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Full text of "Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume"

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NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 

DE    FRANCE 

ou  RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES   GÉNÉALOGIES    HISTORIQUES 

DES    MAISONS   NOBLES    DE    CE    ROYAUME 


M.    DE    SAINT-ALLAIS 

AVEC    LE    CONCOURS 

DE   MM.    DE    COURCELLES,    L'ABBÉ   LESPINE,    DE    SAINT- PONS 

ET    AUTRES    GENEALOGISTES    CÉLÈBRES 


TOME   QUINZIÈME 


PRli.MIERIi     PARTI! 


PARIS 

LIBRAIRIE    ANCIENNE    ET  MODERNE 
BACHELIN-DEFLORENNE 

Société  anonyme  au  capital  de   i,5oo,ooo   francs. 

SIÈGE    social:     3,     QUAI     MALAQUAIS,     3 

MDCCCLXXVl 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE  FRANCE. 


IMPRIMERIE  GENERALE  DE  CHATILLON-SUK-SEINE, 

.1.    ROBERT. 


NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE    FRANCE, 


OU 


r  r 


RECUEIL  GENERAL 

DES    GÉNÉALOGIES     HISTORIQUES 
DES    MAISONS    NOBLES 

DE   CE   ROYAUME, 

Faisant  suite  au  Dictionnaire  universel  de  la  Noblesse  de  France 
qui  paraissait^  avec  Privilège  du  Roi,  avant  la  Révolution  ; 

Par  M.  de  Saint- Allais  ,  auteur  des  Généalogies  historiques 
des  Maisons  souveraines  de  l'Europe. 


DIEU  ET  LES  BOURBONS. 


TOME    QUINZIEME. 


A    PARIS, 

Au  Bureau  du  Nobiliaire  universel  de  France. 
rue  de  la  Vrillière,  n''   lo. 

I  8  I  8 

'^imprimé  en  i S 76.  ' 

A    LA    LIBRAIRIE   ANCIENNE   ET    MODERNE 

BACHELIN -DEFLORE N NE 

Société  anonyme  au  capital  de  i,5oo,ooo  francs. 
Siège  social  :    :\   Quai   Malaquais.    .\ 


es 

s  Si 


AVERTISSEMENT 


\ 
GV.ST  à  tort  qu'un  Prospectus,  qu'on  n'ose  qualifier, 
a  cherché  à  faire  croire  que  le  Nobiliaire  universel  de 
France  allait  être  discontinue.  L^auteur  de  ce  Prospec- 
tus a  voulu  sans  doute ,  avant  que  d'entrer  dans  l'a- 
rène ,  se  défaire  des  adversaires  qui  auraient  pu  lui  pa- 
raître redoutables ,  et  il  a  répandu ,  avec  profusion ,  le 
fiel  de  la  critique  sur  tous  les  oiivrages  qui  le  précèdent 
dans  la  nouvelle  carrière  qu'il  se  propose  de  parcourir. 
Mais  puisqu'il  a  bien  voulu  se  mêler  de  mes  affaires  , 
il  me  permettra  d'entrer  un  peu  dans  les  siennes,  et  de 
lui  dire  que  le  règne  et  le  dire  des  méchants  ne  sont 
ja'nîais  de  longue  durée;  nous  sommes  dans  un  siècle 
où^  quoique  l'on  doute  toujours  trop  du  vrai,  on  ne 
croit  pas  toujours  lé  mal  ,  et  il  suffit  qu'il  ait  adopté 
une  couleur  (un  peu  trop  vive),  pour  que  les  gens 
sensés  se  défient  avec  raison  de  ce  qu^il  voudra  faire  croire 
et  jeter  dans  le  public ,  et  je  pense  même  qu'avec  l'ex- 
trême sagesse  dont  il  se  pare,  il  fera  des  réflexions  qui 
le  porteront  à  étouffer  ce  premier  élan  de  la  médisance 
et  de  la  méchanceté.    Quoi   qu'il  en    soit  ,   le  Nobiliaire 


I,  AVERTISSEMENT. 

continuera  toujours ,  ne  serait-ce  que  pour  offrir  un  asile 
à  ceux  qui  se  trouveront  injustement  traites  ou  calom- 
niés par  le  nouvel  ouvrage  annoncé  (i). 

Le  Nobiliaire  obtient  chaque  jour  un  succès  assuré  ; 
et  ce  qui  le  prouve ,  c'est  qu'il  €st  déjà  à  son  quinzième 
volume ,  et  qu'il  contient  les  généalogies  d'une  grande 
partie  des  plus  illustres  familles  de  France,  telles  que 
celles  d'Abon  j  d'Aboville  ,  d'Ab^ac ,  d^Alès-d'Andu:{e , 
d'Aloigny  ,  d' Alsace- Hénin- Liétar d ,  d'Ambly ,  d^An- 
digné  y  d'Anglade ,  d'Astorg,  d^Aubusson-la-Feuillade  j 
du  Authier,  d'Avaray  ,  de  Bar  don  de  Ségon:{ac  ,  de  Beau- 
voir-du- Roure  ,  de  Bec-de-Lièvre  j  de  Belcastel ,  dt  Beî- 
ve^er ,  de  Béthune- Sully ,  de  Béthune-Hesdigneul ,  de 
Beaupoil  de  Saint-Aulaire ,  del  Bianco  de  Brantes ,  de 
Biencourt,  de  la  Boessière-Chambors  y  de  Bouille  y  de 
Boubers ,  du  Bourblanc  y  de  Brancas  ,  de  Brandon  ^dn 
Breil  du  Pontbriant ,  de  Breteuil ,  de  Brosse  y  dt  Bruc , 
de  Bryas  y  de  Calvimont ,  de  Caraman  ,  de  Caste Ibajac, 
de  Casteras ,  de  Castillon ,  de  Chambarlhac  y  de  Cham- 
bray ,  de  Champagne- la-Su^e ,  de  Chaponay ,  de  Ckapt 
de  Rastignac  y  de  Char  lus  ,  de  Charnacé ,  de  Chasteignier 
de  Châteauneuf-Randon ,  de  Chavanat  ,  de  Clinchamp , 
de  Cocherel ,  de  Coetlogon ,  du  Coetlosquet ,  de  Coigny, 
de  Cordoue,  de  Cossé-Brissac ,  de  Couasnon ,  de  Cour- 
bon-Blénac ,  de  Courtarvel ,  de  Grillon  ,  de  la  Croix  de 
Sayve  et  de  Saint-  Vallier ,  de  la  Crojpte  de  Bour:{ac  et 
de  Chantérac ,  de  Cugnac,  de  Cusack ,  d'  Escayrac-Lau- 
turCy  d'Escars,  des  Escotais  y  d'Espinchal ,  d'Espivent, 
de  Foix  ,   de  Fontanges  ,  de  Fortia  ;  de  Franqheville ,  de 


(i)   Dictionnaire   véridique    des  familles   nobles    et  anoblies 
du   royaume   de  France. 


AVERTISSEMENT.  m 

Ganay,  de  la    Garde  de   ChambonaSy   de  Gibon,  de   Gf- 
r  onde  y   de  Gomer,  de  le  Gonidec,    de  Goulaine,  de   Goiis- 
sencourtj  de  Grave^  de  Grignan,  de   Grimoard,  des  Gz«7- 
laumanches,  du  Boscage,   du  Hallay,  de  Hautefort^  de 
Hénin-Liétard  et  de  Cuvillers,  du  Houx,  des  Isnards,  de 
Juîgné,  de  Lancrau  de  Bréon^  deLanglois    du    Bouchet 
et  d'Estaintot,  de  Lescun,  de  Lespinasse,    de  Lestrange 
de    Longueil,  de  Lostanges,  de  LoubenSy    de    Lubersac, 
de  Luscariy  de   Maillé-Bre^éy  de  Marcillac,    de  Martel^ 
de  Mauléon,  de  Mellety  de  Mirandol,  de  Molen  de   la 
Vernède  et  de  Saint-  Poney,  de  Montalalembert,   de  Mon- 
thierSy  de  Montle:{uny   de  Montmorency,  avec  toutes  ses 
branches  ,     telles    que  Montmorency  -  Laval ,     Fosseux  , 
Luxembourg,  etc. ,  de  Morangiès,  de  Moustier,  de  A^ar- 
bonnCj  de  la  Panouse,   de  Pantin,   du   P<3rc,   de    Çassac, 
de  Pofjc,  de  Po«5  <^e  Rennepont,    du    Pontaubevoye,    de 
Pontevès,  de  Prissac  d'Esclignac,  du  Puy-Melgueil,   de 
Qiiemper  de  Lanascolj  de  Rivière,  de  Saignard  de  la  Fres- 
sange,  de  Saint-Aignany  de  Saint- Juéry,   de  Saint-Mauris, 
de  Saint-Roman,  de  Salignac-Fénelon,  de  Sallmardy    de 
Salperwick,    de     Taillefer,    de  Thieffries-Beauvois,    de 
Touchebœuf,  de  Tournon,  de   Toustain,   de    Tramecourt 
de  la  Trémoille,  de  Trogoffy  de  Tudert,  de  Tulles  de  Vil- 
franche,  d'Ussel,  de   Fa/^^T^   <ie    Vallin,  de  Vénevelles, 
de    Verdonnet,     de    Vioménil,    et    une    infinité    d'autres, 
moins   illustres,     mais     non  moins  distinguées  par  leurs 
services  et  leur  dévouement  à  la  cause  de  nos  rois.  " 

Tous  ces  articles  sont  extraits  des  anciens  auteurs  les 
plus  estiméSj  qui  ont  écrit  sur  cette  partie,  ou  bien  ont 
été  dressés  sur  les  titres  originaux  qui  nous  sont  com- 
muniqués. Le  cas  arrive  quelquefois  (  ou  pour  mieux  dire 
rarement  ) ,  que  nous  sommes  forcés  d'admettre  des 
mémoires^    attendu    l'anéantissement  total  des  titres,  or- 


,V  AVERTISSEMENT, 

donné  par  des  lois  révolutionnaires,  qui_,  dans  certains 
pays,  n'ont  que  trop  reçu  leur  exe'cution  ;  mais  alors  les 
familles  qui  fournissent  ces  mémoires  conservent  tou- 
jours les  moyens  de  les  appuyer  de  preuves,  et  le  public 
a  beaucoup  plus  de  garantie  de  s'en  référer  à  ces  mêmes 
familles,  que  d'en  croire  sur  parole  des  généalogistes, 
qui  peuvent  ne  pas  être  inaccessibles,  ou  à  des  considé- 
rations personnelles,  ou  à  l'erreur.  Quoi  qu'il  en  soit, 
le  Nobiliaire  de  France,  qui,  comme  tous  les  ouvrages 
de  ce  genre,  subit  une  critique  dictée  souvent  par  l'en- 
vie, sera  toujours  un  recueil  précieux  pour  l'histoire  des 
familles.  Laissons  aux  méchants  le  triste  emploi  de  déni- 
grer un  corps  respectable,  qui,  depuis  nombre  de  siè- 
cles, a  rendu  les  services  les  plus  importants  à  la  monar- 
chie, «t  continuons  de  représenter  la  noblesse  sous  les 
rapports  qui  lui  conviennent.  Je  dirai  même  à  messieurs 
les  gentilshommes f  que  plus  le  parti  qui  leur  est  opposé 
fait  d'efforts  pour  anéantir  jusqu'au  souvenir  de  leur 
existence,  plus  il  leur  importe  de  produire  dans  tous 
ses  détails,  l'exposé  des  services  de  leurs   familles. 

Car  on  ne  peut  se  dissimuler  'que  l'histoire  de  chaque 
famille  soit  de  la  plus  grande  utilité  pour  les  diverses 
provinces  du  royaume,  et  pour  l'histoire  générale;  c'est 
une  pépinière  de  matériaux  qui  doivent  servir  un  jour  à 
l'élévation  d'un  grand  édifice,  et  tel  siège,  t:l  combat, 
tel  événement  qui  nous  paraissent  de  peu  d'importance 
dans  la  narration  qu'en  fait  aujourd'hui  une  famille , 
seront  cités  plus  tard  dans  l'histoire  même  de  la  pro- 
vince, avec  tout  l'éclat  et  tout  l'intérêt  qu'ils  peuvent 
inspirer.  Mé:{eray,  le  P.  Daniely  Vély,  le  président  Hé- 
nault,  n'ont  fait  paraître  sur  la  scène  que  quelques  familles 
de  France,  parce  qu'ils  n'ont  connu  que  celles  qui  en- 
touraient le   trône,   et  qui  remplissaient    les  grandes   char- 


AVERTISSEMENT.  v 

ges  de  l'état;  mais  s'ils  avaient  eu- sous  les  yeux  tous  les 
faits  historiques  qui  appartenaient  aux  gentilshommes 
fixés  dans  les  diverses  provinces  du  royaume,  ils  au- 
raient grossi  leur  histoire  d'une  infinité  de  traits,  qui 
auraient  honoré  la  noblesse,  en  instruisant  la  postérité. 
Ainsi,  rien  n'est  plus  utile  que  d'établir  l'histoire  des 
familles  ,  et  celles  qui  négligeraient  d'en  fournir  les 
moyens,  sont  non-seulement  coupables  envers  elles- 
mêmes  ,  mais  encore  envers  la  chose  publique  ;  je  dis 
envers  elles-mêmes,  parce  que  tout  chef  de  maison  a 
des  devoirs  à  remplir,  et  que  le  premier  de  tous  est  de 
rappeler  les  services  de  ses  ancêtres,  afin  d'en  faire  ho- 
norer la  mémoire,  et  de  fournir  à  ses  enfants  les  plus 
beaux  exemples  à  imiter  ;  je  dis  envers  la  chose  publique, 
parce  que  c'est  de  la  réunion  de  toutes  les  histoires  pri- 
vées et  domestiques,  que  se  forme  l'histoire  générale;  et 
que  l'amour  de  la  patrie  et  du  souverain,  doit  décidé- 
ment porter  à  enrichir  celle-ci  de  tous  les  matériaux 
qu'on  peut  offrir. 

J'avais  pensé  donner  cet  ouvrage  sous  la  forme  de 
dictionnaire;  mais  plusieurs  membres  de  la  noblesse 
m 'ayant  fait  observer  que  les  familles  dont  les  npms 
commencent  par  les  dernières  lettres  de  l'alphabet,  se 
trouveraient  rejetées  à  une  époque  trop  éloignée,  je  me 
suis  déterminé  à  le  faire  paraître  sans  aucun  égard  pour 
l'ordre  alphabétique.  On  sentira  effectivement  que,  de 
cette  manière,  l'ouvrage  marchera  plus  '  rapidement, 
puisque  chaque  famille  peut  y  être  mentionnée  dès  au- 
jourd'hui, sans  attendre  le  tour  qui  aurait  été  irré- 
vocablement assigné,  s'il  eût  fallu  suivre  l'ordre  des  let- 
tres de  l'alphabet.  Et  comme  à  la  fin  de  chaque  volume 
il  y  a  une  table  indicative  des  noms  des  familles  qui  s'y 
trouvent  relatées,   et   que   l'ouvrage  sera   en  outre  terminé 


VI  ,  AVERTISSEMENT. 

par  une  autre  table   générale,  cela  remplit  absolument   le 

même  but  qu'un  dictiannaire. 


NOBILIAIRE   UNIVERSEL, 

OU 

RECUEIL   GÉNÉRAL 

DES    GÉNÉALOGIES    HISTORIQUES 
DES    MAISONS   NOBLES 

DE    FRANCE, 

Formant  les   matériaux   du    Dictionnaire  universel 
DE  LA  Noblesse. 


GRAIMBERG  ^  Grimberg  ,  Graimbert  ,  Grim- 
BERG  ,  Grimbert;  famille  originaire  de  Flandre,  éta- 
blie dans  le  bailliage  de  Château-Thierri,  depuis  près 
de  trois  siècles.  Elle  subsiste  en  deux  branches  ;  savoir  ; 
celle  de  Belleau,  et  celle  des  vicomtes  de  -Nogentel  (i). 
Le  Nobiliaire  de  Picardie,  édition  de  1699,  où  le  nom 
est  écrit  de  Graimberg,  nomme,  parmi  les  branches  de 
cette  famille,  celles  de  Nogentel,  de  Belleau,  de  Torcy, 
et  Gaune. 

Cette  maison  fut  long-tems  puissante  et  illustre  en 
Flandre*,  et  son  origine  remonte  aux  siècles  les  plus 
reculés.  Elle  descend  des  anciens  Berthout,  sires  de  Ma- 
lines  et  de  Grimberg,  les  plus  puissants  seigneurs  du 
Brabant,  ainsi  qu^il  est  constaté  dans  l'histoire  de  Lou- 
vain,  par  Lipse,  livre  II,  chap.  2,  et  autres  auteurs, 
nommément  dans  Butkens,   en  ses  Trophées  du  Brabant 


(i)  Voyez  les  Etrennes  de  la  noblesse,  année   1767,  au  mot 
Grimberg. 


2  DE  GRAIMBERG. 

aux  articles  Malines,  Grimberg,  Assche,  Au,  Bauters- 
heim,  Glimes,  Berg,  etc.  Ces  seigneurs  se  sont  divisés, 
dans  la  Flandre,  en  plusieurs  branches,  dont  la  plus 
illustre  fut  celle  de  Glimes  ou  Bergli,  élevée  au  rang  de 
princes  de  Grimbergh,  en  1686;  mais  elle  ne  descendait 
des  anciens  Berihout  que  par  alliance  avec  la  branche 
de  Grimberge  d'Aa.  Elle  est  aujourd'hui  éteinte.  C'est 
dans  la  branche  dite  d' Assche,  aînée  de  celle  d'Aa,  que 
le  nom  et  la  filiation  masculine  se  sont  conservés  jusqu'à 
nos  jours. 

Butkens,  dans  les  Trophées  du  Brabant^  termine  cette 
branche  aux  enfants  d'Adrien,  derniers  possesseurs  de  la 
seigneurie  d^Assche.  Il  est  vrai  que  cette  branche  fut  , 
dès-lors,  privée  de  biens  et  d'honneurs  ;  mars  elle  sub- 
sista cependant  encore  quelque  tems  dans  les  Pays-Bas. 
Ce  Jean,  fils  du  second  lit  d'Adrien,  que  Butkens, 
nomme  Jean  d' Assche,  épousa  Isabelle  d'Ongnies,  d'une 
branche  des  sires  de  Sombreffe,  et  en  eut  plusieurs  en- 
fants, dont  deux  furent  religieux.  L'existence  de  Guil- 
laume, frère  de  leur  père  ,  est  demeurée  obscure  et 
-ignorée;  mais  Jean  de  Grimberg,  leur  plus  jeune  frère, 
faisait  revivre  en  France  le  nom  de  Grimberg,  alors  en 
quelque  sorte  éteint  dans  la  Flandre;  caries  descendants 
des  Grimberg  d'Aa  y  étaient  ,  à  cette  époque  ,  bien 
moirts  connus  sous  leur  nom  de  famille,  que  sous  les 
noms  de  Glimes  et  de  Bergh,  riche  apanage,  qui  con- 
tribua beaucoup  à  l'illustration 'de  cette  branche;  et  ce 
ne  fut  qu'en  1625,  qu'ils  prirent  le  titre  de  comtes  de 
Grimbergh. 

Le  nom  de  Grimberg  n'avait  notoirement  jamais  cté 
porté  par  aucune  famille  française,  avant  le  milieu  du 
seizième  siècle.  Aucun  acte  à  nous  connu  ne  nous  indi- 
que comment  Jean,  auteur  des  seigneurs  de  Belleau,  et 
vicomtes  de  Nogentel,  signa  son  nom.  Quelques  monu- 
ments encore  existants  de  lui  l'écrivent  Grimbert,  et 
Graimbert,  substituant  la  finale  française  à  la  finale  étran- 
gère ;  de  même  qu'en  Flandre,  à  dater  de  l'époque  de  sa 
transplantation,  l'orthographe  de  ce  nom  varie  souvent. 
Les  premières  générations  établies  en  France,  donnent 
une  foule  d'exemples  de  ces  variations.  Le  nom  des  sei- 
gneurs de  Belleau  est  altcrnitivement  écrit  Grimbcrî, 
Grimberg  ,  Graimbert  ,  Graimbcrg  ,  ce  que  prouve  . 
cntr'autrcs  actes,  le  contrat  de  mariage  de  François,    de 


DE  GRAIMBERG.  3 

l'an  1678,  OÙ  il  est  constamment  icnl  Graimberg.  Sur 
les  tombeaux  des  seigneurs  de  Torcy ,  on  lisait  Grim- 
berght.  L^orthographé  qui  semble  avoir ^  prévalu,  depuis 
près  d'un  siècle  ,  est  Graimberg ,  comme  le  porte  le  No- 
biliaire de  Picardie,  édition  de  .  1699  ; -cependant  il  n'est 
pas  rare  de  le  voir  orthographié  diffiremment  dans  des 
actes  postérieurs  :  dans  l'extrait  de  naissance  du  baron 
Louis ,  conseiller  intime  de  légation  du  grand-duc  de 
Bade  ,  le  nom  est  écrit  Grimbert  ;  et  en  l'acte  d'acqui- 
sition de  là  vicomte  de  Vaustin_,  en  1773,  on  le  voit  ^ 
dans  les  trois  dernières  pages  ,  écrit  onze  fois  alternative- 
rnentj  Grimberg,  Gralmbert  ei  Graimberg;  VAnnuairQ  de  la. 
Noblesse  ,de  l'an  1667  ,  l'écrit  Grimberg;  du  Buisson  ,  dans 
son  Armoriai  des  principales  familles  nobles  de  l'Ile-de- 
France  ,  l'écrit  Grambert  ;  et  Moréri ,  à  l'article  Nassau , 
relatant  la  seigneurie  de  Grimberge  ,  récrit   Grimbert. 

Le  nom  de  Grimberg  parut  d'abord  en  France  ac- 
compagné d'une  faveur,  qui,  pendant  quelque  tems,  dut 
faire  espérer  de  le  voir  s'élever,  dans  sa  nouvelle  patrie  , 
au  degré  d'illustration  où  il  s'était  maintenu  pendant  si 
long-tems  dans  la  Flandre  et  le  Brabant ,  son  berceau. 
Jean ,  petit-fils  d'Adrien  ,  dernier  sire  d'Assche  ,  du  nom 
de  Grimberg,  avait  été  placé  auprès  du  duc  d'Alençon  , 
frère  des  rois  François  II  ,  Charles  IX  et  Henri  III.  Ses 
qualités  personnelles  et  /l'amitié  dont  le  duc  l'honorait  , 
l'eussent  infailliblement  élevé  au  rang  des  principaux  de 
la  cour,  et  porté  sa  famille,  jusqu'alors .  étrangère  en 
France ,  au  nornbre  des  plus  considérables  et  des  plus 
distinguées  de  ce  royaume ,  si  la  mort  prématurée  de  ce 
prince  ,  destiné  au  trône ,  n'eût  trop  tôt  borné  le  cours 
delà  fortune  de  Jean  de  Grimbert.  Néanmoins,  déjà  re- 
vêtu d'emplois  honorables  ,  et ,  par  un  mariage  avantageux, 
riche  en  domaines,  il  conserva  toujours,  dans  les  tems 
orageux  de  la  Ligue,  la  confiance  de  ses  souverains, 
comme  on  verra  plus  loin  par  les  commissions  dont  il 
fut  chargé.  Aux  qualités  de  capitaine  et  gouverneur  de 
Château-Thierri  ,  de  la  Ferté-Milon  ,  de  Sens,  conseiller, 
maître-d'hôtel  du  duc  d'Anjou,  fils  de  France,  il  ajoutait 
les  titres  personnels  de  vicomte  de  Nogentel,  seigneur  de 
Belleaû  et  de  Torcy,  et  les  transmit  à  ses  descendants," 
qui  les  ont  conservés  jusqu'à  nos  jours. 

Feu  M.  le  comte  de  Waroquier  ,  qui  avait,  ainsi  que 
la  maison  de  Graimberg,    une  alliance  avec  l'ancienne  et 


4  DE  GRAIMBERG. 

illustre  maison  de  Cauchon  ,  en  Champagne,  s'etant  oc- 
cupé, en  1784,  d'en  rechercher  l'origine,  la  filiation 
suivante  est  en  partie  extraite  de  son  travail  pour  l'ascen- 
dance et  la  descendance  de  Jean  de  Graimberg.  Les 
preuves  de  l'ascendance  sont  tirées  principalement  de 
Butkens ,  et  des  titres  originaux  ;  les  preuves  de  la  des- 
cendance sont  extraites  des  divers  monuments  histori- 
ques, mais  spécialement  des  titres  originaux  produits 
pardevant  d'Hozier,  généalogiste  du  Roi,  l'an  1694, 
pour  l'admission  de  Charles  de  Graimbert ,  parmi  les 
pages  de  Sa  Majesté.  Si  quelque  chose  pouvait  ajouter 
à  l'authenticité  de  ces  pièces ,  ce  serait  sans  doute  la 
concordance  de  tous  les  Nobiliaires,  Annales  et  Histoires 
généalogiques ,  qui  font  mention  de  cette  famille  ,  les- 
quels s'accordent  unanimement  sur  son  extraction  des 
Pays-Bas. 

I.  Wauthier  Berthout,  sire  de  Grim berge ,  fut  du 
nombre  des  principaux  seigneurs  du  Brabant  ,  qui  sous- 
crivirent certaines  lettres  d'Ide,  comtesse  de  Boulogne, 
données  en  l'an  1086,  en  faveur  de  l'abbaye  d'Afflegem. 
Il  fonda  le  monastère  de  Grimberge  ;  donna  l'église  d'i- 
celui  à  des  chanoines  réguliers  de  Tordre  de  Saint- 
Augustin  ,  et  y  fut  inhumé  avec  sa  femme ,  dont  il  avait 
eu  trois  fils  et  une  fille  : 

I .°  Arnou  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Gérard,       )       ...     ;  „ 

3.»Alveric;      (qui  vivaient  en..  32; 

4.°  Lutgarde ,  mariée  à  Baudewin ,  sire  du  pays 
d'Alost ,  qui  mourut  l'an  1 1 28. 

I I .  Arnou  Berthout  ,  sire  de  Grimberge,  est  nommé, 
avec  ses  frères ,  en  une  charte  de  Liéthard ,  évéque  de 
Cambrai  ,  donnée  pour  l'église  de  Grimberge,  en  Tan 
ii3i,  par  laquelle  ledit  évéque  approuve  la  donation 
qu'ils  avaient  faite  à  Saint-Norbert  de  ladite  église ,  à 
laquelle  il  donna  pleine  liberté.  Il  laissa  trois  fils  : 

1 .°  Wauthier  Berthout ,  sire  de  Malines  ,  qui  con- 
tinua la  branche  aînée ,  avec  le  nom  et  les  armes 
de  ses  ancêtres,  qui  étaient  :  d'or  y  à  trois  pals 
de  filleules 'y 

2°  Gérard  ,  dont  l'article  suit; 

3.°  Arnou,  seigneur  de    Ranst,    dont   la  postérité 


DE  GRAIMBERG.  5 

a  pris  le  nom ,  et  porté  les  armes  de  Berthouty 
brisées  d'un  franc- canton  de  sable  ^  au  lion  d'or. 
Elle  s'est  perpétuée  sous  les  noms  de  Ranst  et 
de  Berchem_,  et  portait  p^ur  armes,  sous  ce 
dernier  nom,  d'argent,  à  trois  pals  de  gueules, 
qui  sont  les  armes  de  Berthout,  sauf  la  transmu- 
tation de  l'émail  du  champ  de  l'écu,  qui  était 
d'or. 

m.  Gérard  Berthout,  1"  du  nom,  sire  de  Rumpst 
'  et  de  Grimberge,  transmit  le  nom  de  ce  dernier  apanage 
à  sa  postérité,  qui  l'a  conservé  jusqu'à  nos  jours.  Il  est 
nommé,  avec  Wauthier  Berthout  ,  son  frère  aîné,  dans 
une  charte  de  Fan  ii25  donnée  par  Godefroi,  I"  du 
nom,  duc  de  Brabant,  pour  l'abbaye  d'Afflegem  ,  par 
laquelle  ce  prince  confirme  la  donation  faite  par  Arnou, 
sire  de  Grimberge,  leur  père.  Ledit  Gérard,  comme 
puîné,  changea  les  armes  de  ses  ancêtres,  qui  étaient 
d'or,  à  trois  pals  de  gueules,  et  prit  pour  se  distinguer 
de  Wauthier,  son  aîné,  un  écu  d'or  à  lafasce  d'azur. 
Il  est  encore  nommé,  avec  le  même  Wauthier,  et  à  la . 
qualité  d'avoué  {ou protecteur),  de  l'église  de  Grimberge, 
dans  l'acte  d^une  donation  faite  par  Wauthier  de  Wal- 
debrouck  à  ladite  église,  en  1149.  Il  épousa  Mathilde, 
dame  de  Ninhove,  et  mourut  environ  l'an  1186.  Leurs 
enfants  furent  : 

i 
I .°  Gérard,  dont  l'article  suit  ; 

2.*^  Arnou,  sire  de  Grimberge,  qui,  comme  puîné 
de  Gérard  II,  son  frère,  brisa  ses  armes  de  trois 
tourteaux  ou  besants  de  gueules.  Il  épousa  Sophie, 
qui,  étant  demeurée  veuve,  se  remaria  avec  Léon, 
châtelain  de  Bruxelles.  Arnou  en  eut  : 

a.  Arnou,  sire  de  Grimberge,  mort  sans  pos- 
térité ; 

b.  Ode,  dame  de  Grimberge,  qui  épousa  Wau- 
thier, sire  d'Aa,  lequel  mourut  en  i236.  Il 
portait  pour  armes:  de  gueules,  au  sautoir 
d'argent.  Il  fut  la  tige  des  sires  d'Aa  et  de 
Glimes,  depuis  marquis  de  Berges,  comtes 
et  princes  de  Grimbergh. 

V.   Gérard,   11*^  du   nom,  sire  de   Grimberge,   Ninhove, 
Rumpst,  etc.,  ajouta  à  ses    armes   un  sautoir  de  gueules, 


6  DE  GRAIMBERG. 

et  quitta  le  nom  de  Benhout,  pour  prendre  celui  de  la 
sirerie,  de  Grimberge,  son  apanage  distinctif.  D'Adelice, 
sa  femme,  veuve  de  Wauthier,  sire  de  Tenremonde, 
il  laissa  : 

1°.  Wauthier  ou  Gérard,  III*'  du  nom,  sire  de 
Grimberge,  de  Ninhove,  etc.,  qui  épousa  Agnès 
de  Beverne  y  dont  les  armes  sont  :  d'or  à  trois 
cors  contournés  de  gueules.  Elle  était  fille  de  Thierri 
de  Hornes,  sire  de  Beverne  et  de  Dixmude,  et 
d'Ade,  fille  de  Raoul,    sire   de  Couci.   Il  en  eut  : 

a,  Alice,  dame  de  Grimberge,  de  Ninhove, 
Rqmpst  ,  etc.  ,  morte  en  i25o,  femme  de 
Godefroi  de  Louvain,  sire  de  Perweys,  qui 
portait  pour  armes  :  de  gueules^  à  lafasce d'ar- 
gent. Elle  lui  porta  les  seigneuries  de  Grim- 
berge, Ninhove,  Rumpst,  etc.  Il  était  fils  de 
Willaume  de  Louvain,  sire  de  Perweys  et  de 
Ruysbouck,  et  petit-fils  de  Godefroi,  III"  du 
nom,  duc  de  Lothier  et  de  Brabant.  Elle 
fut,  avec  ledit  Godefroi  de  Louvain,  sire 
de  Perweys,  la  souche  des  sires  de  Perweys- 
Grimberge  (  i  ).  Il  mourut'l'an  1257  ; 
h.  Agnès  de  Grimberge,  dame  de  Dongelberge, 
première   femme  d'Enguerrand    de   Perweys, 

»  sire   d'Orbays,    frère     de    Godefroi   (  2  ),   qui 

*  mourut  en  1248  ; 

2.*^  Guillaume,  dont  l'article  suit. 

V.  Guillaume  de  Grimberge  ,  I"  du  nom,  sire 
d'Assche,  épousa  Elisabeth,  héritière  d'Assche,  près  de 
Bruxelles,  seigneurie  considérable  qu'elle  apporta  dans 
la  maison  de  Grimberge.  Elle  portait  les  mêmes  armes 
que  son  mari,  c'est-à-dire,  d'or,  â  la  fasce  d'a:{ur;  au 
sautoir  de  gueules,  brochant  sur  le  tout.  Ils  vivaient  en- 
semble en  1246  et  1248.  Robert,  sire  de  Béthune  et  de 
Tenremonde,  le  qualifie  son  oncle,  en    1237,  comfne  étant 


(i)  Trophées  de  Brabant,  tome  I.  ;>.  trjy,  où  leur  postérité 
est  rapportée. 

(2)  Ibid.  p.  460.  n  brisait  ses  armes  d'un  lambcl  d'or,  à  cinq 
pendants. 


DE  GRAIMBKRG.  j 

frère  Utérin  de  sa  mère,  Mathilde,  dame  de  Tenremonde; 
Ci  ledit  Guillaume  était  frère  ou  chevalier  de  l'ordre 
Teutonique  en  i253.  De  son  mariage  vinrent  : 

I .°  Guillaume,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Henri  de  Grimberge,   auteur  de  la   branche  des 

seigneurs    de  Moersecke  et    d'Antoing,   éteinte  à 

la  lin  du  quatorzième  siècle; 
3.°  Gérard    de     Grimberge,     doyen     de     Tournai, 

en  1292; 
4.°  Jean    d'Assche,     qui     se  trouva  à  la   bataille  de 

Woeringe,  en  1288; 
5.°  Aleyde,  abbesse  de  Swivecke; 
G.°  Béatrix  d'Assche,  femme   de   Renier  d'Aerschot, 

dit  Cluet,  sire  de  la  Rivière,  dont  les   armes  sont  : 

d'' argent,  à  la  fleur  de  lys  de  sable. 

VI.  Guillaume  de  Grimberge  ,  11^  du  nom ,  sire 
d'Assche,  reçut  en  don,  en  i258,  de  Gui,  comte  de 
Flandre,  la  terre,  d'Opdorp,  en  augmentation  du  fief, 
qu'il  tenait  de  lui.  Il  épousa  Sybille  de  Wavrin,  fille 
de  Robert,  sire  de  Wavrin,  sénéchal  de  Flandre,  qui 
portait  pour  armes  :  d'a^iir,  à  Vécusson  d'argent.  Elle 
était  veuve  d'Arnou,  sire  de  Cisoin.  Guillaume  eut  de 
ce  mariage  : 

i.°  Robert,  dont  l'article  suit  ; 


2.*^  Henri  d'Assche,  sire  de  Buggenhout,  vivant 
en  1270  et  1277,  qui  de  Mathilde,  sa  femme, 
laissa  : 

a.  Henri  de  Grimberge,   dit   d'Assche,  dont  on 
ignore  la  destinée; 

b.  Elisabeth  d'Assche,   dame   de   Buggenhout , 
.  mariée  à   Hugues,   sire  d'Antoing  ,   dont   les 

armes  sont  :  de  gueules,  au  lion  d'argent.  Elle 
testa  avec  son  mari,  en  1295,  lui  ayant 
apporté,  outre  la  terre  de  Buggenhout,  la 
seigneurie  de  Hautpontlièu  ; 

3.°  Guillaume  d'Assche. 

VIL  Robert  de  Grimberge,  I"  du  nom,  sire  d'As- 
sche, d'Opdorp,  etc.,  guidon  héréditaire  de  Brabant, 
se  trouva,  en  cette  qualité,  à  la  bataille  de  Woeringe, 
l'an    1288,   avec   sa  bannière,    accompagné   de   son  oncle, 


8  DE  GRAIMBERG. 

Jean  d'Assche,  et  de  Henri  d'Assche,  sire  de  Moersecke, 
son  cousin-germain.  Il  était  marié  avec  Marie  de  Bar- 
banson,  en  1292,  qu'ils  firent  conjointement  donation 
de  la  dîme  d'Opdorp  au  monastère  de  Saint-Bernard. 
Elle  portait  pour  armes  :  d'argent,  à  trois  lionceaux  de 
gueules,  lampasséSj  armés  et  couronnés  d'or.  Leurs  enfants 
furent  : 

i.°  Robert,  dont  l'article  suit; 

2.°  Jean  d'Assche,  chevalier,  marié  avec  Catherine 
Utenhove,  qui  portait  pour  armes  :  d'argent  à 
trois  jumelles  de  gueules.  Elle  était  veuve  de  lui, 
en  i362,  et  mère  de  Jean  d'Assche,  dont  on 
ignore  la  destinée; 

3.°  Marguerite,  mariée  à  Renie  Eggloy,  chevalier, 
qui,  comme  cadet  des  d'Aerschot  de  la  Rivière, 
portait  :  d'argent  à  trois /leurs  de  lys  nourries  de 
sable.  Il  mourut  en  iSSg. 

VIII.  Robert  de  Grimberge  ,  IP  du  nom,  sire 
d^Assche,  d'Opdorp,  etc. ,  guidon  héréditaire  de  Brabant, 
épousa  Isabeau  de  Borsèle,  qui  portait  pour  armes  :  de 
sable,  à  la  fasce  d'argent.  Elle  partagea,  l'an  1324,  les 
biens  de  son  père,  Florent  de  Borsèle,  avec  sa  sœur 
Hadwige  de  Borsèle,  femme  de  Gérard  Vilain,  sire  de 
Saint-Jansteene.  Ils  eurent  entr'autres  enfants  : 

i.^Jean  de  Grimberge,  chevalier,  sire  d'Assche, 
laquelle  terre  fut  quelq'ue  tems  engagée  à  Jean 
Van  Hamme.  Il  fut  guidon  héréditaire  de  Brabant, 
est  ainsi  qualifié  dans  des  actes  de  1347,  i353, 
1357  et  i365.  Il  épousa  Agnès  de  Leefdaële,  dont 
les  armes  sont  :  d'argent,  au  chevron  de  sable, 
accompagné  de  trois  maillets  de  gueules  en  bande. 
Elle  était  fille  de  Rogier,  sire  de  Leefdaële  et 
d'Agnès  de  Clevis,  avec  laquelle  il  partagea  les 
biens  de  Jean  et  Louis  de  Leefdaële,  ses  beaux- 
frères.  Etant  mort  sans  postérité  ,  Jean,  son  neveu, 
fils  de  Robert,  son  frère,  lui  succéda'  dans  la  sei- 
gneurie d'Assche  ; 

2.°  Robert,  dont  l'article  suit  ; 

3.*  Elisabeth  d'Assche,  morte  en  i352. 

Fille  naturelle: 
Catherine,  bâtarde  d'Assche. 


DE  GRAIMBERG.  9 

IX.  Robert  de  Grimberge  ,  111°  du  nom,  dit 
(VAssche,  seigneur  d'Opdorp,  etc.,  épousa  Ide  Gosters 
de  Courtray,  fille  de  Rogier  Gosters  de  Gourtray ,  che- 
valier, qui  portait  pour  ditm^s:  d'argent ,  au  sautoir  de 
gueules ,  cantonné  de  quatre  billettes  du  même.  De  ce  ma- 
riage sont  issus  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.°  Robert  d'Assche,  sire  d'Opdorp,  chevalier, 
vivant  en  141 8  ,  1480  et  1435.  Il  avait  épousé 
Jeanne  de  Pipenpoy ,  qui  portait  :  d'argent  à 
trois  fleurs  de  lys  nourries  de  gueules.  Il  en  eut: 

a.  Mathilde  d'Assche ,  dame  d'Opdorp ,  mariée 
avec  Adrien  de  Marselaere ,  à  qui  elle  porta 
la  terre  d'Opdorp.  11  portait  d'argent ,  à  six 
losanges  de  gueules  ,  accolées  en  bande; 

b.  Marie  d'Assche ,  mariée  à  Mathieu  de  Bi- 
gaerden. 

Fils  naturel: 

Jean,  bâtard  d'Assche. 

3.**  Guillaume  d'Assche,  vivant  en  1416,  amman 
de  Bruxelles  ,  châtelain  de  Vilvorde,  marié  avec 
Aleyde  de  Heetvelde,  dont  les  armes  sont  :  <i'or  , 
à  la  bande  de  gueules,  chargée  de  trois  maillets 
d'argent,  et  accompagnée  en  chef  d'un  écusson  de 
sable ,  chargé  d'un  lion  d'argent.  Il  fut  décapité 
en  1421  ,  avec  son  frère  aîné. 

X.  Jean  de  Grimberge,  I"  du  nom,  chevalier,  sire 
d^Assche ,  après  la  mort  de  Jean  ,  son  oncle,  fut  aussi  comte 
de  Megem  ,  et  guidon  de  Brabant.  Il  fut  un  des  principaux 
chefs  qui  fomentèrent  des  dissensions  entre  Jean  IV  de 
Bourgogne  ,  duc  de  Brabant ,  et  les  états  de  ce  duché.  Il 
fut  décapité  à  Bruxelles ,  Tan  142 1  ,  ses  biens  confisqués, 
et  sa  terre  d'Assche  donnée  à  Philippe  de  Bourgogne, 
comte  de  Saint- Pol  et  de  Ligny.  Il  avait  épousé  ,  i.°en 
i388,  Béatrix  de  T' Serclaës ,  dont  les  armes  sont:  de 
gueules,  au  lion  d'argent,  lampassé,  armé  et  couronné  d'or, 
portant ,  à  l'épaule ,  un  écusson  du  même  ,  ayant  un  chef 
échiqueté  de  gueules  et  d'argent  de  deux  tires  ;  2.°  Isabeau 
de  Launais,  dame  de  Rummen,  de  Hamme,  etc.,  veuve 
de    Gérard   de    Bautersheim ,    sire    de    Merchem ,     West- 


lO  DE  GRAIMBERG. 

wesèle,  etc.  ,   et  fille  de   Mathieu,  sire  de  Launais  et  de 
Marie  Van  Goore.  Ses  enfants  furent , 

Du  premier  lit  : 

i.°  Jean  de  Grimberge,  sire  d'Assche  ^  guidon  de 
Brabant.  Il  •épousa  i.°  en  1425,  Cornelié  de 
Bautersheim,  dame  de  Merchem  ,  Rummen, 
Wilre,  Hamme ,  Quaetmechelen  ,  Beverlo  ,  etc., 
fille  de  Gérard  de  Bautersheim  ,  et  d'Isabeau  de 
Launais,  sa  belle-mère;  elle  portait  pour  armes: 
de  sinople  ,  à  trois  macîes  d'argent;  au  chef  d'or  ; 
chargé  de  trois  pals  de  gueules  ,  et  d'uncauton  de 
sable j  au  lion  d'argent;  2.°  Béatrix  de  Saemslach, 
morte  en  1446,  elle  portait:  d'azur,  à  la  fasce 
vivrée  d'or;  3°  Gudule  va.:  der  Heyden  ^,  qu'il 
épousa  ,  en  1465  ,  après  en  avoir  eu  deux  enfants, 
mentionnés  ci-après.  Elle  se  qualifie  sa  veuve, 
dans  un  acte  du  i3  juin  1490.  Elle  était  veuve  de 
CoUains  Cogman  ,  et  fille  de  Lancelot ,  aliàs  ,  de 
Herman  van  der  Heyden,  qui  portait  pour  armes  : 
d'argent,  à  la  fasce  de  sable,  accompagnée  de  trois 
lionceaux  léopardés  de  gueules.  Il  avait  racheté  la 
seigneurie  d'Assche  de  Pierre  de  ï^ipenpoy , 
auquel  Philippe  de  Bourgogne  l'avait  donnée. 
Jean  de  Grimberge  eut  pour  enfants  , 

Du  premier  lit  : 

il.  Jean  de  Grimberge,  sire  de  Mercxem  et  de 
Hamme,  qui  épousa,-en  iSoy,  Henriette 
de  Ranst,  dame  de  Canticrode,  Mortsèle, 
Eegem ,  etc.,  qui  portait:  d'argent  à  trois 
pals  de  gueules  y  où  franc  canton  de  Sinble, 
chargé  d'im  lion  d'argent.  Il  mourut  avant 
son  père,  sans  postérité; 

/?.  Jeanne  ,  qui,  par  la  mort  de  son  frère,  et 
par  smte  des  dispositions  de  ses  parents , 
héritière  de  leurs  terres  et  seigneuries ,  les 
porta  en  mariage,  en  1407  ,  à  Gilles  de  Jauche, 
sire  de  Hiergcs  ,  etc. ,  qui  portait  :  de  gueules  . 
à  la  fasce  d' or .    Butk-ens,   tom.  II,  p.    i55; 

c.  Marie,  religieuse  àOuwerghem  ; 

d.  Isabeau    d^Assche ,    mariée,    i.**  à   Jean  J 
Dongelberg ,   sire  de  Lojigchamps,   dont   Ic^ 
armes  sont  :  de  sable,  au  lion  d'or  ;  à  la  band. 


DE  GRAIMBERG.  I  i 

de  gueules,  brochante  sur  le  tout  ;  2.°  à  Jean 
de  Heetwelde,  qui  portait  pour  armes  :  d^or, 
à  la  bande  de  gueules,  chargée  de  trois  maillets 
d'argent,  et  accompagnée  en  chef  d'un  écusson 
de  sable,  chargée  d'un  lion  d'argent  ; 
e.  Dimpne  {Digne)  d'Assche ,  mariée  à  Wau- 
thier  van  der  Noot ,  chevalier,  sire  de 
Reyst  et  de  Westwesèle ,  dont  les  armes 
sont  :  d'or  à  cinq  coquilles  de  sable; 

t  Du  troisième  lit  : 

/.  Antoine  de    Grimberge ,     dit    van    Assche, 
qui   fut   échevin  de   la  ville  de  Bruxelles  ,  en 
1492,    i5o6,   et  trésorier   de  la  même  ville 
en  1 5  10  et  1 525  ; 
g.  Corneille  de  Grimberge  ; 
2.  Guillaume  de    Grimberge,    prévôt   de    Louvain 
en    141 2   et    141 3,   était  sire  d'Assche   en  1442, 
1448,    1449,  et  en  l'an  1452.    Il  céda  cette  terre 
à   Jean  d'Assche ,    son  frère   aîné.   Il  e'pousa  Ca- 
therine  Keyser,   dont   les   armes  sont  :   d'a:[ur ,  à 
trois  annelets  d'argent  ;  au  franc  canton  du  même, 
chargé  d'une  quinte-feuille  de  sable.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

a.  Jean  d'Assche,  vivant  en  1480  ;' 

b.  Guillaume  d'Assche  ,  qui  épousa  Marie  van 
der  Eycken  ,  fille  de  Jean  van  der  Eycken, 
qui  portait:  de  siiiople ,  au  chef  d'argent , 
chargé  de  trois  macles  de  sable  ; 

c.  Catherine  d'Assche,  mariée  à  Jean  de  Gor- 
tère,  dit  van  Sombeke,  dont  les  armes  sont  : 
d'argent,  à  trois  chevrons  de  gueules,  au 
ïambe l  d'a\ur    brochant  ; 

3."  Henry  d'Assche; 
4.°  Robert,  dont  l'article  suit  ; 
5."  Béatrix  d'Assche,  qui  vivait  en  141 3; 
ô.*"  Catherine  d'Assche ,  abbesse  de   Cameren ,    vi- 
vante en  1465  ; 

Du  second  lit  : 

7.**  Jean  d'Assche,  qui  vivait  en  1440. 

XI.    Robert    de     Grimberg  ,     dit    d'Assche,     IV°    du 
nom,   épousa,  en    1423,   Marie  de  Florenville  _,  dont  les 
i5.  2 


12  DE  GRAIMBERG. 

armes  sont  :  de  gueules,  à  trois  fasces  d'argent,  au  lion  de 
sable  brochant  sur  le  tout.  Elle  était  veuve  de  lui  en 
1478.  Leurs  enfants  furent  : 

i."  Jean  d'Assche,      J   ,  .  i     »     •    » 

2.0  Robert  d'Assche,  }  '*°"»  °"  »S"°'«  '^  <^^^""^*' 

3.'  Adrien,  qui  continua  la  lignée  ; 

4.°  Antoine  d'Assche,  qui  épousa  Béatrix  van 
Haesten,  fille  de  Franco  van  Haesten  ,  dont  les 
armes  sont  :  de  gueules ,  à  trois  pals  de  vair  ;  au 
chef  d'' or,  au  lambel  de  sable  ; 

Bâtards  : 

Woltaert,  (  fils  naturels ,  qualifies  chevaliers  en 
Gui,  j       1452. 

5.°  Marie,  femme  d'Iv^ain  d'Opheim,  sire  de 
Neerissche  et  de  Moerseke,  dont  les  armes  sont  : 
de  gueules ,  à  trois  maillets  d'or ,  2  et  i  en  bande  ; 

6.°  Béatrix,  mariée  à  Costin  d'Aa,  dont  les  armes 
sont  :  de  gueules,  au  sautoir  d'argent.  Elle  avait 
une  nièce,  Béatrix  d'Assche,  religieuse  au  mo- 
nastère de  Bigaerde; 

7.*  Catherine  d'Assche. 

XII.  Adrien  de  Grimberg  ,  echevin  de  la  ville  de 
Bruxelles  en  1474,  trésorier  en  1475,  bourguemesire 
en  1488  et  1489;  racheta  la  terre  d'Assche,  en  1478, 
de  son  cousin  ,  Jacques ,  sire  'de  Jauche  ;  puis  il  en  fut 
privé  par  Gauthier  van  der  Noot,  sire  de  Westweselaer, 
plus  proche  parent  du  vendeur,  qui  la  retraita,  mais 
pour  peu  de  tems.  Jeanne  de  Jauche,  sœur  de  Jacques, 
la  retira  des  mains  de  Gauthier  van  der  Noot  ;  ensuite 
de  quoi  la  terre  d'Assche  passa  dans  la  maison  de  Cou- 
tereau ,  pour  laquelle,  depuis,  elle  fut  érigée  en  mar- 
quisat (i).  Adrien  de  Grimberg  avait  épousé,  i."  Jeanne 


(1)  Le  nom  d'Assche  resta  en  grand  honneur  dans  les  Pays- 
Bas.  Marguerite,  fille  de  Jeanne  de  Jauche,  et  de  Guillaume 
de  WiJowe  *,  étant  restée  en  possession  de  la  seigneurie 
d'Assche ,  la  porta  à  Jean  Goutereau  ,  son  époux ,  d'une 
ancienne    maison  de    France,   établie  aux    Pays-Bas,    ce    qui 

*  Voyez  le  supplément  aux  trophées  de  Brabant,  tome  I, 
page  160. 


DE  GRAIMBERG.  I  3 

de  Groote,  fille  de  Jean  de  Groote,  et  de  Marie  Cou- 
tereau,  sœur  de  Charles,  chancelier  de  Brabant .  Elle 
portait  pour  w^rmes  :  d'argent^  à  la  croix  d'a\ur  cantonnée 
de  12  merlettes  de  sable  enorle.  2.°  Marguerite  Abso- 
lons,  dont  les  armes  sont  :  d'argent,  à  trois  lys  nourris  de 
gueules;  au  canton  du  même,  chargé  d'un  sautoir  échiqiieté 
d'argent  et  de  sable.  Ses  enfants  furent  ; 

Dupremier  lit  : 

i."  Philippe  d'Assche^  qui  épousa  Catherine  de 
Hertoghe,  dont  les  rames  sont  :  d'azur ^  à  la  tour 
d""  or ,  accompagnée  en  chef  de  trois  étoiles  d'argent. 
Il  mourut  sans  enfants  Tan  i5o5.  Il  fut  enterré 
aux  Carmélites  de  Bruxelles; 

2.°  Robert,  vivant  en    1480,    mort    sans    postérité, 

et  inhumé  près   de    son   frère    aux  Carmélites   à 

Bruxelles  ; 

3.°  Marguerite,  /     .       ^  o 

„  , ,    .  M  vivantes  en  1480: 

4.*  Marie,  )  ^     ' 

Du  second  lit: 

5.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

6.°  Guillaume,  dont  le  sort  est  ignore; 

7.°  Catherine,  aliàs  Isabelle  d^Assche  ,  mariée  à 
Jean  van  der  Heetw^elde,  dont  les  armes  sont  : 
d'or^  à  la  bande  de  gueules,  char géedetroismaillets 
d'argent,  et  accompagnée  en  chef  d'im  écusson  de 
sable  chargé  d'un  lion  d'argent. 

XIII.    Jean    de    Grimberg,     11°    du  nom,   chevalier, 


transmit  à  la  maison  de  Coutereau  la  charge  du  guidon  hé- 
réditaire de  -Brabant  ,  annexée  jusqu'alors  aux  seigneuries 
d'Assche.  C'est  à  propos  de  ce  privilège  qu'ont  été  fait  les  vers 
suivants  : 

€  Ce  riche  pays  d'Assche,  de  Grimberge  un  partage, 

»  Honoré  d'une  croix  que  l'on  va  adorant  ; 

»  Ceux  de  Coutereaul,  l'ayant  acquis  par  mariage, 

»  Ont  le  droit  de  porter  l'étendard  de  Brabant.  » 

La  seigneurie  d'Assche  fut  érigée  en  marquisat ,  par  Phi- 
lippe IV,  pour  Guillaume,  petit-fils  de  Jean  de  Coutereau, 
en  i663.  Cependant  la  maison  de  Coutereau  ne  porta  point 
les  armes  d'Assche. 


14  t)K  GRAIMBERG. 

dit  d'Assche,  échevin  de  la  ville  de  Bruxelles  en  i528, 
quitta  ce  nom  d'Assche  que  le  malheur  poursuivait  de- 
puis un  siècle  ;  sa  famille  s'était  vue  dépouillée,  par  suite 
des  troubles  civils,  de  la  terre  d'Assche  et  de  tous  ses 
biens.  Uni  à  Isabelle  d'Ongnies,  son  épouse,  qui  portait 
de  smople^  à  la  fasce  d'hermine,  et  transigea,  en  i525, 
avec  Antoine  de  Grimberg,  dit  d'Assche,  son  cousin, 
trésorier  de  la  ville  de  Bruxelles.  Il  laissa  entr'auires 
enfants  : 

I."  Jean,  dont  l'article  suit  : 

3:- Guinrûme,!'!-^"-"^ -"§■-- 


XIV.  Jean  de  Grimberg,  de  Grimbert,  de  Grim- 
bei'g,  de  Graimbert,  IIP  du  nom,  quitta  les  Pays-Bas 
pour  venir  s'établir  en  France.  On  ignore  l'époque  de 
cette  émigration;  mais  des  lettres  du  duc  d'Anjou,  de 
l'an  1 58 1,  prouvent  qu'il  devait  être  alors  d'un  âge  mûr, 
puisque  ce  prince  lui  demande  des  notions  topographi- 
ques sur  ]a  Flandre;  dans  une  lettre  de  Dunkerque, 
du  4  juin  1584,  le  ducTinvite  à  lui  amener,  pour  son  ex- 
pédition déjà  malheureuse,  le  plus  d'amis  qu'il  pourra. 
Il  fut  aussi  le  premier  qui  chargea  ses  armes  d'un  écus- 
son  d'azur,  à  trois  besants  d'or,  ce  qui,  conformément  à 
l'usage  d'alors,  donne  une  forte  présomption  qu'il  avait 
plusieurs  autres  frères.  Ses  descendants  n'ont  pas  tou- 
jours conservé    cet    écusson  (i) ,  d'autres    l'ont   pris  ex- 


(i)  Paillot,  dans  sa  Vraie  et  parfaite  Science  des  Armoiries  , 
édition  de  1660,  donne  à  la  branche  de  Picardie,  qu'il  écrit 
de  Grainbergues^  les  armes  pures,  c'est-à-dire  au  sautoir  et  à 
la  fasce.  Le  Nobiliaire  de  Picardie,  édition  de  1699,  ne  leur 
donne  que  l'écusson  aux  besants.  Il  paraît  que  Jean  de  Grim- 
berg, en  adoptant  cette  brisure  ou  addition  d'armoiries,  voulut 
transmettre  à  ses  descendantsqui,  comme  on  l'adit  plus  haut,  n'ont 
pas  toujours  suivi  régulièrement  son  exemple,  les  trois  besants 
ou  tourteaux  qu'Arnou  Berthou,  sirede  Grimberge,  avait  ajoutés 
à  son  écu,  comme  les  Bautersheim,  et  plus  tard  les  Glimes , 
substitués  paralliance  à  une  branche  de  Grimberge  d'Aa,  avaient 
joint  à  leur  écu,  non  les  armes  d'Aa,  la  seigneurie  ne  leur  en 
appartenant  point,  mais  les  pals  de  Wauthier  Berthout,  sire 
de  Grimberge-Malines.  Ces  trois  tourteaux  ou  besants  sont 
aussi  les  armes  d'une  famille  de  Gransberg,    aux  Pays-Bas,  citée 


DE  GRAIMBERG.  i  5 

clusivement,  en  abandonnant  les  armes  primitives  ; 
distinctions  qui  procédaient  sans  doute  de  Tordre  de 
primogéniture.  Placé  auprès  du  duc  d'Alençon,  depuis 
duc  d'Anjou,  Jean  de  Grimbert  jouit  jusqu'à  la  mort 
de  ce  prince,  de  son  estime  et  de  sa  confiance.  Au  mois 
d'avril  iSyS,  il  était  maître  -  d'hôtel  de  ce  duc  (i)  , 
charge  remplie  par  les  maisons  les  plus  distinguées.  Il  est 
qualifié,  dans  l'Etat  de  la  maison  de  ce  prince,  niessire  Jehan 
de  Graimbert.  Il  paraît,  en  1584,  comme  vicomte  de 
Nogentel,  seigneur  de  Belleau,  de  Torcy,  etc.^  capitaine 
et  gouverneur  de  Château-Thierri ,  et  de  la  Ferté- 
Milon ,  conseiller- maître -d'hôtel  du  duc  d'Anjou. 
Henri  IV  ,  qui  l'honorait  de  sa  confiance,  lui  donna 
plusieurs  commissions  honorables  (2).   Il  mourut  dans   un 


dans  Weigel,  tom.  I,  pag.  27,  et  dans  Sicheumocker,  p.  38. 
mais  qui  nous  est  entièrement  inconnue.  Les  armoiries  d'Assche 
sont  aussi  celles  de  la  famille  van  Echaute,  en  Flandre,  des- 
cendante des  sires  de  Grimberge.  Vqye^  Butkens,  le  Nobiliaire 
des  Pays-Bas,  et  d'Hozier,  Armoriai  général. 

(i)  Etat  des  maisons  des  reines  et  princes  de  France,  i  vol. 
in-folio.  Manuscrit  au  cabinet  de  M.  de  Saint- Allais,  p.  590. 

(2)  Voyez  l'histoire  du  duché  de  Valois,  livre  vu,  pag.  683, 
où  il  est  dit  :  «  Après  avoir  pris  une  dernière  résolution  sur  la 
>vdémolition  de  ce  château  (  La  Ferté-Milon),  il  (Henri  IV  ) 
»  adressa  à  cet  effet,  au  sieur  de  Belleau,  la  commission  sui- 
»  vante  : 

Henri,  par  la  grâce  de  Dieu,  roi  de  France  et  de  Navarre, 
à  notre  bien-amé  le  sieur  de  Belleau,  salut  :  Sur  les  diverses 
plaintes  qui  nous  ont  été  ci-devant  faites  par  les  habitants  de 
toutes  les  villes  qui  sont  en  notre  obéissance,  en  l'Ile  de  France, 
des  incommodités  qu'ils  ont  reçues  des  garnisons  établies  par 
nos  ennemis  dans  le  château  de  la  Ferté-Milon,  estimant  être 
nécessaire,  à  présent  qu'il  est  remis  en  notre  obéissance,  d'em- 
pêcher le  cours  de  telles  incommodités,  ce  qui  ne  se  peut  aisé- 
ment se  faire  que  par  la  démolition  et  ruine  entière  de  la  place 
laquelle  d'ailleurs,  inutile  qu'elle  est,  et  presque  inhabitable 
pour  n'être  pas  achevée,  n'apportera  aucun  préjudice,  mais 
beaucoup  de  sûreté  et  commodité  à  nous  et  à  nos  sujets  ;  nous 
avons  commis  et  commettons,  par  ces  présentes,  pour  incon- 
tinent et  sans  aucune  remise  ou  délai,  faire  travailler  à  la  dé- 
moUtion  et  ruine  dudit  château  de  la  Ferté-Milon,  à  laquelle 
nous  voulons  que  les  habitants  des  paroisses  circonvoisines  ,  et 
à  trois  lieues  à  la  ronde  dudit  château  de  la  Ferté-Milon,  soient 
tenus  de  contribuer  selon  les  rôles  et  départements  qui  en  seront 


l6  DE  GRAIMBERG. 

âge  fort  avancé,  en  son  château  de  Belleau,  l'an  1608, 
laissant,  du  mariage  qu'il  avait  contracté  avec  Anne 
Gaultier,  dont  les  armes  sont  :  d'a:{iir,  à  la  croix  d'or, 
cantonnée  :  aux  i  et^^  d'un  cou  de  grue  d"^ argent  ;  aux  2  et 
3,  dhin  trèfle  d^or,  les  enfants  qui  suivent  : 
i.°  Renaut,  dont  l'article  viendra  ; 

Branche  des  vicomtes  de  Nogentel, 

2.°  Antoine,  qui  fonda  la  branche  des  vicomtes  de 
Nogentel,  qui  s'est  divisée  en  plusieurs  rameaux  , 
entr'autres,  ceux  de  Torcy  et  du  Breuil.  Ces 
branches,  qui  subsistent  de  nos  jours,  et  sur  les- 
quelles nous  attendons  des  renseignements  ulté- 
rieurs, ont  formé  des  alliances  distinguées,  parmi 
lesquelles  on  compte  celles  des  maisons  de  Thé- 
mines,  du  Blaisel,  de  Laval  de  Lettancourt,  de 
Méry,  de  Gentil,  de  Saint  -  Luc ,  de  l'Es- 
guisé,  etc.  ,  etc.  De  cette  dernière  était  Jean  de 
lEsguisé,  évéque   de     Troyes,.  qui  ,   réuni   avec 


faits  par  les  présidents  et  trésoriers  généraux  de  nos  finances. 
en  vertu  de  lettres  particulières  que  nous  leur  en  faisons  expé- 
dier à  cet  effet,  usant  en  cela,  du  devoir  de  diligence  que  noi^ 
nous  sommes  promis  de  vous  ;  car  tel  est  notre  plaisir.  Donné 
à  Paris,  le  dixième  jour  d'octobre,  l'an  de  grâce  mil  cinq  cent 
quatre-vingt-quatorze,  et  de  notre  règne^e  sixième. 

Signé  Henry. 

Et  plus  bas,  par  le  Roi,  signé  Potier,  et  scellé  du  sceau  de 
cire  jaune. 

Daniel,  tome  14'^  de  l'Histoire  de  France,  page  29,  à 
l'année  1594,  dit:  «  Sens,  de  concert  avec  le  sieur  de  Belleau, 
son  gouverneur,  en  fit  autant  (se  soumit  au  Roi),  et  ce  gentil- 
homme tut  confirmé  dans  son  gouvernement.  »  On  voit  effec- 
tivement que  dès  l'année  1391,  Jean  de  Grimbert  n'était  plus 
gouverneur  de  Château-Tierri  :  c'était  Pinard,  qui  rendit  la 
ville  aux  Espignols  :  dans  un  ordre  du  22  mars  1595,  donné 
par  Henri  IV  au  trésorier  de  l'épargne,  de  délivrer  à  Jean  de 
Cjrimbert  mille  écus,  pour  avoir  ménagé  la  soumission  de  la 
Kerté-Milon,  il  est  encore  nommé  sieur  de  Belleau.  Du  reste  . 
l'orthographe  de  la  seigneurie  de  Belleau  varie  comme  celle  du 
nom  de  Grimberg  :  on  le  voit  sur  les  cartes  et  dans  les  titres 
que  nous  avons  sous  les  yeux  presque  toujours  écrit  de  façon 
différente. 


DE  GRAIMBKRG.  17 

les  Mole,  chassa  les  Anglais  de  cette  ville  sous 
le  règne  de  Charles  VII.  Jean-François ,  seigneur 
de  Saint-Luc,  en  Normandie,  a  pour  fils  le 
vicomte  de  Graimberg  _,  officier  de  dragons ,  dont 
le  frère  aîné  avait  été  inscrit  aux  pages  du  roi 
avant  sa  mort.  Ces  différentes  branches  ont  cons- 
tamment servi  dans  les  armées  de  nos  rois; 

3.**  Jean,  tué  pendant  les  guerres  civiles; 

4.°  Jean,  prieur  d'Auteuil,   où  il  est  mort  en  1661; 

5.°  Antoinette,  mariée  à  Charles  de  .la  Charnaye, 
seigneur  d'Orgal,  en  Beauce. 

XV.  Renaut  r>E  GRxmBERT ,  ou  de  Graimberg ,  seigneur 
de  Belleau  ,  d'abord  pourvu,  p?.r  le  pape  Sixte  V,àla 
demande  de  Renaut  de  Beaune ,  archevêque  de  Sens, 
primat  des  Gaules,  son  parrain,  du  prieuré  d'Auteuil, 
qu'il  résigna  à  son  frère  Jean,  ci-dessus  rapporté;  fut 
ensuite  gentilhomme  ordinaire  du  roi ,  commissaire  aux 
revues ,  et  trésorier  général  des  finances  en  la  généralité 
de  Soissons(i),  et  mourut  en  son  château  de  Belleau, 
le  28  janvier  1628.  Il  avait  épousé  Anne  de  Niceron, 
dont  les  armes  sont  :  d^a:{ur  ,  au  chevron  d'argent ,  ac- 
compagne  en  chef  de  deux  croissants ,  et  en  pointe  d'une 
tête  de  maure  à  collier  et  pendants  d'oreille  ,  le  tout  du 
même,  11  eut  de  ce  mariage  : 

i.°  Charles,  dont  l'article  suit; 

2.®  Jean,  qui  porta  d'abcrd  les  armes,  et  fut  en- 
suite pourvu  du  prieuré  d'Auteuil ,  où  il  mourut 
l'an  1666; 

3.°  Jeanne,  mariée  à  François  de  Fauvilliers,  sei- 
gneur de  Moutiers,  près  Château-Thierri,  main- 
tenu dans  sa  noblesse,  par  arrêt  du  24  octo- 
bre 1669  ; 

4.®  Madelaine  ,  religie'jse  aux  Hospitalières  de  Crépy, 
en  Valois. 

XVI.  Charles  de  Graimberg,  I"  du  nom,  sei- 
gneur de   Belleau  ,   d'abord  cadet   au  régiment  des  gardes, 


(i)  Un  armoriai  manuscrit  de  cette  généralité,  lequel  est 
entre  nos  mains,  donne  à  ce  Renaut,  ou  à  l'un  de  ses  descen- 
dants, les  armes  pleines  d'Assche,  c'est-à-dire  à  Xdifasca  et  au 
sautoir. 


1 8  DE  GRAIMBERG. 

en  la  compagnie  de  M.  de  Busenval ,  son  cousin-germain  ; 
puis  gendarme  de  la  garde  et  gentilhomme  ordinaire  du 
Roi.  11  assista  à  l'assemblée  de  la  noblesse  ,  lors  de  la  con- 
vocation des  états,  le  22  février  1649,  sous  la  qualité  de 
chevalier ,  seigneur  de  Belleau  ,  et  fut  maintenu  en  ladite 
qualité  en  1 661.  Il  mourut  en  son  château  de  Belleau,  en 
1673.  Il  avait  épousé,  le  20  juin  1643  ,  Françoise  de 
Vassan  (i),  dont  les  armes  sont  :  d'azur ,  au  chevron  d'or 
accompagné  en  chef  de  deux  roses  d'argent ,  et  en  pointe 
dune  coquille-  du  même.  Elle  était  fille  de  Nicolas  de  Vas- 
san ,  seigneur  de  Puisieux ,  vicomte  d'Aubilly,  maître 
d'hôtel  du  roi,  mestre-de-camp  et  gouverneur  de  Pont- 
à-Mousson ,  et  de  Madelaine  Renée  Lamiraut  du  Bou- 
chet.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.**  François,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Louis ,    prieur    de    Saint-Marceau-lès-Orléans  ; 

3.°  Anne  (2),  mariée,  i.*  le  2  décembre  1664, 
à  Louis,  vicomte  de  Sugny,  lieutenant-colonel 
du  régiment  de  cavalerie  de  la  Valette,  qui  portait 
pour  armes  :  d'argent ,  à  la  bordure  d'a:{ur  ;  au 
tronc  à  cinq  nœuds  de  gueules  ,  trois  dessus,  deux 
dessous  y  brochant  sur  le  tout.  Il  était  fils  de  Phil- 
bert  de  Sugny,  chevalier,  seigneur  de  Sugny, 
de  Chappe  ,  du  Mont-Saint-Martin ,  etc.  ,  gen- 
tilhomme ordinaire  de  la  chambre  du  Roi,  et  de 
Jeanne  Danois  de  Geoffreville  ;  2.°  à  Antoine 
du  Blaisel,  dont  les  armes  sont:  écartelé  :  aux 
un  et  quatrCjd'' hermine,  à  six  losanges  de  gueules  en 
fasce;  aux  deux  et  trois,d''or,  à  trois  bandes  d'azur; 
était  lieutenant  du  Roi  du  château  de  Sedan  ; 

j.."  Françoise,  i      ..   .  v  t  » 

5.»  Marii         (  rehgieuses  a  Longpre  ; 

6.°  Charlotte,  religieuse  au  Charme. 

XVII.  François  de  Graimberg,  seigneur  de  Bel- 
leau, du  Breuil,  de  Carmignolles,  d'Hacqueville ,  de 
Fontenelles,   etc.,  d'abord  mousquetaire  du   Roi,   servit 


(i)  Voyez  d'Hozier,  reg.  I"',  partie  2,  page  607,  où  il  est 
nommé  de  Grainhert. 

(2)  Le  père  An^^elme ,  Histoire  des  Grands-Officiers  de  la 
Couronne,  lom.  VIII,  pag.  874,  écrit  Anne  de  Grimbert. 


DE  GRAIMBERG.  19 

en  cette  qualité  à  l'expédition  de  Candie,  en  1669;  fut 
ensuite  lieutenant  de  la  compagnie  du  vicomte  de  Sugny, 
son  beau-frère,  au  fégiment  de  la  Valette,  cavalerie; 
fit  les  campagnes  de  1672  à  1678;  fut  élu  commandant 
de  rarrièrerban  du  bailliage  de  Château -Thierri,  en 
1689;  puis,  Tan  1691,  lieutenant  commandant  l'escadron 
de  la  noblesse  de  V Isle-de-France  ;  épousa  Marie  Carrier, 
dont  les  armes  sont  :  d'azur,  au  chevron  d'or,  accompa- 
gné en  chef  de  deux  roses,  et  en  pointe  d'un  gland,  le  tout 
du  même.  Elle  était  fille  de  Louis  Carrier,  conseiller  ho- 
noraire au  présidial  de  Château-Thierri.  Il  mourut  le 
14  mai  1723  ,  en  son  château  de  Belleau.  Ses  enfants 
furent  : 

I .°  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Renaut,    entré    au    régiment    des    gardes,    en 

171 3,     tué,    étant    capitaine    de    grenadiers,    au 

siège  de  Philisbourg,  en  1734. 

XVIII.  Charles  de  Graimberg  ,  II"  du  nom  ,  sei- 
gneur de  Belleau,  d'Hacqueville,  Fontenelles,  du  Breuil, 
Carmignolles,  né  l'an  1680,  fut  reçu,  en  1694,  page 
du  roi  Louis  XIV  en  sa  grande  écurie.  Se  retira  du  ser- 
vice, brigadier  des  mousquetaires,  après  nombre  de  cam- 
pagnes, étant  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis.  Il  mourut  en  son  château  de  Belleau,  en 
1748.  Il  avait  épousé,  en  1735,  Gillette  de  Sugny,  fille 
de  Philbert,  vicomte  de  Sugny,  dont  les  armes  sont  : 
d'argent,  à  la  bordure  d'a:{ur  ;  au  tronc  à  cinq  nœuds  de 
gueules,  trois  dessus^  deux  dessous,  brochant  sur  le  tout. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.** Louis-Charles,  seigneur  de  Belleau,  Fonte- 
nelles, etc.,  entré,  l'an  1764,  au  régiment  du 
Roi,  infanterie;  marié,  l'an  1770,  avec  Fran- 
çoise le  Moigne  de  Rœuve,  fille  aînée  de  M.  le 
Moigne  de  Rœuve  ,  seigneur  de  Béaucourt  et 
autres  lieux,  dont  les  armes  sont:  d'argent,  au 
chevron  de  gueules,  accompagné  en  chef  de  deux 
roses  du  même,  et  en  pointe  d'une  merlette  de  sable . 
Il  mourut  sans  postérité,  en  la  ville  de  Nancy, 
lan  1776.  Ses  biens  passèrent  à  son  frère,  dont 
on  va  parler  ; 

2."  Gilles-François,  dont  l'article  suit. 


20  t)t:  GRAIMBERG. 

XIX,  Gilles  -  François  de  Graimberg  ,  vicomte  de 
Vausiin,  ancien  seigneur  de  Belleau ,  Hacqueville ,  la 
Croix  ,  Puisieux  ,  Beaucourt  ,  Saint-Gengoulph  ,  Paars  , 
Salsogne,  etc. ,  etc.  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis  ,  naquit  au  château  de  Belleau,  en 
1748.11  entra  au  régiment  du  Roi,  infanterie,  l'an  1764; 
fut  nommé,  en  1787,  syndic  du  clergé  et  delà  noblesse 
du  bailliage  de  Château-Thierri  ;  puis,  l'an  1789,  dé- 
puté de  la  noblesse  du  même  bailliage  aux  ëtats-généraux  ; 
a  porté  les  armes  pendant  une  partie  de  la  guerre  de  la 
révolution,  d'abord  dans  la  compagnie  de  la  noblesse  de 
Champagne,  puis  comme  capitaine  au  régiment  de  Dil- 
lon.  11  a  épousé,  i.°  Anne  le  Moigne  de  Rœuve ,  fille 
cadette  de  M.  le  Moigne  de  Rœuve,  seigneur  de  Beau- 
court,  dont  les  armes  sont  :  d'argent^  au  chevron  de  gueules^ 
accompagné  en  chef  de  deux  roses  du  même  et  en  pointe 
d'une  merlette  de  sable  ;  2.®  en  1808,  mademoiselle  de 
Mornay  de  Hangest  ,  fille  de  M.  de  Mornay,  comte  de 
Hangest  ,  seigneur  d'Estrepilly  ,  dont  les  armes  sont  : 
écartelé:  aux  1  et  4,  burelés  d'argent  et  de  gueules,  au-  lion 
morné  de  sable^  couronné  d'or,  brochant,  qui  est  de  Mor- 
nay ;  aux  2  et  3.  d'argent,  à  la  croix  de  gueules,  chargée 
de  cinq  coquilles  d'or,  qui  est  de  Hangest.  U  a  eu: 

Du  premier  lit: 

I  ."^  François-Mathieu  de  Graimberg,  chevalier  des 
ordres  royaux  militaires  de  Saint-Louis  et  de  la 
Légion-d'Honneur ,  élevé  à  Fécole  militaire  de 
Rebais.  Il  a  servi  pendant  une  grande  partie  de 
la  guerre  de  la  révolution  ,  volontaire,  d'abord 
dans  la  compagnie  de  la  noblesse  de  Champagne, 
et  dans  les  chasseurs  nobles  de  Damas,  en  1792, 
1793  et  1794;  sous-lieutenant  au  régiment  du 
maréchal  de  Broglie,  puis  successivement  au  ré 
giment  des  hussards  de  Blaukenstein  et  du  prince- 
évéque  de  Saltzbourg  ;  il  est  aujourd'hui  chef  d'es- 
cadron dans  rétat-major.  De  son  mariage  avec 
Aihénaïde  Oudan  de  Blanzy,  dont  les  armes  sont: 
d'a:{ur,  au  chevron  d'or  acccompagné  en  chef  de 
deux  roses,  et  en  pointe  d'un  lionceau,  le  tout  du 
même;  tille  de  M.  Oudan  de  Blanzy,  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Il  a  eu  : 
(1.  Athénaïde  de  Graimberg, 


DE  GRAIMBERG.  21 

b.  N...  de  Grimberg,  morte  enfant, 

c.  Leontine  de  Graimberg, 

d.  Clara  de  Graimberg. 

2.°  Louis-Charles- François,  élevé  à  l'école  royale 
militaire  de  Rebais.  lia  servi  pendant  une  grande 
partie  de  la  guerre  de  la  révolution,  d'abord 
comme  volontaire  dans  la  compagnie  de  la  no- 
blesse de  Champagne,  dans  les  chasseurs  nobles 
de  Damas,  puis  en  qualité  *de  sous-lieutenant  au 
régiment  de  Mortemart; 

3.**  Dominique-Louis  de  Graimberg,  élevé  à  l'école 
royale  militaire  de  Rebais.  lia  servi  pendant  une 
grande  partie  de  la.  guerre  de  la  révolution,  d'a- 
bord comme  volontaire  dans  la  compagnie  de  la 
noblesse  de  Champagne  et  dans  les  chasseurs 
nobles  de  Damas  ;  ensuite  fourrier  des  volontaires 
au  régiment  de  Vioménil,  officier  dans  la  cava- 
lerie noble  de  monseigneur  le  prince  de  Condé. 
Il  est  aujourd'hui  conseiller  intime  de  légation 
de  S.  A.  R.  le  grand  duc  de  Bade.  lia  épousé, 
en  1 8oo,  Amélie  de  Budberg,  dont  les  armes  sont  ; 
d'a:^ur,  à  une  chaîne  de  7  anneaux  d'argent  en 
fasce;  fille  d'Alexandre  de  Budberg  (i),  lieute- 
nent-général  des  armées  prussiennes,  grand'croix 
de  l'aigle  rouge,  etc.  Il  a  de  ce  mariage  ; 

Sophie  de  Graimberg; 

4.''  Jean  (François-Philibert)  de  Graimberg,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
élevé  à  l'école  royale  militaire  de  Rebais.  Il  a 
servi  pendant  une  partie  des  guerres  de  la  révo- 
lution, d'abord  comme  volontaire  en  la  compa- 
gnie de  la  noblesse  de  Champagne,    puis  cadet 


(i)  La  maison  de  Budberg,  une  des.  plus  illustres  de  la  Li- 
vonie  et  de  la  Courlande,  est  westphalienne  d'origine  :  lors 
de  la  conquête  de  la  Prusse  par  les  chevaliers  teutons  au  trei- 
zième siècle,  une  branche  s'y  établit  et  forma  plusieurs  rameaux  : 
elle  s'est  éteinte  dans  la  Westphalie  vers  la  fin  du  dix-septième 
siècle  :  elle  subsiste  encore  aujourd'hui  dans  le  Nord  avec  éclat. 
Le  général  de  Budberg,  dont  il  est  ici  question,  était  cour- 
landais  :  sa  fille  aînée  avait  épousé  le  comte  de  Dohna,  général- 
major  prusqcn.  de  l'illustre  maison  des    Bourgra.les  de  Dohna. 


22  I^U  THON. 

aux  régiments  du  maréchal  de  Broglie  et  de  Dil- 
lon;  il  est  aujourd'hui  capitaine  retiré  ; 

S.**  N de  Graimberg,  mort  dès  sa  naissance; 

6.*  Henriette  de  Graimberg. 

Armes  :  D'or,  à  la  fasce  d'azur,  au  sautoir  de  gueules, 
brochant  sur  le  tout;  sur  le  tout,  d'azur,  à  trois  besanis 
d'or.  Tenants  :  deux  anges  de  carnation,  habillés  de  tu- 
niques d'azur,  brodées  d'or.  L'écu  timbré  d'un  casque 
taré  de  profil,  orné  de  ses  lambrequins  et  sommé  d'une 
couronne  de  vicomte.  Cimier  :  un  griffon  issant  de 
gueules. 


DU  THON,  noble  et  ancienne  famille  de  Normandie , 
connue  dès  l'an  1180,  que  plusieurs  gentilshommes  de 
ce  nom  se  croisèrent  sous  Philippe  Auguste,  et  furent 
admis  dans  les  tournois. 

Jean  du  Thon,  fut  du  nombre  des  seigneurs  qui  , 
avec  les  comtes  d'Harcourt  et  d'Aumale,  furent  otages 
du  roi  Jean  en  Angleterre,  conformément  au  traité  de 
Bretigny,  en  i36o. 

De  Jean  du  Tkorij  sont  descendus  les  sieurs  du  Thon, 
établis  dans  la  province  de  Normandie,  à  Cherbourg, 
Caen  et  Rouen,  ainsi  que  différentes  terres  et  châteaux 
dont  ils  étaient  seigneurs,  comme  Molineaux,  Montcar- 
ville,  leQuesnay,   Bouville,  etc. 

On  n'a  pu,  par  suite  des  troubles  civils  et  des  guerres 
de  Normandie,  et  par  la  dispersion  des  branches  de  cette 
famille,  en  remonter  la  filiation  au  delà  de  : 

I.Jean-Caude  du  Thon,  qui  vivait  à  Rouen,  en 
1  5oo;  il  épousa  Marie  Sautereau  de  Villiers,  dont  il  eut 
quatre  fils  : 

I.'' Jean  du  Thon,  héritier  des  biens,   selon  la    cou- 
tume de  Normandie  ;  qui  resta  en  France  ; 
2."  Jean-François,  dont  l'article  suit; 
3.°  Charles  du  Thon  ,  1  qui  furent  s'établir  en 
4."  Henri  du  Thon,       )  Angleterre. 

II.  Jean  -  François  du  Thon,  sortit  de  France,  et 
vint  s'établir  en  Suisse,  en  1537;  il  eut  beaucouj?  de  con- 
naissances dans    les    sciences,     et  fut    très-versé  dans   la 


DU  THON.  23 

théologie.  Ayant  reçu  les  principes  de  la  religion  re'for- 
mee,  peu  de  tems  après  son  arrive'e,  il  fut  établi  sei- 
gneur-ministre de  cette  religion  dans  la  petite  ville 
d'Yverdun ,  au  pays  de  Vaud.  Il  e'pousa  demoiselle 
Claude  de  Jentai,  et  fut  le  chef  de  la  branche  encore 
existante  en  Suisse ,  laquelle  fut  reçue  à  la  bourgeoisie 
d'Yverdun,  en  1590.  Il  eut  pour  fils  : 

III.  Jean  du    Thon  ,   qui  épousa   demoiselle    Pernette 
de  Saint-Thomas,  dont  il  eut  : 

i"  Claude  du  Thon,  qui  s'allia  avec  Jeanne  de  Pil- 
lichody,  et  fut  père  de  Jean  du  Thon,  tué  au 
service  ; 

2**.  Jean-François  du  Thon,  né  en  1618  ; 

3"".  François  du  Thon,  dont  l'article  suit; 

4.''  Claude  du  Thon,  né  en  1626; 

5.°  Barbille  du  Thon,  née  en  1622  ; 

6,"  Susanne  du  Thon,  née  en  1623  ; 

y.*'  Madelaine  du  Thon,  née  en  i63i  ; 

8.°  Jeanne  du  Thon,  née  en  i632; 

9.°  Susanne  du  Thon,  née  en  i636. 

IV.  François  du  Thon,-  né    en    [620,     épousa    Eiien- 
nette  de  Perrin.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

i.°  François-Louis,  dont  Farticle  suit; 

2.**  Jean-Jacques  du  Thon,   né  en    i653,   père  de  : 

a.  Jean-Louis  du  Thon,  né  en  1689; 

b.  Rose  du  Thon,  née  en  1677; 

c.  Rose-Marguerite  du  Thon,  née  en  1686; 

.    d.  Susanne-Catherine  du   Thon,   née  en  1691  ; 
e.  Jeanne-Urbaine    du     Thon,    née  en    1692; 

3.°  Isaac  du  Thon,  né  en  1659  ; 

4.^*  Humbert  du  Thon,  né  en  1661  ,  marié  avec 
noble  Verene  de  Hallet,  qui  le  rendit  père  de 
François-Samuel  du  Thon,  né  en  1682  ; 

S."  Abraham-Maximilien  du  Thon,  né  en  1670  ; 

ô.°  Albert- Louis  du  Thon,  né  en  1672  ; 

7.°  Jeanne-Marie  du  Thon,  née  en  1654; 

8.°  Susanne-Françoisedu  Thon,  née  en  i656; 

9.°  Anne-Judith  du  Thon,  née  en  1664. 

V.  François- Louis     du    Thon,     I"""    du    nom,    naquit 
en  i65o.  Il  eut  pour  enfants: 


24  DU  THON. 

I."  François-Louis,  dont  l'article  suit; 

2."  Jacob,  dont  Tarticle  suivra  après    celui  de  son 

frère  ; 
3.°  Jean  -  Rodolphe  ,      rapporté     après    ses      deux 

aînés; 
4.°  Anne-Marguerite  du  Thon,  ne'e  en  1672  ; 
5."  Madelaine  du  Thon,  née  en  1674; 
6.°  Anne-Esther  du  Thon,  née  en   1670  ; 
7.°  Françoise  du  Thon,  née  en  1680; 
8.°  Elisabeth  du  Thon,  née  en  1682; 
9.°  Susanne  du  Thon,  née  en  i683. 

VI.  François  -  Louis  du  Thon,  II*  du  nom,  né 
l'an  1668,  marié  avec  demoiselle  Mayor  de  LuUy , 
dont  sont  issus  : 

I.''  Etienne-Louis  du  Thon,  né  en  1696  ; 

2."  Antoine-Louis  du  Thon,    né  en    171 1,  capitaine 

au  service  de  Russie;   à  son  retour,   magistrat  à 

Yverdun  ; 
3.**  Catherine-Henriette    du    Thon,    née    en     1704; 
4.**  Claude-François,  né  en  171 6  ; 
S.'*  Louise-Susanne  du  Thon,  née  en  1707  ; 
6.°  Marguerite-Catherine    du    Thon,   née  en    1709. 

VI.  Jacob  DU  Thon,  né  en  1678.  Il  voyagea  de  bonne 
heure,  et  entra  au  service  du  roi  Guillaume,  dans  la 
compagnie  du  lord  Gallouwai,  en  1695;  fut  fait  prison- 
nier en  1696.  Son  frère  Tobligea  à  quitter  le  service 
en  1697,  et  alla  à  sa  rencontre  à  Paris.  Ils  séjournèrent 
chez  M.  le  comte  de  Matignon,  qui  était  fort  attaché  à 
cette  famille ,  et  engagea  Jacob  du  Thon  à  entrer  au 
service  de  S.  M.  le  roi  de  France,  dans  la  compagnie 
colonelle  des  gardes  suisses.  Après  avoir  quitté  le  ser- 
vice, il  fut  assesseur  baillival  à  Yverdun,  et  s'allia  avec 
noble  demoiselle  Julie  Cornillat  de  Nions,  fille  de  M.  Cor- 
nillat,  seigneur  de  Dullit.  Il  eut  un  cheval  tué  sous  lui 
à  la  bataille  de  Philmirguen,  et  obtint  ensuite  la  sur- 
vivance de  lieutenant  baillival.  Ses  enfants  furent: 

I.**  Jean-François-Bénédict  du  Thon,   né  en    1705, 
magistrat;  il  fut  père  de  : 

a.  Amédée-Jacques    du   Thon  ,    né    en    1738  ; 

b.  Adam-Emmanuel    du  Thon,    né  en    1740; 


DU  THON.  25 

c.  Catherine-Elisabeth  du  Thon  ,  née  en  1782; 

d.  Anne-Elisabeth  du  Thon,  née  en  lySS  ; 

e.  Jeanne-Françoise-Elisabeth   du     Thon ,    née 
en  1735  ; 

/.  Louise-Catherine-Elisabeth    du    Thon  ^   née 

en  1736  ; 
g.  Marie-Elisabeth  du  Thon,  née  en  1739; 
h.  Elisabeth-Marie-Susanne     du    Thon ,     née 

en  1741  ; 

2.*'  Isaac-Barthélemi -Samuel  du  Thon  ,  né  en 
1709,  directeur  de  la  compagnie  hollandaise  aux 
Berbices;  il  fut  père  de  Rodolphe- Louis-Samuel, 
né  en  1747,  vivant  en  181 8  retiré  du  service  de 
Prusse,  avec  le  grade  de  lieutenant-colonel  ; 

3.*'  François-Louis  du  Thon ,  né  en  1708  ,  officier 
au  service  de  France; 

4.**  Sigismond-Marc-Antoine  du  Thon,  né  en 
1712; 

5.°  Antoine-Denis  du  Thon,  né  en  1713,  officier 
en  Allemagne; 

6.**  Jean-Nicolas  du  Thon,  né  en  171 5  ; 

7.*  Jeanne-Madelaine  du  Thon,   née  en    1707; 

8.°  Julie  du  Thon,  née  en  1710  ; 

9.°  Marianne  du  Thon,  née  en  1 72 1 . 

VI.  Jean-Rodolphe  du  Thon,  né  en  i685,  officier 
de  dragons ,  a  eu  plusieurs  chevaux  tués  sous  lui  à  la 
bataille  de  Philmirguen  ,  et  fut  magistrat.  Il  épousa  noble 
demoiselle  Camille  Perret  de  Vevey,  au  canton  de  Vaud. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Jacob  du  Thon,  né  en  171 6,  employé  de  la 
compagnie  hollandaise  des  Indes  à  Batavia  ; 

2.'^  Charles-Louis- Rodolphe,  dont  l'article  suit; 

3.°  Jean-Rodolphe  du  Thon,  né  en  1734; 

4.°  Marianne   du   Thon,   née   en    1721  ; 

5.°  Jeanne-Susanne  du  Thon,  née  en  1723  ; 

6.°  Françoise-Camille-Catherine  du  Thon,  née 
en  1730; 

7.®  Julie-Marguerite  du  Thon,  née  en  1732. 

VII.  Charles-Louis-Rodolphe  du  Thon,  né  en  1719, 
épousa  noble  Charlotte  de  Hennezelle  de  Souville,  dont 
sont  issus  : 


26  DU  THON. 

1  .•*  Jean-Rodolphe  du  Thon,  né  en  lySo  ,  vivant  en 
1818,  membre  du  grand  conseil  du  canton  de 
Vaud,  lieutenant  du  conseil  d'état  à  Yverdun, 
marié  avec  noble  Marianne  Cornillat  de  Saint- 
Bonnet,  dont  il  eut  : 

a.  Charles-Denis-Jean-Francois  du  Thon ,  né 
en  1788,  officier  de  cavalerie  au  service  du 
roi  de  Wurtemberg.  Il  a  fait,  en  qualité 
d'aide-de-camp  du  général  Seckendorf,  les 
campagnes  de  i8o5,  1806  et  1807;  il  vit  en 
1818  ; 

b.  Antoine-Beat- Albert  du  Thon,  né  en  1791: 
il  est  capitaine  d'une  compagnie  d'élite  de 
son  canton  ; 

c.  Antoinette -Charlotte-Françoise  du  Thon , 
née  en  1786  ,  mariée  à  noble  Henri  de  Vos; 
vivante  en  18 18; 

2.*  Denis-Louis  du  Thon,  officier  en  Prusse; 
3.°  Charles- François,  dont  l'article  suit  ; 
4.°  Marie-Julie  du  Thon,  née  en  175 1  ; 
5.°  Rose  du  Thon,  née  en  1759. 

VIII.  Charles-François  du  Thon,  né  en  1757,  offi- 
cier au  service  de  Piémont ,  retiré  ensuite  à  sa  cam- 
pagne de  Clindy ,  et  conseiller  à  Yverdun  ,  a  épousé , 
i.°  noble  demoiselle  de  Rochemondet  ;  2.°  noble  de- 
moiselle Catherine  Pernette  de  Ta  Corbière.  lia  eu  pour 
enfants  : 

Du  premier  lit: 

i.°  Anne  du  Thon,  née  en  1786,  mariée  en  1804 
avec  Frédéric-Louis  de  Boileau-de-Castelnau  de 
Nismes  ,  capitaine  d'artillerie,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  fils  de  Charles 
de  Boileau  de  Castelnau ,  capitaine  au  régi- 
ment de  Normandie,  et  de  Catherine  de  Ver- 
gèse  d'Aubussargues; 

Du  second  Jit  : 

2.**  Charles- François  du  Thon,  né  en  i8o3,  qui 
(en  18 18)  fait   ses  études  à   l'académie  de  Genève. 

3.°  Adèle-Charlotte-Aimée  du  Thon,  née  en  1791, 
mariée  à  Charles-Pierre  des  Vignes,  seigneur 
de  Giorins  et  autres  lieux.    Elle    vit    en     181 8. 


DU  BOIS  DE  SAINT-MANDÉ.  27 

La  famille  du  Thon  possède  à  Bouvillars,  district  de 
Grandson,  canton  de  Vaud,  en  Suisse,  depuis  près  de 
deux  cents  ans,  des  biens-fonds  considérables .  Cette 
famille  a  aussi  acquis  la  bourgeoisie  depuis  Tan  1684; 
quelques-uns  de  ses  membres  ont  pris,  la  qualité  de 
baron. 

Armes  :  écartelé  :  aux  i  et  4,  d'argent^  à  trois  mer- 
lettes  de  sable;  au  chef  d'azur,  chargé  d'une  croisette 
d'or  ;  aux  2  et  3,  d'azur,  à  trois  croissants  adossés  d'or. 
L'écu  timbré  d'un  casque  de  chevalier,  orné  de  ses  lam- 
brequins, et  sommé  d'une  couronne  de  baron.  Devise  : 
Dant  adversœ  decus. 


DU  BOIS  DE  SAINT-MANDE;  famille  des  plus  an- 
ciennes du  Poitou. 

I.  Hélie  DU  Bois,  I"  du  nom,  chevalier,  sire  des 
Chastelliers ,  épousa,  vers  l'an  1 1580,  Isabeau  de  Gour- 
ville,  avec  laquelle  il  vivait  en  i3o4.  Elle  était  fille  de 
Gui  de  Gourville,  chevalier,  seigneur  de  l'Estang,  en 
Limosin,  et  de  Hilaire  Bouchard  de  Pauléon,  et  sœur 
puînée  de  Jeanne  de  Gourville,  dame  de  l'Estang, 
femme  de  Hugues  de  Vivonne,  sei  neur  de  Fors  ,  fils  de 
Hugues  de  Vivonne,  seigneur  de  Fors,  et  de  Jeanne  de 
Montendre.  Cette  alliance,  avec  la  maison  de  Gourville, 
une  des  plus  anciennes  de  l'Angoumois,  connue  depuis 
l'an  1000,  désigne  assez  le  rang  distingué  que  tenait  la 
maison  du  Bois  dès  le  treizième  siècle  ;  et  les  qualités 
du  contractant  prouvent  qu'il  ne  le  cédait  point  en  puis- 
sance^ en  illustration  et  en  ancienneté,  à  l'illustre  race 
à  laquelle  il  s'alliait.  On  en  peut  juger  encore  par  l'acte 
de  i3o4,  rapporté  ci-après,  par  lequel  il  appert  qu'Hélie 
du  Bois,  et  Isabeau  de  Gourville,  eurent  pour  en- 
fants : 

1 .°  Hélie,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Isabeau  du  Bois,  mariée,  par  contrat  du  der- 
nier janvier  i3o4,  avec  Jean  Fichier,  écuyer  de 
Tancienne  maison  de  la  Roche-Fichier,  près 
Saint-Maixent,  en  Foitou.  A  ce  contrat,  reçu 
par     Brun,     notaire    à   Melle,     furent     présents, 


28  r)LI  BOIS  DE  SAINT-MANDÉ. 

Hélie  du  Bois,  père  de  la  future,  Hugues  de 
Vivonne,  chevalier,  sire  de  Fors  ;  Tranchant  de 
Saint-GelaiSj  Jean  Chabot  et  Emery  de  Nossay, 
écuyers. 

II.  Hélie  DU  Bois_,  II®  du  nom,  dit  aussi  Héliot  et 
Eliotj  écuyer,  est  qualifié  sire  du  Port,  dans  le  contrat 
de  mariage  de  sa  sœur,  du  Si  janvier  i3o4.  Il  souscrivit 
un  acte  en  i38i,  étant  alors  dans  un  âge  fort  avancé, 
et  eut  pour  fils  : 

III.  Hélie  DU  Bois,  III^  du  nom,  chevalier,  sire  du 
Port,  qui  fit  le  dénombrement  de  cette  seigneurie,  le  i5 
mars  i388.  Il  épousa,  vers  l'an  1400,  Jude  de  la  Roche- 
Andri ,  veuve  de  lui  en  1448,  dont  il  eut  entr'autres 
enfants  : 

i.°  Paonnet,  dont  l'article  suit; 

2.°  Jean  du  Bois,  écuyer,  à  qui  Jude  de  la  Roche- 
Andri,  sa  mère,  fit  une  donation,  par  contrat 
du  29  janvier  1448,  reçu  par  Joachim  de  la 
Coussaye,  notaire  à  Fontenai-le-Comte  ; 

3.°  François  du  Bois,  chevalier,  seigneur  de  Chau- 
gillon,  qui  fut  présent  à  la  donation  faite  à  Jean 
du  Bois,    par  Jude  de  la  Roche-Andri,   en    1448. 

IV.  Paonnet  du  Bois,  écuyer,  seigneur  du  Port , 
épousa,  par  contrat  du  29  octobre  1433,  reçu  par  Col- 
lats,  notaire  à  Taillebourg,  demoiselle  Marguerite  de 
Touttesans,  dame  des  Portes,  fille  de  messire  Jean  de 
Touttesans,  chevalier,  seigneur  de  Champ-Dolent  et  de 
Coutré,  et  de  dame  Marguerite  de  Rasseiis.  De  ce  ma- 
riage sont  issus  : 

I .°    Guiot,dont  l'article  suit  ; 

2.*'  Hélie  du  Bois,  chevalier  de  Saint-Jean-de- 
Jérusalem,  commandeur  de  Beauvais,  de  Bai- 
gneux,  et  de  Saint-Jean-du-Perot,  de  la  Ro- 
chelle ; 

3.°  Jean  du  Bois,  prêtre,  curé  de  Montiers-sur- 
Chantemerle. 

V.  Guiot  du  Bois,  écuyer,  seigneur  du  Port  et  des 
Portes,  épousa,  par  contrat  du  22  juin  1446,  Jeanne 
Bonnet,  iiUe  de  messire  Jean  Bonnet  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Chapelle-Bertrand,  et  de  dame  Marie  de 
Vivonne;   rendit  hommage,     aveu     et  dénombrement   de 


DU  BOIS  DE  SAINT-MANDÉ.  29 

ses  seigneuries  les  24  mai  et  2  janvier  1465,  et  16  mars 
1468  ;  partagea,  avec  ses  frères,  les  successions  pater- 
nelle et  maternelle,  le  17  mars  1469,  et  ne  vivait  plus 
le  21  août  1482,  que  sa  veuve  fit  faire  l'inventaire  des 
effets  et  meubles  délaissés  par  son  mari.  Ils  eurent 
pour  fils  : 

VI.  Louis  DU  Bois,  ecuyer,  seigneur  du  Port  et  des 
Portes,  mineur,  et  sous  la  tutelle  de  sa  mère,  le  21  août 
1482.  Il  épousa,  i.°  par  contrat  du  3  février  1492,  signé 
Guillemet,  notaire  à  Saint-Jean-d'Angéli ,  Marguerite 
Bouchard  d'Aubeterre,  dont  les  deux  sœurs  épousèrent 
Robert  de  la  Roche-Andri,  et  Gui  de  Mortemer,  fille 
de  messire  Antoine  Bouchard ,  seigneur  d'Aubeterre, 
et  de  dame  Hélène  du  Pui-du-Fou;  passa  un  vidime 
pour  la  réformation  des  formes  d'une  transaction,  du  18 
juillet  1493,  avec  Eustache  de  Montberon ,  chevalier, 
vicomte  d'Aunai;  épousa,  2.*'  par  dispense  du  20  fé- 
vrier 1497,  demoiselle  Louise-Françoise  du  Bois,  sa  pa- 
rente, fille  de  messire  Jousselin  du  Bois,  chevalier, 
seigneur  de  Chabanes,  d'Auges  et  de  Montmorillon , 
conseiller,  panetier  et  chambellan  du  Roi,  son  maré- 
chal-des-logis,  bailli  des  montagnes  d'Auvergne.  De  ce 
dernier  mariage  sont  issus  : 

i.°  Charles  du  Bois,  marié  avec  Jacquette  le  Ma- 
réchal, dont  il  n'eut  point  d'enfants  ; 

2.°  Philippe  du  Bois,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Jean  du  Bois,  marié  avec  Jeanne  Berland,  de 
la  maison  de  la  Guittonnière.  Il  vivait  le  5  oc- 
tobre i556,  et  fut  l'auteur  de  la  branche  de 
Ferrières  ; 

4.°  Louise  du  Bois,  mariée,  par  contrat  du  21 
juin  i568,  à  Maihurin  de  Saint-Gelais,  de  Tan- 
cienne  et  illustre  maison  de  Lesignem,  seigneur 
de  Paultrot. 

VII.  Philippe  DU  Bois,  I"  du  nom,  ecuyer,  sei- 
gneur du  Port  et  des  Portes;  partagea,  avec  ses  frères 
et  sœurs  le  10  juin  i552,  et  avec  Jean  du  Bois,  son 
frère  puîné,  le  5  octobre  i556.  Il  épousa  demoiselle 
Jacquette  Prévost,  de  la  maison  de  la  Mortaignière, 
qui  étant  veuve,  transigea,  le  26  avril  1600,  avec 
Charles    du    Bois,    écuver,    sieur  de    Ferrières,    curateur 


3o  *  DU  BOIS  DE  SAINT-MANDÉ. 

de    Philippe  du   Bois,  fils  dudit  défunt  son  mari.  De  leur 
nnariage  sont  issus  : 

I .°  Philippe,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Renée  du  Bois,  mariée  au  sieur  de  Cornioux  ; 
3.°  Jacquettedu  Bois,  mariée  au  sieur  de   Ligourre 
de  Mornai. 

VIII.  Philippe  DU  Bois,  11°  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur du  Port  et  des  Portes,  partagea  avec  ses  oncles, 
les  domaines  et  héritages  de  la  maison  noble  du  Port  et 
des  Portes,  le  i3  mars  i6oo.  Il  épousa,  par  contrat  du 
2  octobre  1609,  signé 'Perrin,  notaire  à  Preuilli,  de- 
moiselle Claude  de  Villemor,  fille  de  René  de  Villemor, 
d'une  ancienne  maison  de  Champagne,  et  de  Jeanne 
Ancellon  de  Chaize.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1.°  Jacques,  dont  l'article  suit; 

2.°  Charles,  mort  sans  avoir  été  marié. 

IX.  Jacques  du  Bots,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
du  Port  et  des  Portes,  épousa,  par  contrat*  du  4  jan- 
vier 1634,  Susanne  d'Abillon,  des  seigneurs  de 
Beaufief  et  la  Leigne,  près  Saint-Jean-d'Angéli.  De  ce 
mariage  sont  issus-: 

I .°  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2.*'N....   du    Bois,    écuyer,     seigneur   des   Landes, 
père  de  : 

a.  Jacques  du  Bois,  chevalier,  seigneur  des 
Landes,  marié  avec  Marie  du  Vigier,  veuve 
avant  le  i"  avril  1723  , 

b.  Angélique  du  Bois,  )  . ,  ^ 
xyr    •    j     D  •            i  non  mariées  en  1723. 

c.  Marie  du  Bois,  )  ' 

X.  Jacques  du  Bois  de  Saint- Mandé,  11°  du 
nom,  chevalier,  seigneur  de  Saint-Mandé,  de  Coulonges, 
Vénerand,  la  Leigne  et  autres  lieux,  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  et  son  ancienne  extraction,  par  jugement 
de  M.  de  Barentin,  intendant  en  Poitou,  du  i"  sep- 
tembre 1667.  11  épousa,  I."  par  contrat  du  12  mars 
1664,  demoiselle  Diane  de  Polignac,  morie  sans  en- 
fants, fille  de  Louis  de  Polignac,  chevalier,  baron  d'Ar- 
gence,  seigneur  d'Escoyeux,  de  Parensai,  etc.  ,  et  de 
Suzanne  de  Geoffroi  de  Dampierre;  2.°  demoiselle 
Marie-Anne    de  Galard  de   Béarn    de    Brassac,   fille  d'A- 


DU  BOIS  DE  SAINT-MANDE.  3 1 

lexandre  de  Galard  de  Brassac  de  Béarn ,  et  de  Char- 
lotte de  la  Rochefoucauld.  De  ce  dernier  mariage  sont 
issus  : 

i.°  Jacques- Alexandre,  dont  l'article  suit; 

2.°  Un   filSj   capitaine    de  carabiniers,    mort   sans 

enfants; 
3.°  Charlotte  du  Bois  de  Saint-Mandé^  mariée, 
avant  l'an  1723,  avec  messire  Charles-Nicolas 
d'Exea  de  Saint-Clement ,  chevalier  ,  seigneur  de 
Poutreau  et  autres  lieux  ,  mestre-de-camp  ,  lieu- 
tenant-colonel de  cavalerie,  dans  le  régiment 
d'Orléans  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis. 

XI.  Jacques- Alexandre  du  Bois  de  Saint  -  Mandé  _, 
I"  du  nom  ,  chevalier ,  seigneur  de  la  Leigne ,  de  Cour- 
peteau,  etc.,  capitaine  au  régiment  d'Orléans,  dra- 
gons, chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis;  fit  la  guerre  pendant  long-tems  avec  distinc- 
tion, et  s'allia,  par  contrat  du  premier  avril  1723, 
avec  demoiselle  Marie-Marguerite  le  Grand  de  Cour- 
peteau ,  fille  de  feu  messire  Charles  le  Grand,  chevalier, 
seigneur  de  Courpeteau  ,  des  Aiguës,  et»..^  et  de  dame 
Jeanne  des  Aiguës,  alors  remariée  à  François  de  Salles, 
chevalier,  seigneur  de  Laubardemont.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

T.'*  Guillaume-Alexandre,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Charles-Amédée  du  Bois  de  Saint-Mandé,  sei- 
gneur de  la  Leigne  et  de  Salebœuf,  lieutenant 
au  régiment  de  Dauphin  ,  dragons  ,  chevalier  de 
Tordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  marié 
avec  demoiselle  Louise  de  Chastaigner,  sa  veuve^ 
encore  existante.  Il  a  eu  de  ce  mariage  : 

a.  Alexandre-Amédée  du  Bois  de  Saint- 
Mandé  ,  seigneur  de  la  Leigne  ,  chevalier  de 
Saint-Louis ,  émigré  en  1792.  lia-  fait  toutes 
les  campagnes  de  l'armée  de  Condé,dansle 
régiment  des  chasseurs-nobles.  Il  a  été 
nommé,  en  i8i5  ,  chef  de  légion  comman- 
dant la  garde  nationale  de  Saint-Jean-d'An- 
géli  ; 

b.  Angélique  du  Bois  de  Saint-Mandé  ,  mariée 
au  sieur  Perraadeau  ,  seigneur  de.  Beau- 
ficf; 


32  UU  BOIS  DE  SAINT-MANDÉ.  ^ 

c.  Rosalie  du  Bois  de  Saint-Mandé  ,  religieuse 
aux  dames  du  Refuge,  à  la  Rochelle  ; 

3.°  Pierre-Jacques  du  Bois  de  Saint-Mandé,  capi- 
taine au  régiment  d'Orléans ,  dragons,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Il 
épousa  demoiselle  Henriette  de  Beauchamp , 
dont  il  a  eu  : 

Charles  du  Bois  de  Saint-Mandé ,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis , 
lieutenant  au  régiment  d'Orléans ,  dragons. 
Il  a  émigré  ;  a  servi  dans  l'armée  des  prin- 
ces; a  été  employé  à  la  défense  du  pays  de 
Liège,  et  à  celle  de  la  ville  de  Maëstricht , 
en  1793.  Il  a  épousé  Louise-Charlotte  de 
Beauchamp,  dont  il  a  eu  : 

Charles  du  Bois  de  Saint-Mandé  ; 

4.*  Jacques  du  Bois  de  Saint-Mandé,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis  ,  capi- 
taine de  carabiniers  ;  mort  sans  postérité. 

XII.  Guillaume- Alexandre  du  Bois  de  Saint- 
Mandé,  chevalier,  seigneur  de  Courpeteau,  de  Lau- 
bonnière  ,  etc. ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis  ,  capitaine  au  régiment  d'Orléans  ,  dragons, 
fut  blessé  et  fait  prisonnier  au  siège  de  Friberg  ;  il  fut 
blessé  de  nouveau  dans  une  autre  rencontre;  et  a  com- 
battu dans  la  plupart  des  batailles  livrées  par  les  armées 
commandées  par  les  maréchaux  de  Saxe  et  Lowendal. 
En  1789,  lors  de  l'assemblée  pour  la  convocation  des 
états-généraux,  il  a  présidé  l'assemblée  de  la  noblesse 
de  la  sénéchaussée  de  Saint-Jean-d'Angéli.  Il  a  épousé 
demoiselle  Françoise  Conti  de  Ghampigni,  de  laquelle 
il  eut  : 

1 .0  'Jacques-Alexandre,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  René  du  Bois  de  Saint-Mandé,  lieutenant  des 

vaisseaux  du    Roi,   mort   dans  l'Inde,  à  la  suite 

du  combat  de  Trenemale  ; 
3.°  Julie  du    Bois    de   Saint-Mandé,    décédée  sans 

postérité. 

XIH.  Jacques-Alexandre,  II®  du  nom,  comte  dl 
Bois      DE     Saint-Mandé  ,      seigneur     de     Courpeteau    et 


DU  BOIS  DE  SAINT-MANDE.  33 

Laubonnière,  chevalier  de  Saint- Louis,  lieutenant- 
colonel  de  cavalerie  en  retraite.  Il  fut  commissaire-ré- 
dacteur de  rassemblée  de  la  noblesse  de  la,  sénéchaussée 
de  Saint-Jean-d'Angéli,  dont  son  père  était  président, 
lors  de  la  convocation  des  états-généraux,  en  1789. 
Emigré,  il  a  fait  la  campagne  de  1792,  à  l'armée  des 
princes,  en  qualité  de  sous-aide-major  des  chevau-légers 
de  la  garde  du  Roi,  et  fut,  les  années  suivantes,  employé 
à  la  défense  du  pays  de  Liège,  et  de  la  ville  de  Maës- 
tricht.  Il  est  actuellement  inspecteur  des  gardes  natio- 
nales de  l'arrondissement  de  Saiat-Jean-d'Angéli,  pré- 
sident de  l'association  paternelle  des  chevahers  de  Saint- 
Louis,  dans  la  même  ville.  Il  a  épousé  demoiselle  Marie- 
Maurice  Charrier  ;  il  a  de  ce  mariage  : 

i.°  Guillaume-Alexandre,  dont  Tarticle  suit; 

2.°  Eléonore-Julie  du  Bois  deSaint-Mandé,  mariée 
au  sieur  de  Jourdain  de  Villiers,  chevalier,  an- 
cien lieutenant  de  dragons. 

XIV.  Guillaume- Alexandre  du  Bois  de  Saint - 
Mandé,  seigneur  de  Forêt .  et  Argenteuil,  maire  de  la 
commune  de  Cormes-Royal  ;  se  trouvant  à  Paris  au  mois 
de  mars,  et  le  20  de  ce  même  mois,  dans  Tannée  18 14, 
il  s'engagea  volontaire  dans  les  gardes  de  la  porte  du 
Roi,  et  accompagna  Sa  Majesté  dans  sa  retraite.  Revenu 
peu  après  dans  ses  foyers,  il  fit  partie  des  corps  secrète- 
ment organisés  dans  la  ville  de  Saintes,  pour  le  renver- 
sement de  Fautorité  de  l'usurpateur;  et,  investi  des 
pouvoirs  du  comité  royaliste  de  cette  ville,  pendant  les 
cent  jours,  il  fit  de  nombreuses  recrues  pour  ces  mêmes 
corps  ;  marié  à  demoiselle  Anne-Céleste-Charlotte  de 
Turpin,  il  a  eu  de  ce  mariage  : 

i.°  Jacques- Amédée  du   Bois    de    Saint-Mandé,   né 

en  181 1  ; 
2.°  Marie-Claudine- Aglaé  du  Bois  de  Saint-Mandé  , 

née  en  1 806  ; 
3.°  Laure  du  Bois  de  Saint-Mandé,  née  en    1808. 

La  terre  des  Portes  étant  composée  de  celle  de  Fer- 
rières  et  de  Saint-Mandé,  à  Tépoque  du  partage  de 
cette  terre,  la  branche  aînée  à  qui  celle  de  Saint- 
Mandé  échut  en  partage,  en  a.  porté  et  toujours  depuis 
conservé  le  nom. 


34  SOLIER. 

Armes  :     d'or,  à   trois    tourteaux  de    sable.    Couronne 
de  marquis.  Supports  :  deux  chiffons. 


SOLIER.  Sires  de  Solier  {Solerii  ou  Solarii),  famille 
originaire  de  Rome,  d'où  elle  s'est  répandue  sur  plusieurs 
points  de  l'Italie,  de  la  France  et  de  l'Espagne. 

De  nombreux  écrivains  de  diverses  langues  ont  traité 
des  rameaux  particuliers  de  cette  famille,  établis  dans 
leurs  gouvernements  respectifs.  Nous  allons  les  réunir, 
et  c'est  d'après  eux,  c'est  d'après  les  documents  et  titres 
qui  sont  à  notre  connaissance,  que  nous  allons  donner 
un  corps  de  généalogie  historique  des  Solier,  bien  plus 
étendu  et  plus  complet  que  tout  ce  qui  a  été  écrit  sur 
eux  jusqu'à  ce  jour. 

Nous  avouerons  cependant  que  notre  ouvrage  sera  en- 
core imparfait,  attendu  que  plusieurs  branches  de  cette 
famille  ont  négligé,  même  en  France,  de  nous  faire  par- 
venir, malgré  nos  demandes,  des  notes  et  renseignements 
dont  nous  pouvions  tirer  un  grand  parti.  Ici,  du  moins , 
nous  leur  offrons  le  résultat  de  longues  et  pénibles  re- 
cherches ;  mais  nous  les  avons  dû  faire  pour  notre  propre 
satisfaction,  et  dans  le  but  que  nous  nous  sommes  pro- 
posé, de  comparer  toujours  les  mémoires  domestiques 
avec  l'histoire. 

Nous  avouons  encore  que  ce  travail  n*a  pas  été  sans 
utilité  pour  nous  ,  et  qu'il  sera  précieux  pour  beaucoup 
d'autres,  parce  que  les  Solier  forment  une  race  essen- 
tiellement historique.  On  les  voit  régner  en  souverains 
sur  plusieurs  provinces  pendant  4  à  5bo,  ans  contracter 
les  plus  hautes  alliances,-  entr'autres  a^ec  les  maisons 
royales  de  Léon,  de  Gastille,  d'Espagne,  de  Bourbon, 
(  l'Ancien  )  de  Portugal,  de  Savoye  ;  occuper  les  charges 
les  plus  importantes,  soit  dans  le  clergé,  soit  dans  les 
armées  ou  la  carrière  diplomatique;  enfin,  parvenir  à 
un  tel  degré  de  puissance  et  d'accroissement  qu'ils  mirent 
sur  pied  des  armées  considérables,  soit  en  Espagne,  soit 
en  Italie;  ei  ce  qui  n'a  appartenu  qu'à  eux  seuls,  on  les 
vit,  comme  les  Fabius,  fournir  dans  un  seul  jour,  pour 
un  même  combat,  trois  cents  chevaliers  de  leur  nom  et 
de  leurs  armes. 


SOLIER.  35 

Pour  être  au  rang  des  familles  les  plus  connues,  il  a 
manqué  à  celle-ci  une  histoire  générale  dans  les  derniers 
âges;  mais  quelques  branches  s'étaient  éteintes;  d'autres 
vivaient  dans  l'obscurité,  privées  de  charges  et  de  for- 
tune. Celles  qui  brillaient  encore,  séparées  par  de  lon- 
gues distances  et  dans  des  monarchies  diflerentes,  ayant 
sans  doute  conservé  peu  de  rapports  entr'elles ,  auraient 
eu  besoin  de  se  communiquer  leurs  titres  ,  et  de  tra- 
vailler ensemble  pour  mettre  en  ordre  une  généalogie 
commune,  et  faire  revivre  des  noms  recommandables. 
Ce  but  doit  toujours  être  présent  aux  grands  nobiliaires 
que  l'on  crée  successivement  ;  c'est  à  eux  de  réparer,  soit 
les  omissions  de  leurs  prédécesseurs,  soit  les  négligences 
forcées  de  quelques  familles  et  les  malheurs  dus  à  l'ou- 
trage des  guerres  et  des  temps. 

Combien  de  races  véritablement  grandes  par  leurs 
bienfaits  chez  les  hommes,  ont  vu  passer  à  l'indifférence, 
et  bientôt  à  l'oubli,  les  noms  les  plus  célèbres  de  leurs 
ancêtres  ;  tandis  que  d'autres,  avec  moins  de  droits,  mais 
plus  riches  et  mieux  placées  sur  la  scène  du  monde,  sont 
parvenues,  d'âge  en  âge,  à  faire  retracer  avec  profusion, 
les  entreprises  de  quelques-uns  des  anciens  qu'elles  re- 
connaisent  pour  ayeux  !  Il  en  est  cependant  qui  ne 
doivent  leur  illustration  qu'au  nom  d'une  terre  jadis  pos- 
sédée par  des  seigneurs  dont  elles  ont  usurpé  le  titre  et 
par  fois  les  armes,  soit  en  vertu  d'une  acquisition,  soit 
par  une  alliance. 

Lorsque  les  Solier  furent  parvenus  à  un  haut  point 
de  prospérité,  plusieurs  de  leurs  chefs,  leurs  fils,  se  ré- 
pandirent successivement  en  divers  lieux;  et  de  là  vient 
qu'on  trouve  ,  dans  leur  histoire,  différents  châteaux  et 
tiefsde  leur  nom  primitif. 

On  sait  que  l'imposition  du  nom  paternel  à  différents 
liefs  était  très-tréquente  parmi  les  gentilshommes  de 
vieux  lignage.  Jadis,  on  changeait  les  noms  des  terres 
et  des  personnes  sans  aucune  formalité,  comme  le  re- 
marque la  Roque,  dans  son  Traité  de  la  Noblesse.  Par- 
tout, dit-il,  c'était  l'usage  des  anciennes  maisons,  qui 
multipliaient  ainsi  leurs  noms  et  leurs  armes;  et  même, 
suivant  l'observation  de  Ruffi  ,  cet  usage  remonte  aux 
premiers  tems  connus.  «  Les  chefs  des  vieilles  tribus 
»  donnèrent   leurs  noms  à   leurs  terres,  comme   il  se   voit 


36  SOLIER. 

y>  dans    le  Psalmiste  :    Vocaverunt    nomina  sua    in  terris 
»  suis  (  I  )  » . 

Dans  la  suite,  toutes  les  branches  d'une  même  tige 
varièrent  leurs  noms  ou  les  changèrent.  Le  cadet  qui,  par 
ses  travaux  ou  ses  alliances  ,  devenait  possesseur  d'une, 
terre  ou  d'un  hameau  ,  prenait  le  nom  de  ce  lieu,  s'il 
était  fameux,  ou  lui  donnait  le  sien  pour  le  perpétuer. 
Plusieurs  familles  en  ont  tiré  de  grands  avantages.  «  Car 
»  c'est  une  marque  d'ancienne  noblesse,  quand  le  nom 
»  de  famille  est  tout  de  même  que  celui  de  la  sei- 
«  gneurie  (  2  )  ».  Mais  il  en  est  aussi  résulté  divers  in- 
convénients; les  liens  se  sont  perdus  souvent  d'une 
branche  à  une  autre,  et  pour  les  rattacher  aujourd'hui,  on 
s'égarerait  inutilement  dans  les  lignes  collatérales.  Quel- 
ques rois  ont  voulu  vainement  y  remédier  ;  les  terres  et 
les  châteaux  n'ont  pu  recouvrer  leurs  anciens  noms;  et 
la  plupart  des  vieilles  familles  patriciennes  ont  pris  l'ha- 
bitude, dans  toutes  nos  monarchies,  de  ne  plus  porter 
le  premier  nom  connu  de  leurs  pères. 


CHAPITRE  PREMIER. 

Origine  des  S o lier. 

Un  historien  a  sagement  observé  «  qu'il  en  est  bien 
»  souvent  des  illustres  familles ,  comme  des  grands 
»  fleuves ,  dont  on  ignore  la  source.  Aussi  ,  est-il  im- 
»  portant  vu  le  changement  et  la  conformité  de  noms  , 
»  d'arriver  aux  véritables  origines  {  3)  ». 

Ce  sont  les  Espagnols  qui  ont  le  plus  particulièrement 
recherché  les  traces  primitives  des  anciens  Solier,  venus 
dltalie  et  de  Provence  en  Espagne;  mais  nous  ne  pou- 
vons admettre  les  définitions  d'une  foule  de  chronistes, 
amis  du  merveilleux,  et  qui  trop  jaloux  de  la  gloire  de 
leurs  seigneurs  ^  donnent  ce  qui  les  flatte  pour  ce  qu'il 
faut  croire. 

En  ouvrant   la   généalogie  des   Solier    et  de    ceux  qui 


(i)  Ruffi,  Hist.de  Prov.  liv.  ix,  pa^;.  i). 

{2)  Ibid.  Loc.  cit. 

(3)  Bouche,  Hist.  de  Prov.,  lom.  11.  li\.  \ii. 


SOLIER.  .  37 

ont  eu  jadis  le  plus  d'alliances  avec  cette,  famille,  tels  que 
les  Osorio,  les  Manrique,  les  Gusman  ,  les  Velasco,  les 
Ximenès;  nous  voyons,  sans  y  pouvoir  ajouter  foi,  que 
les  Osorio,  par  exemple,  descendent  ou  d'Osiris,  qui  vint 
d'Egypte  dans  l'ancienne  Bétique,  pour  y  combattre 
les  Gérions  ;  ou  si  ce  n'est  de  lui ,  c'est  du  roi  Nabucho- 
donosor....;  faisant  de  la  dernière  syllabe  de  ce  nom 
osor  l'origine  du  mot  Osorio  (i).  Les  Manrique  vien- 
draient de  Méricus  ,  prince  espagnol ,  ami  d'Annibal  , 
suivant  Tite-Live;  à  défaut,  ils  viennent  d'un  Alméric , 
comte  de  Narbonne  (2). 

Les  Gusman  seraient  les  fils  de  Gundemar ,  descen- 
dant d'un  roi  goth  ,  et  porte-enseigne  de  Bermud  II,  roi 
de  Léon  en  998  (3)  ;  de  Gundemar  ,  on  aura  fait  Gud- 
mann  (Vir  bonus)  ensuite  Guzman. 

Les  Italiens  n'ont  pas  montré  plus  de  réserve.  On  voit, 
chez  eux  ,  les  Visconti  descendre  d'un  certain  Anglus , 
troien;  et  depuis  lui ,  sans  interruption,  d'une  série  de 
rois,  sous  les  noms  de  Fisoc  ,  Parentius,  Elimac,  Gale- 
remond,  et  autres  de  cette  sorte  entièrement  inconnus. 

Aux  Albertini  ou  Albertas  on  donne  des  demi-dieux 
pour  ancêtres,  comme  le  firent  les  flatteurs  du  siècle 
d'Auguste,  pour  les  grands  personnages  du  jour. 

Cela  est  absurde  que  les  fictions  de  l'Arioste,  qui 
fait  naître  ces  Albertas  du  mariage  de  Roger  avec  l'a- 
mazone Bradamante.  Les  Capicii ,  de  Naples  ,  viennent, 
dit-on,  de  Gapis  ,  autre  troien,  fondateur  de  Capoue  ; 
et  ,  à  ce  sujet ,  Tristan  de  Solier  remarque  ,  d'après 
^lius  Marchesius,  qu'il  serait  encore  plus  honorable  de 
chercher  ses  aïeux  dans  les  beaux  siècles  de  Naples  ,  que 
dans  les  ruines  de  Troie  (4). 

Nous  dirons  la  même  chose  des  Malateste ,  branche 
des  anciens  Solier  ,  qu'on  a  voulu  tirer  de  la  Grèce , 
après  l'avoir  cherchée  en  Allemagne ,  à  Naples ,  à  Ver- 
rucchio  ,    Urbin  ,   Penna  de  Billi  ;  et  l'on  semblait  eViter 


(1)  Sandoval,    Chronique  de    Alph.    VII.,    pag.    254,  412  . 
dernière  édition  de  1600. 

(2)  P.  J.  de  Apont  :  V.  Imboffsur  les  Gusm.  page  i  18. 

(3)  Dom  Pèdre,  Nobil.  net.  marg,,  pag.  104. 

(4)  Trist.    de    Solier.     Naples    Franc,    p.    225.    d".     122.     c.\ 
Machiavel. 


38  ,  SOLIER. 

Rome ,   où    cependant    cette    branche    a    pris    naissance. 

Ce  système  a  été  appliqué  aux  autres  Solier ,  qu'on 
fait ,  mais  sans  preuve ,  sortir  d'un  Solers,  préteur  à 
Vicence ,  au  deuxième  siècle,  et  qui  obtint  du  sénat 
romain  la  permission  d'établir  un  marché  public  dans  ses 
domaines  ,  comme  le  rapporte  Tillemont,  d'après  Pline  (i). 
Vir  prétorius  solers  ,  QIC. 

Si  l'on  était  curieux  de  voir  jusqu'à  quel  point  l'on  a 
voulu  s'égarer  sur  les  origines  de  toutes  les  anciennes 
familles,  çn  peut  lire  Jérôme  de  Villabos,  Salazar  de 
Castro  ,  Barrante  Maldonat  ,  Ambroise  Moralis  ,  Sandoval, 
P.  Jérôme  de  Aponte,  Robortello,  Sigonius ,  Antoine 
Augustin,  Frankeneau  ,  Crescenzi,  Adimare,  etc.  etc. 

Les  Solier  se  tiennent  pour  issus  de  Rome ,  d'une 
ancienne  famille  ;  mais  ils  ne  se  rattachent  point  à  ce 
Solers,  que  nous  laisserons  dans  l'oubli ,  bien  que  le  nom 
Solier  se  soit  écrit  souvent  Soler  ou  Solers. 

Il  en  sera  de  même  du  Solius  {miles)  ou  Sollius  (2) , 
qui  se  distingua  au  siège  de  Paris,  dans  le  neuvième 
siècle;  et  nous  pensons  au  contraire,  avec  l'auteur  de 
la  Neustria  pia,  que  les  Sollius,  Solleius,  Solleio,  Sulleis, 
SullerSy  Sullere  n'appartiennent  en  rien  aux  Solier ,  et 
ne  présentent  avec  Soliacum  qu'un  seul  et.  même  nom, 
celui  de  l'antique  et  illustre  famille  Sulli  (3). 

Des  généalogistes  allemands  ont  voulu ,  à  leur  tour , 
faire  descendre  les  Solier  d'un  gentilhomme  de  leur  na- 
tion ,  appelle  Soler,  et  qui  ,  venu  en  Italie  vers  l'an  900, 
se  maria ,  dit-on  ,  dans  le  royaume  de  Naples.  Ils  ont 
fait  plus;  leur  adulation  pour  les  empereurs  les  porta 
à  dire  que  tous  les  grands  d'Italie  sont  issus  de  l'Alle- 
magne ;  et  dans  le  même  esprit,  un  bon  nombre  d'au- 
teurs italiens,  tels  que  Campano  ,  Sansovino,  etc.,  ont 
répété  ces  assertions  germaniques.  Léandre  Alberti , 
Amien,  Pigna ,  le  père  Avrillon  ne  donnent  aucune 
suite  à  de  pareilles  conjectures.  Le  dernier  de  ces  écri- 
vains ajoute  :  «  Plusieurs  autres  disent  les  Solier  issus 
a  des   anciens  Corneille   de   Rome  (4)».    C'est    conforme 


(i)  Tillem.  Hist.  des  Empereurs,  tom.  II,  Pline,  épist.  liv 
épist.  4. 

(2)  Hadr.  Vales.  Notit.,  p.  528.  (Adrien  Valois.) 

(3)  Le  P.  Le  iMoustier,  page  732,  74:. 
4)  Généal.  etc.,  pag.  1. 


SOLIER.  3  g 

à  l'opinion  de  la  famille  ;  mais  nous  n'approfondirons 
point  ces  hypoihèses  qui  semblent  toujours  inadmissibles 
dans  un  ouvrage  du  genre  de  celai-ci.  Elles  ne  peuvent 
soutenir  la  critique^  après  un  si  long  cours  de  siècles. 


CHAPITRE  II. 
Sîir  le  nom  de  Solter, 

Quelle  que  soit  l'origine  de  ces  gentilshommes,  ils  por- 
tèrent, dès  le  septième  siècle,  le  seul  nom  de  Solier,  en 
latin  Soleriiis,  en  italien  Solerio  ;  avec  le  tems  l'idiome 
piémontais  a  préféré  Solario,  traduit  ou  dénaturé  par 
celui  de  Solar  ou  Solare. 

Messieurs  Solar,  en  Piémont,  signaient  autrefois  So- 
lier, comme  il  appert  par  les  titres  originaux  que  nous 
avons  sous  les  yeux.  Les  chefs  de  cette  branche  ont  ha- 
bité la  France,  pendant  3  ou  400  ans,  sujets  de  nos 
princes,  qui  ont  possédé  à  diverses  reprises  l'Astesan,  le 
Mont-Ferrat,  le  marquisat  de  Saluées,  et  les  lieux  où  se 
trouvaient  les  possessions  et  châteaux  des  Solier  ultra- 
montains. 

Guichenon,  dans  son  Histoire  de  Savoie,  les  appelle 
plus  souvent  Solier  que  Solare.  La  devise  des  Solier  n'a 
varié  dans  aucune  langue;  elle  porte  expressément  le 
mot  Solier. 

Les  Espagnols  ont  généralement  conservé  le  nom  So- 
lier, quoique  leur  langue  autorisât  la  traduction  en  So- 
Héros  ou  Solera.  On  trouve  ce  dernier  nom,  mais  appli- 
qué aux  châteaux,  telle  que  la  ville  de  Solère  (i). 

Quelques  historiens,  les  cartulaires,  et  un  grand 
nombre  de  titres  originaux  donnent  aux  mêmes  indi- 
vidus, et  dans  les  mêmes  actes,  les  noms  de  Solier^  So- 
lier, Solliés,  Solliers  (2).  D'Hozier  et  Goussencourt  écri- 
vent indifléremment  Solier,  Solliers,  Solliès.  Dans  le  vieil 
idiome  français,  on   trouve  le  même  personnage,     Henri 


(i)  Imhoff,  Géné?.l.  d'Esp.  p.  81. 

(2)  Ruffi,  Hist.  de  Mars.,  liv.  v.  pages  143,  146.  la  Faille, 
Ann.  de  Toul.  ,  part,  i  ,  p.  296.  Don  Vaissette,  Hist.  de  Lang. 
tom.  III,  p.  i36,  à  l'index  GgS.  Gonf.  du  Chesne,  Sainte- 
Marthe,  Anselme  et  les  titres  de  famille. 


^^O  SOLIER. 

Solier,  sous  le  nom  de  Henri  Solir ,  et  Henri  de,  des  , 
délie  Solir  (i).  Bouche  dit  quelquefois  Solier  ou  Solery  (2). 
Ruffi  dit  Soliers,  Soler,  Souniers  (3).  Giustiniani  et 
Bosio  mettent,  ainsi  que  Sansovino,  l'alternative  de  So- 
ler  ou  Solier  (4).  Anselme,  du  Ghesne,  Daniel,  Sainte- 
Marthe,  Catel,  la  Faille,  D'Aigrefeuille  ;  Favin,  Heliot^ 
Beaudouin  ,  d'Aubais  Palliot  ,  Segoing  ,  le  catalogue 
du  Languedoc,  la  Chesnaye,  Waroquier  et  divers  no- 
biliaires de  France  se  servent  de  préférence  du  mot 
Solier.  Pithon  écrit  Solier,  Soliers,  Soler,  (  Histoire  du 
comtat  Venaissin  ).  Vertot  é:rit  Soler,  Sollier,  Solier  (5); 
Boissat,  (Histoire  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem) 
écrit  Solier  (  tom.  I",  pag.  400).  11  est  ainsi  dans  l'His- 
toire généalogique  de  la  mdison  de  Portugal,  par  An- 
toine de  Souza.  Imhoffa  toujours  écrit  Solier,  même  dans 
ses  ouvrages  latins  (6). 

Guichenon  a  offert  les  diverses  variantes  ;  savoir  :  Sole- 
rius,  Solario,  Solar,  Solère,  Solier,  de  Solier,  du  Solier,  c  es 
Soliers,  et  il  en  fournit  lui-même  la  raison.  Son  histoire, 
qu'il  écrivait  en  France,  est  une  vaste  et  savante  compi- 
lation où  il  a  fait  entrer,  comme  il  le  dit,  tous  les  actes 
et  toutes  les  pièces  qu'on  lui  envoyait  d^Italie,  et  qui 
étaient  copiées  ou  traduites  en  divers  tems  et  divers 
lieux,  par  diverses  mains.  Il  les  imprimait  sans  rien 
changer  à  l'orthographe.  On  sait  aussi  que  les  particules 
du,  de,  des,  ne  sont  rien  pour  le  nom,  et  ne  désignent 
que  le  lieu  ou  le  fief.  Charles  Albertas  et  Charles  des 
Albertas  sont  le  même.  Le  mot  des  signifiait  issu  des 
Albertas,  comme  Pierre  des  ou  du  Solier,  et  Pierre  So- 
lier, issu  de  Solier,  ou  né  à  Solier,  ou  seigneur  du  So- 
lier. 


(i)  Hemricourt ,  Miroir  des  Nobles,  pages  167,  319, 
édition  lôyS. 

(2)  Hist.  de  Prov.,  tom.  1er,  page  i3. 

(3)  Ruffi,  Hist.  de  Mars.,  tom  I",  pages  60,  63,  G4,  143, 
160,  tom.  II,  pages  20,  1G6,  28(3. 

(4)  Giustin.  Histoire  des  Ordres  militaires,  tom.  II,  p.  624  ; 
Bosio,  Hist.  de  Malte,  tom.  I^r,  pages  535  et  538.  . 

(5)  Vertot,  Hist.  de  l'ordre  de  Saint-Jean,  tom.  II ,  pages 
452,  691,  692. 

(6)  Imhofl' ,  voye^  Arnaud  ,  Béatrix  ,  Marie  ,  Pierre  , 
Georges  et  Ferdinand  Solier,  Généalogie  d'Esp.,  pag.  5o . 
5i,  322,  et  généal.  famil.  Gallia. 


SOLIKR.  41 

Bien  souvent  encore  on  a  pris  des  variantes  pour  des 
noms  différents.  Ces  variantes  sont  à  l'infini  dans  les  actes 
et  l'histoire,  soit  pour  les  noms  propres,  soit  pour  les 
prénoms.  Ainsi,  avant  de  se  fixer  au  nom  si  fameux 
d'Albret  (Albreti)  ,  on  a  fait  Lebritum,  Leporetum,  Le- 
preti,  Labretum,  Albertum  (i). 

Raimon  ou  Ramona  été  long-tems  Ragimond,  Regi- 
mon,  Ramo,  RamuSy  Rêver mond,  Ramamond,  (  de  Ram- 
Mund,  os  célébrât iim.) 

Alphonse  a  été  Anfrixtis,  Anfossus,  Amphos,  Adel- 
phonse,  Idelfonse  ;  en  espagnol  ^/o/2;{o.  Cela  vient  de 
Hildebtm:{,  diction  gothique,  et  de  Alons,  diction  aile- 
mande(2). 

Vernhant,  Vernant,  Fernanth,  Ernand,  sont  le 
même  que  Ferdinand,  de  l'union  des  anciens  mots 
Fer-Nand.  (Procul  celebratus). 

En  général,  il  faut  encore  remarquer  que  les  diverses 
manières  d'écrire  les  noms  de  famille  viennent  par  fois 
des  géographes  qui  ne  peuvent  jamais  s'accorder  sur  les 
noms  des  fiefs  et  des  châteaux. 

Les  mêmes  châteaux  des  Solier  en  France,  en  Italie, 
sont  appelés  Solier ,  Solier  s,  Souliers,  Soulies,  Solier  o, 
Solarolo,  Solario,  S  o  1er  a. 

De  Soljrum  et  Salyurriy  le  jésuite  Guesnay  fait  Solier 
dans  ses  Annales  de  Marseille.  (Liv.  I".,  page  18.)  Ce 
que  rien  ne  justifie,  selon  nous. 

Lorsque  les  titres  particuliers  sont  inexacts  ou  fautifs, 
ce  qui  se  voit  constamment,  et  sur-tout  dans  les  siècles 
où  les  gentilshommes  écrivaient  mal  et  dénaturaient 
leurs  propres  noms,  on  doit  recourir  aux  principaux 
monuments,  tels  que  les  grands  cartulaires  et  les  bulles 
des  papes.  Les  bulles  ont  mentionné  plusieurs  fois  les 
Solier  et  leurs  châteaux.  Benoît  XII,  (Bulle,  an.  978), 
Victor  II,  (Bulle  an.  loSy),  Grégoire  VII,  (an  1084)  (3), 
disent:  Solerii  Soleriorum  ;  castra  dom.  Soleriorum,  châ- 
teaux des  sires  Solier.  Victor  ,  dans  sa  bulle  ,  parle  de  la 
ville  Soliniense  (4)  ,   bien   que   Adrien    Valois     n'en    ait 


(1)  Oihenard,  Not.  utri.  Gasc.  —  page  487. 

(2)  V.  Wolphange    et  Gennaro-Grande,    orig.    dei    cognom  ; 
édition  1756. 

(3)  Bouche,  Chorogr.,  page   339,  ^^^• 

(4)  Gassendi,  Catal.  des  évêques  de  Digne. 


42  SOLIER. 

trouvé  mention  que  dans  les  seules  Chroniques  Gau- 
loises (i).  Cette  ville,  dit  Blondel,  est  Solier  (2);  opi- 
nion préférable  à  celle  de  quelques  historiens  qui,  dans 
Soliniense,  ont  eu  le  besoin  de  trouver  Castellane  (  3  )  , 
oubliant    que  cette  dernière  ville  tire  son  nom  de  Gaspard 

de  Castellane,   baron  d'Entrecasteaux Avant    lui,    et 

dès  l'an  1000,  elle  s'appelait  Ducalia,  et  précédemment 
Sémiranis. 

De  même  qu'on  a  écrit  Solier^  Sollier,  Solîery,  Solarii, 
Soler,  etc.,  on  a  écrit  0//ére,  pays  voisin  du  Solier  ào. 
Provence,  avec  les  variantes  01  Hères,  O liera,  de  Ole- 
riis,  Olaria,  Olar,  Oler,  Oleyeria,  ainsi  que  Ta  remar- 
qué le  savant  Bouche  (4).  Cet  exemple  est  sans  ré- 
plique. 

Nous  offrons  ces  détails,  convaincus  que  nous  sommes 
que  l'identité  du  nom  de  famille  doit  être  démontrée 
jusqu'à  révidence. 


CHAPITRE  III. 
Fiefs  et  châteaux  des  Solier. 

Quant  aux  différents  fiefs  et  châteaux  des  Solier,  ainsi 
appelés  de  leur  nom,  il  en  sera  parlé  à  mesure  que  nous 
traiterons  des  diverses  seigneuries  et  branches  qui  les 
ont  fondés  ou  possédés.  Nous  ne  rappellerons  ici  que  les 
fiefs  de  ce  nom  ,  qui  ont  appartenu  à  des  branches 
éteintes. 

Suivant  Guicheaon  ,  Ruffi  ,  Bouche  ,  etc. ,  plusieurs 
gentilshommes  de  la  race  et  des  armes  des  anciens  So- 
lier, donnèrent  leur  nom,  aux  neuvième  et  dixième 
siècles,  à  diff"erenis  fiefs  et  concessions  qu'ils  avaient 
reçus  des  princes,  comme  récompense  de  leurs  bons 
services.  L'un  de  ces  fiefs,  dit  le  Soler iiiin,  situé  en  Bresse, 
dans  Beaujé-la-Ville,   fut   tenu    originellement     et    long- 


(1)  Had.  Vall.  Not.  GalL,  page  528. 

(2)  Blondel,  Traité  de  la  primitive  Eglise. 

(3)  Bouche,    Hist.    de   Prov.,    et  Jul.— Raym.    Solier,    Ann. 
de  Provence. 

(4)  Ruffi,  Hist.  de  Mars,  page  81. 

(5)  Chorogr.  de  Prov..  liv.  vi.  ch.  2. 


SOLIER.  43 

tems  par  des  nobles  du  nom  et  lignage  de  Solier  (  i  ).  En 
l'an  i53o,  il  fut  porté,  par  mariage,  dans  la  famille  de 
Guy  de  Burges,  qui,  après  la  conquête  de  la  Bresse  et 
du  Bugey,  par  François  I",  fit  hommage  à  ce  prince  du 
fief  le  Solier,  au  nom  de  Claudine,  sa  femme,  le 
6  avril  1436.  (  Guichenon.  ) 

Un  autre  fief  de  même  nature  était  habité,  au  dixième 
siècle,  par  un  descendant  des  Solier,  dit  Thomas  So- 
lier, fils  de  Jean,  l'un  des  principaux  seigneurs  établis 
dans  la  Neustrie. 

Hugues  vivait  en  1080.  Thomas,  11°  du  nom,  son 
fils,  nomma,  en  11 64,  à  la  cure  de  Solier  l'abbé  Guil- 
laume de  Ruppière,  qui  en  reçut  la  collation,  en  ii65, 
des  mains  de  Henri  II,  évêquede  Bayeux. 

En  1209,  Guillaume  Solier,  fils  de  Hugues  {miles}, 
seigneur  de  Lingrève,  fit  donation  de  l'église  de  Saint- 
Laurent  de  Cordeillon,  aux  religieuses  de  Saint-Benoît  ; 
donation  confirmée,  en  12 17,  par  Mathilde  Solier,  son 
épouse  (2),  fille  de  Rostain  Solier,  comte  de  Belin. 
(  Voye:{  la  branche  n.*'  4.) 

D'autres  gentilshommes  de  cette  branche,  tels  que 
Robert,  Ulric ,  Simon,  Philippe,  Guillarins  ,  allas 
Guillaume ,  ecclésiastiques  ou  séculiers ,  figurent  dans 
les  actes  et  l'histoire  du  tems  depuis  1220  jusqu'en 
1390  (3).  Mais  comme  nous  ne  connaissons  pas  sufl^i- 
samment  l'affinité  de  ces  derniers  avec  les  autres,  nous 
n'en  parlerons  plus  dans  la  suite. 

Les  mémoires  de  famille  ont  conservé  une  mention 
particulière  du  comte  Arnaud,  l'un  des  Solier  de  Belin, 
né  en  972,  et  qui  passa  en  Italie  avec  Henri  II,  dit  le 
Saint,  empereur  d'Occident.  Il  l'accompagna  à  Rome  , 
en  février  1014. 

Nommé  ensuite  parle  successeur  de  Henri  ,  Conrad  II, 
au  gouvernement  du  comté  de  Hasbaye,  il  le  régit  jus- 
qu'en janvier  1040,  époque  où  ce  comté  fut  cédé  à  Ni- 
thard,  évêque  de  Liège. 

Du    comte     Arnaud    descendent    les    Solier  qu'on    re- 


(i)  Guich.,  Hist.  de  Bresse  et  de  Bugey,  part.  3. 
(2)  Ruffi,  Hist.  de  Mars.,  tom.  I",  pages  63,  64. 
f3)  Neustria  Pia,  div.  loc.  et  Gall.   Christ.,  tom.  XII,  p.  439, 
tom.  VIII,  p.  38i,  etc. 


44  SOLIER. 

trouve  au  pays  de  Liège,  dans  les  onzième  et  douzième 
siècles,  et  qui  ont  laissé  leur  nom  au  village  de  Solières, 
près  de  Huy,  à  cinq  lieues  de  Namur.  (Voyez  Hem- 
ricourt,  Miroir  des  Nobles.] 

De  la  Faille,  Jean  Rainai,  d'Aigrefeuille,  dom  Vais- 
sette  parlent  de  plusieurs  Solier  depuis  i5o5  à  1708, 
tous  capitouls  à  Toulouse ,  conseillers  au  parlement  , 
ou  littérateurs  distingués,  tels  que  Jules  Raymond  , 
Hector,  son  fils,  Jean-Baptiste,  savant  jésuite,  l'un  des 
continuateurs  des  Actes  des  Saints.  On  ne  les  trouvera 
point  ici,  non  plus  que  MM.  Solier  du  Maine  et  du 
Poitou,  dits  Solier  de  Marillac,  et  dont  sept  frères,  tous 
vaillants  hommes  et  tous  ofticiers  à  la  fois,  furent  ano- 
blis par  Louis  XV,  en  1722;  ils  sont  étrangers  aux  an- 
ciens, suivant  toute  apparence. 

Nous  terminons  cet  article  par  un  mot  sur  MM.  So- 
lier du  Pertuis,  dont  il  est  traité  dans  l'ouvrage  de  l'abbé 
Robert  de  Briançon.  —  Celui-ci  les  représente  comme 
originaires  de  Naples,  ayant  pour  auteur  Philippe  Solier, 
descendant  de  Guillaume,  et  que,  vers  l'an  i3io,  le 
comte  Elzias  de  Sabran,  seigneur  d'Ariou  d'Ansouis  , 
avait  près  de  lui  comme  écuyer,  lequel  ensuite  il  com- 
bla de  faveurs. 

Dans  la  critique  manuscrite  de  cet  ouvrage,  on  ob- 
jecte que  le  comte  de  Sabran  n'étant  pas  souverain  n'a 
pu  anoblir  son  écuyer,  ni  lui  _  donner  des  armes.  Sans 
nous  livrer  à  cette  discussion,  nous  ferons  observer , 
quelle  que  soit  l'origine  de  Guillaume  et  de  Philippe  So- 
lier de  Naples,  que  leurs  descendants  en  la  ville  de  Per- 
tuis, Guillaume,  et  Honoré  fils  de  Jean-Baptiste,  vi- 
guier  de  cette  ville,  ont  été  reconnus  et  confirmés  dans 
leur  ancienne  noblesse,  par  arrêt  de  la  Cour  d'Aix  ,  du 
10  novembre  1671. 

Nous  allons  maintenant  passer  à  la  souche  et  aux 
différentes  branches  de  h  famille  Solier.  Nous  ne  hasar- 
derons rien,  en  assurant  ici  qu'elle  est  d'une  antiquité 
bien  rare  dans  les  annales  de  la  noblesse,  dont  les  ori- 
gines sont  toujours  très-obscures,  et  ne.  forment  sou- 
vent qu'un  vain  article  de  curiosité.  Dans  le  vague  que 
ces  origines  offrent  à  l'écrivain,  la  tâche  doit  être  rem- 
plie lorsque  l'existence  et  les  actions  des  pères  et  des  fils 
peuvent  se  justifier  authentiquement  par  les  monuments 
publics,  toujours  plus  sûrs  que  les   écrits   particuliers,    et 


SOLIER.  .  45 

même  que  beaucoup  de  titres   rédigés  par  la  complaisance 
ou  dénaturés  par  le  tems  ,  l'ignorance  et  les  copistes. 

Gomme  les  gentilshommes  dont  nous  parlons  sont 
d'une  ancienneté  qui  remonte  bien  au  delà  de  cette 
époque  où  tout  est  encore  ténèbres  et  confusion  dans 
nos  annales,  leur  généalogie,  ainsi  que  celles  de  quel- 
ques autres  maisons  de  ces  tems,  va  nous  fournir  les 
moyens  de  redresser  plus  d'une  erreur,  et  de  mettre  au 
jour  des  faits  essentiels  qui  seront  utiles  à  plusieurs  fa- 
milles, d'autant  plus,  et  nous  aimons  aie  répéter,  que 
nous  suivons  constamment  le  précepte  du  célèbre  la 
Roque:  «  L'histoire  est  notre  guide,  (i)  »  On  y  doit 
tout  rapporter.  Nous  nous  servirons  par  fois  du  travail 
des  généalogistes  nos  prédécesseurs,  des  divers  mémoires 
et  annales  des  Solier,  des  titres  qui  sont  à  notre  con- 
naissance, des  cartulaires  des  différentes  églises,  dont 
la  reconnaissance  a  conservé  les  faits  et  les  souvenirs  de 
cette  famille  antique. 

CHAPITRE  IV. 
Des  Solier  d'Italie. 

Si  l'on  se  bornait  à  quelques  notions  rapides  ,  données 
par  les  historiens  de  Provence ,  on  pourrait  croire  que  les 
Solier  sont  nés  dans  les  environs  de  Marseille.  Au 
sixième  siècle,  ils  habitaient  les  terres  connues  sous  le 
nom  de  Villa  et  Castrum  de  Soleriis  ;  dt  là ,  un  des  cheva- 
liers de  la  famille,  à  l'exemple  de  toute  la  noblesse  de 
ces  lieux,  marcha  sous  les  bannières  de  Guillaume  1", 
comte  de  Provence,  qui  passa  en  Italie  en  972,  pour 
chasser  les  Maures  de  Fraissinet  ,  où  ils  avaient 
établi  le  point  central  de  leurs  forces  ,  et  d'où  ils  rava- 
geaient constamment  le  littoral  de  l'Italie  et  de  la  Pro- 
vence. On  appuie  cette  opinion  de  différents  passages 
historiques,  notamment  de  celui-ci,  tiré  du  Gai  lia  Chris- 
tiana . 

