fut  légataire  de  Bertrand,  son 
frère  ,  en  1291  ,  de  cinquante  sols  de  rente  et  de  quelques 
héritages.  Il  fut  père  de  : 

Guy  du  Authier  ,  clerc  ,  à  qui  Bertrand  ,  son  oncle, 
légua  ,  par  son  testament,  en  1291  ,  la  vicairie 
ou  prébende  qu'il  avait  fondée  dans  l'église  de 
Saint- Yrieix  ,  pourvu  qu'il  entrât  dans  les  ordres 
sacrés. 

2.  Bertrand  du  Authier,  chanoine  et  chantre  de 
l'église  collégiale  de  Saint-Yrieix,  fit  une  acquisition, 
le  i3  des  calendes  de  décembre  (19  novembre)  12 58, 
de  Pierre  Roger  de  Coussac,  d'une  rente  en  blé,  sur 
des  champs  contigus  aux  prés  de  Guillaume  et  Bernard 
du  Authier ,  près  le  bourg  de  Coussac  ;  acquit  le  5  des 
ides  (5  d'octobre)  1285,  de  Bernard  des  Champs  {de 
Camjpis) ,  damoiseau,  des  cens  et  revenus ,  au  bourg  de 
Coussac ,  et  tout  le  domaine  avec  hommage  franc , 
sur  les  ténements  de  Saint- Jurossen- de- Fagiâ-,  fit  une 
autre  acquisition,  le  7  des  ides  (7  d'avril)  de  la  même 
année  1285,  par  acte  passé  sous  le  sceau  de  Guy  de  Bar 
[de  Barrîo) ,  damoiseau  ;  fit  d'autres  acquisitions  en  1287, 
et  1 290  ,  et  son  testament ,  le  jour  d'avant  les  nones  (26 
de  mars)    1291  ,  par  lequel  il  choisit  sa  sépulture  dans  le 


(i)  Ce  nom  n'est  désigné  que  par  la  première  syllabe  Ber. 


DU  AUTHIER.  S^y 

cloître  de  l'église  de  Saint- Yrieix  ;  fonda  un  anniversaire 
dans  l'église  de  Coussac,,  payable  par  celui  de  ses  neveux, 
qui  hériterait  du  repaire  de  la  Bastide;  ordonna  que 
ceux  qui  tiendraient  ce  repaire,  continuassent  d'en  rendre 
hommage  au  prieur  et  couvent  de  Notre-Dame  du  Ghâlard, 
dont  il  relevait  en  fief,  et  légua  à  ce  couvent  des  rentes 
en  blé  et  en  deniers;  fonda  une  vicairie,  ou  prébende 
perpétuelle,  dans  l'église  de  Saint -Yrieix,  pour  laquelle 
il  légua  ce  qu'il  tenait  en  fief  de  cette  église,  soit  à  Saint- 
Yrieix,  soit  dans  les  paroisses  de  la  Nouaille  (  de  Nobilid) 
de  Saint-Pierre,  de  Saint- Valéry,  etc.  ;  fit  des  legs  à  ses 
neveux;  institua  Ber,  et  Guy,  ses  frères,  ses  héritiers; 
et  pria  messire  Hélie  de  Maumont,  doyen  de  l'église  de 
Saint-Yrieix  et  autres,  d'apposer  leurs  sceaux  à  son 
testament  ; 

3."  Emme,  ou  Eme  du  Authier,  légataire  de  Bertrand, 
sijn.  frère,  en  1291,  se  maria  deux  fois. 

Bertrand  (  ou  Bernard  )',  l'aîné  des  précédents,  est 
nommé,  comme  possesseur  de  prés,  situés  près  le  bourg 
de  Coussac,  dans  l'acte  de  i258,  déjà  cité  ;  et  fut  institué 
héritier  de  Bertrand,  sc?n  frère,  dans  les  biens  de  leurs 
père  et  mère,  par  son  testament  du  jour  avant  les  nones 
de  mars  1291;  il  loi  légua  encore  les  terres  qu'il  avait 
acquises  de  Guillaume  et  Bernard  du  Authier,  frères, 
situées  au-delà  de  la  planche  du  Chayllan,  et  tout  le  droit 
qu'il  avait  dans  la  quatrième  partie  de  la  Baylie  de 
Chayllan^  le  moulin  de  ce  lieu,  etc.  Il  laissa  d'une 
femme,    dont  on    ignore  le    nom,  les   enfants    suivants  : 

I.**  Guy  du  Authier  fut  désigné  pour  être  héritier 
universel  de  Bertrand,  son  oncle,  par  son  testa- 
ment de  l'an  1291,  dans  le  repaire  de  la  Bastide, 
relevant  du  couvent  du  Ghâlard.  Le  testateur 
laissa  cependant  la  liberté  à  ses  exécuteurs  testa- 
mentaires, de  choisir  entre  lui  et  Bertrand,  son 
frère.  Il  embrassa  l'état  ecclésiastique,  et  était 
diacre,  lorsqu'il  fit  donation  ,  le  lundi  avant  la 
Nativité  de  l'an  i32i  ,  à  Pierre  son  frère,  de  son 
repaire  de  la  Bastide ,  avec  ses  terres ,  prés , 
moulins  et  généralement  de  tous  ses  biens ,  pour 
en  faire  à  sa  volonté  ; 

2."  Pierre  du  Authier,  prêtre,  recteur  de  l'église 
de  Saint-Silvcstre,    au   diocèse    de   Limoges,   fit 


348  ^U  AUTHIER, 

son  testament,,  le  5  des  calendes  d'août  iSop 
par  lequel  il  choisit  sa  sépulture  au  tombeau  qu'il 
s'e'tait  fait  construire  dans  son  église;  légua  à 
Guy  ,  son  frère  ,  son  mas  de  la  Salesse ,  etc.  , 
reçut  la  donation  que  lui  fit  le  même  Guy,  en 
i32i;  et  vivait  encore  en    1347; 

3.«  Bertrand  du  Authier,  chanoine  de  Sairit-Yrieix, 
en    1291  ; 

4.°  Bertrand-Guy  du  Authier ,  de  l'ordre  âei  frênes^ 
prêcheurs  ou  dominicains,  en   129 1. 

La  filiation  est  suivie  depuis  : 

I.  H«lie  DU  Authier,  damoiseau,  vivant  vers  la  fin 
du  treizième  siècle,  était,  sans  contredit,  delà  même 
famille  et  proche,  parent  de  ceux  qui  précèdent.  Il  acquit 
de  Guillaume  du  Authier  {ÀUterii),  pat  acte  passé  le 
jour  des  nones  d'octobre  1292,  certains  héritages,  en- 
tr'autres,  un  bois  ,  appelé  Lodernes  [ou  Lodrins)  ,  situé 
dans  la  paroisse  de  Coussac.  11  avait  épousé  Almoclie , 
dont  le  nom  de  famille  n'est'  pas  connu,  et^  qui  était 
veuve  en  i3a2,  suivant  le  contrat  de  mariage  d^Alaïs,. 
sa  fille  ,  auquel  elle  assista.  Leurs  enfants  furent: 

i.°  Bertrand  ,  dont  l'article  suit; 

2.^  Pierre  du  Authier  embrassa  l'état  ecclésias- 
tique; fut  présent,  au  contrat  de  mariage  de  sa 
sœur  ,  en  1822;  etne. vivait  plus  en  i35o  ,  suivant 
un  acte  d'investiture,  donné  à  son  frère,  de 
biens  qu'ils  avaient  acquis  ensemble; 

3.°  Alaïs  du  Authier,  mariée,  par  contrat  du  mardi 
après  la  fête  de  Saint-Hilaire  de  l'an  1 322  (  v.  st.  ) , 
à  Hélie  de  Bochard  {ou  Bruchard)  ;  sa  mère  et 
ses  frères  lui  constituèrent  en  dot  80  livres  de 
rentes,  etc.;  l'acte  fut  passé  sous  le  sceau  de 
Tofficial  de  Limoges,:  à  Coussac,  en  présence  de 
Pierre  de  la  Marche  et  d^Audoin  de  Saiqt-Hilaire, 
damoiseaux.  Hélie  de  Bochard  vivait  encore  en 
1334. 

II.  Bertrand  du  Authier,  chevalier,  reçut,  par 
acte  passé  le  mardi  après  le  dimanche  Invocavit  me  de 
l'an  i33o,  une  reconnaissance  de  certains  particuliers, 
qui  reconnurent  être  ses  hommes  taillables  et  exploitables,  , 


DU  AUTHIER.  349 

et  lui  devoir  dix  sols  de  rente,  sur  le  tenement  de  la 
Rogeyrie  {pro  affario  de  la  Rotgeyrid);  transigea,  le 
mardi  après  la  quinzaine  de  la  Toussaint  i332,  avec 
Guy  de  Vassignac,  damoiseau  ;  pour  raison  des  dix  livres 
de  rente,  que  ce  dernier  avait  données  en  dot  à  Mar- 
guerite de  Vassignac,  sa  sœur,  femme  de  Bertrand  du 
Authier;  laquelle  rente  avait  e'té  assigne'e  à  prendre  sur 
Guy  de  la  Faye,  Pierre  Chevalier  et  autres.  Il  passa  un 
acte,  le  samedi  après  la  fête  de  Saint- Vincent  de  l'année 
i332  (  V.  st.)  ,  avec  le  même  Guy  de  Vassignac,  qui  lui 
céda,  pour  le  cours  de  dix  années,  plusieurs  rentes  qu'il 
levait  sur  divers  particuliers  de  Coussac,  pour  le  paiement 
de  la  dot  de  la  même  Marguerite  de  Vassignac  ;  acquit, 
par  acte  passé  le  dimanche  après  l'octave  de  la  Saint- 
Michel  i333,  une  rente,  de  Jean  de  Lambert  et  d'AI- 
modie  de  Lascours,  sa  femme;  fit  une  autre  acquisition, 
le  mardi  après  le  dimanche  Jiidica  me  1344  (v.  s.  );  un 
échange,  le  mercredi  avant  la  fête  de  la  Pentecôte  i335, 
et  passa  différents  actes,  en  i336,  i338,  1340,  1341, 
1345,  1346  et  1347;  ;  reçut,  le  samedi  après  l'octave  de 
Pâques  de  l'an  i35o,  de  religieux  homme  Hélie  de  Jaufre 
(Gaufridi)j  prévôt  de  l'église  de  Rosiers,  l'investiture 
des  biens  que  lui,  Bertrand  du  Authier,"  chevalier,  et 
défunt  Pierre  ,  son  frère,  avaient  conjointement  acquis 
de  divers  particuliers,  dans  la  mouvance  dudit  lieu  de 
Rosiers,  et  pour  lesquels,  Bertrand  paya  les  lots  et 
ventes  au  prévôt;  acquit,  le  vendredi  avant  la  fête  de 
Noël  i35i,  pour  la  somme  de  60  livres,  deux  pièces  de 
terre  appelées,  l'une,  la  Durantie,  et  l'autre,  la  F'orestete, 
paroisse  de  Coussac,  de  Guillaume  de  Segalhac,  clerc; 
et  ne  vivait  plus  le  dimanche  après  l'octave  de  l'Assomp- 
lion  1357.  Il  avait  épousé  long-tems  avant  l'an  i332, 
demoiselle  Marguerite  de  Vassignac,  ou  Vassanhac, 
sœur  de  Guy  de  Vassignac^  damoiseau,  dont  il  eut  : 

III.  Bernard  du  Authier,  damoiseau,  eut,  ainsi 
que  Almodie  de  Corbet,  sa  femme,  un  différend  avec 
Pierre  Fonbert  di  la  Fontertie,  paroisse  de  Melzac, 
Jean  Chalvetan  et  autres,  qu'ils  disaient  être  leurs 
hommes  questables  et  exploitables:  ceux-ci,  au  contraire, 
soutenaient  qu'ils  étaient  hommes  de  franche  et  libre  con- 
ditioTîy  et  exempts  de  toute  servitude  envers  lesdits  époux. 
Knfin,  ils    transigèrent    entr'eux,    par    acte    du    vendredi 


35o  I^U  AUTHIER. 

après  la  Fête-Dieu  de  Tan  1341,  cians  lequel  Bernard 
du  Authier  et  Almodie,  agissant,  l'un  sous  l'autorité 
de  son  père,  et  l'autre  sous  celle  de  son  mari,  (  parce 
qu'ils  étaient  alors  mineurs  de  vingt-cinq  ans  et  majeurs 
(de  quinze),  déclarèrent  que  s'ils  avaient  eu  •  quelques 
droits  de  servitude  sur  lesdits  Fonbert  et  Ghalvetan,  ils 
les  leur  remettaient,  les  déclarant  francs  et  libres,  ainsi 
que  leurs  biens,  de  tout  joug  de  servitude,  à  l'exception 
de  la  taille  aux  quatre  cas.  Cette  manumission,  ou  affran- 
chissement, fut  accordée  moyennant  la  somme  de  12  li- 
vres, et  ratifiée  par  Agnès  de  Corbet,  sœur  d'Almodie; 
ils  firent  un  autre  affranchissement,  le  jour  de  Ja  fête 
de  Saint-Thomas  1 343  ;  et  transigèrent  le  dimanche 
après  l'octave  de  l'Assomption  de  la  Vierge  i357,  avec 
Guillaume  de  la  Marche,  fils  de  Bernard  de  la  Marche, 
damoiseau  de  Coussac,  au  sujet  de  certaines  rentes 
que  ce  dernier  réclamait  sur  la  maison  de  Corbet  et 
autres  fiefs,  que  Bernard  du  Authier  et  sa  femme  pos- 
sédaient, comme  héritiers  de  .  Bertrand  du  Authier, 
chevalier,  qui  en  avait  fait  l'acquisition  de  Bernard  de 
la  Marche.  Il  reçut  quittance  le  16  juin  1364,  de  mes- 
sire  Guillaume  de  Raymond,  chevalier,  et  de  dame 
Agnès,  sa  femme,  de  tout  ce  qu'il  pouvait  leur  devoir, 
à  raison  de  60  sols  de  rente  perpétuelle,  en  laquelle  il 
était  tenu  envers  eux,  sur  la  succession  de  feu  Pierre 
de  Corbet  ;  il  leur  en  fit  l'assiette  sur  le  mas  de  Vio- 
lèzes,  etc.  Il  avait  épousé,  avant  l'an  1341,  demoiselle 
Almodie  de  Corbet,  ou  Corbetz,  fille  et  héritière  de 
Pierre  de  Corbet,  et  sœur  d'Agnès  de  Corbet,  -femme 
de  Guillaume  de  Raymond,  chevalier;  elle  ne  vivait 
plus  le  16  juin  1364.  De  ce  mariage  provinrent  : 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit; 

2.°  Agnès  du  Authier,  |      .  ^r 

-2  o  x>r    •    j     A    .u-  mineures  en  1364. 

3.°  Marie  du  Authier,  )  ^ 

On  trouve  dans  le  même  tems  : 

Thomas  du  Authier,  qualifié  vénérable  et  discret 
homme,  chantre  et  chanoine  de  Beziers,  prieur 
de  Pézenas,  etc.,  connu  par  des  actes  de  1364, 
i368  et  1390; 

Guillaume  et  Louis  du  Authier,  damoiseaux, 
donnèrent   quittance,  le   17  février  i362(v.  st.), 


DUAUTHIER.  35 1 

à  noble  Bernard  de  la  Garde  ,  à  cause  du  mariage 
d'Aigline  {Manuscr.  de  Gaignières ,  vol.  668  , 
/0/.74). 

IV.  Pierre  du  Authier  ,  damoiseau  de  Coussac , 
tit  un  accord ,  le  jeudi  avant  la  fête  de  Saint-Nicolas 
j  i368,  avec  messire  Guy  de  Neuville ,  chevalier  ,  qui  de- 
^  mandait  que  Sibile  de  la  Chabrolie ,  sa  femme ,  parta- 
j  geât  e'galement  avec  Marie  de  la  Chabrolie  ,  sa  sœur, 
i  femme  de  Pierre  du  Authier,  la  succession  de  défunts 
1  Bernard  de  Chabrol ,  chevalier ,  et  de  Delphine  d'Ayen , 
î  leurs  père  et  mère  :  il  fut  arrêté  que  Marie  aurait  toutes 
(  les  rentes  et  les  revenus  qui  avaient  été  assignés  en 
dot  à  sa  mère,  par  feu  Bernard  d'Ayen  (de  Ahenco), 
damoiseau  de  Saint-Yrieix ,  avec  la  Vigne  del  Chanfoin  : 
cet  acte  fut  passé  au  lieu  d'Ayen  ,  en  présence  de  mes- 
sire Pierre  d'Ayen  ,  chevalier  de  Saint-Yrieix ,  de  mes- 
sire Raimond  de  la  Chabrolie  ,  chanoine  de  ce  lieu ,  etc.  ; 
il  assista  au  contrat  de  mariage  de  Louis ,  son  fils,  le  1 1 
avril  iSqo;  et  ne  vivait  plus  le  26  février  1399  (v.  st.). 
Il  avait  épousé,  avant  l'an  i368  ,  demoiselle  Marie  delà 
Chabrolie  ou  Chabroulie ,  fille  de  feu  noble  homme 
messire  Bernard  de  Chabrol ,  ou  de  la  Chabrolie ,  che- 
valier, et  de  dame  Delphine  d'Ayen;  elle  vivait  encore 
le    1 1  avril  1390.  De  ce  mariage  naquirent  : 

i.**  Louis,  dont  l'article  suit  : 

2.°  Jean  du  Authier,  vivant  le  26  février  1399; 

3.°  Etienne  du  Authier,  prieur  de  Saint-Privat , 
eut  un  procès  avec  Louis  ,  comte  de  Tonnerre, 
seigneur  de  Saint-Aignan  ;  au  sujet  duquel  il 
donna  procuration ,  conjointement  avec  Louis, 
son  frère,  le  premier  décembre  141 3  ,  à  Ber- 
trand de  Pons,  chevalier;  Bertrand  de  Tranche- 
lion,  Bernard  de  Bonneval,  damoiseaux  et 
autres,  pour  suivre  cette  affaire; 

4.'  Jacques  du  Authier,  vivant  en  1399,  dont  le 
sort  est  ignoré. 

V.  Louis  DU  Authier  ,  damoiseau  de  Coussac , 
seigneur  du  Repaire  noble  de  la  Bastide,  était  l'un 
des  cent  quarante  écuyers  de  la  compagnie  de  messire 
Guillaume  le  Bouteillier ,  chevalier  bachelier ,  qui  passa 
la  revue  à    Saint-Junien ,     le    18  juin  1 405  {Cabin.  des 


352         '  DU  AUTHIER. 

Ordr.  du  Roi  )  ;  reçut  quittance  ,  tant  en  son  nom  ,  que 
celui  de  ses  frères,  le  26  février  1 399,  de  noble  homme 
Aymeri,  seigneur  de  Lodieyras  ,  damoiseau  ,  de  tout  ce 
que  leur  père  lui  devait ,  à  quelque  titre  que  ce  fut  ; 
acquit,  le  19  mai  1408,  d'Aude,  fille  et  héritière  pour 
une  moitié,  de  feu  Hélie  de  Bochard  de  Coussac, 
l'héritage  appelé  la  Bocharderie,  situé  au  bourg  de 
Coussac ,  pour  le  prix  de  40  écus  d'or  ;  fit  un  échange, 
le  29  avril  141 9;  assista,  le  5  mai  1420,  à  une  vente 
faite  par  Philippe  de  la  Vergue,  damoiseau  de  Saint- 
Priest-de*Ligoure  ,  à  Jean  Rivière;  fit  hommage,  le  25 
août  de  la  même  année,  à  Jean  des  Moulins,  prieur  du 
Châlard;  et  ne  vivait  plus  le  27  juin  1427.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  passé  le  lundi  11  avril  1890,  de- 
moiselle Marie  de  Montfrebœuf  [de  Monfrebuou) ,  fille 
de  noble  homme  messire  Pierre  de  Montfrebœuf,  che- 
valier, et  de  dame  Guillemette  de  la  Roche;  il  fut  ins- 
titué héritier  universel ,  avec  clause  de  substitution  en 
faveur  d'un  enfant  mâle  qui  naîtrait  de  son  mariage, 
sous  la  réserve  des  droits  de  ses  frères,  et  de  ceux  qui 
pourraient  venir  après  le  substitué  ;  et  pour  les  régler  , 
l'on  choisit  Etieftne  de  Vassignac ,  évêque  de  Vabres,ei 
Thomas  du  Authier,  précenteur  de  Saint- Afrodize  et 
prieur  de  Sainte-Madelaine  de  Beziers.  On  fit  les  mêmes 
avantages  à  Marie  de  Montfrebœuf ,  sous  la  réserve  de  la 
dot  d'Isabeau  ,  sa  sœur ,  et  dans  le  cas  où  son  père  n'au- 
rait point  d^enfants  mâles  ;  sinon  ,  elle  n'aurait  à  espérer 
qu'une  dot  en  argent,  avec  les  habits  et  bijoux  conve- 
nables; elle  fit,  étant  veuve,  et  conjointement  avec 
Aimar.et  Jacques,  ses  fils,  le  27  juin  1427  ,  un  bail  à 
cens  de  certains  héritages,  assis  au  lieu  de  Coussac,  à 
Perrotin  du  Breuil-la-Tour ,  dit  Deschamps.  De  ce  ma- 
riage sont   issus  : 

i.**  Adémar,   ou   Aimar     dout  l'article  suit; 

2.°  Jacques  du  Authier,  passa  un  bail  à  cens,  con- 
jointement avec  Adémar,  son  frère,  le  17  oc- 
tobre 1427  ; 

3."  Marguerite  du  Authier,  fut  mariée,  par  con- 
trat passé  au  château  de  Cromières ,  en  présence 
de  noble  homme  Geoffroy  do  Pompadour ,  aliàs 
de  Château-Bouchet ,  damoiseau  ,  noble  damoi- 
seau Jean  de  Peyroanty  seigneur  du  Chambon,  etc., 


DU  AUTHIER.  353 

le  21  juin  1433,  à  noble  Jean  de  la  Faye,  da- 
moisau,  demeurant  à  Montberon,  diocèse  d'An- 
goulcme,  fils  de  Jourdain  de  la  Faye,  damoi- 
seau ;  par  cet  acte,  Adémar  du  Authier,  son  frère, 
lui  constitua  en  dot  60  e'cus  d'or  ; 

4.°  Dauphine  du  Authier,  femme  de  Jean  de  Mey- 
nadier,  damoiseau  de  la  ville  de  Saint-Romain- 
de-Tarn,  diocèse  de  Vabres,  qui  fit  un  accord 
avec  Adémar,  son  beau-frère,  en  1443,  et  donna 
une  quittance  au  même,  le  7  juin    1446. 

VI.  Adémar,  ou  Aimar  du  Authier,  nommé  aussi 
Marot,  damoiseau,  seigneur  de  la  Bastide,  donna  à  cens 
perpétuel,  conjointement  avec  Jacques,  son  frère,  le 
19  octobre  1427,  une  maison  et  deux  jardins,  près  le 
grand  cimetière  de  Coussac  ;  fit  hommage,  le  24  dé- 
cembre de  la  même  année,  au  prieur  du  Châlard,  ordre 
de  Saint-Augustin,  nommé  Jean  des  Moulins ,  assista, 
le  21  juin  1433,  au  contrat  de  mariage  de  Marguerite, 
sa  sœur;  fit  un  accord,  en  1443,  avec  Jean  de  Meyna- 
dier,  son  beau-frère;  fit  un  échange,  le  3i  janvier  1444 
(  V.  st.  )  ,  avec  Jean  de  Bretagne,  comte  de  Penthièvre 
et  de  Périgôrd,  et  vicomte  de  Limoges,  par  lequel  il  lui 
donna  le  droit  qu'il  avait  au  mas  de  l'Albigerie,  pa- 
roisse de  Coussac,  etc.,  pour  diverses  rentes  que  ce 
dernier  lui  céda  en  échange;  il  obtint  du  même  comte 
de  Penthièvre,  des  lettres  datées  de  son  château  de 
Ségur,  le  16  novembre  1445;  par  lesquelles,  pour  aucuns 
gj^ans  plaisirs  et  services  à  luy  fai^  par  son  très  cher  et  amé 
escuier,  Marot  Authier,  seigneur  de  la  Bastide,  ce  prince 
lui  donne  la  permission  de  faire  bâtir  et  édifier  en  son 
hostel,  ou  repaire  de  la  Bastide^  situé  pre:{  Cossac,  en  la 
Chastellenie  de  Ségur,  un  mur  avec  tourelles,  sur  corbeaux, 
machecoulis,  etc.  ,  pour  la  fortification  et  retraite  de  son 
dit  repaire,  etc.  (  i  )  ;  fit  une  acquisition  de  bois,  dans 
la  paroisse  de  Châieau-Chervix,  le  9  avril  1450,  de 
noble  homme  Bertrand  de  Lur,  damoiseau,  seigneur 
de    Freyssinet;    et   fit  son    testament,  en  son  repaire  de 


(1)  Cette  grâce  semble  avoir  été  un  présage  des  bontés  que 
la  famille  du  Authier  devait  éprouver  un  jour  de  la  part  des 
Jucs  de  Pcrfithièvre. 

14.  a3 


35  4  DU  AUTHIER. 

la  Bastide,  le  2 1  avril  1477,  par  lequel  il  choisit  sa  sé- 
pulture dans  la  chapelle  qu'il  avait  fait  bâtir  dans  le 
cimetière  de  l'église  paroissiale  de  Goussac,  sous  le  titre 
de  Notre-Dame-de-Pitié  ;  demanda  trente  prêtres  le  jour 
de  sa  sépulture,  et  soixante  le  jour  de  son  anniversaire; 
fit  des  legs  à  ses  enfants  puînés,  et  institua  Antoine, 
l'aînéj  son  héritier  universel.  Il  avait  épousé  demoiselle 
Jeanne  du  Monteil  (  ou  Montils,  de  Montilio  ) ,  de  la 
paroisse  de  Montaigu-le-Blanc,  dont  il  eut  : 

i.**  Antoine  I"/   dont  Farticle  suit; 

2.°  François  du  Authier^   )      légataires  le  21  avril 

3.**  Jacques  du  Authier,     f  i477- 

4."  Marie  du   Authier,    prieure  de    Saint-Pardoux- 

la  Rivière,  en  1477  ; 
5."  Marguerite  du  Authier,  mariée  avant  l'an 
1477,  à  noble  homme  Pierre  de  Roziers,  damoi- 
seau ;  elle  était  veuve,  et  tutrice-  d'Anne  de 
Roziers,  sa  fille,  le  14  mars  1485,  lorsqu'elle 
donna  conjointement  avec  '  Jean-François  et 
Léonard  de  Roziers,  ses  fils,  quittance  de  sa 
dot,  à  Antoine  du  A^uthier,  son  frère.. 

VII.  Antoine  du  Authier,  I"  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Bastide,  du  Moulin-Authier,  de  Cor- 
besse,  ou  Corbessie,  etc. ,  homme  d^armes,  sous  la  charge 
de  Simon  des  Loges,  capitaine  du  château  du  Hâ,  à 
Bordeaux;  fit,  comme  chargé  de  la  procuration  de  son 
père,  le  12  avril  1466,  un  accord  avec  PerrOt  Brolhé}\ 
de  la  paroisse  de  Goussac,  devant  noble  homme  Pierre 
du  Bois,  OU  du  Boc,  [de  Bosco),  damoiseau,  seigneur 
Deschamps,  juge  ordinaire  de  la  châtellenie  de  Ségur, 
au  sujet  du  mas  de  la  Faye,  situé  dans  la  même  pa- 
roisse ;  fut  institué  héritier  universel  par  le  testament  de 
son  père,  du  21  avril  1477;  fit  hommage,  le  12  janvier 
[478  (  v.  st.  ) ,  comme  seigneur  de  la  Bastide  et  du  Moulin- 
Authier,  et  fils  de  noble  Aimar- Authier ^  à  Antoine  de 
Perusse-d'Escars,  sénéchal  de  la  vicomte  de  Limoges, 
jpour  Alain  d'Albret,  comte  de  Penthièvre  et  de  Péri- 
gord,  et  vicomte  de  Limoges.  Etant  occupé,  la  même 
année  1478,  à  la  garde  de  la  ville  de  Bordeaux,  il  pré- 
senta requête,  le  4  avril,  au  sénéchal  et  gouverneur  de 
la  vicomte  de  Limoges,  qui  était  alors  Antoine  de  Pe-I 
russe,   seigneur  d'B^scars,  et   en  obtint  l'acte  de^  souffrance 


DU  AUTHIER.  355 

qu'il  demandait,  pour  dommage  qu'il  devait ,  à  raison 
de  ce  qu'il  possédait  en  Limosin.  Louis  XI  lui  accorda, 
le  19  août  1480,  des  lettres  de  sauvegarde,  datées  de 
Libourne ,  pour  lui ,  pour  sa  famille  et  ses  possessions; 
il  servait  alors,  suivant  ces  lettres,  en  qualité  d' homme 
de  guerre  ,  sous  la  charge  et  conduite  de  Simon  des,  Loges, 
conseiller  et  chambellan  du  Roi,  capitaine  du  château 
du  Hà,  à  Bordeaux  ;  reçut,  le  14  mars  1485  ,  quittance 
générale  de  la  dot  de  Marguerite  ,  sa  sœur;  dt  hommage, 
1j  2  novembre  1489,  à  frère  André  des  Moulins ,  prieur 
de  l'église  de  Notre-Dame-du-Châlard ,  ordre  de  Saint- 
Augustin  ;  assista  au  contrat  de  mariage  de  Jean ,  son 
(ils,  le  i^''  septembre  1491  ;  et  fit  son  testament  le 
28  janvier  1495  ,  par  lequel  il  choisit  sa  sépulture  dans 
le  cimetière  de  l'église  paroissiale  de  Goussac  ,  en  la  cha- 
pelle de  Notre- Dame-de-Pitié ,  où  était  enseveli  son 
père,  et  qu'avaient  fait  bâtir  ses  ancêtres;  demande 
trente  prêtres  à  son  enterrement  ;  règle  la  légitime  de 
ses  enfants,  laisse  l'administration  de  ses  biens  à  sa 
femme,  et  institue  Jean,  son  tils ,  son  héritier  universel. 
11  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  Repaire  du  Verdier, 
près  Lubersac  ,  le  19  juin  1462,  demoiselle  Jeanne  de 
Lubersac  ,  fille  de  Bardin  ,  damoiseau,  seigneur  de  Lu- 
bersac, et  de  Catherine  de  Monceu;  elle  y  fut  assistée 
de  noble  homme  Jean  de  Lubersac,  aussi  damoiseau, 
seigneur  du  Repaire  du  Verdier,  son  oncle,  qui  lui 
constitua  en  dot  deux  cents  réaux  d'or,  au  coin  du  Roi, 
outre  ses  joyaux  et  ses  habits  nuptiaux,  par  cet  acte  ; 
auquel  assistèrent  noble  et  puissant  seigneur  messire  Ber- 
nard de  Bonneval,  chevalier,  seigneur  de  Bonneval  et 
de  Blanchefort,  et  Guy  de  Goux,  damoiseaux.  De  cette 
alliance  provinrent  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit  : 

2.°  Gautier  du  Authier,  destiné  à  l'état  ecclésias- 
tique;  son  père  lui  assura,  par  son  testament, 
la  vicairie,  ou  chapelle  de  Saint-Brice,  avec  les 
revenus  qui  en  dépendaient,  et  lui  donna  une 
pension  viagère  sur  ses  biens,  et  un  logement  à 
la  Bastide,  ou  à  Goussac  ; 

3.°  Jeanne  du  Authier,  mariée  avant  l'an  1495,  à 
noble  homme  Antoine  de  la  Morinie  (ou  Mou- 
rinie  ) ,  de  la  paroisse  de  Saint-Barlhélcmi; 

4.°  Gatherine  du  Authier,  non  mariée  en  1495. 


356  DU  AUTHIER. 

VIII.  Jean  du  Authier,  I"  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  la  Bastide,  paroisse  de  Coussac,  fut  institué 
héritier  universel  par  le  testament  de  son  père,  en  1495  ; 
il  reçut,  en  i5i3,  une  somme  de  5o  livres  tournois,  en 
déduction  de  ce  qui  lui  revenait  dans  la  succession  de 
Marguerite  de  Mouhet,  sa  belle-mère,  et  en  donna  quit- 
tance, le  19  décembre,  à  noble  homme  Jean  Azon, 
écuyer,  seigneur  de  Lacour- de- Saint- Maurice,  et  à 
Leone  de  la  Goulre,  sa  femme,  seigneur  et  dame  de  la 
Coulre,  près  Belac;  eut  acte,  le  2  3  janvier  i5i5 
(  V.  st.  ) ,  des  tenanciers  du  village  de  Crozillac,  situé 
dans  sa  fôndalité,  comme  ils  étaient  obligés  d'aller  mou- 
dre leur  bled  au  moulin  dudit  lieu,  en  vertu  d'un  ac- 
cord passé  entre  ses  prédécesseurs,  et  feu  excellent 
prince  et  seigneur  Jean  de  Bretagne,  vicomte  de  Li- 
moges; reçut  une  quittance  de  noble  Guinot  de  Coulx, 
écuyer,  seigneur  de  Leissène,  paroisse  de  Lubersac,  le 
5  décembre  i52o;  et  ne  vivait  plus  le  19  décembre  1 528. 
Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Morteraar,  le  i"  sep- 
tembre 1491,  demoiselle  Marguerite  de  la  Goulre,  fille 
de  feu  hier  (  ou  Ythier  de  la  Goulre),  seigneur  du  lieu 
de  ce  nom,  et  de  noble  Marguerite  de  Mouhet,  et  sœur 
de  Philippe  et  Léonard  de  la  Goulre,  écuyers  ;  en  pré- 
sence de  noble  homme  Pierre  de  Gombarel,  écuyer, 
seigneur  du  Goulret  etc.  ;  elle  vivait  encore  le  14  avril 
1 526.  De  ce  mariage  sont  issus  ; 

I  .<*  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Jean  du  Authier,  mort  sans  postérité  ; 

3.°  Jeanne  du  Authier,  I     •       *     «       c 

o  A    .  •     ..    j     A    .u-  vivantes  en  i52o. 

4.''  Antoinette  du  Authier,       ) 

IX.  Antoine  du  Authier,  IP  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Bastide,  du  Moulin-Authier,  de  Gor- 
besse,  etc.  ;  était  encore  jeune  lorsqu'il  recueillit  la 
succession  de  Jean,  son  père.  Il  passa  un  bail  à  cens, 
conjointement  avec  sa  mère  et  sa  femme,  le  14  avril 
i526,  à  Léonard  Panhon,  prêtre  de  Goussac  ;  reçut 
quittance,  le  19  décembre  1 528,  de  noble  Hélie  Gentil, 
écuyer,  seigneur  du  Mas,  de  Lage-au-Ghapt,  et  de  la 
prévôté  de  la  ville  de  Saint-Yrieix,  fils  de  feu  vénérable 
Jean  Gentil,  de  différentes  sommes  que  lui  et  son  père 
devaient  auxdits  Gentil,  père  et  fils;  reçut,  le  pénul- 
tième du   mois   de  décembre     1529,     une    reconnaissance 


DU  AUTHIER.  357 

féodale  de  Nicolas  Pigniriy  pour  la  sixième  partie  du 
Mas-de-la-Faye,  et  autres  biens  qu'il  possédait  dans  sa 
fondalité;  fut  chargé  de  la  procuration  de  François  de 
Bruchard,  son  beau-père  ;  et  c'est  en  cette  qualité  qu'il 
vendit,  le  14  novembre  1545,  à  Yrieix-Tenent,  mar- 
chand de  la  ville  de  Saint- Yrieix,  et  à  Jean,  son  frère, 
certaines  rentes  foncières  à  J^umilhac,  pour  le  prix  de 
cent  écus  d'or,  dont  on  lui  donna  quittance  ;  et  assista, 
ainsi  que  sa  femme  ,  au  contrat  de  mariage  de  Jean  , 
leur  fils,  du  28  décembre  i556.  On  ignore  la  date  de 
sa  mort.  Il   avait    épousé,    vers    l'an    i52o,    demoiselle 

'  Françoise  de  Bruchard,  fille  de  noble  François  de  Bru- 
chard    écuyer,     seigneur       de     IMontmady,      Saint-Avit, 

'  Marlhac,  et  en  partie  de  Jumilhac,  et  de  dame  Louise 
de  Saint -Chamans:  elle  était  sœur  de  noble  Jean  Bru- 
chard ,  prêtre,  curé  de  l'église  paroissiale  de  St-Mariin- 
de-Lados  ,  habitant  du  lieu  de  Corgnac ,  en  Pcrigord , 
qui  lui  fit  donation,  le  i"  octobre  i55ô,  de  tout  ce 
qu'il  possédait  dans  la  paroisse  de  Coussac  ,  provenant  de 
la  succession  de  ses  père  et  mère,  ainsi  que  tout  ce  qu'il 
possédait  à  Corgnac,  sous  la  réserve  de  l'usufruit,  et 
à  la  charge  de  pourvoir  aux  frais  de  ses  obsèques  , 
auxquelles  il  veut  soixante  prêtres .  Leurs  enfants  furent  : 

1°.  Jean  ,  dont  l'article  suit  ; 

2°.  Antoine  du  Authier,  substitué  à   son   frère   aîné 

en  i556.  On  croit  qu'il  mourut  sans  alliance  ; 

3**.  Louise  du  Authier, 

4°.  Marguerite  du  Authier,  )  .  »  ^.^ 

7„    .      ^.  .     A     u-        :  non  mariées  en  id56. 

5°.  Antoinette  du  Authier,   ) 

X.  Jean  du  Authier,  W  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  la  Bastide,  reçut  quittance,  le  22  d^août  i562, 
de  noble  Antoine  de  Pragelier ,  écuyer  ,  seigneur  de 
Bourch ,  d'une  somme  d'argent,  à  laquelle  il  avait  été 
cotisé  pour  la  convocation  du  ban  et  de  Tarrière-ban  du 
haut  Limosin,  et  pour  laquelle  ledit  de  Pragelier  s'était 
offert  de  faire  le  service  personnel,  pour  lui,  parce  que  sans 
doute  il  était  détenu  alors  de  maladie.  Il  fit  deux  acqui- 
sitions de  divers  particuliers  de  Coussac,  les  29  septembre 
iSyS  et  9  février  1 585  ;  et  passa,  le  25  janvier  1587,  un 
bail  à  cens  d'une  pièce  de  terre,  appelée  de  Las  Pelnnias^ 
au  village  de  la  Forêt  ;  et  ne  viviit  plus  le  2 1  août  1 58o  . 
11  avait  contracté  deux  alliances:   la  première,   du   vivant 


358  l^U  AUTHIER. 

de  ses  père  et  mère,  par  pactes  passés  en  la  maison  noble 
de  la  Pomélie  ,  paroisse  de  Saint-Paul  en  Limosin,  le 
28  décembre  i556,  avec  demoiselle  Françoise  de  la 
Pomélie,  fille  de  Gaston,  écuyer ,  seigneur  de  la  Po- 
mélie, et  ,de  dame  Marguerite  de  la  Vergne  (i)  ;  et  la 
seconde,  le  17  juin  i566,  avec  demoiselle  Antoinette 
Perry,  assistée  de  Claude  de  Perry,  son  frère,  et  fille  de 
feu  François  Perry ,  ou  Perrin,  écuyer  ,  seigneur  de  la 
Chauffie  ;  elle  survécut  à  •  son  mari  ;  et  par  acte  passé  au 
château  de  Bonneval,  le  21  août  1589,  elle  fit,  avec  le 
fils  aîné  (  du  premier  mariage  )  de  son  mari  ,  le  partage 
de  sa  succession  ,  qui  fut  divisée  en  deux  portions  égales, 
ainsi  qu'il  avait  été  réglé  par  avis  des  parents  ;  l'une  pour 
le  fils  aîné,  et  l'autre  pour  les  enfants  du  second  lit  . 
Jean  du  Authier  eut  de  ces  deux  mariages  : 

Du  premier  lit  : 
1° .  Gabriel,  dont  Farticle  suit  ; 

Du  second  lit  : 

2° .  Christophe  du  Authier,  écuyer ,  seigneur  de 
Lauterie,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  le  18 
mars  1599;  et  est  nommé  dans  le  testament  de 
Gabriel,  son  frère,  du  18  juin  1606.  Il  eut  un 
fils  nommé, 

Jean  du  Authier,  écuyer,  seigneur  de  la   Chau- 
nière    (   ou   Chauvière  ) ,    qui   fut  maintenu 
avec  Antoine  son  cousin-germain,   le  6   juil- 
let 1634. 
3°.  François  du  Authier   fut  maintenu  dans  sa   no- 
blesse, avec  ses  frères,  le  18  mars    1599  ,  ^^  vivait 
encore  en  1606  ; 
4** .  Maurice  du  Authier,  écuyer,   seigneur   de   Lau- 
terie,  connu  par  dés  actes  de   1589,  1599,1606, 
i632  et  1634; 
5°.  Jeanne  du  Authier,   partagea  avec  ses  frères, 


(i)  Sa  dot  fut  réglée  à  la  somme  de  i3oo  livres,  dans  laquelle 
était  comprise  celle  de  100  livres  ,  que  feu  noble  Pierre  de 
Pomélie  lui  avait  laissée  par  son  dernier  testament  ;  et  on  pro- 
mit de  lui  donner  quatre  robes  :  une  de  satin  vert^  une  de  taffetas^ 
une  de  drap  noir^  et  une  autre  de  drap  gris,  un  devant  de  robe  de 
velours^  un  de  satin,  une  basque  de  camelot  de  Mende^  deux 
devants  de  soie  avec  les  manchons,  etc.    ■ 


DU  AUTHIER.  35g 

le  2  1  août  1589.  On    croit  qu'elle  épousa  Antoine 
de  Montgibaut,  seigneur  du  Châtenet. 

XI.  Gabriel  du  Authier,  écuyer,  seigneur  de  la 
Bastide,  etc.  ,  eut  commission,  datée  d'Exideuil,  le 
21  juin  i585,  pour  commander  dans  la  ville  et  baronnie 
de  Beauville,  qui  appartenait  à  Isabeau  de  Beauville, 
comtesse  d'Escars,  et  veiller  à  la  défense  et  conservation 
de  cette  place,  pendant  ces  malheureux  événements  et 
troubles  de  guerre,  pour  le  service  du  Roi  et  celui  de 
cette  dame,  en  Tabsence  de  son  mari  ;  fit  un  partage, 
le  21  août  1389,  avec  sa  belle-mère,  et  ses  frères  con- 
sanguins, des  biens  de  son  père;  et  eut,  pour  sa  part, 
la  moitié  de  ces  biens^  consistant  en  la  maison  noble  '_'t 
repaire  de  la  Bastide,  avec  les  rentes  de  plusieurs  v'I- 
lages,  et  la  moitié  des  meubles;  le  surplus  passa  au  profit 
des  enfants  du  second  lit,  qui  étaient  alors  sous  la  tutelle 
d'Antoinette  de  Perry,  leur  mère  ;  sur  quoi,  il  fut  con- 
venu que  Gabriel  leur  paierait,  sur  sa  portion,  une 
somme  de  deux  cent  seize  écus  deux  tiers  et  celle  de 
quatre-vingt-trois  écus  un  tiers,  pour  remplir  le  douaire 
de  leur  tutrice;  il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  ainsi 
que  ses  frères,  par  jugement  de  Martial  Benoist,  sei- 
gneur du  Mas,  de  Lage  et  de  Compreignac,  conseiller 
du  Roi,  trésorier-général  de  France,  en  la  gcr.éralitc 
de  Limoges,  un  des  commissaires  députés  par  Sa  Majesté, 
pour  le  rcgalement  des  tailles  et  réformation  des  abus  ; 
rendu  le  18  mars  1599,  sur  le  vu  de  ses  titres,  remontés 
à  Tan  1420;  fit  un  premier  testament,  le  18  juin  1606,  par 
lequel  il  voulut  être  inhumé  à  côté  de  son  père,  et  régla 
la  légitime  de  ses  enfants,  qui  étaient  au  nombre  de  six; 
et  institua  l'aîné,  son  héritier  universel;  il  fit,  le  6  sep- 
tembre 1623,  un  second  testament,  qui  contenait  à  peu 
près  les  mêmes  dispositions  que  le  premier,  et  vécut 
encore  au  moins  trois  ans.  Il  avait  épousé,  par  articles 
passés  à  Coussac,  le  18  février  1590,  et  reconnus  le  2  3 
du  même  mois,  demoiselle  Jeanne  de  Vivans,.  fille  de 
noble  Bertrand  de  Vivans,  seigneur  du  Breuil,  de 
Coussac,  et  de  défunte  dame  Marguerite  de  Corbiers  ; 
ces  articles  furent  accordés  par  haut  et  puissant  seigneur 
messire  Gabriel  de  Bonneval,  chevalier  de  Tordre  du 
Roi,  seigneur  de  Bonneval,  Coussac  et  Blanchefort,  et 
nobles  François  de  la  Pomélie,    écuyer,    seigneur    de    la 


36o  DU  AUTHIER. 

