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Full text of "Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume"

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NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 

DE    FRANCE 

OU  RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES  GÉNÉALOGIES  HISTORIQUES 

DES    MAISONS   NOBLES    DE    CE  ROYAUME 


M.    DE   COURCELLES 

Ancien  Magistrat,  Chevalier  de  plusieurs  Ordres,  et  successeur 
de    M.    de   Saint-Allais 


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TOME    DIX-SEPTIÈME 


PREMIERE     PARTIE 


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PARIS 

LIBRAIRIE    BACHELIN-DEFLORENNE 

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NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE  FRANCE. 


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NOBILIAIRE  UNIVERSEL 

DE    FRANCE, 

ou 

RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES    GÉNÉALOGIES    HISTORIQUES 
DES    MAISONS    NOBLES 

DE  CE  ROYAUME, 

AVEC   LES    ARMOIRIES  DE   CHAQUE    FAMILLE, 

Faisant  suite  au    Dictionnaire   de  la  Noblesse  de  France  . 
qui  paraissait  avec  privilège  du  Roi  ,  avant  la  révolution  -, 

Par  M.  de  COURCELLES, 

Ancien  Magistrat ,  Chev.  de  plusieurs  Ordres ,  et  successeur 
de   M.    de  Saint-Allais. 


DIEU    ET    LES    BOURBONS. 


TOME    DIX-SEPTIEME. 


A    PARIS, 

Au  Bureau  du  Nobiliaire  universel  de  France, 
rue  de  la  Vrillière,  n°  10.  ' 


Réimprimé  en  1873-1874, 
A    LA    LIBRAIRIE    BACHELIN -DEFLORENNE, 

3,  Quai   Malaquais. 


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IMPRIMERIE    DE    E.   CORNILLAC 

A    CHAT1LLON-SUR-SEIHE    (CÔTE-d'or) 


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NOV  15  1967 


AVERTISSEMENT. 


M.  de  Saint-Allais,  directeur-propriétaire  du  bureau  gé- 
néral de  la  Noblesse  de  France,  et  éditeur  des  seize  premiers 
volumes  du  Nobiliaire  universel,  ayant  été  forcé  d'inter- 
rompre le  cours  de  ses  travaux,  que  la  faiblesse  de  sa 
vue  ne  lui  permettait  plus  de  continuer,  m'a  cédé  son 
établissement,  ainsi  que  la  propriété  de  l'édition  du  Nobi- 
liaire.        » 

Encouragé  par  le  succès  qu'ont  obtenu  les  divers  ouvrages 
qu'il  a  donnés  au  public,  j'offre  à  la  noblesse  un  premier 
hommage,  le  Dictionnaire  universel  de  la  Noblesse  de 
France,  qui  présente  dans  une  analyse  raison  née  ce  qu'il 
importe  de  connaître  sur  l'état  des  familles  nobles  du  royaume 
et  sur  leurs  armoiries.  La  publication  de  ce  Dictionnaire 
avait  d'abord  éloigné  de  moi  l'idée  de  continuer  le  Nobi- 


ij  AVERTISSEMENT. 

liaire.  Chaque  famille  noble  devant  avoir  un  article  qui  la 
concerne  dans  le  Dictionnaire  universel ,  je  craignais  que 
la  continuation  du  Nobiliaire  ne  parût  aux  familles,  dont 
il  ferait  mention  ,  une  répétition  de  ce  que  le   Dictionnaire 
universel  annonce  à  leur  égard.  Mais  comme  le  cadre  destiné 
à  chaque   article  du   Dictionnaire   est  généralement    très- 
circonscrit;  qu'il  est  impossible  de  l'étendre,  et  de  remplir 
le  vœu  des  familles   qui  désirent  l'impression  d'un  corps 
complet  de  généalogie;  que  déjà  plusieurs  d'entr' elles  se 
sont  réunies  pour  demander  la  continuation  du  Nobiliaire 
et   l'insertion   dans  cet  Ouvrage  des  généalogies    entières 
qui  n'ont  pas  encore  pu  y  trouver  place,  je  me  détermine  à 
compléter  effectivement  le  Nobiliaire.    En  le    fermant,  j'y 
joindrai  une  table  générale  des  familles  nommées  dans  tout 
le  cours  de  l'Ouvrage.  L'ordre  alphabétique  n'ayant  pas  pu 
y  être  suivi,  cette  table  me  paraît  indispensable  pour  faci- 
liter au    lecteur   la    recherche  des    familles  auxquelles  il 
porte  intérêt. 

Pour  donner  à  cet  Ouvrage  tout  l'intérêt  dont  il  est 
susceptible,  je  crois  devoir  accompagner  les  généalogies 
de  notices  sur  les  faits  historiques  qui  s'attachent  aux 
familles,  même  sur  le  langage,  les  mœurs,  les  usages 
des  provinces  que  leurs  ancêtres  ont  habitées.  Ces  no- 
tices, en  mettant  dans  un  plus  grand  jour  l'ancienneté 
et    l'illustration    des    familles,    rappellent    des    souvenirs 


AVERTISSEMENT.  jjj 

honorables  pour  elles,  des  matériaux  précieux  pour  l'His- 
toire des  Provinces,  et  des  détails  curieux  pour  le  Lec- 
teur. Des  collaborateurs  distingués  par  leurs  connais- 
sances en  Histoire  et  en  Généalogies,  ont  bien  voulu 
seconder  mon  zèle  et  m'aider  de  leurs  travaux  et  de 
leurs  lumières.  Leur  modestie  m'impose  le  devoir  de 
taire  leurs  noms  ;  mais  je  les  prie  d'accepter  ici  un 
faible  hommage   de  ma  reconnaissance. 

Le  Public  peut  être  assuré  de  l'exactitude  des  citations 
que  je  ferai.  Aucuns  titres,  preuves  ou  documents  ne 
seront  énoncés,  qu'après  avoir  été  soumis  à  un  examen 
rigoureux. 

Le  prix  de  chaque  volume  du  Nobiliaire,  est  pour  les 
Souscripteurs  de  y  fr.  5o  c.  ,  et  de  9  fr.  pour  les 
non- Souscripteurs.  Si  l'ouvrage  doit  être  envoyé  franc 
de  port  dans  les  départements  ,  on  ajoutera  au  prix 
1  fr.   5o   c.  par  volume. 


Le    Chevalier    de    COURCELLES. 


NOBILIAIRE    UNIVERSEL, 


OU 

RECUEIL  GÉNÉRAL 

DES    GÉNÉALOGIES    HISTORIQUES 
DES    MAISONS   NOBLES 

DE    FRANCE, 

P'ormant  les   matériaux  du   Dictionnaire   universel 
de  la  Noblesse. 


OAINT-ASTIER  (de  )  :  la  maison  de  Saint-Astier  (i)  , 
établie  en  Périgord  depuis  un  temps  immémorial,  réunit 
tous  les  avantages  qui  caractérisent  la  noblesse  du  pre- 
mier ordre,  qui  sont  l'ancienneté,  la  distinction  des 
services,  l'illustration  des  alliances,  de  grandes  posses- 
sions et  un  nombreux  vasselage.  Elle  est  du  petit  nombre 
de  ces  familles  dont  l'origine  se  perd  dans  les  ténèbres 
des  siècles  qui  ont  précédé  l'hérédité  des  surnoms  et   des 


(i)  L'orthographe  du  nom  de  Saint-Astier  varie  très-peu 
dans  les  anciens  titres  :  on  lit  dans  la  vie  de  saint  Didier,  évê- 
que  de  Cahors.  écrite  dans  le  septième  siècle,  Sanctus  Auste- 
rius  ;  et  dans  les  chartes  des  onzième  et  douzième  siècles,  de 
Sancto  Astherio,  et  quelquefois  de  Sancto  Esterio.  En  patois 
on  écrivait,  et  le  peuple  prononce  encore.  Sent-Châtier,  et 
Sent-Chastier. 

XVII.  i 


2  DE  SAINT-ASTIER. 

armoiries,  et  qu'on  peut  appeler  indigènes  ,  parce  qu'elles 
ne  se  sont  jamais  éloignées  des  lieux  ou  elles  ont  form  é 
leurs  premiers  établissements.  Elle  jouit  encore  du  rare 
avantage,  que  plus  on  remonte  vers  sa  source,  plus  on 
découvre  en  elle  d'éclat  et  de  marques  de  grandeur.  Son 
existence  en  Périgord  est  connue  depuis  plus  de  sept 
cents  ans  ;  et  sa  filiation  suivie,  en  se  renfermant  dans 
les  limites  des  onzième  et  douzième  siècles,  est  prouvée 
par  plus  de  quarante  chartes,  tirées  des  archives  des 
abbayes  de  Chancelade,  de  Ligueux,  de  Cadoin,  de  la 
Sauve,  de  Faise,  de  Notre-Dame  de  Saintes ,  de  Saint- 
Jean-d'Angely,  de  Fontevrauld  et  autres  :  la  seule  ab- 
baye de  Chancelade  en  a  fourni  trente-deux. 

Les  seigneurs  de  Saint-Astier  ont  joui  dès  les  tems 
les  plus  reculés,  de  la  considération  attachée  aux  plus 
anciennes  races  du  royaume;  l'auteur  des  vies  des  anciens 
poètes  provençaux,  qui  écrivait  il  y  a  environ  six  cents 
ans,  les  met  au  nombre  des  grands  barons  du  Péri- 
gord (i)  ;  et  Bertrand  de  Born,  seigneur  de  Hautefort, 
l'un  de  nos  plus  célèbres  troubadours  du  douzième 
siècle,  assure  dans  un  de  ses  sirventes  ,  qu'un  seigneur 
de  Saint-Astier  entra,  enn83,  dans  la  ligue  formée 
par  les  comtes  de  Foix,  de  Périgord,  d'Angoulême  et 
d'Armagnac,  et  par  les  vicomtes  de  Ventadour,  de 
Comborn,  de  Ségur,  de  Gourdon,  de  Gévaudan,  de 
Tartas,  de  Turenne  et  autres,  contre  Richard,  comte 
de  Poitou,  qui  voulait  les  dépouiller  de  leurs  terres, 
parce  qu'ils  avaient  pris  le  parti  du  jeune  roi ,  son  frère, 
avec    qui  il  était  en  guerre  (  2  )  .    Ils  possédaient  dès  le 


(1) «  E  com  il  (Richard)  avia    fait  levar  un   Castel   el 

»  miei  loc  de  la  terra  qu'el  paire  li  avia  dada.  E  Lauzan  lo 
»  seingnor  de  Puoiguillem,  e  de  Clarens,  e  de  Gragnol,  e 
»  de  Saint  Astier.  quéren  gran  quatre  baron  dé  Peiregors,  e 
»  Lauzan  si  mezeis,  e  Torena,  e  Engolmesa,  etc.  »  {Bibl.  du 
Roi,  vol.  7225,  fol.  180;  et  7226.  fol.  14*). 

(2)  »  Puois  Ventedorn,  e  Comborns,  ab  Ségur,  e  Torena, 
»  e  Monfortz,  ab  Guordon  an  fag  acort  ab  Peregorc,  e  jur, 
»  e  li  Borzes  fan  adobar  li  mur  ;  mes  bon  é  belh  huey,  mais 
»  quien  m'entremeta  d'un  sirventes,  per  elhs  aconortar.  . .  a 
»  Pueyguillem ,  e  Clarens  e  Granolh  (Granhol) ,  e  Sant- 
»  Astier  molt  avetz  grand  honor  ;  et  eu  mezeis  qui  conoisser 
»  lom  vol   e  a   sobrier  Engolesme  major,  etc.   •  (Bibl.  du  Roi, 


DE  SAINT-ASTIF.R.  3 

douzième  siècle,  ainsi  que  les  vicomtes  de  Limoges  et 
-igneurs  de  Gourdon,  des  fiefs  relevants  de  l'évêché 
de  Périgueux;  comme  en  font  foi  deux  bulles,  Tune  du 
pape  Alexandre  III,  de  l'an  1169,  et  l'autre  d'Urbain  III, 
de  l'an  1 187  (ij.  Le  pape  Clément  V  assurait,  il  y  a  plus  de 
cinq  cents  ans,  qu'ils  étaient  d'une  illustre  noblesse  (2): 
témoignage  d'autant  plus  admissible,  que  |ce  pontife, 
nommé  Bertrand  de  Goth,  était  né  dans  le  Bazadois, 
province  voisine  de  leurs  premiers  établissements,  et  ils 
justifient  ce  sentiment  avantageux  par  une  foule  de 
monuments  authentiques. 

Des  titres  du  douzième  siècle  font  preuve  de  leurs 
services  ,  puisqu'à  cette  époque ,  plusieurs  d'entrjeux 
étaient  qualifies  chevaliers,  titre  qui  ne  s'acquérait 
que  par  le  tems  et  la  distinction  des  services,  et  qui 
constate  en  même  tems  la  noblesse.  On  compte  jusqu'à 
vingt-deux  seigneurs  de  cette  maison,  qui  ont  été  dé- 
corés de  la  chevalerie,  depuis  le  milieu  du  douzième 
siècle,  jusqu'à  l'an  1400.  On  conservait  autrefois  au 
cabinet  des  ordres  du  roi,  plusieurs  quittances  pour 
gages  militaires,  données  dès  les  années  1294  (3)  et 
1 3o2  (4)  et  dans  les  siècles  suivants,  par  des  seigneurs  de 
Saint-Astier,  qualifiés  d'écuyers,  capitaines  d'hommes 
d'armes,  chevaliers  bannerets,  chevaliers  bacheliers, 
capitaines  lieutenants,  enseignes  de  cent  hommes  d'ar- 
mes et  autres  grades  militaires  les  plus  relevés  ;  d'autres 
ont  été  gouverneurs  de  Périgueux  et  de  Verdun  cheva- 
liers de  l'ordre  du  roi  avant  l'institution  de  celui  du 
Saint-Esprit,  gentilshommes  ordinaires  de  la  chambre 
de  nos  rois,  etc. 

Cette  maison  ne  s'est  pas  seulement  distinguée  dans 
la    carrière  des    armes,  elle    a    fourni  à  l'église  plusieurs 


ibid.  ;   et    Bibl.     de   l'Arsenal;    manuscrits   de   Sainte-Palaye, 
vol.  D.fol.  783.)- 

(1)  Arch.  du  Vatican,  et  Etat  de  l'égl.  du  Périgord,  par  le 
P.  Dupuy,  in-40.  pag.  65. 

(2)  Baluze,  Hist.  Tutel.  probat.,  col.  625  e/626. 

(3)  Extrait  d'un  rouleau  intitulé  :  C'est  le  compte  du  voyage 
de  Gascoigne,  qui  fut  l'an  1294  et  l'an  1295.  (Bibl.  du  Roi. 
manuscrits  de  du  Cange,  vol.  coté  :  Catalogue  historique  D.  C. 
fol.  3.  ) 

(4)  Titr.  scellés  vol.  VII,  fol.  33 1.  à  la  Bibl.du  Roi. 


4  DE  SAINT-ASTIER. 

prélats  également  recommandables  par  leur  savoir  et  leur 
piété,  dont  l'un  a  été  nonce  apostolique  :  on  remarque 
parmi  ces  prélats,  Pierre  de  Saint-Astier,  évêque  de 
Périgueux,  dès  l'an  1233;  Arnaud  de  Saint-  Astier, 
dernier  abbé  de  Tulle,  et  premier  évêque  de  cette  ville, 
en  1 3 17,  et  Archambaud  de  Saint- Astier,  abbé  d'Au- 
rillac,  nommé  à  l'évêché  deSaint-Flour,  avant  l'an  i32o. 

Elle  a  formé  de  grandes  alliances  ,  entre  lesquelles 
on  remarque  celle  qu'elle  a  contracte'e,  directement  sous 
le  règne  de  saint  Louis,  avec  la  maison  souveraine  des 
comtes  du  Périgord.  On  compte  parmi  les  autres,  toutes 
très-distinguées,  et  la  plupart  issues  d'ancienne  cheva- 
lerie, celles  d'Abzac-de-la-Douze ,  d'Aix  ou  d'Aytz-de- 
la-Côte,  d'Aloigny,  d'Angoulême,  de  la  Barde,  de  la 
Baume,  de  Bayly,  de  Beauveau ,  de  Blagnac  ,  de  la 
Brande  ,  de  Brie ,  de  Carbonnières ,  de  Cauna  ,  de 
Chabans,  de  Chamberlhac,  de  Chasseneuil,  de  Choiseul, 
de  Cothet-du-Peuch,  de  Creyssac,  de  la  Cropte,  d'Es- 
cairac ,  d'Estissac,  de  Fayolle,  de  Flamenc-de-Bruzac, 
de  Foucauld-de-Lardimalie  et  de  la  Vergne,  de  Géres- 
de-Camarsac,  de  Gimel,  de  Gourdon,  de  Grézignac, 
de  Grignols,  de  Hautefort  ,  de  Jaubert ,  de  Jaufre, 
de  Jourdain,  de  Joussineau,  de  Lambertie,  de  Las- 
teyrie-du-Saillant,  de  Lastours,  de  Lestrade,  de  Losse, 
de  Loyràc,  de  Lur,  de  Magnac,  de  Marquessac,  de 
Martel,  de  Mellet,x  de  Montancès ,  de  Montesquiou, 
de  Montrocher,  de  Mosnier,  de  Nétancourt,  de  Panet- 
de-Montpeyran ,  de  Pellegrue,  de  Peyronenc-Saint- 
Chamarant,  de  Perry  de  Plastulphe-des-Arènes,  de 
la  Porte-de-1'Isle,  du  Puy  ou  de  Pots  de  Prouhet, 
de  Rocard  ou  Rogard  ,  de  la  Roque-de-Senezergues, 
de  Roux-de-Campagnac,  de  Sapinaud- des -Roches,  de 
Saunier,  de  Taillefer,  de  la  Tourblanche,  de  Turpin- 
de-Crissé ,  de  Vassal  ,  de  Vernode ,  de  Vigier ,  de 
Villebois,  etc.  (1). 

Il  n'y  a  qu'une  opinion  sur  l'origine  de  cette  ancienne 
maison;  on  s'accorde  unanimement  à  la  faire  descendre  de 


(1)  On  pourrait  grossir  cette  liste  de  plusieurs  alliances,  qui 
quoiqu'indirectes,  ne  sont  pas  moins  honorables,  telles  que 
celles  de  Pons  en  Saintonge,  d'Aussonville,  Jaubert,  ou  Jou- 
bert-Châteaumorand,  Sully,  Viard-dc-Vollay,  etc. 


DE  SAINT-ASTIER.  5 

la  famille  d'un  saint  solitaire,  nommé  Asterius,  mort  dans 
le  septième  siècle,  et  dont  la  fête  est  marquée  au  21  d'oc- 
tobre :  cette  opinion  qui  n'a  jamais  été  démentie,  ni  con- 
testée, est  fondée  non-seulement  sur  une  tradition  générale 
et  immémoriale,  confirmée  par  le  témoignage  de  plusieurs 
écrivains  (1)  et  par  d'anciens  mémoires  domestiques  (2]  ; 
elle  a  encore,  pour  appui,  un  monument  authentique 
de  plus  de  sept  cents  ans  d'ancienneté,  que  D.  Martène 
a  publié  dans  l'une  de  ses  vastes  collections.  Nous  appre- 
nons par  ce  monument  précieux,  que  dès  la  fin  du 
onzième  siècle,  l'abbaye  de  la  Sauve-Majeure,  au  diocèse 
de  Bordeaux,  était  dans  l'usage  de  faire  mémoire,  tous 
les  ans,  à  l'office  du  lundi  de  la  semaine  de  la  Passion, 
des  parents  et  frères  de  saint  Astier,  confesseur  (3),  en 


(1)  Voy.lt  P.  Dupuy.  Etat  de  l'église  du  Périgord,  in-40, 
pag.  124.  et  les  mémoires  manuscrits  sur  l'hist.  du  Périgord, 
par.  MM.  d'Ataux  .  de  Cablanc  et  autres.  M.  de  la  Grange- 
Chancel  fait  allusion  aux  seigneurs  de  Saint-Astier,  quand 
il  dit  : 


Tels  brillèrent  surtout  dans  ces  sanglantes  guerres 
Les  noms  des  Hauteforts  et  ceux  des  Aubeterres  : 
Ceux  qui  d'un  saint  hermite  ont  retenu  le  nom  -, 
Les  Bourdeilles  armés  des  pattes  d'un  griffon,  etc. 
Œuvr.  divers,  de  la  Grange-Chancel.  in-12,  tom.  V.  p.  192.) 

(2)  Voici  ce  que  Forton  de  Saint-Astier,  seigneur  du  Lieu- 
dieu,  écrivait,  vers  l'an  1540,  touchant  l'origine  de  sa  famille, 
dms  un  terrier  des  rentes  de  sa  terre  du  Lieudieu  :  «  La  source 
»  de  messieurs  du  Lieudieu  est  de  la  maison  de  Puydepont, 
■  sur  la  rivière  de  l'Isle.  en  Périgort.  où  il  y  a  encores  grande 
•  apparence  de  chasteau  ancien,  tant  de  murailles  que  de  fos- 
»  sez  ;  et  ont  esté,  leurs  prédécesseurs,  comtes'de  Périgueux, 
-  seigneurs  de  Saint-Astier.  Montensais,  de  Montréal,  de 
»  l'Isle,  en  Périgort,  et  de  Mauriac. 

»  .  .  .  .  Ledit  lieu  de  Puydepont  a  esté  une  ville,  et  v  a 
»  encore  apparence  de  quatre  portes  ;  fut  bastie  par  Saint- 
»  Astier,  qui  fit  là  sa  première  demeure  ;  et  ainsy  c'est  le  chef 
»  des  successeurs  dudit  Saint-Astier  d'où  sont  sorties  toutes  les 
»  maisons  susnommées,  ensemble  les  Bories.  le  Lieudieu  et 
»   plusieurs  autres.  »  {Terrier  des  rentes  du  Lieudieu.  pag  33o.) 

(3)  •  Secundo  idûs  aprilis  (incipientis  passionis),  comme- 
moratio  parentum  et  fratrum  sancti  Asterii,  confessoris. 
Audità  quoque  eorum  exaltatione,  semper  plenariam,  Deo 
juvante,     celebrabimus     commemorationem.     »     (Martène. 


6  DE  SAINT-AST1ER. 

vertu  d'une  confraternité,  ou  association  de  prières  et 
de  suffrages,  que  cette  célèbre  abbaye  avait  formée  avec 
plus  de  quatre-vingts  abbayes  ou  chapitres  de  France,  au 
nombre  desquels  était  compris  le  chapitre  de  Saint- 
Astier. 

Le  patrimoine  de  la  maison  de  Saint-Astier  se  com- 
posait, dans  l'origine,  de  la  plupart  des  terres  et  pro- 
priétés qui  environnaient  son  berceau,  et  formaient, 
pour  ainsi  dire,  une  ceinture  au  château  de  Puydepont: 
ces  terres  sont  Crognac,  Montancés,  l'Isle,  Saint-Ger- 
main, Mauriac,  Montréal,  etc.  Elle  possédait,  en  outre, 
des  censives  dans  tout  le  canton,  connu  sous  le  nom  de 
la  Double ,  et  dans  toute  la  plaine  de  Flsle  ,  depuis 
Périgueux  jusqu'à  Monpont,  et  le  long  de  la  Drône, 
depuis  Bourdeille  jusqu'à  Aubeterre. 

Elle  était  partagée  dès  le  onzième  siècle,  en  plusieurs 
branches,  dont  les  plus  connues  sont  celles  de  Plsle , 
au  nombre  de  trois  :  Crognac ,  qui  a  formé  celle  de 
Montréal  ;  et  Montancés,  dont  on  fait  sortir  celle  de 
Montagrier.  La  seconde  branche  de  l'Isle  a  donné  nais- 
sance à  celle  d'AUemans  ;  et  de  la  troisième  est  issue  en 
ligne  directe  la  branche  des  Bories,  qui  est  la  seule  qui 
subsiste  aujourd'hui. 

Quoiqu'il  ne  soit  pas  facile  de  déterminer  avec  cer- 
titude l'époque  de  la  séparation  de  la  plupart  de  ces 
branches,  et  de  fixer  l'origine  de  leur  établissement 
dans  les  terres  qu'elles  ont  possédées  depuis,  il  paraît 
hors  de  doute  qu'elles  dérivent  toutes  d'une  souche 
commune  :  la  preuve  de  cette  identité  d'origine  se  tire 
de  diverses    donations   qu'un    grand     nombre    de    sujets 


Thés,  nov  anecd.,  tom.  I,  col.  258;  circa  annum  1090.  — 
D.  Claude  Etiennot,  vol.  545,  cot.  Antiq.  Bened.  Vase,  part, 
prima,  fol.  514.) 

N.  B.  Il  est  à  remarquer  que  la  formule  :  Comme moratio  pa- 
renîum  et  fratrum  n'est  employée  qu'une  seule  fois  dans  cette 
longue  liste  de  chapitres  et  d'abbayes,  et  c'est  en  faveur  du 
chapitre  de  Saint-Astier.  On  doit  conclure  de  cela,  que  le  mot 
parentes,  qui  ne  se  trouve  pas  répété  ailleurs,  ne  doit  s'en- 
tendre ici  que  de  parens  selon  la  chair.  Quant  au  mot  fratres, 
il  est  évident  qu'il  ne  peut  pas  servir  ici  à  désigner  des  moines, 
puisque  les  chanoines  de  Saint-Astier  ont  toujours  été  sécu- 
liers. 


DE  SAINT-ASTIER.  7 

de  cette  maison  firent  dans  le  douzième  siècle,  à  l'abbave 
deChancelade,  de  biens  fonds  et  de  rentes  qu'il  possé- 
daient par  indivis.  Quatre  branches  concoururent  simul- 
tanément, au  commencement  du  treizième  siècle,  à 
un  acte  relatif  aux  intérêts  de  la  ville  de  l'Isle  ;  et  dans 
le  même  siècle,  trois  branches  possédaient,  par  indivis, 
le  péage  du  pont  de  Perdus  (  i  )  .  Cette  identité  de  pos- 
sessions, dont  les  siècles  suivants  fourniront  encore  des 
exemples,  suppose  nécessairement  une  identité  d'ori- 
gine, qui  remonte  au-delà  de  l'époque  de  la  fixation  des 
surnoms  et  des  armoiries. 

Le  »  cartulaire  de  Chancelade  nous  a  conservé  les 
noms  d'un  grand  nombre  d'individus  de  cette  famille 
qu'il  n'est  pas  aisé  de  classer  exactement,  et  encore 
moins  de  les  lier  entr'eux  par  des  degrés  de  filiations. 
Nous  avons  tâché,  cependant,  malgré  les  difficultés 
qu'elle  présente,  de  faire  cette  classification,  en  réunis- 
sant, sous  chaque  branche,  tous  les  sujets  qui  nous  ont 
paru  devoir  s'v  rapporter  et  en  faire  partie,  par  l'emploi 
fréquent  des  mêmes  noms  de  baptême:  cette  règle, 
quoiqu'elle  ne  soit  pas  infaillible,  semble  la  plus  simple 
et  la  plus  naturelle.  Au  reste,  nous  rapporterons  suc- 
cessivement ces  diverses  branches,  sans  prétendre  rien 
préjuger  sur  leurs  droits  respectifs  de  primogéniture, 
après  avoir  donné  une  notice  succincte  sur  la  vie  et  le 
culte  du  saint  personnage,  dont  la  famille  se  glorifie  de 
porter  le  nom,  et  sur  l'abbaye  qui  le  reconnaît  pour 
son  fondateur  {2). 

Saint-Astier,  en  latin  Asterius  [  3  )  ,  né  peu  après  le 
milieu  du    sixième    siècle  ,   était  le    plus  jeune    des    en- 


(1)  Charte  de  Chancelade,  de  l'an  121 1  ;  et  titres  de  1271 
et  i33o. 

(2)  Ceux  qui  voudraient  avoir  de  plus  amples  renseigne- 
ments sur  Saint-Astier,  peuvent  consulter  sa  Vie,  publiée  à 
Nancy,  par  le  P.  Antonin  Aubertin,  prieur  d'Estival,  de  l'ordre 
de  Prémontré,  et  l'Etat  de  l'église  du  Périgord,  par  le  P.  Du- 
puy,    page  122  et  144. 

(3)  Le  nom  d' Asterius  était  autrefois  commun  dans  les 
Gaules  et  en  Italie,  surtout  dans  les  six  premiers  siècles  de 
l'église.  On  pourrait  citer  un  nombre  considérable  de  person- 
nages d'un  rang  distingué,   qui  l'ont  porté  à  des  époques  peu 


8  DE   SAINT-ASTIER. 

fants  du  seigneur  de  Puydepont  (i),  issu  d'une  race 
illustre,  qui,  selon  les  apparences,  tirait  son  origine 
d'une  de  ces  familles  romaines,  qui  vinrent  s'établir 
dans  les  Gaules  après  la  conquête,  et  restèrent  toujours 
attachées  à  la  religion  de  leurs  ancêtres  (  2  ).  Quoique 
Asterius  fut  né  dans  le  paganisme  l'auteur  de  sa  vie 
remarque  qu'il  fut  imbu  de  bonne  heure  des  maximes 
de  la  religion    chrétienne,  par  les  soins    d'un    pieux    ec- 


éloignées  du  tems  où  vivait  Saint-Astier  :  de  ce  nombre  sont 
un  consul  romain  en  449,  un  préfet  d'Orient  en  588,  un  pa- 
triarche d'Alexandrie  en  52 1,  et  un  grand  nombre  d'évêques. 
Ce  nom  se  lit  aussi  dans  plusieurs  inscriptions  romaines  :  nous 
ne  rapporterons  que  la  suivante,  qui  a  été  découverte  dans  la 
ville  de  Ravenne  : 

GLAVDIVS 

ASTERIVS  SIBI 

ET  NVNNITAE 
CONIV.  KARISS. 

VIVI  POSVER. 

Depuis  le  sixième  siècle,  jusqu'à  l'époque  où  les  surnoms 
commencèrent  à  devenir  héréditaires,  le  nom  &  Asterius  se 
rencontre  quelquefois  dans  les  monuments  de  l'Aquitaine  :  on 
lit  dans  la  légende  de  Saint-Urbicius,  hermite  et  confesseur, 
né  à  Bordeaux,  qu'il  était  issu  de  race  noble  du  côté  de  sa 
mère,  nommée  Asteria,  piissima  femina  (Andr.  du  Saussay, 
Martyr.  Gallic.  Suppl.  ,  fol.  1202,  18  calend.  januarii).  Une 
charte  du  tems  de  Charlemagne,  dont  le  bénédictin  Etiennot 
rapporte  un  fragment,  nous  apprend  que  la  mère  de  Milo  Léo, 
un  des  seigneurs  qui  accompagnèrent  ce  prince  à  l'abbaye  de 
Sordes,  dans  le  diocèse  d'Acqs  ,  était  sortie  du  Périgord  ,  et  de 
la  race  de  Saint-Astier  et  de  Saint-Léonce  (  Milo  Léo  fuit  pâtre 
stempensis,  inter  Italiam  et  Apuliam  ,  ubi  est  sanctus  Angélus 
matre  vero  petragoricensis,  de  Sancto  Asterio  et  de  Sancto  Leone 
(Leoncio)  (D.  Etiennot,  Antiq.  Bened.  Vase,  iom.  545,  fol. 
65q).  Asterius  était  archidiacre  de  l'église  de  Cahors  en  783. 
Un  autre  Asterius  ou  Astarius,  était  trésorier  de  l'église  de 
Saint-  Etienne,  de  Limoges  en  921 ,  etc. 

(1)  Puydepont  ,  en  latin  Podium  de  Ponte,  Pontispodium. 
ou  Fortalitium  Podii  de  Ponte,  était  un  ancien  château,  dont 
on  aperçoit  encore  quelques  vestiges  sur  la  pente  d'un  coteau 
escarpé  et  couvert  de  bois,  dans  la  paroisse  de  Neuvic,  sur  la 
rive  droite  de  l'Isle,  à  quatre  lieues  de  Périgueux. 

(2)  On  voit,  par  un  des  règlements  qui  furent  faits  au  con- 
cile d'Orléans  ,  en  533,  que  le  Paganisme  subsistait  encore  alors 
dans  les  Gaules,  en  divers  endroits. 


DE  SAINT-AST1ER.  9 

clésiastique,  attache  à  une  église  voisine,  connue  alors 
sous  le  nom  de  Saint-Pierre  du  Fort,  ou  de  la  Cita- 
delle (i).  Les  principes  du  Christianisme  avaient  jeté 
de  si  profondes  racines  dans  lame  du  jeune  Asterius, 
que,  quoiquàgé  seulement  de  douze  à  quinze  ans,  il 
ne  put  être  séduit  ni  par  l'autorité  de  son  père,  ni  par 
l'exemple  de  ses  frères.  Tout  ce  qu'il  avait  entendu  ra- 
conter des  mérites  de  saint  Cvbar  d'Angoulême  (2), 
lui  donna  une  si  sainte  émulation ,  qu'il  ne  put  résis- 
ter au  désir  de  se  rendre  auprès  de  ce  saint  personnage. 
Il  profita  si  bien  des  instructions  qu'il  en  reçut,  que 
peu  d'années  après,  il  se  vit  lui-même  en  état  d'ins- 
truire les  autres.  Dans  cet  objet,  il  reprit  le  chemin 
de  sa  maison  paternelle,  où  il  eut  la  douleur  d'ap- 
prendre que  ceux  qu'il  venait  convertir  à  la  foi  chré- 
tienne, étaient  morts  dans  le  sein  de  l'idolâtrie  ;  mais 
la  conversion  de  ses  frères  modéra  une  partie  de  son 
affliction  ;  il  leur  abandonna  la  plus  grande  partie  des 
droits  qu'il  avait  à  la  succession  de  son  père;  et  après 
avoir  fait  des  libéralités  du  peu  qu'il  s'était  réservé, 
il  passa  le  reste  de  sa  vie  dans  le  lieu  où  l'on  voit  au- 
jourd'hui l'église  et  la  ville  de  Saint-Astier,  qui  était 
auparavant  un  lieu  solitaire  et  couvert  de  bois.  Il  mou- 
rut dans  cette  retraite,  de  la  mort  des  justes,  vers  le 
milieu  du  septième  siècle,  âgé  d'environ  quatre-vingts 
ans.  Dans  la  suite,  les  descendants  de  ses  frères  quit- 
tèrent le  nom  de  Puydepont,  pour  prendre  celui  de 
Saint-Astier,  en  mémoire  de  ce  saint  anachorète,  dont 
ils  estimaient  que  la  pauvreté  était  le  grand  lustre  de 
leur  maison  (3). 


(1)  On  présume  que  c'est  l'ancien   nom  du  bourg  de    Neuvic. 

(2)  Saint-Cybar  (Eparchins)  né  à  Trémolac  ,  en  Périgord, 
mourut  à  Angoulême,  le  premier  juillet  58i. 

(3)  Le  plus  ancien  monument  authentique  qui  nous  reste 
pour  établir  avec  certitude  l'existence  de  Saint-Astier.  et  fixer 
l'époque  où  il  a  vécu,  est  la  Vie  de  Saint-Didier,  évéque  de 
Cahors.  écrite  par  un  contemporain,  dix  ou  douze  ans  après 
la  mort  de  ce  prélat,  arrivée  l'an  654  (D.  Rivet,  Hist.  Litter. 
de  la  France,  tom.  2,pag.  609).  Cet  auteur  met  Saint-Astier 
au  nombre  des  saints  personnages  qui  vivaient  de  son  tems,  et 
qui,  à  l'exception  de  Saint-Cybar,  moururent  presque  tous 
vers  le  milieu  du  septième   siècle.  Le   nom    de    Saint-Astier  ?e 


I0  DE  SAINT-ASTIER. 

L'austérité  de  la  vie  de  Saint- Astier,  et  l'éclat  de 
ses  miracles,  attirèrent,  durant  sa  vie  et  après  sa  mort, 
un  grand  concours  de  peuple  autour  de  son  hermitage, 
qui  devint  dans  la  suite  une  abbaye  célèbre,  que  les 
rois  de  France,  les  évêques  de  Périgueux  et  les  sei- 
gneurs de  la  province,  comblèrent  à  l'envi  de  leurs 
bienfaits.  On  raconte  qu'une  princesse,  dont  le  nom 
est  demeuré  inconnu,  fit  bâtir  la  première  église  de 
ce  lieu  (i),  sous  l'invocation  de  saint  Pierre,  et  qu'elle 
la  dota  spécialement  des  aires,  ou  terrains  vacans  qu'elle 
possédait  dans  les  marais  de  la  Saintonge,  en  recon- 
naissance de  la  guérison  miraculeuse  qu'elle  avait  reçue 
par  les  prières  et  l'intercession  de  ce  saint.  Il  y  en 
a  au  contraire  qui  croient  que  ce  fut  Saint-Astier  qui, 
lui-même,  jeta  les  premiers  fondements  de  l'ancien 
monastère  de  ce  nom,  en  bâtissant  un  oratoire  et  des 
cellules  pour  les  pieux  solitaires  que  la  haute  répu- 
tation de  ses  vertus  et  de  sa  sainteté  attirait  auprès 
de  lui.  L'évêque  Sébalde  assure,  dans  la  Vie  de  Saint 
Front,  que  ce  monastère  était  double,  c'est-à-dire 
composé  d'hommes  et  de  femmes,  qui,  à  l'exemple 
de  la  plupart  des  autre  moines  de  ce  tems-là,  vivaient 
sous  la  règle  de  saint  Benoît.  Le  monastère  de  Saint- 
Astier  ne  subsista  qu'environ  deux  cents  ans,  au  bout 
desquels  il  fut  pillé  et  détruit  par  les  Normands,  vers  le 
milieu  du  neuvième  siècle  (2).  Il  demeura  dans  cet  état 
de  désolation  près  d'un  siècle  et  demi,  et  ne  com- 
mença   à    se    relever  de  ses   ruines    que    sur    la    fin  du 


trouve  aussi  inscrit  dans  d'anciennes  litanies,  placées  en  tête 
d'un  manuscrit  du  onzième  siècle,  qui  appartenait  autrefois  à 
l'abbaye  de  Saint-Martial  de  Limoges,  et  qui  est  conservé  au- 
jourd'hui à  la  Bibliothèque  du  Roi,  sous  le  n°  11 54,  M.  Châ- 
telain fait  aussi  mention  de  notre  saint  dans  ses  notes  sur  le 
Martyrologe  romain. 

(1)  Il  est  plus  probable  que  cette  princesse  ne  fit  que  contri- 
buer aux  frais  de  construction  de  cette  église,  et  que  ce  fut 
Saint-Astier  lui-même  qui  en  fut  le  premier  fondateur. 

(2)  Per  haec  tempora  (hoc  est  anno  circiter  DCCCL)  ,  dani 
irruerunt  in  terntorio  petragoricense  ,  et  plurima  Coenobia 
destruxere,  videlicet  monasterium  Bociaci,  monasterium  mo- 
nialium  Sancti  Asterii,  etc  (Ex.  Miss.  Annal,  petrag. ,  apud 
Etiennot,  tom.  556,  pag.    25 1.) 


DE  SAINT-ASTItR.  U 

dixième  siècle.  L'église  fut  rétablie,  vers  l'an  q8o,  par 
un  évoque  de  Toulouse,  nommé  Islon,  ou  Hislon  il. 
Radulfe  de  Scoraille,  évêque  de  Périgueux,  inféoda  la 
justice  du  château  et  de  la  ville  de  Saint-Astier  ,  dont 
il  était  seigneur  (2)  à  deux  de  ses  parents,  nommés 
Adaicius  et  Aldaprerins  (3)  :  et  peu  de  tems  après  Gri- 
moard,  vicomte  de  Fronsac,  et  Raimond,  son  frère, 
enfants  d'Adaicius,  se  joignirent  à  lévêque  et  aux  chefs 
des  branches  alors  existantes  de  la  famille  du  saint  , 
pour  fonder  en  ce  lieu  un  chapitre,  ou  collège  de 
chanoines  ,  sous  l'invocation  de  saint  Pierre  et  de 
saint  Astier.  Le  même  prélat  approuva  ;  par  une 
charte  datée  de  l'an  ioi3,  la  fondation  de  ce  chapitre, 
et  lui  confirma  la  possession  Je  tous  les  biens,  cens, 
rentes  qui  lui  avaient  été  donnés,  et  des  églises  unies 
à  sa  manse.  Il  lui  donna  pour  chef,  sous  le  titre  d'abbé, 
un  membre  de  la  famille  des  fondateurs  mêmes,  nommé 
Aaccius,   et    rît  faire,  dans  le  même   tems,    une  enquête 


(1)  Il  est  fait  mention  de  cet  évêque.  sous  le  nom  d' Isolas, 
Issolus  ou  Islus,  dans  le  second  tome  de  l'Histoire  du  Lan- 
quedoc  ;  D.  Vaissete,  auteur  de  ce  savant  ouvrage,  et  les  der- 
niers éditeurs  du  Gallia  Christiana,  disent  seulement ,  sans 
entrer  dans  d'autres  détails,  que  ce  prélat  gouvernait  l'église 
de  Toulouse  en  974  et  986.  Nous  présumons  qu'il  était  origi 
naire  du  Périgord,  et  qu'il  était  oncle  d'Islon  ,  évêque  de 
Saintes,  et  de  Grimoard,  évêque  d'Angoulême. 

(2)  Villa  et  Castrum  Sancti  Asterii  et  tota  Castellania  sunt 
de  feudo  episcopi,  et  cantores  faciunt  ei  homagium  pro  prae- 
dictis  [Extr.  d'un  ancien  livre  de  l'évêché  de  Périgueux,  appelé 
Lestagnium). 

(3)  t  Alcherius,    vir  strenuissimus ....  edificato  castello  suo 

•  Ribbairac  videlicet,  uxorem  duxit,  ex  qua  duos  genuit  filios  , 
»  primo  nomen  imponens  Adaicium,  secundo  Aldagerium. 
»  Iste  quidem    Adalgerius,  dono   et   adjutorio   Guilhermi  Ta- 

•  leranni,  Petragoricorum  consulis,  primus  condidit  Moysida. 
»  Acaptaverunt  autem  hii  duo  fratres  à  domino   petragoricensi 

•  episcopo  Castellum  et  honorem  de  Sancto  Asterio  .  .  .  Gri- 
»  moardus  quoque  vicecomes   duxit  uxorem  de   Montinac  ,  cui 

•  erat  nomen  Dea  .  .  .  Raymundus  vero  illius  Germanus  duxit 
»  uxorem  de   Anglâ,    etc.    Edificaverunt  autem  uno  eodemque 

•  tempore  Grimoardus   vicecomes   atque    Raymundus   congre 

•  gationem  Sancti  Asterii  honorifice  ,  etc.  •  )  Bibl.  du  Roi, 
manuscr.  de  Gaignières ,  vol.  558.) 


12  DE  SAINT-ASTIER. 

en  présence  de  plusieurs  évéques  du  voisinage,  pour 
constater  ce  que  la  tradition  offrait  de  plus  certain 
sur  la  vie  et  les  actions  de  Sajnt-Astier,  confesseur.  Il 
fit  dresser  à  ce  sujet  une  charte,  qu'il  signa  lui-même, 
et  la  fit  souscrire  par  le  roi  Robert,  la  vingt-cinquième 
année  de  son  règne ,  et  par  Séguin  archevêque  de 
Bordeaux  ;  Grimoard ,  évêque  d\A.ngoulême  ;  Hislon, 
évêque  de  Saintes;  Grimoard,  vicomte  de  Fronsac,  et 
Raimond,  son  frère.  Les  derniers  signataires  sont  quatre 
seigneurs  ,  nommés  Aimeric ,  Arnaud ,  Gérald  et  Hé- 
lie,  qui  sont ,  sans  contredit ,  les  auteurs  des  premiè- 
res et  plus  anciennes  branches  de  la  maison  de  Saint- 
Astier.  Ces  quatre  seigneurs  n'avaient  pas  encor  pris  de 
surnom  ;  mais  il  est  à  croire  qu'ils  adoptèrent  unanime- 
ment celui  de  Saint-Astier,  bientôt  après  le  décret  rendu, 
en  ioi3,  par  l'assemblée  des  évêques. 

Les  extraits  des  titres  qne  nous  allons  rapporter  par 
dates  d'années,  feront  voir  la  grandeur  et  l'ancienneté 
de  la  maison  de  Saint-Astier  ;  mais  ils  ne  suffisent  pas 
pour  assurer  la  filiation  des  premiers  degrés.  Nous  nous 
contenterons  donc  de  rapporter  d'abord  les  trois  prin- 
cipales branches  des  seigneurs  de  l'Isle,  avec  les  ra- 
meaux qui  en  sont  sortis.  Nous  donnerons  ensuite  les 
autres  branches,  dont  on  ne  connaît  pas  la  jonction 
avec  les  précédentes,  sans  que  Tordre  qui  sera  observé 
dans  leur  classification  puisse  donner  aucun  préjugé  sur 
le  droit  respectif  d'aînesse  ,  que  pourraient  réclamer 
ceux  qui  les  représentent. 

Première  branche  de  l'Isle,  éteinte  (i). 

Gérald  ou  Geraud  de  Sant-Astier  ,  par  qui  nous 
allons  commencer  la  généalogie  de  la  première  branche 
de  l'Isle,  vivait  après  le  milieu  du  onzième  siècle;  il 
peut  avoir  été  le  petit-fils  d'un  autre  Gérald,  qui  signa 
dans  la  charte  de  ioi3,  citée  plus  haut,  et  il  semble 
qu'on    pourrait   le  regarder  comme  le  chef    commun    de 


(i)  On  juge  que  cette  branche  était  l'aînée  das  trois  branches 
établies  à  l'Isle,  parce  que  les  sujets  qui  en  sont  sortis  sont 
nommés  les  premiers  dans  les  actes  qui  donnent  la  liste  des 
co-seigneurs  de  l'Isle. 


DE   SAINT-ASTIKR.  i3 

toutes  les  branches  de  Saint-Astier,  établies  a  l'Isle.  Il 
donna  à  l'abbaye  che  Saint-Jehan-d'Angely,  entre  les 
mains  de  l'abbé  Odon  (entre  1060  et  «091)  des  paysans 
ou  serfs  qu'il  avait  au  lieu  de  Massasie,  dans  la  Double, 
et  quelques  héritages  et  droits  féodaux  ,  en  présence 
d'Aimeri  de  Lagut,  de  Gérald  de  la  Brande,  et  de 
Bernard  hier  (1);  et  fut  présent  à  la  donation  qu'une 
dame,  nommée  Hussendis,  et  ses  fils  firent,  vers  le 
même  tems,  à  cette  abbaye,  de  l'église  de  Puycorbier, 
du  fisc  presbitéral ,  avec  la  dîme  du  bourg,  etc.,  en  pré- 
sence d'hier  de  Chantérac,  de  Bertrand  de  Loziac  et 
autres  (2).  Gérald  de  Saint-Astier  peut  avoir  eu  pour 
fils: 

Bernard  de  Saint-Astier  vivait  au  commencement  du 
douzième  siècle;  il  fut  un  des  fondateurs  et  des  pre- 
miers bienfaiteurs  du  prieuré  de  Fontaines,  ordre  de 
Fontevrauld,  situé  en  Périgord,  et  son  nom  est  placé 
a  côté  de  ceux  d'Hélie  de  Mareuil  et  d'Hélie  de 
Castillon,  dans  une  bulle  du  pape  Innocent  II,  datée 
d'Etampes,  l'an  ii3o;  et  rapportée  par  le  père  de  la 
Mainferme  (3).  Il  fit  à  ce  nouveau  monastère,  vers 
l'an  r  1 1 5,  une  donation,  qui  fut  confirmée  par  Guil- 
laume d'Auberoche,  évêque  de  Périgueux.  On  croit, 
avec  quelque  fondement,  qu'il  fut  le  premier  mari 
d'Almois  de  Saint-Astier,  sa  cousine,  sœur  de  Bernard, 
Geoffroi  et  Hélie  de  Saint-Astier,  mentionné  dans 
plusieurs  chartes  de  l'abbaye  de  Chancelade  (entre  les 
années  11 29  et  1 143),  laquelle  étant  veuve,  se  rema- 
ria à  Hélie  de  Villebois.  On  ignore  si  elle  eut  des  enfants 
de  son  second  mari,  mais  il  est  certain  qu'elle  laissa  du 
premier: 

1 .°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Gérald  de  Saint-Astier  donna  à  Chancelade, 
conjointement  avec  Almois  de  Saint-Astier,  sa 
mère,  tout  le  droit  qu'il  avait  sur  le  moulin  de 
Rocheirel,  entre  les  mains  de  l'abbé   Gérald    I", 


(1)  Cartul.  de  Saint- Jean- d'Angely,  fol.    1 33.  verso,    dont   la 
copie  est  conservée  à  la  Bibl.  du  Roi. 
(i)lbid.,fol.  i3o. 
(3)  Clypeusord.  Fontebral.  totn.   3,  fol.  2  53. 


j4  DE  SAINT-ASTIER. 

(entre  1129  et  1143),  en  présence  d'Arnaud  de 
Guillem,  ou  de  Guillaume,  archidiacre  de 
Périgueux,  et  de  Pierre  de  la  Tour,  cheva- 
lier (1). 

La  filiation  est  suivie  depuis  : 

1.  Pierre  de  Saint-Astier,  Ier  du  nom,  fit  donation 
à  l'abbaye  de  Chancelade,  entre  les  mains  de  l'abbé 
Gérald  Ier  (entre  1129  et  1 143),  de  toutes  les  terres 
que  les  religieux  de  cette  maison  pourraient  acquérir 
dans  sa  fondalité,  et  de  la  part  de  ses  feudataires.  Il  fit 
cette  donation  conjointement  avec  Almois  de  Saint- 
Astier,  sa  mère,  Bernard,  Geoffroi  et  Hélie  de  Saint- 
Astier,  ses  oncles,  et  Emme  de  Gimel,  sa  tante  (2)  : 
il  donna  aussi  avec  sa  mère,  au  même  monastère,  le 
droit  qu'il  avait  sur  le  moulin  de  Rocheirel  (3),  et  deux 
sextiers  de  froment  de  rente  sur  la  borie  de  Bour- 
deille  (4).  On  juge,  d'après  le  rapprochement  de  quel- 
ques chartes  de  Chancelade,  qu'il  avait  épousé  une  sœur 
d'hier  de  Villebois,  dont  il  eut: 

i.°  Pierre  II,  dont  l'article  suit; 

2.0  Olivier  de  Saint-Astier  fit  don,  lorsqu'il  fut 
fait  chevalier,  à  l'abbaye  de  Chancelade,  entre 
les  mains  de  l'abbé  Gérald  II  (entre  1168 
et  1189),  [de  tout  le  droit  qu'il  avait  sur  les 
moulins  du  pont  de  Perdus,  sous  la  réserve 
d'un  sextier  et  d'une  demi-émine  de  froment 
de  cens  annuel,  pour  lui  et  pour  Pierre  de 
Saint-Astier,  son  frère;  il  lui  donna  en  outre 
deux  sextiers  de  froment  sur  la  borie  de  Bouar- 
deille,  et  confirma  les  donations  faites  par 
Pierre  de  Saint-Astier,  son  père,  en  présence 
de  Bernard  de  l'Isle  et  d'Hélie  Vigier,  che- 
valiers de  l'Isle.    Il  donna  encore  à  cette  abbaye, 


(1)  Cartttl.    de  Chancelade,  fol.   76. 

(2)  Jbid. 

(3)  .  .  .  Dédit  quidquid  (in  hoc  molendinare  de  Rocheirel) 
habebat,  sine  omni  retinentia  ,  juxtà  turrem  Castelli  de  Layllà 
(Ibid.,fol.  76  et77.) 

(4)  Jbid.  ,  fol.  83  .  Dans  cette  charte,  Pierre  de  Saint- 
Astier  se  dit  cousin  de  Geoffroi  et  d'Hélie  de  Saint-Astier. 


DE  SAINT-ASTIER.  i5 

du  tems  que  Pierre  du  Cluzel  en  était  abbé 
(entre  12 17  et  1222),  un  sextier  de  froment, 
mesure  de  l'Isle,  de  cens  sur  la  borderie  Del 
Rat,  près  de  Boyras,  en  présence  d'hier  de 
Saint-Astier,  et  d'Armand  de  Saint-Astier  et 
Gérald,  son  frère.  Dans  cette  dernière  do- 
nation, est  nommée  Pétronille,  sa  femme, 
dont  il  eut  : 

Bernard  de  Saint  -  Astier  est  nommé  avec 
Olivier,  son  père,  dans  une  donation  faite 
à  Chancelade  (entre  les  années  12 17  et 
1222).  On  ignore  s'il  a  laissé  de  la  pos- 
térité. 

II.  Pierre  de  Saint-Astier,  II a  du  nom,  chevalier, 
est  connu  par  plusieurs  chartes  de  Chancelade,  depuis 
l'an  1180,  ou  environ,  jusqu'en  1222.  Il  donna  pour 
cautions  d'un  don  fait  à  cette  abbaye,  Izarn  de  Montancès, 
et  hier  de  Villebois,  son  oncle;  et  promit  que,  quand 
il  serait  fait  chevalier,  il  confirmerait  la  donation  qu'il 
lui  avait  faite  étant  jeune,  et  la  ferait  approuver  par 
Olivier,  son  frère  (  1  )  ;  donna  à  la  même  abbaye,  sous 
l'abbé  Gérald  II  (entre  1 1 68  et  1189),  un  sextier  et 
une  demi-émine  de  froment  de  cens,  dû  sur  les  moulins 
du  pont  de  Perdus,  et  fit  peu  de  tems  après,  avec  Hélie 
de  Villebois,  son  cousin,  fils  d'hier  de  Villebois, 
un  accord  qui  fut  suivi  d'un  échange,  par  lequel  il  lui 
céda  une  terre  située  à  Mareuil(2);  fit  donation  avec 
Umberge,  sa  femme,  à  la  même  abbaye,  par  acte  passé 
dans  l'église  de  Saint-Martin  de  l'Isle,  entre  les  mains 
de  l'abbé  Pierre  (entre  11 89  et  i2o5),  d'une  terre  si- 
tuée près  du  moulin  de  Sales,  pour  la  dotation  d'hier, 
son  fils,  lorsqu'il  embrassa  l'état  religieux  à  Chan- 
celade (3);  donna,  vers  le  même  tems,  tout  le  droit 
quil  avait  sur  la  borderie  de  la  Malrechie,  entre  Ro- 
cheirel  et  le  moulin,  sous  la  réserve  d'une  émine 
de    seigle    de   cens  (4);   est    nommé    le  premier  des  che- 


(1)  Carlul.  de  Chancelade, fol.  1 23. 

(2)  Ibid  .  ,/ol.  1 33,  verso. 

(3)  lbid. ,  fol.   96. 
4   Ibid. ,  fol.  87. 


T6  DE  SAINT-ASTIER. 

valiers  et  co-seigneurs  de  l'Isle ,  qui  firent  donation 
à  Chancelade  ,  en  1 2 1 1  ,  de  quelques  pley dures  situées 
dans  cette  ville,  pour  y  bâtir  des  maisons  (1)  ;  assista 
avec  Armand,  son  fils,  Bernard,  Etienne  et  Guillaume 
de  l'Isle  et  Pierre  de  Ghabans,  chevaliers,  à  une  dona- 
tion faite  à  Chancelade  par  hier  de  Bornel  (entre  i2o5 
et  1217)  ,  et  à  une  autre  donation  faite  ,  vers  le  même 
tems,  dans  l'église  de  l'Isle,  devant  l'autel  de  la  Sainte- 
Vierge.  Les  témoins  de  cette  donation  furent  :  Hélie  de 
Saint-Astier  ,  Bernard ,  son  fils  ,  Pierre  de  Chabans  et 
autres  (2)  ;  s'unit  ,  vers  le  même  tems ,  à  deux  de  ses 
fils,  Gérald  et  Armand,  pour  donner  à  la  même  abbaye 
la  borderie  de  Gironde,  le  droit  qn'il  avait  sur  le  mou- 
lin de  Perdus,  et  une  émine  de  seigle  due  sur  le  moulin 
de  Rocheirel  (3)  ;  fut  présent,  avec  Guillaume  de  Saint- 
Silain  ,  Hélie  de  Bourdeille ,  Ebles  ,  seigneur  de  Bour- 
deiile  ,  Aimeric  de  Chamberlhac  ,  Aimerie  de  Pons  , 
Pierre  de  Creyssac  ,  Raimond  de  la  Barde  ,  Pierre  de 
la  Cropte  ,  et  plusieurs  autres  ,  à  une  donation  faite  à 
la  même  abbaye  (entre  i2o5  et  1217)  ,  par  Hélie 
Ramnolf,  chevalier  de  Bourdeille  (4).  Enfin  il  fut  té- 
moin ,  avec  hier  de  Saint-Astier  ,  prieur  de  la  Fayote 
et  Pierre  de  Chabans,  chevalier,  d'un  acte  de  l'an  1222, 
par  lequel  Guillaume  de  l'Isle  se  désista  des  sujets  de 
plaintes  qu'il  avait  formées  contre  l'abbaye  de  Chance- 
lade (5).  Il  avait  épousé  une  dame,  nommée  Umberge 
ou  Umbergue,  dont  il  eut  : 

1 .°  Gérald  de  Saint-Astier  est  connu  par  plu- 
sieurs donations  faites  à  Chancelade,  dans  les- 
quelles il  intervient  tantôt  seul  ,  tantôt  avec  son 
père  et  son  frère  :  on  ignore  s'il  a  été  marié  ; 

2.0  Armand,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  hier  de  Saint-Astier,  prêtre,  chanoine  régu- 
lier de  Chancelade  ,  et  prieur  de  la  Fayote  ,  au 
diocèse  de  Bordeaux ,  est  connu  par  plusieurs 
actes ,  entr'autres  par  la  donation  que  ses  père  et 


(1)  Cartul.  de  Chancelade,  fol.  17. 

(2)  Ibid. ,  fol.  114. 

(3)  Ibid.,  fol.   118. 

(4)  Ibid. ,  fol.    121. 

(5)  Ibid.  ,  fol.  1 15,  verso. 


DE  SAINT-ASTIER.  I7 

mère  firent,  pour  sa  dotation  canoniale,  à  l'abbaye 
de  Chancelade,  d'une  terre  ;situee  près  du  moulin 
de  Sales,  du  tems  de  l'abbé  Pierre  (entre  1189 
et  i2o5);  fut  présent,  avec  Guillaume  de  Saint- 
Silain,  Daniel  et  Hélie  de  la  Faye,  chapelains 
de  l'isle,  et  Pierre  de  Chabans,  chevalier,  à  la 
donation  que  les  chevaliers  et  co-seigneurs  de 
l'isle  firent  à  Chancelade,  en  121 1;  assista  à 
plusieurs  autres  donations,  entre  autres  à  une 
faite  l'an  1217,  qui  eut  pour  témoins  Pierre  de 
Hautefort,  Gerald  de  Portafé,  Gautier  de  la  Ro- 
che, Pierre  Ducluzel,  Pierre  de  Fosselandric,  etc., 
et  à  une  autre  faite  par  Aimeric  de  Chabans, 
chevalier  de  l'isle.  Il  vivait  encore  en  1222; 

4.0  Pierre  de  Saint-Astier ,  évèque  de  Périgueux, 
un  des  plus  savants  et  des  plus  illustres  prélats 
qui  ayent  gouverné  l'église  du  Périgord  ,  naquit 
à  l'Isle-sur-Drône,  vers  l'an  1200  (1).  Ses  pa- 
rents, aussi  recommandables  par  leurs  vertus  et 
leur  amour  pour  la  religion,  que  par  l'éclat  de 
leur  naissance,  eurent  soin  de  le  former,  de 
bonne  heure,  à  la  piété  et  aux  sciences.  Con- 
sacré d'abord  au  service  des  autels,  dans  l'état 
ecclésiastique,  il  çn  remplissait  saintement  les 
devoirs,  lorsqu'il  fut  choisi,  vers  la  fin  du  mois 
d'août  1233,  pour  succéder  à  Ranulfe  de  Las- 
tours,  évéque  de  .Périgueux  (2).  L'histoire  de 
son  épiscopat,  quoique  fort  abrégée,  nous  le 
représente  toujours  occupé  des  devoirs  de  son 
ministère.  Il  fut  choisi  par  le  pape  Grégoire  IX, 
le  16  avril  1 235,  pour  être  un  des  commissaires 
chargés  de  régler  l'affaire  de  l'élection  de  l'évê- 
que  de  Poitiers;  le  4  août  suivant,  il  soumit  à 
l'arbitrage  d'hier  de  Périgueux,  doyen  de  sa 
cathédrale,  la  contestation  que  son  chapitre  et 
lui   avaient  avec    Adémar,   prieur  de  Saint-Martin 


(1)  Aucun  des  actes  qui  nous  restent  sur  Pierre  de  Saint- 
Astier  ne  fait  mention  du  lieu  de  sa  naissance  ;  ce  n'est  que  par 
son  épitaphe  qu'on  apprend  qu'il  était  fils  du  seigneur  de  l'isle. 

(2)  Arch.    du   Vatican.   Reg.  de  Greg.  IX,  tom.  4,  fol.  72  , 
verso,  ep.  2  5o. 

XVII.  2 


l8  DE   SAINT-ASTIER. 

de  Bergerac;  fit  un  accord,  le  jour  des  nones  de 
septembre  1239,  avec  Guillaume  de  Salanhac, 
archidiacre  de  son  e'glise  ;  et  le  20  novembre 
suivant,  il  unit  Téglise  paroissiale  de  l'Isle,  à 
l'abbaye  deChancelade. 

Toute  l'autorité  que  donnaient  à  ce  saint  évê- 
que,  son  caractère  et  sa  réputation,  il  la  mit 
souvent  à  profit  pour  réconcilier  les  ennemis,  et 
faire  cesser  des  discusions  déjà  fatales,  non- 
seulement  aux  familles,  mais  encore  aux  villes 
et  aux  peuples;  ce  fut  sans  doute  dans  cette  in- 
tention qu'il  se  rendit,  en  1240,  à  Compiègne, 
auprès  du  roi  saint  Louis;  Jil  profita  de  cette 
occasion,  pour  engager  Aymeric  de  Castelnau  à 
faire  sa  soumission  à  ce  prince,  qui  lui  rendit 
son  château,  le  20  juillet  de  cette  année  (  1  )  .  Il 
était  de  retour  à  Périgueux,  au  mois  de  septembre 
suivant,  puisque  le  dimanche  avant  la  fête  de 
saint  Mathieu,  apôtre,  il  scella  de  son  sceau,  le 
traité  de  réunion  de  la  cité  et  de  la  ville  du  Puy- 
Saint-Front  de  Périgueux.  Les  animosités  qui 
régnaient  depuis  long-tems  entre  les  citoyens  ou 
habitants  de  la  cité,  et  les  bourgeois  du  Puy- 
Saint-Front,  avaient  dégénéré  en  une  espèce  de 
guerre ,  d'autant  plus  dangereuse,  qu'elle  se  fai- 
sait entre  des  voisins  et  des  parents.  Pierre  de 
Saint-Astier  entreprit  de  pacifier  ces  troubles  , 
et  il  en  vint  heureusement  à  bout,  à  la  satis- 
faction des  uns  des  autres.  Il  est  vrai  ,  que  le 
feu  de  ces  disputes  populaires  n'était  jamais  si 
bien  éteint,  qu'il  n'en  parût  de  tems  en  tems 
quelques  nouvelles  étincelles  ,  qui  semblaient  me- 
nacer d'un  incendie  prochain  ;  mais  la  charité  du 
pasteur  ne  se  lassait  pas  ,  et  sa  médiation  eut 
toujours  un  favorable  succès. 

L'année  1241  ,  il  admit  ,  dans  sa  ville  épisco- 
pale  ,  les  frères  prêcheurs  ou  dominicains  ,  aux- 
quels il  donna  l'ancienne  abbaye  de  Saint-Martin, 
qui  appartenait  aux  chanoines  réguliers  de  Saint- 
Jean  de  Cole  ;  il  fut  nommé,  le   12  octobre  de  la 


(1)  Trésor  des  chartes.  Reg.  XXXI.  fol.    112. 


DE  SAINT-ASTIKR.  I9 

même     année,  avec    Raimond  de  Sauzet,  cheva- 
lier, arbitre  d'un  différend    élevé  entre  Hélie  de 
Talleyrand,    comte  de  Pêrigord.  et  le  chapitre  de 
Saint-Astier.    Le  pape    Innocent    IV  lui    écrivit , 
le    i  q  juillet    1243,    pour    lui    notifier  la  nomina- 
tion qu'il  venait   de  faire  d'un    légat  contre    les 
hérétiques;   et    par  une    autre    lettre    qu'il     lui 
adressa,  le  3o  du  même  mois,  il  l'engagea,  ainsi 
que  ses  co-suffragants,  à     venir    au     secours    de 
l'archevêque    de    Bordeaux,     qui  avait    contracté 
des  dettes     énormes    pour   le  service    de    l'église 
romaine  ;  fit  réponse,  le  18  janvier    1243  (v.  st.), 
de  concert  avec    le  doyen    et   les    dignitaires  de 
son  chapitre,  à   la  lettre  que   le  roi  saint  Louis 
leur  avait  écrit,   pour   leur  demander  si  le   droit 
du  commun  de  la  paix  était   dû  dans  le   diocèse 
de    Périgueux;    termina,  par  une  sentence   arbi- 
trale, qui  fut  prononcée  dans  le  cloître  de  Saint- 
Jean    l'évangéliste,    entre   le    Puy-Saint-Front  et 
la    cité,  le  lundi  après  la  fête  de    saint    Hilaire, 
1 243  (  v.  st.  )   le  différend  qui  s'était  élevé  entre 
le    doyen    et    le    chapitre  de    Saint-Etienne,    et 
Hélie  VII,    comte  de    Pêrigord.    Le   pape  Inno- 
cent   IV   lui   écrivit,  le    4   septembre     1245,    au 
sujet   du   monastère   d'Eixe,   en   Agenois,    et  lui 
accorda  divers  privilèges,  par  des  bulles,    datées 
du  même  jour  et  du   11  octobre  suivant  ;  il  scella 
de  son   sceau,  le  7  décembre  de    la   même  année, 
une  sentence    arbitrale  rendue    par  les   commis- 
saires de    saint  Louis,  envoyés  à  Périgueux  pour 
juger    le    différend    qui  était   entre    Hélie   VII, 
comte  de  Pêrigord,   et  l'abbé   et    le    chapitre    de 
Saint-Front.  Il  était  à   Paris,  au  mois  de  février 
de  l'année  suivante  1246  ;  suivant  le  partage  qu'il 
fit  en  son  nom,  et    celui   du  chapitre    de  Saint- 
Front,  dont  il  était  abbé,  avec  le  roi  saint  Louis, 
par   lequel  il  céda  à    ce   prince,    la    moitié  de  la 
justice      temporelle    de  la     ville    du    Puy-Saint- 
Front.    Il  se    trouva     malheureusement    engagé, 
par  la   force  des   circonstances,  dans  la    nouvelle 
guerre    qui   éclata  vers    le     même    tems    à  Péri- 
gueux,   et    prit  le  parti  du    comte  et    de  la  cite, 
contre    le   même  Puy-Saint-Froni   dont  il  vient 


20  DE  SAINT-ASTIER. 

d'être  parlé;  à  leur  exemple,  il  ne  voulut  pas 
reconnaître  le  sénéchal  que  le  roi  avait  envoyé 
à  Périgueux,  au  mois  de  juillet  1 246,  et  refusa 
de  lui  rendre  ses  tours.  Il  se  rendit  médiateur 
de  l'accord  fait,  le  7  octobre  suivant,  entre 
Robert,  abbé  de  Saint  Cybar,  et  Pierre  de  Cha- 
vanac,  donzel.  Fatigué  des  troubles  sans  cesse 
renaissants,  qui  désolaient  son  diocèse,  et  sen- 
tant ses  forces  s'épuiser,  il  demanda  au  pape 
Innocent  IV,  la  permission  d'abdiquer.  Mais 
le  souverain  pontife,  instruit  des  vertus  du 
prélat,  et  des  grands  fruits  qu'il  faisait  dans  son 
diocèse,  ne  voulut  pas  y  consentir.  On  conserve 
la  lettre  que  le  pape  écrivit  à  ce  sujet  à  l'arche- 
vêque de  Bordeaux,  le  i5  octobre  1246  (1).  Il 
fit  un  accord,  le  5  des  calendes  de  février  1 249 
(v.  st.),  avec  hier,  abbé  d'Aubeterre;  approuva, 
en  1260,  la  fondation  du  couvent  des  frères 
prêcheurs  de  Bergerac,  faite  par  Marguerite  de 
Turenne  (Rudel),  femme  de  Renaud  de  Pons, 
seigneur  de  Bergerac.  L'année  suivante  1261, 
ayant  fait  la  découverte  et  la  translation  du  corps 
de  saint  Front,  premier  évêque  de  Périgueux, 
il  voulut  en  instruire  la  postérité  par  un  rescrit 
qu'il  adressa  à  ses  diocésains  (2).  Quelques  années 
après,  le  désir  de  la  retraite  le  pressant  toujours 
plus  vivement,  il  crut  devoir  renouveler  ses  ins- 
tances auprès  du  saint  siège,  pour  faire  agréer 
sa  démission  ;  il  obtint  enfin  de  Clément  IV,  ce 
que  trois  de  ses  prédécesseurs  n'avaient  point 
voulu  accorder  à  ses  prières,  souvent  réitérées. 
Il  se  retira  dans  le  couvent  des  frères  prêcheurs, 
à  Limoges,  le  ier  mars  1266;  et  après  y  avoir 
passé  une  année  entière.,  sans  quitter  les  marques 
de    sa  dignité,   il  y  prit  l'habit    de   saint  Domi- 


(1)  Venerabilis  frater  noster  petragoricensis  episcopus  nobis 
humiliter  supplicavit  ,  ut  cum  idem,  propter  plebis  sua;  mali- 
tiam ,  et  debilitatem  proprii  corporis  impcdiatur  ne  exequi 
valeat  officium  pastorale,  cessionem  ipsius  reciperc  curare- 
mus ,  etc.    (Arch.  du  Vatican.) 

(2)  Etat  de  l'Eglise  du  Perigord,  par  U  P.  Dupuy,  in-40  .  , 
page  90. 


DE  SAINT-ASTIER.  21 

nique  ,  des  mains  du  célèbre  Etienne  de  Salan- 
hac,  alors  prieur  de  cette  communauté.  Ce  reli- 
gieux prélat  vécut  huit  ans  quatre  mois  et  quinze 
jours  dans  les  exercices  du  cloître ,  et  mourut  en 
odeur  de  sainteté  ,  le  14  juillet  1275  ;  son  corps 
fut  enterré  au  milieu  du  chœur  ,  où  l'on  voyait  en- 
core ,  avant  la  révolution,  son  tombeau  avec  une 
épitaphe,  qui  contenait  l'abrégé  de  sa  vie  (1). 

5.o  BU   de  Saint-Astier,  i  religieuses     à    l'abbaye 

6.-N....   de  Saint-Astier,         de    Boubon'    «  Ll' 

mosin,  en   I2D5. 

7.o  N....  de  Saint-Astier,  (  rel>'ie£ses   .au    prieuré 
80.  N....  de  Saint-Astier,  |      de  Fouine,  en    Pe- 

\      ngord,  en  1255. 

III.  Armand  de  Saint-Astier,  chevalier  ,  seigneur 
de  l'Isle  en  partie,  etc.,  est  connu  par  plusieurs  actes 
depuis  l'an  121 1  jusqu'en  1222,  et  chacun  de  ces  actes 
est  une  preuve  de  sa  munificence  envers  l'abbaye  de 
Chancelade.  Il  lui  fit  don,  en  121 1,  conjointement  avec 
Pierre,  son  père,  Geraud,  son  frère,  et  les  chevaliers 
et  co-seigneurs  de  l'Isle,  au  nombre  de  dix  chefs  de  fa- 
mille, de  certaines  pleydures  ou  enclos,  pour  y  bâtir  des 
maisons  :  la  charte  de  cette  donation  fut  souscrite  par 
Ranulfe,  évêque  de  Périgueux  ,  et  par  Archambaud  Ier, 
comte  de  Périgord  et  vicomte   de  Ribérac  (2)  ;   il  donna 


(1)  Etat  de  l'église  du  Périgord,  page  89,  éd.  in-40. 

(2)  Cette  charte,  de  121 1,  est  un  monument  précieux  pour 
cette  époque  ;  elle  nous  apprend  entr'autres  faits  curieux.  i.° 
qu'il  fut  stipulé  par  les  donateurs,  que  le  local  cédé  à  Chancelade 
devait  jouir  à  l'avenir  du  droit  d'asile,  comme  le  monastère 
de  Chancelade  lui-même  ;  2.0  que  la  ville  de  l'Isle  avait  déjà 
des  coutumes  ;  3.°  que  l'abbé  de  Chancelade  donna  la  somme 
de  1700  sols,  pour  la  faire  entourer  de  murs,  etc.  Elle  nous 
apprend  aussi  que  les  co-seigneurs  de  l'Isle  étaient  au  nombre 
de  dix  chefs  de  famille,  savoir  i.°  Pierre  de  Saint-Astier, 
Geraud  et  Armand,  ses  fils  ;  2.0  Hélie  de  Saint-Astier  et  B.  , 
son  fils  ;  3.°  Foucher  d'Agonac  et  ses  frères  ;  4.0  Bertrand  de 
Saint-Astier  ;  5.°  B.  et  Etienne  de  l'Isle,  frères  ;  6.0  W.  de 
l'Isle  et  P.  B.  ,  frères  ;  7.0  Audois  de  l'Isle  ;  8.*  Guy  de  Cham- 
berlhac  :  9.°  Geoflroi  de  Saint-Astier  et  hier,  son  fils;  10. ° 
Foucauld  Vigier. 


22  DE   SAINT-ASTIKR. 

aussi,  avec  son  père  et  son  frère  ,  à  la  même  abbaye , 
par  acte  passé  au  lieu  appelé  la  Terra  meycha  (entre 
i2o5  et  12 17),  la  borderie  de  Gironde,  et  une  émine 
de  seigle  sur  le  moulin  de  Rocheirel  (1)  assista,  avec 
le  titre  de  chevalier,  à  une  donation  faite  vers  le  même 
tems,  par  hier  Bornel  et  autres,  de  ce  qu'ils  avaient 
au  mas  de  la  Coste,  paroisse  de  Perdus,  vis-à-vis  la 
forge  de  Nansac  (2)  ;  enfin ,  il  fit  don  à  cette  abbaye, 
Tan  1 222,  ou  l'année  suivante  ,  de  tout  le  droit  qu'il 
avait  sur  ce  dernier  mas,  sur  la  borderie  de  Gironde, 
le  moulin  du  pont  de  Perdus,  et  d'une  émine  de  seigle 
à  Rocheirel  (3).  On  ignore  la  date  de  sa  mort.  Il  laissa 
de  sa  femme,  qu'on  croit  sœur  de  Guillaume  Jourdain, 
chevalier  (4),  les  enfants  qui  suivent  : 

i.°  Pierre   III,  dont    l'article    suit; 

2.0  Guillaume  de  Saint-Astier,  religieux  de  l'ordre 
de  Saint-Dominique,  fut  prieur  du  couvent  des 
jacobins  de  Périgueux,  d'où  il  passa,  en  1262,  à 
celui  qui  venait  d'être  fondé  à  Bergerac,  dont  il 
fut  le  premier  prieur.  Ce  fut  en  cette  qualité  qu'il 
assista  au  premier  testament  d'Archambaud  III, 
comte  de  Perigord,  du  3  des  ides  d'avril  1266.  Il 
avait  assisté,  en  1 255 ,  à  celui  de  Pierre,  son 
frère  aîné  ;  et  vivait  encore  en  1276,  suivant  un 
acte,  dont  il  fut  témoin,  passé  le  2  des  ides  de 
juin  de  cette  année,  entre  Archambaud  III, 
comte  de  Perigord,  et  l'abbé  et  chapitre  de  Saint 
Astier  ; 

3.°  Hymberge  de  Saint-Astier,  mariée  avant  l'an 
1255,  à  G.  de  Vernode,  fut  mère  de  Grimoard 
'  de  Vernode.  Pierre,  son  frère,  lui  légua,  par  son 
testament,  en  1 255,  quinze  livres  de  rente,  outre 
sa  dot,  deux  sextiers  de  froment  de  rente,  et  un 
jardin  situé  près  de  celui  d'Hélie  de  Saint- 
Astier  ; 
40.    Almois     de    Saint-Astier,  qu'on    croit   avoir 


(1)  Cartul.    de  Chancelade,  fol.  118. 

(2)  Ibid.  ,  fol.    1 14. 
(i)lbid  .   ,fol.  118. 

(4)  Pierre  de  Saint-Astier,    faisant  son  testament   en    1255  . 
appelle    Guillaume   Jourdain  ,    son   oncle   (avunculum  metun). 


DE  SAINT-ASTIER.  23 

été  mariée,   avant  l'an    1 1 5 5  ,    avec   Robert    de 
Sauzet,  chevalier  de  Montagrier. 

IV.  Pierre  dk  Saint-Astier  ,  IIIe  du  nom,  cheva- 
lier, fit  son  testament  en  1 255,  par  lequel  il  choisit  sa 
sépulture  dans  le  couvent  des  frères  prêcheurs  de  Péri- 
gueux  ,  auquel  il  légua  cent  sols  pour  la  réparation  de 
lë^lise,  et  quatre  livres  pour  des  tuniques  ;  fit  un  grand 
nombre  de  legs  aux  églises,  entr'autres  à  celles  de  Péri- 
gueux,  de  llsle,  de  Saint-Pardoux,  Saint- Aquilin  ,  etc., 
fonda  un  anniversaire  dans  l'église  de  Saint-Astier  ,  pour 
lequel  il  lui  donna  un  sextier  de  froment  de  rente  sur 
la  terre  appelée  la  Paesia,  près  du  mas  des  Arènes  ;  en 
fonda  un  autre  dans  la  maison  de  la  Faye,  ordre  de  la 
couronne  ,  pour  lequel  il  donna  un  sextier  de  froment , 
outre  celui  que  son  père  avait  déjà  légué  à  la  même 
maison,  et  assigna  ces  deux  sextiers  de  la  manière  sui- 
vante, savoir,  six  modurières  sur  le  [lieu  appelé  Mnolha- 
çraula  ,  et  les  neuf  autres  sur  la  terre  que  Jean  de 
Auvenhac  tenait  dans  la  paroisse  de  l'Isle  ;  légua  cinquante 
livres  à  Pierre  de  Saint-Astier,  évêque  de  Périgueux, 
son  oncle,  et  cinquante  sols  de  rente  à  Pierre  de  Saint- 
Astier,  qu'il  appelle  son  compagnon  (socio  meo)  ;  fait 
mention  de  ses  quatre  tantes  religieuses  ,  de  ses  deux 
sœurs ,  de  Guillaume  >  son  frère  ,  religieux  domini- 
cain, etc.,  et  nomme  ses  exécuteurs  testamentaires  Guil- 
laume Jourdain  ,  son  oncle  ,  et  Pierre  de  Saint-Astier , 
chevaliers.  Il  était  marié  avec  Agnès  Flamenc-de-Bruzac, 
sœur  d'Héiie  Flamenc,  chevalier,  et  de  Baudoin  Fla- 
menc ,  chantre  de  l'église  de  Périgueux  ,  et  fille  (à  ce 
qu'on  présume)  de  Guy  Flamenc  ,  qui  s  "était  croisé 
pour  la  Terre-Sainte,  où  il  était  mort  en  1248.  Il  ne 
provint  de  leur  mariage  que  deux  filles,  nommées  : 

i.°  Esclarmonde  de  Saint-Astier,  instituée  héri- 
tière principale  par  le  testament  de  son  père,  en 
1255,  fut  mariée  à  Raimond  de  Saint-Astier, 
seigneur  de  Montancès ,  fils  d'Eblon  de  Saint- 
Astier ,  et  fit  son  testament  en  1293  (Voyez  la 
branche  de  Montancès). 

2.0  Armande  de  Saint-Astier ,  légataire  ,  et  subs- 
tituée à  sa  sœur  aînée  en  1 255,  épousa  bientôt 
après,   Bernard   de   Saint-Astier,    fils  d'Héiie   de 


24 


DE  SAINT-ASTIER. 


Saint-Astier,    damoiseau   de  l'Isle   (Voyez  la  se- 
conde branche  de  l'Isle). 

Seconde  branche  de  l'Isle,  éteinte. 

I.  Geoffroi  de  Saint-Astier,  Ier  du  nom  ,  vivait 
avant  la  fin  du  onzième  siècle  ;  il  assista  ,  comme 
témoin  ,  avec  Hugues  de  Saint-Astier  ,  Hélie  de  Jaufre 
et  autres,  à  une  charte  sans  date  ,  mais  que  l'on  croit 
de  l'année  1079,  ou  environ  (1),  par  laquelle  Hélie  III, 
comte  de  Périgord,  soumit  le  monastère  de  Saint-Silvain 
de  la  Monzie-sur-Dordogne,  à  l'abbaye  de  Notre-Dame 
de  Saintes.  On  juge,  par  le  rapprochement  des  lieux  et 
des  dates,  qu'il  eut  pour  fils  : 

Hélie  de  Saint-Astier,  qui  suit. 

Il  peut  avoir  eu  pour  second  fils  : 

Guillaume  de  Saint-Astier ,  dont  le  nom  se  trouve 
mentionné  deux  fois  dans  le  cartulaire  de  Ligueux  : 
1 .°  dans  une  donation  faite  à  cette  abbaye  en  1 1 1 5  , 
par  Hélie  de  Bornel  et  Etienne  Agarnencs,  à  laquelle 
assistèrent  aussi  Hélie  de  Poz,  et  Aiz  de  Las  Bordas  : 
2.0  dans  une  autre  donation  faite,  la  même  année,  par 
Hélie  Ramnulfe,  en  présence  d'un  grand  nombre  de 
témoins,  parmi  lesquels  on  remarque  Guillaume  de  Saint- 
Germain  ,  chapelain  de  Ligueux  ,  Arnaud  de  Coutures  , 
chapelain  d'Agonac  ,  Hélie  de  la  Brande  ,  et  G.  de  Cha- 
lamnhac  ,  son  frère ,  Foucher  d'Agonac  ,  Aizon  de  Bosc- 
mauri,  Raimond  Vigier  de  Périgueux ,  Hélie  de  Po\ ,  et 
G.  de  Bordeila  (2). 

II.  Hélie  de  Saint-Astier  ,  Ier  du  nom ,  vivait 
vers  le  commencement  du  douzième  siècle  ;  il  est  connu 
par    une    charte    datée    du    jour    des    calendes    d'octobre 


(1)  Cette  charte  est  imprimée  dans  Gall.  Christ. ,  tom.  2, 
instr.  ,  col.  489,  n°.  7,  d'après  le  Cartulaire  de  Notre-Dame  de 
Saintes  ;  elle  est  sans  date  de  lieu,  ni  mois,  ni  année,  mais  les 
savans  bénédictins  (ibid  .  ,  col.  1127),  ont  adopté  le  sentiment 
de  D.  Mabillon  ,  qui  pense  qu'on  ne  peut  guères  la  reculer 
après  l'an  1079  (Annal,  ord.  S.  Ben.  ,  tom.  5,  p.  148).  M.  de 
Bréquigny  la  place  en  1081. 

(2)Cartul.  de  Ligueux,  dans  D.  CL.  Eticnnot  ;  Antiq.  Bened. 
Pctrag.  ,fol.  \-j'i  et  174. 


DE  SAINT-ASTIER.  25 

1 1 1 3  (i),  par  laquelle  Guillaume  cTAuberoche,  évêquc 
de  Périgueux,  fit  don  à  l'abbaye  de  Saint-Astier,  des 
églises  de  Ségonzac,  de  Douchapt  et  de  la  chapelle  de 
Vernode  :  les  témoins  de  cette  charte,  dont  l'expédition 
fut  faite  dans  l'église  de  Saint-Pierre  de  Chantérac, 
turent  :  Raimond  de  Saint-Astier,  Hélie  de  Saint-As- 
tier, Etienne  de  Vernode,  Drogon  Massole  et  Etienne 
de  Sauzet.  On  ignore  la  date  de  la  mort  d'Hélie  de 
Saint-Astier.  Il  est  probable  qu'il  fut  père  des  enfants 
suivants  : 

i.°    Bernard    de  Saint-Astier  est  nommé   avec  ses 
frères,    dans   un  grand  nombre  de  chartes  de  l'ab- 
baye de  Chancelade.  Comme  il  est  ordinairement 
placé  le  premier,   on   présume   qu'il  était   l'aîne. 
On  ignore  s'il  a  laissé  de  la  postérité; 
2.°   Hélie   II,  dont  l'article   suit; 
3.°  Geoffroi  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom ,  a  formé 
la    troisième     branche    de  Hsle,    qui   sera  rap- 
portée; 
4.0  Almois  de  Saint-Astier  fut  mariée   deux  fois  ; 
i.°  (à  ce  que  Ton     présume),    avec    Bernard  de 
Saint-Astier  (2),    chef  de  la    première     branche 
de  Tlsle;  20.  avec  Hélie  de  Villebois; 
5°.    Pétronille  de  Saint-Astier  épousa  N.  d'Angou- 
lême,  frère  de   Gérald  et  de  Guillaume  ;    et  fut 
mère  de  Raimond  d'Angoulême,   qui,    dans   une 
donation  faite  à  Chancelade  (entre  1 129  et    1 143), 
appelle    Hélie    de     Saint-Astier    de    l'Isle,    son 
oncle  (3). 

III.  Hélie  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom,  da- 
moiseau de  Tlsle,  donna,  en  présence  de  Bernard ,  son 
frère,  à  l'abbaye  de  Chancelade,  entre  les  mains  de 
l'abbe  Gérald  I  (entre  1129  et  1 143),  sa  portion  du 
marché   de    Perdus;  fit    don,    vers     le    même  tems,  avec 


(1)  Orig.  aux  arch.  du  chapitre  de  Saint-Astier.  —  Bibl.  du 
Roi,  manuscr.  de  M  Leydet. 

(2)  Le  cartulaire  de  Chancelade  ne  fait  pas  mention  de  cette 
première  alliance,  sans  doute  parce  qu'elle  est  d'une  époque 
antérieure  à  la  fondation  de  l'abbaye. 

(3)  Cartul.  de  Chancelade,  fol.  20. 


26  DE  SAINT-ASTIER. 

Gcoffroi,  son  frère,  à  cette  abbaye,  de  trois  portions, 
du  moulin  Delport,  et  de  ce  qu'il  possédait  en  propre 
à  Dorseth;  il  donna  aussi  les  lods  et  ventes  des  terres 
que  les  religieux  pourraient  acquérir  dans  sa  directité 
et  fut  témoin  de  la  donation  qu'Arnaud  de  Saint-Astier 
fit  de  quatre  deniers  de  cens  sur  une  maison  située  à  la 
cité  de  Périgueux.  On  ignore  les  noms  de  sa  femme  et 
de  ses  enfants,  et  on  est  obligé  d'admettre  un  degré  in- 
termédiaire entre  lui  et  Hélie  III,  pour  lier  le  grand- 
père  avec  le  petit-fils. 

IV.  N de    Saint-Astier,    dont  le    prénom    ne    se 

trouve  pas  mentionné  dans  le  cartulaire  de  Chancelade; 
mais  son  existence  est  constatée  par  une  charte  de  l'an 
ii  80,  qui  lui  donne  pour  femme  une  dame,  qui  eut 
pour  second  mari,  Plastulfe  des  Arènes.  Il  laissa  entr'au- 
tres  enfants  : 

1 .°  Hélie,  dont  l'article  suit; 

2.0  Longue-Brune  de  Saint-Astier,   dont  le  sort  est 
ignoré. 

V.  Hélie  de  Saint-Astier,  IIIe  du  nom,  cheva- 
lier dont  le  nom  se  trouve  répété  un  grand  nombre  de 
fois  dans  le  cartulaire  de  Chancelade,  est  dit  frère 
(c'est-à-dire  frère  utérin)  de  Plastulfe  des  Arènes,  et 
de  Pétronille,  dans  une  donation  que  ces  derniers  firent 
à  cette  abbaye  (1),  du  droit  de  pâturage  pour  ses  trou- 
peaux (les  cochons  exceptés),  dans  toute  l'étendue  de 
la  forêt  de  la  Fouillouse,  ainsi  que  d'une  terre  située  entre 
Chasseloup,  et  le  fil  de  la  Combe,  ou  vallon,  du  côté 
de  Puyferrat  :  on  remarque  parmi  les  témoins  de  cette 
charte,  qui  fut  expédiée  en  11 80,  à  Chancelade,  sur 
l'autel  de  la  Vierge,  Hélie  de  Saint-Astier,  Ramnulfe 
d'Angoulème,  beau-frère  de  Plastulfe,  Aymeric  de 
Jaufre,  et  Pierre  de  Goyas,  chevaliers,  Pierre  de 
Chasseneuil,  etc.    Il  assista  à    la    donation    que    firent   à 


(1)  .  .  .In  sequenti  cbdomadû,  idem  Plastulfus,  et  Plastul- 
fus,  filius  ejus,  et  Petronilla  filia  illius  dederunt  eosdem  pas- 
turals  omnibus  bestiis,  exceptis  porcis,  in  totà  forestâ  de  Foil- 
losâ.  Dederunt  etiam  terram  illam  quae  est  inter  Chazalop,  et 
lofil  de  la  Comba  deves  Poiferrat  {Cartulaire  de  Chancelade, 
fol.  58,  verso). 


DE   SAINT-ASTIER. 

la  même  abbaye,  entre  1 1 68  et  1 189,  Gérald  d'Angou- 
lème, Guillaume,  son  frère,  Raimond,  son  neveu,  et 
Pétronille.  mère  de  ce  dernier  de  deux  sextiers  de  fro- 
ment de  rente,  sur  le  moulin  de  Maorell  :  cette  dona- 
tion fut  faite  dans  la  maison  desdits  d'Angoulème,  situcc 
à  la  cité,  lorsque  Guillaume  d'Angoulème  fut  reçu  reli- 
gieux de  Chancelade.  Il  assista  avec  la  qualité  de  cheva- 
lier, avec  Aimeric  de  Chamberlhac,  Hélie  de  Ramp- 
nulfe,  et  Pierre  Arnault,  chevaliers,  à  une  donation 
faite  à  cette  abbaye,  par  Hélie  de  Bourdeille  et  Eblon, 
son  frère,  entre  les  mains  de  l'abbé  Pierre  (entre  11 89 
et  i2o5),  dans  la  salle  du  château  de  Bourdeille  et 
dans  le  tems  qu' Hélie  de  Bourdeille  épousa  une  fille  de 
la  maison  de  Montmoreau  ;  rit  don  lui-même  à  cette 
abbave,  conjointement  avec  Esclarmonde,  sa  femme, 
sœur  d'Arnaud  de  Montancès,  et  avec  Bernard,  son  rils, 
Longue-Brune,  sa  sœur,  et  Hugues  de  Montancès,  de 
lout  ce  qu'ils  avaient  et  pouvaient  prétendre  sur  le 
moulin  de  Salles  :  cette  donation  fut  faite  à  l'Isle, 
dans  la  maison  d'Hélie  de  Saint-Astier,  entre  les  mains 
de  l'abbé  Pierre  (entre  ri 8g  et  i2o5);  en  présence 
d'Hélie  de  Verzines,  chapelain  de  l'Isle  (1).  Il  prend 
la  qualité  de  chevalier  et  seigneur  de  l'Isle,  dans  une 
charte  de  l'an  1 202,  par  laquelle  Hélie  de  Bourdeille, 
et  Eblon,  son  frère,  chevaliers,  prirent  sous  leur  pro- 
tection et  sauve-garde  les  biens  et  les  personnes  des  reli- 
gieux de  Chancelade,  qui,  en  reconnaissance,  associèrent 
à  leurs  prières  et  suffrages,  ces  deux  seigneurs  et  toute 
leur  postérité  (2)  ;  il  assista,  vers  le  même  tems,  à  une 
donation  faite  à  cette  abbaye  par  Aymeric  de  Bernard  de 
l'Isle,  et  Raimond,  son  frère  (3),  et  à  celle  que  rirent, 
à  Rocheirel  Centre  i2o5  et  1217),  Guillaume  de  l'Isle 
et  ses  fils,  Pierre  de  Bernard  et  N.  Vidais,  sa  fille  ,  de 
tout  le  droit  qu'ils  avaient  sur  la  dîme  de  la  paroisse  de 
l'Isle  :  cette  donation  fut  confirmée  le  lendemain,  de- 
vant la  porte    de    l'église  de    l'Isle,    par   Peironelle,   fille 


0)  .  .  .  dederunt.  .  .  totum  quod  habebant.  .  .  in  monasterio 
de  las  Salas,  et  los  Ribatges  {Cartul.  de  Chancelade,  fol.  96). 

(2)  Cartul.  ibid.,fol.  161,  verso  -,  —  et  orig.  en  parch.  aux 
arch.  de  Chancel.,  sac  coté  Bourdeille. 

(3;  lbid.,  fol.  120,  verso. 


28  DE  SAINT-ASTIER. 

de  Guillaume  de  l'Isle  ;  en  présence  de  Daniel  et  Hélie 
de  la  Faye,  chapelains  de  Tlsle  Hélie  de  Saint-Astier 
et  Bernard  son  fils,  Pierre  de  Saint-Astier  et  G.,  son 
fils,  Pierre  de  Bernard,  Pierre  de  Chabans  et  autres  (i): 
Hélie  de  Saint-Astier  est  appelé  dans  cette  charte,  de 
sen  chaster  ;  ainsi  que  dans  une  autre  du  même  tems, 
par  laquelle  les  seigneurs  de  la  Barde  se  désistèrent  de 
la  demande  qu'ils  avaient  faite  à  la  maison  de  Chancelade, 
au  sujet  du  mas  d'Ambo;  enfin,  il  se  trouve  compris 
avec  Bernard,  son  fils,  dans  le  nombre  des  chevaliers 
et  co-seigneurs  de  l'Isle,  qui  donnèrent,  en  121 1,  à 
l'abbaye  de  Chancelade,  des  pleydures,  situées  à  l'Isle, 
pour  y  bâtir  des  maisons.  On  présume  qu'il  mourut 
bientôt  après,  laissant,  d'Esclarmonde  de  Montancès , 
sa  femme,   sœur  d'Arnaud  de  Montancès  : 

i.°  Bernard  de  Saint-Astier,  nommé  dans  plusieurs 
actes,  avec  son  père,  ne  paraît  pas  lui  avoir  sur- 
vécu,   ni  avoir  laissé  de  postérité  ; 

2.0  Hélie  IV,  dont  l'article  suit. 

VI.  Hélie  de  Saint-Astier,  IV0  du  nom,  che- 
valier, seigneur  de  l'Isle  en  partie,  fut  un  des  seize 
chevaliers  qui  se  rendirent  caution  d'un  traité  ou  accord 
fait,  en  1226,  entre  Archambaud  II,  comte  de  Péri- 
gord,  et  Eménon,  hier  et  Hélie  de  Périgueux  (2).  Ce 
fut  par  son  conseil  et  à  son  invitation,  que  le  même 
comte  donna  à  l'abbaye  de  Chancelade,  par  acte  passé 
dans  son  château  de  la  Rolfie  et  dans  la  chapelle  de  Saint- 
Léger,  le  moulin  de  Saint-Martial,  situe  dans  la  pa- 
roisse de  Saint-Martial  d'Artensec,  près  de  Monpont, 
que  Pierre  Vigier  tenait  de  lui  (6).  Il  vivait  encore  en 
1243,  suivant  une  charte  dans  laquelle  il  est  nomme 
avec    Hélie,  son   fils. 

On  ignore  le  nom  de  sa  femme,  et  on  ne  lui  connaît 
d'autre  enfant  que  : 

VII.  Hélie  de  Saint-Astier,  V°  du  nom,  da- 
moiseau,  seigneur    en  partie  de  Tlsle,  fit  un  accord,  en 


(1)  Carlul.  de  Chancel '. ,  fol .  1 1  3,  verso. 

(2)  Arch.  du  château  de   Pau.  —  Bibl.  du  Roi,  manuscr.   du 
président  Doat,  etc. 

■     (3)  Cartul.  de  Chancel,  fol.  43. 


DE  SAINT-ASTIER.  29 

1243,  à\ec  la  maison,  ou  prieuré  'Je  la  Faye,  ordre  de 
la  couronne  ,  paroisse  de  l'Aiguillac-de-l'Auche  ,  au 
sujet  d'une  portion  de  la  dime  de  cette  paroisse,  qu'il 
prétendait  lui  appartenir,  et  qu'il  céda  au  prieur,  par 
cet  acte,  dans  lequel  il  nomme  Hélie  de  Saint-Astier, 
son  père  (1).  Il  est  fait  mention  de  lui,  dans  le  testa- 
ment de  Pierre  de  Saint-Astier,  chevalier,  de  l'an 
1255,  par  lequel  le  testateur  lègue,  entr'autres  choses, 
à  Ymberge,  sa  sœur,  son  jardin,  situé  près  celui  d Hélie 
de  Saint-Astier.  Il  céda,  au  mois  de  décembre  1 258,  à 
l'abbaye  de  Chancelade,  le  droit  qu'il  avait  sur  un  local 
appelé  vulgairement  le  Casai  de  Mauriac  (2),  situé  dans 
son  fief,  entre  Montancès  et  le  bourg  d'Anesse;  lequel 
il  avait  acquis  d'Arnaud  de  Frâteaux  [de  Frautcls), 
chevalier,  sous  la  réserve  expresse  qu'il  conserverait  son 
droit,  quand  même  Arnaud  de  Frâteaux,  ou  ses  héri- 
tiers viendraient  à  le  racheter  (3).  Il  acquit,  pour  le 
prix  de  cinquante-cinq  livres,  le  14  des  calendes  de 
décembre  (18  novembre)  1260,  d'Aymeri  de  l'Isle, 
damoiseau;  d'autre  Aymeri,  son  fils;  de  Marie,  sa  fille; 
et  de  Bernard  Gombaud,  mari  de  cette  dernière,  des 
maisons  et  pley dures,  situées  à  l'Isle  dans  sa  mouvance, 
lesquelles  avaient  appartenu  à  défunt  hier  de  Chabans, 
donzel  ;  confirma,  avec  Bernard  de  Saint-Astier,  son  fils, 
par  acte  du  16  des  calendes  d'août  1271,  Hélie  et  Pierre 
Guerrel,  frères,  dans  la  jouissance  de  la  troisième  partie 
du  péage  de  Perdus,  que  ces  deux  frères  et  feu  Etienne 
Guerrel,  leur  père,  avaient  tenu  de  lui  héréditaire- 
ment ;  ainsi  que  tout  le  droit  et  devoir  qu'ils  avaient 
coutume  de  lever  sur  le  marché  de  Perdus  ;  moyennant 
un  cens  annuel  de  six  sols,  monnaie  de  Périgord, 
payable  à  la  Sainte-Etienne  d'août.  Il  reçut,  le  12  des 
calendes  de  mai  1275,  la  dotation  qui  lui  fit  Alais  de 
Chourniac,  sa  femme,  du  tiers  de  tous  les  héritages 
qu'elle  tenait  de  la  succession   de  ses    père    et    mère,    et 


(1)  Arch.  du  château  de  Pompadour  ;  extr.  de  D.  Pradillon, 
parmi  les  manuscrits  de  Gaignières,  à  la  Bibl.  du  Roi,  vol. 
ùùS,/ol.  190. 

(2)  Casai  signifie,  suivant  le  Glossaire  de  du  Cange,  une 
place  vague,  où  l'on  peut  bâtir  une  maison,  ou  faire  un  jardin. 

(3)  Arch.  de  Chancel.,  sac  co/^Montancès. 


3o  DE   SAINT-ASTIER. 

qu'elle  lui  assigna  sur  tous  les  droits  qu'elle  avait  dans 
les  paroisses  de  Saint-Amand,  Juniac,  Bort  ,  Monti- 
gnac,  Saint-Severin,  Paluau  et  Salles,  au  dioéèse  de 
Périgueux  ;  cet  acte,  dans  lequel  Hélie  de  Saint-Astier 
est  qualifié  valet  (i)  ,  fut  scellé  du  sceau  de  Hugues  , 
comte  de  la  Marche  et  d'Angoulême,  duquel  (est-il-dit), 
on  se  servait  dans  les  châtellenies  d'Aubeterre  et  de  Mont- 
moreau,  et  de  ceux  d'Alon  de  Montmoreau  ,  Valet  ,  de 
Foulques  de  Montendre  et  d'Hélie  Cramail.  On  lui  donne 
aussi  la  qualification  de  valet,  dans  un  arrêt  du  parle- 
ment, rendu  à  Paris,  le  samedi  après  la  fête  de  l'As- 
somption delà  Vierge  1285  ;  par  lequel  il  fut  maintenu, 
avec  Raimond  de  Saint-Astier  ,  seigneur  de  Montancès, 
dans  la  possession  de  la  justice  de  la  ville  de  l'Isle,  qui 
leur  était  disputée  par  les  officiers  du  roi  d'Angle- 
terre (2)  ;  fit  un  échange,  le  2  des  calendes  de  sep- 
tembre (3i     août)    1289,   avec  Armande  de  Saint-Astier, 


(1)  Valet  ou  Varlet,  est  le  nom  qu'on  donnait  aux  jeunes 
gens  de  la  première  qualité,  avant  qu'ils  eussent  été  faits  che- 
valiers (Gloss.de  du  Cange,  suppl.  tom.  4,  p.  646). 

(2)  Hélie  et  Raimond  de  Saint-Astier,  ayant  été  troublés 
dans  leur  possession  de  la  justice  de  l'Isle,  par  les  officiers  du 
roi  d'Angleterre,  il  s'ensuivit  un  long  procès  dans  lequel  inter- 
vint Raimond  d'Auberoche,  évêque  de  Périgueux  en  qualité 
de  seigneur  suzerain  de  la  terre  de  l'Isle.  La  cause  fut  portée 
devant  la  cour  ou  parlement  du  Roi,  à  Paris,  où  les  parties 
exposèrent  leurs  raisons  et  moyens  de  défense.  L'évêque,  et 
Hélie  et  Raimond  de  Saint-Astier  soutenaient  que,  depuis  le 
tems  que  Renaud  de  Rouerio  (ou  de  Roverio).  chevalier,  était 
sénéchal  de  Périgord  pour  le  Roi,  et  même  auparavant  ils 
étaient  en  possession  et  saisine  de  la  ville  et  justice  de  l'Isle  et 
de  ses  dépendances  ;  mais  Hugues  de  Paris  ,  sergent  du  Roi , 
les  ayant  mises  sous  la  main  de  sa  majesté,  à  la  demande  de 
l'évêque,  qui  les  lui  avait  rendus,  ce  sergent  fut  remplacé  par 
un  autre,  par  ordre  du  sénéchal  ;  ce  nouveau  sergent  retint  la 
ville  de  l'Isle  jusqu'à  l'arrivée  d'Odon,  ou  Eudes  de  Fayel, 
chevalier,  sénéchal  de  Périgord,  lequel,  à  la  réquisition  de 
l'évêque  et  desdits  de  Saint-Astier,  changea  encore  ce  sergent 
et  en  mit  un  autre  à  sa  place  ;  ce  qui  prouvait,  suivant  eux, 
qu'ils  n'avaient  pas  cessé  d'être  en  possession  de  cette  justice. 
Le  procureur  du  roi  d'Angleterre  soutenait  le  contraire  ;  mais 
par  l'arrêt  déjà  cité,  rendu  à  Paris  en  1 285,  il  fut  débouté  de 
sa  demande  ;  et  Hélie  et  Raimond  de  Saint-Astier  furent  main- 
tenus dans  la  possession  de  la  ville  et  justice  de  l'Isle. 


DE    SAINT-ASTIKK.  3! 

femme  de  Bernard,  son  tils,  de  quatre  sextiers  de  fro- 
ment de  rente,  mesure  de  l'Isle,  à  lui  due  sur  la  borderie 
Deusperos,  paroisse  de  l'Isle,  et  de  toutes  les  rentes  et 
autres  droits  qu'il  avait  coutume  de  percevoir  sur  le  mas 
de  Leymarie  ;  pour  neuf  livres  trois  sols  et  quatre  deniers 
de  rente,  assignée  en  dot  à  la  même  Armande  et  à 
son  mari;  donna,  le  16  des  calendes  de  mai  1290,  à 
frère  Guillaume  de  la  Despcssaria,  prieur  de  Merlunde, 
l'investiture  des  biens  par  lui  acquis,  le  même  jour,  de 
Robert  de  Vilat  et  de  ses  frère  et  sœur  ;  sous  la  réserve 
du  domaine  direct  et  de  cinq  sols  d'acapte;  reçut,  le  G 
des  nones  de  mars  1291,  une  reconnaissance  de  douze 
deniers  de  rente;  acquit,  le  4  des  nones  de  mai  1292, 
de  Bernard  Ferrand,  de  la  paroisse  de  Saint-Pardoux, 
douze  deniers  de  rente  et  six  deniers  d'acapte;  rit  une 
autre  acquisition  de  Bernard  Séguin ,  recteur  de  l'église 
de  Saint-Pardoux,  le  dimanche  après  la  Translation  de 
Saint -Nicolas  i3o2,  d'une  émine  de  froment,  deux 
modurières  d'avoine,  et  dix-huit  deniers  de  rente,  due 
sur  la  moitié  de  la  borderie  de  la  Ferrandie,  dans  la 
même  paroisse  de  Saint-Pardoux;  est  mentionné  dans 
l'assence  que  fit  le  8  des  calendes  d'août  1304,  Pierre 
de  Saint- Astier,  damoiseau  (seigneur  de  Montancès), 
de  la  portion  qu'il  avait  sur  le  péage  du  bourg  et  pa- 
roisse de  Notre-Dame  de  Perdus  ;  donna,  le  dimanche 
après  l'Epiphanie  1304  (  v.  st.  ) ,  à  Guillaume  Martin, 
l'investiture  d'un  pré  situé  près  la  rivière  de  Drône, 
dans  la  paroisse  de  l'Isle;  reçut  le  jeudi,  jour  de  l'As- 
cension i3o5,  l'assignation  que  lui  firent  Hélie  Audoin 
et  sa  femme,  d'une  rente  sur  une  pièce  de  terre  située 
dans  la  paroisse  de  Brassac;  fit  un  accord  et  un  échange, 
le  dimanche  jour  de  l'octave  de  la  Pentecôte  i3o6,  avec 
Raimond  Hélie,  donzel  de  Bourdeille,  par  lequel  il  lui 
céda  tout  le  droit  qu'il  avait  sur  le  bois  et  la  Combe-Ri- 
gaudenc,  situés  à  Bussac,  pour  le  droit  qui  appartenait 
à  ce  dernier,  sur  des  jardins  situés  à  l'Isle;  enfin,  il  fut 
témoin  et  un  des  exécuteurs  du  testament  de  Guy  de 
Boschaud,  donzel  de  l'Isle.  Il  mourut  sans  doute  bientôt 
après,  car  il  est  certain  qu'il  ne  vivait  plus  en   1 309.    Il 

avait    été   marié    deux   fois:    i.°  avec   N :    2.0  avant 

l'an  1275,  avec  Alais  de  Churniac ,  ou  Chourgnac , 
veuve  de  Raymond  Aytz,  chevalier,  dont  il  n'eut  pas 
d'enfants.  Il  laissa  de  la  première  : 


32  DE  SAINT-ASTIER. 

i.°  Bernard,  dont  l'article  suit; 

2.0  Taleyrand  de  Saint- Astier,  chanoine  des  égli- 
ses de  Saint-Front  de  Périgueux  et  de  Meaux, 
est  nommé  comme  témoin,  avec  Pierre  de  Val- 
béon ,  Hélie  de  Bourdeille ,  donzel ,  Gérald 
Jaubert,  Ayrard  Lambert,  Clerc  et  autres,  dans 
le  préambule  des  coutumes  données  aux  habi- 
tants de  Grignols  ,  par  Hélie  VIII,  comte  de 
Périgord,  le  vendredi  avant  la  fête  de  sainte 
Madeleine  i3o2:  il  ne  prenait  encore  alors 
que  le  titre  de  chanoine  de  Saint-Front;  mais 
il  était  déjà  chanoine  de  Meaux  en  i3o5,  sui- 
vant une  lettre  du  pape  Clément  V,  datée  du  i  3 
août  de  cette  année.  Il  est  mentionné  dans  les 
lettres  que  le  roi  Philippe  le  Bel  donna  au  mois 
de  juillet  i3ocj,  concernant  la  justice  de  l'Isle  ; 
assista,  le  vendredi  après  la  fête  de  saint  Jacques 
et  saint  Christophe  i3i3,  au  testament  de 
Grimoard  de  Chassens,  seigneur  de  Jaure,  et 
ne  vivait  plus  le  i3  septembre  i3i6,  suivant  un 
acte  daté  de  ce  jour,   dans  lequel  il  est  rappelé; 

3.°  Izarn  de  Saint-Astier ,  prieur  de  Melle  (de 
Metulo),  en  Poitou,  est  connu  par  des  actes  de 
i3io  et  1 3 17:  il  prend  la  qualité  de  clerc  du  roi 
de  France  et  de  chanoine  d^Angoulême  dans  un 
acte  de  i332  (1). 

VIII.  Bernard  de  Saint -Astier  ,  damoiseau,  est 
nommé  dans  un  acte  du  16  .des  calendes  d'août  1271, 
par  lequel  Hélie,  son  père,  confirma  à  Hélie  et  Pierre 
Guerrel,  frères,  la  possession  du  tiers  du  péage  de  Per- 
dus, moyennant  une  redevance  annuelle  de  six  sols, 
monnaie  de  Périgord,  et  trois  sols  d'acapte;  fut  un  des 
seigneurs  qui  cautionnèrent  la  dot  contituée,  le  di- 
manche après  la  fête  de  saint  Mathias,  apôtre,  1282 
(v.  st.),  par  Pierre  de  Montardit,  donzel,  à  Almois, 
sa  fille,  mariée  à  Aymeric  de  la  Mote,  fils  de  Gérald 
de  la  Mote,  chevalier;  il  prend  dans  cet  acte  la  qua- 
lité de  donzel  de  Montagrier,  et  s'engage,  au  nom 
d'Hélie    de    Saint-Astier,    son    père,    pour    une     somme 


(1)  Arch.  du  couvent  de  Sainte-Claire  de  Périgueux. 


DE  SAl.N  T-A3TIER.  .S, 

de  cent  sols  tournois.  Il  donna,  le  2  des  calendes  de 
septembre  1289,  à  Armande  de  Saint-Astier,  son  con- 
sentement, pour  faire  un  échange  de  rentes  avec  Hélie 
de  Saint-Astier.  beau-père  de  cette  dame  ;  ratifia  ,  le  16 
des  calendes  de  mai  1290,  une  investiture,  donnée  par 
ce  dernie:  à  Guillaume  de  la  Despessarie  ,  prieur  de 
Merlande,  pour  une  acquisition  qu'il  avait  faite  dans 
la  paroisse  de  Bussac.  Ennn,  il  promit,  le  4  des  nones 
de  mai  1292,  de  garantir  l'acquisition  que  son  père 
avait  faite  d'une  rente  dans  la  paroisse  de  Saint-Par- 
doux.  On  ignore  la  date  de  sa  mort  ;  mais  il  est  certain 
qu'il  ne  vivait  plus  en  1309.  Il  avait  épousé  Armande 
de  Saint-Astier,  tille  puînée  de  Pierre  de  Saint-Astier  , 
chevalier  ,  seigneur  de  l'Isle,  et  d'Agnès  Flamenc-de- 
Bruzac,  et  petite-nièce  de  Pierre  de  Saint-Astier,  , 
;ue  de  Perigueux.  Son  père  lui  avait  légué,  par  son 
testament  de  l'an  1255,  quinze  livres  de  rente,  et  une 
somme  de  cent  livres  une  fois  payée,  et  l'avait  subs- 
tituée à  Esclarmonde  ,  sa  sœur  ainée. 

Bernard  de  Saint-Astier  mourut  ab  intestat  ;  et  sui- 
vant la  coutume  du  pavs  de  droit  écrit  ,  s.a  succession 
fut  partagée  entre  ses  cinq  fils  ,  qui  sont  : 

i.°  Hélie,  dont  l'article  suit; 

2.0  Fortanier  de  Saint-Astier,  chanoine  des  églises 
de  Saint-Etienne  et  de  Saint-Front  de  Péri- 
gueux  ;  et  d'Elne  en  Roussillon  ,  prieur  de  Pev- 
rat  ,  ou  du  Lieudieu  ,  au  diocèse  de  Bourges 
puis  chantre  de  l'église  de  Perigueux  ,  et  abbé 
de  Saint-Astier  ,  est  nommé  dans  un  acte  d'af- 
franchissement fait  en  1 3 10,  par  Hélie  de  Saint- 
Astier  ,  son  frère  aîné  ;  rendit  hommage  con- 
jointement avec  ce  dernier  ,  le  vendredi  après 
la  Nativité  de  la  Vierge,  i3ib  ,  à  Raimond  . 
évéque  de  Perigueux;  et  le  i3  septembre  de  la 
même  année,  à  Archambaud  IV,  comte  de  Pé- 
rigord.  Il  prend  dans  ces  deux  actes  la  qualité 
de  chantre  de  V église  de  Perigueux  ;  est  nommé 
dans  la  donation  qu'Hélie  de  Saint-Astier  ,  che- 
valier de  l'Isle  ,  son  frère  rit  le  samedi  après 
Pâques  1 3  1 7  ,  à  hier  ,  son  fils;  fut  témoin  d'un 
accord  fait  à  Avignon,  le  19  février  1 3 1 9  (v.  st.)  . 
entre  Fortanier  Nassole  ,  chanoine  de  Perigueux  ; 
XVH.  -i 


34  DE  SAINT-ASTIER. 

Bertrand  de  Grimoard ,  chanoine  de  Saint-Mar- 
tin de  Liège  ,  Pierre  de  Grimoard  et  autres  ; 
fit  un  échange  ,  le  mercredi  après  la  purifica- 
tion de  la  Vierge,  1329  (v.  st.),  avec  Hélie  de 
Talleyrand  ,  seigneur  de  Grignols  ;  fut  nomme', 
le  ?.i  mai  1 33 1  ,  par  le  pape  Jean  XXII  ,  à 
l'abbaye  séculière  et  collégiale  de  Saint-  Astier  , 
vacante  par  le  décès  d'Archambaud  de  Talley- 
rand-Périgord  ;  donna  une  procuration ,  en  qua- 
lité d'abbé  de  Saint  -  Astier ,  le  mardi,  lende- 
main de  la  fête  de  Saint-Astier  (22  octobre) 
de  la  même  année  ;  reçut  la  donation  qu'Izarn 
de  Saint-Astier  ,  son  frère  ,  lui  fit  par  acte  passé 
à  Villeneuve  -  Saint  -  André  près  d'Avignon  ,  de 
tout  le  droit  qu'il  avait  sur  la  succession  de  Ber- 
nard de  Saint-Astier,  leur  père. 

Il  eut  un  long  procès  à  soutenir  contre  le  pro- 
cureur du  roi  ,  en  la  cour  du  parlement  de 
Paris  ,  au  sujet  de  la  justice  du  lieu  et  paroisse 
de  l'Isle.  Ce  procès  qui  durait  depuis  quinze  ans, 
et  qui  n'était  pas  encore  terminé  en  i33g  ,  était 
la  suite  ou  le  renouvellement  d'un  autre  procès 
qu'Hélie  de  Saint-Astier,  grand-père  de  Forta- 
nier,  avait  eu,  dès  l'an  1285,  avec  le  roi  d'An- 
gleterre. Les  diverses  circonstances  de  ces  deux 
procès,  sont  rapportées  dans  des  lettres  du  roi 
Philippe  de  Valois  ,  datées  de  Conflans ,  le  pé- 
nultième de  juin  1339,  et  dans  d'autres  lettres 
du    même  prince  (1)    données  à    Paris ,    au    mois 


(1)  Ces  lettres  contiennent  des  faits  assez  curieux  pour  mé- 
riter qu'on  en  donne  ici  un  extrait  détaillé.  Elles  portent  que  : 
«  Jadis  plaid  avait  été  meu  en  la  cour  du  Roi,  contre  l'évêque 
»  de  Périgueux,  et  Hélie  et  Raimond  de  Saint-Astier,  d'une 
»  part  ;  et  le  roi  d'Angleterre,  duc  de  Guyenne  (Edouard  I), 
»  d'autre  part.  Hélie  et  Raimond  de  Saint-Astier,  qui  étaient 
»  les  hommes  de  l'évêque  (c'est-à-dire  ses  hommagers  ),  di- 
»  saient  qu'ils  étaient  en  possession  et  saisine  de  là  juridiction 
»  de  la  ville  de  l'Isle,  en  la  sénéchaussée  de  Périgord,  et  de 
»  ses  dépendances,  avec  toute  justice,  et  qu'ils  la  possédaient 
»  en  commun  et  par  indivis,  etc.  »  Ils  furent  maintenus  , 
comme  il  a  été  dit,  dans  la  possession  de  cette  justice,  contre 
le  roi  d'Angleterre  qui  la   leur  dispu  tait  ,  par  arrêt  de  la  Cour  , 


DE  SAINT-ASTIEK.  35 

d'août  de    la  même  année.     Fortanier  de    Saint- 
Astier  mourut    au   mois  de   janvier  r  343  (v.  st., 


rendu  à  Paris  ,  le  samedi  après  la  fête  de  l'Assomption  de  la 
Vierge  iî83.  Cet  arrêt  ne  fut  pas  misa  exécution:  et  sur  ces 
entrefaites  ,  Hélie  de  Saint-Astier  vint  à  mourir,  laissant  Ber- 
nard ,  son  tils  aine  et  son  principal  héritier,  qui  lui  succéda 
dans  ses  biens  et  dans  la  moitié  de  la  justice  de  l'Isle.  Mais 
celui-ci  n'ayant  survécu  que  peu  d'années  à  son  père  ,  et  étant 
mort  sans  faire  de  testament,  sa  succession,  dont  cette  moitié 
de  justice  faisait  partie,  fut  partagée  ,  suivant  l'usage  des  pays 
de  droit  écrit,  en  cinq  portions  entre  ses  cinq  enfants  ,  Hélie, 
Fortanier,  Geoffroi  ,  Izarn  et  Roland.  Dans  la  suite,  Fortanier 
ayant  réuni  sur  sa  tête  les  portions  de  ses  trois  plus  jeunes  frères, 
par  la  cession  qu'ils  lui  firent  de  leurs  droits,  reprit  ce  procès 
vers  l'an  1324,  et  plaidait  encore  en  1339.  Le  roi  de  France 
prétendait  être  aux  droits  d'Hélie  de  Saint-Astier,  leur  frère 
aîné  .  qui  les  avait  cédés,  en  iSog.  à  Philippe  le  Bel  ,  moyen- 
nant une  certaine  compensation.  Enfin,  après  que  Fortanier  et 
le  procureur  du  Roi  eurent  déduit  leurs  raisons  et  fourni  leurs 
moyens  de  défense,  la  procédure  fut  annulée,  à  raison  de 
l'omission  de  quelques  formalités.  Les  choses  restèrent  en  cet 
état  jusqu'à  ce  que  Fortanier,  craignant  les  hasards  et  les  incer- 
titudes d'un  procès  long  et  ruineux,  supplia  sa  majesté  d'or- 
donner une  révision.  Il  exposa,  dans  sa  supplique,  qu'il  avait 
fait  des  dépenses  immenses  dans  la  poursuite  de  ce  procès,  qui 
durait  depuis  quinze  ans.  et  qu'il  avait  éprouvé,  et  souffrait 
encore  de  grandes  pertes  et  dommages  dans  la  présente  guerre 
de  Gascogne,  tant  pour  ses  propres  revenus,  que  les  ennemis 
retenaient  et  percevaient  à  leur  profit,  que  dans  ce  qu'il  lui  en 
avait  coulé  pour  fortifier  et  défendre  le  château  de  la  ville  de 
Saint-Astier  .  qui  lui  appartient,  et  l'église  de  ce  lieu,  dont  il 
est  abbé  séculier,  et  finit  par  demander  que  5'//  apparoit  de  son 
droit,  il  lui  soit  rendu  justice  :  et  s'il  y  a  du  doute,  il  prie  sa 
majesté  de  le  recevoir  à  composition  convenable. 

Le  Roi,  ayant  égard  à  la  supplication  de  Fortanier,  et  con- 
sidérant ,  dit-il,  les  missions  et  dommages  qu'il  a  fait^  et  sous- 
tenus  pour  nosdistes  guerres,  et  les  services  que  ses  prédécesseurs 
ont  f ait  j  aux  nostres  et  à  nous,  et  que  ses  neveux  nous  font  encore 
en  nos  guerres,  etc.,  nomma,  pour  examiner  cette  affaire,  trois 
commissaires,  savoir  :  Hugues  d'Arsiac,  doyen  de  Béarnais, 
Pierre  André,  chanoine  de  Paris,  et  Guy  Chevrier  (  Caprarii  ), 
maître  des  comptes,  et  leur  adressa  ses  lettres,  datées  de  Con- 
flans,  le  pénultième  de  juin  1 33g.  Ces  commissaires,  après 
avoir  examiné  attentivement  l'enquête  qui  fut  faite,  et  toutes 
les  pièces  de  la  procédure,  et  en  avoir  conféré  avec  les  gens  de 
la  chambre  des  comptes  de   Paris,   décidèrent  que  Fortanier  de 


36  DE   SA1NTASTIKR. 

et    eut    pour   successeur,  dans  l'abbaye   de  Saint- 
Astier,  le  cardinal  de  Taileyrand-Perigord. 

3.°  Geoffroi  de  Saint-Astier,  chanoine  et  chantre  de 
l'église  de  Saint-Astier,  et  chanoine  d'Avallon,  rit 
donation  de  tous  ses  biens  et  droits  à  hier  de  Saint- 
Astier,  son  neveu,  par  acte  passé  dans  l'église 
de  Chantérac,  le  samedi  après  la  fête  de  Pâques 
1 3 17  •  et  est  mentionné  dans  les  lettres  de  Phi- 
lippe de  Valois,  de  l'an  1339,  concernant  la 
justice  de  Tlsle.  Il  mourut  vers  la  fin  de  sep- 
tembre ou  au  commencement  d'octobre  1346, 
et  eut  Raimond  Pecol  pour  successeur  dans  la 
dignité  de  chantre  de  Saint-Astier. 

4.0  Izarn  ou  Isard  de  Saint-Astier,  chanoine  de 
l'église  d'Angoulême,  clerc  du  roi  de  France, 
et  conseiller  au  parlement  de  Paris  (r),  connu 
dès  l'an  i3io,  fut  nommé  un  des  arbitres  du 
différend,  élevé  entre  les  religieuses  de  Sainte- 
Claire  de  Périgueux,  et  Marie  de  Jaufre,  veuve 
de  Guy,  seigneur  de  Bourdeille,  par  compromis 
daté  du  Mont-Saint-Hilaire,  à  Paris,  le  mardi 
après  la  fête  de  Pentecôte  1 33  r  ;  et  investit,  par 
acte  passé  à  Villeneuve-Saint-André,  près  d'Avi- 
gnon, Fortanier  de  Saint-Astier,  son  frère,  des 
biens   dont    il   avait  hérité  de  Bernard,  leur  père 


Saint-Astier  jouirait  de  la  moitié  de  la  justice  de  l'Isle,  ainsi 
que  de  la  moitié  des  émoluments  et  profits,  en  provenant 
dont  Fortanier  demandait  quatre  portions,  et  que  l'autre  moi- 
tié appartiendrait  au  Roi,  dont  sa  majesté  et  lui  jouiraient  en 
commun  et  par  indivis  ;  que  les  bans  et  proclamations  se  fe- 
raient au  nom  de  l'un  et  de  l'autre  ;  que  la  justice  serait  exercée 
dans  un  lieu  commun,  par  les  mêmes  officiers,  tels  que  juges, 
bailli  et  sergent,  et  à  frais  communs,  que  ces  officiers  seraient 
nommés  par  le  sénéchal  de  Périgord  ou  son  lieutenant,  et  par 
le  seigneur  de  Saint-Astier,  et  prêteraient  serment  chaque  an- 
née entre  leurs  mains,  etc.  Ces  lettres  sont  du  mois  d'août  i33g. 
Par  d'autres  lettres  du  16  mai  1340,  le  Roi  ordonna  que 
Fortanier  de  Saint-Astier  et  ses  héritiers  percevraient  la  moitié 
de  la  moitié  (ou  le  quart),  des  émoluments  de  la  justice  de 
l'Isle,  levés  par  le  bailli  ou  les  fermiers. 

(1)  Compte   de    la    recette  et   dépense   du  trésor,  depuis  i3:o 
jusqu'en  1 3  3 1 . 


DK  SÂIM  1-ASTIKK  3, 

commun,  et  desquels,  il  avait  tait  donation,  dans 
le  tems  qu'il  taisait  ses  études  à  Toulouse,  au 
même  Fortanier. 

5°  Roland  de  Saint- Astier  ,  damoiseau  de  l'IsL\ 
nommé  dans  des  actes  de  i3to  et  1 3 17,  reçut 
le  14  des  calendes  d'avril  1 33 3,  une  reconnais- 
sance de  Guillaume  de  Longuecôte  ;  acquit,  le 
jour  des  calendes  d'octobre  1 3 36,  une  rente 
dans  la  paroisse  de  Saint-Pardoux  :  et  vivait  en- 
core en  i33q.On  ignore  s'il  fut  marié. 

IX.  H  lie  de  Saint-Astier,  VIe  du  nom,  chevalier 
et  coseigneur  de  la  ville  et  seigneurie  de  l'Isle,  qualifié 
dans  plusieurs  de  ses  actes,  noble  et  puissan  homme, 
ait  déjà  en  i3o2  en  qualité  d'ecurer,  dans  la  guerre 
de  Flandre,  sous  le  règne  de  Philippe  le  Bel,  comme 
il  parait  par  plusieurs  quittances  de  ses  gages,  qu'il 
donna  à  Guillaume,  chantre  de  Milli,  et  à  Geoffroi, 
Cocatrix  1  .  Il  avait  déjà  succédé,  en  i3oq,  à  Bernard 
son  père,  suivant  des  lettres  de  Pierre  le  Feron,  garde 
de  la  prévôté  de  Paris,  datées  du  mois  de  juillet  de 
cette  année,  portant  que  Foucaud  Vigier ,  Aymeri 
Dupont  et  Bernard  Féalt,  fondés  de  pouvoir  de  la  ville 
de  l'Isle,  Hélie  de  Saint-Astier  {  de  Saint-Chastier) ,  fils 
et  héritier  de  feu  Bernard  de  Saint-Astier,  et  Taleyrand 
de    Saint-Astier,   chanoine     de   Meaux,   son  oncle  avaient 


Trois  de  ces  quitances,  scellées  du  sceau  de  ses  arme*, 
sont  conservées  à  la  Bibliothèque  du  Roi  :  la  première,  qui  est 
de  3j  livres  10  sols,  fut  donnée  à  Arras,  le  vendredi  14  sep- 
tembre 002  ;  l'empreinte  du  sceau,  qui  est  en  cire  rouge,  est 
presqu'entièrement  effacée.  La  seconde,  qui  est  datée  du  jeudi 
avant  la  saint  Michel  de  la  même  année,  est  scellée  d'un  sceau 
en  cire  verte,  qui  représente  un  écu  droit,  chargé  d'une  aigle, 
dont  la  tête  est  accompagnée  en  chef,  à  dextre.  d'une  molette,  ou 
étoile  à  six  rais,  et  à  sénestre  d'une  autre  étoile  aussi  à  six  rais . 
légende  :  +  S.  HEL.  DE  S.  ASTIER.  Enfin,  le  sceau  de  la 
troisième  quittance,  qui  est  datée  du  17  décembre  suivant,  est 
le  plus  remarquable  de  tous.  Il  est  en  cire  verte,  bien  conservé, 
et  représente  un  cavalier  armé  de  toutes  pièces,  tenant  de  la  main 
dextre  îépée  haute,  et  de  la  sénestre  un  écu  chargé  de  trois  aigle*., 
le  cheval  caparaçonné,  rehaussé  d'aigles  ;  légende:  -f"  SIG, 
H  EL.  DE  STO  ASTERIO  (Bibl.  du  Roi.  titr.  scellés,  vol 
fol.  2i35  bis.  et  vol.  7.  fol.  33 1. 


38  DE   SAINT-ASTIER. 

cédé  au  roi  Philippe  le  Bel,  moyennant  certaines  ré- 
serves (qui  ne  sont  pas  spécifiées  dans  ces  lettres),  toute 
la  justice  haute,  moyenne  et  basse  de  la  ville  et  paroisse 
de  l'isle,  avec  tout  droit  de  seigneurie  et  de  propriété, 
qu'ils  disaient  leur  appartenir;  comme  il  est  (ajoutent- 
ils)  plus  amplement  contenu  dans  d'autres  lettres  du 
même  prince,  qu'ils  avaient  par  devers  eux.  Il  y  est  dit  (i) 
qu'Hélie  de  Saint- Astier,  damoiseau  de  l'isle,  et  ses 
prédécesseurs,  et  Raimond  de  Montancès,  chevalier, 
frère  et  héritier  de  feu  Arnaud  de  Montancès,  damoiseau 
de  Plsle  avaient  eu  pendant  long-tems  un  procès  avec 
les  habitants  de  l'isle,  au  sujet  de  la  haute  et  basse 
justice  de  la  ville  et  paroisse  de  Plsle,  en  deçà  le  ruisseau 
appelé  la  Dozèle,  qu'ils  disaient  leur  appartenir,  et  avoir 
appartenu  anciennement  à  leurs  prédécesseurs  :  les  habi- 
tants de  l'isle.  soutenaient  au  contraire  que  ces  deux  sei- 
gneurs, ni  leurs  ancêtres  n'y  avaient  jamais  eu,  ni  exercé 
aucun  droit  rde  justice  (2)  ;  et  que  Raymond  de  Mon- 
tancès s'était  démis,  en  leur  faveur,  de  celui  qu'il  croyait 
y  avoir,  moyennant  une  compensation  suffisante  qu'ils 
lui  avaient  offerte  (3). 

Enfin,  Hélie  de  Saint-Astier  se  réunit  aux  habitants 
de  l'isle,  de  qui  il  avait  reçu  aussi  précédemment  une 
compensation,  et  de  concert  avec  eux,  il  donna  au  roi 
Philippe  le  Bel,  tout  le  droit  qu'il  avait  sur  la  haute  et 
basse  juridiction  de  l'isle,  sous  la  réserve  pour  lui  et  les 
habitants,  de  certains  cas,  tels  que  la  connaissance  des 
causes  réelles,  clameurs,  ou  criées  accoutumées  pour 
les  fiefs  et  arrière-fiefs  relevants  d'eux,  etc.  Le  roi,  en 
ratifiant  cette  donation,  se  réserva  le  droit  de  faire  cons- 
truire, à  l'isle,  un  château  à  ses  frais,  et  d'en  faire  une 
place  forte,   si  telle     était   sa  volonté;     il  lui  donna  en 


(i)Ces  lettres  sont  rapportées  au  long  dans  le  registre  74  du 
trésor  des  Chartes,  n°.  365  ;  elles  y  servent  de  préambule,  ou 
d'introduction,  aux  coutumes  de  l'isle. 

(2)  Il  est  aisé  de  s'apercevoir  qu'il  existe  du  louche  dans 
l'exposé  que  font  les  habitants  de  l'isle  ;  car,  si  Hélie  de  Saint- 
Astier  n'avait,  comme  ils  le  prétendent,  aucun  droit  de  justice 
à  l'isle,  comment  pouvait-il  céder  sa  portion  ? 

(3)  .  .  .  ipse  miles  .  .  .  dictis  hominibus  et  habitatoribus  .... 
dederit,  etc.,  quidquid  juris  se  dicebat  et  credebat  habere  in  altJ 
et  bassâ  jurisdictione  prœdictâ. 


DE    SAINT-ASTIER.  39 

même  tems  des  coutumes  et  immunités,  dont  le  premier 
article  porte  qu'il  y  sera  établi  une  mairie  et  un  consulat. 
Les  articles  suivants  sont  relatifs  au  régime  et, à  l'admi- 
nistration de  cette  nouvelle  commune  (i). 

Hélie  de  Saint-Astier  est  connu  par  un  grand  nombre 
d'actes,  depuis  l'an  i3o2,  jusqu'en  i336;  le  premier,  qui 
lui  donne  la  qualité  de  chevalier,  est  de  l'an  i3i6;  il 
affranchit,  par  acte  du  mercredi  après  la  fête  de  saint 
Barthélemi,  apôtre,  i3io,  toute  une  famille  de  la  pa- 
roisse de  l'Isle,  appelée  Méol;  reçut,  le  dimanche  après 
la  fête  de  saint  Nicolas  de  la  même  année,  une  recon- 
naissance féodale  d'un  habitant  de  la  paroisse  de  Bussac; 
rendit  hommage,  le  vendredi  après  la  fête  de  la  nativité 
de  la  Vierge  i3i6,  conjointement  avec  Fortanier  de 
Saint-Astier,  chantre  de  Périgueux,  son  frère,  à  Rai- 
mond  ,  évéque  de  Périgueux,  pour  les  biens  qu'ils  pos- 
sédaient dans  la  mouvance  de  l'évéché,  et  dont  ils  avaient 
hérité  de  feu  Bernard  de  Saint-Astier,  damoiseau,  leur 
père;  et  le  i3  septembre  de  la  même  année,  il  fit 
pareillement  hommage,  avec  Fortanier,  son  frère,  à 
Archambaud  IV,  comte  de  Périgord,  pour  les  biens 
qu'ils  avaient,  relevants  de  son  comté,  et  qui  leur  étaient 
échus  en  vertu  des  successions  de  Bernard,  leur  père, 
et  de  Taleyrand,  leur  oncle;  s'engagea,  sous  peine  de 
deux  mille  marcs  d'argent,  le  samedi  après  Pâques  i3i7, 
à  la  requête  d'Hélie  de  Blanhac,  damoiseau,  seigneur 
de  Saint-Front,  près  Mussidan,  à  émanciper  hier  de 
Saint-Astier,  son  fils,  avec  toute  la  solennité  de  droit, 
à  lui  donner  par  préciput  et  avantage,  sur  ses  autres 
enfants,  tous  les  biens  qu'il  avait  dans  le  diocèse  de 
Périgueux,  en  deçà  la  rivière  de  Lisonne,  et  sous  la 
réserve  de  payer  à  Roland,  son  frère,  vingt  livres  de 
rente,  sa  vie  durant  seulement,  et  à  la  charge  aussi  de 
faire    ratifier     cette     donation    par      Fortanier,    Geoffroy 


(i)  Ce  fut  ainsi  que  le  roi  Philippe  le  Bel  devint  seigneur 
d'une  partie  de  la  justice  de  l'Isle  :  et  sans  la  fermeté  et  la  vi  e 
résistance  que  Fortanier  de  Saint-Astier  opposa  à  ses  préten- 
tions, il  aurait  fini  par  s'en  rendre  entièrement  le  maître.  Ce 
prince  sut  habilement  profiter  des  divisions  qui  s'étaient  élevées 
entre  les  seigneurs  et  les  habitants  de  l'Isle,  et  on  ne  serait  pas 
étonné  qu'il  les  eût  lui-même  fomentées,  pour  les  faire  tourner 
à  son  profit. 


40  DE   SAIM-AST  IKK. 

Izarn  et  Roland,  ses  frères,  et  par  Bernard,  son  rils  • 
fut  présent  à  une  quittance  donnée,  le  vendredi  après 
la  Quasimodo  1 3 1 7  par  le  même  hier,  son  fils,  et  Marie 
de  Blanhac,  sa  femme;  donna,  le  5  des  calendes  de  juin 
i3i8,  l'investiture  d'une  pièce  de  terre,  située  dans  la 
paroisse  de  Saint-Pardoux,  à  Hélie  de  la  Faye,  prêtre 
qui  l'avait  acquise  de  Pierre  Martel  de  Saint-Sulpice; 
vendit,  le  jeudi,  fête  de  l'Ascension  r  3 1 9,  une  rente 
sur  une  maison,  située  à  l'Isle;  est  mentionné  dans  un 
acte  passé  le  samedi  après  la  fête  de  la  chaire  de  saint 
Pierre  1 3 1 9  (v.  st.),  par  Arnaud  de  l'Isle,  donzel; 
obtint  le  4  du  mois  de  .  .  .  .  i32o,  de  Bernard  Alard, 
abbé  de  Chancelade,  et  de  Guillaume  de  Pau,  recteur 
de  l'église  de  l'Isle,  la  permission  de  faire  bâtir  une 
chapelle,  dans  son  hôtel  de  l'Isle,  sauf  les  offrandes, 
dont  le  prêtre,  qui  célébrera,  sera  tenu  de  répondre, 
et  qui  appartiendront  au  recteur  de  Tlsle;  passa  un 
compromis,  le  samedi  après  la  fête  de  saint  Michel, 
2  octobre  i32i,  sous  peine  de  mille  livres  de  dédit, 
sur  Guillaume  de  Puyrudel,  et  Hélie  de  la  Chapelle, 
chanoines  de  l'église  de  Saint-Front,  arbitres  choisis 
par  les  parties  ,  pour  juger  le  procès  qu'il  avait  avec 
le  chapitre  de  la  même  église  de  Saint-Front,  au  sujet 
de  la  juridiction  et  viguene  du  bourg  de  Saint-Par- 
doux, qui,  à  raison  de  ce  débat,  avait  été  mise  sous 
la  main  du  roi  d'Angleterre,  duc  de  Guienne  :  il  est 
qualifié  dans  cet  acte,  noble  et  puissant  homme  et  che- 
valier de  l'Isle;  fut  nommé,  le  14  novembre  suivant,  un 
des  pleiges  des  conventions  matrimoniales  de  Jean  de 
Sicile,  duc  de  Duras,  fils  de  Charles  II,  roi  de  Sicile, 
avec  Agnès,  fille  d'Hélie  VIII,  comte  de  Périgord,  on 
remarque  parmi  les  autres  seigneurs  qui  assistèrent  au 
traité  de  ce  mariage,  et  s'en  rendirent  aussi  cautions,  les 
évêques  de  Carpentras,  et  de  Saint-Flour,  Bertrand 
Jourdain,  seigneur  de  l'Isle,  Amanieu,  fils  aîné  du 
comte  d'Astarac,  le  vicomte  d'Aleth,  Guy,  seigneur 
de  Bourdeille,  Hélie  de  Saint-Astier,  fils  du  seigneur 
de  Montancès,  Foulques  de  Montravel,  damoiseau, 
Guillaume  de  Barrière  chevalier,  Guillaume  de  Mon- 
pont,  etc.  Il  jouissait  d'un  droit  de  six  deniers  sur  le 
péage  de  Perdus,  près  Montagrier,  suivant  l'acte  de 
vente  que  Bernard  de  Guerrel,  clerc,  en  fit  le  2  des  ides 
de  juin    i3  3o,     à    Pierre    Laporte.    aussi     clerc    de  Péri- 


Dfc  SAINT-ASTIKR.  41 

;  reçut,  le  16  des  calendes  de  juillet  suivant,  une 
reconnaissance  de  Guillaume  du  Chevron  (del  Chaytn, 
habitant  de  la  paroisse  de  Saint-Pardoux  ,  pour  quelques 
terres  ,  situées  dans  la  même  paroisse.  Il  assigna  sur  bons 
et  compétents  lieux  .  par  acte  du  dimanche  après  l'octave 
de  la  Saint-Michel  de  la  même  ann?e  i33o  ,  la  somme 
de  cent  sols  de  rente,  monnaie  de  Périgord  ,  qui  restait 
i  payer  sur  celle  de  sept  livres  ,  en  laquelle  il  était  tenu 
envers  les  héritiers  de  teu  Bernard  de  Roiard,  ou  Rogard  , 
e'vcque  d'Arras,  originaire  de  l'Isle  ;  à  raison  de  l'hos- 
pice ou  maison  anciennement  appelée  de  Vigoureux 
'de  Vigoros)  ,  provenant  d'Arnaud  de  Montancès  ,  la- 
quelle Hélie  de  Saint-Astier  avait  acquis  à  titre  d'échange  ; 
il  ht  l'assiette  de  la  somme  ci-dessus  ,  en  faveur  d'hier 
de  Roiard  ,  chanoine  de  Saintes,  frère  et  héritier  uni- 
versel de  1  évèque  d'Arras  ;  reçut  ,  le  dimanche  après 
la  fête  de  la  nativité  delà  Vierge  1 33a  ,  la  donation  que 
lui  ht  Arnaud  de  llsle,  damoiseau  ,  de  plusieurs  rentes  , 
assises  dans  la  paroisse  de  l'Isle  et  lieux  circonvoisinsi 
acquit,  le  5  des  calendes  d'octobre  i332,  de  Guillemette 
de  Corneguerre  et  d'Hélie  ,  son  fils,  une  rente  due  sur 
certains  héritages  situés  dans  la  paroisse  de  Brassac  , 
et  en  reçut  la  reconnaissance  deux  jours  après  ;  donna  , 
le  mardi  après  la  fête  de  sainte  Catherine  1 333  ,  à 
Arnaud-Aymeric  de  Rouziers  ,  de  la  paroisse  de  Brassac  . 
l'investiture  de  cinq  modurières  de  froment  de  rente 
à  prendre  sur  les  héritiers  d'Arnaud  de  Chalmes  ,  ù 
cause  de  deux  pièces  de  terre  et  un  pré ,  situés  dans  la 
même  paroisse  de  Brassac  ;  fut  témoin  ,  le  mercredi  , 
jour  de  Saint-Mathias,  apôtre,  1 334  'v-  st-)>  avec 
Gérald  Begon  ,  chevalier ,  de  l'hommage  rendu  à  Roger- 
Bernard,  comte  de  Périgord,  par  Lambert  de  Péri- 
gueux,  damoiseau;  et  assista,  la  même  année,  au  tes- 
tament de  Jeanne  de  Pons ,  dame  de  Bergerac  et  de 
Montignac  ,  femme  d'Archambaud  IV,  comte  de 
Périgord,  et  en  fut  nommé  exécuteur,  avec  le  même 
Gérald  Begon ,  chevalier  ;  il  donna  à  cens,  le  jour  des 
calendes  de  septembre  1 336 ,  un  bois  appelé'  vulgaire- 
ment lo  Boc  de  Borial  ;  et  le  lundi  avant  la  fête  de  la 
Toussaint  de  la  même  année  ,  il  donna  quittance  à 
Archambaud  de  la  Chapelle,  de  l'Isle,  de  la  somme  de 
vingt  livres,  monnaie  de  Périgord. 
On    ignore   la  date  de  sa  mort;  mais  il  parait,  par  les 


42  DE   SAINT-ASTIER. 

lettres  du  roi  Philippe  de  Valois  ,  citées  plus  haut, 
qu'il  ne  vivait  plus  le  29  juin  i33g.  Il  avait  épousé, 
suivant  la  conjecture  de  M.  le  marquis  de  Lambertie  , 
Alix  de  Roiard,  ou  Rogard  de  l'Isle,  de  la  même 
famille  que  Bernard  de  Roiard ,  évêque  d'Arras  ;  il  en 
eut   entre  autres   enfants  : 

1 .°  hier  ,    dont  l'article  suit  ; 

2.0  Bernard  de  Saint-Astier,     qu'on    croit    auteur 

de  la    branche  d'Allemans,  qui  sera  rapportée; 
3.°  Eynors  de    Saint-Astier  ,    femme    de    N....    de 

Laporte,  damoiseau  de  l'Isle,  et  mère  de  Raimond 

de  Laporte. 

X.  hier  de  Saint-Astier  ,  chevalier ,  co-seigneur 
de  l'Isle,  fut  émancipé  en  1 3 17^  conformément  à  la 
promesse  que  son  père  lui  avait  faite ,  par  acte  passé 
le  samedi  après  la  fête  de  Pâques  de  cette  année,  en 
présence  d'Hélie  de  Saint-Astier,  seigneur  de  Montréal, 
d'Izarn  de  Saint-Astier,  prieur  de  Melle,  et  de  Rai- 
mond Prévôt,  donzel  ;  reçut,  le  même  jour,  la  dona- 
tion que  Geoffroi  de  Saint-Astier  ,  chanoine  de  l'église 
de  Saint-Astier,  son  oncle,  lui  rit  de  tous  ses  biens  et 
droits,  par  acte  passé  dans  l'église  de  Chantérac ,  en 
présence  du  même  Izarn  de  Saint-Astier  ,  prieur  de 
Melle  ,  d'Aytz  Bordas  ,  chevalier  ,  de  Raimond  et  hier 
Vigier ,  de  Guillaume  de  Montancès,  et  de  Raymond 
Prévôt,  donzels  ;  il  servit  en  qualité  d'écuyer,  jusqu'au 
25  juillet  1340  ,  qu'il  fut  fait  chevalier  devant  Saint- 
Omer  (1),  avec  plusieurs  seigneurs  ,  ses  voisins  ,  tels 
que  Pons  de  Beynac,  seigneur  de  Comarque ,  Lort  de 
Caumont,  Rigaut  de  Tournemire,  Bertrand  de  Campnhac, 
Guillaume  de  Mirabel  ,  etc.  On  apprend  par  le  comte 
de  Barthelemi  du    Drach  (2),  pour  l'année  1340,  qu'hier 


(1)  Bibl.  du  Roi,   manuscr.  de  l'abbé  de  Camps  porte/.  83, 
fol.  187. 

(2)  Ibid.,  IIe.  siippl.,  vol.  col.  n°.  114,  fol.  192,  verso  ;  et 
porte/.  83  du  recueil  de  l'abbé  de  'jamps.  On  y  lit  ce  qui  suit  : 
»  Monseigneur  Ythier  de  Saint-Astier,  chevalier,  pour  lui, 
»  quatre  escuiers,  montez  au  pris,  et  dix  sergens,  du  25°.  jour 
«  d'octobre  l'an  1340,  jusqu'au  180.  jour  de  may  l'an  1 3^.  1 , 
»  pour  2o5  jours,  46  sols  par  jour. 

»  Somme    des    gages.  .  .  441    livr.    10    sols.  » 


DE  SAINT-ASTIER.  43 

servait  alors  sous  le  commandement  de  messire  Payen  de 
Maillé,  sénéchal  de  Périgord,  capitaine  et  gouverneur  de 
la  même  province;  et  qu'il  fut  du  nombre  des  seigneurs 
qui  se  trouvèrent,  la  même  année,  au  siège  du  château 
de  Montréal  [Vojref  la  branche  de  ce  nom  ci-après  ; 
reçut  de  Jean  Musce,  clerc  du  roi.  lieutenant  du  tré- 
sorier des  guerres,  et  clerc  des  arbalétriers  du  roi,  une 
céd ule  pour  ses  gages  militaires,  datée  de  Moissac,  le 
4  novembre  i3q.i;  donna  quittance,  le  20  juillet  i3q5, 
à  Marc  de  Probolène,  trésorier  du  roi  de  France  en  la 
sénéchaussée  de  Périgord  et  de  Querci,  de  la  somme»  de 
trois  cent  quarante-neuf  livres  quinze  sols  et  dix-neuf  de- 
niers faibles,  valants  soixante-neut  livres  dix  neuf  sols 
deux  deniers  tournois  forts,  pour  ses  gages  et  ceux  de 
ses  gens  d'armes  à  pied  et  à  cheval,  qui  avaient  servi 
dans  la  guerre  de  Gascogne  (1).  Cette  quittance  est 
scellée  de  son  sceau,  représentant  trois  aigles. 

On  lit  dans  un  "mémoire  généalogique,  communiqué, 
au  mois  d'octobre  1697,  à  M.  d'Hozier,  par  M.  du 
Norigier,  de  Sainte- Aulaye-sur-Drone  (2);  que  hier 
de  Saint-Astier  était  capitaine  de  Bergerac  et  de  Mon- 
travel,  et  que  le  dauphin  Jean,  fils  du  roi  Philippe 
de  Valois,  lui  donna  trois  cents  livres  à  prendre  sur  la 
recette  de  Saintonge. 

Il  eut  un  différend  avec  hier  de  Vilat,  prieur  de 
Montagrier,  et  Aymeric  de  Vilat,  son  neveu,  suivant 
des  lettres  de  protection  et  de  sauve-garde  que  ceux-ci 
obtinrent  de  Roger- Bernard,  comte  de  Périgord  :  par 
ces  lettres,  qui  sont  datées  de  Montignac,  le  samedi 
après  la  fête  de  saint  Thomas,  apôtre,  1 352,  et  adres- 
sées aux  baillis  de  Bourdeille  de  Celle  et  de  l'Isle,  le 
comte  enjoint  à  ces  derniers,  sous  peine  de  dix  marcs 
d'argent,  «  de  prendre  sous  leur  protection  ledit  prieur 
»  et  son  neveu,   et  de  les  défendre   contre    les    violences 

et  les  vexations  des  laïques  puissants;  fait  défense  par- 
»  ticulièrement  et  sous  de  grandes  peines,  à  messire 
»  hier  de  Saint-Astier,  chevalier,  et  à  ses  adhérents, 
»  commensaux  et  sujets,  de  les  molester,  ni  s'emparer 
»  de    leurs    biens  ;    et    en      signe    de    sauve-garde,  il  fit 


(1)  Original  en  parch.  à  la  Bibl.  du  roi. 

(2)  Bibl.  du  Roi,  cabin.  des  titres. 


44  i>*  saint-astikr. 

»  mettre  ses    pannonceaux    sur    leurs     maisons    et     pro- 
»  priétés.  » 

Lorsque  ces  lettres  furent  signifiées  à  hier  de  Saint- 
Astier,  celui-ci  s'en  plaignit,  disant  :  «  que  le  comte 
»  n'avait  aucune  autorité  sur  lui  ;  qu'ils  avaient  tous 
»  les  deux  un  droit  égal  sur  la  juridiction  de  l'Isle. 
»  puisqu'ils  en  étaient  co-seigneurs  l'un  et  l'autre,  le 
■>■>  comte  n'y  ayant  d'autre  droit  que  celui  que  le  roi  lui 
»  avait  cédé.  »  hier  de  Saint- Astier  en  appela  au  séné- 
chal de  Périgord  et  de  Querci  ;  mais  cet  appel  n'eut  pas 
de  'suite,  parce  que  le  comte  lui  donna  satisfaction,  par 
acte  daté  de  Montignac,  le  5  février    1 352  (v.  st.)  (r). 

Il  donna,  à  perpétuel  emphitéose,  le  2  des  calendes 
de  juin  (3i  mai)  i353,  à  Hélie  Amorosi  prêtre,  un 
jardin  mouvant  de  son  domaine  direct,  situé  au  lieu 
appelé  Lavergne,  près  de  l'Isle  ;  est  mentionné  m  dans 
des  lettres  datées  du  camp  devant  Breteuil,  fait  au  mois 
d'août  1 356,  par  lesquelles  le  roi  Jean  fait  don  au 
comte  de  Périgord,  du  ressort  et  de  l'hommage  de  plu- 
sieurs lieux  qui  y  sont  nommés  (2);  donna,  le  8  des 
ides  de  février  1 358  (v.  st.),  l'investiture  d'une  terre 
située  dans  la  paroisse  de  Brassac,  vendue  par  Gérald 
Comte  et  sa  femme,  à  Pierre  du  Fraisse,  de  Saint-Just  ; 
enfin  il  reçut  une  reconnaissance,  le  dimanche  où  l'on 
chante  l'office  Judica  me,  avant  la  fête  de  l'Annoncia- 
tion de  la  Vierge  i35q  (v.  st.),  de  Jean  et  Pierre 
Gautier,  et  d'Etienne  del  Monestier,  habitants  de  la 
paroisse  de  Saint-Apre-de-Perdus,  pour  une  rente  que 
sur  le  ténement  appelé  de  Montaniat^,  situé  dans  la 
même  paroisse,  hier  de  Saint-Astier  leur  fit  grâce  des 
arrérages  de  cette  rente,  parce  qu'ils  avaient  été  réduits 
à  une  si  grande  misère  par  la  guerre  qui  régnait  alors, 
qu'ils  étaient  hors  d'état  de  les  payer.  On  ignore  la  date 
de  sa  mort,  mais  il  est  certain  qu'il  ne  vivait  plus  en 
1 368.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  vendredi  après  le 
dimanche  de    Quasimodo    1 3 1 7,   Marie    de    Blanhac,    ou 


(1)  Arch.de  l'évéché  de  Pcrigueu.v.  sac  de  l'Isle.  Vore,  les 
manuscr.  de  MM.  Leydet  et  Prunts,  à  la  Bibl.  du  Roi. 

(2)  ....  «  Item  homagium  nobis  debitum  per  Iterium  de 
«  Sancto  Asterio.  militem,  et  ressortum  loci  et  honoris  de 
1   IltsulA,  *  {Recueil  du  I. ouvre,  lom.  4,  p.  35  1.) 


;>::  RAiINT-ASTlElL  || 

BJagnac,  tille  aînée  d'HTie  vie  Blanhac,  donzel,  seigneur 
mt-Front.  près  Mussidan,  qui  constitua  en  dot 
a  sarille.la  somme  de  six  cent  quarante  petits  tournois 
et  des  habits  nuptiaux  :  cet  acte  fut  passé  en  prcsence 
d'Hciie  de  Saint-Astier,  seigneur  de  Montréal,  d'Aytz 
Bordas  et  d'Arnaud  de  Creyssac,  chevaliers,  d'Ay- 
merie  et  Foucaud  Vigier,  d'Adémar  Bordas,  et  d'Av- 
meric  de  Lavagnac,  donzels  (  i  )  .  De  ce  mariage  ioM 
issus  : 

i.1  Izarn, dont  l'article  suit  ; 

Aland,  ou  Alandon  de  Saint-Astier,  écuyer, 
reçut,  le  lundi  avant  la  Toussaint  1 382,  con- 
jointement avec  Izarn  et  Taleyrand,  ses  frères, 
une  reconnaissance  d'hier  de  Saint-Astier  (  chef 
de  l'autre  branche  de  l'Isle)  ,  qui  déclara  leur 
devoir  cinq  sextiers  et  une  émine  de  froment  de 
rente  sur  le  moulin  appelé  le  Raifelier,  situ  2  ù 
l'Isle;  et  le  dernier  jour  de  février  r 3gS  (  v.  st.  )  , 
il  fit  don.  avec  le  même  Izarn,  son  frère,  à  Ar- 
chambaud  de  Saint-Astier,  d'un  sextier  et  d'une 
emine  de  froment  sur  le  même  moulin  de  UatFe- 
lier.  Il  ne  vivait  plus  en  1408,  suivant  une  transac- 
tion du  3o  décembre  de  cette  année  ; 

Taleyrand  de  Saint  Astier,   chanoine    de   l\. 
collégiale  de  Saint-Astier,  est  connu  parles   actes 
de    1 382  et    1398,  déjà  cités,   et  est   rappelé   dans 
la  transaction  de  1408  (2)  ; 

4.0  Yves  de  Saint-Astier  ne  vivait  plus  en  1408. 

XI.  Izarn  de  Saisi-Astier,  chanoine  de  Saintes, 
prieur  de  M  elle,  en  Poitou,  et  co-seigneur  de  l'Isle, 
fut    institué    héritier  universel  par     le    testament    de   sou 


Le  mémoire  de  M.  du  Norigier.  cité  plus  haut,  lui 
donne,  mais  sans  preuves,  pour  seconde  femme.  Blanche  «Je 
la  Tour  (ou  la  Tourblanche).  dame  du  Chapdeud  et  de  la 
Tourblanche. 

(3)  Suivant  une  note  de  M.  de  Lambertie,  ce  fut  Taleyrand 
de  Saint-Astier  qui  fit  vente,  le  lundi  avant  la  Toussaint  liHi. 
à  Itier  de  Saint-Astier,  d'une  rente  sur  le  moulin  de  Raifelier. 
avec  promesse  de  la  faire  ratifier  par  ses  (rères.  C'est  la  même 
rente  qu'hier  de  Saint-Astier  reconnut,  par  le  même  acte  . 
devoir  a  Taleyrand^  Izarn  et  Alandon  de  Sainr-Astier. 


46  DE   SAINT-ASTIER. 

père,  à  qui  il  avait  déjà  succédé,  lorsqu'il  rendit  hom- 
mage, par  acte  passé  à  Château-  l'Evêque,  le  mercredi, 
veille  de  Saint-Laurent  (  9  août  )  1 368,  à  Pierre  Tizon, 
évêque  de  Péngueux,  pour  le  lieu  de  l'Isle,  la  justice 
haute  et  basse,  le  fort  et  tous  les  droits  qui  lui  appar- 
tenaient au  même  lieu  de  l'Isle,  lesquels  il  reconnaît 
avoir  relevé  à' ancienneté  des  évêques  de  Périgueux,  sous 
le  devoir  d'une  obole  d'or  d'acapte  (1).  hier  de  Saint- 
Astier,  chef  de  l'autre  branche  de  l'Isle,  reconnut, 
par  acte  du  lundi  avant  la  Toussaint  i382,  lui  devoir, 
ainsi  qu'à  Taleyrand  et  à  Alendon  de  Saint-Astier,  ses 
frères,  cinq  sextiers  et  une  émine  de  froment  de  rente 
sur  le  moulin  de  Raffelier(ou  Reffelier  )  ,  situé  sur  la 
rivière  de  Drône,  dans  la  paroisse  de  l'Isle  (  2  )  .  Pierre 
Rousseau,  son'  procureur  fondé,  assensa  en  son  nom, 
le  17  juillet  1397)  à  Pierre  Petit,  un  pré  situé  sur  le 
ruisseau  du  Salembre,  dans  la  paroisse  de  Chantérac  (  3  )  ; 
enfin  il  donna,  le  dernier  jour  de  février  i398(v.  st.  ), 
conjointement  avec  Alandon,  son  frère,  à  Archambaud 
de  Saint-Astier,  un  sextier  et  une  émine  de  froment  de 
rente  sur  le  moulin  de  Raffelier  (  4)  .  Il  eut,  avant  Tan 
1408,  au  sujet  de  la  succession  d'Itier  de  Saint-Astier, 
son  père,  et  celle  d'Alendon,  Taleyrand  et  Yves  de 
Saint-Astier,  ses  frères  et  sœur,  décédés  sans  enfants, 
un  procès  avec  Raimond  de  Lapone,  damoiseau  de 
l'Isle,  qui  prétendait  avoir  droit  à  cette  succession, 
comme  fils  d'Eynors  de  Saint-Astier  (  sœur  d'Itier  )  . 
Mais  Izarn  étant  venu  aussi  à  mourir  peu  de  temps  après 
l'instance  fut  reprise  par  Hélie  de  Saint-Astier,  damoi- 
seau d'Allemans,  héritier  d' Izarn  ;  et  cette  affaire  fut  ter- 
minée par  une  transaction  du  pénultième  décembre  1408. 
Izarn  ayant  survécu  à  ses  frères  et  sœur,  et  n'ayant  pas 
d'enfants,  appela  à  sa  succession ,  par  un  testament, 
qu'on  ne  trouve  plus,  mais  qui  est  cité  dans  la  tran- 
saction ci-dessus,  Hélie  de  Saint-Astier,  damoiseau 
d'Allemans,  auteur  d'un  rameau  qu'on  va  rapporter. 


(i)Arch.  de  l'évêché  de  Périgueux,  Livre  des  hommages. 

(2)  Ane.    répertoire  des  titr.  de  l'Isle. 

(3)  Arch.  du  château  de  la  Bardc-de-  Crej  ssac. 

(4)  Ane.  répertoir  des  titr.  de  l'Isle. 


DE  SAINT-ASTIER. 


Branche  d'Allemans,  éteinte. 


47 


X.  Bernard  de  Svint-Astier,  damoiseau,  fils  puîné 
d'Helie  de  Saint-  Astier,  VIe  du  nom,  est  regardé 
comme  l'auteur  de  la  branche  d'Allemans,  Il  fit  hom- 
mage plein,  le  jeudi  après  la  fête  de  saint  Marc,  évan- 
géliste,  i  ?  r  2  ,  à  Archambaud  IV,  comte  de  Périgord  , 
pour  ce  qu'il  avait  dans  le  fief  de  Valbeon,  juridiction 
de  Mussidan  ;  ratifia  un  acte  passe  par  son  père,  le  sa- 
medi après  Pâques  i3 17.  Il  servait  encore  en  1327, 
suivant  un  rôle  de  la  chambre  des  comptes,  cité  par 
du  Cange.On  ignore  l'année  de  sa  mort;  et  on  croit  qu'il 
eut  pour  femme  Gaillarde  Gilbert  ou  Gisbert,  vivante 
encore  en  1 368,  qui  lui  apporta  le  fief  de  la  Gilbertie 
d'Allemans.  Il  laissa  de  cette  alliance  ,  entr'autres  en- 
fants: 

XI.  Gilbert  ou  Gisbert  de  Saint-Astier,  damoiseau, 
seigneur  de  la  Gilbertie  d'Allemans,  reçut  de  sa  mère 
une  procuration,  en  vertu  de  laquelle,  et  agissant  au 
nom  de  cette  dame,  il  protesta,  par  acte  daté  du  di- 
manche avant  la  fête  de  sainte  Madeleine  i368,  et  dé- 
clara vouloir  être  maintenu  en  la  possession  des  dîmes 
qui  appartenaient  à  sadite  mère,  dans  le  diocèse  de 
Périgueux  (1).  Le  nom  de  sa  femme  n'est  pas  connu, 
ni  le  nombre  de  ses  enfants;  mais  il  est  probable  que 
l'aîné  d'entre  eux  fut  : 

XII.  Hélie  de  Saint-Astier,  damoiseau  d'Allemans, 
seigneur  de  la  Gilbertie,  etc.,  fit  un  accord,  le  pénul- 
tième de  décembre  1408,  avec  Raimond  de  la  Porte, 
damoiseau  de  l'Isle;  et  un  autre,  le  27  avril  141 1,  avec 
Hélie  de  Siorac,  damoiseau  de  Ribérac,  dont  furent 
médiateurs,  Guillaume  Vigier,  abbé  de  Chancelade,  et 
Golfier  de  Saint-Astier,  seigneur  de  Montréal,  leurs  pa- 
rents et  amis  ;  fit  donation,  le  même  jour,  à  Archambaud 
de  Saint-Astier,  qu'il  appelle  son  bien-aimé  et  très-cher 
cousin,  en  considération  des  bons  et  agréables  services 
qu'il  en  avait     reçus,     de   tous    les    droits    que    lui     et 


(1)  Titre  orig.   dans  la   collection  de  D.  Villevieille,  à  la  Bibl. 
du  Roi. 


48  DE   SAINT-ASTIER. 

Raimond  de  la  Porte,  damoiseau,  avaient  sur  le  moulin 
de  Raffelier;  en  présence  de  Guillaume  de  Montferrand. 
de  Jean  de  Lahut,  d'Hélie  de  Chabans,  et  de  Henri 
Médre,  damoiseaux.  Enfin,  accablé  d'années  et  d'infir- 
mités, il  fit  abdication,  le  i3  août  1416,  du  gouver- 
nement et  administration  de  ses  biens,  et  en  fit  le 
partage  et  la  distribution  entre  les  quatre  filles  qui  lui 
restaient  de  son  mariage  avec  Borguete  de  la  Barde, 
fille  de  Boson  de  la  Barde,  chevalier,  et  dont  les 
articles  seront  rapportés  après  celui  de  l'aînée,  morte 
avant  son  père  : 

1 ."  Sibille  de  Saint-Astier,  mariée  avant  l'an  141 1. 
à  Jean  de  la  Porte,  damoiseau,  fils  aîné  de  Rai- 
mond de  la  Porte.  Son  père  lui  avait  constitué 
pour  sa  dot  tous  les  biens  qu'il  possédait  en- 
deçà  la  rivière  de  Lisonne  (du  côté  d'Aile  - 
mans) ,  sur  lesquels  il  s'était  réservé  certains 
droits  qu'il  avait  en  commun  avec  Raimond  de 
la  Porte  sur  le  moulin  appelé  de  Raffelier. 
appartenant  à  Archambaud  de  Saint-Astier.  Elle 
ne  vivait  plus  en  141 6  ; 

2.0  Sibille,  dont  l'article  suit  ; 

3."  Marie  de  Saint-Astier  eut  en  partage  les  biens 
que  son  père  possédait  à  Allemans  et  ailleurs, 
dans  la  juridiction  de  Ribérac  ;  elle  épousa  noble 
Bernard  de  Jaubert,  qui  se  qualifie  dans  ses 
actes,  seigneur  de  Montagrier  en  partie,  de 
Montardit,  de  la  Gilbertie  d'AUemans,  de  Fey- 
dit,  de  Saint-Sévérin,  de  la  Tour  et  de  Nan- 
tiac,  en  Périgord,  et  viguier  de  Blanzac,  en 
Saintonge.  Il  était  fils  d'Audoin  de  Jaubert, 
chevalier,  seigneur  de  la  Rochejaubert,  près 
d'Exideuil    (1).    Marie     de    Saint-Astier    testa    le 


(1)  La  maison  de  Jaubert,  nommée  aussi  Joubert  (  en  latin 
Jauberti,  Juuberti,  ou  G.utbcrti)  est  d'ancienne  chevalerie.  <.t 
tire  son  origine  du  Limousin.  Elle  est  connue  dès  le  douzième 
siècle,  et  avait  déjà  formé  des  établissements  en  Périgord  ,  au 
commencement  du  siècle  suivant.  Gérald  de  Jaubert.  che- 
valier, et  Pierre,  son  frère,  aussi  chevalier,  fils  de  Pierre  de  Jau- 
bert et  d'Imberge  de  Nanteac,  vivaient  en  1207  et  1221.  Du 
premier    descendait,    en    ligne   directe.    Adémar   de    Jaubert    . 


DE  SAINT-ASTIER.  49 

26   mars  1460    (  v.  st.),   et    mourut    la   même 

année  ; 

4.°   Jeanne  de     Saint-Astier ,  \  dont    le    sort    est 

5.°    Marie  de     Saint-Astier,  \      ignoré. 

XIII.  Si  bille  de  Saint-  Astier.  dame  de  la  cour  et  de 
Saint-Pardoux ,  et  co-seigneuresse  de  la  ville  et  juri- 
diction de  l'Isle.  Son  père  lui  donna,  en  1416,  tous 
les  biens  et  droits  qu'il  avait  dans  les  lieux  de  l'Isle  et 
de  la  Tourblanche,  et  dans  les  paroisses  de  Sainte- 
Marie-de-Perdus  (Tocane«  ,  Saint  -  Médard  et  Saint- 
Pardoux-de-Drône  ,  Saint- Apre-de- Perdus  et  Bussac  ; 
sous  la  réserve  de  l'usufruit,  sa  vie  durant.  Elle  rendit 
hommage,  en  qualité  d'héritière  d'Izarn  de  Saint- 
Astier  ,  le  12  janvier  1445  fv.  stJ  ,  à  Hélie  de  Bour- 
deille ,  évêque  de  Périgueux  ,  en  présence  de  puissants 
hommes  Archambaud  de  Bourdeille,  seigneur  de  Cham- 
berlhac  ,  et  d'Arnaud  de  Bourdeille  ,  seigneur  de 
Montancès.  Elle  avait  épousé  ,  avant  l'an  1433  ,  Ber- 
nard Favier  ,  bachelier  és-lois ,  originaire  de  la  ville 
de  Thiviers,  dont  les  enfants  prirent  le  nom  de  Saint- 
Astier 


donzel,  qui  fut  père  d'Olivier,  marié,  l'an  1299,  à  Agnès  de 
Neuville.  Audoin  de  Jaubert.  chevalier,  seigneur  de  la  Roche- 
Jaubert,  issu  de  la  même  famille,  vivait  encore  en  1403,  âgé 
de  quatre-vincrts  ans,  et  en  1409.  Il  fut  père  de  Golfier  de  Jau- 
bert. auteur  de  la  branche  encore  existante  en  Angoumois.  et 
de  Bernard,  qui  épousa  Marie  de  Saint-Astier,  et  duquel  sont 
issues  les  branches  de  Nantiac,  de  Montardit,  de  Saint- 
Gelais.  etc. 

(1)  Bernard  Favier  eut  deux  fils  :  i.°  autre  Bernard  ;  2. "Jean 
Favier.  dit  de  Saint-Astier,  moine  de  Mortemer.  prieur  de 
Sa int- Jean  de  Cô le,  doyen  de  Sarlat,  et  chanoine  du  chapitre 
collégial  de  Saint-Front  de  Périgueux,  en  1478. 

Bernard  Favier.  dit  de  Saint-Astier,  Ile  du  nom.  seigneur 
de  l'Isle,  etc.  .  maître-d'hôtel  d'Isabelle  de  la  Tour,  comtesse 
de  Penthièvre,  vivait  en  1466  et  1484.  Il  épousa  Marie  de 
Vaucocour,  avec  laquelle  il  vivait  en  1474.  et  en  eut  :  i.°  Jac- 
ques, qui  suit  ;  2.0  Hélie  de  Saint-Astier,  prieur  de  Saint-Jean 
de  Côle,  et  chanoine  de  Périgueux  ;  3.°  Jean  de  Saint-Astier, 
prieur  de  Bonafaire  ;  4.0  ,  5.°  ,  6.*  ,  etc.,  Bernarde  et  six 
autres  filles. 

Jacques  de  Saint-Astier,  seigneur  de  l'Isle,  quitta,  ainsi 
XVII.  ± 


5o  DE  SAINT-ASTIER. 

Troisième  branche  de  ITsle,  dont  descendent  les  seigneurs 
des   Bories,  du  Lieudieu,  etc. 

III.  Geoffroi  de  Saint- Astier  ,  IIe  du  nom  ,  fut  un 
des  principaux  bienfaiteurs  de  l'abbaye  de  Chancelade  :  il 
lui  fit  don  des  lods  et  ventes  de  toutes  les  terres  que  les  re- 
ligieux pourraient  acquérir  de  ses  feudataires  et  dans  sa 
mouvance  (i).  Il  fit  cette  donation  en  commun  avec  Ber- 
nard et  Hélie  ses  frères,  Emme  de  Gimel  (qui  était  pro- 
bablement sa  belle  sœur)  ,  Almois  de  Saint-Astier  ,  sa 
sœur  et  Pierre  de  Saint-Astier  ,  son  neveu  ,  fils  de  cette 
dernière  ,  sous  le  gouvernement  de  Gérald  Ier ,  abbé  de 
Chancelade  (entre  1129  et  1143).  Il  lui  donna,  vers 
le  même  tems,  conjointement  avec  Hélie  de  Saint- 
Astier  ,  son  frère ,  trois  portions  du  moulin  del  port 
avec  le  droit  de  mouture  ,  de  dîme ,  pêche  ,  etc .  (2); 
il  ajouta  à  cette  donation  ,  celle  du  moulin  de  Ro- 
cheirel ,  qu'il  fit  avec  Bernard  ,  son  autre  frère  ,  dans 
le  bourg  de  Saint-Aquilin ,  et  au-dessous  des  vitraux 
de  l'église  ,  pour  le  salut  de  son  âme  ,  dit-il  ,  et  de 
celle  de  sa  mère  (qui  n'est  pas  nommée  ,  mais  qui 
paraît  être  originaire  de  la  même  paroisse  de  Saint- 
Aquilin)  ,  en  présence  de  Pierre  de  Seyssac ,  de  Lam- 
bert et  Gérald  Vigier  ,  d'Hélie  de  Charroux  et  autres  (3)  ; 
fit  encore  une  donation  commune  avec  Bernard  et 
Hélie  ,  ses  frères ,  entre  les  mains  de  l'abbé  Hélie 
(entre   1143    et   1168),  de  ce  qu'il    possédait   en  propre 


que  ses  frères  et  sœurs,  le  nom  de  Favier,  pour  prendre  uni- 
quement celui  de  Saint-Astier.  Il  vivait  en  1488  et  i5o5,  et 
avait  épousé,  avant  la  première  de  ces  dates  ,  Jacquette  de 
Salagnac,  ou  Salignac  ,  dont  il  ne  provint  que  deux  filles  : 
i.°  Sibille,  qui  suit;  2.0  Blanche  de  Saint-Astier,  mariée,  en 
1 5o5  ,  à  noble  Pierre  des  Halles. 

Sibille  de  Saint-Astier,  qualifiée  dame  de  Plsle,  de  Bran- 
tôme ,  de  Noisel ,  de  Chambon  et  de  Mavalais,  ou  Mauvalais  , 
épousa  Jean  de  Lioncel,  seigneur  de  Lioncel,  Romalet  en 
Provence,  etc.;  elle  testa,  en  1 536,  en  faveur  de  Jean  1er, 
Jean  IIe  ,  Jean  IIIe  ,  Martin  ,  Bertrand  ,  Jeanne,  Françoise 
et  Charlotte,  ses  enfants. 

(1)  Cartul.  de  Chancelade,  fol.  76 

(2)  Ibid. ,  fol.  20. 

(3)  Ibid.^fol.jôetyy. 


DE  SAINT-ASTIKR.  5, 

à  Dorseth  (1);  uni  à  Etienne,  Guillaume  et  GérarJ, 
ses  tils,  il  tit  don  à  la  même  abbaye,  entre  les  mains 
du  même  abbé,  de  tout  le  droit  qu'il  avait  sur  le  mas 
de  Palers  (2),  et  d'un  sextier  de  froment  sur  la  borie 
de  Bourdeille,  et  confirma  la  donation  qu'Hélie,  son 
rit  vers  le  même  tems,  à  cette  abbaye,  de  trois 
sextiers  de  froment  sur  la  même  borie  de  Bourdeille. 
On  ne  connaît  pas  la  date  de  sa  mort;  il]  laissa  de  sa 
femme,  nommée  Pétronille,  entr'autres  enfants  : 

1  .•  hier,  dont  l'article  suit  ; 

I  firent  une  donation, 
i>  .  .     _  j     ru' 
labbave  de  Chan- 
3.°  Guillaume  de  Saint-Astier  i        .    .  J      .  , 

I    celade,  entre  r  143 

\    et  1168; 
4.0  Gérald  de  Saint-Astier  fit    une    donation,   avec 
son    père,    à  la    même     abbaye,  entre     1 143    et 
1 1 68;   uni  à  Hélie  et  Bernard,  ses  frères,    il    fit 
don,    vers  le    même  tems,    à   cette    abbaye,   de 
trois  émines   de    froment   qu'il  possédait,  par  in- 
divis,  avec  ses  mêmes   frères,    dans    la  borie    de 
Bourdeille. 
5.°  Hélie  de  Saint-Astier  fit  un  don  à  Chancelade, 
entre    1143  et    11 68,   conjointement  avec  Ge'rald 
et  Bernard,  ses  frères,  et  lui  donna   trois   sextiers 
de  froment,  sur  la  borie  de  Bourdeille. 
6.°   Bernard    de  Saint-Astier    est  compris   dans  la 
donation     précédente,     faite    à    Chancelade    par 
Gérald  et  Hélie,  ses   frères. 

IV.  hier  de  Saint-Astier,  Ier  du  nom  ,  vivait 
vers  le  milieu  du  douzième  siècle.  A  l'exemple  de  son 
père  et  de  ses  oncles,  il  enrichit  de  ses  dons  l'abbaye 
de  Chancelade;  il  donna  (entre  1 143  et  1168)  tout 
le  droit  qu'il  avait  sur  le  moulin  du  pont  de  Perdus, 
par  acte  passé  dans  le  monastère  de  Chancelade,  sur 
l'autel  de  Notre-Dame  (3);  lui  donna  encore,  vers  le 
même  tems,  et  le  jour  de  la  fête  de  Ste.  Marie-Magdelaine, 


(1)  Cartul.  de  Chancelade,  fol.  78. 
(i)Ibid.,fol.  83. 
id.  fol.  124. 


52  DE    SAINT-ASTIER. 

trois  sextiers  de  froment  de  cens  annuel,  sur  la  borie 
de  Bourdeille  ;  en  présence  de  Séguin  de  Vernode  et  de 
Bernard  de  l'Isle,  chevaliers,  de  Géraud,  de  Fayolle 
de  Guy  de  Chanlazac,  et  d'hier  de  Sauzet  :  cette  do- 
nation fut  confirmée,  au  même  lieu,  et  sous  le  même 
abbé  (Hélie),  par  Geoffroi  de  Saint-Astier,  son 
fils  (i);  fit  don  à  la  même  abbaye,  en  1172,  conjoin- 
tement avec  Geoffroi  et  Guillaume  de  Saint-Astier,  ses 
fils,  de  la  moitié  de  la  forêt  de  Poichaus,  le  sol  com- 
pris. A  son  exemple,  les  baillis  et  forestiers  du  même 
lieu,  nommés  Hélie  et  Aiz  de  Vilhac,  donnèrent  tout 
le  droit  qu'ils  avaient  dans  la  même  forêt,  sans  s'y  rien  ré- 
server, ni  pour  eux,  ni  pour  leur  postérité.  Au  même 
instant,  Itier  de  Saint-Astier  confirma,  avec  ses  deux 
fils,  le  don  qu'il  avait  fait  long-tems  auparavant,  de 
trois  sextiers  combles  de  froment,  sur  la  borie  de  Bour- 
deille; et  afin  d'imprimer  "  plus  de  force  et  de  stabilité 
à  cette  donation,  qui  fut  laite  en  1172,  à  Périgueux, 
dans  le  palais  épiscopal ,  les  donateurs  prièrent  l'évêque, 
qui  était  alors  Pierre  Mimet,  de  s'en  rendre  le  protecteur 
et  le  défenseur  :  ce  prélat  apposa  son  sceau  à  l'acte  qui 
fut  dressé  en  conséquence,  et  qui  fut  mis  sous  la  ga- 
rantie de  six  chevaliers,  savoir  :  de  Séguin  et  Pierre  de 
Vernode,  de  Bernard  de  l'Isle,  de  Pierre  de  Ber- 
nard, de  l'Isle,  de  Jaumar  de  Ribérac  et  d'Hélie  de 
Goyas  :  on  remarque  parmi  les  témoins  qui  assistèrent  à 
cet  acte,  Archambaud  de  Salagnac,  et  Pierre  Mimet, 
archidiacres  de  l'église  de  Périgueux  (2);  fut  présent 
avec  Geoffroi,  son  fils,  à  plusieurs  donations  faites  à 
Chancelade  (entre  11 68  et  1189),  entr'autres  à  une 
faite  par  Pierre  de  Fayolle  et  ses  fils;  et  à  une  autre  par 
Etienne  et  Séguin  de  Creyssac  (3).  On  ne  connaît  pas 
l'année  de  sa  mort.  Il  eut  de  sa  femme  nommée  Pé- 
tronille,  les  deux  enfants  qui  vont  suivre  : 
1 .°  Geoffroi,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  Guillaume  de  Saint-Astier,  dont  la  postérité 
sera  rapportée  après  celle  de  son  frère  aîné. 

V.     Geoffroi    de   Saint-Astier,     IIIe    du    nom,    fit, 


(1)  Cartul.  de  Chancelade,  fol.  84. 

(2)  Cartul.  de  Chancelade,  fol.  39  et  40. 

(3)  Ibid.,  fol.  1  27  et  1 63,  verso. 


DE  SA1NT-ASTIER.  53 

hier  .  -son  père  ,  et  Guillaume,  son  frère,  en  fa- 
veur de  l'abbaye  de  Chancelade,  une  donation  qui  fut 
confirmée  en  1 172,  par  Pierre,  évèque  de  Périgueux  (t), 
fut  témoin,  avec  Helie  de  Bernard  et  Seguin  de  Chas- 
seneuil,  chevaliers,  de  celles  que  firent  (entre  1168  et 
1189),  Pierre  de  Fayolle  et  Hélie ,  Pierre  et  Bernard 
de  Fayolle,  ses  fils  (2)  ;  confirma  le  don  que  son  père 
avait  fait  d'une  rente  sur  la  borie  de  Bourdeille  (3); 
et  donna  lui  même,  vers  le  même  tems,  le  droit  qu'il 
avait  sur  la  borderie  de  Lavalade  et  la  terre  de  Chanta- 
pinso{±);  approuva,  en  qualité  de  leur  seigneur,  la  dona- 
tion que  Pierre  Poichaut,  Albigue,  sa  femme,  et  autres, 
firent  du  droit  qu'ils  avaient  sur  les  moulins  de  Sales  (5); 
et  celle  que  fit  Adémar  Poichaut,  et  qu'il  promit  de 
garantir  (6);  fit  don,  entre  les  mains  de  l'abbé  Gé- 
raud  II,  de  la  portion  de  droit  qu'il  avait  sur  les  mou- 
lins de  Sales,  consistant  dans  les  trois  quarts  ;  sous  la 
reserve  de  neuf  sextiers  de  froment  de  rente  annuelle, 
payables  à  la  Saint-Michel  :  cet  acte,  qu'il  fit  approuver 
par  Raembergue,  sa  femme,  fut  passé  dans  la  Monarie 
de  Perdus,  l'an  1187,  en  présence  de  Bernard  et  Rai- 
mond  de  l'Isle  (7).  Il  renouvela  cette  donation  avec 
hier,  son  fils,  entre  les  mains  de  l'abbe  Pierre  (entre 
1 1 89  et  i2o5),  dans  le  monastère  de  Saint-Front,  sur 
l'autel  de  Notre-Dame,  et  la  fit  confirmer  par  Petro- 
nille,  sa  mère,  et  Raembergue,  sa  femme  (8);  enfin, 
il  est  compris  au  nombre  des  chevaliers  et  co-seigneurs 
de  l'Isle,  qui  donnèrent  à  l'abbaye  de  Chancelade,  en 
121 1,  des  pleydures,  ou  lieux  clos,  pour  y  bâtir  des  mai- 
sons (9).  Il  eut  de  Raembergue,  sa  femme,  entr'au- 
tres  enfants  : 

1 .°  hier,  dont  l'article  suit  ; 


(1)  Cartul,  de  Chance!,  .fol.  3q  et  40. 

(2)  lbid.  .fol  127. 

(3)  Idid.  .  fol.  84. 

(4)  lbid.  ,  fol.  87. 

■-U.  .fol.  95. 
(6)  lbid. 
7)  lbid.  .fol.  94. 

Pid.   .fol.  97. 

9)  lbid.  .  fol.  17. 


5.  DE   SAINT-ASTIER. 

2.0    N de   Saint- Astier ,    femme    de   Gérald   de 

Chasseneuil,  chevalier  de  Vernode. 

VI.  Itier  de  Saint- Astier,  IIe  du  nom,  donna, 
conjointement  avec  son  père,  à  l'abbaye  de  Chancelade, 
le  droit  qu'il  avait  sur  les  moulins  de  Sales,  et  en  1211, 
il  fit  don  à  la  même  abbaye ,  de  certaines  pley  dures , 
pour  y  bâtir  des  maisons.  Il  fut  témoin,  avec  Armand 
et  Geraud  de  Saint -Astier,  frères,  de  la  donation 
qu'Olivier  de  Saint- Astier ,  Pétronille,  sa  femme,  et 
Bernard,  leur,  fils  firent  au  même  monastère  (entre 
1217  et  1222),  d'un  sextier  de  froment,  mesure  de 
Tlsle,  de  rente,  assignée  sur  la  borderie  del  Rat,  près  de 
Boyras  (1).  On  ignore  s'il  laissa  des  enfants. 

V.  Guillaume  de  Saint-  Astier,  intervint  dans 
la  donation  qu'hier  Ier,  son  père  et  Geoffroy  III, 
son  frère  aîné,  firent  à  Chancelade  en  1172,  et  donna, 
conjointement  avec  eux,  à  cette  abbaye,  la  moitié  de  la 
forêt  de  Poichaus  (2).  Il  fit  avant  de  mourir,  un  testa- 
ment, dont  on  n'a  pas  conservé  la  date,  par  lequel  il 
fit,  en  faveur  du  chapitre  de  Saint-Astier,  un  legs  qu'il 
affecta  et  assigna  sur  le  mas  de  Paës.  Ce  legs  est  rap- 
pelé dans  une  reconnaissance  faite,  en  1255,  par  Itier 
de  Saint-Astier,  son  petit- fils,  au  profit  du  même 
chapitre  (3).  On  ne  connaît  ni  la  date  de  sa  mort,  ni 
le  nom  de  sa  femme;  mais  on  a  de  fortes  raisons  pour 
croire  qu'il  mourut  à  la  Terre -Sainte  ,  et  qu'il  laissa 
entr'autres  enfants  : 

1 .°  Pierre  de  Saint-Astier,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Olivier  de  Saint-Astier,  ecclésiastique,  en 
faveur  de  qui  le  pape  Innocent  IV  écrivit  le 
9  septembre  1253  ,  au  prévôt  de  l'église  de 
Poitiers,  pour  l'engager  à  le  faire  nommer  au 
premier  canonicat  qui  vaquerait  dans  son  église, 
en  remplacement  de  l'archiprêtre  de  Vélines  en 
Périgord,  qui  lui  était  destiné,  et  dont  il  avait 
été  frustré.  (Arch.  du  Vatican). 


(1)  Cartid.  de  Chancelade,  fol.  120. 

(2)  Ibid.  ,fol.  39  e/40. 

(3)  Fragm.  d'un  anc.  Car -tul. conservé dans  les  arch.  dv  chapitre 
de  Saint-Astier. 


DE  SAINT-ASTIER.  55 

N.  B.  Il  semble  qu'on  pourrait  mettre  aussi 
au  nombre  de  ses  enfants,  quelques-uns  des  sujets 
isolés,  qui  seront  rapportés  à  la  fin  de  ce  mé- 
moire. 

VI.  Pierre  de  Saint- Asti  er,  chevalier,  se  rendit 
caution  de  la  somme  de  cinq  cents  scus,  pour  Eblon  de 
Saint- Astier,  seigneur  de  Montancès,  dans  un  procès  que 
celui-ci  eut  à  soutenir  contre  l'abbé  et  le  chapitre  de  Saint- 
Astier.  Ce  procès  fut  terminé  par  une  sentence  arbitrale 
rendue,  le  12  des  calendes  de  mai  1249,  par  Pierre  de 
Saint-Astier,  évèque  de  Périgueux,  et  Géraud  de  Male- 
mort,  sénéchal  du  Périgord  (1).  La  femme  de  Pierre 
de  Saint-Astier,  est  rappelée  (  mais  son  nom  a  été 
omis),  dans  une  convention  faite  en  1274,  entre  ses 
petits-fils  ;  il  en  eut  entr'autres  enfants  : 

i.°  hier  III,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  Aymeric  de  Saint-Astier,  père  de 

N....   de  Saint-Astier,  qui   fit  un  legs  au  chapitre 

de  St. -Astier,   suivant   un  acte  de  l'année  1255  : 

3.°  Olivier  de    Saint-Astier,  qu'on  présume  auteur 

d'une  branche    qui  sera    rapportée  à  la   suite  de 

celle  de  Sauveterre. 

VII.  hier  de  Saint-Astier  ,  chevalier ,  IIIe  du 
nom,  reconnut,  en  1 255,  tenir  de  l'abbé  et  chapitre 
de  Saint-Astier,  le  mas  de  la  Teula}  et  la  borderie  de  la 
Genesta,  situés  dans  la  paroisse  de  Saint-Astier,  sous 
l'hommage  d'une  paire  de  gants.  Il  reconnut  aussi  par 
cet  acte,  avoir  assigné  à  la  même  église,  sept  sols  de 
rente,  sur  le  mas  de  Chapel,  dont  deux  sols  seraient 
payables  le  jour  de  Pâques,  et  cinq  sols  le  jour  de  sa 
mort.  L'abbe  et  le  chapitre  lui  demandaient  deux  sols, 
provenant  d'un  legs  que  Guillaume  de  Saint-Astier,  son 
aïeul,  avait  fait  à  leur  église,  et  qu'il  avait  affecté  sur 
le  mas  de  Paës  (2),  et  douze  deniers,  à  raison  d'un 
autre  legs  fait  par  le  fils  de  feu  messire  Aymeric  de 
Saint-Astier.  hier  de  Saint-Astier,  ne  prend,  dans  cet 
acte,  d'autre  qualité  que  celle  de  don\el>  ainsi  que  dans 


\  rch.  du  chap.  de  Saint-Astier   {Voyeq  ci-après,  branche 
'  ! on  tancés,  IVe.  degré. 
Copie  dufragm.  d'un   Cartul.  du  chapitre  de  Saint-Astier. 


56  DE  SAIN T-AST  1ER. 

un  acte  d'émancipation  et  de  donation,  consenti,  au 
mois  de  février  1255  (v.  st),  par  Bertrand  de  Massole 
et  Haelias,  sa  femme,  en  faveur  de  leurs  enfants.  Il  fit 
un  accord,  au  nom  d'Aymeric,  son  fils,  le  i5  mai 
1272,  avec  l'abbé  et  chapitre  de  Saint- Astier,  et 
mourut  la  même  année;  il  est  rappelé  comme  défunt, 
et  avec  la  qualité  de  chevalier,  dans  les  conventions  faites, 
le  14  des  calendes  d'août  1274,  entre  Hélie  et  Pierre  de 
Saint-Astier,  chevalier,  ses  fils.  On  ignore  le  nom  de 
sa  femme  ;  il  en  eut  entr'autres  enfants  : 

1 .°   Hélie,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Pierre  de  Saint-Astier,  chevalier,  eut  un  dif- 
férend avec  Hélie,  son  frère  aîné,  au  sujet  de 
vingt  livres  de  rente,  qn'il  lui  demandait  sur 
le  partage  des  biens  paternels.  Il  fut  convenu 
qu'Hélie  lui  paierait,  pendant  sa  vie,  dix  livres, 
monnaie  courante,  de  rente,  en  paiement  des- 
quelles, il  devait  lui  donner  quatre  sextiers  de 
froment,  et  autant  de  méteil,  tous  les  ans,  à  la 
mesure  de  l'Isle,  et  pour  le  prix  et  suivant  les 
conditions  d'usage  dans  le  château  et  la  châtel- 
lenie  de  l'Isle  ;  outre  la  faculté,  pour  le  même 
Pierre,  de  disposer  par  testament,  sur  les  biens 
de  son  père,  ou  sur  cette  rente  de  dix  livres, 
pour  le  repos  de  son  âme,  ou  en  faveur  de  qui 
bon  lui  semblerait,  jusqu'à  la  concurrence  de 
sept  sols  de  rente,  et  de  vingt  livres,  monnaie 
courante,  une  fois  payées.  Il  avait  épousé  une 
dame ,  nommée  Alays ,  dont  il  eut  entr'autres 
enfants  : 

Pierre  de  Saint-Astier  était  jeune  lors  des  con- 
ventions faites  en  1 274,  entre  son  père  et  Hélie, 
son  oncle  :  ce  dernier  s'obligea ,  à  commencer 
trois  ans  après  ces  conventions,  de  nourrir  son 
neveu,  de  le  faire  élever  à  ses  dépens  dans  la 
cléricature,  pendant  dix  ans  ;  et  passé  ce  tems, 
ses  parents  le  feront  entrer  dans  tel  monastère 
qui  leur  conviendra;  et  lorsqu'il  y  entrera,  Hélie, 
son  oncle  sera  tenu  de  faire  tous  les  frais  de  cette 
entrée,  ou  installation,  et  en  outre  devra  le  vêtir 
d'une    manière  convenable  et  suivant  l'usage. 

3.°  Ayméric     de    Saint-Astier,     donzel,   est    connu 


DE  SAINT-ASTIKR.  5j 

par    deux    actes  d'accord,   passés,    le    premier,  le 
i5    mai    1272,  entre    hier,  son  père,  et  l'abbé  et 
le   chapitre   de  Saint-Astier  ;   et  le  second,     peu 
de   tems    après  ,    entre    Olivier  de    Saint-Astier. 
son   oncle,  et  le    même  chapitre.  On  apprend  par 
ces  actes,  qu'Aymeric  de  Saint-Astier  s'était  rendu 
coupable    de  plusieurs  violences  et   voies  de    fait 
envers     un    diacre,    nommé    Bernard     Lambert, 
pour    lesquelles  il   fut   condamné  par    le  chapitre 
de  Périgueux,   à  payer  diverses  sommes  d'argent, 
entr'autres    trois  cents  sols    au  diacre  maltraité  , 
de  plus  ,   à  donner   à  l'église  de   Périgueux  ,  un 
encensoir  d'argent  du  poids  d'un   marc  et  demi, 
et    une  chasuble    ou  dalmatique  rouge,  à   l'église 
de  Saint-Astier,   sous  le  cautionnement   d'Olivier, 
son  oncle,  qui  traita  pour  lui.    Aymeric,  au  lieu 
de  remplir    les    engagements    contractés    en    son 
nom  ,    ne  chercha  qu'à  aggraver  ses  torts  ,   et  se 
porta   à  de  nouveaux  excès,  si  graves  et  si  violents 
envers    un    prébendier    de  Saint-Astier,    nomme 
Aymeric  Vigier,    que    cet  infortuné  en    mourut. 
Le  chapitre  de  Saint-Astier  cita    Aymeric  devant 
la    cour  de    l'official  de  Périgueux.    Olivier,    de 
son    côté,     en    appela  au     métropolitain,  ensuite 
au  pape  ou  à  son  légat  ;  mais  redoutant  les  suites 
de   ce  malheureux  procès  et  voulant  y  mettre  un 
terme,   il   promit  et  jura  sur  les  saints    évangiles, 
sous  peine  de  cent  marcs  d'argent,  de  s'en  rap- 
porter à  la  décision  du  chapitre   de    Saint-Astier 
lui-même,    qui    nomma  pour  arbitre  un  de    ses 
membres,    nommé  Hélie  Gautier  lequel  était    en 
même  tems    chanoine  de  Périgueux.  Par    l'autre 
arbitrage    qui,  comme  il  a  été    dit,  fut  prononcé 
à    Périgueux,     le    i5   mai   1272,   et   scellé   des 
sceaux     du    comte  de  Périgord,  de    l'official     de 
Périgueux,     de     Fergand    (seigneur    d'Estissac), 
chevalier,  et  de  ceux  de  G.  de  Belet  et  de  G.  de 
Vernode  ,    damoiseaux,    hier    de    Saint-Astier 
s'engagea  à  payer  plusieurs  sommes   d'argent  aux 
personnes     qui    avaient    éprouvé  des    dommages, 
et   promit,  en   outre,  de  décider  son   fils  à   passer 
cinq  ans  à  la   Terre-Sainte  ;  et,  dans  le  cas  qu'il 
en    reviendrait,  à  l'expiration  de  ce  terme,  il  lui 


58  DE  SAINT-ASTIER. 

serait  interdit  de  s'approcher  de  la  ville  de  Saint- 
Astier,  de  plus  près  que  de  trois  lieues.  Il  y  a 
sujet  de  croire  qu'il  mourut  dans  son  exil  ;  car  il 
n'est  fait  mention  de  lui  dans  aucun  acte  pos- 
térieur à  l'année   1272. 

VIII.  Hélie  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom,  chevalier, 
reçut  le  jour  des  ides  de  février  1271  (v.  st.),  l'hom- 
mage et  dix  sols  d'acapte,  qui  lui  étaient  dus  par  Bernard 
de  Creyssac,  donzel,  fils  et  héritier  d'Héliot  de  Creyssac; 
et  fit  un  accord,  le  14  des  calendes  d'août  (19  juillet) 
1274,  avec  Pierre,  son  frère  puîné,  par  la  médiation  de 
Gérard  de  Mazeyroles  et  de  Guillaume  de  Boisset  (de 
Boischet), choisis  pour  arbitres  :  il  fut  convenu  qu'Hélie 
paierait  à  son  frère,  pendant  sa  vie  seulement,  dix  livres, 
monnaie  courante,  de  rente  dans  les  termes  suivants  ; 
savoir  :  cent  sols,  le  jour  de  la  fête  de  tous  les  Saints, 
et  autres  cent  sols,  le  premier  dimanche  de  la  Quadra- 
gésime  ;  il  s'obligea,  en  outre  de  nourrir  et  de  faire 
instruire  dans  la  cléricature,  pendant  dix  ans,  Pierre 
de  Saint-Astier,  son  neveu.  En  revanche,  Pierre,  son 
frère,  et  Alays,  femme  de  ce  dernier,  promirent  de 
lui  céder  la  moitié  des  prés  qu'ils  avaient  acquis  au  lieu 
nommé  à  Galaubier,  à  la  charge  de  leur  rembourser  la 
moitié  du  prix  qu'ils  leur  avaient  coûté;  et  pour  garantie 
de  cette  somme,  Hélie  obligea  les  rentes,  revenus  et 
domaines  qu'il  avait  dans  la  paroisse  de  Celle,  et  au 
mas  de  Sarma\e}  dans  la  paroisse  de  Saint-Apre-de- 
Perdus.  Au  moyen  de  ces  conventions,  Pierre  de  Saint- 
Astier  et  Alays,  sa  femme,  abandonnèrent  audit  Hélie, 
leur  frère  et  beau-frère ,  tous  les  biens,  revenus  , 
terres,  etc.,  qu'ils  tenaient  du  chef  de  leur  mère  (qui 
n'est  pas  nommée),  et  de  feu  hier  de  Saint-Astier,  che- 
valier, leur  père.  Geoffroi  de  Saint-Astier,  fils  d' Hélie, 
présent  à  ces  conventions  les  accepta  et  les  ratifia  (1). 
Les  titres  qu'on  a  recouvrés  sur  Hélie  II  de  Saint-Astier, 
gardent  le    silence    sur    le     nom     sa    femme  ;  mais  on 


(1)  Orig.  en  parch.  scellé  du  sceau  de  V officiai.  On  lit  au  dos 
ce  qui  suit  : 

»  Aquesta  letra  parla  que  Ytier  de  Sent   Chasticr,  chavalicr, 
»  es  payré  de  Helias  et  de  peyré  de  Sent-Astier.  chavaliers.  » 


DE  SAINT-ASTIER.  59 

présume   qu'il  épousa  une  fille  du  baron  de  Beynac   (i), 
dont  il  eut  : 

IX.  Geoffroi  de  Saint- Astier  ,  IV8  du  nom  , 
nommé  aussi  Geautfre,  donzel  de  l'Isle  accepta  et  ra- 
tifia l'accord  fait  ,  le  14  des  calendes  d'août  1274,  entre 
Hélie,  son  père,  et  Pierre,  son  oncle  (2);  est  nommé 
dans  des  actes  de  «279  et  1280;  suivant  vente  faite 
le  7  des  calendes  de  mars  1281  (v.  st.),  il  avait  des 
propriétés  dans  la  paroisse  de  Saint- Victor  (3).  Reçut  , 
en  1282,  une  reconnaissance  féodale  d'Hélie  de  la 
Favete,  et  ascensa,  le  4  des  nones  de  février  1282 
(v.  st.),  une  terre  située  dans  la  paroisse  de  l'Isle  ;  fut 
un  des  seigneurs  qui  se  rendirent  caution  de  la  dot  que 
Pierre  de  Montardit ,  donzel  ,  constitua  à  Almois  ,  sa 
fille,  en  la  mariant  à  Aymeric  de  la  Mote,  fils  de  Ge- 
rald  de  la  Mote  ,  chevalier  ,  par  contrat  du  dimanche 
après  la  fête  de  saint  Mathias  ,  apôtre  ,  1282  (v.  st.)  ; 
il  s'engagea  pour  la  somme  de  cinquante  sols  tournois  : 
on  remarque  parmi  les  autres  seigneurs  garants  de  cette 
dot,  Guillaume  de  Boisset  ,  Guillaume  Faydit ,  hier  de 
la  Brande,  Pierre  Deschamps  et  Guillaume  de  Mon- 
tardit ,  chevaliers ,  Hélie  de  la  Brande  ,  Robert  de  Sau- 
zet,  Bernard  de  Saint-Astier,  donzel  de  Montagrier, 
fils  d'Hélie  de  Saint-Astier,  et  Guillaume  Filhol  ;  passa 
un  acte  en  1287,  et  ne  vivait  plus  en  i3oi,aumois  de 
septembre,  puisque  son  fils  était  alors  sous  la  tutelle  de 
Guy  de  Boschaud.  On  ne  connaît  pas  le  nom  de  sa  femme. 
Ses  enfants  sont  : 


(1)  Ce  qui  donne  lieu  de  croire  qu'il  fit  cette  alliance,  c'est 
que,  dans  un  bref  de  dispense,  accordé  en  1 3 1 1  par  le  pape 
Clément  V,  à  Hélie  de  Saint-Astier,  son  arrière-petit-fils, 
pour  éprouver  Fine  de  Gourdon,  il  est  dit  que  ce  dernier  était 
cousin,  au  quatrième  degré,  de  Pons  Beynac,  premier  mari 
de  cette  dame   (Vqyef  ci-après,  au  Xe  degré). 

(2)  Geoffroi  de  Saint-Astier  devait  être  alors  majeur,  et  âgé 
au  moins  de  vingt-cinq  ans  ;  ce  qui  fait  remonter  le  mariage 
de  son  père  avant  l'an  i2  5o. 

(3)  Vente  faite  par  Guillaume  Valsanderii,  à  Guillaume  de 
la  Vaure,  d'une  pièce  de  terre  située  dans  la  paroisse  de  Saint- 
Victor,  joignant  le  chemin  de  Saint-Victor  à  Montagrier, 
mouvante  du  domaine,    ou   fief  de   Geoffroi    de   Saint-Astier. 


60  DE  SAINT-ASTIER. 

i ."  hier,  dont  l'article  suit  •> 

2.0  Raimond  de  Saint-Astier ,  donzel  de  l'Isle , 
est  connu  par  plusieurs  actes  depuis  l'an  i3o6 
jusqu'en  i3  34  ;  il  fut  nommé  légataire  d^ne 
somme  de  cinquante  sols,  monnaie  courante,  sa 
vie  durant,  par  le  testament  de  Guy  de  Boschaud, 
daté  du  vendredi  après  la  fête  de  saint  Michel 
i3o6;  reçut,  avec  hier,  son  frère,  le  dimanche 
jour  de  saint  Michel  1 3 17  ,  la  reconnaissance 
que  leur  fit  Guillaume  de  la  Gastonie,  du  mai- 
nement  de  Lespinasse,  situé  dans  la  paroisse  de 
Perdus  ;  est  nommé  dans  un  acte  de  déguerpisse- 
ment  que  fit  Pierre  Guerrel  le  12  des  calendes 
d'août  1327,  d'un  pré  qui  était  dans  sa  fondalité  ; 
il  jouissait,  conjointement  avec  hier,  son  frère, 
d'un  droit  de  dix  sols  de  rente  sur  le  péage  de 
Perdus,  suivant  l'acte  de  vente  qui  en  fut  fait 
le  2  des  ides  de  juin  i33o  ;  est  mentionné  dans 
une  donation  faite  le  dimanche  après  la  fête  de 
la  Nativité  de  la  Vierge  i332  ,  par  Arnaud  de 
l'Isle  ,  damoiseau  ,  en  faveur  d'Hélie  de  Saint- 
Astier,  chevalier  de  l'Isle.  Enfin,  le  dernier  acte 
qu'on  trouve  sur  lui  est  un  contrat  d'acquisition 
d'une  maison,  située  à  l'Isle,  qu'il  fit  d'un 
nommé  Archambaud  de  la  Chapelle  ,  le  lundi 
après  la  fête  de  saint  Michel  1334.  On  ignore  s'il 
fut  marié. 

On  peut  encore  mettre  au  nombre  des  enfants 
deGeoffroilV: 

Georïroi  de  Saint-Astier,  religieux  de  l'ordre  des 
frères  mineurs. 

X.  hier  de  Saint-Astier  ,  IVe  du  nom  .  donzel  de 
l'Isle,  est  connu  par  divers  actes  depuis  l'an  i3oi  jus- 
qu'en 1 33 3.  Il  était  encore  mineur  et  sous  la  curatelle 
de  Guy  de  Boschaud,  donzel  de  l'Isle,  en  i3oi,  suivant 
le  bail  à  cens  d'un  jardin  situé  à  l'Isle,  qu'ils  firent  en- 
semble le  mardi  après  la  fête  de  saint  Mathieu  de  cette 
année.  Etant  parvenu  bientôt  après  à  l'âge  de  majorité  , 
il  passa  des  actes  en  i3o3,  i3o8,  i3i2  et  i3 16  ;  reçut 
en  1 3 1 7  ,  avec  Raimond,  son  frère,  la  reconnaissance 
que  leur  fit  Guillaume  de  la  Gastonie ,  habitant  de  la 
paroisse    de    Saint-Apre,    pour    le   mainnncnt    de    Lespi- 


DE  SAINT-ASTIER.  61 

nasse;  eut  un  différend  avec  Pierre  du  Bosc  (  ou  du 
Bois),  procureur  du  gardien  et  couvent  des  frères  mi- 
neurs de  Périgueux,  au  sujet  d'un  repas  général  et  annuel 
que  Guy  de  Boschaud  avait  légué  à  ce  couvent,  par  son 
testament  daté  du  vendredi  après  la  fête  de  saint  Mi- 
chef  i3o6.  Comme  ce  legs  n'avait  pas  été  acquitté,  le 
couvent  demanda  l'exécution  de  cette  clause  du  testa- 
ment à  hier  du  Saint-Astier,  dont  la  femme  était  héri- 
tière du  testateur.  Les  parties  passèrent  un  compromis, 
le  7  juillet  1 3a3,  et  promirent,  sous  peine  de  vingt 
livres  de  dédit,  de  s'en  rapporter  à  la  décision  de  Guil- 
laume de  la  Tour,  chanoine  de  Saint-Front  de  Péii- 
gueux,  et  d'Arnaud  de  Ver\inis,  homme  de  loi,  choisis 
pour  arbitres,  lesquels  condamnèrent  hier  de  Saint- 
Astier  à  donner,  tous  les  ans,  le  repas  demandé,  le  jour 
de  sainte  Lucie  (  i3  décembre),  à  acquitter  les  autres 
legs  faits  au  même  couvent,  et  en  outre  à  lui  payer  dix 
livres  pour  les  arrérages. 

11  passa  plusieurs  actes  dans  les  années  1324,  i326. 
1327  et  i328;  rit  un  bail  à  cens,  le  dimanche  après 
Noël  1329,  avec  Guinot  de  Saint-Astier,  donzel,  son 
fils;  fit  en  i33o,  avec  ce  dernier,  l'acensement  d'une 
vigne,  dans  lequel  il  rappelle  feu  Geoffroi,  son  père.  Son 
nom  se  lit  dans  l'acte  de  la  vente  du  péage  de  Perdus, 
près  Montagrier,  consentie  le  2  des  ides  de  juin  de  la 
même  année  i33o,  par  Bernard  de  Guerrel,  clerc,  en 
faveur  de  Pierre  Laporte,  aussi  clerc  et  homme  de  loi, 
habitant  de  Périgueux.  Le  vendeur  déclare  que  nul  autre 
que  lui  n'avait  de  droit  ni  réel  ni  personnel  sur  ce 
péage,  à  l'exception  d'Hélie  de  Saint-Astier,  chevalier 
de  l'Isle,  Raimond  et  hier  de  Saint-Astier,  frères,  da- 
moiseaux, et  Gaillard  de  Saint-Astier,  seigneur  du 
château  de  Montancès,  qui  en  avaient  le  domaine  direct, 
et  auxquels  il  était  dû  chaque  année,  savoir  :  six  deniers 
au  premier,  dix  sols  au  second,  et  six  sols  au  der- 
nier (  1  )  .  Donna  deux  quittances,  pour  la  gestion  de  ses 


(1)  .  .  .  «  Exceptis   nobilibus   viris  domino  Heliâ  de  Sancto 
>•  Asterio,  milite  de   Insulâ.   Raymundo   et  Iterio    de    Sancto 

-  Asterio,    domicellis,  fratribus,  et  Galhardo  de   Monte   inciso  . 

