NOBILIAIRE
UNIVERSEL
DE FRANCE
ou RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES DE CE ROYAUME
M. DE SAINT-ALLAIS
AVEC LE CONCOURS
DE MM. DE COURCELLES, L'ABBÉ LESPINE, DE SAINT- PONS
ET AUTRES GENEALOGISTES CÉLÈBRES
TOME QUINZIÈME
PRli.MIERIi PARTI!
PARIS
LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE
BACHELIN-DEFLORENNE
Société anonyme au capital de i,5oo,ooo francs.
SIÈGE social: 3, QUAI MALAQUAIS, 3
MDCCCLXXVl
NOBILIAIRE UNIVERSEL
DE FRANCE.
IMPRIMERIE GENERALE DE CHATILLON-SUK-SEINE,
.1. ROBERT.
NOBILIAIRE UNIVERSEL
DE FRANCE,
OU
r r
RECUEIL GENERAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES
DE CE ROYAUME,
Faisant suite au Dictionnaire universel de la Noblesse de France
qui paraissait^ avec Privilège du Roi, avant la Révolution ;
Par M. de Saint- Allais , auteur des Généalogies historiques
des Maisons souveraines de l'Europe.
DIEU ET LES BOURBONS.
TOME QUINZIEME.
A PARIS,
Au Bureau du Nobiliaire universel de France.
rue de la Vrillière, n'' lo.
I 8 I 8
'^imprimé en i S 76. '
A LA LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE
BACHELIN -DEFLORE N NE
Société anonyme au capital de i,5oo,ooo francs.
Siège social : :\ Quai Malaquais. .\
es
s Si
AVERTISSEMENT
\
GV.ST à tort qu'un Prospectus, qu'on n'ose qualifier,
a cherché à faire croire que le Nobiliaire universel de
France allait être discontinue. L^auteur de ce Prospec-
tus a voulu sans doute , avant que d'entrer dans l'a-
rène , se défaire des adversaires qui auraient pu lui pa-
raître redoutables , et il a répandu , avec profusion , le
fiel de la critique sur tous les oiivrages qui le précèdent
dans la nouvelle carrière qu'il se propose de parcourir.
Mais puisqu'il a bien voulu se mêler de mes affaires ,
il me permettra d'entrer un peu dans les siennes, et de
lui dire que le règne et le dire des méchants ne sont
ja'nîais de longue durée; nous sommes dans un siècle
où^ quoique l'on doute toujours trop du vrai, on ne
croit pas toujours lé mal , et il suffit qu'il ait adopté
une couleur (un peu trop vive), pour que les gens
sensés se défient avec raison de ce qu^il voudra faire croire
et jeter dans le public , et je pense même qu'avec l'ex-
trême sagesse dont il se pare, il fera des réflexions qui
le porteront à étouffer ce premier élan de la médisance
et de la méchanceté. Quoi qu'il en soit , le Nobiliaire
I, AVERTISSEMENT.
continuera toujours , ne serait-ce que pour offrir un asile
à ceux qui se trouveront injustement traites ou calom-
niés par le nouvel ouvrage annoncé (i).
Le Nobiliaire obtient chaque jour un succès assuré ;
et ce qui le prouve , c'est qu'il €st déjà à son quinzième
volume , et qu'il contient les généalogies d'une grande
partie des plus illustres familles de France, telles que
celles d'Abon j d'Aboville , d'Ab^ac , d^Alès-d'Andu:{e ,
d'Aloigny , d' Alsace- Hénin- Liétar d , d'Ambly , d^An-
digné y d'Anglade , d'Astorg, d^Aubusson-la-Feuillade j
du Authier, d'Avaray , de Bar don de Ségon:{ac , de Beau-
voir-du- Roure , de Bec-de-Lièvre j de Belcastel , dt Beî-
ve^er , de Béthune- Sully , de Béthune-Hesdigneul , de
Beaupoil de Saint-Aulaire , del Bianco de Brantes , de
Biencourt, de la Boessière-Chambors y de Bouille y de
Boubers , du Bourblanc y de Brancas , de Brandon ^dn
Breil du Pontbriant , de Breteuil , de Brosse y dt Bruc ,
de Bryas y de Calvimont , de Caraman , de Caste Ibajac,
de Casteras , de Castillon , de Chambarlhac y de Cham-
bray , de Champagne- la-Su^e , de Chaponay , de Ckapt
de Rastignac y de Char lus , de Charnacé , de Chasteignier
de Châteauneuf-Randon , de Chavanat , de Clinchamp ,
de Cocherel , de Coetlogon , du Coetlosquet , de Coigny,
de Cordoue, de Cossé-Brissac , de Couasnon , de Cour-
bon-Blénac , de Courtarvel , de Grillon , de la Croix de
Sayve et de Saint- Vallier , de la Crojpte de Bour:{ac et
de Chantérac , de Cugnac, de Cusack , d' Escayrac-Lau-
turCy d'Escars, des Escotais y d'Espinchal , d'Espivent,
de Foix , de Fontanges , de Fortia ; de Franqheville , de
(i) Dictionnaire véridique des familles nobles et anoblies
du royaume de France.
AVERTISSEMENT. m
Ganay, de la Garde de ChambonaSy de Gibon, de Gf-
r onde y de Gomer, de le Gonidec, de Goulaine, de Goiis-
sencourtj de Grave^ de Grignan, de Grimoard, des Gz«7-
laumanches, du Boscage, du Hallay, de Hautefort^ de
Hénin-Liétard et de Cuvillers, du Houx, des Isnards, de
Juîgné, de Lancrau de Bréon^ deLanglois du Bouchet
et d'Estaintot, de Lescun, de Lespinasse, de Lestrange
de Longueil, de Lostanges, de LoubenSy de Lubersac,
de Luscariy de Maillé-Bre^éy de Marcillac, de Martel^
de Mauléon, de Mellety de Mirandol, de Molen de la
Vernède et de Saint- Poney, de Montalalembert, de Mon-
thierSy de Montle:{uny de Montmorency, avec toutes ses
branches , telles que Montmorency - Laval , Fosseux ,
Luxembourg, etc. , de Morangiès, de Moustier, de A^ar-
bonnCj de la Panouse, de Pantin, du P<3rc, de Çassac,
de Pofjc, de Po«5 <^e Rennepont, du Pontaubevoye, de
Pontevès, de Prissac d'Esclignac, du Puy-Melgueil, de
Qiiemper de Lanascolj de Rivière, de Saignard de la Fres-
sange, de Saint-Aignany de Saint- Juéry, de Saint-Mauris,
de Saint-Roman, de Salignac-Fénelon, de Sallmardy de
Salperwick, de Taillefer, de Thieffries-Beauvois, de
Touchebœuf, de Tournon, de Toustain, de Tramecourt
de la Trémoille, de Trogoffy de Tudert, de Tulles de Vil-
franche, d'Ussel, de Fa/^^T^ <ie Vallin, de Vénevelles,
de Verdonnet, de Vioménil, et une infinité d'autres,
moins illustres, mais non moins distinguées par leurs
services et leur dévouement à la cause de nos rois. "
Tous ces articles sont extraits des anciens auteurs les
plus estiméSj qui ont écrit sur cette partie, ou bien ont
été dressés sur les titres originaux qui nous sont com-
muniqués. Le cas arrive quelquefois ( ou pour mieux dire
rarement ) , que nous sommes forcés d'admettre des
mémoires^ attendu l'anéantissement total des titres, or-
,V AVERTISSEMENT,
donné par des lois révolutionnaires, qui_, dans certains
pays, n'ont que trop reçu leur exe'cution ; mais alors les
familles qui fournissent ces mémoires conservent tou-
jours les moyens de les appuyer de preuves, et le public
a beaucoup plus de garantie de s'en référer à ces mêmes
familles, que d'en croire sur parole des généalogistes,
qui peuvent ne pas être inaccessibles, ou à des considé-
rations personnelles, ou à l'erreur. Quoi qu'il en soit,
le Nobiliaire de France, qui, comme tous les ouvrages
de ce genre, subit une critique dictée souvent par l'en-
vie, sera toujours un recueil précieux pour l'histoire des
familles. Laissons aux méchants le triste emploi de déni-
grer un corps respectable, qui, depuis nombre de siè-
cles, a rendu les services les plus importants à la monar-
chie, «t continuons de représenter la noblesse sous les
rapports qui lui conviennent. Je dirai même à messieurs
les gentilshommes f que plus le parti qui leur est opposé
fait d'efforts pour anéantir jusqu'au souvenir de leur
existence, plus il leur importe de produire dans tous
ses détails, l'exposé des services de leurs familles.
Car on ne peut se dissimuler 'que l'histoire de chaque
famille soit de la plus grande utilité pour les diverses
provinces du royaume, et pour l'histoire générale; c'est
une pépinière de matériaux qui doivent servir un jour à
l'élévation d'un grand édifice, et tel siège, t:l combat,
tel événement qui nous paraissent de peu d'importance
dans la narration qu'en fait aujourd'hui une famille ,
seront cités plus tard dans l'histoire même de la pro-
vince, avec tout l'éclat et tout l'intérêt qu'ils peuvent
inspirer. Mé:{eray, le P. Daniely Vély, le président Hé-
nault, n'ont fait paraître sur la scène que quelques familles
de France, parce qu'ils n'ont connu que celles qui en-
touraient le trône, et qui remplissaient les grandes char-
AVERTISSEMENT. v
ges de l'état; mais s'ils avaient eu- sous les yeux tous les
faits historiques qui appartenaient aux gentilshommes
fixés dans les diverses provinces du royaume, ils au-
raient grossi leur histoire d'une infinité de traits, qui
auraient honoré la noblesse, en instruisant la postérité.
Ainsi, rien n'est plus utile que d'établir l'histoire des
familles , et celles qui négligeraient d'en fournir les
moyens, sont non-seulement coupables envers elles-
mêmes , mais encore envers la chose publique ; je dis
envers elles-mêmes, parce que tout chef de maison a
des devoirs à remplir, et que le premier de tous est de
rappeler les services de ses ancêtres, afin d'en faire ho-
norer la mémoire, et de fournir à ses enfants les plus
beaux exemples à imiter ; je dis envers la chose publique,
parce que c'est de la réunion de toutes les histoires pri-
vées et domestiques, que se forme l'histoire générale; et
que l'amour de la patrie et du souverain, doit décidé-
ment porter à enrichir celle-ci de tous les matériaux
qu'on peut offrir.
J'avais pensé donner cet ouvrage sous la forme de
dictionnaire; mais plusieurs membres de la noblesse
m 'ayant fait observer que les familles dont les npms
commencent par les dernières lettres de l'alphabet, se
trouveraient rejetées à une époque trop éloignée, je me
suis déterminé à le faire paraître sans aucun égard pour
l'ordre alphabétique. On sentira effectivement que, de
cette manière, l'ouvrage marchera plus ' rapidement,
puisque chaque famille peut y être mentionnée dès au-
jourd'hui, sans attendre le tour qui aurait été irré-
vocablement assigné, s'il eût fallu suivre l'ordre des let-
tres de l'alphabet. Et comme à la fin de chaque volume
il y a une table indicative des noms des familles qui s'y
trouvent relatées, et que l'ouvrage sera en outre terminé
VI , AVERTISSEMENT.
par une autre table générale, cela remplit absolument le
même but qu'un dictiannaire.
NOBILIAIRE UNIVERSEL,
OU
RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES
DE FRANCE,
Formant les matériaux du Dictionnaire universel
DE LA Noblesse.
GRAIMBERG ^ Grimberg , Graimbert , Grim-
BERG , Grimbert; famille originaire de Flandre, éta-
blie dans le bailliage de Château-Thierri, depuis près
de trois siècles. Elle subsiste en deux branches ; savoir ;
celle de Belleau, et celle des vicomtes de -Nogentel (i).
Le Nobiliaire de Picardie, édition de 1699, où le nom
est écrit de Graimberg, nomme, parmi les branches de
cette famille, celles de Nogentel, de Belleau, de Torcy,
et Gaune.
Cette maison fut long-tems puissante et illustre en
Flandre*, et son origine remonte aux siècles les plus
reculés. Elle descend des anciens Berthout, sires de Ma-
lines et de Grimberg, les plus puissants seigneurs du
Brabant, ainsi qu^il est constaté dans l'histoire de Lou-
vain, par Lipse, livre II, chap. 2, et autres auteurs,
nommément dans Butkens, en ses Trophées du Brabant
(i) Voyez les Etrennes de la noblesse, année 1767, au mot
Grimberg.
2 DE GRAIMBERG.
aux articles Malines, Grimberg, Assche, Au, Bauters-
heim, Glimes, Berg, etc. Ces seigneurs se sont divisés,
dans la Flandre, en plusieurs branches, dont la plus
illustre fut celle de Glimes ou Bergli, élevée au rang de
princes de Grimbergh, en 1686; mais elle ne descendait
des anciens Berihout que par alliance avec la branche
de Grimberge d'Aa. Elle est aujourd'hui éteinte. C'est
dans la branche dite d' Assche, aînée de celle d'Aa, que
le nom et la filiation masculine se sont conservés jusqu'à
nos jours.
Butkens, dans les Trophées du Brabant^ termine cette
branche aux enfants d'Adrien, derniers possesseurs de la
seigneurie d^Assche. Il est vrai que cette branche fut ,
dès-lors, privée de biens et d'honneurs ; mars elle sub-
sista cependant encore quelque tems dans les Pays-Bas.
Ce Jean, fils du second lit d'Adrien, que Butkens,
nomme Jean d' Assche, épousa Isabelle d'Ongnies, d'une
branche des sires de Sombreffe, et en eut plusieurs en-
fants, dont deux furent religieux. L'existence de Guil-
laume, frère de leur père , est demeurée obscure et
-ignorée; mais Jean de Grimberg, leur plus jeune frère,
faisait revivre en France le nom de Grimberg, alors en
quelque sorte éteint dans la Flandre; caries descendants
des Grimberg d'Aa y étaient , à cette époque , bien
moirts connus sous leur nom de famille, que sous les
noms de Glimes et de Bergh, riche apanage, qui con-
tribua beaucoup à l'illustration 'de cette branche; et ce
ne fut qu'en 1625, qu'ils prirent le titre de comtes de
Grimbergh.
Le nom de Grimberg n'avait notoirement jamais cté
porté par aucune famille française, avant le milieu du
seizième siècle. Aucun acte à nous connu ne nous indi-
que comment Jean, auteur des seigneurs de Belleau, et
vicomtes de Nogentel, signa son nom. Quelques monu-
ments encore existants de lui l'écrivent Grimbert, et
Graimbert, substituant la finale française à la finale étran-
gère ; de même qu'en Flandre, à dater de l'époque de sa
transplantation, l'orthographe de ce nom varie souvent.
Les premières générations établies en France, donnent
une foule d'exemples de ces variations. Le nom des sei-
gneurs de Belleau est altcrnitivement écrit Grimbcrî,
Grimberg , Graimbert , Graimbcrg , ce que prouve .
cntr'autrcs actes, le contrat de mariage de François, de
DE GRAIMBERG. 3
l'an 1678, OÙ il est constamment icnl Graimberg. Sur
les tombeaux des seigneurs de Torcy , on lisait Grim-
berght. L^orthographé qui semble avoir ^ prévalu, depuis
près d'un siècle , est Graimberg , comme le porte le No-
biliaire de Picardie, édition de . 1699 ; -cependant il n'est
pas rare de le voir orthographié diffiremment dans des
actes postérieurs : dans l'extrait de naissance du baron
Louis , conseiller intime de légation du grand-duc de
Bade , le nom est écrit Grimbert ; et en l'acte d'acqui-
sition de là vicomte de Vaustin_, en 1773, on le voit ^
dans les trois dernières pages , écrit onze fois alternative-
rnentj Grimberg, Gralmbert ei Graimberg; VAnnuairQ de la.
Noblesse ,de l'an 1667 , l'écrit Grimberg; du Buisson , dans
son Armoriai des principales familles nobles de l'Ile-de-
France , l'écrit Grambert ; et Moréri , à l'article Nassau ,
relatant la seigneurie de Grimberge , récrit Grimbert.
Le nom de Grimberg parut d'abord en France ac-
compagné d'une faveur, qui, pendant quelque tems, dut
faire espérer de le voir s'élever, dans sa nouvelle patrie ,
au degré d'illustration où il s'était maintenu pendant si
long-tems dans la Flandre et le Brabant , son berceau.
Jean , petit-fils d'Adrien , dernier sire d'Assche , du nom
de Grimberg, avait été placé auprès du duc d'Alençon ,
frère des rois François II , Charles IX et Henri III. Ses
qualités personnelles et /l'amitié dont le duc l'honorait ,
l'eussent infailliblement élevé au rang des principaux de
la cour, et porté sa famille, jusqu'alors . étrangère en
France , au nornbre des plus considérables et des plus
distinguées de ce royaume , si la mort prématurée de ce
prince , destiné au trône , n'eût trop tôt borné le cours
delà fortune de Jean de Grimbert. Néanmoins, déjà re-
vêtu d'emplois honorables , et , par un mariage avantageux,
riche en domaines, il conserva toujours, dans les tems
orageux de la Ligue, la confiance de ses souverains,
comme on verra plus loin par les commissions dont il
fut chargé. Aux qualités de capitaine et gouverneur de
Château-Thierri , de la Ferté-Milon , de Sens, conseiller,
maître-d'hôtel du duc d'Anjou, fils de France, il ajoutait
les titres personnels de vicomte de Nogentel, seigneur de
Belleaû et de Torcy, et les transmit à ses descendants,"
qui les ont conservés jusqu'à nos jours.
Feu M. le comte de Waroquier , qui avait, ainsi que
la maison de Graimberg, une alliance avec l'ancienne et
4 DE GRAIMBERG.
illustre maison de Cauchon , en Champagne, s'etant oc-
cupé, en 1784, d'en rechercher l'origine, la filiation
suivante est en partie extraite de son travail pour l'ascen-
dance et la descendance de Jean de Graimberg. Les
preuves de l'ascendance sont tirées principalement de
Butkens , et des titres originaux ; les preuves de la des-
cendance sont extraites des divers monuments histori-
ques, mais spécialement des titres originaux produits
pardevant d'Hozier, généalogiste du Roi, l'an 1694,
pour l'admission de Charles de Graimbert , parmi les
pages de Sa Majesté. Si quelque chose pouvait ajouter
à l'authenticité de ces pièces , ce serait sans doute la
concordance de tous les Nobiliaires, Annales et Histoires
généalogiques , qui font mention de cette famille , les-
quels s'accordent unanimement sur son extraction des
Pays-Bas.
I. Wauthier Berthout, sire de Grim berge , fut du
nombre des principaux seigneurs du Brabant , qui sous-
crivirent certaines lettres d'Ide, comtesse de Boulogne,
données en l'an 1086, en faveur de l'abbaye d'Afflegem.
Il fonda le monastère de Grimberge ; donna l'église d'i-
celui à des chanoines réguliers de Tordre de Saint-
Augustin , et y fut inhumé avec sa femme , dont il avait
eu trois fils et une fille :
I .° Arnou , dont l'article suit ;
2.° Gérard, ) ... ; „
3.»Alveric; (qui vivaient en.. 32;
4.° Lutgarde , mariée à Baudewin , sire du pays
d'Alost , qui mourut l'an 1 1 28.
I I . Arnou Berthout , sire de Grimberge, est nommé,
avec ses frères , en une charte de Liéthard , évéque de
Cambrai , donnée pour l'église de Grimberge, en Tan
ii3i, par laquelle ledit évéque approuve la donation
qu'ils avaient faite à Saint-Norbert de ladite église , à
laquelle il donna pleine liberté. Il laissa trois fils :
1 .° Wauthier Berthout , sire de Malines , qui con-
tinua la branche aînée , avec le nom et les armes
de ses ancêtres, qui étaient : d'or y à trois pals
de filleules 'y
2° Gérard , dont l'article suit;
3.° Arnou, seigneur de Ranst, dont la postérité
DE GRAIMBERG. 5
a pris le nom , et porté les armes de Berthouty
brisées d'un franc- canton de sable ^ au lion d'or.
Elle s'est perpétuée sous les noms de Ranst et
de Berchem_, et portait p^ur armes, sous ce
dernier nom, d'argent, à trois pals de gueules,
qui sont les armes de Berthout, sauf la transmu-
tation de l'émail du champ de l'écu, qui était
d'or.
m. Gérard Berthout, 1" du nom, sire de Rumpst
' et de Grimberge, transmit le nom de ce dernier apanage
à sa postérité, qui l'a conservé jusqu'à nos jours. Il est
nommé, avec Wauthier Berthout , son frère aîné, dans
une charte de Fan ii25 donnée par Godefroi, I" du
nom, duc de Brabant, pour l'abbaye d'Afflegem , par
laquelle ce prince confirme la donation faite par Arnou,
sire de Grimberge, leur père. Ledit Gérard, comme
puîné, changea les armes de ses ancêtres, qui étaient
d'or, à trois pals de gueules, et prit pour se distinguer
de Wauthier, son aîné, un écu d'or à lafasce d'azur.
Il est encore nommé, avec le même Wauthier, et à la .
qualité d'avoué {ou protecteur), de l'église de Grimberge,
dans l'acte d^une donation faite par Wauthier de Wal-
debrouck à ladite église, en 1149. Il épousa Mathilde,
dame de Ninhove, et mourut environ l'an 1186. Leurs
enfants furent :
i
I .° Gérard, dont l'article suit ;
2.*^ Arnou, sire de Grimberge, qui, comme puîné
de Gérard II, son frère, brisa ses armes de trois
tourteaux ou besants de gueules. Il épousa Sophie,
qui, étant demeurée veuve, se remaria avec Léon,
châtelain de Bruxelles. Arnou en eut :
a. Arnou, sire de Grimberge, mort sans pos-
térité ;
b. Ode, dame de Grimberge, qui épousa Wau-
thier, sire d'Aa, lequel mourut en i236. Il
portait pour armes: de gueules, au sautoir
d'argent. Il fut la tige des sires d'Aa et de
Glimes, depuis marquis de Berges, comtes
et princes de Grimbergh.
V. Gérard, 11*^ du nom, sire de Grimberge, Ninhove,
Rumpst, etc., ajouta à ses armes un sautoir de gueules,
6 DE GRAIMBERG.
et quitta le nom de Benhout, pour prendre celui de la
sirerie, de Grimberge, son apanage distinctif. D'Adelice,
sa femme, veuve de Wauthier, sire de Tenremonde,
il laissa :
1°. Wauthier ou Gérard, III*' du nom, sire de
Grimberge, de Ninhove, etc., qui épousa Agnès
de Beverne y dont les armes sont : d'or à trois
cors contournés de gueules. Elle était fille de Thierri
de Hornes, sire de Beverne et de Dixmude, et
d'Ade, fille de Raoul, sire de Couci. Il en eut :
a, Alice, dame de Grimberge, de Ninhove,
Rqmpst , etc. , morte en i25o, femme de
Godefroi de Louvain, sire de Perweys, qui
portait pour armes : de gueules^ à lafasce d'ar-
gent. Elle lui porta les seigneuries de Grim-
berge, Ninhove, Rumpst, etc. Il était fils de
Willaume de Louvain, sire de Perweys et de
Ruysbouck, et petit-fils de Godefroi, III" du
nom, duc de Lothier et de Brabant. Elle
fut, avec ledit Godefroi de Louvain, sire
de Perweys, la souche des sires de Perweys-
Grimberge ( i ). Il mourut'l'an 1257 ;
h. Agnès de Grimberge, dame de Dongelberge,
première femme d'Enguerrand de Perweys,
» sire d'Orbays, frère de Godefroi ( 2 ), qui
* mourut en 1248 ;
2.*^ Guillaume, dont l'article suit.
V. Guillaume de Grimberge , I" du nom, sire
d'Assche, épousa Elisabeth, héritière d'Assche, près de
Bruxelles, seigneurie considérable qu'elle apporta dans
la maison de Grimberge. Elle portait les mêmes armes
que son mari, c'est-à-dire, d'or, â la fasce d'a:{ur; au
sautoir de gueules, brochant sur le tout. Ils vivaient en-
semble en 1246 et 1248. Robert, sire de Béthune et de
Tenremonde, le qualifie son oncle, en 1237, comfne étant
(i) Trophées de Brabant, tome I. ;>. trjy, où leur postérité
est rapportée.
(2) Ibid. p. 460. n brisait ses armes d'un lambcl d'or, à cinq
pendants.
DE GRAIMBKRG. j
frère Utérin de sa mère, Mathilde, dame de Tenremonde;
Ci ledit Guillaume était frère ou chevalier de l'ordre
Teutonique en i253. De son mariage vinrent :
I .° Guillaume, dont l'article suit ;
2.° Henri de Grimberge, auteur de la branche des
seigneurs de Moersecke et d'Antoing, éteinte à
la lin du quatorzième siècle;
3.° Gérard de Grimberge, doyen de Tournai,
en 1292;
4.° Jean d'Assche, qui se trouva à la bataille de
Woeringe, en 1288;
5.° Aleyde, abbesse de Swivecke;
G.° Béatrix d'Assche, femme de Renier d'Aerschot,
dit Cluet, sire de la Rivière, dont les armes sont :
d'' argent, à la fleur de lys de sable.
VI. Guillaume de Grimberge , 11^ du nom , sire
d'Assche, reçut en don, en i258, de Gui, comte de
Flandre, la terre, d'Opdorp, en augmentation du fief,
qu'il tenait de lui. Il épousa Sybille de Wavrin, fille
de Robert, sire de Wavrin, sénéchal de Flandre, qui
portait pour armes : d'a^iir, à Vécusson d'argent. Elle
était veuve d'Arnou, sire de Cisoin. Guillaume eut de
ce mariage :
i.° Robert, dont l'article suit ;
2.*^ Henri d'Assche, sire de Buggenhout, vivant
en 1270 et 1277, qui de Mathilde, sa femme,
laissa :
a. Henri de Grimberge, dit d'Assche, dont on
ignore la destinée;
b. Elisabeth d'Assche, dame de Buggenhout ,
. mariée à Hugues, sire d'Antoing , dont les
armes sont : de gueules, au lion d'argent. Elle
testa avec son mari, en 1295, lui ayant
apporté, outre la terre de Buggenhout, la
seigneurie de Hautpontlièu ;
3.° Guillaume d'Assche.
VIL Robert de Grimberge, I" du nom, sire d'As-
sche, d'Opdorp, etc., guidon héréditaire de Brabant,
se trouva, en cette qualité, à la bataille de Woeringe,
l'an 1288, avec sa bannière, accompagné de son oncle,
8 DE GRAIMBERG.
Jean d'Assche, et de Henri d'Assche, sire de Moersecke,
son cousin-germain. Il était marié avec Marie de Bar-
banson, en 1292, qu'ils firent conjointement donation
de la dîme d'Opdorp au monastère de Saint-Bernard.
Elle portait pour armes : d'argent, à trois lionceaux de
gueules, lampasséSj armés et couronnés d'or. Leurs enfants
furent :
i.° Robert, dont l'article suit;
2.° Jean d'Assche, chevalier, marié avec Catherine
Utenhove, qui portait pour armes : d'argent à
trois jumelles de gueules. Elle était veuve de lui,
en i362, et mère de Jean d'Assche, dont on
ignore la destinée;
3.° Marguerite, mariée à Renie Eggloy, chevalier,
qui, comme cadet des d'Aerschot de la Rivière,
portait : d'argent à trois /leurs de lys nourries de
sable. Il mourut en iSSg.
VIII. Robert de Grimberge , IP du nom, sire
d^Assche, d'Opdorp, etc. , guidon héréditaire de Brabant,
épousa Isabeau de Borsèle, qui portait pour armes : de
sable, à la fasce d'argent. Elle partagea, l'an 1324, les
biens de son père, Florent de Borsèle, avec sa sœur
Hadwige de Borsèle, femme de Gérard Vilain, sire de
Saint-Jansteene. Ils eurent entr'autres enfants :
i.^Jean de Grimberge, chevalier, sire d'Assche,
laquelle terre fut quelq'ue tems engagée à Jean
Van Hamme. Il fut guidon héréditaire de Brabant,
est ainsi qualifié dans des actes de 1347, i353,
1357 et i365. Il épousa Agnès de Leefdaële, dont
les armes sont : d'argent, au chevron de sable,
accompagné de trois maillets de gueules en bande.
Elle était fille de Rogier, sire de Leefdaële et
d'Agnès de Clevis, avec laquelle il partagea les
biens de Jean et Louis de Leefdaële, ses beaux-
frères. Etant mort sans postérité , Jean, son neveu,
fils de Robert, son frère, lui succéda' dans la sei-
gneurie d'Assche ;
2.° Robert, dont l'article suit ;
3.* Elisabeth d'Assche, morte en i352.
Fille naturelle:
Catherine, bâtarde d'Assche.
DE GRAIMBERG. 9
IX. Robert de Grimberge , 111° du nom, dit
(VAssche, seigneur d'Opdorp, etc., épousa Ide Gosters
de Courtray, fille de Rogier Gosters de Gourtray , che-
valier, qui portait pour ditm^s: d'argent , au sautoir de
gueules , cantonné de quatre billettes du même. De ce ma-
riage sont issus :
i.° Jean, dont l'article suit;
2.° Robert d'Assche, sire d'Opdorp, chevalier,
vivant en 141 8 , 1480 et 1435. Il avait épousé
Jeanne de Pipenpoy , qui portait : d'argent à
trois fleurs de lys nourries de gueules. Il en eut:
a. Mathilde d'Assche , dame d'Opdorp , mariée
avec Adrien de Marselaere , à qui elle porta
la terre d'Opdorp. 11 portait d'argent , à six
losanges de gueules , accolées en bande;
b. Marie d'Assche , mariée à Mathieu de Bi-
gaerden.
Fils naturel:
Jean, bâtard d'Assche.
3.** Guillaume d'Assche, vivant en 1416, amman
de Bruxelles , châtelain de Vilvorde, marié avec
Aleyde de Heetvelde, dont les armes sont : <i'or ,
à la bande de gueules, chargée de trois maillets
d'argent, et accompagnée en chef d'un écusson de
sable , chargé d'un lion d'argent. Il fut décapité
en 1421 , avec son frère aîné.
X. Jean de Grimberge, I" du nom, chevalier, sire
d^Assche , après la mort de Jean , son oncle, fut aussi comte
de Megem , et guidon de Brabant. Il fut un des principaux
chefs qui fomentèrent des dissensions entre Jean IV de
Bourgogne , duc de Brabant , et les états de ce duché. Il
fut décapité à Bruxelles , Tan 142 1 , ses biens confisqués,
et sa terre d'Assche donnée à Philippe de Bourgogne,
comte de Saint- Pol et de Ligny. Il avait épousé , i.°en
i388, Béatrix de T' Serclaës , dont les armes sont: de
gueules, au lion d'argent, lampassé, armé et couronné d'or,
portant , à l'épaule , un écusson du même , ayant un chef
échiqueté de gueules et d'argent de deux tires ; 2.° Isabeau
de Launais, dame de Rummen, de Hamme, etc., veuve
de Gérard de Bautersheim , sire de Merchem , West-
lO DE GRAIMBERG.
wesèle, etc. , et fille de Mathieu, sire de Launais et de
Marie Van Goore. Ses enfants furent ,
Du premier lit :
i.° Jean de Grimberge, sire d'Assche ^ guidon de
Brabant. Il •épousa i.° en 1425, Cornelié de
Bautersheim, dame de Merchem , Rummen,
Wilre, Hamme , Quaetmechelen , Beverlo , etc.,
fille de Gérard de Bautersheim , et d'Isabeau de
Launais, sa belle-mère; elle portait pour armes:
de sinople , à trois macîes d'argent; au chef d'or ;
chargé de trois pals de gueules , et d'uncauton de
sable j au lion d'argent; 2.° Béatrix de Saemslach,
morte en 1446, elle portait: d'azur, à la fasce
vivrée d'or; 3° Gudule va.: der Heyden ^, qu'il
épousa , en 1465 , après en avoir eu deux enfants,
mentionnés ci-après. Elle se qualifie sa veuve,
dans un acte du i3 juin 1490. Elle était veuve de
CoUains Cogman , et fille de Lancelot , aliàs , de
Herman van der Heyden, qui portait pour armes :
d'argent, à la fasce de sable, accompagnée de trois
lionceaux léopardés de gueules. Il avait racheté la
seigneurie d'Assche de Pierre de ï^ipenpoy ,
auquel Philippe de Bourgogne l'avait donnée.
Jean de Grimberge eut pour enfants ,
Du premier lit :
il. Jean de Grimberge, sire de Mercxem et de
Hamme, qui épousa,-en iSoy, Henriette
de Ranst, dame de Canticrode, Mortsèle,
Eegem , etc., qui portait: d'argent à trois
pals de gueules y où franc canton de Sinble,
chargé d'im lion d'argent. Il mourut avant
son père, sans postérité;
/?. Jeanne , qui, par la mort de son frère, et
par smte des dispositions de ses parents ,
héritière de leurs terres et seigneuries , les
porta en mariage, en 1407 , à Gilles de Jauche,
sire de Hiergcs , etc. , qui portait : de gueules .
à la fasce d' or . Butk-ens, tom. II, p. i55;
c. Marie, religieuse àOuwerghem ;
d. Isabeau d^Assche , mariée, i.** à Jean J
Dongelberg , sire de Lojigchamps, dont Ic^
armes sont : de sable, au lion d'or ; à la band.
DE GRAIMBERG. I i
de gueules, brochante sur le tout ; 2.° à Jean
de Heetwelde, qui portait pour armes : d^or,
à la bande de gueules, chargée de trois maillets
d'argent, et accompagnée en chef d'un écusson
de sable, chargée d'un lion d'argent ;
e. Dimpne {Digne) d'Assche , mariée à Wau-
thier van der Noot , chevalier, sire de
Reyst et de Westwesèle , dont les armes
sont : d'or à cinq coquilles de sable;
t Du troisième lit :
/. Antoine de Grimberge , dit van Assche,
qui fut échevin de la ville de Bruxelles , en
1492, i5o6, et trésorier de la même ville
en 1 5 10 et 1 525 ;
g. Corneille de Grimberge ;
2. Guillaume de Grimberge, prévôt de Louvain
en 141 2 et 141 3, était sire d'Assche en 1442,
1448, 1449, et en l'an 1452. Il céda cette terre
à Jean d'Assche , son frère aîné. Il e'pousa Ca-
therine Keyser, dont les armes sont : d'a:[ur , à
trois annelets d'argent ; au franc canton du même,
chargé d'une quinte-feuille de sable. De ce mariage
sont issus :
a. Jean d'Assche, vivant en 1480 ;'
b. Guillaume d'Assche , qui épousa Marie van
der Eycken , fille de Jean van der Eycken,
qui portait: de siiiople , au chef d'argent ,
chargé de trois macles de sable ;
c. Catherine d'Assche, mariée à Jean de Gor-
tère, dit van Sombeke, dont les armes sont :
d'argent, à trois chevrons de gueules, au
ïambe l d'a\ur brochant ;
3." Henry d'Assche;
4.° Robert, dont l'article suit ;
5." Béatrix d'Assche, qui vivait en 141 3;
ô.*" Catherine d'Assche , abbesse de Cameren , vi-
vante en 1465 ;
Du second lit :
7.** Jean d'Assche, qui vivait en 1440.
XI. Robert de Grimberg , dit d'Assche, IV° du
nom, épousa, en 1423, Marie de Florenville _, dont les
i5. 2
12 DE GRAIMBERG.
armes sont : de gueules, à trois fasces d'argent, au lion de
sable brochant sur le tout. Elle était veuve de lui en
1478. Leurs enfants furent :
i." Jean d'Assche, J , . i » • »
2.0 Robert d'Assche, } '*°"» °" »S"°'« '^ <^^^""^*'
3.' Adrien, qui continua la lignée ;
4.° Antoine d'Assche, qui épousa Béatrix van
Haesten, fille de Franco van Haesten , dont les
armes sont : de gueules , à trois pals de vair ; au
chef d'' or, au lambel de sable ;
Bâtards :
Woltaert, ( fils naturels , qualifies chevaliers en
Gui, j 1452.
5.° Marie, femme d'Iv^ain d'Opheim, sire de
Neerissche et de Moerseke, dont les armes sont :
de gueules , à trois maillets d'or , 2 et i en bande ;
6.° Béatrix, mariée à Costin d'Aa, dont les armes
sont : de gueules, au sautoir d'argent. Elle avait
une nièce, Béatrix d'Assche, religieuse au mo-
nastère de Bigaerde;
7.* Catherine d'Assche.
XII. Adrien de Grimberg , echevin de la ville de
Bruxelles en 1474, trésorier en 1475, bourguemesire
en 1488 et 1489; racheta la terre d'Assche, en 1478,
de son cousin , Jacques , sire 'de Jauche ; puis il en fut
privé par Gauthier van der Noot, sire de Westweselaer,
plus proche parent du vendeur, qui la retraita, mais
pour peu de tems. Jeanne de Jauche, sœur de Jacques,
la retira des mains de Gauthier van der Noot ; ensuite
de quoi la terre d'Assche passa dans la maison de Cou-
tereau , pour laquelle, depuis, elle fut érigée en mar-
quisat (i). Adrien de Grimberg avait épousé, i." Jeanne
(1) Le nom d'Assche resta en grand honneur dans les Pays-
Bas. Marguerite, fille de Jeanne de Jauche, et de Guillaume
de WiJowe *, étant restée en possession de la seigneurie
d'Assche , la porta à Jean Goutereau , son époux , d'une
ancienne maison de France, établie aux Pays-Bas, ce qui
* Voyez le supplément aux trophées de Brabant, tome I,
page 160.
DE GRAIMBERG. I 3
de Groote, fille de Jean de Groote, et de Marie Cou-
tereau, sœur de Charles, chancelier de Brabant . Elle
portait pour w^rmes : d'argent^ à la croix d'a\ur cantonnée
de 12 merlettes de sable enorle. 2.° Marguerite Abso-
lons, dont les armes sont : d'argent, à trois lys nourris de
gueules; au canton du même, chargé d'un sautoir échiqiieté
d'argent et de sable. Ses enfants furent ;
Dupremier lit :
i." Philippe d'Assche^ qui épousa Catherine de
Hertoghe, dont les rames sont : d'azur ^ à la tour
d"" or , accompagnée en chef de trois étoiles d'argent.
Il mourut sans enfants Tan i5o5. Il fut enterré
aux Carmélites de Bruxelles;
2.° Robert, vivant en 1480, mort sans postérité,
et inhumé près de son frère aux Carmélites à
Bruxelles ;
3.° Marguerite, / . ^ o
„ , , . M vivantes en 1480:
4.* Marie, ) ^ '
Du second lit:
5.° Jean, dont l'article suit;
6.° Guillaume, dont le sort est ignore;
7.° Catherine, aliàs Isabelle d^Assche , mariée à
Jean van der Heetw^elde, dont les armes sont :
d'or^ à la bande de gueules, char géedetroismaillets
d'argent, et accompagnée en chef d'im écusson de
sable chargé d'un lion d'argent.
XIII. Jean de Grimberg, 11° du nom, chevalier,
transmit à la maison de Coutereau la charge du guidon hé-
réditaire de -Brabant , annexée jusqu'alors aux seigneuries
d'Assche. C'est à propos de ce privilège qu'ont été fait les vers
suivants :
€ Ce riche pays d'Assche, de Grimberge un partage,
» Honoré d'une croix que l'on va adorant ;
» Ceux de Coutereaul, l'ayant acquis par mariage,
» Ont le droit de porter l'étendard de Brabant. »
La seigneurie d'Assche fut érigée en marquisat , par Phi-
lippe IV, pour Guillaume, petit-fils de Jean de Coutereau,
en i663. Cependant la maison de Coutereau ne porta point
les armes d'Assche.
14 t)K GRAIMBERG.
dit d'Assche, échevin de la ville de Bruxelles en i528,
quitta ce nom d'Assche que le malheur poursuivait de-
puis un siècle ; sa famille s'était vue dépouillée, par suite
des troubles civils, de la terre d'Assche et de tous ses
biens. Uni à Isabelle d'Ongnies, son épouse, qui portait
de smople^ à la fasce d'hermine, et transigea, en i525,
avec Antoine de Grimberg, dit d'Assche, son cousin,
trésorier de la ville de Bruxelles. Il laissa entr'auires
enfants :
I." Jean, dont l'article suit :
3:- Guinrûme,!'!-^"-"^ -"§■--
XIV. Jean de Grimberg, de Grimbert, de Grim-
bei'g, de Graimbert, IIP du nom, quitta les Pays-Bas
pour venir s'établir en France. On ignore l'époque de
cette émigration; mais des lettres du duc d'Anjou, de
l'an 1 58 1, prouvent qu'il devait être alors d'un âge mûr,
puisque ce prince lui demande des notions topographi-
ques sur ]a Flandre; dans une lettre de Dunkerque,
du 4 juin 1584, le ducTinvite à lui amener, pour son ex-
pédition déjà malheureuse, le plus d'amis qu'il pourra.
Il fut aussi le premier qui chargea ses armes d'un écus-
son d'azur, à trois besants d'or, ce qui, conformément à
l'usage d'alors, donne une forte présomption qu'il avait
plusieurs autres frères. Ses descendants n'ont pas tou-
jours conservé cet écusson (i) , d'autres l'ont pris ex-
(i) Paillot, dans sa Vraie et parfaite Science des Armoiries ,
édition de 1660, donne à la branche de Picardie, qu'il écrit
de Grainbergues^ les armes pures, c'est-à-dire au sautoir et à
la fasce. Le Nobiliaire de Picardie, édition de 1699, ne leur
donne que l'écusson aux besants. Il paraît que Jean de Grim-
berg, en adoptant cette brisure ou addition d'armoiries, voulut
transmettre à ses descendantsqui, comme on l'adit plus haut, n'ont
pas toujours suivi régulièrement son exemple, les trois besants
ou tourteaux qu'Arnou Berthou, sirede Grimberge, avait ajoutés
à son écu, comme les Bautersheim, et plus tard les Glimes ,
substitués paralliance à une branche de Grimberge d'Aa, avaient
joint à leur écu, non les armes d'Aa, la seigneurie ne leur en
appartenant point, mais les pals de Wauthier Berthout, sire
de Grimberge-Malines. Ces trois tourteaux ou besants sont
aussi les armes d'une famille de Gransberg, aux Pays-Bas, citée
DE GRAIMBERG. i 5
clusivement, en abandonnant les armes primitives ;
distinctions qui procédaient sans doute de Tordre de
primogéniture. Placé auprès du duc d'Alençon, depuis
duc d'Anjou, Jean de Grimbert jouit jusqu'à la mort
de ce prince, de son estime et de sa confiance. Au mois
d'avril iSyS, il était maître - d'hôtel de ce duc (i) ,
charge remplie par les maisons les plus distinguées. Il est
qualifié, dans l'Etat de la maison de ce prince, niessire Jehan
de Graimbert. Il paraît, en 1584, comme vicomte de
Nogentel, seigneur de Belleau, de Torcy, etc.^ capitaine
et gouverneur de Château-Thierri , et de la Ferté-
Milon , conseiller- maître -d'hôtel du duc d'Anjou.
Henri IV , qui l'honorait de sa confiance, lui donna
plusieurs commissions honorables (2). Il mourut dans un
dans Weigel, tom. I, pag. 27, et dans Sicheumocker, p. 38.
mais qui nous est entièrement inconnue. Les armoiries d'Assche
sont aussi celles de la famille van Echaute, en Flandre, des-
cendante des sires de Grimberge. Vqye^ Butkens, le Nobiliaire
des Pays-Bas, et d'Hozier, Armoriai général.
(i) Etat des maisons des reines et princes de France, i vol.
in-folio. Manuscrit au cabinet de M. de Saint- Allais, p. 590.
(2) Voyez l'histoire du duché de Valois, livre vu, pag. 683,
où il est dit : « Après avoir pris une dernière résolution sur la
>vdémolition de ce château ( La Ferté-Milon), il (Henri IV )
» adressa à cet effet, au sieur de Belleau, la commission sui-
» vante :
Henri, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre,
à notre bien-amé le sieur de Belleau, salut : Sur les diverses
plaintes qui nous ont été ci-devant faites par les habitants de
toutes les villes qui sont en notre obéissance, en l'Ile de France,
des incommodités qu'ils ont reçues des garnisons établies par
nos ennemis dans le château de la Ferté-Milon, estimant être
nécessaire, à présent qu'il est remis en notre obéissance, d'em-
pêcher le cours de telles incommodités, ce qui ne se peut aisé-
ment se faire que par la démolition et ruine entière de la place
laquelle d'ailleurs, inutile qu'elle est, et presque inhabitable
pour n'être pas achevée, n'apportera aucun préjudice, mais
beaucoup de sûreté et commodité à nous et à nos sujets ; nous
avons commis et commettons, par ces présentes, pour incon-
tinent et sans aucune remise ou délai, faire travailler à la dé-
moUtion et ruine dudit château de la Ferté-Milon, à laquelle
nous voulons que les habitants des paroisses circonvoisines , et
à trois lieues à la ronde dudit château de la Ferté-Milon, soient
tenus de contribuer selon les rôles et départements qui en seront
l6 DE GRAIMBERG.
âge fort avancé, en son château de Belleau, l'an 1608,
laissant, du mariage qu'il avait contracté avec Anne
Gaultier, dont les armes sont : d'a:{iir, à la croix d'or,
cantonnée : aux i et^^ d'un cou de grue d"^ argent ; aux 2 et
3, dhin trèfle d^or, les enfants qui suivent :
i.° Renaut, dont l'article viendra ;
Branche des vicomtes de Nogentel,
2.° Antoine, qui fonda la branche des vicomtes de
Nogentel, qui s'est divisée en plusieurs rameaux ,
entr'autres, ceux de Torcy et du Breuil. Ces
branches, qui subsistent de nos jours, et sur les-
quelles nous attendons des renseignements ulté-
rieurs, ont formé des alliances distinguées, parmi
lesquelles on compte celles des maisons de Thé-
mines, du Blaisel, de Laval de Lettancourt, de
Méry, de Gentil, de Saint - Luc , de l'Es-
guisé, etc. , etc. De cette dernière était Jean de
lEsguisé, évéque de Troyes,. qui , réuni avec
faits par les présidents et trésoriers généraux de nos finances.
en vertu de lettres particulières que nous leur en faisons expé-
dier à cet effet, usant en cela, du devoir de diligence que noi^
nous sommes promis de vous ; car tel est notre plaisir. Donné
à Paris, le dixième jour d'octobre, l'an de grâce mil cinq cent
quatre-vingt-quatorze, et de notre règne^e sixième.
Signé Henry.
Et plus bas, par le Roi, signé Potier, et scellé du sceau de
cire jaune.
Daniel, tome 14'^ de l'Histoire de France, page 29, à
l'année 1594, dit: « Sens, de concert avec le sieur de Belleau,
son gouverneur, en fit autant (se soumit au Roi), et ce gentil-
homme tut confirmé dans son gouvernement. » On voit effec-
tivement que dès l'année 1391, Jean de Grimbert n'était plus
gouverneur de Château-Tierri : c'était Pinard, qui rendit la
ville aux Espignols : dans un ordre du 22 mars 1595, donné
par Henri IV au trésorier de l'épargne, de délivrer à Jean de
Cjrimbert mille écus, pour avoir ménagé la soumission de la
Kerté-Milon, il est encore nommé sieur de Belleau. Du reste .
l'orthographe de la seigneurie de Belleau varie comme celle du
nom de Grimberg : on le voit sur les cartes et dans les titres
que nous avons sous les yeux presque toujours écrit de façon
différente.
DE GRAIMBKRG. 17
les Mole, chassa les Anglais de cette ville sous
le règne de Charles VII. Jean-François , seigneur
de Saint-Luc, en Normandie, a pour fils le
vicomte de Graimberg _, officier de dragons , dont
le frère aîné avait été inscrit aux pages du roi
avant sa mort. Ces différentes branches ont cons-
tamment servi dans les armées de nos rois;
3.** Jean, tué pendant les guerres civiles;
4.° Jean, prieur d'Auteuil, où il est mort en 1661;
5.° Antoinette, mariée à Charles de .la Charnaye,
seigneur d'Orgal, en Beauce.
XV. Renaut r>E GRxmBERT , ou de Graimberg , seigneur
de Belleau , d'abord pourvu, p?.r le pape Sixte V,àla
demande de Renaut de Beaune , archevêque de Sens,
primat des Gaules, son parrain, du prieuré d'Auteuil,
qu'il résigna à son frère Jean, ci-dessus rapporté; fut
ensuite gentilhomme ordinaire du roi , commissaire aux
revues , et trésorier général des finances en la généralité
de Soissons(i), et mourut en son château de Belleau,
le 28 janvier 1628. Il avait épousé Anne de Niceron,
dont les armes sont : d^a:{ur , au chevron d'argent , ac-
compagne en chef de deux croissants , et en pointe d'une
tête de maure à collier et pendants d'oreille , le tout du
même, 11 eut de ce mariage :
i.° Charles, dont l'article suit;
2.® Jean, qui porta d'abcrd les armes, et fut en-
suite pourvu du prieuré d'Auteuil , où il mourut
l'an 1666;
3.° Jeanne, mariée à François de Fauvilliers, sei-
gneur de Moutiers, près Château-Thierri, main-
tenu dans sa noblesse, par arrêt du 24 octo-
bre 1669 ;
4.® Madelaine , religie'jse aux Hospitalières de Crépy,
en Valois.
XVI. Charles de Graimberg, I" du nom, sei-
gneur de Belleau , d'abord cadet au régiment des gardes,
(i) Un armoriai manuscrit de cette généralité, lequel est
entre nos mains, donne à ce Renaut, ou à l'un de ses descen-
dants, les armes pleines d'Assche, c'est-à-dire à Xdifasca et au
sautoir.
1 8 DE GRAIMBERG.
en la compagnie de M. de Busenval , son cousin-germain ;
puis gendarme de la garde et gentilhomme ordinaire du
Roi. 11 assista à l'assemblée de la noblesse , lors de la con-
vocation des états, le 22 février 1649, sous la qualité de
chevalier , seigneur de Belleau , et fut maintenu en ladite
qualité en 1 661. Il mourut en son château de Belleau, en
1673. Il avait épousé, le 20 juin 1643 , Françoise de
Vassan (i), dont les armes sont : d'azur , au chevron d'or
accompagné en chef de deux roses d'argent , et en pointe
dune coquille- du même. Elle était fille de Nicolas de Vas-
san , seigneur de Puisieux , vicomte d'Aubilly, maître
d'hôtel du roi, mestre-de-camp et gouverneur de Pont-
à-Mousson , et de Madelaine Renée Lamiraut du Bou-
chet. De ce mariage sont issus :
i.** François, dont l'article suit ;
2.° Louis , prieur de Saint-Marceau-lès-Orléans ;
3.° Anne (2), mariée, i.* le 2 décembre 1664,
à Louis, vicomte de Sugny, lieutenant-colonel
du régiment de cavalerie de la Valette, qui portait
pour armes : d'argent , à la bordure d'a:{ur ; au
tronc à cinq nœuds de gueules , trois dessus, deux
dessous y brochant sur le tout. Il était fils de Phil-
bert de Sugny, chevalier, seigneur de Sugny,
de Chappe , du Mont-Saint-Martin , etc. , gen-
tilhomme ordinaire de la chambre du Roi, et de
Jeanne Danois de Geoffreville ; 2.° à Antoine
du Blaisel, dont les armes sont: écartelé : aux
un et quatrCjd'' hermine, à six losanges de gueules en
fasce; aux deux et trois,d''or, à trois bandes d'azur;
était lieutenant du Roi du château de Sedan ;
j.." Françoise, i .. . v t »
5.» Marii ( rehgieuses a Longpre ;
6.° Charlotte, religieuse au Charme.
XVII. François de Graimberg, seigneur de Bel-
leau, du Breuil, de Carmignolles, d'Hacqueville , de
Fontenelles, etc., d'abord mousquetaire du Roi, servit
(i) Voyez d'Hozier, reg. I"', partie 2, page 607, où il est
nommé de Grainhert.
(2) Le père An^^elme , Histoire des Grands-Officiers de la
Couronne, lom. VIII, pag. 874, écrit Anne de Grimbert.
DE GRAIMBERG. 19
en cette qualité à l'expédition de Candie, en 1669; fut
ensuite lieutenant de la compagnie du vicomte de Sugny,
son beau-frère, au fégiment de la Valette, cavalerie;
fit les campagnes de 1672 à 1678; fut élu commandant
de rarrièrerban du bailliage de Château -Thierri, en
1689; puis, Tan 1691, lieutenant commandant l'escadron
de la noblesse de V Isle-de-France ; épousa Marie Carrier,
dont les armes sont : d'azur, au chevron d'or, accompa-
gné en chef de deux roses, et en pointe d'un gland, le tout
du même. Elle était fille de Louis Carrier, conseiller ho-
noraire au présidial de Château-Thierri. Il mourut le
14 mai 1723 , en son château de Belleau. Ses enfants
furent :
I .° Charles, dont l'article suit ;
2.° Renaut, entré au régiment des gardes, en
171 3, tué, étant capitaine de grenadiers, au
siège de Philisbourg, en 1734.
XVIII. Charles de Graimberg , II" du nom , sei-
gneur de Belleau, d'Hacqueville, Fontenelles, du Breuil,
Carmignolles, né l'an 1680, fut reçu, en 1694, page
du roi Louis XIV en sa grande écurie. Se retira du ser-
vice, brigadier des mousquetaires, après nombre de cam-
pagnes, étant chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis. Il mourut en son château de Belleau, en
1748. Il avait épousé, en 1735, Gillette de Sugny, fille
de Philbert, vicomte de Sugny, dont les armes sont :
d'argent, à la bordure d'a:{ur ; au tronc à cinq nœuds de
gueules, trois dessus^ deux dessous, brochant sur le tout.
De ce mariage sont issus :
I.** Louis-Charles, seigneur de Belleau, Fonte-
nelles, etc., entré, l'an 1764, au régiment du
Roi, infanterie; marié, l'an 1770, avec Fran-
çoise le Moigne de Rœuve, fille aînée de M. le
Moigne de Rœuve , seigneur de Béaucourt et
autres lieux, dont les armes sont: d'argent, au
chevron de gueules, accompagné en chef de deux
roses du même, et en pointe d'une merlette de sable .
Il mourut sans postérité, en la ville de Nancy,
lan 1776. Ses biens passèrent à son frère, dont
on va parler ;
2." Gilles-François, dont l'article suit.
20 t)t: GRAIMBERG.
XIX, Gilles - François de Graimberg , vicomte de
Vausiin, ancien seigneur de Belleau , Hacqueville , la
Croix , Puisieux , Beaucourt , Saint-Gengoulph , Paars ,
Salsogne, etc. , etc. , chevalier de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis , naquit au château de Belleau, en
1748.11 entra au régiment du Roi, infanterie, l'an 1764;
fut nommé, en 1787, syndic du clergé et delà noblesse
du bailliage de Château-Thierri ; puis, l'an 1789, dé-
puté de la noblesse du même bailliage aux ëtats-généraux ;
a porté les armes pendant une partie de la guerre de la
révolution, d'abord dans la compagnie de la noblesse de
Champagne, puis comme capitaine au régiment de Dil-
lon. 11 a épousé, i.° Anne le Moigne de Rœuve , fille
cadette de M. le Moigne de Rœuve, seigneur de Beau-
court, dont les armes sont : d'argent^ au chevron de gueules^
accompagné en chef de deux roses du même et en pointe
d'une merlette de sable ; 2.® en 1808, mademoiselle de
Mornay de Hangest , fille de M. de Mornay, comte de
Hangest , seigneur d'Estrepilly , dont les armes sont :
écartelé: aux 1 et 4, burelés d'argent et de gueules, au- lion
morné de sable^ couronné d'or, brochant, qui est de Mor-
nay ; aux 2 et 3. d'argent, à la croix de gueules, chargée
de cinq coquilles d'or, qui est de Hangest. U a eu:
Du premier lit:
I ."^ François-Mathieu de Graimberg, chevalier des
ordres royaux militaires de Saint-Louis et de la
Légion-d'Honneur , élevé à Fécole militaire de
Rebais. Il a servi pendant une grande partie de
la guerre de la révolution , volontaire, d'abord
dans la compagnie de la noblesse de Champagne,
et dans les chasseurs nobles de Damas, en 1792,
1793 et 1794; sous-lieutenant au régiment du
maréchal de Broglie, puis successivement au ré
giment des hussards de Blaukenstein et du prince-
évéque de Saltzbourg ; il est aujourd'hui chef d'es-
cadron dans rétat-major. De son mariage avec
Aihénaïde Oudan de Blanzy, dont les armes sont:
d'a:{ur, au chevron d'or acccompagné en chef de
deux roses, et en pointe d'un lionceau, le tout du
même; tille de M. Oudan de Blanzy, chevalier de
Tordre royal et militaire de Saint-Louis. Il a eu :
(1. Athénaïde de Graimberg,
DE GRAIMBERG. 21
b. N... de Grimberg, morte enfant,
c. Leontine de Graimberg,
d. Clara de Graimberg.
2.° Louis-Charles- François, élevé à l'école royale
militaire de Rebais. lia servi pendant une grande
partie de la guerre de la révolution, d'abord
comme volontaire dans la compagnie de la no-
blesse de Champagne, dans les chasseurs nobles
de Damas, puis en qualité *de sous-lieutenant au
régiment de Mortemart;
3.** Dominique-Louis de Graimberg, élevé à l'école
royale militaire de Rebais. lia servi pendant une
grande partie de la. guerre de la révolution, d'a-
bord comme volontaire dans la compagnie de la
noblesse de Champagne et dans les chasseurs
nobles de Damas ; ensuite fourrier des volontaires
au régiment de Vioménil, officier dans la cava-
lerie noble de monseigneur le prince de Condé.
Il est aujourd'hui conseiller intime de légation
de S. A. R. le grand duc de Bade. lia épousé,
en 1 8oo, Amélie de Budberg, dont les armes sont ;
d'a:^ur, à une chaîne de 7 anneaux d'argent en
fasce; fille d'Alexandre de Budberg (i), lieute-
nent-général des armées prussiennes, grand'croix
de l'aigle rouge, etc. Il a de ce mariage ;
Sophie de Graimberg;
4.'' Jean (François-Philibert) de Graimberg, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
élevé à l'école royale militaire de Rebais. Il a
servi pendant une partie des guerres de la révo-
lution, d'abord comme volontaire en la compa-
gnie de la noblesse de Champagne, puis cadet
(i) La maison de Budberg, une des. plus illustres de la Li-
vonie et de la Courlande, est westphalienne d'origine : lors
de la conquête de la Prusse par les chevaliers teutons au trei-
zième siècle, une branche s'y établit et forma plusieurs rameaux :
elle s'est éteinte dans la Westphalie vers la fin du dix-septième
siècle : elle subsiste encore aujourd'hui dans le Nord avec éclat.
Le général de Budberg, dont il est ici question, était cour-
landais : sa fille aînée avait épousé le comte de Dohna, général-
major prusqcn. de l'illustre maison des Bourgra.les de Dohna.
22 I^U THON.
aux régiments du maréchal de Broglie et de Dil-
lon; il est aujourd'hui capitaine retiré ;
S.** N de Graimberg, mort dès sa naissance;
6.* Henriette de Graimberg.
Armes : D'or, à la fasce d'azur, au sautoir de gueules,
brochant sur le tout; sur le tout, d'azur, à trois besanis
d'or. Tenants : deux anges de carnation, habillés de tu-
niques d'azur, brodées d'or. L'écu timbré d'un casque
taré de profil, orné de ses lambrequins et sommé d'une
couronne de vicomte. Cimier : un griffon issant de
gueules.
DU THON, noble et ancienne famille de Normandie ,
connue dès l'an 1180, que plusieurs gentilshommes de
ce nom se croisèrent sous Philippe Auguste, et furent
admis dans les tournois.
Jean du Thon, fut du nombre des seigneurs qui ,
avec les comtes d'Harcourt et d'Aumale, furent otages
du roi Jean en Angleterre, conformément au traité de
Bretigny, en i36o.
De Jean du Tkorij sont descendus les sieurs du Thon,
établis dans la province de Normandie, à Cherbourg,
Caen et Rouen, ainsi que différentes terres et châteaux
dont ils étaient seigneurs, comme Molineaux, Montcar-
ville, leQuesnay, Bouville, etc.
On n'a pu, par suite des troubles civils et des guerres
de Normandie, et par la dispersion des branches de cette
famille, en remonter la filiation au delà de :
I.Jean-Caude du Thon, qui vivait à Rouen, en
1 5oo; il épousa Marie Sautereau de Villiers, dont il eut
quatre fils :
I.'' Jean du Thon, héritier des biens, selon la cou-
tume de Normandie ; qui resta en France ;
2." Jean-François, dont l'article suit;
3.° Charles du Thon , 1 qui furent s'établir en
4." Henri du Thon, ) Angleterre.
II. Jean - François du Thon, sortit de France, et
vint s'établir en Suisse, en 1537; il eut beaucouj? de con-
naissances dans les sciences, et fut très-versé dans la
DU THON. 23
théologie. Ayant reçu les principes de la religion re'for-
mee, peu de tems après son arrive'e, il fut établi sei-
gneur-ministre de cette religion dans la petite ville
d'Yverdun , au pays de Vaud. Il e'pousa demoiselle
Claude de Jentai, et fut le chef de la branche encore
existante en Suisse , laquelle fut reçue à la bourgeoisie
d'Yverdun, en 1590. Il eut pour fils :
III. Jean du Thon , qui épousa demoiselle Pernette
de Saint-Thomas, dont il eut :
i" Claude du Thon, qui s'allia avec Jeanne de Pil-
lichody, et fut père de Jean du Thon, tué au
service ;
2**. Jean-François du Thon, né en 1618 ;
3"". François du Thon, dont l'article suit;
4.'' Claude du Thon, né en 1626;
5.° Barbille du Thon, née en 1622 ;
6," Susanne du Thon, née en 1623 ;
y.*' Madelaine du Thon, née en i63i ;
8.° Jeanne du Thon, née en i632;
9.° Susanne du Thon, née en i636.
IV. François du Thon,- né en [620, épousa Eiien-
nette de Perrin. Il eut de ce mariage :
i.° François-Louis, dont Farticle suit;
2.** Jean-Jacques du Thon, né en i653, père de :
a. Jean-Louis du Thon, né en 1689;
b. Rose du Thon, née en 1677;
c. Rose-Marguerite du Thon, née en 1686;
. d. Susanne-Catherine du Thon, née en 1691 ;
e. Jeanne-Urbaine du Thon, née en 1692;
3.° Isaac du Thon, né en 1659 ;
4.^* Humbert du Thon, né en 1661 , marié avec
noble Verene de Hallet, qui le rendit père de
François-Samuel du Thon, né en 1682 ;
S." Abraham-Maximilien du Thon, né en 1670 ;
ô.° Albert- Louis du Thon, né en 1672 ;
7.° Jeanne-Marie du Thon, née en 1654;
8.° Susanne-Françoisedu Thon, née en i656;
9.° Anne-Judith du Thon, née en 1664.
V. François- Louis du Thon, I""" du nom, naquit
en i65o. Il eut pour enfants:
24 DU THON.
I." François-Louis, dont l'article suit;
2." Jacob, dont Tarticle suivra après celui de son
frère ;
3.° Jean - Rodolphe , rapporté après ses deux
aînés;
4.° Anne-Marguerite du Thon, ne'e en 1672 ;
5." Madelaine du Thon, née en 1674;
6.° Anne-Esther du Thon, née en 1670 ;
7.° Françoise du Thon, née en 1680;
8.° Elisabeth du Thon, née en 1682;
9.° Susanne du Thon, née en i683.
VI. François - Louis du Thon, II* du nom, né
l'an 1668, marié avec demoiselle Mayor de LuUy ,
dont sont issus :
I.'' Etienne-Louis du Thon, né en 1696 ;
2." Antoine-Louis du Thon, né en 171 1, capitaine
au service de Russie; à son retour, magistrat à
Yverdun ;
3.** Catherine-Henriette du Thon, née en 1704;
4.** Claude-François, né en 171 6 ;
S.'* Louise-Susanne du Thon, née en 1707 ;
6.° Marguerite-Catherine du Thon, née en 1709.
VI. Jacob DU Thon, né en 1678. Il voyagea de bonne
heure, et entra au service du roi Guillaume, dans la
compagnie du lord Gallouwai, en 1695; fut fait prison-
nier en 1696. Son frère Tobligea à quitter le service
en 1697, et alla à sa rencontre à Paris. Ils séjournèrent
chez M. le comte de Matignon, qui était fort attaché à
cette famille , et engagea Jacob du Thon à entrer au
service de S. M. le roi de France, dans la compagnie
colonelle des gardes suisses. Après avoir quitté le ser-
vice, il fut assesseur baillival à Yverdun, et s'allia avec
noble demoiselle Julie Cornillat de Nions, fille de M. Cor-
nillat, seigneur de Dullit. Il eut un cheval tué sous lui
à la bataille de Philmirguen, et obtint ensuite la sur-
vivance de lieutenant baillival. Ses enfants furent:
I.** Jean-François-Bénédict du Thon, né en 1705,
magistrat; il fut père de :
a. Amédée-Jacques du Thon , né en 1738 ;
b. Adam-Emmanuel du Thon, né en 1740;
DU THON. 25
c. Catherine-Elisabeth du Thon , née en 1782;
d. Anne-Elisabeth du Thon, née en lySS ;
e. Jeanne-Françoise-Elisabeth du Thon , née
en 1735 ;
/. Louise-Catherine-Elisabeth du Thon ^ née
en 1736 ;
g. Marie-Elisabeth du Thon, née en 1739;
h. Elisabeth-Marie-Susanne du Thon , née
en 1741 ;
2.*' Isaac-Barthélemi -Samuel du Thon , né en
1709, directeur de la compagnie hollandaise aux
Berbices; il fut père de Rodolphe- Louis-Samuel,
né en 1747, vivant en 181 8 retiré du service de
Prusse, avec le grade de lieutenant-colonel ;
3.*' François-Louis du Thon , né en 1708 , officier
au service de France;
4.** Sigismond-Marc-Antoine du Thon, né en
1712;
5.° Antoine-Denis du Thon, né en 1713, officier
en Allemagne;
6.** Jean-Nicolas du Thon, né en 171 5 ;
7.* Jeanne-Madelaine du Thon, née en 1707;
8.° Julie du Thon, née en 1710 ;
9.° Marianne du Thon, née en 1 72 1 .
VI. Jean-Rodolphe du Thon, né en i685, officier
de dragons , a eu plusieurs chevaux tués sous lui à la
bataille de Philmirguen , et fut magistrat. Il épousa noble
demoiselle Camille Perret de Vevey, au canton de Vaud.
De ce mariage sont issus :
i.° Jacob du Thon, né en 171 6, employé de la
compagnie hollandaise des Indes à Batavia ;
2.'^ Charles-Louis- Rodolphe, dont l'article suit;
3.° Jean-Rodolphe du Thon, né en 1734;
4.° Marianne du Thon, née en 1721 ;
5.° Jeanne-Susanne du Thon, née en 1723 ;
6.° Françoise-Camille-Catherine du Thon, née
en 1730;
7.® Julie-Marguerite du Thon, née en 1732.
VII. Charles-Louis-Rodolphe du Thon, né en 1719,
épousa noble Charlotte de Hennezelle de Souville, dont
sont issus :
26 DU THON.
1 .•* Jean-Rodolphe du Thon, né en lySo , vivant en
1818, membre du grand conseil du canton de
Vaud, lieutenant du conseil d'état à Yverdun,
marié avec noble Marianne Cornillat de Saint-
Bonnet, dont il eut :
a. Charles-Denis-Jean-Francois du Thon , né
en 1788, officier de cavalerie au service du
roi de Wurtemberg. Il a fait, en qualité
d'aide-de-camp du général Seckendorf, les
campagnes de i8o5, 1806 et 1807; il vit en
1818 ;
b. Antoine-Beat- Albert du Thon, né en 1791:
il est capitaine d'une compagnie d'élite de
son canton ;
c. Antoinette -Charlotte-Françoise du Thon ,
née en 1786 , mariée à noble Henri de Vos;
vivante en 18 18;
2.* Denis-Louis du Thon, officier en Prusse;
3.° Charles- François, dont l'article suit ;
4.° Marie-Julie du Thon, née en 175 1 ;
5.° Rose du Thon, née en 1759.
VIII. Charles-François du Thon, né en 1757, offi-
cier au service de Piémont , retiré ensuite à sa cam-
pagne de Clindy , et conseiller à Yverdun , a épousé ,
i.° noble demoiselle de Rochemondet ; 2.° noble de-
moiselle Catherine Pernette de Ta Corbière. lia eu pour
enfants :
Du premier lit:
i.° Anne du Thon, née en 1786, mariée en 1804
avec Frédéric-Louis de Boileau-de-Castelnau de
Nismes , capitaine d'artillerie, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis , fils de Charles
de Boileau de Castelnau , capitaine au régi-
ment de Normandie, et de Catherine de Ver-
gèse d'Aubussargues;
Du second Jit :
2.** Charles- François du Thon, né en i8o3, qui
(en 18 18) fait ses études à l'académie de Genève.
3.° Adèle-Charlotte-Aimée du Thon, née en 1791,
mariée à Charles-Pierre des Vignes, seigneur
de Giorins et autres lieux. Elle vit en 181 8.
DU BOIS DE SAINT-MANDÉ. 27
La famille du Thon possède à Bouvillars, district de
Grandson, canton de Vaud, en Suisse, depuis près de
deux cents ans, des biens-fonds considérables . Cette
famille a aussi acquis la bourgeoisie depuis Tan 1684;
quelques-uns de ses membres ont pris, la qualité de
baron.
Armes : écartelé : aux i et 4, d'argent^ à trois mer-
lettes de sable; au chef d'azur, chargé d'une croisette
d'or ; aux 2 et 3, d'azur, à trois croissants adossés d'or.
L'écu timbré d'un casque de chevalier, orné de ses lam-
brequins, et sommé d'une couronne de baron. Devise :
Dant adversœ decus.
DU BOIS DE SAINT-MANDE; famille des plus an-
ciennes du Poitou.
I. Hélie DU Bois, I" du nom, chevalier, sire des
Chastelliers , épousa, vers l'an 1 1580, Isabeau de Gour-
ville, avec laquelle il vivait en i3o4. Elle était fille de
Gui de Gourville, chevalier, seigneur de l'Estang, en
Limosin, et de Hilaire Bouchard de Pauléon, et sœur
puînée de Jeanne de Gourville, dame de l'Estang,
femme de Hugues de Vivonne, sei neur de Fors , fils de
Hugues de Vivonne, seigneur de Fors, et de Jeanne de
Montendre. Cette alliance, avec la maison de Gourville,
une des plus anciennes de l'Angoumois, connue depuis
l'an 1000, désigne assez le rang distingué que tenait la
maison du Bois dès le treizième siècle ; et les qualités
du contractant prouvent qu'il ne le cédait point en puis-
sance^ en illustration et en ancienneté, à l'illustre race
à laquelle il s'alliait. On en peut juger encore par l'acte
de i3o4, rapporté ci-après, par lequel il appert qu'Hélie
du Bois, et Isabeau de Gourville, eurent pour en-
fants :
1 .° Hélie, dont l'article suit ;
2." Isabeau du Bois, mariée, par contrat du der-
nier janvier i3o4, avec Jean Fichier, écuyer de
Tancienne maison de la Roche-Fichier, près
Saint-Maixent, en Foitou. A ce contrat, reçu
par Brun, notaire à Melle, furent présents,
28 r)LI BOIS DE SAINT-MANDÉ.
Hélie du Bois, père de la future, Hugues de
Vivonne, chevalier, sire de Fors ; Tranchant de
Saint-GelaiSj Jean Chabot et Emery de Nossay,
écuyers.
II. Hélie DU Bois_, II® du nom, dit aussi Héliot et
Eliotj écuyer, est qualifié sire du Port, dans le contrat
de mariage de sa sœur, du Si janvier i3o4. Il souscrivit
un acte en i38i, étant alors dans un âge fort avancé,
et eut pour fils :
III. Hélie DU Bois, III^ du nom, chevalier, sire du
Port, qui fit le dénombrement de cette seigneurie, le i5
mars i388. Il épousa, vers l'an 1400, Jude de la Roche-
Andri , veuve de lui en 1448, dont il eut entr'autres
enfants :
i.° Paonnet, dont l'article suit;
2.° Jean du Bois, écuyer, à qui Jude de la Roche-
Andri, sa mère, fit une donation, par contrat
du 29 janvier 1448, reçu par Joachim de la
Coussaye, notaire à Fontenai-le-Comte ;
3.° François du Bois, chevalier, seigneur de Chau-
gillon, qui fut présent à la donation faite à Jean
du Bois, par Jude de la Roche-Andri, en 1448.
IV. Paonnet du Bois, écuyer, seigneur du Port ,
épousa, par contrat du 29 octobre 1433, reçu par Col-
lats, notaire à Taillebourg, demoiselle Marguerite de
Touttesans, dame des Portes, fille de messire Jean de
Touttesans, chevalier, seigneur de Champ-Dolent et de
Coutré, et de dame Marguerite de Rasseiis. De ce ma-
riage sont issus :
I .° Guiot,dont l'article suit ;
2.*' Hélie du Bois, chevalier de Saint-Jean-de-
Jérusalem, commandeur de Beauvais, de Bai-
gneux, et de Saint-Jean-du-Perot, de la Ro-
chelle ;
3.° Jean du Bois, prêtre, curé de Montiers-sur-
Chantemerle.
V. Guiot du Bois, écuyer, seigneur du Port et des
Portes, épousa, par contrat du 22 juin 1446, Jeanne
Bonnet, iiUe de messire Jean Bonnet chevalier, sei-
gneur de la Chapelle-Bertrand, et de dame Marie de
Vivonne; rendit hommage, aveu et dénombrement de
DU BOIS DE SAINT-MANDÉ. 29
ses seigneuries les 24 mai et 2 janvier 1465, et 16 mars
1468 ; partagea, avec ses frères, les successions pater-
nelle et maternelle, le 17 mars 1469, et ne vivait plus
le 21 août 1482, que sa veuve fit faire l'inventaire des
effets et meubles délaissés par son mari. Ils eurent
pour fils :
VI. Louis DU Bois, ecuyer, seigneur du Port et des
Portes, mineur, et sous la tutelle de sa mère, le 21 août
1482. Il épousa, i.° par contrat du 3 février 1492, signé
Guillemet, notaire à Saint-Jean-d'Angéli , Marguerite
Bouchard d'Aubeterre, dont les deux sœurs épousèrent
Robert de la Roche-Andri, et Gui de Mortemer, fille
de messire Antoine Bouchard , seigneur d'Aubeterre,
et de dame Hélène du Pui-du-Fou; passa un vidime
pour la réformation des formes d'une transaction, du 18
juillet 1493, avec Eustache de Montberon , chevalier,
vicomte d'Aunai; épousa, 2.*' par dispense du 20 fé-
vrier 1497, demoiselle Louise-Françoise du Bois, sa pa-
rente, fille de messire Jousselin du Bois, chevalier,
seigneur de Chabanes, d'Auges et de Montmorillon ,
conseiller, panetier et chambellan du Roi, son maré-
chal-des-logis, bailli des montagnes d'Auvergne. De ce
dernier mariage sont issus :
i.° Charles du Bois, marié avec Jacquette le Ma-
réchal, dont il n'eut point d'enfants ;
2.° Philippe du Bois, dont l'article suit ;
3.° Jean du Bois, marié avec Jeanne Berland, de
la maison de la Guittonnière. Il vivait le 5 oc-
tobre i556, et fut l'auteur de la branche de
Ferrières ;
4.° Louise du Bois, mariée, par contrat du 21
juin i568, à Maihurin de Saint-Gelais, de Tan-
cienne et illustre maison de Lesignem, seigneur
de Paultrot.
VII. Philippe DU Bois, I" du nom, ecuyer, sei-
gneur du Port et des Portes; partagea, avec ses frères
et sœurs le 10 juin i552, et avec Jean du Bois, son
frère puîné, le 5 octobre i556. Il épousa demoiselle
Jacquette Prévost, de la maison de la Mortaignière,
qui étant veuve, transigea, le 26 avril 1600, avec
Charles du Bois, écuver, sieur de Ferrières, curateur
3o * DU BOIS DE SAINT-MANDÉ.
de Philippe du Bois, fils dudit défunt son mari. De leur
nnariage sont issus :
I .° Philippe, dont l'article suit ;
2.° Renée du Bois, mariée au sieur de Cornioux ;
3.° Jacquettedu Bois, mariée au sieur de Ligourre
de Mornai.
VIII. Philippe DU Bois, 11° du nom, écuyer, sei-
gneur du Port et des Portes, partagea avec ses oncles,
les domaines et héritages de la maison noble du Port et
des Portes, le i3 mars i6oo. Il épousa, par contrat du
2 octobre 1609, signé 'Perrin, notaire à Preuilli, de-
moiselle Claude de Villemor, fille de René de Villemor,
d'une ancienne maison de Champagne, et de Jeanne
Ancellon de Chaize. De ce mariage sont issus :
1.° Jacques, dont l'article suit;
2.° Charles, mort sans avoir été marié.
IX. Jacques du Bots, I" du nom, écuyer, seigneur
du Port et des Portes, épousa, par contrat* du 4 jan-
vier 1634, Susanne d'Abillon, des seigneurs de
Beaufief et la Leigne, près Saint-Jean-d'Angéli. De ce
mariage sont issus-:
I .° Jacques, dont l'article suit ;
2.*'N.... du Bois, écuyer, seigneur des Landes,
père de :
a. Jacques du Bois, chevalier, seigneur des
Landes, marié avec Marie du Vigier, veuve
avant le i" avril 1723 ,
b. Angélique du Bois, ) . , ^
xyr • j D • i non mariées en 1723.
c. Marie du Bois, ) '
X. Jacques du Bois de Saint- Mandé, 11° du
nom, chevalier, seigneur de Saint-Mandé, de Coulonges,
Vénerand, la Leigne et autres lieux, fut maintenu dans
sa noblesse et son ancienne extraction, par jugement
de M. de Barentin, intendant en Poitou, du i" sep-
tembre 1667. 11 épousa, I." par contrat du 12 mars
1664, demoiselle Diane de Polignac, morie sans en-
fants, fille de Louis de Polignac, chevalier, baron d'Ar-
gence, seigneur d'Escoyeux, de Parensai, etc. , et de
Suzanne de Geoffroi de Dampierre; 2.° demoiselle
Marie-Anne de Galard de Béarn de Brassac, fille d'A-
DU BOIS DE SAINT-MANDE. 3 1
lexandre de Galard de Brassac de Béarn , et de Char-
lotte de la Rochefoucauld. De ce dernier mariage sont
issus :
i.° Jacques- Alexandre, dont l'article suit;
2.° Un filSj capitaine de carabiniers, mort sans
enfants;
3.° Charlotte du Bois de Saint-Mandé^ mariée,
avant l'an 1723, avec messire Charles-Nicolas
d'Exea de Saint-Clement , chevalier , seigneur de
Poutreau et autres lieux , mestre-de-camp , lieu-
tenant-colonel de cavalerie, dans le régiment
d'Orléans , chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis.
XI. Jacques- Alexandre du Bois de Saint - Mandé _,
I" du nom , chevalier , seigneur de la Leigne , de Cour-
peteau, etc., capitaine au régiment d'Orléans, dra-
gons, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis; fit la guerre pendant long-tems avec distinc-
tion, et s'allia, par contrat du premier avril 1723,
avec demoiselle Marie-Marguerite le Grand de Cour-
peteau , fille de feu messire Charles le Grand, chevalier,
seigneur de Courpeteau , des Aiguës, et»..^ et de dame
Jeanne des Aiguës, alors remariée à François de Salles,
chevalier, seigneur de Laubardemont. De ce mariage
sont issus :
T.'* Guillaume-Alexandre, dont l'article suit ;
2.° Charles-Amédée du Bois de Saint-Mandé, sei-
gneur de la Leigne et de Salebœuf, lieutenant
au régiment de Dauphin , dragons , chevalier de
Tordre royal et militaire de Saint-Louis , marié
avec demoiselle Louise de Chastaigner, sa veuve^
encore existante. Il a eu de ce mariage :
a. Alexandre-Amédée du Bois de Saint-
Mandé , seigneur de la Leigne , chevalier de
Saint-Louis , émigré en 1792. lia- fait toutes
les campagnes de l'armée de Condé,dansle
régiment des chasseurs-nobles. Il a été
nommé, en i8i5 , chef de légion comman-
dant la garde nationale de Saint-Jean-d'An-
géli ;
b. Angélique du Bois de Saint-Mandé , mariée
au sieur Perraadeau , seigneur de. Beau-
ficf;
32 UU BOIS DE SAINT-MANDÉ. ^
c. Rosalie du Bois de Saint-Mandé , religieuse
aux dames du Refuge, à la Rochelle ;
3.° Pierre-Jacques du Bois de Saint-Mandé, capi-
taine au régiment d'Orléans , dragons, chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il
épousa demoiselle Henriette de Beauchamp ,
dont il a eu :
Charles du Bois de Saint-Mandé , chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ,
lieutenant au régiment d'Orléans , dragons.
Il a émigré ; a servi dans l'armée des prin-
ces; a été employé à la défense du pays de
Liège, et à celle de la ville de Maëstricht ,
en 1793. Il a épousé Louise-Charlotte de
Beauchamp, dont il a eu :
Charles du Bois de Saint-Mandé ;
4.* Jacques du Bois de Saint-Mandé, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint- Louis , capi-
taine de carabiniers ; mort sans postérité.
XII. Guillaume- Alexandre du Bois de Saint-
Mandé, chevalier, seigneur de Courpeteau, de Lau-
bonnière , etc. , chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis , capitaine au régiment d'Orléans , dragons,
fut blessé et fait prisonnier au siège de Friberg ; il fut
blessé de nouveau dans une autre rencontre; et a com-
battu dans la plupart des batailles livrées par les armées
commandées par les maréchaux de Saxe et Lowendal.
En 1789, lors de l'assemblée pour la convocation des
états-généraux, il a présidé l'assemblée de la noblesse
de la sénéchaussée de Saint-Jean-d'Angéli. Il a épousé
demoiselle Françoise Conti de Ghampigni, de laquelle
il eut :
1 .0 'Jacques-Alexandre, dont l'article suit ;
2.° René du Bois de Saint-Mandé, lieutenant des
vaisseaux du Roi, mort dans l'Inde, à la suite
du combat de Trenemale ;
3.° Julie du Bois de Saint-Mandé, décédée sans
postérité.
XIH. Jacques-Alexandre, II® du nom, comte dl
Bois DE Saint-Mandé , seigneur de Courpeteau et
DU BOIS DE SAINT-MANDE. 33
Laubonnière, chevalier de Saint- Louis, lieutenant-
colonel de cavalerie en retraite. Il fut commissaire-ré-
dacteur de rassemblée de la noblesse de la, sénéchaussée
de Saint-Jean-d'Angéli, dont son père était président,
lors de la convocation des états-généraux, en 1789.
Emigré, il a fait la campagne de 1792, à l'armée des
princes, en qualité de sous-aide-major des chevau-légers
de la garde du Roi, et fut, les années suivantes, employé
à la défense du pays de Liège, et de la ville de Maës-
tricht. Il est actuellement inspecteur des gardes natio-
nales de l'arrondissement de Saiat-Jean-d'Angéli, pré-
sident de l'association paternelle des chevahers de Saint-
Louis, dans la même ville. Il a épousé demoiselle Marie-
Maurice Charrier ; il a de ce mariage :
i.° Guillaume-Alexandre, dont Tarticle suit;
2.° Eléonore-Julie du Bois deSaint-Mandé, mariée
au sieur de Jourdain de Villiers, chevalier, an-
cien lieutenant de dragons.
XIV. Guillaume- Alexandre du Bois de Saint -
Mandé, seigneur de Forêt . et Argenteuil, maire de la
commune de Cormes-Royal ; se trouvant à Paris au mois
de mars, et le 20 de ce même mois, dans Tannée 18 14,
il s'engagea volontaire dans les gardes de la porte du
Roi, et accompagna Sa Majesté dans sa retraite. Revenu
peu après dans ses foyers, il fit partie des corps secrète-
ment organisés dans la ville de Saintes, pour le renver-
sement de Fautorité de l'usurpateur; et, investi des
pouvoirs du comité royaliste de cette ville, pendant les
cent jours, il fit de nombreuses recrues pour ces mêmes
corps ; marié à demoiselle Anne-Céleste-Charlotte de
Turpin, il a eu de ce mariage :
i.° Jacques- Amédée du Bois de Saint-Mandé, né
en 181 1 ;
2.° Marie-Claudine- Aglaé du Bois de Saint-Mandé ,
née en 1 806 ;
3.° Laure du Bois de Saint-Mandé, née en 1808.
La terre des Portes étant composée de celle de Fer-
rières et de Saint-Mandé, à Tépoque du partage de
cette terre, la branche aînée à qui celle de Saint-
Mandé échut en partage, en a. porté et toujours depuis
conservé le nom.
34 SOLIER.
Armes : d'or, à trois tourteaux de sable. Couronne
de marquis. Supports : deux chiffons.
SOLIER. Sires de Solier {Solerii ou Solarii), famille
originaire de Rome, d'où elle s'est répandue sur plusieurs
points de l'Italie, de la France et de l'Espagne.
De nombreux écrivains de diverses langues ont traité
des rameaux particuliers de cette famille, établis dans
leurs gouvernements respectifs. Nous allons les réunir,
et c'est d'après eux, c'est d'après les documents et titres
qui sont à notre connaissance, que nous allons donner
un corps de généalogie historique des Solier, bien plus
étendu et plus complet que tout ce qui a été écrit sur
eux jusqu'à ce jour.
Nous avouerons cependant que notre ouvrage sera en-
core imparfait, attendu que plusieurs branches de cette
famille ont négligé, même en France, de nous faire par-
venir, malgré nos demandes, des notes et renseignements
dont nous pouvions tirer un grand parti. Ici, du moins ,
nous leur offrons le résultat de longues et pénibles re-
cherches ; mais nous les avons dû faire pour notre propre
satisfaction, et dans le but que nous nous sommes pro-
posé, de comparer toujours les mémoires domestiques
avec l'histoire.
Nous avouons encore que ce travail n*a pas été sans
utilité pour nous , et qu'il sera précieux pour beaucoup
d'autres, parce que les Solier forment une race essen-
tiellement historique. On les voit régner en souverains
sur plusieurs provinces pendant 4 à 5bo, ans contracter
les plus hautes alliances,- entr'autres a^ec les maisons
royales de Léon, de Gastille, d'Espagne, de Bourbon,
( l'Ancien ) de Portugal, de Savoye ; occuper les charges
les plus importantes, soit dans le clergé, soit dans les
armées ou la carrière diplomatique; enfin, parvenir à
un tel degré de puissance et d'accroissement qu'ils mirent
sur pied des armées considérables, soit en Espagne, soit
en Italie; ei ce qui n'a appartenu qu'à eux seuls, on les
vit, comme les Fabius, fournir dans un seul jour, pour
un même combat, trois cents chevaliers de leur nom et
de leurs armes.
SOLIER. 35
Pour être au rang des familles les plus connues, il a
manqué à celle-ci une histoire générale dans les derniers
âges; mais quelques branches s'étaient éteintes; d'autres
vivaient dans l'obscurité, privées de charges et de for-
tune. Celles qui brillaient encore, séparées par de lon-
gues distances et dans des monarchies diflerentes, ayant
sans doute conservé peu de rapports entr'elles , auraient
eu besoin de se communiquer leurs titres , et de tra-
vailler ensemble pour mettre en ordre une généalogie
commune, et faire revivre des noms recommandables.
Ce but doit toujours être présent aux grands nobiliaires
que l'on crée successivement ; c'est à eux de réparer, soit
les omissions de leurs prédécesseurs, soit les négligences
forcées de quelques familles et les malheurs dus à l'ou-
trage des guerres et des temps.
Combien de races véritablement grandes par leurs
bienfaits chez les hommes, ont vu passer à l'indifférence,
et bientôt à l'oubli, les noms les plus célèbres de leurs
ancêtres ; tandis que d'autres, avec moins de droits, mais
plus riches et mieux placées sur la scène du monde, sont
parvenues, d'âge en âge, à faire retracer avec profusion,
les entreprises de quelques-uns des anciens qu'elles re-
connaisent pour ayeux ! Il en est cependant qui ne
doivent leur illustration qu'au nom d'une terre jadis pos-
sédée par des seigneurs dont elles ont usurpé le titre et
par fois les armes, soit en vertu d'une acquisition, soit
par une alliance.
Lorsque les Solier furent parvenus à un haut point
de prospérité, plusieurs de leurs chefs, leurs fils, se ré-
pandirent successivement en divers lieux; et de là vient
qu'on trouve , dans leur histoire, différents châteaux et
tiefsde leur nom primitif.
On sait que l'imposition du nom paternel à différents
liefs était très-tréquente parmi les gentilshommes de
vieux lignage. Jadis, on changeait les noms des terres
et des personnes sans aucune formalité, comme le re-
marque la Roque, dans son Traité de la Noblesse. Par-
tout, dit-il, c'était l'usage des anciennes maisons, qui
multipliaient ainsi leurs noms et leurs armes; et même,
suivant l'observation de Ruffi , cet usage remonte aux
premiers tems connus. « Les chefs des vieilles tribus
» donnèrent leurs noms à leurs terres, comme il se voit
36 SOLIER.
y> dans le Psalmiste : Vocaverunt nomina sua in terris
» suis ( I ) » .
Dans la suite, toutes les branches d'une même tige
varièrent leurs noms ou les changèrent. Le cadet qui, par
ses travaux ou ses alliances , devenait possesseur d'une,
terre ou d'un hameau , prenait le nom de ce lieu, s'il
était fameux, ou lui donnait le sien pour le perpétuer.
Plusieurs familles en ont tiré de grands avantages. « Car
» c'est une marque d'ancienne noblesse, quand le nom
» de famille est tout de même que celui de la sei-
« gneurie ( 2 ) ». Mais il en est aussi résulté divers in-
convénients; les liens se sont perdus souvent d'une
branche à une autre, et pour les rattacher aujourd'hui, on
s'égarerait inutilement dans les lignes collatérales. Quel-
ques rois ont voulu vainement y remédier ; les terres et
les châteaux n'ont pu recouvrer leurs anciens noms; et
la plupart des vieilles familles patriciennes ont pris l'ha-
bitude, dans toutes nos monarchies, de ne plus porter
le premier nom connu de leurs pères.
CHAPITRE PREMIER.
Origine des S o lier.
Un historien a sagement observé « qu'il en est bien
» souvent des illustres familles , comme des grands
» fleuves , dont on ignore la source. Aussi , est-il im-
» portant vu le changement et la conformité de noms ,
» d'arriver aux véritables origines { 3) ».
Ce sont les Espagnols qui ont le plus particulièrement
recherché les traces primitives des anciens Solier, venus
dltalie et de Provence en Espagne; mais nous ne pou-
vons admettre les définitions d'une foule de chronistes,
amis du merveilleux, et qui trop jaloux de la gloire de
leurs seigneurs ^ donnent ce qui les flatte pour ce qu'il
faut croire.
En ouvrant la généalogie des Solier et de ceux qui
(i) Ruffi, Hist.de Prov. liv. ix, pa^;. i).
{2) Ibid. Loc. cit.
(3) Bouche, Hist. de Prov., lom. 11. li\. \ii.
SOLIER. . 37
ont eu jadis le plus d'alliances avec cette, famille, tels que
les Osorio, les Manrique, les Gusman , les Velasco, les
Ximenès; nous voyons, sans y pouvoir ajouter foi, que
les Osorio, par exemple, descendent ou d'Osiris, qui vint
d'Egypte dans l'ancienne Bétique, pour y combattre
les Gérions ; ou si ce n'est de lui , c'est du roi Nabucho-
donosor....; faisant de la dernière syllabe de ce nom
osor l'origine du mot Osorio (i). Les Manrique vien-
draient de Méricus , prince espagnol , ami d'Annibal ,
suivant Tite-Live; à défaut, ils viennent d'un Alméric ,
comte de Narbonne (2).
Les Gusman seraient les fils de Gundemar , descen-
dant d'un roi goth , et porte-enseigne de Bermud II, roi
de Léon en 998 (3) ; de Gundemar , on aura fait Gud-
mann (Vir bonus) ensuite Guzman.
Les Italiens n'ont pas montré plus de réserve. On voit,
chez eux , les Visconti descendre d'un certain Anglus ,
troien; et depuis lui , sans interruption, d'une série de
rois, sous les noms de Fisoc , Parentius, Elimac, Gale-
remond, et autres de cette sorte entièrement inconnus.
Aux Albertini ou Albertas on donne des demi-dieux
pour ancêtres, comme le firent les flatteurs du siècle
d'Auguste, pour les grands personnages du jour.
Cela est absurde que les fictions de l'Arioste, qui
fait naître ces Albertas du mariage de Roger avec l'a-
mazone Bradamante. Les Capicii , de Naples , viennent,
dit-on, de Gapis , autre troien, fondateur de Capoue ;
et , à ce sujet , Tristan de Solier remarque , d'après
^lius Marchesius, qu'il serait encore plus honorable de
chercher ses aïeux dans les beaux siècles de Naples , que
dans les ruines de Troie (4).
Nous dirons la même chose des Malateste , branche
des anciens Solier , qu'on a voulu tirer de la Grèce ,
après l'avoir cherchée en Allemagne , à Naples , à Ver-
rucchio , Urbin , Penna de Billi ; et l'on semblait eViter
(1) Sandoval, Chronique de Alph. VII., pag. 254, 412 .
dernière édition de 1600.
(2) P. J. de Apont : V. Imboffsur les Gusm. page i 18.
(3) Dom Pèdre, Nobil. net. marg,, pag. 104.
(4) Trist. de Solier. Naples Franc, p. 225. d". 122. c.\
Machiavel.
38 , SOLIER.
Rome , où cependant cette branche a pris naissance.
Ce système a été appliqué aux autres Solier , qu'on
fait , mais sans preuve , sortir d'un Solers, préteur à
Vicence , au deuxième siècle, et qui obtint du sénat
romain la permission d'établir un marché public dans ses
domaines , comme le rapporte Tillemont, d'après Pline (i).
Vir prétorius solers , QIC.
Si l'on était curieux de voir jusqu'à quel point l'on a
voulu s'égarer sur les origines de toutes les anciennes
familles, çn peut lire Jérôme de Villabos, Salazar de
Castro , Barrante Maldonat , Ambroise Moralis , Sandoval,
P. Jérôme de Aponte, Robortello, Sigonius , Antoine
Augustin, Frankeneau , Crescenzi, Adimare, etc. etc.
Les Solier se tiennent pour issus de Rome , d'une
ancienne famille ; mais ils ne se rattachent point à ce
Solers, que nous laisserons dans l'oubli , bien que le nom
Solier se soit écrit souvent Soler ou Solers.
Il en sera de même du Solius {miles) ou Sollius (2) ,
qui se distingua au siège de Paris, dans le neuvième
siècle; et nous pensons au contraire, avec l'auteur de
la Neustria pia, que les Sollius, Solleius, Solleio, Sulleis,
SullerSy Sullere n'appartiennent en rien aux Solier , et
ne présentent avec Soliacum qu'un seul et. même nom,
celui de l'antique et illustre famille Sulli (3).
Des généalogistes allemands ont voulu , à leur tour ,
faire descendre les Solier d'un gentilhomme de leur na-
tion , appelle Soler, et qui , venu en Italie vers l'an 900,
se maria , dit-on , dans le royaume de Naples. Ils ont
fait plus; leur adulation pour les empereurs les porta
à dire que tous les grands d'Italie sont issus de l'Alle-
magne ; et dans le même esprit, un bon nombre d'au-
teurs italiens, tels que Campano , Sansovino, etc., ont
répété ces assertions germaniques. Léandre Alberti ,
Amien, Pigna , le père Avrillon ne donnent aucune
suite à de pareilles conjectures. Le dernier de ces écri-
vains ajoute : « Plusieurs autres disent les Solier issus
a des anciens Corneille de Rome (4)». C'est conforme
(i) Tillem. Hist. des Empereurs, tom. II, Pline, épist. liv
épist. 4.
(2) Hadr. Vales. Notit., p. 528. (Adrien Valois.)
(3) Le P. Le iMoustier, page 732, 74:.
4) Généal. etc., pag. 1.
SOLIER. 3 g
à l'opinion de la famille ; mais nous n'approfondirons
point ces hypoihèses qui semblent toujours inadmissibles
dans un ouvrage du genre de celai-ci. Elles ne peuvent
soutenir la critique^ après un si long cours de siècles.
CHAPITRE II.
Sîir le nom de Solter,
Quelle que soit l'origine de ces gentilshommes, ils por-
tèrent, dès le septième siècle, le seul nom de Solier, en
latin Soleriiis, en italien Solerio ; avec le tems l'idiome
piémontais a préféré Solario, traduit ou dénaturé par
celui de Solar ou Solare.
Messieurs Solar, en Piémont, signaient autrefois So-
lier, comme il appert par les titres originaux que nous
avons sous les yeux. Les chefs de cette branche ont ha-
bité la France, pendant 3 ou 400 ans, sujets de nos
princes, qui ont possédé à diverses reprises l'Astesan, le
Mont-Ferrat, le marquisat de Saluées, et les lieux où se
trouvaient les possessions et châteaux des Solier ultra-
montains.
Guichenon, dans son Histoire de Savoie, les appelle
plus souvent Solier que Solare. La devise des Solier n'a
varié dans aucune langue; elle porte expressément le
mot Solier.
Les Espagnols ont généralement conservé le nom So-
lier, quoique leur langue autorisât la traduction en So-
Héros ou Solera. On trouve ce dernier nom, mais appli-
qué aux châteaux, telle que la ville de Solère (i).
Quelques historiens, les cartulaires, et un grand
nombre de titres originaux donnent aux mêmes indi-
vidus, et dans les mêmes actes, les noms de Solier^ So-
lier, Solliés, Solliers (2). D'Hozier et Goussencourt écri-
vent indifléremment Solier, Solliers, Solliès. Dans le vieil
idiome français, on trouve le même personnage, Henri
(i) Imhoff, Géné?.l. d'Esp. p. 81.
(2) Ruffi, Hist. de Mars., liv. v. pages 143, 146. la Faille,
Ann. de Toul. , part, i , p. 296. Don Vaissette, Hist. de Lang.
tom. III, p. i36, à l'index GgS. Gonf. du Chesne, Sainte-
Marthe, Anselme et les titres de famille.
^^O SOLIER.
Solier, sous le nom de Henri Solir , et Henri de, des ,
délie Solir (i). Bouche dit quelquefois Solier ou Solery (2).
Ruffi dit Soliers, Soler, Souniers (3). Giustiniani et
Bosio mettent, ainsi que Sansovino, l'alternative de So-
ler ou Solier (4). Anselme, du Ghesne, Daniel, Sainte-
Marthe, Catel, la Faille, D'Aigrefeuille ; Favin, Heliot^
Beaudouin , d'Aubais Palliot , Segoing , le catalogue
du Languedoc, la Chesnaye, Waroquier et divers no-
biliaires de France se servent de préférence du mot
Solier. Pithon écrit Solier, Soliers, Soler, ( Histoire du
comtat Venaissin ). Vertot é:rit Soler, Sollier, Solier (5);
Boissat, (Histoire de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem)
écrit Solier ( tom. I", pag. 400). 11 est ainsi dans l'His-
toire généalogique de la mdison de Portugal, par An-
toine de Souza. Imhoffa toujours écrit Solier, même dans
ses ouvrages latins (6).
Guichenon a offert les diverses variantes ; savoir : Sole-
rius, Solario, Solar, Solère, Solier, de Solier, du Solier, c es
Soliers, et il en fournit lui-même la raison. Son histoire,
qu'il écrivait en France, est une vaste et savante compi-
lation où il a fait entrer, comme il le dit, tous les actes
et toutes les pièces qu'on lui envoyait d^Italie, et qui
étaient copiées ou traduites en divers tems et divers
lieux, par diverses mains. Il les imprimait sans rien
changer à l'orthographe. On sait aussi que les particules
du, de, des, ne sont rien pour le nom, et ne désignent
que le lieu ou le fief. Charles Albertas et Charles des
Albertas sont le même. Le mot des signifiait issu des
Albertas, comme Pierre des ou du Solier, et Pierre So-
lier, issu de Solier, ou né à Solier, ou seigneur du So-
lier.
(i) Hemricourt , Miroir des Nobles, pages 167, 319,
édition lôyS.
(2) Hist. de Prov., tom. 1er, page i3.
(3) Ruffi, Hist. de Mars., tom I", pages 60, 63, G4, 143,
160, tom. II, pages 20, 1G6, 28(3.
(4) Giustin. Histoire des Ordres militaires, tom. II, p. 624 ;
Bosio, Hist. de Malte, tom. I^r, pages 535 et 538. .
(5) Vertot, Hist. de l'ordre de Saint-Jean, tom. II , pages
452, 691, 692.
(6) Imhofl' , voye^ Arnaud , Béatrix , Marie , Pierre ,
Georges et Ferdinand Solier, Généalogie d'Esp., pag. 5o .
5i, 322, et généal. famil. Gallia.
SOLIKR. 41
Bien souvent encore on a pris des variantes pour des
noms différents. Ces variantes sont à l'infini dans les actes
et l'histoire, soit pour les noms propres, soit pour les
prénoms. Ainsi, avant de se fixer au nom si fameux
d'Albret (Albreti) , on a fait Lebritum, Leporetum, Le-
preti, Labretum, Albertum (i).
Raimon ou Ramona été long-tems Ragimond, Regi-
mon, Ramo, RamuSy Rêver mond, Ramamond, ( de Ram-
Mund, os célébrât iim.)
Alphonse a été Anfrixtis, Anfossus, Amphos, Adel-
phonse, Idelfonse ; en espagnol ^/o/2;{o. Cela vient de
Hildebtm:{, diction gothique, et de Alons, diction aile-
mande(2).
Vernhant, Vernant, Fernanth, Ernand, sont le
même que Ferdinand, de l'union des anciens mots
Fer-Nand. (Procul celebratus).
En général, il faut encore remarquer que les diverses
manières d'écrire les noms de famille viennent par fois
des géographes qui ne peuvent jamais s'accorder sur les
noms des fiefs et des châteaux.
Les mêmes châteaux des Solier en France, en Italie,
sont appelés Solier , Solier s, Souliers, Soulies, Solier o,
Solarolo, Solario, S o 1er a.
De Soljrum et Salyurriy le jésuite Guesnay fait Solier
dans ses Annales de Marseille. (Liv. I"., page 18.) Ce
que rien ne justifie, selon nous.
Lorsque les titres particuliers sont inexacts ou fautifs,
ce qui se voit constamment, et sur-tout dans les siècles
où les gentilshommes écrivaient mal et dénaturaient
leurs propres noms, on doit recourir aux principaux
monuments, tels que les grands cartulaires et les bulles
des papes. Les bulles ont mentionné plusieurs fois les
Solier et leurs châteaux. Benoît XII, (Bulle, an. 978),
Victor II, (Bulle an. loSy), Grégoire VII, (an 1084) (3),
disent: Solerii Soleriorum ; castra dom. Soleriorum, châ-
teaux des sires Solier. Victor , dans sa bulle , parle de la
ville Soliniense (4) , bien que Adrien Valois n'en ait
(1) Oihenard, Not. utri. Gasc. — page 487.
(2) V. Wolphange et Gennaro-Grande, orig. dei cognom ;
édition 1756.
(3) Bouche, Chorogr., page 339, ^^^•
(4) Gassendi, Catal. des évêques de Digne.
42 SOLIER.
trouvé mention que dans les seules Chroniques Gau-
loises (i). Cette ville, dit Blondel, est Solier (2); opi-
nion préférable à celle de quelques historiens qui, dans
Soliniense, ont eu le besoin de trouver Castellane ( 3 ) ,
oubliant que cette dernière ville tire son nom de Gaspard
de Castellane, baron d'Entrecasteaux Avant lui, et
dès l'an 1000, elle s'appelait Ducalia, et précédemment
Sémiranis.
De même qu'on a écrit Solier^ Sollier, Solîery, Solarii,
Soler, etc., on a écrit 0//ére, pays voisin du Solier ào.
Provence, avec les variantes 01 Hères, O liera, de Ole-
riis, Olaria, Olar, Oler, Oleyeria, ainsi que Ta remar-
qué le savant Bouche (4). Cet exemple est sans ré-
plique.
Nous offrons ces détails, convaincus que nous sommes
que l'identité du nom de famille doit être démontrée
jusqu'à révidence.
CHAPITRE III.
Fiefs et châteaux des Solier.
Quant aux différents fiefs et châteaux des Solier, ainsi
appelés de leur nom, il en sera parlé à mesure que nous
traiterons des diverses seigneuries et branches qui les
ont fondés ou possédés. Nous ne rappellerons ici que les
fiefs de ce nom , qui ont appartenu à des branches
éteintes.
Suivant Guicheaon , Ruffi , Bouche , etc. , plusieurs
gentilshommes de la race et des armes des anciens So-
lier, donnèrent leur nom, aux neuvième et dixième
siècles, à diff"erenis fiefs et concessions qu'ils avaient
reçus des princes, comme récompense de leurs bons
services. L'un de ces fiefs, dit le Soler iiiin, situé en Bresse,
dans Beaujé-la-Ville, fut tenu originellement et long-
(1) Had. Vall. Not. GalL, page 528.
(2) Blondel, Traité de la primitive Eglise.
(3) Bouche, Hist. de Prov., et Jul.— Raym. Solier, Ann.
de Provence.
(4) Ruffi, Hist. de Mars, page 81.
(5) Chorogr. de Prov.. liv. vi. ch. 2.
SOLIER. 43
tems par des nobles du nom et lignage de Solier ( i ). En
l'an i53o, il fut porté, par mariage, dans la famille de
Guy de Burges, qui, après la conquête de la Bresse et
du Bugey, par François I", fit hommage à ce prince du
fief le Solier, au nom de Claudine, sa femme, le
6 avril 1436. ( Guichenon. )
Un autre fief de même nature était habité, au dixième
siècle, par un descendant des Solier, dit Thomas So-
lier, fils de Jean, l'un des principaux seigneurs établis
dans la Neustrie.
Hugues vivait en 1080. Thomas, 11° du nom, son
fils, nomma, en 11 64, à la cure de Solier l'abbé Guil-
laume de Ruppière, qui en reçut la collation, en ii65,
des mains de Henri II, évêquede Bayeux.
En 1209, Guillaume Solier, fils de Hugues {miles},
seigneur de Lingrève, fit donation de l'église de Saint-
Laurent de Cordeillon, aux religieuses de Saint-Benoît ;
donation confirmée, en 12 17, par Mathilde Solier, son
épouse (2), fille de Rostain Solier, comte de Belin.
( Voye:{ la branche n.*' 4.)
D'autres gentilshommes de cette branche, tels que
Robert, Ulric , Simon, Philippe, Guillarins , allas
Guillaume , ecclésiastiques ou séculiers , figurent dans
les actes et l'histoire du tems depuis 1220 jusqu'en
1390 (3). Mais comme nous ne connaissons pas sufl^i-
samment l'affinité de ces derniers avec les autres, nous
n'en parlerons plus dans la suite.
Les mémoires de famille ont conservé une mention
particulière du comte Arnaud, l'un des Solier de Belin,
né en 972, et qui passa en Italie avec Henri II, dit le
Saint, empereur d'Occident. Il l'accompagna à Rome ,
en février 1014.
Nommé ensuite parle successeur de Henri , Conrad II,
au gouvernement du comté de Hasbaye, il le régit jus-
qu'en janvier 1040, époque où ce comté fut cédé à Ni-
thard, évêque de Liège.
Du comte Arnaud descendent les Solier qu'on re-
(i) Guich., Hist. de Bresse et de Bugey, part. 3.
(2) Ruffi, Hist. de Mars., tom. I", pages 63, 64.
f3) Neustria Pia, div. loc. et Gall. Christ., tom. XII, p. 439,
tom. VIII, p. 38i, etc.
44 SOLIER.
trouve au pays de Liège, dans les onzième et douzième
siècles, et qui ont laissé leur nom au village de Solières,
près de Huy, à cinq lieues de Namur. (Voyez Hem-
ricourt, Miroir des Nobles.]
De la Faille, Jean Rainai, d'Aigrefeuille, dom Vais-
sette parlent de plusieurs Solier depuis i5o5 à 1708,
tous capitouls à Toulouse , conseillers au parlement ,
ou littérateurs distingués, tels que Jules Raymond ,
Hector, son fils, Jean-Baptiste, savant jésuite, l'un des
continuateurs des Actes des Saints. On ne les trouvera
point ici, non plus que MM. Solier du Maine et du
Poitou, dits Solier de Marillac, et dont sept frères, tous
vaillants hommes et tous ofticiers à la fois, furent ano-
blis par Louis XV, en 1722; ils sont étrangers aux an-
ciens, suivant toute apparence.
Nous terminons cet article par un mot sur MM. So-
lier du Pertuis, dont il est traité dans l'ouvrage de l'abbé
Robert de Briançon. — Celui-ci les représente comme
originaires de Naples, ayant pour auteur Philippe Solier,
descendant de Guillaume, et que, vers l'an i3io, le
comte Elzias de Sabran, seigneur d'Ariou d'Ansouis ,
avait près de lui comme écuyer, lequel ensuite il com-
bla de faveurs.
Dans la critique manuscrite de cet ouvrage, on ob-
jecte que le comte de Sabran n'étant pas souverain n'a
pu anoblir son écuyer, ni lui _ donner des armes. Sans
nous livrer à cette discussion, nous ferons observer ,
quelle que soit l'origine de Guillaume et de Philippe So-
lier de Naples, que leurs descendants en la ville de Per-
tuis, Guillaume, et Honoré fils de Jean-Baptiste, vi-
guier de cette ville, ont été reconnus et confirmés dans
leur ancienne noblesse, par arrêt de la Cour d'Aix , du
10 novembre 1671.
Nous allons maintenant passer à la souche et aux
différentes branches de h famille Solier. Nous ne hasar-
derons rien, en assurant ici qu'elle est d'une antiquité
bien rare dans les annales de la noblesse, dont les ori-
gines sont toujours très-obscures, et ne. forment sou-
vent qu'un vain article de curiosité. Dans le vague que
ces origines offrent à l'écrivain, la tâche doit être rem-
plie lorsque l'existence et les actions des pères et des fils
peuvent se justifier authentiquement par les monuments
publics, toujours plus sûrs que les écrits particuliers, et
SOLIER. . 45
même que beaucoup de titres rédigés par la complaisance
ou dénaturés par le tems , l'ignorance et les copistes.
Gomme les gentilshommes dont nous parlons sont
d'une ancienneté qui remonte bien au delà de cette
époque où tout est encore ténèbres et confusion dans
nos annales, leur généalogie, ainsi que celles de quel-
ques autres maisons de ces tems, va nous fournir les
moyens de redresser plus d'une erreur, et de mettre au
jour des faits essentiels qui seront utiles à plusieurs fa-
milles, d'autant plus, et nous aimons aie répéter, que
nous suivons constamment le précepte du célèbre la
Roque: « L'histoire est notre guide, (i) » On y doit
tout rapporter. Nous nous servirons par fois du travail
des généalogistes nos prédécesseurs, des divers mémoires
et annales des Solier, des titres qui sont à notre con-
naissance, des cartulaires des différentes églises, dont
la reconnaissance a conservé les faits et les souvenirs de
cette famille antique.
CHAPITRE IV.
Des Solier d'Italie.
Si l'on se bornait à quelques notions rapides , données
par les historiens de Provence , on pourrait croire que les
Solier sont nés dans les environs de Marseille. Au
sixième siècle, ils habitaient les terres connues sous le
nom de Villa et Castrum de Soleriis ; dt là , un des cheva-
liers de la famille, à l'exemple de toute la noblesse de
ces lieux, marcha sous les bannières de Guillaume 1",
comte de Provence, qui passa en Italie en 972, pour
chasser les Maures de Fraissinet , où ils avaient
établi le point central de leurs forces , et d'où ils rava-
geaient constamment le littoral de l'Italie et de la Pro-
vence. On appuie cette opinion de différents passages
historiques, notamment de celui-ci, tiré du Gai lia Chris-
tiana .
En parlant de Guillaume Solier, né en 1170, et qui
était évêque , en 121 5, on ledit de V ancienne race des
Solier, et même du château de Solier, près de Toulon,
(1) La Roque, Traité de la Noblesse, pag. 12.
46 • SOLIER.
château d'où ce lignage a tiré son nom , unde gentis siiœ
nomen(\). On ajoute que ce pays de -So/Zer , dont on ne
sait pas le nom primitif _, fut connu dans les tems les plus
reculés. Solier , suivant .Papon est un pays délicieux
habité avant et depuis la conquête des Romains (2). Au
dixième siècle, il relevait des vicomtes de Marseille (3);
long-tems possédé par les anciens Solier , il eut divers
droits dont plusieurs, par conquête ou par cession,
appartinrent momentanément aux vicomtes de Mar-
seille , qui furent co-seigneurs de Solier , avec les chefs
de cette maison.
FulcOj l'un de ces vicomtes, fils de Guillaume, donna
tous ses droits sur ces terres , à dame Odile , son épouse,
par contrat de mariage et en vertu d'une promesse et
clause toute particulière; ce fut pour le prix du premier
baiser de l'époux, dans illi.... in villa quam vocant sole-
rios jper causant primi osculi per sponsalicium. ( Ruffi ,
cité plus haut.)
Ceci est fort ancien. Fulco de Marseille, co-seigneup
de Solier , était fils de Guillaume , qui florissait en 980.
