NOBILIAIRE
UNIVERSEL
DE FRANCE
OU RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES DE CE ROYAUME
M. DE COURCELLES
Ancien Magistrat, Chevalier de plusieurs Ordres, et successeur
de M. de Saint-Allais
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DE FRANCE.
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NOBILIAIRE UNIVERSEL
DE FRANCE,
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RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES
DE CE ROYAUME,
AVEC LES ARMOIRIES DE CHAQUE FAMILLE,
Faisant suite au Dictionnaire de la Noblesse de France .
qui paraissait avec privilège du Roi , avant la révolution -,
Par M. de COURCELLES,
Ancien Magistrat , Chev. de plusieurs Ordres , et successeur
de M. de Saint-Allais.
DIEU ET LES BOURBONS.
TOME DIX-SEPTIEME.
A PARIS,
Au Bureau du Nobiliaire universel de France,
rue de la Vrillière, n° 10. '
Réimprimé en 1873-1874,
A LA LIBRAIRIE BACHELIN -DEFLORENNE,
3, Quai Malaquais.
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IMPRIMERIE DE E. CORNILLAC
A CHAT1LLON-SUR-SEIHE (CÔTE-d'or)
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NOV 15 1967
AVERTISSEMENT.
M. de Saint-Allais, directeur-propriétaire du bureau gé-
néral de la Noblesse de France, et éditeur des seize premiers
volumes du Nobiliaire universel, ayant été forcé d'inter-
rompre le cours de ses travaux, que la faiblesse de sa
vue ne lui permettait plus de continuer, m'a cédé son
établissement, ainsi que la propriété de l'édition du Nobi-
liaire. »
Encouragé par le succès qu'ont obtenu les divers ouvrages
qu'il a donnés au public, j'offre à la noblesse un premier
hommage, le Dictionnaire universel de la Noblesse de
France, qui présente dans une analyse raison née ce qu'il
importe de connaître sur l'état des familles nobles du royaume
et sur leurs armoiries. La publication de ce Dictionnaire
avait d'abord éloigné de moi l'idée de continuer le Nobi-
ij AVERTISSEMENT.
liaire. Chaque famille noble devant avoir un article qui la
concerne dans le Dictionnaire universel , je craignais que
la continuation du Nobiliaire ne parût aux familles, dont
il ferait mention , une répétition de ce que le Dictionnaire
universel annonce à leur égard. Mais comme le cadre destiné
à chaque article du Dictionnaire est généralement très-
circonscrit; qu'il est impossible de l'étendre, et de remplir
le vœu des familles qui désirent l'impression d'un corps
complet de généalogie; que déjà plusieurs d'entr' elles se
sont réunies pour demander la continuation du Nobiliaire
et l'insertion dans cet Ouvrage des généalogies entières
qui n'ont pas encore pu y trouver place, je me détermine à
compléter effectivement le Nobiliaire. En le fermant, j'y
joindrai une table générale des familles nommées dans tout
le cours de l'Ouvrage. L'ordre alphabétique n'ayant pas pu
y être suivi, cette table me paraît indispensable pour faci-
liter au lecteur la recherche des familles auxquelles il
porte intérêt.
Pour donner à cet Ouvrage tout l'intérêt dont il est
susceptible, je crois devoir accompagner les généalogies
de notices sur les faits historiques qui s'attachent aux
familles, même sur le langage, les mœurs, les usages
des provinces que leurs ancêtres ont habitées. Ces no-
tices, en mettant dans un plus grand jour l'ancienneté
et l'illustration des familles, rappellent des souvenirs
AVERTISSEMENT. jjj
honorables pour elles, des matériaux précieux pour l'His-
toire des Provinces, et des détails curieux pour le Lec-
teur. Des collaborateurs distingués par leurs connais-
sances en Histoire et en Généalogies, ont bien voulu
seconder mon zèle et m'aider de leurs travaux et de
leurs lumières. Leur modestie m'impose le devoir de
taire leurs noms ; mais je les prie d'accepter ici un
faible hommage de ma reconnaissance.
Le Public peut être assuré de l'exactitude des citations
que je ferai. Aucuns titres, preuves ou documents ne
seront énoncés, qu'après avoir été soumis à un examen
rigoureux.
Le prix de chaque volume du Nobiliaire, est pour les
Souscripteurs de y fr. 5o c. , et de 9 fr. pour les
non- Souscripteurs. Si l'ouvrage doit être envoyé franc
de port dans les départements , on ajoutera au prix
1 fr. 5o c. par volume.
Le Chevalier de COURCELLES.
NOBILIAIRE UNIVERSEL,
OU
RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES
DE FRANCE,
P'ormant les matériaux du Dictionnaire universel
de la Noblesse.
OAINT-ASTIER (de ) : la maison de Saint-Astier (i) ,
établie en Périgord depuis un temps immémorial, réunit
tous les avantages qui caractérisent la noblesse du pre-
mier ordre, qui sont l'ancienneté, la distinction des
services, l'illustration des alliances, de grandes posses-
sions et un nombreux vasselage. Elle est du petit nombre
de ces familles dont l'origine se perd dans les ténèbres
des siècles qui ont précédé l'hérédité des surnoms et des
(i) L'orthographe du nom de Saint-Astier varie très-peu
dans les anciens titres : on lit dans la vie de saint Didier, évê-
que de Cahors. écrite dans le septième siècle, Sanctus Auste-
rius ; et dans les chartes des onzième et douzième siècles, de
Sancto Astherio, et quelquefois de Sancto Esterio. En patois
on écrivait, et le peuple prononce encore. Sent-Châtier, et
Sent-Chastier.
XVII. i
2 DE SAINT-ASTIER.
armoiries, et qu'on peut appeler indigènes , parce qu'elles
ne se sont jamais éloignées des lieux ou elles ont form é
leurs premiers établissements. Elle jouit encore du rare
avantage, que plus on remonte vers sa source, plus on
découvre en elle d'éclat et de marques de grandeur. Son
existence en Périgord est connue depuis plus de sept
cents ans ; et sa filiation suivie, en se renfermant dans
les limites des onzième et douzième siècles, est prouvée
par plus de quarante chartes, tirées des archives des
abbayes de Chancelade, de Ligueux, de Cadoin, de la
Sauve, de Faise, de Notre-Dame de Saintes , de Saint-
Jean-d'Angely, de Fontevrauld et autres : la seule ab-
baye de Chancelade en a fourni trente-deux.
Les seigneurs de Saint-Astier ont joui dès les tems
les plus reculés, de la considération attachée aux plus
anciennes races du royaume; l'auteur des vies des anciens
poètes provençaux, qui écrivait il y a environ six cents
ans, les met au nombre des grands barons du Péri-
gord (i) ; et Bertrand de Born, seigneur de Hautefort,
l'un de nos plus célèbres troubadours du douzième
siècle, assure dans un de ses sirventes , qu'un seigneur
de Saint-Astier entra, enn83, dans la ligue formée
par les comtes de Foix, de Périgord, d'Angoulême et
d'Armagnac, et par les vicomtes de Ventadour, de
Comborn, de Ségur, de Gourdon, de Gévaudan, de
Tartas, de Turenne et autres, contre Richard, comte
de Poitou, qui voulait les dépouiller de leurs terres,
parce qu'ils avaient pris le parti du jeune roi , son frère,
avec qui il était en guerre ( 2 ) . Ils possédaient dès le
(1) « E com il (Richard) avia fait levar un Castel el
» miei loc de la terra qu'el paire li avia dada. E Lauzan lo
» seingnor de Puoiguillem, e de Clarens, e de Gragnol, e
» de Saint Astier. quéren gran quatre baron dé Peiregors, e
» Lauzan si mezeis, e Torena, e Engolmesa, etc. » {Bibl. du
Roi, vol. 7225, fol. 180; et 7226. fol. 14*).
(2) » Puois Ventedorn, e Comborns, ab Ségur, e Torena,
» e Monfortz, ab Guordon an fag acort ab Peregorc, e jur,
» e li Borzes fan adobar li mur ; mes bon é belh huey, mais
» quien m'entremeta d'un sirventes, per elhs aconortar. . . a
» Pueyguillem , e Clarens e Granolh (Granhol) , e Sant-
» Astier molt avetz grand honor ; et eu mezeis qui conoisser
» lom vol e a sobrier Engolesme major, etc. • (Bibl. du Roi,
DE SAINT-ASTIF.R. 3
douzième siècle, ainsi que les vicomtes de Limoges et
-igneurs de Gourdon, des fiefs relevants de l'évêché
de Périgueux; comme en font foi deux bulles, Tune du
pape Alexandre III, de l'an 1169, et l'autre d'Urbain III,
de l'an 1 187 (ij. Le pape Clément V assurait, il y a plus de
cinq cents ans, qu'ils étaient d'une illustre noblesse (2):
témoignage d'autant plus admissible, que |ce pontife,
nommé Bertrand de Goth, était né dans le Bazadois,
province voisine de leurs premiers établissements, et ils
justifient ce sentiment avantageux par une foule de
monuments authentiques.
Des titres du douzième siècle font preuve de leurs
services , puisqu'à cette époque , plusieurs d'entrjeux
étaient qualifies chevaliers, titre qui ne s'acquérait
que par le tems et la distinction des services, et qui
constate en même tems la noblesse. On compte jusqu'à
vingt-deux seigneurs de cette maison, qui ont été dé-
corés de la chevalerie, depuis le milieu du douzième
siècle, jusqu'à l'an 1400. On conservait autrefois au
cabinet des ordres du roi, plusieurs quittances pour
gages militaires, données dès les années 1294 (3) et
1 3o2 (4) et dans les siècles suivants, par des seigneurs de
Saint-Astier, qualifiés d'écuyers, capitaines d'hommes
d'armes, chevaliers bannerets, chevaliers bacheliers,
capitaines lieutenants, enseignes de cent hommes d'ar-
mes et autres grades militaires les plus relevés ; d'autres
ont été gouverneurs de Périgueux et de Verdun cheva-
liers de l'ordre du roi avant l'institution de celui du
Saint-Esprit, gentilshommes ordinaires de la chambre
de nos rois, etc.
Cette maison ne s'est pas seulement distinguée dans
la carrière des armes, elle a fourni à l'église plusieurs
ibid. ; et Bibl. de l'Arsenal; manuscrits de Sainte-Palaye,
vol. D.fol. 783.)-
(1) Arch. du Vatican, et Etat de l'égl. du Périgord, par le
P. Dupuy, in-40. pag. 65.
(2) Baluze, Hist. Tutel. probat., col. 625 e/626.
(3) Extrait d'un rouleau intitulé : C'est le compte du voyage
de Gascoigne, qui fut l'an 1294 et l'an 1295. (Bibl. du Roi.
manuscrits de du Cange, vol. coté : Catalogue historique D. C.
fol. 3. )
(4) Titr. scellés vol. VII, fol. 33 1. à la Bibl.du Roi.
4 DE SAINT-ASTIER.
prélats également recommandables par leur savoir et leur
piété, dont l'un a été nonce apostolique : on remarque
parmi ces prélats, Pierre de Saint-Astier, évêque de
Périgueux, dès l'an 1233; Arnaud de Saint- Astier,
dernier abbé de Tulle, et premier évêque de cette ville,
en 1 3 17, et Archambaud de Saint- Astier, abbé d'Au-
rillac, nommé à l'évêché deSaint-Flour, avant l'an i32o.
Elle a formé de grandes alliances , entre lesquelles
on remarque celle qu'elle a contracte'e, directement sous
le règne de saint Louis, avec la maison souveraine des
comtes du Périgord. On compte parmi les autres, toutes
très-distinguées, et la plupart issues d'ancienne cheva-
lerie, celles d'Abzac-de-la-Douze , d'Aix ou d'Aytz-de-
la-Côte, d'Aloigny, d'Angoulême, de la Barde, de la
Baume, de Bayly, de Beauveau , de Blagnac , de la
Brande , de Brie , de Carbonnières , de Cauna , de
Chabans, de Chamberlhac, de Chasseneuil, de Choiseul,
de Cothet-du-Peuch, de Creyssac, de la Cropte, d'Es-
cairac , d'Estissac, de Fayolle, de Flamenc-de-Bruzac,
de Foucauld-de-Lardimalie et de la Vergne, de Géres-
de-Camarsac, de Gimel, de Gourdon, de Grézignac,
de Grignols, de Hautefort , de Jaubert , de Jaufre,
de Jourdain, de Joussineau, de Lambertie, de Las-
teyrie-du-Saillant, de Lastours, de Lestrade, de Losse,
de Loyràc, de Lur, de Magnac, de Marquessac, de
Martel, de Mellet,x de Montancès , de Montesquiou,
de Montrocher, de Mosnier, de Nétancourt, de Panet-
de-Montpeyran , de Pellegrue, de Peyronenc-Saint-
Chamarant, de Perry de Plastulphe-des-Arènes, de
la Porte-de-1'Isle, du Puy ou de Pots de Prouhet,
de Rocard ou Rogard , de la Roque-de-Senezergues,
de Roux-de-Campagnac, de Sapinaud- des -Roches, de
Saunier, de Taillefer, de la Tourblanche, de Turpin-
de-Crissé , de Vassal , de Vernode , de Vigier , de
Villebois, etc. (1).
Il n'y a qu'une opinion sur l'origine de cette ancienne
maison; on s'accorde unanimement à la faire descendre de
(1) On pourrait grossir cette liste de plusieurs alliances, qui
quoiqu'indirectes, ne sont pas moins honorables, telles que
celles de Pons en Saintonge, d'Aussonville, Jaubert, ou Jou-
bert-Châteaumorand, Sully, Viard-dc-Vollay, etc.
DE SAINT-ASTIER. 5
la famille d'un saint solitaire, nommé Asterius, mort dans
le septième siècle, et dont la fête est marquée au 21 d'oc-
tobre : cette opinion qui n'a jamais été démentie, ni con-
testée, est fondée non-seulement sur une tradition générale
et immémoriale, confirmée par le témoignage de plusieurs
écrivains (1) et par d'anciens mémoires domestiques (2] ;
elle a encore, pour appui, un monument authentique
de plus de sept cents ans d'ancienneté, que D. Martène
a publié dans l'une de ses vastes collections. Nous appre-
nons par ce monument précieux, que dès la fin du
onzième siècle, l'abbaye de la Sauve-Majeure, au diocèse
de Bordeaux, était dans l'usage de faire mémoire, tous
les ans, à l'office du lundi de la semaine de la Passion,
des parents et frères de saint Astier, confesseur (3), en
(1) Voy.lt P. Dupuy. Etat de l'église du Périgord, in-40,
pag. 124. et les mémoires manuscrits sur l'hist. du Périgord,
par. MM. d'Ataux . de Cablanc et autres. M. de la Grange-
Chancel fait allusion aux seigneurs de Saint-Astier, quand
il dit :
Tels brillèrent surtout dans ces sanglantes guerres
Les noms des Hauteforts et ceux des Aubeterres :
Ceux qui d'un saint hermite ont retenu le nom -,
Les Bourdeilles armés des pattes d'un griffon, etc.
Œuvr. divers, de la Grange-Chancel. in-12, tom. V. p. 192.)
(2) Voici ce que Forton de Saint-Astier, seigneur du Lieu-
dieu, écrivait, vers l'an 1540, touchant l'origine de sa famille,
dms un terrier des rentes de sa terre du Lieudieu : « La source
» de messieurs du Lieudieu est de la maison de Puydepont,
■ sur la rivière de l'Isle. en Périgort. où il y a encores grande
• apparence de chasteau ancien, tant de murailles que de fos-
» sez ; et ont esté, leurs prédécesseurs, comtes'de Périgueux,
- seigneurs de Saint-Astier. Montensais, de Montréal, de
» l'Isle, en Périgort, et de Mauriac.
» . . . . Ledit lieu de Puydepont a esté une ville, et v a
» encore apparence de quatre portes ; fut bastie par Saint-
» Astier, qui fit là sa première demeure ; et ainsy c'est le chef
» des successeurs dudit Saint-Astier d'où sont sorties toutes les
» maisons susnommées, ensemble les Bories. le Lieudieu et
» plusieurs autres. » {Terrier des rentes du Lieudieu. pag 33o.)
(3) • Secundo idûs aprilis (incipientis passionis), comme-
moratio parentum et fratrum sancti Asterii, confessoris.
Audità quoque eorum exaltatione, semper plenariam, Deo
juvante, celebrabimus commemorationem. » (Martène.
6 DE SAINT-AST1ER.
vertu d'une confraternité, ou association de prières et
de suffrages, que cette célèbre abbaye avait formée avec
plus de quatre-vingts abbayes ou chapitres de France, au
nombre desquels était compris le chapitre de Saint-
Astier.