Pomélie,  Jacques  de  la  Foucaudie  [San^illoti)  y  écuyer, 
seigneur  de  Douillac,  Roland  de  Joussineau,  ëcuyer, 
seigneur  de  Fayat,  François  de  Corbiers,  écuyer,  sei- 
gneur de  Lombert  et  en  partie  de  Noailles,  etc.  ,  parents 
et  amis  des  parties;  elle  fit  son  testament  le  22  mars 
16 10,  et  ne  vivait  plus  le  6  septembre  1623.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

I  .^  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Maurice  du  Authier,  fut  légataire  des  biens 
de  Lambertie,  provenant  de  la  succession  de 
Bertrand  de  Vivans,  son  aïeul  maternel,  et  était 
mort  en  1623  ; 

3."  Henri  du  Authier,  seigneur  de  las  Foussaudias 
et  de  Lambertie,  après  la  mort  de  Maurice,  son 
frère;  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  avec  son 
frère,  le  6  juillet  1634  et  le  6  janvier  1667;  il  avait 
fait  un  traité  avec  Antoine,  son  frère  aîné,  le 
5  décembre  i663  ;  et  avait  épousé,  par  contrat  du 
7  janvier  i63o,  Antoinette  des  Peyras,  ou  de 
Peyries,  fille  de  Louis,  sieur  des  Peyras,  et  de 
Françoise  de  Carreau,  dont  il  eut  un  fils,  qui 
suit  : 

Louis  du  Authier,  fut  marié,  par  contrat  du 
4  novembre  i658,  à  Marie  Labonne,  fille 
de  François,  sieur  d'Olivaud,  et  de  Fran- 
çoise Renoudie.  On  ignore  s'il  en  eut  des 
enfants; 

4.**  Jeanne  du  Authier,  épousa  N  ....  du  Garreau, 
seigneur  des  Brousses,  dont  elle  était  veuve  en 
1 6 2  3 ,  et  mère  de  noble  Gabriel  du  Garreau  ; 

5.°  Françoise  du  Authier,  veuve  du  seigneur  des 
Vergnes,  en  1623  ; 

6.°  Jeanne  du  Authier,  épousa,  par  contrat  du 
26  novembre  1626,  André  de  Bouchaud,  écuyer, 
seigneur  du  Mas-au-Brun,  fils  de  François  Bou- 
chaud, écuyer,  seigneur  du  Moulin-Bastit,  pa- 
roisse de  Bussière,  en  Limosin. 

XII.  Antoine  du  Authier,  III"  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Faye  et  de  la  Bastide,  e:c.,  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse,  avec  Henri,  son  frère,  Maurice,  son 
oncle,    et    Jean    du    Authier,    son    cousin-germain,    par 


DU  AUTHIER.  36 1 

sentence  des  élus  du  Haut-Limqsin,  du  6  juillet  1634, 
rendue  sur  le  vu  du  jugement  de  M.  Benoist,  du  18  mars 
1599;  obtint,  le  12  mars  i65o,  du  marquis  de  Pom- 
padour^  lieutenant-général  pour  le  Roi,  en  Limosin , 
une  sauvegarde  pour  ses  maisons  et  propriétés  ,  situées 
dans  l'étendue  du  bourg  et  paroisse  de  Coussac;  afferma, 
le  21  août  i653,  les  métairies  qu'il  avait  aux  villages  du 
Chastaing  et  de  Longerie;  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  , 
avec  Henri ,  son  frère  ;  Jean,  seigneur  de  la  Faye,  son 
tils;  Jean  du  Authier,  écuyer^  seigneur  de  la  Chauvière, 
et  Louis  du  Authier,  écuyer,  seigneur  des  Peyries,  son 
neveu  ,  par  ordonnance  de  M .  d'Aguesseau ,  intendant 
de  la  généralité  de  Limoges,  du  6  janvier  1667.  Il  avait 
épousé,  après  avoir  obtenu  du  Pape,  dispense  d'affinité, 
par  contrat  du  3  juin  i632,  dame  Jeanne  de  la  Tour, 
veuve  de  noble  Pierre  de  la  Pomélie,  seigneur  du  lieu 
de  ce  nom:  elle  ne  vivait  plus  le  3o  août  1659.  Il  ne 
provint  du  mariage  d'Antoine,  qu'un  fils,  qui  suit  : 

kX!!!  .  Jean  du  Authier,  III*  du  nom,  écuyer, 
igneur  de  la  Bastide ,  etc .  ;  prit  en  rente  foncière,  le 
•emier  octobre  1672,  les  droits  que  François  de  Bon- 
neval,  seigneur  de  Blanchefort,  avait  sur  les  ténements 
de  la  Reynaudie,  de  Soubise  et  de  las  Touillas,  situés 
dans  la  mouvance  de  Jean,  marquis- de  Pompadour , 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi ,  et  lieutenant-général  au 
gouvernement  du  haut  et  bas  Limosin  ;  acquit,  le  28  juin 
1674,  par  droit  de  prélation ,  le  pré  des  Roches,  que 
Gabriel  du  Carreau»  écuyer,  seigneur  de  la  Brugère, 
avait  vendu  à  Charles  des  Champs,  notaire  de  Coussac. 
Il  servait,  en  1674,  dans  l'armée  d'Allemagne,  com- 
mandée par  M  .  le  vicomte  de  Turenne  ,  suivant  le 
certificat  qu'il  reçut  de  ce  général,  daté  du  camp  de 
Dehveiler ,  le  4  novembre  de  cette  année,  portant  qu'il 
avait  bien  et  fidèlement  servi  le  Roi,  en  cette  qualité 
(  de  gentilhomme  de  l'escadron  du  Limosin) ,  et  qu'il  le 
servait  encore  actuellement  dans  Vannée  qui  étoit  sous  son 
commandement  en  Allemagne,  etc.  Enfin,  il  fit  son  testa- 
ment au  château  de  la  Bastide,  le  i5  mai  1678,  par 
lequel  il  demanda  à  être  inhumé  avec  ses  pères,  dans  la 
chapelle  de  Saint-Antoine,  à  Coussac;  régla  le  sort  de  ses 
enfants,  et  laissa  sa  succession  à  sa  femme,  à  la  charge 
de  la  remettre  à   son   fils  aîné,  lui  substituant  ses  autres 


362  ■  l^U  AUTHIER. 

enfants,  l'un  au  défaut  de  l'autre  :  cet  acte  fut  passé  en 
présence  de  Gabriel  du  Garreau  ,  écuyer ,  seigneur  de 
la  Brugère,  et  de  Gabriel  du  Authier,  écuyer,  seigneur 
de  Lambertie.  Il  ne  vivait  plus  le  i3mai  1687.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  passé  à  Saint-Yrieix,  en  Limosin  , 
le  3o  août  1659  ,  demoiselle  du  Garreau  ,  fille  de 
feu  François  du  Garreau,  seigneur  de  la  Tour,  et  de 
dame  Frontonne  Tenent  :  elle  vivait  encore  le  3o  mai 
Î709,  qu'elle  fit  un  accord  avec  Antoine  du  Authier,  son 
fils.  Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Jean-François  du  Authier,  écuyer,  seigneur 
de  la  Bastide  ,  etc  . ,  fut  marié,  par  contrat  du 
i3  mai  1687,  à  demoiselle  Jeanne  de  Roufïignac, 
fille  de  Jacques  de  Roufïi-^nac,  seigneur  dudit 
lieu,  paroisse  de  Lubersac,  et  de  dame  Valérie 
de  Chabrignac,  dont  il  eut  une  fille  unique  : 

Louise    du  Authier^    mariée    à     Etienne    du 
Brachet  ; 

2."  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Jean-Claude  du  Authier,  écuyer,  seigneur  du 
Mas,  de  la  Bastide,  etc.  ;  épousa  par  contrat 
passé  en  la  ville  de  Treignac  ,  en  Bas-Limosin  , 
le  6  février  1701  ,  demoiselle  Antoinette  de 
Raymond,  fille  de  feu  Louis  de  Raymond  ,  sei- 
gneur des  Ages  ,  et  de  dame  Gaspare  de  Coure  : 
elle  était  veuve  de  Léonard  Hugon-du-Prat, 
écuyer ,  seigneur  de  Magontière  ;  mourut  en 
1735  ,  et  eut  ,  pour  son  héritier,  Jean  du  Auihier 
(son  petit-fils)  ,  suivant  sa  déclaration  du  5  jan- 
vier 1753  ; 

4.°  Gabriel  du  Authier,     \ 

5.»  Gabrielle  du  Authier,     ^^     ^^.^^^  ^^  j^^^ 

6.    Jeanne  du  Authier,  ^   le  15  mai  .678. 

7.°  Marie  du  Authier.        \  ' 

8.°  Gabrielle  du  Authier,/ 

XIV.  Antoine  du  Authier,  IV^  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Faye,  de  la  Bastide,  etc  .  ;  fit  un  accord, 
le  28  mai  1706,  avec,  messire  Claude  Hugon-du-Prat, 
écuyer,  seigneur  de  Magontière,  en  qualité  de  mari,  et 
seigneur  des  biens  dotaux  de  dame  Marie  Hugon-du- 
Prat,   sa  femme;   et  lui   donna    deux  quittances;    l'une, 


ï 


DU  AUTHIER.  363 

le   premier  mai    1709,    et    l'autre,   le    3i    juillet     171 2 
agissant    comme    donataire    de    sa    mère ,    héritière    sous 
bénéfice   d'inventaire,    de  Gabriel    du   Carreau,    écuyer 
seigneur  de    la   Brugère  ;    et   uni   à  sadite  mère ,   il  tran 
sigea  ,    au   même  lieu   de  la  Brugère  ,  paroisse  de  Quirisac 
le  3o    mai    1709,     avec    messire    Gabriel    du    Garreau 
écuyer,     seigneur    de     la    Seynie ,     du     Puy  -  de  -  Bête 
Vergnas ,   etc.    Il    avait   épousé,     par   contrat     passé   dans 
la   ville  de  Treignac  ,  en  Bas-  Limosin ,   le  22  mai  1705, 
Marie   Hugon  -  du  -  Prat  -  de  -  Magontière  ,   demoiselle  de 
Vars    (i),    fille  unique   de    noble    Léonard    Hugon -du - 
Prat- de- Magontière ,     écuyer,    et    de   dame    Antoinette 
de  Raimond  ,  sa   veuve,    femme,   en   secondes  noces,  de 
noble   Jean   du  Authicr ,  écuyer,  seigneur  du   Mas,  frère- 
germain  du  futur  époux.  Ils  eurent  pour  enfant^  : 

i.**  Jean,  dont  l'article  suit; 

2."  Marie  du    Authier,    née    le    20  février  1707, 

entrée    à   Saint -Cyr,    en     17 18;  épousa  jean- 

Baptiste    de    la    Grange ,    écuyer ,  seigneur   de 
Reignac. 

XV.  Jean  du  Authier,  IV°  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Brugère,  etc.,  né  le  19  avril  171 1  ,  et 
baptisé  le  même  jour,  dans  l'église  de  duinsac ,  sa 
paroisse;  donna,  le  5  janvier  1753,  au  bureau  de 
Treignac,  la  déclaration  des  biens  de  la  succession 
d'Antoinette  de  Raymond  ,  femme  de  -Jean  du  Authier, 
et  du  mas  de  la  Bastide,  dont  il  héritait,  en  vertu  de 
son  testament  du  27  février  1722;  et  fit  une  acqùisitio:?, 
le  19  mars  1755.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  2  janvier 
1747 ,  demoiselle  Anne  de  Joussineau  -  de  -  Fayat ,  fille  de 
feu  messire  François -Aimé  de  Joussineau,  chevalier, 
comte  de  Fayat,  seigneur  de  Bessous ,  la  Valade,etc., 
et  de  dame  Catherine  de  Venis  (ou  Veny),  en  présence 
de  messire  Henri  de  Venis  ,  chevalier  ,  seigneur  ,  marquis 
de  Fcrnouel,  oncle  maternel  de  la  future  épouse,  de 
messire  Michel  de  Venis,  chevalier  seigneur,  comte 
de  Marcillac ,   seigneur  des    Aussienes,  et    baron  de  Pei- 


(i)  C'est  par  cette  alliance  qu'Antoine  du  Authicr  a  eu  le 
château  de  la  Brugère,  paroisse  de  Quinsac,  où  il  est  v^nu 
s'établir. 


364  ^^  AUTHIER. 

relevade,  capitaine  commandant  au  régiment  Mestre- 
de -Camp,  cavalerie,  chevalier  de  Saint  -  Louis  ,  etc.  De 
ce  mariage  sont  issus: 

i.°  Jean  ,  dont  l'article  suit; 

2.*"  Henri,  vicomte  du  Authier,  chevalier  de  Tordre 
de  Saint- Jean  de  Jérusalem  ^  fut  d'abord  page  de 
monseigneur    le  duc  de  Penthièvre,   ensuite  pré- 
senté  en    1778,    au    Roi,   par  ce  prince,  comme 
capitaine  de  ses  gardes.    Il   a  épousé  demoiselle 
Hélène  de  Courtin  -  du-Solsois,   dont  il  a  eu  une 
fille  unique  ; 
Jeanne  -  Henriette    du     Authier  ,     mariée  ,  par 
contrat  du    29  juin    1807,  à  Jean  -  Antoine- 
Hippolyte  -  Henri  -  Michel  de  la  Cropte ,  mar- 
quis de  Chantérac  (i). 

3.°  Jean,  abbé  du  Authier,  ancien  grand  -  vicaire 
de  Rennes,  chanoine  de  Notre  -  Dame  de  Paris, 
prieur  de  Saint-  Thomas  d'Epernon  et  de  Naillac  ; 

4."    Anne    du    Authier,    mariée  à    N de    la 

Grange,    baron  de    Tarnac,   ancien    lieutenant - 
colonel; 

5.°  Angélique  du  Authier  ,  religieuse  ursuline  à 
Eymoutiers  ,  diocèse  de  Limoges. 

XVL  Jean  du  Authier,  comte  du  Authier,  che- 
valier, seigneur  de  la  Brugère  ,  etc. ,  colonel  du  régiment 
de  Penthièvre,  dragons,  chevalier  de  Tordre  royal  et 
militaire  de  Saint -Louis,  et  chevalier  des  ordres  royaux, 
militaires  et  hospitaliers  de  Notre  -  Dame  du  mont  Garmel 
et  de  Saint -Lazare  de  Jérusalem,  né  dans  la  paroisse 
de  Quinsac,  en  Limosin,  le  5  octobre  1747,  entré  page 
du  Roi,  dans  la  grande  écurie,  le  3  juin  176...,  jus- 
qu'au 3  mars  1765;  fut  nommé  sous  -  lieutenant  dans  le 
régiment  de  cavalerie  de  Noailles ,  par  brevet  du  20  no- 
vembre 1764;  sous  -  aide -major  dans  le  même  régiment, 
le  premier  septembre  1773;  capitaine  en  second  de  la 
compagnie  de  Girval ,  le  10  mai  1780;  mestre -de -camp- 
lieutenant  en    second    du    régiment  d'infanterie  de  Pen- 


(i)  La  géncalogic   de  la  maison  de    la   Crop'.e   est    rapportée 
dyns  le  Nobilairc  Uni\ersel,  tome  XI,  page  i. 


DU  AUTHIER.  365 

thièvre,  par  commission  du  ii  novembre  1782;  chevalier 
de  Tordre  de  Saint -Louis  ,  le  18  décembre  suivant; 
mestre-de-camp,  lieutenant  commandant  du  régiment 
de  Penthièvre,  dragons,  par  commission  du  1 3  avril  1788; 
nommé  ,  la  même  année,  chevalier  des  ordres  royaux  , 
militaires  et  hospitaliers  de  Notre-Dame  du  mont  Carmel 
et  de  Saint-Lazare  de  Jérusalem;  est  mort  en  179.... 
Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  à  Paris,  le  28  avril 
1778,  haute  et  puissante  demoiselle  Marie-Léonarde  de 
Rieublanc,  demoiselle  du  Bost,  fille  de  feu  haut  et 
paissant  seigneur  messire  Gabriel  de  Rieublanc,  che- 
valier, seigneur  du  Bost,  Beauboussac,  Saint-Junien, 
la  Brugère,  et  de  haute  et  puissante  dame  Marie  de 
Pichard  de  l'Eglise-aux-Bois  ,  sa  veuve  ,  remariée  à 
haut  et  puissant  seigneur  Joseph-Tristan  de  l'Hermite, 
chevalier,  seigneur  de  la  Rivière,  Chassât,  etc.  ;  de 
l'agrément  de  M.  le  duc  de  Chartres,  de  madame  la 
duchesse  de  Chartres,  de  M.; le  duc  de  Penthièvre,.  de 
madame  la  princesse  de  Lamballe,  etc.  De  ce  mariage 
sont  nés  :  .      n'o   ;U  •  .*   Jf  •. 

..-,.n.;j  '..  /'  .  .  -  ,      _ 

I ."  Louis  -  Jean  -  Marie  -  Népomucène,    comte    du 

Authier,  dont  l'article  suit  ; 
2.**  N  . .  . . ,  chevaUer  du  Authier  ; 
3."  Sophie  du  Authier,   mariée  à    M.   de  la  Ville- 
neuve-de-Nedde,  du  département  de    la    Haute- 
Vienne. 

XVIL  Louis- Jean -Marie -Népomucène,  comte  du 
Authier,  fut  tenu  sur  les  fonts  de  baptême  par  M.  le 
duc  de  Penthièvre  et  madame  la  princesse   de    Lamballe. 

11  a  épousé  demoiselle  N du  Faure-de-Meillac,  du 

département  de  la  Corrèze. 

Armes  :  de  gueules,  à  la  bande  d'argent,  accompagnée 
en  chef  d'un  lion  d'or,  et  en  pointe,  de  trois  vanetsde 
même  (i)  .  ' 


(i)  Charles  d'Hozicr  les  a  blasonnées  ainsi:  De  gueules,  à 
une  bande  d'argent,  accompagnée  en  chef  d'un  lion  d'or,  couronné^ 
langue  et  armé  de  même  ;  et  en  pointe  de  trois  coqs  d'or,  posés  en 
bande. 


366  DE  PONS. 


De  PONS,  famille  noble  et  ancienne  de  la  province 
de  Guienne,  au  comté  d'Agenois,  où  elle  réside  encore 
de  nos  jours,,  établie -dans  la  ville  de  Saint-Pastour,  eut 
pu  faire  remonter  l'origine  de:  sa  noblesse,  bien  plus 
haut  qu'elle  qe,  le  fait  aujourd'hui,  si  elle  n'avait  éprouvé 
des  pertes  consitjérabl es,  pendant  ., les  troubles  de  la 
/ninorité  de  Louis  XIV,  et  durantj  la  guerre  d?  i^ipro- 
..vince  de  Guienne.^Soa^chef,  qui  avait ,  pris  l,è  parti  de 
monseigneur  le  ,  pri»)ce  de  Condé,  fut  fait-  rprisonnier, 
avec  son  fils,  eii  .  i652.  Ses  biens  furent  dévastésya  ses 
maisons  pillées-,  et  la  plupart  de  ses  titres  enlevés  ou  dé- 
truits. _  Le  premier  auteur  qui  nous  reste  connu  de  cette 
maison,, apr;è^>:^ciiésastres,.  est  : 
•  rrrr:})/;::::  5b  ,^-z:■:  ..^  ... 
*  L  Pierre  "ï)'e  Pons,  l"iidu'Anom,  qualifié  de  noble  et 
d'écuyer,  né  vers  la;  fin.  Idd.quînzième.  siècle,,  ilequel  fit 
son  testament  ou  codicille,  le  8  novembre  i556.  Il  avait 
épousé  Marguerite  de  Bousquet.  De  ce  mariage  vint  : 
:;L     o;mo-     .-■i-ù  ■    ■     ■     '  '  '  -  ^  ;.  I     =  '  ■     ' 

II.  Antoine  de  Pons,  écuyer,  siéur  'de  la  Tour, 
mort  le  3o  janvier  161 3.  Il  avait  épousé,  le  ï/\.  janvier 
i5'95,  Marie.  Imbert,  fille  de  Thomas  Imbert,  avocat 
en  parlement,  et  de  Léonore  de  Lartigue.  De  ce  mariage 
vinrent  : 

i.°-  Louis,  mort  en  bas  âge. 
2.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.**  Catherine,   qui   fut   mariée   à  noble   Bernard  de 
Bertrand,  écuyer,  sieur  de  Bascaud. 

III.  Jean  de  Pons,  I"  du  nom,  écuyer,  mort  le 
t3  août  1654^  fut  conseiller  au  siège  présidial  d'Agen. 
Il  avait  pris  le  parti,  dans  les  troubles  civils  d'alors, 
pour  monseigneur  le  prince  de  Condé;  il  fut  fait  pri- 
sonnier, avec  son  fils,  par  les  troupes  royales;  sa  ran- 
çon, pour  obtenir  sa  liberté,  fut  fixée  à  3, 000  livres, 
et  celle  de  son  fils,  à  i,5oo  livres.  Il  avait  épousé,  le 
20  d'avril  1637,  Françoise  de  Phiiippes,  fille  de  Guil- 
laume de  Phiiippes,  conseiller  audit  siège  présidial 
d'Agen.  De  ce  mariage  vint  : 


DE  POxNS.  367 

1-V.  Jean  de  Pons,  II®  du  nom,  écuyer ,  mort 
le  7  octobre  1712  ;  il  fut ,  en  rÇ5  2  ,  cornette  au  régiment 
de  cavalerie  du  seigneur  comte  de  Lauzun.  Il  avait 
.épousé,  le  9  juillet  i663,  Louise  de  Nauville,  fille  de 
Gabriel  de  Nauville,  juge  royal  de  la  ;  ville  de  Saint - 
Pastour,  et  de  Marguerite  Chambon.  |^^  .ce  mariage 
vinrent  :  '      '      .  '  , 

I  /  Guillaume  de  Pons ,  écuyer  ,  sieur  de  la  Tour, 
qui  fonda  la  branche  aînée  de- cette  maison  ,  qui 
vient  de  s'éteindre  dans  la  personne  de  noble 
Vincent  de  Pons ,  écuyer ,  sieur  de  la  Tour  ; 
mort  le  23  mars  i8o3.  Il  avait  épousé,  en  1785, 
Elisabeth  Delmas  de  Grammont ,  morte  le  29  juin 
1786.  De  ce  mariage  vint  Jean  r  Joseph,  mort  en 
bas  âge.  Il  se  remaria  ,  en  1792^,  avec  Anne  de 
Missandre,  dont  il  n'eut  pas  d'enfants; 
'  2.°  Joseph,  dont  l'article  suit; 

3.°  Jacqueline  de  Pons; 

4.°  Catherine  de  Pons. 

V.  Joseph  DE  Pons,  écuyer,  mort  le  20  novembre 
1733;  avait  épousé,  le  26  d'avril  1697,  Jeanne  de  Las- 
saygne ,  tille  de  noble  Pierre  de  Lassaygne ,  écuyer ,  et 
de  Marie  de  Foussat.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I  .'^  Pierre  ,  don|:  l'article  suit  ; 

2.°  Marie  de  Pons,   qui;  fRt  piafiiift»  à,npble  3ertJA- 

min  deBabijon.  '.**,      •;   -iî 

VI.  Pierre,  de  Pons,  II''  du  nom,  écuyer,  mort 
le  4  juillet  1750,  fut  reçu  et  servit  dans  les  gardes  du 
corps  du  Roi.  Il  avait  épousé,  le  4  mai  1728,  Marie 
Salbang,  fille  de  Raymond  Salbang ,  et  de  Jacquettc  de 
Lerm.  De  ce  mariage  vinrent  : 

I.*  Raymond  ,  dont  l'article  suit  ; 
2.    Marie-Anne  de  Pons; 

3.°  xMarie    de  Pons,    qui  fut    mariée  à  M.  André 
Rivière,  avocat  en  parlement. 

VII.  Raymond  DE  Pons  ,  écuyer,  sieur  de  Colombier, 
mort  le  20  février  1776  ;  avait  épousé  ,  le  6  février  1760 , 
Marîe   de' Grenier  de    Malardcau ,    fille  de    noble    Fierre 


368  DE  PONS. 

de  Grenier  de   Malardeau  ,  écuyer ,  et  de  dame  Marie  de 
Lassort.  De  ce  mariage  vinrent  : 

I  .**  Jean  -  Arnaud  ,  né  le  3  mars  1762  ;  capitaine  au 
régiment  de  Viennois,  infanterie,  le  1 5  septem- 
bre 1791  ,  et  fut  tué  à  l'affaire  d'Hondtschoote, 
en  Flandre,  le  8  septembre  1793  :  il  n'était  point 
marié; 

2.**  Jean  ,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Charles  -  Denis  de  Pons,  chevalier,  né  le  25  no- 
vembre 1767,  qui  fut  lieutenant  au  régiment  de 
Viennois  ;  et  a  épousé  ,  le  22  août  i8o3  ,  Marie  de 
Cadot  d^Argeneuil ,  fille  de  noble  Raymond  de 
Cadot  d' Argeneuil ,  écuyer ,  et  de  Marie  de 
Boisserie  ; 

4.°  Anne,  qui  fut  mariée  à  noble  Jean -Joseph 
Preyssac  de  Nogarret ,  écuyer; 

5.°  Anne -Dorothée  de  Pons  ,  qui  a  été  mariée  à 
M.  Pierre  Raynaud  de  Campis; 

6.  Anne -Sophie  de  Pons,  qui  fut  mariée,  i."  à 
M.  Caprais -Sarette;  2.°  avec  M.  Louis  Martin 
de  Lagolce. 

VIII.  Jean  de  Pons,  né  le  19  novembre  1766;  fut 
aussi  capitaine  au  régiment  de  Viennois,  22®  d'infan- 
terie, le  i3  mars  1793;  épousa,  le  i3>  juillet  1804, 
Jeanne- Eulalie  Barret  de  Lavedan ,  fille  de  M.  Joseph- 
Antoine  Barret  de  Lavedan ,  ancien  conseiller  à  la  cour 
des  aides  de  Bordeaux  ,  et  juge  ,  alors  ,  de  la  cour  d'appel 
d'Agen ,  et  de  dame  Thérèse  de  Barthares.  De  ce  ma- 
riage sont  venus  : 

I  .**  Arnaud  -  Charles  -Hyacinthe  de  Pons ,  chevalier, 
né  à  Agen  le  3o  janvier  181 1  ; 

2.°  Thérèse- Charlotte- Elisabeth  ,  née  le  i5  no- 
vembre i8o5  ; 

3.*»  Marie -Joséphine -Antoinette,  née  le  12  sep- 
tembre 1 807 ,  morte  en  bas  âge. 

Armes:  d'argent,  à  trois  navires  de  gueules.  Elles  sont 
ainsi  enregistrées  sur  TArmorial  général  de  France  , 
coté  Bordeaux,  pag.  952,  n**.  188. 


DE  CHAMPAGNE. 


369 


>E  CHAMPAGNE,     maison     ancienne     et     illustre, 
qui  remonte  une  filiation  suivie  à  Hubert,  qui  suit  : 

I.      Hubert,     sire     d'Arnay  ,    e'tait      puîné'     des      an- 
ciens comtes    du    Maine  :  c'est   le     seatiment    de    Tabbé 
le  Laboureur  dans  ses  additions   aux   Mémoires  de    Cas- 
telnau,   tom.   II.   Il  vivait  es  années  980,   985,   997,    et 
mourut  avant   l'an   1002,  sous    le   règne  du  roi   Robert, 
fils    d'Hugues   Capet.    Il  eut    pour  femme,     Eremburge  ; 
ou    Ermengarde,  dame  de  Vihers,    fille,     selon   l'abbé  le 
Laboureur,    ou  nièce,    selon   d'autres,    d'Alberic,   sire  de 
Montmorency,     connétable    de    France  ;     elle  fut   mariée 
l'an  997 ,   et   eut   en   dot,   de     Foulques    Nerro  ,     comte 
d'Anjou,    son    cousin-germain,      la     terre    de 'Vihers  sur 
les  confins  de  l'Anjou  et  du    Maine,   appelée  la 'terre  de 
Parce,  qui    comprenait   la   baronnie  de  Charrtpagne,   avec 
les  sireries  de  Pescheseul,  de   l'Avoise,   du   Bail'ieul  et   de 
Saint- Martin -de -Parce ,    que     les    descendants    de    cet 
Hubert  d'Arnay,  ont   toujours    possédées,    jusqu'à  Jean, 
sire  de   GhampagUQ,   surnommé    le    grand  Godet,   mort 
le   3  juillet   1576:  ceci   est  prouvé  par  un  titre  de  l'abbaye 
de  Saint-Aubin   d'Angers,    dont   les    moines  prétendaient 
être    seigneurs   suzerains     de    ces    terres,    que   le    comte 
.d'Anjou   leur  avait  données  en  partie,  ce  qui  1  leur  fut  dis- 
fputé   par   Hubert,    dit    Rasorius,    11®  du    nom,  fils   du 
premier,    Hubert,   qui    est  nommé   dans    le   présent   titre 
ArnettOj    aliàs  Harnotto  y    et     sa   femme    Eremburge  de 
Vihers    y     est      qualifiée     cousine -germaine    de    Foui - 
•  ques  Nerra,    comte    d^Anjou;  il  parait,    par-là,   que   cet 
Hubert  d'Arnay  tenait   le    premier     rang  parmi    la  plus 
'haute  noblesse  des   provinces  d'Anjou    et  du    Maine,  puis- 
qu'un comte    souverain  lui    donnait   sa  cousine  en   ma- 
riage .   Eremburge  de  Vihers ,    devenue    veuve,    se   rema- 
ria, l'an   1002,   à   Hervé    de  Sablé,    surnommé   Rasorius, 
dont  elle  eut   Raoul    et    Bernier  de  Sablé,  tués  à  la    ba- 
taille   de   Pont-le-Voy ,  dans  la    fleur    de  leur  jeunesse , 
l'an  1016.  De  son  premier  mariage  vint  : 

II.    Hubert,    II"  du  nom,    sire  d'Arnay,  de    Vihers   et 
de  la  campagne  de  Parce ,,  qui   fut  surnommé  Rasorius, 

14.  24 


3^0  DE  CHAMPAGNE. 

parce  qu'il  avait  été  élevé  jeune  par  Hervé  de  Sablé,  dii 
RasoriuSy  second  mari  de  sa  mère.  Il  fut  tué  à  la  bataille  de 
Pont-le-Voy-sur-le-Cher  ,  gagnée  sur  le  comte  de  Chartres, 
par  Foulques  Nerra,  comte  d'Anjou,  le  6  juillet  1016; 
il  laissa,  deson  épouse,  lldeburge  de  Beauvoir-Mayenne, 
fille  puînée  d'Isemberg  de  Beauvoir-Mayenne,  seigneur 
souverain  du  Lude ,  de  Beauffort  et  de  Pithiviers ,  en 
Beauce,  diocèse  d'Orléans,  et  d'Ildeburge  du  Château- 
uu-Loir,  Hubert,  qui  suit  : 

ni.  Hubert,  111°  du  nom,  sire  d'Arnay,  de  Cham- 
pagne, Vihers  ,  Saint-  Martin -de- Parce  ,  du  Bailleul, 
Avoise,  Pescheseul ,  Baissé,  etc.,  défit  un  prince  Sar- 
razin  ;  fonda  le  prieuré  de  Saint  -  Léonard,  près  Duretal  : 
comme  il  paraît  par  le  titre  de  cette  fondation  de  l'an 
io5o,  et  reçut,  en  don,  le  château  de  Duretal,  de 
Geoffroi  Martel,  comte  d'Anjou,  en  loSg;  il  quitta  le 
surnom,  d'Arnay ,  pour  prendre  celui  de  Champagne, 
que  sa  postérité  a  conservé.  Il  épousa,  en  1080,  Elisabeth 
de  Mathéfelon,  dame  de  Mathéfelon,  en  Anjou,  à  con- 
dition que  le  fils  aîné  qui  naîtrait  de  ce  mariage  pren- 
drait le  ^eul  nom  de  Mathéfelon ,  et  que  les  puînés 
conscrverdient  celui  de  Champagne.  De  ce  mariage  il 
ne  vint   que  Hubert,  qui  suit  : 

IV.  Hubert  ;^  IV°  du  nom ,  baron  de  Mathéfelon  , 
sire  de  Champagne,  Vihers,  Arnay  ,  Clervaux,  Duretal  , 
Avoise,  Parce  ,  du  Bailleul,  Pescheseul,  Champigny  , 
Baissé ,  Saint-Léonard  et  Ravaudun  ,  premier  baron 
d'Anjou  et  du  Maine  ;  fut  présent  à  une  donation,  faite 
à  l'abbaye  de  Fontevrault,  Fan  11 12,  par  Pierre,  sei- 
gneur de  Cheminé:  ce  qui  est  confirmé  par  un  titre  de 
l'abbaye  de  Saint-Aubin  d'Angers,  où  il  est  qualifié  de 
très-illustre  Hubert  de  Champagne,  seigneur  de  Parce, 
baron  de  Duretal,  et  sa  femme  y  est  nommée  Agnès  de 
Bretagne;  ils  fondèrent  ensemble  le  prieuré  de  Jouy , 
en  II 16,  et  cette  même  année,  Hubert  de  Mathéfelon 
donna  à  l'abbaye  de  Saint-Aubin,  la  dixième  partie  des 
deniers  du  péage  de  Duretal,  à  la  charge  de  dire  une 
messe  ,  chaque  semaine  ;  il  rendit  de  grands  services  au 
comte  Foulques  d'Anjou ,  dans  ses  guerres  contre  le  roi 
d'Angleterre,  et  commanda  les  cent  hommes  d'armes, 
et  deux    cents  archers ,  qui  facilitèrent   la  victoire ,    rem- 


DE  CHAMPAGNE.  3^, 

^  Htee  sur  les  Anglais,  à  la  bataille  deSeez  ,  en  l'an  1 1 1  5. 
Les  annales  d'Anjou  se  trompent  lorsqu'elles  attribuent 
cette  gloire  à  Hugues  de  Mathéfelon ,  son  Hls  ,  et  à  Thi- 
baut, son  petit -fils.  Ses  enfants  furent  : 

I.  Hugues  ,  qui  suit  ; 

2.°  Avoise  de  Champagne ,  dont  on  ignore  la  des- 
tinée. 

V.  Hugues,  I"  du  nom,  baron  de  Mathéfelon  et  de 
Duretal ,  sire  de  Champagne,  Parce ,  Pescheseul  ,  Avoise 
du  Bailleul ,  Champigny,  Baissé,  la  Ferté ,  Lesigné  , 
Clervaux  ,  Saint  -  Léonard  ,  Bazoges  et  Ravaudun  ,  pre- 
mier baron  d'Anjou  et  du  Maine  ;  embrassa  le  parti  de 
Lisiard  de  Sablé ,  contre  Geotîroi  Plantagenets ,  comte 
d^Anjou  _,  et  fonda  l'abbaye  de  Chalocé.  Il  eu-t  de  son 
épouse,  Jeanne  de  Sablé,  sœur  de  Lisiard  de  Sablé,  et 
fille  de  Robert,  1°"*  du  nom,  seigneur  de  Sablé,  et  de 
Herzinde,  dame  de  la  Suze  : 

i.°  Thibault,  qui  suit  ; 

2.°  Brandelis,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs, 
de   Champagne   et   de   Parce  ,  rapportée  ci-après  ; 

3.°  Etienne  de  Champagne,  nommé  parmi  les  sei- 
gnTîurs  ,  prisonniers  de  Richard,  roi  d'Angle- 
terre, à  la  bataille  de  Carcelles ,  Tan  11 98. 

4.°  Lisiarde  de  Champagne,  dont  l'alliance  est 
ignore'e. 

VI.  Thibault ,  I"  du  nom,  baron  de  Mathéfelon 
et  de  Duretal,  seigneur  de  Chaumont,  premier  baron 
d'Anjou,  augmenta  les  rentes  de  l'abbaye  de  Chalocé, 
des  dîmes  d'Azay  et  de  Boudray  ;  et  par  lettres  -  patentes, 
données  à  la  Flèche,  l'an  12 10,  il  commanda  à  tous  ses 
vassaux  et  sujets,  d'aller  faire  garde  dans  ladite  abbaye, 
qu'il  prend ,  suivant  lesdites  lettres ,  en  sa  protection;  il 
servit  en  la  guerre  de  Poitou,  en  12 14,  et  se  trouva  aux 
sièges  et  prises  d'Angers  ,  de  Moncontour  ,  et  de  Beaulîort; 
fonda,  en  1 233,  le  prieuré  conventuel  du  Port-en-Geard, 
situé  dans  la  paroisse  d'Entrâmes ,  et  eut  de  son  épouse, 
Jeanne  de   Bruyères  : 

i.°  Foulques,  qui  suit  ; 

2."  Guyon ,    baron   de    Chaumont ,    qui    fonda   le 

prieuré  de  ce  nom ,  et  mourut  moine  à  l'abbaye 

de   Saint-Serge  d'Angers  ; 


3^2  DE  CHAMPAGNE. 

3.°  Samuel,  mort  jeune. 

VII.  Foulques,  baron  de  Mathéfelon  et  de  Duretal, 
seigneur  de  Juvigné,  Saint-Ouen  ,  Entrâmes,  Azay  ,  etc.,] 
premier  baron  d'Anjou  ,  donna  aux  religieuses  de  Seiche, 
toutes  les  dîmes  qu'il  avait  en  sa  baronnie  de  Mathéfelon, 
et  fit  construire  à  neuf  leur  église,  l'an  i25t  ;  il  tran- 
sigea, l'an  1260,  avec  l'abbé  de  Saint -Serge  d'Anders  et 
les  moines,  et  échangea,  l'an  i265  ,  les  fiefs  et  seigneu- 
ries des  Ponts  de  Mayenne  ,  et  faubourg  de  Laval ,  avec 
Gui  VII,  sire  de  Laval,  qui  lui  donna,  en  contre- 
échange,  la  terre  de  la  Ooite  ;  il  fit  de  riches  dons  à 
l'abbaye  de  Chalocé  ;  et  poussé  du  zèle  de  ses  pères  ,  il 
fit  le  voyage  de  la  Terre- Sainte ,  ayant  à  sa  suite  un 
grand  nombre  de  gentilshommes ,  ses  vassaux  ,  après 
avoir  fait  son  testament  l'an  1269;  à  son  retour,  il  con- 
firma ses  dons  et  legs,  suivant  Augustin  du  Pas ,  en  son 
Histoire  généalogique  de  plusieurs  maisons  illustres  dé 
Bretagne,  page  326.  Il  laissa  d'Alix  de  Vitré ,  sa  femme , 
fille  d'André,  dernier  baron  de  Vitré,  et  de  Thomasse 
de  Mathéfelon ,  qu'il  avait  épousée  en  1 248  : 

i.°  Hugues  ,  qui  suit  ; 

2.°  Foulques  de  Mathéfelon  ,  évêque  d'Angers ,  qui 
fut  d'abord  trésorier  de  l'église  cathédrale  de  cette 
ville,  et  en  ayant  été  sacré  évêque,  y  fit  son 
entrée  le  17  juin  1324;  il  se  trouva  à  la  confé- 
rence qui  lut  tenue  à  Paris  ,  le  8  décembre  1329, 
entre  le  roi  Philippe  de  Valois  et  Pierre  de  Gu- 
gnières ,  parlant  au  nom  de  ce  prince ,  d'une 
part ,  et  plusieurs  prélats  français  ,  de  l'autre  ,  au 
sujet  de  la  puissance  spirituelle  et  temporelle  ; 
cette  conférence  fut  continuée  les  i5  et  22  du 
même  mois,  à  Paris,  les  29  et  3o  à  Vincennes  ; 
et  révêque  d^Angers  assista  à  toutes  ces  séances, 
et  au  concile  provincial ,  convoqué  à  Ghâteau- 
Gontier ,  sous  Pierre  Freteau  ,  archevêque  de 
Tours,  en  i336.  Il  mourut  en  odeur  de  sainteté, 
le  mardi  avant  la  fête  de  Noël  de  l'an  i355  ,  dans 
un  âge  extrêmement  avancé  ;  il  fut  enterré  dans 
le  chœur  de  son  église  cathédrale ,  où  l'on  voyait 
son  tombeau ,  avec  l'épitaphe  suivante ,  en  vers 
latins  : 


373 


DE  CHAMPAGNE. 

Hicjacet  dominus  Futeo  de  Mathéfelon^ 
Statiira  decorus^  li-guafacundus^ 
Legum  doctor,multis  scient  Us 
Providus  et  in  agilitu^  circonspectiis, 
Hospitii,  deciis,  honoris  titulus 
Zelator  justitiœ,  piigil  Ecclesiœ. 

Episcopus  Andeg.  ,  per  an.  32  et  ampliiis,  et  obiit  die 
martii  ante  nativi.  Domi.,  an.  1425. 

3.°  Catherine  de  Mathefelon,  abbesse  de  Saint- 
Georges  de  Rennes,  l'an  1294;  morte  le  29  avril 
i3i7;  ^  * 

4.°  Philippe   de   Mathefelon,    religieuse,    puis,    ab- 
»  besse    de    Saint-Georges    de    Rennes,     après     sa 

sœur;  morte  l'an  1 3  35. 

VII I.  Hugues,  11°  du  nom,  baron  de  Mathefelon  et 
de  Duretal,  seigneur  d'Entrâmes,  Azay,  Juvigné,  Saint- 
Ouen^  etc.  ,  premier  baron  d'Anjou;  confirma  les  'donations 
et  fondations  que  son  père  avait  faites,  tant  à  l'abbaye 
de  Chalocé,  qu'aux  religieuses  de  Seiche,  auxquelles  il 
donna  toutes  les  dîmes  qu'il  avait  en  sa  baronnie  de  Ma- 
thelefon,  tant  par  eau  que  par  terre;  il  assista,  avec  les 
seigneurs  de  Craon,  de  Beaumont  de  Vendôme  et  de 
Chartres,  à  la  cérémonie  du  baptême  de  Jean-Baptiste 
de  France,  qui  depuis  fut  le  roi  Jean,  faite  au  Mans, 
le  26  avril  i3[9.  Il  est  inhumé  dans  l'église  de  l'abbaye 
de  Chalocé,  en  Anjou.  De  son  épouse,  dont  on  ignore 
le  nom,  il  eut; 

i.°  Thibault,  qui  suit; 

i.°  .^notte  de  Mathefelon,  mariée  à  Foulques^  sire 
de  Bazeilles. 

'K.  Thibault,  II"    du   nom,    baron   de    Mathefelon    et 

Duretal,     seigneur    d'Entrâmes,    Azay,     Juvigné,     la 

rChapelotte,    Saini-Ouen  ,     Breviande   et     Maupas ,    pre- 

imier   baron   d'Anjou,   premier    chambellan    du    roi     Phi- 

flippe  de   Valois;    servit  dignement  Jean  de  France,  comte 

■d  Anjou,  dans  les  guerres   contre   les   Anglais,   es    années 

1334  et    i336;    il.se    trouva    au    dégât  d'Hainaut  et   au 

;c  du   château    du   Thin   TEvéque,    près  Cambray;   rit 

prodiges  de  valeur  à   la    sanglante   bataille  de  Crccy, 

jdonnée   le    16   août   1346,    de   même    qu'à  la  défense   de 


3  74  ^^  CHAMPAGNE, 

la  ville  de  Calais,  en  l'an  i353;  il  mourut  peu  de  tems 
après,  et  fut  inhumé  à  Chalocé,  laissant  de  Luce  de 
Quelaines,  son  épouse  : 

i.°  Foulques  de  Mathéfelon,  baron  de  Duretal, 
mort  sans  postérité,  vers  l'an  1840,  du  vivant  de 
son  père  et  enterré  dans  l'église  de  Chalocé  ; 

2.°  Thibault,  qui  suit  ; 

3.**  Alix  de  Mathéfelon,  abbesse  de  Saint-Georges 
de  Rennes,  en  i352,  morte  en  1370. 

X.  Thibault,  111°  du  nom,  baron  de  Mathéfelon  et 
de  Duretal,  seigneur  de  Jars,  Entrâmes,  Azay,  Juvigné, 
la  Chapelotte,  Saint-Ouen,  Breviande,  Maupas,  Yvoy, 
Malvoisine,  la  Crotte  et  Chaumont,  premier  baron 
d'Anjou;  fut  réputé,  avec  le  connétable  du  Guesclin  , 
l'un  des  plus  nobles,  des  plus  vaillants  et  des.  plus  adroits 
chevaliers  de  son  siècle,  suivant  la  Chronique  d'Anjou, 
qui  ajoute,  que  ce  Thibault  de  Mathéfelon,  servit  dans 
Tarmée  que  le  roi  Charles  V,  dit  le  Sage,  envoya  en 
Bretagne,  en  i364,  sous  les  ordres  du  connétable,  et 
qu'il  signala  sa  valeur  à  la  bataille  d'Auray;  il  suivit 
Louis,  duc  d'Anjou,  en  Guienne,  où  il  se  trouva  en 
1374,  à  la  prise  de  la  Rochelle  et  à  la  réduction  du 
Poitou,  et  l'an  1378^  aujt  sièges  et  prises  de  Bergerac, 
de  Sainte-Foix  et  de  Castillon;  il  suivit  le  duc  de  Bour- 
bon, en  Barbarie,  et  se  trouva  au  siège  de  la  ville 
d'Afrique,  en  1391.  Il  fut  inhumé  à  Chalocé,  dans  le 
tombeau  de  ses  ancêtres.  Il  avait  épousé  Béatrix  de 
Dreux,  fille  de  Robert,  III''  du  nom,  seigneur  de  Beu, 
souverain-maître-d'hôtel  de  Jeanne  de  Bourgogne,  reine 
de  France,  et  de  Béatrix  de  Courlandon,  sa  première 
femme,  par  contrat  passé  à  Melun,  au  mois  de  mai  i339; 
elle  mourut  en  1 356,  et  fut  inhumée  dans  l'église  de 
Chalocé.  Il  en  eut  : 

I  .^  Pierre,  baron  de  Mathéfelon,  de  Duretal,  sei- 
gneur de  Jars  et  autres  lieux,  premier  baron 
d'Anjou,  qui  testa  en  faveur  de  ses  sœurs,  en 
1389,  étant  allé  faire  la  guerre  en  Hongrie,  aux 
infidèles,  avec  l'élite  de  la  noblesse  d'Anjou  ;  il 
fut  tué  à  la  bataille  de  Nicopolis,  le  24  avril  1396, 
sans  laisser  d'entants  de  Jeanne  Paynel  ,  sa 
femme,  d'une  ancienne  maison    de     Normandie, 


DE  CHAMPAGNE.  3y5 

fille  de  Philippe    Paynel ,  baron    de   Moyon,    et 
r  d'Isabeau  de  Mailly; 

2."  Jeanne,  dame  de  Mathéfelon  et  de  Duretal,  selon 
le  testament  de  son  frère,  laquelle  porta   les   prin- 
I,  cipaux  biens  de  sa  branche,   dans  celle  de  l'Arche- 

e  véque,  par  son  mariage  avec   Guillaume,   dit  Jean 

^  l'Archevêque,    baron    de    Parthenay    et  seigneur 

de  Soubise,  en  Poitou,  mort  le  17  mars  1407, 
fils  de  Jean  PArchevêque,  seigneur  de  Parthenay , 
et  de  Marie  de  Beaujeu  ; 
3.**  ^nor  de  Mathéfelon,  qui  porta  les  terres  de 
Jars,  d'Entrâmes,  d'Azay,  de  la  Chapelotte  et 
d'Yvoy  ,  dans  la  maison  de  Rochechouart ,  par 
son  alliance  avec  Jean,  II®  du  nom,  vicomte  de 
Rochechouart,  conseiller,  chambellan  du  Roi  et 
du  duc  de  Berri  ;  fils  de  Louis,  vicomte  de  Roche- 
chouart,  chevalier  banneret,  gouverneur  du 
Limosin.,  et  de  Marie  de  Trignac  ,  dite  de 
Javercy,  sa  première  femme.  De  cette  alliance 
sont  descendus  les  seigneurs  de  Bourdet,  marquis 
de  Champdenier,  de  Faudoas  et  de  Jars  ,  etc.  , 
rapportés  dans  le  tome  IV  des  Grands  Officiers  de 
la  Couronne,  pag.  655,  à  l'occasion  du  duché 
pairie  de  Mortemart; 
4."  Béatrix  de  Mathéfelon,  (  religieuses  au  prieuré 
5.°  Marie  de  Mathéfelon,     \    de  S.-Louis  de  Passy. 