L'acte est de ioo5. Le même Fulco confirme à l'abbaye
de Saint- Victor , la donation faite par son père de l'église
Sainte-Marie majeure de Solier (4).
Dans la suite, les droits de ces vicomtes revinrent
exclusivement aux Solier , comme il sera dit à l'article
de Hugues.
Le principal château de cette branche fut possédé
par elle jusqu'au quatorzième siècle. Soit vente ou
alliance, il passa successivement en diverses mains. Au
quinzième siècle, il appartenait à l'un des Forbes, ou
Forbin, écossais d'origine, qui ont paru en France, en
i320, et ont fondé une famille justement célèbre, sur-
tout depuis h fameux capitaine Forbin , devenu chef
d'escadre.
En 1420 , Forbin (Palamède) jouissait du château
de Solier. Ce château est aujourd'hui (1769), dit le
marquis d'Aubais (5j , dans la famille Porcelet. C'est
(i) Gallia Christ., tom. II, pag. 746.
(2) P., Hist. de Prov.,tom. I", pag. 38G.
(3) Rnffi, Hist. de Prov., tom. I*'', page 60.
(4) Ibid., tom. P»", pages 63, 64.
(5) Voyage de Charles IX, page 49.
SOLIER. 47
depuis/ le mariage de Louis Porcelet , en r688. avec
Marie-Elisabeth , héritière des marquis de Solier. Ses
descendants ont pris également ce dernier titre ( i) .
Ces seigneurs n'ont aucun lien de parenté avec les
Solier issus d'Italie , bien que souvent , et en Italie
surtout, ils n'ayent signé abusivement que du seul
nom de Solier, comme il est arrivé à Louis de Forbin,
ambassadeur de Louis XII, au concile de Trente, où il
était appelé Magnijïcus dominus Ludovicus Solier.
Nous n'admettons pas des prétentions qui ont pu flatter
les chefs de l'une des branches françaises des anciens So-
lier. Cette branche ne peut être la souche mère, malgré
l'autorité de messieurs de Sainte-Marthe, et pour la gloire
même de la famille, nous la laisserons sortir de Rome,
d'où ses rameaux s'étendirent dans l'Astesan, avant de se
fixer en Provence.
Ce n'est pas en Provence que les premiers Solier
'ont trouvé leurs armes, si antiques et si rares, comme le
dit Palliot. a Ces trois fuseaux romains ou fuseaux de
lanaquil, image de celui que l'on gardait religieusement
il Rome, au temple de Marcus Ancus yy.(2)
Le pays de Solier, près des Alpes , était connu des
anciens Romains , et désigné dans Pline , Ptolémée ,
Antonin et plusieurs autres qui les ont copiés, tel
qu'Alberti.
a Après Alexandrie est Nice de la Paille , et près des
» Monts, le château de Solier (3)», qui fut l'habitation
des premiers Solier venus de Rome; ils y eurent postérité
directe et masculine, jusqu'à la fin du dixième siècle,
époque où ce même patrimoine des premiers Solier,
passa à leur neveu Sigismond Solier , tils du prince de
Rimini (4).
On n'a \ aucune notion des Solier de la Romagne,
avant Otbert Solier, I" du nom, Fun des chefs de.
TAstesan , au septième siècle, père de Otbert II, et
frère de Georges Solier , dit le Vieux , pour avoir vécu
jusqu'à cent onze ans, lequel Georges passa à Marseille,
(i) Dictionnaire de la Noblesse, tom. XI, pag. 437.
(2) Voyez Palliot, Segoing et d'Hozier, sur les armes des
Solier. Il en sera parlé plus tard.
3) Léand. Alberti, Descript. etc.. page 382. etc.
|i Avrillon. Généalog.. pa^. 1 à 3.
^.8 solii:r.
vers 710, et fut l'auteur de la branche provençale.
( Voye:{ cette branche. )
Ea 763, plusieurs de ses descendants, entraînés par
les guerres du siècle , allèretït dans les Espagnes , et
s'établirent à Alaba, Oviédo et Burgos. Leurs fils se ré-
pandirent en divers lieux de le Catalogne, de PAragon
et de la Gastille. ( Vqyei la branche première d'Espagne,
ci-après. )
De TAstesan , un des Solier vint à Naples en 870,
avec son épouse, Gésualda, tille de Leidulphé, et nièce
de Hilderich , seigneurs. Lombards. Il fut père de Pan-
dolphe, dit, aux anciens actes , Paîdolfo. ( De Pald-
HulJ, audax auxiliator:) Son petit fils, Pandolphe II,
reçut le sobriquet de Malateste, à cause de son opiniâ-
treté, ou de sa fermeté, comme le dit Avrillon ( i ).
Venu à Rome , pour assister au sacre d'Otton III,
par Jean XV, en 976, il offrit ses services à Tempereur
qui l'employa l'année suivante , dans ses guerres contre
les Sclaves, et le mena ensuite en Allemagne, ce qui à
son retour en Italie, le fit prendre pour un des seigneurs
allemands de la cour d'Otton.
Ce fut en looi qu'il revint d'Aix-la-Chapelle, avec
l'empereur. Ce prince voulant le récompenser des ser-
vices qu'il lui avait rendus, le nomma, en 1002, gouver-
neur de Rimini, ce que l'on appelait alors un des vicaires
de Tempire. Gela est expressément conforme à l'his-
toire (2 ).
Rimini, colonie romaine jusqu'au tems des Lom-
bards , prise ensuite par Pépin le Bref, fit partie de
l'exarchat de Ravenne, et demeura enfin sous la domi-
nation de l'église, jusques vers l'an 1000. A cette époque,
les empereurs d'Occident et rois d'Italie, la réunirent
à leur souveraineté.
Pandolphe II la reçut d'Otton III. Ses descendants y
ont régné en maîtres , pendant cinq siècles. S'ils l'ont
quittée par intervalle, ils l'oilt toujours reprise,, soit
par les armes, soit par des traités.
Pandolphe ci-dessus, dit Malateste , chef des princes
(i) Avrillon, Généalog., pag. 4.
(2) La Martin., Dict., art® Rimini. L'Art de vérifier les
Dates, pag. 4S7, édition in-folio.
SOLIER. 49
de Rimini^ était père de Sigismond, qui hérita des biens
de l'Astesan. « En conservant son nom de Solier, il
» passa dans l'Astesan et devint le chef des Solier ou
» Solarii de ces lieux (i). »
Comme de tous les auteurs qui ont recherché l'ori-
gine des Solier, celui que nous venons de citer est
encore le plus exact, nous allons rapporter ce qu'il en
dit dans la généalogie imprimée en 1680, et notée dans
le père Lelong ( Biblioth. Hist. de France, tome 3,
page 783, art. 42634.) «Il y a diverses opinions sur l'origine
» de cette famille; les uns ( tels que Amien et Rubée)
» la disent venue d'un seigneur allemand du nom Solier,
» ou Soler, au royaume de Naples, où sont encore ses
» armes. Quelques auteurs italiens la veulent issue des
» Cornélius de Rome.
» Mais quoi qu'il en soit, on a pour assuré qu'environ
» l'an 1000, le premier d'entre eux venu de Rome ou
» de la Romagne fut surnommé Malateste Othon lui
» donna quelques villes en looi : son fils aîné régna
«après lui...; le fils puîné, Sigismond , devint, en
» Piémont, le chef de cette branche de Solier, qui se
» sont rendus si fameux et si illustres que j'aurai bien
» de la peine à dépeindre l'éclat, la noblesse, la gran-
» deur de cette maison avec toutes les belles qualités
'» qui l'ont élevée au-dessus des autres Elle a fleuri
» et commandé souverainement la ville et province
» d'Asti, dont le comté la rendait maîtresse de vingt-
» cinq villes, châteaux et grandes seigneuries. Avec
» cette puissance, elle a soutenu long-tems le parti des
» Guelphes contre les Gibelins Et cette maison dc-
» vint ( en trois siècles ) tellement nombreuse, que dans
» un moment elle fournit, pour un seul combat, trois
» cents chevaliers de son nom, bien armés(2). »
Cette multitude de chevaliers, tous parents et de même
nom, ne doit pas étonner si l'on se souvient de l'histoire
de ces tems. « Alors, dit le célèbre Denina, les filles
» ne se mariaient qu'à vingt ans et donnaient des fils
«robustes qui avaient eux-mêmes grande posté-
» rite. Alors ( i355) Pierre Albrizzi eut cinq fils qui
(1) Avrillon. Généalog., etc., pag. 4.
(i) Avrillon, pages 3 et 4.
5o SOLIER.
» parurent un jour entoures de trente de leurs fils (i)...
» Les Pitti, les Soderini, ont offert les mêmes exemples,
ï) ainsi que les Doria, les Spinola, les Visconti, les
» Avogadre, les Soliers, les Addi, les Baglione On
» a vu la seule ville d'Asti mettre sur pied des armées
)) assez nombreuses pour se mesurer avec les plus grands
» monarques, tels que Charles I" , roi de Naples (2). »
Et c'était au tems que cette province appartenait aux
Solier. Mais aucune famille n'a été aussi loin que celle-
ci. Ses trois cents chevaliers de son nom, plus heureux
que les anciens Fabius, essuyèrent peu de perte dans le
com.bat ; tous se couvrirent de gloire et se firent remar-
quer dans le cours de leur vie par une telle bravoure et
une telle adresse qu'on applaudit unanimement à la devise
qui leur avait été donnée, « devise, ou cri de guerre,
» qu'ils ont toujours portée sur leurs bannières, et dans
» leurs armoiries, Adroit et vaillant tout Solier ayant
» ( étant. ) On voit cette devise et leurs armes à l'église
» de Saint - Géry d'Arras, à Rimini, à Asti, à Ville-
» neuve -Solier, et dans plusieurs lieux, ainsi qu'aux
» voûtes des églises et places les plus honorables (3). »
Ces armes étaient dès les onzième et douzième siècles dans
l'église de Sainte-Marie de Solier ( Sancta Maria in So-
lario) de Bologne.
* CHAPITRE V.
Sur le point central ou la résidence des diverses branches
des Solier.
Les chefs de la première, dite de l'Astesan, habi-
tèrent cette province jusqu'au douzième siècle. Ils trans-
portèrent ensuite leur séjour en France, et servirent
sous nos rois, devenus maîtres de ces contrées. Vers
1610, ils se fixèrent de nouveau sous la domination
sarde, où ils sont restés depuis.
(0 Scipion Ammirato, Hist. de Florence et Généalogie des
Albrizzi.
(2) Denina, Révolution d'Italie, liv. xii.
(3) Avrillon, pages i, 2, 3. Quoique le P. Avrillon, mi-
nime, ait écrit dans un autre genre, nous lui laissons cette
généalogie de 1680, attendu que plusieurs la lui ont attribuée,
et de ce nombre est Waroqui-ji-.
SOLIER. 5 T
Leur résidence hors de Tltalie n a été que temporaire ;
ils n'ont point laissé de branche à l'étranger. Ce sont
les mêmes hommes sur des domaines différents.
Les Malateste ont quitté leur résidence primitive
(de l'an 1002), après un règne de cinq cents ans, du-
rant lequel ils se sont prodigieusement multipliés sur
divers points, mais toujours en Italie; ils ont forme
beaucoup de rameaux.
La branche provençale s'est éteinte après avoir donné
celle d'Espagne, de l'Ile-de-France et du Languedoc.
Les branches d'Espagne ont résidé en plusieurs villes
différentes. Valence fut long-tems le séjour de l'une de
ces branches.
Celle de l'Ile-de-France ayant été formée à Paris
par Gaillard Solier, fils de Rostain, né en 1181, trans-
porta son domicile et vécut plusieurs années dans la
Guienne et le Languedoc.
Revenus à Paris, ses chefs y continuèrent la postérité
jusques vers la fin du quinzième siècle, tems où Jean V,
fils de Jean Solier, quatrième du nom, se maria en
Espagne, et y servit trente-deux ans.
De l'Espagne, il revint dans l'habitation paternelle.
Son petit-fils , André , fut le dernier chef de cette
branche, qui alla résider hors de Paris. Au retour d'une
expédition dans l'Inde, et ayant débarqué sur le% côtes
de Tréguier, il y prit alliance à la fin du dix-septième
siècle ; ses petits-fils se sont reportés au dix-huitième ,
dans r Ile-de-France, sans laisser aucun individu mâle
de leur nom et de leurs armes, soit sur les côtes de Bre-
tagne, soit dans l'intérieur, où ils ont ensuite séjourné.
La branche limousine, fondée par Bertrand, né en
1248, s'est transportée dans le Vivarais, où elle s'est
maintenue. Nous ne savons pas si elle a laissé quelques
rameaux dans la Marche.
Ainsi la branche piémontaise quia vécu trois cents ans
en France, n'y a point formé de rameaux particuliers.
La branche de l'Ile-de-France qui a vécu, à diffé-
rentes fois, près de cent-vingt ans, soit en Espagne, soit
en Angleterre, soit en Bretagne, n'a point également
formé de branches partielles dans ces lieux ; ses chefs
n'ont paru dans les Bretagnes françaises qu'environ
trente ans après la réformation de la noblesse de cette
province.
52 SOLIER.
Sa résidence hors de Paris, comme celle des Solier
d'Italie hors du Pie'mont, n'a été que temporaire, et
nous n'établissons point de divisions secondaires pour
ces deux branches, puisqu'elles n'ont point eu de ra-
meaux sépares en ligne directe et masculine. Gela ne
pr:?sente qu'une sorte d'émigration hors de la patrie
originelle. Comme cette marche est conforme aux mé-
moires de famille et aux plans des généalogistes qui
nous précèdent^ nous ne pouvons nous dispenser de
Tadopter pour notre travail.
SIXIÈME BRANCHE.
Des Solier de VAstesan.
D'après les mémoires de famille, le père d'Otbert
Solier _, issu de Rome et fixé à Asti, épousa Theude-
rada, fille d'Ansprand, comte d'Asti, et nièce de Gu-
nibert, treizième roi des Lombards. En yoS, Ansprand
fut régent du royaume pour le jeune Gunibert, son ne-
veu. Quelques années après sa mort, le comté d'Asti
passa au fils de Theuderada.
Au milieu des contradictions qui régnent à ce sujet
dans^aul Diacre, Raimond Turchus et divers autres ,
nous ne rechercherons point les alliances et la filiation
des Solier venus de Rome et fondateurs des seigneuries
de leur nom. Les fils d'Otbert, et après eux Sigismond ,
régnèrent sur l'Astesan. « Gette souveraineté des So-
» lier fut très-souvent attaquée par la faction gibeline,
•» par les marquis de Montferrat et par plusieurs mai-
» sons jalouses de leur grandeur. Secourus par le roi
» de Naples, on les vit rentrer victorieux dans PAste-
» san, et donner la paix à leurs ennemis. Lorsqu'il
y> fallut céder à la force, en i32o, alors les sires de
» Solier ayant acquis de grandes richesses traitèrent
» avec les princes d'Achaïe ( ducs de Savoie ) , des com-
» tés de Moreite, Racovise , Malceste , Villeneuve-So-
D lier, Monasterol, Valistrade, Gantogne, et des mar-
» quisats de la Chuse, de Dogliani, de Lus, de Go-
w voni, de Vignali, de la Tour Saint-Georges, Gon-
» salgras, Saint-Martin , etc. La plupart de ces sei-
» gneuries firent autant de branches de cette illustre
» maison à la cour de Savoie, où elle a possédé les plus
SOUKR. 53
» belles charges de l'état (i). » Ces branches ont leurs
rameaux à Chieri , Ivrée, Savigliano, Bergame^ Mi-
lan et dans la Morienne. Plusieurs ont porté diverse-
ment, à cause de leurs marquisats ou comtés particu-
liers. Nous nous étendrions trop , si nous les suivions
dans leurs alliances.
Nous n'avons pu souscrire à l'opinion émise par les
anciens Solier de Provence , qui se plaisaient à se re-
garder comme les auteurs de la souche primitive, et,
pour le dire une dernière fois , nous ne voyons pas ce
que l'amour-propre des anciens de cette branche aurait
pu perdre, en reconnaissant que leur origine était ro-
maine. Gomme c'est le sentiment le plus répandu , nous
n'hésitons point à commencer par les branches italiennes,
dont les fondateurs nous sont inconnus.
Les me'moires de famille même se taisent sur le père
d'Otbert II et de Georges, son frère, qui fut chef de la
branche de Provence. (Vqye^ Ghapitre IV.)
La postérité d'Otbert se soutint dans les mâles jusqu'à
la fin du dixième siècle. Le dernier , dit Otbert VI ,
périt en 972 , dans une affaire où il porta secours à
Guillaume , comte de Provence , qui combattait les Maures
de Fraissinet. Vers ioi5 , Sigismond lui succéda et devint
comte d'Asti , et chef de ces Solier dont nous venons de
rapporter l'éloge, d'après Avrillon. •
De ce Sigismond, fils puîné du premier prince de
Rimini , descend Otbert VII, né en 11 12; on n'a point
ses alliances. En 11 70, il figure comme témoin des do-
nations faites aux églises de Suze et d'Oulx , par Hum-
bert, comte de Savoie (2). Il eut deux frères :
. i.° Amisis Solier, dit Solar, parle père Tournon,
(Vie de saint Dominique, liv. V). Amisis fut un
modèle de sagesse. — Vir Doctrinà clarus etjuris
scientia celebris ; compagnon fidèle de saint Domi-
nique En 1252, Innocent IV le nomma pour
agir et procéder contre les meurtriers de Pierre
de Vérone. Il vécut 102 ans, de ii86à 1288 (3).
2.° Pierre SoHer , autre ecclésiastique, qui habita
(i) Avrillon, page 4.
{2) Guichen., Hist. de Savoie, tom. II, page 43. Preuves.
(3) Touron, Loc. cit.
54 SOLIER.
long-tems Rome. A son retour , en 1261 , il
s'attacha à Pierre , comte de Savoie , qui se ren-
dit maître de Turin, et fut différentes fois chargé
de ses inte'rêts (i).
I. Le premier qui paraît ensuite, c'est Charles, qui
florissait en 1270. Ce fat le tems où les Fontaines, dits
depuis d'Ognon , s'allièrent à cette famille.
Brocard de la Fontaine, fils de Pierre, petit-neveu
de saint Bernard , avait été créé premier maître des re-
quêtes de saint Louis. Philippe le Hardi l'envoya en né-
gociation vers les princes d'Italie. {Vqyei le traité entre
le prince Thomas de Savoie, III* du nom, comte de
Piémont et de Morienne et les seigneurs de Piosasco, du
j 5 mars 1272).
Brocard n'avait qu'une fille , nommée Marie ; elle fut
demandée par Charles Solier , comte et souverain des villes
et province d'Asti. Charles la destinait à Georges, son
fils. Le mariage eut lieu, à la condition que le second
fils qui en naîtrait, ferait revivre le nom de la Fontaine
qui allait s'éteindre, et qu'en cette considération, il
posséderait les biens des la Fontaine en France.
Charles, en acceptant ces off'res, voulut toutefois
que son nom de Solier fût uni à celui de Fontaine ,
« et il voulut garder son écu : les armes faisant mieux
)/ voir la qualité et la différence des familles que le
» nom (2). »
Cependant , lorsque cette branche fût en France , l'écu
des Solier, dit le même auteur, fut par fois laissé pour
celui d'Ognon.
Du frère de Brocard, père de Marie, dame Solier,
était sortie la branche d'Eche, d'où provenait Denise de
la Fontaine, mère du duc de Saint-Simon.
Anselme, et d'après lui la Chesnaye-des-Bois , ont donné
une généalogie de la Fontaine Solier ; mais n'ayant pas
eu connaissance des anciens mémoires , et pas même de
la généalogie imprimée par le père Avrillon, ces auteurs
n'ont mentionné ni Brocard, ni Jean son frère, dont il
est encore parlé dans les mémoires de Joinville, Vie de
saint Louis, dans l'Histoire de Cambray ,etc.
(i) Gall. Christ., rom. XII. eclési. scdun.
f'2) Avrillon. pauc 7.
SOLIER. 55
Ils n'ont point parlé de Robert , neveu de ceux-ci ,
ni de plusieurs autres , tels qu'Albert , connu sous le
nom d'Albert de Solier, et qui périt victime de son dé-
vouement pour l'église, comme nous le verrons plus
loin; et ils en citent quelques-uns qui ne semblent pas
appartenir à cette famille. Nous renvoyons à leurs ou-
vrages.
II. Georges Solier, fils de Charles, époux de Marie,
tille de Brocard de la Fontaine, succède à Charles et gou-
verna souverainement la république d'Asti ; qualifié comte
d'Asti, et soutenant les Guelphes, autrement le parti de
réglise contre la faction des Gibelins ( i ) . Le comté de
l'Astesan fut aussi une ancienne colonie romaine, capi-
tale Asti, {Asta Pompeia)y à quatre lieues d'Albi ; elle se
gouverna long-temps par ses lois. Cette république fut
détruite par les ducs milanais. De ceux-ci elle passa aux
ducs d'Orléans, puis aux ducs de Savoie, qui la reçurent
de Charles-Quint, en 1529; celui-ci la tenait de Fran-
çois I". Georges eut trois fils :
i.° Thomas, qui fit toute sa vie la guerre aux
Gibelins....» Laquelle continua sous le règne de
a Jean Solier, comte d'Asti, que Rodolphe , son
« oncle, seconda avec toute la maison. Solier ,
(( alors si nombreuse qu'elle arma froz^ cents che-
« valiersde son nom..., ceci, environ 1 312(2). »
il mourut sans postérité.
2.'' Rodolphe II qui, en vertu du contrat de ma-
riage de son père , comme second fils, prit le
nom de Fontaine -Solier; il épousa Marie de Ga-
tinara, ( maison qui porte : d'azur à deux os de
mort , passés en sautoir, accompagnés de quatre
fleurs de lys ). Il eut d'elle quatre fils et une
fille.
Trois de ses fils perdirent la vie dans les com-
bats. Le quatrième , nommé Jean , passa en
France. Ce fut lui qui devint chef de la branche
des Fontaine-Solier ,. et recueillit l'héritage de
Marie, son aïeule par les femmes.
(1) Avrillon, pag. 8.
(2) Ibid.
56 ' SOLIhiR.
Sa sœur , nommée Jacqueline, fut l'épouse de
haut et puissant seigneur messire Gédéon de
Macy , vivant premier baron de France, en
i3i7(i);
3.* Nicolas, dont l'article suit;
III. Nicolas SoLiER épousa sa cousine dona Vio-
lante Malateste ( 2 ; , dont il eut :
i.° Philippe, dont l'article suivra. (Art. IV.)
2.° Ferdinand. Celui-ci, après la ruine des Guel-
phes, se retira, tout couvert de gloire, chez les
Vénitiens, où il fut nommé leur généralissime en
l'île de Candie.
D'après une généalogie dressée sur des docu-
ments, fournis alors par l'ambassadeur de Venise,
il aurait été le chef d'une branche fameuse,
dont descendrait, dit Avrillon, l'illustre Bâcha,
nommé Hibraïm. Nous ne connaissons pas cette
histoire.
Avrillon nomme ensuite un Jean II, comte et gouver-
neur d'Asti, allié en Piémont aux Mirabelle, et père
d'un autre Jean.
Ce dernier, dit Jean III, est le premier de la filiation
rapportée par la Chesnaye-des-Bois , dont les recherches
sont peu étendues.
Nous avons aussi connaissance de Georges Solier, né
à Ivrée en 1290, chancelier de Savoie en 1346, charge,
dit Guichenon, qui n'a été remplie que par des personnes
illustres en naissance , mérite et probité ( 3 ). Le même
Georges figure en 1342 et i343, au testament d'Aimon,
comte de Savoie, et d'Yolande de Mont-Ferrat; en i35o,
au mariage de Blanche de Savoie et de Galéas Visconti ;
en 1347, à celui d'Ame VI et de Jeanne de Bourgogne;
il fut l'une des huit cautions de la dot de 400 M. florins
d'or de Blanche de Savoie ci-dessus (4 ).
Un autre Georges Solier s'acquit une grande consi-
dération; les princes le prirent pour leur juge et arbi-
(i) Avrillon, pag. 8.
(2) Gouss. Martyr., tom. I*^', pag. 3oo.
(3) Guichen. tom. I«r, page 116.
(4) Ibid., lom II, pag. 176, 181, 222, 397.
SOLIRR. 57
tre. En 1488, à la mort de Jean de Savoie , dit la Mitre,
Ame VI, dit le Comte Verd , disposa de toute la succes-
sion de ce prince en faveur dudit Georges Solier ,
chancelier de Savoie (i), comme ses pères.
Ces Solier ne sont pas de la branche directe qui flo-
rissait à Asti , et qui va continuer sous les noms de Mo-
rette et autres seigneuries.
Après la ruine des Guelphes, Morette passa au pou-
voir des Solier , qui le perdirent plusieurs fois pendant
les discordes civiles Jacquet de Savoie , par testament
du 16 mai 1470 , Tavait légué à Philippe de Savoie^ l'un
de ses fils {2).
Philippe le donna, en i386, à son épouse, Marie de
Genève ; mais alors il était occupé par les Solier qui
combattaient, avec les marquis de Saluées, contre les
ducs de Piémont. Aussi , l'acte porte que dans le cas oQ
Morette n'appartiendrait pas aux armes dudit Philippe ,
il veillerait du moins à ce que les seigneurs de ce lieu
fussent tenus à prêter hommage à son épouse (3).
Il en fut de même du château des Solier , près de Fe-
lician, lequel, vers 1840, passa aux princes de Savoie.
Thomas, l'un d'eux, chanoine de Lyon, puis évêque de
Turin en i353, et fils de Philippe ci-dessus, inféoda ce
château au comte Amé V, dit le Grand (4).
Ce changement de maîtres eut lieu pendant un long
cours d'années, et l'on peut dire jusqu'en 1607, époque
où le marquisat de Saluées et pays voisins furent pour
toujours cédés à la Savoie , en échange de la Bresse et du
Bugey.
IV. Philippe Solier, fils de Nicolas (art. III), fut
en 1401 , l'un des garants de la trêve conclue entre les
marquis de Montferrat et les princes d'Achaïe (5) : il fut
père de :
i.** Antoine, qui vivait à Asti en 1460. Son jeune
frère Daniel , était à cette époque capitaine-
commandant deRoghetto, près d'Asti , comme il
(i) Guichen., tom. II, pag. 3 14, 377, 38i.
{2) Ibid., tom. 1^"^, pages 33 1, 332.
(3) Jbid., tom. II, page 126.
(4) Jbid., page 324.
(5) Ibid., tom. 1"=', page3i3.
58 SOLIER.
appert des titres que nous avons sous la main
(Titre original);
2.® Aubertin, dontrarticle suit;
3.° Daniel Solier.
V. Aubertin Solier , I" du nom , comte de Mo-
rette, est un des dix seigneurs qui signèrent la charte
portant établissement de marches et foires dans la ville
d'Asti; acte du 28 octobre 1494. (Titre original.)
Le comté de Morette appartenant aux Solier, est dans
l'arrondissement de Saluces, entre la Vraïta et le Pô_,
dans Tancienne province de Saveglian. Ses seigneurs,
selon Waroquier et la Roque , étaient au service de
France dès 1270 , 1272(1).
VI. Charles Solier, fils d'Aubertin I", fut un des
plus illustres de sa race. Page, sous Charles VIII,
il se distingua particulièrement sous Louis XII et Fran-
çois I". Avrillon le cite comme un des gentilshommes
de la chambre.
Il naquit en 1480. En iSog, il était intendant et
commissaire-général des armées, comme il se voit par
les montres du tems, ainsi que par beaucoup d'autres
monuments et titres concernant ce fameux comte de
Morette. (Titre original.)
La première montre , ou revue pass'ée par Charles ,
est du 4 mars i509, faite à Laval (Astesan), du corps
du sire de Fontrailles. (Titre original.)
La seconde est du 6 juillet i5i4, du corps de Jacques
d'Amboise , sieur de Bussi. (Titre original.) Ce fut un
des corps qui combattirent à la fameuse journée de Mari-
gnan , où le comte Charles Solier rendit de si importants
services.
En i5io, Charles avait été l'un des témoins au ma-
riage de sa cousine Périnelle Solier, issue de la branche
de Casiille (2), avec Louis de Combauld de Bourbon,
dit le Vaillant , ou le Capitaine , et qui , cinq ans après,
fut un de ses frères d'armes à la bataille que nous venons
de citer.
(i) Waroq., Recherches sur les armes, etc., pag. 7 ; La
Roque, Traité du ban et arrière-ban, page 76.
(2) D'Hozier, Généalog. des Combauld de Bourbon :
Goussen., Martyrologe; Sainte-Marthe, etc.
SOLIER. 39
Le roi ( François I" ) avait réuni des forces impo-
santes Et avec une si belle armée, disent les his-
toriens, la difficulté était de passer les Alpes Charles
Solier, comte de Morette, conduisit si bien Bayard et
Humbercourt, qu'on surprit d'abord à Villefranche ,
les généraux ennemis Prosper Colonne et le comte de
Policastre (i).
Daniel et Guichenon rapportent que ce gentilhomme
avait été envoyé par le comte de Savoie à François I".
Il était né en France, avait été, comme nous l'avons dit,
page de Charles VII (2).
Le roi ayant su la prise des généraux ennemis (3),
partit de Lyon et se dirigea vers les Alpes. Parvenu au
pied de ces montagnes, il trouva d'incroyables difficultés
et s'arrêta. Charles Solier, qui avait déjà fait la guerre
dans le Piémont, s'offrit de conduire heureusement
l'armée, si le roi lui donnait, pour le suivre immédiate-
ment, un premier chef d'avant-garde de son choix, et
sur lequel il pût compter comme sur lui-même. De
suite, il désigna le capitaine Combauld de Bourbon.
Combauld marcha donc à la tête de la première colonne
de l'avant-garde, dont le connétable de Bourbon était
le chef. Ce fut alors, suivant le langage de Mézerai ,
qu'au milieu des précipices et des rochers les plus escar-
pés, on résolut de combattre plutôt l'âpreté des lieux
que la furie obstinée des Suisses Par-dessus le
dos de ces effroyables montagnes, et dans une conti-
'nuelle perspective de la mort, les Français guidèrent,
par des chemins horribles, leur artillerie, à force de
poulies et de bras ; ils faisaient rouler les pièces de ro-
chers en rochers; tous mettaient la main à l'œuvre; les
chefs ne s'épargnaient pas (4).
Après cette lutte , contre là nature, l'armée descendit
les Alpes, et ce fut Combauld de Bourbon qui le pre-
mier aperçut les Suisses (5).
(i) Daniel, Hist. de France, tom. I, tom. 5. ; Guichenon,
Hist. de Savoie.
(2) Avrillon, Généal. page 5.
(3) Mezerai, Hist. de France, tom. II. (François P'.)
(4) Ibid.
(5) Marillac, Histoire de Bourb. ; D'Hozier , Arrêt de
Louis XIV, pag 52.
I 5 . :>
6o SOLIER.
La famille Solier, intéressée à recueillir les monuments
et titres relatifs à la journée de Marignan, a laissé des
mémoires aussi* pre'cieux pour elle que pour difle-
rentes maisons des plus illustres de la monarchie. Cette
dernière considération nous fait un devoir de rapporter
plus amplement qu'on n'a pu le faire jusqu'ici les noms
des principaux seigneurs qui ont pris part à cette
journée.
Avant-garde, précédée des Gastadours; général en
chef, le connétable Charles, duc de Bourbon. Sous lui
immédiatement, i.** Son frère François, duc de Châ-
tellerault ; 2.° le maréchal de Trivulce, un des premiers
guides et conseillers de l'entreprise ; 3.** Combauld de
Bourbon, dit le Capitaine.
En tête de la première colonne, en avant des Gasta-
dours, Charles Solier, comte de Morette, marchant le
premier, suivi de Combauld.
Corps de bataille : Le roi, ayant près de lui plusieurs
ducs et maréchaux, tels que Lautrec, Anne de Mont-
morenci, Châtillon ( Gaspard de Coligni), etc.
Artillerie : Genouillac Galliot, dit le sénéchal d'Ar-
magnac.
Lansquenets, ou bandes noires ( de la couleur de
leurs enseignes) légion d'aventuriers et de routiers :
le duc de Gueldre, capitaine-général, ayant sous lui
deux des sires de Fleuranges (les deux aînés).
Mineurs, Basques et Gascons : le comte Pierre de
Navarre.
Infanterie : Principales compagnies, MM. de Lorges ,
Maugiron, Richebourg, Laisnez, Donatilleu, de l'Or-
teil, Hercule ( du Dauphiné ) Comarque. Dans cette
guerre, les plus fameux capitaines du royaume com-
mandaient de nombreuses compagnies d'hommes d'armes,
de lances et d'archers, tels que Jacques d'Amboise, sieur
de Bussy, Chabannes de la Palice, Imbercourt, d'Aubi-
gni, etc.
Vénitiens ( ii3oo hommes; sous les ordres du géné-
ral Alviane.
Arrière-garde : le duc d'Alençon.
Etaient présents le prince de la Trémouille ( Talmond),
les ducs de Vendôme, de Lorraine, d'Albanie, régent
et gouverneur d'Ecosse ; de Longueville, grand chambel-
lan ; le comte de Guise, frère du duc de Lorraine; les
comtes de Saint-Pol, de Sancerre, de Nevers, de Salazar,
SOLIKR, 6l
Le marquis de Saluces, le comte d'Astorge, le cheva-
iT Bayard , le chevalier Jame, écossais, le baron de
earq, ou de Barq.
De plus, Louis de Bourbon, evêque de Laon ; Gouf-
;r de Bonnivet (Guillaume), amiral, Artur Gouffier ,
•and-maître de France; Louis de Brezé, grand-sené-
lal de Normandie, capitaine de cent gentilshommes du
)i; Vatellien, enseigne des gentilshommes du roi; de
itoin, grand-maréchal-des-logis.
Suivent sans titres et qualifications :
[M. de Savoie (René.)
Jean de Moui de la Meilleraye;
Antoine et Charles de Prat; aliàs des Prés de
Montpezat ;
Aimard et Nicolas de Prye;
Jean Stuart, neveu de Daubigny ;
Jean d'Albret, sire d'Orval ;
Le seigneur de Roye ;
La Motte ;
De Garanci ,
De Ghalellart }
D'Azincourt;
Raymond de Raimond ;
Louis Dars;
De Moui;
Haraucourt ;
De Saint-Vallier ;
De Crussol ;
De Saint André ;
La Clayete (le bâtard de) ;
AUinance;
Guy de la Farelle ;
Un troisième Fleurange ;
Duras (le cadet de) ;
Créqui de Pont-Remi ;
De Rémi ;
DeBueil;
DeGrimault;
Lévis Ventadour (Gilbert) ;
•Galeas Sanseverino :
Pierre de Fertalier :
De Mortemart : *
62 SOLIER.
De Mauleon \
Thomas de Poix , frère de Lautrec.
Le comte Charles Solier guida la plus grande part
de l'armée par le détroit de Roquepierre , près de Sain
Pol, dans le marquisat de Saluces , entre les Alpes co
tiennes et les Alpes maritimes. Les i3 et 14 janvier i5i
François I" gagna la bataille de Marignan. Il ne ces
depuis de combler de faveurs particulières Charles S
lier et sa famille. Charles était en outre chambellan (
ce prince. Il fut un des huit otages garants du traité (
Londres (4 octobre i5i8) entre le roi d'Angleterre
François 1", pour le futur mariage du dauphin et >
la princesse Marie, ainsi que pour le payement d
six cent mille couronnes d'or que la France donni
pour la ville de Tournai, cédée par la Grande-Bi
tagne. Voici les noms de ces huit otages, dans Tore
que présente l'acte :
François de Montmorenci de Rochepot ;
Charles de Moui, seigneur de la Meilleraye;
Antoine des Prés, seigneur de Montpézat ;
Chai les Solier, sieur deMorette;
Le fils aîné du sieur de Longueville;
Le fils cadet du sieur de Mortemart ;
Le sieur de Melun;
Le sieur de Grimault (i).
« Charles Solier fut nommé chef de l'armée naval
» en l'absence de Pierre de Navarre ; il fut ambassadt
» de France près de l'empereur Charles-Q.uint , près
» Henri VIII, près de Clément VIL II n'était pass(
» lement, dit Avrillon , né pour les "armes; les affai
» politiques lui étaient familières; ses négociations p
» de plusieurs princes de l'Europe le tirent paraître
» sez dans l'une et l'autre carrière.
» Nous croyons devoir faire connaître la vé
i> par les monuments qui nous restent garants de ses be
» actions , ce qui se voit aujourd'hui (1680) d
» une épitaphe de son tombeau en la ville de Toi
» (Eglise des Pères Minimes.) »
Caroli Solarii equitis splendidissîmî Morettœ qui
(i) Mémoires de du Bellai, livre i
SOLIER. , 63
>/o VIII et Ludovico XII egregiam operam, miles
ivavit ; Franciso primo ^ inter nobiliones cubicularios in
imis cariis extitit^ ac Petro Navareo absente regiœ classis
œfuit, delphinum portum gennam que recepit, aliis
œterea mimeribus domi militieque summâcum laudefunc-
s, miiltis intérim legationibiis ad Clément VII, Caro-
m V, Cœsarem, atqiie Henriciim VIII Britanniœ regem
itis, incr edibili apud eos gratid partâ omnibus ordinibus
xeptus.
Demum Henrico II eodem quo a pâtre Francisco loco
ibitus Lutetiœ Parisiorum annum agente decimum septi-
um obiit ( i ) .
Barthélemi son frère, a laisse peu de traces dans
listoire; il signa au mariage de Philibert de Savoie et
: Marguerite d'Autriche, princesse douairière d'Espa-
le et de Castille (2).
Antoine, autre frère de Charles, suivit également la
rrière des armes, s'etant attaché particulièrement au
arquis de Saluées. A 1-9 ans, il était homme d'armes
une compagnie de ce seigneur, comme il se voit dans
montre passée à Galeras, duché de Milan. (22 no-
mbre i5oi ; tit. orig. ].
Charles, de son second mariage avec Silvie Depont
îssa :
• •
i.** François, dont l'article suit ;
2.<* Charles, capitaine châtelain et viguier d'Aigue-
Mortes, ( en avril i525 ; titre original ).
3.** Jacques ( miles), chevalier, mort sans alliance,
(en 1537); il servit dans la compagnie de 5o
lanciers du marquis de Rothelin ; ( titre ori-
ginal).
VII. François Solier (le comte), écuyer de Fran-
lis I", gentilhomme de la chambre, chevalier de
>rdre, n'a laissé qu'un fils, dit Aubertin II.
VIII . Aubertin , ou Uberten Solier , deuxième
i nom, dit, dans Avrillon, Habertin et souvent Ber-
n, chevalier de TOrdre, comme son père.
Le comte Aubertin avait été l'un des enfants d'hon-
'1) Avrillon, page 5.
2) Guichen., tom. \^^, page 481.
64 SOLIER. Ai
neur, sans gages, de Henri II, dauphin de Viennois e
duc d'Orléans, d'Angoulême et d'Anjou. Ces noble
enfants sont aussi dénommés dans Tordre suivant pou
l'année i55o (i).
Berlin de Solier de Morette,
Charles de Montmorenci de Méru, ) fils du con
Gabriel de Montmorenci de Montbrun , ) nétable;
Henri de la Marche, I n, ■, . . i j
Charles de la Marche, ! «'' ^^ '""''^''^ ^' " """^ ' _
Honorât de Savoie. ) ci j . j -n j v'
René de Savoie, ' j «Is du comte de Tende; •;
Troile Ursin. ^
Dans un autre état les noms sont les mêmes, dans le
même ordre, avec un troisième Montmorenci, Guil-
laume de Thoré, autre fils du connétable (2).
Les services d'Aubertin lui méritèrent une pen-
sion du Roi, à raison de quatre mille écus, par an, (ti-
tre original).
Il fut employé en Espagne, en i56o; à son retour,
en 1 562, le Roi le fit aussi chevalier de l'Ordre (3), Il
laissa :
I / Emmanuel, dont l'article suit ;
2.** Jean ou Jehan, qui mourut avant 20 ans,
enseigne d'une compagnie de 20 lances, du comte
de Beyne. La famille porte* sa* mort en i565;
il faisait partie de cette compagnie en i5ô3,
f titre original);
S.** Paul, qui servait également et périt, en 1592,
dans les guerres de Piémont, où il était employé,
( titre original ) ;
4.° François , gentilhomme ordinaire du Roi ;
(titre original). On ne connaît passa postérité.
Il ne doit pas être confondu avec un de ses pa-
rents, François Solier de Monasterol, l'un des
seigneurs qui accompagnèrent, en France,
Charles III, duc de Savoie et fut un des témoins
aux pouvoirs donnés par le duc, à l'ambassade
(1) Recueil des ordonnances et des noms de messieurs les
officiers des princes français, p. 5i3.
(2) Ibid.f page 5 20.
(3) Mémoires du prince de Condé, tome I". page 1 14.
SOLIER. 65
qu'il envoya à Venise, pour demander raison de
l'envahissement du royaume de Chypre ( i ).
5.° Sébastien, qui fut premier référendaire et con-
seiller d'état. En diverses occasions, et notamment
en 079, il représenta le grand chancelier de
Savoie dans un acte important ( 2 ) .
IX. Emmanuel Solier, fils du comte Bertin II,
chevalier de l'Annonciade , conseiller d'état de son al-
tesse royale Madame , gouverneur de Verceil , commis-
saire général de l'infanterie , colonel de deux mille
hommes, ambassadeur en France^ etc. ( 3 ).
Un titre original porte aussi Emmanuel, etc. , comte
de Morette , gentilhomme ordinaire du Roi , fils et héri-
tier de feu Aubertin de Solier, lequel était , en son
vivant, chevalier de l'ordre de sa majesté. Suivant le
même titre , Emmanuel reçoit du trésor de France ,
17800 écus, pour environ quatre années arriérées de la
pension de son père, ( titre original du 3 1 décembre
i585).
En 1600, il fut nommé pour l'assemblée tenue à
Paris , concurremment avec MM. de LuUin, de Lucinge
et Berton Grillon (4). Il laissa :
I.® Charles-Aubertin , chevalier de TAnnonciade,
conseiller du Roi, grand maître de son altesse
royale Madame, ambassadeur en France. « Ce fut
» un homme de mérite qui nous a laissé, suivant
» les historiens, l'idée d'un seigneur accom-
» pli ( 5 ) ; »
2.® Philippe, l'un des meilleurs capitaines de Char-
les-Emmanuel. Il fut gouverneur de Grasse (6),
et de Nice, maréchal de camp et chevalier de
l'Annonciade ;
3.° Aubertin III, dont Farticle suivra celui de
Louis.
4.° Louis , écuyer de Charles Emmanuel, accom-
(i) Guich., Hist. de Savoie, tome I*'', page 634, 656.
(2) Ibid., page 724.
(3) Avrillon, page 6.
(4) Pithon, Noblesse du comté Venaissin, t. IV, p. 38o.
(5) Avrillon, p. 6. "
(6) Guichen., tome 1°^ page 725.
66 SOLIER.
pagna ce prince en France ( i ). II portait les titres
de comte de Morette, marquis de Dogliani, lieu-
tenant général des armées de Savoie, au comté
de Nice.
En 1570, il épousa Paula de' Chalan, fille de
Claude Chalan et de Bonne de Savoie. De ce
mariage sont provenus :
a. François-Emmanuel , comte de Morettc ,
marquis de Dogliani , grand maître de Fartil-
lerie , gouverneur de Verceil en i638, puis
d'Asti ; dans les Mémoires du duc de Riche-
lieu , il est designé comme ambassadeur
d'Espagne, en 1625 {2); Guichenon, et les
notes de famille ne l'annoncent pas ;
b. Maurice, évêque de Mondovi ;
c. Charles-Jérôme , marquis du Bourg-Saint
Dalmace, l'un des gouverneurs d'Emma-
nuel II, gouverneur de l'Astesan, ambassa-
deur à Venise;
d. Michel, général, au service de ses princes;
e. Bonne-Lucrèce , devenue comtesse de Co-
ligno;^
/. Victorie-Marguerite , comtesse de la Chuse.
X. Aubertin Solier , III* du nom , comte de
Morette , ambassadeur en France en 1640* conseiller
d'état, en 1648; créé, même année, chevalier de l'An-
nonciade , comme l'avait été son père, à qui Charles-
Emmanuel voulait donner une récompense digne de ses
vertus et de ses talents militaires (3 ). Beaucoup d'autres
Solier de cette branche et de celle de Louis , ont été
fameux par leurs exploits , leurs charges et leur fortune,
comme on le voit dans l'histoire, aux noms de Monas-
terol , Villeneuve , Macello , Dogliani , Saint-Martin ,
du Bourg, Broglie, Favria, Deluz, Govoni, etc.
Du tems que Jean-Jacques Rousseau , de Genève ,
était laquais chez un des Solier , le comte-* Govoni, ce
(i) Guichen., tome I«', p. 770.
(2) Mémoires du 'duc de Pi:hclieu. tome I, pai;c 140,
cdition.de iÔ2 5.
(3; Guich., tome I. page 828.
SOLIER. 67
seigneur, que Rousseau, dans ses Confessions^ appelle
chef de cette illustre famille^ jouissait à la cour, de la plus
haute estime; il était père du comte de Favria.
Cette branche s'est soutenue dans ce même état de
splendeur.' Longtems souveraine, maîtresse ensuite de
forts, de villes et comtés très-riches , elle s'éleva , même ,
après la perte de l'Astesan, à un haut degré de gloire et
de puissance. Elle fut citée souvent dans les traités des
princes de Savoie, dans les actes publics de France, et
notamment dans l'arrêt du parlement de Paris ( 10 juin
1390), en faveur du Roi, dauphin*_, déclaré souverain
du marquisat de Saluces (i).
Nous terminerons par la liste des seigneurs de cette
branche, qui ont été de l'ordre de TAnnonciade.
Extrait de la liste chronologique des chevaliers de V ordre
suprême de VAnnonciade , imprimée à Chambéri,
en 1787.
1 6 1 8 Emmanuel (Solier), comte de Morette.
1648 Charles- Libertin.
1660 Jean-Philippe, comte de Monasterol.
1666 Charles-Jérôme, marquis du Bourg.
r n ( Jean-Louis, marquis de Dogliani.
' i Jean-Michel, comte de Monasterol.
j Ignace, marquis du Bourg.
^' ^ / Octave- FrançoiSj comte de Govoni.
1737 Joseph-Robert, marquis de Broglie.
r ( Louis-François-Amédée, marquis de la Chuse.
^ ( Gaspard-Joseph, comte de Morette.
j Charles-Joseph, comte de Govoni.
^7 / Joseph, comte de Favria
DEUXIEME BRANCHE.
Fontaine Solar ou Solier.
A l'article premier de la branche précédente, on à
vu Marie, fille unique de Brocard la Fontaine, épouser,
en 1272, Georges Solier, descendant de Sigismond.
(1) Mém. du prince de Condé, tome III, page 670;
Mém, du duc de Nevers, tome I, pag. 27.
68 SOLIER.
Georges, devait joindre le nom de Fontaine au
sien (i). Goussencourt, dans son Martyrologe, parle
de cette jonction de noms et d'armes; mais il l'attribue
au fils de Pierre, ou Perrot la Fontaine, et de Marie de
Villiers de l'Ile-Adam, en i35o, lequel aurait épousé
une héritière de la famille Solier (2).
En suivant nos mémoires qui s'accordent avec l'his-
toire et les titres, nous trouvons que Jean, I" du nom,
fils de Rodolphe, fut celui qui passa en France, pour y
jouir des biens de son aïeule Marie, femme de Georges
Solier.
I. Ce fut sous le règne de Charles le Bel, dit Avrillon,
que nous allons suivre, que Jean Solier, rendit de
grands services à Philippe de Valois, dans les guerres
de Flandre. Ce roi l'estimait fort, non-seulement à cause
de sa valeur, mais par rapport à sa naissance (3). Il le
fit gouverneur d'Arras , où l'on voit encore ses armes ,
jointes à celles de sa femme. Il eut sept fils, qui'se trou-
vèrent tous à la bataille de Créci, sous ledit Roi.
II. L'un des fils de Jean, ci-dessus, dit Perrot de la
Fontaine, épousa Marie de Villiers de l'Ile-Adam,
sœur de Jacques, maréchal de France, et fils de Pierre,
grand-maître de la maison du Roi, de laquelle alliance
sont sortis :
i.° J^an qui va suivre ;
2.** François, chevalier de Malte;
3.° Madeleine, religieuse, à Longré , ordre de
Fontevrault.
III. Jean Solier, dit Jean II, chevalier, seigneur
de Fontaines, Thorigny, Damart, etc. , conseiller et
chambellan du Roi, gouverneur d'Asti , s'allia, en
Piémont, à la famille des Mirabelle, et il eut de son
mariage :
i.° Jean, dit Jean III ;
2.** Charles, religieux , à l'abbaye de Saint-Denis ,
en France ;
II) Avrillon. généal. page 7.
(2j Goussenc, tom. I, pag. 3oo et 3oi.
(3) Aviillon. généal,. page 7.
SOLIER. 69
3.° Renaud j gouverneur de Vernon , sous le
comte de Dunois, à qui Charles VII avait donné
cette ville.
IV. Jean Solier , III^ du nom; c'est le premier
dans la généalogie imparfaite donnée par Anselme, et
suivie, sans examen, par la Chesnaye.
Avrillon le qualifie ainsi : Jean , issu des Villiers de
r Ile- Adam, des comtes d'Asti et des Malateste ; tige
honorée du bienheureux Robert, prince de Rimini ^ et
de la bienheureuse Paule , marquise de Mantoue. Ledit
Jean, grand pannetier , gouverneur de Crépi, en Valois,
et de Luxeu, en Combrailles. 0
Il épousa Jeanne de Remonde , dame de Pomponne ,
dont il eut :
V. Pierre Solier , chevalier de l'ordre du Roi , gouver-
neur de Crépi et Luxeu , qui s'allia , comme son aïeul, au
sang de Philippe de Villiers de l'Ile-Adam, grand-maître
de Rhodes, et continua la postérité.
Comme la filiation de cette branche se trouve déjà
imprimée en différents ouvrages (i), nous y renvoyons
la famille. Elle a eu plusieurs rameaux, tels que celui
de Bissi, de Boissière, des Bachets, etc.
TROISIEME BRANCHE.
Ou des M al at este [les Anciens).
Observation. Nous aurions voulu donner une filiation
des Malateste, depuis leur chef connu historiquement
vers Tan 1000 ; mais cette tâche est au-dessus de nos
forces , attendu la diversité d'opinions sur ce point. Ce
travail, d'ailleurs, exigerait plusieurs volumes.
Nous croyons cependant , d'après les mémoires que
nous consultons et les recherches auxque'les nous nous
sommes livrés, que nous ne ferons ici qu'ajouter à l'é-
clat de la réputation de ces princes, dont les historiens,
quelque nombreux qu'ils soient , n'ont pas encore relevé
(1) Anselme, La Chesnaye, D'Hozicr, Avrillon. etc. vore-^
aussi la branche précédente.
yo SOLIER.
toutes les grandes actions. On peut consulter sur eux
Balio de Branchi , (an 1460), le Volateran , le frère
Jacques Philippe, Sabellicus , Léandre Alberti , Marche-
selli de Rimini, Sarraceni (Histoire d'Ancône) , Mathieu
Bruno, Claude Paci, Pigna , Parthi (Etienne), César
Clémentini , qui a consacré sa vie à des recherches sur
cette famille, Raphaël Adimare , qui n'a pas moins fait
pour elle , dans son Sito di Rimini , Sansovino , l'un des
plus célèbres parmi ces chronistes.
Après avoir rendu compte de diverses conjectures
plus ou moins heureuses sur l'origine des Malateste,
et après un exaniep approfondi , Sansovino les déclare
issus de Rome. ^
« Trovo che V origine loro nacque in Roma (i). »
C^est l'opinion que nous avons toujours suivie; l'an-
tique souche dont ils descendent est en effet romaine.
Cela est appuyé sur des monuments incontestables. L'an-
cienne existence des Solier, au pays d^Asti , s'explique
naturellement par l'occupation que firent les Romains
de tous les lieux où ils voulaient établir des colonies.
Les pays de Solier et de Quarante se touchent : « On
« voit Félician sur les confins de l'Astesan ;.... ensuite,
« les monts se replient sur eux-mêmes , et découvrent
« un certain espace de plaine où sont situés deux châ-
« teaux, Solier et Quarante; ce dernier, ainsi nommé
a de quarante familles romaines qui s'y fixèrent quand
« les Romains occupaient ces contrées (2).
Les fils d'un Solier de l'Astesan , ou même de la Ro-
magne, qui s'était fixé àNaples, en revinrent au dixième
siècle, comme il a été dit, sans qu'on puisse chercher
à Naples l'origine primitive des Solier. « Ils sont ro-
« mains, dit Crescenzi dans sa noblesse d'Italie...... et
a plusieurs les tiennent issus des Scipion (Cornélius
a Scipion) (3). » Cette origine serait assez noble pour
qu'on dût s'interdire toute autre recherche.
Albert de Pagan ayant épousé , vers 978 , la fille du duc
(i) Sansov., Orig. des Familles illustres, édition de i582,
page 221, verso.
{2) Vqye^ Alberti, Description de l'Italie, p. 382, éd. i38i.
(3) Coron, délia Nobil. d'Italia, page 368.
SOLIER. yi
de Bretagne, s'associa avec Tancrède de Hauteville, des
ducs de Normandie. Quinze ou seize ans après ,
deux seigneurs passèrent les Alpes avec leurs femmes et
leurs enfants, dans le dessein de combattre les Sarrasins
d'Italie. En 996, ils s'unirent aux chefs des Solier, et
firent pendant trois ans, la guerre dans la Romagne.
( Ghirard. Hist. de Bolog.)
Tancrède y mourut^ laissant douze fils, qui possédè-
rent les comtés d'Averse, de Calabre, d'Ascoli, de Mé-
lite, deCosenza, de Policaste ,.... de Fondi (i).
Albert de Pagan ne laissa qu'un fils, nommé Albertin,
et. chef des Pagan, dont sortit Hugues, fondateur et
premier chef des Templiers en 11 18. Les Solier, unis
aux enfants de Tancrède et fils des anciens Solier de
Rome.... Ex amplâ Soîeriorum stirpe Romanorum editi,
se retirèrent à Bénévent, à Napjes, et dans toute la Ro-
magne leur ancienne patrie, 011 ils furent employés par
Otton III, qui leur donna beaucoup de villes, comme
nous l'avons déjà vu (2), et bientôt la souveraineté de
Rimini, dont Pandolphe resta le maître.
■ Sigismond, Pun de ses lils, eut l'héritage de sa famille
en Piémont, et n'adopta point le nom de Tête dure ( Mala
testa ) donné au seul Pandolphe pour le caractériser,
suivant l'usage de ces tems... ; Sigismond, ainsi que nous
l'avons dit, ( chap. IV), retint le nom de Solier et les armes
primitives, les trois fuseaux romains ou fuseaux de Ta-
naquil; ce qui sert à confirmer leur véritable origine.
(Titre defam.)
Les guerres continuelles, la destruction des châteaux",
l'incendie des archives , l'expulsion fréquente des sei-
gneurs , le défaut de cartulaires ; toutes ces causes ne
justifient que* trop les ténèbres qui régnent dans les
annales des premières familles de l'Europe, et surtout
du neuvième au onzième siècle , époque funeste à l'ère
chrétienne; il n'est plus moyen d'y remédier aujourd'hui.
Quelques auteurs se sont imaginé que les ancêtres des
Solier de Rome et des Malatesie pouvaient bien s'ap-
(i) Gennaro-Grande, Orig., etc., part. 4, art. 16.
(2) Voj-ej notre chapitre IV et ses preuves, Raph. Adim.
div. loc.
72 SOLIKR.
peler Catani (i); mais ils ne remarquent pas que Catani
n'est qu'une abréviation italienne du mot Capitani, terme
latino-barbare dont on a feit également catepani , en le
dérivant du grec, et signifiant, dans les deux idiomes,
maîtres des soldats, ou chefs d'' armée (2).
Par ce mot , dit Villani , on entendait des hommes
illustres et puissants en armes (3).
L'ancien nom connu de la famille est Solier {So-
lerius) (4).
Le séjour des Malateste à Penna de Bili fit croire à
d'autres qu'ils y avaient pris naissance. Verrucchio fut
aussi regardé comme leur patrie originelle , quand on
oublia que ce lieu ne fut offert à ces princes qu'en
1292 (5), et devint une de leurs maisons de plaisance,
comme Belaria et Soliano, où s'est formée la branche de
ce nom.
« Au reste , quelle que soit l'origine des gentils-
» hommes qui nous occupent , qu'elle vienne de Rome,
» d'Allemagne, de Penna, c'est toujours une des
» plus grandes familles qui aient existé; mère de princes
» fameux , de vénérables pontifes ; maîtresse d'une partie
» de la Romagne, de l'Ombrie , de la Marche, de la
» Lombardie , de vingt bonnes villes , avec un grand
» nombre de tours et de châteaux ; ainsi s'explique
» le savant Pigna (6). »
Après avoir indiqué les premiers Malateste dont nous
avons déjà parlé , Sansovino passe à celui qui fut sur-
nommé le Vieux. Beaucoup d'autres de ce lignage ont
eu également des surnoms , tels que le Pacifique , le Boi-
teux , le Magnifique, le Hongrois.
Le sobriquet de Mala testa , venu de l'entêtement de
Pandolphe, du mot Testière, ou Tête de Bron:{e, suivant
le proverbe (7) , fut conservé par le fils , héritier direct de
Pandolphe, par respect ou honneur pour la mémoire
(1) Voyesf Sansovino, sur les Malatest.
(2) Gennaro-Grande, Orig., etc., part, iv, art. 24.
(3) J. Villani, Hist., liv. v, chap. 40.
(4) Voye^ Avrillon, déjà cité, page 4.
(5) Pigna, Histoire des princes d'Est, liv. i. p. 48.
(6) Ibid.j Hv. 11, page 45.
(7) Sansovino, sur les Malatest.
SOLIER. yS
paternelle, il finit par être joint au premier nom, ei peu
à peu il devint le nom patronymique de tous les mâles de
cette branche; il passa même aux femmes.
Leurs alliés l'adoptèrent souvent comme nom de bap-
"tême qu'ils imposaient à leurs fils. De ce nombre furent
les Montefeltre, les Baglione, les Gambacorti, etc.
Malateste de Verrucchio, dit le Vieux, laissa Malateste,
surnommé l'Audacieux.
Après l'Audacieux, viennent dans Sansovino, Mala-
testa Malateste, Jea^ le Boiteux, Paul, dit le Bel ,
dont les amours et la fin tragique ont été chantées par
Le Dante et Pétrarque ; Tinnin , Jean , Pandolphe ,
Maltestino, Frantin, Lambert, Frantin-Novello, Ga-
léote, Malateste le Hongrois, Pandolphe V, Pandolphe VI,
Charles Pandolphe, André, Galéote-Novello, dit Bel-
fiore, Galéote- Robert, Jean III, Dominique, prince de
Césène, Sigismond Pandolphe, Robert, Saluste, Va-
lère, Pandolphe VII, Charles II, Troïle, Robert II,
Malatesta Malateste II, Robert III, Hercule, Sigismond,
Rambert ou Lambert, Pandolphe VIII, Charles III,
Robert IV, Malatesta Gueriero, Leonide, Charles IV,
Robert IV, Sigismond II (i). Rubée, commencé par
Hubert, comte de Glazoli, père de Ferrantin, qui eut
Pandolphe.
De Pandolphe vinrent Malateste et Galéote; ensuite
Ferrantin II, Maltestino, Jean le Boiteux, Rambert ,
Tinnus et Jean.
D'autres en ajoutent plusieurs qui ont été temporai-
rement maîtres ou gouverneurs de diverses contrées fa-
meuses.
Nous trouvons la filiation suivante dans des manuscrits
de famille qu'il nous a été facile de concilier avec les
principaux monuments historiques . Léandre Alberti
ne s'en est point écarté, mais il ne commence qu'en
1348 (2). Cela nous fait regretter la généalogie que
M. Le Laboureur avait annoncée, dans son Voyage de
Ja maréchale de Guébriant, d'autant plus que les Ita-
liens l'ont tracée d'une manière fort inexacte et fort
obscure .
(i) Foj'e^ Sansovino, Clémentini, Adimare, etc.
(2) Alberti, Descript. de l'Italie, art. Rimini , Fano ,
Césène, Pesaro, etc.
74 SOLIER.
Pandolphe II, en 996, s'attacha, à son retour de
'Naples, à l'empereur Otton III, qui lui donna Rimini,
en 1002, en y joignant un grand nombre de châteaux
et autres lieux pour ses éminentes vertus et qua-
lités (i). Sigismond, son fils, devint possesseur des terres
de l'Astesan.
On trouve aussi que, dans Tannée 11 10, deux frères
Malatesie, de la très-noble famille de ce nom, épou-
sèrent les deux sœurs de Lentilius Asinelli, fils de Gé-
rard Lesdits Malateste, seigneurs de Rimini, Cé-
sène, Pesaro et Fano (2).
Pandolphe, III* du nom, issu de Pandolphe II,
a laissé peu de souvenirs dans l'histoire. On les
trouve cependant rappelés aux actes des seigneurs de
Rimini, en 1227, 1272, 1275 (3). Dans cette dernière
année ( 1275), un des Malateste fut élu à Bologne capi-
pitaine du peuple, comme le rapporte Ghirardacci.
(Tom. I, liv. VII, pag. 227.)
Rubée ( Hist. de Ravenne) cite Frédéric Malateste
et Hubert, en 1276 et 1297.
Pandolphe IV, fils de Pandolphe III, fut, dans sa
jeunesse, préteur à Fano, en i3oo; allié des Bolonais ,
en i32i ; il donna Rimini au pape, en 1 325 ou 1327; il la
reprit en i33i, de concert avec ses parents Ferrantin et
Majtestino. Il en rétablit les fortifications. Galéote, son
fils, rétablit celles de Pesaro;' Ferrantin, son neveu,
celles de Fano (4).
Pandolphe nomme un de ses fils, Charles de Mala-
teste, seigneur souverain d'Ancône, en 1348.
II était, depuis 1342, généralissime de la république
de Florence.
Dans ces tems, il y eut à Rimini une solennité bril-
lante à l'occasion de l'ordre du Christ de Portugal, dé-
bris de la religion des Templiers.
Quatre ans après l'abolition de cet ordre, c'est-à-dire
(i) Ghirardacci , Histoire de Bologne; Léand . Alberti
Descrip. de Tltalie.
(2) Ibid.^ tome I, livre 11, page Sq.
(3) Ghirard., ci-dessus, tome I, liv. vu.
(4) Amien, Mém. hist. de F'ano, part, i, pag. 253.
SOLIER. 75
en i324, le souverain pontife désira que les Malateste
prissent la nouvelle de'coration de Christ; et en consé-
quence furent ensemble cre'és chevaliers de l'ordre :
Pandolphe de Verrucchio ; Galeote et Malateste, ses fils;
Robert, fils de Jean le Déhanché, ou le Boiteux; Jean
Tinus, neveu de Robert ; Ferrantin, fils de Maltestino
deir Occhio; Ferrantin le jeune, dit Novello; Bandino,
fils de Paul Malateste, comte de Ghiaggiolo, tous de la
même famille. Cela se fit avec tant de pompe et d'appa-
reil que jamais on n'a vu dans Rimini un pareil concours
de peuple et d'étrangers (i).
En 1337, l'empereur confirme à Pandolphe la jouis-
sance de Rimini. Depuis 1342, plusieurs contre'es de la
Marche se donnèrent spontanément aux Malateste, et
celles qui leur résistèrent furent soumises par les armes,
telles que Jesi et Osino (2).
C'est sous le règne de Pandolphe III qu'un des Solier,
Albert, fut décapité avec Thomasin de Gorzan, et sept
autres seigneurs, accusés par les Bolonais d'avoir voulu
ranger Modène sous la puissance de l'église Liberare
quella cita dalle tante oppressioni e dalla inpotere délia
chiesa (i). ( Guerre des Guelphes et des Gibelins. )
Pandolphe IV fut père
I.® De Martino, i ,
2.' De Pandolphe, 1 1"' moururent jeunes ;
3.** De Galéote, dit le Hongrois.
Galéote fut assis de nouveau dans la possession de Ri-
mini par Clément VI ( Pierre Roger de Limoges), et
d'une famille dont Renaud Solier, à son retour de la
Terre-Sainte, avait épousé une fille, dite Mateline
Roger.
Clément VI rendit Rimini, soit en mémoire de cette
alliance, soit pour récompenser le rare mérite de Ga-
leote, généralissime des armées de l'église.
Il fut surnommé le Hongrois, parce qu'ayant fait ,
avec éclat, la guerre contre les Vénitiens^ près du roi
(i) Amien, Mém. hist. de Fano, part, i, page 255.
(2) Ibid., part.i, pag. 276.
(3) Ghirard., tome II, liv. xx, pag. 78.
i5.
76 SOLIER.
de Hongrie, dont il commanda souvent les troupes, ce
prince, charmé de sa valeur, le déclara noble hongrois.
En i363, il reprit diverses places sur le fameux capi-
taine Anichino Bongarbe, et, entr'autres, la ville de Solier,
où ce chef avait établi de nouvelles forteresses (i).
Cette même année, il voulut cesser de faire la guerre,
le tems de sou généralat pour Rome étant expiré ; Fel-
trin Gonzague le remplaça, et choisit le château de So-
lier pour point central de son commandement.
Le Solerio (2) , ou Soleria, dit aussi le Solarolo, nobile
castello, situé sur la voie Emilienne et sous Faenza, a été
célèbre par les sièges qu'il a soutenus en i235, 1 369, etc.
Il fut pris plusieurs fois par les Malateste.
Les Bolonais en firent l'acquisition en i38i, et le li-
vrèrent en 1399 à Astore Manfrédi (3J.
Près de ce château se trouvait aussi le pays et château
de Morette, dont les habitants prêtèrent serment de fidé-
lité aux consuls de Bologne, le 4 juillet 11 57 (4). Il ne
faut pas le confondre avec le comté de Morette de la
branche astésanne.
A la prière d'Egidius, légat du pape, Galéote conti-
nua de donner ses services à l'église.
, Cet illustre seigneur avait réuni à ses possessions Gé-
sène, Gervia et Giesi. Il mourut en 1372, laissant trois fils :
i.*' Gharles, qui succéda à son père. En prenant
les rênes du gouvernement, il fit une procession
célèbre pour demander l'assistance de Dieu ; il y
marcha à la tête de 9000 hommes, et son épouse
conduisit 8000 femmes (5).
Dans la suite, on le vit, à la tête de 1 2000 ca-
valiers, faire lever le siège de Mantoue à Galéas
Visconti, duc de Milan, qui avait 40,000 hommes
de cheval. Il délivra ainsi François de Gonzague,
marquis de Ferrare, son cousin Ge qui parut
si admirable au duc, qu'il se prit à aimer Gharles
I
(i) GhirarJ., liv. xxiv, pag. 270.
{2)Ibid.^ Histoire de Boulogne, tom. I, liv. vi, p. i58,
et tortie II, liv. xxiv, page 276.
(3) Ibid. ^iome II, liv. xxv et xxvii.
(4) Ibid.^ tome I, liv. m, pag. 80.
(5) Pigna, Histoire des princes d'Est, pag. 37.
SOLIER. -77
comme un frère , et par testament le fit tuteur de
ses enfants et défenseur de son duché (i).
Jean Marie , fils de Galéas , épousa Antonine
Malateste , nièce de Charles. Après quelques an-
nées de mariage, il fut lâchement assassiné par
la noblesse de Milan (2).
Charles vécut Jong-tems. On le comparait à
Caton pour ses grandes qualités (3).
Il fut le représentant de Grégoire VII au con-
cile de Constance (4).
Loué et chéri par tous les bons écrivains, tels
que Blondus, Platina et Antonin, il fut accusé
par le seul Equicola, d'avoir fait jeter dans le
Mincio la statue de Virgile : « Mais c'est un in-
» juste reproche , dit Alberti , et cet Equicola
» ne mérite aucune espèce de croyance (5). »
2.° Galéas , frère de Charles , enleva Salina aux
Polentani , seigneurs de Ravenne , et en fit un fief
des Malateste; ce qui dura jusqu'au règne de
Novello, qui donna cette ville aux Vénitiens.
Il eut une fille qui épousa Alexandre Sforza ;
3.° Pandolphe, dont l'article suit.
Pandolphe V, fils de Galéote le Hongrois, et frère
des précédents, ne doit pas être confondu avec un autre
Pandolphe du même tems et de la même famille , lequel
enleva Brescia, s'y établit et en devint évêque (6).
Pandolphe , lié étroitement à Jean Galéas , duc de
Milan, le seconda dans toutes ses entreprises.
Lorsque Galéote, son père, partit pour la Toscane,
en 1364, il prit le gouvernement de Fano, de Pesaro ,
de Fossombrone. Le 1 5 avril de cette année , il fit part
au conseil de son mariage avec Ringarde Varani de Ca-
merino. Ensuite il envoya au-devant d'elle de riches
présents et deux ambassadeurs , François de Bennincase et
(i) Pigna, Histoire des Princes d'Est, liv. 1, p. 40.
(2) Crecenzi, Cor. dell. Nobil. d'Ital., 'narra, i, chap. vu,
page 67.
(3) Raph. Adimare, site di Rimini, liv. i, page 37.
(4) Ghirard., Histoire de Bologne, tom. II, liv. 27.
(5) Descript,, art. Rimini-
(6) Pigna, liv i . pag. 40.
^8 SOLIER.
Ange Rinalducci. Le 23, Ringarde fut reçue par Pan-
dolphe à la tête de toute la noblesse ; et des fêtes pu-
bliques furent célébrées pendant huit jours. Ce qui les
rendit plus belles , ce fut la nouvelle d'une victoire rem-
portée par les armes des Malateste (i).
A la mort de Jean Galéas de Milan , Pandolphe devint
maître de Brescia et de Bergame.
Il laissa trois fils :
i,^ Sigismond, dont l'article va suivre celui de
Malateste ;
2." Robert; celui-ci était l'aîné, mais il ne se ma-
ria point. Ileut, dit-on , un fils naturel du nom
de Robert; suivant d^autres , ce fut un homme
d'une vie exemplaire, qui rendit plusieurs ser-
vices aux papes, et fut répute saint ;
3.° Malateste, héritier^ d'une partie des biens de
son père , fut encore seigneur de Cesène , Gervia ,
Britenore ; homme instruit , grand littérateur , il
fonda la belle bibliothèque de Saint-François de
Cesène , où il réunit les manuscrits et les livres
les plus pre'cieux. On voyait dans ce monastère
plusieurs inscriptions latines, italiennes et grec-
ques, à la louange des Malateste. Une d^elles
portait : Malatesta sanguine Cretus , ce qui fit
croire à quelques autres que cette famille était
grecque (2), Au reste, elle aurait pu Têtre avant
d'être romaine.
Par testament, Sigismond laissa Cesène au
saint siège, et Gervia aux Vénitiens, il fut as-
sassiné dans la maison de Jean Marcoselli de Ri-
r mini , en 1469 (3) , suivant la lettre de Robert, son
frère, à la république de Florence. Nous ne sui-
vrons pas sa postérité , ni celles des branches col-
latérales ; les bornes que nous nous sommes pres-
crites ne nous le permettent pas. Ce fut de son
tems que Sigismond Malateste de Fano épousa la
belle et infortunée Polixène Sforza, fille du
(i) Amien, Mém. hist. de Fano, part, i, pag. 288»
(2) Raph. Adimare, site di Rimini, liv. 11, pag. i5i.
(3) Scipt. Ammirat., Généal. des Guidi.
SOLIER. yg
comte François, qui lui donna, le i" février 1443,
un fils nommé Galéote Novello, et pour lequel
il y eut de grandes réjouissances publiques (i) .
Dans le même tems (10 octobre 1432),
mourut à sa terre de Saint-Archangel un Ga-
léote-Robert Malatesta, âgé de vingt et un ans_,
qui fut aussi regardé comme saint, et canonisé
à Riminij aux acclamations du peuple. Sa vie a
été écrite par le père Nicole, franciscain, et par
le père Christophe, capucin, qui donne la liste
de ses miracles. N'ayant point eu d'enfants de
Marguerite, princesse de la maison d'Est, qu'il
épousa en 1427, il laissa pour successeurs et hé-
ritiers ses frères Sigismond, Pandolphe et Do-
minique Malateste. Alors encore vivaient Barthé-
lemi Malateste, évêquede Rimini, en 1449, Robert
et Malateste frères, qui gouvernèrent ensemble
Césène, en 1452 ; Marguerite Robert , veuve
de Galéote- Robert Malateste (2).
Sigismond succède à Pandolphe V, son père, et à
Robert, son oncle, dans la principauté de Rimini. Ce fut
un grand homme de guerre. Sa vie a été écrite par le
pape Pie II, qui lui reproche quelques fautes; mais ce
prince s'en repentit, et sa mort fut celle d'un véritable
chrétien. Il eut un fils naturel qu'il reconnut pour suc-
cesseur. Ce fils est Robert le Magnifique, qui suit.
VII. Robert, dit le Magnifiqu^^ illustre guerrier,
comme son père, noble et brillant caractère, et l'un
des plus célèbres princes de son siècle ; généralissime de
Tarmée de Sixte IV. Il gagna plusieurs batailles, et dé-
fit, entr'autres, près de Vélitre, le terrible Alphonse ,
duc de Calabre, dit Alphonse le Féroce, fils de Fernand,
roi d'Aragon; il lui prit une grande quantité de gentils-
hommes qui précédèrent son entrée à Rome, où il parut
sur un char de triomphe. Autour de lui on chantait :
« Roberto son io che venni, vidi, vinsi. »
(i) Amien, part, i, page 391
(2) Ibid.
8o- SOLIER.
Il laissa deux fils naturels :
i .'* Pandolphe, dont l'article suit ;
2.*^ Cesar, dont nous n'avons pas la vie.
M. le Laboureur, dans son Voyage de la maréchale
de Guébriant, fait l'observation suivante : « Si dans la
» se'rie des princes de Rimini, on remarque quelques
» enfants naturels, cela n'a en rien terni la gloire de
» cette maison. Ces fils se sont montrés dignes de leurs
» ancêtres, et ils ont soutenu le rang de princes avec
» dignité, soit comme guerriers, soit comme politiques. »
Pandolphe VI succède à Robert le Magnifique et
prend les rênes d'un état que sa famille possédait de-
puis cinq cents ans; mais le pape Alexandre VI avait
un fils qu'il voulut créer prince de Rimini ; c'était César
Borgia, déjà souverain d'une grande partie de la Ro-
magne. Le pape lève une armée considérable et dépouille
Pandolphe.
En i5o3, à la mort de ce pontife, Pandolphe reprend
Rimini, mais il la cède aux Vénitiens, en échange de
plusieurs terres dans le Padouan et du château de Stra-
della.
Louis XII, à la célèbre bataille d'Agnadel, bat les
Vénitiens, qui placent Rimini sous la main de Jules II;
Rome la conserve jusqu'en i522, époque de l'élection
d'Adrien VI, en Espagne.
Sigismond II, fils du précédent, s'empare de
nouveau de Rimini ^^ mais Adrien arrive en Italie, et
Sigismond se retiré. Rimini reste à l'église jusqu'en
1527; alors l'armée de Charles-Quint, assiégeait Clé-
ment VII dans le fort Saint- Ange.
Sigismond et Pandolphe, son père, reprennent encore
une fois Rimini ; ce fut en i528, dans cette même année
où le connétable de Bourbon et Louis Combauld de
Bourbon, époux de Périnelle Solier, entrèrent à Rimi-
ni, avec l'armée qui se dirigeait vers Rome (i). Clé-
ment VII devint libre, et les Malateste renoncèrent
à cette principauté devenue un sujet éternel de jalousie
et de guerres.
(i) Raph. Adimare, site di Rimini, pag. 27.
SOLIER. 8l
Sigismond avait pour frères Galéote Malateste ,
Robert et Annibal ; et pour sœurs Isabelle et Geneviève ;
tous nés de Violante, fille de Jean de Bentivoglio II de
Bologne. Ces princes ont fait branche dans plusieurs
contrées d'Italie.
Ici cesse leur souveraineté à Rimini. Césène fut éga-
lement donnée à l'église par le prince Novello Mala-
teste.
La principauté de Pesaro, qui leur appartenait^ avait
sa branche particulière. Un des plus illustres de cette
branche fut Galéote, qui vivait en 141 o, et qui, dans
une extrême jeunesse, mérita d'être nommé chef des
armées de Téglise ( i ).
Il était fils de Galéas, prince de Pesaro, et frère de
Ferrantine et de Constance. Ferrantine fut donnée en
mariage à don Olivero (Olivier), son cousin, de la
branche française, secrétaire du duc d'Orléans; mariage
qui eut lieu à Avignon, en 1402. (Titre de famille.)
Constance épousa Alexandre Sforza, frère de Fran-
çois Sforza, duc de Milan, qui eut en dot Pesaro (2).
Les filles des Malateste ont pris alliance dans les
principales familles souveraines de l'Italie (3). Plusieurs
ont été fort illustres, telles que Paula, femme de Jean-
François de Gonzague, et dont la vie a été écrite par le
père Hypolite Donesmond. Batista Bella, chantée par
Léonard et Charles Aretin, Laura, Ermeline, Lucrèce,
Margherite, célébrées à l'envi par les historiens et les
poètes. Les alliances des autres Solier avec plusieurs
princes de sang royal, unissent également les Malateste
aux plus grandes et aux plus anciennes maisons de l'Eu-
rope ; mais ce qui a contribué surtout à immortaliser le
nom des Malateste, c'est qu^ils ont été les bienfaiteurs de
Rimini et de vingt-cinq villes fameuses, où Ton retrouve
encore les traces de leur magnificence. On leur a donné
le nom de famille royale Antiquissima Regiafami-
glia dei Malatesti (4).
(i) Ghirard., Histoire de Bol., liv. xxviii.
(2) Corio, Sabellic, Alberti, Le Laboureur, page 192.
(3) Voye^ Marchésins , Ch . Delelis , Ch . Borelli , Octav
Bertram, J. — Ant-Sommonte.
(4) Raph. Adim., sito di Rimini, liv. p. 42.
82 SOLIKR.
On leur accorde généralement une volonté' ferme et
prompte; ce qu'ils avaient arrêté, ils l'exécutaient :
leurs titres étaient magnijici, excelsi domini de Mala-
testis (i).
Leurs ordonnances à leurs ministres, portaient ces
mots : « Nous vous envoyons la copie d'un décret que
y» nous venons de rendre, et nous voulons que vous le
» tassiez publier et observer entièrement, et ainsi vous
» l'ordonnerez , par tous les lieux qui nous sont
» soumis ».
On trouve plusieurs de ces pièces signées collective-
ment par Galéote , Robert , Sigismond - Pandolphe ,
Dominique Malateste et Isabelle de Rimini , 1429 ,
1430 (2).
Les Malateste, suivant Pigna , posse'daient d'une
part Sarzine, Médola et toutes les montagnes, y com-
pris le Montefeltre,
Dans rOmbrie, ils avaient Pergola et Fossom-
brone. '
Du côté de la mer, Césène, Cervia ou Ce'sarée ; de
l'autre côté, Pesaro, Fano, Sinigaglia, Ancône et pres-
que toute la Marche avec les châteaux de Fermo Et
partout on trouvait leurs tombeaux et leurs armes (3).
Rimini, près de laquelle passe le Rubicon, était
leur capitale. Jean Crescenzi donne plus en détail la
composition de leurs états. Il nomme après Rimini ,
Fano, Césène, Pesaro, Ascoli, Ancône, Bergame,
Brescia , Verrucchio , Montecchio , Meldola , Pondo ,
Taibo , Montenecchio , Piaia, Boulegnagno , Sogliano ,
Ghiaggiolo, Penna et tant d'autres cités, bourgs, et châ-
teaux (4). En ajoutant Britenore , Cervia, Solarolo ,
Ricanati, lesi, Osimo, Ceregiolo, Forli, Ravenne, Sini-
gaglia , Pergola , Fossombrone , Fermo , Péruge , Vi-
cence, et toutes leurs possessions dans le territoire de
Raguse (5), on voit assez quelle fut successivement la
puissance de cette illustre maison, qui a changé si sju-
(i) Amien, Ibid.^ p. 344.
(2) Ibid.^ p. 265 à 36 1.
(3) Pigna, Prin. d'Est, liv. i, p. 42.
(4) J. Crescenzi, Coronna délia Nobil. d'Italie, p. 568.
(5) Pigna, liv. i,p. 64.
SOLIER. 83
vent la face des affaires en Italie , attaqué ou secouru les
Sforza , les Visconti , les Médicis , les Gonzague , les
Farnèse, princes d'Est, les ducs de Spolète^ d'Urbin^
de Frioul, de Bénévent et les papes.
Le nom des Malateste est un des plus beaux de
l'histoire moderne , et nous savons que ceux qui le por-
tent encore en Italie , comme successeurs et descendants
des anciens Malateste , ont conservé une attitude et des
sentiments dignes de leurs pères, et de la grandeur de
leur origine.
QUATRIÈME BRANCHE.
Ou de Provence,
Observation. Les familles qui firent partie des premières
colonies romaines ^ au pied des Alpes, n'y conservèrent
pas géne'ralement le nom de la souche dont elles sor-
taient. Les Solier, qu'on a dit être de la race de Cor-
nélius Scipion (i), possesseurs du pays nommé le Solier
(Solerium ) , soit à cause de son exposition solaire , soit
de quelques monurfients dédiés au soleil (2) , ne portè-
rent plus , dès le septième siècle , d'autre nom que celui
de Solier, Solerii, Solarii.
Otbert I**" vivait dans l'Astesan , et son frère Georges^
dit le Centenaire ou le Vieux, passa sur les côtes de la
Provence méridionale. Il y fonda la branche que nous
allons rapporter.
Celle de l'Astesan s'étendit de même en divers lieux
dltalie et produisit Pandolphe , qui , à son retour de
Naples , fut maître de Rimini , et devint le chef des
Malateste. Son fils Sigismond , conservant l'ancien nom
Solier , continua la postérité masculine de sa souche au
comté d'Asti, en 10 1 5 (3).
(i) Crescenzi, etc., Nobil. d'Italie, page 568, et Avrillon ,
page I.
(2) Voj-e^ Antonin, Cluver, Alberti et les géog. anciens.
(3) Avrillon, Généal., pages 3 et 4. Vqye:^ sur ceci et sur
ce qui suit , la Chroniq . Hildeinhen Geneber ; Chronol.
Viguier; Bibl. Hist. Delben , de Regin . Bulg. Transg. ,
liv. IV, etc.
84 SOLIER.
De la branche provençale sortirent ;
i.« Au huitième siècle, la première branche d'Es-
pagne , qui , au quatorzième , a créé celle des
Marradas ;
2.» Au douzième, la branche de l'Ile de France,
(Parisj ;
3.*» Au treizième, la branche du Limosin, dans
le Vivarais ; elle a créé la deuxième branche d'Es-
pagne au quatorzième siècle: nous suivons cet
ordre.
I. Georges Solier, frère de Otbert, fondateur de la
branche provençale , contracta , lui et ses fils , des alliances
qui , pour la plupart , ne sont pas venues jusqu'à nous.
S'étant fixé en Provence, en 710, âgé de 24 ans, il y
vécut jusqu'en 797 , et fut père de Raimond I^"^ , et de
Pons, créateur de la première branche d'Espagne.
II. Raimond 1" florissait en 840; il se signala par
ses bienfaits (i) envers le monastère de Lerins, qui, un
siècle auparavant, avait été détruit par les Sarrasins. De
Mathilde de Mauronte, il eut;
I.'' Renaud, dont Particle va suivre ;
2." Georges, religieux au monastère de Lerins ;
3.® Pons II, écuyer de Charles le Chauve, qui lui
donna de nouvelles armes, que la famille n'a-
dopta point.
III. Renaud, né en 837, entra dans les intérêts de
Charles le Chauve, conquérant de la Provence en 875.
Il signa au mariage du comte Bozon et de Richilde,
belle-sœur de (Charles, en 869.
En 902 , il commandait encore une galère en coursaT
contre les Maures. Il vécut jusqu'en 925 , laissant un
seul fils, Raimond II, qui suit.
IV. Raimond II, deSoleriiSy co-seigneur de Solier, avec
Fulco, vicomte de Marseille, comme nous l'avons exposé.
On n'a rien de plus sur sa vie. Raimond fut père de :
(i) Guesn., Ann. codés. Mass. 7 et 8. S.
SOLIER. 85
V. Raimond III, célèbre comme son bisaïeul Rai-
mond II, par ses bienfaits envers l'Eglise (i), et père
de:
i.° Renaud, aliàs Arnaud, dont l'article va
suivre ;
2.° Raimond IV , sur lequel les mémoires se tai-
sent;
3.° Marie, morte religieuse.
VI. Renaud, dit Solier Solier, va en Palestine, avec
Godefroi de Bouillon, en 1096. Il était âgé de 29 ans.
En 1099, il se trouva au siège d'Ascalon, et se dis-
tingua dans plusieurs rencontres.
La famille a conservé cette ancienne êpitaphe :
» Solier, Solier , fils de comte Remond Solier, virtuos
» et valens de son corps, fec grands actes et faicts d'ar-
» mes, de Godefre de Bilhio e conte de Tolosa e foc
» à la subjecion de la Cieutat de Tripolim, morie glo-
» riosamente, Tan de nostre Seinhor 1148. »
Lié d'amitié particulière avec le comte de Toulouse,
Raimond IV, dit de Saint-Gilles, il le suivit à la bataille
de Tortose, ensuite au siège de Tripoli, et ne le quitta
qu'à sa mort, au mont Pèlerin, en février i io5.
En 1107, il revint en France avec Alphonse Jour-
dain, fils de ce comte, qui venait pour gouverner la
Provence et les comtés de Saint-Gilles, de Toulouse et
du Venaissin (2).
Solier Solier fut un des premiers capitaines, ou, pour
nous servir des expressions d'un auteur espagnol, il fut
un des douze capitaines de la lumière, qui vinrent à Jé-
rusalem, avec Godefroi de Bouillon, pour la défense de
la foi.
» De Do:{e que por lafee, capitanos de la Lii^, passaron
» con Godofreya Solier Solier halle en Hierusalem (3) ».
En 1109, il épousa Mathe ou Matelein Roger, des
environs de Limoges et de la famille de Pierre Roger
(i) Le Grand Cartul. de St.-Vict. , et Gall. Christ. , tom. I.
Ecclés. Mars. , div. loc.
(2) Bouche, Hist. de Prov. , tom. II, page 116. -
(3) Argote de Molina, Nobi. d'Andal. , liv. i, chip. 48,
page 41.
86 SOLIER.
( Voyez la branche III ) , pape sous le nom de Clément VI .
De ce mariage, il eut :
I.*' Remond, qui habita long-tems le Languedoc.
N On ignore s'il y contracta des alliances. Il figure
dans les actes du tems_, entr'autres, en 1174,
dans ceux de Roger, vicomte de Beziers ( i ) ;
2.° Déodat, eccle'siasiique. Il vivait encore en 1 190.
Il fut long-tems abbé de Saint-Pierre en Cau-
nis (2) ;
3.® Foulques ou Fouquet (Fulco). miles, « l'un
» des gentilshommes, bons chevaliers, nobles et
» fidèles serviteurs qui couraient la fortune et
» les armes de leur prince (3)». Il était attaché à
Berenger, dit le Jeune, comte de Barcelonne.
Foulques dit aux anciens actes latins: Folo de
iS'o/fer^ (4) , prêta serment de fidélité à Raimond
Berenger XI", comte propriétaire de la Pro-
vence crientale, dont l' Aragon et la Catalogne
faisaient partie. L'acte est de février 1146 (5). Il
mourut sans postérité ;
4.** Rostain, dit le comte Rostain, dont l'article
suivra celui de Raimon ;
5.°. Raymon, d'abord moine de Saint- Victor ,
devint, en 11 17, évêque de Marseille, sous le
nom de Raimond III Ce fut un prélat d'une
vie exemplaire (6) ; pieux' et riche des libéralités
de son frère, le comte Rostain, il combla
l'église de bienfaits, ainsi que l'avaient pratiqué
ses ancêtres, et c'est ce qui a valu à cette famille
de voir ainsi son nom conservé dans les plus
anciens fastes .
C'est de lui que la cathédrale de Marseille
reçut ses premiers vases d'or et d'argent; il lui
(i) D. Vaissette, Histoire du Languedoc, tome III , pages
136,695.
(2) Gall. Christ., tome VI, page 166.
(3) Bouche, Chorog., tome II, page 1 14.
(4) Ibid.^ page i23.
(5) Ibid^
(6) RiBl, Hist. de Mars., tome II, p. 20, 166, Raimond de
Solier, III* du nom.
SOLIER. ^ 87
donna, de plus, une grande quantité de reli-
ques (i).
S'il eut, dit Papon, quelques démêlés avec les
vicomtes, comme il mettait beaucoup de droi-
ture et dignité dans les affaires, il ne lui était pas
difficile de les terminer (2).
Le savant jésuite Guesnay, dans ses Annales
de Marseille, a consacré un long article à cet
évêque, et donné le nom de toutes les reliques
qu'il a procurées à sa métropole. Il l'appelle :
suisœculi perlucidumsidus. . sanctimoniœsingulari
raraque prœcellens doctrina (3). Il mourut en
ii5i.
6/ Marie, sœur des précédents, épousa Pierre
de Fay, écuyer. De cette union naquit Pons
de Fay, qui se trouva de la première croisade.
Leur petit-fils eut en mariage, dame Agnès de
Polignac ; et c'est un des descendants de ce Pierre
de Fay et de Marie Solier, qui a épousé, le 3o juil-
let i58i, Claudine de Villars, bisaïeule du maré-
chal de France.
VII. Rostain, quatrième fils de Renaud, comte de
Belin, eut de son mariage avec Honorète Aymar, six
fils et une fille.
i,** et 2.° Guillaume et Luc ou Lucet, ecclésias-
tiques. Guillaume fut évêque de Toulon, en
1212. Il soutint l'éclat de sa race. Les anciens
mémoires font un grand éloge de ce prélat; ce
qui est justifié par une foule de passages aussi
honorables pour la famille, que pour lui-même.
Celui-ci entr'autres :
Guillermus Solerius episcojpus.^... nobilibus
parentibus ortus, generis sui splendorem tiimlitteris
tum moribus auxit et ornavit (4);
3.° Mathilde, qui, en 1201 (i5 avril), épousa
Guillaume Solier, fils de Hugues Solier de Lin-
grève, son parent. En 1204, elle figure pour sa
(i) Gall. Christ., tome I, page 646.
(2) Pap., Hist de Prov., tome I", page 346.
(3) Ann., page 317, édition 16 56.
(4) Guesnay, Annal., pag. 58i. Bouche, Chirag.» tome I,
pag. 4. Il a traduit ici Solerius par Soulier.
I
88 SOUER.
dot, dans un titre original de cette susdite année.
Cette dame fut aussi ce'lèbre par sa beauté que
par ses vertus, qui en firent un des plus rares or-
nements de son siècle. Comme les titres de 1 200
sont peu connus de nos jours, nous donnons ici
les noms des personnes nobles dénommées dans
celui-ci, en outre de Mathilde Solier :
Pierre, comte de Bretagne ;
Guillaume de Gonesse:
Jean de Falar ;
Thomas de Villai ;
La dame de Darnestal ;
Jean de Pont;
Raoul Godart;
Roger de Gardin;
Aleman d'Albigniac ;
Guillaume Desjardins ;
La dame d'Aiguillon ;
Grégoire de Vaacey, homme de guerre ;
Guillaume de Vallebadon;
Philippe de Colombière, homme de guerre ;
Pierre Lebaillif ;
Philippe Buret ;
Guillaume de Vierville;
Guillaume de Brutecourt ;
Guillaume le Danois ;
Richard et Guillaume de Roquèle ;
Ranulphe de Luivrier ;
Payen de Goardin^ homme de guerre ;
Robert de Longey ;
Robert de Pont-Cheval ;
Richard de Bellefaye ;
Robert Danisi .
4.** Hugues, banneret, dit le comte Hugues, fît
avec son frère Alphan l'acquisition de tout ce qui
dépendait du château de Solier, et dont une
partie avait été du domaine des premiers vicom-
tes de Marseille, notamment de Fulco, mari
d'Odile. Cette acquisition devait embrasser toutes
les divisions du territoire ou lieux divers connus
depuis sous le nom de Solier ou Solié-la-Farlède,
Solier-la- Ville, Solier-le-Pont, Solier-les - Tron-
SOLIER. 89
cas , lesquels se trouvent au même canton de Cuers,
près du Latay, à 2 et 3 lieues d'Hyères et de
Toulon , et formant ensemble aujourd'hui une
population de 6000 habitants.
Quoi qu'il en soit^ Hugues est ainsi designé
dans les actes et les cartulaires a Hugo de SoleriiSj
miles, dominus Castri et totius villœ de Solerio.
Il figure avec ces titres , en 1 266 , au testament
de Guillaume, abbé de Valbonne (i).
5." Alphan, dont l'article va suivre;
6.® Gaillard ou Guaillard , comte de Belin , vi-
comte de Fronsac y fondateur de la branche de
rile-de-France ^Paris) ;
7.** Raimon , septième et dernier enfant du comte
Rostain, a joui des mêmes honneurs et du même
rang que ses pères.
En 1242^ Charles d'Anjou, comte de Pro-
vence , fit un premier traité avec la ville de Mar-
seille. Il en fit un second, en 1257, et l'un et
l'autre furent signe's du seigneur Raimond So-
lier (2).
Il épousa , en 1270, Alphonsine^ fille du sei-
gneur de Montezelli. En 1282, il se fixa aux
lieu et terre de Montezelli; et, le 7 mars 1296,
il parut devant les commissaires du Roi , comme
procurateur général des habitants de ces contrées.
Cela est rappelé dans l'ordonnance de Philippe V
(novembre i32o), relativement aux salines de
Carcassonne (3).
Il eut de son mariage, Bertrand , qui a fondé
la branche de la marche Limosine , dont il sera
parlé en son tems, et Laugier, I"du nom ^ qui,
fut assassiné à Fronsac.
VIII. Alphan ou Alphonse; héritier de Hugues; son
frère, fut viguier de Marseille. On sait que le gouver-
(i) Gall. Christ., tome I", pageySg et III, pag. 240.
(2) Ruffi, Hist. de Marseille, liv. v, pages 143, i35.
(3) Ordonnances des Rois de France, tom. I*', page 720.
go SOLIER.
nement de la ville était attache à cette charge, depuis
1257, année où elle fut conférée à Charles d'Anjou.
Papon place Alphonse Solier, comme viguier e.i 1293;
suivant la famille et Ruffi, il Pétait en 1290 (i).
La Provence compte Alphonse au rang de ses plus
nobles chevaliers. Il fut l'ami de Robert , dit le Sage ,
roi de Sicile et de Jérusalem , et septième comte de
Provence. Lorsque ce, prince se rendit en Italie , Al-
phonse Solier fut un des premiers choisis pour raccom-
pagner.
Nous aimons à rétablir ici des faits entièrement omis
par Maynier qui, dans son Histoire Héroïque de la
Provence , n'a songé qu'aux gentilshommes vivants au-
tour de lui, lorsqu'il écrivait. Elle de Barjols, et de-
puis Gaufridi , ont suivi une autre marche. « Voici , dit
» ce dernier, la liste des gentilshommes de Provence,
» compagnons de leur roi. Je l'écris pour Thonneur
» des familles qui restent encore , n'omettant rien de
» ce qui peut servir à la gloire de mon pays. Les des-
» cendants de ces familles , transplantés d'une province à
» l'autre seront bien aises de voir ces marques d'honneur
» rejaillir de leurs ancêtres sur eux. » (2)
Cette liste, ou montre de ces gentilshommes, parmi
lesquels est Alphonse Solier, se conserve aussi dans les
archives de Naples.
De son mariage, avec Rose ou Rosalie de Marie, il
laissa :
i.*> Bernard, recteur des églises de Blumac et de
Pradel {Gall. Christ,, tom. 6, pag. 172.);
2.** Raimon, dont l'article va suivre ;
3.** Rostain, prieur de Saint-Laurent d'Issia.
{Ibid.j tom. III, pag. 240) ;
4.** Jean , chapelain de Clément V. Ce fut lui que
le pape chargea d'interroger les Templiers , à
Edimbourg. [Ibid.) ;
5.° Nicole, qui entra dans l'ordre de Malte, et
devint grand-prieur ;
6.** Gaillard, mort à seize ans;
(i) Hist. de Mars., tom. II, page 220.
(2) Fr. Gaufridi, Hist. de Prov., tome I", page 208, édi-
tion 1695.
SOLIER. 91
7.** Marie - Adosinde, religieuse au monastère de
Nazareth d'Aix.
IX. Le comte Raimon, dit Raimon II, né en 1290.
On le voit en i3i8, l'un des vingt gentilshommes les
plus qualifie's de Provence, et député comme tel au
nom de la ville "de Marseille, vers la reine Clémence de
Hongrie, veuve de Louis le Hutin, roi de France (i).
En 1329, il reparaît dans une fonction de ce genre (2).
Veuf, en i3i3,d'une nièce de Jean, vicomte de Melun,
il épousa, en i3i5 (9 avril), dame Laurence de Fan-
jaus, dont il eut d'abord trois filles, Alasie, Baude et
Guillemine.
Toutes trois, inconsolables de la mort de leur mère,
et rare* exemple d'une éternelle amitié, se retirèrent du
monde ensemble, en i32o, « et toutes trois vivaient en-
score en 1359, religieuses au monastère de Nazareth
» d'Aix et les saintes dames qui en faisaient partie
» étaient toutes gentilsfemmes , extraites de bonnes et
» anciennes maisons ( 3 ). »
Raimon eut ensuite :
I.** Bernard, qui mourut au service, après avoir
été long-tems gouverneur du château de Me-
nerbes , et commissaire de Charles V , roi de
France, dans les comtés de Razès et de Mont-
réal (4).
2.** Laugier, qui suit.
X. Laugier, II" du nom, né en 1286, fut à la tête
des seigneurs qui, en i3i5, prêtèrent serment à
Jeanne I", reine de Naples, et comtesse de Provence,
lorsque cette princesse vint se réfugier à Marseille, où,
suivant l'histoire, elle fut reconnue reine, par un hom-
mage public et serment solennel ( 5 ).
Laugier, banneret en i358, remplaça Vivaud de
(i) RufB, Hist. de Marseille, liv. v, page 160.
(2) Ibid.^ page 170.
(3) Nostrad., Hist. de Prov., page 408, édition 1614.
(4) Ordonnances des Rois de France, tome IV, pag. 619.
(5) Rufïi, liv. v, page 173.
.5. 7
92 SOLIER.
Jérusalem dans le commandement du siège de Castellet,
et périt des suites d^une blessure qu'il y reçut ( i ) .
De son mariage avec Guibaulde de Treil, il eut :
I.** Bertrand-Laugier, dont l'article va suivre ;
2.° Jean Gonsalve qui , en 1400 , seconda si bien
Georges de la Marie, grand-se'néchal de Pro-
vence, lors de la reprise du monastère de Le-
rins, dont les corsaires s'e'taient de nouveau em-
parés ( 2), sous la conduite de Salageri de Nigro,
de Gênes. Solier est à la tête des gentilshommes
qui s'armèrent à cette occasion (3). Il devint
conseiller de Louis II, roi de Naples et comte de
Provence.
Jean-Gonsalve Solier n'eut que des filles, dont
l'une, Denise, fut abbesse de Faremoutier ; l'au-
tre. Sibylle, abbesse de Syon, diocèse de Mar-
seille. (Ruffi, Hist. de Mars., tom. II, p. 65,
Gall. Christ., tom. VIII, p. lyoS ); la troisième
fut marie'c à Guy Remond de Matas, écuyer.
XI. Bertrand-Laugier, fut banneret dans l'armée de
Philippe le Hardi , comte de Nevers et duc de Bour-
gogne.
Né en 1347, il mourut le 28 septembre 1396, dans
la fatale journée de Nicopoli où, par l'imprudence du
connétable d'Eu, les dix mille hommes d'armes du comte
de Nevers furent entièrement détruits dans l'action ou
égorgés aux pieds du vainqueur, le sultan Bajazet.
XII. Son fils, Guillaume Luc ou Lucet, né en 1393,
suivit la même profession que ses ancêtres. Il servit d'a-
bord sous les d'Albret, puis dans la compagnie d'arba-
létriers du comte de Foix , où il se trouva en 1428,
comme il conste par la revue passée à Montpellier, le
II mars de ladite année, (titre orig. ). Après lui, la race
des anciens Solier, issus de TAstesan et originaires de la
Romagne paraît s'être éteinte dans la Provence. Les mé-
moires de fam^le n'allant pas plus loin, nous passerons
(i) Rufïi, liv. V, page 192.
(2) Ruffi, Hist. des comtes de Provence.
(3) Bouche, Chorogr., tome II, page 426.
SOLIER. g 3
aux autres branches, dans Tordre que nous avons an-
noncé. Il existe encore des Solier dans la Provence et
le comtat d'Avignon , mais nous ignorons d'où ils pro-
viennent.
CINQUIÈME BRANCHE.
Première branche <V Espagne.
Pons Solier j I" du nom , issu , en ySo, de Georges,
frère d'Otbert, et chef de la branche provençale, passa
en Espagne , à la fin du huitième siècle, avec d'autres
gentilshommes arme's , comme lui, pour combattre les
Maures.
Ce pays devint le théâtre de la gloire pour les plus
nobles chevaliers de France, d'Angleterre et d'Italie.
Ceux de Provence y passaient continuellement (i) , sur-
tout aux huitième et neuvième siècles, époque où TA-
ragon et la Catalogne faisaient partie des états de Pro-
vence 'y les rois tels qu'Alphonse le Grand , 1 2® roi de
Léon , vers 840 , appelaient tous les chevaliers à leur
secours (2).
Dès 714, à la mort de Rodéric , roi des Goths-Espa-
gnols , quelques seigneurs chrétiens se levèrent en di-
verses contrées; ils firent un appel aux chevaliers de
France , et ils chassèrent les Maures qui s'étaient di-
visés. On forma plusieurs gouvernements qu'on nomma
les lignes. Telles furent la ligne d'Oviédo et de Léon,
celles de Castille, de Nièvre, de Portugal, d'Aragon
et Catalogne.
L'Aragon prit le titre de comté en 775 sous Aznar,
petit-fils d'Eudes d'Aquitaine. La Catalogne fut érigée
en comté en 873 par Charles le Chauve , ou selon d'au-
tres , en 884, par Charles le Gros, en faveur de Geoffroi
le Velu.
Ces comtes gouvernaient sous la souveraineté de la
France ; FAragon prit le nom &i royaume en goS , sous
Sanche , dit Abraca , roi de Navarre.
Valence resta au pouvoir des Maures jusqu'au trei-
(i) Garibai, Compend. hist., tom. I^f , liv. ix, chap. xx.
(2) Ibidem.
94 SOLIER.
zième siècle. Après leur explosion , il fut envoyé , pour
peupler ce royaume , quatre cents familles de chevaliers,
tous vaillants hommes (i) ; plusieurs * Solier étaient de
ce nombre (2). Ces chevalie-s, que la Martinière porte
à 884 chefs de famille, furent choisis dans l'Aragon et
la Catalogne (3).
Pons Solier fut père de dona Elvire , qui épousa le
comte don Diègue Porcellos , père de don Diègue ,
comte de Castille, et fondateur de Burgos (4). Pons jouis-
sait alors d'une partie des terres de Lara ; le fils de don
Diègue Porcellos , comte de Castille , comme son père ,
ne commandait que dans la partie de cette ligne qui
obéissait au roi d'Oviédo (5).
Ce comtéj vers 843, en relevant toujours du même
roi, devint héréditaire (6) dans la famille Porcellos ,
dont une fille épousa le fameux Nuno Belchide, seigneur
allemand, venu de Cologne en Espagne pour visiter le
tombeau de Saint-Jacques. Cette dame est connue sous
le nom de dona Sulla Bella de Porcellos, fille de don
Diègue (7), et petite-fille de Pons, dont elle eut les
terres de Lara. Du mariage de Nuno Belchide et de la
princesse Sulla Bella descendit don Guttieres Gonzalès
qui fut le premier à prendre le titre de comte ou sei-
gneur de Lara. Il fut père de Gonzalès Gustios, II* du
nom, qui épousa dona Sancha Velasquez de Burueva,
sœur de Ruy Velasqaez, seigneur de Bilaren.
De ce dernier mariage vinrent les sept infants de Lara ,
si célèbres en ces contrées, appelés infants comme ap-
partenants au sang de Ramire, roi de Léon, qui s'était
allié à cette famille ; « et ainsi le sang des Porcellos fut
mêlé de bonne heure au sang royal de Léon (8). »
Les sept infants de Lara, dont la fin tragique en 986
a rempli toutes les chroniques d'Espagne, furent, dit-
(1) Gasp. Escolan, Hist. de Val., liv. i, chap. xx.
{2) Ibidem^ pages 164, i65.
(3) La Martin., Dict., art. Valence.
{4) Salazar de Mendoce, Orig. des Dign. de Castille, liv.
i^f, chap. XVIII.
(3) Mariana, Hist., d'Esp., tom. II, liv. vu, art. 102.
(6) Ibid. , liv. VIII, art. 20.
(7) Salazar, loc. cit.
(8) Mariana, liv. viii, art. 23.
SOLIER. gS
on, livrés aux Mahométans dans les plaines d'Araviana,
par leur oncle don Ruy, ou Rodrigue Velasquez^ pour
satisfaire au ressentiment de sa femme, qui les haïssait.
Leur père, don Gonzalès Gustios, retenu prisonnier
de guerre par le roi de Gordoue, eut alors d'une sœur
de ce roi, un fils nommé Mudarra Gonzalès, qui, par-
venu à l'âge de 14 ans, vint en Castille, vengea la mort
de ses frères, et fut adopté par leur mère dona Sancha,
selon le dire des historiens espagnols. Quoi qu'il en soit,
le descendant de ces Porcellos et Gonzalès, nommé Fer-
dinand Gonzalès, seigneur de Lara, était, en 933, comte
de Castille, et par suite il en devint comte-souverain et
indépendant (i). Il continua la postérité des Lara et
Malrique ou Manrique, sieurs de Moline, ce que d'au-
tres attribuent à l'un de ses petits-fils Amalric de Lara,
auteur des rois de Portugal, du côté des femmes; Al-
phonse I" ayant épousé la fille d^Amalric, nommée Mal-
fade de Lara (2).
Les princes de Lara ont balancé la destinée des rois
de Castille (3), et plusieurs fois ils ont gouverné l'état.
En 1 2 1 5, trois des seigneurs de Lara , frères , étalant
ensemble régents du royaume (4). L'Espagne a peu de
noms qui soient plus célèbres. Aussi, don Juan de la
Cerda, allié de plusieurs rois, s'empressa de quitter le
sien, pour prendre celui de Lara, lors de son mariage
avec Jeanne de Lara, héritière des biens et de Tantique
splendeur de ses aïeux (5).
Depuis, en 1370, Henri LI, roi de Castille, donna à
l'infant don Juan, son fils, la seigneurie de Lara, mal-
gré les prétentions élevées à ce sujet par le comte d'A-
lençon, prince du sang royal de France, époux de Ma-
rie, fille de Jeanne de Lara.
Cette principauté est restée réunie à la couronne.
Nous avons dû parler ici de ces seigneurs, ainsi que
des Manrique, sortis de la même souche (6), parce
qu'ils tiennent à l'ancienne maison des Solier.
(i) Ferreras, Hist. d'Esp., div. loc.
(2) Mariana, tome II, liv. xiii, xiv et xv
(3) Ibid., tom. III, liv. xiii, xiv etxv.
(4) Ibid., tQm. II, liv. xii.
(5) Mariana, tom. III, liv. xv.
(6) Ibid., tom. H, liv. ix.
g6 SOLIER.
Les titres et manuscrits de famille coïncident parfai-
tement avec l'histoire. Nous ne suivrons pas le célèbre
généalogiste Fernand Mexia dans ses recherches sur les
Manrique, dont, suivant lui, Gil est le premier qui ait
changé son ancien nom pour prendre celui de Man-
rique, ce qui nous semble inexact. Il a existé plusieurs
Manrique de cette race avant Gil, qui vivait au treizième
siècle. Leur nom primitif était Solier de Lara. Su Lignage
se illamava primiero Soliera de Lara (i).
De cette famille sont également les seigneurs de Vil-
lalobos, qui se sont alliés depuis aux Ozorio (2).
Comme le remarque Argote, plusieurs d'entre eux
se trouvèrent à la bataille que donna aux Maures, en
833, le roi don Ramire, leur parent (3j. Giustiniani, en
parlant de Ferdinand de Villalobos, grand-maître d'Al-
cantara en 1394, s'exprime comme les mémoires que
nous avons sous les yeux. « Ferdinand-Rodrigue était
» fils de Jean Rodrigue de Villalobos, un des seigneurs,
» de la maison Solier, maison des plus anciennes de
» ces contrées, et au plus haut degré de puissance par
» ses biens et sa noblesse (4). »
Jean Solier, vers 792, s^établit au pays d'Aytone, d'où
ses fils passèrent à Grenade. Ces derniers, en 980, ha-
bitaient un vaste domaine à dix lieues de cette ville, et
qui, de leur nom, s'appela le Solère ou Soliera. Ils en
firent un château qui soutint plusieurs sièges dans la
suite.
Ce château fut enlevé de vive force aux Maures, en
1462, (1473 suivant Imhoff), par don Juan de la Cueva,
commandeur d'Albanchez et marquis de Bedmar. 11 lui
fut donné par Henri IV, roi de Castille et de Léon (5}.
Louis et Jean, ses fils, ont été seigneurs de Solier qui,
depuis, fut possédé par leurs[j descendants et par les
comtes de Santistevan (6). Ferreras, en parlant de la
(i) Fern. Mexia, Nobili., liv. 11, chap. 16. Rad. de Andr. ,
chap. XX.
(2) Sandoval, Chron. d'Alph. VII, page 270.
(3) Argot, Nobil. d'Andal., liv. m.
(4) Giustiniani, Hist. des Ordres militaires, t. II, p. 433.
(3) Imhoff, Généalog. d'Esp., pag. 81.
(6) Al. Lopez de Haro, Nobil. — Généalog., part, i, Uv. v
page 538.
SOLIER. gy
ville de Solier, place cet e'vénement en 1432 (i). Mais il
se trompe.
Les grands services que les Solier avaient rendus aux
princes espagnols leur méritèrent de brillantes récom-
penses ; ils reçurent des propriete's à Valence, à Elche,
à Origuela (2J, ville célèbre alors, l'ancienne Ortigiz
des Romains, et depuis, Arancie, à 4 lieues de la mer.
Elle confine avec les terres de Carthagène et le marquisat
d'Elche, où quelques Solier se fixèrent.
La branche d'Origuela a donné, aux douzième,
treizième siècles et suivants, plusieurs évéques et des
capitaines célèbres que nous ne mentionnerons point
ici.
De Pons, II® du nom, fils du pre'cedent, est des-
cendu Pons, dit V, né en ii5o. Comme nous ne re-
trouvons pas ses pères depuis Pons II, nous commence-
rons par lui la filiation.
I. Pons V fut seigneur de diverses terres et châteaux
situes dans les villes de Seros, d'Aytone et de Sosez. Il
les ce'da en 1212, à don Pierre II, roi d'Aragon, lors du
mariage de dona Constance, fille de ce roi, avec Guil-
laume Ramon de Moncade, sénéchal de Catalogne. Le
roi donnait ces terres pour une partie de la dot, et y
joignait celles du seigneur Armenzende de Castelzuel.
A la mort de don Pèdre, ces deux gentilshommes
prétendirent rentrer dans les anciennes propriétés de
leurs pères ; mais l'acte fut confirmé par don Jayme ,
en 1222; et des indemnités furent accordées (3).
Dans cette même année où Pons Solier d'Aytone trai-
tait avec don Pèdre, son fils, Pons Vï se couvrit d^une
gloire ineffaçable, sous les yeux mêmes du roi.
II. Pons VI ci-desssus, né le 7 mars 11 82, commandait
un corps de cavalerie à la bataille d'Ubéda, dite de Las
Navas de Tolosa, gagnée, le 16 juillet 12 12, par Al-
phonse III, roi de Castille, sur Méhémed-el-Naziz, fils
et successeur du roi de Maroc, et dans laquelle les
Maures perdirent, dit-on, 200,000 hommes. Les rois
(i) Part. IX, siècle XV.
(2) Gasp. Escol., Hist. de Valence, chap. xiii.
(3) Jérôme de Gurita, Arag. d'Annal, liv. 11, chap. 61, 77.
g g SOLIER.
d'Aragon et de Navarre étaient présents à cette bataille ,
si importante pour les Chrétiens.
Pons Solier s'y distingua d'une manière éclatante ; et
sur le champ de bataille il reçut des mains de son roi la
croix de Calatrava (i), dont l'ordre avait été fondé en
II 58; ses descendants ont toujours porté cette croix dans
leurs armes en souvenir de cet événement (2).
Pons VI eut des fils dignes de lui, et chefs d'une race
de gentilshommes, qui a été de tout tems une des plus
illustres de ces contrées, et toujours placée au rang des
premières maisons d'Espagne (3). Son frère, don Pèdre
Solier, ecclésiastique d'une rare piété, obtint, en 1242,
de Benoît, évéque de Sarragosse, la permission de passer
à Tunis, pour y prêcher la foi (4) .