Le patrimoine de la maison de Saint-Astier se com-
posait, dans l'origine, de la plupart des terres et pro-
priétés qui environnaient son berceau, et formaient,
pour ainsi dire, une ceinture au château de Puydepont:
ces terres sont Crognac, Montancés, l'Isle, Saint-Ger-
main, Mauriac, Montréal, etc. Elle possédait, en outre,
des censives dans tout le canton, connu sous le nom de
la Double , et dans toute la plaine de Flsle , depuis
Périgueux jusqu'à Monpont, et le long de la Drône,
depuis Bourdeille jusqu'à Aubeterre.
Elle était partagée dès le onzième siècle, en plusieurs
branches, dont les plus connues sont celles de Plsle ,
au nombre de trois : Crognac , qui a formé celle de
Montréal ; et Montancés, dont on fait sortir celle de
Montagrier. La seconde branche de l'Isle a donné nais-
sance à celle d'AUemans ; et de la troisième est issue en
ligne directe la branche des Bories, qui est la seule qui
subsiste aujourd'hui.
Quoiqu'il ne soit pas facile de déterminer avec cer-
titude l'époque de la séparation de la plupart de ces
branches, et de fixer l'origine de leur établissement
dans les terres qu'elles ont possédées depuis, il paraît
hors de doute qu'elles dérivent toutes d'une souche
commune : la preuve de cette identité d'origine se tire
de diverses donations qu'un grand nombre de sujets
Thés, nov anecd., tom. I, col. 258; circa annum 1090. —
D. Claude Etiennot, vol. 545, cot. Antiq. Bened. Vase, part,
prima, fol. 514.)
N. B. Il est à remarquer que la formule : Comme moratio pa-
renîum et fratrum n'est employée qu'une seule fois dans cette
longue liste de chapitres et d'abbayes, et c'est en faveur du
chapitre de Saint-Astier. On doit conclure de cela, que le mot
parentes, qui ne se trouve pas répété ailleurs, ne doit s'en-
tendre ici que de parens selon la chair. Quant au mot fratres,
il est évident qu'il ne peut pas servir ici à désigner des moines,
puisque les chanoines de Saint-Astier ont toujours été sécu-
liers.
DE SAINT-ASTIER. 7
de cette maison firent dans le douzième siècle, à l'abbave
deChancelade, de biens fonds et de rentes qu'il possé-
daient par indivis. Quatre branches concoururent simul-
tanément, au commencement du treizième siècle, à
un acte relatif aux intérêts de la ville de l'Isle ; et dans
le même siècle, trois branches possédaient, par indivis,
le péage du pont de Perdus ( i ) . Cette identité de pos-
sessions, dont les siècles suivants fourniront encore des
exemples, suppose nécessairement une identité d'ori-
gine, qui remonte au-delà de l'époque de la fixation des
surnoms et des armoiries.
Le » cartulaire de Chancelade nous a conservé les
noms d'un grand nombre d'individus de cette famille
qu'il n'est pas aisé de classer exactement, et encore
moins de les lier entr'eux par des degrés de filiations.
Nous avons tâché, cependant, malgré les difficultés
qu'elle présente, de faire cette classification, en réunis-
sant, sous chaque branche, tous les sujets qui nous ont
paru devoir s'v rapporter et en faire partie, par l'emploi
fréquent des mêmes noms de baptême: cette règle,
quoiqu'elle ne soit pas infaillible, semble la plus simple
et la plus naturelle. Au reste, nous rapporterons suc-
cessivement ces diverses branches, sans prétendre rien
préjuger sur leurs droits respectifs de primogéniture,
après avoir donné une notice succincte sur la vie et le
culte du saint personnage, dont la famille se glorifie de
porter le nom, et sur l'abbaye qui le reconnaît pour
son fondateur {2).
Saint-Astier, en latin Asterius [ 3 ) , né peu après le
milieu du sixième siècle , était le plus jeune des en-
(1) Charte de Chancelade, de l'an 121 1 ; et titres de 1271
et i33o.
(2) Ceux qui voudraient avoir de plus amples renseigne-
ments sur Saint-Astier, peuvent consulter sa Vie, publiée à
Nancy, par le P. Antonin Aubertin, prieur d'Estival, de l'ordre
de Prémontré, et l'Etat de l'église du Périgord, par le P. Du-
puy, page 122 et 144.
(3) Le nom d' Asterius était autrefois commun dans les
Gaules et en Italie, surtout dans les six premiers siècles de
l'église. On pourrait citer un nombre considérable de person-
nages d'un rang distingué, qui l'ont porté à des époques peu
8 DE SAINT-ASTIER.
fants du seigneur de Puydepont (i), issu d'une race
illustre, qui, selon les apparences, tirait son origine
d'une de ces familles romaines, qui vinrent s'établir
dans les Gaules après la conquête, et restèrent toujours
attachées à la religion de leurs ancêtres ( 2 ). Quoique
Asterius fut né dans le paganisme l'auteur de sa vie
remarque qu'il fut imbu de bonne heure des maximes
de la religion chrétienne, par les soins d'un pieux ec-
éloignées du tems où vivait Saint-Astier : de ce nombre sont
un consul romain en 449, un préfet d'Orient en 588, un pa-
triarche d'Alexandrie en 52 1, et un grand nombre d'évêques.
Ce nom se lit aussi dans plusieurs inscriptions romaines : nous
ne rapporterons que la suivante, qui a été découverte dans la
ville de Ravenne :
GLAVDIVS
ASTERIVS SIBI
ET NVNNITAE
CONIV. KARISS.
VIVI POSVER.
Depuis le sixième siècle, jusqu'à l'époque où les surnoms
commencèrent à devenir héréditaires, le nom & Asterius se
rencontre quelquefois dans les monuments de l'Aquitaine : on
lit dans la légende de Saint-Urbicius, hermite et confesseur,
né à Bordeaux, qu'il était issu de race noble du côté de sa
mère, nommée Asteria, piissima femina (Andr. du Saussay,
Martyr. Gallic. Suppl. , fol. 1202, 18 calend. januarii). Une
charte du tems de Charlemagne, dont le bénédictin Etiennot
rapporte un fragment, nous apprend que la mère de Milo Léo,
un des seigneurs qui accompagnèrent ce prince à l'abbaye de
Sordes, dans le diocèse d'Acqs , était sortie du Périgord , et de
la race de Saint-Astier et de Saint-Léonce ( Milo Léo fuit pâtre
stempensis, inter Italiam et Apuliam , ubi est sanctus Angélus
matre vero petragoricensis, de Sancto Asterio et de Sancto Leone
(Leoncio) (D. Etiennot, Antiq. Bened. Vase, iom. 545, fol.
65q). Asterius était archidiacre de l'église de Cahors en 783.
Un autre Asterius ou Astarius, était trésorier de l'église de
Saint- Etienne, de Limoges en 921 , etc.
(1) Puydepont , en latin Podium de Ponte, Pontispodium.
ou Fortalitium Podii de Ponte, était un ancien château, dont
on aperçoit encore quelques vestiges sur la pente d'un coteau
escarpé et couvert de bois, dans la paroisse de Neuvic, sur la
rive droite de l'Isle, à quatre lieues de Périgueux.
(2) On voit, par un des règlements qui furent faits au con-
cile d'Orléans , en 533, que le Paganisme subsistait encore alors
dans les Gaules, en divers endroits.
DE SAINT-AST1ER. 9
clésiastique, attache à une église voisine, connue alors
sous le nom de Saint-Pierre du Fort, ou de la Cita-
delle (i). Les principes du Christianisme avaient jeté
de si profondes racines dans lame du jeune Asterius,
que, quoiquàgé seulement de douze à quinze ans, il
ne put être séduit ni par l'autorité de son père, ni par
l'exemple de ses frères. Tout ce qu'il avait entendu ra-
conter des mérites de saint Cvbar d'Angoulême (2),
lui donna une si sainte émulation , qu'il ne put résis-
ter au désir de se rendre auprès de ce saint personnage.
Il profita si bien des instructions qu'il en reçut, que
peu d'années après, il se vit lui-même en état d'ins-
truire les autres. Dans cet objet, il reprit le chemin
de sa maison paternelle, où il eut la douleur d'ap-
prendre que ceux qu'il venait convertir à la foi chré-
tienne, étaient morts dans le sein de l'idolâtrie ; mais
la conversion de ses frères modéra une partie de son
affliction ; il leur abandonna la plus grande partie des
droits qu'il avait à la succession de son père; et après
avoir fait des libéralités du peu qu'il s'était réservé,
il passa le reste de sa vie dans le lieu où l'on voit au-
jourd'hui l'église et la ville de Saint-Astier, qui était
auparavant un lieu solitaire et couvert de bois. Il mou-
rut dans cette retraite, de la mort des justes, vers le
milieu du septième siècle, âgé d'environ quatre-vingts
ans. Dans la suite, les descendants de ses frères quit-
tèrent le nom de Puydepont, pour prendre celui de
Saint-Astier, en mémoire de ce saint anachorète, dont
ils estimaient que la pauvreté était le grand lustre de
leur maison (3).
(1) On présume que c'est l'ancien nom du bourg de Neuvic.
(2) Saint-Cybar (Eparchins) né à Trémolac , en Périgord,
mourut à Angoulême, le premier juillet 58i.
(3) Le plus ancien monument authentique qui nous reste
pour établir avec certitude l'existence de Saint-Astier. et fixer
l'époque où il a vécu, est la Vie de Saint-Didier, évéque de
Cahors. écrite par un contemporain, dix ou douze ans après
la mort de ce prélat, arrivée l'an 654 (D. Rivet, Hist. Litter.
de la France, tom. 2,pag. 609). Cet auteur met Saint-Astier
au nombre des saints personnages qui vivaient de son tems, et
qui, à l'exception de Saint-Cybar, moururent presque tous
vers le milieu du septième siècle. Le nom de Saint-Astier ?e
I0 DE SAINT-ASTIER.
L'austérité de la vie de Saint- Astier, et l'éclat de
ses miracles, attirèrent, durant sa vie et après sa mort,
un grand concours de peuple autour de son hermitage,
qui devint dans la suite une abbaye célèbre, que les
rois de France, les évêques de Périgueux et les sei-
gneurs de la province, comblèrent à l'envi de leurs
bienfaits. On raconte qu'une princesse, dont le nom
est demeuré inconnu, fit bâtir la première église de
ce lieu (i), sous l'invocation de saint Pierre, et qu'elle
la dota spécialement des aires, ou terrains vacans qu'elle
possédait dans les marais de la Saintonge, en recon-
naissance de la guérison miraculeuse qu'elle avait reçue
par les prières et l'intercession de ce saint. Il y en
a au contraire qui croient que ce fut Saint-Astier qui,
lui-même, jeta les premiers fondements de l'ancien
monastère de ce nom, en bâtissant un oratoire et des
cellules pour les pieux solitaires que la haute répu-
tation de ses vertus et de sa sainteté attirait auprès
de lui. L'évêque Sébalde assure, dans la Vie de Saint
Front, que ce monastère était double, c'est-à-dire
composé d'hommes et de femmes, qui, à l'exemple
de la plupart des autre moines de ce tems-là, vivaient
sous la règle de saint Benoît. Le monastère de Saint-
Astier ne subsista qu'environ deux cents ans, au bout
desquels il fut pillé et détruit par les Normands, vers le
milieu du neuvième siècle (2). Il demeura dans cet état
de désolation près d'un siècle et demi, et ne com-
mença à se relever de ses ruines que sur la fin du
trouve aussi inscrit dans d'anciennes litanies, placées en tête
d'un manuscrit du onzième siècle, qui appartenait autrefois à
l'abbaye de Saint-Martial de Limoges, et qui est conservé au-
jourd'hui à la Bibliothèque du Roi, sous le n° 11 54, M. Châ-
telain fait aussi mention de notre saint dans ses notes sur le
Martyrologe romain.
(1) Il est plus probable que cette princesse ne fit que contri-
buer aux frais de construction de cette église, et que ce fut
Saint-Astier lui-même qui en fut le premier fondateur.
(2) Per haec tempora (hoc est anno circiter DCCCL) , dani
irruerunt in terntorio petragoricense , et plurima Coenobia
destruxere, videlicet monasterium Bociaci, monasterium mo-
nialium Sancti Asterii, etc (Ex. Miss. Annal, petrag. , apud
Etiennot, tom. 556, pag. 25 1.)
DE SAINT-ASTItR. U
dixième siècle. L'église fut rétablie, vers l'an q8o, par
un évoque de Toulouse, nommé Islon, ou Hislon il.
Radulfe de Scoraille, évêque de Périgueux, inféoda la
justice du château et de la ville de Saint-Astier , dont
il était seigneur (2) à deux de ses parents, nommés
Adaicius et Aldaprerins (3) : et peu de tems après Gri-
moard, vicomte de Fronsac, et Raimond, son frère,
enfants d'Adaicius, se joignirent à lévêque et aux chefs
des branches alors existantes de la famille du saint ,
pour fonder en ce lieu un chapitre, ou collège de
chanoines , sous l'invocation de saint Pierre et de
saint Astier. Le même prélat approuva ; par une
charte datée de l'an ioi3, la fondation de ce chapitre,
et lui confirma la possession Je tous les biens, cens,
rentes qui lui avaient été donnés, et des églises unies
à sa manse. Il lui donna pour chef, sous le titre d'abbé,
un membre de la famille des fondateurs mêmes, nommé
Aaccius, et rît faire, dans le même tems, une enquête
(1) Il est fait mention de cet évêque. sous le nom d' Isolas,
Issolus ou Islus, dans le second tome de l'Histoire du Lan-
quedoc ; D. Vaissete, auteur de ce savant ouvrage, et les der-
niers éditeurs du Gallia Christiana, disent seulement , sans
entrer dans d'autres détails, que ce prélat gouvernait l'église
de Toulouse en 974 et 986. Nous présumons qu'il était origi
naire du Périgord, et qu'il était oncle d'Islon , évêque de
Saintes, et de Grimoard, évêque d'Angoulême.
(2) Villa et Castrum Sancti Asterii et tota Castellania sunt
de feudo episcopi, et cantores faciunt ei homagium pro prae-
dictis [Extr. d'un ancien livre de l'évêché de Périgueux, appelé
Lestagnium).
(3) t Alcherius, vir strenuissimus .... edificato castello suo
• Ribbairac videlicet, uxorem duxit, ex qua duos genuit filios ,
» primo nomen imponens Adaicium, secundo Aldagerium.
» Iste quidem Adalgerius, dono et adjutorio Guilhermi Ta-
• leranni, Petragoricorum consulis, primus condidit Moysida.
» Acaptaverunt autem hii duo fratres à domino petragoricensi
• episcopo Castellum et honorem de Sancto Asterio . . . Gri-
» moardus quoque vicecomes duxit uxorem de Montinac , cui
• erat nomen Dea . . . Raymundus vero illius Germanus duxit
» uxorem de Anglâ, etc. Edificaverunt autem uno eodemque
• tempore Grimoardus vicecomes atque Raymundus congre
• gationem Sancti Asterii honorifice , etc. • ) Bibl. du Roi,
manuscr. de Gaignières , vol. 558.)
12 DE SAINT-ASTIER.
en présence de plusieurs évéques du voisinage, pour
constater ce que la tradition offrait de plus certain
sur la vie et les actions de Sajnt-Astier, confesseur. Il
fit dresser à ce sujet une charte, qu'il signa lui-même,
et la fit souscrire par le roi Robert, la vingt-cinquième
année de son règne , et par Séguin archevêque de
Bordeaux ; Grimoard , évêque d\A.ngoulême ; Hislon,
évêque de Saintes; Grimoard, vicomte de Fronsac, et
Raimond, son frère. Les derniers signataires sont quatre
seigneurs , nommés Aimeric , Arnaud , Gérald et Hé-
lie, qui sont , sans contredit , les auteurs des premiè-
res et plus anciennes branches de la maison de Saint-
Astier. Ces quatre seigneurs n'avaient pas encor pris de
surnom ; mais il est à croire qu'ils adoptèrent unanime-
ment celui de Saint-Astier, bientôt après le décret rendu,
en ioi3, par l'assemblée des évêques.
Les extraits des titres qne nous allons rapporter par
dates d'années, feront voir la grandeur et l'ancienneté
de la maison de Saint-Astier ; mais ils ne suffisent pas
pour assurer la filiation des premiers degrés. Nous nous
contenterons donc de rapporter d'abord les trois prin-
cipales branches des seigneurs de l'Isle, avec les ra-
meaux qui en sont sortis. Nous donnerons ensuite les
autres branches, dont on ne connaît pas la jonction
avec les précédentes, sans que Tordre qui sera observé
dans leur classification puisse donner aucun préjugé sur
le droit respectif d'aînesse , que pourraient réclamer
ceux qui les représentent.