En  parlant  de  Guillaume  Solier,  né  en  1170,  et  qui 
était  évêque  ,  en  121 5,  on  ledit  de  V  ancienne  race  des 
Solier,    et    même   du  château   de  Solier,  près  de  Toulon, 


(1)  La  Roque,  Traité  de  la  Noblesse,  pag.  12. 


46  •  SOLIER. 

château  d'où  ce  lignage  a  tiré  son  nom  ,  unde  gentis  siiœ 
nomen(\).  On  ajoute  que  ce  pays  de -So/Zer ,  dont  on  ne 
sait  pas  le  nom  primitif  _,  fut  connu  dans  les  tems  les  plus 
reculés.  Solier ,  suivant  .Papon  est  un  pays  délicieux 
habité  avant  et  depuis  la  conquête  des  Romains  (2).  Au 
dixième  siècle,  il  relevait  des  vicomtes  de  Marseille  (3); 
long-tems  possédé  par  les  anciens  Solier ,  il  eut  divers 
droits  dont  plusieurs,  par  conquête  ou  par  cession, 
appartinrent  momentanément  aux  vicomtes  de  Mar- 
seille ,  qui  furent  co-seigneurs  de  Solier ,  avec  les  chefs 
de  cette  maison. 

FulcOj  l'un  de  ces  vicomtes,  fils  de  Guillaume,  donna 
tous  ses  droits  sur  ces  terres ,  à  dame  Odile  ,  son  épouse, 
par  contrat  de  mariage  et  en  vertu  d'une  promesse  et 
clause  toute  particulière;  ce  fut  pour  le  prix  du  premier 
baiser  de  l'époux,  dans  illi....  in  villa  quam  vocant  sole- 
rios  jper  causant  primi  osculi  per  sponsalicium.  (  Ruffi  , 
cité  plus  haut.) 

Ceci  est  fort  ancien.  Fulco  de  Marseille,  co-seigneup 
de  Solier  ,  était  fils  de  Guillaume ,  qui  florissait  en  980. 
L'acte  est  de  ioo5.  Le  même  Fulco  confirme  à  l'abbaye 
de  Saint- Victor ,  la  donation  faite  par  son  père  de  l'église 
Sainte-Marie  majeure  de  Solier  (4). 

Dans  la  suite,  les  droits  de  ces  vicomtes  revinrent 
exclusivement  aux  Solier  ,  comme  il  sera  dit  à  l'article 
de  Hugues. 

Le  principal  château  de  cette  branche  fut  possédé 
par  elle  jusqu'au  quatorzième  siècle.  Soit  vente  ou 
alliance,  il  passa  successivement  en  diverses  mains.  Au 
quinzième  siècle,  il  appartenait  à  l'un  des  Forbes,  ou 
Forbin,  écossais  d'origine,  qui  ont  paru  en  France,  en 
i320,  et  ont  fondé  une  famille  justement  célèbre,  sur- 
tout depuis  h  fameux  capitaine  Forbin ,  devenu  chef 
d'escadre. 

En  1420 ,  Forbin  (Palamède)  jouissait  du  château 
de  Solier.  Ce  château  est  aujourd'hui  (1769),  dit  le 
marquis    d'Aubais  (5j ,  dans   la    famille    Porcelet.    C'est 


(i)  Gallia  Christ.,  tom.   II,  pag.  746. 

(2)  P.,  Hist.  de  Prov.,tom.  I",  pag.  38G. 

(3)  Rnffi,  Hist.  de  Prov.,  tom.  I*'',  page  60. 

(4)  Ibid.,  tom.  P»",  pages  63,  64. 

(5)  Voyage  de  Charles  IX,  page  49. 


SOLIER.  47 

depuis/  le  mariage  de  Louis  Porcelet  ,  en  r688.  avec 
Marie-Elisabeth ,  héritière  des  marquis  de  Solier.  Ses 
descendants  ont  pris  également  ce  dernier  titre  (  i) . 

Ces  seigneurs  n'ont  aucun  lien  de  parenté  avec  les 
Solier  issus  d'Italie  ,  bien  que  souvent ,  et  en  Italie 
surtout,  ils  n'ayent  signé  abusivement  que  du  seul 
nom  de  Solier,  comme  il  est  arrivé  à  Louis  de  Forbin, 
ambassadeur  de  Louis  XII,  au  concile  de  Trente,  où  il 
était  appelé  Magnijïcus  dominus  Ludovicus  Solier. 

Nous  n'admettons  pas  des  prétentions  qui  ont  pu  flatter 
les  chefs  de  l'une  des  branches  françaises  des  anciens  So- 
lier. Cette  branche  ne  peut  être  la  souche  mère,  malgré 
l'autorité  de  messieurs  de  Sainte-Marthe,  et  pour  la  gloire 
même  de  la  famille,  nous  la  laisserons  sortir  de  Rome, 
d'où  ses  rameaux  s'étendirent  dans  l'Astesan,  avant  de  se 
fixer  en  Provence. 

Ce    n'est  pas    en    Provence    que    les    premiers    Solier 

'ont  trouvé  leurs  armes,  si  antiques  et  si  rares,   comme   le 

dit   Palliot.  a    Ces  trois    fuseaux     romains  ou  fuseaux  de 

lanaquil,  image  de  celui   que  l'on   gardait  religieusement 

il  Rome,  au  temple  de  Marcus  Ancus  yy.(2) 

Le  pays  de  Solier,  près  des  Alpes  ,  était  connu  des 
anciens  Romains  ,  et  désigné  dans  Pline  ,  Ptolémée  , 
Antonin  et  plusieurs  autres  qui  les  ont  copiés,  tel 
qu'Alberti. 

a  Après  Alexandrie  est  Nice  de  la  Paille  ,  et  près  des 
»  Monts,  le  château  de  Solier  (3)»,  qui  fut  l'habitation 
des  premiers  Solier  venus  de  Rome;  ils  y  eurent  postérité 
directe  et  masculine,  jusqu'à  la  fin  du  dixième  siècle, 
époque  où  ce  même  patrimoine  des  premiers  Solier, 
passa  à  leur  neveu  Sigismond  Solier  ,  tils  du  prince  de 
Rimini  (4). 

On  n'a  \  aucune    notion    des    Solier    de    la    Romagne, 
avant    Otbert    Solier,     I"    du    nom,    Fun  des   chefs   de. 
TAstesan ,  au     septième    siècle,     père    de    Otbert   II,    et 
frère  de  Georges  Solier  ,    dit  le  Vieux  ,  pour   avoir  vécu 
jusqu'à  cent  onze  ans,    lequel   Georges  passa  à   Marseille, 


(i)  Dictionnaire  de  la  Noblesse,  tom.  XI,  pag.  437. 
(2)  Voyez    Palliot,   Segoing  et   d'Hozier,    sur   les  armes   des 
Solier.  Il  en  sera  parlé  plus  tard. 

3)  Léand.  Alberti,  Descript.  etc..  page  382.  etc. 
|i  Avrillon.  Généalog..  pa^.   1  à  3. 


^.8  solii:r. 

vers  710,  et  fut  l'auteur  de  la  branche  provençale. 
(  Voye:{  cette  branche.  ) 

Ea  763,  plusieurs  de  ses  descendants,  entraînés  par 
les  guerres  du  siècle ,  allèretït  dans  les  Espagnes  ,  et 
s'établirent  à  Alaba,  Oviédo  et  Burgos.  Leurs  fils  se  ré- 
pandirent en  divers  lieux  de  le  Catalogne,  de  PAragon 
et  de  la  Gastille.  (  Vqyei  la  branche  première  d'Espagne, 
ci-après.  ) 

De  TAstesan  ,  un  des  Solier  vint  à  Naples  en  870, 
avec  son  épouse,  Gésualda,  tille  de  Leidulphé,  et  nièce 
de  Hilderich ,  seigneurs.  Lombards.  Il  fut  père  de  Pan- 
dolphe,  dit,  aux  anciens  actes  ,  Paîdolfo.  (  De  Pald- 
HulJ,  audax  auxiliator:)  Son  petit  fils,  Pandolphe  II, 
reçut  le  sobriquet  de  Malateste,  à  cause  de  son  opiniâ- 
treté, ou  de  sa  fermeté,  comme  le  dit  Avrillon  (  i  ). 

Venu  à  Rome  ,  pour  assister  au  sacre  d'Otton  III, 
par  Jean  XV,  en  976,  il  offrit  ses  services  à  Tempereur 
qui  l'employa  l'année  suivante  ,  dans  ses  guerres  contre 
les  Sclaves,  et  le  mena  ensuite  en  Allemagne,  ce  qui  à 
son  retour  en  Italie,  le  fit  prendre  pour  un  des  seigneurs 
allemands  de  la  cour  d'Otton. 

Ce  fut  en  looi  qu'il  revint  d'Aix-la-Chapelle,  avec 
l'empereur.  Ce  prince  voulant  le  récompenser  des  ser- 
vices qu'il  lui  avait  rendus,  le  nomma,  en  1002,  gouver- 
neur de  Rimini,  ce  que  l'on  appelait  alors  un  des  vicaires 
de  Tempire.  Gela  est  expressément  conforme  à  l'his- 
toire (2  ). 

Rimini,  colonie  romaine  jusqu'au  tems  des  Lom- 
bards ,  prise  ensuite  par  Pépin  le  Bref,  fit  partie  de 
l'exarchat  de  Ravenne,  et  demeura  enfin  sous  la  domi- 
nation de  l'église,  jusques  vers  l'an  1000.  A  cette  époque, 
les  empereurs  d'Occident  et  rois  d'Italie,  la  réunirent 
à  leur  souveraineté. 

Pandolphe  II  la  reçut  d'Otton  III.  Ses  descendants  y 
ont  régné  en  maîtres  ,  pendant  cinq  siècles.  S'ils  l'ont 
quittée  par  intervalle,  ils  l'oilt  toujours  reprise,,  soit 
par  les  armes,  soit  par  des  traités. 

Pandolphe    ci-dessus,  dit    Malateste  ,  chef  des   princes 


(i)  Avrillon,  Généalog.,  pag.  4. 

(2)  La    Martin.,    Dict.,    art®    Rimini.   L'Art   de    vérifier    les 
Dates,  pag.  4S7,  édition  in-folio. 


SOLIER.  49 

de  Rimini^  était  père  de  Sigismond,  qui  hérita  des  biens 
de  l'Astesan.  «  En  conservant  son  nom  de  Solier,  il 
»  passa  dans  l'Astesan  et  devint  le  chef  des  Solier  ou 
»  Solarii  de  ces  lieux  (i).  » 

Comme  de  tous  les  auteurs  qui  ont  recherché  l'ori- 
gine des  Solier,  celui  que  nous  venons  de  citer  est 
encore  le  plus  exact,  nous  allons  rapporter  ce  qu'il  en 
dit  dans  la  généalogie  imprimée  en  1680,  et  notée  dans 
le  père  Lelong  (  Biblioth.  Hist.  de  France,  tome  3, 
page  783,  art.  42634.)  «Il  y  a  diverses  opinions  sur  l'origine 
»  de  cette  famille;  les  uns  (  tels  que  Amien  et  Rubée) 
»  la  disent  venue  d'un  seigneur  allemand  du  nom  Solier, 
»  ou  Soler,  au  royaume  de  Naples,  où  sont  encore  ses 
»  armes.  Quelques  auteurs  italiens  la  veulent  issue  des 
»  Cornélius  de  Rome. 

»  Mais  quoi  qu'il  en  soit,  on  a  pour  assuré  qu'environ 
»  l'an     1000,   le   premier  d'entre  eux  venu  de    Rome  ou 

»  de  la  Romagne  fut  surnommé  Malateste  Othon   lui 

»  donna  quelques  villes  en  looi  :  son  fils  aîné  régna 
«après  lui...;  le  fils  puîné,  Sigismond ,  devint,  en 
»  Piémont,  le  chef  de  cette  branche  de  Solier,  qui  se 
»  sont  rendus  si  fameux  et  si  illustres  que  j'aurai  bien 
»  de  la  peine  à  dépeindre  l'éclat,  la  noblesse,  la  gran- 
»  deur    de    cette    maison    avec    toutes  les  belles    qualités 

'»  qui  l'ont  élevée  au-dessus    des  autres  Elle  a  fleuri 

»  et  commandé  souverainement  la  ville  et  province 
»  d'Asti,  dont  le  comté  la  rendait  maîtresse  de  vingt- 
»  cinq  villes,  châteaux  et  grandes  seigneuries.  Avec 
»  cette    puissance,  elle    a  soutenu   long-tems   le   parti  des 

»  Guelphes   contre  les    Gibelins Et    cette   maison  dc- 

»  vint  (  en  trois  siècles  )  tellement  nombreuse,  que  dans 
»  un  moment  elle  fournit,  pour  un  seul  combat,  trois 
»  cents  chevaliers  de  son  nom,  bien  armés(2).  » 

Cette  multitude  de  chevaliers,  tous  parents  et  de  même 
nom,  ne  doit  pas  étonner  si  l'on  se  souvient  de  l'histoire 
de  ces  tems.  «  Alors,  dit  le  célèbre  Denina,  les  filles 
»  ne  se   mariaient  qu'à  vingt    ans  et    donnaient    des  fils 

«robustes qui    avaient    eux-mêmes     grande     posté- 

»  rite.    Alors    (  i355)    Pierre    Albrizzi   eut   cinq  fils  qui 


(1)  Avrillon.  Généalog.,  etc.,  pag.  4. 
(i)  Avrillon,  pages  3  et  4. 


5o  SOLIER. 

»  parurent  un  jour  entoures  de  trente  de  leurs  fils  (i)... 
»  Les  Pitti,  les  Soderini,  ont  offert  les  mêmes  exemples, 
ï)  ainsi    que    les    Doria,    les    Spinola,     les    Visconti,    les 

»  Avogadre,    les   Soliers,   les  Addi,    les    Baglione On 

»  a  vu  la  seule  ville  d'Asti  mettre  sur  pied  des  armées 
))  assez  nombreuses  pour  se  mesurer  avec  les  plus  grands 
»  monarques,  tels  que  Charles  I"  ,  roi  de  Naples  (2).  » 
Et  c'était  au  tems  que  cette  province  appartenait  aux 
Solier.  Mais  aucune  famille  n'a  été  aussi  loin  que  celle- 
ci.  Ses  trois  cents  chevaliers  de  son  nom,  plus  heureux 
que  les  anciens  Fabius,  essuyèrent  peu  de  perte  dans  le 
com.bat  ;  tous  se  couvrirent  de  gloire  et  se  firent  remar- 
quer dans  le  cours  de  leur  vie  par  une  telle  bravoure  et 
une  telle  adresse  qu'on  applaudit  unanimement  à  la  devise 
qui  leur  avait  été  donnée,  «  devise,  ou  cri  de  guerre, 
»  qu'ils  ont  toujours  portée  sur  leurs  bannières,  et  dans 
»  leurs  armoiries,  Adroit  et  vaillant  tout  Solier  ayant 
»  (  étant.  )  On  voit  cette  devise  et  leurs  armes  à  l'église 
»  de  Saint  -  Géry  d'Arras,  à  Rimini,  à  Asti,  à  Ville- 
»  neuve -Solier,  et  dans  plusieurs  lieux,  ainsi  qu'aux 
»  voûtes  des  églises  et  places  les  plus  honorables  (3).  » 
Ces  armes  étaient  dès  les  onzième  et  douzième  siècles  dans 
l'église  de  Sainte-Marie  de  Solier  (  Sancta  Maria  in  So- 
lario)  de  Bologne. 

*  CHAPITRE  V. 

Sur  le  point  central  ou  la  résidence  des  diverses  branches 
des  Solier. 

Les  chefs  de  la  première,  dite  de  l'Astesan,  habi- 
tèrent cette  province  jusqu'au  douzième  siècle.  Ils  trans- 
portèrent ensuite  leur  séjour  en  France,  et  servirent 
sous  nos  rois,  devenus  maîtres  de  ces  contrées.  Vers 
1610,  ils  se  fixèrent  de  nouveau  sous  la  domination 
sarde,  où  ils  sont  restés  depuis. 


(0  Scipion  Ammirato,  Hist.  de  Florence  et  Généalogie  des 
Albrizzi. 

(2)  Denina,  Révolution  d'Italie,  liv.  xii. 

(3)  Avrillon,  pages  i,  2,  3.  Quoique  le  P.  Avrillon,  mi- 
nime, ait  écrit  dans  un  autre  genre,  nous  lui  laissons  cette 
généalogie  de  1680,  attendu  que  plusieurs  la  lui  ont  attribuée, 
et  de  ce  nombre  est  Waroqui-ji-. 


SOLIER.  5  T 

Leur  résidence  hors  de  Tltalie  n  a  été  que  temporaire  ; 
ils  n'ont  point  laissé  de  branche  à  l'étranger.  Ce  sont 
les  mêmes  hommes  sur  des  domaines  différents. 

Les  Malateste  ont  quitté  leur  résidence  primitive 
(de  l'an  1002),  après  un  règne  de  cinq  cents  ans,  du- 
rant lequel  ils  se  sont  prodigieusement  multipliés  sur 
divers  points,  mais  toujours  en  Italie;  ils  ont  forme 
beaucoup  de  rameaux. 

La  branche  provençale  s'est  éteinte  après  avoir  donné 
celle  d'Espagne,  de  l'Ile-de-France  et  du  Languedoc. 

Les  branches  d'Espagne  ont  résidé  en  plusieurs  villes 
différentes.  Valence  fut  long-tems  le  séjour  de  l'une  de 
ces  branches. 

Celle  de  l'Ile-de-France  ayant  été  formée  à  Paris 
par  Gaillard  Solier,  fils  de  Rostain,  né  en  1181,  trans- 
porta son  domicile  et  vécut  plusieurs  années  dans  la 
Guienne  et  le  Languedoc. 

Revenus  à  Paris,  ses  chefs  y  continuèrent  la  postérité 
jusques  vers  la  fin  du  quinzième  siècle,  tems  où  Jean  V, 
fils  de  Jean  Solier,  quatrième  du  nom,  se  maria  en 
Espagne,  et  y  servit  trente-deux  ans. 

De  l'Espagne,  il  revint  dans  l'habitation  paternelle. 
Son  petit-fils  ,  André  ,  fut  le  dernier  chef  de  cette 
branche,  qui  alla  résider  hors  de  Paris.  Au  retour  d'une 
expédition  dans  l'Inde,  et  ayant  débarqué  sur  le%  côtes 
de  Tréguier,  il  y  prit  alliance  à  la  fin  du  dix-septième 
siècle  ;  ses  petits-fils  se  sont  reportés  au  dix-huitième , 
dans  r Ile-de-France,  sans  laisser  aucun  individu  mâle 
de  leur  nom  et  de  leurs  armes,  soit  sur  les  côtes  de  Bre- 
tagne, soit  dans  l'intérieur,  où  ils  ont  ensuite  séjourné. 

La  branche  limousine,  fondée  par  Bertrand,  né  en 
1248,  s'est  transportée  dans  le  Vivarais,  où  elle  s'est 
maintenue.  Nous  ne  savons  pas  si  elle  a  laissé  quelques 
rameaux  dans  la  Marche. 

Ainsi  la  branche  piémontaise  quia  vécu  trois  cents  ans 
en  France,   n'y  a  point  formé  de  rameaux  particuliers. 

La  branche  de  l'Ile-de-France  qui  a  vécu,  à  diffé- 
rentes fois,  près  de  cent-vingt  ans,  soit  en  Espagne,  soit 
en  Angleterre,  soit  en  Bretagne,  n'a  point  également 
formé  de  branches  partielles  dans  ces  lieux  ;  ses  chefs 
n'ont  paru  dans  les  Bretagnes  françaises  qu'environ 
trente  ans  après  la  réformation  de  la  noblesse  de  cette 
province. 


52  SOLIER. 

Sa  résidence  hors  de  Paris,  comme  celle  des  Solier 
d'Italie  hors  du  Pie'mont,  n'a  été  que  temporaire,  et 
nous  n'établissons  point  de  divisions  secondaires  pour 
ces  deux  branches,  puisqu'elles  n'ont  point  eu  de  ra- 
meaux sépares  en  ligne  directe  et  masculine.  Gela  ne 
pr:?sente  qu'une  sorte  d'émigration  hors  de  la  patrie 
originelle.  Comme  cette  marche  est  conforme  aux  mé- 
moires de  famille  et  aux  plans  des  généalogistes  qui 
nous  précèdent^  nous  ne  pouvons  nous  dispenser  de 
Tadopter  pour  notre  travail. 


SIXIÈME  BRANCHE. 
Des  Solier  de  VAstesan. 

D'après  les  mémoires  de  famille,  le  père  d'Otbert 
Solier  _,  issu  de  Rome  et  fixé  à  Asti,  épousa  Theude- 
rada,  fille  d'Ansprand,  comte  d'Asti,  et  nièce  de  Gu- 
nibert,  treizième  roi  des  Lombards.  En  yoS,  Ansprand 
fut  régent  du  royaume  pour  le  jeune  Gunibert,  son  ne- 
veu. Quelques  années  après  sa  mort,  le  comté  d'Asti 
passa  au  fils  de  Theuderada. 

Au  milieu  des  contradictions  qui  régnent  à  ce  sujet 
dans^aul  Diacre,  Raimond  Turchus  et  divers  autres  , 
nous  ne  rechercherons  point  les  alliances  et  la  filiation 
des  Solier  venus  de  Rome  et  fondateurs  des  seigneuries 
de  leur  nom.  Les  fils  d'Otbert,  et  après  eux  Sigismond , 
régnèrent  sur  l'Astesan.  «  Gette  souveraineté  des  So- 
»  lier  fut  très-souvent  attaquée  par  la  faction  gibeline, 
•»  par  les  marquis  de  Montferrat  et  par  plusieurs  mai- 
»  sons  jalouses  de  leur  grandeur.  Secourus  par  le  roi 
»  de  Naples,  on  les  vit  rentrer  victorieux  dans  PAste- 
»  san,  et  donner  la  paix  à  leurs  ennemis.  Lorsqu'il 
y>  fallut  céder  à  la  force,  en  i32o,  alors  les  sires  de 
»  Solier  ayant  acquis  de  grandes  richesses  traitèrent 
»  avec  les  princes  d'Achaïe  (  ducs  de  Savoie  ) ,  des  com- 
»  tés  de  Moreite,  Racovise ,  Malceste ,  Villeneuve-So- 
D  lier,  Monasterol,  Valistrade,  Gantogne,  et  des  mar- 
»  quisats  de  la  Chuse,  de  Dogliani,  de  Lus,  de  Go- 
w  voni,  de  Vignali,  de  la  Tour  Saint-Georges,  Gon- 
»  salgras,  Saint-Martin ,  etc.  La  plupart  de  ces  sei- 
»  gneuries  firent  autant  de  branches  de  cette  illustre 
»  maison  à  la  cour  de  Savoie,   où  elle  a  possédé  les  plus 


SOUKR.  53 

»  belles  charges  de  l'état  (i).  »  Ces  branches  ont  leurs 
rameaux  à  Chieri ,  Ivrée,  Savigliano,  Bergame^  Mi- 
lan et  dans  la  Morienne.  Plusieurs  ont  porté  diverse- 
ment, à  cause  de  leurs  marquisats  ou  comtés  particu- 
liers. Nous  nous  étendrions  trop ,  si  nous  les  suivions 
dans  leurs  alliances. 

Nous  n'avons  pu  souscrire  à  l'opinion  émise  par  les 
anciens  Solier  de  Provence  ,  qui  se  plaisaient  à  se  re- 
garder comme  les  auteurs  de  la  souche  primitive,  et, 
pour  le  dire  une  dernière  fois  ,  nous  ne  voyons  pas  ce 
que  l'amour-propre  des  anciens  de  cette  branche  aurait 
pu  perdre,  en  reconnaissant  que  leur  origine  était  ro- 
maine. Gomme  c'est  le  sentiment  le  plus  répandu  ,  nous 
n'hésitons  point  à  commencer  par  les  branches  italiennes, 
dont  les  fondateurs  nous  sont  inconnus. 

Les  me'moires  de  famille  même  se  taisent  sur  le  père 
d'Otbert  II  et  de  Georges,  son  frère,  qui  fut  chef  de  la 
branche  de  Provence.  (Vqye^  Ghapitre  IV.) 

La  postérité  d'Otbert  se  soutint  dans  les  mâles  jusqu'à 
la  fin  du  dixième  siècle.  Le  dernier ,  dit  Otbert  VI , 
périt  en  972  ,  dans  une  affaire  où  il  porta  secours  à 
Guillaume  ,  comte  de  Provence  ,  qui  combattait  les  Maures 
de  Fraissinet.  Vers  ioi5  ,  Sigismond  lui  succéda  et  devint 
comte  d'Asti  ,  et  chef  de  ces  Solier  dont  nous  venons  de 
rapporter  l'éloge,  d'après  Avrillon.  • 

De  ce  Sigismond,  fils  puîné  du  premier  prince  de 
Rimini ,  descend  Otbert  VII,  né  en  11 12;  on  n'a  point 
ses  alliances.  En  11 70,  il  figure  comme  témoin  des  do- 
nations faites  aux  églises  de  Suze  et  d'Oulx  ,  par  Hum- 
bert,  comte  de  Savoie  (2).  Il  eut  deux  frères  : 

.  i.°  Amisis  Solier,  dit  Solar,  parle  père  Tournon, 
(Vie  de  saint  Dominique,  liv.  V).  Amisis  fut  un 
modèle  de  sagesse.  —  Vir  Doctrinà  clarus  etjuris 
scientia  celebris  ;  compagnon  fidèle  de  saint  Domi- 
nique    En   1252,   Innocent  IV  le  nomma  pour 

agir  et  procéder  contre  les  meurtriers  de  Pierre 
de  Vérone.  Il  vécut  102  ans,  de  ii86à  1288  (3). 
2.°  Pierre  SoHer ,  autre  ecclésiastique,  qui  habita 


(i)  Avrillon,  page  4. 

{2)  Guichen.,   Hist.  de  Savoie,  tom.  II,  page  43.  Preuves. 

(3)  Touron,  Loc.  cit. 


54  SOLIER. 

long-tems  Rome.  A  son  retour ,  en  1261  ,  il 
s'attacha  à  Pierre ,  comte  de  Savoie  ,  qui  se  ren- 
dit maître  de  Turin,  et  fut  différentes  fois  chargé 
de  ses  inte'rêts  (i). 

I.  Le  premier  qui  paraît  ensuite,  c'est  Charles,  qui 
florissait  en  1270.  Ce  fat  le  tems  où  les  Fontaines,  dits 
depuis  d'Ognon  ,  s'allièrent  à  cette  famille. 

Brocard  de  la  Fontaine,  fils  de  Pierre,  petit-neveu 
de  saint  Bernard  ,  avait  été  créé  premier  maître  des  re- 
quêtes de  saint  Louis.  Philippe  le  Hardi  l'envoya  en  né- 
gociation vers  les  princes  d'Italie.  {Vqyei  le  traité  entre 
le  prince  Thomas  de  Savoie,  III*  du  nom,  comte  de 
Piémont  et  de  Morienne  et  les  seigneurs  de  Piosasco,  du 
j  5  mars  1272). 

Brocard  n'avait  qu'une  fille  ,  nommée  Marie  ;  elle  fut 
demandée  par  Charles  Solier  ,  comte  et  souverain  des  villes 
et  province  d'Asti.  Charles  la  destinait  à  Georges,  son 
fils.  Le  mariage  eut  lieu,  à  la  condition  que  le  second 
fils  qui  en  naîtrait,  ferait  revivre  le  nom  de  la  Fontaine 
qui  allait  s'éteindre,  et  qu'en  cette  considération,  il 
posséderait  les  biens  des  la  Fontaine  en  France. 

Charles,    en    acceptant     ces     off'res,    voulut     toutefois 

que  son   nom  de  Solier  fût  uni  à  celui  de  Fontaine , 

«  et  il  voulut  garder  son  écu  :  les  armes  faisant  mieux 
)/  voir  la  qualité  et  la  différence  des  familles  que  le 
»  nom  (2).  » 

Cependant ,  lorsque  cette  branche  fût  en  France ,  l'écu 
des  Solier,  dit  le  même  auteur,  fut  par  fois  laissé  pour 
celui  d'Ognon. 

Du  frère  de  Brocard,  père  de  Marie,  dame  Solier, 
était  sortie  la  branche  d'Eche,  d'où  provenait  Denise  de 
la  Fontaine,  mère  du  duc  de  Saint-Simon. 

Anselme,  et  d'après  lui  la  Chesnaye-des-Bois  ,  ont  donné 
une  généalogie  de  la  Fontaine  Solier  ;  mais  n'ayant  pas 
eu  connaissance  des  anciens  mémoires  ,  et  pas  même  de 
la  généalogie  imprimée  par  le  père  Avrillon,  ces  auteurs 
n'ont  mentionné  ni  Brocard,  ni  Jean  son  frère,  dont  il 
est  encore  parlé  dans  les  mémoires  de  Joinville,  Vie  de 
saint  Louis,  dans  l'Histoire  de  Cambray  ,etc. 


(i)  Gall.  Christ.,  rom.  XII.  eclési.  scdun. 

f'2)  Avrillon.  pauc  7. 


SOLIER.  55 

Ils  n'ont  point  parlé  de  Robert ,  neveu  de  ceux-ci , 
ni  de  plusieurs  autres  ,  tels  qu'Albert ,  connu  sous  le 
nom  d'Albert  de  Solier,  et  qui  périt  victime  de  son  dé- 
vouement pour  l'église,  comme  nous  le  verrons  plus 
loin;  et  ils  en  citent  quelques-uns  qui  ne  semblent  pas 
appartenir  à  cette  famille.  Nous  renvoyons  à  leurs  ou- 
vrages. 

II.  Georges  Solier,  fils  de  Charles,  époux  de  Marie, 
tille  de  Brocard  de  la  Fontaine,  succède  à  Charles  et  gou- 
verna souverainement  la  république  d'Asti  ;  qualifié  comte 
d'Asti,  et  soutenant  les  Guelphes,  autrement  le  parti  de 
réglise  contre  la  faction  des  Gibelins  (  i  ) .  Le  comté  de 
l'Astesan  fut  aussi  une  ancienne  colonie  romaine,  capi- 
tale Asti,  {Asta  Pompeia)y  à  quatre  lieues  d'Albi  ;  elle  se 
gouverna  long-temps  par  ses  lois.  Cette  république  fut 
détruite  par  les  ducs  milanais.  De  ceux-ci  elle  passa  aux 
ducs  d'Orléans,  puis  aux  ducs  de  Savoie,  qui  la  reçurent 
de  Charles-Quint,  en  1529;  celui-ci  la  tenait  de  Fran- 
çois I".  Georges  eut  trois  fils  : 

i.°  Thomas,  qui  fit  toute  sa  vie  la  guerre  aux 
Gibelins....»  Laquelle  continua  sous  le  règne  de 
a  Jean  Solier,  comte  d'Asti,  que  Rodolphe  ,  son 
«  oncle,  seconda  avec  toute  la  maison.  Solier  , 
((  alors  si  nombreuse  qu'elle  arma  froz^  cents  che- 
«  valiersde  son  nom...,  ceci,  environ  1 312(2).  » 
il  mourut  sans  postérité. 

2.'' Rodolphe  II  qui,  en  vertu  du  contrat  de  ma- 
riage de  son  père ,  comme  second  fils,  prit  le 
nom  de  Fontaine -Solier;  il  épousa  Marie  de  Ga- 
tinara,  (  maison  qui  porte  :  d'azur  à  deux  os  de 
mort  ,  passés  en  sautoir,  accompagnés  de  quatre 
fleurs  de  lys  ).  Il  eut  d'elle  quatre  fils  et  une 
fille. 

Trois  de  ses  fils  perdirent  la  vie  dans  les  com- 
bats. Le  quatrième ,  nommé  Jean  ,  passa  en 
France.  Ce  fut  lui  qui  devint  chef  de  la  branche 
des  Fontaine-Solier ,.  et  recueillit  l'héritage  de 
Marie,  son  aïeule  par  les  femmes. 


(1)  Avrillon,  pag.  8. 

(2)  Ibid. 


56  '  SOLIhiR. 

Sa    sœur  ,   nommée  Jacqueline,  fut   l'épouse  de 
haut    et    puissant    seigneur    messire    Gédéon  de 
Macy  ,    vivant    premier    baron     de    France,     en 
i3i7(i); 
3.*  Nicolas,  dont  l'article  suit; 

III.   Nicolas    SoLiER    épousa    sa    cousine     dona     Vio- 
lante Malateste  (  2  ; ,  dont  il  eut  : 

i.°  Philippe,  dont  l'article  suivra.  (Art.  IV.) 
2.°  Ferdinand.   Celui-ci,  après   la    ruine   des  Guel- 
phes,   se   retira,    tout  couvert  de  gloire,  chez  les 
Vénitiens,   où  il  fut  nommé  leur  généralissime  en 
l'île  de  Candie. 

D'après  une  généalogie  dressée  sur  des  docu- 
ments, fournis  alors  par  l'ambassadeur  de  Venise, 
il  aurait  été  le  chef  d'une  branche  fameuse, 
dont  descendrait,  dit  Avrillon,  l'illustre  Bâcha, 
nommé  Hibraïm.  Nous  ne  connaissons  pas  cette 
histoire. 

Avrillon  nomme  ensuite  un  Jean  II,  comte  et  gouver- 
neur d'Asti,  allié  en  Piémont  aux  Mirabelle,  et  père 
d'un  autre  Jean. 

Ce  dernier,  dit  Jean  III,  est  le  premier  de  la  filiation 
rapportée  par  la  Chesnaye-des-Bois ,  dont  les  recherches 
sont  peu  étendues. 

Nous  avons  aussi  connaissance  de  Georges  Solier,  né 
à  Ivrée  en  1290,  chancelier  de  Savoie  en  1346,  charge, 
dit  Guichenon,  qui  n'a  été  remplie  que  par  des  personnes 
illustres  en  naissance ,  mérite  et  probité  (  3  ).  Le  même 
Georges  figure  en  1342  et  i343,  au  testament  d'Aimon, 
comte  de  Savoie,  et  d'Yolande  de  Mont-Ferrat;  en  i35o, 
au  mariage  de  Blanche  de  Savoie  et  de  Galéas  Visconti  ; 
en  1347,  à  celui  d'Ame  VI  et  de  Jeanne  de  Bourgogne; 
il  fut  l'une  des  huit  cautions  de  la  dot  de  400  M.  florins 
d'or  de  Blanche  de  Savoie  ci-dessus  (4  ). 

Un  autre  Georges  Solier  s'acquit  une  grande  consi- 
dération;  les   princes    le  prirent  pour  leur  juge  et  arbi- 


(i)  Avrillon,  pag.  8. 

(2)  Gouss.  Martyr.,  tom.  I*^',  pag.  3oo. 

(3)  Guichen.  tom.  I«r,  page  116. 

(4)  Ibid.,  lom  II,  pag.  176,  181,  222,  397. 


SOLIRR.  57 

tre.  En  1488,  à  la  mort  de  Jean  de  Savoie  ,  dit  la  Mitre, 
Ame  VI,  dit  le  Comte  Verd  ,  disposa  de  toute  la  succes- 
sion de  ce  prince  en  faveur  dudit  Georges  Solier , 
chancelier  de  Savoie  (i),  comme  ses  pères. 

Ces  Solier  ne  sont  pas  de  la  branche  directe  qui  flo- 
rissait  à  Asti ,  et  qui  va  continuer  sous  les  noms  de  Mo- 
rette  et  autres  seigneuries. 

Après  la  ruine  des  Guelphes,  Morette  passa  au  pou- 
voir des   Solier ,   qui    le   perdirent   plusieurs   fois   pendant 

les  discordes  civiles Jacquet  de  Savoie ,   par  testament 

du  16  mai  1470  ,  Tavait  légué  à  Philippe  de  Savoie^  l'un 
de  ses  fils  {2). 

Philippe  le  donna,  en  i386,  à  son  épouse,  Marie  de 
Genève  ;  mais  alors  il  était  occupé  par  les  Solier  qui 
combattaient,  avec  les  marquis  de  Saluées,  contre  les 
ducs  de  Piémont.  Aussi ,  l'acte  porte  que  dans  le  cas  oQ 
Morette  n'appartiendrait  pas  aux  armes  dudit  Philippe , 
il  veillerait  du  moins  à  ce  que  les  seigneurs  de  ce  lieu 
fussent  tenus  à  prêter  hommage  à  son  épouse  (3). 

Il  en  fut  de  même  du  château  des  Solier ,  près  de  Fe- 
lician,  lequel,  vers  1840,  passa  aux  princes  de  Savoie. 
Thomas,  l'un  d'eux,  chanoine  de  Lyon,  puis  évêque  de 
Turin  en  i353,  et  fils  de  Philippe  ci-dessus,  inféoda  ce 
château  au  comte  Amé  V,  dit  le  Grand  (4). 

Ce  changement  de  maîtres  eut  lieu  pendant  un  long 
cours  d'années,  et  l'on  peut  dire  jusqu'en  1607,  époque 
où  le  marquisat  de  Saluées  et  pays  voisins  furent  pour 
toujours  cédés  à  la  Savoie ,  en  échange  de  la  Bresse  et  du 
Bugey. 

IV.  Philippe  Solier,  fils  de  Nicolas  (art.  III),  fut 
en  1401  ,  l'un  des  garants  de  la  trêve  conclue  entre  les 
marquis  de  Montferrat  et  les  princes  d'Achaïe  (5)  :  il  fut 
père  de  : 

i.**  Antoine,  qui  vivait  à  Asti  en  1460.  Son  jeune 
frère  Daniel ,  était  à  cette  époque  capitaine- 
commandant  deRoghetto,  près  d'Asti  ,  comme  il 


(i)  Guichen.,  tom.  II,  pag.  3 14,  377,  38i. 
{2)  Ibid.,  tom.  1^"^,  pages  33 1,  332. 

(3)  Jbid.,  tom.  II,  page  126. 

(4)  Jbid.,  page  324. 

(5)  Ibid.,  tom.  1"=',  page3i3. 


58  SOLIER. 

appert  des  titres  que   nous    avons   sous  la  main 

(Titre  original); 
2.®  Aubertin,  dontrarticle  suit; 
3.°  Daniel  Solier. 

V.  Aubertin  Solier  ,  I"  du  nom  ,  comte  de  Mo- 
rette,  est  un  des  dix  seigneurs  qui  signèrent  la  charte 
portant  établissement  de  marches  et  foires  dans  la  ville 
d'Asti;  acte  du  28  octobre  1494.  (Titre  original.) 

Le  comté  de  Morette  appartenant  aux  Solier,  est  dans 
l'arrondissement  de  Saluces,  entre  la  Vraïta  et  le  Pô_, 
dans  Tancienne  province  de  Saveglian.  Ses  seigneurs, 
selon  Waroquier  et  la  Roque ,  étaient  au  service  de 
France  dès  1270  ,   1272(1). 

VI.  Charles  Solier,  fils  d'Aubertin  I",  fut  un  des 
plus  illustres  de  sa  race.  Page,  sous  Charles  VIII, 
il  se  distingua  particulièrement  sous  Louis  XII  et  Fran- 
çois I".  Avrillon  le  cite  comme  un  des  gentilshommes 
de  la  chambre. 

Il  naquit  en  1480.  En  iSog,  il  était  intendant  et 
commissaire-général  des  armées,  comme  il  se  voit  par 
les  montres  du  tems,  ainsi  que  par  beaucoup  d'autres 
monuments  et  titres  concernant  ce  fameux  comte  de 
Morette.  (Titre  original.) 

La  première  montre ,  ou  revue  pass'ée  par  Charles , 
est  du  4  mars  i509,  faite  à  Laval  (Astesan),  du  corps 
du  sire  de  Fontrailles.  (Titre  original.) 

La  seconde  est  du  6  juillet  i5i4,  du  corps  de  Jacques 
d'Amboise ,  sieur  de  Bussi.  (Titre  original.)  Ce  fut  un 
des  corps  qui  combattirent  à  la  fameuse  journée  de  Mari- 
gnan ,  où  le  comte  Charles  Solier  rendit  de  si  importants 
services. 

En  i5io,  Charles  avait  été  l'un  des  témoins  au  ma- 
riage de  sa  cousine  Périnelle  Solier,  issue  de  la  branche 
de  Casiille  (2),  avec  Louis  de  Combauld  de  Bourbon, 
dit  le  Vaillant ,  ou  le  Capitaine ,  et  qui ,  cinq  ans  après, 
fut  un  de  ses  frères  d'armes  à  la  bataille  que  nous  venons 
de  citer. 


(i)  Waroq.,  Recherches  sur  les  armes,  etc.,  pag.  7  ;  La 
Roque,  Traité  du  ban  et  arrière-ban,  page  76. 

(2)  D'Hozier,  Généalog.  des  Combauld  de  Bourbon  : 
Goussen.,  Martyrologe;  Sainte-Marthe,  etc. 


SOLIER.  39 
Le  roi    (  François  I"  )  avait  réuni    des    forces    impo- 
santes   Et  avec    une  si  belle  armée,   disent    les   his- 
toriens, la  difficulté    était  de    passer  les  Alpes Charles 

Solier,  comte  de  Morette,  conduisit  si  bien  Bayard  et 
Humbercourt,  qu'on  surprit  d'abord  à  Villefranche , 
les  généraux  ennemis  Prosper  Colonne  et  le  comte  de 
Policastre  (i). 

Daniel  et  Guichenon  rapportent  que  ce  gentilhomme 
avait  été  envoyé  par  le  comte  de  Savoie  à  François  I". 
Il  était  né  en  France,  avait  été,  comme  nous  l'avons  dit, 
page  de  Charles  VII  (2). 

Le  roi  ayant  su  la  prise  des  généraux  ennemis  (3), 
partit  de  Lyon  et  se  dirigea  vers  les  Alpes.  Parvenu  au 
pied  de  ces  montagnes,  il  trouva  d'incroyables  difficultés 
et  s'arrêta.  Charles  Solier,  qui  avait  déjà  fait  la  guerre 
dans  le  Piémont,  s'offrit  de  conduire  heureusement 
l'armée,  si  le  roi  lui  donnait,  pour  le  suivre  immédiate- 
ment, un  premier  chef  d'avant-garde  de  son  choix,  et 
sur  lequel  il  pût  compter  comme  sur  lui-même.  De 
suite,  il  désigna  le  capitaine  Combauld  de  Bourbon. 
Combauld  marcha  donc  à  la  tête  de  la  première  colonne 
de  l'avant-garde,  dont  le  connétable  de  Bourbon  était 
le  chef.  Ce  fut  alors,  suivant  le  langage  de  Mézerai  , 
qu'au  milieu  des  précipices  et  des  rochers  les  plus  escar- 
pés, on     résolut     de   combattre    plutôt   l'âpreté   des  lieux 

que   la    furie    obstinée    des    Suisses Par-dessus     le 

dos  de  ces  effroyables  montagnes,  et  dans  une  conti- 
'nuelle  perspective  de  la  mort,  les  Français  guidèrent, 
par  des  chemins  horribles,  leur  artillerie,  à  force  de 
poulies  et  de  bras  ;  ils  faisaient  rouler  les  pièces  de  ro- 
chers en  rochers;  tous  mettaient  la  main  à  l'œuvre;  les 
chefs  ne  s'épargnaient  pas  (4). 

Après  cette  lutte ,  contre  là  nature,  l'armée  descendit 
les  Alpes,  et  ce  fut  Combauld  de  Bourbon  qui  le  pre- 
mier   aperçut    les    Suisses  (5). 


(i)  Daniel,   Hist.   de  France,  tom.    I,   tom.    5.  ;    Guichenon, 
Hist.  de  Savoie. 

(2)  Avrillon,  Généal.  page  5. 

(3)  Mezerai,  Hist.  de  France,  tom.  II.  (François  P'.) 

(4)  Ibid. 

(5)  Marillac,    Histoire     de     Bourb.  ;    D'Hozier ,     Arrêt     de 
Louis  XIV,  pag  52. 

I  5 .  :> 


6o  SOLIER. 

La  famille  Solier,  intéressée  à  recueillir  les  monuments 
et  titres  relatifs  à  la  journée  de  Marignan,  a  laissé  des 
mémoires  aussi*  pre'cieux  pour  elle  que  pour  difle- 
rentes  maisons  des  plus  illustres  de  la  monarchie.  Cette 
dernière  considération  nous  fait  un  devoir  de  rapporter 
plus  amplement  qu'on  n'a  pu  le  faire  jusqu'ici  les  noms 
des  principaux  seigneurs  qui  ont  pris  part  à  cette 
journée. 

Avant-garde,  précédée  des  Gastadours;  général  en 
chef,  le  connétable  Charles,  duc  de  Bourbon.  Sous  lui 
immédiatement,  i.**  Son  frère  François,  duc  de  Châ- 
tellerault  ;  2.°  le  maréchal  de  Trivulce,  un  des  premiers 
guides  et  conseillers  de  l'entreprise  ;  3.**  Combauld  de 
Bourbon,  dit  le  Capitaine. 

En  tête  de  la  première  colonne,  en  avant  des  Gasta- 
dours, Charles  Solier,  comte  de  Morette,  marchant  le 
premier,  suivi  de  Combauld. 

Corps  de  bataille  :  Le  roi,  ayant  près  de  lui  plusieurs 
ducs  et  maréchaux,  tels  que  Lautrec,  Anne  de  Mont- 
morenci,  Châtillon  (  Gaspard  de  Coligni),  etc. 

Artillerie  :  Genouillac  Galliot,  dit  le  sénéchal  d'Ar- 
magnac. 

Lansquenets,  ou  bandes  noires  (  de  la  couleur  de 
leurs  enseignes)  légion  d'aventuriers  et  de  routiers  : 
le  duc  de  Gueldre,  capitaine-général,  ayant  sous  lui 
deux  des  sires  de  Fleuranges  (les  deux  aînés). 

Mineurs,  Basques  et  Gascons  :  le  comte  Pierre  de 
Navarre. 

Infanterie  :  Principales  compagnies,  MM.  de  Lorges , 
Maugiron,  Richebourg,  Laisnez,  Donatilleu,  de  l'Or- 
teil, Hercule  (  du  Dauphiné  )  Comarque.  Dans  cette 
guerre,  les  plus  fameux  capitaines  du  royaume  com- 
mandaient de  nombreuses  compagnies  d'hommes  d'armes, 
de  lances  et  d'archers,  tels  que  Jacques  d'Amboise,  sieur 
de  Bussy,  Chabannes  de  la  Palice,  Imbercourt,  d'Aubi- 
gni,  etc. 

Vénitiens  (  ii3oo  hommes;  sous    les  ordres  du   géné- 
ral Alviane. 
Arrière-garde  :   le  duc  d'Alençon. 

Etaient  présents  le  prince  de  la  Trémouille  (  Talmond), 
les  ducs  de  Vendôme,  de  Lorraine,  d'Albanie,  régent 
et  gouverneur  d'Ecosse  ;  de  Longueville,  grand  chambel- 
lan ;  le  comte  de  Guise,  frère  du  duc  de  Lorraine;  les 
comtes  de  Saint-Pol,  de  Sancerre,  de   Nevers,  de   Salazar, 


SOLIKR,  6l 

Le  marquis  de  Saluces,  le  comte  d'Astorge,  le  cheva- 
iT  Bayard ,  le  chevalier  Jame,  écossais,  le  baron  de 
earq,  ou  de  Barq. 

De  plus,  Louis  de  Bourbon,  evêque  de  Laon  ;  Gouf- 
;r  de  Bonnivet  (Guillaume),  amiral,  Artur  Gouffier , 
•and-maître  de  France;  Louis  de  Brezé,  grand-sené- 
lal  de  Normandie,  capitaine  de  cent  gentilshommes  du 
)i;  Vatellien,  enseigne  des  gentilshommes  du  roi;  de 
itoin,  grand-maréchal-des-logis. 

Suivent  sans  titres  et  qualifications  : 

[M.  de  Savoie  (René.) 

Jean  de  Moui  de  la  Meilleraye; 

Antoine    et    Charles    de    Prat;    aliàs  des     Prés  de 

Montpezat  ; 
Aimard  et  Nicolas  de  Prye; 
Jean   Stuart,  neveu  de  Daubigny  ; 
Jean  d'Albret,  sire  d'Orval  ; 
Le  seigneur  de  Roye  ; 
La  Motte  ; 
De  Garanci , 
De  Ghalellart } 
D'Azincourt; 
Raymond  de  Raimond  ; 
Louis  Dars; 
De  Moui; 
Haraucourt  ; 
De  Saint-Vallier  ; 
De  Crussol  ; 
De  Saint  André  ; 
La  Clayete  (le  bâtard  de)  ; 
AUinance; 
Guy  de  la  Farelle  ; 
Un  troisième  Fleurange  ; 
Duras  (le  cadet  de)  ; 
Créqui  de  Pont-Remi  ; 
De  Rémi  ; 
DeBueil; 
DeGrimault; 
Lévis  Ventadour  (Gilbert)  ; 
•Galeas  Sanseverino  : 
Pierre  de  Fertalier  : 
De  Mortemart  :  * 


62  SOLIER. 

De  Mauleon  \ 

Thomas  de  Poix ,  frère  de  Lautrec. 

Le  comte  Charles  Solier  guida  la  plus  grande  part 
de  l'armée  par  le  détroit  de  Roquepierre ,  près  de  Sain 
Pol,  dans  le  marquisat  de  Saluces  ,  entre  les  Alpes  co 
tiennes  et  les  Alpes  maritimes.  Les  i3  et  14  janvier  i5i 
François  I"  gagna  la  bataille  de  Marignan.  Il  ne  ces 
depuis  de  combler  de  faveurs  particulières  Charles  S 
lier  et  sa  famille.  Charles  était  en  outre  chambellan  ( 
ce  prince.  Il  fut  un  des  huit  otages  garants  du  traité  ( 
Londres  (4  octobre  i5i8)  entre  le  roi  d'Angleterre 
François  1",  pour  le  futur  mariage  du  dauphin  et  > 
la  princesse  Marie,  ainsi  que  pour  le  payement  d 
six  cent  mille  couronnes  d'or  que  la  France  donni 
pour  la  ville  de  Tournai,  cédée  par  la  Grande-Bi 
tagne.  Voici  les  noms  de  ces  huit  otages,  dans  Tore 
que  présente  l'acte  : 

François  de  Montmorenci  de  Rochepot  ; 

Charles  de  Moui,  seigneur  de  la  Meilleraye; 

Antoine  des  Prés,  seigneur  de  Montpézat  ; 

Chai  les  Solier,  sieur  deMorette; 

Le  fils  aîné  du  sieur  de  Longueville; 

Le  fils  cadet  du  sieur  de  Mortemart  ; 

Le  sieur  de  Melun; 

Le  sieur  de  Grimault  (i). 

«  Charles  Solier  fut  nommé  chef  de  l'armée  naval 
»  en  l'absence  de  Pierre  de  Navarre  ;  il  fut  ambassadt 
»  de  France  près  de  l'empereur  Charles-Q.uint ,  près 
»  Henri  VIII,  près  de  Clément  VIL  II  n'était  pass( 
»  lement,  dit  Avrillon  ,  né  pour  les  "armes;  les  affai 
»  politiques  lui  étaient  familières;  ses  négociations  p 
»  de  plusieurs  princes  de  l'Europe  le  tirent  paraître 
»  sez  dans  l'une  et  l'autre  carrière. 

» Nous  croyons   devoir  faire  connaître    la  vé 

i>  par  les  monuments  qui  nous  restent  garants  de  ses  be 
»  actions  ,  ce  qui  se  voit  aujourd'hui  (1680)  d 
»  une  épitaphe  de  son  tombeau  en  la  ville  de  Toi 
»  (Eglise  des  Pères  Minimes.)  » 

Caroli  Solarii  equitis  splendidissîmî  Morettœ qui 


(i)  Mémoires  de  du  Bellai,  livre  i 


SOLIER.    ,  63 

>/o  VIII  et  Ludovico  XII egregiam  operam,  miles 

ivavit  ;  Franciso  primo ^   inter  nobiliones  cubicularios  in 
imis  cariis  extitit^  ac  Petro  Navareo absente  regiœ  classis 

œfuit,    delphinum  portum  gennam  que recepit,  aliis 

œterea  mimeribus  domi  militieque  summâcum  laudefunc- 
s,  miiltis  intérim  legationibiis  ad  Clément  VII,  Caro- 
m  V,  Cœsarem,  atqiie  Henriciim  VIII  Britanniœ  regem 
itis,  incr  edibili  apud  eos  gratid  partâ  omnibus  ordinibus 
xeptus. 

Demum  Henrico  II  eodem  quo  a  pâtre  Francisco  loco 
ibitus  Lutetiœ  Parisiorum  annum  agente  decimum  septi- 
um  obiit  (  i  ) . 

Barthélemi  son  frère,  a  laisse  peu  de  traces  dans 
listoire;  il  signa  au  mariage  de  Philibert  de  Savoie  et 
:  Marguerite  d'Autriche,  princesse  douairière  d'Espa- 
le  et  de  Castille  (2). 

Antoine,  autre  frère  de  Charles,  suivit  également  la 
rrière  des  armes,  s'etant  attaché  particulièrement  au 
arquis  de  Saluées.  A  1-9  ans,  il  était  homme  d'armes 
une  compagnie  de  ce  seigneur,  comme  il  se  voit  dans 
montre  passée  à  Galeras,  duché  de  Milan.  (22  no- 
mbre i5oi  ;  tit.  orig.  ]. 
Charles,  de    son   second    mariage    avec    Silvie    Depont 

îssa  : 

•     • 

i.**  François,  dont  l'article  suit  ; 

2.<*  Charles,  capitaine  châtelain  et  viguier  d'Aigue- 
Mortes,  (  en  avril  i525  ;  titre  original  ). 

3.**  Jacques  (  miles),  chevalier,  mort  sans  alliance, 
(en  1537);  il  servit  dans  la  compagnie  de  5o 
lanciers  du  marquis  de  Rothelin  ;  (  titre  ori- 
ginal). 

VII.    François    Solier    (le  comte),    écuyer    de     Fran- 

lis    I",    gentilhomme    de    la      chambre,     chevalier    de 

>rdre,  n'a  laissé  qu'un  fils,  dit  Aubertin  II. 

VIII  .     Aubertin  ,     ou     Uberten      Solier  ,      deuxième 

i   nom,   dit,    dans  Avrillon,   Habertin  et  souvent    Ber- 

n,  chevalier  de  TOrdre,  comme  son  père. 

Le  comte  Aubertin  avait  été  l'un    des    enfants    d'hon- 


'1)  Avrillon,  page  5. 

2)  Guichen.,  tom.  \^^,  page  481. 


64  SOLIER.  Ai 

neur,  sans  gages,  de  Henri  II,   dauphin  de   Viennois  e 

duc  d'Orléans,     d'Angoulême    et    d'Anjou.     Ces     noble 

enfants  sont  aussi  dénommés  dans    Tordre    suivant  pou 

l'année  i55o  (i). 

Berlin  de  Solier  de  Morette, 

Charles  de  Montmorenci  de  Méru,  )      fils     du     con 

Gabriel  de  Montmorenci  de  Montbrun  ,  )       nétable; 

Henri  de  la  Marche,     I  n,    ■,  .  .    i  j 

Charles  de  la  Marche,  !  «''  ^^  '""''^''^  ^'  "  """^  '         _ 

Honorât  de  Savoie.  )  ci    j  .    j    -n     j  v' 

René  de  Savoie,     '  j  «Is  du  comte  de  Tende;  •; 

Troile  Ursin.  ^ 

Dans  un  autre  état  les  noms  sont  les  mêmes,  dans  le 
même  ordre,  avec  un  troisième  Montmorenci,  Guil- 
laume de  Thoré,  autre  fils  du  connétable  (2). 

Les  services  d'Aubertin  lui  méritèrent  une  pen- 
sion du  Roi,  à  raison  de  quatre  mille  écus,  par  an,  (ti- 
tre original). 

Il  fut  employé  en  Espagne,  en  i56o;  à  son  retour, 
en  1 562,  le  Roi  le  fit  aussi  chevalier  de  l'Ordre  (3),  Il 
laissa  : 

I  /  Emmanuel,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Jean  ou  Jehan,  qui  mourut  avant  20  ans, 
enseigne  d'une  compagnie  de  20  lances,  du  comte 
de  Beyne.  La  famille  porte*  sa*  mort  en  i565; 
il  faisait  partie  de  cette  compagnie  en  i5ô3, 
f  titre  original); 

S.**  Paul,  qui  servait  également  et  périt,  en  1592, 
dans  les  guerres  de  Piémont,  où  il  était  employé, 
(  titre  original  )  ; 

4.°  François ,  gentilhomme  ordinaire  du  Roi  ; 
(titre  original).  On  ne  connaît  passa  postérité. 
Il  ne  doit  pas  être  confondu  avec  un  de  ses  pa- 
rents, François  Solier  de  Monasterol,  l'un  des 
seigneurs  qui  accompagnèrent,  en  France, 
Charles  III,  duc  de  Savoie  et  fut  un  des  témoins 
aux   pouvoirs    donnés  par  le  duc,   à  l'ambassade 


(1)  Recueil   des   ordonnances  et  des    noms  de  messieurs   les 
officiers  des  princes  français,  p.  5i3. 

(2)  Ibid.f  page  5 20. 

(3)  Mémoires  du  prince  de  Condé,  tome  I".  page  1 14. 


SOLIER.  65 

qu'il  envoya  à  Venise,  pour  demander  raison  de 
l'envahissement  du  royaume  de  Chypre  (  i  ). 
5.°  Sébastien,  qui  fut  premier  référendaire  et  con- 
seiller d'état.  En  diverses  occasions,  et  notamment 
en  079,  il  représenta  le  grand  chancelier  de 
Savoie  dans  un  acte  important  (  2  ) . 

IX.  Emmanuel  Solier,  fils  du  comte  Bertin  II, 
chevalier  de  l'Annonciade ,  conseiller  d'état  de  son  al- 
tesse royale  Madame ,  gouverneur  de  Verceil  ,  commis- 
saire général  de  l'infanterie ,  colonel  de  deux  mille 
hommes,  ambassadeur  en  France^  etc.  (  3  ). 

Un  titre  original  porte  aussi  Emmanuel,  etc.  ,  comte 
de  Morette ,  gentilhomme  ordinaire  du  Roi ,  fils  et  héri- 
tier de  feu  Aubertin  de  Solier,  lequel  était  ,  en  son 
vivant,  chevalier  de  l'ordre  de  sa  majesté.  Suivant  le 
même  titre ,  Emmanuel  reçoit  du  trésor  de  France , 
17800  écus,  pour  environ  quatre  années  arriérées  de  la 
pension  de  son  père,  (  titre  original  du  3 1  décembre 
i585). 

En  1600,  il  fut  nommé  pour  l'assemblée  tenue  à 
Paris  ,  concurremment  avec  MM.  de  LuUin,  de  Lucinge 
et  Berton  Grillon  (4).  Il  laissa  : 

I.®  Charles-Aubertin  ,  chevalier  de  TAnnonciade, 
conseiller  du  Roi,  grand  maître  de  son  altesse 
royale  Madame,  ambassadeur  en  France.  «  Ce  fut 
»  un  homme  de  mérite  qui  nous  a  laissé,  suivant 
»  les  historiens,  l'idée  d'un  seigneur  accom- 
»  pli  (  5  )  ;  » 

2.®  Philippe,  l'un  des  meilleurs  capitaines  de  Char- 
les-Emmanuel. Il  fut  gouverneur  de  Grasse  (6), 
et  de  Nice,  maréchal  de  camp  et  chevalier  de 
l'Annonciade  ; 

3.°  Aubertin  III,  dont  Farticle  suivra  celui  de 
Louis. 

4.°  Louis  ,    écuyer  de  Charles  Emmanuel,    accom- 


(i)  Guich.,  Hist.  de  Savoie,  tome  I*'',  page  634,  656. 

(2)  Ibid.,  page  724. 

(3)  Avrillon,  page  6. 

(4)  Pithon,  Noblesse  du  comté  Venaissin,  t.  IV,  p.  38o. 

(5)  Avrillon,  p.  6.  " 

(6)  Guichen.,  tome  1°^  page  725. 


66  SOLIER. 

pagna  ce  prince  en  France  (  i  ).  II  portait  les  titres 
de  comte  de  Morette,  marquis  de  Dogliani,  lieu- 
tenant général  des  armées  de  Savoie,  au  comté 
de  Nice. 

En  1570,  il  épousa  Paula  de'  Chalan,  fille  de 
Claude  Chalan  et  de  Bonne  de  Savoie.  De  ce 
mariage  sont  provenus  : 

a.  François-Emmanuel ,  comte  de  Morettc  , 
marquis  de  Dogliani ,  grand  maître  de  Fartil- 
lerie ,  gouverneur  de  Verceil  en  i638,  puis 
d'Asti  ;  dans  les  Mémoires  du  duc  de  Riche- 
lieu ,  il  est  designé  comme  ambassadeur 
d'Espagne,  en  1625  {2);  Guichenon,  et  les 
notes  de  famille  ne  l'annoncent  pas  ; 

b.  Maurice,  évêque  de  Mondovi  ; 

c.  Charles-Jérôme ,  marquis  du  Bourg-Saint 
Dalmace,  l'un  des  gouverneurs  d'Emma- 
nuel II,  gouverneur  de  l'Astesan,  ambassa- 
deur à  Venise; 

d.  Michel,  général,  au    service  de  ses   princes; 

e.  Bonne-Lucrèce ,  devenue  comtesse  de  Co- 
ligno;^ 

/.  Victorie-Marguerite  ,  comtesse  de  la   Chuse. 

X.  Aubertin  Solier  ,  III*  du  nom  ,  comte  de 
Morette ,  ambassadeur  en  France  en  1640*  conseiller 
d'état,  en  1648;  créé,  même  année,  chevalier  de  l'An- 
nonciade ,  comme  l'avait  été  son  père,  à  qui  Charles- 
Emmanuel  voulait  donner  une  récompense  digne  de  ses 
vertus  et  de  ses  talents  militaires  (3  ).  Beaucoup  d'autres 
Solier  de  cette  branche  et  de  celle  de  Louis  ,  ont  été 
fameux  par  leurs  exploits ,  leurs  charges  et  leur  fortune, 
comme  on  le  voit  dans  l'histoire,  aux  noms  de  Monas- 
terol  ,  Villeneuve  ,  Macello  ,  Dogliani  ,  Saint-Martin  , 
du  Bourg,  Broglie,  Favria,  Deluz,  Govoni,  etc. 

Du  tems  que  Jean-Jacques  Rousseau  ,  de  Genève  , 
était  laquais  chez   un    des   Solier  ,  le  comte-* Govoni,   ce 


(i)  Guichen.,  tome  I«',  p.  770. 

(2)  Mémoires    du  'duc    de     Pi:hclieu.     tome    I,    pai;c    140, 
cdition.de  iÔ2  5. 
(3;  Guich.,  tome  I.  page  828. 


SOLIER.  67 

seigneur,  que  Rousseau,  dans  ses  Confessions^  appelle 
chef  de  cette  illustre  famille^  jouissait  à  la  cour,  de  la  plus 
haute  estime;   il  était  père  du  comte  de  Favria. 

Cette  branche  s'est  soutenue  dans  ce  même  état  de 
splendeur.'  Longtems  souveraine,  maîtresse  ensuite  de 
forts,  de  villes  et  comtés  très-riches ,  elle  s'éleva  ,  même , 
après  la  perte  de  l'Astesan,  à  un  haut  degré  de  gloire  et 
de  puissance.  Elle  fut  citée  souvent  dans  les  traités  des 
princes  de  Savoie,  dans  les  actes  publics  de  France,  et 
notamment  dans  l'arrêt  du  parlement  de  Paris  (  10  juin 
1390),  en  faveur  du  Roi,  dauphin*_,  déclaré  souverain 
du  marquisat  de  Saluces  (i). 

Nous  terminerons  par  la  liste  des  seigneurs  de  cette 
branche,  qui  ont  été  de  l'ordre  de  TAnnonciade. 

Extrait  de  la  liste  chronologique  des  chevaliers  de  V ordre 
suprême  de  VAnnonciade  ,  imprimée  à  Chambéri, 
en  1787. 

1 6 1 8     Emmanuel  (Solier),  comte  de  Morette. 
1648     Charles- Libertin. 
1660    Jean-Philippe,  comte  de  Monasterol. 
1666     Charles-Jérôme,  marquis  du  Bourg. 
r  n  (  Jean-Louis,  marquis  de  Dogliani. 
'     i  Jean-Michel,  comte  de  Monasterol. 
j  Ignace,  marquis  du  Bourg. 
^'   ^  /  Octave- FrançoiSj  comte  de  Govoni. 
1737     Joseph-Robert,  marquis  de  Broglie. 

r    (  Louis-François-Amédée,  marquis  de  la  Chuse. 
^      (  Gaspard-Joseph,  comte  de  Morette. 


j  Charles-Joseph,  comte  de  Govoni. 
^7    /  Joseph,  comte  de  Favria 


DEUXIEME  BRANCHE. 
Fontaine  Solar  ou  Solier. 


A  l'article  premier  de  la  branche  précédente,  on  à 
vu  Marie,  fille  unique  de  Brocard  la  Fontaine,  épouser, 
en  1272,  Georges  Solier,  descendant  de  Sigismond. 


(1)  Mém.    du     prince    de    Condé,     tome     III,     page     670; 
Mém,  du  duc  de  Nevers,  tome  I,  pag.  27. 


68  SOLIER. 

Georges,  devait  joindre  le  nom  de  Fontaine  au 
sien  (i).  Goussencourt,  dans  son  Martyrologe,  parle 
de  cette  jonction  de  noms  et  d'armes;  mais  il  l'attribue 
au  fils  de  Pierre,  ou  Perrot  la  Fontaine,  et  de  Marie  de 
Villiers  de  l'Ile-Adam,  en  i35o,  lequel  aurait  épousé 
une  héritière  de  la  famille  Solier  (2). 

En  suivant  nos  mémoires  qui  s'accordent  avec  l'his- 
toire et  les  titres,  nous  trouvons  que  Jean,  I"  du  nom, 
fils  de  Rodolphe,  fut  celui  qui  passa  en  France,  pour  y 
jouir  des  biens  de  son  aïeule  Marie,  femme  de  Georges 
Solier. 

I.  Ce  fut  sous  le  règne  de  Charles  le  Bel,  dit  Avrillon, 
que  nous  allons  suivre,  que  Jean  Solier,  rendit  de 
grands  services  à  Philippe  de  Valois,  dans  les  guerres 
de  Flandre.  Ce  roi  l'estimait  fort,  non-seulement  à  cause 
de  sa  valeur,  mais  par  rapport  à  sa  naissance  (3).  Il  le 
fit  gouverneur  d'Arras  ,  où  l'on  voit  encore  ses  armes  , 
jointes  à  celles  de  sa  femme.  Il  eut  sept  fils,  qui'se  trou- 
vèrent tous  à  la  bataille  de  Créci,  sous  ledit  Roi. 

II.  L'un  des  fils  de  Jean,  ci-dessus,  dit  Perrot  de  la 
Fontaine,  épousa  Marie  de  Villiers  de  l'Ile-Adam, 
sœur  de  Jacques,  maréchal  de  France,  et  fils  de  Pierre, 
grand-maître  de  la  maison  du  Roi,  de  laquelle  alliance 
sont  sortis  : 

i.°  J^an  qui  va  suivre  ; 
2.**  François,  chevalier  de  Malte; 
3.°  Madeleine,    religieuse,    à    Longré ,    ordre    de 
Fontevrault. 

III.  Jean  Solier,  dit  Jean  II,  chevalier,  seigneur 
de    Fontaines,     Thorigny,     Damart,    etc. ,     conseiller    et 

chambellan   du  Roi,   gouverneur  d'Asti ,   s'allia,  en 

Piémont,    à    la   famille  des    Mirabelle,    et  il  eut  de  son 
mariage  : 

i.°  Jean,  dit  Jean  III  ; 

2.**  Charles,  religieux  ,   à  l'abbaye  de  Saint-Denis  , 
en  France  ; 


II)  Avrillon.  généal.  page  7. 

(2j  Goussenc,  tom.  I,  pag.  3oo  et  3oi. 

(3)  Aviillon.  généal,.  page  7. 


SOLIER.  69 

3.°  Renaud  j  gouverneur  de  Vernon ,  sous  le 
comte  de  Dunois,  à  qui  Charles  VII  avait  donné 
cette  ville. 

IV.  Jean  Solier  ,  III^  du  nom;  c'est  le  premier 
dans  la  généalogie  imparfaite  donnée  par  Anselme,  et 
suivie,  sans  examen,  par  la  Chesnaye. 

Avrillon  le  qualifie  ainsi  :  Jean  ,  issu  des  Villiers  de 
r  Ile- Adam,  des  comtes  d'Asti  et  des  Malateste  ;  tige 
honorée  du  bienheureux  Robert,  prince  de  Rimini  ^  et 
de  la  bienheureuse  Paule ,  marquise  de  Mantoue.  Ledit 
Jean,  grand  pannetier ,  gouverneur  de  Crépi,  en  Valois, 
et  de  Luxeu,  en  Combrailles.  0 

Il  épousa  Jeanne  de  Remonde ,  dame  de  Pomponne , 
dont  il  eut  : 

V.  Pierre  Solier  ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi ,  gouver- 
neur de  Crépi  et  Luxeu  ,  qui  s'allia  ,  comme  son  aïeul,  au 
sang  de  Philippe  de  Villiers  de  l'Ile-Adam,  grand-maître 
de  Rhodes,  et  continua  la  postérité. 

Comme  la  filiation  de  cette  branche  se  trouve  déjà 
imprimée  en  différents  ouvrages  (i),  nous  y  renvoyons 
la  famille.  Elle  a  eu  plusieurs  rameaux,  tels  que  celui 
de  Bissi,  de  Boissière,  des  Bachets,  etc. 


TROISIEME  BRANCHE. 
Ou  des  M  al  at  este  [les  Anciens). 

Observation.  Nous  aurions  voulu  donner  une  filiation 
des  Malateste,  depuis  leur  chef  connu  historiquement 
vers  Tan  1000  ;  mais  cette  tâche  est  au-dessus  de  nos 
forces  ,  attendu  la  diversité  d'opinions  sur  ce  point.  Ce 
travail,  d'ailleurs,  exigerait  plusieurs  volumes. 

Nous  croyons  cependant ,  d'après  les  mémoires  que 
nous  consultons  et  les  recherches  auxque'les  nous  nous 
sommes  livrés,  que  nous  ne  ferons  ici  qu'ajouter  à  l'é- 
clat de  la  réputation  de  ces  princes,  dont  les  historiens, 
quelque  nombreux  qu'ils  soient  ,   n'ont   pas  encore  relevé 


(1)  Anselme,   La   Chesnaye,    D'Hozicr,    Avrillon.    etc.    vore-^ 
aussi  la  branche  précédente. 


yo  SOLIER. 

toutes  les  grandes  actions.  On  peut  consulter  sur  eux 
Balio  de  Branchi ,  (an  1460),  le  Volateran ,  le  frère 
Jacques  Philippe,  Sabellicus ,  Léandre  Alberti ,  Marche- 
selli  de  Rimini,  Sarraceni  (Histoire  d'Ancône) ,  Mathieu 
Bruno,  Claude  Paci,  Pigna  ,  Parthi  (Etienne),  César 
Clémentini ,  qui  a  consacré  sa  vie  à  des  recherches  sur 
cette  famille,  Raphaël  Adimare ,  qui  n'a  pas  moins  fait 
pour  elle  ,  dans  son  Sito  di  Rimini ,  Sansovino  ,  l'un  des 
plus  célèbres  parmi  ces  chronistes. 

Après  avoir  rendu  compte  de  diverses  conjectures 
plus  ou  moins  heureuses  sur  l'origine  des  Malateste, 
et  après  un  exaniep  approfondi ,  Sansovino  les  déclare 
issus  de  Rome.      ^ 

«  Trovo  che  V origine  loro  nacque  in  Roma  (i).  » 

C^est  l'opinion  que  nous  avons  toujours  suivie;  l'an- 
tique souche  dont  ils  descendent  est  en  effet  romaine. 
Cela  est  appuyé  sur  des  monuments  incontestables.  L'an- 
cienne existence  des  Solier,  au  pays  d^Asti ,  s'explique 
naturellement  par  l'occupation  que  firent  les  Romains 
de  tous  les  lieux  où  ils  voulaient  établir  des  colonies. 

Les  pays  de  Solier  et  de  Quarante  se  touchent  :  «  On 
«  voit  Félician  sur  les  confins  de  l'Astesan  ;....  ensuite, 
«  les  monts  se  replient  sur  eux-mêmes ,  et  découvrent 
«  un  certain  espace  de  plaine  où  sont  situés  deux  châ- 
«  teaux,  Solier  et  Quarante;  ce  dernier,  ainsi  nommé 
a  de  quarante  familles  romaines  qui  s'y  fixèrent  quand 
«  les  Romains  occupaient  ces  contrées  (2). 

Les  fils  d'un  Solier  de  l'Astesan  ,  ou   même  de  la  Ro- 
magne,  qui  s'était  fixé  àNaples,    en   revinrent  au  dixième 
siècle,  comme  il  a   été  dit,    sans   qu'on   puisse    chercher 
à  Naples  l'origine    primitive    des    Solier.     «  Ils  sont    ro- 
«  mains,   dit  Crescenzi  dans   sa    noblesse   d'Italie......  et 

a  plusieurs  les  tiennent  issus  des  Scipion  (Cornélius 
a  Scipion)  (3).  »  Cette  origine  serait  assez  noble  pour 
qu'on  dût  s'interdire  toute  autre  recherche. 

Albert  de  Pagan  ayant  épousé  ,  vers  978  ,  la  fille  du  duc 


(i)  Sansov.,   Orig.    des    Familles    illustres,   édition   de   i582, 
page  221,  verso. 
{2)  Vqye^  Alberti,   Description  de  l'Italie,  p.    382,    éd.    i38i. 
(3)  Coron,  délia  Nobil.  d'Italia,  page  368. 


SOLIER.  yi 

de  Bretagne,  s'associa  avec  Tancrède  de  Hauteville,  des 
ducs  de  Normandie.  Quinze  ou  seize  ans  après , 
deux  seigneurs  passèrent  les  Alpes  avec  leurs  femmes  et 
leurs  enfants,  dans  le  dessein  de  combattre  les  Sarrasins 
d'Italie.  En  996,  ils  s'unirent  aux  chefs  des  Solier,  et 
firent  pendant  trois  ans,  la  guerre  dans  la  Romagne. 
(  Ghirard.  Hist.  de  Bolog.) 

Tancrède  y  mourut^  laissant  douze  fils,  qui  possédè- 
rent les  comtés  d'Averse,  de  Calabre,  d'Ascoli,  de  Mé- 
lite,  deCosenza,  de   Policaste  ,....  de  Fondi  (i). 

Albert  de  Pagan  ne  laissa  qu'un  fils,  nommé  Albertin, 
et.  chef  des  Pagan,  dont  sortit  Hugues,  fondateur  et 
premier  chef  des  Templiers  en  11 18.  Les  Solier,  unis 
aux  enfants  de  Tancrède  et  fils  des  anciens  Solier  de 
Rome....  Ex  amplâ  Soîeriorum  stirpe  Romanorum  editi, 
se  retirèrent  à  Bénévent,  à  Napjes,  et  dans  toute  la  Ro- 
magne leur  ancienne  patrie,  011  ils  furent  employés  par 
Otton  III,  qui  leur  donna  beaucoup  de  villes,  comme 
nous  l'avons  déjà  vu  (2),  et  bientôt  la  souveraineté  de 
Rimini,  dont    Pandolphe  resta  le  maître. 

■  Sigismond,  Pun  de  ses  lils,  eut  l'héritage  de  sa  famille 
en  Piémont,  et  n'adopta  point  le  nom  de  Tête  dure  (  Mala 
testa  )  donné  au  seul  Pandolphe  pour  le  caractériser, 
suivant  l'usage  de  ces  tems...  ;  Sigismond,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit,  (  chap.  IV),  retint  le  nom  de  Solier  et  les  armes 
primitives,  les  trois  fuseaux  romains  ou  fuseaux  de  Ta- 
naquil;  ce  qui  sert  à  confirmer  leur  véritable  origine. 
(Titre  defam.) 

Les  guerres  continuelles,  la  destruction  des  châteaux", 
l'incendie  des  archives  ,  l'expulsion  fréquente  des  sei- 
gneurs ,  le  défaut  de  cartulaires  ;  toutes  ces  causes  ne 
justifient  que*  trop  les  ténèbres  qui  régnent  dans  les 
annales  des  premières  familles  de  l'Europe,  et  surtout 
du  neuvième  au  onzième  siècle ,  époque  funeste  à  l'ère 
chrétienne;  il  n'est    plus  moyen   d'y  remédier  aujourd'hui. 

Quelques  auteurs  se  sont  imaginé  que  les  ancêtres  des 
Solier  de   Rome  et  des  Malatesie    pouvaient     bien     s'ap- 


(i)  Gennaro-Grande,  Orig.,  etc.,  part.  4,  art.  16. 
(2)  Voj-ej  notre   chapitre    IV   et   ses   preuves,    Raph.    Adim. 
div.  loc. 


72  SOLIKR. 

peler  Catani  (i);  mais  ils  ne  remarquent  pas  que  Catani 
n'est  qu'une  abréviation  italienne  du  mot  Capitani,  terme 
latino-barbare  dont  on  a  feit  également  catepani ,  en  le 
dérivant  du  grec,  et  signifiant,  dans  les  deux  idiomes, 
maîtres  des  soldats,  ou  chefs  d'' armée  (2). 

Par  ce  mot ,  dit  Villani ,  on  entendait  des  hommes 
illustres  et  puissants  en  armes  (3). 

L'ancien  nom  connu  de  la  famille  est  Solier  {So- 
lerius)  (4). 

Le  séjour  des  Malateste  à  Penna  de  Bili  fit  croire  à 
d'autres  qu'ils  y  avaient  pris  naissance.  Verrucchio  fut 
aussi  regardé  comme  leur  patrie  originelle ,  quand  on 
oublia  que  ce  lieu  ne  fut  offert  à  ces  princes  qu'en 
1292  (5),  et  devint  une  de  leurs  maisons  de  plaisance, 
comme  Belaria  et  Soliano,  où  s'est  formée  la  branche  de 
ce  nom. 

«  Au  reste ,  quelle  que  soit  l'origine  des  gentils- 
»  hommes  qui   nous  occupent ,  qu'elle  vienne   de  Rome, 

»  d'Allemagne,    de    Penna, c'est    toujours    une    des 

»  plus  grandes  familles  qui  aient  existé;  mère  de  princes 
»  fameux ,  de  vénérables  pontifes  ;  maîtresse  d'une  partie 
»  de  la  Romagne,  de  l'Ombrie ,  de  la  Marche,  de  la 
»  Lombardie ,   de  vingt    bonnes   villes  ,   avec    un    grand 

»  nombre    de  tours  et  de  châteaux  ; ainsi    s'explique 

»  le  savant  Pigna  (6).  » 

Après  avoir  indiqué  les  premiers  Malateste  dont  nous 
avons  déjà  parlé  ,  Sansovino  passe  à  celui  qui  fut  sur- 
nommé le  Vieux.  Beaucoup  d'autres  de  ce  lignage  ont 
eu  également  des  surnoms  ,  tels  que  le  Pacifique  ,  le  Boi- 
teux ,   le  Magnifique,   le   Hongrois. 

Le  sobriquet  de  Mala  testa ,  venu  de  l'entêtement  de 
Pandolphe,  du  mot  Testière,  ou  Tête  de  Bron:{e,  suivant 
le  proverbe  (7) ,  fut  conservé  par  le  fils  ,  héritier  direct  de 
Pandolphe,   par  respect    ou    honneur    pour    la   mémoire 


(1)  Voyesf  Sansovino,  sur  les  Malatest. 

(2)  Gennaro-Grande,  Orig.,  etc.,  part,  iv,  art.  24. 

(3)  J.  Villani,  Hist.,  liv.  v,  chap.  40. 

(4)  Voye^  Avrillon,  déjà  cité,  page  4. 

(5)  Pigna,  Histoire  des  princes  d'Est,  liv.  i.  p.  48. 

(6)  Ibid.j  Hv.  11,  page  45. 

(7)  Sansovino,  sur  les  Malatest. 


SOLIER.  yS 

paternelle,  il  finit  par  être  joint  au  premier  nom,  ei  peu 
à  peu  il  devint  le  nom  patronymique  de  tous  les  mâles  de 
cette  branche;  il  passa  même  aux  femmes. 

Leurs  alliés  l'adoptèrent  souvent  comme  nom  de  bap- 
"tême  qu'ils  imposaient  à  leurs  fils.  De  ce  nombre  furent 
les  Montefeltre,  les  Baglione,  les  Gambacorti,  etc. 

Malateste  de  Verrucchio,  dit  le  Vieux,  laissa  Malateste, 
surnommé  l'Audacieux. 

Après  l'Audacieux,  viennent  dans  Sansovino,  Mala- 
testa  Malateste,  Jea^  le  Boiteux,  Paul,  dit  le  Bel  , 
dont  les  amours  et  la  fin  tragique  ont  été  chantées  par 
Le  Dante  et  Pétrarque  ;  Tinnin  ,  Jean ,  Pandolphe  , 
Maltestino,  Frantin,  Lambert,  Frantin-Novello,  Ga- 
léote,  Malateste  le  Hongrois,  Pandolphe  V,  Pandolphe  VI, 
Charles  Pandolphe,  André,  Galéote-Novello,  dit  Bel- 
fiore,  Galéote- Robert,  Jean  III,  Dominique,  prince  de 
Césène,  Sigismond  Pandolphe,  Robert,  Saluste,  Va- 
lère,  Pandolphe  VII,  Charles  II,  Troïle,  Robert  II, 
Malatesta  Malateste  II,  Robert  III,  Hercule,  Sigismond, 
Rambert  ou  Lambert,  Pandolphe  VIII,  Charles  III, 
Robert  IV,  Malatesta  Gueriero,  Leonide,  Charles  IV, 
Robert  IV,  Sigismond  II  (i).  Rubée,  commencé  par 
Hubert,  comte  de  Glazoli,  père  de  Ferrantin,  qui  eut 
Pandolphe. 

De  Pandolphe  vinrent  Malateste  et  Galéote;  ensuite 
Ferrantin  II,  Maltestino,  Jean  le  Boiteux,  Rambert  , 
Tinnus  et  Jean. 

D'autres  en  ajoutent  plusieurs  qui  ont  été  temporai- 
rement maîtres  ou  gouverneurs  de  diverses  contrées  fa- 
meuses. 

Nous  trouvons  la  filiation  suivante  dans  des  manuscrits 
de  famille  qu'il  nous  a  été  facile  de  concilier  avec  les 
principaux  monuments  historiques  .  Léandre  Alberti 
ne  s'en  est  point  écarté,  mais  il  ne  commence  qu'en 
1348  (2).  Cela  nous  fait  regretter  la  généalogie  que 
M.  Le  Laboureur  avait  annoncée,  dans  son  Voyage  de 
Ja  maréchale  de  Guébriant,  d'autant  plus  que  les  Ita- 
liens l'ont  tracée  d'une  manière  fort  inexacte  et  fort 
obscure . 


(i)  Foj'e^  Sansovino,  Clémentini,  Adimare,  etc. 
(2)  Alberti,      Descript.      de     l'Italie,    art.     Rimini  ,     Fano  , 
Césène,  Pesaro,  etc. 


74  SOLIER. 

Pandolphe  II,  en  996,  s'attacha,  à  son  retour  de 
'Naples,  à  l'empereur  Otton  III,  qui  lui  donna  Rimini, 
en  1002,  en  y  joignant  un  grand  nombre  de  châteaux 
et  autres  lieux pour  ses  éminentes  vertus  et  qua- 
lités (i).  Sigismond,  son  fils,  devint  possesseur  des  terres 
de  l'Astesan. 

On  trouve  aussi  que,  dans  Tannée  11 10,  deux  frères 
Malatesie,  de  la  très-noble  famille  de  ce  nom,  épou- 
sèrent les  deux  sœurs  de  Lentilius  Asinelli,  fils  de  Gé- 
rard      Lesdits    Malateste,     seigneurs    de    Rimini,    Cé- 

sène,    Pesaro  et  Fano  (2). 

Pandolphe,  III*  du  nom,  issu  de  Pandolphe  II, 
a  laissé  peu  de  souvenirs  dans  l'histoire.  On  les 
trouve  cependant  rappelés  aux  actes  des  seigneurs  de 
Rimini,  en  1227,  1272,  1275  (3).  Dans  cette  dernière 
année  (  1275),  un  des  Malateste  fut  élu  à  Bologne  capi- 
pitaine  du  peuple,  comme  le  rapporte  Ghirardacci. 
(Tom.  I,  liv.  VII,  pag.  227.) 

Rubée  (  Hist.  de  Ravenne)  cite  Frédéric  Malateste 
et  Hubert,  en  1276  et  1297. 

Pandolphe  IV,  fils  de  Pandolphe  III,  fut,  dans  sa 
jeunesse,  préteur  à  Fano,  en  i3oo;  allié  des  Bolonais  , 
en  i32i  ;  il  donna  Rimini  au  pape,  en  1 325  ou  1327;  il  la 
reprit  en  i33i,  de  concert  avec  ses  parents  Ferrantin  et 
Majtestino.  Il  en  rétablit  les  fortifications.  Galéote,  son 
fils,  rétablit  celles  de  Pesaro;'  Ferrantin,  son  neveu, 
celles  de  Fano  (4). 

Pandolphe  nomme  un  de  ses  fils,  Charles  de  Mala- 
teste, seigneur  souverain  d'Ancône,  en  1348. 

II  était,  depuis  1342,  généralissime  de  la  république 
de  Florence. 

Dans  ces  tems,  il  y  eut  à  Rimini  une  solennité  bril- 
lante à  l'occasion  de  l'ordre  du  Christ  de  Portugal,  dé- 
bris de  la  religion  des  Templiers. 

Quatre  ans  après    l'abolition   de  cet   ordre,  c'est-à-dire 


(i)  Ghirardacci ,     Histoire     de     Bologne;     Léand .    Alberti 
Descrip.  de  Tltalie. 

(2)  Ibid.^  tome  I,  livre  11,  page  Sq. 

(3)  Ghirard.,  ci-dessus,  tome  I,  liv.  vu. 

(4)  Amien,  Mém.  hist.  de  F'ano,  part,  i,  pag.  253. 


SOLIER.  75 

en  i324,  le  souverain  pontife  désira  que  les  Malateste 
prissent  la  nouvelle  de'coration  de  Christ;  et  en  consé- 
quence furent  ensemble  cre'és  chevaliers  de  l'ordre  : 
Pandolphe  de  Verrucchio  ;  Galeote  et  Malateste,  ses  fils; 
Robert,  fils  de  Jean  le  Déhanché,  ou  le  Boiteux;  Jean 
Tinus,  neveu  de  Robert  ;  Ferrantin,  fils  de  Maltestino 
deir  Occhio;  Ferrantin  le  jeune,  dit  Novello;  Bandino, 
fils  de  Paul  Malateste,  comte  de  Ghiaggiolo,  tous  de  la 
même  famille.  Cela  se  fit  avec  tant  de  pompe  et  d'appa- 
reil que  jamais  on  n'a  vu  dans  Rimini  un  pareil  concours 
de  peuple  et  d'étrangers  (i). 

En  1337,  l'empereur  confirme  à  Pandolphe  la  jouis- 
sance de  Rimini.  Depuis  1342,  plusieurs  contre'es  de  la 
Marche  se  donnèrent  spontanément  aux  Malateste,  et 
celles  qui  leur  résistèrent  furent  soumises  par  les  armes, 
telles  que  Jesi  et  Osino  (2). 

C'est  sous  le  règne  de  Pandolphe  III  qu'un  des  Solier, 
Albert,  fut  décapité  avec  Thomasin  de  Gorzan,  et  sept 
autres  seigneurs,   accusés  par   les    Bolonais  d'avoir  voulu 

ranger  Modène  sous  la  puissance  de  l'église Liberare 

quella  cita  dalle  tante  oppressioni e  dalla  inpotere  délia 

chiesa  (i).  (  Guerre  des  Guelphes  et  des  Gibelins.  ) 

Pandolphe  IV  fut  père 

I.®  De  Martino,       i      , 

2.'  De  Pandolphe,  1 1"'  moururent  jeunes  ; 

3.**  De  Galéote,  dit  le  Hongrois. 

Galéote  fut  assis  de  nouveau  dans  la  possession  de  Ri- 
mini par  Clément  VI  (  Pierre  Roger  de  Limoges),  et 
d'une  famille  dont  Renaud  Solier,  à  son  retour  de  la 
Terre-Sainte,  avait  épousé  une  fille,  dite  Mateline 
Roger. 

Clément  VI  rendit  Rimini,  soit  en  mémoire  de  cette 
alliance,  soit  pour  récompenser  le  rare  mérite  de  Ga- 
leote, généralissime  des  armées  de  l'église. 

Il  fut  surnommé  le  Hongrois,  parce  qu'ayant  fait  , 
avec  éclat,  la  guerre  contre  les  Vénitiens^    près    du    roi 


(i)  Amien,  Mém.  hist.  de  Fano,  part,  i,  page  255. 

(2)  Ibid.,  part.i,  pag.  276. 

(3)  Ghirard.,  tome  II,  liv.  xx,  pag.  78. 

i5. 


76  SOLIER. 

de  Hongrie,   dont  il  commanda  souvent  les   troupes,    ce 
prince,  charmé  de  sa  valeur,    le  déclara   noble  hongrois. 

En  i363,  il  reprit  diverses  places  sur  le  fameux  capi- 
taine Anichino  Bongarbe,  et,  entr'autres,  la  ville  de  Solier, 
où  ce  chef  avait  établi  de  nouvelles  forteresses  (i). 

Cette  même  année,  il  voulut  cesser  de  faire  la  guerre, 
le  tems  de  sou  généralat  pour  Rome  étant  expiré  ;  Fel- 
trin  Gonzague  le  remplaça,  et  choisit  le  château  de  So- 
lier  pour  point  central  de  son  commandement. 

Le  Solerio  (2)  ,  ou  Soleria,  dit  aussi  le  Solarolo,  nobile 
castello,  situé  sur  la  voie  Emilienne  et  sous  Faenza,  a  été 
célèbre  par  les  sièges  qu'il  a  soutenus  en  i235,  1 369,  etc. 
Il  fut  pris  plusieurs  fois  par  les  Malateste. 

Les  Bolonais  en  firent  l'acquisition  en  i38i,  et  le  li- 
vrèrent en  1399  à  Astore  Manfrédi  (3J. 

Près  de  ce  château  se  trouvait  aussi  le  pays  et  château 
de  Morette,  dont  les  habitants  prêtèrent  serment  de  fidé- 
lité aux  consuls  de  Bologne,  le  4  juillet  11 57  (4).  Il  ne 
faut  pas  le  confondre  avec  le  comté  de  Morette  de  la 
branche  astésanne. 

A  la  prière  d'Egidius,  légat  du  pape,  Galéote  conti- 
nua de  donner  ses  services  à  l'église. 

,  Cet  illustre  seigneur  avait  réuni  à  ses  possessions  Gé- 
sène,  Gervia  et  Giesi.  Il  mourut  en  1372,  laissant  trois  fils  : 

i.*'  Gharles,  qui  succéda  à  son  père.  En  prenant 
les  rênes  du  gouvernement,  il  fit  une  procession 
célèbre  pour  demander  l'assistance  de  Dieu  ;  il  y 
marcha  à  la  tête  de  9000  hommes,  et  son  épouse 
conduisit  8000  femmes  (5). 

Dans  la  suite,  on  le  vit,  à  la  tête  de  1 2000  ca- 
valiers, faire  lever  le  siège  de  Mantoue  à  Galéas 
Visconti,  duc  de  Milan,  qui  avait  40,000  hommes 
de  cheval.  Il  délivra  ainsi  François  de  Gonzague, 

marquis  de  Ferrare,  son  cousin Ge  qui  parut 

si  admirable  au   duc,  qu'il  se  prit  à  aimer  Gharles 


I 


(i)  GhirarJ.,  liv.  xxiv,  pag.  270. 
{2)Ibid.^  Histoire     de    Boulogne,   tom.     I,   liv.  vi,    p.    i58, 
et  tortie  II,  liv.  xxiv,  page  276. 

(3)  Ibid. ^iome  II,  liv.  xxv  et  xxvii. 

(4)  Ibid.^  tome  I,  liv.  m,  pag.  80. 

(5)  Pigna,  Histoire  des  princes  d'Est,  pag.  37. 


SOLIER.  -77 

comme  un    frère  ,  et  par  testament  le  fit  tuteur  de 
ses  enfants  et  défenseur  de  son  duché  (i). 

Jean  Marie ,  fils  de  Galéas ,  épousa  Antonine 
Malateste ,  nièce  de  Charles.  Après  quelques  an- 
nées de  mariage,  il  fut  lâchement  assassiné  par 
la  noblesse  de  Milan  (2). 

Charles  vécut  Jong-tems.  On  le  comparait  à 
Caton  pour  ses  grandes  qualités  (3). 

Il  fut  le  représentant  de  Grégoire  VII  au  con- 
cile de  Constance  (4). 

Loué  et  chéri  par  tous  les  bons  écrivains,  tels 
que  Blondus,  Platina  et  Antonin,  il  fut  accusé 
par  le  seul  Equicola,  d'avoir  fait  jeter  dans  le 
Mincio  la  statue  de  Virgile  :    «  Mais  c'est  un  in- 

»  juste  reproche  ,  dit  Alberti ,  et    cet  Equicola 

»  ne  mérite  aucune  espèce  de  croyance  (5).  » 
2.°  Galéas ,    frère  de   Charles ,    enleva    Salina    aux 
Polentani  ,  seigneurs  de  Ravenne ,  et  en  fit  un  fief 
des  Malateste;    ce  qui    dura   jusqu'au    règne    de 
Novello,  qui  donna  cette  ville  aux  Vénitiens. 

Il  eut  une  fille  qui  épousa    Alexandre  Sforza  ; 
3.°  Pandolphe,  dont  l'article  suit. 

Pandolphe  V,  fils  de  Galéote  le  Hongrois,  et  frère 
des  précédents,  ne  doit  pas  être  confondu  avec  un  autre 
Pandolphe  du  même  tems  et  de  la  même  famille ,  lequel 
enleva  Brescia,  s'y  établit  et  en  devint  évêque  (6). 

Pandolphe ,  lié  étroitement  à  Jean  Galéas ,  duc  de 
Milan,  le  seconda  dans  toutes  ses  entreprises. 

Lorsque  Galéote,  son  père,  partit  pour  la  Toscane, 
en  1364,  il  prit  le  gouvernement  de  Fano,  de  Pesaro , 
de  Fossombrone.  Le  1 5  avril  de  cette  année ,  il  fit  part 
au  conseil  de  son  mariage  avec  Ringarde  Varani  de  Ca- 
merino.  Ensuite  il  envoya  au-devant  d'elle  de  riches 
présents  et   deux  ambassadeurs  ,  François  de  Bennincase  et 


(i)  Pigna,  Histoire  des  Princes  d'Est,  liv.  1,  p.  40. 

(2)  Crecenzi,    Cor.    dell.    Nobil.  d'Ital., 'narra,    i,   chap.  vu, 
page  67. 

(3)  Raph.  Adimare,  site  di  Rimini,  liv.  i,  page  37. 

(4)  Ghirard.,  Histoire  de  Bologne,  tom.  II,  liv.  27. 

(5)  Descript,,  art.  Rimini- 

(6)  Pigna,  liv  i .  pag.  40. 


^8  SOLIER. 

Ange  Rinalducci.  Le  23,  Ringarde  fut  reçue  par  Pan- 
dolphe  à  la  tête  de  toute  la  noblesse  ;  et  des  fêtes  pu- 
bliques furent  célébrées  pendant  huit  jours.  Ce  qui  les 
rendit  plus  belles  ,  ce  fut  la  nouvelle  d'une  victoire  rem- 
portée par  les  armes  des  Malateste  (i). 

A   la  mort  de  Jean  Galéas  de  Milan ,  Pandolphe  devint 
maître  de  Brescia  et  de  Bergame. 

Il  laissa  trois  fils  : 

i,^  Sigismond,  dont  l'article  va  suivre  celui  de 
Malateste  ; 

2."  Robert;  celui-ci  était  l'aîné,  mais  il  ne  se  ma- 
ria point.  Ileut,  dit-on ,  un  fils  naturel  du  nom 
de  Robert;  suivant  d^autres ,  ce  fut  un  homme 
d'une  vie  exemplaire,  qui  rendit  plusieurs  ser- 
vices aux  papes,  et  fut  répute  saint  ; 

3.°  Malateste,  héritier^ d'une  partie  des  biens  de 
son  père  ,  fut  encore  seigneur  de  Cesène  ,  Gervia , 
Britenore  ;  homme  instruit  ,  grand  littérateur  ,  il 
fonda  la  belle  bibliothèque  de  Saint-François  de 
Cesène ,  où  il  réunit  les  manuscrits  et  les  livres 
les  plus  pre'cieux.  On  voyait  dans  ce  monastère 
plusieurs  inscriptions  latines,  italiennes  et  grec- 
ques, à  la  louange  des  Malateste.  Une  d^elles 
portait  :  Malatesta  sanguine  Cretus ,  ce  qui  fit 
croire  à  quelques  autres  que  cette  famille  était 
grecque  (2),  Au  reste,  elle  aurait  pu  Têtre  avant 
d'être  romaine. 

Par  testament,  Sigismond  laissa  Cesène  au 
saint  siège,  et  Gervia  aux  Vénitiens,  il  fut  as- 
sassiné dans  la  maison  de  Jean  Marcoselli  de  Ri- 
r  mini ,  en  1469  (3) ,  suivant  la  lettre  de  Robert,  son 
frère,  à  la  république  de  Florence.  Nous  ne  sui- 
vrons pas  sa  postérité ,  ni  celles  des  branches  col- 
latérales ;  les  bornes  que  nous  nous  sommes  pres- 
crites ne  nous  le  permettent  pas.  Ce  fut  de  son 
tems  que  Sigismond  Malateste  de  Fano  épousa  la 
belle  et     infortunée    Polixène    Sforza,    fille   du 


(i)  Amien,  Mém.  hist.  de  Fano,  part,  i,  pag.  288» 

(2)  Raph.  Adimare,  site  di  Rimini,  liv.  11,  pag.  i5i. 

(3)  Scipt.  Ammirat.,  Généal.  des  Guidi. 


SOLIER.  yg 

comte  François,  qui  lui  donna,  le  i"  février  1443, 
un  fils  nommé  Galéote  Novello,  et  pour  lequel 
il  y  eut  de  grandes  réjouissances  publiques  (i) . 

Dans  le  même  tems  (10  octobre  1432), 
mourut  à  sa  terre  de  Saint-Archangel  un  Ga- 
léote-Robert  Malatesta,  âgé  de  vingt  et  un  ans_, 
qui  fut  aussi  regardé  comme  saint,  et  canonisé 
à  Riminij  aux  acclamations  du  peuple.  Sa  vie  a 
été  écrite  par  le  père  Nicole,  franciscain,  et  par 
le  père  Christophe,  capucin,  qui  donne  la  liste 
de  ses  miracles.  N'ayant  point  eu  d'enfants  de 
Marguerite,  princesse  de  la  maison  d'Est,  qu'il 
épousa  en  1427,  il  laissa  pour  successeurs  et  hé- 
ritiers ses  frères  Sigismond,  Pandolphe  et  Do- 
minique Malateste.  Alors  encore  vivaient  Barthé- 
lemi  Malateste,  évêquede  Rimini,  en  1449,  Robert 
et  Malateste  frères,  qui  gouvernèrent  ensemble 
Césène,  en  1452  ;  Marguerite  Robert  ,  veuve 
de  Galéote- Robert  Malateste  (2). 

Sigismond  succède  à  Pandolphe  V,  son  père,  et  à 
Robert,  son  oncle,  dans  la  principauté  de  Rimini.  Ce  fut 
un  grand  homme  de  guerre.  Sa  vie  a  été  écrite  par  le 
pape  Pie  II,  qui  lui  reproche  quelques  fautes;  mais  ce 
prince  s'en  repentit,  et  sa  mort  fut  celle  d'un  véritable 
chrétien.  Il  eut  un  fils  naturel  qu'il  reconnut  pour  suc- 
cesseur. Ce  fils  est  Robert  le  Magnifique,   qui  suit. 

VII.  Robert,  dit  le  Magnifiqu^^  illustre  guerrier, 
comme  son  père,  noble  et  brillant  caractère,  et  l'un 
des  plus  célèbres  princes  de  son  siècle  ;  généralissime  de 
Tarmée  de  Sixte  IV.  Il  gagna  plusieurs  batailles,  et  dé- 
fit, entr'autres,  près  de  Vélitre,  le  terrible  Alphonse , 
duc  de  Calabre,  dit  Alphonse  le  Féroce,  fils  de  Fernand, 
roi  d'Aragon;  il  lui  prit  une  grande  quantité  de  gentils- 
hommes qui  précédèrent  son  entrée  à  Rome,  où  il  parut 
sur  un  char  de  triomphe.    Autour  de  lui  on  chantait  : 

«  Roberto  son  io  che  venni,  vidi,  vinsi.  » 


(i)  Amien,  part,  i,  page  391 
(2)  Ibid. 


8o-  SOLIER. 

Il  laissa  deux  fils  naturels  : 

i  .'*  Pandolphe,  dont  l'article  suit  ; 

2.*^  Cesar,  dont  nous  n'avons  pas  la  vie. 

M.  le  Laboureur,  dans  son  Voyage  de  la  maréchale 
de  Guébriant,  fait  l'observation  suivante  :  «  Si  dans  la 
»  se'rie  des  princes  de  Rimini,  on  remarque  quelques 
»  enfants  naturels,  cela  n'a  en  rien  terni  la  gloire  de 
»  cette  maison.  Ces  fils  se  sont  montrés  dignes  de  leurs 
»  ancêtres,  et  ils  ont  soutenu  le  rang  de  princes  avec 
»  dignité,   soit  comme  guerriers,  soit  comme   politiques.  » 

Pandolphe  VI  succède  à  Robert  le  Magnifique  et 
prend  les  rênes  d'un  état  que  sa  famille  possédait  de- 
puis cinq  cents  ans;  mais  le  pape  Alexandre  VI  avait 
un  fils  qu'il  voulut  créer  prince  de  Rimini  ;  c'était  César 
Borgia,  déjà  souverain  d'une  grande  partie  de  la  Ro- 
magne.  Le  pape  lève  une  armée  considérable  et  dépouille 
Pandolphe. 

En  i5o3,  à  la  mort  de  ce  pontife,  Pandolphe  reprend 
Rimini,  mais  il  la  cède  aux  Vénitiens,  en  échange  de 
plusieurs  terres  dans  le  Padouan  et  du  château  de  Stra- 
della. 

Louis  XII,  à  la  célèbre  bataille  d'Agnadel,  bat  les 
Vénitiens,  qui  placent  Rimini  sous  la  main  de  Jules  II; 
Rome  la  conserve  jusqu'en  i522,  époque  de  l'élection 
d'Adrien  VI,  en   Espagne. 

Sigismond  II,  fils  du  précédent,  s'empare  de 
nouveau  de  Rimini  ^^  mais  Adrien  arrive  en  Italie,  et 
Sigismond  se  retiré.  Rimini  reste  à  l'église  jusqu'en 
1527;  alors  l'armée  de  Charles-Quint,  assiégeait  Clé- 
ment VII  dans  le  fort  Saint- Ange. 

Sigismond  et  Pandolphe,  son  père,  reprennent  encore 
une  fois  Rimini  ;  ce  fut  en  i528,  dans  cette  même  année 
où  le  connétable  de  Bourbon  et  Louis  Combauld  de 
Bourbon,  époux  de  Périnelle  Solier,  entrèrent  à  Rimi- 
ni, avec  l'armée  qui  se  dirigeait  vers  Rome  (i).  Clé- 
ment VII  devint  libre,  et  les  Malateste  renoncèrent 
à  cette  principauté  devenue  un  sujet  éternel  de  jalousie 
et  de  guerres. 


(i)  Raph.  Adimare,  site  di  Rimini,  pag.  27. 


SOLIER.  8l 

Sigismond  avait  pour  frères  Galéote  Malateste , 
Robert  et  Annibal  ;  et  pour  sœurs  Isabelle  et  Geneviève  ; 
tous  nés  de  Violante,  fille  de  Jean  de  Bentivoglio  II  de 
Bologne.  Ces  princes  ont  fait  branche  dans  plusieurs 
contrées  d'Italie. 

Ici  cesse  leur  souveraineté  à  Rimini.  Césène  fut  éga- 
lement donnée  à  l'église  par  le  prince  Novello  Mala- 
teste. 

La  principauté  de  Pesaro,  qui  leur  appartenait^  avait 
sa  branche  particulière.  Un  des  plus  illustres  de  cette 
branche  fut  Galéote,  qui  vivait  en  141  o,  et  qui,  dans 
une  extrême  jeunesse,  mérita  d'être  nommé  chef  des 
armées  de  Téglise  (  i  ). 

Il  était  fils  de  Galéas,  prince  de  Pesaro,  et  frère  de 
Ferrantine  et  de  Constance.  Ferrantine  fut  donnée  en 
mariage  à  don  Olivero  (Olivier),  son  cousin,  de  la 
branche  française,  secrétaire  du  duc  d'Orléans;  mariage 
qui  eut  lieu  à  Avignon,  en  1402.  (Titre  de  famille.) 

Constance  épousa  Alexandre  Sforza,  frère  de  Fran- 
çois Sforza,  duc  de  Milan,  qui  eut  en  dot  Pesaro  (2). 

Les  filles  des  Malateste  ont  pris  alliance  dans  les 
principales  familles  souveraines  de  l'Italie  (3).  Plusieurs 
ont  été  fort  illustres,  telles  que  Paula,  femme  de  Jean- 
François  de  Gonzague,  et  dont  la  vie  a  été  écrite  par  le 
père  Hypolite  Donesmond.  Batista  Bella,  chantée  par 
Léonard  et  Charles  Aretin,  Laura,  Ermeline,  Lucrèce, 
Margherite,  célébrées  à  l'envi  par  les  historiens  et  les 
poètes.  Les  alliances  des  autres  Solier  avec  plusieurs 
princes  de  sang  royal,  unissent  également  les  Malateste 
aux  plus  grandes  et  aux  plus  anciennes  maisons  de  l'Eu- 
rope ;  mais  ce  qui  a  contribué  surtout  à  immortaliser  le 
nom  des  Malateste,  c'est  qu^ils  ont  été  les  bienfaiteurs  de 
Rimini  et  de  vingt-cinq  villes  fameuses,  où  Ton  retrouve 
encore  les  traces   de  leur  magnificence.   On  leur  a  donné 

le  nom  de  famille  royale Antiquissima  Regiafami- 

glia  dei  Malatesti  (4). 


(i)  Ghirard.,  Histoire  de  Bol.,  liv.  xxviii. 

(2)  Corio,  Sabellic,  Alberti,  Le  Laboureur,  page  192. 

(3)  Voye^    Marchésins  ,    Ch  .    Delelis  ,    Ch  .  Borelli ,    Octav 
Bertram,  J. —  Ant-Sommonte. 

(4)  Raph.  Adim.,  sito  di  Rimini,  liv.  p.  42. 


82  SOLIKR. 

On  leur  accorde  généralement  une  volonté'  ferme  et 
prompte;    ce    qu'ils    avaient     arrêté,     ils    l'exécutaient    : 

leurs  titres  étaient  magnijici,  excelsi  domini de  Mala- 

testis  (i). 

Leurs  ordonnances  à  leurs  ministres,  portaient  ces 
mots  :  «  Nous  vous  envoyons  la  copie  d'un  décret  que 
y»  nous  venons  de  rendre,  et  nous  voulons  que  vous  le 
»  tassiez  publier  et  observer  entièrement,  et  ainsi  vous 
»  l'ordonnerez ,  par  tous  les  lieux  qui  nous  sont 
»  soumis  ». 

On  trouve  plusieurs  de  ces  pièces  signées  collective- 
ment par  Galéote  ,  Robert ,  Sigismond  -  Pandolphe  , 
Dominique  Malateste  et  Isabelle  de  Rimini  ,  1429  , 
1430  (2). 

Les  Malateste,  suivant  Pigna ,  posse'daient  d'une 
part  Sarzine,  Médola  et  toutes  les  montagnes,  y  com- 
pris le  Montefeltre, 

Dans  rOmbrie,  ils  avaient  Pergola  et  Fossom- 
brone.    ' 

Du  côté  de  la  mer,  Césène,  Cervia  ou  Ce'sarée  ;  de 
l'autre  côté,  Pesaro,  Fano,  Sinigaglia,  Ancône  et  pres- 
que toute  la  Marche  avec   les  châteaux  de  Fermo Et 

partout  on  trouvait  leurs  tombeaux  et  leurs  armes  (3). 

Rimini,  près  de  laquelle  passe  le  Rubicon,  était 
leur  capitale.  Jean  Crescenzi  donne  plus  en  détail  la 
composition  de  leurs  états.  Il  nomme  après  Rimini , 
Fano,  Césène,  Pesaro,  Ascoli,  Ancône,  Bergame, 
Brescia  ,  Verrucchio  ,  Montecchio  ,  Meldola  ,  Pondo  , 
Taibo  ,  Montenecchio  ,  Piaia,  Boulegnagno  ,  Sogliano  , 
Ghiaggiolo,  Penna  et  tant  d'autres  cités,  bourgs,  et  châ- 
teaux (4).  En  ajoutant  Britenore ,  Cervia,  Solarolo  , 
Ricanati,  lesi,  Osimo,  Ceregiolo,  Forli,  Ravenne,  Sini- 
gaglia ,  Pergola  ,  Fossombrone  ,  Fermo  ,  Péruge  ,  Vi- 
cence,  et  toutes  leurs  possessions  dans  le  territoire  de 
Raguse  (5),  on  voit  assez  quelle  fut  successivement  la 
puissance  de  cette  illustre   maison,  qui  a  changé  si   sju- 


(i)  Amien,  Ibid.^  p.  344. 

(2)  Ibid.^  p.  265  à  36 1. 

(3)  Pigna,  Prin.  d'Est,    liv.  i,  p.  42. 

(4)  J.  Crescenzi,  Coronna  délia  Nobil.  d'Italie,  p.  568. 

(5)  Pigna,  liv.  i,p.  64. 


SOLIER.  83 

vent  la  face  des  affaires  en  Italie ,  attaqué  ou  secouru  les 
Sforza ,  les  Visconti  ,  les  Médicis ,  les  Gonzague ,  les 
Farnèse,  princes  d'Est,  les  ducs  de  Spolète^  d'Urbin^ 
de  Frioul,  de  Bénévent  et  les  papes. 

Le  nom  des  Malateste  est  un  des  plus  beaux  de 
l'histoire  moderne ,  et  nous  savons  que  ceux  qui  le  por- 
tent encore  en  Italie ,  comme  successeurs  et  descendants 
des  anciens  Malateste  ,  ont  conservé  une  attitude  et  des 
sentiments  dignes  de  leurs  pères,  et  de  la  grandeur  de 
leur  origine. 

QUATRIÈME  BRANCHE. 
Ou  de  Provence, 

Observation.  Les  familles  qui  firent  partie  des  premières 
colonies  romaines ^  au  pied  des  Alpes,  n'y  conservèrent 
pas  géne'ralement  le  nom  de  la  souche  dont  elles  sor- 
taient. Les  Solier,  qu'on  a  dit  être  de  la  race  de  Cor- 
nélius Scipion  (i),  possesseurs  du  pays  nommé  le  Solier 
(Solerium  ) ,  soit  à  cause  de  son  exposition  solaire ,  soit 
de  quelques  monurfients  dédiés  au  soleil  (2) ,  ne  portè- 
rent plus ,  dès  le  septième  siècle  ,  d'autre  nom  que  celui 
de  Solier,  Solerii,  Solarii. 

Otbert  I**"  vivait  dans  l'Astesan ,  et  son  frère  Georges^ 
dit  le  Centenaire  ou  le  Vieux,  passa  sur  les  côtes  de  la 
Provence  méridionale.  Il  y  fonda  la  branche  que  nous 
allons  rapporter. 

Celle  de  l'Astesan  s'étendit  de  même  en  divers  lieux 
dltalie  et  produisit  Pandolphe ,  qui ,  à  son  retour  de 
Naples ,  fut  maître  de  Rimini ,  et  devint  le  chef  des 
Malateste.  Son  fils  Sigismond ,  conservant  l'ancien  nom 
Solier  ,  continua  la  postérité  masculine  de  sa  souche  au 
comté  d'Asti,  en  10 1 5  (3). 


(i)  Crescenzi,  etc.,  Nobil.  d'Italie,  page  568,  et  Avrillon  , 
page  I. 

(2)  Voj-e^    Antonin,  Cluver,  Alberti  et  les  géog.  anciens. 

(3)  Avrillon,  Généal.,  pages  3  et  4.  Vqye:^  sur  ceci  et  sur 
ce  qui  suit ,  la  Chroniq .  Hildeinhen  Geneber  ;  Chronol. 
Viguier;  Bibl.  Hist.  Delben  ,  de  Regin .  Bulg.  Transg.  , 
liv.  IV,  etc. 


84  SOLIER. 

De  la  branche  provençale  sortirent  ; 

i.«  Au  huitième  siècle,  la  première  branche  d'Es- 
pagne ,  qui ,  au  quatorzième  ,  a  créé  celle  des 
Marradas  ; 

2.»  Au  douzième,  la  branche  de  l'Ile  de  France, 
(Parisj  ; 

3.*»  Au  treizième,  la  branche  du  Limosin,  dans 
le  Vivarais  ;  elle  a  créé  la  deuxième  branche  d'Es- 
pagne au  quatorzième  siècle:  nous  suivons  cet 
ordre. 

I.  Georges  Solier,  frère  de  Otbert,  fondateur  de  la 
branche  provençale  ,  contracta  ,  lui  et  ses  fils  ,  des  alliances 
qui ,  pour  la  plupart ,  ne  sont  pas  venues  jusqu'à  nous. 
S'étant  fixé  en  Provence,  en  710,  âgé  de  24  ans,  il  y 
vécut  jusqu'en  797 ,  et  fut  père  de  Raimond  I^"^ ,  et  de 
Pons,  créateur  de  la  première  branche  d'Espagne. 

II.  Raimond  1"  florissait  en  840;  il  se  signala  par 
ses  bienfaits  (i)  envers  le  monastère  de  Lerins,  qui,  un 
siècle  auparavant,  avait  été  détruit  par  les  Sarrasins.  De 
Mathilde  de   Mauronte,  il  eut; 

I.''  Renaud,  dont  Particle  va  suivre  ; 

2."  Georges,  religieux  au  monastère  de  Lerins  ; 

3.®  Pons  II,  écuyer  de  Charles  le  Chauve,  qui  lui 
donna  de  nouvelles  armes,  que  la  famille  n'a- 
dopta point. 

III.  Renaud,  né  en  837,  entra  dans  les  intérêts  de 
Charles  le  Chauve,  conquérant  de  la  Provence  en  875. 
Il  signa  au  mariage  du  comte  Bozon  et  de  Richilde, 
belle-sœur  de  (Charles,  en  869. 

En  902  ,  il  commandait  encore  une  galère  en  coursaT 
contre  les  Maures.  Il  vécut  jusqu'en  925 ,  laissant  un 
seul  fils,  Raimond  II,  qui  suit. 

IV.  Raimond  II,  deSoleriiSy  co-seigneur  de  Solier,  avec 
Fulco,  vicomte  de  Marseille,  comme  nous  l'avons  exposé. 
On  n'a  rien  de  plus  sur  sa  vie.    Raimond  fut  père  de  : 


(i)  Guesn.,  Ann.  codés.  Mass.  7  et  8.  S. 


SOLIER.  85 

V.  Raimond  III,  célèbre  comme  son  bisaïeul  Rai- 
mond  II,  par  ses  bienfaits  envers  l'Eglise  (i),  et  père 
de: 

i.°  Renaud,  aliàs  Arnaud,  dont  l'article  va 
suivre  ; 

2.°  Raimond  IV  ,  sur  lequel  les  mémoires  se  tai- 
sent; 

3.°  Marie,  morte  religieuse. 

VI.  Renaud,  dit  Solier  Solier,  va  en  Palestine,  avec 
Godefroi  de  Bouillon,  en  1096.   Il  était  âgé  de  29  ans. 

En  1099,  il  se  trouva  au  siège  d'Ascalon,  et  se  dis- 
tingua dans  plusieurs  rencontres. 

La  famille  a  conservé  cette  ancienne  êpitaphe  : 
»  Solier,  Solier ,  fils  de  comte  Remond  Solier,  virtuos 
»  et  valens  de  son  corps,  fec  grands  actes  et  faicts  d'ar- 
»  mes,  de  Godefre  de  Bilhio  e  conte  de  Tolosa  e  foc 
»  à  la  subjecion  de  la  Cieutat  de  Tripolim,  morie  glo- 
»  riosamente,  Tan  de  nostre  Seinhor  1148.  » 

Lié  d'amitié  particulière  avec  le  comte  de  Toulouse, 
Raimond  IV,  dit  de  Saint-Gilles,  il  le  suivit  à  la  bataille 
de  Tortose,  ensuite  au  siège  de  Tripoli,  et  ne  le  quitta 
qu'à  sa  mort,  au  mont  Pèlerin,  en  février  i  io5. 

En  1107,  il  revint  en  France  avec  Alphonse  Jour- 
dain, fils  de  ce  comte,  qui  venait  pour  gouverner  la 
Provence  et  les  comtés  de  Saint-Gilles,  de  Toulouse  et 
du  Venaissin  (2). 

Solier  Solier  fut  un  des  premiers  capitaines,  ou,  pour 
nous  servir  des  expressions  d'un  auteur  espagnol,  il  fut 
un  des  douze  capitaines  de  la  lumière,  qui  vinrent  à  Jé- 
rusalem, avec  Godefroi  de  Bouillon,  pour  la  défense  de 
la  foi. 

»  De  Do:{e  que  por  lafee,  capitanos  de  la  Lii^,  passaron 
»  con  Godofreya  Solier  Solier  halle  en  Hierusalem  (3)  ». 

En  1109,  il  épousa  Mathe  ou  Matelein  Roger,  des 
environs    de  Limoges    et  de  la  famille  de  Pierre  Roger 


(i)  Le  Grand  Cartul.  de  St.-Vict.  ,  et  Gall.   Christ.  ,   tom.   I. 
Ecclés.  Mars.  ,  div.  loc. 

(2)  Bouche,  Hist.  de  Prov. ,  tom.  II,  page  116.  - 

(3)  Argote    de  Molina,   Nobi.   d'Andal.  ,   liv.    i,  chip.    48, 
page  41. 


86  SOLIER. 

(  Voyez  la  branche  III  ) ,  pape  sous  le  nom  de  Clément  VI . 
De  ce  mariage,  il  eut  : 

I.*'    Remond,   qui  habita  long-tems  le  Languedoc. 

N  On  ignore  s'il  y  contracta  des  alliances.  Il  figure 
dans  les  actes  du  tems_,  entr'autres,  en  1174, 
dans  ceux   de    Roger,   vicomte   de   Beziers   (  i  )  ; 

2.°  Déodat,  eccle'siasiique.  Il  vivait  encore  en  1 190. 
Il  fut  long-tems  abbé  de  Saint-Pierre  en  Cau- 
nis  (2)  ; 

3.®  Foulques  ou  Fouquet  (Fulco).  miles,  «  l'un 
»  des  gentilshommes,  bons  chevaliers,  nobles  et 
»  fidèles  serviteurs  qui  couraient  la  fortune  et 
»  les  armes  de  leur  prince  (3)».  Il  était  attaché  à 
Berenger,  dit  le  Jeune,  comte  de  Barcelonne. 
Foulques  dit  aux  anciens  actes  latins:  Folo  de 
iS'o/fer^  (4) ,  prêta  serment  de  fidélité  à  Raimond 
Berenger  XI",  comte  propriétaire  de  la  Pro- 
vence crientale,  dont  l' Aragon  et  la  Catalogne 
faisaient  partie.  L'acte  est  de  février  1146  (5).  Il 
mourut  sans  postérité  ; 

4.**  Rostain,  dit  le  comte  Rostain,  dont  l'article 
suivra  celui  de  Raimon  ; 

5.°.  Raymon,  d'abord  moine  de  Saint- Victor , 
devint,   en    11 17,   évêque    de    Marseille,  sous  le 

nom  de  Raimond   III Ce  fut  un  prélat  d'une 

vie  exemplaire  (6)  ;  pieux'  et  riche  des  libéralités 
de  son  frère,  le  comte  Rostain,  il  combla 
l'église  de  bienfaits,  ainsi  que  l'avaient  pratiqué 
ses  ancêtres,  et  c'est  ce  qui  a  valu  à  cette  famille 
de  voir  ainsi  son  nom  conservé  dans  les  plus 
anciens  fastes  . 

C'est   de    lui  que   la    cathédrale     de    Marseille 
reçut  ses  premiers    vases  d'or  et  d'argent;   il  lui 


(i)  D.  Vaissette,  Histoire  du    Languedoc,    tome   III  ,   pages 
136,695. 

(2)  Gall.  Christ.,  tome  VI,  page  166. 

(3)  Bouche,  Chorog.,  tome  II,  page  1 14. 

(4)  Ibid.^  page  i23. 

(5)  Ibid^ 

(6)  RiBl,  Hist.  de   Mars.,  tome  II,   p.   20,    166,  Raimond   de 
Solier,  III*  du  nom. 


SOLIER.  ^  87 

donna,    de   plus,   une    grande    quantité  de  reli- 
ques (i). 

S'il  eut,  dit  Papon,  quelques  démêlés  avec  les 
vicomtes,  comme  il  mettait  beaucoup  de  droi- 
ture et  dignité  dans  les  affaires,  il  ne  lui  était  pas 
difficile  de  les  terminer  (2). 

Le  savant  jésuite  Guesnay,    dans  ses   Annales 
de  Marseille,  a  consacré    un   long    article    à    cet 
évêque,  et  donné  le  nom   de    toutes  les   reliques 
qu'il  a  procurées  à    sa  métropole.    Il    l'appelle  : 
suisœculi  perlucidumsidus. .  sanctimoniœsingulari 
raraque  prœcellens    doctrina  (3).   Il  mourut  en 
ii5i. 
6/  Marie,     sœur     des    précédents,    épousa    Pierre 
de  Fay,     écuyer.    De    cette    union    naquit   Pons 
de   Fay,   qui  se  trouva  de  la    première    croisade. 
Leur  petit-fils  eut  en   mariage,  dame    Agnès   de 
Polignac  ;  et  c'est  un  des  descendants  de  ce  Pierre 
de  Fay  et  de  Marie  Solier,  qui  a  épousé,  le  3o  juil- 
let   i58i,  Claudine  de  Villars,  bisaïeule  du  maré- 
chal de  France. 

VII.  Rostain,  quatrième  fils  de  Renaud,  comte  de 
Belin,  eut  de  son  mariage  avec  Honorète  Aymar,  six 
fils  et  une  fille. 

i,**  et  2.°  Guillaume  et  Luc  ou  Lucet,  ecclésias- 
tiques. Guillaume  fut  évêque  de  Toulon,  en 
1212.  Il  soutint  l'éclat  de  sa  race.  Les  anciens 
mémoires  font  un  grand  éloge  de  ce  prélat;  ce 
qui  est  justifié  par  une  foule  de  passages  aussi 
honorables  pour  la  famille,  que  pour  lui-même. 
Celui-ci  entr'autres  : 

Guillermus  Solerius episcojpus.^...  nobilibus 

parentibus  ortus,  generis  sui  splendorem  tiimlitteris 
tum  moribus  auxit  et  ornavit  (4); 
3.°  Mathilde,    qui,    en     1201    (i5     avril),     épousa 
Guillaume    Solier,  fils  de   Hugues  Solier  de  Lin- 
grève,   son  parent.  En    1204,   elle  figure  pour  sa 


(i)  Gall.  Christ.,  tome  I,  page  646. 

(2)  Pap.,  Hist  de  Prov.,  tome  I",  page  346. 

(3)  Ann.,  page  317,  édition  16 56. 

(4)  Guesnay,   Annal.,  pag.    58i.   Bouche,  Chirag.»   tome   I, 
pag.  4.  Il  a  traduit  ici  Solerius  par  Soulier. 


I 


88  SOUER. 

dot,  dans  un  titre  original  de  cette  susdite  année. 
Cette  dame  fut  aussi  ce'lèbre  par  sa  beauté  que 
par  ses  vertus,  qui  en  firent  un  des  plus  rares  or- 
nements de  son  siècle.  Comme  les  titres  de  1 200 
sont  peu  connus  de  nos  jours,  nous  donnons  ici 
les  noms  des  personnes  nobles  dénommées  dans 
celui-ci,   en  outre  de  Mathilde  Solier  : 

Pierre,  comte  de  Bretagne  ; 

Guillaume  de  Gonesse: 

Jean  de  Falar  ; 

Thomas  de  Villai  ; 

La  dame  de  Darnestal  ; 

Jean  de  Pont; 

Raoul  Godart; 

Roger  de  Gardin; 

Aleman  d'Albigniac  ; 

Guillaume  Desjardins  ; 

La  dame  d'Aiguillon  ; 

Grégoire  de  Vaacey,  homme  de  guerre  ; 

Guillaume  de  Vallebadon; 

Philippe  de  Colombière,  homme  de  guerre  ; 

Pierre  Lebaillif  ; 

Philippe  Buret  ; 

Guillaume  de  Vierville; 

Guillaume  de  Brutecourt  ; 

Guillaume  le  Danois  ; 

Richard  et  Guillaume  de  Roquèle  ; 

Ranulphe  de  Luivrier  ; 

Payen  de  Goardin^  homme  de  guerre  ; 

Robert  de  Longey  ; 

Robert  de  Pont-Cheval  ; 

Richard  de  Bellefaye  ; 

Robert  Danisi . 

4.**  Hugues,  banneret,  dit  le  comte  Hugues,  fît 
avec  son  frère  Alphan  l'acquisition  de  tout  ce  qui 
dépendait  du  château  de  Solier,  et  dont  une 
partie  avait  été  du  domaine  des  premiers  vicom- 
tes de  Marseille,  notamment  de  Fulco,  mari 
d'Odile.  Cette  acquisition  devait  embrasser  toutes 
les  divisions  du  territoire  ou  lieux  divers  connus 
depuis  sous  le  nom  de  Solier  ou  Solié-la-Farlède, 
Solier-la- Ville,    Solier-le-Pont,    Solier-les  -  Tron- 


SOLIER.  89 

cas  ,  lesquels  se  trouvent  au  même  canton  de  Cuers, 
près  du  Latay,  à  2  et  3  lieues  d'Hyères  et  de 
Toulon  ,  et  formant  ensemble  aujourd'hui  une 
population  de  6000  habitants. 

Quoi  qu'il  en  soit^  Hugues  est  ainsi  designé 
dans  les  actes  et  les  cartulaires  a  Hugo  de  SoleriiSj 
miles,  dominus  Castri  et  totius  villœ  de  Solerio. 

Il  figure  avec  ces  titres ,  en  1 266  ,  au  testament 
de  Guillaume,  abbé  de  Valbonne  (i). 

5."  Alphan,  dont  l'article  va  suivre; 

6.®  Gaillard  ou  Guaillard  ,  comte  de  Belin ,  vi- 
comte de  Fronsac  y  fondateur  de  la  branche  de 
rile-de-France  ^Paris)  ; 

7.**  Raimon ,  septième  et  dernier  enfant  du  comte 
Rostain,  a  joui  des  mêmes  honneurs  et  du  même 
rang  que  ses  pères. 

En  1242^  Charles  d'Anjou,  comte  de  Pro- 
vence ,  fit  un  premier  traité  avec  la  ville  de  Mar- 
seille. Il  en  fit  un  second,  en  1257,  et  l'un  et 
l'autre  furent  signe's  du  seigneur  Raimond  So- 
lier  (2). 

Il  épousa ,  en  1270,  Alphonsine^  fille  du  sei- 
gneur de  Montezelli.  En  1282,  il  se  fixa  aux 
lieu  et  terre  de  Montezelli;  et,  le  7  mars  1296, 
il  parut  devant  les  commissaires  du  Roi  ,  comme 
procurateur  général  des  habitants  de  ces  contrées. 
Cela  est  rappelé  dans  l'ordonnance  de  Philippe  V 
(novembre  i32o),  relativement  aux  salines  de 
Carcassonne  (3). 

Il  eut  de  son  mariage,  Bertrand ,  qui  a  fondé 
la  branche  de  la  marche  Limosine ,  dont  il  sera 
parlé  en  son  tems,  et  Laugier,  I"du  nom  ^  qui, 
fut    assassiné  à  Fronsac. 

VIII.  Alphan  ou  Alphonse;   héritier   de    Hugues;  son 
frère,    fut  viguier  de  Marseille.  On  sait  que  le  gouver- 


(i)  Gall.  Christ.,  tome  I",  pageySg  et  III,  pag.  240. 

(2)  Ruffi,  Hist.  de  Marseille,  liv.  v,  pages  143,  i35. 

(3)  Ordonnances  des  Rois  de  France,  tom.  I*',  page  720. 


go  SOLIER. 

nement  de  la  ville  était  attache  à  cette  charge,  depuis 
1257,  année  où  elle  fut  conférée  à  Charles  d'Anjou. 
Papon  place  Alphonse  Solier,  comme  viguier  e.i  1293; 
suivant  la  famille  et  Ruffi,  il  Pétait  en  1290  (i). 

La  Provence  compte  Alphonse  au  rang  de  ses  plus 
nobles  chevaliers.  Il  fut  l'ami  de  Robert ,  dit  le  Sage , 
roi  de  Sicile  et  de  Jérusalem ,  et  septième  comte  de 
Provence.  Lorsque  ce,  prince  se  rendit  en  Italie ,  Al- 
phonse Solier  fut  un  des  premiers  choisis  pour  raccom- 
pagner. 

Nous  aimons  à  rétablir  ici  des  faits  entièrement  omis 
par  Maynier  qui,  dans  son  Histoire  Héroïque  de  la 
Provence ,  n'a  songé  qu'aux  gentilshommes  vivants  au- 
tour de  lui,  lorsqu'il  écrivait.  Elle  de  Barjols,  et  de- 
puis Gaufridi ,  ont  suivi  une  autre  marche.  «  Voici ,  dit 
»  ce  dernier,  la  liste  des  gentilshommes  de  Provence, 
»  compagnons  de  leur  roi.  Je  l'écris  pour  Thonneur 
»  des  familles  qui  restent  encore ,  n'omettant  rien  de 
»  ce  qui  peut  servir  à  la  gloire  de  mon  pays.  Les  des- 
»  cendants  de  ces  familles  ,  transplantés  d'une  province  à 
»  l'autre  seront  bien  aises  de  voir  ces  marques  d'honneur 
»  rejaillir  de  leurs  ancêtres  sur  eux.  »  (2) 

Cette  liste,  ou  montre  de  ces  gentilshommes,  parmi 
lesquels  est  Alphonse  Solier,  se  conserve  aussi  dans  les 
archives  de  Naples. 

De  son  mariage,  avec  Rose  ou  Rosalie  de  Marie,  il 
laissa  : 

i.*>  Bernard,  recteur  des  églises   de    Blumac  et  de 

Pradel  {Gall.    Christ,,  tom.  6,    pag.  172.); 
2.**  Raimon,  dont  l'article  va  suivre  ; 
3.**  Rostain,      prieur     de    Saint-Laurent     d'Issia. 

{Ibid.j  tom.  III,  pag.  240)  ; 
4.**  Jean ,  chapelain  de   Clément  V.  Ce  fut  lui  que 

le  pape  chargea    d'interroger    les    Templiers ,   à 

Edimbourg.  [Ibid.)  ; 
5.°  Nicole,   qui  entra   dans  l'ordre    de    Malte,    et 

devint  grand-prieur  ; 
6.**  Gaillard,  mort  à  seize  ans; 


(i)  Hist.  de  Mars.,  tom.  II,  page  220. 

(2)  Fr.  Gaufridi,     Hist.   de   Prov.,  tome    I",  page  208,  édi- 
tion 1695. 


SOLIER.  91 

7.**  Marie  -  Adosinde,    religieuse    au    monastère  de 
Nazareth  d'Aix. 


IX.  Le  comte  Raimon,  dit  Raimon  II,  né  en  1290. 
On  le  voit  en  i3i8,  l'un  des  vingt  gentilshommes  les 
plus  qualifie's  de  Provence,  et  député  comme  tel  au 
nom  de  la  ville  "de  Marseille,  vers  la  reine  Clémence  de 
Hongrie,  veuve  de  Louis  le  Hutin,  roi  de  France (i). 

En  1329,  il  reparaît  dans  une  fonction  de  ce  genre  (2). 
Veuf,  en  i3i3,d'une  nièce  de  Jean,  vicomte  de  Melun, 
il  épousa,  en  i3i5  (9  avril),  dame  Laurence  de  Fan- 
jaus,  dont  il  eut  d'abord  trois  filles,  Alasie,  Baude  et 
Guillemine. 

Toutes  trois,  inconsolables  de  la  mort  de  leur  mère, 
et  rare*  exemple  d'une  éternelle  amitié,  se  retirèrent  du 
monde  ensemble,  en  i32o,  «  et  toutes  trois  vivaient  en- 
score   en    1359,   religieuses   au    monastère   de    Nazareth 

»  d'Aix et   les   saintes  dames    qui  en   faisaient   partie 

»  étaient  toutes  gentilsfemmes ,  extraites  de  bonnes  et 
»  anciennes  maisons  (  3  ).  » 

Raimon  eut  ensuite  : 

I.**  Bernard,  qui  mourut  au  service,  après  avoir 
été  long-tems  gouverneur  du  château  de  Me- 
nerbes  ,  et  commissaire  de  Charles  V  ,  roi  de 
France,  dans  les  comtés  de  Razès  et  de  Mont- 
réal (4). 

2.**  Laugier,  qui  suit. 

X.  Laugier,  II"  du  nom,  né  en  1286,  fut  à  la  tête 
des  seigneurs  qui,  en  i3i5,  prêtèrent  serment  à 
Jeanne  I",  reine  de  Naples,  et  comtesse  de  Provence, 
lorsque  cette  princesse  vint  se  réfugier  à  Marseille,  où, 
suivant  l'histoire,  elle  fut  reconnue  reine,  par  un  hom- 
mage public   et  serment  solennel  (  5  ). 

Laugier,     banneret     en    i358,   remplaça     Vivaud     de 


(i)  RufB,  Hist.  de  Marseille,  liv.  v,    page  160. 

(2)  Ibid.^  page  170. 

(3)  Nostrad.,  Hist.  de  Prov.,  page  408,  édition  1614. 

(4)  Ordonnances  des  Rois  de  France,  tome  IV,  pag.  619. 

(5)  Rufïi,  liv.  v,  page  173. 

.5.  7 


92  SOLIER. 

Jérusalem  dans  le  commandement  du    siège  de  Castellet, 
et  périt  des  suites  d^une  blessure  qu'il  y  reçut  (  i  ) . 

De  son  mariage  avec  Guibaulde  de  Treil,  il  eut  : 

I.**  Bertrand-Laugier,  dont  l'article  va  suivre  ; 

2.°  Jean  Gonsalve  qui  ,  en  1400  ,  seconda  si  bien 
Georges  de  la  Marie,  grand-se'néchal  de  Pro- 
vence, lors  de  la  reprise  du  monastère  de  Le- 
rins,  dont  les  corsaires  s'e'taient  de  nouveau  em- 
parés (  2),  sous  la  conduite  de  Salageri  de  Nigro, 
de  Gênes.  Solier  est  à  la  tête  des  gentilshommes 
qui  s'armèrent  à  cette  occasion  (3).  Il  devint 
conseiller  de  Louis  II,  roi  de  Naples  et  comte  de 
Provence. 

Jean-Gonsalve  Solier  n'eut  que  des  filles,  dont 
l'une,  Denise,  fut  abbesse  de  Faremoutier  ;  l'au- 
tre. Sibylle,  abbesse  de  Syon,  diocèse  de  Mar- 
seille. (Ruffi,  Hist.  de  Mars.,  tom.  II,  p.  65, 
Gall.  Christ.,  tom.  VIII,  p.  lyoS  );  la  troisième 
fut  marie'c  à  Guy  Remond  de  Matas,  écuyer. 

XI.  Bertrand-Laugier,  fut  banneret  dans  l'armée  de 
Philippe  le  Hardi  ,  comte  de  Nevers  et  duc  de  Bour- 
gogne. 

Né  en  1347,  il  mourut  le  28  septembre  1396,  dans 
la  fatale  journée  de  Nicopoli  où,  par  l'imprudence  du 
connétable  d'Eu,  les  dix  mille  hommes  d'armes  du  comte 
de  Nevers  furent  entièrement  détruits  dans  l'action  ou 
égorgés  aux  pieds  du  vainqueur,  le  sultan  Bajazet. 

XII.  Son  fils,  Guillaume  Luc  ou  Lucet,  né  en  1393, 
suivit  la  même  profession  que  ses  ancêtres.  Il  servit  d'a- 
bord sous  les  d'Albret,  puis  dans  la  compagnie  d'arba- 
létriers du  comte  de  Foix  ,  où  il  se  trouva  en  1428, 
comme  il  conste  par  la  revue  passée  à  Montpellier,  le 
II  mars  de  ladite  année,  (titre  orig.  ).  Après  lui,  la  race 
des  anciens  Solier,  issus  de  TAstesan  et  originaires  de  la 
Romagne  paraît  s'être  éteinte  dans  la  Provence.  Les  mé- 
moires de  fam^le  n'allant   pas  plus  loin,  nous  passerons 


(i)  Rufïi,  liv.  V,  page  192. 

(2)  Ruffi,  Hist.  des  comtes  de  Provence. 

(3)  Bouche,  Chorogr.,  tome  II,  page  426. 


SOLIER.  g  3 

aux  autres  branches,  dans  Tordre  que  nous  avons  an- 
noncé. Il  existe  encore  des  Solier  dans  la  Provence  et 
le  comtat  d'Avignon ,  mais  nous  ignorons  d'où  ils  pro- 
viennent. 

CINQUIÈME  BRANCHE. 
Première  branche  <V Espagne. 

Pons  Solier  j  I"  du  nom ,  issu ,  en  ySo,  de  Georges, 
frère  d'Otbert,  et  chef  de  la  branche  provençale,  passa 
en  Espagne  ,  à  la  fin  du  huitième  siècle,  avec  d'autres 
gentilshommes  arme's ,  comme  lui,  pour  combattre  les 
Maures. 

Ce  pays  devint  le  théâtre  de  la  gloire  pour  les  plus 
nobles  chevaliers  de  France,  d'Angleterre  et  d'Italie. 
Ceux  de  Provence  y  passaient  continuellement  (i)  ,  sur- 
tout aux  huitième  et  neuvième  siècles,  époque  où  TA- 
ragon  et  la  Catalogne  faisaient  partie  des  états  de  Pro- 
vence 'y  les  rois  tels  qu'Alphonse  le  Grand ,  1 2®  roi  de 
Léon ,  vers  840 ,  appelaient  tous  les  chevaliers  à  leur 
secours  (2). 

Dès  714,  à  la  mort  de  Rodéric ,  roi  des  Goths-Espa- 
gnols ,  quelques  seigneurs  chrétiens  se  levèrent  en  di- 
verses contrées;  ils  firent  un  appel  aux  chevaliers  de 
France ,  et  ils  chassèrent  les  Maures  qui  s'étaient  di- 
visés. On  forma  plusieurs  gouvernements  qu'on  nomma 
les  lignes.  Telles  furent  la  ligne  d'Oviédo  et  de  Léon, 
celles  de  Castille,  de  Nièvre,  de  Portugal,  d'Aragon 
et  Catalogne. 

L'Aragon  prit  le  titre  de  comté  en  775  sous  Aznar, 
petit-fils  d'Eudes  d'Aquitaine.  La  Catalogne  fut  érigée 
en  comté  en  873  par  Charles  le  Chauve  ,  ou  selon  d'au- 
tres ,  en  884,  par  Charles  le  Gros,  en  faveur  de  Geoffroi 
le  Velu. 

Ces  comtes  gouvernaient  sous  la  souveraineté  de  la 
France  ;  FAragon  prit  le  nom  &i  royaume  en  goS ,  sous 
Sanche ,  dit   Abraca  ,   roi   de  Navarre. 

Valence  resta    au    pouvoir    des    Maures    jusqu'au    trei- 


(i)  Garibai,  Compend.  hist.,  tom.  I^f  ,  liv.  ix,  chap.  xx. 
(2)  Ibidem. 


94  SOLIER. 

zième  siècle.  Après  leur  explosion ,  il  fut  envoyé ,  pour 
peupler  ce  royaume ,  quatre  cents  familles  de  chevaliers, 
tous  vaillants  hommes  (i)  ;  plusieurs  *  Solier  étaient  de 
ce  nombre  (2).  Ces  chevalie-s,  que  la  Martinière  porte 
à  884  chefs  de  famille,  furent  choisis  dans  l'Aragon  et 
la  Catalogne  (3). 

Pons  Solier  fut  père  de  dona  Elvire ,  qui  épousa  le 
comte  don  Diègue  Porcellos ,  père  de  don  Diègue , 
comte  de  Castille,  et  fondateur  de  Burgos  (4).  Pons  jouis- 
sait alors  d'une  partie  des  terres  de  Lara  ;  le  fils  de  don 
Diègue  Porcellos ,  comte  de  Castille ,  comme  son  père , 
ne  commandait  que  dans  la  partie  de  cette  ligne  qui 
obéissait  au  roi  d'Oviédo  (5). 

Ce  comtéj  vers  843,  en  relevant  toujours  du  même 
roi,  devint  héréditaire  (6)  dans  la  famille  Porcellos  , 
dont  une  fille  épousa  le  fameux  Nuno  Belchide,  seigneur 
allemand,  venu  de  Cologne  en  Espagne  pour  visiter  le 
tombeau  de  Saint-Jacques.  Cette  dame  est  connue  sous 
le  nom  de  dona  Sulla  Bella  de  Porcellos,  fille  de  don 
Diègue  (7),  et  petite-fille  de  Pons,  dont  elle  eut  les 
terres  de  Lara.  Du  mariage  de  Nuno  Belchide  et  de  la 
princesse  Sulla  Bella  descendit  don  Guttieres  Gonzalès 
qui  fut  le  premier  à  prendre  le  titre  de  comte  ou  sei- 
gneur de  Lara.  Il  fut  père  de  Gonzalès  Gustios,  II*  du 
nom,  qui  épousa  dona  Sancha  Velasquez  de  Burueva, 
sœur  de  Ruy  Velasqaez,  seigneur  de  Bilaren. 

De  ce  dernier  mariage  vinrent  les  sept  infants  de  Lara , 
si  célèbres  en  ces  contrées,  appelés  infants  comme  ap- 
partenants au  sang  de  Ramire,  roi  de  Léon,  qui  s'était 
allié  à  cette  famille  ;  «  et  ainsi  le  sang  des  Porcellos  fut 
mêlé  de  bonne  heure  au  sang  royal  de  Léon  (8).  » 

Les  sept  infants  de  Lara,  dont  la  fin  tragique  en  986 
a  rempli   toutes  les   chroniques  d'Espagne,    furent,    dit- 


(1)  Gasp.  Escolan,  Hist.  de  Val.,  liv.  i,  chap.  xx. 
{2)  Ibidem^  pages  164,  i65. 
(3)  La  Martin.,   Dict.,  art.  Valence. 

{4)  Salazar  de   Mendoce,   Orig.    des  Dign.   de    Castille,    liv. 
i^f,  chap.  XVIII. 
(3)  Mariana,  Hist.,  d'Esp.,  tom.  II,  liv.  vu,  art.  102. 

(6)  Ibid. ,  liv.  VIII,  art.  20. 

(7)  Salazar,  loc.  cit. 

(8)  Mariana,  liv.  viii,  art.  23. 


SOLIER.  gS 

on,  livrés  aux  Mahométans  dans  les  plaines  d'Araviana, 
par  leur  oncle  don  Ruy,  ou  Rodrigue  Velasquez^  pour 
satisfaire  au  ressentiment  de   sa   femme,   qui   les   haïssait. 

Leur  père,  don  Gonzalès  Gustios,  retenu  prisonnier 
de  guerre  par  le  roi  de  Gordoue,  eut  alors  d'une  sœur 
de  ce  roi,  un  fils  nommé  Mudarra  Gonzalès,  qui,  par- 
venu à  l'âge  de  14  ans,  vint  en  Castille,  vengea  la  mort 
de  ses  frères,  et  fut  adopté  par  leur  mère  dona  Sancha, 
selon  le  dire  des  historiens  espagnols.  Quoi  qu'il  en  soit, 
le  descendant  de  ces  Porcellos  et  Gonzalès,  nommé  Fer- 
dinand Gonzalès,  seigneur  de  Lara,  était,  en  933,  comte 
de  Castille,  et  par  suite  il  en  devint  comte-souverain  et 
indépendant  (i).  Il  continua  la  postérité  des  Lara  et 
Malrique  ou  Manrique,  sieurs  de  Moline,  ce  que  d'au- 
tres attribuent  à  l'un  de  ses  petits-fils  Amalric  de  Lara, 
auteur  des  rois  de  Portugal,  du  côté  des  femmes;  Al- 
phonse I"  ayant  épousé  la  fille  d^Amalric,  nommée  Mal- 
fade de  Lara  (2). 

Les  princes  de  Lara  ont  balancé  la  destinée  des  rois 
de  Castille  (3),  et  plusieurs  fois  ils  ont  gouverné  l'état. 
En  1 2 1 5,  trois  des  seigneurs  de  Lara  ,  frères  ,  étalant 
ensemble  régents  du  royaume  (4).  L'Espagne  a  peu  de 
noms  qui  soient  plus  célèbres.  Aussi,  don  Juan  de  la 
Cerda,  allié  de  plusieurs  rois,  s'empressa  de  quitter  le 
sien,  pour  prendre  celui  de  Lara,  lors  de  son  mariage 
avec  Jeanne  de  Lara,  héritière  des  biens  et  de  Tantique 
splendeur  de  ses  aïeux  (5). 

Depuis,  en  1370,  Henri  LI,  roi  de  Castille,  donna  à 
l'infant  don  Juan,  son  fils,  la  seigneurie  de  Lara,  mal- 
gré les  prétentions  élevées  à  ce  sujet  par  le  comte  d'A- 
lençon,  prince  du  sang  royal  de  France,  époux  de  Ma- 
rie, fille  de  Jeanne  de  Lara. 

Cette  principauté  est  restée  réunie  à  la  couronne. 

Nous  avons  dû  parler  ici  de  ces  seigneurs,  ainsi  que 
des  Manrique,  sortis  de  la  même  souche  (6),  parce 
qu'ils  tiennent  à  l'ancienne  maison  des  Solier. 


(i)  Ferreras,  Hist.  d'Esp.,  div.  loc. 

(2)  Mariana,  tome  II,  liv.  xiii,  xiv  et  xv 

(3)  Ibid.,  tom.  III,  liv.  xiii,  xiv  etxv. 

(4)  Ibid.,  tQm.  II,  liv.  xii. 

(5)  Mariana,  tom.  III,  liv.  xv. 

(6)  Ibid.,  tom.  H,  liv.  ix. 


g6  SOLIER. 

Les  titres  et  manuscrits  de  famille  coïncident  parfai- 
tement avec  l'histoire.  Nous  ne  suivrons  pas  le  célèbre 
généalogiste  Fernand  Mexia  dans  ses  recherches  sur  les 
Manrique,  dont,  suivant  lui,  Gil  est  le  premier  qui  ait 
changé  son  ancien  nom  pour  prendre  celui  de  Man- 
rique, ce  qui  nous  semble  inexact.  Il  a  existé  plusieurs 
Manrique  de  cette  race  avant  Gil,  qui  vivait  au  treizième 
siècle.  Leur  nom  primitif  était  Solier  de  Lara.  Su  Lignage 
se  illamava  primiero  Soliera  de  Lara  (i). 

De  cette  famille  sont  également  les  seigneurs  de  Vil- 
lalobos,  qui  se  sont  alliés  depuis  aux  Ozorio  (2). 

Comme  le  remarque  Argote,  plusieurs  d'entre  eux 
se  trouvèrent  à  la  bataille  que  donna  aux  Maures,  en 
833,  le  roi  don  Ramire,  leur  parent  (3j.  Giustiniani,  en 
parlant  de  Ferdinand  de  Villalobos,  grand-maître  d'Al- 
cantara  en  1394,  s'exprime  comme  les  mémoires  que 
nous  avons  sous  les  yeux.  «  Ferdinand-Rodrigue  était 
»  fils  de  Jean  Rodrigue  de  Villalobos,  un  des  seigneurs, 
»  de  la  maison  Solier,  maison  des  plus  anciennes  de 
»  ces  contrées,  et  au  plus  haut  degré  de  puissance  par 
»  ses  biens  et  sa  noblesse  (4).  » 

Jean  Solier,  vers  792,  s^établit  au  pays  d'Aytone,  d'où 
ses  fils  passèrent  à  Grenade.  Ces  derniers,  en  980,  ha- 
bitaient un  vaste  domaine  à  dix  lieues  de  cette  ville,  et 
qui,  de  leur  nom,  s'appela  le  Solère  ou  Soliera.  Ils  en 
firent  un  château  qui  soutint  plusieurs  sièges  dans  la 
suite. 

Ce  château  fut  enlevé  de  vive  force  aux  Maures,  en 
1462,  (1473  suivant  Imhoff),  par  don  Juan  de  la  Cueva, 
commandeur  d'Albanchez  et  marquis  de  Bedmar.  11  lui 
fut  donné  par  Henri  IV,  roi  de  Castille  et  de  Léon  (5}. 
Louis  et  Jean,  ses  fils,  ont  été  seigneurs  de  Solier  qui, 
depuis,  fut  possédé  par  leurs[j  descendants  et  par  les 
comtes   de  Santistevan   (6).  Ferreras,    en     parlant    de    la 


(i)  Fern.  Mexia,   Nobili.,  liv.  11,  chap.  16.   Rad.  de   Andr. , 
chap.  XX. 