Branche  des  seigneurs  de  Champagne  et  de  Parce, 

VI.  Brandelis,  I"  du  nom  ,  sire  de  Champagne  et  de 
Parce,  Pescheseul ,  Avoise,  Saint- Léonard,  Ravaudun  , 
duBailleul,  Epinay,  Baissé,  Lesigné,  Bazoges  et  Cham- 
pigny ,  premier  baron  du  Maine ,  second  fils  d^Hu- 
bert  IV,  et  d'Agnès  de  Bretagne;  testa  le  11  septembre 
1247,  mourut  en  1249;  il  fut  enterré  dans  l'église  de 
Saint-Pierre  de  Parce,  où  l'on  voyait  son  tombeau.  Il 
eut  de  Louise  de  Rohan,  que  l'on  croit  fille  d'Alain  IV, 
vicomte  de  Rohan,  morte  en  1257,  et  enterrée  auprès 
le  lui  : 

r."  Foulques,  qui  suit  . 

2.®  Geoffroy  de  Champagne,  sire  et  baron  d'Epi- 
nay,  marié  avec  Jeanne  de  Bcaumont,  fille  de 
Jean,   I«'  du  nom,   vicomte  de  Bcaumont,  et    de 


376  I)E  CHAMPAGNE. 

Jeanne,   dame  de  la  Guierche,  et    petite-fille  de 
Jean  de  Brienne,   roi    de  Jérusalem.    Il  en  eut  : 

a.  Gallerand  ,    mort    en    1 3o8  ,  sans  postérité  ; 

b.  Alain,  i 
C.Thibault,       }'"°r«)eunes; 

d.  Une  fille,  nommée  Alix. 

VII.  Foulques,  I"  du  nom,  sire  de  Champagne, 
Parce  ,  Pescheseul ,  Avoise,  Bazoges,  du  Bailleul,  etc.  ,* 
premier  baron  du  Maine,  fit  le  voyage  de  la  Terre-Sainte, 
en  1246,  mourut  en  1269,  et  fut  inhumé  à  Saint-Pierre 
de  Parce.  Il  eut  de  Jeanne  de  Sully,  dame  en  partie  de 
Beaugency,  fille  de  Henri,  IV°  du  nom,  sire  de  Sully, 
grand  bouteiller  de  France,  et  de  Jeanne  de  Vendôme  ; 
morte  en  1261  et  enterrée  à  Parce  : 

i.°.Jean,  sire  de  Champagne,  seigneur  de  Bazoges 
et  de  Parce,  qui  testa  le  i5  janvier  1287,  et  mou- 
rut sans  enfants  de  Marguerite  du  Montitur,  sa 
femme  ; 

2.**  Foulques,  qui  suit. 

VIII.  Foulques,  11^  du  nom,  aliàs  Hugues,  sire  de 
Champagne,  Parce,  Pescheseul,  Avoise,  Clervaux ,  du 
Bailleul,  Ravaudun,  3azoges,  etc.,  premier  baron  du 
Maine,  fit  hommage  de  la  terre  de  Bazoges,  au  vicomte 
de  Beaumont,  le  i5  juillet  1277^  et  était  mort  l'an  1290. 
Il  laissa  de  Jeanne  de  Harcourt,  sa  femme,  fille  de  Ro- 
bert de  Harcourt,  I"  du  nom,  seigneur  de  Beaumesnil, 
et  de  Jeanne  deSaint-Eclairian  : 

i.°  Jean,  qui  suit  ; 

2.°  Geoffroy,  chevalier,  auquel  le  roi  Philippe  de 
.  Valois,  en  récompense  de  ses  services,  fit  don 
d'une  maison,  de  terres,  vignes  et  autres  biens  : 
il  est  qualifié,  dans  un  acte  de  1 328,  général  et 
maréchal  des  armées  de  S.  M.  Très-Chrétienne. 
C'est  à  lui  qu'on  fut  redevable,  après  le  Roi,  du 
gain  de  la  bataille  de  Montcassel,  donnée,  le  22 
août  de  la  même    année  ,  contre   les   Flamands. 

IX.  Jean ,  I"  du  nom,  sire  de  Champagne,  Parce, 
Pescheseul,  Avoise,  Ravaudun,  du  Bailleul,  Clervaux, 
Lesigné,  Bazoges,  etc.,  premier  baron  du  Maine,  ren- 
dit un  aveu  au  vicomte  de   Beaumont,   le    2  avril    1290, 


DE  CHAMPAGNE.  377 

mourut  en  i335,  et  fut  inhumé  à  Saint  -  Pierre  de  Parce''. 
11  avait  cpousé  Isabelle  dcBazeilles,  Mie  de  Foulques, 
sire  de  Bazeilles ,  et  d'^Enor  de  Mathéfelon ,  dont  il 
eut  : 

i."*  Jean  ,  qui  suit  ; 

2.°  Thibault,    chevalier,   tué  à  la  bataille  de  Co- 

cherel ,  en  1364  ; 
3.°  Foulques,  mort  en  bas  âge  ; 
4.°  Béatrix ,   femme   de   Louis  le    Clerc ,   seigneur 

de  Jujgné. 

X.  Jean,  II*  du  nom,  sire  de  Champagne,  Parce, 
Pescheseul ,  du  Bailleul ,  Avoise,  Ravaudun  ,  etc.,  pre- 
mier baron  du  Maine,  né  au  château  de  Pescheseul,  le 
7  janvier  i3iy;  fut  créé  chevalier  ban neret  à  Abbeville, 
en  i326  ;  peu  après  capitaine  de  cent  lances,  gouverneur 
et  lieutenant  -  général ,  pour  le  Roi,  de  la  province  de 
Touraine.  Il  testa  le  23  avril  i352  ,  et  fut  tué  ,  avec  son 
frère  cadet ,  à  la  bataille  de  Cocherel ,  gagnée  sur  les 
Anglais,  le  23  mai  1364,  et  laissa  de  Jeanne  de  Beau- 
jame,  fille  et  unique  héritière  de  Bouchard,  chevalier, 
seigneur  de  Villemaison,  et  de  Marguerite  de  Beauçay, 
qu'il  avait  épousée  par  contrat  du  3  octobre  i  348  : 

i,*>  Brandelis,  qui  suit  ; 

2.**  Robert  de  Champagne ,  chevalier  ,  qui  servit  le 
Roi  ,  en  1337  ; 

3.°  Jean  de  Champagne,  chevalier,  qui  servit  aussi 
le  Roi ,  ayant ,  dans  sa  compagnie  ,  un  chevalier, 
trente -cinq  écuyers  et  un  archer,  es  années 
i38o,  i38i,  i382  et  1384,  Il  avait  fait  montre 
à  Blois  ,  le  2  février  1370. 

XI.  Brandelis,  11°  du  nom,  sire  de  Champagnm:, 
Parce,  Pescheseul,  du  Bailleul,  etc.,  premier  baron  du 
Maine,  conseiller  et  chambellan  du  roi  Charles  VI  ,  rendit 
aveu,  le  4  juillet  1393,  devant  Marie,  reine  de  Jérusalem 
et  de  Sicile,  duchesse  d'Anjou,  comtesse  de  Provence, 
du  Maine  et  de  Touraine,  ayant  la  garde- noble  et  admi- 
nistration du  roi  Louis  son  fils;  il  est  qualifié ,  dans  cet 
hommage  ,  de  notre  très-cher  et  bien  aimé  cousin  ,  qui  tient 
de  nous  ,  en  franc-aleu  noble  ,  et  à  titre  de  sireric  et  prin^ 
cipauté ,  les  terres  d' Avoise  et  de  Pescheseul.  Il  fonda  ,  par 
contrat     du     18    mars    1375,    trois    canonicais   à    Saint- 


3y8  DE  CHAMPAGNE. 

Martin  de  Parce  ,  où  il  fut  inhumé  ,  dans  le  tombeau  de 
ses  ancêtres,  le  lo  mars  1411.  Il  eut ,  de  Jeanne,  dame 
de  la  Reaulte ,  fille  de  Jean,  seigneur  de  la  Reaulté, 
en  Anjou,  et  de  Jeanne  de  Manubier,  dame  de  Bois- 
Dauphin  ,  de  la  Grange  et  d'Estave  : 

I.*»  Jean  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Hardouin  de  Champagne,  seigneur  de  Tucé, 
grand  chambellan  de  Sicile,  gouverneur  et  grand 
bailli  de  Touraine  ;  le  roi  René  lui  donna  un 
brevet  de  premier  conseiller  ,  avec  une  pension 
de  200  livres  tournois,  par  lettres  expédiées  au 
château  dangers,  le  17  mars  1434.  Il  prit  le 
nom  de  Tucé ,  qui  était  celui  de  son  épouse 
Jeanne,  héritière  de  Tucé,  fille  du  baron  de 
Tucé,  puîné  des  anciens  comtes  du.  Maine,  et 
veuve  de  Guillaume  de  Chources  -  Malicorne,  dit 
de  Tucé,  seigneur  de  Clinchamps,  qu'il  avait 
épousée  par  contrat  du  16  janvier  1437,  à  condi- 
tion d'en    prendre  le  nom  et  les  armes.  Il  en  eut  : 

a,  Nicolas,  baron  de  Tucé,  seigneur  de  Mil- 
lesse,  qui  bâtit  la  chapelle  du  château  de 
Tucé  ,  où  il  fut  inhumé ,  étant  mort  le 
samedi  22  mai  1529;  il  laissa  de  Françoise 
l'Espervier  ,  son  épouse ,  fille  de  Georges  ,  sei- 
gneur de  la  Bouvardière  et  de  Montauban, 
morte  le  29  février  1529,  Jeanne,  baronne 
de  Tucé,  dame  de  Millesse,  mariée,  i.'*  à 
Claude  d'Aumont,  seigneur  d'Estrabonne , 
et  2.°  par  contrat  du  9  juillet  i525,  à 
François  de  Beaumanoir;  baron  de  Lavar- 
din,  fils  de  Jean  de  Beaumanoir,  II*  du 
nom,  et  d'Hélène  de  Villeblanche ,  sa 
première  femme  ;  elle  mourut  le  3o  dé- 
cembre 1545,  et  fut  enterrée  en  l'abbaye  de 
Champagne,  au  Maine  ; 

b.  Geoffroy  de  Tucé,  chevalier,  qui  servit  le 
Roi,  l'an  1477  ,  suivant  le  compte  des  guerres 
de  cette  année  ; 

C.Anne  de  Tucé,  mariée,  par  contrat  du  23 
juin  1453,  à  Charles  delà  Porte  ,  seigneur 
de  Saint-Marc  ; 

3."  Guillaume  de   Champagne  ,  chevalier ,   qui  com- 


DE  CHAMPAGNE.  3-0 

manda  les  sept  chevaliers  et  écuyers  français  ,  au 
combat  donné  contre  sept  autres  chevaliers  et 
ecuyers  anglais,  sur  la  rivière  de  Ligne,  au- 
dessous  du  château  de  Pont,  en  Saintonge ,  et 
ce  fut  lui  seul  qui  resta  maître  du  champ  de 
bataille  ; 

4."  Jean  de  Champagne,  ^/Me  Jeune,  mort  en  bas 
âge. 

XIl.  Jean,  II®  du  nom,  sire  de  Champagne, 
Lonvoisin  ,  Parce ,  Pescheseul  ,  Avoise ,  Bazeilles  ,  du 
Bailleul ,  etc.,  duc  de  Barri,  au  royaume  de  Naples, 
premier  baron  du  Maine,  grand  maréchal  de  Sicile, 
d^Anjou  et  de  Provence  ,  fut  blessé  à  la  bataille  de  Ver- 
neuil,  en  1424,  et  testa  le  9  juin  1433;  il  mourut  à 
Angers,  le  27  janvier  1436,  et  fut  inhumé  à  Saint- 
Martin-de-Parcé;  il  eut  pour  femme  Ambroisie  de 
Crenon  ,  fille  unique  et  héritière  de  Baudouin ,  seigneur 
de  Crenon  et  de  Brouassin ,  bailli  de  Touraine ,  et  de 
Marie  de  Beuil ,  sœur  de  Jean ,  V°  du  nom ,  sire  de 
Beuil ,  comte  de  Sancerre,  amiral  de  France ,  créé  che- 
valier de  l'o-dre  de  Saint-Michel ,  à  la  première  promo- 
tion,  faite  le  1"  août    1469.    Il  en  eut: 

i."  Jean,  IV  du  nom,  sire  de  Champagne ,  tué  à 
la  bataille  de  Verneuil ,  au  Perche,  l'an  1424, 
qui  laissa  ,  de  Marie  de  Sillé  ,  fille  de  Guillaume 
de  Sillé  ,  et  de  Marie  de  Rieux  : 

a,  Anne  de  Champagne,  mariée  à  René  de 
Laval ,  dit  de  Raiz ,  seigneur  de  la  Suze , 
laquelle  donna ,  du  consentement  de  son 
mari,  à  Brandelis  de  Champagne,  s  n 
cousin-germain ,  les  terres  de  la  Suze,  de 
Loupelande  et  deChauffour,  par  acte  du  21 
septembre  1498  ;  elle  fit  une  autre  donation 
à  Baudouin  de  Champagne ,  frère  dudit 
Brandelis,  d'une  partie  de  ses  meubles ,  par 
acte  du  8  juillet  1499,  et  mourut  en  i5oi, 
après  avoir  fait  son  testament ,  par  lequel 
elle  ordonna  sa  sépulture  en  Tcglisc  de 
Saint-François  de  la  Flèche  ; 

2."  Pierre  ,  dont  l'article  suit  ;  y 


38o  DE  CHAMPAGNE. 

3.°  Baudouin,         \  qui    terminèrent    glorieusement 

4.°  Brandelis,         1    leur  vie  à  la  bataille  de  Verneuil, 

5.°  Hardouin,         f     où  ils  furent  tues,  avec  leur  frère 

6.°  Thibault,  /     aîné,  à  la  fleur  de  leur  âge  ,  en 

7.*  Mathieu,  I     1424.  Onvoitleurtombeaudans 

(S.**  Louis,  ]    l'église  paroissiale  de  cette  ville; 

9.°  Louise  de  Champagne  ,    femme    d'Eustache  de 

Machecoul,    chevalier,    fils   puîné    de    Jean     de 

Machecoul ,    seigneur   de   Vieillevigne ,   et    d'Es- 

chive  de  Vivonne ,  sa  seconde   femme  ; 

10. °  Agnès    de   Champagne ,  mariée  à  René,    sire 

de  Cheminé; 
1 1 .°  Jeanne    de   Champagne,    femme    d^Hardouin 
de   Montjean  ,    fils  puîné  de   Briand  ,  V°  du  nom, 
sire  de  Montjean  ,  et  de  Marie  de  Montalain  ; 
12. °  Ambroise  de    Champagne,    mariée  à  Jacques 

de  Craon  ,  seigneur  et  baron  d'Ingrande; 
i3.°  Louise  de  Champagne  ,  dite  la  Jeune,  abbesse 
du  Ronceray ,  à  Angers. 

XIII  Pierre,  P*"  du  nom,  sire  de  Champagne, 
Pescheseul,  Avoise,  Lonvoisin  ,  du  Bailleul ,  Parce,  etc., 
prince  de  Montorio  et  d'Acquilla  ,  au  royaume  de 
Naples,  premier  baron  du  Maine,  chevalier  de  l'ordre 
du  Croissant ,  grand  maréchal  et  vice-roi  de  Sicile  et 
d'Anjou ,  se  trouva  à  la  bataille  de  Verneuil ,  si  funeste 
pour  ses  frères,  en  1424;  défit  les  Anglais,  au  combat 
de  Beaumont ,  en  1429;  fit  hommage  à  René,  roi  de 
Sicile  et  de  Jérusalem,  duc  d^Anjou  ,  comte  du  Maine, 
de  Provence  et  de  Touraine,  de  ses  terres  de  Pes- 
cheseul et  de  Champagne ,  à  titre  de  sirerie  et  prin- 
cipauté,  le  21  septembre  1439;  il  est  qualifié,  dans 
l'acte  de  son  cher  amé  cousin  ,  féal  conseiller  ,  chambel- 
lan y  maréchal  de  nos  royaumes  \  il  remporta  deux 
signalées  victoires  contre  les  Anglais  :  la  première ,  en 
1442,  dans  la  plaine  de  Saint-Denis  d'Anjou,  village 
contigu  du  Maine  ;  et  la  seconde ,  devant  Beau- 
mont-le-Vicomte ,  en  1448;  il  fut  créé,  par  le  roi 
René,  chevalier  de  l'ordre  du  Croissant,  et  l'année 
suivante  ,  il  eut  ordre  de  Jean  d'Anjou  ,  duc  de  Calabre, 
de  secourir  le  roi  Charles  Vil,  contre  les  Anglais;  il 
signala  sa  valeur,  pour  le  service  de  ce  prince,  au  siège 
de  Rouen ,   à  la  bataille  de  Formigny  ,   et  à  la  conquête 


DE  CHAMPAGNE.  38 1 

de  Normandie  ;  il  mourut  à  Angers,  à  la  cour  du  roi 
de  Sicile,  le  i5  octobre  1485,  ayant  vécu  près  d'un 
siècle;  son  corps  fut  inhumé,  le  8  décembre  suivant, 
dans  l'église  de  Saint-Martin  de  Parce.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  22  avril  144 1,  Marie  de  Laval,  sœur  de 
Gui  de  Laval,  11°  du  nom,  seigneur  de  Loué,  chevalier 
de  l'ordre  du  Croissant,  grand  veneur  de  Sicile  et 
d'Anjou,  et  fille  de  Thibault  de  Laval,  seigneur  de 
Loué ,  chevalier ,  conseiller  et  chambellan  du  roi 
Charles  VI,  et  de  Jeanne  de  Maillé-Brezé,  dont  : 

i.°  René,  qui  suit  ; 

2.®  Baudoin  de  Champagne,  seigneur  de  Parce, 
gouverneur  du  vicomte  de  Beaumont,  conseiller 
chambellan  du  roi  Louis  XI,  mort  sans  enfants 
de  Marie  de  la  Grésille,  sa  femme; 

3.**  Brandelis,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs 
et  comtes  de  la  Suze,  rapportée  ci-après; 

4.°  Gui  de  Champagne,  seigneur  de  Ravault,  de 
Bonnefontaine  et  de  la  Roche-Simon,  colonel  de 
six  cents  hommes  de  pied,  mort  des  blessures 
qu'il  avait  reçues  à  la  bataille  de  Pavie,  âgé  de 
soixante  dix  ans,  le  24  février  i525  ;  il  eut  de 
Jeanne  de  la  Grésille,  son  épouse  : 

a.  Christophe  de  Champagne,  seigneur  de 
RavauJt  ,  qui  épousa  Renée  de  Caradreux, 
et  fut  père,  i.°  de  François  de  Champagne, 
seigneur  de  la  Roche  -  Simon  ,  dont  le 
fils,  Claude  de  Champagne,  vicomte  de  Neu- 
ville, maréchal  des  camps  et  armées  du 
roi ,  épousa  Marie  de  Riant  de  Villeray , 
mère  de  deux  fils,  morts  sans  postérité  ; 
2.°  de  Madelaine  de  Champagne,  mariée 
à  Ravent  de  Morel ,  chevalier ,  seigneur 
d'Aubigny,  de  Putanges,  etc.  ; 

b.  Marie  de  Champagne,  mariée  à  Guillaume 
du  Bois,  seigneur  de  La  Ferté  et  d^Argonne; 

5.°  Jean,    auteur  de   la   branche  des    seigneurs    de 

Morcins,  rapportée  après  celle  de  Brandelis; 
6.°  Pierre  de  Champagne,  mort  en  bas  âge. 

XIV.  René,  sire  de  Champagne,  Pescheseul,  Avoise, 
Longchamps ,  Bazeilles ,  du  Baiileul ,  etc. ,  premier 
baron   du   Maine,  mourut,   avant  son  père,   en   1480,   et 


382  ^^  CHAMPAGNE. 

fut  enterré  à  Saint-Martin  de  Parce.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  17  mars  1477 ,  Julienne  de  Beaumanoir, 
dame  de  Saint-Bernard,  de  Duretal  et  de  Lesigné,  fille 
de  Guy  de  Beaumanoir ,  seigneur  de  Lavardin ,  et  de 
Jeanne  d'Estouteville ,  sa  première    femme ,  dont  il  eut  : 

1.°  Pierre,  qui  suit  ; 

2.'*  Anne,  femme  de  Georges  de  Châteaubriant , 
seigneur  de  Roches-Baritaut ,  grand  veneur  de 
France ,  fils  de  Theau  de  Châteaubriant ,  sei- 
gneur des  Roches-Baritaut,  baron  du  Lyon- 
d'Angers  ,  comte  de  Casan ,  au'  royaume  de 
Naples ,  et  de  Françoise  Odart ,  dame  de  Golom- 
bières ,  en  Touraine ,  et  baronne  de  Loigny , 
au  Perche. 

XV.  Pierre,  IIP  du  nom,  sire  de  Champagne, 
Pescheseul  ,  du  Bailleul,  la  Mothe-Achard ,  Parce,  etc. 
premier  baron  du  Maine,  fut  créé  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Michel,  à  Amiens,  parle  roi  François  I",  en  1527, 
et  mourut  au  château  de  Pescheseul,  le  14  mars  1629, 
étant  nommé  ambassadeur  extraordinaire  en  Angleterre, 
et  fut  enterré  à  Saint-Martin-de-Parcé  ;  il  eut  d'Anne 
de  Fourmantière ,  fille  unique  et  héritière  de  Guy  de 
Fourmantière ,  chevalier ,  seigneur  du  Plessis-Fourman- 
tière  ,  et  de  Françoise  de  Laval-Bois-Dauphin,  mariée 
par  contrat  du  7  janvier  i5o4,  et  inhumée  auprès  de  lui 
à  Saint-Martin-de-Parcé  : 

i.°  Jean  ,  qui  suit; 

2.°  Jean   de  Champagne ,  <izY  le  Jeune,  seigneur  de 

la  Reaulté,  mort  sans  enfants  de  N de  Cham- 

pagne-Ravault; 
3.°  Renée    de  Champagne    mariée  ,    en     i522,    à 

René  le  Clerc,   I"  du  nom,  seigneur  de  Juigné. 

XVI.  Jean,  V®  du  nom,  sire  de  Champagne,  Parce, 
Pescheseul,  Avoise  ,  Ravaudun ,  Valon,  Clervaux,  du 
Bailleul,  le  Plessis-Fourmeniière ,  le  Plessis-Tacé ,  Cre- 
non ,  la  Reaulté,  Martigny,  Beaumont  ,  Duretal,  Le- 
signé,  Saint-Bernard,  Magné,  Béru ,  Lonchamp  , 
Briant,  la  Vauvrille ,  et  Baissé,  premier  baron  du  Maine, 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi ,  gentilhomme  ordinaire  de 
sa  chambre,  capitaine  de  cent  hommes  d'armes  de  ses 
ordonnances ,    communément    appelé     le    grand  Jean ,  à 


DE  CHAMPAGNE.  383 

cause  de  sa  belle  taille,  fut  toute  sa  vie  l'ennemi  déclaré 
des  religionnairesj  il  en  fit  périr  un  grand  nombre  dans 
le  vivier  de  son  château  de  Pescheseul,  qu'il  appelait  le 
grand  gobelet,  dans  lequel  il  leur  donnait  à  boire,  ce 
qui  lui  fit  donner  le  surnom  de  Grand  Godet;  peu  même 
s'en  fallut  qu'il  n'y  fit  boire  sa  femme,  Anne  de  Laval , 
qu'il  soupçonnait  d'être  huguenote.  Le  roi  Charles  IX 
étant  dans  le  pays  du  Maine,  lui  fit  l'honneur  de  loger 
dans  son  château  de  Pescheseul,  en  1 57 1  ;  ce  même  mo- 
narque ayant  couru  risque  de  se  noyer,  en  passant  la  ri- 
vière de  la  Sarte,  le  sire  de  Champagne  lui  sauva  la  vie, 
en  le  retirant  de  l'eau,  avec  le  comte  du  Lude,  et  le  sei- 
gneur de  Lavardin;  il  assista  au  siège  de  la  Rochelle, 
en  iSyS,  mourut  à  Pescheseul,  le  3  juillet  i5j6,  et  fut 
inhumé  à  Saint- Martin  -  de- Parce  ,  dans  le  tombeau  de 
ses  ancêtres;  il  eut  d'Anne  de  Laval,  fille  de  Jean  ,  sei- 
gneur de  Bois-dauphin,  et  de  R^née  de  Saint-Marc, 
vicomtesse  de  Breteau,  qu'il  avait  épousée  par  contrat 
du  29  septembre  1 538: 

i."  Hardouine,  dame  de  Champagne,  Pescheseul, 
Parce,  Avoise,  Ravaudun,  Valon,  Clervaux,  le 
Plessis-Fourmantière,  le  Plessis-Tacé ,  du  Bail- 
leul,  la  Reaulté,  Crenon,  Martigny,  Beaumont, 
Duretal ,  Lesigné  ,  Saint-Bernard ,  Longchamp  , 
Magné,  Beru,  la  Vauvrille,  Baillé,  Briant,  etc.  , 
première  baronne  du  Maine,  mariée,  par  con- 
trat du  9  octobre  iSSg,  à  Philippe  de  Château- 
briant,  seigneur  des  Roches  -  Baritaut,  comte 
de  Grassay,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi ,  gou- 
verneur de  Fontenay-le-Comte  en  Poitou ,  fils 
de  Louis  de  Châteaubriant,  seigneur  des  Roches- 
Baritaut,  et  de  Marguerite  de  Vernon,  dame  de 
Grassay.  Ce  Philippe  de  Châteaubriant  est  re- 
nommé dans  l'histoire,  par  ses  grands  exploits  de 
guerre  contre  les  religionnaires  ;  il  n'eut  de  son 
mariage  qu'une  fille,  nommée  Philippe  de  Châ- 
teaubriant ,  dame  de  Champagne,  Pescheseul, 
Avoise,  Parce,  etc.  ,  laquelle  épousa,  i**.  Gilbert, 
seigneur  du  Puy-du-Fou,  et  2'»  le  23  mai  1601, 
Henri  de  Beauves,  baron  de  Contenant,  sous-lieu- 
tenant de  chevau-légers  de  la  garde  du  Roi, 
nommé  à  l'ordre  du  Saint-Esprit  le  3i  décembre 
161 9,  et  mort  sans  avoir  été  reçu. 


384  ^^  CHAMPAGNE. 

Branche  des  seigneurs  et  comtes  de  la  Suie. 

XIV.  Brandelis  de  Champagne^  seigneur  de  Bazoges , 
de  Brouassin,  de  Villaines,  de  Vaucelles,  et  de  Bazeilles, 
troisième  fils  de  Pierre  I ,  sire  de  Champagne ,  prince  de 
Montorio  et  d'Acquilla,  premier  baron  du  Maine,  et  de 
Marie  de  Laval-Loue,  fut  chevalier  de  l'ordre  du  Crois- 
sant ,  conseiller  chambellan  du  Roi ,  capitaine  de  cent 
hommes  d'armes  de  ses  ordonnances,  lieutenant-géné- 
ral et  commandant  en  Artois,  grand-séne'chal  du  Maine, 
Perche  et  comté  de  Laval,  et  gouverneur  de  la  ville  de 
Saumur;  Anne  de  Champagne,  sa  cousine-germaine, 
femme  de  René  de  Laval,  dit  de  Rai^,  seigneur  de  la 
Suze,  lui  fit  ,don,  du  consentement  de  son  mari,  des 
terres  et  seigneuries  de  la  Suze ,  des  Côulans ,  de 
Loupelande  et  de  ChaufFour^  par  acte  passé,  le  21 
septembre  1498;  il  servit  dans  toutes  les  guerres  de 
son  tems ,  fut  dangereusement  blessé  à  la  bataille  de 
Saint-Aubin  duXormier,  et  testa  le  1 5  décembre  i5o4; 
il  eut  de  Renée  de  Warie,  fille  de  Guillaume  de  Warie, 
seigneur  de  l'Ile-Savary  en  Touraine  ,  et  de  Charlotte  de 
Barbaugy,  qu'il  avait  épousée  par  contrat  du  18  avril  1485  : 

I .°  Baudouin,  qui  suit  ; 

2.°  Françoise  de  Champagne,  mariée,  par  contrat  du 
6  décembre  i5o5,  à  Jean  de  Gironde,  seigneur  de 
Montclera ,  gouverneur  des  ville  et  château  de 
Dbmme,  en  Périgord,  fils  de  Bertrand  de  Gironde, 
seigneur  de  Montclera,  et  de  Munde  de  Bauza  ; 

3."  Jeanne  de  Champagne,  mariée,  par  contrat  du 
25  mars  i5o8,  à  Marquis  de  Cardaillac,  IV°du 
nom,  seigneur  de  Bringues,  baron  de  Montbrun, 
fils  de  Jean,  baron  de  Cardaillac,  et  de  Margue- 
rite de  Caumont  ; 

4.°  Eléonore  de  Champagne,  femme  de  Jean  de 
Guarguesalle,  seigneur  de  Coulaines,  fils  de  Jean 
de  Guarguesalle,  seigneur  de  Coulaines,  et  d'Anne 

du  Br^uil,  sa  femme,  et  petit-fils  de  N de 

Guarguesalle,  grand  écuyer  de  France,  en  146 1. 

XV.  Baudouin  de  Champagne,  baron  de  la  Suze  au 
Maine,  seigneur  de  Bazoges,  Loupelande,  des  Coulans, 
Chauffour  ,  Bazeilles  ,  Villaines  ,  Brouassin  ,  Vaucelles, 
et  la  Motte-Achard ,  chevalier  de  l'ordre  de   St.-Michel, 


DE  CHAMPAGNE.  3g5 

conseiller  et  chambellan  des  rois  Louis  XII  et  François  I"  ; 
fat  envoyé  en  qualité  d'ambassadeur  extraordinaire,  au- 
près de  l'électeur  Palatin,  en  i52r,  et  en  la  même  qualité 
auprès  de  l'empereur  Charles-Quint,  en  i528  :  Jean  de 
Gironde,  seigneur  de  Montclera,  'son  beau-frère,  le 
nomma  son  exécuteur  testamentaire,  le  14  mars  i535  ; 
il  accompagna  le  Roi  au  siège  de  Landrecies  ,  en  i543, 
mourut  à  la  Suze,  le  24  juin  i56o,  et  fut  inhumé 
dans  l'église  paroissiale  de  ce  lieu,  à  côté  de  son  épouse 
Jeanne,  dame  de  la  Chapelle- Rainsouin,  fille  et  unique 
héritière  d'Olivier  ,  seigneur  de  la  Chapelle-Rainsouin  , 
et  d'Aréthuse  de  Melun,  fille  de  Charles  de  Melun,  sei- 
gneur de  la  Borde  et  de  Normanville,  grand-maître  de- 
France,  morte  en  i558,  et  qu'il  avait  épousée  par  contrat 
du  lymarsiSiS,  dont  : 

I.®  Nicolas,  qui  suit;  ^ 

2.°  Hardouine  de  Champagne,  qui  eut  pour  sa  dot 
23o  mille  livres_,  et  fut  mariée  par  contrat  du  7 
mars  i543,  à  Louis  de  Vieux-Pont,  baron  de 
Neubourg,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi  ; 
3.°  Charlotte  de  Champagne,  femme,  par  contrat 
du  3  août  1549,  de  François  de  Saint-Gelais, 
seigneur  de  Saint-Severin,  fils  de  Merlin  de 
Saint-Gelais,  premier  maître-d'hôiel  des  rois 
Louis  XIJ  et  François  I"  ,  et  de  Madelainc  de 
Beaumont,  dame  de  Glonay. 

XIV.  Nicolas  de  Champagne,  premier  comte  de  la 
Suze,  seigneur  de  la  Chapelle-Rainsouin,  la  Chassignière 
des  Coulans,  Chauffour^  Bazeilles,  Bazoges,  Brouassin, 
Vaucelles,  Villaines,  Loupelande,  et  la  Motte  -  Achard, 
conseiller  et  chambellan  du  Roi,  chevalier  de  son  ordre 
de  St. -Michel,  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes 
de  ses  ordonnances;  fut  du  nombre  des  seigneurs  fran- 
çais qui  se  jetèrent  dans  Metz,  pour  défendre  cette  ville 
contre  les  troupes  de  l'empereur  Charles-Quint,  en  i552; 
il  fit  la  campagne  de  Flandre,  en  i555,  sous  le  duc  de 
Nevers  et  le  maréchal  de  Saint-André  ;  il  se  trouva  à  la 
bataille  de  Saint-Quentin,  le  10  août  iSSy,  et  fut  tué  à 
celle  de  Saint^Denis,  le  12  novembre  iSôy,  âgé  de  qua- 
rante-un ans  ;  ce  fut  en  sa  faveur  que  la  baronnie  de  la 
Suze  fut  érigée  en  comté,  et  les  châtellenies  de  Loupe- 
lande,  des  Coulans,  Brouassin,  Villaines,  la   Motte- Achard, 

14.  25 


386  DE  CHAMPAGNE. 

la  Butonnière,  et  Chambreil,  en  baronnies,  et  unies  sous 
le  nom  de  comté  de  la  Suze,  relevant  nuement  en  plein  fief! 
à  une  seule  foi  et  hommage  du  Roi,  avec  exercice  de  justice 
sous  un  seul  degijé  de  juridiction,  par  lettres-patentes 
données  au  mois  de  février  i566,  enregistrées  le  12  dé- 
cembre suivant  ;  il  eut  de  Françoise  de  Laval  son  épouse, 
fille  de  Guy  de  Laval,  seigneur  de  Lezay,  et  de  Claude 
delà  Jaille,  qu'il  avait  épousée  par  contrat  du  26  mai  1547  • 

i.°  LouiSj  qui  suit; 

2.°  Brandelis,  auteur  de  la  branche  des  marquis  de 
VillaineSj  rapportée  ci-après  ; 

3.**  Perronelle  de  Champagne,  dame  de  Bazoges, 
femme  de  Jacques,  comte  de  Lorges  et  de  Mont- 
gommery,  chevalier  de  Tordre  du  Roi,  capitaine 
de  cent  hommes  d'armes,  gouverneur  de  Castres, 
fils  de  Gabriel,  comte  de  Montgommery,  pre- 
mier capitaine  des  gardes  du  corps  du  Roi,  et 
d'Elisabeth  de  la  Touche,  dont  elle  eut  Margue- 
rite, dame  de  Lorges,  de  Montgommery  et  de 
Bazoges,  mariée,  par  contrat  des  20  jçinvier  et  1 2 
avril  i6o3,  à  Jacques  de  Durfort,  marquis  de 
Duras,  comte  de  Rosan,  conseiller-d'état,  capi- 
taine de  cinquante  hommes  d'armes,  dont  des- 
cendent les  maréchaux  ducs  de  Duras  et  de  Lorges. 

XVII.  Louis  DE  Champagne,  I"  du  nom,  comte  de 
la  Suze,  baron  de  Brouassin,  Loupelande,  des  Coulans, 
la  Butonnière  Chambreil,  et  la  Motte-Achard,  sei- 
gneur de  la  Chapelle-Ransouin  et  autres  lieux,  chevalier 
des  ordres  du  Roi,  capitaine  de  cinquante  puis  de 
cent  hommes  d'armes  de  ses  ordonnances,  conseil- 
ler-d'état, servit  dans  toutes  les  guerres  de  son  tems, 
comme  il  paraît  par  les  lettres,  brevets  et  commissions 
que  lui  donna  le  roi  Henri  III,  es  années  lôyS,  iSyô, 
1577,  i582,  1584,  i585,  i586,  et  1587;  il  fut  blessé 
aux  batailles  de  Jarnac  et  de  Moncontour,  en  i56g;  si- 
gnala sa  valeur  au  siège  de  la  Rochelle,  en  iSyS,  et  à  celui 
de  Brouage,  en  1577,  ^^  ^^  reçut  le  brevet  de  capitaine 
de  5o  hommes  d'armes;  il  commanda,  en  qualité  de 
lieutenant-général  des  armées  du  Roi,  soiis  le  comte  du 
Bouchage,  au  siège  du  château  d'Angers,  en  i585,  ïùt 
employé,  après  la  réduction  de  cette  place,  avec  sa 
compagnie  d'ordonnance,   depuis   le   mois    de    mars    jus- 


DE  CHAMPAGNE.  387 

qu'au  mois  d'août ,  aux  environs  des  villes  de  Paris , 
Rouen  et  autres,  pour  s'opposer  aux  mauvais  desseins 
des  ennemis  de  l'état;  il  fut  reçu,  le  3i  décembre  sui- 
vant, chevalier  de  l'ordre  du  Saint-Esprit;  Henri  III 
augmenta  sa  compagnie  d'ordonnance  de  5o  hommes 
d'armes,  et  lui  donna  un  brevet  de  conseiller  d'état, 
daté  du  3  avril  iSSy,  mais  il  jouit  peu  de  ces  nouvelles 
dignités,  ayant  été  tué  à  la  bataille  de  Coutras ,  donnée 
le  20  octobre  de  la  même  année ,  où  il  servait  en  qualité 
de  lieutenant-général,  âgé  seulement  de  32  ans,  fort 
regretté  du  Roi  et  de  toute  la  cour,  tant  à  cause  de  sa 
valeur,  que  des  belles  qualités  de  son  esprit.  Entre  grand 
nombre  de  lettres  que  lui  écrivit  le  roi  Henri  III,  il  y  en 
a  trois  surtout  qui  prouvent  Testime  particulière  que  ce 
monarque  faisait  de  son  mérite  ;  la  première ,  écrite  de 
Paris,  est  du  16  novembre  iSyS  ;  la  seconde,  écrite  à 
Dollainville  ,  est  datée  du  5  .  octobre  i5y6:  et  la  troi- 
sième,  écrite  de  Paris,  est  datée  du  29  octobre  i585; 
par  cette  dernière,  il  paraît  que  ce  fut  au  comte  de  la 
Suze  ,  que  ce  prince  fut  redevable  de  la  prise  du  château 
d'Angers  ;  il  avait  épousé  ,  par  contrat  passé  à  Paris , 
le  2  mars  1572  ,  en  présence  du  maréchal  duc  de 
Mon_tmorency ,  de  l'amiral  de  Coligny ,  du  marquis 
de  Villaines,  et  du  seigneur  du  Bellay,  Madelaine  de 
Melun  ,  dame  de  Normanville ,  des  Landes,  de  Luré 
et  de  Lumigny  ,  fille  unique  et  héritière  de  Charles  de 
Melun,  II®  du  nom,  et  de  Marie,  dame  de  Luré  ,  qui 
se  remaria ,  après  la  mort  de  son  mari ,  à  Aimon  de 
Mailloc ,   baron   de  Saint-Denis  ;   il  eut  de  son  mariage  : 

i.°  Louis,  qui  suit; 

2.°  Catherine  de  Champagne,  dame  de  Nogent-sur- 
Loire  ,  qui  épousa  Amauri  Goyon  ,  11°  du  nom, 
marquis  de  la  Moussaye,  comte  de  Plouer,  vi- 
comte de  Pommerith  et  de  Tonquedec,  fils  de 
Charles  Goyon,  baron  de  la  Moussaye,  et  de 
Claude  du  Châtel,  dame  de  Pommerith  et  de 
Tonquedec,  et  mourut  à  Paris  le  11  juillet  1649, 
âgée  de  70  ans.  De  cette  alliance  vinrent: 

a.  Amauri  Goyon,  II I^  du  nom  ,  marquis  de 
la  Moussaye  ,  comte  de  Quintin  ,  gouverneur 
de  Rennes,  mort  sans  enfants  mâles  d'Hen- 
rictte-Catherine  de  la  Tour ,  sœur  du  grand 
Turenne  ; 


388  l^K  CHAMPAGNE. 

b.  François  Goyon  ,  dit  le  baron  de  la  Mous- 
saye,  lieuteiiant-genéral  des  armées  du  Roi, 
gouverneur  de  Stenay_,  célèbre  par  ses  amours 
avec  la  duchesse  de  Longueville  ; 

3."  François  de  Champagne; 
4."  Marie  de  Champagne. 

XVIIl.  Louis  DE  Champagne,  W  du  nom ,  comte  de 
la  Suze ,  de  Bedford  et  de  Ferrette ,  marquis  de  Norman- 
ville  et  de  Lumigny,  baron  des  Coulans,  la  Butonnière, 
seigneur  des  Landes,  Lure ,  la  Ghapelle-Rainsouin  et 
autres  lieux  ,  lieutenant-general  des  armées  du  Roi  ,  gé- 
néral 'de  la  république  de  Berne ,  gouverneur  de  Mont- 
belliard  et  des  comtés  de  Bedford  et  de  Ferrette  ,  apprit 
le  métier  de  la  guerre  sous  le  grand  Gustave  ,  roi  de  Suède, 
avec  permission  de  Henri  IV  ,  comme  il  paraît  par  les 
provisions  et  passe-ports  que  ce  prince  lui  donna.  De  re- 
tour en  France ,  il  eut  le  malheur  de  renoncer  à  la  reli- 
gion de  ses  pères  pour  embrasser  celle  de  Calvin  ,  aux  ins- 
tantes sollicitations  de  Charlotte  de  la  Rochefoucauld , 
son  épouse,  zélée  huguenote;  il  défendit,  pour  son  parti, 
la  ville  de  Soissons  ,  contre  toute  l'armée  du  roi  Louis  XIII, 
en  1617;  ayant  assemblé  la  noblesse  protestante  de 
Beauce,  du  Perche  et  du  Vendomois,  il  se  jeta,  en  1621, 
dans  la  ville  de  Gergeau ,  remplie  d'huguenots  ,  et  inves- 
tie par  l'armée  du  roi ,  commandée  par  le  comte  de  Saint- 
Paul  ;  et  après  s'être  défendu  avec  une  valeur  extraordi- 
naire, il  fut  obligé  de  capituler  le  23  mai;  quelques 
jours  après  il  fut  défait,  par  les  royalistes,  sur  la  rive  de 
la  forêt  de  Marché-Noir,  près  de  Beaugency. 

La  république  de  Berne  le  demanda  pour  généralis- 
sime ,  avec  permission  du  Roi  ,  qui  lui  envoya  les  lettres 
datées  du  8  septembre  1622;  il  servit  encore  en  France 
après  la  prise  de,  la  Rochelle,  en  1628;  fit  les  fonctions 
de  maréchal  de  camp  au  siège  de  Trêves  ,  sous  le  maré- 
chal d'Estrées  ,  en  i632;  servit  en  cette  qualité  dans  l'ar- 
mée que  le  roi  envoya  dans  l'électorat  de  Trêves  et  le 
pays  Messin  ,  sous  les  ordres  du  marquis  de  SaL:t-Cha- 
mans  ,  ministre  d'état ,  en  i633  ;  eut  beaucoup  de  part  à 
la  victoire  de  Coblentz  ,  à  la  prise  de  Freidembergh;  se 
trouva  ensuite  à  la  prise  de  Nancy  ,  où  le  roi  l'ayant  dé- 
taché pour  soumettre  les  places  voisines ,  il  prit ,  en- 
ir'auires,  la  ville  de  Charmes;  fut  pourvu  du  gouver- 
nement du  Montbelliard  ;   eut  commission  de  commander 


DE  CHAMPAGNE.  38q 

un  corps  de  troupes,  composé  en  partie  de  la  garnison  de 
î  cette  place,  dans  la  haute  et  basse  Alsace,  où  il  assiégea, 
le  23  décembre  de  la  même  année,  le  château  de  Rouppe, 
près  de  Bedford  ,  occupé  par  les  Croates ,  qui,  après 
;|  avoir  fait  une  assez  forte  résistance,  demandèrent  à  par- 
ij  lementer,  afin  d'avoir  le  tems  de  cacher  Tor  et  l'argent, 
l  et  ce  qu'ils  avaient  de  plus  cher  de  leurs  brigandages  et 
(  voleries  :  mais  pendant  qu'ils  s'amusaient  à  cela,  les  assié- 
geants entrèrent  dans  la  ville,  passèrent  au  fil  de  l'épée 
tous  ceux  qu'ils  trouvèrent  en  armes  ,  et  firent  prison- 
niers les  autres  ;  le  château  fut  rasé,  et  le  comte  de  la  Suze 
fut  particulièrement  loué  d'avoir  conservé  l'honneur  aux 
femmes  et  aux  filles,  qu'il  fit  retirer  et  garder  dans  l'é- 
glise du  lieu.  Il  fit  lever  le  siège  de  Porentruy  au  général 
Colorédo,  le  19  juin  i636;  deux  jours  après,  il  se  rendit 
maître  de  Bedfort,  assiégea  ensuite  la  ville  de  Délie,  qui 
capitula  le  25  du  même  mois  ;  et  soumit  la  plus  grande 
partie  de  l'Alsace  ;  le  Roi  lui  donna,  en  récompense,  par 
lettres  datées  de  la  même  année,  pour  en  jouir  comme 
de  son  propre  bien,  les  seigneuries  et  comté  de  Bedfort, 
de  Ferrette  et  pays  en  dépendants,  avec  le  gouvernement 
de  ces  places  ,  le  brevet  de  lieutenant-général  de  ses  ar- 
mées, et  une  pension  de  9600  livres.  Il  mourut  à  Mont- 
belliard,  en  i63j  ;  son  corps  fut  transporté  à  Berne,  où  la 
république  lui  fit  dresser  un  magnifique  mausolée  ;  il  eut 
de  Charlotte  de  la  Rochefoucauld  ,  dite  de  Roye ,  sa 
femme,  fille  de  Charles  de  la  Rochefoucauld  -  Roye, 
comte  de  Roucy,  et  de  Claude  de  Gontaut  de  Biron, 
morte  le  6  septembre  lôSj  : 

1.°  Gaspard,  qui  suit  ; 

2.°  François-Marie  de  Champagne ,  marquis  *de 
Normanville,  tué  à  la  bataille  de  Lens,  en  1648, 
où  il  servait  en  qualité  d'aide-de-camp  de  M.  le 
Prince  ; 

3.®  Louis  de  Champagne,  marquis  de  Lumigny,  qui 
se  trouva,  en  qualité  de  volontaire,  à  la  bataille  de 
Lens,  et  eut  le  même  sort  que  son  frère  ; 

4.°  Josué  de  Champagne,  mort  jeune  à  Berne,  où 
l'on  voit  son  épitaphe  en  vers  latins,  faite  par 
Grasserus,  ministre  de  cette  république  ; 

5.*  Armand  de  Champagne,  mort  quinze  jours 
après  sa  naissance  ; 

6.' Ursule  de  Champagne,  mariée  à   C.'sar,   marquis 


390  £>E  CHAMPAGNE. 

de  la  Muce-Ponthus,  en  Bretagne,  fils  de  David, 
baron  de  la  Muce,  et  d'Anne  de  la  Noue,  petite- 
fille  du  fameux  François,  seigneur  de  la  Noue, 
dit  Bras-de-fer  ; 

7.°   Claudine  de  Champagne,    ) 

8.°   Marie  de  Champagne,  [mortes  sans  alliance. 