Première branche de l'Isle, éteinte (i).
Gérald ou Geraud de Sant-Astier , par qui nous
allons commencer la généalogie de la première branche
de l'Isle, vivait après le milieu du onzième siècle; il
peut avoir été le petit-fils d'un autre Gérald, qui signa
dans la charte de ioi3, citée plus haut, et il semble
qu'on pourrait le regarder comme le chef commun de
(i) On juge que cette branche était l'aînée das trois branches
établies à l'Isle, parce que les sujets qui en sont sortis sont
nommés les premiers dans les actes qui donnent la liste des
co-seigneurs de l'Isle.
DE SAINT-ASTIKR. i3
toutes les branches de Saint-Astier, établies a l'Isle. Il
donna à l'abbaye che Saint-Jehan-d'Angely, entre les
mains de l'abbé Odon (entre 1060 et «091) des paysans
ou serfs qu'il avait au lieu de Massasie, dans la Double,
et quelques héritages et droits féodaux , en présence
d'Aimeri de Lagut, de Gérald de la Brande, et de
Bernard hier (1); et fut présent à la donation qu'une
dame, nommée Hussendis, et ses fils firent, vers le
même tems, à cette abbaye, de l'église de Puycorbier,
du fisc presbitéral , avec la dîme du bourg, etc., en pré-
sence d'hier de Chantérac, de Bertrand de Loziac et
autres (2). Gérald de Saint-Astier peut avoir eu pour
fils:
Bernard de Saint-Astier vivait au commencement du
douzième siècle; il fut un des fondateurs et des pre-
miers bienfaiteurs du prieuré de Fontaines, ordre de
Fontevrauld, situé en Périgord, et son nom est placé
a côté de ceux d'Hélie de Mareuil et d'Hélie de
Castillon, dans une bulle du pape Innocent II, datée
d'Etampes, l'an ii3o; et rapportée par le père de la
Mainferme (3). Il fit à ce nouveau monastère, vers
l'an r 1 1 5, une donation, qui fut confirmée par Guil-
laume d'Auberoche, évêque de Périgueux. On croit,
avec quelque fondement, qu'il fut le premier mari
d'Almois de Saint-Astier, sa cousine, sœur de Bernard,
Geoffroi et Hélie de Saint-Astier, mentionné dans
plusieurs chartes de l'abbaye de Chancelade (entre les
années 11 29 et 1 143), laquelle étant veuve, se rema-
ria à Hélie de Villebois. On ignore si elle eut des enfants
de son second mari, mais il est certain qu'elle laissa du
premier:
1 .° Pierre, dont l'article suit ;
2.0 Gérald de Saint-Astier donna à Chancelade,
conjointement avec Almois de Saint-Astier, sa
mère, tout le droit qu'il avait sur le moulin de
Rocheirel, entre les mains de l'abbé Gérald I",
(1) Cartul. de Saint- Jean- d'Angely, fol. 1 33. verso, dont la
copie est conservée à la Bibl. du Roi.
(i)lbid.,fol. i3o.
(3) Clypeusord. Fontebral. totn. 3, fol. 2 53.
j4 DE SAINT-ASTIER.
(entre 1129 et 1143), en présence d'Arnaud de
Guillem, ou de Guillaume, archidiacre de
Périgueux, et de Pierre de la Tour, cheva-
lier (1).
La filiation est suivie depuis :
1. Pierre de Saint-Astier, Ier du nom, fit donation
à l'abbaye de Chancelade, entre les mains de l'abbé
Gérald Ier (entre 1129 et 1 143), de toutes les terres
que les religieux de cette maison pourraient acquérir
dans sa fondalité, et de la part de ses feudataires. Il fit
cette donation conjointement avec Almois de Saint-
Astier, sa mère, Bernard, Geoffroi et Hélie de Saint-
Astier, ses oncles, et Emme de Gimel, sa tante (2) :
il donna aussi avec sa mère, au même monastère, le
droit qu'il avait sur le moulin de Rocheirel (3), et deux
sextiers de froment de rente sur la borie de Bour-
deille (4). On juge, d'après le rapprochement de quel-
ques chartes de Chancelade, qu'il avait épousé une sœur
d'hier de Villebois, dont il eut:
i.° Pierre II, dont l'article suit;
2.0 Olivier de Saint-Astier fit don, lorsqu'il fut
fait chevalier, à l'abbaye de Chancelade, entre
les mains de l'abbé Gérald II (entre 1168
et 1189), [de tout le droit qu'il avait sur les
moulins du pont de Perdus, sous la réserve
d'un sextier et d'une demi-émine de froment
de cens annuel, pour lui et pour Pierre de
Saint-Astier, son frère; il lui donna en outre
deux sextiers de froment sur la borie de Bouar-
deille, et confirma les donations faites par
Pierre de Saint-Astier, son père, en présence
de Bernard de l'Isle et d'Hélie Vigier, che-
valiers de l'Isle. Il donna encore à cette abbaye,
(1) Cartttl. de Chancelade, fol. 76.
(2) Jbid.
(3) . . . Dédit quidquid (in hoc molendinare de Rocheirel)
habebat, sine omni retinentia , juxtà turrem Castelli de Layllà
(Ibid.,fol. 76 et77.)
(4) Jbid. , fol. 83 . Dans cette charte, Pierre de Saint-
Astier se dit cousin de Geoffroi et d'Hélie de Saint-Astier.
DE SAINT-ASTIER. i5
du tems que Pierre du Cluzel en était abbé
(entre 12 17 et 1222), un sextier de froment,
mesure de l'Isle, de cens sur la borderie Del
Rat, près de Boyras, en présence d'hier de
Saint-Astier, et d'Armand de Saint-Astier et
Gérald, son frère. Dans cette dernière do-
nation, est nommée Pétronille, sa femme,
dont il eut :
Bernard de Saint - Astier est nommé avec
Olivier, son père, dans une donation faite
à Chancelade (entre les années 12 17 et
1222). On ignore s'il a laissé de la pos-
térité.
II. Pierre de Saint-Astier, II a du nom, chevalier,
est connu par plusieurs chartes de Chancelade, depuis
l'an 1180, ou environ, jusqu'en 1222. Il donna pour
cautions d'un don fait à cette abbaye, Izarn de Montancès,
et hier de Villebois, son oncle; et promit que, quand
il serait fait chevalier, il confirmerait la donation qu'il
lui avait faite étant jeune, et la ferait approuver par
Olivier, son frère ( 1 ) ; donna à la même abbaye, sous
l'abbé Gérald II (entre 1 1 68 et 1189), un sextier et
une demi-émine de froment de cens, dû sur les moulins
du pont de Perdus, et fit peu de tems après, avec Hélie
de Villebois, son cousin, fils d'hier de Villebois,
un accord qui fut suivi d'un échange, par lequel il lui
céda une terre située à Mareuil(2); fit donation avec
Umberge, sa femme, à la même abbaye, par acte passé
dans l'église de Saint-Martin de l'Isle, entre les mains
de l'abbé Pierre (entre 11 89 et i2o5), d'une terre si-
tuée près du moulin de Sales, pour la dotation d'hier,
son fils, lorsqu'il embrassa l'état religieux à Chan-
celade (3); donna, vers le même tems, tout le droit
quil avait sur la borderie de la Malrechie, entre Ro-
cheirel et le moulin, sous la réserve d'une émine
de seigle de cens (4); est nommé le premier des che-
(1) Carlul. de Chancelade, fol. 1 23.
(2) Ibid . ,/ol. 1 33, verso.
(3) lbid. , fol. 96.
4 Ibid. , fol. 87.
T6 DE SAINT-ASTIER.
valiers et co-seigneurs de l'Isle , qui firent donation
à Chancelade , en 1 2 1 1 , de quelques pley dures situées
dans cette ville, pour y bâtir des maisons (1) ; assista
avec Armand, son fils, Bernard, Etienne et Guillaume
de l'Isle et Pierre de Ghabans, chevaliers, à une dona-
tion faite à Chancelade par hier de Bornel (entre i2o5
et 1217) , et à une autre donation faite , vers le même
tems, dans l'église de l'Isle, devant l'autel de la Sainte-
Vierge. Les témoins de cette donation furent : Hélie de
Saint-Astier , Bernard , son fils , Pierre de Chabans et
autres (2) ; s'unit , vers le même tems , à deux de ses
fils, Gérald et Armand, pour donner à la même abbaye
la borderie de Gironde, le droit qn'il avait sur le mou-
lin de Perdus, et une émine de seigle due sur le moulin
de Rocheirel (3) ; fut présent, avec Guillaume de Saint-
Silain , Hélie de Bourdeille , Ebles , seigneur de Bour-
deiile , Aimeric de Chamberlhac , Aimerie de Pons ,
Pierre de Creyssac , Raimond de la Barde , Pierre de
la Cropte , et plusieurs autres , à une donation faite à
la même abbaye (entre i2o5 et 1217) , par Hélie
Ramnolf, chevalier de Bourdeille (4). Enfin il fut té-
moin , avec hier de Saint-Astier , prieur de la Fayote
et Pierre de Chabans, chevalier, d'un acte de l'an 1222,
par lequel Guillaume de l'Isle se désista des sujets de
plaintes qu'il avait formées contre l'abbaye de Chance-
lade (5). Il avait épousé une dame, nommée Umberge
ou Umbergue, dont il eut :
1 .° Gérald de Saint-Astier est connu par plu-
sieurs donations faites à Chancelade, dans les-
quelles il intervient tantôt seul , tantôt avec son
père et son frère : on ignore s'il a été marié ;
2.0 Armand, dont l'article suit ;
3.° hier de Saint-Astier, prêtre, chanoine régu-
lier de Chancelade , et prieur de la Fayote , au
diocèse de Bordeaux , est connu par plusieurs
actes , entr'autres par la donation que ses père et
(1) Cartul. de Chancelade, fol. 17.
(2) Ibid. , fol. 114.
(3) Ibid., fol. 118.
(4) Ibid. , fol. 121.
(5) Ibid. , fol. 1 15, verso.
DE SAINT-ASTIER. I7
mère firent, pour sa dotation canoniale, à l'abbaye
de Chancelade, d'une terre ;situee près du moulin
de Sales, du tems de l'abbé Pierre (entre 1189
et i2o5); fut présent, avec Guillaume de Saint-
Silain, Daniel et Hélie de la Faye, chapelains
de l'isle, et Pierre de Chabans, chevalier, à la
donation que les chevaliers et co-seigneurs de
l'isle firent à Chancelade, en 121 1; assista à
plusieurs autres donations, entre autres à une
faite l'an 1217, qui eut pour témoins Pierre de
Hautefort, Gerald de Portafé, Gautier de la Ro-
che, Pierre Ducluzel, Pierre de Fosselandric, etc.,
et à une autre faite par Aimeric de Chabans,
chevalier de l'isle. Il vivait encore en 1222;
4.0 Pierre de Saint-Astier , évèque de Périgueux,
un des plus savants et des plus illustres prélats
qui ayent gouverné l'église du Périgord , naquit
à l'Isle-sur-Drône, vers l'an 1200 (1). Ses pa-
rents, aussi recommandables par leurs vertus et
leur amour pour la religion, que par l'éclat de
leur naissance, eurent soin de le former, de
bonne heure, à la piété et aux sciences. Con-
sacré d'abord au service des autels, dans l'état
ecclésiastique, il çn remplissait saintement les
devoirs, lorsqu'il fut choisi, vers la fin du mois
d'août 1233, pour succéder à Ranulfe de Las-
tours, évéque de .Périgueux (2). L'histoire de
son épiscopat, quoique fort abrégée, nous le
représente toujours occupé des devoirs de son
ministère. Il fut choisi par le pape Grégoire IX,
le 16 avril 1 235, pour être un des commissaires
chargés de régler l'affaire de l'élection de l'évê-
que de Poitiers; le 4 août suivant, il soumit à
l'arbitrage d'hier de Périgueux, doyen de sa
cathédrale, la contestation que son chapitre et
lui avaient avec Adémar, prieur de Saint-Martin
(1) Aucun des actes qui nous restent sur Pierre de Saint-
Astier ne fait mention du lieu de sa naissance ; ce n'est que par
son épitaphe qu'on apprend qu'il était fils du seigneur de l'isle.
(2) Arch. du Vatican. Reg. de Greg. IX, tom. 4, fol. 72 ,
verso, ep. 2 5o.
XVII. 2
l8 DE SAINT-ASTIER.
de Bergerac; fit un accord, le jour des nones de
septembre 1239, avec Guillaume de Salanhac,
archidiacre de son e'glise ; et le 20 novembre
suivant, il unit Téglise paroissiale de l'Isle, à
l'abbaye deChancelade.
Toute l'autorité que donnaient à ce saint évê-
que, son caractère et sa réputation, il la mit
souvent à profit pour réconcilier les ennemis, et
faire cesser des discusions déjà fatales, non-
seulement aux familles, mais encore aux villes
et aux peuples; ce fut sans doute dans cette in-
tention qu'il se rendit, en 1240, à Compiègne,
auprès du roi saint Louis; Jil profita de cette
occasion, pour engager Aymeric de Castelnau à
faire sa soumission à ce prince, qui lui rendit
son château, le 20 juillet de cette année ( 1 ) . Il
était de retour à Périgueux, au mois de septembre
suivant, puisque le dimanche avant la fête de
saint Mathieu, apôtre, il scella de son sceau, le
traité de réunion de la cité et de la ville du Puy-
Saint-Front de Périgueux. Les animosités qui
régnaient depuis long-tems entre les citoyens ou
habitants de la cité, et les bourgeois du Puy-
Saint-Front, avaient dégénéré en une espèce de
guerre , d'autant plus dangereuse, qu'elle se fai-
sait entre des voisins et des parents. Pierre de
Saint-Astier entreprit de pacifier ces troubles ,
et il en vint heureusement à bout, à la satis-
faction des uns des autres. Il est vrai , que le
feu de ces disputes populaires n'était jamais si
bien éteint, qu'il n'en parût de tems en tems
quelques nouvelles étincelles , qui semblaient me-
nacer d'un incendie prochain ; mais la charité du
pasteur ne se lassait pas , et sa médiation eut
toujours un favorable succès.
L'année 1241 , il admit , dans sa ville épisco-
pale , les frères prêcheurs ou dominicains , aux-
quels il donna l'ancienne abbaye de Saint-Martin,
qui appartenait aux chanoines réguliers de Saint-
Jean de Cole ; il fut nommé, le 12 octobre de la
(1) Trésor des chartes. Reg. XXXI. fol. 112.
DE SAINT-ASTIKR. I9
même année, avec Raimond de Sauzet, cheva-
lier, arbitre d'un différend élevé entre Hélie de
Talleyrand, comte de Pêrigord. et le chapitre de
Saint-Astier. Le pape Innocent IV lui écrivit ,
le i q juillet 1243, pour lui notifier la nomina-
tion qu'il venait de faire d'un légat contre les
hérétiques; et par une autre lettre qu'il lui
adressa, le 3o du même mois, il l'engagea, ainsi
que ses co-suffragants, à venir au secours de
l'archevêque de Bordeaux, qui avait contracté
des dettes énormes pour le service de l'église
romaine ; fit réponse, le 18 janvier 1243 (v. st.),
de concert avec le doyen et les dignitaires de
son chapitre, à la lettre que le roi saint Louis
leur avait écrit, pour leur demander si le droit
du commun de la paix était dû dans le diocèse
de Périgueux; termina, par une sentence arbi-
trale, qui fut prononcée dans le cloître de Saint-
Jean l'évangéliste, entre le Puy-Saint-Front et
la cité, le lundi après la fête de saint Hilaire,
1 243 ( v. st. ) le différend qui s'était élevé entre
le doyen et le chapitre de Saint-Etienne, et
Hélie VII, comte de Pêrigord. Le pape Inno-
cent IV lui écrivit, le 4 septembre 1245, au
sujet du monastère d'Eixe, en Agenois, et lui
accorda divers privilèges, par des bulles, datées
du même jour et du 11 octobre suivant ; il scella
de son sceau, le 7 décembre de la même année,
une sentence arbitrale rendue par les commis-
saires de saint Louis, envoyés à Périgueux pour
juger le différend qui était entre Hélie VII,
comte de Pêrigord, et l'abbé et le chapitre de
Saint-Front. Il était à Paris, au mois de février
de l'année suivante 1246 ; suivant le partage qu'il
fit en son nom, et celui du chapitre de Saint-
Front, dont il était abbé, avec le roi saint Louis,
par lequel il céda à ce prince, la moitié de la
justice temporelle de la ville du Puy-Saint-
Front. Il se trouva malheureusement engagé,
par la force des circonstances, dans la nouvelle
guerre qui éclata vers le même tems à Péri-
gueux, et prit le parti du comte et de la cite,
contre le même Puy-Saint-Froni dont il vient
20 DE SAINT-ASTIER.
d'être parlé; à leur exemple, il ne voulut pas
reconnaître le sénéchal que le roi avait envoyé
à Périgueux, au mois de juillet 1 246, et refusa
de lui rendre ses tours. Il se rendit médiateur
de l'accord fait, le 7 octobre suivant, entre
Robert, abbé de Saint Cybar, et Pierre de Cha-
vanac, donzel. Fatigué des troubles sans cesse
renaissants, qui désolaient son diocèse, et sen-
tant ses forces s'épuiser, il demanda au pape
Innocent IV, la permission d'abdiquer. Mais
le souverain pontife, instruit des vertus du
prélat, et des grands fruits qu'il faisait dans son
diocèse, ne voulut pas y consentir. On conserve
la lettre que le pape écrivit à ce sujet à l'arche-
vêque de Bordeaux, le i5 octobre 1246 (1). Il
fit un accord, le 5 des calendes de février 1 249
(v. st.), avec hier, abbé d'Aubeterre; approuva,
en 1260, la fondation du couvent des frères
prêcheurs de Bergerac, faite par Marguerite de
Turenne (Rudel), femme de Renaud de Pons,
seigneur de Bergerac. L'année suivante 1261,
ayant fait la découverte et la translation du corps
de saint Front, premier évêque de Périgueux,
il voulut en instruire la postérité par un rescrit
qu'il adressa à ses diocésains (2). Quelques années
après, le désir de la retraite le pressant toujours
plus vivement, il crut devoir renouveler ses ins-
tances auprès du saint siège, pour faire agréer
sa démission ; il obtint enfin de Clément IV, ce
que trois de ses prédécesseurs n'avaient point
voulu accorder à ses prières, souvent réitérées.