(2)  Sandoval,  Chron.  d'Alph.  VII,  page  270. 

(3)  Argot,  Nobil.  d'Andal.,  liv.  m. 

(4)  Giustiniani,  Hist.  des  Ordres  militaires,  t.  II,  p.  433. 
(3)  Imhoff,  Généalog.  d'Esp.,  pag.  81. 

(6)  Al.  Lopez  de  Haro,    Nobil.  —   Généalog.,  part,  i,  Uv.    v 
page  538. 


SOLIER.  gy 

ville  de  Solier,  place  cet  e'vénement  en  1432  (i).  Mais  il 
se  trompe. 

Les  grands  services  que  les  Solier  avaient  rendus  aux 
princes  espagnols  leur  méritèrent  de  brillantes  récom- 
penses ;  ils  reçurent  des  propriete's  à  Valence,  à  Elche, 
à  Origuela  (2J,  ville  célèbre  alors,  l'ancienne  Ortigiz 
des  Romains,  et  depuis,  Arancie,  à  4  lieues  de  la  mer. 
Elle  confine  avec  les  terres  de  Carthagène  et  le  marquisat 
d'Elche,  où  quelques  Solier  se  fixèrent. 

La  branche  d'Origuela  a  donné,  aux  douzième, 
treizième  siècles  et  suivants,  plusieurs  évéques  et  des 
capitaines  célèbres  que  nous  ne  mentionnerons  point 
ici. 

De  Pons,  II®  du  nom,  fils  du  pre'cedent,  est  des- 
cendu Pons,  dit  V,  né  en  ii5o.  Comme  nous  ne  re- 
trouvons pas  ses  pères  depuis  Pons  II,  nous  commence- 
rons par  lui  la  filiation. 

I.  Pons  V  fut  seigneur  de  diverses  terres  et  châteaux 
situes  dans  les  villes  de  Seros,  d'Aytone  et  de  Sosez.  Il 
les  ce'da  en  1212,  à  don  Pierre  II,  roi  d'Aragon,  lors  du 
mariage  de  dona  Constance,  fille  de  ce  roi,  avec  Guil- 
laume Ramon  de  Moncade,  sénéchal  de  Catalogne.  Le 
roi  donnait  ces  terres  pour  une  partie  de  la  dot,  et  y 
joignait  celles  du  seigneur  Armenzende  de  Castelzuel. 

A  la  mort  de  don  Pèdre,  ces  deux  gentilshommes 
prétendirent  rentrer  dans  les  anciennes  propriétés  de 
leurs  pères  ;  mais  l'acte  fut  confirmé  par  don  Jayme  , 
en  1222;  et  des  indemnités  furent  accordées  (3). 

Dans  cette  même  année  où  Pons  Solier  d'Aytone  trai- 
tait avec  don  Pèdre,  son  fils,  Pons  Vï  se  couvrit  d^une 
gloire  ineffaçable,  sous  les  yeux  mêmes  du  roi. 

II.  Pons  VI  ci-desssus,  né  le  7  mars  11 82,  commandait 
un  corps  de  cavalerie  à  la  bataille  d'Ubéda,  dite  de  Las 
Navas  de  Tolosa,  gagnée,  le  16  juillet  12 12,  par  Al- 
phonse III,  roi  de  Castille,  sur  Méhémed-el-Naziz,  fils 
et  successeur  du  roi  de  Maroc,  et  dans  laquelle  les 
Maures     perdirent,     dit-on,    200,000  hommes.     Les    rois 


(i)  Part.  IX,  siècle  XV. 

(2)  Gasp.  Escol.,  Hist.  de  Valence,  chap.  xiii. 

(3)  Jérôme  de  Gurita,  Arag.  d'Annal,  liv.  11,  chap.  61,  77. 


g  g  SOLIER. 

d'Aragon  et  de  Navarre   étaient  présents  à  cette  bataille , 
si  importante  pour  les  Chrétiens. 

Pons  Solier  s'y  distingua  d'une  manière  éclatante  ;  et 
sur  le  champ  de  bataille  il  reçut  des  mains  de  son  roi  la 
croix  de  Calatrava  (i),  dont  l'ordre  avait  été  fondé  en 
II 58;  ses  descendants  ont  toujours  porté  cette  croix  dans 
leurs  armes  en  souvenir  de  cet  événement (2). 

Pons  VI  eut  des  fils  dignes  de  lui,  et  chefs  d'une  race 
de  gentilshommes,  qui  a  été  de  tout  tems  une  des  plus 
illustres  de  ces  contrées,  et  toujours  placée  au  rang  des 
premières  maisons  d'Espagne  (3).  Son  frère,  don  Pèdre 
Solier,  ecclésiastique  d'une  rare  piété,  obtint,  en  1242, 
de  Benoît,  évéque  de  Sarragosse,  la  permission  de  passer 
à  Tunis,  pour  y  prêcher  la  foi  (4)  . 

Pons  VI  fut  père  d'Arnaud  (  Arnaldo  Solier). 

III.  Arnaud  ou  Renaud,  lié  d'amitié  particulière  avec 
Aldemar  de  Clareto,  prieur  de  Garden  et  lieutenant- 
général  de  l'ordre  des  Templiers  en  Aragon  et  Castille, 
épousa  sa  nièce,  dona  Maria  de  Clareto,  fille  de  don 
Louis. 

Veuf,  l'année  suivante,  il  épousa  Constance  Osorno, 
ou  OsoriOj  descendante  de  don  Guthière  Osorio,  et 
dont  il  eut  plusieurs  filles  et  don  Sanche.  Arnaud  avait 
fixé  son  séjour  en  Biscaye.  (  Dom  Hern.  ,  Chroniq.  plus 
bas  ). 

IV.  Don  Sanche  épousa  dona  Toda  de  Villalobos,  fille 
de  Gil  Manrique  de  Lara,  et  de  Térésa  de  Villalobos,  et 
sœur  de  dona  Milia  (5).  De  Dardegna,  il  vint  ensuite  à 
Valence,  avec  le  roi  don  Jayme,  vers  1260,  et  1269, 
suivant  Escolan.  Don  Jayme  fit  la  conquête  du  royaume 
de  Murcie,  a  et  l'un  des  braves  chevaliers  qui  le  secondè- 
rent, fut  Solier  de  Dardegna  (6)  y> ,  aujourd'hui  Orduna, 
en  Biscaye.  On  porte  sa  mort  en  1295  à  la  bataille  de 
Chinchilla. 


(i)  Argote,  Nob.  d'And.,  liv.  i,  chap.  48,  p,  41. 

(2)  Ibid. 

(3)  Menesc,  Table   alph.  des   Familles   nobles  de  Catalogne, 
et  Gasp.  Escol.,  Hist.  de  Valence. 

(4)  Ferrer.,  Hist.  d'Esp.,  tomelV,  page6,  siècle  XIII. 

(5)  Vqye^  Dom  Hernand.,  Chron.,  page  2. 

(6)  G.  Escol.,  Hist.  de  Val.,  part.  2,  liv.  vu. 


SOLIER.  gg 

Cette  branche  des  Solier,  ne  tarda  pas  à  devenir 
extrêmement  puissante.  Elle  acquit  même  tant  de  gran- 
deur et  d'influence,  que  pendant  plus  d'un  siècle,  elle 
eut  une  armée  à  sa  solde  et  fut  à  la  tête  d'un  parti 
considérable. 

Ses  premières  querelles  furent  avec  les  Olzina  ou 
Olsina.  Elles  s'apaisèrent  en  i323j  comme  le  rapporte 
Curite,  grâce  à  l'intervention  de  messire  Arnaud  Solier, 
grand-maître  de  Monteza. 

a  Olsinarum  et  Soleriorum  factîones   quarum  content io 

T)  plures  annos  Valentino  in  regno  fuerat Interventû 

»  Arnaldi  Solerû  Monte:{ani,  ordinis  magistris  qui  se  in 
»  pacificationem  interposuerat^  sedantur^  et  ab  armis  dis- 
»  cedunt  (i).  » 

Quelques  années  après,  toute  la  noblesse  se  divisa  de 
nouveau.  Une  partie  suivit  la  bannière  des  Solier,  l'autre 
celle  des  Dias  de  Centellos;  cette  guerre  fut  longue  et 
opiniâtre;  elle  durait  encore  en  1440,  époque  où  plu- 
sieurs Solier  vinrent  chercher  un  asile  en  l'Ile-de- 
France  (  Paris),  chez  les  fils  d'Olivier,  dont  il  sera 
parlé  en  son  tems. 

En  1405,  cette  guerre  était  dans  toute  sa  force.  Du 
côté  des  Solier,  elle  avait  pour  chef  don  Jayme,  fils 
de  Raimon  Solier,  grand  justiciat  de  Valence. 

Dans  cette  lutte  terrible,  dit  Escolan,  toute  la  no- 
blesse combattit  avec  acharnement,  divisée  en  deux 
partis  ;  on  s'exaspéra  tellement  que  plusieurs  fois  on  en 
vint  aux  mains  en  bataille  rangée,  et  toute  la  puissance 
royale  ne  pouvait  arrêter  cette  fureur  (2). 

Le  21  avril  1404,  il  y  eut  entr'autres  une  affaire  san- 
glante, où  les  Centellos,  commandés  par  don  Gilabert, 
furent  battus  par  l'armée  des  Solier,  près  de  Lombay. 
Don  Gilabert  y  perdit  sa  bannière.  Son  frère  Aymeric, 
y  fut  tué,  et  l'un  des  Solier,  don  Pèdre,  y  perdit  éga- 
lement la  vie  (3). 

Les  Marradas,  branche  des  Solier,  se  distinguèrent 
dans  ces    malheureuses  dissensions,   par  l'audace  et   cette 


^i)  Curit.,  indices  rer.  Arag.,  p.  240. 

(2)  Gasp.  Escol.,Hist.  de  Valence,  i*»".  déc,  part.  2. 

(3)  Curit.,  Ann.  de  la  cour  d'Aragon,  chap.  70,  80,  81 


100  SOLIER. 

intrépidité,  qui,  sous  Charles-duint,    ont   rendu    si    fa- 
meux le  nom  de  Marradas. 

De  don  Sanche,  naquirent,  savoir  : 

i,°  Pierre  (  Riccohombre  ),  ambassadeur,  en  i3i4, 
du  roi  don  Jayme,  pour  la  négociation  du  ma- 
riage de  ce  roi  avec  Marie  ou  ^Mariette,  fille  de 
Hugues  III,  roi  de  Chypre,  négociation  qui 
réussit  par  son  entremise  (i).  Il  eut  pour  col- 
lègue ,  dans  cette  ambassade  ,  don  Sanche , 
d'iVragon  ,  frère  du  roi ,  et  le  Riccohombre , 
Simon  d'Aslor(::). 

2.°  Pons ,  Riccohombre,  jurât  de  Valence,  au 
tems  des  guerres  des  Olzina  et   desSolier; 

3.°  Raimon  ,  qui  va  venir  après  l'article  de  Re- 
naud; 

4.°  Renaud,  ou  Arnaud,  entra  jeune  dans  Tordre 
de  Saint-Jean-de-Jérusalem.  En  i3i5,  il  était 
commandeur  d'Aliaga. 

Par  extraordinaire,  et  avec  le  consentement 
de  Raimon  de  Ampurias  ,  prieur  de  Catalogne  , 
il  prit  l'habit  de  Monteza,  eni320,  et  immédia- 
tement après  fat  élu  grand-maître  de  cet  ordre. 
Anselme  et  Favin  se  sont  trompés,  en  rap- 
portant que  Bernard  Solier ,  commandeur  de 
Saint-Jean,  donna  l'habit  de  cet  ordre,  en  i320, 
à  l'infant  don  Jayme  d'Aragon,  lequel  l'a- 
bandonna ensuite  pour  prendre  celui  de  Mon- 
teza, dont  il  devint  grand-maître  (3).  Ils  n'ont 
pas  consulté  les  sources  originales. 

Nous  venons  de  voir  qu'Arnaud  Solier  était 
alors  grand-maître  de  cet  ordre;  et  cette  dignité 
ne  contribua  pas  peu  à  faire  mettre  bas  les  armes 
aux  partis  des  Solier  et  des  Olsina. 

L'ordre  de  Saint-Georges  de  Monteza,  fut 
créé,    en    i3i7,     par  le  roi  don  Jayme,  qui. 


(i)  Escol.  ci-dessus  déc.  i,  part.  11,  an  i3i4. 

{2)  Curit.,  Ann.  d'Arag.,  tome  II,  liv.  vi.  Au  lieu  de 
Hugues  III,  il  dit  Henri  III. 

(3)  Anscl.,  Pal.  de  l'honneur,  page  i56.  Favin,  Théâtre 
d'honneur,  page  i25o,  édition  1620. 


SOLIER.  101 

SOUS  Tapprobation  du  pape,  appliqua  peu  après 
à  ce  nouvel  ordre  ,  tous  les  biens  et  droits  que 
les  Templiers  et  même  les  religieux  de  Saint- 
Jean  j  possédaient  au  royaume  de  Valence ,  a 
l'exception  d'une  seule  église  (i). 

Le  premier  grand-maître  fut  Guillaume  d'Eril, 
le  deuxième  Arnaud  Solier ,  lequel  Arnaud  avait 
été  d'abord  de  Tordre  de  Saint-Jean  (2).  Lais- 
sons parler  l'histoire. 

«  Après  la  renonciation  au  trône  de  Tinfant 
don  Jayme,  il  reçut  aussitôt  Thabit  de  l'ordre 
de  Jérusalem,  en  présence  du  roi  et  des 
grands  de  la  cour. 

Ce  fut  Renaud  Solier  qui  donna  l'habita  l'in- 
fant ,  ayant  reçu  de  frère  Elion  de  Villeneuve , 
lieutenant-général  du  grand-maître ,  le  pouvoir 
et  la  faculté  d'admettre,  à  son  gré  et  quand  il  le 
voudrait,  un  gentilhomme  dans  la  religion  de 
Saint- Jean. 

Le  commandeur  Bernard ,  revêtu  des  marques 
distinctives  de  l'ordre ,  reçut  la  profession  de 
l'infant ,  et  de  suite  don  Alphonse ,  frère  de  ce 
prince ,  fut  reconnu  comme  fils  aîné  du  roi ,  et 
comme  héritier  du  trône. 

L'infant  porta  ,  toute  sa  vie ,  l'habit  de  l'ordre 
de  Saint-Jean.  Il  voulut  en  vain  passer  dans  celui 
de  Monteza.  Sa  conduite  déréglée ,  disent  les 
historiens ,  lui  méritèrent  la  disgrâce  du  roi,  son 
père,  qui  le  mit  sous  la  surveillance  du  com- 
mandeur Bernard  Solier  (3). 

A  la  mort  de  Guillaume  d'Eril,  premier  grand- 
maître  de  Monteza  ,  l'infant  voulut  le  remplacer; 
mais  sa  conduite  Payant  rendu  indigne  de  cet 
honneur,  le  roi  lui-même  s'y  opposa,  et  il  en- 
tendit que  pour  cette  fois   l'élection  fût  réservée 


(i)  Celle  des  chevaliers  de   St.— Jean.  Ferrer.,  Hist.,  tome  IV, 
page  71,  siècle  XIV. 

(2)  Giustiniani ,   Histoire    des    Ordres    militaires,     tome   II, 
page  622. 

(3)  Curit.,  Ann.  d'Arag.,  tome  III,  chap.  32. 


102  SOLIER. 

au  saint  siège  et  commise  à  la  diligence  de  l'abbé 
de  Sainte-Croix  (Santa  Crux)  et  le  frère  Ar- 
naud Solier  fut  élu  grand-maître  (i).  » 

L'élection  eut  lieu  en  i320.  Arnaud  Solier, 
comme  le  remarque  Radez  de  Andrada  ,  a  été  le 
seul  grand-maître  de  son  nom  dans  l'ordre  de 
Saint-Georges  de  Monteza  (2).  Ce  qui  est  con- 
forme au  tableau  donné  par  Giustiniani. 

Premier  grand-maître  ,    Guillaume  d'Eril  ; 

2.*»  Arnaud  Solier  (3). 

Ces  faits  sont  positifs,  et  n'accusent  que  trop 
la  légèreté  avec  laquelle  nous  consultons  les  an- 
nales étrangères.  On  copie  une  erreur,  parce 
qu'elle  est  dans  l'écrivain  qui  nous  précède. 


V.  Raimon  ,  troisième  fils  de  don  Sanche  ci-dessus , 
dit  le  duc  Raimon ,  fut  ,  dans  sa  jeunesse  ,  guarda  mayor 
del  cuerpo ,  l'un  des  grands  gardes-du-corps  de  don 
Juan  I" ,  roi  de  Castille  et  de  Léon  ,  qui  lui  donna,  en 
1389,  le  titre  et  les  terres  du  duché  d'Arcos ,  comme  il 
se  voit  à  l'article  VII  de  la  branche  VII,  ci-après. 

Raimon  fut  un  des  chefs  de  l'armée  ,  pendant  la  seconde 
guerre  du  roi  de  Castille  avec  le  roi  d'Aragon.  Il  devint 
grand-justiciat  de  Valence....  Et  -quand  l'armée  sortit  du 
camp  sous  la  conduite  du  capitaine-général  don  Al- 
phonse d'Aragon ,  comte  de  Dénia ,  le  grand  justiciat 
Raimon  Solier  prit  l'étendard  royal  et  le  porta  dans  la 
bataille ,  en  vertu  des  droits  de  sa  place.  Le  grand- 
maître  d'Alcantara  commandait  l'armée  ennemie. 

Dans  cette  affaire,  où  après  des  prodiges  de  valeur 
le  grand-maître  ci-dessus  perdit  la  vie ,  le  justiciat  Rai- 
mon Solier  se  conduisit  avec  une  rare  bravoure ,  ayant 
eu  plusieurs  chevaux  tués  sous  lui.  Pour  prix  de  ses  ser- 
vices, il  fut  créé  duc  d'Arcos  en  1389;  il  avait  reçu, 
l'année    précédente ,     la    charge  d'administrateur-général 


(i)Curit.,  loco.  cit. 

(2)  Radez  de  And.,  Chron.  des  Ordres,  pag.  491. 

(3)  Giustiniani ,     Histoire  des  Ordres   militaires,    tome    11 
page  624. 


SOLIER.  I03 

des  biens  de  la  couronne,  charge   qui  a  passé  à   Jean  Se- 
ller, son  fils,  en  1396  (i).  Il  laissa  : 

i.°  Don  Jayme,  dont  on  ignore  la  vie; 
2.**  Don  Juan  ou  Jean  qui  suit . 

VI.  Jean  Solier,  II"  duc  d'Arcos,  fut,  comme  son 
père,  administrateur-général  des  biens  de  la  couronne, 
et  l'un  des  principaux  seigneurs  du  siècle.  Il  mourut 
jeune,  et  laissa  : 

VII.  François  (  Riccohombre  )  jurât  de  Valence  , 
en  1421.  A  cette  époque,  il  fit  si  bien  par  ses  sages  di- 
positions  et  les  ressources  de  son  génie,  qu'il  approvi- 
sionna la  ville  au  moment  où  cela  paraissait  impossible; 
ce  qui  mit  fin  à  une  disette  générale;  de  sorte  que  la 
nation  se  trouvant  redevable  d'un  tel  bienfait  à  ce  nou- 
veau Joseph  (  ici  nous  copions  l'histoire  ) ,  il  fut  arrêté 
qu'on  lui  décernerait,  pour  récompense ,  une  somme 
considérable  d'argent;  mais  François  Solier  donnant  une 
nouvelle  preuve  de  la  noblesse  de  son  caractère,  refusa 
de  l'accepter,  en  disant  qu'il  n'av^ait  fait  que  son  devoir; 
et  que  dans  ce  cas,  on  ne  mérite  aucune  récom- 
pense (2). 

Il  fut  père  de  : 

i.<*  Louis,     III^    duc     d'Arcos,    dont    Tarticle    va 

suivre; 

2.*»  De  François  ,  /        .    .  ,,v, 

^  „  T-.    r.  •  capitaines  célèbres  ; 

3.*  De  Raimon  ,    j      ^  ' 

.  4.°  De  Jean,  évêque  de  Barcelonne,  en  1458. 

VIII.  Louis,  capitaine  illustre,  comme  ses  frères, 
était  de  plus  chambellan  du  roi.  Il  fut  employé  dans 
toutes  les  guerres  du  tems  et  dans  les  affaires  les  plus 
difficiles.  Il  fut  père  de  : 

!.•  Don  Carlos,  dit,  en  France,  le  duc  Charles; 
2.°  Don    Pierre,    qui    passa    en    France    avec  ledit 
Charles  ci-dessus  : 


(i)  Dans  tout  ce  chapitre,  nous  suivons  littéralement  Gas- 
pard Escolan ,  Hist.  de  Valence,  ire  ^  décade,  2^  partie, 
liv.  VII,  page  1086  et  suivantes. 

(2)  Gasp.  Escolan,  loc.  cit. 


104 


•it 


SOLIER. 
3.**  De  Michel  Jean. 

Les  deux  premiers  quittèrent  l'Espagne,  et 
vinrent  en  France  en  1440.  Don  Charles  n'y  eut 
point  d'autre  poste'rité  que  dona  Isabelle,  qui 
épousa  le  comte  Jean  IV,  de  la  première  branche 
française.  (  Voyez  branche  VII,  art.  VII.  )  Don 
Pierre  y  maria  Gabriel  son  fils  à  Martine  Rey- 
naud,  d'une  des  plus  anciennes  familles,  dit 
d'Hozier  (Généalogie  précite'e,  page  yS  ),  et 
de  cette  union  vint  Pêrinelle  Solier,  qui  épousa 
en  t520  Louis  Combauld  de  Bourbon  (i). 

Louis  Solier ,  ci-dessus,  et  ses  frères  François 
et  Ramon,  servirent  glorieusement  Alphonse  V 
dans  toutes  ses  guerres,  et  particulièrement  dans 
celle  d'Italie.  Le  roi  les  choisit  comme  étant  de 
vaillants  chefs,  pour  aller  défendre  les  terres  de 
l'église.  Ils  méritèrent  un  honneur  bien  peu 
commun  dans  les  fastes  de  l'histoire  moderne, 
c'est  que  leur  nom  et  leurs  armes  furent  gravés 
sur  le  portail  de  Saint-Jean-de-Latran,  en 
forme  d'arc  triomphal,  monument  de  leur  va- 
leur. 

Eugène  IV,  souverain  pontife,  efl  1445,  ayant 
vu  les  hauts  faits  d'armes  de  ces  chevaliers,  vou- 
lut en  perpétuer  la  mémoire  et  conserver  les 
noms  des  fameux  capitaines  qui  l'avaient  secouru. 
Il  ordonna  de  placer  leurs  noms  sur  cette  porte 
sacrée.  Une  des  tables  où  ils  étaient  gravés  exis- 
tait encore  quand  Escolan  écrivait  ces  détails. 
Il  donne  les  noms  de  vingt  capitaines  ainsi  ré- 
compensés par  Eugène  IV,  et  dont  se  trouvent 
les  trois  frères  Solier. 

Nous  les  rappellerons  beaucoup  ici  étant  d'ori- 
gine française. 

François  Aloz. 
Louis  Solier. 


(i)  Goussenc,  Martyr.,  tome  II,  page  349.  D'Hozier, 
Généalogie  de  cette  maison  ;  cette  Généalogie  a  paru  en  1629  , 
sous  le  nom  de  Pierre  d'Hozier.  Quoiqu'elle  se  trouve  citée 
dans  plusieurs  auteurs,  nous  n'en  faisons  usage  que  quand 
elle  est  d'accord  avec  les  autres  monuments  historiques. 


SOLIER.  I05 

Jacques  Romeu. 
Pierre  d'Ami. 
François  Ferrier. 
François  Solier. 
Barthélémy  Ferrier. 
Martin  Tolza. 
Narcisse  Sandonis. 
Pierre  Ripolle. 
Ramon  de  Villa-Marin. 
Pierre.  Corele  ou  Goreil. 
Jean  de  Martorel. 
Guillaume  Ramond  Planelle. 
Den3^s  Civera. 
Louis  de  Calatayud. 
Galerand  Mercader. 
Ramon  Solier. 
Jean-Pierre  Corele  (i;. 

Les  Solier  reste's  dans  l'intérieur  de  l'Espagne, 
continuèrent  d'y  soutenir  leur  longue  querelle 
avec  les  Dias.  Le  feu  s'était  particulièrement 
rallumé  en  1396;  mais  alors  même,  et  dans  le 
siècle  suivant  ,  les  Solier  n'en  furent  pas  moins 
à  la  t||e  du  gouvernement  de  la  ville  ;  ils  se  con- 
duisaient tous  en  vrais  gentilshommes Et  nos 

ancêtres,  dit  l'auteur  que  nous  suivons  en  ce 
moment^  nous  en  ont  laissé  un  témoignage  au- 
thentique dans  les  registres  du  conseil  (2). 

IX.  Michel-Jean,  marcha  sur  les  traces  de  Louis, 
son  père;  il  fut  honoré  de  la  confiance  de  Jean  II,  et  se 
trouva  dans  Perpignan,  avec  ce  prince  et  les  fidèles 
Castillans  qui  l'avaient  suivi,  en  1473.  Il  eut  : 

i.°  Don  Rodrigue; 
2.°  Don  Pèdre; 
3.°  Don  Requesens. 

Ces  trois  frères  ont  fondé,  en  Espagne,  diverses 
branches  que  nous   ne  pouvons  suivre  dans    leurs  nom- 


(i)  Escol.,  Hist.  de  Val.,  part.  11,  livre  ix,  page  i35g. 
(2)  Ibidem,  page  1086. 


I06  SOLIER. 

breuses  alliances.  Don  Pèdre  perdit  la  vie,  au  siège  de 
Salzes,  en  Roussillon ,  lorsque  cette  place  fut  attaquée 
par  d'Albon,  général  de  Charles  VIII ,  roi  de  France  (i). 

»  Environ  deux  cents  nobles  y  perdirent  la  vie ,  tous 
»  chevaliers  d'Espagne;  et  parmi  eux,  leurs  illustres 
»  chefs  ,  Pierre  Solier  et  Didace  Azevedo ,  frère  de 
»  l'archevêque  de  Tolède  (2).  » 

Requesens  Solier,  fut  l'un  des  ambassadeurs  de  don 
Juan,  roi  d'Aragon ,  vers  le  roi  de  Castille,  dans  une 
occasion  importante,  référée  aux  Annales  d'Aragon,  de 
Jérôme  Curite  (3). 

De  Requesens ,  est  descendu  don  Louis ,  né  à  Ori- 
guela,   et   qui,  en    iSyo,    fut  évéque  de  Bethléem  (4). 

Parmi  les  branches  illustres  des  Solier  d'Espagne,  il 
en  est  une  à  qui  nous  ne  pouvons  nous  dispenser  de 
donner  place  dans  cette  généalogie.  Elle  suit  immédia- 
tement celle-ci ,  dans  l'ouvrage  où  nous  venons  de  puiser 
les  détails  qui  précèdent.  C'est  la  branche  dite  Mar- 
radas. 


QUATRIEME  BRANCHE. 
Les  Marradas. 


I 


A  la  suite  des  Solier  (même  Histoire  de  Valence , 
part.  II,  i^*"*  décad. ,  chap.  i3)  ,  vient  ce  préambule 
sur  la  branche  dite  des  Marradas.  «  Cela  suffira  ,  quant 
»  à  présent ,  pour  ce  qui  concerne  les  personnages  illus- 
»  très  du  nom  de  Solier.  Les  Marradas,  gentilshommes 
»  de  cette  famille,   furent   aussi  du   nombre  de  ceux  qui 

»  vinrent    à    la  conquête  du  royaume   de  Valence 

»  Et   ils    furent   bientôt   portés  sur  le  rôle  des  régidors  et 

»  des  personnes  de  distinction  de  ce  royaume.  » 

On  trouve,    au   même   endroit,   la     filiation  suivante: 

ï.   Messire  Domingo  Marradas ,    des    anciens    sires   de 

Solier,  fut  jurât  en   1344,   et    remplacé    par  son    frère, 


(i)  Ferrer.,    Hist.   Gén.    d'Esp,,  part.  11,   siècle   XV.   Gasp. 
Escol  ,loc.cit. 

(2)  PaulJove,  Hist.,  tome  I*',  liv.  m,  page  80. 

(3)  Curita,  tome  IV,  livre  xx,  folio  284,  chap.  i3. 

(4)  Gasp.  Escolan,  tome  II,  livre  ix. 


SOLIER.  107 

messire  François,  en  1348.  Ce  dernier  avait  été  nommé 
par  la  ville,  en  i366,  pour  recevoir  don  Pèdre  ,  roi 
d'Aragon ,  qui  venait  prendre  la  couronne  et  prêter  son 
serment.  Ce  prince  eut  François  en  grande  estime  et 
affection,  et  lorsque  les  Castillans  lui  déclarèrent  la 
guerre ,  ce  fut  François  Marradas  qu'il  envoya  contre 
eux,  avec  don  Alphonse,  comte  de  Dénia,  (anne'e 
i356). 

Domingo  laissa  cinq  fils ,  François  ,  Pons  ,  Jayme,  Pèdre 
et  Léonard.  Depuis  i353  jusqu'en  1372,  les  fonctions 
de  j^sticiat  et  de  jurât  de  Valence,  furent  remplies 
par  les  Marradas,  savoir:  François,  Pons,  Pèdre  et 
Jayme.  Pèdre  tut  un  des  seigneurs  nommés  par  la  ville  , 
en  1371  ,  pour  assister  au  rnariage  de  l'infant  don  Martin  , 
qui  fut  célébré  à  Perpignan. 

A  cette  époque  (1372),  François  de  Marradas  était 
administrateur  des  biens  de  la  couronne,  charge  qui 
passa  à  don   Pèdre  de  Marradas,  en  1378. 

Depuis  1373  jusqu  en  1390,  Pèdre,  Jayme  et  Léo- 
nard remplirent  cinq  fois  les  mêmes  fonctions  de  jus- 
ticiat  et  de  jurât. 

En  1377,  Jayme  ayant  armé  une  galère  en  course 
avec  un  autre  Valencien  ,  nommé  Jacques  Ragulfi ,  il  fit 
de  grandes  prises  sur  les  infidèles ,  et  détruisit  les  pirates 
qui  infestaient  les  côtes  d'Espagne. 

II.  Léonard,  l'un  des  fils  de  Domingo ,  ci-dessus ,  fut 
réputé  sage  entre  les  seigneurs  de  son  siècle.  Rien  d'im- 
portant ne  se  faisait  sans  son  avis. 

En  1390,  il  était  au  nombre  des  personnes  choisies 
pour  la  réception  du  cardinal  don  Pèdre  de  Luna  ,  de- 
puis pape  sous  le  nom  de  Benoît  XIII.  L'année  suivante 
il  fut  un  des  chefs  que  demanda  l'infant  don  Martin  ,  à 
la  ville  de  Valence ,  pour  envoyer  avec  une  flotte  en 
Sicile,  au  secours  du  roi,  que  menaçaient  les  Siciliens 
révoltés.  L'expédition  eut  lieu.  Soixante-dix  voiles  par- 
tirent sous  les  ordres  des  trois  frères,  Léonard,  Jayme 
et  don  Pèdre.  Jayme  et  don  Pèdre  étaient  amiraux. 
Leur  conduite,  pendant  cette  guerre,  causa  tant  de 
satisfaction  au  roi,  qu'il  fit  don  à  l'aîné ,  don  Jayme,  et 
chef  suprême  de  l'entreprise,  d^une  rente  perpétuelle 
sur  le  trésor  de  la  Sicile. 

A    son    retour  a  Valence ,    Jayme    se    rendit    au   sénat 


,08  SOUER. 

pour  faire  le  rapport  de  l'heureuse  issue  de  l'expédition. 
Ensuite,  il  remit  le  privilège  que  le  roi  lui  avait  accordé, 
en  priant  les  jurats  de  le  garder  pour  la  ville ,  aux  termes 
des  constitutions. 

Mais  ceux-ci  considérant  les  services  rendus  person- 
nellement par  don  Jayme ,  interprétèrent  le  décret  en 
sa  faveur,  et  lui  en  laissèrent  la  jouissance. 

L'amiral  don  Jayme  Marradas  ,  dit ,  ailleurs ,  don 
Jayme  Solier,  fut  assassiné  en  1403,  suivant  Curite(i), 
ou  1401,  suivant  les  mémoires  de  famille,  par  don  Gi- 
labert  Gentellos  et  ses  partisans,  au  lieu  nommé  Alme- 
dixos.  Aussitôt  que  cette  nouvelle  parvint  à  la  connais- 
sance de  don  Pèdre  Marradas  ,  son  frère  ,  il  sortit  de  Se- 
gorbe  le  jour  suivant ,  avec  la  résolution  de  venger  cet 
attentat  ;  et  ayant  trouvé  sur  la  route  le  parti  des  Gen- 
tellos, il  défit  et  tua  leurs  chefs,  don  Jayme  et  don 
Louis,  ainsi  que  beaucoup  d'autres;  ce  qui  occasionna, 
dit  Gurite ,  les  plus  grands  troubles  dans  le  royaume  de 
Valence  (2). 

Le  même  don  Pèdre  fut  ambassadeur  de  Valence  en 
1412  (3).  Il  prit  une  part  active  dans  toutes  les  guerres 
des  Solier  contre  les  Dias  de  Gentellos  dont  nous  avons 
parlé  précédemment,  et  qui  se  trouvent  aussi  dans  Gu- 
rite (4).  Un  beau  fait  d'armes  le  distingua  particulière- 
ment à  Lorca,  en  1407,  dans  la  guerre  des  Ghrétiens  et 
des  Maures  :  il  est  longuement  raconté  dans  les  histo- 
riens (5) ,  et  nous  ne  l'insérerons  point  ici.  Léonard  eut 
deux  fils  : 

i."  Don  Juan.  Il  fut  d'abord  attaché  au  cardinal 
Rodrigue  de  Borgia  ,  qui  monta  sur  le  trône  pon- 
tifical. Ayant  été  nommé ,  très-jeune ,  chanoine 
et  capiscol  (chef  des  chantres)  ,  de  l'église  ca- 
thédrale de  Segorbe,  il  devint  évêque  du  même 
diocèse,  le  27  novembre   1498,  par  la  résignation 


(i)  Ann.  d'Arag.,  tom.   II,   liv.  x,    chap.    lxxvii,   pag.   339, 
verso. 

(2)  Curit.,  ibid. 

(3)  Curit.,  Ann.  d'Arag.,  tome  III,  liv.  xi,  page  55. 

(4)  Ibid.,  tome  II,  liv.  x,  page.  442. 

(5)  Fern.  Ferez  de   Guzm.,  Hist.    de   don   Juan.  chap.    xxii: 
Escoian,  Hist.  de  Val.,  tome  II,  liv.  ix. 


SOLIER.  lOQ 

en  sa  faveur,  de  Barthélémy  Martin  (  Solier  Mar- 
radas  ),  son  oncle  ;  en   1499,    il  se  rendit  à   Rome, 
où  il  mourut  ; 
2.°  Louis,  qui  suit. 

III.  Louis  fut  capitaine-général  et  vice-roi  des  états 
de  Majorque  et  de  Sardaigne,  du  vivant  de  don  Phi- 
lippe II.  Cette  charge  de  vice-roi  fut  laisse'e  à  François, 
son  fils,  et  à  Gaspard,  son  petit-fils,  seigneur  de  Sal- 
lente. 

IV.  François,  général  célèbre,  fit  avec  distinction 
les  guerres  de  Piémont,  de  Flandre  et  de  Bourgogne, 
pendant  cinquante  années  .  Il  rendit  de  grands  et  de 
nombreux  services  qu'on  peut  voir  dans  l'ouvrage  de 
don  Bernardin  de  Mendoce  (  h.  281  ). 

On  remarque  qu'il  fut  quelque  tems  sous-gouverneur 
ou  lieutenant  du  château  de  Milan,  et  l'un  des  chefs 
du  conseil  de  guerre,  sous  les  ordres  de  son  parent  , 
don  Inigo  de  Velasquez,  descendant  de  Marie  Solier, 
fille  du  comte  Arnaud  Solier,  maréchal  d'armée,  sous 
Henri  II,  le  Magnifique.  (•  Vqye\,  plus  loin,  la  deuxième 
branche  d^Espagne).  Velasquez  ou  Velasco,  était  alors 
connétable  de  Castille,  comme  tous  ses  ancêtres,  et 
gouverneur  du  Milanais.  Il  confia  plusieurs  comman- 
dements à  don  Louis  et  à  don  François  de  Marradas, 
comme  à  des  gentilshommes  de  haut  mérite,  qui  savaient 
parler  toutes  les  langues.  François  parvint  à  l'âge  de 
quatre-vingt-quinze  ans  ;  il  fut  père  de  don  Gaspard. 

V.  Don  Gaspard,  seigneur  de  Sallente  (juridiction 
de  Xativa),  hérita  de  toute  la  bravoure  et  de  toute  la 
gloire  de  ses  aïeux.  Il  ne  doit  pas  être  confondu  avec  un 
autre  Gaspard  Solier  Marradas,  neveu  de  Léonard,  et 
qui  fut  également  vice-roi  de  Majorque.  Les  combats 
qu'il  soutint  immortalisèrent  son  nom  (i).  Don  Gaspard 
fut  député  vers  le  roi  don  Carlos,  par  la  noblesse  de 
Valence,  en  i520  (2).  Il  résida  ensuite  pendant  quel- 
ques années,  à  Madrid,   où  il  contracta  diverses  alliances. 


(i)  Gasp.  Escol.,  Hist.  de  Val.,  loc.  cit. 

(2)  Ferreras,  Hist.  Gén.  d'Esp.,  partie  xxii,  siècle  XVP 


iio  SOLIER. 

Les  mémoires  du  tems  qu'on  a  imprimés  depuis  deux 
siècles,  font  mention  de  plusieurs  autres  Marradas,  à 
qui  nous  ne  pouvons  donner  place  ici  ;  mais  pour  es- 
quisser la  valeur  de  ces  preux  chevaliers,  comme  le  dit 
Escolan  (  Loc.  cit.  ),  nous  allons  rapporter  une  des  ac- 
tions de  Gaspard  Marradas,  quatrième  vice-roi  de  Ma- 
jorque, seigneur  de  Sallente Ce  trait,  ajoute  l'his- 
torien, sera  comme  la  pierre  de  touche  de  sa  vaillance, 
et  il  mérite  un  souvenir  particulier. 

Nous  laissons  parler  l'auteur  espagnol,  en  abrégeant 
son  récit  :  a  Un  chevalier,  nommé  Pertusa,  pria  le  sei- 
»  gneur  Gaspard  Marradas,  de  le  seconder  dans  une 
»  occasion    périlleuse_,    quoiqu'il    ne  fût  question    que   de 

«s'introduire    chez  une  dame.    Marradas    le  blâma 

»  Ce  ne  sont  pas  des  conseils,  dit  Pertusa,  c'est  votre 
»  assistance  que  je  réclame:  à  quoi  Marradas  répondit: 
»  J'ai  parlé  en  homme  d'honneur;  mais  vous  le  voulez, 
»  maintenant  je  vais  vous  servir  en  ami.  » 

))  Pertusa  monta  dans  l'appartement  de  la  dame,  au 
»  moyen  d^une  échelle  de  corde  ;  mais  la  maison  venait 
»  d'être  occupée  par  une  troupe  de  gentilshommes  qui 
»  allaient  en  partisans.  Ces  derniers,  avertis  par  le 
»  bruit,  s'élancent  avec  fureur  dans  le  lieu  où  était 
»  Pertusa;  il  allait  être  frappé  de  mille  coups,  lorsque' 
»  Marradas,  soupçonnant  le  danger  que  court  son  ami, 
»  escalade  par  la  même  échelle  de  corde,  et  parvient  au 
»  lieu  du  combat. 

»  C'est  alors  que  dans  cette  chambre,  au  sein  d'une 
»  obscurité  infernale,  rendue  plus  effrayante  par  le 
»  choc  des  armes  et  les  vociférations  des  assaillants, 
»  il  s'écrie,  comme  s'il  était  entouré  d'un  grand  nombre 
»  de  soldats:  courage,  mes  amis,  point  de  quartier. 

»  Les  assaillants  se  croyant  victimes  d'une  trahison, 
»  se  retirèrent  précipitamment  dans  une  des  tours  du 
»  château,  et  les  deux  amis  échappèrent  à  une  mort  qui 
»  semblait  inévitable.  » 

Cette  aventure,  et  plusieurs  traits  d'héroïsme  et  d'au- 
dace, qui  signalèrent  Gaspard  Marradas,  donnèrent 
une  si  haute  opinion  de  ce  seigneur  à  Charles-Quint, 
que,  lors  du  défi  qu'il  reçut  de  François  I",  il  pro- 
fessa publiquement  toute  son  estime*  pour  Marradas. 
a  S'il  fallait  j  dit  l'empereur,  cent  chevaliers  pour  entrer 
»  en  lice  avec  moi  contre  le  roi  de  France  y  Marradas  en 


SOLIER.  i  I  I 

»  serait  un.  Puisque  ce  nombre  est  fixé  à  dix  du  côté  de 
»  chaque  roi,  Marradas  sera  Vun  des  dix  ;  et  s'il  nen 
»  fallait  qu'un  seul,  ce  serait  Marradas  (i).  « 

Rien  ne  nous  semble  plus  flatteur  qu'un  pareil  ëloge  , 
et  sur-tout  au  milieu  d'une  cour  brillante  et  aussi  guer- 
rière qu'était  celle  de  Charles-Quint.  Quoi  qu'il  arrive 
chez  les  hommes,  ces  témoignages  toujours  chers  aux 
grands  cœurs,  ne  doivent  jamais  périr  dans  le  souvenir 
des  familles.  Ce  sont  leurs  plus  beaux  titres. 

Nous  nous  bornons  à  cet  extrait  que  nous  pourrions 
étendre  à  l'infini,  puisque  vingt  auteurs  fameux  d'Es- 
pagne ont  relevé  toutes  les  grandes  actions  des  Solier  , 
venus  d'Italie  et  de  France,  dans  ces  contrées,  où  ils 
ont,  pendant  neuf  siècles,  versé  tant  de  sang  pour  cette 
illustre  nation. 

Nous  aurons  encore  à  parler  d'une  branche  de  Solier, 
en  Espagne  ,  établie  par  Renaud  ou  Arnaud  Solier  ,  de 
Limoges  ,  et  dit  le  Limosin  ,  maréchal  d'armée  com- 
pagnon de  Bertrand  du  Guesclin,  son  oncle;  mais  comme 
elle  ne  s'est  formée  que  postérieurement  aux  deux  qui 
vont  suivre,  nous  l'avons  placée  à  son  rang,  d'après  la 
date  de  sa  fondation. 

SEPTIÈME    BRANCHE. 
Solier  de  Visle  de  France  (Paris). 

Cette  branche  a  surtout  fleuri  du  douzième  au  quin- 
zième siècle,  époque  de  sa  plus  grande  splendeur.  Elle 
a  eu  pour  chef  Gaillard,  qui  remonte  à  Rostain  Solier, 
et  sans  interruption  à  Sigismond,  fils  du  premier  prince 
de  Rimini,  vers  ioi5,  (Avrillon^  p.  2,  etc.). 

I.  Gaillard,  aliàs  Guaillard,  fils  de  Rostain  Solier, 
comte  de  Belin ,  et  d'Honorète  Aymar,  (voyez  qua- 
trième branche,  art.  y II). 

Né  en  1181,  il  épousa,  le  10  mai  1220,  dame  Clar- 
monde,  fllle  de  Arnaud  Didaque,  vicomte  de  Tartas,  et 
de  dame  Odile  Navarre,  vicomtesse  d'Aix.  Par  ce  ma- 
riage, qu'on  retrouve   aussi     dans    Phistoire,     Clarmonda 


'ij  Gasp.  Escol.,loc.  cit.,  chap.  xiii. 


112  SOLIER. 

niipta  Ga'.llardo  Solerio  nobili  aquitano ,filio  Rostani  (i). 
Gaillard  devint  beau-frère  d'Amanieu  le  Bret  ou  d'Al- 
bret,  l'un  des  chefs  de  cette  noble  race  dont  est  sorti 
Henri  IV. 

Cet  Amanieu  ,  V°  du  nom  ,  avait  épousé  Assalide, 
des  vicomtes  de  Tartas  (2),  sœur  de  Clarmonde,  dame 
Gaillard  Solier.  Il  descendait  de  cet  Amanieu,  II"  du 
nom,  qui  fut  le  compagnon  de  Solier  Solier  en  Pales- 
tine, et  le  premier  qui,  après  Godefroy,  était  entré  dans 
Jérusalem  (3). 

Gaillard  Solier  vécut  d'abord  à  Dreux  (castrura  Duro- 
cassinum),  dans  le  Mantois,  gouvernement  de  l'Ile  de 
France.  Il  passait  quelques  mois  de  l'année  à  Belin  , 
(Guienne  ,  arrondissement  de  Bordeaux) ,  héritage  pa- 
ternel. L'ancien  château  de  Belin  (castrum  Belini  )  (4), 
long-temps  possédé  par  les  Solier,  passa  ensuite  par 
vente  ou  par  alliance,  dans  la  maison  de  Montferrand  de 
Guienne,  avec  Uzar,  autre  comté  des  Solier  (5). 

Gaillard,  l'un  des  plus  grands  et  des  plus  riches  sei- 
gneurs de  son  siècle,  jouissait  alors  d'une  considération 
sans  bornes.  C'était  le  tems  où  les  rois  d'Angleterre 
possédaient  la  Normandie,  TAnjou,  la  Touraine,  la 
Saintonge,  le  Poitou  et  la  Guienne. 

L'alliance  du  comte  Gaillard  avec  les  d'Albret  et  l'in- 
fluence qu'il  exerçait,  le  firent  choisir  par  le  parlement 
d'Angleterre  et  le  roi  (Henri  III),  pour  terminer  leur 
différend  avec  le  noble  baron  Amanieu,  son  beau- 
frère. 

Il  eut  Tordre,  fort  peu  de  temps  après,  de  prendre 
possession  du  château  de  Casenove,  près  de  Langon, 
dont  précédemment  ledit  Amanieu  V  avait  été  investi 
par  Gaston  VII,  vicomte  de  Béarn. 

Les  d'Albret  devaient  rendre  ce  château.  L'acte  de 
restitution,  et  celui  de  la  forteresse  de  Saulx,  furent 
passés  à  Bazas,  le  7  mai  1259,  vivant  alors  Amanieu  VI, 


(1)  Oihenart,  Noti.  utri.  Vascog.,  pag.  472,  473. 

(2)  Ibid. —  470  et  suivantes, 

(3)  L'Art  de  vérifier  les  Dates,  in-folio,  page  733. 

(4)  Voir  l'acte   et  les   détails   dont   M.   de   Marca,    Hist.    de 
Béarn,  pag.  600  à  608,  édition  1640. 

(5)  Rôles,  Tour  de  Londres,  tome  !•',  page  7; 


SOLIER.  Ii3 

Gaillard  Solier  y  figure  comme  plénipotentiaire  du  par- 
lement et  du  roi.  Les  autres  signataires  de  ce  traité  furent 
Gaillard  de  Grézignan ,  Guaillard  de  Fargas ,  Gaston  VII, 
vicomte  de  Béarn ,  Geraud ,  comte  d'Armagnac  et  de 
Fezenzac  (i). 

Gaillard  Solier  fut  nommé  châtelain  de  Cazenove  , 
place  qui  passa  à  Olivier  ,  son  petit-fils.  (Voyez  l'art.  III, 
ci-après). 

Du  mariage  de  Gaillard  et  de  Clarmonde  naquirent  : 

i.°  En  1229,  Arnaud-Raimond,  qui  suit; 
2.*»  En  i23i  ,  Jules-Raimond,  qui  entra  dans  l'ordre 
du  Temple. 

II.  Arnaud  Raimond,  comte  de  Belin  ,  marié  le  6  no- 
vembre 1262,  à  la  vicomtesse  de  Fronzac ,  fille  de  Rai- 
mond, vicomte  de  Fronzac,  qui  traita  avec  le  roi  d'An- 
gleterre, en  1276  (2),  et  mourut  en  1282.  (Titres  de 
fam.). 

Ici  nous  remarquerons  que  peu  de  terres  seigneuriales 
ont  subi  plus  de  variations  que  Fronzac.  Elle  était  d'a- 
bord vicomte ,  et  fut  souvent  disputée  par  les  seigneurs 
du  tems.  Au  treizième  siècle,  une  branche  des  d'Al- 
bret   prit  aussi   le  nom  de  vicomtes  de  Fronzac. 

Fronzac  devint  comté  en  décembre  i55i;  marquisat 
en  décembre  r555  ,  sous  Henri  II;  en  iSgS,  il  passa 
dans  la  maison  de  François  d'Orléans-Longueville,  par 
son  mariage  avec  Anne  de  Caumont.  En  janvier  1608, 
cette  seigneurie  fut  érigée  en  duché-pairie  par  Henri  IV, 
en  faveur  de  François  d'Orléans,  comte  de  Saint-Pol; 
rétablie  ainsi  de  nouveau  en  juillet  1634,  par  Louis  XIII , 
en  faveur  d'Amand  Jean  du  Plessis ,  cardinal  de  Ri- 
chelieu, acquéreur  de  cette  terre. 

Arnaud-Raimond  Solier,  sieur  de  Belin  et  de 
Fronzac ,  mourut  en  î  3 1 2 ,  à  Paris ,  après  avoir  testé 
en  faveur  de  dame  Yolande  ,   son  épouse.    (Tit.   orig.) 

Yolande  paraît  ainsi  dans  les  actes  : 

«Yolande  Solier,  dame  de   Belin,  vicomtesse  de  Fron- 


(i)  Voir  l'acte   et  les  détails  dans  P.  de  Marca,    Histoire  de 
Béarn,  pag.  606  à  608,  édition  de  1640. 
(2)  Tour  de  Londres,  tome  I,  pag.  7. 


114  SOLIER. 

a  zac,  héritière  d'Arnaud  Raimond  de  Solier.  »  Elle 
traita  en  cette  qualité,  le  20  avril  i3i4  ,  avec  le  roi  d'An- 
gleterre, relativement  à  la  juridiction  mixte  et  mère  du 
roi  sur  plusieurs  fiefs  de  la  succession  d'Arnaud  Raimond 
Solier,  son  époux  ;  savoir  : 

Castel-Viague,  le  pays  d'Uza  ,  tout  le  territoire  de 
Born  ,  de  Mazas ,  d'Aubignac,  de  Saint-Julien,  d'O- 
rcillan  et  de  Biscarosse,  de  Bias,  des  lieux  appelés  Fo- 
dias  et  Stagias ,  de  Pontens  ,  de  Parentis ,  de  Vyssère , 
de  Sainte-Aulaye ,   de  Sanguinet  ,  de  Saint-Pol  en  Born, 

Nec  non  super  naufragium,  balœnam  et  alla  emergen- 

tia,  ad  Costas  maris  de  Bisquarose  et  de  S.-Juliano  y  seu 
de  sart.  Teste  rege  apud  Westminster,  20  aprilii  i3i5  (i). 

Arnaud  Raimond  avait  pris  parti  dans  les  guerres  du 
tems,.qui  divisaient  les  vicomtes  de  Béarn ,  les  rois  de 
Castille,  d'Aragon,  d'Angleterre.  Il  figure  pour325liv. 
reste  de  solde,  dans  les  comptes  du  trésor,  en  1296, 
armée  de  Gascogne  (2). 

Il  fut  un  des  chevaliers  bannerets  de  l'ost  de  Foix  , 
contre  les  Flamands.  Le  20  juillet  i3o2,il  se  trouva  à  la 
sanglante  bataille  de  Courtrai. 

De  son  mariage  avec  Yolande,  il  eut  : 

I.*'  Raimond-Jean  ,   qui  entra  dans  Tordre  de  Saint 

Jean-de-Jérusalem  ; 
2."  Gaillard  de  Fronzac,  mort  à  12  ans  ; 
3.**  Olivier,   I"  du  nom,  qui  suit,  et  deux  filles, 

dont  nous  n'avons  pas  les  alliances. 

III.  Olivier,  page  du  comte  Charles  d'Alençon,  comte 
de  Belin,  vicomte  de  Fronzac,  qualifié  haut  et  puissant 
seigneur,  châtelain  de  Caseneuve.  Il  suivit  son  père  dans 
les  osts  de  Foix  et  de  Gascogne,  en  1340.  Il  eut  différents 
démêlés  avec  les  procurateurs  du  roi  d'Angleterre,  au 
sujet  de  Fronzac,  et  fut  même  cité  à  Londres.  Mais  il 
traita  de  nouveau,  en  1342,  et  rendit  hommage  pour  ce 
fief,  comme  il  se  voit  aux  anciennes  archives.  (Tit.  orig.) 
et  dans  les  monuments  historiques. 

(t  Compositione  factâ,  qualiter  viscomes  de  Frontiaco^ 


(i)  Rôles  de  la  tour  de  Londres,  tome  I*"",  page  46. 
(2)  La  Roque,  Bans  et  arrière-Bans,  page  oS. 


SOLIKR.  I  I  3 

livenitad  obedientiam  régis,  d.  P.jtinii  1342  (i)^  etc.  » 
Il  épousa,  le  i5  avril  i332,  damoiselle  Constance,' 
qualifiée  sœur  de  messire  Arnaud,  archevêque  de  Nar- 
bonne,  allié  de  sa  famille.  Il  en  eut  Pierre,  I"  du 
nom,  dit  le  Petit- Pierre  ou  Perrinet,  né  le  11  juin  1334. 
Après  avoir  fait  honorablement  toutes  les  guerres  de 
Charles  IV  et  de  Philippe  VI,  Olivier  mourut  le  26  août 
1346,  des  suites  d'une  blessure  qu'il  reçut  à  Crécy,  dans 
le  Ponthieu,  journée  qui  fut  fatale  à  nos  armes  par  la 
trop  grande  bravoure  du  comte  d'Alençon  (  Charles  II  , 
dit  le  Magnanime,  fils  de  Charles  I"  de  Valois,  et  dont 
Olivier  avait  été  page  et  enfant  d'honneur.  )  (2). 

IV.  Pierre  ou  Perrinet  fut  envoyé  de  bonne  heure  à 
Jean,  vicomte  de  Melun,  autre  allié  de  la  famille  (3)  , 
grand  chambellan  de  France  et  lieutenant  du  roi  au  pays 
de  Bretagne.  Il  fit  partie  de  la  montre  de  ce  capitaine,  le 
1 3  juin  i35i  (4).  Après  la  mort  du  comte  Olivier,  son 
père,  Perrinet,  dit  comte  de  Belin,  vicomte  de  Fron- 
zac,  quitta  le  service,  et  se  maria  deux  fois.  La  première 
fois,  dans  la  province  de  Léon,  mariage  dont  il  n'eut 
que  des  filles,  désignées  ci-après  : 

La  seconde    fois,    à     Bazas,     le   17  septembre   1378,   à 
dame  Guillermine  de  Fargas,   fille  de   messire  de   Fargas, 
écuyerde  Louis   I"""  et  de  Louis   II,  ducs  d'Anjou,  com- 
tes de  Provence. 
De  son  premier  mariage,  il  eut  : 
i.°  Marie,  qui  fut  religieuse  ; 

2.°  Jeanne,  qui  épousa  messire  Louis  de  Mon- 
tello,  aliàs  Monteil...  et  Montiel,  fille  de  Guil- 
laume, qualifié  co-seigneur  de  Serves,  illustre 
race  qui  passe  pour  avoir  donné  les  premiers  sires 
d'Orange,  ducs  de  Valentinois. 
Il  eut  de  Guillermine  de  Fargas  : 

i.°  Olivier,    11°  du    nom,  dont   l'article  va  suivre; 
2.°  Marguerite,  dame  de  compagnie  de  la  duchesse 
d'Orléans  ; 


(i)  Rôles  de  la  Tour  de  Londres,  tome  pr,  page  1 14. 

(2)  Ordonnan:es  des  Rois,  loco  cit.  Br.  d'Italie. 

(3)  Vqxe:^  Branche  de  Provence,  art.  ix. 

{4)  Dom    Morice,    Hist.     de    Bretagne,    tome    I*''',    page   et 
colonne  1469. 


1  1 6  SOLIER. 

3.°  Jean,  qui  après  diverses  campagnes,  et  hors 
d'ëtat  de  servir,  épousa  Marie  Remon  ou  Remond, 
fille  de  Jean,  qui  devint  l'un  des  généraux- 
maîtres  des  monnaies,  sous  Louis  V  et  Charles  VI. 
Jean,  sous  les  auspices  de  son  beau-père,  en- 
tra dans  l'administration  des  monnaies.  Il  fut 
nommé  contrôleur -général  de  celle  de  Rouen, 
comme  il  conste  par  les  documents  de  famille,  et 
par  les  lettres  de  Charles  VI,  du  i3  août  et 
19  septembre  i388,  audit  Jean  Solier  (i). 

Quelques  personnes  de  cette   branche    ont  oc- 
cupé les   premières     places    dans    les    monnaies, 
celles  de  contrôleurs-généraux.   Ces    fonctionnaires 
appelés    aussi    juges-contre-gardes,    furent     créés 
par    édit  de    Philippe-Auguste,  en  juillet    12 14, 
et  confirmés,  en  1541,  par   Hen<f  II.   Ils  avaient 
l'inspection  générale.  Le  3o  juin  1696,  Louis  XIV 
les  supprima,   et   mit  à    la  place  un    conseiller- 
contrôleur-contre  -  garde.  Ce  ne  fut  plus    un   of- 
fice, mais  un  emploi.  Jean  mourut  sans  postérité; 
4.°  Pierre,    qualifié    dans     les    actes,    écuyer,    châ- 
telain de    Vaux  (Vadum-Vé),    ancien  château  , 
résidence    dés    comtes    de     Valois     mourut    en 
141 2.  (Titre  original.) 
V.  Olivier,     II"    du     nom,     comte    de    Belin,     né    le 
8   mai    1369,  accompagna   à  Gênes,   comme  chef  de  l'es- 
corte, les    commissaires    de    Charks     VI,    qui      allaient 
prendre,   au    nom  de  ce  roi,  possession    de  la  république 
de  Gênes.  Il  fut  présent  à  l'abdication  d'Antoine  Adorne, 
qui  se  dépouilla,   devant  eux,  des   ornements    du  dogat, 
et  prêta  serment  comme    simple    gouverneur.     L'acte  est 
d'octobre  1396. 

Après  cette  cérémonie,  le  comte  Olivier  se  rendit  à 
Asti,  ei  de  là  à  Pesaro,  où  son  mariage  fut  arrêté  avec 
dona  Ferrantine,  fille  de  Galéote,  prince  de  cette  ville, 
et  sœur  de  Lisbetta,  femme  de  Pierre  Gentile  de  Va- 
rani,  d'une  des  plus  illustres  familles  d'Italie  (2).  (  Ti- 
tre original.) 


(i)  Ordonnances    des    Rois    de    France,     tome    VII,    pages 
208  à  210. 
(2)  Crcsccnzi,  Coron,  délia  Nobil.  d'Italia,  et  Sansovino. 


\ 


SOLIER.  117 

Ce  mariage  n'eut  lieu  que  cinq  ans  après  ,  en  1402. 
Quelques  années  auparavant,  Olivier  s'était  attaché  à 
Louis ,  duc  d'Orléans ,  comme  secrétaire  intime ,  et 
bientôt  secrétaire  des  ordres.  Il  ne  quitta  ce  prince  qu'à 
sa  mort ,  dans  Tan  1407  ,  où  son  compétiteur  à  la  régence, 
le  duc  Jean  de  Bourgogne,  le  fit  assassiner.  Olivier 
reprit  du  service ,  et  se  distingua  particulièrement ,  en 
141 5  ,  lors  de  la  guerre  d'invasion  que  les  Anglais  vinrent 
faire  en  France.  Il  mourut  au  siège  de  Rouen,  en  jan- 
vier 141 9. 

Marguerite,  sœur  d'Olivier,  fut  placée  jeune  près  de 
la  duchesse  d'Orléans.  Dans  un  titre  original,  nous  la 
voyons  recevoir  des  bijoux  pour  étrennes,  en  jan- 
vier 1401  ,  ainsi  que  plusieurs  autres  personnes  de  la 
cour  ;  savoir  : 

Madame  la  duchesse  d'Orléans;  > 

Charles,  comte  d'Angoulême; 

Joseph  et  Jean  d'Orléans  ; 

Louis  de  Bourbon; 

La  demoiselle  de  Harcourt; 

Les  deux  belles  nièces,  filles  du  roi  ; 

Mademoiselle  de  Montpensier; 

Mademoiselle  Jeanne  le  Brune; 

Mademoiselle  Marguerite  Solier,  etc.  ; 

Le  sire  Regnaud  d'Angennes  ; 

Le  sire  de  Montjoye.  (Titre  original.) 

Le  mariage  d'Olivier  et  de  Ferrantine  eut  lieu,  en 
1402,  à  Avignon,  où  se  rendit  l'épouse,  sous  la 
conduite  de  Charles  de  Malateste ,  son  frère.  Ferrantine 
fut  reçue  par  Marguerite,  sœur  d'Olivier.  Charles  re- 
tourna à  Pesaro  en  1403  ,  mais  il  revint  plusieurs  fois 
chez  sa  sœur.  Il  prit  même  du  service  en  France  pen- 
dant quelques  années.  En  1427,11  passa  en  Angleterre, 
d'où  il  retourna  en  1429,  avec   un  sauf-conduit  du  roi(i). 

Le  duc  d'Orléans  fit  tous  les  frais  du  voyage  d'Oli- 
vier, (tit.  orig.).  Olivier  et  Ferrantine  eurent  plusieurs 
fils  dont  l'aîné  fut  nommé  Jean ,  les  mémoires  se  taisent 
sur  la  postérité  des  autres. 

VI.    Jean  I",  comte  de  Bélin  ,   né  en   1402  ;    à  peine 


Rôles  de  la  Tour  de  Londres,  tome  I*"^,  page  296. 


I  I  8  SOLIER. 

âgé  de  i6  ans,  il  fit  partie  de  la  montre  de  Raoul  de 
Ploesquellec(i).  Il  servit  constamment. 

En  1433  _,  il  fut  nommé  grand  bailli  du  comté  de 
Guines  (2),  ensuite  gouverneur  du  Bazadois. 

De  son  mariage,  en  1429,  avec  Blanche  Hervoise 
Hurgaultj  fille  de  Maximilien,  il  eut  : 

i."  Jean,  dont  l'article  va  suivre; 

2.°  Blanchet,  gouverneur  de  Mesle  et  de  Roye, 
dont  il  est  parlé  dans  la  Chesnaye  et  dans  Mons- 
trelet  (3) ; 

3.°  Philippe,  marié  en  Normandie,  auteur  d'une 
branche  particulière  dont  sont  provenus  Michel , 
Simon  ,  et  divers  autres ,  dont  Henri  ,  père  de 
Claudine-Emélie,  épouse  de  Jean,  11^  du  nom, 
(voyez  art.  XI).  Jean  et  Pierre ,  de  cette  bran- 
che, servirent  en  1706  dans  le  corps  des  grena- 
diers achevai.  (Tit.  orig.) 

VII.  Jean  II,  dit  le  comte  Jean  ,  désigné  simplement 
dans  Waroquier  ,  sous  le  titre  de  noble  Jean  Solier(4), 
fut  capitaine  de  100  hommes  d'armes  ,  chevalier  de  l'ordre, 
et  gouverneur  de  Crépi. 

C'est  lui  qui  reçut,  en  1440,  Charles  et  Pierre  Solier 
revenant  d'Espagne ,  lors  de  la  guerre  avec  les  Cen- 
tellos.  (Voyez  la  V°  branche,  art.  VIII,  et  d'Hozier , 
loco.  cit.) 

Jean  II  épousa,  en  1462,  doiîa  Isabelle,  fille  de  don 
Carlos,  dit  aux  actes  de  France  duc  Charles,  et  frère  de 
don  Pedro  ou  Pierre ,  dont  nous  venons  de  parler,  et 
que  d'Hozier  appelle  l'un  des  gentilshommes  affligés,  qui 
abandonnèrent  l'Espagne  pour  revenir  en  France  avec 
leurs  familles  (5). 

Parmi  les  documents   et   titres  qu'ils   rapportèrent  avec 


(i)  Lobin.,    Hist.   de    Bretagne,   tome   II,    page   911;    dom 
Morice,  ibid.,  tome  II,  page  915. 

(2)  Rôles  de  la  Tour  de  Londres,  tom.  II,  page  268. 

(3)  La   Chesnaye.    Diction.,   etc.  ;  Monstrelet ,    chap.    clix  , 
page  232. 

(4)  Waroquier,  Tabl.,  tome  III,  page  3i5. 

(5)  Généalogie  précitée,  page    yS  ;   Gousscncourt .   Martyr., 
tome  II,  pag.  349. 


SOLIER.  Iig 

eux  se  trouve  l'ordonnance  faite  par  don  Juan  I"  en 
faveur  de  Raimon,  fils  de  don  Sanche,  et  père  de  Jean, 
trisaïeul  de  Charles. 

Nous  donnerons  ici  la    formule    de    cet    acte,    qui     a 
servi  de  modèle  dans  les  siècles  suivants  (Tit.  orig.). 

a  Voulant  reconnaître  à  votre  égard,  messire  Rai- 
«  mon  Solier,  notre  vassal,  et  l'un  de  nos  capitaines 
((  généraux,  les  nombreux  et  bons  services  que  vous 
«  nous  avez  rendus,  et  que  vous  nous  rendez  encore 
a  tous  les  jours,  et  aussi  ceux  que  nous  ont  rendus  ainsi 
a  qu'à  nos  pères,  vos  aïeuls  et  parents  ,  bons  chevaliers 
«  de  France  ;  appréciant  la  grande  loyauté  dont  vous 
«  nous  avez  donné  les  plus  fortes  preuves,  ainsi  que  les 
a  peines  et  fatigues  que  vous  endurez  chaque  jour  pour 
«  notre  personne  et  le  bien  de  nos  états;  considérant 
«  qu'il  importe  spécialement  pour  exciter  et  entretenir  la 
«  fidélité  dans  les  grands  périls  et  les  hautes  entreprises, 
«  de  récompenser  les  sujets  dont  la  bravoure  et  le  dé- 
«  vouement  sont  reconnus  ;  à  ces  causes,  voulant  rému- 
«  nérer  devant  les  hommes,  toutes  ces  belles  qualités, 
«  de  manière  que  le  souvenir  en  subsiste  à  jamais  ,  et 
a  que  tous  ceux  qui  apprendront  et  connaîtront  ce  té- 
((  moignage  de  notre  gratitude  se  trouvent  spontané- 
es ment  portés  à  nous  servir  loyalement  et  à  aimer  notre 
«  susdit  service,  nous  vous  donnons  le  duché  d'Arcos. . . 
a  Por  ende  damos  vos  efa^emos  vos  merced  del  nuestro 
«  ducato  de  Arcos,  el  quel  ducato  vos  damos  e  vos  fa\e- 
a  mos  merced  del,  con  totos  suos  terminos,  etc. y  avec  ses 
«  dépendances,  ville  et  villages,  forêts,  prairies,  patu- 
c(  rages  ,  montagnes  ,  eaux  courantes  et  non  courantes  , 
«  ainsi  que  la  justice  civile,  et  criminelle  ,  le  pouvoir  ab- 
tt  solu  et  mixte,  tous  titres  et  prérogatives  et  tous  les 
«  revenus,  cens  et  droits  appartenants  audit  duché,  pour 
«  le  tout  être  possédé  dorénavant,  et  par  droit  de  suc- 
«  cession,  par  vous  et  à  perpétuité,  par  vos  fils,  petits- 
(1  fils,  vos  héritiers,  et  les  descendants  d'iceux  en  ligne 
«  directe,  attendu  que  c'est  notre  bon  plaisir  que  vous 
«  possédiez  ledit  duché  ,  sous  les  conditions  suivantes  , 
ce  savoir  :  qu'il  sera  tenu  tout  de  suite  et  possédé  par  vous, 
«  messire  Raimon  Solier,  votre  vie  durant;  et  après 
c(  votre  décès,  par  votre  fils  aîné,  don  Jayme  ou  à  dé- 
«  faut,  par  votre  fils  don  Juan,  lesquels  seront  ducs 
«  d'Arcos  après  vous,   et  en  cas  de   mort  desdits  fils,  par 


120  SOLIER. 

a  VOS  autres  fils  ou  votre  fille  aînée,  et  ainsi  de  même 
«  par  leurs  descendants  légitimes,  l'un  après  le  décès. 
tt  de  l'autre....  E  afallecimiento  del,  dicho  vuestro  ûjo  o 

«  fija^  e  nieto  e  nieta  e  decendientes  dellos de  légitima 

«  matrimonio Et  en   cas  de  mort  de    vos  dits    fils  ou 

((  fille,  petit-fils  et  petites-filles  et  des  descendants  légi- 
«  times  d'iceux  ou  d'icelles  en  ligne  droite,  ledit  duché 
«  sera  pour  nous,  et  reviendra  à  notre  royale  couronne, 
«  Cette  grâce  accordée  par  le  roi  don  Juan  I",  le  lo 
«  juin  1389.  » 

Elle  fut  ensuite  confirme'e  audit  Raimon  Solier  et  à 
ses  fils  par  le  roi  Henri  III,  en  1392,  et  par  le  roi  don 
Juan,  en  1422. 

Le  titre  du  duc  d'Arcos  vint  par  succession  directe  , 
à  don  Charles,  Taîné  de  cette  branche,  et  frère  de  don 
Pedro,  lesquels  dits  frères  passèrent  en  France,  en  1440. 
La  fille  de  Charles,  dona  Isabelle,  qui  épousa  le  comte 
Jean  Solier,  II*  du  nom,  comme  nous  venons  de  le 
voir,  devint  après  son  père,  duchesse  d'Arcos;  ses  fils 
portèrent  ce  titre  jusques  vers  la  fin  du  quinzième 
siècle  ;  ils  y  renoncèrent  sans  doute  comme  n'étant 
plus  sujets  des  rois  de  Castille;  et  nous  savons  en 
effet,  que  dans  l'année  1492,  le  roi  don  Fernand,  et 
Isabelle,  son  épouse,  transportèrent  le  titre  de  duc 
d'Arcos,  à  Jean  Rodrigue-Ponce  de  Léon,  neveu  de  don 
Rodrigue,  duc  de  Cadix  (i). 

Jean  II,  eut  de  son  mariage  : 

i.**  Jean  III,  qui  suit; 

2."  Marguerite,  qui  épousa,  le  5  septembre  1468, 
Hugues  de  Vaux,  écuyer,  dont  naquirent  Ey- 
nard,  Jean,  Claude  et  Guillaume  ;  ils  appar- 
tiennent à  la  généalogie  de  la  maison  de  Vaux. 

VIII.  Jean  III,  né  en  1465,  fut  surnommé  le  Cas- 
tillan, soit  à  cause  de  son  origine  maternelle,  soit  pour 
avoir  long-tems  servi  en  Castille,  et  s'être  aussi  marié 
dans  ces  contrées;  il  y  passa  ,  à  l'âge  de  dix-sept  ans, 
et  revint  en   i5o2,   après  avoir  épousé    à    Burgos,   le  27 


(i)  Salaz.   de  Mendoze,    Origine  des   Dignités,  etc..    liv.    m, 
chap.  XVII. 


/ 


SOLIER.  I  2  ! 

mars   1492,   dona  Leonore  de   Pavia  (i),    fille    de    don 
Fernandez  de   Pavia  ,  et  de    dona  Constance  de  Parraga 
de    Cordoue,     d'une    ancienne    et    illustre   famille    (2). 
(Tit.  orig.) 
,  Il  fut  père  de  : 

I .°  François^  dont  l'article  va  suivre  ; 

2.°  Jean-Charles,  qui  servit  d'abord  sous  François, 
duc  d'Alençon ,  et  depuis  d'Anjou ,  frère  de 
Henri  III,  roi  de  France;  il  l'accompagna  dans 
ses  guerres  d'Auvergne,  où  il  contribua  puis- 
samment à  la  prise  d'Issoire,  en  ibjj.  Pendant 
les  guerres  de  Flandre  et  des  Pays-Bas ,  il  fut 
nommé  gouverneur  de  Bias ,  ensuite  de  Mau- 
beuge  ,  en  1579.  Il  fut  tué,  en  i583  ,  près  d'An- 
vers, avec  trois  cents  gentilshommes  qui  soute- 
naient le  parti  du  duc  d'Anjou  ,  devenu  duc  de 
Brabant  ,  contre  le  parti  du  prince  d'Orange , 
son  compétiteur. 

IX.  François,  fils  de  Jean  III,  fit  ses  premières  armes 
sous  le  duc  de  Nemours ,  et  servit  pendant  toute  la 
guerre  d'Espagne  ;  il  s'attacha  ensuite  au  comte  de 
Tende,  alors  employé  en  France,  et  dont  il  épousa 
une  proche  parente.  Le  24  mars  1540,  il  fit  partie  de 
la  montre  des  quarante  hommes  d'armes  de  ce  seigneur, 
à  Marignan  ,  près  d'Aix ,  en  Provence/  (Titre  original.) 
Il    n'eut  point  d'enfants  de    son  premier  mariage. 

De  son  deuxièrne  mariage  avec  dame  Isoard  Riccard 
de  Pontens,  il  eut  : 

i.'*  Jean  André,  qui  va  suivre; 
2.°  Anne,   qui  fut  chanoinesse  de  Remiremont; 
3.<*  Marguerite,     qui     épousa    sire    Guillaume    de 
Pont,  en  i586. 

X.  Jean  André,  premier  écuyer  de  la  princesse  Ma- 
rie, nièce  des  ducs  de  Mayenne  ,  depuis  reine  de  Pologne. 
Il  ne  prit  pas  le  titre  de  comte  de  Belin  ^  et  en  effet  le 
comté  de  Belin  passa  vers  i56odansla  famille  des  Fau- 
doas,  famille  antique    et    célèbre  par  ses   emplois  et  ses 


(i)  Sandov.,  Chroniq.,  chap.  69,  édit.  1602. 

(2)  Argot,  de  Mol.,  Noblesse  etc.,  liv.  11,  chap.  cxl. 


122  SOLIER. 

alliances.  Jean  François,  fils  d'Olivier,  chevalier  des 
ordres  du  roi,  gouverneur  de  Paris  et  l'Ile-de-France, 
fut  le  premier  comte  de  Belin  de  cette  race. 

Jean-André  Solier ,  dont  MaroUes  parle  dans  ses 
Mémoires  (an  lôSg),  vivait  encore  en  i65o,  âgé  de 
quatre-vingt-treize  ans.  11  fut  pourvu  du  gouverne- 
ment de  Roye. 

Le  5  juin  i6io  ,  il  avait  épousé  Raimondine  de  Fertal- 
lier,  des  sieurs  de  Fertallier  (de  Fertalleriis) ,  dont  un 
des  ancêtres,  Jean,  était,  en  i25o,  commandeur  de 
l'ordre  des  Templiers,  et  chef  de  leur  maison  située  près 
de  Marseille  (i). 

Raimondine  était  fille  de  Pierre,  fils  de  noble  Charles 
de  Fertallier,  qui  périt  à  la  journée  de  Marignan. 

Il  n'eut  qu'un  fils^  Jean- Louis  ,  dont  l'article  suit; 
et  deux  filles,  dont  l'une  fut  religieuse-carmélite,  et 
l'autre  épousa  François  de  la  Rochemauni ,  seigneur  de 
Saint-Aulaye,  etc. 

XL  Jean-Louis  Solier,  comte  de  Belin,  servit,  comme 
tous  ses  aïeux.  Presque  au  début  de  sa  carrière  ,  il  eut  le 
bonheur  de  sauver  la  vie  à  deux  de  ses  parents  d'Espagne  , 
Antoine  et  Michel,  qui  combattaient  sous  l'archiduc 
Léopold  contre  l'armée  française  commandée  par  Tu- 
renne  en  1648  (2).  (Titre  original.) 

Ces  deux  officiers,  l'un  de  Catalogne,  l'autre  d^Anda- 
lousie,  furent  blessés  tous  les  deux  dans  la  fameuse  ba- 
taille de  Lens  ,  si  funeste  aux  armées  espagnoles  (29  août 
1648).  Jean-Louis  les  recueillit  dans  sa  tente,  les  amena 
ensuite  à  Paris  ,  où  Antoine  survécut  peu  de  tems  à  ses 
blessures.  Michel  passa  de  longues  années  dans  la  fa- 
mille, près  des  Solier  de  l'Ile-de-France. 
'  Jean- Louis  traita,  en  i656,  d'une  compagnie  de 
gardes  françaises.  Cette  même  année,  le  régiment  des 
gardes  fut  employé  au  siège  de  Valenciennes ,  sous  les 
ordres  des  maréchaux  de  Turenne  et  de  la  Ferté.  Il  ou- 
vrit la  tranchée  dans  la  nuit  du  26  au  27  juin.  Le  9  juil- 
let, il  y  eut  une  affaire  très-chaude,  où  M.  de  Pradel  , 
lieutenant-général    qui     commandait     le     régiment      des 


(1)  D'Aigref.,  Hist.  deMontp.,  page  204. 

(2)  Voye^  la  liste   des   Officiers  pris   à   cette    bataille,    impri- 
mée à  Paris,  aux  galeries  du  1, ouvre,  28  août  1648. 


SOLIER.  123 

gardes,  fut  fait  prisonnier,  ainsi  que  le  maréchal  de  la 
Ferté. 

Le  comte  Jean-Louis  reçut  diverses  blessures  qui  ne 
l'élôignèrent  que  peu  de  jours  de  l'armée.  Il  fit  heureu- 
sement les  campagnes  suivantes,  Jusqu'à  Tan  1 663  ,  où  il 
mourut  presque  subitement,  alors  qu'il  se  disposait  à 
partir  avec  sa  compagnie,  (la  32^)  (i),  pour  le  siège  de 
Marsal.  Il  fut  remplacé  dans  ce  commandement  par 
M.  de  Bouvisi. 

De  Claudine  Emélie  Solier,  petite-fille  de  Henri  So- 
lier  d'Orbec  (titre  original) ,  qu'il  avait  épousée  le 
10  juin  1659,  le  comte  Jean-Louis  ^  dernier  comte  de 
Belin,  laissa,  savoir  : 

i°  Jean  André,  qui  mourut  jeune; 

2.''  Louis  Jean  ,   destiné  à  l'ordre  de  Malte  ,  et  qui 

périt  avant  d'avoir  fait  ses  preuves; 
3."  André,  qui  suit; 
4.°  Jeanne,   mariée    en   Espagne,    à    don  Pèdre  de 

Villalobos. 

XII.  Messire  André  Solier  fut  le  dernier  de  la  bran- 
che qui  prit  du  service  en  Espagne,  sous  don  Juan, 
d'Origuela  ,  l'un  de  ses  oncles ,  officier  supérieur  chargé 
d'un  commandement  dans  Tlnde. 

André  fut  blessé  dangereusement  en  1690,;  l'année 
suivante,  ne  pouvant  plus  servir  militairement,  il  revint 
par  mer  en  France ,  débarqua  sur  les  C9tes  de  Tréguier, 
fit  quelque  séjour  à  Lannion,  et  se  rendit  ensuite  à 
Beaucé ,  dans  la  retraite  des  du  Guesclin,  dont  les  Solier 
étaient  parents  par  les  femmes.  Il  rechercha  quelque 
tems  Julienne,  fille  de  René  II  (du  Guesclin),  et  connue 
sous  le  nom  de  mademoiselle  d'Auvers ,  âgée  pour  lors 
de  38  ans;  mais  ce  mariage  n'eut  pas  lieu.  André  épousa 
damoiselle  Elisabeth  ,  dite  Elisa  le  Priver ,  aliàs  le  Pluer, 
descendante  des  anciens  sires  de  Campels  et  Domfront. 
(Titre  original.) 

Les  blessures  d'André  ,  quelques  injustices  dont  il  eut 
à  se  plaindre,  le  délabrement  continuel  de  sa  santé,  et 
beaucoup  de    travaux  infructueux  dans  plus  d'un  genre  ^ 


(1)  Le  Pip.  la  Neuville,  Gardes  françaises. 
i5. 


124  SOLIER. 

pour  augmenter  sa  fortune  presque  détruite,  telles  fu- 
rent les  causes  qui  abrégèrent  ses  jours.  Il  mourut  à  41 
ans  ,  ayant  passé  les  quatre  dernières  années  de  sa  vie 
dans  la  retraite  et  l'obscurité ,  soit  à  Lamneur ,  soit  près 
de  Lannion ,  (titres  originaux)  et  s'occupant  plus  des 
moyens  d'exister  que  de  ses  titres. 

La  famille  des  Solier,  sur  divers  points,  eut  des  re- 
vers considérables,  occasionnés  par  les  événements  po- 
litiques. 

Dans  leurs  guerres  d'Italie ,  soit  comme  princes  de 
Rimini ,  soit  comme  souverains  de  l'Astesan  ,  ils  perdi- 
rent leurs  plus  belles  ressources,  lorsqu'ils  furent  dépos- 
sédés de  ces  provinces. 

c(  Le  pape  Clément  VII  ayant  privé  pour  la  dernière 
fois  Pandolphe  Malateste  de  sa  principauté  de  Rimini, 
ce  seigneur  alla  mourir  pauvre  à  Ferrare  (i).  » 

Dans  les  guerres  d'Espagne,  qui  durèrent  cent  trente 
ans,  ils  sacrifièrent  la  majeure  partie  de  leurs  propriétés. 

a  Perinelle  Solier ,  héritière  d'une  des  branches  des 
Solier  d'Espagne,  et  Louis  de  Combauld  de  Bourbon, 
son  époux ,  se  défirent  de  tout  leur  patrimoine  pour  se- 
courir le  connétable  de  Bourbon.  Et  c'est  la  cause  des 
dommages  et  pertes  des  biens  arrivés  à  cette  famille.  Eux 
et  leurs  fils  laissèrent  aux  leurs  plus  de  mémoire  de  leur 
vertu  ,  que  de  profit  de  leur  héritage  ,  suivant  les  expres- 
sions de  d'Hozier  (2)  ».  Le  duc  Charles  ,  oncle  de  Ga- 
briel, père  de  Perinelle  Solier;  ne  laissa  également  à  sa 
fille  Isabelle,  que  le  titre  de  duchesse  d'Arcos ,  et  de 
grands  souvenirs. 

La  branche  du  Limosin  et  Vivarais,  victime  des 
guerres  de  religion,  a  vu  plusieurs  fois  tous  ses  biens 
confisqués  ou  devenus  la  proie  des  divers  partis  (3). 

Le  comte  Olivier  (branche  de  l'Ile-de-France)  se 
ruina  pour  servir  le  duc  Louis  d'Orléans  ,  dont  il  ne  reçut 
que  des  promesses.  Ce  prince  fut  assassiné  :  les  promesses 
périrent  avec  lui. 


(i)  Le  Labour.,    Voyage,  etc.,  part,  m,  art.  Rimini. 

(2)  Généalogie     des     Combauld      de     Bourbon  .    arrêt    de 
Louis  XIV,  page  2,  du  28  février  1628. 

(3)  La  Chesnaye -des- Bois  ,   Dictionnaire  ,    tome  XII  ,  Solier 
(Vivarais). 


•     SOLIER.  125 

Le  comte  Jean-Louis  de'pensa  tout  son  patrimoine  au 
service  de  l'état,  et  par  ses  sacrifices  pour  la  compagnie 
qu'il  avait  achetée. 

Messire  André,  son  fils,  ne  rapporta  de  l'Inde  et  de 
l'Espagne  que  des  blessures,  qui  ne  lui  valurent  aucunes 
récompenses.  Ses  ancêtres  Jean  et  Jean-André  étaient 
morts  pauvres,  après  trente  et  quarante  ans  de  ser- 
vice. 

En  général,  la  fortune  ne  s'attachait  pas  jadis  aux  fa- 
milles essentiellement  militaires.  Les  chevaliers  ne  cher- 
:haient  que  1:^  gloire,  et  l'on  a  vu  bien  souvent  la  vieille 
noblesse  de  France,  vendre  jusqu'à  sa  dernière  terre, 
pour  se  mettre  en  état  de  soutenir  sa  bannière,  soit 
dans  les  croisades,  soit  au  service  de  ses  princçs. 

Les  Solier  ont  été  pour  la  plupart  militaires;  ce  qui 
n'a  pas  empêché  cette  famille  d'élever  pour  l'église  un 
bon  nombre  de  prélats  et  de  vertueux  abbés. 

Elle  a  donné  beaucoup  de  chevaliers  à  l'ordre  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem;  et  aussi,  devons-nous  dire  que  cet 
ordre  illustre,  à  qui  tous  les  souverains  de  l'Europe  de- 
meurent éternellement  redevables,  doit  être,  depuis  son 
Drigine,  regardé  comme  français.  Il  fut  cimenté,  de 
)iècle  en  siècle,  par  le  sang  de  tous  nos  vieux  chevaliers, 
['honneur  des  premières  familles  de  notre  monarchie;  et 
:'est  dans  les  fastes  de  cette  religion  qu'elles  doivent 
:hercher  leurs  plus  beaux  titres  de  gloire. 

Baudoin  remarque,  dans  son  Histoire  de  l'Ordre, 
que,  jusqu'en  1640,  il  n'avait  eu  que  cinquante-cinq 
grands-maîtres,  sûr  lesquels  onze  étaient  inconnus. 

Sur  les  quarante-quatre  autres,  sept  ont  été  espa- 
gnols, quatre  italiens,  trente-trois  français  (i).  Nous 
:iterons  ici  quelques  chevaliers  de  la  famille  Solier  (  ordre 
de  Mahe). 

En   i3o8,    Raymond-Jean,    chevalier.    (Branche  VII). 

En  i3io,  Arnaud  Solier,  né  en  1265,  commandeur 
d^Aliaga. 

En  1 3 1 2,  Bernard  Solier,  commandeur  (2). 


(i)  Baud.,  Hist.  de  Malte,  pag.  23. 

(2)  Voye\  pour  ces  deux  commandeurs,  la  première  branche 
d'Espagne,  et  Curit.,  Ann.  d'Arag.,  tome  II,  chap.  xxxii; 
Favin,  Théâtre  d'honneur,  page  i25o. 


126  SOLIKR. 

Même  époque,  Nicole  Solier,  né  en  1297,  grand- 
croix,  prieur  de  l'église^  l'un  des  procurateurs  -  géné- 
raux de  l'ordre.  Il  était  de  la  langue  de  Provence,  qu'il 
représenta  en  1 373  (i).  t 

Alphonse,  langue  de  Castille,  en  i38o. 

François  (des  Fontaine  Solier)  (2). 

Fernand,  \     tous  trois  célèbres    au    siège    de    Rhodes  ; 

P  ,  .  j  /  Fernand  y  commandait  la  langue  de  Gas- 
*  !  tille.  Il  fut  chancelier  de  l'ordre,  et  mou- 
Antoine,  I      rut  en  1649,  comme  il  est  dit  ci-après. 

Pierre, 'chevalier  en  i5i2,  grand-prieur  de  France  en 
i563,  compétiteur  de  la  Valette  au  magistère,  etc.  (3). 
Il  était  fils  de  Jean  Solier,  (branche  VII,  article  8  )  ,  et 
de  Marguerite  de  Villiers  de  l'Ile-Adam,  sœur  de  Phi- 
lippe, grand-maître. 

Antoine,  ci  -  dessus,  servit  l'ordre  pendant  quarante 
ans;il  péritau  siège  de  Malte,  en  i565. 

Gabriel  fut  un    des  plus   illustres  chevaliers  de   l'ordre. 

Avant  Je  siège  de  Rhodes,  en  1622,  une  des  langues, 
(celle  d'Italie),  croyant  avoir  à  se  plaindre  de  quelques 
dispositions  de  la  cour  de  Rome,  obtint  d^  envoyer  trois 
ambassadeurs,  et  nomma,  en  conséquence,  Gabriel  So- 
lier, Barthélémy  Vives  et  Boniface  de  la  Morre.  Peu  sa- 
tisfaite du  résultat  de  cette  démarche  à  Rome,  la  langue 
entière  se  soulève  ;  le  conseil  accuse  Solier,  Palaviccini  , 
et  Morose,  d'être  les  auteurs  de  ce  mouvement.  On  pro- 
cède contre  eux,  mais  ils  quittent  le  couvent  et  se  reti- 
rent à  Candie. 

Le  grand-maître,  affligé  de  cette  scission,  veut  faire 
reconnaître  leur  innocence,  et  les  rappeler.  L'ennemi 
approchait;  à  cette  nouvelle,  Solier  et  ses  compagnons 
écrivent  de  suite  qu'ils  vont  se  rembarquer  pour  Rhodes, 
et  qu'ils  accourraient,  non-seulement  de  l'Italie,  mais 
de  Textrémité  du  monde,  pour  défendre  la  religion  avec 
leur  sang  (4). 

L'autre  Solier,    frère    de    Gabriel,    appelé    Ferrand  ou 


(i)  Bosio,  tome  I'^'",  liv.  iir,  pages  71,  73. 

(2)  Avrillon,  pag.  11;  la  Chesnaye,  tome  VI. 

(3)  Avrillon,   page   10;  son    absenrc   seule    l'empêcha  d'être 

au. 

(4)  Bosio,  Hist.  de  Malte,  tome  I"",  livre  xviii. 


SOLlhiR.  127 

Fernand,  fut  élu  chef  de   l'une  des  langues   pour  le  siège 
de  Rhodes. 

Avant  le  premier  combat,  Villiers  l'Ile- Adam  choisit 
huit  chefs  des  postes  ou  langues^savoir  : 

Langue  de  Provence.  Raimond  Ricard. 

D'Auvergne,  Raimond  Roger. 

De  France,  Joachim  de  Saint-Simon. 

D'Italie,  Georges  Emarque. 

D'Aragon,  Jean  de  Barbaran. 

D'Angleterre,  Guillaume  Onascon,  ou 

Ovaxon. 

D'Allemagne,  Christ.  Valdener. 
De  Castiile  et 

Portugal,  Fernand  Solier  (i). 

Le  même  Fernand  fut  chancelier  de  l'ordre  jusqu'à  sa 
mort,  en  1549,  et  il  fut  remplacé  par  Pierre  Nunnez 
d'Herrera  (2). 

Guillaume  Solier,  grand-croix  de  Saint-Jean  de 
Latran ,  de  Saint-Mauvils ,  en  Picardie,  de  Saint-Marc 
d'Orléans,  l'un  des  généraux  des  armées  navales  qui 
vinrent  au  secours  de  Malte,  en  i565  ;  ambassadeur  de 
l'ordre,  même  année.  Tué  ^  dit  Avrillon ,  à  la  bataille 
Saint-Denis  j  près  du  cowiétable  de  Montmorenci ,  son  pa- 
rent (3). 

On  voyait  son  tombeau  ,  son  épitaphe  et  ses  armes  à 
Saint-Jean  de  Latran  de  Paris  (4). 

"    .Nicolas,   tué  en    i55o    sur  un  des    vaisseaux  d 2  la  reli- 
f.on  (5). 

Nicolas,  chevalier  en  iS^g,  commandeur  de  Maupas 
et  de  Haute-Avène  ,  près  d'Arras.  Il  eut  la  première 
commanderie  à  18  ans,  et  la  seconde  lui  fut  donnée  par 
son  parent,  le  grand-maître  de  Vignacourt...  Il  resta  27 
ans  à  Malte,  et  se  trouva  à  la  prise  du  château  de  l'E- 
paule,   dont   il  eut  la  conduite.   Il   fut  nommé  lieutenant- 


(1)  Ibid.,  liv.  XIX,  page  239.  Il  est  nommé  Ernand  Solier, 
dans  Baudoin,  Hist.  de  Malte,  édit.  de  1659,  liv.  ix,  p.  196. 
Vqye^  de  plus,  Vertot,  Hist.  de  Jérusalem,  t.  III  ;  Boissat,  t.  I. 

(2)  Bosio,  tom.  II,  liv.  xiii. 

(3)  Avrillon,  Généalog.  des  Sol.,  pag.  11. 

(4)  Voye^  cette  épitaphe  dans  Avrillon,  ci-dessus. 

(5)  Ibid.^  page  11. 


128  SOLIER. 

gênerai  pour  commander  à  Malte  y  à  la  place  du  cheva- 
lier de  Vendôme  (i). 

Hubertin ,  procurateur  des  commanderies  de  Messine, 
et  membre  du  chapitre  des  seize  en  1569(2).  -îd 

Il  avait  représenté  la  langue  d'Angleterre  en  i553, 
avec  Diego  Montero  de  Castille. 

C'est  en  1569  que  s'éleva  cette  fameuse  querelle  entre 
Jean  Solier,  comte  de  Morètte ,  et  Pierre  Strozzi ,  ma- 
réchal de  France.  Le'  comte  de  Morette  retint  une  ga- 
lère ,  pour  prix  de  ses  services  et  de  diverses  sommes 
qu'il  réclamait  en  vain  de  Strozzi  :  il  référa  de  sa  con- 
duite à  son  souverain,  le  roi  de  Sardaigne. 

Strozzi  recourut  à  la  ruse,  et  se  servant  des  vaisseaux 
de  Malte  et  du  pavillon  de  l'ordre,  il  trompa  Morette, 
qui  s'approcha  sans  défiance,  et  fut  pris. 

On  le  conduisit   à  Malte,   où    il  fut   emprisonné Et 

ce  fut ,  dit  Bosio,  une  faute  du  grand-maître  de  la 
Sangle ,  qui  embrassait  aveuglément  les  intérêts  du  ma- 
réchal. 

Philippe,  roi  de  France,  écrivit  au  grand-maître  qu'il 
eût  à  respecter  le  comte  de  Morette,  vassal  du  roi ,  son 
cousin.  Celui-ci ,  duc  de  Savoie ,  demande  réparation  à 
l'ordre  de  l'outrage  fait  à  son  pavillon...,  Morette  ayant 
été  pris  à  la  mer,  portant  pavillon  sarde. 

Peu  satisfaite  de  la  réponse ,  la  cour  de  Savoie  fait 
mettre  le  séquestre  sur  toutes  lesj^ropriétésde  Tordre. 

La  contestation  dura  depuis  ibbj  jusqu'en  i564, 
année  où  l'ordre  fut  contraint  de  payer  mille  écus  d'or 
aux  héritiers  du  capitaine  Morette  (3). 

Cette  erreur  du  grand-maître  n'empêcha  pas  le  neveu 
de  Morette  de  venir  au  secours  de  l'ordre  en  i565.  Oc- 
tavien  Morette  fit  partie  de  la  montre  du  corps  d'E- 
néas  Pius,  armé  pour  la  défense  de  ces  chevaliers  (4). 

Solier,  dit  le  chevalier  de  Catillon,  fut  tué  à  la  bataille 
de  Cassel. 

Gabriel,   reçu   en    1597,  fut  tué  pour  la  foi,   en    161 3. 

Charles,   son  frère,  commandeur  de    Liège    et  de    Vil- 


(i)  Avrillon,  page  12. 

(2)  Bosio,  tome  II,  pages  344,  842 . 

(3)  Ibid  ,  tome  II,  liv.  xix,  page  396. 

(4)  Ibid.^  page  6G5. 


SOLIER.  129 

lers-le-Temple,   mourut,   suivant  la    Chesnaye,   en    1648. 

Michel,  reçu  en  1564,  périt  dans  un  combat  contre 
les  Infidèles. 

Marc,    reçu    en    1577,  mort  jeune. 

Jacob,  son  frère,  en  i585. 

François_,  en  i632,  tué  dans  l'Archipel  en  1649, 

Raimon,  grand-bailli  de  Mayorque,  en  1672. 

P^,      '  f  amiraux  des  galères  de  l'ordre (i). 

Beaucoup  d'autres  des  diverses  branches  des  Solier 
sont  entrés  dans  l'ordre  depuis  1400  jusqu'en  1789  avec 
le  simple  nom  de  leur  seigneurie  (2]. 

XIII.  Jean  IV,  fils  d'André  ci-dessus,  sieur  de  la 
Touche,  etc.^  né  en  1692,  fut  contrôleur-général  ou 
juge-contre-garde  des  monnaies  de  Rennes_,  et  conseiller 
du  roi.  Il  contracta  mariage  avec  dame  Marie-Josephe 
Drouart,  des  anciens  Drouart,  dont  l'un  figure  comme 
écuyer  dans  la  montre  d'Olivier  du  Mauni,  faite  à  Vil- 
liers,  près  Vendôme,  le  4  août  142 1  (3),  (tit.de  fam.  ) 
Jean  VI  mourut  en  1754.  Il  eut  un  grand  nombre  d'en- 
fants des  deux  sexes,  mais  de  toute  cette  postérité  et  de 
celle  de  Michel,  son  frère,  il  n'existe,  à  Tépoque  où 
nous  écrivons  (1787)  (4),  qu'un  seul  de  ses  fils  qui  ait 
des  enfants  mâles,  par  lesquels  doit  un  jour  se  soutenir 
cette  branche.  C'est  : 

XIV.  Jean- Baptiste- Marie  Melchior,  sieur  de  la 
Touche,  né  le  2  décembre  1739. 

Il  fut  destiné  d'abord  à  la  marine. 

Le  22  mai  1759,  il  partit  de  Lorient  pour  aller  dans 
l'Inde,  sur  le  vaisseau  le  Duc  de  Chartres,  commandé 
par  M.  Duvautenet,  l'aîné,  qui  avait  sous  ses  ordres  trois 
autres  bâtiments. 

Le  27  du  même  mois,  le  Duc  de  Chartres  livra  un  com- 


(i)  Piloni ,  Hist.  de  l'Ordre ,  et  tome  H  ,  pages  407  , 
507,  176,  etc.  '^" 

{2)  Sur  tous  ceux  nommés  depuis  la  citation  (2),  voye^ 
Avrillon  et  la  Chesnaye-des-Bois,  art.  Sol.  et  Font.  Sol. 

(3)  Hist.  de  Bretagne,  preuves  du  XV°  siècle,  pag.  979, 
dom  Morice,  tome  II,  page  1087. 

(4)  Waroq.,  Recherches  sur  les  arm.,  etc. 


l3o  SOLIER. 

bat   terrible    au      Windsor,   vaisseau    de    guerre  anglais, 

capitaine    Saulkner,     portant     soixante  -  quatre     canons, 

dont  vingt-six  de  24,  vingt-six  de  12,  et  douze  de  divers 

calibres. 

Le  combat  dura  trois  heures.  Les  deux  bâtiments  s'a- 
bordèrent. Le  Duc  de  Chartres,  ayant  perdu  presque 
tout  son  monde,  se  trouva  enfin  sans  aucun  moyen  de 
défense. 

Saulkner  eut  lieu  d'être  étonné  d'une  résistance  aussi 
belle,  puisque  le  Duc  de  Chartres^  percé  pour  soixante- 
quatre  canons,  n'en  portait  alors  que  vingt-quatre,  dont 
quatre  de  12,  et  vingt  de  8. 

Il  n'y  avait  point  d'officiers  qui  ne  fut  blessé,  les  ma- 
telots étaient  hachés  dans  les  manœuvres,  et  les  canon- 
niers  près  de  leurs  pièces. 

On  rendit  l'épée  aux  officiers  qui  passèrent  à  bord  du 
Windsor;  mais  les  Anglais,  contrariés  par  les  vents, 
furent  contraints  de  débarquer  les  débris  de  l'équipage 
français  sur  les  côtes  de  Portugal,  près  de  Lisbonne, 
d'où  Jean,  sieur  de  la  Touche,  ci-dessus,  se  rendit  en 
Espagne.  Il  y  fit  peu  de  séjour;  revint  en  France,  et 
quitta  la  marine;  mais  il  conserva  de  grands  rapports 
avec  cette  fameuse  compagnie  des  Indes ,  ouvrage  de 
Louis  XIV  et  de  Colbert,  et  qui  produisit  d'immenses 
ressources  à  la  nation.  C'était  en  outre  une  école  pra- 
tique de  nombreux  et  habiles  marins  pour  la  guerre, 
comme  pour  le  commerce. 

A  ce  sujet,  l'auteur  du  siècle  de  Louis  XIV  fait  cette 
remarque,  qui  peut  être  appréciée  par  un  bon  nombre 
de  gentilshommes.  «  C'est  qu'alors  on  vit  bien  que  ces 
vastes  et  nobles  spéculations  commerciales  n'étaient  pas, 
pour  la  noblesse  française^  un  acte  dérogeant,  puisque 
les  princes  du  sang  et  les  plus  grandes  maisons  rivali- 
saient ensemble  pour  s'intéresser  dans  ces  établissements, 
à  l'exemple  du  monarque  lui-même.  » 

C'était  sur-tout  l'usage  dans  les  deux  Armoriques  comme 
dans  la  Grande-Bretagne.  Une  /ouïe  de  chevaliers  et  de 
lords  de  naissance  illustre,  s'adonnaient,  de  leurs  per- 
sonnes, à  ces  hautes  entreprises  maritimes.  De  la  Roque 
observe  de  plus  que  dès  1  âge  de  Bertrand  du  Guesclin 
(i35o),  les  gentilshommes  bretons  se  livrèrent  au  trafic... 
Et  même  ceux  qui  accompagnaient  ce  grand  capitaine  en 


SOLIER.  l3l 

Espagne  (i).  Delà  sans  doute  le  nom  ancien  de  gentils- 
hommes et  nobles  mercadiers  (2);  mais  on  sait  que  la 
noblesse  peut  dormir  sans  se  perdre ,  portant  en  elle  un 
caractère  ineffaçable  comme  la  cléricature;  ce  qui  fait 
que  les  droits  du  sang  des  ancêtres  sont  toujours  acquis 
à  leurs  descendants  (3). 

Jean ,  sieur  de  la  Touche  (ci-dessus) ,  eut  peu  de 
fortune.  Mais  il  augmenta  son  patrimoine  par  ses  soins 
et  une  activité  qui  fut  couronnée  de  succès. 

En  1787  et  1789,  il  fut  député  deux  fois  vers 
Louis  XVI  pour  soumettre  à  ce  prince  les  réclamations 
de  la  Bretagne.  Bientôt  il  fut  chargé  de  plusieurs  fonc- 
tions importantes;  mais  pendant  le  règne  de  la  terreur, 
il  se  vit  arraché  de  ses  foyers  et  conduit  à  Brest  par 
ordre  et  à  la  suite  d'un  des  généraux  de  la  révolution    (^4). 

Bonaparte 3  à  son  retour  d'Egypte,  le  choisit  pour 
occuper  une  place  de  distinction;  il  refusa,  et  vint  dans 
Tancienne  patrie  de  ses  pères ,  à  Paris,  où  il  mourut  le 
8  nivôse  an  i3  (1804)  couvert  de  l'estime  générale  quMl 
devait  à  la  réunion  de  toutes  les  vertus.  C'était  le  plus 
instruit  et  le  plus  modeste  des  hommes. 

De  son  mariage  avec  Anne-Françoise  Delarue,  fa- 
mille alliée  aux  Duguay-Trouin ,  Jean ,  sieur  de  la 
Touche,  a  eu  : 

i.°  Louis-Jean-Baptiste-Marie- Toussaint ,  qui  suit; 
2.**  Jean-Baptiste-Marie ,  que   Waroquier  place   par 

erreur  avant  le  précédent  ; 
B.**  Renée- Anne-Jeanne,  morte  jeune; 
4.°  Anne-Rose-Zoé.  ' 

XV.  Louis,  ci-dessus,  comXQ  de  la  T'owc/ie ,  chevalier 
et  commandeur  de  divers  ordres,  membre  de  plusieurs 
académies^  comte  palatin ,  lui  et  ses  descendants  mâles 
et  leur  postérité,  par  brefs  particuliers  du  saint  siège 
du  i3  décembre  181 5  et  du  29  avril  18 17,  a  suivi  le  roi 
à  Gand  en   qualité  de  colonel  d'état-major ,  et  a  rendu   à 


(i)  De  la  Roque,  Traité  de  la  Noblese,  pag.  253.  290,  etc, 

(2)  Ibid.^  page  2  53. 

(3)  Ibid.,  chap.  141,  pages  347  et  349, 
f4)  Le  général  Rossignol. 


i32  SOLIER.  » 

l'époque  de  la  restauration  plusieurs  services  impor" 
tants  à  la  cause  de  la  monarchie.  Il  a  deux  fils,  Prosper 
Maurice  et  Ernest  Aimé,  mentionnés  plus  loin.  {Voj^e:( 
après  la  branche  ix  le  chapitre  sur  les  branches  exis- 
tantes.) 

Les  sieurs  de  la  Touche  n'ont  aucun  lien  de  parenté, 
comme  on  l'a  cru  mal  à  propos,  avec  les  autres  familles 
du  nom  de  la  Touche,  entr'autres  celle  de  la  Touche- 
Tréville,  vice-amiral. 

HUITIÈME   BRANCHE. 
Ou  de  la  Marche  et  du  Vivarais, 

I.  Bertrand,  fils  de  Raymon  ;  ledit  Raymon  dernier 
fils  du  comte  Rostain.  {Vqye\  branche  iv ,  ou  de  Pro- 
vence article  vil)  fut  l'auteur  de  cette  branche. 

Né  en  1247,  il  épousa ,  en  1269,  Rhothilde,  fille  d'Al- 
modie  N....  et  d'Antoine  de  Chaslussio,  et  nièce  de 
Guéralde  de  Coiroux,  qui  lui  servait  de  tuteur. 

Chaslussio  nous  semble  appartenir  à  la  maison  de 
Cheylus ,  lune  des  plus  anciennes  de  France.  On  le 
trouve  aussi  dans  la  Chesnaye-des-Bois,  et  il  dit  : 

a  Les  alliances  de  cette  branche  sont  avec  les  maisons 
»  de  Clary,  de  Mirabel,  de  Cheylus  (1)».  On  dit  que 
Coiroux  est  encore  une  variante  du  nom  Cheylus. 

Les  Cheylus  et  les  Solicr  du  Vivarais  se  sont  alliés 
de  nouveau  par  le  mariage  de  Nicolas  Solier  et  d'Alix  de 
Cheylus,  le  i3  août  iSôg  (2).  Les  Cheylus  étaient  con- 
nus dès  le  neuvième  siècle,  ayant  pour  tige  Gui  de 
Chaslus. 

L'oncle  et  le  tuteur  de  Rhothilde  ,  ci-dessus,  femme 
de  Bertrand  Solier ,  sont  appelés  aux  actes  Antoine  et 
Gairalde  de  Cheylus. 

En  1272,  Bertrand  Solier,  veuf  de  Rhothilde  ,  épousa 
dame  Aude  de  Roquelaure  ,  comme  le  rapporte  la  Ches- 
naye  des   Bois    (3).  Aude  était  sœur  de  Bertrand  de  Ro- 


(i)  Dictionnaire  de  la  Noblesse,  tome  XII,  art.  Solier. 

(2)  Ibidem. 

;3j  Ibid»  et  voye^  dans  les  auteurs  la  famille  Roquelaure. 


SOLIER.  l33 

quelaure,  et  fille  de  Jeanne  de  Brulheis ,  proche  parente 
du  prince  Geraud ,  comte  d'Armagnac.  Ils  n'eurent 
qu'une  fille,  nommée,  dans  les  actes.  Marquise  Solier, 
laquelle  fut  mariée  à  messire  Gaston  de  Maurenx. 

Bertrand  Solier ,  avait  reçu  de  Roquelaure ,  son  beau- 
frère  ,  la  promesse  d'une  dot  de  cinq  cents  e'cus  philips, 
avec  les  habits  nuptiaux  et  harnais  de  tête;  ce  qui 
donna  lieu  à  de  longues  discussions  qui  ne  furent  ter- 
minées à  Prinham  ,  que  le  7  mai  1771  ,  entre  d'une  part 
le  comte  Garcie  de  Mazères  y  et  Jean  n  e  Massas,  tuteur, 
de  Jean  Roquelaure _,  petit-fils  de  Bertrand,  et  d'autre 
part ,  Gaston  de  Maurenx ,  et  son  épouse ,  Marquise 
Solier  (i). 

Bertrand  eut  de  son  premier  mariage  ,  deux  fils , 
dont  Tun  ecclésiastique,  et  l'autre  fut  Pierre  qui  suit. 

II.  Pierre,  né  le  10  août  i320,  épousa  Gamone,  sa 
cousine,  en  1344.  On  ignore  le  temsde  sa  mort. 

Le  14  mars  1346,  ces  deux  époux  vendirent  un  fief 
situé  au  mandement  de  Boulogne  (comté  de  Gomminges, 
en  Languedoc}  ,  à  Jean  et  Pons  de  Mal'han  d'Aubenas. 
Il  est  question  de  cette  vente  dans  la  Chesnaye  des  Bois, 
mais  autre  part  qu'à  la  généalogie  des  Solier.  Cet  auteur 
oublie  Pierre  et  Gamone  Solier ,  dont  il  parle  cepen- 
dant à  l'article  Mal'han  (2). 

Du  mariage  de  Pierre  et  de  Gamone,  vinrent  : 

i.°  Arnaud,  connu  dans  Froissart  et  d'Argentré , 
sous  le  nom  du  Limosin  (étant  de  la  Marche  li- 
mosine) ,  auteur  de  la  seconde  branche  fran- 
çaise en  Espagne  ; 
2.°  Raymond,  qui,  du  Limosin,  s'établit  au  Vi- 
varais. 

La  Chesnaye  des  Bois  ne  donne  qu'une  simple 
note  sur  Arnaud  Solier  ,  dit  le  Limosin  ,  compa- 
gnon de  Bertrand  du  Guesclin  ,  et  tué  à  la  bataille 
d'Aljubaroka.  Les  documents,  les  mémoires  et 
le  goût  des  recherches  ,  ont  manqué  à  cet  auteur. 
Nous  avouerons  de  plus ,  que  si  cette  branche  ne 
s'était  pas  rattachée  à  Solier  le  Limosin,  à  Blan- 


(i)  Histoire  des  Grands  Officiers  de  la  Couronne,    tome.  VIL 
page4o3  ;  la  Chesnaye,  Dictionnaire,  tome  XII,  art.  Sol. 
(2)  Ibid,^  tome  X,  page  744. 


1 34  SOLIER. 

chet  et  Antoine  ,  dont  il  est  question  à  la  branche 
de  Provence,  nous  aurions  hésité  à  la  com- 
prendre ici,  quoique  l'ancienneté  de  sa  noblesse 
ait  été  confirmée  par  arrêt  du  12  décembre  1668, 
et  précédemment  par  l'acte  du  i5  août  1489,  des 
commissaires  royaux  des  francs  fiefs  en  Lan- 
guedoc ,  acte  dans  lequel  Raymond  Solier  est  dit  : 
noble,  issu  de  noble  race  et  de  V  ancienne  famille  des 

Solier  de  la  Marche  limosine Nobilis,  nobilis- 

que  génère  pr  ocre  at  us,  ut  pot  è  ex  antiquâSoleriorum 
familiâ Lemovicensi,  etc.  (i). 

III.  Raymond,  ci-dessus,  épousa,  le  12  février  1488  , 
Blanche  de  Verras ,  riche  héritière ,  et  n'eut  qu'un  fils 
qui  suit  : 

IV.  Antoine.  Il  posséda  plusieurs  fiefs  dans  la  séné- 
chaussée de  Beaucaire.  En  1529,  il  épousa  Anne  de 
Faure ,  en  faveur  de  laquelle  il  testa  le  9  août  1 542,  à 
la  charge  de  remettre  la  succession  à  leur  fils  aîné. 

Il  eut  de  ce  mariage  : 

i.°  Antoine,  qui  suit; 

2.'*  Nicolas,  auteur  de  la  branche  ci-après  ; 

3.°  Claude,  sur  lequel  il  n'y  a  pas  de  détail. 

V.  Antoine,  II'^  du  nom,  marié  à  Jeanne  d'Allard, 
eut  trois  fils,  dont  deux,  Jean  et  Pierre,  moururent  sans 
postérité,  et  David,  qui  suit  : 

VI.  David  épousa,  le  4  juin  1617,  dame  Sara  de 
Laurens  ;  dans  les  guerres  de  religion ,  ses  biens  furent 
confisqués. 

VII.  Etienne,  un  des  fils  du  précédent ,  épousa  Marie 
de  Serres,  le  29  septembre  1649;  il  en  eut  René, 
Antoine ,  Susanne  et  une  autre  fille ,  mariée  à  messire 
de  Chabanon. 

Antoine,  sieur  d'Audans,  capitaine  au  régiment  de 
Périgord  ,  et  chevalier  de  Saint-Louis,  épousa,  le  9  mai 
1705,  Albertine  de  Tello ,  fille  du  gouverneur  de  la 
Roche-en-Ardennes  ,    au  duché    de    Luxembourg.    Il    en 


(i)   Voyer;  le  Dict.  de  la  Nobl.,  loc.  cit. 


SOLIER.  l35 

eut  Marie  -  Antoine  ,    mort  jeune  ,     et   Charlotte-Sophie, 
reçue  à  Saint-Gyr,  sur  preuves,  le  6  juin  1725. 

Susanne,  sœur  du  précèdent,  fut  mariée  le  2  3  no- 
vembre 1695,  à  noble  Noé  d'Aleyrac^  seigneur  du  Co- 
lombier. Elle  mourut  en  janvier  171 5.  Nous  donnons 
ces  détails,  parce  qu'ils  sont  totalement  omis  dans  la 
Chesnaye. 

VIII.  René,  fils  aîné  d'Etienne,  continua  la  postérité 
en  ligne  directe.  Il  servit  au  régiment  de  Joviac,  et  il 
épousa  la  sœur  de  son  colonel,  dont  il  n'eut  qu'un  fils, 
nommé  François. 

IX.  François,  lieutenant  au  régiment  de  Castelnau , 
et  ensuite  dans  Beauvaisis,  se  retira  jeune  du  service, 
pour  épouser  Susanne  de  la  Garde,  d'une  famille  cé- 
lèbre et  recommandable  sous  tous  les  rapports.  Ils  ont 
laissé  Joachim. 

X.  Joachim  fut  officier  au  régiment  de  Brie.  Comme 
divers  Solier  l'ont  fait  en  divers  tems,  il  épousa  l'une 
de  ses  cousines,  dite  Alexandrine  Solier  de  Lissac,  dont 
il  eut  plusieurs  enfants  f  Vqye:{la.  Chesnaye  des  Bois  ). 

Deuxième  division  o\i  deuxième  rameau. 

I.  Nicolas,  fils  puîné  d'Antoine  et  d'Anne  de  Faure, 
épousa,  le  i3  août  i56g,  Alix  de  Chaylus.  Ils  perdirent 
toute  leur  fortune. 

II.  Jean,  leur  fils,  servit  le  roi  avec  distinction.  Il 
mourut  en  décembre  1675,  âgé  de  cent  cinq  ans.  Tous 
ses  fils  et  descendants  ont  embrassé,  comme  leurs  aïeux , 
la  profession  militaire  (  Vojre^  la  Chesnaye). 

Troisième  rameau. 

I.  François,  l'un  des  fils  de  Jean,  ci-dessus,  et  de 
Marguerite  de  Griotier,  aide-major  au  régiment  de 
Bulonde,  pais  capitaine  au  régiment  de  la  Tourette, 
mort  en  1730,  âgé  de  quatre-vingt-quatorze  ans. 

De  Jeanne  Esbrayat  de  Créaux,  qu'il  épousa  en  i683, 
il  eut  Jean-François  qui  suit,  et  François,  dit  chevalier 
de  Brotty,  lieutenant  au  régiment  royal  Comtois,  mort 
en  Piémont,  des  suites   de  plusieurs  blessures. 


i36  SOLIER. 

IL  Jean-François,  sieur  de  Brotty,  à  la  mort  de  son 
père,  se  retira  du  service,  et  s'unit,  en  1707,  à  Marie 
des  Préaux. 

Quatrième  rameau. 

I.  Jacques,  fils  de  Jean,  et  de  Marguerite,  ci-des- 
sus, seigneur  de  Lissac  et  de  Labattut,  capitaine  de 
cavalerie  (  régiment  de  Mérinville  )  ,  épousa,  le  8  août 
1677,  Françoise  de  Pontaut,  au  comté  de  Foix,  dont 
Henri  qui  suit,  et  une  fille  mariée  à  Louis  de  Cassai- 
gnard  de  Saint-Amand,  chevalier  de  Saint-Louis. 

IL  Henri,  seigneur  de  Lissac  et  de  Labattut,  capi- 
taine-commandant au  régiment  de  la  Rochefoucauld, 
cavalerie,  et  chevalier  de  Saint-Louis,  a  épousé,  le  23 
mars  171 6,  Marie  de  Jalabert,  dont  il  eut  un  fils,  mort 
jeune  et  cinq  filles.  Nous  continuons  de  renvoyer  à  la 
Chesnaye,  pour  les  détails  qui  n'intéressent  que  cette 
branche,  qui  a  contracté  de  très-belles  alliances. 

Nous  n'aurons  plus  occasion  de  parler  dans  la  pré- 
sente généalogie,  des  Solier  qui  ont  vécu  en  France. 
Après  avoir  cité  plusieurs  de  leurs  belles  actions,  nous 
ne  devons  pas  négliger  de  dire  qu'ils  ont  eu  parmi  eux 
des. femmes  dignes  de  leur  rang  et  de  leur  nom.  Ces 
détails  nous  mèneraient  trop  loin;  mais  nous  rappelons 
seulement  Perinne  ou  Périnelle'  -Solier,  qui  épousa,  en 
i5io,  comme  nous  l'avons  vu,  Louis  Combauld  de 
Bourbon,  dit  le  Capitaine  (1) ,  sieur  de  Larbour. 

Les  premiers  sires  de  Bourbon  (  Archambaud  et  Com- 
bauld), sortaient  d'Alix  de  Bourgogne,  du  sang  de 
France,  comme  le  remarque  d'Hozier,  que  nous  allons 
suivre. 

Alix  était  issue  des  rois  Hugues  Capet  et  Robert, 
et  d'une  princesse  de  Savoie,  nièce  de  Calixte  IL...  Les 
mêmes  Combauld  se  sont  alliés  ensuite  avec  les  plus 
illustres  maisons  de  l'Europe.  Ils  ont  cet  avantage,  d'être 
issus  en  ligne  masculine,  de  la  maison  de  Bourbon.  Les 
deux  branches  de  Bourbon,  séparées  l'an  1200,  savoir: 
celle  des    princes  du  sang,  issue  par    les    femmes,   d'Ar- 


(1)  D'Hozier,    Généalogie  des  connétables   de    Bourbon,    et 
arrêt  de  Louis  XIV.  (23  février  1628.) 


SOLIER.  1 37 

chambauld  de  Bourbon,  et  celle  de  Combauld  sortie 
par  les  mâles  _,  de  Combauld  de  Bourbon  ,  se  rappro- 
chèrent étroitement  par  le  mariage  de  Louis  de  Com- 
bauld, 1"  du  nom^   et  de  Jeanne  de  Bourbon,    en    l'an 

1435(1). 

Le  mariage  de  Louis  Combauld  de  Bourbon,  avec 
Perinelle  Solier,  née  en  France,  de  Gabriel ,  fils  de 
don  Pèdre,  revenu  de  Castille  (2),  ne  fut  pas  heureux 
sous  les  rapports  de  la  fortune.  On  sait  que  ces  deux 
époux  perdirent  tous  leurs  biens  volontairement  ;  «  ils 
»  le  vendirent  pièce  à  pièce,  pour  assister  le  duc  de 
»  Bourbon;  ces  biens  (en  i5io),  montaient  à  plus  de 
»  trente  mille  livres  de  rentes.  Tous  furent  aliénés. 
»  Louis  de  Combauld  ne  voulut  jamais  manquer  de 
»  fidélité  à  son  illustre  parent;  enfin,  percé  de  coups, 
»  il  vécut  encore  assez  pour  sauver  le  corps  de  cet  in- 
»  fortuné  prince  (3).  » 

Perinelle  fit  le  sacrifice  de  sa  dot  et  de  ses  diamants. 
Elle  resta  dénuée  de  toute  ressource,  à  la  mort  de  son 
époux,  en  1 547  ;  et  pour  élever  ses  fils,  elle  n'eut  que 
le  travail  de  ses  mains,  et  quelques  secours  qu'elle  reçut 
des  ducs  de  Montpensier. 

Elle  vécut  jusqu'en  i562.  Des  personnes,  dit  d'Hozier, 
qui  vivaient  en  1627,  et  l'avaient  connue,  faisaient  un 
grand  éloge  de  cette  noble  et  vertueuse  dame  (4).  Elle 
eut  le  nom  de  belle  et  bonnes  et  fut  un  modèle  de  piété 
maternelle,  après  avoir  donné  l'exemple  de  toutes  les 
vertus  de  l'épouse. 

Combauld  avait  fait  une  donation  de  pain  et  de  vin, 
dans  réglise  collégiale  de  Notre-Dame  d'Aigueperse , 
afin  que  l'on  dit  des  prières  pour  lui  et  Perinelle  ,  sa 
femme  (5).  Ses  fils  lui  élevèrent  un  tombeau  avec  cette 
inscription: 

A  la  meilleure  des  mères  et  des  épouses. 
Louis'  et    Perrinelle  eurent  de  leur  mariage  ,  Jean    et 


(i)  Généalogie  de  Combauld    de  Bourbon  et  tit.  orig. 

(2)  Ibid.^  et  Goussencourt,  tome  II,  déjà  cité. 

(3)  D'Hozier,   ibid.  et  Marillac,  Hist.  de  Bourb. 

(4)  Ibid. 

(5)  D'Hozier,    ibid.    et     les   tit.    orig. 


i38  SOLIER. 

Hector,  capitaines  célèbres.  Jean  épousa  une  femme  de 
la  famille  de  Bayard  (i). 

Un  troisième  tils,  Gilbert,  fut  chanoine  de  la  Sainte- 
Chapelle  de  Saint- Louis,  puis  son  trésorier:  il  devint 
conseiller  et  aumônier  de  Henri  IV  (2). 

Leur  oncle,  Emery  de  Gombauld,  commandeur  de 
l'ordre  de  Saint-Jean,  et  bailli  de  la  Morée,  partagea 
les  dangers  du  siège  de  Rhodes ,  avec  les  Solier  dont 
nous  avons  parlé  à  la  septième  branche.  C'est  à  lui  que 
Charles-Quint  dit  ce  mot  célèbre  qui  put  fournir  l'idée 
du  sien  à  François  I". 

Villiers  de  l'Isle-Adam  l'ayant  envoyé  avec  Louis 
d'Audugar,  pour  rendre  compte  aux  princes  chrétiens  , 
de  la  perte  de  Rhodes,  ces  chevaliers  parlèrent  avec  tant 
de  feu  et  de  vérité  des  exploits  de  leurs  frères  d'armes  , 
que  l'empereur  s'écria  :  «  Je  le  vois  bien  ,  seigneurs  , 
»  rien  perdu  si  ce  n'est  Rhodes  (3j.  » 

C'était  en  mars  i523j  deux  ans  avant  le  siège  de 
Pavie. 

Nous  ne  pouvons  encore  oublier  le  petit  -  fils  de 
Perrinelle  Solier,  Gilbert  Gombauld  de  Bourbon,  grand 
audiencier  de  France,  ....  et  que  par  un  consentement 
unanime,  toute  la  cour  avait  surnommé  l'homme  de  bien. 
11  mérita  l'affection  particulière  de  Henri  II,  de 
Henri  III  et  surtout  celle  de  Henri  IV,  qui  l'honorait 
de  la  qualité  de  père  (4). 

NEUVIÈME  BRANCHE. 

Ou  la  seconde  fondée  par  les  Solier  de  France,  en 
Espagne. 

I.  Arnaud  ,  aliàs  Renaud  ,  Solier  ,  dit  le  Limosin  , 
du  lieu  de  sa  naissance,  issu  de  Pierre  et  de  Gamone, 
chefs  de  la  branche  précédente,  né  en  1341  ,  montra, 
dès    son    enfance,  une  ardeur  invincible    pour  la  guerre. 


(i)  D'Hozier  et  Conf  Sainte-Marthe. 

(2)  Ibid.  et  les  Mémoires  du  tems. 

(3)  Bosio,    Hist.    de   Malte,    tome    II,    part.    III,    liv.    i    de 
Boissat,  Histoire  des  Chevahersde  Saint-Jean,  page  428. 

(4)  D'Hozier,  loc.  cit. ,  page  124. 


SOLIER.  l39 

Les  glorieuses  actions  de  ses  oncles  ou  ses  cousins , 
qui  servaient  en  Espagne,  avaient  particulièrement  fixé 
son  attention.  Ses  parents  résolurent  de  l'envoyer  vers 
le  comte  Ramon  Solier  ,  grand  justiciat  de  Valence,  et 
célèbre  officier  (i);  la  mort  du  comte,  arrivée  en  i36o, 
vint  déranger  ce  projet. 

Le  voyage  fut  diffère  jusqu*en  i366,  e'poque  où  il 
s'offrit  à  tous  les  chevaliers  français ,  une  brillante  occa- 
sion de  se  signaler. 

Don  Pèdre ,  dit  le  Cruel ,  roi  de  Castille  et  de  Léon  , 
avait  épousé,  en  juin  i353,  Blanche  de  Bourbon,  du 
sang  royal  de  France.  Il  fut  bientôt  le  meurtrier  de  sa 
cousine ,  de  ses  propres  frères ,  don  Juan  et  don  Pèdre, 
de  la  reine  son  épouse  et  d'Isabelle ,  sa  fille'(2);  il  égorgea 
plusieurs  rois,  et  se  montra  tout  couvert  du  sang  de  ses 
prisonniers  ,  qu'il  aimait  à  frapper  lui-même  ;  chacun  de 
ses  jours  était  marqué  par  un  crime.  Ce  prince  ,  objet 
d'horreur  à  son  siècle ,  vit  presque  toute  l'Europe  se 
soulever  contre  lui.  Chassé  de  ses  états  par  Henri , 
comte  de  Transtamare,  son  frère  naturel,  il  trouva 
encore  les  moyens  de  réunir  une  armée. 

Une  guerre  formidable  s'éleva  entre  les  deux  frères, 
et  décida  de  leur  sort. 

Henri,  contraint  d'abord  ,  après  la  bataille  de  Naza- 
reth ,  de  quitter  la  Castille ,  y  rentra  avec  le  secours  des 
Français ,  gagna  ,  le  14  août  1369,  la  bataille  de  Montiel 
qui  lui  assura  la  couronne,  malgré  les  efforts  des  rois  de 
Portugal  ,  d'Aragon  ,  de  Navarre ,  et  les  prétentions  des 
fils  d'Edouard  III,  les  ducs  de  Lancastre  et  de  Cam- 
bridge. 

Henri  ne  fut  point  ingrat  ;  il  se  plut  à  reconnaître 
qu'il  devait  la  victoire  et  le  trône  aux  chevaliers  de 
France ,  dont  les  chefs  étaient  Bertrand  du  Guesclin , 
Arnaud  le  Limosin  (Solier)  ,  grand  capitaine ,  dit 
d'Argentré  (3) ,  Geoffroy  Riccon  et  Alain  de  Saint-Pol. 
Ami,  compagnon  et  parent  de  Bertrand  du  Guesclin, 
doué  d'un  courage  infatigable  ,   et    unissant    une  grande 


(1)  Gasp.  Escol.  ,  Histoire  de  Valence,  et  branche  IV. 

(2)  Marian.  ,  Hist,  d'Esp. ,  tome  III,  liv.  xvii. 

(3)  D'Arg.  ,  Hist.  de  Bret.,  liv.  vi,  ch.  ccxlvii;  Froissart, 
tome  I,  page  309,  tome  JV,  div.  lie.  ;  Argot,  de  Mol.,  Nobil  , 
tome  I«^ 


140  SOLIER. 

modération  à  de  grands  talents  ,  Arnaud  Solier  acquit 
une  haute  renommée  dans  les  guerres  de  Castille. 

Henri  II,  justifiant  son  surnom  de  Magnifique  ,  voulut 
récompenser,  après  la  bataille  de  Montiel ,  les  illustres 
étrangers  qui  l'avaient  secouru. 

«  Assez  de  joyaux  ,  donna  le  roi ,  à  Bertrand  de  Claquin 
»  (du  Guesclin) ,  en  lui  disant:  Bertrand,  vous  avez  le 
»  cœur  vaillant ,  et  par  vous  je  suis  mis  à  honneur  et  par 
»  les  bons  Français.  Or,  vous  voulez  vous  en  aller  en 
»  France,  et  votre  frère  Olivier  et  Olivier  de  Mauny. . 
»  Soit ,  je  les  payerai  bien  en  or  et  joyaux  qu'ils  empor- 
»  teront;  mais  quand  vous  me  laissez,  le  Bègue  de 
»  Villaine,  s'il  plaît  à  Dieu,  me  demeurera....  et  avec 
»  lui  don  Renaud  le  Limousin  et  don  Piètre  Fer- 
»  rand  (i)  ». 

Après  ce  discours,  le  Roi  décerna  les  récompenses 
à  ses  grands  chevaliers  qui  l'avaient  suivi  dans  ses 
royales  expéditions  et  armées....  et  usant  de  sa  suprême 
munificence,  il  honora  ainsi  plusieurs  d'entr'eux  (2). 

Du  Guesclin  reçut  le  comté  de  Sorie ,  vingt-mille  livres 
de  rentes  et  les  duchés  de  Transtamare  et  de 
Moline. 

Olivier  de  Mauny,  dix  mille  livres  de  rentes,  et  la 
terre  seigneuriale  de  Crète. 

Le  Bègue  de  Villaine  eut  le  comté  de  Robelde. 
Bertrand  de  Béarn ,  fils  du  comte  de  Foix ,  reçut  la 
main  d'Isabelle,  fille  de  Louis  delà  Cerda  ,  prince  du 
sang   royal,  et  pour  dot  la  ville  de  Medina-Céli. 

Pierre  de  Bonnefoi  épousa  Béatrix  de  Lara ,  cousine 
du  Roi. 

Arnaud  Cegarre  de  Bourgogne,  surnommé  le  Bour- 
guignon, eut  différentes  terres,  qui  prirent  le  nom  de 
nie  d'Arnaud. 

Arnaud  Solier,  de  la  marche  Limosine ,  dit  le  Li- 
mosin  ,  obtint  de  la  main  du  Roi ,  un  bon  héritage  ,  et 
belle  dame ,   bonne  et  riche ,  dont    il  eut  des    fils    (3). 


(i)  Vqye:{  Estouteville,  Histoire  de  du  Guesclin,  écrite  en 
1387  (édition  de  16 18). 

{2)  Ibid.  et  vq>^ef  Alonz.  de  Haro,  Nob.  ,  liv.  i,  ch.  vr. 

(3)  Froiss.,  tome  I.II,  page  4;  d'Argent  .,  page  355  ;  Favin  , 
Hist.  de  Navar.,  page  129;  Marian.,  Hist.,  tom.  II,  liv.  xvi  ; 
D.  DiegueOrtiz,  Ann.,  pag.  23o. 


SOLIER.  141 

Ces  cérémonies  eurent  lieu  dans  la  grande  église  de 
Burgos,  en  présence  de  la  cour  et  des  grands  du 
royaume. 

Ce  fut  alors  (  1369)  que  s'introduisit  dans  les  royaumes 
de  Castille  et  de  Léon,  le  titre  feudataire  de  Comtes^ 
que  les  actes  et  l'histoire  appellent  comtes  perpétuels  ou 
héréditaires  (i),  et  qui  correspondent  au  titre  de  duc, 
comme  il  sera  dit  plus  loin.  Les  fils  de  ces  premiers 
comtes  furent  du  petit  nombre  de  ceux  qui  conservè- 
rent le  privilège  spécial  de  porter  leurs  titres  sans  être 
assujettis  à  la  formalité  nouvelle  dont  parle  Mariana  (2) , 
et  qu'on  devait  remplir,  pour  succéder  aux  qualifica- 
tions de  ses  pères;  et  ainsi  furent  créés  comtes, 
savoir  : 

En  i368,  ou  suivant  d'autres,  en  i366,  don  Tello 
de  Castille,  frère  du  Roi,  sous  le  titre  de  comte  de 
Biscaye. 

Bertrand    du     Guesclin ,    comte     de    Transtamare. 

Henri    lï    avait  porté   ce  titre,  qui    passa    ensuite  à   don 
Pierre  de  Castille,  neveu  du  roi. 

Hugues  de  Carbolay,  gentilhomme  anglais. (  milord 
Hugo)  comte  de  Carrion,  jusqu'en  iSyi,  année  où  ce 
titre  passa  à  don  Juan  Sanchez  Manuel,  gouverneur 
du  royaume  de  Murcie. 

Arnaud  Solier,  en  i368,  suivant  d'autres,  en 
1376  (3),  fut  créé  comte  de  Villalpando  (4)  ,  et  par 
suite  de  Gaudul  et  de  Marchenilla. 

Bertrand  de  Béarn,  dit  le  Bâtard,  comte  de  Médina- 
Céli,  en  1371  ;  don  Juan  Alphonse  de  Guzman  de  Saint- 
Lucar,  nommé  comte  de  Niebla. 

Don  Par  de  Villane  (  Bègue  de  Villaine),  comte  de 
Robelde. 

1373,  don  Sanche  de  Castille,  frère  du  roi,  comte 
d'Albuquerque.  Don  Henriquez  de  Castille,  son;;^fils, 
comte  de  Noronne  (5). 


(i)  Salaz,  Orig.  des  dign.  de  Cast.,  liv.  m,  ch.  vu. 

(2)  Hist.  d'Esp.,  tome  II,  liv.  viii. 

(3)  D.  Diegue  Ortiz,  Ann.  de  Séville,  page  23o. 

(4)  Ibid.  et  Argot,  de  Mol.,  Nob.  ;  Al.  Lop.  de  Haro,  div.  loc. 
et  Mariana. 

(5)  Al.    Lopez,  Nobiliar.,   tome  I,  p.    39  et  43  ;  D.  D.  Ortiz 
et  Radez  de  And. 


142  SOLIER. 

Ces  seigneurs  furent  déclarés  comtes  avec  toutes  pré- 
rogatives, dont  ont  joui  ensuite  les  ducs  et  grands  d'Es- 
pagne ,  non-seulement  pour  eux-mêmes,  mais  pour  tous 
leurs  descendants  et  issus  en  tous  lieux,  pourvu  qu'ils 
fussent  légitimes  et  issus  en  ligne  droite  (i).  Le  fils  'de 
Henri  le  magnifique,  don  Juan  I",  roi  de  Castille  et 
de  Léon,  confirma  les  mêmes  titres  de  comtes  ou  ducs, 
comme  nous  l'avons  vu,  dans  la  première  branche  des 
Solier  d'Espagne. 

Du  Guesclin  quitta  ces  contre'es  pour  toujours.  Ar- 
naud Solier  y  resta  et  devint  maréchal  d'arme'e .  «  

»  et  moult  était  prisé    au   royaume  de    Castille  pour  ses 
»  prouesses  (2).  » 

11  fut  tué,  dit  la  Chesnaye  (3),  à  la  bataille  d'Alju- 
barotta.  Nous  ajouterons  que  ce  fut  lui  qui  harangua 
l'armée,  avant  cette  bataille,  en  présence  du  roi. 

ce  Après  ce  discours  prononcé  en  espagnol  que  bien 
»  il  savoit  parler  le  roi  leva  sa  mce  et  fut  rejoui  des 
»  paroles  qu'il  avait  dites.  Les  Espagnols  étoient  tout 
»  ébahis,  et  ils  se  disoient  les  uns  aux  autres,  regardez 
»  donc  comme  notre  roi  se  confie  en  ces  François,  et 
»  il  n'a  nulle  parfaite  fiance  à  autrui  (4). 

A  cette  sanglante  journée  d'Aljubarotta  (  village  de 
Portugal  dans  l'Estramadoure)  ,  Jean  P*",  roi  de  Cas- 
tille, fils  de  Henri  le  Magnifique,  fut  battu  par  don 
Juan  de  Portugal,  le  14  août  i385...  Douze  mille  Cas- 
tillans restèrent  sur  le  champ  de  bataille,  qui  fut  le 
tombeau  des  Espagnols.  Le  roi  y  perdit  sa  noble  che- 
valerie... et  celle    du  royaume  de  France ,  et  messire 

Renaud,  qui  était  son  maréchal,  y  mourut  (5). 

Renaud  avait  épousé  dona  Marie  Tison,  fille  de  Martin 
Alonzo  Tellez,  dit  Tison,  descendant  de  don  Infre  de 
Loy*sa,  conquérant  de  Valence  (6).  Il  en  eut  deux  fils, 
mentionnés  dans    Froissart,    sous  ks   noms  de   Henri  et 


(i)  J.  Curit.,  Annal.,  tom.  VI,  liv.  xix,   etc.,    et  les  auteurs 
précités. 

(2)  Froissart,  tome  III,  page  4. 

(3)  Die,  tome  XII,  art.  Solier. 

(4)  Froissart,  tome  III,  pages  52  et  53. 

(5)  Jbid.,  page  56. 

(6)  D.  Diegue  Ortiz,  Ann.,  page  23o. 


SOLIER.  143 

Renaud,  et  trois  filles,  Marie,  Agnès,  Brite  ou  Béatrix. 
Le  roi  Henri  II,  protecteur  et  véritable  ami  des  Fran- 
çais, a  passé  pour  le  plus  noble  et  le  plus  affable  des 
souverains;  il  eut  le  nom  de  chevalier  par  excellence  , 
de  libéral,  de  Magnifique,  de  prince  qui  sut  combattre 
et  récompenser.  Tous  ses  guerriers  Padoraient. 

Non  content  d'avoir  créé  comte  de  Villalpando  ,  son 
maréchal  Renaud  Solier  ,  le  Limosin  ,  il  lui  conféra , 
par  acte  du  25  septembre,  les  comtés  de  Gaudul  et 
Marchenilla,  près  de  Séville;  et  ces  terres  donnaient 
dès-lors  le  titre  héréditaire  de  comtes  (coudes  perpetuos). 
«  Il  les  transmit  à  messire  Solier,  tant  pour  le  récom- 
»  penser  de  ses  services  dans  les  batailles,  que  parce  qu'il 
»  était  de  grande  famille  cavallero  de  grand  linage  {i).  » 
Avant  lui,  Villalpando  fut  une  ancienne  commanderie 
des  Templiers.  Rentré  au  pouvoir  des  rois  de  Gastille, 
en  i3io,  (2)ou,  comme  nous  le  croyons,  en  i320,  ce 
comté  fut  d'abord  donné  à  Jean  Alphonse  de  Benavid  , 
qui  le  reçut  d'Alphonse,  roi  de  Gastille,  après  la  ba- 
taille deSalado,  en  1340  (3). 

A  la  mort  de  Benavid,  il  revint  au  roi  de  Gastille  , 
qui  en  revêtit  Renaud  Solier,  le  Limosin. 

Lorsque  François  I"  rentra  en  France  en  i526,  et 
qu'il  donna  pour  otages  ses  deux  fils  et  plusieurs  sei- 
gneurs, ces  divers  garants  de  la  liberté  du  roi  furent 
reçus  au  nom  de  Gharles-Quint,  par  Ferdinand  d'A- 
larcon  ,   et  remis    immédiatement    à     Jean    de    Velasco , 

marquis  de  Berlenga qui  les  conduisit   à  la  forteresse 

de  Villalpando  (4). 

La  fille  aînée  de,  Renaud  Solier  épousa  Jean  de  Ve- 
lasco (d'une  famille  connue  dès  le  cinquième  siècle)  (5), 
l'un  des  aïeux  de  Jean  de  Velasco  ci-dessus,  était  comte 
de  Haro,  duc  de  Frias,  seigneur  de  Médina  dit  Pomar 
et  de   Bribiesca  (6),    premier  chambellan  du  roi   Henri  II. 


(1)  Arg.  de  Mol.,  Nob.  d'And.,  liv.  i,  chap.  lxviii. 

(2)  Marian.,  Hist.,  tome  III,  liv.  xv. 

(3)  Argot.,  liv.  II,  chap.  lxxxi. 

(4;  Ferrer.,  Hist.  d'Esp.,  tome  IX,   part,  xiii,  siècle  XVI. 

(5)  Salazarde  Mend.,  Orig.,  etc.,    liv.  i,    ch.    x  et   suivants 
Argot,,  liv.  I,  ch.xLviii. 

(6)  Salaz,,  ibid. 


144  SOLIER. 

C'est  de  leur  mariage  que  descend  cette  race    si    célèbre 

des  Velasco,  connétables  de  Castille  (i). 

En  1473,  cette  dignité  de  connétable  fut  conférée  à 
don  Pèdre  Fernand  de  Velasco,  comte  de  Haro  ,  petit- 
fils  de  Marie  Solier.  Depuis  l'élévation  des  Velasco  à 
cette  place  ,  elle  n'est  plus  sortie ,  dit  Mariana  ,  de 
cette  illustre  famille  (2). 

Agnès  ,  seconde  fille  du  maréchal  ^  fut  mariée  à  Ro- 
deric  de  Torres,  des  seigneurs  de  Villar  don  Pardo  et 
d'Escanuela  ,  prince  de  la  famille  régnante  de  Portu- 
gal (3).  ^on  fils  porta  le  nom  de  Pierre  Solier  (4). 

Brite  ou  Béatrix,  sœur  d'Agnès,  épousa  don  Fernand 
de  Gordoue,  duc  de  Segorbe.  «  Et  toutes  ces  femmes  , 
»  dit  Antoine  de  Souza,  fMarie,  Agnès  et  Brite)  pro- 
))  venaient  de  messire  Arnaud  Solier,  seigneur  de  Vil- 
t  lalpando,  Gaudul  et  Marchenilla,  illustre  Français 
»  qui  servait  le  roi  Henri  II  (5).   y> 

Le  maréchal  ne  quitta  jamais  ce  prince.  On  le  trouve 
souvent  dans  ses  annales,  et  comme  témoin  ou  partici- 
pant aux  actes  de  la  plus  haute  importance,  avec  le  roi , 
la  reine  Eléonore  et  les  premiers  seigneurs  de  la  no- 
blesse castillane  (6). 

Cette  branche  des  Solier  et  celle  qui  précédemment 
s'était  établie  en  Espagne,  eurent  toujours  les  honneurs 
de  la  ricombrie.  La  qualification  de  riccohombre  commença 
sous  le  règne  de  don  Silo  et  d^Adozinde  ,  son  épouse  , 
fille  d'Alphonse  I".  Elle  a  duré  sept  cent  trente-six  ans 
(depuis  780  jusqu'en  i5i6).  Sous  le  règne  d'Alphonse V 
et  d'Isabelle  ,  on  la  remplaça  par  le  titre  de  grand 
d'Espagne .  • 


(i)  Argot.,  Nob.  d'And.,  liv.  11,  p.  3i3  et  270  ;  Al.  Lop.  de 
Haro,  tom.  I,  pag,  182;  et  Tab.  généal.,  pag.  191  ;  Goussen- 
court,  Martyrol.,  pag.  354. 

(2)  Hist.  d'Esp.,  tom.  IV,  liv.  xxiu. 

(5)  Ant.  Souza,  Hist.  de  la  maison  de  Portug.,  tom.  XII, 
pag.  160  (édition  de  1747). 

(4)  Voje^  Argot.,  Nobil.,  liv.  xi,  chap.  181 . 

(5)  Souza,  ci-dessus,  loc.  cit.  ;  Argot.,  liv.  11,  chap.  307, 
Salaz.de  Mend.,  Orig.,  liv.  m,  pag.  124;  Lopez,  tome  II, 
page  i83  61214- 

(6)  François  de  Bragance,  Antiq.  d'Esp.,  part.  11.  p.  5o6, 
et  Marian.  et  Ferrer. 


SOLIER.  145 

Les  RiccO'Hombre  étaient  en  haute  vénération;  les 
rois  les  traitaient  d'égaux  (i).  C'était  pour  cela  qu'on 
leur  donnait  le  titre  de  don,  qui  n'était  accordé  qu'aux 
rois  (2);  ce  qui  fit  dire  à  Alphonse  III,  roi  d'Aragon: 
Œ  Tôt  olim fuisse  in  eo  regno  régis  quoi  ricos  homines  (3)  )>. 

En  France,  le  titre  équivalent  était  la  qualité  de  noble 
homme.  Ce  dernier  titre,  donné  depuis  assez  légèrement 
par  quelques  notaires,  ou  les  copistes,  était  réservé  dans 
toute  la  France,  «  non-seulement,  dit  la  Roque,  aux 
«  comtes  et  aux  ducs,  mais  aux  princes  du  sang  royal , 
«  qui  s'en  paraient  eux-mêmes;  les  papes  le  donnaient 
«  aux  souverains,  ne  trouvant  pas  de  titre  plus  éclatant 
a  pour  les  honorer.  Les  empereurs  imitaient  cet  exemple. 
a  Ainsi,  malgré  tout  ce  qu'on  peut  dire,  ce  titre  marcha 
«  avant  celui  d'écuyer  (adopté  depuis)  ....,  et  au  mi- 
«  lieu  de  nous,  étaient  nobles  hommes  les  Bourbons, 
a  de  Dreux,  les  Montmorenci,  les  de  Foix,  les  de 
«  Melun,  les  Narbonne,  les  Châtillon,....  et  cela,  de- 
«  puis  le  onzième  siècle  jusqu'au  seizième  (4)  ;  »  c'est- 
à-dire,  pendant  les  belles  époques  de  la  noblesse  fran- 
çaise. 

Jusqu'en  1700,  et  même  plus  tard,  le  titre  de  noble 
homme  fut  celui  des  principaux  seigneurs  ou  des  pairs 
qu'on  assimile  aux  ricco-hombre.  «  Los  pares  de  Francia 
ce  son  riccos-homes  en  Espagna  (5).  Les  princes  et  les 
«  ducs  étaient  riccos-homes.  En  France,  le  titre  de  comte 
«  équivalait  également  à  celui  de  duc...  Ces  qualifica- 
tions n'avaient  aucune  préexcellence  l'une  sur  l'au- 
«  tre  (6). 

Les  Solier,  qui  revinrent  d'Espagne  en  1440,  ne  pri- 
rent que  le  titre  de  noble  homme,  comme  il  se  voit  dans  les 
actes  et  dans  d'Hozier...  Noble  Pierre  Solier,  noble  homme 
Gabriel  Solier,  issu  de  Castille  (7).    Le  seul  Charles,  frère 


(i)  Curit.,  Annal,  delà  courd'Arag.,  liv.  i,chap.  v. 

(2)  Salaz.  etc.,  liv.  i,chap.  ix,  pp.  11  et  12. 

(3)  Curit.,  livr.  iv,  chap.  iv,  chap.  xciii. 

(4)  La   Roq.,   Traité  de  la   Nobl.,    chap.    lxviii,    pages    210 
à  2i3. 

(5)  Salaz.  de  Mend.,  Orig.  des  Dign., Discours  prélim. 

(6)  D'Argent.,  Histoire  de  Bret.,  liv.  m,  chap.  xi,  p.  i85. 

(7)  Généal.  précitée,  page  88,  et  les  titres. 


146  .SOLIER. 

de  Pierre,  conserva  son  titre  de  duc  d^Arcos,  qui  passa 
ensuite  aux  premiers  de  sa  race. 

La  qualité  de  noble  ne  s'appliquait  pas  autrefois  à 
toutes  les  familles  patriciennes.  A  Rome,  plusieurs  des 
grandes  et  illustres  familles  n'étaient  pas  nobles,  parce 
que  le  mot  nobilis  ne  provenait  pas  de  l'antiquité  de  la 
race  ;  il  naissait  des  fonctions  qu'on  avait  exercées.  Plu- 
sieurs plébéiens  ptaient  Jtobles.  La  république  avait  ses 
nobles.  C'étaient  yceux  qui  avaient  le  droit  de  montrer, 
dans  des  niches  de  bois  ou  de  métal,  les  images  de  leurs 
ancêtres,  et  ce  droit  n'appartenait  qu'à  celui  dont  les 
■pères  avaient  été  revêtus  de  quelque  charge  importante, 
et  avaient  "^ siégé   honorablement  sur  la  chaise  curule  (i). 

Le  premier  d'une  famille  non-noble  [ignobilis)  k  qui 
cet  honneur  était  déféré,  se  "nommait  homme  nouveau, 
comme  n'ayant  encore  chez  lui  aucune  image  de  ses 
pères.  Ses  descendants  étaient  nobles.  Dans  la  suite,  on 
déféra^  le  titre  de  très-nobles  aux  héritiers  du  trône, 
aux  femmes  du  sang  impérial,  aux  parents  des  empe- 
reurs ;  enfin,  aux  courtisans.  Après  ceux-ci,  aux  eunu- 
ques de  la  cour;  et  parmi  ces  derniers,  on  donna  au 
plus  digne  le  titre  de  protonobilissime  (  premier  entre  les 
nobles  )  {2)  ;  c'était  le  chef  des  eunuques. 

Sous  les  Lombards,  les  nobles  formaient  une  classe 
entre  les  juges  et  le  peuple. 

Avant  l'introduction  dans  les  actes  des  titres  de  ducs, 
comtes  ou  marquis,  milites,  ou  écuyers,  on  se  servait 
du  mot  noble,  comme  il  se  voit  aux  anciennes  chroni- 
ques, et  dans  les  fastes  des  empereurs.  Plusieurs  pro- 
vinces de  France  ont  conservé  cet  antique  usage. 

Nous  ferons  ici  une  autre  observation. 

Comme  les  chroniques  espagnoles  sont  remplies  du 
nom  et  des  hauts  faits  du  maréchal  Arnaud  Solier,  plu- 
sieurs familles  célèbres  en  ont  voulu  descendre. 