-  domino   Castri  Montis  incisi,  à  quibus    ipsum  pedagium  te- 
»  netur  et  teneri  débet,  ut  à  dominis  directis  ejusdem  pedagii  : 


62  DE   SAINT-ASTIER. 

affaires,  à  Raimond  Forestier  de  l'Isle,  la  première  le 
vendredi  après  la  fête  de  saint  André,  apôtre,  i332,  et 
la  seconde  le  8  des  ides  de  septembre  1 33 3  ;  et  mourut 
probablement  la  même  année,  ou  au  commencement 
de  Tannée  suivante  1334.  Il  avait  épousé  Indie  de  Loirac, 
nièce  de  Guy  de  Boschaud  (  de  Basco  cavo  )  damoiseau 
de  l'Isle,  dont  il  eut  : 

i.°  Hélie  de  Saint-Astier,  damoiseau,  fut  institué, 
avec  Guy,  son  frère  puîné,  héritier  universel 
par  le  testament  de  Guy  de  Boschaud,  leur  grand- 
oncle,  du  vendredi  après  la  fête  de  saint  Michel 
i3o6  (i),  et  vivait  encore  en  i33o,  suivant  un 
bail  à  cens  qu'il  fit  avec  hier,  son  père,  le  jeudi 
avant  la  fête  de  la  Toussaint  de  cette  année,  du 
ténement  de  Malassère,  situé  dans  la  paroisse  de 
l'Isle.  Il  avait  épousé,  en  i3n,  Fine  de  Gour- 
don,  de  l'ancienne  et  illustre  maison  de  Gourdon, 
en  Querci,  alors  veuve  de  messire  Pons  de 
Beynac,  chevalier.  Le  pape  Clément  V  leur  ac- 
corda, le  26  août  i3n,  un  bref  de  dispense  du 
quatrième  degré  d'affinité,  provenant  'de  ce  que 
Pons  de  Beynac,  premier    mari    de   Fine ,   était 


»  et  sibi  exinde  debentur,  scilicet  dicto  militi  sex  denarii  cur- 
»  rentis  monetae,  in  festo  inventionis  beati  Stephani  ;  et  dictis 
»  fratribus  10  solidi,  in  vigiliâ  festi  Paschœ  ;  et  dicto  dominio 
»  Montis  incisi,  sex  solidi  ejusdem  monetœ,  in  vigiliâ  festi  Na- 
»  tivitatis  Domini,  rendualiter  annuatim,  et  unum  par  Cirothe- 
»  carum  albarum,  in  et  de  acaptamento,  debitum  dicto  militi  ; 
»  et  aliud  par,  dictis  fratribus,  in  dominorum  et  heredum  mu- 
»  tationibus,  ut  est  moris,  etc.  »  Cette  identité  de  possession 
de  la  part  de  ces  trois  branches,  suppose  qu'elles  avoient  une 
origine  commune. 

(  1  )  Guy  de  Boschaud,  après  avoir  fait  un  grand  nombre  de 
legs  aux  églises  et  monastères,  par  son  testament  de  l'an  i3o6, 
en  fit  un  de  5o  sols,  monnaie  courante,  à  Raimond  de  Saint- 
Astier,  donzel,  fils  de  feu  Geofroi  de  Saint- Astier;  et  un  autre 
a  Geofroi  de  Saint-  Astier,  religeux  de  l'ordre  de  Saint-Fran- 
çois ;  fait  mention  du  mariage  contracté  entre  Indie  de  Loirac, 
sa  nièce,  et  Itier  de  Saint-Astier  donzel;  et  fait  héritiers  leurs 
enfants  Hélie  et  Guy,  les  substituant  l'un  à  l'autre.  On  remar- 
que parmi  les  témoins,  Hélie  de  Saint-Astier,  donzel  de  l'Isle, 
qui  fut  aussi  un  des  exécuteurs  de  ce  testament,  et  Hélie  et 
Raimond  de  Saint-Astier,  frères. 


DE  SAINT-ASTIER.  63 

cousin  au  quatrième    degré     d'Hélie    de    Saint- 
Astier.  On  ignore  s'il  eut  des  enfans  ; 

2.0  Guy,  dont  l'article  suit  : 

XI.  Gui,  dit  Guinot  de  Saint- Astier,  damoiseau 
de  l'Isle,  fut  institué  héritier  avec  Hélie,  son  frère,  par 
le  testament  de  Guy  de  Boschaud,  en  i3o6;  est  nommé 
avec  hier,  son  père,  dans  un  grand  nombre  d'actes, 
depuis  l'an  i320,  jusqu'en  1 334,  et  stipule  seul,  ou  avec 
hier,  son  fils,  depuis  cette  dernière  année  jusqu'en  1 368. 
Il  vendit,  conjointement  avec  son  père,  le  dimanche 
avant  les  Rameaux  i320  (v.  st.).  à  Pierre  Moschard, 
de  Tlsle,  quatre  sextiers  et  sept  modurières  de  froment 
de  rente;  et  le  jeudi  avant  la  fête  des  apôtres  saint 
Philippe  et  saint  Jacques,  i3ai,  il  lui  rit  une  nou- 
velle vente  de  trois  sextiers  et  cinq  modurières  de  rente  ; 
et  une  troisième,  le  mardi  aprèes  la  fête  de  la  Circonci- 
sion 1329,  de  cinq  sextiers  de  froment  et  de  cinquante 
sols  également  de  rente  ;  il  donna,  la  veille  des  ca- 
lendes de  mai  i337,  l'investiture  de  deux  prés,  situés 
dans  la  paroisse  de  Montagrier,  relevant  de  sa  direc- 
tité  et  de  celle  d'Hélie  Rogard  ;  donna  quittance,  le 
jour  des  ides  de  décembre  i352,  à  Hélie  Pichaud ,  de 
tout  ce  qu'il  pouvait  lui  devoir,  et  lui  rit  en  outre 
une  donation  ;  passa  une  transaction  conjointement 
avec  hier,  son  fils,  le  jour  des  ides  d'août  i35j,  avec 
Arnaud  de  Raymond,  abbé  de  Chancelade,  sur  un  dif- 
férend élevé  entre  eux,  au  sujet  d'une  certaine  quantité 
de  rentes  que  cet  abbé  prétendait  lui  être  dues  et  à 
son  abbaye,  en  vertu  de  la  succession  de  Pierre  Mos- 
chard de  l'Isle;  il  fut  convenu,  par  cet  acte,  que  les 
rentes  dont  il  s'agit  ,  resteraient  à  perpétuité ,  ainsi 
que  leurs  arrérages,  aux  seigneurs  de  Saint-Astier,  père 
et  rils,  à  la  charge  par  eux  de  payer  tous  les  ans  à  per- 
pétuité à  l'abbé  et  couvent  de  Chancelade,  sept  sextiers 
de  froment  et  vingt-cinq  sols  de  rente.  L'année  sui- 
vante, et  le  8  des  ides  d'août  les  mêmes  Gui  et 
hier  de  Saint-Astier  firent,  avec  le  susdit  abbé,  un 
échange,  par  lequel  celui-ci  leur  céda  la  troisième 
partie  des  biens  et  héritages  qui  avaient  appartenu  à 
Bernard  Moshard,  et  qui  étaient  situés  au  lieu  de 
Dorle,  paroisse  de  l'Isle,  ainsi  que  plusieurs  rentes, 
pour  six  émines  de  blé  de  rente,  sur  le    moulin    d'An- 


64  DE  SAINT-ASTIER. 

glars,  dépendant  de  Chancelade,  etc.  Il  reçut,  en  1 358, 
une  quittance  de  Guillaume  de  Foucaud  de  la  Vergne, 
son  gendre  ;  fut  nommé  tuteur  des  enfants  de  ce  der- 
nier, le  jeudi  après  la  quinzaine  de  Pâques  1 366  ;  acensa 
à  Bernard  Raine,  le  11  des  calendes  de  juin  1367, 
un  bois  situé  dans  la  paroisse  de  Sainte-Marie  de  Perdus  ; 
enfin  il  donna,  le  vendredi  avant  le  dimanche  où  l'on 
chante  Lœtare  Jérusalem  1367  (v.  st.  ),  en  qualité  de 
tuteur  de  Guillaume,  Marie  et  Linone  de  Foucaud, 
ses  petits-enfants,  acte  de  reconnaissance  de  la  dot 
qu'il  avait  constituée  à  Marie  de  Saint-Astier,  sa  fille, 
(alors  remariée),  lors  de  son  premier  mariage  avec 
Guillaume  de  Foucaud,  père  de  ces  mineurs,  et  prit 
des  termes  pour  en  payer  le  restant.  On  croit  qu'il 
mourut  la  même  année  1 368.  Il  avait  épousé,  avant 
l'an  1 339,  Agnès  de  Creyssac  (1)  sœur  de  Pierre  de 
Creyssac,  damoiseau,  dont  il  eut  : 

1 .°  hier,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Marie  de  Saint-Astier,  épousa  i.°  Guillaume 
Foucaud  de  la  Vergne,  de  la  paroisse  de  Saint- 
Sulpice,  près  Mareuil;  2.0  Pierre  Flamenc,  clerc 
du  roi  d'Angleterre,  suivant  un  acte  de  l'an 
1 367  (  v.  st.),  par  lequel  Guy  de  Saint-Astier, 
son  père,  reconnut  la  dot  qu'il  lui  avait  cons- 
tituée lors  de  son  premier  mariage,  et  lui  assura 
le  paiement  de  ce  qui  restait  à  payer,  ainsi  que 
de  10  livres  de  rente,  qui  lui  avaient  été  léguées 
par  Guillaume  de  Foucaud,  son    premier  mari. 

XII.  Itier  de  Saint-Astier,  Ve  du  nom,  damoiseau 
de  l'Isle,  qualifié  aussi  écuyer,  naquit  en  1 339,  suivant 
un  acte  daté  du  jour  des  ides  d'août  i357,  dans  lequel 
il  est  dit  âgé  de  dix-huit  ans  ;  reconnut,  par  acte  du 
lundi    avant    la    Toussaint     i382    devoir    à    Taleyrand, 


(1)  La  famille  de  Creyssac,  maintenant  éteinte,  était  d'an- 
cienne chevalerie;  il  en  est  souvent  fait  mention  dans  le  Gartu- 
laire  de  Chancelade  dès  le  douzième  siècle.  Agnès  de  Creyssac 
ne  nomme  pas  son  père,  mais  il  est  probable  qu'elle  était  fille 
d'Arnaud  de  Creyssac,  chevalier,  qui  fut  témoin  du  contrat  de 
mariage  d'hier  de  Saint-Astier,  donzel  ,  avec  Marie  de  Blai- 
gnac,  de  l'an  1 3 17. 


DE  SAINT-AST1ER.  65 

Izarn  et  Alandon  de  Saint-Astier,  cinq  sextiers  et  une 
Jmine  de  froment  de  rente  sur  le  moulin  de  Raffelier, 
situé  près  de  l'Isle;  de  laquelle  Taleyrand  lui  fit  vente 
par  le  même  acte,  avec  promesse  de  la  faire  ratifier 
par  ses  frères.  On  doit  supposer  que  ce  dernier  refusa 
ou  négligea  de  remplir  sa  promesse,  puisque  ce  ne 
fut  que  seize  ans  après,  c'est-à-dire  en  1398,  qu'Ar- 
chambaud  de  Saint-Astier,  fils  d'Itier,  fit  faire  cette 
ratification  par  Izarn  et  Alandon,  frères  de  Taleyrand. 
Itier  de  Saint-Astier,  qualifié  écuyer,  fut  chargé,  en 
1387,  avec  un  autre  écuyer  du  diocèse  de  Sarlat  de 
la  garde  du  Château-l'Evêque,  pour  Hélie  Servient, 
!que  de  Périgueux;  comme  on  l'apprend  du  livre 
ou  journal  de  recette  et  de  dépense  de  Pierre  des 
Mortiers,  collecteur  des  deniers  du  pape  Clément  VII, 
en  Périgord  (1).  On  ignore  la  date  de  sa  mort,  mais 
il  est  certain  qu'il  ne  vivait  plus  en  1  3q8.  Il  avait 
épousé,  assisté  de  Guy,  son  père,  par  contrat  passé 
sous  le  sceau  de  la  cour  de  Périgueux,  le  5  juillet 
1 358,  Agnès  du  Puy,  demoiselle  (2)  fille  de  Mathieu 
du  Puy,  damoiseau  d'Agonac,  et  sœur  d'Aymeric  du 
Puy,  damoiseau;  il  lui  fut  constitué  en  dot  une 
somme  de  700  florins  d'or,  dont  se  rendirent  cautions 
Raimond  de  Chamberlhac,  chevalier  d'Agonac ,  hier 
de  Rosgard  (ou  Rogardj,  damoiseau  de  l'Isle,  et 
Aymeric  du    Puy,  damoiseau.  De  ce  mariage  est  issu  : 

Archambaud  de  Saint-Astier,  dont  l'article  suit. 

Il     est    probable    qu'hier  de     Saint-Astier   avait 


(1)  Arch.  du  Vatican. 

(2)  La  famille  de  Dupuy-d'Agonac,  dont  le  nom  s'écrivait 
de  Puteo,  ou  Putheo,  et  en  patois,  de  Potf,  Pof,  ou  del  Pots, 
était  différente  des  Dupuy  de  Trigonan,  de  la  Jarte  et  de  la 
Forêt  ,  dont  le  nom  a  toujours  été  écrit  de  Podio.  Cette  famille 
était  d'ancienne  chevalerie,  et  tirait  son  origine  du  bourg  d'A- 
gonac, à  deux  lieues  de  Périgueux.  Hélie  Dupuy  (de  Pof),  fut 
témoin  de  deux  donations  faites  à  l'abbaye  de  Ligueux  en  1 1 1 5, 
etleCartulaire  de  Chancelade  a  conservé  le  nom  de  plusieurs 
de  ses  descendants  qui  vivaient  dans  le  douzième  siècle.  Ma- 
thieu Dupuy,  père  d'Agnès,  était  probablement  fils  de  Hugues, 
et  petit-fils  d'Hélie  Dupuy  {de  Po/j),  donzel,  mari  de  Béatrix 
d'Agonac,  fille  de  Foucher  d'Agonac,  donzel,  laquelle  fit  son 
testament  le  6  des  calendes  de  mars  1 3og. 

XVII.  5 


66  DE  SAINT-ASTIER. 

eu    un  autre  fils,    qui  devait    être  l'aîné,   et  au- 
quel Archambaud  succéda;    il  s'appelait  : 

Bertrand  ou  Bertrandon  de  Saint-Astier,  écuyer 
et  échanson  du  duc  de  Bourgogne.  Ce  prince 
le  gratifia  d'une  somme  de  56  livres  5  sols, 
pour  l'aider  à  se  monter  pour  son  service,  par 
lettres  datées  de  Dijon,  le  21  avril  1 3g5  (1). 
Il  fut  un  des  seigneurs  qui  accompagnèrent  Jean, 
vicomte  de  Nevers,  fils  du  duc  de  Bourgogne, 
dans  son  expédition  en  Hongrie  contre  les  Turcs; 
et  fut  tué,  selon  les  apparences,  le  28  sep- 
tembre 1396,  à  la  bataille  de  Nicopolis,  dans 
laquelle  le  comte  de  Nevers  fut  fait  prisonnier, 
et  Jean  de  Vienne,  amiral  de  France,  Philippe 
de  Bar,  Guillaume  de  la  Trémoille  et  son  fils, 
périrent  avec  un  grand  nombre  d'autres  sei- 
gneurs français.  On  raconte  que  le  sultan  Ba- 
jazet  mit  en  liberté  le  comte  de  Nevers  et  vingt- 
cinq  seigneurs,  moyennant  200,  000  ducats  d'or, 
et  qu'en  les  congédiant,  il  les  exhorta  à  prendre 
leur  revanche.  Trois  ans  après,  le  duc  de  Bour- 
gogne donna  une  somme  de  100  livres  à  mes- 
sire  Jean  de  Chamberlhac,  chevalier,  cham- 
bellan du  roi,  ponr  l'aider  à  payer  les  dettes 
de  Bertrandon  de  Saint-Chastier,  mort  au  voyage 
de  Hongrie,  où  il  avait  accompagné  le  comte  de 
Nevers,  et  que  Jean  de  Chamberlhac  s'était 
chargé  de  payer  :  c'est  ce  qu'on  apprend  par 
des  lettres  de  ce  duc,  données  à  Arras,  le  8  mai 
1399(2). 

XIII.  Archambaud  de  Saint-Astier,  damoiseau, 
bachelier  ès-lois,  juge  général  de  toute  la  vicomte  de 
Limoges,  et  successivement  consul  et  maire  de  la  ville 
de  Périgueux ,  fils  d'hier  de  Saint-Astier  ,  V°  du 
nom   (3)    et  d'Agnès  du    Puy.    Il  étudia  en  droit,    et  se 


(1)  Arch.de  la  eh.   des  compt.   de  Bourgogne,    compte  pour 
ladite  année. 

(2)  Chambre  des  comptes  de  Dijon. 

(3)  On   ne    peut    douter    qu'Archambaud  tût   fils  d'Itier  de 
Saint-Astier,     puisqu'il  l'assure   lui-même  dans   la  souscription 


DE  SAINT-ASTIKR.  67 

destina  d'abord  à  l'état  ecclésiastique,  comme  il  parait 
par  une  bulle  du  pape  Grégoire  XI  ,  adressée  à  l 'of- 
ficiai de  Bordeaux,  le  17  des  calendes  d'octobre,  la 
quatrième  année  de  son  pontificat  (  i5  septembre  1  3 74  ), 
par  laquelle  ce  pontife  le  nomma  à  un  canonicat  du 
chapitre  de  Saint- Astier,  vacant  par  la  mort  d'Hélie 
Radulfe  (1).  Il  succéda,  en  1396,  à  Bertrand  de  Saint- 
Astier,  mort  sans  postérité  au  voyage  de  Hongrie, 
qu'on  présume  avoir  été  son  frère  aîné.  Il  dut  pour  lors 
quitter  l'habit  ecclésiastique ,  puisque  ce  fut  vers  le 
même  tems  qu'il  se  maria  ;  il  lit  ratifier,  en  1 3o8,  par 
les  frères  de  Taleyrand  de  Saint -Astier,  la  vente  de 
cinq  sextiers  et  une  émine  de  froment  de  rente  sur  le 
moulin  de  Ratfelier,  que  ce  dernier  avait  faite,  le 
lundi  avant  la  Toussaint  i382,  à  Itier  de  Saint-Astier, 
père  d'Archambaud,  sous  les  conditions  de  la  ratifica- 
tion d'Izarn  et  d'Alandon  de  Saint  -  Astier  ,  frères 
de  Taleyrand.  Ces  derniers  lui  firent  une  donation 
pure  et  simple  de  cette  rente  (2),  par  acte  du  dernier 
février  1398  (v.  st. )  Il  reçut,  le  19  août  1403,  une 
procuration  de  Marie  de  Chabans,  demoiselle  d'Ago- 
nac  (3);  et  le  1"  juin  de  Tanne'e  suivante  1404,  il 
en  reçut  une  autre  d'Arnaud  de  Biras,  et  d'Hélie  de 
la  Jane;  est  nommé  dans  le  procès-verbal  des  assises 
tenues  à  Périgueux,  par  le  lieutenant  du  sénéchal  de 
Périgord,    le   samedi     après  la   fête   de    l'Assomption    de 


du  contrat  de  mariage  de  son  père,  qu'il  a  écrite  de  sa  propre 
main  ;  on  y  lit  ce  qui  suit  :  Instrumentum  dotale  patris  et  matris 
mei  Archambaldi  de  Sancto  Asterio  ;  et  d'une  autre  écriture  de 
la  même  époque,  ou  environ  :  La  letra  del  maridatge  que fo 
fach  entre  Itier  de  S.  Chastier,  fils  de  Gui  de  S.  Chastier,  donjel 
de  Leyla,  ou  Agnes  del  Pot^,filha  de  Mathiou  del  Pot^,don\el 
d'Agonac. 

(1)  Arch.  du    Vatican,  reg.   coté  Gre'g.  XI,  tom.  22,  an.  IV, 
fol.  371,  verso. 

(2)  Ancien  répertoire  des  titres  de  l'Isle.  fol  ....  Cette  rente 
sur  le  moulin  de  Raffelier  appartenait  encore,  deux  siècles 
après,  à  la  maison  de  Saint-Astier,  puisque  ce  fut  sur  elle  que 
François  de  Saint-Astier,  seigneur  de  la  Barde,  assigna  une 
pension  annuelle  de  cent  livres,  qu'il  donna  au  collège  de  Ber- 
gerac, le  3o  août  ibyG  (Arch.  de  la  mais,  de  ville  de  Bergerac). 

(3)  Arch.  du  château  de  la  Cousse. 


68  DE  SAINT-ASTIER. 

la  Vierge,  et  le  mardi  avant  la  saint  Mathieu  1405(1); 
était  consul  de  la  ville  de  Périgueux,  dès  Tan  1407, 
et  prêta,  en  cette  qualité,  conjointement  avec  Arnaud 
de  Bernabé,  maire  de  la  même  ville,  un  canon  de 
métal,  muni  de  poudre,  et  autres  objets  nécessaires  à 
Bertrand  de  Grignols ,  siegneur  de  Frâteaux  [2).  Il 
prend  les  qualités  de  bachelier  es- lois,  damoiseau  et  ori- 
ginaire du  lieu  de  l'Isle,  dans  une  transaction  passée 
le  pénultième  décembre  1408,  entre  Hélie  de  Saint- 
Astier ,  damoiseau  du  lieu  d'Allemans ,  et  Raimond 
de  la  Porte,  damoiseau  de  l'Isle.  L'année  suivante  1409, 
il  était  juge  général  de  toute  la  vicomte  de  Limoges  (3), 
et  tint,  en  cette  qualité,  plusieurs  fois  les  assises  à 
Exideuil,  entr'autres  les  i3  février,  20  mai  et  4  juillet. 
Le  procès-verbal  de  la  seconde  de  ces  assises ,  fait 
mention  d'une  dame  des  Bories  (  sans  autre  désigna- 
tion), comprise  dans  un  rôle  des  nobles  de  la  châtelle- 
nie  d'Exideuil,  qui  devaient  hommage  au  vicomte  de 
Limoges.  Il  reçut,  le  27  avril  141 1,  de  Hélie  de  Saint- 
Astier,  damoiseau  d'Allemans,  qui  l'appelle  son  bien 
aimé  et  très-cher  cousin,  et  de  Raimond  de  la  Porte, 
damoiseau  de  l'Isle,  la  donation  de  tous  les  droits 
qu'ils  avaient  sur  le  moulin  de  Raffelier,  situé  sur 
la  rivière  de  Drône  ,  dans  la  paroisse  de  l'Isle;  et  le 
10  août  1416,  Mondète  de  Saint-Astier,  demoiselle, 
qui  le  qualifie  son  bien  aimé  et  très-cher  ami  et  cousin, 
lui  fit  donation  de  tous  ses  biens  meubles  et  immeubles, 
sous  la  réserve  de  l'usufruit,  sa  vie  durant.  Il  fut  élu, 
en  14 19,  premier  consul  de  la  ville  de  Périgueux; 
reçut,  en  1425,  une  procuration  d'Adèmar  Bouchier; 
fut  nommé  maire  de  Périgueux,  en  1428,  suivant  un 
registre  de  l'hôtel  de  ville,  qui  fait  encore  mention 
de  lui  en  1429  (4).  Il  est  probable  qu'il  mourut  cette 
année,  ou  la  suivante,  car  tous  les  actes  subséquens 
sont1  passés  au  nom  de  Fortanier,  son  fils. 

Aucun    titre    ne  fait  connaître    le   nom  de    la   femme 
d'Archambaud;     mais    tout     porte   à    croire    qu'elle   était 


(1)  Arch.  de  l'hôtel  de  ville  da  Périgueux. 
(a)  Ibid. 

(3)  Arch.  de  Pau. 

(4)  Arch.  de  la  maison  de  ville  de  Périgueux. 


DE  SAINT-ASTIER.  69 

issue  de  U  maison  de  Grézignac  ,  et  rillc  unique  de 
noble  homme  Bertrand  de  Grézignac  ,  damoiseau  ,  et  de 
Jeanne  Vigier  (1)  ,  et  petite-fille  de  messire  Bernard  de 
Grézignac  ,  chevalier ,  maître-d'hôtel  du  roi,  et  viguier 
de  Toulouse.  De  ce  mariage  provinrent  : 

i.°  Fortanier  ,   ou  Forton,  dont  l'article  suit  ; 

2.°N....  de  Saint-Astier,  qui  fut  mariée  deux  fois, 
i.°  avec  N....  de  Chahans,  damoiseau  de  Men- 
signac  ;  2.0  avec  N....  de  la  Brande,  damoiseau; 
c'est  ce  qu'on  apprend  par  le  testament  de  Jean 
de  la  Brande ,  prêtre ,  chanoine  de  l'église  de 
Saint-Etienne  de  Périgueux ,  et  chapelain  de 
l'église  d'Allemans ,  daté  du  26  août  1463,  par 
lequel  il  fait  ses  héritiers  universels,  noble 
homme  Fortanier  de  Saint-Astier ,  qu'il  appelle 
son  oncle  (  avunculum  suam  )  ,  et  Marie  de 
Chabans  de  Mensignac,  sa  sœur. 

Branche  des  Bories. 

XIV.  Fortanier _,  ou  Forton  de  Saint-Astier  ,  Ier  du 
nom  ,  damoiseau  de  la  ville  de  Périgueux ,  seigneur  des 
Bories  (2)  .  de  Bernabé  ,  de  Lieudieu ,  de  Verzinas  ,  de 
Valmensengas ,  de  la  maison  noble  de  l'Isle ,  située 
dans  la  ville  de  ce  nom,  et  de  la  seigneurie  du  Chause- 
Nicoulon,  près  la  ville  de  Saint-Astier,  né  vers  l'an    1400, 


(1)  Bertrand  de  Grézignac  épousa>  en  1379,  Jeanne  Vigier, 
dame  de  Caussade,  etc.,  fille  unique  et  héritière  de  Corbo- 
rand  II  de  Vigier,  viguier  du  Puy-Saint-Front  de  Périgueux  . 
et  d'Isabeau  de  Domrae  ;  et  comme  il  existait  entre  eux  une 
affinité  spirituelle,  provenant  de  ce  que  Bertrand  de  Grézignac 
avait  été  tenu  sur  les  fonts  du  baptême  parla  mère  de  Jeanne, 
Vigier,  ils  obtinrent  le  24  juillet  1379,.  du  pape  Clément  VII, 
un  bref  de  dispense  de  cet  empêchement.  Bertand  de  GrézU 
gnac  fut  tué  ,  peu  années  après  son  mariage  ,  à  la  bataille 
de  .  .  .  .  ,  en  Espagne  ;  et  sa  veuve  se  remaria  ,  avant  l'an 
1395  ,  avec  Henri  de  Cugnac ,  chevalier,  anteur  de  la  branche 
de  Cugnac  de  Caussade 

(2)  Forton  de  Saint-Astier  est  le  premier  de  sa  famille  qui 
se  soit  qualifié  seigneur  des  Bories  (de  las  Borias)  ;  il  prend 
cette  qualité,  pour  la  première  fois,  dans  un  acte  d'échange  du 
12  août  1444.  Il  la  prend  aussi  dans  son  contrat  de  mariage 
avec  Catherine  Chabrol,  de  l'an  1446. 


y0  DE  SAINT-ASTIER. 

avait  déjà  succédé  à  Archambaud  ,  son  père,  en  1430, 
suivant  un  acte  du  20  octobre  de  cette  année  (1),  par 
lequel  Arnaud  de  Laporte,  damoiseau ,  fils  aîné  de 
Raimond  de  Laporte  de  l'Isle,  déclare  avoir  vendu 
divers  cens  et  acaptes  à  Hélie  Moschard  (2).  Les  habitants 
de  Périgueux  lui  donnèrent  une  marque  éclatante  de 
l'estime  qu'ils  faisaient  de  sa  personne,  et  de  la  con- 
fiance qu'ils  avaient  dans  ses  talents  militaires,  lors  qu'à 
peine  âgé  de  trente  ans,  ils  le  choisirent,  le  3  mai 
143 1  ,  pour  leur  capitaine,  et  lui  confièrent  la  garde 
et  la  défense  de  leur  cité  ,  qui  était  alors  menacée  par 
les  Anglais  (3).  Quatre  ans  après,  ils  lui  en  donnèrent 
une  nouvelle  preuve  en  le  nommant  maire  de  leur  ville, 
charge  très-importante  dans  ce  tems-là,  et  qu'il  a  oc- 
cupée quatre  fois  dans  le  cours  de  sa  vie;  savoir,  en 
1437,  1440,  1454  et  1461.  -Il  est  mentionné  dans  un 
acte  de  l'an  1433,  avec  Sibille  de  Saint-Astier ,  dame 
de  la  Cour  et  de  l'Isle  (4);  et  deux  ans  après  (en  1435), 
il  fut  député  par  l'évêque  et  la  ville  de  Périgueux,  à 
l'assemblée    convoquée,   pour  le   Ier   mars,   à  l'Isle-Jour- 


(1)  On  apprend,  par  cet  acte,  que  la  maison  que  Forton 
possédait  à  l'Isle,  était  située  près  des  fossés  de  la  ville. 

(2)  Extr.  d'un  registre  de  Folheronis,  notaire,  aux  arch.  du 
château  de  Lieudieu. 

(3)  «  Coumo  nous  Mayé  et  cossours  de  la  villo  et  citât  de 
»  Pereguers  fuyessem  informa  que  lous  Angleis  ayessen  eu- 
»>  treprey  de  preney  ladito  citât;  et  que  nous,  per  las  grandas 
«  couchas  que  nous  aviem  de  gardar  ladito  villo,  ne  podem 
»  vaquar,  ni  entendre  à  la  gardo  de  ladito  citât  ;  aujourd'hey, 
»  per  lou  vouley  et  conser  de  la  communauta  d'aquesto  villo, 
»  avem  éligi  honorable  écuyer  Forto  de  Sent-Astier,  per  esse 
»  nostre  lieutenen-capitani,  per  nous  eyspécialcment  et  expres- 
»  soment  donem  à  la  gardo  ,  et  gouvernar  icello  citât.  Lou- 
»  quau,  après  lou  seroment  qu'eu  o  preytat,  nous  a  jurât  et 
»  proumey  sur  lou  sen  eyvangeli  nostré  Seignour,  de  bien  et 
»  loyalomen,  à  son  loyal  poudey,  nous  gardar,  menteney  la- 
»  dito  citât  en  nostro  vrayo  seignourio  et  obéyssenso,  etc.  Lou 
>  IIIe  jour  d'au  mey  de  may  tnillo  quatre  cents  trento  un  : 
»  présents  Arnaud  de  Bernabé  ,  et  Olivier  de  las  Ribieyras  » . 
(Arch.  delà  maison  de  ville  de  Périgueux,  petit  livre  noir,  fol. 
1 1 3  —   Me'm.  impr.  de  la  ville,   tom.  3,  preuv.p.  481,   n°.  78). 

(4)  Reg.  de  Folheronis,  cité  plus  haut. 


DE  SAINT-ASTIER.  71 

data,  par  le  comte  d"  Armagnac  (1).  L'année  suivante 
1436,  il  se  chargea,  malgré  les  difficultés  et  le  danger 
qu'il  v  avait  à  voyager  dans  un  pays  couvert  de  troupes 
ennemies,   de  porter   une  somme  de  cent    écus  à  Berenger 

ajon.  évoque  de  Perigueux,  que  les  troubles  et  les 
guerres,  dont  son  diocèse  était  le  théâtre,  avaient  forcé 
de  se  réfugier  dans  sa  prévoté  de  Beaumont,  en  Rouer- 
gue  (2).  Il  assista,  comme  témoin,  le  i3  février  1438 
(  v.  st.  ),  à    une    donation     faite    par    Amalric,    seigneur 

ssac,  à  Bertrand  d'Abzac,  seigneur  de  Montastruc  ; 
et  à  un  échange  que  Jean  de  Bretagne,  comte  de  Pen- 
thievre  fit,  le  12  août  1444,  avec  noble  Bernard  de 
Lestrade,  seigneur  de  la  Cousse  :  il  prend,  dans  ce 
dernier  acte,  la  qualité  de  seigneur  des  Bories;  reçut  avec 
Malrigon  de  Bideran,  le  2  3  mars  1444  (v.  st.  ),  une 
procuration  d'Amalric  dEstissac,  chevalier;  donna  quit- 
tance, le  3o  mars  1445,  à  Charles  de  Talleyrand,  sei- 
gneur de  Grignols,  lieutenant  au  comté  de  Périgord, 
pour  Jean  de  Bretagne,  comte  de  Penthièvre.  d'une 
rente  de  dix  livres,  que  lui  (  Forton  )  et  les  siens  avaient 
perçue  de  toute  ancienneté  sur  le  péage  de  Monpont  (3)  : 
cette  quittance  fut  passée  devant  notaire,  dans  la  Bar- 
becane  de  la  ville  de  Grignols,  en  présence  d'Hélie  de 
Taillefer,  damoiseau  de    Grignols  d'Arnaud  de    Lapone, 


(1)  Livre  de  compî.  de  Pierre  Magnan,  conservé  autrefois  dans 
les  arch.de  Vévêché  de  Perigueux,  fol.  i3g,   verso. 

(1)  .  .  .  Item  8  maii  (H36),  tradidit  Fortoni  de  Sancto  As- 
terio.  C  scuta  ,  quœ  portavit  dicto  domino  episcopo,  apud 
Bcllum  montem  {Livre  de  comptes  de  P.  Magnan,  fol.  2o3  ). 
L'évêque  Béren^er  d'Arpajon  ,  sur  lequel  le  Gall.  Christ  donne 
fort  peu  de  détails,  était  issu  de  l'ancienne  maison  d'Arpajon  , 
en  Rouergue  ;  il  fut  nommé  à  l'évê-hé  de  Perigueux,  par  le 
pape  Jean  XXIII,  le  14  mars  1414  (v.  st.),  et  mourut  le  2 
septembre  1437. 

(3)  On  ne  connaît  pas  l'origine  de  cette  rente  :  on  trouve 
seulement  que  le  3  des  nones  de  mai  1281  ,  il  fut  passé,  entre 
Archambaud  III,  comte  de  Périgord,  et  Iticr  Vigicr.  fils 
d'Audoin  et  Marie  sa  femme,  une  transaction  par  laquelle 
ces  derniers  cédèrent  au  comte  tout  le  droit  qu'ils  avaient  sur 
le  péage,  le  four  et  autres  objets  dépendants  de  la  chàtellenie 
de  Monpont,  moyennant  la  somme  de  10  livres  qu'ils  se  réser- 
vèrent sur  ce  péage. 


y2  DE  SAINT-ASTIER. 

damoiseau  de  l'Isle.  Il  acquit,,  le  10  décembre  1446,  de 
Pierre  Costans,  et  de  Pétronille  Boucher,  sa  femme, 
une  renie  sur  une  maison  située  à  Périgueux,  dans  la 
rue  appelée  de  Port  de  Graule  ;  reçut,  le  19  du  même 
mois,  une  donation  pour  services  rendus,  d'Olivier  de 
Béron,  damoiseau  ;  assista,  le  23  août  1447,  à  l'entrée 
solennelle  d'Hélie  de  Bourdeille,  évêque  de  Périgueux  (1)  ; 
passa  un  acte,  le  29  octobre  1447,  avec  nobles  Pierre 
et  Bertrand  de  la  Bertrandie,  et  messire  Bernard  de 
Fanlac,  en  présence  de  nobles  Jean  de  la  Cropte  et 
Jean  de  Laurière(2);  assista,  le  21  mars  T448  (v.  st.), 
au  contrat  de  mariage  d'Hélie  Dupuy,  damoiseau  de 
Périgueux,  avec  Hélis  de  Gasques  :  et  au  traité  fait  à 
Grignols,  le  18  janvier  1449  (v.  st.  ),  entre  Jean  de 
Bretagne,  comte  de  Ponthièvre,  Jeanne  de  Beynac, 
dame  de  Montastruc,  et  Jean  d'Abzac,  son  fils,  au 
sujet  de  la  reddition  du  château  de  la  Force;  en  pré- 
sence de  nobles  hommes  Gautier  de  Perusse,  seigneur 
d'Escars,  et  de  Bertrand  de  Lur,  seigneur  de  Freys- 
sinet  (3);  ascensa,  le  3  février  1450  (v.  st.  ),  deux 
ténements,  situés  dans  la  paroisse  de  Bassillac,  à  Jean 
Peyrouny,  ou  la  Guyonnie,  originaire  de  la  paroisse 
de  Donzenac  et  de  Sainte-Ferreole,  en  Limousin  (  4  )  ; 
fut  présent,  le  25  décembre  145 1,  à  la  donation  de 
la  terre  de  Razac,  faite  par  Jean  de  Bretagne  à  Hugues 
de  Beyly,  chevalier  ;  fit  faire  le  14  avril  1452,  devant 
ce  dernier,  par  Jean  Dupuy,  bachelier  ès-droits,  une 
enquête  au  sujet  de  l'acquisition  qu'il  avait  faite  d'un 
moulin  appelé  Moli  nuo,  situé  sur  le  ruisseau  de  la 
Gardonete,  près  de  Montcuq,  en  Périgord,  qui  lui 
avait  été  vendu  par  Pierre  de  Tanac,  ou  Tenac.  For- 
ton    jouit  environ    un  an  de  ce   moulin,    et  en    perçut 


(1)  Hélie  de  Bourdeille  fut  nommé  à  l'évêché  de  Périgueux  , 
le  17  novembre  1437,  et  ne  fit  son  entrée  solennelle  que  dix 
ans  après. 

(2)  Extr.  des  manuscrits  de  M.  le  marquis  de  Lambertie. 

(3)  Arch.  du  château  de  la  Force,  manuscr.  de  M.  Prunis,  à 
la  Bibl.  du  Roi. 

(4)  La  population  était  tellement  diminuée  en  Périgord, 
dans  le  quinzième  siècle,  que  les  seigneurs  furent  obligés  de 
faire  venir  des  familles  du  Limousin  et  de  l'Auvergne  pour 
cultiver  leurs  terres. 


DE  SAINT-ASTIER.  73 

les  revenus  jusqu'à  ce  que  le  comte  de  Huntirtgton, 
anglais,  étant  venu  ci  Périgord,  à  la  tête  d'une  nom- 
breuse armée,  Gaillard  de  Noialhes,  capitaine  du  château 
de  Montcuq,  pour  les  Anglais,  prit  de  force  ce  moulin, 
en  haine  de  ce  que  Forton  était  du  parti  français,  et  le 
retint  jusqu'à  ce  que  le  seigneur  d'Orval,  (de  la  maison 
d'AlbreO,  eut  remis  le  château  de  Montcuq  sous  l'obéis- 
sance du  roi.  Il  obtint  le  9  novembre  de  la  même  année, 
des  lettres  d'Hélie  de  Bourdeille,  évéque  de  Périgueux, 
qui  confirmèrent  la  fondation  qu'Arnaud  de  Bernabé  et 
Catherine  Beyneych,  sa  femme  avaient  faite  dans  l'église 
de  Saint-Front,  d'une  vicairie ,  sous  l'invocation  de 
saint  Barnabe  :  ces  lettres  furent  données  en  présence 
de  Fortanier  de  Roux,  grand  archidiacre  de  l'église  de 
Périgueux,  et  d'Aymeric  de  Merle  ,  homme  de  loi. 
11  fit,  le  12  novembre  1455,  un  acensement,  dans 
lequel  il  prend  la  qualité  de  damoiseau ,  seigneur  des 
Bories  et  de  Valmensengas,  habitant  de  la  ville  de  Péri- 
gueux  ;  obtint,  le  28  avril  1457,  un  jugement  des  re- 
quêtes du  palais,  sur  un  différend  qu'il  avait  avec  Denis 
du  Croiset,  écuyer,  receveur  des  aides  pour  le  roi,  au 
pays  d'Auvergne,  comme  mari  de  Marguerite  Chabrol  ; 
présenta,  le  4  novembre  1458,  Jean  Dupuy,  prêtre,  au 
chapitre  de  Saint- Front  de  Périgueux,  qui  lui  conféra 
la  vicairie  de  Saint-Barnabe  ;  acensa ,  le  2  novembre 
1461,  à  Pierre  Myto,  habitant  de  Périgueux,  la  borie, 
vulgairement  appelée  de  Margot,  située  dans  la  paroisse 
de  Trélissac,  sous  le  devoir  de  douze  boisseaux  de  fro- 
ment de  rente,  etc.;  il  prend,  dans  cet  acte,  la  qualité 
de  damoiseau,  seigneur  des  Bories  et  de  Bernabé,  et  fils  de 
feu  Archambaud  de  Saint-Astier  (1);  fit,  vers  le  même 
tems,  plusieurs  autres  acensements,  entr'autres  celui 
du  ténement  de  Mirabel,  situé  dans  la  paroisse  de  Sa- 
nillac,    le    9  juin    1462.   Enfin   il  fit  son    testament  (2), 


(1)  Orig.  enparch.,  ci-Jevant  aux  arch.du  château  de  Lkudieu. 

(2)  Dans  le  préambule  de  ce  testament,  rédigé  en  latin  , 
il  prend  le  nom  de  Fortanerius  ,  et  dans  les  clauses,  écrites  en 
patois,  il  est  appelé  Forto  de  S.-Astier,  senhor  de  las  Borias. 
Les  conseils  sages  et  paternels  qu'il  donne  à  ses  enfants  méritent 
d'être  rappelés  ici.  ««  Item  volé  et  ordonné  que  mosd.  héritiers 
»  universalz  Johan  et  Anthoni  se  aven  à  guovernar  et  conduyré 
»  au  fiait  de  lours  partaiges  et   divisions  de  mosd.    beys,  et  de 


74  DE  SAINT-ASTIER. 

le  26  mars  1462  (  v.  st.  ),  par  leqael  il  choisit  sa  sépul- 
ture dans  la  chapelle  de  Bernab^  à  Périgueux,  auprès 
de  Catherine  Chabrol,  sa  femme  ;  ordonna  l'exécution 
du  testament  de  cette  dame;  demanda  mille  messes, 
dont  il  o/donna  que  moitié  fût  acquittée  dans  l'église 
de  Saint-Front;  et  nomma,  pour  ses  exécuteurs  testa- 
mentaires, messires  Bertrand  de  Lur,  chevalier  seigneur 
de  Freyssinet,  Guinot  d'Abzac,  seigneur  de  la  Douze, 
Jean  de  la  Brande,  Jean  Dupuy,  seigneur  de  Trigonan, 
Guillaume  de  Lur,  et  Jacquette  Cotet,  (femme  du 
testateur).  Deux  ans  après,  il  ratifia  ce  testament,  par 
acte  passé  le  12  février  1464  (v.  st.),  en  présence 
d'Arnaud  de  Fayard,  de  Martial  Chasteau  et  autres,  et 
mourut  la  même  année.  Il  avait  été  marié  trois  fois, 
i.°  par  traité  passé  au  lieu  de  Freyssinet,  diocèse  de 
Limoges,  le  11  novenbre  1432,  à  demoiselle  Hélis 
[Ahêli\)  de  Lur,  sœur  de  Bertrand  de  Lur,  damoiseau 
et  fille  de  Jean  de  Lur,  aussi  damoiseau,  seigneur,  en 
partie,  de  Freyssinet,  et  de  défunte  dame  Marguerite 
du  Breuil  :  il  lui  fut  constitué,  pour  sa  dot,  une  somme 
de  trois  cents  deniers  d'or,  appelés  écus  à  la  couronne, 
bons  et  loyaux,  du  poids  de  trois  deniers  chacun,  et  des 
habits  bons  et  compétents  :  son  père  et  son  frère  lui  cédè- 
rent en  paiement  de  partie  de  cette  somme,  la  terre 
qu'ils  avaient  à  Flavinhac,  le  village  de  la  Beroudie,  et 
de  l'Estanc-Robert}  en  la  paroisse  de  Freyssinet.  Cet  acte 
fut  passé  en  présence  de  Bardin  Cotet,  de  Guy  de  Jous- 
sineau,  de  Jehan  d'Aymeric,  seigneur  de  Royère,  et  de 
Renaud  de  Corbiers,  seigneur  de  Corbiers,  damoiseaux. 

Il  épousa  en  secondes  noces,  par  contrat  passé  en  la 
ville  de  Périgueux,  le  4  juillet  1446,  Catherine  Chabrol, 
dame    de    Bernabé   (1)    issue   d'une    ancienne    et    hono- 


»  toutas  autras  chousas  et  debatz,  qu'ilz  poirren  aver  ensemble, 
»  amprés  mon  trespas,  à  l'ordonnansa  de  mosd.  exequtours 
»  desoubz  nonnatz,  et  amigablament  couma  bos  frayrés,  sans 
»  aver  débat,  n'y  descencion  entre  culx  :  mas  los  pregé  tous 
»  et  toutas  que  se  volhen  amar  ensemble  couma  bos  frayrés  . 
»  et  bonas  sors  deven  far  ;  en  prégan  lo  benéyst  lilh  dé  Dieu  , 
«  que  lor  vuclba  donnar  la  soa  gracia  et  la  soa  bénédiction  ,  en 
»  aquest  monde,  et  en  sa  gloria  de  Paradis,  etc.  » 

(1)  Catherine   Chabrols   n'étant  pas  née  de  parents  nobles,   ne 
prenait  pas,  dans  ses  actes  ,  le  titre  de   damoisclle  ;  elle  ne  pre- 


DE  SAINT-ASTIER.  y5 

rablc  famille  bourgeoise  de  Périgueux  fi),  qui  jouissait 
de  grands  biens,  dont  elle  hérita,  et  les  apporta  dans 
la  maison  de  son  mari.  Elle  fit  donation,  le  2  août  1451, 
à  Jean  de  Saint-Astier,  son  beau-fils,  né  du  premier 
mariage  de  Forton,  son  mari,  des  biens  qui  lui  e'taient 
échus  en  vertu  des  successions  de  défunts  honorables 
hommes  Hélie  Chabrol ,  licencié  es-lois  ,  son  père  ; 
Gérald  Chabrol  ,  son  ayeul  paternel ,  Bertrande  de 
Medico,  son  ayeule  paternelle  ;  Catherine  de  Bernabé, 
sa  mère;  et  Raimond  de  Raffin,  premier  mari  de  ladite 
Bertrand !,  sous  la  réserve  de  l'usufruit,  sa  vie  durant; 
à  la  charge  par  le  donataire  de  faire  célébrer  pour  elle, 
chaque  année,  dans  l'église  collégiale  de  Saint-Front, 
cinq  anniversaires  solennels.  Elle  fit  son  testament,  le 
21  août  de  la  même  année  iq5i  ;  par  lequel  elle  de- 
manda à  être  inhumée  dans  l'église  de  Saint-Front, 
et  dans  le  tombeau  où  avait  été  enterré  Arnaud  de  Ber- 
nabé, son  ayeul  maternel;  fit  plusieurs  legs  pieux  et 
autres;  et  institua  Forton,  son  mari,  son  héritier  uni- 
versel.   Elle  mourut,   le  même    mois,    sans    laisser   d'en- 


nait  que  celui  d'honnête  femme  :  elle  avait  épousé  en  premières 
noces,  avant  Tan  1439,  Mathurin  des  Nohes  (ou  des  Noyers)  . 
bourgeois  de  Périgueux  qui  testa  le  8  juin  1434,  et  vécut  en- 
core douze  ans.  Par  une  des  clauses  du  contrat  de  mariage  de 
Catherine  Chabrol  avec  Forton  de  Saint-Astier,  celui-ci  s'en- 
gagea à  faire  sa  demeure  avec  elle,  à  y  faire  venir  ses  cens  et 
rentes,  pour  leur  avantage  commun,  et  à  la  traiter  comme  un 
homme  noble  et  de  bonne  condition  doit  faire,  sans  qu'elle  soit 
tenue,  à  raison  de  ce  mariage,  de  changer  son  état,  ou  costume 
d honnête  femme. 

(1)  Hélie  Chabrol,  ou  Chevrol  (Capreoli),  licencié  ès-lois, 
père  de  Catherine,  était,  suivant  un  acte  de  l'an  1457,  en  son 
vivant,  notable  homme,  riche  et  puissant.  II  était  fils  de  Gerald 
Chabrol,  procureur  du  roi  en  la  sénéchaussée  de  Périgord  . 
et  de  Bertrande  de  Medico,  et  petit-fils  d' Hélie  Chabrol,  mort 
avant  l'an  1 338.  et  de  Pétronne  Jotglar.  Il  avait  été  marié  trois 
fois  :  1."  le  8  juin  141 1  ,  avec  Catherine  de  Bernabé  ,  fille 
d'Arnaud  de  Bernabé.  bourgeois  de  la  ville  de  Périgueux,  et 
de  Catherine  Beynech,  (Benedicti),  dont  il  eut  Catherine 
Chabrol  :  2.»  avec  Jeanne  de  Felets,  qui  le  rendit  père  de  Phi- 
lippe de  Chabrol  ;  et  3.°  avec  Gaillarde  Martin,  dont  provint 
Marguerite  Chabrol,  mariée  à  Denis  de  Croset  (ou  Croiset) , 
écuyer,  receveur  des  aides  pour  le  Roi,  au   pays  d'Auvergne . 


76  DE  SAINT-ASTIER. 

faats.  Forton  de  Saint-Astier  épousa,  en  troisièmes 
noces,  demoiselle  Jacquette  Cotet,  issue  d'une  ancienne 
noblesse  du  Périgord,  à  laquelle  on  donne  une  origine 
commune  avec  la  maison  de  Chapt-de-Rastignac.  Elle 
survécut  plusieurs  années  à  son  mari,  et  passa  un  grand 
nombre  d'actes,  en  qualité  de  sa  veuve,  et  tutrice  de 
ses  enfants,  entr'autres  le  i5  juin  1469,  le  16  février 
1469  (v.  st.),  le  6  août  1470,  et  le  17  juin  1473. 
Elle  fit  son  testament  le  5  août  1476,  par  lequel  elle 
demanda  à  être  enterrée  ^dans  la  chapelle  de  Saint-Bar- 
nabi,  au  tombeau  de  son  mari  ;  et  nomma  pour  ses 
exécuteurs  testamentaires  Pierre  Cotet,  chevalier,  sei- 
gneur du  Peuch,  son  frère,  Jean  de  Saint-Astier,  son 
beau-fils,  Guillaume  de  Margot,  et  Jean  de  la  Brande, 
chanoines  des  deux  églises  de  Périgueux.  Forton  laissa  de 
deux  de  ses  femmes  les  enfants  suivants  : 

Du  -premier  lit  : 

i.°  Jean,  Ier  du  nom,  dont  l'article  suit; 

2.0  Jeanne  de  Saint-Astier,  fut  mariée,  ipar  contrat 
du  10  août  1455,  à  Jean  d'Abzac,  Ier  du  nom, 
seigneur  de  la  Douze,  fils  de  Guy  II  d'Abzac, 
seigneur  de  la  Douze,  et  d'Agnès  de  Mont- 
louis. 

Du  troisième  lit  : 

3.°  Antoine  de  Saint-Astier,  à  qui  Forton,  son 
père,  légua,  par  son  testament  de  l'an  1462 
(v.  st.),  son  hôtel  de  l'Isle,  et  son  hôtel  et 
repaire  du  Lieudieu  (de  Luoc  Dieu)  dans  la 
paroisse  de  Boulazac.  Il  fut  institué  héritier 
universel  par  le  testament  de  sa  mère,  en  1476  , 
et  vivait  encore  le  9  janvier  1480  (v.  st.),  sui- 
vant un  acensement  dans  lequel  il  prend  la 
qualité  de  seigneur  de  Ligne.  Il  mourut  sans 
alliance; 

4.0  Jean  de  Saint-Astier,  auteur  de  la  branche  du 
Lieudieu; 

5.°  Françoise  de  Saint-Astier,  mariée  à  Aymeric 
la  Borie,   conseiller  au  parlement  de  Bordeaux  ; 

6.°  Agnès  de  Saint-Astier,  épousa ,  après  la  mort 
de  son  père,  noble  homme,  Jean  de  Chassarcl, 
seigneur  de  Solcille,  et  testa  le  2  3  novembre 
1 5 1 6. 


DE  SAINT-ASTIKR.  77 

XV.  Jehan  de  Saint-Astier  ,  Ier  du  nom ,  da- 
moiseau, seigneur  des  Bories,  de  l'Hospice  de  Bei- 
nabé,  et  seigneur  viguier  de  la  paroisse  de  Savignac- 
les-deux- Eglises,  qualifie  noble  et  puissant  homme  (i) 
est  connu  par  un  grand  nombre  d'actes,  depuis  l'an 
1451,  jusqu'en  1404.  Il  reçut,  le  2  août  145 1,  la  do- 
nation que  lui  Ht  Catherine  Chabrol,  sa  belle-mère;  est 
nommé  dans  un  jugement  des  requêtes  du  palais  de 
Paris,  du  28  avril  1457.  Son  père  l'institua  par  son  tes- 
tament du  26  mars  1462  (v.  st.),  héritier  de  son  hôtel 
des  Bories  avec  ses  dépendances,  et  de  tout  ce  qu'il  pos- 
sédait dans  les  châtellenies  d'Auberoche  et  de  Thiviers. 
Il  partagea,  le  28  mai  1470,  avec  Jacquette  Cotet,  sa 
belle-mère,  tutrice  de  Jehan  et  Antoine,  ses  enfants,  les 
biens  qu'ils  avaient  acquis  en  commun  de  noble  homme 
Denis  de  Croizet,  lesquels  avaient  appartenu  à  Hélie 
Chabrol  :  Jean  de  Saint-Astier  eut  pour  sa  part  les  té- 
nements  de  la  Sudrie  et  de  la  Masardie,  situés  dans  la 
paroisse  de  Cubjac,  la  Rigaudie  dans  celle  d'Eyliac,  des 
rentes  à  Marsaneix,  une  maison  dans  la  paroisse  de  Saint- 
Silain,  etc.  (2);  obtint,  le  14  juillet  de  la  même 
année,  des  lettres  de  Charles,  duc  de  Guienne,  adres- 
sées à  ses  sénéchaux  de  Guienne,  Querci,  Périgord  et 
Agénois,  et  au  bailli  de  Martel,  pour  contraindre  Jac- 
quette Cotet,  à  faire  faire  un  inventaire  des  biens  de  son 
mari,  dont  elle  s'était  mise  en  possession,  sans  avoir 
rempli  cette  formalité;  acensa,  le  2  juillet  1473,  un 
moulin,  situé  sur  l'Isle,  dans  la  paroisse  d'Antonne, 
au  lieu  appelé  Lo  gua  de  Benche,  entre  le  bourg  d'An- 
tonne, et  le  lieu,  ou  repaire  de  Las  Borias;  obtint,  le 
7  mai  1476,  de  Jean  de  Talleyrand,  seigneur  de  Gri- 
gnols  et  prince  de  Chalais,  la  remise  de  certains  objets, 
dont  Charles  de    Talleyrand,    père     de  ce  dernier,  avait 


(1)  On  voit,  par  son  testament,  que  la  maison  qu'il  habitait 
à  Périgueux  était  située  dans  la  rue  de  la  Limogeanne,  et  était 
contiguii  à  la  maison  de  Lanmary. 

(2)  Il  est  fait  mention  dans  cet  acte  de  plusieurs  autres  tc- 
nements  dont  les  noms  subsistent  encore,  tels  que  ceux  dcl 
Chause  et  de  la  Broussencie  ,  dans  la  paroisse  d'Antonne,  la 
Brunetie.  Dechourac,  de  Trarieu,  du  Cheyron  (del  Cheyro)  , 
la  Filholie,  etc.  ,  dans  la  paroisse  de  Sarliac,  etc. 


78  DE  SAINT-AST1ER. 

confié  la  garde  à  Forton  de  Saint-Astier,  son  père,  le 
24  juin  1454;  fut  nommé,  le  5  août  même  année  (1476), 
un  des  exécuteurs  du  testament  de  Jacquette  Cotet,  sa 
belle-mère;  acensa,  le  11  septembre  1480,  à  Léonard 
Mignot  et  à  Etienne  Rieupeyroux,  le  mas  ou  territoire 
de  la  Pomarède,  dans  la  paroisse  d'Antonne;  fit  un  ac- 
cord, conjointement  avec  sa  femme,  le  24  janvier  1480 
(v.  st.  ),  avec  Arnaud,  seigneur  de  Hautefort,  et  d'Es- 
coire,  son  beau-frère  ;  par  lequel  ce  dernier  lui  céda  la 
jouissance  de  la  terre  d'Escoire,  jusqu'à  l'entier  paie- 
ment de  la  somme  de  trois  cents  écus  d'or,  restant  de 
la  dot  qu'il  avaient  constituée  à  Jeanne,  sa  sœur,  épouse 
de  Jean  de  Saint-Astier;  fit  divers  acensements  dans 
les  paroisses  de  Saint-Laurent-du-Manoire,  de  Savi- 
gnac,  Mayac,  etc.,  dans  les  années  1481,  1482  et  1483; 
transigea,  le  7  mars  1483  (v.  st.  ),  avec  Jean  de  Saint- 
Astier,  le  jeune,  seigneur  de  Ligne,  son  frère,  sur  une 
contestation  élevée  entr'eux  au  sujet  de  la  succession 
d'Antoine  de  Saint-Astier,  leur  frère  :  ils  nommèrent 
pour  arbitres  nobles  hommes  Jean  de  la  Brande,  cha- 
noine de  l'église  cathédrale  de  Périgueux,  Jehan  d7Ab- 
zac,  seigneur  de  la  Douze,  Jean  Dupuy,  seigneur  de 
Trigonan,  et  Jean  Chassarel,  seigneur  de  Solelie  (ou 
Souleille),  qui  firent  deux  parts  des  biens  provenant 
de  cette  succession  (1).  Il  acquit,  le  4  décembre  1487, 
d'Alain,  sire  d'Albret,  comte  de  Périgord,  la  justice  des 
bourgs  et  paroisses  d'Antonne  et  de  Sarliac,  jusque  la 
rivière  de  l'Isle,  avec  le  droit  de  créer  des  officiers  pour 
Texercice  de    cette    justice,   élever  des    fourches    patibu- 


(1)  La  part  qui  échut  à  Jean  de  Saint-Astier  était  composée 
de  tous  les  biens,  cens  et  rentes  que  sa  maison  avait  dans  les 
paroisses  de  l'Isle,  Bussac  ,  Douzillac  et  Sorges,  les  moulins  à 
blé  et  à  tan,  appelés  de  Bernabé,  situés  sur  la  rivière  de  l'Isle. 
près  de  Périgueux,  et  les  prés  en  dépendants,  la  borie  de  Bernabé 
et  le  tènement  appelé  lo  mas  Pinet,  situés  dans  la  banlieue  de 
Périgueux,  le  mas  de  Luminadc,  dans  la  paroisse  de  Cornille  . 
le  moulin,  les  terres  et  autres  héritages  que  le  nommé  Faye 
tint  dans  les  paroisses  de  Beauronne  et  de  Sourzac,  près  Don- 
zillac,  et  ailleurs,  les  biens  et  rentes  tenus  par  un  nommé  Mo- 
laus,  dit  la  Mosnarie,  dans  les  paroisses  de  l'Isle  et  Brassac,  et 
les  rentes  dues  par  Jean  Chandos,  dans  la  paroisse  de  Saint- 
Barthelemi  de  Double,  et*.-. 


DE    SAINT-ASTIER.  79 

laires,     le  droit    de  guet,     péage,    etc.    Enfin,  il    fit    son 
testament,    au  château  des   Boiies,    le    25  août  1493;    par 
lequel  il    choisit     sa    sépulture     dans    l'église  d'Antonne, 
devant    l'autel    de  saint    Martin  ;    fit   plusieurs  legs  pieux, 
entr'autres  aux  cinq   hôpitaux  de  Périgueux,  connus  alors 
sous   les    noms    de   Brunet,   Saint-Silain,    Larsaut,    Char- 
roux,    et    du    grand  cimetière     de    Saint-Pierre  ,    nomma 
exécuteurs  de    ses    dernières    volontés,     Guillaume   d'Ab- 
zac,  chanoine  des   deux  églises    de    Peiigueux,    protono- 
taire du    Saint-Siège,    et   conseiller  au   parlement  de  Bor- 
deaux,   et     Jean    d'Abzac,     seigneur    de    la    Douze,  ses 
neveux,     et      Jean    de  Saint-Astier,    seigneur  de    Ligne, 
son    frère.    Il    vivait    encore,    le   24  décembre   1494,   sui- 
vant une  acense  dans  laquelle    il  se  qualifie  seigneur  de 
las    Borias,  et  viguler  de   Savignac-les-deux-Eglises  (  1  ), 
qu'il  fit,   le    même    jour,    à  Jean   Laval,  d'une  pleydure, 
située  à  Savignac,   au-dessous    du    grand   hospice    de  las 
Vigerias.    Il   avait    épousé,    par  articles   passés  le   9     no- 
vembre   147 1,   Jeanne    de   Hautefort,   sœur  germaine    de 
noble    homme    Arnaud   de    Hautefort,     écuyer,    seigneur 
de  ce    lieu,     de    Thénon,      Naillac,  et   Escoire,  qui    lui 
constitua  en   dot  la  somme  de    huit   cents  écus  d'or:  elle 
était  fille    d'Antoine  de    Hautefort,    seigneur  des   mêmes 
terres,    et  de  Raimonde  d'Abzac-de-Montastruc  (  2  ).   Elle 
survécut    plusieurs  années  à   son  mari,    et  passa  des  actes 
en    1 5 14  et   années  suivantes;  et  vivait  encore  le  i5  avril 
1  3ï3  ;    suivant  une    reconnaissance   fc'odale    qui  lui     fut 
faite,  à  raison   du  quart  des    villages  de  la    Peyre  et  de 
Laval,  situés  dans  la   paroisse  d'Azerac;  elle  est  qualifiée 
dans  cet  acte,   noble  et  puissante  damoisclle  (3).  De  cette 
alliance   naquirent  : 


Forton,  son  père,  avait  pris  la  même  qualité  dans  un 
le  juillet  1454. 

(a)  Cet  acte  fut  passé  en  présence  de  plusieurs  parents  des 
contractants,  entr'autres  de  Frénon  Hélie,  abbé  de  Dalon  et 
de  Tourtoirac  ,  de  Jean  ei'Abzac,  seigneur  de  la  Douze  et  de 
Reilh  c,  d'Antoine  de  Sermet ,  seigneur  de  Sermetet  de  Sau- 
veterre,  et  de  Jean  de  Royère,  chevaliers,  de  Jean  du  Puy, 
seigneur  de  Trigonan,  etc. 

(3)  Ce  fut  Jeanne  de  Hautefort  qui  jeta,  en  1497,  les  fon- 
dements du  château  actuel  de  Bories,  un  des  plus  beaux  mo- 
numents d'architecture  des  premiers  tems  de  la  renaissance  des 
arts.  Henri  de  Saint-Astier  le  fit  continuer  en  11)04. 


80  DE  SAINT-ASTIER. 

i .°  Geoffroi  de  Saint-Astier  fut  d'abord  chanoine 
de  l'église  cathédrale  de  Périgueux,  par  résigna- 
tion de  Jean  de  la  Brande,  et  prit  possession,  le 
4  juillet  1489  :  mais  il  quitta  bientôt  après  l'habit 
ecclésiastique,  pour  embrasser  la  profession  des 
armes;  car  on  le  trouve  en  1496  et  i5o3,  servant 
en  qualité  d'homme  d'armes  dans  la  compagnie 
du  seigneur  d\Albret.  Il  fut  institué  héritier 
universel,  par  le  testament  de  son  père,  le  25  août 
1493;  '.acquit,  en  1498,  la  justice  du  bourg  et 
paroisse  de  Savignac-les-Eglises  du  seigneur 
d'Albret,  qui  avait  déjà  vendu  à  Jean  de  Saint- 
Astier,  son  père,  celle  des  paroisses  d'Antonne 
et  de  Sarliac.  Il  mourut  sans  laisser  de  pos- 
térité; 

2.0  Jean  II,  dont  l'article  suit; 

3.°  Philippe  de  Saint-Astier  fut  mariée  en  1485,  à 
Guillaume  de  Lasteyrie,  seigneur  du  Saillant, 
en    Limousin; 

4.0  Jeanne  de  Saint-Astier  épousa,  le  6  août  1494, 
Pierre  de  Lasteyrie-du-Saillant ,  seigneur  de 
Floumont. 

XVI.  Jean  de  Saint-Astier  ,  IIe  du  nom,  écuyer, 
seigneur  des  Bories,  Sarliac,  Antonne,  Savignac-les- 
deux-Eglises,  de  la  maison  noble  de  Saint-Astier,  en 
la  ville  del'Isle,  et  par  moitié,  del  chause,  situé  dans  la 
paroisse  de  Saint-Astier.  Son  père  lui  légua,  par  son  tes- 
tament du  2  5  août  1493,  la  borie  appelée  de  Bernabé, 
une  maison  qu'il  avait  à  Périgueux,  dans  la  rue  de  la 
Limogeanne  ,  joignant  la  maison  de  Lanmari  ,  une 
vigne  au  Puy  de  Tondo,  une  autre  appelée  Veneoca,  et 
un  pré  dans  la  paroisse  de  Trélissac,  etc.  Geoffroi,  son 
frère  aîné,  étant  venu  à  mourir  quelques  années  après, 
il  recueillit  sa  succession  et  devint  le  chef  de  sa  maison. 
11  passa  deux  cédules,  l'une,  le  12  janvier  i5io  (v.  st.), 
et  l'autre,  le  8  mai  i5ii;  consentit  une  obligation, 
datée  de  Bayonne,  le  9  novembre  1 5 12,  en  faveur  de 
Jean  L'Empereur,  marchand  de  la  ville  de  Tours, 
de  la  somme  de  cinquante-cinq  livres  et  seize  sols  tour- 
nois, pour  du  drap  de  soie  qu'il  avait  acheté  de  ce  mar- 
chand ;  vendit,  conjointement  avec  sa  mère,  le  1 3  juin 
1514,     à   Geoffroi,    baron    de    Beynac    et  de    Comarque, 


DE  SAINT-ASTIER.  81 

la  paroisse  de  Savignac,  avec  tout  droit  de  justice  haute 
moyenne  et  basse  ;  en  présence  de  Gilles  de  Royère,  et 
d'Antoine  de  Lescun,  écuyers  ;  fit  vente  au  chapitre  de 
l'église  cathédrale  de  Périgueux,  le  6  mars  i5i6(v.  st.), 
d'une  rente  de  cent  sols  tournois,  qu'il  assigna  sur  les 
moulins  de  Bernabe  ,  dans  les  paroisses  de  Trélissac  et 
de  Saint-Martin  ;  eut  un  procès  à  la  cour  du  sénéchal  de 
igord,  au  mois  de  juin  1 5 1 7,  contre  Gerald  Chalup. 
Pierre  Dupuy,  prêtre,  chapelain  de  Saint-Germain,  lui 
revendit,  le  27  août  i5i8,  une  rente  de  dix  charges  de 
froment ,  qu'il  avait  acquise  de  lui ,  Ile  27  septembre 
1 5 1 6  ,  pour  le  prix  de  deux  cents  livres.  Il  donna  quit- 
tance, le  21  janvier  1524  (v.  st.),  à  noble  François  de 
Fanlac  ,  seigneur  de  Saint-Orse,  par  les  mains  de 
noble  Louis  de  Chaumont,  seigneur  de  Labatut,  beau- 
père  de  ce  derpier,  de  certaine  quantité  de  rente  qu'il 
lui  devait.  Enfin,  il  fit  son  testament,  étant  malade, 
au  château  des  Bories,  le  11  août  i52Ô,  par  lequel  il 
demanda  que  son  corps  fût  inhumé  dans  l'église  d'An- 
tonne,  aux  tombeaux  de  ses  parents,  et  qu'on  appelât  à 
son  enterrement,  vrille  prêtres,  messe  chant  ans  ;  fit  plu- 
sieurs legs  pieux  entr'autres  un  de  trente  sols,  aux 
pauvres  Ladres  de  Périgueux  ;  ordonna  que  les  testa- 
ments de  ses  père  et  mère^  frère,  aïeul  et  autres,  ses 
prédécesseurs,  fussent  exécutés  ;  donna  l'administration 
et  le  gouvernement  de  ses  enfants,  encore  en  mino- 
rité, à  Catherine  de  Martel,  sa  femme;  et  nomma  exé- 
cuteurs de  ses  dernières  volontés,  Pierre  de  Lasteyrie- 
du-Saillant,  seigneur  de  Floumont,  et  Jean  de  Lagut 
seigneur  de  Montardit  ;  fit  un  codicille,  le  26  du  même 
mois  (1),  et  ne  vivait  plus  le  7  janvier  de  l'année  sui- 
vante Ô27  (v.  st.). 

Il  avait  épousé,  par  traité  passé  à  Saint  Germain- 
en-  Laye,le  3  août  1D20,  demoiselle  Catherine  de  Mar- 
tel, fille  de  feu  noble  Louis  de  Martel,  seigneur  de  la 
Roche-du-Maine,  et  de  dame  Catherine  de  Sully  :  ce 
traité  fut   passé  du    commandement    de    la   reine    Claude 


ii  légua,  par  cet  acte,  une  robe  de  damas  à  Françoise  du 
saillant,  sa  nièce,  quand  elle  se  mariera,  et  une  autre  robe  de 
iamas  à  Marguerite  du  Saillant,  aussi  sa  nicce. 

XVII.  G 


82  DE   SAINT-ASTIER. 

de  France,  femme  du  roi  François  I"  (i);  en  présence 
de  Henri  Bohier,  chevalier,  seigneur  de  la  Chapelle, 
conseiller  du  roi  et  général  de  ses  finances,  Robert  de  la 
Marthonie ,  chevalier ,  seigneur  de  Bonnes ,  conseiller 
et  maître  d'hôtel  ordinaire  du  roi,  Geoffroi  de  Pompa- 
dour ,  licencié  ès-droits ,  archidiacre  de  Périgueux ,  et 
noble  Foucaud  du  Saillant.  Elle  vécut  plusieurs  années 
après  la  mort  de  son  mari,  et  passa  un  grand  nombre 
d'actes  ,  dont  on  ne  rapportera  ici  que  les  principaux.  Elle 
reçut,  étant  veuve,  le  7  janvier  1526  (v.  st.),  la  quittance 
d'une  rente ,  de  la  part  du  receveur  du  chapitre  de  Péri- 
gueux  ;  obtint ,  le  2  janvier  1529  (v.  st.) ,  en  qualité  de 
tutrice  de  Foucault,  son  fils,  et  conjointement  avec 
Guillaume  de  Belet,  curateur  datif  de  ce  dernier  ,  une 
sentence  en  la  sénéchaussée  de  Périgord;  par  laquelle, 
sur  le  rapport  de  nobles  Forton  et  Jean  de  Saint-Astier, 
frères  et  autres,  elle  fut  autorisée  avec  ledit  curateur,  à 
vendre  partie  des  rentes  qu'elle  avait  dans  les  paroisses 
de  Brassac ,  l'Isle  et  autres  circonvoisines,  jusqu'à  la 
concurrence  de  la  somme  de  930  livres.  Son  intention 
était  de  racheter  le  repaire  noble,  appelé  la  petite  Borie, 
situé  près  de  Périgueux,  que  feu  Jean  de  Saint-Astier, 
seigneur  des  Bories,  avait  vendu,  avec  pacte  de  rachat 
pour  le  prix  de  douze  cents  livres  ;  lequel  repaire,  est- il 
dit,  était  une  pièce  noble,  de  grand  revenu,  fort  utile  et 
nécessaire  audit  mineur  :  cette  sentence  fut  rendue  par 
Raimond  de  Fayard,  licencié  ès-droits,  juge-mage  royal, 
et  lieutenant-général  civil  et  criminel  en  la  sénéchaussée 
de  Périgord  ;  reçut  quittance,  le  10  août  i532,  de 
Jeanne  de  Saint-Astier,  dame  de  Floumont,  veuve  de 
Pierre  de  Lasteyrie-du-Saillant,  de  la  somme  de  cinq 
cents  livres,  qu'elle  était  tenue  de  lui  payer,  à  raison 
de  la  vente  que  cette  dernière  lui  avait  faite  de  la  petite 
Borie   (2).    Elle   reprit  le  procès,   pendant    au    parlement 


(1)  ...  Et  comme  il  n'y  avait  alors  à  Saint-Germain-en  Laye 
aucun  personnage  parent  de  ladite  demoiselle,  pour  répondre  de  sa 
dot,  qui  était,  comme  l'on  disait,  de  4000  livres  tournois  ,•  par  le 
commandement  et  congé  de  la  Reine,  ledit  futur  s'engagea  de  la 
prendre  avec  ses  droits. 

(2)  Au  bas  de  cette  quittance  est  insérée  une  vente  que  Ca- 
therine Martel  lit,  le  i3  juillet  1 53-2,  de  deux  bracelets  de  cor- 
naline, entournés  de  ni  d'or,  un  anneau  d'or,   enrichi  de   quatre 


DE  SAlNT-ASTlfclR.  83 

de  Bordeaux,  entre  feu  Jean  de  Saint-Astier,  son  mari, 
et  Jeanne  Arnaud,  femme  de  Jean  Perrot,  dit  Merlant, 
seigneur  de  Crognac,  soeur  et  héritière,  pour  la  moitié, 
de  feu  François  Arnaud,  dit  de  Golce  ;  et  obtint  un 
arrêt  de  cette  cour,  le  6  février  1 533  (v.  st.),  par 
lequel  les  biens  contentieux  lui  furent  adjugés  ,  et  dé- 
fense fut  faite  à  Jeanne  Arnaud  de  l'y  troubler,  sous 
peine  de  cent  marcs  d'or,  applicables  au  roi  ;  obtint, 
du  pape  Paul  III,  un  monitoire  ,  daté  de  Rome,  le  5 
des  ides  d'octobre  1 535,  contre  ceux  qui  avaient  envahi 
une  partie  de  ses  biens  et  de  ceux  de  ses  enfants,  et  les 
retenaient  injustement;  fut  déchargée,  le  12  avril  049, 
par  Jacques  de  Saint-Astier  .  son  fils ,  de  l'administra- 
tion de  ses  biens,  depuis  le  décès  de  son  mari  ;  vendit, 
le  21  septembre  1 556,  quarante-huit  charges  de  blé,  à 
Jacques  Thomasson,  bourgeois  de  Périgueux;  on  ap- 
prend par  cet  acte,  qu'elle  faisait  alors  sa  demeure  au 
lieu  appelé  les  Chouchières,  dans  la  paroisse  d'Antonne; 
rît  un  bail  pour  vingt  ans,  le  23  avril  i56j,  d'une  mé- 
tairie et  tenance,  appelée  de  Pinot,  dans  la  paroisse  de 
Trélissac,  et  vivait  encore,  le  11  mars  073,  suivant  une 
donation  qu'elle  fit  à  Jean  de  Saint-Astier,  son  petit- 
fils,  des  cinq  sixièmes  qu'elle  avait  sur  la  maison  et 
biens  de  feu  Jean,  son  mari. 

De  son  mariage  provinrent  les  enfants  suivants  : 
1 .°  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  Foucault  de  Saint-Astier,  écuyer,  seigneur  de 
Saint- Laurent-de-Double  et  du  Chause  :  son 
père  lui  légua,  par  son  testament  du  1 1  août 
i526,  la  petite  Borie,  le  moulin  de  Lesparrat, 
situé  dans  la  banlieue  de  Périgueux,  et  tous  les 
cens,  rentes,  et  autres  droits  qu'il  avait  dans  les 
paroisses  de  Beauronne,  près  Chancelade,  Mer- 
lande,  la  Chapelle-Gonnaguet,  Saint-  Léonard- 
de-Dorle,  Saint-Apre,  Brassac,  Celle,  Saint- 
Martial  -  de  -  Viveyrols  ,  Champagne  ,  Cercles  , 
Mensignac  ,  l'Aiguillac-de-Lauche  ,  Saint-Astier, 
Razac,     Saint-Germain,     Douziilac,     Beauronne, 


diamans,  et  un  autre  anneau  d'or,  garni  d'une  émcraude,  pour 
le  prix  de  huit  vingts  livres  tournois,  en  60  écus  sol.  à  44  sol^ 
la  pièce,  60  sols,  66  testons,  etc. 


84  DE  SAINT-ASTIER. 

Saint-Michel,  Saint-Barthelemy  et  Saint-Lau- 
rent-de-Double.  Il  était  encore  sous  la  tutelle  de 
sa  mère,  le  10  août  1 532;  fut  présent  aux  articles 
de  mariage  de  Jacques,  son  frère,  du  24  juillet 
1544,  et  lui  fit  donation  de  ses  biens.  Enfin,  il 
fit  son  testament,  au  château  des  Bories,  le 
9  novembre  1 547  ;  et  mourut,  peu  de  tems 
après,  sans  laisser  d'enfants  ; 

3.°  Françoise  de  Saint  -  Astier  contracta  deux 
alliances;  la  première,  par  articles  du  28  avril 
i538,  avec  noble  et  puissant  seigneur  François 
de  Montrocher,  baron  de  ce  lieu  et  de  Cieulx, 
en  Limousin,  dont  elle  était  veuve,  le  10  mars 
1 55 1  (v.  st.  )  ;  et  la  seconde,  avec  François  de 
Turpin-Crissé,  seigneur  de  Buxerolles,  en  Poi- 
tou ;  elle  testa  le  4  mars  i5Ô2. 

XVII.  Jacques  de  Saint-Astier,  seigneur  des  Bo- 
ries, Antonne,  Sarliac,  Savignac,  etc. ,  chevalier  de 
l'ordre  du  roi,  gentilhommme  ordinaire  de  sa  chambre, 
capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes  et  de  cinquante 
lances  de  ses  ordonnances ,  lieutenant  gouverneur  pour 
sa  majesté,  au  pays  de  Périgord,  etc.  ,  né  en  1524;  fut 
institue'  héritier  universel  par  les  testamens  de  son  père, 
en  i52Ô,  et  de  son  frère,  en  1547.  Françoise,  sa  sœur, 
renonça  en  sa  faveur,  le  27  mai  i538,  à  tous  les  droits 
qu'elle  pouvait  prétendre  ès-successions  de  ses  père  et 
mère:  il  donna  à  cette  dernière,  le  12  axril  1549,  une 
décharge  de  l'administration  qu'elle  avait  eue  de  ses 
biens,  en  qualité  de  sa  tutrice  (il  était  pour  lors  âgé  de 
vingt-cinq  ans  )-;  racheta  le  i5  novembre  i555,  moyen- 
nant la  somme  de  deux  cents  livres,  une  rente  de  dix 
livres,  que  Jean,  son  père,  avait  vendue  le  6  mars  1 5 1 6 
(  v.  st.) ,  au  chapitre  de  Saint-Etienne  de  Périgueux  ; 
reçut,  le  26  décembre  suivant,  une  reconnaissance  de 
Poncet  Penot,  prêtre,  et  de  ses  frères,  à  raison  d'une 
maison  et  de  plusieurs  héritages,  situés  dans  la  paroisse 
de  l'Isle  ;  vendit,  le  1"  août  1 558 ,  plusieurs  rentes 
qui  lui  étaient  dues  dans  les  paroisses  d'Antonne  et  de 
Cornille,  à  Hélie  de  Laurière,  chanoine  de  l'église  ca- 
thédrale de  Périgueux,  en  présence  de  Jean  Godofre, 
hebdomadierdela  même  église. 

Il  était  entré  fort  jeune  dans  la  carrière  des    armes,    et 


DE  SAINT-ASTIER.  83 

il  la  parcourut  jusques  dans  les  hauts  grades,  avec  la  plus 
grande  distinction  ;  il  servit  d'abord  en  qualité  d'homme 
d'armes  dans  la  compagnie  du  prince  de  Navarre,  puis 
devint  enseigne  de  la  même  compagnie,  suivant  une 
quittance  de  ses  gages,  qu'il  donna,  le  8  janvier  1 558 
(v.  st.  ;,  à  François  de  Raconis,  conseiller  du  roi,  et 
trésorier  ordinaire  de  ses  guerres  (i).  lien  donna  une 
autre  pour  le  quartier  de  juillet,  le  3i  de  janvier  1 5 59 
(v.  st.);  et  une  autre,  le  18  novembre  1562;  fut  re- 
tenu en  l'état  de  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre 
du  roi,  vacant  par  le  décès  du  seigneur  de  Fumel  par 
lettres  de  sa  majesté,  datées  de  Saint-Germain-en- 
Laye,  le  3  févirer  1 56 1  (v.  st.),  en  considération  des 
bons  ,  agréables  et  recommandablcs  services  qu'il  avait 
rendus  au  feu  roi,  père  de  sa  majesté,  en  ses  camps  et 
armées,  où  il  s'était  toujours  trouvé  avec  charges  hono- 
rables. L'année  suivante,  il  fut  fait  lieutenant  de  cent 
hommes  d'armes  de  la  compagnie  du  prince  de  Na- 
varre (2),  suivant  une  quittance  qu'il  donna,  le  24  mars 
i5Ô2  (v.  st.),  à  Arnaud  Queyroy,  commis  à  la  recette 
du  domaine  du  roi  en  Périgord,  de  la  somme  de  trois 
mille  livres  tournois,  dont  le  roi  lui  avait  fait  don,  et 
qui  provenait  de  la  vente  extraordinaire  du  bois  de  la 
foret,  appelée  Beronenche,  en  Périgord  ;  donna,  par 
acte  passé  en  la  ville  de  Villeréal,  en  Agénois,  le  8  dé- 
cembre  1564,    à    Raimond  de  Bendat,  di  Jehan  de  Pau, 


{\)Bibl.  du  Roi.  orig.  scellé,  et  signé  Sainct- Astyer. 

(2)  Jeanne  d'Albret,  reine  de  Navarre,  lui  écrivit  à  ce  sujet 
la  lettre  suivante:  «.  M.  des  Bories.  puisqu'il  a  plu  au  Roy  et  à 
»  la  Reine  vous  honorer  de  la  lieutenance  de  la  compagnie  de 
->  mon  fils,  je  ne  doit  et  ne  veux  voulloir  que  ce  qui  leur  plaist, 
»  mais  sûrement  que  sa  esté  au  respect  et  opinion  qu'ils  ont 
»  que  vous  m'estes  affectionné  serviteur,  ainsy  que  leurs  ma- 
»  jestés  m'ont  escrit,  où  je  feray  ces  jours-cy  réponce;  pour 
•»  ce  que  je  seray  toujours  bien  aise  de  satisfaire  à  ce  qui  viendra 
»  de  leur  part,  vous  regarderés  de  la  vostre  à  suivre  leurs  in- 
»  tentions,  et  montrer  par  effet  ce  que  l'opinion  consoit  et 
■>  fait  facilement  juger,  afin  qu'avec  l'expérience  que  j'en  auray 
»  moy-mesme,  en  porter  le  tesmoignage  qui  sera  cclluy  le  plus 
»  assuré  et  pour  vous  et  pour  moy.  Priant  le  créateur,  etc. 
•  A  Pau,  le  4«  jour  du  mois  de  janvier  1 562 .  Vostre  bonne 
>  métresse.  Jeanne  de  Navarre.  •> 


86  DE  SAINT-ASTIER. 

décharge  des  casaques  de  cinquante  hommes  d'armes  et 
soixante-quinze  archers,  qu'il  était  tenu  lui  fournir  pour 
ladite  compagnie,  suivant  le  traité  passé  entr'eux,  le 
ii  avril  1 563  ;  racheta,  le  28  octobre  1 565,  une  rente 
assise  sur  le  village  de  la  Jaumarie,  paroisse  de  Cubjac, 
qu'il  avait  vendue,  le  21  décembre  i56o,  à  dame  Ga- 
brielle  de  Beaupuy,  veuve  de  François  de  Foucauld, 
écuyer.  Henri,  prince  de  Navarre,  lui  donna  commis- 
sion, le  12  août  1 565,  d'empêcher  les  roturiers  et 
autres,  n'en  ayant  pas  le  droit,  de  chasser  dans  les 
terres  et  châtellenies  d'Auberoche  et  d'Exideuil  ;  fut 
gratifié  par  la  reine  de  Navarre,  de  la  somme  de  cinq 
mille  livres,  à  prendre  sur  les  deniers  provenants  des 
amendes  des  appellations,  ressortissant  de  son  juge 
d'Appeaux  de  Ségur,  en  considération  de  ses  services; 
comme  il  se  voit  par  le  mandement  que  cette  princesse 
adressa,  le  28  juin  i566j  au  trésorier  général  des  fi- 
nances de  son  royaume,  pour  lui  enjoindre  de  payer 
cette  somme,  la  même  princesse  le  chargea,   le    23    mars 

067,  de    la    pacification    du  comté  de    Foix Etant 

assurée,  dit-elle,  de  la  loyauté  et  expérience  du  sieur 
des  Bories,  en  affaires  importantes  et  de  conséquence, 
elle  lui  donna  de  pleins  pouvoirs  pour  destituer  et  priver 
de  leurs  places  et  charges,  les  auteurs  des  troubles  et 
séditions  qui  avaient  éclaté  dans  ce  pays,  et  les  remplacer 
par  des  personnes  capables  et  suffisantes  (1). 

La  même  princesse  et  le  roi  de  Navarre,  son  fils,  lui 
écrivirent  plusieurs  lettres  remplies  des  expressions  les 
plus  flatteuses  et  les  plus  honorables.  Ces  lettres  sont 
en  si  grand  nombre  (2),    que  dans    l'embarras  du    choix, 


(1)  La  reine  de  Navarre  termine  ainsi  sa  lettre:  «  mesme,  où 
»  vous  trouverez  aucun  des  auteurs  et  coupables  des  séditions, 
»  murtres,  massacres,  aucun  en  nos  villes  de  Foix  et  pays, 
»  et  contre  lesquels  vous  aurez  advertissement  certain  des  de- 
»  crets  et  charges  desdit  cas,  que  vous  les  prenez  et  saisissez, 
»  ou  ferez  prendre,  saisir  au  corps,  et  mettre  en  lieu  sûr,  pour 
»  y  estre  tenus  et  gardez,  attendant  la  volonté  des  commis- 
<>  saires  ordonnez  par  le  roy  monseigneur,  pour  l'instruction 
»  et  jugement  des  procès  concernant  lesdites  séditions  et  mur 
»  très,  sur  l'advertissement  que  vous  leur  en  donnerez,  etc.  • 

(2)  On   en  compte  76  de   la  reine  de  Navarre,  toutes  adres- 
sées à   Jacques  de    Saint-Astier ,  depuis    1 562    jusqu'en   i56q: 


DE  SAINT-ASTIER.  87 

et  pour  ne  pas  trop  grossir  cet  article,  on  a  cru  devoir 
se  borner  à  rapporter  les  deux  suivantes  (r).  Le  roi 
Charles  IX  lui  donna,  le  10  janvier  1569,  la  charge  et 
conduite    d'une  compagnie    de  cinquante    hommes    d'ar- 


39  d'Henri  IV,  i5  de  Charles  IX,  7  de  Catherine  de  Médicis. 
sans  compter  celles  qui  furent  écrites  par  Honorât  de  Savoie  , 
grand  amiral  de  France,  et  par  des  ministres,  généraux  et 
autres  personnages  élevés  en  dignité. 

(1)  Lettre  de  la  reine  de  Navarre,  le  8  septembre  ibb~. 

Monsieur  des  Bories,  le  sieur  du  Saillant,  qui  m'a  présenté, 
et  à  mon  fils,  vos  enfans,  vous  pourra  témoigner  comme  j'ay 
eu  bien  agréable  de  les  voir,  les  ayant  receuz  d'aussy  bon  cœur 
que  vous  le  sçauriez  désirer;  et  croyez  que  je  les  tiendray  tou- 
jours en  toute  telle  recommandation,  que  je  sçay  bien  que  vos 
mérites  en  sont  dignes.  Yray  que  si  je  les  connais  incliner  à 
quelque  une  de  vos  complexions,  je  n'oublierav  aucune  chose 
des  remèdes  propres  à  les  en  détourner.  Au  .reste,  M.  des  Bo- 
ries. je  n'ay  aucunement  besoin  de  vous  donner  peine  des  ca- 
lomnies dont  vous  m'avez  escrit  :  car  vous  pouvez  assez  avoir 
connu  jusques  icy,  en  quelle  réputation  et  bonne  estime  je  vous 
tiens  ;  de  laquelle  telles  gens  qui  pourraient  avoir  parlé  de  cela, 
et  qui  ne  sont  pas  pour  vous  en  répondre  de  la  façon  que  vous 
le  demandez,  ne  me  sçauront  jamais  détourner  ,  ni  en  dimi- 
nuer aucune  chose.  Ainsy  donc  que  vous  pouvez  en  demeurer 
satisfait,  et  vous  assurer  que  je  ne  perdray  oneques  la  bonne 
opinion  que  j'ay  de  vous,  etc.  De  Pau.  le  8  septembre  1567. 
Signé  Jeanne  de  Navarre. 

Lettre  d'Henri,  roi  de  Navarre,  le  8  septembre  1 567. 

Monsieur  des  Bories,  celle-cy  est  pour  vous  faire  entendre 
que  la  reine  ma  mère  et  moy,  avons  accepté  vos  enfans  de  fort 
bonne  volonté,  et  vous  assurons  que  nous  les  aurons  en  telle 
recommandation  que  les  services  que  le  père  a  faits  à  nostre 
maison,  et  que  nous  espérons  recevoir  des  enfans.  le  méritent  : 
lesquels  je  mettray  peyne  à  ces  fins  de  leur  faire  bailler,  la  meil- 
leure nourriture  qui  sera  possible.  Au  reste  vous  m'escrivez  que 
vous  avez  de  bons  oyseaux  ;  si  j'avais  des  chevaux  d'Espagne, 
je  vous  en  voudrais  bailler  un.  pour  vous  récompenser  de  la 
perte  que  vous  avez  faite  de  vostre  coursier.  Si  cependant  vous 
m'envoyez  par  avancement  quelqu'un  de  vosditz  oyseaux,  je  les 
acceptera)-  aussy  volontairement  .  comme  je  prieray  Dieu  . 
M.  des  Bories,  vous  donner  sa  très  sainte  grâce.  Vostre  bon 
maistre  et  meilleur  amy.  De  Pau,  le  8e  jour  de  septembre  i5tï-. 
Signé  Henry.  La  suscription  est  à  M.  des  Bories,  mon  lieutenant 
en  ma  compagnie. 


gg  DE  SAINT-ASTIER. 

mes,  taisant  le  nombre  de  cinquante  lances,  fournies 
de  ses  ordonnances,  du  nombre  de  ses  vieilles  et  anciennes  ; 
par  lettres  donne'es  à  Monceaux,  dans  lesquelles  sa 
majesté  s'exprime  en  ces  termes:  «  Charles,  etc.  , 
»  comme  le  sieur  de  la  Bory\,  nous  ayt  par  cy  devant 
»  faict  plusieurs  bons  et  grands  secours  au  faict  de  noz 
w  guerres,  esquelles  il  s'est  employé  dès  sa  jeunesse, 
»  avec  le  contentement  de  nous  et  de  noz  prédécesseurs 
»  roys,  tellement  que  pour  sa  vaillance  et  valleur,  il 
n  est  digne  de  grande  recommandation ,  louange  et 
»  recompense  ;  ayant  mesmes ,  durant  les  présentes 
»  guerres,  amené  avec  luy  une  bonne  trouppe  et  com- 
»  pagnie  de  gentilzh  unîmes,  très  enclins  et  affectionnez 
»  à  nostredit  service,  qui  sont  maintenant  en  nostre 
»  armée,  commandée  par  nostre  très  are  frère  le  duc 
»  d'Anjou,  nostre  lieutenant  général;  et  parce  que 
» .  nous  desirons  singulièrement  recognoistre  noz  bons 
r>  et  loyaulx  subjeetz  de  nostre  noblesse  et  les  honorer, 
»  ainsy  que  mérite  leur  sincère  affection  et  bonne  vo- 
»  lonté  à  nostre  dit  service,  pour  lequel  ilz  ne  craignent 
»  d'exposer  liberallement  leurs  personnes  et  biens , 
»  comme  faict  ledit  sieur  de  la  Borys,  etc.  » 

La  même  année,  et  le  18  mai,  le  roi  de  Navarre 
(depuis  Henri  IV),  lui  donna  le  gouvernement  et  lui 
confia  la  garde  delà  ville  de  Périgueux;  il  le  chargea 
en  même  tems  de  prendre  le  commandement  de  quatre 
enseignes,  qui  étaient  sous  les  ordres  du  seigneur  d'Es- 
cars,  pour  les  mener  avec  lui  dans  cette  ville,  et  y  tenir 
garnison  (i).    Leduc  d'Anjou  lui  écrivit  la  même  année, 


(i)  La  lettre  que  le  roi  de  Navarre  lui  écrivit  à  ce  sujet,  est 
conçue   en  ces  termes:    «   Monsieur  des  Bories  ,   pour   ce   qu'il 

»  est  nécessaire  pour  le  service  du  Roy,  mon  seigneur  et  frère  , 

»  de  commettre   quelque  bon  et  vaillant  cappitaine  au  gouver- 

»  nement  et  à  la  garde  de  la  ville  de   Périgueux,   pour  empes- 

»  cher  avec  forces  suffizant.es  que   noz  ennemys  ne   la  puissent 

»  forcer   et  surprandre,  je  vous    ay  choisy  et  esleu,  tant    pour 

»  vostre  expérience,  que  pour  le  zèle  et  affection    que    je  sçay 

«  que  vous  portés   au   service  de  mondit  seigneur  ,  pour  estre 

»  en  ladite  charge,  et  commander  en  ladite  ville.  A  ceste  cause, 

»  je  vous   prie  y  acheminer,   incontinent,    et   prendre    quatre 

»  enseignes,  que  j'ay  laissées  au  sieur  d'Escars,  pour  estre  dis- 

»  tribuées  et  deppartics  par  les  villes   de  son    gouvernement. 


DE  SAINT-ASTIER.  89 

»  de  rester  dans  les  environs  de  cette  ville,  pour  sa 
»  sûreté,  attendu  le  besoin  qu'il  y  avait  de  mettre 
t>  quelque  bon  et  fidèle  serviteur,  tant  pour  la  garde 
»  de  la  ville,  que  pour  empêcher  le  passage  libre  que 
»  les  ennemis  pourroient  avoir  en  Guienne,  en  étant 
»  les  maîtres  (1)  ».  Il  fut  nommé,  la  même  année, 
chevalier  de  l'ordre  du  roi;  lit  cession,  le  16  mars  1570, 
à  Gcraud  Chancel,  conseiller  au  siège  de  Périgueux,  et 
aux  héritiers  de   François  de  Leymarie,  seigneur  du  Rat, 


»  que  vous  menerés  avec  vous  dans  ladite  ville,  pour  la  garde 
-  et  conservation  d'icelle  ;  ausquelles  vous  commanderés.  en- 
»  samble  aux  manants  et  habitants  de  ladite  ville,  et  leur  or- 
»  donnerés  ce  qu'ilz  auront  à  faire  pour  le  service  du  Roy  ;  et 
»  suivant  ce  que  je  leur  escriptz  présentement,  ilz  ne  fauldront 
•■  de  vous  obéyr  et  satisfére  à  voz  commandementz.  Priant 
»  Dieu,  monsieur  des  Bories.  qu'il  vous  ait  en  sa  sainte 
••  garde.  Escript    au  camp  de   la    Rochefoucauit,  le    i8«   jour 

•  de  may    1 569.   Signé  vostre  bon   amy  Henry.   Et  au-dessus  : 

•  à  monsieur  des  Bories.  chevalier  de  l'ordre  du  Roy,  et  ca- 
»  pitaine  de  cinquante  lances  de  ses  ordonnances.  • 

(1)  Un  registre  de  la  maison  de  ville  de  Périgueux,  après 
avoir  rapporté  cette  lettre,  ajoute  ce  qui  suit  :  •  Et  quant  a  ce 
»  que  le  sieur  des  Bories  se  plaignoit  des  habitants  de  Péri- 
»  gueux,  et  de  ce   qu'ils  sont  lents,   monseigneur  répond  qu'il 

•  a  vu  par  lui-même  et  entendu  dire  tout  le  contraire.  » 

Il  paraît  qu'il  était  survenu  quelque  différend  entre  Jacque5 
de  Saint-Astier  et  les  habitants  de  Périgueux,  comme  on  en 
peut  juger  par  l'extrait  suivant  du  registre  déjà  cité.  «  La  com- 
b  gnie  du  sieur  des  Bories,  gouverneur  de  Périgueux,  étoit 
»  toujours    logée  en   cette  ville,  ou  aux   environs;  et  y   avoit 

•  aussi  deux  ou  trois  compagnies  entretenues  par  étape.  Le 
»  jour  de  l'élection  du  maire  Bernard  Jay  de  Beaufort,  et  des 
1»  consuls,  le  comte  d'Escars,  lieutenant  pour  le  roi  en  Péri- 
»  gord  et  en    Limousin,    arriva  en  cette  ville,  y  séjourna  de- 

•  puis  le  14  novembre  i36q,  jusqu'au  19.  On  tâcha,  par  son 
»  autorité,  de  se  décharger  dudit  gouverneur  et  des  gens  de 
»  guerre  ;  c'est  pourquoi  on  envoya  vers  le  roi  le  sieur  de 
»  Meredieu  :  et  il  fut  ordonné  de  faire  déloger  les  compagnies. 

•  Le  24,  fut  ordonné  de  recevoir  toute  la  compagnie  du 
»  prince  de  Navarre,  jusqu'à  ce  qu'il  auroit  moyen  de  les 
■  payer.   Mais   cependant   on   tâcha   de  fléchir  ledit   sieur  des 

•  Bories,   et  il  se   retira  en  sa  maison,  et  ordonna   à  sa   com- 

•  pagnie  de  se  retirer,  à  condition  qu'on  lui  payeroit  les  arré- 
»  rages  des  400   livres  qui  lui   étoient   données  tous  les  mois 

•  pour  son  entretien.  » 


go  DE  SAINT-ASTIER. 

qui  avaient  succédé  à  Martial  Brun,  du  droit  qu'il 
avait  de  racheter  le  pré  des  Pontets ,  et  les  rentes  du 
moulin  de  l'Esparrat,  qu'il  avait  vendu  au  même  Mar- 
tial Brun  ;  reçut,  le  23  mars  de  la  même  année,  la 
donation  que  lui  fit  Marie  des  Alus,  habitant  du  lieu  du 
Châlard,  près  les  moulins  des  Bories,  de  tous  les  biens 
qu'elle  pouvait  avoir  dans  les  paroisses  d'Antonne  et  de 
Trélissac,  et  dans  la  cité  de  Périgueux  ;  fut  le  premier 
des  quatre  commissaires  nommés  par  l'assemblée  des 
trois  états  du  Périgord,  tenue  à  Sarlat,  le  9  août  1 571 
(  les  trois  autres  étaient  les  seigneurs  d'Abzac-de-la- 
Douze,  de  Gontaut  -  de -Saint- Génies  ,  et  de  Losse)  : 
l'objet  de  cette  assemblée  était  d'examiner  les  rôles  des 
états  du  Périgord,  tenus  depuis  Louis  XII  inclusive- 
ment, pour  régler  l'ordre  de  séance,  le  lieu  et  le  rang 
dans  lequel  ils  devaient  être  tenus.  Suivant  un  mémoire 
de  famille,  il  présida  plusieurs  fois  les  états  de  la  pro- 
vince. Il  fut  gratifié  par  le  roi  Charles  IX,  pour  plu- 
sieurs bonnes  et  raisonnables  considérations,  d'une  pen- 
sion de  deux  mille  livres,  à  prendre  sur  son  épargne  ; 
par  brevet  de  sa  majesté,  daté  de  Blois  le  22  septembre 
1 57 1  ;  et  par  un  brevet  daté  d'Amboise,  le  16  dé- 
cembre suivant,  cette  pension  lui  fut  assurée  pour  sa 
vie  (1).  Comme  elle  ne  put  pas  être  bien  acquittée, 
à  cause  des  circonstances,  le  roi,  par  un  nouveau  brevet, 
daté  de  Duretal,  le    20    décembre,  lui   donna  à  la  place, 


(1)  Ce  brevet  porte  que  «  le  Roy  mectant  en  considération 
»  les  bons  et  recommandables  services  que  le  sieur  des  Boryes, 
»  chevalier  de  son  ordre,  et  cy-devant  lieutenant  de  la  com- 
»  pagnie  de  ses  ordonnances,  estant  soubtz  la  charge  de  mon- 
»  seigneur  le  prince,  a  jusques  icy  faictz  au  deffunctz  Roys. 
»  ses  prédécesseurs,  et  a  luy,  consécutivement  depuis  son  ad- 
»  venement  à  la  couronne,  durant  les  derniers  troubles  passés, 
»  où  il  s'est  employé  de  façon  que  sa  majesté  n'en  peut  avoir 
»  que  tout  contantement.  Sadite  majesté  qui  désire  recognois- 
»  tre  envers  ledit  sieur  des  Boryes  sesditz  services,  en  luy  ay- 
»  dant  et  donnant  moyen  d'iceulx  continuer  avecques  autant 
»  de  volonté  et  d'affection  qu'il  s'y  est  jusques  icy  employé  ; 
»  luy  a,  pour  ccste  cause,  et  pour  le  recompenser  de  la  lieu- 
»  tenance  de  la  compagnie  susdite,  laquelle  par  commande- 
11  ment  de  sa  majesté  il  a  quictée.  accordé  et  accorde,  sa  vye 
»  durant,  une  pension  de  deux  mille  livres  tournois,  etc.  » 


DE  SAINT-ASTIER.  9! 

la  jouissance,  pendant  neuf  ans,  des  émoluments  du 
greffe  de  la  sénéchaussée  de  Périgueux,  évalués  à  deux 
mille  cinq  cents  livres .  11  obtint ,  bientôt  après ,  le 
grade  de  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes  ;  et 
en  prend  la  qualité  dans  le  contrat  de  mariage  de  Jean, 
son  fils,  auquel  il  assista,  le  26  juin  1572.  Il  reçut, 
pendant  l'absence  du  roi  de  Navarre,  une  commission 
de  Melchior  des  Prés  ,  seigneur  de  Montpezat  ,  lieute- 
nant général  pour  le  roi  en  Guienne,  datée  de  Poitiers, 
le  1"  septembre  1572,  pour  commander  lui-même  à 
Périgueux  et  dans  toute  la  province,  afin  de  pourvoir  au 
soulagement  du  peuple,  à  la  sûreté  des  places,  y  éta- 
blir des  commandants,  empêcher  les  attroupements  des 
mal- intentionnés,  etc.  Ce  fut  vers  la  fin  de  cette  année, 
que  sa  santé  commença  à  s'affaiblir  sensiblement  ;  il  fut 
atteint  d'une  maladie  lente,  dont  les  médecins  n'espé- 
rèrent point  de  guérison.  Cette  maladie  ayant  fait  des 
progrès  rapides  dans  le  mois  de  décembre,  il  s'alita  vers 
les  fêtes  de  Noël,  et  la  violence  du  mal  fut  si  grande,  au 
mois  de  janvier  suivant ,  qu'il  en  perdit  un  œil,  et 
voyait  très-faiblement  de  l'autre.  On  raconte  qu'un  jour, 
étant  tombé  en  syncope,  on  employa  pour  le  faire  revenir 
une  eau  appelée  impériale,  que  lui  avait  envoyée  ma- 
dame de  Ribérac.  il  fit  son  testament  à  Périgueux, 
dans  la  maison  qu'il  occupait,  et  qui  appartenait  à 
M.  Guillaume  Gravier,  alors  avocat,  et  depuis  lieute- 
nant particulier,  le  19  janvier  1573.  Il  ordonna  que 
son  corps  fût  inhumé  dans  l'église  d'Antonne,  es  tom- 
beaux de  ses  prédécesseurs  ;  déclara  qu'il  s'en  rapportait, 
pour  la  forme  de  ses  obsèques  et  funérailles,  à  la  discré- 
tion de  Marguerite  de  Cauna,  sa  femme  ;  légua  cent  écus 
à  son  fauconnier,  et  pareille  somme  à  son  bouteiller  ; 
fit  un  grand  nombre  d'autres  legs  ;  nomma  exécuteur  de 
ses  dernières  volontés  ,  Gabriel  d'Abzac  ,  seigneur  de 
la  Douze  ,  chevalier  de  l'ordre  du  roi  ;  et  mourut  le 
12  février  073,  âgé  de  quarante-neuf  ans  (1) 


(1)  C'est  par  erreur  qu'un  mémoire  particulier,  conservé  à 
la  Bibliothèque  du  Roi,  annonce  que  Jacques  de  Saint  -  Astier 
fut  tué,  à  la  tête  de  sa  compagnie  d'ordonnance,  en  défendant 
la  ville  de  Périgueux  contre  les  Huguenots  ;  il  est  constant 
qu'il  mourut  de  maladie.    Les  registres  de  l'hôtel  de  ville,  tout 


Q2  DE   SAINT-ASTIER. 

Il  avait  épousé ,  par  articles  passés  en  la  ville  de 
Périgueux,  le  24  juillet  1544,  après  avoir  obtenu,  le 
3  juin  précédent,  du  pape  Paul  III,  dispense  du  degré 
de  parenté  qu'il  y  avait  entr'eux  (1) ,  demoiselle  Mar- 
guerite de  Cauna  ,  fille  d'Etienne  de  Cauna,  chevalier  , 
seigneur  baron  de  Cauna-aux-Lannes,  dans  le  diocèse 
d'Acq,  siège  de  Saint-Sever  en  Gascogne,  et  de 
dame  Jeanne  d'Abzac  de  la  Douze.  Catherine  Martel  y 
stipula,  au  nom  de  son  fils,  qui  était  absent  ;  et  les 
seigneurs  et  dame  de  Cauna  y  furent  représentés  par 
Annet  de  Fayolle,  chevalier,  seigneur  de  Neuvic,  et 
par  Pierre  d'Abzac,  écuyer,  seigneur  de  la  Douze,  de 
Reilhac,  et  de  Vern.  La  conclusion  de  ce  mariage  ayant 
éprouvé  des  difficultés,  il  en  fut  dressé,  après  la  mort 
d'Etienne  de  Cauna,  un  second  contrat,  le  23  sep- 
tembre 1548,  dans  lequel  celui  de  1544,  est  rappelé, 
et  dont  furent  témoins  Jean  de  Cugnac,  écuyer,  sei- 
gneur de  Caussade,  François  de  Montrocher,  écuyer, 
protonotaire  du  saint  siège  et  autres.  Marguerite  de 
Cauna  étant  veuve  et  agissant  comme  usufrutière  générale 
des  biens  de  son  mari,  et  comme  fondée  de  pouvoir 
de  Jean,  son  fils,  elle  donna  décharge,  le  9  mai  1574, 
à   Pierre  Cheyron  ,   de  la     recette    qu^l    avait   faite  pen- 


en  gardant  le  silence  sur  le  genre  de  sa  mort,  donnent  les  dé- 
tails suivants  sur  son  enterrement.  «  Le  12  février  mourut 
»  M.  des  Bories,  notre  gouverneur,  en  cette  ville,  et  le  len- 
»  demain  son'  corp  sfut  porté  à  Saint-Front,  avec  toutes  sortes 
»  de  solennités.  Tous  les  corps  y  assistèrent  ;  les  quatre  coins 
»  du  drap  étaient  portés,  les  deux  premiers  par  M.  le  sénéchal 
»  et  M.  le  maire  et  les  deux  derniers  par  les  seigneurs  de  la 
»  Douze  et  de  la  Roche-Allemans  ;  l'oraison  funèbre  fut  pro- 
»  noncée  par  F.  Renard,  notre  prêcheur;  et  le  corps  fut  porté 
»  en  sa  terre  des  Bories,  inhumé  à  Anton  ne  ;  et  là  accompagné 
»  par  le  maire,  consuls,  etc. 

«  Après  sa  mort,  on  sollicita  pour  n'avoir  plus  de  gouvcr- 
»  neur  ;  ce  qui  fut  accordé,  et  le  sénéchal  seul  fit  les  fonc- 
»  tions  ;  les  lettres  en  furent  publiées  en  la  cour  de  la  présente 
»  sénéchausée,  le  1 1  mars,  et  pour  obtenir  ladite  exemption. 
»  il  en   coûta  beaucoup  d'argent  à  la  ville,  etc.  » 

(1)  Ils  étaient  parents  par  la  maison  d'Abzac  delà  Douze, 
l'un  au  III0.,  et  l'autre  au  IVe.  degré.  Par  ce  marige,  la  mai- 
con  de  Saint-Astier  fut  alliée  aux  maisons  de  I.imcuil  (la  Tour- 
d'Auvergne)  ,  de  Thiviers,  de  Grammont  de   Roqucfcuil,    etc. 


DE   SAINT-ASTIKR.  93 

dant  l'année  Ô73,  des  rentes  à  eux  dues  daus  les  pa- 
roisses d'Antonne,  Sarliac  ,  Savignac  ,  Sorges,  Né- 
grondes  ,  Trélissac  ,  Eyliac  ,  le  Change  ;  Cubjac  ,  Sar- 
razac  et  autres.   Leurs  enfants  furent  : 

i.°  Jean,  dont   l'article  suit; 

2.0  François  de  Saint-Astier  ,  écuyer,  seigneur 
de  la  Barde  ;  son  père  lui  légua,  par  son  tes- 
tament du  19  janvier  1573,  la  somme  de 
12,000  livres  avec  la  nourriture  et  entretien, 
ainsi  que  son  train,  équipage  alarmes,  chevaux 
et  valets,  selonson  état,  et  comme  fils  de  la  maison. 
Il  fit  un  testament  mutuel  avec  Jean,  son  frère 
aîné,  le  11  mai  073,  par  lequel  ils  se  firent 
réciproquement  héritiers  ;  mais  par  acte  du  27 
mars  î5j6,  il  céda  tous  ses  droits  à  son  frère 
pour  la  somme  de  6,000  livres,  payable  en 
rentes  foncières,  à  raison  de  200  livres  la  charge 
de  froment,  et  de  100  livres  celle  d'avoine.  Il 
fit  avec  son  même  frère,  le  3  novembre  1577, 
un  second  traité  par  lequel  il  lui  céda  de  nou- 
veau tous  ses  droits  ;  et  celui-ci  lui  donna  en 
retour  trente  charges  de  froment,  moyennant 
quoi,  François  se  désista  de  l'action  qu'il  avait 
intentée  en  retrait  lignager,  de  certaines  rentes 
vendues  par  Jacques,  leur  père,  à  Géraud 
Chancel  ;  il  remit,  par  acte  du  8  décembre  1578, 
à  son  frère,  les  rentes  qui  lui  avaient  été  cédées  ; 
mais  ce  dernier  s'étant  plaint,  dans  la  suite, 
d'avoir  été  lésé,  son  frère  aîné  lui  promit,  par 
acte  du  12  octobre  1 585,  de  lui  donner  une 
plus  forte  somme.  Il  vivait  encore  le  2  5  octobre 
094  (1),  et  avait  épousé  Jeanne  de  Saunier, 
dame  de  la  Barde  et  de  Creyssac,  dont  il  eut 
six  filles  : 

a.   Marquise  de  Saint-Astier,  mariée   par    con- 
trat du    21  avril    ibo3,   à  Alain  Arnaud-de- 


Selon  un  mémoire  de  famille,  François  de  Saint-Astier 
commandait  un  régiment  à  l'armée  du  duc  de  Mayenne,  lors 
du  siège  de  Castillon.  et  mourut  empoisonné.  Il  était  toujours 
resté  attaché  à  la  religion  catholique. 


94  DE   SAINT-ASTIER. 

la-Borie,  écuyer,  seigneur  de  la  Borie- 
Fricard,  Bernabé,  etc.  ,  ne  vivait  plus  l'an 
1629; 

b.  Françoise  de  Saint-Astier  ; 

c.  Elisabeth  de  Saint-Astier  ; 

d.  e.  f.  Trois  autres   filles  dont    le    sort    est 
ignore'  ; 

3.°  Marguerite  de  Saint-Astier,  ne'e  en  i552,  fut 
mariée  par  contrat  du  6  mars  1 568,  à  Jean  de 
Foucauld  ,  écuyer,  seigneur  de  Lardimalie, 
baron  d'Auberoche,  etc.  ,  conseiller  et  chambellan 
du  roi,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre 
du  roi  de  Navarre,  gouverneur  des  comtés  de 
Périgord  et  vicomte  de  Limoges ,  fils  de  Ber- 
nard et  de  Gabrielle  de  la  Faye. 

4.0  Jeanne  de  Saint-Astier  épousa,  le  25  octobre 
1 57 1,  Antoine,  baron  de  Grignols,  de  Mar- 
cellus_,  Milhan,  Beaulieu  en  Bazadois,  et  de 
Bonnes,  la  Borie  et  Monmallan,  en  Angou- 
mois  ; 

5.°  Henrie,  ou  Henriette  de  Saint-Astier,  s'allia, 
par  contrat  du  3i  mars  1572,  à  noble  Hélie 
de  Panel,  seigneur  de  Monpeyran,  Las  Eyma- 
rias,  etc.  ; 

6.°  Jeanne  de  Saint-Astier  épousa,  par  contrat  du 
2  novembre  1606,  Jean  Sapinaud,  seigneur  de 
Faiolle  ou  Fayolle,  et  des  Roches,  habitant  de 
la  paroisse  de  Saint-Samel,  sénéchaussée  de 
Civray,  en  Poitou,  fils  de  feu  Jean  Sapinaud, 
écuyer,  seigneur  de  Faiolle,  et  de  dame  Fran- 
çoise des  Ages. 

XVIII.  Jean  de  Saint-Astier,  IIIe  du  nom  , 
chevalier,  seigneur  des  Bories,  Antonne,  Sarliac,  Savi- 
gnac-les  Eglises,  etc.  ,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  qua- 
lifié haut  et  puissant  seigneur,  servit  dans  les  armées  du 
roi  Charles  IX,  à  la  tête  d'une  compagnie  de  trois  cents 
arquebusiers  ;  fut  institué  héritier  universel  par  le  tes- 
tament de  son  père,  du  19  janvier  1 5y3 ,  Catherine 
Martel,  son  aïeule,  lui  fit  donation,  le  11  mars  1573, 
des  droits  qu'elle  avait  sur  les  biens  de  feu  Jean  II  de 
Saint-Astier,  son  mari.  Il  fit,  le  même  jour,  un  testa- 
ment  mutuel  avec  François,  son  frère;  donna,  le   14  no- 


DE  SAINT-ASTIER.  <p 

vembre  1574,  une  procuration  à  Jeanne  de  Mellet,  sa 
femme,  pour  transiger  en  son  nom,  avec  sa  mère,  et 
Marguerite,  Jeanne  et  autre  Jeanne,  ses  soeurs,  sur  le: 
droits  qu'elles  pouvaient  prétendre  sur  les  biens  de  feu 
son  père;  il  acquit  le  22  février  Ô77,  la  quatrième  partie, 
par  indivis,  du  moulin  de  la  Peytelhie,  appelé  autremen: 
le  moulin  des  Chaussons,  sur  l'Isle,  paroisse  de  Saint- 
Privât;  obtint  un  arrêt  du  parlement  de  Bordeaux, 
rendu  le  4  décembre  078,  sur  un  procès  qu'il  avai: 
avec  Jean  Chappel,  sieur  de  la  Richardie  ;  transigea, 
le  24  janvier  1579,  avec  Jean  de  Foucauld,  seigneu: 
de  Lardimalie,  et  Marguerite  de  Saint-Astier,  ses  beaux- 
frère  et  sœur;  testa  le  i5  juillet  i58o;  donna  procura- 
tion, le  18  mars  1 585,  au  même  Jean  de  Foucauld, 
pour  transiger  en  son  nom,  avec  Michel  de  Lur,  sei- 
gneur de  Longa  ;  obtint  en  la  chancellerie  du  parlement 
de  Bordeaux,  le  8  février  i586,  des  lettres  de  relief  d. 
l'appel  par  lui  interjeté  d'une  sentence  arbitrale  rendu- 
entre  lui  et  Jean  Chancel  et  ses  consorts,  sur  un  procè .-. 
pendant  entr'eux  devant  le  sénéchal  de  Périgord.  La  même 
année,  il  se  jeta  dans  le  parti  protestant,  qu'il  servit  avec 
zèle  (1);  et  suivant  un  mémoire  de  famiile,  il  eut  le 
commandement  d'une  compagnie  de  gens  de  pied,  com- 
manda dans  la  ville  de  Caussade,  en  Querci;  eut  depuis 
un  beau  régiment,  avec  lequel  il  se  trouva  à  la  bataille 
deCoutras,  en  087,  où  il  se  distingua;  se  rendit 
ensuite  dans  la  Marche  ;  de  là  prit  et  força  les  villes 
de  la  Trimouille,  de  Buzançois,  la  Gastenie  et  l'Isle- 
Jourdain  ;  enfin,  étant  à  Angers,  où  il  commandait 
son    régiment,  composé  de  deux  mille  hommes    de   pied 


(1)  Voici  comment  s'exprime  à  ce  sujet  le  registre  de  l'hôtel 
de  ville  de  Périgueux.  déjà  cité:  «  Le  12    novembre  1 586,  les 

•  états  s'assemblèrent  chés  M.  de    Périgueux;   le  premier  con- 

•  sul  y  assista,  comme  étant  le  premier  du  tiers-état.  L'assem- 
»  blée  résolut  entr'autres,  que  le  syndic  s'opposerait  à  l'érec- 
»  tion  du  siège  des  élus,  poursuivi  par  ceux  de  Sarlat  ;  et  ce 
»  fait,  comme  on  avoit  été  averti  que  le  sieur  des  Bories  s'é- 
■  toit  rendu  avec  les  Huguenots,  il  fut  avisé  par  le  sénéchal. 
»  et  autres,  que  sa  maison  seroit  donnée  en  garde  au  sieur  de 
»  Tayac,  qui  s'étoit  présenté   pour  s'en   charger,   de   peur  que 

•  les  Huguenots  ne  s'en  emparassent  pour  faire  la  guerre  à 
»  cette  ville.  » 


Q6  DE  SAINT-ASTIER. 

il  fut,  suivant  les  expressions  du  même  mémoire  do- 
mestique, tué  traîtreusement  par  les  siens,  en  1588,  pour 
avoir  ses  moyens. 

Il  avait  contracté  deux  alliances  ;  la  première,  par 
traité  passé  au  château  des  Bories,  le  26  juin  1572, 
avec  demoiselle  Jeanne  de  Mellet,  fille  de  feu  Jean 
de  Mellet,  dit  de  Fayolle,  écuyer,  seigneur  de  Neuvic, 
et  de  dame  Hélène  du  Patouil,  vivante  encore  le 
22  février  1577;  et  ^a  2°  par  contrat  du  4  décembre  1584, 
avec  dame  Catherine  de  Brie,  veuve  de  François  de 
Meilhars,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  seigneur  de  Mei- 
lhars, Cursac,  Floumont,  Brie,  en  Poitou,  Saint- 
Rabier,  en  Périgord,  et  du  Mas,  en  la  Marche,  et  fille  de 
Jean,  seigneur  de  Brie,  du  Ghâtenier,  de  Bosfranc,  etc  ., 
et  de  dame  Jeanne  de  Lambertie  ;  elle  fit  son  testament 
au  château  des  Bories,  le  22  avril  i586,  dans  lequel  elle 
se  qualifie  dame  des  Bories,  de  Nozierce,  Clarneilh  et 
Villetenoux  ;  veut  être  inhumée  dans  l'église  d'Antonne, 
ès-tombeau  de  son  mari  ;  déclare  qu'une  des  principales 
causes  de  son  mariage  avec  M.  des  Bories,  avait  été  pour 
assembler  et  joindre  par  mariage,  en  même  maisonet famille, 
savoir,  Jacques  et  Anne  de  Meilhars,  ses  enfants  du 
premier  lit ,  •  avec  Henri  et  Lucrèce  de  Saint-Astier, 
enfants  aussi  du  premier  lit  de  son  mari  et  de  Jeanne 
de  Mellet.  Les  accords  de  ces  deux  mariages  furent  faits 
le  4  décembre  1584,  mais  les  mariages  n'eurent  pas 
lieu.  Elle  fit  héritier  Jacques  de  Meilhars,  son  fils 
puîné,  et  fit  des  legs  à  Marguerite  (1)  et  Anne,  ses 
deux  filles.  Elle  mourut  bientôt  après,  .sans  laisser 
d'enfants  de  Jean  de  Saint-Astier,  son  second  mari  ; 
mais  celui-ci  en  avait  eu  trois  de  Jeanne  de  Mellet,  sa 
première  femme,  qui  sont  : 

i.°  Henri,  dont  Tarticle  suit  ; 

2.0  Lucrèce  de  Saint-Astier,  fut  marie'e  par  contrat 
du  19  septembre  1608,  à  Henri  de  Foucauld, 
Ier  du  nom,   chevalier,   seigneur    de   Lardimalie, 


(1)  Elle  légua,  entr'autres  choses,  à  Marguerite  de  Meilhars, 
sa  fille,  tousses  acoustrements  et  joyaux  ;  et  réserva  un  lien  en 
têtes  de  perles  et  d'agathes,  une  chaîne  d'améthiste,  avec  des 
gerbes  d'or  et  une  robe  de  tafetas  à  rays,  qu'elle  donna  à  Anne. 
son  autre  tille. 


1 


DE  SAINT-ASTIER.  97 

baron  d'Aubetoche,  tils  de  Jean,  et  de  Marguerite 
de  Saint-Astier.  Ils  obtinrent,  pour  se  marier, 
dispense  du  second  degré  de  consanguinité,  par 
lettres  du  roi,  données  à  Paris,  le  24  décembre 
16 10,  signées  Louis  (1). 
3.°  Marguerite  de  Saint-Astier,  épousa  par  contrat 
du  16  décembre  1614,  Jean  de  Gères-de-Camar- 
sac,  écuyer,  seigneur  de  la  Mothe,  fils  de  Gaston 
de  Gères,  écuyer,  seigneur  de  Camarsac,  Gassies, 
la  Mothe -Verte,  Ferrand  et  l'Isle-Saint-Georges, 
et  de  dame  Jeanne  deGassies. 

XIX.  Henri  de  Saint- Astier,  chevalier,  seigneur 
des  Bories,  d'Antonne,  Sarliac,  Savignac,  etc.,  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  roi  Henri  IV,  qualifié 
haut  et  puissant  seigneur  et  baron;  naquit  en  \5jS;  fut 
tenu  sur  les  fonts  de  baptême  par  ce  prince  et  par  sa 
secur,  depuis  duchesse  de  Bar;  il  entra  d'abord  page  de 
la  chambre  du  roi,  et  devait  accompagner  le  duc  de 
Bouillon,  son  parent,  en  Angleterre  et  en  Allemagne  ; 
mais  une  maladie  fâcheuse  l'obligea  de  revenir  dans  sa 
province,  où,  bientôt  après  et  en  092,  il  fut  témoin 
du  siège  et  de  la  prise  de  son  château  des  Bories,  par 
les  catholiques  (2)  ;  parce  qu'à  l'exemple  de  son  père, 
il  faisait  profession  de  la  religion  protestante.  Il  était 
âgé  tout  au  plus  de  treize  ans,  lorsqu'il  perdit  l'auteur 
de  ses  jours  ;  on  lui  donna  pour  curateur,  Hélie  Chas- 
sarel,  écuyer,  seigneur  de  Grézignac:  ce  fut  en  cette 
qualité,  que  ce  dernier  l'autorisa  à  vendre,  avec  faculté 
de  rachat,  le  21  octobre  1592,  à  Pierre- Albert,  sieur 
de  la    Brousse,    conseiller  et  magistrat  en    Périgord,   sti- 


(1)  Ils  obtinrent  cène  dispense  du  Roi,  parce  qu'ils  étaient 
de  la  religion  prétendue  réformée. 

(2)  Voici  comment  ce  fait  est  rapporté  dens  les  registres  de 
l'hôtel  de  ville  :....  Cependant  furent  pris  par  notre  parti  le 
»  château  des  Bories,  le  Puy-Saint-Astier,  Puyferrat.  Cron- 
»  hac.  etc.,  et  quelques  autres  maisons  qui  avaient  été  prises 
»  par  le  seigneur  d'Aubeterre  .  et  par  capitulation  ,  ceux  de 
»  dedans  eurent  vie  sauve.  Depuis,  et  en  l'absence  de  M.  d'Au- 
»  beterre  .  le  château  des  Bories  a  été  pris  à  coups  de  canon  , 
»  et  pour  l'avenir  a  été  faite  une  belle  capitulation,  ensemble 
•  tout  ce  que  M.  d'Aubeterre  avait  pris.  » 

XVII.  7 


98  DE  SAINT-ASTIER. 

pulant  pour  Isabeau  de  la  Bermondie,  sa  femme,  le 
repaire  et  métairie  noble,  appelé  la  petite  Borie,  et  le 
repaire,  appelé  de  Pinot,  situés  dans  les  paroisses  de 
Trélissac  et  de  Saint-Martin,  près  la  ville  de  Périgueux  ; 
passa  un  accord,  le  u  février  1 5g3  ,  avec  noble  Jean 
de  Meilhars,  seigneur  de  Meilhars,  Cursac,  Floumont, 
Brie,  en  Poitou,  Saint-Rabier,  etc.,  au  sujet  de  la 
succession  de  Catherine  de  Brie ,  mère  de  ce  dernier, 
seconde  femme  de  Jean  III  de  Saint- Astier  :  cet  accord 
fut  fait  au  château  de  Peyzac,  par  la  médiation  de  quatre 
gentilshommes  parents  et  amis  des  parties,  qui  furent 
Charles  de  Comborn,  vicomte  de  Châteauneuf,  et  baron 
de  Peyrat,  François  de  Hautefort,  chevalier  de  Tordre 
du  roi,  seigneur  de  Hautefort,  la  Mothe,  Thénon,  etc., 
Jean  de  Foucauld,  seigneur  de  Lardimalie,  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  roi,  gouverneur, 
pour  S.  M.  ,  des  comté  de  Périgord  et  vicomte  de 
Limoges,  et  de  Jacques  de  Meilhars,  seigneur  de  la 
Vallete  et  du  Louzat.  Il  obtint  en  i5g5,  en  la  chan- 
cellerie du  parlement  de  Bordeaux  ,  des  lettres  royaux, 
en  forme  de  requête  civile,  contre  un  arrêt  de  la  même 
cour,  obtenu,  le  3  septembre  1592,  par  Jean  Chancel, 
sieur  de  Génébrières,  sur  la  demande  en  désistement, 
formée  contre  lui,  en  1 58 1  ,  au  siège  de  Périgueux, 
par  feu  Jean  de  Saint-Astier,  pour  raison  d'une  pièce 
de  pré,  et  de  certaine  rente  due  sur  le  moulin  de  ï'Es- 
parrat  et  ses  dépendances.  Cette  instance  avait  été  suivie 
jusqu'en  i582,  que  la  ville  de  Périgueux  ayant  été 
reprise  sur  ceux  de  la  religion  prétendue  réformée, 
dont  feu  Jean  de  Saint-Astier  faisait  profession,  et 
portait  les  armes  pour  ce  parti,  il  en  avait  discontinué 
la  poursuite,  qui  d'ailleurs  avait  été  interrompue  par 
les  troubles  survenus  en  l'an  i585,  et  les  édits  faits 
contre  ceux  de  ladite  religion  ;  et  que  son  père  étant 
décédé  en  1 588,  Tavait  laissé  en  bas  âge,  ignorant  ses 
droits,  et  même  ce  procès,  etc.  Il  afferma,  le  6  février 
1599,  tous  les  arrérages  des  rentes  qui  pouvaient  lui  être 
dues  dans  la  tenance  d'Antonne  et  Chauchier,  depuis 
1569,  jusqu'en  098;  fit  un  échange  de  rente,  le  26  juin 
1 599,  avec  Isaac  d'Aix,  écuyer,  seigneur  de  Meymy  et  de 
la  Feuillade  ;  et  fit  son  testament  olographe,  au  château 
des  Bories,  le  3o  juillet  i6o5,  par  lequel  il  demanda 
à    être  enterré    dans    l'église    d'Antonne;    révoqua  deux 


DE  SAINT-ASTIER.  gg 

testaments  qu'il  avait  faits,  l'un  en  faveur  de  Henri  de 
Foucauld,  seigneur  d'Auberoche,  rils  de  Jean,  seigneur 
dl  Lurdimalie,  son  oncle,  et  l'autre,  en  faveur  de  Lucrèce, 
sa  sœur  aînée  (le  dernier  est  du  24  mai  1596  ;  légua  une 
somme  de  quatre  mille  livres,  à  Henrie  de  Foucauld  de 
Lardimalie,  sa  cousine,  à  cause  de  l'amitié  et  des  services 
qu'elle  lui  avait  rendus,  et  pour  raison  de  la  promesse  qu'il 
lui  avait  fait  de  l  épouser,  V  aimant  comme  sa  sœur;  et 
institua  son  héritière  universelle,  Lucrèce  de  Saint- 
Astier,  sa  sœur,  à  condition  qu'elle  ne  pourra  se 
marier  que  de  l'avis  de  madame  de  Neuvic,  sa  grand- 
mère,  de  MM.  de  Hautefort,  de  la  Douze,  de  Lardimalie 
et  de  Saint-Chamans,  et  que  son  premier  rils  mâle 
portera  les  nom  et  armes  de  sa  maison,  et  aura,  par 
préciput  et  avantage,  la  maison  et  seigneurie  des  Bories 
et  la  terre  d'Antonne  :  ce  testament  resta  sans  effet,  à 
raison  du  mariage  qu'il  contracta  bientôt  après.  Il  fut 
tué  en  1608,  d'un  coup  de  pistolet,  sur  le  chemin  des 
Bories  à  Savignac,  en  se  battant,  dit-on,  en  duel  avec 
un  de  ses  voisins  :  il  était  alors  dans  la  trente-troisième 
année  de  son  âge,  et  la  troisième  de  son  mariage. 

Il  avait  épousé,  par  traité  passé  en  la  ville  de  Pe'ri- 
gueux ,  le  6  décembre  i6o5  ,  Jeanne  de  Marquessac , 
demoiselle  de  Saint- Pantaly,  fille  de  défunts  Raimond 
de  Marquessac ,  seigneur  de  Saint-Pantaly ,  etc.  ,  et 
de  Gabrielle  d'Abzac-de-la-Douze  ;  ils  y  furent  assistés , 
savoir  :  le  futur  époux,  de  Jean  de  Foucauld,  seigneur 
de  Lardimalie  ,  baron  d'Auberoche  ,  conseiller ,  cham- 
bellan ordinaire  du  roi,  gouverneur,  pour  S.  M.,  en  ses 
comté  de  Périgord  et  vicomte  de  Limoges,  et  autres 
seigneurs  ses  proches  parents  et  amis  ;  et  la  future  fut 
autorisée  par  Antoine  de  Montagrier,  seigneur  de  Ma- 
rouates  ,  Grézignac  ,  Montagrier  ,  etc.  ,  son  curateur  , 
et  par  Jean  de  Marquessac  ,  seigneur  de  Marquessac  et 
de  Bruzac,  conseiller  du  roi,  juge-mage,  lieutenant- 
général  et  président-présidial,  son  oncle,  etc.  ;  elle  se 
constitua  en  dot  la  somme  de  cinquante-cinq  mille  huit 
cents  livres.  Après  la  mort  de  son  mari,  elle  se  maria 
2.°  à  Louis-François  de  Lostanges  ,  baron  de  Béduer  , 
en  Querci  ;  et  en  troisièmes  noces,  le  12  juillet  161 8, 
avec  René  de  Hautefort  ,  chevalier ,  seigneur  de  la 
Motte  ,  etc.  ;  enfin  ,  elle  fit  son  testament  ,  le  16  août 
i636  ,  au  lieu  de  Marquessac  ,   par  lequel  elle   exhéréda 


ÏOO  DE   SAINT-ASTIER. 

Jean-Jacques  de  Saint-Astier ,  et  Jean-Louis  de  Los- 
tanges-de-Béduer  ,  ses  enfants  du  premier  et  second 
mariage  :  le  premier,  sous  prétexte  de  son  changement 
d'état  \  et  le  second  ,  parce  qu'il  s'était  marié  contre 
son  gré  ;  et  institua  son  héritier  universel  ,  Charles  de 
Hautefort,  son  fils  du  troisième  lit ,  à  condition  de  porter 
les  nom  et  armes  de  Marquessac  ,  avec  ceux  de  Hautefort. 
Elle  vivait  encore  ,  au  mois  de  décembre  1643  ,  suivant 
deux  actes  qu'elle  passa  l'un,  le  2  de  ce  mois  ,  par 
lequel  elle  confirma  son  dernier  testament  ,  et  révoqua 
tous  ceux  qu'elle  avait  faits  précédemment  ,  et  par  le 
second  ,  daté  du  7  du  même  mois  ,  elle  ajouta  quel- 
ques nouvelles  dispositions.  De  son  premier  mariage 
sont  issus  : 

1 .°  Jean  de  Saint-Astier,  qualifié  haut  et  puissant 
seigneur,  et  chevalier,  seigneur , marquis  des  Bories, 
mourut  sans  laisser  d'enfants,  de  Françoise  de  la 
Roque-de-Senezergues ,  dame  de  la  Mothe-Che- 
ronnatj  sa  femme,  qu'il  avait  épousée  par  contrat 
passé  en  la  ville  de  Poitiers,  le  7  avril  1629  ;  cette 
dame  était  alors  veuve  de  messire  François 
Rosiers,  chevalier  ,  conseiller  du  roi ,  mestre  de 
camp  en  ses  armées,  seigneur  de  la  Mothe- 
Cheronnat  ;  elle  promit  de  porter  en  dot,  à  son 
mari  ,  soixante  mille  livres  ,  et  six  mille  livres 
en  meubles  ,  lesquelles  sommes  celui-ci  s'en- 
gagea d'assigner  sur  tous  ses  biens,  et  promit  à 
sa  future  épouse  douze  mille  livres  d'uscle  et 
gain  nuptial,  les  vêtements,  bagues,  joyaux, 
carosse,  chevaux,   etc. 

2.0  Jean-Jacques  I,  dont  l'article  suit  ; 

3 .°  Marie-Lucrèce  de  Saint-Astier. 

XX.  Jean-Jacques  de  Saint-Astier  ,  Ier  du  nom  , 
chevalier ,  seigneur  marquis  des  Bories  ,  seigneur 
d'Antonne,  Sarliac,  Savignac  ,  etc.  ,  avait  à  peine  un 
an,  lorsqu'il  perdit  son  père,  en  1608.  Parvenu  à  Page 
de  majorité ,  il  abjura  le  calvinisme  ,  et  revint  à  la  foi 
de  ses  pères.  Il  avait  manifesté  de  bonne  heure  l'inten- 
tion d'embrasser  l'état  religieux,  et  fit  profession  dans 
le   tiers   ordre  de    Saint-François  ,  autrement  dit  des  Re- 


DE    SA1NT-ASTIER.  l0l 

collets  (i):  mais  son  frère  aîné  étant  venu  à  mourir 
sans  enfants,  il  quitta  l'habit  religieux,  pour  se  marier. 
Cette  détermination  déplut  tellement  à  sa  mère,  alors 
remariée ,  qu'elle  le  déshérita  par  son  testament  du 
19  août  1 616- 

La  longue  minorité  de  Jean  -Jacques  I,  et  les  divers 
mariages  que  sa  mère  avait  contractés,  en  faisant  naître 
de  nouveaux  intérêts,  jetèrent  un  grand  désordre  dans 
les  affaires  de  sa  maison  ,  et  il  fut  obligé  de  soutenir 
plusieurs  procès  longs  et  coûteux  ,  pour  se  maintenir 
dans  le  patrimoine  de  ses  pères  La  terre  des  Bories 
avant  été  saisie,  en  vertu  d'un  arrêt  du  parlement  de 
Bordeaux,  rendu  le  27  août  i63q,  en  faveur  du  seigneur 
de  Camarsac,  comme  rils  et  héritier  de  défunte  Mar- 
guerite de  Saint-Astier ,  il  obtint ,  en  la  chancellerie  de 
la  même  cour,  le  4  janvier  1640,  des  lettres  royaux, 
en  forme  de  requête-civile  contre  cet  arrêt.  Enfin,  il  fit 
son  testament ,  au  château  des  Bories  ,  le  20  février 
1646;  par  lequel  il  choisit  sa  sépulture  dans  l'église 
d'Antonne,  ou  dans  celle  des  Jacobins  de  Périgueux, 
au  choix  de  son  héritier;  institua  Jean -Jacques  ,  son 
fils  aîné ,  son  héritier  universel ,  et  lui  substitua  succes- 
sivement ses  autres  enfants.  Il  obtint  au  parlement  de 
Toulouse,  le  11  juillet  1649,  une  commission  pour 
contraindre  René  de  Hautefort,  seigneur  de  la  Mothe, 
à  lui  payer  la  somme  de  trois  mille  livres,  qui  lui  avait 
été  adjugée  pour  provision,  par  arrêt  de  la  même  cour, 
du  16  décembre  1647. 

Les  troubles  de  la  Fronde  ayant  éclaté  peu  de  tems 
après,  il  résista  à  toutes  les  suggestions  des  ennemis,  et 
resta  constamment  attaché  au  parti  du  roi;  comme,  en 
font   foi    plusieurs  commissions    et  ordres  qui   lui   furent 


(1)  S'il  en  faut  croire  la  tradition,  il  n'avait  pris  ce  parti  que 
parce  qu'il  aimait  éperdument  Catherime  de  Montesquiou  ; 
mais  les  obstacles  qui  s'opposèrent  alors  à  leur  union  n'existant 
plus  dans  suite,  il  obtint  du  pape  une  dispense,  qui  le  releva 
seulement  de  ses  vœux  religieux,  car  il  n'avait  pas  été  promu 
aux  ordres  sacrés.  Il  prenait  déjà  en  i636,  par  conséquent  avant 
son  mariage,  la  qualité  de  seigneur  des  Bories  ,  Antonne,  etc.  ; 
comme  il  paraît  par  un  acte  daté  de  cette  année,  contenant  un 
bail  à  ferme  qu'il  fit  à  Léonard  Faucherie,  d'une  métairie  ap- 
pelée de  chcs  Mademoiselle. 


IQ2  DE  SAINT-ASTIER. 

adressés  par  les  commandants  des  armées  de  sa  majesté, 
en  Guienne.  Henri  de  Lorraine,  comte  de  Harcourt , 
grand -écuyer  de  France,  lui  écrivit  de  Bourdeille ,  le 
19  février  i652,  que  :  a  désirant  lui  témoigner  la  con- 
»  fiance  qu'il  avait  en  la  fidélité  qu'il  avait  fait  paraître 
»  au  service  du  roi,  depuis  les  mouvements  de  Guienne, 
»  et  lui  fournir  les  moyens  d'en  donner  des  marques 
»  plus  avantageuses,  il  lui  permet  de  mettre  dans  sa 
»  maison  des  Bories  ,  tel  nombre  de  gens  armés  qu'il 
»  voudra  choisir ,  pour  courir  sus  \  et  tailler  en  pièces 
»  ceux  qui  sont  du  parti  de  M.  le  prince  et  des  rebelles 
»  de  Guienne  et  de  Périgord  ,  faire  la  guerre  à  ceux  de 
»  Périgueux  ,  les  prendre  prisonniers ,  saisir  leurs  biens , 
»  et  lui  donner  souvent  avis  de  ce  qu'il  apprendra  des 
»  desseins  et  de  la  marche  des  ennemis,  etc.  »  On  ap- 
prend par  un  certificat  que  M.  du  Bousquet  de  Chavagnac, 
maréchal  de  camp  des  armées  du  roi,  et  commandant 
l'armée  de  sa  majesté  en  Périgord,  lui  fit  expédier,  à 
Exideuil,  le  i5  mars  1 65 3;  et  un  autre  de  M.  le  mar- 
quis de  Sauvebceuf,  lieutenant  général  des  armées  du 
roi,  et  commandant  en  Périgord  et  dans  les  provinces 
voisines,  que  le  château  des  Bories,  n'ayant  pas  pu  être 
secouru  à  tems,  fut  pris  et  pillé,  après  avoir  soutenu  un 
long  siège;  le  marquis  des  Bories  y  fut  fait  prisonnier 
avec  sa  femme  et  ses  enfants;  et  fut  détenu  jusqu'à  ce  que 
M.  de  Sauvebœuf  eut  le  tems  de  revenir  en  Périgord, 
prendre  les  troupes  que  conduisait  M.  Duplessis-Bellière. 
Dans  cet  intervalle,  Jean-Jacques  de  Saint-Astier  ayant 
trouvé  le  moyen  de  s'échapper  ,  il  reprit  son  château  et 
s'y  défendit  avec  tant  de  courage  et  de  fermeté,  qu'il 
donna  le  tems  à  M.  de  Chavagnac  de  venir  de  la  journée 
de  Saint-Robert,  où  la  Marcouse  et  ses  troupes  avaient 
été  défaits,  et  de  faire  lever  le  siège  du  château  des  Bo- 
ries, après  avoir  battu  à  ses  portes  le  vicomte  d'Aube- 
terre,  avec  tant  de  succès,  que  ses  troupes  furent  en  partie 
taillées  en  pièces,  et  le  reste  dissipé ,  sans  avoir  pu  les 
rallier  depuis.  Il  est  à  remarquer  que  le  château  des  Bo- 
ries était  alors,  le  seul  à  quatre  lieues  de  rayon  de  la  ville 
de  Périgueux,  qui  ne  fût  pas  du  parti  de  M.  le  prince 
de  Condé;  ce  qui  fut  la  cause  qu'il  eut  à  essuyer  diverses 
attaques  et  sièges  à  coups  de  canon,  et  que  son  seigneur 
fut  sommé  plusieurs  fois  de  se  rendre  :  cette  résistance 
lui    occasionna    de    grandes    dépenses ,    étant    obligé  d'y 


DE  SAINT-ASTIER.  I03 

tenir  une  forte  garnison,  et  malgré  les  lettres  de  sau- 
ve-garde que  M.  le  marquis  de  Sauvebœuf  lui  fit  expé- 
dier de  Nontron,  le  5  juin  de  la  même  année,  il  eut  la 
douleur  de  voir  piller  tous  ses  biens,  ravager  ses  terres 
et  enlever  ses  bestiaux. 

Il  racheta,  le  2  juillet  i653,  de  François  Mallat,  écuyer. 
sieur  de  Fontoupy,  habitant  du  bourg  de  Salagnac,  en 
Limousin,  la  maison  appelée  Dupot.  autrement  la  Pey- 
rière,  en  la  paroisse  d'Antonne,  qu'il  lui  avait  vendue, 
le  28  mai  1642,  pour  le  prix  de  neuf  cents  livres  tour- 
nois ;  fit  terminer  par  arbitrage,  les  différends  qu'il 
avait  avec  Charles  de  Hautefort-Marquessac,  chevalier, 
seigneur  de  Marquessac,  Abzac  et  Saint-Orse,  au  sujet 
des  biens  et  successions  de  leur  mère  et  celles  de  défunts 
Pierre,  Raimond,  et  Jean  de  Marquessac,  leur  bisaïeul, 
aïeul  et  grand-oncle,  en  conséquence  d'un  compromis 
passé  entr'eux,  le  18  septembre  i655;  et  obtint,  en 
i658,  en  la  chancellerie  du  parlement  de  Bordeaux,  un 
exécutoire  pour  contraindre  Pierre  Galibert,  procureur 
du  baron  de  Moneins,  à  lui  payer  une  somme  d'argent, 
qu'il  lui  devait.  Il  décéda  au  château  des  Bories,  le 
3  janvier  1639,  dans  la  cinquante-deuxième  année  de 
son  âge,  et  fut  enterré  dans  l'église  d'Antonne.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  passé  au  château  de  Fages,  paroisse 
de  Saint-Cyprien,  le  25  juillet  1637,  demoiselle  Cathe- 
rine de  Montesquiou-Montluc-de-Ste. -Colombe,  fille  de 
messire  Bernard  de  Montesquiou,  chevalier,  seigneur  de 
Fages,  St.-Cyprien,  Tursac,  le  Bousquet,  etc.,  et  de  dame 
Catherine  de  Viard-de-Volay  :  il  lui  fut  constitué  en  dot 
la  somme  de  vingt-sept  mille  livres.  Elle  fit  son  testa- 
ment, le  19  novembre  1672,  et  mourut  à  Périgueux, 
dans  un  âge  très-avancé,  le  22  février  1678.  Son  corps 
fut  transporté  aux  Bories,  pour  être  inhumé  dans  l'église 
d'Antonne.  De  cette  alliance  provinrent: 

i.°  Jean-Jacques  II,  dont  l'article  suit; 

2.0  Emmanuel- Galiot  de  Saint  -  Astier  ,  légataire 
d'une  somme  d'argent,  par  le  testament  de  son 
père,  en  1646;  vivait  encore  en  1686; 

3.°  Jean- Jacques  de  Saint-Astier ,  se  neur  de  Lau- 
rière,  dit  le  cadet  des  Bories  ,  étam  ,  dit-il ,  sur 
le  point  de  faire  voyage  hors  de  la  province, 
fit   son    testament  clos ,  à    Périgueux ,   dans    la 


I04  DE   SAINT-ASTIER. 

maison  qu'habitait  sa  mère ,  et  qui  appartenait  à 
M.  l'Assesseur,  maire  de  cette  ville,  le  i5  avril 
1666;  il  y  déclare  qu'il  avait  fait,  le  12  janvier 
dernier,  un  autre  testament  en  faveur  de  Ca- 
therine de  Montesquiou,  dame  douairière  des 
Bories ,  sa  mère ,  et  l'avait  faite  son  héritière , 
dit-il,  par  la  crainte  qu'il  avait  d'elle.  Il  révoque 
cette  disposition,  et  institue  son  héritier  uni- 
versel Jean-Jacques,  son  frère  aîné  (1)  ; 

4.0  Jacques  de  Saint- Astier,  écuyer,  seigneur  de 
Savignac,  né  le  25  février  1649,  fut  tenu  au 
baptême,  le  16  septembre  suivant,  par  Jacques 
de  Montesquiou ,  prieur  de  Saint  -  Cyprien.  Il 
épousa,  par  contrat  du  3  janvier  1688,  demoi- 
selle Anne  Coiffet ,  veuve  en  1705.  Il  eut  de  ce 
mariage  : 

Jacques-Raimond  de  Saint-Astier  ,   né  le  g  juin 
1693;  vivait  encore  en  1705. 

5.°  Biaise  de  Saint-Astier,  chevalier,  seigneur  de 
la  Varenne,  colonel  de  cavalerie ,  exempt  des  gar- 
des-du-corps  du  roi,  dans  la  première  compagnie, 
et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  naquit  le  23  janvier  i656,  et  eut  pour 
parrain  Biaise  de  Montesquiou-de-Montluc.  Il  fut 
d'abord  garde  de  la  manche  du  roi,  et  était  sous- 
brigadier  des  gardes-du-corps  dans  la  compagnie 
de  Noailles ,  lorsque,  le  5  mai  1695,  il  céda_, 
moyennant  une  somme  d'argent  ,  à  Charles  de 
Saint-Astier,  son  neveu  ,  tous  les  droits  qu'il 
pouvait  avoir  et  prétendre  dans  les  terres  et  sei- 
gneuries des  Bories  et  de  Fages,  et  tout  ce  qui 
lui  était  échu  par  la  mort  de  ses  père  et  mère  ;  et 
donna  quittance  d'une  somme  d'argent  ,  le  7  oc- 
tobre 1720,  à  Geneviève  Caffin ,  demeurant  à 
Pontoise.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  dans 
la  même  ville ,  où  il   était  alors  en  garnison ,  le 


(1)  Ce  testament  renferme  une  clause  singulière  ;  le  testateur 
déclare  qu'il  révoque  et  annulle  tous  autres  testaments,  codi- 
cilles ou  donations,  qu'il  pourrait  avoir  faits  par  le  passé,  ou 
faire  à  l'avenir,  si  les  mots  cy-après  couchés  ne  s'y  trouvent 
pas  :  Mon  Dieu,  fay  tes  moy  miséricorde. 


DE  SAINT-ASTIER.  I05 

18  juillet  1699,  demoiselle  Anne  Lointier,  fille 
majeure  de  feu  M.  André  Lointier,  et  de  dame 
Marie  du  Tillet,  alors  femme  de  Louis  le  Sueur, 
écuyer,  sieur  de  la  Fontaine,  major  de  la  ville 
et  du  château  de  Brest.  De  ce  mariage  naqui- 
rent : 

a.  Jean  de  Saint-Astier ,  lieutenant  -  colonel 
du  régiment  de  Bourbon ,  cavalerie,  che- 
valier de  Saint  -  Louis,  nommé  brigadier 
des  armées  du  roy,  en  1761,  naquit  le  12  no- 
vembre 1706,  et  est  mort  sans  postérité,  à 
Pontoise,  le  7  février  1778,  âgé  de  soixante- 
douze  ans  ; 

b.  André-Francois-Henri  de  Saint-Astier,  ne 
le  4  octobre  1710; 

c.  Marie-Anne  de  Saint-Astier,  née  le  25  mai 
1701; 

d.  Marie  -  Anne  -  Magdelaine  de  Saint  -  Astier, 
née  le  8  novembre  1702,  reçue  à  Saint- 
Cyr,  en  17.... 

e.  Anne-Magdelaine  de  Saint-Astier  ,  née  le 
21  avril  1705. 

6.°  Jean- Louis  de  Saint-Astier; 

7.0  Catherine  de  Saint-Astier,  demoiselle  d'An- 
tonne,  fut  légataire  par  le  testament  de  son  père, 
en  1646; 

8.°  Lucrèce,  nommée  aussi  Marie-Lucrèce  de  Saint- 
Astier,  fut  mariée  en  1666,  à  Germain-Jacques 
d'Aytz,  écuyer,  seigneur  de  la  Coste-de-Meymy  ; 

9.0  Magdelaine  de  Saint-Astier ,  religieuse  au  cou- 
vent de  Notre-Dame  de  Périgueux,  où  elle  fit 
profession,  le  11  juin  1 658  :  9 

10. °  Catherine  de  Saint-Astier; 

ii.°  Marie  de  Saint-Astier; 

12.0  Marie-Galiote  de  Saint-Astier. 

XXI.  Jean-Jacques  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom, 
chevalier,  seigneur,  marquis  des  Bories,  seigneur  d'An- 
tonne,  Sarliac,  Savignac,  etc.,  né  en  1645,  fut  institué 
héritier  universel  de  son  père,  par  son  testament  du  10  fé- 
vrier  1646;   fit  publier,   le  20  janvier  1666,  en  exécution 


I06  DE   SAINT-ASTIER. 

d'une    ordonnance    des     présidents-trésoriers    de     France, 
en  Guienne,   son   dénombrement  de  .'la  terre    des  Bories, 
mouvante  en  foi  et  hommage    du  roi;  fut  maintenu  dans 
sa    noblesse,     par  jugement    de  M.    Pellot,   intendant  de 
Guienne,   rendu    le    8    avril    1668,  sur     titres    remontés 
à  l'année     145 1.   Il   obtint,     le    9     septembre    1672,    un 
arrêt  du  parlement  de     Toulouse,    par  lequel    cette  cour 
lui  adjugea    les   biens  que    Jacques  de    Saint-Astier,    son 
trisaïeul,    avait   substitués,    l'an    1572,     aux    descendants 
mâles  de  Jean    de   Saint-Astier,  son  fils;   et  elle  ordonna 
que     les     autres     biens     dudit      Jean      de     Saint-Astier, 
d'Henri,     son    fils    et     de    Jean-Jacques,    son    petit-fils, 
seront   mis  en  décret    pour  acquitter  les  dettes  que  Jean 
de    Saint-Astier    avait    contractées.  Accorda,    le  3i    août 
1673,    à    Philibert     Bastissas,     bourgeois    de    la  ville   de 
Périgueux,    l'état    et      office     de  lieutenant   de    sa  juri- 
diction   des    Bories;   fut  nommé  capitaine   d'une  compa- 
gnie de  chevau-légers  de    nouvelle  levée,   sous    le     com- 
mandement de    M.    le    vicomte    de  Turenne,   par   com- 
mission  du    roi,  datée  de  Versailles,   le   1"    mars     1674, 
dans  laquelle  sa  majesté  lui  donne  le  titre  de  marquis  des 
Bories;    il    n'en    jouit    pas    long-tems,     car  il    mourut 
assassiné,     en      1679,  dans   une  maison    de   la  province, 
où  il  avait  été    attiré  par    un     faux  rendez-vous,   n'étant 
alors  que  dans  la  trente-quatrième    année  de    son  âge.  Il 
avait  épousé,  de  l'avis  et  autorité    de     Philibert    d'Aytz, 
seigneur    de    Meymy  et  de  la   Feuillade,    son    curateur, 
par     articles    accordés     en   la   ville  de    Périgueux,   le    19 
avril     1664,      Renée     Duchesne,     demoiselle     de     Fléat, 
fille    de    François    Duchesne,     chevalier,      seigneur      de 
Montréal,    Breuil,   etc.,     conseiller  du    roi    en     ses  con- 
seils,  lieutenant-général  et  juge-mage  en  la  sénéchaussée 
de    Périgord,    et    de     défunte    dame   Anne    de  Thinon. 
Etant     veuve,      elle     se    remaria,    le    14     août    1703,    à 
Pierre     de    Jaubert,  chevalier,  seigneur,    comte  de  Nan- 
tiac,   dont  elle   n'eut    pas    d'enfants,  et  fit  son  testament 
au    château    de    Beauregard,  le   9   mai    17 18;  par  lequel 
elle     choisit    sa     sépulture    auprès  de    son     mari,     dans 
l'église    de     Nantiac  ,  dans    la    chapelle    qu'elle    y    avait 
fait    bâtir    sous   l'invocation   de    Saint- Yrier  ;  et    institua 
son  héritier  universel,  le   fils    aîné    de  Charles   de   Saint- 
Astier,  son  fils.  Elle  eut  de  son  premier    mariage  : 

i.°  Charles  I,  dont  l'article    suit, 


DE  SAINT-ASTIER  107 

2.0  Marguerite  de  Saint- Astier,  mariée,  par 
contrat  du  2  3  août  1697  ,  à  Gaston  Amclin  , 
chevalier  ,  seigneur  de  Rochemorin  ,  fils  de 
feu  Gaston,  et  de  dame  Marie  de  Guilar; 

3.°N de    Saint-Astier,    morte  jeune,   et    avant 

l'an  1718,  au  couvent  de  Ligueux. 

XXII  .  Charles  de  Saint  -  Astier,  Ier  du  nom  , 
chevalier ,  seigneur ,  marquis  des  Bories ,  seigneur 
d'Antonne,  Sarliac,  Savignac  ,  etc.,  né  le  12  avril 
1669,  fut  nommé  capitaine  au  régiment  Dauphin, 
infanterie,  par  commission  du  roi,  datée  de  Versailles, 
le  3o  avril  1692;  assista,  le  23  août  1697,  au  contrat 
de  mariage  de  Marguerite  ,  sa  sœur ,  et  régla  sa  cons- 
titution dotale;  donna  quittance,  le  16  juillet  1704,  à 
dame  Antoinette  du  Chesne ,  dame  de  Corgnac ,  sa 
belle- mère,  des  intérêts  échus,  jusqu'à  ce  jour,  de 
la  constitution  de  dot  que  cette  dame  avait  faite  à  Léo- 
narde  de  Lestrade ,  sa  fille  ,  épouse  du  seigneur  des 
Bories  ;  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  par  M.  de  la 
Bourdonnaye  ,  intendant  de  Guienne ,  le  14  septembre 
1705  ;  se  trouva  en  1709  ,  à  la  bataille  de  Malplaquet ,  où 
il  reçut  une  blessure  qui  l'estropia,  et  le  mit  hors 
de  service.  Il  obtint ,  le  Ier  décembre  de  la  même 
année,  un  arrêt  du  parlement  de  Toulouse,  qui  mil  fin 
aux  contestations  qu'il  avait  avec  sa  mère,  et  régla  les 
sommes  qui  devaient  être  adjugées  aux  créanciers ,  au 
nombre  desquels  était  Anne  de  la  Rocheaymon,  com- 
tesse de  Lanmari ,  aïeule  des  enfants  mineurs  de  Louis 
de  Beaupoil -de- Saint -Aulaire,  seigneur  de  Lanmari.  Il 
obtint  des  lettres-parentes  du  roi  Louis  XV,  datées 
de  Chantilly,  au  mois  de  juillet  1724,  portant  établisse- 
ment de  quatre  foires  par  an  ,  et  d'un  marché  chaque 
semaine  dans  le  bourg  de  Savignac -lès -Eglises,  dépen- 
dant de  son  marquisat  des  Bories.  Enfin,  il  mourut  au 
château  des  Bories  le  4  septembre  1744,  âgé  d'environ 
soixante- quinze  ans,  et  fut  enterré  le  même  jour,  dans 
les  tombeaux  de  ses  ancêtres  à  Antonne.  Il  avait  épousé 
par  contrat  passé  au  château  de  Veyricres  ,  paroisse  de 
Saint-  Martin  -  d'Albarède,  en  Périgord,  le  26  septembre 
1699,  Léonarde  de  Lestrade,  demoiselle  de  Veyrières , 
fille  de  feu  Charles  de  Lestrade ,  chevalier ,  seigneur  de 
la     Cousse,   Coulaures  et  Veyrières  ,  et  de  dame  Antoi- 


I08  DE  SAINT-ASTIER. 

nette  du  Chesne,  alors  dame  de  Corgnac  et  de  Laxion,  à 
cause  de  son  second  mari,  Jacques  Ghapt-de-Rastignac, 
marquis  de  Laxion:  de  ce  mariage  sont  issus; 

i.°  Charles  II,  dont  l'article  suit; 

2.°  Pierre- Astier  de  Saint- Astier,  appelé  M.  de  Sa- 
vignac,  capitaine  au  régiment  de  Guienne  ,  infan- 
terie. Il  se  retira  au  commencement  de  la  guerre 
de  sept  ans,  ayant  alors  trente  ans  de  service; 
passa  un  acte,  le  3  avril  1750,  avec  Marguerite 
de  Bayly ,  veuve  d'Adrien  -  Biaise  de  Cugnac  , 
marquis  de  Trigonan,  et  mourut  en  17... 

3.°  N....  de  Saint- Astier ,  appelé  M.  de  Sarliac, 
tué  dans  la  guerre  de  1740. 

XXIII.  Charles  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom, 
comte  de  Saint-Astier,  marquis  des  Bories ,  seigneur 
d'Antonne  ,  Sarliac  ,  Savignac  -  les  -  Eglises  ,  etc. ,  qua- 
lifié haut  et  puissant  seigneur,  fut  institué  héritier  uni- 
versel ,  par  le  testament  de  Renée  du  Chesne ,  son 
aïeule,  du  9  mai  171 8  ;  reçut,  le  20  juillet  1748, 
Taveu  de  Marie-Diane  de  la  Coste,  femme  de  Pierre 
du  Cluzel ,  écuyer,  seigneur  de  la  Bénéchie,  pour  une 
maison  relevant  de  sa  fondalité  ,  conformément  à  la  re- 
connaissance qui  en  avait  été  faite,  le  4  mars  i56i 
(v.  st.),  en  faveur  de  Jacques  de  Saint-Astier,  sei- 
gneur des  Bories,  son  cinquième  aïeul  .  Il  en  avait  reçu 
un  autre,  le  10  du  même  mois,  de  la  part  de  Jean 
Audinet  ,  pour  une  maison  ,  jardin  et  terre  ,  situés 
dans  la  paroisse  de  Trelissac;  et  mourut  le  21  janvier 
1777.  H  avait  épousé,  par  contrat  passé  le  17  février 
1748  (  le  mariage  célébré  le  24  suivant),  Anne  d'Abzac, 
demoiselle  de  la  Douze,  fille  de  haut  et  puissant  seigneur 
messire  Jean  d'Abzac  ,  comte  de  la  Douze  ,  baron  de 
Montancès ,  seigneur  de  Reillac  ,  la  Cropte ,  etc.  ,  et 
de  haute  et  puissante  dame  ,  Marguerite  de  Comba- 
bessouse.  Elle  est  morte  à  Périgueux,  le  i3  janvier  18 17. 
Les  enfants  issus  de  ce  mariage  sont  : 

i.°  Pierre- Astier  de  Saint-Astier,  qui  suit  ; 

2.0  Anne  de  Saint-Astier  ,  demoiselle  des  Bories  , 
mariée  à  M.  de  Boulhac  ; 

3.°  Marguerite  de  Saint-Astier,  demoiselle  de 
Sarliac,  non  mariée; 


DE  SAINT-ASTIER.  I09 

4.0    et    5°.    Deux  autres    filles,    mortes   jeunes,   et 
avant  leur  père. 

XXIV.  Pierre  -  Astier  ,  comte  de  Saint  -  Astier  , 
marquis  des  Bories,  lieutenant-général  des  armées  du 
roi,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  qualifié  très-haut  et  très-puissant  seigneur,  né  le 
7  janvier  1750,  fut  successivement  page  du  roi  à  la 
grande  écurie,  sous-  lieutenant  dans  le  régiment  du  Roi. 
dragons,  par  brevet  de  sa  majesté,  daté  de  Versailles, 
le  18  septembre  1768;  fut  nommé  lieutenant  du  même 
régiment,  par  brevet  du  icr  juillet  1773  ;  et  capitaine 
en  1778;  sous-lieutenant  des  gardes-du-corps  du  roi  en 
1786;  colonel  en  1788;  maréchal  de  camp  en  1797; 
lieutenant  des  gardes-du-corps  du  roi  eni8i4;  et  lieu- 
tenant-général de  ses  armées,  au  mois  de  janvier  18 16. 
Il  avait  déjà  joui  des  honneurs  de  la  cour,  et  eu  l'hon- 
neur de  monter  dans  les  carosses  de  sa  majesté ,  suivant 
le  certificat  de  M.  Chérin,  du  i3  avril   1785. 

Il  a  épousé,  par  contrat  passé  le  i3  décembre  1777, 
haute  et  puissante  demoiselle  Ursule  de  la  Baume-de- 
Forsac,  fille  de  feu  haut  et  puissant  seigneur  messire 
Jean-Annet  de  la  Baume,  vicomte  de  Forsac,  cheva- 
lier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  de 
défunte  dame  Catherine  de  Belcier-de-Crain.  De  ce 
mariage  sont  nés  : 

i.°  Jean-Baptiste,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  François  de  Saint-Astier ,   mort   jeune,  en    août 
1791. 

XXV.  Jean-Baptiste  ,  comte  de  Saint  -  Astier  ,  né 
en  1778,  a  épousé,  le  22  janvier  181 1,  demoiselle  An- 
toinette-Eugénie-Ernestine  d'Escairac,  fille  de  feu  haut 
et  puissant  seigneur  messire  Etienne-Henri,  chevalier, 
seigneur,  comte  d'Escairac,  baron  de  Lauture,  seigneur 
de  Flsle,  en  Querci,  de  Cazillac,  la  Vernède,  la 
Plaine,  la  Bastide,  etc. ,  colonel  du  régiment  des 
grenadiers  royaux  de  Guienne;  et  haute  et  puissante 
dame  Louise- Stanislas  de  Chaumont-de-la-Galaisière  : 
de  ce  mariage  sont  nés  : 

i.°  Antoine-Astier-Albéric   Saint-Astier; 
2.0  Louise-Stanislas-Irène  de  Saint-Astier. 


II0  DE  SAINT-ASTIER. 

Branche  du  Lieudieu  (i),   éteinte. 

XIII.  Jean  de  Saint  -  Astier  ,  damoiseau,  seigneur 
du  Lieudieu  et  de  Verzinas,  en  Périgord,  et  de  Ligne, 
en  Auvergne  (2),  maître  d'hôtel  de  Jeanne  de  Bre- 
tagne, était  le  troisième  fils  de  Forton  de  Saint-Astier, 
seigneur  des  Bories,  et  de  Jacquette  Cotet,  sa  troisième  > 
femme.  Son  père  le  fit  héritier  en  1462,  par  son  testa- 
ment, du  repaire  de  Verzinas,  situé  dans  la  paroisse 
de  Preyssac;  et  sa  mère  lui  légua  en  1476,  la  maison 
de  Grézignac,  située  dans  la  ville  de  Périgueux,  alors 
occupée  par  Jean  de  la  Brande,  son  cousin,  chanoine 
de  la  cathédrale,  la  vigne  de  las  Costas,  près  la  ville  de 
Périgueux,  et  un  pré  au  pont  de  la  cité.  II  eut  un  procès, 


(1)  Le  château  du  Lieudieu,  situé  dans  la  paroisse  de  Bou- 
lazac,  banlieue  de  Périgueux,  s'appelait  anciennement  la  Baco- 
nie,  du  nom  de  son  plus  ancien  propriétaire  Les  seigneurs  du 
Lieudieu  ont  possédé  des  charges  honorables  dans  le  royaume, 
comme  on  voit  par  plusieurs  commissions  qui  leur  ont  été  don- 
nées; telles  qu'un  certificat  du  seigneur  de  Bellegarde,  premier 
gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi,  grand  écuyer  de  France, 
et  lieutenant-général  pour  sa  majesté  au  gouvernement  de 
Bourgogne  et  Bresse,  portant  attestation  que  le  Roi  lors  ré- 
gnant (  qui  était  Henri  IV  ),  avait  retenu  Guillaume-Forton 
de  Saint  -  Astier,  sieur  du  Lieudieu,  pour  être  gentilhomme 
ordinaire  de  sa  chambre  et  en  cette  charge  et  qualité,  couché  et 
employé  au  premier  état  qui  en  serait  expédié  ;  et  ce,  est-il  dit, 
en  considération  des  bons  et  fidèles  services  qu'il  a  ait  rendus  : 
ce  certificat  est  en  date  du  17  décembre  i6o5,  etc. 

On  trouve  encore  en  leur  faveur  cinq  diverses  commissions, 
expédiées  par  les  rois  Charles  IX  et  Henri  III,  soit  pour  faire 
des  levées  de  gens  de  guerre  à  pied  et  à  cheval,  soit  pour  aug- 
menter les  compagnies  qu'ils  commandaient.  On  trouve  encore 
douze  lettres  missives  des  rois  Charles  IX,  Henri  III,  et  de  la 
reine  Catherine  de  Médicis  ,  qui  marquent  les  services  mili- 
taires de  ces  seigneurs,  avec  la  fidélité  inviolable  dans  laquelle 
ils  se  sont  toujours  maintenus;  entr'autres  il  est  à  remarquer 
les  termes  dont  se  sert  Henri  le  Grand,  dans  une  lettre  de  l'an 
1 598,  où  on  lit  ces  mots  ;  ne  pouvant  vous  celer  que  je  porte  grand 
regret  en  moi-mesme,  de  ce  que  servant  bien,  comme  vous  faites, 
vous  n'en  ayej  esté  mieux  payé ,  etc. 

(2)  Le  château  de  Ligne  est  situé  dans  la  paroisse  d'Agiac, 
au  diocèse  de  Clermont. 


DE  SAINT-ASTIER.  Il  i 

qui  fut  terminé  par  la  voie  de  l'arbitrage,  le  7  mars 
1483  (  v.  st.  ),  avec  Jean  de  Saint-Astier,  seigneur  des 
Bories  ,  son  frère  aîné  ,  au  sujet  de  la  succession  d'An- 
toine de  Saint-Astier  ,  premier  né  du  troisième  lit  ;  reçut , 
la  6  septembre  1488  ,  une  reconnaissance  de  Marguerite 
de  Belcier ,  veuve  de  Pascal  de  Ranconnet ,  pour  une 
partie  du  ténement  de  la  Betussie ,  dans  la  paroisse  de 
Sanillac;  transigea  ,  le  16  Juin  14g  1  ,  avec  Gabriel 
Dumas  ,  évéque  de  Périgueux  ,  et  les  maire  et  consuls 
de  la  même  ville  ,  au  sujet  des  limites  de  la  juridiction 
temporelle  de  l'évêché  sur  les  paroisses  de  Bassillac  , 
Saint-  Laurent  -  du  -  Manoire ,  Coursac  ,  Marsac  ,  Agonac  , 
et  aux  environs  du  palais  épiscopal,  situé  dans  la  cité 
de  Périgueux.  Il  fit  son  testament,  le  2  août  i5o6  ;  et 
il  est  fait  mention  de  lui,  le  8  février  suivant  1507, 
dans  celui  de  Jeanne  de  Bretagne  ,  dame  d'Exideuil  et 
de  Baslon  ,  fille  de  Guillaume  de  Bretagne  ,  comte  de 
Penthièvre  et  de  Périgord  ,  qui  lui  donne  le  titre  de  son 
maître  d'hôtel  ,  et  reconnaît  lui  devoir  la  somme  de 
quatre  cents  livres  tournois,  pour  restant  de  ses  gages. 
Enfin  ,  il  mourut  au  château  du  Lieudieu,  le  22  avril 
018,  et  fut  enterré  à  Boulazac.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  passé  au  château  de  Hautefort  ,  le  dernier  jour 
d'août  1488,  demoiselle  Gabrielle  de  Hautefort  (Gon- 
taut  ),  fille  de  feu  noble  homme  Antoine  de  Hautefort , 
seigneur  des  châteaux  et  châtellenies  de  Hautefort  et  de 
Thenon,  et  de  dame  Marguerite  d'Abzac;  elle  était 
alors  sous  la  tutelle  de  sa  mère ,  et  de  Jean  de  Royère , 
chevalier ,  seigneur  de  Lons  ,  et  fut  assistée  de  nobles 
Jean  d'Abzac  ,  seigneur  de  la  Douze ,  Jean  de  Saint- 
Astier  ,  seigneur  des  Bories ,  Jean  d'Abzac ,  seigneur 
de  Bellegar.'e  ,  etc.,  ses  proches  parents  :  sa  dot  fut 
réglée  à  quinze  cents  livres  tournois.  De  ce  mariage 
naquirent  : 

t .°  Forton,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean  de  Saint-Astier,  seigneur  de  Saint  -  Mar- 
tin, en  034,  1546,  etc.  ; 

3.°  Antoine  de  Saint-Astier,  auteur  de  la  branche 
de  Sauveterre  : 

4.0  Geofroy  de  Saint-Astier  fut  tué  à  son  retour 
d'Italie,  près  Pampelune ,  le  23  juillet  i52i, 
après  avoir  fait  son  testament  ,  le  24  novembre 
019; 


II2  DE  SAINT-ASTIER. 

5.°  Guillaume  de  Saint-Astier ,  prieur  de  Sept- 
fonts  ,  et  chanoine  de  Saint  -  Front  de  Péri- 
gueux  ,  en  i 525  ; 

6.°  Anne  de  Saint-Astier,  mariée  le  i5  janvier 
i5o6,  à  Pierre  de  Losse  ,  seigneur  de  Pierre- 
taillade  ,  fils  de  Frenon  de  Losse  et  d'Antoi- 
nette de  Carbonnières  ; 

y.0  Catherine  de  Saint  -  Astier  ,  femme  de  noble 
Jean  de  Thibault  ,  seigneur  de  la  Gauderie  , 
près  Périgueux  ,  fit  une  donation  à  Jean  ,  son 
frère,  le    18  marsi53o; 

8.°  Marguerite  de  Saint  -  Astier  ,  contracta  ma- 
riage, le  7  août  i5i3,  avec  François  de  Car- 
bonnières, seigneur  de  Pelevezy  et  de    Faux  ; 

9.0  Marie  de  Saint-Astier!,  épousa  Raimond  de 
Prouhet,  seigneur  de  Feyrac,  et  vivait  encore 
le  12  juin  1554. 

XIV.  Forton  de  Saint-Astier,  II0  du  nom, 
écuyer,  seigneur  du  Lieudieu,  de  Ligne,  etc.,  fut 
institué  héritier  par  le  testament  de  son  père,  du  2  août 
i5o6;  donna  quittance,  le  25  mai  1 5 1 9,  de  partie  de 
la  dot  de  Philippe  Dupuy,  sa  femme,  à  Jean  Dupuy, 
seigneur  de  la  Jarte,  son  beau-père;  et  renonça,  le 
20  juin  suivant,  en  faveur  de  ce  dernier,  et  de  Mar- 
guerite de  Salignac,  sa  femme,  à  toutes  les  prétentions 
qu'il  pouvait  avoir  à  leur  succession  ;  fit  un  accord,  le 
dernier  de  juin  i53o,  avec  le  chapitre  de  Périgueux;  et, 
le  4  février  de  l'année  suivante,  il  en  fit  un  autre  ,  por- 
tant échange  de  rentes,  avec  nobles  Guillaume  Dupuy, 
seigneur  de  la  Jarte,  et  Guillaume  de  Bonneguise  ,  sei- 
gneur du  Breuil  et  du  Solier  ;  fit  cession,  le  2  5  novembre 
i534,  à  Jean  de  Saint-Astier,  dit  de  Saint-Martin,  son 
frère,  d'une  rente  en  blé  et  en  argent,  due  sur  le 
moulin  de  Saint-Laurent,  pour  lui  tenir  lieu  du  droit 
qu'il  prétendait  avoir  à  la  succession  de  feu  Geofroi, 
son  frère  ;  et  fit  un  accord  le  5  août  1 546,  avec  le 
même  Jean  ,  son  frère,  au  sujet  de  la  seigneurie  de 
Ligne,  en  Auvergne;  fit  son  testament,  le  8  novembre 
i554,  et  mourut  au  Lieudieu,  en  1 557.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  9  avril  1519,  demoiselle  Philippe  Dupuy 
de  la  Jarte,    fille    de  Jean  Dupuy,    écuyer,    seigneur  de 


DE  SAINT-ASTIER.  ,  r3 

la  Jarte  ,  et  de    dame  Marguerite  de  Salignac  ,    dont   il 
eut  : 

i.°  Jean  de  Saint-Astier,  né  le  25  mars  1524,  testa 
le  21  octobre  067,  en  faveur  de  Barbe,  sa  sœur, 
dame  de  Leymarie  ; 

2.0  Guillaume  de  Saint-Astier,  né  le  i5  février 
027  ; 

3.°  Antoine  de  Saint-Astier  ,  né  le  29  octobre 
1529; 

4.0  Jean  de  Saint-Astier,  dit  le  Jeune ,  naquit  le 
6  juillet  1 5 3 1  ;  succéda  à  son  père  ;  et  mourut 
sans  alliance,  le  ier  de  novembre  1367; 

5.*  Guillaume  de  Saint-Astier,  né  le  4  janvier  i532, 
fut  chanoine  de  Saint-Front  de  Périgueux  ,  et 
mourut  en  1  585  ; 

6.°  Geofroi,  dont  l'article  suit  ; 

7.0  Michel  de  Saint-Astier,  né  en  i539,  ne  vivait 
plus  en  i56i  } 

8.°  Charles  de  Saint-Astier  ,  ne'  le  2  novembre 
1542; 

9.0  Marie  de  Saint-Astier ,  née  le  28  novembre 
1 534 ,  épousa,  en  i562  ou  1 563  ,  le  seigneur 
de  Mynut  et  de   Pradères,   près  Toulouse  ; 

io.°  Barbe  de  Saint-Astier,  née  vers  la  fin  de  no- 
vembre 1 538,  fut  mariée  le  28  février  1570,  à 
Guillaume  de  Leymarie ,  seigneur  du  Rat ,  qui 
fut  tué  au  siège  de  Périgueux,  le  4  juin  1578, 
fils  de  François  de  Leymarie  et  de  Marguerite  de 
Landric.  Elle  ne  vivait  plus  le  9    juin  1  599. 

Vers    le  même   tems  vivait  : 

Julien  de  Saint-Astier  ,  sans  doute  frère  des  pré- 
cédents ,  qualifié  écuyer  ,  seigneur  de  Saint- 
Laurent-du-Manoire  ,  et  en  partie  de  Salleboeuf, 
demeurant  ordinairement  au  bourg  de  Saint- 
Privat-sur-Drône.  Il  donna  quittance,  le  21  fé- 
vrier 1567  (v.  st.),  à  Hélie  Dupuy  ,  écuyer, 
seigneur  de  la  Jarte  et  de  la  Reymondie,  son 
beau-frère  ,  de  la  somme  de  six  cents  livres  et  des 
habits  nuptiaux,  en  déduction  de  la  dot  promise 
à  Marguerite  Dupuy,  sa  femme,  sœur  d'Hélie 
Dupuy  ;  et  fit  son  testament ,  au  bourg  de   Saint- 

XVII.  8 


H4  DE  SAINT-ASTIER. 

Laurent-du-Manoire,  le  i3  août  i56o,  ;  par  le- 
quel il  déclare  que  si  sa  femme  est  enceinte  ,  il 
institue  son  héritier  universel ,  l'enfant  qui  en 
proviendra  ;  et  dans  le  cas  où  elle  ne  le  serait 
pas  ,  il  lui  lègue  une  somme  de  dix  mille  livres  , 
et  fait  héritière  Gabrielle  de  Ferrières  ,  dame 
de  la  Jarte ,  sa  belle-mère.  Il  ne  vivait  plus  le 
27  mai  1570,  suivant  une  quittance  ,  donnée  par 
sa  veuve.  11  avait  épousé,  par  contrat  du  2  3  avril 
i5Ô2,  demoiselle  Marguerite  Dupuy,  fille  de 
'  Guillaume  Dupuy,  écuyer,  seigneur  de  la  Jarte, 
et  de  dame  Gabrielle  de  Ferrières-Sauvebœuf , 
dont  il  ne  paraît  pas  qu'il  ait  laissé  d'enfants. 

XV,  Geofroi  de  Saint-Astier,  chevalier,  seigneur 
du  Lieudieu,  de  Ligne,  etc.  ,  chevalier  de  l'ordre  du 
roi,  capitaine  de  cinquante  hommes  d'armes  d£  ses  or- 
donnances ,  lieutenant  général  pour  sa  majesté  au 
gouvernement  de  Verdun  et  pays  Verdunois ,  fut  le 
premier  qui  s'établit  en  Lorraine  ;  il  était  né  à  la  fin  de 
septembre  1 536  ;  succéda,  en  1567,  à  Jean,  son  frère, 
mort  sans  avoir  été  marié  ;  acquit,  conjointement  avec 
Anne  de  Choiseul  ,  sa  femme,  le  14  février  1369,  de 
Claude  de  Vigneulles  ,  écuyer ,  seigneur  du  Mesnil 
et  en  partie  de  la  Tour  ,  certains  biens  et  héri- 
tages, situés  au  lieu,  ban  et  finage  de  Diéwe,  près 
Verdun  en  Lorraine,  pour  le  prix  de  quatre  mille  qua- 
tre-vingts francs  ,  monnaie  de  Barrois  ;  fit  un  accord , 
le  10  juin  1579,  avec  Guillaume  de  Saint-Astier  ,  cha- 
noine de  l'église  collégiale  de  Saint-Front  de  Péri- 
gueux,  son  frère,  au  sujet  de  quelques  rentes  dues  sur 
des  maisons  situées  à  Périgueux,  et  sur  les  ténements 
de  Gamarde  et  de  Las  Chie^as  ,  dans  la  paroisse  d'Aturs, 
donna  quittance  le  6  septembre  i588  ,  à  Guillaume  de 
Leymarie,  écuyer  ,  seigneur  du  Rat  ,  héritier  de  Barbe 
de  Saint-Astier  ,  sa  mère  ;  et  transigea  avec  lui,  le  9  juin 
1599.  On  ignore  la  date  de  sa  mort;  mais  il  est  certain 
qu'il  ne  vivait  plus  en  16 12.  Il  avait  contracté  deux 
alliances  :  la  première,  avant  Tan  1569,  avec  demoi- 
selle Anne    de  Choiseul  (1),   fille  d'Antoine  de  Choiseul 


(1)  Anne  de  Choiseul  était  sœur  d'Aimée,  femme  de  Claude, 


DE  SAINT-AST1ER.  I  i5 

baron  de  Lanques  ,  seigneur  de  Précigny  et  d'Autreville  , 
chevalier  de  l'ordre  du  roi  et  d'Anne  de.  Ray,  baronne 
de  la  Ferté-sur-Amance  fi);  morte  avant  073:  et  la 
seconde,  le  1"  mai  i5y5  ,  avec  demoiselle  Anne  de 
Nettancourt,  fille  de  Georges  de  Nettancourt  ,  cheva- 
lier ,  seigneur  de  Vaubecourt  ,  et  d'Anne  d'Ausson- 
ville;  laquelle,  étant  veuve,  fit  deux  testamens,  l'un 
le  4  décembre  1639,  et  l'autre,  le  28  juin  1 641 ,  tous 
les  deux  en  faveur  de  son  fils  aîné,  auquel  elle  donna 
tous  ses  biens.  Il  eut  de  ces  deux  mariages,  entr'autres 
enfants  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  Ursule  de  Saint  -  Astier  ,  abbesse  de  Saint- 
Maur,  au  diocèse  de  Verdun,  succéda  dans  cette 
abbaye,  en  161 1,  à  Catherine  de  Choiseul,  sa 
tante,  après  avoir  été  sa  co-adjutrice,  et  mourut 
d'une  attaque  d'apoplexie,  le  i5  août  1619,  à 
l'âge  de  cinquante  ans  (2) . 

Du  second  lit: 

2.0  Forton,  ou  Guillaume-Forton,  qui  suit; 

3.°  Geofroi  de  Saint-Astier  ne  vivait  plus  en  i63o. 
Il  avait  épousé  demoiselle  Marie  de  Beauvau, 
tille  de  René  de  Beauvau  ,  IIe  du  nom,  baron 
de  Rotlay  et  de  dame  Guillemette  de  Salles  ; 
étant  veuve,  elle  se  remaria  à  François  Reignier, 
seigneur  de  Brouillers,  capitaine  des  gendarmes 
du  maréchal  de  Turenne.  Elle  eut  de  son  pre- 
mier mari  : 

a.  N.  .  . .  .  de  Saint-Astier,  mort  dix  ans  avant 
son  père,  et  à  1  âge  de  douze  ans; 

b.  N de  Saint-Astier,  morte  jeune  ; 

4  Jeanne-  Eve  de  Saint-Astier,  chanoinesse  et 
aumonière  à  Remiremont,  en  1627  et  i63i,ne 
vivait  plus  en  1648. 


seigneur  de  Grandmont,  au  comté  de  Bourgogne,  et  de  Clau- 
dine, femme  de  Bernardin  de  Lenoncourt,  seigneur  de  Gon- 
drecourt  ;  et  avait  pour  aïeule  paternelle  Louise  de  Sully,  fille 
de  Marguerite  de  Beau  jeu. 

(1)  Hist.  des  gr.  offic.  de  la  Couronne,  tom.  4,  p.  827. 

(2)  Gall.  Christ.,  tom.  i3.  col.  i3i6. 


„6  DE  SAINT-ASTIER. 

XVI  .  Guillaume-Forton  de  Saint-Astier  ,  appelé 
aussi  Forton,  IIIe  du  nom,  chevalier,  seigneur  du  Lieu- 
dieu,  etc.,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du 
roi,  par  lettres  du  20  décembre  i6o5,  fut  reçu  en  cette 
charge  et  prêta  serment  le  26  du  même  mois.  Il  fit  son 
testament,  le  6  août  i63o,  par  lequel  il  institua  Forton, 
son  fils  aîné,  son  héritier  universel.  Il  avait  épousé  par 
contrat  du  29  novembre  1612,  demoiselle  Louise  de 
Jaubert  de  Coignac,  fille  d'Annet  de  Jaubert,  seigneur 
de  Coignac,  baron  de  Châteaumorand,  et  de  dame  Hé- 
lène de  Joussineau-Freyssinet  (1)  :  elle  vivait  encore  le 
5  mars  1648,  qu'elle  donna  procuration  à  Forton,  son 
fils,  et  eut  de  son  mariage  : 

i.°N de  Saint-Astier,  né  le  samedi  3  décem- 
bre 16 16  ; 

2.0  Antoine  de  Saint-Astier ,  naquit  le  28  mars 
16 19,  et  mourut  le  27  février  1620  ; 

3.°  Forton,  dont  l'article  suit  ; 

4.0  François  de  Saint-Astier ,  né  au  mois  de  mars 
1627,  ne  vécut  qu'un  mois  ; 

5.°  Sicaire-François  ,  nommé  aussi  François-Sicaire 
de  Saint-Astier,  chevalier,  seigneur  d'Oudon- 
villet  ,  en  Lorraine  ,  légataire  d'une  somme 
d'argent  par  le  testament  de  son  père,  en  i63o, 
fit  un  accord,  le  18  août  i655,  avec  Forton, 
son  frère,  au  sujet  de  ses  droits  légiti maires  ;  et 
par  un  nouvel  accord  fait  le  9  octobre  1657, 
Forton  lui   céda  le  fief  du  Chause-Nicoulon  (2)  ; 

6.°  Anne  de  Saint-Astier,  née  le  mercredi   25   sep- 


(1)  Ce  contrat  fut  passé  en  présence  de  Roland  de  Joussi- 
neau-FVeyssinet ,  seigneur  de  Fayat,  d'Antoine  Amelin ,  sei- 
gneur de  Rochemorin  ,  de  Gaston  de  la  Marthonie ,  seigneur 
des  Farges  et  des  Combes  ,  de  Pierre  Tricard  ,  seigneur  de 
Bosredon  ,  d'Antoine  de  la  Romagière  ,  seigneur  de  Leymarie 
et  de  la  Brugière,  de  Grimond  de  Landric,  seigneur  de  Lau- 
terie,  de  Jean  de  Lavergne,  seigneur  de  Champagnac,  etc. 

(2)  Le  repaire  noble  du  Chause-Nicoulon,  situé  dans  la  pa- 
roisse de  Saint-Astier,  qui  appartenait  depuis  si  long-tems  à  la 
maison  de  Saint-Astier,  fut  vendu  6,5oo  livres,  le  2  mai  i65g, 
par  Sicaire-François  de  Saint-Astier,  à  Marie  de  Thinon,  veuve 
de  Jean  de  Solmignac,  écuyer,  seigneur  de  Bellet,  et  à  Hélie 
de  Solmignac,  son  fils,  seigneur  de  la  Vigerie. 


DE  SAINT-ASTIER.  I  17 

tembre     161 3,    fut     mariée  à  Léon  de  Lestradc, 
seigneur  de    Bouillens  ; 

7.0  Hélène-Catherine  de  Saint-Astier ,  naquit  le 
21  août  161 5,  et  fut  reçue  dame  de  Remire- 
mont,  l'an  1627; 

8.°  N....  de  Saint-Astier,  née  le  jeudi  saint,  12  avril 
1618  ,  ne  vécut  qu'un  mois; 

9.0  Jeanne-Eve  de  Saint-Astier,  née  le  10  février 
1621,  fut  mariée  en  i638,  à  N....  de  Cliquot, 
colonel  de  cavalerie  dans  les  guerres  d'Allemagne, 
bailli  de  Bassigny ,  gouverneur  de  la  Mothe, 
enfin,  général  de  bataille  des  armées  de  S.  A.  le 
duc  de   Lorraine,  dont   elle  était  veuve  en   1648; 

10. °  Anne  de  Saint-Astier,    née  le  8   janvier    1622, 

décédce  avant  l'an  1 655 ; 
n.°  Françoise  de  Saint-Astier,  née  le  20  mai  1624; 
12.0  Diane   de    Saint-Astier,     naquit    le    10   mars 

1626,  et  mourut,   sans  alliance,  avant  l'an   i655. 

XVII.  Forton  de  Saint-Astier  ,  IVa  du  nom,  che- 
valier, seigneur  du  Lieudieu,  du  Chause-Nicoulon,  etc., 
naquit  le  mercredi  8  avril  1620,  fut  institué  héritier 
universel  par  le  testament  de  son  père,  du  6  août  i63o; 
transigea,  par  acte  passé  au  lieu  d'Herbeviller-les-L'aul- 
nois,  le  9  avril  1648,  avec  Jeanne-Eve,  sa  sœur,  veuve 
du  baron  de  Cliquot,  laquelle  renonça  par  cet  acte, 
en  faveur  de  son  frère  aîné,  à  toutes  les  prétentions 
qu'elle  pouvait  avoir  tant  sur  la  succession  de  ses  père 
et  mère ,  que  celle  de  ses  frères  et  sœurs  ,  décédés 
depuis  la  mort  du  seigneur  de  Lieudieu;  fit  un  accord, 
le  18  août  1 655,  avec  François-Sicaire,  son  frère,  au 
sujet  de  la  succession  de  leur  père,  et  celles  de  Diane, 
Anne  et  Hélène  leurs  sœurs,  décédées  ab  intestat  ;  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse,  par  jugement  de  M.  Pellot, 
intendant  de  Guienne,  le  28  avril  1668,  sur  le  vu  de 
ses  titres,  remontés  à  l'an  1488  ;  reçut,  le  12  septembre 
1676,  une  quittance  de  Louise  de  Lestrade  -  de  -  la- 
Cousse,  veuve  de  Raphaël  de  Banes,  écuyer,  seigneur 
de  Cheyssac;  et  assista  au  contrat  de  mariage  de  Léon, 
son  fils,  du  16  février  1678.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  2  3  mai  1644,  demoiselle  Françoise  d'Aloigny,  fille 
de  feu  François  d  Aloigny,  chevalier    seigneur    du    Puy- 


i  i  8  DE  SAINT-ASTIER. 

Saint-Asticr  ,    Beaulieu ,     la    Rolfie ,    etc.  ,    et    de    dame 
Charlotte  de  Laporte.  De  ce  mariage  provinrent  : 

i.°  Léon,  dont   l'article  suit; 

2.0  Louise  de  Saint-Astier,  épousa,  le  22  décem- 
bre 166 1,  noble  Gaston  Mosnier,  fils  de  Bernard 
Mosnier-de-Planeaux  ,  chevalier ,  baron  de  Pe- 
lisses, Planeaux,  Bastadie,  et  de  dame  Françoise 
de  la   Marthonie. 

XVIII.  Léon  de  Saint-Astier,  chevalier,  seigneur 
du  Lieudieu,  la  Meynardie,  Bacouliat,  etc.,  reçut,  con- 
jointement avec  son  père,  le  16  septembre  1676,  une 
quittance  de  Louise  de  Lestrade-de-la-Cousse,  veuve  de 
Raphaël  de  Banes,  seigneur  de  Cheyssac  \  acquit,  le  1,3 
novembre  1700,  la  justice  de  la  Jaye,  de  Henri  d'Aydie, 
comte  de  Ribérac;  fit  son  testament,  le  12  août  1705, 
et  ne  vivait  plus  le  4  septembre  1707.  Il  avait  épousé, 
i.°  par  contrat  passé  le  20  juin  '1667,  en  présence  de 
Forton  de  Saint-Astier,  de  Françoise  d'Aloigny  et  de 
Louise  de  Jaubert-de-Coignac,  ses  père,  mère  et  aïeule, 
demoiselle  Henrie  ,  ou  Henriette  de  Perry ,  fille  de 
Raimond  de  Perry,  chevalier,  seigneur  de  la  Chauffie  et 
de  Rossignol,  et  de  dame  Souveraine  de  Lageard,  dont 
il  ne  paraît  pas  qu'il  ait  laissé  d'enfants;  2.0  par  articles 
passés  le  16  février  1678,  et  reconnus  le  7  septembre 
suivant,  demoiselle  Isabeau  de  la  Cropte,  fille  de  feu 
François  de  la  Cropte,  chevalier,  seigneur  de  la  Mey- 
nardie, et  de  dame  Lidie  de  Calhières.  Il  fit  son  tes- 
tament le  19  février  17 14,  et  eut  de  son  mariage  : 

i.°  François,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Françoise  de  Saint-Astier,  mariée  le  4  sep- 
tembre 1707,  à  Joseph- Louis  de  Roux,  chevalier, 
seigneur,  vicomte  de  Campagnac,  fils  unique  de 
Joseph  de  Roux,  chevalier  ,  seigneur  de  Cam- 
pagnac, lieutenant  des  maréchaux  de  France,  en 
Périgord,  et  de  dame  Isabeau  de  Roffignac. 

XIX.  François  de  Saint  -  Astier,  chevalier ,  seigneur 
du  Lieudieu,  la  Meynardie,  etc.,  fut  institué  héritier 
universel  par  son  père,  le  12  août  1705;  et  sa  mère 
lui  fit  une  donation,  le  5  décembre  1707.  Il  ne  laissa 
pas  d'enfants  de  Marguerite  de  Bayly,  sa  femme,  fille  de 
Pierre-Jean  de    Bayly,    vicomte    de    Razac,  et    de    dame 


DE  SAINT-ASTIER.  I  I9 

Marie  Faure,  qu'il  avait  épousée  le  3  décembre  1707; 
elle  était  veuve  le  24  décembre  171 6  et  mourut  vers 
l'an  1755. 

Branche  de  Sauveterre,  éteinte. 

XIV.  Antoine  de  Saint- Astier  ,  chevalier,  seigneur 
de  Sauveterre  ,  en  Agénois,  de  la  Cheyrie,  en  Querci  , 
de  la  Thèze  ,  la  Bastide,  etc.  ,  chevalier  de  l'ordre  du 
roi,  qualifié  haut  et  puissant  seigneur,  était  le  troisième 
fils  de  Jean  de  Saint-Astier ,  seigneur  de  Lieudieu  et 
de  Ligne,  et  de  dame  Gabrielle  de  Hautefort.  Sa  famille 
avait  eu  un  long  procès  à  soutenir  contre  le  seigneur  de 
Cugnac  de  Giversac,  au  sujet  de  la  terre  de  Sermet  et 
autres  biens  provenants  de  la  succession  de  Marguerite 
de  la  Roque,  laquelle  n'ayant  pas  eu  d'enfants  de  Jean 
de  Sermet,  son  mari,  avait  institué  héritier,  Jean  de 
Cugnac ,  son  neveu ,  fils  de  sa  sœur  :  leurs  différends 
furent  terminés  par  une  transaction,  en  vertu  de  la- 
quelle la  terre  de  Sauveterre  fut  cédée  à  Antoine  de 
Saint-Astier. 

Il  assista  à  l'acte  de  vente  que  Guillaume  de  Saint- 
Astier,  chanoine  de  Saint-Front ,  rit  au  nom  de  ses 
frère  et  sœurs,  le  4  mars  i5Ô2,  de  la  maison  noble 
de  la  Brande,  pour  le  prix  de  onze  cents  livres,  dont 
il  se  rendit  caution;  assista  aussi,  le  6  mars  1 571 ,  au 
contrat  de  mariage  de  Pierre  de  la  Borie ,  écuver  . 
seigneur  de  Campagne,  avec  Jeanne  de  Saunhac,  et 
vivait  encore  le  6  juillet  072  .  Il  avait  épousé,  .après 
le  16  juillet  i53i,  demoiselle  Marguerite  Dupuy  de  la 
Jane ,  fille  de  Jean  Dupuy ,  écuyer ,  seigneur  de  la 
Jarte,  et  de  dame  Marguerite  de  Salignac  -  de  -  Fénélon, 
dont  il  eut  entr'autres  enfants  : 

i.°   François,  dont  l'article  suit; 

2.0  Héliéte,  ou  Liéte  de  Saint-Astier,  fut  mariée, 
par  articles  accordés  le  6  juillet  1572,  à  Gui- 
laume  de  la  Chapelle ,  écuyer ,  seigneur  de 
Sineuil  ;  elle  se  remaria  à  noble  François  de 
Cahors,  écuyer  seigneur  de  Carmang,  dont  elle 
était  veuve,  le  19  mars  1617,  et  nc  vivait  plus 
le  19  mai  1622. 

XV.  François    de    Saint  -  Astier  ,    écuyer  ,     seigneur 


120  DE  SAINT-ASTIER. 

de  Sauveterre  et  de  la  Cheyrie,  passa  des  actes  en  1572 
et  075  ,  et  ne  vivait  plus  en  1594.  Il  avait  épousé 
demoiselle  Françoise  de  Ferrand,  dont  provinrent: 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Marguerite  de  Saint-Astier,  épousa,  par  contrat 
passé  le  25  février  1592,  noble  Pierre  de  Vassal, 
écuyer,  seigneur  de  Rignac,  fils  de  noble  Gilbert 
de  Vassal,  écuyer,  seigneur  de  Rignac,  etc.,  et 
de  dame  Louise  de  Peyronenc-Saint  Chamarand  ; 
et  ne  vivait  plus  le  24  novembre  161 5. 

XVI.  Jean  de  Saint- Astier  ,  écuyer  ,  seigneur  de 
Sauveterre  ,  la  Cheyrie,  etc.  ,  épousa  ,  par  contrat  du 
22  janvier  1594,  Gabrielle  d'Abzac-de-la-Douze ,  veuve 
de  Raimond  de  Marquessac  ,  écuyer,  seigneur  de  Saint- 
Pantaly  ,  et  fille  de  Gabriel  d'Abzac,  chevalier,  seigneur 
de  la  Douze  ,  Reilhac  ,  Vern  ,  Barrière  ,  chevalier  de 
l'ordre  du  roi  ,  et  de  dame  Antoinette  de  Bernard-de- 
Vieilleville,  dont  il  eut  une  fille  unique,  qui  suit: 

Antoinette  de  Saint-Astier,  fut  mariée,  par  contrat 
du  i5  janvier  1624,  à  Emmanuel  de  Losse  (1)  , 
chevalier  ,  seigneur  de  Banes  ,  fils  de  Jean  , 
seigneur  de  Losse,  et  d'Elisabeth  de  Roquefeuil. 


(1)  La  maison  de  Losse,  originaire  de  la  paroisse  de  Thonnac- 
sur-Vezère,  en  Périgord,  remonte  en  filiation  suivie  à  Guil- 
laume I  de  Losse,  écuyer,  qui  passa  un  acte  en  1248,  et  testa 
en  1274,  en  faveur  de  Guillaume  II,  qu'il  avait  eu  de  Richarde 
de  la  Roche.  Celui-ci  fut  marié  deux  fois,  i.°  à  Emélie,  ou 
Emilie  de  la  Roche,  héritière  de  sa  famille;  2.0  à  Raimonde 
de  Gibra.  Il  fut  le  quatrième  aïeul  de  Frenon  I  de  Losse ,  ca- 
pitaine d'une  compagnie  de  gendarmes,  qui  épousa  Marguerite 
de  Ferrières  en  1425,  et  fut  tué  à  la  bataille  de  Montlhéry, 
donnée  contre  le  comte  de  Charolois.  Frenon  II ,  son  fils, 
épousa  Antoinette  de  Carbonnières ,  et  fit  son  testament  en 
148c,  en  faveur  de  Pierre,  son  fils,  qui  épousa,  en  i5oG, 
Anne  de  Saint-Astier  du  Lieudieu,  et  mourut  dans  les  guerres 
d'Italie.  Jean,  fils  de  ce  dernier,  fut  chevalier  de  l'ordre  du 
Roi,  capitaine  des  gardes  du  roi  Henri  III,  et  lieutenant- 
général  en  Guienne,  etc.  Il  mourut  en  1579,  après  avoir  rendu 
de  grands  services  aux  rois  François  I,  Henri  II,  François  II, 
Charles  IX  et  Henri  III.  Sa  postérité  s'est  éteinte  depuis  peu 
dans  la  maison  de  Timbrune-Valence. 


DE  SAINT-ASTIER.  121 

Branche  établie  successsivement  dans  la  paroisse  de  Saint- 
Astier,  et  dans  la  chdtellenie  de  Mussidan. 

VII.  Olivier  de  Saint  -  Asti er  I,  damoiseau  de  la 
paroisse  de  Saint-Astier,  frère  puîné  d'hier  III  de  Saint- 
Asiier  ,  chevalier  (troisième  branche  de  l'Isle),  inter- 
vint dans  un  accord  passé  le  jour  des  ides  de  mai  1272, 
entre  hier  son  frère,  et  l'abbé  et  chapitre  de  Saint- 
Astier;  et  traita  lui-même,  peu  de  tems  après,  au  nom 
d'Avmeric,  son  neveu,  avec  le  même  chapitre.  Il  vivait 
encore  en  1295,  et  le  vendredi  après  la  fête  de  saint 
Luc  ,  qu'il  rendit  hommage  à  Hélie  de  Talleyrand  , 
comte  de  Pcrigord  ,  pour  les  biens  qu'il  tenait  dans  le 
fief  Bernardenc ,  et  dans  les  terres  et  juridictions  de 
Saint-Astier  et  de  Montagrier;  il  prend,  dans  cet  acte, 
la  qualité  de  don^el  Crognac  .  Un  titre  du  château  de 
la  Beylie-d'Estissac,  fait  mention  de  lui  en  l'année  1290, 
et  apprend  qu'il  était  cousin  de  Guillemette ,  femme 
d'Hélie  Gérald  ,  seigneur  de  la  Beylie.  On  lui  donne 
pour  fils  : 

i.°  Olivier  II,  qui  suit; 

2.0  Guillaume  de  Saint-Astier,  est  énoncé  frère 
d'Olivier,  dans  les  pièces  d'un  procès  qu'il  sou- 
tint contre  ce  dernier  ,  vers  l'an  i3io,  procès 
qui  fut  jugé  dans  une  des  assises,  tenues  à  Saint- 
Astier;  et  assista  comme  témoin  ,  à  un  hommage, 
rendu  ,  le  dimanche  après  la  fête  de  l'Ascension 
i3i2,  par  Hélie  de  Périgueux,  à  Archambaud  IV, 
comte  de  Périgord  ; 

3.°  Pierre  de  Saint-Astier,  religieux  ,  prieur  d'A- 
leyrac,  agissant  au  nom  de  Guillaume  Vigier , 
damoiseau  de  Chantérac,  son  neveu,  fit  une  ces- 
sion,  le  jour  des  ides  de  juillet  i3Ô2,  à  Hélie 
Dupuy,  et  à  Bernard  Peycho,  pour  leur  aider  à 
rebâtir  un  moulin  ,  appelé  de  la  Cropte  ,  situé 
dans  la  paroisse  de  Saint- Mcdard-de-Limeuil, 
près  Mussidan. 

VIII.  Olivier  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom, 
damoiseau  ,  fit  hommage ,  le  dimanche  après  l'As- 
cension    i3i2,    à  Archambaud    IV,  comte  de   Périgord, 


I22  DE  SAINT-ASTIER. 

pour  ce  qu'il  possédait  dans  la  juridiction  de  Mussidan; 
reçut  le  10  des  calendes  d'octobre  i336,  quittance  de 
la  somme  de  cent  livres ,  qu'il  avait  promise  en  dot  à 
Agnès,  sa  fille;  et  ne  vivait  plus  en  i3Ô2  .  On  ne  lui 
connaît  d'autre  enfant,  qu'une  fille  qui  suit: 

Agnès  de  Saint  -  Astier ,  fut   mariée    à  Andron   Vigier, 
chevalier  coseigneur  de  Chantérac. 

Branche  de  Montancès  (  i  )>  éteinte. 

I.  Raimond  de  Saint  -  Astier  ,  Ier  du  nom  ,  est  le  plus 
ancien  seigneur  de  Montancès,  dont  la  mémoire  se  soit 
conservée  jusqu'à  nous;  il  vivait  au  commencement  du 
douzième  siècle  _,  et  fut  témoin  ,  avec  Hélie  de  Saint- 
Astier  et  plusieurs  autres  seigneurs,  d'une  charte,  datée 
du  ier  octobre  iii3,  par  laquelle  Guillaume  d'Aube- 
roche,  évêque  de  Périgueux,  unit  au    chapitre  de  Saint- 


(i)  L'origine  du  château  du  Montancès,  dont  le  nom  dérive 
du  latin,  de  monte  inciso,  remonte  à  une  époque  très-reculée, 
et  probablement  au  tems  où  le  latin  était  la  langue  vulgaire  en 
Aquitaine:  l'étendue  de  sa  seigneurie  était  considérable,  et  une 
charte  de  Chancelade,  de  l'an  1220,  lui  donne  le  titre  de  châ- 
tellenie  ;  cependant  en  1 365,  elle  faisait  partie  de  la  chîitel- 
lenie  de  Saint-Astier. 

Les  seigneurs  de  Montancès  étaient  autrefois  très-puissants  ;  ils 
avaient  des  rentes  dans  les  paroisses  de  St-Astier,  St,-Germain. 
Chantérac  ,  Segonzac  ,  St. -Vincent ,  St.-Aquilin  ,  Douchapt  , 
Ataux,  etc.  ;  ils  possédaient  une  partie  des  péages  de  Saint- 
Astier,  Saint-Aquilin  et  d'Auriac  ;  percevaient,  dans  le  marche 
de  Saini-Astier,  des  droits  sur  le  sel,  et  sur  différentes  espèces 
de  légumes  et  produits  du  jardinage  ,  comme  les  oignons  , 
l'ail,  etc.  Ils  jouissaient  d'une  redevance  de  douze  deniers  sur 
le  jardin  de  Crognac  ;  et  plusieurs  maisons  nobles,  telles  que 
Sarnac,  Ghasseneuil,  de  Raymond,  etc.,  leur  devaient  une 
rente.  Cinq  fiefs  relevaient  de  ce  château  et  lui  rendaient  hom- 
mage ;  savoir  :  Mauriac,  Lancinade,  dans  la  paroisse  de  la 
Chapelle  -  Gonaguet,  Monsec  ,  dans  celle  de  Saint-Aquilin  , 
Eyxidoire  et  le  Chastanet,  ou    Bouix,  dans  celle  de  Montrent. 

Le  Cartulaire  de  Chancelade  fait  souvent  mention  d'une  fa- 
mille de  ontMancès,  qui  avait  des  propriétés  à  Plsle  et  à  Mon- 
tancès ;  mais  il  n'est  pas  facile  de  décider  si  elle  était  une  bran- 
che  de  la  maison  de   Saint-Astier,  ou  une   famille   particulière 


DE  SAINT-ASTIER.  123 

Astier,  les  églises  paroissiales  de  Sêgonzac  et  de  Dou- 
chapt  ,  et  la  chapelle  de  Vernole  (i).  Il  avait  épousé 
une  dame  ,  nommée  Pétronille  ,  dont  on  croit  qu'il 
eut  les  enfants  suivants  :♦ 

i.°  Eblon  Ier,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Raimond  deSaint-Astier  est  nommé  dans  plu- 
sieurs chartes  de  Chancelade  ;  par  la  première, 
passée  en  présence  et  du  consentement  de  Pé- 
tronille, sa  mère,  il  donna  à  cette  abbaye,  les 
lods  et  ventes  de  toutes  les  terres  que  les  reli- 
gieux pourraient  acquérir  dans  sa  fondalité  (2),  et 
ht  don,  par  une  autre,  du  droit  qu'il  avait  sur  le 
moulin  du  pont  de  Perdus;  il  fit  cette  dernière 
donation,  en  présence  d'Eblon  de  Saint -Astier, 
son  frère,  de  Géraud  de  Saint-Astier,  etc.,  du 
temps  de  l'abbé  Hélie  (entre  1 143  et  1 168). 