Pons VI fut père d'Arnaud ( Arnaldo Solier).
III. Arnaud ou Renaud, lié d'amitié particulière avec
Aldemar de Clareto, prieur de Garden et lieutenant-
général de l'ordre des Templiers en Aragon et Castille,
épousa sa nièce, dona Maria de Clareto, fille de don
Louis.
Veuf, l'année suivante, il épousa Constance Osorno,
ou OsoriOj descendante de don Guthière Osorio, et
dont il eut plusieurs filles et don Sanche. Arnaud avait
fixé son séjour en Biscaye. ( Dom Hern. , Chroniq. plus
bas ).
IV. Don Sanche épousa dona Toda de Villalobos, fille
de Gil Manrique de Lara, et de Térésa de Villalobos, et
sœur de dona Milia (5). De Dardegna, il vint ensuite à
Valence, avec le roi don Jayme, vers 1260, et 1269,
suivant Escolan. Don Jayme fit la conquête du royaume
de Murcie, a et l'un des braves chevaliers qui le secondè-
rent, fut Solier de Dardegna (6) y> , aujourd'hui Orduna,
en Biscaye. On porte sa mort en 1295 à la bataille de
Chinchilla.
(i) Argote, Nob. d'And., liv. i, chap. 48, p, 41.
(2) Ibid.
(3) Menesc, Table alph. des Familles nobles de Catalogne,
et Gasp. Escol., Hist. de Valence.
(4) Ferrer., Hist. d'Esp., tomelV, page6, siècle XIII.
(5) Vqye^ Dom Hernand., Chron., page 2.
(6) G. Escol., Hist. de Val., part. 2, liv. vu.
SOLIER. gg
Cette branche des Solier, ne tarda pas à devenir
extrêmement puissante. Elle acquit même tant de gran-
deur et d'influence, que pendant plus d'un siècle, elle
eut une armée à sa solde et fut à la tête d'un parti
considérable.
Ses premières querelles furent avec les Olzina ou
Olsina. Elles s'apaisèrent en i323j comme le rapporte
Curite, grâce à l'intervention de messire Arnaud Solier,
grand-maître de Monteza.
a Olsinarum et Soleriorum factîones quarum content io
T) plures annos Valentino in regno fuerat Interventû
» Arnaldi Solerû Monte:{ani, ordinis magistris qui se in
» pacificationem interposuerat^ sedantur^ et ab armis dis-
» cedunt (i). »
Quelques années après, toute la noblesse se divisa de
nouveau. Une partie suivit la bannière des Solier, l'autre
celle des Dias de Centellos; cette guerre fut longue et
opiniâtre; elle durait encore en 1440, époque où plu-
sieurs Solier vinrent chercher un asile en l'Ile-de-
France ( Paris), chez les fils d'Olivier, dont il sera
parlé en son tems.
En 1405, cette guerre était dans toute sa force. Du
côté des Solier, elle avait pour chef don Jayme, fils
de Raimon Solier, grand justiciat de Valence.
Dans cette lutte terrible, dit Escolan, toute la no-
blesse combattit avec acharnement, divisée en deux
partis ; on s'exaspéra tellement que plusieurs fois on en
vint aux mains en bataille rangée, et toute la puissance
royale ne pouvait arrêter cette fureur (2).
Le 21 avril 1404, il y eut entr'autres une affaire san-
glante, où les Centellos, commandés par don Gilabert,
furent battus par l'armée des Solier, près de Lombay.
Don Gilabert y perdit sa bannière. Son frère Aymeric,
y fut tué, et l'un des Solier, don Pèdre, y perdit éga-
lement la vie (3).
Les Marradas, branche des Solier, se distinguèrent
dans ces malheureuses dissensions, par l'audace et cette
^i) Curit., indices rer. Arag., p. 240.
(2) Gasp. Escol.,Hist. de Valence, i*»". déc, part. 2.
(3) Curit., Ann. de la cour d'Aragon, chap. 70, 80, 81
100 SOLIER.
intrépidité, qui, sous Charles-duint, ont rendu si fa-
meux le nom de Marradas.
De don Sanche, naquirent, savoir :
i,° Pierre ( Riccohombre ), ambassadeur, en i3i4,
du roi don Jayme, pour la négociation du ma-
riage de ce roi avec Marie ou ^Mariette, fille de
Hugues III, roi de Chypre, négociation qui
réussit par son entremise (i). Il eut pour col-
lègue , dans cette ambassade , don Sanche ,
d'iVragon , frère du roi , et le Riccohombre ,
Simon d'Aslor(::).
2.° Pons , Riccohombre, jurât de Valence, au
tems des guerres des Olzina et desSolier;
3.° Raimon , qui va venir après l'article de Re-
naud;
4.° Renaud, ou Arnaud, entra jeune dans Tordre
de Saint-Jean-de-Jérusalem. En i3i5, il était
commandeur d'Aliaga.
Par extraordinaire, et avec le consentement
de Raimon de Ampurias , prieur de Catalogne ,
il prit l'habit de Monteza, eni320, et immédia-
tement après fat élu grand-maître de cet ordre.
Anselme et Favin se sont trompés, en rap-
portant que Bernard Solier , commandeur de
Saint-Jean, donna l'habit de cet ordre, en i320,
à l'infant don Jayme d'Aragon, lequel l'a-
bandonna ensuite pour prendre celui de Mon-
teza, dont il devint grand-maître (3). Ils n'ont
pas consulté les sources originales.
Nous venons de voir qu'Arnaud Solier était
alors grand-maître de cet ordre; et cette dignité
ne contribua pas peu à faire mettre bas les armes
aux partis des Solier et des Olsina.
L'ordre de Saint-Georges de Monteza, fut
créé, en i3i7, par le roi don Jayme, qui.
(i) Escol. ci-dessus déc. i, part. 11, an i3i4.
{2) Curit., Ann. d'Arag., tome II, liv. vi. Au lieu de
Hugues III, il dit Henri III.
(3) Anscl., Pal. de l'honneur, page i56. Favin, Théâtre
d'honneur, page i25o, édition 1620.
SOLIER. 101
SOUS Tapprobation du pape, appliqua peu après
à ce nouvel ordre , tous les biens et droits que
les Templiers et même les religieux de Saint-
Jean j possédaient au royaume de Valence , a
l'exception d'une seule église (i).
Le premier grand-maître fut Guillaume d'Eril,
le deuxième Arnaud Solier , lequel Arnaud avait
été d'abord de Tordre de Saint-Jean (2). Lais-
sons parler l'histoire.
« Après la renonciation au trône de Tinfant
don Jayme, il reçut aussitôt Thabit de l'ordre
de Jérusalem, en présence du roi et des
grands de la cour.
Ce fut Renaud Solier qui donna l'habita l'in-
fant , ayant reçu de frère Elion de Villeneuve ,
lieutenant-général du grand-maître , le pouvoir
et la faculté d'admettre, à son gré et quand il le
voudrait, un gentilhomme dans la religion de
Saint- Jean.
Le commandeur Bernard , revêtu des marques
distinctives de l'ordre , reçut la profession de
l'infant , et de suite don Alphonse , frère de ce
prince , fut reconnu comme fils aîné du roi , et
comme héritier du trône.
L'infant porta , toute sa vie , l'habit de l'ordre
de Saint-Jean. Il voulut en vain passer dans celui
de Monteza. Sa conduite déréglée , disent les
historiens , lui méritèrent la disgrâce du roi, son
père, qui le mit sous la surveillance du com-
mandeur Bernard Solier (3).
A la mort de Guillaume d'Eril, premier grand-
maître de Monteza , l'infant voulut le remplacer;
mais sa conduite Payant rendu indigne de cet
honneur, le roi lui-même s'y opposa, et il en-
tendit que pour cette fois l'élection fût réservée
(i) Celle des chevaliers de St.— Jean. Ferrer., Hist., tome IV,
page 71, siècle XIV.
(2) Giustiniani , Histoire des Ordres militaires, tome II,
page 622.
(3) Curit., Ann. d'Arag., tome III, chap. 32.
102 SOLIER.
au saint siège et commise à la diligence de l'abbé
de Sainte-Croix (Santa Crux) et le frère Ar-
naud Solier fut élu grand-maître (i). »
L'élection eut lieu en i320. Arnaud Solier,
comme le remarque Radez de Andrada , a été le
seul grand-maître de son nom dans l'ordre de
Saint-Georges de Monteza (2). Ce qui est con-
forme au tableau donné par Giustiniani.
Premier grand-maître , Guillaume d'Eril ;
2.*» Arnaud Solier (3).
Ces faits sont positifs, et n'accusent que trop
la légèreté avec laquelle nous consultons les an-
nales étrangères. On copie une erreur, parce
qu'elle est dans l'écrivain qui nous précède.
V. Raimon , troisième fils de don Sanche ci-dessus ,
dit le duc Raimon , fut , dans sa jeunesse , guarda mayor
del cuerpo , l'un des grands gardes-du-corps de don
Juan I" , roi de Castille et de Léon , qui lui donna, en
1389, le titre et les terres du duché d'Arcos , comme il
se voit à l'article VII de la branche VII, ci-après.
Raimon fut un des chefs de l'armée , pendant la seconde
guerre du roi de Castille avec le roi d'Aragon. Il devint
grand-justiciat de Valence.... Et -quand l'armée sortit du
camp sous la conduite du capitaine-général don Al-
phonse d'Aragon , comte de Dénia , le grand justiciat
Raimon Solier prit l'étendard royal et le porta dans la
bataille , en vertu des droits de sa place. Le grand-
maître d'Alcantara commandait l'armée ennemie.
Dans cette affaire, où après des prodiges de valeur
le grand-maître ci-dessus perdit la vie , le justiciat Rai-
mon Solier se conduisit avec une rare bravoure , ayant
eu plusieurs chevaux tués sous lui. Pour prix de ses ser-
vices, il fut créé duc d'Arcos en 1389; il avait reçu,
l'année précédente , la charge d'administrateur-général
(i)Curit., loco. cit.
(2) Radez de And., Chron. des Ordres, pag. 491.
(3) Giustiniani , Histoire des Ordres militaires, tome 11
page 624.
SOLIER. I03
des biens de la couronne, charge qui a passé à Jean Se-
ller, son fils, en 1396 (i). Il laissa :
i.° Don Jayme, dont on ignore la vie;
2.** Don Juan ou Jean qui suit .
VI. Jean Solier, II" duc d'Arcos, fut, comme son
père, administrateur-général des biens de la couronne,
et l'un des principaux seigneurs du siècle. Il mourut
jeune, et laissa :
VII. François ( Riccohombre ) jurât de Valence ,
en 1421. A cette époque, il fit si bien par ses sages di-
positions et les ressources de son génie, qu'il approvi-
sionna la ville au moment où cela paraissait impossible;
ce qui mit fin à une disette générale; de sorte que la
nation se trouvant redevable d'un tel bienfait à ce nou-
veau Joseph ( ici nous copions l'histoire ) , il fut arrêté
qu'on lui décernerait, pour récompense , une somme
considérable d'argent; mais François Solier donnant une
nouvelle preuve de la noblesse de son caractère, refusa
de l'accepter, en disant qu'il n'av^ait fait que son devoir;
et que dans ce cas, on ne mérite aucune récom-
pense (2).
Il fut père de :
i.<* Louis, III^ duc d'Arcos, dont Tarticle va
suivre;
2.*» De François , / . . ,,v,
^ „ T-. r. • capitaines célèbres ;
3.* De Raimon , j ^ '
. 4.° De Jean, évêque de Barcelonne, en 1458.
VIII. Louis, capitaine illustre, comme ses frères,
était de plus chambellan du roi. Il fut employé dans
toutes les guerres du tems et dans les affaires les plus
difficiles. Il fut père de :
!.• Don Carlos, dit, en France, le duc Charles;
2.° Don Pierre, qui passa en France avec ledit
Charles ci-dessus :
(i) Dans tout ce chapitre, nous suivons littéralement Gas-
pard Escolan , Hist. de Valence, ire ^ décade, 2^ partie,
liv. VII, page 1086 et suivantes.
(2) Gasp. Escolan, loc. cit.
104
•it
SOLIER.
3.** De Michel Jean.
Les deux premiers quittèrent l'Espagne, et
vinrent en France en 1440. Don Charles n'y eut
point d'autre poste'rité que dona Isabelle, qui
épousa le comte Jean IV, de la première branche
française. ( Voyez branche VII, art. VII. ) Don
Pierre y maria Gabriel son fils à Martine Rey-
naud, d'une des plus anciennes familles, dit
d'Hozier (Généalogie précite'e, page yS ), et
de cette union vint Pêrinelle Solier, qui épousa
en t520 Louis Combauld de Bourbon (i).
Louis Solier , ci-dessus, et ses frères François
et Ramon, servirent glorieusement Alphonse V
dans toutes ses guerres, et particulièrement dans
celle d'Italie. Le roi les choisit comme étant de
vaillants chefs, pour aller défendre les terres de
l'église. Ils méritèrent un honneur bien peu
commun dans les fastes de l'histoire moderne,
c'est que leur nom et leurs armes furent gravés
sur le portail de Saint-Jean-de-Latran, en
forme d'arc triomphal, monument de leur va-
leur.
Eugène IV, souverain pontife, efl 1445, ayant
vu les hauts faits d'armes de ces chevaliers, vou-
lut en perpétuer la mémoire et conserver les
noms des fameux capitaines qui l'avaient secouru.
Il ordonna de placer leurs noms sur cette porte
sacrée. Une des tables où ils étaient gravés exis-
tait encore quand Escolan écrivait ces détails.
Il donne les noms de vingt capitaines ainsi ré-
compensés par Eugène IV, et dont se trouvent
les trois frères Solier.
Nous les rappellerons beaucoup ici étant d'ori-
gine française.
François Aloz.
Louis Solier.
(i) Goussenc, Martyr., tome II, page 349. D'Hozier,
Généalogie de cette maison ; cette Généalogie a paru en 1629 ,
sous le nom de Pierre d'Hozier. Quoiqu'elle se trouve citée
dans plusieurs auteurs, nous n'en faisons usage que quand
elle est d'accord avec les autres monuments historiques.
SOLIER. I05
Jacques Romeu.
Pierre d'Ami.
François Ferrier.
François Solier.
Barthélémy Ferrier.
Martin Tolza.
Narcisse Sandonis.
Pierre Ripolle.
Ramon de Villa-Marin.
Pierre. Corele ou Goreil.
Jean de Martorel.
Guillaume Ramond Planelle.
Den3^s Civera.
Louis de Calatayud.
Galerand Mercader.
Ramon Solier.
Jean-Pierre Corele (i;.
Les Solier reste's dans l'intérieur de l'Espagne,
continuèrent d'y soutenir leur longue querelle
avec les Dias. Le feu s'était particulièrement
rallumé en 1396; mais alors même, et dans le
siècle suivant , les Solier n'en furent pas moins
à la t||e du gouvernement de la ville ; ils se con-
duisaient tous en vrais gentilshommes Et nos
ancêtres, dit l'auteur que nous suivons en ce
moment^ nous en ont laissé un témoignage au-
thentique dans les registres du conseil (2).
IX. Michel-Jean, marcha sur les traces de Louis,
son père; il fut honoré de la confiance de Jean II, et se
trouva dans Perpignan, avec ce prince et les fidèles
Castillans qui l'avaient suivi, en 1473. Il eut :
i.° Don Rodrigue;
2.° Don Pèdre;
3.° Don Requesens.
Ces trois frères ont fondé, en Espagne, diverses
branches que nous ne pouvons suivre dans leurs nom-
(i) Escol., Hist. de Val., part. 11, livre ix, page i35g.
(2) Ibidem, page 1086.
I06 SOLIER.
breuses alliances. Don Pèdre perdit la vie, au siège de
Salzes, en Roussillon , lorsque cette place fut attaquée
par d'Albon, général de Charles VIII , roi de France (i).
» Environ deux cents nobles y perdirent la vie , tous
» chevaliers d'Espagne; et parmi eux, leurs illustres
» chefs , Pierre Solier et Didace Azevedo , frère de
» l'archevêque de Tolède (2). »
Requesens Solier, fut l'un des ambassadeurs de don
Juan, roi d'Aragon , vers le roi de Castille, dans une
occasion importante, référée aux Annales d'Aragon, de
Jérôme Curite (3).
De Requesens , est descendu don Louis , né à Ori-
guela, et qui, en iSyo, fut évéque de Bethléem (4).
Parmi les branches illustres des Solier d'Espagne, il
en est une à qui nous ne pouvons nous dispenser de
donner place dans cette généalogie. Elle suit immédia-
tement celle-ci , dans l'ouvrage où nous venons de puiser
les détails qui précèdent. C'est la branche dite Mar-
radas.
QUATRIEME BRANCHE.
Les Marradas.
I
A la suite des Solier (même Histoire de Valence ,
part. II, i^*"* décad. , chap. i3) , vient ce préambule
sur la branche dite des Marradas. « Cela suffira , quant
» à présent , pour ce qui concerne les personnages illus-
» très du nom de Solier. Les Marradas, gentilshommes
» de cette famille, furent aussi du nombre de ceux qui
» vinrent à la conquête du royaume de Valence
» Et ils furent bientôt portés sur le rôle des régidors et
» des personnes de distinction de ce royaume. »
On trouve, au même endroit, la filiation suivante:
ï. Messire Domingo Marradas , des anciens sires de
Solier, fut jurât en 1344, et remplacé par son frère,
(i) Ferrer., Hist. Gén. d'Esp,, part. 11, siècle XV. Gasp.
Escol ,loc.cit.
(2) PaulJove, Hist., tome I*', liv. m, page 80.
(3) Curita, tome IV, livre xx, folio 284, chap. i3.
(4) Gasp. Escolan, tome II, livre ix.
SOLIER. 107
messire François, en 1348. Ce dernier avait été nommé
par la ville, en i366, pour recevoir don Pèdre , roi
d'Aragon , qui venait prendre la couronne et prêter son
serment. Ce prince eut François en grande estime et
affection, et lorsque les Castillans lui déclarèrent la
guerre , ce fut François Marradas qu'il envoya contre
eux, avec don Alphonse, comte de Dénia, (anne'e
i356).
Domingo laissa cinq fils , François , Pons , Jayme, Pèdre
et Léonard. Depuis i353 jusqu'en 1372, les fonctions
de j^sticiat et de jurât de Valence, furent remplies
par les Marradas, savoir: François, Pons, Pèdre et
Jayme. Pèdre tut un des seigneurs nommés par la ville ,
en 1371 , pour assister au rnariage de l'infant don Martin ,
qui fut célébré à Perpignan.
A cette époque (1372), François de Marradas était
administrateur des biens de la couronne, charge qui
passa à don Pèdre de Marradas, en 1378.
Depuis 1373 jusqu en 1390, Pèdre, Jayme et Léo-
nard remplirent cinq fois les mêmes fonctions de jus-
ticiat et de jurât.
En 1377, Jayme ayant armé une galère en course
avec un autre Valencien , nommé Jacques Ragulfi , il fit
de grandes prises sur les infidèles , et détruisit les pirates
qui infestaient les côtes d'Espagne.
II. Léonard, l'un des fils de Domingo , ci-dessus , fut
réputé sage entre les seigneurs de son siècle. Rien d'im-
portant ne se faisait sans son avis.
En 1390, il était au nombre des personnes choisies
pour la réception du cardinal don Pèdre de Luna , de-
puis pape sous le nom de Benoît XIII. L'année suivante
il fut un des chefs que demanda l'infant don Martin , à
la ville de Valence , pour envoyer avec une flotte en
Sicile, au secours du roi, que menaçaient les Siciliens
révoltés. L'expédition eut lieu. Soixante-dix voiles par-
tirent sous les ordres des trois frères, Léonard, Jayme
et don Pèdre. Jayme et don Pèdre étaient amiraux.
Leur conduite, pendant cette guerre, causa tant de
satisfaction au roi, qu'il fit don à l'aîné , don Jayme, et
chef suprême de l'entreprise, d^une rente perpétuelle
sur le trésor de la Sicile.
A son retour a Valence , Jayme se rendit au sénat
,08 SOUER.
pour faire le rapport de l'heureuse issue de l'expédition.
Ensuite, il remit le privilège que le roi lui avait accordé,
en priant les jurats de le garder pour la ville , aux termes
des constitutions.
Mais ceux-ci considérant les services rendus person-
nellement par don Jayme , interprétèrent le décret en
sa faveur, et lui en laissèrent la jouissance.
L'amiral don Jayme Marradas , dit , ailleurs , don
Jayme Solier, fut assassiné en 1403, suivant Curite(i),
ou 1401, suivant les mémoires de famille, par don Gi-
labert Gentellos et ses partisans, au lieu nommé Alme-
dixos. Aussitôt que cette nouvelle parvint à la connais-
sance de don Pèdre Marradas , son frère , il sortit de Se-
gorbe le jour suivant , avec la résolution de venger cet
attentat ; et ayant trouvé sur la route le parti des Gen-
tellos, il défit et tua leurs chefs, don Jayme et don
Louis, ainsi que beaucoup d'autres; ce qui occasionna,
dit Gurite , les plus grands troubles dans le royaume de
Valence (2).
Le même don Pèdre fut ambassadeur de Valence en
1412 (3). Il prit une part active dans toutes les guerres
des Solier contre les Dias de Gentellos dont nous avons
parlé précédemment, et qui se trouvent aussi dans Gu-
rite (4). Un beau fait d'armes le distingua particulière-
ment à Lorca, en 1407, dans la guerre des Ghrétiens et
des Maures : il est longuement raconté dans les histo-
riens (5) , et nous ne l'insérerons point ici. Léonard eut
deux fils :
i." Don Juan. Il fut d'abord attaché au cardinal
Rodrigue de Borgia , qui monta sur le trône pon-
tifical. Ayant été nommé , très-jeune , chanoine
et capiscol (chef des chantres) , de l'église ca-
thédrale de Segorbe, il devint évêque du même
diocèse, le 27 novembre 1498, par la résignation
(i) Ann. d'Arag., tom. II, liv. x, chap. lxxvii, pag. 339,
verso.
(2) Curit., ibid.
(3) Curit., Ann. d'Arag., tome III, liv. xi, page 55.
(4) Ibid., tome II, liv. x, page. 442.
(5) Fern. Ferez de Guzm., Hist. de don Juan. chap. xxii:
Escoian, Hist. de Val., tome II, liv. ix.
SOLIER. lOQ
en sa faveur, de Barthélémy Martin ( Solier Mar-
radas ), son oncle ; en 1499, il se rendit à Rome,
où il mourut ;
2.° Louis, qui suit.
III. Louis fut capitaine-général et vice-roi des états
de Majorque et de Sardaigne, du vivant de don Phi-
lippe II. Cette charge de vice-roi fut laisse'e à François,
son fils, et à Gaspard, son petit-fils, seigneur de Sal-
lente.
IV. François, général célèbre, fit avec distinction
les guerres de Piémont, de Flandre et de Bourgogne,
pendant cinquante années . Il rendit de grands et de
nombreux services qu'on peut voir dans l'ouvrage de
don Bernardin de Mendoce ( h. 281 ).
On remarque qu'il fut quelque tems sous-gouverneur
ou lieutenant du château de Milan, et l'un des chefs
du conseil de guerre, sous les ordres de son parent ,
don Inigo de Velasquez, descendant de Marie Solier,
fille du comte Arnaud Solier, maréchal d'armée, sous
Henri II, le Magnifique. (• Vqye\, plus loin, la deuxième
branche d^Espagne). Velasquez ou Velasco, était alors
connétable de Castille, comme tous ses ancêtres, et
gouverneur du Milanais. Il confia plusieurs comman-
dements à don Louis et à don François de Marradas,
comme à des gentilshommes de haut mérite, qui savaient
parler toutes les langues. François parvint à l'âge de
quatre-vingt-quinze ans ; il fut père de don Gaspard.
V. Don Gaspard, seigneur de Sallente (juridiction
de Xativa), hérita de toute la bravoure et de toute la
gloire de ses aïeux. Il ne doit pas être confondu avec un
autre Gaspard Solier Marradas, neveu de Léonard, et
qui fut également vice-roi de Majorque. Les combats
qu'il soutint immortalisèrent son nom (i). Don Gaspard
fut député vers le roi don Carlos, par la noblesse de
Valence, en i520 (2). Il résida ensuite pendant quel-
ques années, à Madrid, où il contracta diverses alliances.
(i) Gasp. Escol., Hist. de Val., loc. cit.
(2) Ferreras, Hist. Gén. d'Esp., partie xxii, siècle XVP
iio SOLIER.
Les mémoires du tems qu'on a imprimés depuis deux
siècles, font mention de plusieurs autres Marradas, à
qui nous ne pouvons donner place ici ; mais pour es-
quisser la valeur de ces preux chevaliers, comme le dit
Escolan ( Loc. cit. ), nous allons rapporter une des ac-
tions de Gaspard Marradas, quatrième vice-roi de Ma-
jorque, seigneur de Sallente Ce trait, ajoute l'his-
torien, sera comme la pierre de touche de sa vaillance,
et il mérite un souvenir particulier.
Nous laissons parler l'auteur espagnol, en abrégeant
son récit : a Un chevalier, nommé Pertusa, pria le sei-
» gneur Gaspard Marradas, de le seconder dans une
» occasion périlleuse_, quoiqu'il ne fût question que de
«s'introduire chez une dame. Marradas le blâma
» Ce ne sont pas des conseils, dit Pertusa, c'est votre
» assistance que je réclame: à quoi Marradas répondit:
» J'ai parlé en homme d'honneur; mais vous le voulez,
» maintenant je vais vous servir en ami. »
)) Pertusa monta dans l'appartement de la dame, au
» moyen d^une échelle de corde ; mais la maison venait
» d'être occupée par une troupe de gentilshommes qui
» allaient en partisans. Ces derniers, avertis par le
» bruit, s'élancent avec fureur dans le lieu où était
» Pertusa; il allait être frappé de mille coups, lorsque'
» Marradas, soupçonnant le danger que court son ami,
» escalade par la même échelle de corde, et parvient au
» lieu du combat.
» C'est alors que dans cette chambre, au sein d'une
» obscurité infernale, rendue plus effrayante par le
» choc des armes et les vociférations des assaillants,
» il s'écrie, comme s'il était entouré d'un grand nombre
» de soldats: courage, mes amis, point de quartier.
» Les assaillants se croyant victimes d'une trahison,
» se retirèrent précipitamment dans une des tours du
» château, et les deux amis échappèrent à une mort qui
» semblait inévitable. »
Cette aventure, et plusieurs traits d'héroïsme et d'au-
dace, qui signalèrent Gaspard Marradas, donnèrent
une si haute opinion de ce seigneur à Charles-Quint,
que, lors du défi qu'il reçut de François I", il pro-
fessa publiquement toute son estime* pour Marradas.
a S'il fallait j dit l'empereur, cent chevaliers pour entrer
» en lice avec moi contre le roi de France y Marradas en
SOLIER. i I I
» serait un. Puisque ce nombre est fixé à dix du côté de
» chaque roi, Marradas sera Vun des dix ; et s'il nen
» fallait qu'un seul, ce serait Marradas (i). «
Rien ne nous semble plus flatteur qu'un pareil ëloge ,
et sur-tout au milieu d'une cour brillante et aussi guer-
rière qu'était celle de Charles-Quint. Quoi qu'il arrive
chez les hommes, ces témoignages toujours chers aux
grands cœurs, ne doivent jamais périr dans le souvenir
des familles. Ce sont leurs plus beaux titres.
Nous nous bornons à cet extrait que nous pourrions
étendre à l'infini, puisque vingt auteurs fameux d'Es-
pagne ont relevé toutes les grandes actions des Solier ,
venus d'Italie et de France, dans ces contrées, où ils
ont, pendant neuf siècles, versé tant de sang pour cette
illustre nation.
Nous aurons encore à parler d'une branche de Solier,
en Espagne , établie par Renaud ou Arnaud Solier , de
Limoges , et dit le Limosin , maréchal d'armée com-
pagnon de Bertrand du Guesclin, son oncle; mais comme
elle ne s'est formée que postérieurement aux deux qui
vont suivre, nous l'avons placée à son rang, d'après la
date de sa fondation.
SEPTIÈME BRANCHE.
Solier de Visle de France (Paris).
Cette branche a surtout fleuri du douzième au quin-
zième siècle, époque de sa plus grande splendeur. Elle
a eu pour chef Gaillard, qui remonte à Rostain Solier,
et sans interruption à Sigismond, fils du premier prince
de Rimini, vers ioi5, (Avrillon^ p. 2, etc.).
I. Gaillard, aliàs Guaillard, fils de Rostain Solier,
comte de Belin , et d'Honorète Aymar, (voyez qua-
trième branche, art. y II).
Né en 1181, il épousa, le 10 mai 1220, dame Clar-
monde, fllle de Arnaud Didaque, vicomte de Tartas, et
de dame Odile Navarre, vicomtesse d'Aix. Par ce ma-
riage, qu'on retrouve aussi dans Phistoire, Clarmonda
'ij Gasp. Escol.,loc. cit., chap. xiii.
112 SOLIER.
niipta Ga'.llardo Solerio nobili aquitano ,filio Rostani (i).
Gaillard devint beau-frère d'Amanieu le Bret ou d'Al-
bret, l'un des chefs de cette noble race dont est sorti
Henri IV.
Cet Amanieu , V° du nom , avait épousé Assalide,
des vicomtes de Tartas (2), sœur de Clarmonde, dame
Gaillard Solier. Il descendait de cet Amanieu, II" du
nom, qui fut le compagnon de Solier Solier en Pales-
tine, et le premier qui, après Godefroy, était entré dans
Jérusalem (3).
Gaillard Solier vécut d'abord à Dreux (castrura Duro-
cassinum), dans le Mantois, gouvernement de l'Ile de
France. Il passait quelques mois de l'année à Belin ,
(Guienne , arrondissement de Bordeaux) , héritage pa-
ternel. L'ancien château de Belin (castrum Belini ) (4),
long-temps possédé par les Solier, passa ensuite par
vente ou par alliance, dans la maison de Montferrand de
Guienne, avec Uzar, autre comté des Solier (5).
Gaillard, l'un des plus grands et des plus riches sei-
gneurs de son siècle, jouissait alors d'une considération
sans bornes. C'était le tems où les rois d'Angleterre
possédaient la Normandie, TAnjou, la Touraine, la
Saintonge, le Poitou et la Guienne.
L'alliance du comte Gaillard avec les d'Albret et l'in-
fluence qu'il exerçait, le firent choisir par le parlement
d'Angleterre et le roi (Henri III), pour terminer leur
différend avec le noble baron Amanieu, son beau-
frère.
Il eut Tordre, fort peu de temps après, de prendre
possession du château de Casenove, près de Langon,
dont précédemment ledit Amanieu V avait été investi
par Gaston VII, vicomte de Béarn.
Les d'Albret devaient rendre ce château. L'acte de
restitution, et celui de la forteresse de Saulx, furent
passés à Bazas, le 7 mai 1259, vivant alors Amanieu VI,
(1) Oihenart, Noti. utri. Vascog., pag. 472, 473.
(2) Ibid. — 470 et suivantes,
(3) L'Art de vérifier les Dates, in-folio, page 733.
(4) Voir l'acte et les détails dont M. de Marca, Hist. de
Béarn, pag. 600 à 608, édition 1640.
(5) Rôles, Tour de Londres, tome !•', page 7;
SOLIER. Ii3
Gaillard Solier y figure comme plénipotentiaire du par-
lement et du roi. Les autres signataires de ce traité furent
Gaillard de Grézignan , Guaillard de Fargas , Gaston VII,
vicomte de Béarn , Geraud , comte d'Armagnac et de
Fezenzac (i).
Gaillard Solier fut nommé châtelain de Cazenove ,
place qui passa à Olivier , son petit-fils. (Voyez l'art. III,
ci-après).
Du mariage de Gaillard et de Clarmonde naquirent :
i.° En 1229, Arnaud-Raimond, qui suit;
2.*» En i23i , Jules-Raimond, qui entra dans l'ordre
du Temple.
II. Arnaud Raimond, comte de Belin , marié le 6 no-
vembre 1262, à la vicomtesse de Fronzac , fille de Rai-
mond, vicomte de Fronzac, qui traita avec le roi d'An-
gleterre, en 1276 (2), et mourut en 1282. (Titres de
fam.).
Ici nous remarquerons que peu de terres seigneuriales
ont subi plus de variations que Fronzac. Elle était d'a-
bord vicomte , et fut souvent disputée par les seigneurs
du tems. Au treizième siècle, une branche des d'Al-
bret prit aussi le nom de vicomtes de Fronzac.
Fronzac devint comté en décembre i55i; marquisat
en décembre r555 , sous Henri II; en iSgS, il passa
dans la maison de François d'Orléans-Longueville, par
son mariage avec Anne de Caumont. En janvier 1608,
cette seigneurie fut érigée en duché-pairie par Henri IV,
en faveur de François d'Orléans, comte de Saint-Pol;
rétablie ainsi de nouveau en juillet 1634, par Louis XIII ,
en faveur d'Amand Jean du Plessis , cardinal de Ri-
chelieu, acquéreur de cette terre.
Arnaud-Raimond Solier, sieur de Belin et de
Fronzac , mourut en î 3 1 2 , à Paris , après avoir testé
en faveur de dame Yolande , son épouse. (Tit. orig.)
Yolande paraît ainsi dans les actes :
«Yolande Solier, dame de Belin, vicomtesse de Fron-
(i) Voir l'acte et les détails dans P. de Marca, Histoire de
Béarn, pag. 606 à 608, édition de 1640.
(2) Tour de Londres, tome I, pag. 7.
114 SOLIER.
a zac, héritière d'Arnaud Raimond de Solier. » Elle
traita en cette qualité, le 20 avril i3i4 , avec le roi d'An-
gleterre, relativement à la juridiction mixte et mère du
roi sur plusieurs fiefs de la succession d'Arnaud Raimond
Solier, son époux ; savoir :
Castel-Viague, le pays d'Uza , tout le territoire de
Born , de Mazas , d'Aubignac, de Saint-Julien, d'O-
rcillan et de Biscarosse, de Bias, des lieux appelés Fo-
dias et Stagias , de Pontens , de Parentis , de Vyssère ,
de Sainte-Aulaye , de Sanguinet , de Saint-Pol en Born,
Nec non super naufragium, balœnam et alla emergen-
tia, ad Costas maris de Bisquarose et de S.-Juliano y seu
de sart. Teste rege apud Westminster, 20 aprilii i3i5 (i).
Arnaud Raimond avait pris parti dans les guerres du
tems,.qui divisaient les vicomtes de Béarn , les rois de
Castille, d'Aragon, d'Angleterre. Il figure pour325liv.
reste de solde, dans les comptes du trésor, en 1296,
armée de Gascogne (2).
Il fut un des chevaliers bannerets de l'ost de Foix ,
contre les Flamands. Le 20 juillet i3o2,il se trouva à la
sanglante bataille de Courtrai.
De son mariage avec Yolande, il eut :
I.*' Raimond-Jean , qui entra dans Tordre de Saint
Jean-de-Jérusalem ;
2." Gaillard de Fronzac, mort à 12 ans ;
3.** Olivier, I" du nom, qui suit, et deux filles,
dont nous n'avons pas les alliances.
III. Olivier, page du comte Charles d'Alençon, comte
de Belin, vicomte de Fronzac, qualifié haut et puissant
seigneur, châtelain de Caseneuve. Il suivit son père dans
les osts de Foix et de Gascogne, en 1340. Il eut différents
démêlés avec les procurateurs du roi d'Angleterre, au
sujet de Fronzac, et fut même cité à Londres. Mais il
traita de nouveau, en 1342, et rendit hommage pour ce
fief, comme il se voit aux anciennes archives. (Tit. orig.)
et dans les monuments historiques.
(t Compositione factâ, qualiter viscomes de Frontiaco^
(i) Rôles de la tour de Londres, tome I*"", page 46.
(2) La Roque, Bans et arrière-Bans, page oS.
SOLIKR. I I 3
livenitad obedientiam régis, d. P.jtinii 1342 (i)^ etc. »
Il épousa, le i5 avril i332, damoiselle Constance,'
qualifiée sœur de messire Arnaud, archevêque de Nar-
bonne, allié de sa famille. Il en eut Pierre, I" du
nom, dit le Petit- Pierre ou Perrinet, né le 11 juin 1334.
Après avoir fait honorablement toutes les guerres de
Charles IV et de Philippe VI, Olivier mourut le 26 août
1346, des suites d'une blessure qu'il reçut à Crécy, dans
le Ponthieu, journée qui fut fatale à nos armes par la
trop grande bravoure du comte d'Alençon ( Charles II ,
dit le Magnanime, fils de Charles I" de Valois, et dont
Olivier avait été page et enfant d'honneur. ) (2).
IV. Pierre ou Perrinet fut envoyé de bonne heure à
Jean, vicomte de Melun, autre allié de la famille (3) ,
grand chambellan de France et lieutenant du roi au pays
de Bretagne. Il fit partie de la montre de ce capitaine, le
1 3 juin i35i (4). Après la mort du comte Olivier, son
père, Perrinet, dit comte de Belin, vicomte de Fron-
zac, quitta le service, et se maria deux fois. La première
fois, dans la province de Léon, mariage dont il n'eut
que des filles, désignées ci-après :
La seconde fois, à Bazas, le 17 septembre 1378, à
dame Guillermine de Fargas, fille de messire de Fargas,
écuyerde Louis I""" et de Louis II, ducs d'Anjou, com-
tes de Provence.
De son premier mariage, il eut :
i.° Marie, qui fut religieuse ;
2.° Jeanne, qui épousa messire Louis de Mon-
tello, aliàs Monteil... et Montiel, fille de Guil-
laume, qualifié co-seigneur de Serves, illustre
race qui passe pour avoir donné les premiers sires
d'Orange, ducs de Valentinois.
Il eut de Guillermine de Fargas :
i.° Olivier, 11° du nom, dont l'article va suivre;
2.° Marguerite, dame de compagnie de la duchesse
d'Orléans ;
(i) Rôles de la Tour de Londres, tome pr, page 1 14.
(2) Ordonnan:es des Rois, loco cit. Br. d'Italie.
(3) Vqxe:^ Branche de Provence, art. ix.
{4) Dom Morice, Hist. de Bretagne, tome I*''', page et
colonne 1469.
1 1 6 SOLIER.
3.° Jean, qui après diverses campagnes, et hors
d'ëtat de servir, épousa Marie Remon ou Remond,
fille de Jean, qui devint l'un des généraux-
maîtres des monnaies, sous Louis V et Charles VI.
Jean, sous les auspices de son beau-père, en-
tra dans l'administration des monnaies. Il fut
nommé contrôleur -général de celle de Rouen,
comme il conste par les documents de famille, et
par les lettres de Charles VI, du i3 août et
19 septembre i388, audit Jean Solier (i).
Quelques personnes de cette branche ont oc-
cupé les premières places dans les monnaies,
celles de contrôleurs-généraux. Ces fonctionnaires
appelés aussi juges-contre-gardes, furent créés
par édit de Philippe-Auguste, en juillet 12 14,
et confirmés, en 1541, par Hen<f II. Ils avaient
l'inspection générale. Le 3o juin 1696, Louis XIV
les supprima, et mit à la place un conseiller-
contrôleur-contre - garde. Ce ne fut plus un of-
fice, mais un emploi. Jean mourut sans postérité;
4.° Pierre, qualifié dans les actes, écuyer, châ-
telain de Vaux (Vadum-Vé), ancien château ,
résidence dés comtes de Valois mourut en
141 2. (Titre original.)
V. Olivier, II" du nom, comte de Belin, né le
8 mai 1369, accompagna à Gênes, comme chef de l'es-
corte, les commissaires de Charks VI, qui allaient
prendre, au nom de ce roi, possession de la république
de Gênes. Il fut présent à l'abdication d'Antoine Adorne,
qui se dépouilla, devant eux, des ornements du dogat,
et prêta serment comme simple gouverneur. L'acte est
d'octobre 1396.
Après cette cérémonie, le comte Olivier se rendit à
Asti, ei de là à Pesaro, où son mariage fut arrêté avec
dona Ferrantine, fille de Galéote, prince de cette ville,
et sœur de Lisbetta, femme de Pierre Gentile de Va-
rani, d'une des plus illustres familles d'Italie (2). ( Ti-
tre original.)
(i) Ordonnances des Rois de France, tome VII, pages
208 à 210.
(2) Crcsccnzi, Coron, délia Nobil. d'Italia, et Sansovino.
\
SOLIER. 117
Ce mariage n'eut lieu que cinq ans après , en 1402.
Quelques années auparavant, Olivier s'était attaché à
Louis , duc d'Orléans , comme secrétaire intime , et
bientôt secrétaire des ordres. Il ne quitta ce prince qu'à
sa mort , dans Tan 1407 , où son compétiteur à la régence,
le duc Jean de Bourgogne, le fit assassiner. Olivier
reprit du service , et se distingua particulièrement , en
141 5 , lors de la guerre d'invasion que les Anglais vinrent
faire en France. Il mourut au siège de Rouen, en jan-
vier 141 9.
Marguerite, sœur d'Olivier, fut placée jeune près de
la duchesse d'Orléans. Dans un titre original, nous la
voyons recevoir des bijoux pour étrennes, en jan-
vier 1401 , ainsi que plusieurs autres personnes de la
cour ; savoir :
Madame la duchesse d'Orléans; >
Charles, comte d'Angoulême;
Joseph et Jean d'Orléans ;
Louis de Bourbon;
La demoiselle de Harcourt;
Les deux belles nièces, filles du roi ;
Mademoiselle de Montpensier;
Mademoiselle Jeanne le Brune;
Mademoiselle Marguerite Solier, etc. ;
Le sire Regnaud d'Angennes ;
Le sire de Montjoye. (Titre original.)
Le mariage d'Olivier et de Ferrantine eut lieu, en
1402, à Avignon, où se rendit l'épouse, sous la
conduite de Charles de Malateste , son frère. Ferrantine
fut reçue par Marguerite, sœur d'Olivier. Charles re-
tourna à Pesaro en 1403 , mais il revint plusieurs fois
chez sa sœur. Il prit même du service en France pen-
dant quelques années. En 1427,11 passa en Angleterre,
d'où il retourna en 1429, avec un sauf-conduit du roi(i).
Le duc d'Orléans fit tous les frais du voyage d'Oli-
vier, (tit. orig.). Olivier et Ferrantine eurent plusieurs
fils dont l'aîné fut nommé Jean , les mémoires se taisent
sur la postérité des autres.
VI. Jean I", comte de Bélin , né en 1402 ; à peine
Rôles de la Tour de Londres, tome I*"^, page 296.
I I 8 SOLIER.
âgé de i6 ans, il fit partie de la montre de Raoul de
Ploesquellec(i). Il servit constamment.
En 1433 _, il fut nommé grand bailli du comté de
Guines (2), ensuite gouverneur du Bazadois.
De son mariage, en 1429, avec Blanche Hervoise
Hurgaultj fille de Maximilien, il eut :
i." Jean, dont l'article va suivre;
2.° Blanchet, gouverneur de Mesle et de Roye,
dont il est parlé dans la Chesnaye et dans Mons-
trelet (3) ;
3.° Philippe, marié en Normandie, auteur d'une
branche particulière dont sont provenus Michel ,
Simon , et divers autres , dont Henri , père de
Claudine-Emélie, épouse de Jean, 11^ du nom,
(voyez art. XI). Jean et Pierre , de cette bran-
che, servirent en 1706 dans le corps des grena-
diers achevai. (Tit. orig.)
VII. Jean II, dit le comte Jean , désigné simplement
dans Waroquier , sous le titre de noble Jean Solier(4),
fut capitaine de 100 hommes d'armes , chevalier de l'ordre,
et gouverneur de Crépi.
C'est lui qui reçut, en 1440, Charles et Pierre Solier
revenant d'Espagne , lors de la guerre avec les Cen-
tellos. (Voyez la V° branche, art. VIII, et d'Hozier ,
loco. cit.)
Jean II épousa, en 1462, doiîa Isabelle, fille de don
Carlos, dit aux actes de France duc Charles, et frère de
don Pedro ou Pierre , dont nous venons de parler, et
que d'Hozier appelle l'un des gentilshommes affligés, qui
abandonnèrent l'Espagne pour revenir en France avec
leurs familles (5).
Parmi les documents et titres qu'ils rapportèrent avec
(i) Lobin., Hist. de Bretagne, tome II, page 911; dom
Morice, ibid., tome II, page 915.
(2) Rôles de la Tour de Londres, tom. II, page 268.
(3) La Chesnaye. Diction., etc. ; Monstrelet , chap. clix ,
page 232.
(4) Waroquier, Tabl., tome III, page 3i5.
(5) Généalogie précitée, page yS ; Gousscncourt . Martyr.,
tome II, pag. 349.
SOLIER. Iig
eux se trouve l'ordonnance faite par don Juan I" en
faveur de Raimon, fils de don Sanche, et père de Jean,
trisaïeul de Charles.
Nous donnerons ici la formule de cet acte, qui a
servi de modèle dans les siècles suivants (Tit. orig.).
a Voulant reconnaître à votre égard, messire Rai-
« mon Solier, notre vassal, et l'un de nos capitaines
(( généraux, les nombreux et bons services que vous
« nous avez rendus, et que vous nous rendez encore
a tous les jours, et aussi ceux que nous ont rendus ainsi
a qu'à nos pères, vos aïeuls et parents , bons chevaliers
« de France ; appréciant la grande loyauté dont vous
« nous avez donné les plus fortes preuves, ainsi que les
a peines et fatigues que vous endurez chaque jour pour
« notre personne et le bien de nos états; considérant
« qu'il importe spécialement pour exciter et entretenir la
« fidélité dans les grands périls et les hautes entreprises,
« de récompenser les sujets dont la bravoure et le dé-
« vouement sont reconnus ; à ces causes, voulant rému-
« nérer devant les hommes, toutes ces belles qualités,
« de manière que le souvenir en subsiste à jamais , et
a que tous ceux qui apprendront et connaîtront ce té-
(( moignage de notre gratitude se trouvent spontané-
es ment portés à nous servir loyalement et à aimer notre
« susdit service, nous vous donnons le duché d'Arcos. . .
a Por ende damos vos efa^emos vos merced del nuestro
« ducato de Arcos, el quel ducato vos damos e vos fa\e-
a mos merced del, con totos suos terminos, etc. y avec ses
« dépendances, ville et villages, forêts, prairies, patu-
c( rages , montagnes , eaux courantes et non courantes ,
« ainsi que la justice civile, et criminelle , le pouvoir ab-
tt solu et mixte, tous titres et prérogatives et tous les
« revenus, cens et droits appartenants audit duché, pour
« le tout être possédé dorénavant, et par droit de suc-
« cession, par vous et à perpétuité, par vos fils, petits-
(1 fils, vos héritiers, et les descendants d'iceux en ligne
« directe, attendu que c'est notre bon plaisir que vous
« possédiez ledit duché , sous les conditions suivantes ,
ce savoir : qu'il sera tenu tout de suite et possédé par vous,
« messire Raimon Solier, votre vie durant; et après
c( votre décès, par votre fils aîné, don Jayme ou à dé-
« faut, par votre fils don Juan, lesquels seront ducs
« d'Arcos après vous, et en cas de mort desdits fils, par
120 SOLIER.
a VOS autres fils ou votre fille aînée, et ainsi de même
« par leurs descendants légitimes, l'un après le décès.
tt de l'autre.... E afallecimiento del, dicho vuestro ûjo o
« fija^ e nieto e nieta e decendientes dellos de légitima
« matrimonio Et en cas de mort de vos dits fils ou
(( fille, petit-fils et petites-filles et des descendants légi-
« times d'iceux ou d'icelles en ligne droite, ledit duché
« sera pour nous, et reviendra à notre royale couronne,
« Cette grâce accordée par le roi don Juan I", le lo
« juin 1389. »
Elle fut ensuite confirme'e audit Raimon Solier et à
ses fils par le roi Henri III, en 1392, et par le roi don
Juan, en 1422.
Le titre du duc d'Arcos vint par succession directe ,
à don Charles, Taîné de cette branche, et frère de don
Pedro, lesquels dits frères passèrent en France, en 1440.
La fille de Charles, dona Isabelle, qui épousa le comte
Jean Solier, II* du nom, comme nous venons de le
voir, devint après son père, duchesse d'Arcos; ses fils
portèrent ce titre jusques vers la fin du quinzième
siècle ; ils y renoncèrent sans doute comme n'étant
plus sujets des rois de Castille; et nous savons en
effet, que dans l'année 1492, le roi don Fernand, et
Isabelle, son épouse, transportèrent le titre de duc
d'Arcos, à Jean Rodrigue-Ponce de Léon, neveu de don
Rodrigue, duc de Cadix (i).
Jean II, eut de son mariage :
i.** Jean III, qui suit;
2." Marguerite, qui épousa, le 5 septembre 1468,
Hugues de Vaux, écuyer, dont naquirent Ey-
nard, Jean, Claude et Guillaume ; ils appar-
tiennent à la généalogie de la maison de Vaux.
VIII. Jean III, né en 1465, fut surnommé le Cas-
tillan, soit à cause de son origine maternelle, soit pour
avoir long-tems servi en Castille, et s'être aussi marié
dans ces contrées; il y passa , à l'âge de dix-sept ans,
et revint en i5o2, après avoir épousé à Burgos, le 27
(i) Salaz. de Mendoze, Origine des Dignités, etc.. liv. m,
chap. XVII.
/
SOLIER. I 2 !
mars 1492, dona Leonore de Pavia (i), fille de don
Fernandez de Pavia , et de dona Constance de Parraga
de Cordoue, d'une ancienne et illustre famille (2).
(Tit. orig.)
, Il fut père de :
I .° François^ dont l'article va suivre ;
2.° Jean-Charles, qui servit d'abord sous François,
duc d'Alençon , et depuis d'Anjou , frère de
Henri III, roi de France; il l'accompagna dans
ses guerres d'Auvergne, où il contribua puis-
samment à la prise d'Issoire, en ibjj. Pendant
les guerres de Flandre et des Pays-Bas , il fut
nommé gouverneur de Bias , ensuite de Mau-
beuge , en 1579. Il fut tué, en i583 , près d'An-
vers, avec trois cents gentilshommes qui soute-
naient le parti du duc d'Anjou , devenu duc de
Brabant , contre le parti du prince d'Orange ,
son compétiteur.
IX. François, fils de Jean III, fit ses premières armes
sous le duc de Nemours , et servit pendant toute la
guerre d'Espagne ; il s'attacha ensuite au comte de
Tende, alors employé en France, et dont il épousa
une proche parente. Le 24 mars 1540, il fit partie de
la montre des quarante hommes d'armes de ce seigneur,
à Marignan , près d'Aix , en Provence/ (Titre original.)
Il n'eut point d'enfants de son premier mariage.
De son deuxièrne mariage avec dame Isoard Riccard
de Pontens, il eut :
i.'* Jean André, qui va suivre;
2.° Anne, qui fut chanoinesse de Remiremont;
3.<* Marguerite, qui épousa sire Guillaume de
Pont, en i586.
X. Jean André, premier écuyer de la princesse Ma-
rie, nièce des ducs de Mayenne , depuis reine de Pologne.
Il ne prit pas le titre de comte de Belin ^ et en effet le
comté de Belin passa vers i56odansla famille des Fau-
doas, famille antique et célèbre par ses emplois et ses
(i) Sandov., Chroniq., chap. 69, édit. 1602.
(2) Argot, de Mol., Noblesse etc., liv. 11, chap. cxl.
122 SOLIER.
alliances. Jean François, fils d'Olivier, chevalier des
ordres du roi, gouverneur de Paris et l'Ile-de-France,
fut le premier comte de Belin de cette race.
Jean-André Solier , dont MaroUes parle dans ses
Mémoires (an lôSg), vivait encore en i65o, âgé de
quatre-vingt-treize ans. 11 fut pourvu du gouverne-
ment de Roye.
Le 5 juin i6io , il avait épousé Raimondine de Fertal-
lier, des sieurs de Fertallier (de Fertalleriis) , dont un
des ancêtres, Jean, était, en i25o, commandeur de
l'ordre des Templiers, et chef de leur maison située près
de Marseille (i).
Raimondine était fille de Pierre, fils de noble Charles
de Fertallier, qui périt à la journée de Marignan.
Il n'eut qu'un fils^ Jean- Louis , dont l'article suit;
et deux filles, dont l'une fut religieuse-carmélite, et
l'autre épousa François de la Rochemauni , seigneur de
Saint-Aulaye, etc.
XL Jean-Louis Solier, comte de Belin, servit, comme
tous ses aïeux. Presque au début de sa carrière , il eut le
bonheur de sauver la vie à deux de ses parents d'Espagne ,
Antoine et Michel, qui combattaient sous l'archiduc
Léopold contre l'armée française commandée par Tu-
renne en 1648 (2). (Titre original.)
Ces deux officiers, l'un de Catalogne, l'autre d^Anda-
lousie, furent blessés tous les deux dans la fameuse ba-
taille de Lens , si funeste aux armées espagnoles (29 août
1648). Jean-Louis les recueillit dans sa tente, les amena
ensuite à Paris , où Antoine survécut peu de tems à ses
blessures. Michel passa de longues années dans la fa-
mille, près des Solier de l'Ile-de-France.
' Jean- Louis traita, en i656, d'une compagnie de
gardes françaises. Cette même année, le régiment des
gardes fut employé au siège de Valenciennes , sous les
ordres des maréchaux de Turenne et de la Ferté. Il ou-
vrit la tranchée dans la nuit du 26 au 27 juin. Le 9 juil-
let, il y eut une affaire très-chaude, où M. de Pradel ,
lieutenant-général qui commandait le régiment des
(1) D'Aigref., Hist. deMontp., page 204.
(2) Voye^ la liste des Officiers pris à cette bataille, impri-
mée à Paris, aux galeries du 1, ouvre, 28 août 1648.
SOLIER. 123
gardes, fut fait prisonnier, ainsi que le maréchal de la
Ferté.
Le comte Jean-Louis reçut diverses blessures qui ne
l'élôignèrent que peu de jours de l'armée. Il fit heureu-
sement les campagnes suivantes, Jusqu'à Tan 1 663 , où il
mourut presque subitement, alors qu'il se disposait à
partir avec sa compagnie, (la 32^) (i), pour le siège de
Marsal. Il fut remplacé dans ce commandement par
M. de Bouvisi.
De Claudine Emélie Solier, petite-fille de Henri So-
lier d'Orbec (titre original) , qu'il avait épousée le
10 juin 1659, le comte Jean-Louis ^ dernier comte de
Belin, laissa, savoir :
i° Jean André, qui mourut jeune;
2.'' Louis Jean , destiné à l'ordre de Malte , et qui
périt avant d'avoir fait ses preuves;
3." André, qui suit;
4.° Jeanne, mariée en Espagne, à don Pèdre de
Villalobos.
XII. Messire André Solier fut le dernier de la bran-
che qui prit du service en Espagne, sous don Juan,
d'Origuela , l'un de ses oncles , officier supérieur chargé
d'un commandement dans Tlnde.
André fut blessé dangereusement en 1690,; l'année
suivante, ne pouvant plus servir militairement, il revint
par mer en France , débarqua sur les C9tes de Tréguier,
fit quelque séjour à Lannion, et se rendit ensuite à
Beaucé , dans la retraite des du Guesclin, dont les Solier
étaient parents par les femmes. Il rechercha quelque
tems Julienne, fille de René II (du Guesclin), et connue
sous le nom de mademoiselle d'Auvers , âgée pour lors
de 38 ans; mais ce mariage n'eut pas lieu. André épousa
damoiselle Elisabeth , dite Elisa le Priver , aliàs le Pluer,
descendante des anciens sires de Campels et Domfront.
(Titre original.)
Les blessures d'André , quelques injustices dont il eut
à se plaindre, le délabrement continuel de sa santé, et
beaucoup de travaux infructueux dans plus d'un genre ^
(1) Le Pip. la Neuville, Gardes françaises.
i5.
124 SOLIER.
pour augmenter sa fortune presque détruite, telles fu-
rent les causes qui abrégèrent ses jours. Il mourut à 41
ans , ayant passé les quatre dernières années de sa vie
dans la retraite et l'obscurité , soit à Lamneur , soit près
de Lannion , (titres originaux) et s'occupant plus des
moyens d'exister que de ses titres.
La famille des Solier, sur divers points, eut des re-
vers considérables, occasionnés par les événements po-
litiques.
Dans leurs guerres d'Italie , soit comme princes de
Rimini , soit comme souverains de l'Astesan , ils perdi-
rent leurs plus belles ressources, lorsqu'ils furent dépos-
sédés de ces provinces.
c( Le pape Clément VII ayant privé pour la dernière
fois Pandolphe Malateste de sa principauté de Rimini,
ce seigneur alla mourir pauvre à Ferrare (i). »
Dans les guerres d'Espagne, qui durèrent cent trente
ans, ils sacrifièrent la majeure partie de leurs propriétés.
a Perinelle Solier , héritière d'une des branches des
Solier d'Espagne, et Louis de Combauld de Bourbon,
son époux , se défirent de tout leur patrimoine pour se-
courir le connétable de Bourbon. Et c'est la cause des
dommages et pertes des biens arrivés à cette famille. Eux
et leurs fils laissèrent aux leurs plus de mémoire de leur
vertu , que de profit de leur héritage , suivant les expres-
sions de d'Hozier (2) ». Le duc Charles , oncle de Ga-
briel, père de Perinelle Solier; ne laissa également à sa
fille Isabelle, que le titre de duchesse d'Arcos , et de
grands souvenirs.
La branche du Limosin et Vivarais, victime des
guerres de religion, a vu plusieurs fois tous ses biens
confisqués ou devenus la proie des divers partis (3).
Le comte Olivier (branche de l'Ile-de-France) se
ruina pour servir le duc Louis d'Orléans , dont il ne reçut
que des promesses. Ce prince fut assassiné : les promesses
périrent avec lui.
(i) Le Labour., Voyage, etc., part, m, art. Rimini.
(2) Généalogie des Combauld de Bourbon . arrêt de
Louis XIV, page 2, du 28 février 1628.
(3) La Chesnaye -des- Bois , Dictionnaire , tome XII , Solier
(Vivarais).
• SOLIER. 125
Le comte Jean-Louis de'pensa tout son patrimoine au
service de l'état, et par ses sacrifices pour la compagnie
qu'il avait achetée.
Messire André, son fils, ne rapporta de l'Inde et de
l'Espagne que des blessures, qui ne lui valurent aucunes
récompenses. Ses ancêtres Jean et Jean-André étaient
morts pauvres, après trente et quarante ans de ser-
vice.
En général, la fortune ne s'attachait pas jadis aux fa-
milles essentiellement militaires. Les chevaliers ne cher-
:haient que 1:^ gloire, et l'on a vu bien souvent la vieille
noblesse de France, vendre jusqu'à sa dernière terre,
pour se mettre en état de soutenir sa bannière, soit
dans les croisades, soit au service de ses princçs.
Les Solier ont été pour la plupart militaires; ce qui
n'a pas empêché cette famille d'élever pour l'église un
bon nombre de prélats et de vertueux abbés.
Elle a donné beaucoup de chevaliers à l'ordre de Saint-
Jean de Jérusalem; et aussi, devons-nous dire que cet
ordre illustre, à qui tous les souverains de l'Europe de-
meurent éternellement redevables, doit être, depuis son
Drigine, regardé comme français. Il fut cimenté, de
)iècle en siècle, par le sang de tous nos vieux chevaliers,
['honneur des premières familles de notre monarchie; et
:'est dans les fastes de cette religion qu'elles doivent
:hercher leurs plus beaux titres de gloire.
Baudoin remarque, dans son Histoire de l'Ordre,
que, jusqu'en 1640, il n'avait eu que cinquante-cinq
grands-maîtres, sûr lesquels onze étaient inconnus.
Sur les quarante-quatre autres, sept ont été espa-
gnols, quatre italiens, trente-trois français (i). Nous
:iterons ici quelques chevaliers de la famille Solier ( ordre
de Mahe).
En i3o8, Raymond-Jean, chevalier. (Branche VII).
En i3io, Arnaud Solier, né en 1265, commandeur
d^Aliaga.
En 1 3 1 2, Bernard Solier, commandeur (2).
(i) Baud., Hist. de Malte, pag. 23.
(2) Voye\ pour ces deux commandeurs, la première branche
d'Espagne, et Curit., Ann. d'Arag., tome II, chap. xxxii;
Favin, Théâtre d'honneur, page i25o.
126 SOLIKR.
Même époque, Nicole Solier, né en 1297, grand-
croix, prieur de l'église^ l'un des procurateurs - géné-
raux de l'ordre. Il était de la langue de Provence, qu'il
représenta en 1 373 (i). t
Alphonse, langue de Castille, en i38o.
François (des Fontaine Solier) (2).
Fernand, \ tous trois célèbres au siège de Rhodes ;
P , . j / Fernand y commandait la langue de Gas-
* ! tille. Il fut chancelier de l'ordre, et mou-
Antoine, I rut en 1649, comme il est dit ci-après.
Pierre, 'chevalier en i5i2, grand-prieur de France en
i563, compétiteur de la Valette au magistère, etc. (3).
Il était fils de Jean Solier, (branche VII, article 8 ) , et
de Marguerite de Villiers de l'Ile-Adam, sœur de Phi-
lippe, grand-maître.
Antoine, ci - dessus, servit l'ordre pendant quarante
ans;il péritau siège de Malte, en i565.
Gabriel fut un des plus illustres chevaliers de l'ordre.
Avant Je siège de Rhodes, en 1622, une des langues,
(celle d'Italie), croyant avoir à se plaindre de quelques
dispositions de la cour de Rome, obtint d^ envoyer trois
ambassadeurs, et nomma, en conséquence, Gabriel So-
lier, Barthélémy Vives et Boniface de la Morre. Peu sa-
tisfaite du résultat de cette démarche à Rome, la langue
entière se soulève ; le conseil accuse Solier, Palaviccini ,
et Morose, d'être les auteurs de ce mouvement. On pro-
cède contre eux, mais ils quittent le couvent et se reti-
rent à Candie.
Le grand-maître, affligé de cette scission, veut faire
reconnaître leur innocence, et les rappeler. L'ennemi
approchait; à cette nouvelle, Solier et ses compagnons
écrivent de suite qu'ils vont se rembarquer pour Rhodes,
et qu'ils accourraient, non-seulement de l'Italie, mais
de Textrémité du monde, pour défendre la religion avec
leur sang (4).
L'autre Solier, frère de Gabriel, appelé Ferrand ou
(i) Bosio, tome I'^'", liv. iir, pages 71, 73.
(2) Avrillon, pag. 11; la Chesnaye, tome VI.
(3) Avrillon, page 10; son absenrc seule l'empêcha d'être
au.
(4) Bosio, Hist. de Malte, tome I"", livre xviii.
SOLlhiR. 127
Fernand, fut élu chef de l'une des langues pour le siège
de Rhodes.
Avant le premier combat, Villiers l'Ile- Adam choisit
huit chefs des postes ou langues^savoir :
Langue de Provence. Raimond Ricard.
D'Auvergne, Raimond Roger.
De France, Joachim de Saint-Simon.
D'Italie, Georges Emarque.
D'Aragon, Jean de Barbaran.
D'Angleterre, Guillaume Onascon, ou
Ovaxon.
D'Allemagne, Christ. Valdener.
De Castiile et
Portugal, Fernand Solier (i).
Le même Fernand fut chancelier de l'ordre jusqu'à sa
mort, en 1549, et il fut remplacé par Pierre Nunnez
d'Herrera (2).
Guillaume Solier, grand-croix de Saint-Jean de
Latran , de Saint-Mauvils , en Picardie, de Saint-Marc
d'Orléans, l'un des généraux des armées navales qui
vinrent au secours de Malte, en i565 ; ambassadeur de
l'ordre, même année. Tué ^ dit Avrillon , à la bataille
Saint-Denis j près du cowiétable de Montmorenci , son pa-
rent (3).
On voyait son tombeau , son épitaphe et ses armes à
Saint-Jean de Latran de Paris (4).
" .Nicolas, tué en i55o sur un des vaisseaux d 2 la reli-
f.on (5).
Nicolas, chevalier en iS^g, commandeur de Maupas
et de Haute-Avène , près d'Arras. Il eut la première
commanderie à 18 ans, et la seconde lui fut donnée par
son parent, le grand-maître de Vignacourt... Il resta 27
ans à Malte, et se trouva à la prise du château de l'E-
paule, dont il eut la conduite. Il fut nommé lieutenant-
(1) Ibid., liv. XIX, page 239. Il est nommé Ernand Solier,
dans Baudoin, Hist. de Malte, édit. de 1659, liv. ix, p. 196.
Vqye^ de plus, Vertot, Hist. de Jérusalem, t. III ; Boissat, t. I.
(2) Bosio, tom. II, liv. xiii.
(3) Avrillon, Généalog. des Sol., pag. 11.
(4) Voye^ cette épitaphe dans Avrillon, ci-dessus.
(5) Ibid.^ page 11.
128 SOLIER.
gênerai pour commander à Malte y à la place du cheva-
lier de Vendôme (i).
Hubertin , procurateur des commanderies de Messine,
et membre du chapitre des seize en 1569(2). -îd
Il avait représenté la langue d'Angleterre en i553,
avec Diego Montero de Castille.
C'est en 1569 que s'éleva cette fameuse querelle entre
Jean Solier, comte de Morètte , et Pierre Strozzi , ma-
réchal de France. Le' comte de Morette retint une ga-
lère , pour prix de ses services et de diverses sommes
qu'il réclamait en vain de Strozzi : il référa de sa con-
duite à son souverain, le roi de Sardaigne.
Strozzi recourut à la ruse, et se servant des vaisseaux
de Malte et du pavillon de l'ordre, il trompa Morette,
qui s'approcha sans défiance, et fut pris.
On le conduisit à Malte, où il fut emprisonné Et
ce fut , dit Bosio, une faute du grand-maître de la
Sangle , qui embrassait aveuglément les intérêts du ma-
réchal.
Philippe, roi de France, écrivit au grand-maître qu'il
eût à respecter le comte de Morette, vassal du roi , son
cousin. Celui-ci , duc de Savoie , demande réparation à
l'ordre de l'outrage fait à son pavillon..., Morette ayant
été pris à la mer, portant pavillon sarde.
Peu satisfaite de la réponse , la cour de Savoie fait
mettre le séquestre sur toutes lesj^ropriétésde Tordre.
La contestation dura depuis ibbj jusqu'en i564,
année où l'ordre fut contraint de payer mille écus d'or
aux héritiers du capitaine Morette (3).
Cette erreur du grand-maître n'empêcha pas le neveu
de Morette de venir au secours de l'ordre en i565. Oc-
tavien Morette fit partie de la montre du corps d'E-
néas Pius, armé pour la défense de ces chevaliers (4).
Solier, dit le chevalier de Catillon, fut tué à la bataille
de Cassel.
Gabriel, reçu en 1597, fut tué pour la foi, en 161 3.
Charles, son frère, commandeur de Liège et de Vil-
(i) Avrillon, page 12.
(2) Bosio, tome II, pages 344, 842 .
(3) Ibid , tome II, liv. xix, page 396.
(4) Ibid.^ page 6G5.
SOLIER. 129
lers-le-Temple, mourut, suivant la Chesnaye, en 1648.
Michel, reçu en 1564, périt dans un combat contre
les Infidèles.
Marc, reçu en 1577, mort jeune.
Jacob, son frère, en i585.
François_, en i632, tué dans l'Archipel en 1649,
Raimon, grand-bailli de Mayorque, en 1672.
P^, ' f amiraux des galères de l'ordre (i).
Beaucoup d'autres des diverses branches des Solier
sont entrés dans l'ordre depuis 1400 jusqu'en 1789 avec
le simple nom de leur seigneurie (2].
XIII. Jean IV, fils d'André ci-dessus, sieur de la
Touche, etc.^ né en 1692, fut contrôleur-général ou
juge-contre-garde des monnaies de Rennes_, et conseiller
du roi. Il contracta mariage avec dame Marie-Josephe
Drouart, des anciens Drouart, dont l'un figure comme
écuyer dans la montre d'Olivier du Mauni, faite à Vil-
liers, près Vendôme, le 4 août 142 1 (3), (tit.de fam. )
Jean VI mourut en 1754. Il eut un grand nombre d'en-
fants des deux sexes, mais de toute cette postérité et de
celle de Michel, son frère, il n'existe, à Tépoque où
nous écrivons (1787) (4), qu'un seul de ses fils qui ait
des enfants mâles, par lesquels doit un jour se soutenir
cette branche. C'est :
XIV. Jean- Baptiste- Marie Melchior, sieur de la
Touche, né le 2 décembre 1739.
Il fut destiné d'abord à la marine.
Le 22 mai 1759, il partit de Lorient pour aller dans
l'Inde, sur le vaisseau le Duc de Chartres, commandé
par M. Duvautenet, l'aîné, qui avait sous ses ordres trois
autres bâtiments.
Le 27 du même mois, le Duc de Chartres livra un com-
(i) Piloni , Hist. de l'Ordre , et tome H , pages 407 ,
507, 176, etc. '^"
{2) Sur tous ceux nommés depuis la citation (2), voye^
Avrillon et la Chesnaye-des-Bois, art. Sol. et Font. Sol.
(3) Hist. de Bretagne, preuves du XV° siècle, pag. 979,
dom Morice, tome II, page 1087.
(4) Waroq., Recherches sur les arm., etc.
l3o SOLIER.
bat terrible au Windsor, vaisseau de guerre anglais,
capitaine Saulkner, portant soixante - quatre canons,
dont vingt-six de 24, vingt-six de 12, et douze de divers
calibres.
Le combat dura trois heures. Les deux bâtiments s'a-
bordèrent. Le Duc de Chartres, ayant perdu presque
tout son monde, se trouva enfin sans aucun moyen de
défense.
Saulkner eut lieu d'être étonné d'une résistance aussi
belle, puisque le Duc de Chartres^ percé pour soixante-
quatre canons, n'en portait alors que vingt-quatre, dont
quatre de 12, et vingt de 8.
Il n'y avait point d'officiers qui ne fut blessé, les ma-
telots étaient hachés dans les manœuvres, et les canon-
niers près de leurs pièces.
On rendit l'épée aux officiers qui passèrent à bord du
Windsor; mais les Anglais, contrariés par les vents,
furent contraints de débarquer les débris de l'équipage
français sur les côtes de Portugal, près de Lisbonne,
d'où Jean, sieur de la Touche, ci-dessus, se rendit en
Espagne. Il y fit peu de séjour; revint en France, et
quitta la marine; mais il conserva de grands rapports
avec cette fameuse compagnie des Indes , ouvrage de
Louis XIV et de Colbert, et qui produisit d'immenses
ressources à la nation. C'était en outre une école pra-
tique de nombreux et habiles marins pour la guerre,
comme pour le commerce.
A ce sujet, l'auteur du siècle de Louis XIV fait cette
remarque, qui peut être appréciée par un bon nombre
de gentilshommes. « C'est qu'alors on vit bien que ces
vastes et nobles spéculations commerciales n'étaient pas,
pour la noblesse française^ un acte dérogeant, puisque
les princes du sang et les plus grandes maisons rivali-
saient ensemble pour s'intéresser dans ces établissements,
à l'exemple du monarque lui-même. »
C'était sur-tout l'usage dans les deux Armoriques comme
dans la Grande-Bretagne. Une /ouïe de chevaliers et de
lords de naissance illustre, s'adonnaient, de leurs per-
sonnes, à ces hautes entreprises maritimes. De la Roque
observe de plus que dès 1 âge de Bertrand du Guesclin
(i35o), les gentilshommes bretons se livrèrent au trafic...
Et même ceux qui accompagnaient ce grand capitaine en
SOLIER. l3l
Espagne (i). Delà sans doute le nom ancien de gentils-
hommes et nobles mercadiers (2); mais on sait que la
noblesse peut dormir sans se perdre , portant en elle un
caractère ineffaçable comme la cléricature; ce qui fait
que les droits du sang des ancêtres sont toujours acquis
à leurs descendants (3).
Jean , sieur de la Touche (ci-dessus) , eut peu de
fortune. Mais il augmenta son patrimoine par ses soins
et une activité qui fut couronnée de succès.
En 1787 et 1789, il fut député deux fois vers
Louis XVI pour soumettre à ce prince les réclamations
de la Bretagne. Bientôt il fut chargé de plusieurs fonc-
tions importantes; mais pendant le règne de la terreur,
il se vit arraché de ses foyers et conduit à Brest par
ordre et à la suite d'un des généraux de la révolution (^4).
Bonaparte 3 à son retour d'Egypte, le choisit pour
occuper une place de distinction; il refusa, et vint dans
Tancienne patrie de ses pères , à Paris, où il mourut le
8 nivôse an i3 (1804) couvert de l'estime générale quMl
devait à la réunion de toutes les vertus. C'était le plus
instruit et le plus modeste des hommes.
De son mariage avec Anne-Françoise Delarue, fa-
mille alliée aux Duguay-Trouin , Jean , sieur de la
Touche, a eu :
i.° Louis-Jean-Baptiste-Marie- Toussaint , qui suit;
2.** Jean-Baptiste-Marie , que Waroquier place par
erreur avant le précédent ;
B.** Renée- Anne-Jeanne, morte jeune;
4.° Anne-Rose-Zoé. '
XV. Louis, ci-dessus, comXQ de la T'owc/ie , chevalier
et commandeur de divers ordres, membre de plusieurs
académies^ comte palatin , lui et ses descendants mâles
et leur postérité, par brefs particuliers du saint siège
du i3 décembre 181 5 et du 29 avril 18 17, a suivi le roi
à Gand en qualité de colonel d'état-major , et a rendu à
(i) De la Roque, Traité de la Noblese, pag. 253. 290, etc,
(2) Ibid.^ page 2 53.
(3) Ibid., chap. 141, pages 347 et 349,
f4) Le général Rossignol.
i32 SOLIER. »
l'époque de la restauration plusieurs services impor"
tants à la cause de la monarchie. Il a deux fils, Prosper
Maurice et Ernest Aimé, mentionnés plus loin. {Voj^e:(
après la branche ix le chapitre sur les branches exis-
tantes.)
Les sieurs de la Touche n'ont aucun lien de parenté,
comme on l'a cru mal à propos, avec les autres familles
du nom de la Touche, entr'autres celle de la Touche-
Tréville, vice-amiral.
HUITIÈME BRANCHE.
Ou de la Marche et du Vivarais,
I. Bertrand, fils de Raymon ; ledit Raymon dernier
fils du comte Rostain. {Vqye\ branche iv , ou de Pro-
vence article vil) fut l'auteur de cette branche.
Né en 1247, il épousa , en 1269, Rhothilde, fille d'Al-
modie N.... et d'Antoine de Chaslussio, et nièce de
Guéralde de Coiroux, qui lui servait de tuteur.
Chaslussio nous semble appartenir à la maison de
Cheylus , lune des plus anciennes de France. On le
trouve aussi dans la Chesnaye-des-Bois, et il dit :
a Les alliances de cette branche sont avec les maisons
» de Clary, de Mirabel, de Cheylus (1)». On dit que
Coiroux est encore une variante du nom Cheylus.
Les Cheylus et les Solicr du Vivarais se sont alliés
de nouveau par le mariage de Nicolas Solier et d'Alix de
Cheylus, le i3 août iSôg (2). Les Cheylus étaient con-
nus dès le neuvième siècle, ayant pour tige Gui de
Chaslus.
L'oncle et le tuteur de Rhothilde , ci-dessus, femme
de Bertrand Solier , sont appelés aux actes Antoine et
Gairalde de Cheylus.
En 1272, Bertrand Solier, veuf de Rhothilde , épousa
dame Aude de Roquelaure , comme le rapporte la Ches-
naye des Bois (3). Aude était sœur de Bertrand de Ro-
(i) Dictionnaire de la Noblesse, tome XII, art. Solier.
(2) Ibidem.
;3j Ibid» et voye^ dans les auteurs la famille Roquelaure.
SOLIER. l33
quelaure, et fille de Jeanne de Brulheis , proche parente
du prince Geraud , comte d'Armagnac. Ils n'eurent
qu'une fille, nommée, dans les actes. Marquise Solier,
laquelle fut mariée à messire Gaston de Maurenx.
Bertrand Solier , avait reçu de Roquelaure , son beau-
frère , la promesse d'une dot de cinq cents e'cus philips,
avec les habits nuptiaux et harnais de tête; ce qui
donna lieu à de longues discussions qui ne furent ter-
minées à Prinham , que le 7 mai 1771 , entre d'une part
le comte Garcie de Mazères y et Jean n e Massas, tuteur,
de Jean Roquelaure _, petit-fils de Bertrand, et d'autre
part , Gaston de Maurenx , et son épouse , Marquise
Solier (i).
Bertrand eut de son premier mariage , deux fils ,
dont Tun ecclésiastique, et l'autre fut Pierre qui suit.
II. Pierre, né le 10 août i320, épousa Gamone, sa
cousine, en 1344. On ignore le temsde sa mort.
Le 14 mars 1346, ces deux époux vendirent un fief
situé au mandement de Boulogne (comté de Gomminges,
en Languedoc} , à Jean et Pons de Mal'han d'Aubenas.
Il est question de cette vente dans la Chesnaye des Bois,
mais autre part qu'à la généalogie des Solier. Cet auteur
oublie Pierre et Gamone Solier , dont il parle cepen-
dant à l'article Mal'han (2).
Du mariage de Pierre et de Gamone, vinrent :
i.° Arnaud, connu dans Froissart et d'Argentré ,
sous le nom du Limosin (étant de la Marche li-
mosine) , auteur de la seconde branche fran-
çaise en Espagne ;
2.° Raymond, qui, du Limosin, s'établit au Vi-
varais.
La Chesnaye des Bois ne donne qu'une simple
note sur Arnaud Solier , dit le Limosin , compa-
gnon de Bertrand du Guesclin , et tué à la bataille
d'Aljubaroka. Les documents, les mémoires et
le goût des recherches , ont manqué à cet auteur.
Nous avouerons de plus , que si cette branche ne
s'était pas rattachée à Solier le Limosin, à Blan-
(i) Histoire des Grands Officiers de la Couronne, tome. VIL
page4o3 ; la Chesnaye, Dictionnaire, tome XII, art. Sol.
(2) Ibid,^ tome X, page 744.
1 34 SOLIER.
chet et Antoine , dont il est question à la branche
de Provence, nous aurions hésité à la com-
prendre ici, quoique l'ancienneté de sa noblesse
ait été confirmée par arrêt du 12 décembre 1668,
et précédemment par l'acte du i5 août 1489, des
commissaires royaux des francs fiefs en Lan-
guedoc , acte dans lequel Raymond Solier est dit :
noble, issu de noble race et de V ancienne famille des
Solier de la Marche limosine Nobilis, nobilis-
que génère pr ocre at us, ut pot è ex antiquâSoleriorum
familiâ Lemovicensi, etc. (i).
III. Raymond, ci-dessus, épousa, le 12 février 1488 ,
Blanche de Verras , riche héritière , et n'eut qu'un fils
qui suit :
IV. Antoine. Il posséda plusieurs fiefs dans la séné-
chaussée de Beaucaire. En 1529, il épousa Anne de
Faure , en faveur de laquelle il testa le 9 août 1 542, à
la charge de remettre la succession à leur fils aîné.
Il eut de ce mariage :
i.° Antoine, qui suit;
2.'* Nicolas, auteur de la branche ci-après ;
3.° Claude, sur lequel il n'y a pas de détail.
V. Antoine, II'^ du nom, marié à Jeanne d'Allard,
eut trois fils, dont deux, Jean et Pierre, moururent sans
postérité, et David, qui suit :
VI. David épousa, le 4 juin 1617, dame Sara de
Laurens ; dans les guerres de religion , ses biens furent
confisqués.
VII. Etienne, un des fils du précédent , épousa Marie
de Serres, le 29 septembre 1649; il en eut René,
Antoine , Susanne et une autre fille , mariée à messire
de Chabanon.
Antoine, sieur d'Audans, capitaine au régiment de
Périgord , et chevalier de Saint-Louis, épousa, le 9 mai
1705, Albertine de Tello , fille du gouverneur de la
Roche-en-Ardennes , au duché de Luxembourg. Il en
(i) Voyer; le Dict. de la Nobl., loc. cit.
SOLIER. l35
eut Marie - Antoine , mort jeune , et Charlotte-Sophie,
reçue à Saint-Gyr, sur preuves, le 6 juin 1725.
Susanne, sœur du précèdent, fut mariée le 2 3 no-
vembre 1695, à noble Noé d'Aleyrac^ seigneur du Co-
lombier. Elle mourut en janvier 171 5. Nous donnons
ces détails, parce qu'ils sont totalement omis dans la
Chesnaye.
VIII. René, fils aîné d'Etienne, continua la postérité
en ligne directe. Il servit au régiment de Joviac, et il
épousa la sœur de son colonel, dont il n'eut qu'un fils,
nommé François.
IX. François, lieutenant au régiment de Castelnau ,
et ensuite dans Beauvaisis, se retira jeune du service,
pour épouser Susanne de la Garde, d'une famille cé-
lèbre et recommandable sous tous les rapports. Ils ont
laissé Joachim.
X. Joachim fut officier au régiment de Brie. Comme
divers Solier l'ont fait en divers tems, il épousa l'une
de ses cousines, dite Alexandrine Solier de Lissac, dont
il eut plusieurs enfants f Vqye:{la. Chesnaye des Bois ).
Deuxième division o\i deuxième rameau.
I. Nicolas, fils puîné d'Antoine et d'Anne de Faure,
épousa, le i3 août i56g, Alix de Chaylus. Ils perdirent
toute leur fortune.
II. Jean, leur fils, servit le roi avec distinction. Il
mourut en décembre 1675, âgé de cent cinq ans. Tous
ses fils et descendants ont embrassé, comme leurs aïeux ,
la profession militaire ( Vojre^ la Chesnaye).
Troisième rameau.
I. François, l'un des fils de Jean, ci-dessus, et de
Marguerite de Griotier, aide-major au régiment de
Bulonde, pais capitaine au régiment de la Tourette,
mort en 1730, âgé de quatre-vingt-quatorze ans.
De Jeanne Esbrayat de Créaux, qu'il épousa en i683,
il eut Jean-François qui suit, et François, dit chevalier
de Brotty, lieutenant au régiment royal Comtois, mort
en Piémont, des suites de plusieurs blessures.
i36 SOLIER.
IL Jean-François, sieur de Brotty, à la mort de son
père, se retira du service, et s'unit, en 1707, à Marie
des Préaux.
Quatrième rameau.
I. Jacques, fils de Jean, et de Marguerite, ci-des-
sus, seigneur de Lissac et de Labattut, capitaine de
cavalerie ( régiment de Mérinville ) , épousa, le 8 août
1677, Françoise de Pontaut, au comté de Foix, dont
Henri qui suit, et une fille mariée à Louis de Cassai-
gnard de Saint-Amand, chevalier de Saint-Louis.
IL Henri, seigneur de Lissac et de Labattut, capi-
taine-commandant au régiment de la Rochefoucauld,
cavalerie, et chevalier de Saint-Louis, a épousé, le 23
mars 171 6, Marie de Jalabert, dont il eut un fils, mort
jeune et cinq filles. Nous continuons de renvoyer à la
Chesnaye, pour les détails qui n'intéressent que cette
branche, qui a contracté de très-belles alliances.
Nous n'aurons plus occasion de parler dans la pré-
sente généalogie, des Solier qui ont vécu en France.
Après avoir cité plusieurs de leurs belles actions, nous
ne devons pas négliger de dire qu'ils ont eu parmi eux
des. femmes dignes de leur rang et de leur nom. Ces
détails nous mèneraient trop loin; mais nous rappelons
seulement Perinne ou Périnelle' -Solier, qui épousa, en
i5io, comme nous l'avons vu, Louis Combauld de
Bourbon, dit le Capitaine (1) , sieur de Larbour.
Les premiers sires de Bourbon ( Archambaud et Com-
bauld), sortaient d'Alix de Bourgogne, du sang de
France, comme le remarque d'Hozier, que nous allons
suivre.
Alix était issue des rois Hugues Capet et Robert,
et d'une princesse de Savoie, nièce de Calixte IL... Les
mêmes Combauld se sont alliés ensuite avec les plus
illustres maisons de l'Europe. Ils ont cet avantage, d'être
issus en ligne masculine, de la maison de Bourbon. Les
deux branches de Bourbon, séparées l'an 1200, savoir:
celle des princes du sang, issue par les femmes, d'Ar-
(1) D'Hozier, Généalogie des connétables de Bourbon, et
arrêt de Louis XIV. (23 février 1628.)
SOLIER. 1 37
chambauld de Bourbon, et celle de Combauld sortie
par les mâles _, de Combauld de Bourbon , se rappro-
chèrent étroitement par le mariage de Louis de Com-
bauld, 1" du nom^ et de Jeanne de Bourbon, en l'an
1435(1).
Le mariage de Louis Combauld de Bourbon, avec
Perinelle Solier, née en France, de Gabriel , fils de
don Pèdre, revenu de Castille (2), ne fut pas heureux
sous les rapports de la fortune. On sait que ces deux
époux perdirent tous leurs biens volontairement ; « ils
» le vendirent pièce à pièce, pour assister le duc de
» Bourbon; ces biens (en i5io), montaient à plus de
» trente mille livres de rentes. Tous furent aliénés.
» Louis de Combauld ne voulut jamais manquer de
» fidélité à son illustre parent; enfin, percé de coups,
» il vécut encore assez pour sauver le corps de cet in-
» fortuné prince (3). »
Perinelle fit le sacrifice de sa dot et de ses diamants.
Elle resta dénuée de toute ressource, à la mort de son
époux, en 1 547 ; et pour élever ses fils, elle n'eut que
le travail de ses mains, et quelques secours qu'elle reçut
des ducs de Montpensier.
Elle vécut jusqu'en i562. Des personnes, dit d'Hozier,
qui vivaient en 1627, et l'avaient connue, faisaient un
grand éloge de cette noble et vertueuse dame (4). Elle
eut le nom de belle et bonnes et fut un modèle de piété
maternelle, après avoir donné l'exemple de toutes les
vertus de l'épouse.
Combauld avait fait une donation de pain et de vin,
dans réglise collégiale de Notre-Dame d'Aigueperse ,
afin que l'on dit des prières pour lui et Perinelle , sa
femme (5). Ses fils lui élevèrent un tombeau avec cette
inscription:
A la meilleure des mères et des épouses.
Louis' et Perrinelle eurent de leur mariage , Jean et
(i) Généalogie de Combauld de Bourbon et tit. orig.
(2) Ibid.^ et Goussencourt, tome II, déjà cité.
(3) D'Hozier, ibid. et Marillac, Hist. de Bourb.
(4) Ibid.
(5) D'Hozier, ibid. et les tit. orig.
i38 SOLIER.
Hector, capitaines célèbres. Jean épousa une femme de
la famille de Bayard (i).
Un troisième tils, Gilbert, fut chanoine de la Sainte-
Chapelle de Saint- Louis, puis son trésorier: il devint
conseiller et aumônier de Henri IV (2).
Leur oncle, Emery de Gombauld, commandeur de
l'ordre de Saint-Jean, et bailli de la Morée, partagea
les dangers du siège de Rhodes , avec les Solier dont
nous avons parlé à la septième branche. C'est à lui que
Charles-Quint dit ce mot célèbre qui put fournir l'idée
du sien à François I".
Villiers de l'Isle-Adam l'ayant envoyé avec Louis
d'Audugar, pour rendre compte aux princes chrétiens ,
de la perte de Rhodes, ces chevaliers parlèrent avec tant
de feu et de vérité des exploits de leurs frères d'armes ,
que l'empereur s'écria : « Je le vois bien , seigneurs ,
» rien perdu si ce n'est Rhodes (3j. »
C'était en mars i523j deux ans avant le siège de
Pavie.
Nous ne pouvons encore oublier le petit - fils de
Perrinelle Solier, Gilbert Gombauld de Bourbon, grand
audiencier de France, .... et que par un consentement
unanime, toute la cour avait surnommé l'homme de bien.
11 mérita l'affection particulière de Henri II, de
Henri III et surtout celle de Henri IV, qui l'honorait
de la qualité de père (4).
NEUVIÈME BRANCHE.
Ou la seconde fondée par les Solier de France, en
Espagne.
I. Arnaud , aliàs Renaud , Solier , dit le Limosin ,
du lieu de sa naissance, issu de Pierre et de Gamone,
chefs de la branche précédente, né en 1341 , montra,
dès son enfance, une ardeur invincible pour la guerre.
(i) D'Hozier et Conf Sainte-Marthe.
(2) Ibid. et les Mémoires du tems.
(3) Bosio, Hist. de Malte, tome II, part. III, liv. i de
Boissat, Histoire des Chevahersde Saint-Jean, page 428.
(4) D'Hozier, loc. cit. , page 124.
SOLIER. l39
Les glorieuses actions de ses oncles ou ses cousins ,
qui servaient en Espagne, avaient particulièrement fixé
son attention. Ses parents résolurent de l'envoyer vers
le comte Ramon Solier , grand justiciat de Valence, et
célèbre officier (i); la mort du comte, arrivée en i36o,
vint déranger ce projet.
Le voyage fut diffère jusqu*en i366, e'poque où il
s'offrit à tous les chevaliers français , une brillante occa-
sion de se signaler.
Don Pèdre , dit le Cruel , roi de Castille et de Léon ,
avait épousé, en juin i353, Blanche de Bourbon, du
sang royal de France. Il fut bientôt le meurtrier de sa
cousine , de ses propres frères , don Juan et don Pèdre,
de la reine son épouse et d'Isabelle , sa fille'(2); il égorgea
plusieurs rois, et se montra tout couvert du sang de ses
prisonniers , qu'il aimait à frapper lui-même ; chacun de
ses jours était marqué par un crime. Ce prince , objet
d'horreur à son siècle , vit presque toute l'Europe se
soulever contre lui. Chassé de ses états par Henri ,
comte de Transtamare, son frère naturel, il trouva
encore les moyens de réunir une armée.
Une guerre formidable s'éleva entre les deux frères,
et décida de leur sort.
Henri, contraint d'abord , après la bataille de Naza-
reth , de quitter la Castille , y rentra avec le secours des
Français , gagna , le 14 août 1369, la bataille de Montiel
qui lui assura la couronne, malgré les efforts des rois de
Portugal , d'Aragon , de Navarre , et les prétentions des
fils d'Edouard III, les ducs de Lancastre et de Cam-
bridge.
Henri ne fut point ingrat ; il se plut à reconnaître
qu'il devait la victoire et le trône aux chevaliers de
France , dont les chefs étaient Bertrand du Guesclin ,
Arnaud le Limosin (Solier) , grand capitaine , dit
d'Argentré (3) , Geoffroy Riccon et Alain de Saint-Pol.
Ami, compagnon et parent de Bertrand du Guesclin,
doué d'un courage infatigable , et unissant une grande
(1) Gasp. Escol. , Histoire de Valence, et branche IV.
(2) Marian. , Hist, d'Esp. , tome III, liv. xvii.
(3) D'Arg. , Hist. de Bret., liv. vi, ch. ccxlvii; Froissart,
tome I, page 309, tome JV, div. lie. ; Argot, de Mol., Nobil ,
tome I«^
140 SOLIER.
modération à de grands talents , Arnaud Solier acquit
une haute renommée dans les guerres de Castille.
Henri II, justifiant son surnom de Magnifique , voulut
récompenser, après la bataille de Montiel , les illustres
étrangers qui l'avaient secouru.
« Assez de joyaux , donna le roi , à Bertrand de Claquin
» (du Guesclin) , en lui disant: Bertrand, vous avez le
» cœur vaillant , et par vous je suis mis à honneur et par
» les bons Français. Or, vous voulez vous en aller en
» France, et votre frère Olivier et Olivier de Mauny. .
» Soit , je les payerai bien en or et joyaux qu'ils empor-
» teront; mais quand vous me laissez, le Bègue de
» Villaine, s'il plaît à Dieu, me demeurera.... et avec
» lui don Renaud le Limousin et don Piètre Fer-
» rand (i) ».
Après ce discours, le Roi décerna les récompenses
à ses grands chevaliers qui l'avaient suivi dans ses
royales expéditions et armées.... et usant de sa suprême
munificence, il honora ainsi plusieurs d'entr'eux (2).
Du Guesclin reçut le comté de Sorie , vingt-mille livres
de rentes et les duchés de Transtamare et de
Moline.
Olivier de Mauny, dix mille livres de rentes, et la
terre seigneuriale de Crète.
Le Bègue de Villaine eut le comté de Robelde.
Bertrand de Béarn , fils du comte de Foix , reçut la
main d'Isabelle, fille de Louis delà Cerda , prince du
sang royal, et pour dot la ville de Medina-Céli.
Pierre de Bonnefoi épousa Béatrix de Lara , cousine
du Roi.
Arnaud Cegarre de Bourgogne, surnommé le Bour-
guignon, eut différentes terres, qui prirent le nom de
nie d'Arnaud.
Arnaud Solier, de la marche Limosine , dit le Li-
mosin , obtint de la main du Roi , un bon héritage , et
belle dame , bonne et riche , dont il eut des fils (3).
(i) Vqye:{ Estouteville, Histoire de du Guesclin, écrite en
1387 (édition de 16 18).
{2) Ibid. et vq>^ef Alonz. de Haro, Nob. , liv. i, ch. vr.
(3) Froiss., tome I.II, page 4; d'Argent ., page 355 ; Favin ,
Hist. de Navar., page 129; Marian., Hist., tom. II, liv. xvi ;
D. DiegueOrtiz, Ann., pag. 23o.
SOLIER. 141
Ces cérémonies eurent lieu dans la grande église de
Burgos, en présence de la cour et des grands du
royaume.
Ce fut alors ( 1369) que s'introduisit dans les royaumes
de Castille et de Léon, le titre feudataire de Comtes^
que les actes et l'histoire appellent comtes perpétuels ou
héréditaires (i), et qui correspondent au titre de duc,
comme il sera dit plus loin. Les fils de ces premiers
comtes furent du petit nombre de ceux qui conservè-
rent le privilège spécial de porter leurs titres sans être
assujettis à la formalité nouvelle dont parle Mariana (2) ,
et qu'on devait remplir, pour succéder aux qualifica-
tions de ses pères; et ainsi furent créés comtes,
savoir :
En i368, ou suivant d'autres, en i366, don Tello
de Castille, frère du Roi, sous le titre de comte de
Biscaye.
Bertrand du Guesclin , comte de Transtamare.
Henri lï avait porté ce titre, qui passa ensuite à don
Pierre de Castille, neveu du roi.
Hugues de Carbolay, gentilhomme anglais. ( milord
Hugo) comte de Carrion, jusqu'en iSyi, année où ce
titre passa à don Juan Sanchez Manuel, gouverneur
du royaume de Murcie.
Arnaud Solier, en i368, suivant d'autres, en
1376 (3), fut créé comte de Villalpando (4) , et par
suite de Gaudul et de Marchenilla.
Bertrand de Béarn, dit le Bâtard, comte de Médina-
Céli, en 1371 ; don Juan Alphonse de Guzman de Saint-
Lucar, nommé comte de Niebla.
Don Par de Villane ( Bègue de Villaine), comte de
Robelde.
1373, don Sanche de Castille, frère du roi, comte
d'Albuquerque. Don Henriquez de Castille, son;;^fils,
comte de Noronne (5).
(i) Salaz, Orig. des dign. de Cast., liv. m, ch. vu.
(2) Hist. d'Esp., tome II, liv. viii.
(3) D. Diegue Ortiz, Ann. de Séville, page 23o.
(4) Ibid. et Argot, de Mol., Nob. ; Al. Lop. de Haro, div. loc.
et Mariana.
(5) Al. Lopez, Nobiliar., tome I, p. 39 et 43 ; D. D. Ortiz
et Radez de And.
142 SOLIER.
Ces seigneurs furent déclarés comtes avec toutes pré-
rogatives, dont ont joui ensuite les ducs et grands d'Es-
pagne , non-seulement pour eux-mêmes, mais pour tous
leurs descendants et issus en tous lieux, pourvu qu'ils
fussent légitimes et issus en ligne droite (i). Le fils 'de
Henri le magnifique, don Juan I", roi de Castille et
de Léon, confirma les mêmes titres de comtes ou ducs,
comme nous l'avons vu, dans la première branche des
Solier d'Espagne.
Du Guesclin quitta ces contre'es pour toujours. Ar-
naud Solier y resta et devint maréchal d'arme'e . «
» et moult était prisé au royaume de Castille pour ses
» prouesses (2). »
11 fut tué, dit la Chesnaye (3), à la bataille d'Alju-
barotta. Nous ajouterons que ce fut lui qui harangua
l'armée, avant cette bataille, en présence du roi.
ce Après ce discours prononcé en espagnol que bien
» il savoit parler le roi leva sa mce et fut rejoui des
» paroles qu'il avait dites. Les Espagnols étoient tout
» ébahis, et ils se disoient les uns aux autres, regardez
» donc comme notre roi se confie en ces François, et
» il n'a nulle parfaite fiance à autrui (4).
A cette sanglante journée d'Aljubarotta ( village de
Portugal dans l'Estramadoure) , Jean P*", roi de Cas-
tille, fils de Henri le Magnifique, fut battu par don
Juan de Portugal, le 14 août i385... Douze mille Cas-
tillans restèrent sur le champ de bataille, qui fut le
tombeau des Espagnols. Le roi y perdit sa noble che-
valerie... et celle du royaume de France , et messire
Renaud, qui était son maréchal, y mourut (5).
Renaud avait épousé dona Marie Tison, fille de Martin
Alonzo Tellez, dit Tison, descendant de don Infre de
Loy*sa, conquérant de Valence (6). Il en eut deux fils,
mentionnés dans Froissart, sous ks noms de Henri et
(i) J. Curit., Annal., tom. VI, liv. xix, etc., et les auteurs
précités.
(2) Froissart, tome III, page 4.
(3) Die, tome XII, art. Solier.
(4) Froissart, tome III, pages 52 et 53.
(5) Jbid., page 56.
(6) D. Diegue Ortiz, Ann., page 23o.
SOLIER. 143
Renaud, et trois filles, Marie, Agnès, Brite ou Béatrix.
Le roi Henri II, protecteur et véritable ami des Fran-
çais, a passé pour le plus noble et le plus affable des
souverains; il eut le nom de chevalier par excellence ,
de libéral, de Magnifique, de prince qui sut combattre
et récompenser. Tous ses guerriers Padoraient.
Non content d'avoir créé comte de Villalpando , son
maréchal Renaud Solier , le Limosin , il lui conféra ,
par acte du 25 septembre, les comtés de Gaudul et
Marchenilla, près de Séville; et ces terres donnaient
dès-lors le titre héréditaire de comtes (coudes perpetuos).
« Il les transmit à messire Solier, tant pour le récom-
» penser de ses services dans les batailles, que parce qu'il
» était de grande famille cavallero de grand linage {i). »
Avant lui, Villalpando fut une ancienne commanderie
des Templiers. Rentré au pouvoir des rois de Gastille,
en i3io, (2)ou, comme nous le croyons, en i320, ce
comté fut d'abord donné à Jean Alphonse de Benavid ,
qui le reçut d'Alphonse, roi de Gastille, après la ba-
taille deSalado, en 1340 (3).
A la mort de Benavid, il revint au roi de Gastille ,
qui en revêtit Renaud Solier, le Limosin.
Lorsque François I" rentra en France en i526, et
qu'il donna pour otages ses deux fils et plusieurs sei-
gneurs, ces divers garants de la liberté du roi furent
reçus au nom de Gharles-Quint, par Ferdinand d'A-
larcon , et remis immédiatement à Jean de Velasco ,
marquis de Berlenga qui les conduisit à la forteresse
de Villalpando (4).
La fille aînée de, Renaud Solier épousa Jean de Ve-
lasco (d'une famille connue dès le cinquième siècle) (5),
l'un des aïeux de Jean de Velasco ci-dessus, était comte
de Haro, duc de Frias, seigneur de Médina dit Pomar
et de Bribiesca (6), premier chambellan du roi Henri II.
(1) Arg. de Mol., Nob. d'And., liv. i, chap. lxviii.
(2) Marian., Hist., tome III, liv. xv.
(3) Argot., liv. II, chap. lxxxi.
(4; Ferrer., Hist. d'Esp., tome IX, part, xiii, siècle XVI.
(5) Salazarde Mend., Orig., etc., liv. i, ch. x et suivants
Argot,, liv. I, ch.xLviii.
(6) Salaz,, ibid.
144 SOLIER.
C'est de leur mariage que descend cette race si célèbre
des Velasco, connétables de Castille (i).
En 1473, cette dignité de connétable fut conférée à
don Pèdre Fernand de Velasco, comte de Haro , petit-
fils de Marie Solier. Depuis l'élévation des Velasco à
cette place , elle n'est plus sortie , dit Mariana , de
cette illustre famille (2).
Agnès , seconde fille du maréchal ^ fut mariée à Ro-
deric de Torres, des seigneurs de Villar don Pardo et
d'Escanuela , prince de la famille régnante de Portu-
gal (3). ^on fils porta le nom de Pierre Solier (4).
Brite ou Béatrix, sœur d'Agnès, épousa don Fernand
de Gordoue, duc de Segorbe. « Et toutes ces femmes ,
» dit Antoine de Souza, fMarie, Agnès et Brite) pro-
)) venaient de messire Arnaud Solier, seigneur de Vil-
t lalpando, Gaudul et Marchenilla, illustre Français
» qui servait le roi Henri II (5). y>
Le maréchal ne quitta jamais ce prince. On le trouve
souvent dans ses annales, et comme témoin ou partici-
pant aux actes de la plus haute importance, avec le roi ,
la reine Eléonore et les premiers seigneurs de la no-
blesse castillane (6).
Cette branche des Solier et celle qui précédemment
s'était établie en Espagne, eurent toujours les honneurs
de la ricombrie. La qualification de riccohombre commença
sous le règne de don Silo et d^Adozinde , son épouse ,
fille d'Alphonse I". Elle a duré sept cent trente-six ans
(depuis 780 jusqu'en i5i6). Sous le règne d'Alphonse V
et d'Isabelle , on la remplaça par le titre de grand
d'Espagne . •
(i) Argot., Nob. d'And., liv. 11, p. 3i3 et 270 ; Al. Lop. de
Haro, tom. I, pag, 182; et Tab. généal., pag. 191 ; Goussen-
court, Martyrol., pag. 354.
(2) Hist. d'Esp., tom. IV, liv. xxiu.
(5) Ant. Souza, Hist. de la maison de Portug., tom. XII,
pag. 160 (édition de 1747).
(4) Voje^ Argot., Nobil., liv. xi, chap. 181 .
(5) Souza, ci-dessus, loc. cit. ; Argot., liv. 11, chap. 307,
Salaz.de Mend., Orig., liv. m, pag. 124; Lopez, tome II,
page i83 61214-
(6) François de Bragance, Antiq. d'Esp., part. 11. p. 5o6,
et Marian. et Ferrer.
SOLIER. 145
Les RiccO'Hombre étaient en haute vénération; les
rois les traitaient d'égaux (i). C'était pour cela qu'on
leur donnait le titre de don, qui n'était accordé qu'aux
rois (2); ce qui fit dire à Alphonse III, roi d'Aragon:
Œ Tôt olim fuisse in eo regno régis quoi ricos homines (3) )>.
En France, le titre équivalent était la qualité de noble
homme. Ce dernier titre, donné depuis assez légèrement
par quelques notaires, ou les copistes, était réservé dans
toute la France, « non-seulement, dit la Roque, aux
« comtes et aux ducs, mais aux princes du sang royal ,
« qui s'en paraient eux-mêmes; les papes le donnaient
« aux souverains, ne trouvant pas de titre plus éclatant
a pour les honorer. Les empereurs imitaient cet exemple.
a Ainsi, malgré tout ce qu'on peut dire, ce titre marcha
« avant celui d'écuyer (adopté depuis) ...., et au mi-
« lieu de nous, étaient nobles hommes les Bourbons,
a de Dreux, les Montmorenci, les de Foix, les de
« Melun, les Narbonne, les Châtillon,.... et cela, de-
« puis le onzième siècle jusqu'au seizième (4) ; » c'est-
à-dire, pendant les belles époques de la noblesse fran-
çaise.
Jusqu'en 1700, et même plus tard, le titre de noble
homme fut celui des principaux seigneurs ou des pairs
qu'on assimile aux ricco-hombre. « Los pares de Francia
ce son riccos-homes en Espagna (5). Les princes et les
« ducs étaient riccos-homes. En France, le titre de comte
« équivalait également à celui de duc... Ces qualifica-
tions n'avaient aucune préexcellence l'une sur l'au-
« tre (6).
Les Solier, qui revinrent d'Espagne en 1440, ne pri-
rent que le titre de noble homme, comme il se voit dans les
actes et dans d'Hozier... Noble Pierre Solier, noble homme
Gabriel Solier, issu de Castille (7). Le seul Charles, frère
(i) Curit., Annal, delà courd'Arag., liv. i,chap. v.
(2) Salaz. etc., liv. i,chap. ix, pp. 11 et 12.
(3) Curit., livr. iv, chap. iv, chap. xciii.
(4) La Roq., Traité de la Nobl., chap. lxviii, pages 210
à 2i3.
(5) Salaz. de Mend., Orig. des Dign., Discours prélim.
(6) D'Argent., Histoire de Bret., liv. m, chap. xi, p. i85.
(7) Généal. précitée, page 88, et les titres.
146 .SOLIER.
de Pierre, conserva son titre de duc d^Arcos, qui passa
ensuite aux premiers de sa race.
La qualité de noble ne s'appliquait pas autrefois à
toutes les familles patriciennes. A Rome, plusieurs des
grandes et illustres familles n'étaient pas nobles, parce
que le mot nobilis ne provenait pas de l'antiquité de la
race ; il naissait des fonctions qu'on avait exercées. Plu-
sieurs plébéiens ptaient Jtobles. La république avait ses
nobles. C'étaient yceux qui avaient le droit de montrer,
dans des niches de bois ou de métal, les images de leurs
ancêtres, et ce droit n'appartenait qu'à celui dont les
■pères avaient été revêtus de quelque charge importante,
et avaient "^ siégé honorablement sur la chaise curule (i).
Le premier d'une famille non-noble [ignobilis) k qui
cet honneur était déféré, se "nommait homme nouveau,
comme n'ayant encore chez lui aucune image de ses
pères. Ses descendants étaient nobles. Dans la suite, on
déféra^ le titre de très-nobles aux héritiers du trône,
aux femmes du sang impérial, aux parents des empe-
reurs ; enfin, aux courtisans. Après ceux-ci, aux eunu-
ques de la cour; et parmi ces derniers, on donna au
plus digne le titre de protonobilissime ( premier entre les
nobles ) {2) ; c'était le chef des eunuques.
Sous les Lombards, les nobles formaient une classe
entre les juges et le peuple.
Avant l'introduction dans les actes des titres de ducs,
comtes ou marquis, milites, ou écuyers, on se servait
du mot noble, comme il se voit aux anciennes chroni-
ques, et dans les fastes des empereurs. Plusieurs pro-
vinces de France ont conservé cet antique usage.
Nous ferons ici une autre observation.
Comme les chroniques espagnoles sont remplies du
nom et des hauts faits du maréchal Arnaud Solier, plu-
sieurs familles célèbres en ont voulu descendre.
Hai du Châtelet paraît croire que les marquis de
Fuentes viennent d'un bâtard de du Guesclin ; d'autres,
dit-il, les font naître d'un Français qui suivit ce capi-
taine, et qui était un des Léon de Bretagne.
(i) Polybe, liv. vi ; Tit. Live, i, chap. xiv; Suéton. , in
Vesp.
(2) Ann. ; Xomnenes. in Alexiad., liv. vu ; et Nicol. Aleman,
in notis ad histor. Arcan. Procop., cap. 9.
SOLIER. 147
Il a confondu le Mauléon , qui faisait partie de l'expé-
dition de Bertrand du Guesclin. Il s'appelait Henri , n'é-
tait point de Bretagne , mais de Navarre. Un autre mo-
tif d'erreur vient de ce que Arnaud Solier était neveu
de Bertrand du Guesclin , comme il est dit dans les mé-
moires particuliers et dans l'histoire de ces tems....
« Arnaud Solier était ^ par sa mère ^ neveu de Bertrand
» du Guesclin (i). »
Voici les souches de quelques maisons d'Espagne,
établies au tems de ces anciennes guerres.
Bertrand de Béarn, dit le Bâtard, fils du comte Gas-
ton de Foix, forma la branche des Médina-Céli.
Raymond de Guttières, celle des ducs d'Ossone.
Arnaud Cegarre, dit le Bourguignon, celle des Ce-
garra.
Arnaud Solier, dit le Limousin, celle des Vasquez
ou Velasquez. Les marquis de Fuentes en descendent
également. Les Marradas sont de la branche ancienne .
et des Solier qui contribuèrent à la conquête de Va-
lence. Ce qui est formellement exprimé dans l'histoire.
En 1610, le château de Sallente, près de Xativa , ap-
partenait à François de Marradas, chevalier d'Alcan-
tara, comme descendant des gentilshommes du titre de
Solier, dont plusieurs assistèrent à la conquête du
royaume de Valence (2).
Ce sont les Torres et les marquis de Bedmar qui vien-
nent du sang des du Guesclin, s'il est vrai que Hugues,
aïeul de Bertrand ait épousé dona Maria, héritière de
la Cueva,des ducs d'Albuquerque (3). Cet Hugues du Gues-
clin , dit Claquin , en Espagne , portait Fétendard des
rois de Castille et de Portugal , à la bataille de Salado,
gagnée le 28 octobre 1480, sur les rois maures de Gre-
nade et de Murcie. Hugues, bon chrétien , dit] Argote,
demeurait à Ubeda, et fut armé chevalier par le roi,
avant la bataille (4).
(i) Dom Dieg. Ortiz de Zuniga, Ann. ecclési., et Secul.
de Séville, folio 23o, édition 1677.
(2) Al. Lop. de Haro, Nob., Généal. des rois d'Espagne,
tom. I, page 33 ; EscoL, liv. i, chap. xx, pag. 164, 166, et
part. II, page et colonne io85.
(3) L'abbé de Veyrac, Etat présent de l'Espagne, tom. IV ,
page 26; ïmhoff, Généalog. d'Esp., page 75.
(4) Arg. de Mol., tome II, chap. lxxx.
148 SOLIER.
Les Bracamonte seuls sont issus du sang de du Gues-
clin le connétable (1). Ce sentiment était général en
Espagne. Nous rappellerons ici que dans le congrès _,
tenu à Munster, pour la paix en 1648^ les grands d'Es-
pagne accusèrent don Gaspard de Pénérando (un des
Bracamonte), de trop favoriser les intérêts delà France.
On voit bien, lui dirent-ils, devant Philippe IV, dont
il était le plénipotentiaire , que le sang français , celui
de du Guesclin , coule encore dans les veines de votre
seigneurie (2).
Ces détails sont peu connus , et même parmi les
membres de l'illustre famille du Guesclin , attendu que
nos généalogistes font rarement des recherches dans les
auteurs étrangers.
Goussencourt, dans son Martyrologe, et les mémoires
domestiques , font remarquer que les Vasquez ou Velasco,
qui descendent par les femmes d'Arnaud Solier, sei-
gneur de Villalpando , ont donné, outre les connéta-
bles de Castille , un bon nombre de grands personnages,
tels que le bienheureux Dijac, auteur de l'ordre de
Calatrava , le père Aimé , jésuite et martyr au Brésil, les
bienheureuses Jeanne et Marie, de Tordre de Sainte-
Claire (3).
Nous allons continuer la filiation de la branche IX.
II. De Renaud et Henri Solier, comtes hérédi-
taires de Villalpando ("4) , Gandul et Marchenilla , sont
descendus les chefs de diverses branches qui ont con-
tracté les plus hautes alliances.
III. Renaud, aliàs Arnaud III, fils de Henri , ci-
dessus, alcade de Donzelles, en 1440, donna sa sœur
Marie à l'un des chefs des ducs de Béjar, Louis Mendez
de Sotomayor , sorti du sang royal , seigneur de
(i) Ferrer. , Histoire d'Espagne, m" partie, liv. m et v.
(2) Amelot, Mémoires, Histoire, tome I*"", page 55 1.
(3) Gouss., Martyr., tome II, page 227.
(4) Ils portèrent le titre de comte de Villalpando, quoique
cette terre eut lait partie de la dot de Marie, leur sœur, lors de
son mariage avec Jean de Velasco, auteur des connétables de
Castille. Argot, de Mol., Nobl. d'Andal., liv. 1, chap. xlviii,
livr. II, page 209.
SOLItiR. 149
Carpio (i), de Morente, de Penilla , etc.; ambassadeur
à RomCj conseiller du roi don Juan II, et chevalier de
grande valeur (2), allié de plusieurs maisons souve-
raines.
Du mariage de Renaud, avec dona Isabelle de Santa-
Crux , fille de don Gomez Heariquez, sont descendus,
savoir :
I.* Renaud IV, qui continua la postérité des
comtes de Villalpando, grands d'Espagne (3) ;
2." Georges, commandeur de Las -Casas de
Cordoue ;
3." Fernand , commandeur de Moral , ordre de
Calatrava (4) ;
4.® Don Juan, évêque de Barcelonne, nonce du
pape Calixte III, chef du grand conseil d'Al-
phonse V; en 1458, il assista au testament de ce
prince (5).
Les ducs d'Albuquerque, branche des seigneurs de la
Gueva , marquis de Solier et de Bedmar, se sont unis
au sang d'Arnaud Solier , le Limosin , par le mariage
de l'un d'eux avec une fille des Velasco de Castille , et ils
ont ainsi créé la branche des comtes de Sirvela. C'est
par le mariage de Bertrand de la Gueva , avec Marie
Velasco, fille de Pierre Ferdinand, connétable de Cas-
tille (6). Ce Bertrand fut alors créé comte de Lesdema
(1462), et duc d'Albuquerque (1464). Il mourut en
1492.