Hai  du  Châtelet  paraît  croire  que  les  marquis  de 
Fuentes  viennent  d'un  bâtard  de  du  Guesclin  ;  d'autres, 
dit-il,  les  font  naître  d'un  Français  qui  suivit  ce  capi- 
taine, et  qui  était  un  des  Léon  de  Bretagne. 


(i)  Polybe,  liv.  vi  ;  Tit.  Live,  i,  chap.  xiv;  Suéton.  ,  in 
Vesp. 

(2)  Ann.  ;  Xomnenes.  in  Alexiad.,  liv.  vu  ;  et  Nicol.  Aleman, 
in  notis  ad  histor.  Arcan.  Procop.,  cap.  9. 


SOLIER.  147 

Il  a  confondu  le  Mauléon ,  qui  faisait  partie  de  l'expé- 
dition de  Bertrand  du  Guesclin.  Il  s'appelait  Henri ,  n'é- 
tait point  de  Bretagne ,  mais  de  Navarre.  Un  autre  mo- 
tif d'erreur  vient  de  ce  que  Arnaud  Solier  était  neveu 
de  Bertrand  du  Guesclin  ,  comme  il  est  dit  dans  les  mé- 
moires particuliers  et  dans  l'histoire  de  ces  tems.... 
«  Arnaud  Solier  était  ^  par  sa  mère  ^  neveu  de  Bertrand 
»  du  Guesclin  (i).  » 

Voici  les  souches  de  quelques  maisons  d'Espagne, 
établies  au  tems  de  ces  anciennes  guerres. 

Bertrand  de  Béarn,  dit  le  Bâtard,  fils  du  comte  Gas- 
ton de  Foix,  forma  la  branche  des  Médina-Céli. 

Raymond  de  Guttières,  celle  des  ducs  d'Ossone. 

Arnaud  Cegarre,  dit  le  Bourguignon,  celle  des  Ce- 
garra. 

Arnaud  Solier,  dit  le  Limousin,  celle  des  Vasquez 
ou  Velasquez.  Les  marquis  de  Fuentes  en  descendent 
également.  Les  Marradas  sont  de  la  branche  ancienne . 
et  des  Solier  qui  contribuèrent  à  la  conquête  de  Va- 
lence. Ce  qui  est  formellement  exprimé  dans  l'histoire. 
En  1610,  le  château  de  Sallente,  près  de  Xativa ,  ap- 
partenait à  François  de  Marradas,  chevalier  d'Alcan- 
tara,  comme  descendant  des  gentilshommes  du  titre  de 
Solier,  dont  plusieurs  assistèrent  à  la  conquête  du 
royaume  de  Valence  (2). 

Ce  sont  les  Torres  et  les  marquis  de  Bedmar  qui  vien- 
nent du  sang  des  du  Guesclin,  s'il  est  vrai  que  Hugues, 
aïeul  de  Bertrand  ait  épousé  dona  Maria,  héritière  de 
la  Cueva,des  ducs  d'Albuquerque  (3).  Cet  Hugues  du  Gues- 
clin ,  dit  Claquin ,  en  Espagne ,  portait  Fétendard  des 
rois  de  Castille  et  de  Portugal ,  à  la  bataille  de  Salado, 
gagnée  le  28  octobre  1480,  sur  les  rois  maures  de  Gre- 
nade et  de  Murcie.  Hugues,  bon  chrétien  ,  dit]  Argote, 
demeurait  à  Ubeda,  et  fut  armé  chevalier  par  le  roi, 
avant  la  bataille  (4). 


(i)  Dom  Dieg.  Ortiz  de  Zuniga,  Ann.  ecclési.,  et  Secul. 
de  Séville,  folio  23o,  édition  1677. 

(2)  Al.  Lop.  de  Haro,  Nob.,  Généal.  des  rois  d'Espagne, 
tom.  I,  page  33  ;  EscoL,  liv.  i,  chap.  xx,  pag.  164,  166,  et 
part.  II,  page  et  colonne  io85. 

(3)  L'abbé  de  Veyrac,  Etat  présent  de  l'Espagne,  tom.  IV  , 
page  26;  ïmhoff,  Généalog.  d'Esp.,  page  75. 

(4)  Arg.  de  Mol.,  tome   II,  chap.  lxxx. 


148  SOLIER. 

Les  Bracamonte  seuls  sont  issus  du  sang  de  du  Gues- 
clin  le  connétable  (1).  Ce  sentiment  était  général  en 
Espagne.  Nous  rappellerons  ici  que  dans  le  congrès  _, 
tenu  à  Munster,  pour  la  paix  en  1648^  les  grands  d'Es- 
pagne accusèrent  don  Gaspard  de  Pénérando  (un  des 
Bracamonte),  de  trop  favoriser  les  intérêts  delà  France. 
On  voit  bien,  lui  dirent-ils,  devant  Philippe  IV,  dont 
il  était  le  plénipotentiaire  ,  que  le  sang  français ,  celui 
de  du  Guesclin ,  coule  encore  dans  les  veines  de  votre 
seigneurie  (2). 

Ces  détails  sont  peu  connus ,  et  même  parmi  les 
membres  de  l'illustre  famille  du  Guesclin  ,  attendu  que 
nos  généalogistes  font  rarement  des  recherches  dans  les 
auteurs  étrangers. 

Goussencourt,  dans  son  Martyrologe,  et  les  mémoires 
domestiques ,  font  remarquer  que  les  Vasquez  ou  Velasco, 
qui  descendent  par  les  femmes  d'Arnaud  Solier,  sei- 
gneur de  Villalpando ,  ont  donné,  outre  les  connéta- 
bles de  Castille ,  un  bon  nombre  de  grands  personnages, 
tels  que  le  bienheureux  Dijac,  auteur  de  l'ordre  de 
Calatrava  ,  le  père  Aimé ,  jésuite  et  martyr  au  Brésil,  les 
bienheureuses  Jeanne  et  Marie,  de  Tordre  de  Sainte- 
Claire  (3). 

Nous  allons  continuer  la  filiation  de  la  branche  IX. 

II.  De  Renaud  et  Henri  Solier,  comtes  hérédi- 
taires de  Villalpando  ("4) ,  Gandul  et  Marchenilla  ,  sont 
descendus  les  chefs  de  diverses  branches  qui  ont  con- 
tracté les  plus  hautes  alliances. 

III.  Renaud,  aliàs  Arnaud  III,  fils  de  Henri ,  ci- 
dessus,  alcade  de  Donzelles,  en  1440,  donna  sa  sœur 
Marie  à  l'un  des  chefs  des  ducs  de  Béjar,  Louis  Mendez 
de    Sotomayor ,     sorti     du     sang    royal ,     seigneur     de 


(i)  Ferrer.  ,  Histoire  d'Espagne,  m"  partie,  liv.  m  et  v. 

(2)  Amelot,  Mémoires,  Histoire,  tome   I*"",  page  55 1. 

(3)  Gouss.,  Martyr.,  tome  II,  page  227. 

(4)  Ils  portèrent  le  titre  de  comte  de  Villalpando,  quoique 
cette  terre  eut  lait  partie  de  la  dot  de  Marie,  leur  sœur,  lors  de 
son  mariage  avec  Jean  de  Velasco,  auteur  des  connétables  de 
Castille.  Argot,  de  Mol.,  Nobl.  d'Andal.,  liv.  1,  chap.  xlviii, 
livr.  II,  page  209. 


SOLItiR.  149 

Carpio  (i),  de  Morente,  de  Penilla ,  etc.;  ambassadeur 
à  RomCj  conseiller  du  roi  don  Juan  II,  et  chevalier  de 
grande  valeur  (2),  allié  de  plusieurs  maisons  souve- 
raines. 

Du  mariage  de  Renaud,  avec  dona  Isabelle  de  Santa- 
Crux  ,  fille  de  don  Gomez  Heariquez,  sont  descendus, 
savoir  : 

I.*  Renaud  IV,  qui  continua  la  postérité  des 
comtes  de  Villalpando,  grands  d'Espagne  (3)  ; 

2."  Georges,  commandeur  de  Las -Casas  de 
Cordoue  ; 

3."  Fernand ,  commandeur  de  Moral ,  ordre  de 
Calatrava  (4)  ; 

4.®  Don  Juan,  évêque  de  Barcelonne,  nonce  du 
pape  Calixte  III,  chef  du  grand  conseil  d'Al- 
phonse V;  en  1458,  il  assista  au  testament  de  ce 
prince  (5). 

Les  ducs  d'Albuquerque,  branche  des  seigneurs  de  la 
Gueva ,  marquis  de  Solier  et  de  Bedmar,  se  sont  unis 
au  sang  d'Arnaud  Solier ,  le  Limosin  ,  par  le  mariage 
de  l'un  d'eux  avec  une  fille  des  Velasco  de  Castille ,  et  ils 
ont  ainsi  créé  la  branche  des  comtes  de  Sirvela.  C'est 
par  le  mariage  de  Bertrand  de  la  Gueva  ,  avec  Marie 
Velasco,  fille  de  Pierre  Ferdinand,  connétable  de  Cas- 
tille (6).  Ce  Bertrand  fut  alors  créé  comte  de  Lesdema 
(1462),  et  duc  d'Albuquerque  (1464).  Il  mourut  en 
1492. 

De  PEspagne ,  plusieurs  Solier  descendants  de  Re- 
naud ci-dessus,  passèrent  au  Chili  et  au  Mexique. 
L'histoire  cite  particulièrement  dona  Paula  Solier,  née 
à  Gusco  ,  nièce  d'Alonzo  Dias  de  Gaseres,  l'un  des  pre- 
miers conquérants  du  Pérou ,  et  mère  de  dona  Michaelle 
Solier  qui  fut  célèbre  dans  ces  contrées. 


(i)  Argot,  de   Molin.,  liv.  ir,  chap.  cxxx,  page  2  52. 

(2)  Al.    Lop.  de  Haro,  Nobil.,  tome  I,  page  48. 

(3)  Gasp.  Escoi.,  loco.  cit.  —  Argot.  etCurit.,  div.  loc. 

(4)  Salazar,  Origin.,  liv.  m,  page  i25. 

(5)  Curit,,    Ann.    d'Arag.  ,     tome   IV  ,   liv.    xvi,     pages  3i 
et  691 . 

(6)  Imhoff,  Généalogie  d'Espagne,  page  79. 


1 5o  SOLIER. 

Une  autre  Michaelle  Solier  e'pousa  don  Pèdre  Vas- 
quez  de  Vargas ,  compagnon  d'armes  de  Pizarre  et 
d'Alonzo  Dias.     Leur  fille  se  maria  à  Jean  de   Montealé- 

gre(i). 

La  branche  française  a  conservé  des  relations  avec 
les  Solier  d'Espagne  jusqu'en  1789.  Plusieurs  occu- 
paient encore  à  cette  époque,  diverses  places  impor- 
tantes, comme  on  le  voit  dans  les  états  de  la  cour,  et 
notamment  dans  les  Calendriers  annuels,  (imprimerie 
Royale)  années  lySo  à  1788. 

SUR  LES  DIVEkSES  BRANCHES  EXISTANTES. 

La  branche  des  Solier  de  Rome  s'est  perdue;  celle 
de  Rimini  existe  encore;  elle  a  des  rameaux  à  Rome ,  à 
Pesaro,  à  Césène,  etc. 

Celle  de  l'Astesan  vit  en  Pie'mont  et  contrées  Sardes , 
dans  les  comtes  de  Govoni ,  Saint-Germain  ,  de  Morette, 
de  Monasterol,  etc.;  dans  les  marquis  du  Bourg,  Da- 
gliani,  de  Broglie,  de  la  Chuse. 

La  branche  des  Fontaine  Solare  ou  Solier  subsiste 
encore  dans  plusieurs  chevaliers ,  dignes  de  leurs  an- 
cêtres. 

Les  branches  espagnoles  ont  plusieurs  rameaux  dans 
ces  contrées  et  au  Mexique ,  oti  il  devient  impossible  de 
les  suivre  dans  les  détails  de  leurs  alliances.  Les  Solier  du 
Vivarais  ont  été  nombreux.  Ils  le  sont  peu  maintenant  ; 
les  plus  connus  et  même  les  seuls  sont  les  Solier  de 
Lissac  et  de  la  Battut ,  sieurs  de  Brotty,  descendants  de 
Joachim  Scipion,  II®  du  nom,  et  de  dame  Alexandrine 
Solier,  sa  cousine.  ^ 

Vivants  aujourd'hui  messire  Jean-Henry,  Jean- 
Henry-Regis ,  le  I"  ancien  capitaine  d'infanterie , 
chevalier  de  Saint-Lazare. 

De  son  mariage  avec  noble  Antoinette  Veson ,  d'Anno- 
nai ,  il  a  trois  filles,  Antoinette-Emma,  née  le  16  mai 
i8o5  ;  Sophie-Marie-Anne-Justine ,  née  le  3  mai  1808; 
Antoinette,  née  le  20  juin  181 1.  Leur  fils ,  Jean  Henry 
Régis,  né  le  i"  août  1806,  doit  continuer  cette  bran- 
che. 


(i)  Alonz.  Lop.,  Nob.  ,  tom.  II,  page  532. 


SOLIER.  l5l 

Le  II®,  Jean-Henry- Régis  (même  nom  que  son  neveu), 
sieur  de  Lissac,  chevalier  de  Saint-Louis,  officier  supé- 
rieur au  corps  royal  d'artillerie. 

La  branche  de  l'Ile  de  France,  de  nouveau  rétablie 
d^ns  cette  province,  subsiste  pour  les  mâles  dans  le 
comte  Louis  de  la  Touche,  ci-dessus,  et  dans  ses  deux 
fils,  savoir:  i."  Prosper- Maurice,  né  le  7  messidor  an  9, 
à  Paris;  2.*'  Ernest-Aimé,  né  le  5  juillet  1808,  à  Lorient; 
lesquels  il  a  eus  de  son  mariage  avec  Constance  -  Sylvie 
Victoire  de  Quatrefages,  ancienne  famille  des  Cévennes, 
(  les  comtes  de  Quatrefa^s  ) ,  alliée  aux  d'Albignac  , 
par  le  mariage  d'Isabeau  ,  de  Quatrefages  ,  avec  Louis 
d'Albignac ,  seigneur  de  la  Fabergue  ,  père  de  Louis 
Alexandre  ,  brigadier  des  armées  du  Roi  ,  en  1780  ,  et 
qui  s'est  tant  signalé  dans  l'Inde  (1);  elle  s'est  alliée  avec 
les  comtes  de  Fleuri,  dont  le  dernier  fut  maréchal  de 
camp,  chevalier  de  Saint- Louis  et  de  Cincinnatus  ;  cette 
dernière  décoration,  il  la  reçut  pour  avoir  sauté  le  pre- 
mier dans  les  retranchements  ennemis  et  arraché  un  dra- 
peau anglais,  ce  qui  est  constaté  par  la  médaille  que 
l'Amérique  fit  frapper  à   son  honneur,   le    1 5  juillet    1772. 

La  même  famille  des  Quatrefages  s'est  encore  alliée 
aux  d'Assas,  aux  de  Brosse  dont  l'un  fut  maréchal  de 
France. 

La  branche  languedocienne  de  Quatrefages  s'éta- 
blit, vers  ii5o,  pendant  les  guerres  des  Albigeois.  Un 
fils  du  comte  Quatrefages,  homme  d'armes,  s'habitua  à 
Aulas,  et  se  maria  avec  l'unique  héritière  des  Mont- 
grigny,  noble  famille  qui  s'est  éteinte  en  elle.  Entr'autres 
biens,  elle  apporta  en  dot  la  terre  de  Cambonnet,  qui, 
depuis  600  ans,  est  restée  dans  la  famille,  (branche  des 
Quatrefages  du  Fesq).  Le  Fesq  était  une  terre  seigneu- 
riale, appartenante  à  ces  gentilshommes,  ainsi  que  la  sei- 
gneurie d'Arphi  et  la  co-seigneurie  des  montagnes 
d'Aulas.  Les  Quatrefages  portent  comme  il  suit  : 

Ecartelé  :  aux  i  et  4,  d'argent,  à  quatre  hêtres  arrachés 
de  sinople;  au  2,  de  gueules,  au  lion  couronné  d'or, 
senestré  en  chef  d'une  croisette  d'argent;  au  3,  de  gueu- 
les, à  deux  épées   d'or  passées  en    sautoir,  accompagnées 


(1)  Waroquier,  Tabl.  généal.,  tome  IV,  page  78. 


iS2  SOLIER. 

en  chef  d'une  tiare  du  même ,  croisée  et  ornée  de 
perles  blanches;  sur  le  tout  d'azur,  semé  de  fleurs  de  lys 
d'argent,  à  la  croix  du  Christ  brochante  sur  le  semé. 

L'écu  timbré  d'un  casque  taré  de  front,  orné  de  ses 
lambrequins,  et  sommé  d'une  couronne  de  comte. 

Supports  :  deux  griffons  ;  Cimier  :  un  guerrier  armé 
de  toutes  pièces,  la  visière  levée,  regardant  à  senestre  , 
et  tenant  de  la  main  dextre  un  faisceau  composé  de  trois 
lances,  d'une  hache  d'armes  et  d'une  bannière  au  sur 
le  tout  de  l'écu,  c'est-à-dire,  d'azur,  semé  de  fleurs  de 
lys  d'argent,  à  la  croix  du  Christ  brochante  sur  le  tout; 
et  dans  la  main  senestre  un  rameau  d'olivier. 

Pour  légende  :   Laus  parentibus. 

La  bannière  est  celle  sans  doute  des  princes  qu'ils 
servaient  ;  ou  ils  Fadoptèrent  eux-mêmes  en  souvenir 
de  quelque  action  mémorable.  Ceci  se  rapporte  au  trei- 
zième siècle. 

Le  premier  et  le  quatrième  quartiers  offrent  les  ar- 
mes  primitives  de  ces  seigneurs    (quatre    hêtres    quatuor 

Aux  2  et  3  se  trouvent  les  additions  successives,  qui 
proviennent  d'alliances  ou  de  faits  glorieux.  L'un  de  ces 
gentilshommes  (Julio  Quattrofaghi),  établi  ou  séjour- 
nant dans  la  Toscane,  au  quatorzième  siècle ,  portait  en 
chef  des  quatre  hêtres  de  sinople,  trois  fleurs  de  lys 
ouvertes ,  épanouies  de  gueules  ,  qui  sont  de  Florence. 
Les  mémoires  de  la  famille  se  taisent  sur  la  cause  qui  lui 
fit  blasonner  ses  armes  de  cette  manière,  et  sans  doute 
le  souvenir  s'en  est  perdu  avec  lui.  Il  avait  pour  cimier, 
un  soldat  armé  d'uu  cimeterre  ,  la  tête  tortillée  des  émaux 
de  reçu. 

Du  reste,  même  bannière,  mêmes  supports,  même 
casque,  même  légende  que  les  Quatrefages  de  France. 

On  trouve  peu  de  traces  aujourd'hui  des  anciens  de 
cette  famille,  qui  a  été  dispersée  et  proscrite  au  tems 
des  guerres  de  religion  du  Languedoc,  et  sur-tout  pen- 
dant la  guerre  contre  les  Albigeois,  où  Ponce  et  Remond 
de  Quatrefages,  moururent  en  martyrs  pour  la  foi  de 
leurs  pères. 


SOLIER.  i53 

CHAPITRE  VI. 

Développements  de  quelques  passages  mentionnés  ci-dessus . 

Aux  cinq  chapitres  qui  sont  en  tête  de  la  présente  gé- 
néalogie, nous  ajoutons  celui-ci  et  les  trois  suivants, 
qui  viennent  en  ordre,  et  qui  la  terminent  naturelle- 
ment. 

Les  descendants  des  anciens  Solier,  soit  en  Espagne, 
soit  en  Italie,  soit  en  France,  qui  liront  notre  ouvrage 
sur  leur  famille,  verront  aisément  que  nous  sommes 
loin  d'avoir  parlé  de  tous  leurs  aïeux  et  de  toutes 
les  terres  seigneuriales  qu'ils  ont  successivement  possé- 
dées (i). 

Ces  détails  nous  auraient  menés  trop  loin,  et  souvent 
nous  avons  été  dépourvus  de  documents  nécessaires. 
Qui  nous  eût  expliqué,  par  exemple,  laquelle  des  villes 
d'Arcos  fut  la  propriété  momentanée  des  pères  de 
Charles,  frère  de  don  Pèdre  ?  (  Branche  VII,  art.  8.) 

Dans  quelques  auteurs,  Arcos  est  confondue  avec  Se- 
cobrica,  Arcobrica,  Lacobriga^  Alca^or^  Ari:{ay  Segorve, 
César  que  ou  Senarque  (  royaume  de  Valence).  Suivant 
d'autres,  ce  sont  autant  de  lieux  différents  (2). 

On  connaît  un  ancien  ^rcw^  ou  ArcoSy  dont  il  est  fait 
mention  dans  Pline,  Plutarque,  et  les  auteurs  qui  ont 
traité  des  guerres  des  Sertorius,  des  Metellus  et  des 
Scipion,  dans  la  Bétique.  Plusieurs  autres  lieux  d'Es- 
pagne portent  ce  même  nom  d'Arcos,  comme  plusieurs 
ont  celui  d'Arcobriga,  ce  qu'on  peut  voir  dans  Ptolomée, 
Antonin,     Beaudrand,     Sanson,     Delille,     Vayrac,    etc., 


(i)  De  ce  nombre  est  la  terre  de  Solier  (Franche-Comté)  , 
dont  nous  n'avons  point  parlé  à  l'article  des  fiefs  des  Solier. 
Elle  appartenait  à  Bernard,  fils  de  Renaud,  en  11 60 
(Branche  IV,  art.  7).  Au  dix-septième  siècle,  elle  était  à  la 
princesse  de  Lislebonne  (Dict.  Cosmogr.,  et  Hist.,  tom.  III, 
p.  535,  manusc).  Nous  n'avons  point  de  notions  sur  le  pays  et 
paroisse  de  Jean  de  Solier,  généralité  de  Riom  (  Auvergne  ). 
{Ibid.,  page  21 5). 

(2)  Gasp.  Escol.,  Histoire  de  Valence,  liv.  i,  chap.  xvi, 
liv.  Il,  chap.  V,  et  Confer,  Marian.,  Histoire  d'Espagne, 
liv.  III,  chap.  XIV  ;  Amb.  Moral.,  liv.  viii,  chap.  xvi. 


i54  SOLIER. 

aux  articles  Lusitanie,  Espagne  tarragonaise,  Estra- 
madure,  Vieille-Gastille.  Divers  de  ces  lieux  ont  été 
successivement  comtés  ou  duchés.  Après  leur  émigration 
des  Espagnes,  par  suite  de  leurs  guerres  dont  nous  avons 
parlé  sommairement,  ceux  des  sires  de  Solier  qui  aban- 
donnèrent ces  contrées,  y  perdirent  leurs  possessions  et 
leurs  titres.  Vers  la  fin  du  quinzième  siècle,  un  des 
pays  d'Arcos  (  Arcos  de  la  Frontera,  suivant  Vayrac, 
Etat  présent  de  V Espagne  ),  fut  donné  avec  titre  de  duché, 
par  Ferdinand  le  Catholique  et  Isabelle,  à  Louis  Ponce 
de  Léon,  marquis  de  Cadix  et  de  Zara.  Est-ce  l'Arcos 
de  la  septième  branche  ? 

Ce  duché  est  situé  dans  l'Andalousie.  Suivant  les  an- 
notations de  la  famille,  l'Arcos  qui  la  concerne  pour- 
rait être  le  château  ou  fief  dit  los  Arcos,  à  quatre  lieues 
de  Badajoz,  dans  l'Estramadure.  Mais  celui-ci  fut-il 
érigé  en  duché?  Il  est  encore  un  autre  Arcos,  gran- 
desse  d'Espagne,  sur  le  Zalon,  à  trois  lieues  de  Medina- 
Celi. 

Nous  n'avons  point  cherché  à  approfondir  cette  ques- 
tion, les  Solier  ayant  abandonné  de  bonne  heure  ce 
titre  de  duc  ou  seigneur  d^ Arcos,  titre,  que  depuis  le 
commencement  du  seizième  siècle,  ont  porté,  en  Es- 
pagne, les  marquis  de  Zara  et  leurs  descendants. 

Il  en  sera  de  même  des  Malateste  ,  qui  peu  à  peu  se 
sont  vus,  dans  les  révolutions  du  tems,  dépouillés  de 
leurs  titres  et  de  leurs  villes  (i).  Comme  on  est  peu  d'ac- 
cord sur  les  principales  époques  où  ces  événements  ont 
eu  lieu,  et  sur  les  circonstances  qui  les  ont  précédés  ou 
suivis,  nous  indiquerons  les  sources  où  nous  avons 
puisé,  ne  pouvant  nous  livrer  ici  à  aucune  discussion  à 
ce  sujet. 

Au  grand  nombre  d'auteurs  que  nous  avons  déjà  ci- 
tés à  l'appui  de  nos  recherches  sur  cette  famille,  nous 
ajouterons  Campano,     Timocrate     Arsenius,     Guillaume 


(i)  Toutes  les  villes  de  la  domination  des  Malateste  ne  ve- 
naient pas  des  don^  des  empereurs  ou  de  conquêtes.  Ils  en 
avaient  acheté  plusieurs,  telles  que  Bergame  qu'ils  payèrent 
trente  mille  ducats  à  Jean  Roger  Soardi,  qui  n'avait  pas  le 
moyen  de  défendre  et  de  conserver  cette  ville.  (Sansovino  sur 
les  Soardi.) 


SOLIER.  l55 

Cordillo,  Selinus,  don  Rodolphe,  J.  Caraman,  Platine, 
Panvinius  ,  Eleutère  Mirabel,  Jean  de  Virgile,  Jacques 
de  Trani ,  Jean-Jacques  Corello ,  Pie  II,  Grégoire  La- 
zarre  et  tous  \ts  chronistes  d'Italie,  qu'on  peut  consulter; 
les  uns,  sur  la  famille  en  géne'ral;  les  autres,  au  sujet 
de  son  origine,  de  ses  noms,  de  ses  titres,  de  ses 
guerres,  de  ses  propriétés,  de  ses  alliances. 

Chacun  de  ces  textes  fournit  matière  à  diverses  con- 
testations. Beaucoup  de  ces  auteurs  conviennent  des 
faits  ;  mais  ils  les  rapportent  diversement.  On  y  trouve, 
par  exemple ,  que  l'un  des  plus  célèbres  des  Malateste  , 
celui  qui  fut  surnommé  le  Hongrois,  reçut  ce  nom  en 
souvenir  de  Louis,  roi  de  Hongrie,  qui  passa  à  Rimini 
pour  se  rendre  dans  la  Pouille,  où  il  allait  venger  la 
mort  de  son  frère  André,  roi  de  Naples. 

Accueilli  avec  empressement  par  la  famille  Malateste, 
il  se  plut  à  armer  chevalier  le  jeune  Galéote ,  qui  en 
mémoire  de  cet  événement  prit  le  nom  de  Hongrois. 

Nous  avons  rapporté  autrement  l'origine  de  ce  sur- 
nom, et  nous  croyons  être  plus  près  de  la  vérité. 

Que  de  fables  contradictoires  sur  la  mort  de  Paul  le 
Bel,  des  Malateste,  frère  de  Jean  le  Boiteux  !  Celui-.ci, 
trop  jaloux  de  sa  femme  et  de  son  frère,  les  poignarda, 
dit-on,  l'un  et  l'autre,  vers  1288,  ce  qui  se  trouve  ail- 
leurs à  l'année  i36o  (i).  Les  poètes  (2)  se  sont  emparés 
de  cette  aventure  où  Gesualda  (dans  ses  Commentaires) 
introduit  à  tort  un  Lancilotte  Malateste  comme  époux 
de  la  malheureuse  Francesca,  fille  de  Bernardino  des 
Polentani. 

Que  de  choses  sur  les  trente  ou  trente-cinq  fils  d'Eli- 
sabeth Malatesta  de  Rimini ,  épouse  de  Rodolphe  Va- 
rani ,  prince  de  Camerino,  vers  1410!  Il  paraît  que  ce 
seigneur  eut  cinquante-quatre  fils  de  deux  femmes  , 
l'une  des  Malateste,  l'autre  des  Sanseverino  f3).  Cela 
confirme  ce  que  nous  avons  dit  de  la  multitude  des  fils 
qu'on  voyait  jadis  dans  plusieurs  grandes  familles. 

Que  de  détails  offrent  encore  les  auteurs  sur  toutes 
ces  villes  et  provinces  où  les  Solier  et  Malateste  formèrent 


(1)  Voye^  Sansovino,  Familles  illustres,  pages  5o  et  22  3. 
{2)  Dante,  Enfer,  ch.  v  ;  Pétrarq.  sur  l'Amour,  chap.iii. 
(3)  Sansovino,  Voye:^  article  Varani. 

i5.  n 


l56  SOLIER. 

des  établissements ,  à  l'exemple  des  plus  illustres  maisons 
d'Italie!  Les  Médicis,  entr'autres,  bien  moins  anciens 
et  moins  nombreux  que  les  Malateste,  habitèrent  à  la 
fois  la  Toscane ,  la  Lombardie,  le  Ferrarais,  le  Bres- 
cian ,  le  Veronnais ,  et  autres  lieux  de  ces  contrées;  la 
Grèce,  le  royaume  de  Chypre  et  Rhodes  (i). 

Sans  nous  étendre  davantage  sur  les  opinions  et  les 
recherches  des  écrivains  qui  se  sont  occupés  des  Solier 
et  Malateste,  nous  ne  croyons  pas  devoir  omettre  quel- 
ques passages  qui  servent  à  l'intelligence  des  faits  cités 
par  nos  prédécesseurs.  Magnifici  domini  vulgariter  dicti 
Malatestœ ,  Ariminii  principes,  ab  anno  salutis  1002..... 
hostium  Ecclesiœ  impugnatores  fortissimi . . 

Ex  priscâ  Romœ  familiâ Nobillissimâ  et  clarissimd, 

scilicet  à  Scipionibus  orti,  nec  Fabiis  virtute  impares.,..  (On 
cite  le  combat  des   trois  cents  Solier  contre  les  Gibelins.) 

Ailleurs Ex  antiquioribus  orbis Inter  familias  no- 

biîes  Romœ  vetustissimas...  (CQsila  souche  romaine  pro- 
venante des  Scipion  _,  et  plus  anciennement ,  dit-on , 
des  gardiens  du  temple  de  Marcus  Ancus,  où  se  conser- 
vait le  fuseau  sacré  de  Tanaquil.)  Natione  Italus,  prosa- 
piâ  romand^  Pandoîphus  vicarius  imperii  Pandolphum 
Malatestam  Sigismundumque  genuit. 

Gemiit  Sigismundus  Otbertum  de  Soleriis,  seu  (aliàs) 
Odelbertum  Solerium  (2)  ducem  astœ  pompeice,  unde  traxe- 
runt  originem  tanti  duces  et  incliti  comités,  in  astâ  pompeia 
et  A  Ipibus  Cottianis,  insignes  bello  domique,  etc 

Ce  sont  en  substance  tous  les  faits  reproduits  littéra- 
lement parle  P.  Avrillon ,  en  1680  (3),  et  par  Waro- 
quier^  en  1788. 

Cette  famille  a  été  constamment  dévouée  à  Téglise 
dans  les  tems  les  plus  difficiles.  Elle  fut  chère  à  un  grand 
nombre  de  souverains  pontifes  qui  l'ont  souvent  honorée 
de  leurs  bulles  et  de  leurs  lettres.  Nous  ne  rappellerons 
ici  que  Martin  V  (année  i43o),  époque  de  gloire  et 
de  domination  absolue  pour  la  branche  des  Malateste. 

Sa  Sainteté  recommande  aux    peuples  de   Rimini ,    de 


(i)  Sansovino,  page  i23. 

(2)  Otbert  Solier,  vqye^  la  première  Branche,  art.  11. 

(3)  Avrillon,  Généalog.,   etc.,  pag.    i    à   4,  et  voye^   les   au- 
teurs latins  précités. 


SOLIER.  i$j 

Fano,  de  Césène,  d'être  toujours  les  sujets  fidèles  de 
leurs  princes,  qui  étaient  alors  Galéotte- Robert,  Sigis- 
mond  -  Pandolphe  ,  et  Dominique ,  dit  Malatesta  de 
Malateste. 

., Inclitam   et  fîdelem  domum  de  Malatestis   di- 

lectos  fllios ,nobilesviros honorare  consuevistis  hortamur 

vos  lit  benevolentiam  vestram  quant  veliit  hœreditariam  ab 
ipsoriim  patribus  receperunt  fideliter  cotiser  vêtis  (i). 

Les  Solier,  ducs  ou  comtes  d'Asti,  ceux  de  Provence 
ou  d'Espagne,  toujours  dévoués  à  l'église  ,  en  ont  éga- 
lement reçu  les  témoignages  les  plus  précieux  au  tems 
de  Léon  IV,  de  Sergius  II,  de  Benoît  VllI  ,  d'Inno- 
cent III,  de  Clément  VI,  etc.,  et  surtout  pendant  les 
guerres  des  Gibelins  et  autres  contre  la  souveraineté  et 
les  intérêts  de  la  cour  de  Rome. 


CHAPITRE  VII. 
Observations  générales  sur  les  Solier. 

Si  quelques  seigneurs  italiens  du  sang  des  premiers 
Malateste  avaient  pu  conserver  des  titres  de  famille  an- 
térieurs au  dixième  siècle,  si  l'on  pouvait  y  joindre 
une  partie  des  archives  originales  des  princes  de  Rimini , 
Césène,  Pesaro  ,  etc.  ,  et ,  d'un  autre  côté  ,  les  princi- 
paux actes  des  comtes  souverains  de  l'Astesan,  sortis  de 
même  souche,  ce  travail  fournirait  peut-être  le  moyen 
d'éclaircir  quelques-unes  des  obscurités  qui  régnent  sur 
les  premières  époques  de  leur  grandeur,  sur  la  multi- 
tude de  rameaux  que  ces  seigneurs  ont  formés  ,  sur  le 
nombre  des  individus  qui  s^  rattachent,  sur  les  actions 
des  Solier  sur  les  changements  survenus  dans  leur  nom 
et  leurs  armes,  soit  comme  vicaires  de  l'empire,  soit 
comme  princes  ou  comtes  souverains  de  plusieurs  pro- 
vinces; soit  comme  grands  pontifes,  maréchaux  d'armée, 
amiraux,  ambassadeurs,,  chefs  ou  grands-maîtres  de  plu- 
sieurs ordres  de  chevalerie,  gouverneurs  de  divers  états , 
régents  et  vice-rois. 

Mais    ce  que   n'ont    pas  découvert  les  Alberti,  les  San- 


(i)  Vqye^   lettre    de    Martin   V,     dans  Amian,    Histoire  de 
Fano,  tome  II. 


l58  SOLIER. 

sovino,  les  Pigna,  les  Clémentini,  les  Adimare  et  les 
généalogistes  d'Italie;  ce  qu'aucun  des  Malateste  et  des 
Solier  n'a  expliqué  jusqu'ici,  ne  sera  point  désormais 
connu  des  historiens  ;  et  plus  les  années  s^accumulent  , 
plus  l'intérêt  que  cela  pouvait  offrir  s'affaiblit  naturel- 
lement; les  Solier,  depuis  plusieurs  siècles,  ayant  cessé 
d'être  en  évidence  comme  autrefois  ,  lorsqu'ils  jouaient 
un  rôle  principal.  Sans  doute  les  documents  d'une  si 
haute  antiquité  manquent  à  ceux  des  Malateste  qui 
existent  encore,  et  ne  sont  plus  que  les  débris  d'une 
vaste  et  superbe  famille,  et  à  qui  la  force  a  enlevé  sa  puis- 
sance, ses  états,  ses  biens,  les  palais  et  forteresses  où 
ses  pères  tenaient  les  registres  de  leurs  actes  particuliers 
et  publics.  On  ne  leur  a  laissé  que  leur  noblesse  et  la 
gloire  paternelle.  Les  derniers  princes  de  Rimini  ,  de 
Césène,  etc.,  allèrent  mourir  loin  des  lieux  de  leur 
naissance,  pauvres  et  isolés,  n'emportant  de  leur  patri- 
moine que  leur  nom.  Il  est  hors  de  doute  que  les  chefs 
de  ce  lignage  sont  d'origine  romaine,  et  qu'on  reporte 
jusqu'aux  Scipion,  ce  qui  ne  peut  être  démontré.  Les 
armes  primitives,  sont  de  Rome,  et  c'est  de  Rome,  ou 
lieux  voisins,  qu'ils  vinrent  se  fixer  dans  l'Astesan  ;  de 
l'Astesan,  leurs  fils  se  portèrent  sur  plusieurs  contrées 
d'Italie,  de  la  France  méridionale  et  des  Espagnes. 
Ceci  n'a  pas  besoin  de  preuves. 

La  branche  provençale  créa  celles  de  l'Ile-de-France 
et  du  Languedoc:  ces  branches  ont  dû  rester  plus  riches 
en  souvenirs,  en  mémoires  et  titres  précieux.  Plusieurs 
des  Malateste  ont  vécu  au  milieu  d'elles  dans  les  quator- 
zième et  quinzième  siècles,  surtout  à  l'époque  du  mariage 
de  Ferrantine  avec  Olivier,  et  antérieurement,  lors  du 
mariage  de  Violante  (i)  Malateste  avec  Nicolas  Solier. 
(Branche  I,  art  III.)  Les  descendants  de  Sigismond , 
fils  du  premier  vicaire  de  l'empire,  sous  Otion  III, 
continuateur  de  l'illustre  branche  des  Solare  d'Asti , 
habitèrent  également  la  France  pendant  quatre  cents 
ans.    Les   chefs  de  la   branche  d'Espagne,  provenatits  aussi 


(i)  Aussi  on  trouve  cette  dame  sous  le  nom  d'Anne  Violante, 
ou  seulement  d'Anne,  comme  il  se  voit  dans  Goussencourt  , 
Martyr.,  tom,  1"%  page  3oi,  article  Fontaine  (des  FÔn- 
taine-Solier). 


SOLIER.  iSg 

de  la  branche  provençale,  revinrent  aux  mêmes  lieux 
vers  la  première  moitié  du  quinzième  siècle. 

Favorise'es  par  cette  réunion  de  circonstances,  moins 
exposées  que  les  autres  branches  de  la  famille  aux  dé- 
sastres des  anciennes  révolutions,  les  branches  françaises 
qui  né  régnaient  pas  comme  les  Malateste  et  les  Solier 
d'Asti,  mais  qui  étaient  riches,  puissantes  et  éclairées, 
ont  pu  recueillir  peu  à  peu  et  dérober  au  tems  une  foule 
de  notions  utiles,  et  des  monuments  que  les  chartes  des 
grands  monastères  et  des  églises  ont  conservés,  comme 
nous  l'avons  vu,  par  divers  motifs  de  reconnaissance; 
avantage  dont  les  plus  grandes  familles  sentent  aujour- 
d'hui tout  le  prix.   • 

Ces  monuments  qui  ne  périront  plus,  ont  servi  de  base 
aux  précis  historiques  qu'on  a  imprimés  successivement, 
et  dont  le  sommaire,  pour  ce  qui  concerne  les  Malateste, 
se  trouve  rappelé  dans  la  généalogie  Solier^  du  père 
Avrillon,  minime,  publiée  en  1680. 

Quelque  resserré  par  les  bornes  de  notre  ouvrage  que 
soit  Texposé  que  nous  avons  offert  sur  les  Malateste, 
nous  devons  croire  que  personne  encore  n'a  porté  aussi 
loin  ses  recherches  sur  ce  sujet. 

Aux  divers  généalogistes  d'Italie  que  nous  avons 
parcourus,  nous  avons  joint  ceux  de  France  et  d'Alle- 
magne, ainsi  que  les  pièces  historiques  que  nous  possé- 
dons. Nous  avons  comparé  attentivement  les  avis  et  les 
contradictions  sans  nombre  de  cette  foule  d'auteurs  qui 
ont  écrit  sur  la  naissance  et  le  gouvernement  des  Mala- 
teste. En  cherchant  la  lumière  sur  ce  point,  nous 
n'avons  rien  assuré  qui  ne  soit  garanti  par  des  témoi- 
gnages et  des  faits  authentiques,  et  nous  nous  sommes 
trouvés  heureux,  lorsque  nos  considérations  sur  l'exis- 
tence et  la  fortune  politique  de  ces  princes  se  sont 
conciliés  avec  les  meilleures  autorités  d'Italie  et  de 
France;  laissant  aux  autres  la  liberté  de  se  perdre  dans 
un  dédale  de  conjectures  qui  portent  souvent  le  cachet 
de  l'ignorance  ou  de  la  partialité,  mais  qui  furent  sans 
doute  nécessaires  aux  systèmes  que  leurs  auteurs  em- 
brassaient ;  l'histoire  les  repousse,  et  plus  encore  l'in- 
térêt et  la  gloire  de  la  famille. 

Si  le  Volatéran,  le  père  Jacques  Philippe,  Marc- 
Antoine  Sabellicus,  etc.,  ont  dit,  l'un  d'après  l'autre, 
que  les    Malateste   passaient  pour     descendre    âCune    an- 


l6ô  SOLIER. 

cienne  et  royale  famille  de  Flandre^  et  que  l'empereur 
leur  donna,  en  1002,  Rimini  et  plusieurs  autres  cités, 
la  première  de  ces  assertions  se  trouve  démentie  dans 
l'histoire  même  des  Malateste,  publiée  en  1470,  par  Baldo 
de  Branchi,  contemporain  de  plusieurs  de  ces  princes, 
et  antérieur  au  Volatéran  et  au  frère  Philippe.  Louis 
Marcheselli,  gentilhomme  de  Rimini  {personna  di  grave 
et  eletto  judicio) ,  et  qui  puisa  aux  sources  des  ar- 
chives   de  cette   principauté ,   Mathieu    Bruno,     aussi 

docte     que  le  précédent ,    Claude    Pacci ,     très-noble 

et    très-habile    chevalier ,   Etienne    Parthi,    Sansovino, 

que  nous  suivons  en  ce  mémoire.  (  Voy.  Sansovino  sur 
les  Malateste,  page  221.)  Tous  ces  écrivains  et  ceux 
qui  ont  travaillé  d'après  eux,  annoncent  que  les  Solier 
et  Malateste  sont  romains,  comme  nous  l'avons  établi  ; 
ce  qu'il  serait  inutile  de  répéter,  la  conviction  en  est 
acquise.  Nous  pensons  encore  que  peu  de  familles  nobles 
pourraient  aussi  bien  justifier  que  celle-ci  une  série 
dVieux  non  interrompue  depuis  le  neuvième  siècle, 
même  depuis  le  septième,  et  une  réunion  plus  imposante 
de  hautes  et  belles  alliances  dans  toutes  les  branches 
indistinctement  ;  de  manière,  suivant  les  expressions  de 
Waroquier,  que  chacune  d'elles  se  couvre  réciproque- 
ment de  l'illustration  des  autres,  et  les  agrandit  de  la 
sienne. 

Il  faut  même  recourir  aux  plus  beaux  siècles  de  l'an- 
tiquité pour  trouver  un  titre  de  gloire  comparable  à 
celui  que  les  Solier  présentent  dans  leur  histoire.  Trois 
cents  chevaliers  de  leur  nom  et  de  leurs  armes,  animés 
du  même  esprit,  commandés  par  l'un  d'eux,  et  com- 
battant à  la  fois  pour  les  intérêts  de  la  patrie  et  de  l'é- 
glise...! Voilà,  suivant  nous,  le  plus  riche  ornement 
qui  puisse  embellir  une  généalogie,  et  exciter  l'ardeur 
de  tous  les  descendants  de  ces  guerriers.  Aucune  fa- 
mille de  l'Europe  ne  pourrait  citer  un  fait  aussi  brillant, 
du  moins  à  notre  connaissance.  Il  est  de  ceux  qui  ne 
peuvent  rester  dans  l'oubli. 


SOLIER.  16 1 

CHAPITRE  VIII. 
Sur  quelques  devises  ou  symboles  adoptés  par  les  Solier. 

Les  Malateste,  devenus  maîtres  de  Rimini  et  d'une 
foule  de  places  importantes,  varièrent  plusieurs  fois 
leurs  armes,  selon  les  circonstances,  les  actions  d'éclat 
des  grands  hommes  de  leur  race,  ou  les  acquisitions 
qu'ils  devaient  à  leurs  conquêtes. 

Plusieurs  d'entr'eux  et  des  autres  Solier  se  donnè- 
rent des  signes  caractéristiques,  nommés  symboles,  et 
conforme'ment  aux  usages  qui  régnaient  alors.  On  en 
changeait  par  fois  à  chaque  grande  action,  à  chaque 
événement  qui  accroissait  le  bonheur  et  la  gloire  d^un 
chevalier.  Les  Malateste  et  .  leurs  parents  adoptèrent 
l'échiquier,  des  têtes  humaines,  des  chérubins,  des 
frettes,  un  lévrier,  des  lions,  des  croix,  des  roses,  un 
étendard,  des  clefs,  un  bras  nu  sur  des  flammes,  etc. 

Ce  dernier  symbole  e'tait  celui  de  Sigismond  Mala- 
teste, guerrier  intrépide  dont  nous  avons  parlé  (Bran- 
che III,  art,  VII),  et  auquel  Valturius  dédia  son  ou- 
vrage sur  l'art  militaire. 

Marc  Gilbert  de  Varennes  le  rapporte  ainsi  dans  son 
Roi  d'Armes,  pag.  564,  éd.  1640.  «  Sigismond  Malatesta, 
«  prince  de  Rimini,  avait  pour  symbole  un  bras  nu  dans 
»  les  flammes  et  tenant  une  épée,  faisant  allusion  à  ce 
»  Mucius  Scévola,  qui  souffrit  l'action  du  feu  sans 
»  pâlir.  »  Il  avait  pour  légende  his  graviora  (  j'en  sup- 
porterais plus  encore  ). 

Nous  ne  voyons  pas  que  ses  petits-fils  l'aient  conservée, 
soit  en  Italie,  soit  ailleurs.  Mais  cependant  on  ne  pour- 
rait blâmer  les  gentilshommes  de  cette  souche,  qui  au- 
raient prétendu  ou  qui  voudraient  encore  faire  revivre 
la  légende  ci-dessus.  Elle  semblerait  présomptueuse,  si 
on  ne  savait  que,  dans  ces  siècles  tout  guerriers,  les 
vaillants  hommes  donnaient  à  la  fois  la  leçon  et  l'exemple 
de  l'héroïsme;  ce  qui  s'est  encore  renouvelé  tant  de  fois 
de  nos  jours. 

Cette  légende,  his  graviora,  montrait,  comme  le  re- 
marque de  Varennes,  qu'il  faut  endurer  (  plus  encore 
que  l'action  du  feu)  pour  ceux  à  qui  l'on  doit  la  fidélité 
et  h  vie. 


l62  SOLIER. 

Toujours  utile  aux  jeunes  chevaliers,  quels  que  soient 
les  préjuges  chez  les  peuples  et  la  forme  des  gouverne- 
ments, une  pareille  doctrine  se  grave  sur-tout  dans 
l'âme  de  ceux  dont  les  pères  l'ont  eux-mêmes  professée, 
et  qui,  à  l'exemple  des  Malateste  et  d'autres  princes 
d'Italie,  ont  acquis,  par  leurs  rares  vertus,  le  droit  de 
se  comparer  à  ces  fameux  Romains  dont  ils  furent  en 
effet  les  successeurs  et  les  émules.  L'histoire  justifie  cette 
assertion. 

Dans  la  suite,  les  auteurs  qui  ont  décrit  les  armoi- 
ries des  Malateste  de  Rimini,  et  des  Solier  de  TAstesan, 
de  France  et  d'Espagne  ont  introduit  quelquefois  leurs 
symboles  comme  partie  constitutive  de  leur  ancien  écu. 
Cette  inadvertance  a  trompé  souvent  les  historiens  et 
généalogistes  de  cette  famille,  et  même  quelques-uns 
de  ses  descendants  qui  ont  pris  des  symboles  ou  addi- 
tions temporaires   pour  ses  armes   antiques  ou  originelles. 

Nous  ne  parlerons  point  ici  des  autres  symboles  des 
Malateste  et  des  Solier,  que  l'on  a  retrouvés  dans  les 
recueils  de  ce  genre,  et  sur  plusieurs  de  leurs  tombeaux, 
entr'autres  sur  celui  de  ce  même  Sigismond  Malateste. 
(  F.  Sansovino,  Fam.  illust.  d'ital.  ,  p.  235,  éd.  i582.  ) 
Celui-ci  serait  moins  honorable  que  l'autre,  et  si  l'on 
ajoutait  foi  à  ce  passage,  il  prouverait  que  ce  Sigismond 
n'aurait  oublié  qu'envers  ses  femmes  (  l'une,  des  Gon- 
sagues  de  Ferrare;  l'autre,  des  Sforza  de  Milan),  le 
sublime  précepte  his  graviora,  qu'il  avait  suivi  en  d'au- 
tres circonstances. 

A  la  fin  du  dernier  chapitre,  nous  donnerons  les  lé- 
gendes et  devises  que  la  majeure  partie  de  la  famille  n'a 
pas  cessé  de  porter  depuis  six  cents  ans.  Ce  serait  encore 
un  devoir,  suivant  nous,  de  ne  pas  abandonner  cette 
légende  et  ce  symbole  de  Sigismond  Malateste  (  his  gra- 
viora.  )  Sa  concision,  son  caractère  antique,  le  sens 
qu'exprime  cette  devise  en  font  une  des  plus  nobles  et 
l'une  des  plus  belles  de  notre  chevalerie. 

CHAPITRE  IX. 

Armes  des  Solier,  ( 

Plusieurs  auteurs  d'Italie,  d'Espagne  et  de  France  , 
ont  donné  dilférents  détails  sur  les  armes  primitives  des 
Solier. 


SOLIER.  l63 

Ces  armes ,  telles  qu'on  les  voit  décrites  dans  Palliot, 
Segoing,  Goussencourt ,  d'Hozier ,  Waroquier ,  etc., 
sont  de  gueules  ,  à  trois  fuseaux  d'argent ,  dits  fuseaux 
romains  ou  de  Tanaquil. 

Le  fuseau ,  comme  le  remarque  Palliot ,  est  Tancien 
symbole  du  travail  et  des  vastes  et  longues  entreprises. 
«  Cela  est  aussi  précieux ,  dit-il ,  et  aussi  rare  en  armoi- 
»  ries  que  Tétait,  à  Rome,  le  fuseau  de  Tanaquil _, 
ï)  conservé  religieusement  dans  le  temple  de  Marcus 
»  Ancus ,  et  qui  avait  servi  à  broder  le  manteau  de  Ser- 
»  vins  Tullius.  T)  Palliot  ajoute:  «Je  n'ai  trouvé  que 
»  l'exemple  de  Solier  qui  porte  de  gueules ,  à  trois  fu- 
»  seaux  d'argent  fi).)) 

Ségoing ,  dans  son  Trésor  Héraldique ,  s^exprime  de 
la  même  manière  :  «  On  se  sert  du  fuseau  pour  démon - 
39  trer  que  quelqu'un  est  parvenu  à  l'exécution  d'un 
»  grand  dessein  ou  d'une  haute  entreprise ,  pied  à  pied 
»  et  avec  une  patience  obstinée  (2).  » 

Il  ne  trouve  également  que  la  famille  des  Solier  qui 
porte  ces  trois  fuseaux  (3),  dit  fuseaux  romains. 

On  peut  croire  que  les  chefs  de  cette  famille  d*origine 
romaine,  qui  avaient  adopté  ces  insignia,  furent  prépo- 
sés à  la  garde  du  temple  de  Marcus  Ancus,  ou  qu'ils 
avaient ,  dans  quelques  circonstances ,  conservé  ce  fa- 
meux fuseau  (4).  Ils  ont,  par  cet  emblème,  consacl^ 
la  mémoire  de  leurs  aïeux. 

Les  premiers  de  cette  race  qui  vinrent  de  Rome  au 
pied  des  monts ,  dans  FAstesan  ,  et  qui  de  là  passèrent 
en  Provence  et  en  Espagne,  gardèrent  leurs  armes  pri- 
mordiales jusqu'au  dixième  siècle,  et  même  jusqu'au 
onzième ,  selon  Waroquier,  sans  aucun  changement 
ni  addition,  suivant  en  cela  Tusage  des  anciens  patri- 
ciens et  l'esprit  de  la  loi  des  douze  tables  ,  qui  défendait 
la  confusion  des  généalogies  et  du  sang. 


(i)  Palliot,  Vraie  Science  des  armes,  page  35o.  On  ne  doit 
pas  confondre  la  fusée  avec  le  fuseau. 

(2)  Ségoing,  Très.  Herald.,  pag.  33  du  Traité.  Il  existe  en 
France  deux  ou  trois  familles  qui  portent  des  fuseaux  ;  mais 
sur  d'autres  champs. 

(3)  Ibid. ,  Page  i  Sg. 

(4)  Waroquier,  sur  les  Solier,   page  4. 


1 64  SOLIER. 

Les  branches  françaises  et  l'espagnole  (l'ancienne), 
restèrent  fidèles  à  l'ecu  de  leur  race.  On  vit  les  Solier 
revenir,  au  quinzième  siècle,  de  Castille  en  France, 
avec  les  trois  fuseaux  d'argent  au  champ  de  gueules  (i). 
Au  commencement  du  onzième  siècle ,  les  fils  de  Pan- 
dolphe  I"  introduisirent  un  changement  dans  les  armes 
paternelles.  Ils  y  ajoutèrent  celles  des  pays  où  ils  com- 
mandaient en  souverains.  C'est  l'époque  de  l'établisse- 
ment des  princes  de  Rimini  et  des  comtes  souverains  de 
l'Astesan. 

Dès  lors ,  tous  les  Solier ,  comme  le  dit  Avrillon , 
tant  d'Asti  que  de  Rimini,  ajoutèrent  à  leur  écu  les 
trois  bandes  d'or  et  d'azur  de  six  pièces  ;  les  bandes  d'or 
échiquetëes  de  gueules  de  trois  traits  (2).  Ils  régnèrent 
avec  ces  armes  comme  princes  de  Rimini ,  de  Pesaro , 
de  Césène ,  comme  chefs  de  la  république  d'Asti  et 
comtes  souverains  de  cette  province. 

p.  Ces  armes  devinrent  tellement  célèbres  que  les  bran- 
ches qui  les  avaient  illustrées  ,  finirent  par  les  montrer 
seules  sur  leurs  bannières,  et  aux  portes  de  leurs  châ- 
teaux. Cependant  on  vit,  en  i3i2,  le  mélange  des  fu- 
seaux romains  et  des  bandes  d'or  sur  les  armures  des 
trois  cents  Solier  qui  combattirent  les  Gibelins  sous  la 
conduite  de  Rodolphe  Solier,  comte  d'Asti  (3). 

Nous  savons  avec  quelle  facilité  les  gentilshommes, 
dans  toutes  les  monarchies,  quittaient  autrefois  le  nom 
et  les  armes  de  leurs  pères,  pour  prendre  les  armes  et  le 
nom ,  soit  de  leurs  femmes ,  soit  d'une  terre  plus  vaste 
et  plus  qualifiée  que  les  leurs  (4).  Les  puînés  sur-tout 
avaient  coutume  de  signer  du  nom  de  leur  partage,  et 
ils  abandonnaient  pour  toujours  celui  de  leur  père, 
même  dans  les  actes  publics:  ce  qui  engendre  inexacti- 
tude et  confusion  dans  les  familles  (5). 


(i)  Goussencourt,  Martyr.,  tom.  II,  page  348;  ^Arrêt  de 
Louis  XIV  du  23  février  1628,  page  3i  ;  dans  d'Hozier, 
Généalog.,  loc.  cit.,  et  l'écu  des  susd.  Bourbon,  au  trei- 
zième Solier,  de  gueules,  aux   3  fuseaux  d'argent,  etc.,  etc. 

(2)  Le  P.  Avrillon,  Généalog.  des  Solier,  pages  3,  7,  etc  ; 
Gilbert  de   Varennes,  Roi  d'Armes,  page  425. 

(3)  Jbid. 

(4)  Là  Roque,  Traité  de  la  Nobl.,  div.  loc.  et  Baschi  d'Au- 
bais,  Jugements  sur  la    Noblesse,  tom.  II,  page  4. 

(3)  Voj-ej  du  Tillet,  Recueil  des  rois  de  France,  page  9. 


V  SOLIER.  l65 

Ainsi ,    Pierre    de    Bourbon    quitta    le    nom    paternel 

pour  prendre  celui  d'une    famille  particulière Et  ce 

que  faisaient  nos  princes  du  sang  royal  e'tait  imité  par 
les  gentilshommes  avec  d'autant  plus  de  facilité  que 
cette  déviation  ou  cet  oubli  de  leur  part  ne  les  exposait 
pas  à  perdre  des  couronnes  (i). 

Saint  Louis  voulut  remédier  à  ces  abus ,  qui  duraient 
depuis  Hugues  Capet ,  et  sans  doute  encore  avant  lui  ; 
mais  ils  résistèrent  à  ses  sages  dispositions ,  et  plus  tard 
même  à  l'édit  de  Henri  H^  donné  à  Amboise,  le 
26  mai  i555.  * 

Au  milieu  de  ces  changements ,  il  sera  toujours  fort 
difficile  de  décrire  exactement  l'ancienne  bannière  et  les 
armoiries  des  familles  qui  ont  neuf  ou  dix  siècles  d'exis- 
tence. 

A  reçu  primitif,  ou  de  la  souche  ,  viennent  se  joindre, 
dans  tous  les  vieux  lignages,  les  additions  honorables 
que  l'on  doittonserver  et  chérir,  lorsqu'elles  retracent 
un  fait  important  et  glorieux  pour  les  parents  comme 
pour  la  nation. 

Ainsi  on  vit ,  en  Espagne ,  Renaud  Solier ,  après  la 
journée  d'Ubcda  ,  prendre,  dans  son  écu,  la  croix  de 
Calatrava,   qu'il  avait   gagnée   sur  le  champ   de  bataille. 

a  II  la  paya  avec   son  sang  ,  sous  les  yeux  du  roi En 

»  que  con  sangre  vencio.    Et  le  roi    lui    décerna   pour 

»  une  aussi    belle  cause Plusieurs  familles  ont    cette 

»  croix  dans  leurs  armes  ;  mais  elles  l'y  placent  pour 
»  un  autre  motif  (2).  »  Gracia-Dei  se  trompe  en  la  don- 
nant déjà  à  Solier-Solier,  compagnon  du  comte  de  Tou- 
louse et  de  Godefroy  en  Palestine.  L'institution  de 
l'ordre  de  Calatrava  fut  postérieure  à  cette  croisade,  et 
si  Soher  parut  à  Jérusalem  avec  une  croix ,  c'était 
sans  doute  comme  croisé,  et  pour  une  cause  semblable 
à  celle  qui  lui  fit  adopter  une  rose  blanche  ,  laquelle  se 
trouve  encore  dans  l'écu  des  Solier ,  près  de  la  croix  de 
Calatrava. 

Antoine ,   de  la  branche    astesane ,  chevalier  de   Saint- 


(i)  La  Roque,  Traité  de  la  Noblesse.  —  D'Hozier,  Gé- 
néalogie ci-dessus,  pages  11,  12,  21,  22. 

(2)  Argot,  de  Mol.,  Nobl.  d'Andal.,  liv.  i,  chap.  xlviii, 
page  41. 


l66  SOLIER.  ^^ 

Jean  de  Jérusalem ,  portait  aussi  une  croix  d'azur  fleu- 
ronne'e  (i),  (Palliot  dit  fleuronnée,  clechee  d'or,  page 
174);  d'autres  disent  fieurdelysée  et  dentelée  d'azur  au 
/^  bord  de  l'e'cu  ,  comme  celle  de  Louis  Vasquez ,  descen- 
dant d'Arnaud  Solier  (2). 

C'est  celle  qui  est  gravée  dans  le  nobiliaire  d'Anda-, 
lousie,  article  Solier  (3). 

Lorsque  les  Malateste  se  formèrent  en  diverses 
branches  j  de  Rimini ,  de  Sogliano  ,  de  Césène ,  de  Pe- 
saro ,  de  Ghiacciolo ,  etc. ,  etc. ,  ils  varièrent  leurs  armes 
pour  les  rapprocher  de  celles  de  leurs  principales  villes. 

Les  premiers  changements  eurent  lieu  au  treizième 
siècle,  selon  Sansovino.  Les  trois  fils  de  Malateste  de 
Verrucchio ,  en  mémoire  de  cette  dénomination  ,  ou  so- 
briquet de  Malateste  y  donné  à  Pandolphe  Solier  {4), 
leur  ancêtre,  placèrent  trois  têtes  d'or  dans  un  champ 
de  sable.  D'autres  Malateste  ont  porté  Jong-temps,  et 
peuvent  même  porter  encore  trois  têtes  de  maures  de 
sable  sur  un  fond  d'argent ,  comme  il  se  voit  aux  titres 
originaux  de  la  branche  française ,  relatifs  au  mariage 
d'Anne  Malateste  avec  Nicolas  Solier  (Fontaine).  Les- 
dites  armes  citées  ainsi  dans  le  Martyrologe  de  Gous- 
sencourt.  L'échiquier  fut  ajouté  après  la  victoire  des 
Malateste  sur  un  prince  de  Dalmatie  y  qui  était  venu 
mettre  le  siège  devant  Pesaro  avec  une  armée  nom- 
breuse ,  et  l'avait  cernée  pendant  dix-huit  mois.  Mala- 
teste de  Verrucchio  le  défit ,  et'  lui  enleva  son  écu ,  sur 
lequel  était  un  échiquier  d'or  et  de  sable ,  Nigra  et 
Gialla{5). 

Raphaël  Adimare  place  les  mêmes  faits  vers  1290.  Il 
dit  que  Malateste  arracha  l'échiquier  que  le  prince  por- 
tait au  col  ;  et  Malateste  voulut  de  plus  que  divers  gen- 
tilshommes de  sa  cour  prissent  aussi  l'échiquier,  parce 
qu'ils  avaient  montré  beaucoup  de  valeur  dans  cette 
occasion  (6).    L'échiquier,   comme  l'on  sait,  est    le  sym- 


(i)  Goussencourt,  Martyrol  ,  tom.  II,  pag.  198. 

(2)  Jbid.,  page  227. 

(3)  Argot,  de  Mol.,  pag.  211. 

(4)  Avrillon,  Généalog.,  pag.  2,  etc. 

(5)  Sansovino,  page  222. 

(6)  Raph.  Adim.,  liv.  i,  page  48.  Il  y  eut  encore    un    chan- 
gement dans  les  armes  des   Malateste,  lorsqu'ils  se  réfugièrent 


SOLIER.  167 

bole  des  commandements  militaires  ;  aussi  rien  n'est  plus 

commun  que  ce  blason. 

il  résulte  de  ce  que  nous  avons  dit  précédemment ,  et 
des  preuves  authentiques  avec  lesquelles  nous  marchons 
que  pendant  les  trois  premiers  siècles  de  leur  domina- 
tion ,  les  princes  de  Rimini  n'avaient  ni  ces  têtes ,  ni  cet 
échiquier  j  ni  les  frettes  qu'on  trouve  dans  plusieurs  ar- 
moiries qu'on  leur  donne.  Le  seul  Coronelli  a  blasonné 
de  vingt  et  une  manières  différentes,  les  armes  des 
Malateste  ;  mais  ceci  a  plus  particulièrement  rapport 
aux  Malateste  des  états  Vénitiens,  au  dix-septième 
siècle;  il  ne  rappelle  même  pas  leurs  armes  dans  les 
siècles  précédents.  Le  Laboureur  les  décrit  ainsi  : 

«  Les  armes  des  Malateste,  taillées  en  pierre  sur  la 
»  porte  de  leur  château  à  Rimini,  sont  bandées  de  six 
»  pièces,  trois  échiquetées  d'argent  et  de  gueules,  trois 
»  d^azur ,  au  lévrier ,  issant  du  timbre  pour  ci- 
»  mier  (i).  »  Il  faut  lire  échiquetées  d^or  et  de  gueules, 
comme  on  le  voit  dans  la  généalogie  de  la  maison  de 
Savoie ,  article  Solario  (2) ,  et  dans  celle  de  Fontaine 
Solier  (3)  ;  dans  le  Martyrologe  des  chevaliers  de 
Malte  (4);  dans  le  Trésor  héraldique  (5) ,  dans  Palliot  (6); 
dans  Capré  (7).  Le  Roi  d'armes  de  Gilbert  de  Varennes, 
dans  Waroquier  (8),  et  dans  beaucoup  d'autres  d'Italie 
et  de  France ,  ainsi  que  dans  les  vieux  titres  ,  et  sur- 
tout dans  les  généalogies  imprimées  depuis  plusieurs 
siècles. 

Silvestre  de  Pietra  Sancta  (page  208) ,  les  donne 
avec  le  blason  des  Fontaine  d'Ognon  de  France.  Il  se 
trompe  à  l'article  Solier,  où  il  n'indique  que  l'échiquier 
d'argent  et  de  sable  (page  199);  ce  n'est  qu'une  partie  de 
reçu ,   ou ,    comme    le    remarque     Waroquier    (page    6) , 


à  Montescudolo,  en    1280.  Après  une  affaire  avec  les  Gibelins, 
et  Oddo   de  Faitano.  Ces  changements  eurent  peu  de   suite, 
(i)  Voyage  de  la   maréchale  de  Guébriant,   part.    m,,  p.    189. 

(2)  Guichen.,  tom.  II,  p.  119. 

(3)  Avrillon,  p.  i,  etc. 

(4)  Goussencourt,  pag.  3oi,  etc. 

(5)  Ségoing,  pag.  loi. 

(6)  Palliot ,  p.  628.,  Font.  d'Ogn. 

(7)  Catal.  des  Chevaliers  de  l'Annonciade,  pag.  196. 

(8)  Rech.  sur  les  Armes,  etc.,  page  9. 


l68  SOLIER. 

ce  sont  les  armes  des  Pavia  qui  ont  pris  alliance  avec  les 
Solier  d'Espagne  (i). 

Silvestre  travaillait  parfois  sur  des  manuscrits  romains  , 
la  plupart  fort  inexacts.  La  faute  est  toujours  d'aban- 
donner les  sources  originales  et  les  dépôts  de  l'anti- 
quité. 

Ce  fut  vers  le  douzième  siècle  que  la  noblesse  fit  le 
plus  de  changements  dans  ses  armes.  Jusque-là,  pour  ne 
citer  qu'un  exemple ,  les  Rois  de  Navarre  avaient  porte 
une  aigle  éployée.  Après  la  bataille  d'Ubeda  ou  de  Las 
Navas,  ils  prirent,  en  mémoire  de  cette  journée,  les 
armes  que  l'on  voit  aujourd  hui  dans  l'écu  de  Navarre; 
et  cela,  pour  différents  motifs  rapportés  par  les  au- 
teurs (2). 

Beaucoup  de  familles ,  à  cet  exemple ,  prirent  des 
armes  différentes  de  celles  de  leur  tige  ;  souvent  même 
une  seule  famille  en  eut  de  plusieurs  espèces  (3)  ;  ce 
qui  se  voit  encore. 

Pour  les  Espagnols ,  cela  se  trouve  détaillé  dans 
Argote  (page  362) ,  et  dans  divers  nobiliaires.  En 
France,  dans  Anselme  ,  d'Hozier,  du  Chesne ,  la  Colom- 
bière,  Palliot ,  et  Waroquier  de  Combles.  Celui-ci  se 
proposait ,  comme  il  le  dit  (4) ,  de  donner  une  généalo- 
gie complète  des  Solier.  Nous  regrettons  qu'il  n'ait  pas 
pu  se  livrer  à  ce  travail  et  nous  n'oserions  le  tenter  après 
lui.  Les  branches  sont  trop  éloignées  les  unes  des  autres. 
Plusieurs  n'ont  pas  conservé  leurs  mémoires  paternels 
et  leurs  titres.  Les  renseignements  et  l'abrégé  que  nous 
leur  offrons  ici ,  pourront  servir  à  ceux  des  Solier ,  soit 
d'Italie,  soit  de  France  ou  d'Espagne,  qui  auront  le 
projet  de  faire  établir  leur  généalogie.  Ils  serviront 
moins  ,  mais  ils  seront  ,  sans  doute  ,  aussi  précieux  à  ceux 
des  Solier  qui ,  depuis  deux  siècles ,  ont  perdu  leur 
fortune  dans  les  orages  politiques  ,  et  sont  rentrés  dans 
la  classe  de  la  noblesse  tranquille  et  obscure ,  qui,  privée 
des  moyens  de  paraître   dans   les  cours ,  cultive  l'héritage 


(i)   Voye^  la  première  Branche  d'Espagne. 

(2)  Vqye^  Oihenart,  Notit.    utri.  Gasc,  pages  355,  356. 

(3)  La  Roque,  Origin.  des  Noms,  chap.  xxxiii,  xxxv.  La 
branche  de  la  Marche,  au  lieu  de  trois  fuseaux,  porte  trois 
roses.  Il  n'y  a  qu'une  rose  dans  l'ancien  écu  de  famille. 

(4)  Recherch.  sur  les  Arm.,  etc.,  page  9  (1788). 


SOLIER.  jSq 

de  ses  ayeux  et  fait  fructifier  les  produits  du  sol  où  elle 
se  trouve ,  n'ayant  d'autres  consolations ,  que  cette  pensée 
si  ancienne,  que  les  droits  du  sang  ne  se  perdent  jamais. 
L'Espagne  surtout  est  encore  remplie  des  descendants  de 
cette  foule  des  Solier,  qui  n'ont  d'autre  fortune  que 
leur  propre  courage  et  la  gloire  de  leurs  pères.  Peut- 
être  même  ne  serait-il  pas  impossible  de  prouver,  que 
la  meilleure  noblesse  ,  n'est  pas  celle  qui  a  le  plus  occupé 
de  grandes  places  depuis  cent  cinquante  ans,  soit  en 
Espagne,  soit  en  France. 

Nous  donnons  l'écu  des  Solier,  tel  qu'il  est  conservé 
par  la  branche  de  l'Ile-de-France,  qui  a  pour  chef 
Gaillard  ,  fils  de  Rostain  ,  issu  de  Arnaud  Solier-Solier, 
dit  de  Palestine  ,  et  descendant  par  Raimond  Solier  (980), 
des  Solier  de  l'Astesan ,  venus  de  Rome;  et  en  ligne 
directe  de  Sigismond ,  fils  du    i"  prince  de   Rimini  (i). 

Aux  I  et  4,  de  gueules ,  à  trois  fuseaux  d'argent_,  (armes 
de  la  tige). 

Au  2,  d'azur,  à  trois  bandes  échiquetées  d'or  et  de  gueules 
de  trois  tires  ;  adopté  vers  le  treizième  siècle  par  les 
Solier ,  princes  de  Rimini ,  comtes  souverains  d'Asti , 
auteurs  de  la  branche  provençale ,  mère  des  autres 
branches. 

Au  3,  d'argent,  à  la  croix  vide'e  d'azur  (croix  de  Gala- 
trava),  dentelée  d'azur  au  bord  de  l'écu  ;  au  chef  d'or , 
chargé  d'une  rose  blanche,  accostée  de  deux  croix  du 
Temple  de  gueules,  en  mémoire  des  actions  des  Solier, 
à  Jérusalem  et  à  Ubéda. 

Pour  cimier,  une  femme  naissante  (2) ,  tenant  dans  la 
dextre ,  une  flèche  émoussée ,  avec  ces  mots  pour  lé- 
gende ;  teljîert,  qui  ne  tue  pas.  La  tête  de  la  femme,  ornée 
de  plumes;  le  casque  d'or  diadème  d'une  couronne  de 
prince  ou  de  comte  souverain,  pour  support  deux  lions, 
armés  de  toutes  pièces,  bandés  des  émaux  de  l'écu,  ainsi 
que  le  cimier. 

Pour  devise ,  en  tête  de'  l'écu  ,  adroit  et  vaillant  tout 
Solier  ayant  {étant)  ,  devise  ancienne  de  tous  les 
Solier  (3). 


(i)  Avrillon,  Généalog.,  pag.  2,  etc. 

(2)  Un  lévrier,  suivant  le  Laboureur  qui  se  trompe  ici . 

(3)  Avrillon,   Généal.,   p.  4,  etc. 


IjO  D'AUBIER. 

La  légende ,  tel  fiert  fblesse) ,  qui  ne  tue  pas.  Elle  est 
devenue  encore  plus  célèbre  en  France,  depuis  Jean- 
Jacques  Rousseau  ,  qui  l'a  explique'e  ,  à  Turin ,  devant 
son  maître ,  le  comte  de  Govoni ,  premier  écuyer  de  la 
reine  et  alors  chef  des  Solier  du  Piémont  (i). 

Les  armes  et  les  ornements  ci-dessus  ne  doivent  plus 
changer;  ils  sont  devenus  historiques  (2),  et  se  trouvent 
constatés  par  des  titres,  qui  désormais  sont  incontes- 
tables. 


D*AUBIER  DE  LA  MONTEILHE,  de  Rioux,  de 
Condat,  de  Sau\ety  famille  ancienne  d'Auvergne,  où 
elle  réside  encore  de  nos  jours. 

La  filiation  qui  va  suivre  est  prouvée  par  les  jugements 
et  arrêts  qui  ont  maintenu  cette  famille  dans  sa  noblesse 
de  race,  par  certificats  de  M.  Chéri n  ,  généalogiste 
des  ordres  du  Roi  ,  et  par  les  actes  originaux  sur  lesquels 
lesdits  jugements  et  certificats  de  M.  Chérin  ont  été  ac- 
cordés. 

I.  Pierre,  aliàs  Perrot  d'Aubier,  homme  d'armes^ 
comparut  à  Bourges  ,  en  i356,  à  la  montre  que  fit 
André  de  Ghauvigny.  Il  fui  père  de  : 

IL  Jean  d'Aubier,  I"  du  nom,  qualifié  vzcomfe 
dans  ses  actes.  Il  commandait  pour  le  Roi  au  Pont-de- 
r Arche,  en  1379.  Il  fut  père  de: 

II I.  Jean  d'Aubier,  IP  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur d'Aubier,  écuyer  de  Jean,  fils  de  France,  duc 
de  Berri  et  d'Auvergne.  Il  vivait  en  140 1  et  141 2,  et 
eut  pour  fils  : 

IV.  Louis  D*AuBiER,  I"  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur d'Aubier,  homme  d'armes,  vivant  en  1425  et 
1429.  Il  eut  deux  fils  : 

I.*  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.°  Louis    d'Aubier,   qui    ifut    homme    d'armes  en 


(i)  J.  J.    Rousseau,  Confess.,  liv.  m. 

(2)  Avrillon;  dito    le   Labour.,     Voyage,    etc.  ;  et    Waroq., 
Recherches,  p.  ultim.,  et  les  titres  authentiques  de  la  famille. 


D'AUBIER.  171 

V.  Jean  d'Aubier,  IIP  du  nom,  seigneur  du  Cendre, 
homme  d^armes  des  ordonnances  du  Roi,  en  1447  ^^ 
1450  (i).  Il  avait  épousé  Antoinette  de  Laizer_,  fille  de 
Rainard  de  Laizer,  écuyer,  et  de  Marguerite  de  Vaisseras, 
aux  successions  desquels  elle  renonça,  le  23  août  147 1,  au 
profit  de  Jacques  de  Laizer,  son  neveu,  se  qualifiant, 
dans  cet  acte,  veuve  de  Jean  d'Aubier,  écuyer  (2). 
Leurs  enfants  furent  : 

i.**  Annet,  dont  l'article  suit; 

2.'*  Guillaume  d'Aubier,  Tun  des  cinquante  hommes 

de  guerre,  chargés  de  la  garde  du  château  de  Fa, 

en  1474, 

VI.  Annet  d'Aubier,  écuyer,  homme  d'armes,  vi- 
vant en  14Ô8,  fut  père  de  : 

i.°Jean,  dont  l'article  suit; 

2.*»  Bernard  d'Aubier,   homme   d'armes  de  la  com- 
pagnie du  comte  de  Castres,  en  1485. 

VII.  Jean  d'Aubier,  IV°  du  nom,  écuyer,  vivant 
en  1474,  homme  d'armes  de  la  compagnie  du  Belloi,  en 
1482,  fut  père  de  : 

VIII.  Charles  d'Aubier,  guidon  d'une  compagnie  de 
cinquante  lances  des  ordonnances  du  Roi,  en  1545,  et 
enseigne  de  quarante  hommes  de  guerre  en  1548, 
mort  en  1 5  5 1 .  il  eut  pour  fils  : 

IX.  Emmanuel  d'Aubier,  I"  du  nom,  dit  le  capitaine 
d'Aubier,  condamné  à  mort  par  contumace  par  le  parle- 
ment de  Bordeaux  en  1529,  à  l'occasion  des  troubles  de 
cette  époque,  où  il  fut  un  des  premiers  à  s'attacher  à 
Henri  IV.  Il  fut  père  de  : 

X.  Antoine  d'Aubier,  chevalier,  seigneur  de  la 
Monteilhe,  Rioux,  Condat,  Serment,  marié,  en  1589, 
à  Françoise  de  la  Salle  de  Puy-Germaud;  d'eux  sont 
nés  : 


(i)  Voyez  les  Mémoires  pour  servir  de  Preuve  à  l'Histoire 
de  Bretagne,  tome  II,  col.  i5i5. 

(2)  Armoriai  général  de  France,  tome  I®"",  partie  V^j 
page  324. 

i5.  12 


iy2  D'AUBIER. 

I.**  Antoine  d'Aubier,  écuyer,    mort  sans  postérité; 

2.°  Joseph  d'Aubier,  dont  l'article  suit; 

3.°  Jean  d'Aubier,  écuyer,  seigneur  de  Serment, 
tué  à  l'armée  d'Italie,  sans  postérité  ; 

4.°  Gabrielle  d'Aubier,  mariée,  le  i"  juin  i63i,  à 
René  de  la  Tour-d'Auvergne,  seigneur  de  la 
Roche,  de  Donzenac,  de  Saint-Exupéry,  etc.  , 
fils  de  Jean  de  la  Tour-d'Auvergne,  seigneur  d'A- 
lagnac,  de  Chevenon,  etc.,  et  de  Marguerite 
de  Murât. 

XI.  Joseph  d'Aubier,  chevalier,  seigneur  de  Rioux, 
la  Monteilhe,  Condat,  Sermeut,  marié  à  Anne  Tixier 
de  Lavault;  d'eux  sont  nés  : 

I .°  Louis  d'Aubier,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean  d'Aubier,  tué  à  l'attaque  de  Salins,  mort 
sans  postérité; 

3.°  Antoine  d'Aubier,  écuyer  du  Roi,  inspecteur- 
général  des  haras,  mort  sans  postérité  ; 

4."  Anne,  mariée,  en  1669,  à  Louis  de  Sageot  de 
Murol,  et  en  secondes  noces,  à  Charles,  comte 
de  Bouille. 

XII.  Louis  d'Aubier,  II®  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  Rioux,  la  Monteilhe  et  Condat,  capitaine  au  régiment 
royal  infanterie,  fut  marié,  en  1679,  à  Jeanne  de  Goy  ; 
d'eux  sont  issus  : 

I .°  Antoine  d'Aubier,  qui  suit  ; 

2.°  Emmanuel  d'Aubier,  dont  Tarticle  viendra  ; 

3.°  Marie  d'Aubier,  dame  de    Murol,    mariée  avec 

Adrodias  du    Chastel,   qui  prit  alors    le  nom  de 

Murol. 

Branche  aînée* 

XIII.  Antoine  d'Aubier,  chevalier,  seigneur  de 
Condat,  Revialle  et  Daire,  capitaine  d'infanterie, 
épousa,  en  171 2,  Marguerite  de  Saint-Giron  de  Taver- 
noUes,  demoiselle  d'une  ancienne  famille  d'Auvergne  ; 
d'eux  naquit  : 

XIV.  Emmanuel  Joseph  d'Aubier,  II"  du  nom  d'Em- 
manuel, seigneur  de  Condat,  qui  épousa  Marguerite  de 
Rigaud-Monteynard  ;  d'eux  sont  nés  : 


D'AUBIER.  173 

i.°  Emmanuel  d'Aubier,  né  le  18  août    1757; 

2."  Marie  d'Aubier; 

3."  Marie-Ursule  d'Aubkr. 

XV.  Emmanuel  d'Aubier  de  Condat  ,  111°  du  nom, 
seigneur  de  Daire  ,  d'abord  officier  au  régiment  de  Jar- 
nac,  dragons,  émigré  en  1791  ,  devenu  aide-de-camp 
général  du  duc  de  Deux-Ponts,  ensuite  chef  d'escadron 
au  service  d'Autriche ,  chevalier  de  Saint-Louis,  marié, 
en  1802,  à  Marie- Agnès  d'Apchier;  d'eux  sont  issus  : 

i.°  Joseph-Marie  d'Aubier,    né  le    20    mai    i8o3; 
2.<»  Jean-Emmanuel  d'Aubier,  né  le  25  juin  1806. 

Branche  puînée,  prise  au  11°  degré, 

XIII.  Emmanuel  d'Aubier  ,  du  nom  d'Emma- 
nuel ,  chevalier ,  seigneur  de  la  Monteilhe ,  second  fils  de 
Louis  et  de  Jeanne  de  Goy ,  épousa  ,  en  1715,  Anne  de 
Vallenet ,  d'une  famille  qui  a  fourni  des  chevaliers  vé- 
nitiens; il  mourut  le  i5  mai  1759,  laissant  cinq  en- 
fants : 

i.°  Antoine  d'Aubier  ,  né  en  1716,  qui  fut  doyen 
du  chapitre  royal  de  Verneuil; 

2.°  Autre  Antoine  d'Aubier ,  né  en  1717,  dont  Par- 
ticle  suit; 

3.®  Gabriel  d'Aubier,  né  en  171 9,  abbé  de  l'abbaye 
royale  de  Bonne-Aiguë,  en  Limosin  ; 

4.**  Antoine  d'Aubier,  né  en  1723,  qui,  après  avoir 
servi  long -temps  dans  le  régiment  de  la  Reine, 
cavalerie ,  fut  lieutenant-colonel  au  régiment  de 
Royal-Normandie,  cavalerie  ; 

5.°  Anne  d'Aubier,  mariée,  en  1759,  à  Philippe- 
Joseph,  comte  du  Crozet  de  Liganez. 

XIV.  Antoine  d'Aubier,  chevalier,  seigneur  de 
Rioux  et  de  la  Monteilhe,   né  en  1717,  mort  en  réclusion 

le 1794;     avait    épousé    Jeanne    de 

Champflour  ,  d'une  famille  qui  a  donné  à  l'église  dans 
le  dix-huitième  siècle,  deux  évêques  vénérés  pour  leurs 
vertus.  De  ce  mariage  sont  nés  : 

I  .*  Emmanuel  d'Aubier,  qui  suit  ; 

2,®  Jean,  né   le  2  janvier   1751,   qui  fut  chanoine 


174  D'AUBIER. 

de  la  cathédrale  de  Glermont ,  prieur  de  Saint- 
Etienne,  procureur-syndic  de  la  noblesse  et  du 
clergé  en  1788,  çtf  qui  fut  fusille,  en  1794,  à 
Lyon ,  par  ordre  du  comité  révolutionnaire  ; 

3.**  Marie  d'Aubier,    née    le i753 , 

mariée,  le  10  février  1777,  à  Benoît  Fabre  de 
Saint-Mande. 
XV.  Emmanuel  d'Aubier,  III"  du  nom  d'Emma- 
nuel ,  chevalier ,  seigneur  de  Rioux ,  de  la  Monteilhe  et 
de  Sauzet ,  né  le  20  septembre  1749,  gentilhomme  or- 
dinaire du  roi  Louis  XVI  (i) ,  a  été  nommé ,  le  i3  mars 
1793,  chambellan  du  roi  de  Prusse  (la  lettre  de  ce  mo- 


(1)  Il  en  a  exercé  les  fonctions  auprès  de  Louis  XVI  jusqu'au 
dernier  instant,  l'ayant  suivi  à  l'assemblée  législative  le  10  août 
1792,  ayant  veillé  à  son  chevet  la  première  nuit  de  sa  captivité 
aux  Feuillants.  Il  demeura  auprès  de  son  bon  maître  jusqu'à  ce 
qu'il  en  fut  arraché  par  ordre  de  l'assemblée,  la  nuit  du  11  au  12 
août  ;  chargé  par  ce  prince  et  sa  famille,  d'informer  ses  frères 
et  le  roi  de  Prusse  des  événements  du  10  août  et  de  leurs  con- 
séquences, il  les  joignit  près  de  Luxembourg,  le  22  août,  et  fit 
campagne  avec  eux. 

Le  12  décembre  suivajit,  il  fut  aux  avant-postes  faire  remettre 
aux  généraux  français  sa  réquisition  de  le  recevoir  prisonnier 
et  de  le  transférer  à  la  barre  pour  y  défendre  Louis  XVI  ;  il  en 
a  le  reçu  portant  refus  ;  il  fît  pareille  réquisition  au  ministre  de 
France  à  la  Haye,  et  fît  parvenir  à  M.  de  Malesherbes  sa  prière 
de  lui  procurer  les  moyens  d'arriver  pour  être  entendu  surfaits 
justificatifs  de  son  maître.  M.  de  Malesherbes  lui  répondit,  par 
lettre  du  12  janvier  lygS,  que  ce  prince  le  conjurait  de  ne  point 
se  compromettre,  parce  que  cela  serait  inutile,  le  qualifiant 
une  des  personnes  dont  il  était  le  plus  aimé,  et  qu'il  estimait  le 
plus.  Cette  lettre  étant  tombée  entre  les  mains  du  roi  de  Prusse, 
par  effet  des  circonstances  de  guerre,  ce  monarque  lui  envoya 
la  clef  de  chambellan,  en  lui  écrivant  une  lettre  qui  fait  autant 
d'honneur  à  ce  prince,  par  les  sentiments  qu'il  y  exprime 
pour  Louis  XVI,  qu'elle  en  fait  à  Emmanuel  d'Aubier,  par 
l'estime  qu'il  lui  témoigne. 

Emmanuel  d'Aubier  a  signalé  son  dévouement  à  Louis  XVI 
par  beaucoup  d'autres  traits  ;  quelques-uns  ont  été  cités  par  du 
Rosoy  ;  d'autres  dans  divers  ouvrages,  entr'autres,  dans  celui 
de  Pelletier,  dans  les  Essais  historiques  de  Beaulieu,  et  dans 
les  Mémoires  de  Bertrand  de  Molleville  ;  il  est  souvent  fait 
mention  de  lui  dans  l'excellent  ouvrage  de  M.  Hue,  sur  les 
dernières  années  du  règne  de  Louis  XVI. 


D'AUBIER.  ijS 

narque ,  à  M.  d'Aubier,  porte  que  c'est  en  témoignage 
de  son  estime  pour  le  dévouement  à  Louis  XVI  ,  dont  il  a 
donné  de  si  grandes  preuves]. 

Il  a  rejoint  Son  Altesse  Royale  Monsieur  ,  frère  de 
Louis  XVIII,  en  1814. 

Le  I"  mai  18 14,  à  Tarrivée  de  Louis  XVIII  à  Com- 
piègne,  il  est  rentré  dans  ses  fonctions  de  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chambre  du  Roi;  a  été  nommé  par  le 
roi  de  Prusse  chevalier  de  Tordre  de  l'Aigle  rouge, 
deuxième  classe,  dite  des  commandeurs;  la  même  an- 
née, chevalier  de  la  Légion-d' Honneur. 

Le  20  mars  181 5,  il  se  rendit  en  Auvergne  pour  y 
diriger  un  projet  de  mouvement  qui  établit  communi- 
cation des  fidèles  qui  voudraient  s'armer  dans  le  centre 
du  royaume  avec  Farmée  du  duc  d'Angoulême  et  les  fi- 
dèles de  Bordeaux,  à  la  tête  desquels  était  S.  A.  R.  ma- 
dame la  duchesse  d'Angoulême;  mais  cela  fut  éventé 
avant  que  le  mouvement  éclatât.  Il  fut  mis  sous  surveil- 
lance et  envoyé  à  Lyon;  en  181 6,  chevalier  de  Saint- 
Louis  et  colonel. 

Il  avait  épousé,  le  4  novembre  1768,  Jeanne  Marge- 
ride  Crevecœur.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i."  Antoine  d'Aubier,  qui  suit; 

2.°  Jérôme-Emmanuel  d'Aubier  de    la   Monteilhe, 

dont  l'article  viendra; 
3.°  Jean-Baptiste  d'Aubier  de  Rioux,   dont  l'article 

viendra  aussi  ensuite. 

XVI.  Antoine  d'Aubier  de  la  Monteilhe,  che- 
valier, seigneur  de  Sauzet,  né  le  12  décembre  1769, 
fut  d'abord  officier  an  régiment  d'infanterie  de  Viennois  , 
ensuite  lieutenant  au  corps  royal  d'artillerie  ,  puis  lieu- 
tenant dans  la  garde  royale  créée  en  1791  ,  et  qui  fut 
licenciée  en  1792;  émigra  en  août,  joignit  les  princes, 
fit  la  campagne  dans  les  compagnies  de  cavalerie  des 
gentilshommes  d'Auvergne,  passa,  en  mars  1793,  au 
service  du  roi  de  Prusse ,  fut  aide-de-camp  du  maré- 
chal de  Kalkerseut ,  décoré  de  l'ordre  du  mérite  mili- 
taire, fait  chef  d'escadron  et   ensuite   major. 

Il  a  épousé,  en  i8o5  ,  Henriette  de  Hausen  ,  fille  du 
baron  de  Hausen  ,  lieutenant-général  des  armées  du  roi 
de  Prusse ,  grand-croix  de  l'ordre  prussien  de  l'Aigle 
Noir,   chevalier  de    Tordre    de     Saint-Jean-de-Jérusalem. 


iy6  D'AUBIER. 

Ils  n'ont  en  ce  moment  qu'un  fils ,  nommé  Gustave  de 
Hausen-Aubier ,  conformément  aux  lettres-patentes  du 
roi  de  Prusse  ,  portant  réunion  des  deux  noms  ;  il  est  né 
en  janvier  1809. 

Jérôme- Emmanuel  d^Aubier  de  la  Monteilhe  , 
seigneur  de  Sauzet ,  frère  d'Antoine  d'Aubier  ,  né  le  23 
décembre  1770,  débuta  par  être  officier  au  régiment  de 
Viennois ,  passa  au  régiment  du  maréchal  de  Turenne  , 
de  là  au  service  du  roi  d'Espagne  ,  en  qualité  de  lieutenant 
au  régiment  de  Naples ,  rentra  en  France  en  1801  ,  y 
épousa _,  au  mois  de  juin,  Marie-Claudine  de  Champfiour, 
mourut  en  i8o5.  Il  a  laissé  deux  filles  vivantes  en  ce 
moment,  et  sa  femme  enceinte;  elle  est  accouchée  d'un 
garçon,  mort  peu  de  jours  après  sa  naissance. 

J.ean-Baptiste-Antoine  d'Aubier  de  Rioux  ,  frère 
des  deux  précédents ,  fut  d'abord  officier  d'infanterie , 
en  France ,  puis  émigra  ;  fit  deux  campagnes  dans 
l'armée  de  Condé ,  et  fut  ensuite  lieutenant  d'infan- 
terie au  service  du  roi  de  Prusse;  y  -épousa  la  fille  de 
S.  Exe.  le  grand-écuyer  Mardefeld ,  fut  fait  prisonnier 
à  Magdebourg;  devenu  veuf,  rentra  au  service  de 
la  Martinique  ,  chevalier  de  Saint-Louis  et  de  la  Légion- 
d'Honneur;  en  mai  181 5,  fut  chargé,  par  M.  le  comte 
de  Vaugiraud ,  gouverneur-général  des  Antilles ,  de 
venir  rendre  compte  au  Roi  de  l'état  des  choses;  en 
18 16,  lieutenant-colonel  de  la  légion  départementale 
de  la  Haute- Vienne  ,  et,  en  1817,  lieutenant  de  Roi ,  à 
Saint-Jean-Pied-de-Port. 

Il  a  épousé  ,  en  secondes  noces ,  Petra  de  Flor ,  fille  d'un 
gentilhomme  espagnol,  nièce  de  l'évéque  du  Mexique, 
native  de  Burgos ,  d'une  famille  très-fidèle  aux  Bourbons. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.**  Prosper- Antoine   d'Aubier,    né    en    181 1,    en 
Espagne  ; 

2.**  Emmanuel    d'Aubier,     né    à     Limoges,     en 
i8i5; 

3.°  Susanne  d'Aubier,  née  à  Paris,  en  18 14. 
Tel  est  rétat  actuel  de  cette  famille. 

Armes:  «  Les  armes  de  cette  famille  sont  d'or,  à  un 
»  chevron    de    gueules ,   accompagné   en    chef    de     deux 


DE  LA  PANOUSE.  *  lyy 

»  molettes  d'éperon  d'azur,  et  en  pointe  d'un  croissant 
»  du  même;  pour  devise:  unguibiis  et  rostro  Jîdelis,  sur- 
»  monté  d'une  bannière,  qui  remonte  à  l'époque  des 
»  croisades.  » 

Sur  les  tombeaux  de  cette  famille  et  sur  les  vitraux 
des  chapelles  où  ils  étaient,  Técusson  était  surmonté 
d'une  bannière  blanche,  traversée  d^une  grande  croix 
rouge  ;  la  tradition  et  un  manuscrit,  jadis  conservé  à  la 
bibliothèque  de  la  cathédrale  de  Clermont,  disent  que, 
lorsqu'en  1095,  la  croisade  fut  résolue  à  Clermoni,  cet 
insigne  en  cimier  sur  leurs  armoiries  fut  accordé  à  ceux 
qu'on  chargea  de  porter  les  bannières  ;  et  leurs  des- 
cendants continuèrent  d'en  jouir.  Le  diplôme  du  roi  de 
Prusse,  ainsi  que  la  lettre  du  Roi,  leur  donne  le  titre 
de  baron,  au  lieu  de  celui  de  vicomte,  que  leurs  auteurs 
avaient  depuis  1379,  parce  que  ce  titre  est  inusité  en 
chancellerie  allemande.  Pour  Padmission  d'Antoine 
d'Aubier  aux  états  de  Prusse,  les  preuves  de  noblesse 
de  race  ont  été  enregistrées  aux  archives  royales  de 
Prusse  après  vérification  de  leur  authenticité  faite  à 
Paris,  par  trois  commissaires,  membres  des  états, 
devant  le  ministre  de  Prusse,  en  présence  de  M.  Pavil- 
let,  principal  commis,  de  M.  Ghérin,  actuellement  aux 
Archives  royales  de  France,  qui  a  affirmé  la  vérité  des 
actes  et  signatures. 


De  la  PANOUSE,  en  Rouergue.  La  maison  de  la 
Panouse  a  pris  son  nom  de  la  petite  ville  de  la  Panouse 
de  Sévérac,  au  diocèse  de  Rodez,  ce  qui  annonce  la 
pureté  de  son  origine. 

Elle  n'est  pas  moins  recommandable  par  son  ancien- 
neté, remontée  à  près  de  sept  cents  ans,  que  par  ses 
services  militaires,  et  par  les  alliances  distinguées  qu'elle 
a  contractées. 

Elle  jouissait  des  honneurs  de  la  chevalerie  dès  le  mi- 
lieu du  treizième  siècle,  et  elle  a  donné,  dans  les  sui- 
vants, un  sénéchal  de  Rouergue,  un  sénéchal  de  Car- 
cassonne,  deux  évêques  de  Mende,  dont  le  premier  fut 
ensuite  archevêque  de  Damas,  et  un  grand  nombre  d'of- 
ficiers distingués.   A  tous  ces   avantages  qui  lui  assurent 


178  •  DE  LA  PANOUSE. 

un  rang  distingué  parmi  la  bonne  noblesse  du  royaume, 
elle  joint  celui  d'avoir  été  jurée,  depuis  près  de  trois 
cents  ans,  dans  l'ordre  de  Saint-Jean-de-Jérusalem. 

Ses  principales  alliances  sont  avec  les  maisons  d'Alè- 
gre,  d'Aubusson,  de  Bonafous-de-Presques,  de  Dienne, 
d'Erailh,  d'Escoraillles,  de  Saint-Estève,  de  Lentilhac- 
Sédières,  de  Molceu,  de  Morlhon,  des  Ondes,  de  Pau- 
liac,  de  Prévenquières,  de  Rives,  de  Rodez-de-Monta- 
lègre,  de  la  Roque-Toyrac,  de  la  Tour-de-Loubens, 
de  Turenne-d'Aynac,  de  Vezins,  et  autres. 

Son  premier  auteur  connu  est  : 

Motet  DE  LA  Panouse,  I"  du  nom,  qui  fit  don,  en 
II 54,  à  Guillaume  de  Vezins  et  à  ses  frères,  de  tout  ce 
qu'il  avait  acquis  au  château  de  Vezins,  consistant  en 
maisons,  cens,  rentes,  et  autres  objets;  il  eut  pour  té- 
moin de  cet  acte  Gui  de  Sévérac. 

La  filiation  est  parfaitement  établie  depuis  : 

I.  Motet  DE  LA  Panouse,  II"  du  nom,  chevalier,  qui 
s'unit,  au  mois  de  juin  1257,  avec  d'autres  habitants  de 
la  Panouse,  tant  chevaliers  que  damoiseaux,  pour  re- 
fuser i  Gui  de  Sévérac  l'hommage  qu'ils  lui  devaient  : 
c'est  ce  que  l'on  apprend  d'une  enquête  du  9  des  ides 
de  ce  mois,  faite  à  la  requête  de  la  cour  (  justice  )  de 
Gui,  d'où  il  résulta  que  Motet  avait  été  le  moteur  de  ce 
refus;  ce  fut  sans  doute  pour  se. mettre  hors  de  la  dé- 
pendance de  ce  seigneur,  que  le  14  des  calendes  de  mai 
1259,  Motet,  uni  à  Stéphanie,  sa  femme,  dont  le  sur- 
nom est  ignoré,  et  à  Motet  de  la  Panouse,  leur  fils, 
vendit  au  même  Gui  de  Sévérac  tout  ce  qu'il  possédait 
au  château  de  la  Panouse  et  dans  son  mandement.  ïl  vi- 
vait encore  en  1269,  qu'il  autorisa  l'hommage  rendu 
par  le  même  Motet,  son  fils,  qui  suit. 

II.  Motet  DE  LA  Panouse,  III*  du  nom,  chevalier  , 
seigneur  de  Loupiac  et  de  Vilaret,  consentit  la  vente 
faite  par  ses  père  et  mère,  le  14  des  calendes  de  mai  1259. 
Il  fit  hommage,  conjointement  avec  Hugues  de  Mer- 
castel,  le  lundi  après  l'Assomption  de  la  sainte  Vierge, 
1269,  à  Henri  de  Bénévent,  chevalier,  de  différents 
mas,  et  de  tout  ce  qu'ils  possédaient  au  château  d'Au- 
reille  ;  il  y  fut  autorisé  par  son  père.  11  acquit  le  jour  de 
l'octave  de  la  Toussaint  1271,  de  Bernard  Delmas  et  de  Rai- 


DE  LA  PANOUSE.  C)^ 

monde,  sa  femme,  un  territoire  situé  dans  la  paroisse 
de  la  Panouse,  au  lieu  appelé  la  Combe  de  Loupiac. 
Acquit,  le  19  des  calendes  de  février  1284,  un  autre 
territoire  situé  dans  les  côtes  de  Vilaret,  et  fit  hommage  à 
Gui,  seigneur  de  Sévérac,  le  3  des  ides  de  novembre  1287, 
de  ces  deux  territoires  et  de  toutes  ses  terres  et  posses- 
sions, situées  dans  les  paroisses  de  la  Panouse  et  de 
Saint-Grégoire  ;  fit  encore  diverses  acquisitions  de  biens- 
fonds  en  1287,  1289  et  1293  ;  fit  son  testament  à  Rodez, 
le  jeudi  avant  la  fête  des  apôtres  saint  Simon  et  saint 
Jude  i3o7j  et  mourut,  laissant  d'une  alliance  inconnue  : 

I ."  Raoul  de  la  Panouse,  chevalier,  qui  suit  ; 

2.°  Motet  de  la  Panouse,  qui  fut  institué,  en  1807, 
héritier  particulier  de  son  père,  dans  ce  qui 
appartenait  au  testateur  à  Fabregues,  à  Fabresilles, 
dans  l'affar  de  Canteloube,  et  au  château  d'Au- 
reille  ;  il  eut  d'une   femme  inconnue,   trois    fils^ 

•  Motet,  Guillaume  et  Raimond  de  la  Panouse  , 
légataires  de  Motet,  leur  aïeul,  en  i3o7,  et  dont 
la  destinée  est  demeurée  inconnue; 

3.°  Stéphanie  de  la  Panouse,   qui  était  mariée  dès 

1 307,  à  Bernard  Bertrand,  damoiseau  ; 
4.®  Motet  de   la  Panouse,    femme   de    Hugues    de 
Valat,  damoiseau,  dès  i3o7  ; 

5.°  Ysens  de  la  Panouse,  femme  de  Raimond  de 
Saint-Estève,  damoiseau,  en  1307. 

III.  Raoul  DE  LA  Panouse,  chevalier  ,  seigneur  de 
Loupiac  et  de  plusieurs  autres  lieux,  fut  institué  héri- 
tier de  son  père  en  i3o7,  dans  tout  ce  qui  appartenait 
au  testateur  dans  la  ville  et  mandement  de  la  Panouse , 
dans  le  château  et  mandement  de  la  Roque-Balsergue  , 
dans  la  paroisse  de  Saint-Saturnin,  au  château  de  No- 
garet  et  dans  la  ville  de  Trellans;  fit  hommage  le  samedi, 
veille  des  Rameaux  i3ii,  à  Gui,  seigneur  de  Sévérac  , 
de  ses  mas  de  Loupiac,  de  Vilaret  ;  fit  une  acquisition 
le  mercredi  avant  la  Purification  i33i.  Passa  le  27  avril 
134...  une  transaction  avec  son  fils,  ci-après  nommé, 
et  consentit  un  bail  emphitéotique  le  20  avril  1346.  Le 
nom  de  sa  femme  est  également  ignoré  ;  mais  il  fut 
père  de  : 

Motet  de  la  Panouse,  qui  suit. 


l8o  DE  LA  PANOUSE. 

IV.  Motet  DE  LA  Panouse,  IV"  du  nom,  chevalier  , 
seigneur  de  Loupiac  et  de  Vilaret,  passa  une  transac- 
tion, conjointement  avec  son  père,  le  27  avril  134...  et 
un  bail  enphitéotique  le  20  avril  1346.  Fit  hommage  le 
8  mai  i36y  ,  à  Gui  de  Sévérac ,  chevalier,  de  ses  mas 
de  Loupiac  et  de  Vilaret;  vendit,  en  1 371,  un  pré  situé 
dans  les  appartenances  de  la  Panouse,  et  mourut  avant 
le  6  octobre  1397  ,  laissant  de  Miracle  d'Erailh  ,  sa 
femme ,  de  l'une  des  plus  anciennes  maisons  du 
Rouergue  : 

Jean  de  la  Panouse,  chevalier,  qui  suit. 

V.  Jean  de  la  Panouse  ,  surnommé  aussi  de  Loupiac  , 
I"  du  nom,  chevalier,  seigneur  de  Loupiac  et  de  Vi- 
laret,  gouverneur  de  Cabrières,  et  sénéchal  de  Carcas- 
sonne,  fit  hommage  en  qualité  d'héritier  universel  de 
son  père,  le  6  octobre  1397,  à  Gui,  baron  de  Sévérac, 
damoiseau,  du  mas  de  Loupiac  et  de  tout  ce  qui  lui 
appartenait  dans  '  la  paroisse  de  la  Panouse.  Le  roi 
Charles  VI  ,  le  nomma  ,  le  i"  mars  141 3  ,  gouverneur 
du  château  de  Cabrières  ,  place  alors  importante  en 
Languedoc,  et  sénéchal  de  Carcassonne.  Il  posséda  en 
un  tel  point  la  confiance  et  l'estime  de  Jean  de  France  , 
duc  de  Berri,  frère  du  roi  Charles  V,  que  ce  prince 
le  nomma,  par  son  testament  du  mois  de  mai  141 6  , 
Pun  des  exécuteurs  de  ses  dernières  volontés.  Il  épousa 
Lombarde  d'Erailh,  de  la  même  maison  que  sa  mère. 
Cette  dame  fit  don  le  21  février  1417  (n.  st.),  à 
Péglise  de  la  Panouse,  d'un  reliquaire  avec  des  reliques, 
et  du  bois  de  la  vraie  Croix.    Ils  eurent  pour    enfants  : 

I."  Jean  de  la  Panouse,  qui  suit  ; 

2.**  Amalric  de  la  Panouse,  auteur  de  la  branche 
des  seigneurs  du   Colombier,  rapportée  ci-après; 

3.°  Gui  dcj  la  Panouse,  qui  fut  d'abord  archi- 
diacre de  Conques,  dans  l'église  de  Rodez,  puis 
élu  évêque  de  Mende,  en  1443,  et  enfin,  arche- 
vêque de  Damas; 

4.*»  Raimond  de  la  Panouse,  prieur  de  Gailhac. 

VI.  Jean  de  la  Panouse,  II"  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Loupiac  et  autres  lieux,  gouverneur  du  châ- 
teau de  Cabrières,  et  sénéchal  de  Rouergue,  qualifié 
noble  et  puissant  homme,   fit  hommage  de  son    mas   de 


DE  LA  PANOUSE.  :i8l 

Loupiac  à  Amalric  ou  Amauri  de  Séverac,  le  12  avril 
141 9.  Ce  seigneur,  alors  maréchal  de  France,  le  chargea, 
le  16  février  1424,  de  prendre  possession  en  son  nom, 
de  la  châtellenie  de  Cessenon.  Il  fut  du  nombre  des 
Français  qui  demeurèrent  constamment  attachés  au  parti 
du  roi  Charles  VII,  et  servit  ce  prince  avec  zèle  dans 
toutes  les  guerres  qu'il  eut  à  soutenir  pour  recouvrer  sa 
couronne  et  chasser  les  Anglais  du  royaume.  Jean  IV, 
comte  d'Armagnac  et  de  Rodez,  l'envoya,  en  1442,  en 
qualité  d'ambassadeur  au  roi  d'Angleterre,  pour  pro- 
poser à  ce  prince  une  de  ses  filles  en  mariage. 

Jean  de  la  Panouse  épousa  Marguerite  de  Dienne, 
de  l'ancienne  et  illustre  maison  de  ce  nom,  en  Auvergne, 
fille  de  Louis,  seigneur  de  Dienne,  et  de  Baranne 
d'Estaing,  sa  troisième  femme  (i).    Leurs  enfants  furent: 

i.°  Philippe  de  la  Panouse,  qui  suit; 

2.**  Antoine  de  la  Panouse,  d'abord  chanoine  de 
Rodez,  puis  e'iu  évéque  de  Mende,  après  Gui 
delà  Panouse,  son  oncle;  il  prêta  serment  de 
fidélité  au  roi  Louis  XI,  en  1468,  et  occupa  le 
siège  jusqu'au  28  juin  1473,  qu'il  mourut  con- 
servateur des  privilèges  de  Tordre  de  Citeaux  ; 

3.°  Jean  de  la  Panouse,  chanoine  de  Mende,  en 
1466  ; 

4.°  Pierre    de  la   Panouse,  chanoine    de   Prohnas; 

5.°  Jérémie  de  la  Panouse,  qui  épousa  Jean  de 
Morlhon,  filsdeno^/e  et  puissant  homme  messire 
Pierre  de  Morlhon,   seigneur    de    Saint-Vensan  ; 

6."  Catherine  de  la  Panouse,  femme  de  Jean  de 
Prévenquières,  seigneur  de  Vazès,  et  légataire 
de  sa  mère,  en  1466  ; 

7.**  Béatrix  de  la  Panouse,  qui  était   mariée  à  Ber- 


(i)  Louis  de  Dienne  avait  eu  pour  première  femme  Ga- 
brielle  de  Langeac,  fille  d'Armand,  seigneur  de  Langeac  , 
et  de  Gaufrède  de  la  Tour-d'Oliergues,  et  pour  seconde,  Isa- 
belle de  la  Tour,  fille  d'Agne  II  de  la  Tour,  seigneur  d'Olier- 
gues,  tige  des  ducs  de  Bouillon,  et  de  Béatrix  de  Ghalençon. 

Cette  alliance  avec  la  maison  de  Dienne  prépara  aux  descen- 
dants de  Jean  de  la  Panouse,  des  parentés  avec  les  plus  illustres 
maisons  de  France,  telles  que  celles  d'Aubusson,  de  Beaufort- 
Canillac,  d'Escorailles,  d'Estaing,  de  Montboissier,  de  Mont- 
lezun,  de  Montmorin,  de  Tournemine,  de  Tournon  et  autres. 


l82  DE  LA  PANOUSE. 

nard  de  Pauliac,  dès  1466,  qu'elle   fut  faite  léga- 
taire particulière  de  sa  mère. 

VII.  Philippe  DE  LA  Panouse,  chevalier,  seigneur 
de  Loupiac,  de  Servières,  et  autres  lieux,  reçut,  avec 
son  père,  le  28  janvier  1449,  la  quittance  qui  leur  fut 
donnée  par  Jean  de  Morlhon,  son  beau-frère,  de  la 
dot  de  Jéremie  de  la  Panouse,  sa  sœur  :  il  obtint  le  10 
décembre  1461,  des  lettres  de  Jean,  comte  d'Armagnac, 
portant  confirmation  de  la  concession  faite  à  Jean  de  la 
Panouse,  son  père,  par  Amauri,  seigneur  de  Sévérac, 
maréchal  de  France,  dont  ce  comte  était  héritier,  du 
droit  de  juridiction  basse  au  lieu  de  Loupiac;  il  est 
nommé  dans  les  lettres-royaux  expédiées  le  17  mars 
1461,  contre  Amalric  de  la  Panouse,  son  oncle,  au  sujet 
de  paiements  faits  pour  la  capitainerie  du  château  de 
Cabrières,  qui  avait  été  occupée  par  le  même  Jean,  son 
père;  fut  institué  héritier  universel  de  Marguerite  de 
Dienne,  sa  mère,  le  26  avril  1466,  et  éiait  mort  avant 
le  II  novembre  1478,  qu'il  est  rappelé  dans  un  hom- 
mage rendu  par  Jean  de  la  Panouse,  son  fils,  dont  on 
va  parler,  et  qu'il  avait  eu  de  Bourguine,  sa  femme, 
dont  le  nom  de  famille  est  inconnu. 

VIII.  Jean  de  la  Panouse,  III"  du  nom,  seigneur 
de  Loupiac,  de  Cervières,  de  Cruejouls,  de  Seyrac  et 
de  Dôme,  qualifié  noble  et  puissant,  fit  hommage  de  son 
château  de  Loupiac  à  Antoine  de  Chabannes,  comte  de 
Dammartin,  seigneur  de  Sévérac,  le  1 1  novembre  1478. 
Il  est  nommé  dans  le  testament  d'Isabelle  de  Marcenat, 
sa  femme,  du  .26  juillet  1482,  et  vivait  encore  le  dernier 
marsi5o5,  qu'il  assista  au  contrat  de  mariage  de  Charles 
de  la  Panouse,  son  fils.  Isabelle  de  Marcenat  l'avait 
rendu  père  de  : 

i.°  François  de  la  Panouse,  qui  fut  héritier  de  sa 
mère,  en  1482,  et  dont  la  destinée  est  demeurée 
inconnue; 

2."  Charles  de  la  Panouse,  qui  continua  la  posté- 
rité; 

3.**  Bertrand  de  la  Panouse,  légataire  de  sa  mère, 
le  t6  juillet  1482  ; 

4."  Pierre  de  la  Panouse,  aussi  légataire  de  sa 
mère,  en  1482. 


DE  LA  PANOUSE.  l83 

IX.  Charles  de  la  Panouse  ,  écuyer ,  seigneur  de 
Loupiac  ,  ^de  Pozols  ,  de  Marmiesse  ,  des  Servières  ,  de 
Cruejouls,  etc.  ,  fut  fait  légataire  de  sa  mère,  le  26  juillet 
1482.  Il  forma,  le  dernier  mars  i5o5,  une  alliance  illus- 
tre en  épousant  Françoise  d'Alègre  ,  fille  de  Jacques, 
baron  d'Alègre,  chevalier,  conseiller  et  chambellan  du 
roi,  et  d'Isabeau  de  Foix- Rabat,  sa  seconde  femme,  et 
sœur  consanguine  de  François  d'Alègre,  comte  de  Joi- 
gny,  grand-maître  des  eaux  et  forêts  de  France. 

Françoise  d'Alègre,  étant  devenue  veuve  ,  convola  en 
secondes  noces  avec  Pierre  Rohanne  ,  'et  en  troisièmes , 
en  i535,  avec  François  Guérin,  seigneur  des  Herbiers; 
elle  avait  eu  de  Charles  de  la  Panouse  :  i'ji 

I  .•  Jean  de  la  Panouse,  ecuyer,  seigneur  de  Lou- 
piac, de  Pozols,  de  Marmiesse,  de  Cruejouls,  qui 
transigea,  le  i3  septembre  i525,  avec  Jeanne, 
sa  sœur.  On  ignore  s'il  laissa"  postérité  ; 

2.°  Jeanne  de  la  Panouse,  qui  épousa  Jourdain  de 
Pujols,  écuyer,  et  transigea,  le  i3  septembre  i525, 
avec  Jean  de  la  Panouse,  son  frère. 

Branche  des  seigneurs  du  Colombier, 

VI.  Amalric  de  la  Panouse,  surnommé  aussi  de 
Loupiac,  damoiseau ,  seigneur  du  Colombier  ,  dans 
la  paroisse  de  Mondalazac,  au  diocèse  de  Rodez,  était 
second  fils  de  Jean  de  la  Panouse  ,  ï^'  du  nom ,  che- 
valier ,  seigneur  de  Loupiac  ,  et  de  Vilaret  ,  sénéchal 
de  Carcassonne ,  et  gouverneur  de  Cabrières,  et  de 
Lombarde  d'Erailh,  rapportés  ci-devant.  Il  fut  lieute- 
nant de  Jean  de  la  Panouse,  son  frère  aîné,  au  gou- 
vernement du  château  de  Cabrières,  pendant    les   années 

1436,  1437,  1438,  et  1439,  comme  on  l'apprend  des 
lettres-royaux  qui  furent  expédiées  le  17  mars  1461  , 
au  sujet  de  la  demande  qu'il  avait  formée  pour  être 
payé  de  ses  gages;  épousa,    par    contrat    du     i"    février 

1437,  Marguerite  des  Salles,  fille  et  héritière  de  noble 
Pierre  des  Salles,  seigneur  du  Colombier;  c'est  par  ce 
mariage  que  la  terre  du  Colombier  -est  venue  dans  la 
maison  de  la  Panouse.  Ce  fut  en  qualité  de  fondé  de  la 
procuration  de  Jean  de  la  Panouse ,  chevalier  ,  seigneur 
de  Loupiac,   son   frère,   qu'il   rendit  hommage    le    i5  no- 


N 


t84  de  la  panouse. 

vembre  1448,  à  Jean  de  la  Roque,  seigneur  de  Moret, 
de  ce  que  Jean  de  la  Panouse  tenait  de  lui  en  fief  franc 
et  honorable.  Il  contracta  une  seconde  alliance,  le  7  no- 
vembre 1446,  avec  Bertrande  des  Ondes  ,  fille  de  Rai- 
mond,  seigneur  des  Salles-Comtaux,  au  diocèse  de 
Rodez;  il  se  porta  caution,  en  1467,  de  Philippe  de  la 
Panouse,  son  neveu,  et  passa  à  cet  effet  une  obli- 
gation, le  10  octobre  de  cette  année;  testa  le  22  août 
1468,  et  ne  vivait  plus  le  9  juillet  1472,  qu'il  est 
rappelé  dans  un  hommage  rendu  par  Jean  de  la  Pa- 
nouse, son  fils.  ,    j ,    . 

Il  avait  eu  de  Marguerite  des  Salles,  sa  première 
femme, 

-  ij.    i  I,,*'  Marguerite  de  la   Panouse  qui  était  mariée  dès 
!  ■    le   23  novembre  1458,   à   noble  homme  Etienne 

d'Estève,  co-seigneur  de  Saint  -  Martial,  au  dio- 
cèse de  Nismes,  époque  de  la  donation  qu'elle  fit 
à  Jean  de  la  Panouse,  son  frère  ; 

2.°  Béatrix  de  la  Panouse,  femme  de  Jean  de 
de  Saint-Marsal  ,  et  légataire  de  son  père ,  en 
1468; 

S.**  Jeanne  de  la  Panouse,  qui    épousa  avant  1468, 
Bernard  de  Rives,   et  fut  aussi  légataire  de  son 
père,  le  22  août  de  cette  année. 
'      Il  eut  de  Bertrande  des  Ondes,  sa  seconde  femme: 

I  .**  Jean  de  la  Panouse,   qui    continua  la  postérité; 

2."  ,  3." ,  4.« ,  5.° ,  Guy  ,  Pierre  ,  Bertrand  et 
Philippe  de  la  Panouse,  dont  la  destinée  est  de- 
meurée intonnue  ; 

ô." ,  7.0,  8.°,  9.%    io.«,    Marguerite,    Gaillarde, 
Dauphine,  Antoinette  et  Catherine    de   la     Pa- 
nouse, légataires  de  leur  père,  en  1468. 
Il  eut  aussi  un  fils  naturel  nommé  Guillaume. 

VII.  Jean  de  la  Panouse  ,  IP  du  nom,  sur- 
nommé de  Loupiac ,  damoiseau  ,  seigneur  du  Colom- 
bier, et  co-seigneur  de  Golignac  et  des  Salles -Com- 
taux,  reçut  le  23  novembre  1458,  la  donation  que  lui 
fit  Marguerite  de  la  Panouse,  sa  sœur  consanguine,  en 
présence  d'Amalric  ,  leur  père  ;  fut  institué  héritier 
universel  de  ce  dernier  ,  le  22  août  1468 ,  et  fit  hom- 
mage en  cette  qualité  le  9    juillet  1472,  à   Humbert    de 


DE  LA  PANOUSE.  l85 

Batarnay ,  écuyer  ,  conseiller  et  chambellan  du  Roi ,  sei- 
gneur du  Bouchage  et  des  Salles-Gomtaux ,  de  ce  qu'il 
possédait  au  petit  château  des  Salles-Gomtaux;  il  fit  son 
testament  à  Rodez,  le  28  août  i5io,  et  laissa  de  l'al- 
liance qu'il  avait  contractée  le  14  mars  1477,  avec 
Antoinette  de  Molceu,  fille  de  Bertrand  de  Molceu , 
surnommé  de  Marcilhac ,  seigneur  de  Boysse ,  et 
d'Escorailles  : 

i.°  François  de  la  Panouse,  dit  de  Loupiac  ,  qui 
fut  héritier  universel  de  son  père ,  le  28  août 
i5io.  On  ignore  s'il  a  laissé  postérité; 

2.**  Bertrand  dQ.la  Panouse,qui  servit  le  roi  Louis  XII, 
dans  les  guerres  d'Italie  ;  il  y  a  tout  lieu  de 
croire  qu'il  y  fut  tué  avant  i5io,  que  son  père^ 
ignorant .  s'il  existait  encore  ,  lui  légua  ,  à  tout 
événement,  une  somme  de  quatre  cents  livres, 
par  son  testament  du  28  août  de  cette  année,  et 
que  depuis,  il  n'est  plus  question  de  lui  ; 

3."  Pierre  de  la  Panouse,  qui  suit; 

4.®  Catherine  de  la  Panouse  ,  femme  d'Antoine  de 
Campagnac ,  juge  du  comté  de  Rodez ,  et  léga- 
taire particulière  de  son  père,  en  1 5 10  ; 

5.°  Marguerite  de  la  Panouse,  femme  de  noble 
Brenguier  de  Prunet,  aussi  légataire  de  son 
père,  en  i5io  ; 

6.°  Antoinette  de  la  Panouse,  qui  n'était  pas  encore 
mariée  en  i5io  ; 

7.*'  Autre  Catherine  de  la  Panouse,  religieuse  de 
Saint-Saturnin,  à  Rodez. 

VIII.  Pierre  DE  la  Panouse,  1°''  du  nom,  écuyer, 
seigneur  du  Colombier  et  de  Mondalazac  ,  fut  fait  léga- 
taire particulier  et  substitué  à  François  de  la  Pa- 
nouse ,  son  frère  aîné ,  par  le  testament  de  leur  père , 
du  28  août  i5io.  Il  épousa,  par  contrat  du  28  avril 
i523,  Marguerite  de  la  Roque,  fille  àQ  noble  et  ^puissant 
homme  Claude  de  la  Roque,  écuyer,  seigneur  de  la 
Roque-Toyrac ,  et  de  la  Vergne ,  étant  sur  le  point  de 
partir  avec  la  noblesse  de  Ja  sénéchaussée  de  Rouergue, 
convoquée  à  Narbonne  pour  le  service  du  ban  et  arrière- 
ban  ,  il  fit  son  testament  le  2  novembre  1542,  et  ne  vi- 
vait plus  le  7  juillet  i557  ,  que  sa  veuve  assista  au  contrat 
de  mariage  de   Pierre  de  la  Panouse ,    leur  fils  ;  il  est  en- 


1  86  DE  LA  PANOUSE. 

core  rappelé  avec  elle  dans  le  procès- verbal  des  preuves 
de  noblesse  faites  le  28  octobre  iSôq,  par  André  de  la 
Panouse,  leur  fils,  pour  être  admis  dans  l'ordre  de 
Saint-Jean-de-Jerusalem.  Leurs  enfant*  furent  : 

I.''  Pierre  de  la  Panouse ,  qui  continue  la  pos- 
térité ; 

2.'»  et  3.*  Gaillard  et  Antoine  de  la  Panouse,  tous 
deux  substitués  à  Pierre,  leur  frère  aîné,  par  le 
testament  de  leur  père,  du  2  novembre  1542,  et 
dont  le  sort  est  ignoré; 

4."  André  de  la  Panouse ,  qui  fit  ,  le  20  octobre 
1559,  ses  preuves  testimoniales  de  noblesse, 
suivant  l'usage  alors  suivi,  pour  être  reçu  dans 
l'ordre  de  Saint-Jean-de-Jérusalem,  et  dans  les- 
quelles les  témoins  attestèrent  qu'il  était  noble, 
gentilhomme  de  nom  et  d'armes. 

IX.  Pierre  de  la  Panouse,  II®  du  nom,  seigneur 
du  Colombier,  fut  institué  héritier  universel  de  son  père, 
le  2  novembre  1542.  Il  épousa ,  par  contrat  du  7  juillet 
iSSy,  Antoinette  de  Rodez  ,  fille  de  Guillaume  de  Rodez, 
seigneur  de  Montalègre,  et  proche  parente  de  Guillaume 
de  Montalègre ,  commandeur  de  l'ordre  de  Saint-Jean- 
de-Jérusalem ,  en  i566,  et  fit  faire ,  le  28  octobre  1 5 59, 
les  preuves  de  noblesse  pour  l'admission  d'André,  son 
frère,  dans  le  même  ordre.  Il  servait  en  1 5 68,  en  qua- 
lité d'homme  d'armes,  dans  la  compagnie  de  M.deCler- 
mont-Lodève,  et  comparut  à  la  revue  qui  en  fut  faite  à 
la  Ferté-Alais  ,  le  10  juin  de  cette  année.  Il  mourut  bien 
avant  le  4  juin  i586,  qu'Antoinette  de  Rodez,  sa  veuve, 
remariée  à  noble  François  de  Prunet ,  seigneur  dudit 
lieu,  prit  à  bail,  de  Pierre  de  la  Panouse,  son  fils,  le 
château  du  Colombier  et  ses  dépendances.  Elle  fit  en- 
core un  échange,  le  5  avril  1590,  au  nom  du  même 
Pierre,  et  assista  à  son  contrat  de  mariage,  du  5  juin 
1593. 

X.  Pierre  de  la  Panouse,  II I*  du  nom,  seigneur 
du  Colombier ,  de  Golignac  et  autres  lieux  ,  donna  ses 
biens  à  rente  à  sa  mère  et  à  son  beau-père ,  le  4  juin 
i586.  Il  fut  représenté  par  cette  dame,  dans  l'échange 
qu'elle  fit  en  son  nom,  le  5  avril  1590;  épousa,  par 
contrat  du    5  juin    i593,  Isabelle  de  Lentilhac,   fille    de 


DE  LA  PANOUSE.  187 

François ,  seigneur  de  Lentilhac  ,  et  d'an  grand  nombre 
d'autres  terres ,  et  de  Marguerite  d'Aubusson ,  issue 
d'une  branche  cadette  de  l'ancienne  et  illustre  maison 
d'Aubusson ,  ducs  de  la  Feuillade.  Cette  dame  fit  son 
testament  au  château  du  Colombier,  le  22  juin  i63o; 
et  par  cet  acte ,  elle  demanda  à  être  inhumée  au  tom- 
beau des  prédécesseurs  de  son  mari  ,  dans  l'église  de 
Mondalazac  ,  et  mourut  avant  le  22  septembre  i632  , 
que  son  mari  assista  au  contrat  de  mariage  de  François 
de  la  Panouse,  leur   fils.  Ils  eurent  pour  enfants: 

i.°  François  de  la   Panouse ,   déjà    nommé ,  et  qui 

suit; 
2.°  Raimond  de  la  Panouse,   qui    embrassa  l'état 

ecclésiastique,  et  fut  prieur  de  Mondalazac; 
3.°  Gabrielle  de   la   Panouse ,  qui  était  déjà  mariée 

à   noble   Pierre  du    Perrier,  seigneur  dudit  lieu, 

le  22  juin  1 63o  ,  date  du  testament  de  sa  mère; 
4.''  Marguerite  de   la   Panouse,    non   encore  mariée 

en  i63o; 
5."^  Autre  Marguerite  de  la    Panouse,  religieuse,  à 

Saint-Flour,  en  i63o. 

XI.  François  de  la  Panouse,  seigneur  du  Colom- 
bier, de  Pruns  et  autres  lieux,  fut  fait  légataire  parti- 
culier d'Isabelle  de  Lentilhac  ,  sa  mère ,  le  22  juin  i63o. 
Il  fit  son  testament  le  19  septembre  1647,  par  lequel  il 
demanda  à  être  inhumé  au  tombeau  de  ses  ancêtres , 
dans  l'église  de  Mondalazac  ;  institua  sa  femme  son  héri- 
tière universelle  ,  à  la  charge  de  remettre  son  hérédité  à 
son  fils  aîné,  non  encore  baptisé,  et  ne  vivait  plus  le  8 
février  de  l'année  suivante.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  22  septembre  i632,  Guillemette-Charlotte  de  la  Tour, 
fille  de  Jean,  seigneur  de  la -Tour,  en  Rouergue ,  et 
d'Anne  deLoubens  (i).  De  ce  mariage  vinrent: 


(i)  Anne  de  Loubens  était  fille  de  Jacques  de  Loubens,  ba- 
ron de  Loubens,  seigneur  de  Verdalle,  capitaine  de  cinquante 
hommes  d'armes  des  ordonnances  du  Roi,  et  chevalier  de 
ses  ordres,  et  nièce  de  Hugues  de  Loubens,  grand-maître  de 
Malte,  et  depuis  cardinal  :  elle  avait  pour  frère  Hugues  de 
Loubens,  baron  de  Verdalle,  qui  épousa  en  1623,  Louise  d'Ar- 
pajon,  sœur  de  Louis,  vicomte  d'Arpajon,  chevalier  des 
ordres  du  Roi,  créé  duc  et  pair  de  France,  par  lettres  de 
l'année  i65o,  qui  ne  furent  point  enregistrées. 

i5.  i3 


i88  I^E  LA  PANOUSE. 

I  .^  Louis  de  la  Panouse,,  qui  suit  ; 

2.°  François  de  la  Panouse,  qui  fut  père  de  Pierre 
de  la  Panouse ,  seigneur  de  Bourran ,  d'Agnac  et 
autres  lieux  ,  lequel  épousa  Marie-Anne  d'Esco- 
railles,  dont  il  eut  Marie-Anne  de  la  Panouse, 
mariée  par  contrat  du  21  février  1730,  avec 
Antoine  de  Levezon  de  Vesins  ,  seigneur  et  baron 
de  Vesins ,  qu'elle  rendit  père  de  François  de 
Levezon  ,  comte  de  Vesins ,  brigadier  des  ar- 
mées du  roi ,  lieutenant  des  gardes-du-corps 
de  sa  majesté;  de  Jean- Jacques-Gabriel  , 
abbé  de  Vesins ,  vicaire  général  du  diocèse  de 
Senlis  ,  et  aumônier  du  roi ,  et  d'Antoine-Alexis, 
vicomte  de  Vesins,  capitaine  de  cavalerie; 

3."  Jeanne  de  la  Panouse,  femme  de  N....  de  la 
Guisardie,  et  veuve  en  1690. 

XII.  Louis  DE  LA  Panouse,  I"  du  nom,  chevalier 
seigneur  du  Colombier,  de  Pruns,  et  autres  lieux,  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  par  jugement  de  M.  Pellot, 
intendant  de  Guienne ,  rendu  le  4  mai  1668,  sur  le 
vu  de  ses  titres ,  remontés  à  Tannée  1468.  Il  servit  en 
1674,  sous  les  ordres  du  maréchal  d'Albret ,  dans  l'ar- 
riôre-ban  de  cette  province ,  et  fit  son  testament  au  châ- 
teau du  Colombier,  le  22  avril  1690;  par  lequel  il  de- 
manda pareillement  à  être  inhumé  au  tombeau  de  ses 
prédécesseurs,  dans  l'église  de  Mondalazac.  Il  avait 
formé  deux  alliances,  la  première,  le  17  décembre  1671, 
avec  Gabrielle  d'Andouls  ,  dont  il  n'eut  point  d^enfants, 
et  la  seconde,  le  16  novembre  1681  ,  avec  Marie-Fran- 
çoise de  Banafous-de-Presques .    Il  eut    de  cette  dernière  : 

I.**  Louis  de  la  Panouse,  dont  on  va  parler; 

2.'*  François  de  la  Panouse  ,  légataire  de  son  père 
en  1690,  et  dont  la  destinée  est  demeurée  in- 
connue ; 

.3.°  Joseph  de  la  Panouse,  aussi  légataire  de  son 
père  en  1690.  Il  servit  en  qualité  de  lieutenant 
dans  le  régiment  d'infanterie  de  Tourville  en 
1709  ;  était  capitaine  en  second  dans  celui  de 
Meuse  en  1721;  capitaine  dans  celui  de  Mont- 
morin_,  aussi  infanterie  en  1740,  et  fut  reçu 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  le  10  décembre  de  cette  année; 


DE  LA  PANOUSE.  iSg 

4.°  Anne  de  la  Panouse,  légataire  de  son  père , 
le  22  avril  1690.  Elle  épousa  Jean-Louis  de  la 
Peyre,  écuyer,  seigneur  de  Capmay,  dont  elle 
était  veuve  le  6  janvier  lySS,  qu'elle  assista  au 
contrat  de  mariage  de  Joseph  de  la  Panouse  , 
son  neveu. 

XIII.  Louis  DE  LA  Panouse,  IIV  du  nom,  chevalier, 
seigneur  du  Colombier,  de  Pruns  et  autres  lieux,  fut 
fait  légataire  particulier  de  son  père,  le  22  avril  1690. 
Il  e'pousa,  par  contrat  du  27  janvier  1704,  Louise  de 
Soliols-de-risle,  fille  de  noble  Mathurin  de  Soliols , 
seigneur  de  l'Isle,  et  d'Anne  de  la  Salle;  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  par  jugement  de  M.  Laugeois,  inten- 
dant de  la  généralité  de  Montauban,  du  5  avril  171 6; 
et  fit  son  testament  au  château  du  Colombier,  le  2  3  avril 
1748.  Louise  de  Soliols  l'avait  rendu  père  de  : 

i.**  Jacques-Mathurin  de  la  Panouse,  légataire  de 
son  père,  le  23  avril  1748  ; 

2°  Joseph  de  la  Panouse,  abbé  de  Saint-Sintin, 
vicaire  général  et  prévôt  de  Téglise  cathédrale  de 
Condom  ;  aussi  légataire  de  son  père,  le  23  avril 
1748; 

3. *•  Joseph  de  la  Panouse,  qui  suit  ; 

4.*^  Louise  de  la  Panouse,  femme  de  N....  de  Bo- 
nafous,  seigneur  de  Presques,  en  1748  ; 

5.0  Louise-Henriette  de  la  Panouse,  non  encore 
mariée  en  1 748  ; 

6.°  Catherine  de  la  Panouse, .  religieuse  au  cou- 
vent de  Notre-Dame,  à  Rodez,  en  1748. 

.  XIV.  Joseph  DE  LA  Panouse,  chevalier  comte  de 
la  Panouse,  seigneur  du  Colombier,  de  Mondalazac, 
de  Pruns  et  autres  lieux,  lieutenant  au  régiment  de  Picar- 
die; fit,  en  cette  qualité,  la  campagne  de  1744;  se  signala 
au  siège  de  Fribaurg,  où  il  fut  dangereusement  blessé 
d'un  coup  de  mousquet,  ce  qui  Tobligea  de  se  retirer  du 
service;  a  été  membre  des'  états  provinciaux  de  la  haute 
Guienne.  Il  fut  institué  héritier  universel  de  Louis  de  la 
Panouse,  son  père,  le  23  avril  1748;  épousa,  par  contrat 
du  6  janvier  1758,  Catherine-Agathe  de  Turenne-d'Ay- 
nac,  fille  de  Jean-Louis-Anne  de  Turenne,  chevalier, 
seigneur,  marquis  d'Aynac,  et  de  Marie-Claude  Robert 
de  Lignerac.  De  ce  mariage  sont  issus: 


IQO 


DK  LA  PANOUSE. 

i.°  Joseph  -  Mercure  de  la  Panouse,  comte  de 
la  Panouse,  seigneur  du  Colombier,  de  Mon- 
dalazac,  de  Pruns  et  autres  lieux,  chevalier  des 
ordres  de  Saint-Louis  et  de  Saint-Jean-de-Jéru- 
salem j  d'abord  page  de  Madame;  ensuite  sous- 
lieutenant  au  6**  régiment  de  chasseurs-  à  cheval 
le  14  mai  1779 /capitaine  au  régiment  de  Dauphin, 
dragons,  le  4  juillet  1782;  a  servi  dans  l'armée 
des  princes  et  dans  celle  de  Gondé  ;  chef  d^esca- 
dron  le  25  septembre  t8i6;  et  institué  héritier 
universel  de  son  père  le  i^juin  1783. 

Il  fit  ses  preuves  de  noblesse,  au  mois  de  mai 
1787,  devant  M.  Chérin,  géne'alogiste  du  Roi, 
pour  monter  dans  les  carrosses  de  Sa  Majesté,  et 
jouit  de  cet  honneur  le  16  du  même  mois  ; 

2.°  René-Joseph- Louis  de  la  Panouse,  chevalier 
de  Malte,  officier  de  la  marine  royale,  mort  à 
Malte  au  mois  de  novembre  1791  ; 

3.°  Alexandre- César  de  la  Panouse,  chevalier  des 
ordres  de  Malte  et  de  Saint-Louis,  capitaine  de 
vaisseau,  a  épousé  mademoiselle  Anastasie-Char- 
lotte  Macquerel  de  Pleineselve,  dont  il  a  : 

a.  César-Armand-Anatole  de  la  Panouse,  né  le 
3i  décembre  1809; 

b.  Henri-Louis-Gésar  de  la  Panouse,  né  le  24 
août  1 8 1 2  ; 

c.  Anastasie-Louise-Charlotte  de  la  Panouse  , 
née  le  24  mars  1 8 1 1  ; 

4.*'  Ange-François-Charles  de  la  Panouse,  aussi 
chevalier  de  Malte,  capitaine  au  régiment  df 
Brie,  infanterie;  et  nommé  major  à  la  suite  dans 
la  garde  du  grand-maître  de  Malte,  par  commis- 
sion du  3o  janvier  1793; 

5.°  Charles-François  de  la  Panouse,  chevalier  des 
ordres  de  Malte  et  de  Saint-Louis,  lieutenant 
d'artillerie,  a  fait  également  les  campagnes  dans 
l'armée  de  Condé,  et  a  épousé,  au  mois  d'août 
1806,  Marie-Joséphine  du  Greils  de  Missillac, 
et  en  a  : 

a.  Joseph  de  la  Panouse,  né  le  26  mars  i8ro; 

b.  Joseph-François-Alexandre-Bertrand    de    la 
Panouse,  né  le  8  mai  1 8 1 3  ; 


ONFFROY.  191 

c.  Jacques  -  Alexandre  -  Gesar  de  la    Panouse, 
né  le  16  juin  181 5  ; 

d.  Joséphine-Caroline-Agathe  de  la     Panouse, 
née  le  3  novembre  1807  ; 

6.°  Louise-Charlotte  de  la  Panouse,  d'abord  reli- 
gieuse de  la  Visitation,  à  Moulins,  et  ensuite 
supérieure  du  couvent  du  même  ordre,  à  Saint- 
Céré  ; 

y.''  Françoise-Sophie  de  la  Panouse,  élevée  dans 
la  maison  royale  de  Saint- Louis,  à  Saint-Cyr. 

Armes  :  d'argent,  à  six  cotices  de  gueules.  Supports: 
deux  anges. 

Je  soussigné  ,  Bénigne  Chérin  ,  avocat ,  ancien  pre- 
mier commis  du  cabinet  de  Tordre  du  Saint-Esprit ,  cer- 
tifie que  j'ai  composé  la  présente  notice  généalogique  de 
la  maison  de  la  Panouse  sur  l'original  des  preuves  faites 
au  même  cabinet,  au  mois  de  mai  mil  sept  cent  quatre- 
vingt-sept,  devant  M.  Chérin,  conseiller  du  roi  en  sa 
cour  des  aides  ,  et  généalogiste  de  ses  ordres ,  mon 
cousin,  par  M.  Joseph-Mercure  de  la  Panouse,  à  l'effet 
de  jouir  des  honneurs  de  la  cour.  En  foi  de  quoi,  j'ai 
signé,  à  Paris,   ce  dix-huit  avril   mil  huit  cent  dix-huit. 

CHÉRIN. 


ONFFROY  ou  lIONFROY,  terre  noble  et  fief  de 
hautberty  dans  le  comté  d'Eu,  qui  a  donné  son  nom  à 
une  ancienne  famille  de  la  Haute-Normandie. 

Dès  l'an  1094,  un  seigneur  du  nom  d'Onffroy,  fils  de 
Rodolphe,  avec  un  autre  seigneur,  nommé  Cany,  et 
d'autres  .preux  chevaliers  normands,  entreprirent  le 
voyage  de  la  Terre-Sainte,  et,  passant  par  l'Italie,  signa- 
lèrent leur  valeur  au  siège  de  Salerne. 

Pendant  le  cours  de  la  première  croisade,  Onffroy  de 
Suraumont,  fils  du  précédent,  s'empara,  à  la  tête  de 
trente  normands,  de  Thoron,  le  plus  fort  château  de 
la  Palestine,  du  côté  de  Nazareth,  dont  lui  et  plusieurs 
de  ses  descendants  prirent  le  surnom.  En  ii5o,  Onf- 
froy, dit  Thoron,  fils  de  celui  qui  avait  emporté  d'assaut 
cette  citadelle  ,    commanda    l'arrière-garde    qui    défendit 


1^2  ONFFROY. 

Antioche,  contre  le  Sultan.  Devenu  connétable  de  Jé- 
rusalem ,  il  reprit  Alexandrie  ;  mais  mécontent  d'A- 
mauri,  roi  de  Jérusalem,  il  se  retira  dans  la  Basse- 
Arménie,  avec  son  fils,  où  il  mourut  en  1 1 67. 

Onffroy  III"  du  nom,  dit  Thoron,  ne  fut  pa3  plus 
heureux  que  son  père  et  que  le  connétable,  son  aïeul. 
Après  la  mort  d'Amauri,  il  épousa,  en  1174,  sa  fille 
cadette,  nommée  Mélissante,  laquelle  n'avait  alors  que 
neuf  ans;  mais  dans  la  suite,  Philippe  de  Dreux,  évêque 
de  Beauvais,  qui  se  distingua  à  cette  croisade,  cassa  ce 
mariage. 

OnfFroy,  indigné  de  voir  sa  femme  épouser  successi- 
vement le  marquis  de  Montferrat  et  le  comte  de  Cham- 
pagne, retourna  en  France  pour  y  réclamer  ses  droits. 
Ce  ne  fut  qu'après  sa  mort  et  celle  de  Mélissante,  que 
les  pairs  du  royaume,  assemblés  à  Melun^  rendirent  , 
en  1227,  un  notable  arrêt,  par  lequel  les  enfants  que 
Mélissante  avait  eus  de  ses  second  et  troisième  mariages, 
furent  déclarés  bâtards. 

Oiiffroy^  dit  Boricard,  fils  de  Thoron,  et  de  demoi- 
selle de  Boucard,  était  trop  jeune  alors  pour  profiter  de 
cet  arr.êt;  il  se  qualité  porte-oriflamme,  dans  un  dénom- 
brement de  son  fief  de  Boucard,  rendu  au  comté-pairie 
d'Eu,  du  7  janvier  i235.  Il  n'eut  point  de  postérité,  et 
laissa  un  frère,  dont  un  de  ses  descendants,  le  dernier, 
du  nom  de  Thoron,  fut  chargé,  en  1343  ou  environ  , 
par  Philippe  de  Valois,  d'une  négociation  importante 
chez  les  Suisses  :  il  y  mourut,  et  laissa  un  fils  à  qui  son 
mérite  dans  la  guerre,  fit  donner  le  surnom  de  Lutin. 
On  Jit  sur  son  épitaphe  de  l'année  1462,  en  l'église  de 
Puissanval,  au  comté  d'Eu.  «  En  1425,  naquit  Onffroy 
»  Taupin  ,  petit-fils  d'Engrand ,  écuyer  ,  seigneur 
»  à' Onffroy,  Puissanval,  au  comté  d'Eu,  et  Verchots  , 
»  en  Boulonnois,  lequel  épousa,  à  Londres,  efi  1459  , 
»  Beihsi  Ropere,  fille  aînée  de  Guillaume  Ropere,  doc- 
«  teur  luthérien,  et  petite-fille,  par  sa  mère,  du  célèbre 
»  Thomas  Morus.  »  Il  était  né  en  1425,  dans  ses  terres 
en  Normandie,  et  mourut  en  Angleterre,  où  il  avait 
été  fait  prisonnier,  laissant  une  fille  et  un  fils,  qui  fut 
Guillaume  Onffroy  Taupin,  marié  à  Londres,  en  iSSg. 
Il  eut  plusieurs  enfants  mâles  qui  changèrent  tous  leur 
nom,  en  Angleterre,  dans  les  troubles  de  religioi.  La 
branche  cadette  y  existe  encore. 


ONFFROY.  193 

Nicolas  Onffroy,  chef  de  la  branche  aînëe,  est  mort 
à  son  château  de  Verchots,  en  Boulonnais,  et  'portait 
le  surnom  de  la  Barre.  Il  a  eu  quatre  enfants,  tous  nés 
en  France. 

i.°N...  Onffroy,  mort  frère  convers  de- la  Trappe, 
en  odeur  de  sainteté.  Vqye^  le  second  volume  de 
la  Vie  des  Pères  de  la  Trappe,  à  Tarticle  Onjfroy  ; 

2.°  Jean,  cure  des  Ifs,  en  Normandie  ; 

3.°  Nicolas,  qui  suit; 

4.°  Françoise  Onffroy,  femme  de  M.  de  Cha- 
milly. 

Nicolas  Onffroy,  dit  de  la  Barre,  écuyer,  officier 
de  cavalerie,  s'est  marié  en  la  ville  d'Eu,  avec  Claude 
de  Villy.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Nicolas    de  la  Barre,    écuyer,    seigneur  d'Onf- 

froy; 
2."  Françoise  de  la  Barre  ; 
3.°  Plusieurs  autres  enfants  (i). 

I.  Marin  Onffroy,  descendant  d'Onffroy-de-Thoron, 
111°  du  nom,  mourut  en  1548,  il  était  écuyer,  seigneur 
de  Vert_,  de  Veret,  d'Agnerville,  dé  Saint-Laurent-sur- 
Mer,  d'Aubigny  et  de  la  Pyramière,  six  paroisses  dans 
l'élection  de  Bayeux,  généralité  de  Caen,  et  obtint  de 
François  I"  une  charte  en  date  de  1543,  dans  laquelle 
le  roi  fait  l'éloge  de  ses  services,  de  ceux  de  ses  enfants 
et  de  ses  vassaux,  dans  les  bans  et  arrière -bans  de 
l'armée.  On  n'a  pu,  jusqu'à  présent,  trouver  le  nom  de 
son  épouse.  D'après  une  ancienne  tradition  conservée 
dans  la  famille ,  il  paraîtrait  que  Marin  était  venu  vers 
Pan  1490,  d'une  ville  de  Philadelphie,  en  Asie,  où  sa 
famille  était  restée  depuis  la  lin  des  croisades,  et  qu'en 
ayant  apporté  de  très-grandes  richesses,  il  les  plaça 
dans  la  Normandie,  ancienne  patrie  de  ses  ancêtres  ;  il 
y  planta  ou  greffa  une  espèce  de  pomme  qu'il  avait  rap- 
portée de  ses  voyages,  et  renommée  dans  le  voisinage  de 
Caen,  poui:  faire  d'excellent  cidre.  Cette  pomme,  de 
nos  jours,    est     connue  sous   le  nom  de  Marin   Onffrojr. 


(1)  Tout  ceci,  et  ce   qui    précède,  est  extrait  du    Dictionnaire 
cla  Noblesse,  publié  avant  la  révolution,  tome  XI,  p.  80. 


I  94  ONFr  ROY. 

Api^s  une  si  longue  émigration^  Marin  ne  pouvant 
prouver  authentiquement  sa  filiation  d'Onffroy  de  Tho- 
ron,  troisième  duc  d'Antioche,  et  un  des  descendants 
des  douze  fils  de  Tancrède  d'Hauteville,  gentilhomme 
de  révéchd  de  Coutances,  il  crut  devoir  obtenir  de  Fran- 
çois I"  la  charte  dont  nous  venons  de  parler. 

II.  Jehan  Onffroy,  I"  du  norn,  seigneur  de  Vert  , 
Veret  et  de  la  Pyramière,  etc.^  épousa  Jeanne  Herbel- 
lyne;  de  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Charles,  qui  suit  ; 
2.°  Lambert  Onflroy  ; 
3.°  Marie  Onffroy. 

III.  Charles  Onffroy^  seigneur  de  Vert,  Veret,  de 
la  Pyramière,  etc .  ,  qui  épousa  Christine  Le  Poultrel, 
dont  il  eut  : 

i.°  François,  qui  suit  ; 

2.®  Pierre  Onffroy,  seigneur  de  Saint-Laurent- 
sur-Mer,  lequel  avait  une  fille  nommée  Jehanne 
Onffroy,  qui  épousa  Jean  le  Blois  de  la  Chapelle, 
conseiller  du  Roi^  et  trésorier  -  général  de 
France . 

IV.  François  Onffroy,  I*^"^  du  nom,  seigneur  de 
Veret  et  Vert,  etc.  ,  épousa  Perrette  Blondcl,  fille  de 
Guillaume  Blondel  d'Èmflour,  écuyer,  et  Guillemette  le 
Margand  ;  il  fut  père  de  : 

i.°  François,  qui  suit; 

2.°  Lambert  Onffroy,    duquel  est    sorti    Jacqueline 

Onffroy,  femme  de  Pierre  le  Court  de    la  MA.il- 

lardière; 
3.    Marie  Onffroy,    qui  épousa  Pierre  le  Chevaflier, 

seigneur  de  Longueville. 