II.  Eblon  de  Saint-Astier,  Ier  du  nom,  chevalier, 
fit  don  à  Chancelade  (entre  1 143  et  1168),  de  tout  le 
droit  qu'il  avait  sur  le  moulin  du  pont  de  Perdus  ;  se 
rendit  caution,  avec  Bernard  de  Saint-Astier,  frère  de 
Foucher  d'Agonac,  Drogon  Massole  et  Hélie  Daureire, 
chevaliers,  de  la  donation  que  Radulfe  de  Sarnac,  de 
Saint-Aquilin  et  Armand,  son  frère,  tirent  à  la  même 
abbaye,  de  ce  qu'ils  possédaient  au  mas  d'Adoardenc, 
et  d'une  certaine  quantité  de  peaux  d'agneaux  noirs: 
l'acte  en  fut  passé  vis-à-vis  le  village  d'Anesse,  en  pré- 
sence d'Hélie  de  la  Faye,  chanoine  de  Saint-Astier.  Il 
renouvela  entre  les  mains  de  Géraud  II,  abbé  de  Chan- 
celade (entre  11 68  et  1189),  la  donation  de  la  portion 
de  son  droit  sur  le  moulin  de  Perdus,  qu'il  avait 
déjà  faite  à  l'abbé  précédent,  et  s'engagea  à  la  faire 
approuver  et  garantir  par  Raimond  de  Saint-Astier, 
son  frère  (3j.  Enfin  il  assista,  avec  Hugues  de  Gavaudun, 
Audoin  de  Sanilhac,  et  Hélie  de  Cozens,  à  une  dona- 
tion faite  à  l'abbaye  de  Cadoin,   en    11 68,   par  Péregrin 


(1)  Orig.  en  parch.  conservé  antre/ois  dans  les  arch.  du  cha- 
pitre de  Saint-Astier. 

(2)  Cartul.de  Chancelade,  fol. 76. 

îbid.,  fol.  i33,  et  fol.  65,  verso,  et  114. 


,24  DE  SAINT-ASTIER. 

de    Castillon.   chevalier  (i).   On  a   lieu  de    croire  qu'il  fut 
père  des  enfants  suivants  : 

i.°  Raimond  II,  dont  l'articlesuit  ; 

2.0  Eblon  de  Saint-Astier,  sacristain  de  l'église 
collégiale  de  Saint-Front  de  Périgueux,  fut 
témoin  avec  Emenon  et  hier  de  Périgueux,  Rai- 
mond de  Jaufreet  autres,  d'une  charte  d'Hélie  V, 
comte  de  Périgord,  de  l'année    1 1 86  (2). 

III.  Raimond  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom, 
chevalier,  fut  présent  avec  Guy  de  Sanilhac  et  Bernard 
d'Aytz  de  Bergerac,  chevaliers,  Bernard  de  Jaufre, 
donzel,  Pierre  du  Cluzel  et  Guillaume  de  Saint-Silain, 
à  une  charte  de  l'an  i2o3,  par  laquelle  Talairand 
confirma  la  donation  qu'Hélie  V,  comte  de  Périgord, 
son  aïeul,  avait  faite  en  1199,  à  l'abbaye  de  Chancelade, 
d'une  forêt,  appelée  Silva  Herbosa{2>);  fut  aussi  présent 
avec  Raimond  de  Castelnau,  évêque  de  Périgueux,  For- 
tanier  Célébrun,  Bertrand  de  Biron,  et  N....  de  Mon- 
travel,  archidiacres,  à  une  donation  que  Lambert  de 
Périgueux,  archidiacre  fit  à  la  même  abbaye  ,  par  acte 
passé  dans  le  monastère  de  Saint-Etienne  (entre  i2o5 
et  12 17)  (4).  Il  autorisa  de  sa  présence,  ainsi  que  Pierre 
de  Graulet  et  Hélie  de  Périgueux,  chevaliers,  un  acte 
par  lequel  Emes,  ou  Emenon  de  Périgueux  confirma 
la  donation  que  Lambert  de  Périgueux,  archidiacre, 
son  frère,  avait  faite  dans  sa  dernière  maladie,  à  Chan- 
celade; enfin  il  fut  témoin  avec  Gérald  de  Sales, 
chanoine  de  Saint-Etienne,  Plastulphe  et  Raimond  des 
Arènes,  Emes  de  Périgueux,  etc.,  du  don  qu'Audoin 
de  Sanilhac  fit  à  la  même  abbaye,  du  droit  qu'il  avait 
sur  l'hôpital  de  Toulon  (5).  On  ignore  la  date  de  la  mort 
de  Raimond  II,  et  le  nombre  de  ses  enfants;  mais  on 
est  fondé  à  croire  qu'il  fut  père  de  : 

IV.  Eblon     dk    Saint  -  Astier  ,     II0   du    nom  ,     che- 


(1)  Cartul.  del'abb.  de  Cadoin,fol.  44,  verso. 

(2)  Titr.  orig.  aux  arch.  du  chapitre  de  Périgueux. 

(3)  Cartul.  deChancel.,  fol.  \<\et  i5. 
(4)Ibid.,/ol.75. 

(5)  ....  De  ce   que  avia  à  far  a  lHospital   del  Tolon  (Ibid. , 
fol.   116). 


DE  SAINT-ASTIER.  125 

valier ,  seigneur  de  Montancès  ,  transigea ,  le  dernier 
mars  12  38,  avec  l'abbé  et  le  couvent  de  Chancelade , 
sur  une  contestation  élevée  entre  eux ,  au  sujet  du 
moulin  de  la  Roche ,  situé  sous  le  roc  de  Montancès  : 
par  cette  transaction  ,  passée  en  présence  de  Pierre  de 
Saint- Astier ,  évêque  de  Périgueux ,  d'Archambaud  II, 
comte  de  Perigord  et  de  Boson  ,  seigneur  de  Grignols, 
l'abbé  et  les  religieux  de  Chancelade  lui  codèrent  à  per- 
pétuité les  droits  qu'ils  avaient  sur  ce  moulin  (1).  Il 
se  trouva  en  1 244,  avec  plusieurs  autres  seigneurs ,  à 
une  assemblée  tenue  pour  aviser  aux  moyens  de  rendre 
la  rivière  de  l'Isle  navigable  (2).  Il  eut,  en  1249  ,  avec 
l'abbé  et  le  chapitre  de  Saint-Astier,  une  grande  con- 
testation y  qui  fut  soumise  à  l'arbitrage  de  Pierre  de 
Saint-Astier,  évéque  de  Périgueux,  et  de  Gérald  de 
Malemort  ,  sénéchal  de  Périgord,  qui  prononcèrent  leur 
sentence  arbitrale  ,  dans  le  couvent  des  Jacobins  de 
Périgueux,  le  12  des  calendes  de  mai  (20  avril)  1249, 
à  la  suite  d'un  compromis  fait  par  les  parties,  sous  peine 
de  soixante  livres  de  dédit.  Eblon  de  Saint-Astier  donna 
pour  cautions  hier  de  Périgueux,  Adémar  de  Grézignac, 
Bernard  de  Castelnau  et  Pierre  de  Saint-Astier  ,  che- 
valiers, chacun  pour  cinq  cents  sols  ;  Guy  et  Guillaume 
de  Lagut,  Lambert  de  Périgueux  et  Pierre  de  Mauriac, 
donzels,  pour  de  moindres  sommes.  Il  vivait  encore  en 
1254,  suivant  un  acte  du  11  des  calendes  de  juin 
(22  mai)  de  cette  année  ,  concernant  le  moulin  de 
la  Roche,  ou  de  Montancès.  On  croit  que  sa  femme  était 
de  l'ancienne  maison  de  Périgueux ,  et  qu'il  en  eut 
entr'autres  enfants  : 

i.°  Eblon  III,  dont  l'article  suit  , 

2.0  Ayremburge  ,  ou  Ayremborc    de  Saint-Astier, 

fut     mariée     à    Pierre     de   Veyrines,  donzel    de 

Grignols,     dont    naquit    Pétronille  de    Veyrines, 

femme    de    Guillaume    de    Barrière,     chevalier. 

On  peut  lui  donner  pour  seconde  fille  : 

3.°  Guillelmine  de     Saint-Astier,     femme  ,     avant 


(1)  L'original  de  cet  acte  a  été   produit,  en    1604,  dans  un 
procès  entre  le  seigneur  de  Montancès  et  l'abbé  de  Chancelade 

(2)  Arch.  de  la  maison  de  ville  de  Périgueux.  —  Manuscrits  de 
MM.  dAlaux  et  de  Cablanc. 


126  DE  SAINT-AST1ER. 

l'an  i25o,  d'Hélie  Vigier,  fils  d'Etienne  Vigier, 
chevalier  et  viguier  de  la  ville  du  Puy-Saint- 
Front  de  Périgueux. 

V.  Eblon  de  Saint  -Astier  ,  IIIe  du  nom,  che- 
valier, seigneur  de  Montancès,  etc.,  ne  prenait  encore 
que  la  qualité  de  donzel,  lorsqu'il  scella  de  son  sceau, 
le  7  juin  1262,  une  donation  faite  par  Gaumars  de 
Frâteaux,  chevalier,  en  faveur  de  Guy  de  Lagut  et 
d'Alaïs  de  Frâteaux,  sa  femme  ;  consentit,  le  4  des 
nones  de  décembre  de  la  même  année,  conjointement 
avec  Hélie  Maurel,  recteur  de  l'église  de  Montancès, 
à  ce  que  le  droit  de  procuration,  appelé  vulgairement 
Message,  qu'il  avait  coutume  de  lever  sur  Pierre  Mas- 
sole  et  Pierre  de  Ferrières,  et  Bertrande,  sa  femme, 
à  raison  d'une  forêt  et  ses  dépendances,  appelée  Prun- 
chieiras,  fût  converti  en  une  prestation  annuelle  de 
vingt  sols  ;  approuva,  au  mois  de  décembre  1268,  la 
vente  de  plusieurs  cens  en  blé  et  argent,  que  Raimond 
de  la  Menade,  donzel,  avait  faite  au  profit  de  Jean 
Girbert,  bourgeois  du  Puy-Saint-Front  de  Périgueux, 
et  céda  à  ce  dernier  tout  le  droit  qui  pouvait  lui  appar- 
tenir sur  les  objets  vendus.  Marguerite,  sa  femme  et  lui, 
tirent  un  accord,  au  mois  d'avril  1269,  avec  Archam- 
baud  III,  comte  de  Périgord,  et  renoncèrent,  en  sa 
faveur,  à  un  droit,  de  péage  qu'ils  levaient  sur  le  bourg 
de  Saint-Aquilin,  lequel  avait  été  donné,  par  préciput 
et  avantage,  à  ladite  Marguerite,  par  ArchambauJ  II, 
comte  de  Périgord,  son  père.  Il  scella  de  son  sceau, 
le  6  des  calendes  de  septembre  (27  août)  1 270,  un  acte 
de  l'abbaye  de  Chancelade,  et  fut  témoin  avec  Archam- 
baud  III,  comte  de  Périgord,  Auger  de  Montaut,  sei- 
gneur de  Mussidan,  Arnaud  de  Saint-Astier,  seigneur 
de  Crognac,  etc.,  du  testament  de  Guy  de  Lagut, 
chevalier  de  Mussidan  et  seigneur  de  Mauriac,  daté  du 
6  janvier  1270,  (v.  st.  ).  Il  eut,  vers  l'an  1280,  avec 
l'abbé  et  chapitre  de  Saint-Astier,  un  procès  qui  fut  ter- 
miné par  une  sentence  arbitrale,  rendue  par  Bernard  de 
Felars,  archidiacre  de  Périgueux,  Hélie  Gautier,  officiai 
de  la  même  église,  et  Pierre  Salomon,  chevalier.  Le 
dernier  acte  qu'on  trouve  de  lui,  est  l'émancipation 
d'Hélie,  son  fils,  datée  du  3  des  calendes  de  mars 
(17   février  )  1286    (v.  st.  ),    où  il    prend,  pour   la  pre- 


DE   SAINT-ASTIER.  ï2y 

mière  fois,  la  qualité  de  chevalier.  Il  avait  contracté 
une  alliance  illustre  en  épousant  demoiselle  Marguerite 
de  Tallevrand- Périgord,  fille  d'Archambaud  II  ,  comte 
de  Périgord  ;  il  en  eut  entr  autres  enfants  : 

i .°   Raimond  1 1 1,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Eblon  de  Saint-Astier,  qu'on  croit  auteur  de 
la  branche  de  Montagrier  ; 

3.°  Hélie  de  Saint-Astier,  émancipé  par  son  père,, 
en  1286  (v.  st.)  ,  assista,  avec  Raimond,  son 
frère,  au  testament  de  Guy  de  Boschaud,  donzel 
de  l'Isle,  daté  du  vendredi  après  la  fête  de  saint 
Michel  i3o6.  Il  est  peut-être  le  même  qu'Hélie 
de  Saint-Astier,  qualifié  damoiseau  de  Saint-Ger- 
main, dans  un  acte  d'hommage  qu'il  rendit,  le 
jeudi  après  la  fête  de  saint  Marc,  évangéliste, 
i3i2,  à  Archambaud  IV,  comte  de  Périgord, 
pour  ce  qu'il  possédait  dans  la  juridiction  de 
Mussidan  {Voye\  la  branche  de  Saint-Germain)  ; 

4.0  Gaillard  de  Saint-Astier,  chanoine  de  Péri- 
gueux,  en  1 293  et  1 3 1 2  ; 

5.°  Marguerite  de  Saint-Astier,  mariée  à  Hélie, 
seigneur  de  Fayolle,  chevalier,  vivait  encore 
en  1337. 

VI.  Raimond  de  Saint  -  Astier  ,  IIIe  du  nom  „ 
donzel,  seigneur  de  Montancès,  etc.,  fit  don,  avec 
Esclarmonde,  sa  femme,  à  l'abbaye  de  Chancelade,  par 
acte  du  7  des  calendes  de  mars  1287  (v.  st.),  dans  lequel 
il  se  d'il  Jils  de  messire  Eblon  de  Saint-Astier,  chevalier, 
d'un  pré,  situé  dans  la  paroisse  de  Montancès,  autrement 
ùe  Montrent,  entre  le  pré  d  Hélie  de  Foucauld,  et  celui 
de  Pierre  Radulphe  ;  assista  en  1294,  au  testament  de 
Marquese  de  Talleyrand;  rendit  hommage,  au  château 
de  la  Rolfie,  le  vendredi  après  la  fête  de  saint  Luc, 
tvangéliste,  1295,  à  Hélie  VIII,  comte  de  Périgord, 
pour  les  biens  que  ses  enfants  possédaient  (sans  doute 
du  chef  de  leur  mère,  alors  défunte),  dans  le  fief, 
appelé  Bernardenc ,  et  dans  les  chàtellenies  de  Saint- 
Astier  et  de  Montagrier  ;  déclara  ,  conjointement  avec 
Pierre  de  Saint-Astier,  par  acte  du  i5  des  calendes  de 
décembre  (  17  novembre)  i3oo  ,  qu'Esclarmonde  ,  sa 
femme  ,  fille  de  feu  messire  Pierre  de  Saint  -  Astier  , 
chevalier ,    avait  légué ,    par    son    testament  ,   à   Gaillard 


i28  DE   SAINT-ASTIER. 

de  Saint-Astier,  clerc,  leur  fils,  quinze  livres  de  rente 
annuelle,  dans  la  paroisse  de  Sainte-Marie  de  Perdus 
et  ailleurs.  Enfin  il  fit  son  testament,  le  dimanche, 
jour  de  la  fête  de  saint  Etienne  d'août  i3i5,  par  lequel 
il  institua  son  héritier  universel ,  Gaillard  de  Saint- 
Astier,  son  fils,  qu'il  émancipa,  le  3  des  calendes  de 
novembre  de  la  même  année.  Il  avait  épousé,  après 
l'an  1255,  demoiselle  Esclarmonde  de  Saint  Astier,  fille 
aînée  de  messire  Pierre  de  Saint-Astier,  chevalier,  et 
d'Agnès  Flamenc-de-Bruzac  :  elle  était  sœur  d'Armande 
de  Saint-Astier,  femme  de  Bernard  de  Saint-Astier, 
donzel  de  l'Isle;  et  fit,  en  1293,  son  testament,  dont 
elle  nomma  exécuteurs,  Pierre  de  Vernode,  abbé  de 
Ghancelade,  son  cousin,  Baudoin  Flamenc,  chantre  de 
l'église  de  Périgueux,  son  oncle,  et  Gaillard  de  Mon- 
tancès,  chanoine  de  Périgueux,  son  beau-frère  ;  et 
déclara  avoir  eu  de    son   mariage,   huit  enfants,  qui  sont  : 

1 .°  Pierre  de  Saint-Astier  ,  donzel ,  fut  institut 
héritier  universel  par  le  testament  de  sa  mère, 
en  1293.  Il  paraît  qu'il  mourut  avant  son  père, 
sans  laisser  d'enfants  de  Mative  d'Estissac,  fille 
de  Fergand,  seigneur  d'Estissac,  donzel,  qu'il 
avait  épousée  vers  l'an  1 3o8  ; 

2.0  Gaillard,  dont  l'article  suit  ; 

3.°   Lambert     de    Saint-Astier,    )  dont    le  sort   est 

4.0  Eblon   de   Saint-Astier  ,  j  ignoré  ; 

5.°  Guillaume  de  Saint-Astier  rendit  hommage 
au  comte  de  Périgord,  le  jeudi  après  la  fête  de 
saint  George  (ou  Grégoire)  i3i2,  pour  les  biens 
qu'il  possédait  dans  la  châtellenie  de  Mussidan, 
et  vivait  encore  en  1 323,  suivant  les  registres  du 
parlement  de  Paris; 

6.°  Agnès  de  Saint-Astier  ; 

7.0  Philippe  de  Saint-Astier  ; 

8.°  Marguerite  de  Saint-Astier. 

VII.  Gaillard  de  Saint-Astier,  chevalier,  seigneur 
de  Montancès,  etc.,  paraît  avoir  été  d'abord  destiné 
à  l'état  ecclésiastique,  puisque  dans  les  premiers  actes 
qui  le  concernent,  il  ne  prend  que  la  qualité  de  clerc. 
Il  fut  légataire  d'une  somme  d'argent,  et  substitué  à 
Pierre,  son  frère  aîné,  par  le  testament  d'Esclarmonde, 
sa  mère,  en    1293,  et    institué  héritier   par  celui    de    son 


DE  SAINT-ASTIER.  ,2q 

père,  de  Tan  i3i5,  qui  l'émancipa  la  même  année.  Il 
n  était  encore  que  damoiseau,  lorsqu'il  rit  vente,  le 
samedi  après  la  lcte  de  la  Purification  de  la  Vierge , 
i326  (  v.  st.),  dune  terre  qu'il  avait  dans  la  paroisse 
do  Sainte-Marie  de  Perdus.  Il  percevait  héréditairement 
six  sols  de  rente  annuelle ,  sur  le  p^:age  de  Perdus  ,  près 
Montagrier  ,  comme  on  l'apprend  par  l'acte  de  vente 
_e  droit  ,  qui  fut  tait  le  2  des  ides  de  juin  i33o,  par 
Bernard  de  Guerrel ,  au  prorit  de  Pierre  Lapone ,  clerc 
et  homme  de  loi  ,  habitant  de  Périgueux  ;  est  nommé 
comme  témoin  ,  dans  un  accord  fait  en  i33y  ,  entre 
Kaimond  de  Tallevrand ,  seigneur  de  Grignols ,  et  les 
damoiseaux  de  sa  terre ,  au  sujet  des  fortifications  et 
réparations  du  château  de  Grignols.  Enfin ,  il  assista  , 
le  i5  novembre  040,  au  mariage  de  Jeanne,  sa  fille, 
avec  noble  Guillot  de  Charment. 

Ce  fut  la  même  année,  ou  la  suivante,  que  les 
Anglais  prirent  de  nuit  et  par  escalade ,  le  château  de 
Montancès  ,  parce  que  Gaillard  de  Saint  -  Astier  avait 
eu  l'imprudence  de  le  laisser  sans  défense ,  en  envoyant , 
d'après  les  ordres  du  sénéchal  de  la  province,  ses  gen- 
darmes de  cheval  et  de  pied  et  une  grande  partie  des 
gens  de  sa  terre ,  au  siège  du  château  de  Montréal  ; 
les  ennemis  se  saisirent  de  sa  personne,  et  le  retinrent, 
pendant  quelque  tems ,  prisonnier  dans  son  propre 
château  ;  mais  s'étant  aperçus  des  tentatives  et  des 
menées  qu'il  faisait  pour  en  sortir  ,  et  se  mettre  ensuite 
en  état  de  le  reprendre  de  vive  force,  ils  le  mirent 
dehors,  et  ne  lui  laissèrent  que  deux  chiens,  dans 
l'intention  ,  sans  doute  ,  de  ne  pas  le  priver  du  plaisir 
de  la  chasse.  Toutes  ces  particularités  sont  rapportées 
au  iong  dans  des  lettres  du  roi  Philippe  de  Valois  , 
datées  du  8  août  13.4.3,  dont  nous  donnerons  ici  un 
extrait  (1). 


(1)  «  Philippe,  par  la  grâce  de  Dieu,  roy  de  France,  à 
»  nostré  amé  et  féal  conseiller  l'évesque  de  Beauvès,  salut  et 
>•  dilection.  Nous  avons  receu  la  supplication  de  Gaillart  de  St. 
»  Hastier.  chevalier,  seigneur  de  Montancès,  faisant  mention 
••  que,  comme  au  commandement  du  seneschal  de  Pierregort 
»  et  de  nostre  lieutenant,  qui  estoit  pour  le  temps,  il  eust  en 
»  voyé  au  siège  de  Montroyal  ses  gens  d'armes  de  cheval    et  de 

I»  pied,  et  une  grant  partie  des   gens  de  sa  terre  ;  et  cependant 
XVII.  9 


!3o  DE   SAINT-ASTIER. 

Le  château  de  Montancès  ne  resta  pas  long-tems  au 
pouvoir  des  Anglais  ;  l'evêque  de  Beauvais ,  lieutenant- 
général  du  roi  en  Guienne }  secondé  par  le  comte  de 
Périgord ,  Jean  de  Galard ,  seigneurs  de  Limeuil ,  et 
plusieurs  barons  et  autres  grands  seigneurs  du  Péri- 
gord ,  le  reprit  en  1342  (1);  et  après  en  avoir  chassé 
les  brigands  qui  s'y  étaient  établis  sous  la  conduite  du 
capitaine  Moras ,  il  en  fit  démolir  les  fortifications  ;  et 
en  fit  don  à    Roger    Bernard  ,  comte  de   Périgord  ,    par 


»  li  vindrent  nouvelles  que  nos  ennemis  dévoient  son  chastel 
»  embler  et  colir.  Laquelle  chose  il  signifia  tantost  audit  senes- 
»  chai  et  capitaine  et  les  requist,  ou  fist  requerre  que  li  vou- 
»  sissent  bailler  gens  d'armes  de  pied  et  de  cheval,  avec  lesquels 
»  il  pût  garder  et  défendre  ledit  lieu,  ou  au  moins  qu'ils  li  vou- 
»  sissent  rendre  ses  dictes  gens.  Lesquelles  choses  ils  li  reffusè- 
»  rent  ;  et  sur  ce  lesdits  ennemis  vindrent  par  nuit  à  eschiéles 
»  et  prindrent  ledit  lieu,  et  ledit  chevalier  et  ses  gens,  et  le 
»  tindrent  grant  pièce  en  prison,  combien  que  depuis  ils  le 
»  lessassent  aler  environ  ledit  chastel,  et  il  ne  s'en  ah  pas,  pour 
»  ce  qui  cuidoit  toujours  trouver  voie  parquoy  il  pût  recou- 
»  vrer  sondit  chastel  ;  et  les  ennemis  s'apperçurent  qu'il  faisoit 
»  tel  pourchas,  pourquoy  ils  le  boutèrent  hors,  jet  le  despouil- 
»  lèrent  en  sa  côte,  et  li  baillèrent  deux  chiens,  avec  lesquels 
»  il  s'ala  esbatre.  Et  depuis  ledit  chastel  a  esté  prins  et  abatu 
»  par  nos  gens,  et  la  terre  est  encore  détenue  en  nostre  com- 
»  mandement.  Si  nous  a  requis  et  supplié  pour  Dieu,  et  en 
»  aumosne  que  nous,  ladite  terre  li  vuillons  rendre  ;  et  donner 
»  congié  que  ledit  chastel  il  puisse  reffaire  ;  et  pardonner  et 
»  quitter  ce  qu'il  puet  avoir  méfiait  pour  ladicte  démorance, 
»  ou  pour  négligence  ...  en  récompensation  des  bons  services 
»  que  il  est  ses  prédécesseurs  ont  faitz  en  nos  guerres,  etc.  Donné 
»  à  Mariau-au-Boys,  le  8  aoust  l'an  de  grâce  1 343  (Très,  des 

Chartes,  registre ) 

(1)  Anno  Domini  1342,  episcopus  Belvacensis  obsedit  cas- 
trum  de  Monte  inciso,  una  cum  comité  petragoricensi,  et 
Domino  Joanne  de  Galart,  et  cum  aliis  baronibus  et  pluribus 
nobilibus  viris,  cum  magno  exercitu.  Ibidem  erant  inclusi  plu- 
res  vispiliones  ;  capitaneus  eorum  erat  quidam  qui  vocabatur 
Moras,  unde  plura  mala  faciebant,  et  omnes  mercatores,  tran- 
seuntes  circumquaque  in  circuitu  duarum  leucarum  depreda- 
bant.  Itaque  dictus  episcopus  cum  exercitu  suo  dictum  castrum 
dissipavit,  et  omnes  illos  malefactores  de  Castro  ejecit,  omnes 
turres  et  muros  et  crenellos  subjecit  ;  et  quce  vocabatur  Castrum, 
modo  vocantur  plateas  de  Monte  inciso  (Bibl.  du  Roi,  manuscr. 
latin,  cot.  5552.  fol.  14,  verso.) 


DE  SAINT-ASTIER.  i3f 

lettres  datées  de  Montpellier,  au  mois  de  juillet  1344; 
continuées  au  mois  de  janvier  suivant,  par  le  roi  Phi- 
lippe de  Valois  (  1). 

Gaillard  de  Saint-Astier  ne  survécut  pas  long-tems 
à  tous  ces  désastres.  Il  rit  son  testament  en  i345,  en 
faveur  d'Eblon.  son  tils  aîné;  et  laissa,  d'une  femme 
dont  le  nom  n'est  pas  connu  : 

i°.  Eblon  IV,  dont  l'article  suit; 

20.  Archambaud  de  Saint  -  Astier  fut  institué  hé- 
ritier par  le  testament  d'Eblon,  son  frère  aîné,  de 
l'an  i36o;  et  fit  le  sien  au  monastère  de  Saint- 
Tiberi,  en  bas  Languedoc  (à  deux  lieues  d'Agde), 
le  22  juin  i36i.  Il  ordonna  que  son  corps  fût  en- 
terré dans  le  cimetière  de  Saint-Tiberi,  à  l'en- 
droit qui  sera  désigné  par  l'abbé  de  ce  monastère  ; 
légua  vingt  florins  d'or  à  chacune  des  églises  de 
Montancès,  Montrent  et  Saint-Germain,  au 
diocèse  de  Périgueux;  institua  son  héritière  uni- 
verselle Jeanne  de  Saint-Astier,  sa  sœur,  femme 
de  noble  Guy  de  la  Brande,  co-seigneur  de  Mon- 
tagrier,  et  lui  substitua  son  fils  aîné,  à  condition 


(1)  <•  Philippus,  etc..  notum  facimus...  Nos...  vidisse  lit— 
»  teras,  formam  quœ  sequitur  continentes  :  Johannes,  primo- 
»  genitus.  et  locum  tenens  régis  francorum,  dux  Normanniae, 
»  cornes  pictaviae,  Burdegalen.  et  cenoman.  notum  facimus... 
»  Quod  cum  Gualhardo  de  Monte  inciso,  milite,  olim  do- 
»  mino  dicti  loci  de  Monte  inciso.  in  senescallia  petragoricensi 
>  existente.  locus  ipse  de  Monte  inciso  per  inimicos  et  rebelles 
»  dicti  domini  et  genitoris  nostri.  ob  negligentiam  quam  circà 
»  ipsius  loci  custodiam,  flagrante  guerra,  dictus  miles  habuisse 
»  dicebatur,  occupatus.  Et  inde  dilecto  et  fideli  comité  petra- 
»  goricensi,  laudabilem  enim  dicti  domini  et  genitoris  nostri 
«  ipsiusque  comitis  gentibus  diligentiam  prestante  inimicis 
»  praedictis.  ab  eodem  loco  armorum  potencia  expulsis.  ad 
»  ejusdem  domini  et  genitoris  nostri  obedientiam  reductus,  et 
•  sub  manu  dicti  domini....  Detentus  extunc  fuerit  et  tenea- 
»  tur  aJhuc...  Dictusque  locus  de  Monte  inciso,  cum  suis 
»  universis  pertinentiis  et  juribus  de  feudo  dicti  comitis  movea- 
»  tur  et  teneretur  perdictum  militem  ab  eodem  comité,  ante 
»  occupationem  pnedictam,  et  ad  ipsum  jura  vassallitica  ejus- 
»  dem  loci  pertineant  ;  nos...  eidem  comiti,  dictum  locum 
»  cum  omnimoda  jurisdictione,  etc.  Damus  et  concedimus,  etc. 
»  Datum  Montepessulano.  anno  1344.  mense  julii.  » 


x2,2  DE  SAINT-ASTIER. 

qu'il  portera  les  nom  et  armes  de  Montancès  ;  et  à 
défaut  de  l'aîné,  il  substitua  le  second  aux 
même  conditions.  Et  dans  le  cas  où  ils  vien- 
draient tous  à  mourir  sans  enfants  mâles,  il  veut 
que  la  même  Jeanne,  sa  sœur,  choisisse  une  de 
ses  filles  pour  la  marier  à  une  personne  noble, 
qui  sera  également  tenue  de  porter  les  nom  et 
armes  de  Montancès.  Et  si  tous  les  enfants  de  sa 
sœur  venaient  à  mourir  sans  postérité,  il  leur 
substitua  Jeanne,  son  autre  sœur,  femme  de 
Guillaume  Arvieu,  damoiseau,  et  lui  imposa  la 
même  charge  ;  nomma  pour  ses  exécuteurs  tes- 
tamentaires, Séguin,  abbé  de  Saint-Tiberi,  Ber- 
nard de  Saint-Astier ,  archidiacre  de  l'église  de 
Périgueux,  et  Bernard  de  Montsec,  chevalier  ; 
et  mourut,  bientôt  après,  sans  laisser  de  pos- 
térité ; 

3.°  Jeanne  de  Saint-Astier  épousa,  par  contrat 
passé  à  Saint-Flour,  le  i5  novembre  1340,  noble 
Guilhot  de  Charment,  fils  de  Guillaume,  che- 
valier, seigneur  de  Charment  :  elle  fut  dotée  de 
trois  cent  cinquante  livres  tournois,  et  de  vingt- 
cinq  livres  de  rente  ; 

4.0  Jeanne  de  Saint-Astier  fut  mariée,  avant  l'an 
1378,  à  Fortanier  de  Fayolle,  damoiseau  de  la 
paroisse  de  Saint-Marie  de  Perdus;  et  mourut 
sans  enfants  avant  Tan  1394; 

5.°  Jeanne  de  Saint-Astier  s'allia  à  Guy  de  la 
Brande,  damoiseau  de  Montagrier,  lequel  testa, 
le  3  des  calendes  de  mars  1370  (v.st.),  en  faveur 
de  Gaillarde  et  Mabile,  ses  filles  : 

6.°  Jeanne  de  Saint-Astier,  femme,  avant  l'an 
i36i,  de  Guillaume  Arvieu,  damoiseau. 

VIII.  Eblon  de  Saint-Astier,  IV0  du  nom  , 
n'ayant  pas  pu  recouvrer  l'héritage  de  ses  pères,  quoi- 
qu'il eût  été  institué  héritier  ,  par  Gaillard ,  son  père, 
en  1345,  il  se  retira  auprès  du  cardinal  de  Périgord,  à 
Avignon,  et  y  fit  son  testament,  en  i36o;  institua  Ar- 
chambaud,  son  frère,  son  héritier  ;  et  en  cas  qu'il 
mourût  sans  enfants,  il  lui  substitua  Jeanne,  sa  sœur, 
femme  de  Fortanier  de  Fayolle,  damoiseau;  et  en  cas 
de  mort  de  celle-ci   sans  enfant   mâle,    il  veut     que   son 


DE   SAINT-ASTIKR.  l33 

hérédité  vienne  à  Arnaud  de  Saint-Astier,  seigneur  de 
Grognac,  son  neveu.  Ce  fut  en  vertu  de  cette  substi- 
tution qu'Arnaud  se  porta  pour  héritier  de  Montancès, 
et  que,  par  autorité  de  lettres  émanées  du  sénéchal  de 
Perigord,  du  6  février  1 371  (v.  st.),  il  fut  maintenu 
en  la  possession  de  cette  châtellenie  (1)  (V.  la  branche 
de  Crognac). 

Branche  de  Monta  grier y  éteinte. 

VI.  Eblon  de  Saint  -  Astier  ,  IVe  du  nom  ,  che- 
valier, co-seigneur  de  Montancès,  second  fils  d"E- 
blon  III,  et  de  Marguerite  de  Talleyrand ,  est  proba- 
blement auteur  de  la  branche  de  Montagrier,  qui  a 
subsisté  à  peine  un  siècle.  Il  reçut,  le  6  des  nones  de 
mai  1296,  une  reconnaissance  de  Pierre  Charmant,  de 
la  paroisse  de  Ségonzac.  Il  prend  la  qualité  de  noble  et 
puissant  homme,  chevalier,  et  seigneur  (co-seigneur)  de 
Montancès,  dans  une  autre  reconnaissance  faite  en  sa 
faveur,  le  16  des  calendes  de  mai  (16  avril]  i3o3,  à 
raison  de  la   borderie  du    Puy,   située  dans  la   paroisse  de 


(1)  On  lit,  dans  une  enquête  commencée  k  21  juillet  149 1. 
la  déposition  d'un  témoin,  qui  contient  des  faits  assez  curieux 
sur  le  château  de  Montancès.  Ce  témoin  dépose  que  :  «  60  ans 
»  peut  avoir  (c'est-à-dire  vers  l'an  143 1),  il  a  vu  au  pays  de 
»  Perigord  si  grans  guerres  et  hostilités  d'Anglois,  que  nul  ne 
>•  osoit  habiter  sur  les  champs,  sinon  es  villes  4et  places  fortes  ; 
»  et  a  oui  dire  qu'en  ce  temps  là,  les  Anglois  occupèrent  et 
»  prirent  par  emblée  le  lieu  de  Montanceis,  et  peu  de  temps 
»  après,  ledit  lieu  fut  repris  par  les  François,  et  abatu  et  dé- 
»  moli.  et  a  demeuré  longtemps  en  désert  ;  et  jusqu'à  ce  que 
»  feu  messire  Arnaud  de  Bourdeille,  frère  d'Archambaud,  le 
»  fit  reparer  et  rétablir  par  un  nommé  Perrihenque  et  autres. 
■  .Mais  tost  après,  et  40  ans  sont  passés  (1451),  un  nommé 
«  Fumât  de  Périgueux  prit  sur  ledit  Perrihenque  ledit  lieu  de 
■•  Montanceis,  et  y  mit  certains  Anglois.  Laquelle  chose  venue 
••  à  la  notice  de  feu  messire  Charles  Tallerand  seigneur  de  Gri- 
•  gnaulx,  assembla  grant  nombre  de  gens,  et  s'en  vint  devant 
»  ledit  lieu  de  Montanceis;  mais  les  Anglois  qui  étoient  dedans, 
»  n'attendirent  point  la  venue  dudit  seigneur  de  Grignaulx.  et 
»  s'enfuirent.  Et  ledit  seigneur  de  Grignaulx  fondit,  démolit 
»  et  abbatit  ledit  lieu  de  Montanceis,  et  ses  gens  prirent  et 
»  ravirent  tout  ce  qu'ils  trouvèrent  dédans,  et  laissèrent  ledit 
»  lieu  inhabité.» 


^4  °E  SAINT-ASTIER. 

Ségonzac;  assista,  en  1 3 17,  au  contrat  de  mariage 
d'Hélie  Jaubert,  clerc  de  Saint-Astier,  avec  Aylinde 
d'Estissac;  et  était  mort,  le  24  octobre  1327,  laissant, 
entr'autres  enfants  : 

i.°  Hélie  ,  dont  l'article  suit; 

2.0  Archambaud  de  Saint-Astier  ,  chambrier  du 
monastère  de  la  Sauve,  et  administrateur  de 
celui  d'Aurillac,  fut  nommé  à  l'évêché  de  Saint- 
Flour,  en  Auvergne,  par  le  pape  Jean  XXII, 
le  8  des  ides  de  février  i320.  Il  devait  être  déjà 
avancé  en  âge,  puisque  dans  un  acte  de  l'an  i33j, 
il  se  plaint  d'être  accablé  de  vieillesse  et  d'infir- 
mités. Il  se  démit ,  quelques  années  après  .  de 
son  évêché,  mourut  au  mois  de  juin,  ou  de 
juillet  1347,  et  eut  Pour  successeur  Déodat, 
prieur  de  Cesseron,  au  diocèse  de  Saint-Pons  de 
TomièreSo 

VIL  Hélie  de  Saint-Astier  Ier,  damoiseau,  co-sei- 
gneur  de  Montancès,  passa  un  acte,  le  6  des  calendes  de  mai 
(26  avril)  i3i6,  avec  Raimonde  de  Monsac,  veuve  de  Jean 
de  Monsac,  chevalier,  au  nom  de  Gérard  et  Arnaud,  ses 
fils;  et  céda  des  biens  fonds  situés  dans  la  paroisse  de  Sé- 
gonzac,  ;  il  fut  un  des  seigneurs  qui,  le  14  novembre  i32i, 
se  rendirent  pleiges  des  conventions  matrimoniales  de 
Jean  de  Sicile,  duc  de  Duras,  fils  de  Charles  II,  roi  de 
Sicile,  avec  Agnès,  fille  d'Hélie  VIII,  comte  de  Péri- 
gord  ;  et  fit  son  testament  le  9  des  calendes  de  novembre 
(24  octobre)  1327,  par  lequel  il  légua  à  sa  femme  cent 
livres  tournois ,  et  obligea  ,  pour  la  sûreté  de  cette 
somme ,  tous  ses  biens,  et  en  particulier,  ce  qui  lui 
était  dû,  par  Gaillard  de  Saint-Astier  ,  nomma  héri- 
tier le  posthume  dont  sa  femme  était  enceinte;  et  lui 
substitua  Archambaud  de  Saint-Astier,  évêque  de  Saint- 
Flour,  son  frère.  Il  eut  pour  femme  Marie  de  Jaufre, 
nommée  aussi  la  Jaufrenie,  dont  il  eut  un  enfant,  né 
posthume ,  qui  ,  selon  toutes  les  apparences ,  fut  le 
même  qu'Hélie,  qui  suit  : 

VIII.  Hélie  de  Saint  -  Astier  ,  IIe  du  nom  ,  da- 
moiseau de  Montagrier,  est  nommé  avec  Gaillarde  de 
la  Brande,  sa  femme,  dans  un  acte  du  12  juillet  1374; 
transigea,    ainsi    que    Pierre    de     Prémilhac,    damoiseau, 


DE  SALNT-AST1ER.  1 35 

le  10  juillet  1378,  avec  Arnaud  de  Saint- Astier ,  sei- 
gneur de  Crognac,  au  sujet  de  la  succession  de  la  maison 
de  Montancès  ,  que  ce  dernier  prétendait  lui  appartenir 
en  seul  ;  mais  en  vertu  de  la  décision  de  Guillaume  de 
Montardit  ,  et  de  Guillaume  de  Faydit  ,  damoiseaux 
choisis  pour  arbitres  de  ce  différend,  Arnaud  de  Saint- 
Astier  lui  céda  toute  la  terre,  cens,  rentes  et  autres 
droits  que  feu  Eblon  de  Saint-Astier,  seigneur  de  Mon- 
tancès, avait  eus  autrefois  dans  la  juridiction  et  châtellenie 
de  Montagrier,  et  en  outre  un  eygual,  situé  sur  la  ri- 
vière de  Drône,  et  s'engagea  à  lui  payer  deux  cents  de- 
niers d'or.  Il  passa  divers  actes  en  1390,  1402,  etc.  : 
et  vivait  encore  le  5  septembre  141 2,  suivant  un  acte 
d'acensement  qu'il  fit  à  Hélie  Borac.  d'une  terre  située 
dans  la  paroisse  de  Brassac.  Il  avait  épousé,  avant  l'an 
1370,  Gaillarde  de  la  Brande,  tille  aînée  de  Guy  de  la 
Brande  ,  damoiseau  de  Montagrier  ,  et  de  Jeanne  de 
Saint-Astier-Montancès,  dont  il  eut   trois  filles  : 

i.°  Andrée  de    Saint-Astier  était  sous  la  tutelle  de 
son  père,   le  16  juin  1402;  et  ne  vivait  plus,  ou 
était  mariée  le  5  septembre  141 2; 
2.0  Agnès  de  Saint-Astier,  *     non  mariées 

3.°   Raymonde  de    Saint-Astier,  s        en  141 2. 

Branche  de  Saint-Germain,  éteinte. 

VI.  Hélie  de  Saint  -  Astier  ,  damoiseau  de  Saint- 
Germain  ,  troisième  fils  d'Eblon  III,  seigneur  de  Mon- 
tancès, fut  émancipé  par  son  père ,  le  3  des  calendes  de 
mars  1286  (v.  st.);  assista,  comme  témoin,  avec  Rai- 
mond,  son  frère,  au  testament  de  Guy  de  Boschaud, 
donzel  de  l'Isle,  daté  du  vendredi  après  la  fête  de  saint 
Michel  i3o6  ;  fit  hommage  ,  le  jeudi  après  la  fête  de 
saint  Marc  ,  évangéliste  i3i2  ,  à  Archambaud  IV  , 
comte  de  Périgord,  pour  les  biens  qu'il  avait  dans  la 
terre  de  Mussidan  ,  et  pour  deux  sextiers  d'avoine  et 
quarante  sols  de  rente  qui  lui  étaient  dûs  sur  le  ténement 
de  TotyUens,  dans  la  juridiction  de  Saint-Astier  ;  il  ne 
prend  dans  cet  acte ,  que  la  qualité  de  damoiseau  de 
Saint-Germain.  On  présume  qu'il  fut  père,  ou  aïeul  des 
deux  enfants  suivants  : 

i.°  Pierre,  qui  suit  ; 


j36  de  saint-astier. 

2.°  Raimond  de  Saint-Astier,  damoiseau,  fit  do- 
nation de  tous  ses  biens  paternels  et  maternels 
à  Guillaume  Vigier,  seigneur  de  Chantérac  ;  et 
paraît  être  mort  sans   postérité^  avant  l'an  \3y5. 

VII.  Pierre  de  Saint-Astier,  chevalier,  approuva, 
par  acte  du  5  des  calendes  de  juillet  1 368,  la  donation 
faite  par  Raimond,  son  frère,  et  ne  vivait  plus  en  i3y5, 
suivant  trois  actes  qui  le  rappellent  ,  dont  deux  sont 
datés  du  4  des  ides  de  décembre,  et  le  troisième,  du  jour 
des  calendes  de  février  de  l'année  suivante  :  on  voit  par 
ces  actes  qu'il  avait  une  maison,  ou  hospice,  et  plusieurs 
autres  propriétés  dans  la  paroisse  de  Saint-Astier.  On 
ignore  s'il  a  laissé  des  enfants. 

Branche  de  Crognac  (1)  éteinte. 

I.  Arnaud  de  Saint-Astier  ,  Ier  du  nom  ,  est  le 
plus  ancien  seigneur  de  Crognac,  dont  on  ait  connais- 
sance (2)  ;  il  vivait  au  commencement  du  douzième 
siècle.  Le  cartulaire  de  Chancelade  a  conservé  la  mé- 
moire des  nombreux  bienfaits,  dont  il  enrichit  cette 
abbaye  ;  il  lui  fit  don,  vers  l'an  1  r  r  5,  des  lods  et  ventes 
de  toutes  les  terres  que  les  religieux  de  cette  maison 
pourraient  acquérir  de  ses  feudataires  ;  il  lui  donna  aussi, 
en  signe  de  pénitence,  et  pour  le  salut  de  l'âme  de 
ses  père  et  mère  (  qu'il  ne  nomme  pas  )  ,  une  place 
située  devant  la  salle  du  palais  épiscopal  de  Guil- 
laume d'Auberoche,  évêque  de  Périgueux,  par  acte 
passé    en    présence    de     Pierre  de   Périgueux,  de    Pierre 


(1)  Crognac,  Craunhac,  ou  Craugnac,  en  latin  Craxinha- 
eum,  ou  Craoniacum^  était  un  des  cinq  châteaux  forts  que  Fro- 
tier  de  Gourdon,  évêque  de  Périgueux,  fit  bâtir  vers  l'an  980, 
pour  lui  servir  de  barrières  contre  les  incursions  des  Normands. 
<>  Hic  episcopus  (Froterius)  magnum  monasterium  S.  Fron- 
»  tonis  edificare  cepit,  atque  castrum  Agoniacum  Craoniacum, 
»  Albam  Rocham,  Rupem  S.  Christophori  et  Rupem  de  Basi- 
»  liaco,  ut  essent  munimen  et  refugium  contra  Norman- 
»  nos.  etc.  »  (Labbe,  Bibl.  manuscr.,  tom.  2,  fol.  y3y.) 

(2)  Arnaud  I  peut  avoir  eu  pour  aïeul  un  autre  Arnaud 
(sans  surnom),  qui  souscrivit  une  charte  de  l'église  de  Saint- 
Astier,  du  2  des  nones  d'août  ioi3. 


DE  SAINT-ASTIKR.  \Zj 

deSalomon  et  d'Hélie  de  Landric.  Il  lui  donna  encore, 
quelque  temps  après  (entre  1129  et  1143),  la  portion 
du  droit  qu'il  avait  sur  le  marche  de  Perdus;  et  ajouta 
à  ce  don.  ceiui  de  quatre  deniers  de  cens  sur  une  maison 
située  à  La  Cité,  possédée  alors  par  Guillaume  de 
Jaufre,  archidiacre  :  cette  donation  fut  faite  en  présence 
d  Hélie  et  de  Bernard  de  Saint- Astier,  de  Bertrand  et 
Bernard  Vigier  de  l'Isle,  et  d'hier  de  Périgueux  (1). 
On  lui  donne  pour  enfants  : 

i.°  Arnaud,  dont  l'article  suit; 

2.0  Arnaud  de  Saint- Astier,  chanoine  de  l'église 
de  Saint-Astier,  fut  témoin  avec  Pierre  de  Vey- 
rines ,  chanoine  de  la  même  église,  Gérald  de 
Landric,  Audoin  de  la  Cropte,  Pierre  de  la  Faye, 
Pierre  de  Fayolle  et  autres,  d'une  donation  faite 
à  Chancelade ,  par  Pétronille  de  Papia ,  et  Ar- 
naud de  Puyferrat. 

II.  Arnaud  de  Saint- Astier,  II*  du  nom  ,  chevalier, 
assista  avec  Ais,  ou  Aison  de  Montpont,  Gerald  Bégon, 
chevaliers  et  autres,  à  la  donation  qu' Hélie  V,  comte  de 
Périgord ,  et  Raimonde  (  de  Turenne  )  ,  sa  femme  , 
firent  à  Chancelade,  du  droit  de  péage  et  des  lods  et 
ventes  des  biens  quils  avaient  dans  la  châtellenie  de 
Montpont,  et  spécialement  au  lieu  appelé  la  Lande  ; 
ainsi  que  le  chauffage,  le  pâturage  pour  leurs  trou- 
peaux, etc.  Cette  donation  fut  faite  au  château  de 
Montpont,  que  le  comte  possédait  du  chef  de  sa  femme 
(Raimonde  de  Turenne)  (2),  entre  les  mains  d'Ar- 
naud, prieur  de  Chancelade  (3)  Il  assista  avec  Rai- 
mond  de  Durfort,  Gérald,  prévôt,  etc.,  à  une  charte 
de  l'an  1178,  par  laquelle  Pons,  vicomte  de  Castillon, 
confirma  la  fondation  de  I'abbave  de  Faise,  au  diocèse 
de  Bordeaux  (4)  ;   et  est  rappelé  dans  une  charte  concer- 


(1)  Cartul.  de  Chancel . ,  fol .  76,  77,  37,  etc. 

(2) . .  .  Haec  dona  fecit  supranominatus  comes,  in  Castello 
de  Monpao,  quod  uxor  sua  Raimonda  possidebat,  en  la  sala 
Comtal;  in  manu  Domini  Armaldi,  prioris  de  Cancellata  et  de 
Landià  ,  etc.  Arnaud  prend  dans  cet  acte  la  qualité  de  che- 
valier. 

(3)  Cartul.  de  Chancel.,  fol.  62. 

(4)  Cartul.  de  l'abb.  de  Faise.  —  Gall.  Chr.,  tom.  3,  instr, 
ceci.  Burdeg.,  col.  322.  n°.  60. 


I  38  DE  SAINT-ASTIER. 

nant    son  fils.    Il    laissa  d'une    femme  ,  dont  le   nom  est 
ignoré,  entr'autres  enfants  ; 

i .°  Bertrand ,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Arnaud  de  Saint- Astier ,  dont  le  sort  n'est  pas 
connu,  mais  qui  peut  avoir  été  le  même  qu'un 
Arnaud  de  Sancto  Hasterio  ,  chanoine  de  Saint- 
Astier  ,  à  qui  le  pape  Honorius  III  écrivit  ,  le  5 
des  calendes  de  juillet  12 17,  au  sujet  d'un  diffé- 
rend élevé  entre  les  chapitres  de  Saint-André  et 
Saint-Sévérin  de  Bordeaux  (Arch.  du  Vatican), 
et  le  délégua,  le  2  5  mai  de  l'année  suivante, 
avec  Bernard,  chanoine  d'Aubeterre,  pour  juger 
ce  différend  (Reg.  d'Honor,  III,  tom .  I,  an.  2, 
fol.  259,  ep.  1 128). 

III.  Bertrand  de  Saint-Astier,  Ier  du  nom,  fit  dona- 
tion à  Chancelade  entre  les  mains  de  l'abbé  Etienne  (entre 
i2o5  et  1217;  ,  de  tout  le  droit  qui  pouvait  lui  appartenir, 
ou  qu'il  avait  usurpé  sur  le  mas  de  Vilars  dans  la  paroisse 
de  Ségonzac;  il  fit  cette  donation  en  réparation  de  tous  les 
maux  et  dommages  qu'Arnaud ,  son  père  et  lui ,  avaient 
faits  à  cette  abbaye;  il  en  fit  dresser  un  acte ,  qu'il  scella 
de  son  sceau  ,  et  promit ,  sur  Pautel  de  Saint-Thomas  , 
d'être  le  défenseur  du  don  qu'il  venait  de  faire ,  en  pré- 
sence d'Arnaud  de  Saint-Astier ,  son  frère ,  d'Arnaud  de 
Boisset  ,  chapelain  de  Saint-Astier ,  de  Gerald  de  Neu- 
vic  et  autres  (1)  ;  et  se  trouve  compris  au  nombre  des 
chevaliers  et  co-seigneurs  de  l'Isle,  qui  firent  une  dona- 
tion à  la  même  abbaye,  en  121 1  (2);  il  épousa  une 
sœur  de  Bertrand  de  Montancès ,  dont  il  eut  : 

IV.  Arnaud  de  Saint-Astier,  IIIe  du  nom,  che- 
valier, autorisa  et  confirma  par  acte  passé  en  1.2 17  , 
dans  la  salle  verte  du  château  de  Montancès  ,  la  dona- 
tion du  moulin  de  la  Roche ,  situé  sous  la  roche  de 
Montancès ,  que  Bertrand  de  Montancès ,  son  oncle  , 
avait  faite  à  Chancelade  (3)  ;  se  rendit  caution  de  la 
vente    qu'Archambaud    II,    fils  d'Hélie  de  Talleyrand  le 


(1)  Cartul.  de  Chancelade ,  fol.  5  et  6. 

(2)  Ibid.,/ol.  17. 
(3)7«i.,/o/.  117. 


DE  SA1NT-ASTIER.  I  3q 

jeune,  comte  de  Périgord  ,  fit  au  mois  de  juin  12 19, 
au  chapitre  de  Saint-Astier,  de  tout  le  droit  qu'il  avait 
dans  la  ville  de  Saint-Astier  (1);  et  fut  témoin,  dans  le 
même  mois,  de  l'acte  de  cession  que  le  même  comte  fit 
à  ce  chapitre,  d'un  lieu  clos,  ou  pleydure,  et  de  deux  sols 
de  rente  (2).  On  ignore  la  date  de  sa  mort  ;  mais  il 
paraît  qu'il  avait  cessé  de  vivre  en  1 235.  Il  fut  enterré 
dans  le  cimetière  de  la  maison  de  Boisset,  ordre  de 
Grandmont,  suivant  le  testament  de  son  fils,  de  Tan 
1294.  Le  nom  de  sa  femme  n'est  pas  connu;  on  sait 
seulement  par  un  acte  de  l'an  1257,  qu'elle  avait  fait 
un  legs  de  cent  sols,  au  prieuré  de  la  Faye.  On  lui 
donne  pour  enfants  : 

1 .°  Arnaud,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Bertrand  de  Saint-Astier,  chevalier,  est  désigné 
sous  le  nom  de  Bertrand  de  Saint-Chdtier  de  la 
sénéchaussée  de  Pierregort,  dans  le  compte  du 
voyage  de  Gascogne  ,  pour  les  années  1294  et 
1 295  ;  et  fut  un  des  on\e  soudoiers,  retenus  par 
monseigneur  Simon  de  Melun,  maréchal  de  France, 
aux  gages  accoutumés  ,  et  aucuns  à  année  (3).  Ar- 
naud, son  frère,  le  nomma  un  de  ses  exécuteurs 
testamentaires  ,  en  1294.  On  ne  trouve  plus  rien 
sur  lui,  après  cette  époque  ;  si  ce  n'est,  qu'il  est 
dit  dans  un  acte  de  ce  tems-là,  qu'il  possédait  le 
mas  de  Lavergne,  près  Saint-Astier; 

3.°   N de  Saint-Astier  ,  femme  de  N...  de   Mon- 

tancès  ,    et     mère    d'Arnaud    de   Montancès  ,  en 
1294. 

On  peut  mettre  au  nombre  des  enfants   d'Ar- 
naud III  : 

(  Bernard  ,  ou  Bertrand  )  de  Saint-Astier  était, 
dès  l'an  1273,  religieux  et  cellerier  de  Tulle  (4). 
Trois  ans  après  (en  1276)  et  le  lendemain  de  la 
tête  de  la  Chaire  de  Saint- Pierre  ,   s'éleva    entre 


(1)  Orig.  auxarch.  duchap.  de  Saint-Astier. 

(2)  Orig.,  ibid. 

(3)  Bibl.    du  roi,    manuscr.    de    du    Cange ,  vol.    cot.  catal. 
hislor.,fol.  3. 

(4)  Balu^e.  hist.  Tutel.  ,/o/.  577. 


I4o  DE  SAINT-ASTIER. 

lui  et  Hugues  de  la  Porcherie,  une  dispute  qui 
devint  si  grave  et  si  sérieuse,  que  les  moines,  di- 
visés en  deux  partis,  en  vinrent  aux  mains  ;  plu- 
sieurs d^ntr'eux  furent  grièvement  blessés  ,  et 
un  damoiseau  ,  neveu  de  B.  de  Saint-Astier  ,  y 
fut  tué  (i). 

V.  Arnaud  de  Saint-Astier,  IVe  du  nom,  cheva- 
lier ,  seigneur  de  Grognac ,  est  connu  par  un  grand 
nombre  d'actes  depuis  l'an  1235,  jusqu'en  1294;  fut 
témoin  d'une  transaction  passée  le  4  des  calendes  de 
mai  1235,  entre  Guy  et  Hugues  de  Périgueux,  damoi- 
seaux ,  et  les  maire  et  communauté  du  Puv-Saint- 
Front  de  Périgueux  (2)  ;  et  d'un  acte  de  l'an  1244, 
relatif  au  projet  de  rendre  la  rivière  de  l'Isle  navi- 
gable (3)  ;  assista  à  un  acte  passé  dans  le  réfectoire  de 
Saint-Astier  ,  le  1 5  des  calendes  de  septembre  1248  , 
en  faveur  de  l'abbé  et  chapitre  de  Saint-Astier  (4)  ;  est 
nommé  comme  témoin,  avec  Archambaud  III,  comte 
de  Périgord ,  Hélie  de  Talleyrand ,  donzel ,  seigneur 
de  GrignolSj  Hélie  Vigoros,  seigneur  de  Montagrier,  et 
Radulfe  de  Castelnau,  seigneur  de  Razac  dans  un  acte 
d'émancipation  et  de  donation  ,  consenti  au  mois  de 
février  en  1255  (v.  st.)  ,  par  Bertrand  M  assole ,  che- 
valier, et  Haelias,  sa  femme,  en  faveur  de  Pierre  et 
Gérald,  leurs  enfants  (5)  ;  fit  un  accord,  au  mois 
d'août  1257,  avec  les  prieur  et  religieux  de  la  maison 
de  la  Faye  ,  ordre  de  Notre-Dame  de  la  Couronne  , 
par  la  médiation  d' Hélie,  officiai  de  l'église  de  Péri- 
gueux ,  choisi  pour  arbitre ,  qui  termina  par  une  sen- 
tence arbitrale,  le  différend  élevé  entre  les  parties  ,  au 
sujet  de  la  dîme  des  novales  de  la  paroisse  de  l'Ai- 
guillac    (6);    assista,    avec    Archambaud    III,   comte   de 


(1)  Extrait  d'un    manuscrit  qui   appartenait  à  M.  de  l'Epine, 
subdél.  à  Limoges,  pag.  149. 

(2)  Cabin.  de  M.  Ardillers  (suiv.  une  note  de  M.  de  Lambertie\ 

(3)  Arch.  de  la  maison  de  ville  de  Périgueux.  —  Manuscr.  de 
M.  de  Cablanc,  tom.  I,pag.  ig3. 

(4)  Arch.  du  chap.  de  Saint-Astier. 

(5)  Arch.  du  chat,  de  Beauséjour. 

(6)  Arch,  du  prieuré  de  la  Faye,  dans  la  paroisse  de  l'Aiguillac 
de  Lauche. 


DE  SAINT-ASTIER.  !4I 

PérigQld  ,  Auger  de  Montaut  ,  seigneur  de  Mussidan, 
Eblon  de  Saint-Astier  et  autres,  au  testament  de  Guy 
de  Lagut,  chevalier,  seigneur  de  Mauriac,  date  du  jour 
de  1  Epiphanie  1270  (v.  st.)  (1);  scella  de  son  sceau, 
conjointement  avec  le  comte  de  Périgord  ,  le  seigneur 
de  Grignols,  etc.,  un  accord  passé  le  9  des  calendes  de 
juillet  1284,  entre  Pierre  et  Gérald  M  assole  ,  cheva- 
liers; et  Bertrand  de  Massole  ,  donzel  '2).  Ayant  eu  le 
malheur  de  perdre  la  vue  sur  la  tin  de  ses  jours,  le  pape 
Nicolas  IV  ,  lui  adressa,  le  19  août  1290  ,  un  bref ,  par 
lequel  il  le  dispensa  ,  à  raison  de  cette  infirmité  ,  de 
l'obligation  de  comparaître,  s'il  venait  à  être  cité  en  jus- 
Jans  des  endroits  éloignés  ,  ou  devant  plusieurs 
juges  (  Archives  du  Vatican).  Enfin,  il  ht  son  testa- 
ment le  17  des  calendes  d'octobre  1294;  par  lequel  il 
ordonna  que  son  corps  fût  enterré  dans  le  cimetière  de 
la  maison  de  Boisset ,  avec  son  père  ;  légua  à  Téglise  de 
ce  lieu,  vingt  sols  de  rente;  et  pareille  somme  à  l'église 
de  Saint-Astier,  pour  son  anniversaire;  légua  vingt 
sols  une  fois  payés ,  pour  la  construction  du  pont  de 
Saint-Astier  ;  et  dix  sols,  pour  la  fondation  d'un  hô- 
pital au  même  lieu  ;  nomme  ses  enfants  au  nombre  de 
quatre,  sans  faire  mention  de  sa  femme,  qui  devait 
être  morte  pour  lors;  et  charge  de  l'exécution  de  son 
testament ,  Bertrand  ,  son  frère  ,  chevalier ,  Arnaud  , 
son  fils,  moine ,  et  Arnaud  de  Montancès  ,  son  neveu. 
Il  parait  qu'il  vivait  encore  en  i3o2,  suivant  un  acte  du 
samedi  avant  la  fête  de  sainte  Catherine  de  cette  année; 
mais  il  est  certain  qu'il  était  mort  au  mois  de  juin  de 
l'année  suivante.  Ses  enfants  sont  : 

i.°  Bertrand,  dont  l'article  suit; 

2.0  Hélie  de  Saint-Astier  ,  auteur  de  la  branche 
de  Montréal,  qui  sera  rapportée; 

3.°  Arnaud  de  Saint-Astier  ,  dernier  abbé  et  pre- 
mier évéque  de  Tulle,  en  Limousin  ,  chapelain 
du  pape  ,  nonce  apostolique  ,  etc.,  avait  déjà 
fait  profession,  en  1294,  lorsqu' Arnaud,  son 
père,  le   nomma   un  de  ses  exécuteurs  testamen- 


(i)  Titre  orig.  aux  arch.  du  château  de  Mauriac. 
{2)  Arch.  du  château  de  Beauséjour. 


I42  DE  SAINT-ASTIER. 

taires;  et  était  camerier,  ou  chambrier  du  mo- 
nastère de  Tulle ,  lorsque  le  pape  Clément  V  le 
choisit  pour  en  être  l'abbé,  par  sa  bulle  du  7  des 
ides  de  mars  1307  (0;  reçut,  à  Rocamadour , 
le  jeudi  avant  la  Toussaint  de  la  même  année, 
l'hommage  et  le  serment  de  fidélité  que  prêta 
entre  ses  mains  Bernard  de  Gomminges ,  vi- 
comte de  Turenne,  pour  la  vicomte  de  Brassac  (2). 
L'année  suivante  et  le  17  juin,  il  termina  un 
différend  élevé  entre  Hugues  de  Maisse  ,  prieur 
de  Sainte-Ferréole  ,  et  une  dame  nommée  Phi- 
lippe ,  veuve  de  noble  Bernard  de  Saint-Mi- 
chel (3).  Le  pape  Clément  V  l'envoya,  la  même 
année  ,  en  Italie ,  en  qualité  de  nonce  aposto- 
lique, pour  recevoir  les  Ferrarois  sous  la  domi- 
nation de  l'Eglise  romaine ,  et  engager  les  Véni- 
tiens à  rendre  la  ville  de  Ferrare  dont  ils  s'étaient 
emparés  (4).  Enfin  le  pape  Jean  XXII  ayant 
érigé  le  monastère  de  Tulle,  en  évêché,  il  éleva 
Arnaud  de  Saint-Astier  à  la  dignité  épiscopale  , 
et  le  choisit  pour  occuper  ce  siège,  par  sa  bulle 
du  i5  des  calendes  de  septembre  (18  août) 
1 3 17  (5).  Ce  digne  prélat,  après  avoir  gouverné 
ce  diocèse,  environ  seize  ans,  mourut  dans  l'oc- 
tave de  la  fête  de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul 
1 33 3,  et  fut  enterré  dans  l'église  de  Rocama- 
dour. 
4.0  Raimonde  de  Saint  -  Astier  ne  vivait  plus  en 
1294. 

VI.  Bertrand  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom, 
damoiseau  ,  seigneur ,  de  Crognac ,  fut  institué ,  en 
1294,  héritier  universel  de    tous  les  biens  que    son    père 


(1)  Le  pape  donne  pour  motif  du  choix  qu'il  a  fait  d'Arnaud 
de  Saint-Astier,  l'excellence  de  ses  vertus,  et  la  noblesse  de 
son  extraction.  Cum  sis  probus  et  honestus,  generis  nobilitate 
prœclarus. 

(2)  Balu\.,  hist.  Tutel.,  col.  i83. 

(3)  Manuscr.  de  Gaignières,  à  la  Bibl.  du  Roi,  porte/.  186, 
fol.  43o. 

(4)  Balu\.,  Loco  cit.,  fol.  184. 

(5)  Baluç.,  ib.  probat.,  col.  625,  626.  —  Gai.  Chr.,  t.   2.   etc. 


DE  SAINT-ASTIER.  143 

possédait  sur  la  rive  droite  de  l'Isle,  avec  la  clause  que 
s'il  consentait  à  céder  à  Hélie,  son  frère  puiné,  la 
terre  qui  lui  avait  été  donnée  pour  sa  légitime,  lorsqu'il 
épousa  défunte  dame  Almois,  et  qui  avait  été  déclarée 
réversible  à  ses  enfants,  son  père  approuverait  cette 
cession,  et  ferait  en  sorte  qu'elle  sortît  son  plein  et 
entier  effet.  Un  acte  du  7  des  ides  de  mai  1299,  le 
déclare  seigneur  suzerain  d'une  pièce  de  terre  située 
dans  la  paroisse  de  Ségonzac,  vendue  par  Arnaud  de 
Branlart,  clerc,  habitant  de  l'Hôpital  de  Cobes  (1). 
Il  fut  témoin  de  l'aeense  du  moulin  de  Meya,  situé 
dans  la  paroisse  d'Eglise  -  Neuve  d'Eyraud  ,  faite  le 
samedi  avant  la  Sainte-Catherine  i3o2,  par  Hélie  de 
Saint-Astier  ,  donzel ,  son  frère  (2)  ;  acensa  lui-même 
le  1 6  février  1304  (v.  st.),  à  Pierre  et  Hélie  de  La- 
vignac,  un  héritage  dans  la  paroisse  de  Saint-Aqui- 
lin  (3),  et  mourut  en  i3o5  ,  laissant  d1  Almois  ,  sa 
femme  : 

VII.  Arnaud  de  Saint-Astier  ,  Ve  du  nom,  seigneur 
de  Crognac ,  chevalier  banneret ,  ne  prenait  encore  que 
le  titre  de  damoiseau,  lorsqu'il  assista,  le  mercredi 
avant  la  fête  de  saint  Luc,  évangéliste,  i3o5,  au 
contrat  de  mariage  de  Raimond  de  Talleyrand,  sei- 
gneur de  Grignols,  avec  Marguerite  de  Beynac  ;  et  le 
17  juin  i3o8,  à  un  accord  passé  entre  Hugues  de  Maisse, 
prieur  de  Sainte-Ferréole  ,  en  Limousin  ,  et  dame 
Philippe,  veuve  de  Bernard  de  Saint-Michel  (4).  Il 
eut  un  différend  avec  l'abbé  et  chapitre  de  Saint- 
Astier,  au  sujet  de  la  seigneurie  et  justice  du  lieu  de 
Crognac,  qui  lui  fut  adjugée  par  sentence  arbitrale  du 
mardi  avant  la  fête  de  saint  Michel  1 3 1 9  ;  assista,  le 
lundi  après  la  fête  de  saint  Michel  i322,  à  l'acte  d'in- 
féodation  du  lieu  et  paroisse  de  Tayac-sur-Vézère , 
faite  par  Renaud  de  Pons  ,  dit  Hélie  Rudel ,  seigneur 
de  Bergerac  ,  de  Pons  et  de  Montignac  ,  à  Adémar  de 
Beynac  ,  chevalier   (  5  )  ;  il  s'obligea ,    au    mois   de    sep- 


(1)  Note  communiquée  par  M.  le  marquis  de  Lambertie. 

(2)  Arch.  du  château  de  Montréal. 

te  de  M.  de  Lambertie. 
(4)  Cabin.  de  M.  de  Gaignières,  porte/.  186,  fol.  43o. 
ch.  de  la  prévôté  de  Paunac. 


I44  DE  SAINT-ASTIER. 

tembre  i325  ,  à  payer  la  somme  de  5oo  livres,  à  la 
décharge  de  Raimond  de  Saint-Astier ,  clerc  ,  Oeraud 
de  Saint-Geniès  et  autres  leurs  complices,  qui  avaient 
été  condamnés ,  sous  le  règne  précédent ,  à  la  somme 
de  1,200  livres  d'amende,  au  profit  du  roi.  Adémarde 
d'Archiac  ,  pour  lors  sénéchal  du  Périgord  ,  leur  avaii 
infligé  cette  peine,  en  punition  des  violences  et  des 
excès  dont  ils  s'étaient  rendus  coupables  envers  la  per- 
sonne d'Hélie  Jaubert  de  Saint-Astier ,  nonobstant  la 
sauve-garde  spéciale  du  roi  ,  sous  laquelle  lui  ,  sa 
famille  et  ses  biens  avaint  été  placés  (i)  ;  est  nommé 
avec  Hélie  de  Saint-Astier,  Guillaume  de  Barrière  et 
Auger  de  Montaut  ,  chevaliers ,  dans  un  intendit  de 
Mathe  d^lbret,  dame  de  Bergerac  ,  donné  en  1 334  , 
contre  le  comte  de  Périgord  (2).  Il  est  fait  mention  de 
lui  sous  le  nom  de  M.  Arnaut  de  S.  Chastisr,  sire  et 
capitaine  de  Croignac,  dans  le  compte  de  Barthelemi 
du  Drach  ,  trésorier  des  guerres  ,  et  il  servait  avec 
quatorze  écuyers  sous  ses  ordres  ,  dès  l'an  1340  ;  se 
trouva  cette  année  ,  au  siège  du  château  de  Montréal, 
avec  deux  chevaliers  et  neuf  écuyers  ,  sous  le  gouver- 
nement de  M.  Payen  ou  Péan  de  Maillé,  sénéchal  de 
Périgord  ,  capitaine  et  gouverneur  de  cette  séné- 
chaussée (3).  Il  servait,  l'année  suivante  1 341 ,  en 
qualité  de  chevalier  banneret ,  avec  huit  écuyers,  sous 
le  gouvernement  de  Mr.  l'évêque  de  Beauvais  ,  lieu- 
tenant général  du  roi.  Il  perdit  bientôt  après  son 
château  de  Crognac  ,  qui  tomba  au  pouvoir  des  Anglais. 
Edouard  III,  roi  d'Angleterre  ,  en  fit  don,  le  4  août 
1348  (4),  à  Hélie  de  Pommiers,  qui  ne  le  conserva 
pas  longtems ,  car  bientôt  après  il  fut  démoli  par  les 
gens  du  pays,  et  resta  dans  cet  état  jusqu'en  1 385.  On 
ignore  la  date    de  la   mort    d'Arnaud     V,     ainsi   que  le 


(1)  Très,  des  chart.,  regist.  62,  fol.  264,  n°  495. 

(2)  Orig.  aux  arch.  du  château  de  Pau.  —  Manuscr.  de  MM. 
Leydet  et  Prunis,  à  la  bibl.  du  Roi. 

(3)  Extr.  de  la  copie  du  compte  de  Barth.  du  Drach.  parmi  les 
manuscr.  de  du  Cange,  et  de  l'abbé  de  Camps,  à  la  Bibl.  du  Roi. 

(4)  Arch.  de  la  Tour  de  Londres.  —  Manuscr.  de  M.  de  Bré- 
quigny,  etc. 


DE  SAINT-AST1KR.  I45 

nom  de  sa   femme     i);   mais  on   a  la  certitude  qu'il  eut 
de  son  mariage,  entr'autres  enfants  : 

i.°  Arnaud,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Marie  de  Saint  Astier,  mariée  ,  par  contrat 
passé  à  Tulle,  le  mardi  après  la  fête  de  la  Chaire 
de  Saint-Pierre  1 32 1  (v.  st.),  avec  Robert  de 
Magnac,  fils  de  noble  homme  hier,  chevalier, 
seigneur  de  Magnac.  Arnaud  de  Saint-Astier  , 
son  père,  lui  constitua  en  dot  la  somme  de 
i  ,000  livres  tournois  (2). 

VIII.  Arnaud  de  Saint-Astier,  VIe  du  nom,  da- 
moiseau ,  qualifié  aussi  écuyer  ,  seigneur  de  Crognac  , 
fut  appelé  ,  en  i36o,  à  la  substitution  de  la  terre  de 
Montancès  ,  par  le  testament  d'Eblon  de  Sa;nt-Astier, 
seigneur  de  Montancès,  son  oncle,  dans  le  cas  où  Jeanne 
de  Saint-Astier,  sœur  du  testateur,  mourrait  sans 
entants  3);  acensa,  le  6  des  ides  de  décembre  1 365  , 
à  Arnaud  Fayard,  une  terre  située  dans  la  paroisse  de 
Ségonzac  ;  donna  quittance,  le  11  juin  r'3tri,  par  les 
mains  de  Messire  Bernard  de  Saint-Astier  ,  chanoine  de 
Nicosie  dans  l'île  de  Chypre,  son  procureur  fondé,  à 
Hélie,  évéque  de  Paphos,  de  la  somme  de  200  florins 
d'or  ,  en  déduction  de  celle  de  2,000  florins  ,  qu'Ay- 
meric  de  Chamberlhac,  avait  promis  en  dot  à  Eremburge 
de  Chamberlhac,  femme  d'Arnaud  de  Saint-Astier* 
transigea,  le  8  du  mois  de....  1378,  avec  Fortanier  de 
Fayolle ,  damoiseau  de  la  paroisse  de  Sainte-Marie  de 
Perdus  ,  sur  un  procès  qu'ils  avaient  entr'eux  ,  au  sujet 
du  droit  que  chacun  d'eux  prétendait  avoir  sur  le  châ- 
teau et  châtellenie  de  Montancès  ;  transigea  aussi  le  10  juil- 
let 1  378,  avec  Gaillarde  de  la  Brande,  fille  de  feu  Guy  de 
la    Brande,  damoiseau   de  Montagrier,   et    femme  d'rîélie 


(1)  On  a  lieu  de  croire  qu'elle  était  de  la  maison  de  Bour- 
detflè.  sœur  d'Archambaud  et  fille  d'Hélie.  seigneur  de  Bour- 
deille,  et  de  Fae's  de  Biron.  Ce  qui  donne  du  poids  à  cette  con- 
jecture, c'est  qu'Arnaud  de  Saint-Astier  fut  appelé  à  la  substitu- 
tion de  la  terre  de  Bourdeille,  par  le  testament  d'Archambaud, 
en  1384. 

(2)  Bibï.  du  Rûi,  manuscr.  de  Doat.   mariages,  tom.  2.  p.    i3. 

(3)  Voy.  ci-devant,  branche  de  Montancès. 

XVII.  10 


I46  °E  SAINT-ASTIER. 

de  Saint-Astier ,  damoiseau  ,  qui  lui  avaient  intenté  un 
procès  pour  le  même  sujet  ;  fut  appelé  à  la  subs- 
titution de  la  terre  de  Bourdeille  par  le  testament 
d'Archambaud ,  seigneur  de  Bourdeille  et  de  la  Tour- 
blanche,  du....  après  l'octave  de  la  fête  des  apôtres  saint 
Pierre  et  saint  Paul  1384  (i)  ;  obtint,  Ie  ll  juillet  1 385, 
des  lettres  de  Louis,  duc  de  Bourbon,  comte  de  Cler- 
mont ,  lieutenant  du  roi ,  en  Périgord  ,  etc.  ,  portant  per- 
mission de  rebâtir  et  fortifier  son  château  de  Crognac  , 
qui  avait  été  démoli  (2).  Il  lui  fut  fait  défense  de  la 
part  du  sénéchal  de  Périgord,  sous  peine  de  cinq  cents 
marcs  d'argent,  d'exercer  aucune  espèce  de  violences  et 
de  vexations  contre  l'abbé  et  le  chapitre  de  Saint-Astier, 
qui  avaient  obtenu  une  sauve-garde  du  roi  ,  le  4  mars 
1 386  (v.  st.);  vendit,  le  6  août  1390,  une  rente,  à 
Bernard  de  la  Fite ,  damoiseau  de  Sainte-Ferréole ,  en 
Limousin  ;  transigea,  le  dernier  de  février  1394  (v.  st.), 
avec  Jean,  seigneur  de  Fayolle,  damoiseau;  fut  présent, 
le  lundi  après  Noël  1395  ,  à  l'hommage  que  Jean  de 
Foucauld  ,  seigneur  de  Lardimalie ,  fit  à  Archambaud  , 
comte  de  Périgord;  vendit  en  1397  ,  à  noble  Aimeric 
de  la  Garde  ,  seigneur  de  Tranchelion  ,  certains  droits 
qu'il  avait  au  lieu  de  la  Garde ,  paroisse  d'Aubussac. 
Le   dernier  acte  qu'on    trouve   de    lui,    sont   des    lettres 


(1)  Arch.  du  château  de  Bourdeille. 

(2)  Ces  lettres  sont  conçues  en  ces  termes  :  «  Louis,  duc  de 
»  Bourbon,  comte  de  Clermont  et  de  Forez,  pair  et  chambrier 
»  de  France,  etc.,  au  seneschal  de  Pierregueurs,  ou  à  son 
»  lieutenant,  salut  :  nostre  amé  Arnault  de  Saint  Chastier, 
»  escuier,  seigneur  de  Croignac,  nous  a  exposé  que  comme 
«  ja  pieça  ledit  lieu  de  Croignac  fut  abatu  et  démoli  par  les 
»  gens  du  pays,  lequel  lieu  est  chastel  ancien  et  y  ait  toute 
»  justice  haute,  moyenne  et  basse,  et  en  iceluy  lieu  se  peu- 
»  vent  et  y  auroyent  refuge  et  retraite  plus  prompt  les  hommes 
»  de  la  tenuse  dudit  chastel,  et  autres  d'illec  environ,  en  cas 
»  de  nécessité,  que  autre  part,  s'il  estait  fortifié  et  emparé  Et 
»  parcequ'il  ne  l'est  pas,  moult  de  domages  et  inconveniens 
»  s'en  sont  ensuivis  et  s'ensuivent  de  jour  en  jour,  aux  hommes 

»  de  la  tenuse  d'iceluy  chastel pour  ce  est-il  que,  nous 

«  vous  mandons.  .  .  .  vous  laissiez  emparer  et  fortifier  audit 
>  exposant,  ledit  chastel,  auquel  cas  nous  luy  en  avons  donné 
»  congié  et  licence,  etc.  Donné  à  la  Rochelle  ,  le  XIe  jour 
».  de  juillet,  l'an  de  grâce  M.  CCC.  LXXXV.  » 


DE  SAINT-ASTIER. 


»47 


de  déguerpissement  qu'il  donna  à  Raimond  Delpérier, 
le  8  des  calendes  d'avril  1407  (v.  st.),  pour  raison  de 
l'hospice  Delpérier,   situé  dans   la    paroisse  de  Ségonzac. 

On  apprend,  par  une  enquête  de  Tan  149 1,  qu'Arnaud 
de  Saint-Astier  étant  tombé  dans  la  pauvreté,  à  cause 
des  guerres  qui  désolaient  alors  le  Périgord,  se  retira 
auprès  d'Arnaud,  seigneur  de  Bourdeille,  sénéchal  de 
Périgord  ,  son  parent  ,  le  fit  héritier  des  terres  de 
Crognac  et  de  Montancès,  alors  occupées  par  les  Anglais  ; 
et  décéda  au  lieu  d'Agonac,  en  la  maison  appelée  de 
Chamberlhac  ,  qui  appartenait  alors  au  seigneur  de 
Bourdeille.  Celui-ci  ayant  conquis  ces  terres  par  la 
force  des  armes,  en  disposa  par  son  testament,  en  1423, 
en  faveur  d'Archambaud  de  Bourdeille,  son  troisième 
fils. 

Arnaud  de  Saint-Astier  avait  épousé,  avant  l'an  1371, 
demoiselle  Eremburge  de  Chamberlhac ,  fille  de  noble 
Aymeric  de  Chamberlhac,  chevalier,  dont  il  n'eut  pas 
d'enfants  (1). 


(i)  Chamberlhac,  ou  Chambarlhac,  maison  de  la  plus  an- 
cienne chevalerie,  sortie  du  bourg  d'Agonac,  en  Périgord, 
où  elle  avait  un  fief  et  un  château  de  son  nom,  dès  les  temps  les 
plus  reculés.  L'abbaye  de  Chancelade,  situés  dans  le  voisinage 
d'Agonac,  comptait  les  seigneurs  de  Chamberlhac  au  nombre 
de  ses  bienfaiteurs,  dès  les  douzième  et  treizième  siècles .  et  son 
Cartulaire  fait  mention  d'eux  en  plusieurs  endroits.  Bozon  de 
Chamberlhac,  donzel,  vivait  avant  l'an  1230,  et  paraît  avoir 
étc  père  d'Aymeric.  Pierre  de  Chamberlhac,  fils  d'un  autre 
Aymeric,  chevalier,  était  seigneur  de  Sauzet  à  Montagrier,  et 
se  qualifiait  chevalier,  conseiller  et  chambellan  du  Roi.  Il  est  le 
premier  qu'on  trouve  pourvu  de  la  charge  éminente  de  général 
des  galères  de  France.  Charles  VI  le  nomma  sénéchal  de  Péri- 
gord en  1400  ;  et  lui  fit  don,  en  1404,  delà  Forteresse  et  châ- 
tellenie  de  Montagrier.  Il  avait  pour  oncle  Philippe  de  Cham- 
berlhac, recteur  du  patrimoine  de  Saint-Pierre,  en  Toscane, 
et  archevêque  de  Nicosie,  dans  l'île  de  Chypre;  et  pour  grand- 
oncle  Guy  de  Chamberlhac,  marié  à  Comtesse  de  Biron.  Les 
biens  de  cette  maison  passèrent,  dès  le  quatorzième  siècle,  dans 
celle  de  Bourdeille,  par  le  mariage  de  Jeanne  de  Chamberlhac 
avec  Arnaud,  seigneur  de  Bourdeille.  Chamberlhac  porte  : 
écartelé,  aux  1  et  4,  un  lion-,  aux  2  et  3  quatres  fasces.  Sur  le 
tout  une  bande. 


i48 


DE  SAINT-ASTIER. 


Branche  de  Montréal  (i)  ,  éteinte. 


VI.  Hélie  de  Saint-Astier,  Ier  du  nom  ,  chevalier 
seigneur  de  Montréal,  capitaine  pour  le  roi  du  château 
de  Montravel,  dit  le  Poyne,  c'est-à-dire  le  puîné  ou  le 
jeune,  qualifié  noble  et.puissant  seigneur,  était  le  second 
fils  d'Arnaud  de  Saint-Astier,  IVe  du  nom,  seigneur 
de  Crognac;  lequel,  par  son  testament  du  17  des  ca- 
lendes d'octobre  1294,  l'institua  héritier  de  tous  les 
biens  qu'il  possédait  au-delà  de  la  rivière  de  l'Isle 
(relativement  au  château  de  Crognac  ).  Il  fit,  en  i3oo, 
l'acensement  d'un  bois,  sous  le  devoir  d'un  sextier  de  fro- 
ment de  rente  ;  et,  en  1 3o2,  il  donna  à  cens  le  moulin 
appelé  de  Meya,  situé  dans  la  paroisse  d'Eglise- Neuve 
d'Eyraud,  en  présence  de  Bertrand  de  Saint-Astier  et 
d'Arnaud  de  Montancès  (2)  ;  fit,  le  samedi  avant  la  fête 
de  la  Nativité  de  saint  Jean-Baptiste  1 3o3,  un  échange 
avec  Hélie  de  Talleyrand,  comte  de  Périgord,  par  lequel 
ce  dernier  lui  céda  la  justice  des  bourgs  et  paroisses 
d'Issac  ,  Eglise-Neuve  et  Saint-  J ean-d'Eyraud ,  pour  le 
tiers  de  la  forêt  de  Tresserou  (  ou  des  trois  sœurs  ).  On 
apprend  par  cet  acte,  auquel  assistèrent  Hélie  de  Bour- 
deille  et  Pierre  de  Périgueux,  donzels,  qu'Hélie  de 
Saint-Astier  faisait  alors  sa  demeure  au  repaire  de  Meya, 
paroisse  d'Eglise-Neuve.  Il  se  rendit  caution,  le  mer- 
credi avant  la  fête  de  saint  Luc  i3o5,  avec  Hélie  de 
Périgueux  et  Bernard  Massole  ,  chevaliers  ,  Raimond 
de  Solminhac,  Guillaume  de  Marcillac  ,  Bernard  de 
Ferrières,   dit   le  Poyne,  et  Hugues    de    Gampnhac,    da- 


(1)  Le  château  de 'Montréal,  situé  dans  la  paroisse  d'Issac, 
doit  son  origine  à  la  maison  de  Saint-Astier.  Il  fut  détruit  par 
le  seigneur  de  Grignols,  dans  le  quinzième  siècle;  mais  Michel 
de  Peyronenc  en  étant  devenu  seigneur  peu  de  temps  après,  le 
rit  rebâtir,  et  obtint,  en  1467,  du  roi  Louis  XI,  la  permission 
de  le  fortifier.  On  conservait,  dans  la  chapelle  de  ce  château 
une  sainte  épine,  très-révérée  dans  le  pays,  qui  fut  trouvée,  dit- 
on,  dans  un  reliquaire  que  le  fameux  général  Talhot  portait  à 
son  cou,  lorsqu'il  fut  tué  à  la  bataille  de  Castillon,  en  1453. 

(2)  Dans  cet  acte,  qui  est  daté  du  samedi  avant  la  fête  de 
Sainte-Catherine  i3o2,  Hélie  de  Saint-Astier  rappelle  Arnaud, 
son  père. 


DE  SAINT-ASTIER.  ,4q 

moiseaux,  des  conventions  matrimoniales  de  Raimond 
de  Talleyrand,  seigneur  de  Grignols,  avec  Marguerite 
de  Beynac;  fît  un  accord,  le  mardi  après  la  fête  de 
saint  Mathias  i3o6  (y,  st.),  avec  les  habitants  de  la 
chàtellenie  de  Montréal  ;  donna  quittance  avec  la  qualité 
d'écuyer,  le  18  décembre  i3o8,  pour  services  rendus 
au  roi,  en  Flandre  (i)  ;  fut  un  des  seigneurs  qui  assis- 
tèrent au  combat,  en  champ  clos,  qui  eut  lieu  en  i3io, 
à  Molières,  entre  Aimeric  de  Biron  et  Hugues  de  Saint- 
Germain,  et  fut  choisi  pour  être  un  des  otages;  rendit 
hommage,  le  i5  août  ï  3 1 4,  au  roi  d'Angleterre,  pour 
le  château  et  seigneurie  de  Montréal,  sous  le  devoir  du 
serment  et  d'une  lance  d'acapte  ;  fit  un  accord,  le  8 
des  calendes  de  juillet  i3i5,  avec  Pierre  et  Guillaume 
Dupuy,  frères;  acquit  en  i3i6,  d'Hélie  de  Colereys, 
une  émine  de  froment  de  rente;  se  rendit  caution,  le 
samedi  après  la  fête  de  Pâques  1 3 1 7^  avec  Raimond  de 
Montaut,  seigneur  de  Mussidan,  et  Aimery  Vigier, 
seigneur  de  Beauronne,  de  la  dot  constituée  par  Hélie 
de  Blanhac,  donzel,  seigneur  de  Saint-Front,  à  Marie 
sa  fille,  femme  d'hier  de  Saint-Astier,  donzel;  et 
assista,  le  vendredi  après  Quasimodo  suivant,  au  contrat 
de  mariage  de  ce  dernier;  acquit,  le  12  des  calendes  de 
juillet  i3a2,  des  rentes  dans  la  paroisse  de  Mensignac, 
de  Pierre  de  Goyas,  damoiseau  de  Montagrier;  fut 
témoin,  le  lundi  après  la  fête  de  saint  Michel  de  la 
même  année,  de  l'acte  d'inféodation  que  Renaud  de 
Pons,  seigneur  de  Bergerac,  fit  du  lieu  de  Tayac-sur- 
Vezère.  Ce  seigneur  lui  fit  don,  par  acte  passé  le  17  mai 
1 323,  dans  lequel  il  le  qualifie  son  cousin,  de  la  somme 
de  cinquante  livres  de  petits  tournois,  de  rente,  avec 
haute,  moyenne  et  basse  justice,  qu'il  promet  de  lui 
assigner,  ou  à  ses  héritiers,  sur  les  châteaux  et  châtel- 
lenies  de  Bergera:  ou  de  Montignac,  à  son  choix,  en 
récompense  des  bons  et  agréables  services  qu'il  avait 
reçus  de  lui  ;  l'acte  en  fut  passé  à  Paris,  en  présence 
du  roi  Charles  le  Bel,  qui  le  fit  sceller  de  son  sceau  [2 
Il    assista,     avec  Hélie  Vigier,  de    Périgueux,    à    un    acte 


(1)  Cette  quittance  est   scellée  du   sceau   de   ses   armes,    qui 
sont  unefasce  {Titr.  sccll.  vol.  ~,pag.  27'L 

(2)  Trésor  des  Chart.,  reg.  LX1,  fol.  96,  verso  n"  102. 


j5o  de  saint-astier. 

passé  en  i32Ô,  dans  la  chapelle  du  château  de  la  Rolfie, 
par  lequel  Archambaud  IV,  comte  de  Périgord,  con- 
damna Raimond  de  Montaut,  seigneur  de  Mussidan,  à 
lui  payer  une  somme  de  deux  mille  livres,  pour  avoir 
pris  contre  lui  le  parti  du  seigneur  d'Albret,  son  en- 
nemi capital  (i)  ;  donna  plusieurs  quittances  de  ses 
gages  militaires,  à  Hélie  Brunet,  trésorier  du  roi,  en 
Périgord  et  en  Querci,  pour  services  rendus  par  lui  et 
sa  compagnie:  la  première  de  ces  quittances,  dans  la- 
quelle il  est  qualifié  chevalier  et  capitaine  de  Montravel , 
est  de  la  somme  de  soixante-cinq  livres,  et  est  datée  du 
Ier  septembre  i328  ;  la  seconde  est  du  7  du  même 
mois,  etc.  (2);  transigea,  le  samedi  après  la  fête  de 
saint  Martial  (au  mois  de  juillet)  i33i,  avec  Bertrand 
d'Estissac,  damoiseau,  sur  un  différend  élevé  entre  eux, 
au  sujet  de  la  justice  de  la  paroisse  d'Issac,  pour  lequel 
ils  se  soumirent  à  l'arbitrage  cTAuger  du  Fleix,  damoiseau 
de  Mussidan,  et  d'Hélie  Vigier,  damoiseau  de  Cam- 
pagnac;  est  nommé  dans  un  acte  d1obligation  consentie 
en  1 333,  par  Hélie,  son  fils,  en  faveur  de  Pons  d'Ago- 
nac;  et  ne  vivait  plus  au  printems  de  l'année  1 335. 
Il  avait  épousé,  avant  l'an  i3o8,  Marquèse  de  la  Tour, 
sœur  de  Guy  et  de  Guillaume,  et  fille  d'hier  de  la 
Tour,  ou  de  la  Tourblanche,  seigneur  de  l'Aiguillac  et 
de  Verteillac,  et  de  Raimonde  (3).  Il  fut  assigné  à  cette 
dame,  par  acte  daté  du  mardi  après  la  fête  des  apôtres 
saint  Simon  et  saint  Jude  i3o8,  une  somme  de  vingt- 
cinq  livres  de  rente,  partie  dans  la  terre  du  Chapdeuil, 
et  partie  dans  les  paroisses  de  l'Aiguillac,  de  Montsec 
et  du  Vieux-Mareuil,  qui  lui  avait  été  promise  lors 
de  son  mariage,  par  Guillaume  de  la  Tour,  archidiacre 
de  Périgueux  et  seigneur  du  Chapdeuil,  son  oncle.  Elle 
fit  son  testament,  le  samedi  avant  la  fête  de  sainte 
Catherine  i3ii,  par  lequel  elle  fit  un  grand  nombre 
de  legs  pieux  et  autres;  déclara  avoir  eu  de  son  mariage 
deux  enfants,  et  être  enceinte  d'un  troisième;  désigna, 
pour  ses  exécuteurs  testamentaires,  son    mari,    Hélie  de 


(1)  Arch.  de  Pau,  arm.  de  Périgord,  chap.  XII,  n°.  41. 

(2)  Vol.  VII  des  sceaux,  autre/ois  au  cab.  du  Saint-Esprit. 

(3)  C'est  par  ce  mariage  que  les  seigneurs  de  Montréal  ont 
eu  dans  la  suite,  par  succession,  les  seigneuries  du  Chapdeuil 
et  de  Verteillac. 


DE  SAINT-ASTIER.  l5l 

Blanhac,  seigneur  de  Saint-Front  ,  près  Mussidan ,  Hélie 
N....,  Guillaume  de  la  Tour,  son  frère,  et  Arnaud  de 
Creyssac  ;  et  mourut  bientôt  après,  laissant: 

£ .°  Hélie  II,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Sobirane  ,  ou  Souveraine  de  Saint-Astier,  léga- 
taire, parle  testament  de  sa  mère,  de  l'an  i3ii, 
épousa  Pierre  de  la  Tour,  damoiseau,  co-seigneur 
de  la  Tourblanche,  alors  veuf  de  Marie  Panet  : 
elle  ne  vivait  plus,  lorsqu'il  testa  le  vendredi  avant 
la  fête  de  sainte  Catherine  1 336  ; 

3.°Guillelme  ou  Guillemette  de  Saint-Astier, 
dont  sa  mère  était  enceinte  en  1 3 1 1 ,  fut  mariée 
à  Jaubert  Flamenc,  fils  de  Golfier  Flamenc,  che- 
valier, et  d'Agnès  de  Neuville,,  suivant  un  acte 
de  vente  qu'elle  fit  le  i5  mai  1 338,  avec  son 
mari,  et  ses  beau-père  et  belle-mère,  d'une  rente 
assise  dans  la  paroisse  de  Vilhac,  à  Aimar  de  Les- 
trade,  d'Exideuil. 

Fils  naturel: 

N....  de  Saint-Astier,  à  qui  Hélie  II  de  Saint-Astier 
donna  1200  journaux  de  biens-fonds,  situés  le 
long  de  la  Combe,  et  ruisseau  Mauron  dans  la  pa- 
roisse d'Issac.  Il  fit  bâtir  une  maison  ,  et  s'établit 
dans  un  lieu  qui  porte  encore  le  nom  de  Bourdil. 

VII.  Hélie  de  Saint-Astier,  IIe  du  nom,  damoi- 
seau, seigneur  de  Montréal,  fut  institué  héritier  univer- 
sel, par  le  testament  de  sa  mère,  de  l'an  1 3 1 1  ;  s'obli- 
gea, du  consentement  de  son  père,  par  acte  du  jeudi 
après  la  Saint-Michel  1 333,  à  payer  à  Pons  d'Agonac, 
chevalier ,  seigneur  de  la  Chapelle  -  Faucher  ,  Champa- 
gnac  et  Saint-Pancracy,  la  somme  de  400  livres  une 
fois  payées,  et  2  5  livres  de  rente,  assignées  sur  les  châ- 
tellenies  de  Bruzac,  Agonac  et  Bourdeille  ,  pour  la  dot 
de  Casteloze  Flamenc,  sœur  de  Sibille,  sa  femme,  et 
future  épouse  du  même  Pons  d'Agonac;  sous  le  caution- 
nement d'Olivier  Maurin,  chevalier,  de  Berard  Fla- 
menc, damoiseau,  co-seigneur  de  Bruzac  et  de  Guillaume 
de  la  Tour,  damoiseau,  co-seigneur  de  la  Tourblanche; 
reçut,  le  mardi  avant  la  fête  de  l'Ascension  1 335,  une 
obligation  que  Pierre  Pradel  lui  fit  de  la  somme  de 
cinquante-une  livres    sept    sols    tournois;    fit   en     1340, 


!52  D-K   SAINT-ASTIER. 

conjointement  avec  sa  femme ,  un  accord  avec  Jaubert 
et  Berard  Flamenc,  seigneurs,  en  partie,  de  Bruzac,  et 
avec  Hélie  Flamenc,  chevalier. 

Ce  fut  la  même  année,  que  le  château  de  Montréal 
fut  pris,  après  avoir  soutenu  un  siège  long  et  opiniâtre, 
auquel  se  trouvèrent  plusieurs  seigneurs  du  voisinage, 
parents  et  amis  de  la  maison  de  Saint-Astier  (i).  Hélie 
vécut  encore  plusieurs  années  après  ce  désastre,  suivant 
des  lettres  que  le  prince  de  Galles  adressa,  le  Ier  octobre 
1 363,  au  sénéchal  de  Périgord  et  de  Querci,  portant, 
qu'après  le  traité  de  Brétigny,  conclu  le  8  mai  i36o, 
tandis  que  le  comte  de  Périgord  faisait  des  démarches 
auprès  de  lui  pour  être  remis  en  possession  des  châteaux 
de  Mouleydier,  Maurens  et  la  Tourblanche,  qui  de- 
vaient lui  être  rendus  en  vertu  de  ce  traité  de  paix; 
Hélie  de  Saint-Astier ,  de  son  côté ,  demandait  à  être 
rétabli  dans  son  château  de  Montréal,  occupé  par  le 
comte.  Le  prince  de  Galles  prorogea  jusqu'après  la  fête 
de  l'Epiphanie,  le  terme  qu'il  avait  assigné  pour  faire 
les  informations  nécessaires  sur  l'objet  de  ces  demandes. 
Il  paraît  que  ce  fut  dans  cet  intervalle  que  mourut 
Hélie  de  Saint-Astier;  il  est  du  moins  certain  qu'il  ne 
vivait  plus  le  24  mai  de  l'année  suivante.  Il  avait  épousé, 
en  1 333,  Sibille  Flamenc  de  Bruzac,  fille  de  feu  Golfier 
Flamenc,  chevalier,  seigneur  de  Condat,  et  de  Gine, 
ou  Guye  de  la  Tourblanche  ,  et  sœur  de  Casteloze 
Flamenc  ,  femme  de  Pons  d'Agonac,  chevalier.  De  ce 
mariage  naquirent: 

i.°  Hélie  de  Saint-Astier,  IIIe  du  nom,  damoiseau, 
fut  privé,  durant  toute  sa  vie,  de  la  jouissance  de 
la  terre  de  Montréal  (2)  ;  fit  son  testament,  devant 


(1)  On  remarque  qu'il  se  trouva  à  ce  siège  cinq  chevaliers 
bannerets,  trente-sept  chevaliers  bacheliers,  huit  écuyers  ban- 
nerets,  et  dix-sept  écuyers  simples.  On  compte  parmi  les  prin- 
cipaux, Raimond  de  Talleyrand,  Fergand  d'Estissac,  Jean  de 
Galard,  Bonafos  de  Biron,  Seguin  de  Jaubert,  Pierre,  Itier 
et  Arnaud  de  Saint-Astier,  Hugues  dAbzac,  Raimond  de 
Fayolle,  Guy  de  Lagut,  Gautier  Prévôt,  Hélie  de  Bourdeille, 
Guillaume  de  Domme,  Bernard  de  Lesparre,  Auger  de  Mon- 
taut,  Geraud  de  Biron,  Pons  de  Gourdon,  etc. 

(2)  Roger- Bernard,  comte  de  Périgord,  devint  seigneur 
de  Montréal  par  le  don  que  le  roi  Philippe  de  Valois  lui  Ht  de 


[>E   SAINT-ASTIKR.  !53 

Jean  Tilhol ,  notaire  ,  en  i36...,  et  mourut  avant 

le  24  mai    1 364,  sans  laisser  d'enfants  de   Jeanne 

de  Pellegrue ,   tille  de  Raimond     de    Pellegruc  . 

chevalier,  qu'il    avait  épousée    par    contrat    du 
7  juin  i36a  ; 

2."  Golfier  de  Saint-Astier  ,  dont  l'article  suit. 

VIII.  Golfier  de  Saint-Astier,  chevalier,  seigneur 
de  Montréal,  qualifié  dans  la  plupart  de  ses  actes ,  noble 
et  puissant  homme  ,  avait  été  d'abord  destiné  à  l'état 
ecclésiastique  ;  et  le  pape  Innocent  VI  l'avait  nommé 
le  7  mars  1 33 3 ,  à  un  canonicat  de  l'église  de  Bor- 
deaux (0  ;  mais  Hélie ,  son  frère  aîné,  étant  venu  à 
mourir  sans  laisser  d'enfants  ,  il  quitta  l'habit  ecclésias- 
tique et  se  maria.  Son  premier  soin  ;  après  la  mort  de 
son  frère .  fut  de  pourvoir  aux  moyens  de  se  faire  réin- 
tégrer dans  la  possession  du  château  et  terre  de  Montréal  , 
son  patrimoine.  II  obtint  un  arrêt  de  la  cour  du  roi  , 
qui  ordonne  que  ce  château  lui  sera  rendu  ;  mais  cet 
arrêt  n'ayant  pas  été,  sous  différents  prétextes,  mis  à 
exécution  dans  le  délai  fixé  ,  l'affaire  fut  soumise  à  la 
médiation  et  arbitrage  d'Archambaud ,  archevêque  de 
Bordeaux  et  autres  ;  et  par  convention  particulière  con- 
clue le  jour  de  la  Fête-Dieu  (24  mai  1364,  avec  Hélie 
de  Grimoard ,  damoiseau  de  Grignols ,  et  Arnaud  Faydit  , 
damoiseau  de  Montagrier,  Hélie  de  Grimoard  ,  en  qualité 
de  capitaine  de  Montréal  pour  Archambaud ,  comte  de 
Périgord,  remit  et  délivra  à  ce  dernier  toute  la  place  et  châ- 
teau de  Montréal ,  avec  tous  ses  droits  et  dépendances,  et 
l'en  mit  en  possession  avec  une  aumusse  faite  de  peaux 
de  vairs.  Au  même  instant ,  le  comte  en  investit  Golfier 
de  Saint-Astier  avec  la  même  aumusse  ,  et  en  fit  dresser 
un  acte,  dans  l'église  de  Saint-Front  de  Périgueux  ,  en 
présence  d'Archambaud  ,  archevêque  de  Bordeaux ,  de 
Guillaume  de  la  Fave  de  Ribérac  et  autres. 


cette  terre  en  1 344.  Il  la  vendit  le  jeudi  avant  la  fête  de  l'An- 
nonciation de  la  Vierge  1347  (v-  st)i  à  Jean  de  Galard,  sei- 
gneur de  Limeuil  et  de  Miremont.  qui  ne  la  garda  pas  long- 
tems;car  peu  d'années  après,  soit  par  retrait  ou  autrement, 
le  comte  en  redevint  possesseur. 

fi]  Arch.  du  Vatican. 


I  54  DE  SAINT-ASTIER. 

Il  y  a  lieu  de  croire  qu'il  était  survenu  quelques 
démêlés  entre  Golfier  de  Saint-Astier  et  le  seigneur  de 
Mussidan;  car  on  lit  dans  les  registres  de  Thôtel-de- ville 
de  Eergerac ,  que  ce  dernier  vint  dans  la  maison  du 
consulat,  le  10  août  1378,  solliciter  des  secours  pour 
mettre  le  siège  devant  le  château  de  Montréal  :  il  fut 
décidé  qu'on  lui  fournirait  cent  livres  d'argent ,  cinq 
tonneaux  de  vin  et  quarante  journées  d'hommes  (1). 

La  même  année ,  et  au  mois  de  novembre ,  il  fit  ser- 
ment entre  les  mains  de  Gerald  de  Calhon,  lieutenant 
du  sénéchal  de  Périgord ,  sous  peine  de  deux  cents  francs 
de  dédit ,  d'être  fidèle  au  roi  de  France  (  Charles  V  ), 
et  à  ses  successeurs ,  et  promit  de  tenir ,  pendant  toute 
sa  vie ,  son  lieu  de  Montréal  ,  en  l'obéissance  de  ce  mo- 
narque. Quoique  ce  serment  eût  été  fait  avec  la  plus 
grande  solennité  et  en  présence  de  nombreux  témoins, 
il  eut  le  malheur  de  le  violer  peu  de  tems  après  ;  car  dès 
le  mardi  après  le  dimanche  de  Quasimodo  de  l'année 
suivante  1 379  ,  il  introduisit  des  Anglais  dans  son  château 
de  Montréal ,  et  sen  alla  à  Libourne ,  où  il  se  fit  anglais 
pour  de  l'argent  (2). 


(1)  «  Lo  X  aoust  1378,  Mossenhor  de  Moyschida  venc  en 
»  cossolat,  loqual  senhor  dis  als  Cossols...  que,  am  Pajutori 
»  de  Dio,  el  volia  mettre  seti  davant  lo  loc  de  Montroyal, 
»  amtant  que  lo  pays  lo  Volhia  ajudar  de  Vitalha.  .  .  .  E  que 
»  d'asso  lod.  senhor  avia  parlât  am  las  gens  de  Pereguers  et 
»  dos  autres  locs  d'ayssi  entorn,  losquals  eran  de  bon  voler  de 
»  ajudar  à  lui,  à  mettre  lod.  séti  ;  perqué  el  pregava  à  la  vila  que 
»  li  volguessé  ajudar,  é  perlos  no  falhis  la  causa,  attendut  los 
»  grans  damnatges  quaquel  loc  fazia  à  la  vila  et  à  tôt  lo  pays  ; 
•>  é  que  la  vila  li  volgués  ajudar  desso  que  à  l'autre  vetz  lo  volia 
»  ajudar,  quant  fo  lo  Trattat  de  Montroyal,  soes  assaber  de 
»  200  libras,  et  de  6  tonnels  de  vi,  é  dels  jornals  de  80  homes 
»  laboradors,  per  far  una  Bastida  davan  lod.  loc,  é  de  tramettre 
»  à  lui  totz  los  peyriés,  é  totz  los  carpentiers  de  la  vila. .  .  .  é 
»  fo  ordenat.  .  .  .  per  nom  de  tota  la  communautat  de  Bragai- 
»  rac,  .  .  .  que  l'on  donnaria  ald.  senhor  100  libr.,  5  tonnels 
»  de  vi  et  40  jornals  de  laboradors  [Extr.  d'un  anc.  regist.  de 
l'hôtel  de  ville  de  Bergerac). 

(2)  «  Remembransa  sia  que,  el  mes  de  septembre  1378, 
»  Mossen  Guolfier  de  Sen  Chastier,  senhor  de  Monreyal  fetz 
»  sagramen  sobre  lo  corps  prétious  de  J.  C,  et  sobre  l'autar, 
»  et  sobre  la  vera  croz,  el  Mostier  Moss.   Sen  Front,  en  pré- 


DE  SAINT-ASTIER.  l55 

11  acensa  ,  le  vendredi  après  la  fête  de  saint  Barnabe 
i38o,  deux  terres,  à  Arnaud  et  Albert  Augier  ,  père 
et  nls  ;  consentit,  en  1384,  à  une  obligation  faite  en 
faveur  de  noble  Adémar  d'Agonac,  damoiseau,  seigneur 
de  la  Chapelle- Fa ucher  ;  acensa,  le  19  novembre  1398, 
à  Pierre  de  Gemellis,  clerc,  une  maison  et  un  jardin 
situés  dans  la  paroisse  d'Issac  ;  et  transigea,  le  4  août 
1399,  avec  Hélie  Pelhicier  d'Issac,  au  sujet  d'une  terre 
qu'il  lui  avait  acensée. 

Golrier  de  Saint-Astier  passa  le  reste  de  sa  vie 
attaché  au  parti  anglais.  Henri  IV  ,  roi  d'Angleterre  , 
voulant  récompenser  sa  fidélité  et  ses  services  ,  lui  fit 
don  par  ses  lettres,  datées  de  Westminster,  16  mars 
1400  (v.  st.),  du  lieu  de  Saint-Astier,  avec  ses  dépen- 
dances, jusqu'à  la  concurrence  de  quinze  marcs  d'argent 
de  revenu  annuel  (i).Il  eut,  en  1402,  un  long  procès 
à  soutenir  contre  Gaubert  de  la  Veyssière,  au  sujet  de 
la  succession  de  Gérard  de  Bordas ,  capitaine  de  Saint- 
Jean-de-Cole,  dont  ledit  la  Veyssière  se  disait  héritier  ; 
et  pour  faire  valoir  son  droit  et  défendre  sa  cause  ,  il 
donna    procuration,     le     12     mars      1403  ,  à  Guillaume 


»  sensa  de  gran  ré  de  senhors,  chanonges  et  de  chapellas  de 
»  Moss.  Sen  Front,  et  del  senhor  de  Muyschida,  et  de  Moss. 
»  R.  de  las  Chabanas.  .  .  ,  et  de  Hel.  de  Bernabé,  loqual  era 
»  Mayor  d'estavila  et  de  G.  de  Botas  et  de  H.  de  Blanquet, 
»  qui  eran  Cossols,  et  de  gran  ré  d'autres  borzés  et  marchands 
»  d'estavila,  à  la  somma  de  200.  E  fetz  lodich  sagramen  à  Moss. 
•  G.  Cailho,  lioctenent  del  senescal,  de  esser  bos  et  levais  al 
>•  Rey  de  Fransa  Caries,  et  à  totz  sos  successors,  et  tener  tôt 
»  lo  temps  de  sa  \ita,  son  Hoc  de  Montreyal  en  sa  obediensa. 
»  Et  del  sagramen  fo  receub  instrumen  par  M.  B.  de  Cessero 
»  et  C.  Gualabert. 

»  Item  lo  dimarts  après  Quasimodo  1379,  lod.  senhor  de 
»  Montreyal  mes  los  Angles  à  Montreyal,  é  s'en  anet  à  Liborna. 
»  se  far  angles  per  argen.  que  los  Angles  li  doneren.  Dont  se 
»»  rendet  lo  plus  malvat^  treytré  que  jamais  pogués  esser.  E 
■  certomen.  si  Diou  plat,  perdra  la  testa,  coma  aytals,  é  lo 
»  lioc  l'y  sera  arrachât.  Plasa  à  nostre  senhor,  que  en  Eychi  sia 
»  amen  ».  {Extr.  du  petit  livre  noir  delà  maison  de  ville  de 
Périgueux.  ) 

(1)  Calai,  des  Roi.  gascons  qui  sont  à  la  Tour  de  Londres, 
tom.  7,  pag.  1 83,  menb.  12,  n.°  33.  —  Voye^  aussi  les  manuscr. 
de  M.  de  Bre'quigny,  à  la  Bibl.  du  Roi. 


I  56  DE   SAINT-ASTIER. 

Sageloux  ,  bachelier  es  décrets  ,  et  chanoine  de  Péri- 
gueux  ,  et  à  nobles  hommes  Arnaud  de  Saint-Astier,  son 
fils,  Raimond  de  la  Porte,  Arnaud  de  Bordas  ,  Laurent 
de  Graulier  ,  et  Pierre  dAgonac  ,  damoiseaux,  et  à  Arnaud 
de  Bernab; ,  bourgeois  de  Périgueux  ;  fut  nommé ,  le 
3o  décembre  1408  ,  avec  Guillaume  Vigier ,  abbé  de 
Chancelade ,  arbitre  du  différend  élevé  entre  Hélie  de 
Saint-Astier,  damoiseau  dAUemans  ,  et  Raimond  de 
Laporte,  damoiseau  de  l'Isle.  Enfin;  il  déclara  par  acte 
du  pénultième  janvier  1414  (v.  st.)  ,  avoir  fait  son  tes- 
tament par  lequel ,  entr'autres  dispositions ,  il  reconnaît 
avoir  légué  au  couvent  des  frères  prêcheurs  de  Bergerac, 
cent  deniers  d'or  ,  appelé  Franx  ,  ou  une  somme  équi- 
valente, selon  le  cours  de  la  monnoie  courante  dans  le  lieu 
de  Mussidan,  ou  dans  la  ville  de  Bergerac,  pour  célébrer 
son  anniversaire.  Il  vivait  encore  en  141 6,  suivant  l'acte 
d'acensement  qu1il  fit  du  ténement  de  Vilards  en  faveur 
d'Hélie  de  Lespinasse.  Il  avait  épousé  demoiselle  Marie 
de  Pellegrue,  dont  il  eut  : 

i.°  Arnaud  de  Saint-Astier,  damoiseau^  est  nommé 
avec  son  père  ,  dans  plusieurs  actes ,  entr'autres 
dans  la  donation  que  le  roi  d'Angleterre  leur 
fit,  en  commun,  du  lieu  de  Saint-Astier,  le 
16  mars  1400  (v.  st.);  fut  un  des  seigneurs  à 
qui  le  même  Golfier  ,  son  père  ,  donna  sa  pro- 
curation,  le  12  mars  1403  (v.  st.);  et  vivait 
encore  l'an  1406  ,  suivant  un  acte  tiré  des  archives 
de  l'abbaye  de  la  Sauve,  dans  lequel  il  prend  le 
nom  d'Arnaud  de  Montréal.  Il  mourut  sans  pos- 
térité, et  avant  son  père  ; 

2.0  Izarn  de  Saint-Astier  fut  institué  héritier 
universel  par  le  testament  de  son  père,  en  1414; 
et  mourut  sans  alliance  ; 

3.°  Catherine  de  Saint-Astier  devint,  par  la  mort, 
sans  enfants ,  de  ses  deux  frères ,  héritière  des 
biens  de  sa  maison  ,  et  les  porta  en  mariage  à 
Géraud    de   Peyronenc,  seigneur   de  Loupiac  (1), 


(1)  La  maison  de  Peyronenc  est  très-ancienne;  elle  possé- 
dait, depuis  l'an  1391,  la  terre  de  Saint-Chamarand,  en 
Querci.  qui  venait  de  la  maison  d'Auriole,  et  elle  l'a  conservée 
jusqu'à  nos  jours,  sous  le   titre  de  comté   de  Saint-Chamarand. 


DE  SAINT-ASTIER.  i5; 

dont    la     pente-tille     épousa      Pierre    de     Pont- 
briant (i)  ; 


Geraud  de  Peyronenc,  mari  de  Catherine  de  Saint-Astier, 
est  probablement  le  même  que  Guyraud  del  Peyronenc.  capitaine 
du  château  de  Bigaroque,  en  1407,  qui  accorda,  la  même 
année,  une  trêve  aux  habitants  de  Sarlat,  et  que  Bertrand 
d'Abzac.  seigneur  de  Montastruc,  retint  prisonnier  pendant 
quelque  tems  au  château  de  Castelnau.  Il  était,  selon  toutes  les 
apparences,  proche  parent  et  de  la  même  famille  que  Guy,  ou 
Guion  de  Peyronenc.  seigneur  de  SaÙUhAttùratld,  qu'Hélie 
de  Vassal,  damoiseau  de  Creysse,  ht  son  héritier,  par  son 
testament  du  premier  décembre  1410;  et  que  Marqués  de 
Peyronenc.  vivant  dans  le  même  tems,  qui  se  qualifiait  sei- 
gueur  de  Saint-Amarand.  co-seigneur  de  Frayssinet,  Saint- 
Clair  et  Soihaguet. 

Geraud  de  Peyronenc  laissa,  entr'autres  enfants  :  i.°  Michel, 
qui  suit;  2.°  Raimond.  dit  Rsmonet.  de  Peyronenc.  écuyer, 
qui  rit  son  testament,  étant  au  service  du  Roi.  dans  la  comté 
de  Foix.  le  premier  mars  1463  (v.  st.  ),  en  faveur  de  Michel, 
son  frère  aîné;  et  mourut  sans  postérité. 

Michel  de  Peyronenc,  chevalier,  seigneur  de  Montréal,  de 
Loupiac.  Verteillac,  et  co-seigneur  du  Chadeuil.  connu  par 
une  foule  d'actes  depuis  l'an  1458,  jusqu'en  1493,  ne  laissa 
d'Agnès  de  Lastours,  sa  femme,  qu'une  rille,  Anne  de  Pey- 
ronenc. qui  porta  la  terre  de  Montréal  dans  la  maison  de 
Pontbriant.  Les  autres  branches  de  la  maison  de  Peyronenc  se 
sont  éteintes  depuis  peu,  savoir:  celle  de  Saint-Chamarand 
dans  la  maison  de  Calvimont-Saint-Martial  :  et  celle  qui  était 
établie  en  Auvergne  a  fini  par  trois  filles,  entrées  dans  les  mai- 
sons de  Trencaléon.  de  Castela  et  de  Termes.  Elle  portait  pour 
armes:  d'azur,  à  deux  fasces  d'or,  à  la  bordure  de  gueules, 
chargée  de  dixbesants  d'or. 

(1)  Pierre  de  Pontbriant.  chambellan  du  roi  Charles  VII. 
issu  de  l'ancienne  maison  de  Pontbriant,  en  Bretagne,  épousa, 
avant  l'an  1 5oo,  demoiselle  Anne  de  Peyronenc.  tille  unique 
et  héritière  de  Michel  de  Peyronenc,  seigneur  de  Montréal  ; 
et  vivait  encore  en   1  53-4-  Il  laissa: 

François  de  Pontbriant,  chevalier,  seigneur,  de  Montréal, 
du  Chadeuil,  etc.,  sénéchal  et  gouverneur  du  haut  et  bas  Li- 
mousin, et  capitaine  pour  le  Roi  du  château  de  Bergerac,  fut 
marié  trois  fois:  i.°  en  028,  à  Anne  de  Grossolles  ;  2.°  à 
Jeanne  d'Anzac:  3.°  en  1 566,  à  Marguerite  de  Bourdeillc. 
de  la  branche  de  Montancès.  Il  fut  père  de  : 

Hector  de  Pontbriant,  chevalier,  seigneur  de  Montréal, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  Roi.,  etc.  épousa, 
en  i584,  Catherine   de   Montardit,   qui   testa  le  3o  mars  161 7. 


l58  DE   SAINT-ASTIER. 

4.0Ayremborge  de  Saint-Astier  fut  légataire  par 
le  testament  de  son  père. 

Branche  d'Antonne  ,  éteinte. 

III.  Arnaud  de  Saint-Astier  ,  donzel  ,  habitant 
de  la  paroisse  d'Antonne ,  auteur  d'un  rameau  ,  que 
M.  Chérin  a  confondu  mal  à  propos  avec  la  seconde 
branche  de  l'Isle,  paraît  tirer  son  origine  de  la  branche 
de  Crognac.  Il  n'est  connu  que  par  des  actes  passés  par 
ses  enfants  ,  et  mourut  avant  le  1 1  mai  1 284,  laissant, 
entr'autres  enfants  ,  de  Guillème  ou  Guillemine  de 
Saint-Astier,  sa  femme  : 

i.°  Hélie  de  Saint-Astier,  qui  suit  ; 

2.0  Renaud  de  Saint-Astier,  donzel  de  la  paroisse 
d'Antonne,  est  nommé  dans  un  acte  de  l'an  1284; 
fit  une  vente  avec  Hélie  de  Saint-Astier  ,  son 
frère,  au  mois  d'avril  1285  \  et  vendit  seul,  le 
lundi  avant  la  fête  de  saint  Martin  d'hiver  1289, 
à  Arnaud  Cassagra,  bourgeois  de  la  ville  du  Puy- 
Saint-Front  de  Périgueux  ,  tout  le  droit  qu'il 
avait  sur  la  borderie,  appelée  de  la  Gaunia, 
dans  la  paroisse  d'Antonne,  exploitée  par  Pierre 
et  autre  Pierre  Gau,  ses  hommes,  pour  le  prix  de 
quarante  sextiers  de  froment,  etc. 

IV.  Hélie  de  Saint-Astier,  donzel  de  la  paroisse 
d'Antonne ,  fit  une  donation  entre-vifs ,  par  acte  du 
5  des  ides  de  mai  (11  mai)  1284,  dans  lequel  il  rappelle 
feu  Arnaud  de  Saint-Astier ,  son  père ,  en  faveur  de 
Robert  de  Belet,  fils  de  leu  Séguin  de  Belet,  de  tout  le 
droit  qu'il  avait  sur  la  borderie  appelée  Costa  Belencha, 
située  dans  la  paroisse  d'Antonne.  Uni  à  Guillemette  , 
sa  femme ,  à  Renaud  ,  son  frère ,  et  à  Guillème ,  ou 
Guillemette,  leur  mère,  il  vendit  au  mois  d'avril  1285, 
à    Bernard  Coronat ,  bourgeois   de  la  ville  du  Puy-Saint- 


II  testa  lui-même,  le  24  novembre  1 635,  en  faveur  de  Fran- 
çoise de  Pontbriant,  sa  fille,  qui  avait  épousé,  le  16  septembre 
161 1,  Gaston  de  Foucauld,  écuyer,  seigneur  de  la  Garaudie 
la  Besse,  etc. 


DE  SAINT-ASTIER.  i5o 

Front  de  Périgueux  ,  une  rente  en  blé  ,  à  prendre  sur 
tous  ses  biens,  et  spécialement  sur  un  moulin  et  une 
borderie  ,  situés  dans  la  paroisse  d'Antonne ,  au  lieu 
appelé"  des  Fontaines,  ou  de  las  Fonts;  est  mentionné 
dans  deux  autres  actes  ,  dont  l'un  est  une  vente  faite 
en  1 287  ,  par  Pierre  de  Chaurac ,  à  Bertrand  de  Belet  , 
donzel  d'Auberoche  ;  et  l'autre  ,  une  reconnaissance 
faite  en  1 304 ,  en  faveur  de  Séguin  de  Bernard  ,  che- 
valier d'Auberoche.  On  ne  connaît  pas  la  suite  de  cette 
branche ,  qu'on  croit  éteinte  avant  le  milieu  du  quin- 
zième siècle;  ses  biens  durent  passer  dans  la  branche  des 
Bories  ,  par  l'intermédiaire  des  seigneurs  de  Grézignac, 
ou  de  la  famille  de  Chabrol. 

N.  B.  Il  semble  qu'on  pourrait  rapporter  à  la  branche 
d'Antonne  ,  deux  sujets  nommés  Jean  et  Renaud  de  St.- 
Astier ,  dont  les  articles  ont  été  renvoyés  à  la  fin  de  ce 
mémoire ,  parmi  ceux  des  sujets  isolés. 

Branche  de  La  Volpd'Agonac,  éteinte. 

I.  Bernard  de  Saint- Astier  ,  damoiseau  d'Agonac , 
surnommé  La  Volp  ou  La  Volps ,  est  énoncé  dans  quel- 
ques actes  ,  frère  (  c'est-à-dire  frère  utérin  )  de  Foucher 
d'Agonac,  chevalier.  Il  se  rendit  caution  avec  Eblon  de 
Saint-Astier,  d'une  donation  faite  à  l'abbaye  de  Chan- 
celade ,  par  Radulfe  de  Sarnac ,  de  Saint-Aquilin,  et 
Armand,  son  frère,  de  ce  qu'ils  avaient  dans  le  mas 
d'Ardoardenc  ;  assista  à  une  donation  faite  à  la  même  ab- 
bave  ,  par  Gérald  de  Chabans  et  Hélie  de  Génébrières , 
entre  les  mains  de  l'abbé  Pierre  (entre  1 1 86  et  I2û5); 
lui  fit  don,  lui-même  (entre  i2o5  et  12 17),  de  douze 
deniers  de  rente,  qu'il  avait  dans  la  paroisse  de  Bussac 
et  fut  témoin  de  deux  donations  faites  à  la  même  abbaye, 
du  temps  de  l'abbé  Etienne,  l'une  par  Ranulfe  de  Gha- 
lagnac ,  et  l'autre  par  Guy  Flamenc  de  Bruzac.  Il  est 
vraisemblable  qu'il  fut  père  de: 

II.  Pierre  de  Saint-Astier  ,  dit  La  Volp,  donzel, 
fit  une  donation  au  chapitre  de  Saint-Astier ,  en  1 236. 
L'acte  de  cette  donation  n'existe  plus;  mais  il  est  rappelé 
dans  un  accord  passé  le  18  des  calendes  de  juillet  1256, 
entre  Archambaud  III  ,  comte  de  Périgord,  et  l'abbé  et 
chapitre  de  Saint-Astier. 


IÔO  DE  SAINT-ASTIER. 

Sujets  isolés  dont  on  n'a  pas  encore  trouvé. la  jonction  avec 
les  précédents. 

Pierre  de  Saint-Astier ,  chevalier,  fut  nommé  en  1255  , 
un  des  exécuteurs  testamentaires  de  Pierre  de  Saint-As- 
tier, chevalier  de  l'Isle,  qui  l'appelle  son  compagnon 
(d'armes) ,  et  lui  fait  un  legs  de  cinquante  sols  de  rente. 
Il  est  sans  doute  le  même  qu'un  Pierre  de  Saint-Astier 
qui  rendit  hommage  le  jour  des  calendes  de  novembre 
1257,  à  Guy,  vicomte  de  Limoges,  à  raison  de  trois 
mas,  ou  ténemens,  appelés  de  Combechave ,  de  Buail- 
lac  et  de  la  Coste ,  situes  dans  la  paroisse  de  Brassac  (1). 

Bernard  de  Saint-Astier,  prieur  de  Sainte-Foy  en  Age- 
nois,  agissant,  tant  en  son  nom  que  celui  de  l'abbé  de 
Conques ,  en  Rouergue ,  dont  son  prieuré  dépendait , 
céda,  le  4  des  ides  de  juillet  1 255  ,  à  Alphonse,  comte 
de  Poitiers  et  de  Toulouse,  l'emplacement  nécessaire 
pour  y  construire  une  bastide  ou  place  forte  (2).  Il  est 
peut-être  le  même  que  Bernard  de  sancto  Esterio  ,  abbé 
de  Simorre,  au  diocèse  d'Auch ,  dès  l'an  1282,  qui  ré- 
para son  monastère  en  1290,  y  fonda  un  anniversaire 
pour  ses  père  et  mère,  et  vivait  encore  en  1297. 

Guillaume  de  Saint-Astier,  prieur  de  Trisai ,  en 
Saintonge,  en    1232  et  1257(3). 

Archambaud  de  Saint-Astier,  moine  de  l'abbaye  de  la 
Sauve ,  et  Bertrand  de  Saint-Astier  ,  clerc ,  furent  té- 
moins de  la  donation  que  Marquèse  de  Perigord  fit  , 
le  7  mai  1294,  à  Hélie  de  Talleyrand ,  son  père,  des 
vicomtes  de  Lomagne  et  d'Auvillars  (4). 

Gérard  de  Saint-Astier  fut  un  des  trente-neuf  habi- 
tants de  Périgueux,  qui  furent  condamne's  en  1309,  par 
arrêt  du  parlement  de  Paris,  à  une  amende  de  cinq  mille 
livres  envers  le  roi  .  et  de  mille  livres  envers  la  partie 
I 

(1)  Invent,  des  arch.  du  château  de  Pau,  chap.  cot.  hommages, 
n°.  119. 

(2)  Bibl.du  Roi,  manuscr.  de  Doat,  vol.  144,  titr.  delabb. 
de  Conques,  J'ol.  28. 

(3)  Gall.  Christ. ,  tom.  2,  col.  1088  et  1089. 

(4)  Bibl.  du  Roi.  vol.  247,  titr.  de  Lomagne  et  d'Auvillars, 
fol.   34. 


DE  SAINT-ASTIER.  161 

lésée,  à  raison  de  certaines  violences  qu'ils  avaient  exer- 
cées contre  Lambert  de  la  Porte,  leur  concitoyen.  Gé- 
rard fut  taxé  pour  sa  part  à  trente  livres  (i). 

Renaud  de  Saint-Astier  ,  chanoine  des  deux  églises  de 
Périgueux  ,  fut  encore  pourvu  par  le  pape  Jean  XXII  , 
le  2  février  1329,  d'un  canonicat  dans  l'église  de  Cou- 
tance  (2). 

Mainfroy  de  Saint-Astier  (de  Saint-Chastier) ,  donna 
quittance  ,  à  Périgueux  ,  le  6  août  1342  ,  à  Jean  le  Maire  , 
lieutenant  du  trésorier  des  guerres ,  de  la  somme  de 
douze  livres  tournois ,  pour  ses  gages  ,  et  ceux  des  gens 
d'armes  de  sa  compagnie  :  cette  quittance  est  scellée  de 
son  sceau  en  cire  rouge,  presque  effacé:  il  semble  qu'il 
était  mi-parti ,  et  qu'il  représentait  du  côté  droit  un 
lion  et  du  côté  gauche  quatre  bandes  (3).  On  ignore  si 
Mainfroy  est  le  même  que  Mafre  ou  Matfre  (  Matfredus 
ou  Mau/redus  )  damoiseau ,  qui ,  pour  avoir  suivi  le  parti 
des  Anglais ,  obtint  de  Jean ,  duc  de  Normandie  ,  fils 
aîné  du  roi ,  des  lettres  de  remission,  datées  de  Villeneuve- 
lès-Avignon  ,  le  12  juin  IJ44,  et  confirmées  par  le  roi 
Philippe  de  Valois  ,  au  mois  de  septembre  suivant  (4)  ; 
et  vivait  encore  le  7  août  1 355  ,  suivant  le  contrat  de  ma- 
riage de  Renaud  ,  fils  du  seigneur  de  Pons  et  de  Ribérac, 
avec  Aliénor ,  fille  de  Guillaume  de  Beaufort ,  vicomte 
de  Turenne,  auquel  il  assista  (5). 

Naufrenon,  nommé  aussi  Maufrenon  de  Saint-Astier 
{de  Saint-Chastier)  ,  fut  un  des  seigneurs  qui  assistèrent 
à  la  montre  de  Renaud  ,  sire  de  Pons,  en  1 353  (6). 
Il  rendit  hommage  au  roi  d'Angleterre  ,  et  à  Edouard  , 
prince  de  Galles ,  son  fils ,  en  la  cité  d'Angoulème  ,  le 
21  août  1 363  (7). 

Pierre    de    Saint-Astier,    religieux    de    l'abbaye    de   la 


(1)  Arch.  de  la  maison  de  ville  de  Périgueux. 

(2)  Arch.  du  Vatican  ,     reg.    3i     de    Jean    XXII ,  part.   I, 
fol.  507,  ep.  1095. 

(3)  Cab.du  St.-Espr..  titr.  scellés,  vol.  3o,/o/.  2203. 

(4)  Très,  des  Chart.,  reg.  7b,  fol.  35,  n°.  63. 

(3)  Titr.  de   Turenne,  à  la  Bibl.  du  Roi,  dans  le  fonds  de 
Balufe. 

(6)  Bibl.  du  Roi,  manuscr.  de  Gaignières ,    vol.  j$j,fol.  449. 

(7)  Ibid.,  manuscr.  de  du  Cange,  vol.   coté  catal.  histor.  D.  C. 
fol.  9. 

XVII.  11 


ï62  DE  SAINT-ASTIER. 

Sauve,  ordre  de  saint   Benoît ,    fut    nommé   vicaire-géné- 
ral de  l'abbé  Guy  de  Ferrières,  le  22  mai  1 358  (1).    . 

Hélie  de  Saint-Astier  ,  clerc ,  obtint ,  le  19  avril  1367, 
du  pape  Urbain  V ,  l'expectative  d'un  bénéfice  dans  le 
diocèse  de  Périgueux  (2). 

Bernard  de  Saint-Astier ,  chanoine  des  deux  églises  de 
Périgueux  et  de  Nicosie  dans  l'île  de  Chypre  ,  et  archi- 
diacre de  Bergerac,  était  déjà  chanoine  de  Saint-Front 
de  Périgueux,  lorsqu'il  fut  pourvu,  le  26  juin  t 358, 
par  le  pape  Innocent  VI,  d'un  canonicat  de  l'église  ca- 
thédrale de  la  même  ville,  à  la  recommandation  du  car- 
dinal de  Périgord  (3).  Outre  ces  deux  canonicats,  il  pos- 
sédait en  même  tems  la  cure  de  l'AiguilIac  ;  fut  nommé 
bientôt  après ,  chanoine  de  Nicosie,  et  archidiacre  de 
Bergerac,  dans  Téglise  de  Périgueux,  suivant  le  testa- 
ment du  même  cardinal  de  Périgord ,  du  25  octobre 
i36o,  et  son  codicille  du  16  janvier  1364  (v.  st.)  ;  il  fut 
choisi  pour  être  un  des  exécuteurs  de  ce  dernier  acte. 
On  trouve  qu'Archambaud  de  Saint-Astier ,  seigneur  de 
Montancès  lui  avait  déjà  donné  la  même  marque  de  con- 
fiance. Le  pape  Urbain  V  lui  adressa  un  bref,  le  8  mai 
i368,  contre  ceux  qui  avaient  envahi  les  propriétés  et 
les  revenus  de  son  archidiaconat ,  et  lui  accorda  ,  le 
26  juillet  de  la  même  année  ,  la  permission  de  visiter  les 
saints  lieux  (4).  Il  vivait  encore  le  n  juin  1 371  ,  suivant 
une  quittance  qu'il  donna  au  nom  d'Arnaud  de  Saint- 
Astier  ,  seigneur  de  Crognac  ,  à  Hélie  ,  évêque  de  Pa- 
phos. 

Jean  de  Saint-Astier  est  rappelé  dans  un  hommage 
rendu,  au  mois  de  septembre  1400,  au  duc  d'Orléans, 
comme  comte  de  Périgord,  par  Hélie  Vigier,  pour  les 
biens ,  est-il  dit ,  que  Jean  de  Saint-Astier  tenait  en  l'hon- 
neur de  Saint-Astier  et  de  Mussidan,  et  pour  les  biens 
qui  avaient  appartenu  à  hier  et  Guillaume  Vigier ,    dans 


(1)  Gall.  Christ.,  tom.  2,  col.  874. 

(2)  Arch.  du  Vatican,  pontife  d'Urb.  V,  an  5,  tom.  16,  part.  2, 
fol.  275. 

(3)  Ibid.,  pontif.  d'innoc.  VI,  tom.    19,  fol.  24g,  et  tom.  24, 
fol.  2  55. 

(4)  Ibid.,  pontificat  d'Urbain  F,  tom.    17,  part.   /,  fol.  439 
et  532. 


DE  SAINT-ASTIER.  l63 

les  honneurs  de  Monpont,  de  Bénévent  et  de  Monti- 
gnac(i). 

Renaud  ou  Regnault  de  Saint-Asiier,  servait  en  1407, 
en  qualité  d'écuyer,  dans  la  compagnie  et  sous  le  com- 
mandement du  connétable  d'Albret,  capitaine-général 
pour  le  roi  de  France,  au  duché  de  Guienne,  en  deçà 
la  rivière  de  Dordogne;  suivant  une  quittance  qu'il  donna 
le  i5  février  de  cette  année  (v.  st.),  à  Macé  Héron,  tré- 
sorier des  guerres,  de  la  somme  de  deux  cent  cinquante- 
cinq  livres  tournois,  en  prêt  sur  ses  gages  et  ceux  de  qua- 
torze écuyers  de  sa  compagnie  (2).  Son  sceau  représente 
un  écu  penché,  chargé  d'une  fasce,  surmontée  d'une 
étoile  à  l'angle  dextre  du  chef,  l'écu  sommé  sur  l'angle 
sénestre,  d'un  casque  antique,  chaperonné,  ayant  pour 
cimier  une  tête  et  col  de  héron,  ou  de  grue,  vue  de 
profil  ;  légende  :  Renaud  de  S.  Astier. 

Armes  :  d'argent  à  trois  aigles  de  sable,  posées  en  chef, 
deux  et  un,  et  en  pointe  trois  cloches  du  même  émail, 
b.itaillées  <Tor  ;  posées  de  même  (3). 


(i)  Inventaire  des  titr.  du  château  de  Montignac,  à  la  Bibl.  du 
Roi.  fol,  43. 
.   (2)  Vol.  3o  des  sceaux,  fol.  22o3,  ibid. 

(3)  Les  anciens  seigneurs  de  Saint-Astier-de-1'Isle  portaient 
seulement  trois  aigles,  comme  il  se  voit  sur  des  sceaux  des  an- 
nées i3o2,  1343,  etc.  Leurs  descendants  y  ajoutèrent,  dans 
la  suite,  trois  cloches,  en  mémoire,  dit-on,  de  ce  que  les 
cloches  des  églises  de  Limoges  sonnèrent  miraculeusement 
d'elles-mêmes,  à  la  mort  de  Pierre  de  Saint-Astier.  évêque  de 
Périgueux,  arrivée  le  8  juillet  1275,  dans  le  couvent  des  Do- 
minicains de  Limoges,  où  il  s'était  retiré.  Les  branches  de 
Montancès  et  d'Antonne  portaient  trois  lions;  et  celle  de 
Montréal,  une  fasce.  Les  seigneurs  des  Bories  et  du  Lieudieu 
ont  porté,  pendant  long-tems,  les  mêmes  armes  que  la  maison 
de  Beynac,  qui  sont  :  d'or,  à  cinq  burelles,  ou  trangles  de  gueules  -, 
ou  burelé  dor  et  de  gueules  de  dix  pièces. 


164 


DE  CUGNAC. 


CUGNAC  (de).  La  maison  de  Cugnac  (1)  ,  l'une  des 
plus  anciennes  et  des  plus  considérables  de  la  province 
de  Guienne,  par  son  ancienneté,  ses  possessions,  ses 
alliances  et  ses  services,  paraît  avoir  pris  son  nom  (2) 
de  la  Tour,  ou  château  de  Cugnac,  situé  dans  la  paroisse 
de  Cabans,  près  de  la  Dordogne,  et  dans  l'ancien  diocèse 
de  Sarlat  (3).  Elle  est  connue  dès  l'an  1002,  et  les  car- 
tulaires  des  abbayes  de  Cluni,  d'Uzerche  et  de  Cadoin, 
ont  conservé  la  mémoire  de  ses  premiers  auteurs,  depuis 
le  commencement  du  douzième  siècle.  Les  marquis  de 
Giversac  et  du  Bourdet  produisirent,  lors  de  la  re- 
cherche de  la  noblesse,  faite  par  M.  Pellot,  intendant 
de  Guienne,  des  titres  de  1297  et  des  années  suivantes, 
où  leurs  ancêtres  prenaient  la  qualité  de  damoiseaux  et 
de  chevaliers.  Ils  produisirent  aussi  un  acte,  portant 
que  deux  seigneurs  de  Cugnac  avaient  partage  entre 
eux  cent  vingt  juridictions  ou  fiefs,  avec  les  honneurs 
des  églises,  et  deux  cents  vassaux.  Cette  fortune,  déjà 
si  considérable,  reçut,  dès  la  fin  du  même  siècle,  un 
nouvel  accroissement  par  la  riche  succession  de  la  maison 


(1)  Depuis  l'impression  de  la  généalogie  de  la  maison  de 
Cugnac ,  insérée  dans  le  tome  VIII  du  Nobiliaire  universel 
p.  106,  on  a  eu  communication  d'un  grand  nombre  d'extraits 
de  titres  originaux  et  autres  documents  authentiques,  qui  ont 
paru  propres,  non-seulement  à  mettre  dans  un  plus  grand  jour 
l'ancienneté  et  l'illustration  de  cette  maison,  mais  encore  à 
en  faire  connaître  toutes  les  branches;  de  sorte  qu'on  a  cru 
devoir  refondre  entièrement  cette  généalogie,  pour  la  donner 
ici  plus  exacte  et  avec  plus  de  développement. 

(2)  Dans  les  titres  et  les  mémoires  domestiques,  le  nom  de 
Cugnac  est  écrit  :  Cunhac,  Cunhiac,  Ctiniac,  Cngniac  et  Cugnac  ; 
quelquefois,  mais  très-rarement,  Cougnac,  Coignac  et  Cuihac , 
en  latin,  de  Cunaco,  de  Cuniaco  et  de  Cunhaco. 

(3)  Ce  château,  dont  la  forme  et  le  style  de  l'architecture 
indiquent  une  construction  du  dixième  ou  onzième  siècle,  a 
subsisté  jusqu'à  nos  jours  ;  il  passa,  avant  le  milieu  du  quinzième 
siècle,  ainsi  que  la  plus  grande  partie  des  biens  de  la  branche 
aînée  de  la  maison  de  Cugnac,  dans  celle  de  Saintours.  Il  est 
possédé  aujourd'hui  par  M.  d'Autressal-de-la-Filolie. 


DE  CUGNAC.  l65 

de    Vigier-de-Caussade,   dont    Henri   de    Cugnac    épousa 
l'héritière. 

On  trouve  des  preuves  des  services  militaires  rendus 
par  les  seigneurs  de  Cugnac,  des  la  fin  du  treizième 
siècle  :  Pierre  et  Raimond  de  Cugnac,  écuyers,  servaient 
en  qualité  d'arbalétriers,  dans  l'armée  de  Gascogne, 
sous  le  commandement  du  comte  d'Artois,  lieutenant 
pour  le  roi,  en  Guienne,  en  1297.  Bernard  de  Cugnac. 
écuver,  capitaine  de  Saint-Avit-Senieur,  dans  les  années 
1 35 3  et  1 356,  scellait  ses  quittances  du  sceau  de  ses 
armes,  et  avait,  en  i368,  sept  écuyers  servants  sous 
ses  ordres.  Pierre  de  Cugnac  était  capitaine  de  Péri- 
gueux,  en  1 368.  Dans  cfes  tems  plus  modernes,  cette 
maison  a  donné  un  chevalier  de  l'ordre  du  Saint-Esprit, 
en  095,  un  sénéchal  du  Bazadois,  plusieurs  chambellans 
de  nos  rois,  un  chevalier  de  leur  ordre,  avant  l'insti- 
tution de  celui  du  Saint-Esprit,  deux  conseillers  d'état 
d'épée,  plusieurs  officiers  généraux,  trois  mestres  de 
camp  de  cavalerie,  deux  capitaines  de  cinquante  hommes 
d'armes  des  ordonnances,  sous  les  règnes  de  Henri  III 
et  de  Henri  IV,  un  gouverneur  d'Arras,  au  commen- 
cement du  seizième  siècle,  des  officiers  des  gardes  du 
corps,  des  gentilshommes  ordinaires  de  la  chambre  de 
nos  rois,  un  évêque,  plusieurs  abbés  et  dignitaires  de 
chapitres,  etc. 

Ses  principales  alliances  sont  avec  les  maisons  d'Abzac- 
de-la-Douze  ,  d'Arpajon  ,  de  Beaupoil-de-Saint-Aulaire  , 
de  Beauvoir-le-Loup  ,  de  Béon-Luxembourg  ,  de  Biron, 
de  Bocard,  du  Bosc,  de  Bosredon  ,  du  Bouzet-de- Marin, 
le  Brun-de-Palaiseau  ,  de  Bussy-Rabutin ,  de  Carbon- 
mères,  de  Chapt-de-Rastignac,  de  Chaton,  de  la  Châtre, 
de  Coligny  ,  de  Comarque  ,  de  Cosnac  ,  de  Courcillon, 
de  Durfort  ,  d'Ebrard-de-Saint-Sulpice ,  de  Saint-Exu- 
péry, de  Fumel,  de  Galard,  de  Gironde,  de  Gontaut, 
de  Hautefort  ,  de  Hurault  ,  du  Lac-de-la-Perède  ,  de 
Langheac  ,  de  Lestrade  ,  de  Lostanges  ,  de  la  Marthonie, 
de  Meynard  ,  de  Morainville ,  de  Mornay  ,  d'Oradour  , 
de  Pathay ,  de  la  Perarède  ,  de  Perusse-d'Escars ,  de 
Prie,  de  Prunelé  ,  de  Ranconnet  ,  de  Razes-d'Auzances, 
de  Rochechouart  ,  de  la  Roque  ,  de  Saintours  ,  de  Sali- 
gnac-Fénélon  ,  de  Savary-Lancosme,  de  Solages  ,  de  la 
Trémoille,  de  Vigier,  de  Villeneuve- Vence,  etc. 

Cette     maison     était    partagée     dès    le  commencement 


i66  DE  CUGNAC. 

du  quinzième  siècle;  en  plusieurs  branches,  qui  se  sont 
répandues  dans  l'Angoumois,  l'Auvergne,  la  Saintonge, 
le  Poitou  et  dans  l'Orléanais.  Son  premier  auteur  connu 
est  : 

David  de  Cugnac  (de  Cuniac)  fut  présent  à  la  dona- 
tion qu'Aimeric  de  Pierrebuffière  fit  l'an  1002,  à  l'ab- 
baye d'U^erçhe,  d'un  mas  ou  ténement,  appelé  del  Pojoli, 
situé  dans  la  paroisse  de  Paia\   (1).  On  trouve  ensuite  : 

Pierre  de  Gugnac  (de  Cunniaco) ,  chevalier  ,  fut  témoin 
de  la  renonciation  faite  par  Liébault  de  Digoine  et  son 
fils,  à  leurs  prétentions  sur  l'objet  d'une  transaction 
passée  entre  l'abbé  de  Cluni,  et  Bernard  de  Cacchiaco, 
Gerberge,  sa  femme,  et  Hugues,  son  fils,  l'an  no5, 
indiction  i3  (2). 

G.  (  Gerald ,  ou  Guillaume  )  de  Gugnac  ,  le  jeune, 
donna,  pour  le  salut  de  l'âme  de  son  père  (qu'il  ne 
nomme  pas),  à  l'abbaye  de  Cadoin,  douze  écus  qu'il 
avait  sur  un  moulin  situé  sur  la  Dordogne  (3). 

Begon  de  Cugnac  (de  Cunaco)  ,  assista  à  la  donation 
que  Guillaume  de  Biron,  Alpaïs,  sa  femme  et  ses  deux 
fils  firent  en  m5,  à  Robert  d'Arbrissel,  de  la  moitié 
d'un  mas,  assis  en  la  forêt  de  Cadoin,  au  lieu  appelé 
la  vallée  de  Seguin  et  de  plusieurs  autres  héritages  (4)  ; 
et  souscrivit  plusieurs  autres  donations  faites  au  même 
Robert  d'Arbrissel  et  aux  dames  de  Fontevrauld.  Son 
nom  se  lit  aussi  dans  un  acte  de  la  même  année  m5, 
par  lequel  Ebrard  de  Madaillan  confirma  le  don  que 
Robert  d'Arbrissel    avait  fait  d'une  partie    de  la  forêt  de 


(1)  Bibl.  du  Roi,  extr.  du  Cartul.  d'Uxerche,  faits  par  André 
Duchesne. 

(2)  Extr.  du  grand  Cartul.  de  l  abbaye  de  Cluni,  par  D.  Ville- 
vieille. 

(3)  «  G.  de  Cuinach,  junior,  pro  adipiscendâ  aeternâ  bea- 
»  titudine,  et  patris  sui  salute,  dédit  Deo  XII  nummos,  quos 
»  habere  solebat  in  molendino  de  Dordoniâ  :  testibus  Heliâ 
»  de  salis,  etc.  »  (Extr.  d'une  anc.  copie  d'un  Cartul.  de  l'abb. 
de  Cadoin,  parmi  les  manuscr.  de  MM.  Leydet  et  Prunis,  à  la 
Bibl.  du  Roi.) 

(4)  Cartul.  de  Cadoin,  fol.  1.  Voy.  D.  Luc  d'Achery,  spicil. 


edit.  in-fol.  tom.  3.  p.  475. 


DE   CUGNAC.  ,67 

Cadoin  ,  au  prieur  de  Saint-Avit  (1);  enfin  il  fut  témoin 
de  la  donation  que  le  même  Ebrard  de  Madaillan  fit, 
le  5  des  ides  de  mai  1 124,  à  l'abbaye  de  Cadoin,  d'une 
portion  de  terre  qu'il  avait  à  Auriol  (2).  Il  peut  avoir 
eu  pour  fils  : 

Guillaume  de  Cugnac,  Ier  du  nom,  autorisa  de  sa  signa- 
ture la  donation  que  Guillaume  de  Biron,  Aimeric,  son 
frère,  et  Ai  bol  è  ne,  leur  mère  ,  firent  en  1147,  à  l'abbaye 
de  Cadoin,  d'une  terre  appelée  de  Peyras  (3).  Il  avait  pour 
contemporain,  et  peut-être  pour  frère  : 

Pons  de  Cugnac,  Ier  du  nom,  est  rappelé  dans  une 
donation  faite  à  l'abbaye  de  Cadoin,  en  11 67,  par  trois 
de  ses  fils  (4);  en  présence  de  Grimoard  de  Cugnac, 
leur  neveu  ,  de  Grimoard  de  Loudat  (  de  Lopdat\  ) , 
chevalier,  et  autres.  Ses  enfants  furent  : 

i.°  Guillaume ,  ille    du  nom,  dont  l'article  suit; 

2.0  Gausbert  de   Cugnac,  dont  le    sort  est  ignoré  ; 

3.°  Pons  de  Cugnac  rit  une  donnation  à  l'abbaye  de 
Cadoin,  entre  1 1 54  et  11 58,  dans  laquelle  il 
rappelle  Pons,  son  père  ;  et  en  fit  une  autre  , 
en     1 167,  avec  Guillaume  et  Gausbert,  ses  frères  ; 

4.0  Grimoard  de  Cugnac  ,  fut  père  d'un  autre  Gri- 
moard, qui  est  énoncé  neveu,  de  Pons  ,  dans  un 
acte,   tiré  du  Cartulaire  de  Cadoin  (5); 

5.°  Raimond  de  Cugnac  ,  moine  de  Cadoin  ,  fit 
donation  à  cette  abbaye  du  mas  de  Jaganis, 
entre  les  mains  de  l'abbé  Pierre  (entre  1 166  et 
11 84),  par  le  conseil  de  Guillaume  de  Cugnac, 
son  frère  ,  en  présence  de  Raimond  ,  prieur  de 
Saint-Avit ,  et  de  Guillaume  et  Aimeric  de  Biron, 
frères  (6)  ;  fut  présent  avec  Aldebert,  frère  du 
comte  de  Périgord,  Auger  de  Puyagut,  etc.,  à 
une  donation  faite  à  Cadoin,  par  Arnaud  de 
Saint-Michel  (7).    On    présume  qu'il  est  le  même 


(1)  Spicil.,  ibid.,  p.  476. 

(2)  Cartul.  de  Cadoin,  fol. 

(3)  Ibid. 

(4)  Ibid.,  fol.  55. 
(3)  Ibid.,  fol.  56. 

(6)  Ibid.,  fol.  53  e/59. 
Ttid.1fol.47. 


t68  D£  CUGNAC. 

que    Raimond  de    Cugnac,    prieur     de    Cadoin, 
lequel  reçut,  au  nom  de  son  monastère  ,  le  don 
qu'Henri  de  Gontaut   lui  fit,   le  3  des   nones    de 
février  1 189  (v.  st.  )  (1). 
On  trouve  dans  le  même  tems  : 

Géraud  de  Cugnac,  qui  fut  témoin  avec  Arnaud 
de  Cugnac  ,  son  frère  ,  d'une  donation  faite  à 
Cadoin,  en  n 67,  par  Grimoard  ,  Gautier  et 
Guillaume  de  Saint-Germain  (2)  ; 

Arnaud  de  Cugnac,  chevalier,  est  connu  par  une 
donation  qu'Arnaud  et  Olivier  de  Cugnac  ,  ses 
fils,  firent  pour  lui,  lorsqu'il  prit  l'habit  religieux 
à  Cadoin  (3)  ; 
Marie  de  Cugnac,  femme  de  Guillaume  de  Cugnac, 
en  1222. 
La  filiation  est  suivie  depuis  : 

I.  Guillaume  de  Cugnac,  IIe  du  nom  ,  chevalier  , 
fit  donation  en  1 1 67,  avec  Gausbert  et  Pons  ,  ses  frères, 
à  l'abbaye  de  Cadoin,  de  la  borderie  de  Larquilèse  (4)  : 
fut  témoin,  avec  Adémar  de  Beynac  ,  des  dons  faits  à 
cette  abbaye  par  Guillaume  et  Aimeric  de  Biron,  frères, 
du  consentement  d'Aibolène  leur  mère  ;  fit  don  à  la 
même  abbaye,  par  acte  passé  le 8  des  calendes  de  mars 
11 89  (v.  st).  de  tout  le  droit  qu'il  avait  en  la  forêt 
de  Cadoin  (5)  ;  assista  ,  le  même  jour,  à  la  donation 
que  lui  fit  Adémar  de  Beynac  ;  est  qualifié,  chevalier, 
dans  un  acte  par  lequel  Algarde ,  femme  de  Raimoixd 
de  Puybeton,  ratifia  la  donation  que  Pons  de  Cugnac 
avait  faite  de  l'abbaye  de  Cadoin,  du  droit  qu'il  avait 
sur  le  mas  de  la  Boarie,  près  Naussanes  (6)  ;  souscrivit 
une  charte  de  l'an  1207,  par  laquelle  Martin  Algais, 
seigneur  de  Bigaroque  et  de  Biron  ,  donna  à  la  même 
abbaye,  le  mas  de  la    Barde,  situé   devant  Bigaroque  (7)  ; 


(1)  Cart.  cot.  1,  chart.  25,  aux  arch.  de  Cadoin. 

(2)  Cartul.  de  Cadoin,  fol.  53. 

(3)  lbid.Jol.  65. 
(4)Ibid.,fol.  55. 

(5)  Arch.  de  l'abb.  de  Cadoin,  rouleau  cot.  1,  chart.  26. 

(6)  Jbid.  Extr.  d'une  copie  produite  au  cab.  du  S.  Esprit. 

(7)  Ibid.,  rouleau  cot.  1 ,  chart.  1 1 . 


DE  CUGNAC.  169 

confirma  en  1210,  le  don  qu'hier  de  Pestilhac  fit  à 
cette  abbaye,  du  mas  de  la  Vcigaria  (1)  ;  lui  ht  don 
lui-même  ,'  en  1211,  entre  les  mains  de  l'abbé  Cons- 
tantin, d'un  héritage,  nommé  la  Moleira,  et  de  quatre  sols 
de  cens ,  en  récompense  desquels  l'abbé  lui  donna  un 
cheval  du  prix  de  trois  cents  sols,  et  en  outre  quatre- 
vingt-dix  sols  (i)\  et  vivait  encore  le  4  juillet  1222, 
suivant  une  donation  qu'il  fit  le  même  jour  à  cette 
abbaye,  conjointement  avec  Marie  de  Cugnac,  sa 
femme  (3).  De  ce  mariage  naquit  : 

Hélie,  dont  l'article  suit. 
On      peut    aussi     mettre     au    nombre  des  enfants  de 
Guillaume  II  : 

Geofroi  de  Cugnac,  qui  fut  témoin  d'une  tran- 
saction passée  en  1 233,  entre  le  prieur  de  Saint- 
Avit  et  l'abbé  de  Cadoin  ; 
Et  Aimery  de  Cugnac,  qui  fut  au  nombre  des 
garants  d'un  accord  fait,  le  8  des  ides  de  mars 
1240  (v.  st.),  entre  Guillaume  de  Biron  et  son 
fils,   d'une  part,  et  Pierre  de  Gontaut. 

II.  Hélie  de  Cugnac,  damoiseau,  confirma,  le  4  dé- 
cembre 1276,  une  donation  que  défunts  Guillaume  de 
Cugnac  et  Marie  de  Cugnac,  ses  père  et  mère,  avaient 
faite,  le  4  juillet  1222,  à  l'abbaye  de  Cadoin  et  aux 
moines  d'Aillac.  On  ignore  la  date  de  sa  mort,  mais 
il  parait  qu'il  avait  cessé  de  vivre  en  1281.  On  juge  par 
le  rapprochement  des  tems  et  des  lieux,  qu'il  eut  pour 
enfants  : 

i.°  Guillaume,  dont  l'article   suit  ; 

2.0  Raimond  de  Cugnac,  chevalier,  ne  prenait 
encore  que  le  titre  de  damoiseau,  lorsque  Guil- 
laume de  Cugnac,  son  frère,  et  lui,  firent  un 
accord  en  1281,  avec  l'abbé  de  Cadoin  et  le 
prieur  de  Saint-Avit.  Il  fut  choisi,  en  1287, 
avec  Gaillard   de  Beynac,  chevalier,   pour  arbitre 


(1)  Copie  ibid.   produite  en  1784,  au  cab.  du  S.  Esprit. 

(2)  Cartul.  de  Cadoin,  fol.    17,  recto. 

(3)  Arch.  de  Cadoin,  acte  rappelé  dans  un  autre  de  l'an  1276. 


ijo  DE  CUGNAG. 

d'un  différend,  élevé  entre  Vital  et  Hélie  de 
Fages ,  damoiseaux  ;  prend  encore  la  qualité 
de  damoiseau  de  la  paroisse  de  Cabans,  dans  une 
reconnaissance  consentie  en  sa  faveur,  le  samedi 
avant  la  fête  de  la  Nativité  de  la  Vierge  1 307, 
pour  un  ténement  appelé  la  Tolsanie  ,  situé 
dans  la  paroisse  de  Fongalo  ;  fit  en  i3ii,  con- 
jointement avec  Guillaume  de  Cugnac,  damoi- 
seau, un  échange  avec  l'abbaye  de  Cadoin,  de 
diverses  rentes,  en  la  paroisse  de  Cabans  ;  enfin 
il  reçut,  le  lundi  après  la  fête  de  la  Purification 
de  la  Vierge  1 3 17  (  v.  st.  ),  l'aveu  d'Etienne  de 
Falgayrac  ,  et  de  Raimonde  de  Vie,  sa  femme  , 
pour  une  portion  du  port  de  la  rivière  de  Dor- 
dogne,  appelé  de  Vie,  que  ces  derniers  tenaient 
de  lui ,  sous  le  devoir  de  neuf  deniers  de  cens 
et  autant  d'acapte.  On  ignore  s'il  fut  marié  ; 

3.°  B.  (Bernard,  ou  Bertrand)  de  Cugnac,  fut  présent 
à  un  acte  de  1285.  La  filiation  est  littéralement 
prouvée  depuis  : 

III.  Guillaume  de  Cugnac,  III0  du  nom,  damoi- 
seau, seigneur  de  Cugnac,  etc.,  fut  du  nombre  des 
seigneurs  qui  rirent  un  accord,  le  dimanche,  jour  de 
la  fête  de  saint  Barthélemi,  apôtre,  1281,  avec  l'abbé 
de  Cadoin  et  le  prieur  de  Saint-Avit.  Il  prend  dans 
cet  acte,  la  qualité  de  donzel,  et  stipule,  tant  pour 
lui,  que  pour  Raimond  de  Cugnac,  son  frère  (1);  fut 
présent,  avec  B.  de  Cugnac,  à  une  vente  faite  en  1285, 
par  Jean  de  Pasdelop,  en  faveur  de  Jean  Gloria,  de  deux 
sextérées  de  terre,  situées  dans  la  paroisse  de  Cabans; 
racheta,  en  1298,  cent  sols  de  rente,  due  dans  les 
paroisses  de  Siorac  et  de  Cussac  ,  qu'il  avait  vendue 
précédemment  à  Hélis  de  Cugnac  ,  sa  fille ,  femme  de 
noble  Raoul  Vigier  ;  enfin ,  il  se  rendit  pleige  de  la 
constitution  dotale  ,  que  Gaston  de  Gontaut  ,  seigneur 
de  Badefol,  fit  en  i3o3,  à  Fais,  sa  fille,  en  la  mariant 
à  noble  homme  Raimond  de  Montaut  ,  seigneur  de 
Mussidan    (2)  .    On    ne  connaît  pas  la  date  de  sa  mort  ; 

. 

(1)  Titre  orig.  aux  arch.  de  l'abb.  de  Cadoin. 

(2)  Arch.  de  la  maison  de  Gontant-Saint-Geniès. 


DE  CUGNAC.  171 

mais  il  parait  qu'il  ne  vivait   plus  en   i3o8.    Ses  enfants 
turent: 

i .'  Guillaume,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Raimond    de    Cugnac  ,      prieur    de    Concorès  , 

en  1 3 1 2  ; 
3.°  Berirandede  Cugnac,   mariée  avant   l'an  1297, 

à  Henri  de  Malefaye,  damoiseau   de  Sainte-Croix, 

près  de  Montferrand  ; 
4.0    Hélis    de  Cugnac    avait  épousé,    avant     1298, 

noble  Raoul  Vigier; 
5.°  Souveraine   de    Cugnac,     femme,   avant    i3o8, 

de  noble  Pons  de  Siorac  ; 
6.°  Sobrière  de  Cugnac,  alliée  avant   i3o8,  à  Gail- 
lard de  Pons ,  rils  d'Hélie  de   Pons  ,   damoiseau 

de  Siorac. 

IV.  Guillaume  de  Cugnac  ,  IV*  du  nom  ,  chevalier, 
seigneur  de  Cugnac,  etc.,  reçut,  en  t3o8,  la  quittance 
que  Souveraine  et  Sobrière  de  Cugnac  ,  ses  sœurs  ,  lui 
donnèrent  pour  leurs  droits  légitimaires  ,  qui  s'élevaient  , 
pour  chacune,  à  la  somme  de  neuf  mille  sols;  consentit 
à  une  transaction  passée,  le  12  mars  i3o8  (v.  st.),  avec  les 
officiers  de  l'archevêque  de  Bordeaux,  par  laquelle  tout 
le  ténement  de  la  Roquetaillade  lui  demeura;  passa  un 
acte  avec  Séguin  de  Siorac,  en  1309;  ^t  en  '3 n,  con- 
jointement avec  Raimond  de  Cugnac ,  damoiseau ,  un 
échange  avec  l'abbaye  de  Cadoin  ,  de  diverses  rentes , 
assises  dans  la  paroisse  de  Cabans  ;  prenait  encore  le  titre 
de  damoiseau  de  la  paroisse  de  Cabans  dans  un  acte 
qu'il  passa  en  i3i2,  avec  Laurent  de  Chanteloup,  séné- 
chal de  l'archevêque  de  Bordeaux;  mais  il  se  qualifiait 
déjà  chevalier  en  1 323,  comme  on  le  voit  par  une  sen- 
tence rendue,  le  vendredi  avant  la  Saint-Barnabe  de 
cette  année,  entre  lui,  les  fondés  de  pouvoir  de  Pierre 
de  Conques,  abbé  de  Cadoin  et  l'archevêque  de  Bor- 
deaux, touchant  les  biens  des  lépreux  de  Bigaroque  ; 
reçut  une  reconnaissance  qu'Hélie  de  Puchagut,  de  la 
paroisse  de  Paleyrac  ,  lui  fit  ,  le  jeudi  après  la  fête  de 
saint  Biaise  1 323  (v.  st.),  à  raison  d'une  terre  située 
dans  la  paroisse  de  Durval  ,  que  ledit  Hélie  reconnut 
tenir  de  lui  en  cens  et  fief -lige;  il  en  reçut  une  autre 
la  même  année,  de  Guillem,  de  Vie,  pour  le  mas  de 
Vie,    situé  dans    la  paroisse    de  Saint-Chamassy  ;    enfin, 


172  DE  CUGNAC. 

il  lui  en  fut  fait  une  autre,  pour  une  terre  située  dans 
la  paroisse  de  Sendrieux ,  en  présence  de  Guillaume 
d'Abzac,  damoiseau  de  la  paroisse  de  Cabans.  Il  est 
mentionné  dans  une  quittance  donnée,  le  vendredi 
saint  de  l'année  i32Q,  par  Arnaud  de  Lochefroide, 
procureur  de  l'archevêque  de  Bordeaux,  à  Grimaud  de 
Bretenoux,  du  droit  de  commun,  dû  par  les  habitants 
des  paroisses  de  Campagne,  Lussac,  Mauzens,  le  Coux, 
Saint-Chamassy ,  Bigaroque  et  Cabans ,  excepté,  est-il 
dit,  des  hommes  qui  sont  du  seigneur  Guillaume  de  Cugnac. 
La  même  année,  Pons  de  Limeuil,  damoiseau ,  lui  fit 
don  d'une  rente,  assise  sur  une  vigne  et  une  terre,  au 
mas  de  Palelles,  en  récompense  d'une  autre  rente,  due 
sur  un  jardin,  situé  à  las  Condamines;  reçut,  en  i332, 
une  reconnaissance  de  Jean  de  la  Croix,  pour  une  terre 
située  dans  la  paroisse  de  Cussac.  et  mourut  vers  l'an  1 336. 
Il  avait  épousé  demoiselle  Guillemette  de  Roffilhac, 
laquelle  était  veuve  en  i336,  et  tutrice  de  Pierre,  son 
fils,  suivant  un  acte  de  cette  année.  Il  eut  de  ce  mariage, 
entr'autres  enfants  ; 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit; 

2.0  Bernard  de  Cugnac,  auteur  de  la  branche  de 
Belvés  et  Saint-Avit,  dont  on  présume  qu'est 
sortie  celle  des  marquis  de  Dampierre  ; 

3.°  Henri  de  Cugnac,  bachelier  èz-lois  ,  prieur  de 
Saint- Avit-Senieur,  dès  l'an  1 35 5  ,  recteur  de 
l'église  paroissiale  de  Saint-Chamassy,  chanoine 
de  Cahors,  et  chapelain  du  cardinal  de  Périgord, 
fut  présent,  en  1349,  au  contrat  de  mariage  de 
Pierre,  son  frère  ;  se  démit,  en  i35y,  de  la  cure 
de  Saint-Chamassy,  qui  fut  conférée,  le  ior  fé- 
vrier de  la  même  année,  à  Hélie  de  Portafé  ;  fut 
du  nombre  des  seigneurs  qui  le  18  mai  1 36 1 , 
se  rendirent  cautions  de  la  dot  de  Gaillarde  de 
la  Pradelle,  mariée  à  Dorde  de  Limeuil,  seigneur 
de  Sainte-Alvère;  fut  nommé,  le  21  novembre 
i3Ô2,  à  un  canonicat  de  l'église  de  Cahors,  par 
le  pape  Urbain  V,  en  considération  du  cardinal 
de  Périgord,  dont  il  était  chapelain;  enfin,  il 
se  démit  de  son   prieuré  de  Saint-Avit,    en   13/5; 

4.0  Marguerite  de  Cugnac  ,  femme  de  noble  Hélie 
de   Puygirat,   de   Rampion  ,   donna  quittance   en 


DE  CUGNAC.  l73 

1 323,  à  Guillaume,  son  frère,  de  ia  somme 
de  cent  livres,  d'une  part,  et  de  cinq  mille  sols, 
de  l'autre,  qui  lui  avait  été  constituée  pour  sa 
dot.  Elle  contracta  une  seconde  alliance  avec 
Bertrand  de  Portafé  (ou  Portefoy),  chevalier, 
dont  elle  était  veuve  en  1 363,  suivant  une  dona- 
tion qu'elle  tit  à  Jean  de  Cugnac,  son  neveu  ; 

5.°  Dauphine  de  Cugnac  ,  mariée  avant  i3î3,  à 
Pierre  de   Campnhac  ,   damoiseau  de  Montclar  : 

6."  Plaisance  de  Cugnac  avait  épousé,  en  i328. 
noble  Bernard  de  Veyrines,  seigneur  de  la  Barde, 
près  du  Bugue,  en  Périgord,  fils  de  Bernard 
de  Veyrines,  damoiseau,  et  de  Peyronne,  ou 
Pétronille  de  la  Barde  ; 

7.0  Guillemette  de  Cugnac,  mariée,  en  1329,  à 
Guillaume  de  Bar,  de  Sarlat. 

On  peut  encore  mettre  au  nombre  de  ses  enfants  : 

Bertrand  de  Cugnac ,  religieux  au  monastère  de 
Sarlat,  qui  fut  pourvu,  le  9  novembre  1 359, 
par  le  pape  Innocent  VI,  du  prieuré  de  Couse 
(de  Cosd),  au  diocèse  de  Sarlat,  vacant  par  la 
mort  de  Boniface  de  Bonald. 

Guillaume    IV    de   Cugnac    avait    pour    contemporains 
et  probablement  pour  proches  parents  : 

Guillaume  (W.)  de  Cugnac,  damoiseau,  habitant 
de  la  paroisse  de  Saint-Léon,  qui  fit  en  1367, 
conjointement  avec  Arnaude  et  Ahélis  de  Cugnac 
(probablement  ses  sœurs,  la  première,  femme 
d'Adémar  de  la  Marche,  de  la  paroisse  de  Saint- 
Desir  (ou  Saint-Disier),  et  la  seconde,  de  Ber- 
nard de  Peyrelevade,  du  lieu  de  Beaumont),  une 
donation  rémunératoire,  à  Etienne  Syro,  pour 
services  rendus.  (Arch.  de  l'èvêché  de  Sarlat.) 

V.    Pierre    de    Cugnac  ,    damoiseau    de  la    paroisse  de 
Cabans,  seigneur  de  Cugnac,  etc.,  partagea,   en    1 336  (1), 


(1)  Ce  partage  est  cité  sous  cette  date,  dans  un  vieux  inven- 
taire des  archives  du  château  de  Cugnac;  il  est  d'ailleurs  rap- 
pelé dans  un  hommage  rendu,  le  28  janvier  iôi3,  à  nobles 
François    de    Maleville,  et  Anne  de  Cugnac,  sa   femme,  par 


I74  DE   CUGNAC. 

avec  Bernard,  son  frère,  les  biens  provenants  de  la 
succession  de  Guillaume,  leur  père,  qui  sans  doute 
était  mort  sans  avoir  fait  de  testament.  Cette  succession 
consistait,  suivant  d'anciens  mémoires  domestiques  (i), 
en  cent  vingt  juridictions,  fiefs  et  ténements,  avec  les 
honneurs,  ou  droits  honorifiques  des  églises,  et  deux 
cents  vassaux,  ce  qui  suppose  une  fortune  immense. 
Il  prit  part,  ainsi  que  tous  ses  frères,  aux  funestes 
divisions  qui  éclatèrent  vers  le  milieu  de  ce  siècle,  entre 
les  seigneurs  de  Beynac,  de  Comarque  et  de  Thémines, 
d'une  part,  et  le  seigneur  de  Castelnau,  de  lautre.  Ces 
seigneurs,  après  s'être  faits  entre  eux  une  guerre  san- 
glante ,  dans  laquelle  ils  engagèrent  leurs  parents  et 
leurs  amis,  consentirent  à  suspendre  leurs  hostilités  par 
une  trêve,  qui  fut  conclue  entre  les  parties  belligé- 
gérantes,  et  signée  à  Limeuil,  le  22  novembre  1354, 
par  Jean  de  Galard,  seigneur  de  Limeuil,  et  Hélie 
de  Pomiers ,  seigneur  d'Abenas ,  qui  furent  choisis 
pour  médiateurs  (2).  Il  était  capitaine  de  la  ville  de 
Périgueux,  en  1 358  (3);  transigea,  le  pénultième  d'avril 
i36o,  avec  Séguin  de  Gontaut,  seigneur  de  Badefol, 
son  beau-père,  au  sujet  de  la  somme  de  douze  cent 
cinquante  livres,  que  ce  dernier  avait  constituée  en 
dot  à  Dauphine  de  Gontaut,  sa  fille  :  il  fut  stipulé 
par  cet  accord ,  que  Dauphine ,  en  rapportant  sa  dot, 
pourra  entrer  en  partage  de  la  succession  paternelle, 
avec  ses  frères  ;  et  qu'à  défaut  de  la  ligne  légitime 
de  ceux-ci,  elle  succédera  aux  biens  de  Séguin,  son 
père;    à  quoi  consentirent  Pierre  et  Gaston    de  Gontaut, 


noble  Antoine  de  Monzie,  sieur  d'Espinies;  comme  il  était 
écrit  en  vieux  langage  périgourdin  presqu'inintelligible,  il 
fut  traduit  en  français  dans  le  seizième  siècle,  par  les  sieurs 
de  Bailfleur  et  de  Vinet,  docteurs  régens  à  Bordeaux,  en  vertu 
d'une  commission  donnée  par  un  arrêt  de  la  cour  du  parlement 
de  cette  ville,  sur  un  procès  mû  entre  le  cardinal  de  Sourdis  et 
François  de  Maleville. 

(1)  Suivant  d'autres  mémoires,  le  nombre  de  ces  juridic- 
tions n'était  que  de  soixante  ;  ce  qui  est  encore  bien  considé- 
rable. On  ajoute  qu'elles  étaient  partagées  par  la  rivière  de 
Dordogne. 

(2)  Titre  orig.  aux  arch.  du  château  de  Beynac. 

(3)  Vol.  3o  du  Saint-Esprit. 


DE  CUGNAC.  i75 

tils  du  même  Séguin.  Il  arrenta  ,  le  vendredi  avant  la 
fête  des  Rameaux  1 366  (v.  st.),  à  Etienne  Borel,  de  la 
paroisse  de  Peyrac  ,  un  mas  appelé  deJ  Pomier ,  assis  en 
la  paroisse  de  Cabans ,  sous  le  devoir  de  différents  cens  , 
et  de  la  taille  aux  quatre  cas  ;  et  ne  vivait  plus  le  2  3  août 
1 37 1  ,  suivant  le  testament  de  Séguin  de  Gontaut  (1). 
Il  avait  épouse  ,  par  contrat  passé ,  le  jeudi  après  la  tète 
de  l'Annonciation  de  la  Vierge  1349,  dans  lequel  il 
rappelle  feu  Guillaume  de  Cugnac ,  chevalier  de  la 
paroisse  de  Cabans  ,  son  père ,  demoiselle  Dauphine , 
ou  Delphine  de  Gontaut  ,  tille  de  Séguin  de  Gontaut  , 
seigneur  de  Badefol  ,  et  de  dame  Marguerite  de  Bérail  . 
qui  lui  constituèrent  en  dot  la  somme  de  mille  livres, 
monnaie  de  Périgord,  et  deux  cent  cinquante  livres 
pour  acquérir  des  rentes ,  avec  promesse  de  fournir 
caution  ,  au  dire  de  Henri  de  Cugnac  ,  frère  du  futur 
époux.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Pierre  de  Cugnac  qui  donna  ,  par  acte  passé  à 
Toulouse  ,  le  1 1  mars  1395  (v.  st.)  ,  à  Bertrand  , 
abbé  de  Cadoin  ,  tout  le  droit  qu'il  avait  sur  les 
dîmes  de  la  paroisse  de  Cabans  ,  pour  la  fon- 
dation et  dotation  d'une  chapelle  ;  pour  le  ser- 
vice de  laquelle  il  devait  être  célébré  ,  chaque 
année  ,  deux  messes  solennelles,  Tune,  le  14  juin 
et  l'autre  ,  le  5  novembre  (2).  Il  ne  vivait  plus 
en    1 396  ,  et  paraît  être  mort  sans  postérité  ; 

2.0  Jean  ,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Henri  de  Cugnac  ,  auteur  de  la  branche  de 
Caussade  ,  dont  sont  issus  les  marquis  du  Bourdet  ; 

4.0  N de    Cugnac,    mariée  à   noble    N de 

Verdon  ;  elle   est  rappelée    dans   une    transaction 
passée  le  12  novembre  1461  ,  entre  noble  Gaston 


(1)  Séguin  de  Gontaut  lit  un  codicille,  le  24  août  1 37* .  par 
lequel  il  ratifia  la  transaction  qu'il  avait  faite  avec  son  gendre 
(en  i36o);  légua  35o  livres  à  Dauphine,  dame  de  Cugnac. 
sa  fille;  et  ordonna  que  les  enfants  de  cette  dernière  succé- 
dassent aux  siens  propres,  dans  le  cas  où  ceux-ci  viendraient  à 
mourir  sans  hoirs  légitimes. 

(2)  Obituaire  de  l'abbaye  de  Cadoin.  —  L'aînesse  de  Pierre  de 
Cugnac  n'est  ici  que  présumée  ;  n'étant  fondée  sur  aucun  mo- 
nument authentique. 


,76  DE  CUGNAC. 

de  Verdon  ,  son  petit-fils,  et  nobles  Arnaud- 
Raimond  de  Saintours  ,  et  Louise  de  Cugnac", 
sa  femme. 

VI.  Jean  de  Cugnac,  Ier  du  nom  ,  écuyer ,  seigneur 
de  Cugnac ,  etc.  ;  reçut  ,  le  samedi  avant  la  fête  de  saint 
Martin  1394,  la  reconnaissance  de  deux  terres,  situées 
dans  la  paroisse  de  Cabans  ;  transigea  ,  le  2  mai  1396  , 
avec  Pierre  de  Gontaut  ,  damoiseau,  son  cousin,  sur  un 
procès  qu'ils  avaient  entre  eux,  au  sujet  du  château  et 
de  la  seigneurie  de  Badefol.  Jean  de  Cugnac  prétendait 
avoir  droit  à  cette  seigneurie  ,  à  cause  de  Dauphine  de 
Gontaut ,  sa  mère  ,  et  en  vertu  du  contrat  de  mariage 
de  feu  Pierre  de  Cugnac  ,  son  père  ,  et  des  transaction  et 
codicille  passés  par  feu  Séguin  de  Gontaut  ,  seigneur  de 
Badefol ,  son  aïeul  maternel  :  il  fut  réglé  par  des  arbitres  , 
entre  lesquels  est  nommé  le  seigneur  de  Biron  ,  que  les 
château  et  terre  de  Badefol  appartiendraient  à  Pierre 
de  Gontaut ,  d'une  manière  précaire  ;  en  sorte  que  si  ce 
dernier  venait  à  mourir  sans  enfants  ,  sa  succession  re- 
viendrait à  Jean  de  Cugnac  et  à  sa  famille.  Il  fut  présent 
à  un  accord  passé,  le  5  août  1398  ,  entre  Nompar  de 
Caumont  et  Berard  d'Albret;  reçut  ,  le  mercredi  après 
la  fête  de  sainte  Catherine  1404  ,  un  aveu  de  Robert 
Blanus ,  habitant  de  la  paroisse  de  Saint  -  Pierre  de 
Cabans  ,  lequel  reconnut ,  par  cet  acte  ,  être  son  homme 
selon  les  coutumes  du  château  et  châtellenie  de  Bigarogue , 
et  tenir  de  lui  en  fief,  sous  certaines  redevances,  une 
pièce  de  terre  située  dans  la  même  paroisse  ;  fut  témoin  , 
avec  Jean  de  Valens ,  écuyer ,  Armand  de  Fayolle  de 
Clermont  ,  et  Jean  de  Chaumont  de  Montclar ,  de  la 
donation  qu'Adémar  d'Abzac  ,  seigneur  de  la  Douze , 
fit,  le  4  août  1414,  à  Bertrand  d'Abzac,  écuyer,  son 
fils.  Jean  de  Cugnac  tenait  alors  le  parti  des  Anglais , 
et  lui  resta  attaché  toute  sa  vie.  Après  la  mort  de  Pierre 
de  Gontaut ,  son  oncle  à  la  mode  de  Bretagne ,  arrivée 
sur  la  fin  de  l'année  1422  (1),  il  se  porta  pour  son  plus 
proche  héritier ,  comme  fils  de  Dauphine  de  Gontaut, 
tante  de  Pierre  ,  il  s'empara  du  château  de  Badefol ,  qui 
avait    été  ruiné  ,    quelques    années    auparavant ,     par    le 


(0  Arch.  de  M.  le  comte  de  Gontaut-de-Saint-Gemès. 


DE  CUGNAC.  I77 

comte  de  Clermont,  le  repara  et  l'occupa  un  peu  plus 
de  deux  ans;  puis  il  le  céda  à  Tristan  d'Abzac,  son 
neveu,  pour  le  prix  de  trois  cents  écus  d'or.  Il  fit  avec 
celui-ci  plusieurs  autres  conventions,  par  l'une  des- 
quelles il  lui  céda,  pour  la  somme  de  mille  écus,  le 
lieu  et  château  de  Clarens,  en  Périgord,  qu'il  s'était 
engage'  de  remettre  de  suite  entre  les  mains  du  comte 
d'Armagnac  et  qu'il  avait  livré  à  Bernard  de  Peyro- 
nenc  (i);  fit  donation,  le  6  juin  143 1,  à  Richard  de  Gon- 
taut,  ecuyer,  capitaine  du  château  de  Montignac,  de  toute 
la  terre,  chdtellenie,  seigneurie  et  baronnie  de  Badefol,  près 
de  Limeuil,  en  Périgord,  voulant ,  dit-il,  reconnaître, 
au  moins  en  partie,  les  grands  et  importants  services  qu'il 
avait  reçus  de  lui  :  cet  acte  fut  passé  à  Montignac,  en 
présence  de  Guillaume  Cotct,  seigneur  de  la  Peuehe- 
narie,  d'Hélie  de  Roycre,  de  Jean  de  la  Servantie  et 
de  Raoul  de  Saint-Clar.  Enfin  ,  il  fit  son  testament  le 
27  août  1435  (2),  par  lequel  il  ordonna  que  son  corps 
fût  inhumé  dans  le  monastère  de  Cadoin,  dans  les  tom- 
beaux de  ses  parents  ;  légua  dou\e  ardits  à  chaque  prêtre 
qui  assistera  à  son  enterrement  ;  nomma  exécuteurs  de 
ses  dernières  volontés,  Bertrand  de  la  Cropte,  évêque 
de  Sarlat,  nobles  Benand  d'Abzac  et  Jean  de  la  Cropte; 
institua  Louise  de  Cugnac,  sa  fille  aînée,  son  he'ri- 
tière  universelle,  à  l'exclusion  de  Rigon  de  Cugnac, 
son  fils ,  qu'il  réduisit  à  une  simple  légitime  (3j  ;  et 
mourut  la  même  année,  ou  l'année  suivante,  comme 
il  paraît  par  un  hommage  rendu  le  10  novembre  1436, 
à  Jeanne  de  Comarque,  sa  veuve,  par  Pierre  de  la  Gleyse 
de  Monsac,  héritier  de  Marie  de  Serval.  Il  avait  épousé 
demoiselle  Jeanne    de  Comarque,    fille    de     Raimond    de 


(  1  )  Ibid.  Enquête  de  1 458,  etc. 

(2)  L'original  de  ce  testament  était  conservé,  avant  la  révo- 
lution, dans  les  archives  du  château  de  Feyrac-sur-Dordogne  ; 
il  en  existe  un  extrait  à  la  Bibliothèque  du  Roi,  parmi  les  ma- 
nuscrits de  MM.  Leydet  et  Prunis. 

(3)  Jean  de  Cugnac  était  un  zélé  partisan  des  Anglais  ;  il 
déshérita  son  fils,  sous  prétexte  qu'il  servait  dans  les  armées  du 
roi  Charles  VII;  imitant  en  cela  la  conduite  injuste  de  Pierre 
de  Gontaut,  seigneur  de  Badefol,  son  cousin,  qui,  sous  un 
semblable  prétexte,  priva  de  sa  succession  Richard,  son  fils, 
en  1422. 

XVII.  ,2 


I78  °E  CUGNAC. 

Comarque  damoiseau  ;  laquelle  étant  veuve,  se  remaria 
à  noble  Jean  de  Saintours,  homme  d'armes,  capitaine 
du  château  de  Courbafy,  en  Limousin;  elle  devint  veuve 
pour  la  seconde  fois,  vers  l'an  1456,  et  passa  des  actes 
en  1462,  1475  et  i486,  dans  lesquels  elle  prend  le 
tire  de  dame  de  la  Bourlie  (1)  :  elle  eut  de  son  premier 
mari,  les  enfants  suivants  : 

1 .°  Rigon,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Louise  de  Cugnac,  instituée  héritière  univer- 
selle par  le  testament  de  son  père,  du  27  août 
1435,  porta  les  terres  de  Cugnac,  Saint- Avit, 
Bouillac,  la  Sauvetat,  etc.,  à  noble  Arnaud-Rai- 
mond  de  Saintours,  son  mari,  fils  de  Jean  de 
Saintours,  second  mari  de  Jeanne  de  Comarque 
sa   mère  (2)  ;  et  fit  son  testament  en  1483  ; 


(1)  Jeanne  de  Comarque  était  déjà  veuve  'de  Jean  de  Sain- 
tours lorsque,  le  10  mai  1459,  elle  rendit  hommage  à  Biaise, 
archevêque  de  Bordeaux,  pour  le  repaire  de  la  Bourlie,  dont 
elle  avait  hérité,  dit-elle,  de  nobles  Boni/ace  (Bonafos),  et 
Jean  de  Biron,  par  le  canal  de  Jean  de  Cugnac,  son  mari: 
elle  vivait  encore,  fort  âgée,  le  20  janvier  i486  (v.  st.  ). 

(2)  Arnaud-Raimond  de  Saintours,  écuyer,  né  en  1423, 
avait  pour  sœur  Marguerite,  mariée  le  pénultième  novembre 
1476,  à  Izarn  de  Carrières,  de  la  Mothe-Montravel  ;  il  laissa 
de  Louise  de  Cugnac,  sa  femme,  qui  vivait  encore  en  1476, 
un  fils,  nommé  Pierre,  et  cinq  filles  mariées. 

Pierre  de  Saintours,  seigneur  de  Cugnac,  etc.,  pannetier  de 
Louis,  duc  d'Orléans,  depuis  roi  de  France  sous  le  nom  de 
Louis  XII,  gouverneur,  pour  le  Roi,  de  Saint-Denis  et  du 
Pont-de-Cé,  épousa,  en  i486,  Marguerite  de  Lagut,  de 
Mussidan,  qui  le  rendit  père  de  : 

Jean  de  Saintours,  seigneur  de  Cugnac,  etc.,  épousa,  en 
i5i5,  Marie  de  la  Cassagne,  ou  Chassagne,  dont  il  eut:  i.° 
Denis  de  Saintours,  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi,  che- 
valier de  son  ordre,  capitaine  du  château  du  Ha  à  Bordeaux, 
mort  en  1 571,  sans  enfants  d'Anne  de  Macanan  -  de  -  Salle- 
gourde,  qu'il  avait  épousée  en  1 555  ;  2. °  François,  qui  suit; 
et  cinq  filles. 

François  de  Saintours,  seigneur  de  Cugnac,  épousa  Hélis 
Vigier  -  de  -  Ségonzac,  et  décéda  en  1592,  laissant:  i.°  Ber- 
trand, assassiné  en  i6o5  ;  2°.  Anne  de  Saintours,  mariée,  en 
i6o3,  à  François  de  Maleville,  écuyer,  seigneur  de  Merlanes, 
à  qui  elle  porta  la  terre  de  Cugnac. 


DE  CUGNAC. 


179 


3.°  Peyronne  de  Cugnac  ,  mariée  avant  l'an  1462, 
à  Gadifer  ou  Gaderfe  de  Carrières,  habitant  de 
M  obères,  qui  vivait  encore  en  1476  ; 

4?  Isabeau  de  Cugnac  épousa,  en  1456,  noble  Pierre 
de  Bosredon. 


Branche  de  Giversac,  ou  Giversac. 

VII.  Rigon  de  Cugnac,  damoiseau,  se  voyant  si  in- 
justement frustré  de  l'héritage  de  ses  pères,  et  réduit  à  une 
simple  légitime  par  le  testament  de  son  père,  du  27  août 
1435,  se  retira,  à  son  retour  de  l'armée,  dans  la  petite 
ville  de  Domme,  en  Périgord,  et  y  passa  le  reste  de  ses 
jours.  Il  assista,  comme  témoin,  le  23  janvieri447, 
(v.  st.),  à  un  bail  à  ferme,  que  Richard  de  Gontaut, 
co-seigneur  de  Saint-Geniés,  fit  au  nom  et  comme  pro- 
cureur de  noble  Jeanne  de  Salignac  ,  sa  femme ,  à  un 
particulier  nommé  Jean  Planhart,  des  herbages  des  lieux 
de  Saint-Martial  et  Montagut,  au  diocèse  de  Sarlat  ; 
reçut,  le  i5  novembre  145 1  ,  une  procuration  d'Hélène 
de  la  Rivière  ,  sa  femme;  et  autorisa  cette  dame, 
le  28  mars  1432,  à  vendre  à  Guillaume  du  Pouget 
^de  Pogeto)  ,  homme  de  loi,  le  moulin  de  Giversac , 
situé  sur  la  rivière  del  Cex,  en  la  paroisse  de  Senac  ;  fut 
présent  à  un  bail  à  cens,  que  noble  Jean  de  Cugnac  fit 
le  4  août  de  la  même  année,  à  Guillaume  Fayard, 
d'un  mas,  ou  ténement ,  appelé  de  Calmon,  situé  dans 
la  paroisse  de  Daglan  ;  et  ne  vivait  plus  le  3o  juillet 
1461.  Il  mourut  à  Domme,  suivant  le  testament  de  sa 
femme,  et  fut  enterré  dans  l'église  de  Notre-Dame  du 
même  lieu.  Il  avait  épousé  avant  l'année  145  r,  demoi- 
selle Hélène  de  la  Rivière  {de  la  Ribieyra,  ou  de  Ripe- 
rid),  qui  lui  survécut  plusieurs  années;  et  fit  son  testa- 
ment à  Domme,  le  5  août  1471 ,  par  lequel  elle  de- 
manda à  être  inhumée  auprès  de  son  mari,  en  l'église 
de  Notre-Dame  de  ce  lieu  ,  devant  l'autel  de  Ste-Marie- 
Madelaine;  fit  plusieurs  legs  pieux  ,  et  fonda  un  anni- 
versaire dans  la   même  église.  De    son    mariage  provint  : 

Jean,  dont  l'article  suit. 
Rigon  de  Cugnac  peut  avoir  eu  pour  second  fils  : 
Pons  de  Cugnac,  habitant  du  mont  de  Dôme,  qui 


180  t)E   CUGNAC. 

fut  présent  à  un  acte  d'appel,  fait,  le  19  mai 
1462  ,  au  se'néchal  de  Périgord  ,  par  Jeanne  de 
Comarque  ,  veuve  de  noble  Jean  de  Saintours  , 
seigneur  de  la  Bourlie. 

VIII.  Jean  de  Cugnac,  IIe  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Giversac ,  habitant  de  la  ville  de  Domme,  e'tait  déjà 
majeur  le  3o  juillet  146 1  (né  par  conséquent  vers  l'an 
1436),  suivant  un  acte  de  vente  qu'il  fit  le  même  jour, 
conjointement  avec  sa  mère,  en  faveur  de  Pierre  de 
Corrège,  prêtre,  d'une  rente  en  blé,  mesure  de  Domme, 
qulls  assignèrent  sur  leur  borie  del  Coderc,  située  dans 
la  paroisse  de  Daglan  ;  il  donna  aussi  ,  de  concert  avec 
sa  mère,  à  perpétuel  emphitéose ,  le  25  mars  146 1 
(v.  st.),  à  Jean  Baran,  de  Domme,  une  vigne  située  au 
territoire  de  Costa  arno,  dans  la  paroisse  de  Sainte-Ca- 
therine de  Lastroa  ;  passa  plusieurs  autres  actes  en  so- 
ciété avec  cette  dame;  ils  firent,  entr'autres,  en  commun, 
l'acense  de  la  borie  de  Giversac  ,  située  dans  la  paroisse 
de  Saint-Fronton  de  Brusc ,  juridiction  du  consulat  de 
Domme,  le  n  avril  1462.  Il  fut  présent  à  une  transaction 
passée  le  9  janvier  1465  (v.  st.),  entre  Richard  de  Gon- 
tautj  seigneur  de  Badefol  ,  et  Arnaud-Raimond  de 
Saintours,  seigneur  de  Cugnac  ;  céda,  le  3o  juillet  1470, 
à  l'évêque  de  Sarlat ,  une  rente  que  ce  dernier  lui  de- 
vait à  raison  d'un  pré  qu'il  avait  acquis  de  Gaillard  la 
Combe ,  situé  dans  la  paroisse  de  Saint-Fronton  de 
Brusc  ,  au  lieu  appelé  del  Port  Vielh.  Sa  mère  l'institua 
héritier  universel  par  son  testement  du  5  août  147-1.  Il 
racheta  ,  le  28  novembre  1474  ,  une  rente  de  quatre  car- 
tons de  froment  ,  qu'il  avait  vendue  le  3o  juillet  1461, 
à  Pierre  Corrège,  prêtre  du  diocèse  de  Toulouse.  On 
ignore  la  date  de  sa  mort  ;  mais  il  paraît  qu'il  avait  cessé 
de  vivre  en  1487,  puisque  ses  enfants  étaient  alors  sous  la 
tutelle  de  Marguerite  de  la  Roque,  sa  veuve,  et  de  Mar- 
tial de  la  Roque  ,  son  beau-frère.  Il  avait  épousé  par 
contrat  passé  au  lieu  de  Saint-Pompon,  en  la  maison  ou 
hôtel  de  la  Roque,  le  28  mai  1464,  noble  Marguerite  de 
la  Roque,  fille  de  noble  Laurent,  dit  del  Puchdiou,  et 
de  Marguerite  de  la  Roque,  et  sœur  de  Martial  de  la 
Roque ,  seigneur  de  Saint-Pompon  (vulgairement  Saint- 
Pleinpont.)  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°   Laurent    de    Cugnac    ht   un    accord,   de  con- 


DE  CUGNAC.  181 

cert   avec    Jacques,     son    frère  ,    le  3o     janvier 

i5oo(v.st)  ; 
a.0  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 
3."    Martial  de    Cugnac    est   rappelé    dans  l'accord 

passé    par  ses    deux   frères    aînés,    le    3o  janvier 

i5oo; 
4.0  Marguerite  de  Cugnac  fut  mariée    à    Antoine 

Colon,  de  la  Vercantière,  au  diocèse  de  Cahors  ; 
5.°    Hélène    de    Cugnac  épousa   Guillaume  Julia, 

habitant  du  repaire  de    Sales,  en  la  paroisse  de 

Bensac,  au  diocèse  de  Sarlat. 

IX.  Jacques  de  Cugnac  ,  écuyer  ,  seigneur  de  Giver- 
sac ,  etc.  ,  uni  à  Laurent  de  Cugnac  ,  son  frère  ,  et  fondé 
de  pouvoir  de  Martial,  son  autre  frère;  il  rit ,  le  3o  jan- 
vier i5oo  (v.  st.  ),  avec  Guillaume  del  Telh  de  Dom- 
ine, un  accord  par  lequel  il  prorogea,  en  sa  faveur,  un 
terme  de  rachat.  Il  servait  en  i5o3,  sous  le  commande- 
ment du  seigneur  d'Albret,  et  était  un  des  cent  archers 
de  la  compagnie  de  cinquante  lances  fournies  des  ordon- 
nances du  roi,  dont  la  montre  fut  faite  à  Luguynem, 
dans  le  duché  de  Milan ,  le  6  août  de  cette  année  ;  et 
servait  encore  dans  la  même  compagnie  en  i5o7,  suivant 
la  revue  qui  en  fut  faite  à  Parme,  le  17  juin.  Il  est  men- 
tionné dans  le  codicille  de  noble  Martial  de  la  Roque, 
co-seigneur  de  Saint-Pompon  ,  son  oncle ,  du  26  mars 
i5o6  (v.  st.)  (1);  reçut,  le  17  juin  1 538,  l'aveu  que 
Pierre  Genyès  lui  lit ,  pour  des  biens-fonds  situés  dans 
la  paroisse  de  Domme.  Enfin,  il  fit  son  testament  à  Gi- 
versac  ,  le  1 1  août  de  la  même  année  ,  par  lequel  il  choi- 
sit sa  sépulture  dans  l'église  paroissiale  de  Domme,  et 
dans  les  tombeaux  de  ses  parents  ;  et  ne  vivait  plus  le 
i3  novembre  1 541 .  Il  avait  formé  deux  alliances  :  la 
première     avec    demoiselle    Jeanne    de  Gironde-de-Mont- 


(i)  Martial  de  la  Roque  déclare,  dans  son  codicille,  qu'il 
avait  déjà  fait  son  testament  le  24  février  i5o5  (v.  st.).  par  le- 
quel il  avait  institué  son  héritière  universelle  noble  Marguerite 
de  la  Roque,  femme  de  Jean,  seigneur  de  Sermet,  sa  fille, 
et  de  noble  Jeanne  de  Clermont  ;  et  voulant  ajouter  à  ces  dis- 
positions, il  rit  un  legs  à  Laurent  et  à  Jean  de  Cugnac,  ses 
neveux;  et  substitua  à  Marguerite,  sa  fille,  Jacques  de  Cugnac, 
son  neveu,  dans  les  biens  situés  dans  la  baronnie  de  Beynac. 


j82  de  cugnac. 

cléra  (rj,  fille  de  Jean  de  Gironde,  seigneur  de  Mont- 
cléra,  et  de  Françoise  de  Champagne-la-Suze  (2)  ;  la 
seconde  avec  demoiselle  Jeanne  de  Lestrade,  qui  vi- 
vait encore  le  17   juin   1543  ,  et  qui   le     rendit  père  de  : 

1 .°  Jean  dont  l'article  suit  : 

2.0  Jean  de  Cugnac  ,  le  jeune  ,  dit  Annibal ,  ec- 
clésiastique ; 

3.°  Raeffot  de  Cugnac  , 

4.0  François  de  Cugnac,  ] 

5.°  François  le  jeune,         dont  le  sort  est  ignoré; 

6.°  Pierre  de  Cugnac  ,     ) 

7.0  Marguerite  de  Cugnac,  épousa  en  1547,  n°ble 
François  de  Beaupoil  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Pestilhac,  Hautemire,  le  Peyruzel,  en  Péri- 
gord  ,  etc.  Ils  n'eurent  qu'une  fille  ,  Marguerite  de 
Beaupoil,  qui  fut  mariée,  par  contrat  du  18  no- 
vembre i566,  à  Jean  de  Durfort,  baron  de  Léo- 
bard  et  de  Montségur  ; 

8.°  Clinette  de  Cugnac. 

9.0  N...  de  Cugnac,   posthume,  en  1 538. 

X.  Jean  de  Cugnac,     IIIe    du    nom,    chevalier,     sei- 
gneur    de    Giversac ,     Sermet ,    Peyruzel ,  la    Ferme  ,   et 


(1)  Voyez  la  Généalogie  de  la  maison  de  Durfort,  par 
l'abbé  Vedel,  pag.  34. 

(2)  Françoise  de  Champagne  avait  pour  bisaïeul  Jean  de 
Champagne,  père,  par  Ambroisie  de  Craon,  dame  de  la  Suze, 
de  Pierre  de  Champagne,  seigneur  de  la  Suze,  marié  à  Marie 
de  Laval-Montmorency,  fille  de  Thibaud  de  Laval,  seigneur 
de  Loué,  chambellan  du  roi  Charles  VI,  et  de  Jeanne  de 
Maillé-Brezé,  mère  de  Brandelis  de  Champagne,  comte  de 
la  Suze,  chambellan  du  Roi,  et  gouverneur  des  pays  d'Anjou 
et  du  Maine,  qui,  de  son  mariage  avec  Renée  de  Varie  de 
l'Isle-Savary,  eut,  entr'autres  enfants,  Françoise  de  Cham- 
pagne ci-dessus,  bisaïeule  de  Marguerite  de  Beaupoil,  dame 
de  Léobard  et  de  Montségur,  et  Baudoin  de  Champagne, 
aïeul  de  Pernelle  de  Champagne,  femme  de  Jacques,  comte 
de  Montgommery-de-Lorge,  père  de  Marie-Marguerite  de 
Montgommery  -  de  -  Lorge,  mariée,  en  i6o3,  à  Jacques  de 
Durfort,  marquis  de  Duras,  aïeul  des  maréchaux  de  Duras  et 
de  Lorge,  neveux  du  vicomte  de  Turenne,  quatrième  aïeul 
des  duchesses  de  Biron  et  d'Ancenis,  nièces  du  cardinal  de  la 
Rochefoucauld,  grand  aumônier  de  France. 


DE  CUGNAC.  l83 

en  partie  de  Saint- Pompon,  chevalier  de  l'ordre  du 
roi,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  des  rois 
Charles  IX  et  Henri  III,  capitaine  de  cinquante  lances 
des  ordonnances,  maréchal  des  camps  et  armées  du  roi, 
sénéchal  de  Bazadois,  etc.,  né  vers  l'an  i520,  fut  ins- 
titué héritier  de  son  père,  par  son  testament  du  1 1  août 
1 538  ;  n'était  âgé  que  de  vingt  ans  ou  environ,  lorsque,  le 
i3  novembre  1 541,  il  fit  une  vente  conjointement  avec 
sa  mère.  Il  est  fait  mention  de  lui  dans  le  testament  de 
Marguerite  de  la  Roque,  daté  de  Saint-Pompon,  le 
2  septembre  i55i,  et  Hélie  de  la  Roque,  écuyer.  sei- 
gneur des  Fornels  lui  fit  donation  de  tous  ses  biens, 
sous  la  réserve  de  l'usufruit  sa  vie  durant,  et  d'une  somme 
d'argent,  pour  en  disposer  à  sa  volonté,  par  acte  passé  au 
château  de  Saint-Pompon,  le  3i  mars  i552,  en  présence 
de  François  de  la  Baume,  écuyer.  Le  roi  Charles  IX 
le  nomma  chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Michel,  et  char- 
gea M.  de  Sauveterre  de  lui  remettre  le  collier  de  Tor- 
dre, par  une  lettre  datée  du  11  décembre  1 568,  dans  la- 
quelle Sa  Majesté  lui  marque  que  «  pour  plusieurs  bonnes 
»  et  grandes  considérations,  elle  avoit  choisi  et  esleu  en 
»  l'assemblée  de  son  ordre  le  sieur  de  Cugnac,  pour 
»  entrer  et  estre  associé  en  la  compagnie  dudit  ordre  ; 
»  que  comme  il  estoit  par  de-là,  il  avoit  semblé  à  ladite 
»  compagnie,  que  le  meilleur  estoit  de  luy  faire  donner 
»  le  collier  par  luy  (sieur  de  Sauveterre)  ;  qu'à  cet  effet, 
»  elle  luy  envoyoit  le  pouvoir,  avec  un  mémoire  de  la 
»  forme  qu'il  auroit  à  y  tenir,  et  qu'elle  le  prioit  de  luy 
»  faire  tenir  (au  sieur  de  Cugnac)  la  lettre  qu'elle  luy 
»  écrivoit  à  ce  sujet,  et  de  luy  faire  sçavoir  le  lieu  où 
»  il  auroit  à  se  trouver,  pour  luy  donner  le  collier 
»  dudit  ordre,  etc.  »  La  reine  Catherine  de  Médicis 
l'invita  par  une  lettre  du  10  décembre  1569,  de  venir 
avec  le  seigneur  de  Limeuil,  le  lendemain  de  bon  matin 
trouver  le  roi,  son  fils,  pour  recevoir  son  comman- 
dement. 

Il  fut  pourvu,  le  19  janvier  1 571,  de  l'office  de  séné- 
chal de  Bazadois;  et  nommé  à  une  place  de  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  roi,  brevet  du 
21  février  1574.  Le  roi  Charles  IX  le  gratifia,  le  même 
jour,  d'une  pension  de  douze  cents  livres,  à  prendre 
sur  son  épargne;  et  Henri  III  lui  écrivit  de  Paris,  le 
23   mai    i5y5,    une    lettre    dans    laquelle    il    lui  mande 


184  DE   CUGNAC. 

que:  désirant  lui  communiquer  aulcunes  choses  qui  im~ 
portoient  grandement  au  bien  de  ses  affaires,  et  à  la  con- 
servation de  son  estât,  sa  majesté  le  prioit  de  se  rendre  le 
20  juillet  suivant,  où  elle  seroit  soit  à  Paris,  ou  ailleurs. 

Il  fit  un  codicille,  au  château  de  Saint-  Pompon, 
le  3o  juin  de  la  même  année,  par  lequel  il  ordonna 
que  dame  Antoinette  de  Hautefort,  sa  femme,  à  qui 
il  avait  donné,  par  son  testament,  la  terre  et  seigneurie 
de  Sermet,  avec  ses  dépendances,  serait  tenue  d'en 
disposer  en  faveur  de  l'un  de  leurs  enfants  mâles  ,  à  son 
choix,  et  augmenta  les  legs  faits  à  ses  autres  enfants. 