De PEspagne , plusieurs Solier descendants de Re-
naud ci-dessus, passèrent au Chili et au Mexique.
L'histoire cite particulièrement dona Paula Solier, née
à Gusco , nièce d'Alonzo Dias de Gaseres, l'un des pre-
miers conquérants du Pérou , et mère de dona Michaelle
Solier qui fut célèbre dans ces contrées.
(i) Argot, de Molin., liv. ir, chap. cxxx, page 2 52.
(2) Al. Lop. de Haro, Nobil., tome I, page 48.
(3) Gasp. Escoi., loco. cit. — Argot. etCurit., div. loc.
(4) Salazar, Origin., liv. m, page i25.
(5) Curit,, Ann. d'Arag. , tome IV , liv. xvi, pages 3i
et 691 .
(6) Imhoff, Généalogie d'Espagne, page 79.
1 5o SOLIER.
Une autre Michaelle Solier e'pousa don Pèdre Vas-
quez de Vargas , compagnon d'armes de Pizarre et
d'Alonzo Dias. Leur fille se maria à Jean de Montealé-
gre(i).
La branche française a conservé des relations avec
les Solier d'Espagne jusqu'en 1789. Plusieurs occu-
paient encore à cette époque, diverses places impor-
tantes, comme on le voit dans les états de la cour, et
notamment dans les Calendriers annuels, (imprimerie
Royale) années lySo à 1788.
SUR LES DIVEkSES BRANCHES EXISTANTES.
La branche des Solier de Rome s'est perdue; celle
de Rimini existe encore; elle a des rameaux à Rome , à
Pesaro, à Césène, etc.
Celle de l'Astesan vit en Pie'mont et contrées Sardes ,
dans les comtes de Govoni , Saint-Germain , de Morette,
de Monasterol, etc.; dans les marquis du Bourg, Da-
gliani, de Broglie, de la Chuse.
La branche des Fontaine Solare ou Solier subsiste
encore dans plusieurs chevaliers , dignes de leurs an-
cêtres.
Les branches espagnoles ont plusieurs rameaux dans
ces contrées et au Mexique , oti il devient impossible de
les suivre dans les détails de leurs alliances. Les Solier du
Vivarais ont été nombreux. Ils le sont peu maintenant ;
les plus connus et même les seuls sont les Solier de
Lissac et de la Battut , sieurs de Brotty, descendants de
Joachim Scipion, II® du nom, et de dame Alexandrine
Solier, sa cousine. ^
Vivants aujourd'hui messire Jean-Henry, Jean-
Henry-Regis , le I" ancien capitaine d'infanterie ,
chevalier de Saint-Lazare.
De son mariage avec noble Antoinette Veson , d'Anno-
nai , il a trois filles, Antoinette-Emma, née le 16 mai
i8o5 ; Sophie-Marie-Anne-Justine , née le 3 mai 1808;
Antoinette, née le 20 juin 181 1. Leur fils , Jean Henry
Régis, né le i" août 1806, doit continuer cette bran-
che.
(i) Alonz. Lop., Nob. , tom. II, page 532.
SOLIER. l5l
Le II®, Jean-Henry- Régis (même nom que son neveu),
sieur de Lissac, chevalier de Saint-Louis, officier supé-
rieur au corps royal d'artillerie.
La branche de l'Ile de France, de nouveau rétablie
d^ns cette province, subsiste pour les mâles dans le
comte Louis de la Touche, ci-dessus, et dans ses deux
fils, savoir: i." Prosper- Maurice, né le 7 messidor an 9,
à Paris; 2.*' Ernest-Aimé, né le 5 juillet 1808, à Lorient;
lesquels il a eus de son mariage avec Constance - Sylvie
Victoire de Quatrefages, ancienne famille des Cévennes,
( les comtes de Quatrefa^s ) , alliée aux d'Albignac ,
par le mariage d'Isabeau , de Quatrefages , avec Louis
d'Albignac , seigneur de la Fabergue , père de Louis
Alexandre , brigadier des armées du Roi , en 1780 , et
qui s'est tant signalé dans l'Inde (1); elle s'est alliée avec
les comtes de Fleuri, dont le dernier fut maréchal de
camp, chevalier de Saint- Louis et de Cincinnatus ; cette
dernière décoration, il la reçut pour avoir sauté le pre-
mier dans les retranchements ennemis et arraché un dra-
peau anglais, ce qui est constaté par la médaille que
l'Amérique fit frapper à son honneur, le 1 5 juillet 1772.
La même famille des Quatrefages s'est encore alliée
aux d'Assas, aux de Brosse dont l'un fut maréchal de
France.
La branche languedocienne de Quatrefages s'éta-
blit, vers ii5o, pendant les guerres des Albigeois. Un
fils du comte Quatrefages, homme d'armes, s'habitua à
Aulas, et se maria avec l'unique héritière des Mont-
grigny, noble famille qui s'est éteinte en elle. Entr'autres
biens, elle apporta en dot la terre de Cambonnet, qui,
depuis 600 ans, est restée dans la famille, (branche des
Quatrefages du Fesq). Le Fesq était une terre seigneu-
riale, appartenante à ces gentilshommes, ainsi que la sei-
gneurie d'Arphi et la co-seigneurie des montagnes
d'Aulas. Les Quatrefages portent comme il suit :
Ecartelé : aux i et 4, d'argent, à quatre hêtres arrachés
de sinople; au 2, de gueules, au lion couronné d'or,
senestré en chef d'une croisette d'argent; au 3, de gueu-
les, à deux épées d'or passées en sautoir, accompagnées
(1) Waroquier, Tabl. généal., tome IV, page 78.
iS2 SOLIER.
en chef d'une tiare du même , croisée et ornée de
perles blanches; sur le tout d'azur, semé de fleurs de lys
d'argent, à la croix du Christ brochante sur le semé.
L'écu timbré d'un casque taré de front, orné de ses
lambrequins, et sommé d'une couronne de comte.
Supports : deux griffons ; Cimier : un guerrier armé
de toutes pièces, la visière levée, regardant à senestre ,
et tenant de la main dextre un faisceau composé de trois
lances, d'une hache d'armes et d'une bannière au sur
le tout de l'écu, c'est-à-dire, d'azur, semé de fleurs de
lys d'argent, à la croix du Christ brochante sur le tout;
et dans la main senestre un rameau d'olivier.
Pour légende : Laus parentibus.
La bannière est celle sans doute des princes qu'ils
servaient ; ou ils Fadoptèrent eux-mêmes en souvenir
de quelque action mémorable. Ceci se rapporte au trei-
zième siècle.
Le premier et le quatrième quartiers offrent les ar-
mes primitives de ces seigneurs (quatre hêtres quatuor
Aux 2 et 3 se trouvent les additions successives, qui
proviennent d'alliances ou de faits glorieux. L'un de ces
gentilshommes (Julio Quattrofaghi), établi ou séjour-
nant dans la Toscane, au quatorzième siècle , portait en
chef des quatre hêtres de sinople, trois fleurs de lys
ouvertes , épanouies de gueules , qui sont de Florence.
Les mémoires de la famille se taisent sur la cause qui lui
fit blasonner ses armes de cette manière, et sans doute
le souvenir s'en est perdu avec lui. Il avait pour cimier,
un soldat armé d'uu cimeterre , la tête tortillée des émaux
de reçu.
Du reste, même bannière, mêmes supports, même
casque, même légende que les Quatrefages de France.
On trouve peu de traces aujourd'hui des anciens de
cette famille, qui a été dispersée et proscrite au tems
des guerres de religion du Languedoc, et sur-tout pen-
dant la guerre contre les Albigeois, où Ponce et Remond
de Quatrefages, moururent en martyrs pour la foi de
leurs pères.
SOLIER. i53
CHAPITRE VI.
Développements de quelques passages mentionnés ci-dessus .
Aux cinq chapitres qui sont en tête de la présente gé-
néalogie, nous ajoutons celui-ci et les trois suivants,
qui viennent en ordre, et qui la terminent naturelle-
ment.
Les descendants des anciens Solier, soit en Espagne,
soit en Italie, soit en France, qui liront notre ouvrage
sur leur famille, verront aisément que nous sommes
loin d'avoir parlé de tous leurs aïeux et de toutes
les terres seigneuriales qu'ils ont successivement possé-
dées (i).
Ces détails nous auraient menés trop loin, et souvent
nous avons été dépourvus de documents nécessaires.
Qui nous eût expliqué, par exemple, laquelle des villes
d'Arcos fut la propriété momentanée des pères de
Charles, frère de don Pèdre ? ( Branche VII, art. 8.)
Dans quelques auteurs, Arcos est confondue avec Se-
cobrica, Arcobrica, Lacobriga^ Alca^or^ Ari:{ay Segorve,
César que ou Senarque ( royaume de Valence). Suivant
d'autres, ce sont autant de lieux différents (2).
On connaît un ancien ^rcw^ ou ArcoSy dont il est fait
mention dans Pline, Plutarque, et les auteurs qui ont
traité des guerres des Sertorius, des Metellus et des
Scipion, dans la Bétique. Plusieurs autres lieux d'Es-
pagne portent ce même nom d'Arcos, comme plusieurs
ont celui d'Arcobriga, ce qu'on peut voir dans Ptolomée,
Antonin, Beaudrand, Sanson, Delille, Vayrac, etc.,
(i) De ce nombre est la terre de Solier (Franche-Comté) ,
dont nous n'avons point parlé à l'article des fiefs des Solier.
Elle appartenait à Bernard, fils de Renaud, en 11 60
(Branche IV, art. 7). Au dix-septième siècle, elle était à la
princesse de Lislebonne (Dict. Cosmogr., et Hist., tom. III,
p. 535, manusc). Nous n'avons point de notions sur le pays et
paroisse de Jean de Solier, généralité de Riom ( Auvergne ).
{Ibid., page 21 5).
(2) Gasp. Escol., Histoire de Valence, liv. i, chap. xvi,
liv. Il, chap. V, et Confer, Marian., Histoire d'Espagne,
liv. III, chap. XIV ; Amb. Moral., liv. viii, chap. xvi.
i54 SOLIER.
aux articles Lusitanie, Espagne tarragonaise, Estra-
madure, Vieille-Gastille. Divers de ces lieux ont été
successivement comtés ou duchés. Après leur émigration
des Espagnes, par suite de leurs guerres dont nous avons
parlé sommairement, ceux des sires de Solier qui aban-
donnèrent ces contrées, y perdirent leurs possessions et
leurs titres. Vers la fin du quinzième siècle, un des
pays d'Arcos ( Arcos de la Frontera, suivant Vayrac,
Etat présent de V Espagne ), fut donné avec titre de duché,
par Ferdinand le Catholique et Isabelle, à Louis Ponce
de Léon, marquis de Cadix et de Zara. Est-ce l'Arcos
de la septième branche ?
Ce duché est situé dans l'Andalousie. Suivant les an-
notations de la famille, l'Arcos qui la concerne pour-
rait être le château ou fief dit los Arcos, à quatre lieues
de Badajoz, dans l'Estramadure. Mais celui-ci fut-il
érigé en duché? Il est encore un autre Arcos, gran-
desse d'Espagne, sur le Zalon, à trois lieues de Medina-
Celi.
Nous n'avons point cherché à approfondir cette ques-
tion, les Solier ayant abandonné de bonne heure ce
titre de duc ou seigneur d^ Arcos, titre, que depuis le
commencement du seizième siècle, ont porté, en Es-
pagne, les marquis de Zara et leurs descendants.
Il en sera de même des Malateste , qui peu à peu se
sont vus, dans les révolutions du tems, dépouillés de
leurs titres et de leurs villes (i). Comme on est peu d'ac-
cord sur les principales époques où ces événements ont
eu lieu, et sur les circonstances qui les ont précédés ou
suivis, nous indiquerons les sources où nous avons
puisé, ne pouvant nous livrer ici à aucune discussion à
ce sujet.
Au grand nombre d'auteurs que nous avons déjà ci-
tés à l'appui de nos recherches sur cette famille, nous
ajouterons Campano, Timocrate Arsenius, Guillaume
(i) Toutes les villes de la domination des Malateste ne ve-
naient pas des don^ des empereurs ou de conquêtes. Ils en
avaient acheté plusieurs, telles que Bergame qu'ils payèrent
trente mille ducats à Jean Roger Soardi, qui n'avait pas le
moyen de défendre et de conserver cette ville. (Sansovino sur
les Soardi.)
SOLIER. l55
Cordillo, Selinus, don Rodolphe, J. Caraman, Platine,
Panvinius , Eleutère Mirabel, Jean de Virgile, Jacques
de Trani , Jean-Jacques Corello , Pie II, Grégoire La-
zarre et tous \ts chronistes d'Italie, qu'on peut consulter;
les uns, sur la famille en géne'ral; les autres, au sujet
de son origine, de ses noms, de ses titres, de ses
guerres, de ses propriétés, de ses alliances.
Chacun de ces textes fournit matière à diverses con-
testations. Beaucoup de ces auteurs conviennent des
faits ; mais ils les rapportent diversement. On y trouve,
par exemple , que l'un des plus célèbres des Malateste ,
celui qui fut surnommé le Hongrois, reçut ce nom en
souvenir de Louis, roi de Hongrie, qui passa à Rimini
pour se rendre dans la Pouille, où il allait venger la
mort de son frère André, roi de Naples.
Accueilli avec empressement par la famille Malateste,
il se plut à armer chevalier le jeune Galéote , qui en
mémoire de cet événement prit le nom de Hongrois.
Nous avons rapporté autrement l'origine de ce sur-
nom, et nous croyons être plus près de la vérité.
Que de fables contradictoires sur la mort de Paul le
Bel, des Malateste, frère de Jean le Boiteux ! Celui-.ci,
trop jaloux de sa femme et de son frère, les poignarda,
dit-on, l'un et l'autre, vers 1288, ce qui se trouve ail-
leurs à l'année i36o (i). Les poètes (2) se sont emparés
de cette aventure où Gesualda (dans ses Commentaires)
introduit à tort un Lancilotte Malateste comme époux
de la malheureuse Francesca, fille de Bernardino des
Polentani.
Que de choses sur les trente ou trente-cinq fils d'Eli-
sabeth Malatesta de Rimini , épouse de Rodolphe Va-
rani , prince de Camerino, vers 1410! Il paraît que ce
seigneur eut cinquante-quatre fils de deux femmes ,
l'une des Malateste, l'autre des Sanseverino f3). Cela
confirme ce que nous avons dit de la multitude des fils
qu'on voyait jadis dans plusieurs grandes familles.
Que de détails offrent encore les auteurs sur toutes
ces villes et provinces où les Solier et Malateste formèrent
(1) Voye^ Sansovino, Familles illustres, pages 5o et 22 3.
{2) Dante, Enfer, ch. v ; Pétrarq. sur l'Amour, chap.iii.
(3) Sansovino, Voye:^ article Varani.
i5. n
l56 SOLIER.
des établissements , à l'exemple des plus illustres maisons
d'Italie! Les Médicis, entr'autres, bien moins anciens
et moins nombreux que les Malateste, habitèrent à la
fois la Toscane , la Lombardie, le Ferrarais, le Bres-
cian , le Veronnais , et autres lieux de ces contrées; la
Grèce, le royaume de Chypre et Rhodes (i).
Sans nous étendre davantage sur les opinions et les
recherches des écrivains qui se sont occupés des Solier
et Malateste, nous ne croyons pas devoir omettre quel-
ques passages qui servent à l'intelligence des faits cités
par nos prédécesseurs. Magnifici domini vulgariter dicti
Malatestœ , Ariminii principes, ab anno salutis 1002.....
hostium Ecclesiœ impugnatores fortissimi . .
Ex priscâ Romœ familiâ Nobillissimâ et clarissimd,
scilicet à Scipionibus orti, nec Fabiis virtute impares.,.. (On
cite le combat des trois cents Solier contre les Gibelins.)
Ailleurs Ex antiquioribus orbis Inter familias no-
biîes Romœ vetustissimas... (CQsila souche romaine pro-
venante des Scipion _, et plus anciennement , dit-on ,
des gardiens du temple de Marcus Ancus, où se conser-
vait le fuseau sacré de Tanaquil.) Natione Italus, prosa-
piâ romand^ Pandoîphus vicarius imperii Pandolphum
Malatestam Sigismundumque genuit.
Gemiit Sigismundus Otbertum de Soleriis, seu (aliàs)
Odelbertum Solerium (2) ducem astœ pompeice, unde traxe-
runt originem tanti duces et incliti comités, in astâ pompeia
et A Ipibus Cottianis, insignes bello domique, etc
Ce sont en substance tous les faits reproduits littéra-
lement parle P. Avrillon , en 1680 (3), et par Waro-
quier^ en 1788.
Cette famille a été constamment dévouée à Téglise
dans les tems les plus difficiles. Elle fut chère à un grand
nombre de souverains pontifes qui l'ont souvent honorée
de leurs bulles et de leurs lettres. Nous ne rappellerons
ici que Martin V (année i43o), époque de gloire et
de domination absolue pour la branche des Malateste.
Sa Sainteté recommande aux peuples de Rimini , de
(i) Sansovino, page i23.
(2) Otbert Solier, vqye^ la première Branche, art. 11.
(3) Avrillon, Généalog., etc., pag. i à 4, et voye^ les au-
teurs latins précités.
SOLIER. i$j
Fano, de Césène, d'être toujours les sujets fidèles de
leurs princes, qui étaient alors Galéotte- Robert, Sigis-
mond - Pandolphe , et Dominique , dit Malatesta de
Malateste.
., Inclitam et fîdelem domum de Malatestis di-
lectos fllios ,nobilesviros honorare consuevistis hortamur
vos lit benevolentiam vestram quant veliit hœreditariam ab
ipsoriim patribus receperunt fideliter cotiser vêtis (i).
Les Solier, ducs ou comtes d'Asti, ceux de Provence
ou d'Espagne, toujours dévoués à l'église , en ont éga-
lement reçu les témoignages les plus précieux au tems
de Léon IV, de Sergius II, de Benoît VllI , d'Inno-
cent III, de Clément VI, etc., et surtout pendant les
guerres des Gibelins et autres contre la souveraineté et
les intérêts de la cour de Rome.
CHAPITRE VII.
Observations générales sur les Solier.
Si quelques seigneurs italiens du sang des premiers
Malateste avaient pu conserver des titres de famille an-
térieurs au dixième siècle, si l'on pouvait y joindre
une partie des archives originales des princes de Rimini ,
Césène, Pesaro , etc. , et , d'un autre côté , les princi-
paux actes des comtes souverains de l'Astesan, sortis de
même souche, ce travail fournirait peut-être le moyen
d'éclaircir quelques-unes des obscurités qui régnent sur
les premières époques de leur grandeur, sur la multi-
tude de rameaux que ces seigneurs ont formés , sur le
nombre des individus qui s^ rattachent, sur les actions
des Solier sur les changements survenus dans leur nom
et leurs armes, soit comme vicaires de l'empire, soit
comme princes ou comtes souverains de plusieurs pro-
vinces; soit comme grands pontifes, maréchaux d'armée,
amiraux, ambassadeurs,, chefs ou grands-maîtres de plu-
sieurs ordres de chevalerie, gouverneurs de divers états ,
régents et vice-rois.
Mais ce que n'ont pas découvert les Alberti, les San-
(i) Vqye^ lettre de Martin V, dans Amian, Histoire de
Fano, tome II.
l58 SOLIER.
sovino, les Pigna, les Clémentini, les Adimare et les
généalogistes d'Italie; ce qu'aucun des Malateste et des
Solier n'a expliqué jusqu'ici, ne sera point désormais
connu des historiens ; et plus les années s^accumulent ,
plus l'intérêt que cela pouvait offrir s'affaiblit naturel-
lement; les Solier, depuis plusieurs siècles, ayant cessé
d'être en évidence comme autrefois , lorsqu'ils jouaient
un rôle principal. Sans doute les documents d'une si
haute antiquité manquent à ceux des Malateste qui
existent encore, et ne sont plus que les débris d'une
vaste et superbe famille, et à qui la force a enlevé sa puis-
sance, ses états, ses biens, les palais et forteresses où
ses pères tenaient les registres de leurs actes particuliers
et publics. On ne leur a laissé que leur noblesse et la
gloire paternelle. Les derniers princes de Rimini , de
Césène, etc., allèrent mourir loin des lieux de leur
naissance, pauvres et isolés, n'emportant de leur patri-
moine que leur nom. Il est hors de doute que les chefs
de ce lignage sont d'origine romaine, et qu'on reporte
jusqu'aux Scipion, ce qui ne peut être démontré. Les
armes primitives, sont de Rome, et c'est de Rome, ou
lieux voisins, qu'ils vinrent se fixer dans l'Astesan ; de
l'Astesan, leurs fils se portèrent sur plusieurs contrées
d'Italie, de la France méridionale et des Espagnes.
Ceci n'a pas besoin de preuves.
La branche provençale créa celles de l'Ile-de-France
et du Languedoc: ces branches ont dû rester plus riches
en souvenirs, en mémoires et titres précieux. Plusieurs
des Malateste ont vécu au milieu d'elles dans les quator-
zième et quinzième siècles, surtout à l'époque du mariage
de Ferrantine avec Olivier, et antérieurement, lors du
mariage de Violante (i) Malateste avec Nicolas Solier.
(Branche I, art III.) Les descendants de Sigismond ,
fils du premier vicaire de l'empire, sous Otion III,
continuateur de l'illustre branche des Solare d'Asti ,
habitèrent également la France pendant quatre cents
ans. Les chefs de la branche d'Espagne, provenatits aussi
(i) Aussi on trouve cette dame sous le nom d'Anne Violante,
ou seulement d'Anne, comme il se voit dans Goussencourt ,
Martyr., tom, 1"% page 3oi, article Fontaine (des FÔn-
taine-Solier).
SOLIER. iSg
de la branche provençale, revinrent aux mêmes lieux
vers la première moitié du quinzième siècle.
Favorise'es par cette réunion de circonstances, moins
exposées que les autres branches de la famille aux dé-
sastres des anciennes révolutions, les branches françaises
qui né régnaient pas comme les Malateste et les Solier
d'Asti, mais qui étaient riches, puissantes et éclairées,
ont pu recueillir peu à peu et dérober au tems une foule
de notions utiles, et des monuments que les chartes des
grands monastères et des églises ont conservés, comme
nous l'avons vu, par divers motifs de reconnaissance;
avantage dont les plus grandes familles sentent aujour-
d'hui tout le prix. •
Ces monuments qui ne périront plus, ont servi de base
aux précis historiques qu'on a imprimés successivement,
et dont le sommaire, pour ce qui concerne les Malateste,
se trouve rappelé dans la généalogie Solier^ du père
Avrillon, minime, publiée en 1680.
Quelque resserré par les bornes de notre ouvrage que
soit Texposé que nous avons offert sur les Malateste,
nous devons croire que personne encore n'a porté aussi
loin ses recherches sur ce sujet.
Aux divers généalogistes d'Italie que nous avons
parcourus, nous avons joint ceux de France et d'Alle-
magne, ainsi que les pièces historiques que nous possé-
dons. Nous avons comparé attentivement les avis et les
contradictions sans nombre de cette foule d'auteurs qui
ont écrit sur la naissance et le gouvernement des Mala-
teste. En cherchant la lumière sur ce point, nous
n'avons rien assuré qui ne soit garanti par des témoi-
gnages et des faits authentiques, et nous nous sommes
trouvés heureux, lorsque nos considérations sur l'exis-
tence et la fortune politique de ces princes se sont
conciliés avec les meilleures autorités d'Italie et de
France; laissant aux autres la liberté de se perdre dans
un dédale de conjectures qui portent souvent le cachet
de l'ignorance ou de la partialité, mais qui furent sans
doute nécessaires aux systèmes que leurs auteurs em-
brassaient ; l'histoire les repousse, et plus encore l'in-
térêt et la gloire de la famille.
Si le Volatéran, le père Jacques Philippe, Marc-
Antoine Sabellicus, etc., ont dit, l'un d'après l'autre,
que les Malateste passaient pour descendre âCune an-
l6ô SOLIER.
cienne et royale famille de Flandre^ et que l'empereur
leur donna, en 1002, Rimini et plusieurs autres cités,
la première de ces assertions se trouve démentie dans
l'histoire même des Malateste, publiée en 1470, par Baldo
de Branchi, contemporain de plusieurs de ces princes,
et antérieur au Volatéran et au frère Philippe. Louis
Marcheselli, gentilhomme de Rimini {personna di grave
et eletto judicio) , et qui puisa aux sources des ar-
chives de cette principauté , Mathieu Bruno, aussi
docte que le précédent , Claude Pacci , très-noble
et très-habile chevalier , Etienne Parthi, Sansovino,
que nous suivons en ce mémoire. ( Voy. Sansovino sur
les Malateste, page 221.) Tous ces écrivains et ceux
qui ont travaillé d'après eux, annoncent que les Solier
et Malateste sont romains, comme nous l'avons établi ;
ce qu'il serait inutile de répéter, la conviction en est
acquise. Nous pensons encore que peu de familles nobles
pourraient aussi bien justifier que celle-ci une série
dVieux non interrompue depuis le neuvième siècle,
même depuis le septième, et une réunion plus imposante
de hautes et belles alliances dans toutes les branches
indistinctement ; de manière, suivant les expressions de
Waroquier, que chacune d'elles se couvre réciproque-
ment de l'illustration des autres, et les agrandit de la
sienne.
Il faut même recourir aux plus beaux siècles de l'an-
tiquité pour trouver un titre de gloire comparable à
celui que les Solier présentent dans leur histoire. Trois
cents chevaliers de leur nom et de leurs armes, animés
du même esprit, commandés par l'un d'eux, et com-
battant à la fois pour les intérêts de la patrie et de l'é-
glise...! Voilà, suivant nous, le plus riche ornement
qui puisse embellir une généalogie, et exciter l'ardeur
de tous les descendants de ces guerriers. Aucune fa-
mille de l'Europe ne pourrait citer un fait aussi brillant,
du moins à notre connaissance. Il est de ceux qui ne
peuvent rester dans l'oubli.
SOLIER. 16 1
CHAPITRE VIII.
Sur quelques devises ou symboles adoptés par les Solier.
Les Malateste, devenus maîtres de Rimini et d'une
foule de places importantes, varièrent plusieurs fois
leurs armes, selon les circonstances, les actions d'éclat
des grands hommes de leur race, ou les acquisitions
qu'ils devaient à leurs conquêtes.
Plusieurs d'entr'eux et des autres Solier se donnè-
rent des signes caractéristiques, nommés symboles, et
conforme'ment aux usages qui régnaient alors. On en
changeait par fois à chaque grande action, à chaque
événement qui accroissait le bonheur et la gloire d^un
chevalier. Les Malateste et . leurs parents adoptèrent
l'échiquier, des têtes humaines, des chérubins, des
frettes, un lévrier, des lions, des croix, des roses, un
étendard, des clefs, un bras nu sur des flammes, etc.
Ce dernier symbole e'tait celui de Sigismond Mala-
teste, guerrier intrépide dont nous avons parlé (Bran-
che III, art, VII), et auquel Valturius dédia son ou-
vrage sur l'art militaire.
Marc Gilbert de Varennes le rapporte ainsi dans son
Roi d'Armes, pag. 564, éd. 1640. « Sigismond Malatesta,
« prince de Rimini, avait pour symbole un bras nu dans
» les flammes et tenant une épée, faisant allusion à ce
» Mucius Scévola, qui souffrit l'action du feu sans
» pâlir. » Il avait pour légende his graviora ( j'en sup-
porterais plus encore ).
Nous ne voyons pas que ses petits-fils l'aient conservée,
soit en Italie, soit ailleurs. Mais cependant on ne pour-
rait blâmer les gentilshommes de cette souche, qui au-
raient prétendu ou qui voudraient encore faire revivre
la légende ci-dessus. Elle semblerait présomptueuse, si
on ne savait que, dans ces siècles tout guerriers, les
vaillants hommes donnaient à la fois la leçon et l'exemple
de l'héroïsme; ce qui s'est encore renouvelé tant de fois
de nos jours.
Cette légende, his graviora, montrait, comme le re-
marque de Varennes, qu'il faut endurer ( plus encore
que l'action du feu) pour ceux à qui l'on doit la fidélité
et h vie.
l62 SOLIER.
Toujours utile aux jeunes chevaliers, quels que soient
les préjuges chez les peuples et la forme des gouverne-
ments, une pareille doctrine se grave sur-tout dans
l'âme de ceux dont les pères l'ont eux-mêmes professée,
et qui, à l'exemple des Malateste et d'autres princes
d'Italie, ont acquis, par leurs rares vertus, le droit de
se comparer à ces fameux Romains dont ils furent en
effet les successeurs et les émules. L'histoire justifie cette
assertion.
Dans la suite, les auteurs qui ont décrit les armoi-
ries des Malateste de Rimini, et des Solier de TAstesan,
de France et d'Espagne ont introduit quelquefois leurs
symboles comme partie constitutive de leur ancien écu.
Cette inadvertance a trompé souvent les historiens et
généalogistes de cette famille, et même quelques-uns
de ses descendants qui ont pris des symboles ou addi-
tions temporaires pour ses armes antiques ou originelles.
Nous ne parlerons point ici des autres symboles des
Malateste et des Solier, que l'on a retrouvés dans les
recueils de ce genre, et sur plusieurs de leurs tombeaux,
entr'autres sur celui de ce même Sigismond Malateste.
( F. Sansovino, Fam. illust. d'ital. , p. 235, éd. i582. )
Celui-ci serait moins honorable que l'autre, et si l'on
ajoutait foi à ce passage, il prouverait que ce Sigismond
n'aurait oublié qu'envers ses femmes ( l'une, des Gon-
sagues de Ferrare; l'autre, des Sforza de Milan), le
sublime précepte his graviora, qu'il avait suivi en d'au-
tres circonstances.
A la fin du dernier chapitre, nous donnerons les lé-
gendes et devises que la majeure partie de la famille n'a
pas cessé de porter depuis six cents ans. Ce serait encore
un devoir, suivant nous, de ne pas abandonner cette
légende et ce symbole de Sigismond Malateste ( his gra-
viora. ) Sa concision, son caractère antique, le sens
qu'exprime cette devise en font une des plus nobles et
l'une des plus belles de notre chevalerie.
CHAPITRE IX.
Armes des Solier, (
Plusieurs auteurs d'Italie, d'Espagne et de France ,
ont donné dilférents détails sur les armes primitives des
Solier.
SOLIER. l63
Ces armes , telles qu'on les voit décrites dans Palliot,
Segoing, Goussencourt , d'Hozier , Waroquier , etc.,
sont de gueules , à trois fuseaux d'argent , dits fuseaux
romains ou de Tanaquil.
Le fuseau , comme le remarque Palliot , est Tancien
symbole du travail et des vastes et longues entreprises.
« Cela est aussi précieux , dit-il , et aussi rare en armoi-
» ries que Tétait, à Rome, le fuseau de Tanaquil _,
ï) conservé religieusement dans le temple de Marcus
» Ancus , et qui avait servi à broder le manteau de Ser-
» vins Tullius. T) Palliot ajoute: «Je n'ai trouvé que
» l'exemple de Solier qui porte de gueules , à trois fu-
» seaux d'argent fi).))
Ségoing , dans son Trésor Héraldique , s^exprime de
la même manière : « On se sert du fuseau pour démon -
39 trer que quelqu'un est parvenu à l'exécution d'un
» grand dessein ou d'une haute entreprise , pied à pied
» et avec une patience obstinée (2). »
Il ne trouve également que la famille des Solier qui
porte ces trois fuseaux (3), dit fuseaux romains.
On peut croire que les chefs de cette famille d*origine
romaine, qui avaient adopté ces insignia, furent prépo-
sés à la garde du temple de Marcus Ancus, ou qu'ils
avaient , dans quelques circonstances , conservé ce fa-
meux fuseau (4). Ils ont, par cet emblème, consacl^
la mémoire de leurs aïeux.
Les premiers de cette race qui vinrent de Rome au
pied des monts , dans FAstesan , et qui de là passèrent
en Provence et en Espagne, gardèrent leurs armes pri-
mordiales jusqu'au dixième siècle, et même jusqu'au
onzième , selon Waroquier, sans aucun changement
ni addition, suivant en cela Tusage des anciens patri-
ciens et l'esprit de la loi des douze tables , qui défendait
la confusion des généalogies et du sang.
(i) Palliot, Vraie Science des armes, page 35o. On ne doit
pas confondre la fusée avec le fuseau.
(2) Ségoing, Très. Herald., pag. 33 du Traité. Il existe en
France deux ou trois familles qui portent des fuseaux ; mais
sur d'autres champs.
(3) Ibid. , Page i Sg.
(4) Waroquier, sur les Solier, page 4.
1 64 SOLIER.
Les branches françaises et l'espagnole (l'ancienne),
restèrent fidèles à l'ecu de leur race. On vit les Solier
revenir, au quinzième siècle, de Castille en France,
avec les trois fuseaux d'argent au champ de gueules (i).
Au commencement du onzième siècle , les fils de Pan-
dolphe I" introduisirent un changement dans les armes
paternelles. Ils y ajoutèrent celles des pays où ils com-
mandaient en souverains. C'est l'époque de l'établisse-
ment des princes de Rimini et des comtes souverains de
l'Astesan.
Dès lors , tous les Solier , comme le dit Avrillon ,
tant d'Asti que de Rimini, ajoutèrent à leur écu les
trois bandes d'or et d'azur de six pièces ; les bandes d'or
échiquetëes de gueules de trois traits (2). Ils régnèrent
avec ces armes comme princes de Rimini , de Pesaro ,
de Césène , comme chefs de la république d'Asti et
comtes souverains de cette province.
p. Ces armes devinrent tellement célèbres que les bran-
ches qui les avaient illustrées , finirent par les montrer
seules sur leurs bannières, et aux portes de leurs châ-
teaux. Cependant on vit, en i3i2, le mélange des fu-
seaux romains et des bandes d'or sur les armures des
trois cents Solier qui combattirent les Gibelins sous la
conduite de Rodolphe Solier, comte d'Asti (3).
Nous savons avec quelle facilité les gentilshommes,
dans toutes les monarchies, quittaient autrefois le nom
et les armes de leurs pères, pour prendre les armes et le
nom , soit de leurs femmes , soit d'une terre plus vaste
et plus qualifiée que les leurs (4). Les puînés sur-tout
avaient coutume de signer du nom de leur partage, et
ils abandonnaient pour toujours celui de leur père,
même dans les actes publics: ce qui engendre inexacti-
tude et confusion dans les familles (5).
(i) Goussencourt, Martyr., tom. II, page 348; ^Arrêt de
Louis XIV du 23 février 1628, page 3i ; dans d'Hozier,
Généalog., loc. cit., et l'écu des susd. Bourbon, au trei-
zième Solier, de gueules, aux 3 fuseaux d'argent, etc., etc.
(2) Le P. Avrillon, Généalog. des Solier, pages 3, 7, etc ;
Gilbert de Varennes, Roi d'Armes, page 425.
(3) Jbid.
(4) Là Roque, Traité de la Nobl., div. loc. et Baschi d'Au-
bais, Jugements sur la Noblesse, tom. II, page 4.
(3) Voj-ej du Tillet, Recueil des rois de France, page 9.
V SOLIER. l65
Ainsi , Pierre de Bourbon quitta le nom paternel
pour prendre celui d'une famille particulière Et ce
que faisaient nos princes du sang royal e'tait imité par
les gentilshommes avec d'autant plus de facilité que
cette déviation ou cet oubli de leur part ne les exposait
pas à perdre des couronnes (i).
Saint Louis voulut remédier à ces abus , qui duraient
depuis Hugues Capet , et sans doute encore avant lui ;
mais ils résistèrent à ses sages dispositions , et plus tard
même à l'édit de Henri H^ donné à Amboise, le
26 mai i555. *
Au milieu de ces changements , il sera toujours fort
difficile de décrire exactement l'ancienne bannière et les
armoiries des familles qui ont neuf ou dix siècles d'exis-
tence.
A reçu primitif, ou de la souche , viennent se joindre,
dans tous les vieux lignages, les additions honorables
que l'on doittonserver et chérir, lorsqu'elles retracent
un fait important et glorieux pour les parents comme
pour la nation.
Ainsi on vit , en Espagne , Renaud Solier , après la
journée d'Ubcda , prendre, dans son écu, la croix de
Calatrava, qu'il avait gagnée sur le champ de bataille.
a II la paya avec son sang , sous les yeux du roi En
» que con sangre vencio. Et le roi lui décerna pour
» une aussi belle cause Plusieurs familles ont cette
» croix dans leurs armes ; mais elles l'y placent pour
» un autre motif (2). » Gracia-Dei se trompe en la don-
nant déjà à Solier-Solier, compagnon du comte de Tou-
louse et de Godefroy en Palestine. L'institution de
l'ordre de Calatrava fut postérieure à cette croisade, et
si Soher parut à Jérusalem avec une croix , c'était
sans doute comme croisé, et pour une cause semblable
à celle qui lui fit adopter une rose blanche , laquelle se
trouve encore dans l'écu des Solier , près de la croix de
Calatrava.
Antoine , de la branche astesane , chevalier de Saint-
(i) La Roque, Traité de la Noblesse. — D'Hozier, Gé-
néalogie ci-dessus, pages 11, 12, 21, 22.
(2) Argot, de Mol., Nobl. d'Andal., liv. i, chap. xlviii,
page 41.
l66 SOLIER. ^^
Jean de Jérusalem , portait aussi une croix d'azur fleu-
ronne'e (i), (Palliot dit fleuronnée, clechee d'or, page
174); d'autres disent fieurdelysée et dentelée d'azur au
/^ bord de l'e'cu , comme celle de Louis Vasquez , descen-
dant d'Arnaud Solier (2).
C'est celle qui est gravée dans le nobiliaire d'Anda-,
lousie, article Solier (3).
Lorsque les Malateste se formèrent en diverses
branches j de Rimini , de Sogliano , de Césène , de Pe-
saro , de Ghiacciolo , etc. , etc. , ils varièrent leurs armes
pour les rapprocher de celles de leurs principales villes.
Les premiers changements eurent lieu au treizième
siècle, selon Sansovino. Les trois fils de Malateste de
Verrucchio , en mémoire de cette dénomination , ou so-
briquet de Malateste y donné à Pandolphe Solier {4),
leur ancêtre, placèrent trois têtes d'or dans un champ
de sable. D'autres Malateste ont porté Jong-temps, et
peuvent même porter encore trois têtes de maures de
sable sur un fond d'argent , comme il se voit aux titres
originaux de la branche française , relatifs au mariage
d'Anne Malateste avec Nicolas Solier (Fontaine). Les-
dites armes citées ainsi dans le Martyrologe de Gous-
sencourt. L'échiquier fut ajouté après la victoire des
Malateste sur un prince de Dalmatie y qui était venu
mettre le siège devant Pesaro avec une armée nom-
breuse , et l'avait cernée pendant dix-huit mois. Mala-
teste de Verrucchio le défit , et' lui enleva son écu , sur
lequel était un échiquier d'or et de sable , Nigra et
Gialla{5).
Raphaël Adimare place les mêmes faits vers 1290. Il
dit que Malateste arracha l'échiquier que le prince por-
tait au col ; et Malateste voulut de plus que divers gen-
tilshommes de sa cour prissent aussi l'échiquier, parce
qu'ils avaient montré beaucoup de valeur dans cette
occasion (6). L'échiquier, comme l'on sait, est le sym-
(i) Goussencourt, Martyrol , tom. II, pag. 198.
(2) Jbid., page 227.
(3) Argot, de Mol., pag. 211.
(4) Avrillon, Généalog., pag. 2, etc.
(5) Sansovino, page 222.
(6) Raph. Adim., liv. i, page 48. Il y eut encore un chan-
gement dans les armes des Malateste, lorsqu'ils se réfugièrent
SOLIER. 167
bole des commandements militaires ; aussi rien n'est plus
commun que ce blason.
il résulte de ce que nous avons dit précédemment , et
des preuves authentiques avec lesquelles nous marchons
que pendant les trois premiers siècles de leur domina-
tion , les princes de Rimini n'avaient ni ces têtes , ni cet
échiquier j ni les frettes qu'on trouve dans plusieurs ar-
moiries qu'on leur donne. Le seul Coronelli a blasonné
de vingt et une manières différentes, les armes des
Malateste ; mais ceci a plus particulièrement rapport
aux Malateste des états Vénitiens, au dix-septième
siècle; il ne rappelle même pas leurs armes dans les
siècles précédents. Le Laboureur les décrit ainsi :
« Les armes des Malateste, taillées en pierre sur la
» porte de leur château à Rimini, sont bandées de six
» pièces, trois échiquetées d'argent et de gueules, trois
» d^azur , au lévrier , issant du timbre pour ci-
» mier (i). » Il faut lire échiquetées d^or et de gueules,
comme on le voit dans la généalogie de la maison de
Savoie , article Solario (2) , et dans celle de Fontaine
Solier (3) ; dans le Martyrologe des chevaliers de
Malte (4); dans le Trésor héraldique (5) , dans Palliot (6);
dans Capré (7). Le Roi d'armes de Gilbert de Varennes,
dans Waroquier (8), et dans beaucoup d'autres d'Italie
et de France , ainsi que dans les vieux titres , et sur-
tout dans les généalogies imprimées depuis plusieurs
siècles.
Silvestre de Pietra Sancta (page 208) , les donne
avec le blason des Fontaine d'Ognon de France. Il se
trompe à l'article Solier, où il n'indique que l'échiquier
d'argent et de sable (page 199); ce n'est qu'une partie de
reçu , ou , comme le remarque Waroquier (page 6) ,
à Montescudolo, en 1280. Après une affaire avec les Gibelins,
et Oddo de Faitano. Ces changements eurent peu de suite,
(i) Voyage de la maréchale de Guébriant, part. m,, p. 189.
(2) Guichen., tom. II, p. 119.
(3) Avrillon, p. i, etc.
(4) Goussencourt, pag. 3oi, etc.
(5) Ségoing, pag. loi.
(6) Palliot , p. 628., Font. d'Ogn.
(7) Catal. des Chevaliers de l'Annonciade, pag. 196.
(8) Rech. sur les Armes, etc., page 9.
l68 SOLIER.
ce sont les armes des Pavia qui ont pris alliance avec les
Solier d'Espagne (i).
Silvestre travaillait parfois sur des manuscrits romains ,
la plupart fort inexacts. La faute est toujours d'aban-
donner les sources originales et les dépôts de l'anti-
quité.
Ce fut vers le douzième siècle que la noblesse fit le
plus de changements dans ses armes. Jusque-là, pour ne
citer qu'un exemple , les Rois de Navarre avaient porte
une aigle éployée. Après la bataille d'Ubeda ou de Las
Navas, ils prirent, en mémoire de cette journée, les
armes que l'on voit aujourd hui dans l'écu de Navarre;
et cela, pour différents motifs rapportés par les au-
teurs (2).
Beaucoup de familles , à cet exemple , prirent des
armes différentes de celles de leur tige ; souvent même
une seule famille en eut de plusieurs espèces (3) ; ce
qui se voit encore.
Pour les Espagnols , cela se trouve détaillé dans
Argote (page 362) , et dans divers nobiliaires. En
France, dans Anselme , d'Hozier, du Chesne , la Colom-
bière, Palliot , et Waroquier de Combles. Celui-ci se
proposait , comme il le dit (4) , de donner une généalo-
gie complète des Solier. Nous regrettons qu'il n'ait pas
pu se livrer à ce travail et nous n'oserions le tenter après
lui. Les branches sont trop éloignées les unes des autres.
Plusieurs n'ont pas conservé leurs mémoires paternels
et leurs titres. Les renseignements et l'abrégé que nous
leur offrons ici , pourront servir à ceux des Solier , soit
d'Italie, soit de France ou d'Espagne, qui auront le
projet de faire établir leur généalogie. Ils serviront
moins , mais ils seront , sans doute , aussi précieux à ceux
des Solier qui , depuis deux siècles , ont perdu leur
fortune dans les orages politiques , et sont rentrés dans
la classe de la noblesse tranquille et obscure , qui, privée
des moyens de paraître dans les cours , cultive l'héritage
(i) Voye^ la première Branche d'Espagne.
(2) Vqye^ Oihenart, Notit. utri. Gasc, pages 355, 356.
(3) La Roque, Origin. des Noms, chap. xxxiii, xxxv. La
branche de la Marche, au lieu de trois fuseaux, porte trois
roses. Il n'y a qu'une rose dans l'ancien écu de famille.
(4) Recherch. sur les Arm., etc., page 9 (1788).
SOLIER. jSq
de ses ayeux et fait fructifier les produits du sol où elle
se trouve , n'ayant d'autres consolations , que cette pensée
si ancienne, que les droits du sang ne se perdent jamais.
L'Espagne surtout est encore remplie des descendants de
cette foule des Solier, qui n'ont d'autre fortune que
leur propre courage et la gloire de leurs pères. Peut-
être même ne serait-il pas impossible de prouver, que
la meilleure noblesse , n'est pas celle qui a le plus occupé
de grandes places depuis cent cinquante ans, soit en
Espagne, soit en France.
Nous donnons l'écu des Solier, tel qu'il est conservé
par la branche de l'Ile-de-France, qui a pour chef
Gaillard , fils de Rostain , issu de Arnaud Solier-Solier,
dit de Palestine , et descendant par Raimond Solier (980),
des Solier de l'Astesan , venus de Rome; et en ligne
directe de Sigismond , fils du i" prince de Rimini (i).
Aux I et 4, de gueules , à trois fuseaux d'argent_, (armes
de la tige).
Au 2, d'azur, à trois bandes échiquetées d'or et de gueules
de trois tires ; adopté vers le treizième siècle par les
Solier , princes de Rimini , comtes souverains d'Asti ,
auteurs de la branche provençale , mère des autres
branches.
Au 3, d'argent, à la croix vide'e d'azur (croix de Gala-
trava), dentelée d'azur au bord de l'écu ; au chef d'or ,
chargé d'une rose blanche, accostée de deux croix du
Temple de gueules, en mémoire des actions des Solier,
à Jérusalem et à Ubéda.
Pour cimier, une femme naissante (2) , tenant dans la
dextre , une flèche émoussée , avec ces mots pour lé-
gende ; teljîert, qui ne tue pas. La tête de la femme, ornée
de plumes; le casque d'or diadème d'une couronne de
prince ou de comte souverain, pour support deux lions,
armés de toutes pièces, bandés des émaux de l'écu, ainsi
que le cimier.
Pour devise , en tête de' l'écu , adroit et vaillant tout
Solier ayant {étant) , devise ancienne de tous les
Solier (3).
(i) Avrillon, Généalog., pag. 2, etc.
(2) Un lévrier, suivant le Laboureur qui se trompe ici .
(3) Avrillon, Généal., p. 4, etc.
IjO D'AUBIER.
La légende , tel fiert fblesse) , qui ne tue pas. Elle est
devenue encore plus célèbre en France, depuis Jean-
Jacques Rousseau , qui l'a explique'e , à Turin , devant
son maître , le comte de Govoni , premier écuyer de la
reine et alors chef des Solier du Piémont (i).
Les armes et les ornements ci-dessus ne doivent plus
changer; ils sont devenus historiques (2), et se trouvent
constatés par des titres, qui désormais sont incontes-
tables.
D*AUBIER DE LA MONTEILHE, de Rioux, de
Condat, de Sau\ety famille ancienne d'Auvergne, où
elle réside encore de nos jours.
La filiation qui va suivre est prouvée par les jugements
et arrêts qui ont maintenu cette famille dans sa noblesse
de race, par certificats de M. Chéri n , généalogiste
des ordres du Roi , et par les actes originaux sur lesquels
lesdits jugements et certificats de M. Chérin ont été ac-
cordés.
I. Pierre, aliàs Perrot d'Aubier, homme d'armes^
comparut à Bourges , en i356, à la montre que fit
André de Ghauvigny. Il fui père de :
IL Jean d'Aubier, I" du nom, qualifié vzcomfe
dans ses actes. Il commandait pour le Roi au Pont-de-
r Arche, en 1379. Il fut père de:
II I. Jean d'Aubier, IP du nom, chevalier, sei-
gneur d'Aubier, écuyer de Jean, fils de France, duc
de Berri et d'Auvergne. Il vivait en 140 1 et 141 2, et
eut pour fils :
IV. Louis D*AuBiER, I" du nom, chevalier, sei-
gneur d'Aubier, homme d'armes, vivant en 1425 et
1429. Il eut deux fils :
I.* Jean, dont l'article suit;
2.° Louis d'Aubier, qui ifut homme d'armes en
(i) J. J. Rousseau, Confess., liv. m.
(2) Avrillon; dito le Labour., Voyage, etc. ; et Waroq.,
Recherches, p. ultim., et les titres authentiques de la famille.
D'AUBIER. 171
V. Jean d'Aubier, IIP du nom, seigneur du Cendre,
homme d^armes des ordonnances du Roi, en 1447 ^^
1450 (i). Il avait épousé Antoinette de Laizer_, fille de
Rainard de Laizer, écuyer, et de Marguerite de Vaisseras,
aux successions desquels elle renonça, le 23 août 147 1, au
profit de Jacques de Laizer, son neveu, se qualifiant,
dans cet acte, veuve de Jean d'Aubier, écuyer (2).
Leurs enfants furent :
i.** Annet, dont l'article suit;
2.'* Guillaume d'Aubier, Tun des cinquante hommes
de guerre, chargés de la garde du château de Fa,
en 1474,
VI. Annet d'Aubier, écuyer, homme d'armes, vi-
vant en 14Ô8, fut père de :
i.°Jean, dont l'article suit;
2.*» Bernard d'Aubier, homme d'armes de la com-
pagnie du comte de Castres, en 1485.
VII. Jean d'Aubier, IV° du nom, écuyer, vivant
en 1474, homme d'armes de la compagnie du Belloi, en
1482, fut père de :
VIII. Charles d'Aubier, guidon d'une compagnie de
cinquante lances des ordonnances du Roi, en 1545, et
enseigne de quarante hommes de guerre en 1548,
mort en 1 5 5 1 . il eut pour fils :
IX. Emmanuel d'Aubier, I" du nom, dit le capitaine
d'Aubier, condamné à mort par contumace par le parle-
ment de Bordeaux en 1529, à l'occasion des troubles de
cette époque, où il fut un des premiers à s'attacher à
Henri IV. Il fut père de :
X. Antoine d'Aubier, chevalier, seigneur de la
Monteilhe, Rioux, Condat, Serment, marié, en 1589,
à Françoise de la Salle de Puy-Germaud; d'eux sont
nés :
(i) Voyez les Mémoires pour servir de Preuve à l'Histoire
de Bretagne, tome II, col. i5i5.
(2) Armoriai général de France, tome I®"", partie V^j
page 324.
i5. 12
iy2 D'AUBIER.
I.** Antoine d'Aubier, écuyer, mort sans postérité;
2.° Joseph d'Aubier, dont l'article suit;
3.° Jean d'Aubier, écuyer, seigneur de Serment,
tué à l'armée d'Italie, sans postérité ;
4.° Gabrielle d'Aubier, mariée, le i" juin i63i, à
René de la Tour-d'Auvergne, seigneur de la
Roche, de Donzenac, de Saint-Exupéry, etc. ,
fils de Jean de la Tour-d'Auvergne, seigneur d'A-
lagnac, de Chevenon, etc., et de Marguerite
de Murât.
XI. Joseph d'Aubier, chevalier, seigneur de Rioux,
la Monteilhe, Condat, Sermeut, marié à Anne Tixier
de Lavault; d'eux sont nés :
I .° Louis d'Aubier, dont l'article suit ;
2.° Jean d'Aubier, tué à l'attaque de Salins, mort
sans postérité;
3.° Antoine d'Aubier, écuyer du Roi, inspecteur-
général des haras, mort sans postérité ;
4." Anne, mariée, en 1669, à Louis de Sageot de
Murol, et en secondes noces, à Charles, comte
de Bouille.
XII. Louis d'Aubier, II® du nom, chevalier, seigneur
de Rioux, la Monteilhe et Condat, capitaine au régiment
royal infanterie, fut marié, en 1679, à Jeanne de Goy ;
d'eux sont issus :
I .° Antoine d'Aubier, qui suit ;
2.° Emmanuel d'Aubier, dont Tarticle viendra ;
3.° Marie d'Aubier, dame de Murol, mariée avec
Adrodias du Chastel, qui prit alors le nom de
Murol.
Branche aînée*
XIII. Antoine d'Aubier, chevalier, seigneur de
Condat, Revialle et Daire, capitaine d'infanterie,
épousa, en 171 2, Marguerite de Saint-Giron de Taver-
noUes, demoiselle d'une ancienne famille d'Auvergne ;
d'eux naquit :
XIV. Emmanuel Joseph d'Aubier, II" du nom d'Em-
manuel, seigneur de Condat, qui épousa Marguerite de
Rigaud-Monteynard ; d'eux sont nés :
D'AUBIER. 173
i.° Emmanuel d'Aubier, né le 18 août 1757;
2." Marie d'Aubier;
3." Marie-Ursule d'Aubkr.
XV. Emmanuel d'Aubier de Condat , 111° du nom,
seigneur de Daire , d'abord officier au régiment de Jar-
nac, dragons, émigré en 1791 , devenu aide-de-camp
général du duc de Deux-Ponts, ensuite chef d'escadron
au service d'Autriche , chevalier de Saint-Louis, marié,
en 1802, à Marie- Agnès d'Apchier; d'eux sont issus :
i.° Joseph-Marie d'Aubier, né le 20 mai i8o3;
2.<» Jean-Emmanuel d'Aubier, né le 25 juin 1806.
Branche puînée, prise au 11° degré,
XIII. Emmanuel d'Aubier , du nom d'Emma-
nuel , chevalier , seigneur de la Monteilhe , second fils de
Louis et de Jeanne de Goy , épousa , en 1715, Anne de
Vallenet , d'une famille qui a fourni des chevaliers vé-
nitiens; il mourut le i5 mai 1759, laissant cinq en-
fants :
i.° Antoine d'Aubier , né en 1716, qui fut doyen
du chapitre royal de Verneuil;
2.° Autre Antoine d'Aubier , né en 1717, dont Par-
ticle suit;
3.® Gabriel d'Aubier, né en 171 9, abbé de l'abbaye
royale de Bonne-Aiguë, en Limosin ;
4.** Antoine d'Aubier, né en 1723, qui, après avoir
servi long -temps dans le régiment de la Reine,
cavalerie , fut lieutenant-colonel au régiment de
Royal-Normandie, cavalerie ;
5.° Anne d'Aubier, mariée, en 1759, à Philippe-
Joseph, comte du Crozet de Liganez.
XIV. Antoine d'Aubier, chevalier, seigneur de
Rioux et de la Monteilhe, né en 1717, mort en réclusion
le 1794; avait épousé Jeanne de
Champflour , d'une famille qui a donné à l'église dans
le dix-huitième siècle, deux évêques vénérés pour leurs
vertus. De ce mariage sont nés :
I .* Emmanuel d'Aubier, qui suit ;
2,® Jean, né le 2 janvier 1751, qui fut chanoine
174 D'AUBIER.
de la cathédrale de Glermont , prieur de Saint-
Etienne, procureur-syndic de la noblesse et du
clergé en 1788, çtf qui fut fusille, en 1794, à
Lyon , par ordre du comité révolutionnaire ;
3.** Marie d'Aubier, née le i753 ,
mariée, le 10 février 1777, à Benoît Fabre de
Saint-Mande.
XV. Emmanuel d'Aubier, III" du nom d'Emma-
nuel , chevalier , seigneur de Rioux , de la Monteilhe et
de Sauzet , né le 20 septembre 1749, gentilhomme or-
dinaire du roi Louis XVI (i) , a été nommé , le i3 mars
1793, chambellan du roi de Prusse (la lettre de ce mo-
(1) Il en a exercé les fonctions auprès de Louis XVI jusqu'au
dernier instant, l'ayant suivi à l'assemblée législative le 10 août
1792, ayant veillé à son chevet la première nuit de sa captivité
aux Feuillants. Il demeura auprès de son bon maître jusqu'à ce
qu'il en fut arraché par ordre de l'assemblée, la nuit du 11 au 12
août ; chargé par ce prince et sa famille, d'informer ses frères
et le roi de Prusse des événements du 10 août et de leurs con-
séquences, il les joignit près de Luxembourg, le 22 août, et fit
campagne avec eux.
Le 12 décembre suivajit, il fut aux avant-postes faire remettre
aux généraux français sa réquisition de le recevoir prisonnier
et de le transférer à la barre pour y défendre Louis XVI ; il en
a le reçu portant refus ; il fît pareille réquisition au ministre de
France à la Haye, et fît parvenir à M. de Malesherbes sa prière
de lui procurer les moyens d'arriver pour être entendu surfaits
justificatifs de son maître. M. de Malesherbes lui répondit, par
lettre du 12 janvier lygS, que ce prince le conjurait de ne point
se compromettre, parce que cela serait inutile, le qualifiant
une des personnes dont il était le plus aimé, et qu'il estimait le
plus. Cette lettre étant tombée entre les mains du roi de Prusse,
par effet des circonstances de guerre, ce monarque lui envoya
la clef de chambellan, en lui écrivant une lettre qui fait autant
d'honneur à ce prince, par les sentiments qu'il y exprime
pour Louis XVI, qu'elle en fait à Emmanuel d'Aubier, par
l'estime qu'il lui témoigne.
Emmanuel d'Aubier a signalé son dévouement à Louis XVI
par beaucoup d'autres traits ; quelques-uns ont été cités par du
Rosoy ; d'autres dans divers ouvrages, entr'autres, dans celui
de Pelletier, dans les Essais historiques de Beaulieu, et dans
les Mémoires de Bertrand de Molleville ; il est souvent fait
mention de lui dans l'excellent ouvrage de M. Hue, sur les
dernières années du règne de Louis XVI.
D'AUBIER. ijS
narque , à M. d'Aubier, porte que c'est en témoignage
de son estime pour le dévouement à Louis XVI , dont il a
donné de si grandes preuves].
Il a rejoint Son Altesse Royale Monsieur , frère de
Louis XVIII, en 1814.
Le I" mai 18 14, à Tarrivée de Louis XVIII à Com-
piègne, il est rentré dans ses fonctions de gentilhomme
ordinaire de la chambre du Roi; a été nommé par le
roi de Prusse chevalier de Tordre de l'Aigle rouge,
deuxième classe, dite des commandeurs; la même an-
née, chevalier de la Légion-d' Honneur.
Le 20 mars 181 5, il se rendit en Auvergne pour y
diriger un projet de mouvement qui établit communi-
cation des fidèles qui voudraient s'armer dans le centre
du royaume avec Farmée du duc d'Angoulême et les fi-
dèles de Bordeaux, à la tête desquels était S. A. R. ma-
dame la duchesse d'Angoulême; mais cela fut éventé
avant que le mouvement éclatât. Il fut mis sous surveil-
lance et envoyé à Lyon; en 181 6, chevalier de Saint-
Louis et colonel.
Il avait épousé, le 4 novembre 1768, Jeanne Marge-
ride Crevecœur. De ce mariage sont issus :
i." Antoine d'Aubier, qui suit;
2.° Jérôme-Emmanuel d'Aubier de la Monteilhe,
dont l'article viendra;
3.° Jean-Baptiste d'Aubier de Rioux, dont l'article
viendra aussi ensuite.
XVI. Antoine d'Aubier de la Monteilhe, che-
valier, seigneur de Sauzet, né le 12 décembre 1769,
fut d'abord officier an régiment d'infanterie de Viennois ,
ensuite lieutenant au corps royal d'artillerie , puis lieu-
tenant dans la garde royale créée en 1791 , et qui fut
licenciée en 1792; émigra en août, joignit les princes,
fit la campagne dans les compagnies de cavalerie des
gentilshommes d'Auvergne, passa, en mars 1793, au
service du roi de Prusse , fut aide-de-camp du maré-
chal de Kalkerseut , décoré de l'ordre du mérite mili-
taire, fait chef d'escadron et ensuite major.
Il a épousé, en i8o5 , Henriette de Hausen , fille du
baron de Hausen , lieutenant-général des armées du roi
de Prusse , grand-croix de l'ordre prussien de l'Aigle
Noir, chevalier de Tordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
iy6 D'AUBIER.
Ils n'ont en ce moment qu'un fils , nommé Gustave de
Hausen-Aubier , conformément aux lettres-patentes du
roi de Prusse , portant réunion des deux noms ; il est né
en janvier 1809.
Jérôme- Emmanuel d^Aubier de la Monteilhe ,
seigneur de Sauzet , frère d'Antoine d'Aubier , né le 23
décembre 1770, débuta par être officier au régiment de
Viennois , passa au régiment du maréchal de Turenne ,
de là au service du roi d'Espagne , en qualité de lieutenant
au régiment de Naples , rentra en France en 1801 , y
épousa _, au mois de juin, Marie-Claudine de Champfiour,
mourut en i8o5. Il a laissé deux filles vivantes en ce
moment, et sa femme enceinte; elle est accouchée d'un
garçon, mort peu de jours après sa naissance.
J.ean-Baptiste-Antoine d'Aubier de Rioux , frère
des deux précédents , fut d'abord officier d'infanterie ,
en France , puis émigra ; fit deux campagnes dans
l'armée de Condé , et fut ensuite lieutenant d'infan-
terie au service du roi de Prusse; y -épousa la fille de
S. Exe. le grand-écuyer Mardefeld , fut fait prisonnier
à Magdebourg; devenu veuf, rentra au service de
la Martinique , chevalier de Saint-Louis et de la Légion-
d'Honneur; en mai 181 5, fut chargé, par M. le comte
de Vaugiraud , gouverneur-général des Antilles , de
venir rendre compte au Roi de l'état des choses; en
18 16, lieutenant-colonel de la légion départementale
de la Haute- Vienne , et, en 1817, lieutenant de Roi , à
Saint-Jean-Pied-de-Port.
Il a épousé , en secondes noces , Petra de Flor , fille d'un
gentilhomme espagnol, nièce de l'évéque du Mexique,
native de Burgos , d'une famille très-fidèle aux Bourbons.
De ce mariage sont issus :
I.** Prosper- Antoine d'Aubier, né en 181 1, en
Espagne ;
2.** Emmanuel d'Aubier, né à Limoges, en
i8i5;
3.° Susanne d'Aubier, née à Paris, en 18 14.
Tel est rétat actuel de cette famille.
Armes: « Les armes de cette famille sont d'or, à un
» chevron de gueules , accompagné en chef de deux
DE LA PANOUSE. * lyy
» molettes d'éperon d'azur, et en pointe d'un croissant
» du même; pour devise: unguibiis et rostro Jîdelis, sur-
» monté d'une bannière, qui remonte à l'époque des
» croisades. »
Sur les tombeaux de cette famille et sur les vitraux
des chapelles où ils étaient, Técusson était surmonté
d'une bannière blanche, traversée d^une grande croix
rouge ; la tradition et un manuscrit, jadis conservé à la
bibliothèque de la cathédrale de Clermont, disent que,
lorsqu'en 1095, la croisade fut résolue à Clermoni, cet
insigne en cimier sur leurs armoiries fut accordé à ceux
qu'on chargea de porter les bannières ; et leurs des-
cendants continuèrent d'en jouir. Le diplôme du roi de
Prusse, ainsi que la lettre du Roi, leur donne le titre
de baron, au lieu de celui de vicomte, que leurs auteurs
avaient depuis 1379, parce que ce titre est inusité en
chancellerie allemande. Pour Padmission d'Antoine
d'Aubier aux états de Prusse, les preuves de noblesse
de race ont été enregistrées aux archives royales de
Prusse après vérification de leur authenticité faite à
Paris, par trois commissaires, membres des états,
devant le ministre de Prusse, en présence de M. Pavil-
let, principal commis, de M. Ghérin, actuellement aux
Archives royales de France, qui a affirmé la vérité des
actes et signatures.
De la PANOUSE, en Rouergue. La maison de la
Panouse a pris son nom de la petite ville de la Panouse
de Sévérac, au diocèse de Rodez, ce qui annonce la
pureté de son origine.
Elle n'est pas moins recommandable par son ancien-
neté, remontée à près de sept cents ans, que par ses
services militaires, et par les alliances distinguées qu'elle
a contractées.
Elle jouissait des honneurs de la chevalerie dès le mi-
lieu du treizième siècle, et elle a donné, dans les sui-
vants, un sénéchal de Rouergue, un sénéchal de Car-
cassonne, deux évêques de Mende, dont le premier fut
ensuite archevêque de Damas, et un grand nombre d'of-
ficiers distingués. A tous ces avantages qui lui assurent
178 • DE LA PANOUSE.
un rang distingué parmi la bonne noblesse du royaume,
elle joint celui d'avoir été jurée, depuis près de trois
cents ans, dans l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Ses principales alliances sont avec les maisons d'Alè-
gre, d'Aubusson, de Bonafous-de-Presques, de Dienne,
d'Erailh, d'Escoraillles, de Saint-Estève, de Lentilhac-
Sédières, de Molceu, de Morlhon, des Ondes, de Pau-
liac, de Prévenquières, de Rives, de Rodez-de-Monta-
lègre, de la Roque-Toyrac, de la Tour-de-Loubens,
de Turenne-d'Aynac, de Vezins, et autres.
Son premier auteur connu est :
Motet DE LA Panouse, I" du nom, qui fit don, en
II 54, à Guillaume de Vezins et à ses frères, de tout ce
qu'il avait acquis au château de Vezins, consistant en
maisons, cens, rentes, et autres objets; il eut pour té-
moin de cet acte Gui de Sévérac.
La filiation est parfaitement établie depuis :
I. Motet DE LA Panouse, II" du nom, chevalier, qui
s'unit, au mois de juin 1257, avec d'autres habitants de
la Panouse, tant chevaliers que damoiseaux, pour re-
fuser i Gui de Sévérac l'hommage qu'ils lui devaient :
c'est ce que l'on apprend d'une enquête du 9 des ides
de ce mois, faite à la requête de la cour ( justice ) de
Gui, d'où il résulta que Motet avait été le moteur de ce
refus; ce fut sans doute pour se. mettre hors de la dé-
pendance de ce seigneur, que le 14 des calendes de mai
1259, Motet, uni à Stéphanie, sa femme, dont le sur-
nom est ignoré, et à Motet de la Panouse, leur fils,
vendit au même Gui de Sévérac tout ce qu'il possédait
au château de la Panouse et dans son mandement. ïl vi-
vait encore en 1269, qu'il autorisa l'hommage rendu
par le même Motet, son fils, qui suit.
II. Motet DE LA Panouse, III* du nom, chevalier ,
seigneur de Loupiac et de Vilaret, consentit la vente
faite par ses père et mère, le 14 des calendes de mai 1259.
Il fit hommage, conjointement avec Hugues de Mer-
castel, le lundi après l'Assomption de la sainte Vierge,
1269, à Henri de Bénévent, chevalier, de différents
mas, et de tout ce qu'ils possédaient au château d'Au-
reille ; il y fut autorisé par son père. 11 acquit le jour de
l'octave de la Toussaint 1271, de Bernard Delmas et de Rai-
DE LA PANOUSE. C)^
monde, sa femme, un territoire situé dans la paroisse
de la Panouse, au lieu appelé la Combe de Loupiac.
Acquit, le 19 des calendes de février 1284, un autre
territoire situé dans les côtes de Vilaret, et fit hommage à
Gui, seigneur de Sévérac, le 3 des ides de novembre 1287,
de ces deux territoires et de toutes ses terres et posses-
sions, situées dans les paroisses de la Panouse et de
Saint-Grégoire ; fit encore diverses acquisitions de biens-
fonds en 1287, 1289 et 1293 ; fit son testament à Rodez,
le jeudi avant la fête des apôtres saint Simon et saint
Jude i3o7j et mourut, laissant d'une alliance inconnue :
I ." Raoul de la Panouse, chevalier, qui suit ;
2.° Motet de la Panouse, qui fut institué, en 1807,
héritier particulier de son père, dans ce qui
appartenait au testateur à Fabregues, à Fabresilles,
dans l'affar de Canteloube, et au château d'Au-
reille ; il eut d'une femme inconnue, trois fils^
• Motet, Guillaume et Raimond de la Panouse ,
légataires de Motet, leur aïeul, en i3o7, et dont
la destinée est demeurée inconnue;
3.° Stéphanie de la Panouse, qui était mariée dès
1 307, à Bernard Bertrand, damoiseau ;
4.® Motet de la Panouse, femme de Hugues de
Valat, damoiseau, dès i3o7 ;
5.° Ysens de la Panouse, femme de Raimond de
Saint-Estève, damoiseau, en 1307.
III. Raoul DE LA Panouse, chevalier , seigneur de
Loupiac et de plusieurs autres lieux, fut institué héri-
tier de son père en i3o7, dans tout ce qui appartenait
au testateur dans la ville et mandement de la Panouse ,
dans le château et mandement de la Roque-Balsergue ,
dans la paroisse de Saint-Saturnin, au château de No-
garet et dans la ville de Trellans; fit hommage le samedi,
veille des Rameaux i3ii, à Gui, seigneur de Sévérac ,
de ses mas de Loupiac, de Vilaret ; fit une acquisition
le mercredi avant la Purification i33i. Passa le 27 avril
134... une transaction avec son fils, ci-après nommé,
et consentit un bail emphitéotique le 20 avril 1346. Le
nom de sa femme est également ignoré ; mais il fut
père de :
Motet de la Panouse, qui suit.
l8o DE LA PANOUSE.
IV. Motet DE LA Panouse, IV" du nom, chevalier ,
seigneur de Loupiac et de Vilaret, passa une transac-
tion, conjointement avec son père, le 27 avril 134... et
un bail enphitéotique le 20 avril 1346. Fit hommage le
8 mai i36y , à Gui de Sévérac , chevalier, de ses mas
de Loupiac et de Vilaret; vendit, en 1 371, un pré situé
dans les appartenances de la Panouse, et mourut avant
le 6 octobre 1397 , laissant de Miracle d'Erailh , sa
femme , de l'une des plus anciennes maisons du
Rouergue :
Jean de la Panouse, chevalier, qui suit.
V. Jean de la Panouse , surnommé aussi de Loupiac ,
I" du nom, chevalier, seigneur de Loupiac et de Vi-
laret, gouverneur de Cabrières, et sénéchal de Carcas-
sonne, fit hommage en qualité d'héritier universel de
son père, le 6 octobre 1397, à Gui, baron de Sévérac,
damoiseau, du mas de Loupiac et de tout ce qui lui
appartenait dans ' la paroisse de la Panouse. Le roi
Charles VI , le nomma , le i" mars 141 3 , gouverneur
du château de Cabrières , place alors importante en
Languedoc, et sénéchal de Carcassonne. Il posséda en
un tel point la confiance et l'estime de Jean de France ,
duc de Berri, frère du roi Charles V, que ce prince
le nomma, par son testament du mois de mai 141 6 ,
Pun des exécuteurs de ses dernières volontés. Il épousa
Lombarde d'Erailh, de la même maison que sa mère.
Cette dame fit don le 21 février 1417 (n. st.), à
Péglise de la Panouse, d'un reliquaire avec des reliques,
et du bois de la vraie Croix. Ils eurent pour enfants :
I." Jean de la Panouse, qui suit ;
2.** Amalric de la Panouse, auteur de la branche
des seigneurs du Colombier, rapportée ci-après;
3.° Gui dcj la Panouse, qui fut d'abord archi-
diacre de Conques, dans l'église de Rodez, puis
élu évêque de Mende, en 1443, et enfin, arche-
vêque de Damas;
4.*» Raimond de la Panouse, prieur de Gailhac.
VI. Jean de la Panouse, II" du nom, chevalier,
seigneur de Loupiac et autres lieux, gouverneur du châ-
teau de Cabrières, et sénéchal de Rouergue, qualifié
noble et puissant homme, fit hommage de son mas de
DE LA PANOUSE. :i8l
Loupiac à Amalric ou Amauri de Séverac, le 12 avril
141 9. Ce seigneur, alors maréchal de France, le chargea,
le 16 février 1424, de prendre possession en son nom,
de la châtellenie de Cessenon. Il fut du nombre des
Français qui demeurèrent constamment attachés au parti
du roi Charles VII, et servit ce prince avec zèle dans
toutes les guerres qu'il eut à soutenir pour recouvrer sa
couronne et chasser les Anglais du royaume. Jean IV,
comte d'Armagnac et de Rodez, l'envoya, en 1442, en
qualité d'ambassadeur au roi d'Angleterre, pour pro-
poser à ce prince une de ses filles en mariage.
Jean de la Panouse épousa Marguerite de Dienne,
de l'ancienne et illustre maison de ce nom, en Auvergne,
fille de Louis, seigneur de Dienne, et de Baranne
d'Estaing, sa troisième femme (i). Leurs enfants furent:
i.° Philippe de la Panouse, qui suit;
2.** Antoine de la Panouse, d'abord chanoine de
Rodez, puis e'iu évéque de Mende, après Gui
delà Panouse, son oncle; il prêta serment de
fidélité au roi Louis XI, en 1468, et occupa le
siège jusqu'au 28 juin 1473, qu'il mourut con-
servateur des privilèges de Tordre de Citeaux ;
3.° Jean de la Panouse, chanoine de Mende, en
1466 ;
4.° Pierre de la Panouse, chanoine de Prohnas;
5.° Jérémie de la Panouse, qui épousa Jean de
Morlhon, filsdeno^/e et puissant homme messire
Pierre de Morlhon, seigneur de Saint-Vensan ;
6." Catherine de la Panouse, femme de Jean de
Prévenquières, seigneur de Vazès, et légataire
de sa mère, en 1466 ;
7.** Béatrix de la Panouse, qui était mariée à Ber-
(i) Louis de Dienne avait eu pour première femme Ga-
brielle de Langeac, fille d'Armand, seigneur de Langeac ,
et de Gaufrède de la Tour-d'Oliergues, et pour seconde, Isa-
belle de la Tour, fille d'Agne II de la Tour, seigneur d'Olier-
gues, tige des ducs de Bouillon, et de Béatrix de Ghalençon.
Cette alliance avec la maison de Dienne prépara aux descen-
dants de Jean de la Panouse, des parentés avec les plus illustres
maisons de France, telles que celles d'Aubusson, de Beaufort-
Canillac, d'Escorailles, d'Estaing, de Montboissier, de Mont-
lezun, de Montmorin, de Tournemine, de Tournon et autres.
l82 DE LA PANOUSE.
nard de Pauliac, dès 1466, qu'elle fut faite léga-
taire particulière de sa mère.
VII. Philippe DE LA Panouse, chevalier, seigneur
de Loupiac, de Servières, et autres lieux, reçut, avec
son père, le 28 janvier 1449, la quittance qui leur fut
donnée par Jean de Morlhon, son beau-frère, de la
dot de Jéremie de la Panouse, sa sœur : il obtint le 10
décembre 1461, des lettres de Jean, comte d'Armagnac,
portant confirmation de la concession faite à Jean de la
Panouse, son père, par Amauri, seigneur de Sévérac,
maréchal de France, dont ce comte était héritier, du
droit de juridiction basse au lieu de Loupiac; il est
nommé dans les lettres-royaux expédiées le 17 mars
1461, contre Amalric de la Panouse, son oncle, au sujet
de paiements faits pour la capitainerie du château de
Cabrières, qui avait été occupée par le même Jean, son
père; fut institué héritier universel de Marguerite de
Dienne, sa mère, le 26 avril 1466, et éiait mort avant
le II novembre 1478, qu'il est rappelé dans un hom-
mage rendu par Jean de la Panouse, son fils, dont on
va parler, et qu'il avait eu de Bourguine, sa femme,
dont le nom de famille est inconnu.
VIII. Jean de la Panouse, III" du nom, seigneur
de Loupiac, de Cervières, de Cruejouls, de Seyrac et
de Dôme, qualifié noble et puissant, fit hommage de son
château de Loupiac à Antoine de Chabannes, comte de
Dammartin, seigneur de Sévérac, le 1 1 novembre 1478.
Il est nommé dans le testament d'Isabelle de Marcenat,
sa femme, du .26 juillet 1482, et vivait encore le dernier
marsi5o5, qu'il assista au contrat de mariage de Charles
de la Panouse, son fils. Isabelle de Marcenat l'avait
rendu père de :
i.° François de la Panouse, qui fut héritier de sa
mère, en 1482, et dont la destinée est demeurée
inconnue;
2." Charles de la Panouse, qui continua la posté-
rité;
3.** Bertrand de la Panouse, légataire de sa mère,
le t6 juillet 1482 ;
4." Pierre de la Panouse, aussi légataire de sa
mère, en 1482.
DE LA PANOUSE. l83
IX. Charles de la Panouse , écuyer , seigneur de
Loupiac , ^de Pozols , de Marmiesse , des Servières , de
Cruejouls, etc. , fut fait légataire de sa mère, le 26 juillet
1482. Il forma, le dernier mars i5o5, une alliance illus-
tre en épousant Françoise d'Alègre , fille de Jacques,
baron d'Alègre, chevalier, conseiller et chambellan du
roi, et d'Isabeau de Foix- Rabat, sa seconde femme, et
sœur consanguine de François d'Alègre, comte de Joi-
gny, grand-maître des eaux et forêts de France.
Françoise d'Alègre, étant devenue veuve , convola en
secondes noces avec Pierre Rohanne , 'et en troisièmes ,
en i535, avec François Guérin, seigneur des Herbiers;
elle avait eu de Charles de la Panouse : i'ji
I .• Jean de la Panouse, ecuyer, seigneur de Lou-
piac, de Pozols, de Marmiesse, de Cruejouls, qui
transigea, le i3 septembre i525, avec Jeanne,
sa sœur. On ignore s'il laissa" postérité ;
2.° Jeanne de la Panouse, qui épousa Jourdain de
Pujols, écuyer, et transigea, le i3 septembre i525,
avec Jean de la Panouse, son frère.
Branche des seigneurs du Colombier,
VI. Amalric de la Panouse, surnommé aussi de
Loupiac, damoiseau , seigneur du Colombier , dans
la paroisse de Mondalazac, au diocèse de Rodez, était
second fils de Jean de la Panouse , ï^' du nom , che-
valier , seigneur de Loupiac , et de Vilaret , sénéchal
de Carcassonne , et gouverneur de Cabrières, et de
Lombarde d'Erailh, rapportés ci-devant. Il fut lieute-
nant de Jean de la Panouse, son frère aîné, au gou-
vernement du château de Cabrières, pendant les années
1436, 1437, 1438, et 1439, comme on l'apprend des
lettres-royaux qui furent expédiées le 17 mars 1461 ,
au sujet de la demande qu'il avait formée pour être
payé de ses gages; épousa, par contrat du i" février
1437, Marguerite des Salles, fille et héritière de noble
Pierre des Salles, seigneur du Colombier; c'est par ce
mariage que la terre du Colombier -est venue dans la
maison de la Panouse. Ce fut en qualité de fondé de la
procuration de Jean de la Panouse , chevalier , seigneur
de Loupiac, son frère, qu'il rendit hommage le i5 no-
N
t84 de la panouse.
vembre 1448, à Jean de la Roque, seigneur de Moret,
de ce que Jean de la Panouse tenait de lui en fief franc
et honorable. Il contracta une seconde alliance, le 7 no-
vembre 1446, avec Bertrande des Ondes , fille de Rai-
mond, seigneur des Salles-Comtaux, au diocèse de
Rodez; il se porta caution, en 1467, de Philippe de la
Panouse, son neveu, et passa à cet effet une obli-
gation, le 10 octobre de cette année; testa le 22 août
1468, et ne vivait plus le 9 juillet 1472, qu'il est
rappelé dans un hommage rendu par Jean de la Pa-
nouse, son fils. , j , .
Il avait eu de Marguerite des Salles, sa première
femme,
- ij. i I,,*' Marguerite de la Panouse qui était mariée dès
! ■ le 23 novembre 1458, à noble homme Etienne
d'Estève, co-seigneur de Saint - Martial, au dio-
cèse de Nismes, époque de la donation qu'elle fit
à Jean de la Panouse, son frère ;
2.° Béatrix de la Panouse, femme de Jean de
de Saint-Marsal , et légataire de son père , en
1468;
S.** Jeanne de la Panouse, qui épousa avant 1468,
Bernard de Rives, et fut aussi légataire de son
père, le 22 août de cette année.
' Il eut de Bertrande des Ondes, sa seconde femme:
I .** Jean de la Panouse, qui continua la postérité;
2." , 3." , 4.« , 5.° , Guy , Pierre , Bertrand et
Philippe de la Panouse, dont la destinée est de-
meurée intonnue ;
ô." , 7.0, 8.°, 9.% io.«, Marguerite, Gaillarde,
Dauphine, Antoinette et Catherine de la Pa-
nouse, légataires de leur père, en 1468.
Il eut aussi un fils naturel nommé Guillaume.
VII. Jean de la Panouse , IP du nom, sur-
nommé de Loupiac , damoiseau , seigneur du Colom-
bier, et co-seigneur de Golignac et des Salles -Com-
taux, reçut le 23 novembre 1458, la donation que lui
fit Marguerite de la Panouse, sa sœur consanguine, en
présence d'Amalric , leur père ; fut institué héritier
universel de ce dernier , le 22 août 1468 , et fit hom-
mage en cette qualité le 9 juillet 1472, à Humbert de
DE LA PANOUSE. l85
Batarnay , écuyer , conseiller et chambellan du Roi , sei-
gneur du Bouchage et des Salles-Gomtaux , de ce qu'il
possédait au petit château des Salles-Gomtaux; il fit son
testament à Rodez, le 28 août i5io, et laissa de l'al-
liance qu'il avait contractée le 14 mars 1477, avec
Antoinette de Molceu, fille de Bertrand de Molceu ,
surnommé de Marcilhac , seigneur de Boysse , et
d'Escorailles :
i.° François de la Panouse, dit de Loupiac , qui
fut héritier universel de son père , le 28 août
i5io. On ignore s'il a laissé postérité;
2.** Bertrand dQ.la Panouse,qui servit le roi Louis XII,
dans les guerres d'Italie ; il y a tout lieu de
croire qu'il y fut tué avant i5io, que son père^
ignorant . s'il existait encore , lui légua , à tout
événement, une somme de quatre cents livres,
par son testament du 28 août de cette année, et
que depuis, il n'est plus question de lui ;
3." Pierre de la Panouse, qui suit;
4.® Catherine de la Panouse , femme d'Antoine de
Campagnac , juge du comté de Rodez , et léga-
taire particulière de son père, en 1 5 10 ;
5.° Marguerite de la Panouse, femme de noble
Brenguier de Prunet, aussi légataire de son
père, en i5io ;
6.° Antoinette de la Panouse, qui n'était pas encore
mariée en i5io ;
7.*' Autre Catherine de la Panouse, religieuse de
Saint-Saturnin, à Rodez.
VIII. Pierre DE la Panouse, 1°'' du nom, écuyer,
seigneur du Colombier et de Mondalazac , fut fait léga-
taire particulier et substitué à François de la Pa-
nouse , son frère aîné , par le testament de leur père ,
du 28 août i5io. Il épousa, par contrat du 28 avril
i523, Marguerite de la Roque, fille àQ noble et ^puissant
homme Claude de la Roque, écuyer, seigneur de la
Roque-Toyrac , et de la Vergne , étant sur le point de
partir avec la noblesse de Ja sénéchaussée de Rouergue,
convoquée à Narbonne pour le service du ban et arrière-
ban , il fit son testament le 2 novembre 1542, et ne vi-
vait plus le 7 juillet i557 , que sa veuve assista au contrat
de mariage de Pierre de la Panouse , leur fils ; il est en-
1 86 DE LA PANOUSE.
core rappelé avec elle dans le procès- verbal des preuves
de noblesse faites le 28 octobre iSôq, par André de la
Panouse, leur fils, pour être admis dans l'ordre de
Saint-Jean-de-Jerusalem. Leurs enfant* furent :
I.'' Pierre de la Panouse , qui continue la pos-
térité ;
2.'» et 3.* Gaillard et Antoine de la Panouse, tous
deux substitués à Pierre, leur frère aîné, par le
testament de leur père, du 2 novembre 1542, et
dont le sort est ignoré;
4." André de la Panouse , qui fit , le 20 octobre
1559, ses preuves testimoniales de noblesse,
suivant l'usage alors suivi, pour être reçu dans
l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, et dans les-
quelles les témoins attestèrent qu'il était noble,
gentilhomme de nom et d'armes.
IX. Pierre de la Panouse, II® du nom, seigneur
du Colombier, fut institué héritier universel de son père,
le 2 novembre 1542. Il épousa , par contrat du 7 juillet
iSSy, Antoinette de Rodez , fille de Guillaume de Rodez,
seigneur de Montalègre, et proche parente de Guillaume
de Montalègre , commandeur de l'ordre de Saint-Jean-
de-Jérusalem , en i566, et fit faire , le 28 octobre 1 5 59,
les preuves de noblesse pour l'admission d'André, son
frère, dans le même ordre. Il servait en 1 5 68, en qua-
lité d'homme d'armes, dans la compagnie de M.deCler-
mont-Lodève, et comparut à la revue qui en fut faite à
la Ferté-Alais , le 10 juin de cette année. Il mourut bien
avant le 4 juin i586, qu'Antoinette de Rodez, sa veuve,
remariée à noble François de Prunet , seigneur dudit
lieu, prit à bail, de Pierre de la Panouse, son fils, le
château du Colombier et ses dépendances. Elle fit en-
core un échange, le 5 avril 1590, au nom du même
Pierre, et assista à son contrat de mariage, du 5 juin
1593.
X. Pierre de la Panouse, II I* du nom, seigneur
du Colombier , de Golignac et autres lieux , donna ses
biens à rente à sa mère et à son beau-père , le 4 juin
i586. Il fut représenté par cette dame, dans l'échange
qu'elle fit en son nom, le 5 avril 1590; épousa, par
contrat du 5 juin i593, Isabelle de Lentilhac, fille de
DE LA PANOUSE. 187
François , seigneur de Lentilhac , et d'an grand nombre
d'autres terres , et de Marguerite d'Aubusson , issue
d'une branche cadette de l'ancienne et illustre maison
d'Aubusson , ducs de la Feuillade. Cette dame fit son
testament au château du Colombier, le 22 juin i63o;
et par cet acte , elle demanda à être inhumée au tom-
beau des prédécesseurs de son mari , dans l'église de
Mondalazac , et mourut avant le 22 septembre i632 ,
que son mari assista au contrat de mariage de François
de la Panouse, leur fils. Ils eurent pour enfants:
i.° François de la Panouse , déjà nommé , et qui
suit;
2.° Raimond de la Panouse, qui embrassa l'état
ecclésiastique, et fut prieur de Mondalazac;
3.° Gabrielle de la Panouse , qui était déjà mariée
à noble Pierre du Perrier, seigneur dudit lieu,
le 22 juin 1 63o , date du testament de sa mère;
4.'' Marguerite de la Panouse, non encore mariée
en i63o;
5."^ Autre Marguerite de la Panouse, religieuse, à
Saint-Flour, en i63o.
XI. François de la Panouse, seigneur du Colom-
bier, de Pruns et autres lieux, fut fait légataire parti-
culier d'Isabelle de Lentilhac , sa mère , le 22 juin i63o.
Il fit son testament le 19 septembre 1647, par lequel il
demanda à être inhumé au tombeau de ses ancêtres ,
dans l'église de Mondalazac ; institua sa femme son héri-
tière universelle , à la charge de remettre son hérédité à
son fils aîné, non encore baptisé, et ne vivait plus le 8
février de l'année suivante. Il avait épousé, par contrat
du 22 septembre i632, Guillemette-Charlotte de la Tour,
fille de Jean, seigneur de la -Tour, en Rouergue , et
d'Anne deLoubens (i). De ce mariage vinrent:
(i) Anne de Loubens était fille de Jacques de Loubens, ba-
ron de Loubens, seigneur de Verdalle, capitaine de cinquante
hommes d'armes des ordonnances du Roi, et chevalier de
ses ordres, et nièce de Hugues de Loubens, grand-maître de
Malte, et depuis cardinal : elle avait pour frère Hugues de
Loubens, baron de Verdalle, qui épousa en 1623, Louise d'Ar-
pajon, sœur de Louis, vicomte d'Arpajon, chevalier des
ordres du Roi, créé duc et pair de France, par lettres de
l'année i65o, qui ne furent point enregistrées.
i5. i3
i88 I^E LA PANOUSE.
I .^ Louis de la Panouse,, qui suit ;
2.° François de la Panouse, qui fut père de Pierre
de la Panouse , seigneur de Bourran , d'Agnac et
autres lieux , lequel épousa Marie-Anne d'Esco-
railles, dont il eut Marie-Anne de la Panouse,
mariée par contrat du 21 février 1730, avec
Antoine de Levezon de Vesins , seigneur et baron
de Vesins , qu'elle rendit père de François de
Levezon , comte de Vesins , brigadier des ar-
mées du roi , lieutenant des gardes-du-corps
de sa majesté; de Jean- Jacques-Gabriel ,
abbé de Vesins , vicaire général du diocèse de
Senlis , et aumônier du roi , et d'Antoine-Alexis,
vicomte de Vesins, capitaine de cavalerie;
3." Jeanne de la Panouse, femme de N.... de la
Guisardie, et veuve en 1690.
XII. Louis DE LA Panouse, I" du nom, chevalier
seigneur du Colombier, de Pruns, et autres lieux, fut
maintenu dans sa noblesse par jugement de M. Pellot,
intendant de Guienne , rendu le 4 mai 1668, sur le
vu de ses titres , remontés à Tannée 1468. Il servit en
1674, sous les ordres du maréchal d'Albret , dans l'ar-
riôre-ban de cette province , et fit son testament au châ-
teau du Colombier, le 22 avril 1690; par lequel il de-
manda pareillement à être inhumé au tombeau de ses
prédécesseurs, dans l'église de Mondalazac. Il avait
formé deux alliances, la première, le 17 décembre 1671,
avec Gabrielle d'Andouls , dont il n'eut point d^enfants,
et la seconde, le 16 novembre 1681 , avec Marie-Fran-
çoise de Banafous-de-Presques . Il eut de cette dernière :
I.** Louis de la Panouse, dont on va parler;
2.'* François de la Panouse , légataire de son père
en 1690, et dont la destinée est demeurée in-
connue ;
.3.° Joseph de la Panouse, aussi légataire de son
père en 1690. Il servit en qualité de lieutenant
dans le régiment d'infanterie de Tourville en
1709 ; était capitaine en second dans celui de
Meuse en 1721; capitaine dans celui de Mont-
morin_, aussi infanterie en 1740, et fut reçu
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, le 10 décembre de cette année;
DE LA PANOUSE. iSg
4.° Anne de la Panouse, légataire de son père ,
le 22 avril 1690. Elle épousa Jean-Louis de la
Peyre, écuyer, seigneur de Capmay, dont elle
était veuve le 6 janvier lySS, qu'elle assista au
contrat de mariage de Joseph de la Panouse ,
son neveu.
XIII. Louis DE LA Panouse, IIV du nom, chevalier,
seigneur du Colombier, de Pruns et autres lieux, fut
fait légataire particulier de son père, le 22 avril 1690.
Il e'pousa, par contrat du 27 janvier 1704, Louise de
Soliols-de-risle, fille de noble Mathurin de Soliols ,
seigneur de l'Isle, et d'Anne de la Salle; fut maintenu
dans sa noblesse par jugement de M. Laugeois, inten-
dant de la généralité de Montauban, du 5 avril 171 6;
et fit son testament au château du Colombier, le 2 3 avril
1748. Louise de Soliols l'avait rendu père de :
i.** Jacques-Mathurin de la Panouse, légataire de
son père, le 23 avril 1748 ;
2° Joseph de la Panouse, abbé de Saint-Sintin,
vicaire général et prévôt de Téglise cathédrale de
Condom ; aussi légataire de son père, le 23 avril
1748;
3. *• Joseph de la Panouse, qui suit ;
4.*^ Louise de la Panouse, femme de N.... de Bo-
nafous, seigneur de Presques, en 1748 ;
5.0 Louise-Henriette de la Panouse, non encore
mariée en 1 748 ;
6.° Catherine de la Panouse, . religieuse au cou-
vent de Notre-Dame, à Rodez, en 1748.
. XIV. Joseph DE LA Panouse, chevalier comte de
la Panouse, seigneur du Colombier, de Mondalazac,
de Pruns et autres lieux, lieutenant au régiment de Picar-
die; fit, en cette qualité, la campagne de 1744; se signala
au siège de Fribaurg, où il fut dangereusement blessé
d'un coup de mousquet, ce qui Tobligea de se retirer du
service; a été membre des' états provinciaux de la haute
Guienne. Il fut institué héritier universel de Louis de la
Panouse, son père, le 23 avril 1748; épousa, par contrat
du 6 janvier 1758, Catherine-Agathe de Turenne-d'Ay-
nac, fille de Jean-Louis-Anne de Turenne, chevalier,
seigneur, marquis d'Aynac, et de Marie-Claude Robert
de Lignerac. De ce mariage sont issus:
IQO
DK LA PANOUSE.
i.° Joseph - Mercure de la Panouse, comte de
la Panouse, seigneur du Colombier, de Mon-
dalazac, de Pruns et autres lieux, chevalier des
ordres de Saint-Louis et de Saint-Jean-de-Jéru-
salem j d'abord page de Madame; ensuite sous-
lieutenant au 6** régiment de chasseurs- à cheval
le 14 mai 1779 /capitaine au régiment de Dauphin,
dragons, le 4 juillet 1782; a servi dans l'armée
des princes et dans celle de Gondé ; chef d^esca-
dron le 25 septembre t8i6; et institué héritier
universel de son père le i^juin 1783.
Il fit ses preuves de noblesse, au mois de mai
1787, devant M. Chérin, géne'alogiste du Roi,
pour monter dans les carrosses de Sa Majesté, et
jouit de cet honneur le 16 du même mois ;
2.° René-Joseph- Louis de la Panouse, chevalier
de Malte, officier de la marine royale, mort à
Malte au mois de novembre 1791 ;
3.° Alexandre- César de la Panouse, chevalier des
ordres de Malte et de Saint-Louis, capitaine de
vaisseau, a épousé mademoiselle Anastasie-Char-
lotte Macquerel de Pleineselve, dont il a :
a. César-Armand-Anatole de la Panouse, né le
3i décembre 1809;
b. Henri-Louis-Gésar de la Panouse, né le 24
août 1 8 1 2 ;
c. Anastasie-Louise-Charlotte de la Panouse ,
née le 24 mars 1 8 1 1 ;
4.*' Ange-François-Charles de la Panouse, aussi
chevalier de Malte, capitaine au régiment df
Brie, infanterie; et nommé major à la suite dans
la garde du grand-maître de Malte, par commis-
sion du 3o janvier 1793;
5.° Charles-François de la Panouse, chevalier des
ordres de Malte et de Saint-Louis, lieutenant
d'artillerie, a fait également les campagnes dans
l'armée de Condé, et a épousé, au mois d'août
1806, Marie-Joséphine du Greils de Missillac,
et en a :
a. Joseph de la Panouse, né le 26 mars i8ro;
b. Joseph-François-Alexandre-Bertrand de la
Panouse, né le 8 mai 1 8 1 3 ;
ONFFROY. 191
c. Jacques - Alexandre - Gesar de la Panouse,
né le 16 juin 181 5 ;
d. Joséphine-Caroline-Agathe de la Panouse,
née le 3 novembre 1807 ;
6.° Louise-Charlotte de la Panouse, d'abord reli-
gieuse de la Visitation, à Moulins, et ensuite
supérieure du couvent du même ordre, à Saint-
Céré ;
y.'' Françoise-Sophie de la Panouse, élevée dans
la maison royale de Saint- Louis, à Saint-Cyr.
Armes : d'argent, à six cotices de gueules. Supports:
deux anges.
Je soussigné , Bénigne Chérin , avocat , ancien pre-
mier commis du cabinet de Tordre du Saint-Esprit , cer-
tifie que j'ai composé la présente notice généalogique de
la maison de la Panouse sur l'original des preuves faites
au même cabinet, au mois de mai mil sept cent quatre-
vingt-sept, devant M. Chérin, conseiller du roi en sa
cour des aides , et généalogiste de ses ordres , mon
cousin, par M. Joseph-Mercure de la Panouse, à l'effet
de jouir des honneurs de la cour. En foi de quoi, j'ai
signé, à Paris, ce dix-huit avril mil huit cent dix-huit.
CHÉRIN.
ONFFROY ou lIONFROY, terre noble et fief de
hautberty dans le comté d'Eu, qui a donné son nom à
une ancienne famille de la Haute-Normandie.
Dès l'an 1094, un seigneur du nom d'Onffroy, fils de
Rodolphe, avec un autre seigneur, nommé Cany, et
d'autres .preux chevaliers normands, entreprirent le
voyage de la Terre-Sainte, et, passant par l'Italie, signa-
lèrent leur valeur au siège de Salerne.
Pendant le cours de la première croisade, Onffroy de
Suraumont, fils du précédent, s'empara, à la tête de
trente normands, de Thoron, le plus fort château de
la Palestine, du côté de Nazareth, dont lui et plusieurs
de ses descendants prirent le surnom. En ii5o, Onf-
froy, dit Thoron, fils de celui qui avait emporté d'assaut
cette citadelle , commanda l'arrière-garde qui défendit
1^2 ONFFROY.
Antioche, contre le Sultan. Devenu connétable de Jé-
rusalem , il reprit Alexandrie ; mais mécontent d'A-
mauri, roi de Jérusalem, il se retira dans la Basse-
Arménie, avec son fils, où il mourut en 1 1 67.
Onffroy III" du nom, dit Thoron, ne fut pa3 plus
heureux que son père et que le connétable, son aïeul.
Après la mort d'Amauri, il épousa, en 1174, sa fille
cadette, nommée Mélissante, laquelle n'avait alors que
neuf ans; mais dans la suite, Philippe de Dreux, évêque
de Beauvais, qui se distingua à cette croisade, cassa ce
mariage.
OnfFroy, indigné de voir sa femme épouser successi-
vement le marquis de Montferrat et le comte de Cham-
pagne, retourna en France pour y réclamer ses droits.
Ce ne fut qu'après sa mort et celle de Mélissante, que
les pairs du royaume, assemblés à Melun^ rendirent ,
en 1227, un notable arrêt, par lequel les enfants que
Mélissante avait eus de ses second et troisième mariages,
furent déclarés bâtards.
Oiiffroy^ dit Boricard, fils de Thoron, et de demoi-
selle de Boucard, était trop jeune alors pour profiter de
cet arr.êt; il se qualité porte-oriflamme, dans un dénom-
brement de son fief de Boucard, rendu au comté-pairie
d'Eu, du 7 janvier i235. Il n'eut point de postérité, et
laissa un frère, dont un de ses descendants, le dernier,
du nom de Thoron, fut chargé, en 1343 ou environ ,
par Philippe de Valois, d'une négociation importante
chez les Suisses : il y mourut, et laissa un fils à qui son
mérite dans la guerre, fit donner le surnom de Lutin.
On Jit sur son épitaphe de l'année 1462, en l'église de
Puissanval, au comté d'Eu. « En 1425, naquit Onffroy
» Taupin , petit-fils d'Engrand , écuyer , seigneur
» à' Onffroy, Puissanval, au comté d'Eu, et Verchots ,
» en Boulonnois, lequel épousa, à Londres, efi 1459 ,
» Beihsi Ropere, fille aînée de Guillaume Ropere, doc-
« teur luthérien, et petite-fille, par sa mère, du célèbre
» Thomas Morus. » Il était né en 1425, dans ses terres
en Normandie, et mourut en Angleterre, où il avait
été fait prisonnier, laissant une fille et un fils, qui fut
Guillaume Onffroy Taupin, marié à Londres, en iSSg.
Il eut plusieurs enfants mâles qui changèrent tous leur
nom, en Angleterre, dans les troubles de religioi. La
branche cadette y existe encore.
ONFFROY. 193
Nicolas Onffroy, chef de la branche aînëe, est mort
à son château de Verchots, en Boulonnais, et 'portait
le surnom de la Barre. Il a eu quatre enfants, tous nés
en France.
i.°N... Onffroy, mort frère convers de- la Trappe,
en odeur de sainteté. Vqye^ le second volume de
la Vie des Pères de la Trappe, à Tarticle Onjfroy ;
2.° Jean, cure des Ifs, en Normandie ;
3.° Nicolas, qui suit;
4.° Françoise Onffroy, femme de M. de Cha-
milly.
Nicolas Onffroy, dit de la Barre, écuyer, officier
de cavalerie, s'est marié en la ville d'Eu, avec Claude
de Villy. De ce mariage sont issus :
i.° Nicolas de la Barre, écuyer, seigneur d'Onf-
froy;
2." Françoise de la Barre ;
3.° Plusieurs autres enfants (i).
I. Marin Onffroy, descendant d'Onffroy-de-Thoron,
111° du nom, mourut en 1548, il était écuyer, seigneur
de Vert_, de Veret, d'Agnerville, dé Saint-Laurent-sur-
Mer, d'Aubigny et de la Pyramière, six paroisses dans
l'élection de Bayeux, généralité de Caen, et obtint de
François I" une charte en date de 1543, dans laquelle
le roi fait l'éloge de ses services, de ceux de ses enfants
et de ses vassaux, dans les bans et arrière -bans de
l'armée. On n'a pu, jusqu'à présent, trouver le nom de
son épouse. D'après une ancienne tradition conservée
dans la famille , il paraîtrait que Marin était venu vers
Pan 1490, d'une ville de Philadelphie, en Asie, où sa
famille était restée depuis la lin des croisades, et qu'en
ayant apporté de très-grandes richesses, il les plaça
dans la Normandie, ancienne patrie de ses ancêtres ; il
y planta ou greffa une espèce de pomme qu'il avait rap-
portée de ses voyages, et renommée dans le voisinage de
Caen, poui: faire d'excellent cidre. Cette pomme, de
nos jours, est connue sous le nom de Marin Onffrojr.
(1) Tout ceci, et ce qui précède, est extrait du Dictionnaire
cla Noblesse, publié avant la révolution, tome XI, p. 80.
I 94 ONFr ROY.
Api^s une si longue émigration^ Marin ne pouvant
prouver authentiquement sa filiation d'Onffroy de Tho-
ron, troisième duc d'Antioche, et un des descendants
des douze fils de Tancrède d'Hauteville, gentilhomme
de révéchd de Coutances, il crut devoir obtenir de Fran-
çois I" la charte dont nous venons de parler.
II. Jehan Onffroy, I" du norn, seigneur de Vert ,
Veret et de la Pyramière, etc.^ épousa Jeanne Herbel-
lyne; de ce mariage sont issus :
i.° Charles, qui suit ;
2.° Lambert Onflroy ;
3.° Marie Onffroy.
III. Charles Onffroy^ seigneur de Vert, Veret, de
la Pyramière, etc . , qui épousa Christine Le Poultrel,
dont il eut :
i.° François, qui suit ;
2.® Pierre Onffroy, seigneur de Saint-Laurent-
sur-Mer, lequel avait une fille nommée Jehanne
Onffroy, qui épousa Jean le Blois de la Chapelle,
conseiller du Roi^ et trésorier - général de
France .
IV. François Onffroy, I*^"^ du nom, seigneur de
Veret et Vert, etc. , épousa Perrette Blondcl, fille de
Guillaume Blondel d'Èmflour, écuyer, et Guillemette le
Margand ; il fut père de :
i.° François, qui suit;
2.° Lambert Onffroy, duquel est sorti Jacqueline
Onffroy, femme de Pierre le Court de la MA.il-
lardière;
3. Marie Onffroy, qui épousa Pierre le Chevaflier,
seigneur de Longueville.
V. François Onffroy, IP du nom, seigneur de
Veret, épousa Jeanne Hébert, fille de Barthelemi Hé-
bert, seigneur de Beaumer, et Marie de Bunel. Fran-
çois II obtint un arrêt de maintenue du sieur Cha-
millard, en i666, commissaire du Roi, pour la réfor-
mation de la noblesse, dans la généralité de Caen. Cet
arrêt le maintmt comme fils de François, fils de Char-
les, fils de Jehan, etc. François II eut pour fils :
ONFFROY. 195
i.° Jean, dont l'articlesuit;
2.° Nicolas Onffroy, qui vint rejoindre son frère à
Saint-Christophe, et servait dans le régiment de
Maison. Il paraît, par un certificat du chevalier
de Saint-Laurent, gouverneur de ladite île, que
Nicolas étant monté un des premiers à l'assaut du
fort de Tabago, y fut blessé au bras. Ce gouver-
neur loue beaucoup son zèle , sa bravoure , et
l'employa comme ingénieur. Nicolas repassa en
France, avec les débris de son régiment. '
VI. Jean Onffroy, IP du nom, seigneur de Veret ,
Vert , etc. , épousa Anne le Tellier , fille de Marin
le Tellier, major dans l'île de Saint-Christophe , et de
Françoise Dumont , où Jean II acquit une très-belle
sucrerie, qu'il perdit à la prise de l'île par les Anglais,
qui la lui confisquèrent. Marin le Tellier y perdit la. vie
dans un combat , et Jean Onffroy , vraisemblablement
aussi, car sa veuve seule repassa en France, et obtint
un certificat du sieur d'Hozier, généalogiste, du i3 no-
vembre 1697, qui constate que les armoiries de Jean II,
étaient inscrites dans Y Armoriai général. Il eut pour fils:
VII. Jacques-Charles Onffroy , seigneur de Veret ,
Vert, etc., qui épousa Jeanne de Minfant, fille de Jean
M infant , écuyer , et de Jacqueline Carrel ; ils eurent
pour fils :
VIII. Pierre- Roland Onffroy, écuyer, seigneur de
la Rosière, riche habitant de Saint-Domingue, qui épousa
Claire de Pike, fille de Samucl-Antoine-Martin de Pike,
ingénieur de la marine , au Cap Français. Ce dernier
était passé en France avec Jacques II, et son père,
Thomas Pike de Barouthe, avait été exécuté à Londres,
pour sa fidélité envers son roi. C'était une famille consi-
dérable du comté de Lancastre , et sa femme, Anne,
Haquetsaut, appartenait à tout ce qu'il y avait de plus
distingué en Irlande. Thomas Pike avait un autre fils ,
chevalier baronnet , mort sans enfants , à Barcelonne ,
étant colonel d'un régiment au service d'Espagne. La
femme de Samuel - Antoine-Martin de Pike , dont il
vient d'être question , se nommait Marie-Claire d'Au-
vergne de Gagny. Elle avait été élevée à Saint-Cyr ,
avec une de ses sœurs, qui épousa, dans la suite, Henri-
196 ONFFROY.
François de Coulombe, capitaine de vaisseau, chevalier
de Saint-Louis. La première passa à Saint-Domingue ,
avec Alexandre d'Auvergne , son père , commandant
l'île de la Tortue, et du port de Paix. Par les d'Au-
vergne de Gagny , la famille Onffroy se trouve alliée
aux comtes d'Ailly, marquis de Senecey, aux Gilbert-de-
VoisinSj marquis de Vilaines, aux marquis d'Aubeterre,
de Bouille , aux Nery de Courteville , aux Villepoix ,
aux Damport , Villiers , Guibillons , etc. , etc. , Pierre-
Roland eut pour fils :
IX. Jacques-Rolland Onffroy , seigneur de la Gau-
dinelaye , de la Rosière , de Varennes , marquis de
Vercs , ou Veret , etc. , etc. , né à Saint-Domingue , le
21 septembre lySi; il épousa, le 21 octobre 1771 ,
Louise-Augustine du Frêne de Virel , fille d'Augustin
du Frêne de Virel, conseiller au parlement de Bretagne,
et de Louise-Henriette de Coulombe , fille d'Hyacinthe
de Coulombe, chevalier de Saint-Louis, et capitaine de
vaisseau. Jacques-Roland Onffroy s'étant établi en Bre-
tagne, et voulant y jouir des prérogatives de la noblesse
de cette province, fit valoir les droits de son ancienne et
noble extraction , et obtint un arrêt du parlement de
Bretagne, rendu le 20 juillet 1782 , contradictoirement
avec M. le procureur-général syndic des états de Bre-
tagne, arrêt qui l'aggrégeait à la noblesse bretonne, et lui
donnait séance et voix délibérât! ve', dans cet ordre, aux
états. Deux ans après, en 1784, les états le nommèrent
un de leurs commissaires intermédiaires dans ledit ordre,
et il fut réélu par eux de nouveau , en 1786 et 1788.
La révolution mit fin à ces honorables fonctions en 1789.
Il avait été nommé en outre , aux époques ci-dessus ,
leur commissaire pour l'inspection des octrois de qua-
rante-deux villes de la province. Persécuté pour ses
sentiments de dévouement bien connus à son monarque,
il se réfugia à Saint-Domingue, en 1790, et y servit
avec trois de ses fils, parmi les royalistes de cette colonie.
Ceux-ci ayant rejoint l'armée anglaise qui y jdébarqua
en 1793, au mois d'août suivant, ses services lui valu-
rent un brevet de colonel commandant les milices et les
émigrés d'un district de vingt lieues de côtes, et ses fils
furent faits de suite officiers dans la légion du baron de
Montalembcrt, et dans le régiment des guides.
ONFFROY. 1 97
Jacques-Roland a obtenu un nouveau brevet de co-
lonel daté du 20 juin i8i5, de M. le marquis de la
Boëssière^ commissaire de Sa Majesté en Bretagne. Par
son mariage précité avec Louise-Augustine du Frêne de
Virel , ses enfants appartiennent aux prem'ières et aux
plus anciennes familles nobles de cette province, telles
que les Thierry de la Prevalaye , dont un est maréchal
de camp , actuellement , et dont le frère aîné vient de
mourir contre-amiral ; les Talhouet , les du Halgouet , les
de Tanouarn j Coatoudon , etc. , etc., etc., dans la Nor-
mandie, il compte également , du chef de son père, des
alliances aussi honorables avec les maisons de la Cour de
Balleroy, de Longueville ^ les Méherant de Saint-Pierre,
les Tannegui du Chatel , les Cussy de Manneville , les
le Cordier de la Heuze, etc., etc.
Jacques- Roland Onftroy est père de trente enfants,
ou petits-enfants vivants qui ont, comme lui , perdu une
fortune immense en France et à Saint-Domingue , par
la révolution. Son fils aîné, Guy-Louis-Roland Onfïroy,
élève de la marine , avant la révolution , est mort ayant
été capitaine de cavalerie , et ensuite des grenadiers du
régiment de Clarence.
Anne-Marthe-Roland chevalier Onfïroy, dont on va
parler, était capitaine d'artillerie de la légion de Mon-
talembert , à l'âge de dix-huit ans. Deux autres des fils
de Jacques-Roland Onffroy étaient, en 1799, capi-
taines aides-majors de la légion de Vitré, dans l'an-
cienne guerre des Vendéens. .L'un d'eux. Benjamin
Onfïroy, a fait la guerre en 181 5 , comme colonel des
volontaires royaux de Vitré. Un des gendres de Jacques-
Roland Onffroy, le baron Jean-François- Pierre de
Blair , ancien capitaine d'Austrasie , et chevalier de
Saint-Louis , a fait la guerre d'Amérique , aux Indes-
Orientales , celles des princes , les premières de Tarmée
de Condé; passa capitaine au service d'Angleterre, et
commandait, en 18 16, un fort à la Jamaïque , d'où il
vient d'arriver après vingt-six années d'émigration.
Toute la famille de Jacques-Roland Onffroy , comme
on le voit , n'a jamais servi que la cause de son roi. Un
autre gendre, M. le chevalier du Boisguéheneuc , a éga-
lement servi la cause de son roi , à Saint-Domingue.
. X. Le chevalier Anne-Marthe-Roland Onffroy , né
198 ONFFROY.
en Bretagne, le i5 décembre; 1778, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis, chef de bataillon du
corps royal d'artillerie , et eniployé dans le régiment de
Douai, a épousé, le 3i janvier 1807, Jeanne Paulin de
Gournay, fille de Michel de Gournay^ ancien officier,
chevalier de Saint-Louis , et riche propriétaire de Saint-
Domingue. De ce mariage , et durant l'émigration de
vingt-cinq années, du chevalier Anne^Marthe-Roland
Onffroy , sont nés six enfants, cinq garçons et une fille,
dont les noms suivent ; et qui sont tous nés à la Jamaïque,
où le père possédait une cafeyère, qu'il a vendue en 1816,
pour venir offrir ses services à Sa Majesté.
I .° Louis-Arnaud Onffroy, âgé de dix ans.
2.° Henri-Jules Onffroy, âgé de sept ans.
3.° Pierre-Roland Onffroy, âgé de cinq ans.
4.° François-Emile Onffroy, j jumeaux, âgés de
5.° Jeanne-Valérie Onffroy, j trois ans.
6.° Felix-Tancrède Onffroy, âgé de deux ans.
L'acte de baptême du chevalier Onffroy , porte les
titres suivants, comme appartenants à sa famille: « Fils
» légitime de messire Jacques- Roland Onffroy, cheva-
» lier, seigneur de la Rozière , Jes Varennes, de la
» Gaudinelaye, marquis de Vere^^ »
Le chevalier Onffroy a trois ii res et deux sœurs exis-
tants : i.° Achille Onffroy, qui réside à la Jamaïque,
marié à demoiselle du Q.uesnoy , dont il a deux tilles.
2.® Benjamin Onffroy, veuf de demoiselle Courson de
la Belle-Issne; qui a été colonel des volontaires royaux
dans les cent jours , et qui est actuellement capitaine
dans la légion d'Ille-et-Vilaine. 3.° Emmanuel Onffroy,
ancien officier vendéen , marié à une demoiselle de la
Sanlaye , dont il a un fils. 4.° et 3.** Zoé et Julie Onf-
froy, non mariées.