9.°  Charlotte  de  Champagne,    ) 

XIX.  Gaspard  de  Champagne,  comte  de  la  Suze,  de 
Bedford  et  de  Ferrette,  lieutenant  général  des  armées  du 
Roi,  commandant  en  Alsace,  gouverneur  de  Délie,  Bed- 
fort  et  Ferrette,  marcha  sur  les  traces  de  son  père,  et  se 
distingua  en  plusieurs  occasions  pour  le  service  du  roi 
Louis  XIII,  qui  lui  donna,  en  1640,  un  second  brevet 
confirmatif  de  celui  qu'il  avait  donné  à  son  père,  pour 
posséder  en  propriété  les  comtes  de  Bedfort  et  Ferrette, 
avec  le  gouvernement  de  ces  places,  et  le  brevet  de  lieu- 
tenant -  général  de  ses  armées  dans  la  haute  et  basse 
Alsace. 

L'historien  Dupleix,  sur  l'an  1641,  dit  que  les  Espa- 
gnols conduisant  à  Besançon  un  convoi  de  six  vingts  cha- 
riots, escorté  de  deux  cents  hommes  de  pied,  commandés 
par  le  baron  de  Gramont  Melizas  et  le  sieur  de  Gonsan, 
gouverneur  de  Faucogney,  le  comte  de  la  Suze  alla  les  atta- 
quer avec  cent  cinquante  hommes  de  pied  et  trente  maî- 
tres. Les  ayant  trouvés  en  bon  état,  il  leur  fit  de  rudes 
charges  qu'ils  soutinrent  vigoureusement ,  faisant  leur 
décharge  avec  avantage  entre  les  chariots  qui  leur  ser- 
vaient de  barrière  ;  mais  le  comte  de  la  Suze  ayant  mis 
pied  à  terre  avec  ses  cavaliers,  mit  l'épée  à  la  main,  et 
en  fit  un  si  horrible  carnage  qu'il  en  demeura  cent  cin- 
quante sur  la  place,  entre  lesquels  fut  le  sieur  de  Gon- 
san :  le  vainqueur  fut  blessé  dans  l'action,  et  à  l'exemple 
de  son  père,  il  conserva  l'honneur  aux  dames  et  aux  de- 
moiselles qui  étaient  dans  des  carrosses  à  la  suite  du 
convoi. 

En  1642,  le  comte  de  la  Suze  fit  lever  le  siège  de 
Hohentwiel,  aux  impériaux.  Pendant  les  guerres  civiles, 
arrivées  sous  la  minorité  de  Louis  XIV,  il  prit,  soit  par 
inclination,  soit  par  intérêt  particulier,  le  parti  du 
prince  de  Condé  :  devenu  le  confident  et  la  créature  de 
ce  prince,  il  lui  livra  plusieurs  places  d'Alsace.  Le  ma- 
réchal  de  la    Ferté-Senneterre    eut     ordre     du     Roi  ,    de 


DE  CHAMPAGNE.  3g I 

l'assiéger  dans  Bedfort,  sur  la  fin  de  l'année  i653.  Le 
comte  de  la  Suze,  au  rapport  de  tous  les  historiens,  se 
défendit  avec  beaucoup  de  valeur,  mais  se  voyant  sans 
espérance  de  secoars  ,  il  se  rendit,  le  23  février  1654, 
après  59  jours  de  siège,  ayant  auparavant  fait  mettre  le 
ifeu  dans  la  château  de  Rouppe,  et  dans  les  autres  vil- 
■lages  voisins;  cette  rébellion  donna  occasion  au  cardinal 
Mazarin  de  le  dépouiller  de  la  jouissance  et  du  gouver- 
nement de  Bedfort  et  de  Ferrette,  pour  s'en  pourvoir 
lui-même,  et  en  donner  la  survivance  au  duc  de  Mazarin, 
son  neveu.  Le  comte  de  la  Suze,  privé  des  glorieux  fruits 
'des  conquêtes  de  son  père,  se  retira  en  sa  terre  de 
Brouassin,  où  il  mourut  en  1694.  Il  avait  épousé,  i ." 
'Henriette  de  Coligny,  veuve  de  Thomas  Hamilton, 
comte  de  Hadington,  écossais,  et  fille  de  Gaspard  III, 
'comte  de  Coligny,  nommé  duc  de  Ghâtillon,  maréchal 
de  France,  gouverneur  de  Montpellier,  et  d'Anne 
de  Polignac.  La  jalousie  que  son  mari  conçut  contre 
elle,  lui  fit  prendre  le  parti  de  la  mener  à  une  de 
ses  terres;  la  comtesse  effrayée  de  ce  dessein,  en  dé- 
tourna l'exécution,  en  abjurant  la  religion  prétendue 
réformée  ,  qu'elle  professait  comme  son  mari  ,  et 
rentra  dans  la  véritable  créance  de  Téglise  catholique, 
ce  qu'elle  fit  le  20  juillet  i653  :1e  motif  n'était  pas  pur, 
ni  digne  delà  religion  qu'elle  embrassa;  ce  qui  fit  dire 
à  la  reine  Christine  de  Suède,  que  la  comtesse  de  la  Suze 
s'était  faite  catholique,  pour  ne  voir  son  mari,  ni  en  ce 
monde,  ni  en  l'autre.  Le  changement  de  religion  et  la 
^continuation  de  la  jalousie  de  son  mari,  qui  prenait  cha- 
que jour  de  nouveaux  degrés,  augmentèrent  la  désunion, 
et  elle  fit  casser  son  mariage  par  un  arrêt  du  parlement; 
elle  mourut  après  s'être  fait,  par  ses  poésies,  une  répu- 
tation dans  la  république  des  lettres,  le  10  mars  1673,  et 
fut  enterrée  dans  l'église  de  Saint-Paul,  à  Paris.  On  a 
quatre  volumes  in-i  2 ,  de  ses  poésies,  imprimés  à  Tré- 
voux, en  1725.  Au  commencement  de  ce  recueil,  on 
trouve  un  essai  de  la  vie  de  la  comtesse  de  la  Suze,  dont 
M.  Mignard,  premier  peintre  du  Roi,  a  fait  le  portrait; 
M.  du  Tillet  lui  a  donné  aussi  place  dans  son  Parnasse 
Français,  ainsi  que  mademoiselle  de  Scudery,  dans  sa  Clélie; 
et  2."  par  contrat  du  28  octobre  1662,  Louise  de  Cler- 
mont-GalIerande,  morte  au  mois  de  septembre  1669, 
dont  sont  issus  : 


393  i)K  CHAMPAGNE. 

i.°  Thibault  de  Champagne,  comte  de  la  Suze, 
mort  à  l'âge  de  1 8  ans,  aux  mousquetaires  ; 

2.**  Marie-Louise  de    Champagne,   morte  à  21   ans, 
sans  alliance  ; 
■^     3°  Renée-Gabrielle     de     Champagne,     mariée    au 
marquis  de  la  Brissaudière,  en  Normandie; 

4.*'  Madelaine-Françoise  de  Champagne,  mariée, 
par  contrat  du  12  octobre  1699,  à  Hubert-Jérôme 
de  Champagne,  son  cousin,  comte  de  Villaines  , 
fils  d'Hubert  de  Champagne,  marquis  de  Vil- 
laines,  et  de  Catherine  Fouquet-de-la-Varenne, 
sa  seconde  femme;  elle  mourut  le  17  avril  lySi  ^ 
âgée  de  64  ans,  à  Saint-Romain,  près  de  Melle. 
en  Poitou,  où  elle  est  inhumée. 

Branche  des  seigneurs  etmarquisde  Villaines. 

XVH.  Brandelis  de  Champagne,  second  fils  de  Nico- 
las, premier  comte  de  la  Suze,  et  de  Françoise  de  Lavai 
Le'zay,  marquis  de  Villaines,  baron  de  Tucé,  seigneur  ai 
la  Chassignière,  Vaucclles,  etc. ,  chevalier  des  ordres  du 
Roi,  en  i585,  gentilhomme  ordinaire  de  sa  chambre,  con- 
seiller d'état,  capitaine  de  cent  hommes  d'armes^  com- 
mandant en  chef  dans  le  pays  du  Maine,  gouverneur  d( 
Laval,  et  nommé  maréchal  de  France  ;  obtint  au  com- 
mencement de  l'an  iSSj,  du  roi  Henri  HI,  l'érectior 
de  sa  baronnie  de  Villaines,  en  marquisat,  et  se  trouva 
le  20  octobre  suivant,  à  la  bataille  de  Coutras,  dont  i 
échappa  heureusement;  le  feu  de  la  guerre  civile  s'étani 
rallumé  à  l'avènement  du  roi  Henri  IV,  ce  prince  à  qu: 
le  marquis  de  Villaines  conserva  toujours  une  fidélité 
inviolable,  lui  donna  le  gouvernement  de  Laval,  et  h 
commandement  du  pays  du  Maine;  il  soutint,  avec  ur 
courage  extraordinaire,  le  siège  de  Pichelier,  en  1589 
ayant  marché,  ensuite,  au  secours  de  la  ville  de  Maïenne, 
assiégée  par  les  ligueurs,  il  les  attaqua  dans  leur  camp 
et  les  tailla  en  pièces,  à  peine  put-il  s^en  sauver  6  à  70c 
de  2000  qu'ils  étaient;  le  vainqueur  y  gagna  2  pièces  d( 
canon,  6  enseignes,  une  cornette,  et  fit  3oo  prisonniers 
Cette  action  se  passa  en  1590,  avec  5oo  arquebusiers  e 
100  chevaux  seulement.  Il  assiégea  le  château  de  Ma- 
lauze,  situé  entre  Rennes  et  Vitré,  qui  capitula  à  l'ap 
proche   du   canon.   De  là,   il   marcha  contre  le  fort  de  U 


DE  CHAMPAGNE.  3f)3 

Patrière,    et   ayant   obtenu   une  entrevue  du  commandant 
de  cette  place,  il  l'engagea  à  se  soumettre. 

La  prise  du  château  de  Coudray,  situé  sur  la  rivière  de 
Maïenne,  et  qui,  outre  l'avantage  de  sa  situation,  avait 
encore  celui  d'être  bien  fortitié^  lui  coûta  plus  de  peine  ; 
le  sieur  de  la  Brochardière,  zèle  partisan  de  la  ligue, 
commandait  dans  ce  poste.  Sur  le  refus  qu'il  fit  de  se 
rendre,  après  quelques  volées  de  canons,  le  mar- 
quis de  Villaines  fit  escalader  la  place  et  l'emporta;  il 
contribua  beaucoup  au  gain  de  la  bataille  de  Craon ,  le 
24  mai  1592;  conduisit  ensuite  du  secours  au  maréchal 
d'Aumont,  pour  faire  le  siège  de  Rochefort-sur-Loire , 
au-dessous  d'Angers;  et  continua  de  rendre  des  services 
importants  à  l'état,  par  ses  exploits  jusqu'à  la  paix.  Le 
roi  Henri  IV,  en  reconnaissance,  le  créa  chevalier  de 
l'ordre  du  Saint-Esprit,  à  Paris,  dans  l'église  des  Grands- 
Augustins,  le  3-  janvier  1599,  et  le  nomma  maréchal  de 
France,  par  brevet  donné  au  commencement  de 
Tannée  16 19;  il  mourut  au  château  de  la  Chassignière  , 
le  29  octobre  suivant,  âgé  d'environ  62  ans,  et  fut  in- 
humé dans  le  chœur  de  l'église  paroissiale  de  Villaines; 
il  avait  épousé,  par  contrat  du  14  avril  i6o3,  Anne  de 
Feschal ,  fille  et  unique  héritière  de  Jean  ,  baron  de 
Tucé,  et  de  Charlotte  Anger-de-Grapado,  dont  il  n'eut 
qu'Hubert,  qui  suit.  Elle  se  remaria  avec  Urbain  de 
Bouille,  comte  de  Greance,  fille  de  Renée  II,  seigneur 
de  Bouille,  comte  de  Greance,  chevalier  des  ordres  du 
Roi,  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes,  con- 
seiller d'état,  gouyerneur.de  Périgueux,  et  de  Renée  de 
Laval- Lezay. 

XVIII.  Hubert  de  Ghampagne  ,  marquis  de  Vil- 
laines  ,  baron  de  Luré ,  seigneur  de  la  Ghassignière  , 
Vaucelles  et  autres  lieux  fut  capitaine  d'une  compa- 
gnie de  chevau -légers ,  qu'il  commanda  à  la  guerre 
d'Allemagne  ,  sous  le  comte  de  la  Suze ,  son  cousin  ; 
il  épousa,  i.°  Louise  d'Arcona  ,  fille  d'Adrien  d^Ar- 
cona,  seigneur  de  Hubercourt,  et  de  Louise  de  Glere  ; 
elle  était  sœur  de  Glaude  d'Arcona,  mariée  à  Gharlcs  de 
Tilly,  premier  marquis  de  Blaru,  gouverneur  de  Vernon, 
nièce  de  Jérôme,  comte  d'Arcona,  surnomme  le  Menton 
d'Argent,  gouverneur  de  Vernon,  et  petite-fille  de  Gas- 
pard, I  seigneur  d'Arcona,    gentilhomme    milanais,   et  2.* 


394  ^^  CHAMPAGNE. 

Catherine  Fouquet  la  Varenne,  fille  de  René  Fouquet, 
marquis  de  la  Varenne,  gouverneur  des  ville  et  château 
de  la  Flèche  en  Anjou,  et  de  Jeanne  Girard  de  la  Rous- 
sière,  par  contrat  du  29  décembre  1644  ;  il  eut, 

Du  premier  lit  : 

i."  Louise  -  Marie  de  Champagne  ^  mariée,  par 
contrat  du  18  décembre  i65i,  à  Claude  de  Ta- 
laru,  marquis  de  Chalmazel,  Guidon  des  gen- 
darmes de  la  garde  du  Roi  ,  maréchal  de  ses 
camps  et  armées,  qui  commanda,  en  1674,  l'ar- 
rière -  ban  des  provinces  de  Lyonnais,  Forez  et 
Beaujolais  ; 

Du  second  lit  : 

2."  René-Brandelis,  qui  suit  ; 

S.**  Hubert-Jérôme  de  Champagne,  seigneur  de  la 
Roussière,  dit  le  comte  de  Villaines,  capitaine 
au  régiment  de  Piémont  ,  infanterie ,  mort  à 
Paris,  le  7  août  171 3,  et  inhumé  dans  la  cha- 
pelle du  Saint-Sacrement  de  Saint-Séverin.  Il 
avait  épousé  Madelaine-Françoise  de  Champagne  , 
fille  de  Gaspard  de  Champagne,  comte  de  la  Suze, 
de  Bedfort  et  de  Fertette,  lieutenant-général  des 
armées  du  Roi,  et  de  Louise,  de  Clermont  Galle- 
rande,  sa  seconde  femme,  par  contrat  du  21  oc- 
tobre 1699,  morte  le  17  avril  1731,  âgée  de 
soixante-quatre  ans ,  à  Saint- Romain ,  près  de 
Melle,  en    Poitou  ,  où  elle  fut  inhumée.  Il  en  eut: 

a.  François-Hubert  de  Champagne,  comte  de 
Villaines,  lieutenant  au  régiment  du  Roi , 
infanterie,  mort  à  l'âge  de  dix -neuf  ans, 
dans  sa  terre   de   Mortefons,    le   16  novembre 

■         172 1,  et  inhumé  â  Saint- Romain  ; 

b.  Louis-Hubert  de  Champagne,  seigneur  de 
la  Roussière ,  le  Barost ,  la  Forest  et 
autres  lieux,  dit  le  comte  de  Champagne, 
né  le  20  février  1704,  marié,  i.°  à  Bonne- 
Judith  de  Lopriac  ,  veuve  de  Jean-François 
Jubert  de  la  Bastide,  comte  de  Château-Mo- 
rand, lieutenant -général  des  armées  du  Rgi. 


DE  CHAMPAGNE.  3g5 

commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 

Saint-Louis,  mort  le  17  avril  1727,  tille 
de  René  de  Lopriac ,  marquis  de  Goëtma- 
deuc,  et  de  Julie-Hiéronime  Ragon ,  et 
sœur  de  Guy-Marie  de  Lopriac,  marquis 
de  Coëtmadeuc ,  dit  le  comte  de  .Donges  , 
capitaine  de  cavalerie  dans  le  régiment  de 
Courtenvaux ,  par  contrat  du  18  octobre 
173 1,  et  morte  à  Paris,  après  une  longue 
maladie,  âgée  d'environ  trente -cinq  ans, 
le  17  juin  1735  ;  2.°  à  Françoise-Judith  de 
Lopriac,  nièce  de  sa  première  femme,  et 
fille  de  Guy-Marie  de  Lopriac ,  comte  de 
Donges  ,  et  de  Marie-Louise  de  Roye  de  la  Ro- 
foucauld,  sœur  du  duc  d'Estissac  ,  chevalier 
des  ordres;  avec  dispense   et   par  contrat  du 

17  novembre  1738;  morte  dame  de  com- 
pagnie de  madame  la  Dauphine  ,  le  16  juin 
1748,  âgée  de  vingt-sept  ans,  et  inhumée 
dans  l'église  de  Saint-Sulpice,  sa  paroisse, 
dont  il  a  eu,  Marie-Judith  de  Champagne, 
née  à  Paris,  le  17  février  1745,  mariée, 
contrat  signé  le  25  ,  célébration  le  27  jan- 
vier 1761  ,  à  Anne-Léon  de  Montmorency, 
appelé  le  Marquis  de  Fosseux  ,  fils  du  chef 
de  la  plus  ancienne  maison  de  l'Ile-de- 
France  ,  capitaine-lieutenant  des  gendarmes 
de  la  Reine;    morte  le  23  mai   1763  ,  âgée  de 

18  ans,  laissant  un  fils,  mort  après  elle  ;  et  3.** 
avec  Louise-Julie-Silvie  de  Maridor,  fille  de 
Charles-Louis-Auguste  de  Maridor,  baron 
de  Bourg-le-Roi ,  grand-sénéchal  de  la  pro- 
vince du   Maine,     et  de    Julie-Hortense   de 

,      Colbert  de    Linières,   fille  du  comte  de  Li- 
nières  et  de    Mariè-Louise   du    Bouchet    de 
Sourches  ; 
4.*»  Jeanne   Pélagie  de  Champagne ,   religieuse  ,  au 

Maine;* 
5  •  A"hne-Marie  de  Champagne,     |  ^^^^^^  ^^„^  ^, 
6.°  Jacqueline  de  Champagne,        >  linnce 

7."  Angélique  de  Champagne,         / 

XIV.'    René-Brandelis    dk     CHAMPAONt:  ,      marquis    Je 


396  ^^  CHAMPAGNE. 

Villaines  et  de  la  Varenne,  baron  de  Tucé  ,  seigneur 
de  la  Chassignière,  Vaucelles  et  autres  lieux,  mort  à 
Paris,  le  5  avril  1723  ,  avait  épousé,  par  contrat  du  6 
juin  1702,  Catherine-Thérèse  le  Royer ,  fille  et  unique 
héritière  de  René  le  Royer,  seigneur  du  Mesnil-Saint- 
Samson ,  .  et  de  Catherine -Thérèse  Pannard,  dont 
il  eut  : 

i.°  Marie  de  Champagne,  marquise  de  Villaines, 
mariée,  le  3o  avril  1732,  à  César-Gabriel  de 
Choiseul ,  dit  le  comte  de  Choiseul ,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi  _,  au  gouvernement 
de  Dauphiné  ,  fils  d'Hubert  de  Choiseul  ,  sei- 
gneur de  la  Rivière  ,  dit  le  marquis  de  Choiseul, 
et  d'Henriette-Louise  de  Bauveau ,  sa  seconde 
;j.  femme; 

2.°  Anne-Catherine  de  Champagne,  mariée,  le  26 
mai  173g,  à  Louis-Charles-César  le  Tellier  de 
Louvois ,  appelé  le  comte  d'Estrées,  maréchal 
de  France ,  chevalier  des  ordres  du  Roi ,  ministre 
d'état,  gouverneur-général  des  évéchés  de  Metz 
et  de  Verdun ,  et  gouverneur  particulier  des 
ville  et  citadelle  de  Metz  ,  et  général  des  armées 
en  Westphalie,  en  1762,  fils  de  Michel-Fran- 
çois le  Tellier,  marquis  de  Courtanvaux,  de 
Villequier  et"  de  Crusy,  comte  de  Tonnerre  et 
de  la  Ferté-Gaucher  ,  baron  de  Montmirail ,  ca- 
pitaine-colonel des  Cent-Suisses  de  la  garde  du 
corps  du  Roi ,  et  de  Marie-Anne-Catherine 
d'Estrées,  morte  sans  enfants  ,  le  19  juillet  1743, 
âgée  de  28  ans;  son  mari  s'est  remarié  en  janvier 
1744,  à  Charlotte- Louise  Brulart  ,  née  le  5  no- 
vembre 1725  ,  fille  de  Louis-Philogène  Brulart, 
marquis  de  Puissieux  ,  et  de  Charlotte-Félicité  le 
Tellier. 


Branche  des  seigneurs  de  Morçins. 

XIV.  Jean  de  Champagne,  seigneur  de  Lonvoisin  , 
de  Vendeuil ,  de  Saint-Bon  ,  cinquième  fils  de  Pierre,  I" 
du  nom ,  sire  de  Champagne ,  prince  de  Montorio  et 
d'Acquilla,  premier  baron  du  Maine,  etc.,  et  de  Marie 
de  Laval-Loûé,  fut    présent  au    procès- verbal  de    rédac- 


DE  CHAMPAGNE.  3gy 

tion  de  la  commune  de  Vitry,  où  la  noblesse  du  bailliage 
fut  appelée,  pour  donner  son  avis,  au  mois  d'octobre 
iSog;  il  laissa  de  Marguerite  de  Veelu,  sa  femme,  à  la- 
quelle Jean  de  Véëlu,  doyen  de  l'cglise  collégiale  de 
Saint-Etienne  de  Troyes,  fit  donation  de  plusieurs  hé- 
ritages, le  9  janvier  1 5  1 3  : 

i.°  Robert  de  Champagne,  qui  laissa  de  Béatrix  de 
Verdelot,  sa  femme,  qu'il  avait  épousée  le  19 
septembre  i5o8,  fille  de  Georges  de  Verdelot, 
seigneur  des  Prez,  et  de  Catherine  de  Psailly  : 

a.  Nicolas     de     Champagne,     mort    avant    sa 
mère; 

b.  Jean  de  Champagne,  seigneur    de     Neuvy, 
et  chanoine  de  Noyon  ; 

c.  Pierre   de    Champagne,    aussi    seigneur    de 
Neuvy,  mort  sans  alliance  ; 

2.°  Louis,  qui  suit. 

XV.  Louis  DE  Champagne,  I"  du  nom,  seigneur 
de  Lonvoisin,  de  Vendeuil  et  de  Léchelle,  fut  appelé  à 
la  coutume  de  Vermandois,  et  fait  prisonnier  à  la  ba- 
taille de  Pavie  ;  il  avait  épousé,  avant  le  3  avril  1524, 
Madelaine  de  Bouzie,  dont  il  eut  : 

1.°   Roland,  qui  suit  ; 

2.°  Nicolas,  dont  la   postérité   sera  rapportée    après 

celle  de    son   frère,    et   qui    continue    la  branche 

des  seigneurs  de  Morcins; 
3.°  Denis, 
4.°  François, 


>  morts  sans  alliance, 
içois,    ( 


XVI.  Roland  de  Champagne,  seigneur  de  Lon- 
voisin, de  Vandeuil,  de  Léchelle  et  de  Neuvy,  après  la 
mort  de  ses  oncles,  épousa,  par  contrat  du  i3  décembre 
1544,  Jeanne  de  Ravenel,  fille  de  Thibault  de  Ravenel, 
écuyer,  seigneur  de  Saint-Eugène,  dont  il  eut  pour 
enfants  : 

i.°  Louis  de  Champagne,  11°  du  nom,  dont  la 
postérité  a  fini  en  la  personne  d'Henry  de  Cham- 
pagne, son  arrière-petit-fils,  premier  capitaine 
dans  le  régiment  d'Epagny,  qui  n'a  laissé  que 
deux  filles,  qui  vivaient  encore  au  mois  d'août 
1669  ;  outre  ce  petit-fils,il  avait  encore  une  fille  , 


398  DE  CHAMPAGNE. 

nommée    Charlotte   de    Champagne,   qui    épousa 

David  de  Montigny_,  seigneur  de  Viollaines  ; 
2.0  Robert_,  qui  suit; 
4.°  André,    mort   sans  enfants,  enseigne  des  Gardes- 

du-Corps  ; 
4.°  Antoine  de  Champagne; 
5.°  Nicole  de  Champagne,   mariée  à    Claude  de  la 

Place,  seigneur  de  Rouge-Bois  ; 
6.°  Anne    de    Champagne,    mariée    à     Antoine   de 

Vandières,  seigneur  des  Mignons. 

XVII.  Robert  de  Champagne,  I"  du  nom  ,  sei- 
gneur de  Lonvoisin,  de  Vendeuil,  de  Léchelle  et  de 
Neuvy,  épousa  Charlotte  le  Cordelier,  dont  il  eut: 

XVIII.  Robert  de  Champagne,  11°  du  nom,  sei- 
gneur de  .  Lonvoisin,  Vendeuil,  Léchelle,  Neuvy,  etc.  , 
qui  s'allia,  par  contrat  du  2  décembre  1610,  à  Claude  le 
Goux,  tille  de  Jacques  le  Goux,  écuyer,  seigneur  de 
Lourps  et  de  Mareil,  et  de  Claude  de  Saint-Belin,  dont 
entr'autres  enfants,  il  eut  : 

i.**  Charles,  qui  suit; 

2.°  Jacques,  seigneur  de  la  Borde,  des  Mœurs, 
de  Longeville,  et  en  partie  de  Lourps,  capitaine 
d'infanterie  dans  le  régiment  de  Langeron,  et 
Creancey,  qui  n'a  laissé  qu'un  fils,  père  de  trois 
enfants  ;  savoir  : 

a.  Jacques  -  Charles     de    Champagne,     duquel 
est   issu  un  fils,  N  ....  de  Champagne,  marié 

sans  enfants,  vers  l'an  1766,  à  N Vitard- 

de  Passy,  fille  de  feu   N  . .  . .  Vitard-de-Passy, 
capitaine  de  cavalerie  ; 

^.»  Denis- Gabriel  de  Champagne,   qui     n'avait 
qu'une  fille,  en  1772  ; 

c.  Catherine-Agathe    de     Champagne,     qui  fut 
mariée    à     Paul-Sébastien    du     Peret    de    la 
Gaufroye,  seigneur  de  Subligny  ; 
3.°  Catherine  de   Champagne,  mariée  à   Gabriel  de 
Reilhac,  seigneur  des  Hautes- Maisons. 

XIX.  Charles  de  Champagne,  I"  du  nom,  sei- 
gneur de  Lourps,  Longeville,  Montigny,  etc.  ,  laissa  de 
son  mariage  : 


I 


DE  CHAMPAGNE.  3^^ 

i.°  Charles  de  Champagne,  II«  du  nom,  seigneur 
de  Lourps,  qui  épousa  Claude  de  Saint-Belin , 
dont  vint:  Bénigne-Antoine  de  Champagne, 
seigneur  de  Lourps ,  reçu  chevalier  de  Malte  en 
1700  ,  mort  en   171 5  ; 

2.Mean,  seigneur  de  Longeville,  de  Toulotte  , 
et  de  Lourps  ,^  bisaïeul  de  Louis-Antoine  de 
Champagne^    né    vers    1752;  Jean    eut    encore: 

Angélique     de      Champagne,    mariée    à    N 

Delomoy  ,  seigneur  de  Coufery  ; 

3.*»  Marie,  qui  a  épousé  François  de  Morru,  sei- 
gneur de  Saint-Martin-du-Bauchet. 

Seconde  branche  des  seigneurs  de  Morcins. 

XVI.  Nicolas  de  Champagne,  seigneur  de  Morcins, 
Léchelle ,  Fonda,  Leuze  et  Frenay,  etc.,  second  fils  de 
Louis,  I"  du  nom,  et  de  Madelaine  de  Bouzie,  fut  tué 
à  la  bataille  de  Dreux,  en  i562,  et  laissa  de  Marie  de 
Verdelot  sa  femme,  qu'il  avait  épousée,  par  contrat  du 
12  septembre  1546,  sœur  de  Nicolas  de  Verdelot ,  che- 
valier de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem. 

I.®  Pierre  de  Champagne,  mort  sans  alliance; 

2.°  Olivier,  qui  suit  ; 

3 .°  Louis  de  Champagne  ,  mort  sans  alliance  ; 

4.°  Jacques  de  Champagne  ,  seigneur  de  Neuvy,  Li- 

nières  et  Condry,  marié    à  Antoinette  le  Fèvre, 

dont  il  eut  : 

a.  Hector  de  Champagne,  seigneur  de  Neuvy , 
Linières  et  Condry,  mort  sans  enfants  ,  de 
Marguerite  de  Barbin,  sa  femme,  fille  de 
Dreux  de  Barbin,  baron  de  Broyés,  et  de 
Suzanne  de  Navières  ; 

b.  Abel  de  Champagne  ,  mort  jeune; 

c.  Antoine  de  Champagne  ,  mort  sans  entants, 
de  Jeanne  de  Montigny  ,  fille  de  Jacques  de 
Montigny  ,  seigneur  de  Saint-Onyne  et  d'Au- 
billy  ,  et  de  Marguerite  de  Drapière  ; 

d.  Antoinette  de  Champagne,  femme  de  Ni- 
colas de  Chavigny,  seigneur  de  Nouilly; 


400  DE  CHAMPAGNE. 

5.°  Antoinette  de  Champagne,  mariée  à  Edme  de 
Ballaine  ^  seigneur  de  Lorme. 

XVII.  Olivier  de  Champagne,  chevalier ^  seigneur  de 
Morcins  ,  d'Agaulne,  de  Vidano  et  de  Leuze,  avait  sept 
ans  ,  lorsque  son  père  fut  tue  à  la  bataille  de  Dreux ,  donnée 
en  i562.  Il  fut  d'abord  capitaine  de  cent  hommes  de 
pied,  par  commission  du  maréchal  de  Bois -Dauphin  ,  du 
4  octobre  1598;  puis  capitaine  d'une  compagnie  de  cent 
hommes  de  guerre ,  du  nombre  des  dix  qui  devaient 
composer  le  régiment  dont  le  Roi  avait  donné,  le  com- 
mandement au  maréchal  de  Vitry.  Entre  grand  nombre 
de  lettres  que  lui  écrivit  Henri  IV,  il  yen  a  deux  prin- 
cipalement qui  prouvent  l'estime  particulière  que  ce 
prince  faisait  de  son  mérite  et  de  sa  valeur,  et  l'affection 
qu'il  avait  pour  lui.  La  première,  datée  du  château  de 
Noyon  ,  est  du  19  août  1 59 1  ,  et  la  seconde  de  Lyon  ,  est 
du  3  septembre  1595.  Le  Roi  lui  donna  ,  en  1616  ,  le  gou- 
vernement de  la  ville  de  Meaux  ;  il  laissa  de  Madelaine 
de  Montigny  ,  sa  femme,  fille  de  feu  Benoît  de  Montigny, 
seigneur  de  Framoizelle  et  de  Saint-Eugène  ,  et  de  Jeanne 
de  Ravenel ,  qu'il  avait  épousée  par  contrat  du'4  août  1579: 

i.°  Claude,  qui  suit  ; 

2.°  Antoine  de  Champagne,  écuyer,  seigneur  des 
Vidâmes,  qui  fut  capitaine,  par  commission  du  4 
juin  1649,  d'une  compagnie  de  chevau-légers  du 
nombre  de  90  maîtres ,  montés  et  armés  à  la 
légère ,  et  n'a  laissé  qu'une  fille ,  religieuse  à 
Sézanne ; 
3.°  Louis  de  Champagne,  écuyer,  seigneur  de  Leuze, 
qui    épousa   Henriette  de  Champetin  ,  dont  il  eut  : 

a.  Louis  de  Champagne  ,  11°  du  nom  ,  sei- 
gneur de  la   Villeneuve,  mort  sans  alliance  ; 

b.  Madelaine  de  Champagne,  mariée,  i.°  à 
N....  de  Guidoti  ;  2.°  à  Charles  de  Hanni- 
ques,  et  3.°  à  Hugues,  comte  de  Chau- 
mont  ; 

c.  N....  de  Champagne,  religieuse; 

d.  N....  de  Champagne,    morte  sans  alliance; 

4.°  Charles,  qui  eut  commission  du  Roi,  le  7  août 
1 63 1  ,  pour  lever  une  compagnie  de  gens  de  pied, 
et  laissa  de  son  mariage  avec  Marie  d'Haucourt; 


DE  CHAMPAGNE.  40 1 

a.  Claude  de  Champagne,   seigneur  de  Coupi- 

gny  ; 

b.  Madelaine  de  Champagne,  femme  de  Jean- 
Louis  de  Vaudetar; 

S.**  Madelaine  de  Champagne,  mariée,  le  9  juillet 
1602,  à  Michel  de  Chalemaison,  seigneur  de 
Chalaute. 

XVIII.  Claude  de  Champagne,  I"  du  nom ,  chevalier, 
seigneur  de  Morcins  et  de  Leuze,  fut  capitaine  d'infan- 
terie, et  s'allia,  par  contrat  du  24  juillet  161 1,  à  Françoise 
le  Goust,  fille  de  Jacques  le  Goust,  seigneur  de  Lourps 
et  de  Mareil,  et  de  Claude  de  Saint-Belin,  dont  : 

i.°  Claude,  qui  suit; 

2.°  Antoine  de  Champagne,  mort  jeune-, 

3.»  Olivier  de  Champagne,   capitaine  de   cavalerie, 

au  régiment  de  la  Ferté,  tué  à  la  bataille    de    Re- 

thel,  le  i5  décembre  i65o; 
4.®  Marie  de  Champagne,  ) 

5.»  Madelaine  de  Champagne,  "^'fP  ^^"^ 

6.^  Antoinette  de  Champagne,    )  avance. 

XIX.  Claude  de  Champagne,  II*  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Morcins,  Neuvy,  Condry,  Leuze,  la  Ville- 
neuvp,  Linières,  Beauregard,  Joiselle  en  partie  ;  capitaine 
d'aune  compagnie  de  chevau-légers,  des  nouvelles  levées,  de 
90  maîtres,  par  commission  du  18  février  1648  ;  comman- 
dant du  régiment  du  maréchal  de  la  Ferté,  dès  i653;  fit 
ses  preuves  de  noblesse,  en  1067,  lors  de  la  recherche  par 
M.  de  Caumartin,  intendant  de  la  province  de  Champa- 
gne ,  et  il  eut  de  Susanne  de  Geps,  mariée  le  18  juin 
i653,  fille  de  feu  Paul  de  Geps,  chevalier,  seigneur  de 
Flavigny,  la  Godine  et  Chapton,  et  de  Claude  de  Barbin, 
baronne  de  Broyés  : 

I .°  Henri-Claude,  qui  suit,. 

2.°  Antoine  de  Chanpagne, 

3.°  Paul  de  Champagne,  j 

4.°  Mathiasde  Champagne,  (  morts  sans 

5."  Olivier  de  Champagne,  /     postérité  ; 

6.°  François  Joseph  de  Champagne,  ] 

7.°  Claude  de  Champagne,  dont  la  postérité  suivra  ; 

8.°  Susanne,  morte  jeune  ; 

9."  Madelaine,  morte  sans  être  mariée. 

14.  a6 


402  DE  CHAMPAGNE. 

XX.  Henri-Claude  de  Champagne,  seigneur  de  Mor- 
cins  ,  Condry  ,  Linières ,  Beauregard  ,  Neuvy  ,  Leuze  , 
des  Hautes,  et  Joiselle  en  partie  ;  major  des  régiments  de 
cavalerie  d'Harlus  et  de  Montpeyroux,  a  eu  de  Marie 
Françoise  de  Saint-Maurice,  son  épouse  : 

I.**  François-Claude- Henri,  seigneur  de  Morcins, 
commandant  de  bataillon  au  régiment  du  Roi,  in- 
fanterie; brigadier  des  armées  de  Sa  Majesté,  le 
20  juillet  1753,  mort  en  lySô,  sans  enfants  d'Anne- 
Nicole-Madelaine  Nacquart,  sa  femme  ; 

2.®  René- Paul -Louis,  seigneur  de  Neuvy,  colonel 
d'infanterie,  le  17  juillet  1747,  qui  a  eu,  d'Elisa- 
beth de  Champagne,  sa  cousine  germaine,  plu- 
sieurs enfants,  parmi  lesquels,  un  fils,  qui  conti- 
nue la  postérité  de  cette  ancienne  et  illustre  mai- 
son, laquelle  subsiste  toujours  en  Champagne  et 
en  Brie; 
^  S.*»  Louis  -  Joseph  -  Hubert  -  Nicolas  de  Champagne, 

seigneur  des  Hautes ,  du  Chesne,  de  Ventelette 
et  de  Vandières,  en  partie  ;  capitaine  de  grenadiers 
au  régiment  du  Roi  ;  il  mourut  des  blessures  qu'il 
avait  reçues  à  l'armée.  Il  avait  épousé  Anne  Ra- 
degonde  de  Chartognes,  de  laquelle  il  laissa  cinq' 
filles  : 

a.N...  de  Champagne,  morte  dans  la  maison 
royale  de  Saint-Cyr; 

b.  N...  de  Champagne,  qui  épousa  le  comte  de 
Chartognes,  scki  cousin,  dont  elle  n'eut  qu'une 
fille,  mariée  au  marquis  de  Bonnaire; 

c.  Angélique  -  Françoise  de  Champagne  ,  qui 
épousa  messire  Charles-Joseph,  marquis  de 
VEscuj^er,  seigneur  d'Hagnicourt,  Harzille- 
mont,  Montigny,  Launoy,  etc.  ;  de  ce  mariage 
vint  une  fille,  nommée  Angelique-Gabrielle, 
qui  épousa  à  Londres,  en  i8o5,  M.  Robert 
Adair,  membre  du  parlement,  pour  un  comté 
appartenant  au  duc  de  Bedfort,  son  cousin- 
germain  ;  et  l'un  des  diplomates  les  plus  dis- 
tingués et  les  plus  estimés  de  notre  siècle.  Il 
fut  ministre  plénipotentiaire  de  la  Grande- 
Bretagne,  près  de  la  cour  de  Vienne,  en  1806, 
sous  le  ministère  du  célèbre  Fox,  son  parent 
et  son  ami.  Il  remplit  cette  mission  avec    une 


DE  CHAMPAGNE.  408 

dignité  et  une  modération  qui  lui  valurent  les 
témoignages  les   plus  flatteurs  de  sa  cour  ,  et 
des  princes  de  l'auguste  maison  de   Bourbon. 
S.  A.  S.  le  prince  de  Condé  daigna  le  faire 
remercier  en    son   particulier,  d'avoir  orga- 
nisé un   paiement    régulier  de   la   part   de  la 
Grande-Bretagne,  pour  les  gentilshommes  de 
sa   brave    et  immortelle    armée ,   pendant  la 
guerre    de    1809.   En    quittant    la    cour   de 
Vienne,   M.  Adair  fut   nommé,   par  S.    M. 
le  roi  de  la  Grande-Bretagne,    sous  le   mi- 
nistère  de    M.    Canning ,  Ambassadeur    ex- 
traordinaire ,   près    la    Sublime-Porte,   pour 
négocier,   avec  cette  puissance,  un  traité  de 
paix  et  d'alliance,  qui  devenait  nécessaire  aux 
relations   politiques  et  commerciales  des  deux 
nations.  M.  Adair  eut  le   bonheur  de  réussir 
dans  cette  importante  négociation,  et  d'assu- 
rer par  un  traité  qui  fut  signé  le  4  février  1809, 
le  salut  de  l'Europe   entière;  car.  la  Turquie, 
unie  à  l'Angleterre,  cessa   bientôt  toutes   ses 
relations   avec  l'usurpateur  ,  devenu  le   fléau 
du    monde ,    et   fit    quelque   tems    après    sa 
paix  avec  la   Russie,   qui,  dès-lors,   maîtresse 
de  toutes    ses   forces,  les' dirigea    en    masse 
contre  le  désolateur  du  genre  hunAin  et  l'en- 
nemi de  tous  les  rois,  et  le  força  à   descendre 
d'un  trône  qu'il   avait   usurpé,   pour  y  repla- 
cer le  souverain  légitime,  que  le  vœu  de  tous 
les   Français   y    rappelait    depuis   long-tems. 
M.  Adair  ne  saurait   recevoir  trop  d'éloges  de 
ceux  qui  savent   apprécier  la  politique  et    la 
dipMmatie,    parce   que  sa  conduite,  en  cette 
circonstance,    a    fait    preuve   qu'il   avait   une 
connaissance  profonde  de  ces  deux   sciences  , 
et  le  résultat  de  sa  négociation  a  été  d'un  trop 
heureux  effet  pour    l'Europe, 'pour  qu'on  ne 
lui  en   rende   pas  ici  un  hommage  éclatant. 
Madame  Adair  a  suivi  son  époux  à  Vienne, 
où   elle    a  toujours   manifesté   les  sentiments 
du  dévouement  le  plus  pur  et  le  plus  respec- 
tueux pour  tous  ses  devoirs  envers  la  Grande- 
Bretagne,   devenue  sa   patrie  adoptive^   ainsi 


404 


DK  CHAMPAGNE. 

que  pour  l'auguste  maison  de  Bourbon  ; 

d.  Louise-Angélique  de  Champagne^  mariée  à 
M.  de  Flavigny,  neveu  et  héritier  du  comte  de 
Flavigny  ,  ambassadeur  de  S.  M.  Louis  XVI , 
à  Parme,  où  il  est  mort  après  3o  ans  de  ré- 
sidence ;  il  y  a  eu  deux  fils  de  ce  mariage; 

e,  N.     i     .     de  Champagne,  qui  a  épousé  M.  le 
^       baron  du  Buat,  maréchal  des  camps  et  armées 

du  Roi,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire 
de  St. -Louis,  dont  une  fille  mariée  à  M.  de 
Sauville  ; 
4.**  Eutrope-Joseph  de  Champagne,  mort  en  lySi  , 

capitaine-lieutenant  de  la  Colonelle,  au  régiment 

du  Roi,  infanterie,  sans  avoir  été  marié  ; 
5.°  Marie- Elisabeth- Antoinette    de    Champagne, 

femme  de  Pierrre-Dominique  Largentier,  seigneur 

de  Champguion  ; 
6.**  Marie -Madelaine- Nicole,  femme   d'Isaac   Lar- 

gentier,  seigneur  de  Joiselle; 
7.®  Angélique- Bénigne -Henriette,   femme,   le   21 

mars  1734,  de  Jacques-Christophe  de  Mongeot , 

seigneur  d'Hermonville; 
8.®  Marie  -  Madelaine-Jacquette,    qui  n'était    point 

mariée  en  1772'; 
9.°  Marie -Anne,  femme  de  N ,  de  Vitard  de 

Passy,  capitaine  de  cavalerie. 

XX.  Claude  -  Charles  de  Champagne  ,  seigneur  de 
Chapton,  la  Villeneuve,  Leuze,  Saint-Prix,  la  Noveré- 
gnanie  :  capitaine  de  cavalerie  dans  le  régiment  d'Har- 
lus,  dont  son  frère  aîné  était  major;  épousa,  par  contrat 
du  19  février  1699,  Elisabeth  du  Bellay,  fille  de  Salomon 
du  Bellay,  seigneur  de  Soizy-au-Bois  et  de  Salnove,  et  de 
Marie  de  Salnove,  dont  : 

i."  François-Claude-Jacques,  qui  suit; 

2.**  Elisabeth   de  Champagne  ,   mariée  le    18    avril 

1728,    à   René- Paul- Louis  de  Champagne,   son 

cousin-germain,  seigneur  de  Neuvy  ; 
3.°  Madelaine- Claude    de    Champagne,    mariée    à 

François-Anne  de  Vendeuil,    seigneur  de   Mont- 

givroux. 