Il  obtint  en  don  de  Sa  Majesté,  le  16  août  ibjS,  une 
pension  de  douze  cents  livres  sur  son  e'pargne,  en  consi- 
dération des  bons  et  agréables  services  qu'il  luy  avoit  cy- 
devant  faits,  depuis  son  avènement  à  la  couronne  et  aux 
feus  roys  ses  prédécesseurs ,  père  et  frères,  tant  aux  faits 
des  guerres,  qu' en  plusieurs  et  maintes  autres  louables  ma- 
nières. Il  se  rendit  en  Guienne,  la  même  année,  et  fut 
nommé  par  le  roi,  le  9  septembre  suivant,  à  la  charge 
d'une  compagnie  de  trente  hommes  d'armes,  faisant  le 
nombre  de  trente  lances  fournies  de  ses  ordonnances 
du  nombre  des  nouvelles  compagnies,  créées  pour  ren- 
forcer la  gendarmerie;  bientôt  après,  et  le  29  octobre 
1577,  il  fut  fait  capitaine  de  cinquante  lances  des  ordon- 
nances du  roi,  ensuite  maréchal  de  camp  de  son  armée 
de  Champagne.  Ce  prince  lui  avait  écrit,  le  28  janvier 
1576,  pour  lui  témoigner,  qu'il  était  bien  aise  qu'il 
eut  dressé  sa  compagnie  d'ordonnances,  mais  qu'il  étoit 
nécessaire  qu'il  fit  son  enrôlement,  ainsi  que  l'on  avoit 
accoustumé;puis,  après  avoir  servi  trois  mois,  il  donneroit 
ordre  pour  quelle  fit  monstre,  ni  plus  ni  moins  comme 
les  autres  compagnies  de  sa  gendarmerie.  Sa  Majesté 
ajoute  qu'elle  desiroit  qu'il  vint  faire  avec  elle  le  service 
par-deçà.  Ce  monarque  lui  écrivit  de  nouveau,  le  4  juin 
de  la  même  année  (1),  et  lui   manda,   entr'autres  choses, 


(1)  Cette  lettre  est  conçue  en  ces  termes  :  «  Monsieur  de 
»  Giverzac,  j'ay  ad  visé  que  pour  Péstablissement  de  mon  édit 
»  de  pacification  et  repos  de  mon  pays  de  Guyenne,  estoit 
n  très  requis  est  nécessaire  que  mon  cousin  le  marquis  de  Vil- 
»  lars,  admirai  de  France,  qui  est  mon  lieutenant  général  en 
»  l'absence  de  mon  frère   le   roy  de  Navarre,  s'y  acheminast, 


DE  CUGNAC.  l85 

qu'il  le  prioit  bien  fort  de  s'employer  de  sa  part,  selon  la 
fiance  qu'il  avoit  en  lui,  et  selon  que  lui  fairoit  entendre 
son  cousin  le  marquis  de  Villars,  admirai  de  France,  son 
lieutenant-général,  à  ientretenement  de  son  édit  de  paci- 
fication et  du  repos  de  son  pays  de  Guyenne.  Il  obtint  un 
mandement  de  Claude  Garrault,  trésorier  de  l'épargne 
de  Sa  Majesté,  adresse,  le  9  août  1578,  au  receveur 
général  des  finances,  à  Toulouse,  pour  se  faire  payer 
de  la  somme  de  deux  mille  écus,  à  lui  ordonnée  pour 
tout  ce  qui   pouvait  lui  être  dû  à  cause  de    son  état    de 


>  comme  il  fait  présentement,  bien  instruit  de  mon  intention, 
»  mesme  de  la  satisfaction  que  j'ay  de  ceux  de  ma  noblesse  de 
»  par  delà,  lesquels  je  désire  continuer  en  leur  bonne  volonté, 

•  et  leur  estre  de  ma  part  aussi  favorable  qu'aucun  des  roys  mes 
»  prédécesseurs  ait  jamais  esté.  La  chose  que  maintenant  le  plus 
»  je    désire,     est     l'entretenement     d'icelluy    edit,     en    quoy 

•  ceux  de  madite  noblesse  peuvent  grandement.  Au  moyen 
»  dequoy,  je  vous  prie  bien  fort  vous  y  employer  de  vostre 
"  part,  selon  la  fiance  que  j'en  ay,  et  que  vous  fera  entendre 
»  mondit  cousin  l'admirai,  auquel,  quand  aurez  besoin  d'estre 

•  é.laircy  de  mon  intention,  vous  vous  adresserez;  cependant 
»  je  prieray  Dieu  qu'il  vous  ait,  monsieur  de  Giverzac,  etc. 
»  Escript  à  Paris,  le  4  juin  1576.  Signé  Henry.  » 

Henri  III  lui  écrivit,  le  8  juillet  1 578,  une  autre  lettre  de  la 
teneur  suivante  :  •  Monsieur  de  Giverzac,  j'ay  assez  tesmoigné 
et  faict  connoistre  par  effect.  le  singulier  désir  que  j'ay  de 
faire  establir,  observer  et  même  entretenir  mon  dernier  édit  de 
pacification  pour  le  bien  et  repos  de  mes  sujets,  ayant  envoyé 
dans  toutes  mes  provinces,  commissaires,  gens  d'autorité  et 
d'honneur  pour  cet  effect,  mesmes  en  mon  pays  de  Guyenne, 
où  ils  travaillent  et  s'employent  d'affection  à  remettre  toutes 
choses  en  bon  estât,  mesmes  en  la  ville  de  Périgueux  :  l'exé- 
cution dequoy  dépendant  des  sieurs  gentilshommes  dudit 
pays,  tant  d'une  que  d'autre  religion,  j'ay  bien  voulu  vous 
faire  la  présente,  pour  vous  prier  que  vous  vous  obligiez  avec 
les  autres  serviteurs  et  gentilshommes  catholiques  à  qui  j'en 
escripts  de  mesme  substance,  pour  la  seureté  de  ladite  ville 
de  Périgueux,  et  exercice  de  la  justice  d'icelle;  comme  sem- 
blablement  le  roy  de  Navarre,  mon  frère,  fera  faire  sem- 
blable obligation  et  promesse  aux  sieurs  et  gentilshommes  de 
la  religion  prétendue  reformée  dudit  pays,  à  ce  que  les  offi- 
ciers ne  facent  plus  difficulté  d'y  aller;  et  oultre  ce  que  vous 
ferez  beaucoup  pour  le  bien  et  repos  d'icelluy  pays,  vous  me 
ferez  service  fort  agréable  en  ce  faisant.  Priant  Dieu,  etc. 
Escript  à  Paris,  ce  8  juillet  1 378.  Signé  Henry.  » 


,86  DE  CUGNAC. 

maréchal  de  camp  ;  le  lendemain,  il  eut  en  don  du  roi, 
la  somme  de  mille  écus;  en  dédommagement  des  pertes, 
dommages  et  dépenses  qu'il  avait  faites  pour  son  service 
dans  les  guerres.  Le  dernier  acte  qu'on  trouve  de  lui  est 
une  procuration  qu'il  donna,  le  18  septembre  suivant, 
à  maître  Jean  Boutet,  pour  toucher  du  receveur  général, 
des  finances,  à  Toulouse,  la  somme  de  deux  mille  écus, 
pour  les  causes  contenues  dans  le  mandement  du  9  août, 
déjà  cité.  On  ignore  la  date  de  sa  mort;  mais  il  est 
constant  qu'il  ne  vivait  plus  le  17  octobre  1 586.  Il  avait 
épousé,  par  articles  passés  sous  seings-privés,  au  château 
de  Hautefort,  le  10  novembre  1 555,  et  reconnus  au  même 
lieu  et  le  même  jour,  demoiselle  Antoinette  de  Haute- 
fort,  fille  de  noble  et  puissant  seigneur  Jean  de  Haute- 
fort,  seigneur  de  Hautefort,  de  Thénon  et  de  la  Mothe, 
gouverneur  pour  le  roi  et  la  reine  de  Navarre,  en  leurs 
comté  de  Périgord  et  vicomte  de  Limoges,  et  de  dame 
Catherine  de  Chabannes  ;  elle  fit  son  testament,  étant 
veuve,  le  17  octobre  1 586.  Les  enfants  nés  de  ce 
mariage,  sont  : 

1 .°  Edme ,  ou  Aymé  de  Cugnac  ,  seigneur  de 
Giversac,  des  Fornels,  et  en  partie  de  Saint- 
Pompon,  ayant,  dit-il,  en  considération  l'évé- 
nement des  guerres  civiles  qui  se  sont  commencées 
en  ce  royaume,  et  les  dangers  que  couraient 
ceux  qui,  comme  lui,  faisaient  profession  des 
armes,  fit  son  testament  olographe  le  4  août 
1 585,  par  lequel  il  choisit  sa  sépulture,  dans 
l'église  paroissiale  de  Saint-Pompon,  au  tombeau 
de  ses  prédécesseurs;  laissa  à  sa  mère  l'usufruit 
de  son  repaire  et  domaine  de  Giversac,  et  ins- 
titua Marc,  son  frère,  son  héritier  universel. 
Il  mourut  sans  postérité,  avant  le  18  septem- 
bre   1 596  ; 

2.0  Marc,  dont  l'article  suit; 

3.°  Marguerite  de  Cugnac  fut  mariée,  par  contrat 
du  27  août  1574,  à  Pierre  de  la  Faye,  filsd'Ama- 
nieu,  écuyer,  seigneur  de  la  Faye,  etc.  ;  elle 
est  nommée  dans  le  testament  de  son  mari,  du 
3o  juillet  1 5g  1  ;  et  vivait  encore  le  2  3  avril  1609  ; 

4  °  Louise  de  Cugnac,     |    ,  .  , 

7  „  r>        j    n  d°nt  on   ignore    le  sort  ; 

5 .°  Rose  de  Cugnac ,       )  ° 


DE  CUGNAC.  187 

6.°  Françoise  de  Cugnac  ,  mariée  ,  le  2  mars  1 5g3  , 
à  Marc-Antoine  de  Durfort,  seigneur  de  Gou- 
jonnac-Belvès,  fils  de  Mathurin  de  Durfort  ,  et 
de  Marguerite  de  Clermont-Piles.  Elle  vivait 
encore  le  1"  janvier  1640. 

XI.  Marc  de  Cugnac,  chevalier,  seigneur  de  Giver- 
sac,  la  Bastide,  Sermet,  la  Tèse,  la  Lecune,  les  Fournels 
et  en  partie  de  Saint-Pompon  ,  fut  légataire  d'une 
somme  d'argent,  par  le  testament  de  son  père,  ainsi 
que  par  son  codicille  du  3o  juin  1575  ;  et  recueillit 
en  1 585  ,  la  succession  d'Edme,  son  frère  aîné.  Il  eut 
le  malheur  de  tremper  dans  les  projets  du  duc  deBiron, 
son  parent  et  son  ami  (1)  ;  mais  pour  ne  pas  éprouver 
le  même  sort,  il  sortit  du  royaume  et  se  retira  en 
Espagne.  Son  absence  dura  environ  quatre  ans,  au  bout 
desquels  il  eut  recours  à  la  clémence  du  roi  Henri  IV, 
et  obtint  de  ce  monarque,  au  mois  d'août  1606  [aliàs 
i6o5)  ,  des  lettres  de  révocation  de  la  condamnation 
à  mort  par  contumace,  prononcée  contre  lui  ,  en  la 
ville  de  Limoges  ,  par  les  commissaires  députés  par  Sa 
Majesté,  avec  abolition  de  tout  ce  qu'il  avait  fait  contre 
son  service,  tant  en  son  royaume  ,  que  dehors (2). 


(i)  Ceci  explique  la  raison  pour  laquelle  de  toutes  les  charges 
importantes  et  dignités  dont  était  revêtu  Jean  de  Cugnac,  au- 
cune ne  fut  transmise  à  ses  enfants  et  petits-enfants,  qui  furent 
ainsi  punis  de  la  conduite  de  leur  père. 

(2)  Voici  le  commencement  de  ces  lettres  :  «  Henry,  etc., 
»  voulant  pour  bonnes  considérations,  et  en  conséquence  de 
»  ce  que  nous  avons  ordonné  sur  l'abolition  des  mouvements 
»  survenus  en  l'année  dernière  en  nos  pays  de  Limozin,  Quercy 
»  et  ailleurs,  en  conséquence  d'iceux.  que  la  mémoire  en  de- 
»  meure  dutout  esteinte  ;  que  pareillement  tout  ce  qui  pourroit 

•  avoir  esté  sur  ce  fait  par  Marc  de  Cugnac,  sieur  de  Giverzac, 
>•  demeurant  à  Sermet,  tant  dedans  que  dehors  nostre  royaume 
»  soit  aussy  esteint  et  aboly  ;  dequoy  ledit  sieur  de  Giverzac 
»  nous  ayant  très    humblement   supplié  de  luy   accorder   nos 

•  lettres  de    déclaration    et    abolition.    Sçavoir    faisons    que 

•  nous,  etc..  avons  révoqué  et  mettons  à  néant   la  condamna- 

•  tion  de  mort  par  contumace,  qui  a  esté  donnée  contre  ledit 
»  sieur  de  Giverzac  en  la  ville  de  Limoges,  par  les  commis- 
»  saires  par  nous  députés,  et  toutes  autres  condamnations, 
»  contumaces,    décrets   et   procédures    contre   luy   faites,   etc. , 


188  DE  CUGNAC. 

Peu  de  tems  après  son  rappel  d'Espagne,  Marc  .  fut 
présenté  au  roi,  et  prononça  devant  S.  M.  une  harangue, 
ou  discours,  dans  lequel,  après  avoir  dévoilé  les  motifs 
de  sa  conduite,  il  la  remercie  du  pardon  qu'elle  veut 
bien  lui  accorder,  et  lui  témoigne  la  douleur  qu'il 
avait  d'avoir  porté  les  armes  contre  elle,  en  embrassant 
le  parti  de  la  Ligue  (i).  La    même  année  et    le    19  sep- 


»  abolissons,  etc.  Donné  à  Paris,  au  mois  d'août   1606.  Signé 
Henry. 

(1)  Ce  discours  est  conçu  en  ces  termes  :  «  Sire,  entre  cette 
»  diversité  de  peines  que  mon  crime  a  attirées  sur  moy,  nulle 
»  m'a  tant  affligé,  que  la  honte  que  j'ay  de  me  trouver  aux 
»  pieds  de  V.  M.,  convaincu  d'avoir  lézé  icelle;  et  néanmoins 
»  restitué  en  vie  et  en  biens,  par  l'un  des  acoustumés  miracles 
»  de  vostre  clémence.  Ce  n'estoit  en  celle  qualité,  Sire,  que 
»  Giver^ac  avoit  toute  sa  vie  désiré  d'estre  connu  de  V.  M.,  et 
»  eust-il  plutost  choisi  de  deschoier  de  la  grâce  qu'il  plaist  à 
»  V.  M.  luy  faire,  de  l'or  de  vostre  royaume,  de  ses  enfants, 
»  femme  et  biens,  et  se  perdre  en  un  perpétuel  exil,  que  de 
»  venir  devant  V.  M.  flétri  de  si  grande  forfaiture,  n'estoit 
»  quelque  contentement  qu'il  a  pris  à  pouvoir  protester  devant 
»  la  majesté  de  Dieu  et  ladite  vostre;  ensemblement,  Sire, 
»  qu'il  n'a  esté  porté  dans  son  crime,  que  de  l'inconsidération 
»  qui  échéoit  naturellement  en  telle  parfaite  fureur  et  perte  de 
»  sens,  que  celles  en  quoy  une  très  mauvaise  fortune  conti- 
»  nuelle  de  plusieurs  ans  l'avoit  cy-devant  jette.  Le  feu  sieur 
»  de  Vivans,  Sire,  quelques  mois  après  avoir  pris  Domme, 
»  en  sortit  quelque  espèce  de  coulevrine,  de  laquelle  il  bâtit 
»  et  abatit  les  défiances  d'une  de  deux  maisons  que  j'avois, 
»  m'en  sachant  absent,  print  icelle,  la  raza.  La  rage  en  laquelle 
»  j'entray  de  m'en  venger,  me  jetta  aussitôst  dans  le  parti  de 
»  la  ligue,  me  porta  à  luy  surprendre  le  chasteau  de  Domme, 
»  et  d'un  mesme  coup,  je  luy  eusse  tout  ensemble  enlevé  la 
»  ville,  si  l'ange  protecteur  de  vostre  état,  Sire,  n'y  eust  mis 
»  l'empeschement,  et  fait  une  de  ces  tant  grandes  merveilles 
»  qu'il  a  partout  toujours  exécutées  ailleurs.  Mon  entreprise 
»  nonobstant  tint  longuement  deux  armées,  et  deux  grands 
»  équipages  d'artillerie  aux  champs.  Mais  enfin  la  bonne  cause 
»  eut  l'avantage;  je  perdis  ma  conqueste,  suivi  de  mois  à 
»  mois  de  cent  diverses  défaveurs  publiques  au  parti  que  je 
»  suivois,  et  d'autant  miennes  particulières;  et  allant  ainsy 
»  de  toute  part  de  jour  en  jour  en  décadence,  je  me  suis  trouvé 
»  en  peu  de  temps  du  tout  au  bas  et  ruiné.  Et  ayant  passé  quel- 
»  ques  ans  ainsy  abatu,  on  me  vint  dire  qu'il  se  remuoit  de 
»  la  guerre,  et  me  présenta-on  de  l'argent.    La  nécessité,  Sire, 


DE  CUGNAC  189 

tembre,  il  Ht  son  testament,  par  lequel  il  demanda  à 
être  inhume  dans  l'église  de  Saint-Pompon,  aux  tom- 
beaux de  ses  père  et  mère;  institua  son  héritier  universel, 
Brandelis  de  Cugnac,  son  fils  aîné;  appela,  à  son  défaut, 
Peyrot,  son  second  rils  et  ses  autres  enfants,  en  suivant 
l'ordre  de  naissance.  Il  vécut  encore  plusieurs  années 
après  ce  testament  ;  fit  foi  et  hommage  au  roi,  le  4  août 
16 10,  pour  la  terre  et  seigneurie  de  Sermet,  avec  toute 
justice  haute,  moyenne  et  basse,  la  paroisse  de  Lou- 
bejac  et  les  iiets  et  rentes  qu'il  avait  dans  la  juridiction 
de  Villefranche,  le  tout  relevant  de  Sa  Majesté,  à 
cause  de  sa  couronne  de  France;  reçut  de  la  reine  Marie 
de  Médicis,  une  lettre,  datée  de  Paris,  le  29  juillet 
161 3,  par  laquelle  cette  princesse  l'exhorte  à  terminer 
à  l'amiable  le  différend  qu'il  avait  avec  M.  de  la  Capelle- 
Marival,  au  sujet  de  l'abbaye  de  Fontgaufier,  et  charge 
M.    de    Bourdeille  d'être  leur  médiateur   (1).    On  ignore 


»  incapable  de  regarder  autre  chose  que  soy,  me  fait  non  seu- 
»  lement  ouvrir,  mais  encore  tendre  la  main  pour  prendre, 
»  comme  que  j'eusse  en  mon  bon  sens  et  prospérité.  .  .  .  C'est 
»  mon  crime,  Sire,  que  je  ne  veux  excuser  que  de  l'excuse  qui 
»  peut  estre  donnée  à  un  forcené  furieux,  à  un  du  tout  hors 
>»  de  son  sens,    crime  duquel    je  feray   patiemment    pénitence 

•  dans  un  appenti  que  je  releveray  de  ma  maison,  en  l'endroit 
»  où  souloit  estre  mon  autre  maison,  que  ledit  feu  sieur  de 
»  Yivans  m'avoit  laissée,  et  laquelle  justement  pour  le  mien 
»  crime,  les  officiers  de  vostre  justice  ont  depuis  peu  abbatue. 
-  Seulement  oseray  je  très  humblement  supplier  V.  M.  ,  non 
»  d'amplier  l'abolition    qu'il    vous  a  pieu  me  donner,  ains  au 

•  contraire  de  commander  que  cette  restriction  y  sera  mise, 
»  que  la  vie  m'est  donnée  jusques  au  premier  besoin  seulement 
»  que  le  service  de  V.  M.  aura  de  la  vie  d'un  de  ses  subjets, 
»  auquel  icelle  demeure  destinée  ;  je  la  porteray  sans  y  faillir, 
»  Sire,  où  il  me  sera  commandé  ;  mais  c'est  d'autant  plus 
»  allègrement,  que  plus  ez  nécessités  où  je  me  trouve,  elle 
»  m'est  désagréable,  et  que  plus  que  la  perte  d'icelle  je  désire 
»  m'ôter  de  la    honte   de    ne  tenir  que  du  seul  bienfait   de 

•  vostre  miséricorde,  qui  me  la  redonne,  mon  crime  me 
■  l'ayant  ravie.  » 

(1)  Lettre  de  la  reine  Marie  de  Médicis  à  M.  de  Giver^ac  . 
«  Monsieur  de  Giverzac,   ayant  sceu  que  vous  êtes  party   d'yci 

•  pour  vous  en  retourner  chez  vous,  sans  avoir  attendu  l'arri- 
»  vée  du  sieur  de  la  Capelle-Marival,  comme  je  vous  avois 
»  commendé,    pour   estre  accommodés  du   différent  que   vous 


tgo  D^  CUGNAC. 

la  date  de  sa  mort;  mais  il  paraît  certain  qu'il  ne  vivait 
plus  le  18  mars  1622.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé 
au  château  de  Sermet,  le  20  février  1598,  demoiselle 
Polixène  ou  Policiane  de  Durfort,  fille  de  feu  noble 
Mathurin  de  Durfort,  seigneur  de  Goujonnac,  et  de 
dame  Isabeau  de  Peironenc-de-Saint-Chamarand.  Après 
le  décès  de  son  mari,  cette  dame  prit  une  seconde 
alliance  avec  noble  Marquis  de  Gironde,  seigneur  de 
Floiras,  gentilhomme  d'honneur  de  la  reine  et  mestre  de 
camp  d'un  régiment  de  gens  de  pied;  et  fit  son  testament 
le  18  mars  1622,  par  lequel  elle  choisit  sa  sépulture  dans 
l'une  des  églises  de  Loubejac,  Sermet  ou  Saint-Pompon, 
et  ordonna  qu'on  lui  fit  des  funérailles  selon  sa  qualité. 
On  apprend  par  ce  testament,  qui  fut  ouvert  après  sa 
mort,  le  9  septembre  1623,  qu'elle  avait  eu  de  son 
premier  mariage  avec  Marc  de  Cugnac  : 

1 .°  Brandelis,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Peyrot  de  Cugnac,  autre  de  la  branche  du 
Tourondel,   rapportée  ci-après  ; 

3.°  Marc-  Antoine  de  Cugnac,  seigneur  de  Loube- 
jac, mort  en  i636; 

4.0  Jean  de  Cugnac  ; 


»  avez  ensemble  pour  le  fait  de  l'abbaye  de  Fontgaufier  ;  et 
»  parceque  votredit  différent  n'ayant  point  esté  terminé,  vous 
»  pourriez  encore  vous   rechercher   à  l'occasion    d'icelluy,  par 

•  les  mesmes  voyes  que  vous  avez  fait  par  cy-devant,  encores 
»  qu'il  vous  en  ait  esté  fait  deffences  de  ma  part,  j'ay  voulu 
»  les  vous  faire  réitérer  par  le  sieur  de  Bourdeilles,  auquel 
»  j'escris  à  ceste  fin  ;  et  par  le  mesme  moyen,  voulant  donner 
»  ordre  que  ledit  différent  ne  continue  plus  longuement,  je 
»  luy  mande  vous  faire  venir  l'un  et  l'autre  pardevant  luy, 
»  pour  adviser  aux  moyens  qu'il  y  aura  de  parvenir  à  un  bon 
»  accommodement  entre  vous  ;  à  quoy  je  vous  exhorte  de  vous 
»  disposer  de  votre  part,  et  à  cet  effet  vous  rendre  près  ledit 
»  sieur  de  Bourdeilles,  au  tems  et  lieu  qu'il  vous  donnera  ; 
»  vous  ordonnant  cependant  de  vous  contenir  en  cela  au 
»  respect  que  vous  devez  aux  edits  du  Roy,  monsieur  mon 
»  fils,  et  à  mesdites  deffences,   sans  entreprendre  sur  ce  subjet 

•  aucune  chose  au  contraire,  soubs  peine  de  désobéissance. 
»  Surquoy  je  fays  pareil  commandement  audit  sieur  de  la  Ca- 
»  pelle,  et  sur  mesme  peine  ;  et  voulant  croire  que  vous  ne 
»  manquerez,  etc.  Escript  à  Paris,  le  29  juillet  161 3.  Signé 
»  Marie.  » 


DE  CUGNAC.  191 

5.»  Brandelis   de    Cugnac  ,    seigneur  de    la  Bastide, 
fut  maintenu  dans  sa  noblesse   au  mois  de    dé- 
cembre 1 666  ; 
6.°  Isabeau  de  Cugnac,  religieuse   professe  au  cou- 
vent des  Junies  ; 
7.0  Marthe    de    Cugnac  ,      )  dont   le  sort  n'est  pas 
8.°  Françoise    de  Cugnac  ,  )  connu. 

XII.    Brandelis    de    Cugnac,    chevalier,    seigneur    de 
Giversac,  Sermet ,   la  Bastide,  la  Lecune  ,   les  Fournels, 
co-seigneur    de     Saint-Pompon  ,  mestre    de    camp    d'un 
régiment  de  son   nom,    fut  institué  héritier  par  le   testa- 
ment de  sa   mère,  du   18  mars    1622;   fît    un  accord,  le 
1"  décembre    1642,   avec    Peyrot ,    son    frère,   au  sujet 
des  droits  que  ce  dernier    avait  dans  les    successions    de 
Marc  et  Jean,  leurs  frères  décédés  ;  et  fit  son   testament  à 
Villefranche  de    Périgord,   le  3o    avril    i653,   par  lequel 
il  ordonna  que   les  honneurs  funèbres  lui  fussent  rendus, 
suivant  qu'il  était  de  bonne  coutume,   en  l'église  de  Saint- 
Pompon  ,    où    il   veut    être    enterré,    et  ne  vivait    plus 
le  24  avril    1654.  Il  avait   épousé,  par    actes  passés    dans 
la    maison   noble    de    Pervart ,  juridiction   de    Tournon , 
en    Agénois,  le    12    septembre    i63o  ,   demoiselle    Paule 
du  Lac-de-la-Perède  ,   fille  de  feu  Jean    du   Lac-de-la- 
Perède  ,  chevalier  seigneur  de  Boisse,  etc.  ,  et  de    noble 
Anne  de    Bezolles  ,  dame  de  Boisse.   Le   futur    époux  y 
fut    assisté    de   Pevrot  et  de   Marc-Antoine  de  Cugnac  , 
ses    frères ,    de    Marc-Antoine  de    Durfort ,  seigneur    de 
Goujonnac  ,    son    oncle    maternel  ,  de    François  de   Ro- 
quefeuil  ,    seigneur    de     Blanquefort ,     et  de    Pierre    de 
Bousquet,  seigneur  de   la  Tour  et  de  Serval  ;  et  la  future 
épouse  agit  du   consentement  de  sa   mère  ,   de   Mathieu- 
Paul      du     Lac-de-la-Perède ,     chevalier ,     seigneur     de 
Boisse  ,    Pervart ,     etc. ,   son    frère  ,   de  Jean  du  Tillet , 
seigneur  et     baron  d'Orgueil  et   d'Isaac    du   Maine,    che- 
valier, seigneur  du  Bourg.  Elle  mourut  avant  son   mari, 
et  laissa  les  enfants  suivants  : 

1 .°   Mathieu-Paul,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean   de  Cugnac    a    formé  la  branche  de  Tri- 

gonan ,  qui  sera  rapportée  ; 
3.°  Suzanne    de  Cugnac   fut     mariée    en    i65o,    à 

noble    Gratien   Génies ,  seigneur    de    l'Angle  ; 


192  DE  CUGNAC. 

l'une    de    ces    deux    soeurs 
épousa  Jean-César  du  Bous- 

4.»  Paule  deCugnac  ,  ]  °luet'   seiSneur  df.  JV Tour, 
5.o  Marie  de  Cugnac,      q^  assista  en  qualité  d  onde, 
1  au  contrat  de  mariage  d  An- 
toine-François   de    Cugnac, 
en  1687. 

XIII.  Mathieu-Paul  de  Cugnac,  chevalier,  marquis 
de  Giversac,  vicomte  de  Puycalvel,  seigneur  de  Sermet, 
la  Bastide,  Saint- Pompon  ,  les  Fournels,  la  Lecune,  etc.  , 
né  en  1 633,  fut  institué  héritier  universel  de  son  père, 
par  son  testament  du  3o  avril  1 653  ;  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse  ,  avec  son  frère  et  autres  ,  ses  parents  ,  par 
ordonnance  de  M.  Pellot,  intendant  de  Guienne,  rendue 
le  i3  décembre  1666,  sur  le  vu  de  ses  titres,  remonté 
à  Jean  de  Gugnac,  son  bisaïeul;  fit  hommage  au  roi, 
par  procureur,  le  3o  octobre  1667,  pour  la  Tour  de 
Sermet,  avec  tout  droit  de  justice  haute  ,  moyenne  et 
basse  ,  relevant  de  Sa  Majesté,  à  cause  de  sa  couronne 
de  France  ;  et  fit  son  testament ,  au  château  de  Sermet, 
le  22  juillet  1680,  par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé 
dans  l'église  de  Saint- Pompon.  Il  avait  épousé,  par 
articles  passés  au  château  de  Roussillon  ,  paroisse  de 
Saint-Pierre-la-Feuille  ,  en  Querci  ,  le  24  avril  1654, 
demoiselle  Anne  d'Ebrard  ,  ou  Ebrard- de  -  Saint -Sul- 
pice  (1)  ,  tille  de  feu  Claude  -  Antoine  d'Ebrard-de- 
Saint-Sulpice  ,  seigneur  du  Vigan  ,  et  de  dame  Jeanne 
de  la  Queuille-de-Fleurac  ,  sa  veuve ,  alors  remariée  à 
Antoine-    François    de     Gontaut    d'Auriolle  ,    comte    de 


(1)  Anne  d'Ebrard  descendait  de  Raimond  d'Ebrard  , 
baron  de  Saint-Sulpice,  en  Querci,  père,  par  Agnès  d'Estaing, 
sa  femme,  de  Jean  d'Ebrard,  baron  de  Saint-Sulpice,  che- 
valier de  l'ordre  du  Saint-Esprit  de  la  première  création,  qui, 
de  son  mariage  avec  Marie  d'Arpajon,  fille  de  Guy,  baron 
d'Arpajon,  et  de  Marie  d'Aubusson,  fut  père  d'Antoine  d'E- 
brard de  Saint-Sulpice,  marié  à  Jeanne  de  Levis-Caylus,  dont 
est  issu,  entr'autres  enfants,  Antoine  d'Ebrard,  IIe  du  nom, 
marié  à  Jeanne  Pélegry  du  Vigan,  fille  et  héritière  de  Raimond 
de  Pelegry,  baron  du  Vigan,  et  de  Madeleine  de  Lauzières- 
Thémines,  tante  de  Pons  de  Lauzières-Thémines,  maréchal 
de  France. 


DE  CUGNAC.  ,93 

Cabrerès;  ces  articles  furent  passés  de  l'avis  et  consen- 
tement des  parents  des  parties  contractantes ,  savoir  du 
coté  du  futur  époux,  de  messire  Gratien  de  Génies, 
seigneur  de  l'Angle  ,  son  beau-frère,  de  Brandelis 
de  Cugnac ,  son  oncle,  de  Mathurin  d'Escairac  ,  sei- 
gneur de  Lauture,  son  cousin,  et  de  Jean,  son  frère; 
et  la  future  épouse  y  fut  assistée  de  sa  mère  et  de 
son  beau-père  ,  de  messire  Emmanuel  de  Lostanges , 
seigneur  de  Sainte-Alvère ,  son  beau-frère,  de  noble 
Louis  de  Lostanges ,  seigneur  de  Puydéréges ,  frère  du 
précédent ,  etc.  Elle  fit  son  testament  à  Saint-Pompon  , 
le  i"  avril  1692,  par  lequel  elle  ordonna  que  son 
corps  fût  enterré  au  Vigan  ,  dans  les  tombeaux  de  ses 
prédécesseurs;  et  laissa  de  son  premier  mariage,  onze 
enfants,   qui  suivent  : 

i.°  Louis-Christophe,  dont  l'article   suit; 

2.0  Antoine-François  de  Cugnac  a  formé  la  branche 

de     Peyrille  ,    qui    sera    rapportée    après    l'ainée 

dont  elle  a  recueilli  la   succession  ; 
3.°  Emmanuel  -  Galiot     de     Cugnac  -  de- Sermet  , 

abbé  de  Giversac,    seigneur,    prieur  de   Bouzv , 

vivait  encore   le   19  février  17 13  ; 
4.0  Jean  de  Cugnac; 

5.°  Antoine-François    (nommé  aussi    François-An- 
toine)  de  Cugnac  ,    seigneur  de  la  Bastide  ,  vivait 

encore  le  22  janvier  1704; 
6.°  Marc  de    Cugnac,  seigneur  de   Loubejac,  était 

mort  le  17  février  1698: 

7.0  Louis    de    Cugnac  ; 

o  »  /~i      j     1    r-  l  religieuses  au  couvent  de  la 

8.  Claude  de  Cugnac,      Poumarèd        ,a  2,  testa  le 

9    0MAane   J5  £Ugna°'  )     '7  octobre  1680;  et  la  3-  le 
'°- °  Anne  de  Cugnac,  (     ^^e  l68l 

n.°  Madelaine  de  Cugnac,    non    mariée  en    1692. 

XIV.  Louis-Christophe  de  Cugnac  ,  marquis  de  Gi- 
versac ,  vicomte  de  Puycalvel ,  seigneur  de  Sermet , 
Saint- Pompon  ,  les  Fournels,  Loubejac  ,  la  Bastide  , 
etc. ,  qualifié  très-haut  et  très-puissant  seigneur ,  fut  ins- 
titué héritier  universel  par  les  testaments  de  ses  père  et 
mère,  des  22  juillet  1680,  et  ier  avril  1692.  Il  seivait 
Jcjà  dans  la  ire  compagnie  des  mousquetaires  depuis 
le  17  avril  1673;  obtint  son  congé  au  mois  de  novem- 
XVII.  i3 


I94  DE  CUGNAC. 

bre  de  l'année  suivante;  passa  un  accord  avec  ses  frères  , 
le  17  février  1698,  au  sujet  de  la  succession  de  Marc  , 
leur  frère,  décédé;  et  ne  vivait  plus  le  4  mars  1725.  Il 
avait  formé  deux  alliances;  la  première  en  1686,  avec 
Louise  de  la  Font-Déjean-de- Saint- Projet  ,  dont  il  n'eut 
pas  d'enfants;  et  la  seconde  avec  Marie-Anne  de  Beau- 
poil-de-Saint-Aulaire  ,  fille  de  Bon-François  de  Beau- 
poil-de-Saint-Aulaire ,  marquis  de  Lanmary,  seigneur 
de  Bertric,  etc.,  mestre  de  camp  du  régiment  d'En- 
ghien,  cavalerie,  premier  écuyer  du  prince  de  Gondé, 
et  de  dame  Anne  de  la  Rocheaymon,  fille  de  Philibert 
de  la  Rocheaymon,  marquis  de  Saint-Maixent,  et  de 
Jacqueline  d'Aubusson.  Elle  était  déjà  veuve  le  4  mars 
1725,  et  vivait  encore  le  Ier  juillet  1752.  Elle  eut  de 
son  mariage  un  fils  qui  suit  : 

XV.  Emmanuel  de  Cugnac  ,  comte  de  Giversac  , 
chevalier,  seigneur  de  Sermet,  Loubejac,  Saint-Pom- 
pon, Montpezat  en  Querci,  etc.,  qualifié  très-haut  et  très- 
puissant  seigneur,  naquit  en  1687;  donna  en  1729,  le  dé- 
nombrement de  la  terre  de  la  Bastide  et  de  celle  de 
Puycalvel,  sénéchaussée  de  Cahors.  Il  fit  son  testament 
le  2  août  1746,  et  mourut  le  14  août  1750,  âgé  de 
soixante-trois  ans.  Il  avait  été  marié  deux  fois  :  i.°  en 
1709,  à  demoiselle  Julie  de  Beaupoil- de  -  Saint  -  Au- 
laire,  fille  de  Louis  de  Beaupoil -de -Saint -Aulaire, 
marquis  de  Lanmary,  grand  échanson  de  France,  et  de 
dame  Jeanne-Marie  Perrault-de-Milly ,  morte  sans  en- 
fans,  en  1746;  2.0  le  11  août  1750,  à  demoiselle 
Marguerite  de  Fumel,  fille  de  Louis,  vicomte  de 
Fumel,  mestre  de  camp  de  cavalerie,  et  de  Catherine- 
Anne  Thomas  de  Berthier,  sœur  de  l'évëque  de  Lo- 
dève,  et  de  lacques,  comte  de  Fumel,  lieutenant-gé- 
néral des  armées  du  Roi,  grand'croix  de  l'ordre  de  St.- 
Louis,  et  commandant  en  chef  en  Guienne;  dont  il 
n'eut  pas  d'enfans. 

Deux  ans  après,  et  le  1"  juillet  1752,  Marie-Anne 
de  Beaupoil,  veuve  de  Louis-Christophe  de  Cugnac, 
marquis  de  Giversac,  et  héritière  grevée  d'Emmanuel 
de  Cugnac,  comte  de  Giversac,  représentée  par  procu- 
reur, remit  à  Antoine-François,  marquis  de  Cugnac, 
l'hérédité  du  comte  de  Giversac,  ainsi  qu'elle  en  était 
chargée  par  son  testament  du  2  août  1746. 


DE  CUGNAC.  l95 

Branche  de  Peyrille  ou  Peyrilhe. 

XIV.  Antoine-  François  de  Cugnac  -  de  -  Giversac,  I" 
du  nom,  chevalier,  seigneur  de  Saint-Pompon,  Pey- 
rille,  etc,  dit  de  la  Bastide  et  Saint-Pompon  ,  second 
tils  de  Mathieu-Paul  de  Cugnac,  marquis  de  Giversac , 
et  d'Anne  d'Ebrard-de-Saint-Sulpice  ,  servit  dans  les 
mousquetaires  depuis  le  22  janvier  1676  ,  jusqu'au 
10  décembre  1681  ,  tut  légataire  de  sommes  d'argent 
par  les  testamens  de  ses  père  et  mère  en  1680  et  1692  : 
et  sa  mère  confirma  en  sa  faveur  la  donation  qu'elle  lui 
avait  faite  par  son  contrat  de  mariage  en  1687. 

Il  fut  maintenu  dans  sa  noblesse,  le  16  décembre  1697, 
par  jugement  de  M.  Sanson,  intendant  de  Montauban  , 
rendu  sur  le  vu  des  ordonnances  de  MM.  de  la  Brousse, 
commissaire  subde'légué,  et  Pellot,  intendant  de  Guienne, 
des  1 1  et  i3  décembre  1666  ;  et  encore  sur  le  vu  de  ses 
titres,  remontes  avec  filiation  au  contrat  de  mariage  de 
Jean,  son  trisaïeul,  avec  Antoinette  de  Hautefort  ,  du 
10  novembre  i555.  Uni  à  Louis,  et  à  ses  autres  frères 
puînés,  il  fit  un  accord,  le  ij  février  1698,  avec  Louis- 
Christophe,  leur  frère  aîné,  touchant  la  succession  de 
Marc,  leur  autre  frère,  décédé  ab  intestat  ;  et  fit  son 
testament  à  Peyrille  ,  le  3  juin  171 1,  par  lequel  il  de- 
manda à  être  enterré  dans  l'église  de  Peyrille  ;  fit  des 
legs  à  ses  enfans  ,  et  institua  sa  femme  son  héritière  ,  à 
fa  charge  de  remettre  son  hérédité  à  Jean-Louis,  son 
fils  aîné.  Désirant  dit-il ,  ainsi  que  sa  femme,  seconder 
le  désir  de  Gabriel- Joseph,  leur  fils,  d'être  promu  aux 
ordres  sacrés,  il  lui  constitua,  par  acte  du  16  janvier  1726, 
une  rente  viagère  pour  son  titre  clérical  ;  et  ne  vivait 
plus  le  4  avril  1739.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé 
au  château  de  Peyrille  ,  en  Querci  ,  le  2  3  janvier  1687  , 
demoiselle  Marguerite  de  Vervais  ,  fille  de  feu  François 
de  Vervais  ,  seigneur  de  Peyrille ,  et  de  dame  Jeanne 
de  Bideran  ;  il  y  fut  assisté  de  sa  mère,  de  deux  de  ses 
frères  et  de  Jean-César  du  Bousquet  ,  seigneur  de  la 
Tour ,  son  oncle  :  et  sa  future  épouse ,  de  la  dame ,  sa 
mère,  de  Marguerite  du  Garric-d'Uzech ,  son  aïeule, 
de  Jean  de  Gironde  ,  seigneur  de  Montamel ,  etc.  ;  elle 
vivait  encore  le  11  octobre  1741,  et  laissa  de  son  ma- 
riage : 


I96  DE   CUGNAC. 

i.°  Jean-Louis ,  dont  l'article  suit; 

2.0  Joseph-Gabriel  de  Gugnac ,  grand  archidiacre 
de  l'église  cathédrale  de  Cahors,  vivait  encore 
le  4  avril  1739  ; 

3.°  François  de  Cugnac ,  capitaine  au  régiment  de 
Poitou  en  1739  (1); 

4.0  Jeanne-Louise  de  Cugnac,  fut  mariée  par  con- 
trat du  19  février  171 3,  à  messire  Pierre  d'Abzac, 
écuyer  ,  seigneur  de  la  Serre,  fils  de  Gratien 
d'Abzac,  et  d'Anne  de  Moyssard.  Elle  ne  vivait 
plus  le  7  août   1742  \ 

5.°  Madeleine  de  Cugnac  ; 

6.°  Anne  de  Cugnac. 

XV.  Jean  -  Louis  de  Cugnac  ,  chevalier  ,  seigneur 
de  Peyrille,  etc.,  qualifié  très-haut  et  très-puissant  sei- 
gneur, fut  substitué  à  sa  mère,  par  le  testament  d'An- 
toine-François, son  père,  du  3  juin  171 1  ;  et  fit  le  sien 
au  château  de  Peyrille,  le  4  avril  1739,  par  lequel  il 
élut  sa  sépulture  dans  l'église  du  même  lieu  ;  institua 
ses  héritiers  universels,  Joseph-Gabriel  et  François,  ses 
frères,  ainsi  que  la  dame  de  Rouffillac,  son  épouse,  à  la 
charge  ,  par  eux  ,  de  remettre  son  hérédité  à  Antoine- 
François,  son  fils,  lorsqu'il  aurait  atteint  l'âge  de  trente 
ans  ;  reçut  la  démission  que  sa  mère  fit  le  11  octobre 
1741  ,  de  ses  biens ,  en  sa  faveur  ;  fut  condamné  avec  sa 
femme,  par  sentence  du  sénéchal  de  Gourdon ,  du  26  no- 
vembre 1746,  à  remettre  à  Marie  du  Faure,  veuve  de  noble 
François  de  Leygue,  seigneur  de  la  Tour,  un  cinquième 
de  la  succession  de  Julienne  du  Faure,  veuve  du  sei- 
gneur de  Pechméjat  ;  reçut ,  au  nom  de  son  fils ,  le 
26  mai  175 1  ,  quittance  de  la  somme  de  mille  livres  , 
de  Marguerite-Rose  de  Langeac,  veuve  de  Jean-Antoine 
de  Boissieux ,  seigneur  de  Prats  ,  et  de  Jean-Antoine  de 
Sales  ,  en  qualité  de  tuteur  de  leurs  enfans  \  et  vivait 
encore  ,  ainsi  que  sa  femme  ,  le  Ier  juillet  1753.  Il 
avait    épousé   par    contrat    passé  au  château  de   Calés  en 


(1)  On  remarque,  d'après  les  registres  du  bureau  de  la 
guerre,  qu'il  y  avait,  à  cette  époque  (1739),  neuf  autres  sujets 
de  sa  maison  dans  le  service  de  terre,  savoir  :  un  brigadier, 
quatre  capitaines,  un  lieutenant,  un  sous-lieutenant  d'infan- 
terie, et  deux  cornettes  de  cavalerie  et  dragons. 


DE  CUGNAC.  197 

Querci  ,  le  3o  janvier  1720  ,  demoiselle  Marie-Souve- 
raine du  Faure  -  de  -  Rouffillac  ,  fille  de  messire  Pierre 
du  Faure  -  de  -  Roufhllac  ,  et  de  feu  dame  Catherine 
Conquans  ;  dont  il  a  eu  : 

1 .°  Antoine-François  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Louis-Emmanuel  de  Cugnac  ,  évéque  et  sei- 
gneur de  Lectoure  et  de  Saint-Clar ,  baron  de 
Sainte  -  Mère  ,  abbé  com mandataire  de  l'abbaye 
rovale  de  Notre  -  Dame  de  Conques  ,  diocèse  de 
Baveux,  né  en  1729  ,  fut  sacré  évéque  de  Lec- 
toure le  7  septembre  1772;  donna  ,  le  25  avril 
1778  ,  à  bail  pour  9  années  ,  à  Nicolas- Raoul  de 
la  Chesnée  ,  bourgeois  de  Bayeux  ,  les  biens  et 
revenus  dépendans  de  son  abbaye  de  Conques  , 
pour  le  prix  de  vingt  mille  livres  par  an  ;  obtint 
du  pape  Pie  VI  ,  le  i5  juillet  1782  ,  un  induit, 
par  lequel  Sa  Sainteté  lui  accorda  la  faculté  de 
conférer  pendant  dix  années  les  bénéfices  , 
même  cures  de  son  abbaye  de  Conques.  Il  fut 
député  à  l'assemblée  générale  du  clergé  de 
France  en  1788  ,  et  est  mort  en  1800  ; 

3°.  Marguerite  de  Cugnac  ; 

40.  Catherine-Françoise  de  Cugnac  ; 

5°.  Jeanne-Louise  de  Cugnac. 

XVI.  Antoine  -  François  de  Cugnac,  IIe  du  nom, 
marquis  de  Cugnac  ,  vicomte  de  Puycalvel  ,  seigneur  de 
Sermet ,  Loubejac ,  La  Bastide  ,  la  Tèse ,  Peyrille  , 
Saint-Pompon  ,  Castelvieil  ,  la  Lecune  ,  les  Fournels  , 
Calés  ,  Trigonan  ,  qualifié  très-haut  et  très-puissant  sei- 
gneur ,  fut  fait  légataire  ,  et  substitué  à  sa  mère  et  à  ses 
oncles,  par  le  testament  de  son  père,  du  4  avril  1739; 
fut  reçu  dans  la  première  compagnie  des  mousquetaires 
à  cheval  ,  servant  à  la  garde  ordinaire  du  Roi  ,  le  4  fé- 
vrier 1742;  fit  la  campagne  de  1745  ,  dans  cette  compa- 
gnie, et  se  trouva  ,  la  même  année  ,  avec  elle ,  à  la  bataille 
de  Fontenoi  ;  fit  hommage  au  Roi  ,  au  bureau  de  son  do- 
maine de  Guienne ,  à  Bordeaux,  le  17  décembre  175 1  , 
pour  la  terre  et  seigneurie  de  Sermet;  acquit,  le  19  no- 
vembre 1766,  de  Pons-Capmas  de  Loubejac,  tous  les 
biens  que  celui-ci  avait  achetés  d'Emmanuel  de  Cugnac  , 
comte  de  Giversac  ,  par  acte  du  3  janvier  1741  ;  rendit  de 
nouveau  hommage  au    Roi  pour    la    terre  de  Sermet ,    le 


jo8  DE  CUGNAC. 

3o  mai  1777  ,  avec  promesse  d'en  fournir  l'aveu  et  dé- 
nombrement dans  les  quarante  jours  portés  par  l'ordon- 
nance; et  mourut  au  château  de  Sermet ,  le  3  août  1779. 
Il  avait  épousé  par  contrat  passé  au  château  de  Saint- 
Projet  en  Querci  ,  le  icr  juillet  1752,  très-haute  et 
très  -  puissante  demoiselle  Suzanne- Elisabeth  de  Los- 
tanges  -  de-Sainte-Alvère  ,  fille  de  très-haut  et  très  -  puis- 
sant seigneur  messire  Arnaud  -  Louis  -  Claude  -  Simon  de 
Lostanges  ,  chevalier  ,  seigneur ,  marquis  de  Sainte-Al- 
vère  et  de  Montpezat  ,  baron  de  Lostanges  ,  du  Vigan  , 
de  Limeuil  ,  des  Prés  et  de  la  Boufie  ,  seigneur  de  Pui- 
derèges  ,  Ussel  ,  Senaillac  ,  Cadrieu  ,  La  Boissonnade  , 
Cazelles ,  Bidonnet  ,  etc.,  grand-sénéchal  et  gouverneur 
pour  le  roi  de  la  province  de  Querci  ,  et  de  défunte  très- 
haute  et  très-puissante  dame  Marie-Françoise  de  Lar- 
mandie-de-Longa.  De  ce  mariage  sont  nés  deux  fils  , 
dont  l'un  est  décédé  sans  laisser  de  postérité ,  et  l'autre , 
qui  suit  ,  a  continué  la  descendance. 

XVII.  Arnaud  -  Louis  -  Claude  -  Simon  -  Marianne  , 
marquis  de  Cugnac  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mi- 
litaire de  Saint  -  Louis  et  de  Saint  •  Jean  -  de- Jérusalem  , 
né  au  château  de  Sermet ,  le  28  octobre  1755,  obtint 
une  commission  du  Roi,  le  3  juin  1779,  pour  prendre 
et  tenir  rang  de  capitaine  dans  le  régiment  de  Belzunce 
et  dans  les  troupes  de  dragons.  Il  a  eu  l'honneur  d'être 
présenté  au  Roi  et  à  la  famille  royale  en  1 784  ,  et  a  fait 
ses  preuves  au  cabinet  du  Saint-Esprit  ,  pour  monter 
dans  les  carrosses  de  Sa  Majesté  et  chasser  avec  elle. 
Il  s^st  marié  par  contrat  du  i3  mars  1782  (le  mariage 
célébré  le  lendemain  j  avec  très-haute  et  très-puissante 
demoiselle  Marie  -  Charlotte  du  Bouzet  -  de  -  Marin  ,  fille 
de  très  -  haut  et  très  -  puissant  seigneur  Philibert- Paul- 
François  du  Bouzet ,  comte  de  Marin  ,  seigneur  de  Fon- 
delin  ,  etc.,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint  -  Louis  ,  et  de  très  -  haute  et  très  -  puissante  dame 
Anne  de  Mellet  -  de-Fondelin.  De  ce  mariage  sont  nés 
six  enfants  : 

i.°  Marie- Philibert-Robert ,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Amand  -  Philippe  -  Théodore  de  Cugnac  a  servi 
sous  S.  A.  royale  monseigneur  le  duc  d'Angou- 
lême  ,  en  18 14,  et  a  épousé,  le  20  avril  181 7, 
demoiselle  Eugénie  de  Calonie  ; 


DE  CUGNAC.  igg 

3.*  Adélaïde-Suzanne- Elizabeth  de  Cugnac  ,  ma- 
riée le  18  messidor  an  X  (7  juillet  1802),  à 
Amand,  comte  de  la  Roque,  d'une  ancienne 
noblesse  du  comté  d'Armagnac  ; 

4. °  Louise- Philiberte  de  Cugnac,  alliée  le  i5  no- 
vembre 1800,  à  Louis-Hubert,  comte  de  Bri- 
vazac,  fils  du  comte  de  Brivazac,  chef  d'esca- 
dron dans  le  régiment  de  la  Reine  ; 

5.°  Isabelle-Saturnine  de  Cugnac  ; 

6.°  Agathe  de  Cugnac  a  épousé  ,  le  14  septembre 
18 17,  Jean-Louis,  chevalier  de  Miégeville. 

XVIII.  Marie-Philibert-Robert,  marquis  de  Cugnac, 
né  en  1785,  a  servi  sous  monseigneur  le  duc  d'Angou- 
lême  en  18 14.  Il  a  épousé,  le  28  juin  181 2,  demoi- 
selle Elizabeth  de  Solages ,  fille  du  vicomte  de  Solages, 
dont  il  a  trois  enfants  : 

1 .°  Ludovic  de  Cugnac  ; 
2.0  Amalric  de  Cugnac  ; 
3.°  Alix  de  Cugnac. 

Branche  de    Trigonan,  éteinte. 

XIII.  Jean  de  Cugnac,  IV"  du  nom  ,  chevalier, 
seigneur  de  Loubejac  ,  Trigonan  ,  etc.  ,  second  fils  de 
Brandelis  de  Cugnac ,  seigneur  de  Giversac  ,  et  de  Paule 
du  Lac-de-la- Perède.  Son  père  lui  légua  une  somme  de 
20,000  livres  par  son  testament  du  3 o  avril  1 65 3.  Il  as- 
sista, le  24  avril  1654,  au  contrat  de  mariage  de  Mathieu 
Paul,  son  Irère;  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  avec  ce 
dernier  et  ses  autres  parents  du  même  nom ,  par  juge- 
ment de  M.  Pellot,  du  i3  décembre  1666;  et  ne  vivait 
plus  le  29  novembre  1695.  Il  avait  épousé  par  contrat  du 
4  juin  1670,  dame  Françoise  Dupuy-de-  Trigonan, 
veuve  de  Henri  de  Saintours,  écuyer,  seigneur  de 
la  Bourlie,  Lancinade,  etc.,  et  fille  de  François  Dupuy,  II* 
du  nom,  écuyer,  seigneur  de  Trigonan,  et  de  dame 
Suzanne  de  Cugnac  (de  Caussade)  ;  elle  vivait  encore 
en   1695,    et  eut  pour  fils  : 

XIV.  Jean-Louis  de  Cugnac  ,  chevalier ,  seigneur 
de  Trigonan,  etc.,    né  le    17  juillet  1672,    fut    maintenu 


2oo  °E  CUGNAC. 

dans  sa  noblesse   par  jugement  de  M.  de   la  Bourdonnaye, 
intendant    de    Guienne,  du    12    décembre     1704  ;    testa 

en  17 ,   et  ne  vivait   plus  le    22marsi727.    Il    avait 

épousé,  par  contrat  passé  à  Périgueux  ,  le  24  novembre 
1695,  Marie  de  Tricard ,  demoiselle  de  Rognac ,  fille 
de  défunts  François  de  Tricard,  chevalier,  seigneur 
de  Rognac,  Bassillac,  Montrent,  et  de  dame  Françoise 
de  Beaupoil-de-Saint-Aulaire  ;  elle  mourut  avant  le 
4  juin  1745,  laissant  : 

i.°  Adrien-Biaise,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  Jean- Louis   de  Cugnac  ,  chevalier  ,   seigneur  de 
Loubejac,     etc.  ;  donna    quittance,  le    22     mars 
1727,   à  Adrien-Biaise,   son     frère    aîné,    de   la 
somme  de  mille  livres  à  compte    sur    ses  droits 
paternels.    Adrien  -  Biaise     de    Beaupoil  -  Saint- 
Aulaire,     seigneur    de    Saint-Mer,    lui     légua  le 
château  de   Rognac,   sauf   quelque  réserves,    par 
son  testament  du  4  juin    1745.  Il  assista  au  contrat 
de    mariage  de    Marie-Claire  de  Bayly,    sa  nièce, 
avec    messire  Louis   de    Sanzillon,     seigneur  de 
Mensignac,   du  3o  août  1761  ;  fit  son  testament 
le    21   septembre     1766,  par  lequel    il  légua,  en- 
tr'autres  choses,   son    château   et    seigneurie    de 
Trigonan,    à   Antoine- François   de  Cugnac,   sei- 
gneur de  Sermet  ;   et  ne  vivait    plus  le    i3    no- 
vembre 1767  ; 
3.°  Marie  de  Cugnac  épousa,  par  contrat  passé  au 
château  de  Trigonan,  le  1 1  février    1721,   Joseph 
de  Bayly,  chevalier,  seigneur  de  Razac  ,  le  Lieu- 
dieu,    Charnel,   Gravelle  ,    etc. ,     fils    de    Pierre 
Jean  de  Bayly  ,  chevalier,   seigneur  ,   vicomte  de 
Razac,  et  de  dame  Marie  Faure,  dont  elle   fut  la 
seconde  femme  \  elle     était  veuve  en    1778,  et 
décéda  le  10  juin     1788,   âgée  d'environ  quatre- 
vingt-huit  ans. 

XV.  Adrien  -  Biaise  de  Cugnac  ,  chevalier  ,  marquis 
de  Trigonan,  etc.,  reçut  une  quittance  de  Jean-Louis, 
son  frère,  le  22  mars  1727;  et  ne  vivait  plus,  à  ce 
qu'il  paraît ,  le  4  juin  1745,  puisque  ce  dernier  prenait 
alors  la  qualité  de  seigneur  de  Trigonan.  Il  avait  épousé, 
vers  Tan  1738,  demoiselle  Marguerite-Thérèse  de  Bayly, 
sa    nièce  ,   fille   de  Joseph  de   Bayly,   chevalier ,  seigneur 


DE   COGNAC.  201 

de  Razac,  Gravelle,  etc.,  et  de  dame  Marie  de  Cugnac; 
elle  passa  un  acte,  en  qualité  de  sa  veuve,  le  3  avril  1750, 
avec  Pierre  de  Saint-Astier,  chevalier,  seigneur  de 
Sivignac  ;  et  mourut  sans  enfants,  vers  la  tin  de  juillet 
1776.  Les  biens  de  cette  branche  ont  passé  dans  celle 
de  Pe vrille,  ou  Sermet. 

Branche  du  Tourondel,   établie  à  Lille,  en  Flandre. 

XII.  Peyrot ,  ou  Perrot  de  Cugnac  ,  écuyer,  sei- 
gneur du  Tourondel,  était  le  second  fils  de  Marc  de 
Cugnac,  seigneur  de  Giversac ,  et  de  Polixène  de  Durfort. 
Il  fut  légataire  d'une  somme  d'argent,  par  le  testament 
de  sa  mère,  du  18  mars  1622,  assista  au  contrat  de 
mariage  de  son  frère  aine,  le  12  septembre  i63o  ;  et 
passa  un  accord  avec  lui,  le  1"  décembre  1642,  au 
sujet  des  droits  qu'il  avait  dans  les  successions  de  feus 
Jean  et  Marc,  ses  trères.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  29  mai  1623,  demoiselle  Henrie  de  Gontaut-de- 
Saint-Geniès,  fille  de  noble  Armand  de  Gontaut-de- 
Saint-Geniès,  chevalier,  seigneur  de  Ruffen  et  de  la 
Serre,  et  de  dame  Marque,  ou  Marquise  de  Montlouis, 
fille  de  Jean  de  Montlouis,  seigneur  de  la  Serre,  et  de 
Marguerite  de  Foucauld-de-Lardimalie  (1).  De  ce  ma- 
riage naquirent: 

XIII.  Henri  de  Cugnac,  chevalier,  seigneur  de 
Floricourt,  se  maria,  le  3o  juillet  i658,  à  Marie 
d'Abzac-de-la-Douze,  demoiselle  de  Falgueyrac,  fille 
de  noble  Charles  d'Abzac  de  Cazenac,  écuyer,  sei- 
gneur d'Aurance,  etc.,  capitaine  de  vaisseau,  ensuite 
contre-amiral,  et  de  dame  Marie  de  Berthonneau, 
dont  naquit  : 

XIV.  Charles  de  Cugnac  ,  chevalier ,  seigneur  du 
Tourondel,  etc.,  s'allia,  le  4  janvier  1694,  à  Madeleine 
de    Gontaut-de-Lauzerte,  sa   parente,   fille  de    noble    Jean 


(1)  Marque  de  Montlouis  était  nièce,  par  sa  mère,  de  Jean 
de  Foucauld-de-Lardimalie,  baron  d'Auberoche,  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chambre  du  roi,  gouverneur  des  comté  de  Pé- 
rigord  et  vicomte  de  Limoges. 


202  DE   CUGNAC. 

de  Gontaut -de- Saint -Génies  ,  écuyer  ,  seigneur.de  la 
Coste,  et  de  dame  Çlermonde  de  Griffon,  qui  le  rendit 
père  de  : 

i.°  Antoine, qui  suit; 

2.0  Jean  de  Cugnac,  capitaine  de  cavalerie  dans  le 
régiment  de  la  Reine,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis  ;  reçu  chevalier  de  Malte 
de  minorité,  en  1699;  se  maria,  en  1734,  à  Jeanne 
Tardif,  qui  le  rendit  père  de  trois  enfants,  morts 
jeunes,  au  nombre  desquels  était  une  fille,  qui 
a  été  élevée  à  Saint-Cyr,  et  est  morte  quelques 
années  avant  la  révolution.  Il  a  eu  l'agrément, 
en  se  mariant,  de  porter  la  croix  de  Malte,  en 
faveur  du  zèle  qu'il  avait  manifesté  de  tout  tems 
pour  le  service  de  l'ordre  ; 

3.°  Pierre  de  Cugnac  ,  capitaine  de  cavalerie  dans 
le  régiment  de  Bourbon,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis; 

4.0  Louis-Christophe  de  Cugnac-de-la-Coste  ,  capi- 
taine dans  le  régiment  de  Provence,  mort  sans 
alliance,  comme  le  précédent. 

XV.  Antoine  de  Cugnac  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Fraissaies,  Tourondel,  etc.,  ancien  officier  de  cavalerie 
au  régiment  de  Condé,  se  maria,  le  10  janvier  1736, 
à  demoiselle  Marie  de  Pons-de-la-Borie,  fille  de  Pierre 
de  Pons,  et  de  Marguerite  de  Bonnet;  il  en  eut  dix-huit 
enfants,  dont  plusieurs  sont  morts  en  bas  âge  : 

i.°  Sébastien  de  Cugnac,  né  le  25  décembre  1740, 
d'abord  page  de  S.  A.  S.  monseigneur  le  prince 
de  Condé,  ensuite  capitaine  dans  le  régiment 
de  Royal-Vaisseaux,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  est  mort  lieutenant- 
colonel  d'infanterie,  et  sans  alliance,  en  Angle- 
terre, en  1801,  après  avoir  fait  toutes  les  cam- 
pagnes des  princes; 

2.0  Emmanuel ,  dit  le  marquis  de  Cugnac  ,  né 
le  22  mars  1745,  a  fait  aussi  toutes  les  cam- 
pagnes des  princes  :  il  était  capitaine  dans  le 
même  régiment  que  son  frère  aîné  ;  ensuite  lieu- 
tenant de  roi  de  la  ville  d'Antibes,  où  il  est 
mort  en  1806.  Il  avait  épousé,  en   1784,  N        de 


DE  (ttJGNAC.  203 

Villeneuve-Trans,  veuve  de  son  cousin,  M.  de 
Villeneuve-de-Beauregard,  et  fille  d'Alexandre 
de  Villeneuve,  marquis  de  Trans  (i); 

3.°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

4.0  Pierre,  abbé  de  Cugnac,  né  le  9  mai  1757,  qui, 
après  avoir  été  élevé  au  collège  royal  de  la  Flèche, 
se  destina  à  l'état  ecclésiastique,  et  fit  ses 
preuves  pour  entrer  au  collège  Mazarin.  En  1783, 
M.  Roger-de-Caux,  évèque  d'Aire,  l'ayant  nommé 
son  grand  vicaire,  il  a  suivi  ce  prélat  dans  son  émi- 
gration forcée  par  la  persécution  contre  l'Eglise; 
et  à  la  formation  du  chapitre  roval  de  Saint- 
Denis,  au  mois  de  décembre  1816,  il  a  été 
nommé  par  S.  M.  Louis  XVIII,  un  des  membres 
de  ce  corps; 

5.°  Marguerite  de  Cugnac,  religieuse  à  Fontgaufier, 
néele3i  mai  1736,    est  décédée  en  1810. 

XVI.  Pierre  de  Cugnac,  vicomte  de  Cugnac,  né  le 
11  décembre  1752,  entra  au  service  en  1767,  fut  succes- 
sivement sous-aide-major,  lieutenant  et  capitaine  dans  le 
régiment  de  Royal-Vaisseaux,  chevalier  de  l'ordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis;  et  fut  pourvu  en  1788,  de 
l'office  de  lieutenant  des  maréchaux  de  France,  à  Lille, 
en  Flandre,  où  il  avait  épousé,  le  2  juillet  1782,  demoi- 
selle Marie-Thérèse-Josèphe  du  Toict  (2).  Il  a  émigré 
au  commencement  de  la  révolution,  et  a  fait  toutes  les 
campagnes  des  princes.  Il  a  eu  l'honneur  d'être  pré- 
senté au  roi  et  à  la  famille  royale,  le  29  juillet  18 16. 
De  son  mariage  sont  nés  : 


(1)  La  maison  de  Villeneuve  de  Trans  et  de  Vence,  l'une 
des  plus  anciennes  et  des  plus  illustres  de  Provence,  est  alliée 
à  la  maison  royale  de  France,  et  reconnue  pour  parente  par 
les  princes  du  sang,  qui  signent  comme  tels  les  alliances  que 
cette  maison  contracte  :  les  marquis  de  Vence,  qui  en  sont  une 
branche,  ont  pour  auteur  Romée,  premier  baron  de  Vence, 
dans  le  treizième  siècle,  frère  de  Géraud,  IIe  du  nom  de 
Villeneuve,  tige  de  celle  des  marquis  de  Trans.  Cette  maison 
a  produit  un  grand-maître  de  Rhodes,  en  1 32 1,  dans  la  per- 
sonne d'Hélion  de  Villeneuve,  un  connétable  de  Provence, 
en  i23o,  etc. 

(2)  Du  Toict  est  une  ancienne  famille,  originaire  d'Es- 
pagne, où  elle  était  connue  sous  le  nom  del  Tecto. 


204  DE  CUGNAC. 

i.°  Sébastien-Marie-Jules-Henri ,  qui  suit; 
2.0  Louise-Marie-Alexandrine- Adélaïde  de   Cugnac  , 
née  le    i3  janvier    1783;    mariée,   le  9  décembre 
1 8 1 1 ,     à     Dominique  -  Louis  -  Théodore  -  Joseph 
de  Hau. 

XVII.  Sébastien  -  Marie  -  Jules  -  Henri,  vicomte  de 
Cugnac,  né  le  21  septembre  1786,  a  servi  plusieurs 
années  dans  la  cavalerie,  et  était  volontaire  royal  en 
1814;  il  a  épousé,  le  24  février  181 3,  Anne-Françoise- 
Alexandrine  de  Chaton  (1),  sa  cousine  germaine,  fille 
de  Henri-René  de  Chaton,  ancien  gentilhomme  des 
états  de   Bretagne,  et  d'Elisabeth  du  Toict  ;  dont  il  a  : 

i.°  Félicité-Ermance   de   Cugnac,     née  à  Lille,    le 
12  août  1816; 

2.0  Clémence-Marie  ,  née    aussi    à  Lille,  le   12  mai 
1818. 

Branche  de  Caussade. 

VI.  Henri  de  Cugnac,  écuyer,  seigneur  de  Caus- 
sade, etc.,  fils  de  Pierre,  seigneur  de  Cugnac,  et  de 
Dauphine  de  Gontaut  et  frère  de  Jean  de  Cugnac, 
auteur  de  la  branche  de   Giversac  (2),  devint   seigneur  de 


(1)  Chaton,  ou  Chatton,  est  une  ancienne  famille,  origi- 
naire de  Bretagne,  dont  il  est  fait  mention  dans  le  Nobiliaire 
de  cette  province  ;  elle  s'est  partagée  en  plusieurs  branches, 
dont  les  principales  sont  celles  des  Vaux  et  de  la  Ville-Morhen, 
du  Bois  et  de  la  Touche  :  et  s'est  alliée  aux  maisons  de  Rohan, 
d'Urvoy,  de  Bréhant,  de  Cambout,  de  le  Gonidec,  de  Maulny 
de  Lanjamet,  de  la  Touche,  de  Visdelou,  etc.  Lors  de  la 
réformation  de  la  noblesse  sous  Louis  XVI,  les  seigneurs  de 
Chaton  furent  déclarés  nobles  d'extraction,  par  arrêt  du  6  mars 
1671,  et  remontèrent  leur  filiation  à  Gcofroi  de  Chaton,  sei- 
gneur des  Vaux,  dont  le  fils,  nommé  Robert,  vivait  en  1 5 1 7, 
marié  avec  Guillemette  de  Cambout.  Leurs  armes  sont  :  D'ar- 
gent, au  pin   arraché  de  sinople  chargé  de  trois  pommes  d'or. 

(2)  L'époque  de  la  séparation  de  la  branche  de  Caussade  d'avec 
celle  de  Giversac,  est  connue  par  les  titres  de  la  maison  de 
Gontaut-de-Saint-Geniôs:  il  est  dit  expressément  dans  une 
enquête  de  l'an  1458,  que  Jean,  seigneur  de  Cugnac  (auteur 
de  la  branche  de  Giversac),  donna  la  place  de  Badcfol  à  Jeanne 


DE   CUGNAC.  2o5 

Caassade  ,  et  viguier  de  la  ville  du  Puy -Saint- Front - 
de-Périgueux,  par  son  mariage  avec  l'héritière  de  1  an- 
cienne 'maison  de  Vigier,  de  Périgueux  ;  il  obtint,  le 
g9  octobre  1409  ,  en  qualité  de  tuteur  de  ses  enfants 
et  de  feue  Jeanne  Vigier  ,  sa  femme  ,  des  lettres  de 
l'ofhcial  de  Périgueux,  contenant  une  commission  pour 
faire  M  «nouai  à  futur  contre  Arnaud  de  Bourdeille  et 
Foulques  de  Forces,  damoiseaux,  et  Guillaume  et  Henri- 
Bonneau  ,  clercs  ,  qui  lui  disputaient  la  propriété  d'un 
village ,  appelé  la  Borie  de  Porte  (aujourd'hui  Borie- 
Porte),  situé  dans  la  paroisse  de  Trélissac  :  Henri  de 
Cugnac  prend,  dans  ces  lettres,  la  qualité  de  damoiseau 
habitant  de  Périgueux.  Il  fit  son  testament  dans  cette 
ville,  le  10  octobre  141 6  (1),  par  lequel  il  donna  la 
tutelle  de  ses  enfants  mineurs  à  Hélie  de  Cugnac,  son 
frère,  et  à  Hélie  de  Gontaut,  seigneur  de  Hautefort  ; 
et  nomma  ses  exécuteurs  testamentaires,  le  même  Helie 
de  Gontaut  et  Arnaud  de  Bourdeille,  chevalier,  séné- 
chal de  Périgord.  On  ignore  la  date  de  sa  mort,  mais 
il  est  certain  qu'il  ne  vivait  plus  le  8  avril  142 1.  Il 
avait     épousé,  avant    le    22  novembre    i3g5    (2),    dame 


de  Cugnac,   sa  nièce,  fils  de  Henri,  son  frère,  en   la   mariant 
avec  Tristan  d'Abzac. 

Nous  ferons  remarquer  ici,  en  passant,  que  quoique  nous 
ayons  placé  la  branche  de  Caussade  après  celle  de  Giversac, 
notre  intention  n'a  été  nullement  de  préjuger  en  faveur  de  cette 
dernière,  le  droit  d'aînesse,  réclamé  par  les  marquis  du  Bour- 
det.  qui  représentent  la  branche  de  Caussade. 

(1)  Arch.  du  château  de  Pau.  Invent,  de  Montignac,  à  la 
BibL.  dit  Roi. 

(2)  C'est  ce  que  nous  apprenons  par  des  lettres  du  roi  Char- 
les VI,  données  à  Paris,  le  22  novembre  1 395.  Ces  lettres  con- 
tiennent des  faits  assez  curieux,  pour  mériter  d'être  rapportées 
ici  au  long. 

«  Charles,  etc.,  sur  la  supplication  qui  nous  a  été  faite  par 
»  Jeanne  Viguier,    portant  que    feu  Corboran    Viguier,     son 

•  père,  avait  été,  tout  le  temps  de  sa  vie,  un  des  bons  écuyers 
>  de  Périgord,  et  avait  servi  bien  et  lovaument  nos  prédéces- 
»  seurs,  au  fait  des  guerres,  pour  lesquelles  il  mourut.  Et  elle 
»  demeura  bien  quinze  ans,  ou  environ ,  en  pupillarité,  se 
»  gouvernant  en  sorte  qu'il  n'était  arrivé  aucun   dommage  de 

•  son  lieu  et  forteresse  de  Caussade,  ni  à  nous,  ni  au  pays.  Et 
-  depuis,  par  le  conseil  de  ses  amis,  elle    se  maria   avec     feu 


2o6  DE  CUGNAC. 

Jeanne  de  Vigier,  veuve  de  Bertrand  de  Grézignac, 
écuyer  ,  et  fille  unique  et  héritière  de  Corborand  de 
Vigier,  IIe  du  nom  ,  viguier  de  la  ville  du  Puy-Saint- 
Front-de-Perigueux ,  et  de  dame  Isabeau  de  Domme  ; 
elle  était  morte  avant  le  ier  octobre  1409  ,  et  avait 
eu  de  son  mariage  : 

i.°  Guillaume  de  Cugnac,  mineur,  en  1409,  ne 
vivait  plus  en  141 6  ; 

2.°'Etienne,  dont  l'article  suit; 

3.°  Jeanne  de  Cugnac,  obtint  le  8  avril  142 1  (v.  st.), 
d'Arnaud  de  Bourdeille ,  chevalier ,  sénéchal 
de  Périgord  ,    des  lettres  de  sauvegarde  ,  sur    la 


»  Bertrand  de  Gresignac,  écuyer,  fils  de  Bernard  de  Gresi- 
»  gnac,  chevalier,  notre  maître  d'hôtel,  encore  vivant,  et 
viguier  de  Toulouse.  Lequel  marquis  de  Gresignac  nous 
avait  bien  servi,  durant  et  au  fait  des  guerres,  et  mourut  à 
la  bataille  d'Espagne.  Et  après  qu'il  fut  mort,  elle  demeura 
bien  dix  ans  sans  se  marier.  Pendant  lequel  tems,  le  feu 
comte  de  Périgord  luy  fit  grand  guerre,  parce  qu'elle  ne 
voulait  pas  épouser  un  des  gens  de  ce  comte,  afin  que  de 
ladite  forteresse  de  Caussade,  il  pût  faire  guerre  à  la  ville  de 
Périgueux  et  aux  autres  lieux  d'environ.  Et  partant,  elle 
voyant  que  ceux  de  notre  obéissance  ne  vouloient  l'épouser 
par  crainte  qu'ils  avoient  dudit  comte,  se  maria  durant  les 
guerres  que  nous  avions  avec  les  Anglois,  à  un  écuyer  du 
pays  de  Guyenne,  appelé  Henry  de  Cugnac,  lequel  avait 
toujours  tenu  le  parti  de  l'Anglois.  C'est  pourquoy,  elle 
craignant  de  n'être  recherchée  par  nous,  ou  nos  officiers, 
elle  avoit  obtenu  des  lettres  par  lesquelles  nous  lui  avions 
remis  et  pardonné  toute  peine,  amende  et  offence.  Nonob- 
stant lesquelles  lettres  avoit  pris,  ou  fait  prendre  par  nos 
officiers  ledit  lieu  ou  forteresse  de  Caussade,  à  elle  appar- 
tenant, et  où  elle,  et  une  sienne  fille  de  premier  mari, 
avoient  leur  habitation.  Et  avec  ledit  lieu,  ledit  sénéchal 
avoit  aussi  fait  retenir  les  rentes  et  revenus  en  dépendants 
au  très  grant  préjudice  de  la  suppliante.  Nous,  ayant  égard 
à  cette  requête,  et  aussi  au  bon  rapport,  qui  nous  avoit  été 
fait  de  la  personne  de  Mondisson  de  la  Chassagne,  écuyer, 
nous  ordonnons  que  ledit  lieu  et  forteresse  de  Caussade 
soient  donnés  en  garde  audit  de  la  Chassagne,  tant  qu'il 
nous  plaira,  après  qu'il  aura  fait  le  serment  entre  les  mains 
du  chancelier,  ou  dudit  sénéchal  de  Périgord  de  bien  gar- 
der ledit  lieu  sous  notre  obéissance,  etc.  Donné  à  Paris,  le 
22  novembre  1 395.  » 


DE  CUGNAC.  207 

plainte  qu'elle  avait  formée  d'être  troublée  dans 
la  jouissance  des  biens  dont  elle  avait  hérite 
par  le  décès  de  ses  père  et  mère  (1).  Elle  fut 
mariée,  vers  l'an  1425,  à  noble  Tristan  d'Abzac, 
à  qui  Jean  de  Cugnac,  oncle  paternel  de  Jeanne, 
donna  en  faveur  de  ce  mariage,  et  moyennant 
une  somme  d'argent,  la  place  de  Badefol-sur- 
Dordogne,  que  Tristan  garda  jusqu'à  sa  mort, 
arrivée  en   143 1  ; 

4.0  Comtesse  de  Cugnac,   dont  le    sort  est    ignoré. 

VII.  Etienne  de  Cignac  ,  damoiseau,  seigneur  de 
Caussade  ,  Chabans  ,  Florimont,  etc.  ;  et  viguier  de  la 
ville  du  Puy  -  Saint-  Front-de  -  Périgueux  ,  fut  institué 
héritier  universel  par  le  testament  de  son  père ,  du 
10  octobre  1416;  reçut  avec  dame  Louise  de  Rassials , 
sa  femme  ,  le  3  juillet  1448,  une  reconnaissance  de 
Pierre  de  la  Faye ,  pour  deux  maisons  situées  dans  le 
bourg  de  Celle;  transigea,  le  10  octobre  1452,  avec 
noble  homme  Gantonet  d'Abzac,  fis  de  feu  noble  Tristan 
d'Abzac,  agissant  tant  en  son  nom,  que  celui  de  demoi- 
selle Armande  d'Abzac,  sa  sœur,  sur  un  procès  mù 
entre  eux,  au  sujet  de  la  succession  de  défunte  Jeanne 
de  Cugnac ,  mère  de  Gantonet ,  et  fille  et  héritière  , 
pour  un  tiers,  de  défunts  Henri  de  Cugnac,  et  Jeanne 
Vigier,  seigneur  et  dame  de  Caussade;  il  fut  convenu 
par  cet  acte,  que  Gantonet  d'Abzac  et  sa  sœur,  auraient 
en  partage  tous  les  biens ,  rentes  et  droits  ^ue  la 
maison  de  Caussade  possédait  dans  les  paroisses  et  dis- 
tricts de  Celle ,  Bertric ,  Villetoureix ,  Saint-Martial  de 
Drône  ,  Saint-Médard  de  Ribérac  ,  etc. ,  moyennant 
quelques  réserves,  etc.  Etienne  de  Cugnac  mourut  avant 
le  6  septembre  1456,  laissant  de  dame  Louise  de  Ras- 
sials, ou   Rassiels  ,  sa   femme   (2),  les   enfants  suivants  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.0  Forton    de    Cugnac,  auteur  de   la   branche  de 
Pauliac  ; 


(1)  Bibl.  du  roi,  manuscr.  de  Doat.,  vol.  244,  fol.  217. 

(2)  On  croit  que  Louise  de  Rassials  était  de  la  même  maison 
que  les  seigneurs  de  Vaillac. 


2o8  DE   CUGNAC. 

3.°  Marie    de    Cugnac,     femme,  avant  Tan   1487  , 
d'Hélie  Adémar,    bachelier  ès-décrets. 

VIII.  Jean  de  Cugnac  ,  Ier  du  nom  ,  e'cuyer  ,  sei- 
gneur de  Caussade ,  Chabans,  Florimont  ,  Vimenières  , 
du  Bosc-Calvigière ,  etc.  ,  et  viguier  du  Puy-Saint- 
Front-de-Périgueux  ,  qualifié  noble  et  puissant  homme, 
et  damoiseau,  avait  déjà  succédé  à  son  père,  le  i3  avril 
1456,  suivant  un  bail  à  cens  (dans  lequel  il  le  rappelle)  , 
qu'il  fit  du  ténement  de  la  Buffarandie ,  situé  dans  la 
paroisse  de  Trélissac,  en  faveur  de  Gérald  Gravier,  dit 
Dorle  habitant  de  la  paroisse  de  Saint-Front-de- Péri- 
gueux  ;  donna  à  prix  fait ,  le  6  septembre  suivant  ,  un 
bâtiment  à  construire,  à  Jean  deus  Bet\  et  à  Jacques  de 
Lescure,  habitants  de  la  paroisse  de  Sarliac;  renonça, 
par  acte  passé  à  la  Chapelle  d'Albareils,  le  9  juin  1469, 
en  faveur  de  Richard  de  Gontaut,  chevalier  ,  seigneur 
de  Badefol  et  d'Escabillon,  à  toutes  les  prétentions  qu'il 
pouvait  avoir  sur  la  terre  et  seigneurie  de  Badefol  ,  du 
chef  de  défunts  nobles  Etienne  de  Cugnac,  son  père, 
et  de  Henri  de  Cugnac,  son  aïeul,  se  réservant  seu- 
lement pour  lui  et  les  siens  ,  la  faculté  de  conserver 
les  armes  de  Badefol;  donna,  le  17  février  1490  (v.  st.  ), 
à  l'abbaye  de  Cadoin  (1),  tout  droit  de  fondalité,  qu'il 
pouvait  avoir  en  la  juridiction  du  château  et  châtellenie 
de  Badefol ,  pour  faire  son  anniversaire  solennel  avec 
diacre  et  sous-diacre,  le  jour  de  son  décès,  annuellement 
et  à  perpétuité  (2)  ;  assista  au  contrat  de  mariage  de 
Jean,  son  fils,  le  20  décembre  i5oi  ;  mourut  le  18  mars 
de  l'année  suivante  i5o2  (  v.  st.),  et  fut  enterré  à  Flo- 
rimont. Il  avait  épousé  demoiselle  Marguerite  Vigier , 
de  la  maison  de  Vigier  de  Paluel  (3) ,  dont  il  eut  en- 
tr'autres  enfants  : 

IX.  Jean  de  Cugnac,  IIe  du  nom,  éçuyer,  seigneur, 
de  Caussade,  Florimont,  Chabans,  Vimenières,  etc., 
reçut,  en  i5oi  ,  une  donation   de  ses    père  et  mère  ;    passa 


(1)  Extr.  de  ï'obituaire  de  Cadoin. 

(2)  Il  paraît  que  Jean  de  Cugnac  avait  conservé  des  droits 
dans  la  terre  de  Badefol,  malgré  la  renonciation  qu'il  avait 
faite  en  14G9,  en  faveur  de  Richard  de  Gontaut. 

fi)  Cette  maison  s'est  éteinte  dans  celle  de  Gimel. 


DE  CUGNAC  209 

un  acte,  le  i5  janvier  i5i4(v.  st.  ;  et  rit  son  testament 
le  8  août  1 5î6  ,  par  lequel  il  ordonna  que  s'il  venait 
à  mourir  à  Trêlissac  ,  on  l'y  enterrât  dans  le  tombeau 
de  sa  mère  ;  mais  s'il  mourait  à  Florimont ,  il  voulait 
y  être  inhumé  auprès  de  son  père;  donna  l'adminis- 
tration de  ses  biens  et  de  ses  enfants  à  sa  femme  ; 
nomma  le  seigneur  de  Fénélon  son  exécuteur  testa- 
mentaire, et  mourut  le  27  mars  027  (v.  st.).  Il  avait 
épouse,  par  contrat  du  20  décembre  i5oi  ,  demoiselle 
Philippe  de  Salignac  -  de- la- Mothe  -  Fénélon  ,  fille  de 
noble  et  puissant  homme  Jean  de  Salignac  ,  seigneur  de 
la  Mothe-Fénélon  ,  Mareuil,  Gaulejac,  etc.  ,  et  de  dame 
Catherine  de  Thémines ,  tille  de  noble  et  puissant 
homme  Déodat  de  Thémines ,  autrement  de  Penne  , 
seigneur  de  Thémines,  Gourdon  ,  Carda  i  Uac ,  Milhac, 
Nadaillac  et  la  Bourianne;  elle  transigea,  étant  veuve 
et  tutrice  de  Jean,  son  fils,  le  3  octobre  i53o,  avec 
M.  François  Regnaut,  prêtre  et  curé  de  Saint-Maurice, 
et  Jean  Regnaut  (  son  frère  ,  marchand  ,  à  Périgueux, 
sur  les  différends  qu'ils  avaient  entre  eux  au  sujet  de  la 
quatrième  partie  d'un  moulin  ,  situé  dans  la  paroisse 
de  Trêlissac,  que  feu  Jean  de  Cugnac  avait  acheté  de 
Pierre  Regnaut,  leur  frère;  acquit  une  terre  le  25  mai 
1 53 1  ;  reçut,  le  1"  décembre  i538  ,  conjointement 
avec  Jean  de  Cugnac ,  écuyer ,  seigneur  de  Caussade, 
son  fils,  une  reconnaissance  de  noble  demoiselle  An- 
toinette de  Saint-Astier  ,  pour  un  moulin  ,  appelé  de 
Mosneau  ,  situé  sur  la  rivière  de  l'Isle,  dans  la  paroisse 
de  Trêlissac;  et  ne  vivait  plus,  selon  les  apparences, 
en  1542.  De  cette  alliance  provinrent  les  enfants 
suivants  : 

1 .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.*  Geraud  de  Cugnac  ,   destiné  à  l'église    par    son 

père,  en  i526  ; 
3.°  Hélie  de  Cugnac  ,  reçu  chevalier  de  l'ordre  de 

Saint-Jean  de  Jérusalem  ,  en  i55i  ; 
4.0  Marguerite  de  Cugnac  ,   mariée  avant  l'an   1326, 

à  noble  Guichard  du  Chemin,  seigneur  de  Char- 

tuzac  ,  en  Saintonge  ; 
5.°  Marguerite  de  Cugnac,  )  . ,  t  , 

6."  Marie  de  Cugnac,  \  non  manées  en  '  $26' 

X.    Jean     de    Cugnac,     III*    du    nom,   écuyer,    sei- 
XVII.  I4 


2io  DE  CUGNAC. 

gneur  de  Caussade ,  Florimont,  Vimenières  ,  etc.  ,  né 
en  1509,  était  mineur  et  âgé  seulement  de  dix-sept  ans, 
lorsque  son  père  l'institua  son  héritier  universel  par 
son  testament  du  8  août  i52Ô;  paraît  avec  sa  mère, 
dans  des  actes  de  i53o  et  1 53 r  ;  fit  avec  cette  dame, 
le  27  septembre  1 538,  une  acquisition,  de  Denis  d'Aix, 
écuyer ,  seigneur  de  Meymy  ,  où  fut  présent  Hélie  de 
Cugnac  ,  son  frère  ;  fit,  le  12  mai  1542,  le  transport 
d'une  rente  foncière ,  à  Etienne  de  la  Coste ,  conseiller 
en  la  sénéchaussée  de  Périgord  ;  obtint ,  le  6  septembre 
1546,  au  siège  de  Périgueux  ,  une  sentence  ,  à  son  profit, 
contre  Hélie  de  Laurière ,  chanoine  de  Périgueux  ;  fit 
vente,  le  20  avril  1 559  ,  à  Pierre  de  Saint- Angel , 
conseiller  à  la  cour  des  aides  de  Bordeaux,  des  moulins  du 
Mosnard-sur-1'Isle,  près  de  Périgueux,  qu'il  avait  acquis 
depuis  trois  ans,  des  seigneur  et  dame  de  Bellegarde; 
est  nommé  avec  sa  femme  et  Gabriel ,  leur  fils,  dans 
un  arrêt  du  parlement  de  Bordeaux,  rendu  le  10  mars 
i56o,  entre  eux,  et  François  Dupuy,  écuyer,  seigneur 
de  Trigonan  ;  assista,  en  1 5 82,  au  contrat  de  mariage 
de  Geoffroi ,  son  fils  ;  et  mourut  la  veille  de  saint  André, 
i585,  âgé  de  soixante-seize  ans.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  du  4  avril  1544,  demoiselle  Isabeau  de  Galard 
(de  Goulard),  de  la  maison  de  Touverac,  en  Saintonge  , 
sœur  de  Jean  de  Galard  ,  seigneur  de  Puyrigaud  et  de 
Brie ,  chevalier  de  l'ordre  du  roi ,  et  gentilhomme 
ordinaire  de  sa  chambre  ;  elle  survécut  à  son  mari , 
mourut  au  mois  de  mai  1587,  et  fut  enterrée  auprès 
de  lui,  dans  l'église  de  Trélissac.  De  leur  mariage  na- 
quirent : 

1 .°  Geoffroi ,  dont  l'article  suit  ; 

2.*  Jean  de  Cugnac,  |  . 

3.o  Gabriel  de  Cugnac,     \  morts  avant  leur  Pere  > 

4.0  Pierre  de  Cugnac. 

XI.  Geoffroi  de  Cugnac,  écuyer,  seigneur  de  Caus- 
sade ,  Florimond ,  Vimenières ,  etc.  ,  vendit  ces  deux 
dernières  seigneuries ,  avec  faculté  de  rachat ,  par  acte 
passé  à  Sarlat ,  le  22  mars  1 585  (v.  st.);  acquit,  le 
2  août  1597,  de  Bertrand  de  Salignac ,  seigneur  de  la 
Mothe-Fénelon  ,  quelques  rentes  ,  assises  dans  la  paroisse 
et  juridiction  de  Saint-Rabier  ,  pour  la  somme  de  neuf 
mille  trois  cents  livres  ;  obtint,  le  24  janvier  1597  (v.    st.), 


DE  CUGNAC.  211 

un  arrêt  du  parlement,  dans  lequel  il  est  dit  qu'il  était 
appelant  d'une  sentence  du  sénéchal  de  Périgord,  rendue 
contre  Pierre  de  Cugnac,  écuyer  ;  transigea  pour  lui  et 
ses  enfants,  le  3o  décembre  1608,  avec  Gabriel  de 
Feydit,  écuyer  ;  est  nommé  dans  le  contrat  de  mariage 
de  son  fils,  du  i3  mai  161 2;  et  ne  vivait  plus  le  5  mai 
1629.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  26  juillet  1582, 
Jacquette  du  Bosc,  dame  de  Vaux,  dans  la  paroisse  de 
Dussac  ,  fille  de  Jean  du  Bosc,  seigneur  du  Bosc  et  de 
Vaux,  et  de  dame  Claude  Broin.  Le  futur  époux  y  fut 
assisté,  entr'autres,  de  Jean  du  Chemin,  écuyer,  sei- 
gneur de  Chartuzac,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  et 
gentilhomme  ordinaire  de  sa  chambre,  et  de  plusieurs 
autres  parents  et  amis  des  deux  parties,  parmi  lesquels 
on  remarque  Bernard  de  Chauveron,  écuyer,  seigneur 
de  Dussac,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  et  gentilhomme 
de  sa  chambre ,  Guy  d'Abzac ,  écuyer  ,  seigneur  de 
Villars,  Jacques  de  Sanzillon-de-la-Foucaudie,  écuyer, 
seigneur  de  Douillac,  Pierre  de  Salignac,  écuyer,  sei- 
gneur de  la  Lavastre,  etc.  Jacquette  du  Bosc  testa,  étant 
veuve,  le  5  mai  1629;  et  eut  de  son  mariage,  les  enfants 
suivants  : 

i.°  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean    de    Cugnac ,    auteur    de  la    branche  du 

Monteil  ; 

3.°  Marc  de  Cugnac ,     1         . 

0  T      •     ,    ,.b       '    }  morts  jeunes  : 
4."  Louis  de  Cugnac,  J  ' 

5.°  Jacquette  de  Cugnac,  morte  jeune  ; 

6.°  Marie  de  Cugnac,  épousa  N....  delà  Bermondie, 

écuyer,  seigneur  de  la  Salvagie. 

XII.  Charles  de  Cugnac,  Ier  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Caussade,  Puyrigaud,  en  Angoumois,  etc., 
transigea,  le  ter  septembre  16 18,  avec  Louis  de  Galard- 
de-Béarn,  écuyer;  et  vivait  encore  en  1629,  suivant 
le  testament  de  sa  mère,  qui  le  fit  son  légataire.  Il 
avait  épousé  par  contrat ,  accordé  au  château  d'Escoire, 
en  Périgord,  le  i3  mai  16 12,  demoiselle  Catherine, 
de  Ranconnet,  fille  de  Benjamin  de  Ranconnet,  écuyer  , 
seigneur  d'Escoire  et  de  Polignac ,  et  de  feue  dame 
Marthe  de  Raymond  ;  assistée  de  dame  Anne  d'Espagne, 
sa    belle-mcre,  deuxième    femme    du    seigneur  d'Escoire, 


2i2  DE  CUGNAC. 

de  Marie  de  Ranconnet,  épouse  de  Louis  de  Galard- 
de  Béarn,  comte  de  Brassac,  et  de  Raphaël  de  Banes, 
écuyer,  seigueur  de  Maleffe,  son  curateur,  etc.  ;  elle 
fut  héritière  des  Chabaudières,  dans  la  paroisse  de 
Ladurie  en  Angoumois,  qu'elle  porta  à  son  mari  ;  ils 
eurent  de  leur  mariage  : 

i.°  Charles  ÎI,  qui  continua  la  descendance  de  cette 
branche,  sous  la  dénomination  du  Bourdet  : 

2.°  Henri  de  Cugnac,  mort  à  l'âge  d'un  an  ; 

3.°  Suzanne  de  Cugnac  ,  contracta  deux  alliances: 
la  première  ,  avec  François  Dupuy,  écuyer,  sei- 
gneur de  Trigonan,  fils  de  Jean  Dupuy,  écuyer, 
seigneur  de  Trigonan,  et  de  Marie  Dupuy-de- 
la-Forêt,  dont  elle  eut  une  fille  unique,  Fran- 
çoise Dupuy,  mariée,  i .°  à  Henri  de  Saintours, 
écuyer ,  seigneur  de  la  Bourlie  ;  2°  le  4  juin 
1670,  à  Jean  de  Cugnac,  chevalier,  seigneur  de 
Loubejac,  auteur  de  la  branche  de  Cugnac- 
Trigonan. 

Suzanne  de  Cugnac,  épousa  en  secondes  noces, 
par  contrat  passé  au  château  de  la  Roche-Jaubert, 
paroisse  de  Saint-Pantaly-d'Exideuil,  le  4  mars 
1643,  Armand  de  la  Marthonie,  chevalier,  sei- 
gneur de  Boschaud,  etc.  ;  ils  acquirent  conjoin- 
tement ,  par  acte  du  3o  avril  1647,  de  Charles  II 
de  Cugnac,  la  seigneurie  de  Caussade,  située 
comme  il  a  été  dit,  dans  la  paroisse  de  Trélissac, 
avec  tous  ses  domaines,  rentes  et  dîmes,  et  en 
jouirent  paisiblement  jusqu'au  3  janvier  1660, 
que  le  seigneur  de  Taillefer  et  sa  femme  firent 
saisir  cette  seigneurie  (1)  ;  mais  il   paraît  qu'il   fut 


(1)  La  seigneurie  de  Caussade,  située  dans  la  paroisse  de 
Trélissac,  près  du  château  de  Lanmary,  et  dans  la  banlieue  de 
Périgueux,  avait  appartenu,  de  toute  ancienneté,  à  la  maison 
de  Vigier  de  Périgueux,  avant  qu'elle  entrât  dans  celle  de  Cu- 
gnac. La  généalogie  de  cette  ancienne  maison  n'ayant  jamais 
été  publiée,  et  étant  par  conséquent  peu  connue,  on  a  cru  de- 
voir en  donner  ici  un  précis,  tiré  en  grande  partie  des  registres 
de  la  maison  de  ville  de  Périgueux,  et  de  plusieurs  dépôts  par- 
ticuliers. 

La  maison  de  Vigier  de  Caussade,  l'une  de  plus  anciennes, 
et  autrefois  des  plus  considérables  du  Périgord,   possédait,  ue- 


DE  CUGNAC.  2l3 

fait  ensuite  un  arrangement  entre  eux,  et  qu'elle 
rentra  dans  sa   maison  de  Cugnac. 


puis  plusieurs  siècles,  à  titre  de  fief,  la  viguerie  du  Puy-Saint- 
Front  de  Périgueux.  Cette  viguerie.  qui  n'était  dans  l'origine 
qu'une  charge,  ou  office,  lui  avait  été  inféodée  par  le  chapitre 
de  Périgueux,  à  une  époque  très-reculée,  et  certainement 
avant  le  onzième  siècle.  Une  charte  de  l'abbaye  de  Saint-Astier 
nous  a  conservé  la  mémoire  d'un  seigneur  de  Vigier.  qui  vivait 
aiant  l'en  ijoo;et  le  Cartulaire  de  Chancelade  fait  connaître 
ses  descendants  jusqu'au  commencement  du  treizième  siècle. 
On  conservait  autrefois,  dans  les  archives  du  château  de  Caus- 
sade.  un  titre  de  l'an  ii3i,  concernant  Hélie  Ier  de  Vigier  et 
Guillemette.  sa  femme.  On  trouve  après  lui,  et  dans  le  même 
siècle  : 

Hélie  Vigier.    IIe  du    nom,    épousa  N fille   d'Emenon 

de  Périgueux.  qui  le  rendit  père  :  i.°  d'Hélie  III.  qui  suit  : 
2."  d'un  autre  Hélie.  père  de  quatre  filles,  dont  l'aînée  épousa 
Guillaume  de  Mauriac  ;  3.°  de  Pierre,  dit  Peyrot,  qui  eut  des 
enfants  ;  et  4.0  d'Himberge,  femme  de  Bertrand  de  Born, 
seigneur  de  Hautefort. 

Hélie  Vigier,  III"  du  nom.  épousa  Jeanne  de  Pardaillan, 
dont  il  eut  :  i."  Etienne,  qui  suit;  i.°  Geoffroi,  ou  Jaufre  ; 
3.°  Plazence,  vivant  en  1258  et  12-0,  qui  eut  deux  fils;  et 
4.0  Fine,  mariée  à  Fortanier  de  la  Cropte ,  chevalier. 

Etienne  Vigier,  chevalier,  et  viguier  du  Puy-Saint-Front 
de  Périgueux,  nommé  dans  des  actes  de  i236.  1237,  1247, 
1258  et  1276,  eut  pour  femme  Geraude  de  Grignols,  qu'on 
croit  sœur  de  Boson,  seigneur  de  Grignols  :  et  fut  père  de  : 
i.°  Hélie,  chevalier,  marié  à  Guillelmine  de  Saint-Astier;  2.0 
Jean,  qui  suit  ;  3.°  Pierre,  chevalier. 

Jean  Vigier.  donzel,  prit  alliance  avec  Amélie  de  Salignac, 
veuve  en  1304;  et  en  eut  :  i.°  Hélie,  qui  suit  ;  2.0  Pierre,  ma 
rié  à  l'héritière  de  Prémilhac.  forma  une  branche  qui  s'est 
éteinte,  dans  le  seizième  siècle,  dans  la  maison  de  la  Roche- 
Aymon  ;  3.°  Marsebilie,  femme  d'Auger,  ou  Augier  de  Mon- 
taut.  chevalier. 

Hélie  Vigier.  IVe  du  nom.  chevalier,  était,  en  i3oi,  sous  la 
tutelle  de  Renaud  de  Salignac,  son  oncle  maternel  :  et  ne  vivait 
plus  en  1329.  Il  avait  épousé,  avant  l'an  004.  Aremborc,  ou 
Aremburge  de  Périgueux,  fille  d'Hélie  de  Périgueux.  che- 
valier, dont  naquirent  :  i.°  Corborand  I,  qui  suit  ;  2.0  Hélie  ; 
3.°  Mafre  ;  4.0  Marquèse ,  femme  d'Hélie  des  Ghabânes  , 
chevalier. 

Corborand  Vigier,  Ier  du  nom,  chevalier,  capitaine  général 
pour  le  Roi  en  Périgord,  connu  par  un  grand  nombre  d'actes, 
depuis  l'an    i32o,  jusqu'en    1347,   eut  pour  femme    Mathe   de 


214 


DE  CUGNAC. 


Branche  du  Bourdet ,  en  Poitou. 


XIII.  Charles  de  Cugnac,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Caussade,  Puyrigaud,  le  Bourdet,  Cha- 
durie,  etc.,  quitta  le  Périgord  pour  aller  habiter  le 
Poitou  où  il  devint  seigneur  du  Bourdet,  par  son 
mariage,  dont  le  contrat  fut  passé  au  village  de  Texiers, 
paroisse  de  Tugeras,  le  7  juin  1647,  avec  demoiselle 
Catherine  Acarie-du-Bourdet  (1),  fille  de  haut  et 
puissant  seigneur  messire  Louis  Acarie,  seigneur  de  la 
Rousselière,  Boisredon,  Chartuzac  et  Tugeras,  con- 
seiller du  roi  en  ses  conseils  d'e'tat  et  privé,  capitaine 
au  régiment  des  gardes,  et  de  dame  Philippe  du  Che- 
min-de-Chartuzac.  Il  ne  vivait  plus  le  16  mai  1668, 
lorsque  sa  veuve,  au  nom  de  ses  enfants,  dont  elle  était 
tutrice,  obtint  de  M.  d'Aguesseau,  intendant  de  Limo- 
ges, acte  de  la  représentation  des  titres  justificatifs  de 
leur  noblesse,  depuis  l'an  1539.  Les  enfants  issus  de 
son  mariage,  sont  : 

i.°  Jean-Louis,  dont  l'article  suit; 

2.0  Jean-Louis  de  Cugnac ,    auteur    d'un    rameau, 

établi  à  la  Fère,  en  Picardie; 
3.°  Alexandre  -  Emmanuel    de    Cugnac  ,     capitaine 

dans  le  régiment  des  fusiliers  du  roi  ,  en   1680, 

mort   sans    alliance; 


la  Faye,  dite  de  Born,  fille  de  Renaud,  seigneur  de  Haute- 
fort,  Thenon,  etc.  ,  et  de  Souveraine  de  Comborn.  Leurs 
enfants  furent  :  i.°  Corborand  II  ;  2.0  Mafre  ;  3.°  Astier  ;  4.0 
Raimond. 

Corborand  Vigier,  IIe  du  nom,  épousa  Isabeau  de  Domme 
(ou  Dôme),  fille  unique  et  héritière  de  Gilbert  de  Domme, 
chevalier  ,  seigneur  des  château  et  châtellenie  de  Domme- 
Vieille,  du  repaire  de  Calmon,  de  Daglan,  Paulhac,  Vime- 
nières,  Florimont,  Puechimbert,  Gaumiers,  Nebirac,  Gau- 
lejac,  Vitrac,  etc.  ,  et  petite-fille  de  Guillaume  de  Domme, 
chevalier,  seigneur  des  mêmes  lieux. 

(1)  Catherine  Acarie  était  issue  d'une  ancienne  famille, 
alliée  à  plusieurs  grandes  maisons  du  royaume,  entr*autres  à 
celle  de  Rochechouart,  dont  une  branche  connue  sous  le  nom 
de  Rochechouart-Jart,  seigneurs  du  Bourdet,  a  possédé  long- 
tems  la  terre  de  ce  nom. 


DE  CUGNAC.  2l5 

4.0  Marie-Agnès  de  Cugnac,  épousa,  par  contrat 
du  18  juillet  1673,  messire  Jean  Pascaut,  che- 
valier,  seigneur  et  baron  de  Pauleon,    en   Aunis. 

XIV.  Jean  -  Louis  de  Cugnac  ,  chevalier  ,  seigneur  , 
marquis  du  Bourdet,  seigneur  de  Puyrigaud,  etc.  ,  ensei- 
gne des  gardes  du  corps  du  roi,  était  en  1680,  capitaine 
dans  le  régiment  des  fusiliers  du  roi  ;  puis  colonel  d'infan- 
terie. Il  partagea,  le  25  avril  i683,  avec  ses  frères, 
les  biens  provenants  de  la  succession  de  leurs  père  et 
mère;  était,  en  1689,  exempt  dans  la  deuxième  com- 
pagnie des  gardes  du  corps,  et  se  distingua,  en  cette 
qualité,  au  combat  de  Leuze,  en  1691  ;  en  eut  l'aide- 
majorité,  après  la  mort  du  chevalier  de  la  Chaise,  qui 
fut  tué  dans  cette  action }  fut  ensuite  enseigne,  par 
l'avancement  de  M.  de  Chazeron.  11  mourut,  au  mois 
de  janvier  1694,  âgé  à  peine  de  quarante  ans,  se  rendant 
à  Paris,  pour  obéir  aux  ordres  du  roi.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  4  août  1680,  demoiselle  Jeanne-Marie 
Antoinette  de  Châteauneuf  (1),  fille  de  messire  Gaspard 
de  Châteauneuf,  seigneur  de  Dislai,  d'Ardin,  etc., 
et  de  dame  Marte-Antoinette  de  Bézins,  en  présence 
de  haut  et  puissant  seigneur  Hélie  de  Saint-Hermine, 
chevalier,  seigneur  de  la  Laigne,  de  dame  Marie-Anne 
Hipolyte  de  Châteauneuf,  épouse  de  haut  et  puissant 
seigneur  Philippe  de  Valois,  chevalier,  seigneur  de 
Mursai,  Vilette,  etc.,  capitaine  d'un  des  vaisseaux  du 
roi,  de  messire  César  de  Montalembert,  chevalier, 
seigneur  de  Cergne,  etc.,  leurs  proches  parents.  De 
ce  mariage  provinrent: 

i .°  Gaspard  -  Louis  -  Philippe  de  Cugnac  ,  marquis 
du  Bourdet,  né  dans  la  paroisse  de  Notre-Dame 
d'Eschiré,au  diocèse  de  Saintes,  le  12  mai  1681, 
fut  mis,  ainsi  que  Charles-Denis,  son  frère,  le 
24  février  1694,  sous  la  tutelle  de  Jeanne-Marie- 
Antoinette  de  Châteauneuf,  leur  mère,  fut  reçu 
page  du  roi  Louis  XIV,  dans  sa  petite   écurie,  sur 


(1)  Mademoiselle  de  Châteauneuf  avait  deux  sœurs  mariées, 
dont  la  postérité  est  représentée  aujourd'hui  dans  la  maison 
d'Aubigny,  à  Falaise,  et  par  les  seigneurs  de  la  Rochejacque- 
lein  et  de  Suzannet,  en  Poitou. 


2i6  DE   CUGNAC. 

ses  preuves  faites  le  3o  mai  1 697  ;  commença  à  servir 
en  1700;  eut  un  bâton  d'exempt  dans  les  gardes- 
/  du-corps,  par  lettres  de  retenue  du  10  mars 
1702;  et  se  trouva,  en  cette  qualité,  dans  toutes 
les  occasions  où  fut  le  corps.  Le  roi  lui  donna  un 
régiment  en  1706,  Taide-majorité  et  une  en- 
seigne de  la  seconde  compagnie  des  gardes-du 
corps  en  1720;  une  lieutenance  en  1732,  après 
la  mort  de  M.  de  Saint-Chamans  ;  fut  nommé 
brigadier  en  1734,  et  maréchal  des  camps  et  ar- 
mées du  roi  en  1738.  Il  est  mort,  sans  alliance, 
en  1761,  âgé  de  quatre-vingts  ans  ; 

2.0  Charles- Denis  de  Cugnac  ,  lieutenant  de  vais- 
seau, né  en  1684,  épousa  demoiselle  N...  de 
Luchet,  et  laissa  un  fils  qui  servit  dans  la  ma- 
rine ,  et  une  fille  ,  morts  l'un  et  l'autre  sans 
postérité  ; 

3.°  Paul- Philippe,  dont  l'article  suit  ; 

4.0  N....  de  Cugnac,   mort  jeune; 

5.°  Marguerite  de  Cugnac  ,  religieuse  à  Fontenay- 
le-Comte,  en  Poitou,  en  1 714  ; 

6.°  Louise  de  Cugnac,  mariée  après  l'an  171 4,  à 
M.   Boisseau  de-la-Galernerie. 

XV.  Paul-Philippe  de  Cugnac  ,  vicomte  de  Cugnac, 
seigneur  du  Bourdet,  etc.,  capitaine  de  dragons,  naquit 
en  1694,  était  cornette  de  dragons  en  17 14  *  fut  choisi 
pour  commander  l'arrière-ban,  qui  fut  convoqué  lorsque 
les  Anglais  tentèrent  de  faire  une  espèce  de  débarque- 
ment à  la  Rochelle,  en  175 1.  Il  avait  épousé,  en  1736, 
demoiselle  Marie- Angélique  de  Ranques,  fille  de  messire 
N....  de  Ranques,  seigneur  du  Bois-Potuyau,  et  de  dame 
N....  de  Bozon,  dont  il  eut  deux  fils: 

i.°N....  de  Cugnac-du-Bourdet,  mort  enseigne  de 
vaisseau,  à  Tàge  de  vingt-un  ans  ; 

2.0  Louis-Philippe,  dont  l'article  suit; 

3.°  Louise  de  Cugnac,  mariée  à  M.  Monnier- 
d'Availles,  capitaine  au  régiment  de  Royal- 
Etranger  ; 

4.0  Radegonde  Cugnac,  épouse  de  M.  de  Gri- 
mouard  (ou  Grimoard),  seigneur  du  Peré,  dont 
elle  n'a  pas  eu  d'enfants 


DE  CUGNAC  217 

XVI.  Louis- Philippe  de  Cugnac,  marquis  de  Cugnac, 
seigneur  du  Bourdet,  etc.,  ne  en  1740,  a  servi  pendant 
la  guerre  de  sept  ans,  darv>  le  régiment  de  Bourbonnais, 
infanterie,  d'où  il  est  sorti  capitaine;  a  émigré  en  179», 
a  fait  la  campagne  de  l'armée  des  princes,  et  devait  faire 
partie  d'une  seconde  expédition,  qui  eût  suivi  celle  de 
Quiberon.  Rentre'  en  France,  en  1800,  il  n'a  rien  re- 
trouvé de  sa  terre  du  Bourdet  ,  son  seul  patrimoine.  Il 
n'a  pas  eu  la  consolation  de  voir  le  retour  du  roi,  étant 
mort  le  26  mai  1809,  âgé  de  soixante-neuf  ans.  Il  avait 
épousé,  en  1775  ,  demoiselle  Marie -Madelaine- Alexan- 
drine  de  Razes-d'Auzances  ,  fille  de  M.  le  comte  d'Au- 
zances,  et  de  dame  Anne -Madelaine  de  Villebois.  De  ce 
mariage  sont  issus  : 

1 .°  Jules-Emilien,  qui  suit  ; 

2.*  Alexandrine  de  Cugnac  a  épousé  Michel-Charles 
Amateur  Avice,  seigneur  de  Mougon ,  qui  a  fait 
les  campagnes  de  l'armée  de  Condé.  Il  est  issu 
d'une  ancienne  maison  du  Poitou,  et  n'a  eu  de 
son  mariage  que  deux  tilles  ; 

3.°  Pauline  de  Cugnac,  alliée  à  Armand-Charles- 
Emmanuel  de  Monnier,  seigneur  d'Availles,  son 
cousin  germain  ,  dont  elle  a  une  fille  et  un 
garçon. 

XVII.  Jules-Emilien  de  Cugnac,  né  en  1782,  fut 
député,  en  181 5,  à  Angers,  par  la  garde  royale  de  son 
département,  et  ce  fut  le  23  et  le  24  mars,  qu'il  eut 
l'honneur  d'être  présenté  à  monseigneur  le  duc  de 
Bourbon  ,  à  son  quartier  -  général  de  Beaupréau  ,  pour 
offrir  à  ce  prince,  leurs  services.  Il  a  épousé,  le  26 
juillet  1 8 1 3  ,  demoiselle  Marie-Julie-Henriette-Aglaé"  de 
Meynard ,  fille  de  M.  le  comte  de  Meynard,  et  de 
dame  Esther- Henriette  Harouard- de-Saint -Sornin.  De 
ce  mariage  sont  nés  : 

i.°  Louis-Jules  de  Cugnac,  né  le  20  janvier   1818; 

2.0  Paul-Henri  de  Cugnac,  ne  le  23  septembre 
1819; 

3.°  Marie-Françoise -Aglaè  de  Cugnac,  née  en  juin 
18 14,  et  tenue  sur  les  fonts  de  baptême  par 
M.  le  marquis  de  Cugnac-Dampierre,   et    par  sa 


2,8  r>E  CUGNAC. 

bisaïeule,  madame  la  marquise  deSaint-Somin ,  est 
décédée  en  bas  âge; 
4.0  Marie-Alexandrine  de  Cugnac,  née  le   icr  mars 
1816. 

Branche  établie  à  la  Fère,  en  Picardie,  éteinte. 

XIV.  Jean-Louis  de  Cugnac  ,  chevalier,  seigneur  de 
Puyrigaud,  dit  le  chevalier  du  Bourdet,  deuxième  fils 
de  Charles  II  ,  seigneur  du  Bourdet  ,  et  de  Catherine 
Acarie  ,  était  entré  enseigne  dans  le  régiment  de  Bre- 
tagne, dès  le  18  août  1669.  Il  passa  lieutenant  dans  le 
régiment  des  fusiliers  du  roi  (depuis  royal-artillerie),  à 
sa  création,  le  4  février  1671  ;  et  fit,  avec  ce  régiment, 
toute  la  guerre  de  1672  à  1678;  se  trouva  à  tous  les 
sièges;  parvint  à  une  compagnie,  le  i5  juin  1682,  et 
la  commanda  au  siège  de  Luxembourg,  en  1684. 

Major  du  régiment  de  Périgord,  lors  de  sa  formation, 
le  ier  octobre  1684,  il  devint  lieutenant-colonel  du 
même  régiment,  le  20  janvier  1688,  servit,  avec  ce 
régiment,  à  l'armée  d'Italie,  et  se  trouva  au  siège  de 
Cahours,  à  la  bataille  de  Staffarde,  à  la  prise  de  plusieurs 
villes,  au  siège  de  Suze,  en  1690;  aux  sièges  de  Nice, 
de  Montauban,  de  Villefranche ,  de  Veillane,  de  Carma- 
gnoles, et  du  château  de  Montmélian,  en  1691,  et  à  la 
défense  de  Pignerol  et  de  Suze,  en  1692. 

Colonel  du  régiment  de  Laonnois,  à  sa  création,  par 
commission  du  4  octobre  de  cette  dernière  année,  il  le 
commanda  sur  les  côtes,  en  1693;  à  l'armée  d'Allema- 
gne, en  1694;  au  siège  et  au  bombardement  de  Bruxelles, 
en  1695;  sur  la  Meuse,  en  1696;  et  en  Flandre,  en 
1697;  à  Luxembourg,  pendant  la  campagne  de  1701  ;  à 
l'armée  d'Allemagne  et  à  la  bataille  de  Frédélingen,  en 
1702;  et  obtint  le  grade  de  brigadier,  par  brevet  du 
23  décembre  de  cette  année. 

Employé  à  l'armée  de  Bavière,  par  lettres  du  24  février 
1703,  il  servit  au  siège  de  Kell;  se  trouva  à  l'attaque 
des  retranchements  d'Hornberg;  au  combat  de  Munder- 
Kirchen;  à  la  première  bataille  d'Hochstett;  il  com- 
battit, avec  la  plus  grande  valeur,  à  la  seconde  ba- 
taille d'Hochstett,  au  mois  d'août  1704,  sous  les 
ordres  du  maréchal  de  Marchin.  Il  continua  de  servir 
à  l'armée   du    Rhin,     sous   le   même   général,   en     1705 


DE  CUGNAC.  219 

fut  nommé  chevalier  de  Saint-Louis  ,  la  même  année  ; 
était  au  siège  de  Barcelone,  sous  le  maréchal  de 
Tessé,  en  1706;  à  la  bataille  d'Almanza,  et  au  siège 
de  Lérida,  en  .707  ;  à  celui  de  Tortose,  en  ,308.  Il  ne 
fit  point  la  campagne  de  1709  ;  et  quitta  le  régiment  et 
le  service  au  mois  de  mars  «710.  Il  avait  épouse,  par 
contrat  du  10  novembre  1698,  demoiselle  Louise  de 
Froidour,  fille  de  Claude  de  Froidour ,  ecuyer  ,  con- 
seiller et  procureur  du  roi  aux  bailliage  et  maîtrise  des 
eaux  et  forêts  du  comté  de  Marie  ,  de  la  Fere  et  du 
bailliage  de  Vermandois  ,  à  Saint-Qiîentin,  et  de  dame 
Marie   Danië  ,  dont  il  eut  : 

XV  Louis-Charles- Antoine  de  Cugnac-du-Bolrdet  , 
né  dans  la  paroisse  de  Saint-Christophe  du  lieu  de 
Léoville,  au  diocèse  de  Saintes,  le  5  avril  1701  ,  tut 
reçu  page  du  roi,  dans  sa  petite  écurie,  au  mois  d  avril 
17 14.  Il  avait  probablement  pour  fils  : 

XVI.  Jean  -  Louis  de  Cognac  -  du  -  Bourdet  ,  fut 
successivement  officier  dans  un  régiment  d'infanterie, 
lieutenant-colonel  ,  avec  rang  de  colonel  dans  le  régi- 
ment de  Bourbonnais  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mi- 
litaire de  Saint-Louis  ,  nommé  brigadier  des  armées  du 
roi,  le  20  février  1761  ;  et  maréchal  de  camp,  le  16 
avril  1767.  Ses  services  furent  récompensés  de  la  place 
de  lieutenant  du  roi  de  la  ville  de  Saint-Omer  ,  où  il  est 
mort  sans  postérité. 

Branche  du  Monteil,  ou  du  Montet ,  en  Périgord,  éteinte. 

XII.  Jean  de  Cugnac  ,  deuxième  fils  de  Geoffroy  de 
Cugnac  ,  écuyer ,  seigneur  de  Caussade ,  et  de  Jacquette 
du  Bosc,  fut  institué  héritier  universel,  par  le  testament 
de  sa  mère,  du  5  mai  1629.  Il  se  maria  dans  la  maison 
du  Monteil ,  paroisse  de  Saint-Sulpice  ;  et  laissa  de  son 
mariage  un  fils  et  des  filles.  Il  a  formé  une  branche  qui, 
après  avoir  fourni  plusieurs  degrés,  s'est  éteinte  dans  la 
personne  d'Elisabeth  de  Cugnac ,  mariée ,  le  8  décembre 
1757,  à  Hélie  de  la  Ramière,  seigneur  de  Saint-Hilaire 
et  du  Bastit ,  fils  d'Antoine  de  la  Ramière  ,  seigneur  des 
mêmes  lieux  ,  et  de  Marie-Claude  d'Ambrugeac  ,  mort 
le  10  mai  1781,  sans  laisser  d'enfants. 


220  DE  CUGNAC. 

Branche  de  Pauliac,  éteinte. 

VIII.  Forton  ,  nommé  aussi  Yvon  de  Cugnac  , 
écuyer,  seigneur  de  Pauliac  ou  Paulhac,  de  Daglan,  etc. , 
capitaine  de  la  ville  et  château  d'Arras  ,  deuxième  fils 
d'Etienne  de  Cugnac,  damoiseau,  seigneur  de  Caussade , 
et  de  Louise  de  Rassials,  eut  en  partage,  dans  la  suc- 
cession de  son  père  les  terres  ou  fiefs  de  Pauliac  , 
Daglan  et  Calmont.  Il  lit  faire  une  enquête  (i)  ,  à 
Domme ,  le  28  juin  1489  (v,  st.),  contre  François  de 
Caumont,  seigneur  de  Gastelnau  (auteur  des  ducs  de  la 
Force) ,  pour  établir  que  Daglan  et  autres  héritages 
devaient  lui  appartenir,  comme  provenant  de  la  succes- 
sion de  Jeanne  Vigier  ,  dame  de  Caussade  ,  femme  de 
Henri  de  Cugnac,  son  grand-père  ;  laquelle  en  avait 
hérité  de  nobles  hommes  Guillaume  et  Gilbert  de 
Domme,  chevaliers,  seigneurs  de  Domme  et  de  Vitrac  , 
ses  bisaïeul  et  aïeul  maternels.  On  ignore  la  date  de  sa 
mort  :  on  trouve  seulement  qu'il  laissa  plusieurs  enfants 
de  Jeanne  de  Carbon  nières ,  sa  femme,  fille  d'Antoine 
de  Carbonnières,  écuyer ,  seigneur  de  Pellevezy ,  et  de 
Louise  d'Abzac-de-la- Douze  ,  qu'il  avait  épousée  en 
1494. 

XI.  Isaac  de  Cugnac,  écuyer,  seigneur  de  Pau- 
liac, etc.  ,  arrière-petit-fils  de  Forton,  épousa  demoiselle 
Eléonore  de  Timbrune-de- Valence  ,  fille  de  François  de 
Timbrune ,  seigneur  de  Valence,  en  Agenois,  et  de 
Jeanne  de  Balzac-d'Entragues  ,  suivant  la  quittance  qu'il 
donna  d'une  partie  de  sa  dot,  le  7  mai  1599.  On  croit 
qu'il  eut  de  ce  mariage  : 

i.°   Jean-Paul,  dont  l'article  suit; 

2.0  N de  Cugnac  était  capitaine  aux  gardes- 
françaises,  sous  le  règne  de  Louis  XIII,  et  servit 
avec  beaucoup  de  distinction  dans  ce  régiment. 
Il  n'avait  encore  que  le  grade  de  lieutenant , 
lorsqu'il  fut   blessé  ,  le  8  juillet    i638,  en   se  bat- 


(1)   Cette   enquête   contient  des  faits  curieux  pour  l'histoire 
du   Périgord,  durant  les  guerres  anglaises  du  quinzième  siejle. 


DE  CUGNAC.  221 

tant,  comme  volontaire,  dans  le  combat  où  le 
maréchal  de  la  Force  derit,  près  de  Saint-Omer, 
une  partie  de  l'armée  du  général  Picolomini  (i). 
Blessé  dangereusement  devant  Arras,  en  1640, 
il  tut  tué  pendant  le  siège  de  cette  ville,  à  l'at- 
taque du  fort  de  Rantzau  (2).  Varennes,  qui  fait 
mention  de  lui  dans  son  Roi  d'Armes,  p.  410, 
donne  la  description  de  son  sceau  (3),  et  ajoute 
qu'il  descendait,  par  femmes,  de  l'illustre  maison 
de  Balzac-d'Entragues  '4). 

XII.  Jean-Paul  de  Clgnac,  chevalier,  seigneur  de 
Pauliac,  etc.,  fut  successivement  capitaine  dans  le  régi- 
ment de  Rambures  ^depuis  Richelieu),  et  dans  celui  de 
Picardie.  Il  parvint,  par  ses  longs  services,  à  en  être 
premier  capitaine;  il  le  commanda,  en  cette  qualité 
en  1643,  à  la  bataille  de  Rocroy,  où  il  fut  blessé  (5);  à 
celle  de  Rethel,  en  i65o,  et  au  siège  de  Mouzon,  en 
i653  (6).  Il  fut  appelé  par  la  reine-mère,  en  l'absence 
du  lieutenant-colonel,  lorsqu'elle  ordonna  aux  lieute- 
nants-colonels des  vieux  corps,  de  se  rendre  auprès 
d'elle,  pour  les  remercier  de  la  fidélité  qu'ils  faisaient 
paraître  dans  un  tems  où  chacun  cherchait  à  les  débau- 
cher. Il  commanda  encore  le  régiment  de  Picardie,  en 
sa  qualité  de  premier  capitaine,  à  l'attaque  des  retranche- 
ments et  lignes  des  ennemis,  devant  Arras,  en  1654;  et 
il  y    donna  des  marques  si  distinguées  de  son  expérience 


(i)Gajette  de  France,  du  ij  juillet  i638. 

(2)  La  gazette  du  10  août  1641,  dit  que  le  sieur  de  Pouillac 
fut  blessé  devant  Aire,  peut-être  veut-elle  parler  du  capitaine 
de  Picardie  (Jean-Paul). 

(3)  Il  portait  :  Ecartelé  aux  1  et  4  d'ajur  ,  à  la  bande  d'or, 
accostée  de  deux /leurs  de  lis  du  même,  qui  est  Timbrune  ; 
aux  2  et  3,  de  Balzac,  qui  est  d'azur,  à  trois  sautoirs  d'argent  ; 
au  chef  d'or,  à  trois  sautoirs  d'azur  ;  et  sur  le  tout,  un  écusson, 
g ironné  d'argent  et  de  gueules  de  huit  pièces,  qui  est  de  Cugnac. 

(4)  La  maison  de  Balzac  a  fourni  une  grande  quantité  d'orii- 
ciers  généraux  et  plusieurs  chevaliers  des  ordres  du  roi.  Toutes 
ses  branches  sont  maintenant  éteintes. 

(5)  Galette  de  France,  du  ijjuin  1643. 

(6)  Id.  du2§  décembre  i65o,  et  du  1  1  octobre  i653. 


222  DE  CUGNAC. 

et  de  sa  valeur,    que  le  roi  le  nomma  à  cette  compagnie 
vacante  (i).  On  lui  donne  pour  fils  : 

XIII.  Marc  de  Cugnac,  chevalier,  seigneur  de  Pau- 
liac,  Causac,  etc.,  maréchal  des  camps  et  armées  du 
roi,  et  premier  capitaine  aux  gardes-françaises.  Il  était 
premier  capitaine  du  régiment  d'infanterie  d'Auver- 
gne (2),  avec  lequel  il  avait  servi  avec  la  plus  grande 
distinction,  lorsqu'il  parvint  au  grade  de  maréchal  de 
camp,  par  brevet  du  17  avril  i652  (3).  Il  commanda  ce 
régiment,  sous  les  ordres  du  duc  de  Guise,  et  se  dis- 
tingua beaucoup  à  la  prise  et  au  combat  de  Castelmare, 
en  [654.  On  lui  accorda,  en  cette  considération,  une 
compagnie  au  régiment  des  gardes,  par  commission  du 
3o  novembre  de  la  même  année  ;  il  la  commanda  aux 
sièges  de  Landrecies,  de  Condé,  de  Saint-Guilain,  en 
i655,  de  Valenciennes,  en  1 656;  et  fut  fait  prisonnier 
au  combat  qui  se  donna  sous  cette  place.  Il  se  trouva  au 
siège  de  Marsal,  en  i663  ;  à  la  conquête  de  la  Flandre, 
en    1667;  à  la  conquête  de  la   Franche-Comté,  en  1668, 


(1)  Voy.  le  Dépôt  de  la  guerre,  etc. 

(2)  L'abbé  de  Neufville,  dans  son  histoire  de  la  maison  du 
roi  (tom.  III,  pag.  198),  dit  que  Marc  de  Cugnac  fut  d'abord 
capitaine  dans  Rambures,  puis  dans  Picardie,  etc.  Son  brevet 
de  maréchal  de  camp  dit  expressément  qu'il  était  premier  capi- 
taine du  régiment  d'Auvergne,  avec  lequel  il  servait  depuis 
long-tems  en  Italie  ;  et  sa  commission  de  capitaine  aux  gardes, 
dont  la  minute  est  au  dépôt  de  la  guerre,  lui  donne  la  qualité 
de  maréchal  de  camp,  et  de  premier  capitaine  au  régiment 
d'Auvergne,  et  dit  qu'il  s'était  fort  distingué  à  la  prise  de  Castel- 
mare, où  effectivement  se  trouva  le  régiment  d'Auvergne . 
composé  de  dix-huit  compagnies  [Vqye%  la  Chronol.  histor.  et 
milit.  de  Pinard,  tom.  VI,  pag.  357). 

(3)  On  raconte  sur  lui  l'anecdote  suivante,  qui  se  rapporte 
à  l'année  i652  :  lorsque  le  prince  de  Condé  attaqua  Paris,  du 
tems  de  la  Fronde,  et  que  Mademoiselle  fit  tirer  le  canon  de  la 
Bastille  sur  les  troupes  du  roi,  le  prince  de  Condé  éprouvant 
une  résistance  invincible,  pour  forcer  le  faubourg  Saint-An- 
toine et  pénétrer  dans  Paris,  s'informa  qui  commandait  le 
régiment  des  gardes  ;  on  lui  répondit  que  c'était  Cugnac  :  il 
faut  nous  retirer,  dit-il,  car  nous  avons  affaire  à  partie.  En 
effet,  son  attaque  n'eut  aucun  succès,  par  les  dispositions  que 
le  commandant  des  gardes  avait  faites. 


DE   CUGNAC.  223 

et  fit  toutes  les  campagnes  de  1672  à  1678.  Il  possédait 
encore  sa  compagnie,  lorsqu'il  mourut '^le  20  (ou  26) 
avril  de  cette  dernière  année,  après  cinquante-cinq  ans 
de  service.  Il  avait  épousé  Elisabeth  de  Beaulieu  ,  qui  , 
étant  veuve,  se  remaria  à  François  de  la  Chaussée,  che- 
valier, seigneur  de  Boisville,  gouverneur  de  St-Dizier 
et  mourut  au  mois  de  juillet  1681.  On  ignore  si  Marc 
de  Cugnac  laissa  des  entants  ;  on  sait  seulement  que  cette 
branche  est  éteinte,  et  que  ses  biens  ont  passé,  dans  la 
suite,  dans  la  famille  du  seigneur  de  Goudin,  qui  prend 
le  titre  de  baron  de  Pauliac. 

N.  B.  La  branche  de  Pauliac  avait  formé  un  rameau, 
connu  sous  le  nom  de  seigneurs  et  barons  de  Sales.iuit, 
ou  Solazuit  et  de  Sensac,  en  Auvergne,  qui  est  aujour- 
d'hui éteint. 

Branche  de  Belvés  et  Saint-A  vit. 

V.  Bernard  de  Cugnac  ,  damoiseau ,  seigneur  de 
Bouilhac,  et  en  partie  de  Saint-Avit— Senieur  (ou  le 
Vieil) ,  capitaine  du  château  du  même  Saint-Avit,  pour 
le  roi  de  France,  fils  puîné  de  Guillaume  IV  de  Cugnac, 
chevalier,  et  de  Guillemette  de  Roffilhac,  assista,  en 
1349,  au  contrat  de  mariage  de  Pierre,  son  frère.  Il 
paraît  qu'il  était  entré  jeune  au  service,  et  qu'il  avait 
fait  ses  premières  armes  sous  le  drapeau  anglais  ;  mais  il 
ne  tarda  pas  à  rentrer  sous  l'obéissance  de  ses  anciens 
souverains;  car  on  voit,  par  des  lettres  de  Jean,  comte 
d'Armagnac,  datées  de  Caussade,  le  28  juin  1 353,  et 
confirmées  par  le  roi  Jean,  le  17  février  1 354  (v.  st.), 
que  ce  prince  lui  accorda,  ainsi  qu'à  sa  femme,  ses  en- 
fants et  ses  gens,  une  absolution  entière  de  tous  les 
excès  dont  il  s'était  rendu  coupable  durant  tout  le  tems 
que  son  lieu  et  château  de  Bouilhac  était  resté  au  pou- 
voir des  Anglais.  Bernard  de  Cugnac  promit  en  même 
tems  d'employer  tous  ses  soins  pour  faite  rentrer  sous 
l'obéissance  du  roi,  le  lieu  de  Saint-Avit,  qui  était 
encore  en  état  de  rébellion  (1).  Il  est  à  croire  que  ses  efforts 


(1)  Trésor  des  Chart..  reg.  84,  fol.  20,  n.  26.   —  Vol:   3o  du 
Saint-Esprit. 


224  DE   ClJGNAC- 

ne  furent  pas  sans  succès;  car,  dès  la  même  année,  on 
le  trouve  qualifié  capitaine  de  Saint- Avit  (i).  Il  donna 
à  Jacques  l'Empereur ,  trésorier  des  guerres  ,  plusieurs 
quittances  de  ses  gages,  et  de  ceux  des  gendarmes  et  de 
pied  de  sa  compagnie,  desservis  et  à  desservir,  dans  les 
guerres  de  Gascogne  ,  à  la  garde  du  lieu  de  Saint-Avit, 
sous  le  gouvernement  de  M.  le  comte  d'Armagnac,  lieu- 
tenant du  roi  es  parties  du  Languedoc.  (La  bibliothèque 
du  roi  conserve  dix  de  ces  quittances,  depuis  le  4  décembre 
i353,  jusqu'au  21  juin  1 356,  toutes  scellées  du  sceau 
des  armes  de  Bernard  de  Cugnac.)  Il  reçut,  ainsi  que 
sa  femme,  en  i358,  une  reconnaissance  de  Jean  de 
Serval,  pour  les  fiefs  qu'Hélie  de  Serval,  son  père,  avait 
coutume  de  tenir  de  l'hôtel  de  Biron,  sous  le  devoir  d'une 
paire  de  gants  blancs;  fit,  la  même  année,  un  bail  à 
nouveau  fief,  de  plusieurs  ténements  appelés  del  Bos, 
del  Rival,  del  Combel  et  del  Bue,  situés  dans  la  paroisse 
de  Saint-Avit.  Jean,  seigneur  de  Château-Fron,  che- 
valier, sénéchal  du  duché  de  Guienne,  lui  fit  don,  par 
lettres  datées  de  Bordeaux,  le  4  juillet  i36o,  du  droit 
de  commun  de  Saint-Avit,  en  récompense  des  fidèles  ser- 
vices qu'il  avait  rendus  au  roi  (2).  Il  reçut  ,  en  1 366,  une 
reconnaissance  pour  une  terre,  pré  et  moulin,  appelés 
de  Canterane.  en  la  paroisse  de  Molières  ;  était  encore 
capitaine  de  Saint-Avit,  pour  le  roi,  en  1 368  et  années 
suivantes,  ayant  sept  écuyers  sous  ses  ordres  ;  les  quit- 
tances de  ses  appointements  des  années  1369  et  1374, 
sont  scellées  de  son  sceau  (3).  Le  duc  d'Anjou  ,  frère 
du  roi  Charles  V,  lui  fit  don,  par  lettres  datées  de  Péri- 
gueux,  au  mois  d'août  i3yo,  de  la  tour  et  du  château 
de  Molières,  et  des  revenus  en  dépendants,  pour  en 
jouir  en  même  tems  que  du  commun  de  Saint-Avit  (4). 
Il  acquit,  le  10  décembre  1 387,  de  Jean  de  Saint- 
Bonet,  damoiseau  de    Bigaroque,   une  rente  que  feu  Jean 


(1)  Vol.  3odu  Saint-Esprit,  fol.  1949. 

(2)  Invent,  des  titres  du  château  de  Cugnac,  fol.  46,  n.  38. 

(3)  Titres  scellés,  vol.  1 56,  fol.  4209  et  421 1. 

(4)  Invent,  des  titr.  de  Cugnac,  fol.  46.  Il  est  à  remarquer 
que  tandis  que  Bernard  de  Cugnac  recevait  des  dons  du  roi  de 
France,  celui  d'Angleterre  confisquait  ses  biens  et  en  gratifiait 
le  seigneur  de  Montferrand. 


DE   CUGNAC.  225 

de  Biron,  damoiseau  de  Belvés,  avait  vendu  autrefois  au 
même  Jean  de  Saint-Bonet.  Il  mourut  la  même  année,  ou 
l'année  suivante,  laissant  plusieurs  entants  de  Magne  de 
la  Perarède,  sa  femme,  dame  de  Bouilhac  et  la  Sauvetat, 
veuve  en  premières  noces  de  Gaillard  de  Biron  (i),  qu'il 
avait  épousée  avant  l'an  1 35 3.  Elle  devint  héritière,  par 
le  JJcès  de  ses  enfants,  de  l'hôtel  de  Biron  de  Saint- 
Avit,  qu'elle  porta  à  son  second  mari;  reçut,  étant 
veuve,  en  1397,  une  reconnaissance  de  Marie  de  Serval, 
comme  héritière  de  Bernard  de  Serval,  son  père,  pour 
tous  les  fiefs  et  héritages  qu'elle  possédait  dans  la  pa- 
roisse de  Monsac  ;  et  donna,  en  1399,  une  investiture 
de  biens  fonds,  situés  sur  le  ruisseau  de  Couse,  dans 
la  paroisse  de  Saint-Avit.  Il  eut,  entr'autres  enfants  : 

1 .°  Aymeric  de  Cugnac,  dit  de  Biron,  damoiseau  de 
Belvés  (2),  fut  père,  suivant  d'anciens  mémoires 
domestiques,  de  : 

Jean  de  Cugnac  ,  surnommé  de  Biron  ,  da- 
moiseau de  Belvés,  fit  deux  testaments  :  par 
le  premier,  dont  on  ignore  la  date  ,  il  fit 
son  héritier  Guillaume  de  Cugnac,  fils  de 
Henri,  seigneur  de  Caussade;  et  par  le 
second  ,  qui  est  de  l'an  1402,  il  ordonna 
que  son  corps  fût  enterré  dans  l'église  de 
Sainte-Catherine  de  Belvés,  et  assura  sa 
succession  à  Jean  de  Cugnac,  son  oncle 
(à  la  mode  de  Bretagne1,  cousin  germain 
d' Aymeric ,  son  père.  Il  reçut,  en  1403  , 
l'hommage  de  Marie  de  Serval,  et  reconnut 
cette  dame  pour  sa  Jiévataire,  sous  le  devoir 
d'une  paire  de  gants  blancs  d'acapte,  qu'elle 
lui  paya.  Il  prend  la  qualité  de  seigneur  de 
Biron,  de  Saint-Avit  et  de  Bouilhac,  dans 
l'hommage  que  Pierre  de  la  Gleyse  lui  ren- 
dit,   comme  héritier  de  Marie  de  Serval,  le 


Le  prénom    Magne,   dérivé  du  latin    magna,   est  traduit 
«ians  les  anciens  titres  français,  par  Grande. 

(2)  C'est  par  erreur  que  dans  quelques  mémoires  de  famille, 
Aymeric  de  Cugnac  aété  confondu  avec  Arnaud,  son  frère. 

XVII.  i5 


226  Dt  GUGNAC. 

3  mars  1408  (v.  st.),  pour  les  fiefs  qu'il 
tenait  dans  la  paroisse  de  Monsac,  sous  le 
devoir  aussi  d'une  paire  de  gants  ;  et  mourut 
peu  de  tems  après ,  sans  laisser  de  pos- 
térité ; 
2.0  Arnaud  de  Cugnac,  dont  l'article  suit; 

3.°  Séguin    de  Cugnac  ,    prieur  de  Saint- A  vit ,    en 
i375. 

VI.  Arnaud  de  Cugnac  ,  chevalier  ,  est  connu  par 
deux  actes;  Tun  de  1384  ,  et  l'autre  de  1 388.  Il  paraît, 
par  le  dernier,  dans  lequel  il  rappelle  Bernard,  son 
père,  qu'il  avait  épousé  Hélène  de  Biron,  fille  et  héri- 
tière de  Jean  de  Biron,  damoiseau  de  Belvés;  dont  il 
eut,  suivant  la  tradition,  et  d'anciens  mémoires  domes- 
tiques (1). 

Antoine  de  Cugnac,   auteur  de  la  branche  de  Dam- 
pierre,  qui  suit  : 

Branche  de  Dampierre  (2). 

Les  marquis  de  Dampierre,  établis  dans  l'Orléanais  et 
la  Beauce,  ont  pour  auteur  : 

VII.  Antoine  de  Cugnac,  Ier  du  nom,  chevalier, 
chambellan  du  roi  Charles  VII,  né  vers  l'an  1397,  pre- 
nait déjà  le  titre  de  chevalier,  dans  un  acte  du  20  juin 
145 1  (3).  Soit  comme  cadet  ,  soit  à  l'occasion  des 
guerres  de  ce  tems,  il  quitta  le  Périgord,  son  pays 
natal  ;  et,  se  trouvant  commander  des  gens  de  guerre 
dans    le    château    de    Rochefort-en-Yveline ,     où    s'était 


(1)  On  conserve  à  la  bibliothèque  du  Roi,  quelques  an- 
ciens tableaux  généalogiques  de  la  branche  des  seigneurs  de 
Dampierre,  dans  lesquels  il  est  dit  expressément  qu'Antoine 
de  Cugnac  (auteur  de  cette  branche)  était  fils  d'Arnaud  de 
Gugnac  et  d'Hélène  de  Biron. 

(2)  La  branche  de  Cugnac-Dampierre  conserve  deux  tra- 
ditions bien  précieuses  et  bien  honorables  :  la  première  est, 
qu'elle  a  l'honneur  d'être  alliée  à  la  maison  de  Bourbon-Condé  ; 
et  la  seconde,  que  ce  fut  un  de  ses  auteurs,  qui  donna  à  Hen- 
ri IV,  le  sage  conseil  de  se  faire  catholique. 

(3)  C'est  de  cet  Antoine  de  Cugnac,    qu'on    trouve  égale- 


Dfc  CUGNAC.  227 

réfugiée  avec  ses  enfants  (1)  ,  Jeanne  le  Brun  ,  dame 
de  Palaiseau  et  de  Dampierre,  pour  se  mettre  à  l'abri 
des  insultes  des  différents  partis,  il  l'épousa  en  141 8  ; 
comme  il  se  justifie  par  plusieurs  arrêts  du  parlement 
de  Paris,  des  années  1455,  1456  et  1457.  On  con- 
serve encore  le  sceau  de  ses  armes,  dont  il  se  servait 
dans  les  années  143 1  et  1454  fa).  Sa  femme  lui  fil  don 
de   la    terre    de   Dampierre,    en    1430  (3),  et  donna   celle 


ment  écrit  de  Coignac  et  Cougnac.  qu'est  descendue  toute 
cette  branche,  qui  s'établit  dans  l'Orléanais,  où  elle  a  formé 
deux  branches  principales,  qui  sont  celle  des  marquis  de  Dam- 
pierre. qui  est  l'aînée  ;  et  celle  d'Imonville,  sortie  de  Louis  de 
Cugnac  ,  second  tils  d'Antoine  de  Cugnac,  II|?  du  nom  , 
seigneur  de  Dampierre  et  d'Imonville,  et  de  dame  Marie  du 
Lac,  et  frère  de  François  de  Cugnac.  le  du  nom,  seigneur  de 
Dampierre  : 

Cette  branche  des  marquis  de  Dampierre  s'est  encore  sé- 
parée en  deux  autres  branches,  savoir  celle  de  Cugnac-Dam- 
pierre,  marquis  de  Boucard,  et  celle  des  marquis  de  Dam- 
pierre :  à  cause  que  François  de  Cugnac,  IIe  du  nom,  épousa 
en  premières  noces,  Gasparde  de  Boucard,  héritière  de  son 
nom;  et  en  secondes,  Anne  le  Loup  de  Beauvoir.  De  son  pre- 
mier lit  sortit  la  branche  de  Cugnac,  marquis  de  Boucard,  qui 
est  tombée  dans  la  maison  de  la  Châtre,  puis  dans  celle  de 
Crévant-Humières  ;  et  du  second  lit  sortit  la  branche  de  Cu- 
gnac-Dampierre,  qui  s'est  divisée  ensuite  en  deux  rameaux, 
qui  sont  le  marquis  de  Dampierre,  et  le  baron  de  Veuilly,  son 
frère,  établi  dans  le  Soissonnais. 

Quant  à  la  branche  d'Imonville,  elle  s'est  aussi  séparée  en 
deux  autres  branches  ;  savoir  :  celle  d'Imonville,  et  celle  de  Ri- 
cherville,  celle  d'Imonville  est  soudivisée  de  celle  de  Jouy.  Et 
quant  à  la  branche  de  Richerville.  elle  est  fondue  dans  celle  de 
Dampierre.  par  le  mariage  d'Anne  de  Cugnac,  dame  de  Ri- 
cherville ,  avec  François  de  Cugnac,  chevalier ,  marquis  de 
Dampierre.  père  et  mère  du  marquis  de  Dampierre  et  du 
baron  de  Veuilly. 

(1)  Jeanne  le  Brun  avait  eu  de  son  premier  mariage,  quatre 
enfants  .  Charles  de  Harville ,  écuyer  ,  Blanche,  mariée  à 
Pierre  d'Orval.  et  deux  religieuses. 

(2)  Vol.  1 57  des  titres  scellés,  fol.  4229,  4231. 

(3)  II  est  fait  mention,  en  ces  termes,  du  château  de  Dam- 
pierre, dans  les  lettres  sur  la  Provence,  par  Bérenger,  tom.  11, 
page  i37  : 

«  I-e  château  de  Dampierre,   bâti   jadis   par  l'illustre  maison 


228  DE   CUGNAC. 

de  Palaiseau  et  autres,  aux  enfants  qu'elle  avait  eus  d'un 
premier  lit  (i).  Antoine  de  Cugnac  était  mort,  ainsi  que 
sa  femme,  le  19  mars  1461,  quand  les  enfants  d'elle  et  de 
ses  deux  maris  transigèrent  sur  le  partage  de  sa  succes- 
sion. Il  avait  épousé,  comme  il  a  été  dit,  Jeanne  le 
Brun  (2),  dame  de  Palaiseau,  de  Dam  pierre,  près  de  Gien, 
de  la  Grange-du-Bois  et  des  Bordes,  dans  la  vicomte  de 
Paris,  de  Nesle  et  de  Belincourt,  au  comté  de  Char- 
tres, veuve  de  Guillaume  de  Harville,  écuyer.  Il  eut  de 
ce  mariage  : 

VIII.  Pierre  de  Cugnac,  chevalier,  seigneur  de  Dam- 
pierre,  Nesle,  Herouville  ,  Belincourt,  baron  d'Imon- 
ville,  etc.,  conseiller  et  chambellan  du  roi  Louis  XI, 
et  grand-maître  des  eaux  et  forêts  de  Normandie,  tran- 
sigea, le  29  mars  146 1  (  v.  st.),  avec  Guillaume  de 
Harville,  écuyer,  son  frère  utérin,  sur  le  partage  des 
terres  de  la  succession  de  feu  sa  mère;  fit  hommage, 
le  i5  août  1462,  à  Guillaume  de  Prunelé,  son  beau- 
frère,  seigneur  d'Herbaut,  de  Gazeran  et  d'Ouarviile, 
pour  la  baronnie  d'Imonville;  et  était  mort  l'an  1477. 
Il  avait  épousé  Jeanne  de  Prunelé,  dame  d'Imonville  et 
d'Herouville,  fille  de  Guillaume  de  Prunelé,  seigneur 
d'Herbaut,  et  "de  Bertrande  d'Illiers;  dont  provinrent 
les  enfants  suivants  : 

i.°  Antoine  II,  dont  l'article  suit; 
2.0  François  de  Cugnac  ,  est  sans   doute  le   même 
que  François    de    Cugnac,   écuyer,  seigneur    de 


»  de  Cugnac  ,  mérite  d'être  vu  ;  sa  situation  est  trôs-lvlle  . 
»  sa  vue  domine  une  plaine  immense.  Les  jardins  répondent  à 
»  la  grandeur  du  château.  On  voit  dans  les  bosquets  plusieurs 
»  statues  de  marbre  blanc,  que  le  cardinal  Mazarin  avait  fait 
»  venir  de  Rome,  etc.  » 

(1)  Elle  avait  épousé  en  premières  noces,  en  1399,  Guil- 
laume de  Harville,  dit  le  Jeune,  échanson  du  roi,  seigneur  de 
Chanhoudry,  Voyses,  l'Hérable,  et  des  Bordes,  qui  fut  tué 
à  la  bataille  d'Azaincourt,  en  141 5. 

(2)  Jeanne  le  Brun  était  sœur  de  messirc  Jacques  le  Brun, 
lequel  tirait  son  origine  ,  à  ce  qu'on  prétend,  de  Gilles  le 
Brun,  nommé  aussi  de  Trasegnies,  connétable  de  France,  du 
tems  de  saint  Louis  ;  il  est  dit  dans  des  mémoires  de  famille, 
qu'elle  était  fille  d'Adam  le  Brun,  IV0  du  nom,  et  Je  Mar- 
guerite de  Vieuxpont. 


DE   CUGNAC  22g 

Iklincoun  et  de  A'cW/f,  le  23  novembre  1493  (1), 
a  qui  on  donne  pour  ûmme  Marguerite  dWmon- 
yille.  qui  le  rendit  père  de  : 

Jean  de  Cugnac,  âgé  de  cinq  ans,  fut  émancipé 
par  son  père,  le  23  novembre  1493,  et  avait 
pour  curateurs ,  entr'autres  ,  Arnaud  des 
Friches,   avocat  au  parlement; 

3.°  Louis  de  Cugnac  ,  licencié  es  lois  ,  chanoine  et 
prévôt  d'Anvers,  en  l'église  de  Chartres,  chape- 
lain de  la  chapelle  Saint-Jean,  fondée  au  chdtel 
de  Xcellc,  le  23  décembre  1489,  passa  bail  d'hé- 
ritages à  ferme,  avec  Antoine  de  Cugnac,  le  i3 
Lvrier  i5oô  (v.  st.;; 

4."  Marie  de  Cugnac  ,  fut  mariée,  par  contrat  du 
24  avril  1466,  avec  Geoffroi  de  Courcillon, 
écuyer,  fils  de  nobles  personnes  messire  Guil- 
laume de  Courcillon,  chevalier,  seigneur  de 
Monléans,  et  de  dame  Tomine  de  Lespine;  au- 
quel elle  porta  mille  écus  d'or  de  dot,  et  donna 
pour  sûreté,  les  terres  de  Mattelinville  et  de 
Glatigny  ; 

5."  Anne  de  Cugnac  ,  femme  de  Jean  de  Blosset, 
seigneur  et  baron  de  Torcy,  en  Bourgogne  (2)  ; 

6.°  N de  Cugnac,    épousa  N Potin,  seigneur 

de  la  Pelissonnière; 


(1)  Donum  omnimodae  justitice  in  loco  de  Behncourt,  pro 
francisco  de  Cugnac  (  Très,  des  Chart.  .  reg.  226.  an.  1468  à 
1498). 

n  est  sorti  de  ce  mariage  un  fils  et  deux  filles.  Le  fils  est 
devenu  maréchal  de  camp  et  chevalier  du  Saint-Esprit. 
Claude,  l'aînée  des  filles,  était  une  des  plus  belles  femmes  de 
la  cour  de  François  le*  :  elle  épousa,  en  i53o.  Louis  de 
Montberon  ,  seigneur  de  Fontaine-Chalandray  ,  en  Angou- 
mois,  d'une  ancienne  nvison  qui  a  donné  un  maréchal  de 
France,  un  chevalier  des  ordres,  et  plusieurs  évêques,  dont 
un  à  Périgueux,  dans  le  onzième  siècle  Françoise,  la  seconde 
des  filles  eut  un  fils  naturel  de  Léonor  d'Orléans-de-Longue- 
ville,  marquis  de  Rothelin,  nommé  François  de  Longueville, 
auteur  des  marquis  de  Rothelin  ;  elle  était  alors  veuve  de  Jean 
de  Briqueville,  seigneur  de  Colombières,  père  de  François  de 
Briqueville.  l'un  des  plus  célèbres  guerriers  de  son  siècle,  d'où 
sontsortis  les  marquis  de  la  Luzerne. 


23o  DE  CUGNAC. 

7.0  Gabrielle  de  Cugnac  ,  prieure  des  religieuses 
de à  Montargis. 

On    lui   donne  une  cinquième    fille,   mariée    à 
Jean  de  Mornay,  seigneur  d'Achères. 

IX.  Antoine  de  Cugnac,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Dampierre,  baron  d'Imonville,  seigneur  de 
Nesle,  d'Herouville,  etc.,  conseiller,  et  premier  maître- 
d'hôtel  du  roi  Louis  XII,  et  grand-maître  des  eaux  et 
forêts  d'Orléans,  qualifié  noble  et  puissant  seigneur, 
était  âgé  de  seize  ans,  le  24  avril  1466.  Il  est  qualifié 
maître-d1hôtel  ordinaire  du  roi,  et  vicomte  d'Evreux, 
par  titre  du  7  juin  1504  (r);  fut  pourvu  de  la  charge  de 
premier  maître-d'hôtel  du  roi,  au  lieu  de  Gilles  des 
Ormes,  en  i5o5;  et  paraît,  avec  cette  qualité,  dans  un 
acte  du  i3  février  i5o6,  qu'il  passa  avec  Louis  de 
Cugnac,  chanoine  de  Chartres.  Ce  fut  en  sa  faveur,  et 
à  sa  supplication,  qu'Anne  de  France,  duchesse  de 
Bourbonnais  et  d'Auvergne,  et  comtesse  de  Gien,  éri- 
gea, au  mois  de  décembre  1509,  la  seigneurie  et  prévôté 
de  Dampierre,  qui  est  tenue  en  foi  et  hommage  du 
comté  de  Gien,  en  titre  de  châtellenie.  Le  roi  Louis  XII 
confirma  cette  érection,  par  lettres  datées  de  Blois  au 
mois  de  janvier,  registrées  le  17  juillet  de  l'an  i5i2  (2); 
reçut  un  aveu,  le  26  juillet  i5i5,  un  autre,  le  3o  mai 
1 5 1 9,  et  mourut  l'an  i52Ô.  Il  avait  épousé  demoiselle 
Madelaine  de  Mornay,  fille  de  messire  Jacques  de  Mornay- 
le-Plessis;  dont  naquirent  : 

1 .°  Antoine  1 1 1,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Marguerite  de  Cugnac,  femme  de  François  de 
Boucard,  seigneur  de  Blancafort,  de  Boucard 
et  Osterbelay; 

3.°  Marie  de  Cugnac  ,  mariée  i°.  avec  Jean  Rolin, 
seigneur  de  Beauchamp;  20.  en  1 555,  avec  Ri- 
chard, seigneur  de  Vaucelles,  chevalier,  contre 
lequel  elle  plaidait  alors. 

X.  Antoine  de  Cugnac,  III*  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de    Dampierre,    baron    d'Imonville,    seigneur  de 


(i)\Hist.de  Montmorency,  fol.  226. 

(2)  Extr.du  8e.  registre  du  Bourbonnais,  fol.  124. 


DE   CUGNAC.  23l 

Nesle,  de  Jouy,  de  Belincourt  et  de  d'Herouville, 
ma itre-d  hôtel  du  roi  François  Ier,  et  grand-maître  des 
eaux  et  forêts  d'Orléans,  qualifié  noble  et  puissant  sei- 
gneur, était  enfant  d'honneur  du  roi  Louis  XII,  en 
i5o8,  puis  de  François  I,r,  en  i5ib;  reçut  un  aveu 
le  18  juillet  029;  et  décéda  en  i53y.  Il  avait  épousé 
Marie  du  Lac  ,  tille  de  messire  Lancelot  du  Lac  ,  seigneur 
de  Chamerolles  et  de  Mouzon  ,  et  de  Louise  de  Coli- 
i,rny  p.  Sa  veuve  avait  la  garde  noble  de  ses  enfants, 
le  21  décembre  1 538  ;  et  le  27  avril  audit  an,  elle  ob- 
tint pour  eux,  souffrance,  pour  faire  l'hommage  qu'ils 
devaient  au  seigneur  de  Mainville,  à  cause  de  leur 
baronnie  d'Imonville.  Ces  enfants  étaient  au  nombre 
de  trois  : 

i.°  François  Ier,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Louis  de  Cugnac  fut  auteur  de  la  branche  des 
barons  d'Imonville,  qui  sera  rapportée  après  celle 
des  marquis  de  Dampierre  ; 

3.°  Nicole  de  Cugnac,  mineure  en  i538,  fut  ma- 
riée depuis,  avec  François  de  Quinquempoix,  sei- 
gneur de  Langés,  d'Escoignelle  et  du  Mée,  sui- 
vant un  acte  de  Tan  1 5  5  5 . 

XL  François  de  Cugnac,  Ier  du  nom ,  chevalier, 
seigneur  de  Dampierre,  de  Nesle  et  d'Herouville,  mi- 
neur en  1 538,  mourut  l'an  1546.  Il  avait  épousé  Jeanne 
Davy,  dame  de  Saint-Peravy  ou  Pere-Avy ,  fille  et  hé- 
ritière de  François  Davy,  seigneur  de  Saint-Peravy,  et 
de  Jeanne  de  la  Ferté,  dame  d'Huisseau  (2),  dont  il 
eut  un  fils  qui  suit 

XII.  François  de  Gugnac  ,  IIe  du  nom,  baron  de 
Dampierre ,  seigneur  d'Herouville  ,  et  la  Rivière  de 
Barly,  d'Huisseau-sur-Mauve,  etc.,  et  premier  baron 
du    comté    de    Gien,   chevalier    des    ordres    du  roi,   con- 


(1)  Louise  de  Coligny  était  sœur  de  Gaspard  de  Coligny, 
IIIe  du  nom.  maréchal  de  France,  et  petite-fille  du  célèbre 
Gaspard  de  Coligny,  amiral  de  France,  qui  périt  à  la  Saint- 
Barthélemi,  en  072. 

(2)  Jeanne  Davy  était  petite-fille  de  Simon  Davy,  seigneur 
de  Saint-Peravy,  et  de  Louise  du  Moulin. 


232  DE  CUGNAC. 

seiller  en  ses  conseils  d'état  et  privé,  capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'armes  de  ses  ordonnances,  et  maréchal 
de  ses  camps  et  armées  (i),  devint  seigneur  d'Huisseau, 
par  la  donation  que  lui  en  rit,  le  12  juillet  1 555,  Fran- 
çois de  la  Ferté,  son  oncle,  chevalier,  seigneur  d'Huis- 
seau, de  la  Ferté-le-Vicomte,  capitaine  de  l'ancienne 
garde  française  du  corps  du  roi,  et  gentilhomme  ordi- 
naire de  sa  chambre.  Il  parvint  par  ses  services  à  ob- 
tenir une  compagnie  de  cinquante  homme  d'armes  des 
ordonnances  du  roi.  Payé  en  qualité  de  maréchal  de 
camp,  du  26  avril  1589  ,  il  suivit  Henri  IV  dans 
toutes  ses  expéditions,  à  la  bataille  d'Arqués  en  1589, 
à  celle  d'Yvry  en  1590,  au  siège  de  Chartres,  à  ceux 
de  Noyon  et  de  Rouen  en  i5gi,  à  la  réduction  de  Paris 
en  1594,  à  la  journée  de  Fontaine-Françoise  en  i5g5, 
au  siège  de  la  Fère  en  1596,  à  celui  d'Amiens  en  1597. 
Il  fut  ensuite  conseiller  d'état,  et  était  déjà  reçu  che- 
valier de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  le  7  janvier  1595. 
Ce  fut  en  sa  faveur  que  la  seigneurie  de  Dampierre  fut 
érigée  en  baronnie,  par  lettres  du  9  février  1598,  en- 
registrées le  7  mai  suivant,  avec  permission  de  se  qua- 
lifier premier  baron  du  comté  de  Gien.  Enfin  il  mourut 
le  5  novembre  161 5,  après  avoir  été  marié  deux  fois, 
la  première  avec  Gasparde  de  Boucard,  dame  du  lieu 
de  ce  nom,  fille  unique  et  héritière  de  François  de 
Boucard,  chevalier,  seigneur  dudit  lieu,  et  de  Marie 
de  Martigny  ;  et  la  seconde  ,  avec  Anne  le  Loup-de- 
Beauvoir    (2),     veuve    d'André    Popillon,     seigneur     du 


(1)  Voy.  les  comptes  de  l'extraordinaire  des  guerres.  Il  est  par 
erreur  qualifié  lieutenant-général  au  gouvernement  de  l'Or- 
léanais, dans  VHisl.  des  Gr.  Ofjic.  de  la  Couronne,  tom.  IX, 
pag.  1 10.  Il  n'a  jamais  eu  cette  charge;  c'est  son  fils  qui  l'a  eue 
en  1616,  à  la  mort  de  Christophe  de  Harlay,  comte  de  Beau- 
mont. 

(2)  Anne  le  Loup  avait  pour  sœur  Françoise  le  Loup,  mariée 
avec  François,  seigneur  de  la  Rocheaymon,  chevalier  de  l'ordre 
du  roi,  en  1 595.  Elles  avaient  deux  frères  Blain  et  René  le 
Loup,  qui  épousèrent  les  deux  soeurs  :  le  puiné  ne  laissa  qu'une 
fille.  Blain,  qui  était  l'aîné,  épousa  l'aînée  des  deux  sœurs, 
Charlotte  Dejean-de-Bellenave,  héritière  des  terres  de  Bcllc- 
nave,  de  Saint-Floret,  etc.,  et  en  eut  un  fils  unique,  Claude 
le  Loup  de  Bellenave,  qui  forma  deux  alliances  :    la    première, 


à    quinze  ans ,  en 


DE  CUGNAC. 

Ryau,  baron  d'Oyc,  et  filles  de  Christophe  le  Loup, 
seigneur  de  Picrrebrune ,  de  Beauvoir  ,  de  Montfay  , 
Verrières  ,  le  Montet  et  de  Merinchal,  et  de  Claude  ou 
Claudine  de  Malain.  Les  enfants  issus  de  ces  deux 
alliances,  sont  : 

Du  premier  lit  : 

i .°  Henri    de    Cugnac ,    mort 
i5q2  ; 

2.°  François  de  Cugnac,  baron  de  Dampierre,  sei- 
gneur de  Boucard,  Lepuy  et  de  Gardefort,  gen- 
tilhomme ordinaire  de  la  chambre  du  roi  ,  cor- 
nette de  la  compagnie  des  chevau-légers,  épousa 
Gabrielle  Popillon-du-Ryau  ,  fille  d'André  Po- 
pillon,  seigneur  du  Ryau  ,  baron  d'Oye ,  sei- 
gneur du  Chàtel  et  Montagne,  et  d'Anne  le 
Loup-de-Beauvoir,  sa  belle-mère,  qui  le  rendit 
père  de  : 

a.  Un  tîls  mort  jeune  ; 

b.  Françoise-Anne  de  Cugnac,  dame  de  Bou- 
card ,  femme  ,  en  i632  ,  d'Edme  de  la 
Châtre,  comte  de  Nançay ,  colonel  général 
des  Suisses  et  Grisons,  et  grand-maître  de 
la  garde-robe,  mort  le  3  septembre  1645  \i). 

Du  second  lit  : 

3.°  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 


avec  Madeleine  d'Hostun.  dont  il  n'eut  qu'une  fille,  Marie  le 
Loup  de  Bellenave.  mariée  à  François  de  Rochechouart,  mar- 
quis de  Chandenier.  capitaine  des  gardes-du-corps  du  roi  ;  et 
la  seconde,  avec  Marie  de  Guénégaud,  dont  ne  provint  aussi 
qu'une  fille  ,  Marie  le  Loup-de-Bellenave  ,  qui  prit  alliance 
avec  Alexandre  de  Choiseul  (tué  d'un  coup  de  canon  en  1672), 
fils  de  César  de  Choiseul,  pair  et  maréchal  de  France,  duc  du 
Plessis-Praslin. 

(1)  Du  mariage  d'Edme  de  la  Châtre,  avec  Françoise-Anne 
de  Cugnac,  naquit  Louise-Antoinette  de  la  Châtre,  dame  du 
palais  de  la  reine,  mariée,  en  i653,  à  Louis  de  Crévant- 
d'Humières,  IVe  du  nom,  duc  d'Humières,  chevalier  des 
ordres  du  roi  et  maréchal  de  France,  dont  la  fille,  Marie- 
Thérèse  de  Crévant-d'Humières,  fut  mariée  le  10  février  1677, 
à  Jean  de  Gand,  dit  Villain.  prince  d'Isenghien  ,  père  de 
Louis  de  Gand  -  de  -  Mérode  -  de-  Montmorency  ,  prince 
d'Isenghien,  comte  du  Saint-Empire,  chevalier  des  ordres  du 
roi  et  maréchal  de  France. 


234  DE  CUGNAC. 

4.0  Paul  de  Cugnac  ,  chevalier  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem,   mort  à  onze  ans,   l'an   1612; 

5.°  Marie-Diane  de  Cugnac,  mariée,  le  12  no- 
vembre 1609  ,  à  Léonor  de  Rabutin  ,  comte  de 
Bussy  et  d'Epiry,  lieutenant  général  au  gou- 
vernement de  Nivernois,  et  colonel  d'un  régiment 
d'infanterie,  père  du  célèbre  Bussy-Rabutin  , 
qui  s^st  rendu  illustre  par  sa  valeur  et  ses 
écrits;  elle  mourut  veuve  en  i65o; 

6.°  Charlotte  de  Cugnac,  morte  jeune  en  1608, 
étant  religieuse  en  l'abbaye  de  Saint-Laurent 
de   Bourges  ; 

7. °  Aimée  de  Cugnac ,  mariée,  en  i638,  à  Claude 
de  Pathay,  baron  deClereau,  en  Beauce. 

XIII.  Antoine  de  Cugnac,  IVe  du  nom,  marquis  de 
Dampierre,  baron  d'Huisseau  et  d'Herouville ,  gentil- 
homme ordinaire  de  la  chambre  du  roi  ,  maréchal  de 
ses  camps  et  armées ,  conseiller  d'état  ,  etc. ,  en  faveur 
de  qui  la  baronnie  de  Dampierre  fut  érigée  en  mar- 
quisat,  par  lettres  de  l'an  1616  ,  enregistrées  bientôt 
après ,  fut  pourvu  ,  la  même  année  ,  de  la  charge  de 
lieutenant  général  au  gouvernement  de  l'Orléanais,  et 
mourut  en  1666.  Il  avait  épousé,  en  1629,  Made- 
leine du  Tixier ,  dame  de  Bris,  près  Baville ,  en  Hu- 
repoix,  et  de  Maisons,  en  Beauce,  fille  d'Amar ,  sei- 
gneur de  Bris,  et  de  Françoise  Hurault  de  Marais,  dont 
il  eut  : 

r.°  Paul  de  Cugnac,  mort  jeune  ; 

2.0  François,  qui  suit  ; 

3.°  Anne  de  Cugnac  épousa,  1 .°  Michel  de  Cham- 
prond  ,  conseiller  au  parlement  ;  et  2.0  Louis 
le  Cordier,  marquis  du  Tronc,  capitaine  au  ré- 
giment des  gardes;  elle  mourut  en  1660,  laissant 
de  son  second  mariage  N....  le  Cordier,  marquis 
du  Tronc ,  lieutenant  général  des  armées  du 
roi  ; 

4.0  Elisabeth  de  Cugnac,  religieuse  à  la  Madeleine 
d'Orléans  ; 

5.°  Marie  de  Cugnac,  femme  de  Jean  -  Louis  , 
comte  de  Béon-Luxembourg  (1),   dont  elle  n'eut 


(1)  Jean-Louis ,    comte   de   Béon-Luxembourg,    avait    pour 


DE  CUGNAC.  235 

qu'un  fils,   mort   sans   enfants   d'Anne    Dorothée 
du  Hautoy,  son  épouse  : 
6."  N....   de    Cugriac  ,    religieuse  à    Menneton-sur 
Cher. 

XIV.  François  de  Cugnac,  IIIe  du  nom,  marquis 
de  Dampierre,  baron  d'Huisseau,  etc.,  mort  le  21  sep- 
tembre 1680,  avait  épousé,  au  mois  de  juillet  1664. 
Anne  de  Cugnac,  dame  de  Richerville,  fille  de  Gabriel 
de  Cugnac,  seigneur  de  Richerville  et  de  Bréau-Saint- 
Lubin,  en  Beauce,  et  de  Marie  de  Verail  •  elle  fut  élue 
tutrice  de  ses  enfants  le  7  juin  1691,  et  vivait  encore 
en  1 693  ;  de  ce  mariage  sortirent  : 

i.°  François,  qui  suit; 

2.0  François  de  Cugnac,  j 

3.»  Joseph  de  Cugnac,  '  J  morts  jeunes  ; 

4.0  Alexandre-François  de  Cugnac  ,  chevalier  dt. 
Dampierre,  cornette  dans  un  régiment,  en 
1693,  puis  capitaine  de  cavalerie,  mort  en  Italie, 
en  1702  ; 

5.°  François  de  Cugnac  ,  chevalier  de  Malte,  sous- 
lieutenant  des  gendarmes  de  Berri,  mestre  de 
camp  de  cavalerie,  brigadier  des  armées  du  roi. 
le  Ier  février  171 9,  grand-bailli  (i)  honoraire 
de  l'ordre  de  Malte,  et  premier  écuyer  de 
S.  A.  S.  monseigneur  le  duc,  mourut  à  Paris, 
à  l'hôtel  de  Condé,  le  10  mai  1729,  âgé  de 
cinquante-deux  ans  (2); 

6.°  Pierre  de  Cugnac  a  formé  la  branche  de  Veuilly. 
qui  sera  rapportée  ci-après  ; 

7.0  Joseph  de  Cugnac,  mort  jeune  ; 


aïeule  maternelle,  Louise  de  Luxembourg,  de  l'ancienne 
maison  de  ce  nom,  l'une  des  plus  illustres  et  des  plus  puissantes 
de  l'Europe,  laquelle  a  donné  quatre  empereur»  à  l'Allemagne 
trois  rois  de  Bohême  et  de  Hongrie,  six  reines,  dont  une  im- 
pératrice d'Occident,  et  plusieurs  princesses,  qui  ont  illustre 
les  maisons  auxquelles  elles  se  sont  alliées. 

(2)   Dignité    éminente    dans   l'ordre  de   Malte,   au-dessus  dç 
celle  de  commandeur. 

(2)  Galette  de  France  ,  du  14  mai  1729. 


236  UE   CUGNAC. 

8."  Marie  de  Cugnac  ,        j 

9.0  Françoise  de  Cugnac,   /  mortes  jeunes. 

io°.  Denise  de  Cugnac,      ' 

XV.  François  de  Cugnac,  IVe  du  nom  ,  marquis 
de  Dampierre,  baron  d'Huisseau,  seigneur  de  Richer- 
ville,  enseigne  des  gendarmes  de  Berri,  puis  sous-lieu- 
tenant des  chevau-légers  d'Anjou,  et  mestre  de  camp 
de  cavalerie,  est  mort  en  1724.  Il  avait  épousé,  le 
20  août  1699,  Marie  Madeleine-Henriette  de  Lagny, 
Hlle  de  Jean-Baptiste  de  Lagny  ,  secrétaire  du  roi,  in- 
téressé au  bail  général  des  fermes  unies  de  S.  M.  et  di- 
recteur général  du  commerce  de  France,  et  de  Paule 
de  Bidaud,  dame  de  Bugaudières;  de  ce  mariage  sont 
nés  : 

i.°  Jean-Baptiste-François,  qui  suit; 

2.0  François  de  Cugnac,  dit  le  chevalier  de  Dam- 
pierre,  chevalier  de  Malte,  capitaine  dans  le 
régiment  de  Bourbon,  cavalerie,  exempt  des 
gardes  du  corps  du  roi  en  1727,  mort  à  Paris 
en  1730; 

3.°  Louis- Achille  de  Cugnac ,  chanoine  et  grand- 
vicaire  de  Tours,  et  abbé  commendataire  de 
Tabbaye  de  Saint-Crépin-le-Grand-lès-Soissons, 
né  le   5   janvier   1709,   vivait    encore   le   9   avril 

4.0  Louis-Félicien  de  Cugnac ,  dit  le  chevalier  de 
Cugnac,  chevalier  de  Malte,  officier  de  marine, 
enseigne  de  galères  en  1728,  puis  gentilhomme 
de  M.  le  duc,  mort  en  1737,  d'une  fluxion  de 
poitrine,  à  l'hôtel  de  Condé; 

5.°  Paule-Gabrielle  de  Cugnac,  née  le  9  janvier 
1706,  religieuse  de  Saint-Marie  à  Saint- Denis, 
est  morte  à  Huisseau,  vers  l'an  1808,  âgée  de 
quatre-vingt-onze  ans  et  demi; 

6.°  Eléonore-Madeleine    de  Cugnac   de  Dampierre; 

7.0  Marie  de  Cugnac  de  Dampierre. 

XVI.  Jean-Baptiste-François  de  Cugnac,  chevalier, 
marquis  de  Dampierre,  comte  de  Toulongeon,  baron 
d'Huisseau,  seigneur  de  Richerville,  etc.,  mestre  de 
camp  d'un  régiment  de  cavalerie,  ci-devant  enseigne  des 
gendarmes  de   Berri,   qualifié    très-haut  et  très  -  puissant 


DE  CUGNAC.  23y 

seigneur,  naquit  le  3o  mai  1700,  et  est  mort  vers  l'an 
1747.  Il  avait  épouse,  en  1732,  Françoise-Charlotte 
de  Langheac  (1)  ,  tille  de  Marie- Roger  de  Langheac, 
comte  de  Dalès  et  de  Toulongeon  ,  et  de  Jeanne-Diane- 
Marie-Palatine  de  Dio  et  de  Montpeyroux ,  marquise  de 
Roquefeuil  ,  et  baronne  de  Castelnau.  Madame  la  mar- 
quise de  Dampierre  est  morte,  au  château  d'Huisseau 
le   3i    mars  1777  ;  ses   enfants  sont  : 

i.°  Jean-Louis-Hector  de  Cugnac  de  Dampierre  , 
tenu  au  baptême  par  M.  le  maréchal  de...  ,  est 
mort   sans    alliance  ; 

2.0   Marie-Pierre-Antoine  ,  dont    l'article  suit  ; 

3.°  Marie -Celse- Antoinette  de  Cugnac  de  Dam- 
pierre, née  en  1734,  tenue  sur  les  fonts  de 
baptême  par  Michel-Celse-Roger  de  Rabutin  , 
comte  de  Bussy,  évéque  de  Luçon,  et  par  la 
marquise  de  Cugnac,  son  aïeule,  est  décédée 
sans  alliance; 

4.0  N de    Cugnac- de -Dampierre  ,   mariée    à 

M.   le   marquis  de  Boisé. 

XVII.  Marie  -  Pierre  -  Antoine  de  Cugnac,  chevalier, 
marquis  de  Dampierre,  baron  et  seigneur  d'Huisseau, 
Richerville,  etc.,  capitaine  de  vaisseaux  du  roi,  et  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  qua- 
lifié très-haut  et  très-puissant  seigneur ,  est  né  le  2  juin 
T738,  et  a  épousé,  par  contrat  du  9  avril  1773  (l'acte 
de  célébration  du  10  mai),  haute  et  puissante  demoi- 
selle Louise-Angélique  de  Savary  de  Lancosme,  fille  de 
très-haut  et  très-puissant  seigneur  Louis-Jean- Baptiste 
de  Savary ,  chevalier ,  marquis  de  Lancosme  ,  Bau- 
ché  ,  etc.  ,  capitaine  de  cavalerie  ,  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  et  de  défunte  haute 
et  puissante  dame  Louise-Renée  Barjot  de  Ronce  ;  de 
l'agrément    de    madame    la    princesse   de    Conty,    et  en 


(1)  Françoise  de  Langheac  était  tante  de  Jean,  comte  de  la 
Guiche,  qui  s'allia,  en  1740,  à  Henriette  de  Bourbon,  ap- 
pelée Mademoiselle  de  Verneuil,  tille  naturelle  et  légitimée 
Je  M.  le  Duc,  Louis-Henri  de  Bourbon,  prince  de  Condé. 
Leur  fils,  Amable-Charlet,  marquis  de  la  Guiche,  était  en 
i  774,  colonel  du  régiment  de  Bourbon,  cavalerie. 


238  DE  CUGNAC. 

présence   et  du  consentement    de   plusieurs  de    leurs  pa- 
rents et  amis.   De  ce  mariage  sont  nés  : 

î.°N...  de  Cugnac  de  Dampierre,  mort  au  ber- 
ceau ; 

2.0  Antoinette- Louise- Eléonore  de  Cugnac  de 
Dampierre,  ne'e  le  i3  février  1779,  a  épousé, 
le  3  vendémiaire  an  VIII  (25  septembre  1800), 
Armand  -  Vespasien,  marquis  de  Bizemont  ;  et 
est  décédée  le  18  thermidor  an  XIII,  laissant 
un  fils  unique  ,  nommé  Antoine-Louis- Ves- 
pasien  de  Bizemont,    né  le  28  messidor  an  IX. 

Branche  d'Imonville. 

XI.  Louis  de  Cugnac ,  chevalier,  baron  d'Imonville, 
seigneur  de  Richerville ,  de  Jouy,  la  Rivière,  d'Es- 
trechy,  etc.,  second  fils  d'Antoine  de  Cugnac,  IIIe  du 
nom,  seigneur  de  Dampierre ,  et  de  Marie  du  Lac , 
était  sous  la  garde  noble  de  sa  mère,  l'an  1 538  ;  fit 
hommage  de  la  baronnie  d^monville  au  seigneur  de 
Mainville,  le  14  octobre  1 556  ;  est  qualifié  haut  et 
puissant  seigneur  ,  chevalier  ,  maître  et  enquesteur  des 
eaux  et  forêts  d'Orléans  ,  et  guidon  de  cent  hommes 
d'armes,  sous  la  charge  de  M.  l'Amiral,  dans  un  hom- 
mage à  lui  rendu,  comme  baron  d'Imonville,  le  22  oc- 
tobre 1564;  et  fut  tué  à  la  bataille  de  Saint-Denis, 
le  10  novembre  1567.  Il  avait  épousé  Mathie  de  Prunelé, 
dame  de  Richerville,  fille  de  Pierre  de  Prunelé,  sei- 
gneur d'Herbaut  et  d'Antoinette  de  Nacelles.  Etant 
veuve  ,  et  ayant  la  garde  noble  de  ses  enfants  ,  elle 
obtint  souffrance  (ou  délai)  pour  l'hommage  d'Imon- 
ville, le  6  mai  1 568,  et  reçut  elle-même  un  hommage 
le    19    octobre    1576.  De  son    mariage  naquirent: 

i.°  Paul,  dont  l'article  suit; 

2.°  Gédéon  de  Cugnac  ,  était  âgé  de  trois  ans  , 
le  6  mai   1   568 

3.°  Jeanne  de  Cugnac,  née  en  1 556,  était  mariée 
le  12  octobre  i58i  ,  avec  François  de  Tré- 
moille  ,  seigneur  de  Moulinflou  ,  baron  de  Bour- 
nezeau ,  chevalier  de  l'ordre  du  roi ,  gentil- 
homme ordinaire  de  sa  chambre,  l'an  1 583, 
fils  naturel  et    ensuite    légitimé  de  Louis  de  la 


DE  CUGNAC.  23q 

Trémoille  ,  IIIe  du  nom  ,  premier  duc  de  Thouars, 
prince  de  Talmont  et  de  Tarente ,  et  arrière- 
petit-fils  de  Louis  de  la  Trémoille  ,  l'un  des 
plus  célèbres  guerriers  de  son  tems ,  et  qu'on  a 
surnommé  le  chevalier  sans  reproche  ; 

4.0  Louise  de  Cugnac,  née  en  1 559  »  épousa  en 
i58o,  Jean  du  Bosc,  seigneur  d'Espinav  et  du 
Bois-d'Ennebont  ; 

5.°  Mathie  de  Cugnac,  née  en  1 563. 

XII.  Paul  dk  Clùnac,  chevalier  ,  seigneur  et  baron 
d'Imonville,  seigneur  de  Richerville ,  de  Jouy  ,  de 
Rouvres,  et  Domarville,  etc.,  gentilhomme  ordinaire 
de  la  chambre  du  roi  Henri  III,  dès  l'an  1 582,  était 
âgé  de  sept  ans,  le  6  mai  1 568  (né,  par  conséquent  , 
en  i56i),  reçut  un  aveu,  comme  baron  d'Imonville, 
le  11  octobre  1 58 1  ;  et  un  autre  le  12  juin  1608  ,  dans 
lequel  il  est  qualifié  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre 
du  roi.  Il  mourut  à  Paris,  le  3i  décembre  16 14,  pendant 
la  tenue  des  états,  où  il  était  député  de  la  noblesse  du 
pays  chartrain ,  et  fut  inhumé  dans  le  chœur  de  l'église 
de  Saint-Etienne-du-Mont.  Il  avait  épousé,  i.°  An- 
toinette de  Prie ,  veuve  de  Jacques  Perreau  ,  seigneur 
de  Castillon ,  qu'elle  avait  épousé  l'an  077,  et  fille 
d'Edme  de  Prie,  seigneur  de  Montpoupon  et  d'Anne 
de  Berulle  ,  ^dame  de  Nancray  ;  2.0  Louise  de  Berbi 
(ou  Berti,  ou  d'Erbv)  ,  fille  de  N....  de  Berbi,  gen- 
tilhomme anglais;  3.°  Anne  Hurault-de-Boistaillé ,  fille 
de  Jean  Hurault,  seigneur  de  Boistaillé  ,  et  de  Bonne, 
conseiller  d'état  et  ambassadeur  à  Constantinople  ,  pour 
le  roi  Henri  III,  et  d'Anne  le  Clerc-de-Cotier  ;  laquelle 
étant  veuve  et  tutrice  de  ses  enfants,  fit  faire  l'inventaire 
des  biens  de  son  mari,  le  9  février  i6i5.  Elle  mourut 
le  18  septembre  1 633  ,  et  fut  inhumée  en  l'église  d'Imon- 
ville. Paul  de  Cugnac  ne  laissa  pas  d'enfants  de  sa 
seconde  femme  ;  mais  il  en  eut  quatorze  des  deux 
autres,    savoir, 

Du  premier  lit  : 

i.°  Edme  de  Cugnac,  chevalier ,  seigneur  et  baron 
de  Jouy ,  mort  jeune  ; 

Du  troisième  lit: 

2°  Paul    de    Cugnac,    mineur    en    161 5,   mon  à 
vingt  ans; 


240 


DE   CUGNAC. 

3.°  Louis  de  Cugnac,  chevalier  de  Malte  reçu, 
le  3.o  mai  161 2,  au  grand  prieuré  de  France. 
Ce  fut  lui,  sans  doute,  qui,  sous  le  nom  de 
comte  de  Dampierre  ,  commandant  les  officiers 
réformés  des  troupes  françaises ,  fut  blessé  le 
i5  août  1669,  d'un  coup  de  canon,  au  siège 
de  Candie  ,  et  mourut  deux  jours  après  (Ga%. 
de  Fr.,  du  5  oct.   1669.) 

4.0  François,  dont  l'article  suit  ; 

5.°  Charles  de  Cugnac  ,  tué  au  siège  de  Montpellier  ; 

6.°  Philippe  de  Cugnac,  chanoine  de  Chartres  et 
archidiacre   de   Blois,    en    ladite  église ,   en  1657; 

7.  "André  de  Cugnac  ,  religieux  à  Marmoutier-lès- 
Tours; 

8.°  Gabriel  de  Cugnac,  seigneur  de  Richerville  et 
de  Breau-Saint-Lobin ,  en  i636  ,  épousa  Marie 
de  Verail ,  fille  de  Guillaume  de  Verail ,  seigneur 
d'Esseville,  en  Beauvoisis,  lieutenant  aux  Gardes, 
et  de  Marie  de  Fortbois,  dont  il  eut  trois  enfants; 

a.  N de   Cugnac  -  de  -  Richerville  ,     mort 

jeune  ; 

b .  Marie  de  Cugnac  ,  morte  jeune; 

c.  Anne  de  Cugnac  ,  dame  de  Richerville , 
mariée  au  mois  de  juillet  1664,  à  François 
de  Cugnac  ,  marquis  de  Dampierre  ; 

9.0   Marie  de  Cugnac,    femme,  en    i636,   d'Edme 

de  Marvilliers,  seigneur  de  Meninville; 
io.°  Anne  de  Cugnac,   épouse  de  Louis  de  Poiloûe, 

seigneur     de    Fonville ,     mariés  par   contrat    du 

3   septembre  1 63 1  ; 
ii.°  Jeanne   de  Cugnac,    épousa  Jérôme  du   Lac, 

seigneur  de   Fontenay  ; 
12.0  Françoise  de   Cugnac,   marie'e  à  Alexandre    de 

Forcroy  ,    ou    Fourcroy  ,    seigneur  du     Bois-dc- 

Villiers  ; 
i3.°  Elizabeth ,   ou    Isabelle  de  Cugnac,    religieuse 

à  Glatigny,  en  Berri  ; 
14.0  Louise  de  Cugnac  fut    mariée,  par    contrat  du 

25    février    1637,  avec  Guillaume  Fusée ,  écuyer, 

seigneur  de  Charmont   et  d'Arbouville,  capitaine 

d'infanterie  au  régiment  de  la  Tour. 


DE  CUGNAC.  241 

XIII.  François  de  Cugnac.  chevalier,  seigneur, 
baron  d'Imonville,  seigneur  de  Chënevilliers,  etc.,  était 
mineur  en  i6i5;  il  transigea,  le  6  décembre  i636,  avec 
ses  frères  et  sœurs,  sur  le  partage  de  la  succession  de 
ses  père  et  autres  ses  frères  et  soeurs.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  8  avril  1634,  Louise  de  Paviot,  fille  de 
Charles  de  Paviot,  chevalier,  seigneur  de  Boissy-le- 
Sec,  et  de  Marie  de  Rochechouan.  De  cette  alliance 
sortirent: 

i.°  Charles,  dont  l'article  suit; 

2.0  Philippe    de    Cugnac ,   auteur    de    la    branche , 

ou  rameau  de  Jouy  ; 
3.°  Marie  de    Cugnac  ,  connue    par    des    actes    de 

1662  et  1666,  fut  mariée   depuis  à  Gédéon  Bros- 

set,  seigneur  de  la  Brière; 
4.0  Angélique  de    Cugnac ,     femme    de  Guillaume 

de  Boussigny,  seigneur  du  Parcneuf. 

XIV.  Charles  de  Cugnac  ,  Ier  du  nom  ,  chevalier  , 
seigneur  et  baron  d'Imon ville-la-grand,  fit  hommage, 
pour  lui  et  ses  frère  et  soeurs,  de  cette  terre,  au  sei- 
gneur de  Moinville,  le  1"  septembre  1662;  et  fit 
un  autre  hommage  au  baron  de  Saint-Germain,  pour 
d'autres  héritages,  le  10  octobre  i663.  Il  eut  acte  de  la 
représentation  de  ses  titres  de  noblesse,  de  M.  de 
Machaut,  intendant  à  Orléans,  le  10  décembre  1667, 
étant  pour  lors  l'un  des  deux  cents  chevau-légers  de  la 
garde  du  roi.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  17  no- 
vembre 1666,  Anne  Boucher-d'Orçay,  fille  de  feu 
Arnoul  Boucher,  écuyer,  sieur  de  Piscop,  maître  d'hô- 
tel ordinaire  de  la  reine,  et  de  Marie  Rouhault,  dont 
il  eut  : 

i.°  Charles  II ,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Paul  de  Cugnac,  vivant  en    1705,  mort  depuis, 

sans   alliance,    dans     l'Amérique,     où    il     s'était 

établi  ; 
3.°  François  de  Cugnac,    garde-marine,     mort    en 

1699,  sans  alliance; 
4.0  Arnoul  de  Cugnac,  capitaine  dans  le  régiment 

de    Conty,  infanterie,   né  en   1 683,  vivait  encore 

en    février   1720; 
5.°  Françoise    de  Cugnac  ,    née     le     2  5    décembre 
XVII.  16 


242  DE   CUGNAC. 

1676,   reçue    à  Saint-Cyr,    en    novembre     1686; 
6.°  Madeleine  de    Cugnac,   reçue  à   Saint-Cyr,  en- 
suite carmélite  à  Riom,  en  Auvergne  ; 
7.0  Marie-Anne  de  Cugnac  ,    religieuse  en  l'abbaye 

de  Voisins,  près  Orléans  ; 
8.°  Jeanne  de  Cugnac  ; 
9.0  Louise  de  Cugnac. 

XV.  Charles  de  Cugnac,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  et  baron  d'Imonville-la  -  grand,  etc.,  donna 
aveu  pour  lui  et  ses  frères  et  sœurs,  le  i5  novembre 
de  l'an  1705,  au  seigneur  de  Moinville,  de  la  terre 
d'Imonville.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  i5  jan- 
vier 1699,  Marie-Denise  le  Clerc-de-Fleurigny,  fille 
de  François,  chevalier,  seigneur  de  la  Forêt  et  d'Os- 
sainville,  et  de  Marie  de  Paviot.  De  ce  mariage  na- 
quirent : 

i.°  Charles- Alexandre   de    Cugnac-  Imonville  ,     né 

le  7  avril  1 708  ; 
2.°  Charlotte  de    Cugnac,    née  en  novembre    1700, 

religieuse  bernardine    dans  l'abbaye  de    Voisins, 

à  trois  lieues  d'Orléans,  en  1720; 
3.°  Madeleine  de   Cugnac,  née  en  septembre   1702, 

religieuse  au  même  lieu  ; 
4. °  Anne  de     Cugnac,    née    le     22    juillet     1704, 

n'était  pas  mariée  en  1720; 
5 .°  Louise- Denise- Françoise  de    Cugnac,    née    le 

1 3  janvier  1706,   reçue  à  Saint-Cyr,  le    10  janvier 

1718; 
6.°  Thérèse  de  Cugnac,  née  le  4  mai  17 10. 

Branche  de  Jouy,  éteinte. 

XIV.  Philippe  (nommé  aussi  François-Philippe)  de 
Cugnac,  Ier  du  nom,  seigneur  et  baron  de  Jouy, 
près  Pithiviers,  en  Beauce,  né  et  ondoyé  le  7  août 
1643,  baptisé  en  la  paroisse  d'Imonville,  le  1 2  sep- 
tembre 1662,  ne  vivait  plus  le  14  juillet  1707.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  28  août  1668,  Elisabeth  de 
Morainville,  fille  de  Charles  de  Morainville,  chevalier, 
seigneur  du  lieu  de  ce  nom,  et  d'Elizabeth  de  Morain- 
ville ,  laquelle  vivait  encore  le  22  octobre  1709.  Les 
enfants   issus  de  ce  mariage  sont: 


DE  CUGNAC.  243 

i.°  Philippe  II,  dont  l'article  suit  ; 
(  2.0  Louis    de    Cugnac  -de-  Jouy  ,    épousa  ,   en  no- 
vembre  171 1,    Marie  Van    Mine,  sœu     aînée  de 
Rose,  sa   belle-sœur,  dont  il   paraît  qu'il  n'a  pas 
eu  d'enfants  ; 

3.°  Joseph  de  Cugnac  ,  demeurant  à  Jouy  ,  en 
1716; 

4.0  Elisabeth  de  Cugnac,  mariée  le  11  avril  1629, 
à  Louis  de  Rochechouart,  seigneur  de  Montigny, 
d'une  des  plus  anciennes  et  des  plus  illustres 
maisons  du  royaume  ; 

5.°  Louise  de  Cugnac,  femme,  en  17 16,  de  Jean- 
Charles  de  la  Motte-Cottainville ,  écuyer  ,  sei- 
gneur des  Bordes,  dans  la  paroisse  de  Jouy,  fils 
de  M.  du  Mazis  du  Tronchet  ; 

6.°  Marie  de  Cugnac. 

XV.  Philippe  de  Cugnac  ,  IIe  du  nom  ,  seigneur 
et  baron  de  Jouy,  né  le  17  février  1674,  en  la  paroisse 
de  Saint-Saturnin  de  Jouy  ,  major  au  régiment  de 
Poyanne,  fit  un  accord  sur  le  partage  de  la  succession  de 
ses  père  et  mère ,  avec  ses  frères  et  sœurs ,  le  1 2  mai 
1716,  et  épousa  à  Lille,  en  Flandre,  par  contrat  du 
14  juillet  1707,  Rose  Van  Mine,  fille  de  feu  Adam 
Van   Mine,  et  de  Marie  Lepers,  dont  provinrent  : 

i.°  Rose  de  Cugnac,  née  en  1708; 

2.0  Elisabeth-Charlotte  de  Cugnac-de-Jouy,  née  le 
22  octobre  1709,  reçue  à  Saint-Cyr,  le  26  no- 
vembre 1719. 

Branche    de  Veuilly ,    éteinte. 

XV.  Pierre  de  Cugnac  ,  chevalier ,  seigneur ,  baron 
de  Veuilly,  en  Galvesse,  généralité  de  Soissons  ,  et  de 
Montcouvé ,  capitaine  de  dragons  ,  deuxième  (et  selon 
d'autres)  ,  sixième  fils  de  François  III  ,  marquis  de 
Dampierre  et  d'Anne  de  Cugnac  ,  s'était  d'abord  des- 
tiné à  l'état  ecclésiastique  ;  mais  il  le  quitta  bientôt 
après ,  pour  embrasser  celui  des  armes  ;  il  s'établit  en 
Champagne,  dans  la  généralité  de  Soissons,  et  mourut 
le  5  novembre  1745.  Il  avait  épousé,  le  17  mai  1707, 
demoiselle  Marie- Anne  de  Vassan,  fille  de  François,  sei- 
gneur deVassan,  et  d'Anne  de  Prévost,  laquelle   mourut 


244 


DE   CUGNAC. 


à  Château-Thierry  ,  le  2  5  novembre  1755  ,  âge'e  de 
soixante-onze  ans  ,  trois  mois  et  vingt-cinq  jours  , 
laissant  : 

XVI.  Anne-Gabrielle  de  Cugnac  ,  chevalier,  sei- 
gneur-comte de  Veuilly ,  la  Poterie  ,  Haute- Vesne  ,  etc.  , 
enseigne  ,  puis  sous-lieutenant  au  régiment  des  gardes 
françaises,  en  1727,  fils  unique,  né  au  mois  de  février 
1708  ;  est  mort  le  28  novembre  1755,  âgé  de  quarante- 
sept  ans  et  neuf  mois.  Il  avait  épousé,  en  1728,  Jeanne- 
Marie-Josephe  Guyon  ,  morte  à  Paris  le  17  mars  1771  , 
dans  sa  soixante-huitième  année.  Elle  était  fille  d'Ar- 
mand-Jacques Guyon  ,  seigneur  de  Saint  Dizier  ,  et 
de  Marie  de  Beaux  Oncles,  et  nièce  de  la  duchesse  de 
Sully,  qui  l'avait  faite  sa  légataire  universelle.  De  ce 
mariage  sont  issues  : 

i.°  Anne  -Jeanne-  Madeleine  de  Cugnac,  née  le 
6  février  1730,  mariée,  le  i3  septembre  1756, 
à  Jean,  comte  de  Saint-Exupéry,  exempt  des 
gardes  du  corps  du  roi  ; 

2.0  Marie-Louise  de  Cugnac,  née  le  19  avril  173 r, 
épousa  Adam-Claude-Edouard  de  Forget ,  capi- 
taine général  de  la  Fauconnerie  du  cabinet  du 
roi; 

3.°  Henriette-Diane  de  Cugnac,  née  le  4  février 
1734,  s'allia  avec  Frédéric-Maurice-Anne  de 
Beauroire,  chevalier,  seigneur ,  baron  de  Vilhac, 
seigneur  de  Lapeyre,  la  Chèze,  Puy-la-Vays- 
se,  etc.  ,  lieutenant-colonel  du  régiment  d'Or- 
léans, cavalerie. 

Seigneur  de  Cunha  ou  d'Acunha,  en  Portugal 
et  en  Espagne. 

La  maison  de  Cunha,  da  Cunha,  ou  d'Acunha  (1), 
l'une  des  plus  anciennes  et  des  plus  illustres  de  l'Es- 
pagne    et    du     Portugal,  où    elle  établie  depuis  plus  de 


(1)  M.  le  marquis  de  Cugnac-du-Bourdet  se  fit  reconnaître, 
vers  la  fin  du  règne  de  Louis  XV,  à  dom  Louis  da  Cunha,  am- 
bassadeur de  la  cour  de  Portugal  près  celle  Je  France. 


Dfc   CUUNAC.  245 

six  siècles,  porte  pour  armes  :  D'or,  à  neuf  Cunlnis, 
c'est-à-dire  coins  de  mire  d'azur,  trois-  et  trois  mis  en  pal. 
Ce  fut,  dit-on,  Alfonse-Henriquez  Ier ,  roi  de  Portugal, 
qui  donna  ces  armes  à  Payo,  ou  Pelage  Guttéres,  qui 
était  parent  de  Henri  de  Bourgogne,  comte  de  Portugal, 
père  d' Alfonse. 

Quelques  généalogistes  espagnols  prétendent  que  Payo 
était  originaire  de  Galice,  en  Espagne  ;  mais  d'autres, 
en  plus  grand  nombre  lui  donnent  une  origine  fran- 
çaise, et  le  disent  issu  d'une  ancienne  famille  de  Gas- 
cogne. Cette  dernière  opinion  n'est  pas  dénuée  de  vrai- 
semblance, et  mériterait  d'être  approfondie.  Les  mêmes 
auteurs  racontent  que  Payo  Guttéres  et  N.  Guttéres 
Pelaës,  son  père,  accompagnèrent  le  comte  de  Bour- 
gogne en  Portugal,  après  1  an  1090.  Payo  s'y  distingua, 
et  contribua  beaucoup  aux  victoires  que  ce  prince  rem- 
porta sur  les  Maures.  Il  servit  ensuite  le  roi  Alfonse  Ier, 
se  trouva  avec  ce  monarque  à  la  prise  de  Coïmbre,  et 
acquit  la  réputation  d'un  des  meilleurs  capitaines  de 
son  siècle.  Il  prit  les  places  de  Leiria  et  de  Torres-Novas  ; 
mais  le  roi  Ismar  mettant  le  siège  devant  la  première  de 
ces  places,  malgré  la  belle  défense  qu'elle  fît ,  Payo 
Guttéres,  qui  en  était  le  chef,  fut  pris  avec  la  ville  ;  et 
s'étant  racheté  après,  il  se  trouva  au  siège  de  Santaren, 
en  1 1 45,  et  à  celui  de  Lisbonne,  en  1147,  ou  1 148.  Ce 
fut  à  ce  dernier  siège  qu'il  prit  le  nom  da  Canna,  après 
avoir  brisé  les  portes  de  la  ville  avec  des  canhas  ou  gros 
coins  de  mire.  Il  prenait  le  titre  de  comte  de  Transta- 
mare  ,  et  sire  de  Limia  ;  et  était  riche  puissant  et  fort 
pieux  ,  comme  on  en  peut  juger  par  la  fondation  des 
monastères  de  Saint-Simon  de  Junqueira,  de  Souto  et 
de  Villar-de-Frades,  de  l'ordre  de  Saint-Benoît.  Il  avait 
épousé  Ousenda  ou  Orlenda  Transtamir,  dont  le  tri- 
saïeul était  Ramire  II,  roi  de  Léon.  De  ce  mariage  na- 
quirent, entr'autres  enfants,  Ferdinand-Paes  da  Cunha, 
qui  continua  la  descendance  ,  et  Ramire  -  Paes  da 
Cunha. 

Cette  maison  a  formé  plusieurs  branches ,  dont  les 
plus  connues  et  les  plus  illustres  sont  celles  de  Taboa, 
de  Basto  et  de  Montelongo  ,  de  Gestaco,  de  Saint- 
Vincent  de  Povolide,  de  Pontevel,  de  Payo-Pires  ,  de 
Pombeiro,  etc.,  en  Espagne,  en  143 1  ;  les  ducs  d'Es- 
calona   et  d'Ossone   étaient  de  la  maison   da  Cunha.   En 


246  DE    CUGNAC. 

i58o,  une  partie  des  membres  de  cette  famille  suivit  le 
roi  Sébastien  en  Afrique  ;  l'un  d'eux  fut  nommé  gé- 
néralissime et  gouverneur  du  Portugal,  les  Espagnols  le 
firent  prisonnier.  En  1808,  François  da  Cunha  a  été  aussi 
nommé     gouverneur;  il  a     péri     victime     de    son    zèle 

Le  savant  Louis  de  Salazar  a  laissé  d'excellents  mé- 
moires pour  l'histoire  de  la  maison  da  Cunha.  Sandoval 
Castro,  Imhoff,  etc.,  ont  traité  le  même  sujet,  et  les 
derniers  éditeurs  du  Dictionnaire  de  Morery  ont  publié 
une  généalogie  suivie  de  cette  maison,  depuis  le  dou- 
zième siècle  (tom.  IV,  pag.  3 18). 

Armes  :  Gironné  a  argent  et  de  gueules ,  de  huit 
pièces  (/).  Supports:  Deux  sauvages  au  naturel,  la  main 
appuyée  sur  une  masse.  Cimier:  Un  cou  d  autruche , 
tenant  au  bec  un  fer  à  cheval.  Pour  devise  :  Ingratis  ser- 
vir e  nef  as. 


(1)  Ou  parti,  coupé,  taillé,  tranché  d'argent  et  de 
gueules.  Ces  armes,  composées  de  coins,  ou  angles,  sont 
semblables,  sauf  quelques  légères  différences,  à  celles  de 
la  maison  da  Cunha,  en  Espagne,  et  semblent  devoir  être 
mises  comme  elles,  au  nombre  des  armes  parlantes.  On  croit 
qu'elles  furent  accordées  anciennement  par  un  de  nos  rois,  à 
un  seigneur  de  Cugnac,  pour  quelque  action  d'éclat.  On  les 
voit  encore  sur  d'anciens  sceaux  conservés  à  la  bibliothèque  du 
roi  ;  et  elles  se  voyaient  avant  la  révolution,  gravées  en  plu- 
sieurs endroits  de  l'église  de  Saint  -  Avit  -  Seigneur,  au  diocèse 
de  Sarlat,  où  existait  une  ancienne  abbaye,  convertie  depuis 
en  chapitre.  On  raconte  que  dans  les  guerres  de  religion,  au 
seizième  siècle,  un  seigneur  de  Cugnac  (qui  était  sans  doute 
Jean),  ayant  été  appelé  au  secours  du  chapitre  et  des  catho- 
liques de  ce  lieu,  qui  n'est  pas  éloigné  du  château  de  Cugnac, 
pour  les  délivrer  de  l'oppression  des  protestants,  ce  seigneur 
y  avait  déjà  commis  toutes  sortes  de  profanations  et  de  dé- 
sordres. Le  chapitre  de  Saint-Avit,  en  reconnaissance  d'un  si 
grand  bienfait,  et  pour  perpétuer  à  jamais  le  souvenir  d'un 
service  aussi  signalé,  ordonna  que  les  armes  de  son  bienfaiteur 
fussent  gravées  sur  toute  l'église  de  Saint-Avit,  et  lui  accorda 
plusieurs  autres  prérogatives. 

N.  B.  Les  chefs  actuels  des  nom  et  armes  de  Cugnac  ne  re- 
connaissent d'autres  branches  sorties  de  leur  maison,  que  celles 
qui  sont  rapportées  dans  ce  mémoire. 


DE    RELY. 


247 


de  RELY ,  en  Picardie  ,  en  Normandie  ,  etc.  , 
maison  d'ancienne  chevalerie  du  comté  d'Artois,  sur 
les  confins  de  la  Flandre  française,  où  elle  florissait 
dès  le  onzième  siècle.  Elle  tire  son  nom  de  la  terre 
seigneuriale  de  Rely,  au  diocèse  de  Boulogne,  conseil 
provincial  d'Artois,  intendance  de  Lille,  bailliage  et 
recette  d'Aire,  où  l'on  comptait  quarante-six  feux  et 
deux  cent  seize  personnes,  fief  jadis  considérable  , 
puisque  les  anciens  seigneurs  de  Rely  ayant  assez  de 
vassaux  pour  lever  bannière,  sont  presque  tous  qua- 
lifiés chevaliers  bannerets,  aux  treizième  et  quatorzième 
siècles  Le  célèbre  du  Cange  nous  apprend  que  les 
premiers  seigneurs  connus  de  cette  maison,  fondèrent 
en  io83,  l'abbaye  de  Lillers,  en  Artois,  dont  la  ville 
portait,  ainsi  que  cette  communauté,  les  armoiries  de 
la  maison  de  Rely.  On  pourra  juger,  d'après  la  filiation 
qui  va  suivre,  de  la  grandeur  et  du  lustre  de  cette 
maison,  par  les  alliances  qu'elle  a  contractées  avec 
tout  ce  que  le  Hainaut,  la  Flandre  et  l'Artois  avaient 
de  plus  puissant  et  de  plus  considérable  en  familles 
chevaleresques.  Cette  filiation,  appuyée  sur  les  titres 
originaux  et  monuments  historiques,  remonte  à  Guil- 
laume de  Rely,  qui  suit  : 

I.  Guillaume  de  Relv,  I"  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Rely,  en  Artois,  vivait  en  1100.  Il  était 
contemporain  et  peut-être  frère  de  Raoul  de  Rely, 
chevalier,  qui,  l'an  11 06,  fut  présent  à  une  donation 
faite  à  l'église  de  Saint-Aubert,  par  Warnier  de  Ha- 
melaincourt.  Il  a  la  qualité  de  chevalier  banneret,  dans 
la  cession  qu'il  fit,  l'an  1141,  à  l'abbaye  de  Saint- 
Aubert,  de  la  portion  de  dîme  qu'il  avait  sur  les  territoires 
de  Queant  et  de  Prouville,  du  consentement  à'Ermen- 
garde,  sa  femme,  et  de  ses  trois  fils  : 

i.#  Thiedonde  Rely,  chevalier; 

2.0  Wauthier,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Segard  ou  Sicard  de  Rely,  chevalier. 

II.  Wauthier  de  Rely  ,  chevalier  ,  seigneur  de 
Rely,  consentit,  avec  ses  frères,  à  la  donation  faite 
en      1141,     par     Guillaume    de     Rely,     leur     père,    à 


248  DE    RELY. 

l'abbaye  de  Saint-Aubert,  en  présence  d'Eustache  de 
Neufville,  de  Hugues  de  Bailleul,  de  Robert  le 
Brun,  d\Adam  Quieret,  de  Simon  le  Roux,  de 
Segard  de  Cuinchy,  de  Robert  de  la  Fosse,  de  Hugues 
de  Lambres,  de  Simon  de  Forest,  de  Jean  de  Waen- 
court,  de  Colard  de  Bailly,  de  Siger  de  Haudion,  de 
Jean  de  Regnialmes,  de  Simon  d'Orville,  de  Gui  de 
Favernelle,  de  Guillaume  de  Baraffle,  d'Anselme  Lon- 
guet, et  autres  chevaliers.  Wauthier  de  Rely,  Eut, 
entr'autres  enfants,  Simon  de  Rely,  qui  suit. 

III.  Simon  de  Rely,  seigneur  de  Rely,  vivait  en 
i2o3,  époque  où  il  donna  à  l'abbaye  du  Verger  plu- 
sieurs pièces  de  terre  situées  à  Paluel,  Oisy  et  Fressies, 
du  consentement  de  Mahaut  de  Neufville,  sa  femme, 
fille  d'Eustache  de  Neufville,  chevalier,  de  l'ancienne 
et  illustre  maison  de  Neufville- Wistace ,  en  Artois,  et 
de  leurs  trois  fils,  savoir  : 

i .°  Simon  de  Rely  ; 

2.0  Guillaume  II  ,  qui  continue  la  lignée,  et  dont 
l'article  suit; 

3.°  Jean  de  Rely  ; 

4. °  Alix  de  Rely,  mariée,  vers  1220,  avec  Hugues 
de  Berlettes,  grand  prévôt  de  Cambray,  inhumé 
dans  l'église  paroissiale  de  Saint-Aubert,  en 
1234,  à  côté  de  sa  femme  qu'il  avait  prédé- 
cédée. 

IV.  Guillaume  de  Rely,  II0  du  nom  ,  seigneur  de 
Rely,  consentit,  en  i2o3,  la  donation  faite  à  l'ab- 
baye du  Verger  par  Simon,  son  père.  Il  eut  de  sa 
femme,  dont  le  nom  est  demeuré  inconnu,  Guil- 
laume III,  qui  suit. 

V.  Guillaume  de  Rely,  III0  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Rely,  en  Artois,  servit  en  qualité  de  che- 
valier banneret ,  dans  les  guerres  que  Marguerite,  com- 
tesse de  Flandre,  eut  contre  les  Hollandais.  Il  fut  un 
des  vingt-quatre  bannerets  qui,  avec  cent  vingt-six 
écuyers,  sous  la  conduite  du  seigneur  de  Lisques,  firent 
le  sac  du  bourg  d'Oisy,  à  trois  lieues  de  Cambray,  en 
1254.  Guillaume  de  Rely  avait  épousé  Gertrude  de 
Lagnicourt ,  dont  il  eut  : 


DE   RELY.  249 

i.°  Guillaume  III,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Marguerite,  aliàs  Margote  de  Rely,  mariée, 
vers  1280,  à  Baudouin  de  Souastres ,  sire  de 
Souastres  et  du  Mesnil-lès-Saint-Pol,  fils  de 
Baudouin  de  Souastres,  seigneur  des  mêmes 
terres  ,  chevalier  ,  et  d'Isabelle  de  Caumont. 
Bcaudouin  de  Souastres  fonda  la  chapelle  du 
Mesnil  ,  vers  l'an  1 3 1 2  ;  il  décéda  en  i322,  et 
Marguerite  de  Rely,  en  1 339.  Ils  furent  inhu- 
més tous  les  deux  dans  l'église  paroissiale  de 
Souastres ,  où  se  voyaient  encore  leurs  épi- 
taphes  avant  la  révolution  ; 

3.°  Havoise  de  Rely,  épouse  de  Simon  de  Lonsart. 
chevalier,  vivant  en  1  280. 

VI.  Guillaume  de  Rely  ,  IVe  du  nom  ,  chevalier, 
seigneur  de  Rely ,  chevalier  banneret ,  servit  en  cette 
qualité  Gui  de  Dampierre  ,  et  Robert  de  Bethune  . 
comtes  de  Flandre,  ses  suzerains,  dans  les  guerres 
qu'ils  soutinrent  contre  le  roi  Philippe  le  Bel.  Il  vivait 
encore  dans  un  âge  avancé,  l'an  1 3 35 ,  et  décéda  avant 
l'an  1340.  Il  avait  épousé  N...  de  Caumont,  héritière, 
de  la  terre  de  Caumont-lès-  Hesdin,  dont  il  eut  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Guy  de  Rely,  vivant  en  1 338,  chevalier  ban- 
neret   d'Artois,   en    1 340,   mort     sans    postérité  ; 

3.°  GrilTon  de  Rely,  chevalier,  seigneur  d'An- 
vain  (1),  mort  avant  le  10  avril  i385,  n'ayant 
eu  qu'une  fille,  Jeanne  de  Rely,  dame  d'An- 
vain,  mariée  avec  Jacques  de  Mam°\,  che- 
valier ; 

4. °  Jeanne  de  Rely,  mariée,  vers  i3io,  à  Gilles 
de  Mailly,  seigneur  d'Authuille  et  d'Audinfer, 
fils  de  Gilles  de  Mailly,  seigneur  d'Authuille. 
et  de  Blanche  de  Ham  ; 

5.°  Aymond  de  Rely,  chevalier,  vivant  au  mois 
de  juillet  1346. 


(1)  Anvain.  seigneurie  en  Artois,  au  diocèse  d'Arras,  inten- 
dance de  Lille,  sur  la  rivière  de  Ternoise  ,  qui  la  sépare  en 
grand  et  petit  Anvain.  à  une  lieue  trois  quarts  nord-ouest  de 
Saint-Pol.  On  y  compte  cent  cinq  feux. 


25o  DE    RELY. 

Dans  le  même  tems  vivait  : 

Anselote    de  Rely,     mariée  l'an    1309,  avec   Sigcr    de 
Saint- Orner. 