Il se retira dans le couvent des frères prêcheurs,
à Limoges, le ier mars 1266; et après y avoir
passé une année entière., sans quitter les marques
de sa dignité, il y prit l'habit de saint Domi-
(1) Venerabilis frater noster petragoricensis episcopus nobis
humiliter supplicavit , ut cum idem, propter plebis sua; mali-
tiam , et debilitatem proprii corporis impcdiatur ne exequi
valeat officium pastorale, cessionem ipsius reciperc curare-
mus , etc. (Arch. du Vatican.)
(2) Etat de l'Eglise du Perigord, par U P. Dupuy, in-40 . ,
page 90.
DE SAINT-ASTIER. 21
nique , des mains du célèbre Etienne de Salan-
hac, alors prieur de cette communauté. Ce reli-
gieux prélat vécut huit ans quatre mois et quinze
jours dans les exercices du cloître , et mourut en
odeur de sainteté , le 14 juillet 1275 ; son corps
fut enterré au milieu du chœur , où l'on voyait en-
core , avant la révolution, son tombeau avec une
épitaphe, qui contenait l'abrégé de sa vie (1).
5.o BU de Saint-Astier, i religieuses à l'abbaye
6.-N.... de Saint-Astier, de Boubon' « Ll'
mosin, en I2D5.
7.o N.... de Saint-Astier, ( rel>'ie£ses .au prieuré
80. N.... de Saint-Astier, | de Fouine, en Pe-
\ ngord, en 1255.
III. Armand de Saint-Astier, chevalier , seigneur
de l'Isle en partie, etc., est connu par plusieurs actes
depuis l'an 121 1 jusqu'en 1222, et chacun de ces actes
est une preuve de sa munificence envers l'abbaye de
Chancelade. Il lui fit don, en 121 1, conjointement avec
Pierre, son père, Geraud, son frère, et les chevaliers
et co-seigneurs de l'Isle, au nombre de dix chefs de fa-
mille, de certaines pleydures ou enclos, pour y bâtir des
maisons : la charte de cette donation fut souscrite par
Ranulfe, évêque de Périgueux , et par Archambaud Ier,
comte de Périgord et vicomte de Ribérac (2) ; il donna
(1) Etat de l'église du Périgord, page 89, éd. in-40.
(2) Cette charte, de 121 1, est un monument précieux pour
cette époque ; elle nous apprend entr'autres faits curieux. i.°
qu'il fut stipulé par les donateurs, que le local cédé à Chancelade
devait jouir à l'avenir du droit d'asile, comme le monastère
de Chancelade lui-même ; 2.0 que la ville de l'Isle avait déjà
des coutumes ; 3.° que l'abbé de Chancelade donna la somme
de 1700 sols, pour la faire entourer de murs, etc. Elle nous
apprend aussi que les co-seigneurs de l'Isle étaient au nombre
de dix chefs de famille, savoir i.° Pierre de Saint-Astier,
Geraud et Armand, ses fils ; 2.0 Hélie de Saint-Astier et B. ,
son fils ; 3.° Foucher d'Agonac et ses frères ; 4.0 Bertrand de
Saint-Astier ; 5.° B. et Etienne de l'Isle, frères ; 6.0 W. de
l'Isle et P. B. , frères ; 7.0 Audois de l'Isle ; 8.* Guy de Cham-
berlhac : 9.° Geoflroi de Saint-Astier et hier, son fils; 10. °
Foucauld Vigier.
22 DE SAINT-ASTIKR.
aussi, avec son père et son frère , à la même abbaye ,
par acte passé au lieu appelé la Terra meycha (entre
i2o5 et 12 17), la borderie de Gironde, et une émine
de seigle sur le moulin de Rocheirel (1) assista, avec
le titre de chevalier, à une donation faite vers le même
tems, par hier Bornel et autres, de ce qu'ils avaient
au mas de la Coste, paroisse de Perdus, vis-à-vis la
forge de Nansac (2) ; enfin , il fit don à cette abbaye,
Tan 1 222, ou l'année suivante , de tout le droit qu'il
avait sur ce dernier mas, sur la borderie de Gironde,
le moulin du pont de Perdus, et d'une émine de seigle
à Rocheirel (3). On ignore la date de sa mort. Il laissa
de sa femme, qu'on croit sœur de Guillaume Jourdain,
chevalier (4), les enfants qui suivent :
i.° Pierre III, dont l'article suit;
2.0 Guillaume de Saint-Astier, religieux de l'ordre
de Saint-Dominique, fut prieur du couvent des
jacobins de Périgueux, d'où il passa, en 1262, à
celui qui venait d'être fondé à Bergerac, dont il
fut le premier prieur. Ce fut en cette qualité qu'il
assista au premier testament d'Archambaud III,
comte de Perigord, du 3 des ides d'avril 1266. Il
avait assisté, en 1 255 , à celui de Pierre, son
frère aîné ; et vivait encore en 1276, suivant un
acte, dont il fut témoin, passé le 2 des ides de
juin de cette année, entre Archambaud III,
comte de Perigord, et l'abbé et chapitre de Saint
Astier ;
3.° Hymberge de Saint-Astier, mariée avant l'an
1255, à G. de Vernode, fut mère de Grimoard
' de Vernode. Pierre, son frère, lui légua, par son
testament, en 1 255, quinze livres de rente, outre
sa dot, deux sextiers de froment de rente, et un
jardin situé près de celui d'Hélie de Saint-
Astier ;
40. Almois de Saint-Astier, qu'on croit avoir
(1) Cartul. de Chancelade, fol. 118.
(2) Ibid. , fol. 1 14.
(i)lbid . ,fol. 118.
(4) Pierre de Saint-Astier, faisant son testament en 1255 .
appelle Guillaume Jourdain , son oncle (avunculum metun).
DE SAINT-ASTIER. 23
été mariée, avant l'an 1 1 5 5 , avec Robert de
Sauzet, chevalier de Montagrier.
IV. Pierre dk Saint-Astier , IIIe du nom, cheva-
lier, fit son testament en 1 255, par lequel il choisit sa
sépulture dans le couvent des frères prêcheurs de Péri-
gueux , auquel il légua cent sols pour la réparation de
lë^lise, et quatre livres pour des tuniques ; fit un grand
nombre de legs aux églises, entr'autres à celles de Péri-
gueux, de llsle, de Saint-Pardoux, Saint- Aquilin , etc.,
fonda un anniversaire dans l'église de Saint-Astier , pour
lequel il lui donna un sextier de froment de rente sur
la terre appelée la Paesia, près du mas des Arènes ; en
fonda un autre dans la maison de la Faye, ordre de la
couronne , pour lequel il donna un sextier de froment ,
outre celui que son père avait déjà légué à la même
maison, et assigna ces deux sextiers de la manière sui-
vante, savoir, six modurières sur le [lieu appelé Mnolha-
çraula , et les neuf autres sur la terre que Jean de
Auvenhac tenait dans la paroisse de l'Isle ; légua cinquante
livres à Pierre de Saint-Astier, évêque de Périgueux,
son oncle, et cinquante sols de rente à Pierre de Saint-
Astier, qu'il appelle son compagnon (socio meo) ; fait
mention de ses quatre tantes religieuses , de ses deux
sœurs , de Guillaume > son frère , religieux domini-
cain, etc., et nomme ses exécuteurs testamentaires Guil-
laume Jourdain , son oncle , et Pierre de Saint-Astier ,
chevaliers. Il était marié avec Agnès Flamenc-de-Bruzac,
sœur d'Héiie Flamenc, chevalier, et de Baudoin Fla-
menc , chantre de l'église de Périgueux , et fille (à ce
qu'on présume) de Guy Flamenc , qui s "était croisé
pour la Terre-Sainte, où il était mort en 1248. Il ne
provint de leur mariage que deux filles, nommées :
i.° Esclarmonde de Saint-Astier, instituée héri-
tière principale par le testament de son père, en
1255, fut mariée à Raimond de Saint-Astier,
seigneur de Montancès , fils d'Eblon de Saint-
Astier , et fit son testament en 1293 (Voyez la
branche de Montancès).
2.0 Armande de Saint-Astier , légataire , et subs-
tituée à sa sœur aînée en 1 255, épousa bientôt
après, Bernard de Saint-Astier, fils d'Héiie de
24
DE SAINT-ASTIER.
Saint-Astier, damoiseau de l'Isle (Voyez la se-
conde branche de l'Isle).
Seconde branche de l'Isle, éteinte.
I. Geoffroi de Saint-Astier, Ier du nom , vivait
avant la fin du onzième siècle ; il assista , comme
témoin , avec Hugues de Saint-Astier , Hélie de Jaufre
et autres, à une charte sans date , mais que l'on croit
de l'année 1079, ou environ (1), par laquelle Hélie III,
comte de Périgord, soumit le monastère de Saint-Silvain
de la Monzie-sur-Dordogne, à l'abbaye de Notre-Dame
de Saintes. On juge, par le rapprochement des lieux et
des dates, qu'il eut pour fils :
Hélie de Saint-Astier, qui suit.
Il peut avoir eu pour second fils :
Guillaume de Saint-Astier , dont le nom se trouve
mentionné deux fois dans le cartulaire de Ligueux :
1 .° dans une donation faite à cette abbaye en 1 1 1 5 ,
par Hélie de Bornel et Etienne Agarnencs, à laquelle
assistèrent aussi Hélie de Poz, et Aiz de Las Bordas :
2.0 dans une autre donation faite, la même année, par
Hélie Ramnulfe, en présence d'un grand nombre de
témoins, parmi lesquels on remarque Guillaume de Saint-
Germain , chapelain de Ligueux , Arnaud de Coutures ,
chapelain d'Agonac , Hélie de la Brande , et G. de Cha-
lamnhac , son frère , Foucher d'Agonac , Aizon de Bosc-
mauri, Raimond Vigier de Périgueux , Hélie de Po\ , et
G. de Bordeila (2).
II. Hélie de Saint-Astier , Ier du nom , vivait
vers le commencement du douzième siècle ; il est connu
par une charte datée du jour des calendes d'octobre
(1) Cette charte est imprimée dans Gall. Christ. , tom. 2,
instr. , col. 489, n°. 7, d'après le Cartulaire de Notre-Dame de
Saintes ; elle est sans date de lieu, ni mois, ni année, mais les
savans bénédictins (ibid . , col. 1127), ont adopté le sentiment
de D. Mabillon , qui pense qu'on ne peut guères la reculer
après l'an 1079 (Annal, ord. S. Ben. , tom. 5, p. 148). M. de
Bréquigny la place en 1081.
(2)Cartul. de Ligueux, dans D. CL. Eticnnot ; Antiq. Bened.
Pctrag. ,fol. \-j'i et 174.
DE SAINT-ASTIER. 25
1 1 1 3 (i), par laquelle Guillaume cTAuberoche, évêquc
de Périgueux, fit don à l'abbaye de Saint-Astier, des
églises de Ségonzac, de Douchapt et de la chapelle de
Vernode : les témoins de cette charte, dont l'expédition
fut faite dans l'église de Saint-Pierre de Chantérac,
turent : Raimond de Saint-Astier, Hélie de Saint-As-
tier, Etienne de Vernode, Drogon Massole et Etienne
de Sauzet. On ignore la date de la mort d'Hélie de
Saint-Astier. Il est probable qu'il fut père des enfants
suivants :
i.° Bernard de Saint-Astier est nommé avec ses
frères, dans un grand nombre de chartes de l'ab-
baye de Chancelade. Comme il est ordinairement
placé le premier, on présume qu'il était l'aîne.
On ignore s'il a laissé de la postérité;
2.° Hélie II, dont l'article suit;
3.° Geoffroi de Saint-Astier, IIe du nom , a formé
la troisième branche de Hsle, qui sera rap-
portée;
4.0 Almois de Saint-Astier fut mariée deux fois ;
i.° (à ce que Ton présume), avec Bernard de
Saint-Astier (2), chef de la première branche
de Tlsle; 20. avec Hélie de Villebois;
5°. Pétronille de Saint-Astier épousa N. d'Angou-
lême, frère de Gérald et de Guillaume ; et fut
mère de Raimond d'Angoulême, qui, dans une
donation faite à Chancelade (entre 1 129 et 1 143),
appelle Hélie de Saint-Astier de l'Isle, son
oncle (3).
III. Hélie de Saint-Astier, IIe du nom, da-
moiseau de Tlsle, donna, en présence de Bernard , son
frère, à l'abbaye de Chancelade, entre les mains de
l'abbe Gérald I (entre 1129 et 1 143), sa portion du
marché de Perdus; fit don, vers le même tems, avec
(1) Orig. aux arch. du chapitre de Saint-Astier. — Bibl. du
Roi, manuscr. de M Leydet.
(2) Le cartulaire de Chancelade ne fait pas mention de cette
première alliance, sans doute parce qu'elle est d'une époque
antérieure à la fondation de l'abbaye.
(3) Cartul. de Chancelade, fol. 20.
26 DE SAINT-ASTIER.
Gcoffroi, son frère, à cette abbaye, de trois portions,
du moulin Delport, et de ce qu'il possédait en propre
à Dorseth; il donna aussi les lods et ventes des terres
que les religieux pourraient acquérir dans sa directité
et fut témoin de la donation qu'Arnaud de Saint-Astier
fit de quatre deniers de cens sur une maison située à la
cité de Périgueux. On ignore les noms de sa femme et
de ses enfants, et on est obligé d'admettre un degré in-
termédiaire entre lui et Hélie III, pour lier le grand-
père avec le petit-fils.
IV. N de Saint-Astier, dont le prénom ne se
trouve pas mentionné dans le cartulaire de Chancelade;
mais son existence est constatée par une charte de l'an
ii 80, qui lui donne pour femme une dame, qui eut
pour second mari, Plastulfe des Arènes. Il laissa entr'au-
tres enfants :
1 .° Hélie, dont l'article suit;
2.0 Longue-Brune de Saint-Astier, dont le sort est
ignoré.
V. Hélie de Saint-Astier, IIIe du nom, cheva-
lier dont le nom se trouve répété un grand nombre de
fois dans le cartulaire de Chancelade, est dit frère
(c'est-à-dire frère utérin) de Plastulfe des Arènes, et
de Pétronille, dans une donation que ces derniers firent
à cette abbaye (1), du droit de pâturage pour ses trou-
peaux (les cochons exceptés), dans toute l'étendue de
la forêt de la Fouillouse, ainsi que d'une terre située entre
Chasseloup, et le fil de la Combe, ou vallon, du côté
de Puyferrat : on remarque parmi les témoins de cette
charte, qui fut expédiée en 11 80, à Chancelade, sur
l'autel de la Vierge, Hélie de Saint-Astier, Ramnulfe
d'Angoulème, beau-frère de Plastulfe, Aymeric de
Jaufre, et Pierre de Goyas, chevaliers, Pierre de
Chasseneuil, etc. Il assista à la donation que firent à
(1) . . .In sequenti cbdomadû, idem Plastulfus, et Plastul-
fus, filius ejus, et Petronilla filia illius dederunt eosdem pas-
turals omnibus bestiis, exceptis porcis, in totà forestâ de Foil-
losâ. Dederunt etiam terram illam quae est inter Chazalop, et
lofil de la Comba deves Poiferrat {Cartulaire de Chancelade,
fol. 58, verso).