XXL  François  -  Claude  -  Jacques    de    Champagne  ,  sei  - 


DE    CHAMPAGNE.  40 5 

gneur  de  Villeneuve,  Chapton,  la  Noverégnante  ,  Freçu, 
Saint-Prix  et  Salnove;  né  le  18  mars  1701  ,  a  servi  dans 
la  cavalerie,  ainsi  que  son  père;  de  son  mariage ,  con- 
tracté le  i3  mars  1726,  avec  Angelique-Madelaine  de 
Marguerie ,  fille  de  François-Charles  de  Marguerie ,  sei- 
gneur de  Courbetin ,  Toraille,  et  de  Jeanne-Madelaine 
de  la  Coutrie-Perdriz,  est  né  : 

XXII.  Charles-François-  Ferdinand  de  Champagne, 
dit  le  marquis  de  Champagne,  né  le  28  avril  1727, 
entré  au  régiment  du  Roi,  infanterie,  en  1 741  ;  il  a  été  fait 
capitaine-lieutenant  de  la  colonelle  de  ce  régimant,  en 
175 1;  colonel  du  régiment  de  Rouergue,  en  1759;  de 
celui  d'Auvergne,  en  1761  ,  et  brigadier  des  armées  du 
roi  ,  le  22  janvier  1 769  ;  il  s'est  marié ,  le  10  octobre  1 763  , 
avec  Jeanne-Perrette  de  Busancy-Pavant ,  fille  de  Jules- 
Ange,  vicomte  de  Busancy-Pavant,  seigneur  de  la 
Croix-aux-Bois  et  de  M Reynault  d'Yrval ,  dont  il  eut  : 

i.<*  Louis-Brandelis- Ferdinand  de  Champagne,  offi- 
cier au  régiment  du  Roi ,  né  le  2  juin  1769,  mort 
en  1789; 

2."  François  de  Champagne ,  né  le  3o  avril  1770, 
mort  sans   postérité  ; 

3.*'  N....,  héritière  de  cette  branche,  mariée  au 
comte  de  la  Briffe,  morte  sans  postérité,  en  181 2. 

Armes:  De  sable,  frété  d'argent;  au  chef  du  même, 
chargé  d'un  lion  issant  de  gueules. 

La  seconde  branche  porte  :  D'azur  ,  à  la  bande  d'argent, 
côtoyée  de  deux  cotices  contrepotencées  d'or  de  treize 
pièces  ,  qui  sont  les  pleines  armes  des  comtes  de  Cham- 
pagne. 

Parmi  les  alliances  illustres  qu'a  contractées  la  maison 
de  Champagne,  nous  citerons  celle  de  Gaspard  de  Cham- 
pagne,  comte  de  la  Suze ,  qui  épousa  Henriette  de  Coli- 
gny ,  sœur  d'Anne  de  Coligny ,  mariée  à  Georges,  duc 
de  Wurtemberg.  Le  titre  original  de  cette  alliance,  qui 
a  fait  le  comte  de  Champagne-la-Suze ,  beau-frère  du 
duc  de  Wurtemberg ,  nous  a  été  exhibé. 


4o6  DE  UESCUYER. 


De  l'ESGUYER,  tamille  noble  et  ancienne  de  la 
province  de  Champagne,  laquelle  a  été  maintenue  dans 
son  anncienne  extraction  ,  par  jugement  souverain  du  6 
avril  1541  ,  et  par  jugement  de  M.  de  Caumartin  ,  in- 
tendant en  cette  province,  au  mois  de  décembre 
1667.  La  production  de  titres  qu'elle  fit  alors ,  remonte 
sa  filiation  à  : 

I.  Ge'ràrd  de  l'Escuyer  ,  écuyer,  seigneur  de  Pa- 
radis ,  lequel  épousa  damoiselle  Antoinette  de  Chaste- 
laine,  dont  il  eut,  selon  Tacte  du  10  juin  i56o,  rapporté 
au  degré  suivant ,  deux  fils  ,  savoir  : 

i.°  Nicolas,  dont  l'article  suit; 

2.°  Aléaume  de  l'Escuyer  ,   auteur  de  la  branche  des 
seigneurs  de  Hagnicourt ,  rapportée  ci-après. 

II.  Nicolas  DE  l'Escuyer,  écuyer,  seigneur  de  Pa- 
radis-lès-Saint-Loup  et  de  Puiseux,  fit  deux  acquisi- 
tions, le  II  juillet  et  3  décembre  1549;  partagea,  le 
10  juin  i56o,  avec  Aléaume,  son  frère,  seigneur  de 
Hagnicourt  ,  les  biens  délaissés  par  défunt  Gérard  de 
l'Escuyer,  écuyer,  et  damoiselle  Antoinette  de  Chaste- 
laine,  leurs  père  et  mère;  fit  faire  une  enquête,  le 
i5  mars  i563,  sur  la  qualité  féodale  ou  roturière  des 
biens  situés  dans  l'étendue  de  la  terre  et  seigneurie  de 
Puiseux;  passa  un  traité,  le  i®*"  novembre  1564,  con- 
jointement avec  Aléaume  de  l'Escuyer ,  son  frère ,  avec 
Louis  de  Vaux,  écuyer,  seigneur  de  Suzanne,  au  sujet 
de  certaine  acquisition  qu'ils  avaient  précédemment  faite 
de  ce  dernier.  Le  7  novembre  de  la  même  année,  ledit 
seigneur  de  Suzanne  obtint  une  sentence  contre  lesdits 
acquéreurs,  au  sujet  du  retrait  lignager  des  choses 
contenues  dans  ladite  acquisition;  et  vivait  encore  le 
24  juillet  16 12.  Il  avait  épousé  damoiselle  Philippe  de 
Bealivais  ,  dont  les  armes  sont  :  d'argent ,  .à  la  croix  de 
sable  chargée  de  cinq  coquilles  d'or.  De  ce  mariage  sont 
issus: 

i .°  Charles ,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Joachime  de  l'Escuyer,    mariée ,  par  contrat  du 
i3    novembre   1570,  avec  Jean   d'Arras,  écuyer, 


DE  L'ESCUYER.  ^oy 

seigneur  d'Haudrecy,  homme  d'armes  des  ordon- 
nances du  Roi:  lequel  portait:  d'argent ,  au  chevron 
d'azur  accompagné  en  chef  de  deux  blairi  ers  affron- 
tés de  sable,  becqués^  et  membres  de  gueules  ;  tils  de 
Charles  d'Arras  ,  ecuyer  ,  seigneur  d'Haudrecy  , 
et  d'Isabeau  de  Mauguin.  Ils  vivaient  encore  le 
i5  juin  1609. 

III.  Charles  de  l'Escuyer,  écuyer,  seigneur  de  Pa- 
radis ,  servit  avec  distinction  dans  les  guerres  de  Henri  IV 
contre  la  Ligue ,  ainsi  qu'il  appert  d'un  brevet  de  ce 
prince,  du  11  août  1592,  par  lequel  il  permet  audit 
seigneur  de  Paradis  de  se  retirer  dans  ses  terres ,  à 
cause  de  sa  mauvaise  santé;  ce  brevet  terminé  par  les 
témoignages  de  Pestime  que  le  Roi  faisait  de  la  personne 
dudit  Charles  de  l'Escuyer ,  auquel  il  accorda ,  le  20  no- 
vembre 1599,  en  considération  de  ses  anciens  services, 
la  permission  de  tirer  de  l'arquebuse ,  épousa  ,  par  con- 
trat du  24  juillet  161 2,  damoiselle  Simonette  Godet, 
fille  de  feu  Guillaume  Godet,  ecuyer,  seigneur  d'Au- 
nay  ,  dont  les  armes  sont  :  d'azur j  au  chevron  d'or  accom- 
pagné de  trois  pommes  de  pin  du  même;  et  de  damoiselle 
Agnès  de  Cauchon;  obtint  une  commission  de  capitaine 
d'infanterie,  le  21  novembre  1625,  signée  du  conné- 
table de  Lesdiguières  ,  et,  ne  vivait  plus  le  10  mai  1666, 
De  son  mariage  sont  issus  : 

i.°  Nicolas  de  TEscuyer,  ecuyer,  seigneur  de  Pa- 
radis ,  marié,  par  contrat  du  3  mars  16 12,  avec 
damoiselle  Marguerite  de  Maillard  ,  fille  de  Claude 
de  Maillard  ,  ecuyer ,  seigneur  dudit  lieu  ,  et  de 
damoiselle  Jeanne  de  Coussy  ; 

2.0  Antoinette  ,  dont  l'article  suit. 


IV.  Antoine  de  l'Escuyer,  ecuyer,  né  l'an  1601  , 
seigneur  de  la  Chanée ,  épousa  ,  par  contrat  du  29  janvier 
1649,  damoiselle  Marie  des  Laires  ,  dont  les  armes 
sont:d'a{wr,  à  V aigle  d'or  accompagnée  en  chef  de  d$ux 
croisettes  pâtées  et  fichées  d'argent  ;  et  obtint ,  après  quinze 
ans  de  service,  une  commission  de  capitaine  d'infanterie, 
le  16  janvier  i632.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  par 
M.  de  Caumartin  ,  intendant  en  la  province  de  Champa- 
gne ,   au  mois  de  décembre  C667  ,  et  n'a  point  eu  d'enfants, 


4o8 


DK  L'ESCUYER. 


SECONDE  BRANCHE. 


IL  Aléaume  de  l'Escuyer  ,  écuyer ,  seigneur  de 
Paradis,  de  Flize  ,  de  Hagnicourt ,  Inaumont  et  d'Harzil- 
lemont ,  second  fils  de  Gérard  de  l'Escuyer,  et  d'Antoi- 
nette de  Chastelaine  ;  servit  en  qualité  d'archer  des  or- 
donnances du  Roi  ,  sous  la  charge  de  M.  de  La  Meth  ;  fit 
deux  acquisitions,  les  8  janvier  et  12  mars  1 5 Sy  •  passa 
deux  contrats  d'échange,  le  4  mai  1 5 60  ;  partagea  ,  avec 
Nicolas  l'Escuyer,  son  frère  aîné,  les  successions  pater- 
nelle et  maternelle,  le  10  juin  suivant;  acquit  le  fief  de 
Flize  ,  et  les  héritages  en  dépendants  ,  le  10  janvier  1564  ; 
rendit  hommage  de  partie  des  terres  de  Hagnicourt  et 
d'Inaumont ,  le  5  juillet  1 572  ,  et  ne  vivait  plus  le  28  mai 
i588.  Il  avait  épousé  ,  i.°,  le  23  octobre  i552,  damoiselle 
Nicole  de  Bohan  (i)  ,  dame  de  Hagnicourt  et  d'Inau- 
mont ,  fille  de  Jean  de  Bonan ,  écuyer ,  seigneur  de 
Hagnicourt  et  d'Harzillemont ,  et  de  Guyonne  de  Bran- 
debourg ;  2.°  le  9  août  i58o,  Louise  de  Bohan  ,  cousine 
de  la  précédente  ,  dont  les  armes  sont  :  de  sable ,  à  la 
bande  d'or ,  accostée  de  deux  cotices  du  même  ;  fille  de 
Garlache  de  Bohan,  seigneur  de  Bohan,  et  de  Bonne 
de  Befïroy.  Il  n'en  eut  point  d'enfants  ;  ceux  du  premier 
lit  furent  : 

i.°  Philippe  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Jean,  qui  fonde  la  troisième  branche ,   dite  des 

seigneurs  de  Montgon  ,  rapportée  ci-après  ; 
3.°  Nicolas  de   l'Escuyer,    seigneur  de     Meurtin , 

vivant  le  21  janvier  i6o5  ; 
4.»  Françoise  de  l'Escuyer,  )  ^.^^^^^^  j^  ^,   ■       -^^ 
5.°  Nicole  de  PEscuyer,  fi  5 

6.°  Guillaume  de  l'Escuyer,  ' 

III.  Philippe  DE  l'Escuyer,  seigneur  d'Harzille- 
mont, de  Hagnicourt   et  de   Flize,    par  la  donation  que 


(i)    L'illustre   et   ancienne    maison   de    Bohan,    puînée     des 
sires   d'Orcimont,  en  Ardennes,    est  issue,    selon  une   antique 
tradition,  d'un  cadet  de  la   maison  de   Luxembourg.  Au  reste, 
ses  alliances  et   son  illustration  ,  dans  les  tcms    chevaleresques,- 
ne  sont  point  au-dessous  de  cette  origine. 


DE  L'ESCUYER.  409 

lui  en  fit  son  père,  le  26  juillet  i583,  épousa,  !.•  par 
contrat  du  28  mai  1 588,  damoiselle  Jacqueline  de  Failly, 
fille  de  feu  Jean  de  Failly,  écuyer,  dont  les  armes 
sont  :  de  gueules,  à  la  fasce  d'argent  accompagnée  de 
trois  haches  d'armes  en  fasce  du  même  ;  fille  de  feu 
Jean  de  Failly,  écuyer,  seigneur  de  Sausseuille,  et 
de  demoiselle  Louise  de  Bohan,  alors  veuve  en  se- 
condes noces  d'Aléaume  de  l'Escuyer;  2.°  par  contrat 
du  20  août  1590,  demoiselle  Anne  de  Bohan,  fille 
de  Thomas  de  Bohan,  seigneur  de  Bohan,  de  Che- 
vrières  et  de  Montigny,  en  Rhetelois,  et  de  Jacqueline 
le  Danois  de  Geoffreville,  sa  seconde  femme  ;  partagea, 
le  8  avril  1604,  les  successions  paternelle  et  maternelle, 
avec  ses  frères  et  sœurs,  et  transigea  avec  eux,  le  21  jan- 
vier i6o5.  Ses  enfants  furent  : 

Du  pfemier  lit: 

i.®Susannede  l'Escuyer,  mariée,  par  contrat  du 
i5  juin  16 14,  avec  François  d^Aguisy,  écuyer, 
seigneur  de  Rume  et  d'issancourt,  dont  les  armes 
sont  :  d'argent,  à  trois  merlettes  de  sable,  les  deux 
en  chef  affrontées  ;  fils  d'Antoine  d'Aguisy,  écuyer, 
seigneur  de  Mainberson,  et  de  demoiselle  Jac- 
queline de  Varigny  : 

Du  second  lit  : 

2.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

3.°  Philippe  de  TEscuyer,  émancipé  le  3  juillet 
1623; 

4.*  Charles  de  l'Escuyer,  chevalier,  seigneur  d*A- 
michesnoy,  de  Chevrières,  de  Sery,  de  Monti- 
gny, en  partie,  etc.  ,  gruycr  du  duché  de 
,  Rhetelois,  par  lettres  du  12  février  i65o,  grand- 
maître  des  eaux  et  forêts  de  cette  souveraineté, 
en  1661  ;  bailli  d'épée  du  duché-pairie  de  Maza- 
rini,  par  lettres  du  20  octobre  1674;  marié, 
i.°  par  contrat  du  9  juin  i63o,  avec  demoiselle 
Marguerite  de  Blond,  dont  les  armes  sont  :  d'ar- 
gent, à  trois portaux  de  gueules-,  fille  de  feu  \ioble 
homme  Emery  de  Blond,  écuyer,  seigneur  de 
Saint-Pierre,  et  de  demoiselle  Marie  de  Bohan; 
2.'*   par   contrat    du   20    mai     i665,    demoiselle 


410  DE  L'ESCUYER. 

Nicole  de  Saint-Quentin^  dont  les  armes  sont  : 
d'a:{ur,  à  la  fasce  d'or  chargée  d'une  souche  de 
gueules  en  fasce,  accompagnée  en  chef  de  trois 
étoiles  d'or  ;  fille  de  messireJean  de  Saint-Quentin, 
chevalier,  seigneur  de  Marimont,  etc.  ,  et  de 
demoiselle  Charlotte  de  Fontaine.  Il  comparut 
au  ban  de]  la  noblesse  de  Rhetelois,  en  1666.  Il 
vivait  encore,  avec  sa  seconde  femme,  le  16  février 
1675.  Il  eut  du  premier  lit  : 

a.  Roland  de  l'Escuyer,  chevalier,  seigneur 
de  Bohan,  Hagnicourt,  de  Chevrières  et 
autres  lieux,  lieutenant  d'une  compagnie  au 
régiment  de  Lançon,  en  lôyS.  Il  partagea 
avec  sa  sœur,  le  i3  avril  1695  ;  rendit  foi  et 
hommage,  de  ses  biens  mouvants  du  duché- 
pairie  de  Mazarini,  et  de  la  prévôté  de  Ma- 
zarin,  le  29  septembre  1698;  fit  une  acqui- 
sition de  rente  de  Charles  de  l'Escuyer^  sei- 
gneur de  Montigny,  son  cousin,  le  19  jan- 
vier 171 3;  rendit  hommage,  pour  la  moitié 
de  la  seigneurie  d'Agnicourt,  au  mois  de 
novembre  171 7;  épousa,  au  mois  d'avril 
1733,  Louise  -  Marguerite  de  Lescuyer, 
veu\e  de  lui,  le  3  mai  1734,  fille  de  Jean  de 
l'Escuyer,  chevalier,  seigneur  de  Chevrières, 
d'Hagnicourt,  etc.  ,  et  de  demoiselle  Hélène 
de  la  Rivière  ; 

b.  Blanche  de  l'Escuyer,  mariée,  par  contrat 
du  18  février  1675,  avec  messire  Charles  de 
Saint-Quentin,  chevalier,  seigneur  de  Ma- 
rimont, d'Harzillemont  et  autres  lieux,  gou- 
verneur et  bailli  d'épée  de  Jametz,  fille  de 
messire  Jean  de  Saint-Quentin,  chevalier, 
seigneur  des  mêmes  terres,  et  de  dame  Char- 
lotte de  Fontaine.  Elle  était  veuve  le  29  sep- 
tembre 1698  ; 

S.**  Jeanne  de  l'Escuyer,  vivante  en  1666. 

VI.  Jean  de  l'Escuyer  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Hagnicourt,  d'Harzillemont,  co-seigneur  d^e  Montigny, 
fit  un  échange,  le  i5  octobre  1627,  conjointement  avec 
Charles  de  l'Escuyer,   son    frère,   seigneur  d'Amichesnoy, 


DE  L'ESCUYER.  41  , 

avec  François  d'Aguisy,  écuyer,  seigneur  de  Rume  et 
d'IssatKourt,  agissant  au  nom  de  Susanne  de  l'Escuyer, 
leur  sœur  utérine,  femme  dudit  sieur  d'Aguisv;  épousa, 
par  contrat  du  16  juin  i633,  demoiselle  Elisabeth  de 
Blond,  dont  les  armes  sont  :  d'argent,  à  trois  portaux  de 
gueules  \  fille  de  Robert  de  Blond,  écuyer,  seigneur  du 
Bois-Poussin  ;  était  gouverneur  des  château  et  marquisat 
de  Montcornet,  en  Ardennes,  en  i65o;  lit,  le  premier 
octobre  1659,  avec  Charles  de  l'Escuyer,  seigneur  d'A- 
michesnoy,  son  frère,  le  partage  des  biens  provenants 
de  la  succession  de  feu  Garlache  de  Bohan,  chevalier, 
seigneur  de  Montigny,  de  Sery,  de  Chevrières,  leur 
oncle  ;  et  fut  maintenu  dans  son  ancienne  extraction, 
par  jugement  de  M.  Caumartin ,  intendant  de  Cham- 
pagne, du  mois  de  décembre  1667.  Il  eut  pour  fils  unique: 

V.  Charles  de  l'Escuyer,  I"  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Montigny,  co- seigneur  d'Harzillemont, 
marié,  par  contrat  du  i5  mai  1661  ,  avec  demoiselle 
Madelaine  de  Hénin-Liétard  (i),  dont  les  armes  sont: 
de  gueules,  à  la  bande  d'or,  fille  unique  de  messire  An- 
toine de  Hénin-Liétard  chevalier,  seigneur  de  Semide 
et  de  Saint -Marcel,  et  de  feu  damoiselle  Charlotte  de  la 
Rivière.  Il  servit  au  ban  de  la  noblesse  de  Champagne, 
en  1667,  et  fut  maintenu,  avec  son  père,  au  mois  de 
décembre  de  la  même  année.  Il  fit  la  foi  et  hommage  de 
sa  seigneurie  de  Montigny,  à  messire  Charles-François 
de  Joyeuse,  chevalier  des  ordres  du  Roi,  le  21  juin 
1672.  Il  fut  fait  capitaine  d'une  compagnie  d'infanterie 
dans  le  régiment  de  Poitou,  par  commission  du  8  mai 
1694.  ^^  ^^^  entr'autres  enfants  : 

i.°  Charles,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Marie  de  l'Escuyer,  qui,   le  3    novembre  1710, 
était    veuve     de  messire  Antoine    de    l'Escuyer, 


(i)  La  maison  de  Hénin-Liétard  et  de  Cuvillers,  que  la  plu- 
part des  historiens  font  descendre  de  Simon  d'Alsace,  second 
fils  de  Thierry  d'Alsace,  fils  puîné  de  Théodoric,  surnommé 
le  Vaillant,  duc  de  Lorraine,  joint  à  la  plus  grande  splendeur 
et  la  plus  haute  antiquité,  l'avantage  d'avoir  des  alliances  di- 
rectes avec  toutes  les  maisons  princières  de  l'Europe.  \ja  branche 
de  cette  illustre  maison,  qui  possédait  la  principauté  de  Chimay, 
s'est  fondue,  en  lySo,  dans  la  maison  de  Caraman. 


412  DE  L'ESCUYER. 

son  cousin,  seigneuF  de  Chevrières  et  de  Mon- 
tigny  ;  capitaine  de  grenadiers  au  régiment  de 
Poitou  ; 

3."  Louise  de  l'Escuyer,  qui,  le  lo  novembre  lySô, 
était  veuve  de  messire  de  N....  Bohan,  seigneur 
de  Hagnicourt . 

VI.  Charles  de  l  Escuyer,  II"  du  nom,  chevalier  , 
seigneur  de  Montigny,  de  Hagnicourt,  d'Harzille- 
mont,  etc.  ;  épousa,  par  dispense  du  Pape,  du  mois 
d'avril  1702,  Jeanne  de  l'Escuyer,  sa  cousine,  tille  de 
Jean  de  l'Escuyer,  chevalier,  seigneur  de  Chevrières, 
de  Hagnicourt,  etc.  ,  et  demoiselle  Hélène  de  la  Rivière; 
passa  divers  actes  de  vente,  en  faveur  de  Roland  de  l'Es- 
cuyer, seigneur  de  Bohan  et  de  Hagnicourt,  son  cousin, 
les  2  juin  1707  et  19  janvier  1713;  rendit  aveu  et  dé- 
nombrement des  biens  de  lui  et  de  sa  femme,  mouvants 
du  duché-pairie  de  Mazarini,  le  3  novembre  1710  et 
28  février  17 16  ;  ils  vivaient  le  18  novembre  1723.  Sa  veuve 
assista  au  contrat  d'Antoine,   leur   fils,   du    17   novembre 

I  737.  On  lui  connaît,  entr^autres  enfants  : 

I.**  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Jeanne-Françoise  de  l'Escuyer,  vivante  en  1743 . 

VII.  Antoine  de  l'Escuyer,  chevalier ,  seigneur  de 
Montigny- sur -Vanse,  de  Hagnicourt,  d'Harzillemont, 
Banjosse,  Boban,  Amichesnoy  et  autres  lieux,  capi- 
taine au  régiment  de  Poitou,  infanterie,  par  commis- 
sion du  2  février  1729,  épousa,  par  contrat  du  17  no- 
vembre 1737,  Claude -Ange -Louis  -  Béatrix  de  Mont- 
guyon,.  dont  les  armes  sont,  d'argent^  à  trois  têtes  de 
maure  de  sable  bandées  du  champ;  fille  de  messire  Fran- 
çois-Joseph de  Montguyon,  chevalier,  seigneur  de  Châ- 
tillon-sur-Bar,  et  de    dame  Françoise  de     Saint-Quentfn. 

II  fit  un  échange,  avec  Charles-Louis  de  Saint-Quentin- 
d'Harzillemont,  le  27  mars  1741.  Claude-Ange- Louise- 
Béatrix  de  Montguyon  étint  décédée,  en  1743,  il  s'allia, 
en  secondes  noces,  avec  Antoinette  -  Gabrielle  -  Angé- 
lique de  Chartognes,  et  mourut,  le  6  mars  1768,  âgé  de 
soixante-trois  ans.  De  son  premier  mariage  sont  issus: 

I .°  Charles-Joseph,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Louise  -  Charlotte  de  l'Escuyer,  née    en    1741, 
morte  le  2  5  janvier  1766. 


DE  UESCUYER.  .  ,  3 

VIII.  Charles  -  Joseph  de  l'Escuyer  ,  chevalier, 
seigneur  de  Hagnicourt ,  d'Harzillemont ,  de  Launoy , 
de  Montigny  et  de  plusieurs  autres  terres,  né  le  29  sep- 
tembre 1743;  maréchal  de  camp,  major-général  de  la 
cavalerie  belge,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  mourut  victime  du  tribunal  révolutionnaire, 
à  Paris,  le  i"  août  lygS,  convaincu  d'avoir  agi  dans 
les  intérêts  du  gouvernement  légitime  de  la  maison  de 
Bourbon;  il  avait  épousé,  i.°  au  mois  de  juillet  1762, 
Jeanne-Marie-Françoise  de  Saint- Quentin  de  Sau - 
seuille,  sa  cousine,  morte  le  17  février  1764;  2°.  Louise- 
Christine  -  Henriette  -  Rose  du  Rochevet;  3"*.  Angé- 
lique-Françoise de  Champagne,  iille  de  Louis-Joseph- 
Hubert- Nicolas  de  Champagne,  seigneur  des  Hautes, 
du  Chesne,  de  Ventelette  et  de  Vandières,  en  partie  ; 
capitaine  de  grenadiers  au  régiment  du  Roi,  et  d'Anne- 
Radegonde  de  Chartognes,  son  épouse  ;  4.°  dame 
Marie-Marc ,  baronne  de  Lamy  de  Bes<îanges.  Ses  en- 
fants furent  : 

Du  premier  lit  : 

I ."  Antoinette-Gabrielle-Angélique  de  TEscuyer, 
décédéc  épouse  de  messire  François,  baron  du 
Bois-d'Escordal,  dont  un  fils  unique; 

Du  second  lit  : 

2.°  Ponce-Antoine  de  l'Escuyer,  qui  fut  fait  capitaine 
de  dragons  à  dix-sept  ans;  émigra  en  1790;  se 
distingua  par  beaucoup  de  zèle  et  de  bravoure; 
fit  toutes  les  campagnes  des  Princes,  et  mourut 
avec  gloire  au  service  de  S.  M.  B.; 

Du    troisième  lit: 

3.°Gabrielle-AngéIique  de  l'Escuyer,  mariée  à 
Londres,  en  i8o5.  Voye:{  page  402  ; 

Du  quatrième  lit: 

4.°  Pierre- Louis-Charles-Marc  de  l'Escuyer,  che- 
valier de  Malte,  tué  à  l'armée  royale,  où 
il  se  signala  en  qualité  d'aide-de-camp  du  géné- 
ral comte  de  Frotté; 

5.**  Charles-Marc  de  l'Escuyer,  né  le  6  mars  1776, 
chevalier  de  Saint-Jean-de-Jérusalem,  comme 
son   frère ,  servit  dans   la    légion  de  Rohan  ,  fit 


414  I^E  L'ESCUYER. 

toutes    les  campagnes   des    princes,    et  mourut  , 

à  dix-neuf  ans,  au  service  de  S.  M.  B.  ; 
6.°  Charles  de  Lescuyer,   marié  à  sa  cousine,    N.., 

de  Villelongue  de  Vigneux,  dont  un  fils   et  une 

fille; 
7.°  Eugène    de    l'Escuyer ,    marié,     en    181 1,  à 

Louise  d'Avesnes-d'Hermonville.  Voye\  tome  II 

de  cet  ouvrage,  p.  93. 
8.**  Angélique    de    l'Escuyer,    épouse     de    messire 

N de  Frénoy. 

TROISIÈME  BRANCHE. 
Seigneurs  de  Hagnîcourt  et  de  Montgon, 

III.  Jean  de  l'Escuyer,  I"  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Hagnicourt  et  d'Harzillemont ,  second  fils 
d'Aléaume  de  l'Escuyer,  et  de  Nicole  de  Bohan,  sa 
première  femme,  est  mentionné  dans  l'acte  de  la  dona- 
tion que  fit,  le  26  juillet  1 583,  ledit  Aléaume,  son  père, 
à  Philippe  de  TEscuyer,  son  frère  aîné,  à  lui  et  à  ses 
sœurs,  Françoise,  Nicole  et  Guillaine  de  l'Escuyer  : 
partagea,  avec  ledit  Philippe  de  l'Escuyer,  les  Succes- 
sions paternelle  et  maternelle,  le  8  avril  1604,  et  s'allia 
avec  demoiselle  Guillemette  de  Wignacourt  (i),  qui 
vivait  encore  le  19  février  1634,  ^^  àoni  les  armes  sont: 
d'argent,  à  trois  fleurs  de  lys  nourries  de  gueules  ;  fille 
d'Antoine  de  Wignacourt,  écuyer,  seigneur  de  Warne- 
court  et  de  Montgon ,  lieutenant  d'une  compagnie  de 
cinquante  lances ,  et  de  demoiselle  Marguerite  d'Arras , 
fille  de  Jean  d'Arras,  écuyer,  seigneur  d'Haudrecy,  et 
de  demoiselle  Joachime  de  l'Escuyer  ;  de  ce  mariage 
sont  issus  : 

I  .<>  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Roland  de  l'Escuyer,  qui  fonde  la  branche  des 
seigneurs  de  Hagnicourt  et  de  Chevrières,  rap- 
portée ci-après. 


(i)  La  maison  de  Wignacourt  est  une   des   plus   ancienaes   et  1 
des  plus  illustres  du  Pays-Bas;  elle  adonné  deux  grands  maîtres 
à  l'ordre  souverain  de  St-Jean  de  Jérusalem,  en   1602  et    1690, 
des  chanoinesses  aux  chapitres  nobles   de  Mons,  de  Nivelle,   de 
Maubeuge  et  de  Denain. 


DEL'ESCUYER.  4,5 

IV.  Charles  de  l'Escuyer  ,  écuyer,  seigneur  de 
Neuville ,  de  Montgon ,  co-seigneur  de  Hagnicourt  et 
d^Harzillemont,  émancipé,  avec  son  frère,  le  19  oc- 
tobre 1627  ;  partagea,  avec  lui,  les  successions  paternelle 
et  maternelle,  le  10  novembre  i635  ;  épousa,  par  con- 
trat du  19  février  1634,  damoiselle  Antoinette  de  Blond, 
qui  vivait  encore  le  i3  août  i665,  dont  les  armes  sont: 
d'argent,  à  trois  portaux  de  gueules  ;  fille  de  Robert  de 
Blond,  écuyer,  seigneur  de  Bois- Poussin  ;  fut  con- 
voqué à  l'arrière-ban  de  la  noblesse  du  Réthelois,  et  y 
servit  Sa  Majesté,  en  équipage  d'armes  et  de  chevaux, 
dans  Tarmée  de  Lorraine,  ainsi  qu'il  appert  d'un  certi- 
ficat de  Foucault  d'Ambly,  bailli  du  Réthelois,  du  8  oc- 
tobre i635  ;  et  ne  vivait  plus  le  7  novembre  i65i  ;  de 
son  mariage  sont  issus  : 

I.®  Louis,  dont  Tarticle  suit  ; 

2.°  Philippe  de  l'Escuyer,  vivant  en  i65i  ; 

3."  Nicole  de  l'Escuyer,  mariée,  avant  le  i3  août 
i665,avec  Absalon  d'Estivaux,  écuyer,  seigneur 
de  Montgon  et  de  Neuville  dont  les  armes  sont  ; 
de  gueules, au  tronc  d'arbre  d'or  surmonté  d'une  mer- 
lette  du  même;  fils  de  Philippe  d'Estivaux,  VII' 
du  nom,  seigneur  de  Montgon,  de  Neuville,  etc.  , 
et  d'Anne  de  Neufchâtel  de  Sillery. 

V.  Louis  DE  l'Escuyer,  écuyer,  seigneur  de  Mont- 
gon, fut  mis,  avec  Philippe  et  Nicole,  ses  frère  et  sœur, 
sous  la  garde  noble  de  leur  mère,  le  7  novembre  i65i; 
partagea,  le  i3  août  i665  ,  avec  Absalon  d'Estivaux, 
écuyer,  seigneur  de  Montgon  et  de  Neuville,  son  beau- 
-frère,  agissant  au  nom  de  Nicole  de  l'Escuyer,  sa  femme, 
les  biens  provenants  de  la  succession  de  Charles  de  l'Es- 
cuyer,  leur  père  ;  et   fut    maintenu    dans    son  ancienne 

^extraction,    par    jugement   de    M.  de  Caumartin,    inten- 
dant en  Champagne,  du  mois  de  décembre  1667. 

QUATRIÈME   BRANCHE. 

Seigneurs  de  Hagnicourt  et  de  Chevrières. 

IV.  Roland  de  l'Escuyer,  écuyer,  seigneur  de  Ha- 
gnicourt, de  Chevrières,  d'Harzillemont  en  partie,  se- 
cond fils  de  Jean  de  TEscuyer,  seigneur  des  mêmes  lieux, 
et  de   Guillemette  de    Wignacourt,  épousa,    par  contrai 


41 6  DE  L'ESCUYER. 

du  19  février  1626,  demoiselle  Nicole  de  Villelongue, 
dont  les  armes  sont  :  écarteîé:  aux  i  et  4,  d'argent,  au  loup 
de  sable  -^  au  2  et  3,  d'azur,  à  la  gerbe  d'or  ;  fille  de  Tho- 
mas de  Villelongue,  écuyer,  seigneur  de  Varincourt, 
et  de  demoiselle  Jeanne  d'Escannevelles ,  sa  première 
femme  ;  rendit  hommage  de  ses  terres  et  seigneuries  de 
Hagnicourt  ^  Harzillemont  et  Chevrières,  au  seigneur 
duc  de  Réthelois,  le  28  décembre  i665,  et  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse,  par  jugement  de  M.  de  Caumartin, 
intendant  en  Champagne  du  mois  de  décembre  1667. 
Ils  vivaient  encore  le  22  mars  i685,  qu'ils  réglèrent  le 
partage  des  biens  de  leurs  enfants,  par  lequel  acte  ils 
déclarent  être  dans  un  grand  âge  ,  et  avoir  une  nom- 
breuse famille.  Ils  ne  vivaient  plus  le  9  mars  1689.  Leurs 
enfants  furent  : 

i.*»  Charles  de    l'Escuyer ,    enseigne   d'infanterie, 

âgé  de  26  ans  ,  en  1667,   mort  avant  le  22   mars 

i685; 
2.**  Jean,  dont  l'article  suit  ; 
3.**  GuîUemette  de    l'Escuyer,    morte    avant    le    3 

août  17 10  ; 
4.*»  Bonne  de  l'Escuyer,    qui    vivait    le    22     mars 

i685; 
5.°  Marguerite  de    l'Escuyer,   morte   sans  alliance, 

le  21  février  172 1  ; 
6.**  Anne    de     l'Escuyer ,     qui    fit ,    conjointement 

avec  Marguerite,  sa  sœur,  un  dénombrement,    le 

3  novembre  171  o  ; 
7.°  Jeanne     de     l'Escuyer,      mentionnée    avec    ses 

sœurs,  dans  l'acte  du  22  mars  i685  ; 
8.**  Françoise  de  l'Escuyer,  qui    ne    vivait    plus , 

ainsi  que  Jeanne,  le  3  août  1693. 

V.  Jean  de  l'Escuyer,  II®  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Chevrières,  de  Hagnicourt,  etc .  ,  était  âgé  de 
20  ans,  en  1667,  lors  de  la  maintenue  de  son  père;  il 
transigea,  avec  ses  sœurs,  le  9  mars  1689;  épousa  de- 
moiselle Hélène  de  la  Rivière,  dont  les  armes  sont; 
d'a:{ur,  au  chevron  d'or  accompagné  de  trois  annelets  du 
Tweme;  et  ne  vivait  plus  le  3  août  1693.  De  son  mariage 
sont  issus  : 

1 .''  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 


DE  L'ESCUYER.  4,^ 

2.°  Madelaine  de  l'Escuyer,  qui  rendit  hommage, 
au  nom  d'elle  et  de  ses  frère  et  sœurs ,  le  3  août 
1693,  et  fut  mariée  avant  le  3  novembre  1710, 
avec  Nicolas  de  Villelongue  ,  chevalier ,  seigneur 
de  Saint-Morel,  co-seigneur  de  Hagnicouri ,  ca- 
pitaine au'  régiment  de  Poitou  ,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Ils  vi- 
vaient le  17  novembre  1737  ; 

3.*  Jeanne  de  l'Escuyer,  mariée  à  Charles  de  l'Es- 
cuyer  ,  son  cousin  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Mon- 
tigny  ,  d'Harzillemont,  Hagnicourt ,  etc.  Ils  par- 
tagèrent en  1723  ; 

4.°  Louise-Marguerite  de  l'Escuyer,  mariée  à  Ro- 
land de  l'Escuyer,  son  cousin,  chevalier,  sei- 
gneur de  Bohan  ,  Hagnicourt,  etc; 

5°  Anne- Angélique  de  l'Escuyer,  mariée,  lors  du 
partage  du  18  novembre  1723,  avec  messire 
Antoine-Claude  de  Saint-Vincent-de-Lestannes, 
seigneur  de  Vincy  et  de  Lestannes  ,  dont  les  armes 
sont  :  d'azur  ,  au  lion  d^or  ;  elle  lui  donna  procu- 
ration pour  la  représenter  au  partage  de  la  suc- 
cession de  son  père. 

VI .  Antoine  de  l^Escuyer  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Chevrières ,  de  Montigny  et  de  Hagnicourt  ,  capitaine 
de  grenadiers  au  régiment  de  Poitou ,  épousa  demoiselle 
Marie  de  l'Esouyer ,  qui  était  veuve  de  lui  le  3  novem- 
bre 1710;  en  cette  ^qualité,  elle  eut  part  à  la  succession 
de  messire  Jean  de  l'Escuyer,  chevalier,  seigneur  de 
Chevrières,  son  beau-père,  dont  le  partage  se  lit  le  18 
novembre  1723.  De  ce  mariage  est  issu  : 

VII.  Charles  de  l'Escuyer^  chevalier,  seigneur  de 
Chevrières,  de  Montigny,  de  Barbaise  et  autres  lieux, 
capitaine  au  régiment  de  Poitou;  marié,  vers  l'an  1728, 
avec  danle  Marie-Anne  du  Han-de-Crevecœur ,  morie 
le  14  juillet  1754  ,  dont  les  armes  sont  :  losange  de  gueules 
et  d'or  ,  au  chef  de  gueules  chargé  de  deux  quintefeuillès 
d'or.  Il  en  eut,  entr'autres  enfants  : 

i.**  Charles-Antoine,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Charlotte-Louise    de  l'Escuyer,    née  le    10  no- 
vembre 1736; 
•      14.  27 


41 8  D'HERISSON. 

3."  Jeanne-Madelaine  de   TEscayer,   née   le  8    no- 
vembre 1739. 

VIII.  Charles- Antoine  de  l'Escuver^  chevalier, 
assista  au  contrat  de  mariage  d'Antoinette  de  l'Escuyer, 
chevalier,  seigneur  de  Montigny,  son  cousin,  le  17  no- 
vembre 1737.  Il  fut  lieutenant  au  régiment  de  Poitou, 
et  donna  des  preuves  d'une  valeur  signalée ,  au  force- 
ment des  barricades  de  Piémont ,  et  à  la  prise  du  château 
Dauphin,  en  1745,  où  il  monta  à  l'assaut,  avec  une  in- 
trépidité inouie  ;  s'étant  fait  porter  à  la  brèche  ,  au  mi- 
lieu d'une  pluie  de  boulets  ,  de  bombes  et  de  balles ,  sans 
craindre  aucun  danger.  Il  mourut  en  1745,  âgé  de 
16  ans.  _. 

m 

Armes:  d'argent ,  à  trois  merlettes  de  sable.  ^ 


HÉRISSON  ,  fief  situé  sur  les  confins  'des  communes 
de  Puisségur,  Cadours  et  Cox  ,  dans  l'ancienne  généra- 
lité d'Auch,  province  de  Gascogne,  qui  a  donné  son 
nom  à  une  ancienne  famille ,  ou  l'a  reçu  d'elle ,  laquelle 
en  remonte  la  possession  au  commencement  du  quin- 
zième siècle. 

Nous  suivrons ,  dans  cette  production ,  le  procès- 
verbal  en  forme  authentique,  à  nou^  représenté  en  ori- 
ginal, des  preuves  faites  devant  les  généalogiste  et  rois 
d'armes  de  la  couronne  d'Espagne,  dom  Félix  de  Ré- 
gula, en  date  du  5  août  i8o5  ,  qui  avaient  déjà  été  faites 
par  MM.  H.  Fr.  d'Hérisson  et  ses  deux  frères,  ci- 
après  nommés  pour  leur  admission,  en  1798,  au  régi- 
ment des  Gardes- Walonnes,  et  encore  sur  le  travail, 
dressé  en  1788,  par  D.  Villevieille,  bénédictin  de 
Saint -Germain -des- Prés ,  tendant  à  établir  les  droits 
que  cette  famille  avait  aux  honneurs  de  la  cour. 

I.  Jean  Hérisson,  ou  Irisson ^  seigneur  de  Hérisson, 
I"  du  nom,  chevalier,  paraît,  avec  cette  qualification, 
et  celles  de  noble  homme  et  messire ,  au  contrat  de  ma- 
riage de  Pierre  ,  son  fils  ,  de  l'an  1407  ,  où  l'on  voit  que 
ledit  Jean  de  Hérisson  habitait  Puisségur. 

II.  Pierre    de    Hérisson,     I"    du    nom,    chevalier, 


D'HERISSON.  4,  g 

prévôt  de  la  chambre  du  Roi,  épousa,  par  contrat  du 
2  5  janvier  1407,  dame  Bernarde  de  Pins ,  fille  de  noble 
homme  messire  Jacques  de  Pins ,  chevalier  de  la  ville  de 
Saint-Lytier,  au  comte  de  Foix.  Il  est  nommé  messire 
Pierre  de  Hériçon ,  chevalier,  chambellan  du  Roi ,  dans 
un  rôle  en  parchemin  ,  sur  lequel  il  est  porté  comme 
ayant  touché  la  somme  de  5oo  livres  tournois,  le  2  oc- 
tobre 1421  ,  pour  un  cheval  bai  ,  que  ledit  seigneur(S.  M.;, 
lui  avait  donné,  à  ce  que  plus  honorablement  il  fut  en  son 
service.  Il  donna  à  Jean  de  Hérisson,  son  filA,  une  auto- 
risation pour  se  marier  en  1438  ,  où  il  est  dit  habitant 
de  Toulouse. 

III.  Jean  de  Hérisson,  II"  du  nom,  conseiller  en 
la  cour  de  parlement  de  Toulouse ,  écuyer  tranchant  de 
monseigneur  le  duc  de  Guienne  ;  épousa,  par  contrat 
du  i5  octobre  1488,  damoiselle  Guillemette  de  Cambis , 
fille  de  noble  seigneur  Arnauld  de  Cambis,   seigneur  de 

Venato  ,  en  la  juridiction  de  la  Bastide  ,  Seron  ou  Seronis, 
au  comté  de  Couserans.  Il  est  qualifié  maître  Jean  Hé- 
ricon,  conseiller  en  la  cour  du  parlement  de  Toulouse , 
dans  des  lettres-patentes  en  parchemin  ,  données  par  le 
roi  Charles  VII,  à  Razilié ,  prèi  de  Chinon,  le  3o  juin 
1459,  adressées  aux  généraux  des  finances,  tant  de 
Languedoil  que  de  Languedoc ,  leur  ordonnant  de  faire 
payer  ledit  Jean  de  Hérisson,  de  ses  gages,  quoiqu'il 
eût  été  absent  de  ladite  cour  par  son  ordre ,  ayant  été 
soixante-cinq  jours,  depuis  le  18  avril  jusqu'au  22  juin, 
passés,  tant  en  venant,  séjournant  qu'en  retournant, 
pour  faire  le  procès  d'Octo  de  Castellan  ,  à  Chinon; 
donna  quittance  de  la  somme  de  i5  livres,  le  6  mai 
1472,  pour  ses  gages  d'écuyer  tranchant  du  duc  de 
Guienne,  du  mois  de  septembre  dernier,  et  même  de 
tous  les  autres  mois  de  ses  gages,  depuis  le  i'^  octobre 
1470  ;  et  est  rappelé  dans  une  requête  appointée  le  29 
août  1570.  Il  eut  pour  fils  : 

IV.  Pierre  de  Hérisson,  IP  du  nom,  écuyer  d'é- 
curie du  Roi,  'qui  obtint,  le  14  février  1476  ,  un  mande- 
ment pour  être  payé  de  la  somme  de  400  livres ,  pour  sa 
pension  de  la  présente  année,  commencée  le  premier 
octobre;  donna  quittance,  de  pareille  somme  de  400  li- 
vres., le    7    février    1479,  qu  il   déclare    avoir    reçue   du 


420  D'HÉRISSON. 

trésorier  général  des  finances  de  Languedoc ,  pour  une 
année  finie,  de  sa  pension  d'écuyer  d'écurie  du  Roi; 
épousa  demoiselle  Antoinette  de  Caissac  ;  fit  son  testa- 
ment le  dernier  octobre  1 5  12  ,  et  ne  vivait  plus  en  i535, 
que  sa  veuve  assista  au  mariage  de  leur  fils.  Il  est  rap- 
pelé dans  la  requête  du  29  août  1 5 70,  et  avec  Antoinette 
de  Caissac,  dans  un  jugement  du  10  février  iSyS,  rap- 
portés au   degré   suivant.  Leurs  enfants  furent  : 

I.®  Jean ,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Jeanne  d'Hérisson,    femme  du  seigneur  de  la 
Chastre  de  Nançay. 