VIL  Jean  de  Rely,  Ier  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Rely  et  de  Gaumont  (i)  ,  en  Artois,  gou- 
verneur de  Bohain  ,  servit  le  roi  Philippe  de  Valois  , 
dans  ses  guerres  contre  les  Anglais  et  les  Flamands. 
En  sa  qualité  de  chevalier  banneret,  il  commanda  une 
compagnie  de  trois  chevaliers  bacheliers  et  de  qua- 
rante écuyers,  à  la  sanglante  bataille  de  Saint-Omer, 
gagnée,  le  26  juillet  1340,  sur  Robert  d'Artois,  qui 
commandait  les  troupes  d'Edouard,  roi  d'Angleterre, 
se  disant  roi  de  France  ;  bataille  où  Jean  et  Guy  de 
Rely  firent  des  prodiges  de  valeur,  ainsi  que  Gilles  de 
Mailly ,  seigneur  d'Authuille ,  leur  beau  -  frère.  Jean 
de  Rely ,  épousa ,  selon  Gelic  ,  Anne  d'Estourmel , 
d^ne  illustre  et  ancienne  maison  de  Picardie,  dont  il 
eut,  entr'autres  enfants  : 

i.°  Colard ,  surnommé  l'Orangeois ,  seigneur  de 
Rely  et  de  Caumont  ;  ce  fut  lui  qui,  au  rapport 
de  Foissard,  vol.  II,  chap.  148  ,  offrit  la  pre- 
mière bannière  du  convoi  aux  funérailles  de 
Louis,  comte  de  Flandre,  assassiné,  le  6  janvier 
1384,  par  Jean,  duc  de  Berry  et  comte  de  Bou- 
logne, et  décédé  trois  jours  après.  Il  épousa 
Catherine  de  Wawrin,  d'une  maison  d'ancienne 
chevalerie  de  Flandre  ;  il  en  eut  : 

A.    Jeanne    de     Rely,    dame     de    Rely,    de 
Frencq    (2),  de  Caumont  et  de    Blequin  (3), 


(1)  Caumont,  seigneurie  en  Artois,  au  diocèse  d'Amiens, 
intendance  de  Lille,  bailliage  de  Hesdin,  sur  la  rive  gauche  de 
l'Authie,  à  deux  lieues  sud  de  Hesdin.  On  y  compte  cinquante- 
cinq  feux  et  deux  cent  soixante-quatorze  habitants. 

(2)  Frencq,  :  on  prononce  Fren,  seigneurie  qui  avait  le  titre 
de  doyenné  dans  le  Boulonnais,  intendance  d'Amiens,  à  deux 
lieues  nord-ouest  de  Montrcuil  et  à  quatre  s>ud— sud-est  de 
Boulogne.  On  y  compte  cent  feux. 

(3)  Blequin,  seigneurie  en  Artois  ,  intendance  de  Lille  , 
diocèse  et  bailliage  de  Saint-Omer,  et  à  trois  lieues  sud-ouest 
de  cette  ville.  On  y  compte  soixante-deux  feux  et  trois  cent 
cinquante  habitants. 


DE  RELY.  25i 

épouse,  vers  i3go,  d'Emond  ,  aliàs  Ai- 
mond  d'Abbeville  ,  chevalier ,  seigneur  de 
Boubers  et  de  Dompwast  ;  de  ce  mariage 
sont    issues  trois    tilles  : 

a.  Jeanne  d'Abbeville,  dame  de  Boubers, 
en  Ponthieu  ,  de  Dompwast  et  de 
Blequin,  seconde  femme,  le  5  avril 
142 1  ,  de  Jean  de  Melun  ,  vicomte  de 
Gand ,  seigneur  d'Antoing,  d'Epinoy, 
et  de  Beaussart,  chevalier  de  la  Toison- 
d'Or.  De  ce  mariage  s  >nt  issus  les 
princes  d'Epinoy ,  maréchaux  et  con- 
nétables  héréditaires  de  Flandre  ; 

b.  Bonne  d'Abbeville,  alliée,  en  1434  . 
à  Michel  de  Ligne,  baron  de  Barban- 
con ,  pair  et  maréchal  de  Hainaut  , 
dont  descendent  les  princes  de  Ligne  , 
les  princes  d'Arenberg  et  les  princes 
de  Barbançon ,  les  ducs  de  Croy  ,  les 
princes  de  Chimay ,  toutes  branches 
de  la  maison  de  Ligne  ,  issues  de  Bonne 
d'Abbeville  et  de  Michel  de  Ligne  , 
et  alliées  à  la  plupart  des  maisons 
princières  souveraines  de  l'Europe  ; 

c.  Ide  d'Abbeville,  mariée  à  Jean  de 
Bernieulles  ,  seigneur  de  Bernieulles ,  fils 
de  Robert  ,  seigneur  de  Bernieulles  , 
et  de  Mahaut  de  Wamain ,  dame 
d'Ococh  ; 

B.  Marie  de  Rely ,  femme  de  Bertrand  d'Eu- 
din   ; 

Z.  Isabeau  de  Rely  ,  mariée  à  Louis ,  sire  de 
Wertaing,  l'un  des  quatre  chevaliers  fran- 
çais ,  qui,  Tan  i38o  ,  au  rapport  de 
Froissart ,  combattirent  contre  quatre  autres 
seigneurs  tenant  le  parti  des  Anglais.  Le 
même  historien  ajoute  que  Louis  de  Wer- 
taing vainquit  son  adversaire  Renaud  de 
Thouars ,  seigneur  de  Pousauges ,  près  de 
la  ville  de  Vannes  ,  en  présence  du  comte 
de  Buckingham.  Louis  de  Wertaing  périt 
à  la  funeste  journée  d'Azincourt ,  en 
14Ô  ; 


252  DE   RELY. 

D.   Saintaine  de   Rely  ,  dame    des    Prés  (i) 
lès- Fiers  ,  en     Artois  ,    mariée  avec  Alard 
le  Preud 'homme  ,  seigneur  d'Haillies  ; 
2.0  Pierre  ,  dont  l'article  suit  : 

3.°  Jean  de  Rely  ,  auteur  de  la  branche  des  sei- 
gneurs de  Framicourt  et  de  l'Escaure ,  rapportée 
en  son  rang. 

VIII.  Pierre  de  Rely,  Ier  du  nom,  écuyer,  co-sei- 
gneur  de  Rely,  épousa,  vers  l'an  i3yo,  demoiselle 
N...  de  Montigny ,  en  Ostrevant  ,  maison  d'ancienne 
chevalerie.  Il  en  eut  Jean  II,  dont  l'article  suit. 

IX.  Jean  de  Rely,  dit  Moreau,  IIe  du  nom,  co-sei- 
gneur  de  Rely  ,  rendit  hommage  pour  la  part  qu'il 
possédait  de  cette  terre  ,  en  1417.  Il  épousa,  i.°  Isabeau 
de  la  Vief ville ,  fille  de  Jean  de  la  Viefville ,  chevalier  , 
seigneur  de  Thiennes  ,  de  Calonne ,  de  Bures,  etc., 
d'une  maison  de  chevalerie  d'Artois ,  connue  depuis 
l'an  1 1 8 1  ;  et  de  Jeanne  de  Poix  ,  dame  d'Audeinville  ; 
2.0  N...  le  Mire ,  d'une  maison  ancienne  et  illustre  du 
Cambresis ,  connue  depuis  le  tournoi  d'Anchin  ,  en 
1096,  et  re'pandue  dans  la  Flandre  et  les  Pays-Bas. 
Les  enfants  de  Jean  II  de   Rely  ,  furent  : 

Du   premier   lit. 

1 .°  Griffon  ,    qui    continue    la    branche   aînée ,   et 

dont  l'article  va  suivre  ; 

2.0  Gui  de  Rely  ,   écuyer  d'écurie  du  duc  Philippe 

de  Bourgogne  ,  se  signala  auprès  de  la   personne 

de  ce  prince  ,  abandonné  de  tous  les  siens  à  la 

journée  de  Mons  en  Vimeu ,   en    1421.  Gui  de 

Rely  n'eut  point  d'enfants  de  son  épouse  Jeanne 

d'Inchjy ,   veuve  de   Pierre  de    Mailly,   seigneur 

d'Authuille; 

3.°  Galois  de  Rely,  qui  servit  dans  les  guerres  que 

le  même  duc   de    Bourgogne,    Philippe    le   Bon, 

eut  contre  les  Liégeois,   et  se  signala  au  combat 

de  Florennes,  en    1430,  où    ils    furent  défaits  et 


(1)  Les  Près,  terre  au  diocèse  d'Arras,  où  il  existait  une 
abbaye  de  filles,  de  l'ordre  de  Cîteaux,  d'abord  fondée  près  de 
Douay,  en  Flandre,  et  depuis  transférée  dans  cette  ville. 


DE   RELY.  253 

obligés    de  demander    la    paix.     Gilois  de    Rely 
mourut  sans  alliance  ; 
4.0     Marguerite  de  Rely,   mariée   à  Jean   de  Mons, 
seigneur  de  Hucqueliers  ; 

Du  second  lit  : 

5.°  Robert  de  Rely; 

6.°  Mathieu,  dit  Enthieu  de  Rely; 

7.0  Jean  de  Rely,  auteur  de  la  branche  des  sei- 
gneurs du  Val  et  d'Esquimbosc,  souche  des  di- 
verses branches  de  cette  maison  e'tablies  en 
Normandie,  rapportée  en  son  rang; 

8.°  Marguerite  de  Rely  ,  mariée  à  Colar  de  Sains, 
d'une  maison  d'ancienne  chevalerie  de  Picardie, 
et  des  plus  considérables  de  cette  province. 

X.  Griffon  de  Rely  ,  écuyer ,  co-seigneur  de  Rely, 
seigneur  de  Beauvoir,  en  Flandre  (1),  épousa  demoi- 
selle Marguerite  de  Mons  de  Huqueliers,  sa  belle-sceur. 
avec  laquelle  il  est  rappelé  dans  un  acte  du  18  septem- 
bre 1450,  époque  où  ils  ne  vivaient  plus.  Leurs  enfants 
furent  : 

i.°  Martin,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Isabeau  de  Rely,  mariée  avec  Olivier  Mauche- 
valier,  chevalier,  seigneur  de  Wailly,  de  Namps- 
au-Val  et  de  Velennes,  d'une  maison  connue 
depuis  l'an  1181,  et  éteinte  dans  la  personne  de 
Jacques  Mauchevalier,  fils  dudit  Olivier,  maître- 
d'hôtel  du  roi  Charles  VIII,  dont  la  fille  unique 
épousa  Jean  de  Hallwyn,  seigneur  d'Eskel- 
becque. 

XI.  Martin  de  Rely,  chevalier,  co-seigneur  de  Relv, 
seigneur  de  Beauvoir,  en  Flandre,  et  de  Goyencourt  (2), 
en    Santerre,     que    Monstrelet   qualifie  le    Bon    de  Rely, 


(1)  Beauvoir  ou  Beauvois,  en  Cambrésis  .  parlement  i'e 
Douay.  intendance  de  Lille,  à  deux  lieues  sud-est  de  Cam- 
bray.  On  y  compte  vingt-deux  feux.  Cette  terre  est  passée, 
depuis  quelque  tems,   dans  la  maison  de  Thieffries. 

(2)  Goyencourt,  seigneurie  en  Picardie ,  au  diocèse  de 
Noyon,  intendance  d'Amiens,  â  une  demie-lieue  nord-ouest  de 
Roye,  et  à  quatre  lieues  trois  quarts  sud-sud-ouest  de  Péronne  . 
On  y  compte  quatre-vingt-quatre  feux. 


254  DE  RELY. 

fit  le  remboursement  de  quelques  rentes  échues  à  Marie 
de  Mons,  sœur  de  sa  nièce,  le  18  septembre  1450.  Il 
est  qualifié  conseiller  et  chambellan  du  roi  ,  dans  le 
dénombrement  qu'il  fit,  Tan  1467,  de  sa  terre  de  Goyen- 
court,  à  Ponthus  de  Châtillon,  seigneur  de  la  Ferté- 
lès-Saint-Riquier.  Il  a  aussi  la  qualité  de  chevalier, 
conseiller  et  chambellan  du  duc  de  Bourgogne,  dans 
une  quittance  de  ses  gages,  inscrite  sur  le  rôle  de 
Guilbert  de  Rupt,  argentier  dudit  duc  de  Bourgogne,  en 
date  du  26  septembre  1468.  Il  avait  été  armé  chevalier, 
en  1441,  avec  Renaut  de  Longueval,  et  autres,  à  la  prise 
de  Pontoise,  sur  les  Anglais.  Il  a  la  qualité  de  messire, 
équivalente  alors  à  celle  de  chevalier,  dans  un  titre 
original  du  8  août  1448.  Martin  de  Rely  avait  épousé 
Marie  de  Cresecques,  dame  de  Viry,  en  Vimeu,  décédée 
en  1474,  à  Arras,  sans  postérité,  et  inhumée  dans 
l'église  de  Notre-Dame  de  Longpré.  Après  la  mort  de 
Martin  de  Rely,  arrivée  en  1481,  sa  succession  échut  à 
sa  sœur,  Isabeau  de  Rely,  et  passa  dans  la  maison  de 
Mauchevalier,  puis  dans  celle  de  Hallwyn. 

SECONDE    BRANCHE. 

Seigneurs  du  Val  et  d'Esquimbosc,  en  Normandie. 

X.  Jean  de  Rely,  IIIe,  écuyer,  troisième  fils  du 
second  lit  de  Jean  II,  dit  Moreau  de  Rely,  co-seigneur 
de  Rely,  épousa  demoiselle  N..../e  Canu,  fille  de  noble 
homme  N....  le  Canu,  major  de  la  ville  de  Montreuil- 
sur-Mer.  De  ce  mariage  sont  issus  un  fils,  Oudard, 
qui  suit,  et  plusieurs  filles  dont  les  alliances  sont  in- 
connues. 

XI.  Oudard  de  Rely,  écuyer,  sieur  du  Val  (1),  est 
rappelé  avec  cette  qualité,  ainsi  que  Jean,  son  père, 
dans  une  sentence  du  20  avril  i522,  rapportée  au  degré 
suivant.  Il  épousa  Blanche  le  Thetiel,  fille  de  noble 
homme  Jean  le  Thetiel ,  écuyer,  sieur  du  Gontier, 
vicomte    d'Harcourt-Château,     et     de    noble     demoiselle 


(1)  Le   Val-Martin,    seigneurie  située   dans   la  généralité   de 
Rouen.  On  y  compte  trente-deux  feux. 


DE   RELY.  255 

Gervaise     David    de  Saint-Léger.     De     ce  mariage     sont 
provenus  : 

i.°  Etienne,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jacques  de  Rely,  prêtre,  vivant  en  1 5 3 1  ; 

3.°  Colette  de  Rely ,  mariée  à  noble  homme 
N Baudouin,  seigneur  des  Loges,  en  la  vi- 
comte de  Pont-Audemer. 

XII.  Etienne  de  Rely,  écuyer,  seigneur  du  Val,  fut 
maintenu  dans  sa  noblesse,  par  sentence  de  l'élection 
de  Caudebec,  du  20  avril  i522,  où  il  est  dit  qu'il  a 
justifié  qu'il  était  issu  d'Oudard  de  Rely;  ledit  Oudard, 
fils  de  Jean  de  Rely,  et  ledit  Jean,  fils  de  Jean,  dit 
Moreau  de  Rely  ,  vivant,  chevalier,  seigneur  de  Rely  , 
en  Artois.  Il  épousa  Marie  de  Clercy,  fille  de  noble  et 
puissant  seigneur  Charles  de  Clercy,  seigneur  de  Clercy 
et  de  Flainville ,  capitaine  des  gentilshommes  du  pays 
de  Caux,  et  de  noble  dame  Blanche  de  Presteval.  De 
ce  mariage  sont  issus  ; 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  Simon  de  Rely,  écuyer,  vivant  en  1 5 34  ; 
3.°  Jeanne  de    Rely,   mariée  avec  Jean  Hatignois, 
vivants  le  1 3  août  1554. 

XIII.  Pierre  de  Rely,  écuyer,  seigneur  du  Val,  du 
Beil,  d'Esquimbosc  (1),  rendit  aveu,  le  i5  février  i53i, 
au  duc  de  Longueville ,  pour  plusieurs  héritages  qu'il 
possédait  dans  sa  mouvance  ;  transigea ,  pour  son 
douaire,  en  présence  de  noble  homme  M.  Charles  de 
Clercy  ,  chevalier,  seigneur  du  Lieu,  son  oncle  mater- 
nel, Pierre  de  Barneville,  sieur  de  Raffetot ,  parent 
de  sa  femme;  discrète  personne,  maître  Jacques  de 
Rely,  prêtre,  son  oncle  paternel,  et  autres  personnes. 
Il  obtint,  du  roi  François  Ier,  des  lettres  de  rémission, 
données  à  Rouen,  au  mois  d'octobre  1 534,  pour  avoir, 
étant    accouru   au   secours  de  Simon   de  Rely,    son  frère, 


(1)  Esquimbosc,  et  plus  modernement  Equinbosc,  seigneurie 
en  Normandie,  parlement  et  intendance  de  Rouen,  élection 
de  Caudebec,  sergenterie  de  Bolbec.  On  y  comptait  deux  feux 
privilégiés  et  douze  feux  taillables.  Cette  paroisse  est  à  quatre 
lieues  nord-ouest  de  Caudebec. 


256  DE   RKLY. 

tué  Nicolas  du  Maisniel ,  écuyer,  seigneur  du  Tôt ,  son 
voisin.  Il  est  dit,  dans  ces  lettres,  que  Pierre  de  Rely, 
est  âgé  de  trente  ans,  et  qu'il  est  homme  d'armes  des 
ordonnances  de  Sa  Majesté,  sous  la  charge  du  sei- 
gneur de  Villebon  ;  il  rendit  un  aveu  à  la  baronnie  de 
Houlbec,  le  i5  janvier  1 5  3  5  j  servit  le  roi  dans  ses 
guerres  en  Italie  ;  assista  la  montre  des  gentilshommes 
du  bailliage  de  Caudebec  ,  le  29  décembre  1542, 
servit,  avec  armes  et  chevaux,  à  l'arrière-ban,  le  10 
octobre  1 543,  et  vivait  encore  le  i5  novembre  1 553 . 
Il  avait  épousé,  par  contrat  du  5  juillet  i53o,  Elisabeth 
de  Dampont,  fille  de  messire  Perceval  de  Dampont, 
écuyer,  seigneur  du  Lieu,  et  de  demoiselle  Isabeau 
d'Espinay.    De  ce  mariage  sont    issus  : 

i.°  Pierre  de  Rely,  prêtre  religieux  non  profès  à 
l'abbaye  de  Fécamp,  puis  curé  de  Menteville  et 
Bioville,  et  chapelain  de  Saint-Julien  de  Flain- 
ville.  Il  céda  son  droit  d'aînesse  à  son  frère 
puîné,  Adrien  de  Rely,  par  transaction  du 
19  décembre  1 566.  Il  vivait  encore  le  26  juin 
i574; 

2.*  Adrien  de  Rely,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Marguerite  de  Rely,  mariée  à  noble  homme 
Jean  de  Chambray,  écuyer  ,  dont  elle  était  veuve 
lorsqu'elle  transigea,  le  12  novembre  1 588,  avec 
Adrien  de  Rely,  son  frère. 

XIV .  Adrien  de  Rely,  écuyer ,  sieur  du  Val  et 
d'Esquimbosc,  transigea  sur  le  droit  d'aînesse,  qui  lui 
fut  cédé  par  Pierre  de  Rely,  prêtre  ,  le  19  décembre 
1 566,  et  passa  une  seconde  transaction,  avec  le  même, 
le  26  juin  1574.  Il  a  la  qualité  de  gentilhomme  ordi- 
naire de  madame  la  duchesse  de  Longueville  dans  une 
déclaration  de  Pierre  le  Bourgeois,  pour  un  bien  qu'il 
avait  dans  la  mouvance  dudit  Adrien  de  Rely,  du 
1 1  janvier  1577,  et  ne  vivait  plus  le  9  décembre  1 595- 
Il  avait  épousé,  par  contrat  du  11  décembre  1573,  Anne 
Malet  de  Cramesnil,  fille  de  Nicolas  Malet,  seigneur  de 
Cramesnil  et  d'Oudale,  branche  puînée  de  l'ancienne 
et  illustre  maison  de  Malet  de  Graville,  qui,  dès  le  dou- 
zième siècle  ,  florissait  dans  le  comté  d'Alençon  ,  avec 
le  caractère  de  la  haute  chevalerie,  et  de  Marie  le  Lieur  ; 
cette  dernière    veuve  de   Charles  le    Grand  ,   seigneur  de 


NOBILIAIRE 

UNIVERSEL 

DE    FRANCE 

OU  REÇU E1L  GÉNÉR A L 

DES  GÉNÉALOGIES  HISTORIQUES 

DES    MAISONS    NOBLES    DE    CE   ROYAUME 
PAR 

M.    DE   COURCELLES 

Ancien  Magistrat,  Chevalier  de  plusieurs  Ordres,  et  successeur 

M-  Al.  LAIS 


TOME    DIX-SEPTIEME 


DEUXIEME     PARTIE 


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DE   RELY.  257 

la  Haye.  Anne  Malet,  veuve  d'Adrien  de  Rely,  obtint 
un  arrêt  du  grand  conseil,  le  26  février  097,  conrir- 
matif  d'une  sentence  du  9  décembre  1095,  qui  con- 
damne à  trois  cents  écus  de  réparation  et  intérêts  Jean 
du  Maisniel,  écuyer,  sieur  du  Tôt,  pour  avoir  tenté  de 
troubler  ladite  dame  et  ses  enfants  mineurs  dans  leur 
qualité  de  nobles,  en  laquelle  ils  furent  encore  main- 
tenus par  ordonnance  des  commissaires  aux  francs-fiefs, 
du  22  juin  1599.  Du  mariage  d'Adrien  de  Rely  et  d'Anne 
Malet  sont    provenus  : 

i.°   François  Ier  de  Rely,  dont    l'article    suit  ; 
2.0   Nicolas   de    Rely,   écuyer,   vivant    le    22    juin 
1599,  et  dont  on  ignore  la  destinée. 

XV.  François  de  Relv,  Ier  du  nom,  seigneur  du 
Val,  de  Grimboscq  (1),  dEsquimboscq  et  de  Gour- 
nay  (2;,  était  mineur  et  sous  la  garde  noble  de  sa  mère 
Anne  Malet  de  Cramesnil,  lorsqu'elle  présenta  une  re- 
quête, le  29  novembre  1 595,  au  presidial  de  Caudebec, 
sur  laquelle  intervinrent  la  sentence  du  9  décembre  sui- 
vant, et  l'arrêt  du  grand  conseil  du  26  février  1597,  par 
laquelle  elle  justifie  de  plusieurs  anciennes  lettres,  sen- 
tences ,  enquêtes  ,  informations  ,  généalogies  ,  et  autres 
pièces,  qui  constatent  que  feu  son  mari  Adrien  de  Rely 
est  extrait  de  race  ancienne,  et  qu'il  compte  parmi  ses 
prédécesseurs  des  chevaliers,  des  châtelains  et  autres 
seigneurs  qualifiés.  François  de  Rely  épousa,  par  contrat 
du  28  juillet  ibo3,  Madeleine  de  Rome  de  Fresquennes, 
fille  de  feu  messire  Nicolas  de  Rome,  chevalier,  sei- 
gneur de  Fresquennes,  baron  du  Bec-Crepin,  conseiller 
du  roi  en  ses  conseils  d'état  et  privé,  et  maître  des  re- 
quêtes ordinaires  de  son  hôtel,  et  d'Isabeau  de  Hanyvel- 
Mannevillette.  François  de  Rely  ,  Ier  du  nom  ,  fut 
déchargé    du    droit  de    francs-fiefs    par    ordonnance    du 


(1)  Grimboscq,  au  diocèse  de  Baveux,  parlement  de  Rouen, 
à  quelque  distance  de  la  rive  droite  de  l'Orne,  à  trois  lieues 
un  tiers  deCaen.  On  y  compte  quarante  feux. 

(2)  Gournay.  en  Normandie,  parlement"  et  intendance  de 
Rouen,  sergenterie  de  Harrleur.  à  deux  tiers  de  lieue  de 
Montivilliers.  On  y  comptait  sept  feux  privilégiés  et  dix-huit 
feux  taillables. 

XVII.  17 


258  DE   RELY. 

12   juillet   1624.    Il  eut  de  son   mariage  vingt  et  un  en- 
fants,   quatorze  filles    et   sept  fils,   entr'autres  : 

i.°  François  II,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Nicolas  de  Rely  ,  écuyer,  mort  sans  pos- 
térité; 

3.°  Louis  de   Rely,     prieur,    curé    d'Esquimbosc  ; 

4.0  Pierre  de  Rely,  mort  sans  postérité; 

5.°  Adrien  de  Rely,  bénédictin  de  la  congrégation 
de  Saint-Maur,  qui  fut  syndic  de  la  province  de 
Normandie,  et  habitué  en  l'abbaye  de  Saint- 
Ouen  de    Rouen,   où  il  décéda  en    1703  ; 

6.°  Eusèbe  de   Rely,  j  bénédictins  de  la  congréga- 

7.0  Gilles  de  Rely,      \     tion  de  Saint-Maur. 

8.°  Marie  de  Rely,  mariée,  par  contrat  du  26  no- 
vembre i632,  avec  Nicolas  Anquetil ,  écuyer, 
seigneur  de  Boullins,  fils  de  feu  Marin  An- 
quetil, écuyer,  sieur  de  Boullins,  et  de  Marthe 
Goudart. 

XVI.  François  de  Rkly,  IIe  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur et  patron  d'Esquimbosc  ,  du  Val ,  de  Peintriaux 
et  de  Gournay,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre 
du  roi,  transigea  sur  partage  avec  Nicolas  et  Pierre  de 
Rely,  ses  frères,  le  2  août  1645,  fit  une  acquisition 
de  Jean  Raine,  le  29  mars  1648  ;  fit  donation  à  Fran- 
çois et  Louis  de  Rely,  ses  fils,  de  la  tierce  partie  de 
ses  biens,  le  17  août  1662;  fit  la  production  de  ses 
titres,  le  17  janvier  1667,  tant  pour  lui  que  pour  ses 
trois  frères,  et  Nicolas  du  Val,  écuyer ,  son  fils  aîné, 
et  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  d'ancienne  extraction, 
par  jugement  de  M.  Barrin  de  la  Galissonnière  inten- 
dant en  Normandie,  du  24  janvier  de  la  même  année. 
Il  avait  épousé,  i.°par  contrat  du  27  juin  1634,  Marie 
Fleurigant,  fille  de  noble  homme  Guillaume  Fleurigant, 
en  son  vivant  conseiller-assesseur  au  bailliage  et  vicomte 
de  Montivilliers,  bailli  de  la  haute  justice  et  du  mar- 
quisat de  Graville,  et  de  demoiselle  Catherine  Laisnay; 
2.0  par  contrat  du  29  août  1654,  Marie  Aubin,  morte 
le  i5  septembre  1717,  veuve  en  premières  noces  de 
Charles  Vassé,  écuyer,  sieur  de  Grandcamp,  au  pays  de 
Caux ,  et  fille  de  feu  noble  homme  Pierre  Aubin,  et 
d'Isabeau  de  Morant.  Ses  enfants  furent  : 


DE  RELY.  259 

Du  premier  lit: 
i.°  Nicolas,   dont  l'article  suit; 
Du  second  lit  : 

2.0  François  de  Rely,  auteur  de  la  branche  des 
seigneurs  de  Gournay  et  de  Belleville,  rapportée 
ci-après  ; 

3.°  Louis  de  Rely,  né  en  1657,  lieutenant-colo- 
nel aux  régiments  de  Choiscul,  en  1707,  puis  de 
Royal  -  Roussillon ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  s'est  distingué  au  ser- 
vice du  roi,  notamment  à  Fredelingue ,  où  il 
reçut  dix-huit  coups  de  feu.  Il  a  épousé,  le  9  jan- 
vier 17 10,  demoiselle  Renée  le  Normand.  Il  n'en 
eut  point  d'enfants  ,  et  mourut  dans  un  âge  très- 
avancé. 

XVII.  Nicolas  de  Rely,  chevalier,  seigneur  du  Val  , 
seigneur  et  patron  d'Esquimbosc  ,  de  Gournay  ,  etc.  , 
mentionné  dans  la  maintenue  du  24  janvier  1667,  vi- 
vait encore  le  8  novembre  1700,  qu'il  donna  un  acte  de 
reconnaissance  portant  que  François  de  Rely ,  écuyer , 
seigneur  de  Gournay ,  son  frère ,  était  fils  de  François 
de  Rely,  chevalier,  seigneur  d'Esquimbosc ,  et  de  Marie 
Aubin ,  sa  seconde  femme.  Nicolas  de  Rely  épousa  , 
i.°  par  traité  du  24  octobre  1661,  Jacqueline  de  Soret, 
fille  d'Isambart  de  Soret,  écuyer,  sieur  de  Belleville, 
et  de  Marie  du  Bue  ;  2.0  Marie  Chabot,  de  la  province 
d'Anjou,  dont  il  n'eut  point  d'enfants.  Elle  ht  une 
acquisition  de  cent  trois  acres  de  terre  situés  dans  la 
paroisse  d'Esquimbosc,  de  N....  de  Recusson,  le  i5  dé- 
cembre 1689:  Nicolas  de  Rely  reçut  deux  récépissés  de 
François  de  Rely,  écuyer,  seigneur  de  Gournay,  son 
Irère,  les  4  mai  1699  et  26  avril  1700.  Il  eut  de  son 
premier   mariage    Isambart  de   Rely,  qui  suit  : 

XVIII.  Isambart  de  Rely,  Ier  du  nom,  écuver  , 
seigneur  et  patron  d'Esquimbosc  ,  du  Val  ,  de  Pein- 
triaux,  etc.,  mort  en  1725,  avait  épousé  Catherine  de 
la  Chenaye  ,  dont  il  eut,   entr'autres  enfants  : 

i.°  Nicolas- Joseph  de  Rely,  religieux,  bénédic- 
tin à  l'abbaye  de  Jumiéges  en  1721  ,  puis  en 
l'abbaye   de  Lyre; 


2Ô0  °E   RELY. 

2.°  Isambart,  qui  continue  la  lignée,  et  dont  l'ar- 
ticle suit  ; 

3.°  Marie  de  Rely,  mariée  à  Nicolas  de  Costé , 
écuyer,  seigneur  de  Folem prise; 

4.0  Marie- Catherine  de  Rely,  mariée  à  Louis 
Ferron,  écuyer,  seigneur  de  Loncamp. 

XIX.  Isambart  de  Rely,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  et  patron  d'Esquimbosc  ,  du  Val  ,  de  Pein- 
triaux,  épousa,  en  1728  ,  Marie  -  Anne  -  Charlotte 
Quesnel  de  Plainesève,  fille  de  messire  Charles  Quesnel 
de  Plainesève  et  de  noble  dame  le  Balleur.  Il  mourut 
en  1739,  ayant  eu  les  enfants  qui  suivent  : 

r.°  Louis-Isambart ,   dont  l'article  viendra; 

2.0  Charles- Amable  de  Rely,    né  . 
le  17  janvier  1735  ,  a  été  page  ï  morts    sans   en- 
du  roi  en  la  petite    écurie,       \  fants  ;     le     der- 

3.°  François- Parfait  de  Rely,  né  i  nier  en    1765. 
le    i5     septembre  1736  ;  ' 

4.0  Marie-Catherine  de  Rely,  née  le  7  août  1733, 
morte  sans  enfants  ; 

5.°  Marie-Françoise  de  Rely,   née  le  19   avril  1734, 

mariée  à  N d'Oqonville  du  Bosguerard, 

maître  des  comptes  à   Rouen  ,  fils  d'un  conseil- 
ler au   parlement  ; 

6.°  Eléonore  -  Claire  -  Aimée- Charlotte  de  Rely  , 
née  posthume  le  7  juillet  1740  ,  religieuse  aux 
dames  Capucines  de  Rouen. 

XX.  Louis-Isambart  de  Rely  ,  chevalier  ,  seigneur 
et  patron  d'Esquimbosc,  né  le  i5  janvier  1730,  est 
décédé  sans  avoir  été   marié,   en  1755. 

TROISIÈME   BRANCHE. 
Seigneurs  de  Gournay  et  de  Belleville. 

XVII.  François  de  Rely,  III0  du  nom  ,  écuyer  ,  sei- 
gneur de  Gournay  ,  second  fils  de  François  de  Rely  , 
IIe  du  nom  ,  seigneur  et  patron  d'Esquimbosc  ,  du 
Val,  de  Peintriaux  et  de  Gournay,  et  de  Marie  Aubin, 
sa  seconde  femme ,  naquit  à  Esquimbosc,  le  2'S  janvier 
1 656.  Par  acte  du  5  août  1662,  son  père  lui  fit  don, 
conjointement   avec   Louis  de   Rely  ,  son   frère  germain  , 


DE  RELY.  2ÔI 

tous  deux  mineurs,  de  la  tierce  partie  de  ses  biens. 
Les  deux  mêmes,  et  Marie  Aubin,  leur  mère,  alors 
veuve,  transigèrent,  le  14  mai  1682,  avec  Nicolas  de 
Rely,  écuyer,  seigneur  d'Esquimbosc,  frère  aîné  du 
premier  lit  desdits  sieurs  de  Rely,  pour  ce  qui  concer- 
nait la  succession  de  feu  leur  père  commun  ;  et  le  len- 
demain, i5  mai,  François  III  de  Rely,  seigneur  de 
Gournay,  donna  quittance  de  trois  mille  livres  à  noble 
dame  Marie  Chabot,  femme  dudit  Nicolas  de  Rely, 
pour  être  quitte  de  tout  ce  qu'il  pouvait  prétendre  dans 
la  seigneurie  d'Esquimbosc,  et  autres  dans  les  paroisses 
d'Esquimbosc  ,  de  Trémauville ,  Tocqueville ,  Hatten- 
ville  et  Gibleron  ,  de  ladite  succession  •  reçut  deux 
quittances  des  commissaires  contrôleurs  du  ban  et  ar- 
rière-ban, en  1694  et  1696;  donna  quittance  de  200  livres 
à  Marie  Chabot,  femme  de  Nicolas  de  Rely,  son  frère 
consanguin,  le  26  avril  1700;  servit  dans  la  première 
brigade  des  gentilshommes  du  gouvernement  du  Havre, 
ainsi  qu'il  appert  d'un  certificat  de  M.  de  Bailleul, 
commandant  de  cette  brigade,  du  27  juin  T706.  Char- 
les de  la  Cour  de  Beauval,  traitant,  l'ayant  inquiète 
dans  sa  noblesse,  M.  Pinon  de  Quincy  le  déchar- 
gea de  l'assignation  à  lui  donnée  par  ce  traitant, 
par  sentence  du  20  août  1701,  qui  le  maintint  dans 
sa  qualité  de  noble  et  d'écuyer  ,  et  fait  défense  de 
l'y  troubler.  Il  mourut  le  3  avril  1730.  Il  avait  épousé, 
par  traité  du  4  octobre  1684,  reconnu  devant  les  no- 
taires royaux  d'Orbec,  le  24  mars  1692,  Marguerite 
Chagrin,  veuve  en  premières  noces  de  noble  homme 
Pierre  Costar,  sieur  de  la  Vavassorie  de  la  Quaise,  tré- 
sorier de  France  en  la  généralité  d'Alençon  ,  et  ri  Ile 
de  Jean  Chagrin,  sieur  de  Mineray,  conseiller  du  roi 
en  l'élection  de  Bernay,  et  d'Anne  Scelle.  De  ce  ma- 
riage est  issu  :  François-Guillaume  de  Rely,  qui  suit  : 

XVIII.      François  -  Guillaume    de    Rely  ,     chevalier, 
seigneur  de    Belleville  (1),     de    Beauvais  (2),    de     Saint- 


(1)  Belleville,  en  Normandie,  diocèse  et  parlement  de 
Rouen,  élection  d'Arqués,  à  cinq  quarts  de  lieue  de  Dieppe- 
On  y  comptait  deux  feux  privilégiés  et  cinquante-huit  feux 
taillables. 

(2)  Beauvais.  terre  située  dans  la  paroisse  de  Notre-Dame 
du  Hamcl.  en  l'élection  de  Bernav. 


262  »E  RELY. 

Laurent  (i),  par  l'acquisition  qu'il  rit  de  ces  deux 
terres,  la  dernière  en  l'année  1728,  né  le  25  août 
1688,  mort  le  18  janvier  1751  ,  et  inhumé  dans 
la  paroisse  de  Notre-Dame  du  Hamel,  avait  épousé, 
par  contrat  du  27  juin  1725,  noble  demoiselle  Jeanne 
Catherine  Mouchard,  fille  de  feu  Jean-Jacques  Mou- 
chard, écuyer,  conseiller-secrétaire  du  roi,  maire  de 
la  ville  de  Rouen,  et  de  Jeanne  Garnier.  Jeanne- 
Catherine  Mouchard  se  maria  en  secondes  noces,  en 
1754,  à  messire  Jean  -  René  -  Charles  -  de  -  Gastel  de 
Socanne,  et  fut  inhumée  en  la  ville  d'Orbec,  le  4  juin 
1780.  Elle  a  eu  de  son  premier  mariage  : 

1 .°  François-Jean-Paul ,  dont  Tarticle  suit; 

2.0  François- Guillaume ,     dont     l'article     viendra 

après  son  aîné  ; 
3.°  Catherine-  Marie  de  Rely  ,   née  le  10  novembre 
1727,    mariée,    par  contrat  du  16  juin   1750,  à 
messire  François  des  Hayes,  chevalier ,  seigneur 
et  patron  honoraire  de  Bonneval,   conseiller     du 
roi,  lieutenant    particulier,  civil  et  criminel     au 
bailliage  d'Orbec,  et    lieutenant-général    de     po- 
lice dudit  lieu; 
4.0  Marguerite-Geneviève     de    Rely ,     jumelle     de 
François-Guillaume,    née    le    2  3     mai     1729,   re- 
ligieuse aux  dames    hospitalières    de    Saint-Fran- 
çois   et  Sainte-Elisabeth  de    la   ville    de    Bernay, 
en  175 1. 

XIX.  François  -  Jean  -  Paul  de  Rely,  chevalier, 
seigneur  de  Rondel  (2),  né  le  6  mars  1726,  épousa, 
par  contrat  du  3  août  1753,  noble  demoiselle  Marie- 
Jérôme-Urbaine-Renée  de  Récalde,  d'une  famille  an- 
cienne originaire  du  Béarn,  fille  de  feu  messire  Jérôme 
de  Recalde,  écuyer,  sieur  de  Boisgautier,  et  de  dame 
Marie  d'Escorches.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1 .°  François-Charles    de    Rely ,     né    le   1 8   janvier 
1757,  mort  en  bas  âge; 


(1)  Saint-Laurent,   seigneurie   située  dans  la   sergenterie   de 
Chambrois,  élection  de  Bernay. 

(2)  Le  Rondel,  terre  située"  en   la    paroisse  d'Hermival,  élec- 
tion de  Lisieux,  en  Normandie. 


DE  RELY.  263 

2.0  François- Jean    de    Rely  ,   né    le  6   mai    1762  , 

mort   en  Angleterre,    en    émigration,    en      1796. 

3.°  Marie-  Françoise    de    Rely,     née    le    26    juin 

1754,  marié,  par  contrat  du  22  novembre 
1775,  à  messire  Robert  de  Loubert,  chevalier, 
seigneur  et  patron  de  Martainville ,  de  Lon- 
ghais,  Epieds,  etc.,  seigneur-haut-justicier  de 
Persay  du  Deffais  et  autres  lieux, 

4.0  Catherine-Louise    de    Rely ,    née    le    1 1    juillet 

1755,  mariée,  le  11  octobre  1785  ,  à  Messire 
Jean-Baptiste  de  Loubert ,  chevalier  ,  seigneur 
du  Mesnil-sous-Vienne  ,  co-seigneur  de  Mar- 
tagny,  seigneur  direct  des  fiefs  du  Breuil  et  du 
Scène,  au  diocèse  de  Rouen. 

XIX.  François-Guillaume  de  Rely,  IIe  du  nom, 
chevalier,  seigneur  de  Belleville ,  de  Saint-  Aubin- 
sur-Rille  (1),  etc.,  né  le  23  mai  1729,  épousa,  par 
contrat  du  7  août  1764,  Marie-Louise-Barbe  le 
Loutrel,  née  le  14  octobre  1738,  fille  aînée  de  messire 
Charles  -  François  le  Loutrel ,  chevalier  ,  seigneur  et 
patron  de  Saint- Aubin-sur-Rille,  de  Saint- Aubin  -  lès- 
Hauts-Chênes,  etc.,  et  de  dame  Catherine-Marie  du 
Casse  du  Chêne-Saint-Mars.  François- Guillaume  de 
Rely  est  décédé  le  7  mars  1788,  ayant  eu  les  enfants 
qui  suivent  : 

1 .°  François  dont  l'article  suit , 

2.0  Charles -Guillaume    de   Rely,     né    le    4   avril 

"771  ; 

3.°  Catherine-Marie  de  Rely; 

4.0  Marie-Céleste  de  Rely,    née  le  12  juillet    1772; 
mariée  à  M.  Pillon  de  Saint-Philibert. 

XX.  François  de  Rely,  né  le  14  juillet  1767, 
élève  à  l'école  royale  militaire  de  Beaumont,  chevalier, 
seigneur  et  patron  de  Saint-Aubin-sur-Rille ,  sous- 
lieutenant  au  régiment  de  la  vieille  marine,  épousa, 
par  contrat  du  29  janvier  1790,  Marie- Madeleine 
Emilie    de    la    Roche-Perteville,    fille  de    messire    Jean- 


Ci)  Saint-Aubin-sur-Rille.  terre  et  seigneurie  en  Norman- 
die, élection  de  Bernay,  sergenterie  d'Ouches.  On  y  compte 
quarante  feux. 


264  DE   RELY. 

Joseph  de  la  Roche-Perteville  ,  chevalier  ,  seigneur  et 
patron  des  paroisses  du  Mesnil-Guillaume,  Ouilly-le- 
Vicomte  et  de  Saint- Mards  de  Fresnes,  et  de  noble  Marie- 
Madeleine-Michelle-Jeanne  des  Perriers.  De  ce  mariage 
sont  issus: 

i .°  François-Léopold,  dont  l'article  suit  • 
2.°  Clorinde- Emilie  de  Rely  ,  née  le  2  janvier 
1794,  mariée,  le  6aoûti8n,à  Louise-Frédéric 
de  Piperey,  né  le  2  janvier  1788  ; 
3.°  Françoise-Caroline-Delphine  de  Rely,  née  le 
9  novembre  1797,  mariée,  le  22  juillet  1817, 
à  Marie-Charles  de  Lespinay,  né  au  mois  d'avril 
1785,  chevalier  de  l'ordre  royal  de  la  Légion- 
d'Honneur. 

XXI.  François-Léopold  de  Rely,  né  à  Lisieux , 
le  2  5  décembre  1790,  chevalier  de  l'ordre  royal  de 
la  Légion  -  d'Honneur  ,  est  entré  dans  la  première 
compagnie  des  mousquetaires  de  la  garde  du  roi  , 
a  suivi  Sa  Majesté  à  Gand,  et  a  été  lieutenant  dans  les 
cuirassiers  de  la  garde  royale.  Il  a  épousé,  par  contrat 
du  28  mars  1 8 1 8  ,  Gabrielle  -  Ernestine  Baguenault, 
fille  de  Charles  -  Joseph  Baguenault  et  d'Antoinette 
Gabrielle-Victoire    Rousseau.     De    ce  mariage   est   issue  : 

Thérèse-  Françoise-  Gabrielle  ,     née    le     1 9    octobre 
1819. 

QUATRIÈME  BRANCHE. 

Seigneurs  de  Framicourt  et  de  Lescaure,  en  Picardie. 

VIII.  Jean  de  Rely,  II0  du  nom,  écuyer ,  troisième 
fils  de  Jean  Ier,  seigneur  de  Rely  et  de  Caumont, 
épousa  Marie  de  la  Pierre,  fille  de  Jean  de  la  Pierre, 
maître  d'hôtel  du  duc  de  Bourgogne  ,  châtelain  de 
Rupelmonde,  en  1395.  Elle  était  veuve  de  lui,  en 
141 5,  époque  où  elle  obtint  une  sentence  de  Pierre  le 
Nepveu,  lieutenant  de  la  gouvernance  de  Lille,  au 
profit  de  Jacquot  de  Rely,  son  fils  aîné.  Leurs  enfants 
lurent  : 

i.°  Jacquot  de  Rely,   mineur    en    141 5,    mort  peu 

après  ; 
2.0  Nicolas,  dont  l'article  suit  : 


DE  RELY.  265 

IX.  Nicolas  dk  Rely,  ccuyer,  épousa  Guye  aliàs 
Guyote  de  Wignacourt  ,  d'une  illustre  et  ancienne 
maison  d'Artois,  qui  a  donné  plusieurs  grands  maitres 
à  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem.  Il  en  eut: 

i .°  Robert,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Hasteau   de  Rely,  dont  le  fils,  Aigle  de   Rely, 

mourut  en  bas  âge  ; 
3.°  Marie  de    Rely,  qui   tut   la  seconde   femme  de 

Gilles   de    Briois,  écuver,    vivant   en    1438,   fils 

de  Pierre  de  Briois,    IIe  du  nom,  écuyer,  et  de 

Marie  de  Mallepart. 

X.  Robert  de  Rely,  chevalier,  épousa  AT...  de 
Saveuse,  d'une  ancienne  et  illustre  maison  de  cheva- 
lerie de  Picardie,  connue  depuis  Tan  1102.  Robert  de 
Rely  en  eut  deux  fils  : 

1  >  Emond  de  Rely,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  Baudouin    de    Rely,      écuyer,      seigneur      de 
Biache   (1),    marié   avec  Jeanne    de  Briois,   filL 
de   Jean  de  Briois,    IIe    du    nom,    écuyer,   sei- 
gneur de  Bertangle  et  d'Hailly  (  trère    c"e  Gilles 
Briois,  époux  de   Marie  de   Rely  ),   et  de   Marie 
Baudouin    de    Ramillies.     De    ce    mariage    sont 
issus,  entr'autres  enfants,  trois  fils  : 
a.    Jean    de     Rely,    docteur    en    théologie    en 
1478,     chanoine    et    archidiacre     de    Paris, 
recteur    de    l'université,     doyen  vde     Saint- 
Martin  de  Tours,    et  enfin  évêque  d'Evreux, 
puis   d'Angers,    en    1 491.   Ce     fut   l'un  des 
prélats  les  plus  illustres    de  son   tems.  Il  fut 
conseiller  d'état,    aumônier  et  confesseur  du 
roi    Charles  VIII.   Il    prononça,  en   présence 
de  ce   prince,   trois    discours    éloquents  lors 
de    l'ouverture    des     états-généraux    tenus  à 
Tours  l'an  1483.    Il  accompagna  Charles  VIII 
lors  de  la  conquête  du  royaume  de  Naples, 
et  fut   employé  utilement    en  diverses  négo- 
ciations   importantes,    notamment    vers      le 


(0  Biache  S.  Wast,  en  Artois,  sur  la  Scarpe  ,  conseil  pro- 
vincial d'Artois,  intendance  de  Lille,  à  deux  lieues  et  un 
quart  au  nord  d'Arras.  On  y  compte  soixante  et  un  feux. 


266  DE  RELY. 

pape  Alexandre  VI,  qui  le  reçut  avec  ac- 
cueil. Charles  VIII  étant  mort  le  7  avril 
1498,  Jean  de  Rely  prononça  son  oraison 
funèbre.  Il  retoucha  la  traduction  française 
de  la  Bible  de  Guyar  des  Molins  vers  l'an 
1487,  et  c'est  la  première  Bible  que  nous 
connaissions  imprimée.  Jacques  le  Febvre 
d'Etaples  lui  dédia  ses  commentaires  sur  la 
morale  d'Aristote.  On  lui  attribue  les  re- 
montrances faites  à  Louis  XI,  Fan  1461, 
par  le  parlement  sur  les  libertés  de  l'Eglise 
gallicane.  Il  mourut  le  27  mars  1499,  et  fut 
inhumé  dans  l'église  cathédrale  de  Saint- 
Maurice  d'Angers  ; 

b.  Guillaume  de  Rely,  qui  suivit  le  parti  des 
armes  ; 

c.  Antoine  de  Rely,  écuyer ,  qui  servit  aussi 
dans  les  guerres  de  son  tems  et  ne  laissa 
qu'  une  fille,  Antoinette  de  Rely,  religieuse 
au  couvent  delaMadelaine-lès-Orléans. 

XI.  Emond  de  Rely,  chevalier,  épousa  Jeanne  de 
Heisel,  d'une  ancienne  maison  des  Pays-Bas,  qui  fit  son 
testament  le  22  janvier  1483,  et  fut  inhumée  avec  son 
mari  dans  la  chapelle  de  Saint-Nicolas,  en  l'église  de 
Douse,  où  ils  avaient  fait  des  fondations  pieuses.  De  ce 
mariage  sont  issus: 

1 .°  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Jean  ou  Jennet  de  Rely,  qui  servait,  en  1473, 
dans  la  compagnie  de  Martin  de  Rely,  son  cou- 
sin. Il  eut  deux  fils: 

a.  Martin  de  Rely ,  à  qui  l'évêque  d'Angers, 
son  cousin,  fit  épouser  Mathurine  des  Hom- 
meaux,  fille  de  Hardi  des  Hommeaux,  sei- 
gneur de  l'Etang  et  de  Beaumont,  en  An- 
jou, et  de  Madeleine  Berard.  Il  mourut  sans 
enfants  ; 

b.  Jean  de  Rely,  chanoine  de  Tours. 

XII.  Louis  de  Rely,  Ier  du  nom,  dit  Louiset,  sei- 
gneur de  Rochefort    (1),     du  Mont-Lescaure,   etc.,    pro- 


(1)   Rochefort.   terre  et   seigneurie    en    Picardie,   au   diocèse 


DE  RELY.  267 

cureur-général  du  roi  au  bailliage  d'Amiens,  ainsi  qua- 
lifié dans  un  arrêt  du  parlement  de  l'année  1492,  avaii 
précédemment  suivi  le  parti  des  armes,  en  l'an  1473, 
et  servait  avec  Jean  de  Rely,  son  frère,  dans  la  compa- 
gnie de  Martin  de  Rely,  dit  le  Bon,  leur  cousin,  ainsi 
qu'il  appert  d'une  montre  du  20  mars  de  la  même  année. 
Il  servait  avec  la  qualité  d'écuyer  en  1478.  Il  épousa  An- 
toinette de  Wailly,  avec  laquelle  il  vivait  le  24  janvier 
1482,  et  il  décéda  le  25  juin  1507.  Il  laissa  de  son  ma- 
riage quatorze  enfants,  entr'autres  : 

1 .°  Jean  ,    dont  l'article  suit  ; 

2.0  Autre  Jean  de   Rely ,   chanoine    et    prévôt    de 

Blaslay  de    Saint-Martin    de    Tours,     mort    en 

1527. 

XIII.  Jean  de  Rely,  IIIe  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Framicourt  (  1  ) ,  de  Rochefort,  de  Saint-Léger-lez- 
Araines  (2),  de  Mont-Lescaure  et  de  Parviller  (  3  )  , 
maître  des  requêtes  du  roi  Louis  XII,  par  lettres  don- 
nées à  Blois  le  18  septembre  1 5 1 2,  puis  majeur  delà 
ville  d'Amiens,  épousa,  i.°  Marie  Forestier,  rappelée 
comme  défunte  dans  le  contrat  de  mariage  de  Marie  de 
Rely,  leur  fille,  du  28  mai  1 538;  2.0  Marguerite  de 
Raincheval.  Il  mourut  en  i55q,  et  fut  inhumé  au  tom- 
beau de  ses  père  et  mère,  en  l'église  de  Saint-Firmin, 
à  Chatillon.  Ses  enfants   furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 


de  Laon,  élection  de  Guise,  intendance  de  Soissons,  sur  la 
rivière  d'Artois,  sur  la  rive  droite  de  l'Oise,  à  quatre  lieues 
nord-ouest  de  Rocroy,  et  à  deux  lieues  nord-nord-oue>t 
d'Aubenton. 

(1)  Framicourt.  terre  et  seigneurie  en  Picardie,  diocèse  et 
intendance  d'Amiens,  élection  et  bailliage  d'Abbeville,  à  trois 
lieues  sud-ouest  de  cette  ville.  On  y  compte  dix-sept  feux. 

(2)  Saint-Léger,  en  Picardie,  élection  et  diocèse  de  Beau- 
vais .  près  de  Goincourt  ,  à  seize  lieues  de  Paris,  à  deux 
lieues  d'Onz-en-Bray,  et  à  une  lieue  de  Beauvais.  On  y  compte 
cinquante-deux  feux  ou  deux  cent  trente-cinq  habitants. 

(3)  Parviller,  terre  et  seigneurie  en  Picardie,  au  diocèse  de 
Noyon  ,  intendance  d'Amiens  ,  élection  de  Péronne.  On  y 
compte  quatre-vingt-douze  feux. 


268  DE  RELY. 

2.0  Marie  de  Rely,  mariée,  par  contrat  du  28  mai 
1 5 38,  avec  Jean  d'Ypres,  écuyer,  seigneur  de 
FJuy; 

Du  second  lit  : 

3.°    Louis,  auteur    de  la  branche    des  seigneurs  de 

Beaulieu,  rapportée  ci-après  ; 
4.0   Philippote  de  Rely  ,   mariée  à   François  de  la 

Rue,   seigneur  de  Héricourt    et    de  la  Houssaye, 

dont  postérité,  fille   d1  Adrien  de  la  Rue,  seigneur 

de  la  Motte. 
5.°    Madelaine    de  Rely,    mariée  à  Antoine  de  la 

Rue,    seigneur  de    la  Motte  et  de  la  Trompe  d'or, 

son  beau-frère. 

XIV.  Antoine  de  Rely,  écuyer,  seigneur  de  Roche- 
fort,  épousa,  1 .°  Isabeau  de  Raincheval,  fille  de  Charles 
de  Raincheval,  écuyer,  seigneur  d'Estouvy,  conseiller 
et  receveur  du  domaine  du  roi,  et  de  Marie  deSoissons; 
2.0  Marie  Louvel,  veuve  de  Jean  de  Recourt,  écuyer, 
lieutenant-général  au  bailliage  dAmiens,  et  fille  de 
Pierre  Louvel,  seigneur  de  Bretencourt,  dont  il  n'eut 
point  d'enfants  ;  3.°  Jeanne  Feuquère,  morte  sans  en- 
fants.   Du  premier    lit  sont  issus  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

2.0  Antoine  de  Rely,  qui  s'établit  à  Paris,  et  fut 
père  de  Nicolas  de  Rely,.  lieutenant  du  grand- 
prévôt,  qui  vivait  l'an  1640; 

3.°  Jean  de  Rely,  écuyer,  vivant  en  i58o; 

4.0  Germaine   de    Rely,   mariée  à    N Tartier, 

avocat  en  la  cour  de  parlement  ; 

5.°  Louise  de  Rely,  qui  vivait  le  21   août  1 55g. 

XV.  Jean  de  Rely  ,  écuyer  ,  seigneur  de  Ville-lès- 
Noyon  (1),  épousa  Marie  Caignet,  fille  de  Pierre  Cai- 
gnet,  écuyer,  sieur  de  Genville,  licencié  es  lois, 
avocat  au  parlement,  et  de  Catherine  de  Conty.  Jean 
de  Rely  mourut  sans  postérité. 


(1)  Ville,  seigneurie   en   Picardie   dans   l'élection   de  Noyon 
On  y  compte  cent  huit  feux. 


DE  RELY.  269 

CINQUIÈME   BRANCHE. 

Seigneurs  de  Beau  lieu. 

XIV.  Louis  de  Rely,  II*  du  nom,  «rayer,  seigneur 
de  Framicourt,  de  Saint-Léger,  de  Roch,  de  Parviller 
en  partie,  tils  aîné  du  second  lit  de  Jean  III  de  Rely, 
seigneur  de  Framicourt,  et  de  Marguerite  de  Raincheval, 
reçut  la  donation  que  lui  fit  son  père,  le  20  août  1 559, 
de  plusieurs  immeubles  situe's  à  Dours,  et  confirmée 
par  son  codicille  du  lendemain  21  ;  il  était  homme 
d'armes  des  ordonnances  du  roi  ,  sous  la  charge  de 
François  de  Gouffier,  seigneur  de  Crévecœur,  lorsqu'il 
épousa,  par  contrat  du  27  novembre  i562,  Marguerite 
de  la  Fosse  ,  fille  de  Jean  de  la  Fosse,  licencié  ôs  lois  , 
avocat  du  roi  au  bailliage  et  siège  présidial  d 'Amiens, 
lieutenant-général,  pour  le  roi,  de  la  foraine  de  Picardie, 
Boulonnais  et  Artois,  et  de  Catherine  de  Saint-Ouen. 
Louis  de  Rely  combattit  aux  journées  de  Dreux,  le  19 
décembre  i5b2,  et  de  Saint-Denis,  en  1567.  L'an 
1 585,  il  fut  établi  lieutenant  de  la  garde  de  la  ville 
d'Amiens,  sous  Antoine  de  Runes  ,  seigneur  de  Bai- 
sieux,  capitaine  de  cette  ville.  Il  eut  de  son  mariage 
quinze  enfants,  entr'autres  : 

i.'Antoine  de  Rely,  seigneur  de  Framicourt, 
Saint- Léger  et  Parviller,  homme  d'armes  dans 
la  compagnie  d'Antoine,  seigneur  d'Estrées, 
grand-maître  de  l'artillerie  de  France,  puis  de 
la  compagnie  du  seigneur  de  Rambures.  Il  épousa 
Marguerite  Louvel  de  Glisy,  fille  de  Jean  Louvel, 
écuyer,  seigneur  de  Glisy  et  de  Ravenel,  et  de 
Marie  Gailleu  de  Forestel,  et  veuve  de  Philippe 
Morel,  écuyer,  seigneur  de  Cremery.  De  ce 
mariage  est  née  une  fille  unique,  Marie  de  Rely, 
dame  de  Framicourt,  de  Saint-Léger  et  de  Par- 
viller en  partie,  mariée  avec  Jean  du  Souich, 
écuyer,  seigneur  de  la  Ferrière,  fille  d'Adrien  du 
Souich,  et  de  Madelaine  d'Argillières  ; 

2.*  Louis  ,  dont  l'article  suit  : 

3.*  Antoine  de  Rely,  seigneur  de    Saint-  Léger,   de 


2yo  DE  RELY. 

Boucre  (i)  et  de  Fremoulin,  qui  fit  le  voyage 
de  Hongrie,  en  i6o5,  sous  le  marquis  de  Bo- 
nivet.  En  1610  et  161 1,  il  était  homme  d'armes, 
sous  la  charge  d'André  de  Vivonne,  et  fut  en- 
suite capitaine  au  régiment  de  Bachevilliers.  Il 
épousa  Charlotte  Cosette,  dame  de  Boucre,  dont 
il  avait,  en  1642  : 

a.  Jacques  de  Rely,  écuyer  ; 

b.  Marguerite  de  Rely  ; 

4.0  Jean    de    Rely  ,    chanoine     de    Saint  -  Nicolas 

d'Amiens,  vivant  en  1628  ; 
5.°  Nicolas   de   Rely  ,  religieux   de  Saint-Pierre  de 

Corbie  ; 

6.°  Catherine    de     Rely  ,     mariée  à    Jean    Danzel, 
écuyer,    seigneur    de  Villebrun,   fils   de    Nicolas 
Danzel,  seigneur  de  Boismont   et    de   Saint-Marc 
en    Vimeu,   homme  d'armes,   sous  la  charge    du 
seigneur  de  Saveuse,  et   de  Françoise  de  Cahon  ; 
7.0  Colombe  de  Rely  ,   mariée,    par    contrat  du    2 
juillet  1592,  à  Robert  le  Sellier,  écuyer,  seigneur 
de  Frireulles,   homme  d'armes  des    ordonnances 
du  roi,    sous  le    duc   d'Epernon,  fils  de    Guil- 
laume  le    Sellier,   seigneur  de   Frireulles,  et  de 
Jean  Fournel  de  Bouquainville  ; 
8.°  Louise  de  Rely,  morte  sans  alliance  ; 
9.0  Marie    de    Rely ,     mariée ,    par    contrat  du    20 
mai    1597,  à  Jacques  Bernard,  écuyer,   seigneur 
de     Moismont ,    lieutenant-général    en     la    séné- 
chaussée de  Ponthieu,   fils   de  Jacques    Bernard, 
écuyer,    seigneur     de    Brailly,     et     d'Antoinette 
Doresmieux  ; 
io.°  Hélène  de  Rely,    mariée  à    Louis  du   Fresne, 
écuyer,  seigneur  de  Fredeval  et  du    Cange,  dont 
elle  fut  la  seconde  femme,  fils  de  Michel  du  Fresne, 
écuyer,    seigneur    de    Fredeval,  et  de  Marie   des 
Essarts.  Hélène  de  Rely  fut   mère  de  Charles  du 


(1)  Boucre,  terre  et  seigneurie  en  Picardie,  diocèse  de 
Boulogne,  intendance  d'Amiens,  gouvernement  de  Calais, 
parlement  de  Paris,  à  un  tiers  de  lieue  de  Guines  et  à  une 
lieue  et  demie  de  Calais.  On  y  compte  vingt-cinq  feux. 


DE   RELY.  271 

Fresne,  sieur  du  Cange,  l'un    des    plus  profonds 
et  des  plus  savants  historiens  qu'ait  eus  la  France, 

XV.  Louis  de  Rely,  IIIe  du  nom,  écuyer ,  sieur 
de  Framicourt  et  de  Lescaure,  servit  sous  la  charge 
de  M.  de  Saint-Luc ,  grand-maître  de  l'artillerie  de 
France,  et  se  trouva,  l'an  1587,  à  la  défaite  des 
Reîtres,  par  le  duc  de  Guise  ;  combattît  à  Ivry  ,  en 
1 D90,  pour  le  roi  Henri  IV,  et  servait  encore,  pour  ce 
prince,  en  097,  au  siège  d'Amiens,  sous  la  conduite 
du  comte  de  Saint-Pol.  Il  est  nommé,  dans  une  saisine 
à  lui  donnée,  le  27  décembre  1600,  pour  le  fief  du 
Mont  ,  situé  à  Franssures.  mouvant  de  Laurent  de  la 
Chaussée,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  auquel  il  rendit 
foi  et  hommage  le  même  jour  ;  épousa,  par  contrat  du 
1"  avril  1604,  Anne  Carette  ,  fille  de  Nicolas  Carette, 
sieur  de    Sommereux,   et  d'Anne  le  Sénéchal.  Il  en  eut  : 

1 .°  Thimoléon,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Louis  de  Rely,  tué  au    siège    de  Montmélian, 

le    3  janvier    i63i,  et  inhumé  dans    l'église  de 

Chavannes  ; 
3.°  Marie-Catherine  ,  vivant  le   5   octobre  1675. 

XVI.  Thimoléon  de  Rely,  écuyer,  seigneur  de  Les- 
caure, capitaine  d'une  compagnie  au  régiment  du  Sr  de 
Brazeux,  épousa,  par  contrat  du  20  novembre  1628, 
Jeanne  Daniel  ,  fille  de  Thimoléon  Danzel  ,  écuyer , 
seigneur  de  Beaulieu,  et  de  demoiselle  Suzanne  du 
Mesnil.  M.  de  Colbert ,  intendant  en  Picardie,  le 
renvoya  au  conseil,  le  3i  août  1666,  au  sujet  de  l'assi- 
gnation à  lui  donnée.  Il  fit  son  testament  le  5  octobre 
1675.  Il  eut  de  son  mariage  : 

1 ,°  André,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Thimoléon  de  Rely  ; 

3.°  Jérôme  de  Rely,   seigneur  de  Beaulieu; 

4.0  Claude  Rely,  sieur  de  Sommereux  (1),  main- 
tenu, avec  Jérôme,  son  frère  et  ses  deux  soeurs, 
qui  vont  suivre,  par  jugement  de  M.  de  Phély- 
peaux,     intendant    de   Paris,    du    1 5  juin   1699; 


(1)  Sommereux,  en  Picardie,  diocèse  d'Amiens,  doyenné 
de  Poix,  à  deux  lieues  de  cette  ville.  On  y  compte  cent  quatre- 
vingts  feux. 


272  DE    RELY. 

5.°  Catherine  de  Rely; 
6.°  Charlotte  de  Rely. 

XVII.  André  de  Rely,  chevalier,  seigneur  de  Beau- 
lieu,  (i)  de  Lescaure,  de  Mont,  etc.,  épousa,  par 
contrat  du  6  janvier  i656,  Marguerite  du  Fay,  fille  de 
Jean  du  Fay,  écuyer,  seigneur  de  Gavry,  et  d'Anne  de 
Bethencourt.  De  ce  mariage  est  issu  : 

XVIII.  Charles  de  Rely,  chevalier,  seigneur  de 
Beaulieu,  de  Mont,  de  Lescaure,  etc.,  né  le  29  octobre 
i658,  qui  fut  capitaine  au  régiment  de  la  Vaupalière,  et 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
et  épousa,  par  contrat  du  14  mars  171 5,  assisté  de 
Thimoléon  de  Rely,  son  oncle,  curé  de  Ribemont, 
demoiselle  Marie-Anne  de  Louvencourt,  fille  d'Antoine 
de  Louvencourt,  seigneur  de  Montruille  de  Haute- 
Loge,  etc.,  et  de  Cécile  Carton.  Il  fut  maintenu  dans 
sa  noblesse,  par  jugement  de  M.  de  Bernage,  inten- 
dant en  Picardie,  du  3o  mars  171 6.  De  son  mariage 
sont 'issus  : 

i.°  Charles-Antoine  de  Rely; 
2.0  Charles-François  de  Rely; 
3.°  Marie-Anne  de  Rely; 
4.0  Anne-Charlotte  de  Rely. 

Armes:  D'or,  à  trois  chevrons  d'azur.  Couronne  de 
marquis.  Supports  :  deux  licornes. 

BLASON  DES  FAMILLES  ALLIÉES  DIRECTEMENT  A  LA 
MAISON  DE  RELY. 

Abbeville  :  D'or,  à  trois  écussons  de  gueules. 

Anquetil:  D'or,   à    trois  feuilles  de  chêne  de  sinople. 

Aubin  :  D'azur,  au  chevron  d'or,  accompagné  de 
trois  gerbes  de  blé  du  même  émail. 

Baguenault:  D'argent,  au  chevron  de  gueules,  accom- 
pagné en  chef  de  deux  étoiles  du  même,  et  en  pointe 
d'une  foi  de  carnation,  tenant  un  lys  au  naturel;  au 
chef  cousu  d'or,  chargé  de  trois  merlettes  de  sable. 


(1)  Beaulieu,  seigneurie  considérable  en  Boulonnais,  où  il 
y  avait  une  abbaye  d'hommes,  de  l'ordre  de  Saint-Augustin,  à 
une  lieue  et  demie  d'Amblcteusc  et  à  deux  lieues  et  demie  de 
Boulogne. 


DE  RELY.  273 

Baudouin  :  D'azur,  au  chevron  d'argent  ,  accompagné 
en  chef  de  deux  roses,  et  en  pointe  de  trois  trèfles,  le 
tout  du  même;  le  chevron  surmonté  d'une  fleur  de  lys 
d'or. 
Berlettes  :  Gironné  d'argent  et  de  gueules. 
Bernard:  De  gueules,  au  sautoir  d'argent,  accom- 
pagné en  chef  d'une  molette  du  même. 

Briois:  De  gueules  ,  à  trois  gerbes  d'or  ;  à  la  bordure 
du  même,  chargée  de  huit  tourteaux  de  gueules. 

Caignet:  D'argent,  à  trois  aiglettes  de  sable. 

Le  Canu:  D'azur,  à  trois  têtes  de  lion  d'or,  et  une 
étoile  du  même  en  abîme. 

Carette:  Ecartelé,  aux  1  et  4  d'azur;  à  la  roue  d'or; 
aux  2  et  3  d'azur,  à  trois  besants  d'or. 

De  Caumont:  Gironné  d'or  et  de  gueules. 

Chabot:  D'or,  à  trois  chabots  de  gueules. 

Chambray:    D'hermine  ,   à  trois  tourteaux   de  gueules. 

La  Chesnaye:  D'argent,  à  la  bande  d'azur,  chargée 
de  trois  croissants  d'or,  et  acompagnée  de  trois  glands 
versés  de  sinople  ,  deux  rangés  en  chef  et  l'autre  en 
pointe. 

De  Clercy:  De  sinople,  à  la  fleur  de  lys  d'or. 

Cosette :  D'or,  au  chevron  d'azur,  accompagné  de 
trois  coquelets  de  sable,  becqués  et    membres  de  gueules. 

Costé :  D'azur,  au  chevron  brisé  d'argent,  accompa- 
gné de  trois  étoiles  d'or. 

De  Cresecques:  D'azur,  à  trois  tierces  d'or;  au  chef 
du  même. 

Dampont:  D'argent,  à  la  fasce  de  sable,  sommée  d'un 
lion  léopardé  du  même. 

Daniel  de  Boffle  :  D'azur,  au  daim  ailé  d'or. 

Daniel  de  Beaulieu  :  De  gueules,  au  lion  d'or. 

D'Estourmel  (Creton)  :  De  gueules,  à  la  croix  den- 
chée  ou  crêtelée  d'argent. 

Eudin  :  D'argent,  à  l'aigle  d'azur. 

Du  Fay  :  D'argent,  semé  de  fleurs  de  lys  de  sable. 

Ferron  :  D'azur,  au  chevron  d'or  ,  accompagné  de  trois 
fers  de  lance  d'argent;  au  chef  du  même,  chargé  de 
trois  trèfles  de  sable. 

Feuquière:     De    gueules,    au    maillet    couronné    d'or. 

Forestier:  D'or,  à  trois  tourteaux  d'azur. 

La  Fosse:  D'azur,  au  lion  naissant  d'or,  accompa- 
gné d'une  étoile  du  même  au  premier  canton. 

XVII.  18 


274  DE  RKLY. 

DuFresne:  D'or,  au  fresnedesinople. 

Des  Hayes  de  Bonneval  :  De  gueules,  à  la  croix  d'ar- 
gent, chargée  d'un  croissant  de  sable  et  de  quatre  mer- 
lettesdu  même. 

Heisel  :  De  gueules,  au  chevron  d'or. 

Des  Hommeaux  :  D'azur,  au  lambel  d'or. 

Inchy  :  Fascé  d'or  et  de  sable. 

Lespinay:  D'argent ,  à  trois  buissons  d'épine  de  si- 
nople. 

Lonsart:  D'or,  à  trois  lionceaux  d'azur. 

Loubert:T>e  sable,  à  trois  épis  det blé  d'or. 

Loutre l:  D'azur,  à  deux  loutres  d'or. 

Louvel:  D'or,  à  trois  hures  de  sanglier  de  sable. 

Louvencourt  :  D'azur,  à  la  fasce  d'or,  chargée  de  trois 
merlettes  de  sable ,  et  accompagnée  de  trois  croissants 
du  second  émail. 

Mailly:  D'or,  à  trois  maillets  de  sinople. 

Malet  :  De  gueules,  à  trois  fermaux  d'or. 

Mame%  :  D'argent,  à  trois  maillets  de  sable. 

Mauchevalier  :  D'argent  ,  à  la  bande  d'azur,  charge'e 
de  trois  rieurs  de  lys  d'or,  et  accompagnée  de  six  mer- 
lettes de  sable. 

Le  Mire:  D'azur,  à  trois  miroirs  d'argent. 

Mons  :  D'argent,  à  trois  coquilles  de  gueules. 

Montigny,  en  Ostrevant:  De  sinople,  au  lion  d'ar- 
gent, lampassé  et  armé  de  gueules. 

Mouchard  :  D'azur,  au  chevron  d'argent,  accompa- 
gnée de  trois  besants  d'or. 

Neuf  ville:  D'or,  fretté  de  gueules. 

Le  Normand:  D'argent,  au  chevron  de  sinople,  ac- 
compagné en  chef  de  deux  croissants  du  même,  et  en 
pointe  d'une  tête  de  Maure  de  sable,  tortillée  d'ar- 
gent. 

D'0\onville:  De  gueules,  à  l'épée  dégarnie  d'argent, 
accostée  de  six  losanges  du  même  émail. 

De  la  Pierre:  D'argent,  à  trois  aiglettes  de  sable. 

Pillon  de  Saint-Philbert:  D'or,  à  la  fasce  d'azur,  ac- 
compagnée de  trois  molettes  d'éperon  du  même. 

Piperey:  D'argent,  à  trois  têtes  de  grue  de  sable;  au 
chef  d'azur  ,  chargé  de  trois  molettes  d'éperon  du 
champ. 

Le  Preud' homme  :  De  sinople,  à  l'aigle  d'or,  becquée 
et  membre'e  de  gueules. 


DE  RELY.  275 

Quesnel  :  D'or,  semé  de  billettes  et  de  gueules. 

Kaincheval  :  De  gueules,    au    lion  d'or. 

ilde  :  Coupé,  au  1  d'azur,  à  trois  léopards  lionne's 
d'or  mal  ordonnés;  au  2  d'argent,  au  pal  d'azur,  chargé 
4c  deux  vergettes  d'or. 

La  Roche  :  De  gueules ,  au  rencontre  de  bœuf  d'or, 
sommé  d'un  rocher  de  six  coupeaux  de  sable  ,  sur  une 
terrasse  de  sinople. 

Rome:  D'azur,  au  chevron  d'or,  accompagné  en  chef 
de  deux  étoiles,   et  en  pointe  d'un  loup,  le  tout  du  même. 

La  Rue  :   D'argent,  à  trois  fasces  de  gueules. 

De  Sains  :  De  gueules  ,  semé  de  croissants  d'argent  ; 
au   lion  de  sable,    brochant. 

De  Saint-Omer  :    D'azur,  à   la  face  d'or. 

Saveuse  :  De  gueules ,  à  la  bande  d'or ,  accompagnée 
de  six   billettes  du  même. 

Le  Sellier  :  D'or,  à  l'aigle  d'azur,  becquée  et  membrée 
de   gueules. 

Soret  :  D'azur ,  au  chevron  d'argent ,  accompagné  en 
chef  de  deux  roses  d'or,  et  en  pointe  d'une  croix  fleur- 
delvsée  du  même. 

Souastres  :   De  sinople,   fretté  d'argent. 

De  Souich  :  Ecartelé ,  aux  1  et  4  d'argent ,  à  trois 
alérions  d'azur  ;  aux  2  et  3  d'or ,  à  trois  bandes  de 
gueules. 

La  Vief  ville  :  Fascé  d'or  et  d'azur  de  huit  pièces  ;  à 
trois  annelets  de  gueules,  brochants  sur  les  deux  pre- 
mières fasces. 

Wailly  :    De  sable,   à  la  bande  d'or. 
Wavrin:  D'azur,   à  l'écusson  d'argent. 
Wertaing  :     De    gueules ,    à   trois  chevrons  d'hermine. 
Wignacourt  :   D'argent ,   à    trois    fleurs  de  lys  nourries 
de  gueules. 

D'Ypres:  De  gueules,  à  trois  lionceaux  d'or;  à  Torle 
de  huit  fleurs  de  lys  du  même  émail. 

On  peut  consulter  sur  cette  maison  le  Recueil  des 
maisons  nobles  du  diocèse  d'Amiens,  par  la  Morlière; 
la  Recherche  officielle  de  Picardie ,  un  volume  grand 
in-folio,  l'Histoire  du  Cambrésis,  par  le  Carpentier  ;  le 
Nobiliaire  de  Picardie,  in-4.0  ;  la  Recherche  de  de  la  no- 
blesse de  Normandie  ,  et  l'Armoriai  dresse  sur  cette  re- 
cherche  par  Chevillard,  etc. 


276      DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 


FAUBOURNET  de  MONTFERRAND  (de).  La 
maison  de  Faubournet  de  Montferrand  (i)  ,  originaire 
du  pays  appelé  l'Entre-deux-mers,  dans  le  diocèse  de 
Bordeaux,  et  établie  en  Périgord  depuis  plus  de  quatre 
cents  ans,  réunit  à  l'ancienneté  ,  aux  services  militaires, 
et  à  de  grandes  alliances ,  l'avantage  d'avoir  pris  son 
nom  d'une  terre.  Elle  porte,  depuis  environ  le  milieu 
du  quinzième  siècle,  en  vertu  d'une  substitution ,  le 
nom  de  Montferrand,  auquel  elle  a  ajouté,  pendant 
quelque  tems,  celui  de  Gontaut,  dont  elle  a  conservé 
les  armes.  Elle  était  alliée ,  dès  le  quatorzième  siècle ,  à 
la  maison  souveraine  d'Albret  ;  et,  dès  le  siècle  suivant, 
elle  a  succédé  à  celle  de  Biron,  l'une  des  plus  anciennes 
et  des  plus  considérables  du  Périgord,  dont  les  biens 
ont  passé  depuis  dans  la  maison  de  Gontaut.  Elle  est 
connue  depuis  l'an  1273,  et  a  pris  ses  alliances  dans  les 
maisons  d'Abzac-de-Montastruc ,  issue  de  celle  de  la 
Douze,  de  Banes,  de  la  Baume,  de  Biron,  de  Bour- 
deille ,  de  Campnhac,  d'Escodeca-de-Boisse ,  d'Espeyruc, 
de  Fanlac-Saint-Orse ,  de  Felets  de  Gontaut-deBiron  , 
de  Gourdon,  de  Hautefort-de-Bauzens  et  d'Ans,  et  de 
Hautefort-de-Vaudre,  de  Lagut,  de  Lavedan,  de  Malet- 
de-la-Jorie,  de  Moissac,  de  Montferrand-de-Bordelois, 
de  Pardaillan,  de  la  Porte-de-la-Salle,  et  de  Lusignac, 
de  Poudens,  de  Sanzillon,  de  Saunier,  de  Séguin- 
d'Escos§an,  de  Souillac,  de  Vassal,  etc.  Ses  branches 
aînées  étant  éteintes  depuis  long-tems,  et  ses  plus  an- 
ciens titres  ayant  passé  dans  des  familles  étrangères,  on 
ne  commencera  ici  sa  filiation  qu'à 

Guillaume,  ou  Gulhem- Garde  de  Faubournet,  fut 
témoin  de    l'hommage  que    la    ville  de  Bordeaux  rendit, 


(1)  L'orthographe  du  nom  de  Faubournet  varie  dans  les  an- 
ciens titres  de  la  Guienne  et  de  la  Gascogne,  suivant  la  ma- 
nière dont  les  habitants  de  ces  provinces  prononcent  le  b  et  le  v. 
On  le  trouve  écrit  Fabernet,  Favernet ,  Fabornet ,  Favornct  , 
Fanbernet ,  Fauvernet  ;  enfin  Faubornet,  et  aujourd'hui  Fau- 
bournet. 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.  277 

vers  la  fin  de  mars  1273,  à  Edouard  I",  roi  d'Angle- 
terre (1).  Il  est  probable  qu'il  fut  père  de  Guillaume, 
dont  l'article  suit  : 

Guillaume  de  Faubournet,  Ier  du  nom,  damoiseau, 
nommé  aussi  Guiîhcm,  assista,  comme  témoin,  avec 
Garsions  de  la  Marque,  chevalier,  Guilhem-Ramond  de 
Gensac,  Gaillard  d'Escossan  et  autres ,  au  contrat  de 
mariage  de  Bernard  d'Escossan,  seigneur  de  Langoiran, 
avec  Trencaleone  de  Colom,  du  1 1,  à  l'issue  de  mars  1284 
(v.  st.)  (2)  ;  il  fut  aussi  témoin,  avec  Augier  de  Fau- 
bournet, et  Guirar  de  Bore,  chevalier,  d'une  transaction 
passée,  au  mois  d'août  1291,  entre  Gaillard  d'Escopian, 
archiprêtre  de  Benauges,  et  ses  frères,  d'une  part  ;  et 
Bonnefille,  veuve  de  Pierre  d'Escopian,  et  Anne,  ou 
Agne  d'Escopian.  sa  tille,  femme  de  Gassias  de  Ségur, 
donzel  (3).  Le  même  Guillaume,  ou  Guilhem  de  Fau- 
bournet, ou  son  fils  de  même  nom  ,  assista,  comme 
témoin,  avec  Amanieu  de  Faugars,  chevalier,  Amanieu 
de  la  Mote,  donzel,  fils  de  Guitard,  chevalier,  etc., 
au  testament  d'Assalide  de  Bordeaux,  épouse  de  Pierre 
de  Grailly,  vicomte  de  Benauges  et  de  Castillon,  du  i3 
mai  1309  ;  et  au  contrat  de  mariage  de  Guilhem  Séguin, 
seigneur  de  Rions,  donzel,  avec  Benfeyte  de  Pomiers, 
sœur  de  Guilhem  Sans  de  Pomiers,  daté  du  i,r  sep- 
tembre 1 3 10:  on  remarque  parmi  les  autres  témoins  de 
cet  acte,  Gaillard  de  la  Mote,  Amanieu  de  Falgars,  ou 
Faugars,  Pierre  de  Gavaret,  Bernard  de  Ségur  ,  Guilhem 
de  Pins,  etc.  {Recueil  de  Doat). 

On  trouve  après  lui  : 

Raimond- Arnaud  de  Faubournet,  probablement  fils  ou 
proche  parent  du  précédent  ;  au  sujet  duquel,  Edouard  III, 
roi  d'Angleterre,  écrivit,  le  21  juin  1340,  au  sénéchal 
de  Gascogne ,  pour  rappeler  les  derniers  services  qu'il 
avait  rendus,  et  lui  fait  délivrer  la  baillie  de  Montfort, 
et  six  livres  sterlings  par  an,  sur  les  revenus  de  cette 
baillie.  [Mss.  de  M.  de  Bréquigny ,  à  la  bibl .  du  Roi.) 


(1)  Arch.  du  Bureau  des  Financ.  de  Bordeaux. 

(2)  Recueil  du  président  Doat,  vol.  36,  fol.   78,  à  la  Bibl.  du 
Roi. 

(3)  Bibl.  du  Roi,  titr.de  Foix .  etc.  ,  vol.  1 1  ,  fol.  208  et  220. 


278  DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

La  filiation   est  suivie,  et  prouvée  depuis  : 

I.  Guillaume,  ou  Guilhem  de  Faubournet,  IIe  du 
nom,  damoiseau,  seigneur  de  Faubournet,  de  Rin- 
hac, etc.  ,  avait  épousé,  avant  l'an  1377,  Blanche 
Séguin-d'Escossan,  proche  parente  de  Mabile  d'Escos- 
san,  dame  de  Langoiran,  en  Bordelais,  femme  d'Ama- 
nieu  d'Albret,  seigneur  de  Verteuil  :  c'est  ce  qu'on 
apprend  du  codicille  du  môme  seigneur  de  Verteuil, 
du  24  novembre  de  cette  année  (1);  par  lequel,  entre 
autres  dispositions,  il  légua  à  ladite  Blanche,  une  terre 
appelée  la  Mothe-de-Molon,  ou  de  Rions,  située  dans 
le  pays  d'Entre-deux-mers,  au  diocèse  de  Bordeaux. 
Guillaume  de  Faubournet  ne  vivait  plus  en  1407.  Il  est 
hors  de  doute  qu'il  fut  père  de  Jean  qui  suit,  puis- 
qu'Anne  de  Faubournet,  petite-fille  du  même  Jean, 
réclamait,  en  1455,  la  terre  de  Rions,  comme  patrimo- 
niale. On  ne  lui  connaît  pas  d'autre  enfant,  que 

II.  Jean  de  Faubournet,  Ier  du  nom,  donzel,  sei- 
gneur de  Faubournet,  Rinhac,  la  Mothe  de  Rions,  etc. 
mourut  vers  la  mi-août  1423,  la  même  année  que  se 
donna  la  bataille  de  Bazas.  Il  avait  fait  son  testament, 
le  3i  juillet  précédent,  par  lequel  il  légua  à  Sibille  de 
Montferrand,  sa  femme,  l'usufruit  de  tous  ses  biens, 
sans  rendre  compte,  jusqu'à  ce  que  son  héritier  ait  atteint 
Page  de  vingt-cinq  ans  ;  et,  en  cas  d'incompatibilité, 
jusqu'à  cette  époque,  il  lui  laisse  toute  la  terre,  avec 
les  cens  et  rentes,  agriers,  quêtes  et  autres  droits  qu'il 
avait  dans  les  paroisses  de  Molon,  de  Tidat  (  aujourd'hui 
Tizac  ),  et  dans  les  autres  paroisses  relevants  de  la 
Mothe-de-Molon  appelée  aussi  la  Mothe-de-Rions.  Et 
si,  après  avoir  atteint  l'âge  de  vingt-cinq  ans,  son  héri- 
tier ne  peut  pas  compatir  avec  cette  dame,  il  donne  à 
celle-ci  sa  maison  de  Tuilhac,  ou  celle  de  Langoiran, 
à    son   choix  ;    fait    mention    de    ses  fils,    au  nombre  de 


(1)  Ce  codicille  est  rapporté  au  long  dans  une  transaction 
sur  procès,  passée  le  10  juillet  1455,  entre  noble  homme  Jean 
de  Palanque,  damoiseau,  seigneur  de  Faubournet  et  de 
Rinhac,  et  Anne,  sa  femme,  d'une  part  ;  et  le  nommé  Bé- 
rard  de  Saint-Cric. 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.       279 

cinq,  dont  il  fait  l'aîné  son  héritier,  et  lui  substitue 
les  autres,  par  ordre  de  primogéniture.  Il  avait  con- 
tracté deux  alliances;  la  première,  par  pactes  passés  au 
lieu  de  Genissac,  dans  l'Entre-deux-mers,  le  16  octobre 
1407,  avec  Marguerite  de  Moissac,  veuve  d'Arnaud  des 
Favols  de  Libourne,  et  fille  de  noble  homme  Guiraud  de 
Moissac  ou  Moyssac,  habitant  de  la  paroisse  de  Genissac. 
Autorisée  par  son  père,  elle  donna  à  son  futur  époux,  tous 
ses  biens  meubles  et  immeubles,  selon  les  fors  et  cou- 
tumes du  Bordelais  y  et  spécialement  quinze  livres  de 
rente,  l'hôtel  et  jardin  qu'elle  avait  à  Libourne,  et  une 
somme  de  six  cents  livres  de  la  monnaie  courante  à 
Bordeaux:  cet  acte  fut  passé  en  présence  de  Bertrand  de 
Montferrand,  seigneur  de  Montterrand,  en  Bordelais, 
et  de  Gaillard  de  Grézignac,  chevaJier,  d'Amanieu, 
d'Anglades,  de  Geraud  Dupuy,  d'Amanieu  de  Taste, 
d'Arnaud  de  Langoiran,  de  Pierre  Froment,  et  de 
Bernard  de  Bouillac,  damoiseaux  :  elle  mourut  peu  de 
tems  après  la  naissance  de  Jeannot,  son  fils,  en  141 3. 

Jean    de   Faubournet    épousa    en  secondes  noces   Sibille 
de  Biron    (1),  héritière  de  la    maison    de    Biron-Montfer- 


(1)  La  maison  de  Biron,  l'une  des  plus  anciennes  et  des  plus 
puissantes  du  Périgord.  tirait  son  nom  et  origine  du  châ- 
teau de  Biron,  situé  dans  le  diocèse  de  Sarlat.  Ce  château  a  été 
possédé  sans  interruption  depuis  le  douzième  siècle,  par  la 
maison  de  Gontaut,  qui  le  tenait  sans  doute  par  la  succession  de 
la  branche  aînée  des  seigneurs  de  Biron.  On  trouve  un  Guil- 
laume de  Biron  qui  souscrivit  deux  chartes  dans  le  onzième 
siècle;  la  première,  de  l'an  1076,  était  conservée  autrefois 
dans  les  archives  de  l'église  de  Saint-Sernin  de  Toulouse  :  Catel 
a  publié  la  seconde,  qui  est  de  l'an  io83.  Le  même  Guillaume, 
ou  un  sujet  de  sa  famille,  portant  le  même  nom.  fut  un  des 
fondateurs  et  des  premiers  bienfaiteurs  de  l'abbaye  de  Cadoin. 
en  l'an  1 1 1 5.  Etant  sur  le  point  de  partir  pour  la  Terre-Sainte, 
il  fit  une  nouvelle  donation  à  cette  abbaye  en  1 124.  Sa  femme, 
nommée  Alpaïs,  le  rendit  père  de  deux  fils,  Bertrand  et  Guil- 
laume de  Biron.  Le  second  épousa  Haibolène,  dont  il  eut  : 

Aimeric  de  Biron,  Ier  du  nom,  qualifié  noble  baron  et  da- 
moiseau, qui  assista  à  la  dédicace  de  l'église  de  Cadoin,  en 
1 1 :4  :  et  vivait  encore  en  1 1 

Guillaume  II  de  Biron,  seigneur  de  Montferrand,  fils  du 
précédent,  est  connu  par  des  actes  des   années   1239  et    1281. 


280      DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

ranci,  et  en  cette  qualité,  dame  de  Montferrand,  et  de 
plusieurs  autres  seigneuries,  qu'elle  porta  en  mariage  à 
son  mari.  Elle  était  veuve  de  noble  et  puissant  seigneur 
Hélie  de  Fumel,  seigneur  de  Fumel,  et  en  partie  de 
Montségur  en  Agenois,  et  fille  d'Aymeric  de  Biron,  sei- 
gneur de  Monteferrand  en  Périgord,  et  de  dame  Polide 
de  Monteferrand  de  Bordelais.  Elle  fit  son  testament  le 
22  janvier  1446  (v.  st.),  par  lequel  elle  choisit  sa  sépul- 
ture dans  le  couvent  des  frères-prêcheurs  de  Belvés,  où 
étaient  les  tombeaux  de  ses  prédécesseurs;  fit  plusieurs 
legs  pieux;  légua,  entr'autres  choses,  à  Bertrand  de  Pel- 
legrue,  seigneur  d'Eymet,  son  neveu,  le  restant  de  sa 
dot,  assignée  sur  le  lieu  de  Montségur;  et  institua  son  hé- 
ritier universel,  David,  son  fils,  à  la  charge  de  porter 
le  surnom  de  Montferrand  ;  et  lui  substitua  successive- 
ment et  aux  mêmes  conditions,  Jean  et  Gadifer  de  Mont- 
ferrand, ses  petits-fils,  enfans  du  même  David,  son  fils. 
Il  eut  de  ces  deux  mariages  : 

Du  premier  lit  : 

1 .°  Guiraud,  ou  Geraud  de  1 

Faubournet,  m°rts  >eunf>  et   aPres 

2.0  Hélie  de  Faubournet,     )      A  an  1426; 
3.°  Jean  de  Faubournet,  dit  le  jeune,  fut  substitué 


Il  eut  pour  femme,  Fays  de  Castelnau,  fille  de  Geraud  de  Cas- 
telnau.  De  ce  mariage  provint  : 

Aimeric  II  de  Biron  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Montfer- 
rand, etc.  ;  vivait  en  1279  et  1281.  Il  se  battit  en  champ 
clos  ,  à  Molières,  en  i3io,  avec  Hugues  de  Saint-Germain, 
qui  l'avait  défié,  et  le  tua.  Il  fit  son  testament,  le  3o  mai  i3i5, 
et  mourut  bientôt  après  ,  laissant ,  entr'autres  enfants  ,  d' Ai- 
mois  de  Fumel,  sa  femme,  qu'il  avait  épousée  le  6  novembre 
1276,  et  qui  testa  au  mois  de  septembre  1 325  : 

Aimeric  III  de  Biron  épousa,  en  i33o,  Sibille  (ou  Cécile) 
de  Castelnau,  fille  de  feu  Gaillard,  et  sœur  de  Gérard,  sei- 
gneur du  château  de  Berbiguières,  et  vivait  encore  en  i35o. 
De  son  mariage  provint  : 

Aimeric  IV  de  Biron,  chevalier,  qui  fit  son  testament  le  1 3 
décembre  1384,  et  laissa  de  Polide  de  Monferrand,  sa  femme, 
plusieurs  enfants  ,  qui  moururent  sans  postérité  ;  Sibille  de 
Biron,  aussi  sa  fille,  recueillit  leur  succession,  et  porta  la  terre 
et  le  nom  de  Montferrand  dans  la  maison  de  Faubournet. 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAM'.  28l 

à  ses  trères,  par  le  testament  de  son  père,  du 
3i  juillet  1423;  il  eut  bientôt  après,  un  procès 
en  cour  d'église,  à  l'auditoire  de  rote  et  au  con- 
sistoire du  pape,  et  porté  successivement  devant 
le  sénéchal,  et  autres  juges  à  Bordeaux,  contre 
Sibille  de  Montferrand,  et  David  et  François  de 
Faubournet,  ses  enfans,  pour  raison  de  la  suc- 
cession de  feu  noble  Jean  de  Faubournet,  Faîne, 
leur  père.  Il  ne  vivait  plus  le  10  juillet  1455  ; 
et  laissa  d'une  femme,  dont  on  ignore  le  nom, 
une  tille  unique,  qui  suit  : 

Anne  de  Faubournet  fut  mariée   à    noble  Jean 
de  Palanque,  lequel  reprit  bientôt  après,  avec 
sa  femme,  le  procès  intenté  à   David  de   Fau- 
bournet de  Montferrand,  pour  la    succession 
de    Jean  I,  et  en  continua    la    poursuite    au 
parlement  de  Paris.  Malgré   une    transaction 
passée  en    1455,  il  fut  depuis  évoqué  au  con- 
seil du  roi,  et  plaidé  entre  Jean,  fils  de    Da- 
vid, Tristan  de  Salazar,  archevêque  de  Sens, 
et  noble  François  de  Salazar,  écuyer-seigneur 
de  Saint-Just   au  diocèse  de  Troyes,  son   ne- 
veu, comme  ayant  le  droit  des  feus  seigneur 
et  dame  de   Palanque.  Enfin  ce  long   procès, 
qui    paraissait    interminable,      fut     terminé, 
comme  il  sera  dit    plus  bas  par  une  transac- 
tion, le  25  avril  i5ii; 
.°  Jean,  dit  Jeannot,  ou  Johannot   de   Faubournet, 
naquit  à    Génissac  en  141 3,   et    fut   tenu  sur  les 
fonts  de  baptême  par  Jean  de  Moissac,  damoiseau. 
Sa  mère  étant  morte  aussitôt  après  la  naissance  de 
ce  fils,  il  fut   nourri  en  l'hôtel  de  son  père,  à  Rin- 
hac  et  à  Génissac,  en    la  paroisse  de  Saint-Lobès, 
et  n'en  sortit  point  jusqu'à  l'âge  de  10  ans,  que 
mourut  son  père.  A  cette  époque,  c'est-à-dire    en 
1425,   il  alla  demeurer  avec  le  seigneur  de  Mont- 
ferrand de  Bordelais,   à    Veyrines    et  à   Montfer- 
rand,   pendant    trois  ans  et  demi  ;  mourut  à    l'âge 
de  i3  ans  ou  environ  ;  et   fut    enseveli  à    Vasseux 
prcs  de  Bordeaux,  vers  l'an  1426  (1); 


1)  Environ  dix  ou    douze  ans  après    (vers    1438),    il    parut 


282  DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

5.°  Létice  de  Faubournet  fut  légataire,  en  1423, 
de  3oo  livres  bordelaises,  une  fois  payées,  et 
d'une  rente  annuelle  ; 

Du  second  lit  : 

6.°  David  dont  l'article  suit  ; 

7.0  François  de  Faubournet,  dont  le  sort  est  ignoré. 

III.  David  de  Faubournet,  surnommé  aussi  de  Mont- 
ferrand,  seigneur  de  Montferrand,  de  Puybeton,  et  en  par- 
tie de  Biron,  qualifié  noble  et  puissant  homme,  devint  sei- 
gneur de  la  terre  et  châtellenie  de  Montferrand,  en  vertu  du 
testament  de  sa  mère  de  l'année  1446.  Il  remplit  assez 
exactement  la  condition  qu'elle  lui  avait  imposée  par  cet 
acte,  de  porter  son  nom.  Il  fut  aussi  seigneur  de  Puybe- 
ton en  Périgord,  terre  qu'il  eut  sans  doute  de  sa  mère, 
dont  les  aïeux  l'avaient  possédée  avant  i35o.  Après  la 
mort  de  Guiraud,  d'Hélie  et  de  Jeannot,  ses  frères,  il  re- 
cueillit toute  la  succession  de  son  père,  en  vertu  de  son 


un  faux  Johannot  de  Faubournet,  qui  se  donmit  pour  le  véri- 
table, afin  de  disputer  à  David  de  Faubournet,  frère  consan- 
guin du  vrai  Johannot,  une  partie  de  la  succession  de  son  père. 
C'était  un  nommé  Perrinot  Forchon  (ou  Forthon) ,  de  l'âge 
d'environ  trente  ans  ;  il  disait  qu'après  la  mort  de  son  père, 
Jean  de  Faubournet,  il  avait  été  demeurer  à  Lormont,  et  de  là 
en  Périgord  ;  qu'il  s'était  trouvé  à  la  bataille  de  Bazas  ;  qu'après, 
il  avait  passé  en  Angleterre,  avait  séjourné  à  Londres,  à  Bris- 
tol, etc.  ,  jusqu'en  1430,  sous  le  nom  de  Perrinot  Forchon  ;  qu'il  y 
avait  fait  divers  métiers,  comme  ceux  de  maçon,  couvreur  (ra- 
caperador  d'Ostaus),  etc.  Qu'alors,  il  repassa  en  Guyenne,  en 
qualité  d'archer,  dans  la  compagnie  d'un  seigneur  anglais, 
nommé  Alenton  ,  lors  de  l'arrivée  du  dernier  sénéchal  Jean 
Radcliff  ;  revint  depuis  à  Rinhac  et  à  Saint-Lobès.  La  dame 
de  Montferrand,  ennemie  particulière  de  David  de  Faubournet, 
et  de  sa  mère,  le  ht  solliciter  par  Guiraud  de  Favols,  frère 
utérin  du  vrai  Johannot  de  Faubournet ,  de  passer  pour  lui.  Il 
commença  alors  à  en  prendre  le  nom  ;  elle  le  reçut  et  le  logea 
chez  elle,  lui  donna  de  l'argent,  des  avocats,  des  procureurs  ; 
le  fit  appeler  par  ses  gens,  Johannot  de  Faubournet  ;  engagea  des 
témoins,  par  menaces,  à  déposer  qu'il  était  le  véritable  Johannot 
de  Faubournet.  Guiraud  de  Favols  le  présenta  sous  ce  nom  à 
plusieurs  habitants  de  Saint-Lobès,  l'appela  publiquement  son 
frère,  l'instruisit  de  ce  qu'il  avait  à  dire,  et  du  rôle  qu'il  avait 
à  jouer.  {Extrait  d'une  procédure  d'environ  Van  1438.) 


Di;  FAUBOURNET  DE   MONTFERRAM».  283 

testament,  et  s'en  mit  en  possession;  mais  vers  l'an  1438» 
se  présenta  un  aventurier,  qui  se   disait  être    Johannot  de 
Faubournet.  frère  de  David  ,  mort  plus  de  dix   ans    aupa- 
ravant; et  qui,  en   cette   qualité,    prétendait    lui    disputer 
une    partie  de    l'héritage    de    son  père.   Il  était  excite   et 
encouragé  par    madame  de   Montferrand,    ennemie  parti- 
culière de  la  mère  de  David,   et  de   David    lui-même  ;   et 
soutenu    par    Guiraud  de   Favols,   frère   utérin    du     vrai 
Johannot    de     Faubournet.   (  Comme    on    ne  connaît   pas 
toute    la  procédure,  on   ne   peut  savoir  la   suite    de  cette 
affaire.)  Il  est  dit  seulement   qu'alors  (c'est-à-dire  en  1438,) 
David    était   sous  l'autorité   d'un   curateur.    Il  fut  institué 
héritier    universel   par  le  testament  de  sa  mère,  du  22  jan- 
vier 1446  (v.  st.),   à  condition   qu'il   porterait    le    surnom 
de   Montferrand ,   et  ses  enfans  lui    furent  substitués   aux 
mêmes  conditions.    Il   prêta  serment  au    nom    de    Jean, 
son   fils  encore  mineur  ,    le  9  octobre    1451  ,  pour  l'office 
de  capitaine    du    château   et  place  de  Montpasier  ,  au  dio- 
cèse de    Sarlat  ,  dont  son  fils  avait  été  pourvu  par  le  comte 
de   Penthièvre  ;    et    promit    de   lui  faire  ratifier  ce  serment 
lorsqu'il  serait  en  âge  de   majorité  ;  eut  un  procès  en  1460, 
au  sujet  de  la  terre  de   Puybeton,  qui    avait  été    comprise 
mal   à   propos  dans  les  limites  de  la  ville  de  Beaumont, 
quoique    lui    et  ses    prédécesseurs  l'eussent  possédée    pen- 
dant  un    grand  nombre  d'années;    il    en  appela   au  roi, 
au  parlement  de  Toulouse  et  au  séne'chal  de  Périgord.    Il 
lui  en  fut  suscité  un  autre  quelque  tems  après,   au    sujet 
de  la  possession  du  château  et  de  la  châtellenie  de  Mont- 
ferrand, qui  lui  étaient  disputés  par  N...,  qui  se  disait  être 
aux  droits  d'Archambaud  de  Bourdeille,   son   aïeul  ;  fit  des 
baux  emphytéotiques  en  1463   et  1464  ;  reçut  le  12  novem- 
bre    1467,    une  quittance  de  Laurent  Râle,  receveur   des 
amendes  et  exploits  du  parlement  de   Bordeaux;   eut     un 
procès  en  1474,  devant    le  lieutenant-général  du   sénéchal 
de  Périgord    et    le  procureur  du  roi,   avec  noble    homme 
Amanieu  de  Gontaut,   bâtard  de  Biron,  bailli  de  la   ville 
de  Montpasier.   au  sujet   de  deux    femmes   prévenues    de 
sorcellerie,   que   le    lieutenant-général    avait    fait     arrêter 
et  enfermer  dans  les  prisons  de  Montpasier,  sous    prétexte 
que  les    paroisses  d'Osme  et  de  Saint- Romain,     où  elles 
habitaient,    dépendaient    de   la    juridiction    de     Montfer- 
rand.   Le  seigneur    de  Montferrand  les  réclamait   comme 
aant  ses  sujettes  et  ses  justiciables;  ce  qui   lui   fut  accordé 


284  DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

par  sentence  du  23  septembre  de  la  même  année  1474. 
Il  fut  compris  un  des  premiers,  avec  sa  femme  et  ses  six 
enfans,  dans  le  nombre  des  confrères  de  l'ordre  de  la 
Trinité  de  la  rédemption  des  captifs,  à  qui  il  fut  accordé 
des  indulgences  par  une  bulle  du  pape  Sixte  IV,  du  21 
mars  1477  (v.  st.),  suivant  la  pancarte  du  général  ministre 
de  cet  ordre.  Enfin  il  fit  son  testament  au  château  de 
Montferrand,  le  2  août  1479,  dans  lequel  il  se  qualifie 
noble  et  puissant  homme,  et  seigneur  de  Montferrand ,  [de 
Puybeton,  et  en  partie  de  Biron  ;  choisit  sa  sépulture  dans 
l'église  du  couvent  des  frères-prêcheurs,  ou  jacobins  de 
Belvès,  et  dans  les  tombeaux  de  ses  parents  ;  fait  un  grand 
nombre  de  legs  pieux  ;  règle  la  légitime  des  onze  enfants 
qu'il  avait  eus  de  son  mariage  avec  Catherine  de  Mont- 
ferrand, qu'on  présume  issue  d'une  maison  différente  de 
celle  dont  était  sa  mère;  et  qu'il  avait  épousée  avant  l'an 
1440.  Ses  enfants  sont  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Gadifer  de  Montferrand  ,  prêtre,  abbé  de  Bon- 
lieu,  au  diocèse  de  Bordeaux,  recteur  de  l'église 
paroissiale  de  Montferrand,  et  chanoine  de  Saint- 
Avit-Senieur,  fut  substitué  à  son  frère,  par  le 
testament  de  son  aïeule,  en  1446,  et  vivait  en- 
core en  1487; 

3.°  Brandelis  de  Montferrand,  écuyer ,  fut  institué 
héritier  des  maison  et  château  de  Faubournet 
avec  ses  dépendances,  et  de  tout  ce  que  sa  mère 
possédait  en  Bordelais  par  le  testament  de  David, 
son  père,  du  2  août  1479; 

4.0  Jean,  le  jeune ,  dit  Janicot  de  Montferrand  , 
clerc,  fut  destiné  aux  études  et  à  Tétat  ecclésias- 
tique, par  le  testament  de  son  père  ;  eut  le  grade 
de  bachelier  es  décrets,  et  fut  nommé  chanoine 
de  Saint-Avit.  Il  prenait  la  qu  alité  de  seigneur  de 
Puybeton,  et  ne  vivait  plus  le  9  décembre   1 53 1  ; 

5.°  François  de  Montferrand,  dont  l'article  viendra 
après  celui  de  son  frère  aîné  ; 

6.°  Jeanne  de  Montferrand ,  mariée ,  avant  l'an 
1460,  à  Raimond  d'Escodeca,  seigneur  de  Boisse, 
fils  d'Yzarn  et  de  Jeanne  de  Beynac; 

7.0  Hélène  ,  dite  Lenote  de  Montferrand,  épousa 
noble  homme  Jean  d'Abzac,    seigneur  de    Mon- 


DE  FAUBOLIRNET  DK  MONTFERRAND.  285 

tastruc ,  fils  de  noble  et  puissant  homme  Bertrand 
d'Abzac ,  chevalier,  seigneur  de  Montastruc  , 
Bellegarde  .  Domme,  etc.,  et  de  Jeanne  de  Bey- 
nac  ;  elle  était  veuve  le  26  septembre  i5oi  ; 

8.°  Marie  de  Montferrand  ,  s'allia  ,  par  contrat  du  9 
août  1475  ,  à  noble  homme  Agnet  ,  ou  Annet  de 
Gourdon  ,  seigneur  de  la  Vercantière  ,  fils  de 
noble  et  puissant  seigneur  Guy  de  Gourdon  ,  sei- 
gneur de  Peyrille  et  de  la  Vercantière  ,  et  de 
Jeanne   Adémar-de-Lostanges  ; 

9.0  Marguerite  de  Montferrand  ; 

io.°  Catherine  de  Montferrand  ; 

ii.°  Jeanne  de  Montferrand  fut  femme  de  noble 
Biaise  de  la  Perède  {de  Pareda) ,  fils  de  Bren- 
guier  de  la  Perède  ,  seigneur  de  Boisse  en  Querci  , 
suivant  la  quittance  qu'elle  donna  à  son  frère  ,  de 
partie  de  sa  dot  ,  le  17  février  1498  (v,  st.), 

IV.  Jean  de  Montferrand  ,  écuver ,  seigneur  de 
Montferrand  ,  de  la  ville  de  Montpasier ,  de  Puvbeton, 
et  en  partie  de  Bouilhac ,  seigneur  aussi  des  lieux  de 
Caussade  ,  Faubournet  ,  la  Mothe-  de-  Rinhac  ,  Eo- 
lon  ,  etc.  ,  capitaine  et  gouverneur  du  château  de  Mont- 
pasier,  qualifié  dans  tous  ses  actes,  noble  et  puissant 
homme  ,  et  noble  baron  ,  fut  substitué  à  son  père  ,  par 
le  testament  de  son  aïeule,  du  22  janvier  1446  (v.  st.), 
avec  injonction  de  porter  toujours  le  surnom  de  Mont- 
ferrand: fut  pourvu  de  l'office  de  capitaine  du  château 
et  de  la  place  de  Montpasier,  par  le  comte  de  Pen- 
thièvre,  lieutenant-général  pour  le  roi  au  pays  et  duché 
de  Guyenne,  par  lettres  qui  furent  confirmées  par  le  roi 
Charles  VII,  le  7  septembre  1 45 1 .  Comme  ledit  Jean 
de  Montferrand  était  alors  mineur,  David,  son  père, 
promit  et  jura  sur  l'autel  de  l'église  de  Montpasier,  en 
présence  des  consuls  et  autres  habitants  de  ce  lieu,  de 
faire  ratifier  par  son  fils,  lorsqu'il  serait  en  âge  de  ma- 
jorité, le  serment  qu'il  venait  de  faire;  et  l'institua  son 
héritier  universel,  par  son  testament  cité  plus  haut, 
et  daté  du  2  août  1479.  Il  est  nommé  dans  des  écri- 
tures, produites  par  sa  mère  vers  Tan  1480,  relative- 
ment à  des  prisonniers  renfermés  dans  le  château  de 
Montferrand  ,  qu'on  voulait  faire  sortir  par  autorité  de 
justice.    Il  y  est   dit    que  le  seigneur  de  Montferrand  était 


286       DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

alors  absent  du  pays  de  Périgord  ;  et  que  era  anat  per 
sos  neguocis  et  affayrés  expedir  el  pays  de  Bourdalés.  Son 
nom  se  lit  aussi  dans  une  requête  présentée ,  vers  le 
même  tems  au  parlement  de  Bordeaux  ,  par  Jean  de 
Montferrand,  le  jeune,  son  frère,  au  sujet  de  la  pos- 
session du  château  de  Puybeton  ,  qui  lui  était  disputée 
par  Pons  de  Gontaut ,  seigneur  de  Biron.  Uni  à  Ga- 
difer ,  Jean  et  François ,  ses  frères ,  il  donna  une  pro- 
curation, le  24  novembre  1485,  à  Guillaume  Benoît, 
docteur  en  droit ,  à  Raimond  Faure ,  licencié  en  droit  , 
citoyens  de  Gahors  ,  et  à  Guillaume  de  Valette  ;  fut  con- 
damné aux  dépens,  avec  ses  frères  et  sœurs,  par  arrêt 
du  parlement  de  Bordeaux ,  du  2  mai  1487  ,  dans  la 
cause  pendante  en  cette  cour ,  entre  eux  et  le  seigneur 
de  Biron.  Il  se  qualifie  seigneur  de  Montferrand  et  de  Biron 
en  partie  ,  dans  une  requête  qu'il  présenta,  en  149 1  , 
au  parlement  de  Bordeaux,  au  sujet  du  procès  qu'il 
avait  avec  le  seigneur  de  Biron  ,  pour  la  seigneurie  de 
Puybeton  :  on  apprend  ,  entre  autres  choses  ,  par  cette 
requête  ,  qu'il  avait  servi  dans  les  guerres  de  Picardie.  Il 
reçut,  le  17  février  1498  (v.  st.),  une  quittance  de 
Jeanne  ,  sa  sœur,  pour  ses  droits  paternels  et  maternels  , 
à  condition  qu'il  lui  paierait  la  dot  qui  lui  avait  été 
constituée  par  son  contrat  de  mariage;  transigea,  le  25 
avril  1 5 1 1  ,  avec  Tristan  de  Salazar  ,  archevêque  de  Sens, 
et  François  de  Salazar,  écuyer,  seigneur  de  Saint-Just  , 
au  diocèse  de  Troyes  (  Voyeç  ci-devant,  à  V article  de  Jean 
de  Faubournet ,  le  jeune)  ;  et  fit  son  testament  le  1 6  mai 
i5i2,  par  lequel  il  choisit  l'église  des  Jacobins  de 
Belvès  pour  le  lieu  de  sa  sépulture  ;  fit  plusieurs  dispo- 
sitions pieuses ,  et  institua  son  héritier  universel  Jean 
de  Gontaut-de-Biron ,  son  petit-fils  ,  fils  de  Marguerite  , 
sa  fille ,  et  nomma  exécuteurs  de  ses  dernières  volontés  , 
nobles  hommes  Jean  de  Montferrand ,  son  frère  ,  archi- 
prêtre  de  la  ville  de  Montpasier  ,  Bertrand  d'Escodeca  . 
seigneur  de  Boisse ,  et  Jean  d'Abzac ,  seigneur  de  Mon- 
tastruc.  Il  avait  épousé  ,  par  articles  passés  sous  seings- 
privés  ,  et  reconnus  le  19  février  1481  (v.  st.),  demoi- 
selle Bernardine  de  Lavedan ,  fille  de  magnifique  et 
puissant  homme  messire  Raimond-Garcie  de  Lavedan  , 
chevalier ,  seigneur  de  Lavedan  ,  et  de  Bertennie  ,  au 
comté  de  Bigorre  et  diocèse  de  Tarbes  ,  et  de  Beles- 
garde    de    Montesquiou  ;    et   sœur    germaine     de     noble 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFKRRAND.       287 

dame  Jeanne  de  Lavedan,  femme  de  magnifique  et  puis- 
sant homme  Gaston  de  Léon,  seigneur  de  Besaudun: 
par  ce  contrat,  le  seigneur  de  Lavedan  constitua  à  sa 
tille  la  somme  de  3,5oo  francs  tournois,  pour  le  paie- 
ment de  laquelle  il  abandonna  le  lieu  de  Barbasan 
de  Bat,  situé  au  comté  de  Bigorre.  Elle  survécut  à  son 
mari,  et  fit  son  testament  le  i3  mars  1 5  ly  (v.  st.); 
par  lequel  elle  voulut  être  enterrée  au  tombeau  de  son 
mari,  dans  l'église  des  Jacobins  de  Belvès  ;  et  nomma 
ses  exécuteurs  testamentaires,  Pons  de  Gontaut,  che- 
valier, baron  de  Biron,  et  les  seigneurs  de  Montastruc 
et  de  Montancès.  Il  ne  provint  de  ce  mariage  que  des 
tilles,  qui  sont  : 

i.°  Marguerite  de  Montferrand  fut  mariée  ,  par 
contrat  passé  sous  seings-privés,  et  reconnu  le  1 5 
mai  1499,  à  noble  et  puissant  seigneur  messire 
Pons  de  Gontaut,  chevalier,  seigneur,  baron  de 
Brion,  dont  elle  fut  la  seconde  femme;  fils  de 
Gaston  de  Gontaut,  chevalier,  seigneur,  baron  de 
Biron,  et  de  Catherine  de  Salignac  (1);  les  futurs 
époux  furent  assistés  d'Armand  de  Gontaut, 
évêque  de  Sarlat,  de  Pierre  de  Gaing,  abbé  de, 
Cadoin,  de  Gadifer  de  Montferrand,  abbé  de  Bon- 
lieu,  et  desseignenrs  de  Roquefeuil,  de  Caumont, 
de  la  Mothe,  de  Lencais  (  la  Cropte  ),  de  la  Ver- 
cantière,  de  Campnhac,  de  Masières,  Capdet, 
Ramonet  de  Boisse,  et  de  plusieurs  autres,  leurs 
parens  et  amis  ; 

20.  Jeanne  de  Montferrand  épousa ,  par  contrat 
passé  sous  seings-privés,  en  la  maison  de  Cas- 
telpugon,  le  5    février   004  (v.   st).    et  reconnu 


(1)  Marguerite  de  Montferrand  fut  mère  de  Jean  de  Gon- 
taut. auteur  des  maréchaux  de  France  et  ducs  de  Biron;  aïeule 
de  Claude  de  Gontaut,  dame  d'honneur  de  la  reine  Catherine 
Je  Médicis,  femme  de  Jean  d'Ebrard,  baron  de  Saint-Sul- 
pice,  ambassadeur  en  Espagne  et  chevalier  des  ordres  du  roi  ; 
et  bisaïeule  de  Charlotte  de  Gontaut,  mariée  à  Jacques  Nom- 
par  de  Caumont.  duc  de  la  Force,  pair  et  maréchal  de  France, 
et  de  Claude  de  Gontaut.  épouse  de  Charles  de  la  Rochefou- 
caud.  comte  de  Roucy,  dont  sont  issus  les  ducs  d'Estissac. 
d'Amville  et  la  duchesse  de  Randan. 


288  DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

au  château  de  Biron,  le  18  mars  suivant,  noble 
homme  Bernard  de  Poudens  {de  Podeux),  écuyer, 
seigneur  des  terres  et  seigneuries  de  Poudens,  au 
pays  de  Chalosse,  et  de  Serres-Castel,  et  Berna- 
dets,  au  pays  de  Béarn,  et  au  diocèse  de  Lescar. 
Son  père  lui  constitua  en  dot  la  somme  de  1750 
écus,  et  lui  promit  verbalement  de  lui  payer  celle 
de  5ooo  écus.  Elle  se  remaria,  après  la  monde  son 
mari  (qui  avait  testé  le  2  janvier  1 5 17  (v.  st.), 
à  noble  Pierre  de  Pardaillan,  seigneur  de  la 
Mothe  \    et  ne    vivait  plus  le  2  septembre  i53o  ; 

3°.  Catherine  de  Montferrand  s'allia  ,  par  contrat 
du  7  mai  (  aliàs  le  7  mars)  i5i2,  à  François  de 
Bourdeille  ,  chevalier ,  seigneur  de  Montancès  , 
Crognac,  etc.  ,  fils  d'Archambaud  de  Bourdeille, 
seigneur  de  Montancès,  etc.,  et  de  Jeanne  de 
Lastours  ;  elle  était  morte  le  i3  mars  1 5 1 7  (v.  st.) 

3.°  Madeleine  de  Montferrand,  mariée  au  seigneur 
de  Castelpugon,  vivait  encore  en  1 5 1 7  ; 

40.  Madelaine  de  Montferrand,  femme  du  seigneur 
de  Samson,  en  Béarn. 

Branche  de  la  Sale  et  de  Mensignac. 

IV.  François  de  Montferrand  ,  Ier  du  nom  ,  sur- 
nommé constamment  de  Montferrand  (  usage  observé 
par  ses  descendants  ),  écuyer,  seigneur  de  la  Salle, 
et  en  partie  de  Mensignac,  de  Brassac  et  de  Beaulieu, 
fut  légataire  et  destiné  à  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem, par  le  testament  de  son  père,  du  2  août  1479. 
Uni  à  ses  frères,  il  passa  une  procuration,  le  24  novem- 
bre 1485,  et  est  nommé  avec  eux,  dans  une  foule 
d'actes;  il  assista  au  contrat  de  mariage  de  Marguerite, 
sa  nièce,  du  i5  mai  1499,  et  y  renonça,  en  sa  faveur, 
à  tous  les  droits  qu'il  pouvait  avoir  sur  les  biens  de 
ses  père  et  mère,  moyennant  une  somme  d'argent  et 
une  rente  ;  il  paya,  conjointement,  avec  Raimond  de 
la  Porte,  son  beau-père,  à  noble  homme  hier  de  la 
Guorétie,  fils  de  Mathurin,  damoiseau,  seigneur  du 
repaire  de  Villars,  la  somme  de  trois  cent  cinquante  livres, 
qui  avait  été  constituée  en  dot  à  Marguerite  de  la 
Porte  ,    fille  dudit    Raimond ,  lors   de  son   mariage  avec 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.      289 

hier  de  la  Guorétie  ,  qui  leur  donna  quittance  de  cette 
somme,  le  i*  décembre  1504,  en  présence  de  nobles 
hommes  Hélie  de  Fayolle  et  Fortanier  de  Chantemerle  ; 
reçut  avec  noble  homme  Michel  delà  Porte  ,  le  16  février 
1 5 1 3  (  v.  st.),  l'aveu  de  messire  Jean  des  Moulins 
Deux-  Molis) ,  prêtre,  pour  une  vigne,  située  au  lieu 
de  la  Brosse;  reçut  en  i5 17  ,  celui  de  Guillaume  Dieu. 
Aydo  ,  pour  deux  pièces  de  terre  ,  situées  dans  la  paroisse 
de  Mensignac  ;  assista,  le  18  janvier  i520  (v.  st.) ,  au 
contrat  de  mariage  de  Raimond  de  la  Porte,  co -seigneur 
de  la  Salle ,  avec  Catherine  de  Taillefer  ;  donna ,  le 
22  mai  1 523  ,  à  un  particulier  de  la  même  paroisse  de 
Mensignac  ,  l'investiture  d'une  terre  relevant  en  fief 
de  son  domaine  direct,  située  sur  le  chemin  d' Aube- 
terre  à  Périgueux.  Il  est  énoncé  héritier  universel  de 
feu  noble  Jean  de  Montferrand  ,  chanoine  de  Saint- 
Avit  -  Sénieur,  au  diocèse  de  Sarlat ,  dans  une  obligation 
reçue  en  son  nom  ,  par  Guillonnet ,  son  fils ,  Je  9  dé- 
cembre 1 53 1  ;  vendit,  par  acte  passé  à  Périgueux,  le 
22  mai  i534,  à  Jean  Perrot,  seigneur  de  Crognac  ,  une 
rente  perpétuelle  ,  due  sur  un  bois  et  une  terre  appelée 
Lancinade,  située  dans  la  paroisse  de  Gonnaguet  .  Cette 
vente  fut  faite  moyennant  la  somme  de  cinquante  livres, 
avec  faculté  de  retrait  accordé  pour  le  tems  de  trois  ans, 
lequel  retrait  fut  exercé  par  le  même  seigneur  de  Mont- 
ferrand, le  1"  mai  1 536  .  On  ne  connaît  pas  la  date 
de  sa  mort  ;  mais  il  paraît  qu'il  ne  vivait  plus  en  1 541 . 
Il  avait  épousé,  par  contrat  du  9  janvier  i5o3  (v.  st.  ), 
demoiselle  Anne  de  la  Porte ,  fille  et  héritière  de 
Raimond  de  la  Porte,  seigneur  de  la  Salle  et  co-seigneur 
de  Brassac,  de  Beaulieu  et  de  Mensignac,  laquelle  vivait 
encore,  le  14  janvier  1 541  [v.  st.),  suivant  un  acte 
d'échange  qu'elle  fit  avec  un  particulier  ,  nommé  Martin 
Lamic.    Leurs  enfants  furent  : 

1 .°  Guillonnet  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean  de  Montferrand,  l'aîné; 

3.°  Jean  de  Montferrand,  le  jeune  ; 

4.0  Marguerite  de  Montferrand  ; 

5.°  Jeanne  de  Montferrand  ; 

6.°  Catherine  de  Montferrand  ,  fut  mariée  deux 
fois;  i.°  à  Gautier  de  Beraud  ;  2.0  par  contrat 
passé   en  la  ville    de  l'Esterp,  en    Limousin,    le 

XVII.  19 


290 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

21   janvier    1 53 1  (v.  st.),  à  Jacques  du  Brydieu, 
écuyer ,  du  diocèse  de  Limoges  . 


V.  Guillaume ,  dit  Guilhonnet  de  Montferrand, 
IIIe  du  nom,  écuyer,  seigneur  de  la  Salle-de  l'Isle , 
et  en  partie  de  Mensignac,  reçut ,  comme  fondé  de  la 
procuration  de  son  père ,  une  obligation  d'une  somme 
d'argent,  le  9  décembre  i53i  ;  donna  quittance  ,  le 
21  juillet  1 541  ,  â  Bertrand  de  la  Beaume  ,  écuyer, 
seigneur  dudit  lieu  ,  son  beau-frère ,  d^ne  somme 
d'argent ,  qui  avait  été  constituée  en  dot  à  sa  femme; 
et  fit  son  testament  en  la  maison  noble  de  la  Sipierre  , 
paroisse  de  Tocane,  le  10  août  i552  ,  par  lequel  il 
choisit  sa  sépulture  dans  l'église  de  Mensignac  ;  laissa 
l'usufruit  de  tous  ses  biens  à  sa  femme;  restreignit  à 
leur  légitime  ses  sept  enfants  puînés ,  institua  l'aîné 
son  héritier  universel.  Il  vécut  encore  sept  ans,  et  fut 
tué,  le  2  août  i55g ,  par  Arnaud  de  la  Porte,  écuyer, 
son  proche  parent  ,  fils  de  Raimond  de  la  Porte,  écuyer  , 
seigneur  de  la  Salle-de-1'Isle.  Il  avait  épousé  ,  par 
contrat  passé  en  la  même  maison  noble  de  la  Sipierre , 
le  3  mai  1529,  noble  Audete  ,  ou  Odete  de  la  Baume, 
sœur  de  noble  homme  Bertrand  de  la  Baume  ,  et  fille 
de  feu  noble  François  de  la  Baume,  écuyer,  seigneur, 
en  partie ,  de  la  Baume  et  de  la  Moline  ,  et  de  dame 
Jacquette  de  Pellegrue.  Les  enfants  issus  de  ce  ma- 
riage, sont  : 

1 .°  François  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Bertrand  de  Montferrand  ; 

3.°  François  de  Montferrand,  le  jeune,  est  peut- 
être  le  même  qu'un  François,  qualifié  baron  de 
Montferrand ,  qui  leva,  le  9  novembre  1616, 
un  régiment  de  son  nom ,  qui  fut  licencié  le 
Ier  décembre  suivant.  Il  avait  servi  dans  toutes 
les  guerres  ,  en  Guienne  et  en  Languedoc  ,  lors- 
qu'il fut  créé  maréchal  de  camp  par  brevet 
du  i5  mars  1628,  pour  continuer  de  servir  en 
Languedoc  ,  sous  les  ordres  de  M.  le  prince  de 
Condé  ;  il  fut  ensuite  nommé  pour  commander 
en  Guienne  ,  et  confirmé  maréchal  de  camp  ,  en 
cette  province  ,  parûrt  nouveau  brevet  du  28  no- 
vembre   i636  .    Il  mourut  quelques  années  après. 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.  291 

(  Voy.  les  comptes  de  l'extraordinaire  des  guerres 
au  dépôt  de  la  guerre  ). 

4.0  Guillaume  de  Montferrand,  auteur  de  la  bran- 
che de  Saint-Orse,  qui  sera  rapportée,    ci-après; 

5.°  Bertrand  de   Montferrand,  le  jeune; 

6.°  Armand  de  Montferrand  ; 

-.°  Charles  de  Monferrand  ,  écuyer,  seigneur  de 
la  Roche,   fit  son   testament,   le  9   février  i58o  ; 

8.°  Jean  de  Montferrand  ; 

9.0  Catherine  de  Montferrand,  épousa,  par  contrat 
du  4  avril  067,  Charles  de  Banes,  écuyer,  sei- 
gneur de  Maleffe;  et  fit  son  testament  au  repaire 
de  Maleffe,  le  22  décembre  Ô91,  par  lequel 
elle  choisit  sa  sépulture  dans  l'église  du  Change, 
auprès  de  son  mari  ,  et  fit  Raphaël  de  Banes, 
son  fils  aîné,  son  légataire  universel. 

VI.  François  de  Montferrand  ,  II*  du  nom, 
écuyer,  seigneur  de  Beau  lieu,  de  la  Brande  et  de 
Mensignac,  fut  nommé  héritier  universel  de  son  père, 
par  son  testament  du  10  août  i552;  uni  à  sa  mère  et 
à  ses  frères,  il  fit  faire  des  informations,  les  20,  23 
et  2  5  jours  de  mai  1 566,  devant  le  juge  criminel  de 
Périgueux,  contre  Arnaud  de  la  Porte ,  meurtrier  de 
son  père,  et  ne  vivait  plus  le  14  novembre  070.  Il 
avait  épousé,  par  contrat  passé  au  lieu  de  Mensignac, 
en  la  maison  noble  de  la  Brande,  le  2  mai  i562, 
demoiselle  Marguerite  de  Campnhac  (ou  Campniac  ), 
sœur  de  nobles  Bardin,  seigneur  de  Romain  et  de  Jean 
et  Jacques  de  Campnhac,  écuyers;  et  fille  de  François  de 
Campnhac,  seigneur  de  Marzac,  Romain,  l'Herm,  etc., 
et  d'Anne  de  Comarque.  Elle  était  veuve,  lorsqu'au 
nom  de  ses  enfants  mineurs  et  unie  à  leurs  tuteurs, 
elle  passa  une  transaction,  le  14  novembre  070,  avec 
Odète  de  la  Baume,  leur  aïeule,  qui  leur  abandonna 
tous  les  droits  qu'elle  avait  sur  la  métairie  noble  de 
Bourgonhe.  Leurs  enfants  furent  : 

1 .°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Marie  de  Montferrand  ; 

3.*  Anne  de  Montferrand  ,  mariée  par  contrat  du 
28  juin  1 585,  à  François  de  Favard,  écuyer 
sieur  de  la  Chabrerie,  homme  d'armes  de  la 
compagnie  de   M.  le    sénéchal  de   Périgord,   frère 


292 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

de  Pierre  de  Fayard,   conseiller  au  parlement  de 
Bordeaux. 


VII.  Pierre  de  Montferrand  ,  écuyer,  seigneur  de 
Beaulieu,  Mensignac,  etc. ,  était  très-jeune  lorsq'il  per- 
dit son  père.  Il  fut  mis  dès-lors  sous  la  tutelle  de  Jean 
de  Campnhac,  écuyer  seigneur  de  Beaumont,  et  de 
Charles  de  Banes,  écuyer,  seigneur  de  Maleffe  ;  et  y  était 
encore  en  1570.  Il  fut  nommé,  le  22  décembre  1 5g  1 , 
exécuteur  du  testament  de  Catherine,  sa  tante  :  et  mou- 
rut avant  l'an  1609,  ne  laissant  de  son  mariage  avec 
Jean  de  Saunier,  fille  de  Grimond  de  Saunier,  écuyer, 
seigneur  de  la  Barde,  et  de  Françoise  de  Chaize,  q^une 
fille,  dont  l'article  suit  : 

Nicole  de  Montferrand ,  fut  mariée  1 .°  par  contrat 
du  17  novembre  1609,  à  Jacques  de  Sanzillon  de  la  Fou- 
caudie,  écuyer,  seigneur  de  la  Foucaudie  et  de  Marcognac, 
fils  d'autre  Jacques  de  Sanzillon  de  la  Foucaudie  et  de 
dame  Marguerite  de  Rançon  net,  dont  elle  eut  plusieurs 
enfants.  Elle  épousa  en  secondes  noces,  en  16 18,  An- 
toine de  Fayard,  écuyer,  seigneur  du  Bos  et  des  Combes, 
son  cousin-germain,  fils  de  François  de  Fayard,  écuyer, 
seigneur  de  la  Chabrerie  et  d'Anne  de  Montferrand  ; 
dont  elle  eut  Marguerite,  de  Fayard,  femme  de  messire 
François-Louis  de  Bardon,  baron  de  Ségonzac  ;  elle  testa 
le  4  novembre  1669. 

Branche  de  Saint-  Or  se  et  de  Montréal. 


VI.  Guillaume  de  Montferrand,  VIe  du  nom, 
écuyer,  seigneur  du  Maine  et  de  Saint-Orse,  quatrième 
fils  de  Guilhonnet  de  Montferrand  et  d'Odète  de  la 
Baume,  fut  fait  légataire  par  le  testament  de  son  père, 
du  10  août  i552;  est  nommé  avec  ses  frères,  dans  les 
informations  qui  furent  faites  les  20,  23  et  25  mai  i566, 
devant  le  juge  criminel  de  Périgueux,  contre  Arnaud  de 
Laporte,  meurtrier  de  leur  père  ;  refusa  la  tutelle  des 
enfans  mineurs  de  François,  son  frère,  suivant  une  tran- 
saction passée  au  nom  desdits  mineurs,  le  14  novembre 
1 570  ;  fut  institué  héritier  par  moitié  avec  Catherine  sa 
sœur,  d'Odète  de  la  Baume,  sa  mère,  par  testament  de 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.  293 

la  même  Catherine,  du  22  décembre  091;  fit  avec  sa 
femme,  un  bail  à  ferme,  le  5  novembre  i6o3,  à  un  par- 
ticulier nommé  Thony  Torcheporc,  du  moulin  de  la  Faye 
près  Saint-Orse  ;  rit  aussi  avec  sa  femme,  le  i5  juin  i6o5, 
un  arrêté  de  compte,  de  ce  qui  était  resté  en  partage  à 
cette  dame,  par  acte  passé  entre  elle  et  les  héritiers  de 
Louis  de  Fanlac,  écuyer,  seigneur  de  la  Salle,  son  oncle; 
obtint  du  Roi  le  21  novembre  161 5,  des  lettres  qui  por- 
tent :  «  Que  sa  Majesté  désirant  traiter  favorablement 
»  ledit  sieur  de  Saint-Orse,  en  considération  de  ses  ser- 
»  vices,  et  voulant  prendre  en  sa  particulière  protection 
»  et  sauve-garde  tout  ce  qui  lui  appartenait,  fait  très- 
»  expresses  défenses  à  tous  gens  de  guerre,  de  pied  et 
»  de  cheval,  d'aller  loger  sans  son  ordre  et  département 
»  exprès,  en  la  paroisse  de  Saint-Orse  ,  en  Périgord, 
»  appartenant  audit  sieur ,  et  d'en  emporter  aucuns 
»  fourrages,  bleds,  vins,  foins,  avoine,  chevaux,  etc.  » 
Enfin  sa  femme  et  lui  firent  un  testament  mutuel  au 
château  de  Saint-Orse,  le  11  mai  16 17,  en  présence  de 
Jacob  d'Abzac,  écuyer,  seigneur  de  Limérac ,  Jean  de 
Banes,  écuyer,  seigneur  de  la  Barde,  Jean  de  Fan- 
lac  ,  écuyer ,  seigneur  de  Fanlac ,  etc .  Il  donna  le 
16  mai  1620,  sa  procuration  à  Festugière,  pour  deman- 
der en  son  nom,  l'ouverture  du  testament  de  Jacques  , 
son  nls  ;  et  fit  le  sien  clos,  et  écrit  de  'la  main  de  Jean 
de  Banes,  écuyer,  seigneur  de  la  Borde,  son  neveu,  par 
lequel  il  demanda  à  être  enseveli  suivant  la  coutume  de 
l'église  réformée  ;  fit  de  nouvelles  dispositions ,  attendu 
que  depuis  le  testament  mutuel  qu'il  avait  fait  avec  sa 
femme,  son  héritier  était  mort  :  et  mourut  lui-même  le 
mardi  11  mai  162 1.  Il  avait  épousé  par  contrat  passé  au 
château  de  la  Force,  le  11  janvier  1374,  demoiselle 
Louise  de  Fanlac  (1),  fille  de  noble  Jean  de  Fanlac,  écuyer, 


(1)  Fanlac  (ou  Fallac),  noble  et  ancienne  famille  du  Péri- 
gord, issue  de  Bernard  de  Fanlac,  qui  devint  seigneur  de  Saint- 
par  son  mariage,  vers  l'an  1400,  avec  Marthe  de  Moli- 
nier,  dite  de  Saint-Orse,  héritière  de  cette  seigneurie.  Hugues  I, 
leur  fils,  connu  par  des  actes  de  1463,  1472,  1473,  etc.,  épousa, 
en  1438,  demoiselle  Hélis  de  la  Bertrandie  ;  dont  il  eut  An- 
toine, père  de  : 

Pierre  de   Fanlac ,  qui   fit  fortifier,en  1 504,  son  château  de 


2Q4      DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

seigneur  de  Saint-Orse,  et  de  dame  Françoise  de  Lagut  ; 
elle  était  née  le  8  février  i56o  (v .  st.),  et  décéda  le 
1 8  juin  1 6 1 7.  De  ce  mariage  provinrent  : 

i.°  Jean  de  Montferrand,  écuyer,  seigneur  de 
Saint-Orse ,  né  le  n  décembre  i5y5,  fut  ins- 
titué légataire  d'une  somme  d'argent,  par  le 
testament  de  ses  père  et  mère,  du  16  mai  1 617. 
Il  faisait  sa  demeure  au  Repaire  de  Goursac, 
dans  la  paroisse  de  Saint-Orse,  lorsqu'il  obtint, 
conjointement  avec  ses  frères,  le  18  mai  i636, 
une  ordonnance  des  commissaires  députés  pour 
le  régalement  des  tailles,  en  Guienne,  portant 
qu'il  continuerait,  ainsi  que  ses  frères,  en  qua- 
lité de  nobles,  de  jouir  de  l'exemption  des  tailles 
et  autres  subsides.  Il  avait  épousé,  par  contrat  post- 
nuptial, le  23  décembre  1606,  demoiselle  Marie  de 
Felets,  fille  de  Charles  de  Felets,  écuyer,  sei- 
gneur de  Bersac,  et  d'Anne  de  Roffignac,  dame 
de  Saint- Urcisse,  qui  le  rendit  père  de 

Jean  de  Montferrand,  écuyer,  né  le  1 3  janvier 
1606,  épousa,  par  contrat  passé  à  Allassac, 
en  bas  Limosin,  le  17  janvier  1621,  demoi- 
selle Jeanne  d'Espeyruc,  fille  unique  de 
Pierre  d'Espeyruc,  écuyer,  seigneur  de  Ge- 
nouilhac,  de  la  paroisse  de  Donzenac,  et  de 
feue  dame  Louise  de  Bouchiac,  dont  il  ne 
paraît  pas  qu'il  ait  laissé  d'enfants  ; 

2.0  Jacques  de  Montferrand,  écuyer,  seigneur  de 
Montferrand,  né  le  dernier  d'octobre  1577,  et 
baptisé  à  la  Force,  par  Jean  Dupuy,  ministre 
protestant,  le  7  juillet  i58o,  fit  son  testament 
au    château  de  Saint-Orse,  le    3  mars  1620,    en 


Saint-Orse,  s'allia,  vers  le  même  tems,  à  demoiselle  Fran- 
çoise de  Lostanges,  fille  de  Bertrand,  seigneur  de  Lostanges, 
et  de  Marie  de  Royère.  De  ce  mariage  naquit  François  de 
Fanlac,  qui  de  Françoise  de  Chaumont-Labatut,  sa  femme, 
qu'il  avait  épousée  en  1524,  laissa  entr'autres  enfants  :  Jean  de 
Fanlac,  marié,  en  i552,  à  Françoise  de  Lagut  de  Montardit, 
père  et  mère  de  Louise  de  Fanlac,  femme  de  Guillaume  de 
Montferrand. 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.  29  5 

faveur  d'Antoine  de  Montferrand ,  son  frère  au- 
quel il  substitua  ses  autres  frères  ;  laissa  l'usufruit 
de  tous  ses  biens  à  son  père;  rit  des  legs  à  ses 
frères  et  sœurs;  et  mourut  dans  la  nuit  du  14 
au  i5  mars  de  la  même  année  (  1620),  sans  avoir 
été  marié  ; 

3.°  Pierre  de  Montferrand,  écuyer  ,  seigneur  de 
Peyrebrune  ,  né  le  18  avril  1579  ,  veille  de  Pâ- 
ques ,  est  nommé  dans  des  actes  de  161 7,  1620 
et  1626; 

4.0  Antoine  de  Montferrand ,  chevalier ,  seigneur 
de  la  Faye  et  de  Saint-Orse  ,  gentilhomme  ordi- 
naire de  la  chambre  du  roi  Louis  XIII,  aide  de 
ses  camps  et  armées  ,  gouverneur  de  Brique- 
ras ,  etc.,  né  le  mardi  3  mai  i583,  fut  émancipé, 
par  son  père,  le  9  décembre  161 5  ;  et  institué  léga- 
taire universel  de  Jacques  ,  son  frère  ,  par  son  tes- 
tament du  3  mars  1620.  Il  présenta  requête  pour 
demander  que  ce  testament  fût  ouvert  devant  le 
juge  particulier  de  Saint-Orse,  contre  ses  frères  et 
neveu,  qui  prétendaient  que  cette  onverture  ne 
devait  se  faire  que  devant  le  sénéchal  de  Péri- 
gord  :  attendu  que  les  causes  des  gentilshommes 
devaient  se  traiter  au  siège  de  la  sénéchaussée,  pri- 
vativement  aux  juges  ordinaires,  suivant  les  ordon- 
nances royaux.  Il  fut  institué  héritier  universel, 
par  le  second  testament  de  son  père,  du  2  août 
1620;  obtint,  le  26  mai  1622,  une  sauve-garde 
du  roi,  pour  se  retirer  en  sa  maison  de  Saint-Orse, 
y  demeurer  en  toute  sûreté,  et  y  jouir  des  bienfaits 
des  édits  de  sa  majesté,  avec  ordre  à  tous  gens  de 
guerre,  de  le  laisser  librement  passer  et  repasser  **\ 
avec  ses  armes,  chevaux,  valets  et  bagages.  Le 
roi  accorda,  le  même  jour,  d'autres  lettres,  pour 
exempter  le  bourg  et  paroisse  de  Saint-Orse,  de 
tout  logement  de  gens  de  guerre  ;  et  fit  expédier 
à  Antoine  de  Montferrand,  une  passe-port  pour 
aller  dans  toutes  les  villes  du  royaume,  où  ses 
affaires  l'appeleraient,  lui  troisième,  avec  che- 
vaux armes  et  bagages.  Il  prend  les  qualités  de 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du  roi,  et 
d'aide  des  camps  et  armées  de  sa  majesté,  dans 
une    transaction    quil   pa<-sa,    le  27    avril   1626, 


296 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

avec  Pierre  de  Montferrand  ,  seigneur  de  Peyre- 
brune  ,  son  frère  }  sur  un  procès  qu'ils  avaient  en- 
tre eux  au  parlement  de  Bordeaux  ,  au  sujet  de  la 
succession  de  leur  père  ,  et  de  celle  de  Jacques 
et  Armand,  leurs  frères.  Il  servait  dans  l'armée 
de  Piémont  ,  en  i63o  ,  et  fut  nommé  ,  le  11  juin 
de  cette  année  ,  gouverneur  du  fort  de  Briqueras } 
pris  sur  le  duc  de  Sayoie. 

Il  produisit ,  avec  ses  frères  ,  ses  titres  de 
noblesse,  devant  les  commissaires  députes  par  le 
roi ,  pour  le  régalement  des  tailles  en  Guienne  , 
qui  ordonnèrent,  par  jugement  rendu  le  18  mai 
1 635  ,  qu^l  continuerait  de  jouir  ,  en  qualité  de 
noble,  de  l'exemption  des  tailles  ;  fut  de  nouveau 
maintenu  dans  sa  noblesse  ,  par  jugement  de 
M.  Pellot ,  intendant  de  Guienne  ,  en  1667. 

Il  fut  employé ,  en  Périgord ,  dès  Tan  i636  , 
pour  maintenir  l'autorité  du  roi  dans  cette  pro- 
vince ;  reçut  un  ordre  de  sa  majesté ,  daté  de 
Saint-Germain-en-Laye  ,  le  28  décembre  i636, 
pour  employer  les  régiments  de  Tonneins  ,  Na- 
vailles,  Roquelaure  et  le  Vigan  ,  à  établir  le  sieur 
de  Bordelas  ,  exempt  des  gardes-du-corps  de  sa 
majesté  ,  dans  la  maison  et  terre  des  Bories.  Le 
duc  d'Epernon  lui  envoya  ordre  de  Cadillac  s  le 
17  avril  1637,  de  prendre  et  conduire  les  régi- 
ments de  Navailles ,  du  Vigan  et  de  Montignac , 
en  garnison  en  Périgord  et  en  Querci  ,  et  de  les 
loger  dans  les  lieux  ,  paroisses  et  villes  de  ce  pays  } 
qui  n'avaient  pas  satisfait  aux  impositions  taxées 
pour  les  subsitances  des  gens  de  guerre.  Diverses 
lettres,  dont  le  roi  Louis  XIII  l'honora,  et  que 
ses  généraux  lui  adressèrent ,  contiennent  des 
témoignages  formels  de  sa  valeur  et  de  ses  talents 
dans  l'art  de  la  guerre.  Enfin  ,  il  fit  son  testament  , 
sous  seing-privé,  le  19  mars  1667,  par  lequel  il 
laissa ,  à  ses  proches ,  le  soin  de  faire  enterrer 
son  corps  à  leur  discrétion  (il  était  protestant)  ; 
et  mourut,  sans  laisser  d'enfants,  le  i5  mai  de 
la  même  année  1667.  Il  avait  épousé ,  par  contrat 
passé  après  la  célébration  du  mariage,  le  ier 
octobre  161 8,  demoiselle  Anne  de  la  Porte-de- 
Lusignac  ,  fille  de  noble   Raimond  de  la  Porte , 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTKERRAND.      297 

écuyer,  seigneur  de  la  Porte-de-Lusignac,  et  de 
Marguerite  de  Lambert.  Elle  lui  survécut,  et  fit 
son  testament,  le  10  mars  1668(1). 

5.°  Armand  de  Montferrand  ,  écuyer,  seigneur  de 
Bussac,  né  à  Prigonneu,  le  19  janvier  1590,  fut 
tué,  vers  la  mi-carême  de  l'année  1623,  en  dé- 
fendant le  château  de  Montravel,  assiégé  par 
M.  le  duc  d'Elbeuf,  général  pour  le  roi,  en  son 
armée  de  Guienne;  il  était  alors  âgé  de  trente- 
trois  ans  ; 

6.°  Raphaël,  dont  l'article  suit  ; 

7. °  Jean  de  Montferrand  le  jeune,  écuyer,  sei- 
gneur de  Fonlonge,  habitant  de  la  paroisse  de 
Limérac,  né  à  Saint-Orse,  le  3  septembre  1595, 
épousa,  en  1627,  Jeanne  d'Abzac,  dame  de 
Rossignol  et  de  Limérac  ;  et  mourut  à  Rossignol, 
le  2  5  juillet  1644,  âgé  de  quarante-neuf  ans, 
n'ayant  eu  qu'une  fille,  morte  bientôt  après  sa 
naissance  : 

8.°  Judith  de  Montferrand,  née  le  9  août  i58i, 
fut  mariée  avant  Tan  1620,  à  Magault  Rousset, 
sieur  de  Chinhars  fou  Chalvars)  ;  elle  était 
veuve  le  7  janvier  1642,  suivant  une  quittance 
de  huit  cents  livres  qu'elle  donna  à  Anne  de  la 
Porte  ,   dame  de    Saint  -  Orse  ,    sa   belle  -  sœur  ; 

9.°Estherde  Montferrand,  née  le  11  juillet  1 585, 
épousa  Jean  de  Lern,  sieur  de  la  Borie  et  de  Bré- 
gannat  ;  et  mourut  en  1623,  laissant  une  fille 
unique,  nommée  Louise  de  Lern; 

10. "Jeanne  de  Montferrand  ,  naquit  le  17  no- 
vembre 1 586  ; 

1 1 .°  Marthe  de  Montferrand  ,  née  à  Gastebois  , 
paroisse  d'Eyraut,  le  29  novembre  1 588,  donna 
quittance,  le  26  mai  i63i,  à  Antoine,  son 
frère,  de  la  somme  de  mille  livres,  qu'elle 
déclara  avoir  reçues  par  les  mains  de  Pierre  Roux, 
écuyer,  seigneur  de  Moncheuil;  elle  demeurait 
alors  dans  le  bourg  de  Saint-Rabier,  et  dans  la 
maison  noble  de  la  Marche; 


(1)  Anne  de  Laporte  avait  pour  sœurs  Reine  de  Laporte, 
mariée  à  Jean  de  Fanlac,  co-seigneur  de  Saint-Orse  ;  et  Marie, 
femme  de  François  de  Ghillaud,  seigneur  d'Andrivaux. 


298      DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

i2.°  Nerée  de  Montferrand,  née  dans  la  paroisse  de 
Lunas,  le  24  décembre  1593. 

VII.  Raphaël  de  Montferrand,  écuyer,  seigneur 
de  la  Serve,  capitaine  au  régiment  de  Tonneins,  né 
à  Prigonrieu,  dans  la  nuit  du  18  au  19  février  1592, 
servit  dans  l'armée  qui  conquit  la  Lorraine,  en  iô33  et 
années  suivantes;  il  produisit,  avec  ses  frères,  ses  titres, 
devant  les  commissaires  généraux,  députés  par  le  roi, 
pour  le  régalement  des  tailles  en  Guienne,  qui  ren- 
dirent une  ordonnance,  le  18  mai  i636;  par  laquelle, 
sur  le  vu  de  ces  titres,  remontés  à  l'an  i5o3,  ils  le 
déchargèrent  de  l'assignation  qui  lui  avait  été  donnée. 
Il  passa,  avec  Antoine  de  Montferrand,  son  frère,  le 
it»  février  i638,  un  compromis,  par  lequel  ils  choisirent 
pour  arbitres  de  leurs  différends,  messieurs  du  Manadau, 
de  Mayac,  de  la  Relhie,  delà  Borde-Puycharnaud,  etc.; 
et  fit  son  testament  le  14  avril  i652,  par  lequel  il 
choisit  sa  sépulture  dans  l'église  de  Saint-Orse,  aux 
tombeaux  de  ses  prédéceseeurs;  et  mourut  le  21  sep- 
tembre 1660,  âgé  de  soixante-huit  ans.  Il  avait  été 
marié  deux  fois  ;  la  première,  par  contrat  passé  au 
bourg  de  Gabillou,  en  Périgord,  le  6  janvier  i638, 
avec  demoiselle  Suzanne  de  Hautefort,  fille  de  messire 
Marc  de  Hautefort,  chevalier,  seigneur  de  Vaudre, 
Gabillou,  etc.,  et  de  feue  dame  Anne  de  Roux,  morte 
des  suites  de  couches  de  deux  jumeaux.  Il  épousa,  en 
secondes  noces,  par  contrat  du  18  janvier  i652,  Jeanne 
d'Eymery,  dame  de  la  Vergne,  veuve  de  Léonet  Donat, 
écuyer,  seigneur  de  la  Vergne.  Du  premier  de  ces  ma- 
riages naquirent  : 

1 .°  Antoine,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean  de  Montferrand,  écuyer,  seigneur  de 
Fonlonge,  capitaine  dans  le  régiment  de  Linière, 
ensuite  dans  celui  de  monseigneur  le  Dauphin, 
naquit  en  1642.  Etant  sur  le  point  de  partir  pour 
l'armée,  il  fit,  avec  Jean  de  Montferrand,  le 
5  janvier  1672,  un  testament  clos  et  mutuel, 
par  lequel  ces  deux  frères  se  firent  héritiers  réci- 
proquement l'un  et  l'autre.  Il  mourut  à  Kinzevel, 
dans  le  pays  de  Liège,  le  6  janvier  1674,  suivant 
l'acte  d'ouverture  de  ce  testament,  qui  fut  faite 
le  dernier  octobre  1676  : 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.       299 

3.°  Jean  de  Montferrand  ,  écuyer ,  seigneur  de 
Montferrand,  enseigne  dans  le  régiment  de  Na- 
varre, ensuite  capitaine  dans  celui  de  monsei- 
gneur le  Dauphin,  fit  un  testament  mutuel  avec 
Jean,  son  frère,  le  3i  octobre  1672  ;  en  fit  un 
second,  étant  en  garnison  au  fort  Nicolaï,  de- 
pendant  du  gouvernement  du  Pas-de-Calais ,  le 
3o  mars  1676  ;  et  fut  tué,  commandant  un  batail- 
lon dans  une  révolte,  au  logement,  par  des 
soldats  du  bataillon,  le  16  mai   1678  ; 

4.0  Anne  de  Montferrand  ,  épousa,  par  contrat  du 
4  février  1657  Gabriel  de  Saunier,  écuyer, 
seigneur  de  Lamourat,  fils  de  Geoffroi  de  Sau- 
nier, écuyer,  seigneur  de  la  Filolie  las  Riba- 
dias,  etc.,  et  d'Anne  de  Roux-de-Lusson. 

Fils  naturel  de  Raphaël  de  Montferrand: 
Annetde  Montferrand,  légataire,  en  i652. 

VIII.  Antoine  de  Montferrand,  Ier  du  nom, 
écuyer,  seigneur  de  Saint- Orse  et  de  Montferrand, 
après  la  mort  d'Antoine,  son  oncle,  capitaine  dans 
le  régiment  de  Bouillon  ,  né  en  i63q  et  baptisé  le 
1 1  décembre,  fut  institué  héritier  universel  par  le  tes- 
tament de  son  père,  du  14  avril  i652  ;  produisit  ses 
titres  de  noblesse,  remontés  à  l'an  029,  et  fut  main- 
tenu par  jugemeut  de  M.  Pellot,  intendant  de  Guienne, 
le  8  janvier  1667  (1);  fit  un  testament  militaire,  à 
Maestricht,  le  24  mai  1674,  et  mourut  dans  cette 
ville,  des  suites  de  la  blessure  qu'il  avait  reçue  à  la 
prise  de  Herquelen,  dans  la  province  de  Juliers.  Il  avait 
épousé  par  contrat  passé  à  Saint-Orse,  le  1 1  février 
1661,  Jeanne  de  Fanlac,  demoiselle  de  la  Trimouille, 
fils  de  messire  Hélie  de  Fanlac,  écuyer,  seigneur  de 
la  Salle,  et  co-seigneur  de  Saint-Orse,  et  de  dame 
Jeanne  de  la  Ramière  ;  elle  testa  le  29  avril  1679,  et 
laissa  les  enfants   suivants  : 

i.°  Antoine    II,   dont  l'article  suit  ; 

2.0  Antoine  de  MontferrandJ,    chevalier,     seigneur 


[i)Cab.  du  Saint-Esprit,  recherc.de  Guienne,  vol.  1,  p.  172  , 
—  et  vol.  28,  p.  21 3. 


3oo       DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

de    la     Salle,    co-seigneur    de     Saint-Orse,     fut 
nommé  capitaine    au  régiment  de  Toulouse,  in- 
fanterie,   par    commission,    datée    de    Versailles, 
le  12   août   1698.  Uni   à    Antoine,    seigneur    de 
Saint-Orse,  son    frère  aîné,  il  acquit  le    8  février 
1709,  tous    les   droits    de  justice  que  Jean- Louis 
de  Hautefort,  comte  de  Marquessac,  pouvait  avoir 
sur    le  bourg   de    Saint-Orse,  et  ses  dépendances  ; 
il  fut  convenu,    par    cet    acte,    entre     les    deux 
frères,   que  le    plus    jeune    prendrait,  ainsi     que 
ses  héritiers  et  descendants,  le  titre  de    seigneur 
de  la  Salle  et  de  co-seigneur  du  bourg  et  paroisse 
de  Saint-Orse  ;  et  il  tut  reconnu  que  le  seigneur 
de  la  Salle  avait  possédé,    de    tous     tems,     son 
château  et  préclôtures  de  la  Salle,  en  toute  justice. 
Il  vivait     encore    le    18  octobre    1750;    et  avait 
épousé,    par   contrat    passé    le   21    janvier    1705, 
noble  Catherine  de  Longuechaud,   demoiselle  du 
Raisse,  fille  de  feu    noble  Guillaume  de  Longue- 
chaud,  écuyer,    seigneur     de  la    Renge,     et    de 
Marguerite    Papus.    De  ce   mariage  sont  issus: 

A.  Jean-François  ,  marquis  de  Montferrand, 
dit  de  Gontaut,  chevalier,  seigneur  de  la 
Salle,  la  Besse,  Chanteyrac,  Fonberle,  co- 
seigneur  du  bourg  et  paroisse  de  Saint-Orse, 
capitaine  de  cavalerie  au  régiment  de  Péri- 
gord,  né  le  9  mars  171 5  ;  épousa,  par  contrat 
du  18  octobre  1750,  Marie^Blaise  de  Malet, 
demoiselle  de  Doussat,  fille  de  haut  et  puis- 
sant seigneur  François  de  Malet,  seigneur 
de  la  Jorie,  Doussat,  le  Ghastenet  Eys- 
sandiéras,  etc.,  et  de  feue  haute  et  puissante 
dame  Marie  de  la  Garde-de-Saint-A.ngel. 
Il  ne    provint  de  ce  mariage  qu'une  fille  : 

Marie-Anne  de  Faubournet  -de- Montfer- 
rand, mariée,  par  contrat  du  5  février 
1769,  avec  Charles-Félix  de  Gontaut- 
de-Saint-Geniez,  comte  de  Gontaut, 
colonel  du   régiment    de  Tournaisis  ; 

B.   N....    de   Montferrand,   abbé    de  Gontaut, 

curé  de  Châtres  ; 
C.  D.    E.  Trois  filles,  demoiselles  de    Mont- 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.  3qi 

ferrand-de-Gontaut,  dont  l'une,  nommée 
Marie,  épousa,  par  contrat  postnuptial 
accordé  le  25  octobre  1 741 ,  Hélie  de  Fars, 
chevalier,  seigneur  de  Fosselandry ,  lieu- 
tenant-colonel du  régiment  de  Fiennes,  rils 
de  Marc  de  Fars,  seigneur  de  Fosselandry 
et  de  Marguerite  de  Fayolle; 

3.°  Jean  de  Montferrand  ,  né  le  8   novembre  1666  ; 

4.°  Anne  de  Montferrand,  née  le  6  mai  i663  ; 

5.°  Jeanne  de   Montferrand,   née  le  24  mai    1664; 

6.°  Marie-Anne  de  Montferrand ,  née  le  3o  juin 
i665  ; 

7.0  Marie- Louise  de  Montferrand,  née  le  2  5  février 
1668; 

8.°  Catherine  de  Montferrand  ,  née  le  20  septem- 
bre 1669,  morte  jeune; 

9. °  Marie  de  Montferrand,  née  le  20  octobre   1670. 

IX.  Antoine,  ou  Antoine  Joseph  de  Montferrand,  IIe 
du  nom,  surnommé  de  Gontaut,  chevalier,  seigneur 
de  Saint-Orse,  né  le  i3  (aliàs,  le  19)  mars  1662,  fut 
institué  légataire  universel  par  le  testament  de  Pierre 
de  Fanlac,  écuyer,  seigneur  de  la  Salle-de-Saint-Orse, 
son  oncle,  du  3  juillet  1694  ;  acquit,  conjointement 
avec  Antoine,  seigneur  de  la  Salle,  son  frère,  le  8  fé- 
vrier 1709,  de  Jean-Louis  de  Hautefort,  comte  de 
Marquessac,  marquis  de  Bruzac,  etc.,  tous  les  droits 
et  portion  de  justice,  honneurs  et  prérogatives  qui  appar- 
tenaient à  ce  dernier,  et  qui  avaient  appartenu  à  René 
de  Hautefort,  chevalier,  seigneur  de  la  Mothe,  sur  le 
bourg  de  Saint-Orse  et  douze  villages  voisins  :  il  fut 
accordé  et  convenu  entre  les  deux  frères,  que  le  premier 
aurait  seul  toute  la  justice  de  son  château  de  Saint-Orse, 
et  ses  dépendances,  et  qu'il  prendrait  ,  ainsi  que  ses 
descendants,  les  nom  et  titre  de  seigneur  de  Saint-Orse, 
et  que  pour  les  honneurs  de  l'église,  il  y  tiendrait  le  premier 
rang,  comme  aîné.  Il  fit  son  testament  olographe ,  le 
7  juin  1733,  par  lequel  il  choisit  sa  sépulture  dans 
l'église  de  Saint-Orse,  sans  pompe  ni  cérémonie  ;  et 
mourut  en  1747,  âgé  de  quatre-vingt-cinq  ans.  Il  avait 
épouse,  par  contrat  passé  au  bourg  d'Abzac,  en  Péri- 
gord,  le  i5  avril  1693,  Jeanne-Charlotte  de  Hautefort, 
demoiselle    de    Bauzens,  fille    de    François  de    Hautefort, 


3 02       DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

chevalier,  seigneur  d'Ans,  d'Abzac,  Bauzens,  etc.,  et 
de  dame  Jeanne  d'Abzac-de-la-Douze  ;  laquelle  fit  son 
testament  à  Périgueux,  dans  lequel  elle  déclara  avoir  eu 
sept  enfants  de  son  mariage;  et  mourut  en  1754.  Les 
noms  de  ces  sept  enfants  sont  :  ' 

i.°  Bernard- Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean-François  de  Montferrand,  dit  de  Gontaut, 
grand-chantre  de  l'église  de  Chartres  et  vicaire- 
général  de  ce  diocèse;  nommé  au  mois  de  mai 
1724,  à  l'abbaye  royale  et  commendataire  de  la 
Peyrouse,  au  diocèse  de  Périgueux  ;  connu  aussi 
par  des  actes  de  1733  et  1734  ;  mourut  à  Chartres 
le  2  septembre  1759,  âgé  de  soixante  ans  ; 

3.°  Jean  de  Montferrand  dit  de  Gontaut,  ecclé- 
siastique ; 

4.0  et  5.°  Deux  enfants,  morts  jeunes,  et  avant 
l'an  1733  ; 

6.°  Marie -Thérèse  de  Montferrand -de -Gontaut, 
demoiselle  de  Saint-Orse,  fut  mariée,  par  contrat 
du  6  février  1732,  à  Joseph  de  Chancel,  écuyer, 
seigneur  de  la  Chaloupie,  Eyliac,  etc.,  fils  de 
Jean  de  Chancel,  seigneur  des  mêmes  lieux,  et 
de  Marie  Fauvel  ; 

7.0  N....  de  Montferrand,  religieuse  -  professe  au 
couvent  de  Sainte- Ursule,  à  Périgueux. 

X.  Bernard-Louis  de  Montferrand  ,  surnommé  de 
Gontaut  (1),  chevalier,  seigneur  de  Saint-Orse,  Royère, 
Montréal,  Montaut,  Labatut,  etc.,  titré  marquis  de 
Montréal,  capitaine  au  régiment  de  Toulouse ,  né  le 
14  août  1702,  nommé  capitaine  en  second  de  la  com- 
pagnie de  Beaupuy  ,  dans  le  régiment  d'infanterie  de 
Toulouse,  le  i5  décembre  1719  ;  fut  institué  héritier 
universel,  par  les  testaments  de  ses  père  et  mère,  des 
7  juin  et  27  septembre  1733  ;  reçut  une  quittance,  le 
29  décembre  1749,  pour  partie  de  la  dot  de  sa  sœur, 
mariée    à    Joseph    de   Chancel,    seigneur  de  la  Chalupie 


(!)  Bernard-Louis  est  le  premier  de  sa  famille  qui  ait  pris 
le  nom  de  Gontaut.  Il  le  prit  dans  son  contrat  de  mariage  en 
1734,  le  donna  à  son  père,  et  fit  baptiser  tous  ses  enfants  sous 
ce  nom. 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.       303 

(ou  Chaloupie);  fit  son  testament,  à  Pêrigueux,  le 
20  juillet  1759;  et  mourut  avant  le  10  avril  1760.  II 
avait  épousé,  par  articles  passés  en  la  maison  noble  de 
Ladou,  paroisse  de  Puy-de- Fourches,  le  3o  janvier 
1734,  et  reconnus,  le  18  avril  1735,  demoiselle  Anne 
de  Lagut,  fille  de  messire  Charles  de  Lagut,  chevalier, 
seigneur  de  Ladou,  et  de  feue  dame  Jeanne  de  la 
Marthonie:  elle  fit  son  testament,  le  6  mai  1760,  et 
mourut  bientôt  après.  De  ce  mariage  sont  issus: 

i.°  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean-François  de  Gontaut ,  chevalier  de  Mont- 
ferrand,  officier  dans  le  régiment  d'Orléans, 
cavalerie,  obtint  ensuite  une  commission  de  ca- 
pitaine dans  le  régiment  d'Artois,  cavalerie  ;  se 
retira  avec  la  croix  de  Saint-Louis;  et  mourut, 
en  1798,  sans  avoir  été  marié  ; 

3.°  Jean-Baptiste  de  Gontaut,  destiné  à  l'état  ecclé- 
siastique; 

4.0  Pierre  de  Gontaut,  dit  de  Saint-Orse,  officier 
au  régiment  de  Bassigny,  infanterie,  passa  aux 
îles  de  l'Amérique,  en  1783  ou  1784;  et  se 
maria  dans  la  petite  île  de  Cariacou,  dépendante 
de  Curaçao.  Quoique  sa  famille  eût  repris  le 
nom  de  Faubournet-de-Montferrand,  il  a  con- 
servé celui  de  Gontaut;  et  est  mort,  laissant 
deux  enfants,  dont  un  fils,  qui  porte  le  nom  de 
Gontaut,  et  habite  la  Martinique,  île  française; 
et  la  fille  est  mariée  à  un  Anglais  ; 

5.°  Joseph  de  Gontaut,  mort  sans  postérité; 

Marie  de  Gontaut,  épousa  ,  par  contrat  du  2 
mai  1763,  haut  et  puissant  seigneur  messire 
Louis  de  Vassal,  chevalier,  seigneur  de  Belle- 
garde,  décédé  le  22  février  1786,  à  l'âge  de 
soixante- neuf  ans,  fils  de  Jean-Marc  de  Vassal, 
chevalier,  seigneur  de  Bellegarde,  et  de  dame 
Jeanne  de  la  Roque; 

7.0  Marie  -  Thérèse    de    Gontaut  ,    demoiselle    de 

Saint-Orse,     mariée,     en     1765,    au  seigneur  du 

Repaire  de  Saint-  Rabier; 
8.°  Jeanne  de    Gontaut,    épousa  M.  de   Verneuil , 

seigneur  de  la  Barde-de-Creissac  et  de  la  terre  de 

l'Isle-sur-Drone,  en  Périgord  ; 


304      DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

9. °  Marguerite  de  Gontaut,  morte  à  Montréal, 
sans  avoir  été  mariée; 

10.  °Anne-Marie-Thérèse  de  Gontaut ,  fut  mariée, 
en  1786,  à  M.  de  Montalembert,  demeurant  au 
château  de  la  Bourlie,  près  de  Belvès,  en  Péri- 
gord,  veuf  de  dame  N....  de  Saint-Exupéry,  qui 
était  elle-même  veuve  de  M.  de  Calvimont. 

XI.  Charles  de  Faubournet  -  de  -  Montferrand  , 
marquis  de  Montréal,  baron  de  Saint-Orse,  seigneur 
de  Montaut,  Labatut,  etc.,  qualifié  haut  et  puissant 
seigneur,  né  en  1737,  servit  dans  les  chevau-légers  de 
la  maison  du  roi,  et  se  retira  avec  la  croix  de  Saint- 
Louis;  fut  institué  héritier  universel  par  le  testament 
de  son  père,  du  20  juillet  1759,  et  par  celui  de  sa 
mère,  du  6  mai  1760;  obtint,  le  8  septembre  1774,  un 
arrêt  du  conseil  d'état  du  roi,  qui  ordonna  que  l'erreur 
de  nom  qui  s'était  glissée  dans  les  actes  de  sa  famille, 
en  prenant  le  nom  de  Gontaut,  au  lieu  de  celui  de 
Faubournet-Montferrand,  sera  réformée  sur  lesdits 
actes  (1)  ;  fit    son    testament,   le  5   janvier  1788;   et  est 


(1)  Cet  arrêt  fut  rendu  sur  une  requête  que  présenta  Charles 
de  Montferrand,  dans  laquelle  il  exposa  que  «  sa  maison,  ori- 
»  ginaire  de  Guienne,  et  dont  l'ancienneté  était  constatée  par 
»  l'histoire  et  par  les  monuments  publics,  y  avait  d'abord  été 
p  connue  sous  le  nom  de  Faubournet,  qu'elle  avait  porté  jus- 
»  ques  vers  la  fin  du  quinzième  siècle  ;  que  Sibille  de  Biron, 
»  dame  de  Montferrand,  femme  de  Jean  de  Faubournet,  avait 
»  par  son  testament  de  l'année  1446,  institué  pour  son  héritier 
»  David  de  Faubournet,  leur  fils,  à  la  charge  de  porter  à 
»  l'avenir  le  nom  de  Montferrand  ;  ce  qui  avait  été  constam- 
»  ment  suivi  par  ses  descendants  ;  que  David  de  Faubournet 
»  de-Montferrand  avait  eu,  entr'autres  enfants,  Jean  et  Fran- 
»  çois  ;  que  Jean,  en  sa  qualité  d'aîné,  recueillit  tous  les  biens 
»  de  cette  maison,  d'où  ils  avaient  passé  dans  celle  de  Gontaut. 
»  Que  cependant  François  et  sa  postérité  avaient  continué  de 
»  porter  le  nom  de  Montferrand,  quoiqu'ils  ne  possédassent 
»  plus  la  terre  de  ce  nom,  et  qu'ils  n'en  avaient  jamais  eu 
»  d'a'itre  dans  les  derniers  tems  :  mais  qu'en  l'année  1734, 
»  Bernard-Louis  de  Montferrand,  dans  son  contrat  de  mariage 
»  avec  demoiselle  Anne  de  Lagut,  y  avait  ajouté  celui  de 
»  Gontaut,  et  l'avait  donné  à  Antoine-Joseph  de  Monferrand, 
«  son  père;  et  que  le  suppliant,  son  fils  avait  été  baptisé  sous 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.       305 

mort  au  château  de  Montréal,  le  2  janvier  1791  ,  dans 
la  cinquante -cinquième  année  de  son  âge.  Il  avait 
épousé  ,  par  contrat  passé  au  château  de  la  Jorie  ,  pa- 
roisse de  Saint-Médard  d'Exideuil  ,  le  3  novembre  1763  , 
demoiselle  Gabrielle  de  Malet-de-la  -  Jorie  ,  fille  de  haut  et 
puissant  seigneur  messire  François  de  Malet-de-la-  Jorie , 
comte  de  Doussat,  seigneur  d'Eyssendieras  ,  le  Chastenet, 
Gaillac  ,  etc.  ,  et  de  haute  et  puissante  dame  Bertrande 
de  Bertin-de-Bourdeille  ;  de  l'avis  et  conseil  de  très- 
haut  et  très-puissant  seigneur  messire  Henri-Léonard 
Jean-Baptiste  de  Bertin  ,  comte  baron  de  Bourdeille  , 
seigneur  de  Brantôme,  etc.  ,  ministre  d'état  ,  et  contrô- 
leur-général des  finances  de  sa  [majesté  ,  de  très-haut  et 
très-puissant  seigneur  messire  Louis-Augustin  de  Bertin, 
abbé  commendataire  de  l'abbaye  royale  de  Brantôme  , 
oncles  paternels  de  la  future  épouse  ,  etc.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

i.°  Henri  ,  dont  l'article  suit; 

2.0  Marie  de  Faubournet-de-Montferrand  ,  née  le 
8  novembre  1764,  épousa,  par  contrat  du  7  no- 
vembre 1785,  messire  Jean- Joseph  -  Romain  de 
Vassal ,  marquis  de  Vassal  -  de  -  la  -Barde,  près 
du  Bugue,  en  Périgord,  capitaine  au  régiment 
d'Artois ,  cavalerie  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  et 


»  le  même  nom  :  que  cette  erreur  s'était  perpétuée  dans  tous  les 

•  autres  actes  passés  depuis,  et  notamment  dans  le  contrat  de  ma- 
>•  riage  du  suppliant  avec  demoiselle  Gabrielle  de  Malet-de-la- 
»  Jorie,  etc.  Par  cet  arrêt,  sa  majesté,  après  avoir  vu  les  titres 
»  qui  établissaient  sa  généalogie,  a  ordonné  que  l'erreur  de 
>•  nom  qui  s'était  commise  tant  dans  le  contrat  de  mariage  de 
»  Bernard-Louis  de  Montferrand,  père  de   Charles,  du   3o  jan- 

•  vier  1734,  que  dans  celui  de  Charles,  du  3  novembre  1763. 
»  ainsi  que  dans  les  extraits  baptistaires  et  autres  actes  subsé- 
«  quens   concernant    lesdits   Bernard-Louis   et     Charles,    ainsi 

•  que  ses  frères  et  sœurs  ,  ses  enfans  et  autres  parens  de  son 
»  nom,  en  ce  qu'on  avait  donné,  dans  lesdits  actes,  le 
>  nom  de   Gontaut    de  Monferrand,  au  lieu  de  celui   de  Monî- 

•  ferrand,  qui  était  leur  véritable  nom,  serait  réformée  ;  et 
»  que  mention  du  présent  arrêt  serait  faite  tant  sur  les  minutes  et 

•  expédition  desdits  contrats  de  mariage  et  autres  actes,  que 
»  sur  tous  registres  publics  .  et  partout  où  il  appartien- 
»  drait.  etc.  » 

XVII.  20 


3o6      DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND. 

militaire  de  Saint-Louis  ,  fils  de  N....  de  Vassal, 
chevalier,  seigneur  de  la  Barde  ,  etc.  ,  et  de  dame 
Marguerite  -  Charlotte  de  Godaille  -  de  -  Siorac. 

XII.  Henri  de  Faubournet  ,  comte  de  Montferrand, 
capitaine  de  cavalerie  au  régiment  d'Artois  ,  et  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis ,  naquit  en 
1765  ;  d'abord  sous-lieutenant,  attaché  au  régiment  de 
cavalerie  d'Artois,  il  obtint,  le  6  janvier  1782,  com- 
mission pour  tenir  rang  de  capitaine  dans  ce  régiment 
et  dans  les  troupes  de  cavalerie-  eut  l'honneur  de 
monter  dans  les  carosses  du  roi,  et  de  suivre  sa  majesté 
à  la  chasse,  le  i3  novembre  1786,  après  avoir  fait  ses 
preuves  de  noblesse  au  cabinet  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit,  et  obtenu  un  certificat  de  M.  Chérin,  daté  du 
3i  octobre  précédent  ;  fut  institué  héritier  universel  par 
le  testament  de  son  père,  du  5  janvier  1788  ;  était  à  la 
fin  de  1791  j  troisième  capitaine  en  pied  du  régiment 
d'Artois  ,  cavalerie  ;  et  a  été  nommé  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis,  par  brevet  du  9  dé- 
cembre 181 5.  Il  a  épousé,  par  contrat  passé  à  Toulouse,  le 
3o  mars  1 79 1  ,  (le  mariage  célébré,  le  7  avril  suivant,  dans 
la  chapelle  de  Sainte  -  Anne  ,  paroisse  de  Saint  -  Etienne 
de  la  même  ville  ) ,  demoiselle  Marie  Renée-  Jeanne- 
Pauline  de  Souillac,  fille  de  Jean  -  Georges  ,  marquis  de 
Souillac  ,  et  de  dame  Lucrèce- Pauline  de  Joubert  (1). 
De  ce  mariage  sont  nés  : 


(1)  La  maison  de  Souillac,  dont  on  rapporte  l'origine  aux 
anciens  vicomtes  de  Turenne,  est  établie  en  Périgord  depuis 
plus  de  cinq  cents  ans,  et  paraît  avoir  pris  son  nom  de  la  ville 
de  Souillac,  située  sur  la  Dordogne,  en  Querci,  dont  elle  a 
possédé  autrefois  une  partie  à  titre  de  seigneurie.  La  connais- 
sance de  ses  plus  anciens  seigneurs  est  conservée  par  des  chartes 
des  abbayes  de  Tulle,  d'Uzerche,  du  Vigeois  et  de  Dalon,  et 
remonte  à  Aimar  de  Souillac,  Ier  du  nom,  contemporain  de 
Guillaume  et  Boson  I,  vicomtes  de  Turenne.  La  branche  que 
possédait  Montmège  et  Azerac,  en  Périgord,  a  continué  la 
postérité  ;  et  plusieurs  de  cette  branche  ont  été  inhumés  dans 
l'abbaye  de  Terrasson,  dont  une  partie  dépendait  de  la  terre 
de  Montmège.  Cette  dernière  terre  n'est  sortie  de  la  branche 
à  qui  elle  avait  donné  son  nom,  qu'en  i655,  par  le  décès 
de  Jean  de  Souillac,  seigneur  de  Montmège,  de  Salagnac. 
de  Terrasson  et  de  Gaubert,  capitaine-colonel   des   cent-suisso^ 


DE  FAUBOURNET  DE  MONTFERRAND.  3oy 

i.°  Romain  -  Georges  -  Alfred     de      Faubournet-de- 

Montferrand,  né  à  Bergerac,  le  1 1  décembre  1808  ; 
2.0  Léontine   de   Faubournet-de- Montferrand,   née 

le  5  brumaire  an  X    (27    octobre    1801),    décédée 

le  22  novembre  18 14  ; 
3.°  Elisabeth  -  Marie  -  Bernard    de    Faubournet-de- 

Montferrand  ,    née    le      20    thermidor    an     XIII 

(8  août  1 8o5)  ; 
4.0  Macrine- Marie  de  Faubournet-de-Montferrand, 

née  le   10  avril    181 2,   décedée  le   29   septembre 

1817. 

Armes  :  Ecartelé  d'or  et  de  gueules. 


de  la  garde  ordinaire  du  corps  du  Roi.  lieutenant-général  des 
armées  de  sa  majesté,  mestre  de  camp  d'un  régiment  d'infan- 
terie, nommé  à  l'ordre  du  Saint-Esprit,  mort  sans  avoir  été 
marié.  Par  son  décès,  David  de  Souillac,  son  cousin  issu  de 
germain,  devint  aîné  de  la  maison  de  Souillac  :  c'est  de  lui  que 
descendait  M.  le  vicomte  de  Souillac,  chef  d'escadre,  cordon 
rouge,  dernier  rejeton  de  cette  illustre  famille,  mort  au  châ- 
teau de  Bardou,  en  Périgord,  le  n  mars  i8o3 ,  à  l'âge  de 
soixante-onze  ans.  Il  avait  été  gouverneur  général  de  tous  les 
établissements  des  Grandes-Indes  pendant  la  guerre  d'Amé- 
rique. Il  quitta  ce  poste  éminent  en  1788,  avec  la  même  for- 
tune qu'il  y  avait  portée.  M.  de  Suflfren,  dans  sa  correspon- 
dance avec  M.  le  maréchal  de  Castries  ministre  de  la  marine, 
lui  rend  les  plus  glorieux  témoignages  et  l'associe  à  ses  succès. 

Cette  maison  n'est  pas  seulement  distinguée  par  une  haute 
ancienneté,  et  par  une  longue  suite  d'inportants  services 
rendus  à  l'État  et  à  l'Eglise;  elle  a  de  plus  contracté  un  grand 
nombre  de  bonnes  alliances,  telles  que  celles  d'Aubusson ,  de 
Baudéan-Parabère,  de  Bourzolles,  de  Ferrières-Sauveboeuf, 
de  Livron,  de  Narbonne-Clermont,  de  Pompadour,  de  Saint- 
Rabier,  de  Rochefort-Théobon,  de  Rouffignac,  de  Royère. 
du  Saillant,  de  Sédières,  de  Sully,  ancien,  etc.  ,  qui  sont 
toutes  directes,  et  dont  quelques-unes  lui  donnent  des  parentés 
avec  les  premières  et  les  plus  illustres  races  du  royaume,  telles 
que  Ghâlon-Orange,  de  Baux,  de  Talleyrand-Périgord,  de 
Caumont-la-Force.  de  Baufremont,  de  Sainte-Maure-Mon- 
tauzier.  de  Pardaillan  ,  etc. 

La  maison  de  Souillac  est  aujourd'hui  représentée  par 
mesdames  de  Montferrand,  de  Roquette,  du  Pavillon  et  de 
Foucauld,  qui  en  sont  les  seuls  rejetons. 

Armes  :  D'or,  à  trois  épées  de  gueules,  mises  en  pal,  la 
pointe  en  bas.  Devise  :  pro  Deo  ,  pro  rege  .  pro  me. 


3o8  DE  VASSINHAC. 


VASSINHAC  (de).  La  maison  de  Vassinhac,  l'une 
des  plus  anciennes  et  des  plus  considérables  de  la  pro- 
vince de  Limousin,  dont  elle  est  originaire,  et  de  la 
Champagne,  où  elle  est  maintenant  établie,  a  pris  son 
nom  du  château  et  de  la  tour  de  Vassinhac,  situés  dans 
le  bas  Limousin.  Elle  a  possédé  sans  interruption  la 
terre  de  son  nom  depuis  le  XIe  siècle,  jusqu'en  1677, 
qu'elle  a  passé  dans  des  mains  étrangères;  et  elle  joignait 
à  cette  possession,  celle  des  paroisses  ou  seigneuries  de 
Colonges,  Sailhac,  Mier,  Alvinhac,  Carennac,  etc. 

L'illustration  de  cette  maison  est  très-ancienne,  puis- 
qu'elle a  été  décorée  de  la  chevalerie  dès  le  temps  de  Phi- 
lippe-Auguste, et  au  commencement  du  règne  de  saint 
Louis;  Bertrand  de  Vassinhac  était  sénéchal  d'Artus  de 
Bretagne,  vicomte  de  Limoges  en  i3oo;  N de  Vas- 
sinhac, à  qui  des  mémoires  donnent  le  nom  de  Bar- 
thelemi,  commandait  pour  le  roi,  dans  la  province 
de  Guienne;  il  eut  ordre  de  Philippe  le  Bel,  de  faire 
arrêter  tous  les  Templiers  de  son  commandement,  au 
mois  de  février  i3ii.  La  plupart  de  ses  descendans  ont 
été,  après  l'an  1400,  gouverneurs  de  la  vicomte,  ville  et 
château  de  Turenne  jusqu'en  1677.  Etienne  de  Vassin- 
hac était  évêque  de  Vabres,  dès  l'an  1364;  et  Audoin  de 
Vassinhac,  occupait,  dans  le  même  siècle,  une  charge  à  la 
cour  des  papes  d'Avignon. 

Mais  c'est  particulièrement  depuis  le  règne  d'Henri  IV, 
que  cette  famille  s'est  distinguée  par  les  services  les  plus 
nombreux  et  les  plus  éclatans;  à  peine  pourrait-on  citer 
un  seul  de  ses  membres  qui,  depuis  cette  époque,  n'ait 
pas  porté  les  armes,  et  servi  son  pays.  Aussi  on  peut 
dire  avec  raison  qu'elle  est  toute  militaire.  Le  père  Da- 
niel, dans  sa  Milice  Françoise  cite  comme  une  parti- 
cularité bien  remarquable,  que  dans  les  guerres  de 
Louis  XIV,  neuf  frères  du  nom  de  Vassinhac-d'Imé- 
court  étaient  dans  le  même  tems  au  service,  avec  leur 
père.  M.  de  Louvois  présenta  au  roi,  en  1686,  M.  d'I- 
mécourt  le  père,  avec  8  de  ses  fils  ,  le  cadet  qui  servait 
aussi  déjà,  quoique  fort  jeune,  ne  s'étant  pas  alors  trouvé 
à  Paris.   Le  père  était  mestre-de-camp  d'un   régiment    de 


DE  VASSINHAC  30y 

cavalerie  ;  il  avait  pour  major  son  rils  aîné,  et  quatre  de 
ses  rils  étaient  capitaines  au  même  régiment. 

Le  roi  charmé  de  voir  tant  de  braves  gens  dans  une 
même  famille,  leur  rit  un  très-bon  accueil.  Cinq  de  ces 
jeunes  gentilshommes  furent  tués  depuis  au  service.  Et 
ce  qu'il  y  a  de  particulier,  c'est  que  le  père  avait 
eu  un  pareil  nombre  de  frères,  qui  avaient  tous  été  pa- 
reillement tués  en  servant  dans  les  troupes  ;  il  n'existe 
peut-être  pas  de  famille  noble  en  France  qui  ait,  en  si 
peu  de  temps,  versé  autant  de  sang  pour  la  patrie. 

Cette  maison  a  formé  trois  principales  branches,  dont 
deux  sont  éteintes  ;  il  ne  subsiste  plus  que  celle  des  sei- 
gneurs d'Imécourt  établis  en  Champagne  depuis  environ 
200  ans. 

Elle  est  connue  depuis  l'an  1011  ;  et  sa  filiation,  qui 
n'est  presque  pas  interrompue  depuis  la  fin  du  XIe  siè- 
cle, est  établie  depuis  Tan  1 274,  par  une  foule  de  titres 
originaux  et  autres  monuments  authentiques.  Ses  prin- 
cipales alliances  sont  avec  les  maisons  d'Ailly,  de  Sainte- 
Aldegonde  ,  d'Artense-de-Mier  ,  de  Clermont-Tonnerre  , 
de  Chauvelin,  de  Cornilh,  de  Custine-de-Wiltz,  de  Mala- 
guise,  de  Nettancourt,  de  Pouilly,  de  Reilhac,  de  Rochefort- 
St.-Angel,    de  Salviac-de-Vielcastel,   de  Touchebœuf,   etc. 

Le  plus  ancien  seigneur  de  Vassinhac,  dont  la  mé- 
moire se  soit  conservée  par  les  titres,  est  : 

Adémar  de  Vassinhac  (  de  Vacinac  )  souscrivit  deux 
chartes  de  l'abbaye  d'Uzerche  en  Limousin  :  la  première 
est  de  l'an  j  o  1 1 ,  sous  le  règne  de  Robert,  roi  de 
France  (1).  La  seconde,  qui  est  sans  date,  mais  qui  pa- 
raît n'être  postérieure  que  de  peu  d' années  à  la  pre- 
mière, contient  une  donation  faite  à  cette  abbaye  par 
Gerald  Cotet  (Costetus),  pour  les  âmes  de  Constantin, 
son  père,  de  Gauberge,  sa  mère,  et  de  Hugues,  son 
frère  ;  en  présence  d' Adémar  de  Laron  ,  de  Gerald  , 
son  fils,  de  Pierre  de  Roffignac,  etc.  (2). 

On  trouve  après  lui  : 

Etienne    de    Vassinhac  (  de    Vascinac  ) ,  Ie*  du    nom, 


(1)  Cartul.   dUjerche,  fol.  804;  dans   les  manusc.    de  Gai- 
gnières,  porte/.    i83,/b/.   68. 

(2)  Ibid.,  fol.  488  ;  Gaignières,  ibid.  ,/ol.  b-j. 


3I0  DE  VASSINHAC. 

fut  présent  avec  Adémar  de  Foucauld,  Bernard  Gautier, 
Gerald  de  Touchebœuf  et  autres,  à  la  donation  que  Rai- 
mond, vicomte  de  Turenne,  fit  à  l'abbaye  du  Vigeois, 
de  deux  borderies  appelées  de  Corrazac  ;  sous  le  règne  de 
Philippe  I,  peu  de  tems  après  que  le  tombeau  de  Jésus- 
Christ  eut  été  délivré  des  mains  des  infidèles  (  i  ),  c'est-à- 
dire  l'an  1099.  Assista  à  une  donation  que  Raimond  I, 
vicomte  de  Turenne  fit  en  iio5,  à  l'abbaye  de  Tulle, 
{yoy.  Justel,  pr.  de  VHist.  de  Turenne  ,  pag.  2g)  ;  fut 
aussi  témoin  de  la  donation  que  Robert  de  Valade  et  ses 
fils  firent  au  mois  d'août  n  18,  à  la  même  abbaye,  entre 
les  mains  de  l'abbé  Raimond  de  Roffignac  qui,  dans  cet 
acte,  se  dit  cousin  d'Etienne  de  Vassinhac,  et  oncle  de 
Pierre  de  Noailles  (2).  Enfin  il  fut  présent  à  deux  autres 
donations  faites,  vers  le  même  tems,  à  cette  abbaye  ;  l'une 
par  une  dame  nommée  Petronille  de  Valriac,  et  ses  fils, 
entre  les  mains  de  l'abbé  Rainaud,  et  celles  de  Golfier 
de  Lastours  (3)  :  et  l'autre  par  Geoffroi-Adémar  de  Sé- 
gur  et  Petronille,  sa  femme  (4). 
La  filiation  est  suivie  depuis  : 

I.  Etienne  de  Vassinhac,  IIe  du  nom ,  était,  selon 
les  apparences,  petit-fils  d'Etienne  I.  Il  donna,  en  1187, 
à  l'abbaye  d'Obazine,  de  l'ordre  de  Citeaux,  diocèse 
de  Limoges,  ce  qu'il  avait  au  mas  de  Coiroux,  au  mas 
et  borderie  de  Resades,  et  tout  ce  que  son  père  lui  avait 
donné,  sur  le  mas  de  Tausar  (5).  il  avait  pour  contem- 
porain, et  peut-être  pour  frère, 

Raimond    de     Vassinhac   (de     Vacinac)   est    nommé 
comme  témoin    dans   la    donation    que    Guy     de 


(1)  La  ville  de  Jérusalem  fut  prise  par  les  croisés,  le  19  de 
juillet  1099.  Ainsi  cette  donation  fut  faite  à  la  fin  de  cette  an- 
née,  ou    au  commencement  de    l'année  suivante    <■ Hoc 

»  autem  donum  scitote  peractum,  Philippo  régnante  rege 
»  Francorum,  et  sanctissimo  Domini  nostri  Jhesu  Christi  se- 
»  pulcro  jam  ab  infidelium  potestate  erepto,  etc.  »  (  Bibl.  du 
roi,  vol.  mamiscr.  cot.  n°.  5453,  vol.  40. 

(2)D.  Cl.  Etiennot,  Antiq.  Bened.  Lemov,  vol.  541,  part.  2. 
probat./ol.  323. 

(3)  Bibl.  du  roi,  vol.  5453,  fol.  94. 

(4)  Ibid.Jol.gg. 

(5)  Cartul.  de  l'abb.  d'Obazine.  fol 


DE  VASSINHAC.  ||  , 

Lastours  fit,  du  consentement  de  Golfier  son 
père,  à  l'abbaye  de  Dalon,  en  Limousin,  de  la 
3m*  partie  du  mas  de  la  Bosse,  entre  les  années 
1 180  et  1217  (1). 

On  ne  connaît  pas  la  date  de  la  mort  d'Etienne  II,  ni 
le  nom  de  sa  femme.  Mais  il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'il 
fut  père  de  Guillaume,  qui  suit  : 

II.  Guillaume  de  Vassinhac,  chevalier,  Ier  du  nom, 
(W.  de  Vassinac,  miles),  vendit  à  l'abbaye  de  Dalon, 
la  moitié  de  la  dixme  de  la  paroisse  de  Tauriac,  et  con- 
firma cette  vente,  par  acte  de  l'an  1220  (2).  On  trouve 
après  lui,  quatre  frères  du  nom  de  Vassinhac,  qui  sont 
probablement  ses  fils;  ils  sont  nommés  dans  plusieurs 
titres,  et  placés  dans  Tordre  suivant: 

1 .°  Bernard  de  Vassinhac,  clerc,  fit  une  vente  à  la 
maison  des  Chartreux  de  Glandiers,  au  mois  de 
décembre  i263;et  se  rendit  garant,  avec  Golfier 
Hélie,  damoiseau,  de  la  vente  que  Pierre  de  la 
Rivière,  damoiseau  de  Pompadour,  fit,  le  16  des 
calendes  d'avril  1266,  à  Etienne  Albert,  clerc, 
du  mas  de  Podruiea,  dans  la  paroisse  de  Baissac, 
et  de  Tétang  et  moulin  de  la  Rivière,  pour  le  prix 
de981iv.  (3). 

2.0  Etienne  III,  dont  l'article  suit; 

3.°  Pierre    de  Vassinhac,  dont  le  sort   est    ignoré  ; 

4.0  Guy  de  Vassinhac  ,  qu'on  croit  auteur  de  la 
branche  de  Beyssac,  qui  sera  rapportée. 

III.  Etienne  de  Vassinhac  ,  IIIe  du  nom  ,  damoi- 
seau ,  (St.  de  Vasinhac  ,  domisellus  ) ,  assista  comme  té- 
moin, à  la  donation  que  G.  du  Breuil ,  fit,  en  1236,  à 
l'abbaye  de  Dalon  ,  du  droit  qu'il  avait  sur  la  dîme  de 
Ségonzac  (4).  Il  était  déjà  parvenu  au  grade  de  chevalier 
[Stephanus  de  Vassenhac  ,  miles)  en  1254;  suivant  un 
acte  de  vente  qu'il   fit  en    cette    année  au    prieur   de  la 


(1)  Bibl.  du  roi,  manuscr.  de  Gaignières,  porte/  200,  fol.  34. 

(2)  Exir.  du  Cartul.  de  Dalon,  dans  les  manuscr.  de  Gaignicr., 
porte/.  200, /ol.  106. 

(3)  Titr.  de  Glandiers,  dans  Gaign.,  porte/  i83.  fol.  276. 

(4)  Manuscr.  de  Gaignières,  porte/.  2 1 5. 


3i2  DE  VASSINHAC. 

Chartreuse  de  Glandiers  ,  en  Limousin  ,  d'une  rente  de 
deux  sextiers  d'avoine,  et  de  six  deniers  (i)  ;  uni  à  Ber- 
nard de  Vassinhac ,  clerc  ,  et  à  Pierre  et  Guy ,  ses  frères , 
il  donna  quittance,  en  1260,  au  prieur  de  Glandiers, 
et  à  Gerald  Delmon  ,  damoiseau  (2)  ;  et  vendit  en  1 263  , 
conjointement  avec  ses  mêmes  frères  ,  des  terres  situées 
dans  la  paroisse  de  Boutezac ,  à  la  maison  des  Chartreux 
de  Glandiers  (3).  On  juge  par  le  rapprochement  des  tems 
et  des  lieux  ,  qu'il  fut  père  de 

i.°  Guillaume  II ,  qui  suit  ; 

2.0  Hugues  de  Vassinhac ,  damoiseau  ,  connu  par  une 
multitude  d'actes  depuis  l'an  1 283  jusqu'en  i332. 
Il  acquit  en  1283  ,  de  Pierre  de  Château  ,  un  bois 
situé  au  territoire  de  Bournac  ,  et  une  vigne  à  Las- 
Costas  ;  vendit  en  1 3 10,  à  Pierre  Vitalier,  bourgeois 
de  Martel ,  une  rente  due  sur  un  tenement  situé 
à  Saillac  ;  et  en  i323  ,  à  Bernard  Baudoin  ,  une 
maison  avec  ses  confines  (ou  aisines)  et  eyriaux, 
mouvante  de  Vassinhac  ,  située  près  la  place  de 
Turenne  ,  pour  le  prix  de  80  livres  ;  fit  hommage 
en  1324,  à  Bernard,  comte  de  Comminges  ,  et 
vicomte  de  Turenne ,  pour  tout  ce  qu'il  possédait 
dans  la  vicomte  de  Turenne  ;  fut  reconnu  en 
i325,  seigneur  du  tenement  de  la  Garimère ,  à 
Saillac;  et  en  1327,  de  celui  del  Champ-Barba- 
nel ,  au  même  lieu.  Il  vivait  encore  en  i332  ,  sui- 
vant un  acte  qu'il  passa  conjointement  avec  son 
fils  ,  qui  suit  : 

Bernard  de  Vassinhac  ,  damoiseau ,  fut  re- 
connu en  i33o  ,  seigneur  d'une  vigne  ,  au 
tenement  de  l'Albière  ;  était  déjà  émancipé  , 
lorsqu'il  vendit  en  i332  ,  avec  son  père, 
une  rente  à  Etienne  la  Coste  ,  prêtre  de  Tu- 
renne ;  vendit  seul ,  en  1 335  ,  à  Pierre  Man- 
che ,  une  rente  sur  le  tenement  de  l'Al- 
bière ,  sous  la  réserve  d'un  denier  de  rente 
avec    l'acapte.   Le    dernier  acte    qu'on    con- 


(1)  Titr.  de  Glandiers, porte/.  i83;  de  Gaign.  ,  fol.  299. 

(2)  Jbid.,  3oo. 
(i)Ibid.Jol.  268. 


DE  VASSINHAC.  3l3 

naisse  de  lui,  est  une  vente  qu'il  ht  en  1342, 
d'une  rente  sur  le  tenement  de  Chaux,  pa- 
roisse de  Saiilac. 

IV.  Guillaume  de  Vassinhac  ,  IIe  du  nom  ,  cheva- 
lier, co-seigneur  de  Mier,  et  seigneur  en  tout  ou  en 
partie  d'Alvinhac  et  de  Carennac,  en  Querci,  et  de  Salhac 
et  Colonges,  en  Limousin,  fit  un  accord,  en  1274,  avec 
Bertrand  Reynal,  Pierre  et  Guillaume  Mercadier,  au 
sujet  de  la  détention  de  diverses  propriétés,  relevant  de 
sa  fondalité.  Il  en  fit  un  autre,  dans  lequel  il  prend  la 
qualité  de  chevalier  du  château  de  Mier,  le  lundi  après  le 
dimanche  où  l'on  chante  oculi  mei,  (  le  3e  dimanche  de 
carême)  1280  (v.  st.),  devant  l'official  de  Cahors  (le 
siège  vacanti ,  avec  Bernard  de  Bagon ,  habitant  du 
même  lieu,  sur  les  différends  qu'ils  avaient  à  cause  des 
services  annuels,  que  lui  devait  ce  dernier,  comme  étant 
son  homme  de  fief,  pour  les  terres  qu'il  tenait  de  lui 
dans  les  paroisses  de  Mier  et  d'Alvinhac  :  cet  acte  fut 
passe  en  présence  et  scellé  des  sceaux  d'Ebrard  de  la  Faye, 
prieur  de  Mier,  d'Olivier,  Bertrand  et  de  Guillaume  de 
Mier,  chevaliers,  et  de  Rigaud  de  Salgues,  damoiseau. 
Il  est  compris  au  nombre  des  seigneurs  (chevaliers  et 
donzels)  de  la  ville  et  château  de  Mier  (1),  qui  eurent 
un  différend  avec  plusieurs  habitants  de  ce  lieu,  réunis 
au  nombre  de  5o,  au  sujet  des  herbages,  pâturages, 
abreuvoirs  et  forêts  du  lieu  et  paroisse  de  Mier;  ce  dif- 
férend fut  terminé  par  une  sentence  arbitrale,  rendue 
dans  le  mois  de  février  1285  (v.  st.).  Il  passa  divers  au- 
tres actes,  la  même  année;  et  ne  vivait  plus  à  la  fin  de 
juin  1296.  11  avait  formé  deux  alliances  :  la  première 
avec  Raimonde  d'Artense  {de  Artensa),  fille  de  Pierre 
d'Artense,  chevalier,  co-seigneur  de  Mier;  et  la  seconde 
avec  Marguerite  Tondut,  fille  de  Bertrand  Tondut,  che- 


U)   Les   co-seigneurs  de    Mier    étaient   alors   Guillaume  de 
Vassinhac,   Olivier.    Guillaume  et    Bertrand   de   Mier,   Beraud 

de    Fossat.    Pierre    d'Artense,  Guillaume  et  Gaillard  de   

Aymeric,  G.  de  Brossac,  Rigal  de  Salgues,  chevalier,  Rai- 
mond  de  Mier,  Guillaume  de  Pêne,  donzel,  Raimonde  Ar- 
mand, pour  elle  et  son  fils,  B.  de  Vallète,  Grangier  de  Bon- 
nafon,  pour  lui  et  dame  Gaillarde,  sa  sœur. 


3  14  DE  VASSINHAC. 

valier  ,    laquelle  vivait    encore  en    i3oo.  Il  laissa  de    ces 

deux  femmes,  les  enfants  qui  suivent  : 

Du  premier  lit. 

i .°  Bertrand  de  Vassinhac  ,  damoiseau  ,  co-sei- 
gneur  de  Mier,  sénéchal  du  vicomte  de  Limoges, 
fit,  en  1296,  un  compromis  avec  ses  frères  du 
second  lit,  et  Marguerite,  sa  belle-mère,  tou- 
chant la  succession  de  Guillaume  de  Vassinhac, 
son  père.  Il  était  déjà  sénéchal  du  vicomte  de  Li- 
moges, en  i3oo,  comme  il  paraît  par  les  pièces 
d'un  procès,  intenté  à  ce  vicomte,  par  Etienne 
de  Lubersac,  chevalier,  qui  se  plaignait  d'être 
troublé  dans  l'exercice  de  sa  justice  à  Lubersac, 
et  de  ce  que  Bertrand  de  Vassinhac,  qu'il  nomme 
Vassagnac,  lui  contestait,  entr'autres,  le  droit 
d'exercer  cette  justice  sur  le  lieu  de  la  Chapelle, 
dans  la  paroisse  de  Lubersac,  Il  acquit,  en  i3oq, 
quelques  rentes  à  Colonges,  de  Geraud  de  Cla- 
rens,  chevalier;  fit  un  accord,  en  i3io,  avec 
Pierre  de  Fossat,  chevalier,  et  Rigaud  de  Mier, 
au  sujet  d'une  tour  située  à  Mier;  fit  une  vente, 
la  même  année,  à  noble  chevalier  Ramnulfe  Hélie 
(Arch.  du  château  de  Pompadour)  ;  acquit,  en 
i322,  d'Etienne  de  la  Jugie,  tuteur  d'Hélis  de 
Tondut,  sa,  nièce,  fille  de  feu  Guillaume  Tondut, 
une  maison  joignant  celle  de  Guillaume  de  Vas- 
sinhac; obtint,  le  25  mars  i32«5  (v  st.),  tant  en 
son  nom,  qu'en  qualité  de  tuteur  de  Barthelemi 
de  Vassinhac,  son  neveu,  fils  de  feu  Guillaume, 
son  frère,  des  lettres  du  sénéchal  de  Périgord, 
pour  faire  payer  ce  qui  était  dû  au  même  Guil- 
laume, son  frère;  comparut,  en  1327,  avec 
Pierre  et  Geraud  de  Vassinhac,  pour  faire  lever  la 
saisie  mise  sur  les  fiefs  et  biens  qu^l  avait  à  Co- 
longes, pour  lesquels  il  rendit  hommage  le  len- 
demain, au  vicomte  de  Turenne;  et  ne  vivait 
plus  en  1 33 1 .  On  ignore  s'il  a  laissé  de  la  posté- 
rité; 

Du  second  lit . 

2.0  Guillaume  III,  dont  l'article  suit  ; 
3.°  Geraud   de    Vassinhac,   damoiseau,  châtelain    de 
Négrepélisse  ,     pour      Louis  ,    comte     d'Evreux , 


DE   VASSINHAC.  3l5 

passa  en  1 296,  avec  Bertrand,  son  frère  consan- 
guin, un  compromis  touchant  la  succession  de 
Guillaume,  son  père  ;  fut,  le  samedi  avant  la  fête 
de  saint  Vincent  i3i5,  un  des  attestans  pour  le 
sénéchal  de  Perigord  et  de  Querci  et  le  juge-mage 
de  Rouergue,  en  vertu  des  lettres  du  roi  Louis 
Hutin,  sur  la  contestation  élevée  au  sujet  des 
droits  dus  à  S.  M.  sur  le  comté  de  Perigord  ; 
fut  appelé  à  la  substitution  des  biens  d'Alais  de 
Mier,  veuve  de  Raimond  de  Mier,  damoiseau, 
par  un  codicille  qu'elle  fit,  le  lundi  après  la  fête 
de  la  Pentecôte  1 335  ;  et  vivait  encore  en  i33y.  Il 
laissa  d'une  femme,  dont  le  nom  est  ignoré, 

Ermengarz  (  ou  Ermengarde  ) ,  de  Vassinhac  , 
mariée  à  Gerald-Guillaume  de  Lavergne,  da- 
moiseau, suivant  un  acte  passé  au  lieu  de  la 
Faye,  paroisse  de  Tegra,  l'an  1 323,  par  lequel 
son  père  lui  constitua  en  dot  la  somme  de 
dix  mille  sols  petits  et  noirs,  bons  et  ayant 
cours,  et  cent  sols  de  rente,  sous  le  caution- 
nement de  Rigal  de  Mier,  d'Ebrard  d'Ar- 
tense,  chevalier,  et  de  Pierre  et  Guillaume 
de  Valon,  damoiseaux  ; 

40.  Bertrand  de  Vassinhac ,  prieur  de  Sainte-Eu- 
trope,  au  diocèse  de  Saintes,  nommé  avec  Bar- 
thelemi,  son  neveu,  dans  un  acte  de  l'an  i3y5  ; 

5°.  Geraud  de  Vassinhac,    moine  en  i3o3. 

V.  Guillaume  de  Vassinhac,  IIIe  du  nom  ,  damoi- 
seau, seigneur  de  Vassinhac,  d'Alvinhac,  et  co-seigneur 
de  Mier,  eut,  en  1296,  avec  Bertrand  de  Vassinhac, 
son  frère  du  premier  lit,  une  contestation,  qui  fut 
terminée  par  une  sentence  arbitrale,  rendue  au  châ- 
teau de  Mier,  le  samedi  après  la  quinzaine  de  la  fête  de 
saint  Jean  -  Baptiste,  par  Raimond  de  Touchebœuf 
(Tocabeus),  chevalier,  et  Pierre  de  Fossat,  damoiseau; 
en  présence  de  messire  Geraud  Tondut,  et  de  messires 
Raimond,  Bertrand  et  Guillaume  de  Mier,  chevaliers, 
de  messire  Bertrand  d'Artense ,  prieur  de  Montvaillant, 
et  de  Bertrand  de  Mier,  damoiseau.  Cette  contestation 
était,  comme  il  a  été  dit,  entre  dame  Marguerite,  veuve 
de    Guillaume  de     Vassinhac,      chevalier,    Guillaume    et 


3l6  DE  VASSINHAC. 

Geraud  de  Vassinhac,  ses  enfants  :  et  Bertrand  de 
Vassinhac,  damoiseau,  leur  frère  du  premier  lit; 
pour  le  partage  que  ce  dernier  demandait  de  la  suc- 
cession de  son  père,  sur  laquelle  il  lui  appartenait, 
disait-il,  une  somme  de  cinq  mille  sols,  monnaie  de 
Cahors,  qui  avait  été  donnée  en  mariage  à  dame  Rai- 
monde,  sa  mère,  par  messire  Pierre  d'Artense,  che- 
valier, son  père.  Il  fit  un  accord,  daté  de  Rocamadour 
(ou  Roquemadour),  le  lundi  après  la  fête  de  saint  Biaise 
i3o3  (v.  st.),  avec  Pierre  de  Malaguise,  damoiseau, 
son  beau-frère,  touchant  la  somme  de  deux  cents  livres 
de  petits  tournois,  que  ce  dernier  lui  devait  encore 
pour  raison  tle  la  dot  promise  à  Raimonde  de  Malaguise, 
sa  sœur;  acquit,  en  1 307,  de  Geraud  de  Charrières,  de 
la  paroisse  de  Colonges,  tout  le  droit  que  celui-ci 
avait  ou  prétendait  avoir  sur  la  moitié  des  dîmes  de 
Colonges  et  de  Noaillac  ;  transigea,  en  i3i8,  avec 
Geraud  Tondut,  chevalier,  au  sujet  des  biens  qui 
avaient  appartenu  à  Bernard  Tondut,  père  de  Geraud, 
et  la  moitié  de  ceux  provenant  de  la  succession  de 
dame  Pros,  mère  du  même  Geraud  et  aïeule  mater- 
nelle de  Guillaume  de  Vassinhac  ;  fit  "un  accord,  en 
1319,  avec  les  autres  seigneurs  de  Mîer,  par  lequel 
ils  partagèrent  cette  seigneurie  en  trois  parties,  dont 
une  échut  à  Guillaume  et  à  Bertrand  de  Vassinhac. 
Enfin  ,  il  ne  vivait  plus  le  samedi  après  la  fête  de  la 
décollation  de  saint  Jean-Baptiste  (3o  août)  i325, 
suivant  une  reconnaissance  faite  à  Bertrand  et  Geraud, 
ses  frères.  Il  avait  épousé,  avant  l'an  i3o3,  Raimonde 
de  Malaguise  (ou  Maleguise)  ,  fille  de  feu  Eble  ,  ou 
Eblon  de  Malaguise,  chevalier  du  lieu  de  Donzenac, 
en  Limousin,  et  sœur  de  Pierre  de  Malaguise,  damoi- 
seau (1).    De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Barthelemi,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Raimond    de    Vassinhac,    chevalier,  est  connu 


(1)  Il  avait  été  constitué  en  dot  à  cette  dame,  outre  une 
somme  considérable  d'argent,  une  robe  de  bon  drap  vermeil ,  ou 
d'escarlate,  fourrée  suffisamment  de  peaux  de  vair,  garnie  de 
ses  mantelets  et  de  garnaches  ;  et  une  couverture  de  lit,  fourrée  de 
peaux  d'écureuil. 