Armes : D'argent , au chevron de gueules , accompa-
gné de trois trèfles de sinople. L'écu timbré d'une cou-
ronne de marquis. Supports : deux lions.
Il y a deux autres familles d'Onffroy , dans la même
province de Normandie, dont les armes sont les mêmes.
DU MESNIL. 199
DU MESNIL; famille très-ancienne de Normandie,
qui comparaît dans les anciens rôles des bans de la che-
valerie de cette province. Son ancienneté se perd dans
le onzième siècle.
On y remarque des alliances distinguées. Cette mai-
son est représentée y de nos jours , par messire Marcel
du Mesnil ^ ancien préfet du département du Jura; mes-
sire Charles du Mesnil y capitaine du génie-géographe,
et M. N.... du Mesnil , fils du premier. Ils ont pour
auteur , Jehan du Mesnil , I" du nom , seigneur du
Coudray. Il vivait au treizième siècle , et avait épousé
Guillemette d'Amfernet. Il fut père de Pierre du
Mesnil^ qui eut pour fils Jehan du Mesnil, 11° du
nom , qui fut père de Tristan du Mesnil , lequel eut
pour fils , Robert du Mesnil , qui , par arrêt de la cour
des aides , fut maintenu dans l'ancienneté de sa noblesse
le 10 février tSyô.
C'est de lui que descend cette famille connue aussi
en Lorraine , et dont une branche a fourni messire du
Mesnil, membre de la chambre royale des consultations
de Nancy , et Marguerite du Mesnil , sa sœur , qui épousa
M. Jean-Nicolas Mandela en 1720.
De ce mariage est issu : M. François Mandela conseil-
ler du roi, et échevin de Thôtel-de-ville, résidant à
Vie , département de la Meurthe _, lequel fut père de
M. Sébastien-François Mande l y magistrat à Nancy, qui
a obtenu de S. M. Louis XVIII, le 2 5 octobre 18 14,
une ordonnance qui l'autorise à joindre à son nom ,
celui de du Mesnil. M. Sébastien-François est père de
M. Charles-François Mandel du Mesnil j jurisconsulte,
né le 4 novembre 1793.
M. Mandel du Mesnil est celui qui, le 25 janvier 1793,
lorsqu'il était membre du Directoire du département de
la Meurthe, a courageusement protesté, au bas du pro-
cès-verbal de ce jour, contre les actes de félonie et le
régicide.
Antérieurement déjà, il avait rappelé, dans ses dis-
cours, que le trône et l'autel étaient les appuis du
gouvernement.
200 DE PUYFERRÉ.
A la tête du corps municipal de la ville de Vie, il a
contenu les Marseillais , qui s'étaient livrés à quelques
désordres à Nancy.
11 a accueilli et calmé le régiment suisse qui, depuis,
a été licencié à Vie.
A des époques orageuses encore, il a sauvé du van-
dalisme les dépouilles mortelles du roi Stanislas.
Maire à Nancy lors des fêtes militaires ordonnées par le
gouvernement, l'ordre a régné dans cette ville.
M. Sébastien-François Mandel du Mesnil adonné de
nouvelles preuves de son dévouement à l'entrée des
alliés.
Son Excellence le gouverneur russe Fayant nommé
maire de Nancy, il s'est rendu à Paris en cette qualité,
et a obtenu, par ses constantes représentations près des
souverains, de faire cesser les réquisitions qui accablaient
cette ville et le département.
Voir les annales de Metz, mois de juillet 1792, de
Nancy, mars 1800, 1809, 4 septembre i8i4,mai 1816.
DE PUYFERRÉ, famille ancienne, originaire de
Béarn , résidente en Bretagne.
I. Berthomé de Puyferré, écuyer, vivait à la fin
de 1400. Il était seigneur des Garies , suivant un aveu de
l'an i5o3. Il fut père de:
II. Imbert de Puyferré, écuyer, qui servit avec
distinction Jeanne de Navarre , souveraine de Navarre ,
duchesse d'Albret ; laquelle, par son testament du 8 juin
1572, lui fit don d'une somme de 6000 livres. En 1572,
îe4mai, il épousa Jeanne de Maignan, dont est issu:
III. Pierre de Puyferré, écuyer, né le 5 mai 1574,
qui obtint la délivrance du legs fait à son père par Jeanne
de Navarre, suivant arrêt du 3 septembre 1602. Il
épousa, le i5 avril 1599, Jeanne de l'Epée , dont il
eut :
IV. Jean de Puyferré, I" du nom, écuyer, né le
17 septembre 1601. Il s'allia i ." le 17 avril 1622, Olive
DE PUYFERRE. V 20 1
du Bedat; 2." le 5 juin i632 , avec Anne de la Mazelière,
De ce dernier mariage est issu :
V. Henri de Puyferré , ecuyer, né le 27 mars 1634,
capitaine au régiment de Gervezais en 1657, maintenu
noble par ordonnance de M. l'intendant de la généralité
de Guienne, du 27 mars 1661. Il fut requis au ban et
arrière-ban, comme gentilhomme, le 2 janvier 1669. Il
épousa, le 2 septembre 1670, Jeanne de Bizon, dont
il eut :
VI. César de Puyferré, né le 25 décembre 1671 , à
Nérac, capitaine d'infanterie, marié à Lesneven , en
Bretagne, le 9 novembre 1701 , avec Françoise de Ker-
guen , et mort le i" juin .1744. De ce mariage sont
issus :
i.** Henri de Puyferré, procureur du roi en la
sénéchaussée de Châteauneuf; cette branche est
représentée par mademoiselle Préval, de Fougères;
madame Golius , de Châteauneuf, et Marie-
Anne-Françoise-Béatrix de Puyferré , de Paris ;
2.** Jean, dont l'article suit.
VII. Jean de Puyferré, 11° du nom, né à Lesne-
ven , le 3o novembre 17 14, capitaine d'infanterie, épousa,
le îb août 1740, Jeanne de la Fleur de Kermengan.il
mourut le i5 février 1773 , ayant eu de son mariage :
I ."* Gabriel de Puyferré , écuyer , fusillé à Quibe-
ron, en 1795 ;
2.° Pierre-François de Puyferré, ancien chanoine
de révêché de Léon, curé actuel de Lesneven,
où il est né le 4 octobre 1746 ;
3.° Guillaume-Marie de Puyferré, né le 4 décem-
bre 1750, curé actuel de Plouescot. Ces deux
derniers frères ont aussi émigré ;
4.° César-François, dont l'article suit;
5.° Marguerite-Françoise de [Puyferré, née le 7
janvier 1743, épouse de Michel-Etienne Tes-
tard, dont deux fils morts en émigration.
VIII. César-François de Puyferré, capitaine en
retraite de vaisseau de la marine française , ancien che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis, ac-
202 DE LEISSÈGUES DE LÉGERVILLLE.
tuellement maire de la ville du Port-Louis, né à Les-
neven , le 20 avril 1752 , a épousé , au Port-Louis, le 1 1
mai 1785 , dame Louise de la Faudrière de Baudry de
Kervegan, fille d'un ancien chevalier de Saint- Louis.
De ce mariage sont issus :
I. César-Louis-Aimé de Puyferré, né au Port-
Louis le 2 mai 1786 , actuellement enseigne de
vaisseau de la marine royale ; marié en la même
ville, le 5 février 181 6, avec dame Susanne Gou-
jon de Grondel, fille d'un ancien chevalier de
Saint-Louis, et ex-lieutenant de roi ;
2.° Guillaume-François de P uy ferré , né à Brest,
le 20 mars 1790 ; actuellement enseigne de vais-
seau de la marine royale;
3.° Paul-Félicité-Aimé de Puyferré , né à Plouhi-
nec , le 23 octobre 1797, actuellement lieutenant
de la garde nationale du Port-Louis ;
4.° Zélie-Désirée de Puyferré, née le 19 janvier
1801, en la même ville du Port-Louis.-
Armes: d'crgent^ au puits au naturel, posé sur une
terrasse de sinople ; à l'épée d'argent , garnie d'or, plon-
gée à demi dans le puits. L'écu timbré d'un casque de
chevalier, orné de ses lambrequins.
•de LEISSEGUES de LEGERVILLE, famille ori-
ginaire de Bretagne , dont est messire Urbain-Marie de
Leissègues de Légerville , ancien officier d'artillerie de
marine, aujourd'hui commandant la compagnie dépar-*
tementale du Morbihan, à Vannes. La belle conduite qu'il
a tenue comme commandant pour le roi la ville de
Ploermel , pendant les cent jours , lui a mérité des lettres-
patentes de S. M. le roi Louis XVIII en date du 6 août
18 16, dans lesquelles ses services , son dévouement et sa
fidélité à la cause royale , sont solennellement reconnus.
Il porte pour armes : d'or , à trois fasces ondées de
gueules ; à l'épée d'argent , garnie d'or , brochante sur le
tout.
NOBILIAIRE
UNIVERSEL
DE FRANCE
ou RECUEIL GENERAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES DE CE ROYAUME
M. DE SAINT-ALLAIS
AVEC LE CONCOURS
DE MM. DE COURCELLES, L'ABBÉ LESPINE, DE SAINT- FONS
ET AUTRES GENEALOGISTES CÉLÈBRES
TOME QUINZIÈME
DEUXIEME PARTIE
PARIS
LIBRAIRIE ANCIENNE ETMODERNE
BACHELIN-DEFLORENNE
Société anonyme au capital de i,5oo,ooo francs.
SIÈGE social: 3, QUAI MALAQUAIS, 3
MDCCCLXXVI
MARTIN. 203
MARTIN, ou DE MARTIN, (ce nom se trouvant
écrit de ces deux manières dans les titres, ) famille an-
cienne, de race noble ; originaire delà Marche, mais qui,
depuis plusieurs siècles, est établie à la Goutte-Bernard,
sur les confins du Berri et du Limosin, faisant autrefois
partie de la province du Poitou.
I. Noble homme Pierre Martin, I" du nom, ecuyer,
seigneur de la Goutte-Beriiard, tué dans les guerres de
1429, laissa, de son mariage avec damoiselle Isabeau de
Bressy :
1.° Jean, mort sans postérité ;
2.° Le'onard, dont l'article suit.
IL Noble homme Léonard Martin, L, du nom,
e'cuyer, seigneur de la Goutte-Bernard, et en partie de
la Terre-aux-Feuilles, obtint permission du roi de faire
fortifier son château de la Goutte-Bernard, par lettres
en forme de cachet, données à Meaux, le... juillet 1474,
signées» Louis, et plus bas. Thillar» . Il mourut vers
l'an 1494; il fut marié deux fois: premièrement avec
damoiselle Catherine Agenette , et en secondes noces
avec damoiselle Louise Augustin. Du premier mariage,
vint Pierre, dont l'article suit.
III. Noble homme Pierre Martin, II* du fiom, écuyer,
seigneur de la Goutte-Bernard, et en partie de la Terre-
aux-Feuilles, mort en i5i3, avait épousé, en 1481, da-
moiselle Jeanne Augustin, fille de noble homme Gilbert
Augustin, écuyer, seigneur de Badecon, dont vinrent :
I .° Jean, dont l'article suit ;
2.® François, curé des Ghézeaux.
IV. Jean Martin, I" du nom, écuyer, seigneur
de la Goutte-Bernard, de la Terre-aux-Feuilles, de
Salles, Chassenon, etc. , était homme d'armes des ordon-
nances du roi, sous la charge du seigneur d'Ars, et ser-
vit dans toutes les guerres de Louis XII et de François I".
Il ne vivait pics en 1540. De son mariage avec Catherine
Faulcon, dame de Salles et de Chassenon, en Angou-
i5. 14
204 MARTIN.
mois, et fille de noble homme Pierre Faulcon, seigneur
des mêmes lieux, vinrent :
I .• Léonard, dont l'article suit ;
2." François, tige des seigneurs de Puyvinaud, qui
n'existent plus;
S.** René, curé des Chézeaux;
4.*' Marguerite, mariée à Jacques de Vérines, sei-
gneur de la Roche-Mouhet -,
5/ Anne, mariée à Claude Leroux, seigneur de
Saint-Ladres.
V. Léonard Martin, II* du nom, écuyer, seigneur
de la Goutte-Bernard, de Salles, Chassenon, des Ty-
zons, et autres lieux; fut gentilhomme de S. A. Louis
de Bourbon, duc de Montpensier, ainsi que le porte un
passeport de ce prince, en date de iSyi. Dans un certi-
ficat du même prince, il est qualifié de « vaillant, bien
a avisé et expérimenté gentilhomme ». Il mourut en
i586. Il avait épousé, en i555, Françoise de Chambo-
rant, fille de Pierre de Chamborant, seigneur de Droux,
Basse-Marche, et de Philippe de Loubes, sa femme.
De ce mariage sont issus ;
i.° Jean, dont l'article suit ;
2.° Christophe, prieur d'Azérables ;
3. <» Claude, Charles et Jacques. On ne sait s'ils ont
laissé postérité ;
4.° Françoise, mariée à Jean Père, seigneur de
Lavault-Blanzac ;
5.° Perrette, mariée à Roger Maingault, seigneur
de Château-Renauld ;
. ^S.° Claudç, mariée à Antoine du Mont, seigneur
de l'Age-du-Mont.
VI. Jean Martin, II* du nom, écuyer, seigneur de
la Goutte-Bernard, de Salles, de Chassenon, etc., sui-
vit en Flandres S. A. R. monseigneur le duc d'Alençon,
frère d'Henri III, avec deux cents hommes d'armes qu'il
commandait; il s''était acquis la confiance, de ce prince
qui, en 1579, le chargea d'une mission importante au-
près de la reine Elisabeth d'Angleterre. En i588, le roi
Henri III lui accorda, sous son propre seing, une
exemption du ban et arrière-ban, en considération des
services qu'il lui avait rendus. En 1597, le roi Henri IV
MARTIN. 2o5
lui accorda la même faveur et pour les même causes; ce
qui prouve, que, pendant les longs troubles qui agitèrent
la France à cette époque^ il resta constamment fidèle à
son souverain. Il avait épousé, en iSSy, Françoise d'Au-
busson, de l'illustre maison de ce nom, fille de Pierre
d'Aubusson, seigneur de la Villeneuve, et d'Anne de la
Gorce, sa femme. En i6o3, il se remaria avec Lucrèce
de la Touche, veuve de Gabriel de Chamborant, sei-
gneur de Beauregard, de laquelle il n'eut pas d'enfants.
De son premier mariage vinrent :
I." Louis Martin, I" du nom, chevalier, seigneur
de la Goutte-Bernard, et autres lieux, qui fut
gentilhomme de la chambre des rois Henri IV et
Louis XIII, ainsi qu'en fait foi un certificat,
signé par Henri de Lorraine, duc d'Aiguillon,
pour lors grand-chambellan de France. Il mourut
en 1668. De son mariage avec Sylvie de Benoist,
fille de Bertrand de Benoist, seigneur de la Fon-
taine, vint Louis Martin, marié à Charlotte du
Mont, fille de Baltazard du Mont, seigneur de
Fontenay, et baron de Neuvy-Saint-Sépulcre.
Il mourut avant son père, sans laisser de pos-
térité ;
2.° Annet, dont l'article suit;
3." Anne, mariée à Mathurin de Saint-Aignan de
la Gastine, seigneur de Lizières ;
4.^ Françoise, religieuse.
VII. Annet Martin, I" du nom, écuyer, seigneur
de Chassenon et de la Roche-Mouhet, frère des précé-
dents, et fils de Jean II et de Françoise d'Aubusson,
servit dans les guerres de son tems, et mourut en 1647.
Il avait épousé, en 16 14, Elisabeth Deveseau, fille de Guy
Deveseau, seigneur de Chasseneuil, en Angoumois, et
de Susanne de l'Etang^ sa femme; dont vinrent :
I .° Jean, dont l'article suit ;
2.* François, mort sans postérité ;
3.° Susanne, mariée à François de Vouhet, seigneur
de Bourbon :
4.° Jeanne, mariée à Jean Souffrin, écuyer.
VIII. Jean Martin, III^ du nom, écuyer, seigneur
de Chassenon et de la Roche-Mouhet, en Berri, fut
2o6 MARTIN.
officier dans le re'giment du comte de la Feuillade, son
parent, et mourut en i658. Il avait épousé, en 1642,
Anne Couraud, fille de Gui Couraud, chevalier, sei-
gneur de la Roche-Chevreuse, en Berri, et de Jacqueline
de Neuchèse, sa femme. Anne Couraud, en qualité
de mère-tutrice et ayant la garde noble de ses enfants,
eut acte de la repre'sentation de ses titres de no-
blesse devant M. Tubeuf, intendant du Berry et du
Bourbonnois, qui, par jugement rendu à Bourges le 12
août 1669, déclara ses enfants, dont les noms suivent,
nobles et issus de noble race :
i.** Louis, dont l'article suit ;
2.® Jacques, marié à Renée de Saint-Aîgnan de la
Gastine, dont .la postérité n'existe plus ;
3.** André, tige des Martin de Jartraux, seigneurs
des Grèves, en Berri, dont la postérité existe ;
4.® François, qui servit long-tems dans le régiment
d'Auvergne, cavalerie; il est mort lieutenant-
, colonel.
IX. Louis Martin, II' du nom, chevalier, seigneur
de Chassenon, la Roche-Mouhet et de la Goutte-Ber-
nard, après la mort de son grand-oncle, Louis, I" du
nom; fut aussi officier au régiment d'Auvergne, et
mourut en 1680. Il avait épousé, en 1662, Gabrielle de
Saint-Aignan de la Gastine, fille de Louis de Saint-Ai-
gnan de la Gastine, seigneur de Lizières, en Limosin,
et de Gabrielle de Savignac, sa femme, dont vinrent :
I ." Louis, dont l'article suit ;
2.'* Joseph, sieur de la Jon, et puis seigneur de
la Roche-Mouhet. Cette branche existe encore;
3.** Pierre, seigneur de Peudemont, dont la bran-
che est éteinte ;
4.** Anne, mariée à Daniel Pot, écuyer.
X. Louis Martin, III* du nom, chevalier, seigneur
delà Goutte-Bernard, etc., mort en 1707, avait épousé, en
1702, Marie de la Celle, fille de Germain de la Celle,
chevalier, vicomte de Châteauclos, en Marche, et de
Anne Mérigot, sa femme. De son mariage vinrent:
I .'' Jean, dont l'article suit ;
MARTIN. 207
2.** Sylvie, mariée à Pierre Joseph de la Regondie,
seigneur du Mazeau, en Limosin.
XI. Jean Martin, IV du nom, chevalier, seigneur
de la Goutte-Bernard et du Bois-Rodin, mort en lySg,
avait épousé, en 1726, Renée de Larye, fille de messire
René de Larye , chevalier , seigneur de la Berge et de
Montagrier , Basse-Marche, et d'Antoinette de la Chas-
sàigne, sa femme, dont vinrent :
i." Jean-François , lieutenant au régiment de la
reine, mort au service ;
2.® Joseph, chanoine de la cathédrale de Chartres;
3." Antoine, dont l'article suit;
4.° François-Joseph, garde du corps du roi, mort
au service ;
5.° Marie-Sylvie, mariée à M. de Cramouzeau;
6.^ Rose, mariée à M. Goguyer de la Lande.
XII. Antoine Martin, chevalier, jadis seigneur de
la Goutte-Bernard, est né en 1736 , et vit encore; il
était officier dans un régiment provincial , qu'il quitta
lors de la mort de son père.
A cause de son attachement bien connu pour la famille
royale, lui et sa famille furent traînés de prison en pri-
son , pendant dix-huit mois , dans les années 1793
et 1794. De son mariage, contracté en 1759, avec Fran-
çoise Bigot, fille de messire Jacques-Charles Bigot de Pont-
Rodin, seigneur du Puy-de-Sepmes, etc. , en Touraine,
et de Marie- Françoise Guiet de la Gravière, vinrent :
I .° François-Joseph, garde du corps du roi , mort
dans l'émigration , au service de la Grande-Bre-
tagne;
2." Jean, dont l'article suit ;
3." Jacques-Aimé, mort sans postérité;
4.° Marie - Anne - Marguerite , mariée à messire
Antoine de Fougières , écuyer , chevalier de
Saint-Louis.
XIII. Jean Martin, V® du nom , dit le chevalier de
la Goutte-Bernard, n'avait que seize ans lorsqu'il s'émi-
gra; après la campagne de 1792, qu'il fit comme agrégé
aux gardes du corps, il passa au service de la Hollande,
où il fut d'abord volontaire dans la cavalerie de Béon ,
et ensuite enseigne dans un régiment national; en 179? ,
2o8 ÙENSOUL.
il obtint une place de lieutenant au serv^ice de la Grande-
Bretagne, parvenu au grade de capitaine , il fut pourvu
d'une place de confiance dans l'état-major de l'armée an-
glaise des Indes-Occidentales , où il a été employé dans
la plupart des expéditions militaires qui ont eu lieu dans
ces contrées lointaines, et qu'il n'a quitté qu'en 1816 ,
pour s^en revenir dans sa patrie , après vingt-cinq ans
d'absence et de service actif; depuis son retour en France
il a été fait chevalier de Saint-Louis.
Armes : d'argent, à la fasce ondée d'azur . Supports ,
deux lions d'or, armés et lampassés de gueules. Cimier:
un lion issant de même.
GENSOUL (le chevalier Joseph - Alexis de), né à
Connaux, diocèse d'Uzès, en bas Languedoc, le 17 no-
vembre 1768 , fils de messire Alexis Gensoul , seigneur
des Fonts , viguier de Connaux et de Saint-Paul , et
de dame Marie- Anne-Laurence de la Fabrègue; a été
admis dans la marine royale en qualité d'aspirant-vo-
lontaire au département de Toulon , en vertu d'une
lettre ministcrielle, en date du 2 5 novembre 1786, après
les preuves faites conformément à l'ordonnance de la ma-
rine, du i" janvier 1786. Il fut ensuite nommé par le roi
Louis XVI, sous-lieutenant au régiment de Champagne,
lieutenant audit régiment. Il fut agrégé à la compagnie des
gardes de la porte du roi, en mars 181 5. Le souverain
pontife le nomma chevalier de l'ordre de l'Eperon d'Or,
et l'autorisa de porter le collier d'or le 29 mars 181 6.
Le roi lui accorda cette autorisation le 16 mai de la même
année. Il est chevalier libérateur des esclaves blancs en
Afrique, comte palatin. Le chevalier de Gensoul se maria
à Paris le 27 août 1817, à Marie-Louise Mage, née le
1 5 juin 1796. De ce mariage est issue :
•Marie-Joséphine - Marguerite - Hélène - Augustine ,
née à Paris le 29 avril 1 8 1 8 .
Armes : d'azur , au "dextrochère d'argent , tenant une
pensée au naturel, au chef cousu de gueules, chargé de
deux colombes essorantes d'argent , se becquetant. Cou-
ronne de comte ; l'écu entouré du collier de Tordre de
l'Eperon d'Or.
DE SAIGNARD.
209
De SAIGNARD, Sagnard , -Saniard , ou Sannhard ,
famille des plus anciennes du Languedoc , distinguée par
ses alliances et ses services militaires, ayant donné nom-
bre de capitaines de mérite et plusieurs officiers-géné-
raux. Il est peu de familles^ qui, aussi peu nombreuses que
celle de Saignard , puissent fournir autant de preuves de
service. Presque tous les membres de cette maison ont
embrassé la carrière des armes depuis le treizième siècle,
et ont acquis des grades honorables. En 1760, à la
seule bataille de Rhinberg, trois gentilshommes de cette
famille furent blessés, et un quatrième tué. Il est à re-
marquer que tous les membres de cette famille ont été
décorés de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
depuis l'institution de cet ordre.
Elle s'est divisée en plusieurs branches, i.** celle des
Saignard de la Fressange , barons de Q,ueyrières et des
états du Vêlai , laquelle s'est alliée avec la dernière
héritière de la maison d'Allier de la Fressange, et a
joint à son nom celui de cette maison , ainsi que les armes;
3.° celle de Choumouroux, qui, issue des Saignard de
la Fressange , s'allia avec la dernière héritière de Chou-
mouroux (i), dont elle joignit également le nom au sien.
(i) La maigon de Choumouroux^ dont le nom est écrit quel-
quefois de Chamarroux dans les anciens actes, est distinguée
par ses alliances et son ancienneté. Elle prouve une filiation
suivie depuis :
I. Gabriel, seigneur de Choumouroux, qui fut père de :
II. Jacques de Choumouroux, écuyer, seigneur .dudit lieu,
qui épousa, I.** le 2 février 1 5 14, Isabeau Vacherel ; 2." Hélix
de Baux, dite de Borne, avec laquelle il transigea le 21 janvier
i536, et avec Pierre de Baux, seigneur de Borne, son beau-
frère; et testa le 8 janvier i555. Il eut de son second mariage :
i.o Antoine, dont l'article suit ;
2.® François de Choumouroux, qui fonde la branche des
seigneurs de Borne, rapportée ci-après.
III. Antoine de Choumouroux testa le 12 février 1612. Il
avait épousé, le 22 mai i558, Anne Baronnat, et en eut :
210 DESAIGNARD.
ainsi que les armes; 3/ celle des Saignard de Sasselanges.
D'anciennes traditions font descendre cette famille des
comtes-souverains de Privas , mais comme dans une ma-
tière aussi sérieuse, il faut apporter des titres indiscu-
tables à Fappui des origines , nous faisons seulement
mention ici de ces traditions , pour qu'elles ne soient
point perdues pour cette famille , et sans y apporter
d'autre importance.
i.o Pierre de Choumouroux, qui assista au mariage de son
frère, le 26 avril 1620 ;
2.0 François, dont l'article suit.
IV. François ^e Choumouroux épousa.^ le 26 avril 1620, Ca-
therine Jausserand, de laquelle il eut:
I .° Charles, dont l'article suit ;
2.° Claude de Choumouroux, mort au camp de Pommas,
dans le Milanais, comme il se voit par le certificat que
Charles son frère, obtint pour leurs services communs,
en 1643.
V. Charles de Choumouroux, seigneur de la Borie, épousa,
i.° le 20 janvier i638, Jeanne de Borne ; 2.° le 16 septembre
1645, Gabrielle de Baux ; et fut maintenu dans sa noblesse par
jugement de M. de Besons, intendant en Languedoc, du 20
août 1669.
Branche des seigneurs de Borne.
III. François de Choumouroux^ dit de Baux^ second fils de
Jacques, et de Hélix: de Baux, sa seconde femme; Antoine,
son frère, fit une quittance à Hélix, sa mère, en faveur dudit
François de Choumouroux, le 26 mars i538* La même Hélix
chargea ledit Antoine, par la donation qu'elle lui fit le 3 juin
i585, de payer une pension audit François. Il testa le 5 juil-
let 161 o. Il avait épousé, le 4 mai i584, Marie Spert, qui le
rendit père de:
IV. Jean de Choumouroux^ dit de Baux^ seigneur de Borne,
qui épousa, le 2 février 16. ... , Suzanne de Malbec, dite de
Montviel, qui testa étant veuve, le 2 mai 1662. Il en eut :
V. Jean-Hugues de Choumouroux^ dit de Baux^ seigneur de
Borne, du diocèse du Puy, marié, le 16 octobre i658, avec
Françoise de Verrières. Il fut maintenu dans sa noblesse par
M. de Bezons, intendant en Languedoc, le 20 août 16G9.
DE SAIGNARD. -li
I. Jean de Saignard , l" du nom , est le premier que
l'histoire nous montre; il est fait mention deluieni43Q,
comme commandant de cinquante hommes, et
comme ayant été promu en la qualité de premier écuyer
de Charles VII. pour avoir offert à ce prince, lorsqu'il
était dauphin _, les premiers drapeaux qui furent pris sur
ses ennemis , dans le Velay. Nous donnons ici les lettres-
patentes de Charles VIT.
« Maître de notre hôtel, et vous maître et contrôleur
» de notre chambre aux deniers , savoir faisons que pour
n le bon rapport qui fait nous a été des sens, loyauté et
)) bonne diligence de notre bien-amé Técuver Jean de
» Saignard , et pour considérations des bons services
i> qu'il] nous a faits le teras passé , au fait de nos guerres,
» si comme il nous a été remontré , et espérons que plus
» il fasse icelui Jean de Saignard ; pour ces causes et au-
» très à celles mouvans , avons aujourd'hui retenu et re-
M tenons , par ces présentes , notre premier écuyer d'écu-
» rie, pour nous servir dorénavant audit office, aux
» honneurs, prérogatives, franchises, libertés, gages, hô-
» tellages, lucraizons , droits, profits et émolumens
» accoutumés , et qui y appartiennent , si vous mandons
» et expressément en joignons et à chacun de vous si
ï) comme à lui appartiendra , que pris en reçu dudit
» Jean de Saignard Je serment sûr et accoutumé; et
» notre présente retenue , enregistrée es registres pa-
» piers et écrits de notre dite chambre aux deniers , avec
» celle de nos autres officiers, de semblable retenue,
» étant du même office, ensemble des honneurs, préro-
» gatives , franchises, libertés, gages, hôtellages, lu-
» craizons , droits , profits et émoluments des sudites
» faites, soufrés et laissés jouir et user pleinement et
» paisiblement , en lui comptant et payant iceux gages
» et hôtellages, aux termes et en la manière accoutumé
» et par rapportant ces présentes au vidimus d'icelles
» fait sous le scel royal , pour une fois seulement , nous
» voulons tout ce que compté et payé lui en sera être
» alloué es compte et rabattu de la recette de vous
» maître de notre chambre aux deniers, par nos amés
» et féaux gens de nos comptes , auxquels mandons ainsi
» le faire sans difficultés, nonobstant quelconques or-
212 DESAIGNARD.
ï) donnances , restrictions , mandemens ou déffences à ce
» contraires.
•n Donné au Puy, le vingt-neuvième jour d'avril l'an
» de grâce 1439.
» Par le Roi^
» Messire Gastonet (Gaste), et autres prê-
» sens, Chaligaud. n
Ce Jean de Saignard laissa pour fils :
II. Jean de Saignard, II' du nom, écuyer , qui
servit avec distinction , et qui épousa Jeanne de Thorille,
de laquelle il eut :
III. Antoine DE Saignard, I" du nom, seigneur de
Mortesagne, connu par son testament du 24 janvier
i533, dont Texpédition fut passée par-devant Guillaume
BoufFard, notaire royal de Glavenas, au diocèse du Puy,
par lequel il institue son héritier universel noble Pierre
de Saignard, son fils aîné, et à son défaut, lui substitue
ses autres enfants , qu'il fait ses héritiers particuliers : et
enfin le plus proche de la lignée dudit testateur, tenant les
nom et armes de Saignard. On voit, par ce testament,
qu'il avait épousé noble demoiselle Isabeau de Saint-
Laurent, de laquelle il eut nobles
i.° Pierre, dont l'article suit ;
2." François de Saignard, prêtre, légataire en
i533;
3." Guillaume de Saignard , auteur de la branche
des seigneurs Choumouroux, rapportée en son
rang ;
4.° Jeanne de Saignard , légataire et non mariée en
i533.
IV. Pierre de Saignard, écuyer, co-seigneur de
Mortesagne , paroisse deGlavenas, au diocèse du Puyi,
épousa, par contrat du 18 novembre i55o, expédition
passée devant Guillaume Gouzin , notaire«royaI au dio-,
cèse du Puy, demoiselle Susanne de Bonnissolle, fille de
noble Amblard de Bonnissolle. Il lit diverses acquisitions
d'héritages, sis en la sénéchaussée du Puy, entr'autres
\ftïQ le 14 juin 1573 , d'André Fayolle, et une autre de
DESAIGNARD. 2l3
Jean Rivet, le 29 juin iSyS, fit donation entre vifs de tous
ses biens et droits présents et à venir , par acte du 1 5
février 1584, dont la grdsse est passée par Antoine Pa-
rât , notaire royal au Puy ; passa une transaction avec
Nicolas Bonyol, marchand de la ville du Puy, le 17 fé-
vrier 1584; et rendit aveu et dénombrement à honorable
homme monseigneur maître André du Jeune , seigneur
de Montgiraudj co-seigneur de Banas, lieutenant en la
sénéchaussée du Puy , de plusieurs terres et héritages
relevants de ladite seigneurie du Montgiraud; par acte
grossoyé par Barthélemi Richiout, notaire royal du lieu
d'Araules , près d'Issengeaux , le 20 août de la même
année 1584. Susanne de Bonnissolle, était veuve de Pierre
de Saignard, le 14 mai 1689, qu'elle assista au mariage
de César de Saignard , leur fils, par le contrat duquel,
pour satisfaire aux conditions du testament dudit défunt
son mari, elle institua , pour son héritier universel , le-
dit César de Saignard> leur fils. Leurs enfants furent:
I ." César, dont Tarticle suit ;
; 2.° Pierre de Saignard, écuyer, seigneur de Ver-
net, qui testa le 22 décembre 1639. Il avait
• épousé, par contrat du 23 juin. 161 3 , grossoyé
par Louis Veriat, notaire royal, du lieu de Gra-
zac, au diocèse du Puy , assisté de noble César
de Saignard , son frère , demoiselle Marguerite
Chapat, dite d'Allard , fille de feu noble Guil-
laume Ghapat , et demioiselle Antoinette Brune.
Il en eut ;
a. César de Saignard , écuyer , seigneur ~de
Vernet ;
b. Christophe de Saignard, mainteiiu avec son
frère, en 1 668 .
3." Susanne de Saignard , mariée , par contrat
grossoyé par Gilibert de Burino, dit de Tarnays,
notaire royal à Gluiras, en Vivarais, le 20 sep-
tembre 1579, avec noble Jean Veyrier , écuyer ,
seigneur de Planchol , fils de Hilaire Veyrier ,
écuyer, et de feu Anne de Planchol.
V. César de Saignard , écuyer , seigneur de Morte-
sagne , de Glavenas , de Queyrières , de Saignard-Mau-
meyre, et autres places, capitaine de deux cents hommes
2 14 DE SAIGNARD.
de guerre pour le service du Roi ; épousa par contrat
grossoyé, par François Doron, notaire royal, le 14 mai
1589, demoiselle Claude de Langon, fille de feu Claude
Paul de Langon, seigneur de Maumeyre, et autres lieux,
et de demoiselle Claude de Bonnier. Il fut pourvu du
commandement d'une compagnie de deux cents hommes
de pied, par commission du 4 avril iSgo, où il est spé-
cifié que c'est en considération de sa fidélité et affection
au service du Roi. Voici le texte de cette lettre ;
» A notre cher et bien-amé César d de Saignard , sa-
)) lut. Ayant délibéré de mettre sus à faire promptemeni
» lever et assembler bon nombre de gens de guerre, tant
« de cheval que de pied, pour nous en servir es occa-
» sions qui se présenteront, pour la conservation de no-
« tre état et de nos bons sujets, et d'en bâiller la charge
» à quelques vaillants et expérimentés capitaines à nous
» fidèles et assurés; à cette cause, lesdites qualités
» être en vous , vous avons commis et député , comme-
» tons et députons par ces présentes , signées de notre
» main, pour lever, mettre sus et assembler incontinent
» et de plus diligemment que faire se pourra, le^ombre
» de deux cents hommes de guerre à pied français, des
» meilleurs et des plus aguerris soldats que pourrez
» choisir , et iceux mener et conduire à la guerre avec
» vous, sans désemparer ladite compagnie, sous la charge
y> de notre cher et très-aimé cousin le duc d'Epernon ,
» l'un des pairs de France , et colonel-général de notre
)) infanterie française, la part où il vous sera par nous
» ou nos lieutenants-généraux ordonné et commandé
» pour notre service , faisant iceux vivre avec telle po-
» lice, qu'il ne nous en vienne aucune plainte; de ce
» faire , vous avons donné et donnons plein pouvoir ,
» authorités, commissions et mandement , à tous qu'il
n appartiendra qu'à vous ce faisant , ils obéissent , car
)) tel est notre bon plaisir.
» Donné à Corbeil, le quatrième jour d'avril l'an de
» grâce 1 590, et de notre règne le premier.
« Signé Henri,
» Par le Roi ,
i S igné Suzc. y^
DE SAIGNARD. 2 1 5
Il commandait une compagnie de cent arquebusiers
à pied Irançais, le 4 juillet 1594, selon le rôle delà
montre, qui en fut faite à Issengeaux. Il assista au
mariage de Pierre de Saignard, seigneur de Vernet,
son frère, le 23 juin 161 3, est nommé dans une
sentence arbitrale, du 9 mai 1622; passa, conjoin-
tement avec Claude de Langon, sa femme, un bail au
profit d'Antoine et Jacques Rivière, père et fils, le 4
mars 1626; les consuls et habitants de la ville d'Issen-
geaux, firent une obligation en sa faveur, le 16 avril
1628, au sujet de quatre faulconneaux , appartenants
audit seigneur de Saignard, par lui prêtes à ladite ville,
pour le service du Roi, contre les rebelles à Sa Majesté,
fit son testament le 20 janvier 1641, grossoyé par Chail-
hot, notaire royal. Il laissa :
i.°Jean de Saignard, seigneur de Préaux, dont
l'article suit;
2.° Antoine, auteur de la branche de seigneurs
de Glavenas, rapporte'e plus bas ;
3.° Jean-Baptiste de Saignard, seigneur de Gla-
venas et de Canson, légataire, le 20 janvier
1641, marié par contrat du 14 janvier i636,
passé devant Jean Perrier, notaire royal de
Veulron, avec demoiselle Marguerite de la
Rivoire, fille de feu noble Jean-Baptiste de la
Rivoire, et de demoiselle de Susanne de Bros-
sollier. Il fut maintenu dans sa noblesse, le 20
décembre 1668;
4.*' Pierre de Saignard, seigneur de Maumeyre ,
qui assista au mariage de Jean, son frère, le 25
octobre 1627.
VI. Jean de Saignard, II® du nom, seigneur de
Préaux, fut légataire de son père, par son testa-
ment du 20 janvier 1641. Il avait épousé, par contrat
du 25 octobre 1627, passé devant André Chomel,
notaire royal, demoiselle Claude Allier de la Fres-
sange, morte avant le 6 septembre 1667, de Jean
Allier , seigneur de Fressange , en la paroisse de
Saint-Didier, au diocèse du Puy, et de demoiselle Isa-
beau de Breuyeux. La famille de la Fressange était connue
dans le Velay depuis 1700, et plusieurs de ses membres
avaient été au service des rois de Jérusalem de la maison
de Lusignan. Les la Fressange se sont fondus dans la
2i6 DESAIGNARD.
maison de Saignard. Jean fut maintenu dans sa noblesse,
par ordonnance de M. de Bezons, intendant en Lan-
guedoc, du 20 décembre 1 668 ; fait son testament ou
codicille, les 5 et 6 septembre 1677, par lequel il institue
son héritier universel, Jacques de Saignard, son troi-
sième fils, et fait des legs à ses autres enfants, et tran-
sigea avec Antoine de Saignard, seigneur de la Rivoire
et Gabriel Allier de Saignard, seigneur de la Fressange,
ses fils, à l'effet de terminer les différends, au sujet des
donations quMI leur avait faites, tant de ses biens que
de ceux de défunte demoiselle Claudine Allier, leur
mère. Par son testament, on lui connaît les enfants qui
suivent :
I.* Gabriel, dont Tarticle viendra ;
2.® Antoine de Saignard, écuyer, seigneur de la
Rivoire, légataire en 1677;
3.° Jacques de Saignard, légataire en 1677;
4.° Pierre de Saignard, légataire en 1677 ;
S.'* Claudine de Saignard, légataire en 1677.
VII. Gabriel Allier de Saignard, écuyer, seigneur
de la Fressange, épousa, par contrat du 5 octobre
1666, grossoyé par Guérin, notaire royal au siège de
Montfaucon, en Vêlai, demoiselle Marguerite de Navette,
fille de feu Jean de Navette, écuyer, sieur de Pirol et de
demoiselle Marie de Mernan, en faveur duquel mariage
Jean de Saignard, nomme Gabriel Allier, son fils, son
héritier pour la moitié de tousses biens; fut maintenu
dans sa noblesse, le 20 décembre 1668, conjointement
avec son père, ainsi que nobles Jean-Baptiste de Sai-
gnard, seigneur de Glavenas, César de Saignard, sei-
gneur du Vernet, et Christophe de Saignard, son frère ;
fut institué légataire de son père, les 5 et 6 septembre
1677, indépendamment des donations avantageuses qu'il
en avait reçues lors de son mariage ; transigea avec son
père et Antoine de Saignard, seigneur de la Rivoire,
son frère, touchant leurs droits successifs ; passa une
transaction, le 20 janvier 1686; fit une donation à son
fils aîné, Jean Allier de Saignard, le 20 avril 1694,
ratifiée par acte du 26 août 1699; de son mariage sont
issus, entr'autres enfants :
i." Jean Allier de Saignard, chevalier, seigneur de
la Fressange. L'un des gendarmes de la garde
ordinaire du Roi, en 1694; marié par contrat du
DE SAIGNARD. 217
27 avril 1707 j avec demoiselle Magdeleine Je
Saignard , fille de messire François de Saignard,
chevalier j seigneur et baron de Queyrières, de
Glavenas , de Maumeyre et autres places , et de
dame Hélène de la Rivoire de Ghadenat. Il en
eut, entr'autres enfants :
a. Christophe Allier de Saignard , baron de
Queyrières et des e'tats du Vêlai. Marie avec
dame Jeanne Françoise du Pont de Ligonès,
qui était veuve de lui en 1728;
b. Jean-Joseph Allier de Saignard , chevalier,
seigneur de la Fressange, baron de Quey-
rières et des états de Vêlai , qui fit une re-
quête sur laquelle il fut rendu un arrêt , le
28 juillet 1728, qui ordonne que par les
juges qui ont apposé les scellés , sur les
effets délaissés par le seigneur baron de
Queyrières , fils _, il sera procédé à la levée de
ceux apposés sur les titres et papiers dépen-
dants de sa succession , en présence de sa
veuve, des frères et de dame de Chadrat
et autres parties intéressées , et que sépara-
tion sera faite des titres concernant la fa-
mille des Saignard et autres actes, qui peu-
vent servira prouver la noblesse et à établir
la filiation de cette famille, à l'effet d'être
remis au dit seigneur de la Fressange;
2.° Jean-Armand dont l'article suit.
VIII. Jean-Armand de Saignard, baron de Quey-
rières, seigneur de la Fressange de Chaponot, ancien
page du Roi , en ses petites écuries , épousa dame Mag-
deleine du Peloux de Saint-Romain , veuve de lui , avant
l'an 1781. Ils eurent entr'autres enfants, messire:
IX. Joseph-Gabriel de Saignard , baron de Quey-
rières , seigneur de la Fressange , de Chaponot et autres
places, marié, par contrat passé devant Gallet, notaire
royal , en la ville de Graponne, le 27 août 1781 , avec de-
moiselle Marie-Louise de Saignard de Sasselanges, fille
de messire Jean-Dominique de Saignard, chevalier,
seigneur de Sasselanges , baron du Besset , seigneur
de Paupeiranc, le Quaire, co-seigneur avec le Roi de
2i8 DE SAIGNARD.
la Beissière Saint-Mary , et autres places; chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , et de dame
Marie-Catherine-Denis du Besset. De ce mariage sont
issus :
i.° Henri-François-Régis, dont l'article suit;
2.° Sophie de Saignard de la Fressange;
3.° Joséphine de Saignard de la Fressange.
X. Henri-François- Régis de Saignard de la Fres-
sange, baron de Queyrières , né le 12 mars 1791 , est
chef d'escadron , adjudant-major au premier régiment
des grenadiers à cheval de la garde.
Seigneurs de Glavenas,
"^Vl. Antoine de Saignard, seigneur de Mortesagne ,
de Marmignac, de Glavenas, de Maumeyre, etc. , fils de
Ce'sar de Saignard, épousa, i.** par contrat du 20 août
1625, Isabeau de Grémeaux ; 2.'* par contrat du premier
décembre 1629, Glaire des Baux; assista au mariage de
Jean-Baptiste de Saignard, son frère, le 14 janvier
i636, fut déclaré exempt du droit de franc-fief, par
M. Bezons, intendant en Languedoc, sur une requête
du premier décembre 1667, laquelle rapporte sa filia-
tion depuis Jean de Saignard , son trisaïeul, écuyer de
récurie du roi; fit une acquisition de Glaude Merle, de
divers héritages situés près de Glavenas, le 18 décem-
bae i652 ; fut déclaré exempt, ainsi que Pierre de Sai-
gnard, écuyer, seigneur de Ghoumouroux , de Mont-
méa et de Ghazaux , du payement du droit de franc-
fief, par arrêt du i3 janvier 1 661. Antoine de Saignard
eut de sa seconde femme :
i.** Pierre de Saignard, écuyer, mort avant le
20 décembre 1668 ;
2.'* François, dont l'article suit ;
3.° Isabeau de Saignard, mariée, par contrat du
17 décembre i656 , à François Baronnat , écuyer,
seigneur de Poyron , fils d'Imbert Baronnat, sei-
gneur du même lieu , et de Rainarde de Gast.
VII. François de Saignard, chevalier, seigneur
de Glavenas , de Maumeyre , et autres places , d'abord
mousquetaire du Roi dans la deuxième compagnie en
DE LA FRESSANGE. 2 1 9
1662 jusqu'en 1664; enseigne an régiment de Na-
varre ^ par brevet du 3o novembre i665, lieutenant au
même régiment par brevet du 4 septembre 1666; fut
maintenu dans sa noblesse, le 20 décembre 1668;
épousa, par contrat du i" janvier 1667, grossoyé par
Gonin , notaire royal en la sénéchausse'e du Puy , demoiselle
Hélène delà Rivoire, fille de feu messire Christophe de
la Rivoire , seigneur et baron de Chadenat , Beaume , la
Rivoire, et autres places, et de dame Madelaine de Bou-
lieu; servit sous M. le vicomte de Turenne, comme il
appert par un passeport que ce gene'ral lui accorda le
i^"" octobre 1667, passa sous-lieuteuant au régiment de
Dauphin, infanterie, par brevet du 2 de'cembre 1691, et
fit son testament par acte du 27 juillet 1695 , expe'dié par
Rozet , notaire , garde-notes , à Toulouse , par lequel il
institue son héritière fiduciaire Hélène de la Rivoire,'
son épouse, et fait des legs à chacun de leurs enfants,
qui furent :
i.° Antoine de Saignard , légataire le 27 juillet
1695;
2.** Jean-Joseph de Saignard , légataire de son
père , le 27 juillet 1695 ; il était alors lieutenant
au régiment Dauphin, infanterie;
3." François de Saignard, légataire le 27 juillet
1695;
4.° Christophe de Saignard , légataire le 27 juillet
1695;
5.° Madelaine de Saignard, légataire le 27 juillet
1695, mariée, par contrat du 20 avril 1694, avec
Jean Allier de Saignard , seigneur de la Fressange,
son cousin; ^
6.° Marguerite de Saignard, ( , , . ^ r
7.' Thérèse de Saignard, ( H^^^^'^^^ en ,695.
Éranche de Saignard de Choumouroux.
IV. Guillaume de Saignard , fils d'Antoine de Sai-
gnard, seigneur de Mortesagne , et de demoiselle Isabeau
de Saint-Laurent; assista au contrat de mariage de César
de Saignard, son neveu, seigneur de Glavenas et de
Queyrières , le i5 mai 1589. Il fut tué à la tête décent
arquebusiers qu'il commandait en 1594. Il eut pour fils :
i5. ' i5
2 20 I^E SAIGNARD
V. Jean de Saignard , III* du nom, qui leva,
comme son père , et commanda une compagnie de cent
arquebusiers. Il fut fait prisonnier au siège de Ghalen-
con , en i63g , et devint ensuite commandant de la ville
d'Issingeaux. Il fut père de :
VI. Pierre de Saignard, seigneur de Choumouroux ,
de Montmea , de Chazeaux, etc.; fut déchargé du droit
de franc-fief , conjointement avec Antoine de Saignard ,
seigneur de Marmignac, par arrêt du i3 janvier 1661,
rendu sur la production de ses titres, justifiant son an-
cienne extraction. 11 eut pour fils :
i." N.... de Saignard de Montagut , tué à l'affaire
de Chiari, en Italie, en 1701;
2.° Joseph, dont l'article suit;
3." Jean de Saignard, qui fonde la branche des sei-
gneurs de Sasselanges, rapportée ci-après.
VIL. Joseph DE Saignard de Choumouroux fut
capitaine au régiment d'Auvergne, et mourut au siège
de Chivas. Il avait épousé Catherine de Brun , dont
il eut :
I .• Pierre-Louis, dont l'article suit ;
2.° Jean- Aimé de Saignard de Choumouroux, né à
Issingeaux , au mois de février 1689; il entra
sous-lieutenant au régiment d'Auvergne , au mois
d'avril 1706; devint successivement lieutenant au
mois de février 1707; capitaine le 5 mars 171 2;
capitaine de grenadiers, le i" juillet 1738;
major le 27 mai 1^43 ; lieutenant-colonel , le 29
janvier 1744; et brigadier des armées du roi, le
i" janvier 1748; il joignit le régiment d'Auver-
gne en Italie, et se trouva au siège de Turin et à
la bataille de Castiglione en 1706; au siège de
Lérida en 1707, et de Toriose en 1708; à l'ar-
mée du Dauphin en 17 10 ; aux sièges de Gironne
en 171 1 ; de Barcelonne en 1714; et à tous les
sièges d'Italie; aux deux batailles de Parme et
de Guastalle en 1733 à 1736 ; en Corse, depuis le
mois de janvier jusqu'au mois d'avril 1741 ; à la
défense et à la sortie de Prague en 1742; à la ba-
taille de Dettingen en 1743; à l'armée de Flan-
dre, commandée par le maréchal de Saxe, en
DE CHOUMOUROUX. / 221
1744; à la bataille de Fontenoy ; aux sièges de
Tournai , d'Oudenarde_, de Dendermonde et
d'Ath en 1745 ; au siège de la citadelle d'Anvers,
et à la bataille de Raucoux en 1746; à celle de
Lawfeld en 1747; au siège de Maëstricht en
1748; au camp d'Aimeries en 175 3; et quitta le
service au mois de février 1 7 5 6 .
Ce brave officier, sexagénaire , lorsqu^il était
lieutenant-colonel du régiment d'Auvergne , à
l'attaque des sept forts Kithuit, dans la guerre de
sept ans, après plusieurs assauts infructueux que
son régiment avait livrés à ces forteresses, s'avança
à la tête de la compagnie des grenadiers, jusqu'au
chemin couvert , et ordonna à ses soldats de le
jeter en dedans des palissades, ce qui fut exécuté,
et il cria alors à moi^ Auvergne^ et dès ce moment
le fort fut emporté. Il se trouva à vingt et un
sièges, onze batailles et plusieurs combats.
VIII. Pierre-Louis de Saignard de Choumouroux,
capitaine au régiment d'Auvergne , infanterie , fut tué
au combat de Rhinberg , au mois d'octobre 1760. Il
avait épousé Catherine de Bonnafoux. Il eut de ce ma-
riage :
i.° Joseph-Raimond-Bénigne, qui suit ;
2.° Détable de Saignard de Choumouroux ;
3.** Montméa de Saignard de Choumouroux ;
4.° Montagu deSaignard de Choumouroux ;
5.* N.... dit le chevalier deSaignard de Choumou-
roux. Trois de ces fils ont été tués sur le champ
d'honneur, ou moururent des blessures qu'ils
reçurent à la bataille de Rhinberg, le 16 octo-
bre 1760.
IX. Joseph- Raimond - Bénigne de Saignard de Chou-
mouroux , officier au régiment d'Auvergne , chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , major au
régiment des grenadiers royaux du Querci , épousa , en
1786, demoiselle Catherine-Pauline Ornano de Colonna ,
fille de M. Sebastien-Benoît, comte de Colonna. De ce
mariage est issu :
X. Joseph-Alphonse - Raimond - Bénigne , baron de
222 DE SAIGANRD
Saignard de Choumouroux y qui a servi en Espagne ,
et fut député du département de la Haute-Loire à la
chambre de i8i5. Il a épousé, en 1811 , demoiselle
Marie-Françoise-Angélique du Crozet , fille de M. du
Crozet, lieutenant-colonel. De ce mariage sont issus :
i.° Joseph-Charles-Ernest de Saignard de Chou-
mouroux;
2. " Pauline - Charlotte - Léonice de Saignard de
Choumouroux
Seigneurs de Sasseîanges,
VII. Jean de Saignard , IV" du nom , seigneur
de Sasseîanges , fils de Pierre , seigneur de Choumou-
roux , et de Chazeaux , né à Craponne, entra dans les
cadets, en 1688 , sous-lieutenant au régiment d'Au-
vergne, au mois de septembre 1690. Il servit au siège
de Mons; puis sur la Moselle en 1691; au siège de
Namur et à la bataille de Steinkerque , en 1 692 ; et
passa à une lieutenance au mois de septembre. Il servit,
l'année suivante à l'armée d'Allemagne et à la bataille
de la Marsaille, en Italie, en 1694 et 1695; au siège de
Valence, en 1696; à l'armée du Rhin, en 1697; aux
combats de Carpi et de Chiari, en 1701 ; et obtint, le
i3 décembre , une compagnie qu'il commanda à la ba-
taille de Luzzara; à la prise de cette place et de Bogo-
forte, ea 1702; aux sièges ds Nago et d'Arco, en 1708;
de Verceil, d'Yvrée et de Varue, en 1704; à la bataille
- de Cassano, en 1705; au siège de Turin et à la bataille
de Castiglione, en 1706; à la bataille d'Almanza et au
siège de Lèrida , en 1707*; au siège de Tortose , en
1708; à l'armée d'Espagne, en 1709; il y fut fait capi-
taine dune compagnie de grenadiers, le 24 septembre,
et la commanda, en Dauphiné, en 17 10; au siège dû
Gironne, en 171 1; commandant d'un bataillon, le 24
mai 1712 : il le conduisit au blocus et à l'assaut de Bar-
cefonne , en 1714; et parvint à la lieutenance colonelle
du régiment d'Auvergne, le 9 décembre 1728. Il servit,
en cette qualité, au camp d'Alsace, en 1732; aux sièges
de Gerra-d'Adda , de Pizzighitone et du château de
Milan , en 1733 ; à ceux de Tortone et de Novarre ; à
l'attaque de Colorno ; il contribua au gain des batailles
de Parme et de Guastalle, en 1735, et obtint le grade
DESASSELàNGES. 223
de brigadier des armées du roi, par brevet du i •' août.
L'année suivante il servit aux sie'ges de Reveri et de
Guastalla, et se de'mit de la lieutenance colonelle du ré-
giment d'Auvergne, en quittant le service au mois
d'août 1738. Il eut pour fils :
1 .0 Charles de Saignard de Sasselanges, qui était
capitaine au régiment d'Auvergne, et chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il a
été tué à l'affaire de Philingausen, en 1761 ;
2."^ Jean-Dominique, dont l'article suit.
VIII. Jean-Dominique de Saignard, chevalier, sei-
gneur de Sasselanges, baron du Besset, seigneur de
Paupeiranc, etc., fut capitaine au régiment d'Auvergne,
blessé à la bataille de Rhinberg, en 1760, et fait cheva-
lier de Saint-Louis, sur le champ de bataille, par le roi
lui-même. Il est mort en 18 16, à l'âge de quatre-vingt-
dix-sept ans, doyen des chevaliers de Saint- Louis, et
des officiers français. Il était père, fils, oncle ou neveu
de douze chevaliers de Saint-Louis. Il eut pour fils :
i.** Jean-François-Regis, dont l'article suit;
2.* Pierre de Saignard de Sasselanges, qui a été
officier d'artillerie ; a émigré, et est maintenant
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis ;
3." Marie-Louise de Saignard de Sasselanges, ma-
riée le 27 août 1781, avec Joseph-Gabriel de
Saignard, baron de Queyrières, seigneur de la
Fressange, son cousin.
IX. Jean-François-Regis de Saignard, marquis de
Sasselanges, ancien premier page de Louis XVI, lieu-
tenant-colonel de cavalerie; a émigré, et est actuelle-
ment chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, lia un fils :
X. Antoine de Saignard de Sasselanges , âgé
de dix ans.
Armes: La branche de la Fressange porte : écartelé;
aux premier et quatrième, d^azur, au sautoir d'or ; aux
2 et 3,d'azur, à l'aigle éployée d'argent, qui est d'Allier
de la Fressange ; la branche de Choumouroux porte
écartelé, d'azur, au sautoir d'or, et d'azur à trois che-
vrons d'or ; celle de Sasselanges, d'azur au sautoir d'or.
324
DE POYOLS.
POYOL, cette famille portait dans son pays d*ori-
gine, le nom de Poyols.
La famille de Poyols est établie dans le Comtat Ve-
naissin. Elle s'y rendit du Dauphiné où elle possédait
le seigneurie de Poyols, ville située dans le diocèse de
Die, et celle de Lesches, également située en Dau-
phiné.
La famille de Poyols est si ancienne que Ton ne sait si
elle a donné son nom à la ville de Poyols, ou si elle
l'a tiré de cette seigneurie. Néanmoins il paraît cons-
tant, daprès Guy Allard, que la ville de Poyols, a
reçu son nom de la famille.
Voici ce que cet auteur rapporte dans son Diction-
naire historique du Dauphiné, à l'article Poyols:
« Poyols est une ville du diocèse et de la judicature
» usage de Die, en l'élection de Montélimart, faisant
» un feu trois quarts ; elle appartient à Tévéque. Guil-
» laume de Roussillon, évéque de Valence et de Die,
» l'acquit de Guillemette, veuve de Bertrand de Poyols,
» l'an i3i2, et l'an i3i8, il la divisa avec Saladin
» Arthaud. »
La famille de Poyols était alliée à celle du Pilhon et
de Laval de Taurène, par suite du mariage contracté
le 2 février i3i8, par Odilon, co-seigneur du Pilhon et
de Laval de Taurène, avec Jourdaine de Poyols, fille
de Bertrand, seigneur dudit lieu et de Lesches.
La famille du Pilhon avait l'avantage de joindre à une
noblesse des plus anciennes du Dauphiné, la gloire de
s'être distinguée dans les armes et dans la magistrature.
Voyez Pithon-Curt, tome II, page 412 de son
Nobiliaire du Comtat Venaissin, pour les deux para-
graphes qui précèdent.
Cet auteur ajoute que les armes de la famille de'
Poyols, sont d'argent, à la bande de gueules, chargée
d'une fleur de lys d'or, accostée de deux roses du même.
La famille de Poyols ne peut donner en ce moment la
suite de ses premiers degrés, faute d'avoir les litres
qu'elle possédait, et qui, pendant la révolution, ont
été égares ou brûlés. Néanmoins elle produit un certi-
r
DE VILLICY DE TOURVILLE. 225
ficat y échappé par miracle , à la fureur re'volutionnaire,
qui prouve qu'elle descend directement de l'ancienne
famille de Poyols,
Cette pièce est ainsi conçue :
a Jean-Baptiste-Marie de Rivette de Baux-Orange,
» chevalier, baron de Rivette et delà Garde, capitaine
» de cavalerie à la suite des chevau-legers de la garde
» du Roi , élu de la noblesse et des seigneurs barons
» de la province du Comtat , certifions et attestons à
ï) tous qu'il appartiendra que noble Pierre-Toussaint
» Hyacinthe de Poyols est issu d'une famille dont
» la noblesse remonte à plusieurs siècles, d'abord dans
» la province du Dauphiné et ensuite dans celle du
y> Comtat où elle est établie; que la famille de Poyols
» possédait en i3i8, la seigneurie de Poyols et celle de
» Lesches , en Dauphiné ; que les armoiries de la famille
ï) de Poyols sont d'argent , à la bande de gueules , chargée
» d'une fleur de lys d^or accostée de deux roses de
» même. »
» En foi de quoi , nous lui avons délivré le présent
» certificat , empreint du sceau de nos armes , donné en
» notre château de Rivette, paroisse de Bonieux , ce
n vingt-cinq mars mil sept cent quatre-vingt-huit. Signé
» le'i^ baron de Rivette de Baux-Orange. »
Aujourd'hui la famille de Poyol est représentée par
messire Pierre-Toussaint-Hyacinthe de Poyol de Lesches,
écuyer , et par messire Amand- François-Joseph de
Poyol, dont le père, Bernard-Alphonse, était officier
supérieur dans les gardes wallones au service d'Espagne.
DE VILLICY DE TOURVILLE , famille originaire
de Chaudenay-lès-Toul , en Lorraine, oii elle a formé
deux branches; l'une à Toul, et l'autre à Metz. Le pre-
mier auteur connu de cette famille, est :
I. Claude de Villicy , .1" du nom, demeurant à
Chaudenay , qui fut anobli par Toussaint Hocédy , évéquc
de Toul, par lettres-patentes du 23 août i5ôo. Il eut
pour fils :
226 i)E VILLICY DK TOURVILLE.
II. Claude de Villicy, II" du nom, maître et pre-
mier échevin de la ville de Toul , d'abord commissaire
en l'artillerie et les fortifications de Luneville, sous la
charge de conseiller-d'éiat , seigneur de Haussonville ,
maréchal de Lorraine; il obtint des lettres confirmatives
de sa noblesse, de Charles II, duc de Lorraine, le 24
septembre 1600. Il eut quatre enfants, entr'autres :
III. Melchior de Villicy, qui épousa Jeanne de
Delouze, dont il eut :
1.° Jean de Villicy, marié, le 23 octobre i683,
avec Marguerite de Maxey. Il mourut en iy3o,
ayant eu onze enfants:
A Jean-François de Villicy, né\
en i685,
B Melchior de Villicy, né en
1687,
C Edme- Louis de Villicy, ne en
1 688 , 1 morts en bas
D Etienne de Villicy, né en[ âge;
1689,
E. Thomas de Villicy, né en
1693,
F. François de Villicy, né jen
1697,*
G. Jeanne de Villicy, née en 1684, mariée le
23 août 1701, avec Etienne Houillon. Elle
mourut à Paris, le 2 5 novembre 1705. Elle
eut pour enfants :
a. Claude Houillon, dont est issu M. Houil-
lon, maire de la ville de Toul;
b. Marie Houillon ;
H. Marguerite de Villicy,!
née en 1691 ; ( mortes en bas
/. Jeanne- Catherine dei âge;
Villicy, née en 1692 , )
J. Luce de Villicy, née en 1694, morte sans
alliance le 22 juillet 1762 ; la dernière de
cette branche qui était restée à Toul;
K. Claudette de Villicy, née en 1695, morte
en bas âge ;
2.'' Vincent-Nicolas, dont l'article suit ;
DE VILLICY DE TOURVILLE. 227
3." Catherine de Villicy, qui épousa M. le Brun
d'Heuweiller, dont un fils et une fille, qui épousa
son cousin Plessis ;
4.° Marguerite de Villicy, qui s'allia avec M. Ples-
sis, dont le iils unique fut reçu avocat au parle-
ment de Nancy, en 1768, et existe à Metz.
IV. Vincent - Nicolas de Villicy de Tourville ,
continua la seconde branche qui s'établit à Metz, vers
l'an 1700. Il servit d'abord dans les chevâu-légers d'Or-
léans, en 17 10, et fut major de dragons. A la paix gé-
nérale, en 171 3, il vint à la cour avec sa famille; il fut
bien accueilli de M. de Voisins, qui lui rendit publique-
ment témoignage que Sa Majesté était contente de ses
services. Fidèle à sa religion et à son roi, lorsque le
czar de Moscovie, qui voyageait en France, rengagea à
le suivre en Russie, avec sa famille, il refusa constam-
ment les propositions réitérées de ce prince, malgré les
avantages considérables qui lui étaient offerts. Ce dé-
sintéressement ayant fait sensation à la cour, le maré-
chal de Villeroy, qui était gouverneur, et l'évéque de
Fréjus, depuis cardinal de Fleury, résolurent dans cette
circonstance, de parler au roi en faveur de cette famille,
afin de faire élever un des fils du sieur de Tourville,
dans un des collèges royaux; ce qui eut lieu. Il mourut
à Paris, en 1722. Il avait épousé demoiselle Michelle
Antoinette Roger, qui, lorsqu'elle fut veuve, obtint
une pension de six cents livres sur la cassette du roi, et
ses enfants une pareille pension sur le trésor royal, le
i" octobre 1731; morte à Paris la même année. De ce
mariage sont issus :
i.** Robert-Charles-Vincent, dont l'article suit;
2.** Jean - Baptiste - Nicolas - Louis, rapporté après
son aîné ;
3.° N de Tourville de Sant-Basile, religieuse
à l'abbaye royale de Gify, décédée ;
4.* Philippine de Villicy décédée à Paris, en 1787,
dans une communauté de religieuses;
5 .° N de Villicy, morte en bas âge.
V. Robert-Charles-Vincent de Villicy, comte de
Tourville, né à Chauny, le 6 octobre 1701, capitaine
de cavalerie au régiment royal; chevalier de l'ordre
228 DE VILLICY DE TOURVILLE.
royal et militaire de Saint-Louis; conseiller du roi en
ses conseils privés ; commissaire-ordonnateur au dépar-
tement de la guerre à Strasbourg. Il épousa Marie-
Françoise de Béthencourt, d'une très-ancienne 'maison,
et de la branche de Jean de Béthencourt, qui fut cham-
bellan du roi Charles IV, et fit la conquête des îles Ca-
naries, qu'il eut en souveraineté. Dont il eut :
VI. Jean-François-Auguste de Villicy de Tour-
viLLLE, né à Metz, le 17 octobre 1747; il passa à Saint-
Marc, île Saint-Domingue, en janvier 1783, où il
épousa, le 14 octobre de la même année, demoiselle
Marie- Louise Venat. Il mourut le 14 avril 1784.
Sa veuve le fit père de :
VII. Marie-Françoise de Villicy de Tourville, née
posthume à Saint-Marc, le 2 août 1784, que sa mère
emmena en France en 1785, où elle s'est mariée, à
Lussac, près de Libourne, le 28 avril 1802, avec Louis-
Martial Montouroy. De ce mariage sont issus :
i." Jean-Ignace-Camille Montouroy, né le 29
juillet 1804, à Libourne. Il fut présenté à mon-
seigneur le duc d'Angoulême, le 4 mars 181 5 ;
ce prince l'accueillit avec une touchante bonté ;
lui fit expédier, de Bordeaux, par M. le comte
de Damas, qui le donna à M. de la Salle pour
qu'il le lui remît, le brevet de la décoration du
Lys, en 1816, que le jeune Montouroy avait de-
mandée à S. A. R., en attendant qu'il pût mé-
riter celle de Saint-Louis;
2.* Paul Montouroy, né à Libourne, le 8 octobre
i8o5. Il fut présenté, avec son frère Jean-Ignace-
Camille Montouroy, à S. A. R. monseigneur le
duc d'Angoulême, en janvier 1816, par M. de
la Salle, alors sous-préfet à Libourne, et par
M. Dufau, maire de Libourne, leur grand oncle
paternel, dans la salle de la Bourse, où la ville
lui avait préparé une fête, à laquelle S. A. R.
daigna assister;
3.** Louis- Antoine Montouroy, né à Blaye, le 7
avril 1817 ;
4." Louise-Marie Montouroy, morte en naissant,
à Lussac.
DE MAGE DE GASTINES. 229
g SECONDE BRANCHE.
V. Jean -Baptiste -Nicolas- Louis de Villicy de
TouRViLLE , second fils de Vincent-Nicolas , et de Mi-
chelle-Antoinette Roger, naquit à Chauny , le i" jan-
vier 1709. Il fut présenté au Dauphin , depuis Louis XV ^
par madame la duchesse de Ventadour, gouvernante des
enfants de France ; il eut souvent l'honneur d'assister
au dîner du roi Louis XIV, qui le désignait par le titre
de soît petit officier y (il n'avait que 5 ans). Le jeune de
Tour ville, étant tombé malade, S. M., qui Thonorait
d'une bienveillance, d'une bonté particulières, daigna
envoyer son premier médecin, M. Dodar , pour en
prendre soin. Il fut élevé au collège de Beauvais , où il
est resté depuis le 20 juin 1717 jusqu^au i" août 1727;
le 12 du même mois, le roi fit entrer dans la compa-
gnie des cadets gentilshommes , à la citadelle de Metz ,
et il y resta jusqu'en 1734 , qu'il prit une lieutenance dans
un bataillon des milices de Picardie ; il obtint une lieu-
tenance en pied au régiment de Picardie , passa avec le
même grade dans plusieurs autres régiments, fut capi-
taine au régiment de royal Lorraine, ffeî* ^commission
du 3 janvier 1744; ensuite major du même corps , et
nommé chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis , par brevet du 17 juin 1747, après vingt-un ans
de service. Il avait épousé, à Metz, le 4 octobre 1738 ,
demoiselle Ursule-Catherine de Saint-Aubin, n'ayant
eu que deux enfants , un fils et une demoiselle , nommée
Frânçoise-Dieudonnée de Villicy de Tourville , morte à
Metz, en 1808, épouse de M. le chevalier de Bock, an-
cien officier de hussards.
Cette famille a formé des alliances collatérales avec
celles de Le Grand, de Rancé, de Brachet, etc., etc.
Armes: d'azur, à la molette d'éperon d'or, accompa-
gnée de trois annelets d'or ; au chef du même , chargé
d'une tête de léopard de gueules.
DE MACÉ DE GASTINES, famille originaire de
Chinon; elle s'établit en Normandie dans le quatorzième
siècle, sous le règne de Charles VIL La branche cadette
2 3o DE MACÉ DE GASTINES.
s'est établie en Provence ; mais elle est éteinte depuis
long-temps. Le premier de Macé qui a fait souche ne peut
être connu , tant le malheur des guerres , sur-tout les •
troubles civils qui ont désolé la Normandie, ont occa-
sionné de dévastations et entraîné de pertes dans les dé-
pôts publics, qui furent pour la plupart ou pillés ou
incendiés. L'incendie qu'a éprouvé la chambre des
comptes de Paris, a détruit la plus grande partie des
monuments rares et précieux des ancêtres de cette fa-
mille , qui , par les mariages qu'elle a contractés , est
alliée du côté de Catherine le Noir à la famille des Fou-
quet , marquis de la Varenne , à messieurs Bertrand ,
dont les filles ont épousé M. de Saint-Mesme, président
à mortier M. Colbert de Maulevrier, et M. le comte
de Nogent; et c'est de ce côté maternel que cette famille
jouit du droit de sépulture dans la chapelle des ducs
d'Alençon , par brevet de Louis XIII, en lôBy, Ils ont
aussi l'honneur d'appartenir à M. Doyré , maréchal des
camps et armées du roi. Ils sont également très-proches
parents de la famille de Morel d'Escure , par le mariage
d'Antoine de Macé, écuyer , sieur de la Tillière , avec
demoiselle Charlotte de Morel. Cette famille est alliée
aux maisoiîs les plus anciennes de Normandie ; leur
grand'mère était d'Aché , et du côté des Patri , ils ont
l'honneur d'être alliés à Fillustre maison de Coigni.
Le chevalier de Morel, lieutenant de vaisseau, après
avoir échappé à l'expédition de- Quiberon, passa en
Normandie à l'armée du général de Frotté , où il fut tué.
Marié à mademoiselle l'Escale, il n'a eu qu'un fils
Joseph de Morel , marié à sa cousine , mademoiselle
du Perche de Mesnilhaton.
I. Simon de Macé est le plus ancien des auteurs qu'il
soit permis à cette famille de connaître. Il était en 145 1,
maître de la chambre aux deniers de Jean, duc d'Alençon,
comte du Perche, vicomte de Beaumont, frère du roi
Charles VIL Par un mandement de sa part, du 17 juin
1453 , il le crée et le qualifie de son amé et féal trésorier
et receveur général de ses finances. Il lui accorde les mêmes
qualifications dans un autre mandement du 24 janvier
1462. Tous ces titres ne laissent aucun doute que Simon
de Macé, dont l'origine était sûrement distinguée, n'eût
à cette époque l'avantage de jouir pleinement de Tétat
DE MACÉ DE GASTINES. 2 3 i
de noble; et cet état, ne Teût-il pas eu de ses ancêtres,
• il Tavait acquis par les charges dont le duc d'Alençon
trouva bon de l'honorer. L'histoire et les fastes de la
nation apprennent combien était précieuse et honorable
la charge de trésorier et receveur général des finances ,
l'une des plus considérables de la couronne; unique
dans le principe , elle est devenue la source et le mo-
dèle des changes de trésoriers-géne'raux de France , bu-
reaux des finances, divisés par la suite des tems, d'abord
sur deux , ensuite sur trois à quatre officiers , pourvue
toujours avec les mêmes prérogatives , et l'attribution de
la noblesse, et des autres privilèges attachés à la charge
de trésorier et receveur-général des finances , qui était
unique auprès de chaque souverain, et ensuite distribuée
en compagnie par chaque généralité, à mesure que l'éten-
due du royaume, et l'accession des grands domaines de
la couronne, n'ont plus permis que Fadministration des
finances fut resserrée sur un moindre nombre d'officiers.
Simon de Macé fut père de :
I ." Antoine, dont l'article suit ;
2." René de Macé, vivant en î5î^. On ignore s'il
a eu postérité.
II. Antoine de Macé, fut fiancé le ir février i5i4,
avec Marie Fils-de-Femme, fille de sire Jean Fils-de-
Femme , d'une des familles les plus distinguées de la
ville de Ghinon, et de Françoise Ribot, en présence de
René de Macé son frère. Marie Fils-de-Femme apporta
entr'autres biens dans la famille de Macé le droit de pa-
tronage de la chapelle de ^Notre-Dame de Pitié , fondée
par ses auteurs en l'église collégiale de Saint- Mesme à
Ghinon, et la terre de Gastines , près de cette dernière
ville. Antoine de Macé eut pour fils :
m. Guillaume de Macé, I" du nom, qui fut marié
en l'église de la Roche-Glémenceau , le 21 juillet i55o ,
avec Louise de Retz. Ils eurent pour fils :
IV. Guillaume de Macé, II* du nom, sieur de Gasti-
nes, qui servit avec distinction dans la robe et dans l'épée;
d'abord, en iSyS, François, fils de France, frère unique
du roi Henri III, duc d'Anjou, Berri et Alençon, trouva
bon de l'attacher à son service en qualité de contrôleur
ordinaire des guerres , suivant le brevet qu'il lui en fit
232 DE MACÉ DE GASTINES.
expédier, signé de sa main, le 12 septembre iSyS. L'u-
tilité et l'exactitude , autant que les succès de ses ser-
vices , décidèrent son souverain à lui accorder encore
la qualité et l'état de l'un de ses secrétaires ordinaires ,
ils lui sont attribués dans un brevet de don du i" no-
vembre iSyS, et le roi Henri III ratifia le don, or-
donna, en faveur de bien amé Guillaume de Macé , Vun
des secrétaires ordinaires du feu duc d'Alençon, son frère,
le paiement des sommes dues au sieur de Macé de Gas-
tines, par un brevet du 2 février i586. Il servit à ses
dépens, sous Henri IV, à plusieurs sièges, soit en qua-
lité d'homme-d'armes ou de ' commissaire ordinaire et
extraordinaire des guerres, ce qui lui valut le comman-
dement de six cents hommes de guerre, dont le roi vou-
lut bien l'honorer pour les conduire au siège d'Amiens,
et desquels il avait été chargé de faire la levée. En ré-
compense de ses services le roi lui fit don d'une charge
de secrétaire de sa chambre , et d'une charge d'élu en
l'élection d'Alençon, dont aucun n'avait été pourvu de-
puis sa création. M. de Matignon , gouverneur d'Alen-
çon, lui confia, pendant son absence, la garde du châ-
teau de cette ville. Il se maria, en i586, avec Anne Du-
pont, et ils eurent pour fils :
I .<* David, dont l'article suit ;
2.° Philippe de Macé, sieur de l'Hommel, qui par-
tagea avec ses frères, le 8 mars 1624. Il assista,
au contrat de mariage de Jean de Macé , sieur
deGastines, le 7 juillet i6bj ;
3.° Gilles de Macé, sieur du Chemin, qui servit
long-tems le roi dans ses armées ; il vivait en 1624.
Ayant désiré de jouir de tous les privilèges que
lui donnait sa naissance, et surtout celui de porter
répée, il obtint un arrêt du parlement d'Aix, du
21 juin 1667, qui lui en accorda la permission,
attendu que sa noblesse d'extraction se trouvait
sufïisamment prouvée ;
4.° Nicolas de Macé de Gastines, avocat au prési-
dial d'Alençon, qui fonda la branche de Provence,
et servit long-tems le roi dans ses armées. Il
épousa, par contrat du 11 mai 1 641, demoiselle
Anne d'Armand, veuve de Louis Ycard , avocat
au parlement de Provence ; il en eut :
DE MACÉ DE GASTINES. 233
Noble Gilles de Macé de Gastines, sieur du
Casson, enquêteur et commissaire-examina-
teur à Alençon, en 1624, qualifié écuyer de
la ville de Martigues ; originaire d'Alençon,
dans un arrêt de la cour du parlement de
Provence, qu'il obtint le 21 juin 1667. De
^on mariage, accordé par contrat du 17 juin
1661 , avec demoiselle Lucrèce d'Augustine,
fille de noble Ambroise d'Augustine, écuyer
seigneur de Septèmes, il eut deux enfants :
a, Jean -Joseph de Macé de Gastines,
écuyer, capitaine général garde -côte
au département de Martigues , né au
mois de mars 1682 ;
b. Antoine de Macé de Gastines , écuyer,
capitaine réformé au régiment de la
Reine', né au mois de février i685.
Jean-Joseph et Antoine de Macé de Gastines, frères,
ayant été recherchés à raison de leur noblesse , et une
ordonnance, rendue par le sieur le Bret , intendant en
Provence, le 9 avril 171 1, leur ayant fait défendre de
prendre la qualité de nobles, et condamné à une amende
de 2000 liv. ; ils s'étaient pourvus à Sa Majesté par une
requête tendante à ce qu'il lui plût la renvoyer aux
commissaires -généraux députés, par arrêt de son con-
seil, du 24 octobre 171 9, et autres rendus en consé-
quence, pour juger en dernier ressort toutes les affaires
concernant les recherches des usurpateurs du titre de
noblesse, à l'effet de produire les titres justificatifs de la
leur; en conséquence qu'il fut dit et ordonné, que ,
sans avoir égard à l'ordonnance qui serait cassée et an-
nulée, ils seraient maintenus, gardés et confirmés dans
leur ancienne noblesse d'extraction , déchargés de l'a-
mende et des deux sous pour livre. Et en effet , Sa Ma-
jesté ayant trouvé bon d'ordonner ce renvoi , les titres
rapportés par lesdits sieurs Jean-Joseph et Antoine de
Macé, au soutien de leur noblesse d'ancienne extrac-
tion, furent si convainquants, que le jugement souve-
rain des commissaires-généraux, rendu le 5 avril 1724,
faisant droit sur l'appel que les sieurs de Macé de Gastines
avaient interjeté de l'ordonnance du 9 avril 171 1, et
sans y avoir égard , les maintint dans leur ancienne no-
234 ^^ MACÉ DE GASTINES.
blesse d'extraction, et dans les titres et qualite's de no-
bles et d'écuyers , ensemble leur postérité née et à naître
en légitime mariage , tant qu'ils vivront noblement, et
ne feront acte dérogeant à noblesse , en conséquence
ordonna qu'ils jouiront de tous les droits, honneurs,
privilèges , exemptions et prérogatives dont jouissent les
nobles et gentilshommes du royaume, avjg défense à
toutes personnes de les y troubler et inqurerer, à Teffet
de quoi il ordonne qu'ils seront inscrits dans le cata-
logue des nobles et gentilshommes de Provence , qui
sera arrêté au conseil, en exécution des règlements et
arrêts du conseil, du 22 mars 1666 et 24 janvier 1697.
V. David de Macé, sieur de Gastines, né le 4 octo-
bre i586, avocat au siège présidial et baillage d'Alençon ,
succéda à son père en son office d'élu d'Alençon. Il
épousa^ par contrat du 6 avril 161 2, Marie Brichard,
fille de noble Jean Brichard , sieur delà Tirelière, aussi
conseiller du roi et élu d'Alençon , et de Marie Gaget ,
sa femme. David de Macé a laissé cinq enfants :
I .* Jean de Macé , qui gDntinue la descendance ;
2.^ François de Macé de Gastines , est nommé, dans
le partage, fait entre ses frères et sœurs , des suc-
cessions de leurs père et mère, le 20 octobre 1649,
et par cet acte, qui le qualifie de chevalier de Saint-
Jean de Jérusalem; il déclara que, désirant suivre la
profession des armes pour la défense de la foi contre les
infidèles^ il renonçait à sa part desdites successions.
Il était commandeur de Baugis et de Corval, le 5
janvier 1660, et mourut âgé de 74 ans, le 25 dé-
cembre 1696; il fut inhumé le lendemain dans
réglise paroissiale de Saint- André de Planquery,
diocèse de Bayeux ;
3.° Gilles de Macé, sieuc de la Tirelière, mourut
prêtre ;
4." Marie de Macé était mariée , lors dudit partage,
avec Alexandre du Mesnil , sieur du Saulie , con-
seiller du roi au baillage et siège présidial d'A-
lençon;
5." Renée-Marie de Macé, vivait alors sans alliance,
et était en minorité.
VI. Jean de Mack , écuyer, sieur de Gastines, sei-
DE MACÉ DE GASTINES. 235
gneur d'Herses et de Chauvigny, fut commissaire-ordi-
naire de la marine, et depuis, conseiller du roi, élu en
l'élection d'AIençon. Il épousa Catherine Lenoir , fille
de François Lenoir , conseiller du roi , juge magistrat
au baillage et sie'ge présidial de ladite ville , et de Rene'e
Hamelin , le 7 juillet lôSy. Il fut inhumé le 28 juillet 1662,
dans réglise collégiale Saint- Gandé-le-Viel , à Rouen.
De son mariage est issu :
VII. Gilles DE Macé j sieur de Gastines, né le 5 jan-
vier 1660. François de Macé, devenu commandeur de
Beaugis et Corval , son oncle, le tint sur les fonts de bap-
tême, avec madame Hamelin, son aïeule paternelle.il
fut conseiller du roi au bailliage et siège présidial d'A-
Iençon, mort doyen des conseillers. Il épousa , le 28 no-
vembre 1696, sur la paroisse Saint-Sulpice, à Paris, Anne-
Marguerite Plastrier, fille de défunt Jacques Plastrier ,
conseiller du roi , notaire honoraire au Châtelet de Paris,
et de dame Anne de Launay. De ce mariage sont issus :
I ." Gilles-Louis-François de Macé, écuyer, sieur
de Gastines, marié avec Renée le Rouillé de
Préaux, dont il eut une fille :
Anne-Renée de Macé d'Herses, mariée à
Pierre-Henri de Fromond de Bouaille, che-
valier , seigneur de Miussé , ancien mous-
quetaire de la 2° compagnie. Ils eurent pour
fils Henri-Pierre de Fromond , chevalier ,
seigneur d'Herses, de Pare, ancien mous-
quetaire de la 2® compagnie , marié avec
demoiselle Marie- Louise -Charlotte Ches-
neau de la Drourie. De ce mariage sont
nés: — i.° Pierre-Marin-René de Fromond;
— 2.** Marie-Henriette de Fromond; —
3.^ Renée- Joséphine de Fromond; — 4.*^ Eu-
^ génie-Charlotte, tous vivants ;
2." Antoine, dont l'article suit ;
3.^ Jean-François de Macé de Gastines ;
4.° Nicolas de Mace.de Gastines;
5.° François- Henri de Macé, sieur de la Tuillerie,
officier d'infanterie ;
6.° Joseph Macé, écuyer, sieur de la Bindelière,
né le 17 mars 1708, fut gendarme de la i" bri-
i5. 16
236 DE MACÉ DE GASTINES.
gade des gendarmes de monseignenr le Dauphin,
et y servit l'espace de six ans , suivant le congé
absolu qu'il obtint le 1 6 janvier 1 73 5 , entra de-
puis dans les*gardes-du-corps du roi , où il servit
pareil tems, et obtint aussi du duc d'Harcourt,
son congé absolu , le i" juillet 1741, qui porte
« que, dans toutes les occasions où il s'était trouvé
» pour le service de Sa Majesté, il avait donné
» des marques de valeur et de bonne conduite. »
Il a épousé, par articles sous seing-privé du i3
juillet 1740 , demoiselle Catherine-Magdeleine
Damois, fille de Jean Damois et de dame Cathe-
rine Aubri ;
7." Jacques, auteur de la seconde branche, rap-
portée ci -après ;
8." Gilles de Macé de Gastines ;
9.° Catherine de Macé de Gastines.
VIII. Antoine de Macé, écuyer , sieur de Gastines,
seigneur de la Tillière , né le 18 septembre 1704, épousa
le 22 juillet 1729, Marie-Renée Morel d'Escure , lille
de Charles de Morel, écuyer, seigneur de la Charbon-
nière , et de dame Renée Patry. Ils eurent pour fils :
i." Charles-Antoine, dont l'article suit;
2.° Pierre-Antoine-Alexis de Macé, né le 17 juil-
let 1745, garde-du-corps de Monsieur, frère du
roi Louis XVI ;
3.° Marie-Chariotte-Gillette , née le 12 novembre
1729, mariée à Pierre Hamon , écuyer, sieur de,
la Brosse, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis;
4.° Geneviève-Susanne de Macé , née le 8 février
5.** Françoise- Anne de Macé de Sauné, née le 6
décembre 1739. a
IX. Charles-Antoine de Macé , écuyer , sieur de
Gastines , né le 3 novembre 1731 , fut marié à Sablé ,
avec Perrine David, et eut pour fils :
i." Charles-Antoine-Marie, dont l'article suit;
2.® Pierre Gui, chevalier de Gastines , mort garçon,
au mois de mai 1791.
DE MACÉ DE GASTINES. 287
X. Charles -Antoine -Marie de Macé de Gastines,
né à Sablé, le 3 août 1764, le seul représentant de sa
famille, s'est marié à Paris, le 22 décembre 1800, à
Michelle-Françoise de Blanchardon, fille de messire
Louis de Blanchardon, secrétaire du roi, et maître
particulier des eaux et forêts de la généralité de Tours.
Gharles-Antoine-Marie de Macé de Gastines a été reçu
garde-du -corps du roi, compagnie écossaise le 20 mai
1782, s'est trouvé à la malheureuse affaire des 5 et 6
octobre 1789 ; émigré en 1791, il a fait la campagne des
princes, avec son corps, est toujours resté dans la Bel-
gique ou en Angleterre à .la disposition des princes jus-
qu'à sa rentrée, à la fin de 1800; n'a voulu accepter
aucunes places; s'est réuni aux royalistes de l'intérieur;
il s'est empressé de rejoindre son corps aussitôt l'arrivée
du roi dans sa capitale ; fait chevalier de l'ordre royal
et militaire dev-eaint-Louis, le 4 juillet 18 14; brigadier
des gardes-du-corps du roi , compagnie de Wagram ;
est parti de Paris le 20 mars 1 8 1 5 avec Sa Majesté, l'a
suivie à Gand, et est rentré à Paris le 8 juillet même an-
née; misa la retraite au i" janvier 1817; nommé lieu-
tenant-colonel de la garde nationale de la ville du Mans,
et commandant de la place. Il a eu de son mariage :
I ." Charles-Louis de Macé de Gastines, né au
Mans, le 18 novembre 1801 ;
2.° Victor-Gui de Macé de Gastines, né le i**"
mai r8o3.
DEUXIÈME BRANCHE.
VI IL Jacques de Macé, écuyer, sieur des Noyers,
né le 22 août 1709, septième fils de Gilles de Macé, garde-
du-corps du roi, ensuite conseiller du roi au bailliage et
siège présidial d'Alençon, mort doyen de sa compagnie,
marié, le 18 janvier 1742, à Catherine-Louise du Mou-
linet, fille de Nicolas du î^îoulinet, sieur de Choisel,
conseiller du roi, et de dame Marie du Bois. De ce ma-
riage sont nés :
i.® Jacques de Macé, né le 29 novembre 1742 ;
2.® Nicolas de Macé, sieur du Buisson, aussi con-
seiller, mort sans postérité ;
3.° Jean-Baptiste, dont l'article suit.
238 CHARPENTIER.
IX. Jean-Baptiste de Macé, sieur de Choisel, né le
!«'■ septembre 1752, a été reçu dans les gendarmes de
la garde de Sa Majesté, le 24 juin 1773, jusqu'à la ré-
forme du i5 décembre 1775 ; émigré en 179 1 ; a fait la
campagne des princes avec son corps; fait chevalier de
Saint-Louis, à Londres, après l'expédition de Quiberorr,
dont il a eu le bonheur de se sauver.
Armes: d'argent, au chevron d'azur, accompagné en
chef de deux roses du même, et en pointe d'un lion de
gueules.
CHARPENTIER; en l'Ile - de - France et en
Picardie.
PREMIÈRE BRANCHE
ï. Nicolas Charpentier, échevin de la ville de Paris
en i5i9, eut pour fils:
II. Jean Charpentier, I" du nom, é:uyer, qui
fut père de :
III. Fiacre Charpentier, écuyer, échevin de la
ville de Paris, en 1546, qui épousa Marie Drouin, fille
de N. Drouin, conseiller secrétaire du Roi; il en eut ;
I.** Michel, dont l'article suit ; •"
2." Jean, auteur de la seconde branche.
IV. Michel Charpentier, écuyer, receveur des
consignations, épousa Anne Sellier, dont il eut :
i.° Michel, dont l'article suit ;
2.° Claude, receveur-général à Moulins.
V. Michel Charpentier,* II® du nom, écuyer,
conseiller au parlement de Paris, en 1607, ensuite
président en la chambre souveraine de Metz, avant l'éta-
blissement du parlement, puis président au parlement
lors de son établissement. Il épousa Jeanne- Elisabeth
Malot, morte en 1654. De ce mariage sont issus :
i .*> Thierri, dont l'article suit ;
CHARPENTIER. 23g
2.** Anne, mariée, i.° à Jacques Miron, conseiller
en la cour des aides, fils de Robert Miron, sei-
gneur du Tremblai, et de Marguerite Brette de
Boinvilliers ; 2° à Cbarles Feydeau, maître des
comptes, mort au mois de septembre 1682.
VI. Tbierri Charpentier, écuyer, conseiller au
parlement de Metz, le 16 octobre lôSy, puis au grand
conseil, le 25 janvier 1644, conseiller au parlement de
Paris, le 5 avril 1645, commissaire aux requêtes du
palais, le 5 août 1645, mourut en 1681. Il avait épousé
Marguerite le Tonnelier, veuve d'Antoine de Moucy, et
tille d'Antoine le Tonnelier, auditeur des comptes, et
d'Antoine Beire. Elle mourut le 1 1 janvier 1709, âge'e
de 83 ans. De ce mariage sont issus :
I .° Pbilippe, dont l'article suit ;
2.*' Louis, maître des comptes, le 16 septembre
1686, auparavant conseiller au parlement de Metz,
mort le 6 juin 1724, marié avec Colombe-Mar-
guerite de Vallès, dont il a eu :
a. Philippe Charpentier, écuyer, seigneur de
Vilzier, maître des comptes, le 4 octobre
1717, marié en avril 1727, avec N .... le
Boulanger, fille de Jean le Boulanger ,
maître des comptes, et de Marie- Agnès
Poulet. Il est mort le 10 janvier 1788, âgé
de 5i ans, laissant Anne-Pierre Charpen-
tier , écuyer , conseiller au parlement ,
mort le 24 novembre 1762 ;
b. Pierre Charpentier , écuyer , maître des
comptes, le 5 juillet 1724;
c. N . . . .Charpentier, mariée, i.° à Jacques
Charnel, maître des comptes, dont un fils;
2.0 à N .... de Mauny.
. . chanoine régulier de Saint- Victor;
. . chanoine régulier de Sainte-Geneviève ;
. . chanoine de l'abbaye de Sainte-Croix ;
. . religieuse de Sainte-Marie ;
.. religieuse à Fontaines les Nonains.
VII . Philippe Charpentier, écuyer, conseiller
aux requêtes du palais à Paris, le i3 novembre 1681,
mourut en 1694. Il avait épousé le 27 mai 1682, Made-
lâine Portail, fille d'Antoine conseiller au parlement
de Paris, et de Marie-Madelaine Lenain, dont il eut :
3.
°N.
4-
°N.,
5.
«N.
6.
,°N.
7-
°N.
240 CHARPENTIER.
i.** Philippe -Antoine Charpentier, écuyer .
conseiller au parlement de Paris, le 24 avril
1709 , mort le 7 juillet 17 10, sans alliance;
2." Jean, ne le 4 mai 1688, clerc du diocèse de
Paris ;
3.** Claude, né le i3 mars 1690, capitaine aux
gardes françaises ;
4." Thierri-Antoine, né le 16 mars 1692 ;
5/ Louise-Marie-Madelaine, mariée le 12 février
6.° Louise-Marie-Madelaine, religieuse à Sainte-
Marie.
SECONDE BRANCHE,
IV. Jean Charpentier, II* du nom, écuyer,
second fils de Fiacre et Marie Drouin , épousa Ca-
therine Rouillé, fille de Jean Rouillé, et de Charlotte
Leschassier. Il eut de ce mariage :
I .• Jacques, dont l'article suit ;
2.° Philippe, conseiller au grand conseil , reçu
le 19 décembre i6o5, mort doyen en 1677, ^8^
de 98 ans;
3." Louis, trésorier de France, à Soissons, mort
sarrs alliance;
4.** Madelaine, mariée le 19 de'cembre i6o5,
à Jacques Lejay, seigneur de la Neuville et de
Saussalle, correcteur des comptes ;
5.° Marie, épousa Jacques le Peultre; '
6.'» Anne, mariée à Nicolas le Peultre, gentilhomme
de la Vénerie.
V. Jacques Charpentier , e'cuyer , auditeur des
comptes, le 8 mars 1597, avait épousé Madelaine
Dreux, fille de Jean Dreux, pocureur-général de la
chambre des comptes, et de Marie Castille, dont il eut:
i.° Louis, dont l'article suit ;
2." Simon, mort sans alliance;
3.° Marie épousa Henri Benoise , maître des
comptes, le 10 mars 1727;
4.** Anna, religieuse ;
5." Geneviève , mariée à Jacques de Cotentin,
CHARPENTIER. 241
conseiller au grand conseil, puis maître des
requêtes, mort en 1671.
VI. Louis Charpentier, écuyer , maître des
comptes, le 20 septembre 1641, seigneur de Lives,
de Boischambault et du Mée, mort en i665, avait
e'pousê Jeanne Pinon, fille de Jean Pinon, seigneur
du Martroy, président au parlement de Metz, et de
Marie de Creil. Elle mourut le i5 mai 1675, laissant
deux filles :
i.*» Jeanne, dame du Mée-lès-Melun, et du Mar-
troy, morte le 2 juin 1740, âgée de 80 ans. Elle
avait épousé Nicolas Fraguier, seigneur de
Quincy, en Brie, conseiller au parlement de
Paris, en 1674, mort le 17, novembre 1721;
2.** Marie, morte sans alliance.
TROISIÈME BRANCHE.
I. Claude Charpentier, l^"" du nom, frère de
Nicolas, echevin de la ville de Paris en iSig, épousa
demoiselle Marguerite Faintif. Il eut de ce mariage
Claude, 11° du nom, dont l'article suit :
Révérend père en Dieu , messire Jean Charpen-
tier, frère du pre'cédent, abbé de l'abbaye de
royale de Saint-Vincent de Laon, a gouverné
28 ans. Ce fut lui qui fit construire, en 1527, la
maison de refuge dite le Petit-Saint-Vincent ,
située dans la ville. Ce fut aussi lui qui acheva
l'église de Tabbaye, fit le grand portail, répara
les lieux claustraux, et rétablit la maison abba-
tiale à côté du couvent. Il est cité parmi les abbés
de Saint- Vincent qui se sont le plus distingués
par leur science et leur piété; il mourut le 8
septembre i538, et eut pour successeur Louis
de Bourbon (i).
II. Claude Charpentier, II" du nom, écuyer ,
épousa damoiselle Marie de Blois. De ce mariage sont
issus :
Voyez Histoire du diocèse de Laon, par dom le Long,
pages 57 et autres ; et un manuscrit de i63i, sur l'histoire de
Laon.
242 CHARPENTIER.
i.** Adrien, dont l'ariicle suit;
2.° Marie, morte sans alliance.
III. Adrien Charpentier, I" du nom, êcuyer ^
mayeur de la ville de Saint-Q.uentin, épousa demoiselle
Judith de Noyelle. Il mourut en 1648, laissant :
I .° François, dont l'article suit ;
2." Adrien, auteur de la quatrième branche;
3.° Nicolas, mort sans alliance ;
4.° Dom Claude Charpentier, prévôt de Fabbaye
de Saint-Quentin en l'isle;
S.^EHsabeth Charpentier, épousa François d'O-
rigny;
6." Marie, morte sans alliance.
ly. François Charpentier, écuyer, maïeur de
la ville de Saint-Quentin, mourut en 1672, il avait
épousé demoiselle Jeanne Allart, dont il eut :
I .'^ Adrien, III" du nom, dont l'article suit ;
2.° Louis - François, auteur de la cinquième
branche ;
3.° Nicolas Charpentier, écuyer, mort sans al-
liance ;
4.° Jean-Eustache, écuyer, capitaine de dragons;
5.** Messire Quentin Charpentier, prêtre, chanoine
de l'église collégiale de Sainte-Pécine, en la
ville de Saint-Quentin, mo'rt en 1716 ;
6.° Marie-Jeanfte, épousa Louis Jolly, et mourut
en 1701 ;
7.° Charlotte, épousa N....
8.** Anne, morte au berceau. .
V. Adrien Charpentier, III® du nom, écuyer,
maïeur delà ville de Saint-Quentin, épousa en 1692 ,
demoiselle Marie Férot. De ce mariage sont issus :
I .° Adrien-Louis, dont l'article suit ;
2.° Révérende mère en Dieu, Marie Charpentier,
religieuse .
VI. Adrien- Louis Charpentier, I**" du nom,
écuyer , épousa demoiselle Antoinette - Charlotte de
Chanlatte. De ce mariage sont nés :
i.° Adrien- Louis, II* du nom, dont l'article
suit ;
CHARPENTIER.
H
t
2.° Nicolas, mort sans alliance ;
3." Joseph, officier d'infanterie;
4.° Marie-Louise-Antoinette , morte sans alliance ;
5.° Marie -Claude -Elisabeth , aussi morte sans
alliance.
VII. Adrien-Louis Charpentier, II® du nom,
e'cuyer, mort sans alliance.
QUATRIÈME BRANCHE.
IV. Adrien Charpentier, 11° du nom, e'cuyer,
his d'Adrien, I®"" du nom, et de demoiselle Judith de
Noyelle , fut maïeur de la ville de Saint-Q.uentin, épousa
demoiselle Catherine de Burcourt; il eut de ce mariage :
* I.** Quentin, dont l'article suit ;
2.° Adrien-Eustache, (^ chanoines de l'église royale
3,° Henri-Louis, \ de Saint- Quentin ;
François, chapelain de ladite église;
Nicolas jésuite;
5'.» Hubtrt-Marie , \ chanoines réguliers de Sainte-
. 8.» Robert, _ \ Geneviève ;
9.° Catherine épousa N. de Y.;
io.° Charlotte e'pousa Jean de Chalvoix , maïeur
de la ville de Saint-Quentin ;
1 1 .** Marie, morte sans alliance.
V. Quentin Charpentier, e'cuyer, lieutenant-gé-
néral au baillage de Vermandois , maïeur de la ville de
Saint-Quentin, épousa en 1690, demoiselle Louise-
Marguerite des Forges, dont il eut :
VI. Charles- Adrien - François Charpentier, écuyer ,
mort sans alliance.
CINQUIEME BRANCHE.
Seigneurs de Beauvillé. <
V". Louis- François Charpentier, écuyer, seigneur
de Naux et de Beauvillé , second tils de François Char-
pentier, écuyer, et de demoiselle Jeanne AUart , fut
244 CHARPENTIER.
maïeur de la ville de Saint-Quentin; il prit ensuite le
parti des armes et obtint une compagnie au régiment
de infanterie. H avait épousé en i68i , demoi-
selle Mari«-Madelaine de Tabarie. De ce mariage sont
issus :
I .° Adrien, dont l'article suit ;
2.° Paul Charpentier, dit M. de Vaux, écuyer,
conseiller d'épée au baillage de Vermandois ;
3." François, chapelain de l'église royale de Saint-
Q_uentin, mort en 1704 ;
4.** Jeanne, morte sans alliance, en 1694;
5." Marie- Madelaine, morte également sans al-
liance, en 1686.
VI. Adrien Charpentier, IV du nom, cheva-
lier, seigneur de Vaux et de Beauvillé , conseiller^ en
la cour souveraine des Monnaies de Paris, maïeur de
la ville de Saint-Quentin, et mort président à la cour
des Monnaies, avait épousé, en 1707, demoiselle Anne
de Fay d'Herbe. Il eut pour enfants :
i.° Quentin-Adrien, dont Tarticle suit ;
2.» Louis-François . dit M. de Vaux, officier
d'infanterie;
3.® Jean-Eustache, mort sans alliance ;
4." Claude-Marie-Josephe , morte sans alliance ;
S.** Anne-Françoise, aussi morte sans alliance.
VII. Quentin- Adrien Charpentier de Beauvillé,
chevalier , seigneur de Vaux et de Beauvillé , épousa
Marie-Anne - Louise du Trieu,, demoiselle , d'une
ancienne famille de la province de Normandie. De ce
mariage sont issus :
i.'* Adrien-Marie-Louis, dont l'article'suit;
2.'* Anne-Marie-Louise , religieuse à Fervaques ;
3.** Angélique- Michelle , dite mademoiselle de
Beauvillé;
4.'* N. . . . dite mademoiselle de Vaux, morte sans
alliance.
VIII. Adrien-Marie- Louis Charpentier de Beau-
villé, chevalier, seigneur de Vaux, Beauvillé,
Bayempont , cic. , épousa Marie- Louise- Elisabeth
d'Y de Résigny, demoiselle, fille de messire Jean-
Diù CHARTOGNES. 245
Charles- Louis d'Y de Résigny , chevalier , seigneur de
Résigny, Seboucourt, La Neuville, d'une des deux pre-
mières familles de Picardie, et de dame Elisabeth-
Claude Rillart de Verneuil. Elle avait été admise sur
ses preuves , en 177 à la maison royale de Saint-
Cyr. De ce mariage sont issus :
I ." Auguste - Marie Charpentier de Beauvillé,
chevalier ;
2.** Alexandre, dit de Bayempont, décédé ;
3.® Marie-Nicole-Ferdinande-Pauline de Beauvillé.
Cette famille est alliée à plusieurs maisons distinguées,
entr'autres à celle de Champi quelles, par le mariage de
Dlle. Charlotte-Louise-Thérèse d'Y de Miny , cousine-
germaine de madame de Beauvillé , épouse d'Adrien-
Marie-Louis , avec messire Armand-Louis de Rogres
de Lusignan , chevalier , marquis de Champignelles ,
lieutenant des gardes-du corps du Roi, et jouissant des
honneurs de la cour, avant la révolution , mort à son
retour d'émigration.
Armes : Les armes de cette famille sont pour la pre-
mière et la seconde branches : d'azur, à la bande échi-
quetée d'or et de gueules de deux tires ; supports : deux
licornes d'argent. Les trois autres branches portent : de
gueules , à la bande échiquetée d'or et d'azur de deux
tires, accompagnée en chef d'une hache d'armes d'ar-
gent ; couronne de comte ; cimier : une licorne issante
d'argent ; supports : deux licornes du même ; devise :
Securisecurus.
DE CHARTOGNES, maison ancienne et distinguée
de la province de Champagne , qui s'est constamment
alliée aux familles les plus considérables , entr'autres à
celles de Bourbon- Condé, d'Aublin , de Beauvais , de
Champagne, de le Danois, de Dorjault, de Bombelles , de
Lii^aine , dt Mérode , de Roucy , de Saint- Quentin y de
Villelongue, de Joyeuse, etc.
Elle paraît tirer son nom du fief de Chartognes, assis
en la prévôté de Bourg, et mouvant du comté de Rethe-
lois, lequel fief paraît être sorti de cette maison dès le
246 DE CHARTOGNES.
seizième siècle. Elle a été maintenue dans son ancienne
extraction par M. Caumartin , intendant de Champa-
gne, en 1667, sur la production de ses titres, remontant
une filiation suivie, depuis
I. Laurent de Chartognes , écuyer , seigneur de la
FoIie-lès - Bretoncourt , en i533 , et d'Escordal , en
partie ; rendit foi et hommage de son fief de la Folie le
28 octobre 1546. Il épousa damoiselle Marie de Saint-
Quentin , fille de Jean de Saint-Quentin , écuyer , sei-
gneur de Sons, et de damoiselle Marguerite des Laires.'
De ce mariage sont issus :
I .** Adrien, dont l'article suit ;
2.° Etienne de Chartognes, qui fonde la seconde
branche, rapportée ci -après ;
3.° Jean de Chartognes, écuyer, lequel fournit un
dénombrement pour Laurent, son père, et pour
Adrien de Chartognes, son frère, le 14 novem-
bre 1572;
4.° Jeanne de Chartognes, mariée à Gilles d'Au-
blin, écuyer, qui rendit hommage du fief de
Chartognes, qu'il tenait de sa femme, le 7 no-
vembre 1546;
5.° Antoinette de Chartognes, femme de Philippe
de Beauvais , écuyer , seigneur d'Autruche. Ils
transigèrent sur le partage des biens de défunt
Laurent de Chartognes, Te 3 juillet 1579.
II. Adrien de Chartognes , I" du nom , écuyer ,
seigneur de la Folie , d'Escordal , de Sorbon , d'Escly
et de Sons en partie, capitaine et gouverneur de la ville
et du château de Rethel; épousa, par contrat du 9 octo-
bre i5 36, damoiselle Marie de Beauvais, fille de Didier
de Beauvais , écuyer , seigneur d'Autruche , et de da-
moiselle Alix de Chapy. Il rendit foi et hommage des
seigneuries d'Escly, de Sons et de Sorbon , le 17 sep-
tembre 1549; ^^^ guidon de la compagnie d'hommes
d'armes des ordonnances du roi , commandée par mon-
seigneur le duc d'Uzès; fut nommé maître des eaux-et-
foréts des comté de Rethelois , baronnie de Rosoy , et
terres souveraines d'outre-Meuse , par provisions du 28
septembre i573; est qualifié capitaine et gouverneur de
la ville de Rethel, dans un acte du mois d'avril i58o, et
dans un autre, du i"' août 1587, capitaine de deux
(
DE CHARTOGNES. . 247
cents hommes de pied, par commission du roi, pour la
défense de la ville de Rethel. Il eut pour fils :
III. Christophe de Ghartognes , e'cuyer , seigneur,
de la Folie et de Sorbon, en partie , qui fut lieutenant
de la compagnie de deux cents hommes d'armes de son
père. Il rendit hommage de quelque partie de la terre
de la Folie, qu'il avait acquise d'Etienne de Ghartognes,
son oncle, le 11 septembre iSgj, Il e'pousa damoiselle
Glaude le Danois, veuve de lui avant le 2 3 août 1620,
fille de messire Philibert le Danois, chevalier, seigneur
de Desery, et de dame Yolande de Gondé, dame de
Ronchères. De ce mariage sont issus :
I .° Adrien, dont l'article suit ;
2.° Jean de Ghartognes, chevalier, vicomte de
Pernan, seigneur de Montigny-sur-Vingenne, de
Provenchères, de Sery , etc. , etc. , qui épousa ,
par contrat du 23 août i63o, oti il a la qualité de
capitaine au régiment de Gerny, et de sergent-
major des ville et citadelle de Maubert, assisté
de Glaude le Danois, sa mère, damoiselle Su-
sanne de Mérode, avec laquelle il vivait en 1642.
Il n'eut point d'enfants mâles. Marie de Gharto-
gnes, leur fille, épousa, par contrat du 12 fé-
vrier 1647, Glaude d'Orjault, chevalier, seigneur
de Goussy, capitaine de cavalerie, fils de Fran-
çois d'Orjault, écuyer, seigneur de Goussy, et
de Jeanne Fillette.
IV. Adrienne de Ghartognes, II® du nom, écuyer ?
seigneur de la Folie, de Bretoncourt, de Montigny-sur-
Vingenne , de Sorbon et de Tourteron , eu partie , : re-
çut une donation que lui fit sa mère, au mois de juin
1621; épousa Glaude de Mérode, fille de messire Gharles
de Mérode, chevalier, seigneur de Brecy, de Montigny-
sur-Vingenne , baron de Saint-Thibaut , et de dame
Susanne de Joyeuse de Grandpré. Stipulant par ladite
dame Glaude de Mérode, il acquit la ' terre de Breton-
court, le 18 juin 1628 ; il commanda deux compagnies ,
l'une au régiment de Gerny, et l'autre dans celui du
comte de Grandpré. Il ne vivait plus le 27 mai 1642, que
sa veuve eut la garde noble de leurs enfants mineurs,
et que Jean de Ghartognes, écuyer, seigneur de Mon-
tigny, son frère, fut institué leur curateur. Ges enfants
furent :
248 DE CHARTOGNES.
I.® Claude, dont Tarticlesuit ;
2.° Louis de Chartognes, écuyer, mineur en 1654;
3.® Jean-François de Chartognes, écuyer, sei-
gneur de Tourteron, qui était au service en 1667.
Ce fut probablement lui qui, commandant* six
cents hommes d'infanterie, contribua à la prise
de Savillan, au mois de janvier 1691.
V. Claude de Chartognes, écuyer, seigneur de la
Folie, de Bretoncourt, de Lezay, de Pernan , de Sor-
bon, etc., épousa, par contrat du 14 avril 1648, dame
Françoise de Bombelles, fille de messire Jean de Bom-
belles, chevalier, seigneur de Mongirol et de Lezay, et
de dame Françoise de Toupet ; rendit foi et hommage des
seigneuries de la Folie et de Bretoncourt, le 21 juin
1 65 2 ; transigea, le 26 mai 1654, avec Claude de Merode,
sa mère, alors remariée à messire Antoine de Montigny,
agissant avec elle ; fut cornette au régiment de Roque-
laure pendant trois ans, et lieutenant de cavalerie en la
compagnie du comte de Grandpré, au régiment d'En-
ghien, pendant quatre années ; et enfin lieutenant-co-
lonel, commandant en chef le régiment de Créqui, étran-
ger. De son mariage sont issu§ :
I .° Charles de Chartognes, mort sans postérité ;
2." Claude de Chartognes, dont l'article suit;
3.° Louis de Chartognes, mort sans postérité,
VL Claude de Chartognes, écuyer, capitaine au
régiment du Noy, s'allia à dame Angélique Le Prévôt de
Longprès, et laissa de ce mariage;
i.*> Charles-Gabrielle-Claude de Chartognes, dont
l'article suit ;
2.® Anne- Radégonde de Chartognes, épouse de
messire Louis-Joseph-Hubert-Nicolas de Cham-
pagne , dont est issue Angélique-Françoise de
Champagne, épouse de messire Claude-Joseph,
marquis de l'Escuyer, père d'Angélique-Ga-
brielle, mariée, en i8o5, à M. Adair. ( Voyez
It Nobiliaire de France, tome XIV, page 402. )
VIL Charles - Gabriel - Claude de Chartognes, ca-
pitaine au régiment du Roi, infanterie; mort en 1806,
et qui n'a point laissé d'enfants de dame Gabrielle-An-
géliquede Remont.
DK CHARTOGNES. 249
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs d'Arsonville et de Neuvisy.
II. Etienne de Chartognes , écuyer, seigneur d'Ar-
sonville, second fils de Laurent de Chartognes, e'cuyer,
seigneur de la Folie et d'Escordal , paraît dans un ju-
gement du 3 juillet 1579, entre lui , Philippe de Beau-
vais, ëcuyer, seigneur d'Autruche; damoiselle Antoi-
nette de Chartognes, sa femme; Adrien de Chartognes,
aussi e'cuyer , son frère , touchant la succession des biens
de feu Laurent de Chartognes , leur père. Il vivait en-
core le i3 janvier 1598. De son mariage avec damoiselle
Marie de Lizaine, sont issus :
I.'' Alexandre de Chartognes, e'cuyer, seigneur
d'Arsonville, qui assista au mariage de Charles,
son frère, en 1598. Il fut l'aïeul de Benjamin
de Chartognes , seigneur d'Arsonville , demeu-
rant à Maisy , e'iection de Laon , maintenu dans
sa noblesse en 1667 ;
2.° Charles, dont l'article suit.
III. Charles de Chartognes, e'cuyer, seigneur de
Neuvisy, capitaine au régiment de Cervy, par commis-
sion du i5 janvier 1629; au re'giment de Grandpré, par
commission du 6 janvier i632, comparut à la convoca-
tion du ban et arrière-ban, le 28 juin 1 635 , et était ca-
pitaine au régiment de Boissy , en i636. 11 avait épousé,
par contrat du i3 janvier 1598, damoiselle Nicole de
Villelongue, dont il eut :
I.** Tristan de Chartognes, écuyer, seigneur de
Cierge et de Xonchamp, en 1640,'^ lieutenant
d'infanterie , tué au siège de Kuppenheim , au
mois de mai 1645 ;
2.° Thomas, dont l'article suit ;
3.° Bénigne de Chartognes, J . ^
4.» Claude de Chartognes, } vivantes en 1640.