V.  François  Onffroy,  IP  du  nom,  seigneur  de 
Veret,  épousa  Jeanne  Hébert,  fille  de  Barthelemi  Hé- 
bert, seigneur  de  Beaumer,  et  Marie  de  Bunel.  Fran- 
çois II  obtint  un  arrêt  de  maintenue  du  sieur  Cha- 
millard,  en  i666,  commissaire  du  Roi,  pour  la  réfor- 
mation de  la  noblesse,  dans  la  généralité  de  Caen.  Cet 
arrêt  le  maintmt  comme  fils  de  François,  fils  de  Char- 
les, fils  de  Jehan,  etc.  François  II  eut  pour  fils  : 


ONFFROY.  195 

i.°  Jean, dont  l'articlesuit; 

2.°  Nicolas  Onffroy,  qui  vint  rejoindre  son  frère  à 
Saint-Christophe,  et  servait  dans  le  régiment  de 
Maison.  Il  paraît,  par  un  certificat  du  chevalier 
de  Saint-Laurent,  gouverneur  de  ladite  île,  que 
Nicolas  étant  monté  un  des  premiers  à  l'assaut  du 
fort  de  Tabago,  y  fut  blessé  au  bras.  Ce  gouver- 
neur loue  beaucoup  son  zèle  ,  sa  bravoure  ,  et 
l'employa  comme  ingénieur.  Nicolas  repassa  en 
France,  avec  les  débris  de  son  régiment.    ' 

VI.  Jean  Onffroy,  IP  du  nom,  seigneur  de  Veret , 
Vert ,  etc.  ,  épousa  Anne  le  Tellier ,  fille  de  Marin 
le  Tellier,  major  dans  l'île  de  Saint-Christophe  ,  et  de 
Françoise  Dumont  ,  où  Jean  II  acquit  une  très-belle 
sucrerie,  qu'il  perdit  à  la  prise  de  l'île  par  les  Anglais, 
qui  la  lui  confisquèrent.  Marin  le  Tellier  y  perdit  la.  vie 
dans  un  combat ,  et  Jean  Onffroy ,  vraisemblablement 
aussi,  car  sa  veuve  seule  repassa  en  France,  et  obtint 
un  certificat  du  sieur  d'Hozier,  généalogiste,  du  i3  no- 
vembre 1697,  qui  constate  que  les  armoiries  de  Jean  II, 
étaient  inscrites  dans  Y  Armoriai  général.    Il  eut  pour  fils: 

VII.  Jacques-Charles  Onffroy  ,  seigneur  de  Veret  , 
Vert,  etc.,  qui  épousa  Jeanne  de  Minfant,  fille  de  Jean 
M  infant  ,  écuyer  ,  et  de  Jacqueline  Carrel  ;  ils  eurent 
pour  fils  : 

VIII.  Pierre- Roland  Onffroy,  écuyer,  seigneur  de 
la  Rosière,  riche  habitant  de  Saint-Domingue,  qui  épousa 
Claire  de  Pike,  fille  de  Samucl-Antoine-Martin  de  Pike, 
ingénieur  de  la  marine ,  au  Cap  Français.  Ce  dernier 
était  passé  en  France  avec  Jacques  II,  et  son  père, 
Thomas  Pike  de  Barouthe,  avait  été  exécuté  à  Londres, 
pour  sa  fidélité  envers  son  roi.  C'était  une  famille  consi- 
dérable du  comté  de  Lancastre  ,  et  sa  femme,  Anne, 
Haquetsaut,  appartenait  à  tout  ce  qu'il  y  avait  de  plus 
distingué  en  Irlande.  Thomas  Pike  avait  un  autre  fils  , 
chevalier  baronnet  ,  mort  sans  enfants  ,  à  Barcelonne , 
étant  colonel  d'un  régiment  au  service  d'Espagne.  La 
femme  de  Samuel  -  Antoine-Martin  de  Pike ,  dont  il 
vient  d'être  question  ,  se  nommait  Marie-Claire  d'Au- 
vergne de  Gagny.  Elle  avait  été  élevée  à  Saint-Cyr  , 
avec  une  de  ses  sœurs,  qui  épousa,  dans  la  suite,  Henri- 


196  ONFFROY. 

François  de  Coulombe,  capitaine  de  vaisseau,  chevalier 
de  Saint-Louis.  La  première  passa  à  Saint-Domingue  , 
avec  Alexandre  d'Auvergne ,  son  père ,  commandant 
l'île  de  la  Tortue,  et  du  port  de  Paix.  Par  les  d'Au- 
vergne de  Gagny  ,  la  famille  Onffroy  se  trouve  alliée 
aux  comtes  d'Ailly,  marquis  de  Senecey,  aux  Gilbert-de- 
VoisinSj  marquis  de  Vilaines,  aux  marquis  d'Aubeterre, 
de  Bouille  ,  aux  Nery  de  Courteville  ,  aux  Villepoix , 
aux  Damport  ,  Villiers  ,  Guibillons  ,  etc.  ,  etc.  ,  Pierre- 
Roland  eut  pour  fils  : 

IX.  Jacques-Rolland  Onffroy  ,  seigneur  de  la  Gau- 
dinelaye  ,  de  la  Rosière ,  de  Varennes  ,  marquis  de 
Vercs ,  ou  Veret ,  etc.  ,  etc.  ,  né  à  Saint-Domingue ,  le 
21  septembre  lySi;  il  épousa,  le  21  octobre  1771  , 
Louise-Augustine  du  Frêne  de  Virel ,  fille  d'Augustin 
du  Frêne  de  Virel,  conseiller  au  parlement  de  Bretagne, 
et  de  Louise-Henriette  de  Coulombe  ,  fille  d'Hyacinthe 
de  Coulombe,  chevalier  de  Saint-Louis,  et  capitaine  de 
vaisseau.  Jacques-Roland  Onffroy  s'étant  établi  en  Bre- 
tagne, et  voulant  y  jouir  des  prérogatives  de  la  noblesse 
de  cette  province,  fit  valoir  les  droits  de  son  ancienne  et 
noble  extraction  ,  et  obtint  un  arrêt  du  parlement  de 
Bretagne,  rendu  le  20  juillet  1782  ,  contradictoirement 
avec  M.  le  procureur-général  syndic  des  états  de  Bre- 
tagne, arrêt  qui  l'aggrégeait  à  la  noblesse  bretonne,  et  lui 
donnait  séance  et  voix  délibérât! ve',  dans  cet  ordre,  aux 
états.  Deux  ans  après,  en  1784,  les  états  le  nommèrent 
un  de  leurs  commissaires  intermédiaires  dans  ledit  ordre, 
et  il  fut  réélu  par  eux  de  nouveau  ,  en  1786  et  1788. 
La  révolution  mit  fin  à  ces  honorables  fonctions  en  1789. 
Il  avait  été  nommé  en  outre  ,  aux  époques  ci-dessus  , 
leur  commissaire  pour  l'inspection  des  octrois  de  qua- 
rante-deux villes  de  la  province.  Persécuté  pour  ses 
sentiments  de  dévouement  bien  connus  à  son  monarque, 
il  se  réfugia  à  Saint-Domingue,  en  1790,  et  y  servit 
avec  trois  de  ses  fils,  parmi  les  royalistes  de  cette  colonie. 
Ceux-ci  ayant  rejoint  l'armée  anglaise  qui  y  jdébarqua 
en  1793,  au  mois  d'août  suivant,  ses  services  lui  valu- 
rent un  brevet  de  colonel  commandant  les  milices  et  les 
émigrés  d'un  district  de  vingt  lieues  de  côtes,  et  ses  fils 
furent  faits  de  suite  officiers  dans  la  légion  du  baron  de 
Montalembcrt,  et  dans  le  régiment  des  guides. 


ONFFROY.  1 97 

Jacques-Roland  a  obtenu  un  nouveau  brevet  de  co- 
lonel daté  du  20  juin  i8i5,  de  M.  le  marquis  de  la 
Boëssière^  commissaire  de  Sa  Majesté  en  Bretagne.  Par 
son  mariage  précité  avec  Louise-Augustine  du  Frêne  de 
Virel ,  ses  enfants  appartiennent  aux  prem'ières  et  aux 
plus  anciennes  familles  nobles  de  cette  province,  telles 
que  les  Thierry  de  la  Prevalaye ,  dont  un  est  maréchal 
de  camp ,  actuellement ,  et  dont  le  frère  aîné  vient  de 
mourir  contre-amiral  ;  les  Talhouet ,  les  du  Halgouet ,  les 
de  Tanouarn  j  Coatoudon  ,  etc. ,  etc.,  etc.,  dans  la  Nor- 
mandie, il  compte  également ,  du  chef  de  son  père,  des 
alliances  aussi  honorables  avec  les  maisons  de  la  Cour  de 
Balleroy,  de  Longueville ^  les  Méherant  de  Saint-Pierre, 
les  Tannegui  du  Chatel ,  les  Cussy  de  Manneville ,  les 
le  Cordier  de  la  Heuze,  etc.,  etc. 

Jacques- Roland  Onftroy  est  père  de  trente  enfants, 
ou  petits-enfants  vivants  qui  ont,  comme  lui ,  perdu  une 
fortune  immense  en  France  et  à  Saint-Domingue ,  par 
la  révolution.  Son  fils  aîné,  Guy-Louis-Roland  Onfïroy, 
élève  de  la  marine ,  avant  la  révolution ,  est  mort  ayant 
été  capitaine  de  cavalerie  ,  et  ensuite  des  grenadiers  du 
régiment  de  Clarence. 

Anne-Marthe-Roland  chevalier  Onfïroy,  dont  on  va 
parler,  était  capitaine  d'artillerie  de  la  légion  de  Mon- 
talembert  ,  à  l'âge  de  dix-huit  ans.  Deux  autres  des  fils 
de  Jacques-Roland  Onffroy  étaient,  en  1799,  capi- 
taines aides-majors  de  la  légion  de  Vitré,  dans  l'an- 
cienne guerre  des  Vendéens.  .L'un  d'eux.  Benjamin 
Onfïroy,  a  fait  la  guerre  en  181 5  ,  comme  colonel  des 
volontaires  royaux  de  Vitré.  Un  des  gendres  de  Jacques- 
Roland  Onffroy,  le  baron  Jean-François- Pierre  de 
Blair ,  ancien  capitaine  d'Austrasie ,  et  chevalier  de 
Saint-Louis  ,  a  fait  la  guerre  d'Amérique ,  aux  Indes- 
Orientales  ,  celles  des  princes ,  les  premières  de  Tarmée 
de  Condé;  passa  capitaine  au  service  d'Angleterre,  et 
commandait,  en  18 16,  un  fort  à  la  Jamaïque ,  d'où  il 
vient  d'arriver  après  vingt-six  années  d'émigration. 
Toute  la  famille  de  Jacques-Roland  Onffroy ,  comme 
on  le  voit ,  n'a  jamais  servi  que  la  cause  de  son  roi.  Un 
autre  gendre,  M.  le  chevalier  du  Boisguéheneuc ,  a  éga- 
lement servi   la  cause  de  son    roi ,  à  Saint-Domingue. 

.    X.    Le    chevalier    Anne-Marthe-Roland    Onffroy  ,    né 


198  ONFFROY. 

en  Bretagne,  le  i5  décembre;  1778,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  chef  de  bataillon  du 
corps  royal  d'artillerie ,  et  eniployé  dans  le  régiment  de 
Douai,  a  épousé,  le  3i  janvier  1807,  Jeanne  Paulin  de 
Gournay,  fille  de  Michel  de  Gournay^  ancien  officier, 
chevalier  de  Saint-Louis  ,  et  riche  propriétaire  de  Saint- 
Domingue.  De  ce  mariage ,  et  durant  l'émigration  de 
vingt-cinq  années,  du  chevalier  Anne^Marthe-Roland 
Onffroy  ,  sont  nés  six  enfants,  cinq  garçons  et  une  fille, 
dont  les  noms  suivent  ;  et  qui  sont  tous  nés  à  la  Jamaïque, 
où  le  père  possédait  une  cafeyère,  qu'il  a  vendue  en  1816, 
pour  venir  offrir  ses  services  à  Sa  Majesté. 

I .°  Louis-Arnaud  Onffroy,  âgé  de  dix  ans. 

2.°  Henri-Jules  Onffroy,  âgé  de  sept  ans. 

3.°  Pierre-Roland  Onffroy,  âgé  de  cinq  ans. 

4.°  François-Emile  Onffroy,  j  jumeaux,  âgés  de 

5.°  Jeanne-Valérie  Onffroy,    j  trois  ans. 

6.°  Felix-Tancrède  Onffroy,  âgé  de  deux  ans. 

L'acte  de  baptême  du  chevalier  Onffroy ,  porte  les 
titres  suivants,  comme  appartenants  à  sa  famille:  «  Fils 
»  légitime  de  messire  Jacques- Roland  Onffroy,  cheva- 
»  lier,  seigneur  de  la  Rozière ,  Jes  Varennes,  de  la 
»  Gaudinelaye,  marquis  de  Vere^^  » 

Le  chevalier  Onffroy  a  trois  ii  res  et  deux  sœurs  exis- 
tants :  i.°  Achille  Onffroy,  qui  réside  à  la  Jamaïque, 
marié  à  demoiselle  du  Q.uesnoy  ,  dont  il  a  deux  tilles. 
2.®  Benjamin  Onffroy,  veuf  de  demoiselle  Courson  de 
la  Belle-Issne;  qui  a  été  colonel  des  volontaires  royaux 
dans  les  cent  jours  ,  et  qui  est  actuellement  capitaine 
dans  la  légion  d'Ille-et-Vilaine.  3.°  Emmanuel  Onffroy, 
ancien  officier  vendéen ,  marié  à  une  demoiselle  de  la 
Sanlaye ,  dont  il  a  un  fils.  4.°  et  3.**  Zoé  et  Julie  Onf- 
froy, non  mariées. 

Armes  :  D'argent ,  au  chevron  de  gueules ,  accompa- 
gné de  trois  trèfles  de  sinople.  L'écu  timbré  d'une  cou- 
ronne de  marquis.  Supports  :  deux  lions. 

Il  y  a  deux  autres  familles  d'Onffroy  ,  dans  la  même 
province  de    Normandie,  dont  les  armes  sont  les  mêmes. 


DU  MESNIL.  199 


DU  MESNIL;  famille  très-ancienne  de  Normandie, 
qui  comparaît  dans  les  anciens  rôles  des  bans  de  la  che- 
valerie de  cette  province.  Son  ancienneté  se  perd  dans 
le  onzième  siècle. 

On  y  remarque  des  alliances  distinguées.  Cette  mai- 
son est  représentée  y  de  nos  jours ,  par  messire  Marcel 
du  Mesnil  ^  ancien  préfet  du  département  du  Jura;  mes- 
sire Charles  du  Mesnil y  capitaine  du  génie-géographe, 
et  M.  N....  du  Mesnil ,  fils  du  premier.  Ils  ont  pour 
auteur ,  Jehan  du  Mesnil ,  I"  du  nom ,  seigneur  du 
Coudray.  Il  vivait  au  treizième  siècle ,  et  avait  épousé 
Guillemette  d'Amfernet.  Il  fut  père  de  Pierre  du 
Mesnil^  qui  eut  pour  fils  Jehan  du  Mesnil,  11°  du 
nom ,  qui  fut  père  de  Tristan  du  Mesnil ,  lequel  eut 
pour  fils  ,  Robert  du  Mesnil ,  qui ,  par  arrêt  de  la  cour 
des  aides ,  fut  maintenu  dans  l'ancienneté  de  sa  noblesse 
le  10  février  tSyô. 

C'est  de  lui  que  descend  cette  famille  connue  aussi 
en  Lorraine  ,  et  dont  une  branche  a  fourni  messire  du 
Mesnil,  membre  de  la  chambre  royale  des  consultations 
de  Nancy ,  et  Marguerite  du  Mesnil ,  sa  sœur ,  qui  épousa 
M.  Jean-Nicolas  Mandela  en  1720. 

De  ce  mariage  est  issu  :  M.  François  Mandela  conseil- 
ler du  roi,  et  échevin  de  Thôtel-de-ville,  résidant  à 
Vie ,  département  de  la  Meurthe  _,  lequel  fut  père  de 
M.  Sébastien-François  Mande l y  magistrat  à  Nancy,  qui 
a  obtenu  de  S.  M.  Louis  XVIII,  le  2  5  octobre  18 14, 
une  ordonnance  qui  l'autorise  à  joindre  à  son  nom , 
celui  de  du  Mesnil.  M.  Sébastien-François  est  père  de 
M.  Charles-François  Mandel  du  Mesnil j  jurisconsulte, 
né  le  4  novembre  1793. 

M.  Mandel  du  Mesnil  est  celui  qui,  le  25  janvier  1793, 
lorsqu'il  était  membre  du  Directoire  du  département  de 
la  Meurthe,  a  courageusement  protesté,  au  bas  du  pro- 
cès-verbal de  ce  jour,  contre  les  actes  de  félonie  et  le 
régicide. 

Antérieurement  déjà,  il  avait  rappelé,  dans  ses  dis- 
cours, que  le  trône  et  l'autel  étaient  les  appuis  du 
gouvernement. 


200  DE  PUYFERRÉ. 

A  la  tête  du  corps  municipal  de  la  ville  de  Vie,  il  a 
contenu  les  Marseillais ,  qui  s'étaient  livrés  à  quelques 
désordres  à  Nancy. 

11  a  accueilli  et  calmé  le  régiment  suisse  qui,  depuis, 
a  été  licencié  à  Vie. 

A  des  époques  orageuses  encore,  il  a  sauvé  du  van- 
dalisme les  dépouilles  mortelles   du  roi   Stanislas. 

Maire  à  Nancy  lors  des  fêtes  militaires  ordonnées  par  le 
gouvernement,  l'ordre  a  régné  dans  cette  ville. 

M.  Sébastien-François  Mandel  du  Mesnil  adonné  de 
nouvelles  preuves  de  son  dévouement  à  l'entrée  des 
alliés. 

Son  Excellence  le  gouverneur  russe  Fayant  nommé 
maire  de  Nancy,  il  s'est  rendu  à  Paris  en  cette  qualité, 
et  a  obtenu,  par  ses  constantes  représentations  près  des 
souverains,  de  faire  cesser  les  réquisitions  qui  accablaient 
cette  ville  et  le  département. 

Voir  les  annales  de  Metz,  mois  de  juillet  1792,  de 
Nancy,  mars  1800,  1809,  4  septembre  i8i4,mai   1816. 


DE  PUYFERRÉ,  famille  ancienne,  originaire  de 
Béarn  ,  résidente  en  Bretagne. 

I.  Berthomé  de  Puyferré,  écuyer,  vivait  à  la  fin 
de  1400.  Il  était  seigneur  des  Garies  ,  suivant  un  aveu  de 
l'an  i5o3.  Il  fut  père  de: 

II.  Imbert  de  Puyferré,  écuyer,  qui  servit  avec 
distinction  Jeanne  de  Navarre ,  souveraine  de  Navarre , 
duchesse  d'Albret  ;  laquelle,  par  son  testament  du  8  juin 
1572,  lui  fit  don  d'une  somme  de  6000  livres.  En  1572, 
îe4mai,   il   épousa    Jeanne  de  Maignan,  dont  est  issu: 

III.  Pierre  de  Puyferré,  écuyer,  né  le  5  mai  1574, 
qui  obtint  la  délivrance  du  legs  fait  à  son  père  par  Jeanne 
de  Navarre,  suivant  arrêt  du  3  septembre  1602.  Il 
épousa,  le  i5  avril  1599,  Jeanne  de  l'Epée ,  dont  il 
eut  : 

IV.  Jean  de  Puyferré,  I"  du  nom,  écuyer,  né  le 
17  septembre   1601.    Il  s'allia  i ."  le   17  avril    1622,  Olive 


DE  PUYFERRE.  V  20 1 

du  Bedat;  2."  le  5  juin  i632  ,  avec  Anne  de  la  Mazelière, 
De  ce  dernier  mariage  est  issu  : 

V.  Henri  de  Puyferré  ,  ecuyer,  né  le  27  mars  1634, 
capitaine  au  régiment  de  Gervezais  en  1657,  maintenu 
noble  par  ordonnance  de  M.  l'intendant  de  la  généralité 
de  Guienne,  du  27  mars  1661.  Il  fut  requis  au  ban  et 
arrière-ban,  comme  gentilhomme,  le  2  janvier  1669.  Il 
épousa,  le  2  septembre  1670,  Jeanne  de  Bizon,  dont 
il  eut  : 

VI.  César  de  Puyferré,  né  le  25  décembre  1671  ,  à 
Nérac,  capitaine  d'infanterie,  marié  à  Lesneven ,  en 
Bretagne,  le  9  novembre  1701  ,  avec  Françoise  de  Ker- 
guen ,  et  mort  le  i"  juin  .1744.  De  ce  mariage  sont 
issus  : 

i.**  Henri  de  Puyferré,  procureur  du  roi  en  la 
sénéchaussée  de  Châteauneuf;  cette  branche  est 
représentée  par  mademoiselle  Préval,  de  Fougères; 
madame  Golius ,  de  Châteauneuf,  et  Marie- 
Anne-Françoise-Béatrix  de    Puyferré ,   de    Paris  ; 

2.**  Jean,  dont  l'article  suit. 

VII.  Jean  de  Puyferré,  11°  du  nom,  né  à  Lesne- 
ven ,  le  3o  novembre  17 14,  capitaine  d'infanterie,  épousa, 
le  îb  août  1740,  Jeanne  de  la  Fleur  de  Kermengan.il 
mourut  le  i5  février  1773  ,  ayant  eu  de  son  mariage  : 

I  ."*  Gabriel  de  Puyferré ,  écuyer ,  fusillé  à  Quibe- 
ron,  en  1795  ; 

2.°  Pierre-François  de  Puyferré,  ancien  chanoine 
de  révêché  de  Léon,  curé  actuel  de  Lesneven, 
où  il  est  né  le  4  octobre  1746  ; 

3.°  Guillaume-Marie  de  Puyferré,  né  le  4  décem- 
bre 1750,  curé  actuel  de  Plouescot.  Ces  deux 
derniers  frères  ont  aussi  émigré  ; 

4.°  César-François,  dont  l'article  suit; 

5.°  Marguerite-Françoise  de  [Puyferré,  née  le  7 
janvier  1743,  épouse  de  Michel-Etienne  Tes- 
tard,  dont  deux  fils  morts  en  émigration. 

VIII.  César-François  de  Puyferré,  capitaine  en 
retraite  de  vaisseau  de  la  marine  française ,  ancien  che- 
valier de  l'ordre  royal   et  militaire    de    Saint- Louis,    ac- 


202  DE  LEISSÈGUES  DE  LÉGERVILLLE. 

tuellement  maire  de  la  ville  du  Port-Louis,  né  à  Les- 
neven  ,  le  20  avril  1752  ,  a  épousé  ,  au  Port-Louis,  le  1 1 
mai  1785  ,  dame  Louise  de  la  Faudrière  de  Baudry  de 
Kervegan,  fille  d'un  ancien  chevalier  de  Saint- Louis. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.  César-Louis-Aimé  de  Puyferré,  né  au  Port- 
Louis  le  2  mai  1786  ,  actuellement  enseigne  de 
vaisseau  de  la  marine  royale  ;  marié  en  la  même 
ville,  le  5  février  181 6,  avec  dame  Susanne  Gou- 
jon de  Grondel,  fille  d'un  ancien  chevalier  de 
Saint-Louis,  et  ex-lieutenant  de  roi  ; 

2.°  Guillaume-François  de  P uy ferré ,  né  à  Brest, 
le  20  mars  1790  ;  actuellement  enseigne  de  vais- 
seau de  la  marine  royale; 

3.°  Paul-Félicité-Aimé  de  Puyferré  ,  né  à  Plouhi- 
nec ,  le  23  octobre  1797,  actuellement  lieutenant 
de  la  garde  nationale  du  Port-Louis  ; 

4.°  Zélie-Désirée  de  Puyferré,  née  le  19  janvier 
1801,  en  la  même  ville  du  Port-Louis.- 

Armes:  d'crgent^  au  puits  au  naturel,  posé  sur  une 
terrasse  de  sinople  ;  à  l'épée  d'argent ,  garnie  d'or,  plon- 
gée à  demi  dans  le  puits.  L'écu  timbré  d'un  casque  de 
chevalier,  orné  de  ses  lambrequins. 


•de  LEISSEGUES  de  LEGERVILLE,  famille  ori- 
ginaire de  Bretagne ,  dont  est  messire  Urbain-Marie  de 
Leissègues  de  Légerville ,  ancien  officier  d'artillerie  de 
marine,  aujourd'hui  commandant  la  compagnie  dépar-* 
tementale  du  Morbihan,  à  Vannes.  La  belle  conduite  qu'il 
a  tenue  comme  commandant  pour  le  roi  la  ville  de 
Ploermel ,  pendant  les  cent  jours  ,  lui  a  mérité  des  lettres- 
patentes  de  S.  M.  le  roi  Louis  XVIII  en  date  du  6  août 
18 16,  dans  lesquelles  ses  services ,  son  dévouement  et  sa 
fidélité  à  la    cause  royale ,  sont  solennellement  reconnus. 

Il  porte  pour  armes  :  d'or ,  à  trois  fasces  ondées  de 
gueules  ;  à  l'épée  d'argent  ,  garnie  d'or ,  brochante  sur  le 
tout. 


NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 

DE    FRANCE 


ou  RECUEIL  GENERAL 


DES   GÉNÉALOGIES    HISTORIQUES 

DES    MAISONS    NOBLES    DE    CE    ROYAUME 


M.    DE    SAINT-ALLAIS 

AVEC    LE    CONCOURS 

DE    MM.    DE    COURCELLES,    L'ABBÉ    LESPINE,    DE    SAINT- FONS 

ET    AUTRES    GENEALOGISTES    CÉLÈBRES 


TOME   QUINZIÈME 


DEUXIEME     PARTIE 


PARIS 

LIBRAIRIE    ANCIENNE    ETMODERNE 
BACHELIN-DEFLORENNE 

Société  anonyme  au  capital  de   i,5oo,ooo   francs. 

SIÈGE    social:     3,     QUAI     MALAQUAIS,      3 

MDCCCLXXVI 


MARTIN.  203 


MARTIN,  ou  DE  MARTIN,  (ce  nom  se  trouvant 
écrit  de  ces  deux  manières  dans  les  titres,  )  famille  an- 
cienne, de  race  noble  ;  originaire  delà  Marche,  mais  qui, 
depuis  plusieurs  siècles,  est  établie  à  la  Goutte-Bernard, 
sur  les  confins  du  Berri  et  du  Limosin,  faisant  autrefois 
partie  de  la  province  du  Poitou. 

I.  Noble  homme  Pierre  Martin,  I"  du  nom,  ecuyer, 
seigneur  de  la  Goutte-Beriiard,  tué  dans  les  guerres  de 
1429,  laissa,  de  son  mariage  avec  damoiselle  Isabeau  de 
Bressy  : 

1.°  Jean,  mort  sans  postérité  ; 
2.°  Le'onard,  dont  l'article  suit. 

IL  Noble  homme  Léonard  Martin,  L,  du  nom, 
e'cuyer,  seigneur  de  la  Goutte-Bernard,  et  en  partie  de 
la  Terre-aux-Feuilles,  obtint  permission  du  roi  de  faire 
fortifier  son  château  de  la  Goutte-Bernard,  par  lettres 
en  forme  de  cachet,  données  à  Meaux,  le...  juillet  1474, 
signées»  Louis,  et  plus  bas.  Thillar»  .  Il  mourut  vers 
l'an  1494;  il  fut  marié  deux  fois:  premièrement  avec 
damoiselle  Catherine  Agenette ,  et  en  secondes  noces 
avec  damoiselle  Louise  Augustin.  Du  premier  mariage, 
vint  Pierre,  dont  l'article  suit. 

III.  Noble  homme  Pierre  Martin,  II*  du  fiom,  écuyer, 
seigneur  de  la  Goutte-Bernard,  et  en  partie  de  la  Terre- 
aux-Feuilles, mort  en  i5i3,  avait  épousé,  en  1481,  da- 
moiselle Jeanne  Augustin,  fille  de  noble  homme  Gilbert 
Augustin,   écuyer,  seigneur  de    Badecon,    dont   vinrent  : 

I .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.®  François,  curé  des  Ghézeaux. 

IV.  Jean  Martin,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  la  Goutte-Bernard,  de  la  Terre-aux-Feuilles,  de 
Salles,  Chassenon,  etc. ,  était  homme  d'armes  des  ordon- 
nances du  roi,  sous  la  charge  du  seigneur  d'Ars,  et  ser- 
vit dans  toutes  les  guerres  de  Louis  XII  et  de  François  I". 
Il  ne  vivait  pics  en  1540.  De  son  mariage  avec  Catherine 
Faulcon,    dame    de   Salles  et  de    Chassenon,   en  Angou- 

i5.  14 


204  MARTIN. 

mois,  et  fille  de  noble  homme  Pierre    Faulcon,  seigneur 
des  mêmes  lieux,  vinrent  : 

I  .•  Léonard,  dont  l'article  suit  ; 

2."  François,  tige  des  seigneurs  de  Puyvinaud,  qui 
n'existent  plus; 

S.**  René,  curé  des  Chézeaux; 

4.*'  Marguerite,  mariée  à  Jacques  de  Vérines,  sei- 
gneur de  la  Roche-Mouhet  -, 

5/  Anne,  mariée  à  Claude  Leroux,  seigneur  de 
Saint-Ladres. 

V.  Léonard  Martin,  II*  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  la  Goutte-Bernard,  de  Salles,  Chassenon,  des  Ty- 
zons,  et  autres  lieux;  fut  gentilhomme  de  S.  A.  Louis 
de  Bourbon,  duc  de  Montpensier,  ainsi  que  le  porte  un 
passeport  de  ce  prince,  en  date  de  iSyi.  Dans  un  certi- 
ficat du  même  prince,  il  est  qualifié  de  «  vaillant,  bien 
a  avisé  et  expérimenté  gentilhomme  ».  Il  mourut  en 
i586.  Il  avait  épousé,  en  i555,  Françoise  de  Chambo- 
rant,  fille  de  Pierre  de  Chamborant,  seigneur  de  Droux, 
Basse-Marche,  et  de  Philippe  de  Loubes,  sa  femme. 
De  ce  mariage  sont  issus  ; 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Christophe,  prieur  d'Azérables  ; 

3. <»  Claude,  Charles  et  Jacques.  On  ne  sait  s'ils  ont 

laissé  postérité  ; 
4.°  Françoise,    mariée  à  Jean    Père,     seigneur    de 

Lavault-Blanzac  ; 
5.°  Perrette,    mariée  à   Roger  Maingault,   seigneur 

de  Château-Renauld  ; 
.  ^S.°  Claudç,   mariée  à  Antoine  du   Mont,    seigneur 

de  l'Age-du-Mont. 

VI.  Jean  Martin,  II*  du  nom,  écuyer,  seigneur  de 
la  Goutte-Bernard,  de  Salles,  de  Chassenon,  etc.,  sui- 
vit en  Flandres  S.  A.  R.  monseigneur  le  duc  d'Alençon, 
frère  d'Henri  III,  avec  deux  cents  hommes  d'armes  qu'il 
commandait;  il  s''était  acquis  la  confiance,  de  ce  prince 
qui,  en  1579,  le  chargea  d'une  mission  importante  au- 
près de  la  reine  Elisabeth  d'Angleterre.  En  i588,  le  roi 
Henri  III  lui  accorda,  sous  son  propre  seing,  une 
exemption  du  ban  et  arrière-ban,  en  considération  des 
services  qu'il  lui  avait  rendus.   En    1597,   le  roi   Henri  IV 


MARTIN.  2o5 

lui  accorda  la  même  faveur  et  pour  les  même  causes;  ce 
qui  prouve,  que,  pendant  les  longs  troubles  qui  agitèrent 
la  France  à  cette  époque^  il  resta  constamment  fidèle  à 
son  souverain.  Il  avait  épousé,  en  iSSy,  Françoise  d'Au- 
busson,  de  l'illustre  maison  de  ce  nom,  fille  de  Pierre 
d'Aubusson,  seigneur  de  la  Villeneuve,  et  d'Anne  de  la 
Gorce,  sa  femme.  En  i6o3,  il  se  remaria  avec  Lucrèce 
de  la  Touche,  veuve  de  Gabriel  de  Chamborant,  sei- 
gneur de  Beauregard,  de  laquelle  il  n'eut  pas  d'enfants. 
De  son  premier  mariage  vinrent  : 

I."  Louis  Martin,  I"  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  la  Goutte-Bernard,  et  autres  lieux,  qui  fut 
gentilhomme  de  la  chambre  des  rois  Henri  IV  et 
Louis  XIII,  ainsi  qu'en  fait  foi  un  certificat, 
signé  par  Henri  de  Lorraine,  duc  d'Aiguillon, 
pour  lors  grand-chambellan  de  France.  Il  mourut 
en  1668.  De  son  mariage  avec  Sylvie  de  Benoist, 
fille  de  Bertrand  de  Benoist,  seigneur  de  la  Fon- 
taine, vint  Louis  Martin,  marié  à  Charlotte  du 
Mont,  fille  de  Baltazard  du  Mont,  seigneur  de 
Fontenay,  et  baron  de  Neuvy-Saint-Sépulcre. 
Il  mourut  avant  son  père,  sans  laisser  de  pos- 
térité ; 

2.°  Annet,  dont  l'article  suit; 

3."  Anne,  mariée  à  Mathurin  de  Saint-Aignan  de 
la  Gastine,  seigneur  de  Lizières  ; 

4.^  Françoise,  religieuse. 

VII.  Annet  Martin,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Chassenon  et  de  la  Roche-Mouhet,  frère  des  précé- 
dents, et  fils  de  Jean  II  et  de  Françoise  d'Aubusson, 
servit  dans  les  guerres  de  son  tems,  et  mourut  en  1647. 
Il  avait  épousé,  en  16 14,  Elisabeth  Deveseau,  fille  de  Guy 
Deveseau,  seigneur  de  Chasseneuil,  en  Angoumois,  et 
de  Susanne  de  l'Etang^  sa  femme;  dont  vinrent  : 

I .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.*  François,  mort  sans  postérité  ; 

3.°  Susanne,  mariée  à  François  de  Vouhet,  seigneur 

de  Bourbon  : 
4.°  Jeanne,  mariée  à  Jean  Souffrin,  écuyer. 

VIII.  Jean  Martin,  III^  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Chassenon     et    de    la     Roche-Mouhet,   en    Berri,    fut 


2o6  MARTIN. 

officier  dans  le  re'giment  du  comte  de  la  Feuillade,  son 
parent,  et  mourut  en  i658.  Il  avait  épousé,  en  1642, 
Anne  Couraud,  fille  de  Gui  Couraud,  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Roche-Chevreuse,  en  Berri,  et  de  Jacqueline 
de  Neuchèse,  sa  femme.  Anne  Couraud,  en  qualité 
de  mère-tutrice  et  ayant  la  garde  noble  de  ses  enfants, 
eut  acte  de  la  repre'sentation  de  ses  titres  de  no- 
blesse devant  M.  Tubeuf,  intendant  du  Berry  et  du 
Bourbonnois,  qui,  par  jugement  rendu  à  Bourges  le  12 
août  1669,  déclara  ses  enfants,  dont  les  noms  suivent, 
nobles  et  issus  de  noble  race  : 

i.**  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2.®  Jacques,   marié  à  Renée  de  Saint-Aîgnan  de  la 

Gastine,  dont  .la  postérité  n'existe  plus  ; 
3.**  André,  tige  des    Martin  de  Jartraux,   seigneurs 

des  Grèves,   en    Berri,  dont  la  postérité    existe  ; 
4.®  François,  qui   servit  long-tems  dans  le  régiment 

d'Auvergne,  cavalerie;  il    est    mort    lieutenant- 
,  colonel. 

IX.  Louis  Martin,  II'  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  Chassenon,  la  Roche-Mouhet  et  de  la  Goutte-Ber- 
nard, après  la  mort  de  son  grand-oncle,  Louis,  I"  du 
nom;  fut  aussi  officier  au  régiment  d'Auvergne,  et 
mourut  en  1680.  Il  avait  épousé,  en  1662,  Gabrielle  de 
Saint-Aignan  de  la  Gastine,  fille  de  Louis  de  Saint-Ai- 
gnan  de  la  Gastine,  seigneur  de  Lizières,  en  Limosin, 
et  de  Gabrielle  de  Savignac,  sa  femme,  dont  vinrent  : 

I ."  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2.'*  Joseph,  sieur  de  la  Jon,  et  puis  seigneur  de 
la    Roche-Mouhet.   Cette  branche    existe  encore; 

3.**  Pierre,  seigneur  de  Peudemont,  dont  la  bran- 
che est  éteinte  ; 

4.**  Anne,  mariée  à  Daniel  Pot,  écuyer. 


X.  Louis  Martin,  III*  du  nom,  chevalier,  seigneur 
delà  Goutte-Bernard,  etc.,  mort  en  1707,  avait  épousé,  en 
1702,  Marie  de  la  Celle,  fille  de  Germain  de  la  Celle, 
chevalier,  vicomte  de  Châteauclos,  en  Marche,  et  de 
Anne  Mérigot,  sa  femme.  De  son  mariage  vinrent: 

I .''  Jean,  dont  l'article  suit  ; 


MARTIN.  207 

2.**  Sylvie,  mariée  à  Pierre  Joseph  de  la  Regondie, 
seigneur  du  Mazeau,  en  Limosin. 

XI.  Jean  Martin,  IV  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  la  Goutte-Bernard  et  du  Bois-Rodin,  mort  en  lySg, 
avait  épousé,  en  1726,  Renée  de  Larye,  fille  de  messire 
René  de  Larye  ,  chevalier  ,  seigneur  de  la  Berge  et  de 
Montagrier ,  Basse-Marche,  et  d'Antoinette  de  la  Chas- 
sàigne,  sa  femme,  dont  vinrent  : 

i."  Jean-François  ,  lieutenant  au  régiment    de    la 

reine,  mort  au  service  ; 
2.®  Joseph,   chanoine  de  la  cathédrale  de  Chartres; 
3."  Antoine,  dont  l'article  suit; 
4.°  François-Joseph,  garde  du  corps  du  roi,   mort 

au  service  ; 
5.°  Marie-Sylvie,  mariée  à  M.  de  Cramouzeau; 
6.^  Rose,  mariée  à  M.  Goguyer  de  la  Lande. 

XII.  Antoine  Martin,  chevalier,  jadis  seigneur  de 
la  Goutte-Bernard,  est  né  en  1736  ,  et  vit  encore;  il 
était  officier  dans  un  régiment  provincial ,  qu'il  quitta 
lors  de  la  mort  de  son  père. 

A  cause  de  son  attachement  bien  connu  pour  la  famille 
royale,  lui  et  sa  famille  furent  traînés  de  prison  en  pri- 
son ,  pendant  dix-huit  mois  ,  dans  les  années  1793 
et  1794.  De  son  mariage,  contracté  en  1759,  avec  Fran- 
çoise Bigot,  fille  de  messire  Jacques-Charles  Bigot  de  Pont- 
Rodin,  seigneur  du  Puy-de-Sepmes,  etc.  ,  en  Touraine, 
et  de  Marie- Françoise  Guiet  de  la  Gravière,  vinrent  : 

I .°  François-Joseph,  garde  du  corps  du  roi ,  mort 
dans  l'émigration  ,  au  service  de  la  Grande-Bre- 
tagne; 

2."  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Jacques-Aimé,  mort  sans  postérité; 

4.°  Marie  -  Anne  -  Marguerite  ,  mariée  à  messire 
Antoine  de  Fougières  ,  écuyer ,  chevalier  de 
Saint-Louis. 

XIII.  Jean  Martin,  V®  du  nom  ,  dit  le  chevalier  de 
la  Goutte-Bernard,  n'avait  que  seize  ans  lorsqu'il  s'émi- 
gra;  après  la  campagne  de  1792,  qu'il  fit  comme  agrégé 
aux  gardes  du  corps,  il  passa  au  service  de  la  Hollande, 
où  il  fut  d'abord  volontaire  dans  la  cavalerie  de  Béon , 
et  ensuite  enseigne  dans  un  régiment  national;  en  179?  , 


2o8  ÙENSOUL. 

il  obtint  une  place  de  lieutenant  au  serv^ice  de  la  Grande- 
Bretagne,  parvenu  au  grade  de  capitaine ,  il  fut  pourvu 
d'une  place  de  confiance  dans  l'état-major  de  l'armée  an- 
glaise des  Indes-Occidentales  ,  où  il  a  été  employé  dans 
la  plupart  des  expéditions  militaires  qui  ont  eu  lieu  dans 
ces  contrées  lointaines,  et  qu'il  n'a  quitté  qu'en  1816  , 
pour  s^en  revenir  dans  sa  patrie ,  après  vingt-cinq  ans 
d'absence  et  de  service  actif;  depuis  son  retour  en  France 
il  a  été  fait  chevalier  de  Saint-Louis. 

Armes  :  d'argent,  à  la  fasce  ondée  d'azur  .  Supports  , 
deux  lions  d'or,  armés  et  lampassés  de  gueules.  Cimier: 
un  lion  issant  de  même. 


GENSOUL  (le  chevalier  Joseph  -  Alexis  de),  né  à 
Connaux,  diocèse  d'Uzès,  en  bas  Languedoc,  le  17  no- 
vembre 1768  ,  fils  de  messire  Alexis  Gensoul  ,  seigneur 
des  Fonts  ,  viguier  de  Connaux  et  de  Saint-Paul ,  et 
de  dame  Marie- Anne-Laurence  de  la  Fabrègue;  a  été 
admis  dans  la  marine  royale  en  qualité  d'aspirant-vo- 
lontaire au  département  de  Toulon  ,  en  vertu  d'une 
lettre  ministcrielle,  en  date  du  2  5  novembre  1786,  après 
les  preuves  faites  conformément  à  l'ordonnance  de  la  ma- 
rine, du  i"  janvier  1786.  Il  fut  ensuite  nommé  par  le  roi 
Louis  XVI,  sous-lieutenant  au  régiment  de  Champagne, 
lieutenant  audit  régiment.  Il  fut  agrégé  à  la  compagnie  des 
gardes  de  la  porte  du  roi,  en  mars  181 5.  Le  souverain 
pontife  le  nomma  chevalier  de  l'ordre  de  l'Eperon  d'Or, 
et  l'autorisa  de  porter  le  collier  d'or  le  29  mars  181 6. 
Le  roi  lui  accorda  cette  autorisation  le  16  mai  de  la  même 
année.  Il  est  chevalier  libérateur  des  esclaves  blancs  en 
Afrique,  comte  palatin.  Le  chevalier  de  Gensoul  se  maria 
à  Paris  le  27  août  1817,  à  Marie-Louise  Mage,  née  le 
1 5  juin  1796.  De  ce  mariage  est  issue  : 

•Marie-Joséphine  -  Marguerite  -  Hélène  -  Augustine  , 
née  à  Paris  le  29  avril  1 8 1 8 . 

Armes  :  d'azur  ,  au  "dextrochère  d'argent ,  tenant  une 
pensée  au  naturel,  au  chef  cousu  de  gueules,  chargé  de 
deux  colombes  essorantes  d'argent  ,  se  becquetant.  Cou- 
ronne de  comte  ;  l'écu  entouré  du  collier  de  Tordre  de 
l'Eperon  d'Or. 


DE  SAIGNARD. 


209 


De  SAIGNARD,  Sagnard , -Saniard ,  ou  Sannhard  , 
famille  des  plus  anciennes  du  Languedoc ,  distinguée  par 
ses  alliances  et  ses  services  militaires,  ayant  donné  nom- 
bre de  capitaines  de  mérite  et  plusieurs  officiers-géné- 
raux. Il  est  peu  de  familles^  qui,  aussi  peu  nombreuses  que 
celle  de  Saignard ,  puissent  fournir  autant  de  preuves  de 
service.  Presque  tous  les  membres  de  cette  maison  ont 
embrassé  la  carrière  des  armes  depuis  le  treizième  siècle, 
et  ont  acquis  des  grades  honorables.  En  1760,  à  la 
seule  bataille  de  Rhinberg,  trois  gentilshommes  de  cette 
famille  furent  blessés,  et  un  quatrième  tué.  Il  est  à  re- 
marquer que  tous  les  membres  de  cette  famille  ont  été 
décorés  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
depuis  l'institution  de  cet  ordre. 

Elle  s'est  divisée  en  plusieurs  branches,  i.**  celle  des 
Saignard  de  la  Fressange ,  barons  de  Q,ueyrières  et  des 
états  du  Vêlai  ,  laquelle  s'est  alliée  avec  la  dernière 
héritière  de  la  maison  d'Allier  de  la  Fressange,  et  a 
joint  à  son  nom  celui  de  cette  maison  ,  ainsi  que  les  armes; 
3.°  celle  de  Choumouroux,  qui,  issue  des  Saignard  de 
la  Fressange ,  s'allia  avec  la  dernière  héritière  de  Chou- 
mouroux (i),  dont  elle  joignit  également  le  nom  au  sien. 


(i)  La  maigon  de  Choumouroux^  dont  le  nom  est  écrit  quel- 
quefois de  Chamarroux  dans  les  anciens  actes,  est  distinguée 
par  ses  alliances  et  son  ancienneté.  Elle  prouve  une  filiation 
suivie  depuis  : 

I.  Gabriel,  seigneur  de  Choumouroux,  qui  fut  père  de  : 

II.  Jacques  de  Choumouroux,  écuyer,  seigneur  .dudit  lieu, 
qui  épousa,  I.**  le  2  février  1 5 14,  Isabeau  Vacherel  ;  2."  Hélix 
de  Baux,  dite  de  Borne,  avec  laquelle  il  transigea  le  21  janvier 
i536,  et  avec  Pierre  de  Baux,  seigneur  de  Borne,  son  beau- 
frère;  et  testa  le  8  janvier  i555.  Il  eut  de   son  second  mariage  : 

i.o  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2.®  François  de  Choumouroux,  qui  fonde  la  branche  des 
seigneurs  de  Borne,  rapportée  ci-après. 

III.  Antoine  de  Choumouroux  testa  le  12  février  1612.  Il 
avait  épousé,  le  22  mai  i558,  Anne  Baronnat,  et  en  eut  : 


210  DESAIGNARD. 

ainsi  que  les  armes;  3/ celle  des  Saignard  de  Sasselanges. 
D'anciennes  traditions  font  descendre  cette  famille  des 
comtes-souverains  de  Privas ,  mais  comme  dans  une  ma- 
tière aussi  sérieuse,  il  faut  apporter  des  titres  indiscu- 
tables à  Fappui  des  origines ,  nous  faisons  seulement 
mention  ici  de  ces  traditions ,  pour  qu'elles  ne  soient 
point  perdues  pour  cette  famille ,  et  sans  y  apporter 
d'autre  importance. 


i.o  Pierre  de  Choumouroux,  qui  assista  au  mariage  de  son 

frère,  le  26  avril  1620  ; 
2.0  François,  dont  l'article  suit. 

IV.  François  ^e  Choumouroux  épousa.^  le  26  avril  1620,  Ca- 
therine Jausserand,  de  laquelle  il  eut: 

I .°  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Claude  de  Choumouroux,  mort  au  camp  de  Pommas, 
dans  le  Milanais,  comme  il  se  voit  par  le  certificat  que 
Charles  son  frère,  obtint  pour  leurs  services  communs, 
en  1643. 

V.  Charles  de  Choumouroux,  seigneur  de  la  Borie,  épousa, 
i.°  le  20  janvier  i638,  Jeanne  de  Borne  ;  2.°  le  16  septembre 
1645,  Gabrielle  de  Baux  ;  et  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  par 
jugement  de  M.  de  Besons,  intendant  en  Languedoc,  du  20 
août  1669. 

Branche  des  seigneurs  de  Borne. 

III.  François  de  Choumouroux^  dit  de  Baux^  second  fils  de 
Jacques,  et  de  Hélix:  de  Baux,  sa  seconde  femme;  Antoine, 
son  frère,  fit  une  quittance  à  Hélix,  sa  mère,  en  faveur  dudit 
François  de  Choumouroux,  le  26  mars  i538*  La  même  Hélix 
chargea  ledit  Antoine,  par  la  donation  qu'elle  lui  fit  le  3  juin 
i585,  de  payer  une  pension  audit  François.  Il  testa  le  5  juil- 
let 161  o.  Il  avait  épousé,  le  4  mai  i584,  Marie  Spert,  qui  le 
rendit  père  de: 

IV.  Jean  de  Choumouroux^  dit  de  Baux^  seigneur  de  Borne, 
qui  épousa,  le  2  février  16.  ...  ,  Suzanne  de  Malbec,  dite  de 
Montviel,  qui  testa  étant  veuve,  le  2  mai  1662.  Il  en  eut  : 

V.  Jean-Hugues  de  Choumouroux^  dit  de  Baux^  seigneur  de 
Borne,  du  diocèse  du  Puy,  marié,  le  16  octobre  i658,  avec 
Françoise  de  Verrières.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  par 
M.  de  Bezons,  intendant  en  Languedoc,  le  20  août  16G9. 


DE  SAIGNARD.  -li 

I.  Jean  de  Saignard  ,  l"  du  nom  ,  est  le  premier  que 
l'histoire  nous  montre;  il  est  fait  mention  deluieni43Q, 
comme  commandant  de  cinquante  hommes,  et 
comme  ayant  été  promu  en  la  qualité  de  premier  écuyer 
de  Charles  VII.  pour  avoir  offert  à  ce  prince,  lorsqu'il 
était  dauphin  _,  les  premiers  drapeaux  qui  furent  pris  sur 
ses  ennemis  ,  dans  le  Velay.  Nous  donnons  ici  les  lettres- 
patentes  de  Charles  VIT. 


«  Maître  de  notre  hôtel,  et  vous  maître  et  contrôleur 
»  de  notre  chambre  aux  deniers ,  savoir  faisons  que  pour 
n  le  bon  rapport  qui  fait  nous  a  été  des  sens,  loyauté  et 
))  bonne  diligence  de  notre  bien-amé  Técuver  Jean  de 
»  Saignard ,  et  pour  considérations  des  bons  services 
i>  qu'il]  nous  a  faits  le  teras  passé  ,  au  fait  de  nos  guerres, 
»  si  comme  il  nous  a  été  remontré ,  et  espérons  que  plus 
»  il  fasse  icelui  Jean  de  Saignard  ;  pour  ces  causes  et  au- 
»  très  à  celles  mouvans  ,  avons  aujourd'hui  retenu  et  re- 
M  tenons ,  par  ces  présentes ,  notre  premier  écuyer  d'écu- 
»  rie,  pour  nous  servir  dorénavant  audit  office,  aux 
»  honneurs,  prérogatives,  franchises,  libertés,  gages,  hô- 
»  tellages,  lucraizons ,  droits,  profits  et  émolumens 
»  accoutumés ,  et  qui  y  appartiennent ,  si  vous  mandons 
»  et  expressément  en  joignons  et  à  chacun  de  vous  si 
ï)  comme  à  lui  appartiendra ,  que  pris  en  reçu  dudit 
»  Jean  de  Saignard  Je  serment  sûr  et  accoutumé;  et 
»  notre  présente  retenue ,  enregistrée  es  registres  pa- 
»  piers  et  écrits  de  notre  dite  chambre  aux  deniers ,  avec 
»  celle  de  nos  autres  officiers,  de  semblable  retenue, 
»  étant  du  même  office,  ensemble  des  honneurs,  préro- 
»  gatives ,  franchises,  libertés,  gages,  hôtellages,  lu- 
»  craizons ,  droits ,  profits  et  émoluments  des  sudites 
»  faites,  soufrés  et  laissés  jouir  et  user  pleinement  et 
»  paisiblement  ,  en  lui  comptant  et  payant  iceux  gages 
»  et  hôtellages,  aux  termes  et  en  la  manière  accoutumé 
»  et  par  rapportant  ces  présentes  au  vidimus  d'icelles 
»  fait  sous  le  scel  royal  ,  pour  une  fois  seulement ,  nous 
»  voulons  tout  ce  que  compté  et  payé  lui  en  sera  être 
»  alloué  es  compte  et  rabattu  de  la  recette  de  vous 
»  maître  de  notre  chambre  aux  deniers,  par  nos  amés 
»  et  féaux  gens  de  nos  comptes  ,  auxquels  mandons  ainsi 
»  le  faire    sans    difficultés,    nonobstant   quelconques    or- 


212  DESAIGNARD. 

ï)  donnances ,  restrictions ,    mandemens  ou   déffences  à  ce 
»  contraires. 

•n  Donné  au  Puy,  le  vingt-neuvième  jour  d'avril  l'an 
»  de  grâce  1439. 

»  Par  le  Roi^ 

»  Messire  Gastonet  (Gaste),  et  autres  prê- 
»  sens,  Chaligaud.  n 

Ce  Jean  de  Saignard  laissa  pour  fils  : 

II.  Jean  de  Saignard,  II'  du  nom,  écuyer ,  qui 
servit  avec  distinction ,  et  qui  épousa  Jeanne  de  Thorille, 
de  laquelle  il  eut  : 

III.  Antoine  DE  Saignard,  I"  du  nom,  seigneur  de 
Mortesagne,  connu  par  son  testament  du  24  janvier 
i533,  dont  Texpédition  fut  passée  par-devant  Guillaume 
BoufFard,  notaire  royal  de  Glavenas,  au  diocèse  du  Puy, 
par  lequel  il  institue  son  héritier  universel  noble  Pierre 
de  Saignard,  son  fils  aîné,  et  à  son  défaut,  lui  substitue 
ses  autres  enfants  ,  qu'il  fait  ses  héritiers  particuliers  :  et 
enfin  le  plus  proche  de  la  lignée  dudit  testateur,  tenant  les 
nom  et  armes  de  Saignard.  On  voit,  par  ce  testament, 
qu'il  avait  épousé  noble  demoiselle  Isabeau  de  Saint- 
Laurent,  de  laquelle  il  eut  nobles 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2."  François    de    Saignard,     prêtre,   légataire    en 

i533; 
3."  Guillaume  de  Saignard  ,   auteur  de  la  branche 

des    seigneurs   Choumouroux,  rapportée    en   son 

rang  ; 
4.°  Jeanne  de  Saignard  ,  légataire  et  non  mariée  en 

i533. 

IV.  Pierre  de  Saignard,  écuyer,  co-seigneur  de 
Mortesagne ,  paroisse  deGlavenas,  au  diocèse  du  Puyi, 
épousa,  par  contrat  du  18  novembre  i55o,  expédition 
passée  devant  Guillaume  Gouzin  ,  notaire«royaI  au  dio-, 
cèse  du  Puy,  demoiselle  Susanne  de  Bonnissolle,  fille  de 
noble  Amblard  de  Bonnissolle.  Il  lit  diverses  acquisitions 
d'héritages,  sis  en  la  sénéchaussée  du  Puy,  entr'autres 
\ftïQ  le    14  juin    1573  ,  d'André  Fayolle,   et  une  autre  de 


DESAIGNARD.  2l3 

Jean  Rivet,  le  29  juin  iSyS,  fit  donation  entre  vifs  de  tous 
ses  biens  et  droits  présents  et  à  venir  ,  par  acte  du  1 5 
février  1584,  dont  la  grdsse  est  passée  par  Antoine  Pa- 
rât ,  notaire  royal  au  Puy  ;  passa  une  transaction  avec 
Nicolas  Bonyol,  marchand  de  la  ville  du  Puy,  le  17  fé- 
vrier 1584;  et  rendit  aveu  et  dénombrement  à  honorable 
homme  monseigneur  maître  André  du  Jeune  ,  seigneur 
de  Montgiraudj  co-seigneur  de  Banas,  lieutenant  en  la 
sénéchaussée  du  Puy ,  de  plusieurs  terres  et  héritages 
relevants  de  ladite  seigneurie  du  Montgiraud;  par  acte 
grossoyé  par  Barthélemi  Richiout,  notaire  royal  du  lieu 
d'Araules ,  près  d'Issengeaux  ,  le  20  août  de  la  même 
année  1584.  Susanne  de  Bonnissolle,  était  veuve  de  Pierre 
de  Saignard,  le  14  mai  1689,  qu'elle  assista  au  mariage 
de  César  de  Saignard  ,  leur  fils,  par  le  contrat  duquel, 
pour  satisfaire  aux  conditions  du  testament  dudit  défunt 
son  mari,  elle  institua  ,  pour  son  héritier  universel ,  le- 
dit César  de  Saignard>  leur  fils.  Leurs  enfants  furent: 

I ."  César,  dont  Tarticle  suit  ; 
;  2.°  Pierre  de  Saignard,   écuyer,    seigneur  de    Ver- 
net,   qui   testa  le    22    décembre    1639.     Il    avait 

•  épousé,  par  contrat  du  23  juin.  161 3  ,  grossoyé 
par  Louis  Veriat,  notaire  royal,  du  lieu  de  Gra- 
zac,  au  diocèse  du  Puy ,  assisté  de  noble  César 
de  Saignard  ,  son  frère  ,  demoiselle  Marguerite 
Chapat,  dite  d'Allard  ,  fille  de  feu  noble  Guil- 
laume Ghapat ,  et  demioiselle  Antoinette  Brune. 
Il  en  eut  ; 

a.  César  de   Saignard  ,     écuyer ,    seigneur  ~de 
Vernet  ; 

b.  Christophe  de  Saignard,  mainteiiu  avec   son 
frère,  en  1 668 . 

3."  Susanne  de  Saignard ,  mariée  ,  par  contrat 
grossoyé  par  Gilibert  de  Burino,  dit  de  Tarnays, 
notaire  royal  à  Gluiras,  en  Vivarais,  le  20  sep- 
tembre 1579,  avec  noble  Jean  Veyrier  ,  écuyer  , 
seigneur  de  Planchol  ,  fils  de  Hilaire  Veyrier  , 
écuyer,  et  de  feu  Anne  de  Planchol. 

V.  César  de  Saignard  ,  écuyer  ,  seigneur  de  Morte- 
sagne ,  de  Glavenas  ,  de  Queyrières  ,  de  Saignard-Mau- 
meyre,  et  autres  places,  capitaine  de  deux  cents  hommes 


2  14  DE  SAIGNARD. 

de  guerre  pour  le  service  du  Roi  ;  épousa  par  contrat 
grossoyé,  par  François  Doron,  notaire  royal,  le  14  mai 
1589,  demoiselle  Claude  de  Langon,  fille  de  feu  Claude 
Paul  de  Langon,  seigneur  de  Maumeyre,  et  autres  lieux, 
et  de  demoiselle  Claude  de  Bonnier.  Il  fut  pourvu  du 
commandement  d'une  compagnie  de  deux  cents  hommes 
de  pied,  par  commission  du  4  avril  iSgo,  où  il  est  spé- 
cifié que  c'est  en  considération  de  sa  fidélité  et  affection 
au  service  du  Roi.  Voici  le  texte  de  cette  lettre  ; 

»  A  notre  cher  et  bien-amé  César d  de  Saignard  ,  sa- 
))  lut.  Ayant  délibéré  de  mettre  sus  à  faire  promptemeni 
»  lever  et  assembler  bon  nombre  de  gens  de  guerre,  tant 
«  de  cheval  que  de  pied,  pour  nous  en  servir  es  occa- 
»  sions  qui  se  présenteront,  pour  la  conservation  de  no- 
«  tre  état  et  de  nos  bons  sujets,  et  d'en  bâiller  la  charge 
»  à  quelques  vaillants  et  expérimentés  capitaines  à  nous 
»  fidèles  et  assurés;  à  cette  cause,  lesdites  qualités 
»  être  en  vous  ,  vous  avons  commis  et  député  ,  comme- 
»  tons  et  députons  par  ces  présentes  ,  signées  de  notre 
»  main,  pour  lever,  mettre  sus  et  assembler  incontinent 
»  et  de  plus  diligemment  que  faire  se  pourra,  le^ombre 
»  de  deux  cents  hommes  de  guerre  à  pied  français,  des 
»  meilleurs  et  des  plus  aguerris  soldats  que  pourrez 
»  choisir  ,  et  iceux  mener  et  conduire  à  la  guerre  avec 
»  vous,  sans  désemparer  ladite  compagnie,  sous  la  charge 
y>  de  notre  cher  et  très-aimé  cousin  le  duc  d'Epernon  , 
»  l'un  des  pairs  de  France  ,  et  colonel-général  de  notre 
))  infanterie  française,  la  part  où  il  vous  sera  par  nous 
»  ou  nos  lieutenants-généraux  ordonné  et  commandé 
»  pour  notre  service  ,  faisant  iceux  vivre  avec  telle  po- 
»  lice,  qu'il  ne  nous  en  vienne  aucune  plainte;  de  ce 
»  faire  ,  vous  avons  donné  et  donnons  plein  pouvoir  , 
»  authorités,  commissions  et  mandement  ,  à  tous  qu'il 
n  appartiendra  qu'à  vous  ce  faisant  ,  ils  obéissent  ,  car 
))  tel  est  notre  bon  plaisir. 

»  Donné  à  Corbeil,  le  quatrième  jour  d'avril  l'an  de 
»  grâce  1 590,  et  de  notre  règne  le  premier. 

«  Signé  Henri, 

»  Par  le  Roi , 

i  S  igné  Suzc.  y^ 


DE  SAIGNARD.  2  1 5 

Il  commandait  une  compagnie  de  cent  arquebusiers 
à  pied  Irançais,  le  4  juillet  1594,  selon  le  rôle  delà 
montre,  qui  en  fut  faite  à  Issengeaux.  Il  assista  au 
mariage  de  Pierre  de  Saignard,  seigneur  de  Vernet, 
son  frère,  le  23  juin  161 3,  est  nommé  dans  une 
sentence  arbitrale,  du  9  mai  1622;  passa,  conjoin- 
tement avec  Claude  de  Langon,  sa  femme,  un  bail  au 
profit  d'Antoine  et  Jacques  Rivière,  père  et  fils,  le  4 
mars  1626;  les  consuls  et  habitants  de  la  ville  d'Issen- 
geaux,  firent  une  obligation  en  sa  faveur,  le  16  avril 
1628,  au  sujet  de  quatre  faulconneaux ,  appartenants 
audit  seigneur  de  Saignard,  par  lui  prêtes  à  ladite  ville, 
pour  le  service  du  Roi,  contre  les  rebelles  à  Sa  Majesté, 
fit  son  testament  le  20  janvier  1641,  grossoyé  par  Chail- 
hot,  notaire  royal.  Il  laissa  : 

i.°Jean  de  Saignard,  seigneur  de  Préaux,  dont 
l'article  suit; 

2.°  Antoine,  auteur  de  la  branche  de  seigneurs 
de  Glavenas,  rapporte'e  plus  bas  ; 

3.°  Jean-Baptiste  de  Saignard,  seigneur  de  Gla- 
venas et  de  Canson,  légataire,  le  20  janvier 
1641,  marié  par  contrat  du  14  janvier  i636, 
passé  devant  Jean  Perrier,  notaire  royal  de 
Veulron,  avec  demoiselle  Marguerite  de  la 
Rivoire,  fille  de  feu  noble  Jean-Baptiste  de  la 
Rivoire,  et  de  demoiselle  de  Susanne  de  Bros- 
sollier.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  le  20 
décembre  1668; 

4.*'  Pierre  de  Saignard,  seigneur  de  Maumeyre , 
qui  assista  au  mariage  de  Jean,  son  frère,  le  25 
octobre  1627. 

VI.  Jean  de  Saignard,  II®  du  nom,  seigneur  de 
Préaux,  fut  légataire  de  son  père,  par  son  testa- 
ment du  20  janvier  1641.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  25  octobre  1627,  passé  devant  André  Chomel, 
notaire  royal,  demoiselle  Claude  Allier  de  la  Fres- 
sange,  morte  avant  le  6  septembre  1667,  de  Jean 
Allier ,  seigneur  de  Fressange ,  en  la  paroisse  de 
Saint-Didier,  au  diocèse  du  Puy,  et  de  demoiselle  Isa- 
beau  de  Breuyeux.  La  famille  de  la  Fressange  était  connue 
dans  le  Velay  depuis  1700,  et  plusieurs  de  ses  membres 
avaient  été  au  service  des  rois  de  Jérusalem  de  la  maison 
de  Lusignan.  Les  la    Fressange  se  sont  fondus   dans    la 


2i6  DESAIGNARD. 

maison  de  Saignard.  Jean  fut  maintenu  dans  sa  noblesse, 
par  ordonnance  de  M.  de  Bezons,  intendant  en  Lan- 
guedoc, du  20  décembre  1 668  ;  fait  son  testament  ou 
codicille,  les  5  et  6  septembre  1677,  par  lequel  il  institue 
son  héritier  universel,  Jacques  de  Saignard,  son  troi- 
sième fils,  et  fait  des  legs  à  ses  autres  enfants,  et  tran- 
sigea avec  Antoine  de  Saignard,  seigneur  de  la  Rivoire 
et  Gabriel  Allier  de  Saignard,  seigneur  de  la  Fressange, 
ses  fils,  à  l'effet  de  terminer  les  différends,  au  sujet  des 
donations  quMI  leur  avait  faites,  tant  de  ses  biens  que 
de  ceux  de  défunte  demoiselle  Claudine  Allier,  leur 
mère.  Par  son  testament,  on  lui  connaît  les  enfants  qui 
suivent  : 

I.*  Gabriel,  dont  Tarticle  viendra  ; 

2.®  Antoine  de  Saignard,    écuyer,    seigneur    de  la 
Rivoire,  légataire  en  1677; 

3.°  Jacques  de  Saignard,  légataire  en  1677; 

4.°  Pierre  de  Saignard,  légataire  en  1677  ; 

S.'*  Claudine  de  Saignard,  légataire  en  1677. 

VII.  Gabriel  Allier  de  Saignard,  écuyer,  seigneur 
de  la  Fressange,  épousa,  par  contrat  du  5  octobre 
1666,  grossoyé  par  Guérin,  notaire  royal  au  siège  de 
Montfaucon,  en  Vêlai,  demoiselle  Marguerite  de  Navette, 
fille  de  feu  Jean  de  Navette,  écuyer,  sieur  de  Pirol  et  de 
demoiselle  Marie  de  Mernan,  en  faveur  duquel  mariage 
Jean  de  Saignard,  nomme  Gabriel  Allier,  son  fils,  son 
héritier  pour  la  moitié  de  tousses  biens;  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse,  le  20  décembre  1668,  conjointement 
avec  son  père,  ainsi  que  nobles  Jean-Baptiste  de  Sai- 
gnard, seigneur  de  Glavenas,  César  de  Saignard,  sei- 
gneur du  Vernet,  et  Christophe  de  Saignard,  son  frère  ; 
fut  institué  légataire  de  son  père,  les  5  et  6  septembre 
1677,  indépendamment  des  donations  avantageuses  qu'il 
en  avait  reçues  lors  de  son  mariage  ;  transigea  avec  son 
père  et  Antoine  de  Saignard,  seigneur  de  la  Rivoire, 
son  frère,  touchant  leurs  droits  successifs  ;  passa  une 
transaction,  le  20  janvier  1686;  fit  une  donation  à  son 
fils  aîné,  Jean  Allier  de  Saignard,  le  20  avril  1694, 
ratifiée  par  acte  du  26  août  1699;  de  son  mariage  sont 
issus,  entr'autres  enfants  : 

i."  Jean  Allier  de  Saignard,  chevalier,  seigneur  de 
la  Fressange.  L'un  des  gendarmes  de  la  garde 
ordinaire  du  Roi,  en  1694;    marié  par   contrat  du 


DE  SAIGNARD.  217 

27  avril  1707  j  avec  demoiselle  Magdeleine  Je 
Saignard  ,  fille  de  messire  François  de  Saignard, 
chevalier  j  seigneur  et  baron  de  Queyrières,  de 
Glavenas  ,  de  Maumeyre  et  autres  places ,  et  de 
dame  Hélène  de  la  Rivoire  de  Ghadenat.  Il  en 
eut,  entr'autres  enfants  : 

a.  Christophe  Allier  de  Saignard ,  baron  de 
Queyrières  et  des  e'tats  du  Vêlai.  Marie  avec 
dame  Jeanne  Françoise  du  Pont  de  Ligonès, 
qui  était  veuve  de  lui  en  1728; 

b.  Jean-Joseph  Allier  de  Saignard  ,  chevalier, 
seigneur  de  la  Fressange,  baron  de  Quey- 
rières et  des  états  de  Vêlai ,  qui  fit  une  re- 
quête sur  laquelle  il  fut  rendu  un  arrêt ,  le 
28  juillet  1728,  qui  ordonne  que  par  les 
juges  qui  ont  apposé  les  scellés ,  sur  les 
effets  délaissés  par  le  seigneur  baron  de 
Queyrières ,  fils  _,  il  sera  procédé  à  la  levée  de 
ceux  apposés  sur  les  titres  et  papiers  dépen- 
dants de  sa  succession ,  en  présence  de  sa 
veuve,  des  frères  et  de  dame  de  Chadrat 
et  autres  parties  intéressées ,  et  que  sépara- 
tion sera  faite  des  titres  concernant  la  fa- 
mille des  Saignard  et  autres  actes,  qui  peu- 
vent servira  prouver  la  noblesse  et  à  établir 
la  filiation  de  cette  famille,  à  l'effet  d'être 
remis  au  dit  seigneur  de  la  Fressange; 

2.°  Jean-Armand  dont  l'article  suit. 

VIII.  Jean-Armand  de  Saignard,  baron  de  Quey- 
rières, seigneur  de  la  Fressange  de  Chaponot,  ancien 
page  du  Roi ,  en  ses  petites  écuries  ,  épousa  dame  Mag- 
deleine du  Peloux  de  Saint-Romain  ,  veuve  de  lui ,  avant 
l'an  1781.  Ils  eurent  entr'autres  enfants,  messire: 

IX.  Joseph-Gabriel  de  Saignard  ,  baron  de  Quey- 
rières ,  seigneur  de  la  Fressange ,  de  Chaponot  et  autres 
places,  marié,  par  contrat  passé  devant  Gallet,  notaire 
royal ,  en  la  ville  de  Graponne,  le  27  août  1781  ,  avec  de- 
moiselle Marie-Louise  de  Saignard  de  Sasselanges,  fille 
de  messire  Jean-Dominique  de  Saignard,  chevalier, 
seigneur  de  Sasselanges ,  baron  du  Besset ,  seigneur 
de   Paupeiranc,    le   Quaire,    co-seigneur   avec   le  Roi    de 


2i8  DE  SAIGNARD. 

la  Beissière  Saint-Mary ,  et  autres  places;  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis ,  et  de  dame 
Marie-Catherine-Denis  du  Besset.  De  ce  mariage  sont 
issus  : 

i.°  Henri-François-Régis,  dont  l'article  suit; 
2.°  Sophie  de  Saignard  de  la  Fressange; 
3.°  Joséphine  de  Saignard  de  la  Fressange. 

X.  Henri-François- Régis  de  Saignard  de  la  Fres- 
sange, baron  de  Queyrières ,  né  le  12  mars  1791  ,  est 
chef  d'escadron ,  adjudant-major  au  premier  régiment 
des  grenadiers  à  cheval  de  la  garde. 

Seigneurs  de  Glavenas, 

"^Vl.  Antoine  de  Saignard,  seigneur  de  Mortesagne , 
de  Marmignac,  de  Glavenas,  de  Maumeyre,  etc. ,  fils  de 
Ce'sar  de  Saignard,  épousa,  i.**  par  contrat  du  20  août 
1625,  Isabeau  de  Grémeaux  ;  2.'*  par  contrat  du  premier 
décembre  1629,  Glaire  des  Baux;  assista  au  mariage  de 
Jean-Baptiste  de  Saignard,  son  frère,  le  14  janvier 
i636,  fut  déclaré  exempt  du  droit  de  franc-fief,  par 
M.  Bezons,  intendant  en  Languedoc,  sur  une  requête 
du  premier  décembre  1667,  laquelle  rapporte  sa  filia- 
tion depuis  Jean  de  Saignard  ,  son  trisaïeul,  écuyer  de 
récurie  du  roi;  fit  une  acquisition  de  Glaude  Merle,  de 
divers  héritages  situés  près  de  Glavenas,  le  18  décem- 
bae  i652  ;  fut  déclaré  exempt,  ainsi  que  Pierre  de  Sai- 
gnard,  écuyer,  seigneur  de  Ghoumouroux ,  de  Mont- 
méa  et  de  Ghazaux ,  du  payement  du  droit  de  franc- 
fief,  par  arrêt  du  i3  janvier  1 661.  Antoine  de  Saignard 
eut  de  sa  seconde  femme  : 

i.**  Pierre  de  Saignard,  écuyer,  mort  avant  le 
20  décembre  1668  ; 

2.'*  François,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Isabeau  de  Saignard,  mariée,  par  contrat  du 
17  décembre  i656  ,  à  François  Baronnat ,  écuyer, 
seigneur  de  Poyron ,  fils  d'Imbert  Baronnat,  sei- 
gneur du  même  lieu ,  et    de    Rainarde  de  Gast. 

VII.  François  de  Saignard,  chevalier,  seigneur 
de  Glavenas ,  de  Maumeyre ,  et  autres  places ,  d'abord 
mousquetaire  du   Roi    dans  la    deuxième   compagnie    en 


DE  LA  FRESSANGE.  2  1 9 

1662  jusqu'en  1664;  enseigne  an  régiment  de  Na- 
varre ^  par  brevet  du  3o  novembre  i665,  lieutenant  au 
même  régiment  par  brevet  du  4  septembre  1666;  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse,  le  20  décembre  1668; 
épousa,  par  contrat  du  i"  janvier  1667,  grossoyé  par 
Gonin ,  notaire  royal  en  la  sénéchausse'e  du  Puy ,  demoiselle 
Hélène  delà  Rivoire,  fille  de  feu  messire  Christophe  de 
la  Rivoire ,  seigneur  et  baron  de  Chadenat ,  Beaume ,  la 
Rivoire,  et  autres  places,  et  de  dame  Madelaine  de  Bou- 
lieu;  servit  sous  M.  le  vicomte  de  Turenne,  comme  il 
appert  par  un  passeport  que  ce  gene'ral  lui  accorda  le 
i^""  octobre  1667,  passa  sous-lieuteuant  au  régiment  de 
Dauphin,  infanterie,  par  brevet  du  2  de'cembre  1691,  et 
fit  son  testament  par  acte  du  27  juillet  1695  ,  expe'dié  par 
Rozet ,  notaire ,  garde-notes  ,  à  Toulouse  ,  par  lequel  il 
institue  son  héritière  fiduciaire  Hélène  de  la  Rivoire,' 
son  épouse,  et  fait  des  legs  à  chacun  de  leurs  enfants, 
qui  furent  : 

i.°  Antoine   de  Saignard ,    légataire    le    27    juillet 

1695; 
2.**  Jean-Joseph     de    Saignard ,    légataire    de    son 

père  ,  le   27  juillet  1695  ;  il  était  alors  lieutenant 

au  régiment  Dauphin,  infanterie; 
3."  François    de   Saignard,  légataire   le    27  juillet 

1695; 
4.°  Christophe  de  Saignard ,    légataire  le  27  juillet 

1695; 
5.°  Madelaine    de   Saignard,   légataire    le  27  juillet 

1695,  mariée,  par  contrat  du  20  avril  1694,  avec 

Jean  Allier  de  Saignard ,  seigneur  de  la  Fressange, 

son  cousin;  ^ 

6.°  Marguerite  de  Saignard,  (  , ,        .  ^   r 

7.'  Thérèse  de  Saignard,        (  H^^^^'^^^  en  ,695. 


Éranche  de  Saignard  de  Choumouroux. 

IV.  Guillaume  de  Saignard  ,  fils  d'Antoine  de  Sai- 
gnard,  seigneur  de  Mortesagne ,  et  de  demoiselle  Isabeau 
de  Saint-Laurent;  assista  au  contrat  de  mariage  de  César 
de  Saignard,  son  neveu,  seigneur  de  Glavenas  et  de 
Queyrières ,  le  i5  mai  1589.  Il  fut  tué  à  la  tête  décent 
arquebusiers  qu'il  commandait  en  1594.  Il  eut  pour  fils  : 
i5.  '  i5 


2  20  I^E  SAIGNARD 

V.  Jean  de  Saignard  ,  III*  du  nom,  qui  leva, 
comme  son  père ,  et  commanda  une  compagnie  de  cent 
arquebusiers.  Il  fut  fait  prisonnier  au  siège  de  Ghalen- 
con  ,  en  i63g  ,  et  devint  ensuite  commandant  de  la  ville 
d'Issingeaux.  Il  fut  père  de  : 

VI.  Pierre  de  Saignard,  seigneur  de  Choumouroux , 
de  Montmea ,  de  Chazeaux,  etc.;  fut  déchargé  du  droit 
de  franc-fief ,  conjointement  avec  Antoine  de  Saignard , 
seigneur  de  Marmignac,  par  arrêt  du  i3  janvier  1661, 
rendu  sur  la  production  de  ses  titres,  justifiant  son  an- 
cienne extraction.  11  eut  pour  fils  : 

i."  N....  de  Saignard  de  Montagut ,  tué  à  l'affaire 
de  Chiari,  en  Italie,  en  1701; 

2.°  Joseph,  dont  l'article  suit; 

3."  Jean  de  Saignard,  qui  fonde  la  branche  des  sei- 
gneurs de  Sasselanges,  rapportée  ci-après. 

VIL.    Joseph      DE     Saignard      de    Choumouroux  fut 

capitaine  au    régiment    d'Auvergne,    et  mourut  au  siège 

de  Chivas.    Il    avait   épousé    Catherine  de    Brun ,  dont 
il  eut  : 

I  .•  Pierre-Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean- Aimé  de  Saignard  de  Choumouroux,  né  à 
Issingeaux  ,  au  mois  de  février  1689;  il  entra 
sous-lieutenant  au  régiment  d'Auvergne  ,  au  mois 
d'avril  1706;  devint  successivement  lieutenant  au 
mois  de  février  1707;  capitaine  le  5  mars  171 2; 
capitaine  de  grenadiers,  le  i"  juillet  1738; 
major  le  27  mai  1^43  ;  lieutenant-colonel ,  le  29 
janvier  1744;  et  brigadier  des  armées  du  roi,  le 
i"  janvier  1748;  il  joignit  le  régiment  d'Auver- 
gne en  Italie,  et  se  trouva  au  siège  de  Turin  et  à 
la  bataille  de  Castiglione  en  1706;  au  siège  de 
Lérida  en  1707,  et  de  Toriose  en  1708;  à  l'ar- 
mée du  Dauphin  en  17 10  ;  aux  sièges  de  Gironne 
en  171 1  ;  de  Barcelonne  en  1714;  et  à  tous  les 
sièges  d'Italie;  aux  deux  batailles  de  Parme  et 
de  Guastalle  en  1733  à  1736  ;  en  Corse,  depuis  le 
mois  de  janvier  jusqu'au  mois  d'avril  1741  ;  à  la 
défense  et  à  la  sortie  de  Prague  en  1742;  à  la  ba- 
taille de  Dettingen  en  1743;  à  l'armée  de  Flan- 
dre,  commandée  par  le  maréchal    de    Saxe,    en 


DE  CHOUMOUROUX.    /  221 

1744;  à  la  bataille  de  Fontenoy  ;  aux  sièges  de 
Tournai  ,  d'Oudenarde_,  de  Dendermonde  et 
d'Ath  en  1745  ;  au  siège  de  la  citadelle  d'Anvers, 
et  à  la  bataille  de  Raucoux  en  1746;  à  celle  de 
Lawfeld  en  1747;  au  siège  de  Maëstricht  en 
1748;  au  camp  d'Aimeries  en  175 3;  et  quitta  le 
service  au  mois  de  février  1 7  5  6 . 

Ce  brave  officier,  sexagénaire  ,  lorsqu^il  était 
lieutenant-colonel  du  régiment  d'Auvergne  ,  à 
l'attaque  des  sept  forts  Kithuit,  dans  la  guerre  de 
sept  ans,  après  plusieurs  assauts  infructueux  que 
son  régiment  avait  livrés  à  ces  forteresses,  s'avança 
à  la  tête  de  la  compagnie  des  grenadiers,  jusqu'au 
chemin  couvert ,  et  ordonna  à  ses  soldats  de  le 
jeter  en  dedans  des  palissades,  ce  qui  fut  exécuté, 
et  il  cria  alors  à  moi^  Auvergne^  et  dès  ce  moment 
le  fort  fut  emporté.  Il  se  trouva  à  vingt  et  un 
sièges,  onze  batailles  et  plusieurs  combats. 

VIII.  Pierre-Louis  de  Saignard  de  Choumouroux, 
capitaine  au  régiment  d'Auvergne ,  infanterie ,  fut  tué 
au  combat  de  Rhinberg  ,  au  mois  d'octobre  1760.  Il 
avait  épousé  Catherine  de  Bonnafoux.  Il  eut  de  ce  ma- 
riage : 

i.°  Joseph-Raimond-Bénigne,  qui  suit  ; 

2.°  Détable  de  Saignard  de  Choumouroux  ; 

3.**  Montméa  de  Saignard  de  Choumouroux  ; 

4.°  Montagu  deSaignard  de  Choumouroux  ; 

5.*  N....  dit  le  chevalier  deSaignard  de  Choumou- 
roux. Trois  de  ces  fils  ont  été  tués  sur  le  champ 
d'honneur,  ou  moururent  des  blessures  qu'ils 
reçurent  à  la  bataille  de  Rhinberg,  le  16  octo- 
bre 1760. 

IX.  Joseph- Raimond  -  Bénigne  de  Saignard  de  Chou- 
mouroux ,  officier  au  régiment  d'Auvergne ,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  major  au 
régiment  des  grenadiers  royaux  du  Querci  ,  épousa  ,  en 
1786,  demoiselle  Catherine-Pauline  Ornano  de  Colonna  , 
fille  de  M.  Sebastien-Benoît,  comte  de  Colonna.  De  ce 
mariage  est  issu  : 

X.  Joseph-Alphonse  -  Raimond  -  Bénigne  ,     baron     de 


222  DE  SAIGANRD 

Saignard  de  Choumouroux  y  qui  a  servi  en  Espagne , 
et  fut  député  du  département  de  la  Haute-Loire  à  la 
chambre  de  i8i5.  Il  a  épousé,  en  1811  ,  demoiselle 
Marie-Françoise-Angélique  du  Crozet ,  fille  de  M.  du 
Crozet,  lieutenant-colonel. De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Joseph-Charles-Ernest  de  Saignard  de  Chou- 
mouroux; 

2. "  Pauline  -  Charlotte  -  Léonice  de  Saignard  de 
Choumouroux 

Seigneurs  de  Sasseîanges, 

VII.      Jean     de     Saignard  ,     IV"    du     nom ,    seigneur 
de  Sasseîanges ,   fils  de  Pierre  ,    seigneur     de    Choumou- 
roux ,  et   de  Chazeaux ,    né  à  Craponne,  entra    dans  les 
cadets,   en    1688  ,     sous-lieutenant    au     régiment    d'Au- 
vergne,   au   mois  de  septembre  1690.    Il  servit    au  siège 
de   Mons;   puis   sur  la    Moselle  en    1691;  au    siège    de 
Namur  et  à  la   bataille    de    Steinkerque ,    en     1 692  ;    et 
passa  à  une  lieutenance  au   mois  de  septembre.   Il  servit, 
l'année  suivante    à    l'armée  d'Allemagne  et   à  la  bataille 
de  la   Marsaille,  en    Italie,  en   1694  et  1695;   au  siège  de 
Valence,  en    1696;   à   l'armée  du   Rhin,  en    1697;   aux 
combats   de  Carpi  et  de  Chiari,  en    1701  ;  et    obtint,  le 
i3  décembre  ,     une  compagnie  qu'il  commanda  à  la  ba- 
taille  de  Luzzara;  à  la  prise  de  cette  place  et  de  Bogo- 
forte,  ea   1702;  aux  sièges   ds  Nago   et  d'Arco,  en  1708; 
de  Verceil,  d'Yvrée  et  de  Varue,   en    1704;   à  la  bataille 
-     de  Cassano,   en    1705;   au  siège  de  Turin   et  à  la  bataille 
de  Castiglione,   en    1706;   à   la  bataille   d'Almanza  et  au 
siège    de    Lèrida ,    en    1707*;    au    siège  de    Tortose  ,    en 
1708;   à  l'armée  d'Espagne,  en  1709;  il    y  fut  fait  capi- 
taine dune  compagnie  de   grenadiers,    le   24   septembre, 
et  la  commanda,    en  Dauphiné,   en    17 10;    au    siège    dû 
Gironne,    en    171 1;   commandant  d'un   bataillon,    le    24 
mai    1712   :   il  le  conduisit  au  blocus  et  à  l'assaut  de  Bar- 
cefonne ,  en    1714;  et  parvint  à  la    lieutenance  colonelle 
du   régiment  d'Auvergne,   le   9    décembre   1728.  Il  servit, 
en  cette  qualité,   au   camp   d'Alsace,  en   1732;  aux  sièges 
de    Gerra-d'Adda  ,     de     Pizzighitone    et    du  château   de 
Milan  ,    en   1733  ;  à  ceux  de   Tortone   et  de  Novarre  ;   à 
l'attaque  de  Colorno  ;   il  contribua  au  gain    des  batailles 
de    Parme  et   de  Guastalle,   en   1735,   et  obtint    le  grade 


DESASSELàNGES.  223 

de  brigadier  des  armées  du  roi,  par  brevet  du  i  •'  août. 
L'année  suivante  il  servit  aux  sie'ges  de  Reveri  et  de 
Guastalla,  et  se  de'mit  de  la  lieutenance  colonelle  du  ré- 
giment d'Auvergne,  en  quittant  le  service  au  mois 
d'août  1738.  Il  eut  pour  fils  : 

1 .0  Charles    de  Saignard   de    Sasselanges,   qui  était 
capitaine  au     régiment    d'Auvergne,    et  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.    Il  a 
été  tué  à  l'affaire  de  Philingausen,  en  1761  ; 
2."^  Jean-Dominique,  dont  l'article  suit. 

VIII.  Jean-Dominique  de  Saignard,  chevalier,  sei- 
gneur de  Sasselanges,  baron  du  Besset,  seigneur  de 
Paupeiranc,  etc.,  fut  capitaine  au  régiment  d'Auvergne, 
blessé  à  la  bataille  de  Rhinberg,  en  1760,  et  fait  cheva- 
lier de  Saint-Louis,  sur  le  champ  de  bataille,  par  le  roi 
lui-même.  Il  est  mort  en  18 16,  à  l'âge  de  quatre-vingt- 
dix-sept  ans,  doyen  des  chevaliers  de  Saint- Louis,  et 
des  officiers  français.  Il  était  père,  fils,  oncle  ou  neveu 
de  douze  chevaliers  de  Saint-Louis.  Il  eut  pour  fils  : 

i.**  Jean-François-Regis,  dont  l'article  suit; 

2.*  Pierre  de  Saignard  de  Sasselanges,  qui  a  été 
officier  d'artillerie  ;  a  émigré,  et  est  maintenant 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  ; 

3."  Marie-Louise  de  Saignard  de  Sasselanges,  ma- 
riée le  27  août  1781,  avec  Joseph-Gabriel  de 
Saignard,  baron  de  Queyrières,  seigneur  de  la 
Fressange,  son  cousin. 

IX.  Jean-François-Regis  de  Saignard,  marquis  de 
Sasselanges,  ancien  premier  page  de  Louis  XVI,  lieu- 
tenant-colonel de  cavalerie;  a  émigré,  et  est  actuelle- 
ment chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  lia  un  fils  : 

X.  Antoine  de  Saignard  de  Sasselanges  ,  âgé 
de  dix  ans. 

Armes:  La  branche  de  la  Fressange  porte  :  écartelé; 
aux  premier  et  quatrième,  d^azur,  au  sautoir  d'or  ;  aux 
2  et  3,d'azur,  à  l'aigle  éployée  d'argent,  qui  est  d'Allier 
de  la  Fressange  ;  la  branche  de  Choumouroux  porte 
écartelé,  d'azur,  au  sautoir  d'or,  et  d'azur  à  trois  che- 
vrons d'or  ;  celle  de  Sasselanges,  d'azur  au  sautoir  d'or. 


324 


DE  POYOLS. 


POYOL,  cette  famille  portait  dans  son  pays  d*ori- 
gine,  le  nom  de  Poyols. 

La  famille  de  Poyols  est  établie  dans  le  Comtat  Ve- 
naissin.  Elle  s'y  rendit  du  Dauphiné  où  elle  possédait 
le  seigneurie  de  Poyols,  ville  située  dans  le  diocèse  de 
Die,  et  celle  de  Lesches,  également  située  en  Dau- 
phiné. 

La  famille  de  Poyols  est  si  ancienne  que  Ton  ne  sait  si 
elle  a  donné  son  nom  à  la  ville  de  Poyols,  ou  si  elle 
l'a  tiré  de  cette  seigneurie.  Néanmoins  il  paraît  cons- 
tant, daprès  Guy  Allard,  que  la  ville  de  Poyols,  a 
reçu  son  nom  de  la  famille. 

Voici  ce  que  cet  auteur  rapporte  dans  son  Diction- 
naire historique  du  Dauphiné,  à  l'article  Poyols: 

«  Poyols  est  une  ville  du  diocèse  et  de  la  judicature 
»  usage  de  Die,  en  l'élection  de  Montélimart,  faisant 
»  un  feu  trois  quarts  ;  elle  appartient  à  Tévéque.  Guil- 
»  laume  de  Roussillon,  évéque  de  Valence  et  de  Die, 
»  l'acquit  de  Guillemette,  veuve  de  Bertrand  de  Poyols, 
»  l'an  i3i2,  et  l'an  i3i8,  il  la  divisa  avec  Saladin 
»  Arthaud.  » 

La  famille  de  Poyols  était  alliée  à  celle  du  Pilhon  et 
de  Laval  de  Taurène,  par  suite  du  mariage  contracté 
le  2  février  i3i8,  par  Odilon,  co-seigneur  du  Pilhon  et 
de  Laval  de  Taurène,  avec  Jourdaine  de  Poyols,  fille 
de  Bertrand,  seigneur  dudit  lieu  et  de  Lesches. 

La  famille  du  Pilhon  avait  l'avantage  de  joindre  à  une 
noblesse  des  plus  anciennes  du  Dauphiné,  la  gloire  de 
s'être  distinguée  dans  les  armes  et   dans  la   magistrature. 

Voyez  Pithon-Curt,  tome  II,  page  412  de  son 
Nobiliaire  du  Comtat  Venaissin,  pour  les  deux  para- 
graphes qui  précèdent. 

Cet  auteur  ajoute  que  les  armes  de  la  famille  de' 
Poyols,  sont  d'argent,  à  la  bande  de  gueules,  chargée 
d'une  fleur  de  lys  d'or,    accostée   de   deux  roses  du   même. 

La  famille  de  Poyols  ne  peut  donner  en  ce  moment  la 
suite  de  ses  premiers  degrés,  faute  d'avoir  les  litres 
qu'elle  possédait,  et  qui,  pendant  la  révolution,  ont 
été  égares  ou  brûlés.    Néanmoins  elle  produit  un  certi- 


r 


DE  VILLICY  DE  TOURVILLE.  225 

ficat  y  échappé    par    miracle ,  à  la   fureur  re'volutionnaire, 
qui  prouve    qu'elle    descend     directement    de    l'ancienne 
famille  de  Poyols, 
Cette  pièce  est  ainsi  conçue  : 

a  Jean-Baptiste-Marie  de  Rivette  de  Baux-Orange, 
»  chevalier,  baron  de  Rivette  et  delà  Garde,  capitaine 
»  de  cavalerie  à  la  suite  des  chevau-legers  de  la  garde 
»  du  Roi ,  élu  de  la  noblesse  et  des  seigneurs  barons 
»  de  la  province  du  Comtat ,  certifions  et  attestons  à 
ï)  tous  qu'il  appartiendra  que  noble  Pierre-Toussaint 
»  Hyacinthe  de  Poyols  est  issu  d'une  famille  dont 
»  la  noblesse  remonte  à  plusieurs  siècles,  d'abord  dans 
»  la  province  du  Dauphiné  et  ensuite  dans  celle  du 
y>  Comtat  où  elle  est  établie;  que  la  famille  de  Poyols 
»  possédait  en  i3i8,  la  seigneurie  de  Poyols  et  celle  de 
»  Lesches ,  en  Dauphiné  ;  que  les  armoiries  de  la  famille 
ï)  de  Poyols  sont  d'argent ,  à  la  bande  de  gueules  ,  chargée 
»  d'une  fleur  de  lys  d^or  accostée  de  deux  roses  de 
»  même.  » 

»  En  foi  de  quoi ,  nous  lui  avons  délivré  le  présent 
»  certificat ,  empreint  du  sceau  de  nos  armes ,  donné  en 
»  notre  château  de  Rivette,  paroisse  de  Bonieux ,  ce 
n  vingt-cinq  mars  mil  sept  cent  quatre-vingt-huit.  Signé 
»  le'i^ baron  de  Rivette  de  Baux-Orange.  » 

Aujourd'hui  la  famille  de  Poyol  est  représentée  par 
messire  Pierre-Toussaint-Hyacinthe  de  Poyol  de  Lesches, 
écuyer  ,  et  par  messire  Amand- François-Joseph  de 
Poyol,  dont  le  père,  Bernard-Alphonse,  était  officier 
supérieur  dans  les  gardes  wallones  au   service  d'Espagne. 


DE  VILLICY  DE  TOURVILLE ,  famille  originaire 
de  Chaudenay-lès-Toul ,  en  Lorraine,  oii  elle  a  formé 
deux  branches;  l'une  à  Toul,  et  l'autre  à  Metz.  Le  pre- 
mier auteur  connu  de  cette  famille,  est  : 

I.  Claude  de  Villicy  ,  .1"  du  nom,  demeurant  à 
Chaudenay  ,  qui  fut  anobli  par  Toussaint  Hocédy ,  évéquc 
de  Toul,  par  lettres-patentes  du  23  août  i5ôo.  Il  eut 
pour  fils  : 


226  i)E  VILLICY  DK  TOURVILLE. 

II.  Claude  de  Villicy,  II"  du  nom,  maître  et  pre- 
mier échevin  de  la  ville  de  Toul  ,  d'abord  commissaire 
en  l'artillerie  et  les  fortifications  de  Luneville,  sous  la 
charge  de  conseiller-d'éiat ,  seigneur  de  Haussonville  , 
maréchal  de  Lorraine;  il  obtint  des  lettres  confirmatives 
de  sa  noblesse,  de  Charles  II,  duc  de  Lorraine,  le  24 
septembre  1600.  Il  eut  quatre  enfants,  entr'autres  : 

III.  Melchior  de  Villicy,  qui  épousa  Jeanne  de 
Delouze,  dont  il  eut  : 

1.°  Jean  de  Villicy,  marié,  le  23  octobre  i683, 
avec  Marguerite  de  Maxey.  Il  mourut  en  iy3o, 
ayant  eu  onze  enfants: 

A  Jean-François  de  Villicy,  né\ 

en   i685, 
B  Melchior  de  Villicy,  né  en 

1687, 
C  Edme- Louis  de  Villicy,  ne  en 

1 688  ,  1  morts  en  bas 

D  Etienne  de  Villicy,    né   en[  âge; 

1689, 

E.  Thomas  de  Villicy,   né  en 
1693, 

F.  François  de  Villicy,  né  jen 
1697,* 

G.  Jeanne  de  Villicy,  née  en  1684,  mariée  le 
23  août  1701,  avec  Etienne  Houillon.  Elle 
mourut  à  Paris,  le  2  5  novembre  1705.  Elle 
eut  pour  enfants  : 

a.  Claude  Houillon,  dont  est  issu  M.  Houil- 
lon, maire  de  la  ville  de  Toul; 

b.  Marie  Houillon  ; 
H.  Marguerite  de  Villicy,! 

née  en  1691  ;  (  mortes        en        bas 

/.  Jeanne- Catherine  dei  âge; 

Villicy,  née  en  1692  ,      ) 
J.  Luce  de  Villicy,   née  en    1694,  morte  sans 
alliance  le   22  juillet     1762  ;   la    dernière  de 
cette  branche  qui  était  restée  à  Toul; 
K.  Claudette  de  Villicy,   née   en  1695,  morte 
en  bas  âge  ; 

2.''  Vincent-Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 


DE  VILLICY  DE  TOURVILLE.  227 

3."  Catherine  de  Villicy,  qui  épousa  M.  le  Brun 
d'Heuweiller,  dont  un  fils  et  une  fille,  qui  épousa 
son  cousin  Plessis  ; 

4.°  Marguerite  de  Villicy,  qui  s'allia  avec  M.  Ples- 
sis, dont  le  iils  unique  fut  reçu  avocat  au  parle- 
ment de  Nancy,  en  1768,  et  existe  à  Metz. 

IV.  Vincent  -  Nicolas  de  Villicy  de  Tourville  , 
continua  la  seconde  branche  qui  s'établit  à  Metz,  vers 
l'an  1700.  Il  servit  d'abord  dans  les  chevâu-légers  d'Or- 
léans, en  17 10,  et  fut  major  de  dragons.  A  la  paix  gé- 
nérale, en  171 3,  il  vint  à  la  cour  avec  sa  famille;  il  fut 
bien  accueilli  de  M.  de  Voisins,  qui  lui  rendit  publique- 
ment témoignage  que  Sa  Majesté  était  contente  de  ses 
services.  Fidèle  à  sa  religion  et  à  son  roi,  lorsque  le 
czar  de  Moscovie,  qui  voyageait  en  France,  rengagea  à 
le  suivre  en  Russie,  avec  sa  famille,  il  refusa  constam- 
ment les  propositions  réitérées  de  ce  prince,  malgré  les 
avantages  considérables  qui  lui  étaient  offerts.  Ce  dé- 
sintéressement ayant  fait  sensation  à  la  cour,  le  maré- 
chal de  Villeroy,  qui  était  gouverneur,  et  l'évéque  de 
Fréjus,  depuis  cardinal  de  Fleury,  résolurent  dans  cette 
circonstance,  de  parler  au  roi  en  faveur  de  cette  famille, 
afin  de  faire  élever  un  des  fils  du  sieur  de  Tourville, 
dans  un  des  collèges  royaux;  ce  qui  eut  lieu.  Il  mourut 
à  Paris,  en  1722.  Il  avait  épousé  demoiselle  Michelle 
Antoinette  Roger,  qui,  lorsqu'elle  fut  veuve,  obtint 
une  pension  de  six  cents  livres  sur  la  cassette  du  roi,  et 
ses  enfants  une  pareille  pension  sur  le  trésor  royal,  le 
i"  octobre  1731;  morte  à  Paris  la  même  année.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i.**  Robert-Charles-Vincent,  dont  l'article  suit; 

2.**  Jean  -  Baptiste  -  Nicolas  -  Louis,     rapporté   après 

son  aîné  ; 
3.°  N de  Tourville    de    Sant-Basile,   religieuse 

à  l'abbaye  royale  de  Gify,  décédée  ; 
4.*  Philippine  de  Villicy  décédée  à    Paris,  en  1787, 

dans  une  communauté  de  religieuses; 
5 .°  N de  Villicy,  morte  en  bas  âge. 

V.  Robert-Charles-Vincent  de  Villicy,  comte  de 
Tourville,  né  à  Chauny,  le  6  octobre  1701,  capitaine 
de   cavalerie   au    régiment    royal;     chevalier   de    l'ordre 


228  DE  VILLICY  DE  TOURVILLE. 

royal  et  militaire  de  Saint-Louis;  conseiller  du  roi  en 
ses  conseils  privés  ;  commissaire-ordonnateur  au  dépar- 
tement de  la  guerre  à  Strasbourg.  Il  épousa  Marie- 
Françoise  de  Béthencourt,  d'une  très-ancienne  'maison, 
et  de  la  branche  de  Jean  de  Béthencourt,  qui  fut  cham- 
bellan du  roi  Charles  IV,  et  fit  la  conquête  des  îles  Ca- 
naries, qu'il  eut  en  souveraineté.  Dont  il  eut  : 

VI.  Jean-François-Auguste  de  Villicy  de  Tour- 
viLLLE,  né  à  Metz,  le  17  octobre  1747;  il  passa  à  Saint- 
Marc,  île  Saint-Domingue,  en  janvier  1783,  où  il 
épousa,  le  14  octobre  de  la  même  année,  demoiselle 
Marie- Louise  Venat.  Il  mourut  le  14  avril  1784. 
Sa  veuve  le  fit  père  de  : 

VII.  Marie-Françoise  de  Villicy  de  Tourville,  née 
posthume  à  Saint-Marc,  le  2  août  1784,  que  sa  mère 
emmena  en  France  en  1785,  où  elle  s'est  mariée,  à 
Lussac,  près  de  Libourne,  le  28  avril  1802,  avec  Louis- 
Martial  Montouroy.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i."  Jean-Ignace-Camille  Montouroy,  né  le  29 
juillet  1804,  à  Libourne.  Il  fut  présenté  à  mon- 
seigneur le  duc  d'Angoulême,  le  4  mars  181 5  ; 
ce  prince  l'accueillit  avec  une  touchante  bonté  ; 
lui  fit  expédier,  de  Bordeaux,  par  M.  le  comte 
de  Damas,  qui  le  donna  à  M.  de  la  Salle  pour 
qu'il  le  lui  remît,  le  brevet  de  la  décoration  du 
Lys,  en  1816,  que  le  jeune  Montouroy  avait  de- 
mandée à  S.  A.  R.,  en  attendant  qu'il  pût  mé- 
riter celle  de  Saint-Louis; 

2.*  Paul  Montouroy,  né  à  Libourne,  le  8  octobre 
i8o5.  Il  fut  présenté,  avec  son  frère  Jean-Ignace- 
Camille  Montouroy,  à  S.  A.  R.  monseigneur  le 
duc  d'Angoulême,  en  janvier  1816,  par  M.  de 
la  Salle,  alors  sous-préfet  à  Libourne,  et  par 
M.  Dufau,  maire  de  Libourne,  leur  grand  oncle 
paternel,  dans  la  salle  de  la  Bourse,  où  la  ville 
lui  avait  préparé  une  fête,  à  laquelle  S.  A.  R. 
daigna  assister; 

3.** Louis- Antoine    Montouroy,    né  à    Blaye,    le   7 

avril  1817  ; 
4."  Louise-Marie  Montouroy,  morte     en     naissant, 

à  Lussac. 


DE  MAGE  DE  GASTINES.  229 

g  SECONDE  BRANCHE. 

V.  Jean -Baptiste -Nicolas- Louis  de  Villicy  de 
TouRViLLE  ,  second  fils  de  Vincent-Nicolas ,  et  de  Mi- 
chelle-Antoinette  Roger,  naquit  à  Chauny ,  le  i"  jan- 
vier 1709.  Il  fut  présenté  au  Dauphin  ,  depuis  Louis  XV  ^ 
par  madame  la  duchesse  de  Ventadour,  gouvernante  des 
enfants  de  France  ;  il  eut  souvent  l'honneur  d'assister 
au  dîner  du  roi  Louis  XIV,  qui  le  désignait  par  le  titre 
de  soît  petit  officier  y  (il  n'avait  que  5  ans).  Le  jeune  de 
Tour  ville,  étant  tombé  malade,  S.  M.,  qui  Thonorait 
d'une  bienveillance,  d'une  bonté  particulières,  daigna 
envoyer  son  premier  médecin,  M.  Dodar ,  pour  en 
prendre  soin.  Il  fut  élevé  au  collège  de  Beauvais ,  où  il 
est  resté  depuis  le  20  juin  1717  jusqu^au  i"  août  1727; 
le  12  du  même  mois,  le  roi  fit  entrer  dans  la  compa- 
gnie des  cadets  gentilshommes ,  à  la  citadelle  de  Metz , 
et  il  y  resta  jusqu'en  1734  ,  qu'il  prit  une  lieutenance  dans 
un  bataillon  des  milices  de  Picardie  ;  il  obtint  une  lieu- 
tenance en  pied  au  régiment  de  Picardie ,  passa  avec  le 
même  grade  dans  plusieurs  autres  régiments,  fut  capi- 
taine au  régiment  de  royal  Lorraine,  ffeî* ^commission 
du  3  janvier  1744;  ensuite  major  du  même  corps ,  et 
nommé  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  ,  par  brevet  du  17  juin  1747,  après  vingt-un  ans 
de  service.  Il  avait  épousé,  à  Metz,  le  4  octobre  1738  , 
demoiselle  Ursule-Catherine  de  Saint-Aubin,  n'ayant 
eu  que  deux  enfants  ,  un  fils  et  une  demoiselle ,  nommée 
Frânçoise-Dieudonnée  de  Villicy  de  Tourville  ,  morte  à 
Metz,  en  1808,  épouse  de  M.  le  chevalier  de  Bock,  an- 
cien officier  de  hussards. 

Cette  famille  a  formé  des  alliances  collatérales  avec 
celles  de  Le  Grand,  de  Rancé,  de  Brachet,  etc.,  etc. 

Armes:  d'azur,  à  la  molette  d'éperon  d'or,  accompa- 
gnée de  trois  annelets  d'or  ;  au  chef  du  même ,  chargé 
d'une  tête  de  léopard  de  gueules. 


DE  MACÉ  DE  GASTINES,  famille  originaire  de 
Chinon;  elle  s'établit  en  Normandie  dans  le  quatorzième 
siècle,  sous  le   règne  de  Charles  VIL  La   branche  cadette 


2  3o  DE  MACÉ  DE  GASTINES. 

s'est  établie  en  Provence  ;  mais  elle  est  éteinte  depuis 
long-temps.  Le  premier  de  Macé  qui  a  fait  souche  ne  peut 
être  connu ,  tant  le  malheur  des  guerres  ,  sur-tout  les  • 
troubles  civils  qui  ont  désolé  la  Normandie,  ont  occa- 
sionné de  dévastations  et  entraîné  de  pertes  dans  les  dé- 
pôts publics,  qui  furent  pour  la  plupart  ou  pillés  ou 
incendiés.  L'incendie  qu'a  éprouvé  la  chambre  des 
comptes  de  Paris,  a  détruit  la  plus  grande  partie  des 
monuments  rares  et  précieux  des  ancêtres  de  cette  fa- 
mille ,  qui ,  par  les  mariages  qu'elle  a  contractés ,  est 
alliée  du  côté  de  Catherine  le  Noir  à  la  famille  des  Fou- 
quet ,  marquis  de  la  Varenne ,  à  messieurs  Bertrand , 
dont  les  filles  ont  épousé  M.  de  Saint-Mesme,  président 
à  mortier  M.  Colbert  de  Maulevrier,  et  M.  le  comte 
de  Nogent;  et  c'est  de  ce  côté  maternel  que  cette  famille 
jouit  du  droit  de  sépulture  dans  la  chapelle  des  ducs 
d'Alençon ,  par  brevet  de  Louis  XIII,  en  lôBy,  Ils  ont 
aussi  l'honneur  d'appartenir  à  M.  Doyré  ,  maréchal  des 
camps  et  armées  du  roi.  Ils  sont  également  très-proches 
parents  de  la  famille  de  Morel  d'Escure ,  par  le  mariage 
d'Antoine  de  Macé,  écuyer ,  sieur  de  la  Tillière  ,  avec 
demoiselle  Charlotte  de  Morel.  Cette  famille  est  alliée 
aux  maisoiîs  les  plus  anciennes  de  Normandie  ;  leur 
grand'mère  était  d'Aché ,  et  du  côté  des  Patri ,  ils  ont 
l'honneur  d'être  alliés  à  Fillustre  maison  de  Coigni. 
Le  chevalier  de  Morel,  lieutenant  de  vaisseau,  après 
avoir  échappé  à  l'expédition  de-  Quiberon,  passa  en 
Normandie  à  l'armée  du  général  de  Frotté ,  où  il  fut  tué. 
Marié  à  mademoiselle  l'Escale,  il  n'a  eu  qu'un  fils 
Joseph  de  Morel ,  marié  à  sa  cousine ,  mademoiselle 
du  Perche  de  Mesnilhaton. 


I.  Simon  de  Macé  est  le  plus  ancien  des  auteurs  qu'il 
soit  permis  à  cette  famille  de  connaître.  Il  était  en  145 1, 
maître  de  la  chambre  aux  deniers  de  Jean,  duc  d'Alençon, 
comte  du  Perche,  vicomte  de  Beaumont,  frère  du  roi 
Charles  VIL  Par  un  mandement  de  sa  part,  du  17  juin 
1453  ,  il  le  crée  et  le  qualifie  de  son  amé  et  féal  trésorier 
et  receveur  général  de  ses  finances.  Il  lui  accorde  les  mêmes 
qualifications  dans  un  autre  mandement  du  24  janvier 
1462.  Tous  ces  titres  ne  laissent  aucun  doute  que  Simon 
de  Macé,  dont  l'origine  était  sûrement  distinguée,  n'eût 
à  cette   époque  l'avantage   de    jouir  pleinement   de  Tétat 


DE  MACÉ  DE  GASTINES.  2  3  i 

de  noble;  et  cet  état,  ne  Teût-il  pas  eu  de  ses  ancêtres, 
•  il  Tavait  acquis  par  les  charges  dont  le  duc  d'Alençon 
trouva  bon  de  l'honorer.  L'histoire  et  les  fastes  de  la 
nation  apprennent  combien  était  précieuse  et  honorable 
la  charge  de  trésorier  et  receveur  général  des  finances  , 
l'une  des  plus  considérables  de  la  couronne;  unique 
dans  le  principe ,  elle  est  devenue  la  source  et  le  mo- 
dèle des  changes  de  trésoriers-géne'raux  de  France  ,  bu- 
reaux des  finances,  divisés  par  la  suite  des  tems,  d'abord 
sur  deux  ,  ensuite  sur  trois  à  quatre  officiers  ,  pourvue 
toujours  avec  les  mêmes  prérogatives  ,  et  l'attribution  de 
la  noblesse,  et  des  autres  privilèges  attachés  à  la  charge 
de  trésorier  et  receveur-général  des  finances ,  qui  était 
unique  auprès  de  chaque  souverain,  et  ensuite  distribuée 
en  compagnie  par  chaque  généralité,  à  mesure  que  l'éten- 
due du  royaume,  et  l'accession  des  grands  domaines  de 
la  couronne,  n'ont  plus  permis  que  Fadministration  des 
finances  fut  resserrée  sur  un  moindre  nombre  d'officiers. 
Simon  de  Macé  fut  père  de  : 

I ."  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 
2."  René  de  Macé,   vivant  en    î5î^.  On  ignore  s'il 
a  eu  postérité. 

II.  Antoine  de  Macé,  fut  fiancé  le  ir  février  i5i4, 
avec  Marie  Fils-de-Femme,  fille  de  sire  Jean  Fils-de- 
Femme ,  d'une  des  familles  les  plus  distinguées  de  la 
ville  de  Ghinon,  et  de  Françoise  Ribot,  en  présence  de 
René  de  Macé  son  frère.  Marie  Fils-de-Femme  apporta 
entr'autres  biens  dans  la  famille  de  Macé  le  droit  de  pa- 
tronage de  la  chapelle  de  ^Notre-Dame  de  Pitié  ,  fondée 
par  ses  auteurs  en  l'église  collégiale  de  Saint-  Mesme  à 
Ghinon,  et  la  terre  de  Gastines  ,  près  de  cette  dernière 
ville.  Antoine  de  Macé  eut  pour  fils  : 

m.  Guillaume  de  Macé,  I"  du  nom,  qui  fut  marié 
en  l'église  de  la  Roche-Glémenceau  ,  le  21  juillet  i55o  , 
avec  Louise  de  Retz.  Ils  eurent  pour  fils  : 

IV.  Guillaume  de  Macé,  II*  du  nom,  sieur  de  Gasti- 
nes, qui  servit  avec  distinction  dans  la  robe  et  dans  l'épée; 
d'abord,  en  iSyS,  François,  fils  de  France,  frère  unique 
du  roi  Henri  III,  duc  d'Anjou,  Berri  et  Alençon,  trouva 
bon  de  l'attacher  à  son  service  en  qualité  de  contrôleur 
ordinaire  des  guerres  ,  suivant   le   brevet  qu'il  lui   en   fit 


232  DE  MACÉ  DE  GASTINES. 

expédier,  signé  de  sa  main,  le  12  septembre  iSyS.  L'u- 
tilité et  l'exactitude  ,  autant  que  les  succès  de  ses  ser- 
vices ,  décidèrent  son  souverain  à  lui  accorder  encore 
la  qualité  et  l'état  de  l'un  de  ses  secrétaires  ordinaires  , 
ils  lui  sont  attribués  dans  un  brevet  de  don  du  i"  no- 
vembre iSyS,  et  le  roi  Henri  III  ratifia  le  don,  or- 
donna, en  faveur  de  bien  amé  Guillaume  de  Macé  ,  Vun 
des  secrétaires  ordinaires  du  feu  duc  d'Alençon,  son  frère, 
le  paiement  des  sommes  dues  au  sieur  de  Macé  de  Gas- 
tines,  par  un  brevet  du  2  février  i586.  Il  servit  à  ses 
dépens,  sous  Henri  IV,  à  plusieurs  sièges,  soit  en  qua- 
lité d'homme-d'armes  ou  de  '  commissaire  ordinaire  et 
extraordinaire  des  guerres,  ce  qui  lui  valut  le  comman- 
dement de  six  cents  hommes  de  guerre,  dont  le  roi  vou- 
lut bien  l'honorer  pour  les  conduire  au  siège  d'Amiens, 
et  desquels  il  avait  été  chargé  de  faire  la  levée.  En  ré- 
compense de  ses  services  le  roi  lui  fit  don  d'une  charge 
de  secrétaire  de  sa  chambre  ,  et  d'une  charge  d'élu  en 
l'élection  d'Alençon,  dont  aucun  n'avait  été  pourvu  de- 
puis sa  création.  M.  de  Matignon  ,  gouverneur  d'Alen- 
çon, lui  confia,  pendant  son  absence,  la  garde  du  châ- 
teau de  cette  ville.  Il  se  maria,  en  i586,  avec  Anne  Du- 
pont, et  ils  eurent  pour  fils  : 

I  .<*  David,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Philippe  de  Macé,  sieur  de  l'Hommel,  qui  par- 
tagea avec  ses  frères,  le  8  mars  1624.  Il  assista, 
au  contrat  de  mariage  de  Jean  de  Macé  ,  sieur 
deGastines,  le  7  juillet  i6bj  ; 

3.°  Gilles  de  Macé,  sieur  du  Chemin,  qui  servit 
long-tems  le  roi  dans  ses  armées  ;  il  vivait  en  1624. 
Ayant  désiré  de  jouir  de  tous  les  privilèges  que 
lui  donnait  sa  naissance,  et  surtout  celui  de  porter 
répée,  il  obtint  un  arrêt  du  parlement  d'Aix,  du 
21  juin  1667,  qui  lui  en  accorda  la  permission, 
attendu  que  sa  noblesse  d'extraction  se  trouvait 
sufïisamment  prouvée  ; 

4.°  Nicolas  de  Macé  de  Gastines,  avocat  au  prési- 
dial  d'Alençon,  qui  fonda  la  branche  de  Provence, 
et  servit  long-tems  le  roi  dans  ses  armées.  Il 
épousa,  par  contrat  du  11  mai  1 641,  demoiselle 
Anne  d'Armand,  veuve  de  Louis  Ycard  ,  avocat 
au  parlement  de  Provence  ;  il  en  eut  : 


DE  MACÉ  DE  GASTINES.  233 

Noble  Gilles  de  Macé  de  Gastines,  sieur  du 
Casson,  enquêteur  et  commissaire-examina- 
teur à  Alençon,  en  1624,  qualifié  écuyer  de 
la  ville  de  Martigues  ;  originaire  d'Alençon, 
dans  un  arrêt  de  la  cour  du  parlement  de 
Provence,    qu'il  obtint  le  21  juin  1667.  De 

^on  mariage,  accordé  par  contrat  du  17  juin 
1661  ,  avec  demoiselle  Lucrèce  d'Augustine, 
fille  de  noble  Ambroise  d'Augustine,  écuyer 
seigneur  de  Septèmes,  il  eut  deux  enfants  : 

a,  Jean -Joseph  de  Macé  de  Gastines, 
écuyer,  capitaine  général  garde -côte 
au  département  de  Martigues ,  né  au 
mois  de  mars  1682  ; 

b.  Antoine  de  Macé  de  Gastines  ,  écuyer, 
capitaine  réformé  au  régiment  de  la 
Reine',  né  au  mois  de  février  i685. 

Jean-Joseph  et  Antoine  de  Macé  de  Gastines,  frères, 
ayant  été  recherchés  à  raison  de  leur  noblesse ,  et  une 
ordonnance,  rendue  par  le  sieur  le  Bret ,  intendant  en 
Provence,  le  9  avril  171 1,  leur  ayant  fait  défendre  de 
prendre  la  qualité  de  nobles,  et  condamné  à  une  amende 
de  2000  liv.  ;  ils  s'étaient  pourvus  à  Sa  Majesté  par  une 
requête  tendante  à  ce  qu'il  lui  plût  la  renvoyer  aux 
commissaires -généraux  députés,  par  arrêt  de  son  con- 
seil, du  24  octobre  171 9,  et  autres  rendus  en  consé- 
quence, pour  juger  en  dernier  ressort  toutes  les  affaires 
concernant  les  recherches  des  usurpateurs  du  titre  de 
noblesse,  à  l'effet  de  produire  les  titres  justificatifs  de  la 
leur;  en  conséquence  qu'il  fut  dit  et  ordonné,  que , 
sans  avoir  égard  à  l'ordonnance  qui  serait  cassée  et  an- 
nulée, ils  seraient  maintenus,  gardés  et  confirmés  dans 
leur  ancienne  noblesse  d'extraction ,  déchargés  de  l'a- 
mende et  des  deux  sous  pour  livre.  Et  en  effet ,  Sa  Ma- 
jesté ayant  trouvé  bon  d'ordonner  ce  renvoi ,  les  titres 
rapportés  par  lesdits  sieurs  Jean-Joseph  et  Antoine  de 
Macé,  au  soutien  de  leur  noblesse  d'ancienne  extrac- 
tion, furent  si  convainquants,  que  le  jugement  souve- 
rain des  commissaires-généraux,  rendu  le  5  avril  1724, 
faisant  droit  sur  l'appel  que  les  sieurs  de  Macé  de  Gastines 
avaient  interjeté  de  l'ordonnance  du  9  avril  171 1,  et 
sans  y  avoir  égard  ,  les  maintint  dans  leur  ancienne  no- 


234  ^^  MACÉ  DE  GASTINES. 

blesse  d'extraction,  et  dans  les  titres  et  qualite's  de  no- 
bles et  d'écuyers  ,  ensemble  leur  postérité  née  et  à  naître 
en  légitime  mariage  ,  tant  qu'ils  vivront  noblement,  et 
ne  feront  acte  dérogeant  à  noblesse ,  en  conséquence 
ordonna  qu'ils  jouiront  de  tous  les  droits,  honneurs, 
privilèges  ,  exemptions  et  prérogatives  dont  jouissent  les 
nobles  et  gentilshommes  du  royaume,  avjg  défense  à 
toutes  personnes  de  les  y  troubler  et  inqurerer,  à  Teffet 
de  quoi  il  ordonne  qu'ils  seront  inscrits  dans  le  cata- 
logue des  nobles  et  gentilshommes  de  Provence ,  qui 
sera  arrêté  au  conseil,  en  exécution  des  règlements  et 
arrêts  du   conseil,  du   22  mars  1666   et   24  janvier  1697. 

V.  David  de  Macé,  sieur  de  Gastines,  né  le  4  octo- 
bre i586,  avocat  au  siège  présidial  et  baillage  d'Alençon  , 
succéda  à  son  père  en  son  office  d'élu  d'Alençon.  Il 
épousa^  par  contrat  du  6  avril  161 2,  Marie  Brichard, 
fille  de  noble  Jean  Brichard ,  sieur  delà  Tirelière,  aussi 
conseiller  du  roi  et  élu  d'Alençon  ,  et  de  Marie  Gaget , 
sa  femme.  David  de  Macé  a  laissé  cinq  enfants  : 

I  .*  Jean  de  Macé  ,  qui  gDntinue  la  descendance  ; 

2.^  François  de  Macé  de  Gastines ,  est  nommé,  dans 
le  partage,  fait  entre  ses  frères  et  sœurs ,  des  suc- 
cessions de  leurs  père  et  mère,  le  20  octobre  1649, 
et  par  cet  acte,  qui  le  qualifie  de  chevalier  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem;  il  déclara  que,  désirant  suivre  la 
profession  des  armes  pour  la  défense  de  la  foi  contre  les 
infidèles^  il  renonçait  à  sa  part  desdites  successions. 
Il  était  commandeur  de  Baugis  et  de  Corval,  le  5 
janvier  1660,  et  mourut  âgé  de  74  ans,  le  25  dé- 
cembre 1696;  il  fut  inhumé  le  lendemain  dans 
réglise  paroissiale  de  Saint- André  de  Planquery, 
diocèse  de  Bayeux  ; 

3.°  Gilles  de  Macé,  sieuc  de  la  Tirelière,  mourut 
prêtre  ; 

4."  Marie  de  Macé  était  mariée ,  lors  dudit  partage, 
avec  Alexandre  du  Mesnil ,  sieur  du  Saulie  ,  con- 
seiller du  roi  au  baillage  et  siège  présidial  d'A- 
lençon; 

5."  Renée-Marie  de  Macé,  vivait  alors  sans  alliance, 
et  était  en  minorité. 

VI.  Jean   de    Mack  ,   écuyer,  sieur   de    Gastines,     sei- 


DE  MACÉ  DE  GASTINES.  235 

gneur  d'Herses  et  de  Chauvigny,  fut  commissaire-ordi- 
naire de  la  marine,  et  depuis,  conseiller  du  roi,  élu  en 
l'élection  d'AIençon.  Il  épousa  Catherine  Lenoir ,  fille 
de  François  Lenoir ,  conseiller  du  roi ,  juge  magistrat 
au  baillage  et  sie'ge  présidial  de  ladite  ville ,  et  de  Rene'e 
Hamelin  ,  le  7  juillet  lôSy.  Il  fut  inhumé  le  28  juillet  1662, 
dans  réglise  collégiale  Saint- Gandé-le-Viel ,  à  Rouen. 
De  son  mariage  est  issu  : 

VII.  Gilles  DE  Macé  j  sieur  de  Gastines,  né  le  5  jan- 
vier 1660.  François  de  Macé,  devenu  commandeur  de 
Beaugis  et  Corval ,  son  oncle,  le  tint  sur  les  fonts  de  bap- 
tême, avec  madame  Hamelin,  son  aïeule  paternelle.il 
fut  conseiller  du  roi  au  bailliage  et  siège  présidial  d'A- 
Iençon, mort  doyen  des  conseillers.  Il  épousa ,  le  28  no- 
vembre 1696,  sur  la  paroisse  Saint-Sulpice,  à  Paris,  Anne- 
Marguerite  Plastrier,  fille  de  défunt  Jacques  Plastrier , 
conseiller  du  roi ,  notaire  honoraire  au  Châtelet  de  Paris, 
et  de  dame  Anne  de  Launay.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I ."  Gilles-Louis-François    de   Macé,   écuyer,  sieur 
de  Gastines,    marié   avec     Renée    le    Rouillé  de 
Préaux,  dont  il  eut  une  fille  : 
Anne-Renée     de     Macé     d'Herses,     mariée   à 
Pierre-Henri  de   Fromond  de  Bouaille,  che- 
valier ,    seigneur    de   Miussé  ,  ancien  mous- 
quetaire de   la  2°  compagnie.  Ils   eurent  pour 
fils    Henri-Pierre    de    Fromond ,    chevalier , 
seigneur  d'Herses,    de   Pare,   ancien  mous- 
quetaire  de  la    2®    compagnie ,     marié    avec 
demoiselle      Marie- Louise -Charlotte      Ches- 
neau   de    la    Drourie.    De    ce    mariage  sont 
nés:  —  i.°  Pierre-Marin-René  de  Fromond; 
—   2.**     Marie-Henriette      de     Fromond;  — 
3.^  Renée- Joséphine  de  Fromond;  — 4.*^  Eu- 
^  génie-Charlotte,  tous  vivants  ; 

2."  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

3.^  Jean-François  de  Macé  de  Gastines  ; 

4.°  Nicolas  de  Mace.de  Gastines; 

5.°  François- Henri  de  Macé,  sieur  de  la  Tuillerie, 

officier  d'infanterie  ; 
6.°  Joseph   Macé,   écuyer,   sieur  de  la  Bindelière, 

né  le  17  mars    1708,  fut  gendarme  de  la  i"  bri- 
i5.  16 


236  DE  MACÉ  DE  GASTINES. 

gade  des  gendarmes  de  monseignenr  le  Dauphin, 
et  y  servit  l'espace  de  six  ans  ,  suivant  le  congé 
absolu  qu'il  obtint  le  1 6  janvier  1 73 5  ,  entra  de- 
puis dans  les*gardes-du-corps  du  roi  ,  où  il  servit 
pareil  tems,  et  obtint  aussi  du  duc  d'Harcourt, 
son  congé  absolu  ,  le  i"  juillet  1741,  qui  porte 
«  que,  dans  toutes  les  occasions  où  il  s'était  trouvé 
»  pour  le  service  de  Sa  Majesté,  il  avait  donné 
»  des  marques  de  valeur  et  de  bonne  conduite.  » 
Il  a  épousé,  par  articles  sous  seing-privé  du  i3 
juillet  1740 ,  demoiselle  Catherine-Magdeleine 
Damois,  fille  de  Jean  Damois  et  de  dame  Cathe- 
rine Aubri  ; 

7."  Jacques,  auteur  de  la  seconde  branche,  rap- 
portée ci -après  ; 

8."  Gilles  de  Macé  de  Gastines  ; 

9.°  Catherine  de  Macé  de  Gastines. 

VIII.  Antoine  de  Macé,  écuyer  ,  sieur  de  Gastines, 
seigneur  de  la  Tillière ,  né  le  18  septembre  1704,  épousa 
le  22  juillet  1729,  Marie-Renée  Morel  d'Escure ,  lille 
de  Charles  de  Morel,  écuyer,  seigneur  de  la  Charbon- 
nière ,  et  de  dame    Renée  Patry.    Ils    eurent    pour  fils  : 

i."  Charles-Antoine,  dont  l'article  suit; 

2.°  Pierre-Antoine-Alexis  de  Macé,  né  le  17  juil- 
let 1745,  garde-du-corps  de  Monsieur,  frère  du 
roi  Louis  XVI  ; 

3.°  Marie-Chariotte-Gillette ,  née  le  12  novembre 
1729,  mariée  à  Pierre  Hamon  ,  écuyer,  sieur  de, 
la  Brosse,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis; 

4.°  Geneviève-Susanne    de  Macé  ,  née  le  8  février 

5.**  Françoise- Anne  de  Macé  de  Sauné,  née  le  6 
décembre  1739.  a 

IX.  Charles-Antoine  de  Macé  ,  écuyer ,  sieur  de 
Gastines  ,  né  le  3  novembre  1731  ,  fut  marié  à  Sablé  , 
avec  Perrine  David,  et  eut  pour  fils  : 

i."  Charles-Antoine-Marie,  dont  l'article  suit; 
2.®  Pierre  Gui,  chevalier  de  Gastines  ,  mort  garçon, 
au  mois  de  mai  1791. 


DE  MACÉ  DE  GASTINES.  287 

X.  Charles -Antoine -Marie  de  Macé  de  Gastines, 
né  à  Sablé,  le  3  août  1764,  le  seul  représentant  de  sa 
famille,  s'est  marié  à  Paris,  le  22  décembre  1800,  à 
Michelle-Françoise  de  Blanchardon,  fille  de  messire 
Louis  de  Blanchardon,  secrétaire  du  roi,  et  maître 
particulier  des  eaux  et  forêts  de  la  généralité  de  Tours. 
Gharles-Antoine-Marie  de  Macé  de  Gastines  a  été  reçu 
garde-du -corps  du  roi,  compagnie  écossaise  le  20  mai 
1782,  s'est  trouvé  à  la  malheureuse  affaire  des  5  et  6 
octobre  1789  ;  émigré  en  1791,  il  a  fait  la  campagne  des 
princes,  avec  son  corps,  est  toujours  resté  dans  la  Bel- 
gique ou  en  Angleterre  à  .la  disposition  des  princes  jus- 
qu'à sa  rentrée,  à  la  fin  de  1800;  n'a  voulu  accepter 
aucunes  places;  s'est  réuni  aux  royalistes  de  l'intérieur; 
il  s'est  empressé  de  rejoindre  son  corps  aussitôt  l'arrivée 
du  roi  dans  sa  capitale  ;  fait  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  dev-eaint-Louis,  le  4  juillet  18 14;  brigadier 
des  gardes-du-corps  du  roi ,  compagnie  de  Wagram  ; 
est  parti  de  Paris  le  20  mars  1 8 1 5  avec  Sa  Majesté,  l'a 
suivie  à  Gand,  et  est  rentré  à  Paris  le  8  juillet  même  an- 
née; misa  la  retraite  au  i"  janvier  1817;  nommé  lieu- 
tenant-colonel de  la  garde  nationale  de  la  ville  du  Mans, 
et  commandant  de  la  place.  Il  a  eu  de  son  mariage  : 

I ."  Charles-Louis     de     Macé    de    Gastines,    né   au 

Mans,  le  18  novembre  1801  ; 
2.°  Victor-Gui    de  Macé     de    Gastines,     né   le     i**" 

mai  r8o3. 

DEUXIÈME  BRANCHE. 

VI IL  Jacques  de  Macé,  écuyer,  sieur  des  Noyers, 
né  le  22  août  1709,  septième  fils  de  Gilles  de  Macé,  garde- 
du-corps  du  roi,  ensuite  conseiller  du  roi  au  bailliage  et 
siège  présidial  d'Alençon,  mort  doyen  de  sa  compagnie, 
marié,  le  18  janvier  1742,  à  Catherine-Louise  du  Mou- 
linet, fille  de  Nicolas  du  î^îoulinet,  sieur  de  Choisel, 
conseiller  du  roi,  et  de  dame  Marie  du  Bois.  De  ce  ma- 
riage sont  nés  : 

i.®  Jacques  de  Macé,  né    le  29  novembre  1742  ; 
2.®  Nicolas  de  Macé,   sieur  du  Buisson,   aussi   con- 
seiller, mort  sans  postérité  ; 
3.°  Jean-Baptiste,  dont  l'article  suit. 


238  CHARPENTIER. 

IX.  Jean-Baptiste  de  Macé,  sieur  de  Choisel,  né  le 
!«'■  septembre  1752,  a  été  reçu  dans  les  gendarmes  de 
la  garde  de  Sa  Majesté,  le  24  juin  1773,  jusqu'à  la  ré- 
forme du  i5  décembre  1775  ;  émigré  en  179 1  ;  a  fait  la 
campagne  des  princes  avec  son  corps;  fait  chevalier  de 
Saint-Louis,  à  Londres,  après  l'expédition  de  Quiberorr, 
dont  il  a  eu  le  bonheur  de  se  sauver. 

Armes:  d'argent,  au  chevron  d'azur,  accompagné  en 
chef  de  deux  roses  du  même,  et  en  pointe  d'un  lion  de 
gueules. 


CHARPENTIER;  en  l'Ile  -  de  -  France  et  en 
Picardie. 

PREMIÈRE  BRANCHE 

ï.  Nicolas  Charpentier,  échevin  de  la  ville  de  Paris 
en  i5i9,  eut  pour  fils: 

II.  Jean  Charpentier,  I"  du  nom,  é:uyer,  qui 
fut  père  de  : 

III.  Fiacre  Charpentier,  écuyer,  échevin  de  la 
ville  de  Paris,  en  1546,  qui  épousa  Marie  Drouin,  fille 
de  N.   Drouin,   conseiller  secrétaire  du    Roi;  il  en  eut  ; 

I.**  Michel,   dont  l'article  suit  ;  •" 

2."  Jean,   auteur  de  la  seconde  branche. 

IV.  Michel  Charpentier,  écuyer,  receveur  des 
consignations,  épousa  Anne  Sellier,  dont  il  eut  : 

i.°  Michel,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Claude,    receveur-général  à  Moulins. 

V.  Michel  Charpentier,*  II®  du  nom,  écuyer, 
conseiller  au  parlement  de  Paris,  en  1607,  ensuite 
président  en  la  chambre  souveraine  de  Metz,  avant  l'éta- 
blissement du  parlement,  puis  président  au  parlement 
lors  de  son  établissement.  Il  épousa  Jeanne-  Elisabeth 
Malot,  morte  en  1654.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i  .*>  Thierri,  dont  l'article  suit  ; 


CHARPENTIER.  23g 

2.**  Anne,  mariée,   i.°  à  Jacques  Miron,  conseiller 
en  la  cour   des  aides,    fils  de   Robert  Miron,  sei- 
gneur du   Tremblai,   et  de  Marguerite  Brette  de 
Boinvilliers  ;  2°  à  Cbarles    Feydeau,    maître  des 
comptes,  mort  au  mois  de  septembre  1682. 
VI.      Tbierri      Charpentier,      écuyer,      conseiller      au 
parlement  de   Metz,  le    16    octobre   lôSy,    puis  au  grand 
conseil,   le  25    janvier    1644,   conseiller  au    parlement  de 
Paris,   le   5     avril    1645,    commissaire    aux   requêtes     du 
palais,  le  5  août   1645,    mourut   en    1681.   Il    avait   épousé 
Marguerite  le   Tonnelier,  veuve  d'Antoine  de  Moucy,   et 
tille  d'Antoine   le    Tonnelier,    auditeur    des   comptes,    et 
d'Antoine    Beire.    Elle   mourut  le    1 1  janvier    1709,  âge'e 
de  83  ans.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Pbilippe,  dont  l'article  suit  ; 

2.*'  Louis,  maître  des  comptes,  le  16  septembre 
1686,  auparavant  conseiller  au  parlement  de  Metz, 
mort  le  6  juin  1724,  marié  avec  Colombe-Mar- 
guerite de  Vallès,  dont  il  a  eu  : 

a.  Philippe  Charpentier,  écuyer,  seigneur  de 
Vilzier,  maître  des  comptes,  le  4  octobre 
1717,  marié  en  avril    1727,   avec    N  ....  le 

Boulanger,  fille  de  Jean  le  Boulanger  , 
maître  des  comptes,  et  de  Marie- Agnès 
Poulet.  Il  est  mort  le  10  janvier  1788,  âgé 
de  5i  ans,  laissant  Anne-Pierre  Charpen- 
tier ,  écuyer  ,  conseiller  au  parlement  , 
mort  le  24  novembre  1762  ; 

b.  Pierre  Charpentier  ,  écuyer  ,  maître  des 
comptes,  le  5  juillet  1724; 

c.  N  .  .  .  .Charpentier,  mariée,  i.°  à  Jacques 
Charnel,  maître  des  comptes,  dont  un  fils; 
2.0  à  N  ....  de  Mauny. 

. .  chanoine  régulier  de  Saint- Victor; 

. .  chanoine   régulier  de    Sainte-Geneviève  ; 

. .  chanoine  de  l'abbaye    de    Sainte-Croix  ; 

. .  religieuse  de  Sainte-Marie  ; 

..  religieuse  à   Fontaines  les  Nonains. 

VII  .  Philippe  Charpentier,  écuyer,  conseiller 
aux  requêtes  du  palais  à  Paris,  le  i3  novembre  1681, 
mourut  en  1694.  Il  avait  épousé  le  27  mai  1682,  Made- 
lâine  Portail,  fille  d'Antoine  conseiller  au  parlement 
de    Paris,    et  de    Marie-Madelaine    Lenain,   dont  il  eut  : 


3. 

°N. 

4- 

°N., 

5. 

«N. 

6. 

,°N. 

7- 

°N. 

240  CHARPENTIER. 

i.**    Philippe -Antoine       Charpentier,        écuyer  . 

conseiller  au    parlement  de    Paris,    le    24    avril 

1709  ,    mort  le   7  juillet    17 10,     sans    alliance; 
2."  Jean,    ne  le  4  mai  1688,  clerc    du  diocèse  de 

Paris  ; 
3.**  Claude,     né  le    i3    mars  1690,    capitaine    aux 

gardes  françaises  ; 
4."  Thierri-Antoine,  né  le  16  mars  1692  ; 
5/   Louise-Marie-Madelaine,    mariée   le   12    février 

6.°  Louise-Marie-Madelaine,     religieuse    à     Sainte- 
Marie. 

SECONDE  BRANCHE, 

IV.  Jean  Charpentier,  II*  du  nom,  écuyer, 
second  fils  de  Fiacre  et  Marie  Drouin  ,  épousa  Ca- 
therine Rouillé,  fille  de  Jean  Rouillé,  et  de  Charlotte 
Leschassier.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

I  .•  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Philippe,     conseiller    au    grand     conseil  ,   reçu 

le  19  décembre  i6o5,   mort  doyen  en    1677,  ^8^ 

de  98  ans; 
3."   Louis,    trésorier  de  France,   à    Soissons,   mort 

sarrs  alliance; 
4.**    Madelaine,     mariée    le     19      de'cembre     i6o5, 

à  Jacques   Lejay,  seigneur   de  la  Neuville  et  de 

Saussalle,   correcteur  des  comptes  ; 
5.°  Marie,  épousa  Jacques  le  Peultre;  ' 

6.'»  Anne,  mariée  à  Nicolas   le  Peultre,  gentilhomme 

de  la  Vénerie. 

V.  Jacques  Charpentier  ,  e'cuyer ,  auditeur  des 
comptes,  le  8  mars  1597,  avait  épousé  Madelaine 
Dreux,  fille  de  Jean  Dreux,  pocureur-général  de  la 
chambre  des  comptes,  et  de   Marie  Castille,  dont  il  eut: 

i.°  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Simon,  mort  sans  alliance; 

3.°  Marie     épousa     Henri      Benoise ,     maître    des 

comptes,  le  10  mars  1727; 
4.**  Anna,  religieuse  ; 
5."  Geneviève  ,    mariée    à     Jacques     de    Cotentin, 


CHARPENTIER.  241 

conseiller  au    grand    conseil,     puis     maître    des 
requêtes,  mort  en  1671. 

VI.  Louis  Charpentier,  écuyer ,  maître  des 
comptes,  le  20  septembre  1641,  seigneur  de  Lives, 
de  Boischambault  et  du  Mée,  mort  en  i665,  avait 
e'pousê  Jeanne  Pinon,  fille  de  Jean  Pinon,  seigneur 
du  Martroy,  président  au  parlement  de  Metz,  et  de 
Marie  de  Creil.  Elle  mourut  le  i5  mai  1675,  laissant 
deux  filles  : 

i.*»  Jeanne,  dame  du  Mée-lès-Melun,  et  du  Mar- 
troy, morte  le  2  juin  1740,  âgée  de  80  ans.  Elle 
avait  épousé  Nicolas  Fraguier,  seigneur  de 
Quincy,  en  Brie,  conseiller  au  parlement  de 
Paris,  en  1674,  mort  le  17,  novembre  1721; 

2.**  Marie,  morte  sans  alliance. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

I.  Claude  Charpentier,  l^""  du  nom,  frère  de 
Nicolas,  echevin  de  la  ville  de  Paris  en  iSig,  épousa 
demoiselle  Marguerite  Faintif.  Il  eut  de  ce  mariage 
Claude,  11°  du  nom,  dont  l'article  suit  : 

Révérend  père  en  Dieu  ,  messire  Jean  Charpen- 
tier, frère  du  pre'cédent,  abbé  de  l'abbaye  de 
royale  de  Saint-Vincent  de  Laon,  a  gouverné 
28  ans.  Ce  fut  lui  qui  fit  construire,  en  1527,  la 
maison  de  refuge  dite  le  Petit-Saint-Vincent , 
située  dans  la  ville.  Ce  fut  aussi  lui  qui  acheva 
l'église  de  Tabbaye,  fit  le  grand  portail,  répara 
les  lieux  claustraux,  et  rétablit  la  maison  abba- 
tiale à  côté  du  couvent.  Il  est  cité  parmi  les  abbés 
de  Saint- Vincent  qui  se  sont  le  plus  distingués 
par  leur  science  et  leur  piété;  il  mourut  le  8 
septembre  i538,  et  eut  pour  successeur  Louis 
de  Bourbon  (i). 

II.  Claude  Charpentier,  II"  du  nom,  écuyer , 
épousa  damoiselle  Marie  de  Blois.  De  ce  mariage  sont 
issus  : 


Voyez  Histoire  du  diocèse  de  Laon,  par  dom  le  Long, 
pages  57  et  autres  ;  et  un  manuscrit  de  i63i,  sur  l'histoire  de 
Laon. 


242  CHARPENTIER. 

i.**  Adrien,  dont  l'ariicle  suit; 
2.°  Marie,  morte  sans  alliance. 

III.  Adrien  Charpentier,  I"  du  nom,  êcuyer  ^ 
mayeur  de  la  ville  de  Saint-Q.uentin,  épousa  demoiselle 
Judith  de  Noyelle.  Il  mourut  en  1648,  laissant  : 

I .°  François,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Adrien,  auteur  de  la  quatrième  branche; 

3.°  Nicolas,  mort  sans  alliance  ; 

4.°  Dom  Claude    Charpentier,     prévôt   de    Fabbaye 

de  Saint-Quentin  en  l'isle; 
S.^EHsabeth    Charpentier,    épousa     François    d'O- 

rigny; 
6."  Marie,  morte  sans  alliance. 

ly.  François  Charpentier,  écuyer,  maïeur  de 
la  ville  de  Saint-Quentin,  mourut  en  1672,  il  avait 
épousé  demoiselle  Jeanne  Allart,  dont  il  eut  : 

I  .'^  Adrien,  III"  du  nom,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Louis  -  François,  auteur  de  la  cinquième 
branche  ; 

3.°  Nicolas  Charpentier,  écuyer,  mort  sans  al- 
liance ; 

4.°  Jean-Eustache,    écuyer,  capitaine   de    dragons; 

5.**  Messire  Quentin  Charpentier,  prêtre,  chanoine 
de  l'église  collégiale  de  Sainte-Pécine,  en  la 
ville  de  Saint-Quentin,  mo'rt  en  1716  ; 

6.°  Marie-Jeanfte,  épousa  Louis  Jolly,  et  mourut 
en  1701 ; 

7.°  Charlotte,  épousa  N.... 

8.**  Anne,  morte  au  berceau.    . 

V.  Adrien  Charpentier,  III®  du  nom,  écuyer, 
maïeur  delà  ville  de  Saint-Quentin,  épousa  en  1692  , 
demoiselle  Marie  Férot.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Adrien-Louis,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Révérende  mère  en  Dieu,    Marie    Charpentier, 
religieuse . 

VI.  Adrien- Louis  Charpentier,  I**"  du  nom, 
écuyer ,  épousa  demoiselle  Antoinette  -  Charlotte  de 
Chanlatte.  De  ce  mariage  sont  nés  : 

i.°  Adrien- Louis,  II*  du  nom,  dont  l'article 
suit  ; 


CHARPENTIER. 


H 


t 


2.°  Nicolas,  mort  sans  alliance  ; 
3."  Joseph,  officier  d'infanterie; 
4.°  Marie-Louise-Antoinette ,  morte  sans  alliance  ; 
5.°  Marie -Claude -Elisabeth  ,     aussi     morte     sans 
alliance. 

VII.  Adrien-Louis  Charpentier,  II®  du  nom, 
e'cuyer,  mort  sans  alliance. 

QUATRIÈME  BRANCHE. 

IV.  Adrien  Charpentier,  11°  du  nom,  e'cuyer, 
his  d'Adrien,  I®""  du  nom,  et  de  demoiselle  Judith  de 
Noyelle  ,  fut  maïeur  de  la  ville  de  Saint-Q.uentin,  épousa 
demoiselle  Catherine  de  Burcourt;  il  eut  de  ce  mariage  : 

*     I.**  Quentin,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Adrien-Eustache,  (^  chanoines  de  l'église  royale 
3,°  Henri-Louis,  \  de  Saint- Quentin  ; 

François,  chapelain  de  ladite  église; 
Nicolas  jésuite; 

5'.»  Hubtrt-Marie  ,  \  chanoines  réguliers  de  Sainte- 
.  8.»  Robert,     _  \  Geneviève  ; 

9.°  Catherine  épousa  N.  de  Y.; 
io.°  Charlotte   e'pousa    Jean    de   Chalvoix ,  maïeur 

de  la  ville  de  Saint-Quentin  ; 
1 1  .**  Marie,  morte  sans  alliance. 

V.  Quentin  Charpentier,  e'cuyer,  lieutenant-gé- 
néral au  baillage  de  Vermandois ,  maïeur  de  la  ville  de 
Saint-Quentin,  épousa  en  1690,  demoiselle  Louise- 
Marguerite  des  Forges,  dont  il  eut  : 

VI.  Charles- Adrien  -  François  Charpentier,  écuyer  , 
mort  sans  alliance. 


CINQUIEME  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Beauvillé.  < 

V".  Louis- François  Charpentier,  écuyer,  seigneur 
de  Naux  et  de  Beauvillé  ,  second  tils  de  François  Char- 
pentier,  écuyer,    et    de    demoiselle    Jeanne    AUart ,    fut 


244  CHARPENTIER. 

maïeur  de  la  ville  de  Saint-Quentin;  il  prit  ensuite  le 
parti  des  armes  et  obtint  une  compagnie  au  régiment 
de infanterie.  H  avait  épousé  en  i68i  ,  demoi- 
selle Mari«-Madelaine  de  Tabarie.  De  ce  mariage  sont 
issus  : 

I .°  Adrien,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Paul  Charpentier,  dit  M.  de  Vaux,  écuyer, 
conseiller  d'épée  au   baillage    de    Vermandois  ; 

3."  François,  chapelain  de  l'église  royale  de  Saint- 
Q_uentin,  mort  en   1704  ; 

4.**  Jeanne,  morte  sans  alliance,  en  1694; 

5."  Marie- Madelaine,  morte  également  sans  al- 
liance, en  1686. 

VI.  Adrien  Charpentier,  IV  du  nom,  cheva- 
lier, seigneur  de  Vaux  et  de  Beauvillé ,  conseiller^  en 
la  cour  souveraine  des  Monnaies  de  Paris,  maïeur  de 
la  ville  de  Saint-Quentin,  et  mort  président  à  la  cour 
des  Monnaies,  avait  épousé,  en  1707,  demoiselle  Anne 
de  Fay  d'Herbe.  Il  eut  pour  enfants  : 

i.°  Quentin-Adrien,  dont  Tarticle  suit  ; 

2.»  Louis-François  .     dit    M.    de    Vaux,     officier 

d'infanterie; 
3.®  Jean-Eustache,  mort  sans  alliance  ; 
4."  Claude-Marie-Josephe ,     morte    sans     alliance  ; 
S.**  Anne-Françoise,    aussi     morte    sans    alliance. 

VII.  Quentin- Adrien  Charpentier  de  Beauvillé, 
chevalier ,  seigneur  de  Vaux  et  de  Beauvillé ,  épousa 
Marie-Anne  -  Louise  du  Trieu,,  demoiselle ,  d'une 
ancienne  famille  de  la  province  de  Normandie.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i.'*  Adrien-Marie-Louis,  dont  l'article'suit; 

2.'*  Anne-Marie-Louise ,    religieuse    à    Fervaques  ; 

3.**  Angélique- Michelle ,     dite      mademoiselle     de 

Beauvillé; 
4.'*  N.  .  .  .  dite  mademoiselle  de  Vaux,  morte  sans 

alliance. 

VIII.  Adrien-Marie- Louis  Charpentier  de  Beau- 
villé, chevalier,  seigneur  de  Vaux,  Beauvillé, 
Bayempont ,  cic.  ,  épousa  Marie- Louise- Elisabeth 
d'Y  de     Résigny,     demoiselle,     fille    de    messire    Jean- 


Diù  CHARTOGNES.  245 

Charles- Louis  d'Y  de  Résigny ,  chevalier  ,  seigneur  de 
Résigny,  Seboucourt,  La  Neuville,  d'une  des  deux  pre- 
mières familles  de  Picardie,  et  de  dame  Elisabeth- 
Claude  Rillart    de  Verneuil.  Elle  avait    été    admise     sur 

ses  preuves  ,  en  177 à   la   maison  royale    de    Saint- 

Cyr.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I ."  Auguste  -  Marie      Charpentier      de    Beauvillé, 

chevalier  ; 
2.**  Alexandre,  dit  de  Bayempont,  décédé  ; 
3.®  Marie-Nicole-Ferdinande-Pauline  de   Beauvillé. 

Cette  famille  est  alliée  à  plusieurs  maisons  distinguées, 
entr'autres  à  celle  de  Champi  quelles,  par  le  mariage  de 
Dlle.  Charlotte-Louise-Thérèse  d'Y  de  Miny ,  cousine- 
germaine  de  madame  de  Beauvillé ,  épouse  d'Adrien- 
Marie-Louis  ,  avec  messire  Armand-Louis  de  Rogres 
de  Lusignan ,  chevalier ,  marquis  de  Champignelles  , 
lieutenant  des  gardes-du  corps  du  Roi,  et  jouissant  des 
honneurs  de  la  cour,  avant  la  révolution ,  mort  à  son 
retour  d'émigration. 

Armes  :  Les  armes  de  cette  famille  sont  pour  la  pre- 
mière et  la  seconde  branches  :  d'azur,  à  la  bande  échi- 
quetée  d'or  et  de  gueules  de  deux  tires  ;  supports  :  deux 
licornes  d'argent.  Les  trois  autres  branches  portent  :  de 
gueules  ,  à  la  bande  échiquetée  d'or  et  d'azur  de  deux 
tires,  accompagnée  en  chef  d'une  hache  d'armes  d'ar- 
gent ;  couronne  de  comte  ;  cimier  :  une  licorne  issante 
d'argent  ;  supports  :  deux  licornes  du  même  ;  devise  : 
Securisecurus. 


DE  CHARTOGNES,  maison  ancienne  et  distinguée 
de  la  province  de  Champagne  ,  qui  s'est  constamment 
alliée  aux  familles  les  plus  considérables  ,  entr'autres  à 
celles  de  Bourbon- Condé,  d'Aublin  ,  de  Beauvais  ,  de 
Champagne,  de  le  Danois,  de  Dorjault,  de  Bombelles  ,  de 
Lii^aine  ,  dt  Mérode  ,  de  Roucy ,  de  Saint- Quentin  y  de 
Villelongue,  de  Joyeuse,  etc. 

Elle  paraît  tirer  son  nom  du  fief  de  Chartognes,  assis 
en  la  prévôté  de  Bourg,  et  mouvant  du  comté  de  Rethe- 
lois,   lequel  fief  paraît  être  sorti  de  cette    maison    dès  le 


246  DE  CHARTOGNES. 

seizième  siècle.  Elle  a  été  maintenue  dans  son  ancienne 
extraction  par  M.  Caumartin  ,  intendant  de  Champa- 
gne, en  1667,  sur  la  production  de  ses  titres,  remontant 
une  filiation  suivie,  depuis 

I.  Laurent  de  Chartognes  ,  écuyer ,  seigneur  de  la 
FoIie-lès  -  Bretoncourt  ,  en  i533  ,  et  d'Escordal ,  en 
partie  ;  rendit  foi  et  hommage  de  son  fief  de  la  Folie  le 
28  octobre  1546.  Il  épousa  damoiselle  Marie  de  Saint- 
Quentin  ,  fille  de  Jean  de  Saint-Quentin  ,  écuyer  ,  sei- 
gneur de  Sons,  et  de  damoiselle  Marguerite  des  Laires.' 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

I  .**  Adrien,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Etienne  de  Chartognes,  qui  fonde  la  seconde 
branche,  rapportée  ci -après  ; 

3.°  Jean  de  Chartognes,  écuyer,  lequel  fournit  un 
dénombrement  pour  Laurent,  son  père,  et  pour 
Adrien  de  Chartognes,  son  frère,  le  14  novem- 
bre 1572; 

4.°  Jeanne  de  Chartognes,  mariée  à  Gilles  d'Au- 
blin,  écuyer,  qui  rendit  hommage  du  fief  de 
Chartognes,  qu'il  tenait  de  sa  femme,  le  7  no- 
vembre 1546; 

5.°  Antoinette  de  Chartognes,  femme  de  Philippe 
de  Beauvais  ,  écuyer  ,  seigneur  d'Autruche.  Ils 
transigèrent  sur  le  partage  des  biens  de  défunt 
Laurent  de  Chartognes,  Te  3  juillet  1579. 