DE  VASSINHAC.      .  317 

par  plusieurs   actes,    depuis  l'an    i33i,  jusqu'en 

1 347. 

On   peut    encore  mettre    au    nombre    des    enfants   de 
Guillaume  III  de  Vassinhac  : 

3.°  Ranulfe  ,  ou  Rampnulfe  de  Vassinhac  ,  cha- 
noine de  Bénévent,  prieur  de  Saint-André,  en 
Limousin,  en  1344;  donna  à  acense  perpétuelle, 
le  samedi  avant  la  fête  de  la  Nativité  de  saint 
Jean-Baptiste  de  cette  année,  à  Pierre  de  Jonhac 
(ou  Jounhac),  et  à  Geraud  de  Chameyshac ,  da- 
moiseaux, des  terres  et  tenances  situées  au  lieu 
appelé  Lavergne,  près  de  la  forêt  de  Château- 
Chervix.  Il  fut  élu  abbé  de  Saint-Sernin  de  Tou- 
louse, après  Jean  de  Nogaret,  en  i36i  ;  et 
mourut,  dans  la  même  ville,  le   19   février  1375  ; 

4.0  Dauphine  de  Vassinhac  épousa  Raimond  de 
Reilhac  ,  damoiseau ,  lequel  fit  hommage,  en 
i35o,  au  nom  de  sa  femme,  à  Guillaume  de 
Beaufort,  vicomte  de  Turenne,  pour  les  fiefs 
qu'il  avait  à  Colonges. 

VI.  Barthelemi  de  Vassinhac  ,  damoiseau,  était  jeune 
lorsqu'il  perdit  son  père,  et  eut  pour  tuteur  Bertrand 
de  Vassinhac,  son  oncle,  suivant  un  acte  de  l'an  i3z5. 
Il  s'attacha  à  la  cour  d'Avignon ,  et  devint  successive- 
ment homme  d'armes  du  pape  Clément  VI,  et  de  ses 
successeurs;  maître-d'hôtel  de  Grégoire  XI,  en  1373  ; 
tt  huissier  d'armes  de  Clément  VII,  en  i38i.  Il  est  fait 
mention  de  lui  dans  une  commission  adressée,  le  25  mars 
1324  (v.  st.),  par  Jourdain  de  Lubert,  chevalier,  sé- 
néchal de  Périgord  et  de  Querci,  à  Pierre  Arnaud  du 
Bousquet,  notaire  à  Brive,  pour  contraindre  les  héri- 
tiers d'Etienne  Chanteau  et  autres,  à  lui  payer,  ainsi 
qu'à  Bertrand  et  Geraud  de  Vassinhac,  damoiseaux,  ses 
oncles  ,  la  rente  qu'ils  devaient  chaque  année ,  le 
jour  de  saint  Julien,  pour  raison  des  biens  qu'ils  tenaient 
de  leur  fondalité  dans  la  paroisse  de  Sailhac  ;  rendit 
hommage,  en  1 334,  ^  Bernard  de  Comminges,  vicomte 
de  Turenne,  pour  les  fiefs  qu'il  avait  dans  la  vicomte 
de  Turenne;  conféra,  le  lundi  après  l'octave  de  la 
nativité  de  la  Vierge  1 340 ,  la  vicairie  de  Vassinhac, 
à    un    prêtre     nommé     Bernard   Aruthnleo  ;    acquit  ,   en 


3i8  DE  VASSINHAC. 

1347,  un  pré  joignant  celui  de  Raimond  de  Vassinhac, 
chevalier,  son  frère;  et  en  i35o,  noble  Hugues  de 
Gosnac  lui  vendit  des  rentes,  assises  sur  la  borie  et  le 
mas  de  Rezade;  fit  hommage,  en  i35o,  à  Guillaume 
Roger  de  Beaufort,  pour  ce  qu'il  possédait  dans  la 
vicomte  de  Turenne;  fit  une  acquisition  de  noble  Jean 
du  Breuil,  seigneur  des  Ages,  et  d'Hélène  de  la 
Brunie,  sa  femme,  par  acte  passé  sur  le  pont  d'Avignon, 
en  1 355;  fut  un  des  nobles  à  qui  Bertrand  de  la  Tour, 
damoiseau  du  diocèse  de  Cahors,  donna  procuration, 
le  20  mars  1 366  (v.  st.),  pour  faire  entériner  au  sénéchal 
de  Provence  et  de  Forcalquier  ,  des  lettres  de  la  reine 
de  Jérusalem  et  de  Sicile,  contenant  les  provisions  des 
offices  du  vicariat  d'Aix  et  de  Tarascon;  acquit,  le 
4  février  i3y5  (v.  st.),  de  Flore  de  Reilhac,  [  fille  de 
Raimond  de  Reilhac  et  de  Dauphine  de  Vassinhac,  du 
consentement  de  Jean  de  Lapeyre,  son  futur  époux, 
et  de  Bertrand  de  Vassinhac,  prieur  de  Saint-Eutrope, 
son  oncle,  les  droits  que  la  même  Dauphine  pouvait 
avoir  sur  les  biens  de  son  mari,  situés  dans  les  terres 
de  Saint-Chamans,  de  Souillac  et  de  Turenne.  L'acte 
de  cette  acquisition,  qui  fut  faite  pour  le  prix  de  six 
cents  florins  d'or  (chaque  florin  valant  vingt-quatre  sols), 
fut  passé  sur  le  pont  du  Rhône,  entre  Avignon  et  Ville- 
neuve,swr  la  première  pile  du  pont,  près  la  chapelle  Saint- 
Benoît,  en  présence  de  nobles  hommes  Guillaume  de 
la  Roche,  seigneur  de  Rignac,  et  de  Rigaud  de  Mier, 
damoiseau.  Il  est  qualifié  huissier  d'armes  du  pape  Clé- 
ment VII,  dans  une  donation  faite,  le  3  septembre  i38i, 
à  Bertrand  et  Guillaume,  ses  enfants,  par  Rainaud  de 
Mier,  co-seigneur  du  lieu  de  ce  nom  ;  et  ne  vivait  plus 
en  1 388.  Il  avait  épousé  Catherine  de  Vassinhac,  qui 
se  dit  sa  veuve,  dans  un  bail  à  cens  qu'elle  fit  le  io  mai 
1404.  Il  laissa  de  ce  mariage: 

i.°  Bertrand  de  Vassinhac  ,  qualifié  noble  et  ho- 
norable homme,  clerc,  reçut  avec  Guillaume,  son 
frère,  la  donation  que  lui  fit  Rainaud,  co-seigneur 
de  Mier,  le  3  septembre  1 38 r  ;  fit  divers  arrente- 
ments  à  Colonges  et  lieux  circonvoisins,  en  1 388, 
1397  et  1399;  fit  une  vente,  le  2  novembre  1399, 
dans  laquelle  il  se  qualifie  damoiseau  de  Colonges, 
et  co-seigneur  des  lieux  de  Mier  et  deConcorès  Enfin, 
il  fit  son  testament  au  lieu  de  Creisse  (de  Croxia), 


DE  VASS1NHAC.  3 19 

le  12  juillet  1400,  par  lequel  il  demanda  à  être 
enterré,  d'abord,  dans  le  cimetière  de  ce  lieu,  au 
tombeau  des  pauvres,  pour  être,  de-là,  transporte 
à  Colonges,  dans  les  tombeaux  de  ses  parents  ;  et 
ne  vivait  plus  en  1405.  Il  avait  épousé  demoiselle 
Jeanne  de  Cornilh,  qui  le  rendit  père  de  : 

Pierre  de  Vassinhac  fut  institué  héritier  uni- 
versel par  le  testament  de  son  père,  du 
12  juillet   1400,  et  mourut  sans  enfants  ; 

2.0  Guillaume  de  Vassinhac  accepta  une  donation 
avec  Bertrand,  son  frère  aîné,  le  3  septembre 
i38i.  Il  parait  qu'il  est  le  même  que  Guillaume 
de  Vassinhac,  seigneur  de  Concorès,  marié  à 
N....  de  Toucheboeuf,  fille  puînée  de  Bernard  I, 
seigneur  de  la  Roche  et  co-seigneur  de  Mayssac, 
et  de  Galienne  de  Beaumond.  dont  il  eut  un 
fils  ,  nommé  Jean  de  Vassinhac,  seigneur  de 
Concorès,  à  qui  Guillaume  de  Toucheboeuf. 
prieur  de  Drugeac,  fit  une  donation  en  1446  ; 

3.°  Ebles,  dont  l'article  suit; 

4.0  Barthelemie,  ou  Barthelemine  de  Vassinhac,  fut 
appelée  à  la  substitution  des  biens  de  Bertrand, 
son   frère,   par  son  testament  du  12  juillet     1400. 

On    peut  aussi  mettre   au    nombre  des  enfants  de  Bar- 
thelemi,  les  trois  sujets  suivants  : 

i.°  Maurice  de  Vassinhac  ,  damoiseau  ,  huissier 
d'armes  du  pape  Innocent  VI,  suivant  un  ordre 
ou  mandement  que  S.  S.  adressa  le  3  septembre 
1 358,  à  Jean  de  Raymond,  chanoine  de  l'église 
de  Saint-Pierre-le-Puellier,  et  nonce  apostolique 
dans  le  diocèse  de  Bourges,  pour  lui  faire  payer 
sur  les  deniers  de  la  chambre  apostolique,  la 
somme  de  mille  florins  d'or,  pour  sa  charge 
d'huissier  de  sa  sainteté  ; 

2.0  Audoin  de  Vassinhac  avait  la  même  charge 
d'huissier  d'armes,  auprès  du  pape  Urbain  V, 
en  1364  ; 

3.°  Guy,  ou  Guigues  de  Vassinhac,  abbé  de  Saint- 
André  Villeneuve-les-Avignon,  des  l'an  i362  ; 
acquit,  par  acte  du  18  juin  1364,  quelques  cens, 
de  noble  homme  Audoin  de  Vassinhac,  huissier 
d'armes  du    pape;  eut,  en  1 366,   une  contestation 


32o  DE  VASSINHAC. 

avec  les  habitants  du  château  de  Saint- André  de 
Villeneuve  au  sujet  de  la  dîme  des  olives  du 
lieu  du  Four,  qui  lui  fut  adjugée  par  sentence 
de  Guy  de  Prohinis,  sénéchal  de  Beaucaire  et  de 
Nîmes,  arbitre,  élu  par  les  parties  ;  est  nommé 
dans  plusieurs]  autres  actes  des  années  1367, 
1 369  ,  1372  et  1378;  et  vivait  encore  le  27  no- 
vembre 1379.  Il  mourut  le  jour  des  nones  d'août 
suivant  le  Nécrologe  de  son  abbaye. 

VII.  Ebles,  ou  Eblon  de  Vassinhac  ,  damoiseau,  ne 
vivait  plus  en  1400,  lorsque  Bertrand  son  frère  aîné  lit 
son  testament  ;  il  est  rappelé  dans  plusieurs  actes  posté- 
rieurs à  sa  mort,  entr'autres  dans  un  arrentement  fait  par 
Eutrope,  son  fils,  le  10  mai  1404;  et  dans  le  contrat  de 
mariage  de  ce  dernier,  de  l'an  1409.  Il  ne  laissa  qu'un 
fils  de  son  mariage  avec  une  dame,  dont  on  ignore  le 
nom,  mais  qu'on  est  fondé  à  croire  sœur  de  Guillaume 
Hébrard,  puisque  dans  un  acte  de  1401,  celui-ci  appelle 
Eutrope  de  Vassinhac,  son  neveu. 

VIII.  Eutrope  de  Vassinhac,  damoiseau  ,  seigneur 
de  Malaguise,  etc.,  était  encore  jeune  lorsqu'il  perdit 
son  père  ;  il  fut  substitué  aux  biens  de  Bertrand  de 
Vassinhac,  son  oncle,  par  son  testament  de  l'an  1400. 
L'année  suivante  1401,  noble  Guillaume  Hébrard,  son 
oncle,  mari  de  Raimonde  Mercier,  lui  légua  une  somme 
de  deux  cents  florins,  payable  lorsqu'il  aura  atteint  l'âge 
de  vingt  ans.  Il  fit  un  arrentement,  à  Colonges,  1  e 
10  mai  1404,  conjointement  avec  Catherine  de  Vas- 
sinhac, veuve  de  noble  Barthelemi  de  Vassinhac,  repré- 
sentée par  Jean  de  Saint  -  Hypolite,  son  procureur 
fondé,  à  Bernard  Ponchet,  d'un  enclos  appelé  Belia- 
gart  ,  situé  près  de  Colonges  :  il  est  énonce  dans  cet 
acte,  qu'il  était  fils  de  feu  noble  Ebles  de  Vassinhac,  et 
héritier  universel  de  noble  Bertrand  de  Vassinhac,  son  oncle; 
fit  divers  autres  arrentements ,  en  1405,  1409,  141 6, 
1418,  etc.}  vendit,  le  2  août  1412  ,  pour  le  prix  de 
deux  cent  vingt-cinq  florins  d'or ,  à  noble  Philippe- 
Bertrande  de  Aneleson,  du  diocèse  de  Carpentras,  femme 
de  noble  Roger  Reynard,  chevalier  de  la  Croix,  les  re- 
venus ,  rentes  et  autres  droits  qu'il  avait  au  lieu  de 
Sammane,  dans  le  même  diocèse;  fit,  en  1418,  un  bail 
à  cens,   en  qualité  d'héritier    universel    de    feu  noble  Ber- 


DK   VASSINHAC.  32i 

trand  de  Vassinhac ,  son  oncle  ;  présenta  requête ,  le 
18  août  1422,  à  Pierre  Sapientis,  juge  de  Donzenac, 
en  Limousin,  pour  Georges,  seigneur  de  la  Trémoille , 
et  de  Sully ,  comte  de  Boulogne  et  seigneur  de  Donzenac , 
pour  être  remis  en  possession  des  biens  et  rentes ,  et 
particulièrement  d'un  héritage  ,  nommé  Malaguise , 
situés  dans  la  ville  et  baronnie  de  Donzenac ,  dont 
il  avait  hérité  de  Bertrand  de  Vassinhac,  son  oncle; 
ce  qui  lui  fut  accordé  par  sentence  du  même  juge; 
passa  plusieurs  actes  à  Colonges,  en  1424;  et  ne  vivait 
plus  le  24  mars  1430.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé 
à  Colonges,  le  27  octobre  1409,  demoiselle  Sibille  de 
Boisverd,  fille  de  noble  Gaillard  de  Boisverd ,  habitant 
du  lieu  de  Cardaillac;  en  présence  de  nobles  hommes 
Jean  Robert,  prieur  de  Colonges,  Pierre  de  Curemonte, 
Mondot  Robert,  Raimond  Meynard  ,  doyen  de  Caren- 
nac,  etc. 

Sibille  de  Boisverd  vécut  encore  plusieurs  années 
après  la  mort  de  son  mari,  fit  hommage,  avec  serment 
de  fidélité,  le  11  octobre  143 1 ,  en  qualité  de  tutrice 
de  Guillaume,  son  fils,  à  Pierre  de  Beaufort,  vicomte 
de  Turenne,  par  acte  passé  dans  la  salle  de  Vassinhac, 
avec  les  clauses  accoutumées  ;  elle  fit,  en  1438,  un 
accord  avec  noble  Pierre  de  Guiscard,  seigneur  de 
Cavanhac,  et  passa  arbitrage,  touchant  le  mas  de  la 
Grilière,  d'après  un  compromis  fait  entre  noble  Rai- 
mond Robert,  son  procureur  fondé,  et  le  même  seigneur 
de  Cavanhac.  Noble  Etienne  Maffre,  du  lieu  d'Argentat, 
agissant  en  qualité  d'héritier  universel  de  feu  Guillaume 
de  Boisverd,  lui  assigna,  en  1448,  diverses  rentes  aux 
environs  d'Argental,  pour  la  dot  que  feu  noble  Gaillard 
de  Boisverd,  son  père,  lui  avait  constituée  ;  elle  est 
énoncée  dans  cet  acte,  veuve  d'Eutrope,  et  mère  de 
Guillaume  de  Vassinhac.  Elle  nomma,  la  même  année, 
des  procureurs,  pour  rendre  hommage  à  noble  et  puis- 
sant homme  Philibert  de  la  Roche,  pour  les  rentes  et 
biens  à  elle  donnés  par  Etienne  Maffre.  On  ne  lui 
connaît  d'autre  enfant  que: 

IX.    Guillaume  de    Vassinhac  ,  IVe    du     nom,   damoi- 
seau, seigneur   de  Vassinhac,  de  Concorès,  en  partie,  etc., 
gouverneur  du  château  et  vicomte  de    Turenne,  était  sous 
la     tutelle   de  sa  mère  en  1430  ,  suivant    un    bail   à  cens 
XVII.  21 


322  D£  VASSINHAC. 

qu'elle  fit  le  24  mars  de  cette  année.  Il  conféra,  en  1443, 
à  Etienne  de  Séou,  clerc,  de  Golonges,  la  vicairie  de 
Vassinhac,  fondée  par  ses  prédécesseurs,  vacante  par 
la  résignation  qu'en  fit  Jean  Dabert,  recteur  de  Saint- 
Pallavi  ;  se  soumit,  le  4  juin  1447  à  la  décision  et  à 
l'arbitrage  de  nobles  Gaubert  de  Cardaillac,  seigneur  de 
Saint-Sernin  et  de  la  Capelle-Marival,  de  Guy  Robert, 
seigneur  de  Lignérac  et  du  Bazanet  et  de  Radulfe 
Jouffre  (ou  Geoffre)  seigneur  de  la  Méchaussée,  sur 
la  demande  qu'il  avait  faite  de  l'hérédité  de  Bertrand 
de  Vassinhac  et  de  Rigaud  de  Mier  ;  reçut,  Tannée  sui- 
vante 1448,  par  les  mains  de  Jean  de  Beaumond,  sei- 
gneur de  Pierretaillade ,  quittance  de  la  somme  de 
cinquante  écus  d'or,  de  noble  Benoît  de  la  Vergne;  est 
nommé  ,  avec  plusieurs  seigneurs  voisins,  dans  une 
procuration  donnée,  en  1452,  par  Guillaume  de  Saint- 
Exupéry,  doyen  de  Mauriac,  et  prieur  commendataire 
de  Colonges  ;  donna  lui-même  sa  procuration,  en  1456, 
à  nobles  Guy  et  Guillaume  Robert,  Jean  de  Beaumond, 
Pierre  de  Peyrat,  Pierre  et  Jean  Garnier,  père  et  fils, 
pour  arrenter  les  possessions  vacantes  qu'il  avait  à  Colon- 
ges ;  passa  un  compromis,  en  1458,  avec  Jean  Garnier- 
de-la-Sanhe,  de  la  paroisse  de  Sainte-Marie  de  Château- 
neuf  et  Jean  de  Mier,  chevalier,  seigneur  de  Mier 
et  de  Tégra,  au  sujet  de  la  demande  que  Jean  Garnier 
et  lui  avaient  faite  des  droits  qu'ils  prétendaient  avoir 
sur  la  maison  et  héritage,  appelés  de  Corniih,  situés 
au  lieu  de  Croix,  dans  le  diocèse  de  Cahors,  et  sur 
les  cens,  rentes,  biens  et  droits  qui  avaient  autrefois 
appartenu  à  noble  Pierre  de  Vassinhac  ;  fit  hommage, 
l'année  suivante  1459,  au  vicomte  de  Turenne,  et  lui 
donna  son  dénombrement  des  maisons,  cens  et  rentes, 
dîmes  et  autres  droits  dépendants  du  fief  et  maison 
noble  de  Vassinhac ,  et  situés  dans  les  paroisses  de 
Colonges,  Mayssac,  Saillac,  Chaufour  et  autres  ;  il  en 
rendit  un  autre,  la  même  année,  avec  noble  Etienne 
Malfre,  son  oncle,  mari  de  noble  Isabeau  de  Boisverd, 
sa  tante  maternelle  ;  fit  un  accord,  le  26  mars  1464 
(v.  st.  ),  avec  Agne  de  la  Tour,  vicomte  de  Turenne 
et  Anne  de  Beaufort,  sa  femme,  au  sujet  d'une  rente, 
due  sur  le  mas  de  la  Grilière,  dont  ils  lui  firent  donation 
par  cet  acte;  il  en  fit  un  autre  en  1467,  avec  Jean 
Rogier,     prieur    de  Colonges,    au    sujet    des  dîmes  de  la 


DE  VASSINHAC.  323 

paroisse  de  Colonges  ;  et  encore  un  autre  en  1473, 
dans  lequel  Etienne  de  Vassinhac  ,  son  fils  ,  stipula  pour 
lui,  avec  Etienne  de  Vieilles-Chèzes  ,  seigneur  du  Bastit, 
agissant  au  nom  de  Pierre  Vieilles-Chèzes ,  prêtre  , 
recteur  de  Limeyrac  ,  au  sujet  d'un  ténement  appelé 
de  la  Montelle  ;  fit  donation ,  par  acte  passé  dans  la 
ville  de  Turenne ,  le  16  avril  1474,  à  Caprais  de  Vas- 
sinhac ,  son  fils,  étudiant  à  Avignon  ,  d'une  terre  appelée 
Cham-Faydit  ,  et  de  divers  héritages  situés  à  Colonges; 
est  qualifié  damoiseau,  capitaine  du  château  de  Turenne, 
dans  des  investitures  qu'il  donna  en  1475,  à  plusieurs 
tenanciers ,  pour  des  biens  fonds  situés  au  même  lieu 
de  Colonges  et  dans  sa  fondalité  .  Enfin  ,  il  fit  son 
testament  au  château  de  Turenne  ,  le  14  décembre  1477  » 
par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé  dans  l'église  de 
Colonges,  et  dans  la  chapelle  de  la  Vierge  ,  où  étaient 
les  tombeaux  de  ses  parents  ;  fit  divers  legs  pieux  et 
autres;  déclara  avoir  reçu,  pour  la  dot  de  sa  femme, 
la  somme  de  cent  vingt  écus  d'or  (chaque  écu  valant 
vingt-sept  sols  et  six  deniers),  qu'il  lui  assigna  sur 
tous  ses  biens  ;  et  ne  vivait  plus  le  22  février  1478  (v.  st.). 
Il  avait  épousé  ,  par  contrat  du  20]  janvier  1448  (v.  st.  ), 
demoiselle  Marguerite  de  Garnier  ,  fille  de  noble  homme 
Pierre  de  Garnier  ,  écuyer  :  le  futur  époux  y  fut  assisté 
de  nobles  hommes  Guinot  Robert  ,  seigneur  de  Ligné- 
rac  ,  de  Jean  de  Toucheboeuf ,  d'Antoine  Meynart ,  sei- 
gneur de  Chausenejols,  etc.,  ses  parents  et  amis;  et  Jean 
de  la  Sanhe  ,  et  Pierre  de  Peyrat  assistèrent  la  future 
épouse  ,  à  laquelle  il  fut  constitué  ,  pour  sa  dot  ,  une 
somme  de  trois  cents  réaux  d'or  .  Elle  fit  son  testament  , 
étant  veuve  ,  le  22  février  1477  (v.  st.),  par  lequel  elle 
choisit  sa  sépulture  dans  l'église  de  Colonges  ,  près  du 
tombeau  de  son  mari  .  Elle  avait  eu  de  son  mariage  : 

i.°  Caprais,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Etienne  de  Vassinhac ,  écuyer  ,  conseiller  et 
maitre  -  d'hôtel  de  Jean  d'Albret,  comte  de 
Nevers  et  de  Rethel  ,  était  en  même  -  tems 
capitaine  du  château  de  Brugière  -  sur  -  Cher  , 
capitaine  de  Limeuil  et  de  Monfort.  Il  fit 
en  1473  ,  au  nom  de  Guillaume  ,  son  père  ,  un 
accord  avec  Etienne  de  Vieilles  -  Chèzes  ;  fut  léga- 
taire d'une  somme  d'argent ,  par    le    testament  de 


324  DE  VASSINHAC- 

son  père  ,  du  14  décembre  de  l'an  1477  ;  et  sa 
mère  l'institua  son  héritier  universel  ,  le  22  fé- 
vrierde l'année  suivante;  fut  nommé  ,  le  2  mars 
i5oi  ,(v.  st.), par  Antoine  de  la  Tour  ,  vicomte 
de  Turenne,  à  la  charge  de  maître  -  d'hôtel  et 
capitaine  du  château  de  Limeuil ,  vacante  par  le 
décès  du  seigneur  de  Saint-Chamassy  ;  et  la  même 
année  ,  Jean  d'Albret  lui  confia  la  capitainerie 
et  garde  du  Chastel  de  Brugière  -  sur  -  Cher  ,  va- 
cante par  la  mort  de  M.  de  Chamborant.  Antoine 
de  la  Tour  ,  vicomte  de  Turenne  ,  lui  vendit,  le 
4  mars  i5oo.  (v.  st.  ),  le  droit  du  guet,  scubias) 
sivetous  lous  gayts  )  et  diverses  rentes  qu'il  per- 
cevait dans  le  lieu  et  paroisse  de  Colonges  ,  pour 
le  prix  de  mille  livres;  en  présence  de  François 
Maschat ,  seigneur  de  la  Méchaussée  ,  capitaine 
de  Turenne  ,  etc  .  Enfin  ,  il  fit  son  testament  le 
26  du  même  mois  de  mars  i5io,  en  faveur  de 
Hugues  de  Vassinhac  ,  son  neveu  ,  en  nomma 
exécuteurs  Pierre  Robert  ,  seigneur  de  Lignérac  , 
François  Maschat,  seigneur  delaCoste,  et  Jacques 
de  Beaumond,  seigneur  de  Pierretaillade;  et  vivait 
encore  le  12  mars  1 5 1 9  (v  .  st.  ).  On  ne  voit  pas 
qu'il  ait  été  marié  ; 

3.°  Marguerite  de  Vassinhac  ,  légataire  par  le  tes- 
tament d'Etienne,  son  frère,  du  26  mars  i5oq 
(v.  st  .  )  ,  fut  mariée  à  noble  Thomas  de  la  Lande, 
et  fut  mère  de  Geraud  de  la  Lande. 

X.  Caprais  (1)  ,  de  Vassinhac,  damoiseau,  seigneur 
de  Vassinhac  (  Colonges  et  Mensinhac  ,  co  -  seigneur  de 
Concorès  ,  seigneur  du  Liet ,  du  Bournac  ,  etc.  ,  faisait 
ses  études  à  Avignon  ,  lorsque  Guillaume  ,  son  père ,  lui 
fit  une  donation  le  16  avril  1474;  le  même  l'institua 
son  héritier  universel ,  par  son  testament  du  14  dé- 
cembre 1477.Il  fit    un  grand  nombre   d'actes,  et  spécia- 


(î)  Caprais  (Caprasins),  est  le  nom  d'un  saint  du  diocèse 
d'Agen,  qui  vivait  dans  le  cinquième  siècle,  et  dont  la  fête 
est  marquée  au  premier  de  juin.  Son  nom  est  horriblement  dé- 
figuré dans  les  actes  ;  on  y  lit  Capras,  Crapas,  Grapas,  Gra- 
pasy,  Crampassy,  etc. 


DE   VASS1NHAC.  325 

lement  des  baux  à  cens,  en  1478  ,  1479  ,  148 1  ,  1482,  etc.; 
accepta  ,  le  9  juin  1483  ,  la  démission  qu'Antoine  de 
la  Croix ,  prêtre  ,  curé  de  Vaulx ,  rit  entre  ses  mains  ,  du 
vicariat  de  Saint-Jacques ,  appelé  de  Vassinhac  ,  fondé 
dans  l'église  de  Colonges  ,  et  en  pourvut  Pierre  Rogier  , 
clerc  ,  avec  tous  les  cens  ,  rentes ,  droits  et  émoluments 
v  attachés  ;  reçut  ,  en  1487  ,  la  donation  que  lui  rit  noble 
Louis  damier,  seigneur  de  la  Sanhe  ,  son  oncle,  de 
tous  les  biens  qu'il  avait  dans  la  paroisse  de  Saint-Marie- 
la-Claire  de  Châteauneuf ,  au  diocèse  de  Limoges ,  et 
dans  les  juridictions  de  Châteauneuf,  Magnac ,  Pierre- 
buffière  ,  le  Cheylard  et  Peyrat  ;  obtint,  en  1497,  ^e 
Jean  d'Albret  ,  comte  de  Nevers  et  de  Rhétel  ,  une 
procuration  pour  se  faire  payer  ,  par  le  receveur  du  do- 
maine du  roi  ,  en  Périgord  ,  les  sommes  d'argent  qui  lui 
étaient  dues;  acquit,  en  1499,  de  noble  Pierre  Robert , 
seigneur  de  Lignérac  ,  des  héritages  situés  à  Colonges  ; 
reçut  diverses  reconnaisances  féodales,  en  i5oo,  001  , 
i5o2,  etc.;  et  fit  son  testament  dans  la  ville  d'Agen  , 
le  24  mai  i5o5  ,  par  lequel  il  demanda  à  être  inhumé 
dans  l'église  des  Frères-Prêcheurs  de  cette  ville  ;  et  s'il 
décédait  dans  sa  maison  de  Vassinhac  ,  il  voulait  être  en- 
terré dans  l'église  paroissiale  de  Saint-Martial  de  Colon- 
ges; et  dans  l'église  séculière  de  Saint-Pierre  de  Romeno  , 
s'il  venait  à  mourir  dans  sa  maison  ,  appelée  de  Liet.  On 
ignore  la  date  de  sa  mort  ,  mais  il  est  certain  qu'il  ne 
vivait  plus  le  26  mars  i5io  (v.  st.).  Il  avait  épousé  de- 
moiselle Marguerite  de  Mensinhac  (nommée  aussi  Mas- 
sinhac) ,  vivante  encore  en  1 5 1 6  ,  qui  le  rendit  père 
des     enfants   suivants  : 

1 ,°  Thomas  de  Vassinhac  ,  institué  héritier  uni- 
versel par  le  testament  de  son  père  ,  en  1 5o5  , 
paraît  être    mort  sans  postérité  ; 

2.0  Hugues  ,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Catherine  de  Vassinhac,       j  dont    le    sort    est 

4.0  Marguerite  de  Vassinhac,  i  ignoré. 

Fil»  naturel  : 
Balthazar  de  Vassinhac. 

XI.  Hugues  de  Vassinhac,  écuyer  ,  homme  d'armes 
de  la  compagnie  du  sénéchal  d'Armagnac  ,  devint 
seigneur     de    Vassinhac ,     etc.  ,   après    la    mort    de    son 


326  DE  VASSINHAC. 

frère  aîné  ;  fut  légataire  ,  par  le  testament  de  son  père  , 
en  1 5o5  ,  des  maisons  de  Liet  et  du  Bournac  ;  ayant 
perdu  son  père  ,  il  fut  mis  sous  la  tutelle  de  sa  mère 
et  de  Pierre  Robert ,  seigneur  de  Lignérac  ,  comme  on 
l'apprend  par  plusieurs  actes  de  cette  année  et  des  années 
suivantes,  jusqu'en  i5i6.  Il  servait,  en  i522  ,  dans  la 
compagnie  du  sénéchal  d'Armagnac ,  pour  la  défense  du 
pays  de  Guienne  ,  suivant  une  requête  qu'il  présenta  , 
le  6  novembre  de  cette  année  à  Jacques  de  Chabannes  , 
seigneur  de  la  Palice ,  maréchal  de  France  et  lieutenant- 
général  de  sa  majesté  en  ses  pays  et  duché  de  Guienne  , 
tendante  à.  obtenir  main-levée  de  la  saisie  faite  de  son 
fief  de  Vassinhac  ,  au  bas  pays  de  Limousin  ,  par  les  offi- 
ciers du  roi  ,  faute  de  comparution  de  sa  part  ,  au  ban  et 
arrière-ban  ;  avec  Iles  autres  gentilshommes  du  Limou- 
sin ;  et  ne  vivait  plus  le  17  octobre  1546.  Il  avait  épousé  , 
par  contrat  passé  au  lieu  et  maison  noble,  appelée  du 
Roy  ,  le  dernier  mai  i52i,  demoiselle  Anne  d'Hébrard, 
fille  de  noble  Guyot  d'Hébrard ,  seigneur  du  Roy-lès- 
Villeneuve  ,  et  de  Marguerite  de  Malesset  ;  laquelle , 
étant  veuve  ,  se  remaria  avec  noble  Jean  Barbe  ,  écuyer  , 
seigneur  de  Rochefort  ,  de  la  paroisse  de  Saint-Laurent- 
de-Bre%ago  ,  châtellenie  de  Blanzac  ,  en  Angoumois; 
et  vivait  encore  le  17  octobre  1546.  Elle  eut  de  son 
premier  mariage  : 

i.°  Bernard,   dont  l'article  suit; 

2.0  Françoise  de  Vassinhac,  mariée,  avant  l'an  1546, 
à  noble  François  de  Rochefort ,  frère  de  Jean , 
second  mari  de  sa  mère;  elle  vivait  encore  le 
3o  juillet  1 556. 


XII.  Bernard  de  Vassinhac,  écuyer,  seigneur  de 
Vassinhac,  en  Limousin,  Langlade  et  Mensinhac,  en 
Périgord,de  Liet  et  du  Bournac,  en  Condomois ,  gou- 
verneur d'Aurillac  est  nommé  avec  son  père  (  alors 
défunt)  et  Anne  d'Hébrard,  sa  mère,  dans  une  tran- 
saction passée  le  17  octobre  1546  ,  entre  Jean-Barbe  de 
Rochefort,  son  beau-père  et  tuteur,  et  François  de 
Rochefort  ,  frère  de  ce  dernier,  et  autres  touchant  un 
acensement  fait,  le  26  septembre  1 539  ,  par  le  même 
seigneur  de  Rochefort ,  à  Antoine  Fondion  ,  archidiacre 
de  Lectoure  ,  chanoine  de  l'église  cathédrale  de  Tulle  , 
et    prieur  du    Chassaing  ,    de  tous  les  biens  qu'il  avait  ;'t 


DE  VASSINHAC.  32y 

Vassinhac,  et  des  rentes  qui  lui  étaient  dues  par  le  prieur 
de  Colonges;  consentit  à  une  vente  faite  le  3o  juillet 
1 556,  par  plusieurs  particuliers,  à  noble  Louis  de 
Lomanche,  habitant  du  lieu  de  Cardaillac  ;  acquit,  le 
16  janvier  i55o,  (v.  st.;,  de  Pierre  Termes,  marchand 
de  Mayssac,  plusieurs  rentes  en  grains,  à  percevoir  sur 
divers  particuliers,  moyennant  la  somme  de  cent  dix  livres 
tournois;  passa  un  acte,  le  25  juin  071  ;  et  mourut 
en  1 588,  ab  intestat.  Il  avait  contracté  deux  alliances: 
la  première,  en  047,  avec  demoiselle  Antoinette  de 
Corners,  fille  de  Pierre  de  Corners,  écuyer,  seigneur 
de  Langlade,  et  de  dame  Marie  de  Lomagne  ;  elle  fit 
son  testament,  le  11  décembre  1 566,  par  lequel  elle 
institua  son  mari,  son  héritier,  à  la  charge  de  remettre 
son  hérédité  à  l'un  de  ses  enfants  mâles,  à  son  choix, 
ou  à  Pierre,  leur  fils  aîné.  Il  épousa  en  secondes  noces, 
par  articles  passés  le  24  juin  1571,  et  reconnus  le  lende- 
main, noble  Marguerite  de  Vaux,  ou  de  Vaulx,  veuve 
du  seigneur  de  la  Bondie,  en  Limousin  (1).  Il  eut  de 
ces  deux  femmes,  les  enfants  suivants  : 

Du  premier  lit  : 

1 .°  Pierre  de  Vassinhac  ,  écuyer ,  transigea,  le 
28  avril  1 588,  avec  Marguerite  de  Vaux,  sa 
belle-mère,  touchant  les  successions  de  feus 
Bernard,  son  père,  et  d'Antoinette  de  Corners, 
sa  mère;  eut,  entr'autres  choses,  pour  son  par- 
tage, la  terre  et  seigneurie  de  Langlade;  et  ne 
vivait  plus  le  19  février  i632.  Il  avait  épousé 
demoiselle  Léonarde  de  Gorce,  dont  il  eut  : 

A.  Henri  de  Vassinhac,  seigneur  de  Langlade, 
gouverneur  de  Turenne,  fit  son  testament  le 
20  janvier  1622,  par  lequel  il  légua  3o  francs 
aux  pauvres  de  Turenne,  trois  mille  francs 
à  Henri  de  Vassinhac,  son  cousin,  et  ins- 
titua son  héritière  Gilberte  de  Vassinhac, 
sa  soeur  à  condition  qu'elle  se  mariera 
avec  un  de  sa  religion  et  gentilhomme.  Il 
avait  épousé  Marie  de  Beynac  ; 


(1)    Bernard    de  Vassinhac    ayant    été    fait    prisonnier,    sa 
deuxième  femme  paya  deux  cents  écus  pour  sa  rançon. 


328  DE  VASSINHAC. 

B.  Gilberte  de  Vassinhac  fut  mariée,  par 
contrat  passé  en  la  ville  de  Turenne,  le 
19  février  i632,  à  noble  Donat  de  Salviac- 
de-Vielcastel,  écuyer,  seigneur  de  Viel- 
castel,  etc.,  fils  de  Pons  de  Salviac-de- 
Vielcastel,  et  d'Anne  de  Maleville; 

2.0  Daniel  de  Vassinhac,  tué*  au  service  du  roi,  près 
de  Charleroy  ; 

3.°  David  de  Vassinhac,  tué  au  siège  de  Landrecies; 

4.0  Anne  de  Vassinhac,       )     mariées   avant    l'an 

5.°  Gabrielle  de  Vassinhac,  \  1 588  ; 

Du  second  lit: 

6."  Gedéon  de  Vassinhac,  Ier  du  nom,  seigneur  et 
grand-bailli  perpétuel  de  la  châtellenie  de  Creysse, 
et  gouverneur  de  la  vicomte  de  Turenne  (1) 
s'étant  mis  dans  le  parti  du  duc  de  Bouillon, 
et  ayant  pris  part  aux  différentes  entreprises  de 
ce  duc,  en  faveur  de  ceux  de  la  religion  préten- 
due réformée,  contre  les  ordres  du  roi  Henri  IV  ; 
fut  nommé  gouverneur  de  Montfort  et  de  Tu- 
renne, conjointement  avec  Pierre  de  Reignac. 
Ces  deux  seigneurs  augmentèrent  leurs  forces, 
firent  des  levées  d'argent,  et  se  mirent  en  mesure 
d'entreprendre  quelque  expédition;  Gédeon  de 
Vassinhac  devait  se  rendre  maître  d'Uzerche  et 
de  Brives,  en  Limousin,  pendant  que  le  duc 
de  Bouillon  s'assurerait  des  rebelles  qui  s'étaient 
secrètement  assemblés  à  Sales,  en  Périgord.  Gé- 
deon avait  exigé  le  serment  de  fidélité  des  gentils- 
hommes qui  étaient  à  Sales,  dont  plusieurs  cou- 
vraient leur  révolte  du  prétexte  de  la  liberté  publi- 
que. Plusieurs  des  seigneurs  qui  avaient  trempé  dans 
la  conspiration,  furent  arrêtés  et  condamnés  à  avoir 
la  tête  tranchée,  par  les  juges  nommés  par  le 
roi,    pour     l'information  et  la  procédure  qui   en 


(1)  Il  est  fait  mention  de  Gédéon  de  Vassinhac  dans  les 
Mémoires  de  Sully  et  d::ns  l'histoire  du  duc  de  Bouillon,  an- 
née 1606  ;  lorsque  le  roi  envoya  des  troupes  en  Limousin, 
pour  réduire  les  protestants  et  déjouer  les  projets  du  duc  de 
Bouillon. 


DE  VASSINHAC.  329 

fut  faite.  Le  jugement  fut  exécuté,  et  le  même 
jour  19  décembre  tbo5,  les  commissaires  ren- 
dirent un  jugement  par  contumace  contre  Gé- 
déon de  Vassinhac,  qui  continua,  malgré  cela, 
de  lever  des  troupes  dans  le  Limousin  ;  il  se 
retira,  ensuite,  avec  le  duc  de  Bouillon,  à  Sedan, 
dont  le  roi  voulut  faire  le  siège  en  1606  ;  il  arriva 
jusqu'à  Donchery,  où,  ayant  eu  par  l'entremise 
de  Villerov,  des  conférences  avec  le  duc  de 
Bouillon,  le  roi  se  réconcilia  avec  ce  dernier, 
lui  accorda  des  lettres  d'abolition  et  de  grâce, 
aussi  bien  qu'à  Gédéon  de  Vassinhac,  et  les  rit 
enregistrer  au  parlement  de  Paris,  le  6  avril 
1606.  Il  nomma  pour  gouverneur  à  Sedan,  M.  de 
Nettancourt,  remit  la  citadelle  au  duc  de  Bouil- 
lon, et  Gédéon  de  Vassinhac  resta  gouverneur 
deTurenne  et  commandant  dans  la  vicomte. 

On  ignore  la  date  de  sa  mort  ;  mais  il  est 
certain  qu'il  ne  vivait  plus  en^iôSi.  Il  avait 
épousé  demoiselle  Françoise  d'Ailly-d'Osquer- 
que,  ou  d'Hautquerque,  fille  de  Tobie  d'Ailly, 
seigneur  de  Caulincourt,  dont  il  eut  trois  enfants, 
qui  suivent  : 

A.  Henri  de  Vassinhac  ,  gouverneur  de  la 
vicomte  de  Turenne,  fut  légataire  d'une 
somme  d'argent,  par  le  testament  d'Henri 
de  Vassinhac,  seigneur  de  Langlade,  son 
cousin,  du  20  janvier  1622  ;  accompagna  le 
vicomte  de  Turenne,  dans  ses  premières 
campagnes,  et  fut  tué  brigadier,  au  siège  de 
Bolduc,  en  1629  ; 

B.  Gédéon  II,  dont  l'article  suit; 

C.  Louise  de  Vassinhac  ; 

Gédéon  de  Vassinhac,  IIe  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur d'Ailly,  de  Creysse,  etc.,  et  gouverneur 
de  la  vicomte  de  Turenne,  se  voyant  attaqué 
d'une  griève  et  dangereuse  maladie,  qui  le 
réduisait  à  l'extrémité,  fit  son  testament  au 
château  de  Turenne,  le  2  février  1678  ,  par 
lequel  il  veut  être  enterré  dans  les  tombeaux 
de  ses  prédécesseurs  ,  à  Crevsse  ;  et  déclare 
avoir  eu  de  son  mariage  cinq  enfants.  Il  avait 


33o  i)K  VASSINHAC. 

épouse,  par  contrat  du  21  février  1 63 1  , 
Elisabeth  de  Rochefort  -de-  Saint- Angel, 
demoiselle  de  Puychagut,  fille  de  feu  Jean 
de  Rochefort  -de  -  Saint- Angel,  chevalier, 
seigneur  baron  de  Theobon,  etc.,  et  d'Eli- 
sabeth de  Royère  ;  elle  y  fut  assistée  de  haut 
et  puissant  seigneur  messire  Charles  de  Ro- 
chefort-de-Saint-Angel ,  chevalier,  seigneur, 
baron  de  Théobon,  Saint-Angel,  Moneins, 
Captal-de-Puychagut,  etc.,  et  de  Charles 
de  Rochefort,  seigneur  et  abbé  de  Dalon, 
ses  frères,  de  Théophile  de  Vins,  'écuyer, 
seigneur  de  la  Flaunie,  son  oncle,  de  Daniel 
de  Bourbon,  écuyer,  seigneur  de  Roulie, 
son  beau-frère,  etc.  Les  enfants  issus  de 
ce  mariage,  sont  : 

a.  Charles  de  Vassinhac,  mort  sans  avoir 
été  marié,  avant  l'an  1 678  ; 

b.  Suzanne  de  Vassinhac ,  morte  sans 
alliance,  en  Angleterre  ; 

c.  Charlotte  de  Vassinhac  ,  mariée ,  par 
contrat  du  18  avril  1661,  à  Henri  de 
la  Plaze,  écuyer  seigneur  dudit  lieu, 
Doms,  le  Rouzet,  etc.,  fils  de  feu 
Jean-Jacques  de  la  Plaze,  écuyer,  et 
de  dame  Anne  de  Goon-de-Caylus  ; 
elle  laissa  une  fille,  mariée  en  Angle- 
terre, à  M.  de  Moncal  ; 

d.  Anne,  épousa  Jean  Andrieu,  sieur  du 
Long,  et  passa  aussi  en  Angleterre,  sans 
doute  pour  cause  de  religion; 

e.  Elisabeth  de  Vassinhac  ,  s'allia  ,  par 
contrat  passé  au  château  de  Turenne, 
le  5,  octobre  1673,  à  noble  Pierre  de 
Bélarcher,  habitant  de  la  ville  d'Agen, 
fils  de  feu  noble  Pierre  de  Bélarcher, 
écuyer,  seigneur  d'Arne,  et  d'Elisabeth 
Farinel. 

7.0  Hélie  de  Vassinhac ,  mort  commandant  une 
compagnie  de  gens  de  pied,  au  siège  de  Château- 
Thierry  ; 


DE  VASSINHAC.  33  I 

8.°  Gabriel  de  Vassinhac  fut  tué  capitaine  d'in- 
fanterie au  siège  d'Avesnes  ; 

9.0  Jean  de  Vassinhac  est  auteur  de  la  branche  des 
seigneurs,  marquis  d'Imécourt,  qui  sera  rappor- 
tée après  l'aînée  ; 

io.°  Madeleine  de  Vassinhac,  mariée,  en  1602,  à 
Jean  de  Canolles,  seigneurdePanassou. 

Branche  des  seigneurs,  puis  marquis  d'Imécourt,  établie 
en    Champagne. 

XIII.  Jean  de  Vassinhac,  chevalier,  seigneur  de 
Valigny,  ou  Vallinie,  Imécourt,  Alliépont,  la  Mal- 
maison, les  Loges,  Sivry,  Bayonville,  etc.,  gentilhomme 
ordinaire  delà  chambre  du  roi,  était  le  plus  jeune  des 
fils  de  Bernard  de  Vassinhac,  et  de  Marguerite  de  Vaux, 
sa  seconde  femme.  Il  obtint  du  roi  Louis  XIII,  le  20  avril 
1623,  un  brevet  de  la  charge  de  gentilhomme  ordinaire 
de  sa  chambre,  daté  de  Fontainebleau,  et  prêta  serment 
le  même  jour,  entre  les  mains  de  M.  le  duc  de  Che- 
vreuse,  pair  et  grand -chambellan  ;  fit  hommage  au  roi, 
le  19  décembre  1626,  pour  une  partie  des  terres  et 
seigneuries  d'Imécourt,  hautes  et  basses  Loges,  possédées 
en  toute  justice  haute,  moyenne  et  basse,  relevants  de 
S.  M.,  à  cause  de  son  château  de  Sainte-Menéhould  ; 
et  vivait  encore  le  4  janvier  1 655-  Il  avait  épousé  par 
contrat  passé  à  Imécourt,  le  17  octobre  16 14,  demoi- 
selle Anne  de  Vaudin,  dame  d'Imécourt  et  des  Loges, 
en  Champagne,  fille  de  Claude  de  Vaudin,  écuyer, 
seigneur  d'Imécourt,  hautes  et  basses  Loges ,  Saint-Epvre 
et  Alliépont,  et  de  dame  Perrette  de  Verdaveine  :  le 
futur  époux  y  fut  assisté  de  M.  le  duc  de  Bouillon  (1), 
de  Frédéric  Maurice  de  la  Tour,  prince  de  Sedan,  de 
Gédéon  de  Vassinhac,  son  frère,  etc.  De  ce  mariage 
naquirent  : 

i.*  Gédéon,  dont  l'article  .^uit  ; 

2.0  Louis  de    Vassinhac,   chevalier,    seigneur    de   la 


Il  existe  un  pouvoir  du  duc  de  Bouillon,  pour  que  Jean 
de  Vassinhac  se  rende  au  congrès  de  Soissons,  et  soutienne  les 
intérêts  de  son  paru. 


332  DE  VASSINHAC. 

Malmaison,  des  Loges  et  Bayonville,  lieutenant  de 
cavalerie,  entretenu  dans  le  régiment  Colonel, 
puis  capitaine  au  régiment  d'Estrades,  ensuite 
premier  capitaine  et  major  -  commandant  le  régi- 
ment de  Remigny;  fut  maintenu  dans  sa  noblesse, 
avec  ses  frère  et  sœurs,  par  ordonnance  de  M.  de 
Caumartin,  intendant  en  Champagne,  du  29  mai 
1670.  Il  fut  tué  en  Allemagne,  au  combat  d'Al- 
tenheim-sur-le-Rhin,  le  1"  août  1675,  laissant 
deux  enfants  de  Julienne  de  Streifft  de  Lawens- 
tein,  sa  femme,  fille  de  Jean-Rimbert  de  Streifft 
de  Lawenstein,  maréchal  des  camps  et  armées  du 
roi ,  baron  de  Beaucour,  seigneur  de  Tailly, 
Romersheim,  la  Grange,  etc.,  et  de  dame  Anne 
Judith  de  Schelandre,  qu'il  avait  épousée,  par 
contrat  passé  au  château  de  la  Grange-le-Mercier, 
près  de  la  ville  de  Metz,  le  22  juillet  1662  : 

A.  Jean-Rimberg  de  Vassinhac,  chevalier  ,  sei- 
gneur de  la  Malmaison,  lieutenant  dans  le  ré- 
giment de  Mgr.  le  Dauphin,  ensuite  maré- 
chal de    camp,    marié  à  demoiselle  N de 

Coupigny  ;   dont  la    postérité    a  fini     à    ses 
enfants  ; 

B.  Gédéonde  Vassinhac,  mort  jeune. 

3.°  Elisabeth  de  Vassinhac,  testa  le  25  août  1682, 
et  mourut  peu  de  tems  après,  sans  alliance  ; 

4.0  Olynde  de  Vassinhac  renonça ,  par  acte  du 
21  novembre  1682,  à  la  succession  d'Elisabeth, 
sa  sœur  ;  et  vivait  encore  le  19  février  1686, 
suivant  un  acte  de  ce  jour,  dans  lequel  elle  se 
qualifie  dame  de  Sivry-les-Buzancy,  et  y  de- 
meurant. 

XIV.  Gédéon  de  Vassinhac  ,  chevalier ,  seigneur 
d'Imécourt,  Alliépont,  les  hautes  et  basses  Loges,  Hoc- 
cardière  et  petite  Chinery,  et  de  Sivry-les-Buzancy, 
brigadier-général  des  armées  du  roi,  inspecteur-général 
de  cavalerie,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint  -  Louis,  gouverneur  de  Montmédy ,  etc.;  qualifié 
haut  et  puissant  seigneur,  obtint  du  roi,  le  29  décem- 
bre i65i,  une  commission  de  capitaine  de  chcvau- 
légers    au    régiment    de  cavalerie  étrangère  du    maréchal 


DE  VASSINHAC  333 

de  Turenne  ;  et  le,  7  décembre  1 665,  celle  de  capitaine 
d'une  compagnie  de  chevau  -  légers  de  nouvelle  levée;  il 
était  capitaine  d'une  compagnie  dans  le  régiment  de  cava- 
lerie d'Humières  ,  lorsque  S.  M.  lui  accorda,  le  17  septem- 
bre 1667,  un  brevet  de  la  charge  de  major  de  ce  régiment , 
vacante  par  le  décès  du  sieur  de  la  Haye  ;  fut  maintenu 
dans  sa  noblesse  ,  avec  Louis  ,  Elisabeth  et  Olynde  ,  ses 
frère  et  sœurs,  par  jugement  rendu  ,  le  29  mai  1670, 
par  M.  le  Fèvre  -  de-  Caumartin  ,  intendant  en  Cham- 
pagne ,  sur  le  vu  de  ses  titres  ,  remontés  en  1221  (1),  fut 
pourvu  par  le  roi,  le  26  février  1676  ,  d'une  commission 
de  la  charge  de  mestre  de  camp  et  capitaine  de  la 
première  compagnie  du  régiment  d'Humières ,  vacante 
par  la  démission  du  chevalier  d'Humières  ,  en  considé- 
ration des  services  qn'il  rendait  à  S.  M.  depuis  plusieurs 
années  même  dans  la  charge  de  premier  capitaine  et 
major  dudit  régiment  ;  était  colonel  d'un  régiment  de 
cavalerie ,  pour  le  service  du  roi  ,  en  garnison  à  Stras  - 
bourg  ,  lorsqu'il  rendit  hommage  à  S.  M.  ,  le  1 1  août 
1682,  en  présence  des  trésoriers  de  France  et  juges 
ordinaires  du  domaine  du  roi  ,  en  la  généralité  de 
Champagne ,  de  la  moitié  de  la  terre  et  seigneurie  des 
hautes  et  basses  Loges  ,  qu'il  avait  acquise  des  seigneurs 
et  dame  d'Encourt ,  mouvante  de  S.  M.  ,  à  cause  de 
son  chastel  de  Sainte-  Menéhould  ;  obtint  du  roi  ,  le 
21  août  1688  ,  un  brevet  de  la  charge  de  brigadier  de 
cavalerie  ;  et  le  icr  décembre  1689  ,  des  provisions  de 
la  charge  de  gouverneur  de  la  ville  de  Montmédy  , 
vacante  par  le  décès  du  marquis  de  Vaudv.  Enfin ,  par 
acte  passé  sous  seings- privés  ,  le  20  mars  1697,  sa  femme 
et  lui  partagèrent  leurs  biens,  par  égales  portions,  entre 
leurs  enfants  ,  au  nombre  de  huit  ;  et  mourut  l'année 
suivante  1698.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au 
château  d'Imécourt  ,  le  2  décembre  i653  ,  dans  lequel 
il  prend  le  titre  de  très  -  honoré  seigneur ,  demoiselle 
Claude  de  Pouilly,  fille  de  feu  très -honoré  seigneur 
messire  Albert  de  Pouilly  ,  chevalier  ,  seigneur  d'Inor, 
Pouilly  ,  et  Luzy  ,  et  de  dame  Madeleine  de  Pouilly.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Jean    de    Vassinhac,  chevalier,    seigneur,     mar- 


(1)  Lisej  i32i . 


334  DE  VASSINHAC. 

quis  d'Imécourt,  seigneur  d'Inor,  Soiry,  Luzy  , 
Amblimont,  les  hautes  et  basses  Loges,  la  Hoc- 
cardière  et  la  petite  Chinery,  en  dépendant,  du 
fief  de  Martin-Court,  etc.,  me6tre  de  camp  d'un 
régiment  de  son  nom,  devint  lieutenant-général 
des  armées  du  roi,  gouverneur  de  Montmédy, 
inspecteur  de  cavalerie,  et  premier  sous-lieute- 
nant des  chevau-  légers  de  la  garde  du  roi,  qua- 
lifié haut  et  puissant  seigneur,  né  le  4  janvier 
1 65 5;  fut  d'abord  lieutenant  réformé  au  régiment 
de  cavalerie  de  Turenne,  en  1672;  il  fit  cette 
campagne  sous  le  maréchal  de  Turenne;  entra 
cornette  au  régiment  de  Vins  (depuis  Cornas  et 
Ruvigny),  le  2  5  octobre  delà  même  année.  Ser- 
vit sous  le  maréchal  de  Turenne  en  1673;  com- 
battit à  Sintzeim,  à  Ensheim,  à  Mulhausen,  en 
1674,  à  Turkeim,  à  Altenheim  en  1675;  et  ob- 
tint une  compagnie  dans  le  même  régiment  à  la 
mort  de  son  oncle,  par  commission  du  premier 
septembre.  Il  se  trouva,  sous  le  maréchal  de 
Luxembourg,  au  combat  de  Kokesberg,  en  1676; 
à  la  canonade  du  ca  p  du  prince  Charles;  au  siège 
de  Fribourg,  sous  le  maréchal  de  Créquy,  en 
1677;  à  l'attaque  du  pont  de  Rhinfeld,  à  l'at- 
taque des  retranchements  de  Seckingen,  à  la  dé- 
faite du  duc  Charles,  au  passage  de  la  Kints,  à 
la  prise  de  Kell  et  du  château  de  Lichtemberg, 
en  1678;  à  la  défaite  des  troupes  de  Brandebourg, 
en  1679.  Sa  compagnie  ayant  été  réformée  le  8 
août  ,  il  lut  entretenu  capitaine  réformé  à  la  suite 
du  régiment  Royal- Roussillon,  par  ordre  du    i5. 

Il  leva  une  compagnie  dans  le  régiment  de 
la  Valette,  par  commission  du  8  mars  1682,  se 
trouva  ,  avec  ce  régiment,  au  siège  et  à  la  prise 
de  Luxembourg,  en  1684;  fut  reçu  chevalier  de 
justice  de  l'ordre  de  Notre-Dame  du  Mont-Carmel 
et  de  Saint  -  Lazare  de  Jérusalem,  le  1 5  août 
1687,  suivant  des  lettres  du  marquis  de  Louvois, 
grand  vicaire  -  général  dudit  ordre  ,  datées  de 
Paris. 

Lors  du  rétablissement  du  régiment  de  cava- 
lerie de  son  père  (depuis  Chartres) ,  on  l'en  fit 
lieutenant-colonel  ,   par  commission    du   20  août 


DE  VASSINHAC.  335 

1688.  Il  servit,  avec  ce  corps,  à  l'armée  d'Alle- 
magne, sous  le  maréchal  de  Duras,  en  1689  ; 
obtint  le  même  régiment,  sur  la  démission  de 
son  père,  par  commission  du  18  décembre. 

Il  était  à  l'armée  de  la  Moselle  en  1690;  au 
siège  et  à  la  prise  de  Mons,  puis  à  l'armée  de  la 
Moselle  en  1691;  au  siège  et  à  la  prise  des  ville 
et  château  de  Namur;  au  combat  de  Steinkerque 
en  1692. 

Quatrième  cornette  de  la  compagnie  des  che- 
vau-légers  de  la  garde,  par  brevet  du  2  3  mars 
1693.  Brigadier,  par  brevet  du  3o,  il  se  démit 
de  son  régiment  en  faveur  de  son  frère  ;  fut  em- 
ployé en  Alsace ,  par  ordre  du  29  octobre  ;à 
l'armée  de  Flandre  en  1694;  en  Hainaut,  pen- 
dant l'hiver,  par  ordre  du  10  novembre. 

Devint  troisième  cornette  le  21  avril  1695  ; 
servit  en  Flandre  cette  année  et  la  suivante.  Est 
nommé  dans  le  partage  fait  par  ses  père  et  mère, 
le  20  mars  1697;  il  eut  pour  son  droit  d'aînesse 
le  château  d'Imécourt  et  dépendances,  et  ratifia 
ce  partage  le  i5  décembre  suivant. 

Deuxième  cornette  le  premier  avril  1697  ;  il 
servit  encore  en  Flandre,  et  obtint,  par  provi- 
sions du  9  juin,  le  gouvernement  de  Montmédy, 
vacant  par  la  mort  de  son  père,  au  camp  de 
Coudun,  près  Compiègne,  par  lettres  du  1 3 
août  1698.  Il  commanda  à  Luxembourg,  sous 
M.  d'Albergotty,  par  lettres  du  27  février  1701. 
Eut,  le  6  juin  suivant,  des  lettres  de  service  pour 
l'armée  de  Flandre. 

Premier  cornette  le  premier  janvier  1702  ;  ma- 
réchal de  camp,  par  brevet  du  29  ;  employé 
à  l'armée  de  Flandre,  par  lettres  du  2 1  avril  ;  il 
contribua  à  la  défaite  des  Hollandais  sous  Ni- 
mègue. 

Employé  à  l'armée  d'Allemagne  en  1703,  il 
servit  au  siège  de  Brisack,  sous  M.  le  duc  de 
Bourgogne,  au  siège  de  Landau,  à  la  bataille  de 
Spire,  sous  le  maréchal  de  Tallart  ;  il  combattit 
à  Hochstet,  sous  le  même  général,  en  1704.  Fut 
créé  lieutenant-général,  par  pouvoir  du  26  oc- 
tobre ;    et   deuxième  sous-lieutenant    de  la  com- 


336  DE  VASSINHAC. 

pagnie  des  chevau-légers  de  la  garde  par    brevet 
du  2  novembre. 

On  remploya  à  l'armée  du  Rhin,  sous  le  ma- 
réchal deMarchin,  en  1705;  à  la  même  armée, 
sous  le  maréchal  de  Villars,  en  1706.  Il  contribua 
à  forcer  les  retranchements  des  ennemis,  à  la 
levée  du  blocus  du  Fort-Louis  par  les  ennemis, 
à  la  prise  de  Drusenheim,  de  Lauterbourg, 
d'Haguenau,  de  l'Isle-du-Marquisat. 

Employé  à  l'armée  du  Rhin,  sous  le  maréchal 
de  Villars,  par  lettres  du  20  avril  1707,  il  con- 
courut à  la  prise  des  lignes  de  Stolhoffen.  Déta- 
ché, le  11  juin,  avec  1200  chevaux,  il  mit 
toute  la  Souabe  à  contribution;  fît  brûler  l'ab- 
baye de  Witingen,  qui  refusait  de  payer;  évita 
les  ennemis  qui  voulaient  le  couper,  rejoignit  l'ar- 
mée au  camp  de  Schorndorff  ;  commanda  encore 
plusieurs  détachements  avec  lesquels  il  tira  des 
contributions  des  environs  d'Heidelberg  et  de 
Manheim.  Destiné  à  passer  en  Provence  sous  les 
ordres  de  M.  le  duc  de  Bourgogne,  par  lettres 
du  6  août,  il  était  parti  avec  un  corps  de  troupes 
lorqu'on  apprit  la  levée  du  siège  de  Toulon  par 
les  ennemis.  On  lui  envoya  ordre  de  rejoindre 
l'armée  de  Rhin,  où  il  commanda  un  corps  de 
troupes  à  Stolhoffen  depuis  le  24  août,  et  un 
autre  corps  à  Bihel,  depuis  le  8  octobre  jusqu'à 
la  fin  de  la  campagne. 

Employé  à  la  même  armée,  sous  le  maréchal 
de  Berwick,  en  1708,  il  commanda  un  corps 
séparé  ;  commanda,  pendant  l'hiver,  à  Lauter- 
bourg. Il  continua  de  servir  à  l'armée  d'Alle- 
magne, sous  le  maréchal  de  Harcourt,  en  1709 
et  171 1.  On  lui  donna,  par  commission  du  20 
février  171 2,  le  commandement  dans  le  duché 
de  Luxembourg,  vacant  par  la  mort  du  comte 
de  Druy  ;  il  le  conserva  jusqu'à  l'évacuation  de 
cette  place  ;  il  devint  premier  sous-lieutenant 
de  la  compagnie  des  chevau-légers,  le  18 
juin  1718  ;  se  démit  de  cette  place,  le  3  août 
1719;  et  se  retira  dans  son  gouvernement  de 
Montmédy,  où    il    est    mort   au   mois  de    mars 


DE  VASSINHAC  33y 

1745  (1),    après    avoir   fait    son   testament  olo- 
graphe, le  premier   février  précédent  ; 

2.0  Louis-François  de  Vassinhac,  abbé  commenda- 
taire  de  la  Chalade,  chanoine  de  Notre-Dame  de 
Rheims,  grand  prévôt  de  la  collégiale  de  Mont- 
faucon,  né  le  jour  de  la  Toussaint,  premier  no- 
vembre t656  ;  abbé  de  Moureilles,  au  diocèse  de 
Maillezais,  dès  l'an  i685  ;  fut  nommé  par  le  roi 
abbé  commendataire  de  l'abbaye  de  la  Chalade, 
au   diocèse  de  Verdun,  le  6  avril  1692; 

3.°  Daniel-Henri  (nommé  aussi  Henri  -  Daniel)  de 
Vassinhac-d'Imécourt,  écuyer,  seigneur  d'Allié- 
pont,  mestre  de  camp  d'un  régiment  de  cava- 
lerie, ensuite  brigadier  d'armée,  et  lieutenant 
des  gardes  du  corps  de  la  compagnie  écossaise, 
né  le  27  novembre  i657,  commença  à  servir 
comme  cadet  dans  le  régiment  de  son  père,  dès 
lan  1669  ;  fut  fait  cornette  de  sa  compagnie  en 
1672;  ensuite  lieutenant  en  1675.  Lorsque  son 
père  fut  pourvu  du  régiment  de  Seissac,  il  passa 
dans  ce  corps  avec  sa  compagnie,  qui  fut  la  pre- 
mière du  régiment.  En  1678  on  le  fit  capitaine; 
fut  réformé  cette  même  ,  année  et  entretenu 
comme  tel  à  la  suite  de  la  compagnie  du  marquis 
d'Imécourt  ;  eut  ordre,  en  1082,  de  lever  une 
compagnie  de  cavalerie,  qui  fut  incorporée  dans 
le  régiment  Dauphin,  d'où  il  sortit  en  1689, 
pour  être  lieutenant-colonel  du  régiment  d'Imé- 
court, appartenant  à  son  frère  aîné  ;  se  trouva, 
en  1690,  à  la  bataille  de  Fleurus,  où  il  se  dis- 
tingua, ainsi  qu'à  celle  de  Steinkerque  et  de  Ner- 
winde  ;  et  lorsque  le  roi  nomma  son  frère  à  une 
cornette  de  chevau-légers  de  la  garde,  il  eut  son 
régiment,  à  la  tête  duquel  il  donna  souvent  de 
grandes  marques  de  valeur  ,  jusqu'à  la  paix  de 
Riswick.  Louis  XIV,  instruit  de  sa  capacité  et 
de  son  expérience  dans  l'art     militaire,     et    qui 


(1)  Voyez  le  Dépôt  de  la  guerre,  les  Mémoires  du  tems. 
l'Histoire  de  la  Maison  du  Roi,  par  l'abbé  de  Neufville,  t.  2, 
p.  57.  —  La  Chronologie  historique  militaire,  par  Pinard, 
t.  4,  p.  557,  etc. 

XVII.  22 


338  °E  VASSINHAC. 

connaissait  sa  famille,  lui  donna  une  enseigne 
dans  la  compagnie  écossaise  en  1702,  après 
la  retraite  de  M.  de  Saint- Viance  ;  eut  ensuite 
une  lieutenance,  la  même  année  ,  à  la  mort  de 
M.  de  la  Motte- Valeville  ;  se  trouvait  alors  le  plus 
ancien  des  enseignes,  et  par  une  faveur  extraor- 
dinaire, le  roi  lui  permit  de  vendre  son  régiment 
au  marquis  de  Montauban,  en  1703;  fut  créé 
brigadier  d'armée,  et  commanda,  en  cette  qua- 
lité toute  la  maison  du  roi  à  la  bataille  de  Ra- 
millies,  en  1706,  où  il  la  mena  aux  ennemis 
avec  intrépidité,  donnant  tête  baissée  dans  leurs 
escadrons,  sans  examiner  leur  nombre,  et  perça, 
à  la  tête  des  gardes,  jusqu'à  la  quatrième  ligne; 
aussi  fut-il  mortellement  blessé  dans  la  mêlée, 
en  combattant  avec  un  courage  sans  pareil.  Il 
mourut  à  Namur,  regretté  du  roi,  de  la  cour  et 
de  la  ville  tant  pour  son  courage  que  pour  son 
mérite,  qui  l'auraient  fait  parvenir  anx  premières 
dignités  de  la  guerre,  si  la  mort  n'avait  tranché 
le  fil  de  ses  jours  dans  un  tems  où  il  devait  tout 
espérer  {Voye\  l 'abrégé chronologique  de  l'origine 
et  des  progrès  de  l'état  actuel  de  la  Maison  du  Roi, 
et  de  toutes  les  troupes  deFrance,parSimonLamoral 
le  Pippre  de  Noeuf  ville  ,  tome  1 er ,  compagnie 
écossaise). 

4.0  César-Hector  ,  dont  l'article  suit  ; 

5.°  Frédéric-Albéric  de  Vassinhac ,  major  du  régi- 
ment de  dragons  de  la  Lande,  puis  mestre  de 
camp  de  cavalerie,  fut  tué  à  la  bataille  de  Fleurus, 
le  premier  juillet  1690.  Il  était  né  le  i5  novembre 
1660  ; 

6.°  Antoine-Innocent  de  Vassinhac,  né  le  12  dé- 
cembre 1661,  fut  tué  premier  capitaine  du  régi- 
ment d'Imécourt  ;  il  est  rappelé,  avec  ses  deux 
filles,  dans  le  partage  de  la  succession  de  Daniel- 
Henri,  son  frère ,  du  7  juin  1733.  Il  laissa  de 
N de  Jacqueson,    son  épouse  : 

A.  Marie-Claude  de  Vassinhac  ,  épouse  de 
messire  François-Charles-Hyacinthe-Henri  , 
marquis  de  Nettancourt  ,  de  Vaubecourt  , 
seigneur  de  Neuville  -  sur-Orne,  capitaine 
au  régiment  de  camp-général,  cavalerie  ; 

» 


DE  VASSINHAC.  330 

B.  Claude-Eléonore  de  Vassinhac,  mariée  à 
Charles-Gabriel  de  Montheval,  chevalier, 
seigneur  du  Mesnil-la-Tour  et  de  Mauvage, 
brigadier-général  des  armées  du  roi  ; 

.°  Jean-Bernard  (  1  )  de  Vassinhac  ,  chevalier  , 
maréchal  de  camp,  né  le  27  janvier  i663,  fut 
d'abord  lieutenant  et  aide-major  du  régiment  de 
Picardie,  le  14  janvier  1689;  il  fit  la  campagne 
en  Allemagne,  sous  le  maréchal  de  Lorges,  sous 
Monseigneur  et  le  maréchal  de  Lorges  en  1690; 
sous  le  dernier  en  1691  et  1692.  Colonel  du  ré- 
giment d'infanterie  de  Cottentin  à  sa  création, 
par  commission  du  4  janvier  1693,  il  le  com- 
manda sur  les  côtes  jusqu'à  la  paix  de  1698;  aux 
combats  de  Carpy  et  de  Chiary  en  1701. 

Brigadier  d'infanterie,  par  brevet  du  29  jan- 
vier 1702,  il  se  distingua  particulièrement  à  la 
défense  de  Crémone,  le  premier  février  suivant, 
et  fut  employé  en  sa  qualité  de  brigadier  ,  par 
lettres  du  21  du  même  mois;  il  se  trouva  à  la 
bataille  de  Luzzara,  à  la  prise  de  cette  place  et 
de  Borgoforte,  la  même  année;  au  combat  de 
Castelnovo  de  Bormia,  en  1703. 

Colonel  du  régiment  d'Auvergne,  par  com- 
mission du  premier  avril  de  cette  année,  il  se 
démit  du  régiment  de  Cottentin  ;  commanda 
celui  d'Auvergne  à  la  marche  du  Trentin  et  au 
combat  de  San-Benedetto,  la  même  année  :  aux 
sièges  de  Verceil  et  d'Yvrée  en  1704.  Il  exerça, 
pendant  quelques  mois,  la  chaTge  de  major- 
général  de  l'infanterie  de  l'armée  d'Italie,  com- 
mandée par  M.  de  Vendôme;  fut  créé  maréchal 
de  camp  par  brevet  du  26  octobre  ;  passa  au  siège 
de  Verue,  en  Piémont,  et  y  fut  tué  le  26  dé- 
cembre 1704.  II  avait  épousé,  par  contrat  du  21 
janvier  1700,  demoiselle  Claude  de  St.-Çuientin, 
dont  il  eut  une  fille  unique,  qui  suit  : 

Anne-Claude  de  Vassinhac,  mariée  à  Henri- 


(1)  Il  est  nommé  Jean-Louis,  dans  la  Chronol.  historique  de 
Pinard,  tom.  G,pag.  574. 


340 


DE   VASSINHAC. 


Ange,     comte    d'Apremont,      chevalier,    sei- 
gneur   de    Barricourt,    Lobrelle,    etc.,   à    la- 
quelle le  roi  fit  don,  par  contrat  de    mariage, 
de  la  somme  de   trente  mille  livres,   et  d'une 
pension,  pour  les  services  de  son  père  ; 
8.°  Rimbert,  ou   Rambert-Alexandre  de  Vassinhac, 
capitaine  et    major  du    régiment  d'Imécourt,  né 
le  12  septembre  1670,   fut   tué  lieutenant   de  ca- 
valerie à  la  bataille  de  Fleurus,  en  1690  ; 

9.0  Philippe-Anne  de  Vassinhac,  appelé  le  chevalier 
d'Imécourt,  mestre  de  camp  d'un  régiment  de 
cavalerie  de  son  nom,  ensuite  du  régiment  de 
Montgommery ,  maréchal  de  camp  ,  né  le  5  dé- 
cembre 1672,  fut  tué,  en  1705,  à  Asti,  en  Italie, 
commandant  une  brigade  de  carabiniers  (  1  ).  Il 
avait  fait  son  testament  le  8  novembre  ;  il  fit  le 
marquis  d'Imécourt,  son  frère  aîné,  son  légataire 
universel,  et  décéda  à  la  chartreuse  d'Asti,  où 
il  avait  été   transporté  à  cause    de    ses  blessures  ; 

io.°  Magdelaine  de  Vassinhac  ,  mariée  ,  en  pre- 
mières noces,  à  Charles  de  Maillard,  seigneur  de 
Landreville,  capitaine,  puis  lieutenant-colonel 
au  régiment  de  monseigneur  le  duc  de  Bour- 
gogne; et  en  deuxièmes  noces,  à  N....  de  Mail- 
lard, baron  de  Landre  et  d'Haneffle,  vivante 
encore  en  1733. 

- 
XV.     César  -  Hector     de     Vassinhac  -  d'Imécourt  -  la  - 

Loge,     marquis      d'Imécourt,     lieutenant  -  général     des 

armée  du  roi,   chevalier  de   l'ordre  royal  et  militaire    de 

Saint-Louis,    etc.,  qualifié  haut  et  puissant  seigneur.   Il 

passa  par  tous    les  degrés    delà    milice;   d'abord  cavalier 

dans  la  compagnie  de  son  père,  au    régiment     d'Humières 

en  1672,  il  servit  en    Hollande,  sous  M.  le  prince,   à  la 

prise  de  Wesel,    d'Emeric,     au     passage  du    Rhin,  à    la 

prise  de  l'île  et  de  la  ville    de  Bommel,  à   la  prise    d'Unna, 

de  Camen,    d'Altena,    de     Zoest,     de  Xoester  de     Biele- 

feld  ,  en    1673.    Il   combattit  à  Sintzeim,  à    Ensheim  .    à 

Mulhausen,    en   1674;  à   Turckeim,    au   mois  de    janvier 


(1)  Hist  de  la  Milice  franc.,  par  le  P.  Daniel,   in-40..  tom.  2, 
pag  478. 


DE   VASSINHAC.  j4, 

167D.  Cornette  au  même  régiment  par  brevet  de  4  mars 
suivant,  il  continua  J.e  servir  en  Allemagne,  combattit 
à  Altenheim,  après  la  mort  du  maréchal  de  Turenne, 
contribua  à  la  levée  des  sièges  d'Haguenau  et  de  Saverne 
par  les  ennemis. 

Il  était  aux  sièges  de  Valenciennes,  de  Cambrai  et  de 
sa  citadelle,  en  1677;  x  trouva  au  siège  d'Ypres,  à  la 
bataille  de  Saint-Denis  près  Mons.  Après  la  réforme,  il 
fut  fait  lieutenant  de  la  compagnie  de  son  père  au  régi- 
ment de  la  Valette,  par  lettres  du  i5  août  1679.  ^  ^eva 
une  compagnie  au  régiment  Dauphin,  cavalerie,  par 
commission  du  7  mai  1682;  servit  à  l'armée  de  Flandre 
qui  couvrit  le  siège  de  Luxembourg  en  1684.  Sa  com- 
pagnie ayant  été  réformée  par  ordre  du  26  septembre  de 
la  même  année,  il  en  leva  une  nouvelle  dans  le  régi- 
ment de  son  père,  lors  de  son  rétablissement,  le  20  août 
1688;  servit  avec  le  régiment  à  l'armée  d'Allemagne, 
sous  le  maréchal  de  Duras,  en  1689;  à  la  bataille  de 
Fleurus,  en  1690;  au  siège  de  Mons,  puis  à  l'armée  de 
la  Moselle,  en  1691-  au  siège  et  à  la  prise  des  ville 
et  château  de  Namur,  au  combat  de  Steinkerque,  au 
bombardement  de  Charleroy,  en  1692. 

Lieutenant-colonel  du  même  régiment,  lorsque  son 
frère  en  tut  fait  mestre  de  camp,  par  commission  du 
24  mai  1693.  Il  combattit  à  Neerwinde,  servit  au  siège  de 
Charleroy;  à  l'armée  de  Flandre,  en  1694  et  169 5;  à 
l'armée  de  la  Meuse,  en  1696  et  1097. 

A  l'armée  d'Allemagne,  en  1701.  Passe  avec  son  ré- 
giment en  Italie  en  1702,  il  combattit  à  Luzzara  la  même 
année  ;  à  Castelnovo  de  Bormia,  en  i~o3.  On  lui  donna 
rang  de  mestre  de  camp  de  cavalerie,  par  commission 
du  premier  juillet  :  il  contribua,  an  mois  d'octobre,  à 
la  défaite  du  général  Viscomti,  à  la  prise  d'Ast,  et  à  la 
soumission  de  Villeneuve  d'Ast,  au  mois  de  novembre. 
Il  était  aux  sièges  de  Verceil,  d'Yvrée  et  de  sa  citadelle, 
en  1704;  au  siège  de  Vérûe,  à  la  bataille  de  Cassano, 
en  1705. 

Brigadier,  par  brevet  du  7  mars  1706,  il  concourut 
à  la  victoire  remportée  à  Calcinato  ;  se  trouva  au  siège 
et  au  combat  de  Turin. 

Employé  à  l'armée  des  frontières  du  Dauphinc,  par 
lettres  du  20  avril  1707,  et  à  l'armée  de  Provence,  par 
autres   lettres  du  16   août,   sous  le  maréchal  de  Tessè,  il 


342  DE  VASSINHAC. 

contribua  à  la  levée  du  siège  de  Toulon  par  les  ennemis. 
Il  servit  sur  la  même  frontière  sous  le  maréchal  de  Vil- 
lars,  en  1708  ;  à  l'armée  d'Allemagne  sous  le  maré- 
chal de  Harcourt,  en  1709  ;  commanda  dans  la  Tarantaise, 
le  Chablais  et  le  Faucigny  pendant  l'hiver  de  1709  à 
17 10.  Par  ordre  du  25  octobre,  servit  encore  en  Alle- 
magne en  171  o  et  171 1  ;  on  lui  donna,  par  commission 
du  17  octobre,  un  régiment  de  cavalerie  de  son  nom: 
on  l'employa  sur  les  lignes  de  la  Louttre  pendant  l'hiver, 
par  ordre  du  28. 

Employé  à  l'armée  du  Roussillon  sous  le  comte  de 
Fiennes,  en  1712,  il  battit  dans  plusieurs  rencontres  les 
révoltés  de  la  Catalogne;  passa  en  Allemagne  ,  en  171 3  : 
se  trouva  au  siège  et  à  la  prise  de  Landau  et  de  Fribourg. 

Son  régiment  ayant  été  réformé  par  ordre  du  10  no- 
vembre 171 3,  il  fut  incorporé  avec  sa  compagnie  dans 
le  régiment  de  la  Trémoille  (depuis  Balincourt) ,  et 
employé  en  qualité  de  brigadier  au  camp  de  la  haute 
Meuse,  sous  le  marquis  de  Coigny,  par  lettres  du  2  mai 
1714.  On  le  fit  maréchal  de  camp,  par  brevet  du  8  mars 
171 8,  en  se  démettant  de  sa  compagnie;  et  lieutenant 
général  des  armées  du  roi,  par  pouvoir  du  20  février 
1734.  Il  ne  servit  point  en  ces  deux  qualités  (1).  Il  rendit 
trois  hommages  au  roi,  en  sa  chambre  du  Domaine  en 
Champagne,  à  Châlons,  le  premier,  le  17  juin  1722, 
à  raison  de  sa  terre  et  seigneurie  d'Imécourt,  mouvante 
de  S.  M.  à  cause  de  son  château  de  Sainte-Menéhould, 
laquelle  lui  appartenait,  comme  donataire,  par  son 
contrat  de  mariage,  de  Jean  de  Vassinhac-d'Imécourt, 
gouverneur  de  Montmédy  ;  le  second,  le  29  novembre  1731, 
pour  sa  terre  et  seigneurie  des  hautes  et  basses  Loges  ;  et  le 
troisième  conjointement  avec  Innocent-Marie,  son  fils,  le 
19  août  1739,  pour  un  quart  de  la  totalité,  et  un  sep- 
tième en  trois  parts,  les  16  faisant  le  tout,  de  la  terre  et 
seigneurie  de  Sivry-les-Busancy  ;  partagea,  par  acte 
passé  le  7  juin  1733,  avec  Jean,  son  frère,  et  Magde- 
leine,  sa  sœur ,  la  succession  de  Daniel-Henri  ,  leur 
frère;. -et  mourut  le  i3  décembre  1743,  âgé  de  88  ans; 
Il  avait  été  marié  deux  fois:  1 .°  avant  l'année  1686,  à 
N...  Geroteau  ;  2.0  par  contrat  passé  au  château  de  Mercey, 

__ 

(1)  Chronol-rnilit .  dePinard,  tome  V.page  125. 


\ 


DE   VASSINHAC.  3^3 

le  26  août  171 5,  à  demoiselle  Innocente  de  Sercey, 
tille  de  Jacques  de  Sercey,  chevalier,  seigneur  de  Mer- 
cey.  Saint-Prix,  Largillias ,  etc.,  et  de  dame  Louise  de 
Pouilly.  Ses  enfants  sont  : 

Du  premier  lit  : 

1 .°  Alexie  -  Magdeleine  de  Vassinhac-d'Imecourt, 
abbesse  de  Juvigny,  au  diocèse  de  Trêves,  née 
en  1686,  fit  ses  vœux  le  14  de  septembre  1703  ; 
l'abbaye  de  Juvigny  étant  venue  à  vacquer,  elle 
en  fut  élue  abbesse  d'une  voix  unanime,  le  18  mars 
171 1,  quoiqu'elle  ne  fut  alors  âgée  que  de  2  5  ans, 
obtint  ses  bulles  le  3  des  nones  de  mai,  et  reçut 
la  bénédiction  le  3o  août.  Elle  mourut,  le  17  juil- 
let 1777,  à  l'âge  de  91  ans. 

2.0  N....  de  Vassinhac,  religieuse  de  Saint- Pierre 
à  Rheims  ; 

3.°  Louise  de  Vassinhac-d'Imecourt,  mariée  à  Louis 
d'Yvory,  seigneur  de  Lamet. 

Du  second  lit  : 

4.0  Jean  de  Vassinhac-d'Imecourt,  obtint  du  roi 
un  brevet  de  cornette  en  la  compagnie  de  Bran- 
cas,  dans  le  régiment  de  cavalerie  de  Noailles, 
daté  de  Fontainebleau,  le  25  novembre  1733  ;  fut 
pourvu  par  S.  M.,  le  14  mars  1735,  d'une  com- 
pagnie dans  le  régiment  de  cavalerie  dWncezune, 
vacante  par  la  démission  du  sieur  de  Termes  ;  et 
mourut  avant  le  16  janvier  1737  ; 

5.°  Innocent-Marie,  dont  l'article  suit  ; 

6.°  Elisabeth  de  Vassinhac  ,  religieuse    à   Juvigny  ; 

7.0  Louise- Victoire  de  Vassinhac  fut  nommée  coad- 
jutrice  d'Alexie-Magdeleine,  sa  sœur,  abbesse  de 
Juvigny,  le  26  octobre  1772  ;  lui  succéda  en 
1777  ;   et  est  morte  en  1806  ; 

8.°  Marianne-Scholastique  de  Vassinhac-d'Imecourt, 
mariée  à  Charles  de  Maillard,  baron  de  Landre, 
son  cousin  germain. 

XVI.  Innocent-Marie  de  Vassinhac,  chevalier,  mar- 
quis d'Imécourt,  seigneur  d'Inor,  les  hautes  et  basses 
Loges  ,  Luzy  ,  Sivry-les  -  Buzancy  ,  Amblimont  ,  etc. 
colonel  du  régiment  de  Périgord,  fut  fait  enseigne  de 
la  compagnie  colonelle  du  régiment  de  Champagne,  par 
lettres  du  roi,  du  i5  mai  1734  ;  et  lieutenant  de  la  com- 


344  DE  VASSINHAC- 

pagnie  de  Sanoix  dans  le  régiment  de  Champagne,  le  20  août 
suivant  ;  fut  pourvu,  le  16  janvier  1737,  d'une  commis- 
sion de  capitaine  d'une  compagnie  dans  le  régiment  de  ca- 
valerie d'Ancezune,  vacante  par  la  mort  de  M.  d'Imécourt, 
son  frère  ;  fit  hommage,  avec  César-Hector,  son  père,  le 
19  août  1739,  à  S.  M.  pour  une  partie  de  la  seigneurie  de 
Sivry-les-Buzancy  ;  obtint  du  roi,  le  ier  décembre  1745, 
une  commission  de  la  charge  de  colonel  du  régiment 
d'infanterie  de  Périgord,  vacante  par  le  changement  de 
M.  le  marquis  de  Mailly  à  celle  de  colonel  d'un  autre 
régiment  ;  fut  nommé  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mi- 
litaire de  Saint- Louis  ,  par  lettres  du  roi  datées  de 
Bruxelles,  le  16  juin  1747,  et  mourut,  le  5  septembre 
suivant,  à  l'âge  de  27  ans,  des  suites  des  blessures  qu^l 
avait  reçues  à  l'affaire  de  l'Assiette,  le  19  juillet  de  la 
même  année  ;  après  avoir  fait  son  testament  le  même 
jour,  19  juillet;  il  fut  enterré  à  Briançon.  Il  avait  épousé 
par  contrats  passés  les  i5,  16  et  21  mars  1738,  demoi- 
selle Marie-  Thérèse  de  Custine,  née  comtesse  de  Viltz- 
de-Brandeville    (1),  fille  de  haut  et  puissant  seigneur  mes- 


(i)  Parmi  les  plus  anciens  chevaliers  du  Luxembourg,  on 
compte  avec  raison  les  seigneurs  de  Wiltz,  qui  se  distinguèrent 
autrefois  comme  les  autres  par  leurs  libéralités  envers  les  églises 
et  les  monastères.  On  ne  peut  marquer  au  juste  l'origine  de 
cette  maison,  tant  elle  est  ancienne  ;  elle  est  connue  dès  le 
dixième  siècle,  puisque  nous  lisons  qu'un  seigneur  de  ce  nom 
épousa,  vers  l'an  980,  Clémence,  fille  d'Arnould  de  Graason, 
premier  comte  de  Chiny,  et  que  de  ce  mariage  sortirent  plu- 
sieurs enfants,  qui  illustrèrent  sa  postérité.  L'année  1:92,  vi- 
vait Vautier  de  Wiltz  et  de  Beffort,  ou  de  Beauffort,  dont  le 
neveu  s'appelait  Vautier  de  Meissembourg  ;  et  au  siècle  suivant, 
Frédéric  de  Wiltz  vendit  la  terre  de  Dale  à  la  comtesse  Erme- 
sinde,  souveraine  de  Luxembourg.  L'an  1256,  un  autre  Vau- 
tier de  Wiltz  fit  une  donation  à  l'abbaye  d'Heinenerode.  Vau- 
tier de  Wiltz  blessa  le  duc  de  Brabant  à  la  bataille  de  Worin- 
gin,  en  1288. 

Ils  portaient  autrefois  le  titre  de  barons  ;  mais  la  baronnie  de 
Wiltz  a  été  érigée  en  comté  l'an  1629,  en  faveur  de  Jean, 
baron  de  Wiltz,  gouverneur  de  Thionville,  et  ensuite  de  Lim- 
bourg.  Beauffort,  ou  Beffort,  était  le  nom  d'une  branche  ca- 
dette de  la  maison  de  Wiltz  :  sa  lerre  et  son  château  étaient 
près  d'Epternach  ;  elle  portait  pour  armes,  comme  les  barons 
de   Wiltz  :  d'or,  au  chef  de  gueules,   mais  brisé  d'un  lambel 


DE  VASS1NHAC.  345 

sire  Charles-Ferdinand  de    Custine  ,    chevalier  ,    seigneur 
et    comte    de  Wiltz ,  baron  d'Aufflance  et  du  Faybillot  , 


d'argent  à  cinq  pendants.  Elle  a  eu  plusieurs  chevaliers  de  l'ordre 
Theutonique,  et  un  grand-maître,  nommé  Charles  de  Bef- 
fort,  qui  fit  bâtir  la  ville  de  Christmemmel,  en  Lithuanie. 

Cette  maison  s'est  éteinte  dans  la  personne  de  Marguerite  de 
Wiltz,  qui  épousa  à  Bruxelles,  en  i656,  Christophe  de 
Custine,  baron  d'Aufflance,  etc.,  fils  de  Louis  de  Custine  et 
de  Marguerite  d'AUamont,  à  la  charge  par  lui  et  ses  descen- 
dants de  prendre  le  nom  et  les  armes  de  Wiltz,  le  comté  de 
Wiltz  ayant  été  érigé  en  faveur  de  tous  les  enfants  à  naître,  les 
filles  au  défaut  des  mâles. 

Sa  postérité  a  continué  jusqu'à  son  arrière-petit-fils,  Théo- 
dore de  Custine,  comte  de  Wiltz  et  de  Louppy,  baron  d'Auf- 
flance et  de  Meissembourg,  par  sa  mère,  dont  la  sœur,  Marie- 
Thérèse  de  Custine,  née  comtesse  de  Wiltz  et  de  Brandeville, 
a  épousé,  comme  il  a  été  dit,  Innocent-Marie  de  Vassinhac. 
marquis  d'Imécourt,?  et  a  réuni  les  biens  et  les  titres  de  sa  fa- 
mille. Elle  possédait  le  comté  de  Brandeville  du  chef  de  sa  tri- 
saïeule, Marguerite  d'Allamont,  ce  comté  ayant  été  érigé,  le 
ii  décembre  i652  ,  pour  les  filles  au  défaut  des  mâles,  par 
Philippe  IV,  roi  d'Espagne,  en  faveur  Je  Théodore  d'Alla- 
mont, gouverneur  de  Montmédy  pour  les  Espagnols. 

On  a  dit  plus  haut  que  les  seigneurs  de  Wiltz  avaient  porté 
le  titre  de  barons  jusqu'à  l'érection  de  leur  baronnie  de  Wiltz 
en  comté,  en  1629.  Les  motifs  de  cette  érection,  rapportés 
dans  la  patente  du  roi  Philippe  III,  ont  paru  si  honorables 
pour  cette  maison,  qu'on  a  cru  devoir  les  insérer  ici  textuel- 
lement : 

«  Philippe,  par  la  grâce   de  Dieu,  roy  de  Castille,   de  Léon. 

»  d'Arragon,  des  deux  Siciles.  etc Nous  ayant  été  faict 

»  rapport  des  bons  et  aggréables  services,  que  par  longues  an- 
»  nées  a  faict  à  nos  prédécesseurs  et  à  nous  nostre  cher  et  féal 
»  messire  Jean,  baron  de  Wiltz,  de  nostre  conseil  de  guerre. 
»  et  gouverneur  de  Thionville,  tant  en  ladicte  charge,  qu'il 
-  a  exercée  pendant  l'espace  de  vingt  années,  avec  toute  fidé- 
»  lité  et  satisfaction,   qu'auparavant,   en   plusieurs   expéditions 

•  militaires,    en  noz   Pays-Bas,  et  en  aultres  affaires   d'impor- 

•  tance  et  confiance,  ayant  pour  ce,  faict  plusieurs  voyages  à 
»  ses  propres  frais,  tant  à  la  cour  de  Bruxelles,  qu'ailleurs,  en 
»  tout  quoy  il  s'est  fort  louablement  acquitté  de   son   debvoir, 

•  à  l'imitation  de  ses  ancestres  et  parens,  qui  se  sont  tousjours 
»  emploiez  avec  beaucoup  de  zèle  au  service  de  leurs  princes 
»  souverains,  nosditz  prédécesseurs  ;  et  dernièrement  feu  son 
■  père,  lequel,  pendant  les  derniers  troubles  de   nosditz  Pays- 


346  DE  VASSINHAC. 

seigneur  de  Villers-le-Rond ,  Raisdorff ,  Allamont  , 
Dampierre  ,  Malandry  ,  Bittbourg ,  etc.  ,  et  de  haute 
et  puissante  dame  Marie-Xavière  d'Arnoult ,  baronne  de 
Meissembourg.   De  ce  mariage  sont  nés  : 

i.°  Jean-Marie  de  Vassinhac  -  d'Imécourt  ,  mort 
jeune  ; 

2.0  Marie-Charles-Ferdinand  de  Vassinhac  ,  comte 
d'Imécourt  ,  et  de  Brandeville  ,  mestre  de  camp 
de  cavalerie ,   et  chevalier  de  St-Louis  ,  naquit  le 


»  Bas,  et  durant  l'absence  du  feu  comte  de  Mansfelt  hors  de 
»  de  son  gouvernement  de  la  province  de  Luxembourg,  et 
»  arresté  par  les  estats-généraulx  desditz  pays,  lors  désobeyssans 
»  a  nostre  couronne,  fit  tout  bon  debvoir  pour  maintenir  la- 
»  dicte  province  en  la  deue  obéyssance,  nonobstant  qu'il  fut 
»  sollicité  avec  beaucoup  d'importunité  par  lesditz  estats,  pour 
»  employer  à  leur  faction,  masquée  de  l'intention  et  service 
»  de  feu  le  roy  Philippe  second,  nostre  très-honoré  grand- 
»  père,  de  glorieuse  mémoire,  le  crédit  et  autorité  qu'il  avait 
«  en  icelle  province.  A  quoy,  combien  que  plusieurs  géné- 
»  raulx  se  fussent  laissez  porter,  il  demeura  néantmoins  tous- 
»  jours  ferme  et  constant,  continuant  en  son  debvoir,  avec 
»  toute  fidélité.  A  laquelle  cause  il  fut  puis  après  par  sadicte 
»  majesté  honoré  de  plusieurs  charges  très-importantes  qu'il 
»  exerça  au  grand  contentement  et  satisfaction  de  ses  souve- 
»  rains  ;  s'estant  aussi  trouvé  ès-siéges  de  Mets  et  bataille  de 
»  Saint-Quentin,  qu'il  fit  monstre  de  son  courage  et  valeur. 
»  Et  à  son  exemple,  son  fils  aisné,  après  avoir  servy  par  l'es- 
»  pace  de  trois  ans,  en  qualité  de  gentilhomme  de  la  bouche 
»  à  feu  le  roy  nostredit  grand-père,  se  mit  à  suivre  les  guerres 
»  contre  les  François,  où  il  il  fut  faict  prisonnier,  et  receut  dif- 
»  lérentes  blessures,  desquelles  finalement  il  mourut.  Comme 
»  de  mesme  ledict  messire  Jean,  baron  de  Wiltz,  avec  son 
»  'frère  maisné,  gentilhomme  de  la  bouche  de  nostre  très- 
»  cher  et  très-an»é  bon  oncle  l'archiduc  Albert,  que  Dieu  ait 
»  en  gloire,  en  ont  receu  plusieurs,  dont  le  dernier  en  dc- 
»  meura  estropié  de  son  bras  droit.  Considéré  en  oultrc  que 
»  ladicte  maison  de  Wiltz  a  prins  son  origine  et  extraction  des 
»  marquis  et  comtes  d'Arlon  et  Chiny,  s'estans  sesditz  prédé- 
»  cesseurs  par  cydevant  intitulez  seigneurs  haut  vouez  du  mar- 
*>  quisat  dudict  Arlon,  et  que  d'ailleurs  ledict  baron  de  Wiltz 
»  a  prins  alliance  avec  la  fille  du  marquis  d'Ogliani,  de  la 
»  maison  de  Rye.  Pour  ce  est-il  que,  etc.  Donne  en  nostre 
»  ville  de  Madrid,  royaulme  de  Castillc,  le  trente  uniesme 
»  jour  du  mois  de  may,  l'an  de  grâce  162g.  » 


DK   VASSINHAC.  347 

i3  décembre  1743  ;  servit  en  qualité  de  mousque- 
taire de  la  garde  ordinaire  du  roi  ,  depuis  le  26  jan- 
vier 1761  jusqu'au  8  février  1762  ,  qu'il  obtint  la 
charge  de  cornette  de  la  compagnie  de  Pouilly 
dans  le  régiment  de  Royal-cavalerie  ;  rendit  hom- 
mage ,  avec  son  frère  et  sa  sœur ,  au  roi  ,  le 
22  septembre  1762  ,  pour  une  partie  de  la  sei- 
gneurie de  Sivry-les  Buzancy ,  relevant  de  S.  M. 
à  cause  de  son  château  de  Sainte-Menehould , 
et  donna  au  roi  le  (dénombrement  de  sa  terre  des 
Loges,  le  1"  de  l'année  suivante  ;  obtint  du  roi 
le  1"  mars  1763  ,  une  commission  de  capitaine 
d'une  compagnie  dans  le  même  régiment  de 
Royal  Cavalerie  ,  vacante  par  la  mort  de  M.  Mail- 
lard de  Landre;  et,  le  25  août  1767  ,  un  brevet 
de  la  charge  d'aide-major  du  même  régiment  ; 
fut  nommé  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  St. -Louis,  le  Ier  février  1779  ;  mestredecamp 
de  cavalerie;  est  mort  le  21  janvier  1780,  colonel 
en  second  du  régiment  de  Royal-cavalerie  ; 

3.°  Marie-Louis-Charles  ,  dont  l'article  suit  ; 

4.#  Marie- Henriette  de  Vassinhac-d'Imécourt  ,  fut 
mariée,  le  2  décembre  1762  ,  à  Albert- Louis  , 
baron  de  Pouilly  ,  chevalier ,  baron  de  Chaufour, 
capitaine  de  cavalerie  au  régiment  Royal  ,  ensuite 
colonel  du    troisième  régiment  des  chevau-légers. 

XVII.  Marie- Louis -Charles  de  Vassinhac- d'Imé- 
ooobTj  vicomte  d'Imécourt  ,  chevalier,  comte  de  Bran- 
deville  et  de  Louppy  ,  seigneur  d'Inor  ,  Sivry  ,  Luzy  , 
Allamont,  Amblimont ,  Alliépont ,  les  hautes  et  basses 
Loges  ,  la  Hocardière ,  la  petite  Chinery ,  ;du  fief  de 
Martincourt ,  etc.  ,  mestre  de  camp  de  cavalerie ,  premier 
lieutenant  des  gendarmes  de  la  Reine ,  puis  major  du 
corps  de  la  gendarmerie,  gentilhomme  d'honneur  de 
monseigneur  le  comte  d'Artois  ,  et  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  qualifié  haut  et  puissant 
seigneur  ,  est  décédé  à  Paris  ,  le  3  mars  1 786  ,  âgé  de 
trente-neuf  ans.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  i"juin 
1778  ,  demoiselle  Charlottc-Ferdinande  de  Chauvelin  , 
dame  pour  accompagner  madame  Elisabeth  de  France  , 
fille  de  Claude-François  ,  marquis  de  Chauvelin  ,  lieu- 
tenant-général des  armées  du  roi  ,  grand-croix   de  l'ordre 


348  DE  VASSINHAC. 

de  Saint- Louis  ,  noble  génois  ,  gouverneur  d'Huningue  , 
maître  de  la  garderobe  du  roi ,  et  son  ambassadeur  à 
la  cour  de  Sardaigne  ,  et  de  dame  Agnès-Thérèse  Mazade. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

1 .°  Charles-Gédéon-Théodore  ,    dont    l'article    suit  ; 

2.0  Charles  -  Ferdinand  -  Théodore  de  Vassinhac- 
d'Imécourt  ,  sous-lieutenant  au  septième  régiment 
des  hussards,  attaché  à  Tétat- major  du  maréchal, 
duc  de  Dantzick,  fut  tué,  le  i3  avril  1806  ,  au 
siège  de  Dantzick  ,  à  l'âge  de  vingt-un  ans  ,  et 
fut  inhumé  dans  l'église  de  l'abbaye  d'Oliva; 

3.°  Françoise-Henriette-Marie- Louise  de  Vassinhac- 
d'Imécourt ,  mariée  à  M.  Amédée-Marie ,  marquis 
de  Clermont-Tonnerre ,  lieutenant-colonel  au 
Corps- Royal  d'état-major  ,  chevalier  de  la  Légion- 
d'Honneur. 

XVIII.  Charles-Gédéon-Théodore  de  Vassinhac  , 
comte  d'Imécourt ,  sous-lieutenant  des  Mousquetaires  , 
ire  compagnie,  en  1814  ,  lieutenant-colonel  du  Corps- 
Royal  d'état  -  major  ,  attaché  à  la  garde  ,  chevalier  de  la 
Légion-d'Honneur ,  a  épousé,  en  1808,  demoiselle 
Albertine -Constance -Philippine -Joséphine  de  Sainte- 
Aldegonde  ,  fille  de  très-haut  et  très-puissant  seigneur 
messire  Louis-Charles,  comte  de  Sainte  -  Aldegonde  , 
de  Noircarme ,  d'Hust  et  du  Saint-Empire  romain, 
marquis  de  Callembercq  ;  lieutenant  des  Gardes  du 
corps  du  roi,  compagnie  d'Havre,  chevalier  de  Saint- 
Louis  et  de  la  Légion-d' Honneur  ,  et  de  très-haute  et 
très-puissante  dame  madame  Maiïe-Madeleine-José- 
phine  de  Bouchet-Sourches-de-Tourzel ,  petite-tille  de 
madame  la  duchesse  de  Tourzel ,  née  de  Croy-d'Havré  , 
gouvernante  des  enfants  de  France.  De  ce  mariage  sont 
nés  : 

1 .°  Charles-Ferdinand-Philippe  ,  né  le  19  septem- 
bre 1 808  ; 

2.0  Charles- Edmond-Marie  ,  né  le  12  juin  181 2  ; 

3.°  Charles- Louis-Xavier  ,   né  le  2  décembre   1814; 

4.0  Arthur-Charles- Paul ,    né  le  3o  décembre  18 1 6  ; 

5.°  Charlotte  -  Henriette-Louise-Juliette  ,  née  le 
3  avril  1819. 


DE  VASSINHAC.  349 

Branche  de  Beyssac ,  éteinte. 

N.  B.  La  branche  de  Beyssac,  ou  Bayssac,  en  Limou- 
sin, éteinte  depuis  long-tems  ,  parait  avoir  été  formée 
vers  le  milieu  du  treizième  siècle,  par  un  des  fils  puînés 
(  ou  présumés  tels  )  ,  de  Guillaume  I  de  Vassinhac,  che- 
valier. D'après  cette  conjecture,  qui  n'est  pas  dénuée 
de   vraisemblance,    nous     commencerons     sa  filiation    à  : 

III.  Guy  de  Vassinhac,  Ier  du  nom,  paraît,  avec 
ses  frères,  dans  des  titres  de  la  chartreuse  de  Glandiers, 
des  années  1254  et  1263.  (  Voy.  ci-devant,  au  degré 
d'Etienne  III)  .   On  lui  donne  pour  enfants  : 

i.°  Guillaume  de   Vassinhac    est  énoncé    oncle  des 
enfants  d'Hélie  de  Vassinhac,  dans  un   acte,  daté 
du  samedi  après  la  fête  de  saint  Nicolas  de  mai 
1 3 14  ; 

2.0  Bertrand  de  Vassinhac,  chevalier,  avait,  ainsi 
qu'Hélie,  son  frère,  des  droits  à  Pompadour, 
suivant  un  acte  de  l'an  1285;  il  était  même, 
suivant  des  mémoires  domestiques,  co-seigneur 
du  même  lieu.  Il  épousa  Alpaïs,  ou  Alpadie, 
comme  on  l'apprend  d'un  acte  de  l'an  i3i5,  par 
lequel  il  assigna,  sur  tous  ses  biens,  une  rente 
qu'il  avait  d'abord  affectée  sur  la  dot  de  cette 
dame,  et  qu'il  avait  vendue  ensuite  à  Geoffroi 
Hélie,  chevalier.  Il  eut  de  ce  mariage: 

Bertrand  de  Vassinhac,  damoiseau,  qui  eut 
pour  femme,  Almodie  de  Livron,  suivant 
la  quittance  qu'il  donna,  en  1 3 1  1,  à  Jaubert 
de  Livron,  damoiseau,  son  beau-frère,  fils 
d'Arnaud,  et  de  Marie  de  Feragut,  de  la 
somme  de  soixante  livres  en  argent  et  des 
habits,  joyaux  et  meubles,  qui  avaient  été 
promis  pour  dot  à  la  même  Almodie,  sa 
femme.  On    ignore    s'il  a  laissé  des  enfants. 

3.°  Hélie,  dont  l'article  suit; 

4.0  Philippe  de  Vassinhac,  est  qualifié  damoiseau 
de  Montais,  dans  un  hommage  qu'il  fit  à  1  evêque 
de  Limoges,   en    129D  ;  uni  à   Hélis,     sa  femme, 


350  DE   VASSINHAC. 

fille  de  feu  Jean  Prévôt,  et  à  Jean  de  Vassinhac, 
leur  fils,  il  fit,  en  i3o2,  une  vente  au  même 
prélat,  qui  était  Renaud  de  la  Porte  ;  et  vivait 
encore  en  i3i5.  (Arch.  de  Vévéché  de  Limoges); 
5.°  Etienne  de  Vassinhac,  en  i3o8  ; 

Jean  de  Vassinhac ,  chanoine  d'Agen  ,  nommé , 
comme  témoin,  dans  un  hommage  rendu,  en 
1295,  à  l'évêque  de  Limoges,  était  probablement 
frère  des  précédents. 

IV.  Hélie  de  Vassinhac,  damoiseau  de  Beyssac, 
qualifié  dans  la  suite  chevalier,  avait  des  droits  à  Pom- 
padoùr,  suivant  un  acte  de  l'an  1285.  Il  |acquit  divers 
héritages,  dans  la  paroisse  de  Beyssac,  en  1295  et  en 
1298,  et  une  maison,  située  dans  celle  de  Saint-Bonet, 
en  1307.  Guy  Flamenc,  chevalier,  lui  vendit,  le  ven- 
dredi après  la  fête  de  sainte  Claire  1 3o8 ,  une  rente  en 
grains,  mesure  de  Lubersac,  due  sur  les  ténements 
de  la  Sudrie  et  .e  la  Chabasserie  ,  dans  la  paroisse 
de  Viniolio  ;  et  Guy  de  Guillabaud,  damoiseau,  fils  de 
feu  Etienne,  chevalier,  lui  fit  vente,  le  samedi  après 
l'invention  de  Sainte-Croix,  de  la  même  année,  une 
rente  sur  les  ténements  de  la  Sudrie  et  la  Vacherie, 
dans  la  même  paroisse,  laquelle  avait  été  promise  en  dot 
à  Eyssaline  Flamenc,  sa  femme,  par  Guy  Flamenc,  che- 
valier, son  père.  Il  acquit  de  Bertrand  de  Troche,  une 
rente  de  douze  setiers  de  seigle,  dans  la  paroisse  de 
Troche,  pour  le  prix  de  quinze  livres  de  bons  tournois 
noirs,  par  acte  passé,  le  mercredi  après  le  dimanche 
Lœtare,  Jérusalem,  i3o8  (v.st.),  en  présence  d'Etienne 
de  Vassinhac,  de  Guy  de  Bochard,  et  de  Guillaume 
des  Imberts.  Il  fit  l'acquisition  d'une  autre  rente  de  Guil- 
laume Judicis  de  la  Coste,  par  acte  du  samedi  avant  l'Epi- 
phanie, i3io  (v.st..).  Et  le  lundi  après  la  fête  de  sainte 
Marie-Madeleine,  i3n,  Golfier  de  Jaubert,  damoiseau, 
lui  fit  vente  de  tous  les  droits  que  feu  Hélie  de  Jaubert, 
chevalier,  son  père,  avait  acquis  de  noble  Guy  Flamenc, 
chevalier,  sur  le  ténement  de  la  Sudrie,  consistant, 
entr'autres,  en  quatre  journées  de  corvées  et  soixante  sols 
de  taille  et  de  guet,  payables  à  la  volonté  du  seigneur. 
Il  ne  vivait  plus  en  1 3 14,  suivant  un  acte  du  samedi 
après  la  fête  de  saint  Nicolas  de  mai,  de  cette  année, 
passé  au  sujet  d'une  contestation    élevée    entre    Béatrix, 


DE  VASSINHAC.  35l 

sa  veuve,  hier  de  la  Rivière,  chevalier,  et  Guillaumo 
de  Vassinhac  (oncle  des  enfants  d'Hélie  ).  Il  avait 
épousé  Béatrix  de  Bochard,  fille  de  Guy  de  Bochard, 
surnommé  l'Ecuier  ;  dont  il  eut  trois  enfants  ; 

i .°  Guy  ,   dont  l'article  suit  ; 

2.°  Marguerite  de  Vassinhac  ,  mariée  à  Bertrand- 
Artus  de  Coussac,  chevalier  ,  qui  donna  quit- 
tance en  i32Ô,  à  Guy  de  Vassinhac,  son  beau- 
frère,  de  la  somme  de  cent  livres  de  vingt  setiers 
de  seigle,  et  des  meubles,  robes,  et  joyaux, 
promis  en  dot  à  sa  femme  ; 

3.°  Almodie  de  Vassinhac  ,  épousa  Jaubert  de 
Livron,  chevalier,  fils  d'Arnaud  de  Livron, 
aussi  chevalier,  avant  l'an  i32i. 

V.  Guy  de  Vassinhac  ,  II*  du  nom  ,  chevalier  , 
seigneur  de  Beyssac,  de  Coussac,  etc.,  était  mineur 
lorsqu'il  perdit  son  père  ;  il  fut  mis  sous  la  tutelle  de 
de  sa  mère,  et  avait  pour  curateur,  en  1324,  Bertrand 
de  Vigier  (ou  Viguierj,  licencié  es -lois;  il  reçut, 
avec  sa  mère,  en  i320,  une  reconnaissance  pour  des 
héritages,  situés  dans  la  paroisse  de  Coussac;  tran- 
sigea, du  consentement  de  la  même  dame,  le  vendredi, 
lendemain  de  l'Ascension,  i32i,  avec  Guy  Albert, 
mari  de  Marguerite,  sœur  de  Jaubert  de  Livron  ;  donna 
procuration,  le  mercredi  avant  la  fête  de  saint  Luc  , 
1324,  à  Guy  de  Fay  [de  Fagu),  Guy  Albert,  Etienne 
de  Vassinhac,  Imbert  de  Bayssac,  Audoin  de  Ramond 
et  Foucher  de  Fay,  pour  gérer  ses  affaires,  par  acte 
passé  à  Toulouse,  en  présence  de  Radulphe  la  Fière. 
docteur  ès-lois,  d'Etienne  del  Guarric,  bachelier  ès- 
lois,  etc.  ;  enfin  il  acquit  ,  le  samedi  après  la  quinzaine 
de  Pâques,  1342,  tous  les  biens,  héritages,  que  Pierre 
et  Arnaud  de  Cours  {cte  Cortibus  1,  frères,  damoiseaux, 
avaient  dans  le  bourg  de  la  Forêt,  pour  le  prix  de 
deux  cents  livres.  On  ignore  la  date  de  sa  mort.  Il  avait 
epousé  Raimonde  de  l'Esperuc,  fille  de  noble  Robert 
de  l'Esperuc,  chevalier,  et  de  N...  de  Labenage,  suivant 
une  quittance  dotale  de  l'an  1324.  On  présume  qu'il 
eut  de  ce  mariage,  entr'autres  enfants  : 

Etienne  de  Vassinhac,  évêque  de  Vabres,  en  Rouer- 
gue,  dès  l'an  1364;  il  conféra,  Tan  1374,  l'église 


352  DE  JAUBERT. 

de  Saint-Paul,  sur  la  présentation  d'Alixend, 
abbesse  de  Nonenque  ;  est  mentionné  dans  les 
chartes  de  l'abbaye  de  Siivanès,  des  années  1378 
et  1396;  et  donna  une  procuration  cette  dernière 
année  ;  assista,  par  procureur  au  concile  de  Pise, 
en  1409  ;  et  mourut,  suivant  Chenut,  le  24  no- 
vembre 141 2. 

Armes  :  d'azur  à  la  bande    d'argent,  cousue    de     sable. 
Supports:  deux  sauvages, 


JAUBERT  (  de  )  ,  en  Périgord ,  en  Angoumois  et 
en  général  dans  toute  la  Guienne,  en  Champagne,  en 
Lorraine,  etc.  (1).  Cette  maison,  originaire  du  Limousin, 
est  d'ancienne  chevalerie,  et  tient,  de  tems  immémorial, 
un  rang  distingué  dans  l'ordre  de  la  noblesse,  par  son 
ancienneté,  une  longue  suite  d'importants  services  mili- 
taires, de  grandes  possessions,  et  un  grand  nombre  de 
bonnes  alliances.  Le  nom  de  Jaubert  a  été  illustré  dès 
le  douzième  siècle,  par  un  grand-maître  de  l'ordre  de 
St.-Jean  de  Jérusalem,  et  ses  premiers  auteurs  connus, 
figurent  avec  avantage  dans  les  chartes  du  Limousin  dès 
le  même  siècle  et  dans  le  siècle  suivant  (2).  Gerald  et 
Pierre  de  Jaubert ,  frères ,  vivaient  vers  l'an  1 206  ,  avec 
I  m  berge  de  Nantiac,  leur  mère,  étaient  déjà  décorés 
de  la  chevalerie,  en  1221.  On  trouve  des  preuves  de 
services  militaires  rendus  à  l'état  par  leurs  descendants, 
dès  le  règne  de  Philippe    de  Valois.  Pierre  et  Guillaume 


(1)  Le  nom  de  Jaubert  est  patronimique,  c'est-à-dire  un 
nom  de  baptême,  devenu  nom  de  famille.  Son  orthographe 
varie  souvent  dans  les  titres  français,  et  encore  plus  dans  les 
latins:  on  le  trouve  écrit,  Jaubert,  Jouber ,  Jauber,  Jobert,  etc.  ; 
et  en  latin,  Jaubertus,  Jalbertus,  Joubertus,  Josbertus,  Jot- 
bertus,  Gaubertus,  Gausberlus,  Gosbertus,  etc. 

(2)  Il  n'est  question  ici  que  de  la  filiation  suivie  de  la  maison 
de  Jaubert.  Quant  à  son  nom,  il  est  certain  qu'il  est  connu  bien 
long-tems  avant  le  douzième  siècle.  Dom  Mabillon  fait  men- 
tion dans  sa  Diplomatique,  page  574,  d'un  seigneur,  nommé 
Jaubert  (Jalbertus),  qui  souscrivit,  avec  plusieurs  autres  sei- 
gneurs, le  testament  de  Pons-Raimond,  comte  de  Toulouse  et 
de  Rouergue,  l'an  960,  etc. 


DE  JAUBERT.  353 

de  Jaubert  servaient  dans  les  guerres  anglaises,  l'un, 
en  1 338,  et  l'autre,  en  1347.  Goifier  de  Jaubert  servait 
en  qualité  d'écuver,  en  i338,  suivant  une  quittance  de 
ses  gages  militaires,  qu'il  donna  à  Renaud  Croulebois, 
trésorier  des  guerres,  le  4  décembre  de  cette  anne'e. 
Guillaume  de  Jaubert,  aussi  écuyer,  servait  en  Poitou 
et  en  Saintonge,  sous  le  gourvernement  de  monseigneur 
Jean  de  Clermont,  suivant  une  quittance  qu'il  donna 
à  Cognac,  le  20  juillet  1 354.  Pierre  et  autre  Pierre  de 
Jaubert,  père  et  fils,  seigneurs  de  Nantiac ,  étaient  par- 
venus l'un  et  l'autre  au  grade  de  chevalier,  dans  le 
quatorzième  siècle,  etc. 

Elle  a  contracté  des  alliances  directes  avec  les  maisons 
d'Abzac-de-la-Douze ,  des  Achards-de-Joumard,  d'Aix, 
ou  d'Aytz,  de  Saint-Astier  ,  d'Aubusson,  d'Aydie,  de 
Beaupoil-de-Saint-Aulaire,  de  Berlaymont  ,  de  Bon- 
neval,  de  Brie,  de  Carbonnières,  de  Castelnau,  de  Chabans, 
de  Coignac,  de  Cosnac,  de  Cotentin-Tourville,  de  la 
Cropte,  de  Durfort-de-CivraCj  de  Foucauld-de-Lardi- 
malie,  de  Saint-Gelais,  de  Gimel,  de  Gourdon-de- 
Genouillac,  de  Joussineau,  de  Lambertie,  de  Lastours, 
du  Lau,  de  Lestrade,  de  Lubersac,  de  Neuville,  de 
Noailles ,  de  Pompadour ,  de  Pons-Saint-Maurice,  du 
Puy-de-Brémont,  de  Raimond,  de  Saintours ,  de  Sali- 
gnac-de-Fénélon  ,  de  Saulx-Tavannes  ,  de  Talleyrand  , 
de  !a  Tour,  de  Vaucocour,  de  Villelume,  et  d'un  grand 
nombre  d'autres,  pour  la  plupart  d'origine  chevale- 
resque, etc. 

Cette  maison  a  formé  plusieurs  branches,  dont  la  plupart 
sont  éteintes  :  celles  qui  subsistent  encore  reconnaissent 
pour  leur  fondateur  ou  père  commun,  Audoin  de  Jaubert, 
chevalier,  seigneur  de  la  Rochejaubert,  de  Nantiac,  etc. 
vivant  encore  au  commencement  de  quinzième  siècle  , 
lequel  laisse  deux  fils  :  1 .°  Goifier  de  Jaubert,  Ier  du 
nom  ,  seigneur  de  la  Rochejaubert  ,  tige  des  branches 
de  l'Etang,  de  la  Faye  et  des  Vallons,  qui  subsistent 
encore  ;  et  2.0  Bernard  de  Jaubert ,  qui  épousa ,  vers 
l'an  1420,  Marie  de  Saint-Astier,  dame  et  héritière  des 
terres  d'Allemans,  Saint-Severin  ,  Montardit  ,  Mon- 
tagrier,  Marouates  et  des  Rivières.  De  ce  mariage  na- 
quirent trois  fils:  i.°  Hélie  de  Jaubert  ,  tige  de  la 
branche  des  seigneurs  d'Allemans,  éteinte  dans  la  maison 
du  Lau  :    2.0    Roger,  auteur  des  seigneurs  de     Saint-Se- 

XVII.  23 


354  DE  JAUBERT- 

vérin  et  Saint-Gelais,  fondus  dans  la  maison  de  Tal- 
leyrand  ;  et  3.°  Audoin  de  Jaubert,  dont  descendaient 
les  seigneurs,  vicomtes  de  Nantiac,  qui  ont  fini  dans  la 
maison  de  Bonneval. 

Outre  ces  branches  dont  l'origine  est  connue,  et  sur 
lesquelles  on  a  des  renseignements  certains  et  positifs, 
on  en  trouve  plusieurs  autres,  telles  que  celles  de 
Barrault,  de  la  Bastide,  des  Vallons,  de  Rassiols,  etc., 
dont  la  séparation  d'avec  la  souche,  remontant  aux 
douzième  et  treizième  siècles,  il  n'est  pas  facile  d'en 
connaître  l'époque  précise,  à  cause  de  la  perte  que  la 
plupart  des  familles  de  la  Guienne  firent  de  leurs  papiers, 
lorsque  cette  province  fut  occupée  par  les  Anglais. 

Parmi  les  nombreuses  possessions  qui  sont  entrées 
successivement  dans  la  maison  de  Jaubert ,  soit  en 
Périgord,  soit  dans  d'autres  provinces,  on  remarque 
plusieurs  anciennes  châtellenies  et  des  terres  titrées, 
telles  que  les  comtés  de  Bourzac  et  d'Allemans,  la 
vicomte  de  Nantiac,  les  baronnies  de  Saint-Séverin, 
de  Juvenie,  etc. 

Avant  de  donner  la  filiation  suivie  de  cette  maison, 
on  rapportera,  par  ordre  chronologique,  les  noms  des 
sujets  qu'il  n'a  pas  été  encore  possible  de  rattacher 
suffisamment  aux  degre's,  qui  vont  suivre. 

Guillaume  de  Jaubert  (Jausbert)  ,  frère  et  héritier 
de  Wauthier  de  Jaubert,  confirma,  au  mois  de  juin 
1248,  le  legs  fait  par  son  frère,  de  onze  journaux  de 
terre,  au  finage  d'Escuir,  à  l'abbaye  de  Saint-Sauve  (1); 
et  ne  vivait  plus  en  1 270,  suivant  un  acte  de  vente 
faite  à  la  même  abbaye,  par  Gilles  de  Campignelles, 
et  Marguerite,  sa  femme. 

Hélie  de  Jaubert  ,  chevalier ,  seigneur  du  château 
inférieur  de  Pompadour,  et  dame  Marguerite,  sa  femme, 
firent  don,  au  mois  d'août  1260,  aux  chartreux  de 
Glandiers,  en  Limousin,  des  lots  et  ventes  de  tous  les 
biens  que  les  religieux  de  ce  monastère  avaient  acquis 
dans  leur  fondalité  (2). 


(1)  Cartul.  de  l  abb.  de  Saint-Sauve,  ou  Saulve,  à  Montrcuil- 
sur-Mer. 

(2)  Extr.  du  Cartulaire  de  Glandiers,  dans  le  porte/.   1 86  de 
GaignièreSyfol.  3oi. 


DE  JAUBERT.  355 

Guillaume  de  Jaubert  {Jauberti),  chevalier  de  la 
Gualamacha,  et  Pierre  de  Jaubert,  damoiseau,  son 
fils,  sont  nommés  dans  un  acte  de  l'an  1275(1). 

Adêmar  de  Jaubert  était  chanoine  de  l'église  de 
Limoges,  en  1304(2). 

Golfier  de  Jaubert.  seigneur  de  Pompadour  (en  partie), 
damoiseau,  rit  un  accord,  le  mardi  après  la  fête  de 
saint  Jean-Baptiste  i3o8,  avec  Gérard  Quintin,  prieur 
de  la  chartreuse  de  Glandiers  (3);  il  était  fils  d'Hélie, 
et  avait  épousé  Galienne,  dont  il  eut,  entr'autres  en- 
fants, une  fille,  appelée  la  Compter,  mariée,  en  i320,  à 
Guillaume  Radulphe,  damoiseau  de  Lubersac,  suivant 
la  quittance  de  sa  dot,  datée  du  mardi,  jour  de  saint 
Biaise,  de  la  même  année. 

Golfier  de  Jaubert  (Gauffier  Joubert),  écuyer,  donna 
quittance  de  ses  gages  militaires,  à  Renaut  Croulebois, 
trésorier  des  guerres,  le  4  décembre  1 338.  Son  sceau 
représente  trois  tours  ouvertes  et  crénelées  (4). 

Denis  de    Jaubert  (Jobert),     écuyer,    donna    quittance 

à    Jean  Chauvel,   de  douze  livres,   pour  ses  gages,   le 

décembre  1347  (5).  On  voit  sur  son  sceau,  trois  cerises 
(ou  quelque  chose  d'approchant)  ,  avec  la  queue  sur 
une  bande. 

Pierre  de  Jaubert,  autrement  du  Repaire  (de  Ripario), 
damoiseau,  acensa,  le  19  octobre  1 355,  tant  en  son 
nom,  que  celui  de  Giraud,  son  frère,  dont  il  se  portait 
pour  procureur,  un  héritage  situé  à    Puycibot  (6). 

Giraud  de  Jaubert,  damoiseau  du  Repaire,  de  Saint- 
Priest-lès-Fougères,  acquit,  le  9  août  i36o,  de  Guil- 
laume Colomb,  damoiseau,  plusieurs  rentes  sur  les  mas 
delà  Salle, Groslat or,  etc.  (7). 


(1)  Arch.  de  l'abb.  de  Grandmont,  liasse  de  /'Escluse  Espagne. 
dans  Gaign.,  ibid.  ,fol.  36 1. 

(2)  Gaign.  ,  ibid..  fol.  38,  à  la  Bibl.  du  Roi. 

(3)  Extr.  des  titr.  de  Glandiers,  dans  le  porte/,  i&ùde  Gaign  . 
fol.  3 10. 

(4)  Bibl.  du  Roi,   manusc.   de  Colbert ,    vol.    137,    coté  :  Re- 
cherches de  l'anc.  nobl.  de  France ,  part.  1  ,  p.  20. 

(3)  Ibid.  ,  pag.  19,  verso. 

(6)  Rég.   de  Boherii,  not.  conserv.  autre/ois  dans  le   cab.  de 
M.  de  l'Epine,  subdélégué  à  Limoges. 

(7)  Ibid. 


356  DE  JAUBERT. 

Bernard  de  Jaubert  fut  présent,  le  3  des  ides  de 
novembre  1374,  au  contrat  de  mariage  de  Raimond 
du  Tillet  ,  damoiseau  de  la  paroisse  de  Ladinhac  ,  en 
Angoumois,  avec    demoiselle  Marie  de  Haufaye  (1). 

Jean  de  Jaubert  ,  damoiseau  ,  capitaine  de  Château- 
Ghervix,  en  Limousin,  en  i38o  et  i382,  donna  quit- 
tance, le  20  octobre  de  cette  dernière  année,  de  la 
somme  de  dix-huit  livres,  pour  une  année  de  l'acen- 
sement  qu'il  avait   fait  delà  prévôté  de  ce  château  (2). 

Regnaud  de  Jaubert,  damoiseau,  seigneur  du  Repaire 
et  de  la  Quintance  (probablement  fils  de  Giraud  ci- 
dessus),  loua,  le  25  janvier  1 3g3  (v.  st.),  un  pré  situé 
au  territoire  de  las  Mandelessas ,  (3);  et  acquit,  le 
27  février  1396  (v.  st.)  ,  de  Bernard  Sulpice  ,  damoi- 
seau de  Jumilhac,  une  rente  à  asseoir  en  la  châtel- 
lenie  de  la  Roche-Abeille  (4).  Il  épousa,  la  même 
année,  Marie,  dite  Mariote  d'Aixe,  fïlJe  dltier  d'Aixe, 
damoiseau,  suivant  une  quittance  dotale,  du  3i  juillet 
1396  (5). 

Golfier  ,  ou  Gouffier  de  Jaubert  ,  damoiseau  ,  pro- 
cureur fondé  de  dame  Marguerite  de  la  Dixmerie,  sa 
mère,  afferma  pour  huit  ans,  le  i3  août  1396,  des 
terres,  prés  et  autres  héritages,  situés  entre  Saint-Jean- 
Ligoure  et  Saint- Priest,  en  présence  d'Aimery-de-Saint 
Jean,  damoiseau  ;  et  passa  divers  actes,  en  1397,  1405, 
1408,  1410,  etc.  (6);  il  fit  donation,  le  i3  mai  1405, 
à  Pierre  Botier,  de  tout  ce  qu'il  possédait  à  la  Salle, 
dans  la  paroisse  de  Saint-Jean-Ligoure  ;  acensa ,  le 
icr  juillet  1408  ,  comme  héritier  pour  le  tout  ,  de 
Guillaume  de  Lur,  damoiseau,  le  clos  de  Lur,  situé  dans 
le  territoire  de  Saint-Jean-Ligoure  ;  il  acensa  aussi  , 
au    nom  de    sa  mère,   divers    héritages,    dans    la    même 


(1)  Arch.  de  M.  du  Tillet. 

(2)  Arch.  du  château   de    Tourdonnet.  —  Recueil  de  D.  Ville- 
vieille,  à  la  Bibl.  du  Roi. 

(3)  Regist.  de  Bermondet,  not.  conserv.  autre/,  dans  le  cab.  de 
M.  de  l'Epine,  à  Limoges. 

(4)  Ré  g.  ier.    de  P.    de  Rupe,  not.  extr.  cité  dans  le  Rec  de 
D.  Villevieille. 

(5)  Ibid. 

(6)  Ibid. 


DE  JAUBERT.  357 

paroisse,  le  29   juin  1408,1e   3o  mai    1410,  etc.;  et  vivait 
encore  le  12  juillet  1433,  ayant  pour  fils  : 

Gauvain  de  Jaubert,  damoiseau,  faisant  tant  pour  lui 
que  comme  procureur  de  Golfier  de  Jaubert  ,  damoi- 
seau, son  père,  et  demeurant  à  Montfaucon,  au  diocèse 
de  Poitiers,  vendit,  le  12  juillet  ^33,  tout  le  droit 
qu'il  avait  sur  un  jardin  situé  au  bourg  de  Saint-Jean- 
Ligoure,  pour  le  prix  de  quatre  réaux  d'or.  Il  est  sans 
doute  le  même  que  Govin  de  Saint-Jean  ,  damoiseau  , 
qui  reçut,  le  i5  mars  1444,  de  Jean  de  la  Place,  une 
quittance  de  quarante  réaux  d'or. 

Martial  de  Jaubert,  damoiseau,  ne  vivait  plus  le 
2  juin  1434;  il  laissa  deux  fils  nommés  Louis  et  Jean 
(le  dernier  né  en  141 2),  qui  firent,  de  concert, 
l'échange  d'une  maison,  avec  Jean  de  la  Place,  le  2  juin 
1434;  et  firent  un  accord  avec  le  chapitre  de  Saint- 
Germain,  en  Limousin,  le  11  juillet  1453.  Louis,  qui 
était  l'aîné,  demeurait  à  Aigueperse,  où  il  fit  son  tes- 
tament, le  17  mars  1459,  en  faveur  de  Jean,  son  frère, 
n'ayant  pas  laissé  d'enfants  de  dame  Luce  de  Béchade, 
sa  femme  ,  fille  de  noble  homme  Jacques  de  Béchade, 
chevalier. 

Jean  de  Jaubert  ,  qualifié  noble  homme  et  seigneur 
de  la  Grange,  souscrivit,  le  4  juillet  1464,  le  partage 
de  la  succession  de  feu  noble  homme  Perrot  de  la 
Lande,  et  de  dame  Hélène  du  Plessis,  sa  femme,  fait 
entre  Maurice  de  la  Lande,  écuyer,  seigneur  de  Lavau, 
de  Buxière-Poitevine,  d'une  part,  et  nobles  Jean  de  la 
Lande  ,  écuyer ,  seigneur  de  Buxerolle  ,  François  et 
Jeanne  de  la  Lande,  frères  et  sœur  ;  et  fut  témoin  d'un 
accord  fait  entre  les  mêmes,  le  10  octobre  1470. 

Jean  Jaubert ,  damoiseau ,  seigneur  de  la  Domen- 
gie  ,  dans  la  paroisse  de  Saint-Robert  ,  au  diocèse  de 
Limoges,  capitaine  du  château  d'Aixe,  même  diocèse, 
reconnut,  le  9  juillet  1487,  devoir  une  somme  d'argent, 
à  un  bourgeois  de  Limoges,  pour  fin  de  compte.  Il  avait 
épousé  noble  Mundine  de  Boysseulh,  comme  on  l'apprend 
par  une  vente  qu'il  fit  en  1489,  de  diverses  censives, 
à  dame  Catherine  de  Royère,  veuve  d'Arnaud,  seigneur 
de  Hautefort  et  de  Thénon. 

Jean  de  Jaubert ,  damoiseau  d'Aigueperse  ,  obtint 
une  sentence  des  assises  de  ce  lieu,  contre  Louis  Char- 
rières,   le  9  avril  1492. 


358  DE  JAUBERT. 

Jean,  tils  de  Pierre  de  Jaubert,  seigneur  de  la  Quille, 
servit  avec  les  nobles  des  ban  et  arrière-ban  des  pays, 
et  comté  de  Saintonge,  en  deçà  la  Charente,  convoques 
par  le  lieutenant  du  sénéchal,  et  reçus  le  18  jan- 
vier 1496. 

Barthélemi  de  Jaubert,  chevalier  de  Perpignan,  est 
connu  par  plusieurs  quittances  de  ses  gages  militaires, 
qu'il  donna  au  trésorier  et  receveur-général  des  finances 
es  pays  de  Languedoc,  Lyonnais  Forez  et  Beaujolais, 
entr'autres  les  3i  mai  1494,  ier  mars  1499,  et  le 
1 1  avril  1509. 

Mathurin  de  Jaubert,  écuyer,  fut  pourvu,  le  4  janvier 
1 5 1 7  (v.  st.),  de  l'office  de  condestable  de  la  porte  et 
citadelle  de  la  ville  de  Novare ,  en  Italie ,  par  lettres 
d'Odet,  comte  de  Foix  et  de  Comminges,  seigneur  de 
Lautrec,  maréchal  de  France,  gouverneur  de  Guienne, 
et  lieutenant  -  général  du  roi  ,  en  Italie ,  en  vertu  du 
pouvoir  qu'il  en  avait  reçu. 

Cécile  de  Jaubert,  dame  de  Lavergne  de  Tourtron 
et  de  Saint-Simeux ,  était  mariée  avant  l'an  i5o8,  à 
Claude  de  Sainte-Hermine ,  écuyer ,  seigneur  du  Fa , 
Marsac,  etc.  ;  et  vivait  encore  en  i53o. 

Françoise  de  Jaubert,  épousa  Charles  de  Chabot,  sei- 
gneur de  Sainte- Foy,  nommé  dans  un  acte  de  1544, 
et  mort  avant  \5j"i,  fils  de  Charles  de  Chabot,  baron 
de  Jarnac,  et  de  Madeleine  de  Puyguyon,  sa  seconde 
femme. 

Jeanne  de  Jaubert,  femme  de  Bernard  de  Château- 
neuf,  écuyer,  seigneur  du  repaire  noble  de  Narbonne, 
fut  mère  de  Claude  de  Châteauneuf,  mariée,  le  14  no- 
vembre 1574,  à  Jean  de  Raymond  écuyer,  seigneur 
de  la  Ferrière,  de  Bellevue,  etc. 

Renée  de  Jaubert,  dame  de  Nieuil,  en  Poitou,  de 
Poueaulx,  etc.,  épousa,  le  12  juin  1 58 1 ,  Jean  de  Grain- 
de-Saint-Marsault,  seigneur  de  Peudry. 

Frontone  de  Jaubert  était  mariée,  vers  l'an  1600, 
à  Jacques  de  Lubersac,  écuyer,  seigneur  de  Cinac  ;  et 
vivait  encore  en  1 636. 

Quoique  la  filiation  suivie  de  la  maison  de  Jaubert, 
ne  commence ,  à  la  rigueur ,  qu'à  Bernard  I  ,  l'ordre 
chronologique  exige  qu'on  fasse  précéder  le  premier 
degré,  d'une  notice  sommaire  sur  quelques  sujets  qui 
appartiennent  évidemment  à    la  branche  dont    il    est    le 


DE  JAUBERT.  359 

chef,  et  dont  les  uns  doivent  avoir  été  ses  oncles  et 
les  autres  ses  trères.  On  peut  mettre  au  nombre  des 
premiers: 

i.°  Gérard,  ou  Geraud  de  Jaubert ,  chevalier  de 
l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem  ,  florissait  avant  le 
milieu  du  douzième  siècle.  Guillaume  de  Tyr  a  conservé, 
dans  son  histoire  (i),  la  mémoire  de  cet  illustre  cheva- 
lier. Il  y  rapporte  ,  que  Boémond  ,  prince  d'Antioche , 
laissant,  pour  héritière,  une  fille  unique,  il  fut  résolu 
entre  lui ,  Foulques  ,  roi  de  Jérusalem  et  les  princes  de 
l'Orient ,  d'appeler  à  cette  seigneurie  Raimond  ,  fils  de 
Guillaume  ,  duc  d'Aquitaine  et  comte  de  Poitiers  ,  en 
le  mariant  à  cette  princesse.  Comme  ce  mariage  pouvait 
être  contrarié  par  les  autres  souverains,  qui  avaient  des 
prétentions  sur  la  principauté  d'Antioche  ,  il  fut  jugé 
à  propos  d'appeler  secrètement  Raimond  ,  et  de  le  faire 
passer  incognito  en  Orient  ;  pour  y  mieux  parvenir,  on 
imagina  d'envoyer  ,  en  secret,  des  ambassadeurs  pour 
traiter  la  chose  de  vive  voix  ;  parmi  ceux  -  ci  ,  ajoute 
l'historien,  fut  expédié  Gérard  de  Jaubert ,  (qu'il  appelle 
Jebert ,  frère  hospitalier).  Outre  cette  autorité  de  Guil- 
laume de  Tyr  ,  on  peut  voir  encore  ce  qu'en  ont  écrit 
Mathieu  Paris  (2),  et  Orderic  Vital  (3). 

Cette  députation  ne  fut  faite  qu'après  l'an  u3o, 
attendu  que,  l'an  11 37,  Raimond  n'était  même  pas  à 
Antioche,  mais  avait  soutenu  une  guerre  avec  l'empereur 
de  Constantinople  ,  ainsi  que  le  rapporte  Orderic  (4). 

Un  historien  de  l'ordre  (5) ,  s'est  cru  permis  d'attri- 
buer cette    honorable    mission     au   grand-maître  Jaubert, 


(1)  Hist. ,  /.  14  ,  c.  g,  p.  857,  et  l.  20, p.  864. 

(2)  Hist.  ad  ann.   i23o. 

(3)  Hist.  eccl. ,  /.  i3,  p.  914. 

(4)  Le  mariage  de  Boe'mond  II  ,  prince  d'Antioche.  ne 
peut  être  antérieur  à  l'année  11 26.  Quant  à  Constance,  sa  fille, 
il  est  certain  qu'elle  n'était  pas  nubile  à  l'époque  des  accords 
négociés  par  le  chevalier  Jaubert,  selon  Paoli.  Elle  ne  fut,  en 
effet,  mariée  qu'après  n35,  et  même  1137,  si,  comme  le  dit 
le  même  auteur,  il  n'avait  point  encore  paru  à  Antioche  avant 
cette  année.  Ce  qui  s'accorde  encore  avec  l'âge  de  la  princesse, 
qui  ne  dut  être  nubile  (comme  en  Orient),  qu'en  11 39  ou 
environ,  c'est-à-dire  à  l'âge  de  onze  à  douze  ans. 

(5)  M.  l'abbé  de  Vertot ,  Hist.  de  Malte  ,  t.    1,   /.   2  ,  p.  182, 


36o  DE  JAUBERT. 

qui  ne  fut  élu  chef,  ou  supérieur  de  la  milice  sacrée 
qu'en  1170.  Il  serait  peu  vraisemblable,  que  ce  dernier 
ayant  été,  à  la  fleur  de  l'âge,  chargé  d'une  mission 
aussi  délicate,  eût  encore  été  vivant  quarante  ans  après, 
et  élu  chef  de  l'ordre.  La  d inculte  qui  s'v  trouve,  serait 
plutôt  de  ne  faire  de  deux  sujets  aussi  différents,  qu'une 
seule  et  même  personne  (1). 

i,°  Bernard  de  Jaubert  ne  prend,  dans  ses  actes , 
que  le  titre  de  prêtre  de  Ségon\ac,  en  Limousin;  il  fut 
témoin  d'une  donation  faite  par  Golfier  ,  seigneur  de 
Lastours,  à  Roger,  abbé  de  Dalon,  entre  1 1 20  et 
1 159  (2);  et  d'une  autre  qui  fut  faite,  vers  le  même 
tems,  par  Pierre  de  Felets  (3). 

3.°  Bernard  de  Jaubert,  qualifié  prêtre  de  Nomacho , 
ou  Nonacho,  assista  à  l'avant  -  dernière  de   ces  donations. 

Une  tradition  immémoriale,  conservée  dans  la  famille, 
l'ordre  de  tems  et  diverses  circonstances  autorisent  à 
croire  que  les  trois  frères  ci-dessus,  avaient,  outre 
Bernard  Ier ,  qui  formera  le  premier  degré  de  cette 
généalogie,  un  autre  neveu,  dont  l'article  suit  : 

N....  de  Jaubert  (4),  grand  -  maître  de  l'ordre  de 
Saint-Jean  de  Jérusalem,  que  l'auteur  de  l'Art  de  vérifier 
les  Dates,  surnomme  de  Syrie,  sans  doute,  parce  qu'il 
était  né    en    Palestine,    dans    un  voyage  que  ses  parents 


(1)  Jaubert,  Joubert,  ou  Josbert,  le  Grand-Maître,  s'in- 
titulait ainsi  dans  ses  chartes,  et  tel  était  son  nom  propre.  Le 
chevalier,  expédié  en  occident,  se  nommait,  suivant  Guil- 
laume de  Tyr,  Gérard  de  Jebert.  Quant  à  ce  nom  de  Jebert, 
ou  comme  dit  Bosio,  de  Zebert,  il  est  évident  que  c'est  une 
altération  de  Jobert,  ou  Josbert.  L'historien  cité,  dont  nous 
venons  de  rapporter  les  expressions,  dit  formellement  que 
c'était,  non  pas  son  nom,  mais  son  surnom.  (Voyeq  sur  ce 
chevalier,  Bosio,  Stor.  ,  totn.  1,  /.  4,  p.  117.  —  Et  P.  A.  Paoli, 
dell  origine  del  ordine  di  S.  Giovan-Battista  GerosoL,  41 3, 
impr.  Rotnce  1781.  in-40.) 

(2)  Cartid.  de  Dalon,  fol.  6,  dans  le  rec.  de  Gaign.  ,  porte/. 
200,  fol.  8. 

(3)Jbid.,fol.  12. 

(4)  Quelques  auteurs  lui  donnent  pour  prénom  Jean,  et  le 
nomment  indifféremment,  Jaubert,  Joubert,  Jobert  et  Josbert. 
(Voyeq  sur  ce  grand-maître,  l'hist.  de  Malte,  par  l'abbé  de 
Vertot,  tom.  I ,  pag.  178  et  suiv. —  Naberat,  in-fol,  pag.  11. 
Bosio,  Paoli,  etc. 


DE  JAUBERT.  36  l 

avaient  fait  à  la  Terre-Sainte,  succéda,  en  1170,  au 
grand -maître  Castus,  ou  Gastus  ;  il  fut,  dit  M.  l'abbé 
de  Vertot,  un  prince  aussi  sage,  et  aussi  habile  dans 
le  gouvernement,  que  grand  capitaine.  Le  roi  Amauri 
lui  ayant  confié,  en  1172,  la  tutelle  de  son  fils  Baudoin 
et  la  régence  du  royaume  de  Jérusalem,  il  s'acquitta 
parfaitement  de  ce  double  emploi.  Il  écrivit  en  11 74 
à  Henri  ,  archevêque  de  Rheims ,  pour  l'engager  à 
établir  ,  dans  son  diocèse ,  une  maison  d'hospitaliers  ; 
et  accorda  à  son  ordre,  en  1176,  un  privilège,  rela- 
tivement à  l'usage  du  pain  blanc.  L'abbé  de  Vertot  place 
sa  mort  en  1 1 79  ;  mais  des  chartes  rapportées  par  le 
P.  Sébastien  Paoli,  montrent  que  ce  grand-maître  avait 
cessé  de  vivre  au  mois  d'octobre  1 1 77. 

Raimond  de  Jaubert  et  Gérard,  son  frère,  étaient 
contemporains,  et  sans  doute  proches  parents  de 
Bernard  I. 

I.  Bernard  de  Jaubert,  Ier  du  nom,  damoiseau, 
par  lequel  on  commencera  la  filiation  de  cette  maison, 
vivait  vers  le  milieu  du  douzième  siècle,  et  peut  avoir 
été  frère  du  grand-maître.  Il  fit  donation  (i)en  présence 
de  témoins,  à  l'abbaye  de  Dalon,  en  Limousin,  d'une 
vigne  située  au  lieu  appelé  le  Noyer-Maurel  (de  nogerio 
Maurel);  et  assista,  comme  témoin,  avec  Hélie  delà 
Tour,  à  une  autre  donation,  laite  vers  le  même  tems, 
et  à  la  même  abbaye,  par  Foulques  du  Terrier,  du  droit 
qu'il  avait  sur  la  terre  de  Chantegrel,  ou  Chantagreu  (2). 
On  ignore  le  nom  de  sa  femme:  mais  on  juge,  par  l'ordre 
des  tems,  qu'il  a  dû  être  père  de  : 

II.  Pierre  de  Jaubert,  Ier  du  nom,  damoiseau, 
vivait  après  le  milieu  du  douzième  siècle.  Il  épousa 
Imberge  ou  Imbergie,  de  Nantiac  (  Nanteac  ),  qui  selon 
les  apparences,  était  ou  devint  héritière  de  la  terre 
de  ce  nom  (3),  qu'elle  apporta  à  son  mari,  dont  les 
descendants  l'ont  conservée  pendant  plus  de  six  cents  ans. 
On    apprend   par    un  titre    d'environ  l'an    1260,   (4)  qu'il 


(1)  Extrait   du  CartuL   de  Dalon,  dans  la  collée,   de  M.   de 
Gaignières,  à  la  Bibl.  du  Roi.  porte/.  200,  fol.  191. 

(2)  Ibid. ,  fol.  1  <jo. 

(3)  Ibid.  /fol.  200. 

(4)  Ibid. 


362  DE  JAUBERT. 

était  déjà  mort,    et  qu'il  avait    laissé    de     son     mariage, 

entr'autres  enfants  : 

i.°  Gerald  ,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Pierre  de  Jaubert,  chevalier,  fit,  vers  l'an  1206, 
conjointement  avec  Imberge,  sa  mère,  et  Gerald 
son  frère  aîné,  une  donation  à  l'abbaye  de  Dalon  ; 
il  donna,  avec  ce  dernier,  à  la  même  abbaye  , 
vers  l'an  1216  (1),  tout  le  droit  qu'il  avait  sur 
la  terre  d'Adémar  Radulfe,  au  port  des  Ormes, 
et  sur  les  dîmes  de  la  paroisse  de  Saint-Médard, 
et  en  outre  une  vigne,  cultivée  par  Pierre  Ugon. 
Il  prenait  déjà  la  qualité  de  chevalier,  en  1221, 
suivant  une  autre  donation  qu'il  fit  avec  son 
frère,   à    la  même  abbaye. 

Vers  le  même  tems  vivait  : 

Bernard  de  Jaubert,  chanoine  de  Saint-Yrier,  et 
recteur  de  l'église  de  Preissac,  connu  par  un 
acte  de  l'an  1239  (2). 

III.  Gerald,  ou  Geraud  de  Jaubert,  chevalier,  fit 
donation  à  l'abbaye  de  Dalon,  vers  l'an  1206,  avec 
Imberge  de  Nantiac,  sa  mère,  alors  veuve,  et  avec  Pierre 
de  Jaubert,  son  frère,  d'une  émine  de  froment,  payable 
chaque  année,  sur  le  moulin  de  Y  lia  pour  le  salut  de 
l'âme,  dit-il,  de  feu  Pierre  de  Jaubert,  son  père.  Il  prend 
la  qualité  de  chevalier,  dans  une  donation  qu'Etienne  de 
Bertrand,  Agnès,  sa  femme,  et  Hugues,  leur  [fils,  étant 
à  Exideuil,  firent  à  la  même  abbaye,  le  3  des  ides  de 
juin  1207,  d'une  maison  qu'ils  avaient  à  Preissac  (3); 
l'année  suivante,  ou  environ  ,  il  assista,  comme  témoin 
à  une  autre  donation  faite  à  cette  abbaye,  par  Guil- 
lemette  Malmiros,  femme  de  Guichard  de  Born  (4). 
Uni  à  Pierre  son  frère,  à  Adémar  Bordas  et  à  Adémar 
Malmiros,  il  donna  à  la  même  abbaye  de  Dalon,  vers 
l'an  12 16,  tout  le  droit  et  domaine  qu'il  avait  sur  la 
terre  d'Adémar  Radulfe,  située  près  du  port  des   Ormes, 


(1)  Extrait  du  Cartul.  de  Dalon,  fol.  2o3. 

(2)  Ibid.  ,/o/.  20t3. 

(3)  Ibid., fol.  200. 

(4)  Ibid.  ,fol.  201. 


DE  JAUBERT.  363 

et  sur  les  dîmes  des  terres  que  les  religieux  avaient  dans 
la  paroisse  de  Saint- Médard,  en  présence  des  abbés  de 
Cadoin  et  de  Tourtoirac,  etc.  (i).  Enfin,  il  est  nommé, 
avec  Pierre,  son  frère,  qualifiés  l'un  et  l'autre,  che- 
valiers, dans  une  charte  de  Ramnulfe,  évéque  de  Péri- 
gueux,  de  Tan  1221,  à  laquelle  assistèrent,  comme 
témoins,  Pierre  Hugues,  ou  Hugon,  Pierre  Vigier,  Jean 
d'Exideuil,  chevaliers,  Audoin  de  Neuville  et  autres  (2). 
On  ignore  le  nom  de  sa  femme,  et  la  date  de  sa  mort; 
mais  on  juge,  par  le  rapprochement  des  tems  et  des 
lieux,  qu'il  fut  père  de  : 

i.°  Jean  de  Jaubert,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Bernard  de  Jaubert,  chevalier,  fut  choisi,  en 
1271,  pour  arbitre  d'un  différend,  élevé  entre 
nobles  nommes  Pons  de  Gourdon,  et  Guibert, 
ou  Gilbert  de  Thémines,  au  sujet  d'une  portion 
du  château  de  Gourdon,  que  ce  dernier  récla- 
mait au  nom  de  sa  femme  (3). 

IV.  Jean  de  Jaubert,  prend  la  qualité  de  seigneur 
de  Nantiac,  dans  un  acte  de  .l'an  1263  (4).  On  ne 
connaît  pas  le  nom  de  sa  femme  ;  mais  il  est  pro- 
bable qu'il  fut  père  de  : 

1 .°  Adémar,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  Audoin  de  Jaubert,  assista  Olivier  de  Jaubert, 
son   neveu,  à  son  contrat  de  mariage,    en  129g. 

V.  Adémar ,  ou  Aimar  de  Jaubert  ,  donzel ,  ne 
vivait  plus  en  1 299,  suivant  le  contrat  de  mariage 
d'Olivier,  son  fils,  dans  lequel  il  est  rappelé.  Il  laissa 
d'une  alliance  inconnue  : 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Olivier  de  Jaubert,  donzel  ,  épousa,  par  contrat 
du  5  des  calendes  de  mai  1299,  demoiselle  Agnès 
de  Neuville  ,   fille  de   Geoffroi  de   Neuville,  che- 


(1)  Extrait  du  Cartul.  de  Dalon,fol.  2o3. 

(2)  lbid.  ,/ol.  214. 

(3)  Arch.  du  bur.  des  financ.  de  Montauban,  somme  de  Vlsle, 
fol.  1 142. 

(4)  Titre  conservé  autre/,  dans  les  arch.  de  Nantiac  ,  cité  dans 
les  notes  généal.  de  M.  de  Sensenac. 


364  DE  JAUBERT- 

valier,  et  de  dame  Marie  de  Plaigne  ;  elle  était 
alors  veuve  de  Gerald  de  la  Falécie,  donzel.  Son 
père  lui  constitua,  pour  sa  dot,  une  somme  de 
huit  vingt  livres  bretonnes,  dont  se  rendirent 
cautions  Aymeric  de  Laporte,  chevalier,  seigneur 
de  Rouffiac,  Pierre  de  Grégoire,  bourgeois  d'Exi- 
deuil  et  Hélie  de  Neuville,  donzel  (i).  De  ce 
mariage  naquit: 

Hélie  de  Jaubert  ,  damoiseau ,  seigneur  de 
Nantiac,  vendit,  en  1329,  à  Aimar  de  Les- 
trade,  des  rentes  qu'il  avait  dans  le  mas  de 
l'Arnolfie,  paroisse  de  Sarrazac  (2).  Il  paraît 
qu'il  mourut  sans  enfants,  et  que  sa  suc- 
cession passa  à  Pierre  de  Jaubert,  son  cousin 
germain. 

VI.  Pierre  de  Jaubert,  II0  du  nom,  chevalier,  est 
rappelé,  comme  défunt,  dans  l'acte  de  la  constitution 
dotale,  faite  à  Alix,  sa  fille  (3).  Il  avait  épousé  une 
dame ,  nommée  Almode ,  ou  Meyse ,  dont  il  eut  en- 
tr'autres  enfants  : 

1 .°  Pierre  III,  dont  l'article  suit  ; 

2 ,°  Gerald    de    Jaubert ,   chapelain  de    Saint-Paul , 

au  diocèse  de  Périgueux,  en  1 3 1 2  ; 
3.°  Alix  de  Jaubert  fut  mariée  à  Aymeri  la  Chèze  (4), 

par  contrat   passé  en   présence  de    Guy   Foucher, 

chevalier,   le    mercredi    avant    la    conversion    de 

saint  Paul,  i3i2  (v.st.). 

VII.  Pierre  de  Jaubert,  IIIe  du  nom,  chevalier, 
vendit,  en  1 338,  des  rentes  qu'il  avait  dans  la  paroisse 
d'Angoisse,  et  dans  la  fondalité  de  messire  Guillaume 
de  la  Marche,  seigneur  de  Châteaubouchet  (5),  et  ne 
vivait  plus  en    1342,     suivant  un   acte  passé    par    Jean, 


(1)  Titre  orig.  tiré  des  arch.  de  Nantiac,   vu  par  l'auteur  du 
présent  mémoire. 

(2)  Arch.  du  château  de  la  Cousse. 

(3)  Arch.  du  château  de  Lastours. 

(4)  Ibid. 

(5)  Arch.    du  château  de   la  Cousse.  Acte   reçu  par  Aymar 
Berti,  notaire. 


DE  JAUBERT.  365 

son  fils,  dans  lequel  il  est  rappelé  (i).  Il  avait  épousé, 
vers  l'an  i320,  demoiselle  N....  de  Lastours,  sœur  de 
noble  et  puissant  homme  Golfier  de  Lastours,  chevalier, 
seigneur  de  la  chàtellenie,  ou  baronnie  de  ce  nom,  de 
Saint-Vrier ,  Coussac,  Bessous  ,  etc.  (2),  dont  naquirent 
entr'autres  enfants: 

i.°  Audoin,  dont  l'article  suit; 

2.0  Pierre  de  Jaubert,  chevalier,  seigneur  de  Nan- 
tiac,  de  Saint- Yrier  ,  et  en  partie  de  Lastours,  etc.  , 
né  en  i33o,est  nommé  dans  le  testament  de 
Golfier ,  seigneur  de  Lastours  ,  son  oncle ,  du 
jeudi  après  la  fête  de  l'annonciation  de  la  Vierge, 
i354,  par  lequel  le  testateur  lui  légua  la  terre 
de  Saint- Yrier  ,  lui  substitua  Jean  de  Gain  ,  che- 
valier, aussi  son  neveu,  et  le  substitua  lui-même 
à  Jean  de  Gain  ,  pour  la  terre  de  Lastours,  à  la 
charge  de  porter  ses  nom  et  armes  (3).  Bientôt 
après  ,  ayant  eu  un  différend  avec  le  même  Jean 
de  Gain,  son  cohéritier ,  il  choisit  pour  arbitre  , 
le  16  septembre  de  la  même  année  ,  noble  Olivier 
Flamenc ,  chanoine  de  Périgueux.  Par  le  juge- 
ment qui  intervint  ,  Pierre  de  Jaubert  eut  pour 
son  partage  ,  tout  ce  qui  avait  appartenu  à  Golfier 
son  oncle  ,  à  Saint-Yrier  et  à  Coussac  ;  ainsi  que 
tout  ce  que  possédait  feu  messire  Giraud  de 
Lastours ,  à  Bessous,  sauf  le  douaire  de  dame 
Isabelle  de  Lapone  ,  veuve  du  même  Golfier , 
seigneur  de  Lastours  (4);  il  fit,  le  même  jour  , 
un  accord  avec  Jean  de  Gain  et  Geoffroi  de 
Champagne,  chevalier,  par  lequel  ces  deux  sei- 
gneurs lui  cédèrent  toutes  leurs  prétentions  sur 
la  chàtellenie  de  Lastours.  Il  servait  en  1 355  , 
en  qualité  d'écuyer,  sous  le  gouvernement  de 
monseigneur  le  comte  de  Clermont ,  suivant    une 


(1)  Extr.  dun  anc.  répertoire   des  titr.  de  la  Cousse,  écrit  en 
patois. 

(2)  Arch.  des  châteaux  de  Lastours  ,  de   Linars  et  de  Saint- 
Martin-Lars . 

(3)  Arch.  du  château  de  Lastours  ,  Rec.  de  D.  Villevieille  ,  à 
la  Bibl.  du  Roi. 

(4)  lbid. 


366  DE  JAUBERT. 

quittance  de  quatre-vingts  livres,  sur  ses  gages, 
qu'il  donna,  à  Limoges,  le  25  septembre  de  cette 
année,  à  Jean  Chauvet,  trésorier  des  guerres  (i); 
il  reconnut,  par  acte  du  2  janvier  i355(v.  st.,) 
devoir  à  un  sellier  de  Limoges,  trois  deniers 
d'or,  pour  une  selle  bien  garnie,  qu'il  lui  avait 
faite  (2);  l'année  suivante,  et  le  14  des  calendes 
d'août,  il  se  rendit  caution  des  clauses  matri- 
moniales d'Isabelle  Flamenc,  fille  de  noble  homme 
Hélie  Flamenc,  chevalier,  co-seigneur  de  Bruzac, 
avec  Jaubert  Flamenc  ,  damoiseau,  seigneur  de 
Condat  (3),  etc.  ;  consentit,  le  5  août  1 36 1,  en  faveur 
d'un  pelletier,  une  obligation  de  seize  deniers 
et  demi  d'or,  pour  une  fourrure  (4).  Enfin  il 
vivait  encore  en  i366,  suivant  une  investiture 
qu'il  accorda,  conjointement  avec  Guichard  de 
Bechade,  damoiseau,  le  dimanche  après  l'octave 
de  saint  Michel  de  cette  année,  pour  des  fonds 
situés  dans  leur  mouvance  (5):  Pierre  de  Jaubert 
prend  dans  cet  acte ,  la  qualité  de  seigneur,  en 
partie,  de  Lastours,  Nantiac  et  Bessous.  Il  laissa 
d'une  femme,  dont  on  ignore  le  nom; 

Olivier  de  Jaubert,  damoiseau,  qualifié  sei- 
gneur de  Bessous ,  reconnut  ,  par  acte  du 
17  mai  i386,  devoir  la  somme  de  vingt- 
six  livres  quatre  sols  à  un  bourgeois  de  Li- 
moges ;  et  ,  pour  sûreté  de  cette  somme  ,  il 
en  donna  caution  ,  et  mit  en  gage  un  bas- 
sinet avec  sa  cotte  de  maille,  une  cuirasse 
d'acier,  unam  possam  fine  ,  garnie  de  satin  , 
avec  trois  boucles  d'argent ,  et  une  houpe- 
lande  longue ,  doublée  de  drap  àzyranga  et 


(1)  Bibl.  du  Roi ,  fonds  de  Colbert ,  vol.  137,  part.  2,  fol.  329, 
verso.  Au  bas  de  cette  quittance  était  son  sceau,  représentant 
une  espèce  de  tour,  ou  un  R  couronné,  entre  trois  coquilles;  et 
un  chef,  chargé  de  trois  fleurs  de  lys. 

(2)  Orig.  conservé  autrefois  dans  le  cab.  de  M.  de  l'Epine,  à 
Limoges. 

(3)  Arch.  de  l'abbaye  de  Peyrouse. 

(4)  Cab.  de  M.  de  l'Epine,  à  Limoges. 

(5)  Bibl.  du  Roi,  fonds  de  Gaign.  ,  vol.  668,  fol.  i65. 


DE  JAUBERT.  367 

de  bruneta  (1).  Il  fut  témoin  d'une  obliga- 
tion faite,  le  i3  septembre  i3o3,  par  noble 
homme  Aimery  de  Rochechouart,  sei- 
gneur de  Mortemart,  sénéchal  de  Limou- 
sin (2),  et  fit  son  testament  le  10  août 
1404,  par  lequel  il  institua  son  héritière 
universelle  Galienne  de  Jaubert,  sa  fille, 
et  lui  substitua,  en  cas  de  mort  sans 
enfants,  le  plus  proche  du  sang,  chacun 
selon  sa  ligne,  soit  paternelle,  soit  mater- 
nelle (3). 

Galienne,    ou    Galianne    de    Jaubert,    fut 
mariée    à    noble     Pierre    de  Bruchard , 
avec  lequel  elle    vivait  encore  en   1408, 
suivant   un  acte     du  4  janvier    de  cette 
année     (v.  st.  ),    dans     lequel    elle    est 
énoncée  fille  et  héritière  d'Olivier. 
3.°    Jean    de  Jaubert,  qualifié   dans    la   plupart  de 
ses    actes,    chevalier  de  Noblac,   ou     Saint-Léo- 
nard [de  Nobiliaco),   est  nommé  avec  sa  femme, 
et    énoncé  fils    de    feu    Pierre    de  Jaubert   dans 
une  vente,   faite   en   1342;   il  accorda,  le  5    no- 
vembre  i355,    à  Jourdain  de  Penavayre,  damoi- 
seau,  la    faculté    de   réméré   pour   deux  ans,   au 
prix  de  la  vente   qu'il    lui   avait  faite  de  certaines 
rentes    sur  les   mas  de  Chemesavas,   en    la    pa- 
roisse de    la    Galamache,    de  Corbrac,  ou     Cor- 
biac,  dans  celle    de   Panasol,  et   des   Escures,    pa- 
roisse   de    Saint-Martin    de  Terrasson  ;    en    pré- 
sence de  Guy    Amalvin  ,    damoiseau    de  Saint- 
Paul  (4)  ;  il  acquit,    le   3   mars    de    l'année    sui- 
vante ,    d'Imbert    du    Paient,    une    rente  sur  la 
dîme  du   bourg  de   Moissanes  (5),  se  fit  déchar- 


(1)  Regist.  de  P.  Bermondet,  notaire,  autre/,  dans  le  cab.  de 
M.  de  l'Epine,  à  Limoges. 

(2)  Ibid. 

(3)  Arch.  du  château  de  Saint-Martin-Lars  —  Rec.  de  D. 
Villevieille.  —  Voye\  aussi  Vextr.  d'un  petit  registre  de  Brevis, 
notaire,  dans  le  vol.  668  de  Gaign.  ,/ol.  1 1 5,  à  la  Bibl.  du  Roi. 

(4)  Reg.  de  Boherii,  not.  cab.  de  M.  de  l'Epine,  subdél.  à 
Limoges. 

(5)  Même  regist. ,  ibid. 


368  °E  JAUBERT. 

ger,  le  3i  janvier  1 358  (v.  st.),  d'une  somme 
de  neuf  cent  quarante-six  florins  d'or,  que  le 
commandeur  de  Mortreuil  lui  avait  donnée  en 
dépôt (i)  ;  assista,  à  un  acte  le  19  août  i3Ô2,  et 
vivait  encore  le  3o  octobre  1370,  père  de  deux 
enfants,  qui  suivent,  qu'il  avait  eus  de  son 
mariage  avec  Agnès  de  Marzel  (Martela  ,  ou 
Martela.  ) 

a.  Androuin  (ou  plutôt  Andoin)  de  Jaubert, 
damoiseau,  reçut,  le  1 3  septembre  1 3g3  (2), 
une  obligation  de  certaines  sommes  ,  qui 
lui  étaient  dues,  pour  fin  de  compte,  de 
la  part  de  noble  homme  Adémar  de  Ro- 
bert, chevalier,  seigneur  de  Saint-Jal  ;  et 
avait  cessé  de  vivre  le  9  mai  1416,  suivant 
une  quittance  donnée  par  Guillaume  de 
Mouren ,  son  héritier  ,  à  noble  Louis  du 
Breuil,  damoiseau. 

b.  Jeanne  de  Jaubert ,  mariée ,  avant  l'an 
1370,  à  Guinot  de  la  Tour,  autrement  de 
Combornière,  damoiseau  (3). 

On  peut  aussi  mettre  au  nombre  des  en- 
fants de  Pierre  III  de  Jaubert,  Guillaume 
de  Jaubert,  chevalier,  qui  assista  comme 
témoin  à  une  quittance  donnée  au  château 
d'Exideuil,  le  ro  avril  1347,  par  Guil- 
laume de  Chaumont,  damoiseau,  à  Hélie 
Flamenc,  chevalier  (4). 

Guillaume  de  Jaubert  servait,  en  1 354, 
en  qualité  d'écuyer,  en  Poitou  et  en  Sain- 
tonge,  sous  le  gouvernement  de  monseigneur 
Jean  de  Clermont  ,  suivant  une  quittance 
de  ses  gages  datée  de  Coignac,  le  10  juillet 
de    la    même    année  (5).  On  apprend,     par 


(1)  Reg.  de  Borsaudi,  not.  ibid. 

(2)  Reg.  Bermondet,  not.  ibid. 

(3)  Reg.  de  Boherii,  not.  ibid. 

(4)  Arch.  du  château  de  Marquessac. 

(5)  Manuscr.  de  Colbert,  à  la  Bibl.  du  Roi ,  vol.  1 38  ,/ol.  38-2. 
Cette  quittance  est  scellée  d'un  sceau,  représentant  une  bande 
coticée,  chargée  de  deux  étoiles. 


DE  JAUBERT.  369 

des  lettres  du  roi  Jean ,  données  à  Paris  au 
mois  de  septembre  suivant  ,  que  Guillaume  de 
Jaubert  fut  fait  prisonnier  par  les  Anglais, 
et  conduit  au  château  de  Lusignan,  où  il 
demeura  long-tems  enfermé  (  1  ).  Enfin,  on 
voit  dans  un  acte  du  22  octobre  1 36 1  ,  que 
le  même  Guillaume  de  Jaubert,  ou  le  pré- 
cédent, qualifié  chevalier,  et  habitant  à 
Saint- Jean-Li goure  ,  reconnut  devoir  dix- 
huit  deniers  d'or,  à  un  marchand  de  Limo- 
ges, pour  fourniture  d'étoffes  (2); 

4.0  Marie  de  Jaubert  épousa,  en   i35y  ,  Guillaume 
de  Vaucocour,  damoiseau  de  Thiviers. 

VIII.  Audoin  de  Jaubert,  Ier  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Nantiac  ,  la  Rochejaubert  ,  etc.  ,  naquit 
en  i323  ,  suivant  une  enquête  faite  l'an  1403,  dans 
laquelle  il  déclara  être  âgé  d'environ  quatre-vingts  ans. 
Il  fut  nommé  tuteur  de  Guillaume  de  Vaucocour,  son 
neveu,  vers  l'an  i36o,  et  l'assista  en  cette  qualité, 
lorsqu'il  fit  l'aveu  et  le  dénombrement  de  ses  biens  au 
vicomte  de  Limoges  ,  en  1369.  Il  est  fait  mention  de 
lui  dans  des  lettres  de  rémission,  datées  du  5  sep- 
tembre i382,  portant  que  Jean  de  Neuville,  qui  jouis- 
sait, est-il  dit  ,  d'une  mauvaise  réputation  ,  avait ,  de 
concert  avec  ses  complices,  fait  plusieurs  torts  et  injures 
à  messire  Audoin  de  Jaubert,  chevalier,  et  s'était  empare 
de  sa  tour  de  la  Rochejaubert.  On  ajoute,  qu\Aimery  de 
la  Roche  ayant  rencontré  ledit  Jean  de  Neuville,  ils  se 
prirent  de  querelle  à  ce  sujet  ;  mais  pour  éviter  la  mort  , 
dont  ce  dernier  le  menaçait,  Aimery  le  tua.  Il  fut 
arrêté  et  mis  en  prison  ;  mais  bientôt  après,  il  obtint 
sa  grâce,  à  la  sollicitation  de  la  duchesse  de  Breta- 
gne, vicomtesse  de  Limoges  (3). 

Audoin  de  Jaubert  fut  un  des  témoins  qui  dépo- 
sèrent,   au     mois    de    juillet    1403  ,    dans     une    enquête 


(1)  Trésor  des  chart.,  regist   82,  n°.  372. 

(2)  Reg.  de  Boherii,  notaire,  autre/,   dans   le  cab.   de  M.  de 
t Epine,  subdélégué  à  Limoges. 

(3)  Orig.  en  parch.  dans  la  quinzième  liasse  des  tilr.  orig.   du 
rec.  de  D.  Villevielle,  à  la  Bibl.  du  Roi. 

XVII.  24 


3yo  DE  JAUBERT. 

faite  au  sujet  «Tun  procès  élevé  entre  Golfier  de  Saint- 
Astier,  seigneur  de  Montréal  et  Gaubert  de  la  Veys- 
sière  (i);  et  vivait  encore  en  1408,  suivant  un  rôle  des 
assises ,  tenues  à  Exideuil  ,  où  il  est  dit  qu'il  s'était 
fait  remplacer  par  Golfier,  son  fils,  sans  doute  parce 
que  son  grand  âge  l'avait  empêché  de  se  rendre  au  lieu 
où  se  tenaient  les  assises  (2).  Il  mourut  bientôt  après, 
laissant  de  sa  femme,  dont  on  ignofe  le  nom  : 

i.°  Golfier  de  Jaubert  a  continué  la  descendance 
de  la  branche  aînée,  sous  la  dénomination  de 
la  Rochejaubert  ; 

2.0  Bernard  de  Jaubert,  auteur  des  branches  d'Al- 
lemans  ,  Saint  -  Séverin  ,  ou  Saint  -  Gelais  , 
Nantiac,  etc.  ,  qui  seront  rapportées; 

3.°  Pierre  de  Jaubert,  damoiseau,  épousa  Ama- 
nève  de  Mazières,  fille  de  Bernard  de  Mazières, 
et  de  darne  Almoïs  de  Neuville.  Il  mourut  avant 
le  19  janvier  1424  (v.  st.),  laissant  un  fils 
unique, 

Bernard  de  Jaubert  ,  damoiseau  ,  mort  sans 
alliance  avant  l'an  1429.  Bernard  de  Jaubert, 
son  oncle,  recueillit  sa  succession  (3). 

Branche  de  la  Rochejaubert. 

IX.  Golfier  de  Jaubert  ,  Ier  du  nom,  damoiseau  , 
seigneur  de  la  Rochejaubert,  dans  la  paroisse  de  Saint- 
Pantaléon  d' Exideuil  ,  de  la  Montelie  ,  de  Manhac  , 
de  la  Cousse ,  etc.  ,  fils  aîné  d'Audoin  de  Jaubert  , 
chevalier ,  était  l'un  des  cent  quarante  écuyers  de  la 
compagnie  de  messire  Guillaume  le  Bouteiller  ,  che- 
valier-bachelier ,  reçue  à  Saint-Junien  ,  le  18  juin 
1405  (4).  Il  assista,  au  nom  de  son  père,  aux  assises 
tenues  dans  la  ville  d'Exideuil,  le  20  mai  1408,  par 
noble     Archambaud     de    Saint-Astier ,    damoiseau,    juge 


(1)  Extr.  sur  l'orig.  aux  arch.  de  Montréal.  Audoin  rapporte, 
comme  témoin,  des  faits  qui  s'étaient  passés  en  1J48. 

(2)  Arch.  de  la  maison  de  Talleyrand. 

(3)  Arch.  du  château  de  Marquessac. 

(4)  Orig.  conservé  autre/,  au  cab.  des  ordres  du  Roi.  Voyei  le 
recueil  de  D.  Villevieille. 


DE  JAUBERT.  37I 

général  de  toute  la  vicomte  de  Limoges  dans  l'objet 
de  soutenir  un  procès  qu'il  avait  contre  Adémar 
Picart.  de  la  paroisse  de  Saint-Suplice  (i);  et  vivait 
encore  le  1 1  avril  1439,  suivant  le  contrat  de  ma- 
riage de  Marie,  sa  fille,  auquel  il  assista.  Il  faisait 
alors  sa  résidence  dans  la  paroisse  de  Saint  -  Sulpice 
d'Exideuil.  On  ignore  le  nom  de  sa  femme  ;  mais  il 
est    certain  qu'il  eut  entr'autres  enfants  : 

i.°  Jean,   dont  l'article  suit  , 

2.0  Marie  de  Jaubert  épousa  ,  par  contrat  du  1  1 
avril  1439,  noble  homme  Bernard  de  Lestrade, 
damoiseau  d'Exideuil.  Son  père  lui  constitua 
pour  sa  dot  le  village  de  la  Montelie  ,  dans  la 
paroisse  de  Saint  -  Sulpice,  sa  maison  de  Man- 
hac,  paroisse  de  Saint  -  Jorry-Lasblours,  et  sa 
maison  de   la  Cousse,  paroisse  de   Coulaures  (2). 

X.  Jean  de  Jaubert,  IIe  du  nom,  damoiseau ,  sei- 
gneur de  la  Rochejaubert,  etc.  ,  assista,  le  5  octobre 
1458,  à  un  bail  à  cens,  fait  par  Bernard  de  Lestrade, 
damoiseau,  son  beau-frère  (3)  ;  donna  quittance,  le 
14  septembre  1464,  d'une  somme  d'argent,  à  nobles 
hommes  Pierre  et  autre  Pierre  de  Fars,  père  et  fils, 
damoiseaux,  seigneurs  de  Fosselandric,  à  raison  d'une 
vente  qu'il  leur  avait  faite  quelque  tems  auparavant  (4). 
Il  comparut  pour  Pierre,  son  fils,  à  la  montre  qui 
fut  faite  à  Exideuil  ,  en  1470,  par  Alain  d'Albret  , 
comte  de  Périgord  (5)  ;  assista,  comme  témoin,  à  plu- 
sieurs actes  passés  en  1472,  1473  et  1476  ;  fut  nommé, 
le  19  octobre  1478,  avec  noble  Bernard  de  Saint- 
Astier,  seigneur  de  l'Isle,  exécuteur  du  testament  de 
Bernard  de  Lestrade,  damoiseau,  seigneur  de  la  Cousse, 
qui  l'appelle  son  beau-frère  (6);  et  le  8  janvier  1483 
(v.  st.),  de  celui  de  Pierre  de  Fars,  damoiseau,  sei- 
gneur de  Fosselandric;    fut    présent    à  un  acte     du     23 


(1)  Arch.  de  la  maison  de  Talleyrand. 

(2)  Arch.  du  château  de  la  Cousse. 

(3)  Ibid. 

(4)  Arch.  du  château  de  Fosselandric. 

(3)  Manuscr.    de   Doat,   à  bibl.   du   Roi.  vol.   240.    fol.    119. 
(6)  Arch.  de  la  Cousse. 


3y2  DE  JAUBERT. 

juin  1487;  et  vivait  encore,  lors  du  contrat  de  mariage 
de  Golfier,  son  fils,  le  12  février  1497  (v.  st.).  Il 
laissa  d'une  femme  ,  dont  on  ne  connaît  pas  le  nom  , 
trois  fils,  qui  suivent  : 

i.°  Audoin  ,   dont  l'article  suit  ; 

2.0  Golfier  de  Jaubert,  qui  a  formé  les  branches  de 
Cumont,  de  Pauly,  de  l'Etang,  de  la  Faye,  etc., 
qui    seront   rapportées  ; 

3 .°  Pierre  de  Jaubert ,  écuyer,  vivant  encore  en 
1541. 

XI.  Andoin  de  Jaubert,  IIe  du  nom,  damoiseau, 
seigneur  de  la  Rochejaubert,  etc.,  épousa,  par  contrat 
passé  au  repaire  de  la  Jorie,  le  1 1  juin  1497,  noble 
Gaspare,  ou  Gasparde  de  Malet,  fille  de  noble  homme 
Jean  de  Malet,  seigneur  de  la  Jorie,  et  dame  souve- 
raine de  la  Jomon,  sa  première  femme  (1).  Elle  est 
nommée  dans  le  testament  de  son  père,  du  23  novem- 
bre i5o6.  Audoin  de  Jaubert  vivait  encore  le  19  juin 
1509  ,  lors  du  contrat  de  mariage  de  noble  Jean  de 
Lestrade,  seigneur  de  la  Cousse,  avec  Jeanne  de  la 
Tour,  auquel  il  assista.  Il  paraît  qu'il  ne  laissa  de  son 
mariage  qu'une  fille  qui  suit: 

Françoise  de  Jaubert,  demoiselle  de  la  Rochejaubert, 
fut  mariée  à  François  Dupuy  ,  écuyer ,  seigneur  de  Tri- 
gonan,  la  Tour  de  Sarralhac,  etc.,  qui  était  alors  veuf 
d'Anne  du  Bois,  et  qui  fit  son  testament  le  3o  décembre 
1548.  François  de  Jaubert  fit  le  sien,  le  23  juillet  1 563, 
en  faveur  de  François  Dupuy,  son  second  fils,  qui  prit 
la  qualité  de  seigneur  de  la  Rochejaubert. 

Branche  de  Cumont  et  Montmallan. 

XI.  Golfier  de  Jaubert,  IIe  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Cumont,  Montmallan,  etc.,  second  fils  de 
Jean  II,  de  Jaubert,  seigneur  de  la  Rochejaubert,  as- 
sista, le  3i  juillet  i5i3,  au  contrat  de  mariage  de  Jean 
de  la  Cropte,  seigneur  de  la  Mothe  et  de  Chassaignes, 
avec  Léonarde    de    Chabans  ;   ratifia,  conjointement  avec 


(1)  Arch.  du  château  de  la  Jorie. 


DE  JAUBERT.  373 

sa  femme ,  par  acte  passé  au  repaire  d'Epeluche  ,  le 
20  novembre  1529,  le  contrat  de  mariage  de  Robert, 
son  rils.  Il  avait  épousé,  1 .°  par  contrat  dn  12  février 
1407  (v.  st.),  dame  Philippe  Dupuy  de  Brémont,  veuve 
d'Helie  du  Pauly,  écuyer,  seigneur  du  Pauly,  sœur 
de  nobles  Jean  et  Forton  ,  et  fille  de  noble  homme 
Pierre  Dupuy,  écuyer ,  seigneur  de  Pommiers,  en  la 
paroisse  de  Parcou,  diocèse  de  Périgueux,  et  sénéchaus- 
sée de  Saintonge  ;  enfin  petite-fille  de  Geoffroy  Dupuy  et 
d"Hélis  de  Vignaud.  On  remarque  parmi  les  témoins  de 
ce  contrat,  Pierre  et  Jean  de  Jaubert,  écuyers,  seigneurs 
d'Allemans.  Philippe  Dupuy  eut  de  son  premier  ma- 
riage, François  du  Pauly,  curé  de  Douzillac.  Golfier  de 
Jaubert  épousa,  en  secondes  noces,  Héliette  ou  Liette 
de  Cumont,  héritière  de  la  branche  aînée  de  la  maison 
de  ce  nom,  et  laissa,  entr'autres  enfants, 

Du  premier  lit  : 

i.°  Robert  Ier,  dont  l'article  suit; 

Du  second  lit  : 

2.0  Pantaléon  de  Jaubert ,  surnommé  de  la  Roche- 
jaubert,  conseiller  du  roi  en  1569  et  i5y3,  abbé 
de  Royaumont,  au  diocèse  de  Beauvais.  Il  per- 
muta cette  abbaye  avec  René  de  Daillon,  pour 
celle  de  Charroux,  en  Poitou,  qu'il  gouvernait 
encore  en  1 588. 

XII.  Robert  de  Jaubert,  I"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Cumont,  et  en  partie  de  Montmallan,  est  mentionné 
dans  un  rôle  du  ban  et  arrière-ban,  daté  du  7  janvier 
1 5 5 1  (v.st.);  et  vivait  encore  le  8  novembre  1559.  Il 
avait  formé  deux  alliances  :  la  première  par  contrat  passé 
au  repaire  de  Labatut,  près  Saint- Astier,  en  Périgord, 
le  i3  novembre  1529,  avec  demoiselle  Marguerite  de 
Chaumont,  fille  de  Louis  de  Chaumont,  écuver, 
seigneur  de  Labatut  et  de  Fayolle,  et  de  dame  Margue- 
rite de  Ratevoul,  en  présence  de  Bernard  et  Guy  de 
Jaubert,  écuyers,  seigneurs  d'Allemans  et  de  Monta- 
grier,  de  Guillaume  de  Jaubert,  écuver,  seigneur  de 
Fontpitou  et  autres;  sa  deuxième  alliance  fut  avec  Fran- 
çoise, dame  de  Saint-Jean.  Les  enfants  issus  de  ces  deux 
mariages  sont,  entr'autres  : 


374  DE  JAUBERT. 

Du  premier  lit  : 

i.°  René,  dont  l'article  suit; 

2.°  Marguerite  de  Jaubert-de-Cumont ,  mariée  à 
François  des  Achards-de-Joumard,  écuyer,  sei- 
gneur de  Champagne  et  de  la  Gellerie,  chevalier 
de  l'ordre  du  roi,  dont  elle  était  veuve  le  5  oc- 
tobre 1 583; 

Du  second  lit  : 

3 .°  François  de  Jaubert ,  dit  de  la  Rochejaubert, 
aumônier  de  l'abbaye  de  Saint-Jean  d'Angely, 
succéda  à  Pantaléon,  son  oncle,  abbé  de  Char- 
roux,et  posséda  cette  abbaye  jusqu'en  1614. 

XIII.  René  de  Jaubert,  écuyer,  seigneur  de  Cumont 
et  de  Montmallan,  épousa,  par  contrat  passé  en  la  ville 
de  Bordeaux,  le  8  novembre  1 5  5g,  demoiselle  Bonne, 
dite  Bonique  de  Portens,  ou  Pourtenc,  fille  de  défunts 
Hélie  de  Portens,  écuyer,  seigneur  d'Aysse,  et  de  dame 
Marie  Dupuy,  habitants  du  bourg  de  Saint-Pardoux- 
la-Rivière.  La  future  épouse  y  fut  assistée  de  ses  parents 
et  amis,  entr'autres  de  noble  Jean  Delage,  seigneur  de 
la  Sureille;  de  Jean  de  Portens,  seigneur  de  Vaugou- 
bert  ;  de  Pierre  de  Portens,  seigneur  de  la  Barde; 
d' Hélie  de  Merle,  seigneur  de  Bellegarde;  de  Jean  du 
Teil,  seigneur  de  Pommiers,  etc.  De  ce  mariage 
naquirent: 

1 .°  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Robert     II    de   Jaubert ,  auteur    de    la  seconde 

branche    de    Cumont,    qui    s'est   sousdi visée   en 

plusieurs  autres. 

XIV.  Jacques  de  Jaubert  ,  dit  de  la  Rochkjai- 
bert,  écuyer,  seigneur  de  Cumont,  etc.,  assista,  le 
2  novembre  1606,  avec  plusieurs  de  ses  parents,  du 
même  nom,  au  contrat  de  mariage  de  Jean  Sapinaud, 
seigneur  de  Fayolle  et  des  Roches,  en  Poitou,  avec 
Jeanne  de  Saint-Astier.  11  laissa  de  son  mariage  avec  de- 
moiselle Esther  de  Petiéreux,  plusieurs  enfants,  dont 
le  second,  nommé  Jean,  dit  de  la  Rochejaubert,  fut 
abbé  de  Charroux  jusqu'en  1 635. 

L'aîné  des  fils  de  Jacques  de  Jaubert,  fut  père,  ou 
aïeul  de  sept  enfants,  dont  les  noms  suivent  : 


DE  JAUBERT.  375 

i .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Laurent  de  Jaubert,  chevalier,  . 

seigneur  de  la  Mothe  ,  '    vivants  encore 

3.°  Joseph  de  Jaubert,  chevalier,  l        en  1723; 

seigneur  de  Boisvert ,  / 

4.0  Marguerite  de  Jaubert ,  demoiselle    de    Jaubert  ; 
5.°  Marie  de  Jaubert,  demoiselle  de  l'Etang; 
6.°  Aimée    de    Jaubert,    demoiselle    de  la     Mothe  ; 
7.0  Françoise  de  Jaubert. 

XVI,  ou  XVII.  Jean  de  Jaubert,  chevalier,  seigneur 
de  la  Courre,  etc.,  qualifié  haut  et  puissant  seigneur, 
épousa  demoiselle  Anne  Jousseaulme,  dont  il  était  veuf 
en  1723,  et  qui  le  rendit  père  de  : 

1 .°  Françoise  de  Jaubert,  mariée,  par  contrat  du 
29  décembre  1723,  à  messire  Léonard  d'Arlot- 
de-Frugie,  chevalier,  seigneur  de  Cumont,  la 
Linde,  Sallebœuf,  marquis  de  Frugie,  seigneur 
de  Sainte-Marie,  la  Coussière,  Saint-Saud,  la 
Valouze  et  Romain. 
20.  Marie  de  Jaubert,  demoiselle  de  la  Gaullie. 

Seconde  branche  de    Cumont,  d'où   sont  sorties   celles  de 
Pauly,  de  V Etang,  de  la  Faye,  etc. 

XIV.  Robert  de  Jaubert,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  Cumont,  de  la  Courre  et  du  Pauly-d'Epe- 
luche,  forma  deux  alliances  :  la  première,  par  contrat 
du  8  juillet  i5g2,  avec  demoiselle  Jeanne  de  Bayly, 
de  la  maison  de  Razac,  en  Périgord,  fille  de  Guillaume 
de  Bayly,  écuyer,  seigneur  de  Razac,  Saint-Apre,  etc., 
et  de  dame  Gabrielle  de  Belcier,  et  sœur  d'Alain, 
écuver,  seigneur  de  Razac  ;  et  la  seconde,  par  contrat 
passé  au  lieu  de  Villebois,  le  jeudi  3  août  1609,  dame 
Jeanne  Couraudin,  veuve  de  Pierre  Méhée,  écuyer, 
seigneur    de  la    Ligerie  (1)  :  il  rendit  hommage,  le  5  dé- 


(1)  Jeanne  Couraudin  était  probablement  sœur  de  Marie 
Couraudin.  qui  épousa,  par  contrat  du  i5  mai  1608,  messire 
Isaac  d'Abzac.  chevalier,  seigneur  de  Mayac,  etc.  Elle  était 
fille  de  feu  Robert  Couraudin,  écuyer.  seigneur  de  Villautrangc 
et  de  Langlade.  et  de  dame  Françoise  de  Perry. 


3y6  DE  JAUBERT. 

cembre  1611,  à  messire  Armand  d'Aydie,  comte  de 
Ribérac,  pour  raison  du  repaire  du  Pauly  et  de  la 
Courre  ;  et  ne  vivait  plus  le  29  mai  161 5,  suivant  un 
contrat  d'accord  fait  entre  sa  veuve  et  François  de 
Jaubert,  son  fils  aîné.  Il  laissa, 

Du  premier  lit  : 

1 .°  François,  dont  Tarticle  suit  ; 

2.°  Alain  de  Jaubert  ; 

3.°  Bernard-Jacques  de  Jaubert  ; 

4.0  Marguerite  de  Jaubert  ; 

Du  second  lit  : 

5.°  Jean  de  Jaubert  a  fait  la  branche  de  l'Etang; 
6.°   Pierre- André  de  Jaubert,  a  fait  la  branche  de  la 

Faye; 
7.0  Robert  de  Jaubert ,  seigneur    de    Nougeyrols, 

mort  sans  postérité,  avant  le  i5  février  1643. 

Branche  du  Pauly,    ou  d'Epeluche. 

XV.  François  de  Jaubert,  chevalier,  seigneur  de  la 
Courre,  ou  de  la  Cour,  du  Pauly  ,  etc.,  fit  un  accord, 
le  29  mai  161 5  ,  avec  Jeanne  Couraudin ,  deuxième 
femme  de  son  père,  alors  veuve  ;  traita  de  nouveau, 
avec  cette  dame,  en  1 621,  au  sujet  des  droits  de  légi- 
time des  enfants  de  la  même  dame,  ses  frères  consan- 
guins, qu'il  répétait  auprès  d'elle  comme  leur  étant 
dus.  Il  fut  convenu,  par  acte  passé  entre  eux,  que  le 
fief  et  domaine  de  la  Courre  resterait  à  la  mère  et  aux 
enfants  ;  il  eut  un  procès,  en  1626,  avec  René  de  la  Cropte, 
écuyer,  seigneur  de  la  Mothe-Saint-Privat,  à  l'occasion 
du  décret  de  Cumont,  du  28  août  de  cette  année  ;  eut 
un  nouveau  procès  avec  le  même,  en  1 638  ,  pour  des 
droits  de  sépulture  dans  l'église  de  Cumont,  prétendant 
qu'ils  avaient  été  réservés  par  feu  Robert  de  Jaubert, 
son  père,  dans  le  contrat  de  vente  qu'il  fit  de  la  terre 
de  Cumont,   le     5    mai    1600    (1)  ;   enfin,     il    assista,    le 


(1)  Jean-Pierre  de  la  Cropte,  comte  de  Bourzac  vendit, 
par  acte  du  18  juillet  1604,  à  Hélie  d'Arlot-de-Fruinc,  che- 
valier, seigneur  de  Sainte-Marie,   les  seigneuries   de   Cumont, 


DE  JAUBERT.  377 

i5  février  1643,  au  contrat  de  mariage  de  Jean  de 
Jaubert,  seigneur  de  Combemore,  son  frère  du  deuxième 
lit,  avec  Françoise  de  Brie.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  2  août  1616,  demoiselle  Antoinette  Méhêe,  fille 
de  Pierre  Méhée,  écuyer,  seigneur  de  la  Ligerie,  et 
de  dame  Jeanne  Couraudin  :  cette  dame  vivait  encore 
le  i5  février  1643,  et  laissa  de  son  mariage,  un  fils 
unique,  qui  suit: 

XVI  .  Alain  de  Jaubert,  chevalier,  seigneur  du 
Poulv,  etc.,  né  en  16 18,  épousa,  par  contrat  du  28  avril 
1654,  Françoise  de  Nogerée,  demoiselle  de  la  Fillière; 
et  ne  vivait  plus  en  i683.  Ses  enfants  furent  : 

1 .°  François  de  Jaubert ,  chevalier ,  seigneur  de 
Minzac,  né  le  6  janvier  i656,  mourut  peu  de 
tems  après  son  mariage  avec  Françoise  de  Sal- 
leton,  qu'il  laissa  enceinte  d'une  fille,  morte  en 
bas  âge; 

2.0  Robert    de   Jaubert  ,  né  le  6    novembre  i656  ; 

3.°  Jean  de  JauT3ert ,  né  le  6  mai  1659,  assista  , 
en  1723,  avec  la  qualité  de  haut  et  puissant  sei- 
gneur, au  contrat  de  mariage  de  Françoise  de 
Jaubert,  sa  cousine,  avec  le  marquis  de  Frugie  ; 
et  mourut  en  1728  ,  sans  laisser  d'enfants  de  Mar- 
guerite de  Galard -de- Béarn  -  d'Argentine,  sa 
femme,  et  après  avoir  testé  en  faveur  de  Jean 
et  Joseph  de  Chabans,  ses  neveux  ; 

4.0  et  5.°  N....  de  Jaubert,  morts  jeunes  et 
sans  alliance; 

6.°  Marianne  de  Jaubert,  née  le  9  mai  1662;  deve- 
nue héritière  de  sa  branche,  par  la  mort,  sans 
enfants,  de  ses  cinq  frères,  elle  en  porta  les  biens 
et  succession  à  messire  Jean-Baptiste  de  Chabans, 
chevalier,  seigneur  de  Saint-André,  officier  de 
dragons  dans  le  régiment  de  Tessé,  son  mari, 
qu'elle  avait  épousé  par  contrat  du  9  mai  i683. 
Il  était  fils  de  messire  François  de  Chabans, 
chevalier,  seigneur  du    Foussat.    etc.,    et  de    dé- 


et  de  Sallebeuf,  avec  tout  droit  de  justice,  haute,    moyenne  et 
droits    honorifiques   et   l'hommage  des    repaires   de   la 
Courre  et  de  Sallebseuf,  pour  le  prix  de  120,000  livres. 


3;8  DE  JAUBERT. 

funte  dame  Anne  d'Abzac-de-la-Prade.  Marianne 
de  Jaubert  fut  assistée,  entr'autres,  par  Pierre- 
André  de  Jaubert,  son  grand-oncle,  et  mourut 
en  1709. 

Branche  de  l'Etang. 

XV.  Jean  de  Jaubert,  chevalier,  seigneur  de  Com- 
bemore,  etc.,  fils  de  Robert  de  Jaubert,  seigneur  de 
Cumont,  et  de  Jeanne  Couraudin,  sa  seconde  femme, 
né  en  16 10,  transigea,  le  i5  juillet  1 658,  avec  Jean- 
Pierre  de  la  Cropte,  comte  de  Bourzac  ,  au  sujet  des 
droits  honorifiques  dans  l'église  de  Cumont  ;  fut  main- 
tenu dans  sa  noblesse,  avec  Jean  et  François,  ses  deux 
fils,  et  Alain,  son  neveu  par  jugement  de  M.  Pellot, 
intendant  de  Guienne,  du  4  décembre  1666  ,  étant 
alors  âgé  de  cinquante-six  ans,  et  demeurant  au  repaire 
noble  de  la  Courre,  paroisse  et  juridiction  de  Cu- 
mont. Il  avait  épousé,  par  contrat  du  i5  février  1643, 
Françoise  de  Brie  ,  demoiselle  de  Courbefy  fille  de 
messire  Jean  de  Brie,  chevalier,  seigneur  baron  de 
Courbefy  (ou  Courbaffin),  Bosfranc,  etc.  ,  et  de  dé- 
funte dame  Madeleine  Arlot  ;  étant  assisté  de  messire 
François  de  Jaubert,  chevalier,  seigneur  de  la  Courre, 
lequel,  au  nom  et  comme  fondé  de  pouvoir  de  Jeanne 
Couraudin,  le  nomma  héritier  universel  de  cette  dame, 
moyennant  quelques  réserves  ;  entr'autres  celle  d'une 
somme  d'argent  pour  les  droits  légitimaires  de  messire 
Pierre-André  de  Jaubert,  écuyer,  seigneur  de  Boisvert. 
De  ce  mariage  provinrent  : 

1 .°  Jean  de  Jaubert,  écuyer  ,  seigneur  de  Nou- 
geyrol ,  ou  Nougerot,  né  sur  la  fin  de  Tannée 
1643,  fut  marié,  par  contrat  du  27  août  1662, 
à  demoiselle  Françoise  Baudoin,  dont  on  ignore 
s'il  a  laissé  des  enfants  ;  il  vivait  encore  le  1 3 
juin  1699  ; 

2.0  François,  dont  l'article  suit  : 

XVI.  François,  comte  de  Jaibert  ,  chevalier,  sei- 
gneur de  l'Etang,  Soumazen  et  ZélanJre.  chef  de  bri- 
gade des  carabiniers,  brigadier  des  armées  du  roi, 
chevalier  de    l'ordre   roval    et   militaire     de    Saint- Louis 


DE  JAUBERT.  379 

né  au  mois  de  novembre  1645,  et  baptisé  à  Cumont, 
au  mois  d'avril  1646,  quitta  le  Périgord  pour  s'éta- 
blir dans  le  pays  de  Luxembourg.  Il  transigea  ,  à  Paris  , 
le  11  février  1682,  avec  Jean,  seigneur  de  Nougeyrol, 
son  frère;  et  décéda  ,  le  6  mars  17 17,  à  l'âge  de  soixante- 
douze  ans.  Il  avait  épousé  ,  par  contrat  du  4  août  1684  , 
haute  et  puissante  dame  Odile-Thérèse  ,  comtesse  de 
Lohinel,  veuve  d'Ernest-  Ferdinand,  chevalier,  baron 
de  Suys  ,  et  fille  de  messire  Raphaël  de  Lohinel  ,  et 
de  dame  Marie  d'Huart.  Les  articles  de  ce  mariage 
avaient  été  arrêtés  sous  seings  -  privés ,  au  château  de 
Monquintin  ,  le  24  avril  précédent  ,  en  présence  de 
messire  François  de  Custine  ,  seigneur  de  Daumé,  et 
de  Georges ,  marquis  de  Lambertve  ,  baron  de  Cons ,  etc. 
Madame  la  comtesse  de  Jaubert  est  décédée  le  28  oc- 
tobre 1710,  âgée  de  soixante-  seize  ans,  après  avoir 
testé  (1),  le    24  mars    précédent.    Elle  avait    eu    de   son 


(1)  Elle  s'exprime  ainsi  dans  son  testament,  au   sujet  de   son 
mobilier  :  «  Touie    la    vaisselle   d'or   et  d'argent   m'appartient 

•  nuement,  suivant  notre  contrat  de  mariage.  Je  donne  à 
»  mon  fils  Jean-François,  comte  de  Jaubert,  mon  grand 
>.  bassin  de  vermeil,  avec  son  esgein  aussi  de  vermeil,  prove- 
-  nant  d'un  don  que  l'empereur  Charles-Quint  a  faict  à  mon 
»  bisayeul  de  Huart,  à  son  entrée  à  Luxembourg,  où  il  fut 
»  envoyé  pour  le  recevoir;  lequel  bassin  et  esgein  je  veux  et 
•>  prétends  être  toujours  possédé  par  l'ainé  de  mes  dits  enfants 
»  ou  petits  enfans  de  Jaubert  ;  et  à  leur  défaut  retournera  à 
>•  l'ainé  des  enfants  de  mon  fils  ou  filles  de  Suys.  De  plus  je 
»  donne  à  mon  second  fils  et  troisième,  sçavoir  Christophe- 
«»  Innocent,  comte  de  Jaubert-de-Zélandre ,  et  Louis-Pierre. 
••  chevalier  de  Jaubert-de-1'Etang,  à  chacun,    un  de  mes  deux 

•  bassins   d'argent,   avec  leurs   esgeins,  aux  mêmes   clauses  de 

•  celui  de  leur  frère  aine.  S'ils  viennent  à  mourir  sans  enfant-- 
»  légitimes   (lesdits    bassins    et   esgeins),    retourneront   à   mes 

•  trois  enfants  de  Suys  :  sçavoir  le  comte  de  Suys,    seigneur  de 

•  Monquintin,  Odiel-Thérèse  de  Suys,  et  Marie-Clarisse  de 
»  Suys.  De  plus  je  donne  ma  plus  grande  coupe  de  vermeil. 
»  venant  d'un  présent  que  feu  l'infante  Isabelle  a  faict  à  feu 
»  mon  grand  père  de  Huart,  en  le  faisant  président  à  Luxem- 
»  bourg,  au  fils  aine  de  mon  fils,  comte  de  Suys,  faute  de  lui, 
■•  à  son  aine,   et  toujours   de   même  ;   et  faute  de  ceux  de  la 

•  maison  de  Suys.  à  sçavoir  venant  de  mon  fils,  retournera  à 
»  l'ainé  de  mes  enfants,  ou  aux  leurs  de  Jaubert  ;  etc.  * 


38o  DE  JAUBERT. 

premier  mariage  des  enfants  qui  ont  été  reçus  aux 
états  de  Luxembourg  ;  et  de  son  second  mariage,  sont 
nés  trois  garçons,  dont  les  noms  suivent  : 

i.°  Jean-François-Henri-Michel,  dont  l'article 
suit; 

2.°  Christophe  -  Innocent,  comte  de  Jaubert-de- 
Zélandre,  brigadier  des  arme'es  du  roi,  chef 
d'une  brigade  des  carabiniers,  et  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  mort 
sans  alliance  ; 

3.°  Louis  -  Pierre,  chevalier  de  :Jaubert-de-l'Etang, 
lieutenant -colonel  du  régiment  d'Archiac,  bri- 
gadier des  armées  du  roi,  et  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ,  mort  à  Ver- 
dun ,  le  7  janvier  1 778 ,  âgé  d'environ  quatre- 
vingt-deux  ans,  sans  avoir  été  marié. 

XVII.  Jean-François-Henri-Michel ,  comte  de  Jau- 
bert,  chevalier,  seigneur  'de  l'Etang,  Soumazen  ,  etc. , 
capitaine  de  cavalerie  au  régimeut  de  Courcillon  ,  puis 
Béthune  et  Pons  ,  depuis  Royal-Champagne ,  cavalerie; 
enfin,  lieutenant -colonel  du  même  régiment,  né  à 
Monquintin  ,  dans  le  duché  de  Luxembourg  ,  le  8  sep- 
tembre 1 685  ;  mourut  le  9  janvier  1738,  dans  la  cin- 
quante-troisième année  de  son  âge.  Il  avait  épousé  ,  par 
articles  de  mariage ,  arrêtés  à  Ausenbourg  ,  le  28  août 
1717  ,  demoiselle  Marie-Charlotte  de  la  Neuforge,  fille 
de  feu  messire  Jean-Henri  de  la  Neuforge,  député  du 
cercle  'de  Bourgogne ,  à  la  diète  de  Ratisbonne  ,  con- 
seiller du  conseil  provincial  de  Luxembourg ,  et  de 
dame  Marguerite-Gertrude  de  Bettenhoven.  Madame  la 
comtesse  de  Jaubert  est  décédée,  le  27  juillet  1743,  à 
l'âge  de  quarante-trois  ans,  laissant  de  son  mariage  : 

i.°  Augustin,  dont  l'article  suit; 

2.0  Jean-Joseph  Werner  ,   auteur  d'un   rameau  ,  qui 

sera  rapporté  après  l'aîné; 
3.°  N de    Jaubert,     tué    au  siège    de    Dona- 

werth; 
4.0  N....    demoiselle  de  Jaubert  ,  mariée  à  Namur, 

au  baron  de  Neverlée  de  Baulet; 
5.°  Marie -Claire  de  Jaubert ,    morte   carmélite  aux 

Dames-Blanches  ie  Namur. 


DE  JAUBERT.  38l 

XVIII.  Augustin,  comte  de  Jaubert,  chevalier, 
seigneur  de  Soumazen,  etc.,  officier  de  cavalerie,  a 
épousé  demoiselle  N....  de  Gognon,  ou  Conhon,  dont 
il  n'a  eu  qu'un  fils,  qui  suit  : 

XIX.  Dauphin,  comte  de  Jaubert,  officier  du  gé- 
nie, est  mort  à  l'armée  en  1792,  laissant  de  dame  N.... 
de  Villelongue,  son  épouse  : 

1 .°  Adolphe  ,  comte  de    Jaubert    officier  du  génie, 
établi  à   Mézières,  département  des    Ardennes; 

2.0  Amédée-Werner    de   Jaubert ,  destiné,  dans   sa 
jeunesse,  à  l'ordre  de  Malte. 

Rameau  sorti  de  la  branche  de  V Etang. 

XVIII.  Jean  -  Joseph  -  Werner  ,  comte  de  Jaubert, 
colonel  d'infanterie,  premier  capitaine  de  grenadiers 
au  régiment  de  Nassau,  et  chevalier  de  l'ordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  né  dans  la  paroisse  de  Saint- 
Nicolas  de  Luxembourg,  le  26  octobre  1723;  entra  au 
service,  le  1"  février  1743,  en  qualité  de  volontaire; 
fut  fait  enseigne  au  régiment  de  Royal-Suédois  ,  le  i5 
septembre  de  la  même  année;  leva  une  compagnie  au 
régiment  de  Nassau-Sarbruek,  infanterie,  le  i5  juillet 
1758;  obtint  la  commission  de  colonel  du  même  régi- 
ment, le  29  juillet  1760,  et  fut  nommé  chevalier  de 
Saint- Louis  le  24  décembre  1763.  Il  se  retira  du  ser- 
vice, pensionnaire  du  roi,  et  mourut  à  Metz,  le  i5  oc- 
tobre 18 10,  âgé  de  quatre-vingt-sept  ans,  laissant  de 
dame  Suzanne  de  Lanio,  son  épouse,  qu'il  avait  épou- 
sée le  3  mai  1763,  trois  enfants,  qui  suivent  : 

1 .°  Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  François-Ferdinand  de  Jaubert  -  de  -l'Etang  , 
capitaine  d'artillerie,  né  à  Thionville,  est  mort 
à  Metz  ; 

3.°  Marie- Elisabeth  de  Jaubert-de-1'Etang  ,  à  qui 
sa  majesté  le  roi  Louis  XVIII  a  accordé,  par 
brevet  du  i3  juillet  18 19,  la  qualité  de  dame 
et  comtesse,  en  considération  des  services  de  ses 
pères,  de  l'ancienneté  de  sa  famille,  et  du  titre 
de  comte,  héréditaire  depuis  longues  années  dans  la 
famille. 


382  DE  JAUBERT. 

XIX.  Louis  ,  comte  de  Jaubert  ,  capitaine  d'artil- 
lerie, et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis,  a  épousé  Louise,  baronne  d'Huard,  fille  du  baron 
d'Huard  de  la  Sauvage,  pays  de  Luxembourg,  dont  il  a 
deux  enfants  : 

i.°  Alfred  deJaubert-de-1'Etang; 

2.°  Fernande  ,     demoiselle  de   Jaubert-de  -  l'Etang. 

Branche  de  la  Faye  (i). 

XV.  Pierre  -  André  de  Jaubert  ,  Ier  du  nom  , 
écuyer,  seigneur  de  Boisvert,  etc.,  fils  de  Robert  de 
Jaubert,  seigneur  de  Gumont,  et  de  Jeanne  Courau- 
din,  sa  deuxième  femme,  est  nommé  dans  le  contrat 
de  mariage  de  Jean  de  Jaubert,  seigneur  de  Combe- 
more,  avec  Françoise  de  Brie,  du  i5  février  1643, 
dans  lequel  sa  légitime  fut  fixée,  ainsi  que  les  droits 
qui  lui  étaient  advenus  par  le  décès  de  son  père,  et  du 
seigneur  de  Nougeyrols,  son  frère.  Il  eut  acte  de  la 
représentation  de  ses  titres,  et  fut  confirmé  dans  sa 
qualité  de  noble  par  M.  d'Aguesseau,  intendant  de  Li- 
moges, le  21  octobre  1666;  enfin,  il  assista,  le  9  mai 
i683,  au  contrat  de  mariage  de  Marianne  de  Jaubert- 
du-Pauly,  sa  petite-nièce,  avec  Jean-Baptiste  de  Cha- 
bans.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  24  février  1649, 
demoiselle  Marie  Restier,  qui  lui  apporta  la  seigneurie 
delà  Faye.  Les  enfants  issus  de  ce  mariage  sont: 

i.°  Gabriel,  dont  l'article  suit; 


(1)  La  maison,  ou  repaire  de  la  Faye,  est  située  dans  la 
commune  d'Essards,  canton  d'Aubeterre,  arrondissement  de 
Barbezieux,  département  de  la  Charente.  D'anciennes  démo- 
litions annoncent  que  cette  maison  était  autrefois  un  château 
très-vaste.  On  lit  dans  l'histoire  de  France  par  Dupleix,  que 
les  troupes  du  prince  de  Condé  saccagèrent,  après  une  défaite 
qu'elles  avaient  éprouvée  du  côté  de  Castillon,  les  châteaux  de 
Parcoul,  de  la  Faye,  de  Saint-Privat,  de  Cazeaux,  etc.  La 
Faye  se  trouvant  effectivement  dans  la  direction  de  Parcoul  à 
Saint-Privat  et  Cazeaux,  à  la  distance  d'une  et  deux  lieues, 
cette  circonstance  jointe  à  la  découverte  d'anciens  décombres, 
ne  laisse  aucun  doute  que  cette  habitation  n'ait  été  la  victime 
des  guerres  de  religion,  d'autant  que  les  propriétaires  avaient 
toujours  tenu  le  parti  du  roi. 