DE SAINT-ASTIER.
la même abbaye, entre 1 1 68 et 1 189, Gérald d'Angou-
lème, Guillaume, son frère, Raimond, son neveu, et
Pétronille. mère de ce dernier de deux sextiers de fro-
ment de rente, sur le moulin de Maorell : cette dona-
tion fut faite dans la maison desdits d'Angoulème, situcc
à la cité, lorsque Guillaume d'Angoulème fut reçu reli-
gieux de Chancelade. Il assista avec la qualité de cheva-
lier, avec Aimeric de Chamberlhac, Hélie de Ramp-
nulfe, et Pierre Arnault, chevaliers, à une donation
faite à cette abbaye, par Hélie de Bourdeille et Eblon,
son frère, entre les mains de l'abbé Pierre (entre 11 89
et i2o5), dans la salle du château de Bourdeille et
dans le tems qu' Hélie de Bourdeille épousa une fille de
la maison de Montmoreau ; rit don lui-même à cette
abbave, conjointement avec Esclarmonde, sa femme,
sœur d'Arnaud de Montancès, et avec Bernard, son rils,
Longue-Brune, sa sœur, et Hugues de Montancès, de
lout ce qu'ils avaient et pouvaient prétendre sur le
moulin de Salles : cette donation fut faite à l'Isle,
dans la maison d'Hélie de Saint-Astier, entre les mains
de l'abbé Pierre (entre ri 8g et i2o5); en présence
d'Hélie de Verzines, chapelain de l'Isle (1). Il prend
la qualité de chevalier et seigneur de l'Isle, dans une
charte de l'an 1 202, par laquelle Hélie de Bourdeille,
et Eblon, son frère, chevaliers, prirent sous leur pro-
tection et sauve-garde les biens et les personnes des reli-
gieux de Chancelade, qui, en reconnaissance, associèrent
à leurs prières et suffrages, ces deux seigneurs et toute
leur postérité (2) ; il assista, vers le même tems, à une
donation faite à cette abbaye par Aymeric de Bernard de
l'Isle, et Raimond, son frère (3), et à celle que rirent,
à Rocheirel Centre i2o5 et 1217), Guillaume de l'Isle
et ses fils, Pierre de Bernard et N. Vidais, sa fille , de
tout le droit qu'ils avaient sur la dîme de la paroisse de
l'Isle : cette donation fut confirmée le lendemain, de-
vant la porte de l'église de l'Isle, par Peironelle, fille
0) . . . dederunt. . . totum quod habebant. . . in monasterio
de las Salas, et los Ribatges {Cartul. de Chancelade, fol. 96).
(2) Cartul. ibid.,fol. 161, verso -, — et orig. en parch. aux
arch. de Chancel., sac coté Bourdeille.
(3; lbid., fol. 120, verso.
28 DE SAINT-ASTIER.
de Guillaume de l'Isle ; en présence de Daniel et Hélie
de la Faye, chapelains de Tlsle Hélie de Saint-Astier
et Bernard son fils, Pierre de Saint-Astier et G., son
fils, Pierre de Bernard, Pierre de Chabans et autres (i):
Hélie de Saint-Astier est appelé dans cette charte, de
sen chaster ; ainsi que dans une autre du même tems,
par laquelle les seigneurs de la Barde se désistèrent de
la demande qu'ils avaient faite à la maison de Chancelade,
au sujet du mas d'Ambo; enfin, il se trouve compris
avec Bernard, son fils, dans le nombre des chevaliers
et co-seigneurs de l'Isle, qui donnèrent, en 121 1, à
l'abbaye de Chancelade, des pleydures, situées à l'Isle,
pour y bâtir des maisons. On présume qu'il mourut
bientôt après, laissant, d'Esclarmonde de Montancès ,
sa femme, sœur d'Arnaud de Montancès :
i.° Bernard de Saint-Astier, nommé dans plusieurs
actes, avec son père, ne paraît pas lui avoir sur-
vécu, ni avoir laissé de postérité ;
2.0 Hélie IV, dont l'article suit.
VI. Hélie de Saint-Astier, IV0 du nom, che-
valier, seigneur de l'Isle en partie, fut un des seize
chevaliers qui se rendirent caution d'un traité ou accord
fait, en 1226, entre Archambaud II, comte de Péri-
gord, et Eménon, hier et Hélie de Périgueux (2). Ce
fut par son conseil et à son invitation, que le même
comte donna à l'abbaye de Chancelade, par acte passé
dans son château de la Rolfie et dans la chapelle de Saint-
Léger, le moulin de Saint-Martial, situe dans la pa-
roisse de Saint-Martial d'Artensec, près de Monpont,
que Pierre Vigier tenait de lui (6). Il vivait encore en
1243, suivant une charte dans laquelle il est nomme
avec Hélie, son fils.
On ignore le nom de sa femme, et on ne lui connaît
d'autre enfant que :
VII. Hélie de Saint-Astier, V° du nom, da-
moiseau, seigneur en partie de Tlsle, fit un accord, en
(1) Carlul. de Chancel '. , fol . 1 1 3, verso.
(2) Arch. du château de Pau. — Bibl. du Roi, manuscr. du
président Doat, etc.
■ (3) Cartul. de Chancel, fol. 43.
DE SAINT-ASTIER. 29
1243, à\ec la maison, ou prieuré 'Je la Faye, ordre de
la couronne , paroisse de l'Aiguillac-de-l'Auche , au
sujet d'une portion de la dime de cette paroisse, qu'il
prétendait lui appartenir, et qu'il céda au prieur, par
cet acte, dans lequel il nomme Hélie de Saint-Astier,
son père (1). Il est fait mention de lui, dans le testa-
ment de Pierre de Saint-Astier, chevalier, de l'an
1255, par lequel le testateur lègue, entr'autres choses,
à Ymberge, sa sœur, son jardin, situé près celui d Hélie
de Saint-Astier. Il céda, au mois de décembre 1 258, à
l'abbaye de Chancelade, le droit qu'il avait sur un local
appelé vulgairement le Casai de Mauriac (2), situé dans
son fief, entre Montancès et le bourg d'Anesse; lequel
il avait acquis d'Arnaud de Frâteaux [de Frautcls),
chevalier, sous la réserve expresse qu'il conserverait son
droit, quand même Arnaud de Frâteaux, ou ses héri-
tiers viendraient à le racheter (3). Il acquit, pour le
prix de cinquante-cinq livres, le 14 des calendes de
décembre (18 novembre) 1260, d'Aymeri de l'Isle,
damoiseau; d'autre Aymeri, son fils; de Marie, sa fille;
et de Bernard Gombaud, mari de cette dernière, des
maisons et pley dures, situées à l'Isle dans sa mouvance,
lesquelles avaient appartenu à défunt hier de Chabans,
donzel ; confirma, avec Bernard de Saint-Astier, son fils,
par acte du 16 des calendes d'août 1271, Hélie et Pierre
Guerrel, frères, dans la jouissance de la troisième partie
du péage de Perdus, que ces deux frères et feu Etienne
Guerrel, leur père, avaient tenu de lui héréditaire-
ment ; ainsi que tout le droit et devoir qu'ils avaient
coutume de lever sur le marché de Perdus ; moyennant
un cens annuel de six sols, monnaie de Périgord,
payable à la Sainte-Etienne d'août. Il reçut, le 12 des
calendes de mai 1275, la dotation qui lui fit Alais de
Chourniac, sa femme, du tiers de tous les héritages
qu'elle tenait de la succession de ses père et mère, et
(1) Arch. du château de Pompadour ; extr. de D. Pradillon,
parmi les manuscrits de Gaignières, à la Bibl. du Roi, vol.
ùùS,/ol. 190.
(2) Casai signifie, suivant le Glossaire de du Cange, une
place vague, où l'on peut bâtir une maison, ou faire un jardin.
(3) Arch. de Chancel., sac co/^Montancès.
3o DE SAINT-ASTIER.
qu'elle lui assigna sur tous les droits qu'elle avait dans
les paroisses de Saint-Amand, Juniac, Bort , Monti-
gnac, Saint-Severin, Paluau et Salles, au dioéèse de
Périgueux ; cet acte, dans lequel Hélie de Saint-Astier
est qualifié valet (i) , fut scellé du sceau de Hugues ,
comte de la Marche et d'Angoulême, duquel (est-il-dit),
on se servait dans les châtellenies d'Aubeterre et de Mont-
moreau, et de ceux d'Alon de Montmoreau , Valet , de
Foulques de Montendre et d'Hélie Cramail. On lui donne
aussi la qualification de valet, dans un arrêt du parle-
ment, rendu à Paris, le samedi après la fête de l'As-
somption delà Vierge 1285 ; par lequel il fut maintenu,
avec Raimond de Saint-Astier , seigneur de Montancès,
dans la possession de la justice de la ville de l'Isle, qui
leur était disputée par les officiers du roi d'Angle-
terre (2) ; fit un échange, le 2 des calendes de sep-
tembre (3i août) 1289, avec Armande de Saint-Astier,
(1) Valet ou Varlet, est le nom qu'on donnait aux jeunes
gens de la première qualité, avant qu'ils eussent été faits che-
valiers (Gloss.de du Cange, suppl. tom. 4, p. 646).
(2) Hélie et Raimond de Saint-Astier, ayant été troublés
dans leur possession de la justice de l'Isle, par les officiers du
roi d'Angleterre, il s'ensuivit un long procès dans lequel inter-
vint Raimond d'Auberoche, évêque de Périgueux en qualité
de seigneur suzerain de la terre de l'Isle. La cause fut portée
devant la cour ou parlement du Roi, à Paris, où les parties
exposèrent leurs raisons et moyens de défense. L'évêque, et
Hélie et Raimond de Saint-Astier soutenaient que, depuis le
tems que Renaud de Rouerio (ou de Roverio). chevalier, était
sénéchal de Périgord pour le Roi, et même auparavant ils
étaient en possession et saisine de la ville et justice de l'Isle et
de ses dépendances ; mais Hugues de Paris , sergent du Roi ,
les ayant mises sous la main de sa majesté, à la demande de
l'évêque, qui les lui avait rendus, ce sergent fut remplacé par
un autre, par ordre du sénéchal ; ce nouveau sergent retint la
ville de l'Isle jusqu'à l'arrivée d'Odon, ou Eudes de Fayel,
chevalier, sénéchal de Périgord, lequel, à la réquisition de
l'évêque et desdits de Saint-Astier, changea encore ce sergent
et en mit un autre à sa place ; ce qui prouvait, suivant eux,
qu'ils n'avaient pas cessé d'être en possession de cette justice.
Le procureur du roi d'Angleterre soutenait le contraire ; mais
par l'arrêt déjà cité, rendu à Paris en 1 285, il fut débouté de
sa demande ; et Hélie et Raimond de Saint-Astier furent main-
tenus dans la possession de la ville et justice de l'Isle.
DE SAINT-ASTIKK. 3!
femme de Bernard, son tils, de quatre sextiers de fro-
ment de rente, mesure de l'Isle, à lui due sur la borderie
Deusperos, paroisse de l'Isle, et de toutes les rentes et
autres droits qu'il avait coutume de percevoir sur le mas
de Leymarie ; pour neuf livres trois sols et quatre deniers
de rente, assignée en dot à la même Armande et à
son mari; donna, le 16 des calendes de mai 1290, à
frère Guillaume de la Despcssaria, prieur de Merlunde,
l'investiture des biens par lui acquis, le même jour, de
Robert de Vilat et de ses frère et sœur ; sous la réserve
du domaine direct et de cinq sols d'acapte; reçut, le G
des nones de mars 1291, une reconnaissance de douze
deniers de rente; acquit, le 4 des nones de mai 1292,
de Bernard Ferrand, de la paroisse de Saint-Pardoux,
douze deniers de rente et six deniers d'acapte; rit une
autre acquisition de Bernard Séguin , recteur de l'église
de Saint-Pardoux, le dimanche après la Translation de
Saint -Nicolas i3o2, d'une émine de froment, deux
modurières d'avoine, et dix-huit deniers de rente, due
sur la moitié de la borderie de la Ferrandie, dans la
même paroisse de Saint-Pardoux; est mentionné dans
l'assence que fit le 8 des calendes d'août 1304, Pierre
de Saint- Astier, damoiseau (seigneur de Montancès),
de la portion qu'il avait sur le péage du bourg et pa-
roisse de Notre-Dame de Perdus ; donna, le dimanche
après l'Epiphanie 1304 ( v. st. ) , à Guillaume Martin,
l'investiture d'un pré situé près la rivière de Drône,
dans la paroisse de l'Isle; reçut le jeudi, jour de l'As-
cension i3o5, l'assignation que lui firent Hélie Audoin
et sa femme, d'une rente sur une pièce de terre située
dans la paroisse de Brassac; fit un accord et un échange,
le dimanche jour de l'octave de la Pentecôte i3o6, avec
Raimond Hélie, donzel de Bourdeille, par lequel il lui
céda tout le droit qu'il avait sur le bois et la Combe-Ri-
gaudenc, situés à Bussac, pour le droit qui appartenait
à ce dernier, sur des jardins situés à l'Isle; enfin, il fut
témoin et un des exécuteurs du testament de Guy de
Boschaud, donzel de l'Isle. Il mourut sans doute bientôt
après, car il est certain qu'il ne vivait plus en 1 309. Il
avait été marié deux fois: i.° avec N : 2.0 avant
l'an 1275, avec Alais de Churniac , ou Chourgnac ,
veuve de Raymond Aytz, chevalier, dont il n'eut pas
d'enfants. Il laissa de la première :
32 DE SAINT-ASTIER.
i.° Bernard, dont l'article suit;
2.0 Taleyrand de Saint- Astier, chanoine des égli-
ses de Saint-Front de Périgueux et de Meaux,
est nommé comme témoin, avec Pierre de Val-
béon , Hélie de Bourdeille , donzel , Gérald
Jaubert, Ayrard Lambert, Clerc et autres, dans
le préambule des coutumes données aux habi-
tants de Grignols , par Hélie VIII, comte de
Périgord, le vendredi avant la fête de sainte
Madeleine i3o2: il ne prenait encore alors
que le titre de chanoine de Saint-Front; mais
il était déjà chanoine de Meaux en i3o5, sui-
vant une lettre du pape Clément V, datée du i 3
août de cette année. Il est mentionné dans les
lettres que le roi Philippe le Bel donna au mois
de juillet i3ocj, concernant la justice de l'Isle ;
assista, le vendredi après la fête de saint Jacques
et saint Christophe i3i3, au testament de
Grimoard de Chassens, seigneur de Jaure, et
ne vivait plus le i3 septembre i3i6, suivant un
acte daté de ce jour, dans lequel il est rappelé;
3.° Izarn de Saint-Astier , prieur de Melle (de
Metulo), en Poitou, est connu par des actes de
i3io et 1 3 17: il prend la qualité de clerc du roi
de France et de chanoine d^Angoulême dans un
acte de i332 (1).
VIII. Bernard de Saint -Astier , damoiseau, est
nommé dans un acte du 16 .des calendes d'août 1271,
par lequel Hélie, son père, confirma à Hélie et Pierre
Guerrel, frères, la possession du tiers du péage de Per-
dus, moyennant une redevance annuelle de six sols,
monnaie de Périgord, et trois sols d'acapte; fut un des
seigneurs qui cautionnèrent la dot contituée, le di-
manche après la fête de saint Mathias, apôtre, 1282
(v. st.), par Pierre de Montardit, donzel, à Almois,
sa fille, mariée à Aymeric de la Mote, fils de Gérald
de la Mote, chevalier; il prend dans cet acte la qua-
lité de donzel de Montagrier, et s'engage, au nom
d'Hélie de Saint-Astier, son père, pour une somme
(1) Arch. du couvent de Sainte-Claire de Périgueux.