V.Jean  Irisson,  IW  du  nom,  écuyer ,  seigneur  de 
Hérisson,  fit  une  déclaration  le  16  janvier  i53i  ,  des 
biens  héréditaires,  consistants  en  un  tiers  du  fief  de  Rou- 
peroux ,  qui  lui  avaient  été  concédés  par  feu  messire 
Pierre  d'Hérisson  du  Plessis-Baret ,  par  son  testament 
du  dernier  octobre  i5i2,  et  dans  lesquels  il  avait  été 
maintenu  par  arrêt  contre  Jeanne  de  Hérisson,  femme 
du  seigneur  de  la  Chastre  de  Nançay.  Il  épousa,  le  6 
janvier  i535,  Bertrande  de  Josse ,  avec  laquelle  il  est 
nommé  dans  un  acte  judiciaire  du  19  février  1545  ; 
présenta  une  requête  aux  commissaires  sur  le  fait  des 
francs-fiefs,  en  la  sénéchaussée  de  Toulouse  ,  le  29  août 
iS-o,  par  laquelle  il  expose  que  le  bien  noble  de  Hé- 
risson ,  sis  en  la  juridiction  de  Puisségur  ,  avait  de  tout 
tems  été  possédé  par  ses  ancêtres ,  et  successivement 
par  Jean  de  Hérisson ,  son  aïeul,  conseiller  au  parle- 
ment de  Toulouse,  et  par  messire  Pierre  de  Hérisson, 
son  père,  écuyer  d'écurie  du  Roi  ;  et  qu'il  était  tenu  en 
fief,  par  un  hommage  d'une  paire  de  gants,  du  seigneur 
et  baron  de  la  Mothe ,  qui  en  faisait  service  personnel  au 
Roi;  et  obtint  en  conséquence ,  la  main-levée  de  la  saisie 
desdits  biens;  est  rappelé  dans  une  ordonnance  des  tré- 
soriers de  France,  en  Languedoc,  du  10  février  iSyS, 
par  laquelle  remise  de  1200  écus  sol  fut  faite  à  maître 
Jean  Caissac ,  principal  fermier  des  six  greffes  dépen- 
dants du  domaine  du  Roi ,  en  la  sénéchaussée  de  Tou- 
louse ,  pour  onze  mois  de  non-jouissance ,  attendu  la 
cessation  de  justice ,  à  cause  des  troubles  occasionnés 
par  les  prétendus  réformés,  depuis  le  i5  décembre  iSyô, 
jusqu'au  dernier  octobre  iSyy.  On  y  voit  que  ledit 
Caissac  avait  cédé    la  moitié  des  profits  de  ladite  ferme  à 


D'HÉRISSON.  421 

feu  messire  Jean  Hérisson,  chevalier,  seigneur  de  Hé- 
risson, habitant  de  Puisségur,  par  acte  du  2  mars  iSyB, 
pour  lui  tenir  lieu  de  ce  qu'il  pouvait  demander  audit 
Caissac,  comme  héritier  d'Antoinette  de  Caissac,  sa 
mère,  veuve  de  messire  Pierre  de  Hérisson,  à  cause  des 
prétentions  de  ladite  Antoinette,  sur  les  biens  du  père 
d'icelui  de  Caissac,  toutes  lesquelles  elle  avait  trans- 
portées audit  feu  messire  Jean  de  Hérisson,  son  fils, 
en  faveur  de  son  mariage  avec  Bertrande  de  Josse  ; 
passé  la  6  janvier  i535.  Ils  sont  rappelés  tous  les  deux 
dans  un  échange  fait,  le  14  janvier  1592,  par  noble 
Noël-François  de  Hérisson,  leur  fils,  qui  suit  : 

VI.  Noël-François  Irisson,  écuyer,  seigneur  de 
Hérisson,  paroisse  de  Puisségur,  et  d'Aubian,  paroisse 
de  Gadours  ;  reçut  procuration  de  son  père,  le  14  juillet 
i56i,  pour  affermer  lesdits  fiefs  de  Hérisson  et  d'Aubian; 
e'pousa,  par  contrat  du  8  avril  1564,  damoiselle  Louise 
de  Guillermin,  fille  de  noble  Pierre  de  Guillermin,  du 
lieu  de  Castres;  fit  un  échange,  le  14  janvier  1592,  avec 
messire  Aymeri  de  Léaumont,  chevalier  de  l'ordre  du 
Roi,  seigneur  de  Drudes,  et  baron  de  Puygaillard,  capi- 
taine de  cinquante  hommes  d'armes  des  ordonnances  du 
Roi.  Noël-François  de  Hérisson  et  Louise  de  Guillermin 
sont  rappelés,  comme  défunts,  dans  une  quittance  de  dot, 
donnée  par  Pierre-François  Irisson,  leur  fils,  en  date 
du  17  mai  1593,  rapportée  au  degré  suivant. 

VIL  Pierre-François  de  Hérisson,  seigneur  de 
Hérisson,  donna  quittance,  le  17  mai  i593,  delà  somme 
de  cent  soixante  livres  ,  ou  cinquante-trois  écus  un  tiers, 
avec  des  lits,  vêtements,  etc.  ,  qui  avaient  été  constitués 
en  dot  à  Catherine  d'Arros  (morte  avant  le  12  avril  1643), 
sa  femme,  fille  de  feu  noble  Antoine  d'Arros,  habitant 
de  Beaumont,  à  Marguerite  de  la  Bastide,  veuve  dudit 
noble  Antoine,  et  à  noble  Jean  d'Arros,  son  fils  et 
héritier,  frère  de  ladite  Catherine  d'Arros;  par  acte  du 
7  juin  1599,  il  reconnut  tenir  en  fief  et  pagésie  perpé- 
tuelle, et  sous  la  haute,  moyenne  et  basse  justice  de 
haut  et  puissant  seigneur  messire  Charles  d'Escars,  che- 
valier de  l'ordre  du  Roi,  capitaine  de  cinquante  hommes 
d'armes  de  ses  ordonnances,  seigneur  et  baron  d'arrêt, 
Saini-Cezert,   Puisségur,  etc.  ,   les    biens    qu'il    avait    en 


42  2  D'HERISSON. 

la  juridiction  de   Puisségur,   à   charge  de  cens  et  oublie; 
et  vivait  encore  le  12  avril  1643.  Il  eut  pour  fils  : 

VIII.  François  Irisson  ,  ëcuyer ,  qualifié  capitaine 
dans  l'acte  du  mariage  qu'il  contracta_,  le  12  avril  1643, 
avec  damoiselle  Marie  Compère  de  la  Fontaine,  fille  de 
noble  Nicolas  Compère,  sieur  de  la  Fontaine,  habitant 
de  Fontenay-le-Comte,  en  Poitou,  et  de  feu  damoiselle 
Anne  de  Savy.  Ils  vivaient  le  premier  janvier  1672,  et  sa 
veuve,  le  24  décembre  i683,  époque  du  testament  de 
Jean  Irisson,  leur  fils,  par  lequel  il  fait  un  legs  à  ladite 
Marie  Compère,  sa  mère.  Leurs  enfants  furent  ; 

i.''  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.°  Jean-Joseph    Irisson,    vivant    le    premier    jan- 
vier 1672. 

IX.  Jean  Irisson  ,  IV°  du  nom ,  écuyer ,  épousa  , 
par  contrat  du  premier  janvier  1672,  damoiselle  Marie 
Thoulouze,  fille  de  messire  André  Thoulouze,  bachelier 
ès-droits,  habitant  de  Cologne,  et  de  demoiselle  Louise 
Maurin.  Par  cet  acte,  noble  François  Irisson,  père  du 
contractant,  s'engage  à  nommer  ses  héritiers,  par  égales 
portions,  ledit  Jean  Irisson ,  son  fils  ,  et  noble  Jean- 
Joseph  Irisson,  son  fils  pbîné,  en  présence,  de  noble 
Jacques  Hérisson,  habitant  de  Perpignan,  et  noble 
Chencry,  seigneur  et  baron  de  la  Réole,  cousins  du 
futur  époux;  il  fit' son  testament,  le  24  décembre  i683, 
par  lequel  il  élit  sa  sépulture  auprès  de  son  père,  en 
l'église  paroissiale  de  Puisségur  ;  lègue  cent  livres  de 
rente  viagère  sur  sa  terre  de  Hérisson,  à  damoiselle 
Marie  Compère  d^  la  Fontaine,  sa  mère;  nomme  sa 
légatrice  universelle,  damoiselle  Marie  Thoulouze,  sa 
femme,  à  la  charge  de  transmettre  son  hérédité  à  noble 
Jean  Irisson,  son  fils,  qu'elle  nourrissait,  et  la  substitua 
à  sondit  fils,  en  cas  qu'il  le  précédât.  Il  est  qualifié 
capitaine  dans  la  déclaration  que  fit  Bernard  Azéma,  le 
8  juin  1689,  portant  qu'il  a  reçu  quinze  livres  sur  la 
somme  de  cent  quinze  livres,  que  ledit  noble  Jean  Irisson, 
habitant  de  Puisségur,  lui  tenait  en  dépôt.  Sa  veuve  vivait 
encore  le  i5  février  1708. 

X.  Jean  Irisson,  V°  du  nom,  baptisé  en  la  paroisse 
de  Cadours,  le  28  décembre  1682,  épousa,  par  contrat 
du    i5    février     1708,    Marie    Marcassus,    fille    d'Antoine 


D'HERISSON.  423 

Marcassus;  il  fut  assisté  de  Marie  de  Thoulouze, 
sa  mèrej  et  de  noble  Bernard  Irisson,  son  cousin; 
donna  quittance  de  la  dot  de  sa  femme ,  le  3o  mars 
1709;  acquit  une  maison  à  Launac,  le  8  janvier  1717, 
et  mourut  le  2  mars  1 77 1 .  Il  eut  pour  fils  : 

XI.  Antoine  d'Irisson,  e'cuyer,  né  le  26  juillet  1712, 
marié,  par  contrat  du  2  octobre  1740  ,  avec  damoiselle 
Thérèse  Théron,  fille  du  sieur  Luc  Théron,  de  la  ville 
d'Auchj  et  de  damoiselle  Anne  du  Four  ;  fit,  conjoin- 
tement avec  son  père,  une  requête  au  juge  royal  de 
Grenade,  sur  laquelle  il  fut  rendu  une  ordonnance,  le  24 
octobre  1743;  transigea  avec  messire  Denis  d'Albis,  con- 
seiller au  parlement  de  Toulouse,  le  3i  décembre  1756, 
au  sujet  de  certaines  sommes,  que  ledit  Antoine  et  Jean 
Irisson,  son  père,  lui  devaient  sur  les  fruits  de  ses  biens 
de  Sarrant  ;  fit  son  testament  olographe,  le  18  mars 
1762.  Il  mourut  le  23  mai  1763,  laissant  deux  fils  : 

i.°  Jean-François-Luc,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Siméon  -  Pierre  d'Hérisson,  ancien  capitaine 
de  cavalerie  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  en  octobre  1791. 

XII.  Jean  -  François- Luc  d'Hérisson,  chevalier, 
ancien  conseiller  du  Roi  en  ses  conseils,  président  de  la 
chambre  des  comptes  de  Bourgogne,  par  provisions  du  i3 
février  1777.  Ces  lettres-patentes  renferment  une  mention 
honorable  des  services  que  Sa  Majesté  reconnaît  avoir  été 
rendus  à  l'état,  par  les  pères  du  sieur  d'Hérisson,  sus- 
nommé, dans  la  profession  des  armes  et  dans  la  magis- 
trature. 

Il  fut  honoré  de  la  confiance  du  roi  Louis  XVI,  dans 
les  tems  de  crise  de  1791,  pour  aller  pacifier  les  troubles 
de  Saint-Domingue,  en  qualité  de  commissaire  extraor- 
dinaire de  Sa  Majesté,  après  avoir  servi  au  parlement  de 
Toulouse,  à  la  cour  de$  comptes  de  Paris,  à  celle  de 
Bourgogne,  qu'il  avait  présidée  pendant  dix  ans.  Cette 
confiance  lui  fut  continuée  pendant  l'année  1792.  11  a 
donné  à  ce  monarque  et  à  son  auguste  nom,  les  plus 
fortes  preuves  de  sa  constante  fidélité. 

Il  a  épousé,  par  contrat  du  18  avril  1784,  de  l'agré- 
ment du  Roi,  de  la  Reine,  des  princes  et  princesses  du 
sang  royal,   haute  et  puissante  damoiselle  Suzannc-Josc- 


424  D'HÉRISSON. 

phine  de  Polastron-la-Hillière,  fille  de  feu  haut  et  puissant 
seigneur  Jérôme^"  baron  de  Polastron-la-Hillière,  etc., 
et  de  haute  et  puissante  dame  Marie-Catherine  Baron  de 
Gachedat,  de  laquelle  il  a  eu  : 

i.°  Henri- François-Joseph,  dont  Tarticlesuit  ; 

2.°  Gilbert-François-Gabriel    d'Hérisson,    capitaine 

des  dragons   de    l'Hérai^lt,     puis    de  la  Gironde, 

avec  grade  de  chef-d'escadron  ; 
3.°  Casimir -Pierre-Adrien     d'Hérisson,     capitaine 

des  dragons  de  l'Hérault  ; 
4.°  Marie-Anne-Adélaïde  d'Hérisson. 

XIII.  Henri- François- Joseph  d'Hérisson,  né  le  26 
mars  1785,  ancien  capitaine  de  cavalerie,  marié  à  de- 
moiselle Alexandrine- Philippine- Rose-Hélène  de  Tour- 
non,  de  laquelle  il  a  : 

I.**  François-Alfred-Hippolyte d'Hérisson  ; 

2.°  Gabriel- Philippe  d'Hérisson  ; 

3.°  Paul-Camille  d'Hérisson; 

4.°  Rose-Eugénie  d'Hérisson. 

Armes:  de  gueules,  au  hérisson  au  naturel,  sur  une 
terrasse  de  sinople;  au  chef  cousu  d'azur,  chargé  de 
trois  roses  d'argent. 

L'antique  possession  du  fief  de  Hérisson,  par  la  famille 
dessus-nommés,  derniers  enfants  nés  du  mariage  de 
messire  Henri-François-Joseph  de  Hérisson  et  de  madame 
Alexandrine-Philippine-Rose-Hélène  de  Tournon,  est 
attestée  par  un  acte  de  notoriété  de  la  noblesse  de  la  pro- 
vince de  Gascogne,  du  mois  de  mai  1784,  par  lequel 
environ  trente  gentilshommes,  voisins  de  Puisségur , 
de  Cox,  et  de  Cadours ,  chef-lieu  de  canton,  ont 
déclaré  ,  en  rendant  un  hommage  honorable  à  l'an- 
cienne noblesse  et  à  la  mémoire  des  père  et  grand-père 
de  M.  d'Hérisson  (Jean  -  François-Luc) ,  président  de 
la  cour  des  comptes  de  Bourgogne,  que  sa  famille  est  la 
seule  de  ce  nom  qui  ait  habité  les  paroisses  de  Cox  et  de 
Puisségur,  et  qui  ait  possédé  Hérisson. 

Ces  deux  paroisses  assemblées  en  corps  de  commu- 
nauté, en  vertu  d'une  ordonnance  de  M.  l'intendant 
d'Auch,  du  26  septembre  1781,  ont  déclaré  et  attesté 
la   même    chose,    par    deux  délibérations    séparées,   du  4 


DE  THIEFFRIES.  425 

novembre  de  la  même  année  :  ces  trois  actes  enregistrés , 
ont  e'té  déposés  et  joints  aux  minutes  du  notaire  de 
Plaisance^  près  Toulouse,  par  acte  du  20  mai  1808,  en- 
registré :  ce  notaire  étant  celui  du  canton  de  la  résidence 
delà  famille  des  susnommés. 

La  présente  généalogie  a  été  dressée  sur  les  titres  ori- 
ginaux, qui  ont  servi  aux  preuves  faites  en  Espagne, 
par  le  généalogiste  de  Sa  Majesté  Catholique,  et  en 
France,  par  dom  Villevieille,  lesquels  nous  ont  été 
produits. 


DE  THIEFFRIES,  maison  ancienne  et  illustre,  de 
la  Basse-Allemagne  et  des  Pays-Bas.  Elle  possède  les 
dignités  de  comte  et  de  comté  du  Saint-Empire. 

Nous  avons  donné  ses  armes  dans  ï Armoriai  du  Nobi- 
liaire, page  159,  et  planche  38. 

Les  preuves  régulières  de  cette  famille  ne  remontent 
qu'en  i35o;  elles  sont  certifiées  par  les  généalogistes  et 
hérauts  d'armes  des  Pays-Bas,  d'Autriche  et  de  France  ; 
elle  a  passé  de  tout  tems  pour  descendre  de  : 

Robert  I",  comte  de  Namur,  en  942,  du  nom  de 
Thieffries. 

Balthazard,  son  neveu,  possédait,  en  1012,  les  sei- 
gneuries de  Sanson  et  de  Vasseige,  dans  le  comté  de 
Namur,  de  Thieffries  et  du  Bus,  dans  la  Flandre. 

Robert  III,  est  repris  dans  les  titres  de  fondation  de 
l'abbaye  de  Floreffe,  il  accompagnait  Godefroi,  comte 
de  Luxembourg  et  de  Namur,  lorsqu'il  fonda  ce  monas- 
tère, en  1 121. 

Albert  de  Thieffries  fut  tué  au  siège  de  Gaza,  que 
faisait  Saladin,  Soudan  d'Egypte,  en  1 171. 

Jacques,  fils  de  Gérard,  fut  le  compagnon  d'armes 
et  le  conseil  de  Philippe-le-Hardi,  comte  de  Flandre, 

Il  habitait  le  château  de  Thieffries,  en  1392,  selon 
un  aveu  et  dénombrement  qu'il  donna  cette  année  au 
comte  de  Flandre. 

Il  eut  pour  fils  Martin  de  Thieffries,  qualifié,  par 
les  auteurs  contemporains,  gentilhomme  d'ancienne 
maison.    Il   fut    père  de    Marie-Catherine    de   Thieffries, 


^26  C)E  THIEFFRIES. 

qui  eut,  avec  Philippe  -  le  -  Bon,  duc  de  Bourgogne, 
après  la  mort  d'Isabelle  de  Portugal,  sa  femme,  deux 
fils  naturels,  nommés  Antoine  et  Baudouin,  qui  furent 
légitimés  par  le  Pape,  et  déclarés  habiles  à  succéder 
aux  états  de  leur  père;  mais  Antoine,  grand-amiral, 
généralissime  des  armées  de  Philippe-le-Bon,  son  père, 
fut  nommé  tuteur  de  Marie  de  Bourgogne,  sa  nièce,  et 
préféra  la  marier  à  l'Empereur  Maximilien,  à  qui  elle 
porta  les  dix-sept  provinces  des  Pays-Bas. 

Les  titres  et  diplômes  donnés  à  cette  maison  par  les 
empereurs  d'Allemagne ,  constatent  son  antique  no- 
blesse, ainsi  que  les  services  importants  qu'elle  a  ^rendus 
aux  comtes  de  Flandre,  aux  archiducs  d'Autriche,  aux 
empereurs  d'Allemagne. 

Charles-Quint  fait  mention  de  la  fidélité  inviolable  de 
cette  famille,   à  ses  souverains. 

Elle  n'a  point  dégénéré;  les  cinq  membres  qui  exis- 
tent de  cette  maison,  sont  chevaliers  de  Saint-Louis; 
quatre  ont   émigré  et  servi. 

Louis  DE  Thieffries  -  Beauvois  ,  ancien  maréchal 
de  camp,  aide-major  des  Cent-Suisses,  a  continué  à  res- 
ter près  du  Roi. 

Le  comte  de  Thieffries  -  Beauvois  _,  ancien  ca  - 
pitaine  au  régiment  de  Bourgogne,  a  un  fils  et  une 
fille,  mariée  à  M.  le  marquis  de  Balathier-Lantage, 
près  de  Saulieu,  Côte-d'Or. 

Armes:  d'argent,'' à  quatre  jumelles  de  gueules  en 
bandes,  accompagnées  de  neuf  merlettes  de  sable. 

Parmi  les  auteurs  qui  font  mention  de  cette  maison, 
on  peut  voir  Maurice,  héraut  d'armes,  dans  son  Histoire 
chronologique  des  Chevaliers  de  la  Toison  d'or,  depuis  la 
création. 

MM.  de  Sainte  -  Marthe,  conseillers  historiographes 
des  rois  de  France,  dans  leurs  Histoire  de  la  Maison  de 
France,  imprimée  en  1646  ;  Histoire  des  Maisons  souve- 
raines de  r Europe. 

Histoire  de  la  Noblesse  des  Pays-Bas^  par  Carpentier, 
imprimée  en  1664,  etc. 


DE  BARRET. 


427 


*  DE  BARRET  y  maison  d'une  noblesse  très-ancienne , 
originaire  d'Irlande,  ainsi  qu'il  appert  par  le  certificat 
authentique  qui  nous  a  été  mis  sous  les  yeux,  en  origi- 
nal, et  conçu  en  ces  termes  : 

^  «  A  tous  présens  et  avenir,  qui  ces  lettres  verront  ,oa 
éliront,  ou  ouiront ,  Nous,  Jacques  Terry ,  écuyer 
'\  »  Athlone  ,  seul  généalogiste ,  héraut  d'armes  ,  et  garde 
»  armoriai  de  S.  M.  Jacques  III,  roi  de  la  Grande - 
:  »  Bretagne ,  etc.  ,  salut  ;  à  la  requête  du  sieur  Jean-Bap- 
»  tiste  Barret,  nous  avons  fait  une  exacte  recherche 
»  dans  les  registres  de  notre  office,  pour  leurs  armes  et 
»  famille ,   dans     lesquels    nous    trouvons   que    ledit  sieur 

•  Jean  Barret,  écuyer,  est  fils  de  Guillaume  Barret, 
»  écuyer,  secrétaire  du  Roi  ,  et  de  la  demoiselle  Guil- 
»  lemette-Guillem  Saint-Michel  de  Francarnier,  lequel 
»  Jean-Baptiste  Barret,  est  marié  à  la  demoiselle  Marie- 
»  Thérèse  de  la  Molère ,  laquelle  maison  est  originaire- 
«  ment  descendue  de  la  très-ancienne  et  noble  maison 
»  de  Barret ,  dans  le  comté  de  Corke  dans  le  royaume 
»  d'Irlande,  et  porte  pour  armes  burrelé  de  dix  pièces 
»  d'or  et  de  gueules;  sur  un  casque  un  turban  de  la 
»  livrée  ;  pour  cimier  un  faucon  volant  ,  d'argent  ;  lam- 
»  brequins  de  gueules ,  doublés  d'argent ,  et  pour  dis- 
»  tinction  un  anneau  de  sable;  lesquelles  armes,  nous 
»  Athlone,  confirmons  et  accordons  audit  sieur  Jean- 
»  Baptiste  Barret,  écuyer,  et  à  sa  légitime  postérité ,  de 
»  les  porter  dans  leur  écusson  ,  tant  en  triomphes  qu'en 
»  funérailles,  sans  interruption  de  qui  que  ce  soit  (selon 
»  la  loi  des  armoiries  ) ,  en  vertu  des  lettres-patentes  à 
»  nous  accordées  par  Sa  Majesté  sur  le  grand  sceau 
»  dans  le  château  royal  de  Saint-Germain-en-Laye,  la 
»  première  année  de  son  règne;  en  foi  de  quoi  nous 
»  avons  signé  ces  présentes  lettres,  et  apposé  le  sceau 
»  de  notre  office,  le  24  octobre  171 2,  et  l'onzième 
»  année  du  règne  du  très-haut  et  sérénissime  prince 
»  Jacques  III  ,  roi  de  la  Grande-Bretagne,  et  défenseur 
»  de  la  Foi. 

»  Signé  Jacques  Terry  ,  Athlone  ». 


428  DE  BARRET. 

Guillaume  de  Barret  ,  écuyer ,  épousa  Guillemette- 
Guillem  de  Saini-Michel- de-Francarnier,  de  laquelle 
il  eut  : 

i."  Jean-Baptiste  de   Barret,  dont    l'article  suivra; 
2.*'  Pierre- François    de     Barret,    qui    a     formé    la 
branche  cadette  ,  rapportée  ci-après. 

Jean-Baptiste  de  Barret  ,  e'cuyer  ,  obtint  du  roi 
d'armes  d'Irlande,  le  certificat  ci-dessus  mentionne';  ayant 
accompagné  le  roi  Jacques  en  France ,  il  sY  fixa.  Il 
avait  épousé  Marie-Thérèse  de  la  Molère ,  de  laquelle 
il  laissa: 

i.**  François-René  Joseph  de  Barret,  écuyer,  an- 
cien greffier  et  chef  du  parlement  de  Bordeaux, 
marié  à   Catherine    Denys;   mort   sans   postérité; 

2.°  Edme-Jean-Baptiste  de  Barret,  écuyer ,  mestre- 
de-camp  de  cavalerie,  lieutenant  de  MM.  les  ma- 
réchaux de  France,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis;  mort  en  1793,  victime 
de  la  révolution.  Il  avait  épousé  sa  cousine  Mar- 
guerite de  la  Molère,  de  laquelle  il  n'a  pas  laissé 
d'enfants  ; 

3.°  N...  Barret  de  la  Tour  écuyer,  qui  avait  servi 
dans  toutes  les  guerres  sous  Louis  XV ,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ;  marié 
à  Marie  Lartigue ,  de  laquelle  il  eut  Rose  de 
Barret,,  mariée  au  comte  de  Fages; 

4.°  N....  Barret ,  mort  sans  postérité  ; 

5.°  Albert  de  Barret,  grand  archidiacre  ; 

6.°  N....  Barret  de  Francarnier,  tué  à  la  guerre 
sous  Louis  XV  ; 

7.°  Anne-Marguerite-Thérèse  de  Barret,  mariée, 
en  1719,  au  seigneur  André  du  Hamel,  vicomte 
de  Castets ,  ancien  conseiller  au  parlement  de 
Bordeaux; 

8.°  Angélique  de  Barret,  mariée  à  Léonard-Guil- 
laume de  Briversac,  conseiller  au  parlement  de 
Bordeaux  ; 

9.°  Marie-Françoise  de  Barret,  mariée  à  Jean  du 
Mirât ,  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux. 
Ainsi  finit  la  branche  aînée  de  la  maison  de 
Barret. 


DE  BARRET.  ,  429 

Branche  cadette. 

Pierre- François  de  Barret,  conseiller  du  Roi,  marié 
à  Anne  Hazera  de  Tillant,  de  laquelle  il  eut  : 

i.°  Jean-Baptiste- Luc     de    Barret,    écuyer,    dont 

l'article  suivra  ; 
2.°  Pierre    de    Barret ,     qui    a    formé    la    seconde 

branche  ; 
3.'*  Françoise  de  Barret,  marie'e  à  messire  de  Bigot 
de  Beaulos,   conseiller  au  parlement  de  Bordeaux. 

Jean -Baptiste -Luc  de  Barret,  écuyer,  greffier  en 
chef  du  parlement  de  Bordeaux,  marié  à  mademoiselle 
Morel,  de  laquelle  il  eut  : 

Pierre- Jean -Baptiste- Marie  de  Barret,  écuyer, 
conseiller  au  parlement  de  Bordeaux,  qui,  de  son 
mariage  avec  mademoiselle  Delpy  de  Laroche, 
laissa  : 

a,  Pierre -Jean -Baptiste    de    Barret,     écuyer, 
^  mort  lieutenant  au  dixième  régiment   de  hus- 
sards, en  1 8 14,  sans  alliance  ; 

b.  Martine  -  Françoise  de  Barret,  mariée,  en 
181 1,  à  son  cousin  Louis-Henri  Delpy  de 
Laroche,  chevalier  des  ordres  royaux  et 
militaires  de  Saint-Louis,  et  de  Notre-Dame 
du  Mont-Carmel,  capitaine  à  l'école  royale 
de  Saint-Gyr,  dont  elle  a  deux  fils  et  une 
fille.  Voyez  le  tome  XII  du  Nobiliaire  uni- 
versel de  France,  page  278. 

Pierre  de  Barret,  écuyer,  cornette  dans  le  ré- 
giment de  Nicolaï,  marié,  dans  le  mois  de  novembre 
1754,  à  sa  cousine  Marie- Françoise  du  Hamel ,  dont 
il  eut  deux  tils,  morts  en  bas  âge;  et  Françoise  de 
Barret,  mariée,  en  1787,  à  son  cousin  Jean-Baptiste- 
Luc  de  Chasteau,  écuyer ,  mort  à  Londres  émigré  en 
1795.  De  ce  mariage  est  issu  ; 

Edme-Thérèse-Jean- Baptiste    de    Chasteau.    Voyez 
le  tome  VIII  du   Nobiliaire  universel  de   France, 
■      page  374. 
Ainsi  finit  la  seconde  branche  de  Barret. 

Armes  \  hxxvtXz  d'or  et  de  gueules.  L'écu  timbré  d'un 
casque  de  chevalier,  orné  de  ses  lambrequins;  cimier, 
un  faucon  essorant  d'argent;  devise,  Dominus  providcbit . 


^30  D'IRLANDE. 


d'Irlande,  famille  noble  de  Normandie,  qu'une 
tradition  fait  originaire  d^Irlande,  maintenue  dans  sa 
noblesse j  en  i543,  et  lors  de  la  recherche,  le  12  avril 
1666. 

I.  Jean  d'Irlande,  I"  du  nom ,  procureur-général 
de  la  cour  des  aides  de  Rouen  (i),  en  i533,  eut  pour 
fils: 

II.  Guillaume  d'Irlande,  sieur  du  Bos-le-Comte  et 
du  Parc,  qui  obtint  un  arrêt  de  confirmation  de  noblesse , 
du  roi  Francis  1°%  au  mois  de  septembre  1543.  Il 
mourut  en  i558,  et  est  rappelé  dans  un  acte  de  partage 
du  16  juillet  i58o.  Il  avait  épousé  demoiselle  Alexis,  le 
Gras,  dont  sont  issus  : 

i.°  Jean  d'Irlande,  écuyer,  procureur-général  en 
la  cour  des  aides  de  Rouen,  le  7  mars  iSSy,  sei- 
gneur du  Parc,  près  Vernon,  marié  avec  Isabeau 
Ribault  ,  fille  de  Jacques  Ribault,  écuyer,  sei- 
gneur du  Mesnil,  et  de  Françoise  Mayel.  11  en 
eut  deux  filles  : 

a.  Anne  d'Irlande,  mariée  à  Philippe  de 
Mauduit  ; 

b.  Marie  d'Irlande,  mariée,  après  le  16  juillet 
i588,  avec  Jacques  de  Croismare,  seigneur 
de  Saint-Just  et  de  Boireault,  fils  de  Jacques 
Croismare,  seigneur  des  mêmes  lieux,  et  de 
Marie  de  Gallenge  d'iffreville  ; 

2.°  Louis,  dont  l'article  suit; 

3.°  Pierre  d'Irlande,  qui  eut  en  partage,  le  16 
juillet  i58o,  la  terre  de  Saint-Nicolas,  la  Vallée 
de  Sarang,  Clautres  et  le  Colombier,  proche  la 
Couture. 

III.  Louis  d'Irlande,  l"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
du    Bos-le-Comte,    du    Parc,    d'Abenon,     etc.,    partagea, 


(i)   Voyez    l'Histoire    de  la  \ille    de    Rouen,    par   Amiot  , 
j^n-12,  tome  le"",  page  121. 


D'IRLANDE.  43 1 

avec  ses  frères,  la  succession  paternelle,  le  16  juillet 
i58o.  Il  épousa  Anne  le  Court,  dame  d'Abenon  et  de 
Familly,  fille  de  Nicolas  le  Court,  écuyer,  seigneur  de 
Familly  ;  laquelle  partagea  la  succession  paternelle,  avec 
Marie  et  Marguerite  le  Court,  ses  sœurs,  cette  dernière 
femme  de  Robert  Massieu,  écuyer,  seigneur  de  la  Pelar- 
dière,  et  en  secondes  noces  ,  de  Louis  le  Tourneur, 
écuyer,  sieur  du  Hameau  Bouchard  ;  et  Marie  le  Court, 
épouse  de  Philippe  ou  Philibert  de  Bonnechose,  écuyer, 
siear.de  la  Volotière  :  Louis  d'Irlande  mourut  avant  le 
3  juillet  i586.  Anne  le  Court  l'avait  prédécédé.  De  leur 
mariage  sont  issus  : 

i.°  Louis  d'Irlande,  écuyer,  seigneur  d'Abenon, 
de  Familly,  du  Parc,  etc.  ,  qui  fut  père  de  : 

a.  Gilles  d'Irlande,  écuyer,  sieur  du  Parc, 
d'Abenon  et  de  Familly,  marié  avec  demoi- 
selle Claude  de  la  Saussaye,  dont  il  eut  Louise 
d'Irlande,  mariée  à  Jacob  d'Irlande,  son 
cousin,  mort  le  \6  juin  1648  : 

b.  Louis  d'Irlande,  curé    de    la    Halboudière; 

c.  Pierre  d'Irlande  ; 
2.°  Jacques,  dont  l'article  suit  , 
3.°  Marguerite  d'Irlande,   femme,    le  22  mai   1604, 

de  Louis  des  Champs  ,  écuyer  ,  sieur  de  la 
Cruelle,  époque  à  laquelle  Alexandre  d'Irlande 
lui  vendit  quelques  pièces  de  terre. 

IV.  Jacques  d'Irlande,  écuyer,  seigneur  de  Familly, 
par  le  partage  des  biens  de  sa  mère,  le  3i  août  i58i  , 
du-Bos-le-Comte  et  de  la  Vallée  Sarang,  par  celui  des 
biens  paternels,  le  3  juillet  1 586  ;  épousa  Anne  de  Piperay 
de  Marolles,  laquelle  épousa,  en  secondes  noces,  Jacob 
le  Michel,  remarié  avec  mademoiselle  Marguerite  Bau- 
douin, père  de  Jean  le  Michel,  né  le  i5  mai  i636.  De 
son  premier  mariage,  avec  Jacques  d'Irlande,  sont 
issus  : 

I."  Jacques  d'Irlande,  seigneur  du  Bos-le-Comte, 
tuteur  de  ses  deux  frères  puînés,  marié  avec 
Françoise  de  Malortie  de  Boisgirard,  qui  avait  la 
garde  noble  de  leur  fils,  Alexandre  d'Irlande, 
en  1604,  alors  sous  la  tutelle  de-  Marguery  de 
Malortie,  sieur  de  Boisgirard.    Il  mourut  en   16 17; 


432  D'IRLANDE. 

2.*»  Alexandre,  dont  l'article  suit; 

3.«  Pierre  d'Irlande,  mort  sans  enfants.  Ses  biens 
furent  partagés  entre  les  enfants  de  Jacques,  son 
frère,  le  24  décembre  lôoS^  partage  reconnu 
le  26  avril  1606. 

V.  Alexandre  d'Irlande  ,  écuyer ,  sieur  de  Malloué  , 
émancipé  par  acte  dil  9  février  i6o5  ;  épousa,  par  contrat 
du  i5  novembre  1626,  Perrine  de  Chanu,  fille  de 
Louis  de  Chanu,  écuyer,  sieur  de  Ghantepie.  Il  eut  de  ce 
mariage  : 

VI.  Jacob  d'Irlande,  écuyer,  sieur  de  Malloué, 
qui  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  le  12  mars  1644,  et 
mourut  et  fut  inhumé  à  la  Couture,  le  16  juin  1648.  Il 
avait  épousé  Louise  d'Irlande,  sa  cousine  ,  fille  de  Gille 
d'Irlande,  seigneur  de  Familly,  du  Parc,  d'Abenon,  etc., 
et  de  Claude  de    la    Houssaye.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Antoine,  dont  l'article  suit  : 
2.°  Adrien  d'Irlande,  diacre,  vivant  le   i5  mai  1664; 
3/  Alexandre    /d'Irlande,     seigneur    de     Malloué, 
baptisé  le  5  avril    i633,   maintenu  par  arrêt  de  la 
cour,  du  23  février  lôSy;  mort  le  4  octobre   1677. 
Il  avait  épousé,     par  contrat    du    3    mars    1666, 
demoiselle  N.  ...Hardouin,  des  seigneurs  de  Saint- 
Quentin,  dont  il  eut  : 
A.  Antoine  d'Irlande,  seigneur  de  St. -Quentin, 
baptisé  le  27  mars   1668,   marié,  le  premier 
mars    1699,    avec    demoiselle     Henriette    le 
Prévost;    mort    le  2  décembre  1720.  Il  eut  de 
son  mariage  : 
a.  Antoine  d'Irlande,    marié    avec  demoi- 
selle du  Mesnil  de  Quercy; 
h.    Jacques      d'Irlande,      écuyer     seigneur 
de   Saint-Quentin,    qui    servit    dans    les 
gendarmes  de    la  garde  du    Roi,  marié 
avec     demoiselle      Gabrielle     Foesnard, 
dont  il   eut  :  —    Louis-Alexandre   d'Ir- 
lande,   seigneur    de    Saint-Quentin-des- 
Isles,   Colendre  et   autres   lieux,   qui  fut 
conseiller  au  parlement  de   Rouen,  marié 
avec    demoiselle     Marie- Ursule-Honorée 


D'IRLANDE.  ^33 

de  Goulafre  de  Camplessis,  dont  sont 
issus  deux  enfants  ;  —  a,  Jacques- 
Alexandre  d'Irlande  de  Saint-Qucniin, 
qui  a  épousé  Eléonore  des  Hayes  de 
Ferval;  il  fit  preuve  de  son  dévouement 
au  Roi  aussitôt  son  arrivée  en  France, 
en  s'empressant  de  servir  près  de  sa  per- 
sonne^ en  qualité  de  garde  du  corps  ;  le 
suivit  à  Gand_,  et  rentra  avec  lui,  en 
France;  ayant  été  fait  chevalier  de  la 
Légion-d'Honneur,  il  a  continué  son 
service  près  du  Roi  ;  puis,  ayant  obtenu 
de  servir  dans  la  ligne,  il  entra  dans  les 
chasseurs  à  cheval  des  Vosges  (  24°.  ),  en 
qualité  de  premier  lieutenant,  où  il  sert 
maintenant;  —  b.  Madelaine  -  Hono- 
rée d'Irlande  de  Saint-Quentin,  mariée 
en  1800,  avec  Louis-Joseph  -  Etienne 
d'Irlande  ,  capitaine  de  cavalerie,  son 
cousin,  rapporté  au  XI  degré; 

c.   Françoise    d'Irlande,    mariée    à     Guil- 
laume Vautier; 

B.  Alexandre  d'Irlande,  seigneur  de  Malloué, 
baptisé  le  28  octobre  1,670,  marié  avec  N.... 
de  la  Valezère,  dont  il  eut  : 

a.  Adrien  d'Irlande,  prêtre  ; 

b.  François-Adrien,  curé  de  la  Couture; 

c.  Madelaine  d'Irlande  : 

d.  Une     autre     demoiselle,     morte      sans 
alliance  ; 

C.  Louise    d'Irlande,     baptisée    le  21     février 

1667; 

D.  Françoise  d'Irlande,  baptisée  le  4  mars 
1669,  morte  le  14  septembre  1671  ; 

4.°  Marguerite  dlrlande,  mariée,  par  contrat  du 
i3  novembre! 643,  avec  Jean  des  Hays,  écuyer, 
seigneur  de  Krcheville; 

5.°  Louise  d'Irlande,  baptisée  le  16  octobre  i63i, 
mariée  avec  Adrien  le  Velain,  écuyer,  sieur  du 
Bosnoir. 

VII.    Antoine    d'Irlande,     écuyer,     seigneur     d'Abe- 
H.  28 


434  D'IRLANDE. 

non,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  par  jugement  des 
commissaires  députés,  lors  de  la  recherche  des  faux 
nobles,  en  Normandie,  du  12  avril  1666.  Il  épousa  de- 
moiselle Marie  des  Periers,  dont  il  eut  : 

i.°  Michel,  dont  l'article  suit; 
2.°  Jean-Baptiste  d'Irlande,  ecclésiastique  ; 
S."*  Alexandre    d'Irlande,      baptisé    le  2   septembre 
i663; 

4.°  Louise  d'Irlande,    baptisée  le   23    juillet   1662, 
morte  le  5  juillet  1674. 

VIII.  Michel  d'Irlande',  écuyer ,  épousa  demoiselle 
Marie   Pousset  de    Montauban,  de    laquelle  sont    issus  : 

i.°  Louis-Jacques-Mathieu,  qui  suit  ; 
2,**  Joseph- Jean -Baptiste    d'Irlande,    prêtre,     curé 
de  Saint-Quentin-des-Isles. 

IX.  Louis  -  Jacques  -  Mathieu  d'Irlande,  écuyer, 
épousa  demoiselle  Marie-Barbe  de  la  Vigne,  qui  le  rendit 
père  de  : 

X.  Louis-Joseph  -  Etienne  d'Irlande  ,  I"  du  nom  , 
écuyer,  garde  du  corps  du  Roi,  mort  en  1797.  Il  avait 
épousé  Marie -Marguerite -Jacques  de  la  Frémondière , 
dont  est  issu  : 

XL  Louis -Joseph- Etienne  d'Irlande,  capitaine 
commandant  d'escadron  au  sixième  régiment,  dit  chas- 
seurs de  l'Orne,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  naquit  à  Grandcamp  ,  arrondissement  de 
Bernay,  département  de  l'Eure,  le  i5  novembre  1773  ; 
ayant  toujours  été  inviolablement  attaché  à  la  cause  de 
la  maison  de  Bourbon,  il  ne  cessa  de  combattre  cons- 
tamment pour  elle.  Dès  l'âge  de  quinze  ans,  il  commença 
par  faire  partie  du  rassemblement  des  gentilshommes  de 
Normandie,  qui  eut  lieu  à  Gaen,  de  l'autorisation  des 
Princes,  en  1 791  ;  a  fait  les  camp^nes  de  1792,  avec  le 
grade  de  sous-lieutenant,  dans  l'armée  sous  les  ordres  de 
M.  le  duc  de  Bourbon;  a  fait  la  campagne  de  1793,  1794, 
1795  et  1796,  dans  un  régiment  de  ulhans  britanniques, 
commandé  par  M.  le  marquis  de  Bouille;  a  fait  les  cam- 
pagnes de  1797,  1798  et  1799,  dans  un  régiment  d'ar- 
tillerie royale,  commandé  par  M.  le  marquis  de  Rotaillé; 


DE  CASTERAS  DE  LA  RIVIÈRE.  435 

a  été  breveté  capitaine  de  cavalerie,  par  le  Roi,  le  3i 
décembre  1799;  fait  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  le  7  mars  181 5  ,  et  nommé  capitaine 
au  régiment  des  chasseurs  à  cheval  de  FOrne  (16*.), 
le  7  février  1816.  Il  a  épousé,  en  1801  ,  Madelaine- 
Honorée  d'Irlande  de  Saint-Quentin,  sa  cousine,  morte 
en  1810;  fille  de  Louis-Alexandre  d'Irlande,  seigneur 
deSaint-Quentin-des-Isles,  dont  est  issue  : 

Marie-Antoinette    d'Irlande,    née   le   premier    sep- 
tembre 1801. 

Armes  :  d'azur ,  au  chevron  d'or  accompagné  en  chef 
de  deux  merlettes  d'argent,  et  en  pointe  d'une  coquille 
du  même. 


DE  CASTERAS  DE  LA  RIVIÈRE,  en  Bigorre, 
branche  aînée  de  l'ancienne  maison  de  Casteras  ,  rap- 
portée dans  le  tome  XI  du  Nobiliaire  universel  de  France, 
011  nous  avons  dit  que  l'état  actuel  de  cette  branche  ne 
nous  était  point  connu;  nous  allons  en  donner  la  conti- 
nuation jusqu'aujourd'hui  ,  d'après  les  renseignements 
ultérieurs  qui  nous  sont  parvenus. 

XV.  Henri  Guillaume  de  Casteras  de  la  Rivière, 
qui  forme  le  quinzième  degré  de  cette  branche  ,  épousa, 
en  1757,  Marguerite  de  Cistac  de  Cieutat  ;  depuis  cette 
époque ,  cette  branche  s'est  fixée  à  Cieutat ,  près  Ba- 
gnèresde  Bigorre.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.**  Joseph-Gratien  ,  dont  l'article  suit;' 
2.°  Pierre-Germain-Thérèse  de  Casteras  de  la 
Rivière ,  qui  était  vicaire  général  de  Bourges , 
avant  la  révolution ,  et  fut  obligé  de  s'émigrer 
en  Espagne,  lors  de  la  persécution  des  prêtres 
non  assermentés  en  France  ;  il  fut  placé  à  l'hô- 
pital de  Sarragosse ,  aumônier  de«  Italiens,  et  y 
mourut  peu  de  tems  après; 
3.^  Joseph  de  Casteras,  chevalier  de  la  Rivière, 
officier  de  dragons,  qui  a  fait  toutes  les  cam- 
pagnes des  Princes,  en  émigration,  fut  lieute- 
nant dans  la  légion  de  Béon  ,  puis  dans  l'armée 
de  Condé  ,  où  il  s'est  distingué;   fut  nommé  che- 


436  DE  CASTERAS  DE  LA  RIVIERE. 

valier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  ,  et  depuis  fut  aide-de-camp  d'un  général 
de  division  ,  à  côté  duquel  il  fut  tué  d'un  boulet 
de  canon,  le  lo  avril  1814,  à  la  dernière  affaire 
de  Toulouse  ; 

4.'*  Marie- Edme-Jean-Baptiste  de  Casteras  de  la 
Rivière,  mariée  à  M.  le  marquis  de  Mun  de 
Sarlabous ,  lieutenant  des  gardes  du  corps  ,  ma- 
réchal de  camp  ; 

5.°  Louise  de  Casteras  de  la  Rivière,   non  marie'e. 

XVL  Joseph  Gratien ,  comte  de  Casteras  de  la 
Rivière,  seigneur  de  la  Peyre,  né  en  1761  ,  fut  premier 
page  de  S.  A.  R.  Monsieur,  aujourd'hui  Sa  Majesté 
Louis  XVIII,  et  capitaine  au  régiment  du  Roi ,  dragons, 
en  1788.  Il  a  fait  ses  preuves  pour  les  honneurs  delà 
cour;  épousa,  au  mois  d'octobre  1790,  Anne-Juliette- 
Pierrette  Rousseau  ,  fille  unique  de  feu  Pierre  Rousseau, 
conseiller  du  Roi ,  receveur  des  domaines  et  octrois  de 
la  ville  de  Paris ,  et  de  dame  Marie- Anne-Julie  de 
Kessel. 