DE  JAUBERT.  383 

2.*  Pierre  de  Jaubert,  mort  sans  postérité; 
3.°  Jacquesde  Jaubert  ; 
4.*  Louis  de  Jaubert  ; 
?.°  Antoinette  de  Jaubert; 
6.°  Françoise  de  Jaubert; 
7.0  Margueritede  Jaubert,  dame  delà  Moihe. 

XVI.  Gabriel  de  Jaubert,  écuyer,  seigneur  de  la 
Trigerie,  épousa,  par  contrat  du  i5  juin  1677,  demoi- 
selle Jeanne  Desroziers,  qui  était  veuve  et  tutrice  de 
ses  enfants,  lorsqu'elle  tut  maintenue  par  M.  Rouillé, 
intendant  de  Limoges,  le  8  avril  1705.  De  ce  mariage 
naquirent  : 

i.°  Pierre-André,  dont  l'article  suit; 
2.0  Jean  de  Jaubert,  mort  sans  postérité  ; 
3.°  Louis  de  Jaubert,  seigneur  de  Puyvigier; 
4.0  Marie  de  Jaubert,  dame  de  Laporte. 

XVII.  Pierre -André  de  Jaubert,  IIe  du  nom, 
chevalier,  seigneur  de  la  Faye,  etc.  ,  assista  avec  la  qua- 
lité de  haut  et  puissant  seigneur,  aux  pactes  de  mariage  de 
Françoise  de  Jaubert,  sa  cousine,  avec  le  marquis  de 
Frugie,  et  épousa,  par  contrat  du  25  mai  1705,  de- 
moiselle Marie  de  Laigle,  qui  le  rendit  père  de  : 

i.°  Louis,  dont   l'article  suit; 

2.0  Louis  de  Jaubert  a  fait  la  branche  de  Chamber- 

lane,  éteinte; 
3.°  David  de  Jaubert,  mort  sans  poste'rité  ; 
4.0  Marie  de  Jaubert,  dame  de  la  Loubière; 
5.°  Jeanne  de  Jaubert,  morte  sans  alliance. 

XVIII.  Louis  de  Jaubert  ,  chevalier,  seigneur  de  la 
Faye,  se  maria,  par  contrat  du  7  décembre  1748,  à 
demoiselle  Anne  de  Robinet  de  Cazeaux,  dont  naquit 
un  fils  unique,  qui  suit  : 

XIX.  Jean,  comte  de  Jaubert,  épousa,  par  con- 
trat du  6  novembre  1787,  demoiselle  Marie-  Anne 
Leberthon.  De  ce  mariage  sont  nés  : 

1 .°  Jacques,  dont  l'article  suit; 
2.0  Marie-Louise  de    Jaubert ,    dame  de   Chabrier- 
des-Hélies. 


384  DE  JAL)bert. 

XX.  Jacques,  comte  de  Jaubert  a  épousé,  le  20  octo- 
bre 181 9,  demoiselle  Marthe-Thérèse  de  Fé  de  Ségeville. 

Branche  de  Chamberlane,  éteinte. 

XVIII.  Louis  de  Jaubert,  chevalier,  seigneur  de 
Chamberlane,  fils  puîné  de  Pierre-André  de  Jaubert, 
IIe  du  nom,  seigneur  de  la  Faye,  et  de  dame  Marie  de 
Laigle,  a  eu  de  son  mariage  avec  N.... 

XIX.  Henri  de  Jaubert,  Ier  du  nom  ,  chevalier  , 
seigneur    de    Chamberlane,    est   mort  en  1787,  père  de  : 

i.°  Henri  de  Jaubert  IIe   du  nom,    est    mort    sans 

postérité,  à  Mittaw,  en  1799  ; 

2.0  Marguerite-Jeanne  de  Jaubert,     \ 

■1  n  \/t    ■    j    t     u  mortes  sans 

3.°  Marie  de  Jaubert,  ,  .  > 

4. °  Jeanne-Claire  de  Jaubert,  )      ^ 

Branche  d' Allemans ,  Saint-Séverin  et  Nantiac. 

IX.  Bernard  de  Jaubert  IIe,  damoiseau,  seigneur  de 
la  Gilbertie-d'Allemans,  de  Montagrier  en  partie,  de 
Montardit,  de  Feydit,  de  Saint-Séverin-de-Pavancelles, 
de  la  Tour  et  de  Nantiac  en  Périgord,  et  viguier  de 
Blanzac  en  Saintonge,  fils  puîné  d'Audoin  de  Jaubert, 
chevalier,  seigneur  de  la  Roche-Jaubert,  fit  hommage- 
lige,  le  19  janvier  1424  (v.  st.),  au  nom  de  Bernard  de 
Jaubert,  son  neveu  (dont  il  avait  été  nommé  tuteur 
par  la  cour  judiciaire  de  Nantiac),  à  noble  femme  Laure 
Flamenc,  dame  de  Bruzac,  à  raison  du  repaire  de  Neu- 
ville, situé  dans  la  paroisse  de  Saint-Jean-de-Cole,  re- 
levant du  château  de  Bruzac  ;  en  présence  de  Geoffroi  et 
Raimond  de  Maumont,  père  et  fils,  et  d'Aimeric  de  la 
Vergne  ,  damoiseau.  Après  la  mort  de  cette  dame,  ar- 
rivée quatre  ou  cinq  ans  après,  il  renouvela  cet  hommage 
pour  son  compte,  et  comme  héritier  dudit  Bernard,  son 
neveu,  le  26  août  1429,  en  faveur  de  Fortanier  Flamenc, 
seigneur  de  Bruzac,  fils  et  héritier  de  Laure  Flamenc. 
Depuis  cette  époque  jusqu'à  sa  mort,  il  passa  une  foule 
d'actes,  dans  la  plupart  desquels  il  rappelle  son  père  et 
fait  mention  du     château    de  la    Roche-Jaubert,qui  était 


DK  JAUBERT.  385 

le  l'eu  de   sa   naissance;   il  contracte   aussi,    presque  tou- 
jours, ou    avec  sa   femme  ou   en    son   nom  ;  ils  reçurent 
conjointement,      le    i3    février    1440    (v.  st.),    une  recon- 
naissance féodale    pour  des  maisons  situées  dans  le  bourg 
d'Allemans.    Il    rendit   hommage,    le    19    avril     1447,  à 
Jacques  de    Pons  ,  chevalier  ,  seigneur   dô   Ribérac,   pour 
ce  qu'il    possédait  dans  les  châtellenie  et  ressort  de  Ribé- 
rac, et   notamment  pour  le    repaire     du     Maine-du-Bost. 
situé  dans  la  paroisse  d'Allemans,    et    pour    les    mas    du 
Plantier,  la    Hugonie,  et  un  grand   nombre    d'autres;  fit 
hommage-lige  et    serment    de    fidélité ,    au    nom    de    sa 
femme,  le   3    avril    de  l'année    suivante,   1448,  à  Jean   de 
la    Rochefoucauld  ,    seigneur     de    la    Rochefoucauld  ,  de 
Montignac  et   Blanzac,   à  raison  de  la    viguerie  des  châ- 
teau,   ville  et   châtellenie  de  Blanzac;  acquit,    le  4  août 
1451,  le  repaire  de  Goyas,  avec    ses  dépendances,    situé 
dans  les  paroisses  de  Bertric  et  de  Burée;   fit   un  échange, 
le   14  janvier   145 1   (v.  st.),  avec  nobles    Jean   et  Richard 
Auiour,    frères,  ses  cousins    germains;   reconnut,   le  21 
mars    suivant,    tenir  en    fief  franc  et  noble,  et    hommage 
plein,  sous  le  devoir  d'un  denier  d'acapte,    de   Pierre  de 
Saint-Gelais,   chevalier,    seigneur    de    Cornafol,    etc.,    et 
d'Anne  de  Bordas,  sa  femme,  dame  de  Moulney,  Sainte- 
Aulaye  ,    et  Saint  -  Séverin  -  de-  Pavancelles  ,    savoir:   le 
moulin  de  Feydit,   autrement  des   Brunets,    situé  sur  la 
rivière    de  Lisonne    dans   la    paroisse  de  Saint  -  Séverin, 
le  péage    du     même    lieu    et     paroisse  de  Saint-Séverin  , 
une    combe  ,  appelée     de  la  Vergne ,    que   feu    Hélie   de 
Jaubert  tenait   d'Hélie    de    Saint-Astier    (père    de    Marie 
de    Saint-Astier,    dame    d'Allemans) ,    une    maison  qu'il 
possédait  au  nom    de  sa  femme,    dans    le  château   d'Au- 
beterre,    près   du  monastère  de  Saint-Sauveur,   un    jardin 
que    feu  Pierre    de   Landirac  tenait  des   prédécesseurs   de 
ladite  Marie  de  Saint-Astier,  près  de   la   Mote  vieille,  et 
plusieurs    autres    héritages,    dimes,     etc.;  fit     un    accord, 
le  26   mai    1429,   avec  Jean  de  Montardit,  damoiseau    de 
Celle,   sur    une     contestation    élevée    entr'eux ,    au    sujet 
d'un  territoire,  vulgairement  appelé  la  Combe  de  la  Bou- 
carie,    située  dans  la    paroisse  de  Celle  ;  et  fit   son  testa- 
ment  le  "16  mars  1463   (v.  st.).    Il  avait  épousé,  vers  l'an 
1416    ou    14T7,  demoiselle    Marie  de    Saint-Astier,   troi- 
sième   fille    d'Hélie    de    Saint-Astier,    damoiseau  d'Alle- 
mans, seigneur  de  la    Gilbertie,    de   Montagrier    en   par- 

XVII.  25 


386  DE  JAUBERT. 

tie,  etc.,  et  de  dame  Borguete  de  la  Barde;  elle  eut 
pour  son  lot,  dans  le  partage  que  son  père  fit  entre  ses 
filles,  le  i3  août  141 6,  les  biens  qu'il  possédait  dans  la 
paroisse  d'Allemans  et  dans  la  juridiction  de  Ribérac; 
fit  un  testament  le  26  mars  1460  (v.  st.),  et  mourut 
la  même  année.  Ils  eurent  de  leur  mariage: 

1 .°  Hélie,  dont  l'article  suit  ; 

2.°  Roger  de  Jaubert ,  auteur  de  la  branche  de 
de  Saint-Severin,  connue  dans  la  suite  sous  le 
nom   de  Saint-Gelais,  qui  viendra   après  l'aînée; 

3.°  Audoin  de  Jaubert  a  fait  la  branche  de  Nantiac  , 
qui  sera  rapportée  ensuite; 

4.0  Anne ,  nomme'e  aussi  Agnès  de  Jaubert,  fut 
mariée,  par  contrat  du  14  février  1450  (v.  st.), 
à  noble  Audoin  Achard,  dit  de  Joumard,  fils  de 
feu  Jacques  Achard,  damoiseau,  et  de  Jeanne  de 
Joumard,  habitant  de  la  paroisse  de  Vanxains, 
au  diocèse  de  Périgueux;  il  lui  fut  constitué  en 
dot  la  somme  de  240  livres  tournois,  ou  huit  vingt 
réaux  du  poids  de  trois  deniers,  au  coin  du  roi  de 
France,  que  ses  trois  frères  promirent  de  lui 
payer  par  égales  portions. 

Branche  d'Allemans  et  Mont ar dit. 

X.  Hélie  de  Jaubert  ,  damoiseau  ,  seigneur  par 
indivis,  avec  Roger  de  Jaubert,  son  frère,  de  la  Gil- 
bertie,  du  bourg  d'Allemans,  de  Montagrier  en  par- 
tie, etc.  Roger,  son  frère,  et  lui,  firent  un  accord,  le  16 
février  1450  (v.  st),  avec  Aymeric  Prévôt,  seigneur 
du  Mas,  leur  beau-père,  au  sujet  de  la  dot  de  leurs 
femmes;  il  acensa,  conjointement  avec  ses  deux  frères, 
le  23  avril  1466,  à  Arnaud  des  Combes,  la  troisième 
partie  par  indivis,  d'un  mas,  ou  tenement,  appelé  de 
Champ-Cheytiou,  dont  les  deux  autres  parties  relevaient 
de  la  fondalité  d' Hélie  Massinh,  et  de  Jeanne  de  la 
Force,  sa  femme,  damoiseaux  d'Epeluche;  il  assista, 
le  17  juin  147 1,  au  contrat  de  mariage  de  Pierre  de 
Jaubert,  son  neveu;  et  ne  vivait  plus,  à  ce  qu'il  paraît, 
en  1482.  Il  avait  épousé,  vers  l'an  1450,  demoiselle 
Isabelle  de  Prévôt,  fille  d'Aymeric  de  Prévôt,  seigneur 
du   repaire  du    Mas,  au  diocèse  de  Limoges,   et  sœur  de 


DE  JAUBERT.  387 

Raimonde,  mariée  à  Roger  de  Jaubert,  frère  d'Hélie. 
Le  père  de  ces  deux  dames  leur  avait  promis,  entr'autres 
choses,  pour  leur  dot,  la  somme  de  460  réaux  d'or,  au 
sujet  de  laquelle  il  s'éleva  quelque  contestation;  comme 
il  parait  par  un  acte  du  16  février  1450  (v.  st.).  Outre 
cette  alliance,  il  en  contracta  une  seconde,  vers  l'an 
1462  (1),  avec  dame  Philippe  de  Flamenc-de-Bruzac, 
alors  veuve  de  Monot  (  ou  Raimond  )  de  la  Cropte, 
écuyer,  seigneur  de  la  Faye,  l'Henri,  l'Archerie,  etc., 
et  fille  de  Jaubert  Flamenc,  seigneur  de  Condat,  Puy- 
guillem,  Villars,  Peyraux,  etc.,  et  de  dame  Catherine 
Adémar  de  Lostanges.  On  ignore  la  date  de  sa  mort  et 
le  nombre  de  ses  enfants  ;  mais  il  est  certain  qu'il  fut 
père  de  : 

Jean,  dont  l'article  suit. 

On  lui  donne  aussi  pour  fils  : 

Hélie  de  Jaubert,  qu'on  présume  avoir  été  auteur 
de  la  branche  de  Frontpitou,  qui  sera  rapportée 
plus  bas. 

XI.  Jean  de  Jaubert,  qualifié  écuyer  et  damoiseau, 
seigneur  de  Montardit,  et  en  partie  d'Allemans  et  de 
Montagrier,  issu  du  second  lit,  d'Hélie  de  Jaubert, 
reçut,  conjointement  avec  Pierre  de  Jaubert,  son  cou- 
sin germain,  la  reconnaissance  qu'Antoine  du  Bost  et 
Etienne  Truchasson  leur  firent,  le  9  octobre  1482  ,  à 
raison  du  tiers  par  indivis,  d'une  tenance  appelée  de  la 
Broussaldie  ,  dans  la  paroisse  de  Barée,  en  présence 
d'Hélie  de  Jaubert,  clerc;  il  assista,  comme  témoin, 
au  contrat  de  mariage  de  Golfier  de  Jaubert  de  la  Roche- 
Jaubert  avec  Philippe  Dupuy-de-Brémont,  du  12  février 
1497  (v.  st.j  ;  fut  nommé,  le  25  décembre  i5o3,  un 
des  exécuteurs  du  testament  de  Guillaume  d'Abzac-de- 
la-Douze ,  abbé  de  Brantôme ,  grand  archidiacre  de 
Téglise  de  Narbonne  ,  etc.;  passa,  le  12  mai  i5i3, 
en  qualité  de  tuteur  de  Pierre  de  Montardit,  un  accord 
avec  nobles  François  et    Poncet  de  Montardit,   oncles   de 


(0  Suivant  un  acte  du  26  mai  1462,  il  avait  contracté  une 
autre  alliance  avec  Gallienne  Dupuy,  sœur  de  Pierre  Dupuv. 
prêtre.  Dans  ce  cas,  cette  dernière  serait  sa  deuxième  femme, 
et  Philippe  Flamenc,  sa  troisième. 


388  DE  JAUBERT. 

son  pupille;  et  fut  choisi,  le  28  mars  i5ib,  pour  être 
un  de  exécuteurs  du  testament  d'Almois  d'Abzac-de-la 
Douze  ,  sa  belle-sœur ,  femme  de  Jacques  Flamenc , 
écuyer,  seigneur  de  Bruzac,  de  Puyberard  et  des  Cha- 
bânes.  Il  avait  épousé,  par  articles  du  22  août  1488, 
reconnus  et  insérés  dans  son  contrat  de  mariage,  daté 
du  mardi  10  février  de  l'année  suivante  1489,  demoi- 
selle Anne  d'Abzac  ,  fille  de  noble  homme  Jean 
d'Abzac  ,  seigneur  de  la  Douze  ,  de  Reilhac  ,  etc.  , 
et  de  dame  Jeanne  de  Narbonne,  en  présence  d'un 
grand  nombre  de  témoins,  parmi  lesquels  on  remar- 
que messires  Bernard  d'Abzac,  doyen  de  la  Roche  ; 
Audoin  de  Jaubert,  seigneur  de  Nantiac;  Raymond 
d'Aitz,  seigneur  de  Meymy  ;  Alzias  Flamenc,  seigneur, 
de  Romain  ;  Guillaume  d'Abzac,  seigneur  de  Mayac  ; 
Hélie  de  Montardit,  seigneur  de  Lascoutz  ;  Jean  de 
Saint-Astier-des-Bories ,  seigneur  de  Ligne  ,  Bernard 
de  Foucauld,  seigneur  de  Lardimalie  ;  Forton  de  Lau- 
rière,  seigneur  de  Lanmary  ;  et  Pierre  de  Jaubert, 
seigneur  d'Allemans  leurs  proches  parents.  De  ce  ma- 
riage naquirent, 

1 .°  Guy,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean  de  Jaubert,  écuyer,  énoncé  fils  du  seigneur 
d'Allemans,  dans  un  accord  fait  le  2  août  i52Ô, 
entre  Annet  de  Fayolle,  chevalier,  seigneur  de 
Neuvic  et  de  Lenclave,  et  Pierre  de  Montardit, 
écuyer,  seigneur  de  Lascoutz  et  de  Montagrier 
en  partie. 

3.°  Jeanne  de  Jaubert,  mariée ,  par  contrat  du 
i3  juin  i5io,  à  noble  Gabriel  de  Pons,  écuyer, 
seigneur  de  Saint-Maurice,  Clermont  et  Mes- 
poulet,  fils  de  Charles  de  Pons,  seigneur  de 
Saint-Maurice,  etc.,  et  de  dame  Françoise  de 
la  Cropte  ; 

4.0  Barthélemie  ou  Barthélemine  de  Jaubert,  épousa, 
par  contrat  du  24  décembre  1 538,  noble  Jean  de 
Saintours,  écuyer,  seigneur  de  la  Bourlie,  fils 
de  Gaston  et  de  dame  Louise  de  Thémines  ;  elle 
testa,  étant  veuve,  le  28  juin  1547. 

XII.  Guy  de  Jaubert,  écuyer,  seigneur  de  Mon- 
tardit et  d'Allemans,  assista,  le  i3  novembre  1529, 
au  contrat  de  mariage   de   Robert,  seigneur  de  la   Roche, 


DE  JAUBERT.  389 

Jaubert,  son  cousin  ,  avec  Marguerite  de  Chaumont;  fut 
nomme,  le  14  mai  1544,  avec  noble  Floquet  de  Gourdon, 
seigneur  de  Vescantière  ,  tuteur  des  enfants  de  Jean 
de  Saintours  ,  seigneur  de  la  Bourlie  ,  par  le  testament 
de  ce  dernier  ;  et  ce  fut  en  cette  qualité  qu'il  transigea, 
le  pénultième  d'août  1 5  5 3  ,  avec  Gaston  de  Saintours, 
écuyer ,  seigneur  de  la  Bleynie.  Il  avait  déjà  été  nommé, 
par  Barthelemie  de  Jaubert,  sa  sœur,  un  de  ses  exécu- 
teurs testamentaires,  le  28  juin  1547,  et  vivait  encore 
le  1  1  mars  256 1 .  Il  avait  épousé  ,  par  contrat  du  1 1  mai 
1 53 1  ,  demoiselle  Marguerite  de  Noailles,  née  le  4  sep- 
tembre i5oç),  et  morte  en  1543 ,  fille  de  Louis  de 
Noailles  ,  chevalier  ,  seigneur  de  Noailles ,  Noailhac  , 
Montclar,  Chambres  ,  etc.  ,  et  de  dame  Catherine  de 
Pierre  Buffière,  dont  naquirent  : 

1 .°  Denis  ,  dont  l'article  suit; 

2.°Sibillede  Jaubert,  épousa,  en  présence  de  son 
père  ,  par  contrat  du  2  juin  1 558  ,  Clinet  d'Ay- 
die  ,  vicomte  de  Carlus ,  chevalier  de  l'ordre  du 
roi  ,  alors  veuf  de  N....  dame  de  Mortagne  ,  et  fils 
puîné  de  François  d'Aydie  ,  chevalier  ,  seigneur  , 
vicomte  de  Ribérac  et  d'Epeluche ,  comte  de 
•  Montfort ,  Carlus  etc.  ,  et  de  Françoise  de  Sa- 
lignac  ,  sa  seconde  femme.  Elle  vivait  encore  le 
10  septembre  1600,  lors  du  contrat  de  mariage  de 
Sibille ,  sa  nièce  ,  dans  lequel  elle  se  qualifie  vi- 
comtesse de  Carlus,  dame  de Montardit,  Allemans, 
Feydit,  Brassac,  etc.,  et  mourut  sans  enfants. 

XIII.  Denis  de  Jalbert  ,  chevalier,  co-seigneur 
d'Allemans  et  seigneur  en  partie  de  la  châtellenie  de 
Montagrier,  épousa ,  par  contrat  du  27  décembre  075, 
demoiselle  Marguerite  de  Jaubert  ,  dont  il  ne  provint 
qu'une  fille  qui  suit  : 

Sibille  de  Jaubert  ,  dame  d'Allemans  ,  des  Riviè- 
res,  etc.,  fut  mariée  deux  fois:  i.°à  François 
de  Gimel  ,  écuyer ,  seigneur  de  Cazenac  ,  fils  de 
messire  Raimond  de  Gimel  ,  chevalier  de  l'ordre 
du  roi,  seigneur  de  la  Vigerie,  etc.  2.0  Par  con- 
trat passé  au  château  de  Montardit  ,  le  10  sep- 
tembre 1600  ,  à  messire  Daniel  du  Lau  ,  écuyer 
seigneur  de  la  Côte  ,  de  la  Roche  de  la  Roche- 
Roussie  ,    la    Rousselière  ,  etc.  ,   fils  aîné  de  feu 


3go  DE  JAUBERT. 

Gaston  du  Lau  ,  écuyer  ,  seigneur  de  la  Côte  •  etc- 
et  de  dame  Marthe  de  Blois.  Sibille  de  Jaubert 
contracta ,  du  consentement  du  seigneur  de  la 
Vigerie  ;  son  beau  -  père  ,  et  de  l'autorité  de  la 
vicomtesse  de  Carlus ,  sa  tante  ;  et,  comme  elle 
était  chef  et  héritière  de  sa  maison  ,  il  fut  con- 
venu que  celui  des  enfants  qui  naîtront  de  ce 
mariage,  qu'elle  choisira,  portera  les  nom  et  armes 
de  Jaubert,  avec  ceux  du  Lau,  et  à  cette  consi- 
dération ,  elle  lui  promit  le  tiers  de  tous  ses 
biens  ,   etc. 

Branche  de  Fontpitou,  éteinte. 

XI.  Hélie  de  Jaubert  ,  IIe  du  nom  ,  écuyer,  seigneur 
de  Fontpitou  ,  dans  la  paroisse  de  Saint-Martial  de  Vi- 
veyrols ,  qu'on  croit  second  fils  d1Hélie  de  Jaubert , 
seigneur  d'Allemans,  reçut,  le  4  janvier  1478  (v.  st.), 
une  reconnaissance  de  Bernard  Xans,  damoiseau,  sei- 
gneur de  Gastodias,  habitant  de  la  paroisse  de  Saint- 
Paul-Lisonne,  à  raison  d'un  ténement  appelé  de  la  Ba- 
lengerie,  situé  dans  cette  dernière  paroisse.  On  croit 
qu'il  est  le  même  qu'un  seigneur  de  Fontpitou,  qui 
épousa  Isabelle  de  Galard,  fille  de  Berard  ou  de  Bernard 
de  Galard,  baron  de  l'Ile-Boson.  Il  fut  père  de  : 

XII.  Pierre  de  Jaubert  est  qualifié  seigneur  du  repaire 
de  Fontpitou,  et  fils  de  noble  Hélie  de  Jaubert,  dans  un 
acte  de  revente,  faite  en  sa  faveur  le  12  janvier  1 525 
(v.  st.) ,  par  Jean  Seilhon  ,  dit  Maunay ,  d'une  terre 
située  dans  la  paroisse  de  Saint-Martial  de  Viveyrols, 
qu'il  avait  vendue  à  pacte  de  réméré.  On  juge  qu'il  eut  pour 
fils  : 

XIII.  Guillaume  de  Jaubert,  écuyer,  seigneur  de 
Fontpitou,  assista,  comme  témoin,  au  contrat  de  mariage 
de  Robert  de  Jaubert,  seigneur  de  Cumont,  du  i3  no- 
vembre 1529.  On  lui  donne  pour  femme  Armoise  de 
Macanan   ou     Makanan,     dont  il  eut  une   fille,   qui  suit: 

Marie  de  Jaubert,  dame  de  Fontpitou,  épousa, 
vers  l'an  i55o,  Louis  de  Salignac,  gentihomme 
de    la    maison  du   roi,   cinquième  filsd'Hclie  de 


DE  JAUBERT.  39I 

Salignac,  chevalier,  seigneur  de  la  Mothe,  Mas- 
sault,  Fenélon,  Gaulejac,  etc.;  et  de  Catherine 
de  Ségur. 

Nota.  Marie  de  Jaubert  peut  avoir  eu  pour  sœur, 
Suzanne  de  Jaubert,  mariée  à  Hélie  de  Massacré, 
écuyer,  sieur  de  Rurrigné. 

Branche  de  la  Gilbertie-d'A  llemans,  ensuite  Saint-Séverin 
et  Saint-Gelais. 


X.  Roger  de  Jaubert,  damoiseau,  seigneur  en  par- 
tie de  la  Gilbertie  d'Allemans,  etc.  ,  second  fils  de  Ber- 
nard de  Jaubert,  seigneur  d'Allemans,  Montardit, 
Montagrier,  etc. ,  et  de  Marie  de  Saint-Astier,  est 
connu  par  divers  actes  depuis  l'an  1450,  jusqu'en  1471. 
Uni  à  Hélie,  son  frère  aîné,  il  rit  un  accord,  le  16  fé- 
vrier 1450  (v.  st.),  avec  Aymeric  Prévôt,  seigneur  du 
Mas,  son  beau-père,  au  sujet  de  la  dot  de  sa  femme; 
assista,  le  12  juin  1464,  à  une  donation  faite  par  Jean 
de  Montardit  et  Marguerite  de  la  Greslie,  sa  femme  ,  à 
Hélie  de  Montardit,  leur  fils;  fit  un  bail  à  cens,  con- 
jointement avec  Hélie  et  Audoin,  ses  frères,  le  2  3  avril 
1466;  assista,  le  17  juin  1471,  au  contrat  de  mariage  de 
Pierre,  son  fils,  avec  Françoise  de  Lur,  et  ne  vivait 
plus  en  1488.  Il  était  déjà  marié  en  1450,  à  demoiselle 
Raimonde  de  Prévôt,  fille  d'Aymeric  de  Prévôt,  sei- 
gneur du  repaire  du  Mas  en  Limousin,  et  sœur  d'Isa- 
belle, femme  d'Hélie  de  Jaubert,  seigneur  d'Allemans, 
son  frère  aîné.  Il  avait  été  constitué  à  cette  dame,  pour 
sa  dot,  une  somme  de  quatre  cent  soixante  réaux  d'or.  De 
ce  mariage  provint  un  fils,  qui  suit: 

XI.  Pierre  de  Jalbert  ,  damoiseau,  seigneur  de  la 
Gilbertie  d'Allemans,  etc.  ,  reçut,  le  9  octobre  1482, 
conjointement  avec  noble  homme  Jean  de  Jaubert,  da- 
moiseau, qu'il  appelle  son  cousin  germain,  la  reconnais- 
sance que  leur  tirent  Antoine  deu  Bost,  et  Etienne  Tru- 
chasson,  pour  le  tiers,  par  indivis,  d'une  tenante  appe- 
lée de  le  Broussaldie ,  située  dans  la  paroisse  de  Burée  : 
assista,  le  10  février  1488  fv.  st.),  au  contrat  de  ma- 
riage du  même  Jean  de  Jaubert,  son  cousin,  avec  Anne 
d'Abzac-de-la-Douze  ;  et     le  12  février  1497    (v.    st.),    à 


392  DE  JAUBERT. 

celui  de  Golfier  Jaubert,  seigneur  de  la  Roche-Jau- 
bert,  avec  Philippe  Dupuy-de-Brémont.  Il  avait  épousé 
par  contrat  passé  au  château  de  Châlus-Chabrol  le  haut, 
en  Limousin,  le  \j  juin  1471,  demoiselle  Françoise  de 
Lur,  fille  de  noble  homme  Bardin  de  Lur,  écuyer,  sei- 
gneur de  Barrière,  et  de  dame  Agnès  de  Barrière,  et 
petite  -  fille  de  noble  et  puissant  homme  messire  Bertrand 
de  Lur,  chevalier  ;  il  lui  fut  promis  en  dot  une  somme 
de  5oo  écus  d'or:  on  remarque  parmi  les  témoins  de  cet 
acte,  tous  proches  parents  des  parties  contractantes,  no- 
bles hommes  Jean  de  Lur,  écuyer,  capitaine  de  Ribérac,  et 
seigneur  de  Galon,  Audoin  de  Joumard  (des  Achards), 
seigneur  de  Sufferte,  Hélie  de  Jaubert,  seigneur  de  la 
Gilbertie  dAllemans,  Audoin  de  Jaubert,  seigneur  de 
Nantiac,  Bernard  de  Saint- Astier  (de  Lionctl  ),  sei- 
gneur de  l'Isle,  Jean  de  Montagrier,  seigneur  de  Ma- 
roates,  et  Jacques  Audour,  seigneur  de  la  Ferrière.  De 
ce  mariage  naquit  : 

Bernard  de  Jaubert  qui  suit. 

On  présume  que  Pierre  de  Jaubert  eut  un  second  fils, 
nomme  : 

Pierre  de  Jaubert  ,  écuyer,  seigneur  de  la  Robertie, 
dans  la  paroisse  de  Milhac,  en  Périgord,  qui  ac- 
corda, le  24  décembre  1 504,  conjointement  avec 
Philippe  de  Montlouis,  sa  femme,  à  Pierre  Mon- 
tayaud  et  autres,  l'investiture  des  héritages  qu'ils 
avaient  acquis  dans  la  paroisse  de  Sengeyrac;  et 
vivait  encore,  ainsi  que  sa  femme,  le  19  janvier 
1 5 1 1  (v.  st.),  suivant  un  bail  à  cens  qu'ils  rirent 
des  tenements  de  la  bénéficie,  et  de  Chastanholx, 
en  faveur  de  Jean  Parrot,  prêtre. 

XII.  Bernard  de  Jaubert,  écuyer,  seigneur  de  la 
Gilbertie  dAllemans,  et  en  partie  de  Montagrier,  épousa 
demoiselle  Hélis  d'Aix,  ou  d'Aytz,  fille  de  noble  Rai- 
mond  d'Aix,  écuyer,  seigneur  de  Meymy,  et  de  dame 
Jeanne  d'Abzac-de-laDouze  ;  comme  il  est  justifié  par  le 
testament  de  cette  dernière,  daté  du  19  mai  1 5 17.  Il  as- 
sista, le  i3  novembre  1529,  au  contrat  de  mariage  de 
Robert  de  Jaubert,  seigneur  de  la  Roche-Jaubert,  avec 
Marguerite  de  Chaumont  ;  et  ne  vivait  plus  lorsque  Ber- 
trand, son  fils,  fit  le  sien  en  1 541 .  Il  laissa  de  son  ma- 
riage, entr'autres    enfants  : 


DE  JAUBERT.  3g3 

i .°  Jacques  de  Jaubert,  écuyer,  seigneur  d'Alle- 
mans  en  partie,  assista,  le  22  juillet  1541,  au 
contrat  de  mariage  de  Bertrand,  son  frère  ;  et  le 
17  mars  1 566  (v.  st.),  à  celui  de  Louis  de  la 
Cropte,  seigneur  de  la  Mothe,  avec  Marguerite 
des  Achards  de  Joumard.  Il  avait  épouse  Gabriello 
de  Salignac,  veuve  de  François  de  Talleyrand, 
seigneur  de  Grignols,  dont  il  ne  parait  pas  qu'il 
ait  eu  d'enfants. 

2.0  Bertrand,  dont  l'article  suit; 

3.°  Jacques  de  Jaubert,  chanoine  de  l'église  cathé- 
drale de  Saintes,  renonça  en  1 541 ,  en  faveur  de 
Bertrand,  son  frère,  à  toutes  les  successions  de  ses 
père,  mère,  frères  et  sœurs. 

XIII.  Bertrand  de  Jaubert,  écuyer,  seigneur  d'Al- 
lemans  en  partie,  etc.,  épousa,  par  contrat  du  22  juil- 
let 1 541,  demoiselle  Julienne  de  Brie,  assistée  de  Jean, 
son  frère,  fille  de  feu  Jean,  écuyer ,  seigneur  de  Brie, 
en  Limousin  et  de  dame  Gabrielle  de  Lastours;  en  pré- 
sence de  plusieurs  de  leurs  parents  et  amis,  entr'autres  de 
messire  Annet  de  Fayolle,  chevalier,  seigneur  de  Dou- 
het  et  de  Neuvic,  d'Hélie  de  Montagrier,  seigneur  de 
Maroates,  de  Jacques  de  Jaubert,  écuyer,  d'Hélie  de 
Laporte,  écuyer,  co  -  seigneur  de  Chantérac,  d'Antoine 
de  Saint-Astier,  écuyer,  de  Jean  de  Clarens,  aussi 
écuyer,  etc.;  il  assista,  le  17  mars  1 556,  avec  Jacques, 
son  frère,  au  contrat  de  mariage  de  Louis  de  la  Cropte, 
seigneur  de  Chassaignes,  etc.,  avec  Marguerite  des 
Achards-de-Joumard;  et  ne  vivait  plus  en  1584.  Il  laissa 
de  son  mariage,  un  fils,  qui  suit  : 

XIV.  Gabriel  de  Jaubert  ,  Ier  du  nom,  chevalier, 
seigneur  d'Allemans  en  partie,  des  Rivières,  baron  de 
Saint-Séverin,  etc.,  qualifié  haut  et  puissant  seigneur, 
épousa,  par  contrat  du  23  janvier  1584,  demoiselle  Ga- 
brielle   de  Saint-Gelais   (1),  fille  de   feu  messire  François 


(1)  La  maison  de  Saint-Gelais.  que  plusieurs  généalogistes 
regardent  comme  une  branche  cadette  de  l'ancienne  et  illustre 
maison  de  Lezignem  en  Poitou,  est  connue  par  titres  depuis 
Hugues  I,    seigneur  de  Saint-Gelais,   près  de  la  ville  de  Niort 


394  DE  JAUBERT. 

de  Saint-Gelais,  chevalier,  seigneur  de  Saint  -  Seve- 
rin,  etc.,  et  de  dame  Charlotte  de  Champagne:  il  fut 
assisté  de  Jacques  de  Cleureuil,  écuyer,  seigneur  de 
Goudon,  son    cousin   germain,    de   Bernard  des     Achards- 


en  Poitou,  qui  fonda  en  1109,  le  prieuré  de  Saint-Gelais,  et 
en  fit  donation  au  monastère  de  Saint-Pierre  de  Cluni.  Un  de 
ses  descendants,  nommé  aussi  Hugues,  fit  son  testament  au  mois 
de  septembre  1261,  par  lequel  il  donna  la  tutelle  de  ses  enfans  à 
Isabelle  sa  femme.  Charles,  seigneur  de  Saint-Gelais.  son 
petit-fils  fit  hommage  de  la  seigneurie  de  Saint-Gelais,  au 
comte  de  Poitou,  en  i38i;  et  laissa  de  Marguerite  de  Magné,, 
sa  femme,  qu'il  avait  épousée  en  1340,  trois  fils,  dont  le  second, 
nommé  Hugues,  avait  pour  femme  Marguerite  de  la  Roche- 
Chandry.  Charles  de  Saint-Gelais,  IIe  du  nom,  qui  était  l'aîné, 
épousa  en  1364,  Jeanne  de  Viron  (ou  de  Biron),  veuve  d'un 
seigneur  de  la  Rochefoucauld,  et  fut  père  de  Charles  III,  qui 
eut  plusieurs  enfants  d'Iolande  de  Bouchard-d'Aubeterre,  sa 
femme,  fille  de  Guy  de  Bouchard,  seigneur  de  Pauléon,  et 
de  Marie  de  Raymond-d'Aubeterre. 

Pierre  de  Saint-Gelais ,  seigneur  de  Montlieu  ,  Sainte- 
Aulaye,  Saint-Séverin-de-Pavancelles,  le  Broit-au-Loup  et 
Cornefou,  cinquième  fils  de  Charles  III,  fut  un  des  princi- 
paux conseillers  et  officiers  de  Charles  duc  d'Orléans,  père  du 
roi  Louis  XII.  qui  le  fit  son  chambellan^  ordinaire,  et  l'honora 
du  collier  de  son  Ordre  du  Camail.  Il  testa  en  1470,  et  laissi 
de  Philiberte  de  Fontenay,  sa  femme,  1 .°  Jean  de  Saint- 
Gelais,  seigneur  de  Montlieu  et  de  Saïnte-Aulaye  ;  2.0  Alexan- 
dre, seigneur  de  Cornefou;  3.°  Merlin,  qui  suit;  4.0  Jacques, 
évêque  d'Uzès  ;  5.°  Oaavien,  évêque  d'Angoulême,  mort  en 
i5o2,  auteur  de  plusieurs  ouvrages,  traductions,  etc. 

Merlin  de  Saint-Gelais,  seigneur  de  Saint-Séverin  en  An- 
goumois,  etc.  ,  premier  maître-d'hôtel  des  rois  Louis  XII  et 
François  Ier  ,  épousa  Madeleine  de  Beaumont ,  dame  de 
Glenay  en  Poitou,  dont  provinrent  quatre  fils  et  quatre  filles; 
l'aîné  des  fils  nommé  : 

François  de  Saint-Gelais,  chevalier,  seigneur  de  Saint- 
Séverin,  épousa,  le  3  août  1549,  demoiselle  Charlotte  de 
Champagne,  fille  de  Baudoin  de  Champagne,  chevalier,  et 
de  dame  Jeanne  de  la  Chapelle,  et  mourut  avant  l'an  084. 
laissant  trois  filles,  qui  sont:  i.°  Madeleine  de  Saint-Gelais. 
mariée  à  N....  de  Neufchèses,  et  mère  de  Marguerite  de  Neut- 
chèses,  femme  de  François,  baron  de  Lezignem:  a.°  Gabrielle, 
épousa  en  1  :)84,  Gabriel  de  Jaubcrt  .  sci-ncur  d'Allemans  ; 
et  3.°  Suzanne,  qui  eut  pour  mari,  François  de  Hauteclairc. 
écuyer,  seigneur  du  lieu  de  ce  nom  etdu  Maine-Gagnaud. 


DE  JAUBERT.  3g3 

de-Joumard  ,  écuyer ,  seigneur  de  Beaurepaire  ,  son 
beau-frère,  etc.  Le  contrat  fut  ratifié  le  lendemain, 
par  haute  et  puissante  dame  Madeleine  de  Saint-Gelais, 
habitant  du  lieu  noble  des  Fouilhons  en  Poitou,  veuve 
de  haut  et  puissant  seigneur  Messire  Louis  de  Neufchèses, 
seigneur  de  Bacresse,  Saint-Séverin,  etc.,  chevalier  de 
l'ordre  du  roi,  son  chambellan  ordinaire,  et  capitaine  de 
5o  hommes  d'armes.  Il  partagea  au  nom  de  sa  femme, 
par  acte  passé  au  château  de  Saint-Séverin,  le  2  juin 
1607,  la  succession  de  feu  François  de  Saint-Gelais, 
seigneur  de  Saint-Séverin,  Gouez  et  Lucé,  son  beau- 
père,  avec  François  de  Lezignem,  chevalier,  seigneur  et 
baron  de  Lezignem  et  Galapian,  procédant  au  nom  de 
dame  Marguerite  de  Neufchèses,  sa  femme,  et  avec  Fran- 
çois de  Hauteclaire,  écuyer,  seigneur  du  Maine  Gagnaud, 
son  beau-frère,  mari  de  Suzanne  de  Saint-Gelais  :  par  cet 
acte,  le  tier-  de  la  châtellenie,  terre  et  seigneurie  de 
Saint-Séverin,  lui  échut  en  partage.  Il  transigea,  le 
i3  janvier  1614,  conjointement  avec  sa  femme,  Fran- 
çois, leur  fils,  et  Suzanne  de  Raymond,  épouse  de  ce 
dernier,  leur  belle-tille,  avec  Jean  de  Raymond,  seigneur 
châtelain  de  Bourzac  et  de  Vandoire,  tant  en  son  nom 
que  celui  d'Anne  de  Guibourg,  sa  femme;  assista,  le 
14  mai  1639,  au  contrat  de  mariage  de  Jean- Pierre  de 
la  Cropte,  seigneur  de  Chassaignes,  avec  Isabeau  de 
Jaubert -de  -Saint  -  Gelais  ;  et  ne  vivait  plus  le  26  février 
1642,  suivant  le  contrat  de  mariage  de  Gabriel,  son 
petit-fils.  On  ne  lui  connaît  d'autre  enfant,  que 

XV.  François  de  Jaubert  -  de  -  Saint  -  Gelais  ,  baron 
de  Saint-Séverin,  seigneur  en  partie  d'Allemans,  des 
Rivières  etc.,  épousa,  par  contrat  du  3o  juillet  161 3, 
demoiselle  Suzanne  de  Raymond,  fille  de  haut  et  puis- 
sant seigneur  Jean  de  Raymond,  seigneur  de  la  châtel- 
lenie de  Bourzac,  de  Vandoire,  etc.,  et  de  dame  Anne 
de  Guibourg.  Il  ne  vivait  plus  le  14  mai  1639;  mais  sa 
femnru  vécut  plusieurs  années  après  lui,  comme  il 
paraît  par  divers  hommages  et  aveux  qu'elle  rendit  au 
roi,  les  2  3  février  et  3o  mai  1646,  6  mai  et  18  juillet 
1667,  pour  la  châtellenie  de  Saint-Séverin- de  -  Pavan- 
celles,  et  les  mas  Daury,  de  Lachisel  et  Dupuy,  rele- 
vans  du  Roi  à  cause  de  son  duché  d'Angouléme.  Les 
enfants  issus  de  leur  mariage,  sont  : 


3g6  DE  JAUBERT. 

i.°  Gabriel,  dont  l'article  suit; 

2.0  Henri  de  Jaubert  -  de-Saint-Gelais  ,  chevalier, 
seigneur  de  Saint-Séverin,  vivait  encore  le  8  sep- 
tembre 1668,  suivant  le  contrat  de  mariage  de 
Suzanne  de  Jaubert,  sa  nièce,   auquel  il  assista  ; 

3.°  Frédéric  de  Jaubert  -  de  -  Saint-  Gelais ,  mort 
sans  postérité; 

4.0  Isabeau  de  Jaubert-de-Saint-Gelais  ,  mariée , 
par  contrat,  passé  au  château  de  Vandoire,  le 
14  mai  1639,  à  Jean-Pierre  de  la  Cropte,  che- 
valier, seigneur,  comte  de  Bourzac,  seigneur 
de  Chassaignes,  Lamothe-Saint-Privat ,  Cumont, 
Sallebeuf,  le  mas  de  Montet,  etc.,  fils  de  René 
de  la  Cropte,  seigneur  des  mêmes  terres,  et  de 
dame  Charlotte  de  Laplace  ; 

5.°  Gabrielle  de  Jaubert-de-Saint-Gelais  ,  épousa  , 
par  contrat  du  i5  novembre  1642,  messire  Isaac 
du  Lau,  dit  du  Lau-Jaubert,  chevalier,  seignenr 
de  Montardit ,  Allemans  ,  Feydit  ,  Saint-Séve- 
rin, etc.,  quatrième  rils  de  Daniel  du  Lau,  che- 
valier, seigneur  de  la  Côte,  etc.  ,  et  de  Sibille 
de  Jaubert,  dame  d'Allemans. 

6.°  Sibille  de  Jaubert  -  de  -  Saint  -  Gelais,  s'allia,  par 
contrat  passé  au  château  de  Saint-Séverin-de 
Pavancelles,  le  3o  mai  i655,  avec  Armand  du 
Lau,  chevalier ,  seigneur  de  Chamniers,  Celette 
et  Chambon,  gouverneur  de  Saintes,  et  maré- 
chal des  camps  et  armées  du  roi,  fils  de  feu  Henri 
du  Lau,  chevalier  seigneur  des  mêmes  lieux, 
et  de  dame  Henriette  de  Pons-Mirambeau. 

XVI  .  Gabriel  de  Jaubert-de-Saint-Gelais,  IIe 
du  nom,  chevalier,  seigneur,  comte  de  Bourzac  , 
baron  de  Saint  -  Séverin  -  de  -  Pavancelles  en  Angou- 
mois,  etc.,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils  et  en 
son  parlement  de  Bordeaux ,  épousa ,  par  contrat 
passé  sous  seings-privés,  le  26  février  1642,  reconnu 
le  12  mars  suivant,  demoiselle  Anne  d'Affis  ou 
d'Afis  fille  de  feu  messire  Jean  d'Alfis,  chevalier, 
conseiller  du  roi  en  ses  conseils,  second  président  au 
parlement  de  Bordeaux,  et  de  dame  Anne  de  Massiot  : 
les  futurs  époux  y  furent  assistés  de  plusieurs  de  leurs 
proches    parents,   entr'autres     de     dame    Anne   de    Gui- 


DE  JAUBERT.  397 

bourg  ,  veuve  de  Jean  de  Raymond  ,  seigneur  de 
Bourzac;  de  François,  marquis  de  Lézignem;  d'Henri 
de  Raymond-de-Macanan  ,  seigneur  de  Sallegourde; 
de  Louis-Joseph  de  la  Cropte,  seigneur  de  Chantérac;  de 
Jean  de  Lapone  ,  e'cuyer ,  seigneur  de  Laporte  ;  de 
Jean  d'Affis,  évêque  de  Lombes;  de  Guillaume  d'Affis, 
chevalier,  conseiller  du  roi  en  son  conseil,  et  président 
au  parlement  de  Bordeaux;  de  Jacques  Lecomte,  con- 
seiller au  même  parlement,  et  président  aux  enquê- 
tes, etc.  Gabriel  de  Jaubert  ne  vivait  plus  le  16  mai 
1664;  sa  veuve  se  remaria  bientôt  après,  avec  messire 
Bernard  Pichon,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils,  et 
son  second  président  au  parlement  de  Bordeaux.  Il  ne 
laissa  de  son    mariage,     qu'une  fille,  dont  l'article    suit  : 

Suzanne  de  Jaubert  -  de- Saint  -  Gelais  ,  baptisée  le 
21  d'octobre  1648,  obtint,  le  26  mai  1664,  une 
sentence,  rendue  sur  les  lettres  de  bénéfice 
d'âge,  qui  lui  avaient  été  accordées  contre  Su- 
zanne de  Raymond,  dame  de  Bourzac,  et  Henri 
de  Jaubert  -  de  -  Saint  -  Gelais  ,  chevalier,  seigneur 
de-Saint-Sé vérin ,  et  autres;  par  lesquelles  il 
lui  fut  permis  d'administrer  les  biens  à  elle  échus 
par  la  mort  de  Gabriel,  son  père  ;  fit  un  partage, 
le  16  juin  i665,  avec  la  même  Suzanne  de  Ray- 
mond, son  ayeule,  et  Isaac  Jaubert  du  Lau, 
seigneur  de  Montardit,  etc.  ;  et  reçut,  le  11  février 
1666,  de  M.  d'Aguesseau,  intendant  en  Limou- 
sin, acte  de  la  représentation  de  ses  titres,  re- 
montés seulement  à  l'année  Ô42,  pour  la  justi- 
fication de  sa  noblesse. 

Elle  épousa,  par  contrat  du  8  septembre  t668, 
haut  et  puissant  seigneur  messire  Adrien  de  Tal- 
leyrand-de-Grignols  ,  chevalier  ,  seigneur ,  comte 
de  Grignols ,  seigneur  de  Beausejour  et  Saint- 
Léon  en  Périgord,  et  baron  de  Beau  ville  en 
Agenois,  bisayeul  de  M.  le  comte  de  Périgord, 
dernier  mort. 


Nota.  Il  paraît  que  Suzanne  de  Jaubert  avait  une  soeur 
du  même  nom,  mariée  à  Charles  de  la  Cropte,  comte 
de  Chantérac,  qui  fut  tué  au  siège  de  Candie,  en  1669, 


398  DE    JAUBERT. 

Branche  de  Nantiac(i),  éteinte. 

X.  Audoin  de  Jaubert,  IIe  du  nom  ,  damoiseau, 
seigneur  de  Nantiac,  la  Tour,  etc.,  troisième  fils  de 
Bernard  de  Jaubert,  seigneur  de  Montagrier,  Mon- 
tardit,  Allemans,  etc.,  et  de  Marie  de  Saint- Astier, 
est  nommé  dans  le  contrat  de  mariage  d'Anne  de  Jau- 
bert, sa  sœur,  avec  Audoin  Achard  de  Joumard,  du  14 
février  1450  (v.  st.).  Uni  à  Hélie  et  Roger,  ses  frères, 
il  fit  un  bail  à  cens,  le  23  avril  1466.  Fut  du  nombre 
des  nobles  reçus  et  excusés,  qui  comparurent  à  la  montre 
faite  à  Exideuil,  en  1470,  par  Alain  d'Albret,  comte 
de  Périgord  et  vicomte  dej-imoges. 

On  remarque,  parmi  les  autres,  Léonet  de  Prémil- 
hac,  brigantinier,  Jean  de  Jaubert,  pour  Pierre,  son 
fils,  et  pour  N....  de  Lestrade ,  brigantinier,  et  Pierre 
de  Jaubert  de  la  Bastide,  aussi  brigantinier.  Assista, 
le  17  juin  147 1,  au  contrat  de  mariage  de  Pierre  de 
Jaubert,  son  neveu,  avec  Françoise  de  Lur;  reçut  di- 
verses reconnaissances  dans  sa  terre  de  Nantiac  ,  en 
1475,  etc.  Il  eut,  en  1482,  des  démêlés  avec  les  habi- 
tans  de  sa  terre;  et  ce  fut  à  ce  sujet  que  le  vicomte  de 
Limoges  présenta  contre  lui  des  articles  au  roi,  sous 
prétexte  qu'il  exerçait  des  violences  contre  ces  mêmes 
habitans,  prétendant  que  Nantiac  étant  une  place  forte, 
et  un  château  et  châtellenie,  ils  lui  devaient  le  guet. 
Le  conseil  du  vicomte,  tenu  à  Ségur,  le  i3  janvier 
1482  (v.  st.) ,  ordonna  une  enquête.  Enfin,  il  as- 
sista, le  10  février  1488  (v.  st.),  au  contrat  de  mariage 
de  Jean  de  Jaubert,  seigneur  de  la  Gilbertie  d'Alle- 
mans,  avec  Anne  d'Abzac-de-la-Douze;  et  ne  vivait 
plus,  à  ce  qu'il  paraît,  en  1 5o2.  Il  avait  épousé  demoi- 
selle Hélis  de  la  Cropte  de  Lencais,  fille  de  Jean  de  la 
Gropte,  II0  du  nom,  seigneur  de  Lencais,  et  de  Jeanne 
de  Garnier  de  Mehmont,  dont  il  eut  : 

1 .°  Pierre  de   Jaubert,    qu'on    présume  être     mort 
sans  postérité; 


(1)  Quoiqu'on  écrive  communément  Nantia  ou  Nanthia  ,  on 
a  adopté  ici  1  'orthographe  Nantiac,  comme  se  rapprochant 
davantage  du  mot  latin   de  Nantiaco. 


DE  JAUBERT.  3p9 

2.0  Henri,  dont  l'article  suit  ; 

3.»  Guillaume  de  Jaubert  ,  I  dom  ,e  son  esl   •         ■ 

4.0  Jacques  de  Jaubert ,        ) 

XI.  Henri  de  Jaibkrt,  écuyer,  seigneur  de  Nan- 
tiac,  de  la  Tour,  etc.,  est  nommé  avec  ses  frères,  qua- 
lifiés ainsi  que  lui,  écuyers,  co-seigneurs  de  Nantiac,  dans 
un  acte  du  10  mars  Ô02  (  v.  st.)  ;  et  fit  son  testament 
le  9  août  041.  Il  avait  épousé  demoiselle  Souveraine 
de  la  Tour,  sœur  de  Jean  de  la  Tour,  écuyer,  seigneur 
d  Uonnie,  dont  il  eut  les  enfants  suivants  : 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit; 
2.0  Bernard  de  Jaubert  , 
3°  Charles  de  Jaubert  ; 
4.0  Jeanne  de  Jaubert  ; 
5.°  Florence  de  Jaubert. 

XII.  Jean  de  Jaubert,  Ier  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Nantiac  et  de  la  Tour,  épousa,  par  contrat  du 
i3  février  1 538  (v.  st.),  demoiselle  Françoise  de  Gourdon- 
de-Genouillac  ,  fille  de  Jean  de  Gourdon ,  chevalier, 
seigneur  de  Genouillac  ,  Vaillac  ,  Souci rac ,  Beaumal 
et  Rilhac,  et  de  dame  Marguerite  d'Aubusson.  De  ce 
mariage  naquirent  : 

i°.  Henri  de  Jaubert  ; 
2.0  Flotard  de  Jaubert  ; 
3.°  Jean,  dont  l'articlesuit  ; 
4.0  Antoine  de  Jaubert  ; 
5.°  Jacques  de  Jaubert  ; 
6.°  Galiote  de  Jaubert  ; 
7.0  Marguerite  de  Jaubert. 

XIII.  Jean  de  Jaubert,  IIe  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Nantiac,  la  Tour,  Lancinade,  et  de  Juvenie, 
acquit  de  ses  frères  et  sœurs  les  droits  qu'ils  avaient  sur 
la  terre  de  Nantiac;  et  vendit,  le  12  juin  078,  à  An- 
toine et  Jacques  Arlot  de  Frugie,  frères,  certains  héri- 
tages situés  dans  la  paroisse  de  Chalusset.  Il  avait  épouse, 
par  contrat  du  17  août  076,  demoiselle  Yrlande  d'An- 
dré, fille  de  noble  Raimond  d'André,  seigneur  de  Lan- 
cinade et  de  Juvenie,  et  de  dame  Louise  de  Gentil-:e- 
Jonchapt.   Les  enfans  issus  de  ce  mariage,  sont  : 


400  DE  JAUBERT. 

i.°  Raimond,    dont  l'article  suit  ; 

2.°  Antoine  de  Jaubert,  /  ,.. 

3.o  Gaston  de  Jaubert,  1   morts  sans  aIlianœ  > 

4.0  Yrlande,  ou  Hirlande  de  Jaubert,  mariée,  par 
contrat  du  premier  août  161 3,  à  Jean  de  Haute- 
fort,  IIIe  du  nom,  écuyer,  seigneur  de  la  Motte, 
fils  de  Boson  II,  et  de  Jeanne  Brochard  ;  elle 
testa  le  2  3   novembre  1628. 

XIV.  Raimond  de  Jaubert,  vicomte  de  Nantiac, 
chevalier,  seigneur  de  Lancinade,  Juvenie,  etc.  ,  gen- 
tilhomme ordinaire  de  la  chambre  du  roi  Louis  XIII, 
qui  érigea,  en  sa  faveur,  la  terre  de  Nantiac  en  vicomte 
par  lettres  du  mois  de  décembre  161 5.  Il  rendit  hom- 
mage, pour  cette  terre,  le  7  juin  1624,  entre  les  mains 
de  M.  d'Aligre,  chancelier  de  France.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  7  janvier  1006,  demoiselle  Henrie,  ou 
Henriette  de  Foucauld-de-Lardimalie,  fille  de  Jean  de 
Foucauld  ,  chevalier ,  seigneur  de  Lardimalie ,  baron 
d'Auberoche  ,  gouverneur  du  Périgord  ,  et  de  dame 
Marguerite  de  Saint-Astier.  Elle  testa  le  3  janvier  1659, 
en  faveur  des  enfans,  qu'elle  avait  eus  de  son  mariage, 
et  qui  sont  : 

1 .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Pierre  de  Jaubert,  baron  de  Nantiac  ,  seigneur 
de  Juvenie,  qui  laissa  de  son  mariage  avec  Jeanne 
d'Asnières,  veuve  du  comte  de  Châteaumorant, 
une  fille  nommée  : 

Paule   de   Jaubert,   mariée  à  Jean    de  Chastei- 
gner,  seigneur  du  Mas  de-Roche  ; 
3.°  Marie    de    Jaubert,   épousa,  le    16  juin    1620, 
François  de  Saintours,  seigneur  de  la  Forest. 

XV.  Jean  de  Jaubert  ,  IIIe  du  nom  ,  vicomte  de 
Nantiac,  baron  de  Juvenie,  etc. ,  servit  utilement  nos 
rois  dans  les  guerres  civiles.  Il  épousa,  le  19  mai  i63o, 
demoiselle  Suzanne  Dumas,  fille  de  Pierre  Dumas,  che- 
valier, seigneur  de  Payzac,  le  Mas  et  la  Serre,  et  de 
Gabrielle  de  Hauteclaire,  dont  il  eut  : 

i.°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  François  de  Jaubert  ,  major  du  régiment  de  la 
Feuillade,  mort  au  service  du  Roi; 


DE  JAUBERT.  401 

3.°  Gabriel  de  Jaubert,  abbé  de  Saint-Aulaye ,  et 
chanoine  de  l'église  cathédrale  de  Périgueux; 

4.0  François  de  Jaubert  ,  mort  officier  des  mous- 
quetaires noirs; 

5.°  Simon  de  Jaubert,  seigneur  de  Bournet  ; 

6.°  Peyrot  de  Jaubert,  seigneur  de  Lavaux  ; 

7.0  Henri  de  Jaubert,  seigneur  de  la  Valade  ; 

8.°  Joseph  de  Jaubert  ; 

9.*  François  de  Jaubert,  seigneur  de  Montchat; 

10. °  Gabrielle  de  Jaubert,  mariée,  i.°  à  noble  N.... 
Expert,  seigneur  de  Saint- Paul-la-Roche;  20. 
en  1 653,  à  David  de  Beaupoil  de  Saint-Aulaire, 
seigneur  des  Chabànes,  capitaine  de  cavalerie  au 
régiment  de  Saint-Simon  ; 

1 1 .°  Marie  de  Jaubert  ; 

12.0  Marie     de    Jaubert,     la    jeune,    épousa    Isaac 
d'Abzac,  écuyer,    seigneur,  de  la  Forest,  capitaine 
de  dragons  ; 
i3.°  et  14.0  N....  et  Jeanne  de  Jaubert. 

XVI.  Pierre  de  Jaubert,  Ier  du  nom,  chevalier, 
seigneur,  vicomte  de  Nantiac,  etc.,  épousa,  i.°  demoi- 
selle Marie  de  Beaupoil  de  Saint-Aulaire,  fille  de  Marc- 
Antoine  de  Beaupoil  de  Saint-Aulaire,  marquis  de  Lan- 
mary,  seigneurs  de  Coutures,  Celle,  Bertricq,  etc.,  et 
de  dame  Gabrielle  d'Alègre,  dame  de  Chabànes  et  de 
Sorges;  il  épousa,  en  deuxièmes  noces,  le  14  août  1703, 
Renée  Duchesne  ,  veuve  de  Jean-Jacques  de  Saint- 
Astier,  marquis  des  Bories.  Elle  testa  le  9  mai  1717,  et 
ne  laissa  pas  d'enfants  de  son  second  mariage.  Du  premier 
naquirent  : 

i.°  Joseph-Siméon,  dontl'article  suit  ; 

2.'  Gabriel  de  Jaubert,  prieur  de  Bernay,  dit  l'abbé 
de  Nantiac; 

3.°  Jean  de  Jaubert,  dit  le  chevalier  de  Nantiac, 
exempt  des  gardes  du  corps  de  la  compagnis  écos- 
saise; 

4.*  N....  de  Jaubert,  seigneur  de  la  Borie  ; 

5.°  Jeanne  de  Jaubert,  abbesse  de  la  Drouille; 

6.°  Jeanne  de  Jaubert,  abbesse  de  la  Drouille,  après 
sa  sœur  ; 

7.0  Gabrielle  de  Jaubert  ; 

8.-  N....  de  Jaubert. 
XVII.  26 


402 


DE  JAUBERT. 


XVII.  Joseph  -  Si méon  de  Jaubert  ,  chevalier,  sei- 
gneur, vicomte  de  Nantiac,  etc.,  servit  dans  les  mous- 
quetaires. Il  épousa,  le  zg  septembre  171 1,  Marie  de 
Bordes,  dame  de  Sinsac,  fille  de  Joseph  de  Bordes , 
seigneur  de  Sinsac,  et  de  dame  Honorée  Charon  -  de  - 
Sensenac;  dont  il  eut  : 

1 .°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Louis    de    Jaubert,    capitaine  au  régiment    du 

roi,  dragons,  puis  lieutenant-colonel,  a  été  nommé 

maréchal  de  camp  en  17.... 

XVIII.  Pierre  de  Jaubert  ,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur,  vicomte  de  Nantiac,  etc.,  qualifié  haut  et 
puissant  seigneur,  est  mort  en  17....,  laissant  de  dame 
Célenie  le  Blond,  son  épouse,  une  fille  unique,  qui 
suit  : 

Marie-Denise  de  Jaubert  épousa,  par  contrat  du  12 
mars  1760,  haut  et  puissant  seigneur  messire 
André,  comte  de  Bonneval,  chevalier,  seigneur 
de  Langle,  devenu  depuis  seigneur  de  Bonne- 
val,  Blanchefort,  Pantenie,  etc.,  lieutenant- 
colonel  du  régiment  de  Poitou,  ensuite  colonel 
du  régiment  des  grenadiers  royaux,  et  maréchal 
des  camps  et  armées  du  roi,  fils  de  Hugues-Marien- 
Gabriel  de  Bonneval,  chevalier,  seigneur  de 
Langle,  etc.,  et  de  dame  Marguerite  d'Aude- 
bertdela  Martinie. 

Branches  de  la  maison  de  Jaubert  dont  on  n'a  pu   trou- 
ver jusqu'à  présent  la  jonction  avec  les  précédentes. 

i.° Seigneurs  de  Jaubert-des-  Vallons(i),  en  Angoumois. 

I.  Louis  de  Jaubert,  écuyer ,  épousa  Isabeau  du 
Bois,  dont  il  eut  ; 

—        , 

(1)  Les  seigneurs  de  Jaubert-des- Vallons  portent  les  mêmes 
armes  que  les  Jaubert  du  Périgord  ;  ce  qui  prouve  qu'ils  sont 
sortis  de  la  même  tige.  Le  fragment  généalogique,  rapporté  ci- 
dessus,  est  tiré  du  jugement  de  maintenue  de  monsieur  d'Agues- 
seau,  intendant  de  Limoges. 


DE  JAUBERT.  4o3 

II.  Jean  de  Jaubert,  écuyer,  reçut  une  donation 
de  ses  père  et  mère,  le  8  novembre  1349.  Il  avait 
épouse,  par  contrat  du  27  septembre  1547,  Jacqueline 
le  Roy,  dont  provint  : 

III.  François  de  Jaubert  ,  Ier  du  nom,  écuyer, 
laissa  d'Isabeau  Guichard,  sa  femme,  qu'il  avait  épou- 
sée, le  Ier  novembre  1576  : 

IV.  François  de  Jaubert  II*  du  nom,  épousa,  par 
contrat  du  28  mai  i63o,  Esther  Barbot,  qui  le  rendit 
père  de  : 

V.  Pierre  de  Jaubert  ,  I**  du  nom  ,  écuyer ,  sei- 
gueur  des  Vallons,  fut  maintenu  dans  sa  noblesse  en 
1666,  par  jugement  de  M.  d'Aguesseau  intendant  de 
Limoges.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  27  février 
1659,  Louise  Angebaud,  dont  il  eut  des  enfants  qui 
ont  continué  la  descendance.  De  l' un  de  ces  enfants 
était  issu 

N de  Jaubert,  écuyer,   seigneur    des    Vallons  et  de 

Fouquebrune,  en  Angoumois,  père  de 

Pierre  de  Jaubert ,  IIe  du  nom,  écuyer,  seigneur 
des  Vallons  etc.,  capitaine  de  vaisseau,  demeurant  au 
Boisderetz,  paroisse  de  Moulidars,  en  Angoumois,  est 
mort  au  mois  de  septembre  18 17,  laissant  de  N....  de 
Navarre  de  Boisderetz,  sa  femme  : 

1 .°  Pauly  de  Jaubert-des- Vallons  ; 
2.0  Odile  de  Jaubert. 

2.0  Seigneurs  de  Jaubert-de-Coara\e . 

I.  Pantaléon  de  Jaubert,  conseiller  du  roi,  et  troi- 
sième président  au  parlement  de  Toulouse,  donna  plu- 
sieurs quittances  pour  ses  gages  de  président,  en  i53i, 
1344,  etc.  Il  épousa  Brunette  de  Coaraze,  veuve  de 
Hugues  d'Espagne,  seigneur  de  Durfort,  et  fille  de 
Jean  de  Coaraze,  seigneur  de  Bérat,  et  de  Catherine 
de  Pardaillan.  De  ce  mariage  naquit  : 

II.  Etienne  de  Jaubert-de-Coaraze  ,  seigneur  de 
Bérat,  épousa,  en  1547,  Bertrande  de  Vielfort  ;  et 
testa,  en  1 56o,  en  faveur  de  ses  enfants,  dont  les  noms 
suivent  : 


40.  DE  JAUBERT. 

i.c  Raimond  de  Jaubert,  seigneur  de  Bërat; 

2.°  Antoine  de  Jaubert  ,  seigneur  de  Coaraze, 
mort  sans  enfants; 

3.°  Jean- Pierre  de  Jaubert  -de  - Coaraze - Bérat  , 
vivant  en  1 586,  mort  sans  enfants  ; 

4.0  Isabeau  de  Jaubert-de  -  Coaraze ,  épousa  Car- 
bon du  Faur,  écuyer,  seigneur  de  Mazerettes, 
dont  elle  eut  Jean  -Pierre  du  Faur  -  de  -  Coaraze, 
seigneur  et  baron  de  Bérat,  et  plusieurs  autres 
enfants; 

5.°  Hélène  de  Jaubert; 

6.°  Jeanne  de  Jaubert. 

3.°  Seigneurs   de  Jaubert,  de-Saint-Christophe,   en 
Angoumois. 

I.  François  de  Jaubert,  Ier  du  nom,  écuyer,  est 
nommé  avec  Jeanne  Vigier,  sa  femme ,  dans  des  actes 
du  16  octobre  i532,  du  7  février  i535,  et  du  6  mai 
1 539.  Ils  eurent  de  leur  mariage  : 

II.  Méry,  ou  Emeri  de  Jaubert,  épousa,  par  con- 
trat du  27  janvier  1 563,  Magdeleine  de  Rabaine,  dont 
naquirent  : 

i.°  François  II,  qui  suit; 
2.0  Jean  de  Jaubert  ; 
3.°  François  de  Jaubert. 

III.  François  de  Jaubert,  IIe  du  nom,  partagea 
avec  ses  frère  et  sœur,  la  succession  de  leurs  père  et 
mère,  le  19  février  i5g3,  épousa,  le  16  avril  1 5Ç5, 
Marguerite  de  Conis,  dont  il  eut  : 

IV.  François  de  Jaubert,  IIIe  du  nom,  laissa  de 
Jeanne  de  la  Chambre,  sa  femme,  qu'il  avait  épousée, 
le  26  avril  i632  : 

V.  François-Alexandre  de  Jaubert  ,  marié  ,  par 
contrat  du  20  octobre  1664,  à  Jeanne  Fresneau. 

4.0  Seigneurs  de  Jaubert  ,en  Poitou. 

La  famille  des  seigneurs  de  Jaubert  ,  en  Poitou  ,  fut 
maintenue  dans  sa  noblesse,  sur  titres  remontés  à  l'an- 
née   1406,    dans  la  recherche  de  1666. 


DE  JAUBERT.  4o5 

5°  Seigneurs  de  Jaubert-de-Rassiol*.  m  Querci. 

La  famille  de  Jaubert-de-Rassiols  fut  maintenue  dans 
sa  noblesse,  par  arrêt  du  conseil  d'état  du  roi  du  28 
novembre  1674,  et  par  jugement  de  M.  le  Gendre, 
intendant  de  Montauban,  -rendu  le  3  septembre  1704, 
sur  titres  remontes  à  noble  Pierre  de  Jaubert,  seigneur 
de  Rassiols,  vivant  en  046  et  1 554,  et  demeurant 
alors  avec  dame  Anne  de  Malhié,  son  épouse,  dans  la 
ville  de  Rocamadour,  en  Querci. 

6.°  Seigneurs  de  Jaubert  de  Barrault,  comte  de  Blai- 
gnac,  etc.,  dans  l'Entre-deux-Mers,  ou  diocèse  de 
Bordeaux  (1). 

La  branche  de  Jaubert  de  Barrault  a  indubitablement 
la  même  origine  que  les  branches  précédentes;  mais  on 
ne  peut  pas  déterminer  avec  certitude  l'époque  précise 
de  sa  séparation  d'avec  la  souche  commune.  Sa  filiation 
suivie  remonte  à  hier  de  Jaubert,  damoiseau,  qui  vivait 
peu  après  le  milieu  du  quatorzième  siècle.  Ce  fut  Guil- 
laume Ier ,  rils  d'hier,  qui  forma  les  premiers  établis- 
sements de  cette  branche  dans  l'Entre-deux-Mers,  où 
elle  a  subsisté  avec  beaucoup  d'éclat  et  d'illustration 
pendant  plus  de  trois  siècles.  Une  tradition  suivie  et 
constante,  l'identité  des  prénoms,  les  rapports  de  voi- 
sinage et  des  alliances  communes,  ne  permettent  pas  de 
douter  qu'elle  n'ait  eu  la  même  origine  que  les  branches 
précédentes.  La  différence  des  armoiries  ne  peut  pas 
fournir  un  argument  contraire,  puisqu'il  paraît  cons- 
tant que  les  seigneurs  de  Jaubert  de  Barrault  avaient 
été  chargés  de  porter  les  armes  de  l'ancienne  maison 
de  Barrault,  à  laquelle  ils  avaient  succédé,  en  épou- 
sant Séguine  de  Lugagnac,  qui  en  était  devenue  l'héri- 
tière. 

I.    Itier    de    Jaubert,  damoiseau,    vivait   dans  le  qua- 


(1)  Le  nom  des  seigneurs  de  Barrault  était  écrit  ordinaire- 
ment Jaubert  et  non  pas  Joubert ,  et  leurs  armes  étaient  :  d'or,  à 
la  croix  de  sable,  chargée  de  six  coquilles  d'argent. 


406  DE  JAUBERT. 

torzième  siècle,  et  mourut  vers  l'an  1389.  Il  avait 
épousé  demoiselle  Comtor  de  Ramefort,  veuve  en  1390. 
De  ce  mariage  naquit: 

II.  Guillaume  de  Jaubert  ,  Ier  du  nom  ,  damoiseau  , 
épousa,  par  contrat  du  4  juin  1390,  demoiselle  Séguine 
de  Lugagnac,  fille  et  héritière  d'André  de  Lugagnac, 
donzel,  seigneur  de  la  maison  noble  de  ce  nom,  et  de 
Gaillarde  de  Barrault.  Cest  par  ce  mariage  que  les 
maisons  nobles  de  Lugagnac  et  de  Barrault  sont  entrées 
dans  celle  de  Jaubert.  Il  eut  pour  fils: 

Jean  Ier  ,  dont  l'article  suit. 

Il  peut  avoir  eu  pour  second  fils: 

hier  de  Jaubert,  damoiseau,  qui  fut  présent  à  un 
bail  à  cens,  fait  le  3  janvier  1445  (v.  st.  ),  par 
Bernard  de  Saint-  Astier,  seigneur  d'Allemans 
et  sa  femme. 

III.  Jean  de  Jaubert  ,  Ier  du  nom,  qualifié  noble 
homme,  don\el  de  la  paroisse  de  Lugagnac,  seigneur  de 
Barrault  et  de  Lugagnac,  dans  des  actes  de  1439  et 
1444.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  20  mai  1426, 
demoiselle  Jeanne  de  Beaumont,  dite  de  Rieux,  dont 
il  eut: 

Guillaume  II,  qui  suit. 

IV.  Guillaume,  dit  Guilhem  de  Jaubert,  IIe  du 
nom  qualifié  noble  homme,  et  écuyer,  seigneur  de  Bar- 
rault et  de  l'Hôtel  noble  de  Lugagnac  et  de  Jaubert,  en 
la  paroisse  de  Villagosia,  dans  un  dénombrement  de 
ses  fiefs,  qu'il  donna  en  1480.  Il  en  donna  un  autre  de 
sa  terre  de  Jaubert  et  de  ses  revenus,  au  vicomte  de 
Fronsac,  de  qui  elle  relevait,  sous  le  devoir  d'une  flèche 
enpennée  de  plumes  blanches,  et  ferrée  d'un  fer  d'ar- 
gent. Enfin  il  est  rappelé  dans  un  autre  dénombrement 
de  l'an  i5oo,  dans  lequel  sont  nommés  Jean,  son  père, 
et  André    (de    Lugaignac),  son   bisaïeul  (1)     Il  servit  le 


(1)  Lo  noble  home  Guillem  Jaubert,  escudey,  senhor  de 
Barraut  et  de  l'Hostau  noble  de]  Lugaignac,  fils  et  heretcy  de 
Jean  Jaubert  son  pay,  qui  fu  heretey  d'André  de  Lugaignac. 


DE  JAUBERT.  407 

roi  Charles  VIII,  dans  les  guerres  de  Naples  et  de  Milan. 
Etant  devenu  infirme  et  cassé  de  vieillesse,  sa  majesté, 
en  récompense  de  ses  longs  et  continuels  services,  fit 
inhibition  au  sénéchai  de  Guienne,  de  le  contraindre 
à  servir  dans  les  ban  et  arrière-ban,  pour  ses  fiefs  et 
arrière-fiefs,  mouvants  du  roi,  attendu  même  que  deux 
de  ses  enfants  étaient  alors  à  son  service;  et  vivait  en- 
core le  10  mars  1482  (v.  st.).  Il  avait  épousé  demoiselle 
Marguerite  de  Prémilhac,  en  Périgord,  de  la  maison  de 
Vigier,  fille  de  noble  Etienne  de  Prémilhac  (i)  ,  de 
laquelle  il  eut  entr'autres  enfants  : 

i.#  Jean  II,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  N....  de  Jaubert  qui  servait  dans  les  armées 
de  Charles  VIII. 

3.°  Marie  de  Jaubert,  dite  de  Barrault,  étant  avec 
Louise  d'Albret,  femme  de  Charles  de  Croy, 
premier  prince  de  Chimay,  épousa,  le  26  mai 
i52o  ,  Michel  de  Berlaymont,  seigneur  de 
Floyon  et  Hautepenne,  dont  vinrent,  entr'autres 
enfants,  Charles  I",  comte  de  Berlaymont, 
seigneur  de  Flovon,  chevalier  de  l'ordre  de  la 
Toison-d'Or,  gouverneur  de  Namur  ,  chef  des 
finances,  père  de  Fions  ,  aussi  comte  de  Berlay- 
mont, qui,  de  Marguerite  de  Salaing,  a  eu  des 
enfants. 

V.  Jean  de  Jaubert,  IIe  du  nom,  chevalier,  sei- 
gneur de  Barrault,  gentilhomme  de  l'hôtel  du  roi, 
mestre  de  camp  d'un    régiment    de  gens  de   pied ,  étant 


(1)  Marguerite  de  Vigier-de-Prémilhac  était  probablement 
sœur  de  Leonet  de  Vigier,  seigneur  de  Prémilhac,  connu  par 
des  actes  de  1455,  1464,  14*0,  1470,  etc.  lequel  comparut. 
cette  dernière  année,  en  qualité  de  brigantinier.  avec  Audoin 
de  Jaubert,  seigneur  de  Nantiac,  Jean  et  Pierre  de  Jaubert  (de 
la  Bastide),  père  et  fils,  à  la  montre  faite  à  Exideuil,  par  Alain 
d'Albret,  comte  de  Périgord.  Il  fut  père  d'Etienne  de  Vigier, 
deuxième  du  nom,  écuyer,  seigneur  de  Prémilhac,  qui  passa 
des  actes  en  irwo,  1 3 1 5  et  laissa  de  son  mariage  une  tille  uni- 
que, Marguerite  de  Vigier,  qui  épousa  vers  l'an  i53o,  Antoine 
delà  Rocheaymon.  seigneur  par  indivis  avec  ses  frères,  de  St- 
Maixent  dans  la  Marche,  de  Jumilhac  en  Périgord,  etc. 


408  DE  JAUBERT. 

au  service  du  roi  Charles  VIII,  fut  recompense  par  sa 
majesté  d'une  place  de  gentilhomme  de  son  hôtel,  et 
le  servit  en  cette  qualité  dans  toutes  ses  guerres.  Il  avait 
premièrement  été  retenu  par  ce  prince  près  de  sa  per- 
sonne, aux  gages  de  neuf  cent  vingt  livres  par  an, 
comme  il  appert  par  lettres  du  n  octobre  1488.  Sa 
majesté  voulant  de  plus  reconnaître  les  services  qu'il  lui 
avait  faits  aux  voyaye  et  conquête  de  Naples,  lui  fit  don 
de  la  prévôté  et  greffe  d'Entre  -  deux  -  Mers,  par  lettres 
données  à  Naples,  le  10  mars  1493;  et  comme  ces  deux 
offices  avaient  été  engagés  pendant  le  voyaye  de  Naples, 
le  roi,  par  autres  lettres  données  aux  Montils-  lès-Tours, 
en  1496,  manda  aux  trésoriers  de  France  de  les  dégager, 
pour  en  faire  jouir  le  donataire.  Ce  don  fut  confirmé 
par  le  roi  Louis  XII,  par  lettres  données  à  Paris,  le 
8  juillet  1498.  Jean  de  Jaubert  fut  un  des  cent  gentils- 
hommes de  la  maison  de  ce  prince,  et  fut  employé  pour 
son  service,  commandant  un  régiment  de  gens  de  pied, 
sous  la  charge  de  messire  Odet  d'Aydie,  comte  de  Com- 
minges,  et  vicomte  de  Fronzac.  Il  obtint  en  1496,  en 
récompense  de  sa  piété  et  de  son  zèle  pour  la  religion, 
une  bulle  du  pape  Alexandre  VI,  pour  participer  aux 
prières  de  toute  l'église.  Enfin  il  fit  son  testament  le 
3  mai  i53o,  par  lequel  il  institua  ses  héritiers  univer- 
sels Jean  et  autre  Jean  ses  fils.  Il  avait  épousé,  par 
contrat  passé  dans  Le  Château-Trompette,  à  Bordeaux, 
le  10  mars  1482  (v.  st.),  demoiselle  Catherine  d'AHo. 
Son  père  lui  donna,  par  cet  acte,  l'hôtel  et  maison 
noble  de  Barrault,  avec  toutes  ses  dépendances.  Ses 
enlants  furent  : 

1 ,°  Jean,  qui  suit  ; 

2.0  Jean  de  Jaubert,  le  jeune. 

VI.  Jean  de  Jaubert,  III"  du  nom,  écuyer,  seigneur 
de  Barrault,  Lugagnac,  Roqueneuve  et  des  Jauberts  , 
en  Fronsadois,  l'un  des  cent  gentilhommes  de  la  mai- 
son du  roi,  se  trouva  à  la  bataille  de  Pavie  et  autres 
grandes  occasions  ;  et  était  employé  dans  la  province  de 
Guicnne,  pour  le  service  du  roi.  Il  vivait  encore  l'an  1 554, 
en  laquelle  année  il  fut  dispensé  pardevant  le  sénéchal 
de  Saintonge,  de  comparaître  au  ban  et  arrière-ban, 
à  cause  de  ses  infirmités,  par  acte  du  12  juin,  dans 
lequel  il  a  les  qualités  de  chevalier,  seigneur   de  Barrault, 


DE  JAUBER1.  409 

entre  deux  mers,  et  gentilhomme  ordinaire  de  la  maison 
du  roi.  Il  avait  épousé,  en  024,  demoiselle  Jeanne 
Dupont    de  Bretagne,     dont  il     eut    un  fils  unique,  qui 


suit  : 


VII.  Jean  de  Jaubert,  IV-  du  nom,  chevalier 
seigneur  de  Roqueneuve,  etc. ,  fit  son  testament  le 
7  décembre  1567;  laissant  de  dame  Marie  de  Chaumont, 
sa  femme,  qu'il  avait  épousée  par  contrat  du  19  dé- 
cembre Ô46: 

VIII.  Aimery  de  Jaubert-de-Barrault,  baron  de 
Blaignac,  gentilhomme  de  la  chambre  du  roi,  sénéchal 
de  Bazadois,  capitaine  de  chevau-légers,  puis  de  cin- 
quante hommes  d'armes,  et  vice-amiral  de  Guienne; 
fut  premièrement  nourri  page  du  roi  Charles  IX,  sous 
M.  le  comte  de  Charny,  grand  écuyer  de  France,  et 
depuis  fut  nommé  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre 
de  ce  prince,  par  lettres  de  retenue  audit  état,  du 
i3  octobre  079;  puis  en  082,  il  fut  fait  sénéchal 
et  gouverneur  de  Bazadois;  fut  pourvu  par  le  roi 
Henri  III  ,  d'une  compagnie  de  chevau-légers  ,  par 
commission  du  4  avril  i585;  et  le  23  novembre  suivant, 
il  obtint  une  compagnie  de  cinquante  hommes  d'armes, 
sur  laquelle  il  prêta  serment  le  même  jour,  entre  les 
mains  du  maréchal  de  Biron .  Il  fut  aussi  pourvu  de 
l'office  de  vice-amiral  de  Guienne,  par  commission  du 
2  février  i588,  et  comme  tel,  il  fut  employé  par  le 
roi  Henri  le  Grand,  en  l'armée  navale,  qui  fut  formée 
en  Guienne.  Depuis,  sa  majesté  voulant  se  servir  de 
lui  en  ses  plus  secrètes  et  importantes  affaires,  et  l'ap- 
procher de  sa  personne,  le  retint  pour  être  de  son  conseil 
d'état,  par  brevet  expédié  le  i5  avril  1600;  et  il  prêta 
serment,  le  20  du  même  mois.  Il  fut  nommé  par  le 
même  monarque,  chevalier  de  son  ordre,  à  la  première 
promotion.  Le  roi  Louis  XIII  l'envoya  en  qualité  d'am- 
bassadeur en    Espagne,   auprès    du    roi    Philippe   III,  en 

16     ....;    il     mourut    en    ,    laissant    de      Guyonne 

de  la  Mothe,  sa  femme,  fille  de  N....  de  la  Mothe  et 
de  N de  Caupêne,  (laquelle  était  âgée  en  1612,  d'en- 
viron cinquante  ans,  née  par  conséquent  vers  l'an    1562); 

1 .°  Antoine  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean     de  Jaubert-de-Barrault  ,    abbé     de  Saint- 


4io 


DE  JAUBERT. 

Pierre    de  Solignac,    au    diocèse  de  Limoges,  et 
consacré  évêque  de     Bazas,  à   Rome,    au    mois 
d'août  1612,  par  le  cardinal  François  de  la  Roche- 
foucauld; deux  ans  après,  il  se  trouva  à  l'assem- 
blée du  clergé,  qui  se  tint  à   Paris;    et  en  1620  , 
il  eut  l'honneur  de    haranguer  le  roi  dans  l'église 
métropolitaine,     après  son    retour  de  l'expédition 
de     Béarn.    Il  avait    été  désigné  grand-aumônier 
de    Henriette-Marie    de    France,    reine    d'Angle- 
terre; mais    la    jalousie  de     quelques-uns  de  ses 
envieux,    et  principalement   des    sectaires  de    ce 
royaume,  rendit  cette  désignation  inutile.    Il   fut 
nommé  à   l'archevêché  d'Arles,  le  3o  juillet ';i63o, 
et  en  prit  possession  au  mois  de   décembre  1 63  1  . 
Il  acheva,  cette  année,  un  ouvrage,  dont  il    avait 
fait  imprimer  une  partie,  en    1622,  in  -  8° . ,  à 
Bordeaux,  sous  ce  titre:  Erreurs  et   Faussetés  re- 
marquables, contenues  dans  un  livre  intitulé  :  Bou- 
clier de  la  foi,  composé  par  Pierre  du  Moulin.  Il 
dit  dans  son  épître  dédicatoire  au  roi  Louis  XIII, 
qu'il  avait  étudié  à  la  Flèche,  en  philosophie  et 
en  théologie,  et  que  le  roi   Henri  IV  l'avait  en- 
gagé à  lui  offrir  les  prémices  de    ses  travaux.   Il 
donna  depuis,  un    gros  volume   in-folio,  contre 
le  même  ministre  du  Moulin,  et  il  devait    encore 
y  ajouter  quelque  nouvelle   réfutation.  Il  présida 
à   l'assemblée  du  clergé,   tenue  à  Paris,  en  i635; 
et  le  22    juillet  suivant,  il  harangua  sa  majesté, 
au  nom  de    la  même  assemblée.     Il  est  mort    à 
Paris,  le  3o  juillet  1643,  et  a  été  inhumé  à  Bor- 
deaux, dans  la    maison  professe    des    Jésuites,   à 
qui  il  légua  la  bibliothèque  qu'il  avait  à  Arles. 
5.°   Marie  -  Madeleine    de  Jaubert  -  de  -  Barrault  , 
née  vers  l'an  i58i,  épousa   le  seigneur  de  Tran- 
Sï"//o/z-la-Garde   (1),  gentilhomme  du    Limousin; 
étant  veuve  et   sans  enfants ,   elle  se  rendit  feuil- 
lantine, à  Toulouse,  en  1609; 
\.°   Isabelle  de  Jaubert-de-Barrault  ,   née  en   i5oo  , 
mariée  après    l'an    1612,  à  Gilis    de    Leaumont, 
seigneur  de  Puygaillard; 


(1)  Ou  plutôt  Tranchelion. 


DE  JAUBERT.  4,  , 

5."  Marie-Madeleine  de  Jaubert-de-Barrault,  la 
jeune,  née  en  1 5g5,  ou  1596,  épousa  le  vicomte  de 
Castelnau-de-Marmande  (François  de  la  Mothe)  , 
puis  le  comte  de  Vailhac. 

IX.  Antoine  de  Jaubert-  de  -  Barrault  ,  comte  de 
Barrault,  baron  de  Blaignac,  ambassadeur  en  Espagne, 
vice-amiral  de  Guienne,  gouverneur  de  Lorraine  et  de 
Foix.  etc.,  né  en  1 582,  mourut  dans  les  premiers  jours 
de  février  1 655,  dans  la  soixante-quatorzième  année  de 
son  âge,  fort  regretté  de  toute  la  cour,  pour  ses  grands 
mérites,  et  particulièrement  pour  le  zèle  qu'il  avait 
témoigné  au  service  du  Roi,  dans  les  divers  emplois 
qui  lui  avaient  été  confiés,  tant  sur  mer,  en  qualité  de 
vice-amiral  de  Guienne,  que  sur  terre,  en  ses  gouver- 
nements de  Lorraine  et  de  Foix,  même  en  la  dernière 
ambassade  d'Espagne  (de  i63o  à  1 635),  comme  am- 
bassadeur extraordinaire,  dont  il  s'acquitta  très-digne- 
ment. Il  avait  épousé,  en  162....,  demoiselle  Claude, 
ou  Claudine  de  Saulx,  héritière  de  son  frère  Henri, 
mort  sans  alliance,  et  fille  de  Jean  de  Saulx  ,  vicomte 
de  Tavannes  et  de  Lugny,  et  de  Gabrielle  des  Prez , 
sa  seconde  femme.  Elle  porta  ,  en  dot ,  à  son  mari  ,  le 
château  et  la  seigneurie  de  Mirebel,  en  Bresse.  De  ce 
mariage  provinrent  quatre  enfants  : 

1 .°  François  de  Jaubert ,  comte  de  Barrault,  mort 
sans  postérité; 

2.0  Henriette  de  Jaubert-de-Barrault,  épousa 
Jacques  de  Durfort  ,  marquis  de  Civrac,  comte 
de  Blagnac,  baron  de  la  Lande,  captai  de  Buch, 
sénéchal  et  gouverneur  de  Bazadois  ;  ils  furent 
bisaïeux  d'Emeric-Joseph  de  Durfort,  duc  de 
Durfort-  Civrac,  etc.,  chevalier  d'honneur  de 
madame  Victoire  de  France  ;  ambassadeur  à  Ve- 
nise, à  Naples  et  à  Vienne  ;  chevalier,  com- 
mandeur des  ordres  du  roi,  le  2  février  1776, 
et  reçu  le  26  mai  suivant  ; 

3.°  Gabrielle  de  Jaubert  épousa  Noël  de  Saulx  , 
marquis  de  Tavannes,  comte  de  Beaumont  et  de 
Mirebel,  fils  puîné  de  Claude  de  Saulx,  comte 
de  Buzançois,  vicomte  de  Tavannes,  et  de  Fran- 
çoise Brûlart.  Elle  resta  veuve  en  1679;  et  ^ut 
mère  de     Louis-Armand-Marie    de    Saulx,   mar- 


412  DE  JAUBERT. 

quis    de    Mirebel,     baron     de  la     Marche,  etc., 
marié  à  Catherine  de  Choiseul;  et  aïeule  de  Maxi- 
milien-Emmanuel  de  Saulx;   mort  sans  alliance, 
le  i3  janvier  1747; 
4.0  Madeleine  de  Jaubert. 

7.0  Seigneurs  de  Jaubert-de-la  Bastide,  ou  de  Coignac 
barons  de  Chat eaumor and,  en  Limousin  (1). 

Cette  branche ,  qui  est  incontestablement  originaire 
du  Limousin  ,  puisque  les  plus  anciennes  possessions 
qu'on  k:i  connaît,  étaient  situées  dans  cette  province, 
date  sa  séparation,  au  plus  tard,  du  milieu  du  trei- 
zième siècle,  sous  le  règne  de  saint  Louis.  On  ne  peut 
pas  douter  qu'elle  n'ait  eu  la  même  origine,  et  qu'elle 
ne  sorte  pas  de  la  même  tige  que  les  branches  précédentes  ; 
mais  la  perte,  ou  la  dispersion  de  la  plupart  de  ses  plus 
anciens  titres  ne  permet  pas  de  fixer,  d'une  manière 
certaine,  l'époque  de  cette  séparation.  Quant  aux  ar- 
moiries qu'elle  porte  depuis  plus  de  3oo  ans,  et  qui  dif- 
fèrent de  celles  des  autres  branches,  il  est  probable  que 
ce  sont  celles  delà  maison  de  Coignac,  dont  Pierre  III 
de  Jaubert  épousa  l'héritière,  avant  le  milieu  du  quin- 
zième siècle,  à  la  charge  d'en  prendre  les    nom  et    armes. 

I.  N....    de  Jaubert   vivait  dans  le  treizième   siècle.     Il 
fut  père,  entr'autres  enfants,  de 

i.°  Pierre,  dontParticle  suit  ; 

2.0  Itier  de  Jaubert,   damoiseau,   fut  marié  à   Hélis 
du  Mas,  dite  do,  Laporte,  dont  naquirent: 

a.  Hélie  de  Jaubert  ; 

b.  Marguerite  de  Jaubert  ; 

c.  et  d.  N....  et  N....  de  Jaubert. 

II.  Pierre  de  Jaubert,  premier  du  nom,  seigneur  de 
la  Bastide,  est  connu  par  des  actes  des  années  i3oo  et 
i3o8,  et  mourut  avant  l'an  i322,  laissant  de  sa  femme, 
dont  on  ignore  le  nom  : 


(1)  Les  seigneurs  de  Jaubert  de  la  Bastide  écrivaient  ordi- 
nairement leur  nom  Joubert  ;  et  portaient  leurs  armes  :  d'ar- 
gent à  cinq  fusées,  acollées  et  rangées  en  fasce  de  gueules. 


DE  JAUBERT.  4I3 

III.  Pierre  de  Jaubert,  deuxième  du  nom,  damoi- 
seau, seigneur  de  la  Bastide,  etc.  ,  passa,  en  i322, 
une  transaction  avec  H élis,  veuve  d'hier  de  Jaubert, 
son  oncle  et  ses  enfants;  et  eut  de  Bergie  ou  Berguede 
Vaucocour,  sa  femme,  qu'il  avait  épousée  en   i33o,  : 

IV.  N....  de  Jaubert,  damoiseau,  seignenr  de  la 
Bastide,  épousa  demoiselle  Marguerite  de  Laurens,  fille 
de  Jourdain  de  Laurens,  chevalier,  et  de  Marguerite 
Delage,  dont  provint  ; 

V.  Jean  de  Jaubert,  damoiseaQ,  seigneur  de  la  Bas- 
tide, transigea,  en  1399,  pour  les  droits  de  Marguerite 
de  Laurens,  sa  mère  ;  il  avoua,  par  acte  du  14  juillet  1404, 
tenir  en  fief  de  Geoffroy,  vicomte  de  Rochechouart, 
chevalier,  son  hébergement  des  Hosnieux,  le  village  de 
Romanhac  et  des  redevances  sur  les  villages  de  Court, 
et  de  Loginhac,  paroisse  de  Chaillac  ;  et  laissa  de  Mar- 
guerite de  la  Gardette,  fille  de  Jean,  sa  femme  : 

VI.  Pierre  de  Jaubert,  troisième  du  nom,  damoi- 
seau, seigneur  de  la  Bastide,  etc.,  reconnut,  le  25  mai 
1435,  tenir  en  fief  du  vicomte  de  Rochechouart,  son 
hébergement  des  Hosnieux,  le  village  de  Romanhac,  etc.; 
fut  présent,  le  24  mars  1440,  (v.  st.  )  à  l'hommage  que 
fit  noble  Jean  de  Maisonneys,  damoiseau,  seigneur 
de  la  Mothe-d'Oradour,  à  Foucaud,  vicomte  de  Roche- 
chouart; et  le  8  octobre  1457,  à  celui  que  fit  Fortanier 
Flamenc,  pour  les  château  et  châtellenie  du  Haut-Bruzac. 
Il  avait  épousé  demoiselle  Marthe  de  Coignac  (1),  dame 
et  héritière  de  Coignac,  veuve  en  147t.  Ses  enfants 
furent  : 

i.°  Pierre  IV,  dont  l'article  suit; 

2.0  Annetde  Jaubert; 

3.°  Pierre  de  Jaubert  ; 

4.0  Jean  de  Jaubert  ,  prieur  de   la    Guarde  ,    ordre 

de  Grandmont; 
5.°  Mathurin    de  Jaubert,    prieur  de  Mornes,  ordre 

de  saint  Augustin; 


(1)  Ce  nom  s'é:rivait  indifféremment  de  Coignac.  de  Cotng- 
nhac.  de  Coinhac.  de  Cognhac,  de  Counhac,  de  Cougnac,  en 
latin  de  Compnhaco,  etc. 


4,4  DE  JAUBERT. 

6.°  Philippe  de  Jaubert,  mariée,  en  i5o6,  à  Jacques 
de  la  Lande,  écuyer,  seigneur  de  Lavaud,  dont 
elle  fut  la  première  femme  ; 

7.0  Helis  de  Jaubert  ,  épousa  ,  vers  l'an  1450, 
Jean  Germain,  écuyer,  seigneur  de  Pontays, 
demeurant  à  Saint-Savinien-du-Port,  sur  Cha- 
rente, dont  elle  eut  entr'autes  enfants,  Jac- 
quette  Germain,  mariée  le  7  novembre  1475, 
à  noble  homme  Pierre  de  Royère,  écuyer,  sei- 
gneur de  Royère  ; 

8.°  Jeanne  Jaubert  ,  épousa  N....  de  Gedoin  , 
écuyer,  seigneur  de  Mandat. 

VII.  Pierre  de  Jaubert,  IVe  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  la  Bastide,  Coignac,  etc. ,  servait,  dès  l'an  1470, 
en  qualité,  de  brigantinier,  suivant  le  rôle  des  nobles  du 
Périgord,  qui  comparurent  à  la  montre  qu'Alain  d'Al- 
bret,  comte  de  Périgord,  fit,  cette  année,  à  Exideuil  ; 
fit  foi  et  hommage,  le  26  mars  1473  (v.  st.  ),  à  Jean, 
vicomte  de  Rochechouart;  et  reconnut,  par  acte  du 
22  janvier  i5oi  (v.  st.  ),  tenir  en  fief,  de  François, 
vicomte  de  Rochechouart,  son  hébergement  des  Hosnieux, 
paroisse  de  Biénac,  le  village  de  Romanhac,  la  prévôté 
de  Vidays  et  plusieurs  autres  prévôtés.  Il  avait  épousé, 
par  contrat  du  i3  janvier  1480  (v.  st.  ),  demoiselle 
Louise  de  Cosnac,  fille  de  Pierre,  seigneur  de  Gosnac, 
de  Creisse,  etc. ,  et  de  Louise  de  Noailles.  De  ce  mariage 
naquit  : 

VIII.  Annet  de  Jaubert,  Ier  du  nom,  chevalier, 
seigneur  de  la  Bastide,  Coignac,  Châteaumorand,  etc.  , 
qualifié  haut  et  puissant  seigneur,  épousa  demoiselle 
Françoise  d'Aubusson,  fille  de  Jean  d'Aubusson,  sei- 
gneur de  Vilhac,  Castelnouvel,  Beauregard,  etc. ,  et 
d'Isabeau  d'Ebrard -de- Saint -Sulpice.  De  cette  alliance 
provinrent  : 

i.°  Annet  II,  dont  l'article  suit; 

2.0  Mathieu  de  Jaubert,  seigneur  de  Montplaisir , 

auteur  d'une  branche  qui  sera  rapportée; 
3.°  Mathurin  de  Jaubert,  prieur  de  Saint-Martin. 

IX.  Annet  de  Jaubert  ,  IIe  du  nom,  chevalier, 
seigneur    de    la    Bastide,    Coignac,    baron  de    Château- 


DE  JAUBERT.  4l5 

morand,  etc.,  chevalier  de  Tordre  du  roi,  est  men- 
tionné dans  une  transaction  passée  le  6  juin  1545,  entre 
Geoffroi  de  Pompadour,  grand  archidiacre  de  l'église 
de  Perigueux,  et  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux, 
et  Pierre  de  Salignac,  écuyer,  seigneur  de  Vie,  de 
Combas  et  de  Jumilhac,  en  partie,  touchant  le  refus 
que  ce  dernier  faisait  de  payer  à  Marguerite  de  Pom- 
padour, sa  belle-sœur,  accordée  avec  Agnet  de  la  Bastide, 
trois  milles  livres  pour  sa  dot,  ainsi  qu'il  s'était  obligé, 
par  son  contrat  de  mariage,  de  payer  une  pareille  somme 
à  toutes  les  soeurs  de  Françoise  de  Pompadour,  sa 
femme.  Annet  de  Jaubert  ne  vivait  plus  le  12  avril  1592. 
Il  avait  formé  deux  alliances,  la  première,  le  6  juin 
Ô45,  avec  Marguerite  de  Pompadour  -  de  -  Château - 
bouchet,  tille  de  François  de  Pompadour,  chevalier, 
seigneur  de  Châteaubouchet,  et  de  Peiraux,  en  partie, 
et  de  dame  Anne  de  Montbrun  ;  et  la  deuxième,  avec 
Blanche  de  Villelume.     De   ces  deux  mariages  naquirent, 

Du  premier  lit  : 

1 .°  Annet  III,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Antoine  de  Jaubert,    seigneur  de     la   Bastide; 

3.*  Marguerite  de  Jaubert  ,  épouse  de  Jacques  de 
Saint-F ; 

4.0  Françoise  de  Jaubert,  mariée ,  par  contrat  du 
i5  août  Ô69,  à  noble  François  de  Carbon- 
nières,  écuyer,  seigneur  de  Chambéry,  de  Lavi- 
gne  et  de  Montaut,  chevalier  de  l'ordre  du  roi, 
rils  de  Hugues  de  Carbonnières,  seigneur  en 
partie  de  Jayac,  et  d'Isabeau  de   Lageauchat. 

Du  second  lit: 

5.°  Jean  de  Jaubert; 

6.°  Françoise  de    Jaubert  épousa,   le   17   mai   1573, 
Gaston    de  la  Marthonie,    seigneur    de    la  Mar- 
thonie,    Bruzac,  la    Roche,    Milhac,  et  du    Châ- 
lard-Saint-Paul,  chevalier  de  l'ordre  du  roi. 
X.     Annet      de     Jaubert  -  de  -  la- Bastide  ,      IIIe   du 
nom,    chevalier,    seigneur   de    Coignac,     baron    de    Châ- 
teaumorand,    etc.,    fît  son    testament  en    1617.     II    avait, 
ainsi    que  son  père ,    contracté    deux    alliances  ;   la    pre- 
mière ,   en    i5...,    avec    demoiselle     Marguerite    Royer  , 
écuyer,    seigneur    Je    la    Roque  •  Saint  -  Emilion  ,    près 


4I6  DE  JAUBERT. 

Libourne  ;  et  la  seconde,  par  contrat  passé  au  château 
de  Fressinet,  en  Limousin,  le  12  avril  1292,  avec 
dame  Hélène  de  Joussineau,  veuve  de  Jacques  de 
Pompadour,  écuyer,  seigneur  de  Blanchefort  (1),  et 
fille  de  Pierre  Joussineau,  écuyer,  seigneur  de  Fres- 
sinet, etc.,  et  de  dame  Isabeau  de  Lavergne.  Ses  en- 
fants furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  Annet  de  Jaubert-de-la-Bastide,  VIe  du  nom  , 
chevalier,  seigneur  de  Coignac  et  Châteaumo- 
rand,  épousa,  par  contrat  du  12  avril  1592, 
demoiselle  Hélène  de  Pompadour ,  fille  unique 
de  Jacques  de  Pompadour,  écuyer,  seigneur  de 
Blanchefort,  et  de  dame  Hélène  de  Joussineau 
de  Fressinet,  et  mourut  sans  enfants  ; 

2.0  Antoine  de  Jaubert,  seigneur  de  Châteaumorand. 

Du  second  lit  : 

3.°  Charles,  dont  l'article  suit; 

4.0  François   de  Jaubert ,    seigneur  de  Rochebrune  ; 
5.°  ,    6.°   et  7.0    Jacques,    Annet    et     Philibert    de 
Jaubert  ; 


(1)  Jacques  de  Pompadour  était  fils  de  Geoffroi  de  Pompa- 
dour, seigneur  en  partie  de  Blanchefort,  chevalier  de  l'ordre 
du  roi,  et  de  dame  Catherine  de  Vichi.  Il  épousa,  par  contrat 
du  12  janvier  1584,  Hélène  de  Joussineau-de-  Fressinet,  fille 
de  Pierre  de  Joussineau,  écuyer,  seigneur  de  Fressinet,  etc.,  et 
de  dame  Isabeau  de  Lavergne.  Il  eut  pour  assistant  dans  cet 
acte,  Jacques  de  Pompadour,  conseiller  du  roi  et  son  aumô- 
nier ordinaire,  abbé  commendataire  de  Saint-Maurin  en  Age- 
nois,  grand  archidiacre  et  chanoine  de  l'église  cathédrale  de 
Périgueux,  seigneur  de  la  châtellenie,  terre  et  juridiction  de 
Châteaubouchet,  Lascoux,  Janailhac,  en  partie  de  Blanche- 
fort, et  du  repaire  noble  de  la  Roussille,  en  Périgord  et  en 
Limousin,  son  oncle  et  parrain,  qui,  par  cet  acte,  fit  donation 
à  son  neveu  de  tous  les  biens  et  droits  qu'il  avait  acquis  sur 
plusieurs  villages  dépendants  de  la  seigneurie  de  Blanchefort 
près  la  ville  de  Treignac,  de  feu  Jean  de  Pompadour,  écuyer, 
seigneur  de  la  comté  de  Blanchefort,  et  de  messire  Geoffroy, 
seigneur  en  partie  du  même  Blanchefort,  ses  frères,  ainsi  que 
ce  qui  lui  appartenait  du  chef  de  feue  dame  Louise  de  Com- 
horn,  sa  mère,  en  la  même  seigneurie. 


DE  JAUBERT.  417 

3.°  Louise  de  Jaubert,  mariée,  par  contrat  du  29 
novembre  1612, à  Guillaume-Forton,  ou  For- 
ton  IIIe,  de  Saint- Astier,  seigneur  du  Lieu- 
dieu,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  du 
roi. 

XI  .  Charles  de  Jalbert  -  de-  la  -  Bastide,  cheva- 
lier, seigneur,  baron  de  Coignac,  etc.  ,  épousa,  en 
1625  ,  demoiselle  Jeanne  de  Lambertye,  fille  de  Ga- 
briel, comte  de  Lambertye,  baron  de  Montbrun,  sei- 
gneur de  Miallet  ,  Noyre  ,  d'Eschalat  .  Saint-  Paul-la - 
Roche,  Vassoux  ,  etc.  ,  chevalier  de  l'ordre  du  roi, 
maréchal  de  ses  camps  et  armées,  et  de  dame  Isabeau 
de  Montemart,  dont  provint  : 

XII.  An  net  de  Jalbert  -  de  -  la  -  Bastide  ,  Ve  du 
nom,  chevalier,  seigneur,  baron  de  Coignac,  comte  de 
Châteaumorand,  etc.,  qualifié  haut  et  puissant  seigneur, 
fit  son  testament  le  27  juin  1699,  et  ne  vivait  plus  le 
16  avril  1703/11  avait  épousé,  en  i658,  Françoise  de 
Côtentin,  soeur  du  maréchal  de  Tourville  ,  et  fille  de 
César  de  Côtentin,  chevalier ,  baron  de  Tourville  , 
comte  de  Fismes,  premier  gentihomme  de  la  chambre 
du  prince  de  Condé,  et  de  Lucie  de  la  Rochefoucauld. 
Elle  fit  son  testament,  étant  veuve,  le  16  avril  1703  ;  et 
deux  codicilles,  l'un  le  3  mai,  et  l'autre  le  21  août 
1707,  déposés  pour  minutes  chez  un  notaire,  à  Paris, 
le   12  avril  1608.  De    cette   alliance  naquirent: 

1 .'  Jean  -  François  de  Jaubei  t  -  de  -  la  -  Bastide  , 
comte  de  Châteaumorand  ,  lieutenant-gJnéral 
des  armées  du  roi,  commandeur  de  l'ordre  de 
Saint-Louis,  etc.,  né  en  1659  ,  capitaine  de 
cavalerie  dans  Saint-Fremont  ,  en  1689,  fut 
blessé  au  combat  de  Stafïarde  en  1690,  colonel 
du  régiment  de  cavalerie  de  Charlus  en  1676, 
fut  réformé  à  la  paix  de  Riswick  ;  brigadier  de 
cavalerie  en  1704,  servit  à  l'attaque  des  retran- 
chements de  Soricina  en  1703,  au  combat  de 
Calcinato  en  1706,  et  fut  lait  colonel  du  régi- 
ment de  cavalerie  de  Maubec  ;  nommé  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  en 
1709,  maréchal  de  camp  le  29  mars  1710,  lieu- 
tenant-générar    des    armées    du   roi,  le  3o  ou  3i 

XVII.  27 


418 


DE  JAUBERT. 

mars  1720;  enfin  commandeur  de  Tordre  de 
Saint-Louis,  mourut,  le  17  avril  1727,  sans  lais- 
ser d'enfants  de  son  mariage  avec  Bonne-Judith 
de  Lopriac,  demoiselle  de  Coetmadeuc,  sœur 
du  comte  de  Donges,  qu'il  avait  épousée  par 
contrat  du  11  octobre  1722.  Elle  était  fille  de 
René  de  Lopriac,  marquis  de  Coetmadeuc,  con- 
seiller au  parlement  de  Bretagne,  et  de  Judith 
(Alias-Julie)  Hiéronime  Ragon.  Après  la  mort 
de  son  mari,  elle  se  remaria,  le  1 1  décembre 
1 73 1  (le  contrat  est  du  18  octobre  précédent), 
à  Louis  Hubert  de  Champagne,  seigneur  de  la 
Roussière ,  le  Barost ,  la  Forest ,  etc.,  dit  le 
comte  de  .Champagne;  et  mourut  sans  enfants, 
le  17  juin  1735,  âgée  d'environ  trente-cinq  ans. 
Son  mari  se  remaria,  avec  dispense,  et  par  con- 
trat du  17  novembre  1738  ,  à  Françoise- Judith 
de  Lopriac,  nièce  de  sa  première  femme  ; 

2.0  Joseph-Charles  de  Jaubert-de-la-Bastide ,  che- 
valier, seigneur ,  marquis  de  Châteaumorand, 
lieutenant-général  des  armées  du  roi,  gouver- 
neur des  îles  de  Saint-Domingue  et  de  la  Tor- 
tue, commandeur  de  l'ordre  de  Saint-Louis,  etc.  , 
entra  d'abord  dans  Tordre  de  Malte;  obtint,  le 
2b  avril  1719,  le  brevet  d'une  pension  de  quatre 
mille  francs,  que  le  roi  lui  accorda  pour  sa  qua- 
lité de  commandeur  de  Tordre  militaire  de  Saint- 
Louis  ;  fut  nommé  lieutenant-général  des  armées 
du  roi  ,  étant  alors  chef  d'escadre  ,  par  pro- 
visions du  ior  juin  1720,  et  reçu  chevalier  de 
justice  dans  les  ordres  royaux,  militaires  et  hos- 
pitaliers de  Notre-Dame  de  mont  Carmel  ,  et 
de  Saint-Lazare  de  Jérusalem.  Il  fit  son  testa- 
ment le  27  mai  1722,  et  mourut,  le  3  juin 
suivant,  sans  laisser  d'enfants  de  Marie  de  Lo- 
priac de  Coetmadeuc,  sa  femme  ; 

3.°  François  -  Alexis  de  Jaubert-  de  -  la  -  Bastide  de 
Châteaumorand,  abbé  commendataire  des  ab- 
bayes de  Notre-Dame  de  Corneville  et  de  Saint- 
Ferreol-d'Essonne,  fit  donation,  le  6  novembre 
1728  ,  de  la  terre  et  seigneurie  de  Coignac, 
située  en  Poitou,  à  Pierre-Silvain  de  Jaubert-de- 
la-Bastide  ,     seigneur   de à  la    charge 


DE  JAUBERT.  419 

payer  diverses  sommes  d'argent  à  madame  la 
comtesse  de  Châteaumorand,  pour  son  douaire, 
à  mesdames  de  Jaubert-de-la-Bastide,  ses  sœurs 
religieuses,  etc.,  et  mourut  en  173 1  ; 

4.9  Marie  -  Thérèse  de  Jaubert  -  de  -  la  -  Bastide ,  se 
consacra  à  Dieu  dans  l'abbaye  de  Notre-Dame 
de  Panthemont,  à  Paris,  où  elle  prit  l'habit  de 
novice,  le  17  octobre  i683; 

5.°  Charlotte  de  Jaubert-de-la-Bastide,  était  déjà 
religieuse-professe  de  l'abbaye  de  Panthemont, 
en  1699;  elle  avait  été  nommée  en  premier  lieu, 
le  i5  août  1706,  abbesse  de  Monce,  au  diocèse 
de  Tours,  d'où  elle  fut  transférée  au  mois  de 
juin  1709,  à  celle  Maubuisson,  ordre  de  Ci- 
teaux,  diocèse  de  Paris,  dont  elle  donna  sa 
démission  en  17 19,  et  mourut  le  i3  mai  1740, 
dans  le  couvent  des  religieuses  du  Précieux 
Sang,  rue  Vaugirard,  à  Paris,  où  elle  s'était 
retirée  ; 

6.°  Marie-Thérèse  de  Jaubert-de-la-Bastide  ,  reli- 
gieuse à  Panthemont,  en  1699  e!  1728. 

Seigneurs  de  Montplaisir  et  du  Croi^et,  paroisse  de  Vaulry, 
près  de  Belac,  en  Limousin,  issus  des  seigneurs  de 
Châteaumorand . 

IX.  Mathieu  de  Jaubert-de-la-Bastide,  second 
fils  d'Annet  de  Jaubert,  seigneur  de  la  Bastide,  et  de 
Jeanne  d'Aubusson,  transigea,  avec  Annet,  son  frère 
aîné,  sur  la  succession  de  leur  père,  le  10  août  1 563, 
et  fit  son  testament  le  7  décembre  1 584  ,  dans  lequel 
il  nomme  les  enfants  qu'il  avait  eus  d'Antoinette  Chas- 
taing  ,  sa  femme,  vivante  encore  le  21  mars  1604, 
et  ces  enfants  sont  au  nombre  de  trois,    savoir  : 

i.9  Pierre,  dont  l'article  suit; 
2  °  Annet  de  Jaubert  ; 
3.°  Antoine  de  Jaubert. 

X.  Pierre  de  Jaubert  -  de  -  la  -  Bastide  ,  V#  du 
nom  ,  écuyer  ,  épousa  Françoise  de  Coignac ,  dont  il 
eut  : 


42o  DE  JAUBERT. 

XI  .  Antoine  de  Jaubert  -  de  -  la  -  Bastide  ,  fut 
émancipé  par  son  père,  le  24  février  1632;  et  épousa, 
le  27  février  i636,  demoiselle  Louise  de  Saint-Georges. 
Ils  testèrent  ensemble,  le  23  mai  1 655,  en  faveur  de 
leurs  enfants,  qui  sont  : 

i.°  François,  qui  suit; 

2.0  Jean  de  Jaubert; 

3.°  Annet  de  Jaubert,  seigneur  du  Croizet. 

XII.  François  de  Jaubert  -  de  -  la  -  Bastide  ,  écuyer, 
seigneur  de  Montplaisir,  épousa,  le  25  novembre  1664, 
demoiselle  Silvie  de  Chambouraud.  Il  est  probable 
qu'il  fut  père  de  Jean,  qui  continua  la  descendance , 
et  dont  l'article  va  suivre  : 

XIII.  Jean  de  Jaubert- de  -  la  -  Bastide,  chevalier, 
seigneur  de  Hurepaire  (  vulgairement  du  Repaire  ) ,  et 
du  Croizet  ne  vivait  plus  le  6  novembre  1728.  Il  laissa 
de  son  mariage,  avec  dame  Marguerite  Verinaud  ,  un 
fils,    qui  suit  : 

XIV.  Pierre-Silvain  de  Jaubert,  chevalier,  sei- 
gneur de  Hurepaire,  du  Croizet,  etc.  François-Alexis 
de  Jaubert,  abbé  de  Châteaumorand,  lui  fit  donation, 
par  acte  du  6  novembre  1728,  de  la  terre  et  seigneu- 
rie de  Coignac,  en  Poitou.  Il  y  a  tout  lieu  de  croire 
qu'il  fut  père  des  deux  enfants  suivants  : 

i."  Pierre,  dont  l'article  suit; 

2.0  Jacques-François  de  Jaubert  -de-  la  -  Bastide  , 
écuyer,1  seigneur  du  Croizet,  de  Châteaumorand, 
ancien  lieutenant  au  régiment  de  Royal,  cava- 
lerie, décéda  le  7  juin  1768,  et  fut  enterré  le 
lendemain  ,  dans  l'église  de  Vaulry  ,  près  de 
Belac,  en  Limousin. 

XV.  Pierre  de  Jaubert  -  de  -  la  -  Bastide  ,  marquis 
de  Châteaumorand  ,  écuyer ,  seigneur  de  Coignac  ,  le 
Repaire,  etc.,  mourut  le  19  août  1757,  et  fut  enterré 
dans  l'église  de  Vaulry,  canton  de  Nantiat,  arrondis- 
sement de  Belac,  en  Limousin,  laissant  de  dame  Hoste 
de  Champeron,  sa  femme,  un  fils  qui  suit  : 

XVI.  Jacques-  François  de  Jaubert  -  de  -  la  -  Bastide  , 


DE   VIELCASTEL.  421 

comte  de  Châteaumorand,  seigneur  de  Coignac,  l'Hu- 
repaire  (ou  le  Repaire)  ,  Croizet  ,  Verac ,  etc.  ,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint  -  Louis , 
pensionnaire  du  roi.  capitaine  au  régiment  de  Colonel- 
Général  ,  cavalerie ,  épousa ,  1 .°  par  contrat  passé  sous 
seings-privés,  à  Rouen,  le  i5  janvier  1769.  et  reconnu 
le  14  octobre  suivant,  demoiselle  Marie-Julie  de  Man- 
neville,  fille  de  Jean-Baptiste- Robert  de  Mannevîlle , 
écuver  ,  conseiller  du  roi,  correcteur  en  la  chambre 
des  comptes ,  aides  et  finances  de  Normandie  ,  et  de 
dame  Marie-Madeleine  l'Heureux.  Il  épousa,  en  secon- 
des noces,  demoiselle  Thérèse  de  Fougères,  et  décéda 
au  Croizet,  le  9  mars  1783,  âgé  de  soixante-huit  ans, 
laissant  de  son  second  mariage  : 

Jean-Louis    de    Jaubert-de-la-Bastide,   né  au    châ- 
teau du  Repaire,  le  26  juin  1778. 

Armes  :  D  a^ur,  à  la  fasce  d'or,  accompagnée  de  six 
fleurs  de  lys  d'or,  3  au-dessus  et  3  au-dessous,  rangées 
en  fasce  (1). 


DE  VIELCASTEL,  noble  et  ancienne  maison,  qui 
tire  probablement  son  nom  du  château  de  Vielcastel  , 
situé  dans  la  paroisse  de  Cazals,  à  peu  de  distance  de  la 
ville  de  Gourdon,  en  Querci.  Château,  dont  la  dé- 
nomination atteste  la  haute  ancienneté,  a  appartenu 
sans  interruption  à  cette  famille,  depuis  les  tems  les 
plus  reculés  jusqu'à  la  révolution. 

Le  nom  de  Vielcastel  a  été  illustré  dès   la    fin  du  on- 


(1)  Ces  armes  étaient  gravées  autrefois  au-dessus  de  la  porte 
de  la  maison  noble  du  Pauly,  sur  le  vieux  château  d'Allemans, 
appelé  la  Jaubertie,  pour  avoir  été  bâti  par  les  seigneurs  de 
Jaubert  :  sur  les  châteaux  de  la  Courre  et  de  Cumont,  et  sur 
les  vitraux  des  églises  d'Allemans  et  de  Cumont:  comme  il 
paraît  par  le  procès-verbal  qui  en  fut  dressé  les  1 3  et  1 5  juin  1699, 
à  la  demande  de  Jean  et  autre  Jean  de  Jaubert,  écuyers  sei- 
gneurs de  Nougerot  et  du  Pauly,  en  exécution  de  l'arrêt  du 
conseil  d'état,  rendu  à  Marly,  le  22  juillet  1698,  par  lequel  il 
est  ordonné  que  ceux  qui  ont  présenté  des  armoiries  de  famille, 
dans  lesquelles  il  y  a  des  fleurs  de  lys  d'or,  en  champ  d'azur, 
pour  pièce  de  l'écu,  seront  tenus  de  justifier  de  eette  marque 
d'honneur,  dans  un  mois. 


422  DE   VIELCASTEL. 

zième  siècle,  par  deux  nobles  chevaliers,  qui  accompa- 
gnèrent, l'an  1096,  Raimond  de  Saint-Giles ,  comte 
de  Toulouse,  à  la  conquête  de  la  Terre-Sainte.  Leurs 
descendants  ont  servi,  sans  interruption,  la  religion 
et  l'état  avec  zèle,  fidélité  et  distinction  ;  ce  qui  leur 
a  mérité,  de  la  part  de  nos  rois,  des  témoignages  flat- 
teurs et  honorables  de  la  satisfaction  qu'ils  avaient  de 
leurs  services.  Plusieurs  d'entre  eux  ont  été  décorés  de 
la  chevalerie  à  des  époques  reculées;  et  dans  des  tems 
plus  modernes,  on  en  voit  d'autres  qui  ont  été  élevés 
au  grade  d'officiers  supérieurs  de  l'armée  ;  un  entre 
autres  a  été  mestre  de  camp  d'un  régiment  de  mille 
hommes  de  pied. 

On  remarque  que  dans  les  grands  troubles  qui,  en 
différents  tems,  ont  agité  l'état,  les  gouverneurs  de  la 
province  faisaient  faire  guet  et  garde  dans  le  château  de 
Vielcastel,  par  les  habitants  de  Cazals  et  des  lieux  voi- 
sins ;  ce  qui  se  prouve  par  les  ordonnances  rendues  à  ce 
sujet,  et  par  un  arrêt  de  la  chambre  séant  à  Mon- 
tauban,  où  tous  leurs  titres  furent  visés. 

Dès  le  commencement  du  quatorzième  siècle  ,  cette 
maison  était  partagée  en  deux  branches  principales,  sor- 
ties de  la  même  tige,  et  portant  les  mêmes  armes.  Celle 
de  Cazals,  qu'on  rapportera  ici  la  première,  sans  qu'on 
puisse  assurer  qu'elle  était  l'aînée,  porte,  depuis  envi- 
ron le  milieu  du  quinzième  siècle,  le  nom  de  Salviac, 
joint  à  celui  de  Vielcastel,  en  vertu  sans  doute  d'une 
substitution  faite  par  le  dernier  seigneur  de  Salviac , 
qui  imposa  à  son  héritier  l'obligation  de  réunir  ces  deux 
noms,  qui  jusques-là  avaient  été  distincts,  et  apparte- 
naient incontestablement  à  deux  familles  différentes. 

L'autre  branche  était  établie  dans  la  paroisse  de  Mar- 
minhac,  à  une  demi- lieue  de  Cazals  ,  où  elle  s'est 
soutenue  jusqu'au  mariage,  en  1667,  de  Clémence  de 
Vielcastel,  héritière  du  château  de  Roquecave,  avec 
François  de  Durfort,  baron  de  Léobard. 

Avant  de  donner  la  généalogie  suivie  de  cette  mai- 
son ,  on  rapportera  ,  par  ordre  chronologique  ,  une 
suite  de  sujets  isolés,  qui,  quoique  appartenant  évi- 
demment à  la  même  famille,  ne  se  rattachent  pas  suf- 
fisamment aux  degrés  qui  vont  suivre.  Les  plus  anciens 
dont  la  mémoire  se  soit     conservée  jusqu'à  nous,  sont  : 

Pierre    et   Etienne    de  Vielcastel,     frères,   chevaliers,  se 


DE  VIELCASTEL.  423 

croisèrent,  comme  il  a  été  dit,  en  1096,  avec  le  comte 
de  Toulouse ,  pour  aller  conquérir  la  Terre-Sainte. 
Ils  se  signalèrent,  dans  cette  célèbre  expédition  par 
des  exploits  qui  leur  méritèrent  le  titre  de  Vaillants  et 
Pieux  Chevaliers  ;  se  trouvèrent  aux  sièges  de  Nicée, 
d'Héraclée,  d'Antioche,  de  Jérusalem,  de  Tripoli,  de 
Césarée  et  de  Nicopolis;  et  par  une  singularité  remar- 
quable, ces  deux  frères  qui,  unis  par  la  plus  haute 
amitié,  n'avaient  jamais  voulu  se  séparer,  moururent 
dans  la  même  semaine,  et  furent  enterrés  dans  le  même 
tombeau.  On  leur  éleva  un  mausolée,  et  on  grava  sur 
leur  tombe  une  épitaphe,  qui  contient  leur  éloge,  et 
qui  a  transmis  à  la  postérité  la  mémoire  de  leurs  ex- 
ploits (1).  N.  Michaud  leur  a  consacré  un  article  dans 
le  premier  tome  de  son  Histoire  des  Croisades  (2). 


(1)  Hîc  jacent  nobiles  Petrus  et  Stephanus  de  Salviaco,  ac  de 
veteri  Castro  fratres  piissimi,  équités  invicti  et  domicelli  cla- 
rissimi,  qui,  eodem  anno  millesimo  nonagesimo  nono  obie- 
runt. 

Quam  vêtus  est  Castrum,  eu  jus  nescitur  origo  ! 
Sœcla  quœ  vel  Jidei,  vel  nobilitatis  avorum, 
In  fidei  bellis  équités,  Marte sque  fuerunt. 
Ex  regni  bellis  lauros,  palmasque  tulerunt. 
Hactenus  invictos  mors  unica  vieil  heroes. 
Hinc  auri  castrum.  hinc  hostili  sanguine  tinctum , 
Hinc  galeam  gestant pennis,  palmisque  recinctam. 
Jam  micat  armorum  nomen.  quam  nominis  arma  : 
Xec  lantum  veteris  constant  sex  sœcula  Castri  : 
Xunc  vêtus  est  Castrum,  tune  et  vêtus  esse  videtur. 

N.  B.  Il  y  a  lieu  de  croire  que  l'épithaphe  primitive  ayant 
été  détruite  par  vétusté,  ou  plutôt  lorsque  le  château  de  Viel- 
castel  fut  pris  et  saccagé  par  les  Anglais,  on  chercha  à  réparer 
sa  perte,  en  lui  substituant,  vers  la  fin  du  XVe  siècle,  celle  qui 
est  rapportée  plus  haut,  dont  la  forme,  le  style  et  la  contex- 
ture  sont  évidemment  d'une  date  postérieure  au  XIe  siècle. 

On  voyait,  il  n'y  a  pas  long-temps,  sur  une  porte  de  Cazah. 
du  côté  de  Marminhac.  le  fragment  d'une  inscription,  faisant 
sans  doute  allusion  au  voyage  que  Pierre  et  Etienne  de  Viel- 
castel  avaient  fait  à  la  terre  sainte.  Cette  inscription  commen- 
çait ainsi  :  Longarum  meta  viarum.  Cette  porte  qui  tombait  en 
ruine  depuis  quelque  temps,  a  été  entièrement  démolie  en  181  5. 

(2)  Voici  comment  s'exprime  M.  Michaud. 

«  Le  comte  de  Toulouse  qui  avait  juré  de  ne    plus  revenir  en 


424  DE  VIELCASTEL. 

Adêmar  de  Vielcastel,  chevalier,  assista  comme  té- 
moin ,  avec  Raoul  de  la  Pradèle  ,  chevalier ,  Hélie 
Péchaudier  ,  damoiseau,  et  autres  ,  à  un  accord  fait 
le  lendemain  de  la  fête  de  Saïnt-Cypi'ien,  1229,  entre 
Gautier  de  Marquessac  et  Ses  frères,  d'une  part  ;  et 
Raimond  Capète,  sur  une  contestation  élevée  entre 
eux,  au  sujet  de  la  mouvance  du  mas  de  Capète. 

Bertrand  et  Raynier  de  Vielcastel,  chevaliers,  sei- 
gneurs de  la  paroisse  de  Marminhac,  furent  du  nombre 
des  personnages  marquans,  qui  approuvèrent  et  ratifiè- 
rent les  coutumes  données,  en  1261,  à  la  ville  de 
Villefranche  ,  par  Alphonse  ,  comte  de  Toulouse  et 
de  Poitiers,    frère  du  roi    saint   Louis. 

Raimond  de  Vielcastel,  chevalier,  rappelé  dans  un 
acte  de  l'an  1 3 1 2,  avait  déjà  cessé  de  vivre  en  i3oi;  il 
fut  père    de: 

i.°Adémar  II,  qui  suit; 

2.0  Bernard  de  Vielcastel,  vivant  en  1 3 1 2 . 

Adémar  de  Vielcastel,  IIe  du  nom,  damoiseau,  est 
nommé  ,     avec     Guy     Caprarii    chevalier  ,   sénéchal    de 


»  occident,  s'était  retiré  à  Constantinople,  où  l'empereur  l'ac- 
»  cueillit  avec  distinction,  et  lui  donna  la  ville  de  Laodicée. 
»  Raymond  d'Orange  voulut  suivre  le  sort  du  comte  de  Tou- 
»  louse,  et  finir  ses  jours  en  Orient.  Parmi  les  chevaliers,  com- 
»  pagnons  de  Raymond  de  Saint-Gilles,  qui  revinrent  dans 
»  leur  patrie,  nous  ne  pouvons  oublier  de  nommer  Etienne  et 
»  Pierre  de  Salviac  de  Vielcastel,  que  leur  siècle  admira  comme 
»  des  modèles  de  la  piété  fraternelle.  Estienne  et  Pierre  de  5a/- 
»  viac  étaient  deux  frères  jumeaux  :  la  plus  tendre  amitié  les 
»  unissait  dès  leur  enfance.  Pierre  prit  la  croix  au  concile  de 
»  Clermont  ;  Etienne,  quoique  marié,  et  père  de  plusieurs  en- 
»  fans,  voulut  suivre  son  frère  en  Asie,  et  partager  avec  lui  les 
»  périls  d'un  si  long  voyage  ;  on  les  voyait  toujours  à  côté  l'un 
»  de  l'autre  daus  les  batailles  ;  ils  avaient  assisté  ensemble  au 
»  siège  de  Nicée,  d'Antioche  et  de  Jérusalem.  Peu  de  tèms 
»  après  leur  retour  dans  le  Querci,  ils  moururent  tous  Jeux 
»  dans  la  même  semaine,  et  furent  ensevelis  dans  le  même  tom- 
»  beau.  Sur  leur  tombe  on  lit  encore  aujourd'hui  une  ëpitaphe 
»  qui  nous  a  transmis  le  souvenir  de  leurs  exploits  et  de  leur 
•  touchante  amitié.  {Hist.  des  Crcûàdèà,  tome  1.  pag.  468 
et  45().) 


bt   VIKLCASTEL.  42  5 

Pêrigord,  Pons  de  Beynac ,  Radulphe  de  Castelnau, 
chevalier;  Gérard  de  Montcuq  ,  damoiseau  ;  Raimond 
Ricard;  Raimond  et  Aimcric  de  Cladech,  damoiseaux, 
Gérard  de  Malcville,  juge-mage  d'Agenois;  Guillaume, 
du  Pouget  et  autres,  dans  une  enquête  faite  en  i3oi, 
pour  Aimeric  de  Solminbac,  damoiseau,  contre  Adé- 
mar  de  Bevnac,  chanoine  de  Saintes,  frère  de  Pons, 
seigneur  de  Beynac.  Il  fit  donation,  eni 3 12,  à  Bernard 
de  Vielcastel,  son  frère,  de  tout  le  droit  qu'il  avait  sur 
le  mas  de  Peyrat  ,  situé  dans  la  paroisse  de  Marminhac, 
et  rappelle  dans  cet  acte,  feu  Raimond  de  Vielcastel, 
chevalier,  son  père. 

Guichard  (  Gniscardus  )  de  Vielcastel  ,  chevalier  ,  de- 
meurant à  Cazals  ,  peut  avoir  été  fils  de  Bernard  de 
Vielcastel,  nommé  ci  -dessus.  Il  fit,  en  1 3 1 7,  avec 
Pierre  de  Cosens,  damoiseau  de  Salviac,  un  accord, 
par  lequel  il  lui  céda,  pour  une  somme  d'argent,  un 
sextier  de  froment  ,  un  sextier  de  seigle  et  quatre  ge- 
lines  de  rente,  dues  sur  des  biens  fonds  relevants  de  sa 
fondalitê,  au  lieu  appelé  de  Lamat  ;  et  est  mentionne 
dans  deux  reconnaissances  féodales,  datées  de  la  même 
anne'e.  On  trouve  après  lui: 

i.°  Jean  .   qui   suit; 

2.0  Raimonde    de    Vielcastel,    marie'e ,    avant    l'an 
1  348,  à  noble  homme  Hèliede  Marquessac. 

Jean  de  Vielcastel  parait  avoir  été  fils  de  Guichard  ; 
il  prit  le  parti  du  seigneur  de  Castelnau,  dans  la  guerre 
que  ce  dernier  eut  à  soutenir  contre  le  seigneur  de 
Beynac,  son  voisin ,  et  fut  témoin  de  la  trêve  que  ces 
deux  seigneurs,  rivaux,  signèrent  et  scellèrent  de  leurs 
sceaux  à  Limeuil,  le  22  novembre  1 354. 

Pierre  de  Vielcastel,  qui  parait  appartenir  à  la  bran- 
che de  Marminhac,  ne  vivait  plus  en  1 358,  suivant  des 
actes  passés  par  son  fils,  dans  lesquels  il  est  rappelé. 
11  avait  pour  frère  Raynitr  de  Vielcastel,  recteur  de  la 
paroisse  deGaumiers;  et  pour  fils: 

Ray  nier  de  Vielcastel  ,  damoiseau  ,  reçut  ,  le  mer- 
credi après  la  fête  de  Saint- Vincent  ,  1 358,  la  recon- 
naissance que  lui  rit  Peyronne  du  Breuil,  pour  une 
terre  située  au  territoire  de  Breuil,  près  du  chemin  de 
Marminhac,  à  Cazals;  et    le  même  jour,     il    lui    en  fut 


426  DE  VIELCASTEL. 

fait  trois  autres  par  divers  particuliers.  Pierre  de  Viel- 
castel,  son  père,  est  rappelé,  comme  défunt  dans  la 
plupart  de  ces  actes;  il  est  aussi  rappelé,  de  même  que 
Raynier  de  Vielcastel,  recteur  de  la  paroisse  de  Gau- 
miers,  son  frère,  dans  un  acte  de  vente  faite  en  1 365 , 
par  son  fils  (Raynier),  de  quelques  rentes  dues  sur  une 
terre,  située  au  lieu  appelé  à  la  Peyrière,  près  du  che- 
min de  Marminhac,  à  Cazals. 

Quoique  le  petit  nombre  des  titres,  dont  on  vient  de 
donner  l'analyse,  échappés,  comme  par  miracle,  aux 
ravages  du  tems,  à  la  fureur  des  guerres  (i),  et  au 
vandalisme  révolutionnaire  (2),  ne  suffisent  pas  pour 
établir  la  filiation  suivie  de  la  maison  de  Vielcastel 
avant  le  qninzième  siècle,  ils  peuvent  du  moins  servir 
à  prouver  qu'elle  était  autrefois  distincte  de  celle  de 
Salviac,  et  qu'il  n'existe  pas  d'identité  d'origine  entre 
ces  deux  maisons.  Pour  mettre  cette  vérité  dans  un 
plus  grand  jour,  on  va  donner  ici,  dans  une  note,  un 
récis  de  la  généalogie  des  anciens  seigneurs  de  Sal- 
viac (3). 


(1)  L'attachement  que  la  maison  de  Vielcastel  a  toujours 
montré  pour  la  personne  et  le  service  des  rois  de  France,  lui 
attira  la  haine  et  la  persécution  des  Anglais,  qui,  suivant  des 
mémoires  domestiques,  prirent,  pillèrent  et  brûlèrent  le  châ- 
teau de  Vielcastel.  Cette  maison  perdit  alors  la  plus  grande 
partie  de  ses  titres,  et  fut  dépouillée  de  presque  toute  sa  for- 
tune. 

(2)  Le  vandalisme  et  le  génie  de  la  destruction  s'exercèrent 
dans  le  ressort  de  la  sénéchaussée  de  Gourdon  avec  plus  de  fu- 
reur que  partout  ailleurs  :  les  archives  du  sénéchal,  celles  de 
Clermont  et  de  Saint-Chamarand,  les  plus  riches  dépôts  de  la 
province,  ainsi  que  celles  de  la  Vercantière,  de  Salviac,  Mont 
cléra,  Thédirac,  etc.,  devinrent  la  proie  des  flammes. 

(3)  La  maison  de  Salviac,  l'une  des  plus  anciennes  du  Querci, 
paraît  avoir  pris  son  nom  du  lieu  de  Salviac,  situé  près  de 
Gourdon,  dans  la  même  province.  On  présume  qu'elle  tirait 
son  origine  d'un  cadet  de  l'ancienne  et  illustre  maison  de  Gour- 
don, qui  avait  eu  la  terre  de  Salviac  pour  son  apanage.  Ce  qui 
semblerait  donner  du  poids  à  cette  opinion,  c'est  que  cette 
terre  appartenait  autrefois  à  la  maison  de  Cazeton,  qui  préten- 
dait elle-même  être  une  branche  des  anciens  Gourdons  et  en 
portait  les  armes.  Elle  n'en  sortit,  avec  une  foule  d'autres  terres, 
que  vers    l'an    1440,   pour  entrer   dans  la   maison  de    Durfort- 


DE  VIELCASTEL.  427 

La  généalogie  de  la  maison  de  Vielcastel,  remonte, 
en  filiation  suivie,  au  père  de  Pons  Ier,  depuis  lequel 
elle  est  établie  par  des  titres  incontestables. 

I.  N....  de  Vielcastel,  dont  le  prénom  ne  se  trouve 
cité    dans    aucun    des    actes    qui   le    rappellent,    épousa 


Boissières  par  le  mariage  de  Marguerite  de  Cazeton,  fille  et 
héritière  de  noble  Fontanier  de  Cazeton,  et  de  Marguerite  de 
Petegry,  avec  Raymond- Bernard  IV,  de  Durfort-Boissières. 

Les  plus  anciens  seigneurs  du  nom  de  Salviac,  dont  on  ait 
connaissance,  sont: 

Bertrand  de  Salviac,  damoiseau,  vivant  dans  le  treizième 
siècle  :  il  avait  fait  un  testament  qui  est  rappelé  dans  un  acte 
passé  à  Moissac,  le  ier  novembre  i3 

Pierre  de  Salviac,  damoiseau,  reçut,  en  1299,  une  recon- 
naissance de  la  part  de  Guillaume  du  Four,  à  raison  d'une 
terre  située  à  la  Combe  de  Malhas  ;  et  acquit,  en  1 3 1 2,  une 
terre  d'Aimeri  de  Vilens,  damoiseau,  et  d'Adémare  de  Cornes, 
son  épouse. 

Raimond  de  Salviac,  chevalier,  épousa  Marie  de  Valgodor, 
sœur  de  noble  Raimond  de  Valgodor,  dont  il  eut,  entr'autres 
enfants. 

H  élis  de  Salviac,   mariée,  1 .°  à  Raimond    d'Aragon;  2°   à 
noble  Bernard  de  Guiscard.  qui  testa  en  1384. 

Pierre  de  Salviac,  damoiseau,  qui  peut  avoir  été  fils  du 
précédent,  acquit,  en  1 395,  une  pièce  de  terre  de  Bernarde  de 
Berbiguières  ;  et  fit  un  bail  emphitéotique,  le  24  du  mois  de.... 
1399,  en  faveur  de  Pierre  du  Breuil,  de  la  paroisse  de  M ar- 
minhac  ;  il  est  probable  qu'il  fut  père  de  : 
i.°  Amanieu  de  Salviac,  qui  suit  ; 

2.0  N de  Salviac  ,  mariée,  avant   l'an    1432,   à   noble 

Barasc  de  Tayac. 

Amanieu  de  Salviac ,  damoiseau  .  habitant  de  Cazals .  fit 
donation,    le  17  avril   1432,  à   noble   Barasc  de   Tayac,  son 

beau-frère  (Sororio) ,  de  sa   portion  de qu'il  avait   dans  la 

paroisse  de  Montcléra  ;  fit  un  bail  à  fief,  le  i3  avril  1446,  à 
Jean  Marty  et  autres,  d'un  bouge  ,  ayral  et  four  contigus,  si- 
tués à  Cazals  ;  en  fit  un  autre,  le  9  avril  de  la  même  année,  en 
faveur  de  Jean  du  Cluzel,  d'une  maison  ,  terre  et  prés  situés  à 
Montcléra  ;  en  présence  de  nobles  Bertrand  de  Gironde,  sei- 
gneur de  Montcléra  et  de  Jean  de  Saint-Julien,  son  fils;  reçut 
diverses  reconnaissances  en  1446,  1448  et  1456:  autorisa  Sobi- 
rane  et  Catherine,  ses  filles,  à  faire  un  arrentement  en  1463, 
en  faveur  d'Etienne  et   Géraud  de  Riupeyroux.   frères;   et  ne 


428  DK    VIELCASTEL. 

Sobirane,  ou  Souveraine  de  Salviac  (1),  lille  aînée  et 
principale  héritière  d'Amanieu  de  Salviac ,  damoiseau. 
Il  ne  vivait  plus  en  1466  ;  et  laissa  de  son  mariage  , 
entr'autres  enfants  : 

i°.  Pons,  dont  l'article  suit; 

2.0  Pierre  de  Vielcastel  ,  prêtre  en  faveur  duquel 
Sobirane,  sa  mère,  fit  quelques  réservations,  par 
acte  du  29  mai  1468.  Pons,  son  frère,  fonda 
pour  lui  un  titre  clérical,  le  18  décembre  1477; 
et  il  existait  encore  en  1483. 

II.  Pons  de  Vielcastel  Ier,  (nommé  quelquefois 
de  Salviac ,  autrement  de  Vielcastel),  damoiseau,  seigneur 
de  Gazais,  etc.,  est  connu  depuis  l'an  1466,  jusqu'en 
i5i6,  par  une  foule  de  titres,  dont  on  ne  rapportera 
ici  qu'un  petit  nombre,  en  se  bornant  à  ceux  qui  ont 
paru  les  plus  essentiels.  Il  fit  hommage  au  roi,  le  26  jan- 
vier 1466  (v.  st.)  ,  conjointement  avec  Catherine  de 
Salviac,  sa  tante  maternelle,  pour  les  biens,  maisons, 
et  rentes  nobles,  qu'ils  possédaient  à  Cazals,  etc.;  ratifia, 
par  acte  passé  au  même  lieu,  le  29  mai  1468,  les  réserves 
faites  par  Sobirane,  sa  mère,  en  faveur  de  Pierre  de 
Vielcastel,  clerc,  son  autre  fils,  dans  la  donation  qu'elle 
fit  à  Pons,  son  fils  aîné,  par  son  contrat  de  mariage: 
on  remarque  parmi  les  témoins  de  cet  acte,  nobles 
hommes  Marques  de  Saint-Gily  ,  seigneur  de  Mascrac 
Jean  de  Vielcastel  ,  recteur  de  l'église  de  Marminhac  , 
Pierre    de  Saint    Gilv,    etc.  ;    fit    plusieurs    baux  à  cens 


vivait  plus  en  1466.  Il  laissa  d\-ne  femme,  dont  on  ignore  le 
nom,  trois  filles,  qui  sont  : 

i.°  Sobirane  de  Salviac,  épousa  N de  Vielcastel,  da- 
moiseau, et  fut  mère  de  Pons  I. 

2.°  Armande  de  Salviac  fut  mariée  à  noble  lierre  Delfau, 
habitant  du  lieu  de  Berbiguièrcs,  dont  elle  était  veuve 
en  1466  ; 

3.°  Catherine  de  Salviac  avait  épousé,  avant  l'an  1466, 
noble  Pierre  de  Saint-Gily  (de  Sancto  egidio)  ;  et  vivait 
encore  en  1497. 

(1)  Sobirane  de  Salviac  avait  formé  une  première  alliance 
avec  Pierre  Roch,  nommé  ailleurs  Roger,  de  la  paroisse  de 
Saint-Romain  de  las  Trclhas,  en  Agénois,  dont  il  paraît  qu'elle 
n'avait  pas  eu  d'enfants. 


DK   VIELCASTEL.  429 

en  1469  et  1470;  autorisé  de  Sobirane  de  Salviac,  sa 
mère,  il  fit  un  accord,  le  16  décembre  1471,  avec 
Guillaume  la  Faye,  dit  Malbec,  au  sujet  du  moulin 
de  Vielcastel  ,  dont  il  avait  inféodé  les  trois  -  quarts,  et 
le  quart  restant  appartenait  à  Catherine  de  Salviac,  sa 
tante;  reçut  avec  Pierre,  son  frère,  le  27  mars  1473  (v.  st.), 
une  procuration  de  noble  Pierre  de  Bonafous,  habitant 
du  lieu  de  Marminhac,  pour  recevoir  de  noble  Bos  de 
Plas,  seigneur  de  Curemont,  la  somme  de  dix  écus 
d'or,  faisant  partie  de  la  dot  de  Marguerite  de  Plas, 
sa  belle-mère,  femme  dudit  Pierre  Bonafous  ;  et  fit 
un  accord  avec  ce  dernier  le  4  décembre  1478,  au  sujet 
de  la  succession  maternelle  de  noble  Agnet  de  Bonafous, 
son  beau- frère  ;  reconnut,  par  acte  passé  à  Cazals,  le 
9  janvier  148 1  (v.  st.),  à  Catherine  de  Bonafous,  sa 
femme,  cinquante  moutons  d'or,  outre  la  dot  qui 
avait  été  constituée  à  cette  dame  par  son  contrat  de 
mariage;  passa  une  transaction  au  mois  de  décembre 
1489,  avec  nobles  Antoine  de  Plas,  fils  et  héritier 
de  Bos  de  Plas,  seigneur  de  Curemont,  et  avec  Pierre 
de  Bonafous,  alors  veuf  de  Marguerite  de  Plas  ;  et  en 
passa  une  autre,  le  6  décembre  i5o2,  (dans  laquelle 
intervint  Pierre,  son  fils,  curé  de  Saux),  avec  noble 
homme  Marqués  de  Bonafous,  de  Marminhac,  au  sujet 
du  restant  de  la  dot  de  sa  femme,  soeur  de  Marques. 
Enfin,  il  fit  son  testament  à  Cazals,  le  4  avril  i5i6, 
dans  lequel  il  prend  le  nom  de  Salviac,  dit  de  Vielcastel; 
ordonne  que  son  corps  soit  inhumé  dans  les  tombeaux 
de  sa  famille,  à  Cazals,  et  qu'on  appelle  cent  prêtres 
à  son  enterrement.  Il  avait  épousé,  vers  l'an  1468, 
Catherine  de  Bonafous,  fille  de  noble  Pierre  de  Bona- 
fous, seigneur  du  lieu  de  ce  nom,  dans  la  paroisse  de 
Marminhac,    et  de  dame  Marguerite  de  Plas,  dont  il   eut  : 

1 ,°  Pierre  de  Vielcastel,  prêtre,  curé  des  églises  de 
Saux,  et  de  Thédirac(t),  et  chanoine  de  Candes, 
fut  légataire  d'une  somme  d'argent,  par  le  testa- 
ment de  son  père,  en  i5i6;  et  testa  le  27  oc- 
tobre 1546; 


H  parait,  par  un  acte  du  20  juillet  1 563,  que  Pons  I  avait 
un  autre  fils  nomme  Donat,  qui  tut  curé  de  Thédirac.  âpre? 
fa  mort  de  Pierre,  son  frère  aine. 


43o  DE  VIELCASTEL. 

$.•  Pierre,  dont  l'article  suit; 

3.* Pierre  de  Vielcastel,  religieux  de  l'ordre  de 
Saint-Augustin  ; 

4.0  Pierre  de  Vielcastel ,  le  jeune  ,  non  marié 
en  1 5 1 6; 

5.  "Raimond  de  Vielcastel,  religieux  de  l'ordre 
de  Saint-Benoît; 

6.°  Marguerite  de  Vielcastel,  dite  de  Salviac,  mariée 
à  Antoine  Raynal,  ou  Raynaut,  fils  d'Ebrard 
Raynaut,  habitant  de  la  Mouline-Dervert,  au 
diocèse  de  Cahors  ;  suivant  une  quittance  de  tous 
ses  droits  paternels  et  maternels,  qu'elle  donna, 
le  2  5  novembre  1485,  à  Pons,  son  père,  moyen- 
nant quatre  robes  et  une  somme  d'argent  ; 

7.0  Hélène  de  Vielcastel  ,  femme  de  Bernard 
Chinard  (ou  Chivard),  dit  de  Tonenx. 

8.°  Jeanne  de  .Vielcastel,  épousa  Pierre  Constantin, 
dit  Basset,  habitant  de  Gourdon,  suivant  une 
quittance  de  cent  livres,  faisant  partie  de  sa  dot, 
qu'elle  donna  le  4  décembre  i5o2.  Elle  vivait 
encore,  et  était  veuve  en  1 5  16  ; 

9.0  Catherine  de  Vielcastel  ,  religieuse  à  Espanhac, 
en  Querci,  en  1 5 1 6  et  i 546  ; 

Fille  naturelle  : 

Catherine,  mariée  après  l'an  1481  ,  à  Pierre  la 
Poyade.  Son  père  lui  constitua  dix  livres. 

III.  Pierre  de  Salviac  -  de  -  Vielcastel  ,  écuyer 
seigneur  de  Cazals,  etc.,  passa  un  acte  conjointement 
avec  son  père,  en  i5 14,  et  fut  institué  son  héritier 
universel  par  son  testament  du  4  avril  i5i6;  vendit  à 
pacte  de  rachat,  le  11  avril  1528,  aux  prêtres  obituaires 
de  Cazals,  une  rente  à  prendre  sur  Jean  Raynal,  dit 
Lqys}  et  Marguerite  de  Vielcastel,  sa  mère,  à  raison 
de  la  borie  de  Merguil;  donna  procuration  ,  en  i53o, 
à  Pons,  son  fils  et  à  Antoine  Coulon,  pour  vendre  à 
noble  Brengon  d'Hébrard  ,  seigneur  du  lieu  de  Ville- 
neuve d'Agen,  certaines  renies  spécifiées  dans  l'acte  de 
cette  vente  ,  daté  du  28  août  de  la  même  année;  fit  le 
retrait  par  puissance  de  fief,  suivant  l'usage  du  duché 
de  Guienne,  le  3  avril  1 532,  de  quelques  biens  fonds, 
acquis     par  Pierre  del   Bonet,  dans  la   paroisse  de  Mon- 


DE  VIELCASTEL.  43  I 

déni  ;  reçut,  le  20  février' 1 5  34  (  v.  st.),  la  recon- 
naissance qu*  lui  fit  Pierre  Calmeille,  pour  une  terre 
sise  au  territoire  d'Audire,  ou  de  la  Borie,  etc.  ;  donna 
le  dénombrement  de  ses  biens  nobles  au  commissaire 
du  roi,  par  acte  du  22  septembre  040,  dans  lequel  il 
est  dit,  habitant  de  la  Bastille  royale  de  Calais  ;  fut 
nommé  un  de  exécuteurs  du  testament  de  Pierre  de 
Vielcastel  ,  prêtre,  son  frère,  du  27  octobre  046; 
acquit,  le  20  juillet  1 563,  tant  en  son  nom,  que  celui 
de  noble  Donat  de  Vielcastel,  curé  de  Thédirac,  son 
frère,  un  pré  situé"  dans  la  paroisse  de  Cazals  ;  et  ne 
vivait  plus  le  3i  mars  1 565.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  2  octobre  i5o3,  noble  Jeanne  le  Bel  (ij,  fille  de 
noble  Pierre  le  Bel  ,  habitant  de  la  paroisse  de  Mercuès, 
près  de  Cahors,  qui  lui  constitua  en  dot  la  somme  de  six 
cents  livres  tournois  et  des  habits  nuptiaux.  De  ce  ma- 
riage provinrent  : 

i.°  Pons   II,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Pierre  de  Salviac-de- Vielcastel ,  seigneur  de 
Garde  s  ; 

3.°  Jean  de  Salviac-  de  -Vielcastel  ,  fut  institué 
en  1546,  par  le  testament  de  Pierre,  prêtre, 
son  oncle  ,  légataire  de  tout  son  mobilier,  à  la 
charge  de  payer  quarante  livres  aux  prêtres  de 
Candes  pour  faire  acquitter  des  messes. 

Il  est  probable  qu'il  est  le  même  qu'un  Jean  de 
Vielcastel,  qualifié  seigneur  du  Causse,  ou  de  Caussay, 
que  le  roi  Henri  II  nomma  lieutenant  du  seigneur  de 
Losse,  au  gouvernement  de  Marienbourg,  et  lui  donna 
commission,  le  7  juin  1 5 58,  de  commander  dans  cette 
place,  en  l'absence  de  ce  dernier,  une  bande  de  gens 
Je  pied  (2). 


(1}  Jeanne  le  Bel  est  surnommée  La  Bello,  dans  les  articles 
de  son  mariage  écrits  en  patois,  et  prend  le  nom  de  Bonrepos 
(qui  est  sans  doute  celui  d'un  fief)  dans  un  acte  de  l'an  i53o. 
On  remarque,  parmi  les  témoins  de  son  contrat  de  mariage. 
Antoine  de  Luzech,  évêque  et  comte  de  Cahors  :  Raimond  de 
Bause.  licencié,  archiprêtre  de  Cajarc  :  Bertrand  d'Orgueil, 
recteur  de  l'église  de  Roquecorn  :  Gilles  de  la  Falgue,  etc. 

(2)  La  lettre  que  le  roi  Henri  II  lui  écrivit,  est  conçue  en  ces 
termes  :  •   Cappitaine  ayant  esté  adverty  que.  au  moyen  de  l'in- 


432  DE  VIELCASTEL. 

IV.  Pons  de  Vielcastel  ,  :11e  du  nom,  écuyer  , 
seigneur  de  Gazais,  etc.  ,  reçut,  le  2  3  mai  i53o,  la 
donation  que  Souveraine  de  Coderc  lui  fit  de  tous  ses 
biens;  fit  vente,  le  28    août     de    la   même    année,    con- 


»  disposition  du  cappitaine  La  Haye,  qui  a  charge  d'une  bende 
»  de  gens  de  pied,  estant  à  présent  en  garnison  à,  Mauberfon- 
»  taine,  ledit  La  Haye  ne  peult  exploicter  ladite  bende,  j'ay 
»  advisé  l'en  descharger,  et  vous  en  donner  la  charge,  ainsy 
»  que  je  luy  escriptz  présentement,  et  que  verrez  par  les  lettres 
•  de  commission  que  je  vous  envoyé  ;  suivant  lesquelles  je 
»  veulx  et  vous  ordonne  pourveoir  et  donner  ordre  que  ladite 
»  bende  soit  en  estât  pour  me  faire  service,  vous  employant 
»  à  la  conduite  d'icelle,  et  faisant  le  debvoir  en  ladite  charge, 
»  que  j'attends  de  vous.  Priant  Dieu,  cappitaine,  qu'il  vous 
»  ayt  en  sa  garde.  Escript  à  Montceaulx,  le  7e.  jour  de  jung 
»  i5  8.  Signé  Henry.  Et  plus  bas,  de  L'Aubespine.  » 

Voici  la  lettre,  par  laquelle  Henri  II  accorda  un  congé  au 
seigneur  de  Losses,  et  nomma  M.  de  Caussay,  pour  commander 
en  son  absence,  dans  la  place  de  Marienbourg  : 

«  M.  de  Losses,  par  la  lettre  que  vous  m'avez  escripte  par  le 
»  sieur  de  Caussay,  présent  porteur,  j'ay  entendu  l'ordre  que 
»  vous  avez  donné  en  vostre  place,  pour  y  éviter  l'inconvé- 
»  nient  de  surprinse,  ou  praticque  dont  elle  est  menassée, 
»  m'asseurant  bien  que  vous  n'y  obmectrez  rien.  Et  pour  ce 
»  que  je  trouve  raisonnable  que  puissiez  aller  faire  ung  voiaige 
»  en  vostre  maison,  pour  donner  ordre  à  vos  affaires  ;  je  suis 
»  contant  et  vous  accorde  vostre  congé  ;  et  pourrez  partir  après 
»  le  retour  par-delà  dudit  sieur  de  Caussay,  que  j'ay  agréable 
»  demourer  chef  en  ladite  place  en  vostre  absence.  Vous  priant  si 
»  bien  l'instruire  et  advenir  de  tout  ce  qui  sera  nécessaire,  avant 
»  vostre  partement,  et  qui  pourra  servir  à  la  seureté  de  ladite 
»  place.  Qu'elle  demeure  en  la  mesme  seureté  que  je  désire,  et 
»  appartient  au  bien  de  mondit  service.  D'autant  que  la  saison 
»  est  jà  fort  avancée  ;  vous  regarderez  de  faire  ce  voiaige  le  plus 
»  court  que  vous  pourrez,  de  sorte  que  vous  puissiez  estre  de 
»  retour  en  vostre  place,  à  la  fin  du  mois  de  mars,  pour  le  plus 
»  tard.  Quant  à  l'abbaye,  dont  m'escrivez,  il  ne  me  souvient 
»  point  en  avoir  accordé  la  résignation  ;  mais  je  sçauray  comme 
»  il  en  va  de  l'archevesque  de  Bourdeaulx,  qui  est  içy,  pt  y 
»  pourveoyray  de  telle  sorte,  que  la  promesse  que  je  vous  en 
>  ay  faicte,  ne  vous  demourera  inutile.  Priant  Dieu,  M.  de 
»  Lpsses,  vous  avoir  en  sa  garde.  Ëscript  à  Paris  le  8«.  jour 
»  de  janvier  1  557  (v.  st.).  Signe  Henry.  » 


DE  VIF.LCASTEL.  433 

jointement  avec  Antoine  Coulon  ,  procureur  fondé  de 
nobles  Pierre  de  Salviac-de-Vielcastel  ,  et  de  Jeanne  de 
Bonrepos,  ses  père  et  mère,  à  noble  Brengon  d'Hébrard^ 
seigneur  du  lieu  de  Villeneuve  d'Agen  ,  de  quelques 
rentes,  pour  la  somme  de  quatre  cents  livres  ,  en  pré- 
sence de  noble  Arnaud  de  la  Lande;  racheta,  le  3i  mars 
[565  ,  de  noble  Guyon  de  Maleville  ,  des  rentes  en 
grains,  que  feu  Pierre  ,  son  père  avait  vendues  à  défunt 
noble]  Guillaume  de  Maleville  ,  père  de  Guyon;  et  fit 
son  testament  à  Cazals,  le  9  février  i5ti,  par  lequel 
il  demanda  à  être  enterré  dans  l'église  de  ce  lieu,  et 
dans  les  tombeaux  de  ses  parents  ;  légua  l'administra- 
tion de  ses  biens  à  sa  femme  ,  et  nomma  ses  exécu- 
teurs testamentaires  nobles  Jean  de  Bonafous  et  Guvon 
de  Maleville,  ses  cousins.  Il  acquit,  le  4  mai  1572. 
de  Jean  et  Geraud  Monteilh  ,  père  et  fils,  habitants  de 
la  paroisse  de  Montcléra ,  une  terre  plantée  de  chênes, 
au  lieu  appelé  à  las  Bouygues  bas  ;  racheta,  le  28  sep- 
tembre suivant,  de  nobles  Guy  de  Touchebœuf,  seigneur 
de  Clermont,  et  de  François  de  Clermont ,  seigneur  de 
Catus  ,  plusieurs  rentes  et  autres  droits  seigneuriaux, 
qu'un  seigneur  de  Vielcastel  avait  vendus  à  feu  noble 
Jean  de  Touchebœuf ,  seigneur  de  Verteillac;  et  vivait 
encore  le  20  avril  1573.  Il  avait  épousé,  par  contrat 
du  9  février  1544  (v.st.).  noble  Françoise  de  Valon, 
fille  de  teu  Pierre  de  Valon ,  seigneur  de  Tegra,  en 
Querci  ;  assistée  de  noble  Gilles  de  Valon  ,  seigneur 
de  Tégra,  son  frère,  qui  lui  constitua  en  dot  la  somme 
de  seize  cents  livres  tournois,  et  des  habits  nuptiaux.  Ce 
contrat  ,  qui  contient  les  articles  matrimoniaux,  et  qui 
est  daté  du  château  de  Vailhac,  en  Querci,  le  22  juin 
précédent,  fut  passé  en  présence  de  nobles  Flotard  de 
Vailhac  ,  Claude  de  Basnes  ,  Jean  de  Morlhac ,  Jean 
de  Valon,  frère  de  Gilles  et  autres.  Les  enfants  issus 
de  ce  mariage  sont  : 

1 .°  Donat  I ,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Gilles  de  Salviac  de  Vielcastel  ,  seigneur  d'Au- 

dire,  vivait  encore  en  1 6  r8  ; 
3."  Marie    de    Salviac-de-Vielcastel ,     1  dont  le  sort 
4.0  Catherine  de  Salviac-de-Vielcastel,  \  est    ignoré. 

V.    Donat     de    Salviac-de-Vielcastel  ,     I*     du    nom  , 
écuyer,   seigneur  de    Vielcastel,    Cazals.   etc.,   fut    insti- 
XVU.  28 


434  DE   VIELCASTEL. 

tué  héritier  universel  par  le  testament  de  son  père  ,  du 
9  février  1 57 1  ^  transigea,  le  2  octobre  1582,  avec  noble 
Guyon  de  Maleville  ,  qui  lui  céda  diverses  rentes  ; 
donna,  le  i3  février  1609,  une  quittance  de  lots  et 
ventes  pour  des  biens  fonds,  relevants  de  sa  mouvance, 
situés  dans  la  paroisse  de  Cazals;  fit  un  accord,  le  14  fé- 
vrier i6i3,  avec  Jean,  son  fils,  et  Anne  de  Maleville, 
sa  belle-  fi  lie  ;  vendit,  le  2  novembre  1618,  quelque 
rentes  à  François  de  Maleville,  seigneur  de  Merlanes, 
et  à  Anne  de  Cugnac  son  épouse;  fit  une  autre  vente, 
le  3  décembre  suivant,  en  faveur  de  noble  Toussaint  de 
Sigarre,  son  gendre;  et  vivait  encore  le  25  juillet  1621, 
suivant  un  acte  de  sommation  fait  par  Donat  II,  son 
petit-fils.  Il  avait  épousé,  par  contrat  passé  au  château 
de  Vielcastel,  le  16  mars  1572,  demoiselle  Jacquette 
de  Chaunac,  fille  de  feu  noble  Raimond  de  Chaunac, 
écuyer,  seigneur  de  Lanzac,  et  de  dame  comtesse  de 
Gras,  qui  constituèrent  en  dot,  à  leur  fille,  la  somme 
de  deux  mille  livres  tournois,  et  cent  écus  sol,  pour  les 
habits  nuptiaux.  Jacquette  de  Chaunac  testa,  le  9  no- 
vembre 1614,  en  faveur  des- enfants  issus  de  son  mariage, 
qui  suivent  : 

1 .°  Jean,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Jean-Jacques,  seigneur  du  Bousquet; 

3.°  Catherine,  mariée  pap'  articles  accordés  à  Ga- 
zais, le  3i  octobre  161 8,  à  noble  Toussaint  de 
Segarre  (ou  Sigarre),  docteur  es- lois  ,  habitant 
de  la  ville  de  Montfaucon.  Elle  obtint,  conjoin- 
tement avec  son  mari,  le  27  juin  1628,  un  arrêt 
du  parlement  de  Toulouse,  sur  le  procès  qu'ils 
avaient  avec  Geraud  Azémar,  procureur,  et  cura- 
teur donné  aux  causes  de  Donat,  Gilles,  Annet  et 
Guyon  de  Vielcastel  ; 

4.0  Comtesse,  femme  de  noble  Antoine  de  Ros- 
sanges. 

VI.  Jean  de  Salviac-de- Vielcastel  ,  écuyer,  sei- 
gneur du  Causse  (ou  del  Causse)  (1),  mestre  de  camp 
d'un    régiment    d'infanterie  ,    servit    sous    Henri    IV,    et 


(1)  Ce   fut  Jean  de  Vielcastel  qui   commença  et  peu  à  peu.  à 
joindre  le  nom  de  Vielcastel  à  celui  de  Salviac. 


I)K    ViKI.CASTKI.  435 

reçut  une  letire  de  ce  prince,  datée  du  8  août  i6o5.  Il 
fournit,  comme  procureur  fondé  de  Donat,  son  père, 
le  5  septembre  1607,  son  dénombrement  au  roi,  des 
biens  et  rentes  qu'il  avait  dans  les  paroisses  de  Cazals, 
Gindon.  Marminhac  et  Montcléra.  Son  père  l'émancipa 
le  17  février  1608.  et  rit  un  accord  avec  lui;  et  Anne  de 
Maleville,  sa  femme,  s'accorda  aussi  avec  lui  le  [4  février 
1 6 1  3 .  Il  obtint,  le  2  janvier  16 16,  la  commission  de  mestre 
de  camp  d'un  régiment  de  mille  hommes  de  pied;  passa 
un  acte,  le  3  décembre  1618,  et  mourut  ab  intestat,  du 
vivant  de  son  père,  l'année  snivante  1619.  Il  avait 
épousé,  par  contrat  du  9  janvier  1597,  demoiselle- 
Anne  de  Maleville,  fille  de  noble  Guyon  de  Maleville- 
les-Cazals,  écuver,  et  de  Magdeleine  de  Merlanes  (1). 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Donat  II,  dont  l'article  suit; 

2.0  Guyon,  seigneur  de  la  Poujade  ,  mort  assas- 
siné en  i632,  sans  laisser  d'enfants; 

3.°  Gilles,  auteur  de  la  branche  de  Merguil  ; 

4.0  Annet,  seigneur  de  Bayart,  transigea,  en  i632, 
avec  Donat,  son  frère  aîné. 

Vil.  Donat  de  Salviac  -  de  -  Vielcastel  ,  II*  du 
nom,  ecuyer,  seigneur  de  Cazals.  Bellisle,  baron  de 
Verdun,  seigneur  de  Cadars,  Quins,  etc.,  né  en  1599, 
parvint  à  un  âge  très-avancé;  et  pendant  sa  longue  car- 
rière, il   passa  un  grand  nombre  d'actes;   il  fit  une  som- 


(1)  Il  rappelle  ses  aveux  dans  son  contrat  de  mariage,  et  se 
dit  fils  de  Donat:  Donat,  fils  de  Pons:  Pons,  fils  de  Pierre; 
Pierre,  fils  d'autre  Pons  :  Pons,  fils  d'Amanieu  :  et  Amanieu. 
fils  de  Pierre. 

Anne  de  Maleville.  épouse  de  Jean  de  Salviac-de-Yielcastel. 
ne  voulant  pas  céder  à  son  mari,  sous  le  rapport  de  l'ancien- 
neté de  l'origine  et  de  la  naissance,  fait  aussi  sa  filiation,  et 
compte  ses  aveux.  Elle  se  dit  fille  de  Guyon  de  Maleville-les- 
Cazals  ;  Guyon.  fils  de  Guillaume  :  Guillaume,  fils  de  Jean  : 
Jean,  fils  de  Pierre:  Pierre,  fils  de  Guillaume;  Guillaume. 
le  Jourdain  :  Jourdain,  fils  d'Elbes  (Ebles,  ;  Eble-.  fils 
de  Raimond  et  de  Monde  de  Gazais:  enfin,  Raimond,  fils  de 
Jean,  chevalier  co-seigneur  de  Maleville  en  Rouergue,  en 
l'an  1  ioo.  etc. 


436  DE  VIELCASTEL. 

mation,  le  25  juillet  1621,  tant  au  nom  de  Donat  de 
Vielcastel,  son  aïeul,  que  celui  de  nobles  Guyon, 
Gilles  et  Annet  de  Vielcastel,  ses  frères,  à  Bernard 
Bouyssou,  Marchand  à  Villefranche  de  Périgord,  au 
sujet  de  la  demande  qu'Anne  de  Maleville,  sa  mère, 
faisait  de  son  douaire  aux  seigneurs  de  Vielcastel, 
sur  les  biens  qu'ils  possédaient  lors  de  son  mariage  ; 
transigea,  le  11  août  i63o,  avec  Annet,  sieur  de  Bayart, 
son  frère,  touchant  ses  droits  dans  les  successions  de 
leurs  père  et  mère,  morts  ab  intestat;  présenta  requête 
au  sénéchal  de  Gourdon,  le  20  septembre  i632,  comme 
père  de  demoiselle  Antoinette  de  Salviac-de  Vielcastel, 
née  de  son  premier  mariage  avec  Beraude  de  Chaunac-de- 
Lanzac,  contre  dame  Antoinette  de  Chaunac-de-Lanzac, 
dame  d'Andaux,  héritière  universelle  de  feu  noble 
Barthélemi  de  Chaunac-de-Lanzac  et  de  dame  Catherine 
de  Touchebœuf-de-Clermont,  ses  père  et  mère  ;  transi- 
gea, le  17  avril  i633,avec  François  de  Maleville,  vicomte 
de  Maleville,  baron  de  Cunhac,  Saint-Cyprien,  la 
Salvetat,  Boulhac,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  et  gen- 
tilhomme ordinaire  de  sa  chambre,  touchant  les  droits 
honorifiques  de  l'église  paroissiale  de  Notre-Dame  de 
Genouillac  (Ginailhac  ),  à  Cazals,  pour  lesquels  il  y 
avait  eu,  au  parlement  de  Toulouse,  un  procès  com- 
mencé par  Donat  I,  son  aïeul.  Il  obtint,  le  2G  octobre 
1641,  à  Cahors,  un  jugement  de  décharge  du  droit  de 
franc-fief,  à  raison  de  sa  qualité  de  noble  ;  et  le  22  février 
i658,  un  arrêt  de  maintenue  de  noblesse,  prononcé 
parla  cour  des  aides,  séante  à  Cahors;  rendit  hommage 
au  roi,  le  7  novembre  i663,  pour  les  biens  nobles  et 
rentes  qu'il  avait  dans  la  généralité  de  Montauban  ;  et 
donna  ,  le  10  janvier  1664,  son  dénombrement  de  la 
seigneurie  de  Cazals,  en  Querci,  et  de  la  baronnie  de 
Verdun,  située  dans  la  paroisse  de  Quins,  en  Rouergue  ; 
produisit,  le  25  septembre  1666,  ses  titres  de  noblesse, 
remontés  à  l'an  1099,  et  en  filiation  suivie  à  l'année  1461, 
devant  M.  de  Rabastens,  juge-mage  de  Montauban,  com- 
missaire subdélégué  par  M.  Pellot,  intendant  de  Guienne, 
pour  la  recherche  de  la  noblesse  ;  transigea,  le  22  août 
1674  et  Ie  4  )um  l^77>  avec  Louise  de  Calvimont, 
dame  de  Verdun,  sa  belle-fille,  au  sujet  de  la  pension 
adjugée  à  cette  dame,  par  arrêt  du  parlement  de  Tou- 
louse,   du  7    avril    1672.     Enfin,    il  fit  son    testament   a 


Dfc  VIELCASTKL.  ^3-, 

Cazals  (i)  le  20  juin  1680,  dans  lequel  il  commence 
par  détailler  sa  filiation  jusqu'en  1099  :  il  se  dit  fils  de 
feu  noble  Jean  ;  Jean,  rils  de  Donat;  Donat,  fils  de  Pons  ; 
Pons,  fils  de  Pierre,  Pierre,  fils  de  Pons;  Pons,  fils 
d'Amanieu  ;  Amanieu,  fils  de  Pierre  ;  Pierre,  fils  de 
Giscard  ;  Giscard,  fils  de  Ramond  ;  Ramond,  fils  de 
Bernard;  Bernard,  fils  de  noble  Pierre,  chevalier,  en 
1099,  etc-  (*)>  ensuite  après  avoir  fait  plusieurs  legs  pieux 
et  fondations  religieuses,  après  avoir  marqué  l'empla- 
cement du  tombeau  de  ses  premiers  ancêtres,  et  rap- 
porté l'inscription  qui   y  était   gravée  (3),  il  fait  mention 


1  Le  testament  de  Donat  est  un  monument  curieux  et  peut- 
être  unique  dans  son  genre  ;  il  est  à  regretter  que  les  borner  de 
cet  article  ne  permettent  pas  d'en  donner  ici  un  extrait  un  peu 
étendu. 

{2)  Donat  tombe  dans  la  même  erreur  que  son  père,  en  ne 
comptant  que  douze  degrés  ou  générations,  depuis  l'an  1099 
jusqu'en  1680  :  tandis  que,  suivant  le  cours  ordinaire  de  la  na- 
ture, six  siècles  doivent  avoir  fourni  dix-neuf  degrés  ou  en- 
viron, en  comptant  trois  générations  par  siècle.  Il  s'est  trompé 
aussi  en  donnant  pour  père  à  Pons  I,  Amanieu,  qui  était  son 
ayeul  maternel  ,  et  d'ailleurs  appartenait  à  la  maison  de 
Salviac. 

(3)  Voici  comment  il  s'exprime  à  ce  sujet  :  •  Et  veux  quaprès 
»  mon  décès,  mon  corps  soit  inhumé  au  tumbeau  de  mes  pré- 
••  décesseurs,  non  pas  à  celuy  des  premiers  siècles,  quy  est 
»  un  arceau    par  dehors,   dans   la   propre  murailhe,  dont  l'an- 

•  cienne  églize  Nostre-Dame  de  Ginoilhac  feust  bastve,  et  ce 

•  à  main  droitte,  joignant  le  portai,  en  sortant  de  ladite  églize. 
»  mais  bien  à   celuy  quy  est  le  premier  en   dedans  de  ladite 

•  églize,    et   joignant  la  chapelle  que  j'ay  dans   ladite   églize, 

•  immédiatement  après  le  balustre  du  sanctuaire,  du  costé  de 
»  l'évangile  :  dans  lequel  dernier  tumbeau,  que  les  pre- 
»  miers  catholiques  commancèrent  à  faire  des  tumbeaux  au 
«  dedans  des  églizes.  nobles  Pierre  et  Etienne  de  Salviac  de 
»  Vielcastel.  frères  et  chevaliers,  revenants  de  la  guerre  sainte, 
»  en  l'an  1099.  voulurent  estre  ensevelys.  Et  où  il  feust  gravé 
»  en  caractères  gothiques,  sur  ledit  tumbeau.   hic  jacent,  etc.  » 

Donat  avait  étudié  la  philosophie,  la  théologie  et  l'histoire  ; 
il  parait  versé  dans  la  connaissance  du  grec  et  du  latin.  Et  les 
matières  de  controverse  ne  lui  étaient  pas  étrangères.  Il  écrivait 
beaucoup  en  prose  et  en   vers.  Sa  famille  conserve  une  disser- 


^38  DK  VIELCASTKL. 

des   trois    alliances    qu'il    avait     contractées,    et    des  sept 
enfants  qui  -en    étaient    issus;  et     nomme  exécuteur    de 
ses    dernières    volontés,     son    frère  de     Merguil   (Gilles). 
Il  vivait  encore  le  9   juin   1684,  suivant  un   accord  qu'il 
fit,  au    nom  de  Jean-François,     son     fils,     absent,    avec 
dame    Louise    de  Calvimont  -  de  -  Saint  -  Martial,  femme 
de  ce  dernier,   sur  la  contestation    élevée     entre   eux,    et. 
l'exécution     d'un    arrêt  du  parlement    de   Toulouse,    du 
11    août   1682,    portant  règlement  de  la   pension  de  cette 
dame.    Il    avait    été   marié    trois    fois   :   i.°      par    contrat 
passé   au  château    de  Lanzac,    le     29    décembre   1627,   à 
demoiselle     Beraude  de     Chaunac-de-Lanzac,     fille  de   feu 
noble  Barthélemi    de   Chaunac,   seigneur    de    Lanzac,    et 
de  Gaulejac,    et    de    feue   noble  Catherine     de    Touche- 
bœuf-de-Clermont  ;  elle   se   constitua     en   dot    la    somme 
de  sept  mille  huit   cents    livres,   qui  lui  avait  été  léguée 
par    ses    père    et    mère;    et   mourut    avant  l'an      162S; 
2.0  par   contrat  passé  en  la  ville  de  Turenne,   le  19  février 
1 632,   à  demoiselle  Gilberte  de  Vassinhac,    fille    de    dé- 
funts  Pierre   de  Vassinhac,  écuyer,  seigneur  de  Langlade, 
et    de  dame    Léonarde  de  la  Gorse  :  elle  se    constitua  en 
dot  la  somme    de    sept  mille   livres,    qu'elle     promit  de 
porter  à  son    époux,  le  jour   de  la  solemnisation  de    leur 
mariage;   et   3.°   par  contrat  passé  à    Cahors,   le  8    mars 
1639,   à  dame  Catherine     du    Lion-de-Belcastel,   fille    de 
noble  Pons  du      Lion,    et  veuve    de  messire    Hector    de 
Saunhac -de- Belcastel,     baron    du    Fossat ,    en     Querci, 
qu'elle    avait  épousé   par  articles   du   29  décembre  1621  : 
elle  se  constitua  en    dot  la  somme   de    dix  mille    livres. 
Les  enfants  nés  de  ces  trois  alliances,  sont  : 


tation    théologique   contre  les    calvinistes,    écrite  de  sa   main, 
et  dédiée   à    Nicolas   de  Sévin,  évêque    de  Cahors,  ouvra 
vant,  et  qui  annonce  beaucoup  d'érudition.   Dans  l'epîtrc  dédi 
catoire,  écrite  en  vers,  il   se  dit  âgé    de  quatre   \ingtset  quel 
ques  années,  et  rappelle  qu'il  a  été  connu  et  honore  de  l'estime 
de  cinq  évêques,  prédécesseurs   de  M.  de  Sévin.  Cette  pièce    se 
termine  ainsi  : 

Monseigneur,  je  suis  vieux,  et  néantmoins  je  voy 
Tant  de  réalité  dedans  l'eucharistie, 
Que  vostre  zèle  joinst  au  grand  pouvoir  du  roy 
Me  fuira  encore  \<>u-  la  fin  de  l'hérésie. 


DE   VIELCASTEL.  4.^9 

Du  premier  lit  : 
i.°  Antoinette    de    Salviac-de-Viekastei  ; 
Du  second  lit  : 

2.0  Louise  de  Salviac-de-Vielcastel,  religieuse  de 
Sainte-Claire  de  Gourdon,  entra  en  religion 
le  1 9  mars  1 648  ; 

Du  troisième  lit: 

Jean-François  de  Salviac-de  -  Vielcastel,  baron 
de  Verdun,  rit  donation,  le  1"  mars  1698,  à 
Louise,  demoiselle  de  Verdun,  sa  rille  aînée, 
de  tous  ses  biens,  à  la  charge  de  payer  ses  dettes, 
et  celles  de  feu  Donat,  son  père  .  sous  la  réserve 
d'une  pension,  pour  son  titre  clérical,  se  des- 
tinant à  la  prêtrise  (1.  Il  avait  épousé,  paT  contrat 
passé  au  château  de  Saint-Martial,  en  Périgord. 
le  11  août  1667,  demoiselle  Louise  de  Calvimont. 
fille  de  Jean  de  Calvimont,  baron  de  Saint-Mar- 
tial, seigneur  de  Cazals,  la  Benche,  la  Nadalie, 
et  de  dame  Louise  Dalmays,  dont  il  eut  deux 
tilles   : 

A.  Louise  de  Salviac-de-Vielcastel,  à  qui  son 
père   fit  donation  de  tous   ses  biens,  en  1698; 

B.  Jeanne-Marie  de  Salviac-de-Vielcastel  ; 
4.0  Guvon-Louis  ,  dont  l'article  suit  : 

_  o  r    ,  '  ,   reçues  religieuses  au  couvent  Ste.- 

">*0  p  ,   •  î,    '  Ursule,  à  Cahors,  le  29  septembre 

'  '  1 658  ; 
7. °  Marie  de  Salviac-de-Vielcastel,  épousa,  par 
contrat  du  9  octobre  1668,  noble  Joseph  de  la 
Roque-Bouilhac.  fils  de  feu  Jean,  seigneur  de  la 
Roque-Bouilhac,  la  Veyrière,  etc.,  et  de  dame 
Marguerite  de  Courrieu. 

VIII.  Guyon  -  Louis  dk  Salviac  -  de-  Vielcastel  , 
chevalier    seigneur     de    Cazals,    Véziac  etc.,    servit    d'a- 

(1)  Il  fut  séparé  d'autorité  de  justice,  au  parlement  de  Tou- 
louse, en  1674,  de  la  dame  de  Calvimont.  sa  femme.  Son  père. 
Donat.  s'en  plaint  beaucoup  dans  son  testament,  en  1680,  et 
rend  justice  au  mérite  de  cette  dame. 

Il  n'est  pas  fait  mention  de  cette  alliance  dans  la  généalogie 
de  la  maison  de  Calvimont.  (Nobiliaire,    tom.    XI.  pag.   3q5.) 


440  DE  VIELCASTEL. 

bord  en  qualité  de  garde  -  du  -  corps  du  roi  Louis  XIV; 
en  1680,  et  fut  nommé  dans  la  suite  capitaine  dans 
le  régiment  de  la  Roche-  Bourbon.  Il  transigea  le  10 
janvier  1693,  avec  François  du  Lion,  seigneur 
de  Campagnac  et  co-seigneur  de  Siorac  en  qualité 
de  donataire  contractuel  de  feu  Jean  du  Lion,  seigneur 
de  Belcastel,  son  père,  sur  une  contestation  élevée 
entr'eux,  au  sujet  d'une  île  formée  dans  le  canal  de  la 
Dordogne,  appelée  l'Isle  du  Coux;  fit  un  testament  mu- 
tuel avec  Jeanne-Claude  de  Robert,  sa  première  femme, 
le  5  mai  1698,  par  lequel  ils  demandèrent  l'un  et  l'autre 
à  être  inhumés  dans  l'église  de  Montplaisant,  et  s'ins- 
tituèrent héritiers  réciproquement.  Il  acquit,  le  18  oc- 
tobre 171 7,  des  biens  fonds  en  terres,  de  Pierre  de 
Saintours,  écuyer  de  la  paroisse  du  Coux  ;  et  fit  un  se- 
cond testament,  à  Véziac  ,  paroisse  de  Montplaisant, 
le  i3  décembre  1721.  Il  avait  été  marié  deux  lois:  i.°à 
demoiselle  Jeanne-Claude  de  Robert,  dont  il  n'eut  pas 
d'enfants;  2°  par  contrat  du  19  avril  1700,  à  de- 
moiselle Isabeau  de  Vassal,  fille  de  noble  Jean  de  Vassal, 
écuyer,  seigneur  de  la  Flameyrague,  et  de  dame  Isa- 
beau  de  Luxe.  Il  laissa  de  cette  seconde  alliance  : 

i.°  Jean  de  Salviac  -  de  -  Vielcastel  ,  lieutenant  en 
1729,  au  régiment  de  Dauphiné,  commandé  par 
le  marquis  de  Vassal-de-Montviel,  son  parent; 
quitta  le  service  cinq  ans  après,  pour  cause  de 
dérangement  de  santé;  et  mourut  en  1746  ; 

2.0  Joseph  de  Salviac-de-Vielcastel ,  seigneur  de 
Bellisle,  fut  lieutenant  au  régiment  de  Dauphinc, 
en  1725;  puis  incorporé  au  régiment  de  Médoc, 
y  fut  fait  capitaine  en  1747,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  la  même  année,  et  mourut  en  1767. 

3.°  Charles,  dont  l'article  suit  ; 

4.0  Jean  de  Salviac-de-Vielcastel ,  sieur  de  Cossay 
ou  Cossé,  se  fit  capucin,  et  mourut  en  17 

5.°  Catherine,  demoiselle  de  \ 

Vielcastel.  I  ... 

n  «  /"-  »u    •        j        -m      1     ■  mortes  sans  alliance. 
b.°  Catherine,  demoiselle  de  i 

Bellisle ,  ) 

IX.  Charles  de  Salviac  -  de  -  Vielcastel  ,  Ier  du 
nom,  baron  de  Verdun,  seigneur  de  Cazals,  Bellisle, 
Veziac,    co-  seigneur  de    Siorac,   et  qualifié  haut  et  puis- 


DE  YIKLCASTKL.  441 

sant  seigneur,  ne  le  1"  décembre  1706,  servit  dans  les 
i;ardes-du-corps  du  Roi  et  dans  la  cavalerie;  fut  léga- 
taire d'une  somme  d'argent,  par  le  testament  de  son 
père,  du  i3  décembre  1 72 1  ;  ht  une  acquisition  de 
Pierre  Fouilloux,  prêtre,  le  i5  novembre  1775;  un 
retrait  féodal,  le  29  mai  1776;  et  mourut  en  1793.  Il 
avait  épousé  en  premières  noces,  en  1730,  après  avoir 
obtenu  du  Pape  Clément  XII,  le  jour  des  calendes 
d'août  de  la  même  année,  dispense  du  3e  degré  de  pa- 
lenté,  Marguerite  -  Thérèse  du  Lion,  demoiselle  de  Sio- 
rac ,  tille  de  défunts  nobles  Baptiste  du  Lion  et  Mar- 
guerite de  Siorac.  laquelle  ht  son  testament  le  23  août 
1768,    en  faveur  de    son    mari,   qui    épousa  en  secondes 

noces,  en  178 demoiselle    N de    Vassal-de-Gaulc, 

dont  il  n'a  pas  eu  d'enfants.  Il  avait  eu  de  son  premier 
mariage: 

1 .°  Charles-Raimond  de  Salviac-de-Vielcastel ,  ap- 
pelé le  baron  de  Vielcastel ,  entra  lieutenant  au 
régiment  d'Auvergne,  en  1744,  y  fut  fait  capi- 
taine en  1747,  s'y  distingua  entr'autres  occa- 
sions, à  la  tête  d'un  détachement  de  3oo  hommes 
et  3o  hussards,  dans  une  expédition  particulière 
sur  Maubourg,  pendant  l'hiver  de  cette  année  (1); 
passa  à  la  compagnie  des  grenadiers  en  1767; 
chevalier  de  Saint-Louis,  le  22  février  176 1  ; 
mourut  capitaine  de  grenadiers,  le  3  septembre 
1769; 

2.0  Charles-  François  Pons,  dont  l'article  suit  ; 

3.°  Jean-Baptiste  de  Vielcastel-de- Verdun  ,  entra 
lieutenant  au  régiment  d'Auvergne  en  1759;  et 
mourut  des  suites  des  blessures  qu'il  avait  reçues 
à  la  bataille  deCloster-Camp,  en  1760  (2). 

X.  Charles- François- Pons  de  Salviac  ,  baron  de  Viel- 
castel, nommé  d'adord  le  chevalier  de  Vielcastel,  naquit  le 
8  novembre  1731,  entra  au  service  en  1746,  lieute- 
nant au  régiment  dA'uvergnc;  fut  fait  capitaine  le  1" 
septembre    1755;    ht  toutes    les     campagnes  delà  guerre 


(1)  Vqyej   le   journal   historique  du   régiment   d'Auvergne, 
page   1 53. 

(2)  Ibid.  page  167. 


442 


DE   VIELCASTEL. 


de  sept  ans,  se  distingua  entr'autres  à  la  défense  de 
Cassel,  où  il  eut  part ,  à  la  tête  d'une  compagnie  de 
chasseurs,  aux  différentes  actions  qui  ont  rendu  ce  siège 
célèbre  (r);  fut  fait  chevalier  de  Saint-Louis,  le  q  fé- 
vrier 1763,  continua  de  servir  jusqu'en  1768,  que  ses 
infirmités  et  plusieurs  graves  blessures  l'obligèrent  de 
quitter  le  service;  il  lui  fut  accordé  une  pension  de  re- 
traite de  5oo  livres.  Il  avait  épousé,  par  articles  accordés 
au  château  de  Barbarande,  paroisse  de  Peyzac,  le  5  jan- 
vier 1763,  demoiselle  Anne  -  Gabrielle  -  Marguerite  de 
Boucher,  fille  de  noble  messire  Guillaume  de  Bou- 
cher, seigneur  de  Barbarande,  et  de  dame  Jeanne  de 
Vayres.  De  ce  mariage  sont  nés  seize  enfants,  huit  gar- 
çons et   huit  filles. 

i.°  Charles,  dont  l'article  suit; 

2.0  Marc,  officier  au  régiment  de  Languedoc  ,  a 
émigré  et  a  fait  toutes  les  campagnes  de  l'armée  de 
Condé ; 

3.°  Etienne,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire 
de  Saint- Louis,  est  mort  en  181 6,  des  suites 
des  blessures  qu'il  avait  reçues  à  larmée  de  Condé, 
dont  il  avait  fait  aussi  les  campagnes  ; 

4. °  Hubert ,    officier    d'infanterie,    mort  en    1 79 1  ; 

5.°  Charles  a  fait  de  même  les  campagnes  de  l'armée 
de  Condé,  et  a  été  nommé  chevalier  de  Saint- 
Louis; 

6.°  Henri  a  fait  ainsi  que  ses  frères,  lescampagnes 
de  l'armée  de  Condé,  et  plusieurs  dans  l'armée 
anglaise  ; 

7.0  Louis,  mort  en  1784; 

8.°  Pierre-Armand  ,  officier  au  46e  régiment,  a 
péri  dans  la   campagne  de  Moscou,  en  1 8 1 3  ; 

9.0  Marguerite-Suzanne; 

io.°  Marie-Magdeleine; 

1  1 .°  Marie  -  Damasie  ,  mariée  à  N.....  ,  vicomte  de 
Bérenger  ; 

12.0  Marguerite-Antoinette-Joscphine  ; 

1  3.°  Marguerite-Françoise-Antoinette; 


(1)   Voyez  le  journal  historique,   etc.    IbiJ.   page    712.  —  Et 
journal  du  régiment  de  Navarre,  page  29b. 


DE  VIELCAStBL  443 

14.°  Jeanne- Thérèse,    mariée,    à    N de    Tayac: 

i5.°  N / 

j:  o  m  •'  mortes  en    bas  âge. 

XI.  Charles  de  Salvivc,  baron  de  Vielcastel,  né  le 
27  mai  1766,  a  été  page  du  Roi  en  1781,  jusqu'en 
1784.  Il  fut  alors  nommé  officier  de  dragons  au  régi- 
msnt  de  la  Rochefoucauld .  Il  émigra  en  1791  ,  avec 
quatre  de  ses  frères;  fit  la  campagne  de  1792,  dans  le 
corps  d'armée  commandé  par  Monseigneur  le  duc  de 
Bourbon.  Rentré  en  France,  après  le  licenciement,  il  fut 
nommé  en  1814,  colonel  de  la  garde  nationale  de  Ver- 
sailles, et  successivement  commandant  d'arrondisse- 
ment, et  colonel  chef  d'état  -  major  ,  grade  qu'il  a  oc- 
cupé jusqu'à  la  réforme  opérée  par  l'ordonnance  du  3o 
septembre  18 18.  Il  eut  le  bonheur  dans  son  comman- 
dement de  rendre  des  services  à  la  cause  royale  et  à  la 
ville  de  Versailles,  dans  les  invasions  qu'elle  éprouva  en 
et  181 5.  Le  Roi  de  Prusse  lui  en  témoigna  sa 
satisfaction,  en  le  décorant  en  1816,  de  l'ordre  de 
V  Ugk  rouge,  qu'il  lui  fit  remettre  par  son  ambassa- 
deur. Précédemment  le  Roi  de  Bavière  avait  bien  voulu 
le  nommer  commandeur  de  son  ordre  du  Mérite  ;  et 
au  mois  d'août  1816,  le  Roi  a  comblé  tous  ses  vœux 
en  lui  accordant  la  croix  de  Saint-  Louis. 

M.  le  baron  de  Vielcastel  a  épousé  en  premières  noces, 
au  mois  de  septembre  178g,  demoiselle  Marguerite- 
Sophie  du  Gritfolet-de-Lentillac;  veuf  en  1794  ,  il  a 
formé  une  seconde  alliance  en  1797,  avec  dame  Caroline 
Annette  de  Lasteyrie-du-Saillant  ,  ci-devant  chanoinesse 
de  Remiremont.  Les  enfants  nés  de  ces  deux  mariages 
sont: 

Du  premier   lit  : 

1 .°  Jean  -  Jacques  -  Henri  -  Charles  -  Théodore  de 
Salviac-de- Vielcastel,  né  le  3o  août  1798,  sous- 
préfet  depuis  181  5,  a  épousé  le  3o  décembre  1 8 17, 
Adélaïde- Elisabeth  -  Catherine  de  Boisse  ,  fille 
d'Antoine-René,  vicomte  de  Boisse,  lieutenant- 
général  des  armées  du  Roi,  et  chevalier  de  l'ordre 
royal  et  militaire  de  Saint-  Louis; 

2.0  Caroline-Sophie,  morte  en  bas  âge. 

du  second  lit  : 
3.°  Charles  -  Louis-  Gaspard  -  Gabriel,    attaché    en 


444  DE   VIELCASTEL. 

qualité  d  élève,    au  ministère  des   relations  exté- 
rieures; 

4.0  Marc-Horace  ; 

5.°  Charles- Victor  ; 

6.°  Caroline-Anne,  morte  en  bas  âge; 

7.0  Josephine-Louise-Caroline. 

Branche  de  Gardes  et  Merguil,  éteinte. 

VII.  Gilles  de  Salviac  -  de  -  Vielcastel  ,  3e  fils 
de  Jean  et  d'Anne  de  Maleville,  et  frère  de  Donat  II, 
eut  en  partage  la  seigneurie  de  Merguil,  située  dans  la 
paroisse  de  Cazals.  Il  est  nommé  avec  ses  frères,  dans 
un  acte  du  2  5  juin  1621;  assista  aux  deux  derniers  con- 
trats de  mariage  de  Donat  II,  son  frère  aîné,  des  années 
i632  et  1639;  fournit  au  Roi  l'aveu  et  le  dénombre- 
ment de  ses  biens,  en  1664;  et  ne  vivait  plus  à  ce 
qu'il  paraît,  le  29  décembre  1668,  lorsque  Gilles  de 
Sa lviac-de- Vielcastel  de  Marminhac,  prêtre,  qui  était 
probablement  un  de  ses  fils,  fit  un  accord  avec  les 
consuls  de  Marminhac  et  les  seigneurs  de  ce  lieu.  Il  fut 
ayeul de  : 

IX.  Henri  de  Salviac-de  -  Vielcastel,  écuyer,  sei- 
gneur de  Merguil,  etc.,  obtint  deux  arrêts  de  la  Cour  des 
Aides  de  Montauban  ,  contre  les  officiers  de  l'élection 
de  Cahors  et  les  consuls  de  Marminhac  ;  le  premier, 
le  17  août  1740;  et  le  second,  confirmant"  du  premier, 
le  11  septembre  1750.  Il  mourut  dans  un  état  de  dé- 
mence,  au   mois   d'août   17 ,    laissant   de  Marie  de   la 

Roque-de-Bouilhac,  son  épouse,  sœur  de  noble  Gilles 
de  la  Roque-Bouilhac ,  morte  le  18  novembre  1762, 
six  enfants  qui  suivent  : 

1 .°  Jean-Louis,  dont  l'article  suit  ; 
2.0  Jean-Baptiste    de    Salviac  -  de  -  Vielcastel  ,    sei- 
gneur de  Meyral; 
3.°  Françoise,  religieuse   au   couvent  de  Longdicu; 

4.0  Gabrielle,  femme  de  N deLadet; 

5.°  Antoinette  épousa  N Trémous-Deprats  ; 

6.°  Marie  prit  alliance  avec  N....  de  Chastagnol. 

X.  Jean  -  Louis  dk  Salviac- de  -  Vielcastel  ,  écuvci, 
seigneur   de    Merguil,   etc. ,   mourut    assassiné  ,  le  7  juin 


DE  VIELCASTEL.  445 

1763,  laissant  une  tille  unique  du  mariage  qu'il  avait 
contracté  ,  le  ier  octobre  1762  ,  avee  demoiselle  An- 
gélique Lacoste  : 

Marie  de  Salviac-de- Vielcastel,  née  en  1763. 

j.  Cène  branche   est  éteinte;   et    ses   biens  ont  été 
vendus  en  grande  partie  à  M.  Boysson  de  Rampous. 

Branche  de  Roquecave,  ou  Marminhac,  éteinte. 

I.  Etienne  de  Vielcastel,  damoiseau,  surnommé 
aussi  de  la  Lande  (1),  ne  vivait  plus  le  29  juin  1459. 
Il  avait  épousé  noble  Ramonde  de  Vigier, ou  Viguier, 
qui,  étant  veuve,  acquit,  par  acte  de  ce  jour,  les  droits 
que  Jeanne  de  Pontomier,  femme  de  Jean  Guard, 
bourgeois  et  marchand  d'Agen.  avait  sur  les  biens  et 
succession  de  feu  Guillaume  Dupuv,  clerc  de  Mar- 
minhac; elle  acquit  aussi,  le  1 1  août  1460,  de  noble 
homme  Pons  de  Veyrières,  co-seigneur  de  Concorès, 
le  mas  de  Podio  mega,  dans  la  paroisse  de  Marminhac,  et 
quelques  autres  objets  ;  et  laissa  de  son  mariage  : 

i.°Jean  de  Vielcastel,  damoiseau,  connu  par  divers 
actes,  depuis  l'an  1467,  jusqu'en  i5o5,  mourut 
avant  le  mois  d'août  019,  laissant  un  fils, 
nomm~  : 

Odet  Vielcastel  ,  écuyer,   reçut,  le août 

Ô19,     une    reconnaissance    d'Arnaud    et  de 
Déodat  la  Caze  ; 

2.0  Jean  de  Vielcastel ,  surnommé  de  la  Lande  , 
prêtre,  recteur  de  la  paroisse  de  Marminhac, 
est  connu  par  dos  actes  de  1459,  1467,  1468, 
1476  et  1480: 

3.°  Amanieu,  dont  l'article  suit. 

II.  Amanieu    de    Vielcastel,     damoiseau     de      Mar- 


(1)  Le  surnom  de  la  Lande  provient  sans  doute  de  la  mère. 
ou  de  l'ayeule  d'Etienne  de  Vielcastel,  laquelle  étant  héritière 
des  biens  de  sa  famille,  les  porta  dans  celle  de  Vielcastel,  j 
condition  que  ses  descendans  porteraient  les  nom  et  armes  de 
la  Lande  :  clause  qui,  à  ce  qu'il  paraît,  fut  mal  exécutée. 


44b  DE  VIELCASTEL. 

minhac,  reçut,  en  1467,  conjointement  avec  Jean  et 
autre  Jean  de  Vielcastel,  ses  frères,  une  reconnaissance 
de  Jean  Molinier,  pour  un  ortal  et  deux  bouges  (1), 
situés  dans  la  paroisse  de  Marminhac  ;  rendit  hommage 
au  roi,  en  1469,  avec  Jean,  l'un  de  ses  frères  ,  pour 
les  biens  nobles  qu'ils  possédaient  dans  la  même  pa- 
roisse; obtint  avec  le  même,  le  28  avril  1474,  une  ordon- 
nance, qui  fut  rendue,  en  leur  faveur,  par  les  commis- 
saires des  francs  fiefs;  et  ne  vivait  plus  en  1480.  On  pré- 
sume qu'il  avait  pour  femme,  Marquèse  de  Saint-Gily, 
qui  testa  le  10  mai  1482.  Il  eut  pour  enfants  : 

i.°  Bernard,  dont  l'article  suit; 

2.0  Ramond,  ou  Raimond  de  Vielcastel  .  prêtre, 
recteur  de  Saint- Vincent  de  Marminhac,  connu 
par  plusieurs  actes,  depuis  1490,  jusqu'en  i5ii  ; 
3.°  Mathurin  de  Vielcastel,  prêtre  ,  vivant  en  1 5 1 1  ; 
4.0  Jean  de  Vielcastel,  passa  un  acte  avec  Bernard, 
son  frère,  le  16  janvier  i5o5  (v.  st.),  et  vivait 
encore  le  18  août  1540.  On  le  croit  père  de  : 

Mathurine  de  Vielcastel,  fille  unique  et  héri- 
tière, fut  marie'e  à  Jean  de  la  Coste,  dont 
elle  était  veuve  le  10  juillet  1 568. 

III.  Bernard  de  Vielcastel  ,  damoiseau  de  Mar- 
minhac, est  mentionné  dans  un  acte  de  vente,  faite  à 
sa  femme,  le  6  mai  1495;  il  accorda  a\ec  Jean,  son 
frère,  le  i'6  janvier  i5o5  (\.  st.),  l'investiture  d'une 
maison  et  d'un  pré,  à  Jean  de  Holms,  prêtre,  et  ne  vivait 
plus  le  26  août  1 5 1 1 .  Il  avait  épousé,  par  contrat  du 
25  novembre  1490,  noble  Marguerite  de  Brolhac,  fille 
de  noble  Guillaume  de  Brolhac,  seigneur  de  Mazières, 
au  diocèse  de  Sarlat  :  cet  acte,  dans  lequel  il  fut  assisté 
de  noble  Raimond  de  Vielcastel,  prêtre  et  curé  de  Mar- 
minhac, son  frère,  fut  passé  en  présence  de  nobles  Jean 
de  Brolhac,  seigneur  de  Bouniagues,  de  Jean  de  Vervays, 
seigneur  de  Masclat,  d'Antoine  de  Guerre,  seigneur  de 
Montamel,  et  d'Arnaud  Carbonier ,  du  lieu  de  Castil- 
honnés.  Les  enfants  issus  de  ce  mariage,  sont  : 


(1)  Ortal,  orteil,  ou  ortial,  est  un  vieux  mot  qui  signifie 
un  jardin.  Et  on  appelait  autrefois  bouge,  une  cuisine,  ou 
salle  à  manger. 


DE   VIELCASTEL.  447 

i.°  Mathurin  1,  dont  l'article  suit  ; 

2."  Agne,  ou  Anne  de  Vielcastel  tut  mariée,  par 
contrat  passé  à  Goujonnac,  le  3o  juin  i5oy,  à 
Jean  Belhomme,  tils  de  défunt  autre  Jean,  habi- 
tant du  lieu  du  Puy-Lévéque,  en  Querci. 

IV.  Mathurin  dk  Vielcastel  ,  I,r  du  nom,  damoi- 
seau de  Marminhac.  était,  le  26  août  i5il,  sous  la 
tutelle  de  nobles  Ramond  et  Mathurin  de  Vielcastel, 
prêtres,  ses  oncles;  il  lit,  le  2  janvier  i53o  (v.  s.t  , 
un  partage  de  biens  fonds  et  de  rentes,  avec  Odet  de 
Vielcastel  de  Vieulxchasteau  ),  son  cousin-germain  ;  et 
vivait  encore  le  18  août  1D40,  suivant  le  testament  de 
Jean  de  Benauges,  dont  une  clause  porte  que:  la  borie 
de  Lanta  dont  le  testateur  fait  Finette  de  Berlues,  sa 
mère  héritière,  retournera,  après  sa  mort ,  à  Mathurin 
de  Vieulxchasteau,  laquelle  borie  était  sortie  de  sa  maison. 
Il  laissa  de  N....  ,  sa  femme,  entr'autres  enfants: 

i.°  Jean,  dont  l'article  suit; 

2."  Mathurine  de  Vielcastel  fut  mariée  à  noble 
Guillaume  de  la  Sudrie,  fils  de  Jean,  et  de  dame 
Isabeau  de  Cadrieu;  elle  transigea,  ainsi  que  son 
mari,  en  1 558,  avec  Jean  de  Vielcastel,  leur 
frère  et  beau-frère.  Elle  ne  doit  pas  être  confon- 
due avec  Mathurine.de  Vielcastel,  veuve  de  Jean 
la  Coste,  en  1 568. 

Y.  Jean  de  Vielcastel,  Ier  du  nom  ,  dit  de  Mar- 
minhac, êcuyer,  épousa,  par  contrat  passé  le  9  décem- 
bre 1529,  Finette  de  Grisac  (  ou  Grissac  ),  fille  de 
Bernard  de  Grisac,  habitant  de  Daglan.  On  remarque 
parmi  les  témoins  de  cet  acte,  noble  et  puissant  seigneur 
Jean  de  Sermet,  etc. ,  nobles  Mathurin  de  Vielcastel,  et 
Guillaume  de  Bonafous  de  Marminhac;  il  fit  conjoin- 
tement avec  sa  femme,  le  10  juillet  1 568,  un  testament 
mutuel,  dans  lequel  il  fait  mention  de  ses  enfants,  au 
nombre  de  sept  : 

i.°  Mathurin  de  Vielcastel,  institué  héritier  par 
le  testament  mutuel  de  ses  père  et  mère,  en 
1 568,  mourut  le  8  avril  1 593,  après  avoir  fait 
son  héritier,  Mathurin,  le  jeune,  son  frère,  habi- 
tant de  la  ville  de  Souillac  ; 

2.0  Antoine  de  Vielcastel  ; 


448  DE  VIELCASTEL. 

3.°  Mathurin  II,  dont  l'article  suit  ; 
4.0  Gaspard  de  Vielcastel  ; 
5.°  Jean  de  Vielcastel  ; 

6.°  Armande   de  Vielcastel,  vivait  en  1 568  et  iSoJ; 
7. °  Marguerite    de    Vielcastel,    mariée   avant  i5p3, 
à  Jean  de  Rossanges. 

VI.  Mathurin  de  Vielcastel,  IIe  du  nom,  écuyer, 
seigneur  de  Roquecave,  Latour,  etc.,  succéda  à  Mathurin, 
son  frère  aîné,  mort  sans  enfants  ;  donna  une  procura- 
tion, le  19  juillet  1567;  fit  un  accord,  le  28  mars  i5y3, 
avec  noble  François  de  Cladech,  seigneur  de  Pechault, 
son  beau-frère,  au  sujet  du  restant  de  la  dot  de  sa  femme  ; 
reçut  une  quittance  pour  le  ban  et  arrière-ban,  le  4  no- 
vembre 1587;  vendit,  le  9  avril  1602,  à  Geraud  Besse, 
une  terre  et  une  maison  situées  dans  la  paroisse  de  Mar- 
minhac.  Le  roi  Louis  XIII  lui  accorda  des  lettres,  datées 
de  Paris,  au  mois  de  septembre  16 18,  et  scellées  du  grand 
sceau,  portant  confirmation  en  sa  faveur,  du  nom  de 
Marminhac;  et  ne  vivait  plus  en  1634.  Il  avait  été  marié 
deux  fois  :  i.°  à  Marguerite  de  Cladech,  sœur  de  Fran- 
çois de  Cladech,  seigneur  de  Pechault,  morte  avant 
le  28  mars  1573  ;  2.0  par  contrat  passé  en  la  ville  de 
Fons,  près  Figeac,  en  Querci,  le  26  août  i582,  à 
demoiselle  Gabrielle  de  Boisset  (del  Bqysset  ),  fille  de 
noble  Jean  de  Boisset,  seigneur  de  la  Salle,  et  de  dé- 
funte dame  Gabrielle  de  Saint-Mêdard.  Ses  enfants  furent: 

Dit  premier  lit: 

1 .°  Jean  de  Vielcastel,  mort  jeune,  et  avant 
Tan  1 573; 

Du  second  lit  : 

2.0  Jean  II  de  Vielcastel,  dont  l'article  suit; 

3.°  Louise  de  Vielcastel-de-Marminhac,  fut  mariée, 
en  i6ri,  à  noble  Jean  de  Brons,  écuyer,  sieur 
de  la  Romiguière,  fils  de  noble  Mathurin  de 
Brons,  et  de  Jeanne  de  Cladech. 