II.  Adrien  de  Chartognes  ,  I"  du  nom ,  écuyer , 
seigneur  de  la  Folie  ,  d'Escordal  ,  de  Sorbon ,  d'Escly 
et  de  Sons  en  partie,  capitaine  et  gouverneur  de  la  ville 
et  du  château  de  Rethel;  épousa,  par  contrat  du  9  octo- 
bre i5  36,  damoiselle  Marie  de  Beauvais,  fille  de  Didier 
de  Beauvais  ,  écuyer  ,  seigneur  d'Autruche  ,  et  de  da- 
moiselle Alix  de  Chapy.  Il  rendit  foi  et  hommage  des 
seigneuries  d'Escly,  de  Sons  et  de  Sorbon  ,  le  17  sep- 
tembre 1549;  ^^^  guidon  de  la  compagnie  d'hommes 
d'armes  des  ordonnances  du  roi  ,  commandée  par  mon- 
seigneur le  duc  d'Uzès;  fut  nommé  maître  des  eaux-et- 
foréts  des  comté  de  Rethelois  ,  baronnie  de  Rosoy  ,  et 
terres  souveraines  d'outre-Meuse ,  par  provisions  du  28 
septembre  i573;  est  qualifié  capitaine  et  gouverneur  de 
la  ville  de  Rethel,  dans  un  acte  du  mois  d'avril  i58o,  et 
dans  un    autre,   du    i"'  août    1587,    capitaine    de    deux 


( 


DE  CHARTOGNES.  .  247 

cents  hommes  de  pied,  par  commission  du    roi,   pour   la 
défense  de  la  ville  de  Rethel.  Il  eut  pour  fils  : 

III.  Christophe  de  Ghartognes  ,  e'cuyer ,  seigneur, 
de  la  Folie  et  de  Sorbon,  en  partie ,  qui  fut  lieutenant 
de  la  compagnie  de  deux  cents  hommes  d'armes  de  son 
père.  Il  rendit  hommage  de  quelque  partie  de  la  terre 
de  la  Folie,  qu'il  avait  acquise  d'Etienne  de  Ghartognes, 
son  oncle,  le  11  septembre  iSgj,  Il  e'pousa  damoiselle 
Glaude  le  Danois,  veuve  de  lui  avant  le  2  3  août  1620, 
fille  de  messire  Philibert  le  Danois,  chevalier,  seigneur 
de  Desery,  et  de  dame  Yolande  de  Gondé,  dame  de 
Ronchères.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Adrien,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean  de  Ghartognes,  chevalier,  vicomte  de 
Pernan,  seigneur  de  Montigny-sur-Vingenne,  de 
Provenchères,  de  Sery ,  etc. ,  etc. ,  qui  épousa  , 
par  contrat  du  23  août  i63o,  oti  il  a  la  qualité  de 
capitaine  au  régiment  de  Gerny,  et  de  sergent- 
major  des  ville  et  citadelle  de  Maubert,  assisté 
de  Glaude  le  Danois,  sa  mère,  damoiselle  Su- 
sanne  de  Mérode,  avec  laquelle  il  vivait  en  1642. 
Il  n'eut  point  d'enfants  mâles. Marie  de  Gharto- 
gnes, leur  fille,  épousa,  par  contrat  du  12  fé- 
vrier 1647,  Glaude  d'Orjault,  chevalier,  seigneur 
de  Goussy,  capitaine  de  cavalerie,  fils  de  Fran- 
çois d'Orjault,  écuyer,  seigneur  de  Goussy,  et 
de  Jeanne  Fillette. 

IV.  Adrienne  de  Ghartognes,  II®  du  nom,  écuyer  ? 
seigneur  de  la  Folie,  de  Bretoncourt,  de  Montigny-sur- 
Vingenne  ,  de  Sorbon  et  de  Tourteron ,  eu  partie  ,  :  re- 
çut une  donation  que  lui  fit  sa  mère,  au  mois  de  juin 
1621;  épousa  Glaude  de  Mérode,  fille  de  messire  Gharles 
de  Mérode,  chevalier,  seigneur  de  Brecy,  de  Montigny- 
sur-Vingenne  ,  baron  de  Saint-Thibaut ,  et  de  dame 
Susanne  de  Joyeuse  de  Grandpré.  Stipulant  par  ladite 
dame  Glaude  de  Mérode,  il  acquit  la  '  terre  de  Breton- 
court,  le  18  juin  1628  ;  il  commanda  deux  compagnies  , 
l'une  au  régiment  de  Gerny,  et  l'autre  dans  celui  du 
comte  de  Grandpré.  Il  ne  vivait  plus  le  27  mai  1642,  que 
sa  veuve  eut  la  garde  noble  de  leurs  enfants  mineurs, 
et  que  Jean  de  Ghartognes,  écuyer,  seigneur  de  Mon- 
tigny,  son  frère,  fut  institué  leur  curateur.  Ges  enfants 
furent  : 


248  DE  CHARTOGNES. 

I.®  Claude,  dont  Tarticlesuit  ; 

2.°  Louis  de  Chartognes,  écuyer,  mineur  en  1654; 

3.®  Jean-François  de  Chartognes,  écuyer,  sei- 
gneur de  Tourteron,  qui  était  au  service  en  1667. 
Ce  fut  probablement  lui  qui,  commandant*  six 
cents  hommes  d'infanterie,  contribua  à  la  prise 
de  Savillan,  au  mois  de  janvier  1691. 

V.  Claude  de  Chartognes,  écuyer,  seigneur  de  la 
Folie,  de  Bretoncourt,  de  Lezay,  de  Pernan ,  de  Sor- 
bon,  etc.,  épousa,  par  contrat  du  14  avril  1648,  dame 
Françoise  de  Bombelles,  fille  de  messire  Jean  de  Bom- 
belles,  chevalier,  seigneur  de  Mongirol  et  de  Lezay,  et 
de  dame  Françoise  de  Toupet  ;  rendit  foi  et  hommage  des 
seigneuries  de  la  Folie  et  de  Bretoncourt,  le  21  juin 
1 65 2  ;  transigea,  le  26  mai  1654,  avec  Claude  de  Merode, 
sa  mère,  alors  remariée  à  messire  Antoine  de  Montigny, 
agissant  avec  elle  ;  fut  cornette  au  régiment  de  Roque- 
laure  pendant  trois  ans,  et  lieutenant  de  cavalerie  en  la 
compagnie  du  comte  de  Grandpré,  au  régiment  d'En- 
ghien,  pendant  quatre  années  ;  et  enfin  lieutenant-co- 
lonel, commandant  en  chef  le  régiment  de  Créqui,  étran- 
ger. De  son  mariage  sont  issu§  : 

I .°  Charles  de  Chartognes,  mort  sans  postérité  ; 
2."  Claude  de  Chartognes,  dont  l'article  suit; 
3.°  Louis  de  Chartognes,  mort  sans  postérité, 

VL  Claude  de  Chartognes,  écuyer,  capitaine  au 
régiment  du  Noy,  s'allia  à  dame  Angélique  Le  Prévôt  de 
Longprès,  et  laissa  de  ce  mariage; 

i.*>  Charles-Gabrielle-Claude  de  Chartognes,  dont 
l'article  suit  ; 

2.®  Anne- Radégonde  de  Chartognes,  épouse  de 
messire  Louis-Joseph-Hubert-Nicolas  de  Cham- 
pagne ,  dont  est  issue  Angélique-Françoise  de 
Champagne,  épouse  de  messire  Claude-Joseph, 
marquis  de  l'Escuyer,  père  d'Angélique-Ga- 
brielle,  mariée,  en  i8o5,  à  M.  Adair.  (  Voyez 
It  Nobiliaire  de  France,  tome  XIV,  page  402.  ) 

VIL  Charles  -  Gabriel  -  Claude  de  Chartognes,  ca- 
pitaine au  régiment  du  Roi,  infanterie;  mort  en  1806, 
et  qui  n'a  point  laissé  d'enfants  de  dame  Gabrielle-An- 
géliquede  Remont. 


DK  CHARTOGNES.  249 


SECONDE  BRANCHE. 

Seigneurs  d'Arsonville  et  de  Neuvisy. 

II.  Etienne  de  Chartognes  ,  écuyer,  seigneur  d'Ar- 
sonville, second  fils  de  Laurent  de  Chartognes,  e'cuyer, 
seigneur  de  la  Folie  et  d'Escordal ,  paraît  dans  un  ju- 
gement du  3  juillet  1579,  entre  lui ,  Philippe  de  Beau- 
vais,  ëcuyer,  seigneur  d'Autruche;  damoiselle  Antoi- 
nette de  Chartognes,  sa  femme;  Adrien  de  Chartognes, 
aussi  e'cuyer  ,  son  frère  ,  touchant  la  succession  des  biens 
de  feu  Laurent  de  Chartognes ,  leur  père.  Il  vivait  en- 
core le  i3  janvier  1598.  De  son  mariage  avec  damoiselle 
Marie  de  Lizaine,  sont  issus  : 

I.''  Alexandre  de  Chartognes,  e'cuyer,  seigneur 
d'Arsonville,  qui  assista  au  mariage  de  Charles, 
son  frère,  en  1598.  Il  fut  l'aïeul  de  Benjamin 
de  Chartognes ,  seigneur  d'Arsonville ,  demeu- 
rant à  Maisy  ,  e'iection  de  Laon  ,  maintenu  dans 
sa  noblesse  en  1667  ; 

2.°  Charles,  dont  l'article  suit. 

III.  Charles  de  Chartognes,  e'cuyer,  seigneur  de 
Neuvisy,  capitaine  au  régiment  de  Cervy,  par  commis- 
sion du  i5  janvier  1629;  au  re'giment  de  Grandpré,  par 
commission  du  6  janvier  i632,  comparut  à  la  convoca- 
tion du  ban  et  arrière-ban,  le  28  juin  1 635  ,  et  était  ca- 
pitaine au  régiment  de  Boissy  ,  en  i636.  11  avait  épousé, 
par  contrat  du  i3  janvier  1598,  damoiselle  Nicole  de 
Villelongue,  dont  il  eut  : 

I.**  Tristan  de  Chartognes,  écuyer,  seigneur  de 
Cierge  et  de  Xonchamp,  en  1640,'^  lieutenant 
d'infanterie  ,  tué  au  siège  de  Kuppenheim  ,  au 
mois  de  mai  1645  ; 

2.°  Thomas,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Bénigne  de  Chartognes,    J     .  ^ 

4.»  Claude  de  Chartognes,      }  vivantes  en  1640. 

IV.  Thomas  de  Chartognes,  écuyer,  seigneur  de 
Neuvisy,  de  Maure,  et  autres  lieux,  capitaine  d'infan- 
terie, épousa  ,  par  contrat  du  21  avril  1640,  damoiselle 
Antoinette  de   Roucy ,  fille  de  Paul   de   Roucy,   seigneur 


25o  I^E  CHARTOGNES. 

de  Villette,  et  de  Claude  d'Ambly  de  Malmy.  Elle  ne 
vivait  plus  le  i3  juin  i665.  Thomas  de  Chartognes  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  par  jugement  de  M.  de  Cau- 
martin,  intendant  en  Champagne,  en  1667.  De  ce  mariage 
sont  issus  :  • 

I .°  Philippe-François,  dont  l'article  suit; 

2.**  Christophe  Antoine  de  Chartognes  ,   qui  était  au 

service  en  1667  ; 
3.**  Charles-Jean  de  Chartognes; 
4.°  Tristan-Louis  de  Chartognes. 

V.  Philippe-François  de  Chartognes  ,  enseigne  au 
régiment  d'Herbouville ,  par  brevet  du  11  décembre  i663, 
lieutenant  le  9  novembre  1 665;  il  servit  au  siège  et  à  la 
prise  de  Tournay  ,  de  Douay,  de  Lille,  en  1667;  à  la  con- 
quête de  la  Franche-Comté  en  1668;  réformé  le  26  mai, 
il  suivit  le  régiment  en  Candie;  se  trouva  à  la  fameuse 
sortie  du  25  juin;  fut  remplacé  lieutenant  en  pied  le  10 
octobre  1670;  servit  à  tous  les  sièges  que  le  roi  fit  en 
personne  en  1672,  et  obtint  une  compagnie  dans  le  même 
régiment,  par  commission  du  28  septembre;  il  était  au 
siège  de  Maestricht  en  1673  ;  au  combat  de  Sénéf;  à 
celui  de  Mulhausen  en  1674;  de  Turkeim  le  5  janvier 
1675  ;  capitaine  de  son  régiment,  par  lettres  du  6  avril, 
il  passa  sous  les  ordres  du  maréchal  de  Créquy  ;  com- 
battit à  Consarbrick  ;  concourut  a  la  défense  de  Trêves; 
servit  au  siège  et  à  la  prise  de  Valenciennes ,  de  Cam- 
bray  et  de  sa  citadelle  en  1 677  ;  de  Gand  et  d'Ypres  en 
1678;  à  la  bataille  de  Saint-Denis,  près  Mons,  la  même 
année;  major  de  son  régiment,  par  brevet  du  23  octo- 
bre i683  ;  il  servit  en  Flandre  sous  le  marquis  de  Bou- 
flers  en  1689  ,  à  l'armée  de  Piémont ,  sous  M.  deCatinat. 
en  1690;  lieutenant-colonel  du  même  régiment,  par 
commission  du  5  juin  ,  il  contribua  à  la  prise  de  Cahours; 
à  la  victoire  remportée  à  Staffarde;  à  la  prise  de  Berges; 
à  la  soumission  de  Suze  ;  au  siège  de  la  citadelle  la  même 
année;  à  la  réduction  des  Vaudois,  dans  les  vallées  de 
Saint-Martin  et  de  la  Perouse;  aux  sièges  et  prises  dQS 
villes  et  châteaux  de  Villefranche,  de  Montalban,  de 
Nice,  de  Vaillane ,  de  Carmagnoles  en  1691  ;  et  com- 
manda ,  pendant  l'hiver ,  dans  la  vallée  de  Pragelas ,  par 
ordre  du  26  octobre;  il  était  à  l'armée  de  la  Moselle, 
d'où  il   passa  à   l'armée   de  Flandre   en   août    1692;  et  se 


DE  CHARTOGNES.  25  i 

trouva  au  bombardement  de  Charleroy;  brigadier  des 
armées  du  roi,  par  brevet  du  3o  mars  1693  ;  il  combattit 
à  la  Marsaille,  sous  M.  de  Catinat  ;  fut  employé  sur  la 
frontière  de  Piémont,  pendant  l'hiver,  par  ordre  du  14 
novembre;  continua  de  servir  à  la  même  armée,  qui  se 
tint  sur  la  défensive,  en  1694;  il  fut  créé  inspecteur  gé- 
néral de  rinfanterie,  par  ordre  du  2 1  décembre  ;  il  ser- 
vit au  siège  de  Valence  en  1696;  à  celui  de  Barcelonne, 
sous  le  duc  de  Vendôme,  en  1697  ;  obtint  la  lieutenance 
de  roi  de  cette  place,  par  commission  du  20  août,  et 
quitta  alors  son  régiment;  employé  à  l'armée  d'Italie 
par  lettres  du  19  mars  1701;  il  combattit  à  Garpi  et  à 
Chiari,  la  même  année  ;  maréchal-de-camp,  par  brevet 
du  29  janvier  1702,  il  fut  employé  en  cette  qualité  à 
l'armée  d'Italie,  par  lettres  du  21  février;  contraignit  les 
ennemis  d'abandonner  Viadana;  contribua  à  la  victoire 
remportée  à  San- Vittoria,  au  mois  de  juillet,  à  Luz- 
zarra  ;  au  mois  d'août,  à  la  prise  de  Cette;  il  fut  créé  di- 
recteur-général de  l'infanterie,  par  commission  du  4 
septembre,  à  la  même  armée,  en  1703;  il  se  trouva  à  la 
défaite  de  l'arrière-garde  du  général  Staremberg,  près 
la  Stradella  ;  au  combat  de  Castelnova  de  Borneia;  suivit 
le  duc  de  Vendôme  dans  le  Trentin,  combattit  à  San-Se- 
bast'.ano  où  l'on  défit  le  général  Visconti  ;  et  servit  à  la 
prise  de  Villeneuve  d'Ast  ;  il  était,  en  1704,  au  siège  et 
à  la  prise  de  Verceil,  dTvrée  et  sa  citadelle;  lieutenant- 
géni'ral  des  armées  du  roi,  par  pouvoir  du  26  octobre, 
il  commanda  une  attaque  à  la  prise  du  chemin  couvert 
du  fort  de  Guerbignan  ,  qu'on  emporta  ;  étant  de  tran- 
chée au  siège  de  Verue,  ks  ennemis  firent,  le  26  sep- 
tembre, une  sortie  avec  toutes  leurs  troupes,  M.  de 
Ghartognes,  après  un  combat  des  plus  opiniâtres,  les  re- 
poussait, lorsqu'il  fut  blessé  et  pris;  il  mourut  une  heure 
après.  Il  a  laissé  des  descendants,  parmi  lesquels  on  compte 
M.  le  comte  de  Ghartognes,  maréchal-de-camp,  qui  a 
épousé  une  demoiselle  de  Ghampagne,  dont  il  a  eu  une 
fille  unique,  mariée  au  marquis  de  Bonnaire. 

Armes:  de  gueules,  à  cinq  annelets  d'argent.  L'écu 
timbré  d'un  casque  taré  de  front.  Supports:  deux  sau- 
va^r,es  de  sables.  Gimier  :  un  sauvage  issant  du  même,  la 
massue  d'or  à  la  main. 


I 


252  ESPIVENT. 


ESPIVENT,  en  Bretagne.  La  généalogie  de  cette 
famille,  imprimée  au  Dictionnaire  généalogique  héral- 
dique, en  1761,  est  comme  suit,  d'après  son  arrêt  de 
maintenue  d'extraction  noble,  rendu  par  le  parlement 
de  Bretagne. 

Guillaume  Espivent  est  maintenu  au  rang  des  nobles 
à  la  réformation  de  la  noblesse  de  Bretagne,  en  1427, 
sous  le  rapport  de  la  paroisse  de  Plélo,  évéché  de  Saint- 
Brieuc  ;  il  y  est  désigné  ancien  et  ne  se  arme  poent.  A  la 
réformation  des  nobles  de  la  paroisse  de  Pordic,  même 
évéché,  en  1441  ,  il  est  également  maintenu  avec  la 
même  désignation,  ancien  et  ne  se  arme  poent  (  Extrait 
des  registres  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Bretagne.) 

I.  Jehan  Espivfnt  et  le  susdit  Guillaume  furent  du 
nombre  des  gentilshommes  et  chevaliers  du  territoire  de 
Goëllo,  évêché  de  Saint-Brieuc,  qui  prêtèrent  serment 
de  fidélité  à  Jean  V,  duc  de  Bretagne,  en  1437.  (  Ex- 
trait des  registres  de  la  Chambre  des  Comptes,  et  His- 
toire de  Bretagne,  par  dom  Morice.) 

Jehan  comparut  en  outre  au  rang  des  nobles  à  la 
montre  générale  de  l'évêché  de  Saint-Brieuc,  en  1477, 
avec  Pierre,  Olivier,  Robert  et  Rolland  Espivent,  sous 
le  rapport  de  la  paroisse  de  Pordic  ;  et  Geoffroy,  Mo- 
rice, Loys  ou  Louis,  et  autre  Jean,  sous  celui  de  la 
paroisse  de  Tremeloir  limitrophe  de  Pordic.  Rolland, 
Charles  et  Robert  Espivent  avaient  aussi  comparu  à  une 
autre  montre,  en  1475  ,  sous  Pordic,  et  Geoffroy,  Es- 
pivent sous  Tremeloir.  Autre  montre  des  nobles,  en 
1479,  dans  laquelle  comparaissent,  sous  le  rapport  de 
la  paroisse  de  Pordic,  Pierre,  Olivier,  Robert,  Rol- 
land Espivent;  et  sous  Tremeloir,  Morice  et  Louis  Es- 
pivent. Montre  de  Tannée  1480,  où  comparaissent  Rol- 
land, Robert  et  Olivier  Espivent,  sous  le  rapport  de 
Pordic;  et  Morice  et  Louis  Espivent  sous  celui  de  Tre- 
meloir. Dénombrement  des  nobles  du  même  évéché , 
même  année  1480,  i3  août,  auquel  paraissent  Morice 
et  Louis  Espivent,  demeurants  paroisse  de  Tremeloir. 
Montre  générale  des  nobles,  en  1483,  où  comparaissent 
Pierre,    Olivier  et  Robert   Espivent,    sous  le  titre   de  la 


ESPIVfc:NT.  .      25  3 

paroisse  de  Pordic,  de  Morice  et  Louis  Espivent  sous 
celui  de  Tremeloir.  Dans  les  montres,  comparus  à 
cheval  avec  désignation  de  leur  armure.  (  Extrait  des 
registres  de  la  Chambre  des  Comptes  de  Bret.  ) 

Jehan  épousa  Marguerite  Boulais;  de  ce  mariage  sont 
issus,  entr'autres  : 

i.°  Charles  Espivent,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  isabeau  Espivent,  mariée  à  Guillaume  Gendrot 
de  la  Mare-Colas,  sous  l'autorité  duquel  elle 
reçut  de  son  frère  aîné  son  partage,  le  4  fé- 
vrier 1492. 

II.  Charles  Espivent,  seigneur  de  Mallebrousse ,  y 
demeurant,  paroisse  de  Pordic,  fut  maintenu  noble  à 
la  réformation  de  la  noblesse,  en  i5i3,  dans  laquelle 
on  lui  reconnaît  la  maison  de  Mallebrousse,  et  riy  avoir 
jamais  vu  demeurer  que  son  père  et  ayeul  quelx  ont  veu  se 
régir  comme  nobles  personnes,  et  la  maison  de  la  Villesollo 
ou  Viilesotte  en  Tremeloir,  que  possède  Charles  Espi- 
vent, noble ^  et  qui  avoit  appartenu  à  Morice  Espivent 
Palmt,  pareillement  noble.  { Extrait  des  registres  de  la 
Chambre  des  Comptes  de  Bretagne.  ) 

Il  donna  partage,  le  4  février  1492,  à  Isabeau  Espi- 
vent, sa  sœur,  et  lui  en  fit  l'assiette  le  26  avril  1493.  Il 
épousa  Marie  le  Chat,  laquelle  Marie  le  Chat,  dame  Es- 
pivent de  Mallebrousse,  arrenta,  le  5  mars  i543,  à 
Guillaume  Bodin,  deux  pièces  de  terre.  De  ce  mariage 
vinrent  : 

I  .*  Thomas  Espivent  de  Mallebrousse,  dont  l'ar- 
ticle est  ci-après  ; 

2.°  Olivier  Espivent,  qui  comparut  au  rang  des 
nobles  à  la  montre  tenue  à  Lamballe,  les  3  et 
4  juin  1543,  sous  le  titre  de  la  paroisse  de  Por- 
dic, et  y  est  désigné  aussi  du  surnom  de  Malle- 
brousse ; 

3.°  Pasquière  Espivent,  qui  épousa  Jacques  Hal- 
lenault  de  la  Villecolvé,  alliance  citée  dans  l'ar- 
rêt de  maintenue  d'extraction  noble  de  la  famille 
Hallenault,  à  la  dernière  réformation  de  la  no- 
blesse, de  l'année  1669.  Elle  mourut  à  Saint- 
Brieuc,  le  3o  avril  i533,  et  son  corps  fut  porté 
et  enterré  dans  l'église  de  Tremeloir  ; 

4."  Guillemette   Espivent    épousa   François  de   Hil- 


2  54  ESPIVENT. 

lion  des  Douves,  qui  obtint,  en  i539,  une  sau- 
vegarde à  Jugon  ; 

5.**  Heleine  Espivent,  épousa  Gilles  du  Quellenec; 
elle  eut  plusieurs  enfants,  entr'autres  noble  homme 
Guillaume  du  Quellenec,  seigneur  du  Carthier, 
qui  fut  son  fils  aîné,  héritier  principal  et  noble, 
suivant  acte  du  8  janvier  1 587. 

Elle  donna  des  terres  à  titre  de  rente    censive, 
le  16  octobre  i556; 

6.°  Hervée    Espivent  épousa    N Taillard  de   la 

Villegoury,  dont  elle  eut  Jean  Taillard,  son 
fils  aîné,  héritier  principal  et  noble^  et  sept 
autres  enfants.  Elle  fit  son  testament  le  5  juin 
i55i,  stipulant  des  fondations  pieuses  à  perpé- 
tuité à  l'église  de  Tremeloir,  et  que  son  corps  y 
fût  enterré. 

III  .  Thomas  Espivent,  seigneur  de  Mallebrousse, 
dénommé,  à  la  réformation  de  r535,  sous  le  rapport  des 
deux  paroisses  de  Pordic  et  de  Tremeloir,  sous  la  pre- 
mière, quily  vit  noblement,  qu'il  possède  la  maison  de 
Mallebrousse  ;  sous  la  deuxième,  qu'il  se  porte  noble  per- 
sonne, qu'il  possède  la  maison  delà  Villesotte,  et  qu'il  est 
seigneur  de  Mallebrousse.  (  Extrait  des  registres  de  la 
Chambre  des  Comptes  de  Bretagne.) 

Il  comparut  aussi  au  rang  des  nobles  du  ressort  de 
Goëllo,  sous  le  rapport  de  la  paroisse  de  Pordic,  à  la 
montre  tenue  à  Lamballe  en  i5^3.  Il  donna  partage  à 
Guillaume  Hallenault,  son  neveu,  en  i535,  et  à  ses 
sœurs  Hervée  et  Heleine  Espivent  en  i55o,  3i  mai.  Il 
épousa  Anne  du  Bouesbouexel,  dont  il  eut  : 

i."  Yves  Espivent,  écuyer,  seigneur  de  Malle- 
brousse, qui  donna  partage,  le  10  novembre  iSyy, 
à  noble  homme  Charles  Espivent,  son  frère  ju- 
veigneur,  et  le  reçut  à  foi  de  juveigneurie,  comme 
est  tenu  de  le  faire,  dit  l'acte,  juveigneur  de  no- 
ble partageant  noblement  ; 

2.^  Charles  Espivent,  11°  du  nom,  dont  l'article 
suit; 

S.**  Françoise  Espivent,  dame  de  Mallebrousse  à 
cause  de  l'acquisition  qu'elle  en  avait  faite  d'Yves 
Espivent,  son  frère,  ainsi  qu'il  conste  du  contrat 
de  mariage    de    ladite    Françoise,    en    date    du 


ESPIVENT.  255 

i"  mars  ogo,  avec  noble  homme  Morice  Nouël, 
seigneur  de  la  Perrière,  fils  puîné  de  défunt 
écuyer  Jean  Nouël  et  damoiselle  Catherine  Ber- 
thou  ,  sieur  et  dame  de  Pillavoine  et  de  la  Ville- 
hulin.  Françoise  Espivent  fit  son  testament  le 
12  avril  i6i5,  par  lequel  elle  assigne  des  rentes* 
à  perpétuité  à  V église  de  Pordic  ;  ordonne  que  son 
corps  j^  soit  enterré,  et  que  ses  obsèques  y  soient 
faites  ainsi  qu'il  appartient  aux  nobles  du  pays  ; 
4.°  Marie  Espivent  rendit  aveu  à  la  seigneurie  de 
Pordic ,  de  la  maison  et  lieu  noble  de  la  petite 
Mallebrousse ,  en  1606,  étant  veuve  d'Etienne 
le  Bigot ,  qui  était  troisième  fils  de  Nicolas  le 
Bigot,  et  de  Catherine  Charier. 

IV.  Charles  Espivent,  II®  du  nom,  épousa  Jeanne 
de  Quelen  ;  ils  vivaient  à  Mallebrousse  en  i566,  sui- 
vant acte  du  23  novembre  dite  année,  par  lequel  Charles 
et  sa  femme  achetèrent  quatre  pièces  de  terre,  en  Tre- 
mcloir ,  pour  la  somme  de  vingt-quatre  livres ,  que  paya 
ladite  Jeanne  de  Quelen.  De  ce  mariage  ne  vint  que 

Ysabeau  Espivent,  née  le  4  avril  1 565  ,  et  qui  eut 
pour  parrain  ,  en  l'église  de  Pordic ,  François 
Espivent.  Elle  fut  assignée  les  12  et  i5  décem- 
bre 161 3,  à  requête  d'écuyer  François  Geslin  , 
seigneur  de  Ponteillard ,  curateur  des  enfants 
mineurs  de  feu  noble  homme  Jacques  Courson  , 
seigneur  de  la  Villecosteau ,  pour  nommer  avec 
leurs  autres  parents  un  curateur  à  sa  place ,  et 
il  est  dit  qu'elle  demeurait  en  Tremeloir. 


Branche  de  la   Villecosteau. 

< 

I.  Mathelin  ou  Mathurin  Espivent,  seigneur  de  la 
Villecosteau.  La  preuve  de  ce  degré  a  été  reconnue  sur 
ceux  qui  suivent. 

IL  Louis  Espivent,  seigneur  de  la  Villecosteau  ,  com- 
parut au  rang  des  nobles  de  l'évéché  de  Saint-Brieuc , 
paroisse  de  Tremeloir  ,  aux  montres  des  années  1477  , 
1479,  1480  et  1483,  avec  désignation  d'armure  et  à 
cheval  ;  suivant  extrait  des  registres  de  la  Chambre  des 
comptes,     qui    comprend    aussi,     1.°  le    dénombrement 


256  KSPiVEiNT. 

des  nobles  de  la  même  paroisse  de  Tremeloir ,  ressort  de 
Goëllo,  du  i3  août  1480,  où  comparaît  ledit  Louis 
Espivent  ;  2.°  la  réformation  des  nobles  du  susdit  évê- 
ché,  même  paroisse,  de  l'an  i5i3,  où  Louis  Espivent 
fut  reconnu  noble  et  posséder  la  maison  et  estaige  qui  ap- 
partint à  Mathelin  Espivent.  Il  fit  son  testament,  qui  se 
trouve  relaté  dans  le  partage  noble  de  sa  succession ,  le 
27  novembre  i5i6,  à  cause  d'une  pièce  de  terre  qu'il 
assigna  à  dom  Lucas  Espivent,  son  second  fils,  pour 
dire  une  messe  pour  lui ,  tous  les  quinze  jours ,  durant 
la  vie  dudit  Lucas.  11  eut  de  son  mariage  avec  Jeanne 
Courson  : 

1.^  Allain  Espivent,  dont  l'article  suit; 

2.°  Dom  Lucas  Espivent,  prêtre,  qui  fit  diffe'rents 
acquêts,  les  2  novembre  1529,  8  juillet  i53j , 
3i  mai  1545  ,  et  e'change  d'héritage  avec  Jacques 
Espivent  son  neveu,  le  19  avril  iSSy; 

3.°  Jeanne  Espivent,  qui  épousa  Guillaume  le 
Borgne,  sous  l'autorité  duquel  elle  reçut  son 
partage,  en  i5i6  et  i535  ; 

4.°  AUiette  Espivent,  mariée  à  Pierre  Eon  ; 

5/  Marguerite  Espivent,     mariée  à  Jean    Geslin  ; 

6."  Mathelin  ou  Mathurin  Espivent,  II'  du  nom, 
qui  continue  la  filiation  ci-après. 

III.  Allain  Espivent,  fils  aîné,  héritier  principal  et 
noble,  donna  partage  à  ses  cadets  le  27  novembre  i5i6, 
dans  le  bien  de  leur  père,  et  le  i5  mai  1 53  5,  dans  le 
bien  de  leur  mère.  Il  fit  un  acquêt  le  17  octobre  1 5 18, 
et  un  arrentement  le  22  janvier  1519.  Il  épousa  Marie 
DoUo,  fille  de  Yves  DoUo  et  d'Alliette  le  Picquart.  De 
ce  mariage  vinrent  : 

i.°  Jacques  Espivent,  dont  l'article  suit; 
2.°  Pierre  Espivent,   qui   épousa  Jeanne  Boullais; 
3.*  Françoise    Espivent,    mariée  à  Jean  Taillard  ; 
4.°  Jeanne  Espivent. 

IV.  Jacques  Espivent  ,  maintenu  à  la  réformation 
de  1 535  ,  y  est  déclaré  gentilhomme  et  posséder  la  terre  de 
la  Villecosteau,  (Extrait  des  registres  de  la  Chambre  des 
Comptes  de  Bretagne.) 

Il  comparut  au  rang  des  nobles  à  la  montre  tenue  à 
Lamballe  en    154?,    rendit  aveu   de    sa  terre  de  la  Ville- 


ESPIVENT.  257 

costeau  le  8  juin  1546  et  était  mort  avant  le  28  octo- 
bre i553  ,  laissant  de  son  mariage  avec  Jeanne  Courson 
de  la  Villeneuve,  deux  filles  : 

i.°  Ysabeau  Espivent,  fille  aînée,  héritière  prin- 
cipale et  noble,  qui  donna  partagea  sa  sœur  le 
18  juillet  1 5 68,  et  épousa,  le  21  décembre  de  la 
même  année,  Rolland  Courson  de  Kernescop. 
(Vqye:{  dan^  la  réformation  dernière  ,  année  1669, 
l'arrêt  de  maintenue  d'ancienne  extraction  de  la 
maison  de  Courson.)  C'est  la  troisième  alliance 
avec  cette  famille  ; 

2."  Jeanne  Espivent ,  dame  de  Surlaville  en  Tre- 
meloir,  mariée  à  Jean  Nicol ,  d'une  famille 
noble,  dont  une  Ysabeau  Nicol  épousa  Jacques 
Gesliti ,  lequel  avait  pour  trisaïeule  autre  Jeanne 
Espivent ,  ainsi  que  le  tout  conste  de  l'arrêt  de 
maintenue  à  la  dernière  réformation ,  année 
1670,  de  Geslin  de  Surlaville  en  Tremeloir,  bran- 
che de  la  maison  de  Geslin  de  Tremergat,  qui 
a  donné  un  président  de  l'ordre  de  la  noblesse 
aux  états  de  Bretagne  en  1784. 

Branche  cadette  de  la  Villecosteau. 

III.  Mathelin  ou  Mathurin  Espivent,  II*  du  nom, 
sixième  enfant  de  Louis  Espivent  et  de  Jeanne  Courson , 
reçut  dans  sa  minorité  son  partage  en  i5i6,  sous  l'auto- 
rité de  son  frère  aîné  ,  qui  le  lui  donnait  en  même  tems 
qu'à  ses  sœurs ,  et  reçut  ,  lors  de  l'autre  partage  noble 
en  i535,  les  biens  de  sa  mère,  desquels  il  rendit  aveu, 
en  i55i  ,  à  la  seigneurie  de  Pordic.  Il  était  mort  avant 
le  2  février  1578.  Il  fit,  encore  jeune,  le  3  mars  1620, 
une  espèce  de  testament  pour  s'assurer  des  prières  après 
sa  mort  ;  pourquoi  il  assigna  une  rente  de  trois  boisseaux 
de  froment ,  grande  mesure  de  Goëllo.  Il  eut  de  son 
mariage  avec  Marie  Taillard  (^troisième  alliance  avec 
cette  famille)  : 

IV.  François  Espivent  ,  de  la  Villetrouble ,  son  héri- 
tier principal  et  noble,  qui  désigna  le  douaire  à  sa  mère 
le  22  novembre  i566;  rendit  aussi  aveu  à  la  seigneurie 
de   Pordic,   qui   le  reporta  au  Roi  dans  ceux  qu'elle  ren- 


2  58  ESPIVENT. 

dit  en  février  1578  et  12  avril  i583.  Il  atténua  sa  for- 
tune en  1604  et  16 14,  par  des  procès  contre  e'cuyer 
Guillaume  PouUain  ^  sieur  du  Pontlo,  écuyer  le  Fores- 
tier de  la  Villeslin  et  de  laHazaie,et  contre  le  chapitre 
de  la  cathédrale.  Il  épousa  Anne  d'Arcelles  de  la  Coul- 
draie,  en  la  paroisse  de  Plaintel ,  près  Saint-Brieuc.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Jean  Espivent,  dont  l'article  suit: 

2.°  Olivier,  mort  sans  postérité; 

3.°  Hélène  et  Alliette   Espivent ,    jumelles    nées    à 

Saint-Brieuc  ,  le  22  mai  1594;  la  première  épousa 

Jacques  le  Bigot. 

V.  Jean  Espivent,  II"  du  nom  ,  seigneur  des  Aul- 
nais,  donna  à  titre  de  rente  censive  ,  le  17  août  1628 , 
une  pièce  de  terre ,  qui  avait  appartenu  à  Mathurin 
Espivent  II®,  et  qui  avait  fait  partie  du  douaire  de  Marie 
Taillard  ,   femme  du   dit  Mathurin.    Il  était  mort  avant  le 

3  mai  1629.  Il  avait  épousé  Marguerite  Sorres,  dame  de 
la  Villesboisnet ,  en  la  paroisse  de  Quessoy,  près  Saint- 
Brieuc;  ses  enfants  furent  : 

1.°  Louis  Espivent  des  Aulnais,  né  à  Saint-Brieuc, 
le  3  novembre  161 3  ,  qui  épousa  Jeanne  Clé- 
ment_,  dont  il  eut  : 

a.  Louis  Espivent ,  mort  en  1669,  sans  pos- 
térité, ce  qui  a  fait  tomber  en  quenouille, 
une   deuxième  fois  ,  l'aînesse  de  la  famille  ; 

b.  Marguerite  Espivent ,  qui  épousa  Alexis 
Taillandier  du  Chêne  Planté; 

c.  Marie  Espivent ,  mariée  à  Jean  le  Saulnier 
du  Bocquélo  ; 

d.  Jeanne  Espivent ,  mariée  à  Pierre  Du- 
crest; 

e.  Anne  Espivent  ^  mariée  à  écuyer  Berthelot 
des  Grands  Clos; 

2.°  Jean  Espivent,  dont  Tarticle  suit  ; 

3."  Gilles   Espivent,  baptisé  en  l'église  cathédrale, 

et   eut  pour    parrain    Allain    le    Forestier   de  la 

Hazaie. 

VI.  Jean  Espivent,  III*  du  nom,  seigneur  de 
la  Villesboisnet ,  né  à  Saint-Brieuc  le  24  octobre 
1614,  eut  son  aïeul,    François   Espivent,    présent  à  son 


ESPlVtiNT.  239 

baptême;  il  reçut  aveu  le  9  octobre  1642,  du  coavenant 
nommé  des  Gatteix,  qui  lui  appartenait,  en  la  paroisse  de 
Plaintel;  il  mourut  à  Saint-Brieuc  ,  et  fut  enterré  de 
même  que  sa  femme  dans  l'église  de  Saint-Michel,  sous 
une  des  tombes  de  la  famille.  Il  avait  épousé  Jeanne 
Couëssurel,  qui  le  rendit  père  de  : 

i."  Guillaume  Espivent  de  la  Villesboisnet  ,  dont 
Particle  est  ci-après  : 

2°  Louis  Espivent  des  Gatteix ,  qui  épousa 
Anne  le  Coniac  ;  il  n'eut  qu'une  fille,  Jeanne 
Louise  Espivent,  dame  des  Noës,  morte  religieuse 
en  1766  ; 

3.®  François  Espivent  de  Grandmaison,  né  à  Saint- 
Brieuc,  épousa  Hélène  Lemesle,  il  eut  de  ce  ma- 
riage : 

a.  Louis  Espivent,  écuyer,  né  à  Saint-Brieuc, 
qui  épousa  à  Nantes ,  Marie  le  Bernier  , 
dont  il  eut  Louis  et  Julienne  Espivent  ; 
Louis  se  fit  religieux  augustin,  et  Julienne 
épousa  à  Nantes,  en  rySS,  Louis  Fresneau 
de  la  Couronnerie.  Jean  Espivent,  oncle  et 
tuteur  desdits  Louis  et  Julienne  Espivent 
payait  encore  pour  eux ,  la  capitation  à 
Saint-Brieuc^  au  rôle  de  la  noblesse  en 
1732; 

b.  René  Espivent,  né  à  Saint-Brieuc  le  3  sep- 
tembre 1681  ,  épousa  demoiselle  Gendrot 
des  Rosais,  c'est  la  deuxième  alliance  avec 
cette  famille;  il  eut  quatre  filles,  dont  deux 
vivaient  âgées,  à  Saint-Brieuc,  peu  d'années 
avant  la  révolution  ; 

c.  Julien  Espivent,  écuyer,  seigneur  de  Grand- 
maison,  mort  avant  1710,  sans  postérité. 

d.  Jean  Espivent,  né  à  Saint-Brieuc,  le  i3 
août  1687.  Le  taux  de  sa  capitation  au 
rôle  de  la  noblesse  dudit  Saint-Brieuc , 
n'était  que  de  4  livres.  Il  eut  pour  parrain, 
écuyer  Louis  Espivent,  et  pour  marraine  de- 
moiselle Anne  EspivQnl,enprésence  deplusieurs 
autres  notables  de  distinction,  que  le  registre 
ne  nomme  pas.  Il  mourut  aussi  sans  pos- 
térité. 


26o  ESPIVENT. 

e.  Deux  filles,  qui  n'ont  point  laissé  d'enfants 
de  leur  mariage,  l'une  avec  M.  le  Hodé  de 
Lagrange,  l'autre  avec  M.  Bérard  du  Bellet, 
sieur  du  dit  lieu. 

VII.  Guillaume  Espivent  ,  écuyer ,  seigneur  de 
la  Villesboisnet  né  à  Saint-Brieuc  le  8  novembre  lôBy, 
acquit  le  i3  avril  1672,  le  fief  de  l'Epine-Ormeaux,  et 
quelques  années  après,  la  terre  noble  de  Perran.  Il 
mourut  âgé  de  54  ans  ,  et  fut  enterré  dans  l'église  de 
Saint-Michel  de  Saint-Brieuc ,  sous  une  des  tombes  de 
la  famille.  Il  avait  épousé  Jeanne  Mire,  dame  du  Plessis, 
qui  fit  plusieurs  dons  pieux,  par  l'assiette  de  différentes 
rentes,  à  l'hôpital  et  à  l'église  ;  elle  mourut  le  1 1  janvier 
1720,  et  fut  enterrée  aussi  dans  l'église  de  Saint-Michel; 
ses  enfants  furent; 

i.°  Denis  Espivent,  né  à  Saint-Brieuc,  le  9  octo- 
bre 1670,  garde-du-corps  du  Roi,  dans  la  com- 
pagnie de  Duras,  décéda  à  Saint-Domingue,  le 
23  août  1701,  sans  avoir  été  marié; 

2.°  Antoine  Espivent  de  la  Villesboisnet,  dont  l'ar- 
ticle suit  ; 

3.**  Anne-Jeanne  Espivent,  née  à  Saint-Brieuc, 
le  9  décembre  1672,  épousa  Julien  Bossinot  du 
Mottay; 

4.**  Jeanne-Louise  Espivent  ,  née  à  Saint-Brieuc, 
le  19  juin  1676,  épousa  Louis  Elias  de  Siathens, 
conseiller  du  Roi,  commissaire  de  la  marine. 

VIII.  Antoine  Espivent,  chevalier,  seigneur  de  la 
Villesboisnet,  né  à  Saint-Brieuc  le  29  novembre  1680, 
fils  aîné,  héritier  principal  et  noble  ,  lors  du  '  partage 
noble,  en  date  du  27  mai  1724,  de  la  succession  de  ses 
père  et  mère,  partagea  ses  neveux  et  nièce  ,  Pierre , 
Guillaume  et  Louise  Bossinot  ,  enfants  d'Anne-Jeanne 
Espivent  ;  assista  dans  l'ordre  de  la  noblesse,  aux  états  de 
Bretagne,  en  1736  et  1760.  En  1738,  la  ville  de  Nantes 
le  choisit  pour  échevin  et  juge-consul.  Il  mourut  en 
cette  ville  le  29  mai  1761.  H  avait  épousé  à  Saint-Malo, 
Céleste-Angélique  Bossinot,  de  laquelle  il  eut  : 

I .°  Pierre-Antoine  Espivent    de     la    Villesboisnet  , 

dont  l'article  est  ci-après  ; 
2.*  Julien,  chevalier  d'Espivent,    né  à   Nantes,    le 


ESPIVEiNT.  261 

17  octobre  1725,  qui  assista  aux  états  de  Bre- 
tagne, dans  Tordre  de  la  noblesse  en  1750,  1752, 
1754,  1758  et  1760.  et  mourut  à  Nantes^  le  21 
septembre  176^.  Sa  succession  fut  collatérale  ; 
3.**  Antoine -Guillaume  Espivent  de  Perran ,  qui 
forme  la  branche  de  Perran ,  rapportée  plus 
bas  ; 
.  4.°  Denis-Jean  Espivent  de  la  Valleguevraie,  né  à 
Nantes  le  14  décembre  1732,  assista  dans  l'or- 
dre de  la  noblesse  aux  états  de  Bretagne  de 
1758,  1760,  1764,  1780  et  tenues  suivantes  dans 
lesquelles  il  était  de  la  commission  de  la  chiffra- 
ture  ;  il  émigra  et  fit  la  campagne  de  1792, 
dans  les  compagnies  d'infanterie  de  la  noblesse 
de  Bretagne.  Il  est  mort  à  sa  terre  de  l'Ecurais 
en  Prinquiau,  évêché  de  Nantes,  le  7  septembre^ 
1808.  Il  avait  épousé  Emélie-Louise  Danguy, 
fille  de  messire  Jacques  Danguy,  seigneur  de 
Vue,  et  de  Louise  le  Flo  de  Tremelo.  De  ce  ma- 
riage vinrent  ; 

a.  Deux  fils  morts  jeunes  ; 

b.  Emilie  Espivent  de  la  Villeguevraie,  mariée 
en  1782,  à  M.  Claude- Germain -Louis  , 
chevalier  de  Besné,  officier  au  régiment  de 
Dauphiné  ; 

c.  Marie  Espivent  de  la  Villeguevraie,  mariée 
le  10  mai  1796,  à  M.  Jean-François  Thom- 
son capitaine  de  la  garde  nationale,  depuis 
le  gouvernement  du  Roi  ; 

d.  Aimée  Espivent  de  la  Villeguevraie , 
épouse  de  François  Espivent,  son  cousin 
germain  ; 

5."  Anne-Julie  Espivent  de  la  Villesboisnet ,  née 
à  Nantes,  en  1726,  épousa  en  1747,  M.  Bona- 
venture  Guy,  chevalier,  seigneur  de  Mareil, 
ancien  officier  d'infanterie. 

IX.  Pierre- Antoine  Espivent,  chevalier,  seigneur  de 
la  Villesboisnet,  né  à  Thouaré,  près  Nantes,  le  i5  mai 
17 19,  assista  aux  états  de  Bretagne,  dans  l'ordre  de  la 
noblesse  en  1732,  (avant  l'âge  de  25  ans  que  l'ordon- 
nance du  roi,  du  26  juin  1736,  a  depuis  fixé  pour 
l'entrée,  séance  et  voix  délibérative  aux  états)  et  à  ceux 
4enus   en   1752,    1754,   1760,    1704  et    1780,   à    la  tenue 


2  02  ESPIVENÏ. 

de  1764  par  délibération  du  26  décembre,  il  fut  de  la 
commission  du  commerce.  Ainsi  que  son  père,  la  ville 
de  Nantes  le  choisit  pour  juge  consul  et  cchevin  ,  en 
1753.  Il  partagea  ses  cadets  le  i5  juillet  1761,  et  mourut 
le  2  février  1785.  11^  avait  épousé  Elisabeth-Geneviève 
Montaudoin ,  fille  d'écuyer  Montaudoin  de  Launay  ;  de 
ce  mariage  sont  issus  : 

I .°  Antoine-Anne  Espivent,  dont  Farticle  suit  ; 

2."  Pierre-Sébastien-Daniel  Espivent,  chevalier  de 
la  Villesboisnet,  seigneur  de  la  châtellenie  de 
Crossac  et  de  Belébat,  né  à  Nantes,  assista  dans 
l'ordre  de  la  noblesse  aux  états  de  Bretagne,  de 
T780,  82,  84,  86  et  88.  Il  assista  aussi  le  3o  juillet 
1788,  avec  la  députation  des  21  bretons  présidés 
par  Févêque  de  Dol,  à  l'audience  de  sa  majesté 
Louis  XVI,  à  Versailles.  Il  fut  chargé  des  paquets 
de  la  députation  pour  les  neuf  chambres  inter- 
médiaires de  la  province;  était,  en  avril  1789,  un 
des  912  gentilshommes  à  Saint-Brieuc,  où  le 
roi  avait  convoqué  les  deux  premiers  ordres  de 
la  province  de  Bretagne,  et  fut  chargé  du 
greffe  de  la  noblesse  bretonne,  cantonnée  à 
Witlick,  près  Go  bien  tz  ;  fit  la  campagne  de  1792 
dans  les  compagnies  à  cheval  de  la  noblesse  de 
Bretagne;  en  juin  1795,  il  fut  incarcéré  à  Paris, 
détenu  au  secret  pendant  35  jours,  pour  la  cause 
du  roi  et  des  princes.  Il  a  épousé  à  Wurspledon- 
Sarcy,  en  Angleterre,  par  contrat  du  19  février 
i8o5,  que  daigna  signer  S.  A.  S.  [monseigneur  le 
prince  de  Condé  ,  Sophie-Jeanne-Louise  Bedeau 
de  l'Ecochère,  née  à  Nantes,  fille  de  M.  Guil- 
laume-Laurent Bedeau  j  chevalier  seigneur  de 
l'Ecochère,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  qui  a  fait  plusieurs  campa- 
gnes, tant  dans  l'armée  de  M.  le  prince  de  Condé 
que  dans  d'autres  corps  ,  et  de  Sophie-Jeanne- 
Marie  du  Breil  du  Bucon.  De  ce  mariage  avec 
Sophie  de  l'Ecochère,  sont  nés  paroisse  de  Saint- 
Luke,  à  Londres  : 

a.  Sophie  Espivent  de  la  Villesboisnet  ; 

b.  Pierre  Espivent  de  la  Villesboisnet  ; 

c.  Artur   Espivent  de  la  Villesboisnet  ; 


ESPIVENT.  263 

d.  Guillaume  Espivent  delà  Villesboisnet  ; 

e.  Henry  Espivent  de  la  Villesboisnet  ; 

f.  Antoinette  Espivent  de  la  Villesboisnet; 

g,  Daniel  Espivent  delà  Villesboisnet. 

3.®  Rose  Victoire  Espivent  delà  Villesboisnet,  née 
à  Nantes,  épousa  le  26  juin  1781,  M.  LouisDu- 
tressay,  chevalier,  seigneur  de  la  Sicaudais,  an- 
cien officier  au  régiment  de  Bourbon . 

X.Antoine-Anne  Espivent,  chevalier,  ne'  à  Nantes, 
le  21  octobre  175 1,  conseiller  au  parlement  de  Bre- 
tagne en  1780,  mort  à  Nantes  le  3  juillet  1806;  avait 
épousé  le  26  août  1789,  Magdeleine-Françoise  de 
Ghevigné,  chanoinesse  de  l'Argentière,  appelée  Hen- 
riette, de  son  nom  de  chanoinesse,  dans  la  généalogie  de 
la  maison  de  Ghevigné,  tome  7  du  présent  nobiliaire.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

r.°  Antoine  Henry  Espivent,  dont  \ 

l'article  suit;  nés  à  Nantes. 

2."  Achilles  Espivent,  mort  jeune;  [ 
3.®  Henriette  Espivent  ;  ) 

XL  Antoine  -  Henry  Espivent,  chevalier,  né  à 
Nantes,  reçu  conseiller-auditeur  à  la  cour  royale  de 
Paris  en  I  8  i5. 

Branche  de  Perran. 

IX.  Antoine  -  Guillaume  Espivent,'  chevalier  sei- 
geur  de  Perran,  fils  puîné  d'Antoine  Espivent  de  la 
Villesboisnet  et  de  Céleste-Angélique  Bossinot  né  à 
Nantes  le  2  septembre  1731,  assista  aux  états  de  Bre- 
tagne, dans  l'ordre  de  la  noblesse  en  1758,  1760,  ^1764, 
1780  et  tenues  suivantes,  jusqu'à  la  révolution  ;  il  émigra 
avec  sa  femme  et  ses  enfants  ;  il  mourut  à  Telgle  près 
Munster,  en  Westphalie,  le  26  janvier  1795,  et  sa  femme 
à  Brunswick,  le  22  avril  1799  ;  il  avait  épousé  Marie- 
Magdeleine  Danguy  ,  sœur  d'Emélie  -  Louise  Danguy 
citée  plus  haut;  il  eut  de  ce  mariage  : 

i."*  Antoine  Espivent  de  Perran,  capitaine  de  fré- 
gate, chevalier  de  Saint-Louis;  entré  aspirant- 
garde-de-la-marine  ,     en    1781  ,   était  au  combat 


264  ESPIVENT. 

de  l'armée  navale,  au  siège  de  Gibraltar,  en 
1782,  a  continué  le  service  de  la  marine,  jusqu'à 
rémigration  en  1791,  il  fit  alors  la  campagne  de 
1792,  dans  le  corps  de  la  noblesse  bretonne  cava- 
lerie, puis  servit  successivement  dans  le  régiment 
du  prince  de  Rohan,  infanterie,  et  dans  le  cadre 
du  prince  de  Léon,  sous  les  ordres  de  S.  A.  R. 
Monsieur,  comte  d'Artois,  à  l'île  Dyeu,  d'où 
il  est  entré  en  France  1795,  par  Quiberon,  fut 
employé  chef  de  canton  (  rang  de  lieutenant 
colonel),  dans  l'armée  royaliste,  commandée 
par  le  vicomte  de  Scépeaux,  où  il  eut  le  comman- 
dement de  sept  paroisses  près  Nantes;  enfin  ayant 
été  arrêté  sous  le  gouvernement  directorial,  il  a 
subi  le  jugement  de  deux  commissions  militaires 
pour  être  fusillé  comme  émigré,  l'une  à  Nantes, 
Tautre  à  la  Rochelle,  et  il  s'est  évadé  par-dessus 
les  remparts  de  la  citadelle  de  Tîle  dOléron  , 
après  trois  ans  d'existence  dans  les  prisons. 

lia  épousé  à  Nantes,  en  1804,  Anne-Marie- 
Josephe  Desgrées  de  Lesné,  cousine  germaine  du 
comte  Desgrées  Dulou,  qui  a  été  président  de 
la  noblesse  aux  états  de  Bretagne.  Il  a  eu  de  ce 
mariage  : 

a  Louise-Marie-Antoinette    ^ 
Espivent  de  Perran  ; 

b,  Anne-Marie-Louise  Espi- 
vent de  Perran  :  }  nés  à  Nantes. 

c.  Antoine-François  Espi- 
vent de  Perran,  mort  au 
berceau  ; 

2.°  François  Espivent  de  Perran,  aussitôt  son 
retour,  en  1792,  d'un  voyage  sur  mer,  vint  à 
l'armée  des  princes;  mais  arrivé  au  moment  où 
l'armée  était  licenciée,  il  s'exposa  à  rentrer  en 
France,  laissant  à  son  père,  à  sa  mère  et  à  ses 
sœurs,  pour  les  aider  à  subsister,  l'argent  qui 
venait  d'être  le  produit  de  ses  voyages  de  mer, 
quoiqu'il  sut  ne  devoir  rien  trouver  en  France 
de  leur  fortune  entièrement  séquestrée  et  depuis 
totalement  vendue.   Il  a  épousé,   le  8  juin   i8o3. 


ESPIVENT.  265 

Aimée  Espivent  de  la  Villeguevraie,    sa  cousine 
germaine,  dont  il  a  : 

a.  Aimée  Espivent  de  Perran;  ' 

b.  Denis  Espivent  \  j 
de  Perran,            f   .  I 

c.  Fanny  Espivent     J^^^^^^^^^   nés  à  Nantes, 
de  Perran,            )  1 

d.  Joséphine      Espivent     de  \ 
Perran  ;  J 

3/- Louis  Espivent  de  Perran,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  ci-devant  officier  au  régiment  de  Piémont, 
infanterie,  a  fait,  depuis  1791,  plusieurs  campa- 
gnes dans  les  compagnies  de  chasseurs  nobles  de 
l'armée  de  monseigneur  le  prince  de  Condé,  puis 
a  servi,  i.<* dans  le  régiment  de  Rohan  ;  2."  dans 
le  cadre  du  prince  de  Léon  sous  les  ordres  de  S. 
A.  R.  Monsieur,  comte  d'Artois,  à  l'île  Dyeu  d'où 
il  est  aussi  entré  en  France,  par  Quiberon  dans 
l'armée  royaliste  du  vicomte'  de  Scépeaux,  où  il  fut 
fait  chef  de  canton  (  rang  de  lieutenant-colonel  ) , 
commandant,  comme  son  frère,  sept  paroisses 
près  Nantes;  il  est,  depuis  1816,  capitaine  adju- 
dant de  la  place  de  cette  ville.  11  a  épousé  à 
Nantes,  en  1800,  demoiselle  Renée-Olive- Hya- 
cinthe Douviile,  fille  de  M.  Douville,  chevalier 
de  Saint-Louis,  capitaine  des  vaisseaux  du  Roi, 
qui  a  émigré  et  fait  campagne  dans  les  compagnies 
d'infanterie  du  corps  de  la  marine  ;  de  ce  mariage 
sont  issus  : 

a,  Anastasie  Espivent  de  Perran,  née  à  Nantes  ; 

b.  Louis  Marie  Espivent  de  Perran ,  né  à 
Guérande,  élève  du  roi  à  l'école  militaire  de 
la  Flèche. 

4.®  Charles  Espivent  de  Perran ,  né  à  Nantes  , 
ayant  émigré,  a  servi  dans  les  chevau-légers 
en  cantonnement  à  Neuwied  ,  près  Coblentz  ,  se 
retira  pour  cause  de  maladie,  se  rallia  en- 
suite à  l'armée  de  M.  le  prince  de  Condé, 
où  étant  retombé  malade,  il  quitta  de  nouveau 
le  service  du  roi,  et  mourut  à  Juliers,  dans  le 
duché  de  Clèves,  le  7  janvier  1794  ; 


266  DK  FADATE  DE  SAINT-GEORGES. 

5."  Désirée  Espivent  de  Perran,  née  à  Nantes  ; 
épousa  en  émigration  M.  de  Saint-Alban  de 
Beaumefort ,  français  émigré,  chevalier  de 
Saint-Louis,  et  major  de  la  place  de  Verdun  sous 
Louis  XVI  ;  elle  est  morte  à  Brunswick  le  8 
septembre  1799,  sans  postérité; 

6.**  Magdeleine  Espivent  de  Perran,  née  à  Nantes, 
émigrée  aussi  avec  ses  père  et  mère,  est  morte* 
à  Brunsvvick  le  23  mars  1796,  ayant  eu  les 
jam^bes  gelées  sur  un  chariot,  en  fuyant  l'appro- 
che deTarmée  des  républicains,  qui  s'avançait  en 
Allemagne. 

Cette  famille  est  encore  alliée  dans  sa  province  à  celle 
de  Boisgelin,  par  le  mariage  de  Allain  de  Boisgelin, 
avec  Françoise  Espivent  ,  alliance  articulée  darfs  l'arrêt 
de  maintenue  d'ancienne  extraction  de  la  maison  de 
Boisgelin  à  la  dernière  réformation  de  la  noblesse,  qui  eut 
lieu  en  1668,  et  à  celle  de  Ghesneau  de  la  Vieuxville  et 
de  Mont-Louis ,  ainsi  qu'il  conste  simultanément  du 
contrat  de  mariage,  fait  en  la  ville  de  Tréguier,  le  17 
décembre  1575,  entre  messire  François  de  Ghesneau  de 
la  Vieuxville,  escuyer  ,  baron  de  Bordebure  etc.,  et  de- 
moiselle Jeanne  Espivent,  dans  lequel  contrat  se  trouvent 
dénommés,  feu  noble  homme  escuyer  d'Espivent,  gentil- 
homme de  la  maison  du  roi  de  Navarre,  noble  homme 
Espivent,  escuyer,  et  Louis  d'Espivent,  escuyer,  cor- 
nette des  gendarmes  de  la  garde  du  Roi. 

Armes  :  d'azur,  à  la  molette  d'éperon  d'or,  en  abîme, 
accompagnée  de  trois  croissants  du  même,  deux  en  chef, 
et  un  en  pointe.  Supports:  deux  griffons. 


DE  FADATE  DE  SAINT-GEORGES,  famille  noble, 
originaire  d'Italie,  naturalisée  en  France,  au  milieu  du 
seizième  siècle,  époque  où  elle  s'établit  dans  la  province 
de  Berri. 

I.  Jean  de  Fadate,  né  à  Crémone,  en  Italie,  ca- 
pitaine d'une  compagnie  de  chevau  -  légers  dans  les 
troupes  italiennes  venues  en  France  au  secours  de  Fran- 
çois I",  mourut  en  Italie,  laissant  un  fils  : 


DE  FADATE  DE  SAINT-GEORGES.  267 

II.  Baptiste  de  Fadate  ,  ecuyer ,  seigneur  de  Va- 
rennes  f  homme  d'armes  au  service  de  France  ,  natura- 
lisé par  lettres-patentes  du  roi  Charles  IX,  du  6  février 
i563.  Il  épousa,  i.°  par  contrat  du  20  juillet  i56i  , 
Catherine  Carré,  fille  de  Louise  de  Boisey,  avec  laquelle 
il  transigea,  le  6  février  iSyi  ;  2.^  par  contrat  du  9  fé- 
vrier de  la  même  année  1571,  Françoise  de  Puygirault; 
3.**  N....   de  Coquilleray.   Il  eut  de  sa  première  femme  : 

I.**  Jacob,  dont  l'article  suit  ; 
2."  Camille  de  Fadate,  vivante  en  i5yi  ; 
3.°  Anne- Louise  de  Fadate,  qui    vivait    en     1571. 
Elle  transigea  avec  son  père^    le  10  février  1584. 

III.  Jacob  DE  Fadate,  seigneur  de  Varennes  et  de 
Saint-Georges ,  successivement  homme  d'armes ,  capi- 
taine d'une  compagnie  de  gens  de  pied,  enseigne  de  la 
compagnie  colonelle  dans  le  i;égiment  de  Vatan.  Il  obtint 
des  lettres-patentes  du  roi  Henri  IV,  du  17  mars  1600, 
à  la  suite  desquelles  est  un  arrêt  de  la  cour  des  aides  de 
Paris,  portant  confirmation  de  la  noblesse  de  son  père , 
sur  quoi  il  fut  tenu  de  justifier,  dans  la  quinzaine,  sa 
noblesse  de  race  ,  devant  le  procureur-général  de  ladite 
cour  des  aides  de  Paris,  et  les  habitants  de  la  paroisse 
de  Saint-Georges,  dans  une  enquête  faite  le  19  décem- 
bre de  la  même  année  t6oo,  pardevant  le  lieutenant  en 
l'élection  de  Châteauroux ,  en  Berri ,  en  exécution  de 
l'arrêt  précité  ,  enquête  où  paraissent  comme  témoins , 
six  gentilshommes  des  plus  qualifiés  du  pays,  sont  rap- 
portés les  services  et  actions  militaires  de  Jean,  de  Bap- 
tiste et  de  Jacob  de  Fadate.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  I"  février  1584,  Philiberte  le  Comte,  dont  il  eut 
cinq  enfants  : 

i.**  Noël  de   Fadate,  marié    avec    demoiselle  d'Es- 

courneau.  On  ignore  sa  destinée  ; 
2.®  Michel,  dont  l'article  suit; 
3.*  Marie  de    Fadate,     mariée    à     Pierre-Armand, 

seigneur  de  Bounade  ; 
4.°  Marie-Anne    de    Fadate  ,    épouse    de  Josse  de 

Bolimande,  seigneur  d'Oishoy  ; 
5.*  Jeanne  de  Fadate,  mariée  à  Charles  de  Boisey, 

écuyer,  seigneur  de  Chastelanie. 

IV.  Michel   de   Fadate  ,    écuyer ,    seigneur    de    Saint- 

i5,  18 


268  DE  FADATE  DE  SAINT-GEORGES. 

Georges,  e'pousa ,  i.*  par  contrat  du  20  mai  1624, 
Louise  de  Trochet,  dont  il  n'eut  point  d'enfants.  Ils  se 
firent  une  donation  mutuelle  le  20  février  1645;  2.**  par 
contrat  du  22  avril  i652,  Marie  Dalot ,  dont  il  eut 
un  fils  unique  : 

V.  François  de  Fadate  ,  écuyer ,  seigneur  de  Saint- 
Georges ,  qui  s'allia,  i."  en  1686,  avec  Anne  Bezan  , 
morte  sans  enfants,  2.°  le  11  février  1708,  avec  Jeanne 
Chasteloin,  dont  il  eut  trois  fils.  Il  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  par  jugement  de  M.  Fouliès  ,  commissaire 
départi  en  la  province  de  Berri,  le  10  de'cembre  171 5, 
oti  sont  relatés  tous  les  titres  filiatifs  de  cette  famille.  Ses 
enfants  furent  : 

I.*  Jacob  de  Fadate,     lieutenant  de  dragons,   tué 

à  la  bataille  de  Guastalla,  en  Italie,  en  1734; 
2.**  Claude- François,  dont  l'article  suit  ; 
3.°  Jean  de  Fadate,  mort  sans  alliance. 

VI.  Claude- François  de  Fadate  de  Saint-Geor- 
ges, seigneur  de  Saint  -  Georges  -  sur  -  Arnois  ,  d'abord 
enseigne  dans  le  régiment  des  Landes  ,  infanterie ,  en- 
suite garde-du-corps  du  Roi,  épousa,  en  1732,  Anne 
Chapozet,  dont  il  eut  trois  fils  : 

I."  Jean-Baptiste  de  Fadate,  garde-du-corps  du 
Roi,  capitaine  de  cavalerie,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint- Louis  ,  mort  sans 
alliance  ; 

2.**  Claude- François  de  Fadate,  garde-du-corps 
du  Roi,  capitaine  de  cavalerie,  chevalier  de  l'or- 
dre royal  et  militaire  de  Saint-Louis; 

3 .®  Jacques,  dont  l'article  suit. 

VII.  Jacques  de  Fadate  ,  chevalier  ,  seigneur  de 
Saint-Georges,  né  le  28  décembre  1740  ,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  sous-lieute- 
nant des  gardes-du-corps,  mestre  de  camp  de  cavalerie  , 
est  mort  à  Sadow,  en  Volhynie,  en  émigration  ,  ie  27 
mars  1799,  général-major  au  service  de  Russie,  maré- 
chal des  camps  et  armées  du  roi  de  Fraace  ,  sous-aide- 
major  des  gardes-du-corps.  Il  avait  épousé  ,  en  1774, 
Anne-MélanieHarlan.  De  ce  mariage  sont  issus  : 


DE  GRASSE.  269 

I.*  Philippe-Charles-Georges  de  Fadate,  né  le  22 
septembre  lyyS,  mort  le  i3  décembre  1776; 

2."  Charles-Jacques,  dont  l'article  suit; 

3.*  Augustin-Abdon  de  Fadate,  né  le  5  août  1780; 

4.'>  Louis-Jean  de  Fadate,  né  le  26  novembre 
1781; 

5.*  Angélique- Victoire  de  Fadate,  née  le  8  octo- 
bre 1777,  morte  le  4  octobre  1778. 

VÏII.  Charles-Jacques  de  Fadate  de  Sai<it-Geor- 
GES,  né  le  2  juillet  1779,  maire  de  la  ville  de  Troyes ,  a 
épousé,  le  3o  avril  1800,  dame  Aimée-Geneviève-Thi- 
mothée  de  Feu  de  la  Motte,  fille  de  M.  Feu  de  la  Motte, 
mousquetaire.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i."  Jacques-Thimothée  de  Fadate  de  Saint-Georges, 

né  le    18  février    1801  ,   garde-du-corps  du  Roi; 
2.®  Edme-Jacques    de    Fadate     de    Saint-Georges, 

né  le  2  juillet  1802  ; 
3.*  Auguste-Jacques  de  Fadate   de   Saint-Georges, 

né  le 
4.®  Eugène-Jacques  de   Fadate  de    Saint-Georges , 

né  le 
5.°  Aimée-Bathilde  de    Fadate  de    Sajnt-Georges , 

née  le  3o  août  i8o5. 

Armes:  d'or,  au  chevron  de  gueules,  accompagné 
de  trois  tourteaux  du  même;  au  chef  d'azur,  chargé  de 
trois  fleurs  de  lys  d'or.  L'écu  timbré  d'un  casque  taré  de 
front  et  fermé,  orné  de  ses  lambrequins. 


DE  GRASSE,  illustre  et  ancienne  maison  de  Pro- 
vence ,  qui  a  possédé  la  ville  d'Antibes  dès  le  dixième  siè- 
cle, en  titre  dQ principauté  et  de  comté  (i) ,  et  a.  donné 
son  nom  à  la  ville  de  Grasse ,  à  trois  lieues  de  la  pre- 
mière, vers  le  douzième  siècle  (2),  sur  laquelle  elle  avait 
encore  des  droits  en  1720. 


(i)  Expilli,   Dictionnaire  géographique    des   Gaules   et   de   la 
France^  tome  I,  page  207. 
(2)  Ibidem,  tome  III,  pageGSG. 


270  I>K  GROSSE. 

Une  antique  tradition,  fondée  sur  des  monuments  his- 
toriques ,  porte  que  cette  maison  est  issue  des  anciens 
seigneurs  souverains  d'Antibes,  puînés  des  comtes  de 
Provence,  de  la  première  race;  et  cette  illustre  origine 
est  encore  justifiée  par  la  possession  de  terre. 

Considérée  sous  le  rapport  des  services  et  de  Tillustra- 
tion  j  la  maison  de  Grasse  est  une  des  plus  distinguées  du 
royaume.  Elle  a  donné  nombre  d'officiers-généraux  , 
des  maréchaux-de-camp,  des  conseillers-d'état ,  des  gé- 
néraux des  galères ,  des  maréchaux  de  Sicile ,  des  capi- 
taines de  vaisseaux,  des  amiraux  et  chefs-d'escadre ,  des 
gouverneurs  de  places,  des  ambassadeurs,  des  chevaliers 
de  l'ordre  du  Roi,  des  chevaliers  de  Tordre  du  Temple; 
des  chevaliers  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem  ou 
de  Malte ,  au  nombre  de  plus  de  quarante ,  tant  cheva- 
liers ,  commandeurs ,  baillis ,  prieurs ,  qu'autres  digni- 
taires de  cet  ordre;  à  l'église,  elle  a  donné  cinq  évêques 
d'Antibes  ,  deux  de  Grasse  ,  et  un  évêque  de  Vence ,  puis 
d'Angers, 

Parmi  les  nombreuses  possessions  qui  sont  entrées 
successivement  dans  cette  maison ,  soit  en  Provence , 
soit  en  l'Ile  de-France ,  soit  en  Picardie ,  et  en  d'autres 
provinces,  on  remarque  les  comtés,  baronnies,  villes, 
terres  et  seigneuries  d'Amirat,  d'Ampus,  d'Antibes, 
du  Bar,  de  Bornes,  de  Briançon  ,  de  Cabris,  la  vallée 
de  Calian  ,  Cannaux ,  Collets  ,  Gourmettes  ,  EscragnoUe , 
Flassans ,  Flayosc,  Flins ,  Gars,  la  Geneste,  les  Jon- 
chères,  Limermont,  Magagnosc ,  la  Malle,  le  Mas, 
Mondreville ,  Montauroux ,  Montblanc ,  Mouans,  Ro- 
quefort ,  le  Rouret ,  Saint-Césaire ,  Saint-Laurent , 
les  lies  Sainte-Marguerite,  Saint-Paul,  Sartoux,  Sera- 
non  ,  Soleillas ,  Taveron ,  Thorène  ,  Tilly ,  Valauris , 
Valettes,  Verrayon,  etc. ,  etc. 

Cette  maison  tient,  par  ses  alliances,  aux  races  les 
plus  anciennes  et  les  plus  puissantes.  Elle  a  l'honneur 
d'avoir  des  parentés  avec  la  plupart  des  maisons  souve- 
raines, et  d'' appartenir  à  la  famille  royale  de  France, 
selon  les  termes  des  lettres-patentes  touchant  la  mou- 
vance du  comté  de  Bar,  données  par  le  roi  Louis  XV, 
en  1773,  lesquelles  nous  relaterons  plus  loin.  Mais  indé- 
pendamment de  ces  illustres  consanguinités,  elle  est  en- 
core alliée  en  ligne  directe  aux  maisons  des  Achard  de  ^ 
Ferrus,  d'Agoult    de   Saillans ,    d'^//a^oma-Mérargues  , 


DE  GRASSE.  271 

d'Andréa,  d'Astoaud  de  Mars,  d^Aube  de  Roquemar- 
xinQ,  dQ  Barras  de  Mirabeau,  do  Baschi  d'Estoublon,  des 
Baux,  de  la  maison  des  princes  d'Orange,  de  Beuil,  de 
B laças ,  de  Brancas ,  des  comtes  de  Forcalquier ,  de 
Brandis  d'Auribeau,  de  Bruni  de  Castellane ,  de  Cas- 
tellane,  vicomtes  de  Salerne,  aux  marquis  de  Grimaud 
et  de  Saint-Juers,  de  Castillan  de  Beine,  de  Chabaud 
des  Tourettes,  de  Clapiers,  barons  de  Greoux,  de  Co- 
vet ,  marquis  de  Marignane,  de  Cresp  de  Saint-Gesaire; 
d'Esclapon,  d'Esparron,  de  Fabri  ,  marquis  de  Fabre- 
gues,  de  Flotte  d'Agoult,  de  Foix,  des  comtes  de  Fré- 
jus  ,  de  Gaufridé,  barons  de  Trets,  de  Giraud  du  Bruc, 
de  Glandevès,  de  Grimaldi,  des  princes  de  Monaco;  aux 
comtes  de  Beuil,  aux  marquis  de  Gorbons,  barons  de 
Gagnes,  et  aux  seigneurs  du  Revest  ;  de  Hallenconrt  de 
Limermont  et  de  Dromesnil,  en  Picardie,  de  la  Hogue , 
seigneurs  de  la  Hogue,  en  Normandie,  d'Isoard  de  Ghé- 
nérelles  ;  de  Lascaris  de  Vintimille  de  Tende,  des  comtes 
de  Marseille,  de  Laurent,  de  Louancy,  de  Marseille,  des 
comtes  de  Vintimille  et  aux  branches  de  Fos,  de  Signe  et 
d'Oilioules;  d'Oraison,  barons  de  Gadenet  dOrnano ,  de 
Perui:{is ,  de  Pontevès,  de  Garces  ;  des  comtes  de  Pro- 
vence ;  du  Quesnel  de  Goupigni,  de  Qiiiqueran  ;  de  Beau- 
jeu,  de  Reilhane,  de  Renaud  d'AUein,  de  Requiston 
d'Alons,  de  Rodulph  de  Limans  et  de  Ghàteauneuf,  de 
Rouxel  de  Médavi,  de  Russan,  de  Sabran,  barons  de 
Beaudinar,  de  Savoie,  des  princes  d'Achaie,  le  sénéchal 
de  Garcado,  de  Simiane  ;  de  Villemurs,  barons  de  Ville- 
murs,  de  Villeneuve,  aux  branches  des  Arcs,  de  Vence, 
de  Trans,  de  Tourettes,  de  Garros,  de  Seranon,  de 
Baraine,  de  Vaucluse  et  de  Bergemont. 

G'est  à  la  pieté  des  seigneurs  de  cette  maison,  à  leur 
munificence  envers  l'abbaye  de  Lerins,  que  l'on  doit  la 
preuve  de  leur  origine,  transmise  jusqu^à  nous,  depuis 
la  fin  du  dixième  siècle. 


I.  Rodoard,  le  premier  connu  par  titres,  vivait  en- 
core en  993.  Il  est  dit,  dans  les  capitulaires  de  Lerins, 
princeps  Antipolitanus  ad  domino  Guillelmon  secundo  co- 
mités Arelatensis  creutus.  Les  mêmes  capitulaires  nous  ap- 
prennent le  nom  de  sa  femme  Alajarde,  fille  de  Guil- 
laume, comte  de  Provence,  qui  lui  donna  en  souverai- 
neté Antibes,   vers  l'an  960,  et  la    moitié  des   terres     du 


'f 


2y2  I^E  GRASSE.     • 

diocèse  (i).  Il  est  fait  mention  de  lui  dans  une  charte  de 
donation,  faite  par  Balieldis,  au  monastère  de  Saint- 
Victor-lès-Marseille.  Les  enfants  de  Rodoard  et  d'Ala- 
jarde,  nommés  dans  les  cartulaires  de  Lérins,  sont  : 

I.®  Gauceran,  dont  l'article  suit; 

2.®  Guillaume,  appelé  Gruette,  à  cause  de  son  long 
cou,  religieux  à  Lérins  en  990  (2).  Il  s'était  pré- 
cédemment marié,  et  avait  eu  deux  enfants  : 

a.  Pierre,  moine  à  Lérins,  puis  évêque  d'An- 
tibes  ; 

b.  Une  fille,  qui  donna  au  monastère  de  Lé- 
rins ce  qu'elle  avait  eu  pour  sa  dot,  sur  la 
terre  de  Valauris. 

3."  Oda,  qui  fut  mariée  à  Pierre  Signerius. 

II.  Gauceran,  fils  aîné  de  Rodoard,  lui  succéda,  et 
obtint  du  comte  de  Provence,  l'autre  moitié  du  diocèse 
d'Antibes,  pour  l'entier  paiement  de  la  dot  de  sa  mère. 
Il  est  qualifié  prince  de  la  comté  d'Antibes,  et  comte  d'An- 
tibes, dans  les  cartulaires  de  Lérins,  dans  ÏEtat  ecclé- 
siastique de  Provence ,  par  Louvet,  t.  II,  p.  897,  et  dans 
le  Gallia  Christiana,  t.  III,  p.  ii5o  et  1210.  Il  donna, 
en  1007,  la  terre  de  Pierrefeu,  au  monastère  de  Lé- 
rins (3) .  Il  épousa  Balieldis,  fille  d'Atanulphe,  comte 
de  Fréjus,  ainsi  qu'il  paraît  par  plusieurs  donations  qu'ils 
ont  faites  au  monastère  de  Saint-Victor  de  Marseille , 
de  divers  biens,  situés  au  comté'  de  Fréjus,  et  prove- 
mant  de  la  dot  de  ladite  Balieldis.    Leurs  enfants  furent  : 

I.*  Guillaume,  aliàs  Gauceran,  qui  suit  ; 

2."  Aldebert,  évéque  d'Amibes.  Il  avait  été  marié 
avant  que  d'être  évéque.  Il  fut  élu  en  1026,  se 
trouva  à  la  dédicace  de  Saint-Victor  de  Mar- 
seille, faite  par  Benoît  IX,  en  1040,  et  mourut 
vers  l'an  1061.  Il  eut  deux  enfants  : 

A.  G^iillaume  de  Grasse,  qui  ratifia  les  dona- 
tions faites  par  Aldebert,  son  père,  à  l'ab- 
baye de  Lérins.  Il  eut  deux  fils  : 


(i)  Gaufridi,  Histoire  de  Provence,  pp.  44  et  85. 

(2)  Gallia  Christiana,  tome  III,  page  iigS. 

(3)  Ibidem^  page  i  i5o. 


DE  GRASSE.  273 

a,  Fulco  de  Grasse  ,  qui  révoqua  les  do- 
nations faites  par  son  père  au  monas- 
tère de  Lerins,  pour  raison  de  quoi  il 
lui  fut  enjoint  de  restituer  à  cette  ab- 
baye l'argent  qu'elle  avait  fourni  pour 
son  rachat,  des  mains  des  Sarrasins,  et 
de  leur  payer  ce  qui  leur  en  avait  coûté 
pour  faire  à  ce  sujet  le  voyage  de  Jé- 
rusalem. Il  fut  excommunié;  mais  aux 
approches  de  la  mort  ,  il  restitua  aux 
moines  ce  qu'il  leur  avait  repris  ; 

b.  Guillaume  de  Grasse  ,  qui  fut  présent 
à  l'accommodement  qui  se  fit  entre  son 
frère  Fulco  et  les  moines  de  Lérins  , 
pour  lequel  il  se  rendit  caution  de  mille 
sous  envers  ce  monastère.  Il  leur  resti- 
tua une  partie  de  la  ville  de  Cannes  , 
d'Astus  et  de  Mongins,  et  après  les  avoir 
long-tems  inquiétés,  il  se  fit  moine  à 
Lérins. 

B,    Une    fille,  pour  laquelle  Aldebert,  son  père, 
réserva  en   dot  un  fief  dans  la  donation  qu'il 
fit  de  la  moitié  de  Valauris  à   l'abbaye    de 
Lérins. 
3.**  Une  fille,  mariée  avec  N de  Reillane.  Guil- 
laume et    Geoffroi  de    Reillane,    ses  fils ,    ayant 
troublé  les  moines  de  Lérins  dans  la  possession 
de   Mongins,  promirent,  en     1128,   en    présence 
de   Raimond  Bérenger ,    comte   de  Provence ,   et 
de  plusieurs  évêques,  de  les  y  laisser  libres. 

III.  Guillaume  de  Grasse,  aliàs  Gauceran,  est 
nommé,  dans  différentes  chartes  de  donation  ,  qu-  Ba- 
lieldis,  sa  mère,  fit  aux  monastères  de  Lérins  et  de  Saint- 
Victor  de  Marseille.  Il  est  appelé  Guillaume  de  Grasse  , 
et  qualifié  prince  d'Antibes,  (i)  dans  une  donation  qu'il 
fit,  l'an  1041,  à  cette  derrière  abbaye.  Dans  une  charte 
des  capitulaires  de  Lérins*    de  l'an    io56  ,  il  est  appelé 


[ï)  Barralis,  part.  11,  page  i5i  ;  Archives  de  l'Abbaye  de 
Saint- Victcr-de-Marseille  ;  Histoire  de  Marseille,  par  Ruffi, 
tome  II,  page  201. 


274  ^^  GRASSE. 

Gauceran  de  Grasse.    De   Fidis_,   aliàs   Phida,   sa  femmCj 
fille  du  comt  e  de  Provence,  il  eut  : 

i .°  Rambaud,  dont Tarticle suit; 
2.*'  Geoffroi  de  Grasse  ,  aliàs  Gaufrède  ,  quator- 
zième évêque  d'Antibes,  en  io56  (i).  Il  donna, 
en  1078  ,  au  monastère  de  Lérins  ,  l'église  de 
Sainte-Marthe,  delà  ville  de  Grasse (2); 
3.°  Aldebert  de  Grasse,  qui  fut  d'abord  abbë  de 
Lerins  ,  et  succéda  à  son  frère  dans  l'épiscopat 
d'Antibes,   en  1089. 

IV.  Rambaud  de  Grasse,  I"  du  nom  ,  comte  d'An- 
tibes, est  compris  dans  l'acte  de  donation  de  la  terre  de 
Mougins,  en  io56  (3).  Il  souscrivit,  en  iii3  ,  l'accom- 
modement fait  entre  Manfrède  de  Grimaldi  ,  ëvêque 
d'Antibes,  et  Pierre,  abbé  de  Lérins.  Il  eut  deux  fils: 

i.°  Bertrand,  dont  l'article  suit; 
2.'*  Raimond  de  Grasse,  auteur  de   la  branche  des 
seigneurs  de  Cabris  (*). 

V.  Bertrand  de  Grasse,  I"  du  nom,  seigneur  de 
Flayoc,    d^Ampus  et   de    la  ville  d'Antibes,   partagea  les 


{*)  Branche  des  seigneurs  de  Cabris. 

•V.  Raimond  de  Grasse^  seigneur  de  Cabris,  en  1142,  fut 
présent,  avec  Bertrand  de  Grasse,  son  frère  aîné,  à  une  dona- 
tion faite  par  Raimond  Bérenger,  comte  de  Provence,  au 
monastère  de  Lerins.  Il  fut  un  des  seigneurs  qui  furent  caution 
de  la  paix  que  le  comte  Ildephonse  accorda  à  ceux  de  Nice , 
eu  1 176,  et  la  ratifia  en  son  nom.  Il  eut  pour  enfants  : 

1 .0  Bertrand,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Targue  de  Grasse,  vivant  en  1216  ; 

3.0  Nicole  de  Grasse. 

VI.  Bertrand  de  Grasse^  I«'  du  nom,  seigneur  de  Cabris 
fit,  en  1216,  un  échange  de  certains  biens  avec  Targue,  son 
frère.  Il  fut  père  de  : 

VII.  Bertrand  de  Grasse,  II«  du  nom,  seigneur  de  Cabris. 
Ce  fut  le  premier  de  sa  maison   qui  changea  ses  armes,    et  prit 

(i)  Barralis,  part.  11,  p.  i52,  Dict.  des  Sciences  ecclésias- 
tiques, tomel,  page  260. 

(2)  Gallia  Christiana,  tome  III,  page  1196. 

(3)  Ibid.,  page  1296. 


I. 


DE  GRASSE.  275 

rres  de  ses  ancêtres  avec  Raimond  de  Grasse,  son 
frère,  et  prêta  hommage  au  comte  de  Provence.  Le  pape 
Innocent  II,  ayant  terminé  les  différends  du  monastère 
de  Lerins  avec  l'église  d'Antibes,  en  1142,  exhorta  Ber- 
trand de  Grasse  et  Raimond,  son  frère,  d'interposer 
leur  autorité  pour  maintenir  cet  accord  (i).  Il  épousa 
Ixcelne,  aliàs  Ajadenne,  ainsi  qu'il  paraît  en  une  do- 
nation faite  à  l'abbaye  de  Lérins  de  tout   ce  qu'ils  possé- 


d'or  à  trois  chevrons  de  gueules^  blason  que  sa  branche  a  tou- 
jours conservé,  quoique  quelques-uns  aient  écartelé  des  armes 
primitives.  Il  épousa  Béatrix,  dont  il  eut  : 

VIII.  Guyonnet  de  Grasse^  seigneur  de  Cabris,  qui  fit  son 
testament  par  lequel  il  fait  des  legs  à  sa  mère,  ses  oncles  et  ses 
enfants,  et  fait  héritier  Bertrand  de  Grasse,  son  fils  aîné.  Il 
vivait  encore  en  1280.  Il  fut  père  de  : 

1 .0  Bertrand  qui  suit  ; 

2.°  Raimond,   dit   Raimondét   de   Grasse,    chevalier    de 
Saint-Jean-de-Jérusalem,  vivant  en  1280. 

IX.  Bertrand  de  Grasse,  IIP  du  nom,  seigneur  de  Cabris  , 
fit  son  testament  au  mois  d'octobre  1280,  par  lequel  il  veut  être 
inhumé  dans  le  cimetière  des  Hospitaliers  de  St. -Jean-de-Jéru- 
salem, auquel  ordre  il  lègue,  entr'autres  choses,  le  grand  pale- 
froi dont  il  se  servait  principalement  aux  expéditions  de  guerre, 
avec  son  riche  caparaçon,  poitrail  et  chanfrein,  son  harnais 
complet  et  ses  armes,  voulant  que  le  tout  fût  envoyé  dans  le 
parti  d'Outremer,  pour  le  secours  de  la  Terre-Sainte.  (His- 
toire de  Provence,  par  Nostradamus,  partie  m,  page  271.)  Il 
fait  des  legs  à  Guyonnet  de  Grasse,  son  père,  et  à  Guignes  de 
Clumans,  son  consanguin,  chevalier;  et  demande,  pour  l'exé- 
cution de  ses  volontés  testamentaires,  le  consentement  de  Rai- 
mond de  Grasse,  son  frère,  chevalier  et  hospitalier  de  Saint- 
Jean-de-Jérusalem.  Mais  par  un  codicille  de  l'an  1282,  il  révo- 
qua les  armes,  les  chevaux,  les  harnois  et  les  gages  qu'il  avait 
légués  audit  chevalier  Guignes  de  Clumans  ;  laissant  néanmoins 
en  sa  force  tout  ce  qui  lui  avait  donné  en  sus,  et  faisant  par 
la  même  voie  divers  legs  de  bons  et  beaux  palefrois  et  coursiers 
à  divers  chevaliers  et  gentilshommes,  ses  parents  et  ses  écuyers. 
{Histoire  de  Provence,  p.  277.)  Il  épousa   Marthe,  dont  il   eut  : 

X.  Raimond  de  Grasse,   seigneur    de  Cabris,    fit  son   testa- 


(i)  GaUia  Christ.,  page  ii52  ;  BarraHs,  partie  11,  page  162, 


276  t)E  GRASSE. 

daient  dans  le  château  de  Mougins.    Leurs    enfants    fu- 
rent : 

I  .">  Rambaud,  dont  Tarticle  suit  ; 

2."  Guillaume  de  Grasse,   dont  il  est  fait  mention 


ment  par  lequel  il  voulut  être  inhumé  dans  l'église  de  Saint- 
Honoré-de-Lerins.  Il  eut  pour  fils  : 

I  °  Pons,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Hugues  de  Grasse,  seigneur  de  Châteauneuf,  auteur 
de  la  branche  des  seigneurs  de  ce  nom.  Il  fut  père  de 
Raimond  de  Grasse,  co-seigneur  de  Cabris,  seigneur  de 
Châteauneuf,  qui  eut,  entr'autres  enfants,  Marguerite 
de  Grasse  de  Cabris,  mariée,  vers  l'an  i320,  avec  Ber- 
trand de  Marseille  de  Signe,  co-seigneur  d'Eveaunes  et 
d'Ollioules,  des  comtes  de  Vintimille  et  de  Marseille  ; 
cette  branche  s'est  éteinte  en  la  personne  de  Louis  de 
Grasse,  seigneur  de  Châteauneuf,  dont  la  fille  unique, 
Marguerite  de  Grasse,  dame  de  Châteauneuf,  épousa  , 
vers  l'an  1400,  Gui  Lascaris  de  Vintimille  et  de  Tende, 
qui  testa  en  i43i,  fils  de  Louis  de  Lascaris  de  Vintimille 
et  de  Tende,  et  de  N....  de  Glandevez  ; 

3.0  Rambaud  de  Grasse. 

XL  Pons  de  Grasse,  damoiseau,  seigneur  de  Cabris,  fut 
témoin  de  la  donation  faite  par  le  roi  Philippe-le-Bel  de  la 
portion  de  la  terre  de  Roussillon  qui  avait  appartenu  à  Imbert 
d'Agoult.  et  la  seigneurie  de  Rians,  à  Isnard  d'Agoult  d'En- 
travennes,  chevalier,  seigneur  de  Sault,  par  acte  passé  à 
Grasse,  devant  Raimond  Rainaud  notaire  de  Brignoles,  en 
1294.  {Histoire  de  la  Noblesse  du  comtat  Venaissin,  tome  IV, 
page  99  .)  D'Alarsette,  son  épouse,  il  eut  Jean  de  Grasse,  qui 
suit  : 

XII.  Jean  de  Grasse,  \"  du  nom,  seigneur  de  Cabris,  qui. 
par  son  testament,  élit  sa  sépulture  dans  l'église  de  Notre- 
Dame-de-Cabris.  Il  fut  père  de  : 

XIII.  Bertrand  de  Grasse,  IV*  du  nom,  seigneur  de  Cabris, 
dont  il  rendit  hommage,  en  1435,  à  la  reine  Isabelle,  femme 
du  roi  René.  Il  épousa  Dauphine  de  Cormie,  dont  provin- 
rent : 

i.o  Baltazard,  dont  l'article  snit  ; 

2.°  Isnard  de   Grasse  de   Cabris,  prévôt  du   Chapitre  de 

l'église   métropolitaine    d'Aix,     puis    abbé    de   Saint- 

Honoré-de-Lerins.  en  1477. 

XIV.  Baltazard  de  Grasse^  seigneur  de  Cabris,  fit  'son   testa- 


DE  GRASSE.  277 

dans  le  Gallia  Christiana^x.  III,  p.  212,  220.   Il 

vivait  en  1 190,  et  mourut  sans  postérité  ; 
3.°  Gauceran  de  Grasse,  religieux  à  Lerins  ; 
4."  Hugo  de    Grasse,   qui   vendit  à   Bertrand,  évé- 

que  d'Antibes,  la   sixième    partie  du   moulin  du 

Château. 

VI.  Rambaud  de  Grasse,  II"  du  nom^  seigneur  de 
Flayosc,  d'Ampus,  d'Antibes,  etc.,  fut  un  des  seigneurs 
qui  ratifièrent  la  paix  qu'Ildephonse,  comte  de   Provence, 


ment  en  1 5o5,    par  lequel   il   voulut  être   inhumé  dans  l'église 
de  Saint-Honoré-de-Lerins.  Il  eut  pour  fils  : 

XV.  Louis  de  Grasse^  seigneur  de  Cabris,  père  de  : 

1.0  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.®  Jeanne  de  Grasse,  mariée  à  René  de  la  Tour,  seigneur 
de  Romoules. 

XVI.  Jean  de  Grasse^  II«  du  nom,  seigneur  de  Cabris , 
épousa  Antoinette  de  Réquiston  d'EscragnoUe.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

I  .•>  Honoré,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Claude,    qui    a  fondé   la   branche   des   seigneurs  de 

Montauroux,  rapportée  ci-après  ; 
3.0  Honorée  de  Grasse,  mariée,  par  contrat   du  24  février 

1 544,  avec  François  de  Réquiston,  seigneur  d'Alons  et 

de  Vaucluse  ;    ■ 
4.0  Françoise  de  Grasse,  mariée  à  Guillaume  de    Renaud, 

seigneur  d'Alein. 

XVII.  Honoré  de  Grasse^  I"  du  nom,  seigneur  de  Laval, 
de  Cabris,  etc.,  épousa,  i.*  Louise  de  Berne  de  Cologne; 
2.°  Delphine  Olivier.  Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.o  Honoré,  dont  l'article  suit  ; 

2.®  Martine  de  Grasse,  mariée  à  Jacques  Chabaud,  sei- 
gneur de  Tourettes,  fils  d'Honoré  Chabaud,  seigneur 
de  Tourettes,  et  de  Dorothée  de  Giraud  du  Broc  ; 

ï)u  second  lit: 

■3.0  Honoré  de  Grasse  de  Cabris,  marié,   vers   l'an    iSqo, 
avec  Barthélemine  de  Girame  du  Broc,  dont  il  eut  : 
Philippine  de   Grasse,  mariée   à  César  de    Grimaud, 
seigneur    de    Levens,    la   Tourette,   le    Revest   et 


278  I>E  GRASSE. 

accorda,  l'an  1176,  aux  habitants  de  Nice.  Non-seule- 
ment lui  et  Raimond  de  Grasse,  son  oncle,  la  souscri- 
virent, mais  ils  se  rendirent  caution  qu'elle  serait  ferme 
et  durable.  11  fut  un  des  principaux  seigneurs  de  la  cour 
du  comte  de  Provence  (i).  On  conserve  dans  la  maison 
de  Grasse   un  acte  de   partage  fait  entre   Rambaud  II   et 


i^:>fv.  autres  lieux,  fils  de  Jean  Grimaldi  et  de  Françoise 

de  la  Baume  ; 

4.°  Sibylle   de  Grasse,   mariée  à   N de  Villeneuve  de 

la  branche  des  seigneurs  de  Saraine. 

XVIII.  Honoré  de  Grasse^  II«  du  nom,  seigneur  de 
Taveron,  de  Laval,  de  Cabris,  etc.,  épousa  Lucrèce  de 
Renaud  d'Alein,  fille  de  Guillaume  de  Renaud,  seigneur 
d'Alein,  et  de  Françoise  de  Grasse  d'EscragnoUe.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

i.o  Honoré   de    Grasse   de    Cabris,    reçu   chevalier    de 

Malte  en  1601  ; 
2.**  César,  dont  l'article  suit; 
3.0  Jean  de  Grasse  de   Cabris,  reçu  chevalier  de  Malte, 

en  1620. 

XIX.  César  de  Grasse^  seigneur  de  Laval  et  de  Cabris, 
épousa  Marthe  de  Barras  de  Mirabeau,  fille  d'Antoine  de 
Barras,  seigneur  de  Mirabeau,  et  d'Honorée  de  Rochas- 
Aiglun.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.o  César  de  Grasse,  reçu  chevalier  de  Malte  en  1620. 
2.°  Alexandre,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Charles  de  Grasse,  reçu  chevalier  de  Malte  en   1620. 
4.®  Jean  de  Grasse,  abbé   de  l'Enfourchure,  puis    nommé 

à  l'évêché  de  Grasse.   Il  en  perçut   les  revenus  pendant 

plus  de  dix  ans  sans  être  sacré  «^ 
5.°  Honoré  de  Grasse-Cabris,  reçu  chevalier  de  Malte  en 

1621  ; 
6.0  Marguerite  de  Grasse,    mariée   à    Gaspard    de   Ville- 
neuve, baron  de  Tourettes  ; 
7.°  Françoise  de   Grasse,   mariée,  le    1®'  avril  1634,   avec 

Annibal  de  Grasse,  baron  de  Mouans,  son  cousin  ; 
8.0  Catherine  de   Grasse,  mariée  à  César   de  Villeneuve  , 

baron  de  Vence  ;  « 

9.°  Marguerite   de   Grasse,    mariée,   par  contrat  du    22 

décembre    161 9,  reçu  par   Arquier,    notaire  à   Cabris, 


(i)  Vqye^  Gaufridi,  Histoire  de  Provence,  page  112. 


DE  GRASSE.  279 

Guillaume,  son  frère,  des  possessions  qu'ils  avaient  en 
la  ville  d'Antibes,  de  Pan  11 90.  D'un  mariage  demeuré 
inconnu,  Rambaud  laissa  : 

i.°  Isnard,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Rambaud  de  Grasse  ; 

3.®  Gui,  dit  Guido,   surnommé  d'Ampus  ,  qualifié 


avec  François  de  Lombard,  II«  du  nom,  seigneur  de 
Gourdon  et  de  Gourmes,  fils  de  Louis  de  Lombard, 
seigneur  de  Cuebris,  lieutenant-général  au  siège  de 
Grasse,  et  d'Honoré  de  Dole. 

XX.  Alexandre  de  Grasse ,  seigneur  de  Cabris,  capitaine 
d'une  galère  du  roi,  qui  épousa  Madelaine-Diane  de  Glan- 
devez,  fille  de  Gaspard  de  Glandevez,  conseiller  au  parlement 
de  Provence,  et  de  Véronique  de  Russan,  dont  il  n'eut  que 
deux  filles  : 

i.o  Véronique  de  Grasse,  mariée,  par  contrat  du  3  août 
i658,  avec  Alexandre  de  Clapiers,  baron  de  Gréoux, 
fils  d'Esprit  de  Clapiers,  seigneur  de  Sambuc,  baron  de 
Gréoux,  etc.,  et  d'Anne  de  Gaspari  ; 
2.°  Diane  de  Grasse,  mariée  à  Jean- Baptiste-François 
de  Glandevez,  marquis  de  Cuges,  fils  de  François  de 
Glandevez,  seigneur  de  Cuges,  et  de  marquise  Paulo 
de  Gérénimo. 

Seigneurs  de  Montauroux. 

XVn.  Claude  de  Grasse^  P'  du  nom,  seigneur  de  Saranon 
et  de  Montauroux,  second  fils  de  Jean  de  Grasse,  11^  du  nom, 
seigneur  de  Cabris,  et  d'Antoinette  de  Requiston,  épousa 
Anne  de  Brandis  d'Auribeau,  fille  d£  Pierre  de  Brandis, 
seigneur  d'Auribeau,  et  d'Antoinette  de'carre.  De  ce  mariage 
vint  : 

XVIIL  Antoine  de  Grasse^  I"  du  nom,  seigneur  de  Mon- 
tauroux, marié  avec  Honorée  d'Andréa,  fille  de  Mathieu 
d'Andréa,  et  du  Marthe  de  Beat  d'Aiglan.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

i.o  Claude,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Paul  de  Grasse,  seigneur  de  Montauroux,  qui  épousa 
Marguerite  de  Rodulph,  tille  de  Biltazard  de  Rodulph, 
seigneur  de  Châteauneuf  et  de  Fumeau  et  de  Claire  de 
Martin  de  Puylobier,  Il  eut  de  ce  mariage: 

a.  Jean  Paul  de   Grasse,     reçu    chevalier  de    Saint- 
Jean  de  Jérusalem  en  1637  ; 

b.  Claire  de  Grasse,  mariée,  le    18  avril    i638,   avec 


28o  ^^  GRASSE. 

chevalier  dans  divers  actes  de  l'an  1237.  Hcut 
un  fils  nommé  Pierre-Assalit  de  Grasse,  dont  on 
ignore  la  destinée. 

VII.  Isnard  de  Grasse,  I"  du  nom,  seigneur  de 
Magagnosc,  de  Sartoux,  de  Flayosc,  d'Ampus,  de  Ville- 
Haute,  Stelle,  Spelunque,  Antibes,  Mouans,  la  Roque, 
etc.,  arma  contre  les  Vaudois,  en  1208.  Il  transigea  avec 
Guillauume  de  Grasse,  son  cousin,  en  12 13,  sur  quelques 
différends  que  la  co-seigneurie  d'Antibes  avait  occa- 
sionne's.  Il  fut  présent,  avec  son  père,  à  l'hommage  que 
Boniface  de  Gastellane  fut  obligé  de  rendre,  en  1222, 
en  la  ville  de  Grasse.  De  sa  femme,  dont  on  ignore  le 
nom,  il  eut  deux  fils  : 

I.®  Rambaud,  dont  l'article  suit; 


Jean  -  Baptiste  d'Isoard  de  Chenerilles ,  second 
consul  d'Aix,  fils  de  Claude  d'Isoard,  seigneur  de 
Chenerilles,  et  d'Honorade  de  Tributiis  de  Sainte- 
Marguerite  ; 

3,*  Honoré  de  Grasse,  reçu  chevalier  de  Malte  en  1601; 

4."  Michel  de  Grasse,  reçu  chevalier  de  Malte,  en  i6o3  ; 

5.®  Jean  de  Grasse,  reçu  chevalier  de  Malte  en  1607; 

6.®  Henri  de  Grasse,  reçu  chevalier  de  Malte  en  1608. 

XIX.  Claude  de  Grasse^  11^  du  nom,  seigneur  de  Montau- 
roux,  épousa  Madelaine  de  Rodulph,  fille  de  Baltazard  de 
Rodulph,  seigneur  de  Châteauneuf  et  de  Fumeau,  et  de  Claire 
de  Martin  de  Puylobier.  Il  eut  de  ce  mariage  : 

XX.  Antoine  de  Grasse^  II"  du  nom,  seigneur  de  Montau- 
roux,  qui  épousa  Anne  de  Caissan,  fille  de  Joseph  de  Caissan, 
seigneur  de  la  Garde,  avocat  au  parlement,  et  de  Marguerite 
de  Michaelis.  11  eut,  entr'autres  enfants: 

i.«  Jean-Joseph    de    Grasse,     reçu   chevalier   de    Malte 

en  1666  ; 
2."  Biaise   de  Grasse  de    Montauroux,  reçu  chevalier  de 

Malte  en  1669. 

Cette  branche  s'est  éteinte  en  1740.  Elle  a  encore  donné 
deux  chevaliers  de  Malte,  Louis  de  Grasse  de  Montauroux, 
reçu  en  1689;  et  Jean- Baptiste  de  Grasse  de  Montauroux, 
reçu  en  1706. 

Elle  portait  pour  armes  :  ù'or,   à   trois  chevrons  de  gueules. 


DE  GRASSE.  28 1 

2.*  GeofFroi  de  Grasse,  chevalier  de  l'ordre  des 
Templiers  (i). 

VIII.  Rambaud  de  Grasse,  III°  du  nom,  cheva- 
lier ,  seigneur  d'Antibes,  du  Bar ,  de  Sartoux  ,  de  Flayosc, 
d'Ampus ,  de  Ville-Haute,  de  Mouans  ,  etc.  ,  etc. ,  de  con- 
cert avec  Gui  de  Grasse ,  son  oncle ,  fît  un  échange  avec 
Berenger,  comte  de  Provence  ,  le  3  avril  1 236  ,  des  terres 
Raimond  et  seigneuries  d'Ampus,  Stelle,  Spelunque 
et  Ville-Haute,  contre  celles  du  Bar,  de  Gourdon  , 
et  quinze  cents  sous  raimondins  (2).  Dans  cet  acte  ils 
prennent  tous  deux  la  qualité  de  chevalier.  Rambaud 
épousa   Etiennette  de   Beuil   fde  Boglio)  dont  il  eut: 

i.°  Isnard,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Bertrand  de  Grasse,  religieux  au  monastère  de 
Lérins,  et  prieur  de  Valauris  ; 

3."  Rambaud  de  Grasse,  dit  du  Bar  ou  de  Bouret, 
qui  fit  un  acte  de  partage  avec  son  frère  aîné  en 
1298.  En  1282,1  il  avait  fait  prêter  hommage-lige 
aux  habitants  du  Bar,  tant  en  son  nom  qu'en  ce- 
lui d'Isnard  II,  son  père  ; 

4.0  Pierre  de  Grasse,  dit  de  Rocas  ; 

5."  Maxime  de  Grasse,  mariée  à  Raimond  de 
Ferris. 

IX.  Isnard  de  Grasse,  II**  du  nom,  seigneur  d'An- 
tibes ,  du  Bar,  de  Sartoux,  de  Saint- Paul,  et  autres 
lieux,  partagea,  avec  Rambaud  de  Grasse,  son  frère ,  le 
14  mars  1298;  fut  choisi  par  Charles  I"  d'Anjou,  roi 
de  Naples ,  comte  de  Provence ,  pour  être  un  des  cent 
chevaliers  qui  devaient  le  seconder  dans  le  fameux  com- 
bat que  le  roi  d'Aragon  lui  proposa,  et  qui  devait  avoir 
lieu  à  Bordeaux,  en  présence  du  roi  d'Angleterre.  Le 
même  prince,  en  i3oo,  lui  assigna  une  pension  pro- 
portionnée aux  services  importants  qu'il  lui  avait  rendus, 
et  la  terre  de  Magdalone,  dans  le  royaume  de  Naples. 
Il  avait  fait  partie  de  l'expédition  d'Afrique,  en  1270, 
dirigée  par  le  roi   saint  Louis.  Dans    son    testament ,    il 


(i)  Gallia  Christiana,  tome  III,  p.  1 160. 

(2)  Archives  de  la   Cour  des  Comptes  à   Aix,  registre   Mag- 
dalena. 


282  DE  GRASSE. 

est  qualifié  egregius  et potens  vir  domînus  Isnar dus  miles 
domini  de  Albarno.  Il  veut  être  inhumé  dans  l'église  de 
Saint-Honoré  de  Lérins.  Il  avait  épousé  Alazie ,  fille  de 
Guillaume  de  Marseille,  seigneur  de  Fos,  et  de  Giraude, 
fille  de  Giraud ,  et  petite-fille  de  Roger  de  Fos  ,  souverain 
d'Hières ,  et  de  Tiburge ,  fille  de  Guillaume ,  prince 
d'Orange.  De  ce  mariage  naquirent  : 

i.®  Rambaud,  dont  l'article  suit; 

2.*  Isnard  de  Grasse  ,  dit  du  Bar  ,  chevalier  de  Tordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  commandeur  de 
Rue,  en  1327,  grand  prieur  de  Capoue  ;  grand 
sénéchal  de  Provence  en  l'absence  du  comte 
d'Aumont  ; 

3."  Bertrand  de  Grasse,  gouverneur,  et  viguier  de 
Marseille,  en  i32i.  Il  épousa  Marie  des  Baux  , 
dont  il  n'eut  point  d'enfants. 

X.  Rambaud  de  Grasse,  IV°  du  nom,  chevalier, 
seigneur  d'Antibes,  du  Bar,  de  Saint- Paul,  de  Mouans, 
et  de  plusieurs  autres  terres ,  fut  un  des  plus  illustres 
seigneurs  provençaux  qui  passèrent  les  Alpes  pour  servir 
le  roi  Robert,  comte  de  Provence,  contre  l'empereur 
Louis  de  Bavière  (i).  Il  avait  sous  ses  ordres  une  com- 
pagnie de  cinq  écuyers  ,  ainsi  qu'il  appert  d'une  montre 
de  l'an  i328.  Il  est  qualifié  nobilis  et  potens  vir  domini 
Rimbaldus  de  Grasse ,  miles ,  dominus  de  A  Ibarno  ,  dans 
une  sentence  qu'il  obtint  contre  les  habitants  du  Bar , 
auxquels  il  demandait  es  ces  impériaux.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  22  janvier  i3io,  Agnès  de  Pontevès  de 
Garces ,  fille  de  Barrai  de  Pontevès ,  seigneur  de  Pon- 
tevès, de  Garces,  de  Cotignac,  etc.,  et  de  Batalle  des 
Baux,  dame  de  Silans.  Il  en  eut  : 

I  .**  Bertrand,  dont  l'article  suit  ; 

2.**  Rambaud  de  Grasse; 

3.°  Isnard  de  Grasse,  marié,  en  i33i,  avec  Phi- 
lippe d'Esclapon,  morte  sans  enfants  ; 

4.°  Mauregat  de  Grasse,  chevalier  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem,  grand  prieur  de  Hongrie  et  d'Es- 
clavonie  ,   vicaire  et   général  de    Louis ,    roi    de 


(i)  Gaufridi,  Histoire  de  Provence,  page  288. 


DE  GRASSE.  283 

Hongrie,   conseiller    d'état  et   maréchal  de  Sicile, 

vivant  en  i352; 
5.<*   Maxime    de    Grasse,   mariée  à  Esparron  d'Es- 

parron  ; 
6.®  Rosoline  de   Grasse,  mariée  à  Jacques  d'Aube, 

seigneur  de  Roquemartine; 
7."    Catherine    de    Grasse,    mariée    à    Adalbert    de 

Blacas,  seigneur  de  Thoar. 

XI.  Bertrand  de  Grasse,  ÏI*  du  nom,  chevalier, 
seigneur  du  Bar,  des  îles  Sainte-Marguerite,  de 
Mouans,  de  Saint-Paul  et  de  quatorze  autres  terres, 
chambellan  du  roi,  conseiller  dMtat  en  i352,  maréchal 
de  Sicile  en  i36i,  commanda  une  compagnie  de  dix 
lances  dans  la  guerre  faite  contre  Raimond,  vicomte 
de  Turenne  (  i  )  en  1340.  En  récompense  des  services 
qu'il  rendit,  ainsi  que  Mauregat,  son  frère,  au  roi 
de  Naples,  ce  prince  et  la  reine  Jeanne  lui  don- 
nèrent, par  acte  du  28  mai  i35i,  les  îles  Sainte- 
Marguerite,  les  terres  et  châteaux  d'Ezia  ou  d'Eze,  de 
PeiJle,  de  Saorgio,  etc.  ;  ils  sont  qualifiés  dans  cet  acte  : 
Nobilem  religiosumque  virum,  fratrem  mons,  regilem  de 
Albarno  ordinis  sancti  Joannis  Jerosolomitani  civitatis  ad- 
verse dominun  regem  Siciliarium  marescaliim  consiliariun 
et  Bertrandum  fratrem  Albarni  et  Magdelani  dominum 
Combertanum,  etc.  Il  fit  son  testament  par  lequel  il  vou- 
lut être  inhumé  en  l'église  de  Saint-Honoré  de  Lerins. 
Il  avait  épousé,  i.*  Marguerite  de  Stendarde,  d'une 
très-illustre  maison  de  Naples,  morte  sans  enfants; 
2."  Saure  d'Aube,  fille  de  Jacques  d'Aube,  seigneur 
de  Roquemartine,  grand  sénéchal  de  Provence  en  1373. 
De  ce  dernier  mariage  sont  issus  : 

i."  Bertrand,  dont  l'article  suit; 
2.**  Rambaud  de  Grasse,  chevalier  de  Rhodes; 
3.*  Maxime  de  Grasse,  nommé  avec  Rambaud  dans 
un  acte  que  leur  mère  passa  le  4  juillet    1376. 

XII.  Bertrand  de  Grasse,  II*  du  nom,  seigneur 
du  Bar,  de  Valettes,  du  Rouret,  de  Saint-Paul  de 
Roquefort,    d'Amirat    et  autres    liej^x,    obtint,    en    i386. 


(1)  Nostradamus,  Histoire  de  Provence,  page  507. 

i3.  19 


284  ^E  GRASSE. 

de  la  reine  Marie  de  Blois^  mère  et  tutrice  du  roi  Louis, 
en  considération  de  ses  services,  les  franchises  et  privi- 
lèges accordés  par  les  rois,  ses  prédécesseurs,  aux  pre'- 
décesseurs  dudit  seigneur  du  Bar.  La  ciiarte  porte: 
Propter  servitium  per  magnîficum  militem  Bertrandum  de 
Grasse  et  dominum  de  Albarno  predicti  filii  nostri  consi- 
liarium  et  Jidelem  dilectam  armuta  per  eumfacta  pro  eum 
questu  datis  regni  quam  in  eodem  regno  et  commitiva  ipsius 
nati  nostri.  Il  est  nommé  parmi  les  seigneurs  qui  tinrent 
le  parti  de  Louis  contre  Charles  et  Ladislas  de  Durazzo, 
roi  de  Naples  en  i386  (  i  ) .  Il  fut  nommé  conseiller  d'état 
par  lettres  de  la  reine  Yolande,  du  5  avril  1418,  et  en- 
voyé en  qualité  d'ambassadeur  auprès  du  duc  de  Bour- 
gogne et  du  pape  Nicolas  V  en  1435.  Il  avait  été  gouver- 
neur et  viguier  de  Marseille  en  141 2  (2  ) .  Le  roi  René  et 
la  reine  Yolande  lui  firent  plusieurs  dons  en  récompense 
de  ses  services  {  3  ) .  Il  fut  fait  capitaine  général  par  brevet 
du  roi  René,  du  23  janvier  1445.  Il  avait  épousé,  i." 
Marguerite  Grimaldi-Monaco,  fille  de  Luc  GrimalJi,  sei- 
gneur d'Amibes,  et  d'Yolande  Grimaldi  ;  2.*»  le  16  dé- 
cembre 1425,  Mateline  de  Simiane,  fille  de  Bertrand 
Rambauld  de  Simiane,  baron  de  Caseneuve,  seigneur 
d'Apt  et  de  Gordesy  chambellan  de  Louis  III,  comte 
de  Provence,  roi  d'Aragon,  et  de  Marguerite  de  Pon- 
tevès  Cotignac  ;  3.''  Silonne  de  Ferre;  ses  enfants 
furent  ; 

Du  premier  lit: 

I  °  Bertrand  de  Grasse,  mort  jeune  ; 

2.°  Charles,  dont  l'article  suit; 

3.*>  Catherine  de  Grasse,  mariée,  en  1434,  à  Ber- 
trand de  Ma-'seille,  V"  du  nom,  des  comtes  de 
Vintimille,  seigneur  d'Ollioules,  d'Evennes,  du 
Revest,  de  Cabriès,  de  Vitrolles,  de  Ventabren, 
de  Trebillane,  etc. ,  gouverneur  de  la  ville  et 
viguerie  de  Toulon,  fils  de  Bertrand  de  Marseille, 
seigneur  d'Ollioules,  et  de  Sibylle  de  Castellane 
de    Fos.     Elle  vivait   encore  le  22   mars  1454  ; 


(i)  Nostradamus,  page  496. 

(2)  Ibidem^  page  33o;  Ruffi,  tome  II,  page  21 3. 

(3)  Archives  du  Roi,  à  Aix,  registre  crwci^  sine  wovi,  fol.    10, 
armoire  A. 


DE  GRASSE.  285 


Du  second  Ut 


4.  Pierre  de  Grasse,  auteur  delà  branche  des  sei- 
gneurs de  Cormes.  Il  eut,  entr'autres  enfants  : 

A,  Georges  de  Grasse,  baron  de  Bormes ,  qui 
fut  nommé  exécuteur  des  dernières  volontés 
d'Etienne  de  Rodulph,  baron  de  Limans , 
de  Lirac  et  de  Gaujac,  pour  les  biens  qu'il 
avait  en  Provence,  selon  son  testament  du 
27  mars  i52i  ,  et  ses  codicilles  du  12  sep- 
tembre i523,  17  juin  et  i5  juillet  î525  ; 

B,  Pierre  de  Grasse,  commandeur  du  Pouet- 
Laval,  qui  fut  nommé  exécuteur  du  testament 
d'Etienne  de  Rodulph,  baron  de  Limans, 
le  27  mars  i52i ,  pour  les  biens  qu'il  avait  au 
comtat  Venaissin. 

Cette  branche ,  après  avoir  formé  des  alliances  avec 
les  maisons  de  Rodulph ,  de  Roussen  ,  de  Portanier,  de 
Villeneuve- Vence ,  etc.,  se  termina  en  la  personne  de 
Pompée  de  Grasse,  baron  de  Bormes,  qui  s'allia  avec 
Susanne  de  Villeneuve-des-Arcs,  dame  d'honneur  de  la 
reine  Marguerite,  dont  il  n'eut  que  deux  filles: 

A.  Lucrèce  de  Grasse,  baronne  de  Bormes, 
mariée,  par  contrat  du  18  mars  1601  ,  à 
Jean-Baptiste  de  Covet,  baron  de  Trets  et 
de  Marignane  ,  premier  consul  de  la  ville  de 
Marseille  ;  fils  de  Jean  de  Covet ,  baron  de 
Trets  et  de  Marignane; 

B.  Catherine  de  Grasse ,  mariée  à  Henri  de 
Grasse ,  baron  de  Mouans ,  de  Sartoux  et 
autres  lieux,  son  cousin.. 

Du  troisième  lit  : 

5.'*  Georges  de  Grasse  ,  seigneur  du  Mas  ,  chevalier 
de  l'ordre  du  Roi,  général  des  galères  avant  la 
réunion  de  la  Provence  à  la  France ,  marié,  avec 
Marie  de  Savoie,  fille  de  Claude  de  Savoie  ,  comte 
de  Tende ,  gouverneur  de  Provence  j  issu  des 
princes  d'Achaïe,  Il  en  eut  ; 

A.  Louis  de  Grasse ,  seigneur  du  Mas  et  de 
Calian ,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi ,  son 
lieutenant-général    en    Provence,    lieutenant- 


2  86  ^K  GRASSE. 

général  des  armées  du  Roi.  Il  fut  un  des 
grands  capitaines  de  son  temps.  Il  soutint  le 
siège  de  Marseille  ,  contre  l'empereur  Char- 
les-Quint,  et  battit  le  duc  de  Bourbon,  à  la 
tête  de  la  noblesse  provençale.  Il  fut  marié 
avec  Louise  de  Requiston.  De  ce  mariage 
sont  issus,  entr'autres  enfants  :  ^ 

a.  Henri   de  Grasse,     seigneur   du     Masf  ' 
d'Escragnolle  ,   et  de  Calian  ,    qui  tran- 
sigea le   12  avril    i562,    avec    Antoine 
de    Ferrier,     seigneur    de    Riez    et    de 

»  Saint-Julien  d'Asse ,   sur   les  droits  suc- 

cessifs de  Marguerite  de  Grasse,  mère 
de  ce  dernier,  et  sœur  de  Henri.  Il 
e'pousa  Philippe  de  la  Baume-Suze  ,  fille 
de  Pierre  de  la  Baume,  seigneur  de 
Suze  ,  et  de  Françoise  Allois  de  Vassieu. 
Il  en  eut  :  i ."  Françoise  de  Grasse 
d'Escragnolle ,  mariée  à  Guillaume  de 
Renaud,  seigneur  d'Alein;  2."  autre 
Françoise  de  Grasse ,  dame  en  partie 
de  la  vallée  de  Calian  ,  en  Provence; 
mariée  à  Claude  d'Astoaud,  gentil- 
homme de  la  chambre  du  Roi ,  et  colo- 
nel des  vieilles  bandes  françaises ,  dans 
les  guerres  du  Piémont,  fils  de  Fran- 
çoise d'Astoaud,  seigneur  de  Murs,  et 
de  Catherine  Grillet  deTaillades;  3." 
Claudine  de  Grasse,  mariée,  par  con- 
trat passé  devant  Antoine  Chauletti, 
notaire  à  Bolène,  le  18  décembre  i533, 
à  Guillaume  de  Vincens  de  Mauléon, 
baron  de  Erantes  et  de  Causans,  gou- 
verneur de  la  principauté  d'Orange, 
fils  de  Louis  de  Vincens  de  Mauléon, 
baron  de  Brantes  et  de  Causans,  sei- 
gneur de  Saveillans,  de  la  Garde- Pe- 
réol,  etc.  ,  gouverneur  de  la  mêms 
principauté ,  et  de  Jeanne  Mayaud  de 
la  Robine.  Il  testa  le  21  mars  1567,  et 
Claudine  de  Grasse,  sa  fenme,  le  27 
mars  i573; 

b.  Madeleine  de  Grasse,   mariée,  par  con- 


DE  GRASSE.  28'-' 

trat  du  17  novembre  i53i ,  avec  Malchior 
de  Ferrier ,  seigneur  de  Riez  et  de  Majas- 
très  ,  fils  d'Honoré  de  Ferrier,  co-seigneur 
deRiezetd'HonoreedeRouxdePamanon; 
e.  Honorade  de  Grasse,  qui  épousa  Elzéar 
de  Materon,  seigneur  d'Auzet. 

B.  Jacques  de  Grasse ,  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Jean  de  Je'rusalem  ; 

C.  Isabelle  de  Grasse ,  mariée  avec  Bertrand  de 
Simiane  ,  seigneur  de  Vachères ,  fils  de  Giraud 
de  Simiane,  seigneur  de  Simiane  et  de  Vachères 
et  de  Marguerite  de  Pontevès-Carces  ; 

6."  Isnard  de  Grasse ,  prévôt  de  Forcalquier  et 
protonotaire  apostolique,  évéque  de  Grasse  en 
1452^  nommé  par  bulles  de  Nicolas  Vj  du  24 
janvier,  mort  en  1483  ; 

7.*  Jacques  de  Grasse,  marié,  par  contrat  du  23  no- 
vembre 1444  avec  Catherine  de  Vincens  de  Mau- 
léon,  fille  de  Jacques  de  Vincens  de  Mauléon , 
seigneur  de  Causans  et  co-seigneur  de  la  Garde, 
Paréol,  et  d'Argentine  de  Verchères  de  Mont- 
dragon. 

XIII.  Charles  de  Grasse,  I"  du  nom,  seigneu 
du  Bar,  de  Valettes  ,  du  Rouret ,  de  Mouans ,  de  Gour- 
mettes ,  et  de  douze  autres  terres ,  chambellan  du  roi , 
conseiller  d'e'tat  d'épée  en  l'éminent  conseil  en  1480, 
est  qualifié  dans  une  commission  du  roi  Rejié  :  Magnijîco 
viro  Carolo  de  Grasse ^  domino  de  Albarno,  Cambellano 
consiliarioque  et fîdeli  nostro.  Il  épousa,  par  contrat  du 
20  octobre  1441  ,  Honorade  d'Oraison,  fille  d'Elzéar 
d'Oraison ,  baron  de  Cadenet  ,  seigneur  de  Piévert 
d'Oraison  et  de  Venterol ,  et  de  Sibylle  de  Castellane 
de  Salerne.  Il  prêta  hommage  pour  la  terre  du  Bar, 
le  24  avril  1480,  fit  son  testament  le  10  septembre  1484, 
et  laissa  les  enfants  qui  suivent  : 

i."  Jacques,  qui  continue  la  lignée  ; 

2."  Jean  de  Grasse  ,  auteur  de  la  la  branche  des  sei- 
gneurs de   Briançon,   rapportée  en   son  rang; 

3.°  Gilbert  de  Grasse,  qui  fut  un  des  plus  grands 
capitaines  de  son  tems  (i).  Il  fut  en  grande  consi- 


(i)  Foj-e^  de  Serre,    Histoire  de  France,   tome   I,  page  883  ; 
tome  II,  page  20  ;  Belleforest,  Chronique  de  France,  fol.  5iô. 


288  DE  GRASSE. 

dération  à  la  cour  du  duc  de  Bretagne ,  sous  le 
règne  de  Louis  II.  L'histoire  fait  mention  de 
l'accord  qu'il  sut  ménager  entre  l'Angleterre  et 
la  France ,  au  sujet  de  leurs  différends  sur  la 
Bretagne; 
4.'»  Jeamette  de  Grasse,  mariée ,  le  i5  janvier  1462, 
avec  Andronic  de  Villeneuve,  baron  de  Tou- 
rettes. 

XIV.  Jacques  de  Grassc  ,  seigneur  du  Bar,  de 
Saint-Paul,  de  Mouans,  du  Rouret ,  deCannaux,  etc., 
servit  le  roi  Louis  XI  au  siège  de  Nuys ,  et  fut  un  .des 
principaux  seigneurs  qui  assistèrent  aux  états  de  Pro- 
vence en  1487.  11  épousa,  i.°  Polixène  de  Rodulphe  de 
Limans  ;  2.°  par  contrat  du  11  avril  1494  ,  Sibylle,  a/f ^5 
Jeanne  de  Q.uiqueran-Beaujeu ,  remariée  ensuite  à  Gas- 
pard Grimaldi ,  seigneur  d'Antibes  ,  fille  de  Gaucher  de 
Quiqueran,  baron  de  Beau  jeu  ,  seigneur  de  Ventabren 
et  de  Vaquières,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre 
du  roi,  et  de  Louise  de  Castellane  de  la  Verdière.  Ses 
enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  N....  de  Grasse ,  mariée  à  N....  de  Villeneuve- 
Vence ; 

Du  second  lit  : 

2."  Claude,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Jean-Baptiste  de  Grasse,    chevalier    de    Malte, 

en  i522  , 
4.«  Gaspard  de  Grasse  ,  tué    au  siège  de  Marseille, 

en  i524  ; 
5.*  Maxime  de  Grasse,  religieuse  au  monastère  de 

Saint-Etienne  ,  à  Nice  ; 
6."  Deux  filles ,  mariées  dans   les  maisons  de  Stars- 

Laudun  et  de  Pontevès-Muy. 

XV.  Claude  de  Grasse  ,  I"  du  nom  ,  seigneur  de 
Valeites ,  de  Roquefort ,  de  Mouans ,  du  Rouret ,  de 
Cannaux  ,  etc.,  servit  dans  les  guerres  de  iSSy,  contre 
Charles  V  et  le  duc  de  Savoie  (ij.  Le  roi  François  I", 
en  récompense  de  ses  services  ,  érigea  en  comté  la  terre 

(i)  Louvet,  tome  III,  page  414. 


DE  GRASSE.  289 

du  Bar,  titre  qui  fut  confirmé  à  Claude  ,  son  fils.  Il 
épousa,  par  contrat  du  9  mars  i535  ,  pardevant  Jac- 
ques Audibert  du  Muy,  notaire,  Marthe  de  Foix  ,  fille 
de  Jean  de  Foix,  vicomte  de  Meilles,  en  Aragon,  comte 
de  Gurson  et  de  Fleix,  et  d'Anne  de  Villeneuve  deTrans. 
Cette  alliance  donne  à  la  maison  de  Grasse  les  plus  illus- 
tres consanguinités.  Elle  se  trouve,  par  là ,  alliée  aux 
maisons  royales  de  France  ,  de  Navarre  ,  d'Aragon  ,  de 
Bavière,  et  à  d'autres  maisons  souveraines.  Voici  un  ta- 
bleau filiatif,  dressé  sur  THistoire  des  Grands-Officiers 
de  la  Couronne  ,  du  P.  Anselme  ,  servant  à  établir  et 
prouver  l'affinité  qu'a  l'honneur  d'avoir  la  maison  de 
Grasse  avec  l'auguste  maison  de  France. 

XIV. 

Archambaud  de  Grailly,  vicomte  de  Castillon  et  de 
Gurson,  captai  de  Buch,  comte  de  Benauges  ,  épousa, 
en  i38i,  Isabelle  de  Foix,  fille  de  Roger-Bernard,  vi- 
comte de  Castelbon,  et  sœur  de  Mathieu,  comte  de  Foix, 
vicomte  de  Béarn.  Elle  apporta  le  comté  de  Foix,  à  son 
mari,  qui  en  fut  le  XIV*  comte. 


XV. 

Jean  ,  comte  de  Foix  et 
de  Bigorre  ,  vicomte  de 
Béarn  ,  marié  en  secondes 
noces,  en  1422  ,  avec  Jeanne 
d'Albret ,  fille  de  Charles  I", 
sire  d'Albret  ,  connétable 
de  France,  et  de  Marie  de 
Sully,  dame  de  Sully  et  de 
Craon. 


XV. 

Gaston  de  Foix,  captai 
de  Buch  ,  comte  de  Be- 
nauges, deuxième  fils  d'Ar- 
chambaud ,  épousa  Mar- 
guerite d'Albret  ,  fille  d'Ar- 
mand-Amanjeu  ,  sire  d'Al- 
bret, vicomte  de  Tartas  ,  et 
de  Marguerite  de  Bourbon, 
sœur  de  Jeanne,  femme  du 
roi  Charles  V. 


XVI. 

Gaston  IV,  comte  de  Foix 
et  de  Bigorre,  pair  de  Fran- 
ce, vicomte  de  Béarn  et  de 
Lautrec,  épousa  ,  en  1434  , 
Eléonore,  fille  de  Jean  II, 
roi  d'Aragon,  et  de  Blanche, 
reine  de  Navarre. 


XVI. 

Jean  de  Foix  ,  comte  de 
Candalle,  captai  de  Buch, 
marié,  en  1440,  avec  Mar- 
guerite de  la  Pôle  Sutïolck, 
comtesse  de  Candalle ,  en 
Angleterre  ,  fille  de  Ri- 
chard, duc  de  Suffolck. 


290 


DE  GRASSE. 


XVII. 

Gaston  de  Foix ,  prince 
de  Viane,  vicomte  de  Cas-  * 
telbon  ,  chevalier  de  l'ordre 
du  roi,  épousa  ,  en  146 1  , 
Madelaine  de  France,  sœur 
du  roi  Louis  XI. 

XVIII. 

Catherine  de  Foix,  reine 
de  Navarre ,  après  la  mort 
de  son  frère  François- Phœ- 
bus,  en  1482,  comtesse  de 
Foix  et  de  Bigorre,  épousa, 
en  1484  ,  Jean  d'Albret , 
comte  de  Penthièvre  et  de 
Périgord. 

XIX. 

Henri  d'Albret  ,  roi  de 
Navarre,  prince  de  Béarn  , 
comte  de  Foix  et  de  Bi- 
gorre, marié,  en  1527,  avec 
Marguerite  d'Orléans,  sœur 
unique  du  roi  François  I"  , 
dont  pour  fille  unique 

XX. 

Jeanne  d'Albret  ,  reine 
de  Navarre  ,  femme  d'An- 
toine de  Bourbon  ,  duc  de 
Vendôme ,  et  par  elle  roi 
de  Navarre. 

XXI. 

Henri  IV,  roi  de  France 
et  de  Navarre  ,  en  1589  , 
cinquième  aïeul  de  S.  M. 
Louis  XVIII,  roi  de  France 
et  de  Navarre,  aujourd'hui 
régnant. 


XVII. 

Jean  de  Foix,  vicomte  de 
Meilles  ,  comte  de  Ourson 
et  de  Fleix  ,  second  fils  de 
Jean,  comte  de  Candalle , 
épousa,  en  iSoy,  Anne  de 
Villeneuve  de  Trans. 

XVIII. 

Marthe  de  Foix,  mariée, 
le  9  mars  i535,  avec  Claude 
de  Grasse,  seigneur  du  Bar, 
de  Valettes  ,  de  Roquefort , 
chevalier  de  Tordre  du  roi, 
dont  elle  a  eu  ,  entr'autres 
enfants. 


XIX. 

Claude  de  Grasse ,  comte 
du  Bar,  gouverneur  d'An- 
tibes ,  chevalier  de  l'ordre 
du  roi,  marié,  en  i56o  , 
avec  Jeanne  de  Brancas,  fille 
de' Gaspard  de  Brancas,  issu 
des  comtes  de  Forcalquier. 

XX. 

Annibal  I"  de  Grasse , 
comte  du  Bar  ,  gouverneur 
d'Antibes,  épousa,  en  1592, 
Claire  d'Alagonia  de  Mei- 
rargues. 

XXI. 

Honoré  de  Grasse,  maré- 
chal de  camp ,  trisaïeul  de 
M.  le  comte  Grasse  de  Rou- 
ville ,  chef  des  nom  et  ar- 
mes de  cette  maison. 


DE  GRASSE.  291 

Marthe  de  Foix,  épouse  de  Claude  de  Grasse,,  était 
petite-nièce  de  Gaston  de  Foix,  prince  de  Viane,  époux 
de  Madelaine  de  France,  fille  du  roi  Charles  VII,  petite- 
nièce  de  Jean  de  Foix,  vicomte  de  Narbonne,  qui  épousa 
Marie  d'Orléans,  sœur  de  Louis  XII,  roi  de  France, 
petite-nièce  de  Marguerite  de  Foix,  qui  épousa  François, 
duc  de  Bretagne,  petite-nièce  de  Jeanne  de  Foix,  ma- 
riée à  Jean,  comte  d'Armagnac  ,  cousine  -  germaine 
d'Anne  de  Foix,  mariée  à  Ladislas,  roi  de  Bohême  et  de 
Hongrie,  tante,  à  la  mode  de  Bretagne,  d'Elisabeth, 
reine  de  Hongrie  et  de  Bohême,  mariée  à  Ferdinand 
d'Autriche,  I"  du  nom,  empereur,  nièce,  à  la  mode 
de  Bretagne,  de  Germaine  de  Foix,  mariée  à  Ferdi- 
nand b  Catholique,  roi  d'Espagne,  nièce,  à  la  mode  de 
Bretagne,  d'Anne  de  Bretagne,  mariée  à  Louis  XII, 
roi  de  France,  etc.  ,  etc. 

Claude  de  Grasse,  I"  du  nom,  reçut  du  roi  le  collier 
de  son  ordre  l'année  de  son  mariage.  Il  fit  son  testament 
le  18  octobre  iSSg,  et  ne  vivait  plus  Tan  1542,  que 
Marthe  de  Foix,  sa  veuve,  se  remaria,  le  29  décembre, 
à  Antoine,  baron  d'Oraison,  vicomte  de  Cadenet.  Claude 
de  Grasse  eut  de  son  mariage  : 

i.**  Claude,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Henri  de  Grasse,  seigneur  de  Saint-Tropez  et 
deMalijai,  marié  avec  Françoise  de  Renaud 
d'Alein,  fille  de  Pierre  de  Renaud,  seigneur  d'A- 
lein,  et  de  Catherine  de  Sève,   Il  en  eut  : 

René  de  Grasse,  seigneur  de  Saint-Tropez, 
de  Malijai  et  autres  lieux,  qui  épousa  Diane 
de  Villeneuve,  fille  de  Christophe  de  Ville- 
neuve, seigneur  de  Vaucluse  et  de  Barge- 
mont,  et  de  Françoise  de  Grasse  de  Brian- 
çon.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

.     ,    ^  \  reçus      chevalier 

^.rrançois  de  Grasse,         j^     Saint- Jean 

b.  Christophe  de  Grasse,  (    de        Jérusalem 

/    en  161 5  ; 

c.  Baltazard  ,  reçu  chevalier  du  même 
ordre  en  1623  ; 

d.  Anne  de  Grasse,  mariée,  en  1625,  à 
Jacques  de  Laurens,  seigneur  de  Vau- 
grenier,  fils  de  Pierre  de  Laurens,   I*'  du 


292  DE  GRASSE. 

nom,  des  marquis   de  Bruë,  et    de  Ma- 
delaine  d'Albertas  de  Villecrose. 

3."  Charles  de  Grasse,  chevalier  de  Tordre  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem. 

Dans  le  même  tems  vivaient  : 

Durand  de  Grasse,  seigneur  de  Flassans,  dont  la 
fille  unique  ,  Marguerite-Louise  de  Grasse  de 
Pontevès  de  Flassans,  épousa,  le  10  juin  iSyô, 
Alphonse  d'Ornano,  colonel-général  des  Corses, 
chevalier  du  roi,  lieutenant-général  des  ordres 
en  Dauphiné,  puis  en  Guienne,  et  enfin  maré- 
chal de  France;  fils  de  Sampetro  Corse,  dit  Bas- 
telica,  seigneur  de  Benane,  colonel-général  des 
Corses,  et  de  Vanina  d'Ornano; 

Renée  de  Grasse,  nommée,  dans  le  testament  du 
21  août  1 588,  de  Victor  des  Achards  de  Ferrus, 
son  mari,  seigneur  d'Orpierres,  de  Sainte-Co- 
lombe, de  Salles,  de  Terrandol,  de  Chauvac  et 
de  Pennafort,  fils  d'Antoine  des  Achards,  sei- 
gneur de  Sainte-Colombe  et  de  Pennafort,  et 
d'Honorée  de  Ferrus,  d'Orpierres. 

XVI.  Claude  de  Grasse,  11°  du  nom,  comte  du 
Bar,  chevalier  de  Tordre  du  roi,  chambellan  de  Mon- 
sieur gouverneur  d'Antibes,  seigneur  de  Valettes,  de 
Cannaux,  de  Seranon,  de  Gourmettes,  etc . ,  rendit  des 
services  importants  à  Tétat  ainsi  qu'il  est  prouvé  par 
nombre  de  lettres  qu'il  reçut  des  rois  Charles  IX  et 
Henri  III  ;  ce  prince  le  reçut  chevalier  de  son  ordre, 
avec  le  comte  de  Tende,  gouverneur  de  la  Provence, 
et  le  comte  de  Suze,  dans  l'église  de  Saint-Sauveur,  à 
Aix.  Il  confirma  Térection  en  comté  de  la  seigneurie  du 
Bar  accordée  par  François  I"  à  Claude  de  Grasse, 
père  du  dit  seigneur,  par  lettres-patentes,  expédiées  en 
i58o.  Il  avait  fait  son  testament  le  17  septembre  1572, 
et  avait  épousé,  par  contrat  du  27  février  i56o,  passé 
devant  Barria,  notaire  à  Avignon,  Jean;ie  de  Brancas, 
fille  de  Gaspard  de  Brancas,  des  comtes  de  Forcalquier, 
baron  de  Céreste,  et  de  Françoise  d'Ancezune  de  Ca- 
dcrousse.  De  ce  mariage  sont  issus: 

I .°  Annibal,  dont  l'article  suit  ; 


DE  GRASSE.  293 

2."    Henri  de    Grasse,    auteur    de    la    branche    de 

Mouans,  rapporte'e  en  son  lieu  : 
3.°    Charles    de    Grasse,   dit  de  Cannaux,  qui  fut 

toujours  fort  attaché  au  parti  ^  du  roi  Henri  IV, 

en  Provence  (  i  )  ; 
4."  Achille  de  Grasse,  qui   se   distingua  pendant  les 

troubles  en  Provence  (  2  )  ; 
5.°   Gaston  de  Grasse,  tué  à  la  bataille  de  Coutras, 

en  1587; 
6."*    Jeanne  de   Grasse,   mariée  à    Nicolas  de  Cas- 

tellane,  vicomte  de  Salerne; 
7.°    Isabeau    de  Grasse,    mariée  avec  Jean-Baptiste 

de  Glandevès,  seigneur  du  Beau  et  du  Ménil. 

XVII.  Annibal  de  Grasse,  I"  du  nom,  comté  du 
Bar,  seigneur  de  Valettés,  de  Cannaux  et  autres  lieux, 
gouverneur  d'Antibes,  fut  un  des  chefs  du  parti  de 
Henri  IV.  Il  leva  un  régiment  de  cavalerie  à  ses  dépens, 
et  quelques  compagnies  d'arquebusiers,  pour  servir 
contre  les  ligueurs  ;  se  distingua  au  combat  d'Allemagne, 
où  il  fit  prisonnier  le  seigneur  de  la  Molle,  qui  était  l'un 
des  chefs  du  corps  de  troupes  du  seigneur  de  Vins  (  3  j . 
Annibal  épousa,  par  contrat  du  11  février  1596,  Claire 
d'Allagonia,  fille  de  Claude  d'Allagonia,  seigneur  de 
Mérargues,  d'une  maison  illustre,  originaire  de  Napies, 
éteinte  depuis  long-temps.  Il  fit  son  testament  le  1 1  juin 
1607,  pardevant  Ciirani,  notaire  à  Aix.  De  son  ma 
riage  sont  issus  : 

i.°  Charles  de  Grasse,  comte  du  Bar,  seigneur  de 
Cannaux  et  autres  terres,  qui  servit  avec  distinc- 
tion, et  fut  fait  maréchal  des  camps  et  armées  du 
roi,  le  21  juillet  1649.  Il  leva  à  ses  dépens  douze 
à  quinze  cents  hommes  de  pied,  qui  furent  mis 
en  partie  sous  les  ordres  de  M,  de  Valettés,  son 
frère,  lequel  donna  son  nom  à  ce  régiment.  Le  roi 
Louis  XIV  lui  témoigna  combien  il  était  content 
de  ses  services  par  une  lettre  qu'il  lui  écrivit  en 
date  du   12  mai  1646.  Il  épousa,   par  contrat  du 


(1)  Louvet,  page  52. 

(2)  Louvet,  ibidem. 

(3)  Gaufridi,  Histoire  de  Provence,  page  617. 


294 


DE  GRASSE. 

22  juillet  1618,  Marguerite  Grimaldi  de  Bueil, 
fille  d'Annibal  de  Grimaud,  comte  de  Bueil, 
seigneur  de  Massouins,  de  Ghoudon,  de  la  Tou- 
rette,  du  Revest,  etc.  ,  chevalier  de  l'ordre  de 
l'Annonciade,  gouverneur  du  comté  de  Nice, 
et  d'Anne-Françoise  de  Provana.  Charles  de 
Grasse  fit  son  testament  le  18  octobre  lôSy,  et 
mourut  au  mois  de  novembre  suivant.  Ses  enfants 
furent  : 

A.  Annibal  de  Grasse,  comte  du  Bar,  sei- 
gneur de  Valettes,  de  la  Malle,  de  Can- 
naux,  etc.,  dit  le  baron  du  Bar,  qui  fut 
colonel  du  régiment  de  Provence.  Il  s'allia, 
le  22  janvier  1648,  avec  Jeanne  de  Fortia, 
fille  de  Jean-Paul  de  Fortia,  baron  de 
Baumes,  seigneur  de  Piles,  de  Forville,  de 
Coste-Chaude,  gouverneur  de  Marseille, 
maréchal-de-camp,  et  de  Marguerite  Covet 
de  Tretz  de  Marignane.  Il  prêta  hommage 
à  la  cour  des  comptes  à  Aix,  pour  le  comte  du 
Bar,  et  fit  son  testament  le  29  mars  1681. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

a.  Paul-Joseph  de  Grasse^  comte  du 
Bar,  seigneur  de  Cannaux,  de  la  Malle, 
de  Valettes,  etc.,  qui  servit  pendant 
quelque  tems  dans  le  régiment  de  Saint- 
Sylvestre.  Il  épousa,  par  contrat  du  29 
octobre  1704,  Marguerite  de  Villeneuve, 
fille  de  Pierre  de  Villeneuve,  seigneur 
de  Seranon,  et  de  Rossoline  de  Ville- 
neuve-Trans.  Il  fit  son  testament  le  7 
septembre  1709.  Il  n'eut  de  son  mariage 
qu'une  fille,  nommée  Marie-Véronique 
de  Grasse,  mariée,  le  21  janvier  1725, 
à  Charles-Joseph  de  Grasse,  son  cou- 
sin, à  qui  elle  porta  les  biens  de  sa 
branche; 

h.  Léon  de  Grasse,  chevalier  de  Tordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  en  1675, 
capitaine  de  galère,  commandeur  de 
Valence  ; 


DE  GRASSE.  295 

c.  Jean  de  Grasse,  chevalier  du  même 
ordre  ; 

d.  Pierre  de*  Grasse,  officier  des  vais- 
seaux du  roi,  tué  au  combat  naval  de 
l'an  1704; 

e.  Une  fille,  morte  religieuse  à  Hières; 

B,  François  de  Grasse,  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem,  colonel  d'un  ré- 
giment d'infanterie; 

^  2.*  Honoré,  dont  l'article  suit; 

3."  Gaspard,  de  Grasse,  chevalier  de  l'ordre  dé  Saint- 
Jean  de  Jérusalem,  capitaine  d'une  compagnie 
de  gendarmerie  ; 

4.*  Pierre,  chevalier  du  même  ordre,  reçu  en  1621 
avec  son  frère,   major  du  régiment  des  Galères; 

5.®  Antoine  de  Grasse,  qui  fut  tué  à  Aix  pendant 
la  sédition  contre  le  Comte,  gouverneur  en  Pro- 
vence, dont  il  soutenait  le  parti  ; 

6.*  Jeanne  de  Grasse,  aliàs  Marie,  alliée,  le  27 
octobre  1620,  avec  Jean  de  Sabran,  II'  du  nom, 
baron  de  Beaudinar,  fils  d'Antoine  de  Sabran, 
baron  de  Beaudinar,  et  de  Marguerite  de  la 
Garde  de  Chambonas; 

7.*  Anne  de  Grasse,  mariée  à  Jean-Henri  Gri- 
maldi,  marquis  de  Corbons,  baron  de  Gagnes, 
fils  d'Honoré  Grimaldi,  seigneur  de  Corbons,  et 
de  Blanche  de  Thomas  ; 

8.'  Marthe  de  Grasse,  seconde  femme  d'André 
de  Grimaud,  comte  de  Bueil,  baron  du  Val  de 
Masso,  fils  d'Annibal  de  Grimaldi,  comte  de 
Bueil,  et  cf' An  ne-Françoise  de  Provana; 

9.**  Une  autre  fille,  mariée  au  seigneur  de  Ville- 
neuve Garros. 

XVI II.  Honoré  de  Grasse,  seigneur  de  Valettes, 
maréchal  des  camps  et  armées  du  roi,  fut  destiné  dans 
sa  jeunesse  à  l'état  ecclésiastique.  M.  le  Maingre  de 
Boussicault,  évêque  de  Grasse,  se  démit  de  son  évêché, 
et  supplia  le  ^Roi  d'y  nommer^ Honoré  de  Grasse.  Sa 
Majesté  le  trouva  trop  jeune,  et  elle  y  nomma  Jean  de 
Grasse  Cabris,  le  seul  de  cette  maison  qui  fut  alors  dans 
le    clergé.    Honoré    commanda,  en     i635,    sur    toute  la 


296  DE  GRASSE. 

côte  de  Proyeace,  et  fut  fait  gouverneur  de  Péronne, 
le  17  septembre  1639.  Il  servit  avec  distinction  au  siège 
de  Rose,  et  dans  les  guerres  du  règne  de  Louis  XIII. 
Il  e'pousa,  le  24  mai  1645,  Marguerite  de  Flotte  d'A- 
goult,  fille  de  Christophe  de  Flotte  d'Agoult^  seigneur 
de  Saint-Auban,  et  d'Isabelle  de  Glandevès.  De  ce  ma- 
riage sont  issus  : 

I.**  Jean-Pierre-Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.*'  Susanne  de  Grasse,  mariée,  par  contrat  du  8 
avril  1678,  avec  François  de  Lile,  seigneur  de 
Taulane,  de  Garron  et  du  Bourguet  en  partie, 
fils  de  Guillaume  de  Lile,  Ill'du  nom,  seigneur 
Taulane,  capitaine  au  régiment  de  Courbons,  et 
de  Jeanne  d'Emeric  de  Sartoux. 

XIX.  Jean-Pierre-Charles  pE  Grasse,  seigneur  de 
Valettes,  épousa,  le  26  avril  1676,  Angélique  de  Rouxel, 
fille  de  Jean-Bâptiste  de  Rouxel,  seigneur  de  Boi- 
Rouxel  de  Grancey  et  de  Medavi,  maréchal  de  France, 
gouverneur  de  Sedan  et  de  Marie  de  Rousselet  de  Rou- 
ville.  C'est  depuis  l'époque  de  ce  mariage,  et  en  vertu 
du  testament  de  Guillaume  de  Rouville,  du  17  décem- 
bre 1686,  que  leurs  descendants  ajoutent  au  nom  de 
Grasse  celui  de  Rouville,  Jean- Pierre-Charles  de  Grasse, 
fit  son  testament  le  8  novembre  1709.  De  son  mariage 
sont  issus  ; 

I  .**  François,  dont  l'article  suit  ; 

2.<*  Etienne,  comte  de  Grasse,  seigneur  de  Limer- 
mont,  en  Picardie.  Il  épousa  Eiiennette-Louise 
de  Hallencourt,  dame  de  Lin\,ermont,  veuve  de 
lui  avant  le  i3  mars  1756,  époque  de  son  décès  à 
Paris.  Leurs  enfants  furent: 

a.  Jacques  de  Grasse,  abbé  et  prieur  de 
Rieux,  sacré  évêque  de  Vence,  le  2  3  mars 
1755,  transféré  à  l'évêché  d'Angers,  pour 
lequel  il  avait  été  sacré  le  23  mars  1756; 

b.  Etienne,  vicomte  de  Grasse  de  Limermont, 
officier  des  vaisseaux  de  la  marine  royale, 
à  présent  contre-amiral  ; 

c.  François,  marquis  de  Grasse  de  Sarcus, 
seigneur  de    Limermont,   chevalier  de  Saint- 


DE  GRASSE.  297 

LouiSj  capitaine  au  régiment  des  gardes- 
françaises  ,  mort  maréchal-de-camp,  marié, 
par  contrat  signé  du  roi  et  de  la  famille 
royale,  le  3  juillet  1763,  avec  Marguerite- 
Louise- Françoise  le  Sénéchal  de  Carcado  , 
fille  de  Louis-Alexandre  le  Sénéchal  de 
Carcado,  lieutenant-général  des  armées  du 
roi,  et  de  Marie-Anne  de  Montmorenci  la 
Neuville  d'Aumont.  Elle  a  été  présentée  le 
2  avril  1764.  Il  a  eu  trois  garçons  et  plu- 
sieurs filles,     établis   à  Sarcus,  en  Picardie; 

d.  Marie-Thérèse  de  Grasse  ; 

e.  Marie-Anne-Sophie  de  Grasse. 