IV. Thomas de Chartognes, écuyer, seigneur de
Neuvisy, de Maure, et autres lieux, capitaine d'infan-
terie, épousa , par contrat du 21 avril 1640, damoiselle
Antoinette de Roucy , fille de Paul de Roucy, seigneur
25o I^E CHARTOGNES.
de Villette, et de Claude d'Ambly de Malmy. Elle ne
vivait plus le i3 juin i665. Thomas de Chartognes fut
maintenu dans sa noblesse par jugement de M. de Cau-
martin, intendant en Champagne, en 1667. De ce mariage
sont issus : •
I .° Philippe-François, dont l'article suit;
2.** Christophe Antoine de Chartognes , qui était au
service en 1667 ;
3.** Charles-Jean de Chartognes;
4.° Tristan-Louis de Chartognes.
V. Philippe-François de Chartognes , enseigne au
régiment d'Herbouville , par brevet du 11 décembre i663,
lieutenant le 9 novembre 1 665; il servit au siège et à la
prise de Tournay , de Douay, de Lille, en 1667; à la con-
quête de la Franche-Comté en 1668; réformé le 26 mai,
il suivit le régiment en Candie; se trouva à la fameuse
sortie du 25 juin; fut remplacé lieutenant en pied le 10
octobre 1670; servit à tous les sièges que le roi fit en
personne en 1672, et obtint une compagnie dans le même
régiment, par commission du 28 septembre; il était au
siège de Maestricht en 1673 ; au combat de Sénéf; à
celui de Mulhausen en 1674; de Turkeim le 5 janvier
1675 ; capitaine de son régiment, par lettres du 6 avril,
il passa sous les ordres du maréchal de Créquy ; com-
battit à Consarbrick ; concourut a la défense de Trêves;
servit au siège et à la prise de Valenciennes , de Cam-
bray et de sa citadelle en 1 677 ; de Gand et d'Ypres en
1678; à la bataille de Saint-Denis, près Mons, la même
année; major de son régiment, par brevet du 23 octo-
bre i683 ; il servit en Flandre sous le marquis de Bou-
flers en 1689 , à l'armée de Piémont , sous M. deCatinat.
en 1690; lieutenant-colonel du même régiment, par
commission du 5 juin , il contribua à la prise de Cahours;
à la victoire remportée à Staffarde; à la prise de Berges;
à la soumission de Suze ; au siège de la citadelle la même
année; à la réduction des Vaudois, dans les vallées de
Saint-Martin et de la Perouse; aux sièges et prises dQS
villes et châteaux de Villefranche, de Montalban, de
Nice, de Vaillane , de Carmagnoles en 1691 ; et com-
manda , pendant l'hiver , dans la vallée de Pragelas , par
ordre du 26 octobre; il était à l'armée de la Moselle,
d'où il passa à l'armée de Flandre en août 1692; et se
DE CHARTOGNES. 25 i
trouva au bombardement de Charleroy; brigadier des
armées du roi, par brevet du 3o mars 1693 ; il combattit
à la Marsaille, sous M. de Catinat ; fut employé sur la
frontière de Piémont, pendant l'hiver, par ordre du 14
novembre; continua de servir à la même armée, qui se
tint sur la défensive, en 1694; il fut créé inspecteur gé-
néral de rinfanterie, par ordre du 2 1 décembre ; il ser-
vit au siège de Valence en 1696; à celui de Barcelonne,
sous le duc de Vendôme, en 1697 ; obtint la lieutenance
de roi de cette place, par commission du 20 août, et
quitta alors son régiment; employé à l'armée d'Italie
par lettres du 19 mars 1701; il combattit à Garpi et à
Chiari, la même année ; maréchal-de-camp, par brevet
du 29 janvier 1702, il fut employé en cette qualité à
l'armée d'Italie, par lettres du 21 février; contraignit les
ennemis d'abandonner Viadana; contribua à la victoire
remportée à San- Vittoria, au mois de juillet, à Luz-
zarra ; au mois d'août, à la prise de Cette; il fut créé di-
recteur-général de l'infanterie, par commission du 4
septembre, à la même armée, en 1703; il se trouva à la
défaite de l'arrière-garde du général Staremberg, près
la Stradella ; au combat de Castelnova de Borneia; suivit
le duc de Vendôme dans le Trentin, combattit à San-Se-
bast'.ano où l'on défit le général Visconti ; et servit à la
prise de Villeneuve d'Ast ; il était, en 1704, au siège et
à la prise de Verceil, dTvrée et sa citadelle; lieutenant-
géni'ral des armées du roi, par pouvoir du 26 octobre,
il commanda une attaque à la prise du chemin couvert
du fort de Guerbignan , qu'on emporta ; étant de tran-
chée au siège de Verue, ks ennemis firent, le 26 sep-
tembre, une sortie avec toutes leurs troupes, M. de
Ghartognes, après un combat des plus opiniâtres, les re-
poussait, lorsqu'il fut blessé et pris; il mourut une heure
après. Il a laissé des descendants, parmi lesquels on compte
M. le comte de Ghartognes, maréchal-de-camp, qui a
épousé une demoiselle de Ghampagne, dont il a eu une
fille unique, mariée au marquis de Bonnaire.
Armes: de gueules, à cinq annelets d'argent. L'écu
timbré d'un casque taré de front. Supports: deux sau-
va^r,es de sables. Gimier : un sauvage issant du même, la
massue d'or à la main.
I
252 ESPIVENT.
ESPIVENT, en Bretagne. La généalogie de cette
famille, imprimée au Dictionnaire généalogique héral-
dique, en 1761, est comme suit, d'après son arrêt de
maintenue d'extraction noble, rendu par le parlement
de Bretagne.
Guillaume Espivent est maintenu au rang des nobles
à la réformation de la noblesse de Bretagne, en 1427,
sous le rapport de la paroisse de Plélo, évéché de Saint-
Brieuc ; il y est désigné ancien et ne se arme poent. A la
réformation des nobles de la paroisse de Pordic, même
évéché, en 1441 , il est également maintenu avec la
même désignation, ancien et ne se arme poent ( Extrait
des registres de la Chambre des Comptes de Bretagne.)
I. Jehan Espivfnt et le susdit Guillaume furent du
nombre des gentilshommes et chevaliers du territoire de
Goëllo, évêché de Saint-Brieuc, qui prêtèrent serment
de fidélité à Jean V, duc de Bretagne, en 1437. ( Ex-
trait des registres de la Chambre des Comptes, et His-
toire de Bretagne, par dom Morice.)
Jehan comparut en outre au rang des nobles à la
montre générale de l'évêché de Saint-Brieuc, en 1477,
avec Pierre, Olivier, Robert et Rolland Espivent, sous
le rapport de la paroisse de Pordic ; et Geoffroy, Mo-
rice, Loys ou Louis, et autre Jean, sous celui de la
paroisse de Tremeloir limitrophe de Pordic. Rolland,
Charles et Robert Espivent avaient aussi comparu à une
autre montre, en 1475 , sous Pordic, et Geoffroy, Es-
pivent sous Tremeloir. Autre montre des nobles, en
1479, dans laquelle comparaissent, sous le rapport de
la paroisse de Pordic, Pierre, Olivier, Robert, Rol-
land Espivent; et sous Tremeloir, Morice et Louis Es-
pivent. Montre de Tannée 1480, où comparaissent Rol-
land, Robert et Olivier Espivent, sous le rapport de
Pordic; et Morice et Louis Espivent sous celui de Tre-
meloir. Dénombrement des nobles du même évéché ,
même année 1480, i3 août, auquel paraissent Morice
et Louis Espivent, demeurants paroisse de Tremeloir.
Montre générale des nobles, en 1483, où comparaissent
Pierre, Olivier et Robert Espivent, sous le titre de la
ESPIVfc:NT. . 25 3
paroisse de Pordic, de Morice et Louis Espivent sous
celui de Tremeloir. Dans les montres, comparus à
cheval avec désignation de leur armure. ( Extrait des
registres de la Chambre des Comptes de Bret. )
Jehan épousa Marguerite Boulais; de ce mariage sont
issus, entr'autres :
i.° Charles Espivent, dont l'article suit ;
2.° isabeau Espivent, mariée à Guillaume Gendrot
de la Mare-Colas, sous l'autorité duquel elle
reçut de son frère aîné son partage, le 4 fé-
vrier 1492.
II. Charles Espivent, seigneur de Mallebrousse , y
demeurant, paroisse de Pordic, fut maintenu noble à
la réformation de la noblesse, en i5i3, dans laquelle
on lui reconnaît la maison de Mallebrousse, et riy avoir
jamais vu demeurer que son père et ayeul quelx ont veu se
régir comme nobles personnes, et la maison de la Villesollo
ou Viilesotte en Tremeloir, que possède Charles Espi-
vent, noble ^ et qui avoit appartenu à Morice Espivent
Palmt, pareillement noble. { Extrait des registres de la
Chambre des Comptes de Bretagne. )
Il donna partage, le 4 février 1492, à Isabeau Espi-
vent, sa sœur, et lui en fit l'assiette le 26 avril 1493. Il
épousa Marie le Chat, laquelle Marie le Chat, dame Es-
pivent de Mallebrousse, arrenta, le 5 mars i543, à
Guillaume Bodin, deux pièces de terre. De ce mariage
vinrent :
I .* Thomas Espivent de Mallebrousse, dont l'ar-
ticle est ci-après ;
2.° Olivier Espivent, qui comparut au rang des
nobles à la montre tenue à Lamballe, les 3 et
4 juin 1543, sous le titre de la paroisse de Por-
dic, et y est désigné aussi du surnom de Malle-
brousse ;
3.° Pasquière Espivent, qui épousa Jacques Hal-
lenault de la Villecolvé, alliance citée dans l'ar-
rêt de maintenue d'extraction noble de la famille
Hallenault, à la dernière réformation de la no-
blesse, de l'année 1669. Elle mourut à Saint-
Brieuc, le 3o avril i533, et son corps fut porté
et enterré dans l'église de Tremeloir ;
4." Guillemette Espivent épousa François de Hil-
2 54 ESPIVENT.
lion des Douves, qui obtint, en i539, une sau-
vegarde à Jugon ;
5.** Heleine Espivent, épousa Gilles du Quellenec;
elle eut plusieurs enfants, entr'autres noble homme
Guillaume du Quellenec, seigneur du Carthier,
qui fut son fils aîné, héritier principal et noble,
suivant acte du 8 janvier 1 587.
Elle donna des terres à titre de rente censive,
le 16 octobre i556;
6.° Hervée Espivent épousa N Taillard de la
Villegoury, dont elle eut Jean Taillard, son
fils aîné, héritier principal et noble^ et sept
autres enfants. Elle fit son testament le 5 juin
i55i, stipulant des fondations pieuses à perpé-
tuité à l'église de Tremeloir, et que son corps y
fût enterré.
III . Thomas Espivent, seigneur de Mallebrousse,
dénommé, à la réformation de r535, sous le rapport des
deux paroisses de Pordic et de Tremeloir, sous la pre-
mière, quily vit noblement, qu'il possède la maison de
Mallebrousse ; sous la deuxième, qu'il se porte noble per-
sonne, qu'il possède la maison delà Villesotte, et qu'il est
seigneur de Mallebrousse. ( Extrait des registres de la
Chambre des Comptes de Bretagne.)
Il comparut aussi au rang des nobles du ressort de
Goëllo, sous le rapport de la paroisse de Pordic, à la
montre tenue à Lamballe en i5^3. Il donna partage à
Guillaume Hallenault, son neveu, en i535, et à ses
sœurs Hervée et Heleine Espivent en i55o, 3i mai. Il
épousa Anne du Bouesbouexel, dont il eut :
i." Yves Espivent, écuyer, seigneur de Malle-
brousse, qui donna partage, le 10 novembre iSyy,
à noble homme Charles Espivent, son frère ju-
veigneur, et le reçut à foi de juveigneurie, comme
est tenu de le faire, dit l'acte, juveigneur de no-
ble partageant noblement ;
2.^ Charles Espivent, 11° du nom, dont l'article
suit;
S.** Françoise Espivent, dame de Mallebrousse à
cause de l'acquisition qu'elle en avait faite d'Yves
Espivent, son frère, ainsi qu'il conste du contrat
de mariage de ladite Françoise, en date du
ESPIVENT. 255
i" mars ogo, avec noble homme Morice Nouël,
seigneur de la Perrière, fils puîné de défunt
écuyer Jean Nouël et damoiselle Catherine Ber-
thou , sieur et dame de Pillavoine et de la Ville-
hulin. Françoise Espivent fit son testament le
12 avril i6i5, par lequel elle assigne des rentes*
à perpétuité à V église de Pordic ; ordonne que son
corps j^ soit enterré, et que ses obsèques y soient
faites ainsi qu'il appartient aux nobles du pays ;
4.° Marie Espivent rendit aveu à la seigneurie de
Pordic , de la maison et lieu noble de la petite
Mallebrousse , en 1606, étant veuve d'Etienne
le Bigot , qui était troisième fils de Nicolas le
Bigot, et de Catherine Charier.
IV. Charles Espivent, II® du nom, épousa Jeanne
de Quelen ; ils vivaient à Mallebrousse en i566, sui-
vant acte du 23 novembre dite année, par lequel Charles
et sa femme achetèrent quatre pièces de terre, en Tre-
mcloir , pour la somme de vingt-quatre livres , que paya
ladite Jeanne de Quelen. De ce mariage ne vint que
Ysabeau Espivent, née le 4 avril 1 565 , et qui eut
pour parrain , en l'église de Pordic , François
Espivent. Elle fut assignée les 12 et i5 décem-
bre 161 3, à requête d'écuyer François Geslin ,
seigneur de Ponteillard , curateur des enfants
mineurs de feu noble homme Jacques Courson ,
seigneur de la Villecosteau , pour nommer avec
leurs autres parents un curateur à sa place , et
il est dit qu'elle demeurait en Tremeloir.
Branche de la Villecosteau.
<
I. Mathelin ou Mathurin Espivent, seigneur de la
Villecosteau. La preuve de ce degré a été reconnue sur
ceux qui suivent.
IL Louis Espivent, seigneur de la Villecosteau , com-
parut au rang des nobles de l'évéché de Saint-Brieuc ,
paroisse de Tremeloir , aux montres des années 1477 ,
1479, 1480 et 1483, avec désignation d'armure et à
cheval ; suivant extrait des registres de la Chambre des
comptes, qui comprend aussi, 1.° le dénombrement
256 KSPiVEiNT.
des nobles de la même paroisse de Tremeloir , ressort de
Goëllo, du i3 août 1480, où comparaît ledit Louis
Espivent ; 2.° la réformation des nobles du susdit évê-
ché, même paroisse, de l'an i5i3, où Louis Espivent
fut reconnu noble et posséder la maison et estaige qui ap-
partint à Mathelin Espivent. Il fit son testament, qui se
trouve relaté dans le partage noble de sa succession , le
27 novembre i5i6, à cause d'une pièce de terre qu'il
assigna à dom Lucas Espivent, son second fils, pour
dire une messe pour lui , tous les quinze jours , durant
la vie dudit Lucas. 11 eut de son mariage avec Jeanne
Courson :
1.^ Allain Espivent, dont l'article suit;
2.° Dom Lucas Espivent, prêtre, qui fit diffe'rents
acquêts, les 2 novembre 1529, 8 juillet i53j ,
3i mai 1545 , et e'change d'héritage avec Jacques
Espivent son neveu, le 19 avril iSSy;
3.° Jeanne Espivent, qui épousa Guillaume le
Borgne, sous l'autorité duquel elle reçut son
partage, en i5i6 et i535 ;
4.° AUiette Espivent, mariée à Pierre Eon ;
5/ Marguerite Espivent, mariée à Jean Geslin ;
6." Mathelin ou Mathurin Espivent, II' du nom,
qui continue la filiation ci-après.
III. Allain Espivent, fils aîné, héritier principal et
noble, donna partage à ses cadets le 27 novembre i5i6,
dans le bien de leur père, et le i5 mai 1 53 5, dans le
bien de leur mère. Il fit un acquêt le 17 octobre 1 5 18,
et un arrentement le 22 janvier 1519. Il épousa Marie
DoUo, fille de Yves DoUo et d'Alliette le Picquart. De
ce mariage vinrent :
i.° Jacques Espivent, dont l'article suit;
2.° Pierre Espivent, qui épousa Jeanne Boullais;
3.* Françoise Espivent, mariée à Jean Taillard ;
4.° Jeanne Espivent.
IV. Jacques Espivent , maintenu à la réformation
de 1 535 , y est déclaré gentilhomme et posséder la terre de
la Villecosteau, (Extrait des registres de la Chambre des
Comptes de Bretagne.)
Il comparut au rang des nobles à la montre tenue à
Lamballe en 154?, rendit aveu de sa terre de la Ville-
ESPIVENT. 257
costeau le 8 juin 1546 et était mort avant le 28 octo-
bre i553 , laissant de son mariage avec Jeanne Courson
de la Villeneuve, deux filles :
i.° Ysabeau Espivent, fille aînée, héritière prin-
cipale et noble, qui donna partagea sa sœur le
18 juillet 1 5 68, et épousa, le 21 décembre de la
même année, Rolland Courson de Kernescop.
(Vqye:{ dan^ la réformation dernière , année 1669,
l'arrêt de maintenue d'ancienne extraction de la
maison de Courson.) C'est la troisième alliance
avec cette famille ;
2." Jeanne Espivent , dame de Surlaville en Tre-
meloir, mariée à Jean Nicol , d'une famille
noble, dont une Ysabeau Nicol épousa Jacques
Gesliti , lequel avait pour trisaïeule autre Jeanne
Espivent , ainsi que le tout conste de l'arrêt de
maintenue à la dernière réformation , année
1670, de Geslin de Surlaville en Tremeloir, bran-
che de la maison de Geslin de Tremergat, qui
a donné un président de l'ordre de la noblesse
aux états de Bretagne en 1784.
Branche cadette de la Villecosteau.
III. Mathelin ou Mathurin Espivent, II* du nom,
sixième enfant de Louis Espivent et de Jeanne Courson ,
reçut dans sa minorité son partage en i5i6, sous l'auto-
rité de son frère aîné , qui le lui donnait en même tems
qu'à ses sœurs , et reçut , lors de l'autre partage noble
en i535, les biens de sa mère, desquels il rendit aveu,
en i55i , à la seigneurie de Pordic. Il était mort avant
le 2 février 1578. Il fit, encore jeune, le 3 mars 1620,
une espèce de testament pour s'assurer des prières après
sa mort ; pourquoi il assigna une rente de trois boisseaux
de froment , grande mesure de Goëllo. Il eut de son
mariage avec Marie Taillard (^troisième alliance avec
cette famille) :
IV. François Espivent , de la Villetrouble , son héri-
tier principal et noble, qui désigna le douaire à sa mère
le 22 novembre i566; rendit aussi aveu à la seigneurie
de Pordic, qui le reporta au Roi dans ceux qu'elle ren-
2 58 ESPIVENT.
dit en février 1578 et 12 avril i583. Il atténua sa for-
tune en 1604 et 16 14, par des procès contre e'cuyer
Guillaume PouUain ^ sieur du Pontlo, écuyer le Fores-
tier de la Villeslin et de laHazaie,et contre le chapitre
de la cathédrale. Il épousa Anne d'Arcelles de la Coul-
draie, en la paroisse de Plaintel , près Saint-Brieuc. De
ce mariage sont issus :
i.° Jean Espivent, dont l'article suit:
2.° Olivier, mort sans postérité;
3.° Hélène et Alliette Espivent , jumelles nées à
Saint-Brieuc , le 22 mai 1594; la première épousa
Jacques le Bigot.
V. Jean Espivent, II" du nom , seigneur des Aul-
nais, donna à titre de rente censive , le 17 août 1628 ,
une pièce de terre , qui avait appartenu à Mathurin
Espivent II®, et qui avait fait partie du douaire de Marie
Taillard , femme du dit Mathurin. Il était mort avant le
3 mai 1629. Il avait épousé Marguerite Sorres, dame de
la Villesboisnet , en la paroisse de Quessoy, près Saint-
Brieuc; ses enfants furent :
1.° Louis Espivent des Aulnais, né à Saint-Brieuc,
le 3 novembre 161 3 , qui épousa Jeanne Clé-
ment_, dont il eut :
a. Louis Espivent , mort en 1669, sans pos-
térité, ce qui a fait tomber en quenouille,
une deuxième fois , l'aînesse de la famille ;
b. Marguerite Espivent , qui épousa Alexis
Taillandier du Chêne Planté;
c. Marie Espivent , mariée à Jean le Saulnier
du Bocquélo ;
d. Jeanne Espivent , mariée à Pierre Du-
crest;
e. Anne Espivent ^ mariée à écuyer Berthelot
des Grands Clos;
2.° Jean Espivent, dont Tarticle suit ;
3." Gilles Espivent, baptisé en l'église cathédrale,
et eut pour parrain Allain le Forestier de la
Hazaie.
VI. Jean Espivent, III* du nom, seigneur de
la Villesboisnet , né à Saint-Brieuc le 24 octobre
1614, eut son aïeul, François Espivent, présent à son
ESPlVtiNT. 239
baptême; il reçut aveu le 9 octobre 1642, du coavenant
nommé des Gatteix, qui lui appartenait, en la paroisse de
Plaintel; il mourut à Saint-Brieuc , et fut enterré de
même que sa femme dans l'église de Saint-Michel, sous
une des tombes de la famille. Il avait épousé Jeanne
Couëssurel, qui le rendit père de :
i." Guillaume Espivent de la Villesboisnet , dont
Particle est ci-après :
2° Louis Espivent des Gatteix , qui épousa
Anne le Coniac ; il n'eut qu'une fille, Jeanne
Louise Espivent, dame des Noës, morte religieuse
en 1766 ;
3.® François Espivent de Grandmaison, né à Saint-
Brieuc, épousa Hélène Lemesle, il eut de ce ma-
riage :
a. Louis Espivent, écuyer, né à Saint-Brieuc,
qui épousa à Nantes , Marie le Bernier ,
dont il eut Louis et Julienne Espivent ;
Louis se fit religieux augustin, et Julienne
épousa à Nantes, en rySS, Louis Fresneau
de la Couronnerie. Jean Espivent, oncle et
tuteur desdits Louis et Julienne Espivent
payait encore pour eux , la capitation à
Saint-Brieuc^ au rôle de la noblesse en
1732;
b. René Espivent, né à Saint-Brieuc le 3 sep-
tembre 1681 , épousa demoiselle Gendrot
des Rosais, c'est la deuxième alliance avec
cette famille; il eut quatre filles, dont deux
vivaient âgées, à Saint-Brieuc, peu d'années
avant la révolution ;
c. Julien Espivent, écuyer, seigneur de Grand-
maison, mort avant 1710, sans postérité.
d. Jean Espivent, né à Saint-Brieuc, le i3
août 1687. Le taux de sa capitation au
rôle de la noblesse dudit Saint-Brieuc ,
n'était que de 4 livres. Il eut pour parrain,
écuyer Louis Espivent, et pour marraine de-
moiselle Anne EspivQnl,enprésence deplusieurs
autres notables de distinction, que le registre
ne nomme pas. Il mourut aussi sans pos-
térité.
26o ESPIVENT.
e. Deux filles, qui n'ont point laissé d'enfants
de leur mariage, l'une avec M. le Hodé de
Lagrange, l'autre avec M. Bérard du Bellet,
sieur du dit lieu.
VII. Guillaume Espivent , écuyer , seigneur de
la Villesboisnet né à Saint-Brieuc le 8 novembre lôBy,
acquit le i3 avril 1672, le fief de l'Epine-Ormeaux, et
quelques années après, la terre noble de Perran. Il
mourut âgé de 54 ans , et fut enterré dans l'église de
Saint-Michel de Saint-Brieuc , sous une des tombes de
la famille. Il avait épousé Jeanne Mire, dame du Plessis,
qui fit plusieurs dons pieux, par l'assiette de différentes
rentes, à l'hôpital et à l'église ; elle mourut le 1 1 janvier
1720, et fut enterrée aussi dans l'église de Saint-Michel;
ses enfants furent;
i.° Denis Espivent, né à Saint-Brieuc, le 9 octo-
bre 1670, garde-du-corps du Roi, dans la com-
pagnie de Duras, décéda à Saint-Domingue, le
23 août 1701, sans avoir été marié;
2.° Antoine Espivent de la Villesboisnet, dont l'ar-
ticle suit ;
3.** Anne-Jeanne Espivent, née à Saint-Brieuc,
le 9 décembre 1672, épousa Julien Bossinot du
Mottay;
4.** Jeanne-Louise Espivent , née à Saint-Brieuc,
le 19 juin 1676, épousa Louis Elias de Siathens,
conseiller du Roi, commissaire de la marine.
VIII. Antoine Espivent, chevalier, seigneur de la
Villesboisnet, né à Saint-Brieuc le 29 novembre 1680,
fils aîné, héritier principal et noble , lors du ' partage
noble, en date du 27 mai 1724, de la succession de ses
père et mère, partagea ses neveux et nièce , Pierre ,
Guillaume et Louise Bossinot , enfants d'Anne-Jeanne
Espivent ; assista dans l'ordre de la noblesse, aux états de
Bretagne, en 1736 et 1760. En 1738, la ville de Nantes
le choisit pour échevin et juge-consul. Il mourut en
cette ville le 29 mai 1761. H avait épousé à Saint-Malo,
Céleste-Angélique Bossinot, de laquelle il eut :
I .° Pierre-Antoine Espivent de la Villesboisnet ,
dont l'article est ci-après ;
2.* Julien, chevalier d'Espivent, né à Nantes, le
ESPIVEiNT. 261
17 octobre 1725, qui assista aux états de Bre-
tagne, dans Tordre de la noblesse en 1750, 1752,
1754, 1758 et 1760. et mourut à Nantes^ le 21
septembre 176^. Sa succession fut collatérale ;
3.** Antoine -Guillaume Espivent de Perran , qui
forme la branche de Perran , rapportée plus
bas ;
. 4.° Denis-Jean Espivent de la Valleguevraie, né à
Nantes le 14 décembre 1732, assista dans l'or-
dre de la noblesse aux états de Bretagne de
1758, 1760, 1764, 1780 et tenues suivantes dans
lesquelles il était de la commission de la chiffra-
ture ; il émigra et fit la campagne de 1792,
dans les compagnies d'infanterie de la noblesse
de Bretagne. Il est mort à sa terre de l'Ecurais
en Prinquiau, évêché de Nantes, le 7 septembre^
1808. Il avait épousé Emélie-Louise Danguy,
fille de messire Jacques Danguy, seigneur de
Vue, et de Louise le Flo de Tremelo. De ce ma-
riage vinrent ;
a. Deux fils morts jeunes ;
b. Emilie Espivent de la Villeguevraie, mariée
en 1782, à M. Claude- Germain -Louis ,
chevalier de Besné, officier au régiment de
Dauphiné ;
c. Marie Espivent de la Villeguevraie, mariée
le 10 mai 1796, à M. Jean-François Thom-
son capitaine de la garde nationale, depuis
le gouvernement du Roi ;
d. Aimée Espivent de la Villeguevraie ,
épouse de François Espivent, son cousin
germain ;
5." Anne-Julie Espivent de la Villesboisnet , née
à Nantes, en 1726, épousa en 1747, M. Bona-
venture Guy, chevalier, seigneur de Mareil,
ancien officier d'infanterie.
IX. Pierre- Antoine Espivent, chevalier, seigneur de
la Villesboisnet, né à Thouaré, près Nantes, le i5 mai
17 19, assista aux états de Bretagne, dans l'ordre de la
noblesse en 1732, (avant l'âge de 25 ans que l'ordon-
nance du roi, du 26 juin 1736, a depuis fixé pour
l'entrée, séance et voix délibérative aux états) et à ceux
4enus en 1752, 1754, 1760, 1704 et 1780, à la tenue
2 02 ESPIVENÏ.
de 1764 par délibération du 26 décembre, il fut de la
commission du commerce. Ainsi que son père, la ville
de Nantes le choisit pour juge consul et cchevin , en
1753. Il partagea ses cadets le i5 juillet 1761, et mourut
le 2 février 1785. 11^ avait épousé Elisabeth-Geneviève
Montaudoin , fille d'écuyer Montaudoin de Launay ; de
ce mariage sont issus :
I .° Antoine-Anne Espivent, dont Farticle suit ;
2." Pierre-Sébastien-Daniel Espivent, chevalier de
la Villesboisnet, seigneur de la châtellenie de
Crossac et de Belébat, né à Nantes, assista dans
l'ordre de la noblesse aux états de Bretagne, de
T780, 82, 84, 86 et 88. Il assista aussi le 3o juillet
1788, avec la députation des 21 bretons présidés
par Févêque de Dol, à l'audience de sa majesté
Louis XVI, à Versailles. Il fut chargé des paquets
de la députation pour les neuf chambres inter-
médiaires de la province; était, en avril 1789, un
des 912 gentilshommes à Saint-Brieuc, où le
roi avait convoqué les deux premiers ordres de
la province de Bretagne, et fut chargé du
greffe de la noblesse bretonne, cantonnée à
Witlick, près Go bien tz ; fit la campagne de 1792
dans les compagnies à cheval de la noblesse de
Bretagne; en juin 1795, il fut incarcéré à Paris,
détenu au secret pendant 35 jours, pour la cause
du roi et des princes. Il a épousé à Wurspledon-
Sarcy, en Angleterre, par contrat du 19 février
i8o5, que daigna signer S. A. S. [monseigneur le
prince de Condé , Sophie-Jeanne-Louise Bedeau
de l'Ecochère, née à Nantes, fille de M. Guil-
laume-Laurent Bedeau j chevalier seigneur de
l'Ecochère, chevalier de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis, qui a fait plusieurs campa-
gnes, tant dans l'armée de M. le prince de Condé
que dans d'autres corps , et de Sophie-Jeanne-
Marie du Breil du Bucon. De ce mariage avec
Sophie de l'Ecochère, sont nés paroisse de Saint-
Luke, à Londres :
a. Sophie Espivent de la Villesboisnet ;
b. Pierre Espivent de la Villesboisnet ;
c. Artur Espivent de la Villesboisnet ;
ESPIVENT. 263
d. Guillaume Espivent delà Villesboisnet ;
e. Henry Espivent de la Villesboisnet ;
f. Antoinette Espivent de la Villesboisnet;
g, Daniel Espivent delà Villesboisnet.
3.® Rose Victoire Espivent delà Villesboisnet, née
à Nantes, épousa le 26 juin 1781, M. LouisDu-
tressay, chevalier, seigneur de la Sicaudais, an-
cien officier au régiment de Bourbon .
X.Antoine-Anne Espivent, chevalier, ne' à Nantes,
le 21 octobre 175 1, conseiller au parlement de Bre-
tagne en 1780, mort à Nantes le 3 juillet 1806; avait
épousé le 26 août 1789, Magdeleine-Françoise de
Ghevigné, chanoinesse de l'Argentière, appelée Hen-
riette, de son nom de chanoinesse, dans la généalogie de
la maison de Ghevigné, tome 7 du présent nobiliaire. De
ce mariage sont issus :
r.° Antoine Henry Espivent, dont \
l'article suit; nés à Nantes.
2." Achilles Espivent, mort jeune; [
3.® Henriette Espivent ; )
XL Antoine - Henry Espivent, chevalier, né à
Nantes, reçu conseiller-auditeur à la cour royale de
Paris en I 8 i5.
Branche de Perran.
IX. Antoine - Guillaume Espivent,' chevalier sei-
geur de Perran, fils puîné d'Antoine Espivent de la
Villesboisnet et de Céleste-Angélique Bossinot né à
Nantes le 2 septembre 1731, assista aux états de Bre-
tagne, dans l'ordre de la noblesse en 1758, 1760, ^1764,
1780 et tenues suivantes, jusqu'à la révolution ; il émigra
avec sa femme et ses enfants ; il mourut à Telgle près
Munster, en Westphalie, le 26 janvier 1795, et sa femme
à Brunswick, le 22 avril 1799 ; il avait épousé Marie-
Magdeleine Danguy , sœur d'Emélie - Louise Danguy
citée plus haut; il eut de ce mariage :
i."* Antoine Espivent de Perran, capitaine de fré-
gate, chevalier de Saint-Louis; entré aspirant-
garde-de-la-marine , en 1781 , était au combat
264 ESPIVENT.
de l'armée navale, au siège de Gibraltar, en
1782, a continué le service de la marine, jusqu'à
rémigration en 1791, il fit alors la campagne de
1792, dans le corps de la noblesse bretonne cava-
lerie, puis servit successivement dans le régiment
du prince de Rohan, infanterie, et dans le cadre
du prince de Léon, sous les ordres de S. A. R.
Monsieur, comte d'Artois, à l'île Dyeu, d'où
il est entré en France 1795, par Quiberon, fut
employé chef de canton ( rang de lieutenant
colonel), dans l'armée royaliste, commandée
par le vicomte de Scépeaux, où il eut le comman-
dement de sept paroisses près Nantes; enfin ayant
été arrêté sous le gouvernement directorial, il a
subi le jugement de deux commissions militaires
pour être fusillé comme émigré, l'une à Nantes,
Tautre à la Rochelle, et il s'est évadé par-dessus
les remparts de la citadelle de Tîle dOléron ,
après trois ans d'existence dans les prisons.
lia épousé à Nantes, en 1804, Anne-Marie-
Josephe Desgrées de Lesné, cousine germaine du
comte Desgrées Dulou, qui a été président de
la noblesse aux états de Bretagne. Il a eu de ce
mariage :
a Louise-Marie-Antoinette ^
Espivent de Perran ;
b, Anne-Marie-Louise Espi-
vent de Perran : } nés à Nantes.
c. Antoine-François Espi-
vent de Perran, mort au
berceau ;
2.° François Espivent de Perran, aussitôt son
retour, en 1792, d'un voyage sur mer, vint à
l'armée des princes; mais arrivé au moment où
l'armée était licenciée, il s'exposa à rentrer en
France, laissant à son père, à sa mère et à ses
sœurs, pour les aider à subsister, l'argent qui
venait d'être le produit de ses voyages de mer,
quoiqu'il sut ne devoir rien trouver en France
de leur fortune entièrement séquestrée et depuis
totalement vendue. Il a épousé, le 8 juin i8o3.
ESPIVENT. 265
Aimée Espivent de la Villeguevraie, sa cousine
germaine, dont il a :
a. Aimée Espivent de Perran; '
b. Denis Espivent \ j
de Perran, f . I
c. Fanny Espivent J^^^^^^^^^ nés à Nantes,
de Perran, ) 1
d. Joséphine Espivent de \
Perran ; J
3/- Louis Espivent de Perran, chevalier de Saint-
Louis, ci-devant officier au régiment de Piémont,
infanterie, a fait, depuis 1791, plusieurs campa-
gnes dans les compagnies de chasseurs nobles de
l'armée de monseigneur le prince de Condé, puis
a servi, i.<* dans le régiment de Rohan ; 2." dans
le cadre du prince de Léon sous les ordres de S.
A. R. Monsieur, comte d'Artois, à l'île Dyeu d'où
il est aussi entré en France, par Quiberon dans
l'armée royaliste du vicomte' de Scépeaux, où il fut
fait chef de canton ( rang de lieutenant-colonel ) ,
commandant, comme son frère, sept paroisses
près Nantes; il est, depuis 1816, capitaine adju-
dant de la place de cette ville. 11 a épousé à
Nantes, en 1800, demoiselle Renée-Olive- Hya-
cinthe Douviile, fille de M. Douville, chevalier
de Saint-Louis, capitaine des vaisseaux du Roi,
qui a émigré et fait campagne dans les compagnies
d'infanterie du corps de la marine ; de ce mariage
sont issus :
a, Anastasie Espivent de Perran, née à Nantes ;
b. Louis Marie Espivent de Perran , né à
Guérande, élève du roi à l'école militaire de
la Flèche.
4.® Charles Espivent de Perran , né à Nantes ,
ayant émigré, a servi dans les chevau-légers
en cantonnement à Neuwied , près Coblentz , se
retira pour cause de maladie, se rallia en-
suite à l'armée de M. le prince de Condé,
où étant retombé malade, il quitta de nouveau
le service du roi, et mourut à Juliers, dans le
duché de Clèves, le 7 janvier 1794 ;
266 DK FADATE DE SAINT-GEORGES.
5." Désirée Espivent de Perran, née à Nantes ;
épousa en émigration M. de Saint-Alban de
Beaumefort , français émigré, chevalier de
Saint-Louis, et major de la place de Verdun sous
Louis XVI ; elle est morte à Brunswick le 8
septembre 1799, sans postérité;
6.** Magdeleine Espivent de Perran, née à Nantes,
émigrée aussi avec ses père et mère, est morte*
à Brunsvvick le 23 mars 1796, ayant eu les
jam^bes gelées sur un chariot, en fuyant l'appro-
che deTarmée des républicains, qui s'avançait en
Allemagne.
Cette famille est encore alliée dans sa province à celle
de Boisgelin, par le mariage de Allain de Boisgelin,
avec Françoise Espivent , alliance articulée darfs l'arrêt
de maintenue d'ancienne extraction de la maison de
Boisgelin à la dernière réformation de la noblesse, qui eut
lieu en 1668, et à celle de Ghesneau de la Vieuxville et
de Mont-Louis , ainsi qu'il conste simultanément du
contrat de mariage, fait en la ville de Tréguier, le 17
décembre 1575, entre messire François de Ghesneau de
la Vieuxville, escuyer , baron de Bordebure etc., et de-
moiselle Jeanne Espivent, dans lequel contrat se trouvent
dénommés, feu noble homme escuyer d'Espivent, gentil-
homme de la maison du roi de Navarre, noble homme
Espivent, escuyer, et Louis d'Espivent, escuyer, cor-
nette des gendarmes de la garde du Roi.
Armes : d'azur, à la molette d'éperon d'or, en abîme,
accompagnée de trois croissants du même, deux en chef,
et un en pointe. Supports: deux griffons.
DE FADATE DE SAINT-GEORGES, famille noble,
originaire d'Italie, naturalisée en France, au milieu du
seizième siècle, époque où elle s'établit dans la province
de Berri.
I. Jean de Fadate, né à Crémone, en Italie, ca-
pitaine d'une compagnie de chevau - légers dans les
troupes italiennes venues en France au secours de Fran-
çois I", mourut en Italie, laissant un fils :
DE FADATE DE SAINT-GEORGES. 267
II. Baptiste de Fadate , ecuyer , seigneur de Va-
rennes f homme d'armes au service de France , natura-
lisé par lettres-patentes du roi Charles IX, du 6 février
i563. Il épousa, i.° par contrat du 20 juillet i56i ,
Catherine Carré, fille de Louise de Boisey, avec laquelle
il transigea, le 6 février iSyi ; 2.^ par contrat du 9 fé-
vrier de la même année 1571, Françoise de Puygirault;
3.** N.... de Coquilleray. Il eut de sa première femme :
I.** Jacob, dont l'article suit ;
2." Camille de Fadate, vivante en i5yi ;
3.° Anne- Louise de Fadate, qui vivait en 1571.
Elle transigea avec son père^ le 10 février 1584.
III. Jacob DE Fadate, seigneur de Varennes et de
Saint-Georges , successivement homme d'armes , capi-
taine d'une compagnie de gens de pied, enseigne de la
compagnie colonelle dans le i;égiment de Vatan. Il obtint
des lettres-patentes du roi Henri IV, du 17 mars 1600,
à la suite desquelles est un arrêt de la cour des aides de
Paris, portant confirmation de la noblesse de son père ,
sur quoi il fut tenu de justifier, dans la quinzaine, sa
noblesse de race , devant le procureur-général de ladite
cour des aides de Paris, et les habitants de la paroisse
de Saint-Georges, dans une enquête faite le 19 décem-
bre de la même année t6oo, pardevant le lieutenant en
l'élection de Châteauroux , en Berri , en exécution de
l'arrêt précité , enquête où paraissent comme témoins ,
six gentilshommes des plus qualifiés du pays, sont rap-
portés les services et actions militaires de Jean, de Bap-
tiste et de Jacob de Fadate. Il avait épousé, par contrat
du I" février 1584, Philiberte le Comte, dont il eut
cinq enfants :
i.** Noël de Fadate, marié avec demoiselle d'Es-
courneau. On ignore sa destinée ;
2.® Michel, dont l'article suit;
3.* Marie de Fadate, mariée à Pierre-Armand,
seigneur de Bounade ;
4.° Marie-Anne de Fadate , épouse de Josse de
Bolimande, seigneur d'Oishoy ;
5.* Jeanne de Fadate, mariée à Charles de Boisey,
écuyer, seigneur de Chastelanie.
IV. Michel de Fadate , écuyer , seigneur de Saint-
i5, 18
268 DE FADATE DE SAINT-GEORGES.
Georges, e'pousa , i.* par contrat du 20 mai 1624,
Louise de Trochet, dont il n'eut point d'enfants. Ils se
firent une donation mutuelle le 20 février 1645; 2.** par
contrat du 22 avril i652, Marie Dalot , dont il eut
un fils unique :
V. François de Fadate , écuyer , seigneur de Saint-
Georges , qui s'allia, i." en 1686, avec Anne Bezan ,
morte sans enfants, 2.° le 11 février 1708, avec Jeanne
Chasteloin, dont il eut trois fils. Il fut maintenu dans
sa noblesse par jugement de M. Fouliès , commissaire
départi en la province de Berri, le 10 de'cembre 171 5,
oti sont relatés tous les titres filiatifs de cette famille. Ses
enfants furent :
I.* Jacob de Fadate, lieutenant de dragons, tué
à la bataille de Guastalla, en Italie, en 1734;
2.** Claude- François, dont l'article suit ;
3.° Jean de Fadate, mort sans alliance.
VI. Claude- François de Fadate de Saint-Geor-
ges, seigneur de Saint - Georges - sur - Arnois , d'abord
enseigne dans le régiment des Landes , infanterie , en-
suite garde-du-corps du Roi, épousa, en 1732, Anne
Chapozet, dont il eut trois fils :
I." Jean-Baptiste de Fadate, garde-du-corps du
Roi, capitaine de cavalerie, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint- Louis , mort sans
alliance ;
2.** Claude- François de Fadate, garde-du-corps
du Roi, capitaine de cavalerie, chevalier de l'or-
dre royal et militaire de Saint-Louis;
3 .® Jacques, dont l'article suit.
VII. Jacques de Fadate , chevalier , seigneur de
Saint-Georges, né le 28 décembre 1740 , chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , sous-lieute-
nant des gardes-du-corps, mestre de camp de cavalerie ,
est mort à Sadow, en Volhynie, en émigration , ie 27
mars 1799, général-major au service de Russie, maré-
chal des camps et armées du roi de Fraace , sous-aide-
major des gardes-du-corps. Il avait épousé , en 1774,
Anne-MélanieHarlan. De ce mariage sont issus :
DE GRASSE. 269
I.* Philippe-Charles-Georges de Fadate, né le 22
septembre lyyS, mort le i3 décembre 1776;
2." Charles-Jacques, dont l'article suit;
3.* Augustin-Abdon de Fadate, né le 5 août 1780;
4.'> Louis-Jean de Fadate, né le 26 novembre
1781;
5.* Angélique- Victoire de Fadate, née le 8 octo-
bre 1777, morte le 4 octobre 1778.
VÏII. Charles-Jacques de Fadate de Sai<it-Geor-
GES, né le 2 juillet 1779, maire de la ville de Troyes , a
épousé, le 3o avril 1800, dame Aimée-Geneviève-Thi-
mothée de Feu de la Motte, fille de M. Feu de la Motte,
mousquetaire. De ce mariage sont issus :
i." Jacques-Thimothée de Fadate de Saint-Georges,
né le 18 février 1801 , garde-du-corps du Roi;
2.® Edme-Jacques de Fadate de Saint-Georges,
né le 2 juillet 1802 ;
3.* Auguste-Jacques de Fadate de Saint-Georges,
né le
4.® Eugène-Jacques de Fadate de Saint-Georges ,
né le
5.° Aimée-Bathilde de Fadate de Sajnt-Georges ,
née le 3o août i8o5.
Armes: d'or, au chevron de gueules, accompagné
de trois tourteaux du même; au chef d'azur, chargé de
trois fleurs de lys d'or. L'écu timbré d'un casque taré de
front et fermé, orné de ses lambrequins.
DE GRASSE, illustre et ancienne maison de Pro-
vence , qui a possédé la ville d'Antibes dès le dixième siè-
cle, en titre dQ principauté et de comté (i) , et a. donné
son nom à la ville de Grasse , à trois lieues de la pre-
mière, vers le douzième siècle (2), sur laquelle elle avait
encore des droits en 1720.
(i) Expilli, Dictionnaire géographique des Gaules et de la
France^ tome I, page 207.
(2) Ibidem, tome III, pageGSG.
270 I>K GROSSE.
Une antique tradition, fondée sur des monuments his-
toriques , porte que cette maison est issue des anciens
seigneurs souverains d'Antibes, puînés des comtes de
Provence, de la première race; et cette illustre origine
est encore justifiée par la possession de terre.
Considérée sous le rapport des services et de Tillustra-
tion j la maison de Grasse est une des plus distinguées du
royaume. Elle a donné nombre d'officiers-généraux ,
des maréchaux-de-camp, des conseillers-d'état , des gé-
néraux des galères , des maréchaux de Sicile , des capi-
taines de vaisseaux, des amiraux et chefs-d'escadre , des
gouverneurs de places, des ambassadeurs, des chevaliers
de l'ordre du Roi, des chevaliers de Tordre du Temple;
des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou
de Malte , au nombre de plus de quarante , tant cheva-
liers , commandeurs , baillis , prieurs , qu'autres digni-
taires de cet ordre; à l'église, elle a donné cinq évêques
d'Antibes , deux de Grasse , et un évêque de Vence , puis
d'Angers,
Parmi les nombreuses possessions qui sont entrées
successivement dans cette maison , soit en Provence ,
soit en l'Ile de-France , soit en Picardie , et en d'autres
provinces, on remarque les comtés, baronnies, villes,
terres et seigneuries d'Amirat, d'Ampus, d'Antibes,
du Bar, de Bornes, de Briançon , de Cabris, la vallée
de Calian , Cannaux , Collets , Gourmettes , EscragnoUe ,
Flassans , Flayosc, Flins , Gars, la Geneste, les Jon-
chères, Limermont, Magagnosc , la Malle, le Mas,
Mondreville , Montauroux , Montblanc , Mouans, Ro-
quefort , le Rouret , Saint-Césaire , Saint-Laurent ,
les lies Sainte-Marguerite, Saint-Paul, Sartoux, Sera-
non , Soleillas , Taveron , Thorène , Tilly , Valauris ,
Valettes, Verrayon, etc. , etc.
Cette maison tient, par ses alliances, aux races les
plus anciennes et les plus puissantes. Elle a l'honneur
d'avoir des parentés avec la plupart des maisons souve-
raines, et d'' appartenir à la famille royale de France,
selon les termes des lettres-patentes touchant la mou-
vance du comté de Bar, données par le roi Louis XV,
en 1773, lesquelles nous relaterons plus loin. Mais indé-
pendamment de ces illustres consanguinités, elle est en-
core alliée en ligne directe aux maisons des Achard de ^
Ferrus, d'Agoult de Saillans , d'^//a^oma-Mérargues ,
DE GRASSE. 271
d'Andréa, d'Astoaud de Mars, d^Aube de Roquemar-
xinQ, dQ Barras de Mirabeau, do Baschi d'Estoublon, des
Baux, de la maison des princes d'Orange, de Beuil, de
B laças , de Brancas , des comtes de Forcalquier , de
Brandis d'Auribeau, de Bruni de Castellane , de Cas-
tellane, vicomtes de Salerne, aux marquis de Grimaud
et de Saint-Juers, de Castillan de Beine, de Chabaud
des Tourettes, de Clapiers, barons de Greoux, de Co-
vet , marquis de Marignane, de Cresp de Saint-Gesaire;
d'Esclapon, d'Esparron, de Fabri , marquis de Fabre-
gues, de Flotte d'Agoult, de Foix, des comtes de Fré-
jus , de Gaufridé, barons de Trets, de Giraud du Bruc,
de Glandevès, de Grimaldi, des princes de Monaco; aux
comtes de Beuil, aux marquis de Gorbons, barons de
Gagnes, et aux seigneurs du Revest ; de Hallenconrt de
Limermont et de Dromesnil, en Picardie, de la Hogue ,
seigneurs de la Hogue, en Normandie, d'Isoard de Ghé-
nérelles ; de Lascaris de Vintimille de Tende, des comtes
de Marseille, de Laurent, de Louancy, de Marseille, des
comtes de Vintimille et aux branches de Fos, de Signe et
d'Oilioules; d'Oraison, barons de Gadenet dOrnano , de
Perui:{is , de Pontevès, de Garces ; des comtes de Pro-
vence ; du Quesnel de Goupigni, de Qiiiqueran ; de Beau-
jeu, de Reilhane, de Renaud d'AUein, de Requiston
d'Alons, de Rodulph de Limans et de Ghàteauneuf, de
Rouxel de Médavi, de Russan, de Sabran, barons de
Beaudinar, de Savoie, des princes d'Achaie, le sénéchal
de Garcado, de Simiane ; de Villemurs, barons de Ville-
murs, de Villeneuve, aux branches des Arcs, de Vence,
de Trans, de Tourettes, de Garros, de Seranon, de
Baraine, de Vaucluse et de Bergemont.
G'est à la pieté des seigneurs de cette maison, à leur
munificence envers l'abbaye de Lerins, que l'on doit la
preuve de leur origine, transmise jusqu^à nous, depuis
la fin du dixième siècle.
I. Rodoard, le premier connu par titres, vivait en-
core en 993. Il est dit, dans les capitulaires de Lerins,
princeps Antipolitanus ad domino Guillelmon secundo co-
mités Arelatensis creutus. Les mêmes capitulaires nous ap-
prennent le nom de sa femme Alajarde, fille de Guil-
laume, comte de Provence, qui lui donna en souverai-
neté Antibes, vers l'an 960, et la moitié des terres du
'f
2y2 I^E GRASSE. •
diocèse (i). Il est fait mention de lui dans une charte de
donation, faite par Balieldis, au monastère de Saint-
Victor-lès-Marseille. Les enfants de Rodoard et d'Ala-
jarde, nommés dans les cartulaires de Lérins, sont :
I.® Gauceran, dont l'article suit;
2.® Guillaume, appelé Gruette, à cause de son long
cou, religieux à Lérins en 990 (2). Il s'était pré-
cédemment marié, et avait eu deux enfants :
a. Pierre, moine à Lérins, puis évêque d'An-
tibes ;
b. Une fille, qui donna au monastère de Lé-
rins ce qu'elle avait eu pour sa dot, sur la
terre de Valauris.
3." Oda, qui fut mariée à Pierre Signerius.
II. Gauceran, fils aîné de Rodoard, lui succéda, et
obtint du comte de Provence, l'autre moitié du diocèse
d'Antibes, pour l'entier paiement de la dot de sa mère.
Il est qualifié prince de la comté d'Antibes, et comte d'An-
tibes, dans les cartulaires de Lérins, dans ÏEtat ecclé-
siastique de Provence , par Louvet, t. II, p. 897, et dans
le Gallia Christiana, t. III, p. ii5o et 1210. Il donna,
en 1007, la terre de Pierrefeu, au monastère de Lé-
rins (3) . Il épousa Balieldis, fille d'Atanulphe, comte
de Fréjus, ainsi qu'il paraît par plusieurs donations qu'ils
ont faites au monastère de Saint-Victor de Marseille ,
de divers biens, situés au comté' de Fréjus, et prove-
mant de la dot de ladite Balieldis. Leurs enfants furent :
I.* Guillaume, aliàs Gauceran, qui suit ;
2." Aldebert, évéque d'Amibes. Il avait été marié
avant que d'être évéque. Il fut élu en 1026, se
trouva à la dédicace de Saint-Victor de Mar-
seille, faite par Benoît IX, en 1040, et mourut
vers l'an 1061. Il eut deux enfants :
A. G^iillaume de Grasse, qui ratifia les dona-
tions faites par Aldebert, son père, à l'ab-
baye de Lérins. Il eut deux fils :
(i) Gaufridi, Histoire de Provence, pp. 44 et 85.
(2) Gallia Christiana, tome III, page iigS.
(3) Ibidem^ page i i5o.
DE GRASSE. 273
a, Fulco de Grasse , qui révoqua les do-
nations faites par son père au monas-
tère de Lerins, pour raison de quoi il
lui fut enjoint de restituer à cette ab-
baye l'argent qu'elle avait fourni pour
son rachat, des mains des Sarrasins, et
de leur payer ce qui leur en avait coûté
pour faire à ce sujet le voyage de Jé-
rusalem. Il fut excommunié; mais aux
approches de la mort , il restitua aux
moines ce qu'il leur avait repris ;
b. Guillaume de Grasse , qui fut présent
à l'accommodement qui se fit entre son
frère Fulco et les moines de Lérins ,
pour lequel il se rendit caution de mille
sous envers ce monastère. Il leur resti-
tua une partie de la ville de Cannes ,
d'Astus et de Mongins, et après les avoir
long-tems inquiétés, il se fit moine à
Lérins.
B, Une fille, pour laquelle Aldebert, son père,
réserva en dot un fief dans la donation qu'il
fit de la moitié de Valauris à l'abbaye de
Lérins.
3.** Une fille, mariée avec N de Reillane. Guil-
laume et Geoffroi de Reillane, ses fils , ayant
troublé les moines de Lérins dans la possession
de Mongins, promirent, en 1128, en présence
de Raimond Bérenger , comte de Provence , et
de plusieurs évêques, de les y laisser libres.
III. Guillaume de Grasse, aliàs Gauceran, est
nommé, dans différentes chartes de donation , qu- Ba-
lieldis, sa mère, fit aux monastères de Lérins et de Saint-
Victor de Marseille. Il est appelé Guillaume de Grasse ,
et qualifié prince d'Antibes, (i) dans une donation qu'il
fit, l'an 1041, à cette derrière abbaye. Dans une charte
des capitulaires de Lérins* de l'an io56 , il est appelé
[ï) Barralis, part. 11, page i5i ; Archives de l'Abbaye de
Saint- Victcr-de-Marseille ; Histoire de Marseille, par Ruffi,
tome II, page 201.
274 ^^ GRASSE.
Gauceran de Grasse. De Fidis_, aliàs Phida, sa femmCj
fille du comt e de Provence, il eut :
i .° Rambaud, dont Tarticle suit;
2.*' Geoffroi de Grasse , aliàs Gaufrède , quator-
zième évêque d'Antibes, en io56 (i). Il donna,
en 1078 , au monastère de Lérins , l'église de
Sainte-Marthe, delà ville de Grasse (2);
3.° Aldebert de Grasse, qui fut d'abord abbë de
Lerins , et succéda à son frère dans l'épiscopat
d'Antibes, en 1089.
IV. Rambaud de Grasse, I" du nom , comte d'An-
tibes, est compris dans l'acte de donation de la terre de
Mougins, en io56 (3). Il souscrivit, en iii3 , l'accom-
modement fait entre Manfrède de Grimaldi , ëvêque
d'Antibes, et Pierre, abbé de Lérins. Il eut deux fils:
i.° Bertrand, dont l'article suit;
2.'* Raimond de Grasse, auteur de la branche des
seigneurs de Cabris (*).
V. Bertrand de Grasse, I" du nom, seigneur de
Flayoc, d^Ampus et de la ville d'Antibes, partagea les
{*) Branche des seigneurs de Cabris.
•V. Raimond de Grasse^ seigneur de Cabris, en 1142, fut
présent, avec Bertrand de Grasse, son frère aîné, à une dona-
tion faite par Raimond Bérenger, comte de Provence, au
monastère de Lerins. Il fut un des seigneurs qui furent caution
de la paix que le comte Ildephonse accorda à ceux de Nice ,
eu 1 176, et la ratifia en son nom. Il eut pour enfants :
1 .0 Bertrand, dont l'article suit :
2.0 Targue de Grasse, vivant en 1216 ;
3.0 Nicole de Grasse.
VI. Bertrand de Grasse^ I«' du nom, seigneur de Cabris
fit, en 1216, un échange de certains biens avec Targue, son
frère. Il fut père de :
VII. Bertrand de Grasse, II« du nom, seigneur de Cabris.
Ce fut le premier de sa maison qui changea ses armes, et prit
(i) Barralis, part. 11, p. i52, Dict. des Sciences ecclésias-
tiques, tomel, page 260.
(2) Gallia Christiana, tome III, page 1196.
(3) Ibid., page 1296.
I.
DE GRASSE. 275
rres de ses ancêtres avec Raimond de Grasse, son
frère, et prêta hommage au comte de Provence. Le pape
Innocent II, ayant terminé les différends du monastère
de Lerins avec l'église d'Antibes, en 1142, exhorta Ber-
trand de Grasse et Raimond, son frère, d'interposer
leur autorité pour maintenir cet accord (i). Il épousa
Ixcelne, aliàs Ajadenne, ainsi qu'il paraît en une do-
nation faite à l'abbaye de Lérins de tout ce qu'ils possé-
d'or à trois chevrons de gueules^ blason que sa branche a tou-
jours conservé, quoique quelques-uns aient écartelé des armes
primitives. Il épousa Béatrix, dont il eut :
VIII. Guyonnet de Grasse^ seigneur de Cabris, qui fit son
testament par lequel il fait des legs à sa mère, ses oncles et ses
enfants, et fait héritier Bertrand de Grasse, son fils aîné. Il
vivait encore en 1280. Il fut père de :
1 .0 Bertrand qui suit ;
2.° Raimond, dit Raimondét de Grasse, chevalier de
Saint-Jean-de-Jérusalem, vivant en 1280.
IX. Bertrand de Grasse, IIP du nom, seigneur de Cabris ,
fit son testament au mois d'octobre 1280, par lequel il veut être
inhumé dans le cimetière des Hospitaliers de St. -Jean-de-Jéru-
salem, auquel ordre il lègue, entr'autres choses, le grand pale-
froi dont il se servait principalement aux expéditions de guerre,
avec son riche caparaçon, poitrail et chanfrein, son harnais
complet et ses armes, voulant que le tout fût envoyé dans le
parti d'Outremer, pour le secours de la Terre-Sainte. (His-
toire de Provence, par Nostradamus, partie m, page 271.) Il
fait des legs à Guyonnet de Grasse, son père, et à Guignes de
Clumans, son consanguin, chevalier; et demande, pour l'exé-
cution de ses volontés testamentaires, le consentement de Rai-
mond de Grasse, son frère, chevalier et hospitalier de Saint-
Jean-de-Jérusalem. Mais par un codicille de l'an 1282, il révo-
qua les armes, les chevaux, les harnois et les gages qu'il avait
légués audit chevalier Guignes de Clumans ; laissant néanmoins
en sa force tout ce qui lui avait donné en sus, et faisant par
la même voie divers legs de bons et beaux palefrois et coursiers
à divers chevaliers et gentilshommes, ses parents et ses écuyers.
{Histoire de Provence, p. 277.) Il épousa Marthe, dont il eut :
X. Raimond de Grasse, seigneur de Cabris, fit son testa-
(i) GaUia Christ., page ii52 ; BarraHs, partie 11, page 162,
276 t)E GRASSE.
daient dans le château de Mougins. Leurs enfants fu-
rent :
I ."> Rambaud, dont Tarticle suit ;
2." Guillaume de Grasse, dont il est fait mention
ment par lequel il voulut être inhumé dans l'église de Saint-
Honoré-de-Lerins. Il eut pour fils :
I ° Pons, dont l'article suit :
2.0 Hugues de Grasse, seigneur de Châteauneuf, auteur
de la branche des seigneurs de ce nom. Il fut père de
Raimond de Grasse, co-seigneur de Cabris, seigneur de
Châteauneuf, qui eut, entr'autres enfants, Marguerite
de Grasse de Cabris, mariée, vers l'an i320, avec Ber-
trand de Marseille de Signe, co-seigneur d'Eveaunes et
d'Ollioules, des comtes de Vintimille et de Marseille ;
cette branche s'est éteinte en la personne de Louis de
Grasse, seigneur de Châteauneuf, dont la fille unique,
Marguerite de Grasse, dame de Châteauneuf, épousa ,
vers l'an 1400, Gui Lascaris de Vintimille et de Tende,
qui testa en i43i, fils de Louis de Lascaris de Vintimille
et de Tende, et de N.... de Glandevez ;
3.0 Rambaud de Grasse.
XL Pons de Grasse, damoiseau, seigneur de Cabris, fut
témoin de la donation faite par le roi Philippe-le-Bel de la
portion de la terre de Roussillon qui avait appartenu à Imbert
d'Agoult. et la seigneurie de Rians, à Isnard d'Agoult d'En-
travennes, chevalier, seigneur de Sault, par acte passé à
Grasse, devant Raimond Rainaud notaire de Brignoles, en
1294. {Histoire de la Noblesse du comtat Venaissin, tome IV,
page 99 .) D'Alarsette, son épouse, il eut Jean de Grasse, qui
suit :
XII. Jean de Grasse, \" du nom, seigneur de Cabris, qui.
par son testament, élit sa sépulture dans l'église de Notre-
Dame-de-Cabris. Il fut père de :
XIII. Bertrand de Grasse, IV* du nom, seigneur de Cabris,
dont il rendit hommage, en 1435, à la reine Isabelle, femme
du roi René. Il épousa Dauphine de Cormie, dont provin-
rent :
i.o Baltazard, dont l'article snit ;
2.° Isnard de Grasse de Cabris, prévôt du Chapitre de
l'église métropolitaine d'Aix, puis abbé de Saint-
Honoré-de-Lerins. en 1477.
XIV. Baltazard de Grasse^ seigneur de Cabris, fit 'son testa-
DE GRASSE. 277
dans le Gallia Christiana^x. III, p. 212, 220. Il
vivait en 1 190, et mourut sans postérité ;
3.° Gauceran de Grasse, religieux à Lerins ;
4." Hugo de Grasse, qui vendit à Bertrand, évé-
que d'Antibes, la sixième partie du moulin du
Château.
VI. Rambaud de Grasse, II" du nom^ seigneur de
Flayosc, d'Ampus, d'Antibes, etc., fut un des seigneurs
qui ratifièrent la paix qu'Ildephonse, comte de Provence,
ment en 1 5o5, par lequel il voulut être inhumé dans l'église
de Saint-Honoré-de-Lerins. Il eut pour fils :
XV. Louis de Grasse^ seigneur de Cabris, père de :
1.0 Jean, dont l'article suit;
2.® Jeanne de Grasse, mariée à René de la Tour, seigneur
de Romoules.
XVI. Jean de Grasse^ II« du nom, seigneur de Cabris ,
épousa Antoinette de Réquiston d'EscragnoUe. De ce mariage
sont issus :
I .•> Honoré, dont l'article suit ;
2." Claude, qui a fondé la branche des seigneurs de
Montauroux, rapportée ci-après ;
3.0 Honorée de Grasse, mariée, par contrat du 24 février
1 544, avec François de Réquiston, seigneur d'Alons et
de Vaucluse ; ■
4.0 Françoise de Grasse, mariée à Guillaume de Renaud,
seigneur d'Alein.
XVII. Honoré de Grasse^ I" du nom, seigneur de Laval,
de Cabris, etc., épousa, i.* Louise de Berne de Cologne;
2.° Delphine Olivier. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i.o Honoré, dont l'article suit ;
2.® Martine de Grasse, mariée à Jacques Chabaud, sei-
gneur de Tourettes, fils d'Honoré Chabaud, seigneur
de Tourettes, et de Dorothée de Giraud du Broc ;
ï)u second lit:
■3.0 Honoré de Grasse de Cabris, marié, vers l'an iSqo,
avec Barthélemine de Girame du Broc, dont il eut :
Philippine de Grasse, mariée à César de Grimaud,
seigneur de Levens, la Tourette, le Revest et
278 I>E GRASSE.
accorda, l'an 1176, aux habitants de Nice. Non-seule-
ment lui et Raimond de Grasse, son oncle, la souscri-
virent, mais ils se rendirent caution qu'elle serait ferme
et durable. 11 fut un des principaux seigneurs de la cour
du comte de Provence (i). On conserve dans la maison
de Grasse un acte de partage fait entre Rambaud II et
i^:>fv. autres lieux, fils de Jean Grimaldi et de Françoise
de la Baume ;
4.° Sibylle de Grasse, mariée à N de Villeneuve de
la branche des seigneurs de Saraine.
XVIII. Honoré de Grasse^ II« du nom, seigneur de
Taveron, de Laval, de Cabris, etc., épousa Lucrèce de
Renaud d'Alein, fille de Guillaume de Renaud, seigneur
d'Alein, et de Françoise de Grasse d'EscragnoUe. De ce
mariage sont issus :
i.o Honoré de Grasse de Cabris, reçu chevalier de
Malte en 1601 ;
2.** César, dont l'article suit;
3.0 Jean de Grasse de Cabris, reçu chevalier de Malte,
en 1620.
XIX. César de Grasse^ seigneur de Laval et de Cabris,
épousa Marthe de Barras de Mirabeau, fille d'Antoine de
Barras, seigneur de Mirabeau, et d'Honorée de Rochas-
Aiglun. De ce mariage sont issus :
i.o César de Grasse, reçu chevalier de Malte en 1620.
2.° Alexandre, dont l'article suit ;
3.° Charles de Grasse, reçu chevalier de Malte en 1620.
4.® Jean de Grasse, abbé de l'Enfourchure, puis nommé
à l'évêché de Grasse. Il en perçut les revenus pendant
plus de dix ans sans être sacré «^
5.° Honoré de Grasse-Cabris, reçu chevalier de Malte en
1621 ;
6.0 Marguerite de Grasse, mariée à Gaspard de Ville-
neuve, baron de Tourettes ;
7.° Françoise de Grasse, mariée, le 1®' avril 1634, avec
Annibal de Grasse, baron de Mouans, son cousin ;
8.0 Catherine de Grasse, mariée à César de Villeneuve ,
baron de Vence ; «
9.° Marguerite de Grasse, mariée, par contrat du 22
décembre 161 9, reçu par Arquier, notaire à Cabris,
(i) Vqye^ Gaufridi, Histoire de Provence, page 112.
DE GRASSE. 279
Guillaume, son frère, des possessions qu'ils avaient en
la ville d'Antibes, de Pan 11 90. D'un mariage demeuré
inconnu, Rambaud laissa :
i.° Isnard, dont l'article suit ;
2.° Rambaud de Grasse ;
3.® Gui, dit Guido, surnommé d'Ampus , qualifié
avec François de Lombard, II« du nom, seigneur de
Gourdon et de Gourmes, fils de Louis de Lombard,
seigneur de Cuebris, lieutenant-général au siège de
Grasse, et d'Honoré de Dole.
XX. Alexandre de Grasse , seigneur de Cabris, capitaine
d'une galère du roi, qui épousa Madelaine-Diane de Glan-
devez, fille de Gaspard de Glandevez, conseiller au parlement
de Provence, et de Véronique de Russan, dont il n'eut que
deux filles :
i.o Véronique de Grasse, mariée, par contrat du 3 août
i658, avec Alexandre de Clapiers, baron de Gréoux,
fils d'Esprit de Clapiers, seigneur de Sambuc, baron de
Gréoux, etc., et d'Anne de Gaspari ;
2.° Diane de Grasse, mariée à Jean- Baptiste-François
de Glandevez, marquis de Cuges, fils de François de
Glandevez, seigneur de Cuges, et de marquise Paulo
de Gérénimo.
Seigneurs de Montauroux.
XVn. Claude de Grasse^ P' du nom, seigneur de Saranon
et de Montauroux, second fils de Jean de Grasse, 11^ du nom,
seigneur de Cabris, et d'Antoinette de Requiston, épousa
Anne de Brandis d'Auribeau, fille d£ Pierre de Brandis,
seigneur d'Auribeau, et d'Antoinette de'carre. De ce mariage
vint :
XVIIL Antoine de Grasse^ I" du nom, seigneur de Mon-
tauroux, marié avec Honorée d'Andréa, fille de Mathieu
d'Andréa, et du Marthe de Beat d'Aiglan. De ce mariage
sont issus :
i.o Claude, dont l'article suit ;
3.° Paul de Grasse, seigneur de Montauroux, qui épousa
Marguerite de Rodulph, tille de Biltazard de Rodulph,
seigneur de Châteauneuf et de Fumeau et de Claire de
Martin de Puylobier, Il eut de ce mariage:
a. Jean Paul de Grasse, reçu chevalier de Saint-
Jean de Jérusalem en 1637 ;
b. Claire de Grasse, mariée, le 18 avril i638, avec
28o ^^ GRASSE.
chevalier dans divers actes de l'an 1237. Hcut
un fils nommé Pierre-Assalit de Grasse, dont on
ignore la destinée.
VII. Isnard de Grasse, I" du nom, seigneur de
Magagnosc, de Sartoux, de Flayosc, d'Ampus, de Ville-
Haute, Stelle, Spelunque, Antibes, Mouans, la Roque,
etc., arma contre les Vaudois, en 1208. Il transigea avec
Guillauume de Grasse, son cousin, en 12 13, sur quelques
différends que la co-seigneurie d'Antibes avait occa-
sionne's. Il fut présent, avec son père, à l'hommage que
Boniface de Gastellane fut obligé de rendre, en 1222,
en la ville de Grasse. De sa femme, dont on ignore le
nom, il eut deux fils :
I.® Rambaud, dont l'article suit;
Jean - Baptiste d'Isoard de Chenerilles , second
consul d'Aix, fils de Claude d'Isoard, seigneur de
Chenerilles, et d'Honorade de Tributiis de Sainte-
Marguerite ;
3,* Honoré de Grasse, reçu chevalier de Malte en 1601;
4." Michel de Grasse, reçu chevalier de Malte, en i6o3 ;
5.® Jean de Grasse, reçu chevalier de Malte en 1607;
6.® Henri de Grasse, reçu chevalier de Malte en 1608.
XIX. Claude de Grasse^ 11^ du nom, seigneur de Montau-
roux, épousa Madelaine de Rodulph, fille de Baltazard de
Rodulph, seigneur de Châteauneuf et de Fumeau, et de Claire
de Martin de Puylobier. Il eut de ce mariage :
XX. Antoine de Grasse^ II" du nom, seigneur de Montau-
roux, qui épousa Anne de Caissan, fille de Joseph de Caissan,
seigneur de la Garde, avocat au parlement, et de Marguerite
de Michaelis. 11 eut, entr'autres enfants:
i.« Jean-Joseph de Grasse, reçu chevalier de Malte
en 1666 ;
2." Biaise de Grasse de Montauroux, reçu chevalier de
Malte en 1669.
Cette branche s'est éteinte en 1740. Elle a encore donné
deux chevaliers de Malte, Louis de Grasse de Montauroux,
reçu en 1689; et Jean- Baptiste de Grasse de Montauroux,
reçu en 1706.
Elle portait pour armes : ù'or, à trois chevrons de gueules.
DE GRASSE. 28 1
2.* GeofFroi de Grasse, chevalier de l'ordre des
Templiers (i).
VIII. Rambaud de Grasse, III° du nom, cheva-
lier , seigneur d'Antibes, du Bar , de Sartoux , de Flayosc,
d'Ampus , de Ville-Haute, de Mouans , etc. , etc. , de con-
cert avec Gui de Grasse , son oncle , fît un échange avec
Berenger, comte de Provence , le 3 avril 1 236 , des terres
Raimond et seigneuries d'Ampus, Stelle, Spelunque
et Ville-Haute, contre celles du Bar, de Gourdon ,
et quinze cents sous raimondins (2). Dans cet acte ils
prennent tous deux la qualité de chevalier. Rambaud
épousa Etiennette de Beuil fde Boglio) dont il eut:
i.° Isnard, dont l'article suit ;
2.** Bertrand de Grasse, religieux au monastère de
Lérins, et prieur de Valauris ;
3." Rambaud de Grasse, dit du Bar ou de Bouret,
qui fit un acte de partage avec son frère aîné en
1298. En 1282,1 il avait fait prêter hommage-lige
aux habitants du Bar, tant en son nom qu'en ce-
lui d'Isnard II, son père ;
4.0 Pierre de Grasse, dit de Rocas ;
5." Maxime de Grasse, mariée à Raimond de
Ferris.
IX. Isnard de Grasse, II** du nom, seigneur d'An-
tibes , du Bar, de Sartoux, de Saint- Paul, et autres
lieux, partagea, avec Rambaud de Grasse, son frère , le
14 mars 1298; fut choisi par Charles I" d'Anjou, roi
de Naples , comte de Provence , pour être un des cent
chevaliers qui devaient le seconder dans le fameux com-
bat que le roi d'Aragon lui proposa, et qui devait avoir
lieu à Bordeaux, en présence du roi d'Angleterre. Le
même prince, en i3oo, lui assigna une pension pro-
portionnée aux services importants qu'il lui avait rendus,
et la terre de Magdalone, dans le royaume de Naples.
Il avait fait partie de l'expédition d'Afrique, en 1270,
dirigée par le roi saint Louis. Dans son testament , il
(i) Gallia Christiana, tome III, p. 1 160.
(2) Archives de la Cour des Comptes à Aix, registre Mag-
dalena.
282 DE GRASSE.
est qualifié egregius et potens vir domînus Isnar dus miles
domini de Albarno. Il veut être inhumé dans l'église de
Saint-Honoré de Lérins. Il avait épousé Alazie , fille de
Guillaume de Marseille, seigneur de Fos, et de Giraude,
fille de Giraud , et petite-fille de Roger de Fos , souverain
d'Hières , et de Tiburge , fille de Guillaume , prince
d'Orange. De ce mariage naquirent :
i.® Rambaud, dont l'article suit;
2.* Isnard de Grasse , dit du Bar , chevalier de Tordre
de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de
Rue, en 1327, grand prieur de Capoue ; grand
sénéchal de Provence en l'absence du comte
d'Aumont ;
3." Bertrand de Grasse, gouverneur, et viguier de
Marseille, en i32i. Il épousa Marie des Baux ,
dont il n'eut point d'enfants.
X. Rambaud de Grasse, IV° du nom, chevalier,
seigneur d'Antibes, du Bar, de Saint- Paul, de Mouans,
et de plusieurs autres terres , fut un des plus illustres
seigneurs provençaux qui passèrent les Alpes pour servir
le roi Robert, comte de Provence, contre l'empereur
Louis de Bavière (i). Il avait sous ses ordres une com-
pagnie de cinq écuyers , ainsi qu'il appert d'une montre
de l'an i328. Il est qualifié nobilis et potens vir domini
Rimbaldus de Grasse , miles , dominus de A Ibarno , dans
une sentence qu'il obtint contre les habitants du Bar ,
auxquels il demandait es ces impériaux. Il avait épousé,
par contrat du 22 janvier i3io, Agnès de Pontevès de
Garces , fille de Barrai de Pontevès , seigneur de Pon-
tevès, de Garces, de Cotignac, etc., et de Batalle des
Baux, dame de Silans. Il en eut :
I .** Bertrand, dont l'article suit ;
2.** Rambaud de Grasse;
3.° Isnard de Grasse, marié, en i33i, avec Phi-
lippe d'Esclapon, morte sans enfants ;
4.° Mauregat de Grasse, chevalier de Saint-Jean
de Jérusalem, grand prieur de Hongrie et d'Es-
clavonie , vicaire et général de Louis , roi de
(i) Gaufridi, Histoire de Provence, page 288.
DE GRASSE. 283
Hongrie, conseiller d'état et maréchal de Sicile,
vivant en i352;
5.<* Maxime de Grasse, mariée à Esparron d'Es-
parron ;
6.® Rosoline de Grasse, mariée à Jacques d'Aube,
seigneur de Roquemartine;
7." Catherine de Grasse, mariée à Adalbert de
Blacas, seigneur de Thoar.
XI. Bertrand de Grasse, ÏI* du nom, chevalier,
seigneur du Bar, des îles Sainte-Marguerite, de
Mouans, de Saint-Paul et de quatorze autres terres,
chambellan du roi, conseiller dMtat en i352, maréchal
de Sicile en i36i, commanda une compagnie de dix
lances dans la guerre faite contre Raimond, vicomte
de Turenne ( i ) en 1340. En récompense des services
qu'il rendit, ainsi que Mauregat, son frère, au roi
de Naples, ce prince et la reine Jeanne lui don-
nèrent, par acte du 28 mai i35i, les îles Sainte-
Marguerite, les terres et châteaux d'Ezia ou d'Eze, de
PeiJle, de Saorgio, etc. ; ils sont qualifiés dans cet acte :
Nobilem religiosumque virum, fratrem mons, regilem de
Albarno ordinis sancti Joannis Jerosolomitani civitatis ad-
verse dominun regem Siciliarium marescaliim consiliariun
et Bertrandum fratrem Albarni et Magdelani dominum
Combertanum, etc. Il fit son testament par lequel il vou-
lut être inhumé en l'église de Saint-Honoré de Lerins.
Il avait épousé, i.* Marguerite de Stendarde, d'une
très-illustre maison de Naples, morte sans enfants;
2." Saure d'Aube, fille de Jacques d'Aube, seigneur
de Roquemartine, grand sénéchal de Provence en 1373.
De ce dernier mariage sont issus :
i." Bertrand, dont l'article suit;
2.** Rambaud de Grasse, chevalier de Rhodes;
3.* Maxime de Grasse, nommé avec Rambaud dans
un acte que leur mère passa le 4 juillet 1376.
XII. Bertrand de Grasse, II* du nom, seigneur
du Bar, de Valettes, du Rouret, de Saint-Paul de
Roquefort, d'Amirat et autres liej^x, obtint, en i386.
(1) Nostradamus, Histoire de Provence, page 507.
i3. 19
284 ^E GRASSE.
de la reine Marie de Blois^ mère et tutrice du roi Louis,
en considération de ses services, les franchises et privi-
lèges accordés par les rois, ses prédécesseurs, aux pre'-
décesseurs dudit seigneur du Bar. La ciiarte porte:
Propter servitium per magnîficum militem Bertrandum de
Grasse et dominum de Albarno predicti filii nostri consi-
liarium et Jidelem dilectam armuta per eumfacta pro eum
questu datis regni quam in eodem regno et commitiva ipsius
nati nostri. Il est nommé parmi les seigneurs qui tinrent
le parti de Louis contre Charles et Ladislas de Durazzo,
roi de Naples en i386 ( i ) . Il fut nommé conseiller d'état
par lettres de la reine Yolande, du 5 avril 1418, et en-
voyé en qualité d'ambassadeur auprès du duc de Bour-
gogne et du pape Nicolas V en 1435. Il avait été gouver-
neur et viguier de Marseille en 141 2 (2 ) . Le roi René et
la reine Yolande lui firent plusieurs dons en récompense
de ses services { 3 ) . Il fut fait capitaine général par brevet
du roi René, du 23 janvier 1445. Il avait épousé, i."
Marguerite Grimaldi-Monaco, fille de Luc GrimalJi, sei-
gneur d'Amibes, et d'Yolande Grimaldi ; 2.*» le 16 dé-
cembre 1425, Mateline de Simiane, fille de Bertrand
Rambauld de Simiane, baron de Caseneuve, seigneur
d'Apt et de Gordesy chambellan de Louis III, comte
de Provence, roi d'Aragon, et de Marguerite de Pon-
tevès Cotignac ; 3.'' Silonne de Ferre; ses enfants
furent ;
Du premier lit:
I ° Bertrand de Grasse, mort jeune ;
2.° Charles, dont l'article suit;
3.*> Catherine de Grasse, mariée, en 1434, à Ber-
trand de Ma-'seille, V" du nom, des comtes de
Vintimille, seigneur d'Ollioules, d'Evennes, du
Revest, de Cabriès, de Vitrolles, de Ventabren,
de Trebillane, etc. , gouverneur de la ville et
viguerie de Toulon, fils de Bertrand de Marseille,
seigneur d'Ollioules, et de Sibylle de Castellane
de Fos. Elle vivait encore le 22 mars 1454 ;
(i) Nostradamus, page 496.
(2) Ibidem^ page 33o; Ruffi, tome II, page 21 3.
(3) Archives du Roi, à Aix, registre crwci^ sine wovi, fol. 10,
armoire A.
DE GRASSE. 285
Du second Ut
4. Pierre de Grasse, auteur delà branche des sei-
gneurs de Cormes. Il eut, entr'autres enfants :
A, Georges de Grasse, baron de Bormes , qui
fut nommé exécuteur des dernières volontés
d'Etienne de Rodulph, baron de Limans ,
de Lirac et de Gaujac, pour les biens qu'il
avait en Provence, selon son testament du
27 mars i52i , et ses codicilles du 12 sep-
tembre i523, 17 juin et i5 juillet î525 ;
B, Pierre de Grasse, commandeur du Pouet-
Laval, qui fut nommé exécuteur du testament
d'Etienne de Rodulph, baron de Limans,
le 27 mars i52i , pour les biens qu'il avait au
comtat Venaissin.
Cette branche , après avoir formé des alliances avec
les maisons de Rodulph , de Roussen , de Portanier, de
Villeneuve- Vence , etc., se termina en la personne de
Pompée de Grasse, baron de Bormes, qui s'allia avec
Susanne de Villeneuve-des-Arcs, dame d'honneur de la
reine Marguerite, dont il n'eut que deux filles:
A. Lucrèce de Grasse, baronne de Bormes,
mariée, par contrat du 18 mars 1601 , à
Jean-Baptiste de Covet, baron de Trets et
de Marignane , premier consul de la ville de
Marseille ; fils de Jean de Covet , baron de
Trets et de Marignane;
B. Catherine de Grasse , mariée à Henri de
Grasse , baron de Mouans , de Sartoux et
autres lieux, son cousin..
Du troisième lit :
5.'* Georges de Grasse , seigneur du Mas , chevalier
de l'ordre du Roi, général des galères avant la
réunion de la Provence à la France , marié, avec
Marie de Savoie, fille de Claude de Savoie , comte
de Tende , gouverneur de Provence j issu des
princes d'Achaïe, Il en eut ;
A. Louis de Grasse , seigneur du Mas et de
Calian , chevalier de l'ordre du Roi , son
lieutenant-général en Provence, lieutenant-
2 86 ^K GRASSE.
général des armées du Roi. Il fut un des
grands capitaines de son temps. Il soutint le
siège de Marseille , contre l'empereur Char-
les-Quint, et battit le duc de Bourbon, à la
tête de la noblesse provençale. Il fut marié
avec Louise de Requiston. De ce mariage
sont issus, entr'autres enfants : ^
a. Henri de Grasse, seigneur du Masf '
d'Escragnolle , et de Calian , qui tran-
sigea le 12 avril i562, avec Antoine
de Ferrier, seigneur de Riez et de
» Saint-Julien d'Asse , sur les droits suc-
cessifs de Marguerite de Grasse, mère
de ce dernier, et sœur de Henri. Il
e'pousa Philippe de la Baume-Suze , fille
de Pierre de la Baume, seigneur de
Suze , et de Françoise Allois de Vassieu.
Il en eut : i ." Françoise de Grasse
d'Escragnolle , mariée à Guillaume de
Renaud, seigneur d'Alein; 2." autre
Françoise de Grasse , dame en partie
de la vallée de Calian , en Provence;
mariée à Claude d'Astoaud, gentil-
homme de la chambre du Roi , et colo-
nel des vieilles bandes françaises , dans
les guerres du Piémont, fils de Fran-
çoise d'Astoaud, seigneur de Murs, et
de Catherine Grillet deTaillades; 3."
Claudine de Grasse, mariée, par con-
trat passé devant Antoine Chauletti,
notaire à Bolène, le 18 décembre i533,
à Guillaume de Vincens de Mauléon,
baron de Erantes et de Causans, gou-
verneur de la principauté d'Orange,
fils de Louis de Vincens de Mauléon,
baron de Brantes et de Causans, sei-
gneur de Saveillans, de la Garde- Pe-
réol, etc. , gouverneur de la mêms
principauté , et de Jeanne Mayaud de
la Robine. Il testa le 21 mars 1567, et
Claudine de Grasse, sa fenme, le 27
mars i573;
b. Madeleine de Grasse, mariée, par con-
DE GRASSE. 28'-'
trat du 17 novembre i53i , avec Malchior
de Ferrier , seigneur de Riez et de Majas-
très , fils d'Honoré de Ferrier, co-seigneur
deRiezetd'HonoreedeRouxdePamanon;
e. Honorade de Grasse, qui épousa Elzéar
de Materon, seigneur d'Auzet.
B. Jacques de Grasse , chevalier de l'ordre de
Saint-Jean de Je'rusalem ;
C. Isabelle de Grasse , mariée avec Bertrand de
Simiane , seigneur de Vachères , fils de Giraud
de Simiane, seigneur de Simiane et de Vachères
et de Marguerite de Pontevès-Carces ;
6." Isnard de Grasse , prévôt de Forcalquier et
protonotaire apostolique, évéque de Grasse en
1452^ nommé par bulles de Nicolas Vj du 24
janvier, mort en 1483 ;
7.* Jacques de Grasse, marié, par contrat du 23 no-
vembre 1444 avec Catherine de Vincens de Mau-
léon, fille de Jacques de Vincens de Mauléon ,
seigneur de Causans et co-seigneur de la Garde,
Paréol, et d'Argentine de Verchères de Mont-
dragon.
XIII. Charles de Grasse, I" du nom, seigneu
du Bar, de Valettes , du Rouret , de Mouans , de Gour-
mettes , et de douze autres terres , chambellan du roi ,
conseiller d'e'tat d'épée en l'éminent conseil en 1480,
est qualifié dans une commission du roi Rejié : Magnijîco
viro Carolo de Grasse ^ domino de Albarno, Cambellano
consiliarioque et fîdeli nostro. Il épousa, par contrat du
20 octobre 1441 , Honorade d'Oraison, fille d'Elzéar
d'Oraison , baron de Cadenet , seigneur de Piévert
d'Oraison et de Venterol , et de Sibylle de Castellane
de Salerne. Il prêta hommage pour la terre du Bar,
le 24 avril 1480, fit son testament le 10 septembre 1484,
et laissa les enfants qui suivent :
i." Jacques, qui continue la lignée ;
2." Jean de Grasse , auteur de la la branche des sei-
gneurs de Briançon, rapportée en son rang;
3.° Gilbert de Grasse, qui fut un des plus grands
capitaines de son tems (i). Il fut en grande consi-
(i) Foj-e^ de Serre, Histoire de France, tome I, page 883 ;
tome II, page 20 ; Belleforest, Chronique de France, fol. 5iô.
288 DE GRASSE.
dération à la cour du duc de Bretagne , sous le
règne de Louis II. L'histoire fait mention de
l'accord qu'il sut ménager entre l'Angleterre et
la France , au sujet de leurs différends sur la
Bretagne;
4.'» Jeamette de Grasse, mariée , le i5 janvier 1462,
avec Andronic de Villeneuve, baron de Tou-
rettes.
XIV. Jacques de Grassc , seigneur du Bar, de
Saint-Paul, de Mouans, du Rouret , deCannaux, etc.,
servit le roi Louis XI au siège de Nuys , et fut un .des
principaux seigneurs qui assistèrent aux états de Pro-
vence en 1487. 11 épousa, i.° Polixène de Rodulphe de
Limans ; 2.° par contrat du 11 avril 1494 , Sibylle, a/f ^5
Jeanne de Q.uiqueran-Beaujeu , remariée ensuite à Gas-
pard Grimaldi , seigneur d'Antibes , fille de Gaucher de
Quiqueran, baron de Beau jeu , seigneur de Ventabren
et de Vaquières, gentilhomme ordinaire de la chambre
du roi, et de Louise de Castellane de la Verdière. Ses
enfants furent :
Du premier lit :
i.° N.... de Grasse , mariée à N.... de Villeneuve-
Vence ;
Du second lit :
2." Claude, dont l'article suit ;
3.° Jean-Baptiste de Grasse, chevalier de Malte,
en i522 ,
4.« Gaspard de Grasse , tué au siège de Marseille,
en i524 ;
5.* Maxime de Grasse, religieuse au monastère de
Saint-Etienne , à Nice ;
6." Deux filles , mariées dans les maisons de Stars-
Laudun et de Pontevès-Muy.
XV. Claude de Grasse , I" du nom , seigneur de
Valeites , de Roquefort , de Mouans , du Rouret , de
Cannaux , etc., servit dans les guerres de iSSy, contre
Charles V et le duc de Savoie (ij. Le roi François I",
en récompense de ses services , érigea en comté la terre
(i) Louvet, tome III, page 414.
DE GRASSE. 289
du Bar, titre qui fut confirmé à Claude , son fils. Il
épousa, par contrat du 9 mars i535 , pardevant Jac-
ques Audibert du Muy, notaire, Marthe de Foix , fille
de Jean de Foix, vicomte de Meilles, en Aragon, comte
de Gurson et de Fleix, et d'Anne de Villeneuve deTrans.
Cette alliance donne à la maison de Grasse les plus illus-
tres consanguinités. Elle se trouve, par là , alliée aux
maisons royales de France , de Navarre , d'Aragon , de
Bavière, et à d'autres maisons souveraines. Voici un ta-
bleau filiatif, dressé sur THistoire des Grands-Officiers
de la Couronne , du P. Anselme , servant à établir et
prouver l'affinité qu'a l'honneur d'avoir la maison de
Grasse avec l'auguste maison de France.
XIV.
Archambaud de Grailly, vicomte de Castillon et de
Gurson, captai de Buch, comte de Benauges , épousa,
en i38i, Isabelle de Foix, fille de Roger-Bernard, vi-
comte de Castelbon, et sœur de Mathieu, comte de Foix,
vicomte de Béarn. Elle apporta le comté de Foix, à son
mari, qui en fut le XIV* comte.
XV.
Jean , comte de Foix et
de Bigorre , vicomte de
Béarn , marié en secondes
noces, en 1422 , avec Jeanne
d'Albret , fille de Charles I",
sire d'Albret , connétable
de France, et de Marie de
Sully, dame de Sully et de
Craon.
XV.
Gaston de Foix, captai
de Buch , comte de Be-
nauges, deuxième fils d'Ar-
chambaud , épousa Mar-
guerite d'Albret , fille d'Ar-
mand-Amanjeu , sire d'Al-
bret, vicomte de Tartas , et
de Marguerite de Bourbon,
sœur de Jeanne, femme du
roi Charles V.
XVI.
Gaston IV, comte de Foix
et de Bigorre, pair de Fran-
ce, vicomte de Béarn et de
Lautrec, épousa , en 1434 ,
Eléonore, fille de Jean II,
roi d'Aragon, et de Blanche,
reine de Navarre.
XVI.
Jean de Foix , comte de
Candalle, captai de Buch,
marié, en 1440, avec Mar-
guerite de la Pôle Sutïolck,
comtesse de Candalle , en
Angleterre , fille de Ri-
chard, duc de Suffolck.
290
DE GRASSE.
XVII.
Gaston de Foix , prince
de Viane, vicomte de Cas- *
telbon , chevalier de l'ordre
du roi, épousa , en 146 1 ,
Madelaine de France, sœur
du roi Louis XI.
XVIII.
Catherine de Foix, reine
de Navarre , après la mort
de son frère François- Phœ-
bus, en 1482, comtesse de
Foix et de Bigorre, épousa,
en 1484 , Jean d'Albret ,
comte de Penthièvre et de
Périgord.
XIX.
Henri d'Albret , roi de
Navarre, prince de Béarn ,
comte de Foix et de Bi-
gorre, marié, en 1527, avec
Marguerite d'Orléans, sœur
unique du roi François I" ,
dont pour fille unique
XX.
Jeanne d'Albret , reine
de Navarre , femme d'An-
toine de Bourbon , duc de
Vendôme , et par elle roi
de Navarre.
XXI.
Henri IV, roi de France
et de Navarre , en 1589 ,
cinquième aïeul de S. M.
Louis XVIII, roi de France
et de Navarre, aujourd'hui
régnant.
XVII.
Jean de Foix, vicomte de
Meilles , comte de Ourson
et de Fleix , second fils de
Jean, comte de Candalle ,
épousa, en iSoy, Anne de
Villeneuve de Trans.
XVIII.
Marthe de Foix, mariée,
le 9 mars i535, avec Claude
de Grasse, seigneur du Bar,
de Valettes , de Roquefort ,
chevalier de Tordre du roi,
dont elle a eu , entr'autres
enfants.
XIX.
Claude de Grasse , comte
du Bar, gouverneur d'An-
tibes , chevalier de l'ordre
du roi, marié, en i56o ,
avec Jeanne de Brancas, fille
de' Gaspard de Brancas, issu
des comtes de Forcalquier.
XX.
Annibal I" de Grasse ,
comte du Bar , gouverneur
d'Antibes, épousa, en 1592,
Claire d'Alagonia de Mei-
rargues.
XXI.
Honoré de Grasse, maré-
chal de camp , trisaïeul de
M. le comte Grasse de Rou-
ville , chef des nom et ar-
mes de cette maison.
DE GRASSE. 291
Marthe de Foix, épouse de Claude de Grasse,, était
petite-nièce de Gaston de Foix, prince de Viane, époux
de Madelaine de France, fille du roi Charles VII, petite-
nièce de Jean de Foix, vicomte de Narbonne, qui épousa
Marie d'Orléans, sœur de Louis XII, roi de France,
petite-nièce de Marguerite de Foix, qui épousa François,
duc de Bretagne, petite-nièce de Jeanne de Foix, ma-
riée à Jean, comte d'Armagnac , cousine - germaine
d'Anne de Foix, mariée à Ladislas, roi de Bohême et de
Hongrie, tante, à la mode de Bretagne, d'Elisabeth,
reine de Hongrie et de Bohême, mariée à Ferdinand
d'Autriche, I" du nom, empereur, nièce, à la mode
de Bretagne, de Germaine de Foix, mariée à Ferdi-
nand b Catholique, roi d'Espagne, nièce, à la mode de
Bretagne, d'Anne de Bretagne, mariée à Louis XII,
roi de France, etc. , etc.
Claude de Grasse, I" du nom, reçut du roi le collier
de son ordre l'année de son mariage. Il fit son testament
le 18 octobre iSSg, et ne vivait plus Tan 1542, que
Marthe de Foix, sa veuve, se remaria, le 29 décembre,
à Antoine, baron d'Oraison, vicomte de Cadenet. Claude
de Grasse eut de son mariage :
i.** Claude, dont l'article suit ;
2." Henri de Grasse, seigneur de Saint-Tropez et
deMalijai, marié avec Françoise de Renaud
d'Alein, fille de Pierre de Renaud, seigneur d'A-
lein, et de Catherine de Sève, Il en eut :
René de Grasse, seigneur de Saint-Tropez,
de Malijai et autres lieux, qui épousa Diane
de Villeneuve, fille de Christophe de Ville-
neuve, seigneur de Vaucluse et de Barge-
mont, et de Françoise de Grasse de Brian-
çon. De ce mariage sont issus :
. , ^ \ reçus chevalier
^.rrançois de Grasse, j^ Saint- Jean
b. Christophe de Grasse, ( de Jérusalem
/ en 161 5 ;
c. Baltazard , reçu chevalier du même
ordre en 1623 ;
d. Anne de Grasse, mariée, en 1625, à
Jacques de Laurens, seigneur de Vau-
grenier, fils de Pierre de Laurens, I*' du
292 DE GRASSE.
nom, des marquis de Bruë, et de Ma-
delaine d'Albertas de Villecrose.
3." Charles de Grasse, chevalier de Tordre de Saint-
Jean de Jérusalem.
Dans le même tems vivaient :
Durand de Grasse, seigneur de Flassans, dont la
fille unique , Marguerite-Louise de Grasse de
Pontevès de Flassans, épousa, le 10 juin iSyô,
Alphonse d'Ornano, colonel-général des Corses,
chevalier du roi, lieutenant-général des ordres
en Dauphiné, puis en Guienne, et enfin maré-
chal de France; fils de Sampetro Corse, dit Bas-
telica, seigneur de Benane, colonel-général des
Corses, et de Vanina d'Ornano;
Renée de Grasse, nommée, dans le testament du
21 août 1 588, de Victor des Achards de Ferrus,
son mari, seigneur d'Orpierres, de Sainte-Co-
lombe, de Salles, de Terrandol, de Chauvac et
de Pennafort, fils d'Antoine des Achards, sei-
gneur de Sainte-Colombe et de Pennafort, et
d'Honorée de Ferrus, d'Orpierres.
XVI. Claude de Grasse, 11° du nom, comte du
Bar, chevalier de Tordre du roi, chambellan de Mon-
sieur gouverneur d'Antibes, seigneur de Valettes, de
Cannaux, de Seranon, de Gourmettes, etc . , rendit des
services importants à Tétat ainsi qu'il est prouvé par
nombre de lettres qu'il reçut des rois Charles IX et
Henri III ; ce prince le reçut chevalier de son ordre,
avec le comte de Tende, gouverneur de la Provence,
et le comte de Suze, dans l'église de Saint-Sauveur, à
Aix. Il confirma Térection en comté de la seigneurie du
Bar accordée par François I" à Claude de Grasse,
père du dit seigneur, par lettres-patentes, expédiées en
i58o. Il avait fait son testament le 17 septembre 1572,
et avait épousé, par contrat du 27 février i56o, passé
devant Barria, notaire à Avignon, Jean;ie de Brancas,
fille de Gaspard de Brancas, des comtes de Forcalquier,
baron de Céreste, et de Françoise d'Ancezune de Ca-
dcrousse. De ce mariage sont issus:
I .° Annibal, dont l'article suit ;
DE GRASSE. 293
2." Henri de Grasse, auteur de la branche de
Mouans, rapporte'e en son lieu :
3.° Charles de Grasse, dit de Cannaux, qui fut
toujours fort attaché au parti ^ du roi Henri IV,
en Provence ( i ) ;
4." Achille de Grasse, qui se distingua pendant les
troubles en Provence ( 2 ) ;
5.° Gaston de Grasse, tué à la bataille de Coutras,
en 1587;
6."* Jeanne de Grasse, mariée à Nicolas de Cas-
tellane, vicomte de Salerne;
7.° Isabeau de Grasse, mariée avec Jean-Baptiste
de Glandevès, seigneur du Beau et du Ménil.
XVII. Annibal de Grasse, I" du nom, comté du
Bar, seigneur de Valettés, de Cannaux et autres lieux,
gouverneur d'Antibes, fut un des chefs du parti de
Henri IV. Il leva un régiment de cavalerie à ses dépens,
et quelques compagnies d'arquebusiers, pour servir
contre les ligueurs ; se distingua au combat d'Allemagne,
où il fit prisonnier le seigneur de la Molle, qui était l'un
des chefs du corps de troupes du seigneur de Vins ( 3 j .
Annibal épousa, par contrat du 11 février 1596, Claire
d'Allagonia, fille de Claude d'Allagonia, seigneur de
Mérargues, d'une maison illustre, originaire de Napies,
éteinte depuis long-temps. Il fit son testament le 1 1 juin
1607, pardevant Ciirani, notaire à Aix. De son ma
riage sont issus :
i.° Charles de Grasse, comte du Bar, seigneur de
Cannaux et autres terres, qui servit avec distinc-
tion, et fut fait maréchal des camps et armées du
roi, le 21 juillet 1649. Il leva à ses dépens douze
à quinze cents hommes de pied, qui furent mis
en partie sous les ordres de M, de Valettés, son
frère, lequel donna son nom à ce régiment. Le roi
Louis XIV lui témoigna combien il était content
de ses services par une lettre qu'il lui écrivit en
date du 12 mai 1646. Il épousa, par contrat du
(1) Louvet, page 52.
(2) Louvet, ibidem.
(3) Gaufridi, Histoire de Provence, page 617.
294
DE GRASSE.
22 juillet 1618, Marguerite Grimaldi de Bueil,
fille d'Annibal de Grimaud, comte de Bueil,
seigneur de Massouins, de Ghoudon, de la Tou-
rette, du Revest, etc. , chevalier de l'ordre de
l'Annonciade, gouverneur du comté de Nice,
et d'Anne-Françoise de Provana. Charles de
Grasse fit son testament le 18 octobre lôSy, et
mourut au mois de novembre suivant. Ses enfants
furent :
A. Annibal de Grasse, comte du Bar, sei-
gneur de Valettes, de la Malle, de Can-
naux, etc., dit le baron du Bar, qui fut
colonel du régiment de Provence. Il s'allia,
le 22 janvier 1648, avec Jeanne de Fortia,
fille de Jean-Paul de Fortia, baron de
Baumes, seigneur de Piles, de Forville, de
Coste-Chaude, gouverneur de Marseille,
maréchal-de-camp, et de Marguerite Covet
de Tretz de Marignane. Il prêta hommage
à la cour des comptes à Aix, pour le comte du
Bar, et fit son testament le 29 mars 1681.
De ce mariage sont issus :
a. Paul-Joseph de Grasse^ comte du
Bar, seigneur de Cannaux, de la Malle,
de Valettes, etc., qui servit pendant
quelque tems dans le régiment de Saint-
Sylvestre. Il épousa, par contrat du 29
octobre 1704, Marguerite de Villeneuve,
fille de Pierre de Villeneuve, seigneur
de Seranon, et de Rossoline de Ville-
neuve-Trans. Il fit son testament le 7
septembre 1709. Il n'eut de son mariage
qu'une fille, nommée Marie-Véronique
de Grasse, mariée, le 21 janvier 1725,
à Charles-Joseph de Grasse, son cou-
sin, à qui elle porta les biens de sa
branche;
h. Léon de Grasse, chevalier de Tordre
de Saint-Jean de Jérusalem, en 1675,
capitaine de galère, commandeur de
Valence ;
DE GRASSE. 295
c. Jean de Grasse, chevalier du même
ordre ;
d. Pierre de* Grasse, officier des vais-
seaux du roi, tué au combat naval de
l'an 1704;
e. Une fille, morte religieuse à Hières;
B, François de Grasse, chevalier de l'ordre de
Saint-Jean de Jérusalem, colonel d'un ré-
giment d'infanterie;
^ 2.* Honoré, dont l'article suit;
3." Gaspard, de Grasse, chevalier de l'ordre dé Saint-
Jean de Jérusalem, capitaine d'une compagnie
de gendarmerie ;
4.* Pierre, chevalier du même ordre, reçu en 1621
avec son frère, major du régiment des Galères;
5.® Antoine de Grasse, qui fut tué à Aix pendant
la sédition contre le Comte, gouverneur en Pro-
vence, dont il soutenait le parti ;
6.* Jeanne de Grasse, aliàs Marie, alliée, le 27
octobre 1620, avec Jean de Sabran, II' du nom,
baron de Beaudinar, fils d'Antoine de Sabran,
baron de Beaudinar, et de Marguerite de la
Garde de Chambonas;
7.* Anne de Grasse, mariée à Jean-Henri Gri-
maldi, marquis de Corbons, baron de Gagnes,
fils d'Honoré Grimaldi, seigneur de Corbons, et
de Blanche de Thomas ;
8.' Marthe de Grasse, seconde femme d'André
de Grimaud, comte de Bueil, baron du Val de
Masso, fils d'Annibal de Grimaldi, comte de
Bueil, et cf' An ne-Françoise de Provana;
9.** Une autre fille, mariée au seigneur de Ville-
neuve Garros.
XVI II. Honoré de Grasse, seigneur de Valettes,
maréchal des camps et armées du roi, fut destiné dans
sa jeunesse à l'état ecclésiastique. M. le Maingre de
Boussicault, évêque de Grasse, se démit de son évêché,
et supplia le ^Roi d'y nommer^ Honoré de Grasse. Sa
Majesté le trouva trop jeune, et elle y nomma Jean de
Grasse Cabris, le seul de cette maison qui fut alors dans
le clergé. Honoré commanda, en i635, sur toute la
296 DE GRASSE.
côte de Proyeace, et fut fait gouverneur de Péronne,
le 17 septembre 1639. Il servit avec distinction au siège
de Rose, et dans les guerres du règne de Louis XIII.
Il e'pousa, le 24 mai 1645, Marguerite de Flotte d'A-
goult, fille de Christophe de Flotte d'Agoult^ seigneur
de Saint-Auban, et d'Isabelle de Glandevès. De ce ma-
riage sont issus :
I.** Jean-Pierre-Charles, dont l'article suit ;
2.*' Susanne de Grasse, mariée, par contrat du 8
avril 1678, avec François de Lile, seigneur de
Taulane, de Garron et du Bourguet en partie,
fils de Guillaume de Lile, Ill'du nom, seigneur
Taulane, capitaine au régiment de Courbons, et
de Jeanne d'Emeric de Sartoux.
XIX. Jean-Pierre-Charles pE Grasse, seigneur de
Valettes, épousa, le 26 avril 1676, Angélique de Rouxel,
fille de Jean-Bâptiste de Rouxel, seigneur de Boi-
Rouxel de Grancey et de Medavi, maréchal de France,
gouverneur de Sedan et de Marie de Rousselet de Rou-
ville. C'est depuis l'époque de ce mariage, et en vertu
du testament de Guillaume de Rouville, du 17 décem-
bre 1686, que leurs descendants ajoutent au nom de
Grasse celui de Rouville, Jean- Pierre-Charles de Grasse,
fit son testament le 8 novembre 1709. De son mariage
sont issus ;
I .** François, dont l'article suit ;
2.<* Etienne, comte de Grasse, seigneur de Limer-
mont, en Picardie. Il épousa Eiiennette-Louise
de Hallencourt, dame de Lin\,ermont, veuve de
lui avant le i3 mars 1756, époque de son décès à
Paris. Leurs enfants furent:
a. Jacques de Grasse, abbé et prieur de
Rieux, sacré évêque de Vence, le 2 3 mars
1755, transféré à l'évêché d'Angers, pour
lequel il avait été sacré le 23 mars 1756;
b. Etienne, vicomte de Grasse de Limermont,
officier des vaisseaux de la marine royale,
à présent contre-amiral ;
c. François, marquis de Grasse de Sarcus,
seigneur de Limermont, chevalier de Saint-
DE GRASSE. 297
LouiSj capitaine au régiment des gardes-
françaises , mort maréchal-de-camp, marié,
par contrat signé du roi et de la famille
royale, le 3 juillet 1763, avec Marguerite-
Louise- Françoise le Sénéchal de Carcado ,
fille de Louis-Alexandre le Sénéchal de
Carcado, lieutenant-général des armées du
roi, et de Marie-Anne de Montmorenci la
Neuville d'Aumont. Elle a été présentée le
2 avril 1764. Il a eu trois garçons et plu-
sieurs filles, établis à Sarcus, en Picardie;
d. Marie-Thérèse de Grasse ;
e. Marie-Anne-Sophie de Grasse.
3.° Joseph de Grasse, capitaine au régiment de
Bourgogne, tué à la bataille de Luzarra;
4.® Jean-François de Grasse, capitaine dans le ré-
giment de Prie, dragons;
5.® Marc-Antoine de Grasse, lequel, après avoir
servi dans le régiment de Richelieu, épousa Ca-
therine de Chapuis, décédée sans enfants ;
6.® Thérèse de Grasse^ religieuse à Grasse, morte
en 1750.
XX. François de Grasse-Rouville, I" du nom,
marquis de Grasse, seigneur de Valettes, capitaine dans
le régiment de Villegagnon, dragons, en 1702; épousa,
le 6 février 1709, Véronique de Villeneuve-Trans. Il
mourut le 3 octobre 1723, laisant:
I .** Charles-Joseph de Grasse, comte du Bar, sei-
gneur de Valettes, né le 29 avril 17 10, qui
épousa, le 21 janvier 1725, Marie- Véronique de
Grasse, dame du Bar, sa cousine, filletinique
de Paul- Joseph de Grasse, comte du Bar, et de
Marguerite de Villeneuve de Seranon. De ce ma-
riage sont issus :
a. Pierre-François de Grasse, comte du Bar (i) ,
(i) Voici les lettres-patentes qu'il obtint du roi Louis XV,
en 1773, touchant la mouvance du comté du Bar.
« Louis, par la grâce de Dieu, roi de France, et de Navarre,
» comte de Provence, Forcalquier et terres adjacentes, à tous
298 Dfi GRASSE.
né le 2 2 novembre 1727. Il servit dans le ré-
giment des Gardes-Françaises, en 1743, et
épousa, en 1753, Françoise-Marie de Go-
vet de Marignane, fille de Joseph-Marie de
Govet, marquis de Marignane et des îles
d'Or, seigneur de Vitrolles, etc. , lieute-
nant général des armées du roi, comman-
deur de Saint-Louis, et de Marguerite d'Or-
cel de Bessaure
b. Pierre-Marie de Grasse, né le 24 mai 1744,
chevalier de Malte ;
c. Véronique de Grasse, née le 24 mai 1734;
d. Gélère de Grasse, mariée, en 1756, Jo-
« présens et à venir, salut : Notre cher et bien amé le sieur
» François-Pierre de Grasse, comte du Bar, nous a fait repré-
" » senter que depuis l'échange fait par l'un de ses ancêtres, avec
».Raimond Bérenger, comte de Provence, le 3 avril i235, la-
» dite terre et seigneurie du Bar a été possédée par ses ayenx
» successivement, et sans interruption jusqu'à ce jour, qui est
>» l'année i58o, le roi Henri III, pleinement instruit que le
» sieur Claude de Grasse, lors possesseur de ladite terre du
>» Bar, était issu d'une des plus illustres et des plus recom-
>i mandabies familles de son royaume ; qu'il tirait son origine
» de Rodoard, comte et prince d'Antibes, dans le dixième
» siècle ; et qu'à la distinction de cette haute naissance , il
» joignait l'honneur d'appartenir à' la famille royale par son
» mariage avec Marthe de Foix, se porta par ces considéra-
» tions à ériger ladite terre en comté ; que par ces mêmes con-
» sidérations, et pour donner nous-mêmes des témoignages
» d'affection et de bienveillance à l'exposant, nous avons été
■i excité à confirmer par nos lettres-patentes de 1759, celles de
» 1 588, et de l'érection de ladite terre en titre et dignité de
>> comté ; mais que pour lui rendre la faveur de cette création
» plus utile et plus avantageuse, il désirerait que ledit comté du
» Bar pût jouir de l'avantage de ressortir nûment à notre cour
• de parlement de Provence ; sur quoi il nous a très-humble-
» ment fait supplier de faire connaître nos intentions, et d'en
» assurer la stabilité par le sceau de notre autorité. A ces cau-
» ses, voulant reconnaître et récompenser par de nouveaux
» bienfaits les services qui nous ont été rendus par ladite famille
M de Grasse, soit en servant dans nos troupes de terre, ou sur
n nos vaisseaux, de l'avis de notre conseil qui a vu lesdites
» lettres de septembre 1739 dont copie est ci-attachée sous le
» contre-scel de notre chancellerie, nous avons de notre grâce
DE GRASSE. 299
seph-César de Villeneuve , seigneur de
Vence , fils de Scipion-Joseph de Ville-
neuve, seigneur de Tourettes-lès- Vence , et
de Marie de Raimond d'Eoux.
2.° Joseph de Grasse, chevalier de l'ordre de
Saint-Jean de Jérusalem, capitaine de vaisseaux,
en 1762 ;
3." François-Joseph- Paul, dont l'article suit ;
4.° Susanne-Rossoline de Grasse, née le 14 janvier
1715, marie'e, le 14 janvier 178 1, avec François
» spéciale, pleine puissance, autorité royale, séparé et exempté,
» et pances présentes, signées de notre main, séparons et exemp-
» tons ledit comté du Bar et son territoire, ensemble celui de
» Valettes, appartenances et dépendances, du ressort et juri-
» diction de notre sénéchal de Grasse et tous autres juges,
» voulons et nous plaît, qu'à l'avenir et pour toujours, etc.
« Donné à Versailles, le vingt-huitième jour de juillet, l'an
M de grâce mil sept cent soixante-treize, et de notre règne le
» cinquante-huitième.
» Sig .é Louis.
» Et plus bas : par le Roi, Comte de Provence. Phelypeaux.
» Visaf, de Maupeou. Et scellé.
» Enregistrées, ensemble la quittance du marc d'or ci-jointe
» au registre intitulé Parlaynentum, f» et suivants, con-
-> serve aux archives de Sa Majesté, en Provence, dans l'ar-
» moire lettre B, coUationné par nous, chevaliers conseillers
» du Roi en la cour de parlement de ce pays, commissaires aux-
') dites archives, soussignés ensuite de l'arrêt de la cour du 5
» août 1773, rendu sur la requête à elle présentée par messire
» François-Pierre de Grasse, comte du Bar. Bec, fils. Segond
» de SeJeron.
Extrait des registres du parlement.
» Sur la requête présentée à la Cour de la part de messire
» François-Pierre de Grasse, comte du Bar, contenant etc.
» Vu ladite requête signée Bernard ; le décret de soit montré
» au procureur-général, ses conclusions signées Joannis ; la
» recharge à ladite requête signée Bernard, procureur, les
» lettres-patentes portant confirmation des titres d'érection de
» la- terre et fief du Bar en comté, à François-Pierre de
» Grasse, etc. Fait à Aix en parlement, le 5 aoust 1773.
» CoUationné, signé Regibaud. »
i5. 20
3oo l^E GRASSE.
de Cresp, seigneur de Saint-Césaire et du Mau-
vans;
5.* Marie-Elisabeth- Thérèse - Victoire de Grasse,
mariée à Joseph de Gapello, seigneur de Ghâ-
teauneuf;
6.° Marguerite de Grasse, mariée à N.... de Ga-
nuby-Toriselie.