DE SAl.N T-A3TIER. .S,
de cent sols tournois. Il donna, le 2 des calendes de
septembre 1289, à Armande de Saint-Astier, son con-
sentement, pour faire un échange de rentes avec Hélie
de Saint-Astier. beau-père de cette dame ; ratifia , le 16
des calendes de mai 1290, une investiture, donnée par
ce dernie: à Guillaume de la Despessarie , prieur de
Merlande, pour une acquisition qu'il avait faite dans
la paroisse de Bussac. Ennn, il promit, le 4 des nones
de mai 1292, de garantir l'acquisition que son père
avait faite d'une rente dans la paroisse de Saint-Par-
doux. On ignore la date de sa mort ; mais il est certain
qu'il ne vivait plus en 1309. Il avait épousé Armande
de Saint-Astier, tille puînée de Pierre de Saint-Astier ,
chevalier , seigneur de l'Isle, et d'Agnès Flamenc-de-
Bruzac, et petite-nièce de Pierre de Saint-Astier, ,
;ue de Perigueux. Son père lui avait légué, par son
testament de l'an 1255, quinze livres de rente, et une
somme de cent livres une fois payée, et l'avait subs-
tituée à Esclarmonde , sa sœur ainée.
Bernard de Saint-Astier mourut ab intestat ; et sui-
vant la coutume du pavs de droit écrit , s.a succession
fut partagée entre ses cinq fils , qui sont :
i.° Hélie, dont l'article suit;
2.0 Fortanier de Saint-Astier, chanoine des églises
de Saint-Etienne et de Saint-Front de Péri-
gueux ; et d'Elne en Roussillon , prieur de Pev-
rat , ou du Lieudieu , au diocèse de Bourges
puis chantre de l'église de Perigueux , et abbé
de Saint-Astier , est nommé dans un acte d'af-
franchissement fait en 1 3 10, par Hélie de Saint-
Astier , son frère aîné ; rendit hommage con-
jointement avec ce dernier , le vendredi après
la Nativité de la Vierge, i3ib , à Raimond .
évéque de Perigueux; et le i3 septembre de la
même année, à Archambaud IV, comte de Pé-
rigord. Il prend dans ces deux actes la qualité
de chantre de V église de Perigueux ; est nommé
dans la donation qu'Hélie de Saint-Astier , che-
valier de l'Isle , son frère rit le samedi après
Pâques 1 3 1 7 , à hier , son fils; fut témoin d'un
accord fait à Avignon, le 19 février 1 3 1 9 (v. st.) .
entre Fortanier Nassole , chanoine de Perigueux ;
XVH. -i
34 DE SAINT-ASTIER.
Bertrand de Grimoard , chanoine de Saint-Mar-
tin de Liège , Pierre de Grimoard et autres ;
fit un échange , le mercredi après la purifica-
tion de la Vierge, 1329 (v. st.), avec Hélie de
Talleyrand , seigneur de Grignols ; fut nomme',
le ?.i mai 1 33 1 , par le pape Jean XXII , à
l'abbaye séculière et collégiale de Saint- Astier ,
vacante par le décès d'Archambaud de Talley-
rand-Périgord ; donna une procuration , en qua-
lité d'abbé de Saint - Astier , le mardi, lende-
main de la fête de Saint-Astier (22 octobre)
de la même année ; reçut la donation qu'Izarn
de Saint-Astier , son frère , lui fit par acte passé
à Villeneuve - Saint - André près d'Avignon , de
tout le droit qu'il avait sur la succession de Ber-
nard de Saint-Astier, leur père.
Il eut un long procès à soutenir contre le pro-
cureur du roi , en la cour du parlement de
Paris , au sujet de la justice du lieu et paroisse
de l'Isle. Ce procès qui durait depuis quinze ans,
et qui n'était pas encore terminé en i33g , était
la suite ou le renouvellement d'un autre procès
qu'Hélie de Saint-Astier, grand-père de Forta-
nier, avait eu, dès l'an 1285, avec le roi d'An-
gleterre. Les diverses circonstances de ces deux
procès, sont rapportées dans des lettres du roi
Philippe de Valois , datées de Conflans , le pé-
nultième de juin 1339, et dans d'autres lettres
du même prince (1) données à Paris , au mois
(1) Ces lettres contiennent des faits assez curieux pour mé-
riter qu'on en donne ici un extrait détaillé. Elles portent que :
« Jadis plaid avait été meu en la cour du Roi, contre l'évêque
» de Périgueux, et Hélie et Raimond de Saint-Astier, d'une
» part ; et le roi d'Angleterre, duc de Guyenne (Edouard I),
» d'autre part. Hélie et Raimond de Saint-Astier, qui étaient
» les hommes de l'évêque (c'est-à-dire ses hommagers ), di-
» saient qu'ils étaient en possession et saisine de là juridiction
» de la ville de l'Isle, en la sénéchaussée de Périgord, et de
» ses dépendances, avec toute justice, et qu'ils la possédaient
» en commun et par indivis, etc. » Ils furent maintenus ,
comme il a été dit, dans la possession de cette justice, contre
le roi d'Angleterre qui la leur dispu tait , par arrêt de la Cour ,
DE SAINT-ASTIEK. 35
d'août de la même année. Fortanier de Saint-
Astier mourut au mois de janvier r 343 (v. st.,
rendu à Paris , le samedi après la fête de l'Assomption de la
Vierge iî83. Cet arrêt ne fut pas misa exécution: et sur ces
entrefaites , Hélie de Saint-Astier vint à mourir, laissant Ber-
nard , son tils aine et son principal héritier, qui lui succéda
dans ses biens et dans la moitié de la justice de l'Isle. Mais
celui-ci n'ayant survécu que peu d'années à son père , et étant
mort sans faire de testament, sa succession, dont cette moitié
de justice faisait partie, fut partagée , suivant l'usage des pays
de droit écrit, en cinq portions entre ses cinq enfants , Hélie,
Fortanier, Geoffroi , Izarn et Roland. Dans la suite, Fortanier
ayant réuni sur sa tête les portions de ses trois plus jeunes frères,
par la cession qu'ils lui firent de leurs droits, reprit ce procès
vers l'an 1324, et plaidait encore en 1339. Le roi de France
prétendait être aux droits d'Hélie de Saint-Astier, leur frère
aîné . qui les avait cédés, en iSog. à Philippe le Bel , moyen-
nant une certaine compensation. Enfin, après que Fortanier et
le procureur du Roi eurent déduit leurs raisons et fourni leurs
moyens de défense, la procédure fut annulée, à raison de
l'omission de quelques formalités. Les choses restèrent en cet
état jusqu'à ce que Fortanier, craignant les hasards et les incer-
titudes d'un procès long et ruineux, supplia sa majesté d'or-
donner une révision. Il exposa, dans sa supplique, qu'il avait
fait des dépenses immenses dans la poursuite de ce procès, qui
durait depuis quinze ans. et qu'il avait éprouvé, et souffrait
encore de grandes pertes et dommages dans la présente guerre
de Gascogne, tant pour ses propres revenus, que les ennemis
retenaient et percevaient à leur profit, que dans ce qu'il lui en
avait coulé pour fortifier et défendre le château de la ville de
Saint-Astier . qui lui appartient, et l'église de ce lieu, dont il
est abbé séculier, et finit par demander que 5'// apparoit de son
droit, il lui soit rendu justice : et s'il y a du doute, il prie sa
majesté de le recevoir à composition convenable.
Le Roi, ayant égard à la supplication de Fortanier, et con-
sidérant , dit-il, les missions et dommages qu'il a fait^ et sous-
tenus pour nosdistes guerres, et les services que ses prédécesseurs
ont f ait j aux nostres et à nous, et que ses neveux nous font encore
en nos guerres, etc., nomma, pour examiner cette affaire, trois
commissaires, savoir : Hugues d'Arsiac, doyen de Béarnais,
Pierre André, chanoine de Paris, et Guy Chevrier ( Caprarii ),
maître des comptes, et leur adressa ses lettres, datées de Con-
flans, le pénultième de juin 1 33g. Ces commissaires, après
avoir examiné attentivement l'enquête qui fut faite, et toutes
les pièces de la procédure, et en avoir conféré avec les gens de
la chambre des comptes de Paris, décidèrent que Fortanier de
36 DE SA1NTASTIKR.
et eut pour successeur, dans l'abbaye de Saint-
Astier, le cardinal de Taileyrand-Perigord.
3.° Geoffroi de Saint-Astier, chanoine et chantre de
l'église de Saint-Astier, et chanoine d'Avallon, rit
donation de tous ses biens et droits à hier de Saint-
Astier, son neveu, par acte passé dans l'église
de Chantérac, le samedi après la fête de Pâques
1 3 17 • et est mentionné dans les lettres de Phi-
lippe de Valois, de l'an 1339, concernant la
justice de Tlsle. Il mourut vers la fin de sep-
tembre ou au commencement d'octobre 1346,
et eut Raimond Pecol pour successeur dans la
dignité de chantre de Saint-Astier.
4.0 Izarn ou Isard de Saint-Astier, chanoine de
l'église d'Angoulême, clerc du roi de France,
et conseiller au parlement de Paris (r), connu
dès l'an i3io, fut nommé un des arbitres du
différend, élevé entre les religieuses de Sainte-
Claire de Périgueux, et Marie de Jaufre, veuve
de Guy, seigneur de Bourdeille, par compromis
daté du Mont-Saint-Hilaire, à Paris, le mardi
après la fête de Pentecôte 1 33 r ; et investit, par
acte passé à Villeneuve-Saint-André, près d'Avi-
gnon, Fortanier de Saint-Astier, son frère, des
biens dont il avait hérité de Bernard, leur père
Saint-Astier jouirait de la moitié de la justice de l'Isle, ainsi
que de la moitié des émoluments et profits, en provenant
dont Fortanier demandait quatre portions, et que l'autre moi-
tié appartiendrait au Roi, dont sa majesté et lui jouiraient en
commun et par indivis ; que les bans et proclamations se fe-
raient au nom de l'un et de l'autre ; que la justice serait exercée
dans un lieu commun, par les mêmes officiers, tels que juges,
bailli et sergent, et à frais communs, que ces officiers seraient
nommés par le sénéchal de Périgord ou son lieutenant, et par
le seigneur de Saint-Astier, et prêteraient serment chaque an-
née entre leurs mains, etc. Ces lettres sont du mois d'août i33g.
Par d'autres lettres du 16 mai 1340, le Roi ordonna que
Fortanier de Saint-Astier et ses héritiers percevraient la moitié
de la moitié (ou le quart), des émoluments de la justice de
l'Isle, levés par le bailli ou les fermiers.
(1) Compte de la recette et dépense du trésor, depuis i3:o
jusqu'en 1 3 3 1 .
DK SÂIM 1-ASTIKK 3,
commun, et desquels, il avait tait donation, dans
le tems qu'il taisait ses études à Toulouse, au
même Fortanier.
5° Roland de Saint- Astier , damoiseau de l'IsL\
nommé dans des actes de i3to et 1 3 17, reçut
le 14 des calendes d'avril 1 33 3, une reconnais-
sance de Guillaume de Longuecôte ; acquit, le
jour des calendes d'octobre 1 3 36, une rente
dans la paroisse de Saint-Pardoux : et vivait en-
core en i33q.On ignore s'il fut marié.
IX. H lie de Saint-Astier, VIe du nom, chevalier
et coseigneur de la ville et seigneurie de l'Isle, qualifié
dans plusieurs de ses actes, noble et puissan homme,
ait déjà en i3o2 en qualité d'ecurer, dans la guerre
de Flandre, sous le règne de Philippe le Bel, comme
il parait par plusieurs quittances de ses gages, qu'il
donna à Guillaume, chantre de Milli, et à Geoffroi,
Cocatrix 1 . Il avait déjà succédé, en i3oq, à Bernard
son père, suivant des lettres de Pierre le Feron, garde
de la prévôté de Paris, datées du mois de juillet de
cette année, portant que Foucaud Vigier , Aymeri
Dupont et Bernard Féalt, fondés de pouvoir de la ville
de l'Isle, Hélie de Saint-Astier { de Saint-Chastier) , fils
et héritier de feu Bernard de Saint-Astier, et Taleyrand
de Saint-Astier, chanoine de Meaux, son oncle avaient
Trois de ces quitances, scellées du sceau de ses arme*,
sont conservées à la Bibliothèque du Roi : la première, qui est
de 3j livres 10 sols, fut donnée à Arras, le vendredi 14 sep-
tembre 002 ; l'empreinte du sceau, qui est en cire rouge, est
presqu'entièrement effacée. La seconde, qui est datée du jeudi
avant la saint Michel de la même année, est scellée d'un sceau
en cire verte, qui représente un écu droit, chargé d'une aigle,
dont la tête est accompagnée en chef, à dextre. d'une molette, ou
étoile à six rais, et à sénestre d'une autre étoile aussi à six rais .
légende : + S. HEL. DE S. ASTIER. Enfin, le sceau de la
troisième quittance, qui est datée du 17 décembre suivant, est
le plus remarquable de tous. Il est en cire verte, bien conservé,
et représente un cavalier armé de toutes pièces, tenant de la main
dextre îépée haute, et de la sénestre un écu chargé de trois aigle*.,
le cheval caparaçonné, rehaussé d'aigles ; légende: -f" SIG,
H EL. DE STO ASTERIO (Bibl. du Roi. titr. scellés, vol
fol. 2i35 bis. et vol. 7. fol. 33 1.
38 DE SAINT-ASTIER.
cédé au roi Philippe le Bel, moyennant certaines ré-
serves (qui ne sont pas spécifiées dans ces lettres), toute
la justice haute, moyenne et basse de la ville et paroisse
de l'isle, avec tout droit de seigneurie et de propriété,
qu'ils disaient leur appartenir; comme il est (ajoutent-
ils) plus amplement contenu dans d'autres lettres du
même prince, qu'ils avaient par devers eux. Il y est dit (i)
qu'Hélie de Saint- Astier, damoiseau de l'isle, et ses
prédécesseurs, et Raimond de Montancès, chevalier,
frère et héritier de feu Arnaud de Montancès, damoiseau
de Plsle avaient eu pendant long-tems un procès avec
les habitants de l'isle, au sujet de la haute et basse
justice de la ville et paroisse de Plsle, en deçà le ruisseau
appelé la Dozèle, qu'ils disaient leur appartenir, et avoir
appartenu anciennement à leurs prédécesseurs : les habi-
tants de l'isle. soutenaient au contraire que ces deux sei-
gneurs, ni leurs ancêtres n'y avaient jamais eu, ni exercé
aucun droit rde justice (2) ; et que Raymond de Mon-
tancès s'était démis, en leur faveur, de celui qu'il croyait
y avoir, moyennant une compensation suffisante qu'ils
lui avaient offerte (3).
Enfin, Hélie de Saint-Astier se réunit aux habitants
de l'isle, de qui il avait reçu aussi précédemment une
compensation, et de concert avec eux, il donna au roi
Philippe le Bel, tout le droit qu'il avait sur la haute et
basse juridiction de l'isle, sous la réserve pour lui et les
habitants, de certains cas, tels que la connaissance des
causes réelles, clameurs, ou criées accoutumées pour
les fiefs et arrière-fiefs relevants d'eux, etc. Le roi, en
ratifiant cette donation, se réserva le droit de faire cons-
truire, à l'isle, un château à ses frais, et d'en faire une
place forte, si telle était sa volonté; il lui donna en
(i)Ces lettres sont rapportées au long dans le registre 74 du
trésor des Chartes, n°. 365 ; elles y servent de préambule, ou
d'introduction, aux coutumes de l'isle.
(2) Il est aisé de s'apercevoir qu'il existe du louche dans
l'exposé que font les habitants de l'isle ; car, si Hélie de Saint-
Astier n'avait, comme ils le prétendent, aucun droit de justice
à l'isle, comment pouvait-il céder sa portion ?
(3) . . . ipse miles . . . dictis hominibus et habitatoribus ....
dederit, etc., quidquid juris se dicebat et credebat habere in altJ
et bassâ jurisdictione prœdictâ.
DE SAINT-ASTIER. 39
même tems des coutumes et immunités, dont le premier
article porte qu'il y sera établi une mairie et un consulat.
Les articles suivants sont relatifs au régime et, à l'admi-
nistration de cette nouvelle commune (i).