3.°  Joseph  de  Grasse,  capitaine  au  régiment  de 
Bourgogne,  tué  à  la  bataille  de  Luzarra; 

4.®  Jean-François  de  Grasse,  capitaine  dans  le  ré- 
giment de  Prie,  dragons; 

5.®  Marc-Antoine  de  Grasse,  lequel,  après  avoir 
servi  dans  le  régiment  de  Richelieu,  épousa  Ca- 
therine de   Chapuis,  décédée  sans  enfants  ; 

6.®  Thérèse  de  Grasse^  religieuse  à  Grasse,  morte 
en  1750. 

XX.  François  de  Grasse-Rouville,  I"  du  nom, 
marquis  de  Grasse,  seigneur  de  Valettes,  capitaine  dans 
le  régiment  de  Villegagnon,  dragons,  en  1702;  épousa, 
le  6  février  1709,  Véronique  de  Villeneuve-Trans.  Il 
mourut  le  3  octobre  1723,  laisant: 

I  .**  Charles-Joseph  de  Grasse,  comte  du  Bar,  sei- 
gneur de  Valettes,  né  le  29  avril  17 10,  qui 
épousa,  le  21  janvier  1725,  Marie- Véronique  de 
Grasse,  dame  du  Bar,  sa  cousine,  filletinique 
de  Paul- Joseph  de  Grasse,  comte  du  Bar,  et  de 
Marguerite  de  Villeneuve  de  Seranon.  De  ce  ma- 
riage sont  issus  : 

a.  Pierre-François  de  Grasse,  comte  du  Bar  (i) , 


(i)  Voici  les  lettres-patentes  qu'il  obtint  du  roi  Louis  XV, 
en  1773,  touchant  la  mouvance  du  comté  du  Bar. 

«  Louis,  par  la  grâce  de  Dieu,  roi  de  France,  et  de  Navarre, 
»  comte    de  Provence,    Forcalquier  et  terres  adjacentes,  à  tous 


298  Dfi  GRASSE. 

né  le  2  2  novembre  1727.  Il  servit  dans  le  ré- 
giment des  Gardes-Françaises,  en  1743,  et 
épousa,  en  1753,  Françoise-Marie  de  Go- 
vet  de  Marignane,  fille  de  Joseph-Marie  de 
Govet,  marquis  de  Marignane  et  des  îles 
d'Or,  seigneur  de  Vitrolles,  etc.  ,  lieute- 
nant général  des  armées  du  roi,  comman- 
deur de  Saint-Louis,  et  de  Marguerite  d'Or- 
cel  de  Bessaure 

b.  Pierre-Marie  de  Grasse,  né  le  24  mai    1744, 
chevalier  de  Malte  ; 

c.  Véronique  de  Grasse,  née  le  24  mai  1734; 

d.  Gélère    de    Grasse,   mariée,    en    1756,     Jo- 


«  présens  et  à  venir,  salut  :  Notre  cher  et  bien  amé  le  sieur 
»  François-Pierre  de  Grasse,  comte  du  Bar,  nous  a  fait  repré- 
"  »  senter  que  depuis  l'échange  fait  par  l'un  de  ses  ancêtres,  avec 
».Raimond  Bérenger,  comte  de  Provence,  le  3  avril  i235,  la- 
»  dite  terre  et  seigneurie  du  Bar  a  été  possédée  par  ses  ayenx 
»  successivement,  et  sans  interruption  jusqu'à  ce  jour,  qui  est 
>»  l'année  i58o,  le  roi  Henri  III,  pleinement  instruit  que  le 
»  sieur  Claude  de  Grasse,  lors  possesseur  de  ladite  terre  du 
>»  Bar,  était  issu  d'une  des  plus  illustres  et  des  plus  recom- 
>i  mandabies  familles  de  son  royaume  ;  qu'il  tirait  son  origine 
»  de  Rodoard,  comte  et  prince  d'Antibes,  dans  le  dixième 
»  siècle  ;  et  qu'à  la  distinction  de  cette  haute  naissance ,  il 
»  joignait  l'honneur  d'appartenir  à'  la  famille  royale  par  son 
»  mariage  avec  Marthe  de  Foix,  se  porta  par  ces  considéra- 
»  tions  à  ériger  ladite  terre  en  comté  ;  que  par  ces  mêmes  con- 
»  sidérations,  et  pour  donner  nous-mêmes  des  témoignages 
»  d'affection  et  de  bienveillance  à  l'exposant,  nous  avons  été 
■i  excité  à  confirmer  par  nos  lettres-patentes  de  1759,  celles  de 
»  1 588,  et  de  l'érection  de  ladite  terre  en  titre  et  dignité  de 
>>  comté  ;  mais  que  pour  lui  rendre  la  faveur  de  cette  création 
»  plus  utile  et  plus  avantageuse,  il  désirerait  que  ledit  comté  du 
»  Bar  pût  jouir  de  l'avantage  de  ressortir  nûment  à  notre  cour 
•  de  parlement  de  Provence  ;  sur  quoi  il  nous  a  très-humble- 
»  ment  fait  supplier  de  faire  connaître  nos  intentions,  et  d'en 
»  assurer  la  stabilité  par  le  sceau  de  notre  autorité.  A  ces  cau- 
»  ses,  voulant  reconnaître  et  récompenser  par  de  nouveaux 
»  bienfaits  les  services  qui  nous  ont  été  rendus  par  ladite  famille 
M  de  Grasse,  soit  en  servant  dans  nos  troupes  de  terre,  ou  sur 
n  nos  vaisseaux,  de  l'avis  de  notre  conseil  qui  a  vu  lesdites 
»  lettres  de  septembre  1739  dont  copie  est  ci-attachée  sous  le 
»  contre-scel  de  notre  chancellerie,  nous  avons  de  notre  grâce 


DE  GRASSE.  299 

seph-César     de     Villeneuve  ,      seigneur     de 
Vence  ,     fils  de    Scipion-Joseph     de     Ville- 
neuve,  seigneur  de   Tourettes-lès- Vence  ,    et 
de  Marie  de  Raimond  d'Eoux. 
2.°  Joseph    de     Grasse,    chevalier    de    l'ordre    de 
Saint-Jean  de  Jérusalem,  capitaine  de  vaisseaux, 
en  1762  ; 
3."  François-Joseph- Paul,  dont  l'article  suit  ; 
4.°  Susanne-Rossoline  de  Grasse,   née  le  14  janvier 
1715,    marie'e,   le  14  janvier  178 1,  avec  François 


»  spéciale,  pleine  puissance,  autorité  royale,  séparé  et  exempté, 
»  et  pances  présentes,  signées  de  notre  main,  séparons  et  exemp- 
»  tons  ledit  comté  du  Bar  et  son  territoire,  ensemble  celui  de 
»  Valettes,  appartenances  et  dépendances,  du  ressort  et  juri- 
»  diction  de  notre  sénéchal  de  Grasse  et  tous  autres  juges, 
»  voulons  et  nous  plaît,  qu'à  l'avenir  et  pour  toujours,  etc. 

«  Donné  à  Versailles,  le  vingt-huitième  jour  de  juillet,  l'an 
M  de  grâce  mil  sept  cent  soixante-treize,  et  de  notre  règne  le 
»  cinquante-huitième. 

»  Sig  .é  Louis. 

»  Et  plus  bas  :  par  le  Roi,  Comte  de  Provence.  Phelypeaux. 
»  Visaf,  de  Maupeou.  Et  scellé. 

»  Enregistrées,   ensemble  la  quittance   du  marc  d'or  ci-jointe 

»  au  registre  intitulé  Parlaynentum,  f» et   suivants,  con- 

->  serve  aux  archives  de  Sa  Majesté,  en  Provence,  dans  l'ar- 
»  moire  lettre  B,  coUationné  par  nous,  chevaliers  conseillers 
»  du  Roi  en  la  cour  de  parlement  de  ce  pays,  commissaires  aux- 
')  dites  archives,  soussignés  ensuite  de  l'arrêt  de  la  cour  du  5 
»  août  1773,  rendu  sur  la  requête  à  elle  présentée  par  messire 
»  François-Pierre  de  Grasse,  comte  du  Bar.  Bec,  fils.  Segond 
»  de  SeJeron. 

Extrait  des  registres  du  parlement. 

»  Sur  la  requête  présentée  à  la  Cour  de  la  part  de  messire 
»  François-Pierre  de  Grasse,  comte  du  Bar,  contenant  etc. 
»  Vu  ladite  requête  signée  Bernard  ;  le  décret  de  soit  montré 
»  au  procureur-général,  ses  conclusions  signées  Joannis  ;  la 
»  recharge  à  ladite  requête  signée  Bernard,  procureur,  les 
»  lettres-patentes  portant  confirmation  des  titres  d'érection  de 
»  la- terre  et  fief  du  Bar  en  comté,  à  François-Pierre  de 
»  Grasse,  etc.  Fait  à  Aix  en  parlement,  le  5  aoust  1773. 

»  CoUationné,  signé  Regibaud.    » 

i5.  20 


3oo  l^E  GRASSE. 

de  Cresp,  seigneur  de  Saint-Césaire  et   du  Mau- 
vans; 

5.*  Marie-Elisabeth- Thérèse  -  Victoire  de  Grasse, 
mariée  à  Joseph  de  Gapello,  seigneur  de  Ghâ- 
teauneuf; 

6.°  Marguerite  de  Grasse,  mariée  à  N....  de  Ga- 
nuby-Toriselie. 

XXI.  François  -  Joseph  -  Paul  de  Grasse  de  Rou- 
viLLE ,  comte  de  Grasse ,  des  comtes  d^Antibes  ,  mar- 
quis de  Tilly  ,  lieutenant-général  des  armées  navales  , 
commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis , 
chevalier  de  l'ordre  de  Gincinnatus  et  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem,  non-profès,  épousa,  par  contrat  du  •  28  fé- 
vrier 1764,  signé  du  roi  et  de  la  famille  royale,  le  29  , 
demoiselle  Antoinette-Rosalie  Accaron ,  fille  de  Jean- 
Augustin  Accaron,  écuyer,  commissaire  de  la  marine  ^ 
et  premier  commis  des  colonies,  et  de  dame  Gatherine- 
Rosalie  Roydot.  La  comtesse  de  Grasse  fut  présentée  à 
LL.  MM.  et  à  la  famille  royale,  par  la  comtesse  de  Gar- 
cado,  le  2  avril  1764,  et  le  comte  de  Grasse  fut  aussi 
présenté  en  1766.  En  1782,  le  congrès  des  Etats-Unis 
d'Amérique  fit  don  au  comte  de  Grasse  de  quatre  pièces 
de  canon  de  bronze,  du  calibre  de  6,  avec  leurs  caissons 
et  agrès,  en  reconnaissance  des  services  signalés  qu'il 
rendit  à  la  nation  américaine ,  en  contribuant ,  avec  la 
flotte  française  sous  ses  ordres,-  à  la  prise  du  lord  Gorn- 
wallis,  et  à  la  reddition  d'Yorck-Town.  Louis  XVI  au- 
torisa le  comte  de  Grasse,  par  brevet ,  comme  une  mar- 
que particulière  de  sa  satisfaction,  à  accepter  ces  quatre 
pièces  de  canon,  et  à  les  placer  à  son  château  de  Tilly, 
où  elles  furent  enlevées  au  commencement  de  la  révo- 
lution, et  conduites  à  Dreux.  Nous  allons  donner  un 
précis  des  services  importants  rendus  par  ce  général. 

En  1778  ,  ayant  sous  ses  ordres  quatre  vaisseaux  et 
deux  bataillons,  il  joignit  l'amiral  d'Esiaing  à  la  Marti- 
nique, contribua  à  la  prise  de  l'île  de  Saint- Vincent , 
le  16  juin;  au  combat  de  la  Grenade,  le  7  juillet,  où 
Famiral  Biron,  est  mis  en  fuite;  soutint  le  combat  de  la 
Martinique,  contre  l'amiral  Hood  ,  dont  le  succès  resta 
indécis  ;  commanda  vingt-huit  vaisseaux  de  ligne  et  trois 
mille  cinq  cents  hommes  de  troupes  de  terre  à  la  prise  de 
Yorck-Town,  le    17  octobre    1781,  où   l'on  fit  prisonnier 


DE  GRASSE.  3oi 

de  guerre  l'amiral  Cornwalis  et  toute  son  armée;  action 
mémorable  qui  assura  l'indépendance  de  l'Amérique; 
le  comte  de  Grasse  s'empara  de  l'Ile  de  Saint-Christophe, 
le  II  janvier  1782;  mais  le  12  avril,  il  perdit  un  combat 
à  la  hauteur  de  la  Dominique ,  contre  l'amiral  Rodney  ^ 
supérieur  en  forces.  Ce  combat  eût  été  évité,  et  le  comte 
de  Grasse  eût  entré  à  bon  port  à  la  Guadeloupe  ,  sans 
le  secours  qu'il  fit  donner  au  vaisseau  le  Zélé ,  qui ,  dé- 
semparé de  son  choc,  tombait  sous  le  vent.  Cet  accident 
nécessita  une  manoeuvre  qui  ralentit  la  marche  de  l'es- 
cadre ,  qui  fut  bientôt  atteinte  par  l'armée  anglaise ,  qui 
s'empara  des  vaisseaux  Iq  Glorieux  ,  V  Ardent ,  Iq  César, 
l'Hector f  et  la  Ville  de  Paris,  monté  par  l'amiral  de 
Grasse.  Ce  vaisseau,  le  plus  beau  qui  jusqu'alors  eut 
porté  voiles,  fut  défendu  jusqu'à  la  dernière  extrémité. 
Investi  par  quatorze  vaisseaux  ennemis,  il  ne  se  rendit 
qu'après  un  combat  de  douze  heures  ;  et  il  était  dans 
un  si  mauvais  état  lorsqu'il  amena,  qu'il  coula  bas,  ainsi 
quQ  le  Glorieux ,  en  revenant  en  Europe. 

Le  comte  de  Grasse  épousa ,  en  secondes  noces ,  Ca- 
therine Pien  ,  veuve  de  M.  de  Villeneuve,  et  en  troi- 
sièmes, le  II  février  1786,  demoiselle  Christine-Marie- 
Delphine  Lazare  de  Cibon,  fille  d'Ebzéar  de  Cibon,  secré- 
taire d'ambassade  de  Malte,  et  d'Anne-Thérèse  David. 
Le  comte  de  Grasse  a  eu  de  son  premier  mariage  : 

i.**  Alexandre  François-Auguste,  qui  suit  ; 

2.®  Amélie-Rosalie-Maxime,     morte    sans    enfants  ; 

3.'*  Adélaïde  de  Grasse,  mariée  à  N ; 

4.*  Maxime  de  Grasse ,  chevalier  de  Malte ,  mort 
en  1773; 

5.*  Mélanie- Véronique-Maxime  ,  morte  sans  en- 
fants ; 

6.°  Silvie  de  Grasse,  mariée  à  N.... 

XXII.  Alexandre- François  -  Auguste  de  Grasse - 
RouviLLE  ,  I"  du  nom ,  comte  de  Grasse ,  marquis  de 
Tilly  ,  des  comtes  d'Antibes ,  seigneur  de  Flins ,  Mon- 
dreville ,  le  Chambrier ,  Saint-Laurent-les  Jonchères , 
de  Laval,  la  Boulaye,  Présonnet,  la  Geneste  et  autres 
lieux,  né  à  Versailles  le  14  février  1765  ;  entra  au 
service  comme  sous-lieutenant  au  régiment  du  roi  in- 
fanterie ;  capitaine  de  réfornys  dans  Royal-Pologne  en 
1784;    fut   présenté  au   roi  et  à  la  famille  royale  en   1788, 


3o2  I^E  GRASSE. 

passa  capitaine  en  pied  dans  Royal-Guienne ,  cavalerie, 
en  1789  i  passa  à  cette  époque  à  Saint-Domingue ,  à 
Gharlestown ,  dans  la  Caroline,  en  1793;  fut  nommé 
ingénieur  des  deux  Carolines  et  de  la  Géorgie,  par  le 
président  Washington  ,  sous  le  ministre-secrétaire- 
d'état  de  la  guerre ,  le  général  Knox;  fut  fait  chevalier 
de  Saint-Louis  à  Saint-Domingue  et  de  Cincinnatus  à 
Gharlestown;.  ofncier  de  l'ordre  royal  de  la  Légion- 
d'Honneur  par  le  roi,  à  prendre  rang  du  14  juin  i8i5; 
a  suivi  sa  majesté  au  20  mars  ,  comme  officier  supérieur 
tigrégé  des  gardes  de  la  porte  du  roi.  Il  n'a  pas  cessé, 
depuis  cette  époque,  de  faire  partie  de  l'armée  royale 
en  Belgique ,  sous  les  ordres  de  son  altesse  royale  mon- 
seigneur le  duc  de  Berri ,  a  été  licencié  avec  cette  com- 
pagnie le  i"  janvier  181 6,  et  est  breveté  chef  d'esca- 
dron depuis  1802.  Il  a  épousé,  en  1792,  noble  demoi- 
selle Anne-Sophie  de  la  Hogue ,  des  seigneurs  du 
château  de  la  Hogue,  en  Normandie,  fille  de  M.  delà 
Hogue,  conseiller  au  conseil  supérieur  du  Gap-Français  , 
île  Saint-Domingue.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I  .*  Garoline  de  Grasse  ; 

2. *"  Sophie  de  Grasse; 

3  .*"  Appoline  de  Gra  sse  ; 

4.**  Marie-Antoinette  de  Grasse  ; 

SECONDE  BRANCHE. 
Seigneurs  et  barons  de  Mouans. 

XVII.  Henri  de  Grasse,  baron  de  Mouans,  de 
Sartoux  et  autres  lieux ,  second  fils  de  Claude  de  Grasse, 
II*  du  nom,  et  de  Jeanne  de  Brancas,  dont  il  fut  l'hé- 
ritier en  1619,  épousa  Catherine  de  Grasse,  fille  de 
Pompée  de  Grasse,  baron  de  Bormes,  et  de  Susanne 
de  Villeneuve  des  arcs.  11  fut  très-attaché  au  parti  du 
roi  en  Provence  (i) ,  et  soutint,  pendant  trois  jours, 
dans  son  château  de  Mouans ,  contre  le  duc  de  Savoie. 
Il  eut  de  son  mariage  : 

I  .•*  Annibal,  dont  l'article  suit  ; 
_ 
(i)  Gaufridi,  page  676  ;  Louvet,  p.  34,  44  et  52. 


DE  GRASSE.  3o3 

2.*    Claire    de   Grasse_,    mariée    à  Antoine  de  Cas- 

tellanCj  seigneur  de  Rogon; 
3."    Jeanne    de    Grasse,     mariée     à    Guillaume    de 

Lascaris-Vintimille  de  Tende; 
4.°    Marthe    de     Grasse,    qui    épousa    Gaspard    de 

Blacas,  seigneur  de  Garros; 
5."    Françoise  de    Grasse,    mariée  à    Guillaume  de 

Villeneuve  ; 
6.®  N de     Grasse,     religieuse    à   l'abbaye    de 

Tarascon. 

.XVIII.  Annibal  de  Grasse,  baron  de  Mouans, 
gouverneur  et  viguier  de  Marseille,  en  1646,  avait 
épouse',  le  i"  avril  1624,  Françoise  de  Grasse,  fille  de 
César  de  Grasse,  seigneur  de  Cabris  et  de  Marthe  de 
Barras.  Leurs  enfants  furent  : 

i.**  Alexandre,  dont  l'article  suit; 

2."  Catherine  de  Grasse,  mariée  à  Antoine  de  Ta- 
barel,  seigneur  de  la  Baume  ; 

3."*  Anne  de  Grasse,,  mariée,  le  24  janvier  1673, 
à  Jean-François  de  Gaufredi,  baron  de  Trets, 
auteur  de  \' Histoire  de  Provence  qui  porte  son  nom, 
fils  de  Jacques  de  Gaufridi  et  de  Françoise  de 
Rabasse  de  Vergons  ; 

4.°  Isabeau  de  Grasse,  mariée  à  Jean-Baptiste  le 
Noble,  seigneur  du  Revest. 

XIX.  Alexandre  de  Grasse,  baron  de  Mouans,  sei- 
gneur de  Sartoux,  épousa,  en  1668,  Jeanne  de  Lile 
de  Taulane,  fille  de  Guillaume  de  Lile,  III®  du  nom, 
seigneur  de  Taulane.  co-seigneur  du  Bourguet,  et  de 
Jeanne  d'Eméric.  De  ce  mariage  sont  issus: 

i.°  Louis-Joseph  de  Grasse,  seigneur  de  Mouans  et 
de  Sartoux,  dit  le  marquis  de  Grasse,  gouverneur 
de  la  ville  de  Grasse,  marié  i.°  avec  Marguerite- 
Françoise  de  Corbinelli,  dont  il  n'eut  point  d'en- 
fants, 2.°  avec  Thérèse- Albertine  du  Quesnel, 
fille  du  marquis  de  vCoupigny,  dame  d'honneur 
de  madame  la  comtesse  de  Toulouse.  Il  mourut 
sans  postérité  ; 

2."*   Jean-Baptiste,  dont  l'article  suit  ; 

?."  Jean  de  Grasse,  capitaine  de  vaisseau  du  roi, 
mort  en  Amérique  ; 


3o4  ^^  GRASSE. 

4.^  Françoise  de  Grasse,  mariée  à  Jean-Baptiste  de 

Villeneuve,  seigneur  de  Vence; 
5.°  Susanne  de  Grasse,  mariée,  le  4  février  1709, 
à  Joseph  de  Lile,  son  cousin-germain,  seigneur 
de  Taulane,  du  Bourguet,  de  Garron,  etc.,  fils 
de  François  de  Lile,  seigneur  de  Taulane,  et  de 
Susanne  de  Grasse  de  Valettes. 

XX.  Jean-Baptiste  de  Grasse,  baron  de  Mouans  et 
de  Sartoux,  après  le  décès  de  son  frère,  gouverneur  pour 
le  roi,  de  la  ville  de  Saint-Paul,  chevalier  de  Tordre 
royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  épousa,  en  17 14,  Anne- 
Françoise  de  Lile  de  Taulane,  sa  cousine,  fille  de  Fran- 
çois de  Lile,  seigneur  de  Taulane;  et  de  Susanne  de 
Grasse  de  Valettes.  De  ce  mariage  sont  issus: 

i.°  Alexandre  de  Grasse; 

2.°  Susanne  de  Grasse,  mariée  à  Louis  de  Ville- 
neuve, seigneur  de  Seranon  ; 

3.**  Rossoline  de  Grasse,  mariée,  le  9  août  1746,  à 
Louis-Auguste  de  Lile,  seigneur  de  Taulane, 
co-seigneur  du  Bourguet  et  de  Seranon,  depuis 
capitaine  des  vaisseaux  du  roi,  chevalier  de  l'or- 
dre royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  son  cousin- 
germain,  fils  de  Joseph  de  Lile  de  Taulane,  et 
de  Susanne  de  Grasse  de  Mouans  ; 

4.*  Charlotte  de  Grasse  ; 

5."^  Jeanne-Alexandre  de  Grasse,  mariée,  au  mois 
de  juillet  1757,  avec  Jean-Louis  de  la  Tour  de 
Romoules,  co-seigneur  de  Tourtour,  fils  de  De- 
nis-Marcel de  la  Tour,  seigneur  de  Romoules, 
et  de  Susanne  de  la  Tour. 

TROISIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Briancon. 

XIV.  Jean  de  Grasse,  seigneur  de  Briancon,  So- 
leillas.  Gras,  Salegrison,  Mont-Blanc,  Verrayon,  Tho- 
rène,  et  autres  lieux,  second  fils  de  Charles  de  Grasse, 
I"  du  nom,  seigneur  du  Bar,  et  d'Honorade  d'Oraison, 
épousa  Catherine  de  Villemurs,  fils  d'Antoine,  ba- 
ron de  Villemurs,  et   de   Louise,   des    comtes  de   Forçai- 


DE  GRASSE.  3o5 

quier.  Il  prêta  hommage^    le   27  mars     1499,    pour    ses 
terreSj  et  eut  pour  enfants  : 

I.*  Antoine,  dont  l'article  suit; 

2.*  Charles  de  Grasse,   chevalier  de  Saint-Jean  de 

Jérusalem,  bailli  de  Manosque; 
3.°  Jérôme  de  Grasse,  chevalier  du   même  ordre, 

reçu 'avec  son  frère,  l'an  1547; 
4.'  Maxime  de  Grasse,  religieuse. 

XV.  Antoine  de  Grasse,  seigneur  de  Briançon,  de 
SoleillaSj  de  Verrayon,  de  Thorène ,  etc.,  etc.,  servit 
avec  distinction  dans  les  guerres  du  règne  de  François  I". 
Il  fut  détaché  de  l'armée  du  roi  pour  commander  dans 
la  Haute-Provence  contre  Tempereur  Charles-Quint. 
En  récompense  de  ses  services ,  Charles  IX  le  fit  cheva- 
lier de  son  ordre,  en  1 568.  Il  épousa  Nicaise  de  Russan, 
fille  d* Antoine  de  Russan  ,  seigneur  de  Thorène  ,  et  prêta 
hommage  de  ses  terres  le  17  octobre  1546.  Il  testa  en 
1572,  et  laissa  : 

I .°  Jérôme,  dont  Tarticle  suit  ; 

2.*  Claude  de  Grasse  _,  seigneur  de  Saint-Césaire , 
chevalier  de  Tordre  du  roi ,  qui  épousa  Marguerite 
de  Villeneuve  de  Trans ,  dont  il  eut  Claude  de 
Grasse ,  seigneur  de  Saint-Césaire ,  marié  avec 
Isabelle  de  Baschi  d'Estoublon,  fille  de  Thadée 
de  Baschi  _,  seigneur  d'Estoublon_,  et  de  Sara  du 
Mas.  Il  en  eut,  entr'autres  enfants  : 

a.  Marie  de  Grasse,  mariée  à  Joseph  Bruni 
de  Castellane,  fils  de  Baltasard  Bruni  de  Cas- 
tellane ,  seigneur  de  Caille ,  de  Vaucroue , 
etc. ,   et  de  Lucrèce  d^Ambrois  de  Taulane  ; 

b.  Isabelle  de  ,  Grasse  de  Saint-Césaire,  mariée 
à  Marc-Antoine,  vicomte  de  Reilhane,  sei- 
gneur du  Bousquet  et  de  Sainte-Croix ,  fils 
d'Antoine  de  Reilhane,  et  d'Honorée  de 
Castellane  de  Tournon  ; 

c.  Françoise  de  Grasse  de  Saint-Césaire ,  ma- 
riée, le  18  juin  1622,  avec  Gaspard  de  Fa- 
bri  ,  seigneur  de  Fabrègues ,  fils  de  Mel- 
chior  de  Fabri,  seigneur  de  Fabrègues,  et 
de  Camille  d'Esparron-Tourtour. 

Cette  branche  s'est  éteinte,  en    1734,    par    la 


3o6  i>E  GRASSE. 

mort  sans  postérité  de  François  et  de  Pierre  de 
Grasse  ; 

3.°  Françoise  de  Grasse,  mariée,  le  14  mars  i565, 
à  Christophe  de  Villeneuve,  seigneur  de  Vau- 
cluse  ,  et  de  Bargemont,  depuis  chevalier  de  Tordre 
du  roi,  gentilhomme  ordinaire  de  sa  chambre, 
mort  le  26  juillet  161 5,  fils  de  Gaspard  de  Ville- 
neuve, seigneur  de  Bargemont ,  et  de  Marguerite 
de  Castellane  ; 

4.**  Honorade  de  Grasse,  mariée,  le  20  mars  i566, 
à  Jean-Léon  de  Castillon ,  seigneur  de  Beine  , 
fils  de  Pierre  de  Castillon ,  écuyer  ,  seigneur  de 
Beine  ,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  gentilhomme 
ordinaire  de  sa  chambre,  et  de  Renée  de  Cas- 
tellane de  Laval. 

XVL  Jérôme  de  Grasse,  seigneur  de  Briançon , 
des  Collets ,  de  Salegrison  ,  de  Gars ,  Verrayon  ,  Mont- 
blanc,  etc.,  épousa,  par  contrat  du  2  juin  1 567,  Jeanne 
de  Calvi  ,  fille  de  Guillaume  de  Calvi  ,  seigneur  de  Gênes, 
et  de  Catherine  de  Jassaud.  Il  prêta  hommage  pour  sa 
terre  de  Briançon,   le   14  mars  iSqj.  Ses  enfants  furent: 

I ."  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean  de  Grasse  ,  seigneur  de  Verrayon ,  et  de 
Thorène ,  mariée  avec  N....,  de  Gabriellis,  fille 
de  Barthélemi  de  Gabriellis  ,  comte  de  Bacarocca; 
il  en  eut,  entr'autres  enfants,  Jean-Francois  de 
Grasse ,  seigneur  de  Verrayon  et  de  Thorène  ^ 
en  qui  s'éteignit  cette  branche.  Il  s'allia  avec 
Marie  de  Louancy ,  dont  il  eut  Barbe  de  Grasse, 
mariée  ,  en  i685  ,  avec  Henri-Joseph  de  Péruzzis, 
seigneur  du  Barou  ,  fils  de  Julien-François  de 
Péruzzis  ,  seigneur  du  même  lieu ,  et  de  Cathe- 
rine de  Malcspine  ; 

3.*  Honoré  de  Grasse,  seigneur  des  Collets,  qui 
s'allia  avec  Françoise  de  Grimaud,  fille  de 
César  de  Grimaud  ,  seigneur  de  Lavens  ,  la  Tou- 
rette,  le  Revest,  etc.,  et  de  Philippe  de  Grasse 
de  Cabris.  Il  en  eut  : 

a.  Jean  de  Grasse,  j  reçus    chevaliers   de   Malle 

b.  Jean-François,    \  en  1646; 

4.°  Alexandre  de  Grasse,  seigneur  de  Gars,  marié 


DE  GRASSE.  3o7 

avec  Isabeau  de  Laurent ,   dont  il  eut  deux  filles  : 

a.  N....   de  Grasse,   mariée  à  N....    de  Flotte 
d'Agoult  ; 

b.  Marguerite    de    Grasse ,    mariée    à  Jacques 
de  Martin  d'Amirat. 

XVII.  Charles  de  Grasse,  seigneur  de  Briançon , 
épousa  Isabeau  de  Villeneuve ,  tille  de  Gaspard  de 
Villeneuve,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  baron  des 
Arcs,  et  de  Marguerite  de  Bouille.  Il  laissa  de  ce 
mariage  : 

i.°  Jean-François,  dont  l'article  suit; 

2.°  Henri  de  Grasse,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint- 
Jean   de  Jérusalem  en  i6i5  ; 

S."*  Lucrèce  de  Grasse,  mariée  à  Christophe  d'A- 
goult, seigneur  de  Saillans; 

4.°  Marie-Maxime  de  Grasse,  mariée  à  Gaspard 
de  Flotte  d'Agoult.  ^ 

XVIII.  Jean-François  de  Grasse,  seigneur  de 
Briançon  et  autres  lieux ,  rendit  hommage  de  ses  terres 
le  3  janvier  lôyS.  Il  épousa  Marie  de  Gucii  ou  Gousse, 
dont  sont  issus  : 

i.«  François,  dont  l'article  suit; 

2.°  René  de  Grasse ,   prêtre,  docteur  de  Sorbonne , 

et  docteur  de  l'église  de  Glandevès  ; 
3.°  Raimond  de  Grasse,   capitaine  au   régiment  de 

Provence; 
4.°  Une  fille,  religieuse  ; 

XIX.  François  de  Grasse  ,  seigneur  de  Briançon , 
prêta  hommage  de  ses  terres  le  4  mai  1697.  11  épousa 
Marguerite  de  Brun-Castellane,  dont  il  eut  : 

i.**  François-René,  dont  l'article  suit; 

2.**  Jean  de  Grasse,  prévôt  de  l'église  de  Glandevès. 

XX.  François- René  de  Grasse  ,  seigneur  de  Brian- 
çon ,  épousa  Marie  de  Chailan  de  Mouriès,  fille  de  N.... 
de  Chailan,  seigneur  du  Castelet,  et  de  N...  de  Flotte 
Saint-Auban.  De  ce  mariage  vinrent  : 

i.°  Joseph,  dont  l'article  suit  ; 


3o8  BOURGUIGNON  DE  FABREGOULES. 

2."  Pierre  de  Grasse,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem,   officier  des  Vaisseaux  du  roi. 

XXI.  Joseph  DE  Grasse,  seigneur  de  Briançon , 
capitaine  de  vaisseau  du  roi  en  lyôS  ,  a  épousé,  en  lySo, 
N....  de  Castellane,  fille  de  Toussaint  de  Castellane, 
marquis  de  Grimaud  et  de  Saint-Juers,  et  d'Anne  de 
Félix  de  Creisset ,  et  sœur  de  Jean-Baptiste  de  Castel- 
lane, marquis  de  Saint-Juers,  chambellan  du  duc  d'Or- 
léans, brigadier  des  armées  du  roi. 

Armes  :  Ecartelé  :  au  i ,  contr'écartelé  de  Foix  et  de 
Béarn  ;  au  2,  parti  de  France  et  de  Navarre  ;  au  3, 
ecartelé  en  sautoir  d' Aragon  et  de  Sicile;  au  4,  de 
France  brisé  d'une  bande  componée  de  gueules  et  d'ar- 
gent de  quatre  pièces:  sur  le  tout  de  Grasse,  qui  est 
d'or,  au  lion  couronné  de  sable,  lampassé  et  armé  de 
gueules.  Devise  :  Pro  me,  domine,  responde. 

%  

BOURGUIGNON  de  FABREGOULES,  en  Pro- 
vence. 

Jean-Baptiste  de  .  Bourguignon  ,  seigneur  de  Fabre- 
goules,  fut  pourvu  en  1771  ou  1772,  de  l'office  de 
conseiller  secrétaire  du  Roi  près  le  parlement  de  Pro- 
vence. Il  mourut  dans  l'exercice  de  ses  fonctions.  {Sa 
charge  fut  vendue  après  sa  mort,  à  M.  Siméon,  père  de 
M.    le   comte     Siméon,    aujourd'hui    conseiller  d'état.) 

Jean  -  Baptiste  de  Bourguignon  de  Fabregoules, 
son  fils,  épousa  en  1782,  la  demoiselle  Marie- Louise- 
Marseille  Martin  ,  fille  de  Jean-Baptiste  Martin ,  écuyer, 
conseiller-secrétaire  du  Roi  et  échevin  de  la  ville  de 
Marseille,  qui  laissa  pour  fils  : 

Jean  -  Baptiste- Marie  de  Bourguignon  de  Fabre- 
goules ,  conseiller  en  la  cour  royale  d'Aix ,  qui  a 
épousé  en  181 3,  demoiselle  Aline  de  Bures  de  Villiers, 
fille  de  M.  de  Bures  de  Villiers,  ancien  mousquetaire 
gris  de  la  garde  du  Roi. 

Armes:  D^or ,  au  sanglier  de  sable,  passant  sur  une 
terrasse  de  sinople;  au  chef  d'azur  chargé  de  trois 
étoiles  d'argent.  L'écu  timbré  d'une  couronne  de 
marquis. 


DE  TRÉMAUDAN.  309 


DE  TRÉMAUDAN,  noble  et  ancienne  famille  de 
Bretagne,  qui  prouve,  par  titres,  une  filiation  suivie, 
depuis  : 

I.  Jean  de  Trémaudan,  e'cuyer,  vivait  en  1400;  aux 
termes  de  la  maintenue  de  noblesse,  accordée  à  ses  des- 
cendants, en  1670.  Il  servit  en  cette  qualité  dans  les 
guerres  de  son  tems,  en  la  compagnie  de  Guillaume  de 
la  Goublaye,  ecuyer,  qui  fit  montre  à  Saint-Gloud,  le 
i3  novembre  141 5  (i).  Il  servit  aussi  en  la  compagnie  de 
Jehan  Gilleront,  e'cuyer  (2),  ainsi  qu'il  appert  de  la 
revue  qui  en  fut  passée  à  Croces-lès- Bourges,  le  24  juin 
1418.  Il  est  rapporté  aux  réformations  de  1427  et  1459. 
Il  eut  pour  fils  : 

II.  Thomas  de  Trémaudan  ,  seigneur;  de  Corbehault  ^ 
qui  comparaît  aux  montres  des  nobles  de  l'évêché  de 
Saint-Brieux,  de  l'an  1480  et  1483,  en  brigandine,  sa- 
lade, épée,  dague  et  un  cheval.  Il  épousa  Guionne  Graf- 
fart,  dont  il  eut  : 

III.  Jean  de  Trémaudan,  IP  du  nom,  seigneur  de 
Corbehault,  marié,  en  i53i,  avec  Mathurine  de  la  Vi- 
gne, veuve  de  Charles  de  Guehenneuc,  sieur  de  la  Ville- 
brunart  et  fille  de  Bertrand  de  la  Vigne,,  et  de  Guille- 
mette  des  Cognets  de  la  Bouexière.  De  ce  mariage 
vint  : 

IV.  Jean  de  Trémaudan,  III®  du  nom,  seigneur 
de  Corbehault,  qui  s'allia  avec  Julienne,  aliàs  Jeanne 
Agan.  Leurs  enfants  furent  : 

I .°  Toussaint  de  Trémaudan,  sieur   de  Corbehault, 
qui,   de  Marie  Josset,  son  épouse,  eut  : 

a.  François   de  Trémaudan,   ééuyer,    sieur  du 
Tertre,   marié,  en     janvier   1642,    avec  Ma- 


(i)  Mémoire,  pour  servir  de  Preuves  à  l'Hist.    de    Bretagne  , 
par  dom  Morice,  tome  II,  col.  911. 
(2)  /Hi.,  col.  963. 


3lO  DE  TRÉMAUDAN. 

deline  Rouxel.  Il  fut  père  de  François  de 
Trémaudan,  sieur  du  Tertre,  maintenu 
dans  sa  noblesse  d'extraction,  avec  son  père, 
par  arrêt  de  la  chambre  de  la  rétbrmation 
de  Bretagne,  du  3  septembre  1670  ; 
^.Thomas  de  Trémaudan,-  écuyer,  seigneur 
de  la  Chapelle,  qui  s'allia  avec  Françoise 
Grignon.  Il  fut  maintenu  en  1670. 

2."  Jacques,  dont  l'article  suit . 

V.  Jacques  de  Trémaudan,  écuyer,  sieur  de  la  Da- 
viais,  épousa  Hélène  Urvoy,  dont  sont  issus  : 

i.°  Jean  de  Trémaudan,   qui   épousa,    au   mois  de 

janvier    i65o,  Françoise  Chardet; 
2.°  Christophe  de  Trémaudan,     )  maintenus  en 
3.°  Simon  de  Trcmaudan,  f     1670. 

4.°  Gilles,  dont  l'article  suit . 

VI.  Gilles  DE  Trémaudan,  chevalier,  seigneur  du 
Moulin,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  d'extraction, 
avec  ses  frères,  par  arrêt  de  la  chambre  de  la  réforma- 
tion de  Bretagne,  du  3  septembre  1670.  Il  épousa,  par 
contrat  du  16  mars  1671,  demoiselle  Julienne  Rolland, 
tille  de  Jean-François  Rolland,  et  de  dame  Marie  CoUi- 
chet.  De  ce  mariage  vint: 

VII.  Jean  de  Trémaudan,  IV^  du  nom,  chevalier, 
seigneur  du  Moulin,  marié,  i.°au  mois  de  janvier  1688, 
avec  demoiselle  Françoise  de  la  Motte,  dame  de  Lentil- 
lais,  morte  sans  enfants,  quelques  années  après;  2.°  avec 
demoiselle  Françoise  Guymont,  dont  il   eut  : 

i.°  Gui-Julien  de  Trémaudan,  qui  suit; 

2.°  Susanne  de  Trémaudan,   mariée  à  Jean  Restif; 

3.°  Jeanne  de  Trémaudan. 

VIII.  Gui- Julien  de  Trémaudan  ,  chevalier ,  sei- 
gneur des  Soudrais,  épousa,  par  contrat  du  9  février 
1743,  Rose  Humphry,  fille  de  noble  Samuel  Humphry, 
etdedemoiselleReneeBonnier.il  justifia  de  sa  noblesse 
d'extraction  par-devant  M.  de  Pontcarré  de  Viarmes, 
intendant  en  Bretagne,  qui  le  maintint  dans  ses  privilè- 
ges, le  5  mai  1747.   Il  avait  partagé  noblement   avec  Su- 


DE  MASELLIÈRK-COETQUEN.  3  i  i 

sanne    et  Jeanne  de    Tremaudan,   ses    sœurs,   le  14  avril 
1741.  De  son  mariage  sont  issus: 

i.°  Louis-Jacques,  dont  l'article  suit; 
2.°  Rose  de    Tremaudan,  demoiselle  des  Saudrais; 
3.°  Marie    de  Tremaudan,   dame  de   Pré-Lambert; 
4.°  Reine  de  Tremaudan; 

5.°  Henriette  de  Tremaudan,  dame  du  Puy-Pot- 
tier. 

IX.  Louis-Jacques  de  Tremaudan,  chevalier,  né  le 
6  janvier  1747,  partagea  noblement  avec  ses  sœurs  le 
28  mai  1779.  Il  épousa  Julie-Marie-Joséphine- Louise 
de  la  Saulaye,  fille  de  messire  Etienne-Charles-Joseph 
de  la  Saulaye,  ancien  officier  au  régiment  de  la  Reine, 
dragons,  et  de  noble  demoiselle  Louise-Cécile  Guitton , 
et  sœur  germaine  de  messire  Etienne-René  de  la  Sau- 
laye, page  de  monseigneur  le  duc  de  Penthièvre,  puis 
officier  dans  son  régiment  de  dragons,  qui,  comme  tous 
les  officiers  de  ce  corps,  émigra,  en  1791,  combattit 
pour  la  cause  du  roi,  et  est  mort  en  émigration,  non 
marié.  Louis-Jacques  de  Tremaudan  a  de  son  ma- 
riage : 

I.**  Auguste-Etienne-Louis-Eugène  de  Tremau- 
dan, né  à  Vannes,  le  22  décembre  i8o5  ; 

2.°  Désiré- Marie-Joseph  François  de  Tremaudan, 
né  à  Sixet,  le  9  novembre  1807  ; 

3.°  Louis-Marie-Fidèle-Ange  de  Tremaudan,  né 
à  Vannes,  le  i"  décembre  1808  ; 

4.°  Ferdinand-Marie-Emmanuel  de  Tremaudan, 
né  à  Vannes,  le  1 4  janvier  1 8 1 1  ; 

S.**  Eugène-Frédéric  de  Tremaudan,  né  à  Redon, 
le  23  mai  i8i3. 

Armes  :    De  gueules,    à   la  levrette    d'argent  ;  accompa- 
gnée en  pointe  d'une  molette  d'éperon  du  même. 


De  MASELLIÈRE-COETQUEN.  La  maison  de 
Coetquen,  l'une  des  plus  anciennes  et  des  plus  illustres 
de  Bretagne,  passe  pour  être  issue  des  comtes  de  Dinan, 
puînés   de     la    maison   d'Avaugour,   sortie  elle-même  des 


3 12  DE  MASELLIÈRE-COETQUEN. 

ducs  de  Bretagne.  Ce  fut  vers  la  fin  du  douzième  siècle, 
que  le  nom  de  la  terre  de  Goetquen,  bourg  et  ancienne 
chàtellenie  près  de  Dinan,  fut  pris  par  Olivier,  fils  de 
Walon,  frère  de  Godefroy,  comte  de  Dinan.  Depuis  ce 
tems,  ses  descendants  l'ont  toujours  porté.  Goetquen  fut 
érigé  en  marquisat  en  faveur  de  Jean  de  Goetquen, 
comte  de  Gombourg,  et  vicomte  d'Uzel,  que  le  roi 
Henri  IV  fit  ensuite  gouverneur  de  Saint-Malo,  cheva- 
lier des  ordres  en  1595.  Mais  il  mourut  avant  d'avoir 
reçu  le  collier. 

La  maison  de  Goetquen  joint  aux  caractères  de  la 
plus  haute  antiquité  et  de  la  plus  belle  origine,  les  avan- 
tages plus  précieux  encore  d'une  illustration  soutenue 
depuis  plus  de  six  siècles.  Elle  a  tenu  un  des  premiers 
rangs  à  la  cour  des  ducs  souverains  de  Bretagne,  et  à 
celle  des  rois  de  France,  après  la  réunion  de  ce  duché 
à  la  couronne.  Elle  a  donné  un  maréchal  de  Bretagne, 
un  grand-maître,  des  ambassadeurs,  un  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  et  d'autres  officiers  géné- 
4raux,  des  ministres  et  conseillers-d'état,  des  gouver- 
neurs de  Dol,  de  Dinan,  de  Léon,  des  chevaliers  de 
l'ordre  du  Roi,  etc.  ,  etc.  Ses  alliances  directes  sont 
avec  les  maisons  d'Acigné,  de  Beaumanoir,  de  Boiséon, 
de  Goetlogon,  de  Durfort-Duras,  de  -la  Ferronays,  de 
Galard,  des  marquis  de  Lille,  de  Giffart,  de  Goyon, 
de  Matignon,  de  Kerlech,  de  Kermeno,  de  Kerveno, 
de  Lompagieu,  de  Lorraine^  de  Malestroit,  de  Ni- 
colaï,  de  Noaïl,  d'Orléans-Rhotelin,  alliance  qui  donne 
à  la  maison  de  Goetquen  des  parentés  avec  la  maison 
royale  de  France;  de  Rochechouart,  de  Rohan,  des 
princes  de  Guéménée,  de  Rohan-Ghabot,  de  Rostrenen, 
de  Rougé,  de  Sorbier,  de  Surgères,  de  Tourne- 
mine,  etc. ,  etc. 

Cette  maison,  dont  la  tige  principale  subsiste  encore 
en  Bretagne,  a  formé  diverses  branches,  dont  une  en- 
tr'autres  vint  s'établir  dans  la  province  de  Guienne, 
vers  la  fin  du  seizième  siècle.  Nous  allons  en  donner  la 
filiation  sur  les  preuves  faites  au  cabinet  des  ordres  du 
Roi,  pardevant  M.  Chérin,  en  vertu  desquelles  le  chef 
de  cette  branche  a  été  admis  à  jouir  des  honneurs  de  la 
cour,  le  2  avril  1780. 

I.    Jean-Malo    de     Goetquen,    marquis    de    la    Masel- 


DE  MASELLIÈRE-COETQUEN.  3 1 3 

liêre,  du  chef  de  sa  femme  Charlotte  de  la  Masellière, 
qu'il  avait  épousée  par  contrat  du  25  janvier  i5oo,  eut 
deux  fils;  l'aîné  continua  la  branche  aînée  en  Bretagne, 
et  le  second,  Jean  de  Goetquen,  fut  l'auteur  d'une  bran- 
che établie  en  Guienne^  à  laquelle  il  transmit  les  nom 
et  armes  de  la  Masellière  (i),  du  chef  de  sa  mère. 

II.  Jean  de  la  Masellière,  I"  du  nom,  fils  puîné 
de  Jean-Malo  de  Goetquen,  fit  toutes  les  guerres  de  son 
tems  avec  les  ducs  d^Anjou  et  d'Aquitaine.  Il  s'allia  avec 
demoiselle  Isabeau  de  Forcés,  fille  de  Gui,  baron  de 
Forcés,  et  de  demoiselle  Catherine  de  Pardaillan  Gon- 
drin,  par  contrat  du  i"  mars  1540.  Il  en  eut  quatre 
fils,  qui  tous  ont  eu  postérité  ;  savoir  : 

I .°  Odet  de  la  Masellière,  ministre  et  secrétaire 
d'état  du  roi  de  Navarre,  qui  fut  l'auteur  de  la 
branche  des  barons  d'Espiens  ; 

2.**  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.*  Gaxiot  de  la  Masellière,  ministre  d'état,  comme 
son  frère  Odet;  auteur  de  la  branche  des  sei- 
gneurs de  Reaup  ; 

4.°  Bertrand  de  la  Masellière,  colonel  du  régiment 
de  Navarre,  et  gentilhomme  ordinaire  de  la 
chambre  du  Roi,  tige  des  seigneurs  des  Tours. 

III.  Jean  delà  Masellière,  II®  du  nom,  seigneur 
de  Nazareth  et  de  Douazàn,  exempt  des  gardes  du  roi 
Henri  IV,  en  1594;  épousa,  le  21  juillet  1593,  Anne 
de  Frère,  fille  de  Henri  de  Frère,  gentilhomme  ordi- 
naire de  la  chambre  du  Roi,  vicomte  de  Gratens,  sei- 
gneur de  Saint-Léon,  Audiran,  Hordosse,  etc.  ,  et  de 
Marie  de  Noaillan.  De  ce  mariage  est   né: 

IV.  Barthélemi  de  la  Masellière,  ou  de  Masel- 
lièrCy  seigneur  de  Nazareth  et  de  Douazan,  capitaine  au 
régiment  de  Bourgogne,  qui  se  maria,  le  27  avril  1623, 
avec  Jeanne  de  Sorbier,  fille  de  Pierre  de  Sorbier,  baron 
de  la  Tourrasse,  et  d'Angélique  de  Galard,  fille  de 
Gilles  de  Galard,    marquis  de  Terraube.   Il    eut  pour  fils; 

V.  Benjamin  de  Masellière,  ou  de  la  Masellière, 
I"    du  nom,  seigneur    de  Douazan,    capitaine   au  régi- 


(1)  Ce  nom  s'est    écrit,  de  Majelière^   de  Maselière,   de  Ma- 
sellière. de  la  Man^elière^  de  la  Maielière  et  de  Ma^elières. 


3  14  DE  MASELLIÊRE-COETQUEN. 

ment  de  Royal-Vaisseaux,  qui  s'allia,  par  contrat  du  27 
juillet  1690,  avec  Jeanne  de  Lompagieu,  .fille  de  Paul 
de  Lompagieu,  baron  de  Cuzères^  seigneur  d'Auradet, 
de  Molm,  et  de  Gardères,  etc.,  et  de  Françoise  de 
Noailles.  Les  terres  de  la  maison  de  Lompagieu  furent 
partagées  avec  madame  la  baronne  de  Hontens,  sa  sœur. 
Benjamin  fut  père  de  : 

VI.  Jean-Bernard  de  la  Masellière  ,  baron  de 
Cazères,  du  chef  de  sa  mère,  seigneur  de  Douazan,  etc. 
11  commanda  les  cadets  gentilshommes,  à  Neuf-Brisach, 
et  s'allia,  par  contrat  du  10  mai  1725,  avec  Marie  le 
Sage,  fille  de  Joseph  de  Susanne  de  Las  de  Tulle  de 
Brimont.  De  ce  mariage  est  issu  : 

VIL  Benjamin  de  Masellière,  II'^  du  nom,  baron 
de  Cazères,  seigneur  de  Douazan,  etc.  ,  cornette  au 
régiment  Colonel-Général,  cavalerie,  marié,  par  contrat 
du  23  février  1749,  avec  Jeanne  de  Pedesclaux,  fille  de 
Pierre  de  Pedesclaux,  baron  de  Savignac,  seigneur  du 
Bournac  et  de  Laquit,  et  de  Jeanne  de  Galard  de  Bala- 
rin.  De  ce   mariage  sont  issus  : 

I."*   Joseph  -  Denis     de     Masellière,     dont     l'article 

suit  ; 
2.°  Joseph-Marie,  vicomte  de  Masellière,  seigneur 
de  Balarin,  chevalier  de  Saint-Louis  et  de  Malte, 
et  chef  d'escadron;  marié  à  mademoiselle  de  Cas- 
tillon,  d'une  des  plus  anciennes  et  illustres  mai- 
sons de  France. 
3.''  Jeanne  de  Masellière,  mariée  à  Philippe- 
Ignace,  comte  de  Galard,  de  la  branche  des 
marquis  de  Lille,  dont  plusieurs  enfants. 

VIII.  Joseph  -  Denis,  comte  de  Masellière  -  Coet- 
QUEN,  maréchal  de  camp,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  et  de  l'ordre  souverain  de 
Saint-Jean-de-Jérusalem  ;  fut,  pendant  trente-six  ans, 
capitaine  au  régiment  de  Royal  -  Picardie,  cavalerie, 
puis  colonel  du  régiment  de  Royal-Champagne,  cava- 
lerie ;  a  fait  la  première  campagne  eu  qualité  d'ofticier 
des  mousquetaires,  avec  rang  de  colonel.  Il  donna  des 
preuves  d'un  courage  et  d'un  dévouement  sans  bornes, 
à  S.  M.  Louis  XVI,  et  à  toute  son  auguste  famille,  dans 
la  journée  du  24  février  1791,  en  s'opposant  à  l'ouver- 
ture des  grilles   des  Tuileries,   investies    par   une    popu- 


DE  MECQUENfclM.  3 1  5 

lace  effrénée,  à  laquelle  il  sut  en  imposer  par  un  discours 
énergique  ;  cette  fermeté  héroïque ,  confirmée  par  tous 
les  journaux  du  tems  (i)  ,  préserva  la  famille  royale  des 
plus  grands  malheurs.  Par  son  conseil,  MM.  de  la 
Fayette  et  Baiily,  maire  de  Paris,  sur  le  point  de  ce'der 
aux  menaces  et  aux  vociférations  de  la  multitude,  firent 
entrer  sur  le  champ,  dans  les  Tuileries,  un  escadron 
de  cavalerie  ;  cette  mesure  obligea  la  populace  de  se 
retirer,  ce  qu^elle  fit  avec  les  imprécations  les  plus  fortes. 
Sa  Majesté,  instruite  de  cette  conduite  courageuse,  par 
M.  le  duc  de  Brissac,  daigna,  au  rùiLeu  d'une  foule  de 
gentilshommes  que  le  péril  avait  réunis  autour  de  la 
personne  du  Roi,  adresser  les  paroles  les  plus  obli- 
geantes à  M.  le  comte  de  Masellière.  Il  a  épousé,  en 
1790 ,  Marie-Agnès  de  Lamberg,  d'une  ancienne 
maison  d'Allemagne,  de  laquelle  il  a  eu  : 

I.**  Joseph-Auguste-Malo,  comte  de  Masellière, 
né  en  179 1,  sous-lieutenant  au  2"  régiment  des 
cuirassiers,  mort  à  Wilna,  des  suites  de  la  mal- 
heureuse campagne  de  Moscow. 

Armes  :  Ecartelé  :  aux  i  et  4,  bandés  d'argent  et  de 
gueules,  qui  est  de  Coetquen;  et  aux  2  et  3,  d'or,  au 
chevron  de  gueules  ,  accompagné  de  trois  lionceaux 
d'azur  ,     lampassés   et    armés    de     gueules ,    qui   est    de 

Masellière. 

Extrait  de  la  lettre  de  M.  le  duc  de  Goigny ,  pour 
l'admission  de  M.  le  comte  de  Masellière  aux  honneurs 
de  la  Cour. 

Paris f  le  29  avril  1780. 
J'ai  l'honneur  de  vous  prévenir,    Monsieur,   que  le  Roi 
a   bien  voulu  vous    accepter  pour    monter  dans  ses  car- 
rosses ;   j'aurai  celui  de  vous  indiquer  le  jour  où  je  pourrai 
vous  donner  des  chevaux  pour  faire  votre  début. 

J'ai  l'honneur,  etc.        Signé  le  duc  de  Goigny. 


MEGQUENEM  ,  en   Champagne;    famille    ancienne, 
représentée  de  nos  jours  par  : 

M.  Louis-  Roland      de     Mecquenem  ,     ex  -  secrétaire  - 


(i)  Voyez  le  Mercure  de  France,  année  1791,  page  81. 
i5.  21 


3i6  DE  MERCASTEL. 

général  de  la  préfecture  des  Ardennes,  fils  de  feu  mes- 
sire  Roland  de  Mecquenem  ,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis  ,  ancien  capitaine  au  régi- 
ment de  Picardie  ^  et  de  dame  Marie-Françoise-Louise 
de  Gruthus.  Il  appert_,  par  un  certificat  en  forme,  attes- 
tant la  noblesse  paternelle  et  maternelle  de  M.  Louis- 
Roland  de  Mecquenem,  au  delà  de  quatre  degrés,  qu'il 
a  fait  la  campagne  de  i8î5,  en  Belgique,  en  qualité  de 
garde-du-corps  du  roi,  et  qu'il  n'a  jamais  cessé  de 
donner  des  preuves  de  son  attachement  à  la  dynastie 
légitime. 

De  cette  famille  était  : 

Philibert  de  Mecquenem  de  'Merandalle  ,  capi- 
pitaine  d'une  compagnie  de  cinquante  hommes  de  cava- 
lerie du  régiment  de  Gravattes,  dont  la  revue  fut  faite 
au  camp  de  Piéton,  le  9  août  1674.  Le  rôle  de  cette 
compagnie,  dont  l'original  est  entre  nos  mains,  fait  en- 
core mention  de  N....  de  Mecquenem  de  Merandalle  , 
cornette  de  cette  compagnie  ,  probablement  fils  du  pré- 
cédent. 

Atomes:  d'azur,  à  deux  bâtons  d'or,  passés  en  sau- 
toir. 


MERGASTEL.  Ancienne  noblesse  originaire  d'An- 
gleterre, qui  vint  s'établir,  il  y  a  plus  de  six  cents  ans, 
à  Mercastel,  où  elle  fit  bâtir  le- vieux  château  et  donna 
son  nom  à  cet  endroit,  situé  dans  la  paroisse  de  Villers- 
Wermont ,  vidame  de  Gerberoy ,  baillage  d'Amiens , 
en  Picardie.  Il  en  est  parlé  dans  le  Nobiliaire  de  cette 
province,  par  Haudicquer  de  Blancourt,  page  344.  Elle 
a  donné,  dans  tous  les  tems,  de  braves  capitaines ,  qui 
se  sont  signalés  au  service  de  nos  rois,  des  commandeurs 
et  nombre  de  chevaliers  de  l'ordre  de  Malte  ;  les  uns  pris 
par  les  Turcs,  et  morts  en  esclavage,  les  autres  tués  au 
service  de  l'ordre,  etc. 

Le  premier  connu  de  cette  maison  est  Antoine  Sieuri, 
comte  de  Mercastel,  seigneur  dudit  lieu,  de  Saint-Mau- 
rice, de  Villers-Wermont,  et  Doudcauville,  qualifié  hardi 
chevalier,  et  sans  reproche,  grand  serviteur ,  généreux  chré- 


DE  MERCASTEL.  317 

tien.  Il  fut  blessé  à  Constantinople^  et  se  rendit  maître 
du  Saint-Sépulcre  en  1099,  avec  le  corps  d'infanterie 
qu'il  commandait,  ses  écuyers_,  et  vingt-quatre  sergents, 
qui  marchaient  sous  sa  bannière  rouge,  blanche  et  verte. 
Le  mémoire  qu'on  nous  a  envoyé,  dressé  sur  titres  et 
d'après  les  historiens,  dit  que,  par  contrat  passé  le  jour 
de  Toctave  de  la  fête  de  Saint-Paul_,  au  mois  de  juillet, 
le  12  de  la  lune,  il  épousa  (du  consentement  et  assisté 
de  leurs  parents  )  Marguerite  d'Alingue  de  Salvaing,  dont 
les  armes  sont  d'or,  à  une  aigle  éployée  de  sable^  becquée, 
membrée  et  diadêmée,  de  gueules  ;  à  la  bordure  d''a:{urj  se- 
mée de/leur  de  ly^  d'or.  D'eux  est  descendu  : 

• 

I.  Antoine,  comte  de  Mercastel,  chevalier,  seigneur 
dudit  lieu,  capitaine  de  cent  hommes  de  pied,  qui  fut 
aux  croisades  en  1200,  avec  sa  bannière;  il  fit  une  do- 
nation à  l'abbaye  de  Saint-Germer,  en  1 219,  ce  qui  se 
voit  par  les  titres  et  chartes  de  cette  abbaye. 

II.  Pierre  de  Mercastel,  son  fils,  seigneur  dudit 
lieu,  de  Villers-Wermont,  etc.  _,  capitaine  de  cent 
hommes  d'armes,  fut  aux  croisades  avec  ses  écuyers: 
il  avait  épousé  très-haute  et  puissante  demoiselle 
Béatrix  Desquesnes,  issue  des  anciens  comtes  de  Bre- 
berat.  Cest  ce  qui  se  voit  par  l'histoire  de  Gerberoy, 
et  sur  une  tombe  dans  l'église  de  Villers-Wermont,  sur 
laquelle  il  est  écrit:  Ici  jitte  haut  et  puissant  seigneur 
de  Mercastel,  de  Villers-Vermont,  Saint-Maurice, 
Doudeauville,  décédé  le  i'^^  avril  1 269,  et  nobledame  Béatrix 
Desquesnes,  décédée  le  ^  octobre  1296.  Cette  Béatrix  por- 
tait pour  armes  :  d'argent^  à  la  croix  de  gueules,  frétée 
d'or.  De  leur  mariage  vint  : 

III.  Wautier,  comte  de  Mercastel,  seigneur  dudit 
lieu,  capitaine  d'hommes  d'armes.  Il  fit  l'acquisition,  par 
contrat  du  mois  de  juin  1293,  de  la  terre  et  seigneurie 
de  Signy,  qui  fait  encore  partie  de  celle  de  Mercastel. 
Il  fut  choisi,  avec  tous  ses  écuyers,  pour  accompagner 
saint  Louis  dans  une  de  ses  croisades,  et  fit  deux  fois  le 
voyage  de  la  Terre-Sainte.  Ce  prince  le  décora  du  titre 
de  comte  et  de  baron  et  sa  postérité,  en  récompense  de  ce 
que  lui  et  ses  prédécesseurs  l'avaient  fidèlement  servi  au 
péril  de  leur  vie  dans  toutes  les  conquêtes  d'outre  mer. 
11  leur   fut    aussi   permis  de  porter  pour  attributs  à  leurs 


3 1 8       ,  DE  MERCASTEL. 

armes  leur  bannière  rouge  blanche  et  verte  {  qui  est  leur 
livrée  )  d'un  côte,  et  une  pique  de  l'autre,  ayant  pris 
plusieurs  drapeaux  dans  ces  expéditions.  De  Wautier 
est  issu  : 

IV.  Richard  de  Mercastel,  seigneur  dudit  lieu, 
qualifié  brave  chevalier,  et  titré  maître-d'hôtel  de  Jean 
d'Artois,  arrière-petit-fils  de  Robert  d'Artois,  frère  de 
saint  Louis.  11  e'pousa,  le  jeudi  avant  la  fête  de  Noël,  (  on 
ne  dit  pas  en  quelle  année  )  une  demoiselle  de  la  mai- 
son d'Aubigné,  dont  fut  madame  de  Maintenon.  Il  eut 
pour  fils  : 

V^'Robin,  comte  de  Mercastel,  seigneur  dudit  lieu, 
tué  à  la  bataille  de  Brigenais  ;  il  avait  épousé,  en  iSgS, 
Marguerite  de  Bayeux,  qui  portait  pour  armes:  d'or  à 
trois  écussons  de  gueules.  Il  en  eut  : 

VI.  Robert  de  Mercastel^  baron,  seigneur  dudit 
lieu,  vaillant  capitaine,  qui  se  trouva  à  la  bataille  d^A- 
zincourt,   en   141 5,   où  il  fut    blessé.  Il  avait  épousé,  en 

1404,    très-haute  et    très-puissante    demoiselle  N de 

Milly,  une  des  héritières  de  cette  maison  de  Milly,  une 
des  plus  anciennes  du  royaume,  qui  a  donné  un  grand- 
maître  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  le  10 
juin  1454,  sous  Charles  VII.  Les  armes  de  Milly  sont: 
de  sable,  au  chevron  d'argent.  Du  mariage  de  Robert  na- 
quit: 

VIL  Jean  de  Mercastel,  seigneur  dudit  lieu,  et 
de    Villers-Wermont,    capitaine    d'hommes  d'armes,   qui 

épousa,  en  1449,   N de    Belleval,   dame  de    Bonvillé, 

ce  qui  se  prouve  par  une  sentence  de  la  sénéchaussée  de 
Ponthieu,  de  Tan  1449,  qui  prononce  que  ledit  seigneur 
de  Mercastel,  et  ladite  dame  son  épouse,  étant  très-no- 
bles, ne  doivent  point  payer  d'impôts.  Les  armes  de  Bel- 
leval sont  :  de  gueules,  à  la  bande  d'or,  accompagnée  de 
sept  croix  potencées  de  Jérusalem.  Il  fut  père  de  : 

VIII.  Jean,  comte  de  Mercastel,  II"  du  nom,  sei- 
gneur dudit  lieu,  capitaine  d'hommes  d'armes  des  or- 
donnances du  roi,  qui  rendit  foi  et  hommage  de  sadite 
terre  en  1474,  et  reçut  le  dénombrement  d'un  fief  qui 
en  relève,  où  est  encore  le  sceau  entier  de  ses  armes, 
représentant     un     écusson     renversé      d'argent,    à     trois 


DE  MERCASTEL.  Sig 

croissants  de  gueules ,   avec  les  attributs.   Il  avait  e'pousé, 

en    1474,   noble  demoiselle    N d'Abancourt ,    dont 

les  armes  sont  :  d'argent ,  à  une  aigle  éplqyée  de  gueules. 
Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Etienne,  qui  suit  ; 

2.**  Adrien  de  Mercastel  )     ,        ,.        j    >»  1 

3.»  André  de  Mercastei;  |  '^bevahers  de  Malte. 

IX.  Etienne,  comte  de  Mercastel,  seigneur  dudit 
lieu ,  Saint-Maurice ,  Villers-Wermont ,  de  Doudeau- 
ville,  grand-prévôt  des  maréchaux  en  l'Ile-de-France, 
épousa,  le  21  avril  i5oo,  haute  et  puissante  demoiselle 
N de  Cœurver,  fille  de  François  de  Cœurver ,  che- 
valier, seigneur  du  Manoir-Denier,  et  de  Marie  de 
Pardieu.  Les  armes  de  Cœurver  sont:  d^argetît ,  à  trois 
cœurs  de  sinople  couronnés,  2  et  i.  De  ce  mariage  vin- 
rent : 

i."  Etienne,  comte  de  Mercastel,  lequel  continua 
la  branche  aînée  qui  est  éteinte.  De  cette  bran- 
che était  André  de  Mercastel ,  chevalier,  seigneur 
de  Doudeauviile,  Ravènes,  Bellosane,  etc.,  ca- 
pitaine de  cavalerie,  au  régiment  de  Palaiseau, 
qui  épousa  Claude  d'Alleaume,  dont  il  eut  en- 
tr'autres  enfants  : 

François  de  Mercastel,  chevalier,  seigneur  de 
Villers-Wermont,  Doudeauviile,  Saint- 
Maurice,  les  îles  Fontenay,  et  autres  lieux, 
marié,  par  contrat  du  mois  de  février  1708, 
avec  dame  Marie  de  Luppé  ,  veuve  de  messire 
François  Poisson,  chevalier,  marquis  du 
Mesnil,  lieutenant-général  de  la  cavalerie 
du  roi  de  Danemarck. 
2.0  Florent,  qui  suit  ; 

3,®  Roland,  auteur  de  la  troisième  branche,  dite  de 
Mercastel-Monfort ,  dont  il  sera  parlé  ci-après; 
4..°  Jean,  seigneur  du  Manoir-Denier,  reçu  che- 
valier de  Malte,  sur  ses  preuves  faites  en  i536. 
Il  fut  blessé  à  la  bataille  de  la  Canée ,  où  il  reçut 
deux  coups  de  feu  ; 
S.'*  Denise  de  Mercastel,  mariée  au  seigneur  de 
Saint-Remy  de  Montigny. 

X.    Florent ,   comte  de  Mercastel  ,  seigneur  de  la  Haye, 


320  DE  MERCASTEL. 

de  Courcelles ,  chevalier,  major  d'infanterie,  blessé  à  la 
bataille  donnée  contre  les  impériaux,  à  Metz,  en  1 5 54, 
avait  épousé,  en  1547,  demoiselle  Antoinette  Alexan- 
dre, fille  de  Louis  Alexandre,  chevalier,  seigneur  du 
Vivier,  d'une  famille  noble,  dont  les  armes  sont:  d^ar- 
gent ,  à  V aigle  éjployée  de  sable ,  becquée  et  membrée  de 
gueules.  Il  eut  pour  fils  : 

XI.  Roland,  comte  de  Mercastel  ,  chevalier,  sei- 
gneur de  la  Haye,  lieutenant-colonel  d'infanterie ,  blessé 
à  la  cuisse,  à  la  journée  d'Arques  ,  en  1589.  Quoique 
vieux,  il  suivit  Henri  IV,  et  se  distingua  au  siège  de 
Paris.  Il  avait  épousé  noble  demoiselle  Barbe  de  Chau- 
velle,  dont  les  armes  sont  :  d'argent^  à  V arbre  de  sinople, 
soutenu  d'un  vol  de  sable,  accosté  de  deux  croissants  de 
gueules.  De  ce  mariage  vint  : 

XII.  Jean  de  Mercastel,  chevalier,  seigneur  de  la 
Haye  ,  mousquetaire  de  la  garde  ordinaire  du  roi ,  qui 
épousa,  le  27  mai  1645,  Nicole  de  Lombelon,  de  la 
même  famille  que  Guilbert  de  Lombelon,  fait  prison- 
nier par  les  infidèles,  au  voyage  de  la  Terre-Sainte. 
Elle  porte  :  de  gueules ^  au  chevron  d'or. 

XIII.  Charles  de  Mercastel,  leur  fils,  chevalier, 
seigneur  de  la  Haye,  officier  d'infanterie;  épousa,  en 
i685,  noble  demoiselle  Agnès  le  Prévôt  ,  dont  les  armes 
sont:  écart elé  :  aux  i  et  4,  de  sable,  à  la  bande  d'argent,  char- 
gée de  trois  mouchetures  d'hermine  de  sable  ;  aux  2  et  ^, 
d'argent,  à  trois  bandes  d'azur,  et  sur  le  tout  d'argent , 
au  lion  de  gueules,  à  la  bordure  du  même.  De  ce  mariage 
sortit  : 

XIV.  Charles,  comte  de  Mercastel,  II"  du  nom, 
chevalier,  seigneur  de  la  Haye,  patron  honoraire  de 
Saint-Etienne  de  Crodalle,  AUiermont,  Valmeneray, 
terre  et  fief  de  Poirel ,  ancien  capitaine  d'infanterie  au 
régiment  du  Prat.  Il  épousa  Louise  de  Saint-Ouen  , 
dame  de  Crodalle  ,  d'une  famille  distinguée  par  nombre 
de  chevaliers  bannerets ,  connus  dès  le  treizième  siècle , 
et  qui  porte  :  d'azur ,  au  sautoir  d'argent ,  cantonné  de 
quatre  aiglons  du  même.  De  cette  alliance  sont  nés  : 

I  .'*  Charles-Théodore ,  page  ,  pendant  quatre  ans,  de 
monseigneur  le  duc  d'Orléans  ,  ensuite  capitaine- 


DE  MERCASTEL.  32 1 

major  dans  le  régiment  de  Chartres,  infanterie, 
tué  au  combat  de  Dettingen  ; 

2.°  Bruno  de  Mercastel,  retiré  du  service  en  1780, 
mortj  en  18 14,  chevalier  de  Saint-Louis^  briga- 
dier des  gardes-du-corps,    sans  avoir   été   marié; 

S.**  Marc-Nicolas^  qui  suit; 

4."  Ferdinand  de   Mercastel  ; 

5.°  Marie  de  Mercastel,   morte  à  Saint-Cyr; 

6.°  Félicité  de  Mercastel. 

XV.  Marc-Nicolas,  comte  de  Mercastel,  cheva- 
lier, seigneur  de  la  Haye,  de  Saint-Etienne  de  Cro- 
dalle,  capitaine  au  régiment  d'Orléans,  cavalerie,  a 
épousé,  le  28  juin  1754,  noble  Marie-Thérèse  Made- 
leine-Henriette Gallye  de  Calmont,  fille  de  Jean-Bap- 
tiste Gallye,  chevalier,  seigneur  de  Calmont,  ancien 
officier  au  régiment  de  Gèvres,  cavalerie,  neveu  de  Ga- 
briel Gallye  d'Hybouville,  conseiller  du  roi  en  ses  con- 
seils, et  grand-bailli  de  Caux,  dont  les  armes  sont  : 
d'argent,  à  la  galère  de  sable,  à  la  bordure  d'or,  chargée 
de  huit  tourteaux  de  gueules.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.®  Charles-Etienne-Théodore  de  Mercastel,  che- 
valier, seigneur  et  patron  honoraire  de  Saint- 
Etienne  de  Crodalle,  Alliermont,  Valmeneray, 
terre  et  fief  de  Poirel,  né  à  Envermeux  ,  près 
Dieppe,  le  28  mars  1755,  page  de  M.  le  duc 
d'Orléans,  mort  jeune  ; 

2.<>   Nicolas-Maximilien-Onésiphore,  qui  suit. 

XVI .  Nicolas  -  Maximilien  -  Onésiphore  ,  comte  de 
Mercastel,  né  à  Envermeux,  le  18  février  1756,  reçu 
chevalier  de  Malte,  de  minorité,  ensuite  page,  le  i" 
mai  1771  de  Madame,  comtesse  de  Provence,  femme 
du  roi  régnant,  puis  officier  à  la  suite.du  régiment  Royal- 
Champagne,  cavalerie  en  1774,  présenté  par  Madame, 
le  24  juin  I779j  dans  les  gardes-du-corps,  retiré  briga- 
dier des  gardes,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  et  pensionné  en  18 14;  a  épousé,  le  3o 
septembre  1779,  Marie  Cécile-Josephe  d'Imbleval  de 
la  Frenaye,  dont  sont  issus  : 

1°  Nicolas-  Maximilien  -  Joseph  -  Victor,  comte  de 
Mercastel,  élevé  à  l'école  militaire.  Ayant 
subi  le  sort,  il  fut  enrôlé  dans  le   deuxième    ré§i- 


322  i>E  MERCASTEL. 

ment  d'artillerie  à  pied  ;  passa  dans  l'artillerie 
légère  de  la  garde  italienne,  et  est  décédé  à 
Wilna,  capitaine  titulaire,  chevalier  de  la  Lé- 
gion-d'Honneur,  avec  rang  de  lieutenant-co- 
lonel ; 

2.°  Hortense- Hippolite,  appelé  le  chevalier  de 
Mercastel,  décédé  à  i8  ans,  à  Venise,  étant  ar- 
tificier au  deuxième  régiment  d'artillerie,  avec 
son  frère  ; 

3."  Appoline-Arsène  de  Mercastel,  mariée  à  mes- 
sire  François-Henri  Beuve  d'Arandel,  élevé  à  l'e'- 
cole  royale  militaire  ,  qui  s'est  soustrait  à  la  cons- 
cription, et  n'a  été  qu'officier  de  la  garde  natio- 
nale. Il  avait  quatre  frères  dans  le  régiment  de 
Soissonnais,  dont  deux  sont  morts  à  l'armée  de 
Condé,  chevaliers  de  Saint-Louis,  le  troisième 
réside  à  Metz,  et  est  ancien  capitaine  du  même 
régiment; 

4."  Marie-Eléonore-Rosalie  de  Mercastel,  qui  de- 
vait entrer  à  Saint-Cyr,  en  1790,  mariée  à 
Adrien  de  Baillard,  conscrit  réfractaire,  ayant 
fait  partie  de  l'association  de  Georges  Cadou- 
dal;  il  a  été  aussi  officier  de  la  garde  natio- 
nale. Le  père  d'Adrien  de  Baillard  s'était  retiré 
officier  au  régiment  de  Noailles,  dragons  :  sa  mère, 
Félicité  d'Haucourt,  descendante  du  fameux  Jean 
d'Haucourt,  fait  chevalfer  devant  Oudenarde  en 
1450.  Le  nom  et  la  terre  d'Haucourt  sont  passés 
dans  la  maison  des  comtes  de  Mailly.  M.  Bail- 
lard, père,  descend,  par  les  femmes,  de  la  Pu- 
celle  d*Orléans,  et  porte  le  surnom  de  du  Lys, 
et  pour  armes,  comme  elle  ,  un  écu  d'a\ur  à 
deux  fleurs  de  lys  d'or,  et  une  épée  d'argent,  gar- 
nie d'or,  la  pointe  en  haut,  supportant  une  couronne 
d'or. 

La  troisième  branche,  dite  deMonfort,  qui  a  pour 
auteur  Roland    de    Mercastel,    troisième  fils  d'Etienne , 

comte  de  Mercastel,  et  de  demoiselle    N de  Cœurver, 

subsistait  en  1770,  dans  la  personne  de 

N de    Mercastel-Monfort,    seigneur     du     Pucher- 

vain  et  de  la  Hetroy(  dont  la  mère  était  une  l''Etendart  ), 
ancien  officier  au  régiment  de    Royal-Cravattes   et    che- 


MARCHANGY.  32  3 

valier  de  Saint-Louis,  qui  s'est  distingué  en  toutes  les 
occasions  où  il  s'est  trouvé  ;  il  n'était  point  marie^  et 
résidait  à  la  Hetroy  ,  proche  le  bourg  de  Foucarmont. 
Il  avait  pour  frère  N....  de  Mercastel,  capitaine  de  gre- 
nadiers ,  chevalier  de  Saint-Louis  ,  brave  officier  ,  qui  , 
après  avoir  soutenu  le  siège  de  Berg-op-Zoom,  en  1747, 
monta  à  l'assaut  et  y  perdit  presque  toute  sa  compagnie  ; 
en  faisant  ranger  sa  troupe  sur  la  place^,  il  fut  blessé  d'un 
coup  de  feu  à  la  jambe,  et  mourut  peu  de  jours  après  à 
Malines  y    sans    enfants ,    regretté    des  officiers-généraux. 

Cette  ancienne  noblesse  est  alliée  aux  maisons  de 
Mailly  de  Saint-Blimont,  de  Monsures,  de  VEtendart ,  de 
Cannesson,  de  Fautereau  y  de  Sourches ,  à'^Alingue,  de 
Salvaing  ,  de  Dampierre  ,  à'Aubigné  ,  de  Sarcus  _,  de  Pois- 
son du  Mesnil,  de  Pardieu,  de  Rufuveilîe  et  de  Milly. 

Les  armes  sont  :  d'argent,  à  trois  croissants  de  gueules. 
Devise  et  cri  :  Hongne  qui  vonra.  Pour  attributs  :  d'un 
côté  une  bannière  chargée  de  Técu  de  cette  maison  ,  et 
de  l'autre  une  pique. 


,  MARCHANGY  ou  Marsangy  ,  selon  la  pronon- 
ciation des  provinces  où  cette  famille  s'est  successi- 
vement établie.  La  maison  de  Marchangy  est  originaire 
de  Champagne  ,  où  elle  existait  depuis  long-tems  , 
puisque  Ion  trouve  des  preuves  de  son  ancienneté  et  de 
sa  noblesse  en  différents  parchemins  authentiques  ,  dont 
quelques  expéditions  notariées  se  trouvent  dans  nos 
archives,  à  la  date  de  i5o4,  1622,  i65i,  etc.  Un  des 
membres  de  cette  famille  ,  Antoine  de  Marchangy  , 
seigneur  de  divers  lieux  ,  et  conseiller  du  Roi  _,  quitta 
la  Champagne  au  commencement  du  dix-huitième  siècle  , 
et  vint  s'établir  dans  le  Nivernais  par  suite  de  son 
alliance  avec  Adélaïde  de  Nolay.  De  ce  mariage,  naquit 
en  1604,  Louis  de  Marchangy;  et  en  i6o5,  Scholastique 
de  Marchangy.  Celle-ci  fut  célèbre  par  sa  haute  piété 
et  ses  aumônes.  Liée  avec  madame  de  Gondy  ,  femme 
d'Emmanuel  de  Gondy ,  général  des  galères  ,  elle 
connut  dans  cette  maison  ,  Vincent  de  Paule  ,  qui 
l'associa      aux     œuvres     de    bienfaisance    auxquelles    ce 


324  BÉRENGER. 

héros  de  l'humanité  consacra  sa  vie.  Scholastique  de 
Marchangny  versa  toute  sa  fortune  dans  les  établisse- 
ments de  charité  fondés  par  Vincent  de  Paule.  Elle- 
même  fonda  un  hôpital  à  Saint-Saulge  ,  petite  ville  à 
7  lieues  de  Nevers^  et  concourut  à  l'élévation  des  mai- 
sons de  filles  de  la  charité,  dont  elle  fut  élue  supérieure. 
Louis  de  Marchangy  secondant  les  pieuses  intentions  de 
sa  sœur,  disposa  aussi  de  toute  sa  fortune  au  profit  des 
églises  et  des  pauvres  de  sa  province.  Depuis  cette  épo- 
que, cette  famille  est  devenue  pauvre  et  obscure,  exerçant 
avec  honneur  des  places  dans  la  magistrature  provin- 
ciale. En  1639,  Louis  de  Marhangy  eut  de  son  mariage 
avec  Gabrielle  Desrochers  ,  François  -  Victor  -  Antoine 
de  Marchangy,  qui,  en  1675,  eut  de  son  mariage  avec 
Etiennette  de  Vielland  ,  Antoine  de  Marchangy  ,  lequel 
épousa  ,  en  17 14,  Elisabeth  de  Vigneaux.  De  ce  ma- 
riage naquit  Louis- Victor  de  Marchangy ,  qui  épousa  , 
en  1745,  Berthe  de  Baux.  De  ce  mariage  naquit  Marie 
de  Marchangy  et  Louis  -  Antoine  de  Marchangy;  ce 
dernier  épousa  Magdelaine  Enfert ,  dont  il  eut ,  en 
1782  ,  Louis-Antoine-François  de  Marchangy.  Celui-ci 
se  distingua  dans  la  magistrature  et  dans  les  lettres  ,  il 
publia  la  Gaule  Poétique,  en  huit  volumes  ;  il  est  avocat 
du  Roi  au  tribunal  civil  de  Paris,  chevalier  de  l'ordre 
noble  de  Saint-Hubert,  chevalier  de  Malte  et  du  Saint- 
Sépulcre  de  Jérusalem.  En  i8i3  ,  il  épousa  Joséphine- 
Philippine-Fidèle  Thanberger ,  veuve  du  baron  Dem- 
bowski. 

(  Vqye:ç  les  anciennes  histoires  de  Champagne  et  du 
Nivernais,  les  manuscrits  de  mon  cabinet,  la  biographie 
des  hommes  vivants,  etc.) 

Armes  :  D'azur,  à  la  fasce  d'or^  accompagnée  en  chef 
de  deux  étoiles  d'argent  ,  et  en  pointe  ,  de  trois  arbres 
de  sinople.  Support  :  un  vol  abaissé. 


BERENGER,  comtes  de  Fontaines,  barons  de  Grand- 
mesnil,  seigneurs  de  Fierfol,  la  Moissonnière,  le  Fresne, 
le  Fouqueran,  Grougny ,    Bonneval,  Cerqueux  ,    Heren- 


BOISSELIN.  32  5 

guer  ville,  Canon,  Montaigu,  le  Crosley,  le  Plenne, 
Trelly,  Gantelou,  etc.  ,  etc.  Maison  des  plus  anciennes 
de  la  Normandie,  où  elle  s'est  établie  vers  l'an  1200, 
et  où  elle  possédait  des  terres  nobles  dès  cette  époque. 
Une  ancienne  tradition  la  fait  descendre  des  Bérenger 
d'Italie,  transplantés  depuis  dans  le  midi  de  la  France. 
(  Consulter  sur  son  origine,  entr'autres  ouvrages,  le 
Mercure  de  France  du  mois  d'avril  1691,  et  la  vie  e'çrite 
de  Jean  de  Bérenger,  comte  de  Fontaines,  baron  de 
Grandmesnil,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du 
roi  Henri  IV,  chevalier  de  son  ordre,  gouverneur  de 
la  ville  et  château  d'Argentan,  commandant  pour  S.  M , 
dans  rétendue  du  bailliage  d'Alençon,  son  lieutenant 
dans  les  provinces  du  Maine  et  de  l'Anjou,  et  capitaine 
d'une  compagnie  d'arquebusiers.  ) 

Cette  maison  s'est  alliée,  depuis  son  établissement  en 
Normandie,  aux  plus  anciennes  maisons  de  cette  pro- 
vince. Elle  porte  pour  armes  :  De  gueules,  à  deux  aigles 
éployées  d'argent,  armées,  becquées  et  couronnées 
d'or. 


BOISSELI,  BoissEUNi  ou  Boisselin,  famille  noble, 
originaire  d'Italie,  dont  plusieurs  branches  se  sont  trans- 
plantées en  France.  Il  est  fait  mention  de  Pierre-André 
de  Boisselin,  chevalier,  dans  un  titre  original  en  par- 
chemin, sous  la  date  du  3  juillet  1455;  et  de  Jacques 
et  Jehan  de  Boisselin,  chevaliers  en  i5io  et  i566.  L'une 
de  ces  branches  est  représentée  par  : 

Jean-Baptiste-Théodore  de  Boisselin,  marié  à 
Paule- Victoire    de    Coulomb  ;    de    ce    mariage    est  issu  : 

Joseph-Marie-Félicien-Roch    de    Boisselin,     né    le 
16  août  1784. 

Armes:  De  gueules,  au  chevron  d'or,  chargé  de  trois 
tourteaux  d'azur,  et  accompagné  en  chef  de  deux  têtes 
de  maure,  liées  d'argent,  et  en  pointe  d'une  molette 
d'éperon  d'or  à  cinq  rais. 


326  DE  JAQUELS. 


DE  JAQUELS  DE  BRAY,  famille  noble  et  an- 
cienne de  la  province  de  Languedoc,  qui  depuis  plus  de 
deux  siècles  s'est  constamment  vouée  au  service  militaire, 
a  donné  des  officiers  distingués,  et  plusieurs  chevaliers 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Les  mem- 
bres de  cette  famille  ont  été  inscrits  au  catalogue  des 
véritables  nobles  de  la  province  de  Languedoc,  dressé 
sous  Louis  XIV,  et  par  déclaration  de  M.  de  Lamoi- 
gnon,  conseiller-d'état  et  intendant  en  cette  province, 
sous  la  date  du  i5  juin  1697,  lors  de  la  recherche  des 
usurpateurs  du  titre  de  noblesse. 

Elle  prouve  par  ces  différentes  pièces  une  filiation 
suivie  depuis  noble 

L  Bernard  de  Jaquels,  P*^  du  nom,  écuyer,  ca- 
pitaine-châtelain de  TeroUes,  qui  s'allia,  par  contrat 
du  dernier  novembre  1546,  avec  demoiselle  Jeanne 
Gaufreze.  Le  duc  d'Uzès  lui  inféoda  une  maison,  le  4 
mars  1548;  il  rendit  hommage  à  ce  seigneur  le  pénul- 
tième octobre  i55o;  et  reçut  de  lui  les  provisions  de 
viguier  de  la  ville  de  Florensac,  au  mois  de  novembre 
i552.  Il  en  a  Ja  qualité  'dans  une  quittance  de  lods,  à 
son  profit,  le  23  août  i558.  Bernard  de  Jaquels  eut  de 
son  mariage,  noble  : 

II.  Bernard  de  Jaquels,  II*  du  nom,  écuyer, 
viguier  des  ville  et  baronnie  de  Florensac,  marié,  par 
contrat  du  22  mai  i562,  avec  Jeanne  Reynarde.  Le 
duc  d'Uzès  lui  fit  donation  de  deux  prés,  le  i3  no- 
vembre 1579.  ^^  ^^^  P^^^  fi^^>  i^obles 
I .°  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Daniel  de  Jaquels,  écuyer,  émancipé  par  son 
père,  le  10  mars  1599,  marié  avec  demoiselle 
Marie  Martin.  Il  fut  père  de  : 

a,  Jacques  de  Jaquels,  écuyer,  docteur  et 
avocat,  marié,  le  4  novembre  1654,  à 
N.  .  .  .  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse, 
avec  son  frère,  le  i5  juin  1697; 

b.  Jean  de  Jaquels,  marié,  le  29  octobre 
1691,    avec  demoiselle   Esther  de    Malordy. 


DE  JAQUELS.  327 

III.  Jacques  de  Jaquels^  I"  du  nom ,  écuyer, 
épousa,  par  contrat  du  18  mai  1599,  demoiselle 
Marthe  de  Malbois.  Il  en  eut  autr'autres  enfants  : 

IV.  Jacques  de  Jaquels,  II'  du  nom^  écuyer, 
marié,  par  contrat  du  4  novembre  i653  ,  avec  demoi- 
selle Marthe  de  Doulmet.  Il  eut  pour  fils  : 

V.  Jacques  de  Jaquels  ,  né  le  11  février  1664,  qui 
fut  déclaré  noble,  issu  de  noble  race  et  lignée,  et  main- 
tenu dans  ses  privile'ges ,  par  M.  de  Lamoignon ,  le  i5 
juin  1697. 

Cette  famille  est  représentée  de  nos  jours,  par 

Jacques  -  Hercule  de  Jaquels  de  Bray  ,  ancien 
capitaine  -  commandant  des  grenadiers  au  régiment 
d'Angoulême ,  pensionné  de  Te'tat ,  après  trente-cinq 
ans  de  service,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis ,  marié  avec  Marie- Rose  de  Forville ,  dont 
sont  issus  :  • 

I.**  Casimir  de  Jaquels  de  Bray  ; 

2."  Jean-Baptiste-Joseph-Aristide  de  Jaquels  de 
Bray,  officier  d'infanterie,  marié  en  1817, 
avec  Marie -Louise- Elisabeth-  Gabrielle-  Clotilde 
de  la  Serre  d'Arroux,  de  Pezenas  ; 

3."  Antoine- Joseph  Saint-Hilaire,  qui  suit  ; 

4.°  Alix  de  Jaquels  de  Bray ,  mariée  avec  Rai- 
mond-Regis  de  Pradines  d'Aureilhan ,  ancien 
émigré ,  chef  de  bataillon ,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  pensionné  du 
Roi; 

5.**  Marie- Rose-Bernardine  de  Jaquels  de  Bray, 
'  mariée  avec  M.  de  Simoneau  ,  colonel  de  cava- 
lerie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  officier  de  l'ordre  royal  de  la 
Légion  d'Honneur. 

Antoine  -  Joseph  -  Saint  -  Hilaire  de  Jaquels  de 
Bray,  né  à  Florensac ,  le  26  mai  1797,  est  entré  au 
service  en  qualité  de  garde-d'honneur  dans  le  4**  régi- 
ment,  le  i"  juin  181 3,  brigadier  le  16,  et  maréchal- 
des-logis  le  18  du  même  mois,  maréchal-des-logis  en 
chef  le     i"  août     181 3  ,    est    passé     garde-du-corps    du 


328  DEJAQUELS. 

Roi ,  compagnie  de  Wagram ,  avec  le  rang  de  lieutenant 
de  cavalerie,  le  i"  août  1814,  ^  ?^^  nommé  chevalier 
de  Tordre  royal  de  la  Légion-d'Honneur,  le  10  novembre 
18 14;  a  fait  les  campagnes  de  i8i3  ^  à  Farme'e  du  Nord, 
de  18 14  à  la  grande  armée  en  France,  et  de  181 5,  à 
Be'thune,  où  il  eut  l'honneur  d^accompagner  Sa  Ma- 
jesté. Au  mois  de  mars  181 5,  la  maison  du  Roi  ayant 
été  licenciée ,  le  chevalier  de  Jaquels  de  Bray  passa  à 
Nevers ,  au  mois  d'avril ,  pour  se  rendre  à  l'armée  de 
S.  A.  R.  Monseigneur,  duc  d'Angoulême,  et  y  fut 
arrêté  par  le  général  qui  commandait  le  département , 
lequel  lui  reprochant  son  dévouement  à  l'auguste  mai- 
son de  Bourbon ,  lui  fit  éprouver  pendant  plusieurs 
jours  de  durs  traitements  (i),  et  ayant  remarqué  l'em- 
pressement que  laissait  apercevoir  ce  gentilhomme  pour 
voler  sous  les  drapeaux  du  prince  qui  commandait  dans 
le  Midi,  il  dirigea  un  «gendarme  sur  Moulins,  pour  le 
faire  arrêter;  est  passé  dans  le  Midi  où  il  s'est  montré, 
le  26  juin  i8i5,  lorsque  la  ville  de  Béziers  arbora  le 
drapeau  blanc,  un  des  pren^rs  et  des  plus  zélés  défen- 
seurs de  la  légitimité  du  trône;  son  dévouement  pendant 
la  durée  du  siège  lui  a  mérité  l'estime  et  la  confiance 
des  chefs  sous  lesquels  il  a  servi  (2). 

Armes:  Coupé  :  au  i,  d'or,  à  trois  cyprès  terrassés  de 
sinople;  au  2,  de  gueules,  au  bélier  d'argent.  Couronne 
de  comte.  Supports:  deux  lions^ 


(1)  Certificat  délivré  par  M.  le  colonel  Clément,  comman- 
dant la  compagnie  des  gendarmes  des  chasses  du  Roi,  et 
attesté  par  M.  le  vicomte  de  Berthier-Bizy,  commandant  l'ar- 
rondissement de  Gosne. 

(2)  Certificat  du  19  juillet  181 5,  délivré  par  M.  Barthès , 
colonel  commandant  des  troupes  de  la  place  de  Béziers  ;  autre 
du  !«'  août  de  la  même  année,  signé  de  M.  le  baron  de  Jessé, 
commandant  supérieur  et  chef  de  l'armée  royale  de  l'Hérault  ; 
tous  deux  rapportés  dans  l'état  de  services  de  M.  de  Jaquels  de 
Bray;  signés  de  M.  le  duc  de  Céreste,  colonel  de  la  légion  de 
l'Aisne,  président,  et  du  conseil  d'administration  de  cette 
légion,  au  Hûvre-de-Grâce,  le  2  avril  181 7. 


LE  ROY  DE  BARDE.  329 


TAISNE,  en  Hénault. 

Georges-Charles-Joseph  Taisne^  ecuyer,  preVôt-ge'- 
néral  des  maréchaussées  de  Bresse  et  de  Bourgogne,, 
épousa,  le  23  février  ijSy,  noble  dame  Marie-Jeanne 
Pre'seau,  fille  de  N....  Préseau,  seigneur  de  Potel,  de- 
meurant à  Avesnes,  département  du  Nord. 

Anne-Joseph  Taisne,  leur  fils,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint- Louis,  né  à  Avesnes,  dépar- 
tement du  Nord  le  2  août  1741,  épousa,  à  Bruxelles, 
le  19  messidor  an  9,  dame  Caroline-Thérèse  Frantzen, 
fille  légitime  de  feu  Charles-Léonard  Frantzen,  écuyer,  et 
de  dame  Marie-Catherine-Lambertine  Perseons,  son 
épouse  demeurant  à  Louvain,  province  du  Brabant, 
royaume  des  Pays-Bas.  Ils  ont  pour  fils  : 

Charles-Lambert-Anne     Taisne,  né     à     Ressaix, 

arrondissement    de     Charleroy,  département    de 

Jemmappes,    le    20    thermidor  an    10    (7    août 
1802  ) . 

Armes:  de  sinople,  à  trois  croissants  d'argent. 


LE  ROY  DE  BARDE,  (ou  DE  BARDES),  famille 
noble  et  ancienne  de  la  province  de  Picardie,  distinguée 
par  ses  alliances  et  ses  services  militaires.  Nous  allons  en 
donner  la  filiation  suivie,  dressée  sur  les  preuves  origi- 
nales, faites  par-devant  M.  d'Hozier,  juge  d'armes  delà 
noblesse  de  France,  le  22  mai  1789. 

Raoul  le  Roy  (  li  Rois  ) ,  du  consentement  d'Emme- 
line,  son  épouse,  de  Richer,  (  Richerii  )  son  frère,  et 
d'Hélie,  fils  dudit  Richer,  fit  donation,  l'an  1227,  à  l'é- 
glise et  aux  religieux  de  Sainte-Marie  de  Lieu-Dieu, 
de  huit  journaux  de  terre,  situés  au  territoire  ^d'Em- 
breville,  et  de  tout  son  masage  d'Embreville,  qu'il  te- 
nait desdits  religieux,  qui,  pour  ce,  lui  donnèrent 
vingt-quatre  livres  parisis.  Il  leur  fit  une  autre  dona- 
tion, la  même  année  1227,  de  sept  journaux  de  terre, 
situés  au  champ  des  Noes,  par  laquelle  donation  ledit 
Raoul  le    Roy  reconnaît  que   lesdits  religieux   lui  avaient 


33o  LE  ROY  DE  BARDE. 

donné  douze  livres  tournois.  Cette  donation  fat  ratifiée, 
au  mois  d'octobre  1228,  par  Richard  de  Feukières  {de 
Feuquières)  y  frère  de  Raoul  le  Roy;  ce  qui  fait  voir 
que  l'un  de  ces  deux  seigneurs  avait  épousé  la  sœur  de 
l'autre. 

Nicole  le  Roy  fut  mariée,  vers  l'an  1470,  avec 
Alexandre  Gaillard,  écuyer,  seigneur  de  Ferré.  Elle 
est  mentionne'e  dans  le  testament  de  son  mari,  du  24 
septembre  i5io. 

Cette  maison  a  formé  plusieurs  branches  ;  savoir  ;  celle 
de  Valenglart,  et  celles  de  Camelun  et  de  Barde,  rap- 
portées ci-après.  Suivant  la  preuve  précitée,  leur  souche 
commune  remonte  à 

I.  Gui  LE  Roy,  écuyer,  rappelé  comme  défunt 
dans  trois  jugements  des  années  iSyS,  1396  et  1405, 
rapportés  au  degré  suivant,  par  lesquels  il  appert  qu'il 
eut  pour  fils  : 


II.  Jean  le  Roy,  I"  du  nom,  écuyer,  qui,  ayant 
prouvé  suffisamment  sa  noblesse,  tant  de  père  que  de 
mère,  fut  déchargé,  comme  noble  et  gentilhomme,  du 
droit  de  francs-fiefs  et  nouveaux  acquêts,  par  jugements 
du  3o  mai  iSyS  et  20  mai  iSqô,  rapportés  dans  un  troi- 
sième du  5  septembre  1405,  rendu  en  sa  faveur  par  les 
commissaires,  députés  sur  le  fait  des  finances,  lesquels 
mettent  en  pleine  délivrance  Tes  fiefs  nobles  acquis  par 
ledit  Jean  le  Roy  et  Gui,  son  père,  depuis  quarante 
ans.  Il  eut  pour  fils 

Ilî.  Jean"  LE  Roy,  II*  du  nom,  écuyer,  seigneur  de 
Darguy  et  de  Cornehotte,  qui  fut  également  déchargé 
du  droit  de  francs-fiefs,  par  jugement  du  25  janvier 
1482,  par  lequel  il  appert  que  ses  prédécesseurs  avaient 
toujours  vécu  noblement,  et  suivi  les  armes  toutes  les 
ois  que  le  roi  [avait  convoqué  son  ban  et  arrière-ban  de 
la  noblesse.  Il  est  mentionné  dans  le  compte  de  la 
recette  du  domaine  de  Ponthieu,  de  l'an  1496.  11  épousa 
demoiselle  Marguerite  duJMouchel,  rappelée  comme  dé- 
funte et  veuve  dudit  Jean  le  Roy,  dans  un  acte  du  3i 
mars  1524,  rapporté  au  degré  suivant.  Leurs  enfants 
furent  : 

I."  Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 


LE  ROY  DE  BARDE.  33  i 

2.*  Louis  le  Roy,  écuyer,  seigneur  de  Darguy, 
qui  assista  au  contrat  de  mariage  de  Nicolas^  son 
frère,  le  24  novembre  i525. 

IV.  Nicolas  LE  Roy,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Moyenneville,  en  Vimeu,  sieur  de  Pougerville,  fit 
le  3 1  mars  1524,  le  relief  d'un  fief  noble,  situé  au  ter- 
roir de  Moyenneville,  et  tenu  en  plein  hommage  du 
seigneur  de  Valenglart  et  de  Moyenneville  en  partie, 
duquel  fief  la  saisine  lui  fut  donnée  pour  en  jouir  après 
le  décès  de  Regnault  de  Bournoville,  écuyer,  qui  avait 
été  mari  de  demoiselle  Jeanne  du  Mouchel,  sa  tante;  fit 
un  autre  relief,  le  2  juin  1524,  à  Nicolas  le  Vasseur, 
écuyer,  seigneur  de  Sailly  le  Bray,  de  Boullancourt, 
etc.  ,  de  quelques  terres  qu'il  possédait  au  terroir  de 
Moyenneville  ;  et  s'allia,  par  contrat  du  24  novembre 
i525,  passé  au  château  de  Rayneval,  devant  Oudard  du 
Four  et  Vaude  de  Beaufort,  avec  damoiselle  Catherine 
de  Grevecœur,  assistée  de  messire  Jacques  de  Creve- 
cœur,  prêtre,  doyen  et  chanoine  de  Saint-Martin  dé 
Piquigny,  et  d'Augustin  de  Cosette,  écuyer,  seigneur 
de  Boucacourt,  mari  et  bail  de  demoiselle  Antoinette 
de  Grevecœur,  sa  sœur.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1 .°  Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Adrien  le  Roy,  écuyer,  sieur  de  Honville,  vi- 
vant le  26  septembre  iSôy; 

3.**  Louis  le  Roy,  écuyer,  seigneur  de  Darguy,  qui 
s'allia,  avec  demoiselle  Glaude  le  Comte,  dont 
elle  était  veuve,  le  i3  juillet  i583,  et  ayant  la 
garde  noble  de  Philippe  le  Roy,  leur  fils. 

V.  Nicolas  LE  Roy,  II®  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Moyenneville  et  de  la  Motte,  en  partie,  ,  fit  un  relief 
des  terres  qu'il  possédait  à  Moyenneville,  le  dernier  sep- 
tembre 1546,  fit  une  déclaration  de  ses  terres  et  fiefs 
nobles,  le  26  septembre  iSSy,  par-devant  le  bailli  d'A- 
miens, commissaire  du  roi  sur  le  fait  du  ban  et  arrière- 
ban;  épousa  i.**par  contrat  du  5  novembre  1546,  passé 
à  Saint-Riquier,  devant  Jacques  Roussel  et  Jean  de 
Quevauviller,  notaires,  demoiselle  Antoinette  de  Hes- 
din,  qui  fit  son  testament  le  21  février  iSyS  ;  fille  de  feu 
Antoine  de  Hesdin,  écuyer,  seigneur  de  Bezencourî, 
et  de  demoiselle    Marie  de  la    Berquerie;    2."  par  contrat 


332  LE  ROY  DE  BARDE. 

du  12  juillet  i58i,  passé  devant  Pierre  des  Marets,  et 
François  du  Buit,  notaires  ,  à  Boulogne ,  demoiselle 
Jeanne  de  Maillefeu,  veuve  de  feu  noble  seigneur  An- 
toine de  Griette ,  écuyer ,  seigneur  de  l'Escoré.  Elle 
vivait  encore  le  9  février  16 10.  Nicolas  le  Roy  fit  son 
testament  le  21  septembre  i582,  devant  Benoît  Waille, 
prêtre  et  curé  de  BouUencourt,  par  lequel  il  veut  être 
inhumé  dans  l'église  du  couvent  de  Saint-François,  à 
Abbeville,  auprès  de  feu  Antoinette  de  Hesdin,  sa  femme. 
Il  y  nomme  Jeanne  de  Maillefeu,  et  les  enfants  qu'il 
avait  eus  des  deux  lits,  savoir  : 

Du  premier  lit  : 

i.**  Jacques  le  Roy,  légataire  de  la  seigneurie  de 
Moyenneville  et  autres  terres,  mort  sans  posté- 
rité ; 

2.**  François,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Adrien,  auteur  de  la  branche  des  seigneurs  de 
Barde,  rapportée  ci-après; 

Du  second  lit  : 

4.°  André  le  Roy,  qui  a  fondé  la  branche  des  sei- 
gneurs de  Camelun,  rapportée  en  son  rang. 

VI.  François  le  Roy,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Moyenneville,  de  la  Motte,  de  Bezencourt,  de  Va- 
lenglart,  etc.,  écuyer  du  duc  d'Aumale,  épousa,  par 
contrat  du  4  mai  iSSy,  passé  devant  Fremin  du  Four, 
notaire  à  Moreuil,  demoiselle  Antoinette  de  Rivery,  fille 
de  messire  Jean  de  Rivery,  chevalier,  seigneur  de  Po- 
tonville,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roi, 
lieutenant  pour  S.  M.  au  gouvernement  de  Brouagc.  De 
ce  mariage  est  issu  : 

VII.  René  le  Roy,  chevalier,  seigneur  de  Moyen- 
neville, de  Valenglart,  Bezencourt,  Rivery,  Yonval , 
Vaux,  et  autres  lieux,  marié,  par  contrat  du  i5  avril 
1621,  passé  devant  Pinthereau,  notaire,  au  bailliage  de 
Chaumont^  avec  demoiselle  Renée  des  Landes,  fiJle  de 
noble  seigneur  Claude  des  Landes,  écuyer,  seigneur  de 
Beaurepaire  et  de  Boutencourt,  et  de  damoiselle  Jeanne 
du  Bosc.    Il  fit  son  testament  devant    Papin,    notaire,    en 


LE  ROY  DE  BARDE.  333 

Ponthieu,   le   8  février   i638  ,   par  lequel  il  lègue  ses  en- 
fants, savoir  : 

I  .•  Claude,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Louis  le  Roy  de  Valenglart,  chevalier  de  Malte, 
ainsi  qu'il  conste  d'une  quittance  de  3ooo  livres, 
donnée  le  28  mai  i632,  par  Pierre  Desquets, 
chevalier  et  receveur  de  l'ordre  de  Malte,  ladite 
somme  pour  son  passage  et  la  dispense  d'âge.  Il 
fut  légataire  de  son  père,  en  i638  ; 

3."  François  le  Roy,  chevalier,  seigneur  de  Be- 
zencourt,  vivant  en  i683  ; 

4.°  Charles  le  Roy,  chevalier,  seigneur  de  Poton- 
ville,  de  Rivery ,  BoUencourt ,  et  autres  lieux, 
légataire  de  son  père,  en  1 638,  marié,  par  con- 
trat de  10  mai  1646,  avec  dame  Elisabeth  le  Myr, 
veuve  de   feu  messire  Charles   de  Fontettes,  che- 

'  valier,  seigneur  de  Vaumain.  11  fut  déclaré  noble 
et  maintenu  dans  les  privilèges  de  son  ancienne 
extraction  par  arrêt  de  la  cour  des  aides  du  16 
janvier  1 664.  11  eut  pour  fils  : 

a.  Joseph-Pierre  le  Roy,  chevalier,  seigneur 
de  Potonville,  qui  épousa,  par  contrat  du  3o 
octobre  i683  ,  demoiselle  Louise-Françoise 
du  Quesnoy,  fille  de  messire  François  du 
Quesnoy,  chevalier,  seigneur  de  Rety ,  de 
Saint-Martin ,  en  Preure ,  et  autres  lieux , 
et  de  dame  Catherine  d'Acheu  ; 
b,  Claude-Charles  le  Roy ,  abbé  de  Potonville, 
qui  transigea,  le  14  février  i685,  avec  Pierre- 
Joseph  le  Roy,  son  frère,  touchant  les  suc- 
cessions paternelle  et  maternelle.  Il  fut  main- 
tenu avec  lui  dans  son  ancienne  extraction, 
par  jugement  de  M.  Bignon ,  intendant 
en  Picardie,  le  17  décembre  1701. 

Cette  branche  de  Potonville  est  éteinte. 

5.**  Louis  le  Roi,  légataire  en  i638  ; 

6.°  Georges  le  Roy,  légataire  en  i638  ; 

7."  André  le  Roy  ,  sieur  de  Rivery ,  légataire  en 
i638,  maintenu  par  l'arrêt  de  la  cour  des  aides, 
du  16  janvier  1664; 

8.°  Catherine  le   Roy,  légataire  en  i638,  veuve  en 


334  LE  ROY  DE  BARDE. 

1668,  de  messire   Jean   le    Ver,  chevalier,     sei- 
gneur de  Caux. 

VIII.  Claude  le  Roy,  ï"  du  nom,  chevalier  ,  seigneur 
de  Moyenneville  ,  de  Valenglart,  de  Plouy  d'Yonval,  Vaux, 
etc.,  légataire  de  son  père,  le  8  février  i638,  épousa, 
par  contrat  du  4  octobre  1643  ,  reçu  par  P.  Becquin,  no- 
taire ,  en  Ponthieu ,  demoiselle  Catherine  d'Acheu ,  fille 
de  messire  Gédéon  d'Acheu ,  chevalier,  seigneur  de 
Plouy,  Morival,  Acheu  ,  et  autres  lieux ,  et  de  demoi- 
selle Marie  Manessier.  Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse, 
par  arrêt  de  la  cour  des  aides  du  16  février  1664.  De  ce 
mariage  est  issu  : 

IX.  François  le  Roy,  II*  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Moyenneville,  de  Valenglart ,  etc. ,  marié,  par 
contrat  du  16  juillet  1668,  reçu  par  le  Febvre ,  notaire 
à  Abbeville  ,  avec  demoiselle  Antoinette  Le  Fort ,  fille  de 
feu  Jean  Le  Fort,  chevalier,  seigneur  du  Quesnoy,  et  de 
dame  Isabelle  de  Tronville,  femme  en  secondes  noces, 
de  messire  Charles  de  Sacquespée  ;  chevalier ,  seigneur 
de  Gorenclos  et  de  Beaulieu.    De  ce  mariage  sont  issus: 

I .°  Claude,  dont  l'article  suit  : 

2.°  Marie-Jeanne- Angélique  le  Roy,  mariée,  'par 
contrat  du  24  septembre  1701  ,  à  Joseph-François 
de  Lisques ,  chevalier ,  seigneur  de  Lisques ,  de 
Toffiet,  de  Fouarville-,  Molinaux  ,  etc.,  fils  de 
feu  messire  François  de  Lisques,  chevalier,  sei- 
gneur des  mêmes  lieux  ,  et  de  dame  Louise  de 
Montejan  de  Niecourt. 

X.  Claude  le  Roy,  II*  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  Movenneville,  Valenglart,  le  Quesnoy,  Allery ,  et 
autres  lieux,  épousa ,  par  contrat  du  i5  décembre  1696, 
reçu  par  Trancart  et  Caron ,  notaires  à  Amiens ,  demoi- 
selle Marie-Anne  de  Trudaine  ,  demoiselle  de  Roberval, 
fille  de  messire  François  de  Trudaine,  chevalier,  sei- 
gneur de  Roberval,  d'Oisy ,  de  Tieulloy,  la  Vacquerie 
et  autres  lieux,  conseiller  du  roi,  et  de  dame  Mariel 
Anne  Canterine.  Il  fut  maintenu  dans  les  privilèges  de 
sa  noblesse  d'ancienne  extraction,  par  jugement  de 
M.  Bignon  ,  intendant  en  Picardie  ,  du  17  décembre  1702. 
Ses  enfants  furent  : 


LE  ROY  DE  BARDE.  335 

i.®  Claude-François  le   Roy,  chevalier,   né  le     2$ 

octobre  1699; 
2."  Catherine  le   Roy,  née  le   i*"'   novembre    1697; 
3."  Marie-Anne  le  Roy,  née  le    11  octobre    1698  ; 
4.'*  Angélique  le  Roy,  née  le  i5  février  1701. 

Nous  attendons  sur  cette  branche  des  détails  ulté- 
rieurs ,  que  nous  transmettrons  dans  un  prochain 
volume. 

Seigneurs  de  Barde. 

I.  Adrien  le  Roy,  écuyer ,  seigneur  de  Barde,  Bois- 
Colart  ,  Harse  ,  Watisard  ,  Limeu  ,  Hurt  ,  le  Tiltre  , 
Royaulmont ,  Valines  ,  erc.  ,  gentilhomme  ordinaire  de 
la  maison  du  duc  de  Guise,  troisième  fils  de  Nicolas  le 
Roy,  II*  du  nom,  seigneur  de  Moyen neville,  et  d'An- 
toinette de  Hesdin,  sa  première  femme,  fut  institué  lé- 
gataire de  ses  père  et  mère,  par  leurs  testaments  du  21 
septembre  i582  et  du  21  février  î5y3\  épousa,  par  con- 
trat du  5  février  161 3,  par-devant  Gallet  ,  notaire  à 
Abbeville,  demoiselle  Charlotte  de  Rune,  fille  de  Charles 
de  Rune,  écuyer,  sieur  d'Yonval,  et  de  damoiselle  An- 
toinette de  Vaulz  ,  et  fit  son  testament  le  3o  décembre 
1627,  où  sont  nommés  ses  enfants,  qui  suivent.  Sa  veuve 
passa  une  transaction,  le  7  avril  1646,  avec  François  le 
Roy,  son  fils.  Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Claude  le  Roy,  écuyer,  seigneur  de  Hurt,  par 
le  testament  de  son  père  ;  mort  sans  postérité  ; 

2.°  François,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Antoinette  le  Roy,  légataire  de  son  père  ,  en 
1627. 

II.  François  le  Roy,  écuyer,  seigneur  de  Barde,  de 
Bois-Colart,  Hurt,  Watrehurt,  etc.,  épousa,  par  con- 
trat du  24  juillet  1641,  passé  devant  Michel  de  la  Rue  , 
demoiselle  Elisabeth  de  Fontaines  ,  fille  de  messire  Joa- 
chim  de  Fontaines,  écuyer,  sieur  de  Woincourt,  Ce:isy, 
et  de  demoiselle  Marie  de  Roussel  de  Saint-Clair.  Il 
passa  une  transaction  avec  Charlotte  de  Rune,  sa  mère, 
le  7  avril  1646  ,  pour  la  rescision  d'une  autre  transac- 
tion ,  faite  entre  !  eux  le  25  avril  1642,  au  sujet  d'une 
somme  de  600  livres,  que  François  le  Roy  lui  devait  par 
chacun  an.  De  ce  mariage  sont  issus  : 


335  LE  ROY  DE  BARDE. 

I ."  Nicolas, doni  l'article  suit  ; 

2."  Adrien  le  Roy,  écuyer,  sieur  de  Royaulmont, 
qui  était  cadet  dans  le  régiment  de  Croisy,  com- 
pagnie de  M.  de  la  Boissière,  lorsqu'il  transigea 
avec  Nicolas  le  Roy,  son  frère  aîné  ,  sur  leurs 
droits  successifs,  le  13  septembre  168 5  ; 

3.°  Antoine  le  Roy,  écuyer,  sieur  de  Limeu,  men- 
tionné dans  la  transaction  du  12  septembre  i685; 
il  était  capitaine  d'infanterie  au  régiment  de 
Bourbon,  en  1738  ; 

4.°  Françoise  le  Roy  ,  religieuse  à  Sainte-Marie 
d'Abbeville,   morte  avant  le    12   septembre  i685; 

5.°  Claude- Antoinette  le  Roy,  religieuse  au  même 
monastère.  Elle  et  sa  sœur  ratifièrent  ,  le  2  3 
avril  1682,  un  partage  fait  par  leurs  frères,  le  20 
juillet  1672.  Elles  ne  vivaient  plus  le  12  septem- 
bre i685. 

VIII.  Nicolas  LE  Roy,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Barde,  Hurt,  etc.  ,  partagea  les  biens  de  ses  père  et 
mère,  avec  Adrien  et  Antoine  le  Roy,  ses  frères ,  le  20 
juillet  1672;  épousa,  par  contrat  du  3  août  1673,  passé 
devant  Paul  le  Glercq ,  notaire  royal  au  bailliage  et 
prévôté  de  Vimeu  ,  demoiselle  Antoinette  de  Cacheleu  , 
fiile  de  défunts  messire  Jacques  de  Cacheleu,  chevalier, 
seigneur  de  Bouillencourt  ,  et  de  dame  Françoise  de 
Maillefeu.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I  .•*  Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Antoine-Jean  le  Roy,  vivant  en  1693  ; 

3.°  Louise-Madelaine  le  Roy,  vivante  en  1738. 

IX.  Nicolas  LE  Roy,  II*  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Barde,  l'un  des  deux  cents  chevau-légers  de  la  garde 
du  Roi  ,  précédemment  lieutenant  d'infanterie  au  régi- 
ment de  Thiange;  obtint  des  lettres  de  bénéfice  d'âge, 
le  25  novembre  1695  ;  épousa,  par  contrat  du  12  avril 
1698  ,  passé  devant  Philippe  Lefèvre  ,  notaire  à  Abbe- 
ville  ,  demoiselle  Marguerite-Thérèse  de  Tillette  de  la 
Motte  ,  fille  de  défunts  Jean  de  Tillette ,  écuyer  ,  sieur 
de  Maufort ,  et  de  dame  Madelaine  le  Vasseur;  et  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse  d'ancienne  extraction  ,  par 
jugement  de  M.  Bignon,  intendant  en  Picardie,  du  24 
avril  1708.  De  son  mariage  sont  issus  : 


LE  ROY  DE  BARDE.  337 

I  .*  Nicolas-François,  dont  l'article  suit; 
2."  Marie-Thérèse  le  Roy,    née  le    i8  mars   1700, 
morte  jeune  ; 

3.°  Antoinette-Madelaine  le  Roy,  née  le  6  octobre 
1702,  mariée  avant  l'an  1738,  avec  messire 
Jean-Baptiste  Loisel  de  Gocher,  écuyer,  sei- 
gneur de  Broutelles. 

X.  Nicolas-François  le  Roy,  chevalier,  seigneur  de 
Barde,  Hurt,  Limeu,  Royaulmont,  Bois-Colart,  etc., 
naquit  le  26  octobre  1706.  La  tutelle  de  lui  et  d' Antoi- 
nette-Madelaine le  Roy,  sa  sœur,  fut  donnée  à  Nicolas- 
le  Roy,  leur  père,  par  sentence  rendue  au  bailliage  d^A- 
miens,  le  i"  mars  1720.  Il  obtint  des  lettres  de  béné- 
fice d'âge,  données  en  la  chancellerie  de  Paris,  le  i3 
septembre  1724,  et  s'allia,  par  contrat  du  6  septembre 
1738,  passé  devant  Marcotte  et  Hacot,  notaires  à  Mon- 
treuil-sur-Mer,  avec  demoiselle  Marie-Jeanne  Prévost, 
dame  de  Vaudringhem  et  de  Frémicourt,  fille  de  Jacques 
Prévost,  seigneur  du  Quint  d'Aix  et  de  Gouy,  en  Issarts, 
et  de  feu  demoiselle  Anne  Sublet.  De  ce  mariage  sont 
issus: 

I .°  François-Isidore,  dont  ('article  suit  ; 

2.'  Marie-Madelaine  le  Roy,  demoiselle  de  Barde, 
morte  en  1788  ; 

3.**  Marie-Thérèse-Françoise  le  Roy,  demoiselle 
de  Vaudringhem,  vivante  en  1818  ; 

4.°  Marie-Charlotte-Elisabeth  le  Roy,  demoiselle 
de  Frémicourt,  vivante  en  181 8. 

XI.  François-Isidore  le  Roy,  comte  de  Barde,  né 
le  8  juillet  1740,  seigneur  de  Barde,  de  Royaulmont, 
Hurt,  Bois-Colart,  etc.  ,  ancien  capitaine  au  régiment 
de  Picardie,  émigra  et  fit  les  campagnes  dans  l'armée 
de  monseigneur  le  duc  de  Bourbon,  accompagné  de  ses 
deux  plus  jeunes  fils,  et  mourut  en  i8ri.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  20  octobre  1771,  passé  devant  le  Sage, 
notaire  royal  à  Montreuil-sur-Mer,  demoiselle  Marie- 
Françoise-Guillaine  le  Bel  de  la  Fresnaye,  fille  de  feu 
messire  Pierre  le  Bel,  chevalier,  seigneur  du  Boisgenest, 
Vieil-Roman,    etc.  ,    chevalier    de  l'ordre   royal  et  mili- 


338  1>E  ROY  DE  BARDE, 

taire  de  Saint-Louis,  capitaine  au  régiment  de  Rohan- 
Prince,  et  de  dame  Charlotte-Elisabeth  de  Saisseval.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

i.<>  Armand-Nicolas,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Alexande-Isidore  le  Roy,  vicomte  de  Barde^ 
né  en  1777;  il  a  émigré  et  fait  les  campagnes  à 
l'armée  de  monseigneur  le  duc  de  Bourbon.  lia 
aujourd'hui  rang  de  capitaine  de  cavalerie,  et 
il  est  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis; 

3/  Alexis-Hilarionj  chevalier  de  Barde,  né  en 
1779,  chevalier  de  l'ordre  souverain  de  Saint- 
Jean-de-Jérusalem.  Il  a  émigré  avec  son  père, 
et  a  fait  les  mêmes  campagnes. 


Xll.  Armand-Nicolas  le  Roy,  comte  de  Barde,  ne 
le  3o  septembre  1772,  ancien  page  de  Louis  XVI,  a 
émigré  et  fait  les  campagnes  dans  l'armée  des  princes, 
dans  le  corps  des  mousquetaires.  11  n'a  jamais  quitté  le 
Roi  ni  les  princes  pendant  l'émigration,  et  n'est  rentré 
en  France,  ainsi  que  ses  frères,  qu'avec  Sa  Majesté, 
en  18 14.  Il  est  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  capitaine  de  cavalerie,  et  receveur-général 
du  département  de  l'Isère.  IL  a  épousé  à  Londres,  par 
contrat  du  i"  juillet  1806,  signé  de  Monsieur,  comte 
d'Artois,  et  de  monseigneur  le  duc  de  Berri,  demoiselle 
Adèle-Louise-Henriette  de  Sainte-Hermine,  fille  de 
haut  et  puissant  seigneur,  René-Louis,  marquis  de 
Sainte-Hermine,  seigneur  de  Coulenges,  la  Brossar- 
dière,  Agonay  et  autres  lieux,  maréchal  des  camps  et 
armées  du  Roi,  premier  écuyer  et  gentilhomme  d'hon- 
neur de  S.  A.  R.  Monsieur,  et  de  feu  haute  et  puis- 
sante dame  Elisabeth-Augustine-Aimée  de  Polignac- 
Chalençon.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

I.*  Amédée-Nicolas-François    le     Roy    de    Barde, 
né  le  21  juin  1807; 

2.''  Anne-Francisque-Eugène     le     Roy    de     Barde, 
né  le  19  mars  18 17  ; 

3.°  Hermine-Julie-Henriette     le    Roy    de      Barde, 
née  le 6  mai  181 5. 


LE  ROY  DE  BARDE.  339 


Seigneurs  de  Cameltin . 

VI.  André  le  Roy,  écuyer,  seigneur  de  Camelun, 
quatrième  fils  de  Nicolas  le  Roy,  II®  du  nom  ,  seigneur 
de  Moyen neville  ,  et  de  Jacqueline  de  Maillefeu ,  sa  se- 
conde femme,  laquelle  transigea,  le  20  mai  1 583,  avec 
Jacques  le  Roy ,  écuyer,  sieur  de  Bezancourt ,  François 
le  Roy,  écuyer,  sieur  de  la  Motte  ,  et  Adrien  le  Roy, 
écuyer,  sieur  de  Hurt,  frères  du  premier  lit;  épousa, 
par  contrat  du  9  février  1610,  passé  devant  Becquin  et 
Descaules,  notaires  en  Ponthieu ,  demoiselle  Françoise 
de  Tillette ,  fille  de  feu  Antoine  de  Tillette ,  écuyer , 
sieur  de  Mautot ,  Dructel,  la  Motte  et  Cambron ,  et 
de  demoiselle  Hipolyte  de  Rohault.  Il  fit  son  testament 
le  24  mars  161 3,  où  il  est  qualifié  d'homme  d'armes  de 
la  compagnie  du  Roi ,  et  institue  son  héritier  universel, 
Nicolas  le  Roy,  son  fils  unique,  qui  suit  : 

VII.  Nicolas  LE  Roy,  III^  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Camelun  ,  Zoteux  ,  et  autres  lieux ,  épousa , 
par  contrat  du  26  février  1645  ,  passé  devant  Jean  Papin, 
notaire  en  Ponthieu  ,  demoiselle  Marie  le  Roy ,  fille  de 
Jacques  le  Roy  ,  écuyer,  seigneur  de  Valines  et  de  Li- 
gnerolles,  conseiller  du  Roi,  maître  des  requêtes  ordi- 
naire de  son  hôtel ,  et  de  demoiselle  Françoise  Boulon. 
Il  fit  son  testament  le  26  juillet  1684.  Ses  enfants 
furent  : 

I ."  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.®  Jacques,  légataire,  en  1684; 

3.**  Madelaine,  |  , ,        .  ^o 

o  x/r    •  [  légataires,  en  1684; 

4.°  Marie,  \     ^  '  ^  ' 

5.°  Françoise  le  Roy,  mariée  par  contrat  du  9 
juin  1672,  avec  Nicolas  le  Sellier  de  Han ,  sei- 
gneur de  Frireulle ,  fils  de  Charles  le  Sellier,  dit 
de  Han,  écuyer ,  sieur  de  Frireulle,  de  Rosel,  etc., 
capitaine  en  chef  d'une  compagnie  de  gens  de 
pied ,  au  régiment  d'Espagny  ,  et  de  demoiselle 
Françoise  le  Moictier. 

VIII.  Charles  le  Roy,  écuyer,  seigneur  de  Camelun, 
légataire  de  son   père,  le  26  juillet    1684,   major   du  ré- 


340  I>E  JASSAUD. 

giment  de  Belleforrière ,  en  1696,  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse,  par  jugement  de  M.  Bignon,  intendant  en  Pi- 
cardie, du  17  décembre  1701. 

Armes:  Tiercé  en  fasces  :  au  1,  d'or,  au  lion  léo- 
pardé  de  gueules  ;  au  2,  de  sinople  ;  au  3,  d'hermine. 
Supports:  deux  lions.  Cimier  :  un  lion  issant. 


DE  JASSAUD  DE  THORAME,  maison  dont  il 
est  fait  mention,  tome  XIII,  page  207;  c'est  à  tort 
qu'il  y  est  dit  que  cette  famille  s'éteint,  attendu  que 
le  baron  de  Thorame  a  laissé  un  fils  qui  existe  de  nos 
jours,  en  Languedoc;  il  est  frère  de  Marie-De'sirée 
de  Jassaud  de  Thorame,  dont  il  est  question  audit  ar- 
ticle. 

Armes:  D'azur,  au  croissant  d'argent;  au  chef  cousu 
de  gueules,  chargé  de  trois  étoiles  d'or. 


DU  VAL  DE  LA  HOUSSAYE  ,  famille  ancienne, 
originaire  de  Champagne ,  qui  s'est  répandue  en  di- 
verses provinces  de  France,  dont  une  branche  en- 
tr'autres  dans  le  Bordelais.  Elle  remonte  à 

I.  Perron  du  Val,  chevalier,  du  lieu  de  Champagne, 
qui  fut  chambellan  du  roi  saint  Louis ,  et  son  homme  de 
confiance  ;  il  suivit  ce  monarque  dans  les  guerres  qu'il  fit 
contre  les  infidèles.  Joinviile  en  fait  mention  dans  ses 
Mémoires.  Son  frère,  Manassès  du  Val,  chevalier, 
l'accompagna  dans  les  mêmes  croisades.  Ce  Manassès  est 
auteur  de  diverses  autres  branches  de  la  maison  du  Val, 
çn  Bourgogne  et  en  Champagne.  Perron  du  Val  épousa 
Marie  d' Autricourt,  dont  il  eut  : 

IL  Avant  du  Val,  chevalier,  époux  d'Anne  de 
Champons,  et  père  de  : 

III.  Thibaut  du  Val,  chevalier,  qui  s'allia  avec 
Jeanne  de  Hennequin;  il  eut  pour  fils  : 


DU  VAL  DE  LA  HOUSSAYE.  341 

IV.  Pierre  du  Val,  I"  du  nom,  chevalier,  qui 
eut  pour  femme  Anne  de  Saint-Avi,  de  la  province  de 
Touraine,  où  il  s'établit  à  cause  des  biens  de  sa  femme. 
11  fut  père  de  Raoul,  qui  suit  : 

V.  Raoul  DU  Val,  chevalier,  l'un  des  principaux 
gentilshommes  du  maréchal  de  Boucicaut,  qui  fut  tué  à 
a  bataille  d'Azincourt,  en  1415.  Il  avait  épousé  Michelle 
de  Loré,  dont  il  eut  deux  fils  : 

I  .<*  Yvon,  dont  l'article  suit  ; 

2.''  Martin   du    Val,    chevalier,    qui  fut  écuyer  du 

roi  Charles  VII.  Il  épousa  Jeanne  de  Ronsard,   et 

mourut  sans  postérité. 

VI.  Yvon  DU  Val,  chevalier,  seigneur  de  Niafle, 
près  de  Graon,  capitaine  de  la  Marchère,  secrétaire  du  roi 
Charles  VII,  par  lettres  du  6  juillet  1437,  épousa,  la 
même  année,  Marguerite  de  Maynence.  La  chronique 
d'Alain  Chartier  en  fait  mention  au  nombre  des  capi- 
taines qui  suivirent  Charles  VII,  contre  l'irruption  des 
anglais,  en  1440.  Il  eut  pour  fils  : 

VII.  René  du  Val,  chevalier,  seigneur  de  Niafle  et 
de  Baratoire,  marié  ,  en  1470,  avec  Jeanne  des  Loges. 
Il  passa  une  procuration,  le  i3  janvier  1489,  et  sa 
femme,  veuve,  partagea,  avec  Antoine  et  Abel  du  Val, 
ses  enfants,  sa  succession,  le  25  juillet  i5io.  Leurs 
enfants  furent  : 

I  .**  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Abel    du    Val,    chevalier,    seigneur    du    Bois- 
Gaget,  en  Touraine,  qui  n'eut  que  des  filles. 

VIII.  Antoine  du  Val,  chevalier,  seigneur  de  Bara- 
toire, en  Touraine,  reçut  quittance  du  receveur  des 
octrois  faits  au  roi  par  les  gentilshommes,  le  1 1  février 
1529;  épousa,  1.°  Andrée  de  Dureit,  fille  de  Jean  de 
Dureit,  seigneur  de  la  Barbée,  dont  il  n'eut  point  d'en- 
fants; 2.**  Françoise  Errault  de  Chemans,  fille  d'An- 
toine Errault,  seigneur  de  Chemans,  et  de  Roberte  de 
Bouille  du  Bourgneuf,  et  sœur  de  François  Errault, 
seigneur  de  Chemans,  en  Anjou,  garde  des  sceaux  de 
France,  en  1 543.  De  ce  dernier  mariage  sont  issus  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.®  François    du  Val,    chevalier,    seigneur    de  Ba- 


342  DÛ  VAL  DE  LA  HOUSSAYE. 

ratoire,  mort  sans  postérité.  Il  fut  appelé  à  la 
réforme  de  la  coutume  de  Tours,  et  produisit  un 
compulsoire  de  titres  à  la  cour  des  aides  le  3 
décembre  iSSg  ; 
3.°  Maximilien  du  Val,  écuyer,  seigneur  de  la 
Cour,  après  Chinon;  il  n'eut  qu'un  fils,  Guillaume 
du  Val,  écuyer,  qui  donna  une  procuration 
le  7  août  i55o,  et  mourut  sans  postérité. 

IX.  Jean  du  Val,  I"  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  Périgny  de  Pierrières,  épousa,  le  i8  juin  i537, 
Isabeau  Dangu  de  la  Mérinière  morte  avant  le  y  août  i  55o. 
Dans  son  contrat  de  mariage,  il  est  assisté  d'Antoine 
de  Scolin,  son  oncle.  Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

2."  Pierre  du    Val,  qui   fonde  la  branche  des  mar- 
quis de  Tertys,  rapportée  ci-après  ; 
3."  Claude  du  Val,  mort  sans  postérité. 

X.  Jean  du  Val,  II*  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  Vaumort  et  d'Epizy,  né  le  3  octobre  1540,  gentil- 
homme de  monseigneur  François  de  France,  duc 
d'Alençon,  frère  du  roi  Henri  III,  commandait  les 
gardes  de  la  reine  Catherine  de  Médicis.  On  a  dix  certi- 
ficats des  services  qu'il  rendit  au  roi  depuis  l'an  1564 
jusqu'en  iSyS.  11  ratifia  un  bail  à  ferme,  le  18  décembre 
i558;  fit  une  acquisition  de  Jean  Guerard,  le  3  juin 
i562.;  rendit  hommage  les  11  et  22  juillet  suivant;  reçut 
une  procuration  d'Adrien  le  Marchand,  le  20  août 
i563;  passa  une  transaction  avec  Pierre  de  la  Grange 
le  8  février  i565;  fit  une  vente  à  Bonaventure  Gillier, 
le  4  mai  suivant;  acquit  quelques  terres  d'Ambroise 
Certaat  le  16  juillet  i566;  transigea  au  sujet  de  la 
vente  de  la  terre  de  Perigny  le  18  février  iSyS;  rendit 
un  aveu  le  i3  j  jn  i58o,  et  passa  une  procuration  le  12 
avril  1 585.  Il  avait  épousé,  i.^par  contrat  du  14  février 
i563,  Catherine  de  Milly  de  Vaumort;  2.*  par  contrat 
du  22  avril  i582,  Marie  de  Domont  ;'  3.°  par  contrat  du 
3  février  1584,  Suzanne  de  Chabouillé.  Il  eut  de  ce 
dernier  mariage  : 

i.**  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2.'  Nicolas  du  Val,  seigneur  de  Maison- Rouge, 
mort  sans  postérité  ;  de  Gabrielle  de  Balathier  de 
Laniage,  sa   femme,  veuve  de  lui,    en    1639,   fille 


DU  VAL  DE  LA  HOUSSAYE.  343 

d'Edme  de  Balathier,   écuyer,  seigneur  de  Bra- 

gelogne  ; 
3.°  Georges  du  Val,   seigneur  deVielpont,  tué  en 

Italie,  près  de  Casai ,  capitaine  dans  le  régi  ment 

de  Vervins  ; 
4.°  Gabrielle  du   Val,  mariée,  avant   le    19  juillet 

1618,  avec  Gabriel  Gautier. 

XI.  Jacques  du  Val,  I"  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur d'Epizy ,  maréchal-des-logis  de  la  cavalerie  lé- 
gère commandée  par  le  sieur  de  la  Ferté  ,  chevalier  de 
l'ordre  de  Saint-Michel,  maître  d'hôtel  du  roi,  naquit 
le  23  août  1594.  D'abord  destiné  à  Tétat  ecclésiastique  en 
1601  ,  il  partagea  la  succession  paternelle  avec  ses  frères  le 
16  juillet  1618;  rendit  foi  et  hommage  les  10  mars  1616 
et  1"  juin  1626;  fut  pourvu  de  la  charge  de  maréchal- 
des-logis  de  la  cavalerie  légère  par  brevet  du  10  janvier 
1629;  obtint  ,nes  12  juillet  1626  et  8  novembre  1 635  , 
deux  jugements  des  commissaires  établis  par  les  francs- 
fiefs,  par  lesquels  il  fut  déclaré  noble  et  maintenu  dans 
ses  privilèges;  partagea  avec  Nicolas  du  Val,  la  succes- 
sion de  Georges ,.  seigneur  de  Vielpont ,  leur  père  ,  le 
24  mars  i63i  ,  fut  déchargé  de  la  contribution  du  ban 
et  arrière-ban  par  ordonnance  du  i5  avril  1639,  por- 
tant qu'il  sert  présentement  ;  fut  pourvu  de  la  charge  de 
maître  d'hôtel  ordinaire  du  roi ,  par  provisions  du  9 
octobre  i65o;  obtint  le  brevet  de  capitaine  appointé, 
le  i"  septembre  i65i;  fut  reçu  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Michel  le  dernier  octobre  i652.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  i5  février  1621,  demoiselle  Anne  de 
Poliard  de  la  Cane,  dont  il  eut  : 

I  .**  Edme,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Robert  du  Val,  à  qui  Claude  Balathier  de  Lan- 
tage  fit  une  donation,  le  25  juin  i633. 

XII.  Edme  du  Val,  chevalier,  seigneur  de  la  Grand- 
maison,  d'Epizy,  etc. ,  né  le  6  avril  1627,  d'abord  des- 
tiné à  l'état  ecclésiastique,  le  19  décembre  1637,  épousa, 
par  contrat  du  3o  avril  i656  ,  Elisabeth  de  Pontbréant  (i); 


(1)  Issu  de  la  maison  de  Rune,  originaire  de  Pologne 
suivant  le  mémoire  généalogique  sur  lequel  celte  filiation  est 
établie.  Une  branche  s'est  fixée  en  France  vers  l'an  1400.  Elle 
a  occupé  des  emplois  considérables  et  contracté  les   plus  belles 


344  ^^  ^^^  ^^"^  ^^  HOUSSAYE. 

fit  acquisition,  le  i"  novembre  1664,  du  comte  de 
Moucy;  rendit  foi  et  hommage,  le  29  décembre  du 
même  an;  et  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  par  arrêt 
du  conseil  du  Roi  du  19  mars  1668.  De  son  mariage 
sont  issus  : 

1/  Galliot  du  Val,  écuyer ,  seigneur  de  la  Grand- 
maison  ,  d'Epizy  et  de  la  Houssaye,  ancien  ca- 
pitaine au  régiment  de  Normandie,  infanterie, 
ingénieur  en  chef  des  armées  du  Roi.  Il  avait 
d'abord  été  page  du  maréchal  de  Noailles.  Ue 
Geneviève  du  Tertre  ,   son  épouse ,  il  laissa  : 

a.  Edme  du  Val,  chevalier,  seigneur  de  la 
Houssaye,  brigadier  de  la  première  com- 
pagnie des  mousquetaires,  chevalier  de  l'or- 
dre royal  et  militaire  de  Saint-Louis ,  mort 
sans  lignée  ; 

b.  Louis  du  Val,  chevalier,  mousquetaire 
dans  la  première  compagnie ,  mort  sans 
lignée; 

c.  Galliot  du  Val ,  chevalier ,  page  dans  la 
maison  d'Orléans ,  capitaine  au  régiment 
de  Flandre,  chevalier  de  Saint-Louis, 
mort  sans  postérité. 

2.°   Daniel  du  Val,  qui  suit  ; 

3.**  Henri  du  Val,  chevalier,  lieutenant  au  régi- 
ment d'Orléans,  tué  à  la  bataille  d'Hochstedt , 
en  1704. 

XIII.  Daniel  du  Val,  chevalier,  seigneur  d'Epizy, 
aide-major  au  régiment  de  Souastres ,  cavalerie ,  et 
lieutenant  audit  régiment,  précédemment  garde-du- 
corps  du  roi  dans  la  compagnie  de  Noailles,  épousa 
Françoise  de  Varade ,  de  laquelle  il  eut  : 

XIV.  Alphonse  -  François  -  René  du  Val,  chevalier, 
seigneur  de  la  Houssaye  et  d'Epizy  ,  de  la  Motte  la 
Nozaye ,  qui  épousa,  par  contrat  du  19  novembre  1720, 
Madelaine  de  Lalouette.  Leurs  enfants  furent  : 


alliances,  entr'autres  avec  la  maison  d'Humières,  qui  leur 
donna  la  parenté,  au  sixième  degré,  avec  Henri  IV  ;  à  celles 
de  Créqui,  d'Ailli ,  de  Rubemprc ,  de  Longjumeau ,  Vieu- 
pont,  Boulainvilliers,  de  Croix,  la  Mcth,  Clermont-Tonnerre, 
Tramecourt,  Coppesquène,  descendants  des  lords  de  ce  nom , 
de  Gomicourt,  etc.,  etc. 


DU  VAL  DE  LA  HOUSSAYE.  345 

I .°  François-André,  qui  suit  ; 

2.°  Marie- An  ne    du   Val,  qui    fut    pre'sentëe    pour 

être  admise  au  nombre  des  demoiselles  de  Saint- 

Gyr. 

XV.  François- André  du  Val,  chevalier,  seigneur 
de  la  Houssaye  et  d'Epizy,  etc.,  lieutenant  des 
grenadiers  au  régiment  de  Solar,  épousa  Marie- 
Anne  d'Abon,  fille  de  Jacques- Auguste  d'Abon  ,  chevalier 
seigneur  du  Garouge ,  capitaine  au  régiment  de  Bouf- 
flers,  chevalier  de  Tordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis  ,  et  de  Marie-Françoise  de  Mazancourt.  Ils  n^ont 
eu  qu'une  fille  unique ,  Marie-Madelaine-Gharlotte  du 
Val  de  la  Houssaye,  mariée  à  Pierre  du  Val ,  chevalier, 
marquis  de  Tertys ,  chef  de  la  seconde  branche  rap- 
portée ci-après  . 

SECONDE     BRANCHE 
Etablie  à  Bordeaux, 

X.  Pierre  du  Val,  II®  du  nom,  chevalier,  seigneur 
de  Perigny  ,  second  fils  de  Jean  du  Val ,  I"  du  nom  , 
et  d^Isabeau  Dangu ,  vint  s'établir  à  Bordeaux,  où  il 
épousa  Marguerite  de  la  Chausse,  dont  il  eut  : 

XI.  Jacques  DU  Val,  I"  du  nom,  baron  de  Tertys, 
qui   s'allia  avec  Bartholomée    de    Gaufreteau,  et   en  eut: 

1.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.°  Pierre  ,  qui  fonde  la  troisième  branche  rapportée 
en  son  lieu. 

XII.  Jean  du  Val,  11°  du  nom,  chevalier,  baron 
de  Tertys ,  mort  doyen  au  parlement  de  Bordeaux  ,  à 
eu  pour  fils  : 

!.•  Jacques  du  Val,  chevalier,  baron  de  Tertys, 
conseiller  du  Roi ,  au  parlement  de  Guienne,  qui 
obtint,  en  i685,  l'érection  en  marquisat  de  sa 
baronnie  de  Tertys  (i),  il  épousa  demoiselle  N... 


fi)  Lettres  patentes  de  sa  majesté',  portant  érection  de 

la  baronnie  de  Tertîis  en  marquisat. 

LOUIS    par  la  grâce  de  Dieu,  roi  de  France  et  de  Navarre  ; 
à    tous   présens    et   à  venir,    salut  :  Les  témoignages  les  plus 


346  ^^  VAL  DE  LA  HOUSSAYE. 

du   Perrier ,   dont  il  eut  Antoine  du  Val ,  cheva- 
-   lier ,   marquis  de  Tertys  ,  conseiller    du    Roi  au 
parlement  de  Bordeaux  ,  qui   s'allia  avec  demoi- 
selle Anne  Le  Berton  ; 


certains  que  les  rois  nos  prédécesseurs  ayant  voulu  donner  de 
leur  estime  à  ceux  de  leurs  sujets  qui  les  ont  bien  servis,  ne  se 
sont  pas  contentez  de  les  honorer  en  leurs  personnes,  mais  ils 
ont  voulu  décorer  leurs  terres  et  seigneuries,  des  titres  et 
dignitez  proportionnées  à  leur  mérite,  ce  qu'ils  ont  fait  d'au- 
tant volontiers,  que  l'exemple  de  ces  sortes  de  grâce  excitoit 
un  chacun  à  la  vertu  pour  s'en  rendre  digne  ;  en  quoy  voulant 
les  imiter,  et  mettant  en  considération  les  services  qui  nous  ont 
esté  rendus  par  notre  très  cher  et  bien  aimé  Jacques  Duval, 
nostre  conseiller  en  nostre  parlement  de  Guyenne,  baron  de 
Tertiis  dans  la  fonction  et  exercice  de  sa  charge  depuis  trente 
années,  et  dans  toutes  les  occasions  où  il  a  pu  donner  des 
marques  de  son  zèle  à  nostre  service,  dans  plusieurs  commis- 
sions qu'il  a  eues  pour  des  affaires  publiques ,  et  entr'autres 
dans  celles  de  la  religion,  où  il  a  travaillé  et  travaille  avec 
beaucoup  d'application  :  les  longs  et  grands  services  que  Jean 
Duval,  nostre  conseiller,  doyen  de  nostredit  parlement,  son 
père,  a  rendus,  qui  a  donné  des  marques  éclatantes  de  son 
courage  et  de  sa  fermeté  pour  nostre  service  dans  les  derniers 
troubles,  la  perte  de  ses  biens  et  les  dégâts  de  ses  maisons  de 
campagne  faits  par  les  ennemis  de  l'état  n'ayant  fait  qu'aug- 
menter son  zèle  et  sa  fidélité  ;  comme  aussi  en  considération 
de  l'ancienne  noblesse  dudit  Duval,  et  des  services  importans 
rendus  par  ses  ayeuls  dans  les  armées  des  rois  nos  prédéces- 
seurs ;  désirant  de  luy  donner  des  marques  de  la  satisfaction 
que  nous  avons  desdits  services  ;  Nous  avons  cru  ne  le  pouvoir 
mieux  faire  qu'en  luy  donnant  un  titre  qui  le  distingue  du 
commun  et  fasse  connoistre  à  la  postérité  l'estime  que  nous 
faisons  de  sa  personne,  nous  estant  bien  informé  que  la  terre 
et  baronie  de  Tertiis  est  une  des  plus  anciennes  baronies  de 
nostre  province  de  Guyenne,  relevante  de  nous  en  plein  fief, 
sur  laquelle  passent  les  deux  rivières  de  la  Dour  et  du  Luy  , 
où  il  a  tout  droit  de  haute,  moyenne  et'  basse  justice  qu'il  fait 
exercer  par  ses  officiers,  droits  honorifiques  à  l'église,  un  beau 
chasteau,  plusieurs  domaines  et  fiefs,  cens  et  rentes,  préroga- 
tives et  autres  droits  et  devoirs  seigneuriaux,  et  est  capable  de 
soutenir  la  qualité  de  marquisat  ;  cette  terre  estant  d'une 
grande  réputation  pour  les  eaux  chaudes  et  les  bains  salutaires 
que  Dieu  a  donné  dans  cet  endroit,  lesquelles  attirent  dans  le 
printemps  et  l'automne  un  grand  concours  de  personnes, 
même  des   pays  étrangers,    qui    reçoivent  quasi    toujours    la 


IHJ  VAL  DE  LA  HOUSSAYE.  347 

2.°  Léonard    du  Val,   chevalier,  conseiller    au  par- 
lement de  Bordeaux; 
S.**  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 


guérison  de  leurs  maladies.  Sçavoir  faisons  que  pour  ces 
causes  et  autres  à  ce  nous  mouvans,  de  nostre  grâce  spétiale, 
pleine  puissance  et  authorité  royale,  Nous  avons  ladite  terre 
et  baronnie  de  Tertiis,  ses  appartenances  et  dépendances,  créée, 
élevée,  érigée,  instituée  et  décorée,  créons,  élevons,  érigeons, 
instituons  et  décorons  par  ces  présentes ,  signées  de  nostre 
main,  en  titre,  nom,  dignité,  et  prééminence  du  marquisat, 
pour  en  jouir  par  ledit  sieur  Duval,  ses  enfans,  héritiers  et 
successeurs  mâles,  audit  titre,  nom  et  dignité  pour  la  déno- 
mination et  marquisat  de  Tertiis  ;  Voulons  et  nous  plaît  que 
les  vassaux  et  justiciables  de  ladite  terre,  tant  nobles  q-'ae 
roturiers ,  dorénavent  portent  et  rendent ,  quand  le  cas  y 
écherra ,  la  foy  et  hommages  qu'ils  doivent ,  donnent  leurs 
aveux  et  dénombremens,  fassent  leurs  déclarations  et  payent 
leurs  droits  et  devoirs  auxquels  ils  sont  tenus,  sans  les  augmen- 
ter, sous  la  reconnaissance  dudit  titre  de  marquisat  de  Tertiis, 
et  que  ledit  sieur  Duval,  ses  enfans,  héritiers  et  successeurs 
mâles,  seigneurs  et  propriétaires  de  ladite  terre,  jouissent  à  l'a- 
venir du  titre  du  marquisat,  avec  tous  les  honneurs,  droits,  pré- 
rogatives et  privilèges  y  appartenans,  et  dont  jouissent  les  autres 
marquis  de  nostre  royaume  et  de  ladite  province,  et  à  cet  effet 
leur  avons  permis  de  porter  sur  leurs  armes  les  blazons  et  cou- 
ronnes appartenans  à  la  dignité  de  marquis  ;  pour  dudit  mar- 
quisat jouir  et  user  par  eux,  tenir  et  posséder  aux  mêmes 
redevances,  foy  et  hommages  qu'il  doit  à  présant,  à  cause  de 
ladite  terre,  et  sans  aucun  changement  de  mouvance,  augmen- 
tation ni  diminution  des  droits.  Voulons  que  la  justice  y  soit 
administrée  par  les  officiers'  dudit  sieur  Duval  es  lieux  accou- 
tumez, ainsi  qu'elle  estoit  auparavant,  et  que  lesdits  juges  et 
officiers  intitulent  leurs  sentences  et  jugements  de  la  qualité  de 
marquis  de  Tertiis ,  en  toutes  causes  civiles  et  criminelles, 
sans  aucun  changement  de  ressort ,  ny  que  les  appellations 
puissent  être  relevées  ailleurs,  ny  d'autre  manière  qu'elles 
estoient  auparavant,  ne  rien  innover  aux  droits  de  justice , 
foy  et  hommages  qui  pourroient  appartenir  à  d'autres  sei- 
gneurs particuHers ,  ny  contrevenir  aux  cas  royaux  dont  la 
jurisdiction  appartient  aux  juges  présidiaux.  Voulons  en  outre 
que  si  ledit  marquisat  vient  à  tomber  es  mains  et  estre  possédé 
par  gens  faisant  professsion  de  la  R.  P.  R.  il  ne  s'y  pourra  faire 
aucun  prêche  ny  exercice  public  de  ladite  religion,  à  peine 
de  nullité  des  présentes  :  n'entendons  néanmoins  qu'en  consé- 
quence de  la  présente  exécution,  ny  des  édits  des  années  i565 
i3.  23 


348  r>M  VAL  DK  LA  HOUSSAYF.      . 