VII.  Jean  de  Vielcastel-de-Marminhac,  IIe  du 
nom,  écuyer,  seigneur  de  Roquecave,  etc.,  avait  déjà 
succédé  à  son  père,  le  17  .novembre  1634,  suivant  un 
échange  qu'il  fit  avec  noble  Jean-Charles  de  Belcastel, 
seigneur  de  Campagnac  ;  il  paraît  qu'il  fut  aussi  marié 
deux   fois;  la    première,  par    contrat  du  7  mars  1576,  a 


DE  V  IELCASTEI..  449 

demoiselle  Marguerite  de  Paleyrac,  fille  de  noble  An- 
toine, seigneur  de  Paleyrac,  et  la  seconde  ,  à  demoiselle 
Hélène  de  Bonafous-de-Presque ,  fille  de  Joseph  de 
Bonafous  ou  Bonnefous ,  seigneur  de  Presque ,  et  de 
Françoise  de  Reilhac  ,  par  contrat  du  10  décembre  1614. 
Il  laissa  entr'autres  enfants  : 

i°.  François  ,  dont  l'article  suit  ; 

20.  Jean  de  Vielcastel ,  clerc  tonsuré  ,  prieur  com- 
mendataire  du  prieuré  de  Saint-Victor  de  Rinhac  , 
qu'il  résigna,  en  1608,  à  Hugues  Fauguière , 
prêtre  du  diocèse  de  Saint-Flour.  Il  est  peut-être 
le  même  qu'un  Jean  de  Vielcastel,  prêtre  et 
recteur  de  Marminhac ,  qui  rit  un  accord,  le 
26  juillet  1646  ,  avec  noble  Brandelin  de  Gironde, 
seigneur  de  Montcléra  ; 

3°.  Marguerite  de  Vielcastel,  épousa,  en  1626, 
noble  Geoffroi  de  la  Sudrie ,  seigneur  de  Brocard  , 
à  Marminhac  ,  fils  de  Guillaume  II  de  la  Sudrie. 
et  de  Françoise  de  Durfort-de-Prouilhac. 

VIII.  François  de  Vielcastel  -  de  -  Marminhac  ,  che- 
valier ,  seigneur  de  Roquecave,  etc.,  fut  maintenu  dans  sa 
noblesse  .  en  1668,  sur  le  vu  de  ses  titres  ,  remontés  à 
l'an  14G9  ;  uni  à  plusieurs  seigneurs  de  Marminhac  ,  il 
lit  un  accord,  le  29  décembre  1668  ,  avec  les  consuls  du 
même  lieu  ;  et  vivait  encore  au  mois  de  mai  1680  , 
suivant  des  lettres  royaux  ,  qu'il  obtint  au  parlement  de 
Toulouse,  contre  Jean  de  Calvimont ,  baron  de  Saint- 
Martial  et  François  de  Durfort-Léobard.  Il  avait  épousé , 
le  22  juin  i65o,  demoiselle  Catherine  de  Bonafous- 
de-Presque  ,  fille  d'Armand  de  Bonafous  ,  et  de  Clé- 
mence de  Lanzac ,  dont  il  eut  une  fille  unique ,  qui 
suit  : 

Clémence  de  Vielcastel  fut  mariée ,  par  contrat 
du  1 1  février  1667  ,  à  noble  François  de  Durfort  , 
dit  le  chevalier  de  Léobard  ,  fils  d'Antoine  de 
Durfort  ,  baron  de  Léobard  ;  et  lui  porta  le  châ- 
teau de  Roquecave  et  tous  les  biens  de  sa  branche  , 
dont  elle  devint  héritière. 

Armes  :  de  gueules  ,  à  un  château  donjonné  d'or. 
Devise  :  quam  vêtus  est  castrum  cujus  nescitur  origo  ! 
Couronne  de  comte.  Supports  :  deux  lions. 


XVII. 


29 


45  o 


DE   ROMAN  ET. 


de  ROMAN  ET  ,  famille  ancienne  du  Poitou  ,  dis- 
tinguée par  une  longue  série  de  services,  militaires. 
Nous  en  donnerons  la  filiation  suivie  depuis  : 

I.  Etienne  de  Romanet,  Ier  du  nom,  vivant  vers 
l'an  i32o  ,  père  de  : 

II.  Pierre  de  Romanet  ,  sieur  de  Beaune  ,  vivant  en 
1364.  Il  fonda  une  chapelle  dans  l'église  paroissiale  de 
la  ville  d'Eymoutier  ,  en    Limosin.  Il  eut  pour  fils  : 

III.  Pierre  de  Romanet  ,  IIe  du  nom  ,  sieur  de 
Beaune.  Ce  dernier  eut  entr'autres  enfants  : 

IV.  Etienne  de  Romanet  ,  IIe  du  nom  ,  sieur  de 
Beaune ,  qui  testa  en  1474.  Il  avait  épousé  Léonarde 
Barmondette  ,  dont  est  issu  ,  entr'autres  enfants  : 

V.  Martial  de  Romanet  ,  sieur  de  Beaune ,  qui  ,  l'an 
i5oo  ,  fonda  une  chapelle  dans  l'église  d'Eymoutier, 
et  y  affecta  une  vicairie  ,  à  laquelle  l'aîné  de  cette  fa- 
mille avait  droit  de  nommer.  Martial  fut  père  de  : 

VI.  Jacques  de  Romanet  ,  sieur  de  Beaune  ,  qui 
épousa  Jeanne  de  Bermondet ,  dont  il  eut  : 

VII.  Mathieu  de  Romanet  ,  sieur  de  Beaune  ,  époux 
d'Anne  de  la  Faye  ,  et  père  de  : 

VIII.  Joseph  de  Romanet,  sieur  de  la  Vareille  et 
de  Beaune  ,  qui  épousa  Françoise  Aubusson.  Ses  enfants 
furent  : 

1 .°  Philippe  ,  qui  suit  ; 

2.0  N....  de  Romanet  ,  lieutenant-colonel  du  régi- 
ment de  la  Valette  ,  tué  d'un  coup  de  flèche  en 
1649  ,  à  l'attaque  du  fort  de  la  Dominique. 

IX.  Philippe  de  Romanet  ,  Ier  du  nom  ,  sieur  de  la 
Vareille  et  de  Beaune  ,  rendit  des  services  signalés  à 
Tétat  en  qualité  de  garde  du  corps  ,  pendant  vingt- 
huit  années  ,  tant  dans  les  guerres  contre  ceux  de  la 
religion  prétendue  réformée  ,  qu'en  Flandre  et  en  d'autres 


DE  ROMANKT.  ^l 

armées,  s'etant  particulièrement  distingué  aux  sièges 
de  Montauban,  de  la  Rochelle,  en  Lorraine  et  en  Pi- 
cardie, ainsi  qu'il  appert  des  lettres  patentes  du  roi 
Louis  XIV,  du  mois  de  mars  1644,  où  tous  ses  ser- 
vices sont  énoncés.  Il  épousa  ,  par  contrat  du  mois  de 
juin  16 12,  Louise  de  la  Pomélie,  tille  de  Pierre  de  la 
Pomélie,  et  de  Catherine  de  Badefol.  De  ce  mariage 
sont  issus: 

1 .°  Pierre,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Melchior  de  Romanet,  sieur  de  la  Forêt,  capi- 
taine au  régiment  de  Montmeige; 
3.°  Pierre  de  Romanet  ,  sieur  du  Mas  Faucher, 
lieutenant  en  la  même  compagnie.  Il  se  trouva 
avec  son  frère  aux  sièges  de  Bois-le- Duc,  Neuf- 
châtel,  de  Mirecourt,  de  Dieuze,  Epinal,  La- 
mothe  et  Arras.   Ils  périrent  tous  deux  en  Italie; 

4°  N de  Romanet  ,  capitaine    au  régiment  de 

Limosin  ,   tué  à   l'attaque  du   faubourg  de  Saint- 
Seurin,    à    Bordeaux. 

X.  Pierre  de  Romanet,  écuyer  sieur  de  la  Vareille 
et  de  Beaune,  rendit  aussi  d'importants  services,  soit 
dans  la  colonelle  du  régiment  des  gardes  françaises, 
soit  en  qualité  d'enseigne,  puis  de  capitaine  au  régi- 
ment de  Sauvebœuf ,  comme  il  conste  des  lettres- 
patentes  du  mois  de  novembre  1667,  où  il  est  dit,  en 
outre,  que  ses  trois  frères  périrent  dans  les  mêmes 
guerres.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  16  décembre 
1644,  Marie  de  Thénezault,  dont  il  eut: 

1 .°  Philippe  1 1,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Pierre-Alexis  de  Romanet,  sieur  du  Mas  Fau- 
cher, vivant  le  28  janvier  1691  ; 

3.°  Françoise  de  Romanet,  mariée  à  Martial  Au- 
busson  de  Cavarlev  ; 

4.0  Anne  de  Romanet,  mariée  à  Jean  Thyvaut, 
sieur  des  Ternes. 

XI.  Philippe  di  Romanet,  IIe  du  nom,  écuver, 
seigneur  de  la  Vareille  et  de  Beaune,  épousa,  par  con- 
trat du  10  février  1687,  Geneviève  Garreau,  fille  de 
Gabriel  Garreau,  sieur  de  Château- Favier,  et  de  Jeanne 
Rougier.  De  ce   mariage  sont  provenus: 


_p2  DE   ROMANET. 

i.°  Gabriel,  dont  l'article  suit; 

2.0  François  de  Romanet  ,  prieur  commendataire 
de  Josselin, 

3.°  Jean  de  Romanet,  seigneur  de  la  Vareille  , 
garde  du  corps  du  roi,  décédé  sans  hoirs. 

XII.  Gabriel  de  Romanet,  chevalier,  seigneur  de 
Beaune,  capitaine  au  régiment  de  Tournon,  puis  dans 
celui  de  Vitry,  épousa,  par  contrat  du  27  mai  1720, 
Marie-Anne-Marguerite  de  Pichart  de  Saint-Julien, 
tille  de  Germain  de  Pichart  de  Saint-Julien,  seigneur 
de  l'Eglise-au-Bois,  et  de  dame  Marie  de  Bridier.  De 
ce  mariage  sont  nés  ; 

i.°  Paul,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Geneviève  de  Romanet  ,  mariée  avec  M.  Es- 
moindelaGrillère; 

2.0  Marie-Anne  de  Romanet,  mariée  à  M.  Hugon 
du  Prat  deSeoux. 

XIII.  Paul,  comte  de  Romanet,  seigneur  de  Beaune, 
de  la  Colombe,  des  Bordes  et  autres  lieux,  épousa, 
par  contrat  du  25  février  1753,  dame  Marie-Anne  des 
Maisons,  du  Palland,  fille  de  Guillaume  -  Annet  des 
Maisons,  seigneur  du  Palland  et  de  Pérat,  capitaine  de 
dragons,  et  de  dame  Marguerite-Thérèse  Faulte,  baronne 
de  Peyrac.  De  ce  mariage  sont  issus: 

i.°  Raymond-Laurent-Joseph,  comte  de  Roma- 
net de  Beaune,  lieutenant-colonel  de  cavalerie, 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint- 
Louis.  Il  a  émigré,  et  a  fait  les  campagnes  à 
l'armée  de  Condé.  Il  a  épousé  Léonarde-Rosalie 
d'Ussel  de  Châteauvert,  fille  de  Marc-Antoine, 
marquis  d'Ussel,  baron  de  Châteauvert,  capi- 
taine au  régiment  de  Conti,  cavalerie,  cheva- 
lier de  Saint- Louis,  et  de  dame  Catherine-Claire 
de  Salvert  de  Montrognon,  dont  deux  demoi- 
selles : 

a.  Pauline  de    Romanet,  mariée  à   M.  Tristan 
de  l'Hermite; 

b.  Rose  de  Romanet,  non  mariée  ; 

2.0  François-Constantin,  dont  l'article  suit; 


DE  BARRI  ^53 

3.°  Léonard -Joseph  de  Romanet  de  Beaume,  of- 
ficier au  régiment  du  maréchal  de  Turenne, 
mort  à  la  Martinique; 

4.*  Joseph-Augustin    de     Romanet ,    ecclésiastique. 

XIV.  François  -  Constantin  ,  comte  de  Romanet, 
lieutenant-colonel  de  la  première  légion  de  la  banlieue 
de  Paris,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  le  1"  août  18 14,  ancien  brigadier  des 
des  du  corps  du  roi,  compagnie  de  Luxembourg,  a 
épousé,  par  contrat  du  2  mars  1783,  dame  Louise- 
Marguerite  Bechereau  de  Thery,  fille  de  René  Beche- 
reau  de  Thery,  conseiller  du  roi,  et  de  dame  Louise- 
Marguerite  de  Lanjon.  De  ce  mariage  sont  nés  : 

i.°  François-  René  ,  vicomte  de  Romanet,  né  en 
1788,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  et  de  la  Légion-d'Honneur,  lieu- 
tenant-colonel des  hussards  de   la  garde    du  roi; 

2.0  François-  Prosper  de  Romanet,  né  en  1794; 

3.°  Louis-Augustin,  chevalier  de  Romanet,  sur- 
numéraire de  préfecture  au  ministère  de  l'inté- 
rieur, né  en  1796. 

Armes:  D'argent,  au  chevron  d'azur,  chargé  d'une 
étoile  d'argent ,  surmonté  d'un  lambel  de  gueules,  et 
accompagné  de  trois  branches  de  romarin  de  sinople. 
Couronne  de  comte. 


BARRÉS,  ancienne  baronnie  du  Vivarais,  au  dio- 
cèse de  Viviers,  dans  le  Languedoc,  contiguë  à  d'autres 
terres  du  même  nom,  dont  la  réunion  forme  une  con- 
trée considérable  de  cette   province      1).  Blonde    de    Bar- 


Ci)  Ces  terres  sont  Saint-Martin  de  Barrés,  Saint-Pierre 
la  Roche,  ou  de  Barry  en  Barrés,  Saint-Vincent  de  Barres. 
Saint-Bauzeli  en  Barrés,  etc..  que  les  généalogistes  et  les  his- 
toriens écrivent  indifféremment  Barres  Barre.  Barrés,  et 
Barre;,  notamment  d'Aubais  et  Pithon  -  Curt,  dans  leurs 
nomenclatures  des  lieux,  paroisses,  terres  nobles,  et  ailleurs. 
Les  titres  de  famille  offrent  aussi  parfois  ces  variations:  mais 
nous  suivons  ici  l'usage  général  qui  a  consacré  Barrés  confor- 
mément à  l'ancienne  prononciation  du  midi  de  la  France,  ou 
l'on  faisait  sentir  fortement  les  lettres  finales  des  mot 


_<54  DE  BARRES, 

rès,  baronne  de  Barrés,  qui  fut  mariée,  vers  l'an  i38o 
à  Bertrand,  de  Taulignan,  IVe  du  nom,  lui  porta  en 
dot  cette  baronnie.  Depuis  cette  époque,  les  Tauli- 
gnan ont  toujours  pris  le  titre  de  barons  de  Barrés,  et 
ont  ajouté  à  leur  écu  les  armes  de  cette  maison,  qui 
étaient:  D'argent,  à  deux  fasces  de  gueules.  (Histoire 
de  la  Noblesse  du  Comtat-Venaissin,  par  Pithon-Curt, 
tom.  I,  pag.  107  et  478,  et  tom.  III,  pag.  368  ).  La 
maison  de  Barrés  possédait  aussi  d'autres  terres  de  son 
nom  en  Dauphiné  et  en  Gévaudan;  cette  dernière  passa 
de  même  dans  la  maison  de  Taulignan,  comme  on  le 
voit  à  la  page  1 65,  tom.  I,  du  même  ouvrage.  D'Au- 
bais  en  fait  aussi  mention  au  chapitre  intitulé» -.Mélan- 
ges, Chartes,  Titres,  etc.,  et  fait  connaître  Bernard  et 
Pierre  de  Barrés,  seigneurs  de  Barrés,  au  diocèse  de 
Mende,  qui  furent  du  nombre  des  seigneurs  compo- 
sant l'assemblée  convoquée  à  Montpellier,  dans  le  cou- 
vent des  Frères-Mineurs,  le  25  juillet  i3o3,  au  sujet 
du  différend  du   pape  Boniface  VIII  avec  Philippe  le  Bel. 

On  distingue  parmi  les  personnages  connus  dans  cette 
ancienne  maison  de  Vivarais,  Genton  de  Barrés,  qui 
fit  le  voyage  delà  Terre-Sainte  en  1097,  avec  plusieurs 
autres  seigneurs  du  voisinage,  qui  prirent  la  croix  après 
le  concile  de  Clermont  (rop5  ),  sous  la  bannière  de 
Raimond  de  Saint-Gilles ,  comte  de  Toulouse.  (Pithon- 
Curt.  tom.  IV,  pag.  8,  où  les  noms  de  ces  seigneurs 
sont  rappelés);  Beaudoin  de  Barrés,  et  Emiline  de 
Sains,  sa  femme,  qui  sont  mentionnés  dans  un  titre  du 
mois  d'avril  i23r.  {Trésor  généalogique,  par  dom  Caf- 
riaux ,  bénédictin  de  la  congrégation  de  Saint-Maur, 
pag.  5 96);  messire  Bertrand  de  Barrés,  et  Bertrand 
de  Barrés,  son  fils;  Béatrix  de  Barrés,  femme  de  Guil- 
laume de  Cadoëne,  chevalier,  et  Aigline  de  Barrés 
femme  de  Bertrand  de  Cadoëne,  damoiseau,  fils  dudit 
Guillaume  de  Cadoëne ,  mentionnés  dans  des  titres 
originaux  des  années  1283  et  1290,  produits  au  cabinet 
des  ordres  du  roi  par  M.  le  marquis  de  Gabriac,  dont 
le  nom  est  Cadoëne,  pour  ses  preuves  de  la  cour; 
autre  Pierre  de  Barrés,  qui  épousa,  vers  l'an  1340, 
Eléonore  d'Adhémar,  dame  de  Meouillon,  qui,  étant 
veuve,  se  remaria  à  Pierre  de  la  Chaux,  qu'elle  obli- 
gea, ainsi  que  ses  enfants,  à  porter  le  nom  de  Meouil- 
lon, (Pithon-Curt.  tom.  IV,  pag  47.  ) 


DE   BARRÉS.  455 

La  filiation  non  interrompue  de  cette  maison  est 
prouvée,  d'après  les  titres  originaux  que  nous  avons 
sous  les  yeux,  et  d'après  les  preuves  qu'elle  a  faites  à 
diverses  époques,  depuis 

I.  Guillaume  de  Barres  ,  l'Ancien  ,  chevalier  ,  qui 
passa,  conjointement  avec  Pierre  de  Barres  ,  damoiseau, 
son  fils,  qui  suit,  devant  Louis  Philiponis  ,  l'ancien  , 
notaire,  le  dernier  septembre  1 341 ,  un  acensement  en 
faveur  de  Pierre  Marsas  du  Pouzin. 

I I .  Pierre  de  Barres  ,  damoiseau ,  fit,  conjointe- 
ment avec  Guillaume  de  Barrés,  l'Ancien,  chevalier, 
son  père,  l'acensement  précité  de  l'année  1341.  Ils  sont 
encore,  l'un  et  l'autre,  rappelés  dans  les  titres  des 
années  1417,  1487,  1 541  et  1641,  dont  il  sera  parlé 
ci-après.  Il  eut  pour  fils  noble  Pons  de  Barrés  qui  suit. 

III.  Noble  Pons  de  Barres,  du  Pouzin,  confirma, 
conjointement  avec  noble  Bernard  de  Barrés,  son  fils, 
devant  Philiponis  le  jeune,  notaire  du  Pouzin,  le  2  mai 
141 7,  l'acensement  passé  par  Guillaume  et  Pierre  de 
Barrés,  le  dernier  septembre  1341.  Pons  de  Barrés  est 
aussi  rappelé  avec  son  fils,  qui  suit,  dans  une  recon- 
naissance féodale  de  1641  ,  citée  ci-après.  Il  eut  pour 
femme  Marie  de  Charrier,  dont  il  eut  : 

IV.  Noble  Bernard  de  Barres,  du  Pouzin,  qui  con- 
firma, conjointement  avec  noble  Pons  de  Barrés,  son 
père,  le  2  mai  14 17  ,  l'acensement  de  l'année  1 341 . 
Il  reçut  une  reconnaissance  féodale,  au  nom  de  Marie 
de  Charrier,  sa  mère,  devant  maître  Lambert ,  notaire 
du  Pouzin,  le  21  août  1439;  est  rappelé  dans  d'autres 
reconnaissances  des  années  1597  et  1641  ;  et  assista  avec 
Antoine  de  Massillargues,  Antoine  Adhémar,  Guillaume 
de  Piolenc,  Thomas  Alberti  et  Antoine  d'Albignac  , 
à  la  transaction  qui  fut  passée,  le  29  août  1435,  devant 
Pierre  Carmes,  notaire  de  Viviers,  entre  Louis  de 
Pierre,  baron  de  Pierrefort  et  de  Castries,  et  Louis  de 
Taulignan  ,  baron  de  Barrés,  fils  d'Aimar  II  ,  et  petit- 
fils  de  Bertrand  IV,  et  de  Blonde  de  Barrés,  cousine 
dudit  Bernard  de  Barrés,  laquelle  avait  porté  en  dot  la 
baronnie  de  Barrés  dans  la  maison  de  Taulignan,  vers 
l'an     i38o.  Il  est  encore   rappelé  dans  le  contrat  de   ma- 


456  DE  BARRES. 

riage   de    Guillaume    de     Barrés,    écuyer ,    seigneur    du 

Molard,  son  fils,  qui  suit,  de  l'année  i  486. 

V.  Noble  Guillaume  de  Barrés,  du  Pouzin,  écuyer, 
seigneur  du  Molard,  IIe  du  nom,  né  en  1436,  lequel 
épousa,  par  contrat  du  6  mars  i486,  Gabrielle  de 
Merle,  qui  le  rendit  père  de  noble  Charles  de  Barrés. 
Il  reçut  une  reconnaissance  féodale  devant  d'Aleyrac, 
notaire,  le  icr  août  1487,  et  il  est  rappelé  dans  d'autres 
reconnaissances  des  années  1 541  et  1641. 

VI.  Noble  Charles  de  Barrés,. du  Pouzin,  écuyer, 
seigneur  du  Molard,  lequel  épousa,  le  6  mars  029, 
François  de  Serre,  dont  il  eut  Guillaume  qui  suit.  Il 
reçut  une  reconnaissance  féodale  devant  maître  Grelhet, 
notaire,  le  25  mars  1541,  qui  rappelle  les  titres  déjà 
cités  des  années  1 341  et  1487.  Il  est  rappelé  dans  une 
autre  reconnaissance  du  12  janvier  1641.  Il  consentit 
une  vente  le  10  mars  1547,  et  testa>  Ie  4  septembre 
1 55 1,  en  faveur  dudit  Guillaume,  son  fils. 

VIII.  Noble  Guillaume  de  Barrés,  du  Pouzin, 
écuyer,  seigneur  du  Molard,  IIIe  du  nom,  dit  le  capi- 
taine Barrés,  épousa,  par  contrat  du  11  avril  1 563, 
Louise  de-  Piberès,  fille  de  Claude  et  de  Marguerite 
Chambaud  ;  fut  nommé  capitaine  (gouverneur)  de  la 
ville  du  Pouzin,  le  10  septembre  1 5g  1 ,  en  considé- 
ration, est-il  dit,  de  son  courage  et  de  son  expérience  au 
fait  des  armes;  passa  une  transaction,  le  12  août  1592, 
avec  noble  Mathieu  de  Chambaud  Charrier,  reçut  une 
reconnaissance  féodale  devant  maître  Flandin,  notaire, 
le  12  avril  1597,  qui  en  rappelle  une  autre  du  ior  juin 
1407;  assista,  le  9  juin  161 3,  au  contrat  de  mariage 
d'Hélie,  son  fils,  qui  suit,  et  lui  rit  donation  de  la  terre 
du  Molard  située  au  Pouzin.  Depuis  cette  époque, 
cette  terre  est  demeurée  dans  la  famille,  jusqu'en  179 3, 
qu'elle  en  est  sortie  par  la  vente  qui  en  a  été  faite  révo- 
lutionnairement.  Il  est  encore  rappelé  dans  un  certificat 
donné  le  5  mars  1629,  par  le  duc  de  Ventadour,  à  Elie 
de  Barrés  son  fils,  dans  lequel,  après  avoir  attesté  ses 
services,  il  ajoute  qu'il  est  d'une  noble  et  trés-ancienne 
famille. 

VIII.   Noble    Elie    de    Bakrés  ,    écuyer,    seigneur    du 


DE  BARRÉS.  457 

Molard  ,  épousa  ,  par  contrat  du  9  juin  1 61 3  ,  Philise  de 
Chambaud  ,  fille  de  noble  Mathieu  de  Chambaud-Char- 
rier  ,  écuver  ,  capitaine-châtelain  royal  du  Pouzin ,  et 
de  Saint-Pierre  de  Barry  ,  et  de  Jeanne  de  Chabruel  ; 
reçut  la  donation  que  lui  fit  Louise  de  Piberès  ,  sa 
mère  ,  le  3  juillet  16 18  ;  fit  une  acquisition  le  27  fé- 
vrier 1 636  ;  fut  convoqué  au  ban  et  arrière-ban  de  la 
noblesse  du  Vivarais  ,  en  1637  et  1639,  et  fit  les  cam- 
pagnes de  Salces  ,  de  Leucate  et  de  Roussillon  ,  contre 
les  Espagnols.  Il  reçut  une  reconnaissance  féodale  de- 
vant maître  Lambert,  notaire ,  le  22  janvier  1641  ,  qui 
rappelle  les  titres  déjà  cités  des  années  1 341  ,  1417  , 
1487  et  041;  et  Philise  de  Chambaud  -  Charrier  , 
sa  femme  ,  étant  veuve  ,  rendit  hommage  au  roi  ,  le 
4  juin  1672,  en  la  généralité  des  finances  de  l'inten- 
dance du  Languedoc.  Il  laissa  de  l'alliance  ci-dessus  : 

1 .°  Alexandre  de  Barrés  ,  qui  continue  la  posté- 
rité; 

2.0  Elie  ,  mort  au  service  du  roi  en   i656  ; 

3.°  Paul  ,  aussi  mort  au  service  du  roi  en  1672  ; 

4.0  Simonne  de  Barrés ,  qui  épousa  ,  par  contrat 
du    12  avril   i655  ,  David  Bonnet  de  Chalançon. 

IX.  Noble  Alexandre  de  Barrks  ,  écuver ,  seigneur 
du  Molard  ,  fut  lieutenant  dans  le  régiment  de  Chartres- 
Vieille  ,  et  fut  en  cette  qualité  aux  sièges  de  Mor- 
tave  et  d'Alexandrie.  Il  passa  une  obligation  le  i3  août 
1 656  ,  et  reçut  celle  qui  lui  fut  consentie  par  Paul  de 
Barres  ,  son  frère  ,  le  23  août  1666  ;  passa  ,  conjoin- 
tement avec  Philise  de  Chambaud  ,  sa  mère  ,  une  tran- 
saction avec  les  consuls  du  Pouzin  ,  le  1 3  mars  1 665  : 
rit  ,  en  qualité  d'héritier  de  cette  dame  ,  hommage  au 
roi  ,  devant  l'intendant  de  Languedoc  ,  des  rentes  et 
biens  nobles  qu'il  possédait  au  Pouzin  ,  le  27  août  1679  ; 
abjura  l'hérésie  de  Calvin  ,  devant  Daniel  de  Cosnac  ,  évèque 
de  Valence,  le  16  août  i683.  Le  21  novembre  suivant  , 
vu  sa  qualité  de  gentilhomme  et  sa  fidélité  envers  le 
roi  ,  le  subdélégue  de  l'intendant  rendit  une  ordon- 
nance en  sa  faveur  faisant  défenses  aux  consuls  du  Pou- 
pin de  le  comprendre  dans  la  contribution  ,  subsistance  et 
logement  des  troupes.  Il  tut  nommé  capitaine-châtelain 
royal  du  Pouzin  ,  le  3  mars  1688  ,  et  prêta  serment  en 
cette   qualité ,  le  3o  du   même  mois  ,  passa  une  transac- 


458  DE  BARRÉS. 

tion ,  le  16  juillet  1691  ,  avec  noble  Daniel  du  Solier  , 
écuyer  ,  et  fit  son  testament  le  16  novembre  1696.  Du 
mariage  qu'il  avait  contracté  avec  demoiselle  Jeanne 
Boix  ,  le  Ier  juin  1669  ,  vint  : 

X.     Noble  Charles-Elie  de    Barrés  ,   écuyer  ,    seigneur 
du  Molard  ,   lequel    comparut   pour  son   père  à  la  montre 
ou    revue  des    gentilshommes  de  la    province    du   Lan- 
guedoc ,    commandés   pour  le    service    du  ban  et  arrière- 
ban  ,  faite    à   Castres    le    14    septembre  1694  >  devant  Ie 
comte     de     Broglie  ,    lieutenant-général    des  armées     du 
roi  ,  épousa,  par  contrat  passé  le   i3  janvier   1695,  dans 
lequel  il    lut    assisté  par  ses    père  et    mère  ,     demoiselle 
Isabeau  de  la    Tour    de  Vocance  ,    fille  de    messire  An- 
toine-David   de   la  Tour   de    Vocance  ,  et  de   Jeanne  de 
Poinsac  ;  reçut  une  reconnaissance,   le    7    janvier   17 14, 
en  qualité  d'héritier  d'Alexandre   de    Barrés ,    son    père  ; 
plaida   en    féodale    contre     les    nommés    Jean     Boisson  , 
marchand  de  Baix  ,  et    Jean    Monier  du    Pouzin  ,  devant 
la  cour  du  sénéchal  de  Nismes  ,    comme  on    le   voit  par 
des  titres  du  procès   ies  3o  juillet  et   26  août   171 8  ,  qui 
roppellent    ceux    déjà    cités    des    années     1487,     1 5  3 1  , 
1597    et    1641  ;    fit     faire    une    enquête    au    Pouzin,    le 
19  mars   1728  ,   dans   laquelle    sont    rappelés     Alexandre 
de    Barrés  ,    son    père ,    et    Elie    de    Barrés ,   son  aïeul  ; 
fit    donation,  le  28    janvier   1732,    à    François-Scipion- 
Laurent  de  Barrés  ,  son  fils  ,   de  tous   ses  biens ,  assista  , 
avec   sa  femme  ,  au  mariage  du   même  François-Scipion- 
Laurent   de  Barrés,   leur  fils,  du    i5  décembre   1736;  est 
nommé  avec  elle    dans    la  transaction    passée  ,    le   5    juin 
1741  ,    entre   ce  dernier  et    Pauline  de  Barrés,  sa  -sœur, 
et  fit  un  acte  d'abandon  ,  le  18  août   1749  ,  en  qualité  de 
tuteur  des  enfants  de  son  même  fils.    Il  avait  eu  de  son 
mariage  avec  ladite  Isabeau  de  la  Tour  de  Vocance  : 

1 .°  François-Scipion-Laurent  de  Barrés  ,  dont  on 
vient  de  parler  ,  et  qui  suit; 

2.0  Simonne  de  Barrés ,  femme  d'Antoine  Payen 
du  Pont,  commandant  du  second  bataillon  au 
régiment  de  Royal-Comtois ,  chevalier  de  l'ordre 
royal    et   militaire    de   Saint-Louis  ; 

3.°  Pauline  de  Barrés  ,  morte  sans  alliance  ; 

4.0  Gabrielle  de  Barres ,  femme  de  noble  Louis- 
Emé  de  Guyon  de  Geyx  de  Pampelonne  ; 


DE  BARRÉS.  459 

5°.  N  .  .  .  .  de  Barrés,  femme  de  N  .  .   .  .de  Tulles. 

VIL  François  -  Scipion -Laurent  de  Barrés,  1"  du 
nom,  écuyer,  seigneur  du  Molard,  naquit  le  1  1  avril 
1707;  reçut,  le  28  janvier  1732,  la  donation  que  lui 
rit  Élie  -  Charles,  son  père,  de  tous  ses  biens;  épousa, 
par  contrat  du  i3  décembre  1736,  demoiselle  Marie- 
Madeleine  Robert,  rille  de  Simon,  et  de  Marguerite 
du  Serre;  passa  une  transaction,  le  5  juin  1 74 1 ,  avec 
Pauline,  sa  sœur,  au  sujet  du  legs  fait  par  leur  père  à 
ladite  Pauline,  et  de  ses  droits  sur  les  deniers  dotaux 
d'Elisabeth  de  Vocance  leur  mère  ;  passa  une  obligation, 
le  20  juin  1743,  et  fit  une  vente  le  28  août  1746.  Il  est 
rappelé  dans  l'acte  d'abandon  du  18  août  1749,  qu'Elie- 
Charles,  son  père,  passa  en  qualité  de  tuteur  de  ses 
enfants  mineurs  ;  dans  l'arrêt  du  parlement  de  Toulouse, 
rendu  le  2?  mai  1750,  entre  sa  veuve  et  plusieurs  par- 
ticuliers du  Pouzin,  et  dans  le  contrat  de  mariage  de 
François  -  Scipion  -  Laurent  de  Barrés,  leur  fils,  du 
3o  avril  1778.  Ses  enfants  sont  : 

i.°  François-Scipion-Laurent,  qui  suit  ; 

2.0  N  ....  de  Barrés,  mariée  à  noble  Guillaume  de 
Labbaye,  officier  d'infanterie  ; 

3.°  Claire-Alexandrine  de  Barrés,  mariée  à  Claude 
de  Saint-Geneys,  capitaine  de  cavalerie,  che- 
valier de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  ; 

4.0  N de  Barrés,  mariée  à  Honoré  Eyroux. 

VIII,  François-Scipion-Laurent  de  Barres,  IIe  du 
nom,  chevalier,  seigneur  du  Molard,  né  le  17  octobre 
1740,  officier  d'artillerie  ,  du  23  décembre  1757,  était 
lieutenant-colonel  et  chevalier  de  l'ordre  royal  et  mili- 
taire de  Saint-Louis,  lors  de  son  émigration,  en  1792. 
Il  s'était  toujours  signalé  par  son  attachement  pour  la 
cause  du  roi  ,  notamment  à  l'époque  de  l'insurrection 
de  Valenciennes,  en  juillet  1789,  et  aux  affaires  des  9 
et  10  août  1792.  Après  ces  funestes  journées,  il  quitta 
la  France,  et  rejoignit  l'armée  des  princes,  le  20  du 
même  mois,  au  camp  de  Rémich,  dans  le  Luxembourg, 
où  il  servit  dans  l'artillerie;  fit  la  campagne  de  1794  et 
une  partie  de  celle  de  1795,  à  la  suite  de  l'armée  com- 
mandée par  le  duc  d'York,  dans  les  Pays-Bas  et  le 
Hanovre.  Au   mois   d'avril    de  cette   dernière  année  ,     il 


460  DE   BARRÉS. 

passa  major  dans  le  corps  royal  d'artillerie  de  Rotalier; 
fut  employé  à  l'expédition  de  Quiberon,  où  il  com- 
mandait une  division  de  ce  corps,  et  reçut  ensuite  le 
brevet  de  colonel  à  dater  du  premier  mai  1795.  Il 
revint  en  France  en  1 801,  où  il  mourut  à  Chomérac, 
département  de  l'Ardèche,  au  mois  de  juillet  1809, 
étant  alors  maréchal  de  camp,  par  ordonnance  du 
i5  mai  1796. 

Il  avait  assisté  aux  dernières  assemblées  de  la  noblesse 
de  sa  province  ,  à  Privas  et  à  Villeneuve  de  Berg,  en 
1788  et  1789. 

Du  mariage  qu'il  avait  contracté,  le  3o  avril  1778, 
avec  Marie-Anne-Joseph  Tardy  ,  tille  de  noble  Jean 
Fleury  Tardy  de  Labrossy,  écuyer,  et  de  Marie-Hélène 
de  Chantereau,  sont  issus  : 

1 .°  Jean-Scipion-Fleury  de  Barrés  du  Molard  , 
vicomte  de  Barrés,  dont  on  va  parler; 

2.0    Pierre  -  Alphonse  ,  né    le    10   septembre  1780; 

3.°  Philippe-Casimir,  né  le  20  octobre  1783  ,  lequel 
s'est  établi  à  la  Trinité  en  1 802,  où  il  a  épousé 
Marie-Anne -Bernard  de  Riveneuve,  dont  il  a  trois 
enfants; 

4.0  Marie- Rosalie,  demoiselle,    née  le  26  juin  1790. 

XI.  Jean  -  Scipion  -  Fleury  de  Barrés  du  Molard  , 
chevalier,  vicomte  de  Barrés,  né  le  7  mars  1779,  ancien 
élève  du  roi  à  l'école  militaire  de  Sorèze,  est  actuellement 
chef  de  bataillon  d'artillerie  au  régiment  de  Valence. 
En  18 14  et  181 5,  il  a  fait  partie  des  députations  en- 
voyées auprès  de  Sa  Majesté,  par  la  ville  de  Privas  et  par 
le  département  de  l'Ardèche.  Le  6  décembre  18 14,  une 
décision  royale  lui  a  conféré  le  titre  de  vicomte  héré- 
ditaire, en  considération  de  l'ancienneté  de  sa  noblesse,  des 
services  de  ses  ancêtres,  de  ceux  de  son  père,  en  qualité 
d'officier  supérieur  et  général,  de  sa  conduite  particulière  et 
de  son  entier  dévouement  pour  la  cause  du  roi.  Le  i5  mars 
suivant,  il  offrit  ses  services  contre  l'usurpateur,  et  fut 
nommé  chef  de  bataillon,  directeur  du  parc  de  l'artil- 
lerie attachée  aux  légions  royales  mobiles  de  Paris. 

Il  a  épousé,  en  1800,  demoiselle  Louise-  Caroline- 
Jacqueline-Rosalie  de  Rochefort,  tille  de  François,  baron 
de  Rochefort,  chevalier,  ancien  capitaine  d'infanterie, 
chevalier  de  l'ordre  royal   et  militaire    de  Saint-Louis,    et 


DE   BUSQUKT.  4(.i 

de    dame   Louise   Moreton  de  Chabrillant.   Il  a  eu  de  ce 
mariage  neuf  entants,  qui  sont  : 

i.°  Jean-Scipion- Henri  de  Barrés,  né  le  2  3  février 
i8o3,  nommé  élève  du  roi  à  l'école  militaire  de 
la   Flèche,  le  3 o  décembre  1814; 

2.0  Marie-Charles,  né  le  10  janvier  1808  ; 

3.°  Laurent-Alphonse-Edouard,  né  le  27  novem- 
bre 1 8 1  o  ; 

4.°Michel-Amédée,  né  le  26  septembre  1 8 1 2  ; 

5.°  Marie-Françoise-Louise-Hélène,  née  le  18  août 
1800; 

6.°  Françoise  -  Joséphine  -  Adèle  ,  née  le  27  no- 
vembre 1801  : 

7. °  Jacqueline-Marie- Pauline,  née  le  25  juin  1804, 
et  décédée  le  2  octobre  1 8 1 9  ; 

8.°  Marie-  Philippe-  Caroline,  née  le  5   juin  1806; 

9.0  Marie-  Joséphine,  née  en  18 14. 

Armes:  D'argent,  à  trois  barres,  accompagnée  en 
chef  d'un  croissant,  et  côtoyées  en  pointe  de  trois 
étoiles,  le   tout   de    gueules. 


de  BUSQUET,  famille  ancienne,  originaire  du  Lan- 
guedoc, dont  les  branches  se  sont  répandues  successi- 
vement en  Angoumois  et  en  Bourgogne.  Elle  remonte 
par  filiation  à 

Jean  de  Busquet,  écuyer,  avocat  au  parlement  de 
Toulouse,  en  1 557,  qui  fit  son  testament  en  1587. 
Son  fils 

Denis  de  Busquet,  écuyer,  avocat  au  parlement  de 
Toulouse  en  1604,  seigneur  de  Monceau,  épousa  Bour- 
guine  de  Saint-Etienne,  le  27  juin  1607.  L'an  1621,  il 
fut  choisi  capitoul  de  Toulouse  pour  entrer  en  exercice 
en  1622.  Voici  l'extrait  de  l'acte  de  sa  nomination  prise 
au  capitole,  le  12  septembre  1787: 

«  Denis  de  Busquet ,  écuyer,  avocat  au  parlement, 
»  seigneur  de  Monceau,  âgé  de  quarante  ans,  élu  capi- 
»  toul  de  Toulouse  par  le  roi  Louis  XIIIe  du  nom  ,  et 
»  ce  au  siège  de  Monheur,  Tannée  1 621  ;  et  de  sa 
»  propre    bouche,    ledit    de    Busquet     fut    choisi,    et    le 


462  DE  BUSQUET. 

»  reste  des  capitouls  à  la  nomination   de    son    conseil  y 
»  présent  (i).  » 

Les  capitouls  de  Toulouse  avaient  été  élus  dans  l'or- 
dre suivant  : 

Denis  de  Busquet  et  François  Andrien,  Pierre  Vitel, 
François  de  Bertrand,  Thomas  de  Foucaud,  Guillaume 
Mégier,   Durand  de  Blandinières,  Etienne  de  Resseguier. 

Denis  de  Busquet  est  qualifié  conseiller  du  roi  et 
maître  particulier  des  eaux  et  forêts  en  la  province  de 
Languedoc,  dans  un  titre  original  du  24  octobre  i655. 
Il  testa,  le  19  janvier  1659,  dans  un  âge  fort  avancé. 
Il  eut,  entr'autres  enfants: 

i.°  Jacques    de  Busquet,  qui  fut  maintenu  dans  sa 

noblesse  le  6  décembre  1668  ; 
2.0  Claire  de    Busquet,  mariée  à   François  de  Tour- 

nemire,   seigneur  de  Rayssac,    capitaine  et    major 

du  régiment  de  la  Molière  en  1629. 

Cette  famille  a  donné,  depuis  le  quinzième  siècle, 
des  magistrats  distingués,  occupant  les  premiers  emplois 
dans  les  provinces  de  l'ouest  et  du  midi  de  la  France, 
un  lieutenant-général  de  province,  un  brigadier  des 
armes  du  roi,  plusieurs  officiers  supérieurs  et  chevaliers 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis. 

En  1788,  plusieurs  descendants  de  cette  famille  exis- 
taient en  Angoumois  et  en  Bourgogne,  l'un  vivant  dans 
son  château  de  Plisson. 

Le  chevalier  de  Busquet,  attaché  à  la  maison  du  roi, 
gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre,  officier  supérieur, 
commandant  un  régiment  de  cavalerie,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  seigneur  des 
terres  et  baronnies  de  Fleury,  Sermoise  et  du  Petit- 
Ponceau,  a  siégé  aux  assemblées  du  comté  et  bailliage 
d'Auxerre,  en  1789,  représenté  par  M.  le  chevalier  du 
Serre,  son  fondé  de  procuration,  avec  ses  titres  et  qua- 
lités au  mois  de  juillet  de  la  même  année  1789,  com- 
mandant à  Lyon  deux  escadrons  du  régiment  de  Mon- 
sieur, dragons,  il  parvint,  par  son  courage  et  sa  prudence, 
à  dissiper    une    foule  de    séditieux,  qui   avaient    déjà  in- 


(1)  Voyez  les    Annales  de   Toulouse,    in-40,   par    Durozoy, 
tome  IV,  pp.  3oi  et  409. 


DU  COUEDIC.  463 

cendié  les  bureaux  de  perception  et  les  barrières,  et 
qui  menaçaient  encore  du  même  fléau  plusieurs  autres 
établissements  publics  (Moniteur).  Sa  fermeté  imposa 
aux  rebelles  et  préserva  la  ville  des  plus  grands  mal- 
heurs. 

Armes  :  d'argent ,  a  deux  bisses  de  sinople  entrelacées 
en  cordelière ,  accompagnées  en  pointe,  et  entre  leurs 
queues,  d'un  lion  dazur. 


du  COUEDIC     i)     de  Kergoualer  et   de  Kerbleizec, 
comtes  et  vicomtes  du  Couëdic,  en   Bretagne.    La  maison 
du   Couëdic,    d'origine  chevaleresque,  réunit     aux    carac- 
tères de  la  plus  haute  antiquité  l'avantage    plus   précieux 
encore  de   constater  son  origine  et  sa  noblesse,    depuis   le 
douzième  siècle,  par  une  longue  continuité  de  services  mi- 
litaires, et  d'avoir  de  tout  temps,  et  notamment  à  la  fin 
du     siècle   dernier,    et    depuis    la    révolution,    scellé     de 
son  sang  son  dévouement  à  l'auguste  maison  de  Bourbon. 
Ses  services    multipliés,   soit   dans    les     bans    et     arrière- 
bans  pour  les  ducs  de  Bretagne,  et  depuis  la    réunion  du 
duché  à  la  couronne,  soit  dans   les  compagnies    d'hommes 
d'armes   ou     d'archers    des    ordonnances,  soit  enfin  dans 
des  grades  supérieurs  depuis  la   formation  des  régiments, 
et  surtout  dans  la  marine  royale  où  elle  a   rendu  son    nom 
célèbre,  ses  alliances  avec  les   familles    les     plus     recom- 
mandables     par    la    naissance  et  les    illustrations,    et  les 
nombreuses    possessions    qu'elle    a   eues    en  Bretagne,    la 
placent  au  rang  des   maisons  les  plus  distinguées  de  cette 
province.    Nous    allons  en  donner   la    généalogie   d'après 
les  preuves  qu'elle  a  faites  en    1789,    au   cabinet   des    or- 
dres du  roi  pour  les   honneurs    de  la   cour,   généalogie  que 
nous  avons    continuée  jusqu'à  nos  jours  et  que  nous  pré- 
céderons de  l'extrait   des  trois  titres  originaux  des  années 


(1)  Le  nom  de  cette  maison  s'est  orthographié  du  Quoidic, 
du  Quoadic,  du  QuoeJic.  du  Coadic,  du  Couadic,  du  Coedic, 
mais  plus  communément,  et  presque  toujours,  à  dater  du  quin- 
zième siè.le.  du  Couëdic  orthographe  qu'on  a  généralement 
suivie  dans  cet  article. 


464  Du   COUËDIC. 

1 1 85,  1195  et  1223,  dont  copie  certifiée  lut  donnée  à 
la  veuve  de  Charles-Louis  du  Couëdic  de  Kergoualer, 
capitaine  de  vaisseaux,  par  M.  Delvincourt,  généalogiste 
agréé  du  cabinet  du  Saint-Esprit. 

Messire  Guillaume  du  Couëdic,  chevalier  ,  seigneur  de 
Kergoualer,  fut  l'un  des  seigneurs  bretons  qui,  l'ann85, 
assistèrent  à  l'assise  du  comte  Geoffroi,  laquelle  règle  et 
ordonne  la  manière  dont  les  nobles  de  son  duché  parta- 
geraient à  l'avenir  les  successions  de  leurs  parents.  Le 
même  Guillaume  du  Couëdic  fit  une  donation  à  l'abbaye 
de  Sainte-Croix-de-Quimperlé,  pour  le  repos  de  l'âme  de 
M.  Yvon  du  Couëdic,  et  de  Matheline  de  la  Feuillée  ses 
père  et  mère,  que  Dieu  absolve,  en  présence  de  Jean  de 
la  Feuillée,  l'un  des  bacheliers  de  Bretagne,  son  oncle 
qui,  à  sa  prière,  a  signé  avec  lui  l'acte  qui  en  fut  fait, 
et  ils  y  ont  apposé  leurs  sceaux  le  troisième  jour  après  la 
fête  de  Saint-Jean,  l'an  1 195. 

Messire  de  Geoffroi-Guillaume  du  Couëdic,  seigneur  de 
Kergoualer,  fit  partage,  suivant  l'assise  du  comte  Geof- 
froi, à  ses  frères  juveigneurs,  de  la  succession  des  biens 
de  Guillaume  de  Couëdic,  en  son  vivant  chevalier,  sei- 
gneur de  Kergoualer,  leur  père,  et  de  dame  Juliotte  de 
Saint-Gilles ,  leur  mère ,  en  présence  du  sire  de  la 
Feuillée,  son  parent,  et  de  sire  de  Saint-Gilles,  son 
oncle  qui,  à  sa  prière  et  à  celle  de  ses  juveigneurs,  ont 
signé  avec  lui  ledit  partage,  et  ils  y  ont  tous  apposé  leurs 
sceaux,  le  troisième  jour  de  l'an  1223. 

I.  Raoul  du  Couëdic,  premier  du  nom,  est  connu 
par  un  acte  du  vendredi,  jour  de  la  fête  de  Saint-Lucas, 
l'an  1370,  par  lequel  il  autorise  Geoffroi  du  Couëdic, 
son  fils,  à  faire  un  échange.  Ses  enfants  furent  : 

1 .°  Geoffroi,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Eon  du  Couëdic,  employé  dans  un  compte  du 
trésorier  de  l'épargne  du  duc  de  Bretagne,  du 
21  mars  1421,  à  cause  d'une  somme  à  lui  payée 
pour  un  voyage  qu'il  avait  fait  à  Ploermel  du 
commandement  de  ce  prince  ; 

3.°  Guillaume  du  Couëdic,  employé  dans  le  même 
compte  pour  la  même  cause,  et  dans  des  comptes 
clos  des  20  octobre  14.21,  et  icr  février  1424, 
pour  ses  gages  en  qualité  d'homme  d'armes. 


DU  COUËDIC.  465 

II.  Geoffroi  du  Cocedic  ,  sieur  du  Couëdic  ,  de  Ker- 
goualer,  Kerse'ré  ,  Kerguesengar,  etc.,  rît  un  échange  le 
vendredi,  jour  de  la  fête  de  Saint-Lucas  1370;  fut  com- 
pris dans  les  comptes  du  domaine  de  Quimper  des  an- 
nées 1 385,  1 388  et  14 10,  à  cause  de  diverses  sommes 
dues  sur  ses  héritages  ;  fit  un  autre  échange  le  3  fé- 
vrier 1407,  et  obtint  une  sentence  en  la  cour  de  Conq- 
Fœnant  et  Rospreden,  le  17  octobre  1409,  dans  laquelle 
il  est  dit  envers  noble  dame  Catherine  de  Tronguidy  , 
dame  de  la  Rochejagu,  qu'il  avait  été  fondé  à  prendre  la 
saisine  de  l'hôtel  au  Bouquin,  à  cause  du  rachat  à  lui  dû 
par  le  décès  de  Guillaume  le  Bouquin,  et  qu'il  tenait  les 
seigneuries  et  cheffrantes  qu'il  avait  sur  ladite  maison  et 
la  ville  de  Kerséré,  de  ramage  de  ladite  dame  de  la  Roche- 
jagu. Il  avait  épousé  Hadvys  (Louise)  le  Floch  (1),  dont 
il  eut  : 

i.°  Raoul  II,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Catherine  du  Couëdic,  dont  on  ignore  la  des- 
tinée ; 

3.°  Clémence  du  Couëdic,  femme  de  Pierre  de 
Quenechquivilly  (2),   seigneur  de  Quilliou. 

III.  Raoul  du  Couëdic,  IIe  du  nom,  seigneur  de  Ker- 
goualer,  fut  compris  avec  sa  mère  comme  noble,  dans 
la  réformation  des  feux  de  l'évêché  de  Cornouaille  faite 
en  1426,  et  comme  possesseur  d'un  lieu  nommé  le  Coë- 
digouet,  ou  manoir  de  Kergoualer  ;  reçut  aveu,  le  8  mars 
1429,  de  ce  que  tenait  de  lui,  dans  la  paroisse  de  Scazre, 
GeofTroi  de  Kermerran,  dans  lequel  aveu  est  nommé 
Jean  Couëdic  ;  transigea,  le  2  5  mars  1437,  avec  Raoul 
David  et  la  veuve  de  Guillaume  le  GofT,  sur  le  trouble 
qu'ils  apportaient  en  la  jouissance  de  ses  héritages  et  villes 
de  Kernabat,  Kersalaun,  Bleinquant  et  Kerfilouz  ;  rit  un 
échange  le  9  décembre  1456;  transigea,  le  5  janvier  1460, 
avec  Henri  le  Gras,  sur  ses  droits  avenants,  manoirs 
et  villages  de  Kermabel  et  Keravalan,  et  mourut  avant  le 
9  janvier  1464,    laissant  de  Marie  du  Mur  (3)   sa  femme  : 


(1)  Le  Floch  :  d'azur,  au  cerf  d'or. 

(2)  De  Quenechquivilly  :  de  sable,   à  trois  défenses  de  sanglier 
d'argent. 

(3)  Du  Mur  :  de   gueules,  au  château  à  trois   tours  d'argent. 

XVII.  3o 


466  DU  COUËDIC. 

i.°  François  du  Gouëdic,  écuyer,  seigneur  de  Ker- 
goualer,  qui  était  sous  la  tutelle  de  sa  mère  le  9  jan- 
vieri464.  Il  servit  en  qualité  d'archer  à  la  montre 
générale  des  nobles  de  l'évêché  de  Cornouaille , 
faite  à  Carhais  les  8  et  9  janvier  1479  ;  fut  pré- 
sent à  une  transaction  faite  par  Bertrand  du 
Couëdic,  son  frère,  le  2  septembre  1481  ;  servit  en 
qualité  d'archer  en  brigandine  aux  montres  géné- 
rales des  nobles  faites  à  Carhais  et  Quimperco- 
rentin  les  4  et  5  septembre  1481  et  3  mai  1483  ; 
transigea  sur  procès  le  i5  novembre  1494,  avec 
écuyer  Jean  de  Quenechquivilly,  seigneur  de 
Quilliou,  son  neveu  ;  reçut  un  aveu  le  7  sep- 
tembre 1496,  et  mourut  avant  le  ier  décembre 
1499.  Il  avait  épousé  Marie  de  Kerglœquen,  dont 
il  n'eut  qu'une  fille,  Marie  du  Couëdic,  mise  sous 
la  tutelle  de  Bertrand  du  Couëdic,  son  oncle; 

2.0  Bertrand,  dont  l'article  suit; 

3.°  Marguerite  du  Couëdic,  dont  on  ignore  la  des- 
tinée. 

IV.  Bertrand  du  Couëdic  ,  écuyer ,  seigneur  de  Ker- 
goualer,  de  Kergouantgen ,  de  Kermadoret ,  etc.  ,  tran- 
sigea, sous  l'autorité  de  sa  mère,  le  2  septembre  1481  ; 
servit  en  qualité  d'archer  en  brigandine,  à  la  montre 
générale  des  nobles  de  l'évêché  de  Cornouaille  les  4  et 
5  des  mêmes  mois  et  an  ;  fut  nommé  tuteur  de  Marie 
du  Couëdic,  sa  nièce,  le  9  juillet  i5oo;  fournit  le  minut 
des  héritages  à  lui  obvenus  par  le  décès  de  sadite  nièce, 
dont  le  rachat  était  dû  au  roi  à  cause  de  la  juridiction 
de  Rospreden,  le  9  novembre  i5o3;  lesquels  héritages 
consistaient  dans  le  manoir  de  Kergoualer,  le  moulin 
dudit  lieu,  la  moitié  du  manoir  de  Kermabel,  le  village 
de  Kerguennou  ,  le  manoir  de  Couëdigon  et  les  villages 
de  Kermabat  et  de  Lesseriou  ;  fit  un  accord,  le  17  dé- 
cembre suivant  ,  avec  les  paroissiens  et  la  fabrique  de 
Scazre,  sur  le  droit  que  lui  et  ses  prédécesseurs  avaient 
de  mettre,  faire  mettre  et  maintenir  leurs  armes  et  in- 
terlignes d'armes  aux  fenêtres,  tombes  et  autres  lieux 
éminents  d'une  chapelle  nommée  la  chapelle  du  Couëdic 
en  ladite  paroisse  ;  obtint  remise  du  droit  de  rachat  par 
lui  dû  à  cause  du  décès  de  sa  premère  femme,  le  r6  sep- 
tembre i5n,  et  mourut  avant  le  3o  juillet  1529.  Il  avait 


DU  COUEDIC.  467 

épousé,  1 .°  par  contrat  du  1 1  janvier  1 504,  Marie  le 
Gallou,  tille  aînée  de  René  le  Gallou,  et  de  Marie  de 
Tremillec;  2.0  par  contrat  du  11  février  i52i,  Isabelle 
de  Kerraoul  (t),  veuve  de  Jean  Brenaffnech.  Ses  enfants 
furent  : 

Du  premier  lit  : 

i.°  Jacques,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Maure  ou  Maurv  du  Couèdic,  mort  sans    hoirs 

avant  le  23  novembre  i56j. 
3.°  Olivier  du  Couèdic,   écuyer,    seigneur   de   Squif- 

ridan,  qui  fonde  la  branche  des  seigneurs  de    Ker- 

bleizec  rapportée  en  son  rang  ; 

Du  second  lit  : 

4.0  Yvon  du  Couèdic,  qui  transigea  le  3 1  mars  1 540  ; 
fut  partagé  comme  juveigneur  et  à  viage  par  Jac- 
ques son  frère  aîné,  le  2 1  juillet  i553,  et  mourut 
avant  le  23  novembre  1567.  Il  avait  épousé  Fran- 
çoise de  Kerleau  (2),  dont  il  eut  Catherine  de 
Couèdic,  qui  ratifia  une  transaction  passée  par  sa 
mère,  le  23  novembre  067.  Elle  était  alors  veuve 
d'Etienne  Hamon  (3). 

V.  Jacques  du  Couèdic  ,  écuyer ,  seigneur  de  Ker- 
goualer,  Kermabel,  Couëdigon,  Maesnotter,  Rostan- 
beren ,  Keriscuff,  Kerséré,  etc.,  transigea,  le  3o  juillet 
029,  avec  Isabeau  de  Kerraoul,  sa  belle-mère;  reçut  hom- 
mage de  bouche  et  de  main,  le  3o  mai  i53o,  de  dom 
Yvon  Couèdic,  prêtre ,  et  de  Gaulvin  Couèdic  ;  vendit 
des  héritages  à  titre  de  rachat  le  12  août  suivant;  rendit 
aveu,  le  28  janvier  i532,  de  ses  terres  et  seigneuries; 
ht  un  accord  le  12  mars  1 535  ;  reçu  à  foi  et  hommage 
de  bouche  et  de  main  Jean  Couèdic,  pour  raison  des  hé- 
ritages qu'il  tenait  de  sa  seigneurie  au-devant  de  Cham- 
bellenaige,  le  17  mars  i539;  transigea,  le  3i  mars  1540, 
avec  Yvon  Couèdic,  son  frère  consanguin,  héritier  prin- 
cipal   et    noble  de  feu    Isabeau   de  Kerraoul,     sa    mère, 


(1)  De  Kerraoul  :  de  gueules,  au  chef  émanché  de  cinq  pièces 
d'argent, 

(2)  De  Kerleau  :  d'azur  au  cerf  d'or. 

(3)  Hamon  :  d'azur,  à  trois  annelets  d'or. 


468  DU   COUËDIC. 

sur  ce  qu'il  devait  à  ladite  feue  dame,  pour  meubles  de  la 
maison  de  Kergoualer,  et  pour  ceux  à  elle  échus  comme 
héritière  de  feu  Marie  Brenaffnech,  sa  fille,  femme  du- 
dit  Jacques;  passa  une  autre  transaction,  le  21  juillet  1 553, 
avec  le  même  Yvon  Couëdic,  son  frère  juveigneur,  et 
mourut  avant  le  i3  septembre  suivant.  Il  avait  épousé, 
i.°  Marie  Brenaffnech,  fille  aînée,  principale  héritière 
de  noble  de  Jean  Brenaffnech,  et  d'Isabelle  de  Kerraoul  ; 
2.0  Jeanne  de  Bottigneau  (1);  3.°  Jeanne  Hemery  (2).  Ses 
enfans  furent  : 

Du  second  lit  i 

i.°  Olivier,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Bertrand  du  Couëdic,  décédé  sans  hoirs; 

3.°  Catherine  du  Couëdic,  épouse  de   noble  homme 

Regnaut  Nicolas  (3),  seigneur  de    Kerbiziou.  Elle 

reçut  partage  le  29  mai  1557. 

Du   troisième  lit: 

4.°  Jeanne  du  Couëdic,  femme  de  Jean  Poullain  (4). 

Elle    fit  accord  sur    ses  droits   en   la    succession 

de  son  père  le  4  novembre  1 578  ; 
5.°  Marguerite  du  Couëdic,  femme  de  noble   homme 

François  le  Bœuf  (5),   seigneur  du  Kosker.   Elle 

transigea  le  28  mai   1572. 

VI.  Olivier  du  Couëdic  ,  écuyer ,  seigneur  de  Ker- 
goualer,  ratifia,  le  21  juillet  1 553,  la  transaction  faite 
entre  son  père  et  Yvon,  son  oncle  ;  transigea,  sous  l'au- 
torité de  son  curateur,  le  i3  septembre  suivant,  avec 
Jeanne  Emery,  sa  belle-mère,  stipulant  tant  pour  elle, 
que  comme  tutrice  de  Jeanne  et  Marguerite  du  Couëdic, 
ses  filles,   et  de  feu    Jacques   du     Couëdic,  et  se    réserva 


(i)  De  Bottigneau  :  de  sable,  à  l'aigle  éployée  d'argent,  bec- 
quée et  membrée  de  gueules. 

(2)  Hemery  :   d'or   à  trois  chouettes  de   sable  ,  becquées  et 
membrées  de  gueules,  et  un  annelet  en  cœur. 

(3)  Nicolas  :  d'argent,  au  pin  d'azur,  fruité  d'or. 

(4)  Poullain  :  d'argent,  au  houx  arraché  de  sinoplc,  au  franc- 
canton  de  gueules,  chargé  d'une  croix  denchcc  d'argent. 

(5)  Le  Bœuf:  de  sable,    semé  de  molettes   d'éperon   d'or:  au 
rencontre  de  bœuf  du  même. 


DU  COUEDIC.  469 

la  seigneurie  de  ramage  ,  sur  ses  héritages  qu'il  s'obligea 
de  bailler  auxdites  demoiselles  t  ses  sœurs  consanguines  , 
pour  leurs  droits  dans  la  succession  de  leurdit  feu  père  ; 
reçut  ,  pour  les  droits  de  dame  Jeanne  de  Bottigneau  , 
sa  mère,  le  28  juillet  i556,  les  lieux,  manoirs  et  vil- 
lages de  la  Motte- de- Kerlerme  et  Kervidan  ;  donna  par- 
tage,  le  29  mai  1 557 ,  à  Catherine  du  Couëdic  ,  sa  sœur  ; 
fut  subroge,  le  i3  mai  1 563  _,  pour  ladite  dame,  au  re 
trait  de  18  livres  de  rente  par  elle  vendues;  transigea, 
novembre  067  ,  avec  Françoise  de  Kerleau  ,  veuve 
d'Yvon  du  Couëdic,  son  oncle,  sur  les  droits  dudit 
Y  von  en  la  succession  de  feu  Bertrand  ,  son  père  ,  qui 
était  noble  homme  d'extraction  ,  et  gouvernement  noble  en 
ses  fiefs  et  successions  ,  lui  et  ses  prédécesseurs  ayant  été 
de  temps  immémorial  noblement  et  avantageusement  par- 
les deux  tiers  à  l'aîné  et  Vautre  tiers  aux  juveigneurs 
qui  tiennent  leurs  parts  à  viage  et  en  usufruit  seulement.  Il 
fit  une  autre  transaction,  le  28  mai  1572  ,  avec  Margue- 
rite du  Couëdic  ,  sa  sœur  ,  sur  le  partage  de  la  succession 
de  feu  Jacques ,  leur  père  ,  selon  l'assise  du  comte  Geot- 
froi.  Il  avait  épousé  ,  i°  Marguerite  Guegant  (1)  ;  2.0  par 
contrat  du  i5  février  1 5 58  ,  Françoise  de  CornouailL 
tille  de  Guillaume  de  Cornouaille ,  seigneur  de  Lavalle. 
Ses  enfants  furent  : 

Du  premier  lit  : 

1  ••  Marie  du  Couëdic  ,   épouse  de  René  de  Kersul- 
guen  (3) ,  seigneur  dudit  lieu  ; 

Du  second  lit: 

2.0  Alain  ,  qui  suit  ; 

3.* Charles  du  Couëdic,  écuyer,  seigneur  du  Couë- 
digou  ,  vivant  le  23  janvier  1602; 


(1)  Guegant  :  d'argent ,  au  chêne  de  sinople,  fruité  d'or  ;  au 
franc-canton  du  champ,  chargé  de  trois  fasces  de  gueules,  sur 
montées  de  trois  roses  du  même. 

(2)  De  Cornouaille  :  écartelé,  aux  1  et  4  d'azur,  au  mouton 
d'argent,  ongle  d'or  :  aux  2  et  3  d'argent,  frettés  d'azur  ;  sur  le 
tout  d'argent,  au  croissant  de  gueules  :  l'écartelé  ayant  un  chef 
d'hermine. 

(3)  De  Kersulguen  :  d'or,  au  lion  de  gueules,  couronné,  armé 
et  lampassé  d'azur  ;  au  franc  canton  écartelé  d'or  et  de  gueules 


^yo  DU   COUEDIC. 

4.0  Hervé  du  Couëdic  ,  décédé  sans  hoirs  ; 

5.°  Claude  du  Couëdic  ,  dont  on  ignore  le  sort; 

6.°  Marie    du   Couëdic ,  épouse  de  Gilles  de   Coet- 

quelfen  (1)  ,  écuyer  ,  seigneur  de  Cornangasel.  Elle 

transigea  le  14  mars  1601. 

VIL  Alain  du  Couëdic  ,  écuyer,  seigneur  de  Ker- 
goualer ,  Kermabel ,  Couëdigou ,  Kermorvan  et  autres 
lieux,  fut  présent ,  le  9  octobre  1599,  à  la  ratification 
faite  par  Catherine  du  Couëdic  ,  veuve  d'Etienne  Hamon  . 
d'une  transaction  passée  entre  feu  Olivier  du  Couëdic  et 
dame  Françoise  de  Kerleau  ;  transigea  ,  le  16  mars  1601  , 
avec  Marie  du  Couëdic  ;  dame  de  Cornancasel  ,  sur  le 
partage  des  successions  de  leurs  père  et  mère  ,  lesquelles 
successions  furent  reconnues  de  gouvernement  noble ,  et 
avoir  été  de  toute  antiquité  gouvernées  et  partagées  no- 
blement suivant  l'assise  du  comte  Geoffroi  ;  donna ,  le 
23  janvier  1602  ,  à  Charles  du  Couëdic  ,  son  frère,  écuyer  , 
divers  héritages  des  successions  de  leurs  père  et  mère  , 
pour  les  tenir  de  lui  en  parrage  et  ramage  comme  juvei- 
gneur  d'aîné  ;  rendit  aveu  au  roi,  le  5  juin  1604,  des  hé- 
ritages qu'il  tenait  de  Sa  Majesté,  et  mourut  avant  le 
16  juillet  1640.  Il  avait  épousé  ,  par  contrat  du  6  fé- 
vrier 1594,  Marie  du  Chastel  (2),  fille  de  feu  Tannegui 
du  Chastel ,  seigneur  de  Coetangars  et  de  Kerivault ,  et 
de  Marie  de  Kerguesiou.  De  ce  mariage  sont  provenus  : 
i.°  Jean  ,  dont  l'article  suit  : 

2.0  Alain  du  Couëdic  ,  seigneur  de  Kermeur  ,  qui  , 
ayant  été  absent  du  pays  2  3  ou  24  ans ,  fit  un  ac- 
cord avec  ses  frères  et  sœurs  le  16  novembre  1643  , 
sur  le  droit  à  lui  avenant  comme  juveigneur  dans 
les  successsions  de  leurs  père  et  mère  ; 
3.°  Anne  du  Couëdic,  épouse  d'éeuyer  Jean  Tri- 
vidic ,  sœur  de  Grougen  ,  partagée  le  1 3  septem- 
bre 1640  ; 
4.0  Mamie  du  Couëdic,  dame    \ 

de  Kcrvenou  ,  /  partagées  le  1 3  sep- 

5.°  Louise  du  Couëdic  ,  dame  1       tembre  1640; 
de  Kerascun  ,  J 


(j)   DeCoetquelfen  :  d'argent,  à  la  quintc-feuillc  de  sable. 
(2)  Du  Chastel  :  fasec  d'or  et  de  gueules. 


DU  COUËDIC.  471 

6.°  Meuse  du  Couëdic,  qui  l'ut  aussi  partagée  comme 
juveigneure  le  i3  septembre  1640,  et  épousa 
ecuyer  Olivier  de  Kerveno^oal  (1),  sœur  de  Ra- 
nanloz. 

VIII.  Jean  du  Couedic  écuyer,  sieur  de  Kergoualer, 
Kermorvan  et  autres  lieux,  rendit  aveu  au  roi  le  6  juillet 
1640,  fit  un  accord  avec  ses  frère  et  sœurs,  le  6  octobre 
1643;  fit  dresser  un  procès  verbal,  le  25  avril  i658,  par 
les  juges  de  Concarnau,  pour  constater  que  ses  armoiries 
sont  peintes  et  employées  dans  les  églises  de  Scarze,  en 
la  chapelle  du  Couëdic  ,  de  Saint-Davy  et  Notre-Dame 
de  Penvern  ;  par  lequel  il  fut  reconnu  que  dans  uik 
chapelle  de  la  dite  église  dédiée  à  Notre-Dame,  qui  de 
temps  immémoral  a  été  la  chapelle  prohibitive  des 
seigneurs  de  Kergoualer,  était  une  lisière  de  sable  armo- 
riée de  plusieurs  écussons,  portant  d'argent  à  une  bran- 
che de  chêne  de  trois  feuilles  d'azur;  et  fut  maintenu 
comme  issu  d'ancienne  extraction  noble  par  arrêt  de  la 
chambre  établie  par  le  Roi,  pour  la  réformation  de  la 
noblesse  de  la  province  de  Bretagne,  rendu  le  5  janvier 
1669.  Il  avait  épousé  par  contrat  du  19  août  i638 
Louise  Guymarho  (2),  sœur  de  Georges  Guymarho, 
écuyer,  sieur  de  Kersallo,  Keroussault,  Kerhet,  etc. 
De  ce  mariage  est  issu  : 

IX.  Pierre-Joseph  du  Couedic,  écuyer,  seigneur  de  Ker- 
goualer Kermorvan,  Kermabel,  Couëdigou,  Keronsio, 
Minuello,  Tun  des  capitaines  du  ban  et  arrière-ban  de  l'évê- 
ché  de  Cornouaille,  baptisé  le  9  décembre  1644.  Il  rendit 
aveu  au  roi  les  12  juin  1671  et  2  août  1672;  fit  faire  inven- 
taire les  10  et  1 1  juin  1682,  des  biens  meubles  de  la  com- 
munauté d'entre  lui  et  sa  première  femme  ;  obtint  une 
sentence  le  3  février  1 683  ;  reçut  un  aveu  le  3o  décembre 
1691  ;  en  rendit  un  au  Roi  le  2  5  juin  1699,  et  mourut 
sur  la  fin  de  l'année  171  o.  Il  avait  épousé,  i.°  Marguerite 
Eu\enou  (5);   2.0  par    contrat  du  18  janvier  1684,  Mauri- 


ce )Z)e  Kervono^oal  :  d'argent,  à  cinq  fusées  rangées  de  gueu- 
les, surmontées  de  trois  molettes  d'éperon  du  même. 

(2)  Guymarho  :  d'or,  à  la  bande  de  gueules,  accostée   en  chef 
d'une   merlette   de  sable. 

Eufêmom  :  écartelé,   aux    1    et  4  d'azur  pleins  ;  aux  2  et  3 
d'argent  ;  à  la  feuille  de  houx  de  sinople. 


472(  DU  GOUEDIC. 

cette  de   Quelen  (i),  dame  de  la  Crecholen.  Ses  enfants 
furent 

Du  premier  lit  : 

i .°  Bertrand-Joseph  du  Couëdic,  seigneur  du  Couë- 
dic,  émancipé  le  26   février  1692; 

2.0  Jean-Corentin  du  Couëdic,  écuyer,  seigneur 
de  Kergoualer,  de  Kermorvan,  Kermabel,  Ker- 
nabat,  le  Hilbert  et  autres  lieux,  capitaine  au 
régiment  de  Martel,  infanterie,  fut  émancipé 
le  1 1  octobre  1 694  ;  rendit  aveu  avec  son  père 
le  25  juin  1699;  fit  un  accord  le  28  août  171 1 
sur  les  droits  de  sa  belle-mère;  ratifia,  le  3  no- 
vembre 1725,  le  partage  provisionnel  qu'il  avait 
donné  à  Olivier- Robert,  et  Vincent  du  Couèdic, 
ses  frères  consanguins;  rendit  aveu  au  roi  les  1" 
et  3  janvier  1730,  et  mourut  avant  le  i5  mars 
1741.  Il  avait  épousé  Josephe  -  Yvonne  de  Ro- 
sily  (2),  dont  il  eut  Jeanne-Mathurine-Corentine 
du  Couëdic,  mariée  avec  Louis  des  Hayeux  (3), 
dont  un  fils,  Marc-Antoine  des  Hayeux,  qui 
était  mineur  le  20  février  1779,  que  messirc 
Louis-Marie  des  Hayeux,  chevalier,  seigneur  de 
Kerennevel,  rendit  aveu  des  terres,  fiefs  et  sei- 
gneuries de  Kergoualer,  Hilbert,  Brentef,  etc. 
retournées  à  messire  Thomas-Louis,  chef  des  nom 
et  armes  du  Couëdic,  par  le  décès  sans  hoirs 
dudit  Marc- Antoine  des  Hayeux  ; 

3.°  Marie- Anne  du  Couëdic  ,  dame  de  Kergoualer, 
émancipée  le  26  février  1692;  mariée,  le  19 
décembre  1698  a  Pierre  de  Trolong  (4),  seigneur 
du  Rumain. 

4.0  Louise  du  Couëdic  ,  émancipée  le  1 1  octobre 
1694,  femme  de  Guillaume  Taillard  (5),  sieur  du 
Restou.  Elle  mourut  avant  le  8  juin  161 1  ; 


(1)  De  Quelen  :  burelé  d'argent  et  de  gueules. 

(2)  De  Rosily  :   d'argent,  au  chevron  de  sable,   accompagne 
tic  trois  quintefeuilles  du  même. 

(3)  Des  Heueux  :  de  gueules  à  trois  coqs  d'or  ,   armes,    bec- 
qués  et  crêtes  d'argent. 

(4)  De  Trolong  :  écartelé  ,  aux  1  et  4  d'argent,  à  5  tourteaux 
de  sable  ;  aux  a  et  3  d'azur,  au  château  d'argent. 

(5)  Taillard:    d'hermine,  à  5  fusées  de    gueules    en    bande 


DU  COUËDIC.  473 

Du  second  lit  : 

5.°  Olivier- Robert,  dont  l'article  suit; 
6.°  Vincent    du    Couëdic,  mort  sans  enfants  le   25 
octobre  173 1 . 

X.  Olivier- Robert  du  Couedic,  chevalier,  seigneur 
de  Kerousy,  Kerguelenen,  Minuello,  etc.  appelé  comte 
de  Kerguelen,  baptisé  le  26  avril  1688,  fut  successive- 
ment lieutenant  dans  le  régiment  de  Barois,  infanterie, 
et  dans  le  bataillon  de  milices  de  du  Plessis-Mauduit; 
ratifia  le  3  novembre  1725,1e  partage  provisionnel  qui  lui 
avait  été  donné  le  28  août  1711;  fournit,  le  3o  mai 
1729,  le  minut  des  héritages,  a  lui  échus  par  le  décès 
de  sa  mère,  donna  partage,  le  26  mai  1730,  à  écuyer 
Vincent-Marie  du  Couëdic,  sieur  du  Minuello,  son 
frère  juveigneur;  rendit  hommage  au  roi,  en  sa  chambre 
des  comptes  de  Bretagne,  le  8  février  173 1 ,  et  aveu  le 
19  août  de  la  même  année  ;  fournit,  le  14  août  1733, 
le  minut  des  héritages  à  lui  obvenus  par  le  décès  de 
Vincent-Marie  du  Couëdic,  son  frère,  sujets  à  rachat, 
et  décéda  le  i5  juin  1743;  il  avait  épousé  le  3i  mai 
1-?  1,  Marguerite  Ansquer  de  Kerscau  (1;,  fille  de  Pierre- 
Toussaint  Ansquer,  écuyer,  sieur  de  Kerscau,  et  de 
Julienne Guermeur.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1 .°  Thomas-Louis,  dont  l'article  suit  ; 

2.0  Charles-Louis,  qui  forme  la  seconde  branche, 
rapportée  ci  après; 

3.°  Olivier-Louis  du  Couëdic,  chevalier  du  Couëdic, 
écuyer,  seigneur  de  Kerguelen,  ancien  officier 
de  la  marine,  fut  mis  sous  la  tutelle  de  sa  mère 
le  26  juin  1743  ;  et  fut  partagé  dans  les  succes- 
sions de  ses  père  et  mère  le  17  mars  1772.  Il  s'éta- 
blit au  quartier  Moka,  à  l'Ile-de-France,  où  il 
épousa,  le  4  décembre  1788,  Thérèse-Marie-Coren- 
tine  Carné  de  Carnavalot  (2),  veuve  de  Charles 
Louis  de  Penandreff  de  Keranstret,  lieutenant 
de  vaisseau  et  chevalier  de  Saint- Louis.  De  ce 
mariage  est  né  Thomas  du  Couëdic,  qui  habite 
à  l' Ile-de-France,  quartier  Moka  ; 


(1)  Ansquer  :  d'azur,  au   rencontre  de  cerf  d'or. 
Carné  :  d'or,  à  deux  fasces  de  gueules. 


474  DU  COUEDIC. 

4.0  Bonne-Joseph  du  Couèdic,  \ 

5.°  Marguerite  Julienne  du  Couèdic,      Religieuses. 

6.°  Renée- Louise  du  Couèdic,  ) 

XI.  Thomas-Louis  comte  du  Couedic  ,  chevalier  , 
seigneur  de  Kergoualer,  Minuello,  Kerousy,  Lezardeau, 
etc.  ancien  capitaine  d'infanterie  au  bataillon  de  Quim- 
perlé ,  milices  gardes-côtes  de  Bretagne  •  puis  grand- 
maître  des  eaux-et-forêts  au  département  de  cette  pro- 
vince, conseiller  du  roi  en  ses  conseils,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  naquit  le  25 
août  1734.  Il  rendit  hommage  au  roi,  en  sa  chambre 
des  comptes  de  Bretagne  les  17  mai  1759  et  10  novembre 
1764;  donna  partage  à  ses  frères  le  17  mars  1772;  four- 
nit au  roi,  le  29  avril  1781,  le  minut  des  héritages  à  lui 
échus  de  la  succession  collatérale  de  Marc-Antoine  des 
Hayeux,  chevalier,  seigneur  de  Kerhuel,  et  sujets  au 
rachat,  et  obtint,  le  7  juillet  1784,  les  provisions  de 
son  office  de  grand-maître  des  eaux  et  iforêts  «  en  con- 
»  sidération  des  services  militaires  de  ses  auteurs  ,  qui 
»  de  tems  immémorial  ont  rempli  des  grades  distingués 
»  dans  les  armées  de  S.  M.,  et  singulièrement  du  feu 
»  sieur  du  Couëdic,  commandant  de  la  Surveillante, 
»  son  frère ,  qui  a  péri  glorieusement  dans  la  dernière 
»  guerre ,  après  avoir  donné  des  preuves  de  la  plus 
»  grande  intrépidité  dans  un  combat  singulier  ,  à  la 
»  mémoire  duquel  S.  M.  a  fait  élever  un  monument 
»  dans  l'église  de  Saint-Louis  de  Brest  ,  avec  une  ins- 
»  cription  qui  consacre  à  la  postérité  une  aussi  belle 
»  défense.  »  Il  fit  les  preuves  chevaleresques  exigées  pour 
l'obtention  des  honneurs  de  la  cour  au  cabinet  du  Saint- 
Esprit,  en  1789  et  monta  dans  les  carrosses  du  roi  en  1 79 1 . 
Louis-Thomas,  comte  du  Couèdic,  émigra  en  1791, 
passa  d'abord  en  Irlande,  avec  plusieurs  gentilshommes 
de  ses  parents  ;  joignit  ensuite  les  princes  en  Allema- 
gne, où  il  sollicita  de  S.  A.  R.  le  comte  d'Artois  un 
cautionnement  pour  les  gentilshommes  de  Bretagne,  qui 
s'étaient  ralliés  aux  princes.  S.  A.  R.  désigna  Witleh, 
électorat  de  Trêves,  où  se  rendit  le  comte  du  Couëdic 
auquel  se  joignirent  800  gentilshommes  bretons.  Il  fit 
la  campagne  de  1792  à  l'armée  des  princes  ,  comme 
simple  cavalier  dans  l'escadron  des  gentilshommes  bre- 
tons, passa  ensuite  au    licencîment  de  l'armée    des  prin- 


DU  COUËDIC.  475 

ces  en  Hanovre  ,  puis  en  Angleterre  où  Sa  Majesté 
Louis  XVIII  lui  donna  la  croix  de  Saint-Louis.  Il  ren- 
tra en  France  en  i8o3,  et  mourut  à  Quimperlé  au  mois 
de  février  1 8 17.  Il  avait  épousé,  par  contrat  du  3i  mars 
1764  Marie  Nicole  de  la  Pierre  de  la  Forest(iJf  fille, 
de  François  de  la  Pierre  de  la  Forest,  baron  de  la  Forest, 
Kerbresset.  etc. ,  seigneur  de  Saint-Nouan  ,  Kernivinen, 
Talhouet,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils,  grand-maître, 
enquêteur  et  général  réformateur  des  eaux  et  forêts  de 
France  au  département  de  Bretagne,  et  grand-veneur 
de  cette  province,  et  de  Françoise  Gabrielle  de  Tinte- 
niac,  baronne  de  la  Forest.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1 .°  Armand  du  Couëdic  ,  avocat  ,  puis  conseiller 
au  parlement  de  Bretagne  en  1779,    ne  le  22  mars 

1755,  vivant  sans  enfants  de  son  épouse  N...  Ber- 
thelot  (2),  veuve  d'Etienne  Melier  ; 

2.0  François- René  du    Couëdic,  né  le    22    octobre 

1756,  d'abord  sous-lieutenant  au  régiment  Royal- 
Manne,  puis  capitaine  réformé  dans  le  régiment 
Royal-Picardie,  cavalerie,  par  lettres  du  12  juil- 
let 178 1  ;  mort  à  la  terre  du  Lezardeau,  près 
Quimperlé,  en  1783,  d'hydrophobie,  par  suite 
de  la  morsure  d'un  loup  enragé  ; 

3.°  Yves-Marie  du  Couëdic,  né  le  24  avril  1738; 
mort  jeune; 

4.0  Thomas-Pierre ,  chevalier  du  Couëdic  ,  né  le 
8  juillet  1761,  enseigne  de  vaisseau,  qui  se  si- 
gnala, en  177g,  au  combat  de  la  Surveillante,  et 
périt  l'année  suivante  dans  le  combat  de  la  fré- 
gate française  la  Nymphe,  contre  la  frégate  an- 
glaise la  Flora  ;  étant  monté  le  premier  à  l'abor- 
dage, il  fut  repoussé  d'un  coup  de  pique,  tomba 
entre  les  deux  bâtiments  et  fut   écrasé; 

5.°  Thomas-Jean-Marie ,  chevalier  du  Couëdic, 
qui  suit; 

6."  Olivier  -  Robert  -  Marie  du  Couëdic  ,  né  le 
22  juin  1769; 


(  1  )  De  la  Pierre  :  d'or  à  deux  fasces  de  gueules. 

(2)  Berthelot  :  d'azur,  à  trois   têtes  de  léopard  d'or,  cha:une 
surmontée  d'une  rieur  de  lys  du  même. 


476  DU  COUEDIC. 

7.0  Marie-Françoise-Prudence  du  Couëdic  ,  née  le 
26  mars   1760; 

8.°  Marie-Charlotte  du  Couëdic,    née  le  3   mai  1764, 

9. °  Victoire-Marie-Françoise  du  Couëdic,  née  le 
ier  août  1765; 

io.°  Marie-Jacquettè  du  Couëdic,  née  le  ier  jan- 
vier 1768; 

1 1 .°  Marie-Sainte  du   Couëdic  ,    née  le  8  août  1770; 

1 2.0  Marie-Céleste  du  Couëdic,  née  le  22  juin  1772, 
décédée; 

XII.  Thomas -Jean  -  Marie,  chevalier  du  Couëdic,  né 
le  29  juillet  1762,  capitaine  de  vaisseau,  obtint  entrée, 
séance  et  voix  délibérative  aux  états  de  Bretagne,  quoi- 
qu'âgé  seulement  de  24  ans,  par  délibération  du  27  no- 
vembre 1786.  Il  fut  fait  enseigne  de  vaisseau  à  la  suite 
du  combat  de  la  Surveillante,  en  récompense  de  sa  va- 
leur; servit  avec  distinction  dans  la  marine,  où  il  fut 
lieutenant  de  vaisseau  jusqu'en  1791,  qu'il  émigra  avec 
son  père;  fit  la  campagne  de  1792  à  l'armée  des  princes, 
dans  l'escadron  des  gentilshommes  bretons;  passa  en 
Russie  en  1793,  où  il  a  servi  comme  capitaine-lieute- 
nant, et  fut  chargé  de  plusieurs  missions  de  confiance 
sur  la  mer  Caspienne,  notamment  de  transporter  Mor- 
tuza  Kouli-Khan,  souverain  de  Perse,  dans  ses  états.  Il 
rentra  en  France  en  i8o3,  et  obtint  du  roi  la  croix  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis.  Il  a  été  tué  à 
l'armée  royale  de  Bretagne,  le  24  juin  181 5,  près 
d' Aurai,  d'une  balle  qui  lui  traversa  la  poitrine.  Il  avait 
épousé  N....  de  Chanteloup ,  dont  il  a  laissé: 

1 .°  Corentin-Louis-Marie  du  Couëdic  ; 
2.0  Une  demoiselle. 

SECONDE    BRANCHE. 

XI.  Charles-Louis,  chevalier  du  Couëdic  ,  capitaine 
de  vaisseaux,  chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de 
Saint-Louis,  second  fils  d'Olivier- Robert  et  de  Margue- 
rit  Ansquer  de  Kerscau,  naquit  au  mois  de  juin  1740. 
Il  entra  au  service  de  la  marine  en  1756,  et  se  distingua 
dans  l'Inde  sur  l'escadre  de  M.  du  Bois  delà  Motte,  qui 
apporta  à  Brest  le  fléau  de  la  peste.  En  1778,  lors  de  la 
première  guerre  de  l'Amérique,  M.  de  Sartines,  mi- 
nistre de  la    marine,  lui  donna  le  commandement  de  la 


DU  COUEDIC.  477 

Surveillante,  armée  à  Lorient.  On  a  remarqué  que  pré- 
sidant lui-même  à  la  construction  de  sa  frégate,  il  dé- 
clara quelle  serait  son  tombeau  ou  son  char  de  triomphe. 
Cette  prédiction  ne  s'est  que  trop  accomplie,  elle  devait 
être  l'une  et  l'autre.  M.  du  Couèdic  s'était  déjà  tellement 
distingué  dans  la  marine,  que  lorsqu'il  lallut  composer 
l'équipage  de  la  Surveillante,  il  se  trouva  trois  fois  plus 
de  matelots  qu'il  n'en  fallait.  Il  choisit  les  meilleurs  de 
Lorient  et  des  environs,  tous  parents  ou  amis  entr'eux, 
en  sorte  que  cet  équipage  formait  pour  ainsi  dire  une 
seule  famille.  A  sa  première  sortie,  la  Surveillante  fit 
partie  de  l'escadre  du  comte  d'Orvilliers,  et  se  trouva 
au  combat  d'Ouessant  le  27  juillet  1778  ;  elle  fut  ensuite 
en  croisière  tout  l'hiver,  pendant  lequel  elle  fit  plusieurs 
prises  de  corsaires,  entr'autres  celle  du  Crache-feu  (Spit- 
Firejj  dont  l'artillerie  consistait  en  20  caronades  de  18, 
mises  en  usage  pour  la  première  fois  par  les  Anglais,  et 
qui  depuis  ont  été  généralement  adoptées  avec  tant  d'a- 
vantage par  toutes  les  nations,  à  bord  des  bâtiments  de 
tous  les  rangs.  Le  corsaire,  qui  sentait  la  supériorité  de 
son  calibre,  ne  se  rendit  que  quand  il  eut  perdu  les 
trois  quarts  de  son  équipage,  et  que  toute  son  artillerie 
eut  été  démontée.  M.  de  Sartines  écrivit  une  lettre  flat- 
teuse à  M.  du  Couëdic,  le  8  mai  1779,  au  sujet  de  ce 
combat  et  de  cette  prise. 

Au  mois  de  septembre  1779,  la  flotte  anglaise  et  la 
flotte  combinée  française  et  espagnole,  après  leur  croi- 
sière, rentrèrent  dans  leurs  ports,  la  première  à  Ports- 
mouth  et  la  seconde  à  Brest.  Le  gouvernement  français 
détacha  le  frégate  la  Surveillante  pour  aller  à  la  décou- 
verte d'une  division  anglaise  de  six  vaisseaux  qui  devait 
sortir  de  Portsmouth.  Le  gouvernement  anglais,  pareil- 
lement instruit  de  la  prochaine  sortie  de  six  vaisseaux 
français,  expédia  la  frégate  le  Québec  pour  en  observer 
la  direction.  La  frégate  anglaise,  commandée  par  le  ca- 
pitaine Georges  Fafmer,  officier  d'une  valeur  éprouvée, 
était  absolument  de  même  force  en  artillerie  et  équi- 
page que  la  Surveillante  ;  l'équipage  avait  également  été 
choisi  parmi  les  meilleurs  marins  anglais,  et  le  bâtiment 
sortait  du  chantier.  Chacune  des  deux  frégates  avait  pour 
mouche,  ou  découverte,  un  petit  bâtiment  destiné  à 
être  expédié  à  leur  gouvernement  dés  qu'ils  auraient  été 
en  vue  des  divisions  qu'ils  devaient  observer.   La  décou- 


47g  DU  couëdic. 

verte  française,  de  10  canons  de  4,  nommée  l'Expédi- 
tion, était  commandée  par  M.  de  Roquefeuil  ;  la  décou- 
verte anglaise,  nommée  le  Rambler,  de  même  force,  avait 
pour  capitaine  le  lieutenant  Georges.  Les  deux  frégates 
sortirent  le  même  jour,  4  octobre  1779,  pour  remplir 
leur  mission  :  la  Surveillante  se  dirigeant  sur  Portsmouth 
et  le  Québec  sur  Brest.  Le  6  octobre  elles  se  découvrirent 
à  la  pointe  du  jour.  Dès  qu'elles  se  furent  reconnues  pour 
ennemies  elle  se  rapprochèrent,  et  vers  onze  heures  la 
Surveillante  commença  le  feu,  et  soutint  contre  le  Québec 
uu  combat  terrible  qui  a  fait  époque  dans  les  fastes  de  la 
marine.  Après  une  heure  et  demie  le  feu  commençait  à 
se  ralentir  de  part  et  d'autre,  lorsque  les  trois  mâts  de 
la  Surveillante  tombèrent  à  la  fois,  mais  heureusement  en 
travers  à  bâbord,  de  sorte  que  le  côté  de  tribord,  d'où 
l'on  se  battait,  restait  dégagé  ;  cinq  minutes  après  les 
trois  mâts  du  Québec  tombèrent  ensemble,  mais  malheu- 
reusement en  arrière;  leur  chute  tua  et  blessa  beaucoup 
de  monde,  et  rendit  impossible  le  service  des  canons. 
M.  du  Couëdic,  déjà  blessé  de  deux  balles  à  la  tête,  vou- 
lant profiter  du  désordre  de  l'ennemi,  ordonna  de  lancer 
des  grenades  et  d'aller  à  l'abordage;  à  l'instant  où  il  ve- 
nait de  donner  cet  ordre ,  il  reçut  une  balle  dans  le 
ventre,  et  malgré  le  sang  qu'il  perdait  de  ses  trois  bles- 
sures il  n'en  continua  pas  moins  à  rester  sur  le  pont  et  à 
donner  ses  ordres.  On  allait  sauter  à  l'abordage  lorsqu'on 
aperçut  une  épaisse  fumée  à  bord  de  la  frégate  anglaise, 
et  bientôt  les  flammes  parurent.  Dès-lors  M.  du  Couëdic 
fit  cesser  le  feu,  et  ordonna  de  mettre  un  canot  à  la  mer 
pour  secourir  les  Anglais.  Le  seul  que  les  boulets  eussent 
épargné  fut  poussé  à  bras  le  long  du  bord,  n'ayant  point 
de  vergue  pour  le  hisser  et  ensuite  le  mettre  à  Veau  ; 
mais  ce  canot  s'étant  heurté  contre  un  canon  de  la  bat- 
terie, il  se  creva  et  coula  bientôt  le  long  du  bord.  M.  du 
Couëdic  fut  très-sensible  à  cette  perte  qui  le  mettait 
dans  l'impossibilité  de  secourir,  par  ses  propres  moyens, 
les  malheureux  Anglais,  qui,  ayant  renoncé  à  l'espoir 
d'éteindre  le  feu,  demandaient  du  secours  à  grand  cris. 
Le  feu  agissait  sur  le  Québec  avec  une  telle  violence,  que 
le  goudron  de  la  Surveillante  fondait  et  que  le  feu  prit 
aux  focs  et  à  leurs  gréments.  Un  moment  même  le  Québec, 
s'abattant  sur  la  Surveillante ,  menaçait  de  l'aborder;  et 
c'en    eût    été  fait   de  ces  deux   équipages,  si,    à    force  de 


DU  COUEDIC.  479 

rames,  on  n'eut  évité      le    Québec.    Vers    cinq     heures  il 
sauta     en    l'air,    et  disparut  en    lançant    ses     débris    en- 
flammés, dont   plusieurs  tombèrent    à  bord  de  la    Surveil- 
lante, qui  n'était  encore    éloignée  du    Québec  que  de  40  à 
5o  toises.    Ainsi    périt    le  brave  capitaine    Farmer ,     qui 
déjà    blessé  mortellement,  avait    refusé  le    secours   de    sa 
chaloupe,   où  il  rit   embarquer   tout  ce   qu'il   put    de    son 
équipage,  mais  qui    coula  bas  avant  d'avoir  pu  atteindre 
la  Surveillante.  88   Anglais  seulement   échappèrent  et  fu- 
rent recuellis,    43   à   bord  de    la  frégate     française  et  les 
autres  par  un   bâtiment    danois,   qui   eut  la  générosité  de 
se  détourner  de    sa  route  pour  les  secourir;  par  le  Ram- 
bler et  par    l'Expédition.  Ces  deux  cutters  avaient  aussi  en- 
gagé un  combat  très-meurtrier,  dans    lequel    M.  de  Ro- 
quefeuil  avait  eu    3o  hommes  de  tués  ou  blessés  ;  et  ils  ne 
cessèrent   que  pour   porter  spontanément    du  secours   aux 
frégates.  La  perte  des  Anglais  fut  environ  de  1 89  hommes  : 
celle  des  Français  fut  à   peu-près  égale  ;  et  faute  de   bras, 
la    Surveillante  eût  coulé   bas  par  les  nombreuses    voies 
d'eau    que    le  canon   y  avait   pratiquées,  sans  le  puissant 
secours  des  Anglais  qu'on  avait  pu  sauver  avec  des  cor- 
dages, ou  qui  arrivaient  successivement  à  la  nage.   Comme 
le  Québec  avait   péri   sans    amener  son    pavillon,   le  che- 
valier du  Couëdic  obtint  du  roi  que  les  Anglais   ne  seraient 
point    considérés  comme    prisonniers      de     guerre,     mais 
comme  des  naufragés  à    qui   l'on  doit  assistance  et  pro- 
tection. En   effet,    ils    furent     renvoyés    dans  leur   patrie 
comblés  de    toutes    les    marques  d'estime  et  de  bienveil- 
lance qu'ils  devaient   attendre  d'un   ennemi    généreux,  et 
avec    une  lettre  honorable  du  commandant    de    la  marine 
au    président   du    conseil  de  l'amirauté  anglaise.  Dès  que 
Louis  XVI   fut   informé  de  ce     combat    glorieux  ,    il    fit 
écrire  particulièrement  à    M.  du    Couëdic,  le  félicitant  de 
sa  brillante  action.  Le  ministre  ajouta  de  sa  main   :   «   Je 
»  vous  transmets   avec    plaisir  la  satisfaction  de  Sa  Ma- 
»  jesté.  Je  fais  des  vœux  pour  qu'elle  vous    conserve  à   son 
»  service,  et  je  vous  assure  que    j'ai  pour  vous  beaucoup 
»  d'estime.  Ne  vous  occupez  que  de  votre  santé,  et  jouissez 
»  de   la  gloire  que  vous  avez  acquise.   Le  roi  veut    avoir 
de  vos  nouvelles.  Versailles,  12  octobre    1779.    »    Le  roi 
nomma  le  chevalier  du   Couëdic    capitaine   de  vaisseaux. 
1  )cs  que  le  combat  de  la  Surveillante,  et  les  blessures  de 
M.  du  Couëdic    furent   connus  dans   Quimperlé,   sa  ville 


48o  OU  COUEDIC. 

natale,  les  autorités  civiles,  réunies  en  assemble'e  géné- 
rale, s'empressèrent,  le  18  octobre  1779,  de  le  compli- 
menter dans  les  termes  les  plus  flatteurs.  L'intérêt  et 
l'inquiétude,  pour  le  rétablissement  de  sa  santé,  étaient 
si  généralement  répandus,  que  M.  le  comte  Durfort, 
maréchal-de-camp,  lui  écrivit  la  lettre  suivante,  datée  de 
Saint-Malo  le  8  novembre  1779. 

»  Monsieur,  on  dit  ici  que  nous  pouvons  espérer  votre 
»  conservation  ;  j'attendais  ce  moment  pour  vous  dire 
»  le  vif  intérêt  que  j'y  prends,  quoique  je  n'aie  pas  le 
»  bonheur  d'être  connu  de  vous.  La  nation  vous  doit, 
»  monsieur,  la  palme  du  courage;  tout  militaire  vous 
»  doit  de  l'admiration,  et  le  roi  vous  doit  de  l'amitié  : 
»  car  Henri  IV  était  l'ami  d'un  brave  homme.  Je  sou- 
»  haite  avec  passion  que  vous  jouissiez  long-tems  de 
»  votre  gloire,  et  si  le  sang  que  vous  avez  perdu  pour 
»  la  patrie,  la  prive  de  vos  services,  vivez  au  moins 
»  parmi  nos  guerriers;  votre  seule  présence  leur  ap- 
»  prendra  comment  il  faut  vaincre  ou  mourir  ;  et  ainsi 
»  chaque  minute  de  votre  vie  vous  donnera  de  nou- 
»  veaux  droits  à  la  reconnaissance  des  Français.  Signé 
»  Durfort.  » 

Au  commencement  du  mois  de  novembre,  M.  du 
Couëdic  se  sentant  mieux  espéra  son  entière  guérison. 
N'étant  occupé  que  du  désir  de  donner  de  nouvelles  preu- 
ves de  son  dévouement  au  roi,  il  demanda  le  comman- 
dement de  sa  même  frégate  ;  le  ministre,  en  date  du  14  no- 
vembre 1779,  lui  annonça  que  S.  M.,  applaudissant  à  son 
zèle,  lui  accordait  sa  demande,  et  ajouta  de  sa  main  : 
le  roi  s'informe  toujours  de  vos  nouvelles . 

Cependant,  la  blessure  du  chevalier  du  Couëdic  prit 
bientôt  un  caractère  plus  grave  ;  les  chirurgiens  n'ayant 
pu  extraire  la  balle  qui,  entrée  dans  le  ventre,  s'était 
logée  dans  les  reins,  il  s'y  forma  un  dépôt,  dont  les 
suites  causèrent  sa  mort  le  7  janvier  1780.  C'est  ainsi 
qu'une  mort  prématurée  enleva  à  la  patrie  un  de  ses  plus 
généreux  défenseurs.  Aussitôt  que  le  roi  eut  appris  la 
mort  de  M.  du  Couëdic,  non-seulement  il  répandit  sur 
sa  famille  des  marques  de  sa  bienveillance,  mais  encore 
voulant  que  sa  mémoire  passât  à  la  postérité,  S.  M.  ordonna 
qu'un  monument  glorieux  fût  érigé  sur  sa  tombe  ,  où 
l'on  grava  l'inscription  suivante: 


DU  COUEDIC.  ,  48i 

■  Ici  repose  le  corps  de  messire  Charles- Louis  du 
»  Couëdic  de  Kergoualer  ,  chevalier  de  l'ordre  royal  ei 
»  militaire  de  Saint-Louis  ,  capitaine  des  vaisseaux  du 
»  roi  ,  né  au  château  de  Kerguelenen ,  paroisse  de  Poul- 
»  drégat  ,  diocèse  de  Quimper  ,  le  17  juin  1740,  mort 
»  le  7  janvier  1780  ,  des  suites  des  blessures  qu'il  avait 
»  reçues  dans  le  combat  mémorable  qu'il  a  rendu  le 
»  6  octobre  1779  ,  commandant  la  frégate  de  S.  M.  la 
»  Surveillante  contre  la  frégate  anglaise  le  Québec. 

»  Ce  monument  a  été  posé  ,  par  ordre  du  roi  ,  pour 
»  perpétuer  le  nom  et   la   mémoire  de  ce  brave  officier.  » 

Sur  la  face  de  la  pyramide  ,  on  grava  ,  par  ordre  de 
Louis  XVI  ,  ces  paroles  remarquables  : 

«  Jeunes  élèves  de  la  marine,  admire,  ,  imite^  l'exemple 
»  du  brave  du  Couèdic,  premier  lieutenant  des  gardes  de 
»  la  marine.  » 

Le  département  du  Finistère,  par  arrêté  du  14  fruc- 
tidor an  i3  (3i  août  i8o5),  a  fait  restaurer  ce  monu- 
ment, qui  avait  été  profané  dans  les  troubles  révolu- 
tionnaires. On  y  changea  l'inscription   en  celle  qui  suit  : 

«  Ici  repose  le  corps  de  M.  Charles- Louis  du  Couëdic 
»  de  Kergoualer,  militaire  décoré,  capitaine  de  vaisseaux  , 
»  mon  le  7  janvier  1780  ,  des  suites  des  blessures  qu'il 
»  avait  reçues  dans  le  combat  mémorable  ,  qu'il  a  rendu 
»  le  6  octobre  1 779  ,  commandant  la  frégate  de  l'état  ,  la 
»  Surveillante  ,  contre  la  frégate  anglaise  le  Québec.  Ce 
»  monument  ,  posé  pour  honorer  un  brave  guerrier ,  fut 
»  mutilé  dans  des  tems  malheureux  :  les  habitants  du 
»  Finistère  ,  pleins  de  respect  pour  l'armée  navale  ,  et 
»  pour  la  mémoire  de  du  Couëdic  ,  l'ont  fait  restaurer 
»  'en   l'an  treize.  » 

Depuis  le  retour  de  S.  M.  Louis  XVIII,  M.  le  comte 
de  Marigny  ,  nommé  au  commandement  de  la  marine 
à  Brest ,  voulant  réunir  l'esprit  des  ditfcrents  partis ,  par 
un  sentiment  de  reconnaissance  envers  le  roi,  demanda 
et  obtint  la  permission  de  faire  rétablir  le  monument 
de  M.  du  Couëdic,  dans  son  premier  état,  tel  que 
l'infortuné  Louis  XVI  l'avait  fait  ériger. 

Le  chevalier    du    Couëdic    avait  épousé,     par    contrat 
du  16  août  1771  ,  Marie- Anne  du  Couèdic  de  Kerblei\ec  , 
fille    de    Paul-Nicolas-Joseph     du     Couëdic,     chevalier, 
XVII.  3i 


482  DU  COUEDIC. 

seigneur  de  Kerbleizec,  et  de  Marie-Madeleine  le  Gras. 
M.  de  Sartines  lui  écrivit  la  lettre  suivante,  datée  de 
Versailles,  le  19  janvier  1780  : 

«  Je  voudrais,  madame,  n'avoir  point  à  vous  annoncer 
«  des  grâces  trop  amères  pour  vous;  mais  puisque  la  fin 
»  glorieuse  de  M.  du  Couëdic,  ne  laisse  à  S.  M.  que  le 
»  triste  avantage  de  répandre  des  bienfaits  sur  sa  famille, 
»  il  faut,  qu'en  mêlant  mes  larmes  avec  les  vôtres  ,  je 
»  vous  fasse  part  de  ses  intentions  :  S.  M.  vous  accorde 
»  deux  mille  livres  de  pension,  payables  à  la  fin  de  chaque 
»  année,  sur  son  trésor  royal,  et  cinq  cents  livres  de 
»  pension,  sur  le  même  fonds,  à  chacun  de  vos  trois 
»  enfants;  voulant  aussi  que  votre  pension  de  deux 
»  mille  livres  leur  soit  réversible,  par  égale  portion, 
»  dans  le  cas  où  vous  viendriez  à  leur  manquer;  c'est 
»  ainsi  que  S.  M.  a  voulu  honorer  la  mémoire  d'un 
»  officier  qui  a  sacrifié  sa  vie  en  soutenant  l'honneur  du 
»  pavillon  français.  Si  d'ailleurs  vos  enfants  sont  suscep- 
»  tibles  d'autres  grâces,  comme  ils  sont  devenus  les  enfants 
»  de  l'état f  vous  pouvez  compter  entièrement  sur  la  bien- 
»  f aisance  de  S.  M.  envers  eux(i),  et  sur  mon  empres- 
»  sèment  à  être  utile  à  la  famille  d'un  .homme  dont  le 
»  souvenir  me  cause  toujours  autant  d'admiration, 
»  que  de  regrets.  Je  donnerai  des  ordres  pour  vous 
»  faire  indemniser  de  toutes  les  dépenses  que  votre 
■>■>  malheur  vous  a  occasionnées. 

»  Je  suis  avec  respect,  madame,  votre  très-humble 
»  et  très-obéissant  serviteur.  Signé  de  Sartines.  » 

Plusieurs  artistes  français  et  étrangers  s'empressèrent 
de  peindre  ou  de  graver,  soit  le  portrait  de  M.  du 
Couëdic,  soit  le  combat  de  la  Surveillante,  et  d'en  faire 
hommage  à  sa  veuve.  Son  portrait  fut  gravé  par  un  célèbre 
graveur  italien,  nommé  Vangelisti.  S.  M.  Louis  XVIII 
le  fil   peindre    en    1819,  et   en  fit  don  au    corps  de    la 


(i)  Il  est  à  remarquer  que  lord  Sandwich,  président  de  l'a- 
mirauté anglaise,  en  annonçant  à  la  veuve  du  capitaine  Former 
les  grâces  pour  elle  et  pour  ses  enfants,  dont  l'aîné  fut  crée 
baronnet,  s'est  servi  des  mêmes  expressions ,  ne  faisant  que  les 
rapporter  telles  que  le  roi  d'Angleterre  les  avait  employées, 
lorsqu'il  recommanda  les  fils  du  brave  Farmer  à  S.  A.  R.  le 
prince  de  Galles. 


DU  COUEDIC.  483 

marine.  Un  artiste  anglais,  M.  Barter,  grava,  avec  succès, 
le  combat  naval,  etN.  de  Rossel,  officier  de  la  marine 
française,  amateur  très-distingué  dans  l'art  de  la  peinture, 
fit,  à  l'invitation  du  maréchal  de  Castries,  trois  tableau 
du  combat  de  la  Surveillante  ;  ce  ministre  en  fit  placer 
un  dans  la  salle  d'audience  ;  et  de  la  part  du  roi,  il  en 
envoya  un  à  madame  du  Couëdic,  et  le  troisième  à 
M.  le  chevalier  de  Lostanges,  officier  de  la  Surveillante, 
aujourd'hui  contre-amiral.  M.  le  maréchal  de  Castries, 
en  envoyant  la  gravure  de  M.  Barter  à  madame  du 
Couëdic,  y  joignit  la  lettre  suivante,  datée  du  25  jan- 
vier 1 78 1 . 

«  J'ai  l'honneur,  madame,  de  vous  envoyer  la  gravure 
»  du  combat  de  la  Surveillante  et  du  Québec,  et  je  m'em- 
»  presse  de  remplir  les  désirs  de  l'auteur  ,  qui  me  l'a 
1  adresse'e,  avec  la  lettre  que  vous  trouverez  ci-jointe.  » 
»  Je  ne  puis  qu'applaudir  à  l'honneur  qu'il  rend  à!  la 
•  valeur  de  M.  du  Couèdic,  bien  digne  d'exciter  Tad- 
»  miration,  même  de  l'ennemi  contre  lequel  il  a  com- 
»  battu.  J'ai  l'honneur  d'être  votre  très-humble  et 
»  obéissant  serviteur.  Signé  de  Castries.* 

Les  états  de  Bretagne,  par  une  décision  du  22  no- 
vembre 1782,  arrêtèrent  que  les  portraits  de  M.  du 
Couëdic  et  de  M.  du  Rumain  ,  seraient  exposés  ,  à 
l'avenir,  dans  la   salle    des    états. 

Lors  de  l'orage  révolutionnaire,  le  tableau  du    combat 
de    la  Surveillante,    sauva    la    maison    de     madame   du 
Couëdic    du    pillage    général,    dirigé    contre   les     nobles. 
Au   nom  du  comité  de  salut   public,    une    horde  de  bar- 
bares se  porta  dans  sa  maison,  sous  prétexte  de    chercher 
des   armes  et    des    émigrés  cachés  ;  madame  du  Couëdic, 
conservant  son  courage,  alla  se  réfugier  contre  le  tableau 
de  la    Surveillante,    et    le    montrant  à  ces    furieux,  elle 
leur  dit  :  c'est  ainsi  que  votre  compatriote  a  servi  sa  patrie. 
Ces    paroles    prononcées  avec    une   contenance    noble    et 
rassurée,  et  l'aspect     de  ce  volcan,   qui  lance  au    loin  les 
flammes  et  les   débris  du    Québec    embrasé,   arrêtèrent  ces 
Français  égarés;  leur    chef  frappé    de  ce    spectacle    et  de 
l'expression  de  dignité    répandue  sur  les  beaux   traits    de 
la  figure   de    madame   du  Couëdic,    embrassée      par   ses 
enfants,    que    la     frayeur    serrait    autour  d'elle,    lui     dit 
avec  une  respectueuse  émotion  :  madame  soye\  tranquille  ; 


4g4  DU  COUEDIC. 

sensible  à  tout  ce  qui  tient  à  la  gloire  du  nom  français, 
nous  saurons  toujours  respecter  la  mémoire  de  votre  mari} 
qui  a  si  bien  mérité  de  la  patrie.  Ces  dernières  paroles 
proférées  dans  le  sens  de  la  révolution,  rirent  impres- 
sion sur  ses  compagnons;  il  leur  vanta  alors  la  belle  action 
qu'avait  faite  M.  du  Couëdic,  en  sacrifiant  et  perdant  la 
vie  pour  l'honneur  national;  et  tous  sortirent  en  pro- 
mettant de  respecter  et  protéger  la  lamille  d'un  si  digne, 
si   brave  et  si  bon  citoyen. 

Marie-Anne    du    Couëdic    est    décédée     à    Vannes    le 
1 1   mai  1 818,  ayant  eu  pour  enfants  : 

i.°  Charles-Louis,  qui  suit; 

2.0  Marie- Louise  du   Couëdic,  née  le  3o  août  1772; 
3.°  Marie-Jeanne  du  Couëdic,  née  le  24  avril  1775, 
morte  en  1804. 

XII.  Charles-Louis  du  Couëdic,  IIe  du  nom,  vi- 
comte du  Couëdic  de  Kergoualer,  né  le  17  mai  1777, 
lieutenant-colonel  du  régiment  des  dragons  de  la  Saône; 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  et 
de  l'ordre  royal  de  la  Légion  d'honneur,  fut  d'abord  des- 
tiné en  la  marine,  et  fit  en  attendant  un  examen,  une 
campagne  de  cabotage  comme  volontaire,  sur  la  corvette 
la  Vigilante,  en  1791  ;  émigra  cette  année,  et  fit  la  cam- 
pagne de  1792  à  l'armée  des  princes,  dans  l'escadron 
des  gentilshommes  de  Bretagne;  joignit  l'armée  de  Condé 
en  1794;  y  fit  cette  campagne  dans  le  2°  escadron  de 
la  iro  division  de  cavalerie  noble;  combattit  et  chargea 
à  la  glorieuse  affaire  de  Berstheim,  le  2  décembre;  fut 
nommé  sous-lieutenant  dans  les  ulhans  de  Mirabeau, 
en  1794;  servit  dans  ce  corps  jusqu'à  son  incorporation 
au  régiment  d'Enghien,  dragons  ;  fit  les  campagnes  de  ! 
1795,  1796,  1797,  1798,  1799,  1800  à  la  même  armée;] 
fut  attaché  à  Mgr.  le  duc  d'Enghien  en  qualité  d'officier 
d'ordonnance;  fut  chargé  de  missions  délicates  par  le 
prince  de  Condé  et  le  duc  d'Enghien,  à  Constance,  le 
6  octobre  1799,  et  fut  blessé  le  7  dans  cette  circons- 
tance; fut  nommé  major  de  cavalerie  et  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis  en  1800,  rentra 
en  France  en  1801.  Lors  du  licenciement  de  l'armée  de 
Condé,  il  reçut  un  brevet  en  1812,  avec  ordre  de  joindre 
le  9e  régiment  de    chevau-légers-lanciers  ,    en    Hanovre; 


DU  COUEDIC.  485 

commanda  l'escadron  de  guerre  de  ce  régiment  en  1S1 3, 
à  la  grande  armée;  fut  nommé  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  le  19  septembre  i8i3;  s'empara,  le  17  oc- 
tobre suivant,  d'une  batterie  russe  à  la  sortie  de  Dresde 
du  même  jour;  fait  prisonnier  avec  la  garnison  de  cette 
ville,  le  1 1  novembre,  il  rentra  en  France  au  mois  de 
juin  18 14;  fut  présenté  au  roi,  avec  les  gentilshommes 
bretons,  le  6  du  même  mois,  et  en  particulier  le  22  juin  ; 
il  fut  également  présenté  aux  princes;  fut  employé  à  l'ctat- 
major  du  duc  de  Bourbon  en  Bretagne  en  181 5,  pen- 
dant l'usurpation  ;  fut  nommé  chef  d'escadron  aux  cui- 
rassiers de  Condé  au  mois  de  décembre  18 16,  et  lieute- 
nant-colonel aux  dragons  de  la  Saône  au  mois  de  sep- 
tembre 1 8 1 7.  lia  épousé,  en  i8o5,  Adélaïde-Euphrasie 
Jacquelot  de  la  Motte  (i).  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i.°  Charles- Raoul  du  Couêdic,  né  le  2  5  août    1806  ; 
2.0  Charles- Florian-Louis  du   Couëdic,   né  le  2  jan- 
vier 1809; 
3.°  Marie- Adélaïde-Euphrasie  du  Couëdic. 

Seigneurs  de  Kerbleizec,  éteints. 

V.  Olivier  du  Couëdic,  seigneur  de  Kerbleizec,  se- 
cond nls  de  Bertrand  du  Couëdic,  seigneur  de  Ker- 
goualer,  et  de  Marie  le  Gallou,  sa  première  femme, 
épousa  dame  Blanche  de  Mauvit  (2),  dont  est  issu  : 

VI.  Bertrand  du  Couëdic,  IIe  du  nom,  écuyer,  sei- 
gneur de  Kerbleizec,  époux  de  demoiselle  Catherine  de 
Kersaudy  (3),  et  père  de 

VII.  François  du  Couëdic  ,  écuyer.  seigneur  de  Ker- 
bleizec et  de  Squividan.  Il  épousa  Marguerite  Jaouen  (4), 
dont  sont  issus  : 

1 .°  Louis-Nicolas,  qui  suit  ; 

2.0  François  du  Couëdic.   Par  suite  de  la  conspira- 


(1)  Jacquelot  :  d'azur,  au  chevron  d'argent,  accompagné  en 
chef  de  deux  mains,  et  en  pointe  d'une  levrette  assise  du  même, 
colletée  d'or. 

(2)  Mauvit  :  papelonné  de  gueules  et  d'hermine  ;  au  franc 
canton  de  sable,  chargé  d'une  demi-fleur  de  lys  d'argent. 

(3)  Kersaudy  :  d'or,  à  deux  fasces  de  sable. 

(4)  Jaouen  :  d'argent,  au  cor  de  chasse  de  gueules. 


486  DU  COUEDIC. 

tion  à  laquelle  prit  part  la  majeure  partie  de  la 
noblesse  de  Bretagne,  ayant  pour  but  l'enlève- 
ment du  jeune  roi  Louis  XV  des  mains  du  duc 
d'Orléans  pour  le  transporter  en  Espagne,  François 
du  Couedic  de  Kerbleizec  fut  arrête,  et  eut  la  tête 
tranchée  à  Nantes  en  1720,  avec  trois  autres  gen- 
tilshommes, MM.  de  Pontcalec,  de  Montlouis  et 
de  Talhouet  le  Moine. 

VIII.  Louis-Nicolas  du  Couedic  ,  écuyer  ,  seigneur 
de  Kerbleizec,  fut  maintenu  dans  son  ancienne  extrac- 
lion  par  arrêt  de  la  chambre  de  la  réformation  de  la  no- 
blesse de  Bretagne,  les  i5  juillet  et  22  août  1669.  Il 
épousa  Catherine-Pierre   Jaouen,  dont  il    eut  : 

IX.  Jacques  du  Couedic  ,  seigneur  de  Kerbleizec , 
marié  avec  Mauricette  Jouhan  (1),  qui  le  rendit    père    de 

X.  Paul-Nicolas-Joseph  du  Couedic  ,  chevalier ,  sei- 
gneur de  Kerbleizec,  époux  de  Marie-Magdeleine  le  Gras, 
et  père  de 

i.°  Marie-Joseph  du  Couedic  de  Kerbleizec,  ma- 
riée à  Jean-Marie,  chevalier  du  Vergier  de  Kerhor- 
lay  (2),  lieutenant  des  vaisseaux  du  roi,  chevalier 
de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis; 
morte  en  1795  ; 

2.0  Marie-Anne  du  Couedic,  de  Kerbleizec,  mariée 
à  Charles-Louis  du  Couedic  de  Kergoualer,  ca- 
pitaine de  la  Surveillante,  morte  à  Vannes  le 
11  mai  18 18,  en  laquelle  cette  branche  s'est 
éteinte. 

Armes  :  d'argent,  à  une  branche  de  chêne  de  trois 
feuilles  d'azur  en  fasce. 

N.  B.  Les  éditeurs  de  la  Biographie  des  hommes  vi- 
vants ont  avancé  que  l'auteur  du  Tableau  géographique 
de  la  puissance  civile  et  militaire  de  la  nation  française 
(1791),  Pierre  du  Couedic,  était  de  cette  famille;  on 
croit  devoir  ici  démentir  cette  erreur,  et  prévenir  que  la 
famille  du  Couedic  de  Kergoualer  et  de  Kerbleizec,  est 
la  seule  noble  de  ce  nom  en  Bretagne. 

(1  Jouhan:  de  gueules,  au  lion   d'or,    lampassé  et  armé  d'ar- 
gent, accompagne  de  trois  annelets  du  même. 

(2)  Du  Vergier  :  de  gueules,  à  deux  bandes  de  vair. 


ADDITIONS   ET  CORRECTIONS 


AU    TOME    XVII. 


CUGNAC,  page  i63,  ligne  27,  après  d'Arpajon, 
ajoute^:  de  Bayly.  —  Ibid.  L  29,  au  lieu  de  Bocard, 
lisey  :  Boucard. —  P.  ij5,  L  3o,  ajoute^  à  la  liste  des 
enfants  de  Pierre  de  Cugnac;  4.0  Hélie  de  Cugnac,  vi- 
vant en  1416,  ne  paraît  pas  avoir  laissé  de  postérité. 
— Ibid.  I.  3o,  au  lieu  de  40.,  Use\  :  5.°  —  P.  198,.  /.  42, 
au  lieu  de  Calonie,  lise\  :  Calomé  ou  Calomès.  —  P.  204, 
/.  12,  au  lieu  d'Elizabeth  du  Toict,  il  faut  mettre  :  Adé- 
laïde-Françoise du  Toict;  et  après  Bretagne,  il  faut 
ajouter:  ancien  capitaine  d'infanterie.  —  Ibid.,  à  la  fin 
de  la  note  sur  Chaton,  ajoute^  ce  qui  suit  :  Les  seignenrs 
de  Chaton  étaient  membres  des  états  de  Bretagne.  Ro- 
land de  Chaton  est  compris  dans  le  rôle  des  hommes 
darmes  destinés  à  accompagner  Richard  de  Bretagne 
dans  son  voyage  en  France,  en  1419.  —  P.  217,  /.  25, 
après  Jules-Emilien:  ajoute^  :  marquis  de  Cugnac.  — 
P.  222,  note  3,  après  ces  mots,  le  prince  de  Condé, 
au  lieu  de  attaqua,  lise\  :  défendait.  Et  rétablisse^  ainsi 
la  suite  de  cet  article  :  le  prince  de  Condé  éprouvant  une 
résistance  invincible  dans  la  défense  d'une  partie  du 
faubourg  St- Antoine  ,  s'informa  qui  commandait,  etc. 
et  après  le  mot  partie  ;  supprime^  le  reste.  —  P.  240,  /.  3i, 
au  lieu  du  Lac,  lise^  :  du  Luc.  —  P.  245,  /.  26,  après 
ces  mots  il  prit  le  nom  d  Acunha  ,  ajoutés  dans  une 
note  :  le  nom  de  Cugnac  est  connu  en  France  depuis 
l'an  1002,  par  conséquent,  près  d'un  siècle  et  demi 
avant  le  siège  de  Lisbonne. 

VASSINHAC,  p.  345,  vers  le  milieu  de  la  note, 
ajoute^  ce  qui  suit:  Quant  à  la  terre  de  Louppy,  elle  a 


488  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

été  acquise  par  M.  le  comte  de  Wiltz,  frère  de  la  mar- 
quise d'Imécourt,  lequel  n'ayant  pas  d'enfants,  en  a 
fait  donation  à  son  neveu,  le  vicomte  d'Imécourt,  par 
son  contrat  de  mariage,  avec  clause  de  substitution.  Les 
lettres  de  confirmation  du  comté  de  Louppy,  portent 
que  l'érection  est  renouvelée,  tant  pour  la  comte  de 
Wiltz,  que  pour  ses  hoirs  et  successeurs,  en  ligne  di- 
recte et  collatérale. 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 


AUX     ARTICLES      CONTENUS      DANS     LES      TOMES     PRECEDENTS, 


JOUSSINEAU,  tom.  icr  p.  97,  lig.  7,  au  lieu  de 
Perlesse,  lisez  :  Perusse. 

LUBERSAC,  t.  IX,  p.  52  2,  lig.  i5,  après  Saint- 
Louis,  ajoutez:  est  décédé  le  6  février  1820,  dans  la 
quatre-vingt-dixième  année  de  son  âge.  —  Ibid.  p.  536, 
/.  5,  après  1789,  ajoutez  :  et  est  décédé  en  son  château 
de  Saint-Maurice,  le  20  novembre  1819,  âgé  de  près  de 
82  ans. 

ABZAC,  t.  IX,  p.  539,  /.  1,  au  lieu  d'Absac,  il 
faut  lire  :  d'Absac.  —  Ibid.  I.  2,  au  lieu  d'Aymée  de 
Montlouis,  lise\  :  Agnès  de  Montlouis.  —  T.  X,  à  la 
table  générale,  au  lieu  de  X.  4.,  lise\  X.  469. 

LA  CROPTE,  r.  XI,  p.  7,  /.  10,  après  précédents, 
ajoute^  '•  et  d  un  autre  Hélie,  surnommé  de  Cripta,  suc- 
centeur  de  l'église  de  Saint-Etienne  de  Périgueux,  en 
1 1 24,  suivant  une  charte  de  l'abbaye  de  Saint-Florent 
de    Saumur.   —    Ibid.  p.  60,    /.    5,  au   lieu  de  Goufier, 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  489 

lise^  :  Golfier. — P.  61.  /.  32,  après  Jaubert,  ajoute^  : 
frères,  seigneurs  d'AIlemans. —  Ibid.  I.  33,  de  X  ans, 
icrive\  X  ans. —  P.  62.  /.  29,  lise\  :  la  Cour,  ou  la  Courre. 
—  Ibid.  I.  32,  au  lieu  d'une,  lise\:  un.  —  64,  /.  27, 
au  lieu  de  Combemural,  lise\\  Combe-more. —  /.  34. 
supprime^  le  trait-d'union  placé  entre  Françoise  et 
Roussel.  —  P.  10 1,  /.  19,  après  1809,  ajoute^: 
morte  à  Paris,  le  21  septembre  1818,  âgée  de  9  ans. — 
Ibid.  I.     2  5,   ajoute^  :  décédée  à  Paris,  le   18  mars  18 19. 

des  GUILLAUMANCHES.  Nous  avons  rapporté  au 
t.  XI,  p.  220,  la  filiation  de  cette  ancienne  maison  de 
chevalerie  d'Auvergne;  mais  nous  avions  écarté  une 
branche  collatérale,  parce  qu'elle  n'avait  formé  que  quel- 
ques degrés,  et  s'était  éteinte  vers  la  fin  du  quinzième 
siècle.  Désirant  aujourd'hui  compléter  la  généalogie  de 
cette  maison,  nous  croyons  devoir  rapporter  cette  bran- 
che éteinte  en  addition  dans  ce  volume. 

Page  224  du  tome  XI  du  Nobiliaire,  on  voit  qu'Ar- 
naud, seigneur  des  Guillaumanches,  qualifié  de  cheva- 
lier, fit  son  testament  l'an  1450.  Il  avait  épousé  Mar- 
guerite dOradour,  dont   il  eut  trois    enfants,  savoir: 

i.°   Yves,   qui   a     continué  la   descendance   jusqu'à 
ce  jour  (1); 


(1)  Cette  maison  est  représentée  de  nos  jours  par  Gabriel 
Pierre-Isidore,  marquis  de  Guillaumanches  Du  Boscage,  lieu- 
tenant général  des  armées  du  roi,  le  6  octobre  181 9,  nommé 
grand-officier  de  Tordre  royal  de  la  Légion  d'honneur,  pour 
être  compris  dans  la  première  promotion  qui  aura  lieu  par  dé- 
cision du  roi  du  7  septembre  1819,  transmise  officiellement  par 
Son  Exe.  le  grand  chancelier  de  la  Légion-d'honneur,  par  lettre 
du  susdit  jour.  De  son  mariage  avec  Elisabeth-Victoire-Ar- 
mande,  comtesse  de  Lostanges,  est  née 

Ernestine-Pauline-Sophie  de  Guillaumanches  Du  Boscage. 
mariée  par  contrat  du  6  novembre  181 7,  reçu  Albiges  notaire  à 
Montréal,  département  de  l'Aude,  avec  Gabriel-Noè'l- Auguste, 
comte  de  Cosnac  ,  officier  de  cavalerie,  fils  de  feu  Joseph- 
Mathieu  vicomte  de  Cosnac  et  de  dame  Marie-Marthe  Du- 
champ.  Le  susdit  contrat  de  mariage  ayant  ensuite  été  signé  du 
roi  et  de  la  famille  royale.  Enfin,  pour  récompenser  les  longs 
et  nombreux  services  de  M.  le  marquis  Du  Boscage,  qui  se 
trouva  ruiné  par  les  malheurs  de  la  révolution.  Sa  Majesté 
avait  précédemment  daigné  doter  ladite  future  épouse  d'une 
pension  de  trois  mille  francs  sur  sa  liste  civile  particulière,  sous 


490  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

2.0  Bertrand,  prieur  de  Marsillac,  lequel  était  cha- 
noine de   Saint-Julien-de-Brioude. 

3.°  Noble  Giraud  des  Guillaumanches,  seigneur  de 
Chichex,  chanoine  noble  du  même  chapitre. 

Après  la  mort  dudit  Arnaud,  Marguerite  d'Oradour, 
sa  veuve,  épousa  noble  Jean  des  Guillaumanches,  dit 
Vialatelle,  co-seigneur  des  Guillaumanches,  auquel  fut 
accordé,  en  1455,  par  l'abbaye  de  la  Chaise-Dieu  l'inves- 
titure d'un  pré  qu'il  avait  nouvellement  acquis.  Il  passa, 
en  1487,  une  reconnaissance  féodale  en  faveur  de  l'infir- 
mier de  l'abbaye  de  la  Chaise-Dieu. 

Par  son  mariage  avec  ladite  Marguerite  d'Oradour,  il 
se  trouva  beau-père  des  enfants  d'Arnaud,  rapportés  ci- 
dessus  ;  et  lui-même  mourut  sans  postérité  ,  ce  qui 
éteignit  sa  branche.  Il  était  fils  de 

Pierre  Vialatelle,  aliàs  des  Guillaumanches,  co-sei- 
gneur des  Guillaumanches,  qui  fut  investi  par  le  prieur- 
mage  de  l'abbaye  de  la  Chaise-Dieu,  en  141 7,  d'un  pré 
dont  son  père  avait  fait  l'acquisition  dans  la  paroisse 
de  Marsat,  et  mourut  avant  1455.  On  ignore  le  nom  de 
sa  femme.  Il  était  fils  de 

Jean  Vialatelle,  damoiseau,  aliàs  des  Guillaumanches, 
co-seigneur  dudit  lieu,  lequel  rendit  hommage  à  la 
châtellenie  d'Alègre  en  14 19,  de  ce  qui  appartenait 
à  cause  de  Jeanne  de  Montboissier,  sa  femme,  dans  le 
mandement  d'Oriol,  et  de  ce  qui  lui  était  échu  'dans  le 
même  mandement,  comme  héritier  de  son  père  Ber- 
trand, qui  suit 

Bertrand  Vialatelle,  aliàs  des  Guillaumanches,  che- 
valier, co-seigneur'  dudit  lieu,  rendit  aveu  en  1396  au 
prieur  d'Allanche  des  biens-fonds  qu'il  possédait  dans  le 
territoire  de  son  prieuré. 

Ledit  Bertrand  était  le  quatrième  fils  de  Guillaume 
VII    du    nom,   seigneur    des  Guillaumanches,    chevalier, 


la  clause  formelle  que  le  mariage  qu'elle  contracterait  aurait 
son  agrément.  En  conséquence,  Sa  Majesté  ayant  bien  voulu 
honorer  le  susdit  mariage  de  son  agrément,  la  pension  de  la  fu- 
ture épouse  a  pris  cours  du  jour  de  la  célébration,  suivant  les 
lettres  officielles  de  Son  K\c.  le  ministre  de  la  maison  du  roi. 
du  18  décembre  181 5  et  du  3o  juillet  181 7. 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  4g  I 

rapporté  p.  222  de  la  filiation  de  cette  maison,  dont  il 
forme  le  12e  degré.  On  y  voit  que,  par  contrat  du  jeudi 
après  Pâques  de  l'an  1 345,  Guillaume  VII  épousa 
Eléonore  de  Vialatelle.  (1)  Ledit  contrat  porte  substi- 
tution des  nom  et  armes  de  Vialatelle  ;  ainsi  cette  bran- 
che de  la  maison  des  Guillaumanches,  qui  prit  plus  parti- 
culièrement le  nom  de  Vialatelle,  à  raison  de  la  substitu- 
tion, a  pris  souche  au  susdit  Bertrand,  et  s'est  éteinte  dans 
la  personne  de  noble  Jean  Vialatelle,  époux  de  Marguerite 
d'Oradour. 

Armes  :  d'argent,  au  taureau  de  gueules,  au  lambel 
d'azur.  On  a  quelquefois  blasonné  le  lambel  de  sable, 
notamment  (lors  de  la  recherche  générale  d'Auvergne; 
dans  la  maintenue  qui  fut  délivrée  à  cette  ancienne 
maison  en  1666. 

du  PARC,  tom.  VII,  page  272,  ligne  4e.,  la  Roche- 
pagu,  lise\  :  la  Rochejagu.  —  P.  273,  1.  3°.,  après  etc. 
ôtez    le  point  et   mettez    une    virgule    après     ses    frères. 

—  Page  274,  ligne  20e.,  Kerimeo  lise$  :  Kerimel.  A  la 
fin  de  ce  paragraphe,  après  243,  ajoutez  et  l'histoire  de 
du  Guesclin,  tom.  2,  p.  273.  —  A  la  fin  de  la  note  de 
la  même  page,  après  page  273,  ajoutez  et  l'Histoire  de 
France,  par  Vely,  tom.  IX,  p.  14.  —  Page  276,  ligne  5e 
du  2.e.,  paragraphe,  ajoutez:  voyez  l'Hist.  générale  du 
P.  Anselme,  tom.  3,  p.  5y.  —  Ligne  i^dela  1"  note, 
au  lieu  d'Euclon,  liseç:  Eudon  ;  au  lieu  de  GolTrov, 
lise\:  Geoffroy.  —  2e  note,  1"  ligne,  au  lieu  de  Cha- 
tellerie,  lise^  :  Chatellenie.  —  Page  277  ,  ligne  7e  du 
3e   paragraphe,    au    lieu  de   Garceline ,    lise%:   Gasceline. 

—  Page  281,  à  la  16e  ligne  du  3"  paragraphe,  au  lieu 
de  Periel,  /«q  :  Perrier.  —  Page  282,  à  la  8e  ligne  du 
ier   paragraphe,  après  ventes,  ajoutez  des,   et   lignes     21 


(1)  La  maison  De  Vialatelle,  est  une  très-ancienne  maison 
de  chevalerie.  On  voit  que  dès  l'an  1269,  elle  était  connue 
parmi  les  premières  maisons  de  la  province  d'Auvergne.  A  cette 
époque,  Ithier  de  Vialatelle,  qualifié  de  damoiseau,  fit  hom- 
mage à  Arbest,  abbé  de  la  Chaise-Dieu,  de  ce  qu'il  avait  pris 
de  lui  en  fief,  dans  la  paroisse  de  Javolgues.  La  qualité  de  Da- 
moiseau que  prend  Ithier  dans  cet  acte,  qualité  qui  veut  dire 
fils  de  chevalier,  prouve  le  haut  rang  que  tenait  alors  cette  mai- 
son, qui  s'est  éteinte  dans  celle  des  Guillaumanches.  en  i3.p. 
par  le  mariage  d'Eléonore  de  Vialatelle,   rapporté  ci-dessus. 


492  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

et  22,  au  lieu  d'encore,  lisez:  beaucoup.  —  Page  283, 
ligne  22°,  au  lieu  de  du  Bosso,  liseç  :  du  Besso.  —  Page 
284,    ligne    20,    au    lieu  de   1866,  lise%  :    1066. —    Page 

286,  ligne   17,   au  lieu  de  Citer,    lise\  :  Sister.   —    Page 

287,  ligne  24,  au  lieu  de  1748,  lise^  :  1448  —  Page  293, 
ligne    4,    au    lieu     de     Jocqueville,     lise\  :  Cocqueville. 

—  Page  294,  ligne  10,  au  lieu  de  Suebria,  lise\  :   Quebriac. 

—  Page  309,  ligne  10,  effacez  le  2  juin  et  mettez  en 
février.  —  Ligne  ire  du  2e  paragraphe,  au  lieu  de  la 
Saille,  lïse%:  la  Salle.  —  Page  3n,  7.0  après  Amélie, 
effacez  voyez  [la  mémoire ,  et  ajoutez  Adélaïde  Henriette 
du  Parc ,  née  à  Paris  le  '24  février  180S. 

TAILLEFER,  tom  XIV,  p.  5i,  /.  16,  après  le  mot 
chevalier,  ajoute^  :  qui  était  incontestablement  petit-fils 
de  celui  qui  fit  faire  le  dénombrement  des  rentes  de 
Mauriac,  en  i2o3,  et  était  issu  en  ligne  directe  de  Tun 
des  deux  frères  Geraud,  ou  Hélie  de  Taillefer,  men- 
tionnés dans  le  cartulaire  de  Chancelade  en  11 53.  — 
P.  57,  il  faut  ajouter  ce  qui  suit  à  la  note  20  :  le  but 
que  se  proposait  Hélie  de  Taillefer,  en  faisant  l'acqui- 
sition de  ce  vaisseau  ;  l'usage  qu'il  comptait  en  faire, 
et  l'espèce  de  marchandise  qu'il  donna  en  paiement, 
indiquent  d'une  manière  évidente  que  les  seigneurs 
de  Taillefer  avaient  toujours  conservé  des  relations  avec 
les  provinces  d'Aunis,  de  Saintonge,  et  d'Angoumois, 
et  particulièrement  avec  l'île  d'Oléron,  où  étaient  si- 
tuées les  propriétés  qui  avaient  formé  leur  premier  appa- 
nage,   et  dont   ils  jouissaient    encore  dans  le    16e    siècle. 

Ibid.,  p.  89,  /.  4,  après  ces  mots,  vers  l'an  1670, 
ajoute^  :  il  est  souvent  fait  mention  de  lui,  sous  le  nom 
de  M.  de  Barrière,  dans  les  mémoires  du  cardinal  de 
Retz.  —  P.  100,  /.  24,  au  lieu  de,  en  1783,  lise%  : 
et  la  même  année  (1774).  —  P.  102,  à  la  fin  de  la  note  1, 
ajoute^  en  alinéa  :  Claude  de  Taillefer,  chevalier  sei- 
gneur du  Chambon  en  Velay,  qualifié  noble  et  puissant 
seigneur,  fut  père  de  Marie  de  Taillefer,  qui  épousa  le  2 
février  1418,  noble  Jean  Charbonel,  de  la  même  pro- 
vince. 

On  trouve  dans  le  catalogue  chronologique  des  comtes 
de  Brioude,  un  Antoine  de  Taillefer,  comte  de  Brioude, 
vers  Tan  1430.  —  Guillaume  de  Taillefer  était  marié 
en    1621,  avec -[Catherine  de  Gimcl.  —  Même  p.  1.     i5, 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  493 

après  ces  mots,  le  12  juillet  1781,  ajoute^  :  sorti  de 
France  au  commencement  de  la  révolution,  S  A.  S. 
Mgr.  le  prince  de  Condé,  le  nomma  son  aide -de -camp, 
a  Worms,  en  1790;  il  tit  toutes  les  campagnes  d'Al- 
lemagne, commanda  une  compagnie  du  corps  des  che- 
valiers de  la  couronne,  depuis  le  commencement  de 
l'année  1795;  fut  élevé  au  grade  de  colonel  de  cava- 
lerie, le  6  janvier  1798,  et  créé  maréchal  des  camps  et 
armées  du   Roi,  par  brevet  du  29  janvier  18 17. 

de  ROCHEMORE,  tom.  XIV,  page.    io5,   ligne   34, 
article   de    Pierre-Guillaume     de     Rochemore,     chevalier 
de  l'ordre  de  Saint-Jean   de    Jérusalem,    ajoute^   les  ex- 
traits des  sept  actes  suivants  :    1 .°  il  rit  une  donation,    au 
mois  de  juillet  1186,  en  faveur  de  la  milice  du    Temple 
de  Saint-Gilles.   2.0  Pierre- Ponce    de    Rochemore    signa, 
comme  témoin,  au    mois  d'octobre    1187,   dans  une  ces- 
sion faite  en    faveur   de    la   milice  du  Temple,   à  Saint- 
Gilles.    3.°     Pierre  de  Rochemore ,  signa    comme  témoin, 
avec  d'autres     chevaliers    de    Saint-Jean    de     Jérusalem, 
dans  un   accord  passé  au  mois   d'avril   1188,   avec  Bernard 
de    Catalanum,   précepteur    de  la  maison  du    Temple,  à 
Saint  -  Gilles.  4.0  Ponce  de  Rochemore  signa  aussi  comme 
témoin    dans    une    cession    faite    à    la     même     maison, 
au   mois  de  juillet  1189.   5.°  Pierre  de  Rochemore   signa 
de  même,  dans   une  donation  faite  au  mois  de  décembre 
1190.  6.°   Et  dans  une  autre,  du  mois   du  juin  1192.7.0 
Entin,  Guillaume    et   Hugues  de  Rochemore,    chevaliers 
de    l'ordre  des    Templiers  ,    signèrent ,    comme    cautions 
d'une  donation    faite,  les  mêmes  mois  et  an,  à  la   même 
maison     de    la    Milice   du     Temple     de     Saint  -  Gilles. 
Arch.  du  gr.   prieuré  de  Saint-Gilles.) —  Id.    p.    119, 
lig.      2  5  ,     article     de     Pierre-Joseph  ,     après     Nîmes  , 
ajoute;  :     nommé  en    1802,  à  l'évéché    de    Montpellier, 
qu'il  refusa.    —  Ibid.   à   la  ligne  suivante,     après    Alby, 
ajoute^:   pro-vicaire    général  du    département    du    Gard, 
de  l'ordre   de  Saint-Jean     de  Jérusalem  et  de  la  Légion 
d'honneur.  —  Id.  p.  120,  /.  3,  au  lieu   de  Bruchet,   lise$  : 
de    Truchet.   Ibid.,    I.    i5,    à    Charlotte  de    Rochemore 
ajoute^  :   mariée    en    1783,   au    marquis    de   Maillet- Va- 
chères. —  Ibid.  I.   3i,  et  ailleurs,  au  lieu    de  Villatelle, 
lise\  :  Villetelle.  —  Ibid.  p.    33,  au  lieu  de  la  Roche,  no- 
taire à   Paris,    lise;  :   la  Rue.  —  Passim,  au  lieu   de  Saus- 


494  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

seriet,  lise?  :  Saint-Seriet.  —  Id.,  p.  121,  /.  23,  à  l'ar- 
ticle de  Louis  de  Rochemore,  auteur  de  la  branche  de 
Galargues,  ajoute?  :  il  fut  chargé  par  Henri  IV,  de  plu- 
sieurs négociations  et  traités  avec  les  reines,  sa  femme 
et  sa  belle-  mère.  Il  fut,  en  1590,  de  la  tenue  des  États 
du  Velay  ;  reçut,  en  1595.,  des  pleins  pouvoirs  pour 
négocier  l'accommodement  du  duc  de  Joyeuse.  Cet  ac- 
commodement, auquel  il  travailla  d'abord  seul,  et  en- 
suite conjointement  avec  le  marquis  de  Mirepoix,  soumit 
tout  le  Languedoc  à  l'autorité  légitime.  L'année  sui- 
vante, il  fut  de  nouveau  commis  par  le  roi,  avec  le 
marquis  de  Mirepoix,  pour  réunir  le  parlement  de  Cas- 
tel-Sarrazin  à  celui  de  Toulouse. 

L'incendie  du  château  de  Galargues,  ou  Gallargues, 
en  179  r,  a  privé  la  maison  de  Rochemore,  des  lettres 
originales  du  roi  Henry  IV.  Mais  l'histoire  de  Lan- 
guedoc contient,  en  détail,  le  résultat  de  ces  diffé- 
rentes négociations.  Il  en  est  aussi  question  dans  l'his- 
loire  latine  de  M.  de  Thou,  qui  désigne  Louis  de  Ro- 
chemore, sous  le  nom  de  Rupemorus. 

de  TOUGHEBŒUF,  tom  XIV,  p.  184,/.  33  et  34, 
corrige^  Clermont  -  Monsec,  et  lise\  :  ici  et  partout  où 
ces  deux  mots  se  trouvent  :  Clairmont-Montsec  :  —  Id. 
p.  1 85,  /.  10,  après  ces  mots,  il  fut  témoin,  ajou- 
te^ :  avec  Geofroi  et  Rainaud  de  Genebrières,  frères, 
Ademar  de  Foucauld,  Etienne  de  Vassinhac  et  Bernard 
Gautier,  d'une  donation  faite  à  l'abbaye  du  Vigeois, 
par  Raimond  I,  vicomte  de  Turenne,  sous  le  règne  de 
Philippe  I,  et  après  que  la  ville  de  Jérusalem  eut  été 
prise  par  l'armée  des  Croisés  (en  1099)  (extr.  d'une 
copie  du  Cartul.  de  Vabb.  du  Vigeois,  conservée  à  la  bibl. 
du  Roi,  sous  le  n.°  5453,  fol.  39  et  40);  il  fut  aussi  té- 
moin, etc.  —  Id.  p.  186,  /.  3,  après  ces  mots  il  fut 
témoin,  ajoute?  :  avec  Pierre  Faidiz,  d'une  donation  faite 
à  l'abbaye  du  Vigeois,  avant  l'année  1122,  par  Rai- 
mond I ,  vicomte  de  Turenne,  (copie  du  Cartul.  du 
Vigeois,  Ibid.fol.  102).  —  P.  198,  /.  14,  au  lieu  de 
Glenata,  lise?  :  de  Glevata.  —  P.  200,  /.  26,  cet  hom- 
mage au  vicomte  de  Turenne,  ainsi  que  la  note  y  rela- 
tive, doivent  être  transférés,  comme  concernant  le  sei- 
gneur de  Pierre  Taillade,  à  la  p.  232,  /.  27,  et  au  bas 
de  la  même  page.  —  P.  202,  /.  6,  après  Aigline  de  Touche- 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  495 

bœuf,  ajoute;  :  nommée  aussi  Catherine,  mariée  par 
contrat  du  3  décembre  1469,8  noble  Antoine  de  Peyrac, 
fils  de  noble  Pierre  de  Peyrac,  damoiseau  seigneur  de 
Jugeais,  et  de  Marthe  de  la  Gorce.  Elle  était  veuve  en 
1480,  et  vivait  encore  le  21  janvier  1496,  (v.  st.)  sui- 
vant une  donation  qu'elle  fit  à  Antoine  de  Peyrac,  son 
fils,  en  faveur  de  son  mariage  avec  Catherine  de  Fau- 
cher de  Sainte  Fortunade,  déjà  contracté  le  22  janvier 
1400  (v.  st.) —  Même  p.,  I.  29,  après  ces  mots  noble 
et  puissant  homme,  ajoute;  :  écuyer  servant  du  roi  Louis 
XI,   selon  des    lettres    de    committimus    de     Tan     1477. 

—  P.  204.  /.  36,  après  ces  mots,  jusqu'en  1 538,  ajoute; 
en  note  :  (2)  François  de  Touchebœuf,  était  encore  ca- 
pitaine du  grand  vaisseau,  en  1 538,  suivant  une  procu- 
ration donnée  en  cette  année,  au  commandeur  d'Es- 
palion.  Deux  ans  auparavant,  il  en  avait  donné  une 
autre,  à  l'ancre,  devant  Villefranche,  en  Italie.  — P. 
2o3,    dernière  lig.y    au    lieu  de  Guydon,  lise;  :  Gindon. 

—  P.  2o5,  ajoutez  ce  qui  suit  immédiatement  après  la 
note  2  :  voici  comment  Bosio  rapporte  dans  son  histoire 
italienne  de  Malte,  {in-folio,  tom.  3,  lib.  19,  fol.  392, 
an  1557)  la  nomination  de  François  de  Touchebœuf, 
au  grand  prieuré  de  Saint-Gilles 

«  Et  essendo  per  la  promotione  sua  al  magisterio, 
«  vacato  il  priorato  di  san  Gilio,  fù  conferito  à  fra 
■  Francesco  de  Touchebœuf.  detto  Cleremont;  ha- 
it vendo  egli  lasciata  dignita  di  gran  commendatore, 
1  alla  quale  fù  assonto  il  commendatore  Fra  Pietro  de 
«  Gozon  detto  Melac  ;  il  quale  continoao,  à  commandar 
«  le  Galère,  corne  reggente,  fin  chel  Bagliro  di  Napoli 
«  Adorno,  il  quale  dopo  l'elettione  del  gran  Maestro 
«  Valetta,  di  nuovo  voile  esserne  eletto  générale,  tardo 
«  poi  alcuni  mesi  à  pigliarne  il  possesso.  » 

P.  206,  à  la  fin  de  l'article  du  même  François  de 
Touchebœuf,  ajoute;  en  note  :  (1)  il  n'y  a  que  des  igno- 
rons qui  puissent  inférer  quelque  chose  du  silence  de 
l'abbé  de  Vertot,  qui  était  un  écrivain  élégant,  mais 
un  historien  peu  exact  ;  il  écrivait  quelquefois  tout  d*i- 
magination,  et  ne  citait  aucune  date  :  tout  le  monde 
connaît  l'anecdote  de  son  siège  de  Rhodes.  —  P.  208, 
/.  2>,  après  le  mots  Guyon  de  Touchebœuf  ajoute;  : 
fut   fait  chevalier    de    l'ordre    du  Roi,    par  provisions  du 


496  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

i3  août  1578. —  Mettes  en  note,  au  bas  de  la  page  :  ces 
provisions  sont  mal  à  propos  attribuées  à  son  neveu, 
nommé  aussi  Guyon,  qui  ne  fut  chevalier  dudit  ordre, 
qu'en  1589;  une  preuve  sans  réplique  ,  c'est  que  ce 
neveu  et  héritier,  qui  vivait  encore  en  i63i,  fut,  après 
la  mort  de  son  oncle  en  1 583,  obligé  de  payer  10  écus 
au  soleil,  pour  les  provisions  de  chevalier  dudit  ordre, 
du  i3  août  1578,  pour  le  feu  seigneur  de  Clairmont. 
Cette  quittance  donnée  par  le  sieur  de  la  Rue,  a  été 
connue  de  feu  M.  Chérin,  qui  n'a  pas  laissé  de  se 
tromper  à  ce  sujet.  —  P.  211,  /.  8,  au  lieu  de  1 569  , 
lise^  :  1599.  —  Même  p.  I.  20  ,  supprime^  ces  mots:  20. 
mariée  avant  le  29  avril  1612  ,  jusqu'à  la  fin  de  l'ar- 
ticle. Ceci  regarde  sa  nièce  ,  nommée  aussi  Catherine. 
—  P.  212,  /.  16,  efface^  les  mots  suivants  :  fut  nommé 
parle  Roi,  chevalier  de  Saint-Michel,  le  i3  août  1578. 
Ces  provisions  regardent  ,  comme  il  a  été  dit  ci-dessus , 
son  oncle,  nommé  aussi  Guyon.  — P.  2i3  , /.  3  ,  après 
ses  services,  ajoute^  :  fut  nommé,  la  même  année,  che- 
valier de  Tordre  du  Roi. —  Même  p.  I.  5,  après  ces  mots, 
chevalier  des  deux  ordres  du  Roi,  mette\  en  noie  :  (1) 
il  n'est  pas  rare,  dans  ce  tems  là,  de  voir  qualifier  che- 
valiers des  deux  ordres  du  roi,  de  grands  personnages, 
qui  ne  l'étaient  en  effet  que  du  premier  ;  ainsi  que  l'a 
déjà  remarqué  sur  ledit  sénéchal  de  Touchebœuf ,  le 
savant  auteur  de  la  généalogie  de  la  maison  de  Beau- 
mont.  —  P.  219,  /.  3i,  efface^  Rampous,  et  mettes  en 
note  :  Ramps  était  un  château  de  la  maison  de  l'Olmie, 
situé  sur  la  route  de  Cahors  à  Montauban.  P.  221, 
/.  21,  au  lieu  de  "la  Caraulie,  lise$  :  la  Carolie. — 
P.  229.  /.  6,  après  1726,  ajout  ef  :  est  décédé  au  châ- 
teau de  Montsec,  le  26  mars  18 18,  dans  la  92e  année 
de  son  âge. — Même  p.,  I.  12  et  suivantes,  au  lieu  de 
Gion,  Yolie,  Loubignac  Bossignac,  Coquudon  lise\ 
Giou,  Yolet,  Loubejac ,  Bassignac ,  Coquudou.  —  P. 
232,  /.  9,  au  lieu  d'Olivier  de  Veyrart,  lise\  :  de  Vayrac, 
et  ajoute^  en  note  :  (1)  de  Vayrac,  maison  ancienne, 
qu'on  croit  éteinte,  établie  dans  la  paroisse  de  ce  nom, 
près  Souilhac.  —  P.  i2>g  ,  après  le  n°  6  ajoute^  :  7.0 
Louise  de  Beaumond  de  Pierre-Taillade,  mariée  le  29 
juillet  072,  à  noble  Jean  de  Félines,  seigneur  de  la 
Renaudie,  en  Limousin.  —  P.  249,  /.  2,  au  lieu  de 
Besson,    lise^:  de  Bessou.  — P.  25 1,  /.   i3,  au   lieu  de 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  49j 

lieutenant,  lise\  :  sous-lieutenant.  —  P.  255,  /.  6  de  la 
note,  au  lieu  de  Sernac,  lise\  :  le  Desernac,  —  P.  256, 
/.  22  de  la  note  :  au  lieu  de  la  Dugnie,  lise\  :  de  la  Du- 
guie,  et  ajoute^  de  suite  :  fille  unique  et  héritière  de  feu 
messire  Antoine  de  la  Duguie,  ou  Duguye,  chevalier 
seigneur  de  la  Salle- Péri  go  rd  ,  et  de  la  Roche  -  Saint- 
Christophe,  et  de  noble  Marguerite  des  Martres.  — 
Même  p.  I.  zy,  au  lieu  de  Parjas,  liseç  :  Pangeas.  —  P. 
259,  /.  i3,  efface-{  1763,  et  mette\  :  né  le  21  septembre 
1754.  —  Même  p.,  I.  36,  après  23 1,  ajoute^  :  et  page 
53,  pour  les  exemplaires  tirés  à  part. 

de  LOSTANGES,  tome  XIV,  page  265,  à  la  fin  de 
la  note  sur  la  maison  de  la  Brande,  ajoute^  ce  qui  suit  : 
Hélie  de  La  Brande,  chevalier,  étant  à  Bigaroque  ,  et 
agissant  au  nom  d'Aimery,  vicomte  de  Rochechouart, 
qui  gérait  alors  au  même  lieu,  les  affaires  de  l'arche- 
vêque de  Bordeaux,  scella  de  son  sceau  une  transaction 
passée,  au  mois  de  février  i279(v.  st.)  entre  Raimond 
et  Hélie  du  Suquet,  frères,  et  Pierre  et  Grimoard  de 
Limeuil ,  damoiseaux;  et  fut  au  nombre  des  seigneurs 
qui  se  rendirent  garants  des  conventions  matrimoniales 
d'Aimery,  vicomte  de  Rochechouart,  avec  Germasie, 
sœur  de  Renaud  de  Pons,  seigneur  de  Bergerac,  le 
mardi  après  la   fête  de  l'exaltation  de  Sainte  Croix,   1298. 

P.  278,  /.  2.  Après  1466,  ajoute^  :  Le  roi  Charles  VII 
lui  accorda  des  lettres,  datées  de  Toulouse,  le  12  août 
1451,  enregistrées  en  la  cour  royale  de  la  sénéchausée 
de  Périgord,  le  lundi  1 1  octobre  de  la  même  annce. 
par  lesquelles  il  le  prit  sous  sa  protection  et  sauvegarde. 
lui,  Ja  dame  son  épouse,  sa  famille,  ses  biens,  droits 
et  possessions  [original  en  parchemin). 

P.  293,  /.  3o.  Après  ces  mots,  baron  de  Courrières, 
de  Gazelles,  etc.,  ajoute^  en  note  (2)  :  Arnaud-Louis  de 
Cadrieu  avait  deux  frères,  i.°  N...  de  Cadrieu,  lieute- 
nant-général des  armées  du  roi,  commandeur  de  Tordre 
de  Saint-Louis,  gouverneur  de  Longwi  et  du  Château- 
Trompette  de  Bordeaux,  mort  sans  être  marié.  2.0  N... 
de  Cadrieu,  colonel  du  régiment  de  Toulouse,  infan- 
terie, épousa  N...  de  La  Roque-Sénezergues ,  dont  il 
eut  : 

Arnaud-Jean- Louis,  comte   de    Cadrieu    et   de  Puical- 
XVII.  3a 


498  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

vari,  baron  de  Calmont,  seigneur  de  Morel  et  les  Cabanes, 
fut  premier  page  de  la  grande  écurie  [de  Louis  XIV, 
et  en  sortit  capitaine  de  cavalerie.  Son  père  ayant  quitté 
le  service  par  mécontentement,  exigea  qu'il  le  quittât 
aussi.  Il  fut  depuis  lieutenant  des  maréchaux  de  France. 
C'est  lui  qui  est  auteur  du  Catéchisme  et  de  la  Vie  des 
Pages  en  vers,  si  connus  de  tous  ceux  qui  l'ont  été  après 
lui.  Il  avait  épousé  N...  de  la  Roque-Sénezergues ,  sa 
cousine  germaine,  héritière  de  la  maison  de  ce  nom, 
dont  il  eut  quatre  filles,  i.°  Marie-Anne  Foi  de  Cadrieu, 
mariée  à  Arnaud  -  Jean  Louis,  comte  de  Guiscard  -  La- 
bourlie  ;  2.0  Marie  -  Josephe  -  Charlotte  de  Cadrieu  , 
épouse  de  messire  Armand  -  Augustin  de  Raffin  ;  3°. 
Marie-Louise  de  Cadrieu  épousa,  en  1754,  Jean  -  Joseph, 
seigneur  de  Mirandol  ;  4.0  et  Marie  -  Françoise  de  Ca- 
drieu prit  alliance  avec  Raimond  -  Joseph  de  Goudin , 
seigneur  de  la  Roussie. 

Même  page,  l.  34.  Après  Isabeau  de  Lostanges,  ajoute^  : 
de  Saint-Alvère,  mariée  le  7  juillet  1722,  avec  Jean  de 
Lafon  -  marquis  de  Reilhac,  fils  de  Charles,  Joseph  de 
Lafon,  marquis  de  Saint- Projet,  et  décédée  en  1773. 

P.  275,  /.  8.  Après  ce  mot  est  mort,  ajoute^  :  le  29  no- 
vembre 1777.'  —  Ibid.  ligne  suivante,  lise\  :  Après  avoir 
nommé  par  son  testament  dj  24  du  même  mois.  Même 
page,  lig.  11,  lise\  :  3.°  Charles- Louis,  abbé  de  Lostanges. 
....  est  mort  en  1807. 

P.  296,  /.  11.  Après  ces  mots,  contrôleur  -  général  des 
finances,  ajoute^  :  Elle  est  décédée  à  Saint  -  Germain  -  en- 
Laye,  le  12  mars  1820,  dans  la  83e  année  de  son  âge. 
Même  page,  /.  1 5,  rétablisse^  ainsi  l'article  de  M.  le  comte 
de  Lostanges  :  20.  Christophe-  Louis- Arnaud,  comte  de 
Lostanges,  lieutenant  -  général  des  armées  du  roi,  et 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
né  à  Versailles  en  1756,  entra  au  service  à  l'âge  de  dix- 
huit  ans,  lieutenant  au  régiment  de...,  fut  fait  capitaine 
au  régiment  de  Belsunce,  dragons  en  1782;  ensuite  co- 
lonel en  second  du  régiment  d'Enghien,  et  chevalier  de 
Saint- Louis  en  1790.  Il  émigra  avec  sa  femme  et  sa 
fille,  au  mois  d'août  1791,  et  arriva  à  Tournay,  où 
toute  sa  famille  se  trouva  réunie  dans  les  premiers  jours 
de  septembre.  Avec  l'agrément  de  LL.  AA.  RR.  mon- 
sieur et  monseigneur    comte  d'Artois,  il  fut  nommé  par 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  49y 

la  noblesse  du  Périgord,  commandant  de  la  compagnie 
du  Perigord,  à  la  tète  de  laquelle  il  fit  la  campagne  de 
1792,  dans  l'armée  des  princes.  Après  cette  désastreuse 
campagne,  il  se  retira  avec  sa  famille  jusqu'en  1794, 
que  le  comte  de  Waldstein  ayant  obtenu  du  gouverne- 
ment anglais,  de  lever,  comme  colonel-propriétaire, 
un  corps  à  la  solde  de  l'Angleterre,  sollicita  pour  que 
le  comte  de  Lostanges,  qui  désirait  vivement  d'être  em- 
ployé, fût  nommé  colonel  de  ce  régiment,  ce  qui  lui 
fut  accordé.  M.  le  comte  de  la  Ferronnays  et  M.  le  che- 
valier de  Beaumont  in  furent  nommés  capitaines,  et 
M.  l'abbé  de  Lostanges  (nommé  depuis  à  l'évêché  de 
Périgueux)  fut  choisi  pour  en  être  l'aumônier.  Ce  fut 
à  Pyrmont  et  avec  la  permission  de  S.  A.  S.  le  prince 
régnant  de  Waldeck  ,  que  se  fit  la  formation  de  ce  ré- 
giment, lequel  ayant  été  porté  ensuite  à  peu  près  au 
complet,  il  vint,  en  1797,  un  ordre  du  gouvernement 
anglais,  pour  le  conduire  à  Cuxhaven,  où  le  comte  de 
Lostanges  s'embarqua  pour  l'Angleterre  ;  de  là  il  fut  en- 
voyé à  l'ile  de  Whigt,  où  il  resta  quelque  tems.  Puis  il 
reçut  l'ordre  de  partir  pour  la  Martinique,  où,  après 
deux  ans  de  séjour,  son  régiment  ayant  été  licencié,  il 
quitta  cette  ile  avec  ses  officiers,  et  revint  à  Londres, 
où  il  fut  fait  maréchal-de-camp.  Il  rentra  en  France  en 
1800,  avec  sa  femme  et  sa  fille;  et  à  l'époque  si  heu- 
reuse du  retour  du  Roi  en  18 14,  il  fut  fait  lieutenant 
des  gardes-du-corps  ,  dans  la  compagnie  de  Wagram. 
En  181 5,  au  second  retour  du  Roi,  les  compagnies  de 
Wagram  et  de  Raguse  ayant  été  supprimées,  il  fut  fait 
lieutenant-général  en  retraite.  Il  avait  épousé,  au  mois 
de  juin  1789,  demoiselle  Marguerite-Françoise-de- 
Paule  et  de  Rouvrai,  fille  de  N...,  marquis  de  Rouvrai, 
maréchal  des  camps  et  armées  du  Roi,  et  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis,  mort  à  Saint- 
Domingue,  en  1792,  en  défendant  la  colonie  au  service 
du  Roi  ;  son  contrat  de  mariage  fut  passé  en  présence  et 
de  l'agrément  de  LL.  MM.  le  roi,  la  reine  et  de  la  fa- 
mille royale;  et  madame  la  comtesse  de  Lostanges,  fut 
présentée  huit  jours  après  son  mariage,  par  madame  la 
marquise  de  la  Rochelambert.  De  ce  mariage  est  issue 
une  fille  unique. 

P.  297,  /.19.   Rétablisse^  ainsi    le    iy*  degré:    XVII. 
Henri,    marquis  de   Lostanges-Saint-Alvère.  etc.,    jusqu'à 


50o  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

ces    mots    inclusivement  :   Fait    maréchal    des     camps  et 
armées  du  roi,   à  Londres.    Ajoute^   de  suite  :  Né    à  Ver- 
sailles en     1755,  fut     tenu  sur  les  fonts  de  baptême    par 
Monseigneur    le    Dauphin,    fils  de  Louis  XV,  et  Madame 
Adélaïde    de    France  :    entra    au    service    à  l'âge    de  dix- 
huit   ans,  lieutenant  au  régiment  de   Royal- Piémont;    fut 
fait     capitaine    à    celui   de    Royal-Cravates,     en     1778; 
mestre-de-camp   en  second  du  régiment  de    Durfort  dra- 
gons,    en     1780;  colonel-commandant    du    régiment     de 
Royal-Picardie  cavalerie,  en    1787;  et   chevalier  de  Saint- 
Louis,  la    même  année.  Il  émigra  le   8   septembre  1 791 , 
avec  sa  femme  et  ses  trois   enfants;    se  rendit   d'abord  à 
Tournay,    et    delà     à  Namur,    où    les    officiers    de    son 
régiment,   auxquels    il    avait   donné    rendez-vous,  vinrent 
le  rejoindre.     Ce    fut  dans  cette    ville  qu'il    forma  cette 
belle  compagnie,  connue  sous  le  nom  de  Royal-Picardie, 
à  la  tête  de  laquelle   il   fit  la  campagne    de      1792,    dans 
l'armée  des  princes.   La  malheureuse  issue  de  cette  cam- 
pagne le  força,  malgré  lui,   à  se  condamner  au    repos,  et 
à  aller    rejoindre  sa    famille,    alors    retirée  à  Dusseldorf, 
avec    une   foule  de   compagnons  d'infortune.     Mais,    en 
1794,     ayant    appris     que    l'Angleterre     levait  plusieurs 
corps   d'émigrés,  il  écrivit  à  S.  A.  R.    Monseigneur  comte 
d'Artois,    pour    solliciter    ses     bontés,    afin    d'êcre    placé 
dans  un   de  ces  corps.    S.  A.   R.  ayant  agréé  sa  demande, 
chargea  le  baron  de   Roll  de  le  lui  faire  savoir;  en  consé- 
quence,  ce  dernier  lui   écrivit  la  lettre  suivante:  «  Hamm, 
«  le  26    juin     1794,  Monseigneur     comte  d'Artois    m'or- 
«  donne,   M.   le   Marquis,    d'avoir  l'honneur  de  vous  pré- 
«  venir    qu'ayant    désiré    vous  donner  une  preuve   parti- 
«  culière  de  sa   bienveillance,    a  cru  devoir  vous    recom- 
«  mander    à    M.    le   duc  de  Mortemart,  colonel  d'un  des 
«  corps    d'émigrés,     levés    par  l'Angleterre.    Il  sera  bien, 
«  M.    le  Marquis,   que  vous  adressiez  sans  délai  à   M.  le 
«  duc    de  Mortemart,    l'état    de    vos    services,   afin    qu'il 
«  puisse   vous    comprendre    dans    le    travail  dont  il  s'oc- 
«  cupe  pour  la  formation    de    son  régiment,  et   qu'il   soit 
«  à  portée  de    vous    faire  passer    ensuite  les  ordres  qu'il 
«  jugera  à  propos  de  vous  donner.   J'ai   l'honneur  d'être, 
a  etc.  Signé  le  baron  de  Roll.» 

Après  avoir  reçu  cette  lettre,  le  marquis  de  Losttnga 
écrivit  au  duc  de  Mortemart,  qui  lui  répondit  pour  lui 
annoncer     sa    nomination  comme  capitaine  dans  son    ré- 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS  501 

giment.  Le  27  octobre  1794,  il  se  rendit  à  Dentikum, 
comté  de  Zutphen,  où  était  M.  de  Mortemart,  dont  il 
reçut  les  instructions  pour  venir  le  rejoindre  à  Blom- 
berg,  comté  de  la  Lippe.  Le  marquis  de  Lostanges  vint 
retrouver  sa  famille  à  Cologne,  d'où  il  la  conduisit  chez 
S.  A.  S.  le  prince  régnant  de  Waldeck  qui,  à  Bruxelles, 
lui  avait  offert  généreusement  un  asyle  dans  sa  résidence 
d'Arolsen,  où  cette  famille  passa  six  heureuses  années 
chez  ce  noble  et  bienfaisant  souverain,  l'appui  constant 
des  émigrés,  qui,  dans  leur  infortune,  ne  cessèrent  de 
trouver  en  lui  un  protecteur;  aussi  la  conduite  de  ce 
loyal  prince  fut-elle  admirée  généralement.  La  recon- 
naissance de  la  famille  de  Lostanges  rendait  nécessaire 
ce  récit  succinct  sur  l'hospitalité  soit  à  Pyrmont,  soit  à 
Arolsen,  que  lui  avait  accordé,  ainsi  qu'à  plusieurs 
émigrés,  le  prince  de  Waldeck,  dont  le  dévoûment  à 
la  cause  du  Roi  était  tel  qu'il  eût  bien  partagé  le  bon- 
heur de  la  France  au  retour  du  Roi  en  18 14,  si  une 
longue  maladie  ne  l'eût  enlevé  à  sa  famille  et  à  ses  sujets 
désolés,  au  mois  de  septembre  1812  (1). 


(1)  Au  mois  de  juin  1793,  époque  où  la  famille  de  Lostanges 
jouissait  en  paix  de  l'asyle  que  le  prince  de  Waldeck  lui  avait 
donné  à  Arolsen,  toujours  occupé  du  soin  de  lui  être  utile,  ce 
prince  écrivit  au  roi  de  Prusse,  pour  la  recommander  aux 
bontés  et  à  l'intérêt  de  S.  M.  Voici  la  réponse  que  fit  le  roi  de 
Prusse  :  «  De  Postdam,  le  20  juillet  1795.  Monsieur  mon  Cousin, 
»  j'estime  beaucoup  la    respectable   famille  de   Lostanges,  que 

■  j'appris  à  connaître  à  Coblentz.  Mais  l'intérêt  dont  V.  A.  S. 

•  l'honore,  lui  donne  de  nouveaux  titres  au  mien  ;  et  je  serai 
»  charmé  de  pouvoir  faire  quelque  chose  pour  elle.  Je  tâche- 
»  rai  de  trouver  un  bénéfice  qui  convienne   à  celui  des  jeunes 

■  Lostanges  qui  s'est  voué  à  l'état  ecclésiastique  ;  et  aussitôt 
»  que  mon  département  m'aura  fait  quelque  proposition  ten- 
»  dante  à  remplir  son  vœu.  Ll  en  sera  incessamment  instruit. 
»  J'aurai  le  double  plaisir  d'offrir  une  ressource  à  un  homme 
»  malheureux,    sans  avoir  mérité  de  l'être,    et   de  vous   avoir 

•  obligé.    Monsieur,    comme  je   me  féliciterai    toujours    de   le 

•  pouvoir,  étant  avec  beaucoup  d'estime  et  d'amitié,  de  V. 
»  A.  S.  le  bon  cousin,  signé  Frédéric  Guillaume.  » 

Par  suite  de  cet  intérêt  de  S.  M.  prussienne,  M.  l'abbé  de 
Lostanges   fut  nommé  chanoine  de   Wraklaw  ;  le  chevalier  de 


502  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Le  marquis  de  Lostanges  rejoignit  le  régiment  de 
Mortemart  à  Blomberg,  ou  il  passa  une  partie  de  l'année 
1795;  il  en  partit  ensuite  pour  se  rendre  à  Harbourg; 
s'embarqua  au  mois  d'octobre,  à  Stade,  pour  l'Angle- 
terre, et  était,  le  23  décembre  de  la  même  année  1795, 
à  bord  des  bâtiments  de  transport  dans  la  rade  d'Yar- 
mouth.  Il  fut  conduit  ensuite  à  Jersey,  Guernesey  ; 
enfin  à  Falmouth,  d'où  le  régiment  fit  voile  pour  le 
Portugal,  et  arriva  au  fort  Saint-Julien,  à  l'embou- 
chure du  Tage,  le  20  février  1797.  Ce  fut  cette  même 
année,  que  le  marquis  de  Lostanges  reçut  son  brevet  de 
maréchal-de-camp.  Le  régiment  fut  successivement  à 
Lisbonne,  à  Cintra,  à  Belhem,  au  fort  Saint-Julien, 
pendant  son  séjour  en  Portugal.  En  1 802,  il  eut  ordre 
de  revenir  en  Angleterre,  s'embarqua  le  24  juin,  et  ar- 
riva en  vue  de  Portsmouth  le  14  juillet  suivant  ;  le  2  août, 
il  débarqua  à  Hill  -  sous  -  Barrack,  près  Portsmouth  ;  et 
le  17,  il  fut  licencié.  Le  marquis  de  Lostanges  se  rendit 
à    Londres,  où,  peu  d'années  après,   il  fut  attaqué  d'une 


Lostanges  et  le  comte  de  La  Ferronnays  furent    faits   chambel- 
lans du  roi. 

Au  surplus,  le  nom  de  Lostanges  était  déjà  connu,  en 
Prusse,  d'une  manière  très-avantageuse.  On  sait,  par  tradi- 
tion, que  lors  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  un  comte 
de  Lostanges  quitta  la  France,  et  alla  s'établir  en  Prusse,  où 
il  entra  au  service,  et  devint  colonel  d'un  régiment  de  cuiras- 
siers, qui  prit  le  nom  de  Lostanges,  et  ensuite  celui  de  Biren, 
son  nouveau  colonel.  Le  comte  de  Lostanges  épousa  la  veuve 
du  baron  de  Trenck,  père  du  fameux  Trenck,  détenu  à 
Magdebourg,  par  ordre  de  Frédéric  le  Grand.  Cette  dame 
était  fille  du  président  de  la  cour  suprême  de  Kcenisberg;  et 
mourut  au  mois  de  mars  1754.  A  l'appui  de  ce  qui  vient 
d'être  dit,  on  peut  ajouter,  qu'au  mois  de  juillet  1792,  la  mar- 
quise de  Lostanges,  douairière,  vint  avec  ses  filles,  et  son 
fils  l'abbé  de  Lostanges,  à  Coblentz,  faire  sa  cour  aux  princes 
et  à  l'électeur.  Le  roi  de  Prusse  y  arriva  ;  toute  la  noblesse 
française  qui  se  trouvait  à  Coblentz,  fut  présentée  à  S.  M., 
par  S.  A.  l'Electeur.  Lorsque  madame  de  Lostanges  fut 
nommée  par  ce  prince,  le  roi  reprit  avec  bonté,  qu'il  con- 
naissait bien  ce  nom,  puisqu'un  comte  de  Lostanges  avait 
servi  dans  ses  troupes,  comme  colonel  d'un  régiment  de 
cuirassiers,  appelé  Lostanges.  et  depuis  Biren. 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  5o3 

maladie  longue  et  douloureuse,  à  laquelle  il  succomba, 
le  7  juin  1807,  après  avoir  rempli  avec  une  grande  édi- 
fication tous  ses  devoirs  de  chrétien.  On  peut  dire  qu'il 
mourut  en  véritable  preux,  aussi  hdèle  à  Dieu  qua  son 
roi,  laissant  sa  famille  inconsolable  de  sa  perte.  Il  avait 
épousé  par  contrat  passé  le  26  avril  1785,  en  présence 
et  de  l'agrément  de  LL.  MM.  le  roi  Louis  XVI,  la  reine 
Marie-Antoinette  .  LL.  AA.  RR.  Monsieur  ,  Madame , 
Monseigneur  comte  d'Artois,  et  Madame  comtesse  d'Ar- 
tois, Monseigneur  le  duc  d'Angouléme,  Monseigneur  le 
duc  de  Berry,  Madame  Elisabeth,  Mesdames  Adélaïde  et 
Victoire ,  des  princes  et  princesses  du  sang  ,  très-haute . 
etc.  Madame  la  marquise  de  Lostanges  fut  présentée  à 
LL.  MM.  et  à  la  famille  royale,  à  Versailles,  huit  jours 
après  son  mariage,  par  madame  la  marquise  de  Los- 
tanges, douairière  ;  puis  à  Paris,  à  LL.  AA.  SS.  les 
princes  et  princesses  du  sang. 

P.  297,  dernière  ligne  ;  et  p.  298,  /.  5,  les  articles  des 
deux  fils  de  M.  marquis  de  Lostanges,  doivent  être 
rapportés  de  la  manière  suivante: 

i.°  Arnaud  -  Joseph  -  Henri  -  Armand,  marquis  de 
Lostanges -Sa int-Alvère,  chef  de  bataillon  com- 
mandant la  deuxième  compagnie  des  grenadiers 
du  sixième  régiment  de  la  garde  royale ,  et  che- 
valier de  l'ordre  royal  de  la  Légion  d'honneur, 
né  à  Paris,  le  22  novembre  1787,  fut  inscrit  en 
1788,  comme  cavalier,  dans  le  régiment  de 
Royal  -  Picardie,  cavalerie,  dont  son  père  était 
colonel  -  commandant  ;  émigré,  le  8  septembre 
1 791,  avec  ses  pères  et  mère  et  toute  sa  famille, 
il  fut  inscrit  ,  au  mois  de  juin  1794  ,  comme 
enfant  du  corps,  dans  le  régiment  de  Mortemart, 
où  son  père  était  capitaine.  Madame  la  marquise 
de  Lostanges,  étant  rentrée  en  France,  avec  M.  le 
marquis  du  Luc,  son  père  et  ses  enfants,  le  4  mai 
1801,  ses  fils  embrassèrent  la  carrière  des  armes 
qu'ils  ont  suivie  avec  gloire  et  distinction  ;  l'aîné 
débuta,  le  22  mars  1804,  en  qualité  d'aspirant 
de  la  marine,  à  Boulogne-sur-Mer  ;  et  au  mois 
de  juillet  de  la  même  année,  il  entra  comme 
simple  fusilier,  dans  le  quatrième  régiment  de 
ligne;  reçu  élève   à  l'école   militaire  de  Fontaine- 


D04 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

bleau,  au  mois  de  décembre  1804,  il  fut  nommé 
sous-lieutenant  au  quatre-vingt-seizième  régiment 
de  ligne ,  le  i5  décembre  1806,  fit  les  cam- 
pagnes de  1806  et  1807,  en  Prusse  et  en  Pologne  ; 
fut  blessé  d'une  balle  à  la  tête,  le  26  février  1807, 
à  la  prisé  de  Braumberg,  et  d'un  coup  de  biscayen 
à  l'épaule  gauche,  le  14  juin  de  la  même  année, 
à  la  bataille  de  Friedland;  fit  les  campagnes  de 
1808,  1809,  18 10  et  181 1,  en  Espagne;  fut 
blessé  de  nouveau,  d'un  coup  de  feu  à  la  jambe 
gauche,  à  la  bataille  de  Talaveyra,  le  28  juillet 
1809;  passa  à  la  lieutenance  du  quatre-vingt-sei- 
zième régiment  de  ligne,  le  4  mars  18 10;  fut 
nommé  lieutenant  en  second  au  premier  régi- 
ment des  chasseurs  à  pied  de  la  vieille  garde,  le 
24  juin  181 1  ,  et  reçut  la  croix  de  la  Légion 
d'honneur,  le  5  juin  181 2,  à  Thorn;  enfin,  il 
fut  nommé  capitaine  au  huitième  régiment  des 
tirailleurs  de  la  jeune  garde,  par  décret  du  8  avril 

1 8 1 3,  et  premier  capitaine. 

A  l'époque  de  la  première   rentrée    du  roi,  en 

18 14,  il  sollicita  une  lieutenance  dans  le  régiment 
des  Gardes-Françaises,  qu'il  était  alors  question 
de  former,  et  présenta,  en  conséquence,  un 
mémoire,  que  S.  A.  S.  monseigneur  le  prince 
de  Condé  voulut  bien  apostiller  ainsi  qu'il  suit  : 
«  les  services  du  marquis  de  Lostanges  et  ses 
»  blessures,  son  nom,  les  services  de  ses  parents  , 
»  paraissant  lui  donner  des  titres  mérités  aux 
»  bontés  du  roi,  je  recommande,  avec  le  plus 
»  vif  intérêt,  la  demande  que  fait  cet  officier, 
»  d'une  lieutenance  dans  le  régiment  des  Gardes- 
»  Françaises.  Palais  Bourbon,  le  12  juillet  18 14. 
»  Signé  Louis-Joseph  de  Bourbon.  »  Ce  corps 
n'ayant  point  été  levé,  et  les  frais  indispensables 
des  différents  corps  à  cheval  de  la  maison  du 
roi  trop  dispendieux  pour  la  position  du  marquis, 
de  Lostanges,  ne  lui  permirent  pas  d'y  entrer; 
et  il  partit,  avec  sa  mère,  pour  le  Périgord. 
A  l'époque  désastreuse  du  retour  de  l'usurpateur, 
au  mois  de  mars  i8i5,  il  se  rendit  à  Bordeaux, 
pour  assurer  de  son  entier  dévouement  S.  A.  R. 
Madame,  duchesse     d'Angoulême,    qui    le    reçut 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  505 

avec  bonté,  et  daigna  le  charger  d'une  mission 
particulière  pour  le  département  de  la  Dordogne. 
laquelle,  par  suite  des  événements  déplorables 
des  cent  jours,  ne  put  avoir  lieu  ;  il  fut  compris 
dans  la  levée  des  rovalistes,  qui  se  fit  à  cette 
époque  dans  le  département  ,  et  qui,  par  les 
mêmes  fatales  circonstances  ,  resta  sans  effet. 
Enfin,  au  mois  de  juillet  18 1 5,  à  l'heureuse 
rentrée  du  roi,  il  partit  pour  Paris,  afin  de  sol- 
liciter d'être  placé,  ainsi  que  son  frère,  dans  la 
garde  royale  à  pied  ;  il  eut  l'honneur  de  faire  sa 
cour  à  S.  A  R.  Madame,  duchesse  d'Angouléme  : 
celte  princesse,  voulant  bien  se  rappeler  de  l'avoir 
vu  à  Bordeaux  ,  et  la  mission  particulière  dont 
elle  l'avait  honore  pour  le  département,  connais- 
sant aussi  son  irréprochable  conduite  et  celle 
de  son  trère.  pendant  les  cent  jours,  daigna 
apostiller  son  mémoire,  et  l'assurer  de  sa  protec- 
tion pour  tous  deux;  par  suite  de  cette  auguste 
recommandation,  il  ne  tarda  pas  d'obtenir  d'être 
placé  capitaine  de  grenadiers  dans  le  sixième  régi- 
ment de  la  garde  royale  ;  et  pour  son  frère,  de 
l'être  dans  le  quatrième  régiment  de  la  même 
garde  royale  ; 

.°  Charles  -  Louis  -  Arthur,  chevalier  de  Lostanges- 
Saint  -  Alvère  ,  chef  de  bataillon  commandant 
de  la  troisième  compagnie  des  grenadiers  du 
quatrième  régiment  de  la  garde  royale,  chevalier 
de  Malte  et  de  l'ordre  royal  de  la  Légion  d'hon- 
neur, né  à  Versailles,  le  2  5  septembre  1789; 
reçu  chevalier  de  Malte  peu  de  jours  après  sa 
naissance;  fut  inscrit,  en  1790,  comme  cavalier 
dans  le  régiment  de  Royal- Picardie,  dont  son 
père  était  colonel-commandant.  Emigré  avec  ses 
parents,  le  8  septembre  1791  ,  il  fut  inscrit  , 
comme  enfant  du  corps,  au  mois  de  juin  1794, 
dans  le  régiment  de  Mortemart,  où,  comme  il 
a  été  dit,  son  père  était  capitaine  ;  il  rentra  en 
France  avec  sa  mère,  le  4  mai  1801.  Trois  ans 
après,  et  le  22  mars  1804,  il  entra  au  service, 
en  qualité  d'aspirant  de  la  marine,  à  Boulogne- 
sur  -  Mer.  Elève  à  l'école  militaire  de  Fontaine- 
bleau, au    mois  de  septembre  i8o5,  il  fut  nommé 


5o6  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

sous-lieutenant  dans  la  troisième  légion  de  Ren- 
nes, le  Ier  juin  1807  ;  fit  les  campagnes  de  1807 
et  1808,  en  Espagne,  sous  les  ordres  du  général 
comte  Dupont  ;  fut  fait  prisonnier  au  combat  de 
Baylen,  dans  la  Sierra  -  Moréna,  au  mois  de  juillet 
1809  ,  et  conduit  successivement  à  Xérès,  à 
San-Lucar,  à  Rota,  puis  sur  les  pontons  devant 
Cadix  ;  de  là,  transporté  dans  l'île  de  Cabrera, 
puis  à  Palma,  île  Majorque,  où  il  reçut  un  coup 
de  poignard  dans  la  joue  gauche  ;  conduit  de 
nouveau  à  Cabrera,  il  fut  envoyé  de  là,  encore 
une  fois ,  à  bord  des  pontons  devant  Cadix. 
Embarqué,  au  mois  de  septembre  1809,  Pour 
Portsmouth,  il  y  resta  deux  mois,  à  bord  des 
pontons  ;  fut  envoyé  de  là  à  Pèebles ,  en  Ecosse, 
puis  à  Dumfries,  où  ayant  obtenu  son  échange,  il 
débarqua  à  Morlaix,  le  26  décembre  18 12.  Nommé 
lieutenant  de  grenadiers  dans  le  quatrième  régi- 
ment d'infanterie  de  ligne,  le  25  mars  i8i3,  il 
rejoignit,  au  mois  d'avril  suivant,  ce  régiment 
à  Nancy ,  avec  lequel  il  partit  pour  le  corps 
d'armée,  dont  ce  régiment  faisait  partie;  entra, 
au  mois  d'octobre  de  cette  année,  à  Magdebourg, 
avec  le  troisième  bataillon  dudit  régiment,  dont 
il  fut  nommé  capitaine  le  9  novembre  suivant. 

Arrivé  à  Metz,  le  29  juin  18 14,  avec  ce  même 
bataillon,  le  régiment  prit  alors  le  nom  de  ré- 
giment de  Monsieur.  Il  reçut  ainsi  que  son  frère 
aîné,  le  i5  octobre  de  la  même  année,  le  brevet 
de  la  décoration  du  lys,  par  M.  le  duc  d'Aumont, 
premier  gentilhomme  de  la  chambre  de  S.  M. 
Louis  XVIII  ;  et  la  croix  de  l'ordre  royal  de  la 
Légion  d'honneur  ,  par  ordonnance  du  roi , 
datée  du    château  des    Tuileries,  le  17  mars  181 5. 

A  la  première  rentrée  du  roi  ,  il  sollicita  au 
mois  d'août  18 14,  d'être  placé  comme  lieute- 
nant dans  les  gardes-françaises  ;  mais  ce  corps 
n'ayant  pas  été  levé,  et  les  frais  trop  dispen- 
dieux, pour  sa  position,  des  différents  corps  à 
cheval  de  la  maison  du  roi,  ne  lui  permettant 
pas  d'y  entrer,  il  partit,  avec  sa  mère,  pour  le 
Périgord,  au  mois  d'octobre  1814;  et  au  mois 
de  mars  181 5,  d'après  les  ordres    du    roi,    qui 


ADDITIONS  ET  CORRECTION^  3o7 

enjoignaient  à  tous  les  officiers  à  demi-solde,  de 
rejoindre  le  dépôt  de  leur  régiment,  il  partit  de 
Perigueux,  pour  se  rendre  à  Versailles,  où  était 
celui  du  régiment  de  Monsieur;  mais,  en  arrivant 
à  Paris,  il  trouva  un  bien  cruel  changement,  le 
roi  en  était  parti,  et  l'usurpateur  y  arriva  le  soir 
même  de  ce  jour.  Bien  résolu  de  ne  pas  servir, 
le  chevalier  de  Lostanges  revint  à  Perigueux  ,  où 
il  fut  compris  dans  la  levée  de  royalistes,  qui  eut 
lieu  alors  dans  le  département  de  la  Dordogne, 
et  que  les  circonstances  fatales  dans  lesquelles 
était  la  France  à  cette  cruelle  époque ,  rendirent 
inutile.  Sa  conduite,  pendant  les  cent  jours ,  fut 
irréprochable,  comme  celle  de  son  frère;  en 
conséquence,  après  l'heureuse  seconde  rentrée 
du  roi,  il  fut  fait  capitaine  de  grenadiers  au 
quatrième  régiment  de  la  garde  royale,  au  mois 
d'octobre  i8i5,  d'après  l'auguste  recommanda- 
tion de  S.  A.  R.  Madame,  duchesse  d'Angouléme. 

P.  3o3,  branche  de  Lostanges- Beduer,  1.  17,  réta- 
blisse^ ainsi  la  liste  des  en/ans  de  Hugues  de  Lostanges  : 

i.°  Jean- François-Louis  de  Lostanges-de-Felzins  , 
chanoine  de  Sainte-Opportune,  à  Paris,  né  le 
6  février  1741; 

2.0  Jean-François-Joseph,  dont  l'article  suit; 

3.°  Jean-Louis,  vicomte  de  Lostanges- Beduer ,  né 
le  5  février  1752,  a  épousé  demoiselle  N...  de 
Turenne,  dont  il  n'a  pas  eu  d'enfants; 

4.0  François-Hugues,  abbé,  de  Lostanges,  vicaire- 
général  de  Saint-Omer,  né  le  21  juin  1753  ; 

5.°  Ursule  de  Lostanges,  née  le  22  septembre  1748. 
élevée  à  Saint-Cyr,  et  prieure  de  Lissac. 

P.  304,  1,  4,  après  ces  mots  :  de  ce  mariage  sont  issus  : 
efface^  tout  ce  qui  suit  jusqu'à  la  branche  des  seigneurs  de 
Paillé,  et  substitue^  à  la  place  le  degré  suivant  :  de  ce  ma- 
riage est  issu  un  fils  unique. 

XVIII.     Bernard -Charles  -  Louis- Victor  ,    marquis  de 
Lostanges-Beduer  est  mort  à   Paris  en    1812,   veuf  d'Ay- 
mardine  de   Nicolaï,  décédée    au   château  de   Beduer     en 
1 808,  qu'il  avait  épousé  par  contrat  du 
et  dont  il  a  eu  les  enfants  qui  suivent  : 


5o8  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

i .°  Raoul,  marquis  de  Lostanges  -  Beduer  ,  entré 
garde-du-corps  du  Roi,  dans  la  compagnie  de 
Noailles,  en  1 8 1 8  ; 

2.0  Gaston  de  Lostanges-Beduer,  placé  en  1817  à 
l'école  royale  et  militaire  de  Saint-Cyr  ; 

3.°  Reinette  de  Lostanges,  née  au  château  de  Be- 
duer en  1807,  et  morte  à  l'âge  de  2  ans  ; 

4.0  N...  de  Lostanges,  mariée  à  N...,  comte  de  Beyne, 
décédée  à  Figeac  en  18 18. 

P.  3o6,  1.  18,  au  lieu  de  Jeanne  de  Cestes  de  la  Ca- 
prenède,  lise?  :  Jeanne  de  Costes  de  la  Calprenède. 

CHAMPAGNE,  t.  XIV,  p.  385,  /.  10,  après  Jeanne, 
dame  de  la  Chapelle-Rainsouin,  ajoute?  en  note  ce  qui 
suit  :  Jeanne  de  la  Chapelle  avait  deux  sœurs,  dont  l'une 
nommée  Sébastienne,  fut  mariée  deux  fois,  i.°  le  i3  no- 
vembre 1 5 19,  à  Jean  III,  seigneur  de  la  Rocheaymon, 
Mainsat,  Saunât,  etc.,  grand  prévôt  de  l'hôtel,  cheva- 
lier de  l'ordre,  etc.  ,  chambellan  du  roi  François  Ier, 
lequel  fut  tué  à  la  bataille  de  Pavie;  2.0  le  12  juillet  1544, 
à  Jacques  de  la  Rocheaymon,  seigneur  en  partie  de  Saint- 
Maixent,  dans  la  Marche,  de  Jumilhac  en  Périgord,  etc., 
frère  puîné  d'Antoine  de  la  Rocheaymon,  seigneur  en 
partie  de  Saint-Maixent,  de  Prémilhac,  etc.  L'autre  sœur 
de  Jeanne  de  la  Chapelle,  fut  mariée  à  Jean  de  Ta- 
vannes,  oncle  maternel  de  Gaspard  de  Saulx,  qui  fut  le 
premier  qui  porta  le  nom  de  Tavannes  par  substitution, 
et  fut  maréchal  de  France. 

de  MIRANDOL,  tome  XIV,  p.  445,  1.  27,  à  l'ar- 
ticle de  Bernard-Ysarn  de  Mirandol,  ajoute?:  Bernard  de 
Mirandol  et  Pierre  son  fils  firent,  dans  le  XIIe  siècle, 
donation  à  l'abbaye  de  Condom,  de  l'église  de  Saint- 
Médard  et  de  toutes  ses  dépendances  (cum  omnibus  ad 
eam  pertinentibus)  :  les  témoins  de  cette  donation  furent 
Vital  de  Saralle,  Donat  et  Guillaume  d'Arrigapel,  et 
leur  père  ,  Durand  Agult  et  plusieurs  autres.  (Spicil. 
de  D.  Luc  d'Achery,  tom...fol.    Sg\.) 

P.  446,  1.  7,  au  lieu  de  Guillen  et  Jacques  de  Mi- 
randol, ses  frères,  lise-{  :  avec  ses  frères  Guillem  et  Hu- 
çues  de  Mirandol. 

Même  p.,   1.     10,  après    Catherine   Faure,    ajoute?  en 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS.  509 

note  :  (i)  la  famille  de  Faure  était  très-ancienne  à  Mar- 
tel, dans  la  vicomte  de  Turenne.  Nous  lisons  dans  la 
chronique  de  Geoffroi  du  Vigeois  {Labbe,  bibl.  mss. 
t.  II, fol.  337):  «  Anno  11 83,  obiit  rex  [Angliœ  Hen- 
»  ricus)  apud  Martellum,  in  dotno  Stephani  cognotnine 
»  Fabri  ;  pressente  Bertrando,  episcopo   de  Agenno,  etc.  » 

Même  page,  l.  i3,  après  Pierre  de  Mirandol,  ajoute^ 
de  suite  :  et  de  Faure. 

Même  page  l.  34,  on  a  commis  une  erreur,  en  fai- 
sant deux  générations  de  François  de  Mirandol  et  de 
Faure,  qui  rendit  hommage  avec  son  frère  Guillaume, 
au  vicomte  de  Turenne,  pour  le  moulin  de  Capreix  ou 
Cacreys,  en  1459;  il  est  le  même  qui  en  rendit  deux 
au  même  seigneur,  pour  d'autres  fiefs  en  1490  et  i5oo. 
11  est  démontré  par  plusieurs  documents ,  entr'autres 
par  un  ancien  répertoire  des  titres  de  cette  famille,  dans 
lequel  est  cité  le  testament  de  Guillaume  de  Mirandol, 
en  1480,  que  ce  dernier  était  fils  cadet  de  Guérin, 
marié  en  1425,  à  Raimonde  de  Lauseral  ;  et  que  Fran- 
çois était  l'aîné  ;  Guillem  ou  Guillaume  fut  père  d'E- 
tienne. François,  oncle  de  ce  dernier,  vieux  et  n'espé- 
rant pas  sans  doute  avoir  d'enfants,  lui  fit,  en  1425, 
donation  de  tous  ses  biens  en  faveur  de  son  mariage. 

Ainsi,  la  filiation  suivie  de  cette  maison  peut  re- 
monter à  Raimond  de  Mirandol,  rappelé  par  Maynard, 
son  fils,  dans  un  acte  de  donation  de  l'an  1290.  Indé- 
pendamment des  contrats  de  mariage  et  testaments, 
cette  filiation  est  prouvée  depuis  1 335,  tant  par  la  pos- 
session du  château  de  Mirandol,  que  par  le  nom  de 
Faure ,  que  les  aînés  ont  toujours  joint  ,  depuis  cette 
époque,  à  celui  de  Mirandol,  d'après  la  substitution 
stipulée  au  contrat  de  mariage  de  Guérin  de  Mirandol, 
11e    du  nom,    et   qui  n'a  jamais   été  porté  par  les  cadets. 

P.  45o,  /.  18,  après  Jean -Guy  de  Mirandol,  seigneur 
du  Cusoul,  ajoute^  :  4.0  Jean  -  François  de  Mirandol, 
d'abord  capitaine  au  régiment  de  Picardie,  puis  lieute- 
nant-colonel, gouverneur  de  Messine  en  Sicile,  pendant 
la  guerre  de  la  succession  ;  5.°  Anne  de  Mirandol,  etc. 

P.  45i,  /.  1,  enfants  du  2e  lit  de  Joseph  de  Mi- 
randol, lise$  :  i.°  François  -  Joseph  de  Mirandol,  officier 
au  régiment  de  Bigorre,    se  distingua  au  siège  d'Egra  en 


5I0  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Bohême,  en    1742  ;  et  mourut  la  même  année,    à    celui 
de  Prague. 

Même  page,  l.  i5,  au  degré  de  Jean-Joseph  de  Mi- 
randol,  après  Peyrusel,  etc. ,  ajoute^  :  fut  pourvu  d'une 
compagnie  de  cavalerie,  au  régiment  de  Conti,  en  1742  ; 
mais  l'état  de  son  père,  veuf,  et  tombé  en  paralysie,  et 
la  nécessité  de  servir  de  tuteur  à  ses  nombreuses  sœurs, 
toutes    en  bas    âge,    l'obligèrent    de  renoncer   au    service. 

P.  452,  /.  9,  après  Joseph  -  Nicolas  -Gustave  de  Mi- 
randol, lise\  :  t2.°  Joseph  -Edouard  de  Mirandol  ;  3.° 
Marie- Henriette  de  Mirandol. 

Même  page,  Lu,  rétablisse^  ainsi  le  blason  des  armes  : 
d'argent  à  l'aigle  de    sable,   becquée  et  griffée  de  gueules. 

dePUISAYE,  t.  XVI,  p.  124,  /.  4.  Puisacensi;  lisez  : 
Puiscentii.  Ibid.  I.  6,  Puisatio  ;  lise\:  de  Puisatio.  P.  12  5, 
aliam  Rogerium  :  duxit,  etc.  ;  lisez  :  aliam  Rogerius  duxit. 
L.  17,  Adelaine  ;  lisez:  Adelaim.  P.  126,/.  14;  la  sur- 
face ;  lise^:  sa  surface.  P.  127,  /.  3,  Meurs  lise\  :  Mantes. 
L.  9,  frères:  lise\-,  frère.  L.  18,  le  comté  ;  liseç  :  ce 
comté.  L.  19,  le  sire  de  Coucy  ;  lise\  :  Thomas  de 
Marie,  sire  de  Coucy.  L.  22,  Faîne  ;  lise\  :  l'âme.  L.  33, 
Perche-  Zimerais;  lise\  :  Perche  Thimerais.  P.  128, 
/.  17,  devaient;  lise\  :  venaient.  L.  18,  sesquatre;  lise\ 
ces  quatre.  Même  ligne,  efface^  le  mot  trois.  L.  19,  Mes- 
nière  Buré,  Coulimer  et  Boissey;  lisétr:  la  Mesnière , 
Buré,  Coulimer  et  Boissey.  L.  32,  découvrit;  lise\  dé- 
couvrait. P.  129,  /.  10,  Ongpont;  lise\  :  Longpont.  P. 
i3o,  /.  3  et  i3,  Puisacensi;  lisez:  Puisacensis.  L.  18, 
canonium  ;  lisez  :  canonicum.  P.  i3i,  /.  23,  abandonna; 
lise\  :  abonna.  P.  i32,  /.  i3,  et  p.  i33,  /.  1,  Blavelle  ; 
lise\  :  Blaverte.  L.  24  et  25,  des  meubles;  lise^  :  meulles. 
P.  134,  /.  i5  servi;  lise\  :  suivi.  L.  Maxime:  lise\  : 
Macinne.  P.  1 35,  /.  16,  à  la  fin,  avant  le  mot  de,  mettez 
sous  la  charge.  P.  1 36,  /.  9,  des  Feugeret  ;  lise\  :  des 
Feugerets.L.  14,  du  Montrin  ;  lise\  :  du  Moulin.  L.  22, 
Thévar;  lise;  :  Théval.  P.  i38,  /.  28,  après  le  mot  Nor- 
mandie; ajoute^  :  et  de  Louise  -  Charlotte-  Françoise  de 
Chambray.  Ibid.  I.  38,  Maxime;  lise\  :  Macinne.  P.  139, 
après  la  description  des  armoiries  ;  ajoute^  :  couronne 
ducale.   Devise  :  Deo,  Patribus,  armis. 


TABLE 

s  ALPHABÉTIQUE 

DES   MAISONS   ET   FAMILLES 

CONTENUES   DANS  CE  VOLUME. 


A 

Papes. 

DAbzac 488 

Additions  et  corrections 487 

D'AUemans  (  de  Jaubert  ) 386 

D  Allemans  (de  Saint-Astier  ) 47 

D'Antonne    (de  Saint-Astier 1 58 

B 

De  Barrault  (de  Jaubert) 405 

De  Barrés 453 

La  Bastide  (de  Jaubert) 4f2 

De  Belvès  et  Saint-Avit  (de  Cugnac 223 

De  Beyssac  (de  Vassinhac) 349 

De  Biron 279 

Des  Bories    (de   Saint-Astier) 69 

Du  Bourdet  (de    Cugnac) 214 

ç 

De  Caussade  (de  Cugnaa 204 

Chabrol 7  5 

De  Chamberlhac 147 

De  Champagne 182— 5o8 

De  Châteaumorand  (  Vqye\  La  Bastide  ) 

De  Chaton 204 


5i2  TABLE 

De  Coaraze  (de  Jaubert) 403 

De  Coignac  {Vqye\\si  Bastide) 

Du  Couèdic 463 

De  Creyssac 64 

De  Crognac  (de  Saint-Astier) 1 36 

De  la    Cropte 488 

De  Cugnac 164 — 487 

De  Cumoat  (  de  Jaubert  ) 372 

De  Gunha,  ou  d'Acunha 244 

D 

De  Dampierre  (  de  Cugnac  ) 226 

Dupuy  d'Agorac 65 

E 

De  l'Etang  (  de  Jaubert  ) 378 

F 

De  Fanlac 293 

De  Faubournet-de-Montferrand 276 

De  Favier 49 

De  la  Faye    (de  Jaubert) 382 

La  Fère  (  de  Cugnac  ) 218 

De  Fonpitou   (Jaubert) 390 

G 

Gardes  et  Merguil  (de  Vielcastel) 444 

De  Giversac  (de    Cugnac) 179 

De  Grézignac bo 

Des  Guillaumanches 489 

J 

De  Jaubert 48  —  352 

D'Imecourt  (de  Vassinhac) 33  1 

D'Imonville  (de    Cugnac) 238 

De  Joussineau 488 

De  Jouy  (  de  Cugnac  ) 242 

De  l'Isle   (de  Saint-Astier) 12 — 24 — 5o 

L 

Du    Lieudieu  (  de  Saint-Astier) 1 10 


DES  MAISONS  ET  FAMILLES.  5l3 

De  Losse 120 

De  Lostanges 497 

Le  Loup  de  Bellenave 232 

De  Lubêrsac 488 

M 

DeMaleville 435 

De  Marminhac  (  Voye\    Roquecave  ) 

De  Mirandol 5o8 

De  Montagrier    de  (  Saint- Astier  ) i33 

De  Montancès  de  (Saint- Astier) 122 

De  Montardit  (de  Jaubert) 386 

Du  Monteil   (de    Cugnac) 219 

Dj  Montferrand  (Voye^   Faubournet) 

De  Montplaisir  (de    Jaubert) 419 

De  Montréal  (de  Saint-Astier  ) 148 

N 

De  Nantiac   (de  Jaubert  ) 398 

P 

Du  Parc 491 

De  Pauliac  (  de  Cugnac  ) 220 

De  Pauly  (de  Jaubert).     .           376 

De  Peyrille  (de  Cugnac) 195 

De  Peyronenc i56 

De  Pontbriant 157 

De  Puisaye 5 10 

R 

De  Rassiols   (de  Jaubert) 405 

De  Rely 247 

De  la  Roche-Jaubert  (de  Jaubert) 370 

De  Rochemore 493 

De  Romanet 45o 

De  Roquecave  (de  Vielcastel) 445 

S 

De  Saint-Astier 1 

De  Saint-Christophe  (de  Jaubert) 404 

De  Saint-Gelais 393 

XVII.  33 


5l4  TABLE  DES  MAISONS  ET   FAMILLES. 

De  Saint-Germain  (de  Saint- Astier).     ......  1 35 

De  Saint-Orse  (de   Faubournet) 292 

De  Saint-Séverin  et  Saint-Gelais  (de  Jaubert).    .     .     .  391 

La  Salle  et  Mensignac  (de  Faubournet) 288 

De  Salviac 426 

De  Sauveterre  (de  Saint-Astier) 119 

De  Souillac 3o6 

T 

De  Taillefer. 492 

De  Touchebœuf.     . 494 

De  Tourondel,  ou  de  Lille  (de  Cugnac) 201 

De  Trigonan  (de  Cugnac) 199 

V 

Des  Vallons  (  de  Jaubert  ) 402 

De  Vassinhac 3o8 

De  Veuilly  (de  Cugnac) 243 

De  Vielcastel 421 

De  Vigier  de  Caussade 212 

De  Villeneuve  de  Trans,  etc 2o3 

La  Volp  d'Agonac 159 

DeWiltz 344 


FIN    DE    LA     TABLE. 


CHATILLON-SUR-SEINE.    —   IMPRIMERIE   E.    CORNILLAC. 


LIBRAIRIE   BACHELIN-DEFLORENNE 


CONDITIONS  DE  LA  SOUSCRIPTION 


NOBILIAIRE   UNIVERSEL    DE   FRANCE 


On  ne  peut  souscrire  au  Nobiliaire  universel  de  Saint-Allais 
qu'à  la  condition  de  s'engager  pour  l'ouvrage  complet. 

Il  paraîtra  un  demi-volume  vers  le  ier  et  le  i5  de  chaque  mois. 

Les  souscripteurs  ne  payeront  qu'après  réception  de  chaque 
demi-volume  le  prix  de  5  francs  afférent  à  ce  demi-volume,  qui 
devra  nous  être  envoyé  en  un  mandat  sur  la  poste. 

Les  souscripteurs  qui  voudront  payer  d'avance  le  montant  de 
l'ouvrage  complet,  qui  sera  publié  en  un  an,  auront  droit  à  un  es- 
compte de  10  pour  ioo. 

Ils  n'auront  donc  qu'à  nous  adresser  en  un  mandat,  ou  autre 
valeur  sur  Paris,  la  somme  de  180  francs. 

VALEUR   DE   L'OUVRAGE 

Voici  déjà  bien  longtemps  que  le  Nobiliaire  universel  de  Saint- 
Allais,  complet,  est  devenu  introuvable.  Le  se_:l  exemplaire  qui, 
depuis  plusieurs  années,  ait  passé  en  vente  publique,  est  celui  de 
la  bibliothèque  du  comte  de  Lambilly  qui  a  été  vendu,  en  mars 
1872,  tout  près  de  1,000  francs. 

Notre  nouvelle  édition  fac-similé  et  mieux  exécutée  que  l'an- 
cienne sera  donc  infiniment  moins  coûteuse  et  pourra  être  ac- 
quise par  tout  le  monde,  ce  qui  ne  peut  avoir  lieu  en  ce  moment. 

AVANTAGE  OFFERT  AUX  SOUSCRIPTEURS  NOBLES 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  de  l'ouvrage,  il  suffit  de 
rappeler  qu'il  contient  les  généalogies  d'environ  2,5oo  familles 
vivantes.  Les  membres  directs  ou  par  alliances  de  ces  familles 
pourront  gratuitement,  en  3o  lignes  dans  un  ou  plusieurs  volumes 
supplémentaires,  comploter  leur  filiation  généalogique  jusqu'à  ce 
jour,  ce  qui  a  une  grande  importance  au  point  de  vue  de  l'usur- 
pation des  noms. 


Ol  AT1I.1.  ON-SUR-S  El  NE  .    —    IMPRIMERIE     E.    COR" 


f) 


CS  Saint-Allais,  Nicolas 

587  Viton  de 

S2  Nobiliaire  universel  de 

1872  France 

1. 17 


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