Hélie de Saint-Astier est connu par un grand nombre
d'actes, depuis l'an i3o2, jusqu'en i336; le premier, qui
lui donne la qualité de chevalier, est de l'an i3i6; il
affranchit, par acte du mercredi après la fête de saint
Barthélemi, apôtre, i3io, toute une famille de la pa-
roisse de l'Isle, appelée Méol; reçut, le dimanche après
la fête de saint Nicolas de la même année, une recon-
naissance féodale d'un habitant de la paroisse de Bussac;
rendit hommage, le vendredi après la fête de la nativité
de la Vierge i3i6, conjointement avec Fortanier de
Saint-Astier, chantre de Périgueux, son frère, à Rai-
mond , évéque de Périgueux, pour les biens qu'ils pos-
sédaient dans la mouvance de l'évéché, et dont ils avaient
hérité de feu Bernard de Saint-Astier, damoiseau, leur
père; et le i3 septembre de la même année, il fit
pareillement hommage, avec Fortanier, son frère, à
Archambaud IV, comte de Périgord, pour les biens
qu'ils avaient, relevants de son comté, et qui leur étaient
échus en vertu des successions de Bernard, leur père,
et de Taleyrand, leur oncle; s'engagea, sous peine de
deux mille marcs d'argent, le samedi après Pâques i3i7,
à la requête d'Hélie de Blanhac, damoiseau, seigneur
de Saint-Front, près Mussidan, à émanciper hier de
Saint-Astier, son fils, avec toute la solennité de droit,
à lui donner par préciput et avantage, sur ses autres
enfants, tous les biens qu'il avait dans le diocèse de
Périgueux, en deçà la rivière de Lisonne, et sous la
réserve de payer à Roland, son frère, vingt livres de
rente, sa vie durant seulement, et à la charge aussi de
faire ratifier cette donation par Fortanier, Geoffroy
(i) Ce fut ainsi que le roi Philippe le Bel devint seigneur
d'une partie de la justice de l'Isle : et sans la fermeté et la vi e
résistance que Fortanier de Saint-Astier opposa à ses préten-
tions, il aurait fini par s'en rendre entièrement le maître. Ce
prince sut habilement profiter des divisions qui s'étaient élevées
entre les seigneurs et les habitants de l'Isle, et on ne serait pas
étonné qu'il les eût lui-même fomentées, pour les faire tourner
à son profit.
40 DE SAIM-AST IKK.
Izarn et Roland, ses frères, et par Bernard, son rils •
fut présent à une quittance donnée, le vendredi après
la Quasimodo 1 3 1 7 par le même hier, son fils, et Marie
de Blanhac, sa femme; donna, le 5 des calendes de juin
i3i8, l'investiture d'une pièce de terre, située dans la
paroisse de Saint-Pardoux, à Hélie de la Faye, prêtre
qui l'avait acquise de Pierre Martel de Saint-Sulpice;
vendit, le jeudi, fête de l'Ascension r 3 1 9, une rente
sur une maison, située à l'Isle; est mentionné dans un
acte passé le samedi après la fête de la chaire de saint
Pierre 1 3 1 9 (v. st.), par Arnaud de l'Isle, donzel;
obtint le 4 du mois de . . . . i32o, de Bernard Alard,
abbé de Chancelade, et de Guillaume de Pau, recteur
de l'église de l'Isle, la permission de faire bâtir une
chapelle, dans son hôtel de l'Isle, sauf les offrandes,
dont le prêtre, qui célébrera, sera tenu de répondre,
et qui appartiendront au recteur de Tlsle; passa un
compromis, le samedi après la fête de saint Michel,
2 octobre i32i, sous peine de mille livres de dédit,
sur Guillaume de Puyrudel, et Hélie de la Chapelle,
chanoines de l'église de Saint-Front, arbitres choisis
par les parties , pour juger le procès qu'il avait avec
le chapitre de la même église de Saint-Front, au sujet
de la juridiction et viguene du bourg de Saint-Par-
doux, qui, à raison de ce débat, avait été mise sous
la main du roi d'Angleterre, duc de Guienne : il est
qualifié dans cet acte, noble et puissant homme et che-
valier de l'Isle; fut nommé, le 14 novembre suivant, un
des pleiges des conventions matrimoniales de Jean de
Sicile, duc de Duras, fils de Charles II, roi de Sicile,
avec Agnès, fille d'Hélie VIII, comte de Périgord, on
remarque parmi les autres seigneurs qui assistèrent au
traité de ce mariage, et s'en rendirent aussi cautions, les
évêques de Carpentras, et de Saint-Flour, Bertrand
Jourdain, seigneur de l'Isle, Amanieu, fils aîné du
comte d'Astarac, le vicomte d'Aleth, Guy, seigneur
de Bourdeille, Hélie de Saint-Astier, fils du seigneur
de Montancès, Foulques de Montravel, damoiseau,
Guillaume de Barrière chevalier, Guillaume de Mon-
pont, etc. Il jouissait d'un droit de six deniers sur le
péage de Perdus, près Montagrier, suivant l'acte de
vente que Bernard de Guerrel, clerc, en fit le 2 des ides
de juin i3 3o, à Pierre Laporte. aussi clerc de Péri-
Dfc SAINT-ASTIKR. 41
; reçut, le 16 des calendes de juillet suivant, une
reconnaissance de Guillaume du Chevron (del Chaytn,
habitant de la paroisse de Saint-Pardoux , pour quelques
terres , situées dans la même paroisse. Il assigna sur bons
et compétents lieux . par acte du dimanche après l'octave
de la Saint-Michel de la même ann?e i33o , la somme
de cent sols de rente, monnaie de Périgord , qui restait
i payer sur celle de sept livres , en laquelle il était tenu
envers les héritiers de teu Bernard de Roiard, ou Rogard ,
e'vcque d'Arras, originaire de l'Isle ; à raison de l'hos-
pice ou maison anciennement appelée de Vigoureux
'de Vigoros) , provenant d'Arnaud de Montancès , la-
quelle Hélie de Saint-Astier avait acquis à titre d'échange ;
il ht l'assiette de la somme ci-dessus , en faveur d'hier
de Roiard , chanoine de Saintes, frère et héritier uni-
versel de 1 évèque d'Arras ; reçut , le dimanche après
la fête de la nativité delà Vierge 1 33a , la donation que
lui ht Arnaud de llsle, damoiseau , de plusieurs rentes ,
assises dans la paroisse de l'Isle et lieux circonvoisinsi
acquit, le 5 des calendes d'octobre i332, de Guillemette
de Corneguerre et d'Hélie , son fils, une rente due sur
certains héritages situés dans la paroisse de Brassac ,
et en reçut la reconnaissance deux jours après ; donna ,
le mardi après la fête de sainte Catherine 1 333 , à
Arnaud-Aymeric de Rouziers , de la paroisse de Brassac .
l'investiture de cinq modurières de froment de rente
à prendre sur les héritiers d'Arnaud de Chalmes , ù
cause de deux pièces de terre et un pré , situés dans la
même paroisse de Brassac ; fut témoin , le mercredi ,
jour de Saint-Mathias, apôtre, 1 334 'v- st-)> avec
Gérald Begon , chevalier , de l'hommage rendu à Roger-
Bernard, comte de Périgord, par Lambert de Péri-
gueux, damoiseau; et assista, la même année, au tes-
tament de Jeanne de Pons , dame de Bergerac et de
Montignac , femme d'Archambaud IV, comte de
Périgord, et en fut nommé exécuteur, avec le même
Gérald Begon , chevalier ; il donna à cens, le jour des
calendes de septembre 1 336 , un bois appelé' vulgaire-
ment lo Boc de Borial ; et le lundi avant la fête de la
Toussaint de la même année , il donna quittance à
Archambaud de la Chapelle, de l'Isle, de la somme de
vingt livres, monnaie de Périgord.
On ignore la date de sa mort; mais il parait, par les
42 DE SAINT-ASTIER.
lettres du roi Philippe de Valois , citées plus haut,
qu'il ne vivait plus le 29 juin i33g. Il avait épousé,
suivant la conjecture de M. le marquis de Lambertie ,
Alix de Roiard, ou Rogard de l'Isle, de la même
famille que Bernard de Roiard , évêque d'Arras ; il en
eut entre autres enfants :
1 .° hier , dont l'article suit ;
2.0 Bernard de Saint-Astier, qu'on croit auteur
de la branche d'Allemans, qui sera rapportée;
3.° Eynors de Saint-Astier , femme de N.... de
Laporte, damoiseau de l'Isle, et mère de Raimond
de Laporte.
X. hier de Saint-Astier , chevalier , co-seigneur
de l'Isle, fut émancipé en 1 3 17^ conformément à la
promesse que son père lui avait faite , par acte passé
le samedi après la fête de Pâques de cette année, en
présence d'Hélie de Saint-Astier, seigneur de Montréal,
d'Izarn de Saint-Astier, prieur de Melle, et de Rai-
mond Prévôt, donzel ; reçut, le même jour, la dona-
tion que Geoffroi de Saint-Astier , chanoine de l'église
de Saint-Astier, son oncle, lui rit de tous ses biens et
droits, par acte passé dans l'église de Chantérac , en
présence du même Izarn de Saint-Astier , prieur de
Melle , d'Aytz Bordas , chevalier , de Raimond et hier
Vigier , de Guillaume de Montancès, et de Raymond
Prévôt, donzels ; il servit en qualité d'écuyer, jusqu'au
25 juillet 1340 , qu'il fut fait chevalier devant Saint-
Omer (1), avec plusieurs seigneurs , ses voisins , tels
que Pons de Beynac, seigneur de Comarque , Lort de
Caumont, Rigaut de Tournemire, Bertrand de Campnhac,
Guillaume de Mirabel , etc. On apprend par le comte
de Barthelemi du Drach (2), pour l'année 1340, qu'hier
(1) Bibl. du Roi, manuscr. de l'abbé de Camps porte/. 83,
fol. 187.
(2) Ibid., IIe. siippl., vol. col. n°. 114, fol. 192, verso ; et
porte/. 83 du recueil de l'abbé de 'jamps. On y lit ce qui suit :
» Monseigneur Ythier de Saint-Astier, chevalier, pour lui,
» quatre escuiers, montez au pris, et dix sergens, du 25°. jour
« d'octobre l'an 1340, jusqu'au 180. jour de may l'an 1 3^. 1 ,
» pour 2o5 jours, 46 sols par jour.
» Somme des gages. . . 441 livr. 10 sols. »
DE SAINT-ASTIER. 43
servait alors sous le commandement de messire Payen de
Maillé, sénéchal de Périgord, capitaine et gouverneur de
la même province; et qu'il fut du nombre des seigneurs
qui se trouvèrent, la même année, au siège du château
de Montréal [Vojref la branche de ce nom ci-après ;
reçut de Jean Musce, clerc du roi. lieutenant du tré-
sorier des guerres, et clerc des arbalétriers du roi, une
céd ule pour ses gages militaires, datée de Moissac, le
4 novembre i3q.i; donna quittance, le 20 juillet i3q5,
à Marc de Probolène, trésorier du roi de France en la
sénéchaussée de Périgord et de Querci, de la somme» de
trois cent quarante-neuf livres quinze sols et dix-neuf de-
niers faibles, valants soixante-neut livres dix neuf sols
deux deniers tournois forts, pour ses gages et ceux de
ses gens d'armes à pied et à cheval, qui avaient servi
dans la guerre de Gascogne (1). Cette quittance est
scellée de son sceau, représentant trois aigles.
On lit dans un "mémoire généalogique, communiqué,
au mois d'octobre 1697, à M. d'Hozier, par M. du
Norigier, de Sainte- Aulaye-sur-Drone (2); que hier
de Saint-Astier était capitaine de Bergerac et de Mon-
travel, et que le dauphin Jean, fils du roi Philippe
de Valois, lui donna trois cents livres à prendre sur la
recette de Saintonge.
Il eut un différend avec hier de Vilat, prieur de
Montagrier, et Aymeric de Vilat, son neveu, suivant
des lettres de protection et de sauve-garde que ceux-ci
obtinrent de Roger- Bernard, comte de Périgord : par
ces lettres, qui sont datées de Montignac, le samedi
après la fête de saint Thomas, apôtre, 1 352, et adres-
sées aux baillis de Bourdeille de Celle et de l'Isle, le
comte enjoint à ces derniers, sous peine de dix marcs
d'argent, « de prendre sous leur protection ledit prieur
» et son neveu, et de les défendre contre les violences
et les vexations des laïques puissants; fait défense par-
» ticulièrement et sous de grandes peines, à messire
» hier de Saint-Astier, chevalier, et à ses adhérents,
» commensaux et sujets, de les molester, ni s'emparer
» de leurs biens ; et en signe de sauve-garde, il fit
(1) Original en parch. à la Bibl. du roi.
(2) Bibl. du Roi, cabin. des titres.
44 i>* saint-astikr.
» mettre ses pannonceaux sur leurs maisons et pro-
» priétés. »
Lorsque ces lettres furent signifiées à hier de Saint-
Astier, celui-ci s'en plaignit, disant : « que le comte
» n'avait aucune autorité sur lui ; qu'ils avaient tous
» les deux un droit égal sur la juridiction de l'Isle.
» puisqu'ils en étaient co-seigneurs l'un et l'autre, le
■>■> comte n'y ayant d'autre droit que celui que le roi lui
» avait cédé. » hier de Saint- Astier en appela au séné-
chal de Périgord et de Querci ; mais cet appel n'eut pas
de 'suite, parce que le comte lui donna satisfaction, par
acte daté de Montignac, le 5 février 1 352 (v. st.) (r).
Il donna, à perpétuel emphitéose, le 2 des calendes
de juin (3i mai) i353, à Hélie Amorosi prêtre, un
jardin mouvant de son domaine direct, situé au lieu
appelé Lavergne, près de l'Isle ; est mentionné m dans
des lettres datées du camp devant Breteuil, fait au mois
d'août 1 356, par lesquelles le roi Jean fait don au
comte de Périgord, du ressort et de l'hommage de plu-
sieurs lieux qui y sont nommés (2); donna, le 8 des
ides de février 1 358 (v. st.), l'investiture d'une terre
située dans la paroisse de Brassac, vendue par Gérald
Comte et sa femme, à Pierre du Fraisse, de Saint-Just ;
enfin il reçut une reconnaissance, le dimanche où l'on
chante l'office Judica me, avant la fête de l'Annoncia-
tion de la Vierge i35q (v. st.), de Jean et Pierre
Gautier, et d'Etienne del Monestier, habitants de la
paroisse de Saint-Apre-de-Perdus, pour une rente que
sur le ténement appelé de Montaniat^, situé dans la
même paroisse, hier de Saint-Astier leur fit grâce des
arrérages de cette rente, parce qu'ils avaient été réduits
à une si grande misère par la guerre qui régnait alors,
qu'ils étaient hors d'état de les payer. On ignore la date
de sa mort, mais il est certain qu'il ne vivait plus en
1 368. Il avait épousé, par contrat du vendredi après le
dimanche de Quasimodo 1 3 1 7, Marie de Blanhac, ou
(1) Arch.de l'évéché de Pcrigueu.v. sac de l'Isle. Vore, les
manuscr. de MM. Leydet et Prunts, à la Bibl. du Roi.
(2) .... « Item homagium nobis debitum per Iterium de
« Sancto Asterio. militem, et ressortum loci et honoris de
1 IltsulA, * {Recueil du I. ouvre, lom. 4, p. 35 1.)
;>:: RAiINT-ASTlElL ||
BJagnac, tille aînée d'HTie vie Blanhac, donzel, seigneur
mt-Front. près Mussidan, qui constitua en dot
a sarille.la somme de six cent quarante petits tournois
et des habits nuptiaux : cet acte fut passé en prcsence
d'Hciie de Saint-Astier, seigneur de Montréal, d'Aytz
Bordas et d'Arnaud de Creyssac, chevaliers, d'Ay-
merie et Foucaud Vigier, d'Adémar Bordas, et d'Av-
meric de Lavagnac, donzels ( i ) . De ce mariage ioM
issus :
i.1 Izarn, dont l'article suit ;
Aland, ou Alandon de Saint-Astier, écuyer,
reçut, le lundi avant la Toussaint 1 382, con-
jointement avec Izarn et Taleyrand, ses frères,
une reconnaissance d'hier de Saint-Astier ( chef
de l'autre branche de l'Isle) , qui déclara leur
devoir cinq sextiers et une émine de froment de
rente sur le moulin appelé le Raifelier, situ 2 ù
l'Isle; et le dernier jour de février r 3gS ( v. st. ) ,
il fit don. avec le même Izarn, son frère, à Ar-
chambaud de Saint-Astier, d'un sextier et d'une
emine de froment sur le même moulin de UatFe-
lier. Il ne vivait plus en 1408, suivant une transac-
tion du 3o décembre de cette année ;
Taleyrand de Saint Astier, chanoine de l\.
collégiale de Saint-Astier, est connu parles actes
de 1 382 et 1398, déjà cités, et est rappelé dans
la transaction de 1408 (2) ;
4.0 Yves de Saint-Astier ne vivait plus en 1408.
XI. Izarn de Saisi-Astier, chanoine de Saintes,
prieur de M elle, en Poitou, et co-seigneur de l'Isle,
fut institué héritier universel par le testament de sou
Le mémoire de M. du Norigier. cité plus haut, lui
donne, mais sans preuves, pour seconde femme. Blanche «Je
la Tour (ou la Tourblanche). dame du Chapdeud et de la
Tourblanche.