XXI. François - Joseph - Paul de Grasse de Rou-
viLLE , comte de Grasse , des comtes d^Antibes , mar-
quis de Tilly , lieutenant-général des armées navales ,
commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ,
chevalier de l'ordre de Gincinnatus et de Saint-Jean de
Jérusalem, non-profès, épousa, par contrat du • 28 fé-
vrier 1764, signé du roi et de la famille royale, le 29 ,
demoiselle Antoinette-Rosalie Accaron , fille de Jean-
Augustin Accaron, écuyer, commissaire de la marine ^
et premier commis des colonies, et de dame Gatherine-
Rosalie Roydot. La comtesse de Grasse fut présentée à
LL. MM. et à la famille royale, par la comtesse de Gar-
cado, le 2 avril 1764, et le comte de Grasse fut aussi
présenté en 1766. En 1782, le congrès des Etats-Unis
d'Amérique fit don au comte de Grasse de quatre pièces
de canon de bronze, du calibre de 6, avec leurs caissons
et agrès, en reconnaissance des services signalés qu'il
rendit à la nation américaine , en contribuant , avec la
flotte française sous ses ordres,- à la prise du lord Gorn-
wallis, et à la reddition d'Yorck-Town. Louis XVI au-
torisa le comte de Grasse, par brevet , comme une mar-
que particulière de sa satisfaction, à accepter ces quatre
pièces de canon, et à les placer à son château de Tilly,
où elles furent enlevées au commencement de la révo-
lution, et conduites à Dreux. Nous allons donner un
précis des services importants rendus par ce général.
En 1778 , ayant sous ses ordres quatre vaisseaux et
deux bataillons, il joignit l'amiral d'Esiaing à la Marti-
nique, contribua à la prise de l'île de Saint- Vincent ,
le 16 juin; au combat de la Grenade, le 7 juillet, où
Famiral Biron, est mis en fuite; soutint le combat de la
Martinique, contre l'amiral Hood , dont le succès resta
indécis ; commanda vingt-huit vaisseaux de ligne et trois
mille cinq cents hommes de troupes de terre à la prise de
Yorck-Town, le 17 octobre 1781, où l'on fit prisonnier
DE GRASSE. 3oi
de guerre l'amiral Cornwalis et toute son armée; action
mémorable qui assura l'indépendance de l'Amérique;
le comte de Grasse s'empara de l'Ile de Saint-Christophe,
le II janvier 1782; mais le 12 avril, il perdit un combat
à la hauteur de la Dominique , contre l'amiral Rodney ^
supérieur en forces. Ce combat eût été évité, et le comte
de Grasse eût entré à bon port à la Guadeloupe , sans
le secours qu'il fit donner au vaisseau le Zélé , qui , dé-
semparé de son choc, tombait sous le vent. Cet accident
nécessita une manoeuvre qui ralentit la marche de l'es-
cadre , qui fut bientôt atteinte par l'armée anglaise , qui
s'empara des vaisseaux Iq Glorieux , V Ardent , Iq César,
l'Hector f et la Ville de Paris, monté par l'amiral de
Grasse. Ce vaisseau, le plus beau qui jusqu'alors eut
porté voiles, fut défendu jusqu'à la dernière extrémité.
Investi par quatorze vaisseaux ennemis, il ne se rendit
qu'après un combat de douze heures ; et il était dans
un si mauvais état lorsqu'il amena, qu'il coula bas, ainsi
quQ le Glorieux , en revenant en Europe.
Le comte de Grasse épousa , en secondes noces , Ca-
therine Pien , veuve de M. de Villeneuve, et en troi-
sièmes, le II février 1786, demoiselle Christine-Marie-
Delphine Lazare de Cibon, fille d'Ebzéar de Cibon, secré-
taire d'ambassade de Malte, et d'Anne-Thérèse David.
Le comte de Grasse a eu de son premier mariage :
i.** Alexandre François-Auguste, qui suit ;
2.® Amélie-Rosalie-Maxime, morte sans enfants ;
3.'* Adélaïde de Grasse, mariée à N ;
4.* Maxime de Grasse , chevalier de Malte , mort
en 1773;
5.* Mélanie- Véronique-Maxime , morte sans en-
fants ;
6.° Silvie de Grasse, mariée à N....
XXII. Alexandre- François - Auguste de Grasse -
RouviLLE , I" du nom , comte de Grasse , marquis de
Tilly , des comtes d'Antibes , seigneur de Flins , Mon-
dreville , le Chambrier , Saint-Laurent-les Jonchères ,
de Laval, la Boulaye, Présonnet, la Geneste et autres
lieux, né à Versailles le 14 février 1765 ; entra au
service comme sous-lieutenant au régiment du roi in-
fanterie ; capitaine de réfornys dans Royal-Pologne en
1784; fut présenté au roi et à la famille royale en 1788,
3o2 I^E GRASSE.
passa capitaine en pied dans Royal-Guienne , cavalerie,
en 1789 i passa à cette époque à Saint-Domingue , à
Gharlestown , dans la Caroline, en 1793; fut nommé
ingénieur des deux Carolines et de la Géorgie, par le
président Washington , sous le ministre-secrétaire-
d'état de la guerre , le général Knox; fut fait chevalier
de Saint-Louis à Saint-Domingue et de Cincinnatus à
Gharlestown;. ofncier de l'ordre royal de la Légion-
d'Honneur par le roi, à prendre rang du 14 juin i8i5;
a suivi sa majesté au 20 mars , comme officier supérieur
tigrégé des gardes de la porte du roi. Il n'a pas cessé,
depuis cette époque, de faire partie de l'armée royale
en Belgique , sous les ordres de son altesse royale mon-
seigneur le duc de Berri , a été licencié avec cette com-
pagnie le i" janvier 181 6, et est breveté chef d'esca-
dron depuis 1802. Il a épousé, en 1792, noble demoi-
selle Anne-Sophie de la Hogue , des seigneurs du
château de la Hogue, en Normandie, fille de M. delà
Hogue, conseiller au conseil supérieur du Gap-Français ,
île Saint-Domingue. De ce mariage sont issus :
I .* Garoline de Grasse ;
2. *" Sophie de Grasse;
3 .*" Appoline de Gra sse ;
4.** Marie-Antoinette de Grasse ;
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs et barons de Mouans.
XVII. Henri de Grasse, baron de Mouans, de
Sartoux et autres lieux , second fils de Claude de Grasse,
II* du nom, et de Jeanne de Brancas, dont il fut l'hé-
ritier en 1619, épousa Catherine de Grasse, fille de
Pompée de Grasse, baron de Bormes, et de Susanne
de Villeneuve des arcs. 11 fut très-attaché au parti du
roi en Provence (i) , et soutint, pendant trois jours,
dans son château de Mouans , contre le duc de Savoie.
Il eut de son mariage :
I .•* Annibal, dont l'article suit ;
_
(i) Gaufridi, page 676 ; Louvet, p. 34, 44 et 52.
DE GRASSE. 3o3
2.* Claire de Grasse_, mariée à Antoine de Cas-
tellanCj seigneur de Rogon;
3." Jeanne de Grasse, mariée à Guillaume de
Lascaris-Vintimille de Tende;
4.° Marthe de Grasse, qui épousa Gaspard de
Blacas, seigneur de Garros;
5." Françoise de Grasse, mariée à Guillaume de
Villeneuve ;
6.® N de Grasse, religieuse à l'abbaye de
Tarascon.
.XVIII. Annibal de Grasse, baron de Mouans,
gouverneur et viguier de Marseille, en 1646, avait
épouse', le i" avril 1624, Françoise de Grasse, fille de
César de Grasse, seigneur de Cabris et de Marthe de
Barras. Leurs enfants furent :
i.** Alexandre, dont l'article suit;
2." Catherine de Grasse, mariée à Antoine de Ta-
barel, seigneur de la Baume ;
3."* Anne de Grasse,, mariée, le 24 janvier 1673,
à Jean-François de Gaufredi, baron de Trets,
auteur de \' Histoire de Provence qui porte son nom,
fils de Jacques de Gaufridi et de Françoise de
Rabasse de Vergons ;
4.° Isabeau de Grasse, mariée à Jean-Baptiste le
Noble, seigneur du Revest.
XIX. Alexandre de Grasse, baron de Mouans, sei-
gneur de Sartoux, épousa, en 1668, Jeanne de Lile
de Taulane, fille de Guillaume de Lile, III® du nom,
seigneur de Taulane. co-seigneur du Bourguet, et de
Jeanne d'Eméric. De ce mariage sont issus:
i.° Louis-Joseph de Grasse, seigneur de Mouans et
de Sartoux, dit le marquis de Grasse, gouverneur
de la ville de Grasse, marié i.° avec Marguerite-
Françoise de Corbinelli, dont il n'eut point d'en-
fants, 2.° avec Thérèse- Albertine du Quesnel,
fille du marquis de vCoupigny, dame d'honneur
de madame la comtesse de Toulouse. Il mourut
sans postérité ;
2."* Jean-Baptiste, dont l'article suit ;
?." Jean de Grasse, capitaine de vaisseau du roi,
mort en Amérique ;
3o4 ^^ GRASSE.
4.^ Françoise de Grasse, mariée à Jean-Baptiste de
Villeneuve, seigneur de Vence;
5.° Susanne de Grasse, mariée, le 4 février 1709,
à Joseph de Lile, son cousin-germain, seigneur
de Taulane, du Bourguet, de Garron, etc., fils
de François de Lile, seigneur de Taulane, et de
Susanne de Grasse de Valettes.
XX. Jean-Baptiste de Grasse, baron de Mouans et
de Sartoux, après le décès de son frère, gouverneur pour
le roi, de la ville de Saint-Paul, chevalier de Tordre
royal et militaire de Saint- Louis, épousa, en 17 14, Anne-
Françoise de Lile de Taulane, sa cousine, fille de Fran-
çois de Lile, seigneur de Taulane; et de Susanne de
Grasse de Valettes. De ce mariage sont issus:
i.° Alexandre de Grasse;
2.° Susanne de Grasse, mariée à Louis de Ville-
neuve, seigneur de Seranon ;
3.** Rossoline de Grasse, mariée, le 9 août 1746, à
Louis-Auguste de Lile, seigneur de Taulane,
co-seigneur du Bourguet et de Seranon, depuis
capitaine des vaisseaux du roi, chevalier de l'or-
dre royal et militaire de Saint-Louis, son cousin-
germain, fils de Joseph de Lile de Taulane, et
de Susanne de Grasse de Mouans ;
4.* Charlotte de Grasse ;
5."^ Jeanne-Alexandre de Grasse, mariée, au mois
de juillet 1757, avec Jean-Louis de la Tour de
Romoules, co-seigneur de Tourtour, fils de De-
nis-Marcel de la Tour, seigneur de Romoules,
et de Susanne de la Tour.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Briancon.
XIV. Jean de Grasse, seigneur de Briancon, So-
leillas. Gras, Salegrison, Mont-Blanc, Verrayon, Tho-
rène, et autres lieux, second fils de Charles de Grasse,
I" du nom, seigneur du Bar, et d'Honorade d'Oraison,
épousa Catherine de Villemurs, fils d'Antoine, ba-
ron de Villemurs, et de Louise, des comtes de Forçai-
DE GRASSE. 3o5
quier. Il prêta hommage^ le 27 mars 1499, pour ses
terreSj et eut pour enfants :
I.* Antoine, dont l'article suit;
2.* Charles de Grasse, chevalier de Saint-Jean de
Jérusalem, bailli de Manosque;
3.° Jérôme de Grasse, chevalier du même ordre,
reçu 'avec son frère, l'an 1547;
4.' Maxime de Grasse, religieuse.
XV. Antoine de Grasse, seigneur de Briançon, de
SoleillaSj de Verrayon, de Thorène , etc., etc., servit
avec distinction dans les guerres du règne de François I".
Il fut détaché de l'armée du roi pour commander dans
la Haute-Provence contre Tempereur Charles-Quint.
En récompense de ses services , Charles IX le fit cheva-
lier de son ordre, en 1 568. Il épousa Nicaise de Russan,
fille d* Antoine de Russan , seigneur de Thorène , et prêta
hommage de ses terres le 17 octobre 1546. Il testa en
1572, et laissa :
I .° Jérôme, dont Tarticle suit ;
2.* Claude de Grasse _, seigneur de Saint-Césaire ,
chevalier de Tordre du roi , qui épousa Marguerite
de Villeneuve de Trans , dont il eut Claude de
Grasse , seigneur de Saint-Césaire , marié avec
Isabelle de Baschi d'Estoublon, fille de Thadée
de Baschi _, seigneur d'Estoublon_, et de Sara du
Mas. Il en eut, entr'autres enfants :
a. Marie de Grasse, mariée à Joseph Bruni
de Castellane, fils de Baltasard Bruni de Cas-
tellane , seigneur de Caille , de Vaucroue ,
etc. , et de Lucrèce d^Ambrois de Taulane ;
b. Isabelle de , Grasse de Saint-Césaire, mariée
à Marc-Antoine, vicomte de Reilhane, sei-
gneur du Bousquet et de Sainte-Croix , fils
d'Antoine de Reilhane, et d'Honorée de
Castellane de Tournon ;
c. Françoise de Grasse de Saint-Césaire , ma-
riée, le 18 juin 1622, avec Gaspard de Fa-
bri , seigneur de Fabrègues , fils de Mel-
chior de Fabri, seigneur de Fabrègues, et
de Camille d'Esparron-Tourtour.
Cette branche s'est éteinte, en 1734, par la
3o6 i>E GRASSE.
mort sans postérité de François et de Pierre de
Grasse ;
3.° Françoise de Grasse, mariée, le 14 mars i565,
à Christophe de Villeneuve, seigneur de Vau-
cluse , et de Bargemont, depuis chevalier de Tordre
du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre,
mort le 26 juillet 161 5, fils de Gaspard de Ville-
neuve, seigneur de Bargemont , et de Marguerite
de Castellane ;
4.** Honorade de Grasse, mariée, le 20 mars i566,
à Jean-Léon de Castillon , seigneur de Beine ,
fils de Pierre de Castillon , écuyer , seigneur de
Beine , chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme
ordinaire de sa chambre, et de Renée de Cas-
tellane de Laval.
XVL Jérôme de Grasse, seigneur de Briançon ,
des Collets , de Salegrison , de Gars , Verrayon , Mont-
blanc, etc., épousa, par contrat du 2 juin 1 567, Jeanne
de Calvi , fille de Guillaume de Calvi , seigneur de Gênes,
et de Catherine de Jassaud. Il prêta hommage pour sa
terre de Briançon, le 14 mars iSqj. Ses enfants furent:
I ." Charles, dont l'article suit ;
2.° Jean de Grasse , seigneur de Verrayon , et de
Thorène , mariée avec N...., de Gabriellis, fille
de Barthélemi de Gabriellis , comte de Bacarocca;
il en eut, entr'autres enfants, Jean-Francois de
Grasse , seigneur de Verrayon et de Thorène ^
en qui s'éteignit cette branche. Il s'allia avec
Marie de Louancy , dont il eut Barbe de Grasse,
mariée , en i685 , avec Henri-Joseph de Péruzzis,
seigneur du Barou , fils de Julien-François de
Péruzzis , seigneur du même lieu , et de Cathe-
rine de Malcspine ;
3.* Honoré de Grasse, seigneur des Collets, qui
s'allia avec Françoise de Grimaud, fille de
César de Grimaud , seigneur de Lavens , la Tou-
rette, le Revest, etc., et de Philippe de Grasse
de Cabris. Il en eut :
a. Jean de Grasse, j reçus chevaliers de Malle
b. Jean-François, \ en 1646;
4.° Alexandre de Grasse, seigneur de Gars, marié
DE GRASSE. 3o7
avec Isabeau de Laurent , dont il eut deux filles :
a. N.... de Grasse, mariée à N.... de Flotte
d'Agoult ;
b. Marguerite de Grasse , mariée à Jacques
de Martin d'Amirat.
XVII. Charles de Grasse, seigneur de Briançon ,
épousa Isabeau de Villeneuve , tille de Gaspard de
Villeneuve, chevalier de l'ordre du roi, baron des
Arcs, et de Marguerite de Bouille. Il laissa de ce
mariage :
i.° Jean-François, dont l'article suit;
2.° Henri de Grasse, chevalier de l'ordre de Saint-
Jean de Jérusalem en i6i5 ;
S."* Lucrèce de Grasse, mariée à Christophe d'A-
goult, seigneur de Saillans;
4.° Marie-Maxime de Grasse, mariée à Gaspard
de Flotte d'Agoult. ^
XVIII. Jean-François de Grasse, seigneur de
Briançon et autres lieux , rendit hommage de ses terres
le 3 janvier lôyS. Il épousa Marie de Gucii ou Gousse,
dont sont issus :
i.« François, dont l'article suit;
2.° René de Grasse , prêtre, docteur de Sorbonne ,
et docteur de l'église de Glandevès ;
3.° Raimond de Grasse, capitaine au régiment de
Provence;
4.° Une fille, religieuse ;
XIX. François de Grasse , seigneur de Briançon ,
prêta hommage de ses terres le 4 mai 1697. 11 épousa
Marguerite de Brun-Castellane, dont il eut :
i.** François-René, dont l'article suit;
2.** Jean de Grasse, prévôt de l'église de Glandevès.
XX. François- René de Grasse , seigneur de Brian-
çon , épousa Marie de Chailan de Mouriès, fille de N....
de Chailan, seigneur du Castelet, et de N... de Flotte
Saint-Auban. De ce mariage vinrent :
i.° Joseph, dont l'article suit ;
3o8 BOURGUIGNON DE FABREGOULES.
2." Pierre de Grasse, chevalier de l'ordre de Saint-
Jean de Jérusalem, officier des Vaisseaux du roi.
XXI. Joseph DE Grasse, seigneur de Briançon ,
capitaine de vaisseau du roi en lyôS , a épousé, en lySo,
N.... de Castellane, fille de Toussaint de Castellane,
marquis de Grimaud et de Saint-Juers, et d'Anne de
Félix de Creisset , et sœur de Jean-Baptiste de Castel-
lane, marquis de Saint-Juers, chambellan du duc d'Or-
léans, brigadier des armées du roi.
Armes : Ecartelé : au i , contr'écartelé de Foix et de
Béarn ; au 2, parti de France et de Navarre ; au 3,
ecartelé en sautoir d' Aragon et de Sicile; au 4, de
France brisé d'une bande componée de gueules et d'ar-
gent de quatre pièces: sur le tout de Grasse, qui est
d'or, au lion couronné de sable, lampassé et armé de
gueules. Devise : Pro me, domine, responde.
%
BOURGUIGNON de FABREGOULES, en Pro-
vence.
Jean-Baptiste de . Bourguignon , seigneur de Fabre-
goules, fut pourvu en 1771 ou 1772, de l'office de
conseiller secrétaire du Roi près le parlement de Pro-
vence. Il mourut dans l'exercice de ses fonctions. {Sa
charge fut vendue après sa mort, à M. Siméon, père de
M. le comte Siméon, aujourd'hui conseiller d'état.)
Jean - Baptiste de Bourguignon de Fabregoules,
son fils, épousa en 1782, la demoiselle Marie- Louise-
Marseille Martin , fille de Jean-Baptiste Martin , écuyer,
conseiller-secrétaire du Roi et échevin de la ville de
Marseille, qui laissa pour fils :
Jean - Baptiste- Marie de Bourguignon de Fabre-
goules , conseiller en la cour royale d'Aix , qui a
épousé en 181 3, demoiselle Aline de Bures de Villiers,
fille de M. de Bures de Villiers, ancien mousquetaire
gris de la garde du Roi.
Armes: D^or , au sanglier de sable, passant sur une
terrasse de sinople; au chef d'azur chargé de trois
étoiles d'argent. L'écu timbré d'une couronne de
marquis.
DE TRÉMAUDAN. 309
DE TRÉMAUDAN, noble et ancienne famille de
Bretagne, qui prouve, par titres, une filiation suivie,
depuis :
I. Jean de Trémaudan, e'cuyer, vivait en 1400; aux
termes de la maintenue de noblesse, accordée à ses des-
cendants, en 1670. Il servit en cette qualité dans les
guerres de son tems, en la compagnie de Guillaume de
la Goublaye, ecuyer, qui fit montre à Saint-Gloud, le
i3 novembre 141 5 (i). Il servit aussi en la compagnie de
Jehan Gilleront, e'cuyer (2), ainsi qu'il appert de la
revue qui en fut passée à Croces-lès- Bourges, le 24 juin
1418. Il est rapporté aux réformations de 1427 et 1459.
Il eut pour fils :
II. Thomas de Trémaudan , seigneur; de Corbehault ^
qui comparaît aux montres des nobles de l'évêché de
Saint-Brieux, de l'an 1480 et 1483, en brigandine, sa-
lade, épée, dague et un cheval. Il épousa Guionne Graf-
fart, dont il eut :
III. Jean de Trémaudan, IP du nom, seigneur de
Corbehault, marié, en i53i, avec Mathurine de la Vi-
gne, veuve de Charles de Guehenneuc, sieur de la Ville-
brunart et fille de Bertrand de la Vigne,, et de Guille-
mette des Cognets de la Bouexière. De ce mariage
vint :
IV. Jean de Trémaudan, III® du nom, seigneur
de Corbehault, qui s'allia avec Julienne, aliàs Jeanne
Agan. Leurs enfants furent :
I .° Toussaint de Trémaudan, sieur de Corbehault,
qui, de Marie Josset, son épouse, eut :
a. François de Trémaudan, ééuyer, sieur du
Tertre, marié, en janvier 1642, avec Ma-
(i) Mémoire, pour servir de Preuves à l'Hist. de Bretagne ,
par dom Morice, tome II, col. 911.
(2) /Hi., col. 963.
3lO DE TRÉMAUDAN.
deline Rouxel. Il fut père de François de
Trémaudan, sieur du Tertre, maintenu
dans sa noblesse d'extraction, avec son père,
par arrêt de la chambre de la rétbrmation
de Bretagne, du 3 septembre 1670 ;
^.Thomas de Trémaudan,- écuyer, seigneur
de la Chapelle, qui s'allia avec Françoise
Grignon. Il fut maintenu en 1670.
2." Jacques, dont l'article suit .
V. Jacques de Trémaudan, écuyer, sieur de la Da-
viais, épousa Hélène Urvoy, dont sont issus :
i.° Jean de Trémaudan, qui épousa, au mois de
janvier i65o, Françoise Chardet;
2.° Christophe de Trémaudan, ) maintenus en
3.° Simon de Trcmaudan, f 1670.
4.° Gilles, dont l'article suit .
VI. Gilles DE Trémaudan, chevalier, seigneur du
Moulin, fut maintenu dans sa noblesse d'extraction,
avec ses frères, par arrêt de la chambre de la réforma-
tion de Bretagne, du 3 septembre 1670. Il épousa, par
contrat du 16 mars 1671, demoiselle Julienne Rolland,
tille de Jean-François Rolland, et de dame Marie CoUi-
chet. De ce mariage vint:
VII. Jean de Trémaudan, IV^ du nom, chevalier,
seigneur du Moulin, marié, i.°au mois de janvier 1688,
avec demoiselle Françoise de la Motte, dame de Lentil-
lais, morte sans enfants, quelques années après; 2.° avec
demoiselle Françoise Guymont, dont il eut :
i.° Gui-Julien de Trémaudan, qui suit;
2.° Susanne de Trémaudan, mariée à Jean Restif;
3.° Jeanne de Trémaudan.
VIII. Gui- Julien de Trémaudan , chevalier , sei-
gneur des Soudrais, épousa, par contrat du 9 février
1743, Rose Humphry, fille de noble Samuel Humphry,
etdedemoiselleReneeBonnier.il justifia de sa noblesse
d'extraction par-devant M. de Pontcarré de Viarmes,
intendant en Bretagne, qui le maintint dans ses privilè-
ges, le 5 mai 1747. Il avait partagé noblement avec Su-
DE MASELLIÈRK-COETQUEN. 3 i i
sanne et Jeanne de Tremaudan, ses sœurs, le 14 avril
1741. De son mariage sont issus:
i.° Louis-Jacques, dont l'article suit;
2.° Rose de Tremaudan, demoiselle des Saudrais;
3.° Marie de Tremaudan, dame de Pré-Lambert;
4.° Reine de Tremaudan;
5.° Henriette de Tremaudan, dame du Puy-Pot-
tier.
IX. Louis-Jacques de Tremaudan, chevalier, né le
6 janvier 1747, partagea noblement avec ses sœurs le
28 mai 1779. Il épousa Julie-Marie-Joséphine- Louise
de la Saulaye, fille de messire Etienne-Charles-Joseph
de la Saulaye, ancien officier au régiment de la Reine,
dragons, et de noble demoiselle Louise-Cécile Guitton ,
et sœur germaine de messire Etienne-René de la Sau-
laye, page de monseigneur le duc de Penthièvre, puis
officier dans son régiment de dragons, qui, comme tous
les officiers de ce corps, émigra, en 1791, combattit
pour la cause du roi, et est mort en émigration, non
marié. Louis-Jacques de Tremaudan a de son ma-
riage :
I.** Auguste-Etienne-Louis-Eugène de Tremau-
dan, né à Vannes, le 22 décembre i8o5 ;
2.° Désiré- Marie-Joseph François de Tremaudan,
né à Sixet, le 9 novembre 1807 ;
3.° Louis-Marie-Fidèle-Ange de Tremaudan, né
à Vannes, le i" décembre 1808 ;
4.° Ferdinand-Marie-Emmanuel de Tremaudan,
né à Vannes, le 1 4 janvier 1 8 1 1 ;
S.** Eugène-Frédéric de Tremaudan, né à Redon,
le 23 mai i8i3.
Armes : De gueules, à la levrette d'argent ; accompa-
gnée en pointe d'une molette d'éperon du même.
De MASELLIÈRE-COETQUEN. La maison de
Coetquen, l'une des plus anciennes et des plus illustres
de Bretagne, passe pour être issue des comtes de Dinan,
puînés de la maison d'Avaugour, sortie elle-même des
3 12 DE MASELLIÈRE-COETQUEN.
ducs de Bretagne. Ce fut vers la fin du douzième siècle,
que le nom de la terre de Goetquen, bourg et ancienne
chàtellenie près de Dinan, fut pris par Olivier, fils de
Walon, frère de Godefroy, comte de Dinan. Depuis ce
tems, ses descendants l'ont toujours porté. Goetquen fut
érigé en marquisat en faveur de Jean de Goetquen,
comte de Gombourg, et vicomte d'Uzel, que le roi
Henri IV fit ensuite gouverneur de Saint-Malo, cheva-
lier des ordres en 1595. Mais il mourut avant d'avoir
reçu le collier.
La maison de Goetquen joint aux caractères de la
plus haute antiquité et de la plus belle origine, les avan-
tages plus précieux encore d'une illustration soutenue
depuis plus de six siècles. Elle a tenu un des premiers
rangs à la cour des ducs souverains de Bretagne, et à
celle des rois de France, après la réunion de ce duché
à la couronne. Elle a donné un maréchal de Bretagne,
un grand-maître, des ambassadeurs, un lieutenant-
général des armées du Roi, et d'autres officiers géné-
4raux, des ministres et conseillers-d'état, des gouver-
neurs de Dol, de Dinan, de Léon, des chevaliers de
l'ordre du Roi, etc. , etc. Ses alliances directes sont
avec les maisons d'Acigné, de Beaumanoir, de Boiséon,
de Goetlogon, de Durfort-Duras, de -la Ferronays, de
Galard, des marquis de Lille, de Giffart, de Goyon,
de Matignon, de Kerlech, de Kermeno, de Kerveno,
de Lompagieu, de Lorraine^ de Malestroit, de Ni-
colaï, de Noaïl, d'Orléans-Rhotelin, alliance qui donne
à la maison de Goetquen des parentés avec la maison
royale de France; de Rochechouart, de Rohan, des
princes de Guéménée, de Rohan-Ghabot, de Rostrenen,
de Rougé, de Sorbier, de Surgères, de Tourne-
mine, etc. , etc.
Cette maison, dont la tige principale subsiste encore
en Bretagne, a formé diverses branches, dont une en-
tr'autres vint s'établir dans la province de Guienne,
vers la fin du seizième siècle. Nous allons en donner la
filiation sur les preuves faites au cabinet des ordres du
Roi, pardevant M. Chérin, en vertu desquelles le chef
de cette branche a été admis à jouir des honneurs de la
cour, le 2 avril 1780.
I. Jean-Malo de Goetquen, marquis de la Masel-
DE MASELLIÈRE-COETQUEN. 3 1 3
liêre, du chef de sa femme Charlotte de la Masellière,
qu'il avait épousée par contrat du 25 janvier i5oo, eut
deux fils; l'aîné continua la branche aînée en Bretagne,
et le second, Jean de Goetquen, fut l'auteur d'une bran-
che établie en Guienne^ à laquelle il transmit les nom
et armes de la Masellière (i), du chef de sa mère.
II. Jean de la Masellière, I" du nom, fils puîné
de Jean-Malo de Goetquen, fit toutes les guerres de son
tems avec les ducs d^Anjou et d'Aquitaine. Il s'allia avec
demoiselle Isabeau de Forcés, fille de Gui, baron de
Forcés, et de demoiselle Catherine de Pardaillan Gon-
drin, par contrat du i" mars 1540. Il en eut quatre
fils, qui tous ont eu postérité ; savoir :
I .° Odet de la Masellière, ministre et secrétaire
d'état du roi de Navarre, qui fut l'auteur de la
branche des barons d'Espiens ;
2.** Jean, dont l'article suit ;
3.* Gaxiot de la Masellière, ministre d'état, comme
son frère Odet; auteur de la branche des sei-
gneurs de Reaup ;
4.° Bertrand de la Masellière, colonel du régiment
de Navarre, et gentilhomme ordinaire de la
chambre du Roi, tige des seigneurs des Tours.
III. Jean delà Masellière, II® du nom, seigneur
de Nazareth et de Douazàn, exempt des gardes du roi
Henri IV, en 1594; épousa, le 21 juillet 1593, Anne
de Frère, fille de Henri de Frère, gentilhomme ordi-
naire de la chambre du Roi, vicomte de Gratens, sei-
gneur de Saint-Léon, Audiran, Hordosse, etc. , et de
Marie de Noaillan. De ce mariage est né:
IV. Barthélemi de la Masellière, ou de Masel-
lièrCy seigneur de Nazareth et de Douazan, capitaine au
régiment de Bourgogne, qui se maria, le 27 avril 1623,
avec Jeanne de Sorbier, fille de Pierre de Sorbier, baron
de la Tourrasse, et d'Angélique de Galard, fille de
Gilles de Galard, marquis de Terraube. Il eut pour fils;
V. Benjamin de Masellière, ou de la Masellière,
I" du nom, seigneur de Douazan, capitaine au régi-
(1) Ce nom s'est écrit, de Majelière^ de Maselière, de Ma-
sellière. de la Man^elière^ de la Maielière et de Ma^elières.
3 14 DE MASELLIÊRE-COETQUEN.
ment de Royal-Vaisseaux, qui s'allia, par contrat du 27
juillet 1690, avec Jeanne de Lompagieu, .fille de Paul
de Lompagieu, baron de Cuzères^ seigneur d'Auradet,
de Molm, et de Gardères, etc., et de Françoise de
Noailles. Les terres de la maison de Lompagieu furent
partagées avec madame la baronne de Hontens, sa sœur.
Benjamin fut père de :
VI. Jean-Bernard de la Masellière , baron de
Cazères, du chef de sa mère, seigneur de Douazan, etc.
11 commanda les cadets gentilshommes, à Neuf-Brisach,
et s'allia, par contrat du 10 mai 1725, avec Marie le
Sage, fille de Joseph de Susanne de Las de Tulle de
Brimont. De ce mariage est issu :
VIL Benjamin de Masellière, II'^ du nom, baron
de Cazères, seigneur de Douazan, etc. , cornette au
régiment Colonel-Général, cavalerie, marié, par contrat
du 23 février 1749, avec Jeanne de Pedesclaux, fille de
Pierre de Pedesclaux, baron de Savignac, seigneur du
Bournac et de Laquit, et de Jeanne de Galard de Bala-
rin. De ce mariage sont issus :
I."* Joseph - Denis de Masellière, dont l'article
suit ;
2.° Joseph-Marie, vicomte de Masellière, seigneur
de Balarin, chevalier de Saint-Louis et de Malte,
et chef d'escadron; marié à mademoiselle de Cas-
tillon, d'une des plus anciennes et illustres mai-
sons de France.
3.'' Jeanne de Masellière, mariée à Philippe-
Ignace, comte de Galard, de la branche des
marquis de Lille, dont plusieurs enfants.
VIII. Joseph - Denis, comte de Masellière - Coet-
QUEN, maréchal de camp, chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis, et de l'ordre souverain de
Saint-Jean-de-Jérusalem ; fut, pendant trente-six ans,
capitaine au régiment de Royal - Picardie, cavalerie,
puis colonel du régiment de Royal-Champagne, cava-
lerie ; a fait la première campagne eu qualité d'ofticier
des mousquetaires, avec rang de colonel. Il donna des
preuves d'un courage et d'un dévouement sans bornes,
à S. M. Louis XVI, et à toute son auguste famille, dans
la journée du 24 février 1791, en s'opposant à l'ouver-
ture des grilles des Tuileries, investies par une popu-
DE MECQUENfclM. 3 1 5
lace effrénée, à laquelle il sut en imposer par un discours
énergique ; cette fermeté héroïque , confirmée par tous
les journaux du tems (i) , préserva la famille royale des
plus grands malheurs. Par son conseil, MM. de la
Fayette et Baiily, maire de Paris, sur le point de ce'der
aux menaces et aux vociférations de la multitude, firent
entrer sur le champ, dans les Tuileries, un escadron
de cavalerie ; cette mesure obligea la populace de se
retirer, ce qu^elle fit avec les imprécations les plus fortes.
Sa Majesté, instruite de cette conduite courageuse, par
M. le duc de Brissac, daigna, au rùiLeu d'une foule de
gentilshommes que le péril avait réunis autour de la
personne du Roi, adresser les paroles les plus obli-
geantes à M. le comte de Masellière. Il a épousé, en
1790 , Marie-Agnès de Lamberg, d'une ancienne
maison d'Allemagne, de laquelle il a eu :
I.** Joseph-Auguste-Malo, comte de Masellière,
né en 179 1, sous-lieutenant au 2" régiment des
cuirassiers, mort à Wilna, des suites de la mal-
heureuse campagne de Moscow.
Armes : Ecartelé : aux i et 4, bandés d'argent et de
gueules, qui est de Coetquen; et aux 2 et 3, d'or, au
chevron de gueules , accompagné de trois lionceaux
d'azur , lampassés et armés de gueules , qui est de
Masellière.
Extrait de la lettre de M. le duc de Goigny , pour
l'admission de M. le comte de Masellière aux honneurs
de la Cour.
Paris f le 29 avril 1780.
J'ai l'honneur de vous prévenir, Monsieur, que le Roi
a bien voulu vous accepter pour monter dans ses car-
rosses ; j'aurai celui de vous indiquer le jour où je pourrai
vous donner des chevaux pour faire votre début.
J'ai l'honneur, etc. Signé le duc de Goigny.
MEGQUENEM , en Champagne; famille ancienne,
représentée de nos jours par :
M. Louis- Roland de Mecquenem , ex - secrétaire -
(i) Voyez le Mercure de France, année 1791, page 81.
i5. 21
3i6 DE MERCASTEL.
général de la préfecture des Ardennes, fils de feu mes-
sire Roland de Mecquenem , chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis , ancien capitaine au régi-
ment de Picardie ^ et de dame Marie-Françoise-Louise
de Gruthus. Il appert_, par un certificat en forme, attes-
tant la noblesse paternelle et maternelle de M. Louis-
Roland de Mecquenem, au delà de quatre degrés, qu'il
a fait la campagne de i8î5, en Belgique, en qualité de
garde-du-corps du roi, et qu'il n'a jamais cessé de
donner des preuves de son attachement à la dynastie
légitime.
De cette famille était :
Philibert de Mecquenem de 'Merandalle , capi-
pitaine d'une compagnie de cinquante hommes de cava-
lerie du régiment de Gravattes, dont la revue fut faite
au camp de Piéton, le 9 août 1674. Le rôle de cette
compagnie, dont l'original est entre nos mains, fait en-
core mention de N.... de Mecquenem de Merandalle ,
cornette de cette compagnie , probablement fils du pré-
cédent.
Atomes: d'azur, à deux bâtons d'or, passés en sau-
toir.
MERGASTEL. Ancienne noblesse originaire d'An-
gleterre, qui vint s'établir, il y a plus de six cents ans,
à Mercastel, où elle fit bâtir le- vieux château et donna
son nom à cet endroit, situé dans la paroisse de Villers-
Wermont , vidame de Gerberoy , baillage d'Amiens ,
en Picardie. Il en est parlé dans le Nobiliaire de cette
province, par Haudicquer de Blancourt, page 344. Elle
a donné, dans tous les tems, de braves capitaines , qui
se sont signalés au service de nos rois, des commandeurs
et nombre de chevaliers de l'ordre de Malte ; les uns pris
par les Turcs, et morts en esclavage, les autres tués au
service de l'ordre, etc.
Le premier connu de cette maison est Antoine Sieuri,
comte de Mercastel, seigneur dudit lieu, de Saint-Mau-
rice, de Villers-Wermont, et Doudcauville, qualifié hardi
chevalier, et sans reproche, grand serviteur , généreux chré-
DE MERCASTEL. 317
tien. Il fut blessé à Constantinople^ et se rendit maître
du Saint-Sépulcre en 1099, avec le corps d'infanterie
qu'il commandait, ses écuyers_, et vingt-quatre sergents,
qui marchaient sous sa bannière rouge, blanche et verte.
Le mémoire qu'on nous a envoyé, dressé sur titres et
d'après les historiens, dit que, par contrat passé le jour
de Toctave de la fête de Saint-Paul_, au mois de juillet,
le 12 de la lune, il épousa (du consentement et assisté
de leurs parents ) Marguerite d'Alingue de Salvaing, dont
les armes sont d'or, à une aigle éployée de sable^ becquée,
membrée et diadêmée, de gueules ; à la bordure d''a:{urj se-
mée de/leur de ly^ d'or. D'eux est descendu :
•
I. Antoine, comte de Mercastel, chevalier, seigneur
dudit lieu, capitaine de cent hommes de pied, qui fut
aux croisades en 1200, avec sa bannière; il fit une do-
nation à l'abbaye de Saint-Germer, en 1 219, ce qui se
voit par les titres et chartes de cette abbaye.
II. Pierre de Mercastel, son fils, seigneur dudit
lieu, de Villers-Wermont, etc. _, capitaine de cent
hommes d'armes, fut aux croisades avec ses écuyers:
il avait épousé très-haute et puissante demoiselle
Béatrix Desquesnes, issue des anciens comtes de Bre-
berat. Cest ce qui se voit par l'histoire de Gerberoy,
et sur une tombe dans l'église de Villers-Wermont, sur
laquelle il est écrit: Ici jitte haut et puissant seigneur
de Mercastel, de Villers-Vermont, Saint-Maurice,
Doudeauville, décédé le i'^^ avril 1 269, et nobledame Béatrix
Desquesnes, décédée le ^ octobre 1296. Cette Béatrix por-
tait pour armes : d'argent^ à la croix de gueules, frétée
d'or. De leur mariage vint :
III. Wautier, comte de Mercastel, seigneur dudit
lieu, capitaine d'hommes d'armes. Il fit l'acquisition, par
contrat du mois de juin 1293, de la terre et seigneurie
de Signy, qui fait encore partie de celle de Mercastel.
Il fut choisi, avec tous ses écuyers, pour accompagner
saint Louis dans une de ses croisades, et fit deux fois le
voyage de la Terre-Sainte. Ce prince le décora du titre
de comte et de baron et sa postérité, en récompense de ce
que lui et ses prédécesseurs l'avaient fidèlement servi au
péril de leur vie dans toutes les conquêtes d'outre mer.
11 leur fut aussi permis de porter pour attributs à leurs
3 1 8 , DE MERCASTEL.
armes leur bannière rouge blanche et verte { qui est leur
livrée ) d'un côte, et une pique de l'autre, ayant pris
plusieurs drapeaux dans ces expéditions. De Wautier
est issu :
IV. Richard de Mercastel, seigneur dudit lieu,
qualifié brave chevalier, et titré maître-d'hôtel de Jean
d'Artois, arrière-petit-fils de Robert d'Artois, frère de
saint Louis. 11 e'pousa, le jeudi avant la fête de Noël, ( on
ne dit pas en quelle année ) une demoiselle de la mai-
son d'Aubigné, dont fut madame de Maintenon. Il eut
pour fils :
V^'Robin, comte de Mercastel, seigneur dudit lieu,
tué à la bataille de Brigenais ; il avait épousé, en iSgS,
Marguerite de Bayeux, qui portait pour armes: d'or à
trois écussons de gueules. Il en eut :
VI. Robert de Mercastel^ baron, seigneur dudit
lieu, vaillant capitaine, qui se trouva à la bataille d^A-
zincourt, en 141 5, où il fut blessé. Il avait épousé, en
1404, très-haute et très-puissante demoiselle N de
Milly, une des héritières de cette maison de Milly, une
des plus anciennes du royaume, qui a donné un grand-
maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le 10
juin 1454, sous Charles VII. Les armes de Milly sont:
de sable, au chevron d'argent. Du mariage de Robert na-
quit:
VIL Jean de Mercastel, seigneur dudit lieu, et
de Villers-Wermont, capitaine d'hommes d'armes, qui
épousa, en 1449, N de Belleval, dame de Bonvillé,
ce qui se prouve par une sentence de la sénéchaussée de
Ponthieu, de Tan 1449, qui prononce que ledit seigneur
de Mercastel, et ladite dame son épouse, étant très-no-
bles, ne doivent point payer d'impôts. Les armes de Bel-
leval sont : de gueules, à la bande d'or, accompagnée de
sept croix potencées de Jérusalem. Il fut père de :
VIII. Jean, comte de Mercastel, II" du nom, sei-
gneur dudit lieu, capitaine d'hommes d'armes des or-
donnances du roi, qui rendit foi et hommage de sadite
terre en 1474, et reçut le dénombrement d'un fief qui
en relève, où est encore le sceau entier de ses armes,
représentant un écusson renversé d'argent, à trois
DE MERCASTEL. Sig
croissants de gueules , avec les attributs. Il avait e'pousé,
en 1474, noble demoiselle N d'Abancourt , dont
les armes sont : d'argent , à une aigle éplqyée de gueules.
Leurs enfants furent :
i.° Etienne, qui suit ;
2.** Adrien de Mercastel ) , ,. j >» 1
3.» André de Mercastei; | '^bevahers de Malte.
IX. Etienne, comte de Mercastel, seigneur dudit
lieu , Saint-Maurice , Villers-Wermont , de Doudeau-
ville, grand-prévôt des maréchaux en l'Ile-de-France,
épousa, le 21 avril i5oo, haute et puissante demoiselle
N de Cœurver, fille de François de Cœurver , che-
valier, seigneur du Manoir-Denier, et de Marie de
Pardieu. Les armes de Cœurver sont: d^argetît , à trois
cœurs de sinople couronnés, 2 et i. De ce mariage vin-
rent :
i." Etienne, comte de Mercastel, lequel continua
la branche aînée qui est éteinte. De cette bran-
che était André de Mercastel , chevalier, seigneur
de Doudeauviile, Ravènes, Bellosane, etc., ca-
pitaine de cavalerie, au régiment de Palaiseau,
qui épousa Claude d'Alleaume, dont il eut en-
tr'autres enfants :
François de Mercastel, chevalier, seigneur de
Villers-Wermont, Doudeauviile, Saint-
Maurice, les îles Fontenay, et autres lieux,
marié, par contrat du mois de février 1708,
avec dame Marie de Luppé , veuve de messire
François Poisson, chevalier, marquis du
Mesnil, lieutenant-général de la cavalerie
du roi de Danemarck.
2.0 Florent, qui suit ;
3,® Roland, auteur de la troisième branche, dite de
Mercastel-Monfort , dont il sera parlé ci-après;
4..° Jean, seigneur du Manoir-Denier, reçu che-
valier de Malte, sur ses preuves faites en i536.
Il fut blessé à la bataille de la Canée , où il reçut
deux coups de feu ;
S.'* Denise de Mercastel, mariée au seigneur de
Saint-Remy de Montigny.
X. Florent , comte de Mercastel , seigneur de la Haye,
320 DE MERCASTEL.
de Courcelles , chevalier, major d'infanterie, blessé à la
bataille donnée contre les impériaux, à Metz, en 1 5 54,
avait épousé, en 1547, demoiselle Antoinette Alexan-
dre, fille de Louis Alexandre, chevalier, seigneur du
Vivier, d'une famille noble, dont les armes sont: d^ar-
gent , à V aigle éjployée de sable , becquée et membrée de
gueules. Il eut pour fils :
XI. Roland, comte de Mercastel , chevalier, sei-
gneur de la Haye, lieutenant-colonel d'infanterie , blessé
à la cuisse, à la journée d'Arques , en 1589. Quoique
vieux, il suivit Henri IV, et se distingua au siège de
Paris. Il avait épousé noble demoiselle Barbe de Chau-
velle, dont les armes sont : d'argent^ à V arbre de sinople,
soutenu d'un vol de sable, accosté de deux croissants de
gueules. De ce mariage vint :
XII. Jean de Mercastel, chevalier, seigneur de la
Haye , mousquetaire de la garde ordinaire du roi , qui
épousa, le 27 mai 1645, Nicole de Lombelon, de la
même famille que Guilbert de Lombelon, fait prison-
nier par les infidèles, au voyage de la Terre-Sainte.
Elle porte : de gueules ^ au chevron d'or.
XIII. Charles de Mercastel, leur fils, chevalier,
seigneur de la Haye, officier d'infanterie; épousa, en
i685, noble demoiselle Agnès le Prévôt , dont les armes
sont: écart elé : aux i et 4, de sable, à la bande d'argent, char-
gée de trois mouchetures d'hermine de sable ; aux 2 et ^,
d'argent, à trois bandes d'azur, et sur le tout d'argent ,
au lion de gueules, à la bordure du même. De ce mariage
sortit :
XIV. Charles, comte de Mercastel, II" du nom,
chevalier, seigneur de la Haye, patron honoraire de
Saint-Etienne de Crodalle, AUiermont, Valmeneray,
terre et fief de Poirel , ancien capitaine d'infanterie au
régiment du Prat. Il épousa Louise de Saint-Ouen ,
dame de Crodalle , d'une famille distinguée par nombre
de chevaliers bannerets , connus dès le treizième siècle ,
et qui porte : d'azur , au sautoir d'argent , cantonné de
quatre aiglons du même. De cette alliance sont nés :
I .'* Charles-Théodore , page , pendant quatre ans, de
monseigneur le duc d'Orléans , ensuite capitaine-
DE MERCASTEL. 32 1
major dans le régiment de Chartres, infanterie,
tué au combat de Dettingen ;
2.° Bruno de Mercastel, retiré du service en 1780,
mortj en 18 14, chevalier de Saint-Louis^ briga-
dier des gardes-du-corps, sans avoir été marié;
S.** Marc-Nicolas^ qui suit;
4." Ferdinand de Mercastel ;
5.° Marie de Mercastel, morte à Saint-Cyr;
6.° Félicité de Mercastel.
XV. Marc-Nicolas, comte de Mercastel, cheva-
lier, seigneur de la Haye, de Saint-Etienne de Cro-
dalle, capitaine au régiment d'Orléans, cavalerie, a
épousé, le 28 juin 1754, noble Marie-Thérèse Made-
leine-Henriette Gallye de Calmont, fille de Jean-Bap-
tiste Gallye, chevalier, seigneur de Calmont, ancien
officier au régiment de Gèvres, cavalerie, neveu de Ga-
briel Gallye d'Hybouville, conseiller du roi en ses con-
seils, et grand-bailli de Caux, dont les armes sont :
d'argent, à la galère de sable, à la bordure d'or, chargée
de huit tourteaux de gueules. De ce mariage sont issus :
I.® Charles-Etienne-Théodore de Mercastel, che-
valier, seigneur et patron honoraire de Saint-
Etienne de Crodalle, Alliermont, Valmeneray,
terre et fief de Poirel, né à Envermeux , près
Dieppe, le 28 mars 1755, page de M. le duc
d'Orléans, mort jeune ;
2.<> Nicolas-Maximilien-Onésiphore, qui suit.
XVI . Nicolas - Maximilien - Onésiphore , comte de
Mercastel, né à Envermeux, le 18 février 1756, reçu
chevalier de Malte, de minorité, ensuite page, le i"
mai 1771 de Madame, comtesse de Provence, femme
du roi régnant, puis officier à la suite.du régiment Royal-
Champagne, cavalerie en 1774, présenté par Madame,
le 24 juin I779j dans les gardes-du-corps, retiré briga-
dier des gardes, chevalier de Tordre royal et militaire
de Saint-Louis, et pensionné en 18 14; a épousé, le 3o
septembre 1779, Marie Cécile-Josephe d'Imbleval de
la Frenaye, dont sont issus :
1° Nicolas- Maximilien - Joseph - Victor, comte de
Mercastel, élevé à l'école militaire. Ayant
subi le sort, il fut enrôlé dans le deuxième ré§i-
322 i>E MERCASTEL.
ment d'artillerie à pied ; passa dans l'artillerie
légère de la garde italienne, et est décédé à
Wilna, capitaine titulaire, chevalier de la Lé-
gion-d'Honneur, avec rang de lieutenant-co-
lonel ;
2.° Hortense- Hippolite, appelé le chevalier de
Mercastel, décédé à i8 ans, à Venise, étant ar-
tificier au deuxième régiment d'artillerie, avec
son frère ;
3." Appoline-Arsène de Mercastel, mariée à mes-
sire François-Henri Beuve d'Arandel, élevé à l'e'-
cole royale militaire , qui s'est soustrait à la cons-
cription, et n'a été qu'officier de la garde natio-
nale. Il avait quatre frères dans le régiment de
Soissonnais, dont deux sont morts à l'armée de
Condé, chevaliers de Saint-Louis, le troisième
réside à Metz, et est ancien capitaine du même
régiment;
4." Marie-Eléonore-Rosalie de Mercastel, qui de-
vait entrer à Saint-Cyr, en 1790, mariée à
Adrien de Baillard, conscrit réfractaire, ayant
fait partie de l'association de Georges Cadou-
dal; il a été aussi officier de la garde natio-
nale. Le père d'Adrien de Baillard s'était retiré
officier au régiment de Noailles, dragons : sa mère,
Félicité d'Haucourt, descendante du fameux Jean
d'Haucourt, fait chevalfer devant Oudenarde en
1450. Le nom et la terre d'Haucourt sont passés
dans la maison des comtes de Mailly. M. Bail-
lard, père, descend, par les femmes, de la Pu-
celle d*Orléans, et porte le surnom de du Lys,
et pour armes, comme elle , un écu d'a\ur à
deux fleurs de lys d'or, et une épée d'argent, gar-
nie d'or, la pointe en haut, supportant une couronne
d'or.
La troisième branche, dite deMonfort, qui a pour
auteur Roland de Mercastel, troisième fils d'Etienne ,
comte de Mercastel, et de demoiselle N de Cœurver,
subsistait en 1770, dans la personne de
N de Mercastel-Monfort, seigneur du Pucher-
vain et de la Hetroy( dont la mère était une l''Etendart ),
ancien officier au régiment de Royal-Cravattes et che-
MARCHANGY. 32 3
valier de Saint-Louis, qui s'est distingué en toutes les
occasions où il s'est trouvé ; il n'était point marie^ et
résidait à la Hetroy , proche le bourg de Foucarmont.
Il avait pour frère N.... de Mercastel, capitaine de gre-
nadiers , chevalier de Saint-Louis , brave officier , qui ,
après avoir soutenu le siège de Berg-op-Zoom, en 1747,
monta à l'assaut et y perdit presque toute sa compagnie ;
en faisant ranger sa troupe sur la place^, il fut blessé d'un
coup de feu à la jambe, et mourut peu de jours après à
Malines y sans enfants , regretté des officiers-généraux.
Cette ancienne noblesse est alliée aux maisons de
Mailly de Saint-Blimont, de Monsures, de VEtendart , de
Cannesson, de Fautereau y de Sourches , à'^Alingue, de
Salvaing , de Dampierre , à'Aubigné , de Sarcus _, de Pois-
son du Mesnil, de Pardieu, de Rufuveilîe et de Milly.
Les armes sont : d'argent, à trois croissants de gueules.
Devise et cri : Hongne qui vonra. Pour attributs : d'un
côté une bannière chargée de Técu de cette maison , et
de l'autre une pique.
, MARCHANGY ou Marsangy , selon la pronon-
ciation des provinces où cette famille s'est successi-
vement établie. La maison de Marchangy est originaire
de Champagne , où elle existait depuis long-tems ,
puisque Ion trouve des preuves de son ancienneté et de
sa noblesse en différents parchemins authentiques , dont
quelques expéditions notariées se trouvent dans nos
archives, à la date de i5o4, 1622, i65i, etc. Un des
membres de cette famille , Antoine de Marchangy ,
seigneur de divers lieux , et conseiller du Roi _, quitta
la Champagne au commencement du dix-huitième siècle ,
et vint s'établir dans le Nivernais par suite de son
alliance avec Adélaïde de Nolay. De ce mariage, naquit
en 1604, Louis de Marchangy; et en i6o5, Scholastique
de Marchangy. Celle-ci fut célèbre par sa haute piété
et ses aumônes. Liée avec madame de Gondy , femme
d'Emmanuel de Gondy , général des galères , elle
connut dans cette maison , Vincent de Paule , qui
l'associa aux œuvres de bienfaisance auxquelles ce
324 BÉRENGER.
héros de l'humanité consacra sa vie. Scholastique de
Marchangny versa toute sa fortune dans les établisse-
ments de charité fondés par Vincent de Paule. Elle-
même fonda un hôpital à Saint-Saulge , petite ville à
7 lieues de Nevers^ et concourut à l'élévation des mai-
sons de filles de la charité, dont elle fut élue supérieure.
Louis de Marchangy secondant les pieuses intentions de
sa sœur, disposa aussi de toute sa fortune au profit des
églises et des pauvres de sa province. Depuis cette épo-
que, cette famille est devenue pauvre et obscure, exerçant
avec honneur des places dans la magistrature provin-
ciale. En 1639, Louis de Marhangy eut de son mariage
avec Gabrielle Desrochers , François - Victor - Antoine
de Marchangy, qui, en 1675, eut de son mariage avec
Etiennette de Vielland , Antoine de Marchangy , lequel
épousa , en 17 14, Elisabeth de Vigneaux. De ce ma-
riage naquit Louis- Victor de Marchangy , qui épousa ,
en 1745, Berthe de Baux. De ce mariage naquit Marie
de Marchangy et Louis - Antoine de Marchangy; ce
dernier épousa Magdelaine Enfert , dont il eut , en
1782 , Louis-Antoine-François de Marchangy. Celui-ci
se distingua dans la magistrature et dans les lettres , il
publia la Gaule Poétique, en huit volumes ; il est avocat
du Roi au tribunal civil de Paris, chevalier de l'ordre
noble de Saint-Hubert, chevalier de Malte et du Saint-
Sépulcre de Jérusalem. En i8i3 , il épousa Joséphine-
Philippine-Fidèle Thanberger , veuve du baron Dem-
bowski.
( Vqye:ç les anciennes histoires de Champagne et du
Nivernais, les manuscrits de mon cabinet, la biographie
des hommes vivants, etc.)
Armes : D'azur, à la fasce d'or^ accompagnée en chef
de deux étoiles d'argent , et en pointe , de trois arbres
de sinople. Support : un vol abaissé.
BERENGER, comtes de Fontaines, barons de Grand-
mesnil, seigneurs de Fierfol, la Moissonnière, le Fresne,
le Fouqueran, Grougny , Bonneval, Cerqueux , Heren-
BOISSELIN. 32 5
guer ville, Canon, Montaigu, le Crosley, le Plenne,
Trelly, Gantelou, etc. , etc. Maison des plus anciennes
de la Normandie, où elle s'est établie vers l'an 1200,
et où elle possédait des terres nobles dès cette époque.
Une ancienne tradition la fait descendre des Bérenger
d'Italie, transplantés depuis dans le midi de la France.
( Consulter sur son origine, entr'autres ouvrages, le
Mercure de France du mois d'avril 1691, et la vie e'çrite
de Jean de Bérenger, comte de Fontaines, baron de
Grandmesnil, gentilhomme ordinaire de la chambre du
roi Henri IV, chevalier de son ordre, gouverneur de
la ville et château d'Argentan, commandant pour S. M ,
dans rétendue du bailliage d'Alençon, son lieutenant
dans les provinces du Maine et de l'Anjou, et capitaine
d'une compagnie d'arquebusiers. )
Cette maison s'est alliée, depuis son établissement en
Normandie, aux plus anciennes maisons de cette pro-
vince. Elle porte pour armes : De gueules, à deux aigles
éployées d'argent, armées, becquées et couronnées
d'or.
BOISSELI, BoissEUNi ou Boisselin, famille noble,
originaire d'Italie, dont plusieurs branches se sont trans-
plantées en France. Il est fait mention de Pierre-André
de Boisselin, chevalier, dans un titre original en par-
chemin, sous la date du 3 juillet 1455; et de Jacques
et Jehan de Boisselin, chevaliers en i5io et i566. L'une
de ces branches est représentée par :
Jean-Baptiste-Théodore de Boisselin, marié à
Paule- Victoire de Coulomb ; de ce mariage est issu :
Joseph-Marie-Félicien-Roch de Boisselin, né le
16 août 1784.
Armes: De gueules, au chevron d'or, chargé de trois
tourteaux d'azur, et accompagné en chef de deux têtes
de maure, liées d'argent, et en pointe d'une molette
d'éperon d'or à cinq rais.
326 DE JAQUELS.
DE JAQUELS DE BRAY, famille noble et an-
cienne de la province de Languedoc, qui depuis plus de
deux siècles s'est constamment vouée au service militaire,
a donné des officiers distingués, et plusieurs chevaliers
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Les mem-
bres de cette famille ont été inscrits au catalogue des
véritables nobles de la province de Languedoc, dressé
sous Louis XIV, et par déclaration de M. de Lamoi-
gnon, conseiller-d'état et intendant en cette province,
sous la date du i5 juin 1697, lors de la recherche des
usurpateurs du titre de noblesse.
Elle prouve par ces différentes pièces une filiation
suivie depuis noble
L Bernard de Jaquels, P*^ du nom, écuyer, ca-
pitaine-châtelain de TeroUes, qui s'allia, par contrat
du dernier novembre 1546, avec demoiselle Jeanne
Gaufreze. Le duc d'Uzès lui inféoda une maison, le 4
mars 1548; il rendit hommage à ce seigneur le pénul-
tième octobre i55o; et reçut de lui les provisions de
viguier de la ville de Florensac, au mois de novembre
i552. Il en a Ja qualité 'dans une quittance de lods, à
son profit, le 23 août i558. Bernard de Jaquels eut de
son mariage, noble :
II. Bernard de Jaquels, II* du nom, écuyer,
viguier des ville et baronnie de Florensac, marié, par
contrat du 22 mai i562, avec Jeanne Reynarde. Le
duc d'Uzès lui fit donation de deux prés, le i3 no-
vembre 1579. ^^ ^^^ P^^^ fi^^> i^obles
I .° Jacques, dont l'article suit ;
2.° Daniel de Jaquels, écuyer, émancipé par son
père, le 10 mars 1599, marié avec demoiselle
Marie Martin. Il fut père de :
a, Jacques de Jaquels, écuyer, docteur et
avocat, marié, le 4 novembre 1654, à
N. . . . Il fut maintenu dans sa noblesse,
avec son frère, le i5 juin 1697;
b. Jean de Jaquels, marié, le 29 octobre
1691, avec demoiselle Esther de Malordy.
DE JAQUELS. 327
III. Jacques de Jaquels^ I" du nom , écuyer,
épousa, par contrat du 18 mai 1599, demoiselle
Marthe de Malbois. Il en eut autr'autres enfants :
IV. Jacques de Jaquels, II' du nom^ écuyer,
marié, par contrat du 4 novembre i653 , avec demoi-
selle Marthe de Doulmet. Il eut pour fils :
V. Jacques de Jaquels , né le 11 février 1664, qui
fut déclaré noble, issu de noble race et lignée, et main-
tenu dans ses privile'ges , par M. de Lamoignon , le i5
juin 1697.
Cette famille est représentée de nos jours, par
Jacques - Hercule de Jaquels de Bray , ancien
capitaine - commandant des grenadiers au régiment
d'Angoulême , pensionné de Te'tat , après trente-cinq
ans de service, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis , marié avec Marie- Rose de Forville , dont
sont issus : •
I.** Casimir de Jaquels de Bray ;
2." Jean-Baptiste-Joseph-Aristide de Jaquels de
Bray, officier d'infanterie, marié en 1817,
avec Marie -Louise- Elisabeth- Gabrielle- Clotilde
de la Serre d'Arroux, de Pezenas ;
3." Antoine- Joseph Saint-Hilaire, qui suit ;
4.° Alix de Jaquels de Bray , mariée avec Rai-
mond-Regis de Pradines d'Aureilhan , ancien
émigré , chef de bataillon , chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint- Louis, pensionné du
Roi;
5.** Marie- Rose-Bernardine de Jaquels de Bray,
' mariée avec M. de Simoneau , colonel de cava-
lerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, officier de l'ordre royal de la
Légion d'Honneur.
Antoine - Joseph - Saint - Hilaire de Jaquels de
Bray, né à Florensac , le 26 mai 1797, est entré au
service en qualité de garde-d'honneur dans le 4** régi-
ment, le i" juin 181 3, brigadier le 16, et maréchal-
des-logis le 18 du même mois, maréchal-des-logis en
chef le i" août 181 3 , est passé garde-du-corps du
328 DEJAQUELS.
Roi , compagnie de Wagram , avec le rang de lieutenant
de cavalerie, le i" août 1814, ^ ?^^ nommé chevalier
de Tordre royal de la Légion-d'Honneur, le 10 novembre
18 14; a fait les campagnes de i8i3 ^ à Farme'e du Nord,
de 18 14 à la grande armée en France, et de 181 5, à
Be'thune, où il eut l'honneur d^accompagner Sa Ma-
jesté. Au mois de mars 181 5, la maison du Roi ayant
été licenciée , le chevalier de Jaquels de Bray passa à
Nevers , au mois d'avril , pour se rendre à l'armée de
S. A. R. Monseigneur, duc d'Angoulême, et y fut
arrêté par le général qui commandait le département ,
lequel lui reprochant son dévouement à l'auguste mai-
son de Bourbon , lui fit éprouver pendant plusieurs
jours de durs traitements (i), et ayant remarqué l'em-
pressement que laissait apercevoir ce gentilhomme pour
voler sous les drapeaux du prince qui commandait dans
le Midi, il dirigea un «gendarme sur Moulins, pour le
faire arrêter; est passé dans le Midi où il s'est montré,
le 26 juin i8i5, lorsque la ville de Béziers arbora le
drapeau blanc, un des pren^rs et des plus zélés défen-
seurs de la légitimité du trône; son dévouement pendant
la durée du siège lui a mérité l'estime et la confiance
des chefs sous lesquels il a servi (2).
Armes: Coupé : au i, d'or, à trois cyprès terrassés de
sinople; au 2, de gueules, au bélier d'argent. Couronne
de comte. Supports: deux lions^
(1) Certificat délivré par M. le colonel Clément, comman-
dant la compagnie des gendarmes des chasses du Roi, et
attesté par M. le vicomte de Berthier-Bizy, commandant l'ar-
rondissement de Gosne.
(2) Certificat du 19 juillet 181 5, délivré par M. Barthès ,
colonel commandant des troupes de la place de Béziers ; autre
du !«' août de la même année, signé de M. le baron de Jessé,
commandant supérieur et chef de l'armée royale de l'Hérault ;
tous deux rapportés dans l'état de services de M. de Jaquels de
Bray; signés de M. le duc de Céreste, colonel de la légion de
l'Aisne, président, et du conseil d'administration de cette
légion, au Hûvre-de-Grâce, le 2 avril 181 7.
LE ROY DE BARDE. 329
TAISNE, en Hénault.
Georges-Charles-Joseph Taisne^ ecuyer, preVôt-ge'-
néral des maréchaussées de Bresse et de Bourgogne,,
épousa, le 23 février ijSy, noble dame Marie-Jeanne
Pre'seau, fille de N.... Préseau, seigneur de Potel, de-
meurant à Avesnes, département du Nord.
Anne-Joseph Taisne, leur fils, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint- Louis, né à Avesnes, dépar-
tement du Nord le 2 août 1741, épousa, à Bruxelles,
le 19 messidor an 9, dame Caroline-Thérèse Frantzen,
fille légitime de feu Charles-Léonard Frantzen, écuyer, et
de dame Marie-Catherine-Lambertine Perseons, son
épouse demeurant à Louvain, province du Brabant,
royaume des Pays-Bas. Ils ont pour fils :
Charles-Lambert-Anne Taisne, né à Ressaix,
arrondissement de Charleroy, département de
Jemmappes, le 20 thermidor an 10 (7 août
1802 ) .
Armes: de sinople, à trois croissants d'argent.
LE ROY DE BARDE, (ou DE BARDES), famille
noble et ancienne de la province de Picardie, distinguée
par ses alliances et ses services militaires. Nous allons en
donner la filiation suivie, dressée sur les preuves origi-
nales, faites par-devant M. d'Hozier, juge d'armes delà
noblesse de France, le 22 mai 1789.
Raoul le Roy ( li Rois ) , du consentement d'Emme-
line, son épouse, de Richer, ( Richerii ) son frère, et
d'Hélie, fils dudit Richer, fit donation, l'an 1227, à l'é-
glise et aux religieux de Sainte-Marie de Lieu-Dieu,
de huit journaux de terre, situés au territoire ^d'Em-
breville, et de tout son masage d'Embreville, qu'il te-
nait desdits religieux, qui, pour ce, lui donnèrent
vingt-quatre livres parisis. Il leur fit une autre dona-
tion, la même année 1227, de sept journaux de terre,
situés au champ des Noes, par laquelle donation ledit
Raoul le Roy reconnaît que lesdits religieux lui avaient
33o LE ROY DE BARDE.
donné douze livres tournois. Cette donation fat ratifiée,
au mois d'octobre 1228, par Richard de Feukières {de
Feuquières) y frère de Raoul le Roy; ce qui fait voir
que l'un de ces deux seigneurs avait épousé la sœur de
l'autre.
Nicole le Roy fut mariée, vers l'an 1470, avec
Alexandre Gaillard, écuyer, seigneur de Ferré. Elle
est mentionne'e dans le testament de son mari, du 24
septembre i5io.
Cette maison a formé plusieurs branches ; savoir ; celle
de Valenglart, et celles de Camelun et de Barde, rap-
portées ci-après. Suivant la preuve précitée, leur souche
commune remonte à
I. Gui LE Roy, écuyer, rappelé comme défunt
dans trois jugements des années iSyS, 1396 et 1405,
rapportés au degré suivant, par lesquels il appert qu'il
eut pour fils :
II. Jean le Roy, I" du nom, écuyer, qui, ayant
prouvé suffisamment sa noblesse, tant de père que de
mère, fut déchargé, comme noble et gentilhomme, du
droit de francs-fiefs et nouveaux acquêts, par jugements
du 3o mai iSyS et 20 mai iSqô, rapportés dans un troi-
sième du 5 septembre 1405, rendu en sa faveur par les
commissaires, députés sur le fait des finances, lesquels
mettent en pleine délivrance Tes fiefs nobles acquis par
ledit Jean le Roy et Gui, son père, depuis quarante
ans. Il eut pour fils
Ilî. Jean" LE Roy, II* du nom, écuyer, seigneur de
Darguy et de Cornehotte, qui fut également déchargé
du droit de francs-fiefs, par jugement du 25 janvier
1482, par lequel il appert que ses prédécesseurs avaient
toujours vécu noblement, et suivi les armes toutes les
ois que le roi [avait convoqué son ban et arrière-ban de
la noblesse. Il est mentionné dans le compte de la
recette du domaine de Ponthieu, de l'an 1496. 11 épousa
demoiselle Marguerite duJMouchel, rappelée comme dé-
funte et veuve dudit Jean le Roy, dans un acte du 3i
mars 1524, rapporté au degré suivant. Leurs enfants
furent :
I." Nicolas, dont l'article suit ;
LE ROY DE BARDE. 33 i
2.* Louis le Roy, écuyer, seigneur de Darguy,
qui assista au contrat de mariage de Nicolas^ son
frère, le 24 novembre i525.
IV. Nicolas LE Roy, I" du nom, écuyer, seigneur
de Moyenneville, en Vimeu, sieur de Pougerville, fit
le 3 1 mars 1524, le relief d'un fief noble, situé au ter-
roir de Moyenneville, et tenu en plein hommage du
seigneur de Valenglart et de Moyenneville en partie,
duquel fief la saisine lui fut donnée pour en jouir après
le décès de Regnault de Bournoville, écuyer, qui avait
été mari de demoiselle Jeanne du Mouchel, sa tante; fit
un autre relief, le 2 juin 1524, à Nicolas le Vasseur,
écuyer, seigneur de Sailly le Bray, de Boullancourt,
etc. , de quelques terres qu'il possédait au terroir de
Moyenneville ; et s'allia, par contrat du 24 novembre
i525, passé au château de Rayneval, devant Oudard du
Four et Vaude de Beaufort, avec damoiselle Catherine
de Grevecœur, assistée de messire Jacques de Creve-
cœur, prêtre, doyen et chanoine de Saint-Martin dé
Piquigny, et d'Augustin de Cosette, écuyer, seigneur
de Boucacourt, mari et bail de demoiselle Antoinette
de Grevecœur, sa sœur. De ce mariage sont issus :
1 .° Nicolas, dont l'article suit ;
2." Adrien le Roy, écuyer, sieur de Honville, vi-
vant le 26 septembre iSôy;
3.** Louis le Roy, écuyer, seigneur de Darguy, qui
s'allia, avec demoiselle Glaude le Comte, dont
elle était veuve, le i3 juillet i583, et ayant la
garde noble de Philippe le Roy, leur fils.
V. Nicolas LE Roy, II® du nom, écuyer, seigneur
de Moyenneville et de la Motte, en partie, , fit un relief
des terres qu'il possédait à Moyenneville, le dernier sep-
tembre 1546, fit une déclaration de ses terres et fiefs
nobles, le 26 septembre iSSy, par-devant le bailli d'A-
miens, commissaire du roi sur le fait du ban et arrière-
ban; épousa i.**par contrat du 5 novembre 1546, passé
à Saint-Riquier, devant Jacques Roussel et Jean de
Quevauviller, notaires, demoiselle Antoinette de Hes-
din, qui fit son testament le 21 février iSyS ; fille de feu
Antoine de Hesdin, écuyer, seigneur de Bezencourî,
et de demoiselle Marie de la Berquerie; 2." par contrat
332 LE ROY DE BARDE.
du 12 juillet i58i, passé devant Pierre des Marets, et
François du Buit, notaires , à Boulogne , demoiselle
Jeanne de Maillefeu, veuve de feu noble seigneur An-
toine de Griette , écuyer , seigneur de l'Escoré. Elle
vivait encore le 9 février 16 10. Nicolas le Roy fit son
testament le 21 septembre i582, devant Benoît Waille,
prêtre et curé de BouUencourt, par lequel il veut être
inhumé dans l'église du couvent de Saint-François, à
Abbeville, auprès de feu Antoinette de Hesdin, sa femme.
Il y nomme Jeanne de Maillefeu, et les enfants qu'il
avait eus des deux lits, savoir :
Du premier lit :
i.** Jacques le Roy, légataire de la seigneurie de
Moyenneville et autres terres, mort sans posté-
rité ;
2.** François, dont l'article suit ;
3.° Adrien, auteur de la branche des seigneurs de
Barde, rapportée ci-après;
Du second lit :
4.° André le Roy, qui a fondé la branche des sei-
gneurs de Camelun, rapportée en son rang.
VI. François le Roy, I" du nom, écuyer, seigneur
de Moyenneville, de la Motte, de Bezencourt, de Va-
lenglart, etc., écuyer du duc d'Aumale, épousa, par
contrat du 4 mai iSSy, passé devant Fremin du Four,
notaire à Moreuil, demoiselle Antoinette de Rivery, fille
de messire Jean de Rivery, chevalier, seigneur de Po-
tonville, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi,
lieutenant pour S. M. au gouvernement de Brouagc. De
ce mariage est issu :
VII. René le Roy, chevalier, seigneur de Moyen-
neville, de Valenglart, Bezencourt, Rivery, Yonval ,
Vaux, et autres lieux, marié, par contrat du i5 avril
1621, passé devant Pinthereau, notaire, au bailliage de
Chaumont^ avec demoiselle Renée des Landes, fiJle de
noble seigneur Claude des Landes, écuyer, seigneur de
Beaurepaire et de Boutencourt, et de damoiselle Jeanne
du Bosc. Il fit son testament devant Papin, notaire, en
LE ROY DE BARDE. 333
Ponthieu, le 8 février i638 , par lequel il lègue ses en-
fants, savoir :
I .• Claude, dont l'article suit ;
2.° Louis le Roy de Valenglart, chevalier de Malte,
ainsi qu'il conste d'une quittance de 3ooo livres,
donnée le 28 mai i632, par Pierre Desquets,
chevalier et receveur de l'ordre de Malte, ladite
somme pour son passage et la dispense d'âge. Il
fut légataire de son père, en i638 ;
3." François le Roy, chevalier, seigneur de Be-
zencourt, vivant en i683 ;
4.° Charles le Roy, chevalier, seigneur de Poton-
ville, de Rivery , BoUencourt , et autres lieux,
légataire de son père, en 1 638, marié, par con-
trat de 10 mai 1646, avec dame Elisabeth le Myr,
veuve de feu messire Charles de Fontettes, che-
' valier, seigneur de Vaumain. 11 fut déclaré noble
et maintenu dans les privilèges de son ancienne
extraction par arrêt de la cour des aides du 16
janvier 1 664. 11 eut pour fils :
a. Joseph-Pierre le Roy, chevalier, seigneur
de Potonville, qui épousa, par contrat du 3o
octobre i683 , demoiselle Louise-Françoise
du Quesnoy, fille de messire François du
Quesnoy, chevalier, seigneur de Rety , de
Saint-Martin , en Preure , et autres lieux ,
et de dame Catherine d'Acheu ;
b, Claude-Charles le Roy , abbé de Potonville,
qui transigea, le 14 février i685, avec Pierre-
Joseph le Roy, son frère, touchant les suc-
cessions paternelle et maternelle. Il fut main-
tenu avec lui dans son ancienne extraction,
par jugement de M. Bignon , intendant
en Picardie, le 17 décembre 1701.
Cette branche de Potonville est éteinte.
5.** Louis le Roi, légataire en i638 ;
6.° Georges le Roy, légataire en i638 ;
7." André le Roy , sieur de Rivery , légataire en
i638, maintenu par l'arrêt de la cour des aides,
du 16 janvier 1664;
8.° Catherine le Roy, légataire en i638, veuve en
334 LE ROY DE BARDE.
1668, de messire Jean le Ver, chevalier, sei-
gneur de Caux.
VIII. Claude le Roy, ï" du nom, chevalier , seigneur
de Moyenneville , de Valenglart, de Plouy d'Yonval, Vaux,
etc., légataire de son père, le 8 février i638, épousa,
par contrat du 4 octobre 1643 , reçu par P. Becquin, no-
taire , en Ponthieu , demoiselle Catherine d'Acheu , fille
de messire Gédéon d'Acheu , chevalier, seigneur de
Plouy, Morival, Acheu , et autres lieux , et de demoi-
selle Marie Manessier. Il fut maintenu dans sa noblesse,
par arrêt de la cour des aides du 16 février 1664. De ce
mariage est issu :
IX. François le Roy, II* du nom, chevalier, sei-
gneur de Moyenneville, de Valenglart , etc. , marié, par
contrat du 16 juillet 1668, reçu par le Febvre , notaire
à Abbeville , avec demoiselle Antoinette Le Fort , fille de
feu Jean Le Fort, chevalier, seigneur du Quesnoy, et de
dame Isabelle de Tronville, femme en secondes noces,
de messire Charles de Sacquespée ; chevalier , seigneur
de Gorenclos et de Beaulieu. De ce mariage sont issus:
I .° Claude, dont l'article suit :
2.° Marie-Jeanne- Angélique le Roy, mariée, 'par
contrat du 24 septembre 1701 , à Joseph-François
de Lisques , chevalier , seigneur de Lisques , de
Toffiet, de Fouarville-, Molinaux , etc., fils de
feu messire François de Lisques, chevalier, sei-
gneur des mêmes lieux , et de dame Louise de
Montejan de Niecourt.
X. Claude le Roy, II* du nom, chevalier, seigneur
de Movenneville, Valenglart, le Quesnoy, Allery , et
autres lieux, épousa , par contrat du i5 décembre 1696,
reçu par Trancart et Caron , notaires à Amiens , demoi-
selle Marie-Anne de Trudaine , demoiselle de Roberval,
fille de messire François de Trudaine, chevalier, sei-
gneur de Roberval, d'Oisy , de Tieulloy, la Vacquerie
et autres lieux, conseiller du roi, et de dame Mariel
Anne Canterine. Il fut maintenu dans les privilèges de
sa noblesse d'ancienne extraction, par jugement de
M. Bignon , intendant en Picardie , du 17 décembre 1702.
Ses enfants furent :
LE ROY DE BARDE. 335
i.® Claude-François le Roy, chevalier, né le 2$
octobre 1699;
2." Catherine le Roy, née le i*"' novembre 1697;
3." Marie-Anne le Roy, née le 11 octobre 1698 ;
4.'* Angélique le Roy, née le i5 février 1701.
Nous attendons sur cette branche des détails ulté-
rieurs , que nous transmettrons dans un prochain
volume.
Seigneurs de Barde.
I. Adrien le Roy, écuyer , seigneur de Barde, Bois-
Colart , Harse , Watisard , Limeu , Hurt , le Tiltre ,
Royaulmont , Valines , erc. , gentilhomme ordinaire de
la maison du duc de Guise, troisième fils de Nicolas le
Roy, II* du nom, seigneur de Moyen neville, et d'An-
toinette de Hesdin, sa première femme, fut institué lé-
gataire de ses père et mère, par leurs testaments du 21
septembre i582 et du 21 février î5y3\ épousa, par con-
trat du 5 février 161 3, par-devant Gallet , notaire à
Abbeville, demoiselle Charlotte de Rune, fille de Charles
de Rune, écuyer, sieur d'Yonval, et de damoiselle An-
toinette de Vaulz , et fit son testament le 3o décembre
1627, où sont nommés ses enfants, qui suivent. Sa veuve
passa une transaction, le 7 avril 1646, avec François le
Roy, son fils. Leurs enfants furent :
i.° Claude le Roy, écuyer, seigneur de Hurt, par
le testament de son père ; mort sans postérité ;
2.° François, dont l'article suit ;
3." Antoinette le Roy, légataire de son père , en
1627.
II. François le Roy, écuyer, seigneur de Barde, de
Bois-Colart, Hurt, Watrehurt, etc., épousa, par con-
trat du 24 juillet 1641, passé devant Michel de la Rue ,
demoiselle Elisabeth de Fontaines , fille de messire Joa-
chim de Fontaines, écuyer, sieur de Woincourt, Ce:isy,
et de demoiselle Marie de Roussel de Saint-Clair. Il
passa une transaction avec Charlotte de Rune, sa mère,
le 7 avril 1646 , pour la rescision d'une autre transac-
tion , faite entre ! eux le 25 avril 1642, au sujet d'une
somme de 600 livres, que François le Roy lui devait par
chacun an. De ce mariage sont issus :
335 LE ROY DE BARDE.
I ." Nicolas, doni l'article suit ;
2." Adrien le Roy, écuyer, sieur de Royaulmont,
qui était cadet dans le régiment de Croisy, com-
pagnie de M. de la Boissière, lorsqu'il transigea
avec Nicolas le Roy, son frère aîné , sur leurs
droits successifs, le 13 septembre 168 5 ;
3.° Antoine le Roy, écuyer, sieur de Limeu, men-
tionné dans la transaction du 12 septembre i685;
il était capitaine d'infanterie au régiment de
Bourbon, en 1738 ;
4.° Françoise le Roy , religieuse à Sainte-Marie
d'Abbeville, morte avant le 12 septembre i685;
5.° Claude- Antoinette le Roy, religieuse au même
monastère. Elle et sa sœur ratifièrent , le 2 3
avril 1682, un partage fait par leurs frères, le 20
juillet 1672. Elles ne vivaient plus le 12 septem-
bre i685.
VIII. Nicolas LE Roy, I" du nom, écuyer, seigneur
de Barde, Hurt, etc. , partagea les biens de ses père et
mère, avec Adrien et Antoine le Roy, ses frères , le 20
juillet 1672; épousa, par contrat du 3 août 1673, passé
devant Paul le Glercq , notaire royal au bailliage et
prévôté de Vimeu , demoiselle Antoinette de Cacheleu ,
fiile de défunts messire Jacques de Cacheleu, chevalier,
seigneur de Bouillencourt , et de dame Françoise de
Maillefeu. De ce mariage sont issus :
I .•* Nicolas, dont l'article suit ;
2.° Antoine-Jean le Roy, vivant en 1693 ;
3.° Louise-Madelaine le Roy, vivante en 1738.
IX. Nicolas LE Roy, II* du nom, écuyer, seigneur
de Barde, l'un des deux cents chevau-légers de la garde
du Roi , précédemment lieutenant d'infanterie au régi-
ment de Thiange; obtint des lettres de bénéfice d'âge,
le 25 novembre 1695 ; épousa, par contrat du 12 avril
1698 , passé devant Philippe Lefèvre , notaire à Abbe-
ville , demoiselle Marguerite-Thérèse de Tillette de la
Motte , fille de défunts Jean de Tillette , écuyer , sieur
de Maufort , et de dame Madelaine le Vasseur; et fut
maintenu dans sa noblesse d'ancienne extraction , par
jugement de M. Bignon, intendant en Picardie, du 24
avril 1708. De son mariage sont issus :
LE ROY DE BARDE. 337
I .* Nicolas-François, dont l'article suit;
2." Marie-Thérèse le Roy, née le i8 mars 1700,
morte jeune ;
3.° Antoinette-Madelaine le Roy, née le 6 octobre
1702, mariée avant l'an 1738, avec messire
Jean-Baptiste Loisel de Gocher, écuyer, sei-
gneur de Broutelles.
X. Nicolas-François le Roy, chevalier, seigneur de
Barde, Hurt, Limeu, Royaulmont, Bois-Colart, etc.,
naquit le 26 octobre 1706. La tutelle de lui et d' Antoi-
nette-Madelaine le Roy, sa sœur, fut donnée à Nicolas-
le Roy, leur père, par sentence rendue au bailliage d^A-
miens, le i" mars 1720. Il obtint des lettres de béné-
fice d'âge, données en la chancellerie de Paris, le i3
septembre 1724, et s'allia, par contrat du 6 septembre
1738, passé devant Marcotte et Hacot, notaires à Mon-
treuil-sur-Mer, avec demoiselle Marie-Jeanne Prévost,
dame de Vaudringhem et de Frémicourt, fille de Jacques
Prévost, seigneur du Quint d'Aix et de Gouy, en Issarts,
et de feu demoiselle Anne Sublet. De ce mariage sont
issus:
I .° François-Isidore, dont ('article suit ;
2.' Marie-Madelaine le Roy, demoiselle de Barde,
morte en 1788 ;
3.** Marie-Thérèse-Françoise le Roy, demoiselle
de Vaudringhem, vivante en 1818 ;
4.° Marie-Charlotte-Elisabeth le Roy, demoiselle
de Frémicourt, vivante en 181 8.
XI. François-Isidore le Roy, comte de Barde, né
le 8 juillet 1740, seigneur de Barde, de Royaulmont,
Hurt, Bois-Colart, etc. , ancien capitaine au régiment
de Picardie, émigra et fit les campagnes dans l'armée
de monseigneur le duc de Bourbon, accompagné de ses
deux plus jeunes fils, et mourut en i8ri. Il avait épousé,
par contrat du 20 octobre 1771, passé devant le Sage,
notaire royal à Montreuil-sur-Mer, demoiselle Marie-
Françoise-Guillaine le Bel de la Fresnaye, fille de feu
messire Pierre le Bel, chevalier, seigneur du Boisgenest,
Vieil-Roman, etc. , chevalier de l'ordre royal et mili-
338 1>E ROY DE BARDE,
taire de Saint-Louis, capitaine au régiment de Rohan-
Prince, et de dame Charlotte-Elisabeth de Saisseval. De
ce mariage sont issus :
i.<> Armand-Nicolas, dont l'article suit ;
2." Alexande-Isidore le Roy, vicomte de Barde^
né en 1777; il a émigré et fait les campagnes à
l'armée de monseigneur le duc de Bourbon. lia
aujourd'hui rang de capitaine de cavalerie, et
il est chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis;
3/ Alexis-Hilarionj chevalier de Barde, né en
1779, chevalier de l'ordre souverain de Saint-
Jean-de-Jérusalem. Il a émigré avec son père,
et a fait les mêmes campagnes.
Xll. Armand-Nicolas le Roy, comte de Barde, ne
le 3o septembre 1772, ancien page de Louis XVI, a
émigré et fait les campagnes dans l'armée des princes,
dans le corps des mousquetaires. 11 n'a jamais quitté le
Roi ni les princes pendant l'émigration, et n'est rentré
en France, ainsi que ses frères, qu'avec Sa Majesté,
en 18 14. Il est chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, capitaine de cavalerie, et receveur-général
du département de l'Isère. IL a épousé à Londres, par
contrat du i" juillet 1806, signé de Monsieur, comte
d'Artois, et de monseigneur le duc de Berri, demoiselle
Adèle-Louise-Henriette de Sainte-Hermine, fille de
haut et puissant seigneur, René-Louis, marquis de
Sainte-Hermine, seigneur de Coulenges, la Brossar-
dière, Agonay et autres lieux, maréchal des camps et
armées du Roi, premier écuyer et gentilhomme d'hon-
neur de S. A. R. Monsieur, et de feu haute et puis-
sante dame Elisabeth-Augustine-Aimée de Polignac-
Chalençon. De ce mariage sont issus :
I.* Amédée-Nicolas-François le Roy de Barde,
né le 21 juin 1807;
2.'' Anne-Francisque-Eugène le Roy de Barde,
né le 19 mars 18 17 ;
3.° Hermine-Julie-Henriette le Roy de Barde,
née le 6 mai 181 5.
LE ROY DE BARDE. 339
Seigneurs de Cameltin .
VI. André le Roy, écuyer, seigneur de Camelun,
quatrième fils de Nicolas le Roy, II® du nom , seigneur
de Moyen neville , et de Jacqueline de Maillefeu , sa se-
conde femme, laquelle transigea, le 20 mai 1 583, avec
Jacques le Roy , écuyer, sieur de Bezancourt , François
le Roy, écuyer, sieur de la Motte , et Adrien le Roy,
écuyer, sieur de Hurt, frères du premier lit; épousa,
par contrat du 9 février 1610, passé devant Becquin et
Descaules, notaires en Ponthieu , demoiselle Françoise
de Tillette , fille de feu Antoine de Tillette , écuyer ,
sieur de Mautot , Dructel, la Motte et Cambron , et
de demoiselle Hipolyte de Rohault. Il fit son testament
le 24 mars 161 3, où il est qualifié d'homme d'armes de
la compagnie du Roi , et institue son héritier universel,
Nicolas le Roy, son fils unique, qui suit :
VII. Nicolas LE Roy, III^ du nom, chevalier, sei-
gneur de Camelun , Zoteux , et autres lieux , épousa ,
par contrat du 26 février 1645 , passé devant Jean Papin,
notaire en Ponthieu , demoiselle Marie le Roy , fille de
Jacques le Roy , écuyer, seigneur de Valines et de Li-
gnerolles, conseiller du Roi, maître des requêtes ordi-
naire de son hôtel , et de demoiselle Françoise Boulon.
Il fit son testament le 26 juillet 1684. Ses enfants
furent :
I ." Charles, dont l'article suit ;
2.® Jacques, légataire, en 1684;
3.** Madelaine, | , , . ^o
o x/r • [ légataires, en 1684;
4.° Marie, \ ^ ' ^ '
5.° Françoise le Roy, mariée par contrat du 9
juin 1672, avec Nicolas le Sellier de Han , sei-
gneur de Frireulle , fils de Charles le Sellier, dit
de Han, écuyer , sieur de Frireulle, de Rosel, etc.,
capitaine en chef d'une compagnie de gens de
pied , au régiment d'Espagny , et de demoiselle
Françoise le Moictier.
VIII. Charles le Roy, écuyer, seigneur de Camelun,
légataire de son père, le 26 juillet 1684, major du ré-
340 I>E JASSAUD.
giment de Belleforrière , en 1696, fut maintenu dans sa
noblesse, par jugement de M. Bignon, intendant en Pi-
cardie, du 17 décembre 1701.
Armes: Tiercé en fasces : au 1, d'or, au lion léo-
pardé de gueules ; au 2, de sinople ; au 3, d'hermine.
Supports: deux lions. Cimier : un lion issant.
DE JASSAUD DE THORAME, maison dont il
est fait mention, tome XIII, page 207; c'est à tort
qu'il y est dit que cette famille s'éteint, attendu que
le baron de Thorame a laissé un fils qui existe de nos
jours, en Languedoc; il est frère de Marie-De'sirée
de Jassaud de Thorame, dont il est question audit ar-
ticle.
Armes: D'azur, au croissant d'argent; au chef cousu
de gueules, chargé de trois étoiles d'or.
DU VAL DE LA HOUSSAYE , famille ancienne,
originaire de Champagne , qui s'est répandue en di-
verses provinces de France, dont une branche en-
tr'autres dans le Bordelais. Elle remonte à
I. Perron du Val, chevalier, du lieu de Champagne,
qui fut chambellan du roi saint Louis , et son homme de
confiance ; il suivit ce monarque dans les guerres qu'il fit
contre les infidèles. Joinviile en fait mention dans ses
Mémoires. Son frère, Manassès du Val, chevalier,
l'accompagna dans les mêmes croisades. Ce Manassès est
auteur de diverses autres branches de la maison du Val,
çn Bourgogne et en Champagne. Perron du Val épousa
Marie d' Autricourt, dont il eut :
IL Avant du Val, chevalier, époux d'Anne de
Champons, et père de :
III. Thibaut du Val, chevalier, qui s'allia avec
Jeanne de Hennequin; il eut pour fils :
DU VAL DE LA HOUSSAYE. 341
IV. Pierre du Val, I" du nom, chevalier, qui
eut pour femme Anne de Saint-Avi, de la province de
Touraine, où il s'établit à cause des biens de sa femme.
11 fut père de Raoul, qui suit :
V. Raoul DU Val, chevalier, l'un des principaux
gentilshommes du maréchal de Boucicaut, qui fut tué à
a bataille d'Azincourt, en 1415. Il avait épousé Michelle
de Loré, dont il eut deux fils :
I .<* Yvon, dont l'article suit ;
2.'' Martin du Val, chevalier, qui fut écuyer du
roi Charles VII. Il épousa Jeanne de Ronsard, et
mourut sans postérité.
VI. Yvon DU Val, chevalier, seigneur de Niafle,
près de Graon, capitaine de la Marchère, secrétaire du roi
Charles VII, par lettres du 6 juillet 1437, épousa, la
même année, Marguerite de Maynence. La chronique
d'Alain Chartier en fait mention au nombre des capi-
taines qui suivirent Charles VII, contre l'irruption des
anglais, en 1440. Il eut pour fils :
VII. René du Val, chevalier, seigneur de Niafle et
de Baratoire, marié , en 1470, avec Jeanne des Loges.
Il passa une procuration, le i3 janvier 1489, et sa
femme, veuve, partagea, avec Antoine et Abel du Val,
ses enfants, sa succession, le 25 juillet i5io. Leurs
enfants furent :
I .** Antoine, dont l'article suit ;
2.° Abel du Val, chevalier, seigneur du Bois-
Gaget, en Touraine, qui n'eut que des filles.
VIII. Antoine du Val, chevalier, seigneur de Bara-
toire, en Touraine, reçut quittance du receveur des
octrois faits au roi par les gentilshommes, le 1 1 février
1529; épousa, 1.° Andrée de Dureit, fille de Jean de
Dureit, seigneur de la Barbée, dont il n'eut point d'en-
fants; 2.** Françoise Errault de Chemans, fille d'An-
toine Errault, seigneur de Chemans, et de Roberte de
Bouille du Bourgneuf, et sœur de François Errault,
seigneur de Chemans, en Anjou, garde des sceaux de
France, en 1 543. De ce dernier mariage sont issus :
i.° Jean, dont l'article suit;
2.® François du Val, chevalier, seigneur de Ba-
342 DÛ VAL DE LA HOUSSAYE.
ratoire, mort sans postérité. Il fut appelé à la
réforme de la coutume de Tours, et produisit un
compulsoire de titres à la cour des aides le 3
décembre iSSg ;
3.° Maximilien du Val, écuyer, seigneur de la
Cour, après Chinon; il n'eut qu'un fils, Guillaume
du Val, écuyer, qui donna une procuration
le 7 août i55o, et mourut sans postérité.
IX. Jean du Val, I" du nom, chevalier, seigneur
de Périgny de Pierrières, épousa, le i8 juin i537,
Isabeau Dangu de la Mérinière morte avant le y août i 55o.
Dans son contrat de mariage, il est assisté d'Antoine
de Scolin, son oncle. Leurs enfants furent :
i.° Jean, dont l'article suit;
2." Pierre du Val, qui fonde la branche des mar-
quis de Tertys, rapportée ci-après ;
3." Claude du Val, mort sans postérité.
X. Jean du Val, II* du nom, chevalier, seigneur
de Vaumort et d'Epizy, né le 3 octobre 1540, gentil-
homme de monseigneur François de France, duc
d'Alençon, frère du roi Henri III, commandait les
gardes de la reine Catherine de Médicis. On a dix certi-
ficats des services qu'il rendit au roi depuis l'an 1564
jusqu'en iSyS. 11 ratifia un bail à ferme, le 18 décembre
i558; fit une acquisition de Jean Guerard, le 3 juin
i562.; rendit hommage les 11 et 22 juillet suivant; reçut
une procuration d'Adrien le Marchand, le 20 août
i563; passa une transaction avec Pierre de la Grange
le 8 février i565; fit une vente à Bonaventure Gillier,
le 4 mai suivant; acquit quelques terres d'Ambroise
Certaat le 16 juillet i566; transigea au sujet de la
vente de la terre de Perigny le 18 février iSyS; rendit
un aveu le i3 j jn i58o, et passa une procuration le 12
avril 1 585. Il avait épousé, i.^par contrat du 14 février
i563, Catherine de Milly de Vaumort; 2.* par contrat
du 22 avril i582, Marie de Domont ;' 3.° par contrat du
3 février 1584, Suzanne de Chabouillé. Il eut de ce
dernier mariage :
i.** Jacques, dont l'article suit ;
2.' Nicolas du Val, seigneur de Maison- Rouge,
mort sans postérité ; de Gabrielle de Balathier de
Laniage, sa femme, veuve de lui, en 1639, fille
DU VAL DE LA HOUSSAYE. 343
d'Edme de Balathier, écuyer, seigneur de Bra-
gelogne ;
3.° Georges du Val, seigneur deVielpont, tué en
Italie, près de Casai , capitaine dans le régi ment
de Vervins ;
4.° Gabrielle du Val, mariée, avant le 19 juillet
1618, avec Gabriel Gautier.
XI. Jacques du Val, I" du nom, chevalier, sei-
gneur d'Epizy , maréchal-des-logis de la cavalerie lé-
gère commandée par le sieur de la Ferté , chevalier de
l'ordre de Saint-Michel, maître d'hôtel du roi, naquit
le 23 août 1594. D'abord destiné à Tétat ecclésiastique en
1601 , il partagea la succession paternelle avec ses frères le
16 juillet 1618; rendit foi et hommage les 10 mars 1616
et 1" juin 1626; fut pourvu de la charge de maréchal-
des-logis de la cavalerie légère par brevet du 10 janvier
1629; obtint ,nes 12 juillet 1626 et 8 novembre 1 635 ,
deux jugements des commissaires établis par les francs-
fiefs, par lesquels il fut déclaré noble et maintenu dans
ses privilèges; partagea avec Nicolas du Val, la succes-
sion de Georges ,. seigneur de Vielpont , leur père , le
24 mars i63i , fut déchargé de la contribution du ban
et arrière-ban par ordonnance du i5 avril 1639, por-
tant qu'il sert présentement ; fut pourvu de la charge de
maître d'hôtel ordinaire du roi , par provisions du 9
octobre i65o; obtint le brevet de capitaine appointé,
le i" septembre i65i; fut reçu chevalier de l'ordre de
Saint-Michel le dernier octobre i652. Il avait épousé,
par contrat du i5 février 1621, demoiselle Anne de
Poliard de la Cane, dont il eut :
I .** Edme, dont l'article suit ;
2." Robert du Val, à qui Claude Balathier de Lan-
tage fit une donation, le 25 juin i633.
XII. Edme du Val, chevalier, seigneur de la Grand-
maison, d'Epizy, etc. , né le 6 avril 1627, d'abord des-
tiné à l'état ecclésiastique, le 19 décembre 1637, épousa,
par contrat du 3o avril i656 , Elisabeth de Pontbréant (i);
(1) Issu de la maison de Rune, originaire de Pologne
suivant le mémoire généalogique sur lequel celte filiation est
établie. Une branche s'est fixée en France vers l'an 1400. Elle
a occupé des emplois considérables et contracté les plus belles
344 ^^ ^^^ ^^"^ ^^ HOUSSAYE.
fit acquisition, le i" novembre 1664, du comte de
Moucy; rendit foi et hommage, le 29 décembre du
même an; et fut maintenu dans sa noblesse par arrêt
du conseil du Roi du 19 mars 1668. De son mariage
sont issus :
1/ Galliot du Val, écuyer , seigneur de la Grand-
maison , d'Epizy et de la Houssaye, ancien ca-
pitaine au régiment de Normandie, infanterie,
ingénieur en chef des armées du Roi. Il avait
d'abord été page du maréchal de Noailles. Ue
Geneviève du Tertre , son épouse , il laissa :
a. Edme du Val, chevalier, seigneur de la
Houssaye, brigadier de la première com-
pagnie des mousquetaires, chevalier de l'or-
dre royal et militaire de Saint-Louis , mort
sans lignée ;
b. Louis du Val, chevalier, mousquetaire
dans la première compagnie , mort sans
lignée;
c. Galliot du Val , chevalier , page dans la
maison d'Orléans , capitaine au régiment
de Flandre, chevalier de Saint-Louis,
mort sans postérité.
2.° Daniel du Val, qui suit ;
3.** Henri du Val, chevalier, lieutenant au régi-
ment d'Orléans, tué à la bataille d'Hochstedt ,
en 1704.
XIII. Daniel du Val, chevalier, seigneur d'Epizy,
aide-major au régiment de Souastres , cavalerie , et
lieutenant audit régiment, précédemment garde-du-
corps du roi dans la compagnie de Noailles, épousa
Françoise de Varade , de laquelle il eut :
XIV. Alphonse - François - René du Val, chevalier,
seigneur de la Houssaye et d'Epizy , de la Motte la
Nozaye , qui épousa, par contrat du 19 novembre 1720,
Madelaine de Lalouette. Leurs enfants furent :
alliances, entr'autres avec la maison d'Humières, qui leur
donna la parenté, au sixième degré, avec Henri IV ; à celles
de Créqui, d'Ailli , de Rubemprc , de Longjumeau , Vieu-
pont, Boulainvilliers, de Croix, la Mcth, Clermont-Tonnerre,
Tramecourt, Coppesquène, descendants des lords de ce nom ,
de Gomicourt, etc., etc.
DU VAL DE LA HOUSSAYE. 345
I .° François-André, qui suit ;
2.° Marie- An ne du Val, qui fut pre'sentëe pour
être admise au nombre des demoiselles de Saint-
Gyr.
XV. François- André du Val, chevalier, seigneur
de la Houssaye et d'Epizy, etc., lieutenant des
grenadiers au régiment de Solar, épousa Marie-
Anne d'Abon, fille de Jacques- Auguste d'Abon , chevalier
seigneur du Garouge , capitaine au régiment de Bouf-
flers, chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis , et de Marie-Françoise de Mazancourt. Ils n^ont
eu qu'une fille unique , Marie-Madelaine-Gharlotte du
Val de la Houssaye, mariée à Pierre du Val , chevalier,
marquis de Tertys , chef de la seconde branche rap-
portée ci-après .
SECONDE BRANCHE
Etablie à Bordeaux,
X. Pierre du Val, II® du nom, chevalier, seigneur
de Perigny , second fils de Jean du Val , I" du nom ,
et d^Isabeau Dangu , vint s'établir à Bordeaux, où il
épousa Marguerite de la Chausse, dont il eut :
XI. Jacques DU Val, I" du nom, baron de Tertys,
qui s'allia avec Bartholomée de Gaufreteau, et en eut:
1.° Jean, dont l'article suit;
2.° Pierre , qui fonde la troisième branche rapportée
en son lieu.
XII. Jean du Val, 11° du nom, chevalier, baron
de Tertys , mort doyen au parlement de Bordeaux , à
eu pour fils :
!.• Jacques du Val, chevalier, baron de Tertys,
conseiller du Roi , au parlement de Guienne, qui
obtint, en i685, l'érection en marquisat de sa
baronnie de Tertys (i), il épousa demoiselle N...
fi) Lettres patentes de sa majesté', portant érection de
la baronnie de Tertîis en marquisat.
LOUIS par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre ;
à tous présens et à venir, salut : Les témoignages les plus
346 ^^ VAL DE LA HOUSSAYE.
du Perrier , dont il eut Antoine du Val , cheva-
- lier , marquis de Tertys , conseiller du Roi au
parlement de Bordeaux , qui s'allia avec demoi-
selle Anne Le Berton ;
certains que les rois nos prédécesseurs ayant voulu donner de
leur estime à ceux de leurs sujets qui les ont bien servis, ne se
sont pas contentez de les honorer en leurs personnes, mais ils
ont voulu décorer leurs terres et seigneuries, des titres et
dignitez proportionnées à leur mérite, ce qu'ils ont fait d'au-
tant volontiers, que l'exemple de ces sortes de grâce excitoit
un chacun à la vertu pour s'en rendre digne ; en quoy voulant
les imiter, et mettant en considération les services qui nous ont
esté rendus par notre très cher et bien aimé Jacques Duval,
nostre conseiller en nostre parlement de Guyenne, baron de
Tertiis dans la fonction et exercice de sa charge depuis trente
années, et dans toutes les occasions où il a pu donner des
marques de son zèle à nostre service, dans plusieurs commis-
sions qu'il a eues pour des affaires publiques , et entr'autres
dans celles de la religion, où il a travaillé et travaille avec
beaucoup d'application : les longs et grands services que Jean
Duval, nostre conseiller, doyen de nostredit parlement, son
père, a rendus, qui a donné des marques éclatantes de son
courage et de sa fermeté pour nostre service dans les derniers
troubles, la perte de ses biens et les dégâts de ses maisons de
campagne faits par les ennemis de l'état n'ayant fait qu'aug-
menter son zèle et sa fidélité ; comme aussi en considération
de l'ancienne noblesse dudit Duval, et des services importans
rendus par ses ayeuls dans les armées des rois nos prédéces-
seurs ; désirant de luy donner des marques de la satisfaction
que nous avons desdits services ; Nous avons cru ne le pouvoir
mieux faire qu'en luy donnant un titre qui le distingue du
commun et fasse connoistre à la postérité l'estime que nous
faisons de sa personne, nous estant bien informé que la terre
et baronie de Tertiis est une des plus anciennes baronies de
nostre province de Guyenne, relevante de nous en plein fief,
sur laquelle passent les deux rivières de la Dour et du Luy ,
où il a tout droit de haute, moyenne et' basse justice qu'il fait
exercer par ses officiers, droits honorifiques à l'église, un beau
chasteau, plusieurs domaines et fiefs, cens et rentes, préroga-
tives et autres droits et devoirs seigneuriaux, et est capable de
soutenir la qualité de marquisat ; cette terre estant d'une
grande réputation pour les eaux chaudes et les bains salutaires
que Dieu a donné dans cet endroit, lesquelles attirent dans le
printemps et l'automne un grand concours de personnes,
même des pays étrangers, qui reçoivent quasi toujours la
IHJ VAL DE LA HOUSSAYE. 347
2.° Léonard du Val, chevalier, conseiller au par-
lement de Bordeaux;
S.** Pierre, dont l'article suit ;
guérison de leurs maladies. Sçavoir faisons que pour ces
causes et autres à ce nous mouvans, de nostre grâce spétiale,
pleine puissance et authorité royale, Nous avons ladite terre
et baronnie de Tertiis, ses appartenances et dépendances, créée,
élevée, érigée, instituée et décorée, créons, élevons, érigeons,
instituons et décorons par ces présentes , signées de nostre
main, en titre, nom, dignité, et prééminence du marquisat,
pour en jouir par ledit sieur Duval, ses enfans, héritiers et
successeurs mâles, audit titre, nom et dignité pour la déno-
mination et marquisat de Tertiis ; Voulons et nous plaît que
les vassaux et justiciables de ladite terre, tant nobles q-'ae
roturiers , dorénavent portent et rendent , quand le cas y
écherra , la foy et hommages qu'ils doivent , donnent leurs
aveux et dénombremens, fassent leurs déclarations et payent
leurs droits et devoirs auxquels ils sont tenus, sans les augmen-
ter, sous la reconnaissance dudit titre de marquisat de Tertiis,
et que ledit sieur Duval, ses enfans, héritiers et successeurs
mâles, seigneurs et propriétaires de ladite terre, jouissent à l'a-
venir du titre du marquisat, avec tous les honneurs, droits, pré-
rogatives et privilèges y appartenans, et dont jouissent les autres
marquis de nostre royaume et de ladite province, et à cet effet
leur avons permis de porter sur leurs armes les blazons et cou-
ronnes appartenans à la dignité de marquis ; pour dudit mar-
quisat jouir et user par eux, tenir et posséder aux mêmes
redevances, foy et hommages qu'il doit à présant, à cause de
ladite terre, et sans aucun changement de mouvance, augmen-
tation ni diminution des droits. Voulons que la justice y soit
administrée par les officiers' dudit sieur Duval es lieux accou-
tumez, ainsi qu'elle estoit auparavant, et que lesdits juges et
officiers intitulent leurs sentences et jugements de la qualité de
marquis de Tertiis , en toutes causes civiles et criminelles,
sans aucun changement de ressort , ny que les appellations
puissent être relevées ailleurs, ny d'autre manière qu'elles
estoient auparavant, ne rien innover aux droits de justice ,
foy et hommages qui pourroient appartenir à d'autres sei-
gneurs particuHers , ny contrevenir aux cas royaux dont la
jurisdiction appartient aux juges présidiaux. Voulons en outre
que si ledit marquisat vient à tomber es mains et estre possédé
par gens faisant professsion de la R. P. R. il ne s'y pourra faire
aucun prêche ny exercice public de ladite religion, à peine
de nullité des présentes : n'entendons néanmoins qu'en consé-
quence de la présente exécution, ny des édits des années i565
i3. 23
348 r>M VAL DK LA HOUSSAYF. .
XIII. Pierre du Val, III* du nom, chevalier,
baron de Tertys, a eu pour tils :
I .* Armand, mort sans f>ostérité ;
2.° Joseph, dont l'article suit .
XIV. Joseph DU Val, chevalier, baron de Tertys,
fut père de :
i.°Jeandu Val, chanoine à Saint-Emilion ;
2.** Pierre, dont l'article suit.
XV. Pierre du Val, IV* du nom, chevalier,
marquis de Tertys , capitaine au régiment de Royal-
Vaisseaux chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, a épousé Marie-Madelaine- Charlotte du
Val, d-ime de la Houssaye et d'Epizy, dernier rejeton de la
branche aînée, tille unique de François-André du Val,
chevalier , seigneur de la Houssaye et d'Epizy , et
de Marie-Anne d'Abon. Le marquis de Tertys est mort
sans postérité, il a pris le nom de du Val de la Houssaye,
par la possession de la terre de ce nom, qui fut laissée
à sa femme en héritage, par Edme du Val, chevalier,
brigadier de la première compagnie des mousquetaires.
et 1 566 et autres, on puisse prétendre ledit marquisat estre
mis à nostre couronne, au défaut , d'hoires mâles, ausquels
édits et à tous autres semblables, nous avons dérogé et déro-
geons pour ce regard ; sans laquelle condition ledit sieur
Duval n'auroit pu accepter nostre présente grâce. Si donnons
en mandement à nos amez et féaux conseillers, les gens tenons
nostre cour de parlement à la Réole , et chambre de nos
comtes de Pans, que ces présentes ils ayent à enregistrer, et
que du contenu en icelles ils fassent jouir et user ledit sietir
Duval, ses enfans et successeurs mâles, seigneurs et proprié-
taires de ladite terre, pleinement, paisiblement et perpétuel-
lement, cessant et faisant cesser tous troubles et empéchemens
contraires : car tel est nostre plaisir, et afin que ce soit chose
ferme et stable à toujours. Nous avons fait mestre nostre scel
à ces présentes. Donné à Fontainebleau, au mois d'octobre,
l'an de grâce mil six cent quatre-vingt-cinq; et de notre règne
le quarante-trois. Ainsi signé Louis, et sur le reply, par le
Roy, signé Philipeaux, visa signé le Tellier, et scelé du
grand sceau de cire verte en lacs de soie verte et rouge. •
Collationné à V original par nous conseiller secrétaire du Roy.
maison y couronne de France et ses finances.
LE GRAS DE SECHEVAL. 3^^
La marquise du Val de la Houssaye vit à Paris, et se
trouve, par le mariage de sa cousine-germaine Marthe-
Madelaine-Louise d'Abon, avec le vicomte de Hallet ,
tante, à la mode de Bretagne, du comte et du vicomte
de Hallet, et de Clémentine de Hallet, leur sœur.
TROISIEME BRANCHE.
XII. Pierre du Val, III'' du nom, chevalier, con-
seiller du Roi et commissaire aux requêtes au parlement
de Bordeaux, mort doyen, eut pour fils :
I .* Pierre, qui suit ;
2.° Jean du Val, chevalier ;
3.** Joseph du Val, chevalier, lieutenant-colonel au
régiment de Noailles, père de Jean du Val, an-
cien capitaine d'infanterie.
XIII. Pierre du Val, IV' du nom, chevalier, sei-
gneur de Lart, Endorthe et Belair , épousa Marie-
Anne c*e Spens d'Estignols, tille de Jacques de Spens
d'Estignols, chevalier, capitaine au régiment Dauphin,
dragons, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, et de N...., de la Lande. Il eut pour fils :
XIV. Etienne du Val, chevalier seigneur, de Belair
et autres lieux.
Armes: D'argent, à trois trèfles de sinople ; l'écu
timbré d'un casque taré de front, orné de ses lambre-
quins d^argent et de sinople, et sommé d'une couronne
de marquis. Supports : deux lions d'argent. Cimier : un
lion issant du même.
Le GRAS DE SECHEVAL, et de la CHASTIÈRE,
porte pour armes: d'argent à trois rencontres de cerf
de gueules.
De cette famille était M. le baron le Gras, adjudant-
général à l'armée de Quiberon, qui est mort de deux
blessures qu'il a reçues à cette bataille; il a laissé un
fils, qui a continué la postérité: c'est M. Alexandre le
Gras de la Chastière, adjudant-major de la légion de
Rohan, émigré, déporté en i8o5, à Toccasion de l'af-
faire du duc d'Enghien.
35o RIGOLEY.
RIGOLEI OU RIGOLEY; famille noble^ originaire
de Florence, établie en Bourgogne.
I. Denis Rigoley , seigneur de la Chaume et de
Visargent, fut honoré de l'estime particulière du grand
Condé, comme il appert des lettres de ce prince, et
particulièrement de celle autographe que S. A. S. lui
écrivit de Chantilly, le i3 mars 1664, finissant par ces
mots : « votre affectionné ami, Louis de Bourbon. »
Il fut cornette au régiment de Rantzau, infanterie, en
i635 ; lieutenant au régiment de Rantzau, cavalerie,
en i636, et capitaine au régiment de. Kulhase, infan-
terie, en 1640. Il se trouva au siège de Saint-Jean de
Lobne, le 2 novembre i636, et y fit des prodiges de
valeur. A la tête du premier secours, il traversa le
pont sous la mousqueterie des ennemis qui occupaient
la tour de la Prison; assailli de toutes parts, rien ne
put ralentir sa marche ; il força tous les postes , et
entra le premier dans la ville. Les magistrats et habi-
tants ne purent s'empêcher d'admirer son courage, et
voulant reconnaître les services qu'il leur avait rendus
en cette circonstance, ils lui -donnèrent un certificat de
sa conduite héroïque pendant cette journée. Il fut depuis
conseiller du roi, secrétaire des états de Bourgogne et
Bresse. Il épousa, en 1640, Anne Guye, fille^de N....
Guye, écuyer, seigneur de Labergement et de Vorène.
De ce mariage sont issus :
i.** Denis-François Rigoley,' prêtre, docteur de
Sorbonne ;
2.° Pierre Rigoley, conseiller au parlement dt
Dijon, commissaire aux requêtes du palais, marit j
à Madelainede Berbis;
3.° Claude Rigoley, qui suit;
4.° Françoise Rigoley, mariée à Antoine de Mucie
seigneur, d'Escuelles et de Pont-de-Vaux, con
seiller du roi, maître ordinaire en la chambn
des comptes de Dijon ;
5.° Anne-Gabrielle Rigoley, religieuse;
6.° Catherine Rigoley, religieuse.