XIII.  Pierre  du  Val,  III*  du  nom,  chevalier, 
baron  de  Tertys,  a  eu  pour  tils  : 

I  .*  Armand,  mort  sans  f>ostérité  ; 
2.°  Joseph,  dont  l'article  suit . 

XIV.  Joseph  DU  Val,  chevalier,  baron  de  Tertys, 
fut  père  de  : 

i.°Jeandu  Val,  chanoine  à  Saint-Emilion  ; 
2.**  Pierre,  dont  l'article  suit. 

XV.  Pierre  du  Val,  IV*  du  nom,  chevalier, 
marquis  de  Tertys  ,  capitaine  au  régiment  de  Royal- 
Vaisseaux  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  a  épousé  Marie-Madelaine- Charlotte  du 
Val,  d-ime  de  la  Houssaye  et  d'Epizy,  dernier  rejeton  de  la 
branche  aînée,  tille  unique  de  François-André  du  Val, 
chevalier ,  seigneur  de  la  Houssaye  et  d'Epizy ,  et 
de  Marie-Anne  d'Abon.  Le  marquis  de  Tertys  est  mort 
sans  postérité,  il  a  pris  le  nom  de  du  Val  de  la  Houssaye, 
par  la  possession  de  la  terre  de  ce  nom,  qui  fut  laissée 
à  sa  femme  en  héritage,  par  Edme  du  Val,  chevalier, 
brigadier    de  la  première  compagnie   des     mousquetaires. 


et  1 566  et  autres,  on  puisse  prétendre  ledit  marquisat  estre 
mis  à  nostre  couronne,  au  défaut ,  d'hoires  mâles,  ausquels 
édits  et  à  tous  autres  semblables,  nous  avons  dérogé  et  déro- 
geons pour  ce  regard  ;  sans  laquelle  condition  ledit  sieur 
Duval  n'auroit  pu  accepter  nostre  présente  grâce.  Si  donnons 
en  mandement  à  nos  amez  et  féaux  conseillers,  les  gens  tenons 
nostre  cour  de  parlement  à  la  Réole  ,  et  chambre  de  nos 
comtes  de  Pans,  que  ces  présentes  ils  ayent  à  enregistrer,  et 
que  du  contenu  en  icelles  ils  fassent  jouir  et  user  ledit  sietir 
Duval,  ses  enfans  et  successeurs  mâles,  seigneurs  et  proprié- 
taires de  ladite  terre,  pleinement,  paisiblement  et  perpétuel- 
lement, cessant  et  faisant  cesser  tous  troubles  et  empéchemens 
contraires  :  car  tel  est  nostre  plaisir,  et  afin  que  ce  soit  chose 
ferme  et  stable  à  toujours.  Nous  avons  fait  mestre  nostre  scel 
à  ces  présentes.  Donné  à  Fontainebleau,  au  mois  d'octobre, 
l'an  de  grâce  mil  six  cent  quatre-vingt-cinq;  et  de  notre  règne 
le  quarante-trois.  Ainsi  signé  Louis,  et  sur  le  reply,  par  le 
Roy,  signé  Philipeaux,  visa  signé  le  Tellier,  et  scelé  du 
grand  sceau  de  cire  verte  en  lacs  de  soie  verte  et  rouge.    • 

Collationné  à  V original  par  nous  conseiller  secrétaire  du  Roy. 
maison  y  couronne  de  France  et  ses  finances. 


LE  GRAS  DE  SECHEVAL.  3^^ 

La  marquise  du  Val  de  la  Houssaye  vit  à  Paris,  et  se 
trouve,  par  le  mariage  de  sa  cousine-germaine  Marthe- 
Madelaine-Louise  d'Abon,  avec  le  vicomte  de  Hallet , 
tante,  à  la  mode  de  Bretagne,  du  comte  et  du  vicomte 
de  Hallet,  et  de  Clémentine  de  Hallet,    leur   sœur. 


TROISIEME  BRANCHE. 

XII.  Pierre  du  Val,  III''  du  nom,  chevalier,  con- 
seiller du  Roi  et  commissaire  aux  requêtes  au  parlement 
de  Bordeaux,  mort  doyen,  eut  pour  fils  : 

I  .*  Pierre,  qui  suit  ; 

2.°  Jean  du  Val,  chevalier  ; 

3.**  Joseph  du  Val,  chevalier,  lieutenant-colonel  au 
régiment  de  Noailles,  père  de  Jean  du  Val,  an- 
cien capitaine  d'infanterie. 

XIII.  Pierre  du  Val,  IV'  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Lart,  Endorthe  et  Belair ,  épousa  Marie- 
Anne  c*e  Spens  d'Estignols,  tille  de  Jacques  de  Spens 
d'Estignols,  chevalier,  capitaine  au  régiment  Dauphin, 
dragons,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  et  de  N....,  de  la  Lande.  Il  eut  pour  fils  : 

XIV.  Etienne  du  Val,  chevalier  seigneur,  de  Belair 
et  autres  lieux. 

Armes:  D'argent,  à  trois  trèfles  de  sinople  ;  l'écu 
timbré  d'un  casque  taré  de  front,  orné  de  ses  lambre- 
quins d^argent  et  de  sinople,  et  sommé  d'une  couronne 
de  marquis.  Supports  :  deux  lions  d'argent.  Cimier  :  un 
lion  issant  du  même. 


Le  GRAS  DE  SECHEVAL,  et  de  la  CHASTIÈRE, 
porte  pour  armes:  d'argent  à  trois  rencontres  de  cerf 
de  gueules. 

De  cette  famille  était  M.  le  baron  le  Gras,  adjudant- 
général  à  l'armée  de  Quiberon,  qui  est  mort  de  deux 
blessures  qu'il  a  reçues  à  cette  bataille;  il  a  laissé  un 
fils,  qui  a  continué  la  postérité:  c'est  M.  Alexandre  le 
Gras  de  la  Chastière,  adjudant-major  de  la  légion  de 
Rohan,  émigré,  déporté  en  i8o5,  à  Toccasion  de  l'af- 
faire du  duc  d'Enghien. 


35o  RIGOLEY. 


RIGOLEI  OU  RIGOLEY;  famille  noble^  originaire 
de  Florence,  établie  en  Bourgogne. 

I.  Denis  Rigoley  ,  seigneur  de  la  Chaume  et  de 
Visargent,  fut  honoré  de  l'estime  particulière  du  grand 
Condé,  comme  il  appert  des  lettres  de  ce  prince,  et 
particulièrement  de  celle  autographe  que  S.  A.  S.  lui 
écrivit  de  Chantilly,  le  i3  mars  1664,  finissant  par  ces 
mots  :  «  votre  affectionné  ami,  Louis  de  Bourbon.  » 
Il  fut  cornette  au  régiment  de  Rantzau,  infanterie,  en 
i635  ;  lieutenant  au  régiment  de  Rantzau,  cavalerie, 
en  i636,  et  capitaine  au  régiment  de.  Kulhase,  infan- 
terie, en  1640.  Il  se  trouva  au  siège  de  Saint-Jean  de 
Lobne,  le  2  novembre  i636,  et  y  fit  des  prodiges  de 
valeur.  A  la  tête  du  premier  secours,  il  traversa  le 
pont  sous  la  mousqueterie  des  ennemis  qui  occupaient 
la  tour  de  la  Prison;  assailli  de  toutes  parts,  rien  ne 
put  ralentir  sa  marche  ;  il  força  tous  les  postes ,  et 
entra  le  premier  dans  la  ville.  Les  magistrats  et  habi- 
tants ne  purent  s'empêcher  d'admirer  son  courage,  et 
voulant  reconnaître  les  services  qu'il  leur  avait  rendus 
en  cette  circonstance,  ils  lui  -donnèrent  un  certificat  de 
sa  conduite  héroïque  pendant  cette  journée.  Il  fut  depuis 
conseiller  du  roi,  secrétaire  des  états  de  Bourgogne  et 
Bresse.  Il  épousa,  en  1640,  Anne  Guye,  fille^de  N.... 
Guye,  écuyer,  seigneur  de  Labergement  et  de  Vorène. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.**   Denis-François     Rigoley,'  prêtre,     docteur    de 

Sorbonne ; 
2.°  Pierre    Rigoley,    conseiller    au    parlement    dt 

Dijon,  commissaire  aux  requêtes  du  palais,  marit  j 

à  Madelainede  Berbis; 
3.°  Claude  Rigoley,  qui  suit; 
4.°  Françoise  Rigoley,  mariée  à  Antoine  de  Mucie 

seigneur,   d'Escuelles   et    de    Pont-de-Vaux,  con 

seiller  du   roi,   maître   ordinaire    en    la  chambn 

des  comptes  de  Dijon  ; 
5.°  Anne-Gabrielle  Rigoley,  religieuse; 
6.°  Catherine  Rigoley,  religieuse. 


RIGOLEY.  35 1 

II.  Claude  Rigoley  ,  chevalier,  seigneur  de  Pu- 
ligny  y  de  Mypon  ,  fut  successivement  secrétaire  des 
états  de  Bourgogne  et  Bresse,  conseiller  du  roi  en  tous 
ses  conseils,  premier  président  de  la  chambre  des  comp- 
tes de  Dijon.  Il  épousa,  i.°  par  contrat  du  21  février 
1677,  Anne-Madelaine  Chartraire,  fille  de  Gui  Char- 
traire,  écuyer  ,  procureur  du  roi  au  bailliage  d'Auxois  ; 
2."  par  contrat  du  28  juillet  1686,  demoiselle  Oudette- 
Thérèse  Languet ,  fille  de  messire  Denis  Languet , 
écuyer ,  comte  de  Rochefort ,  baron  de  Saffres ,  sei- 
gneur de  Montigny,  de  la  Villeneuve  et  de  Saint-Cosme, 
conseiller  du  roi  en  tous  ses  conseils,  procureur-général 
au  parlement  de  Dijon.  Ses  enfants  furent  ; 

Du  premier  lit  : 

I .°  Denis  Rigoley  ,    conseiller    au    parlement    de 

Dijon,  mort  sans  postérité; 
2.**  Germain   Rigoley  ,    colonel    du    régiment     de 

Rouergue ,  infanterie,   le     11     décembre   1705, 

mort  sans  postérité  ; 

Du  second  lit  : 

3."  Jean  Rigoley,  chevalier,  seigneur  de  Puligny; 
il  fut  successivement  conseiller  au  parlement  de 
Dijon,  commissaire  aux  Vequêtes  5u  palais  et 
conseiller  du  roi  en  tous  ses  conseils  ,  premier 
président  de  la  chambre  des  comptes  de  Dijon. 
Il  épousa  demoiselle  de  Siry,  fille  de  messire  de 
Siry  ,  président  au  parlement  de  Dijon.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

a,  Jean  Rigoley,  chevalier,   premier  président 
de  la   chambre  des  comptes  de  Dijon,   mort 
sans  postérité  ; 
^.Guillaume-Olympe  Rigoley,  chevalier,    se- 
crétaire des  états  de    Bourgogne    et  Bresse  , 
mort  sans  postérité  ; 
c.  Anne   -Marie  -  Françoise  -  Thérèse  Rigoley  , 
mariée  à  messire    Marc-Antoine  de  Pradier, 
chevalier ,    marquis  d'Agrain  ,    premier  pré- 
sident  de  la  chambre  des  comptes  de  Dijon; 
4.°  Denis-Claude  Rigoley,  qui  suit; 
5.°  Anne  Rigoley,  morte  en  bas  âge. 


ë 


f 


352  RIGOLEY. 

m.  Denis  -  Claude  Rigoley  ,  chevalier  ,  baron 
dOgny  ,  seigneur  de  Mypon  et  de  Saint-Cosme  ,  pour 
lesquelles  seigneuries  il  rendit  foi  et  hommage  le  8  août 
1748,  au  marquis  Digomay,  baron  de  Vianges.  Il  fut 
secrétaire  des  états  de  Bourgogne  et  Bresse.  Il  épousa , 
par  contrat  du  14  novembre  1719  ,  Anne-Marie  Char- 
traire  de  Bierres,  fille  de  François  Chartraire  ,  ècuyer, 
seigneur  de  Montigny  et  de  Bierres  ,  conseiller  au  par- 
lement de  Dijon.  De  ce  mariage  est  issu  : 

IV.  Claude -Jean  Rigoley,  né  à  Dijon,  le  12  oc- 
tobre 1725,  chevalier,  baron  d'Ogny  ,  seigneur  d'Au- 
teuil  ,  Antouillet  ,  Milmont  ,  Bazoches  et  Andelu.  Il 
fut  successivement  conseiller  au  parlement  de  Dijon  , 
le  20  avril  1745;  intendant  général  des  courriers,  postes, 
relais  et  messageries  de  France ,  le  20  janvier  1770; 
grand  -  croix  ,  prévôt  de  Tordre  royal  et  militaire  de 
Saint- Louis,  le  25  décembre  1771.  Il  épousa,  par  con- 
trat du  24  avril  1748,  Elisabeth  d'Alencé,  fille  de  Denis 
d'Alencé  ,  écuyer ,  seigneur  de  Lacouarde  et  de  Gros- 
rouvre  ,  capitaine  au  régiment  de  Bourbonnais ,  infan- 
terie. De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.<*  Claude- François  -  Marie  Rigoley  ,  chevalier  , 
baron  d'Ogny,  né  à  Dijon,  le  9  janvier  1759. 
U  fut  successivement  élève  au  régiment  de  Stras- 
bourg ,  artillerie,  en  1770;  capitaipe  au  régi- 
ment de  Jarnac,  dragons,  en  1774  ,  et  adjoint 
à  son  père,  intendant  général  des  postes  ,  en 
1785.  Il  épousa,  par  contrat  du  i3  février  1786, 
Flore- Louise  Ménage  de  Pressigny  ,  fille  de 
François  Ménage  de  Pressigny,  écuyer. 

2.''  Claude-Elisabeth  Rigoley  d'Ogny,  qui  suit  ; 

3."  Marie-Denise- Elisabeth  Rigoley  d'Ogny  ,  née 
à  Dijon,  le  21  janvier  1753  ,  mariée,  par  con- 
trat du  21  avril  1773,  à  messire  Claude-Anaclet, 
chevalier ,  marquis  de  Bassompicrre  ,  maréchal 
des  camps  et  armées  du  roi,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis. 

V.  Claude-Elisabeth  Rigoley,  né  à  Paris,  le  21  avril 
1767,  chevalier,  baron  d'Ogny,  fit  sa  preuve  de  no- 
blesse, pour  ctre  reçu  officier  dans  les  troupes  du  Roi  , 
devant  Bernard   Chcrin,   écuyer ,  généalogiste   des  'ordres 


NICOLAS.  333 

de  Saint-Michel,  du  Saint-Esprit  et  de  Saint-Lazare, 
le  29  novembre  1782.  Il  fut  successivement  sous-lieute- 
nant au  régiment  Colonel-Général,  infanterie,  le  i®*" 
mars  lySS;  capitaine  au  régiment  Royal-Picardie,  ca- 
valerie, le  i"  juin  1786;  aide-maréchal- général  des- 
logis de  la  cavalerie  du  corps  commandé  par  S.  A.  S. 
monseigneur  le  duc  de  Bourbon,  le  i"  juin  1792;  et 
colonel  de  cavalerie,  le  i3  novembre  suivant,  dont  les 
services  sont  attestés  par  S.  A.  S.  ainsi  qu'il  appert  de 
son  certificat,  en  date  du  20  juin  18 14;  chevalier  de 
l'ordre  royal  de  la  Légion  ^d'Honneur,  le  21  septembre 
1814  et  officier  dudit  ordre,  le  4  janvier  181 5,  cheva- 
lier de  Tordre  souverain  de  Saint-Jean  de  Jérusalem, 
le  1 3  juin  i8i6;  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint-Louis,  le  3  décembre  1817,  et  décoré  du  lys 
de  la  garde  nationale  parisienne,  le  2  octobre  18 17. 

Armes:  D*azur,  au  chevron  accompagné  en  chef  de 
deux  étoiles,  et  en  pointe  d'un  faisan,    le  tout  d'or. 

Je  soussigné  généalogiste  et  chevalier  honoraire  de 
l'ordre  souverain  de  'Saint-Jean  de  Jérusalem,  certi- 
fions et  attestons  avoir  dressé  la  présente  généalogie  sur 
les  titres  qui  m'ont  été  donnés  en  communication. 

En  foi  de  quoi  j'ai  signé  et  fait  apposer  sur  cire  rouge 
notre  cachet  ordinaire. 

Paris,  le  17  mai  18 18. 

La  Croix. 


NICOLAS,  famille  noble,  et  très-ancienne,  origi- 
naire de  Bretagne,  province  où  elle  florissait  dès  le 
commencement  du  quatorzième  siècle.  Elle  justifie  une 
longue  série  de  services  dans  l'épée  ei  la  magistrature. 

Galerand  Nicolas,  dit  de  la  Grève,  est  rappelé 
comme  défunt  dans  l'acte  de  la  fondation  du  collège  de 
Cornouailles,  de  Fan  i32i,  en  faveur  de  laquelle  il 
paraît  avoir  fait  des  dispositions  testamentaires. 

I.   Olivier    Nicoi.AS,      chevalier,     est     mentionné,     l'an 


354  NICOLAS. 

i336,  avec  la  qualification  de  messire  dans  l'acte  de  la 
fondation  de  l'hôpital  de  Landernau,  par  Hervé  de  Léon, 
seigneur  de  Noyon.  Il  combattit  dans  les  guerres  qu'eut 
Charles  de  Blois,  duc  de  Bretagne,  contre  les  Anglais, 
en  1345  et  1347.  Il  avait  épousé  Tiphaine  de  Langourla, 
dont  les  armes  sont  :  d'a:{iir,  à  trois  bandes  d'or.  On  leur 
connaît  trois  fils  et  une  fille  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit  :  ^,  : 

2°  Pierre   Nicolas^  qui.   Tan  .iSyJ, ,  servit  sous   le 
connétable  du  Guesclin  au  siège  de    Brest,   en  la 
compagnie  de  messirè  Geoffroi  de  Kérimel,  che- 
valier ; 
3.°  Dérien    Nicolas,    écuyer,    qui   fut  du     nombre 
.î   des  hommes  d'armes  de  la  compagnie   d'Olivier  le 
Moyne,  capitaine  de  Lesneven,    dont  la  montre 
fut  faite  en  cette  ville  le    premier  janvier   1378; 
4.°  Olive      Nicolas,     mariée     à    Geoffroi     Giffart, 
écuyer. 

II.  Jean  Nicolas,  I"  du  nom,  écuyer,  fut  du  nom- 
bre des  seigneurs  bretons  qui,  le  28  avril  i38i,  rati- 
fièrent à  Lamballe  le  traité  de  paix  de  Guerrande,  conclu 
entre  Charles  V,  roi  de  France,  et  Jean  de  Montfort, 
duc  de  Bretagne,  Gilonne  du  Plessier,  sa  femme,  était 
veuve  le  14  mars  i383,  qu'elle  transigea  avec  ses  enfants 
qui  suivent.  Ses  armes  sont:  dlor,  à  cinq  chaussetrapes 
de  sable  : 

i.°  Guillaume,  dont  l'article  suit; 
'    2.°  Olivier.       /     .  ,  ^o-j 

3.»  Perroton,   \  "'vants  le  14  mars  i383  ; 

4."  Nicole,   mariée,   avant  le    14    mars   i383,   avec 

Alain  du  Val,  écuyer; 
5."  Thomasse,  qui  -n'était    pas  encore  mariée  le   14 

mars  i383.  Elle  mourut  religieuse. 

III.  Guillaume  Nicolas,  I"  du  nom,  écuyer,  ser- 
vit dans  les  guerres  de  son  tems  sous  la  charge  d'Eon 
de  Lesnerac,  ccuyer,  capitaine  de  Clisson,  dont  la 
compagnie,  composée  de  quatorze  chevaliers-bacheliers 
et  de  quatre-vingt-cinq  écuyers,  fut  reçue  à  Paris  le  27 
janvier  i382.  Il  épousa,  après  l'an  i383,  Alaïs  de  Ker- 
man,  dont  les  armes  sont:  d'a:{ur,    à   la  tour  d'argent  y 


NICOLAS.  355 

maçonnée  de  sable, posée  sur  une  roue  d'argent,  dont  on  ne 
voit  que  la  moitié.  Leurs  enfants  furent  : 

1.°  Jean,  dont  l'article  va  suivre  ; 

2/  Maurice  Nicolas,,  ecuyer,  qui  paraît  avec  cette 
qualité  dans  le  rôle  de  la  montre  de  la  compagnie 
de  messire  Robert  de  Montauban,  chevalier,  ban- 
neretj  du  premier  septembre  142 1  ; 

3.**  Elisabeth  Nicolas^    morte  sans  avoir  été  mariée. 

IV.  Jean  Nicolas,  IP  du  nom,  écuyer ,  était,  en 
1420,  homme  d'armes  en  la  compagnie  de  Jean  de  Pen- 
houet  y  amiral  de  Bretagne .  Il  fit  partie  de  Farmée  qui 
fut  levée  par  Raoul ,  sire  de  Coetquen  ,  maréchal  de  Bre- 
tagne ,  pour  le  recouvrement  de  la  personne  du  duc , 
retenu  prisonnier  par  Olivier  de  Blois  ,  comte  de  Pen- 
thièvre  ,  dont  les  biens  furent  ensuite  confisqués  pour 
cause  de  cette  félonie  .  Jean  Nicolas  prêta  serment  de 
fidélité  au  duc  de  Bretagne  le  28  octobre  1437.  Il  était 
alors  marié  avec  Guiilemette  de  Bellouan,  dont  les  armes 
sont  :  de  sable,  à  l'aigle  éployée  d'argent.  On  leur  con- 
naît entr'autres  enfants  : 

I .®  Guillaume,  dont  l'article  suit; 

2.°  Anne,  femme  de  Jean  de  Noualan  ; 

3.°  Françoise,  morte  sans  alliance. 

V.  Guillaume  Nicolas,  II^  du  nom,  écuyer,  est 
nommé  dans  les  plaids  des  états  tenus  à  Vannes,  le  6 
mars  145 1,  comme  ayant  quelque  différend  avec  Guil- 
laume de  Kerman.  Il  était  marié,  le  24  février  1461, 
avec  Claude  Madec,  dont  les  armes  sont  :  de  gueules,  à 
trois  lionceaux  d'argent.  Leurs  enfants  furent  : 

I ."  Henri,  dont  l'article  suit  ; 
2.°  Jean,  mort  sans  postérité  ; 
3.°Raoulet,   écuyer,   mentionné  dans  l'acte  de  la 

fondation  de  l'église  de    Saint-Malo  de  Dinan  , 

faite  par  Jean,  vicomte  de  Rohan. 

VI .  Henri  Nicolas,  écuyer,  est  nommé  avec  Pierre 
le  Gadec,  Lucas  le  Boul ,  Etienne  le  Gief  et  plusieurs 
autres  gentilshommes,  dans  une  commission  du  28  mars 
1488,  donnée  par  la  duchesse  Anne  de  Bretagne,  à 
Bizien    de   Kerousi  ,   pour    informer    sur  quelques   excès 


356  NICOLAS. 

commis  à  Treguicr.  Thibaude  Pregent,  veuve  de  lui  en 
021,  et  dont  les  armes  sont:  de  gueules,  à  trois  fleurs 
de  lys   d'or,  le  fit  père    de  plusieurs  enfants,  entr'autres  : 

ï .°  Yvon,  dont  l'article  suit  ; 

2.''  Jean,   abbé  commendataire  de  Notre-Dame  de 
Longuet,  en  1541  ; 

3."  Thibaude,  qui  fut  mariée  à  Julien  le  Gai  ; 

4/  Claude,  épouse  de  François  de  Kerbouric, 

VII  .  Yvon  Nicolas  ,  sieur  de  la  Touche  ,  vivait 
en  1543  _,  avec  Renée  le  Mestayer,  sa  femme,  dont  les 
armes  sont  :  d'argent,  au  pin  arraché  de  sinople,  fruité 
d'or,  accosté  de  deux'merlettes  de  sable.  Elle  était  veuve,  et 
dans  uQâg^e  avancé,  le  21  mai  i582.  Leurs  enfants 
furent:  /' 

i."  Yvon,  mort  sans  postérité; 

2,°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Marguerite,  alliée  à  Olivier  du  Bois,  ecuyer. 

VIII.  Jean  Nicolas,  III°  du  nom,  ecuyer,  sieur 
de  la  Touche,  épousa,  le  21  mai  i582,  Julienne,  ^//^.y 
Nicole  Pioger,  dont  les  armes  sont  :  d'argent,  à  trois 
écrevisses  de  gueules.  Ils  eurent'entr'autres  enfants  : 

IX.  Jean  Nicolas,  IV^  du  nom,  ecuyer,  seigneur 
de  la  Touche,  qui  obtint,  en  16 14,  des  lettres  de  re- 
connaissance de  noblesse,  où  il  "est  fait  mention  de  son 
ancienne  extraction .  Il  e'pousa  Jeanne  Martin  ,  dame 
des  Champs-Gérault  et  du  Plessix,  fille  de  François 
Martin  ,  seigneur  des  mêmes  lieux,  et  d'Yvonne  des 
Erts .  Les  armes  de  Jeanne  Martin  sont:  d'azur,  semé 
de  billettes  d'argent  \  au  franc-canton  de  gueules  ^  charge 
de  trois  rustres  d'or.  De  leur  mariage  est  issu  : 

X  .  Jean  Nicolas  ,  V*»  du  nom  ,  chevalier  ,  seigneur 
des  Champs-Gérault;  conseiller  en  la  cour  des  compter 
de  Bretagne,  marié  avec  Nicole  le  Vayer ,  dame  de 
Clays  ,  dont  les  armes  sont  :  de  gueules ,  à  fasce  d^or  , 
accompagnée  en  chef  de  deux  étoiles  ,  et  en  points,  d'un 
croissant,  le  tout  du  même .  De  ce  mariage  est  issu  : 

XI  .  Jean  Nicolas  ,  Vl*^  du  nom  ,  chevalier  ,  sei- 
gneur de  Clays,  des  Champs-Gcrault ,  premier   président 


NICOLAS.  357 

aux  requêtes  du  palais  .  Il  épousa  Marquise  Pépin  du 
Frettay ,  dont  les  armes  sont  :  d'a:{ury  au  chevron  corn- 
poné  d'argent  et  de  gueules,  accompagné  de  trois  pommes 
de  pin  d'argent .  Elle  était  tille  de  Renée  Pépin  ,  ecuyer  , 
seigneur  du  Frettay^  de  Sévigné  et  de  la  Bourbonnays  , 
et  de  Jeanne  Cibouault  de  Pinieux,  sa  seconde  femme. 
De  ce  mariage  sont  issus,  entr'autres  enfants  : 

i.°  Germain  Nicolas,  seigneur  de  Clays,  qui  con- 
tinua la  branche  aînée  en  Bretagne.  Il  avait  épousé 
Renée  Chenu,  dame  de  Clermont^  près  Nantes; 

2.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Nicolas,  prieur  de  Châteaugiron; 

4.' N ,   femme  de   Henri  Guéheneuc,  seigneur 

du  Boishux. 

XII.  Jean  Nicolas,  VIP  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur des  Champs-Gérault ,  fut  maintenu  conjointement 
avec  Germain  Nicolas ,  seigneur  de  Clays,  son  frère,  dans 
son  ancienne  extraction,  et  dans  la  qualité  de  chevalier, 
par  arrêt  rendu  en  la  chambre  de  la  réformation  de  Bre- 
tagne, du  20  août  1669  .  Il  avait  précédemment  épousé 
Marie  -  Renée  de  Rosmadec ,  dont  les  armes  sont  :  paie 
d'argent  et  d'a:{ur  :  fille  de  Sébastien,  marquis  de  Ros- 
madec, comte  des  Chapelles,  baron  de  Molac,  du  Juch, 
de  Penhouet ,  et  de  Renée  de  Kergournadech  de  Ker- 
coent  :  et  sœur  puînée  de  Marie-Anne  de  Rosmadec  , 
marquise  de  Molac,  femme  de  René  le  Sénéchal  de  Ker- 
cado ,  comte  de  Kercado  .  Jean-Nicolas  eut  entr'autres 
enfants  : 

XIII  .  Abel  Nicolas  ,  écuyer  ,  qui  e'migra  de  Breta- 
gne en  i685,  et  fut  s'établir  dans  la  ville  d'East-Looe  , 
au  comté  de  Cornouailles  ,  province  d'Angleterre,  où  il 
mourut  en  1712.  Il  avait  épousé,  avant  son  émigration, 
Anne  de  Pouldouran,  dont  les  armes  sont  :  vairé  d'or  et 
de  gueules.  Leurs  enfants  furent  : 

1/  Paul,  dont  l'article  suit;  . 

2.°  Jacques  Nicolas,  qui  a  formé  une  branche  ; 

3.°  Renée  Nicolas,  mariée  à  N....  Dyer. 

XIV.  Paul  Nicolas,  l^^  du  nom,  écuyer,  fut  deux 
fois  maire  de  la    ville    d'East-Looe  .    Il    épousa  Elisabeth 


358  NICOLAS. 

Mellow,  fille  de  N....    Mellow,  de  la  paroisse  de  Talland, 
province  de  Cornouailles.  Il  en  eut  pour  fils  unique  : 

XV.  Paul  Nicolas,  II*  du  nom,  écuyer,  qui  fut 
plusieurs  fois  maire  de  la  ville  d'East-Looe;  de  Marthe 
Harris,  son  épouse,  fille  de  Nicolas,  de  la  ville  d'East- 
Looe.  Il  eut  : 

I.*'  Paul  Harris-Nicolas ,  mort  en  1788;  il  avait 
épousé  Anne,  deuxième  fille  de  Jean  Blake  ; 

2.*  Nicolas  Harris-Nicolas ,  major  du  régiment 
Royal-Dragons  de  Cornouailles ,  et  capitaine  de 
sa  majesté  au  quarante-quatrième  régiment , 
mort  à  East-Looe,  le  2  novembre  181 6,  sans  pos- 
térité, de  Phillis,  fille  aînée  de  Jean  Blake  ; 

3.^  Jean,  dont  l'article  suit; 

4.°  Plusieurs  enfants  morts  jeunes. 

5  .*  Elisabeth  ; 

6.**  Marthe. 

XVI.  Jean  Harris-Nicolas,  VIII*  du  nom,  capi- 
taine de  la  marine  royale,  ancien  maire  de  la  ville  d'East- 
Looe ,  épousa  Marguerite  Blake  ,  fille  puînée  de  Jean 
Blake,  et  petite-fille  du  révérend  Jean  Keigw^in ,  ayant 
pour  mère  Marie,  fille  et  héritière  de  Guillaume  Busvar- 
gus  de  Busvargus,  en  Cornouailles,  écuyer.  De  ce  ma- 
riage sont  issus  : 

I  .**  Jean  Toup-Nicolas  de  Busvargus  ,  en  Cor- 
nouailles, écuyer ,  capitaine  de  frégate  ,  compa- 
gnon du  très-honorable  ordre  du  Bain,  chevalier, 
commandeur  de  l'ordre  royal-militaire  de  Saint- 
Ferdinand  ,  et  du  mérite  des  Deux-Siciles,  né 
en  1788. 

2.°  Paul-Harris-Nicolas  ,  lieutenant  de  la  marine 
royale,  né  en  1790,   marié  avec    Anne  Morcombs. 

De  ce  mariage  sont  issus  : 

a,  Jean -Toup- Harris-Nicolas  ,    né  en    181 5  ; 

b,  Anne  Cuming  Nicolas,  née  en  1814. 

.    3.*    Guillaume  Keigwin-Nicolas,    né  en  1792,  lieu- 
tenant de  la  marine  royale  ; 
4.°   Nicolas    Harris-Nicolas   de  Waterlooe  -  Villa  , 


NICOLAS.  359 

près  de  la  ville  d'East-Looe,  en  Cornouailles,  né 
en  1796,  lieutenant  de  la  marine  royale  ; 
S.''  Charles-Henri  Nicolas,  né  en  1800. 
Armes:    De  gueules,  à    la  tasce  d'argent,    chargée    de 
trois  merlettes    de  sable,  et   accompagnée   de    trois    têtes 
de  loup  arrachées  d'or.   Tenant  et   support  une  sirène   et 
un    lion.  Cimier  :    Un  loup  issant   d'une   couronne    de 
comte. 


FIN    DU   QUINZIEME   VOLUME. 


ADDITIONS 


ET 


CORRECTIONS 


DE  BEC  tom.  XI,  p.  190,  etc.,  dans  la  seconde 
note^  p.  190,  lig.  10,  au  lieu  de  lenitin  Gaîlîam, 
lisez  venit  in  Galliam;  lig.  12,  au  lieu  de  Neissa  facio, 
lisez  Missa  facio. 

I"  degré.  Antoine,  sire  de  Bec,  etc.,  au  service 
duquel  (du  roi  de  France),  il  s'attacha  comme  volon- 
taire; ajoute^:  il  se  distingua  en  1468,  au  siège  de 
Liège,  où  il  resta  pour  mort  au  pied  des  remparts. 

11^  degré.  Bertrand-Claude,  etc.,  après,  il  mourut 
les  armes  à  la  main;  ajoute^:  à  la  sanglante  journée  de 
la  Bicoque. 

III^  degré.  Antoine,  II*  du  nom,  etc.,  après  ces 
mots  :  les  troupes  de  Charles-Quint,  qui  envahissaient 
la  Provence  ;  a;ow^e;{  :  il  fut  blessé  en  1544,  à  la  bataille 
de  CerisoUes. 

V*  degré.  Mathieu  de  Bec,  etc.,  après  ces  mots:  sa 
terre  de  Beaudun,  fut  érigée  en  fief,  sous  le  nom  de 
Saint-Barthélemi;  ajoute^:  aussi  bon  seigneur  que  ju- 
risconsulte probe  et  savant,  il  fit  une  fondation  qu'il 
dota  pour  marier  chaque  année  un  certain  nombre  de 
filles  sans  fortune,  et  établir  les  garçons  pauvres,  en 
se  réservant  le  choix  des  sujets  ainsi  qu'à  ses  héritiers, 
qui  n'ont  cessé  de  remplir  cette  pieuse  obligation  qu'à 
la  révolution,  quoique  depuis  long-tems  ils  ne  possé- 
dassent plus  le  fief  de  Saint-Barihélemi.    (Nous   avons  en- 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  36  l 

core  le   registre  où    sont  écrits  tous  les  noms  des  filles  ma- 
riées et  des  garçons  établis  suivant  Tintention  de  Mathieu.) 

VHP  degré.  Bruno-Marius  de  Bec,  etc.,  après: 
conseiller  à  la  cour  des  comptes  d'Aix ,  le  23  mai  lySS; 
ajoute:^:  et  conseiller  au  parlement,  le  i^*"  octobre 
1771. 

Fortune— François-Xavier.  . .  .  ajoute:{  à  son  article  : 
retiré  chez  lui ,  il  s'est  donné  à  l'étude  des  lettres  et 
des  sciences  et  a  été  admis  comme  savant  à  l'académie 
d'Aix. 

IX®  degré.  Joseph-Marius  de  Bec,  etc.,  ajoutera  son 
article:  il  est  mort  le  27  avril  1812,  regretté  de  sa 
famille,  de  ses  amis,  et  pleuré  des  pauvres  qu'il  n'avait 
cessé  de  secourir  pendant  toute  sa  vie.  On  lit  sur  la  pierre 
qui  couvre  son  tombeau  :  au  Père  des  Pauvres.  Inscrip- 
tion simple  mais  heureuse  qui  souvent  est  préférable  au 
plus  beau  titre. 

François-Xavier- Hyppolite  ,  ajoute:{  à  son  article: 
enlevé  de  force  à  sa  famille,  il  a  fait  les  campagnes 
d'Allemagne  où  il  servait  en  qualité  d'officier  dans  un 
régiment  de  dragons. 

X®  degré.  Augustin-Maximin-Marius  de  Bec ,  etc. , 
après  il  a  épousé  Marie-Thérèse  de  Bègue  ,  fille  de  Paul 
de  Bègue  ;  ajoute^  :  mort  à  Marseille ,  sous  la  hache  ré- 
volutionnaire ,  victime  de  son  dévoûment  pour  la  cause 
de  son  Roi. 


DE  BIENGOURT,  tom.  XIV,  p.  40,  article  xxix , 
Armand-François-Marie,  comte  de  Biencourt,  au  lieu 
de  sous-lieutenant  dans  les  gardes-du-corps  du  Roi  ,  le 
3  novembre  1791  ,  lise:{:  sous-lieutenant  dans  la  garde 
du  Roi,  formée  en  1791,  sous  le  commandement  de  M. 
le  duc  de  Brissac. 


DE  BONNAY ,  famille  des  plus  anciennes  de  Bour- 
gogne ,  divisée  en  plusieurs  branches  en  Champagne  , 
en  Lorraine,  etc.,  porte  pour  amnesi  d'argent,  à  trois 
hures  de  sanglier  de  sable,  défendues  du  champ. 


362 


ADDITIONS. 


BREGEOT  DE  BYLÉE  ,  en  Lorraine,  province  où 
cette  famille  réside  encore  de  nos  jours,  porte  pour 
ai'mes:  d'azur,  à  Tépée  d'argent,  garnie  d'or,  accom- 
pagnée de  trois  étoiles  du  même. 


DES  FOSSEZ ,  en  Valois ,  très-ancienne  famille 
divisée  en  plusieurs  branches  en  Picardie,  et  alliée  aux 
familles  les  plus  distinguées  de  cette  province,  porte 
pour  armes:  d'or,  à  deux  lions  de  gueules,  adossés  et 
passés  en  sautoir.  Devise  :  Concordia  victrix. 


LE  GENDRE  DE  LA  PERRIERE,  tom.  XIII, 
p.  293  ,  degré  II,  ligne  2,  seigneur  de  la  Perrière; 
//^e^  :  seigneur  de  la  vicomte  de  la  Perrière;  cette  sei- 
gneurie étant  décorée  de  ce  titre. 


DE  GICQ.UEL,  tom.  XIII,  p.  43,  article  des  ar- 
moiries ;  d'azur,  au  chevron  d'argent^  chargé  de  trois 
coquilles  de  sable;  lise:{\  d'azur,  au  chevron  d'argent 
chargé  de  cinq  coquilles  de  sable. 


1 


DES  GUILLAUMANCHES  du  BOSCAGE,  t.  XI, 
p.  234,  degré  XXIV,-  ligne  6  de  ce  degré,  au  lieu  de 
1747,  lise:;  1740. 


ET  CORRECTIONS.  363 


JOURDA  DE  VAUX,  de  Foletier,  en  Languedoc.  Les 
»  armes  de  cette  famille  tle'jà  mentionnées  dans  le 
»  tome  XlII  du  Nobiliaire,  p.  268_,  doivent  être  rëta- 
»  blies  ainsi  qu'il  suit  : 

D'azur,  à  la  bande  d'or,  chargée  de  deux  étoiles  du 
champ.  L'écu  timbré  d'une  couronne  de  vicomte. 


DE  MAGUELONNE  de  SAINT-BENOIT,  t.  XIII, 
p.  190,  au  lieu  de  Fermand,  notaire ,  lise:^  Fermond , 
notaire;  au  lieu  de  Saint-Benoît  Courtauté  et  Rabou  , 
lise:{  Saint-Benoît  ,  Courtaulé  et  Babou.  P.  191  , 
degré  III,  ligne  4,  après  aux  sièges  de  Paysat  ,  la  Bastide 
et  Limbressac  ,  lise^  :  en  qualité  de  commandant ,  ainsi 
qu'il  appert  du  certificat  du  marquis  de  Mirepoix  ,  le 
25  novembre  16I2. 

Après  il  fut  relevé  du  droit  de  franc  fief,  que  ladite 
famille  n'a  jamais  payé;  lise:{:  étant  noble  d'extraction. 
Même  page,  article  2.°,  après  docteur  en  Sorbonne  , 
reçu  le  6  août  1617,  lise^  :  1677.  Page  192  ,  ligne  pre- 
mière, après  Marie  Denéa,  lise:{  :  Marie  Dexéa.  Degré  ^VI, 
art.  i",  Henri  -  Bathélemi  ;  lise:(  :  Henri  -  Marie  -  Barthé- 
lemi;  art  3.",  après  Guillaume  de  Maguelonne  ,  émigré; 
lise^  :  à  l'armée  royale  des  princes.  Même  degré,  art.  4°. 
après  Barthélemi  -  Gabriel  de  Maguelonne  ,  émigré  ; 
liseï  :  en  Espagne. 

Au  lieu  de  Henri-Bathélemi  de  Maguelonne;  lise:{  : 
Henri-Marie-Barthélemi.  P.  193,  lig.  4  et  5  ;  au  lieu 
de  chevalier  de  l'Eperon  d'or  de  Sa  Sainteté  Pie  Vïl  , 
le  5  septembre  181 5;  lise:{  :  18 16.  Lig.  11  et  12  ,  au 
lieu  de  Marguerite  d'Izarn  de  Lormes  ;  lise:{  :  d'Isarn- 
Villefort. 


de  MARTEL,  tom.  XII,  p.  2o5,  art.  5.'* 

Edouard  de  Martel;  ajoute:^  :  qu'il  a  été  fait  officier 
de  la  Légion-d'honneur,  par  Monsieur  ,  frère  du  Roi  , 
en  octobre  18 14. 


24 


364 


ADDITIONS 


DE  MENGIN,  tom.  I",  p.  3oo,  lig.  26  :  et  de  Mar- 
guerite de  Pins;  ajoute:;  :  d^  la  même  maison  qu'Odon, 
et  Roger  de  Pins,  grands-maîtres  de  Rhodes.  Page  3oi  , 
ligne  18,  Maussade;  vqye:{  Maussard.  Ibid.  ,  lig.  28, 
et  de  Charlotte  de  Goallard  de  Lecussan,  brigadier  des 
armées  du  Roi,  gouverneur  de  Riblemont.  Page  3o6  , 
ligne  i3,  la  maison  de  Campbell  est  une  illustre  et  an- 
cienne maison  d'Ecosse;  ajoute!{  :  issue  des  ducs  d'Ar- 
gyle.  Page  307  ,  ligne  29,  fut  pris  et  amené  en  France, 
après  la  prise  d'Ypres  par  les  Français  ;  ajoute^  :  où  il 
avait  été  blessé;  Ibid.  ,  ligne  32,  après  ces  mots  :  à 
Tavénement  de  S.  M.  Louis  XVIII  ;  ajoute:;  :  il  a 
accompagné  les  princes  au  20  mars  ,  lors  du  retour  de 
l'usurpateur  :  et  il  a  été  nommé  fourrier  des  logis  du 
Roi,  le  II  décembre  i8i5.  Ibid.,  lig.  38,  et  de  dame 
Charlotte-Françoi^  du  Quesnoy;  ajoute:;  :  fille  du  mar- 
quis du  duesnoy,  d'une  ancienne  maison  de  Normandie. 
Il  faut  ajouter  à  l'article  de  Pierre  -  Charles  -  Joseph , 
baron  de  Mengin  -  Fondragon  ,  un  fils  nommé  Pierre- 
Stanislas  de  Mengin  -  Fondragon  ,  né  au  mois  de  mai 
1816. 


PERRAULT  DE  JOTEMPS  de  FEUILLASSE  , 
(  Joseph- Hyacinthe- Victor)  ,  né  à  Allemogne ,  pays  de 
Gex,  le  4  juillet  1776,  reçu,  le  ....  mai  1786,  élèv« 
deTournon. 

Cet  article  est  à  ajouter  après  la  dernière  ligne  de  la 
page  122  du  catalogue  des  gentilshommes  admis  sur 
preuves  de  noblesse  au  service  militaire,  dans  le  t.  XII 
du  Nobiliaire  de  France. 


ROUILLÉ  D  ORFEUIL,  tom.  X,  p.  349. 

b.  Louis-Antoine  Rouillé  de  Roissy 

Ajoute:;  :  conseiller  au  parlement,  le  17  mars  171 3  , 
s'est  démis  de  sa  charge  et  a  eu  des  lettres  de  conseiller 
honoraire,  le  8  octobre  1733. 


ET  CORRECTIONS.  365 

Il  avait  épousé,  le  6  août  1731  ,  en  la  paroisse  de 
Glichy,  demoiselle  Angélique  PouUetier  ,  fille  de  Pierre 
Poulletier,  chevalier,  maître  des  requêtes  dès  1707, 
conseiller-d'état,  intendant  de  Lyon  ,  morte  le  2  août 
1732. 

De  ce  mariage  est  issu  Augustin-Louis-Marie  Rouillé, 
né  le  3o  août  1732. 


LE  ROY  DE  VALANGLART,  branche  aînée  de  la 
maison  de  Roy  de  Bade  ,  rapportée  pag  .  329  de  ce 
volume.  Les  renseignements  que  nous  attendions  sur 
cette  branche  nous  étant  parvenus,  nous  en  donnerons 
la  continuation  jusqu'à  nos  jours. 

Enfants  de  Claude  le  Roy,  11^  du  nom,  j?.  334. 

I  .•    Claude- François  le  Roy,  qui  suit  ; 

2.*  Demoiselle  Marie-Thérèse  le  Roy,  mariée,  en 
i73i,à  Georges-Antoine  de  Schulemburg .  che- 
valier ,  comte  du  Saint  -  Empire  ,  seigneur  de.,., 
demeurant  à  la  ville  de  Librose,  près  Leipsick,  en 
Basse-Saxe; 

3.®  Demoiselle  Catherine  le  Roy  ,  née  le  i^"^  no- 
vembre 1697,  vivante  le  17  décembre  1702; 

4.°  Demoiselle  Marie-Anne  le  Roy  ,  née  le  1 1  oc- 
tobre 1698,  vivante  en  1702,  devint  abbesse  de 

Saint-Desir,  ordre  de à   Lizieux ,  vivante  en 

1743  et  1772; 

5.**  Demoiselle  Angélique-Paule  le  Roy,  née  le 
i5  février  1701  ,  devint  prieure  de  Saint-Michel 
de  Crépy,  en  Valois,  en  1750. 

XII  .  Claude-François  le  Roy  ,  chevalier ,  marquis 
de  Valanglart ,  seigneur  de  Moyenneville ,  le  Quesnoy 
Allery  ,  Sones,  Vaux,  Yonval,  né  le  25  octobre  1699, 
mort  paroisse  Saint-Michel  du  Quesnoy ,  le  8  juillet 
1767,  marié  par  contrat  devant  M®...  à  demoiselle  Marie- 
Françoise-Charlotte  -  Josephe  de  Vander-Noot ,  baronne 
de  Kieseghem ,  fille  de  Charles ,  chevalier ,  baron  de 
Kieseghem  ,     colonel   du    régiment    d'Artois     au    service 


■^et  ADDITIONS 

d'Espagne,   gouverneur  de  Gironae,   et   de  demoiselle.... 
morte  au  Quesnoy,  le  6  novembre  1764,  dont  il  eut  : 

I ."  François-Le'onard  le  Roy,  qui  suit  ; 
.   2.°   François-Mathieu  le  Roy  de   Valanglart,  che- 
valier, comte    de  Vander-Noot,  baron  de  Kiese- 
ghem,  ne  le  14  mai   1745,   a  été   page    du  roi  de 
France.  Il  est  mort  le  i5  mai  1761  ; 

3.°  Demoiselle  le   Roy,  morte  à  Paris,    le mars 

1762; 

4."  Demoiselle  Marie-Anne  -  Françoise  -  Léonar  - 
dine  le  Roy  de  Valanglart,  morte  sans  alliance, 
en  son  château  de  Moyenneville ,  le  i5  octobre 
1800; 

5.°   Demoiselle   le    Roy,  demoiselle  d'Allery,dame 

de  Saint-Marc,  morte  sans  alliance  à  Gand,  le... 

janvier  1770; 
6.°  Demoiselle  Charlotte  -  Françoise -Ferdinande  le 

Roy,    née  à  Moyenneville  le  14  mai    1741,  morte 

le  2  août  suivant  ; 
j.^    Demoiselle    le    Roy,'  vivante,     religieuse    en 

1758,   morte  à  Moyenneville  de  la  petite-vérole 

en  1786. 

XIII.  François-Léonard  le  Roy,  chevalier,  marquis 
de  Valanglart  ,  seigneur  de  r  Monneville  ,  Yonval  , 
Bienfay,  Zalleux,  Zotteux  ,  Acheux  ,  du  Chaussoy  ,  du 
Quesnoy,  d'Allery-sous  -  Airennes  ,  Oissy  ,  Riencourt  et 
Briquemenil,  né  le...  mars  1737,  capitaine  de  dragons 
au  régiment  Dauphin  en  1759  ,  guidon  de  gendar- 
merie en  1761  ,  enseigne  en  1770,  mestre-de-camp  dç 
cavalerie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  mort  à  Bruxelles  le  2  mai  1794  ;  marié  par  contrat 
du  24  septembre  1770  devant  M*  Boulart ,  notaire  à 
Paris,  à  demoiselle  Françoise-Marie-  de  Fougières,  fille  de 
François  -  Marie  ,  chevalier ,  comte  de  Fôugières  ,  sous- 
gouverneur  de  monseigneur  le  dauphin ,  gouverneur  des 
^ille  et  citadelle  d'Amiens ,  premier  maître-d'hôtel  de 
monseigneur  le  comte  d'Artois,  et  de  défunte  demoiselle 
Marie-Françoise  de  Tribelet ,  sa  première  femme;  morte 
à  Sainte-Segrée  le  3  septembre  181 3,  dont  : 

I ."    François  -  Marie  -  Joseph  -  Raoul  le  Roy  ,  qui 

suit  ; 


ET  CORRECTIONS.  367 

2.°  Alfred -Marie -Charles  le  Roy,  chevalier  de 
Malte,  comte  de  Valanglart,  né  à  Paris,  paroisse 
Saint-Eustache,  le  11  décembre  1783  ;  marié 
par  contrat  du  17  septembre  1817^  devant 
M°  Delattre  notaire  à  Amiens,  à  demoiselle 
Pauline-Judith  de  Harchies,  née  à  Sunderland, 
en  Ecosse,  16  2  3  septembre  1796,  fille  de  Charles- 
François,  marquis  de  Harchies,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  de 
demoiselle  Anne-Henriette-Eugénie  de  Stappens; 

3."  Demoiselle  Marie- Amable  le  Roy  de  Valan- 
glart, née  à  Paris  le  i3  mai  1773,  vivante  sans 
alliance; 

4.**  Charlotte- Marie- Ursule -Léonardi ne  le  Roy, 
née  au  Quesnoy  le  11  octobre  1774;  mariée  par 
contrat  du  3  juin  i8o5,  devant  M*  Devisme, 
notaire  à  Abbeville,  à  Louis  Gabriel  du  Passage, 
chevalier,  seigneur  de  Sainte-Segrée,  né  en 
1769,  fils  de  Jean-Baptiste  et  de  demoiselle  Ge- 
neviève-Louise-Charlotte de  la  Miré  de  Cau- 
mont. 

•' 
XIV.  François  -  Marie  -  Joseph  -  Raoul  le  Roy,  che- 
valier, marquis  de  Valanglart,  né  à  Paris  le  16  octobre 
1771;  marié  par  contrat  du  9  avril  1806,  devant  M^'  Trur 
tat  et  Duchène,  notaires  à  Paris,'à  demoiselle  Angélique- 
Madelaine-Caroline  de  Machault,  née  à  Paris,  paroisse 
de  Saint-Nicolas-des-Champs,  le  21  juillet  1778,  fille 
de  Charles-Henri-Louis  de  Machault,  xomte  d'Armou- 
ville,  maréchal-des-camps  et  armées  du  roi  et  pair  de 
France,  et  de  demoiselle  Angélique-Elisabeth-Jeanne  de 
Baussan,  et  petite-fille  de  Jean-Baptiste  de  Machault, 
chevalier  et  seigneur  d'Arnouville,  Garges  et  Gonesse, 
garde-des-sceaux  de  France,  ministre  et  secrétaire- 
d'état,  au  département  de  la  marine,  et  de  demoiselle 
Geneviève-Louise  Rouillé  du  Coudray,  dont; 

i.°  Marie-Charles- Henri  le  Roy,  né  à  Versailles, 
paroisse  Saint-Louis,  le  2  5  mars  1807; 

2,**  Jean-Marie-Louis  Ernest,  né  à  Moyenne ville^ 
le  7  juin  1808; 

3.°  Anatole-Marie-Jean-Baptic:e  le  Roy,  chevalier, 
né  à  Moyenneville,  le  18  août  j8ff. 


368  .      ADDITIONS 


De  SAIGNARD  de  la  FRESSANGE,  page  21 5, 
degré  VI.  La  famille  de  la  Fressange  était  connue  dans 
de  Valais  depuis  1700  ;  lise:{  :  i3oo. 

DE  SAINT-LÉGER,  de  Gharleville. 

Tom.  XIII,  p.  317,  ligne  dernière.  De  ce  mariage 
vint,  lisé:(:  de  ce  mariage  vinrent  quatre  fils  tués  au  ser- 
vice du  Roi,  tous  capitaines  ou  majors,  sans  postérité;  et 
François  de  Saint-Léger,  dont  l'article  suit.  Page  3 18, 
ligne  2;  mort  de  ses  blessures  au  siège  de  Rethel,  etc., 
lise^:  mort  de  ses  blessures  au  siège  de  Rethel  de  i653. 
Il  avait  épousé  Idelete  Châtelain. 

Même  page,  ligne  sixième,  il  avait  épousé  N...  lise:{: 
il  avait  épousé  Elisabeth  Mabille;  de  ce  mariage  vint 
Jean-Baptiste- Basile  de,  Saint-Léger  qui  fut  colonel 
d''un  régiment  d'infanterie  de  son    nom,  mort  célibataire. 

Ligne  huitième,  Vosges,  etc.  Il  avait  épousé  Fran- 
çoise Ballotte;  lise^:  Vorges,  etc.  U  avait  épousé  Marie- 
Flori monde  Bellotte. 

Ligne  onzième,    seigneur  de    Vosges;  lise:ji  :  Vorges  et 

chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- Louis, 

• 
Ligne  douzième,  il  eut  trois  fils  morts  jeunes  sans  en- 
fants; liseï:  lesquels  furent  Charles-Etienne,  mort  offi- 
cier au  régiment  d'Anjou,  Jean-Baptiste-Etienne,  con- 
damné révolutionnairement  pour  cause  d'émigration,  et 
Gésaire-Nicolas,  fut  nommé  par  le  Roi  à  une  place 
de  l'école  royale  militaire  de  Brienne,  en  janvier  1781, 
après  les  preuves  d'usage  devant  M.  d'Hozier;  en  sortit 
en  1786,  avec  le  brevet  d'officier  au  régiment  d^Anjou, 
il  mourut  en  émigration  au  service  des  princes,  le  7 
mars  1794. 

Ligne  dix-neuvième,  entré  au  service  du  Roi,  en 
1748;  retiré  en  1781  avec  le  grade  de  capitaine;  lise:{  : 
et  avec  la  croix  de  Saint-Louis. 

Page  319,  ligne  onzième,  Adolphe  de  Saint-Léger; 
lise:{  :  Adolphe-Charles-Florent  de  Saint- Léger. 


ET  CORRECTIONS.  ,  369 

Ligne  douzième,  Armes:  d'azur,  à  deux,  épees  d'ar- 
gent, etc.  ;  lise:(  :  d'azur,  à  deux  épées  d'argent  gar- 
nies d'or,  accompagnées,  etc.,  etc. 


.  deSAINT-POL,  tom.  XIII,  p.  283.  Marc-Antoine 
de  Saint- Polj  chef  d'escadre,  reçut  des  employés  à 
l'armement  de  Dunkerque,  1000  francs  qu'il  distribua 
à  son  équipage:  lise:(:  10,000  francs.  L'erreur  qu'on  a 
faite  en  mettant  1000  francs  réduit  à  rien  un  trait  de 
générosité  remarquable  par  le  peu  de  fortune  de  ce  gen- 
tilhomme. 


SOLIER,  tome  XV,  p.  40,  1.  3,  Souniers,  lise:{: 
Souliers.  Page  5 7,  ligne  10,  Jacquet  de  Savoie,  lise^: 
Jacques  de  Savoie.  Page  106,  quatrième  branche, 
lise:(:  sixième  branche.  Page  m,  septième  branche, 
ligne  4  et  sans  interruption  à  Sigismond,  lise^:  au  lieu 
de  cela;  et  est  antérieure  à  Pandolphe  et  à  Sigismond. 
Page  1 1 2,  supprime:{  la  note  4,  qui  doit  être  la  même 
que  la  note  5.  Page  iio,  degré  VIII,  Jean  \l\y  ajouteT;^ 
duc  d'Arcos.  Page  122,  degré  VI,  ejface:{  comte  de 
Belin.  Page  i23,  ligne  9,  M.  de  Bouvisi,  lise:{:  M.  de 
Bonvisi.  Page  i33,  ligne  9,  mai  117,  lise^:  mai  1371. 
Page  169,  lignes  21,  22,  après  souverains  d'Asti,  au- 
teurs, efface^  auteurs  et  lise\  en  place',  et  par  les 
chefs,  etc.,  etc. 


de  THIEFFRÏES  de  BEAUVOIS,  tom.  XIV, 
page  426,  ligne  24,  après  ancien  capitaine  au  régi- 
ment de  Bourgogne;  ajoute^  :  cavalerie. 


Byo 


ADDITIONS 


LETONNELLÏER  de  BRETEUIL* 
SECONDE  BRANCHE. 

Degré  VIL  Gabrielle- Rosalie  le  Tonnellier,  née 
le  28  août  1725,  mariée  le  i"  août  1743,  à  sire  Claude- 
Armand,  comte  de  Pons  et  de  Rochefort,  brigadier  de 
cavalerie,  mort  le  21  mai  1770,  .  dont  postérité,  ajoute:{ 
mariée  en  secondes  à  son  altesse  sérénissime  monsei-^ 
gneur  Louis-Constantin,  prince  de  Rohan-Montbazon, 
vice-amiral,  ancien  lieutenant-général  des  îles  d'Amé- 
rique sous  le  vent,  mort  sans  postérité. 


TURGOT.  Cette  maison,  distinguée  dans  la  robe  et 
dans  répée,  est  originaire  de  Bretagne.  Elle  s'est  divisée 
en  plusieurs  branches;  i"  celle  des  seigneurs  de  Tou- 
railles,  en  Normandie,  éteinte  en  1753;  2**  celle  des 
seigneurs  de  Saint-Clair,  en.  File  de  France;  3"  celle 
des  seigneurs  de  Sousmont,  barons  d'Estrépagny. 

.  Armes:  d'hermine,  treillissé  de  gueules. 


DE  VION  DE  TESSANCOURT,  maison  originaire 
de  Bourgogne,  établie  dans  le  Vexin  français  depuis 
le  quinzième  siècle. 

Armes:  De  gueules,  à  trois  aiglettes  éployées  d'ar- 
gent, armées  et  becquées  d'or. 


DE  VOYER  d'ARGENSON,  maison  originaire  de 
Tcuraine,  connue  dès  le  treizième  siècle,  et  sur  la- 
quelle on  peut  consulter  l'Histoire  des  Grands  Officiers 
de  la  Couronne,  tom.  VI,  pag.  593,  et  Moréri,  édi- 
tion de  1759. 

Armes:  D'azur,  à  2  lions  léopardés  d'or,  lampassés, 
armés  et  couronnés  de  gueules. 


ET  CORRECTIONS.  -  371 


DE  WASSERVAS,  famille  noble  et  ancienne  de 
Cologne,  établie  depuis  long-tems  en  Artois,  décorée 
dans  ces  derniers  tems  du  titre  de  comtes  du  Saint-Em- 
pire, dont  il  est  parlé  dans  le  Dict.  généal.  in-4'*., 
tom.  ^11,  pag.  816. 

Armes:  D'azur,  à  trois  aiguières  d'or. 


YsORÉ  d'HERVAULT,  famille  des  plus  anciennes 
de  la  province  d'Anjou,  distinguée  par  des  services 
militaires  et  ses  brillantes  alliances.  Elle  possède  encore 
la  terre  de    Pleumartin,    érigée  en    marquisat,   en   i652. 

Armes:  D'argent,  à  deux  fasces  d'azur. 


FIN  DES   ADDITIONS   ET   CORRECTIONS. 


TABLE  GÉNÉRALE 

DES  MAISONS  ET  FAMILLES 


MENTIONNEES 


DANS  LES  QUINZE  PREMIERS  VOLUMES 


DU  NOBILIAIRE  UNIVERSEL  DE  FRANCE. 


A 

Tom.  Pag. 

Abbevillc  (de  Boubers) VIII  i58 

D'Abon XIII  2IO 

D'Aboville .- VII  i 

D'Abzac VIII     148,    IX    SSg,        X'    ^4 

Achard  de  Bonvouloir XIII  17* 

D'Acigné. XIII  i65 

Adocque XI  1 86 

Acquêt  d'Hauteporte II  363 

Adair XV  248 

Adémar XIII  270 

D'Adhémar VII  481 

D'Agncl-Bourbon IV  i23 

D'Aignan  (Vialètes) XII  223. 

Des  Aix  (Dubuysson) H  196 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  3  73 

D'Alban  (de  Vergnette) V  i 

D'Albi  (Weiss) VII    329,    III    3o,  IX  444 

D'Alès  d'Anduse III     168,  XII  295 

D'Alcsme II,     119,  XII  29D 

Alexandre  d'Hanache VIII  17,  48t 

D'AIeyrac  (de  Salvaire) VI  58 

Alfonse III  186 

Allemand XII  228 

D'Allonville II  336 

D'AlIuin VI  128 

D'Aloigny XI  2S8 

D'Alsace  Hénin-Liétard /    ....  IX  337 

D'Amalric XII  289 

D'Ambly X  63 

Ameline  de  Cadeville IV  295 

Amelot II  i57 

Amys  du  Poncetu XIII    208,    477,  XIV  463 

D'Andigné XIII  436 

André .  VIII  287 

André  de  Kerlidec ; XIII  319 

D'Andrée  de  Renoard VIII     149,  XI  483 

D'Anduse  (d'Alès) III     168,  XII  295 

D'Angennes.    . XIII  i65 

D'Angladc :    .    .     .     .  IX  219 

D'Anjouan  (Colas) .  VII  68 

D'Anonville  (de  Pons) XII  221 

D'Antigneul  (Werbicr) IX  441 

D'Applaincourt  (du  Maisniel) VIII    328,  XII  299 

D'Apreville  (du  Bourblanc) VIII  339 

D'Arbaud  de  Jouques I    490,  II  604 

D'Arconville XII  3oi 

D'Argcnson  (de  Voyer) 370 


374  TABLE  GÉNÉRALE 

D'Argilly  (de  Préseaux) VIII  Sgo 

Argiot  de  la  Perrière II    3 89,    III  222,  382 

D'Argœuves  (Gorguette) III  40 

Armynot  du  Châtelet VIII  375 

Arnauld  de  la  Ronzière VI     127,  VII  441 

L'Artaudière  (de  la  Porte  de) .    .  I  38o 

Arthuys IX  109 

D'Artonne  (d'Arnauld) Vil  441 

D'Aspremont  (Oryot) XII  196 

D'Astis  (Milan) I  448 

D'Astorg IV  221 

De  l'Aubepain  (de  Chambarlhac) VII  3 18 

D'Aubier  de  la  Monteilhe Il    3 10/  XII    3o3,  XV  170 

D'Aubignac  (de  Frévol) IV  243 

Aubry  de  la  Noê X  49 

D'Aubuisson .    .    I     i,    XIII    241,  XIV  463 

D'Aubusson  de  la  Feuillade I  1 1 3 

Aucapitaine  de  Limanges III    326,  XII  3o5 

D'Aucour  (Godard) XIII     i3o,  XIV  466 

D'Austry  de  Sainte-Colombe XII  272 

Autard  de  Bragard II    4o3,    5o6,  XIII  282 

D'Autet  (Barberot) VI    217,  XII  3o6 

Du  Authier XIV  345 

Autié  de  Villemontée IV      196,  IX  172 

D'Auvers  (Morin) V  91 

D'Auvillers  (de  Montmorency) Ill  3 1 2 

D'Auxais  (de  Franquetot) X  41 

D'Avançon  (de  Boucher) II    383,  XII  296 

D'Avaray  (de  Bésiade) IX  417 

D'Avennes II  88 

D'Avrainville  (Maulgué) Il  3  20 

D'Azolette  (de  la  Croix) XIII .  333 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  3^5 

B. 

i 

De  Baccarat  de  Denœuvre  (de  Gaillard) VIII  349 

De  Bacherat  (de  Lubersac) IX  5o6 

De  Bacourt  (Fourier) 4X    399,  XI  486 

De  Bacquehem XII  293 

De  Baglion  . XIII  169 

Baille  de  Beauregard II  356 

De  Bainville XI  143 

De  Balahu  de  Noiron IV  io3 

Balbe-Berton-Crillon X  244 

De  Banterlu  (de  Montmorency) III  270 

De  Banyuls  de  Montferré III  228 

Baracé  (d'Estriché)    .........:.    III    339,  VI  86 

De  Barberot  d'Autet VI    217,  XII  3  06 

De  Barbeyrac  de  Saint  Maurice VIII  297 

Barbier  de  la  Serre III  324 

De  Barde  (le  Roy) ' XV  365 

De  Bardon  de  Ségonzac X  loi 

De  Bardonnet I   295,       II  2o3 

La  Bareyre  (Garnier  de) .  I  2o3 

De  Barisien  (CoUin) .- III  36 

De  Barou  (de  Tilly) VIII  263 

De  Barrai I  323 

Des  Barres  .    , i I  460 

De  Barrés  du  Molard VI     146,  XIII  477 

De  Barret XIV  427 

De  la  Barrière  (d'Escravayat) XIV  129 

De  Barrière XI     i3 

Barrois  de  Sarigny    .    .     * IV  i33 


Z'jS  TABLE  GÉNÉRALK 

De  Barruel-Beauvert I    60,  II  4G1 

De  Barruel  Saint-Pons.    .    .    .    -Afe^^t,    .    .      H    365,  XIII  322 

De  Bars mQRi' ^^^  ^^^ 

De  Bartillat ^BPSlt' ^^^  ^^^ 

De  Basserode  (le  Prévost) .     .    .    .  ?*<.•/   ...     X    87,  XII  3oo 

De  la  Bâtie VII  539 

De  Batz  de  Trenquelléon VI  106 

Baudry  des  Lozières IX  333 

De  la  Baume-Forsac XIV  25o 

De  Baussanconrt . XIII  272 

Du  Bay II     169,  XII  3o3 

Bazalgette XIII  209 

De  Bazouges I    285,  II  5o3 

De  Beauchamp VI  5 1 

De  Beauchamp  (de  Selle) VIII  27 

De  Beauchemin  (Willot) I  177 

De  Beaudrand  de  Pradel IV  109 

De  Beaufort  de  Gellenoncourt ,    II  3 18 

De  Beaufort  de  Pothemont IV  2  55 

De  Beaugendre I  4G 

De  Beaulieu  (Danzel III  29 

De  Beaumevielle  (de  Bonnavent} VIII  88 

De  Beaumond XIV  195 

De  Beaumond  des  Junies XIV  23 1 

De  Beaumont-Brizon  (de  Beauvoir  du  Roure) X  240 

De  Beaupoil  de  Saint- Aulaire IV  272 

De  Beaurecueil  (de  Laugier) VII  52  2 

De  Beauregard  (Baille) II  358 

De,  Beaurepaire VII  229 

De  Beausault  (de  Montmorency) III  275 

De  Beauvillé  (Charpentier) IX    392,  ^V  2  38 

De  Beauvoir  du  Roure X    22G,  XIII  446 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  Syy 

De  Beauvois  (de  Thieffries)   . XIV    426 

De  Bec XI    190,     XV    3Co 

De  Bec-de-Lièvre I     124,    II    5o2,      IX    539 

De  Belbeuf  (Godart) I    47^ 

De  Belcastel  d'Escairac V    76,      VI    329 

La  Belive  (de  Moreau  de) II    383 

Du  Bellay XIII     i65 

De  Bellefond  (le  Jay) VU     520 

De  Bellegarde  (de  la  Forgue) IX    441 

De  Belle-Isle  (Ruel) .       H    4^6 

De  Bellemare  (de  Carrey) I    37,  628 

De  Bellemare  (de  Ferry) II    3 10 

De  Bellemare  Saint-Cyr VII    3 18 

De  Bellescizes ' IX      3 1 

De  Belleval  (du  Maisniel) VIII    332 

De  Belleval  (Luce-Gaspari) X    393 

De  Bellevue  (de  Fournier) III      84 

De  Bellingant X    220 

De  Belloc. XIII    353 

De  Bélot  de  Ferreux '.    ...      III     143 

De  Belvezer  de  Jonchères VIII    235 

De  Bénavent-Rodez IV    197,        V    363 

De  Benoist  de  la  Prunarède I     169 

De  Bérenger XV    340 

Du  Béringuier XII    269 

Béraud  du  Pérou II    280 

De  Berey II    396 

De  Bermonville  (de  Rouen) XIII    423 

De  Bernabé  de  la  Haye XIII    424 

Bernard XI    23G 

De  Bernard  de  la  Carbonnière I    394 

De  Bernard  de  Talode V      70 


378  TABLE    GÉNÉRALE 

De  Bernard  deVolvent II    261 

De  Bernardon m      27 

De  Bernon II    214,       IX      90 

De  Bertin •    ...   XIV    168 

De  Berton-Crillon  (de  Balbe) X    244 

De  Bertouville  (Morin) V      q  i 

De  Bertrand I      17 

De  Bcsiade  d'Avaray IX    417 

De  Besse  de  la  Richardie I    416 

Betbezé  de  Sauviac XI    478,    XII    296,  3o6 

De  Bethune VI    67,    VII     134,   539 

De  Beynac XI      20 

Del  Bianco  de  Branles XIII     142,  477 

De  Biencourt XII    307,    XIII    476,    XIV     i,     XV    36i 

De  Bigu  de  Chéry XIII    285 

BilÎDtti I    474 

Binet  de  Jasson IX    334 

Biré  (de  Fontaine) XIII    328 

De  Bissy  (de  Regnauld) IX      3i 

De  Blacas I     184,       V    142 

De  Blacas-Carros I    417,    II    5o3,    XIII     i32,  477 

De  Blair XIII    223 

Le  Blanc  de  la  Baume XIII     181 

Du  Blanc  de  Brantes XIII     142,    477 

Blanchard VI      52 

Blanquet  de  Rouville    .  ^ XI    472,     XII    296 

Blénac  (de  Courbon) I    401 

Blin  de  Bourdon XI    455,    XII    307 

De  Blottefière XIII    477 

Du  Blocage  de  Bléville III    322 

De  Bocsosel  (de  la  Porte) I    377 

La  Boessière-Chambors   ....      VII    253,    VIII    482,      IX    54b 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  3^^ 

De  Boham XII  273 

Boileau  de  Gastelnau VI  i53 

Du  Bois  du  Bais I  38G 

Du  Boisbasset  (de  Bec-de-Lièvre)  . I  i3o 

De  Bois-Brunet  (Soret). IX  440 

De  Boisdauphin  (de  Montmorency) III  3o5 

Du  Bois  d'Escordal XIII  404 

De  Bois- Février  (de  Langan) XIII    180,  424 

De  Boimarmin  (Fournier) III  84 

Boisrot  de  la  Cour IX  409 

Du  Bois  de  Saint-Mandé XV  27 

De  la  Boissière  (Courtin) VIII  142 

De  Boitouset  de  Poinsson  . XIII  337 

De  Bonadona VII  336 

Bonardi  du  Ménil H'  36,    5o5,       III  378 

De  Bondy  (Taillepied) XIII    3o2,  480 

Bonet  de  la  Chapoulie I     44?       H  5o2 

De  Bonnavent  de  Beaumevielle VIII  88 

De  Bonnay XV  36i 

De  Bonnegarde  (du  Pouy) XII     268,480 

De  Bonrepos  (Moreau) II  383 

De  la  Borde I  32 

De  la  Borde  (de  Charlus) IV  207 

De  la  Borde  (Colas) .     VII  60 

Borel  du  Chambon VIII  2o5 

Boreli  de  Roqueservière V  i25 

De  Born XIV  169 

De  Borne  de  Grandpré VII  372 

Du  Bosc XIV  179 

Du  Boscage  (des  Guillaumanches) III    263,      XI  220 

XV  362 

De  Bosse  de  Bonrecueil XIII  272 

Bossoreille V  62 

i5.  25 


38ô  TABLE  GÉNÉRALE 

Du  Bot I  52 

Botini X  217 

De  Boubers-Abbeville-Tunc YIII  i58 

Bouchard  de  la  Poterie I      3o,  XII  264 

Bouchel  de  Mérenveue VIII  2i5 

Boucher  de  Richebourg  et  d'Avançon II  38b 

III    382,  XII  296 

Du  Boucheroux  (de  la  Chapelle) VI  1 14 

Du  Bouchet  (Langlois) IX  332 

De  la  Bougatrlère  (Courte) XII  297 

De  Bouille  du  Chariol VII    269,  VIII  482 

De  la  Boullaye II  234 

De  Bouqueval  (de  Montmorency) III  276 

De  Bourbel-Montpinçon I    468,  III  378 

Du  Bourblanc  d'Apreville VIII  339 

Bourbon  (d'Agnel-) IV  i23 

Bourcel  de  Maisonblanche 135 

Bourcier  de  Montureux I    218,  5o2 

Du  Bourdet  (de  Cugnac) VIII  119 

De  Bourdon  (Blin) XI    455,  XII  3o7 

Du  Bourg-Miroudot "...   ^.    II    290,  III  379 

De  Bourguignon  de  Fabregoules XV  3o8 

De  Bourienne  (Fauvelet) XII  192 

De  Bourzac  (de  la  Cropte) XI  54 

Du  Bousquet XIV  262 

De  Bousset  (Drouard) I  523 

De  la  Bou têtière  (Prévost) X  264 

De  Bouteville  (de  Montmorency) Ill  286 

Bouthillier  de  Chavigny XIII  268 

Boutiny X  217 

Boutray VIII  191 

De  Bouvier I  334 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  38 1 

De  Bouvier-Montmeiran I  273 

Du  Rouzet VIII  293 

Boyer  d'Anglazard XIV  228 

De  Boyer  de  Choisy II  412 

De  Bragard  (Autard) II    403,  XIII  282 

De  Bragelongne VIII  3o5 

De  Brancas IX    355,    XII  296 

De  Brancion  (Raguet) I  449 

De  la  Brande XIV  264 

Brandin  de  Sainî-Laurens ï    283,       II  33o 

De  Brandois  (Foucher) ï    433,     XII  297 

De  Brantes  (del  Bianco) XIII     142,  477 

De  Bray  (de  Jaquels) XIII    404,     XV  326 

Bre'geot  de  Bylée XV  362 

Du  Breuil  du  Pontbriand XI    284,     XII  296 

De  Brémoy I     3  20,     VII  45 1 

De  Bréon  (de  Lancrau) XI     171,    XII    298,312 

De  Breteuil  (le  Tonnellier) XIII    354,     XV  .370 

De  la  Bretonnière  (de  la  Couldre) XTII  322 

Du  Breuil  (Moreau) XIU  238 

De  Brezé  (Maillé) . IX     464,  473 

De  Briançon XIII  458 

De  Briançon  (de  Grasse) XV  3o4 

De  Bridieu XII  236 

De  Briois VI  i36 

De  Brissac X    444,     XII  297 

De  Broc I    44-^        II  5o3 

Brochard  de  la  Rochebrochard. IV  i25 

De  la  Broise VII  233 

De  Brossard  de  Cléry •       ^  44 

Du  Brossay  (de  Bec-de-Lièvre) I  i36 

De  It  Brosse XI  36o 

De  la  Brosse  de  Fabrezan XIII  478 


382  TABLE   GÉNÉRALE 

De  Brosse III  1 06 

De  Broussel  de  la  Neufville II    J2G,  IX  443 

De  Brou  vil  le  (Colas) VII  77 

De  Broves  <Rafelis) IX  479 

De  Bruc X  387 

De  la  Bruguière  (Rodier) II  279 

Brulart  de  Genlis XIII  458 

De  la  Brûlerie  (Piochard) 1  179,  628 

Le  Brun  (Pigault) III  338 

De  Brunel  de  Serbonnes II  227 

De  Byras III  i 

De  Bucelly  (de  Phiiippy) . II    407,  XII  3oo 

De  la  Bucquière XII  296 

De  Buisson XIV  242 

De  Burguès-Missiessy II  77 

Du  Buisson II  iqo 


c. 


De  Cabiron V    121,  VI  33o 

De  Cachard  (de  Bouvier) I  276 

De  Cadeville  (Ameline) IV  293 

De  Cadoine  de  Gabriac III    83,  VI  329 

De  Caire  du  Lauzet VI    29,  XIII  337 

De  Caligny  (Hue) II  293 

De  Calvimont XI    384,  XII  296 

De  Cambray  (Lambert) V  2 

De  Campniac XI  58 

De  Campredon  (Roergas  de  Serviez) V  63 

De  Candy IV  211 

Canevaro VIII  122 

De  Cany  (de  Bec-de-Lièvre) !•  137 

De  Capdeville  . VI  i3H 


DES  MAISONS  ET   FAMILLES.  383 

De  Caraman  (Riquet) IX    94g 

De  la  Carbonnière  (de  Bernard). I    3  94 

Cardon  de  Sandrans I    174 

De  Careil  (de  Foucher) VIII    424 

Carlet  de  la  Rozière H     J45 

Le  Caron  de  Mazencourt I    67,       II    5o2 

Carre  de  Luzancay  et  de  Carreville VIII    288 

IX    540,   XIII    478 

De  Carrère VIII    35o,      IX    541 

De  Carreville  (Carre) VIII    288 

De  Carrey  de  Bellemare I    .    .    37,     528 

De  Carrière VIII    465,      IX    541 

Garros  (de  Blacas). I    417 

De  Caseneuve XIII         g 

De  Cassagnes  de  Beaufort XIV    22g 

Du  Casse II    3S2 

De  Castelbajac. III    242,    VII     172 

De  Castel-Gaillard  (du  Noguès) .      IX     162 

De  Castelnau  (Boileau) VI     i53 

De  Castelsagrat  (de  Gironde) VII     129 

De  Casteras XI    326,#XIV    435 

De  Castet Vif  4i3,      XI    47g 

De  Castillon IV    148,     XII    2g6 

De  Caubon  (d'Escars) .      IX    207 

Caulet  de  Tayac ,       II    263 

Gavé  d'Haudicourt VII    260 

De  la  Celle  de  Châteauclos III     io5,        V     126 

De  Cérame  (Véron) I      33 

Géreste  (de  Brancas). IX    372 

De  Ceris * XH    258,  3o5 

De  Cessiat  (de  Clans) VIII    225 

Cézan XI     1 1  î 


I 


384  TABLE  GÉNÉRALE 

De  Chabannes  (de  Belvezer)  . VIII  256 

De  Chabannes  (de  Fayet) VIII  196 

De  la  Chabeaussière  (Poisson) II  log,  5o5 

De  Chabert IV  146 

Des  Chaberts  (de  Faure) II  272 

Chabiel  de  Morière I  509 

De  Chabrefy  (Valleteau) III     io5,  IX  35o 

De  Chabrignac  (de  Lubersac) IX  525 

De  Chaignon  des  Lans II  274 

De  Chailly  (de  Fortia)  .    .     • IX  273 

De  Chalonge  (Gillet> * VII  244 

De  Chambarlhac VII    3 18,  XIII  296 

Du  (^hambon  (Borel) VIII  2o5 

De  Chambonas  (de  la  Garde) .  XI  162 

De  Chamboran XIII  404 

Chambors  (de  la  Boessière) VII  253 

De  Chambost  (de  Rivérieulx) I3iq 

De  Chamboy  (de  Tilly) VIII  263 

De  Chambray III     11  G,  VII  539 

De  Chambre II    35i,  XIII  296 

De  la  Chaftbre  du  Vaubore  1  .    .    .    .' VII  36 1 

De  Champagne XIV    369,  XV  248 

De  Champagne XIII  168 

De  Champeaux-Vauxdîmes X  334 

De  Champferrier  (de  Rostaing) I     47»  VIII  228 

Des  Champs  du  Méry I  68 

Chantérac  (de  la  Cropte  de) XI  84 

De  Chaponay XIII  272,  478 

De  Chanzé  (de  Laurencin) IV  99 

De  la  Chapelle  du  Bouchcroux VI  1 14 

De  la  Chapelle  du  Buisson XII  296 

Dé  la  Chapoulie  (Bonet)     . 1    44.  H  3o2 


DES  MAISONS  ET    FAMILLES.  385 

De  Chapt  de  Rastignac III  25 o 

De  Chapuiset , II  871 

De  Charbonnel IX     i55,  XI  181 

Du  Chariol  (de  Bouille)     .............  VII  261 

De  Charlus  de  la  Borde IV  207 

De  Charnacé  (Girard) VI  60 

Charpentier IX    389,  XV  288 

De  Charrier  Moissard VIII  348 

De  Chartognes XV  245 

La  Chassagne XIV  74 

De  Chasseloir XII  140,  3 12 

De  Chasteau VIII    874,  XI  485 

De  Chasteaufur IV  288 

De  Chasteignier IX  893 

De  Chastenoye  (de  Cochart) XIII  364 

De  la  Chastière  (le  Gras) XV  340 

De  Châteauclos  (de  la  Celle) III     io5,  V  126 

De  Châteaumorand  (Gaigneau) I  43 

De  Châteauneuf-Randon II  200 

De  Châteauvieux  (de  Girard) III  268 

Du  Châtelet  (Armynot) VIII  375 

Du  Châtelet  (Robert) IV    217,  XII  3oi 

De  Châtillon  (de  Montmorency) III  294 

De  Châtelus  (Dorât).     .  ^ IX    408,  XII  84 

Chaubry X  349 

De  Chavanat XI  195 

Du  Chayla  (de  Blanquet) XI    474,  XII  7.96 

Du  Chayla  de  Montgros  (de  Langlade) VIII  206 

Du  Chaylard  de  Laquerie XIII  1 56 

De  Chazelles , I  495 

De  Chazotte XIII  400 

De  la  Chebassicre  (de  Pons).     .     , VU  448 


t 


386  TABLE  GENERALE 

De  Chéry  (de  Bigu) XIII  285 

De  la  Chesnaye  (d'Ennery) •     .     .     .     .  XI  i66 

Du  Chesne  de  Montaut XIV  97 

Chesnel IX  430 

De  Cheverue III  i3i 

De  Chevigné VII  354 

De  Chevrières  (de  la  Croix) VIII  216 

De  Chezelle  (le  Sellier) III  74 

De  Chimay  (de  Riquet  de  Caraman) IX  343 

De  Choisy  (de  Boyer) II  412 

De  Chouly  de  Permangle VIII  457 

De  Choumouroux  (de  Saignard) XIII    400,  XV  209 

De  Christon  (de  Mongeot) VIII  293 

De  Çissé  (de  Courtin) VIII  147 

De  Cisternes  de  Vinzelle III  355 

De  Clavel XIII  i37 

De  Claybrooke I    24»  II  5o2 

De  Clebsattel IV  i32 

Le  Clément  de  Saint-Marcq VIII    390,  XII  297 

Le  Clerc X  223 

Le  Clerc  de  Juigné - XII  74 

Le  Clerc  de  Juvigny XIII  197 

De  Clérembault VIII  401 

De  Clermont  de  Piles .# XIV  2i3 

De  Clermont  (de  Touchebœuf) XIV  23  i 

De  Cléry  (Brossard) III  44 

Clicquot  de  Toussicourt III     92,  383 

De  Clinchamp 1    421,  II  5o3 

De  Clugny VIII  209 

De  Cochart  de  Chastenoye XIII  365 

De  Cocherel VIII     i,    482,  IX  541 

Cochet  de  Savigny XII    282,  XIII  47^ 


DES  MAISONS  ET   FAMILLES,     r'^m  SBj 

De  Cockborne •  IX  izy 

Colardin VII  38i 

De  Goetlogon IX  249 

Du  Coetlosquet VIII  426 

Coetquen  (du  Hallay-) X  828 

De  Coigny  (de  Franquetot) X  26 

Colas  de  Marolles VII  48 

De  la  Collcssière  (de  la  Poeze) IX  335 

Collin  de  Bar IH  36 

De  Colombiers  (d'Adhémar) VII  5ii 

De  Comarque XIV  224 

De  Combault  d'Auteuil XII  3o5 

De  Combes II  41 

Compagnolt III  i65 

Le  Compasseur  de  Courtivron X    43,  XI  485 

De  la  Condamine XIII  12 

De  Contades I  102 

Le  Conte  des  Floris II  73 

Le  Conte  des  Graviers I  22 

Coquebert VI  36 

Coquebert  de  Neuville XIII   iSg,  XIV  464 

De  Corbery  (Richard) IX  4i3 

De  Cordoue II  68 

De  Corlieu II    23i,    III    379,  XIII  3o2 

De  Cormette VII  537 

De  Cornas  (Coston) I  281 

De  Cornil XIV  201 

De  Cosnac .     .  XIV  3o6 

De  Cossé-Brissac X    444,  XII  297 

Cosseron  de  Villenoisy .  III  196 

De  Costard V  61 

De  Costebelle  (Pastour) I  io5. 


388         ^  TABLE  GÉNÉRALE 

De  Coston  de  Cornas I  281 

De  Couasnon III  97 

De  la  Couldre  de  la  Bretonnière XIII  322 

De  la  Cour  (Boisrot) IX  409 

De  Courbon-Blénac I    401,,  XIII  i63 

De  Courtarvel II    441,  X  4 

Courte  de  la  Bougatrière XII  297 

Courtin VIII  i23 

De  Courtivron  (le  Compasseur) X    43,  XI  483 

Le  Courtois XIII  372 

De  Coussergues  (de  Sarret) III  188 

De  Coùssol Il  399 

De  Coustances XIII  181. 

De  Coutray  de  Pradel II  256 

De  Cozens XIV  5i 

De  Cransac  (d'Adhémar) VII  5o3 

De  Crasville  (de  Roquigny) XIII  424 

De  Creny I  384 

Du  Crès V  122 

De  Crespon III  77 

De  Crestin -  ...     I     525,  II  204 

De  Grillon X  244 

De  Crimon  (Desmarquette) I3io 

De  Criquebeuf  (Langlois) I  29 

De  Croisilles  (de  Montmorenci) III  278 

De  la  Croix  d'Azolette XIII  333 

De  la  Croix  (Granet) Il  174 

De  la  Croix  de  Chevrières VIII  216 

De  la  Croix  de  Sayve. IX  541 

De  la  Cropte XI     i  et  482,  XIV  464 

De  Crosne  (Thiroux) VIII    461,  XII  3oi 

De  la  Crosnièrc  (de  Jacobsen) VIII  366 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  389 

De  Croussillac VIII  480 

De  Croy I    5i3,    II     5o4,   XIII  44 

De  Cruzy  de  Marcillac XII  i 

De  Cugnac VIII  106,  484 

De  Cuillet  de  Monthoux XII  3oo 

De  Cumont VII  432 

De  Cusack XII   126,  307 

De  Cuvilliers  (de  Hénin) VIII  42 


D. 


Damarzit-Sahuguet  d'Espagnac III  372 

De  Dampierre  (de  Cugnac) VIII  112 

Daniel VIII     188,  IX  641 

Daniel  dé  Saint-Ravi XIII  333 

Danzel  de  Beaulieu III  29 

Darot  de  Vaugoubert XIII  322 

Dauchel XI  171 

Daulède  de  Pardaillan XI    211,  XII  295 

Dean ' VI  108 

Dedaux  de  Linaret IX  385 

Delpy  de  la  Roche. XII  278 

Demartin  du  Tyrac III  238 

De  Denœuvre  (de  Gaillard  de  Baccarat) VIII  349 

Desmarquette  de  Cri  mon I     3 10,  II  5o3 

De  Dinechin  (du  Pont) II  167 

De  Dion VII  460 

De  Dombasle  (du  Houx) III  309 

Domeni  de  Rienzi .     VI  i35,  33o 

Doncquer  de  T'serroelolTs III  1 52 

Dorât  de  Châtelus IX    408,  XII  34 

Doriat  de  Friches II  197 


390  TABLE  GÉNÉRALE 

Des  Dorides  (de  la  ville  de  Férolles) III  21 

I>o"val IX  429 

I^oycn VIII  320 

De  Dreuille II  3 1 7 

Drolenvaux IV  202 

Drouard  de  Bousset I  523 

Drouart XIV  226 

Dubocage  de  Bléville III  322 

Dubuysson II  190 

Ducauzé  de  Nazelle II  117 

Dufourc VII  3i3 

Dumaitz  de  Goimpy IX  144 


E. 


Des  Écherolles  (Giraud) VI  212 

D'Écresnes  (Toustain) II!  349 

D'Encuns  (du  Faure) I  399 

D'Ennery  de  la  Chesnaye XI  196 

D'Épigny  (Pierres) I  168 

De  l'Épinoy  (Pigault) - III  337 

D'Équesne IX  443 

Érard. IV  171 

D'Escairac  Lauture X  3 18 

D'Escarbouville  (de  Tilly) VIII  270 

D'Escars  (de  Pérusse) IX  193 

D'Escayrac  (de  Belcastel) V  76 

D'Escherny I  472 

D'Escordal  (du  Bois) XIII  404 

Des  Escotais IV  140 

D'Escravayat  de  la  Barrière XIV  129 

D'Escrots n  178 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  391 

De  i'Escuyer  de  Hagnicourt XIV  406 

D'Esgrigny  (Jouenne) I  iio 

D'Espagne  de  Vénevelles I    33o,       II  5o3 

XIII  404,  476 

D'Espagnet VIII  388 

D'Esparron V  86 

D'Espiennes XII  3o4 

D'Espinchal '....*. IX  537 

Espivent XV  262 

D'Espondeiihan  (d'Héméric) XI  129 

D'Estaîntot  (Langlois) IX  352 

De  l'Estang  (Payan) II  211 

D'Estrées II  407 

D'Estrées  (de  Philippy) II  407 

D'Estriché-Baracé III    339,      IV  86 

D'Euzet  (d'Adhémar) VII  5ii 

F. 

Fabas  (de  Foix) II  3i5 

Fabbroni I  29 

De  Fabregoules  (de  Bourguignon) XV  3o8 

De  Fabrezan XIII  478 

De  Fadate  de  Saint-Georges XV  266 

De  Fages XIV  240 

De  Fallague IV  239 

De  Falloux I  io5 

De  la  Fargue  (de  Malabiou) II     11 3,-  XII  299 

De  Fargues  (de  Méalet) I  187 

Faucompré  de  Godet I  295 

De  Faudoas ." XIII  175 

Fauque  de  Jonquières II    212,    III    378,        X  5i 

Du  Faur  d'Encuns I  399 


392  TABLE  GÉNÉRALE 

Dé  Faure  des  Chaberts Il  271 

Fauvelet XII  190 

De  Favras  (Mahy) III  336 

De  Fayet  du  Mazel VIII     196,  X  817 

De  Fayolle X    272,  XIV  4G4 

De  Fayolle  (de  Lubersac), IX  499 

De  Feletz XII  95 

De  Félix VII  321 

Le  Fer I    348,  II  325 

De  la  Fère  (Colas).     . VII  bg 

De  Férolles  (Acquêt) Il  363 

De  Férolles  (de  la  Ville) III  10 

Ferrand .  XIV  91 

De  Ferre. II     265,  XII  297 

De  Ferreux  (Bélot) III  143 

De  Ferrier XIV  466 

De  la  Ferrière  (Argiot)    . II    389,  III  822 

De  la  Ferrière  (le  Gendre) XIII  292 

De  Ferrières XIV  233 

Ferron XI  1 5o 

Ferry. ' II  265 

Ferry  de  Bellemare II    3 18,    5o6,  III  38 1 

De  la  Feuillade  (d'^ubusson) 1  1 1 3 

De  Fienne  (du  Mesnil)     . III  358 

De  Firmas-Périès XIII  i 

Flamenc  . XIV  i56 

Du  Fleix XI  3i 

De  Foix-Fabas 11  lu? 

Folch  de  Cardon I  i74 

De  Folleville  (!e  Sens) IX  i53 

De  Fombel  (Genlil, 111  iSo 

De  la  Fond-Guy  d'Aircboudouze Xlil  i3 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  3^3 

De  Fondragon  (de  Mengin) I  3  04 

De  Fontaine-Biré XIIJ  328 

De  Fontanges VII  248 

De  Fontenailles  (Pierres). I  i58 

De  Fontenoy  (le  Preud'homme) I2i3 

De  Fontmorand  (de  la  Trémoille) X  190 

De  Forcalquier  (de  Brancas) IX  365 

De  la  Forgue  de  Bellegarde IX  441 

De  Fortia  de  Chailli IX  273 

Du  Fos  de  Méry XIII  3  10 

Fosseux  (de  Montmorency) III  279 

Des  Fossez XV  343 

De  la  Foucaudie  (de  Lubersac).     .     .     .     < IX  5o6 

Foucher  de  Brandois I    443,  XII  297 

Foucher  de  Careil VIII  424 

Du  Fourc  d'Hargeville XII  211 

Fourier  de  Bacourt IX    399,  XI  482 

De  Fournas  de  la  Brosse XIII  478 

Des  Fourniels  (de  Verdelhan) IX  21,  26 

Fournier  de  Boismarmin  et  de  Bellevue III  84 

De  Fraissinet  (d'Izarn) VII  391 

De  Francheville II  408 

De  Franclieu  (Pasquier) IV  .  88,  89 

Des  Francs  (Colas) VII  86 

De  Francfort XIII  227 

De  Franquetot  de  Coigny X  26 

De  Frasans XII  3o3 

Fremond  de  la  Merveillère X    325,  472, 

XII  3o3 

De  la  Fresnaye  de  Saint-Aignan .1    624,  XIII  173 

De  la  F'ressange  (de  Saignard) .    XIII  476, 

XV  368 


394  TABLE  GÉNÉRALE 

De  Frassinet  (Joussineau) I  96 

De  Frevol  d'Aubignac IV  243 

Des  Friches  (Doria) II  197 

De  Froment VIII    442,  XII  297 

De  Frontebosc  (de  Toustain) III  344 


G. 


Gaborit  de  la  Brosse XI  36o 

De  Gabriac  (de  Cadoine) III  ^  83 

Gaigneau  de  Châteaumorand I  43 

Gaigneron XI  i85 

De  Gaignon  de  Vilaines XIII  317 

Gaillard  de  Baccarat  de  Denœuvre VIII  349, 

IX  543 

De  Gajan  (de  Batz) VI  107 

De  Galbert VI  214,  XIV  441 

De  Galléan  des  Issarts XIII,  423 

De  Gallier V  14 

De  Galz  de  Malvirade XII  263 

De  Gallwey ' XI  i25 

De  Ganay VII  i5 

De  la  Gai;de VIII  353 

De  la  Garde  (Payan) II  210 

De  la  Garde  des  Poujols  de  Chambonas XI  1C2 

De  Garidel III  233 

Garnier XI  36 

Garnier  de  la  Bareyre. I  2o3 

De  Gaspari  (Luce) X  395 

De  Gasquet IV  112 

De  Gastiaes  (de  Macé) XV  229 

De  Gasville  (Goujon) IX  189 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  3^5 

De  Gaudrion VII  47 

Gaudry I  238 

De  Gaulejac '    .    .    .  XIV  2i3 

De  Gaullier VIII  '194 

Gauthier  de  Beaurepaire VII  229 

Gautier  de  la  Lauzière VIII  398 

De  Gauville V    99,      VI  160 

De  Gauville  (le  Pelierin) VII  269 

De  Gavarret VIII  293 

De  Gavis XIV  201 

De  Gay  de  Planhol XI  1 56 

De  Gellenoncourt  (de  Beaufort) II  3 18 

Gémit  de  Luscan X  21 

Le  Gendre  de  la  Ferrières XIII    292,    XV  362 

De  Genlis  (Brulart) XIII,  468 

De  Gensoul VIII    2i3,    XV  208 

Gentil VIII  193 

Gentil  de  Fombel III  147 

De  Géréaux VI     49,  33o 

De  Germigney XIII    3ii,   XIV  465 

De  Gergy  (Languet) III  81 

De  Gervillier  (Thiroux) VIII    461,    XII  3oi 

De  Gibon-Porhoet ....       II  5 

De  Gicquel XIII    40,^V  362 

Gilbert  de  Voisins XIII  423 

De  Gilibert  .    .    .  ' III  343 

De  Giey ;  XIII  3i3 

GiH^t VII  240 

De  Gillaboz XII  44 

De  Gineste-Najac VIII    373,   VIII  484 

Girard  de  Charnacé VI     60,  33o 

Girard  de  Châteauvieux III  168 

i5.  .  26 


396  TABLE  GENERALE 

Giraud  des  Echerolles VI  212 

De  la  Giraudière  (Courtin) VIII  128 

De  Gironde VII      104,    VIII     484,      XI  486 

De  la  Giscardie VII  126 

De  Glsors  (de  Montmorency) III  271 

De  Gittard VII  25o,  539 

De  Givès III     i36,    VII  539 

De  Glans  de  Cessiat VIII    225,      IX  643 

De  Glatigny  (le  Pelletier) I    99,  XIV  466 

Godar  d'Aucour IV    20b,    V    563,  VII  539, 

XIII    i3o,  XIV  466 

Godard  de  Belbeuf I  472 

Goddes  de  Varennes VIII  336 

De  Godet  (Faucompré) I  295 

De  Goimpy  (du  Maitz) IX  144 

De  Gomer XIII  453 

De  la  Gondie  (de  Guilhen) VIII  479 

Le  Gonidec     . I     1 5,     XII  297  • 

De  Gontaut XIV  32o 

Gorguette  d'Argœuves III  40 

Gorhey  (du  Houx) > III  216 

Goujon  de  Gasville IX  189 

De  Goulaine VII  3o 

Le  Goupil  du  Mesnildot II    32i,     III  38i 

De  Gourdon XIV  253 

De  Gournay XII  201 

De  Goussencourt II    414,    XII  297 

De  Gouvaut  (de  Borne) VII  ^372 

Le  Gouvello X  442 

De  Goyne H  76 

Du  Grail  (de  Bernard  de  talode) V  70 

De  Graimberg I      189,    XIII    479,     XV  i 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  Sgy 

De  Grammond  (de  Jordain) II    877,  XIII  i55 

Le  Grand  du  Souchey I  353 

De  Grandmont  (Giilet) VII  244 

De  Grandpré  (de  Borne) VII  372 

Granet  de  la  Croix II  174 

De  la  Grange  (de  Ferre) XII  297 

De  la  Grange  (Louis) X    84,    XII  298 

De  la  Grange  (le  Roy) II    85,     III  i55 

De  Granges-Surgères XIII  179 

GrasduLuart •    .    .    .  VIII  179 

Le  Gras  de  Sécheval XV  349 

De  Grassin XII  58 

De  Grasse XV  269 

De  Grave IX  35 

Des  Graviers  (le  Conte) I  22 

Gravier  de  Vergennes IX  169 

De  Greling VI     139,      XI  448 

Griffon IV  83 

De  Grignan II  373 

De  Grimoard XIV     61,  63 

De  Grimoard  de  Beauvoir  du  Roure X  226 

XIII  446 

De  Gripière  de  Moncroc XIII  319 

Le  Grix  de  Neuville I  1 5 

De  Gros  (de  Rascas) Il  457 

De  Grout IV    i83,  XIII  337 

De  Guanter VI    85,    XII  297 

Guenifey V  73 

De  la  Guère  (Pantin) IX     i3i,    XII  299 

De  Guerre VIII  216 

De  la  Guérivière  (du  Pin) II  42 

De  Guibert  de  la  Rostide XIII  441 

Guignard  de  Saint-Priest VI     3o,  33o 


398  TABLE   GÉNÉRALE 

Guilbert  ék  Pirérécourt XIII  482 

De  Guilhen  de  la  Gondie VIII    479,      IX  543 

XI  488 

Des  Guillaumanehes  du  Boscage    .....      III    263,     XI  220 

XII    3 II,     XV  362 

De  GuigUet  (de  Pougny) VII  53 1 

Guin  de  la  Roche V  122 

Guiot  de  Saint-Remi 133 

Guyot  des  Herbiers V  102 

Guyot  de  Saint-Michel XI  343 

H. 

Hacquet  des  Naudières XIII  222 

De  Hagnicourt  (de  l'Escuyer) XIV  414,  416 

De  Halcwin VI  128 

Du  Hallay-Coetquen X    328,    XI    488,    XII  3ii 

De  Hallet XII  42 

De  Hamel ,.    XI^I  3o3 

De  la  Hamelinière  (Pantin) IX  119 

D'Hanache  (Alexandre) VIII  17 

Dô  Hanmer I  24 

Harenc  de  Gauville V    99,     VI  160 

D'Hargenvillier VII  232 

D'Hargeville XII  211 

D'Haudicourt  (Gavé) VII  2 5o 

De  la  Haulle  (Thoumini) XI  112 

De  Hauteclocque VII    217,     VIII    484,      IX  546 

De  Hautefort Xl\  140 

D'Hauteporte  (Acquêt) II  361^ 

De  Hayange  (Wendel) IV  2of 

De  la  Haye  (Bernabé) XIII  42. 

De  la  Haye  de  Plouer VIII  3G: 


DES  MAISONS  ET   FAMILLES.  Sgg 

D'Hémeric  d'Espondeilhan XI  129 

De  Hénin  de  Cuvillers VIII  42 

De  Hénin- Liétard  (Alsace) .      IX  33 7 

D'Héran     (d'Adhémar) VII  5ii 

D'Herbemont XI    479,    XII  297 

D'Hérisson    . XIV  418 

D'HermonvilIe  (de  Mongeot) VIII  293 

Hersart VII  442 

D'HervauIt  (Ysoré) XV  371 

D'Heudicourt  (Sublet) ; III  93 

D'Hocquincourt  (Aclocque) XI  186 

Honorati III  180 

Hook I     19»        II  5o2 

Honfroy XV  191 

Horric  de  la  Roche-Tolay XII  193 

De  l'Hôtel  (Payen) III  43 

Houppeville  de  Neuvillette I     102,      II  173 

XII  298 

De  la  Houssaye  (Chesnel) IX  43o 

De  la  Houssaye  (du  Val) XV  840 

Du  Houx m     2o5,      XI  488 

Hubert  de  Saint-Hubert XII  279 

Hue  de  Caligny II  293 

Hugon  du  Prat  de  Masgonthière II  285 

D'Hugues III     134,    XII  298 

D'Hulluch  (de  Briois) VI  143 

Humbert  de  Tonnoy VIII  366 

Hurt Xni  2i5 

I. 

D'Icher  de  Villefort XIII  424 

Igonain  de  Montaurant ,    VII  449 


400  TABLE  GÉNÉRALE 

D'Imonville  (de  Cugnac) VIII  ii8 

D'Iray  (le  Prévosi) II  71 

D'Irlande XIV  430 

Des  Isnards VI  i 

Des  Issarts  (de  Galléan) XIII  423 

D'Izarn  de  Valady •  VII  385 


J. 


Jacobsen  de  la  Crosnière.     .     .     .     . VIII  366 

De  Jacquels  de  Bray XV  326 

Jacquemet  de  Saint-Georges VI  53 

Jarno II    222,  VI  20 

De  Jassaud  de  Thorame XV  340 

De  Jasson  (Binet) IX  334 

Le  Jay  de  Bellefond VIT  526 

Jehannot  de  Bartillat XII  3o3 

Le  Jeune  de  Malherbe IV  162 

Joannis  de  Verclos II  333 

Le  Jolis  de  Villers I    32i,  II  354 

De  Jonchères  (de  Belvezer) VIII  235 

De  Jonquières  (Fauque) X  5 1 

Jordain  de  Grammond II    377,  XIII  i55 

Jouenne  d'Esgrigny I  iio 

De  Jourda  de  Vaux XIII    268,  XV  363 

De  Journac  (de  Barbeyrac) VIII  304 

Joussineau  de  Tourdonnet I  96 

De  Jouy  (Colas) VII  73 

Jubié I  184 

Juchereau  de  Saint-Denys II    465,  XII  298 

De  Juigné XII  74 

De  Juillac  de  Vignolles XIII    35,  XIII  480 


DES  MAISONS  ET   FAMILLES.  401 

Jullien  de  Villeneuve V    75,      X  418 

Des  Junies  (de  Beaumond) XIV  23 1 

De  Jussac  (de  Char  bonne!) IX  i6i 

De  Juvigny  (le  Clerc) XIII  197 


K. 


De  Kandy IV  2 1 1 

De  Kemper  de  Lanascol VIII  90 

De  Kerberio  (de  Coetlogon) IX  255 

De  Kerguelen IX  548 

De  Kerigonan  (de  Meur) II  358 

De  Kerlidec  (André  de) XIII  319 

Kermarec  de  Traurout I     m,       II  i3i 

De  Ker-Raoul  (Vittu) II  39 

De  Kersabiec  (Siochan) II  282 

De  Koegnigsegg XIII  39 


De  Labatut VIII    358,  XIII  267 

Laccaussade  (Prévost  de  Saint-Cyr) III  192, 

IV  216 

De  Lagny  (Regnard) XIII  129 

De  Lagondie  (Guilhen) VIII  479 

De  L^igue .     •  VIII  157 

De  Lailly XII  3oi 

Laisné  de  Sainte-Marie    .     ,     ,  , III  202 

Le  Laizer  de  Siougeat XI    468,  XII  298,  3 1 1 

De  Ulis II    292,    VII   400,    VIII    485,    XII  298 

De  Lamajorie-Soursac VIII  202 

De  Lambert XIII  i85 


402  TABLE  GÉNÉRALE 

Lambert  de  Cambray V  1 1 

Lambert  d'Hautefiire III  42 

De  Lambilly II  82 

De  Lamote-Baracé  de  Sénonnes IX  415 

De  Lamourous II     160,    III    878,  XII  298 

De  Lanascol  (Quemper)  . YIII  91 

De  la  Lance  de  Moranville I  6 

De  Lancrau  de  Bréon.     . XI     174    XII,  298,  3i2 

De  la  Lande.    .     .     '    1^^  '     •     ' X  388 

De  Landemond  (Pantin) IX     i3o,  XII  299 

De  Langan  de  Boisfévrier XIII  180,  424 

De  Langeac XII  97 

De  Langlade  du  Chayla  de  Montgros VIII  206 

Langlois  de  Criquebeuf  ............  I  29 

Langlois  d'Estaintot IX    352,  X  472 

Languet  de  Sivry III  77 

De  Lanneau I  67 

De  Lannoy  (Regnauld)  " IX  3i 

Des  Lans  (de  Chaignon) II  274 

De  Lantagnac  (d'Adhémar) ".     .  VU  5o3 

De  Laquerie  (du  Chaylard) XIII  i56 

Lara  (de  Narbonne-) I  5ii 

De  Lard  de  Rigoulières XIV  249 

De  Urdenois  de  Ville VIII  280 

De  Lardimalie XIV  294 

De  Laron XIV  143,  144 

De  Urzalier  (de  la  Bâtie) VII  539 

De  Lasbordes  (de  Raimond) X    i,     XI  341 

De  Lascases I  25i 

De  Lastours XIV  146 

De  Lauberdière  (du  Pontaubevoye) VII  10 1 

De  Laugier  de  Beaurecueil VII    527,  VIII  485 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  4o3 

De  Launay  (Ruel) II  456 

De  Laur  de  Lescun VIII  334 

De  Laurencin IV  94 

De  Lauresse  (de  Montmorency) III  287 

Lauture  (d'Escairac-) X3i8 

Du  Lauzet  (de  Caire) VI    29,   XIII  337 

Laval  (de  Montmorency-) III  3oi 

De  Leissègues  de  Légerville.     .     .    ' XV  202 

Lenfant  . VI  200 

De  Lénoncourt  (Sublet) III  93 

De  Lens III  42 

De  Lescun  (de  Laur) VIII  3  36 

De  Lespinasse-Langeac XII    97,  XIII  438 

De  Lestrange VII  212 

Liétard  (Alsace-Hénin-)  . IX  337 

De  Ligardes  (de  Montlezun). IX  445 

De  Ligeac  (de  Belvezer) VIII  242 

Des  Ligneris XIII  184 

De  Ligonnès  (du  Pont) VI  127 

De  Limanges  (Aucapitaine) .      III  326 

De  Limeuil XIV  280 

De  Linaret  (Dedaux) IX  385 

De  Livernière  (de  Bruc) X  367 

De  Lombard V     1 25,     XII  298 

De  Longpra  (de  Pascalis) II  270 

De  Longueil XIII  248 

De  Longueterre  (de  Planta) VI    226,  XIII  398 

De  Lonjon XII  24^ 

De  Lostangcs  de  Sainte-Alvère XIV  263 

De  Loubens  de  Verdalle VIII    41 5,    XII  3o3 

Louis  de  la  Grange     ..........      X    84,    XII  298 

Le  Loup  de  Chasseloir XII  140,  3 12 


404  TABLE  GÉNÉRALE 

Louvart  de  Pont-le-Voye VI  129 

De  Louvencourt VII  403 

De  Loz III  146 

Des  Lauzières  (Baudry) IX  333 

Du  Luart  (le  Gras) VIII  179 

De  Lubersac IX    481,  XIII  479 

Luce  Gaspari  de  Belleval X    SgS,  XIII  267 

De  Lur XIV     86,  87 

De  Lùscan  (de  Gémit) X  2 1 

Luxembourg  (de  Montmorency) III  292 

De  Luzançay  (Carre) VIII    288,  XIII  478 

Du  Lyon XIV  238 


M. 


De  Macé  de  Gastines XV  229 

De  Mâcon XIII  399 

De  Madron VIII  100 

De  Magny XII  3oo 

De  Maguelonne XIII    190,  XV  363 

Mahéas ' VI  i5 

Mahony III  69 

Mahy  de  Favras III  336 

Maigre  de  la  Motte XI  Î37 

De  Maillé IX    446,  X  82 

De  la  Mairie  (de  Briois) VI  142 

Du  Maisniel VIII    322,  XII  299 

De  Maisonblanche  (Bourcel) I  35 

De  Maisoncelle XI  109 

Du  Maitz  de  Goimpy IX  144 

Malabion  de  la  Farguc II     11 3,  XII  299 

Malespina  (de  Volonzac-) VII  469 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  4o5 

De  Malestroit  de  Bruc x  387 

Malglaive VII  379 

De  Malherbe  (le  Jeune) IV  162 

De  Malherbe  de  Poillé II  217 

De  Mallevaud II     i63,    III     î6o,    XIII  3 10,  479 

De  Malmazet  de  Saint-Andéol V    58,      VI  329 

De  Malmusse  (Colas) VII  70 

De  Malvirade XII  263 

Le  Mancel III  335 

Mandat ' III  36o 

Mandel  du  Mesnil XV  199 

De  Marans XII  275 

Maraval  (de  Lalis) VU '401,  XII  298 

De  Marcellus  (Demartin  du  Tyrac)     .     .   < III  241 

De  Marchangy XV  323 

Marchant  du  Pouch XIII  355 

De  Marchère  (le  Peinteur) II  290 

De  Marciliac XII  i 

De  Mafgadel II  392 

De  Margon  (le  Moyne) '  IX  402 

De  Maricourt  (du  Mesnil) III  358 

De  Marigny  (de  Mallevaud) II   i65,  III  162 

De  Marine VIII  465 

De  Marlv  (de  Montmorency) III  273 

De  Marmont  (Viesse) IX    433,  XII  3o2 

De  Marolles  (Colas) VII  48 

De  Martel  de  Gournay XII    201,  XIII  480, 

XV  363 

De  la  Morthonie  (Mondot) V  74 

De  Martin XV  2i3 

Du  Mas  de  la  Roque IV    297,  VIII  486 

De  Masellière-Coetquen •     .  XV  3ii 


4o6  TABLE  GÉNÉRALE 

De  Masgonthière  (Hugon  du  Prat) II    28b, 

^     XII  3o3 

Masson  de  la  Motte IX  478 

De  Mathefelon XIV  370 

De  Mauléon H    99,     io5,     III  383 

Maulgué  d'Avrainville II  320 

De  la  Maulnière  (de  Tilly) VIII  274 

De  Maupertuis  (des  Vergers) II  80 

De  Mauriac XIV  bi 

Maury  de  la  Peyrouse VII  245 

De  Maussac .  IX    i37,    549,        X  4 

De  Mayrot XIII  328 

De  Mazancourt  (le  Caron) I    67,       II  5o2 

Du  Mazel  (de  Fayet) VIII  196 

De  Méalet  de  Fargues I  187 

De  Mecquenem XV  3i5 

De  Médavy  (Thiroux) VIII    461,    XII  3oi 

De  Mejusseaume  (de  Coetlogon) IX  256 

Meigueil  (du  Puy-) V  17 

De  Mellet XI    i3'2,  XII  299 

De  Melun I    25 1,  .II    5o2,    VIII    446,       X  326 

De  Mengin I    296,    XV  364 

Du  Ménil  (de  Bonardi) II  38 

De  Mercastel XV  3 16 

De  Mercure  (Viot) :     .     .    I    477,  XIIÏ  229 

De  Mercy I    458,  II    5o4,    XII  299 

De  Merenveue  (Bouchel) VIII  2i5 

De  la  Merveillère  (Fremond) X  325 

Du  Méry  (des  Champs) I  68 

De  Méry  (du  Fos) XIII  3ro 

De  Mesne  (Milon) III  322 

Du  Mesnil XV  199 


DES  MAISONS  ET   FAMILLES.  407 

Du  Mesnil  de  Fienne  et  de  Maricourt    .......      III    358 

Du  Mesnildot II    32i,     III    38 1 

De  Mesplex  (de  Serres) IX    43i 

Meur  de  Kerigonan Il    358 

Milan  d'Astis I    448 

Millon IX    147,    XII    3 12 

Milon III    307 

Milon XIV      66 

De  Miomandre IX    237 

De  Mirandol XIV    445 

De  Mirepoix  (de  Batz) VI     107 

Miron " III  33 1,    383 

Miroudot  (du  Bourg) II    290 

De  Missiessy  (de  Burguès-) II      77 

De  Mittersbach  (d'Oberlin) X    59,    XI     199, 

XII    3 12 

De  Moges I    497 

Moissard  (do  Charrier-) VIII    343 

Du  Molard  (de  Barrés)     .........  VI     146,  XIII    477 

De  Molen  de  la  Vernède . .      XI     114 

De  Molette  de  Morangiès VI      21 

Des  Molles  (de  Verdelhan) IX      16 

De  Monceau  (Gentil) I     149 

^^e 'Moncroc  (de  Gripière) XIII    319 

De  xMondésir  (Thiroux) VIII    461,    XII    3oi 

Mondot V      74 

De  Môndru  (Colas) VII      75 

De  Mongeot  d'Hermonville  et  de  Christon VIII    293 

De  Monier    .     .     .     .* XII    2o5 

Monnier  de  Savignat IX    432 

De  Monplaisir  (de  Bruc) X    379 

De  Montagrier •....   XIV    239 


4og  TABLE  GENERALE 

De  Montai II    382,  III  90 

De  Montalembert XI    417,    XII    ,  299,  3 12 

De  Montalembert  (de  Tyron) X417 

De  Montauran  (Igonain) YII  449 

De  Montclera  (de  Gironde) VII  109 

De  la  Monteilhe  (d'Aubier) II    3 10,  XV  170 

Du  Montet  de  la  Terrade VII    449,  X  327 

XIV  465 

De  Montfables  (de  Belcastel) V  81 

De  Montfalcon  (d'Adhémar) VII  5oo 

De  Montferré  (de  Banyuls) III  228 

De  Montgommery II  365 

De  Montgros  (de  Langlade  du  Chayla) VIII  206 

De  Monthiers II    297,  III  379 

De  Monthoux  (de  Pougny) VII    53 r,  XII  3oo 

De  Montigny  (de  Montmorency) III  3 12 

De  Montison  (de  Lubersac) IX  525 

De  Montlauzun  (de  Belcastel) V  84 

De  Montléart I  498 

De  Montlezun-Lîgardes IX    445,  XIV  441 

De  Montmeiran  (de  Bouvier) I  275 

De  Montmorency III  269 

De  Montmorency-Morres I       70,  II  5o2, 

VI  76* 

De  Montpezat XI  189 

Montpinçon  (de  Bourbel-) I  1C8 

De  Montre'al  (de  Fortia) IX  373 

De  Montregard  (Thiroux) VIII    461,  XII  3oi 

De  Montrevost  (Perrault) VII  392 

De  Montureux  (Bourcier).    ..." I218 

De  Montvallat II  386 

De  Morangiès  (de  Molette) VI  21 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  409 

De  Moranville  (de  la  Lance) I  6 

Moreau  de  Bonrepos     . II  283 

Moreau  de  la  Rochette II  81 

Moreau  du  Breuil XIII  328 

De  Morière  (Chabiel) I  609 

Morin  de  Bertouville V  91 

De  la  Morte IV  2o3 

De  la  Mote  Baracé  de  Sénonnes IX  413 

De  Motes XIV  191 

De  la  Mothe r.    VII    539,  VIII  376 

De  la  Motte  (de  Girard) !    .    .    .     .  III  168 

De  la  Motte  (Maigre) XI  167 

De  la  Motte  (Masson) IX  478 

De  Moustier IX  67 

Le  Moyne  de  Margon IX  402 

Le  Moyne  de  Villarcy XII  194 

De  la  Mure  (de  Rivière) XI  365 

De  Musset III  47 

Du  Muy  (de  Félix) VII  325 

De  la  Myre H    19,    5o5,  XII  299 


N. 


De  Najac  (de  Gineste) III  373 

De  Nanc  (Wuillemenot) IX  56 

De  Nangis  (de  Montmorency) III  275 

De  Nanteuil  (de  Courtin) VIII  144 

De  Narbonne-Lara I5ii 

De  Nard-Bragelogne VIII  420 

Des  Naudières  (Hacquet) XIII  222 

De  Nas .  VI  i23 

De  Naylies XII  244 


410  TABLE  GÉNÉRALE 

De  Nazelle  (Ducauzé) II  117 

De  la  Neufville  (de  Brousse!) IX  443 

De  Neuville XI  21 

De  Neuville  (Coquebert) XIII     i3q,   XIV  464 

De  Neuville  (le  Grix) I  i5 

De  Neuvillette  (Houppeville) 102,    II  173, 

XII  298 

De  Neveu V  54 

De  Nivelle  (de  Montmorency) III  279 

De  la  Noe  (Aubry)    . ,       X  49 

Du  Noguès  de  Castel-Gaillard IX  162 

De  Noirmoutiers  (de  la  Trémoille) X  186 

De  Noiron  (Balahu) IV  io3 

Nottret  de  Saint-Lys .    .      IX    240,  649 

Noury XII  255,  304,  XIII  480 

De  Novion II  i23 


o. 


D'Oberlin  de  Mittersbach X    59,     XI  199, 

XII  3 12 

D'Olières  (de^Félix) , VII  3?.8 

D'Olonne  (de  la  Trémoille) X  i83 

O'Mahony III  69 

OnfFroy XV  191 

D'Orfeuil  (Rouillé) VIII     184,    X  349, 

XI    490,    XII    3oi,     XV  364 

D'Orfeuille IX     io3,    549,  XIII  216 

D'Orme  (Colas) VII  57 

D'Ormenans  (de  Boitouset) XIII  352 

D'Ornacieux  (de  la  Croix) VIII  224 

OrodePontoux III  931 


.     DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  411 

Oryot  d'Aspremont XII     196 

D'Ouarville  (Thiroux) VIII    461,    XII    3oi 

D'Ouilly  (Rioult) XIII    424 

Outrequin IV    210,      VI    829 

D'Oysonville  (du  Pontaubevoye) VII     96 


P. 


Paillot , •     •     ■      IX  241 

Palustre XIII  193 

Palys .     .Vill    475,      IX  55o 

De  Panât  (d'Adhémar) VII  5oi 

De  la  Panouse . XV  177 

Pantin  de  la  Hamelinière IX     119,    XII  299 

Du  Parc V     144,    VII    539,    XII  304 

De  Parcieu  (de  Regnauld) IX  3i 

De  Pardaillan  (Daulède) XI    211,    XII  296 

De  Partz  de  Pressy V  93 

De  Pascal  de  Saint-Juéry VIII    354,   XIII  393 

Pascalis  de  Longpra II  270 

Paschal XIII  393 

Pasquet  de  Salaignac .^ II  394 

Pasquier  de  Franclieu ÏV    88,    VI  329, 

XII  3oo 

De  Passac XI    400,    XII  3oo 

Passerai  de  Silans II    406,    XII  3oo 

Pastour  de  Costebelle I  io5 

Patry II  162,  345 

Payan  de  la  Garde II  210 

Payen  de  la  Bucquière XII  3oo 

Payen  de  l'Hôtel III  43 

De  Peccaduc  (Picot) IV  io5 

i5.  27 


412  TABLE  GÉNÉRALE 

Le  Peinteur  de  Marchère II  290 

Le  Pellerin  de  Gauville VII  269 

Le  Pelletier II  ia8 

Le  Pelletier  d'Escrots   .     , II  178 

Le  Pelletier  de  Glatigny I    99*    XIII  23 1, 

XIV  466 

De  Periès  (de  Firmas)  .    , •.     .    .    .  XIII        i 

De  Permangle  (de  Chouly) VIII  467 

De  Peronne 1     188,     XII  304 

Perrault  de  Montrevost VII    392,    XV  364 

Perrin  de  Précy II    425,      III  382 

De  la  Personne II  190 

De  Perusse  d'Escars IX  193 

Petau I    286,  528 

De  la  Peyrouse  (Maury) > VII  246 

De  Pézé  (de  Courlarvel) XIII  i63 

Philippe III    232,    XII    3oo,  XIII  282 

Philippy  de  Bucelly  d'Eslrées II    407,    XII  3oo 

Pichon VII  344 

Picot  de  Peccaduc IV  io5 

De  Picquet  de  Juillac .-    .    .    .     XII    35,   XIII  480 

Picquot  de  Magny XII  3oo 

De  Pierredon  de  Falguières  .  ' V  122 

Pierres  du  Plessis-Baudoin I     147,        II  5o2 

Pigault  de  l'Epi noy III  337 

Le  Pigeon  de  Vierville VI  120 

Pignol  ou  Pigniol I  465 

De  Piles  (de  Fortia) IX  273 

De  Pilles  (d'Andrée) VIII  i55 

De  Pilles  (de  Gironde) VII  124 

De  Pixérécourt  (Guilbert) XIII  432 

Du  Pin  de  la  Guérivière II    42,      III  378 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  4l3 

Pinel  de  la  Taule II  348 

Piochard  de  la  Brûlerie î   i79)  ^28 

De  Planhol  (de  Gay)    .    .    .    .  , XI  i58 

De  Planta I    226,    VI    226,   XIII  SgS 

Du  Plcssis-Baudoin  (Pierres) I  i47 

De  Plouer  (de  la  Haye) VIII  362 

De  la  Poeze IX  335 

De  Poillé  (de  Malherbe) II  217 

De  Poinsson  (de  Boitouset) XIII  337 

Poisson  de  la  Chabeaussière II     109,   2o5, 

•                                                                           III  378 

De  Poix  .  * VII  470 

De  Pomier XIII  460 

Du  Ponceau  (Amys) XIII    208,   477, 

XIV  463 

De  Pons XIV  366 

De  Pons  de  la  Chebassière VII  448 

De  Pons  de  Rene.pont XII  212 

Du  Pontaubevoye VII  89 

Du  Pontbriand  (du  Sreil) XI    284,    XII  296 

Du  Pont  de  Dinechin II  167 

De  Pontevez  (des  Roux) I  3o8 

De  Ponthaud I  490 

De  Pont-Jarno II    222,      VI  20 

De  Pont-le-Voye  (Louvart)    . VI  129 

Du  Pont  de  Ligonnès VI  127 

De  Pontoux  (Oro) .      III  193 

De  Pontournoy  (Colas) VII  67 

De  Portafé XI  25 

De  la.Porte I    ^72,       II  5o3 

De  la  Porte XI  277 

De  la  Porte-Belviala.      . Xt  124 


414  TABLE    GÉNÉRALE 

De  Postel 111  içS 

De  la  Poterie  (Bouchard) I    3o,    XII  264 

De  Pothemont  (de  Beaufort) IV  255 

Du  Pouch  (Marchant) XIII  i35 

De  Pougny  (de  Guillet) VII    53i,    XII  3oo 

Du  Pouy  de  Bonnegarde XIII  268,  480 

De  Poyol  de  Lesches XV  224 

De  Pradel  (de  Beaudrand).    .    .  ' IV  109 

De  Pradel  (de  Coutray) II  256 

Du  Prat  de  Masgonthière  (Hugon) II  285 

De  Précy  (Perrin) »   •    •       ^^  4^5 

De  Preissac IV    217,       V  563 

De  Prémarest  (de  Tilly) VIII  271 

Préséaux  d'Argilly VIII  399 

De  la  Presle  (Roy) VÏII  187 

De  Pressy  (de  Partz) V  93 

De  Prêt I  loi 

Le  Preud'homme I  207 

Le  Prévost  de  Basserode X    87,    XII  3oo 

Prévost  de  la  Boutetière X  264 

Le  Prévost  d'Iray ' II  7^ 

Prévost  de  Saint-Cyr III     192,    IV  y.  12, 

XII  3oi 

De  la  Prunarède  (Benoist  de  la) I  169 

De  Prunelé XIII  184 

De  Puiraseau  (de  Verneilh) '      V  58 

Du  Puy n    74,      VI  78 

Du  Puy-Melgueil '.    .    V     17,  VIII  486 

De  Puy-Renaud  (de  Mallevaud) H    i65,     III  164 

De  Puyferré XV  200 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  415 


De  la  Quarrée  (Monier) XII  209 

De  Quatrefages XV  i5i 

De  Quemper  de  Lanascol VIII  90 

De  Queyrières  (de  Saignard) XIII  400 


R 


De  Rafelis  de  Broves IX  479 

De  Raguet-Brancion I    449,  Il  5o5 

De  Raguse  (Viesse  de  Marmont) IX  433 

De  Raimond VI  223 

De  Raimond  de  Lasbordes X     i,  XI  341 

De  Raity  de  Vittré XII  225 

De  Rancher  . IV    258,  XII  3o4 

De  Ranconnet XIV  222 

De  Randon  (de  Châteauneuf) II  200 

De-Rascas  de  Gros II  456 

De  Rastignac  (de  Ghapt) III  25o 

De  RaveL '. IV     180,  V  563 

De  Raymond .  III  19b 

De  Raymond III  383 

De  Recourt II  i57. 

Regnard  de  Lagny XIII  129 

Regnauld  de  Parcieu IX  3 1,  55o 

De  Reignac-Laugerac XI  325 

De  la  Reignerais  (Thomas) XI  33i 

De  Renepont XII  212 

t)e  Renoard  (d'Andrée) VIII     149,  XI  483 

De  Ressencourt  (Morin) V  91 


41 6  TABLE  GÉNÉRALE 

De  la  Reynarde  (de  Félix). VII  325 

De  Ribains  (de  Frévol) IV  243 

De  Ricard IX  i83 

Richard  de  Corbery IX  413 

De  la  Richardie  (de  Besse) I  416 

De  Richëbourg  (de  Boucher) II      385,  XII  296 

De  Richëbourg  (de  Toustain) III  344 

De  Ricquebourg  (de  Dion) VII  467 

De  Rienzi  (Domeny) VI  i35 

De  Rigaud  de  Vaudreuil XIII  423 

De  Rimogne  (Rousseau) III  235 

De  Riolle  (Trouard) XI      466,  XII  3i3 

Riouffe  de  Thorenc .    .    .    , IX    246,  XI  489 

Rioult  d'Ouilly XIII  424 

Riquet  de  Caraman IX  349 

De  la  Rivallière  (de  Reignac-Laugerac) XI  325 

De  Rivérieulx I  317,  528 

De  la  Rivière  (de  Casteras  de) XI    326,  XIV  435 

De  Rivière  de  la  Mure XI  363 

De  la  Rivière  (Morin) V  91 

De  Rivière  de  Labatut VIII    358,  XIII  267 

Rivière  de  Vauguérin * VII  25» 

De  Robecque  (de  Montmorency) III  297 

Robert X  100 

Robert  du  Châtelet IV    217,  XII  3oi 

Du  Roc  de  Brion V  i23 

De  Rochas II    369,    III    382,    VIII    364,  IX  55o 

De  la  Roche I    525,  XIV  189 

La  Roche  (Delpy  de) XII  278 

De  la  Rochebrochard  (Brochard) IV  i25 

De  la  Roche-Courbon    . I  401 

De  Rochelort XI  375 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES..  41  y 

De  Rochegude  (de  Pascal) VIII  354 

De  la  Rochelambert II  i32 

De  Rochelines  (Richard) IX  41 3 

De  Rochemore XIV  io3 

De  Rocheplate  (Colas) VII  63 

De  Rochereau  « XII  304 

De  la  Roche  Tolay XII  193 

De  la  Rochette  (Moreau) II  81 

De  Rocquet  (de  Girard) III  168 

Rodier  de  la  Bruguière .II  27g,  5o5 

Rodez  (de  Bénavent-) IV  197 

De  Roergas  de  Serviez V  63 

De  la  Ronzière  (Arnauld) VI  127 

De  la  Roque  (du  Mas) IV  297 

De  Roquigny  de  Crasville XIII  424 

De  Rossanges XIV  253 

De  Rostaing  de  Champferrier l    47»  VIII  228 

De  la  Rostide  (de  Guibert) XIII  441 

Rothiacob IX    248,  XIII  285 

Des  Rotours I    2o3,     III  377 

De  la  Roue  (de  Beaudrand) IV  109 

De  Rouen  de  Bermonville Xlil  423 

De  Rougier XIII  375 

Rouillé VIII     184,    X    349,    XI    490,    XII  3oi 

XV  364 

De  Roujoux  (de  Maillé) IX  471 

Du  Roure  (de  Grimoard  de  Beauvoir) X  226 

XIII  446 

Rousseau  de  Rimogne III  335 

De  Rouville  (de  Blanquet) XI    472,     XII  296 

De  Rouvrois ' V  53 

De  Rouvroy VI  294 


4 1 8  TABLE  GENERALE 

Des  Roux  de  Pontevez I    3o8 

Le  Roy  de  Barde XV  829,    365 

Le  Roy  de  la  Grange II    85,  III     i55 

Roy  de  la  Presle VIII     187 

De  Royan  (de  la  Trémoille) X    i83 

De  Roye-Wichen .     .  V     126 

De  la  Rozière  (Carlet) II     145 

De  Rozières II     294,  III    379 

De  la  Rue XI    1 72 

De  la  Rue  de  Sauviac  (Betbezé) XI    478 

Ruel  de  Launay II    456 

s. 

Sabater I     108 

Sahuguet  de  Termes III    369 

De  Saignard  ou  Sagnard XIII    400,  XV    209, 

368 

De  Saint- Abre  (de  la  Cropte) XI      81 

De  Saint- Aignan  (la  Fresnaye) I524 

De  Sainte-Alvère  (de  Lostanges) XIV    263 

De  Saint-Amans  (de  Raimond).     .     .    '. X       17 

De  Saint- Andéol  (de  Malmazet) V      58 

De  Saint- André  (Aclocque) XI     186 

De  Saint-Aulaire  (de  Beaupoil) IV    272 

De  Saint-Aunez  (de  Bourcier) I218 

De  Saint-Benoît  (de  Maguelonne) XIII     190 

De  Saint-Bonnet  (d'Escars) IX    212 

De  Sainte-Colombe  (d'Austry) XII    271 

De  Saint-Cyr .IV    212,  XII    3oi 

De  Saint-Cyr  (de  Bellemare) VH    3i4 

De  Saint-Cyr  (de  Prévost) III     192 

De  Saint-Cyr  (Thiroux) '  .    .  VIII    461 


De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa: 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa: 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 
De  Sa 


Df:S  MAISONS  ET  FAMILLES.  419 

nt-Denys  (Juchereau) II    465,  XII  298 

nt-Didier XI  461 

nte-Marie  (Laisné) III  202 

nt-Georges  (Jacquemet) VI  53 

nt-Georges  (de  Fadate) ^ XV  .266 

nt-Genîez XIII  3ig 

nt-Germain VIII  276 

nt-Germain  (de  Lubersac) IX  624 

nt-Géry XIV  208 

nt-Geyrat XII  278 

nt-Hubert XII  279 

nt-Juéry  (de  Pascal) VIII  354 

nt-Laurens  (Brandin) I    283,  II  33o 

nt-Le'ger XIII    3 17,  XV  368 

nt-Le'ger  (Paillot) IX  ,245 

nt-de-Lys VII  408 

nt-Lys  (Nottret) IX  240 

nt-Mandé  (du  Bois) XV  27 

nt-Marcq  (le  Clément) VIII  3oo 

nt-Martin  (de  Casteras)    ...........  XI  334 

nt-Martin  du  Pouy XIII  268 

nt-Maurice  (de  Barbeyrac) VIII  297 

nt-Maurice  de  Cazevielle  (d'Adhémar) VII  5ii 

nt-Mauris  en  Montagne VI     161,  VII  539 

nt-Michel  (Guyot) XI  343 

ntours XIV  219 

nt-Paêr  (Grout) it  188 

nt-Pol XIII    282,  XV  369 

nt-Poncy  (de  Molen) XI  120 

nt-Priest  (Guignard)  ^T^» VI  3o 

nt-Quentin XII  3o4 

nt-Ravi  (Daniel) XIII  33 


420  TABLE  GÉNÉRALE 

De  Saint-Remi  (de  Courtarvel) XIII  i8i 

De  Saint-Remi  (Guiot) I  33 

De  Saint-Roman  (de  Serre) VI  46 

De  Saint-Sulpice  (de  Bonardi)    .' II  3  g 

De  Saint- Vallier  (de  la  Croix) VIII    216,    XII  282 

De  Saisseval XIII  404 

De  Salabert  (de  Mengin) I  302 

De  Salaignac  (Pasquel) II  394 

De  Sales  de  Salèles I  3 1 1 

De  Salignac  de  la  Mothe-Fe'nelon VII  45 1 

De  Salinis VIII  214,  486 

De  Sallmard II  154 

De  Salperwik       I  3  1 3 

De  Salvaire  d'Aleyrac VI     58,  33o 

De  Salve XIV  219 

De  Sambucy I  420 

De  Sandrans I  174 

De  Sanzillon XIII    353,    XIV  99 

De  Sarigny  (Barrois) - IV  i33 

De  Sarrasan  (d'Anglade) IX  229 

De  Scrremajane  (de  Verdelhan).    .    .    . IX  27 

De  Sarret  de  Coussergues III  188,  383 

De  Sasselanges  (de  Saignard).    .*....           XIII    400,    XV  209 

De  Sauviac  (Betbezé) XI    478,    XII  396,  3o6 

De  Savary-Lancosme XIII  i83 

De  Savignat  (Monnier) IX  432 

De  Savigny XII    282,  XIII  478 

De  Sayve  (de  la  Croix) VIII  224 

De  Sècheval  (le  Gras) XV  340 

De  Seignan  (de  Casteras) XI  332 

De  Ségonzac  (de  Bardon) X  ici 

De  Selle VIII  24 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  421 

Le  Sellier  de  Chezelle III  74 

De  Selve VII  460 

De  Senneville  (Colas) VII  74 

De  Sénonnes  (la  Mote-Baracé) IX  41 5 

Le  Sens  de  Folleville IX  i53 

De  Serbonnes  (de  Brunel) II  227 

De  la  Serre  (Barbier) III  324 

De  Serre  de  Saint-Roman VI  46 

De  Serres  de  Mesplex IX  43 1 

De  Serviez  (de  Roergas) V  63 

De  Sibour VIII  277 

De  Silans  (Passerai) II    406,    XII  3  00 

De  Simorre  de  Saint-Cyr IX  33i 

De  Siochan  de  Kersabiec II  282 

De  Siougeat  (de  Laizer) XI    468,    XII  298,  3ii 

De  Sivry  (Languet) III  77 

Solier XV     34,  369 

De  Solmes  de  Vérac XIII  237 

De  Soret  de  Boisbrunet IX  440 

De  Soucanton  (de  Girard) « III  168 

Du  Souchey  (le  Grand) ....,,... I  362 

De  Soursac  (de  la  Majorie) .    .  VIII  202 

De  Souvigné  (de  Barbeyrac) VIII  3 02 

Spinette XIII  483 

Sublet  d'Heudicourt  Lenoncourt III  93 

De  la  Sudrie XIV  249 

De  Suélhes  (d'Adhémar) " VII  5ii 

De  la  Suze  (de  Champagne) XIV  384 

T. 

De  Taillefer XIV    42,  466 

Taillepied  de  Bondy XIII  3  02,  480 


422  TABLE  GÉNÉRALE 

De  Taintegnies  (le  Clément) VIII  Sgo 

Taisne. XV  329 

De  Talode  (de  Bernard) V  70 

Tamisier XIII  161 

De  Tanqueux  (de  Courtin) VIII  i36 

De  Tarente  (de  la  Trémoille) X  182 

De  la  Taule  (Pinel) II  848 

De  Tauriac II     145,  iv  77 

De  Tayac  (Caulet) II  263 

Du  Teil  (de  Villiers) XI    41 5,  XII  3o2 

De  Termes  (Sahuguet) III  371 

De  la  Terrade  (du  Montet) VII    449,  X  327 

De  Terrefort  (de  Barbeyrac) VII  3o3 

De  Tertys  (du  Val) XV  340 

De  Tessancourt  (de  Vion) XV  370 

Du  Tertre X  420 

De  Teyssonat  (de  Gironde) VII  121 

De  Thieffries  de  Beauvois XIV    426,  XV  369 

Thiériet VII  347 

Thierry  de  Ville-d'Avray XIV  437 

Thiroux VIII  461 

De  Thoisy I    336,  II  378 

De  Tholozan •  XIII  372 

Thomas  de  la  Reignerajs XI  35i 

De  Thorenc  (de  Riouffe) IX  246 

De  Thorey  (Gillet) VII  243 

Du  Thon XV  22 

De  Thorame  (de  Jassaud). XV  340 

Thouars  (de  la  Trémoille) X  182 

Du  Tillet I    23o,    XII  146 

De  Tillyi.    . VIII    239,  X  473 

De  Tingry  (de  Montmorency) III  296 

Tiraqueau XI  67 


DES  MAISONS  ET   FAMILLES.  42  3 

De  Tocqueville  (du  Val) XIII  437 

Le  Tonnellier  de  Breteuil XIII    354,    XV  370 

De  Tonnoy  (Humbert) VIII  872 

De  la  Touche XV  129 

De  Touçhebœuf XIV  182 

De  la  Tour •    •    ♦ I    52o,        II  604 

De  la  Tour-en-Voivre VI  204 

De  Tourdonnet  (Joussineau) I  96 

De  la  Tour-Landry  (de  Maillé)  .........      IX  456,  462 

.          X  82 

De  Tournebu XIII  174 

Tournier VIII  7 

De  Tournon Il  447 

De  Tourville  (Villicy) IX    480,    XV  226 

De  Toussicourt  (Clicquot) III     92,  383 

De  Toustain  Frontebosc III  342 

De  Tramecourt IX  i 

De  Traurout  (Kermarec) I     m,       II  i3i 

De  Trémaudan XV  309 

De  la  Trémoille Xi5i 

Trémoleti  de  Montpézat XI  189 

De  Trémoulet  (de  Belvezer) VIII  242 

Trencavel  (d'Albi) III  3o 

De  Trenquelléon  (de  Batz) VI  106 

De  Trogoff III  i33 

De  Tromarey  (de  Barberot)    , VI  222 

De  Troncenord  (Chaubry).     , X    349,  XIII  478 

Trouard  de  Riolle .XI    466,    XII  3i3 

De  Tryon    * X  396 

De  T'serroeloffs III  1 52 

De  Tudert .       II  93 

De  Tulles  de  Villefranche IV  189 


424  TABLE  GÉNÉRALE 

Turgot XV  370 

Du  Tyrac  (de  Martin) III  240 

Tyrel  de  Poix VIII  486 

D'Udressier XII  304 

D'Uhart II  i 

D'Urban  (de  Fortia) IX  273 

D'Ussel IV  1 

D'Ussy  (de  Courtin) VIII  i38 

V. 

Du  Val    , I    337,  XIII  3o2 

Du  Val  de  la  Houssaye XV  340 

Du  Val  de  Tocqueville XIII  437 

De  Valady  (Izarn) : VII  385 

De  Valanglart  (le  Roy) XV  329,  365 

Valleteau  de  Chabrefy III     io5,  IX  35o 

De  Vallin I  62 

De  Varax  (Rivérieulx) " I  3 18 

De  la  Varenne  (de  Malievaud) II     i63,  III  162 

De  Varennes II  366 

De  Varennes  (Goddes) VIII  366 

De  Vassal XIV  237 

De  Vassan XIII  175 

De  Vassé XIII  166 

Du  Vauborel  (de  la  Chambre)  .     .     .     .    ' VII  36 1 

De  Vaudreuil XIII  423 

De  Vaugoubert  (Darot) XIII  322 

De  Vauguérin  (Rivière) VII  253 

De  Vaulchier VII  344 

De  Vaux  Me  Jourda) XIII  266 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  42  5 

De  Vauxdimes  (de  Champeaux) X  334 

De  VeUexon  (de  Barberot)    .......       VI    222,  XII  3o6 

De  Vénevelles  (d'Espagne) I  33o, 

XIII  404,  476 

De  Venois I  474 

Le  Ver XIII  375 

De  Vérac  (de  Solmes) XIII  237 

De  Verclos  (de  Joannis) II  333 

De  Verdalle  (de  Loubens) VIII    415,  XII  3o3 

De  Verdelhan IX  8 

Du  Verdier  (de  Lubersac) IX  5o8 

De  Verdonnet X  193 

De  Vergennes  (Gravier) IX  169 

Des  Vergers  de  Maupertuis II  80 

De  Vergnette  d'Alban V  i,  563 

De  la  Vernède  (de  Molen) XI  114 

Verneilh  Puiraseau V  58 

De  Véron  de  Cérame I  33 

De  Verseilles  (Guyot) XI  343 

Veyrines XIV  280 

De  Vezenobre  (de  Girard) III  1 68 

Vialètes  d'Aignan XII  223 

Victon XIII  201 

De  Vidau III     i5i,  XII  3oi 

Viel  de^l^Maisoncelle XI  109 

De  Vierville  (le  Pigeon)  . VI  120 

Viesse  de  Marmont IX    433,  XII  3o2 

Vigier XI  5r 

Du  Vigier XI  11 

De  Vignolles XII  35 

De  Vilaines  (de  Gaignon) XIII  317 

De  Villars  (de  Brancas) IX  373 


426  TABLE  GÉNÉRALE 

De  Villarsy XII     194 

De  la  Ville II    5o3 

De  Ville  d'Avray  (Thierry) XIV    437 

De  la  Villeboisnet  (Espivent) XV    2  58 

De  la  Ville  de  Férolles III      10 

De  Villefort  (d'Icher) XIII    424 

De  Villefranche  (de  Tulles) IV    189 

De  Ville  (de  Lardenois) VIII    280 

De  la  Villemarqué  (Hersart) VII    444 

De  Villemontée  (Autié) VI     196,     IX     173 

De  Villeneuve  (Gasquet) IV    118 

De  Villeneuve  (de  Jullien) V    75,  X    417 

De  la  Villéon •     .     .  IX    442 

De  Villerase II    428 

De  Villers  (le  Jolis) .     I    32i,  II    354 

De  la  Ville  sur  Illon I    287,  VII      28 

De  Villette  (de  Bernard  de  Talode) . 

De  Villicy  de  Tourville IX    480, 

De  Villiers   de   l'Isle    Adam    et  de   Lauberdière, 

XI    408, 

De  Villiers  (Milon)      ....'..". III    3 19 

De  Villoutreys XIV    456 

De  Vinzelle  (de  Cisternes) III    353,  XIV    456 

De  Vioménil  (du  Houx) III    212 

De  Vion  de  Tessancourt XV    370 

Viot  de  Mercure I    447,    VII    539,  ^^^^    229 

De  Viray  (de  Toustain) III    35  r 

De  Visargent  (de  Brandon) I    454 

De  Vittré XII    225 

Vittu  de  Ker-Raoul II    339 

De  Vivans XIV    255 

Du  Vivier II     175 


V 

70 

XV 

225 

XII 

302 

DES  MAISONS   ET    FAMILLES.  ^27 

De  Voidery  (Chesnel) IX  481 

De  Voisins  (de  Gilbert) XIII  423 

De  Volonzac-Malespina.     ...         .........  VII  4^9 

De  Volvent  (de  Bernard) II  261 

De  la  Voue .  XIII  i65 

De  Voyer  d'Argenson ...  XV  3 70 

w. 

De  Waldebourg XIII  34 

De  Wandonne  (de  Dion VII  467 

De  Wasservas ,    •    •  XV  371 

De  Wastines  (de  Montmorency) III  397 

De  Waubert II  240 

Weiss HI    3o,    V    563,    VII    329,  IX  444 

De  Wendel  de  Hayangc     . IV  2o5 

De  Werbier  d'An  ligne  ul IX  441 

De  Werquigneul  (le  Preud'honime) 1212 

De  Wichen  (de  Roye) V  126 

De  Wildenberg  (de  Planta) I    228,  XIII  397 

De  Willenoisy  (Cosseron) III  193 

Willot  de  Beauchemin I  i77 

Wuillcmenot  de  Nanc IX  5'i 

Y. 

Ysorc  d'Hcrvault' 4.     .     . XV  3; t 


FIX    DK    LA     r.\BLK    GENERALE. 


IMPRIMERIE    GENERALE    DE    CHATILLON    SLR-SEINE,     J.  ROBERT 


LIBRAIRIE  ANCIENNE   ET   MODERNE 

BACHELIN-DEFLORENNE 


CONDITIONS  DE  LA  SOUSCRIPTION 


NOBILIAIRE   UNIVERSEL   DE   FRANCE 


On  ne  peut  souscrire  au  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais  qu'à  la  con- 
dition de  s'engager  pour  l'ouvrage  complet. 

Il  paraîtra  un  demi-volume  vers  le  i^r  et  le  ib  de  chaque  mois. 

Les  souscripteurs  ne  payeront  qu'après  réception  de  chaque  demi-volunie 
le  prix  de  5  francs  afférent  à  ce  demi-volume,  qui  devra  nous  être  envoyé 
en  un  mandat  sur  la  poste. 

Les  souscripteurs  qui  voudront  payer  d'avance  le  montant  de  l'ouvrage 
complet,  qui  sera  publié  en  un  an,  auront  droit  à  un  escompte  de  lo 
pour  100. 

Ils  n'auront  donc  qu'à  nous  adresser  en  un  mandat,  ou  autre  valeur  sur 
Paris,  la  somme  de  i8o  francs. 

VALEUR  DE  L'OUVRAGE 

Voici  déjà  bien  longtemps  que  le  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais 
complet,  est  devenu  introuvable.  Le  seul  exemplaire  qui,  depuis  plusieurs 
années,  ait  passé  en  vente  publique,  est  celui  de  la  bibliothèque  du  comte 
de  Lambilly  qui  a  été  vendu,  en  mars  1872,  tout  près  de  1,000  francs. 

Notre  nouvelle  édition /ac-5/m//e  et  mieux  exécutée  que  l'ancienne  sera 
donc  infiniment  moins  coûteuse  et  pourra  être  acquise  par  tout  le  monde, 
ce  qui  ne  peut  avoir  lieu  en  ce  moment. 

AVANTAGE  OFFERT  AUX  SOUSCRIPTEURS  NOBLES 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  de  ce  Nobiliaire,  il  suffit  de  rap- 
peler qu'il  contient  les  généalogies  d'environ  2,3oo  familles  vivantes. 
Les  membres  directs  ou  par  alliances  de  ces  familles  en  souscrivant  à  l'ou- 
vrage, auront  le  droit,  dans  un  ou  plusieurs  volumes  supplémentaires,  de 
compléter  leur  filiation  généalogique  jusqu'à  ce  jour,  ce  qui  a  un  grand 
intérêt  au  point  de  vue  de  l'usurpation  des  noms,  3o  lignes  seront 
accordées  à  litre  gratuit. 

EN  PRÉPARATION 

Une  table  comprenant  la  liste  alphabétique  de  toutes  les  généalogies,  de 
toutes  les  alliances  et  de  toutes  les  désignations  terriennes  mentionnées 
dans  les  vingt  volumes  du  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais,  avec  renvoi 
aux  tomes  et  aux  pages. 

Cette  table  du  plus  haut  intérêt  pour  l'histoire  des  familles  nobles  de 
notre  pays,  et  pour  la  mouvance  des  terres,  formera  deux  volumes  in-,s<>. 
texte  compacte  à  double  colonne,  d'environ  600  pages  chacun. 

Le  prix  en  sera  ultérieurement  fixé. 


IMPRIMERIE     0  E  N  E  R  A  L  E    DE     CH  A  T  1  L  L  O  N  -  S  U  R  -  S  E  I  N 


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tnnuirsia  t>i:.  ft.m  i  o  i^xni 


es  Saint-Allais,  Nicolas 

587  Viton  de 

S2  Nobiliaire  universel  de 

1872  France 

1. 15 


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