Mademoiselle  Rousseau ,  reçut ,  en  considération  de 
ce  mariage,  de  madame  la  comtesse  de  Sabran,  sa  cou- 
sine, une  donation  de  5o,  000  francs,  par  contrat  de 
mariage  retenu  le  7  octobre  1790,  devant  M.  Pugens, 
notaire  royal  à  Toulouse.  Le  comte  de  Casteras  a  eu 
de  son  mariage  : 

i.°  Louis-Martin-Jules  de  Casteras  de  la  Rivière, 
né  le  25  août  1793.  Il  était  lieutenant  de  carabi- 
niers, au  37°  régiment  d'infanterie  Jégère,  où 
il  fut  nommé  capitaine,  après  la  campagne  de 
i8i3  ,  dans  la  grande  armée,  et  passa  premier 
lieutenant  au  3"*  régiment  des  gardes-d'honneur, 
où  servait  le  comte  de  Casteras  de  la  Rivière,  son 
père ,  qui  commandait  le  7®  escadron  de  guerre, 
en  i8i3  ; 

2.**  Edouard  de  Casteras  delà  Rivière,  né  le  27  oc- 
tobre 1794,  lieutenant  au  18®  régiment  d'in- 
fanterie légère  ;  il  fut  blessé  à  la  bataille  de 
Dresde,  le  26  août  181 3;  il  est  aujourd'hui  lieu- 
tenant de  grenadiers,  dans  la  légion  des  Hautes- 
Pyrénées; 


THIERRY  DE  VILLE-D'AVRAY.  487 

3.°  Natalie  de    Casteras  de    la   Rivière,    morte  en 
bas  âge. 


*0' 


Armes  :  écartelé  :  aux  i  et  4  de  gueules ,  à  la  tour 
d'argent  maçonnée,  ouverte  et  ajourée  de  sable;  au  2, 
d'azur  à  trois  massues  d'or  renversées  ;  au  3,  d'or,  à 
deux  tourteaux  de  gueules.  Couronne  de  marquis. 


THIERRY  DE  VILLE-D*AVRAY,  famille  distin- 
guée par  ses  services  militaires,  et  ceux  qu'elle  a  rendus 
à  la  personne  de  nos  Rois,  ainsi  qu'il  appert  par  les 
lettres-patentes  délivrées  par  S.  M.  Louis  XV,  datées  de 
Versailles,  au  mois  d'avril  1769,  dans  lesquelles  il 
est  dit  : 

«  Que  François-Christophe  Thierry,  écuyer,  premier 
»  valet  de  chambre  du  Dauphin,  est  issu  d'une  famille 
))  anciennement  attachée  à  la  personne  de  nos  Rois,  et 
))  qui  depuis  plus  de  cent  cinquante  ans,  et  pendant 
T)  quatre  générations  consécutives,  a  possédé  différentes 
))  charges  de  la  cour,  où  elle  a  donné  des  preuves  mul- 
»  tipliées  de  son  zèle  ,  de  sa  fidélité  et  de  son  attache- 
»  ment  à»la  dynastie  régnante  ; 

«  Q.ue  Marc-Antoine  Thierry,  écuyer,  baron  de  Ville- 
T)  d'Avray,  fils  du  précédent,  a  servi  pendant  vingt-deux 
»  ans  dans  la  première  compagnie  des  mousquetaires  de 
r>  la  garde  ordinaire  du  Roi  ;  qu'il  s'est  comporté,  aux 
»  armées  et  près  de  la  personne  du  monarque,  avec  autant 
i>  de  bravoure,  que  d'assiduité  et  d'intelligence  ;  ce  qui  a 
»  engage  le  Roi  à  le  nommer,  pour  être  chargé  auprès 
T)  de  son  auguste'  personne,  de  son  service  et  des  affaires 
»  de  ladite  compagnie,  et  à  le  destiner  à  remplir,  un 
»  jour  la  place  de  son  père,  dont  lesdites  lettres  lui 
T)  accordent  la  survivance,  et  qu'il  a  exercée  dans  la 
»  suite  avec  tant  de  zèle,  que  S.  M.  Louis  XVI,  par 
j)  d'autres  lettres- patentes  ,  délivrées  à  Versailles,  au 
'■>  mois  de  juin  1784,  à  l'occasion  de  Térection  de  la 
»  terre  de  Ville-d'Avray  ,  en  baronnie,  en  faveur  dudit 
»  sieur  Marc-Antoine  Thierry  de  Ville-d'Avray,  s'cx- 
n  prime  ainsi  ; 

n   Louis,     par  la    grâce   de  Dieu,   roi  de    France  et  de 


438  THIERRY  DE  VILLE-D'AVRAY.. 

»  Navarre ,  à  tous  présents  et  avenir,  salut  :  De  toutes 
»  les  re'compenses  que  les  souverains  destinent  au  mé- 
»  rite  distingué^  il  n'en  est  pas  qui  doive  devenir  plus 
»  sensible  pour  ceux  de  leurs  sujets,  que  l'élévation  de 
»  leurs  sentiments  en  a  rendus  dignes_,  que  les  titres  de 
»  dignité  qui  passant  à  leur  postérité,  deviennent  pour 
»  elle  un  objet  continuel  d'émulation,  en  lui  rappelant 
»  sans  cesse  que  ces  titres  ont  été  le  prix  de  ses  émi- 
»  nentes  qualités  et  vertus  ;  pénétré  de  la  vérité  de  ces 
w  principes,  nous  estimons  ne  pouvoir  en  faire  une  plus 
»  juste  application  qu'en  faveur  de  notre  cher  et  bien 
»  amé  le  sieur  Marc  -  Antoine  Thierry ,  seigneur  de 
»  Ville-d'Avray,  chevalier  de  notre  ordre  royal  et  mi- 
»  litaire  de  Saint-Louis,  mestre  de  camp  de  dragons, 
»  l'un  de  nos  premiers  valets  de  chambre,  et  commis- 
»  saire  général  de  notre  maison^  au  département  des 
»  meubles  de  notre  couronne,,  émule  du  zèle,  de  la 
»  fidélité  et  de  l'entier  dévouement  avec  lesquels  ses 
»  ancêtres  se  sont  consacrés  depuis  près  de  deux  siècles, 
»  au  service  de  la  famille  royale,  et  particulièrement 
»  les  sieur  et  dame  Thierry^  ses  père  et  mère,  à  celui 
»  de  notre  personne  ;  l'une,  dès  notre  plus  tendre  jeu- 
»  nesse ,  en  qualité  de  notre  première  femme  de  cham- 
»  bre  ;  l'autre,  pendant  vingt  ans,  dans  la  charge  de 
»  notre  premier  valet  de  chambre;  à  peine  le  sieur 
»  Thierry  lui  avait-il  succédé  dans  cette  place,  que  nous 
»  avons  facilement  discerné  qu'il  joignait  à  la  vivacité 
»  du  zèle  de  ses  parents,  une  intelligence  et  des  talents 
»  acquis,  qui  devaient  lui.  mériter  notre  confiance; 
»  aussi  l'emploi  qu'il  en  a  fait  pour  l'emploi  de  notre 
»  service  a  bientôt  réalisé  nos  espérances,  et  nous  avons 
»  eu  la  satisfaction  de  voir  en  peu  de  tems  l'ordre  et 
»  l'économie  s'allier  avec  la  magnificence  qu'exige  l'é- 
»  clat  du  trône,  dans  les  différents  départements  dont 
»  nous  lui  avons  donné  l'administration  aussitôt  notre 
»  avènement  à  la  couronne  .  Tel  a  été  depuis  dix-huit 
»  ans,  le  fruit  de  ses  travaux  multipliés  pour  la  diminu- 
»  tion  des  dépenses  de  nos  cabinets;  tels  nous  aimons  à 
»  penser  que  seront  encore  incessamment  ceux  de  la  ré- 
»  forme  de  notre  garde-meuble,  dont  le  plan  qu'il  a 
»  mis  sous  nos  yeux,  présente  une  épargne  conside- 
»  rable  pour  nos  finances,  en  ajoutant  même  encore  à 
»  la    splendeur    qui  doit    régner   dans  un  aussi  précieux 


THIERRY  DE  VILLE-D'AVRAY.  489 

n  dépôt.  Des  preuves  aussi  •  constantes  d'attachement  à 
»  notre  personne  et  à  nos  intérêts ,  que  nous  regarde- 
»  rons  toujours  comme  inséparables  de  ceux  de  l'État, 
»  nous  faisant  désirer  que  ledit  sieur  Thierry  puisse 
»  nous  les  continuer ,  en  les  conciliant  avec  son  affec- 
))  tion  particulière  pour  la  terre  de  Ville-d'Avray,  qu'il 
i>  possède  auprès  de  notre  château  de  Versailles ,  mou- 
»  vante  de  nous  en  plein  fief,  décorée  d'une  belle  mai- 
»  son  seigneuriale  dont  relèvent  plusieurs  fiefs  et  arrière- 
»  fiefs,  et  consistante  en  domaines,  droits  de  cens  et 
»  rentes,  terrages  ,  champarts,  droits  de  clôture  sur  ses 
y>  héritages  et  autres  droits,  utiles  et  honorifiques  en 
»  dépendants ,  nous  nous  sommes  le  plus  volontiers  dé- 
«  terminé  à  lui  donner  une  marque  signalée  de  notre 
«  bienveillance  ,  en  érigeant  cette  terre  en  baronnie. 

»  A  ces  causes  et  autres ,  à  ce  nous  mouvant  de  notre 
»  grâce  spéciale ,  pleine  puissance  et  autorité  royale , 
»  nous  avons ,  ladite  terre  de  Ville-d'Avray,  élevée,  créée 
»  et  érigée  par  ces  présentes ,  signées  de  notre  main  , 
»  élevons  ,  créons  et  érigeons ,  en  nom  ,  titre  et  dignité 
»  de  baronnie ,  pour  être  tenue  et  possédée  à  l'avenir 
»  par  ledit  Marc-Antoine  Thierry ,  ses  enfants ,  pos- 
y)  térité  et  descendants,  nés  et  à  naître  en  légitime 
»  mariage,  propriétaires  de  ladite  terre  audit  titre  de 
»  baronnie  de  Ville-d'Avray,  voulons  et  nous  plaît  qu'ils 
n  puissent  se  dire  nommer  et  qualifier  en  tous  actes  et 
»  en  toutes  occasions,  tant  en  jugements  que  dehors, 
»  barons  de  ViJle-d^Avray,  et  jouissent  des  mêmes  hon- 
T)  neurs,  armes,  blasons,  droits,  privilèges,  avantages 
»  et  prérogatives  en  fait  de  guerre,  et  assemblées  d'état 
T)  et  de  noblesse ,  dont  jouissent  les  autres  barons,  de 
»  notre  royaume  ,  encore  qu'ils  ne  soyent  si  particuliè- 
»  rement  exprimés ,  que  tous  vassaux ,  arrière-vassaux 
j)  et  autres  tenant  noblement  et  en  roture  des  biens 
»  dans  la  mouvance  et  directe  de  ladite,  baronnie  de 
»  Ville-d'Avray,  les  reconnaissent  pour  barons,  et  qu'ils 
»  fassent  les  foi  et  hommage,  et  fournissent  leurs  aveux 
»  et  dénombrement,  le  cas  y  échéant,  sous  les  noms, 
»  titres  et  qualité  ,  sans  néanmoins  que  Icsdits  seigneurs, 
»  barons  de  Ville-d'Avray ,  soyent  tenus  envers  nous 
»  et  leurs  vassaux  ,  et  tenanciers  envers  eux ,  à  d'autres 
»  et  plus  grands  droits  que  ceux  dont  ils  sont  tenus  ac- 
9  luellement ,   ni    que  pour   raison  de    ces    prétextes ,   il 


440  THIERRY  DE  VILLE-D'AVRAY. 

»  puisse  en  être  innové  aux  usages  et  coutumes  des 
»  lieux  y  ni  aux  droits  et  devoirs  qui  pourraient  être  dus 
»  à  d'autres  qu'à  nous  ,  si  aucuns  y  a  ;  comme  aussi  sans 
»  aucun  cliangement  de  ressort,  justice  et  mouvance; 
»  à  la  charge  toutefois ,  par  les  seigneurs  et  propriétaires 
»  de  ladite  baronnie  ,  de  relever  de  notre  couronne  ,  aux 
»  seuls  foi  et  hommage,  aux  droits,  devoirs  et  services 
»  accoutumés  dont  sont  tenus  envers  nous  les  autres 
»  barons  de  notre  royaume.  Si  donnons  en  mandement 
»  à  nos  amés  et  fe'aux  conseillers  les  gens  tenant  notre 
»  cour  de  parlement,  chambre  des  comptes  à  Paris,  à 
»  tous  autres  nos  officiers  et  justiciers  qu'il  appartien- 
»  dra,  que  ces  présentes  ils  ayent  à  faire  registrer,  et 
»  de  l'effet ,  contenu  en  icelles  ,  faire  jouir  et  user  ledit 
»  sieur  Thierry  et  ses  successeurs ,  barons  de  Ville- 
»  d'Avray,  pleinement,  paisiblement  et  perpétuellement, 
»  cessant  et  faisant  cesser  tous  troubles  et  empéche- 
»  ments ,  et  nonobstant  tous  édits  ,  déclarations ,  arrêts 
»  et  règlements  à  ce  contraires ,  auxquels  et  aux  déro- 
»  gatoires ,  des  dérogatoires  y  contenues  ,  nous  avons 
»  dérogé  et  dérogeons  par  ces  mêmes  présentes,  pour  ce 
»  regard  seulement ,  et  sans  tirer  à  aucune  conséquence, 
ï)  sauf  toutes  fois  notre  droit  et  l'autrui  en  tout  ;  car 
»  tel  est  notre  plaisir ,  et  afin  que  ce  soit  chose  ferme  et 
»  stable  à  toujours ,  nous  avons  fait  mettre  notre  scel 
»  à  ces  présentes.  Donné  à  Versailles  au  mois  de  juillet 
»  l'an  de  grâce  mil  sept  cent  quatre-vingt-quatre,  et  de 
»  notre  règne  le  onzième. 

»  Signé  Louis.  » 

Messire  Marc- Antoine  Thierry,  baron  de  Ville- 
d'Avray ,  maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi ,  che- 
valier de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis ,  pre- 
mier valet  de  chambre  de  Sa  Majesté,  et  commissaire- 
général  au  département  du  garde-meuble  de  la  cou- 
ronne, est  mort  victime  du  massacre  du  2  septembre.  Il 
avait  épousé  Cécile-Marguerite  Lemoine,  fille  de  Henri- 
Etienne  Lemoine,  écuyer ,  et  de  Louise-Cécile  Taver- 
nier  de  BouUongne,  de  laquelle  il  a  laissé  : 

I .°  Àmand     Thierry ,    baron      de     Ville-d'Avray , 

dont  l'article  viendra  ; 
2.°  Marie-Louise  Thierry,  mariée  à  M.  le  baron  de 

Pont-l'Abbé  ,    maréchal  des  camps  et  armées  du 


DE  GALBERT.  44, 

Roi,  coqimandant  l'infanterie  delà  garde  du  Roi, 

dont  elle  a  eu  plusieurs  enfants. 
Amand  Thierry,  baron  de  Ville-d'Avray,  né  le  11  jan- 
vier 1773,  entré  au  service  dans  le  régiment  Royal-Com- 
tois, chef  d'escadron,  premier  valet  de  chambre  des 
rois  Louis  XVI  et  Louis  XVIII,  intendant  du  garde- 
meuble  de  la  couronne,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  et  du  Phénix  d'Hohenlohe, 
marié  à  Antoinette-Hippolyte  Thierry,  sa  cousine.  De 
ce  mariage  est  issu  : 

Victor-Amand  Thierry  de  Mauregard,  officier  des 
dragons  de  la  garde  royale,  chevalier  de  l'ordre 
de  la  Légion-d' Honneur. 

Armes:  d'azur ,  au  chevron  d'argent  accompagné  en 
chef  de  deux  tours  du  même,  et  en  pointe  d'un  lion  d'or 
armé  et  lampassé  de  gueules  ;  l'écu  timbré  d'un  casque 
taré  au  tiers,  orné  de  ses  lambrequins,  et  sommé  d'une 
couronne  de  baron. 


DE  MONTLEZUN,  noble  et  ancienne  maison,  '  rap- 
portée dans  le  tome  IX  ,  pag.  445,  dont  les  armes  sont  : 
d'argent,  au  lion  de  gueules  accompagné  de  neuf  cor- 
neilles de  sable,  becquées  et  membrées  de  gueules.  Cou- 
ronne de  marquis.  Supports  :  deux  lions. 


DE  GALBERT,  ancienne  famille  du  Dauphiné. 

Lors  de  la  réunion  du  Dauphiné  à  la  couronne  de 
France,  en  1349,  un  des  aïeux  delà  famille  de  Galbcrt, 
était  secrétaire  intime  de  Humbert,  dernier  Dauphin;  il 
était  son  notaire,  et  stipulait  :  par  devant  moi,  noble  Galbert, 
notaire;  mais  la  filiation  suivie  et  par  titres,  de  cette 
famille,  ne  remonte  qu'à  : 

I.  Raimond  de  Galbert,  qualifié  nobley  dans  la 
révision  des  feux,  de  l'année  1458,  dont  copie  a  été  tirée 
de  la  chambre  des  comptes  du  Dauphiné.  Il  testa  en  1480, 
et  laissa  de  Philippe  de  Toverie,  sa  femme  : 

II.  Antoine  de  Galbert  ,  ecuyer ,  marie  à  Domi. 
nique  de  Lucé,  dont  il  eut  : 


442  DE  GALBERT. 

1.°  Ennemondj  dont  l'article  suit;  ^ 
2.°  Michel  de  Galbert  ; 

on-'         [  religieux  à  Saint-Martin; 

5  .'^  Claude  de  Galbert  ; 

6."  Jeanne  de  Galbert,   mariée    à  N....    du  Van   de 

Campo  ; 
y.*»  Catherine  de  Galbert,  alliée  à  Colin  N....  ; 
8."    Antoinette    de  Galbert,,  femme  d'Aimond    de 

Rivoles. 

III.  Ennemond  de  Galbert,  I"  du  nom,  écuyer, 
épousa  Raimonde  de  Genton,  de  laquelle  il  laissa  : 

i.°  Ennemond^  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Telmos  de  Galbert. 

IV.  Ennemond  de  Galbert  ,  11°  du  nom,  écuyer, 
épousa  Jeanne-Marguerite  de  Gommiers.  Il  eut  de  ce 
mariage  : 

I  .*  Philippe,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Jean  de  Galbert; 
•3.®  Ennemond  de  Galbert; 
4.  °  Pierre  de  Galbert  ; 
5.'  Lucrèce  de  Galbert; 
6."  Merande  de  Galbert; 
y.**  Ennemonde  de  Galbert  ; 
8.°  Antoinette  de  Galbert  ; 
9.°  Marguerite  de  Galbert  ; 
io.°  Elisabeth  de  Galbert. 

V.  Philippe  DE  Galbert,  écuyer,  seigneur  d'Es- 
tapes,  épousa  Marguerite  de  la  Pra,  rappelée  dans  le 
contrat  de  mariage  d'Alexandre  ,  son  second  fils,  auquel 
elle  fait  une  donation.  De  ce  mariage  vinrent  : 

i.°  Philippe  de  Galbert,  auteur  de  la  branche  des 

seigneurs  d'Eslapes,  éteinte; 
2.**  Alexandre,  dont  l'article  suit  ; 
3.°  Françoise  de  Galbert; 
4.°  Anne  de  Galbert  ; 
5.°  Louis  de  Galbert; 
6.0  Claire  de  Galbert . 

VI.  Alexandre    de    Galbert,    I"     du     nom,    écuyer, 


DE  GALBERT.  4^3 

seigneur  de  Rochenoire  et  de  Trinconnière,  est  compris 
au  rôle  de  1  arrière-ban  des  gentilshommes  du  Dauphiné, 
convoqué  par  le  Roi,  au  mois  d'octobre  i63o,  pour 
marcher  sur  Casai;  et  servit  à  l'arrière-ban,  convoqué 
en  1640,  pour  porter  du  secours  à  Turin,  et  dont  la 
revue  fut  faite  à  Gap,  le  3o  juillet  de  ladite  année.  Il  fut 
maintenu  dans  son  ancienne  noblesse,  lui  et  sa  postérité, 
par  jugement  de  messire  Henri  de  la  Guette,  seigneur 
de  Chaze,  et  Alexandre  de  Sève,  seigneur  de  Chatignou- 
ville,  commissaires  et  juges-souverains,  députés  par  le 
Roi,  pour  la  vérification  des  titres  de  noblesse,  du 
7  mars  1641.  Il  testa  le  8  mars  i652,  devant  Saulce, 
notaire.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  2  5  septembre 
1622,  reçu  par  Martinon,  notaire  royal  de  Voyron,  de- 
moiselle Catherine  de  Dorgeoise,  fille  de  noble  Thomas 
de  Dorgeoise,  seigneur  de  Trinconnière.  De  ce  mariage 
est  issu  : 

VII.  Aymard  de  Galbert,  écuyer,  seigneur  de 
Trinconnière,  maintenu  dans  ses  privilèges  d'ancienne 
extraction,  par  François  du  Gué,  chevalier,  intendant; 
des  provinces  de  Dauphiné,  Lyonnais,  Forés  et  Beau- 
jolais, le  2  juillet  1667;  il  testa  le  5  mai  171 1.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  3  juin  1668,  demoiselle  Made- 
laine  Asport,  fille  de  messire  Louis  Asport,  et  de  dame 
Claudine  Faure.  De  ce  mariage  vinrent  : 

I.**  Alexandre,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Catherine  de  Galbert,  mariée  à  N  ....  de  Laval 

de  Maurienne; 
3.°  N  . . ..  de  Galbert,  femme  de  N  .  . . .  de  la  Bâtie. 

VIII.  Alexandre  de  Galbert,  I"  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Trinconnière  et  de  Rochenoire,  épousa, 
par  contrat  du  16  novembre  1708,  reçu  par  Pasquet , 
notaire  royal,  demoiselle  Marguerite  de  Gillet,  hlle  de 
Claude  de  Gillet,  et  de  demoiselle  Marie  Penon.  Ses 
enfants  furent  : 

I .°  Oronce,  dont  l'article  suit  ; 

2.''  Pierre  de  Galbert,  ecclésiastique; 

3.*  Marie-Célie  de  Galbert,  mariée  à   noble  Charles 

de  Voissanc  ; 
4.®  Françoise  de  Galbert,   religieuse    au    monastère 

des  dames  de  Tullins. 


444-  ^^  GALBERT. 

IX.  Oronce  de  Galbert  de  Rochenoire  ,  écuyer  , 
conseiller  au  parlement  de  Grenoble^  par  provisions  du 
20  mai  1745,  épousa,  par  contrat  du  premier  février 
1749,  reçu  par  Bevol,  notaire  royal  à  Grenoble,  de- 
moiselle Anne-Constance  le  Clet,  fille  de  noble  Charles- 
Mathieu  le  Clet,  capitaine  au  re'giment  de  Montanègre, 
officier  distingué,  mort  h  Bastia,  eu  Corse,  en  1740,  et 
de  dame  Anne-Henriette-Lucrèce  Héraud.  11  fit  son  tes- 
tament le  10  mai  1770.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Alexandre-Oronce-Constance,  qui  suit; 

2.°  Gaspard  de  Galbert,  capitaine  de  vaisseau, 
député  aux  états-généraux,  en  1789,  qui  n'a  eu 
qu'une  demoiselle,  mariée  à  M.  de  Monnière. 

X.  Alexandre  -  Oronce  -  Constance  -  de  Galbert  , 
écuyer  ,  conseiller  au  parlement  de  Grenoble  ;  par  pro- 
visions du  22  janvier  1772;  nommé  par  le  Roi,  conseiller 
en  la  cour  royale  de  Grenoble;  a  épousé,  par  contrat 
du  i5  juillet  1775,  passé  devant  Rey,  notaire  royal  de 
Grenoble,  demoiselle  Marie  -  Madelaine  -  Laurence  -  Su- 
zanne de  Charency,  fille  de  messire  Pierre  de  Charency, 
et  de  Marie-Madelaine  de  la  Tour-du-Pin.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i.°  Alexandre,  dont  Particle suit; 

2.°  Alexandrine-Marie-  Elisabeth -Charlotte- Cons- 
tance de  Galbert,  chanoinesse  et  comtesse  de 
Neuville,  le  24  mars  1783  ;  puis  chanoinesse  de 
Malte,  à  Saint-Antoine-de-Viennois,  le  3o  juin 
1788  ;  mariée  à  M.  Flauvant. 

XL  Alexandre  de  Galbert,  IIl"^  du  nom,  écuyer, 
nommé,  par  ordonnance  du  Roi,  conseiller-auditeur  en 
la  cour  royale  de  Grenoble;  a  épousé,  en  1807,  demoi- 
selle Henriette  de  Rivoire  de  la  Bâtie.  Il  a  de  ce   mariage  : 

I .°  Abel-Oronce  de  Galbert  ; 
2°  Laure  de  Galbert; 
3.°  Alphonse  de  Galbert. 

Armes:  d'azur  ,^  au  chevron  d'or  accompagné,  en 
chef,  de  deux  croissants  du  même. 


DE  MIRANDOL 


445 


MIRANDOL  (de),  en  Quercy  et  en  Pe'rigord,  Maison 
noble  et  ancienne,  originaire  du  Q.uercy,  où  elle  a  pos- 
sédé jusqu'au  commencement  du  dix-huitième  siècle,  la 
terre  de  son  nom,  située  à  une  lieue  de  la  ville  de  Mar- 
tel. Elle  est  connue  depuis  : 

Gaillard  de  Mirandol,  qui,  suivant  un  acte  de  l'an 
1000,  dans  lequel  il  est  qualitié  noble  et  puissant  seigneur  ^ 
fonda  et  fit  bâtir  une  église,  dite  de  Saint-Pierre-de 
Gluges  ;  lui  donna  les  reliques  qu'il  avait  apportées 
d'outremer;  la  dota  de  ses  biens  et  fiefs,  et  lui  fit  pré- 
sent de  plusieurs  ornements  ;  sous  la  réserve  que  trois 
prêtres  de  cette  église  seront  tenus,  à  Favenir,  de  chanter 
la  messe  à  Mirandol,  les  mardi,  mercredi  et  samedi  de 
chaque  semaine;  que  la  présentation  de  l'église  appar- 
tiendra au  seigneur,  qui  devra  donner  à  manger  aux 
prêtres,  de  ce  qu'il  fait  servir  sa  table;  ou  s'il  ne  le  veut 
pas  il  leur  donnera  deux  deniers. 

Il  est  prouvé,  par  plusieurs  actes,  que  les  conditions 
de  cette  fondation  ont  été  exécutées  jusques  dans  le 
dix-huitième  siècle. 

Bernard-Isarn  de  Mirandol,  fut,  dans  le  douzième 
siècle,  un  des  bienfaiteurs  de  l'église  du  Puy  en  Velay  ; 
il  est  nommé  avec  Isarn,  vicomte  de  Lautrcc,  Begon 
de  Garaman  ,  Pierre  de  Panât  et  autres,  parmi  les  sei- 
gneurs, de  qui  cette  église  reçut  de  granJes  libéralités, 
sous  l'épiscopat  de  Humbert,  qui  mourut  en  1144  [D. 
Vaissette,  hist.  du  Languedoc,  tom,  2,  page  425  )  .  11  avait 
épousé  N....  de  Panât,  sœur  de  Gautier  et  de  Guitard, 
seigneurs  de  Panât  {Gall.  Chr.,  tom.  2,  col.  yoS.) 

Guillaume  de  Mirandol  fut  un  des  seigneurs  qui  se 
rendirent  cautions  pour  Roger,  vicomte  de  Beziers , 
envers  le  comte  de  Toulouse,  le  mardi,  jour  des  ca- 
lendes de  septembre  1181;  on  remarque  parmi  les 
autres,  Guillaume  Frotier,  Guillaume  Jourdain,  Hu- 
gues de  Gincstoux,  Amblard  de  Vassal,  etc.  ;  en  pré- 
sence de  Pierre  de  Vassal ,  et  autres  (  D.  Vaiss.  Ibid, 
tom.  3,preuv.  coi.  i52). 

Maynard  de  Mirandol,  damoiseau,  fils  de  Raimond 
de  Mirandol,  chevalier,  donna,  le  douzième  jour  à  l'is- 
sue   de  décembre     1 290,  ù    mcssire    Girard  de  Cornils , 


446  DE  MIRANDOL 

pour  les  agréables  services  qu'il  en  avait  reçus,  une 
partie  de  certain  repaire  ou  château^  appelé  de  Mirandol, 
situé  en  la  paroisse  de  Gluges,  diocèse  de  CahorSj  avec  les 
rentes  et  autres  droits  en  dépendants. 

Guerin  de  Mirandol,  I"  du  nom,  resta  propriétaire 
du  château  de  Mirandol,  dans  le  partage  qu'il  fit  en 
i3oo,  de  ses  biens,  avec  Guillen  et  Jacques  de  Miran- 
dol, ses  frères. 

Guérin  de  Mirandol,  11°  du  nom,  épousa,  en  i335  , 
Catherine  de  Faure,  à  la  .charge  par  lui  et  sa  postérité , 
de  joindre  les  nom  et  armes  de  Faure,  à  ceux  de  Mi- 
randol. 

Pierre  de  Mirandol,  qualifié  7toble  et  puissant  homme , 
vivait  en  i35  8,  ainsi  que  le  prouve  une  reconnaissance, 
consentie  en  sa  faveur,  par  Bernard  Lemouii^  de  Gluges  . 
Une  autre  reconnaissance  faite  par  Guillaume  Gaubert, 
de  Gluges,  prouve  qu'il  vivait  encore  le  1 1  novembre 
1378.  11  avait  épousé  noble  Isabelle  des  Moulins  [de 
Molendinis]  ,  qui  se  dit  sa  veuve,  dans  un  acte  de 
l'an  1405. 

Hugues  de  Mirandol  et  de  Faure,  est  sans  doute  le 
mêmQqxï un  seigneur  de  Mirandol,  présent  à  une  charte 
d'immunité,  accordée  le  6  mars  1420,  par  le  roi  Char- 
les VI,  à  l'abbaye  de  la  Grenetière,  diocèse  de  Lu- 
çon  (  Gall.  Chr.,  tom.  2,  Preuv.  col.  426  ).  Il  est  connu 
aussi  par  le  contrat  de  mariage  de  Guillen,  son  fils,  qui 
suit. 

Guillen,  ou  Guillaume  de  Mirandol  et  de  Faure, 
épousa  par  contrat  du  jeudi  après  la  fête  de  la  Purifi- 
cation de  la  Vierge  1425  (v.  st.) ,  dans  lequel  il  est  dit  fils 
de  Hugues  de  Mirandol,  noble  Raimonde  de  Lauzeral, 
fille  d'Antoine,  seigneur  de  Saint-Constant.  Il  y  a  lieu 
de  croire  qu'il  fut  père  des  deux  enfants  qui  suivent. 

Guillaume  et  François  de  Mirandol  et  de  Faure,  ren- 
dirent hommage  au  vicomte  de  Turenne,  le  8  février 
1459  (v.  st.),  pour  un  moulin,  appelé  de  Capreix,  situé 
dans  la  châtellenie  de  Creysse  (  ou  Croixe  ),  et  dans  la 
paroisse  de  Sainte-Catherine  (  Arch.  de  Turenne.  à  la 
Chambre  des  Compt.  de  Paris;  Hommages  et  fiefs,  cot. 
XKT'  liasse  44). 

De  l'un  de  ces  deux  frères  était  probablement  issu  : 

I.  Guillaume    de    Mirandol,   écuyer,   par  lequel   com- 


DE  MIRANDOL.  44- 

mence  la  filiation  suivie ,  et  qui  avait  pour  frère  aîné  : 
François  de  Mirandol  et  de  Faure  [Fabri)  , 
I"  du  nom,  e'cuyer  ,  seigneur  de  Mirandol ,  etc.,  rendit 
hommage  au  vicomte  de  Turenne ,  en  1490  {Arch.  de 
Turenne ,  à  la  Ch.  des  Compt.  de  Paris ^  reg.  d'hommag. 
7'eçus  par  de  Rôtis,  en  1490. — Et  Reg.  d'homm. 
rendus  de  1488  à  1493,3  Antoine  de  la  Tour, /o/. 2 34). 
Il  obtint,  en  1493,  main-levée  de  tout  le  droit  qu'il 
avait  sur  le  village  delà  Garrigue,  etc.  {Ibid.  Greffe, 
cot'  yyy  3  H^^sse  44);  et  rendit  hommage  au  vicomte  de 
Turenne,^  le  19  novembre  i5oo,  pour  le  château  et 
repaire  de  Mirandol ,  situé  dans  la  paroisse  de  Gluges 
{Ibid.  liasse  44,  cot.  fiefs).  On  ignore  s'il  fut  marié; 
mais  il  est  certain  qu'il  fut  oncle  de  : 

II.  Etienne  de  Mirandol  et  de  Faure,  I"  du 
nom ,  écuyer ,  seigneur  de  Mirandol ,  fit  son  testa- 
ment le  20  février  i558,  dans  lequel  il  fait  mention  de 
François  de  Mirandol ,  son  petit-fils.  Il  avait  épousé  , 
par  contrat  du  27  juillet  i5o5,  dans  lequel  il  fut  assisté 
par  noble  François  de  Mirandol,  son  oncle,  noble  de- 
moiselle Marguerite  de  Verneuil ,  dont  il  eut  les  enfants 
suivants  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.°  Raoul  de  Mirandol,  mort  sans  postérité; 

3.°  François  de  Mirandol,  prêtre. 

III.  Jean  de  Mirandol  et  de  Faure,  I"  du  nom, 
seigneur  de  Mirandol  et  d'Aks ,  en  Périgord ,  et  co- 
seigneur  de  Roqueblanque  ;  testa  le  26  avril  i554,  ^^ 
paraît  être  mort  avant  son  père.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  du  18  mai  i55o,  demoiselle  Isabeau  Dupuy-de- 
Sauveterre  ,  de  laquelle  il  eut  : 

I.®  Etienne,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  François  de    Mirandol,    forma    la    branche   de 

Péchant ,  qui  sera  rapportée  après  l'aînée^ 
3.°  Marguerite  de  Mirandol,  morte  jeune. 

IV.  Etienne  de  Mirandol,  II'  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Mirandol,  Caprieux  ou  Gapreix ,  etc.; 
rendit  hommage,  en  1601  ,  au  vicomte  de  Turenne, 
pour  raison  de  quelques  rentes  à  Montai  {Invent,  de 
Turenne ,  à  la  Ch.  des  Compt,  ,  fol.  5'ij)  ;  et  épousa ,  par 


448  DE  MIRANDOL. 

contrat  du  28  octobre  1579,  noble  demoiselle  Claude 
de  Guillot  ou  Guilhot  de  Ferrières  ,  issue  de  la  noble  et 
ancienne  maison  de  Ferrières ^  au  diocèse  de  Castres, 
en   Languedoc  j  dont  il  eut  : 

I .°  François  y  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Marguerite  de  Mirandol,  mariée  au  seigneur 
de   Faucher-de-Sainte-Fortunade  ; 

3.°  Françoise  de  Mirandol,  première  grande-prieure 
et  fondatrice  des  religieuses  de  Saint-Jean-de- 
Jérusalem  ,  à  Toulouse. 

V.  François  de  Mirandol  et  de  Faure  ,  II*  du 
nom,  écuyer,  seigneur  de  Mirandol,  etc.,  épousa,  par 
contrat  du- 21  avril  16 14,  noble  demoiselle  Honorée  de 
Cosnac,  fille  de  noble  Annet  de  Cosnac  (i),  seigneur  de 
Cosnac,  Creysse ,  Linoire ,  etc.,  et  de  dame  Janne-de- 
Juyé.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Etienne  de  Mirandol,  fut  tué  dans  l'armée  du 
Roi ,  en  Flandre,  officier  auprès  M.  le  maréchal 
de  Gassion  ; 

2.°  Claude  de  Mirandol ,  mort  sans  postérité  ; 

3.°  Claude  ,  qui  continue  la  descendance; 

4.°  Jeanne  de  Mirandol ,  mariée  au  seigneur  de  la 
Praderie  ; 

5.  Antoinette  de  Mirandol,  religieuse  au  couvent 
de  Saint-Jean-de-Jérusalem  ,  à  Toulouse. 

6."  Françoise  de  Mirandol,  née  le  16  février  1621, 
fut  d'abord  reçue,  après  avoir  fait  ses  preuves  de 
noblesse ,  devant  les  commissaires  de  l'ordre  de 
Malte,  au  mois  de  janvier  1645,  religieuse  au 
même  couvent,  qu'elle  quitta  ensuite  pour  être 
grande  prieure  de  celui  du  même  ordre  ,  à  Martel. 
Sa  communauté  ayant  été  ruinée  par  les  désor- 
dres des  guerres  civiles ,  elle  la  restaura  aux 
dépens  de  sa  légitime  et  des  secours  qu'elle  reçut 
Aie  sa   famille,  et   en  fut  déclarée  la  fondatrice  ; 

7.°  Jeanne  de  Mirandol; 

8.**  Henriette  de  Mirandol. 

VI.  Claude  de  Mirandol  et  de  Faure,  écuyer, 
seigneur  de  Mirandol,   etc.,  syndic-général  de  la  vicomte 

(i)  Voyez  la  généalogie  de  la  maison  de  Cosnac^  p.  33 1. 


DE  MIRANDOL.  44g 

de  Turenne;  épousa,  en  premières  noces,  le  25  mai 
i656,  demoiselle  Balthazarde  de  Bars  ;  et  en  secondes, 
par  contrat  passé  en  la  ville  de  Brives,  le  4  septembre 
1676,  dame  Anne  de  Belés,  ou  Belles,  veuve  de  Guil- 
laume de  Salés,  écuyer,  seigneur  de  Bleaugourt  et  de 
Peyranges,  conseiller  du  Roi  et  son  vice-sénéchal  à 
Brive,  et  fille  de  Hugues  de  Belés,  et  de  défunte  dame 
Jeanne  de  Coignac.  Il  ne  laissa  que  deux  filles  : 

i.°  Catherine  de  Mirandol,  mariée,  par  contrat 
passé  à  Martel,  le  8  février  1694,  à  noble  Jean 
de  Lasteyrie  du  Saillant,  chevalier,  seigneur  de 
la  Vergne  et  de  Valence,  capitaine  dans  le  régi- 
ment de  Limoges,  fils  de  défunt  Godefroi  de 
Lasteyrie  du  Saillant,  et  de  dame  Marie  de  Philip 
de  Saint- Viance.    Elle  porta  à  son  mari,    la  sei- 

'   gneurie  de  Mirandol  ; 

2.**  N....  de  Mirandol,  épouse  du  seigneur  de  la 
Porte  de  Lissac. 

Branche  de  Péchant, 

IV.  François  de  Mirandol,  II®  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Péchant,  Peyrusel,  Montravel  et  Falguière, 
second  fils  de  Jean,  seigneur  de  Mirandol,  et  d'Isabeau 
Dupuy  ;  fut  page  du  roi  Charles  IX,  et  porta  les  armes 
dans  les  guerres  de  religion.  Il  épousa  i.°,  par  contrat 
du  10  février  1587,  noble  demoiselle  Judith  de  Cladech, 
héritière  de  la  maison  de  ce  nom,  en  Périgord  ;  2.'»  de- 
moiselle Agnès  de  Saintours.  Il  eut  de  la  première  : 

I ."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.*'  Samuel   de   Mirandol,    seigneur    de    Castel-La- 

roque,  a  formé    la  branche   de     Castel-Laroque, 

encore  existante  en  Quercy.  Il  épousa  demoiselle 

Isabeau  de  Lanssac,  dont  il  eut  : 

Jean-Jacques    de    Mirandol,   seigneur    de  Va- 

lade,  marié  à  demoiselle  Marie  de    Salignac  ; 

3.°  Jean-Jacques  de  Mirandol,   seigneur   de   Valade 

et  de  la  Vigerie,  mort  sans  postetité  ; 
4.**  Jeanne  de  Mirandol     mariée,    i.**    à  noble  Jean 
de   Lagarn,    écuyer,   seigneur  Delguo    et   de  Mes- 
poulet;  2.°  le  11  octobre  1623,  à   messire   Etienne 
de  Saintours,  chevalier,  seigneur  du  Suquet. 
14.  ao 


45o  I^l*^  MIRANDOL. 

V.  Jean  de  Mirandol,  ëcuyer,  seigneur  de  Péchaut, 
de  Peyrusel,  Montravel,  etc,  ;  transigea,  le  29  no- 
vembre 1634,  avec  Etienne  de  Saintours ,  son  beau- 
frère,  mari  de  Jeanne  de  Mirandol,  sa  sœur  ;  épousa, 
par  contrat  du  17  juin  16 18,  demoiselle  Madelaine  de 
Salignac,  fille  d'Armand  de  Salignac-Fénelonj  seigneur 
de  Gaulejac,  la  Poncie,  etc.;  gentilhomme  ordinaire 
de  la  chambre  du  Roi,  et  de  Judith  de  Beynac.  De  cette 
alliance  sont  issus  : 

I.**  Samuel  de  Mirandol,  seigneur  de  Peyrusel; 
contracta  deux  alliances:  la  première,  le  22  jan- 
vier i652,  avec  demoiselle  Marie  de  Belcastel; 
et  la  seconde,  le  14  février  i665,  avec  demoiselle 
Jeanne  de  Lacombe,  et  mourut  sans  postérité; 

2.*'  François,  dont  Particle  suit  ; 

S.**  Jean-Guy  de  Mirandol,  seigneur  du  Cusoul,  ou 
duCuzon;  épousa  demoiselle  Isabeau  de  Beaufort; 

4.*  Anne  de  Mirandol,  mariée  à  Gabriel  Albon-de- 
Fontanges,  seigneur  de  Masclat  et  du  Chambon. 

VI.  François  de  Mirandol,  ÏII"  du  nom,  écuyer, 
seigneur  du  Péchaut,  de  Peyrusel,  etc.  ;  capitaine  au 
régiment  de  Picardie;  donna  quittance  ,  le  28  avril  1672, 
au  trésorier-général  de  l'extraordinaire  des  guerres ,  de 
la  somme  de  sept  cent  cinquante  livres,  pour  la  levée  et 
armement  d'une  compagnie  d'infanterie,  dans  ce  régi- 
ment, {Orig.  à  la  Èiblioth.  du  Roi);  et  laissa  de  son 
mariage,  avec  demoiselle  Anne  de  Lacombe  : 

I  .•  Joseph,  dont  l'article  suit  : 

2.'*  Marguerite  de  Mirandol,   mariée  à  Antoine  de 

Brons,  sieur  de  la  Romiguière  ; 
3.**  Isabeau  de   Mirandol,  femme  d'Ignace  de  Labo- 

rie,  seigneur  de  Cézérac. 

VII.  Joseph  DE  Mirandol,  écuyer,  seigneur  de 
Péchaut,  de  Peyrusel,  etc.  ,  capitaine  au  régiment  de 
Bigorre  ;  contracta  deux  alliances  :  la  première,  avec  de- 
moiselle Marie  de  Laborie,  et  la  seconde,  le  23  septembre 
1715,  avec  demoiselle  Marie  de  Gonnet;  et  laissa  de  ces 
deux  femjigesj  plusieurs  enfants, 

Du  premier  lit  : 
I  .**  Elisabeth  de  Mirandol,  morte  sans  alliance  ; 


DE  MIRANDOL.  45  I 

Du  second  lit  : 

2.°  Jean-Joseph,  dont  l'article  suit; 

3. **  Alexandre -Joseph    de   Mirandol,   capitaine    au 

régiment  de   Beauce ,   mort   en     1747,   des   suites 

des   blessures  qu'il  avait  reçues   à  la   bataille  de 

Coni  ; 
4.*'  Marie  de  Mirandol,  carmélite  à  Toulouse; 
5»  Françoise  de  Mirandol,    ,  ..n  i,„,,3   d,  1^  f^j, 
6.»  Catherine  de  M.randol,       ^    ^.^^^^  _   P  ^^ 

7.°  Elisabeth  de  Mirandol  ?    [   a    •     • 
8/  Elisabeth  de  Mirandol,    j-^g^^o^^i 
9.°  Jeanne  de  Mirandol,  religieuse  de  Sainte-Marie, 

à  Sarlat, 

VIII.  Jean -Joseph  de  Mirandol,  ecuyer,  seigneur 
de  Péchant,  de  Peyrusel,  etc.,  épousa,  i  ."•  le  2  décembre 
1750,  demoiselle  Héliette  de  Guiscard  ;  et  en  secondes 
noces,  le  29  mai  1764,  demoiselle  Marie-Louise  de  Ca- 
drieu.  Il  eut  de  ces  deux  alliances, 

Du  premier  lit  : 

I.®  Marie-Anne- Foi  de  Mirandol,  mariée  à  N... 
d'isarn,  marquis  de  Freyssinet  ; 

Du  second  lit  : 

2.®  Antoine-Joseph-Casimir,  dont  l'article  suit; 

3."  Marie- Joséphine -Louise  de  Mirandol,  morte 
sans  être  mariée  ; 

4.**  Marie-Elisabeth  de  Mirandol,  femme]  de  Jean- 
Jacques  de  Brons,  seigneur  de  Cézérac  ; 

5.°  Gabrielle-Charlotte  de  Mirandol,  religieuse  de 
la  foi,  à  Sainte-Foy,  en  Agénois. 