RIGOLEY. 35 1
II. Claude Rigoley , chevalier, seigneur de Pu-
ligny y de Mypon , fut successivement secrétaire des
états de Bourgogne et Bresse, conseiller du roi en tous
ses conseils, premier président de la chambre des comp-
tes de Dijon. Il épousa, i.° par contrat du 21 février
1677, Anne-Madelaine Chartraire, fille de Gui Char-
traire, écuyer , procureur du roi au bailliage d'Auxois ;
2." par contrat du 28 juillet 1686, demoiselle Oudette-
Thérèse Languet , fille de messire Denis Languet ,
écuyer , comte de Rochefort , baron de Saffres , sei-
gneur de Montigny, de la Villeneuve et de Saint-Cosme,
conseiller du roi en tous ses conseils, procureur-général
au parlement de Dijon. Ses enfants furent ;
Du premier lit :
I .° Denis Rigoley , conseiller au parlement de
Dijon, mort sans postérité;
2.** Germain Rigoley , colonel du régiment de
Rouergue , infanterie, le 11 décembre 1705,
mort sans postérité ;
Du second lit :
3." Jean Rigoley, chevalier, seigneur de Puligny;
il fut successivement conseiller au parlement de
Dijon, commissaire aux Vequêtes 5u palais et
conseiller du roi en tous ses conseils , premier
président de la chambre des comptes de Dijon.
Il épousa demoiselle de Siry, fille de messire de
Siry , président au parlement de Dijon. De ce
mariage sont issus :
a, Jean Rigoley, chevalier, premier président
de la chambre des comptes de Dijon, mort
sans postérité ;
^.Guillaume-Olympe Rigoley, chevalier, se-
crétaire des états de Bourgogne et Bresse ,
mort sans postérité ;
c. Anne -Marie - Françoise - Thérèse Rigoley ,
mariée à messire Marc-Antoine de Pradier,
chevalier , marquis d'Agrain , premier pré-
sident de la chambre des comptes de Dijon;
4.° Denis-Claude Rigoley, qui suit;
5.° Anne Rigoley, morte en bas âge.
ë
f
352 RIGOLEY.
m. Denis - Claude Rigoley , chevalier , baron
dOgny , seigneur de Mypon et de Saint-Cosme , pour
lesquelles seigneuries il rendit foi et hommage le 8 août
1748, au marquis Digomay, baron de Vianges. Il fut
secrétaire des états de Bourgogne et Bresse. Il épousa ,
par contrat du 14 novembre 1719 , Anne-Marie Char-
traire de Bierres, fille de François Chartraire , ècuyer,
seigneur de Montigny et de Bierres , conseiller au par-
lement de Dijon. De ce mariage est issu :
IV. Claude -Jean Rigoley, né à Dijon, le 12 oc-
tobre 1725, chevalier, baron d'Ogny , seigneur d'Au-
teuil , Antouillet , Milmont , Bazoches et Andelu. Il
fut successivement conseiller au parlement de Dijon ,
le 20 avril 1745; intendant général des courriers, postes,
relais et messageries de France , le 20 janvier 1770;
grand - croix , prévôt de Tordre royal et militaire de
Saint- Louis, le 25 décembre 1771. Il épousa, par con-
trat du 24 avril 1748, Elisabeth d'Alencé, fille de Denis
d'Alencé , écuyer , seigneur de Lacouarde et de Gros-
rouvre , capitaine au régiment de Bourbonnais , infan-
terie. De ce mariage sont issus :
i.<* Claude- François - Marie Rigoley , chevalier ,
baron d'Ogny, né à Dijon, le 9 janvier 1759.
U fut successivement élève au régiment de Stras-
bourg , artillerie, en 1770; capitaipe au régi-
ment de Jarnac, dragons, en 1774 , et adjoint
à son père, intendant général des postes , en
1785. Il épousa, par contrat du i3 février 1786,
Flore- Louise Ménage de Pressigny , fille de
François Ménage de Pressigny, écuyer.
2.'' Claude-Elisabeth Rigoley d'Ogny, qui suit ;
3." Marie-Denise- Elisabeth Rigoley d'Ogny , née
à Dijon, le 21 janvier 1753 , mariée, par con-
trat du 21 avril 1773, à messire Claude-Anaclet,
chevalier , marquis de Bassompicrre , maréchal
des camps et armées du roi, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis.
V. Claude-Elisabeth Rigoley, né à Paris, le 21 avril
1767, chevalier, baron d'Ogny, fit sa preuve de no-
blesse, pour ctre reçu officier dans les troupes du Roi ,
devant Bernard Chcrin, écuyer , généalogiste des 'ordres
NICOLAS. 333
de Saint-Michel, du Saint-Esprit et de Saint-Lazare,
le 29 novembre 1782. Il fut successivement sous-lieute-
nant au régiment Colonel-Général, infanterie, le i®*"
mars lySS; capitaine au régiment Royal-Picardie, ca-
valerie, le i" juin 1786; aide-maréchal- général des-
logis de la cavalerie du corps commandé par S. A. S.
monseigneur le duc de Bourbon, le i" juin 1792; et
colonel de cavalerie, le i3 novembre suivant, dont les
services sont attestés par S. A. S. ainsi qu'il appert de
son certificat, en date du 20 juin 18 14; chevalier de
l'ordre royal de la Légion ^d'Honneur, le 21 septembre
1814 et officier dudit ordre, le 4 janvier 181 5, cheva-
lier de Tordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem,
le 1 3 juin i8i6; chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, le 3 décembre 1817, et décoré du lys
de la garde nationale parisienne, le 2 octobre 18 17.
Armes: D*azur, au chevron accompagné en chef de
deux étoiles, et en pointe d'un faisan, le tout d'or.
Je soussigné généalogiste et chevalier honoraire de
l'ordre souverain de 'Saint-Jean de Jérusalem, certi-
fions et attestons avoir dressé la présente généalogie sur
les titres qui m'ont été donnés en communication.
En foi de quoi j'ai signé et fait apposer sur cire rouge
notre cachet ordinaire.
Paris, le 17 mai 18 18.
La Croix.
NICOLAS, famille noble, et très-ancienne, origi-
naire de Bretagne, province où elle florissait dès le
commencement du quatorzième siècle. Elle justifie une
longue série de services dans l'épée ei la magistrature.
Galerand Nicolas, dit de la Grève, est rappelé
comme défunt dans l'acte de la fondation du collège de
Cornouailles, de Fan i32i, en faveur de laquelle il
paraît avoir fait des dispositions testamentaires.
I. Olivier Nicoi.AS, chevalier, est mentionné, l'an
354 NICOLAS.
i336, avec la qualification de messire dans l'acte de la
fondation de l'hôpital de Landernau, par Hervé de Léon,
seigneur de Noyon. Il combattit dans les guerres qu'eut
Charles de Blois, duc de Bretagne, contre les Anglais,
en 1345 et 1347. Il avait épousé Tiphaine de Langourla,
dont les armes sont : d'a:{iir, à trois bandes d'or. On leur
connaît trois fils et une fille :
i.° Jean, dont l'article suit : ^, :
2° Pierre Nicolas^ qui. Tan .iSyJ, , servit sous le
connétable du Guesclin au siège de Brest, en la
compagnie de messirè Geoffroi de Kérimel, che-
valier ;
3.° Dérien Nicolas, écuyer, qui fut du nombre
.î des hommes d'armes de la compagnie d'Olivier le
Moyne, capitaine de Lesneven, dont la montre
fut faite en cette ville le premier janvier 1378;
4.° Olive Nicolas, mariée à Geoffroi Giffart,
écuyer.
II. Jean Nicolas, I" du nom, écuyer, fut du nom-
bre des seigneurs bretons qui, le 28 avril i38i, rati-
fièrent à Lamballe le traité de paix de Guerrande, conclu
entre Charles V, roi de France, et Jean de Montfort,
duc de Bretagne, Gilonne du Plessier, sa femme, était
veuve le 14 mars i383, qu'elle transigea avec ses enfants
qui suivent. Ses armes sont: dlor, à cinq chaussetrapes
de sable :
i.° Guillaume, dont l'article suit;
' 2.° Olivier. / . , ^o-j
3.» Perroton, \ "'vants le 14 mars i383 ;
4." Nicole, mariée, avant le 14 mars i383, avec
Alain du Val, écuyer;
5." Thomasse, qui -n'était pas encore mariée le 14
mars i383. Elle mourut religieuse.
III. Guillaume Nicolas, I" du nom, écuyer, ser-
vit dans les guerres de son tems sous la charge d'Eon
de Lesnerac, ccuyer, capitaine de Clisson, dont la
compagnie, composée de quatorze chevaliers-bacheliers
et de quatre-vingt-cinq écuyers, fut reçue à Paris le 27
janvier i382. Il épousa, après l'an i383, Alaïs de Ker-
man, dont les armes sont: d'a:{ur, à la tour d'argent y
NICOLAS. 355
maçonnée de sable, posée sur une roue d'argent, dont on ne
voit que la moitié. Leurs enfants furent :
1.° Jean, dont l'article va suivre ;
2/ Maurice Nicolas,, ecuyer, qui paraît avec cette
qualité dans le rôle de la montre de la compagnie
de messire Robert de Montauban, chevalier, ban-
neretj du premier septembre 142 1 ;
3.** Elisabeth Nicolas^ morte sans avoir été mariée.
IV. Jean Nicolas, IP du nom, écuyer , était, en
1420, homme d'armes en la compagnie de Jean de Pen-
houet y amiral de Bretagne . Il fit partie de Farmée qui
fut levée par Raoul , sire de Coetquen , maréchal de Bre-
tagne , pour le recouvrement de la personne du duc ,
retenu prisonnier par Olivier de Blois , comte de Pen-
thièvre , dont les biens furent ensuite confisqués pour
cause de cette félonie . Jean Nicolas prêta serment de
fidélité au duc de Bretagne le 28 octobre 1437. Il était
alors marié avec Guiilemette de Bellouan, dont les armes
sont : de sable, à l'aigle éployée d'argent. On leur con-
naît entr'autres enfants :
I .® Guillaume, dont l'article suit;
2.° Anne, femme de Jean de Noualan ;
3.° Françoise, morte sans alliance.
V. Guillaume Nicolas, II^ du nom, écuyer, est
nommé dans les plaids des états tenus à Vannes, le 6
mars 145 1, comme ayant quelque différend avec Guil-
laume de Kerman. Il était marié, le 24 février 1461,
avec Claude Madec, dont les armes sont : de gueules, à
trois lionceaux d'argent. Leurs enfants furent :
I ." Henri, dont l'article suit ;
2.° Jean, mort sans postérité ;
3.°Raoulet, écuyer, mentionné dans l'acte de la
fondation de l'église de Saint-Malo de Dinan ,
faite par Jean, vicomte de Rohan.
VI . Henri Nicolas, écuyer, est nommé avec Pierre
le Gadec, Lucas le Boul , Etienne le Gief et plusieurs
autres gentilshommes, dans une commission du 28 mars
1488, donnée par la duchesse Anne de Bretagne, à
Bizien de Kerousi , pour informer sur quelques excès
356 NICOLAS.
commis à Treguicr. Thibaude Pregent, veuve de lui en
021, et dont les armes sont: de gueules, à trois fleurs
de lys d'or, le fit père de plusieurs enfants, entr'autres :
ï .° Yvon, dont l'article suit ;
2.'' Jean, abbé commendataire de Notre-Dame de
Longuet, en 1541 ;
3." Thibaude, qui fut mariée à Julien le Gai ;
4/ Claude, épouse de François de Kerbouric,
VII . Yvon Nicolas , sieur de la Touche , vivait
en 1543 _, avec Renée le Mestayer, sa femme, dont les
armes sont : d'argent, au pin arraché de sinople, fruité
d'or, accosté de deux'merlettes de sable. Elle était veuve, et
dans uQâg^e avancé, le 21 mai i582. Leurs enfants
furent: /'
i." Yvon, mort sans postérité;
2,° Jean, dont l'article suit ;
3.° Marguerite, alliée à Olivier du Bois, ecuyer.
VIII. Jean Nicolas, III° du nom, ecuyer, sieur
de la Touche, épousa, le 21 mai i582, Julienne, ^//^.y
Nicole Pioger, dont les armes sont : d'argent, à trois
écrevisses de gueules. Ils eurent'entr'autres enfants :
IX. Jean Nicolas, IV^ du nom, ecuyer, seigneur
de la Touche, qui obtint, en 16 14, des lettres de re-
connaissance de noblesse, où il "est fait mention de son
ancienne extraction . Il e'pousa Jeanne Martin , dame
des Champs-Gérault et du Plessix, fille de François
Martin , seigneur des mêmes lieux, et d'Yvonne des
Erts . Les armes de Jeanne Martin sont: d'azur, semé
de billettes d'argent \ au franc-canton de gueules ^ charge
de trois rustres d'or. De leur mariage est issu :
X . Jean Nicolas , V*» du nom , chevalier , seigneur
des Champs-Gérault; conseiller en la cour des compter
de Bretagne, marié avec Nicole le Vayer , dame de
Clays , dont les armes sont : de gueules , à fasce d^or ,
accompagnée en chef de deux étoiles , et en points, d'un
croissant, le tout du même . De ce mariage est issu :
XI . Jean Nicolas , Vl*^ du nom , chevalier , sei-
gneur de Clays, des Champs-Gcrault , premier président
NICOLAS. 357
aux requêtes du palais . Il épousa Marquise Pépin du
Frettay , dont les armes sont : d'a:{ury au chevron corn-
poné d'argent et de gueules, accompagné de trois pommes
de pin d'argent . Elle était tille de Renée Pépin , ecuyer ,
seigneur du Frettay^ de Sévigné et de la Bourbonnays ,
et de Jeanne Cibouault de Pinieux, sa seconde femme.
De ce mariage sont issus, entr'autres enfants :
i.° Germain Nicolas, seigneur de Clays, qui con-
tinua la branche aînée en Bretagne. Il avait épousé
Renée Chenu, dame de Clermont^ près Nantes;
2.° Jean, dont l'article suit ;
3." Nicolas, prieur de Châteaugiron;
4.' N , femme de Henri Guéheneuc, seigneur
du Boishux.
XII. Jean Nicolas, VIP du nom, chevalier, sei-
gneur des Champs-Gérault , fut maintenu conjointement
avec Germain Nicolas , seigneur de Clays, son frère, dans
son ancienne extraction, et dans la qualité de chevalier,
par arrêt rendu en la chambre de la réformation de Bre-
tagne, du 20 août 1669 . Il avait précédemment épousé
Marie - Renée de Rosmadec , dont les armes sont : paie
d'argent et d'a:{ur : fille de Sébastien, marquis de Ros-
madec, comte des Chapelles, baron de Molac, du Juch,
de Penhouet , et de Renée de Kergournadech de Ker-
coent : et sœur puînée de Marie-Anne de Rosmadec ,
marquise de Molac, femme de René le Sénéchal de Ker-
cado , comte de Kercado . Jean-Nicolas eut entr'autres
enfants :
XIII . Abel Nicolas , écuyer , qui e'migra de Breta-
gne en i685, et fut s'établir dans la ville d'East-Looe ,
au comté de Cornouailles , province d'Angleterre, où il
mourut en 1712. Il avait épousé, avant son émigration,
Anne de Pouldouran, dont les armes sont : vairé d'or et
de gueules. Leurs enfants furent :
1/ Paul, dont l'article suit; .
2.° Jacques Nicolas, qui a formé une branche ;
3.° Renée Nicolas, mariée à N.... Dyer.
XIV. Paul Nicolas, l^^ du nom, écuyer, fut deux
fois maire de la ville d'East-Looe . Il épousa Elisabeth
358 NICOLAS.
Mellow, fille de N.... Mellow, de la paroisse de Talland,
province de Cornouailles. Il en eut pour fils unique :
XV. Paul Nicolas, II* du nom, écuyer, qui fut
plusieurs fois maire de la ville d'East-Looe; de Marthe
Harris, son épouse, fille de Nicolas, de la ville d'East-
Looe. Il eut :
I.*' Paul Harris-Nicolas , mort en 1788; il avait
épousé Anne, deuxième fille de Jean Blake ;
2.* Nicolas Harris-Nicolas , major du régiment
Royal-Dragons de Cornouailles , et capitaine de
sa majesté au quarante-quatrième régiment ,
mort à East-Looe, le 2 novembre 181 6, sans pos-
térité, de Phillis, fille aînée de Jean Blake ;
3.^ Jean, dont l'article suit;
4.° Plusieurs enfants morts jeunes.
5 .* Elisabeth ;
6.** Marthe.
XVI. Jean Harris-Nicolas, VIII* du nom, capi-
taine de la marine royale, ancien maire de la ville d'East-
Looe , épousa Marguerite Blake , fille puînée de Jean
Blake, et petite-fille du révérend Jean Keigw^in , ayant
pour mère Marie, fille et héritière de Guillaume Busvar-
gus de Busvargus, en Cornouailles, écuyer. De ce ma-
riage sont issus :
I .** Jean Toup-Nicolas de Busvargus , en Cor-
nouailles, écuyer , capitaine de frégate , compa-
gnon du très-honorable ordre du Bain, chevalier,
commandeur de l'ordre royal-militaire de Saint-
Ferdinand , et du mérite des Deux-Siciles, né
en 1788.
2.° Paul-Harris-Nicolas , lieutenant de la marine
royale, né en 1790, marié avec Anne Morcombs.
De ce mariage sont issus :
a, Jean -Toup- Harris-Nicolas , né en 181 5 ;
b, Anne Cuming Nicolas, née en 1814.
. 3.* Guillaume Keigwin-Nicolas, né en 1792, lieu-
tenant de la marine royale ;
4.° Nicolas Harris-Nicolas de Waterlooe - Villa ,
NICOLAS. 359
près de la ville d'East-Looe, en Cornouailles, né
en 1796, lieutenant de la marine royale ;
S.'' Charles-Henri Nicolas, né en 1800.
Armes: De gueules, à la tasce d'argent, chargée de
trois merlettes de sable, et accompagnée de trois têtes
de loup arrachées d'or. Tenant et support une sirène et
un lion. Cimier : Un loup issant d'une couronne de
comte.
FIN DU QUINZIEME VOLUME.
ADDITIONS
ET
CORRECTIONS
DE BEC tom. XI, p. 190, etc., dans la seconde
note^ p. 190, lig. 10, au lieu de lenitin Gaîlîam,
lisez venit in Galliam; lig. 12, au lieu de Neissa facio,
lisez Missa facio.
I" degré. Antoine, sire de Bec, etc., au service
duquel (du roi de France), il s'attacha comme volon-
taire; ajoute^: il se distingua en 1468, au siège de
Liège, où il resta pour mort au pied des remparts.
11^ degré. Bertrand-Claude, etc., après, il mourut
les armes à la main; ajoute^: à la sanglante journée de
la Bicoque.
III^ degré. Antoine, II* du nom, etc., après ces
mots : les troupes de Charles-Quint, qui envahissaient
la Provence ; a;ow^e;{ : il fut blessé en 1544, à la bataille
de CerisoUes.
V* degré. Mathieu de Bec, etc., après ces mots: sa
terre de Beaudun, fut érigée en fief, sous le nom de
Saint-Barthélemi; ajoute^: aussi bon seigneur que ju-
risconsulte probe et savant, il fit une fondation qu'il
dota pour marier chaque année un certain nombre de
filles sans fortune, et établir les garçons pauvres, en
se réservant le choix des sujets ainsi qu'à ses héritiers,
qui n'ont cessé de remplir cette pieuse obligation qu'à
la révolution, quoique depuis long-tems ils ne possé-
dassent plus le fief de Saint-Barihélemi. (Nous avons en-
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 36 l
core le registre où sont écrits tous les noms des filles ma-
riées et des garçons établis suivant Tintention de Mathieu.)
VHP degré. Bruno-Marius de Bec, etc., après:
conseiller à la cour des comptes d'Aix , le 23 mai lySS;
ajoute:^: et conseiller au parlement, le i^*" octobre
1771.
Fortune— François-Xavier. . . . ajoute:{ à son article :
retiré chez lui , il s'est donné à l'étude des lettres et
des sciences et a été admis comme savant à l'académie
d'Aix.
IX® degré. Joseph-Marius de Bec, etc., ajoutera son
article: il est mort le 27 avril 1812, regretté de sa
famille, de ses amis, et pleuré des pauvres qu'il n'avait
cessé de secourir pendant toute sa vie. On lit sur la pierre
qui couvre son tombeau : au Père des Pauvres. Inscrip-
tion simple mais heureuse qui souvent est préférable au
plus beau titre.
François-Xavier- Hyppolite , ajoute:{ à son article:
enlevé de force à sa famille, il a fait les campagnes
d'Allemagne où il servait en qualité d'officier dans un
régiment de dragons.
X® degré. Augustin-Maximin-Marius de Bec , etc. ,
après il a épousé Marie-Thérèse de Bègue , fille de Paul
de Bègue ; ajoute^ : mort à Marseille , sous la hache ré-
volutionnaire , victime de son dévoûment pour la cause
de son Roi.
DE BIENGOURT, tom. XIV, p. 40, article xxix ,
Armand-François-Marie, comte de Biencourt, au lieu
de sous-lieutenant dans les gardes-du-corps du Roi , le
3 novembre 1791 , lise:{: sous-lieutenant dans la garde
du Roi, formée en 1791, sous le commandement de M.
le duc de Brissac.
DE BONNAY , famille des plus anciennes de Bour-
gogne , divisée en plusieurs branches en Champagne ,
en Lorraine, etc., porte pour amnesi d'argent, à trois
hures de sanglier de sable, défendues du champ.
362
ADDITIONS.
BREGEOT DE BYLÉE , en Lorraine, province où
cette famille réside encore de nos jours, porte pour
ai'mes: d'azur, à Tépée d'argent, garnie d'or, accom-
pagnée de trois étoiles du même.
DES FOSSEZ , en Valois , très-ancienne famille
divisée en plusieurs branches en Picardie, et alliée aux
familles les plus distinguées de cette province, porte
pour armes: d'or, à deux lions de gueules, adossés et
passés en sautoir. Devise : Concordia victrix.
LE GENDRE DE LA PERRIERE, tom. XIII,
p. 293 , degré II, ligne 2, seigneur de la Perrière;
//^e^ : seigneur de la vicomte de la Perrière; cette sei-
gneurie étant décorée de ce titre.
DE GICQ.UEL, tom. XIII, p. 43, article des ar-
moiries ; d'azur, au chevron d'argent^ chargé de trois
coquilles de sable; lise:{\ d'azur, au chevron d'argent
chargé de cinq coquilles de sable.
1
DES GUILLAUMANCHES du BOSCAGE, t. XI,
p. 234, degré XXIV,- ligne 6 de ce degré, au lieu de
1747, lise:; 1740.
ET CORRECTIONS. 363
JOURDA DE VAUX, de Foletier, en Languedoc. Les
» armes de cette famille tle'jà mentionnées dans le
» tome XlII du Nobiliaire, p. 268_, doivent être rëta-
» blies ainsi qu'il suit :
D'azur, à la bande d'or, chargée de deux étoiles du
champ. L'écu timbré d'une couronne de vicomte.
DE MAGUELONNE de SAINT-BENOIT, t. XIII,
p. 190, au lieu de Fermand, notaire , lise:^ Fermond ,
notaire; au lieu de Saint-Benoît Courtauté et Rabou ,
lise:{ Saint-Benoît , Courtaulé et Babou. P. 191 ,
degré III, ligne 4, après aux sièges de Paysat , la Bastide
et Limbressac , lise^ : en qualité de commandant , ainsi
qu'il appert du certificat du marquis de Mirepoix , le
25 novembre 16I2.
Après il fut relevé du droit de franc fief, que ladite
famille n'a jamais payé; lise:{: étant noble d'extraction.
Même page, article 2.°, après docteur en Sorbonne ,
reçu le 6 août 1617, lise^ : 1677. Page 192 , ligne pre-
mière, après Marie Denéa, lise:{ : Marie Dexéa. Degré ^VI,
art. i", Henri - Bathélemi ; lise:( : Henri - Marie - Barthé-
lemi; art 3.", après Guillaume de Maguelonne , émigré;
lise^ : à l'armée royale des princes. Même degré, art. 4°.
après Barthélemi - Gabriel de Maguelonne , émigré ;
liseï : en Espagne.
Au lieu de Henri-Bathélemi de Maguelonne; lise:{ :
Henri-Marie-Barthélemi. P. 193, lig. 4 et 5 ; au lieu
de chevalier de l'Eperon d'or de Sa Sainteté Pie Vïl ,
le 5 septembre 181 5; lise:{ : 18 16. Lig. 11 et 12 , au
lieu de Marguerite d'Izarn de Lormes ; lise:{ : d'Isarn-
Villefort.
de MARTEL, tom. XII, p. 2o5, art. 5.'*
Edouard de Martel; ajoute:^ : qu'il a été fait officier
de la Légion-d'honneur, par Monsieur , frère du Roi ,
en octobre 18 14.
24
364
ADDITIONS
DE MENGIN, tom. I", p. 3oo, lig. 26 : et de Mar-
guerite de Pins; ajoute:; : d^ la même maison qu'Odon,
et Roger de Pins, grands-maîtres de Rhodes. Page 3oi ,
ligne 18, Maussade; vqye:{ Maussard. Ibid. , lig. 28,
et de Charlotte de Goallard de Lecussan, brigadier des
armées du Roi, gouverneur de Riblemont. Page 3o6 ,
ligne i3, la maison de Campbell est une illustre et an-
cienne maison d'Ecosse; ajoute!{ : issue des ducs d'Ar-
gyle. Page 307 , ligne 29, fut pris et amené en France,
après la prise d'Ypres par les Français ; ajoute^ : où il
avait été blessé; Ibid. , ligne 32, après ces mots : à
Tavénement de S. M. Louis XVIII ; ajoute:; : il a
accompagné les princes au 20 mars , lors du retour de
l'usurpateur : et il a été nommé fourrier des logis du
Roi, le II décembre i8i5. Ibid., lig. 38, et de dame
Charlotte-Françoi^ du Quesnoy; ajoute:; : fille du mar-
quis du duesnoy, d'une ancienne maison de Normandie.
Il faut ajouter à l'article de Pierre - Charles - Joseph ,
baron de Mengin - Fondragon , un fils nommé Pierre-
Stanislas de Mengin - Fondragon , né au mois de mai
1816.
PERRAULT DE JOTEMPS de FEUILLASSE ,
( Joseph- Hyacinthe- Victor) , né à Allemogne , pays de
Gex, le 4 juillet 1776, reçu, le .... mai 1786, élèv«
deTournon.
Cet article est à ajouter après la dernière ligne de la
page 122 du catalogue des gentilshommes admis sur
preuves de noblesse au service militaire, dans le t. XII
du Nobiliaire de France.
ROUILLÉ D ORFEUIL, tom. X, p. 349.
b. Louis-Antoine Rouillé de Roissy
Ajoute:; : conseiller au parlement, le 17 mars 171 3 ,
s'est démis de sa charge et a eu des lettres de conseiller
honoraire, le 8 octobre 1733.
ET CORRECTIONS. 365
Il avait épousé, le 6 août 1731 , en la paroisse de
Glichy, demoiselle Angélique PouUetier , fille de Pierre
Poulletier, chevalier, maître des requêtes dès 1707,
conseiller-d'état, intendant de Lyon , morte le 2 août
1732.
De ce mariage est issu Augustin-Louis-Marie Rouillé,
né le 3o août 1732.
LE ROY DE VALANGLART, branche aînée de la
maison de Roy de Bade , rapportée pag . 329 de ce
volume. Les renseignements que nous attendions sur
cette branche nous étant parvenus, nous en donnerons
la continuation jusqu'à nos jours.
Enfants de Claude le Roy, 11^ du nom, j?. 334.
I .• Claude- François le Roy, qui suit ;
2.* Demoiselle Marie-Thérèse le Roy, mariée, en
i73i,à Georges-Antoine de Schulemburg . che-
valier , comte du Saint - Empire , seigneur de.,.,
demeurant à la ville de Librose, près Leipsick, en
Basse-Saxe;
3.® Demoiselle Catherine le Roy , née le i^"^ no-
vembre 1697, vivante le 17 décembre 1702;
4.° Demoiselle Marie-Anne le Roy , née le 1 1 oc-
tobre 1698, vivante en 1702, devint abbesse de
Saint-Desir, ordre de à Lizieux , vivante en
1743 et 1772;
5.** Demoiselle Angélique-Paule le Roy, née le
i5 février 1701 , devint prieure de Saint-Michel
de Crépy, en Valois, en 1750.
XII . Claude-François le Roy , chevalier , marquis
de Valanglart , seigneur de Moyenneville , le Quesnoy
Allery , Sones, Vaux, Yonval, né le 25 octobre 1699,
mort paroisse Saint-Michel du Quesnoy , le 8 juillet
1767, marié par contrat devant M®... à demoiselle Marie-
Françoise-Charlotte - Josephe de Vander-Noot , baronne
de Kieseghem , fille de Charles , chevalier , baron de
Kieseghem , colonel du régiment d'Artois au service
■^et ADDITIONS
d'Espagne, gouverneur de Gironae, et de demoiselle....
morte au Quesnoy, le 6 novembre 1764, dont il eut :
I ." François-Le'onard le Roy, qui suit ;
. 2.° François-Mathieu le Roy de Valanglart, che-
valier, comte de Vander-Noot, baron de Kiese-
ghem, ne le 14 mai 1745, a été page du roi de
France. Il est mort le i5 mai 1761 ;
3.° Demoiselle le Roy, morte à Paris, le mars
1762;
4." Demoiselle Marie-Anne - Françoise - Léonar -
dine le Roy de Valanglart, morte sans alliance,
en son château de Moyenneville , le i5 octobre
1800;
5.° Demoiselle le Roy, demoiselle d'Allery,dame
de Saint-Marc, morte sans alliance à Gand, le...
janvier 1770;
6.° Demoiselle Charlotte - Françoise -Ferdinande le
Roy, née à Moyenneville le 14 mai 1741, morte
le 2 août suivant ;
j.^ Demoiselle le Roy,' vivante, religieuse en
1758, morte à Moyenneville de la petite-vérole
en 1786.
XIII. François-Léonard le Roy, chevalier, marquis
de Valanglart , seigneur de r Monneville , Yonval ,
Bienfay, Zalleux, Zotteux , Acheux , du Chaussoy , du
Quesnoy, d'Allery-sous - Airennes , Oissy , Riencourt et
Briquemenil, né le... mars 1737, capitaine de dragons
au régiment Dauphin en 1759 , guidon de gendar-
merie en 1761 , enseigne en 1770, mestre-de-camp dç
cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, mort à Bruxelles le 2 mai 1794 ; marié par contrat
du 24 septembre 1770 devant M* Boulart , notaire à
Paris, à demoiselle Françoise-Marie- de Fougières, fille de
François - Marie , chevalier , comte de Fôugières , sous-
gouverneur de monseigneur le dauphin , gouverneur des
^ille et citadelle d'Amiens , premier maître-d'hôtel de
monseigneur le comte d'Artois, et de défunte demoiselle
Marie-Françoise de Tribelet , sa première femme; morte
à Sainte-Segrée le 3 septembre 181 3, dont :
I ." François - Marie - Joseph - Raoul le Roy , qui
suit ;
ET CORRECTIONS. 367
2.° Alfred -Marie -Charles le Roy, chevalier de
Malte, comte de Valanglart, né à Paris, paroisse
Saint-Eustache, le 11 décembre 1783 ; marié
par contrat du 17 septembre 1817^ devant
M° Delattre notaire à Amiens, à demoiselle
Pauline-Judith de Harchies, née à Sunderland,
en Ecosse, 16 2 3 septembre 1796, fille de Charles-
François, marquis de Harchies, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et de
demoiselle Anne-Henriette-Eugénie de Stappens;
3." Demoiselle Marie- Amable le Roy de Valan-
glart, née à Paris le i3 mai 1773, vivante sans
alliance;
4.** Charlotte- Marie- Ursule -Léonardi ne le Roy,
née au Quesnoy le 11 octobre 1774; mariée par
contrat du 3 juin i8o5, devant M* Devisme,
notaire à Abbeville, à Louis Gabriel du Passage,
chevalier, seigneur de Sainte-Segrée, né en
1769, fils de Jean-Baptiste et de demoiselle Ge-
neviève-Louise-Charlotte de la Miré de Cau-
mont.
•'
XIV. François - Marie - Joseph - Raoul le Roy, che-
valier, marquis de Valanglart, né à Paris le 16 octobre
1771; marié par contrat du 9 avril 1806, devant M^' Trur
tat et Duchène, notaires à Paris,'à demoiselle Angélique-
Madelaine-Caroline de Machault, née à Paris, paroisse
de Saint-Nicolas-des-Champs, le 21 juillet 1778, fille
de Charles-Henri-Louis de Machault, xomte d'Armou-
ville, maréchal-des-camps et armées du roi et pair de
France, et de demoiselle Angélique-Elisabeth-Jeanne de
Baussan, et petite-fille de Jean-Baptiste de Machault,
chevalier et seigneur d'Arnouville, Garges et Gonesse,
garde-des-sceaux de France, ministre et secrétaire-
d'état, au département de la marine, et de demoiselle
Geneviève-Louise Rouillé du Coudray, dont;
i.° Marie-Charles- Henri le Roy, né à Versailles,
paroisse Saint-Louis, le 2 5 mars 1807;
2,** Jean-Marie-Louis Ernest, né à Moyenne ville^
le 7 juin 1808;
3.° Anatole-Marie-Jean-Baptic:e le Roy, chevalier,
né à Moyenneville, le 18 août j8ff.
368 . ADDITIONS
De SAIGNARD de la FRESSANGE, page 21 5,
degré VI. La famille de la Fressange était connue dans
de Valais depuis 1700 ; lise:{ : i3oo.
DE SAINT-LÉGER, de Gharleville.
Tom. XIII, p. 317, ligne dernière. De ce mariage
vint, lisé:(: de ce mariage vinrent quatre fils tués au ser-
vice du Roi, tous capitaines ou majors, sans postérité; et
François de Saint-Léger, dont l'article suit. Page 3 18,
ligne 2; mort de ses blessures au siège de Rethel, etc.,
lise^: mort de ses blessures au siège de Rethel de i653.
Il avait épousé Idelete Châtelain.
Même page, ligne sixième, il avait épousé N... lise:{:
il avait épousé Elisabeth Mabille; de ce mariage vint
Jean-Baptiste- Basile de, Saint-Léger qui fut colonel
d''un régiment d'infanterie de son nom, mort célibataire.
Ligne huitième, Vosges, etc. Il avait épousé Fran-
çoise Ballotte; lise^: Vorges, etc. U avait épousé Marie-
Flori monde Bellotte.
Ligne onzième, seigneur de Vosges; lise:ji : Vorges et
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis,
•
Ligne douzième, il eut trois fils morts jeunes sans en-
fants; liseï: lesquels furent Charles-Etienne, mort offi-
cier au régiment d'Anjou, Jean-Baptiste-Etienne, con-
damné révolutionnairement pour cause d'émigration, et
Gésaire-Nicolas, fut nommé par le Roi à une place
de l'école royale militaire de Brienne, en janvier 1781,
après les preuves d'usage devant M. d'Hozier; en sortit
en 1786, avec le brevet d'officier au régiment d^Anjou,
il mourut en émigration au service des princes, le 7
mars 1794.
Ligne dix-neuvième, entré au service du Roi, en
1748; retiré en 1781 avec le grade de capitaine; lise:{ :
et avec la croix de Saint-Louis.
Page 319, ligne onzième, Adolphe de Saint-Léger;
lise:{ : Adolphe-Charles-Florent de Saint- Léger.
ET CORRECTIONS. , 369
Ligne douzième, Armes: d'azur, à deux, épees d'ar-
gent, etc. ; lise:( : d'azur, à deux épées d'argent gar-
nies d'or, accompagnées, etc., etc.
. deSAINT-POL, tom. XIII, p. 283. Marc-Antoine
de Saint- Polj chef d'escadre, reçut des employés à
l'armement de Dunkerque, 1000 francs qu'il distribua
à son équipage: lise:(: 10,000 francs. L'erreur qu'on a
faite en mettant 1000 francs réduit à rien un trait de
générosité remarquable par le peu de fortune de ce gen-
tilhomme.
SOLIER, tome XV, p. 40, 1. 3, Souniers, lise:{:
Souliers. Page 5 7, ligne 10, Jacquet de Savoie, lise^:
Jacques de Savoie. Page 106, quatrième branche,
lise:(: sixième branche. Page m, septième branche,
ligne 4 et sans interruption à Sigismond, lise^: au lieu
de cela; et est antérieure à Pandolphe et à Sigismond.
Page 1 1 2, supprime:{ la note 4, qui doit être la même
que la note 5. Page iio, degré VIII, Jean \l\y ajouteT;^
duc d'Arcos. Page 122, degré VI, ejface:{ comte de
Belin. Page i23, ligne 9, M. de Bouvisi, lise:{: M. de
Bonvisi. Page i33, ligne 9, mai 117, lise^: mai 1371.
Page 169, lignes 21, 22, après souverains d'Asti, au-
teurs, efface^ auteurs et lise\ en place', et par les
chefs, etc., etc.
de THIEFFRÏES de BEAUVOIS, tom. XIV,
page 426, ligne 24, après ancien capitaine au régi-
ment de Bourgogne; ajoute^ : cavalerie.
Byo
ADDITIONS
LETONNELLÏER de BRETEUIL*
SECONDE BRANCHE.
Degré VIL Gabrielle- Rosalie le Tonnellier, née
le 28 août 1725, mariée le i" août 1743, à sire Claude-
Armand, comte de Pons et de Rochefort, brigadier de
cavalerie, mort le 21 mai 1770, . dont postérité, ajoute:{
mariée en secondes à son altesse sérénissime monsei-^
gneur Louis-Constantin, prince de Rohan-Montbazon,
vice-amiral, ancien lieutenant-général des îles d'Amé-
rique sous le vent, mort sans postérité.
TURGOT. Cette maison, distinguée dans la robe et
dans répée, est originaire de Bretagne. Elle s'est divisée
en plusieurs branches; i" celle des seigneurs de Tou-
railles, en Normandie, éteinte en 1753; 2** celle des
seigneurs de Saint-Clair, en. File de France; 3" celle
des seigneurs de Sousmont, barons d'Estrépagny.
. Armes: d'hermine, treillissé de gueules.
DE VION DE TESSANCOURT, maison originaire
de Bourgogne, établie dans le Vexin français depuis
le quinzième siècle.
Armes: De gueules, à trois aiglettes éployées d'ar-
gent, armées et becquées d'or.
DE VOYER d'ARGENSON, maison originaire de
Tcuraine, connue dès le treizième siècle, et sur la-
quelle on peut consulter l'Histoire des Grands Officiers
de la Couronne, tom. VI, pag. 593, et Moréri, édi-
tion de 1759.
Armes: D'azur, à 2 lions léopardés d'or, lampassés,
armés et couronnés de gueules.
ET CORRECTIONS. - 371
DE WASSERVAS, famille noble et ancienne de
Cologne, établie depuis long-tems en Artois, décorée
dans ces derniers tems du titre de comtes du Saint-Em-
pire, dont il est parlé dans le Dict. généal. in-4'*.,
tom. ^11, pag. 816.
Armes: D'azur, à trois aiguières d'or.
YsORÉ d'HERVAULT, famille des plus anciennes
de la province d'Anjou, distinguée par des services
militaires et ses brillantes alliances. Elle possède encore
la terre de Pleumartin, érigée en marquisat, en i652.
Armes: D'argent, à deux fasces d'azur.
FIN DES ADDITIONS ET CORRECTIONS.
TABLE GÉNÉRALE
DES MAISONS ET FAMILLES
MENTIONNEES
DANS LES QUINZE PREMIERS VOLUMES
DU NOBILIAIRE UNIVERSEL DE FRANCE.
A
Tom. Pag.
Abbevillc (de Boubers) VIII i58
D'Abon XIII 2IO
D'Aboville .- VII i
D'Abzac VIII 148, IX SSg, X' ^4
Achard de Bonvouloir XIII 17*
D'Acigné. XIII i65
Adocque XI 1 86
Acquêt d'Hauteporte II 363
Adair XV 248
Adémar XIII 270
D'Adhémar VII 481
D'Agncl-Bourbon IV i23
D'Aignan (Vialètes) XII 223.
Des Aix (Dubuysson) H 196
DES MAISONS ET FAMILLES. 3 73
D'Alban (de Vergnette) V i
D'Albi (Weiss) VII 329, III 3o, IX 444
D'Alès d'Anduse III 168, XII 295
D'Alcsme II, 119, XII 29D
Alexandre d'Hanache VIII 17, 48t
D'AIeyrac (de Salvaire) VI 58
Alfonse III 186
Allemand XII 228
D'Allonville II 336
D'AlIuin VI 128
D'Aloigny XI 2S8
D'Alsace Hénin-Liétard / .... IX 337
D'Amalric XII 289
D'Ambly X 63
Ameline de Cadeville IV 295
Amelot II i57
Amys du Poncetu XIII 208, 477, XIV 463
D'Andigné XIII 436
André . VIII 287
André de Kerlidec ; XIII 319
D'Andrée de Renoard VIII 149, XI 483
D'Anduse (d'Alès) III 168, XII 295
D'Angennes. . XIII i65
D'Angladc : . . . . IX 219
D'Anjouan (Colas) . VII 68
D'Anonville (de Pons) XII 221
D'Antigneul (Werbicr) IX 441
D'Applaincourt (du Maisniel) VIII 328, XII 299
D'Apreville (du Bourblanc) VIII 339
D'Arbaud de Jouques I 490, II 604
D'Arconville XII 3oi
D'Argcnson (de Voyer) 370
374 TABLE GÉNÉRALE
D'Argilly (de Préseaux) VIII Sgo
Argiot de la Perrière II 3 89, III 222, 382
D'Argœuves (Gorguette) III 40
Armynot du Châtelet VIII 375
Arnauld de la Ronzière VI 127, VII 441
L'Artaudière (de la Porte de) . . I 38o
Arthuys IX 109
D'Artonne (d'Arnauld) Vil 441
D'Aspremont (Oryot) XII 196
D'Astis (Milan) I 448
D'Astorg IV 221
De l'Aubepain (de Chambarlhac) VII 3 18
D'Aubier de la Monteilhe Il 3 10/ XII 3o3, XV 170
D'Aubignac (de Frévol) IV 243
Aubry de la Noê X 49
D'Aubuisson . . I i, XIII 241, XIV 463
D'Aubusson de la Feuillade I 1 1 3
Aucapitaine de Limanges III 326, XII 3o5
D'Aucour (Godard) XIII i3o, XIV 466
D'Austry de Sainte-Colombe XII 272
Autard de Bragard II 4o3, 5o6, XIII 282
D'Autet (Barberot) VI 217, XII 3o6
Du Authier XIV 345
Autié de Villemontée IV 196, IX 172
D'Auvers (Morin) V 91
D'Auvillers (de Montmorency) Ill 3 1 2
D'Auxais (de Franquetot) X 41
D'Avançon (de Boucher) II 383, XII 296
D'Avaray (de Bésiade) IX 417
D'Avennes II 88
D'Avrainville (Maulgué) Il 3 20
D'Azolette (de la Croix) XIII . 333
DES MAISONS ET FAMILLES. 3^5
B.
i
De Baccarat de Denœuvre (de Gaillard) VIII 349
De Bacherat (de Lubersac) IX 5o6
De Bacourt (Fourier) 4X 399, XI 486
De Bacquehem XII 293
De Baglion . XIII 169
Baille de Beauregard II 356
De Bainville XI 143
De Balahu de Noiron IV io3
Balbe-Berton-Crillon X 244
De Banterlu (de Montmorency) III 270
De Banyuls de Montferré III 228
Baracé (d'Estriché) .........:. III 339, VI 86
De Barberot d'Autet VI 217, XII 3 06
De Barbeyrac de Saint Maurice VIII 297
Barbier de la Serre III 324
De Barde (le Roy) ' XV 365
De Bardon de Ségonzac X loi
De Bardonnet I 295, II 2o3
La Bareyre (Garnier de) . I 2o3
De Barisien (CoUin) .- III 36
De Barou (de Tilly) VIII 263
De Barrai I 323
Des Barres . , i I 460
De Barrés du Molard VI 146, XIII 477
De Barret XIV 427
De la Barrière (d'Escravayat) XIV 129
De Barrière XI i3
Barrois de Sarigny . . * IV i33
Z'jS TABLE GÉNÉRALK
De Barruel-Beauvert I 60, II 4G1
De Barruel Saint-Pons. . . . -Afe^^t, . . H 365, XIII 322
De Bars mQRi' ^^^ ^^^
De Bartillat ^BPSlt' ^^^ ^^^
De Basserode (le Prévost) . . . . ?*<.•/ ... X 87, XII 3oo
De la Bâtie VII 539
De Batz de Trenquelléon VI 106
Baudry des Lozières IX 333
De la Baume-Forsac XIV 25o
De Baussanconrt . XIII 272
Du Bay II 169, XII 3o3
Bazalgette XIII 209
De Bazouges I 285, II 5o3
De Beauchamp VI 5 1
De Beauchamp (de Selle) VIII 27
De Beauchemin (Willot) I 177
De Beaudrand de Pradel IV 109
De Beaufort de Gellenoncourt , II 3 18
De Beaufort de Pothemont IV 2 55
De Beaugendre I 4G
De Beaulieu (Danzel III 29
De Beaumevielle (de Bonnavent} VIII 88
De Beaumond XIV 195
De Beaumond des Junies XIV 23 1
De Beaumont-Brizon (de Beauvoir du Roure) X 240
De Beaupoil de Saint- Aulaire IV 272
De Beaurecueil (de Laugier) VII 52 2
De Beauregard (Baille) II 358
De, Beaurepaire VII 229
De Beausault (de Montmorency) III 275
De Beauvillé (Charpentier) IX 392, ^V 2 38
De Beauvoir du Roure X 22G, XIII 446
DES MAISONS ET FAMILLES. Syy
De Beauvois (de Thieffries) . XIV 426
De Bec XI 190, XV 3Co
De Bec-de-Lièvre I 124, II 5o2, IX 539
De Belbeuf (Godart) I 47^
De Belcastel d'Escairac V 76, VI 329
La Belive (de Moreau de) II 383
Du Bellay XIII i65
De Bellefond (le Jay) VU 520
De Bellegarde (de la Forgue) IX 441
De Belle-Isle (Ruel) . H 4^6
De Bellemare (de Carrey) I 37, 628
De Bellemare (de Ferry) II 3 10
De Bellemare Saint-Cyr VII 3 18
De Bellescizes ' IX 3 1
De Belleval (du Maisniel) VIII 332
De Belleval (Luce-Gaspari) X 393
De Bellevue (de Fournier) III 84
De Bellingant X 220
De Belloc. XIII 353
De Bélot de Ferreux '. ... III 143
De Belvezer de Jonchères VIII 235
De Bénavent-Rodez IV 197, V 363
De Benoist de la Prunarède I 169
De Bérenger XV 340
Du Béringuier XII 269
Béraud du Pérou II 280
De Berey II 396
De Bermonville (de Rouen) XIII 423
De Bernabé de la Haye XIII 424
Bernard XI 23G
De Bernard de la Carbonnière I 394
De Bernard de Talode V 70
378 TABLE GÉNÉRALE
De Bernard deVolvent II 261
De Bernardon m 27
De Bernon II 214, IX 90
De Bertin • ... XIV 168
De Berton-Crillon (de Balbe) X 244
De Bertouville (Morin) V q i
De Bertrand I 17
De Bcsiade d'Avaray IX 417
De Besse de la Richardie I 416
Betbezé de Sauviac XI 478, XII 296, 3o6
De Bethune VI 67, VII 134, 539
De Beynac XI 20
Del Bianco de Branles XIII 142, 477
De Biencourt XII 307, XIII 476, XIV i, XV 36i
De Bigu de Chéry XIII 285
BilÎDtti I 474
Binet de Jasson IX 334
Biré (de Fontaine) XIII 328
De Bissy (de Regnauld) IX 3i
De Blacas I 184, V 142
De Blacas-Carros I 417, II 5o3, XIII i32, 477
De Blair XIII 223
Le Blanc de la Baume XIII 181
Du Blanc de Brantes XIII 142, 477
Blanchard VI 52
Blanquet de Rouville . ^ XI 472, XII 296
Blénac (de Courbon) I 401
Blin de Bourdon XI 455, XII 307
De Blottefière XIII 477
Du Blocage de Bléville III 322
De Bocsosel (de la Porte) I 377
La Boessière-Chambors .... VII 253, VIII 482, IX 54b
DES MAISONS ET FAMILLES. 3^^
De Boham XII 273
Boileau de Gastelnau VI i53
Du Bois du Bais I 38G
Du Boisbasset (de Bec-de-Lièvre) . I i3o
De Bois-Brunet (Soret). IX 440
De Boisdauphin (de Montmorency) III 3o5
Du Bois d'Escordal XIII 404
De Bois- Février (de Langan) XIII 180, 424
De Boimarmin (Fournier) III 84
Boisrot de la Cour IX 409
Du Bois de Saint-Mandé XV 27
De la Boissière (Courtin) VIII 142
De Boitouset de Poinsson . XIII 337
De Bonadona VII 336
Bonardi du Ménil H' 36, 5o5, III 378
De Bondy (Taillepied) XIII 3o2, 480
Bonet de la Chapoulie I 44? H 5o2
De Bonnavent de Beaumevielle VIII 88
De Bonnay XV 36i
De Bonnegarde (du Pouy) XII 268,480
De Bonrepos (Moreau) II 383
De la Borde I 32
De la Borde (de Charlus) IV 207
De la Borde (Colas) . VII 60
Borel du Chambon VIII 2o5
Boreli de Roqueservière V i25
De Born XIV 169
De Borne de Grandpré VII 372
Du Bosc XIV 179
Du Boscage (des Guillaumanches) III 263, XI 220
XV 362
De Bosse de Bonrecueil XIII 272
Bossoreille V 62
i5. 25
38ô TABLE GÉNÉRALE
Du Bot I 52
Botini X 217
De Boubers-Abbeville-Tunc YIII i58
Bouchard de la Poterie I 3o, XII 264
Bouchel de Mérenveue VIII 2i5
Boucher de Richebourg et d'Avançon II 38b
III 382, XII 296
Du Boucheroux (de la Chapelle) VI 1 14
Du Bouchet (Langlois) IX 332
De la Bougatrlère (Courte) XII 297
De Bouille du Chariol VII 269, VIII 482
De la Boullaye II 234
De Bouqueval (de Montmorency) III 276
De Bourbel-Montpinçon I 468, III 378
Du Bourblanc d'Apreville VIII 339
Bourbon (d'Agnel-) IV i23
Bourcel de Maisonblanche 135
Bourcier de Montureux I 218, 5o2
Du Bourdet (de Cugnac) VIII 119
De Bourdon (Blin) XI 455, XII 3o7
Du Bourg-Miroudot "... ^. II 290, III 379
De Bourguignon de Fabregoules XV 3o8
De Bourienne (Fauvelet) XII 192
De Bourzac (de la Cropte) XI 54
Du Bousquet XIV 262
De Bousset (Drouard) I 523
De la Bou têtière (Prévost) X 264
De Bouteville (de Montmorency) Ill 286
Bouthillier de Chavigny XIII 268
Boutiny X 217
Boutray VIII 191
De Bouvier I 334
DES MAISONS ET FAMILLES. 38 1
De Bouvier-Montmeiran I 273
Du Rouzet VIII 293
Boyer d'Anglazard XIV 228
De Boyer de Choisy II 412
De Bragard (Autard) II 403, XIII 282
De Bragelongne VIII 3o5
De Brancas IX 355, XII 296
De Brancion (Raguet) I 449
De la Brande XIV 264
Brandin de Sainî-Laurens ï 283, II 33o
De Brandois (Foucher) ï 433, XII 297
De Brantes (del Bianco) XIII 142, 477
De Bray (de Jaquels) XIII 404, XV 326
Bre'geot de Bylée XV 362
Du Breuil du Pontbriand XI 284, XII 296
De Brémoy I 3 20, VII 45 1
De Bréon (de Lancrau) XI 171, XII 298,312
De Breteuil (le Tonnellier) XIII 354, XV .370
De la Bretonnière (de la Couldre) XTII 322
Du Breuil (Moreau) XIU 238
De Brezé (Maillé) . IX 464, 473
De Briançon XIII 458
De Briançon (de Grasse) XV 3o4
De Bridieu XII 236
De Briois VI i36
De Brissac X 444, XII 297
De Broc I 44-^ II 5o3
Brochard de la Rochebrochard. IV i25
De la Broise VII 233
De Brossard de Cléry • ^ 44
Du Brossay (de Bec-de-Lièvre) I i36
De It Brosse XI 36o
De la Brosse de Fabrezan XIII 478
382 TABLE GÉNÉRALE
De Brosse III 1 06
De Broussel de la Neufville II J2G, IX 443
De Brou vil le (Colas) VII 77
De Broves <Rafelis) IX 479
De Bruc X 387
De la Bruguière (Rodier) II 279
Brulart de Genlis XIII 458
De la Brûlerie (Piochard) 1 179, 628
Le Brun (Pigault) III 338
De Brunel de Serbonnes II 227
De Byras III i
De Bucelly (de Phiiippy) . II 407, XII 3oo
De la Bucquière XII 296
De Buisson XIV 242
De Burguès-Missiessy II 77
Du Buisson II iqo
c.
De Cabiron V 121, VI 33o
De Cachard (de Bouvier) I 276
De Cadeville (Ameline) IV 293
De Cadoine de Gabriac III 83, VI 329
De Caire du Lauzet VI 29, XIII 337
De Caligny (Hue) II 293
De Calvimont XI 384, XII 296
De Cambray (Lambert) V 2
De Campniac XI 58
De Campredon (Roergas de Serviez) V 63
De Candy IV 211
Canevaro VIII 122
De Cany (de Bec-de-Lièvre) !• 137
De Capdeville . VI i3H
DES MAISONS ET FAMILLES. 383
De Caraman (Riquet) IX 94g
De la Carbonnière (de Bernard). I 3 94
Cardon de Sandrans I 174
De Careil (de Foucher) VIII 424
Carlet de la Rozière H J45
Le Caron de Mazencourt I 67, II 5o2
Carre de Luzancay et de Carreville VIII 288
IX 540, XIII 478
De Carrère VIII 35o, IX 541
De Carreville (Carre) VIII 288
De Carrey de Bellemare I . . 37, 528
De Carrière VIII 465, IX 541
Garros (de Blacas). I 417
De Caseneuve XIII g
De Cassagnes de Beaufort XIV 22g
Du Casse II 3S2
De Castelbajac. III 242, VII 172
De Castel-Gaillard (du Noguès) . IX 162
De Castelnau (Boileau) VI i53
De Castelsagrat (de Gironde) VII 129
De Casteras XI 326,#XIV 435
De Castet Vif 4i3, XI 47g
De Castillon IV 148, XII 2g6
De Caubon (d'Escars) . IX 207
Caulet de Tayac , II 263
Gavé d'Haudicourt VII 260
De la Celle de Châteauclos III io5, V 126
De Cérame (Véron) I 33
Géreste (de Brancas). IX 372
De Ceris * XH 258, 3o5
De Cessiat (de Clans) VIII 225
Cézan XI 1 1 î
I
384 TABLE GÉNÉRALE
De Chabannes (de Belvezer) . VIII 256
De Chabannes (de Fayet) VIII 196
De la Chabeaussière (Poisson) II log, 5o5
De Chabert IV 146
Des Chaberts (de Faure) II 272
Chabiel de Morière I 509
De Chabrefy (Valleteau) III io5, IX 35o
De Chabrignac (de Lubersac) IX 525
De Chaignon des Lans II 274
De Chailly (de Fortia) . . • IX 273
De Chalonge (Gillet> * VII 244
De Chambarlhac VII 3 18, XIII 296
Du (^hambon (Borel) VIII 2o5
De Chambonas (de la Garde) . XI 162
De Chamboran XIII 404
Chambors (de la Boessière) VII 253
De Chambost (de Rivérieulx) I3iq
De Chamboy (de Tilly) VIII 263
De Chambray III 11 G, VII 539
De Chambre II 35i, XIII 296
De la Chaftbre du Vaubore 1 . . . .' VII 36 1
De Champagne XIV 369, XV 248
De Champagne XIII 168
De Champeaux-Vauxdîmes X 334
De Champferrier (de Rostaing) I 47» VIII 228
Des Champs du Méry I 68
Chantérac (de la Cropte de) XI 84
De Chaponay XIII 272, 478
De Chanzé (de Laurencin) IV 99
De la Chapelle du Bouchcroux VI 1 14
De la Chapelle du Buisson XII 296
Dé la Chapoulie (Bonet) . 1 44. H 3o2
DES MAISONS ET FAMILLES. 385
De Chapt de Rastignac III 25 o
De Chapuiset , II 871
De Charbonnel IX i55, XI 181
Du Chariol (de Bouille) ............. VII 261
De Charlus de la Borde IV 207
De Charnacé (Girard) VI 60
Charpentier IX 389, XV 288
De Charrier Moissard VIII 348
De Chartognes XV 245
La Chassagne XIV 74
De Chasseloir XII 140, 3 12
De Chasteau VIII 874, XI 485
De Chasteaufur IV 288
De Chasteignier IX 893
De Chastenoye (de Cochart) XIII 364
De la Chastière (le Gras) XV 340
De Châteauclos (de la Celle) III io5, V 126
De Châteaumorand (Gaigneau) I 43
De Châteauneuf-Randon II 200
De Châteauvieux (de Girard) III 268
Du Châtelet (Armynot) VIII 375
Du Châtelet (Robert) IV 217, XII 3oi
De Châtillon (de Montmorency) III 294
De Châtelus (Dorât). . ^ IX 408, XII 84
Chaubry X 349
De Chavanat XI 195
Du Chayla (de Blanquet) XI 474, XII 7.96
Du Chayla de Montgros (de Langlade) VIII 206
Du Chaylard de Laquerie XIII 1 56
De Chazelles , I 495
De Chazotte XIII 400
De la Chebassicre (de Pons). . , VU 448
t
386 TABLE GENERALE
De Chéry (de Bigu) XIII 285
De la Chesnaye (d'Ennery) • . . . . XI i66
Du Chesne de Montaut XIV 97
Chesnel IX 430
De Cheverue III i3i
De Chevigné VII 354
De Chevrières (de la Croix) VIII 216
De Chezelle (le Sellier) III 74
De Chimay (de Riquet de Caraman) IX 343
De Choisy (de Boyer) II 412
De Chouly de Permangle VIII 457
De Choumouroux (de Saignard) XIII 400, XV 209
De Christon (de Mongeot) VIII 293
De Çissé (de Courtin) VIII 147
De Cisternes de Vinzelle III 355
De Clavel XIII i37
De Claybrooke I 24» II 5o2
De Clebsattel IV i32
Le Clément de Saint-Marcq VIII 390, XII 297
Le Clerc X 223
Le Clerc de Juigné - XII 74
Le Clerc de Juvigny XIII 197
De Clérembault VIII 401
De Clermont de Piles .# XIV 2i3
De Clermont (de Touchebœuf) XIV 23 i
De Cléry (Brossard) III 44
Clicquot de Toussicourt III 92, 383
De Clinchamp 1 421, II 5o3
De Clugny VIII 209
De Cochart de Chastenoye XIII 365
De Cocherel VIII i, 482, IX 541
Cochet de Savigny XII 282, XIII 47^
DES MAISONS ET FAMILLES, r'^m SBj
De Cockborne • IX izy
Colardin VII 38i
De Goetlogon IX 249
Du Coetlosquet VIII 426
Coetquen (du Hallay-) X 828
De Coigny (de Franquetot) X 26
Colas de Marolles VII 48
De la Collcssière (de la Poeze) IX 335
Collin de Bar IH 36
De Colombiers (d'Adhémar) VII 5ii
De Comarque XIV 224
De Combault d'Auteuil XII 3o5
De Combes II 41
Compagnolt III i65
Le Compasseur de Courtivron X 43, XI 485
De la Condamine XIII 12
De Contades I 102
Le Conte des Floris II 73
Le Conte des Graviers I 22
Coquebert VI 36
Coquebert de Neuville XIII iSg, XIV 464
De Corbery (Richard) IX 4i3
De Cordoue II 68
De Corlieu II 23i, III 379, XIII 3o2
De Cormette VII 537
De Cornas (Coston) I 281
De Cornil XIV 201
De Cosnac . . XIV 3o6
De Cossé-Brissac X 444, XII 297
Cosseron de Villenoisy . III 196
De Costard V 61
De Costebelle (Pastour) I io5.
388 ^ TABLE GÉNÉRALE
De Coston de Cornas I 281
De Couasnon III 97
De la Couldre de la Bretonnière XIII 322
De la Cour (Boisrot) IX 409
De Courbon-Blénac I 401,, XIII i63
De Courtarvel II 441, X 4
Courte de la Bougatrière XII 297
Courtin VIII i23
De Courtivron (le Compasseur) X 43, XI 483
Le Courtois XIII 372
De Coussergues (de Sarret) III 188
De Coùssol Il 399
De Coustances XIII 181.
De Coutray de Pradel II 256
De Cozens XIV 5i
De Cransac (d'Adhémar) VII 5o3
De Crasville (de Roquigny) XIII 424
De Creny I 384
Du Crès V 122
De Crespon III 77
De Crestin - ... I 525, II 204
De Grillon X 244
De Crimon (Desmarquette) I3io
De Criquebeuf (Langlois) I 29
De Croisilles (de Montmorenci) III 278
De la Croix d'Azolette XIII 333
De la Croix (Granet) Il 174
De la Croix de Chevrières VIII 216
De la Croix de Sayve. IX 541
De la Cropte XI i et 482, XIV 464
De Crosne (Thiroux) VIII 461, XII 3oi
De la Crosnièrc (de Jacobsen) VIII 366
DES MAISONS ET FAMILLES. 389
De Croussillac VIII 480
De Croy I 5i3, II 5o4, XIII 44
De Cruzy de Marcillac XII i
De Cugnac VIII 106, 484
De Cuillet de Monthoux XII 3oo
De Cumont VII 432
De Cusack XII 126, 307
De Cuvilliers (de Hénin) VIII 42
D.
Damarzit-Sahuguet d'Espagnac III 372
De Dampierre (de Cugnac) VIII 112
Daniel VIII 188, IX 641
Daniel dé Saint-Ravi XIII 333
Danzel de Beaulieu III 29
Darot de Vaugoubert XIII 322
Dauchel XI 171
Daulède de Pardaillan XI 211, XII 295
Dean ' VI 108
Dedaux de Linaret IX 385
Delpy de la Roche. XII 278
Demartin du Tyrac III 238
De Denœuvre (de Gaillard de Baccarat) VIII 349
Desmarquette de Cri mon I 3 10, II 5o3
De Dinechin (du Pont) II 167
De Dion VII 460
De Dombasle (du Houx) III 309
Domeni de Rienzi . VI i35, 33o
Doncquer de T'serroelolTs III 1 52
Dorât de Châtelus IX 408, XII 34
Doriat de Friches II 197
390 TABLE GÉNÉRALE
Des Dorides (de la ville de Férolles) III 21
I>o"val IX 429
I^oycn VIII 320
De Dreuille II 3 1 7
Drolenvaux IV 202
Drouard de Bousset I 523
Drouart XIV 226
Dubocage de Bléville III 322
Dubuysson II 190
Ducauzé de Nazelle II 117
Dufourc VII 3i3
Dumaitz de Goimpy IX 144
E.
Des Écherolles (Giraud) VI 212
D'Écresnes (Toustain) II! 349
D'Encuns (du Faure) I 399
D'Ennery de la Chesnaye XI 196
D'Épigny (Pierres) I 168
De l'Épinoy (Pigault) - III 337
D'Équesne IX 443
Érard. IV 171
D'Escairac Lauture X 3 18
D'Escarbouville (de Tilly) VIII 270
D'Escars (de Pérusse) IX 193
D'Escayrac (de Belcastel) V 76
D'Escherny I 472
D'Escordal (du Bois) XIII 404
Des Escotais IV 140
D'Escravayat de la Barrière XIV 129
D'Escrots n 178
DES MAISONS ET FAMILLES. 391
De i'Escuyer de Hagnicourt XIV 406
D'Esgrigny (Jouenne) I iio
D'Espagne de Vénevelles I 33o, II 5o3
XIII 404, 476
D'Espagnet VIII 388
D'Esparron V 86
D'Espiennes XII 3o4
D'Espinchal '....*. IX 537
Espivent XV 262
D'Espondeiihan (d'Héméric) XI 129
D'Estaîntot (Langlois) IX 352
De l'Estang (Payan) II 211
D'Estrées II 407
D'Estrées (de Philippy) II 407
D'Estriché-Baracé III 339, IV 86
D'Euzet (d'Adhémar) VII 5ii
F.
Fabas (de Foix) II 3i5
Fabbroni I 29
De Fabregoules (de Bourguignon) XV 3o8
De Fabrezan XIII 478
De Fadate de Saint-Georges XV 266
De Fages XIV 240
De Fallague IV 239
De Falloux I io5
De la Fargue (de Malabiou) II 11 3,- XII 299
De Fargues (de Méalet) I 187
Faucompré de Godet I 295
De Faudoas ." XIII 175
Fauque de Jonquières II 212, III 378, X 5i
Du Faur d'Encuns I 399
392 TABLE GÉNÉRALE
Dé Faure des Chaberts Il 271
Fauvelet XII 190
De Favras (Mahy) III 336
De Fayet du Mazel VIII 196, X 817
De Fayolle X 272, XIV 4G4
De Fayolle (de Lubersac), IX 499
De Feletz XII 95
De Félix VII 321
Le Fer I 348, II 325
De la Fère (Colas). . VII bg
De Férolles (Acquêt) Il 363
De Férolles (de la Ville) III 10
Ferrand . XIV 91
De Ferre. II 265, XII 297
De Ferreux (Bélot) III 143
De Ferrier XIV 466
De la Ferrière (Argiot) . II 389, III 822
De la Ferrière (le Gendre) XIII 292
De Ferrières XIV 233
Ferron XI 1 5o
Ferry. ' II 265
Ferry de Bellemare II 3 18, 5o6, III 38 1
De la Feuillade (d'^ubusson) 1 1 1 3
De Fienne (du Mesnil) . III 358
De Firmas-Périès XIII i
Flamenc . XIV i56
Du Fleix XI 3i
De Foix-Fabas 11 lu?
Folch de Cardon I i74
De Folleville (!e Sens) IX i53
De Fombel (Genlil, 111 iSo
De la Fond-Guy d'Aircboudouze Xlil i3
DES MAISONS ET FAMILLES. 3^3
De Fondragon (de Mengin) I 3 04
De Fontaine-Biré XIIJ 328
De Fontanges VII 248
De Fontenailles (Pierres). I i58
De Fontenoy (le Preud'homme) I2i3
De Fontmorand (de la Trémoille) X 190
De Forcalquier (de Brancas) IX 365
De la Forgue de Bellegarde IX 441
De Fortia de Chailli IX 273
Du Fos de Méry XIII 3 10
Fosseux (de Montmorency) III 279
Des Fossez XV 343
De la Foucaudie (de Lubersac). . . . < IX 5o6
Foucher de Brandois I 443, XII 297
Foucher de Careil VIII 424
Du Fourc d'Hargeville XII 211
Fourier de Bacourt IX 399, XI 482
De Fournas de la Brosse XIII 478
Des Fourniels (de Verdelhan) IX 21, 26
Fournier de Boismarmin et de Bellevue III 84
De Fraissinet (d'Izarn) VII 391
De Francheville II 408
De Franclieu (Pasquier) IV . 88, 89
Des Francs (Colas) VII 86
De Francfort XIII 227
De Franquetot de Coigny X 26
De Frasans XII 3o3
Fremond de la Merveillère X 325, 472,
XII 3o3
De la Fresnaye de Saint-Aignan .1 624, XIII 173
De la F'ressange (de Saignard) . XIII 476,
XV 368
394 TABLE GÉNÉRALE
De Frassinet (Joussineau) I 96
De Frevol d'Aubignac IV 243
Des Friches (Doria) II 197
De Froment VIII 442, XII 297
De Frontebosc (de Toustain) III 344
G.
Gaborit de la Brosse XI 36o
De Gabriac (de Cadoine) III ^ 83
Gaigneau de Châteaumorand I 43
Gaigneron XI i85
De Gaignon de Vilaines XIII 317
Gaillard de Baccarat de Denœuvre VIII 349,
IX 543
De Gajan (de Batz) VI 107
De Galbert VI 214, XIV 441
De Galléan des Issarts XIII, 423
De Gallier V 14
De Galz de Malvirade XII 263
De Gallwey ' XI i25
De Ganay VII i5
De la Gai;de VIII 353
De la Garde (Payan) II 210
De la Garde des Poujols de Chambonas XI 1C2
De Garidel III 233
Garnier XI 36
Garnier de la Bareyre. I 2o3
De Gaspari (Luce) X 395
De Gasquet IV 112
De Gastiaes (de Macé) XV 229
De Gasville (Goujon) IX 189
DES MAISONS ET FAMILLES. 3^5
De Gaudrion VII 47
Gaudry I 238
De Gaulejac ' . . . XIV 2i3
De Gaullier VIII '194
Gauthier de Beaurepaire VII 229
Gautier de la Lauzière VIII 398
De Gauville V 99, VI 160
De Gauville (le Pelierin) VII 269
De Gavarret VIII 293
De Gavis XIV 201
De Gay de Planhol XI 1 56
De Gellenoncourt (de Beaufort) II 3 18
Gémit de Luscan X 21
Le Gendre de la Ferrières XIII 292, XV 362
De Genlis (Brulart) XIII, 468
De Gensoul VIII 2i3, XV 208
Gentil VIII 193
Gentil de Fombel III 147
De Géréaux VI 49, 33o
De Germigney XIII 3ii, XIV 465
De Gergy (Languet) III 81
De Gervillier (Thiroux) VIII 461, XII 3oi
De Gibon-Porhoet .... II 5
De Gicquel XIII 40,^V 362
Gilbert de Voisins XIII 423
De Gilibert . . . ' III 343
De Giey ; XIII 3i3
GiH^t VII 240
De Gillaboz XII 44
De Gineste-Najac VIII 373, VIII 484
Girard de Charnacé VI 60, 33o
Girard de Châteauvieux III 168
i5. . 26
396 TABLE GENERALE
Giraud des Echerolles VI 212
De la Giraudière (Courtin) VIII 128
De Gironde VII 104, VIII 484, XI 486
De la Giscardie VII 126
De Glsors (de Montmorency) III 271
De Gittard VII 25o, 539
De Givès III i36, VII 539
De Glans de Cessiat VIII 225, IX 643
De Glatigny (le Pelletier) I 99, XIV 466
Godar d'Aucour IV 20b, V 563, VII 539,
XIII i3o, XIV 466
Godard de Belbeuf I 472
Goddes de Varennes VIII 336
De Godet (Faucompré) I 295
De Goimpy (du Maitz) IX 144
De Gomer XIII 453
De la Gondie (de Guilhen) VIII 479
Le Gonidec . I 1 5, XII 297 •
De Gontaut XIV 32o
Gorguette d'Argœuves III 40
Gorhey (du Houx) > III 216
Goujon de Gasville IX 189
De Goulaine VII 3o
Le Goupil du Mesnildot II 32i, III 38i
De Gourdon XIV 253
De Gournay XII 201
De Goussencourt II 414, XII 297
De Gouvaut (de Borne) VII ^372
Le Gouvello X 442
De Goyne H 76
Du Grail (de Bernard de talode) V 70
De Graimberg I 189, XIII 479, XV i
DES MAISONS ET FAMILLES. Sgy
De Grammond (de Jordain) II 877, XIII i55
Le Grand du Souchey I 353
De Grandmont (Giilet) VII 244
De Grandpré (de Borne) VII 372
Granet de la Croix II 174
De la Grange (de Ferre) XII 297
De la Grange (Louis) X 84, XII 298
De la Grange (le Roy) II 85, III i55
De Granges-Surgères XIII 179
GrasduLuart • . . . VIII 179
Le Gras de Sécheval XV 349
De Grassin XII 58
De Grasse XV 269
De Grave IX 35
Des Graviers (le Conte) I 22
Gravier de Vergennes IX 169
De Greling VI 139, XI 448
Griffon IV 83
De Grignan II 373
De Grimoard XIV 61, 63
De Grimoard de Beauvoir du Roure X 226
XIII 446
De Gripière de Moncroc XIII 319
Le Grix de Neuville I 1 5
De Gros (de Rascas) Il 457
De Grout IV i83, XIII 337
De Guanter VI 85, XII 297
Guenifey V 73
De la Guère (Pantin) IX i3i, XII 299
De Guerre VIII 216
De la Guérivière (du Pin) II 42
De Guibert de la Rostide XIII 441
Guignard de Saint-Priest VI 3o, 33o
398 TABLE GÉNÉRALE
Guilbert ék Pirérécourt XIII 482
De Guilhen de la Gondie VIII 479, IX 543
XI 488
Des Guillaumanehes du Boscage ..... III 263, XI 220
XII 3 II, XV 362
De GuigUet (de Pougny) VII 53 1
Guin de la Roche V 122
Guiot de Saint-Remi 133
Guyot des Herbiers V 102
Guyot de Saint-Michel XI 343
H.
Hacquet des Naudières XIII 222
De Hagnicourt (de l'Escuyer) XIV 414, 416
De Halcwin VI 128
Du Hallay-Coetquen X 328, XI 488, XII 3ii
De Hallet XII 42
De Hamel ,. XI^I 3o3
De la Hamelinière (Pantin) IX 119
D'Hanache (Alexandre) VIII 17
Dô Hanmer I 24
Harenc de Gauville V 99, VI 160
D'Hargenvillier VII 232
D'Hargeville XII 211
D'Haudicourt (Gavé) VII 2 5o
De la Haulle (Thoumini) XI 112
De Hauteclocque VII 217, VIII 484, IX 546
De Hautefort Xl\ 140
D'Hauteporte (Acquêt) II 361^
De Hayange (Wendel) IV 2of
De la Haye (Bernabé) XIII 42.
De la Haye de Plouer VIII 3G:
DES MAISONS ET FAMILLES. Sgg
D'Hémeric d'Espondeilhan XI 129
De Hénin de Cuvillers VIII 42
De Hénin- Liétard (Alsace) . IX 33 7
D'Héran (d'Adhémar) VII 5ii
D'Herbemont XI 479, XII 297
D'Hérisson . XIV 418
D'HermonvilIe (de Mongeot) VIII 293
Hersart VII 442
D'HervauIt (Ysoré) XV 371
D'Heudicourt (Sublet) ; III 93
D'Hocquincourt (Aclocque) XI 186
Honorati III 180
Hook I 19» II 5o2
Honfroy XV 191
Horric de la Roche-Tolay XII 193
De l'Hôtel (Payen) III 43
Houppeville de Neuvillette I 102, II 173
XII 298
De la Houssaye (Chesnel) IX 43o
De la Houssaye (du Val) XV 840
Du Houx m 2o5, XI 488
Hubert de Saint-Hubert XII 279
Hue de Caligny II 293
Hugon du Prat de Masgonthière II 285
D'Hugues III 134, XII 298
D'Hulluch (de Briois) VI 143
Humbert de Tonnoy VIII 366
Hurt Xni 2i5
I.
D'Icher de Villefort XIII 424
Igonain de Montaurant , VII 449
400 TABLE GÉNÉRALE
D'Imonville (de Cugnac) VIII ii8
D'Iray (le Prévosi) II 71
D'Irlande XIV 430
Des Isnards VI i
Des Issarts (de Galléan) XIII 423
D'Izarn de Valady • VII 385
J.
Jacobsen de la Crosnière. . . . . VIII 366
De Jacquels de Bray XV 326
Jacquemet de Saint-Georges VI 53
Jarno II 222, VI 20
De Jassaud de Thorame XV 340
De Jasson (Binet) IX 334
Le Jay de Bellefond VIT 526
Jehannot de Bartillat XII 3o3
Le Jeune de Malherbe IV 162
Joannis de Verclos II 333
Le Jolis de Villers I 32i, II 354
De Jonchères (de Belvezer) VIII 235
De Jonquières (Fauque) X 5 1
Jordain de Grammond II 377, XIII i55
Jouenne d'Esgrigny I iio
De Jourda de Vaux XIII 268, XV 363
De Journac (de Barbeyrac) VIII 304
Joussineau de Tourdonnet I 96
De Jouy (Colas) VII 73
Jubié I 184
Juchereau de Saint-Denys II 465, XII 298
De Juigné XII 74
De Juillac de Vignolles XIII 35, XIII 480
DES MAISONS ET FAMILLES. 401
Jullien de Villeneuve V 75, X 418
Des Junies (de Beaumond) XIV 23 1
De Jussac (de Char bonne!) IX i6i
De Juvigny (le Clerc) XIII 197
K.
De Kandy IV 2 1 1
De Kemper de Lanascol VIII 90
De Kerberio (de Coetlogon) IX 255
De Kerguelen IX 548
De Kerigonan (de Meur) II 358
De Kerlidec (André de) XIII 319
Kermarec de Traurout I m, II i3i
De Ker-Raoul (Vittu) II 39
De Kersabiec (Siochan) II 282
De Koegnigsegg XIII 39
De Labatut VIII 358, XIII 267
Laccaussade (Prévost de Saint-Cyr) III 192,
IV 216
De Lagny (Regnard) XIII 129
De Lagondie (Guilhen) VIII 479
De L^igue . • VIII 157
De Lailly XII 3oi
Laisné de Sainte-Marie . , , , III 202
Le Laizer de Siougeat XI 468, XII 298, 3 1 1
De Ulis II 292, VII 400, VIII 485, XII 298
De Lamajorie-Soursac VIII 202
De Lambert XIII i85
402 TABLE GÉNÉRALE
Lambert de Cambray V 1 1
Lambert d'Hautefiire III 42
De Lambilly II 82
De Lamote-Baracé de Sénonnes IX 415
De Lamourous II 160, III 878, XII 298
De Lanascol (Quemper) . YIII 91
De la Lance de Moranville I 6
De Lancrau de Bréon. . XI 174 XII, 298, 3i2
De la Lande. . . ' 1^^ ' • ' X 388
De Landemond (Pantin) IX i3o, XII 299
De Langan de Boisfévrier XIII 180, 424
De Langeac XII 97
De Langlade du Chayla de Montgros VIII 206
Langlois de Criquebeuf ............ I 29
Langlois d'Estaintot IX 352, X 472
Languet de Sivry III 77
De Lanneau I 67
De Lannoy (Regnauld) " IX 3i
Des Lans (de Chaignon) II 274
De Lantagnac (d'Adhémar) ". . VU 5o3
De Laquerie (du Chaylard) XIII i56
Lara (de Narbonne-) I 5ii
De Lard de Rigoulières XIV 249
De Urdenois de Ville VIII 280
De Lardimalie XIV 294
De Laron XIV 143, 144
De Urzalier (de la Bâtie) VII 539
De Lasbordes (de Raimond) X i, XI 341
De Lascases I 25i
De Lastours XIV 146
De Lauberdière (du Pontaubevoye) VII 10 1
De Laugier de Beaurecueil VII 527, VIII 485
DES MAISONS ET FAMILLES. 4o3
De Launay (Ruel) II 456
De Laur de Lescun VIII 334
De Laurencin IV 94
De Lauresse (de Montmorency) III 287
Lauture (d'Escairac-) X3i8
Du Lauzet (de Caire) VI 29, XIII 337
Laval (de Montmorency-) III 3oi
De Leissègues de Légerville. . . ' XV 202
Lenfant . VI 200
De Lénoncourt (Sublet) III 93
De Lens III 42
De Lescun (de Laur) VIII 3 36
De Lespinasse-Langeac XII 97, XIII 438
De Lestrange VII 212
Liétard (Alsace-Hénin-) . IX 337
De Ligardes (de Montlezun). IX 445
De Ligeac (de Belvezer) VIII 242
Des Ligneris XIII 184
De Ligonnès (du Pont) VI 127
De Limanges (Aucapitaine) . III 326
De Limeuil XIV 280
De Linaret (Dedaux) IX 385
De Livernière (de Bruc) X 367
De Lombard V 1 25, XII 298
De Longpra (de Pascalis) II 270
De Longueil XIII 248
De Longueterre (de Planta) VI 226, XIII 398
De Lonjon XII 24^
De Lostangcs de Sainte-Alvère XIV 263
De Loubens de Verdalle VIII 41 5, XII 3o3
Louis de la Grange .......... X 84, XII 298
Le Loup de Chasseloir XII 140, 3 12
404 TABLE GÉNÉRALE
Louvart de Pont-le-Voye VI 129
De Louvencourt VII 403
De Loz III 146
Des Lauzières (Baudry) IX 333
Du Luart (le Gras) VIII 179
De Lubersac IX 481, XIII 479
Luce Gaspari de Belleval X SgS, XIII 267
De Lur XIV 86, 87
De Lùscan (de Gémit) X 2 1
Luxembourg (de Montmorency) III 292
De Luzançay (Carre) VIII 288, XIII 478
Du Lyon XIV 238
M.
De Macé de Gastines XV 229
De Mâcon XIII 399
De Madron VIII 100
De Magny XII 3oo
De Maguelonne XIII 190, XV 363
Mahéas ' VI i5
Mahony III 69
Mahy de Favras III 336
Maigre de la Motte XI Î37
De Maillé IX 446, X 82
De la Mairie (de Briois) VI 142
Du Maisniel VIII 322, XII 299
De Maisonblanche (Bourcel) I 35
De Maisoncelle XI 109
Du Maitz de Goimpy IX 144
Malabion de la Farguc II 11 3, XII 299
Malespina (de Volonzac-) VII 469
DES MAISONS ET FAMILLES. 4o5
De Malestroit de Bruc x 387
Malglaive VII 379
De Malherbe (le Jeune) IV 162
De Malherbe de Poillé II 217
De Mallevaud II i63, III î6o, XIII 3 10, 479
De Malmazet de Saint-Andéol V 58, VI 329
De Malmusse (Colas) VII 70
De Malvirade XII 263
Le Mancel III 335
Mandat ' III 36o
Mandel du Mesnil XV 199
De Marans XII 275
Maraval (de Lalis) VU '401, XII 298
De Marcellus (Demartin du Tyrac) . . < III 241
De Marchangy XV 323
Marchant du Pouch XIII 355
De Marchère (le Peinteur) II 290
De Marciliac XII i
De Mafgadel II 392
De Margon (le Moyne) ' IX 402
De Maricourt (du Mesnil) III 358
De Marigny (de Mallevaud) II i65, III 162
De Marine VIII 465
De Marlv (de Montmorency) III 273
De Marmont (Viesse) IX 433, XII 3o2
De Marolles (Colas) VII 48
De Martel de Gournay XII 201, XIII 480,
XV 363
De la Morthonie (Mondot) V 74
De Martin XV 2i3
Du Mas de la Roque IV 297, VIII 486
De Masellière-Coetquen • . XV 3ii
4o6 TABLE GÉNÉRALE
De Masgonthière (Hugon du Prat) II 28b,
^ XII 3o3
Masson de la Motte IX 478
De Mathefelon XIV 370
De Mauléon H 99, io5, III 383
Maulgué d'Avrainville II 320
De la Maulnière (de Tilly) VIII 274
De Maupertuis (des Vergers) II 80
De Mauriac XIV bi
Maury de la Peyrouse VII 245
De Maussac . IX i37, 549, X 4
De Mayrot XIII 328
De Mazancourt (le Caron) I 67, II 5o2
Du Mazel (de Fayet) VIII 196
De Méalet de Fargues I 187
De Mecquenem XV 3i5
De Médavy (Thiroux) VIII 461, XII 3oi
De Mejusseaume (de Coetlogon) IX 256
Meigueil (du Puy-) V 17
De Mellet XI i3'2, XII 299
De Melun I 25 1, .II 5o2, VIII 446, X 326
De Mengin I 296, XV 364
Du Ménil (de Bonardi) II 38
De Mercastel XV 3 16
De Mercure (Viot) : . . I 477, XIIÏ 229
De Mercy I 458, II 5o4, XII 299
De Merenveue (Bouchel) VIII 2i5
De la Merveillère (Fremond) X 325
Du Méry (des Champs) I 68
De Méry (du Fos) XIII 3ro
De Mesne (Milon) III 322
Du Mesnil XV 199
DES MAISONS ET FAMILLES. 407
Du Mesnil de Fienne et de Maricourt ....... III 358
Du Mesnildot II 32i, III 38 1
De Mesplex (de Serres) IX 43i
Meur de Kerigonan Il 358
Milan d'Astis I 448
Millon IX 147, XII 3 12
Milon III 307
Milon XIV 66
De Miomandre IX 237
De Mirandol XIV 445
De Mirepoix (de Batz) VI 107
Miron " III 33 1, 383
Miroudot (du Bourg) II 290
De Missiessy (de Burguès-) II 77
De Mittersbach (d'Oberlin) X 59, XI 199,
XII 3 12
De Moges I 497
Moissard (do Charrier-) VIII 343
Du Molard (de Barrés) ......... VI 146, XIII 477
De Molen de la Vernède . . XI 114
De Molette de Morangiès VI 21
Des Molles (de Verdelhan) IX 16
De Monceau (Gentil) I 149
^^e 'Moncroc (de Gripière) XIII 319
De xMondésir (Thiroux) VIII 461, XII 3oi
Mondot V 74
De Môndru (Colas) VII 75
De Mongeot d'Hermonville et de Christon VIII 293
De Monier . . . .* XII 2o5
Monnier de Savignat IX 432
De Monplaisir (de Bruc) X 379
De Montagrier •.... XIV 239
4og TABLE GENERALE
De Montai II 382, III 90
De Montalembert XI 417, XII , 299, 3 12
De Montalembert (de Tyron) X417
De Montauran (Igonain) YII 449
De Montclera (de Gironde) VII 109
De la Monteilhe (d'Aubier) II 3 10, XV 170
Du Montet de la Terrade VII 449, X 327
XIV 465
De Montfables (de Belcastel) V 81
De Montfalcon (d'Adhémar) VII 5oo
De Montferré (de Banyuls) III 228
De Montgommery II 365
De Montgros (de Langlade du Chayla) VIII 206
De Monthiers II 297, III 379
De Monthoux (de Pougny) VII 53 r, XII 3oo
De Montigny (de Montmorency) III 3 12
De Montison (de Lubersac) IX 525
De Montlauzun (de Belcastel) V 84
De Montléart I 498
De Montlezun-Lîgardes IX 445, XIV 441
De Montmeiran (de Bouvier) I 275
De Montmorency III 269
De Montmorency-Morres I 70, II 5o2,
VI 76*
De Montpezat XI 189
Montpinçon (de Bourbel-) I 1C8
De Montre'al (de Fortia) IX 373
De Montregard (Thiroux) VIII 461, XII 3oi
De Montrevost (Perrault) VII 392
De Montureux (Bourcier). ..." I218
De Montvallat II 386
De Morangiès (de Molette) VI 21
DES MAISONS ET FAMILLES. 409
De Moranville (de la Lance) I 6
Moreau de Bonrepos . II 283
Moreau de la Rochette II 81
Moreau du Breuil XIII 328
De Morière (Chabiel) I 609
Morin de Bertouville V 91
De la Morte IV 2o3
De la Mote Baracé de Sénonnes IX 413
De Motes XIV 191
De la Mothe r. VII 539, VIII 376
De la Motte (de Girard) ! . . . . III 168
De la Motte (Maigre) XI 167
De la Motte (Masson) IX 478
De Moustier IX 67
Le Moyne de Margon IX 402
Le Moyne de Villarcy XII 194
De la Mure (de Rivière) XI 365
De Musset III 47
Du Muy (de Félix) VII 325
De la Myre H 19, 5o5, XII 299
N.
De Najac (de Gineste) III 373
De Nanc (Wuillemenot) IX 56
De Nangis (de Montmorency) III 275
De Nanteuil (de Courtin) VIII 144
De Narbonne-Lara I5ii
De Nard-Bragelogne VIII 420
Des Naudières (Hacquet) XIII 222
De Nas . VI i23
De Naylies XII 244
410 TABLE GÉNÉRALE
De Nazelle (Ducauzé) II 117
De la Neufville (de Brousse!) IX 443
De Neuville XI 21
De Neuville (Coquebert) XIII i3q, XIV 464
De Neuville (le Grix) I i5
De Neuvillette (Houppeville) 102, II 173,
XII 298
De Neveu V 54
De Nivelle (de Montmorency) III 279
De la Noe (Aubry) . , X 49
Du Noguès de Castel-Gaillard IX 162
De Noirmoutiers (de la Trémoille) X 186
De Noiron (Balahu) IV io3
Nottret de Saint-Lys . . IX 240, 649
Noury XII 255, 304, XIII 480
De Novion II i23
o.
D'Oberlin de Mittersbach X 59, XI 199,
XII 3 12
D'Olières (de^Félix) , VII 3?.8
D'Olonne (de la Trémoille) X i83
O'Mahony III 69
OnfFroy XV 191
D'Orfeuil (Rouillé) VIII 184, X 349,
XI 490, XII 3oi, XV 364
D'Orfeuille IX io3, 549, XIII 216
D'Orme (Colas) VII 57
D'Ormenans (de Boitouset) XIII 352
D'Ornacieux (de la Croix) VIII 224
OrodePontoux III 931
. DES MAISONS ET FAMILLES. 411
Oryot d'Aspremont XII 196
D'Ouarville (Thiroux) VIII 461, XII 3oi
D'Ouilly (Rioult) XIII 424
Outrequin IV 210, VI 829
D'Oysonville (du Pontaubevoye) VII 96
P.
Paillot , • • ■ IX 241
Palustre XIII 193
Palys . .Vill 475, IX 55o
De Panât (d'Adhémar) VII 5oi
De la Panouse . XV 177
Pantin de la Hamelinière IX 119, XII 299
Du Parc V 144, VII 539, XII 304
De Parcieu (de Regnauld) IX 3i
De Pardaillan (Daulède) XI 211, XII 296
De Partz de Pressy V 93
De Pascal de Saint-Juéry VIII 354, XIII 393
Pascalis de Longpra II 270
Paschal XIII 393
Pasquet de Salaignac .^ II 394
Pasquier de Franclieu ÏV 88, VI 329,
XII 3oo
De Passac XI 400, XII 3oo
Passerai de Silans II 406, XII 3oo
Pastour de Costebelle I io5
Patry II 162, 345
Payan de la Garde II 210
Payen de la Bucquière XII 3oo
Payen de l'Hôtel III 43
De Peccaduc (Picot) IV io5
i5. 27
412 TABLE GÉNÉRALE
Le Peinteur de Marchère II 290
Le Pellerin de Gauville VII 269
Le Pelletier II ia8
Le Pelletier d'Escrots . , II 178
Le Pelletier de Glatigny I 99* XIII 23 1,
XIV 466
De Periès (de Firmas) . , •. . . . XIII i
De Permangle (de Chouly) VIII 467
De Peronne 1 188, XII 304
Perrault de Montrevost VII 392, XV 364
Perrin de Précy II 425, III 382
De la Personne II 190
De Perusse d'Escars IX 193
Petau I 286, 528
De la Peyrouse (Maury) > VII 246
De Pézé (de Courlarvel) XIII i63
Philippe III 232, XII 3oo, XIII 282
Philippy de Bucelly d'Eslrées II 407, XII 3oo
Pichon VII 344
Picot de Peccaduc IV io5
De Picquet de Juillac .- . . . XII 35, XIII 480
Picquot de Magny XII 3oo
De Pierredon de Falguières . ' V 122
Pierres du Plessis-Baudoin I 147, II 5o2
Pigault de l'Epi noy III 337
Le Pigeon de Vierville VI 120
Pignol ou Pigniol I 465
De Piles (de Fortia) IX 273
De Pilles (d'Andrée) VIII i55
De Pilles (de Gironde) VII 124
De Pixérécourt (Guilbert) XIII 432
Du Pin de la Guérivière II 42, III 378
DES MAISONS ET FAMILLES. 4l3
Pinel de la Taule II 348
Piochard de la Brûlerie î i79) ^28
De Planhol (de Gay) . . . . , XI i58
De Planta I 226, VI 226, XIII SgS
Du Plcssis-Baudoin (Pierres) I i47
De Plouer (de la Haye) VIII 362
De la Poeze IX 335
De Poillé (de Malherbe) II 217
De Poinsson (de Boitouset) XIII 337
Poisson de la Chabeaussière II 109, 2o5,
• III 378
De Poix . * VII 470
De Pomier XIII 460
Du Ponceau (Amys) XIII 208, 477,
XIV 463
De Pons XIV 366
De Pons de la Chebassière VII 448
De Pons de Rene.pont XII 212
Du Pontaubevoye VII 89
Du Pontbriand (du Sreil) XI 284, XII 296
Du Pont de Dinechin II 167
De Pontevez (des Roux) I 3o8
De Ponthaud I 490
De Pont-Jarno II 222, VI 20
De Pont-le-Voye (Louvart) . VI 129
Du Pont de Ligonnès VI 127
De Pontoux (Oro) . III 193
De Pontournoy (Colas) VII 67
De Portafé XI 25
De la.Porte I ^72, II 5o3
De la Porte XI 277
De la Porte-Belviala. . Xt 124
414 TABLE GÉNÉRALE
De Postel 111 içS
De la Poterie (Bouchard) I 3o, XII 264
De Pothemont (de Beaufort) IV 255
Du Pouch (Marchant) XIII i35
De Pougny (de Guillet) VII 53i, XII 3oo
Du Pouy de Bonnegarde XIII 268, 480
De Poyol de Lesches XV 224
De Pradel (de Beaudrand). . . ' IV 109
De Pradel (de Coutray) II 256
Du Prat de Masgonthière (Hugon) II 285
De Précy (Perrin) » • • ^^ 4^5
De Preissac IV 217, V 563
De Prémarest (de Tilly) VIII 271
Préséaux d'Argilly VIII 399
De la Presle (Roy) VÏII 187
De Pressy (de Partz) V 93
De Prêt I loi
Le Preud'homme I 207
Le Prévost de Basserode X 87, XII 3oo
Prévost de la Boutetière X 264
Le Prévost d'Iray ' II 7^
Prévost de Saint-Cyr III 192, IV y. 12,
XII 3oi
De la Prunarède (Benoist de la) I 169
De Prunelé XIII 184
De Puiraseau (de Verneilh) ' V 58
Du Puy n 74, VI 78
Du Puy-Melgueil '. . V 17, VIII 486
De Puy-Renaud (de Mallevaud) H i65, III 164
De Puyferré XV 200
DES MAISONS ET FAMILLES. 415
De la Quarrée (Monier) XII 209
De Quatrefages XV i5i
De Quemper de Lanascol VIII 90
De Queyrières (de Saignard) XIII 400
R
De Rafelis de Broves IX 479
De Raguet-Brancion I 449, Il 5o5
De Raguse (Viesse de Marmont) IX 433
De Raimond VI 223
De Raimond de Lasbordes X i, XI 341
De Raity de Vittré XII 225
De Rancher . IV 258, XII 3o4
De Ranconnet XIV 222
De Randon (de Châteauneuf) II 200
De-Rascas de Gros II 456
De Rastignac (de Ghapt) III 25o
De RaveL '. IV 180, V 563
De Raymond . III 19b
De Raymond III 383
De Recourt II i57.
Regnard de Lagny XIII 129
Regnauld de Parcieu IX 3 1, 55o
De Reignac-Laugerac XI 325
De la Reignerais (Thomas) XI 33i
De Renepont XII 212
t)e Renoard (d'Andrée) VIII 149, XI 483
De Ressencourt (Morin) V 91
41 6 TABLE GÉNÉRALE
De la Reynarde (de Félix). VII 325
De Ribains (de Frévol) IV 243
De Ricard IX i83
Richard de Corbery IX 413
De la Richardie (de Besse) I 416
De Richëbourg (de Boucher) II 385, XII 296
De Richëbourg (de Toustain) III 344
De Ricquebourg (de Dion) VII 467
De Rienzi (Domeny) VI i35
De Rigaud de Vaudreuil XIII 423
De Rimogne (Rousseau) III 235
De Riolle (Trouard) XI 466, XII 3i3
Riouffe de Thorenc . . . , IX 246, XI 489
Rioult d'Ouilly XIII 424
Riquet de Caraman IX 349
De la Rivallière (de Reignac-Laugerac) XI 325
De Rivérieulx I 317, 528
De la Rivière (de Casteras de) XI 326, XIV 435
De Rivière de la Mure XI 363
De la Rivière (Morin) V 91
De Rivière de Labatut VIII 358, XIII 267
Rivière de Vauguérin * VII 25»
De Robecque (de Montmorency) III 297
Robert X 100
Robert du Châtelet IV 217, XII 3oi
Du Roc de Brion V i23
De Rochas II 369, III 382, VIII 364, IX 55o
De la Roche I 525, XIV 189
La Roche (Delpy de) XII 278
De la Rochebrochard (Brochard) IV i25
De la Roche-Courbon . I 401
De Rochelort XI 375
DES MAISONS ET FAMILLES.. 41 y
De Rochegude (de Pascal) VIII 354
De la Rochelambert II i32
De Rochelines (Richard) IX 41 3
De Rochemore XIV io3
De Rocheplate (Colas) VII 63
De Rochereau « XII 304
De la Roche Tolay XII 193
De la Rochette (Moreau) II 81
De Rocquet (de Girard) III 168
Rodier de la Bruguière .II 27g, 5o5
Rodez (de Bénavent-) IV 197
De Roergas de Serviez V 63
De la Ronzière (Arnauld) VI 127
De la Roque (du Mas) IV 297
De Roquigny de Crasville XIII 424
De Rossanges XIV 253
De Rostaing de Champferrier l 47» VIII 228
De la Rostide (de Guibert) XIII 441
Rothiacob IX 248, XIII 285
Des Rotours I 2o3, III 377
De la Roue (de Beaudrand) IV 109
De Rouen de Bermonville Xlil 423
De Rougier XIII 375
Rouillé VIII 184, X 349, XI 490, XII 3oi
XV 364
De Roujoux (de Maillé) IX 471
Du Roure (de Grimoard de Beauvoir) X 226
XIII 446
Rousseau de Rimogne III 335
De Rouville (de Blanquet) XI 472, XII 296
De Rouvrois ' V 53
De Rouvroy VI 294
4 1 8 TABLE GENERALE
Des Roux de Pontevez I 3o8
Le Roy de Barde XV 829, 365
Le Roy de la Grange II 85, III i55
Roy de la Presle VIII 187
De Royan (de la Trémoille) X i83
De Roye-Wichen . . V 126
De la Rozière (Carlet) II 145
De Rozières II 294, III 379
De la Rue XI 1 72
De la Rue de Sauviac (Betbezé) XI 478
Ruel de Launay II 456
s.
Sabater I 108
Sahuguet de Termes III 369
De Saignard ou Sagnard XIII 400, XV 209,
368
De Saint- Abre (de la Cropte) XI 81
De Saint- Aignan (la Fresnaye) I524
De Sainte-Alvère (de Lostanges) XIV 263
De Saint-Amans (de Raimond). . . '. X 17
De Saint- Andéol (de Malmazet) V 58
De Saint- André (Aclocque) XI 186
De Saint-Aulaire (de Beaupoil) IV 272
De Saint-Aunez (de Bourcier) I218
De Saint-Benoît (de Maguelonne) XIII 190
De Saint-Bonnet (d'Escars) IX 212
De Sainte-Colombe (d'Austry) XII 271
De Saint-Cyr .IV 212, XII 3oi
De Saint-Cyr (de Bellemare) VH 3i4
De Saint-Cyr (de Prévost) III 192
De Saint-Cyr (Thiroux) ' . . VIII 461
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa:
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa:
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
De Sa
Df:S MAISONS ET FAMILLES. 419
nt-Denys (Juchereau) II 465, XII 298
nt-Didier XI 461
nte-Marie (Laisné) III 202
nt-Georges (Jacquemet) VI 53
nt-Georges (de Fadate) ^ XV .266
nt-Genîez XIII 3ig
nt-Germain VIII 276
nt-Germain (de Lubersac) IX 624
nt-Géry XIV 208
nt-Geyrat XII 278
nt-Hubert XII 279
nt-Juéry (de Pascal) VIII 354
nt-Laurens (Brandin) I 283, II 33o
nt-Le'ger XIII 3 17, XV 368
nt-Le'ger (Paillot) IX ,245
nt-de-Lys VII 408
nt-Lys (Nottret) IX 240
nt-Mandé (du Bois) XV 27
nt-Marcq (le Clément) VIII 3oo
nt-Martin (de Casteras) ........... XI 334
nt-Martin du Pouy XIII 268
nt-Maurice (de Barbeyrac) VIII 297
nt-Maurice de Cazevielle (d'Adhémar) VII 5ii
nt-Mauris en Montagne VI 161, VII 539
nt-Michel (Guyot) XI 343
ntours XIV 219
nt-Paêr (Grout) it 188
nt-Pol XIII 282, XV 369
nt-Poncy (de Molen) XI 120
nt-Priest (Guignard) ^T^» VI 3o
nt-Quentin XII 3o4
nt-Ravi (Daniel) XIII 33
420 TABLE GÉNÉRALE
De Saint-Remi (de Courtarvel) XIII i8i
De Saint-Remi (Guiot) I 33
De Saint-Roman (de Serre) VI 46
De Saint-Sulpice (de Bonardi) .' II 3 g
De Saint- Vallier (de la Croix) VIII 216, XII 282
De Saisseval XIII 404
De Salabert (de Mengin) I 302
De Salaignac (Pasquel) II 394
De Sales de Salèles I 3 1 1
De Salignac de la Mothe-Fe'nelon VII 45 1
De Salinis VIII 214, 486
De Sallmard II 154
De Salperwik I 3 1 3
De Salvaire d'Aleyrac VI 58, 33o
De Salve XIV 219
De Sambucy I 420
De Sandrans I 174
De Sanzillon XIII 353, XIV 99
De Sarigny (Barrois) - IV i33
De Sarrasan (d'Anglade) IX 229
De Scrremajane (de Verdelhan). . . . IX 27
De Sarret de Coussergues III 188, 383
De Sasselanges (de Saignard). .*.... XIII 400, XV 209
De Sauviac (Betbezé) XI 478, XII 396, 3o6
De Savary-Lancosme XIII i83
De Savignat (Monnier) IX 432
De Savigny XII 282, XIII 478
De Sayve (de la Croix) VIII 224
De Sècheval (le Gras) XV 340
De Seignan (de Casteras) XI 332
De Ségonzac (de Bardon) X ici
De Selle VIII 24
DES MAISONS ET FAMILLES. 421
Le Sellier de Chezelle III 74
De Selve VII 460
De Senneville (Colas) VII 74
De Sénonnes (la Mote-Baracé) IX 41 5
Le Sens de Folleville IX i53
De Serbonnes (de Brunel) II 227
De la Serre (Barbier) III 324
De Serre de Saint-Roman VI 46
De Serres de Mesplex IX 43 1
De Serviez (de Roergas) V 63
De Sibour VIII 277
De Silans (Passerai) II 406, XII 3 00
De Simorre de Saint-Cyr IX 33i
De Siochan de Kersabiec II 282
De Siougeat (de Laizer) XI 468, XII 298, 3ii
De Sivry (Languet) III 77
Solier XV 34, 369
De Solmes de Vérac XIII 237
De Soret de Boisbrunet IX 440
De Soucanton (de Girard) « III 168
Du Souchey (le Grand) ....,,... I 362
De Soursac (de la Majorie) . . VIII 202
De Souvigné (de Barbeyrac) VIII 3 02
Spinette XIII 483
Sublet d'Heudicourt Lenoncourt III 93
De la Sudrie XIV 249
De Suélhes (d'Adhémar) " VII 5ii
De la Suze (de Champagne) XIV 384
T.
De Taillefer XIV 42, 466
Taillepied de Bondy XIII 3 02, 480
422 TABLE GÉNÉRALE
De Taintegnies (le Clément) VIII Sgo
Taisne. XV 329
De Talode (de Bernard) V 70
Tamisier XIII 161
De Tanqueux (de Courtin) VIII i36
De Tarente (de la Trémoille) X 182
De la Taule (Pinel) II 848
De Tauriac II 145, iv 77
De Tayac (Caulet) II 263
Du Teil (de Villiers) XI 41 5, XII 3o2
De Termes (Sahuguet) III 371
De la Terrade (du Montet) VII 449, X 327
De Terrefort (de Barbeyrac) VII 3o3
De Tertys (du Val) XV 340
De Tessancourt (de Vion) XV 370
Du Tertre X 420
De Teyssonat (de Gironde) VII 121
De Thieffries de Beauvois XIV 426, XV 369
Thiériet VII 347
Thierry de Ville-d'Avray XIV 437
Thiroux VIII 461
De Thoisy I 336, II 378
De Tholozan • XIII 372
Thomas de la Reignerajs XI 35i
De Thorenc (de Riouffe) IX 246
De Thorey (Gillet) VII 243
Du Thon XV 22
De Thorame (de Jassaud). XV 340
Thouars (de la Trémoille) X 182
Du Tillet I 23o, XII 146
De Tillyi. . VIII 239, X 473
De Tingry (de Montmorency) III 296
Tiraqueau XI 67
DES MAISONS ET FAMILLES. 42 3
De Tocqueville (du Val) XIII 437
Le Tonnellier de Breteuil XIII 354, XV 370
De Tonnoy (Humbert) VIII 872
De la Touche XV 129
De Touçhebœuf XIV 182
De la Tour • • ♦ I 52o, II 604
De la Tour-en-Voivre VI 204
De Tourdonnet (Joussineau) I 96
De la Tour-Landry (de Maillé) ......... IX 456, 462
. X 82
De Tournebu XIII 174
Tournier VIII 7
De Tournon Il 447
De Tourville (Villicy) IX 480, XV 226
De Toussicourt (Clicquot) III 92, 383
De Toustain Frontebosc III 342
De Tramecourt IX i
De Traurout (Kermarec) I m, II i3i
De Trémaudan XV 309
De la Trémoille Xi5i
Trémoleti de Montpézat XI 189
De Trémoulet (de Belvezer) VIII 242
Trencavel (d'Albi) III 3o
De Trenquelléon (de Batz) VI 106
De Trogoff III i33
De Tromarey (de Barberot) , VI 222
De Troncenord (Chaubry). , X 349, XIII 478
Trouard de Riolle .XI 466, XII 3i3
De Tryon * X 396
De T'serroeloffs III 1 52
De Tudert . II 93
De Tulles de Villefranche IV 189
424 TABLE GÉNÉRALE
Turgot XV 370
Du Tyrac (de Martin) III 240
Tyrel de Poix VIII 486
D'Udressier XII 304
D'Uhart II i
D'Urban (de Fortia) IX 273
D'Ussel IV 1
D'Ussy (de Courtin) VIII i38
V.
Du Val , I 337, XIII 3o2
Du Val de la Houssaye XV 340
Du Val de Tocqueville XIII 437
De Valady (Izarn) : VII 385
De Valanglart (le Roy) XV 329, 365
Valleteau de Chabrefy III io5, IX 35o
De Vallin I 62
De Varax (Rivérieulx) " I 3 18
De la Varenne (de Malievaud) II i63, III 162
De Varennes II 366
De Varennes (Goddes) VIII 366
De Vassal XIV 237
De Vassan XIII 175
De Vassé XIII 166
Du Vauborel (de la Chambre) . . . . ' VII 36 1
De Vaudreuil XIII 423
De Vaugoubert (Darot) XIII 322
De Vauguérin (Rivière) VII 253
De Vaulchier VII 344
De Vaux Me Jourda) XIII 266
DES MAISONS ET FAMILLES. 42 5
De Vauxdimes (de Champeaux) X 334
De VeUexon (de Barberot) ....... VI 222, XII 3o6
De Vénevelles (d'Espagne) I 33o,
XIII 404, 476
De Venois I 474
Le Ver XIII 375
De Vérac (de Solmes) XIII 237
De Verclos (de Joannis) II 333
De Verdalle (de Loubens) VIII 415, XII 3o3
De Verdelhan IX 8
Du Verdier (de Lubersac) IX 5o8
De Verdonnet X 193
De Vergennes (Gravier) IX 169
Des Vergers de Maupertuis II 80
De Vergnette d'Alban V i, 563
De la Vernède (de Molen) XI 114
Verneilh Puiraseau V 58
De Véron de Cérame I 33
De Verseilles (Guyot) XI 343
Veyrines XIV 280
De Vezenobre (de Girard) III 1 68
Vialètes d'Aignan XII 223
Victon XIII 201
De Vidau III i5i, XII 3oi
Viel de^l^Maisoncelle XI 109
De Vierville (le Pigeon) . VI 120
Viesse de Marmont IX 433, XII 3o2
Vigier XI 5r
Du Vigier XI 11
De Vignolles XII 35
De Vilaines (de Gaignon) XIII 317
De Villars (de Brancas) IX 373
426 TABLE GÉNÉRALE
De Villarsy XII 194
De la Ville II 5o3
De Ville d'Avray (Thierry) XIV 437
De la Villeboisnet (Espivent) XV 2 58
De la Ville de Férolles III 10
De Villefort (d'Icher) XIII 424
De Villefranche (de Tulles) IV 189
De Ville (de Lardenois) VIII 280
De la Villemarqué (Hersart) VII 444
De Villemontée (Autié) VI 196, IX 173
De Villeneuve (Gasquet) IV 118
De Villeneuve (de Jullien) V 75, X 417
De la Villéon • . . IX 442
De Villerase II 428
De Villers (le Jolis) . I 32i, II 354
De la Ville sur Illon I 287, VII 28
De Villette (de Bernard de Talode) .
De Villicy de Tourville IX 480,
De Villiers de l'Isle Adam et de Lauberdière,
XI 408,
De Villiers (Milon) ....'..". III 3 19
De Villoutreys XIV 456
De Vinzelle (de Cisternes) III 353, XIV 456
De Vioménil (du Houx) III 212
De Vion de Tessancourt XV 370
Viot de Mercure I 447, VII 539, ^^^^ 229
De Viray (de Toustain) III 35 r
De Visargent (de Brandon) I 454
De Vittré XII 225
Vittu de Ker-Raoul II 339
De Vivans XIV 255
Du Vivier II 175
V
70
XV
225
XII
302
DES MAISONS ET FAMILLES. ^27
De Voidery (Chesnel) IX 481
De Voisins (de Gilbert) XIII 423
De Volonzac-Malespina. ... ......... VII 4^9
De Volvent (de Bernard) II 261
De la Voue . XIII i65
De Voyer d'Argenson ... XV 3 70
w.
De Waldebourg XIII 34
De Wandonne (de Dion VII 467
De Wasservas , • • XV 371
De Wastines (de Montmorency) III 397
De Waubert II 240
Weiss HI 3o, V 563, VII 329, IX 444
De Wendel de Hayangc . IV 2o5
De Werbier d'An ligne ul IX 441
De Werquigneul (le Preud'honime) 1212
De Wichen (de Roye) V 126
De Wildenberg (de Planta) I 228, XIII 397
De Willenoisy (Cosseron) III 193
Willot de Beauchemin I i77
Wuillcmenot de Nanc IX 5'i
Y.
Ysorc d'Hcrvault' 4. . . XV 3; t
FIX DK LA r.\BLK GENERALE.
IMPRIMERIE GENERALE DE CHATILLON SLR-SEINE, J. ROBERT
LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE
BACHELIN-DEFLORENNE
CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION
NOBILIAIRE UNIVERSEL DE FRANCE
On ne peut souscrire au Nobiliaire universel de Saint-Allais qu'à la con-
dition de s'engager pour l'ouvrage complet.
Il paraîtra un demi-volume vers le i^r et le ib de chaque mois.
Les souscripteurs ne payeront qu'après réception de chaque demi-volunie
le prix de 5 francs afférent à ce demi-volume, qui devra nous être envoyé
en un mandat sur la poste.
Les souscripteurs qui voudront payer d'avance le montant de l'ouvrage
complet, qui sera publié en un an, auront droit à un escompte de lo
pour 100.
Ils n'auront donc qu'à nous adresser en un mandat, ou autre valeur sur
Paris, la somme de i8o francs.
VALEUR DE L'OUVRAGE
Voici déjà bien longtemps que le Nobiliaire universel de Saint-Allais
complet, est devenu introuvable. Le seul exemplaire qui, depuis plusieurs
années, ait passé en vente publique, est celui de la bibliothèque du comte
de Lambilly qui a été vendu, en mars 1872, tout près de 1,000 francs.
Notre nouvelle édition /ac-5/m//e et mieux exécutée que l'ancienne sera
donc infiniment moins coûteuse et pourra être acquise par tout le monde,
ce qui ne peut avoir lieu en ce moment.
AVANTAGE OFFERT AUX SOUSCRIPTEURS NOBLES
Pour donner une idée de l'importance de ce Nobiliaire, il suffit de rap-
peler qu'il contient les généalogies d'environ 2,3oo familles vivantes.
Les membres directs ou par alliances de ces familles en souscrivant à l'ou-
vrage, auront le droit, dans un ou plusieurs volumes supplémentaires, de
compléter leur filiation généalogique jusqu'à ce jour, ce qui a un grand
intérêt au point de vue de l'usurpation des noms, 3o lignes seront
accordées à litre gratuit.
EN PRÉPARATION
Une table comprenant la liste alphabétique de toutes les généalogies, de
toutes les alliances et de toutes les désignations terriennes mentionnées
dans les vingt volumes du Nobiliaire universel de Saint-Allais, avec renvoi
aux tomes et aux pages.
Cette table du plus haut intérêt pour l'histoire des familles nobles de
notre pays, et pour la mouvance des terres, formera deux volumes in-,s<>.
texte compacte à double colonne, d'environ 600 pages chacun.
Le prix en sera ultérieurement fixé.
IMPRIMERIE 0 E N E R A L E DE CH A T 1 L L O N - S U R - S E I N
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tnnuirsia t>i:. ft.m i o i^xni
es Saint-Allais, Nicolas
587 Viton de
S2 Nobiliaire universel de
1872 France
1. 15
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