IX.  Antoine  -  Joseph  -  Casimir,  comte  de  Mirandol, 
chevalier  de  Saint-Louis;  entré  sous-lieutenant  au  ré- 
giment Royal-Picardie,  cavalerie,  en  1778;  fit  la  cam- 
pagne de  179*2,  à  Tarmée  des  princes,  frères  du  Roi; 
fut  fait,  en  1794,  capitaine  au  régiment  de  Fargues, 
dragons,  qu'il  quitta  en  1796,  sa  compagnie  ayant  été 
incorporée;  député  du  département  de  la  Dordogne,  à 
la  chambre  de  181 5,  a  été  réélu  à  celle  de  18 16.  Il  a  eu 
de  son  mariage,  avec  demoiselle  Marie-Henriette  de 
Beral -de-Sédaiges,  qu'il  avait  épousée  par  contrat  du 
18  novembre  1788  : 


452  ^^  SALVE, 

i.°  Louis-Raimond-Joseph,  qui  suit; 
2.°  Marie -Joséphine -Claire    de  Mirandol,    encore 
en  bas  âge. 

X.  Louis-Raimond-Joseph  de  Mirandol,  lieutenant 
de  cavalerie,  a  de  son  mariage  avec  demoiselle  Marie- 
Camille  Dubut,  qu'il  a  épouse'e  par  contrat  du  25  janvier 
1814; 

i.°  Joseph-Nicolas-Gustave  de  Mirandol; 
2.**  N....  de  Mirandol; 
3.°  N....  de  Mirandol. 

Armes  :  d'argent,  à  l'aigle  ëployée  de  sable,  becquée 
et  semée  de  gueules  ;  au  chef  d'azur  chargé  de  trois 
étoiles  d'or. 


DE  SALVE.  Cette  famille  fut  maintenue  dans  sa 
noblesse,  par  les  commissaires  départis  pour  la  vérifica- 
tion des  titres,  le  27  septembre  1668,  dans  les  provinces 
de  Languedoc  et  de  Provence,  où  elle  a  formé  diffé- 
rentes branches.  Elle  est  très-ancienne,  et  paraît  origi- 
naire du  Dauphiné. 

Guillaume  de  Salve,  de  Monteil,  en  Dauphiné,  est 
nommé,  comme  présent,  dans  une  reconnaissance  féodale 
de  Guillaume  de  Pracontal ,  chevalier  ,  et  François  de 
Pracontal,  son  frère,  du  8  septembre  i355.  Armoriai 
général  de  France,  registre  Illj partielle  article  Pracontal, 
preuves j  page  xiijj  n^*.  xxx.  La  filiation  suivie  de  cette 
famille,  remonte  à  : 

L  Laurent  de  Salve,  écuyer ,  qui  vivait  en  i5oo. 
De  sa  femme,  dont  le  nom  est  ignoré,  sont  issus  : 

i.°  Isnard,  dont  l'article  suit; 

2.**  Baudet  de    Salve,    qui    vivait  en    i538;    mort 
prêtre. 

IL  Isnard  de  Salve,  écuyer,  épousa,  le  7  février 
i536,  Marguerite  Aubanel,  petite  -  fille  de  N....  Aubanel, 
maître-d'hôtel  du  roi  René  de  Sicile.  Il  fît  deux  acqui- 
sitions, avec  Baudet  de  Salve,  son  frère,  le  3o  septem- 
bre i533,  le  II  septembre  i537,  et  7  juin  i538.  Il  eut 
de  ce  mariage  : 


DE  SALVE.  ^53 

III.  Michel  DE  Salve,  écuyer ,  marié,  par  contrat 
du  premier  novembre  i566,  avec.  N.... ,  de  laquelle 
il  eut  : 

IV.  Jean  de  Salve,  I***"  du  nom,  qui  commanda 
une  compagnie  de  cavalerie  de  cent  maîtres,  par  com- 
mission de  Henri  IV,  du  20  juillet  iSgS.  Il  se  distingua 
dans  les  guerres  de  son  tems  ,  et  était  connu  ,  en  Pro- 
vence, sous  le  nom  de  capitaine  Jean  de  Salve.  Ile'pousa, 
le  19  octobre  1597,  demoiselle  Catherine  de  Giraud  (i), 
de  laquelle  il  laissa  : 

•    I .°  Marc-Antoine  ,  dont  l'article  suit  ; 

2."  André  de  Salve  ,  marié,  le  24  février  1641,  et 
auteur  d'une  branche,  terminée  dans  les  per- 
sonnes d'André  de  Salve  ,  capiscol  de  l'église  de 
Barjols,  et  demoiselle  Claire  de  Salve,  sa  sœur; 
vivants  en  1759  ; 

3.°  Hercule  de  Salve ,  qui  a  fondé  la  seconde  bran- 
che ,  rapportée  ci-après  : 

4.'»  Pierre  de  Salve ,  chevalier  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem,  capitaine  dans  le  régiment  des  Vais- 
seaux, mort  à  Lérida. 

V.  Marc-Antoine  de  Salve  ,  seigneur  de  Bruneton , 
demeurant  à  Vergèze  ,  près  de  Calvisson ,  en  Languedoc; 
lieutenant  au  régiment  Royal  ;  fut  blessé  à  la  tête  de  sa 
compagnie,  au  mois  de  juin  i656,  dans  une  rencontre 
avec  un  parti  ennemi,  près  du  bourg  de  Solre,  en  Pi- 
cardie. Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse ,  le  27  novembre 
1668. 

A  l'époque  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes ,  le 
chef  de  cette  branche  émigra  pour  cause  de  religion , 
et  fut  s'établir  dans  les  Pays-Bas  ,  où  elle  a  soutenu  et 
illustré  son  nom  par  des  services  et  des  emplois  dis- 
tingués. 

Jean- Antoine  Chrétien  de  Salve  de  Bruneton,  issu 
au  second  ou  troisième  degré  de  Marc-Antoine ,  seigneur 
de  Bruneton;  fut  capitaine  au  régiment  de  M.  le  général- 
major  de  Salve,  au  service  de  LL.  HH.  PP.  Il  épousa 
Arnolde-Elisabeth  Heldivier ,  dont  est  issu  : 


il)  De   Giraiid:    d'argent,  à   trois    bandes   d'azur;  celle    du 
milieu  chargée  de  trois  têtes  de  loup  d'or  en  barres. 


454  ^E  SALVE. 

Guillaume -Benjamin  de  Salve  de  Bruneton  , 
baptisé  dans  l'église  réformée  de  Maestricht ,  le  i6  août 
1768. 

SECONDE  BRANCHE. 

V.  Hercule  DE  Salve,  écuyer,  troisième  fils  de  Jean 
de  Salve ,  et  de  Catherine  de  Giraud  ;  fut  officier  au 
régiment  des  Vaisseaux ,  et  s'allia,  le  5  mai  1664,  avec 
Claire  de  Gilles  (i)  ,  des  seigneurs  de  Mousse  ,  à  Lambesc^, 
maison  connue  en  Provence ,  dès  l'an  1146.  Il  fut  main- 
tenu dans  sa  noblesse ,  conjointement  avec  ses  frères , 
par  jugement  du  27  novembre  1668.  De  son  mariage 
sont  issus  : 

i.°  Gaspard  ,  dont  l'article  suit; 

2.°  Esprit ,  qui    a  fondé    une    troisième    branche , 

rapportée  ci-après  ; 
3.°  Joseph   de  Salve,    qui  fut  longtems  gouverneur 

du   bastion  de  France ,  et  s'allia  ,  à  Marseille  ,  avec 

demoiselle  N....  deGondon. 

VI.  Gaspard  de  Salve,  écuyer  ,  épousa  par  contrat 
du  20  février  1708,  reçu  par  Sarraire,  notaire  à  Riez, 
demoiselle  Gabrielle  de  Fabre  de  Mazan,  fille  d'Elzéar 
de  Fabre  (2)  ,  seigneur  de  Ponfrac  et  de  Mazan ,  d'une 
très-ancienne  famille  de  Provence ,  connue  dès  le 
milieu  du  quinzième  siècle,  et  de  Claire  de  Favre  de 
Vinay,  sa  cousine.  De  cette  alliance  sont  issus  : 

i.°  Louis-Hercule  ,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  François  de  Salve  de  Villedieu  ; 
3°.  Joseph  de  Salve  de  Villedieu  ; 
4.°  Claire  de  Salve  de  Villedieu. 

VII.  Louis-Hercule  de  Salve  de  Villedieu, 
écuyer ,  épousa ,  par  contrat  passé  devant  Hazard ,  no- 
taire à  Marseille,  le  18  mai  1742,  demoiselle  Thérèse- 
Françoise-Marie  de  Candolle  (3),  d'une    illustre   et    an- 


(i)  De  Gilles^    seigneurs   de  Mousse,   en   Provence  :   d'azur , 
au  cerf  saillant  d'or,  colleté  de  sable. 

(2)  De  Fabre^  seigneurs   de   xMaran  :    de    gueules,    au   ren- 
contre de  cerf  d'or. 

(3)  De  Candolle  :   écartelé    d'or   et   d'azur  ;   les  Caldora,  qui 
portent  les  mêmes   armes,    et  ont  été  en  commerce  de   parenté 


DE  SALVE.  455 

cienne  maison,  qui  prouve  une  lignée  suivie  depuis  Pons 
de  CandoUe  ,  baron  de  Peynier ,  en  11 84,  père  de  Rai- 
mond  de  CandoUe,  chevalier  de  l'Eperon  d'or ,  en  i2o3; 
fille  de  Gaspard  de  CandoUe  ,  et  de  Marie  de  Porrade , 
sa  seconde  femme.  De  ce  mariage  est  issu  ,  entr'autres 
enfants  : 

VIII.  Joseph-Gaspard-Pancrasse     de    Salve      de     Vil- 
LEDiEU,  e'cuyer  ,  vivant  en  1759. 


TROISIÈME  BRANCHE. 

VI.  Esprit  DE  Salve,  écuyer ,  second  fils  d^Hercule 
de  Salve  ,  et  de  Claire  de  Gilles  de  Mousse  ;  épousa 
demoiselle  Hélène  d'AguiUenqui  (i) ,  dont  est  issu  : 

VII.  Jean  de  Salve,  II®  du  nom,  écuyer,  aUié  avec 
demoiseUe  de  Bourguignon  la  Mure  (2),  d'une  ancienne 
maison  de  Provence ,  connue  dès  l'an  i3gi  ;  fille  de  Jean 
de  Bourguignon  ,  seigneur  de  la  Bussière  et  de  la  Mure, 
et  de  Marie  Anne  d^Audifîret,  et  sœur  de  Jean-Joseph 
de  Bourguignon  ,  marquis  de  la  Mure,  exempt  des  gardes 
de  Stanislas  ,  roi  de  Pologne.  De  ce  mariage  sont  issus 
plusieurs  enfants,  dont  l'aîné,  Jftseph  de  Salve,  était 
chanoine  de  Péronne,  en  lySg. 

Armes  :  d'argent ,  à  deux  loups  de  sable  ;  à  la  bordure 
denchée  de  gueules.  L'écu  timbré  d'un  casque  taré  au 
tiers  ,  orné  de  ses  lambrequins  d'argent ,  de  sable  et  de 
gueules. 


avec  les  CandoUe  de  Provence,  ont  possédé  les  premières 
charges  du  royaume  de  Naples,  comme  celles  de  connétable  , 
de  vice-roi  et  de  chambellan  du  royaume  ;  les  duchés  de 
Barri,  d'Andrie  et  de  Saint- Pierre  ;  le  marquisat  de  Gast , 
les  comtés  de  Trévent  et  de  Monderiso  ;  et  quantité  d'autres 
belles  terres  et  seigneuries  ;  étaient  alliés  aux  Caracciol  , 
princes  de  Melphe ,  aux  Caraffe ,  etc.,  etc.,  etc.  Cette 
branche  est  éteinte  il  y  a  plus  de  déiix/^siècles. 

(i)  Aguillenqiii  :  fascé  d'argent  et  dp.,  sable;  au  chef  de 
gueules,  chargé  d'un  lion  léopardé  d'or. 

(2)  Bourguignon  la  Mure  :  ccartelé  :  aux  1  et  4,  d'or,  au 
porc-épic  de  sable  ,  au  chef  d'azur ,  chargé  de  trois  étoile^ 
d'or  ;  aux  2  et  3,  d'or,  au  sautoir  de  gueules. 


456  i^t:  VILLOUTREYS. 


VILLOUTREYS  (de),  en  Anjou  et  en  Périgord  (i). 
Cette  noble  et  ancienne  maison,  qui  paraît  tirer  son 
origine  et  son  nom  (2)  du  château  de  Villoutreys ,  situé 
près  de  Veuille,    en  Anjou  (3),  est  connue    depuis: 

Foulques  I"  de  Villoutreys,  nommé  avec  Herme- 
sinde  de  Busançois  ,  dans  un  titre  de  l'an  1042.  On 
trouve  après  lui  : 

Foulques  II,  seigneur  de  Villout^ys ,  qui  vivait  vers 
l'an  I  io5.  ♦ 

Foulques  III,  de  Villoutreys,  qui  peut  avoir  été 
petit-fils  du  précédent ,  est  connu  par  des  actes  des  an- 
nées 1192,   1201    et    121 6.   Il  fut  père   de: 

Foulques  IV,  de  Villoutreys,  vivant  en  1228.  Il  avait 
épousé  une  dame  nommée  Isabeau,  suivant  un  acte  de 
l'an    i23i,  qui   lui  donne  pour  frères,   Rudel  et  Radulfe 


(i)  Lorsque  nons  aurons  reçu  des  renseignements  plus  éten- 
dus sur  cette  famille,  nous  donnerons,  dans  un  des  volumes 
suivants  la  filiation  suivie  de  toutes  ses  branches. 

(2)  On  connaît  peu  de  noms,  dont  l'orthographe  ait  autant 
et  si  souvent  varié  ;  on  le  trouve  écrit  :  Vilotrès^  Villotrès^ 
Villotreix,  Villotreyx^  Villotrays,  Villotreys,  Villatttrès,  Vil- 
lautreys^  Villaiitreix,  Villoutrès,  Villoutreix^  Villoiitreyx ^  etc. 

L'origine  du  château  de  Villoutreys  ,  qui  était  autrefois 
très-fort,  et  qui,  aujourd'hui,  tombe  en  ruine,  remonte  à  une 
époque  très-reculée  ;  il  était  possédé,  dans  le  neuvième  siècle, 
par  un  seigneur  nommé  Adelodus,  à  qui  le  roi  Charles-le- 
Chauve  donna  le  château  de  Loches.  Garnerius,  qui  pouvait 
être  petit-fils  d'Adelodus,  fut  seigneur  de  Loches  ,  de  Villou- 
treys  et  de  la  Haye  ;  et  père  de  Roscille,  femme  de  Foulques 
Le  Roux,  comte  d'Anjou,  avant  l'an  938.  Après  une  longue 
suite  de  seigneurs,  qui  ont  porté  le  nom  de  Villoutreys,  on 
trouve  que  : 

Guiot  de  Fouquières  (ou  ,  Feuquières  )  prenait  la  qualité 
de  seigneur  de  Villoutreys^  vers  l'an  1384.  Après  lui,  cette 
terre  fut  possédée  successivement  par  les  maisons  d'Argenson, 
de  Chabot,  de  Jambes,  de  Comines  de  Castillon,  d'Estampes- 
Valençai  ;    elle    passa    ensuite   au    marquis    de   Thouars ,  qui 

la  vendit    au   président    de  N :   son  dernier   possesseur    a 

été  M.  de  Montmartcl,  marquis  de  Brunoy. 


DE  VILLOUTREYS.  437 

de  Villôutreys;    il  prend  le  titre  de    chevalier,    dans    un 
acte  de  Tan  i25o.  Il  paraît  avoir  eu  pour  fils  : 

Geoffroy  I",  seigneur  de  Villôutreys ,  damoiseau  , 
nommé  dans  un  titre  de  l'an  1262. 

Béatrix  se  qualifiait  dame  de  Villôutreys,  en  1275. 
On  trouve  ensuite  : 

Geoffroy  II,  ou /oM^rq;^,  sire  de  Villôutreys,  en  i3o4. 
Il  fut  père  de  : 

Foulques  V,  damoiseau,  sire  de  Villôutreys,  qui  vivait 
en  1337  et  i338;  et  Marie_,  sa  veuve,  est  nommée  dans 
des  actes  de  1347  et  i366.  Après  la  mort  de  Foulques  V, 
la  terre  de  Villôutreys  passa  dans  de$  familles  étran- 
gères. 

La  maison  de  Villôutreys  n'est  pas  seulement  distin- 
guée par  son  ancienneté  ;  elle  l'est  également  par  ses 
services  et  ses  alliances.  Il  est  prouvé,  par  un  arrêt  de  la 
cour  des  aides  de  Clermont-Ferrand,  que  Guillaume 
de  Villôutreys,  et  Pierre,  son  fils,  étaient  capitaines  de 
deux  compagnies  d'arquebusiers.  Le  même  arrêt  fait 
foi  que  le  roi  Henri  II  leur  écrivit,  le  28  août  1548, 
d'aller  en  Saintonge,  joindre  l'armée  du  duc  d'Aumale, 
qui  y  commandait.  Louis  de  Villôutreys,  baron  de  Ro- 
cherail,  était,  sous  M.  de  Turenne,  en  i652,  maréchal 
de  bataille,  grade  équivalent  à  celui  de  major-général 
d'armée. 

Elle  s'est  alliée  à  la  maison  de  la  Rochefoucauld,  par 
le  mariage,  en  1623,  de  Benjamin  delà  Rochefoucauld, 
baron  d'Estissac,  avec  Anne  de  Villôutreys,  fille  de 
Nicolas  de  Villôutreys,  et  d'Anne  de  Moulins;  à  la  mai- 
son d'Humières,  par  le  mariage,  en  1627,  de  Louis- 
Archambaud  de  Crévant-d'Humières,  marquis  de  Bau- 
ché,  avec  dame  Louise  de  Villôutreys,  fille  de  Louis  de 
Villôutreys,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  et  d'Hen- 
riette Boisson  ;  à  la  maison  de  Ghauvelin,  par  le  mariage 
de  Pierre  de  Villôutreys,  avec  Anne  de  Ghauvelin,  fille 
de  Ghristophe  et  de  Madelaine  de  Mouceau  ;  et  à  la  mai- 
son de  Brienne,  par  le  mariage  de  deux  demoiselles  de 
Loménie,  avec  Pierre  et  Annet  de  Villôutreys.  Jacques 
de  Villôutreys  ,  écuyer ,  seigneur  de  la  Rochecoural  , 
conseiller  du  Roi,  en  ses  conseils  d'état  et  privé,  etc., 
épousa  demoiselle  Yolande  Frotier,  dont  il  eut,  entr'au- 
1res  enfants,   Elisabeth,  femme    d'Hilairc    de    Raymond 


458  DE  VILLOUTRKYS. 

écuyer,  seigneur  de  Narbonne;  et  Charlotte,  mariée,  le 
9  mai  i65i,  à  Jean  de  Grimoard,  chevalier,  seigneur  de 
Frateau,  maréchal  de  camp,  etc. 

Il  est  sorti  plusieurs  branches  de  cette  famille  ;  celles 
qui  existent  encore  aujourd'hui,  ont  pour  auteur 
commun  : 

I.  Guillaume  de  Villoutreys  ,  ecuyer ,  seigneur 
du  lieu  de  ce  nom,  qui  épousa,  par  contrat  du  8  juin 
1495,  demoiselle  Marguerite  de  la  Roche,  fille  de  feu 
noble  homme  Jean  de  la  Roche,  écuyer,  seigneur  du 
lieu  de  la  Roche  et  de  l'Escharpeau,  et  de  dame  Mar- 
guerite Leysrat,  dont  il  eut  plusieurs  enfants  : 

!.*•  Paschal  de  Villoutreys,  auteur  de  deux  ra- 
meaux, qui  furent  maintenus  dans  leur  noblesse, 
par  M.  d'Aguesseau,  intendant  de  Limoges,  en 
1667,  dans  les  personnes  de  Louis  et  de  Raimond 
de  Villoutreys,  cousins-germains;  ce  dernier  fut 
père  de  François  ; 

2.*  Pierre,  dont  Tarticlesuit; 

3.'  Jean  de  Villoutreys,  qui  a  formé  une  branche, 
maintenue  dans  sa  noblesse,  par  M.  Pellot,  in- 
tendant de  Guienne,  le  27  juillet  1667,  dans  la 
personne  de  Claude  de  Villoutreys,  qui  alla  s'e'ta- 
blir  à  Bordeaux  ; 

4.®  Jacques  de  Villoutreys,  qui  fut  père  d'Hélie,  et 
aïeul  de de  Villoutreys; 

h,°  François  de  Villoutreys. 

IL  Pierre  de  Villoutreys,  I"  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Villoutreys  et  de  la  Judie  ;  rendit  hommage, 
le  16  juin  1547,  po^"*  le  fief  de  Villoutreix  (i),  mouvant 
de  la  baronnie  d^Aixe,  à  Louis,  vicomte  de  Roche- 
chouart,  baron  d'Aixe  ;  et  fit-  son  testament  le  3o  mars 
1573  ;  il  avait  épousé,  par  contrat  du  5  octobre  i53o, 
demoiselle  Marguerite  Ferrand  ;  de  ce  mariage  pro- 
vinrent : 

i.**  Pierre  de  Villoutreys,  auteur  de  la  branche  de 
Faye,   qui  est  aujourd'hui   l'aînée;   c'est     de  lui 


(i)    Ce     fief    est     différent    de     celui     de    Villoutreys  ,  en 
Anjou. 


DE  VILLOUTREYS.  459 

que  descendait  Etienne  de  Villoutreys,  qui  fit 
son  testament  le  5  novembre  1639;  il  est  le  troi- 
sième aïeul  de  M.  Villoutreys  de  Paye. 

Pierre  fut  aussi  auteur  de  la  branche  de  Fran- 
çois, aliàs  Jean  de  Villoutreys,  écuyer,  seigneur 
de  la  Judie,  grand  oncle  de  N....  Villoutreys, 
marié  à  Madelaine  de  la  Navoye,  laquelle  vivait 
encore  en  1668  ; 

2.®  Pierre  de  Villoutreys^  !!•  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Chevilly,  près  Villejuif,  et  de  la 
Motte,  greffier  de  la  chambre  souveraine  du  do- 
maine, établie  durant  la  ligue,  ensuite  secrétaire 
des  Hhances  et  conseiller  d'état  ;  il  épousa  demoi- 
selle  Marie  de  Chauvelin,  dont  il  eut  : 

Louis  de  Villoutreys,  e'cuyer,  conseiller  au 
parlement  de  Paris,  qui  laissa  de  Jeanne- 
Henriette  Boisson,  sa  femme  :  Louise  de 
Villoutreys,  mariée  à  messire  Louis-Ar- 
chambaud  de  Crévant-d'Humières,  seigneur 
de  Bauché. 

Cette  branche  a  donné  des  conseillers  aux 
parlements  de  Paris  et  de  Rennes,  au  com- 
mencement du  dix-septième  siècle  ; 

3.**  Léonard  de  Villoutreys  ; 
4.*  Jacques  de  Villoutreys  ; 
5."  François,  dont  l'article  suit  ; 
^u^  6«?JFrançoise,  de  Villoutreys,    ;    ^^  ^.. 

.     .■■.-  .î.    I..  «.' 

III.  François  de  Villoutreys,  écuyer,  seigneur 
de  Villoutreys,  etc.,  fit  son  testament,  le  20  novembre 
i63i,  en  faveur  des  deux  fils  qu'il  avait  eus  de  dame 
Marguerite  Mandat,  sa  femme,  qu'il  avait  épousée  par 
contrat  du  20  mars  iSyy,  fille  de  Martial  Mandat, 
écuyer,  sieur  de  la  Forest  : 

r.*  Pierre  II,  dont  l'article  suit . 

2.°  Jean  de  Villoutreys,  écuyer,  seigneur  de  la 
Plaigne,  qui  fit  une  donation  universelle,  le  16 
décembre  1654,  à  Jacques  de  Villoutreys,  écuyer, 
seigneur  du  Breuil,  son  neveu;  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse,  par  arrêt  de  la  cour  des  aides 
de  Clermont-Ferrand,  du  5  mai    i65o;  et  vivait 


460  D^  VILLOUTREYS. 

encore  en    1667,   âgé   de  82   ans,  sans  avoir  eu 
d'enfants  de  Valérie  de  Cordes,  sa  femme. 

IV.  Pierre  de  Villoutreys,  II®  du  nom,  écuyer  , 
seigneur  de  Villoutreys,  etc.  ,  e'pousa  demoiselle  Jeanne 
Hébrard  ;  laquelle  donna,  le  20  août  i65r,  une  pro- 
curation à  son  mari,  pour  accorder  le  mariage  de  Jean, 
leur  fils  aîné  ;  fait  une  donation  à  ce  dernier,  le  20  mai 
1,655;  et  testa,  e'tant  veuve,  le  2  3  août  1657,  en  faveur 
de  Jacques,  son  fils  plus  jeune.  Leurs  enfants  furent  : 

I .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jacques  de  Villoutreys,  qui  fonda  la  branche 
des  seigneurs  de  la  Judie,  rapportée  ci-après. 

V.  Jean  de  Villoutreys  ,  I"  du  nom ,  ëcuyer, 
seigneur  de  la  Garde,  obtint  surséance  au  conseil, 
le  2  3  mai  1667,  attendu  que  ses  titres  étaient  devant 
M.  Pellot,  intendant  en  Guienne;  fit  son  testament, 
le  24  septembre  1692,  par  lequel  il  lègue  à  Jean  de 
Villoutreys,  son  jeune  fils,  tous  les  domaines  et  héri- 
tages qui  lui  appartenaient  au  lieu  de  la  Jourdanie;  et 
institue  Jean,  son  fils  aîné,  son  héritier  universel.  Il 
avait  épousé,  en  présence  de  son  père,  par  contrat  du 
23  août  i65i,  demoiselle  Marie  Mosnier  (ou  Mous- 
nier  j,  fille  de  Jean  Mousnier,  écuyer,  et  de  Catherine 
Marand.  De  ce  mariage  sont  provenus  : 

j.°  Jean  de  Villoutreys,  écuyer,  seigneur  de  la 
Garde  et  de  la  Forest,  héritier  de  son  père, 
en  1692;  maintenu  dans  sa  noblesse,  le  26 
avril  1694;  et  par  M.  de  Bernage,  intendant  à 
Limoges,  le  1 6  octobre  1697.  Il  épousa  Isabeau 
de  Paignon,  dont  il  eut  : 

Yrieix     de    Villoutreys,   enfant    mineur,    en 

1597; 
2.°  Jean,  dont  l'article  suit. 

VI.  Jean  de  Villoutreys,  II'  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Jourdanie,  de  Teyssonières ,  etc.,  léga- 
taire de  son  père,  en  1692;  sous -lieutenant  au  régi- 
ment de  Lyonnais,  en  1694;  chevau-léger  de  la 
garde   du     Roi;    chevalier  de   Tordre   royal  et    militaire 


DE  VILLOUTREYS.  461 

de  Saint-Louis;  fit,  le  25  mars  1709,  vente  d'une 
métairie  provenante  de  la  succession  paternelle  ;  et 
testa,  le  8  février  1726,  en  faveur  de  Jean-Alexandre, 
son  fils;  déclarant  qu'il  veut  être  enterré  dans  la  paroisse 
de  Couseix ,  au  tombeau  de  ses  prédécesseurs.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  10  mars  1700,  demoiselle 
Anne  du  Bois,  fille  d^Yrieix ,  écuyer,  sieur  de  la 
Mondrie  ,  et  d'Anne  Douèves. 

VII.  Jean-Alexandre  de  Villoutreys,  écuyer ,  sei- 
gneur de  Teyssonières ,  épousa,  par  contrat  du  22  janvier 
1729,  demoiselle  Marie-Biaise  de  Ribeyreyes,  qui  lui 
porta  les  terres  de  la  Meynardie  et  de  Sainte-Marie  ;  fille 
de  Pierre  de  Ribeyreyes ,  chevalier  ,  seigneur  'de  la 
Meynardie,  etc.,  et  de  dame  Marie-Biaise  de  Chabans 
de  Richemont.  De  ce  mariage  est  issu  : 

VIII.  Jean  de  Villoutreys,  III*  du  nom, 
écuyer ,  seigneur  de  Teyssoniéres ,  en  Limosin ,  né 
le  20  novembre  1730,  et  baptisé  dans  la  paroisse  de 
Sainte-Marie  de  Frugie  ,  en  Périgord,  fut  reçu  page  du 
Roi,  dans  la  petite  écurie,  en  1746.  Il  épousa  dame 
N....  de  Lagut,  héritière  de  l'ancienne  maison  de  ce 
nom ,  en   Périgord ,   dont    est  issu ,    entr'autres    enfants  : 

IX.  Pierre-Louis  de  Villoutreys  ,  lieutenant-co- 
lonel ,  officier  de  la  prévôté  de  l'hôtel  du  Roi,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  et  de  l'ordre 
noble  du  Phénix  de  Hohenlohe. 


Seigneurs  de  la  Judie. 


V.  Jacques  de  Villoutreys,  écuyer,  seigneur  de 
la  Judie,  du  Breuil ,  de  la  Chautardie ,  etc.,  second 
fils  de  Pierre  de  Villoutreys,  II"  du  nom,  seigneur  de 
Villoutreys  et  de  demoiselle  Jeanne  Hébrard  ;  fut  ma- 
réchal-des-logis  de  la  compagnie  des  chevau-légers  de 
la  garde  du  Roi,  le  12  avril  1690;  capitaine  de  cava- 
lerie, par  commission  du  16  juillet  1692;  fut  main- 
tenu avec  ses  neveux  ,  par  arrêt  du  conseil  du  26  avril 
1694,  et  testa  le  7  mars  1702.  Il  avait  épousé,  le  3i 
juillet  1672,  demoiselle  Jeanne  de  Gay-de-Nexon ,  dont 
il  eut  : 


402  DK  VILLOUTREYS. 

VI.  Marc-Antoine  de  Villoutreys  ,  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Judie,  etc.  ,  porte-étendard  des  chevau- 
légers  de  la  garde  du  Roi  ;  qui  eut  avec  Jean  de  Villou- 
treys, écuyer,  seigneur  de  la  Teyssonières,  un  différend 
qui  /ut  terminé  par  une  sentence  arbitrale,  du  22  mai 
1709;  et  épousa j  le  12  mai  17 14,  demoiselle  Jeanne  de 
Royère-de-Brignac  (ou  Breignacj  ,  dont  il  eut  : 

VII.  Jean-François  de  Villoutreys,  écuyer ,  sei- 
gneur dudit  lieu,  etc.,  né  le  26  juin  17 17  ;  qui  épousa, 
le  8  juillet  1737,  demoiselle  Catherine  du  L'olier ,  dont 
il  eut  : 

I  .**   Jean-François    de    Villoutreys-de-Brignac  ,   né 

le  29  juin  1738,  reçu  page  du  Roi,   en  la  petite 

écurie  ,  en  1755  ; 
2.°  Jean-Martial-Charles    de     Villoutreys,      né    le 

3o  mai   1739,   reçu  page  du    Roi,   en  la  petite 

écurie,  en  1755. 

Armes  :  d'azur  ,  au  chevron  d'or  ,  accompagné  en  chef 
d'un  croissant  accosté  de  deux  étoiles ,  le  tout  d'argent, 
et  en  pointe  d^une  rose  du  même. 


FIN    DU    QUATORZIÈME    VOLUME. 


ADDITIONS 


ET 


CORRECTIONS 


AMYS  DU    PONCEAU,    tom    XIII,  p.    208,    lig.    3, 
né  en  iSjS;  lise:{:  né  en  1775. 


d'AUBUISSON,  tome  XIII,  page  242,  ligne  19,  degré 
d'Antoine  d'Aubuisson;  après:  Il  testa  le  2  janvier  144S, 
efface^  :  époque  à  laquelle  on  peut  rapporter  sa  mort.  C'est 
par  son  mariage  avec  Marie  de  Poitiers  qu'est  entrée  dans  la 
maison  d'Aubuisson  la  terre  de  Nailhoux,  et  non  pas 
par  celui  de  Jean-Germain  d'Aubuisson  avec  Germaine 
du  Faur   d'Encuns,  comme  il  a  été  dit  à  tort  page  245. 


464 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 


COQUEBERT  de  NEUVILLE,  tome  XIII,  p.  iSg, 
rétablissez  ainsi  le  degré  IV. 

Jean  Coquebert,  seigneur  de  Montcel,  terre  qui  est 
passée  à  Charles  Coquebert,  Tun  de  ses  sept  fils  ;  a 
épousé,  dans  le  seizième  siècle,  Marguerite  Béguin 
d'une  famille  distinguée,  qui  vient  de  s'éteindre  en  la 
personne  de  Joseph  Regnault  Beguin_,  écuyer,  seigneur 
de  Savigny,  ancien  capitaine  de  cavalerie_,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  mort  à  Reims, 
en  avril  181 2^  peu  après  son  retour  de  l'émigration. 
Jean  Coquebert,  dont  est  question,  n'était  pas  échevin 
de  la  ville  de  Liège,  mais  arrière-petit-neveu  de  Regnault 
Coquebert,  qui  avait  été  échevin  de  cette  ville,  et  s'était 
retiré  à  Reims,  en  1440,  pour  se  soustraire  aux  guerres 
civiles  qui  désolaient  son  pays. 


laCROPTE:  tome  XI,  page  io3,  ligne  21,  dixième 
degré  ;  après  ces  mots  fille  unique,  ajoiite:{  :  du  premier 
lit. 


DE  FAYOLLE,  t..  X,  pag.  291,  lig.  39,  au  degré  X, 
ajoute:{  :  son  mariage  avait  été  accordé  en  la  maison  dts 
Bordes,  paroisse  d'Agonac,  le  17  d'octobre  i5o6,  avec 
Philippe  de  Hautefort,  seconde  fille  d'Arnaud,  seigneur 
de  Hautefort  et  de  Thénon,  et  de  Catherine  de  Royère, 
(P.  Ans. ,  tom.  7,  p.  33o)  ;  mais  il  paraît  qu'il  n'eut  pas 
lieu,  car  on  trouve  que  bientôt  après,  et  même  du  vivant 
de     Guilhonnet    de     Fayolle,     Philippe    contracta    deux 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  465 

alliances,    l'une,    le  premier  de    novembre  iSoq,    avec 

Artus  d'Olivier;   et   l'autre,     le   5   octobre  i5i5  ,    avec 

Antoine  de  Boisseuil ,  ecuyer ,    seigneur   de  Boisseuil  et 
de  Salles. 

Ibid.Pag.    292,  lignes  7,    8  et  9 ,   au    lieu  de    i5i5, 
i5i8    et    i5i9^    lise^  :    i525,    i528   et   1529. 


DE  GERMIGNEY,  tome  XIII,  p.  314,  avant-der- 
nière ligne  de  Ja  note ,  où  sont  les  trente-deux  quartiers 
de  Jean-Charles  de  Germigney ,  reçu  chevalier  de 
Malte ,  en  1708;  on  lit,  parmi  les  quartiers,  de  Montet 
de  Grisseul  ;  ce  sont  deux  noms  ;  lise:(  :  de  Montet , 
d'Égrefeuil.  Anne  du  Montet,  aïeule  de  ce  chevalier, 
était  femme  de  M.  de  Saint-Martin  ;  elle  était  tille  de 
Jean  du  Montet,  et  de  Melchionne  de  Clugny.  Jean  du 
Montet  était  fils  de  Bernard  du  Montet  ,  seigneur  de 
Prouillac,  et  de  Vitarelles  ,  et  de  Louise  d'Égrefeuil. 
Jean  du  Montet  s'établit  en  Bourgogne  ,  parce  qu'il  fut 
nommé  gouverneur  des  ville  et  château  de  Beaune.  Il 
vendit  des  biens  qu'il  avait  dans  sa  province  ,  et  acheta  en 
Bourgogne,  les  terres  de  Lusigny,  Grammont,  etc. 

Même  page,  dernière  ligne  de  la  note,  Cluny  j|t  de 
Fenière ,  lise:{:  Clugny  et  de  Ferrier.  Le  contrat  de 
mariage  de  Jean  du  Montet,  avec  Melchionne  de  Clugny, 
est  imprimé  dans  l'Histoire  de  la  maison  de  Clugny, 
page  25o. 

La  mère  de   Melchionne  de    Clugny,    était   Françoise 

de     Ferrier,     arrière-petite-fille     d'Honoré    de     Ferrier, 

co-seigneur  de  la   ville  de  Riez,  anobli   le  18  juin  1475, 

portant  :  d'or,    à   cinq    écussons  de   gueules,    2,  2  et    i. 

14.  3o 


^66  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Elle  était  fille  d'Antoine  de  Ferrier,  co-seigneur  de 
Riez  ^  et  de  Françoise  d'Autric  de  Vintimille ,  petite- 
fille  de  Melchior  de  Ferrier,   et  de  Madelaine  de  Grasse. 


LE  PELLETIER  deGLATIGNY,  tom.  XIII,  p.  233, 
degré  IV,  ligne  7;  comte  de  Glignes,  i:se{:  comte  de 
Glaignes.  Pag.  237,  lig.  3,  Adèle-Louise , //^e^  :  Anne- 
Louise.  Lig.  4 ,  chargée  de  trois  croissants  _,  lise:;^  :  chargée 
d'un  croissant  ;  ainsi  que  ces  armoiries  ont  été  gravées 
dans  TArmorial  du  Nobiliaire  ,  planche  3  i . 


TAÏLLEFER  ,  tom.  XIV,  pag.  74  ,  ligne  19  ,  ajoute^ 
à  l'article  de  Hugues  de  Taillefer  : 

Il  servait ,  en  1 523  et  1527  ,  en  qualité  d'homme  d'armes 
de  la  compagnie  de  trente  lances  des  ordonnances  du  Roi, 
sous  la  charge  de  Philippe  de  Boulainvilliers ,  chevalier , 
comte  de  Dammartin,  dont  montre  fut  faite  à  Pontoise, 
le  20  juin  i523,  {vol.  46  des  sceaux  ,  fol.  917,  B.)-, 
à  Ruel,  le  19  septembre  même  année,  (vol.  19  des 
sceaux  y  fol.  1 3  ^y)  ;  et  à  Amiens,  le  23  septembre  1527, 
{vol.    25o,  fol.    1067,  A.) 


FIN    DES   ADDITIONS    ET    CORRECTIONS. 


» 


TABLE 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES 


CONTENUES     DANS     CE     VOLUME. 


A. 


Pag- 

ADEMAR 270 

AMYS  DU  PONGEAU 463 

d'AUBUISSON 463 

d'AUCOUR   (Godard) 466 

DuAUTHIER 345 


B 


DE  BARS 223 

DE  BARRET ' 427 

DE  LA  BARRIÈRE  (d'Escrav A YATJ 129 

delaBAUME-FORSAC 25o 

deBEAUMOND 195 

deBEAUMONDdesJUNIES 23 1 


^68  TABLE  DES  FAMILLES. 

DE  BEAUVOIS  (deThieffries) 426 

BERTIN  ................  168 

deBIENCOUKT I 

deBORN 159 

DU  BOUSQUET 262 

BOYER  d'ANGLAZARD 228 

delaBRANDE. 264 

DE  BUISSON 242 


c. 


DE  CASSAGNESdeBEAUFORT. 229 

DE  CASTERAS  DE  LA  RIVIÈRE 435 

DE  CHAMPAGNE 369 

delaCHASSAGNE 74 

duCHESNEdeMONTAUT 97 

de  CLERMONT  dePILES 2i3 

DE  CLERMONT  (de  TouchebœufJ 23  i 

de  COMARQUE 224 

COQUEBERT  DE  NEUVILLE 464 

deCORNIL 201 

deCOSNAG 3o6 

DE  LA  CROPTE 464 


DROUART 226 


d'ESCRAVAYAT  DE  LA  BARRIÈRE.     .     .     ...     129 

DE  l'ESCUYER  de  HAGNICOURT  .  .     .     ...     406 


TABLE  Di:S  FAMILLES.  469 


DE  F  AGES 240 

deF/VYOLLE     ....'. 464 

FERRAND 91 

deFERRIER •     ....  465 

deFERRIÈRES 233 

FLAMENC i56 


G. 


deGALBERT .  441 

DE  GAULEJAC 21 3 

deGAVIS 201 

deGENOUILLAG 236 

DE  GERMIGNEY 465 

de  GLATIGNY  (le  Pelletier) 466 

GODARD  d'AUGOUR 466 

de  GONTAUT 320 

DE  GOURDON 253 

de  GRIMOARD : 61— 63 


H. 


DE  HAGNICOURT  (de   l'Escuyer)   ....     414—415 

de  haqtefort 140 

d'Hérisson 418 


1. 

D'IRLANDE 4-^0 


470  TABLE  DES  FAMILLES. 


DES  J UNIES  (de  Beaumond)  .     .    * 23  i 


L. 


DE  LARD  DE  RIGOULIÈRES 249 

DE  LARON 143—144 

DE  LASTOURS 146 

DE  LIMEUIL 280 

DE  LOSTANGES  de  SAINTE-ALVÈRE.     ...     263 

DE  LUR- .     86—87 

DU  LYON 238 


M. 


DE  MATHEFELON Syo 

DE  MAURIAC 52 

DE  MILON 69 

DE  MIRANDOL ,     .     .     .     .  445 

DE  MONTAGRIER    .     .     .     .     , 239 

DU  MONTET 465 

DE  MONTLEZUN. .  44^ 

DE  MORGINS  (DE  Champagne)  .     .     .     .     .     .     396—399 

DE  MOTTES. 191 


N.  • 
DE  NEUVILLE    (Coquebert) 464 


TABLK  DES  FAMII.LES.  471 


LE  PELLETIER  DE  GLATIGNY 466 

DU  PONCEAU  (Amys) 463 

DE  PONS 366 


R. 


DE  LA  RIVIÈRE  (de  Casteras)   .     . 435 

DE  LA  ROCHE 189 

deROCHEMORE. io3 

DE  ROSSANGES .  253 


DE  SAINTE-ALVÈRE  (deLostanges) 263 

deSAINT-GÉRY 208 

deSAINTOURS 219 

DE  SALVE 452 

deSANZILLON  delaFOUCAUDIE 99 

delaSUDRIE 249 

DE  LA  SUZE  (de  Champagne) 384 


T. 


deTAILLEFER 42—466 

deTHIEFFRIES-BEAUVOIS 425 

THIERRY  DE  VILLE-d'AVRAY 437 

deTOUCHEBŒUF .     182 


472 


TABLE  DES  FAMILLES. 


V. 


DE  VASSAL 237 

deVILLE-d'AVRAY(Thierry) 437 

DE  VILLOUTREYS •     ...    456 

DE  VIVANS .255 


FIN    DE    LA    TABLE    DES    FAMILLES. 


IMPRIMERIE    GÉNÉRALE    DE    CHATiLLON -SUR-SEINE,     J.  ROBERT 


LIBRAIRIE  ANCIENNE   ET  MODERNE 

BACH  ELI  N-DEFLO  RENNE 


CONDITIONS  DE  LA  SOUSCRIPTION 


NOBILIAIRE   UNIVERSEL   DE  FRANCE 


On  ne  peut  souscrire  au  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais  qu'à  la  con- 
dition de  s'engager  pour  l'ouvrage  complet. 

Il  paraîtra  un  demi-volume  vers  le  i«=''  et  le  ib  de  chaque  mois. 

Les  souscripteurs  ne  payeront  qu'après  réception  de  chaque  demi-volume 
le  prix  de  5  francs  afférent  à  ce  demi -volume,  qui  devra  nous  être  envoyé 
en  un  mandat  sur  la  poste. 

Les  souscripteurs  qui  voudront  payer  d'avance  le  montant  de  l'ouvrage 
complet,  qui  sera  publié  en  un  an,  auront  droit  à  un  escompte  de  lo 
pour  loo. 

Ils  n'auront  donc  qu'à  nous  adresser  en  un  mandat,  ou  autre  vakur  sur 
Paris,  la  somme  de  i8o  francs. 

VALEUR  DE  L'OUVRAGE 

Voici  déjà  bien  longtemps  que  le  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais 
complet,  est  devenu  introuvable.  Le  s-îul  exemplaire  qui,  depuis  plusieurs 
années,  ait  passé  en  vente  publique,  est  celui  de  la  bibliothèque  du  comte 
de  Lambilly  qui  a  été  vendu,  en  mars  1872,  tout  près  de  1,000  francs. 

Notre  nouvelle  édition /<:ic-5/mi7<?  et  mieux  exécutée  que  l'ancienne  sera 
donc  infiniment  moins  coûteuse  et  pourra  être  acquise  par  tout  le  monde, 
ce  qui  ne  peut  avoir  lieu  en  ce  moment. 

AVANTAGE  OFFERT  AUX  SOUSCRIPTEURS  NOBLES 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  de  ce  Nobiliaire,  il  suffit  de  rap- 
peler qu'il  contient  les  généalogies  d'environ  2,3oo  familles  vivantes. 
Les  membres  directs  ou  par  alliances  de  ces  familles  en  souscrivant  à  l'ou- 
vrage, auront  le  droit,  dans  un  ou  plusieurs  volumes  supplémentaires,  de 
compléter  leur  filiation  généalogique  jusqu'à  ce  jour,  ce  qui  a  un  grand 
intérêt  au  point  de  vue  de  l'usurpation  des  noms,  3o  lignes  seront 
accordées  à  titre  gratuit. 

EN  PRÉPARATION 

Une  table  comprenant  la  liste  alphabétique  de  toutes  les  f^énéalogies,  de 
toutes  les  alliances  et  de  toutes  les  désignations  terriennes  mentionnées 
dans  les  vingt  volumes  du  Nobiliaii'e  uniï'Crsel  dcSamt-Allciis,  avec  renvoi 
aux  tomes  et  aux  pages. 

Cette  table  du  plus  haut  intérêt  pour  l'histoire  des  tàmilles  nobles  de 
notre  pays,  et  pour  la  mouvance  des  terres,  formera  deux  volumes  in-S», 
texte  compacte  à  double  colonne,  d'environ  600  pages  chacun. 

Le  prix  en  sera  ultérieurement  fixé. 


imprimerie     GENERALE    de     C  H  A  T  I  L  L  O  N  -  S  U  R  -  S  E  1  xN  E  ,     J.     ROBERT. 


I?^', 


BiNDING  SECT.  1)^06 


es  Saint-Allais,  Nicolas 

587  Viton  de 

S2  Nobiliaire  uniTersel  de 

1872  France 

t.U 


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