(3) Suivant une note de M. de Lambertie, ce fut Taleyrand
de Saint-Astier qui fit vente, le lundi avant la Toussaint liHi.
à Itier de Saint-Astier, d'une rente sur le moulin de Raifelier.
avec promesse de la faire ratifier par ses (rères. C'est la même
rente qu'hier de Saint-Astier reconnut, par le même acte .
devoir a Taleyrand^ Izarn et Alandon de Sainr-Astier.
46 DE SAINT-ASTIER.
père, à qui il avait déjà succédé, lorsqu'il rendit hom-
mage, par acte passé à Château- l'Evêque, le mercredi,
veille de Saint-Laurent ( 9 août ) 1 368, à Pierre Tizon,
évêque de Péngueux, pour le lieu de l'Isle, la justice
haute et basse, le fort et tous les droits qui lui appar-
tenaient au même lieu de l'Isle, lesquels il reconnaît
avoir relevé à' ancienneté des évêques de Périgueux, sous
le devoir d'une obole d'or d'acapte (1). hier de Saint-
Astier, chef de l'autre branche de l'Isle, reconnut,
par acte du lundi avant la Toussaint i382, lui devoir,
ainsi qu'à Taleyrand et à Alendon de Saint-Astier, ses
frères, cinq sextiers et une émine de froment de rente
sur le moulin de Raffelier(ou Reffelier ) , situé sur la
rivière de Drône, dans la paroisse de l'Isle ( 2 ) . Pierre
Rousseau, son' procureur fondé, assensa en son nom,
le 17 juillet 1397) à Pierre Petit, un pré situé sur le
ruisseau du Salembre, dans la paroisse de Chantérac ( 3 ) ;
enfin il donna, le dernier jour de février i398(v. st. ),
conjointement avec Alandon, son frère, à Archambaud
de Saint-Astier, un sextier et une émine de froment de
rente sur le moulin de Raffelier ( 4) . Il eut, avant Tan
1408, au sujet de la succession d'Itier de Saint-Astier,
son père, et celle d'Alendon, Taleyrand et Yves de
Saint-Astier, ses frères et sœur, décédés sans enfants,
un procès avec Raimond de Lapone, damoiseau de
l'Isle, qui prétendait avoir droit à cette succession,
comme fils d'Eynors de Saint-Astier ( sœur d'Itier ) .
Mais Izarn étant venu aussi à mourir peu de temps après
l'instance fut reprise par Hélie de Saint-Astier, damoi-
seau d'Allemans, héritier d' Izarn ; et cette affaire fut ter-
minée par une transaction du pénultième décembre 1408.
Izarn ayant survécu à ses frères et sœur, et n'ayant pas
d'enfants, appela à sa succession , par un testament,
qu'on ne trouve plus, mais qui est cité dans la tran-
saction ci-dessus, Hélie de Saint-Astier, damoiseau
d'Allemans, auteur d'un rameau qu'on va rapporter.
(i)Arch. de l'évêché de Périgueux, Livre des hommages.
(2) Ane. répertoire des titr. de l'Isle.
(3) Arch. du château de la Bardc-de- Crej ssac.
(4) Ane. répertoir des titr. de l'Isle.
DE SAINT-ASTIER.
Branche d'Allemans, éteinte.
47
X. Bernard de Svint-Astier, damoiseau, fils puîné
d'Helie de Saint- Astier, VIe du nom, est regardé
comme l'auteur de la branche d'Allemans, Il fit hom-
mage plein, le jeudi après la fête de saint Marc, évan-
géliste, i ? r 2 , à Archambaud IV, comte de Périgord ,
pour ce qu'il avait dans le fief de Valbeon, juridiction
de Mussidan ; ratifia un acte passe par son père, le sa-
medi après Pâques i3 17. Il servait encore en 1327,
suivant un rôle de la chambre des comptes, cité par
du Cange.On ignore l'année de sa mort; et on croit qu'il
eut pour femme Gaillarde Gilbert ou Gisbert, vivante
encore en 1 368, qui lui apporta le fief de la Gilbertie
d'Allemans. Il laissa de cette alliance , entr'autres en-
fants:
XI. Gilbert ou Gisbert de Saint-Astier, damoiseau,
seigneur de la Gilbertie d'Allemans, reçut de sa mère
une procuration, en vertu de laquelle, et agissant au
nom de cette dame, il protesta, par acte daté du di-
manche avant la fête de sainte Madeleine i368, et dé-
clara vouloir être maintenu en la possession des dîmes
qui appartenaient à sadite mère, dans le diocèse de
Périgueux (1). Le nom de sa femme n'est pas connu,
ni le nombre de ses enfants; mais il est probable que
l'aîné d'entre eux fut :
XII. Hélie de Saint-Astier, damoiseau d'Allemans,
seigneur de la Gilbertie, etc., fit un accord, le pénul-
tième de décembre 1408, avec Raimond de la Porte,
damoiseau de l'Isle; et un autre, le 27 avril 141 1, avec
Hélie de Siorac, damoiseau de Ribérac, dont furent
médiateurs, Guillaume Vigier, abbé de Chancelade, et
Golfier de Saint-Astier, seigneur de Montréal, leurs pa-
rents et amis ; fit donation, le même jour, à Archambaud
de Saint-Astier, qu'il appelle son bien-aimé et très-cher
cousin, en considération des bons et agréables services
qu'il en avait reçus, de tous les droits que lui et
(1) Titre orig. dans la collection de D. Villevieille, à la Bibl.
du Roi.
48 DE SAINT-ASTIER.
Raimond de la Porte, damoiseau, avaient sur le moulin
de Raffelier; en présence de Guillaume de Montferrand.
de Jean de Lahut, d'Hélie de Chabans, et de Henri
Médre, damoiseaux. Enfin, accablé d'années et d'infir-
mités, il fit abdication, le i3 août 1416, du gouver-
nement et administration de ses biens, et en fit le
partage et la distribution entre les quatre filles qui lui
restaient de son mariage avec Borguete de la Barde,
fille de Boson de la Barde, chevalier, et dont les
articles seront rapportés après celui de l'aînée, morte
avant son père :
1 ." Sibille de Saint-Astier, mariée avant l'an 141 1.
à Jean de la Porte, damoiseau, fils aîné de Rai-
mond de la Porte. Son père lui avait constitué
pour sa dot tous les biens qu'il possédait en-
deçà la rivière de Lisonne (du côté d'Aile -
mans) , sur lesquels il s'était réservé certains
droits qu'il avait en commun avec Raimond de
la Porte sur le moulin appelé de Raffelier.
appartenant à Archambaud de Saint-Astier. Elle
ne vivait plus en 141 6 ;
2.0 Sibille, dont l'article suit ;
3." Marie de Saint-Astier eut en partage les biens
que son père possédait à Allemans et ailleurs,
dans la juridiction de Ribérac ; elle épousa noble
Bernard de Jaubert, qui se qualifie dans ses
actes, seigneur de Montagrier en partie, de
Montardit, de la Gilbertie d'AUemans, de Fey-
dit, de Saint-Sévérin, de la Tour et de Nan-
tiac, en Périgord, et viguier de Blanzac, en
Saintonge. Il était fils d'Audoin de Jaubert,
chevalier, seigneur de la Rochejaubert, près
d'Exideuil (1). Marie de Saint-Astier testa le
(1) La maison de Jaubert, nommée aussi Joubert ( en latin
Jauberti, Juuberti, ou G.utbcrti) est d'ancienne chevalerie. <.t
tire son origine du Limousin. Elle est connue dès le douzième
siècle, et avait déjà formé des établissements en Périgord , au
commencement du siècle suivant. Gérald de Jaubert. che-
valier, et Pierre, son frère, aussi chevalier, fils de Pierre de Jau-
bert et d'Imberge de Nanteac, vivaient en 1207 et 1221. Du
premier descendait, en ligne directe. Adémar de Jaubert .
DE SAINT-ASTIER. 49
26 mars 1460 ( v. st.), et mourut la même
année ;
4.° Jeanne de Saint-Astier , \ dont le sort est
5.° Marie de Saint-Astier, \ ignoré.
XIII. Si bille de Saint- Astier. dame de la cour et de
Saint-Pardoux , et co-seigneuresse de la ville et juri-
diction de l'Isle. Son père lui donna, en 1416, tous
les biens et droits qu'il avait dans les lieux de l'Isle et
de la Tourblanche, et dans les paroisses de Sainte-
Marie-de-Perdus (Tocane« , Saint - Médard et Saint-
Pardoux-de-Drône , Saint- Apre-de- Perdus et Bussac ;
sous la réserve de l'usufruit, sa vie durant. Elle rendit
hommage, en qualité d'héritière d'Izarn de Saint-
Astier , le 12 janvier 1445 fv. stJ , à Hélie de Bour-
deille , évêque de Périgueux , en présence de puissants
hommes Archambaud de Bourdeille, seigneur de Cham-
berlhac , et d'Arnaud de Bourdeille , seigneur de
Montancès. Elle avait épousé , avant l'an 1433 , Ber-
nard Favier , bachelier és-lois , originaire de la ville
de Thiviers, dont les enfants prirent le nom de Saint-
Astier
donzel, qui fut père d'Olivier, marié, l'an 1299, à Agnès de
Neuville. Audoin de Jaubert. chevalier, seigneur de la Roche-
Jaubert, issu de la même famille, vivait encore en 1403, âgé
de quatre-vincrts ans, et en 1409. Il fut père de Golfier de Jau-
bert. auteur de la branche encore existante en Angoumois. et
de Bernard, qui épousa Marie de Saint-Astier, et duquel sont
issues les branches de Nantiac, de Montardit, de Saint-
Gelais. etc.
(1) Bernard Favier eut deux fils : i.° autre Bernard ; 2. "Jean
Favier. dit de Saint-Astier, moine de Mortemer. prieur de
Sa int- Jean de Cô le, doyen de Sarlat, et chanoine du chapitre
collégial de Saint-Front de Périgueux, en 1478.
Bernard Favier. dit de Saint-Astier, Ile du nom. seigneur
de l'Isle, etc. . maître-d'hôtel d'Isabelle de la Tour, comtesse
de Penthièvre, vivait en 1466 et 1484. Il épousa Marie de
Vaucocour, avec laquelle il vivait en 1474. et en eut : i.° Jac-
ques, qui suit ; 2.0 Hélie de Saint-Astier, prieur de Saint-Jean
de Côle, et chanoine de Périgueux ; 3.° Jean de Saint-Astier,
prieur de Bonafaire ; 4.0 , 5.° , 6.* , etc., Bernarde et six
autres filles.
Jacques de Saint-Astier, seigneur de l'Isle, quitta, ainsi
XVII. ±
5o DE SAINT-ASTIER.
Troisième branche de ITsle, dont descendent les seigneurs
des Bories, du Lieudieu, etc.
III. Geoffroi de Saint- Astier , IIe du nom , fut un
des principaux bienfaiteurs de l'abbaye de Chancelade : il
lui fit don des lods et ventes de toutes les terres que les re-
ligieux pourraient acquérir de ses feudataires et dans sa
mouvance (i). Il fit cette donation en commun avec Ber-
nard et Hélie ses frères, Emme de Gimel (qui était pro-
bablement sa belle sœur) , Almois de Saint-Astier , sa
sœur et Pierre de Saint-Astier , son neveu , fils de cette
dernière , sous le gouvernement de Gérald Ier , abbé de
Chancelade (entre 1129 et 1143). Il lui donna, vers
le même tems, conjointement avec Hélie de Saint-
Astier , son frère , trois portions du moulin del port
avec le droit de mouture , de dîme , pêche , etc . (2);
il ajouta à cette donation , celle du moulin de Ro-
cheirel , qu'il fit avec Bernard , son autre frère , dans
le bourg de Saint-Aquilin , et au-dessous des vitraux
de l'église , pour le salut de son âme , dit-il , et de
celle de sa mère (qui n'est pas nommée , mais qui
paraît être originaire de la même paroisse de Saint-
Aquilin) , en présence de Pierre de Seyssac , de Lam-
bert et Gérald Vigier , d'Hélie de Charroux et autres (3) ;
fit encore une donation commune avec Bernard et
Hélie , ses frères , entre les mains de l'abbé Hélie
(entre 1143 et 1168), de ce qu'il possédait en propre
que ses frères et sœurs, le nom de Favier, pour prendre uni-
quement celui de Saint-Astier. Il vivait en 1488 et i5o5, et
avait épousé, avant la première de ces dates , Jacquette de
Salagnac, ou Salignac , dont il ne provint que deux filles :
i.° Sibille, qui suit; 2.0 Blanche de Saint-Astier, mariée, en
1 5o5 , à noble Pierre des Halles.
Sibille de Saint-Astier, qualifiée dame de Plsle, de Bran-
tôme , de Noisel , de Chambon et de Mavalais, ou Mauvalais ,
épousa Jean de Lioncel, seigneur de Lioncel, Romalet en
Provence, etc.; elle testa, en 1 536, en faveur de Jean 1er,
Jean IIe , Jean IIIe , Martin , Bertrand , Jeanne, Françoise
et Charlotte, ses enfants.
(1) Cartul. de Chancelade, fol. 76
(2) Ibid. , fol. 20.
(3) Ibid.^fol.jôetyy.
DE SAINT-ASTIKR. 5,
à Dorseth (1); uni à Etienne, Guillaume et GérarJ,
ses tils, il tit don à la même abbaye, entre les mains
du même abbé, de tout le droit qu'il avait sur le mas
de Palers (2), et d'un sextier de froment sur la borie
de Bourdeille, et confirma la donation qu'Hélie, son
rit vers le même tems, à cette abbaye, de trois
sextiers de froment sur la même borie de Bourdeille.
On ne connaît pas la date de sa mort; il] laissa de sa
femme, nommée Pétronille, entr'autres enfants :
1 .• hier, dont l'article suit ;
I firent une donation,
i> . . _ j ru'
labbave de Chan-
3.° Guillaume de Saint-Astier i . . J . ,
I celade, entre r 143
\ et 1168;
4.0 Gérald de Saint-Astier fit une donation, avec
son père, à la même abbaye, entre 1 143 et
1 1 68; uni à Hélie et Bernard, ses frères, il fit
don, vers le même tems, à cette abbaye, de
trois émines de froment qu'il possédait, par in-
divis, avec ses mêmes frères, dans la borie de
Bourdeille.
5.° Hélie de Saint-Astier fit un don à Chancelade,
entre 1143 et 11 68, conjointement avec Ge'rald
et Bernard, ses frères, et lui donna trois sextiers
de froment, sur la borie de Bourdeille.
6.° Bernard de Saint-Astier est compris dans la
donation précédente, faite à Chancelade par
Gérald et Hélie, ses frères.
IV. hier de Saint-Astier, Ier du nom , vivait
vers le milieu du douzième siècle. A l'exemple de son
père et de ses oncles, il enrichit de ses dons l'abbaye
de Chancelade; il donna (entre 1 143 et 1168) tout
le droit qu'il avait sur le moulin du pont de Perdus,
par acte passé dans le monastère de Chancelade, sur
l'autel de Notre-Dame (3); lui donna encore, vers le
même tems, et le jour de la fête de Ste. Marie-Magdelaine,
(1) Cartul. de Chancelade, fol. 78.
(i)Ibid.,fol. 83.
id. fol. 124.
52 DE SAINT-ASTIER.
trois sextiers de froment de cens annuel, sur la borie
de Bourdeille ; en présence de Séguin de Vernode et de
Bernard de l'Isle, chevaliers, de Géraud, de Fayolle
de Guy de Chanlazac, et d'hier de Sauzet : cette do-
nation fut confirmée, au même lieu, et sous le même
abbé (Hélie), par Geoffroi de Saint-Astier, son
fils (i); fit don à la même abbaye, en 1172, conjoin-
tement avec Geoffroi et Guillaume de Saint-Astier, ses
fils, de la moitié de la forêt de Poichaus, le sol com-
pris. A son exemple, les baillis et forestiers du même
lieu, nommés Hélie et Aiz de Vilhac, donnèrent tout
le droit qu'ils avaient dans la même forêt, sans s'y rien ré-
server, ni pour eux, ni pour leur postérité. Au même
instant, Itier de Saint-Astier confirma, avec ses deux
fils, le don qu'il avait fait long-tems auparavant, de
trois sextiers combles de froment, sur la borie de Bour-
deille; et afin d'imprimer " plus de force et de stabilité
à cette donation, qui fut laite en 1172, à Périgueux,
dans le palais épiscopal , les donateurs prièrent l'évêque,
qui était alors Pierre Mimet, de s'en rendre le protecteur
et le défenseur : ce prélat apposa son sceau à l'acte qui
fut dressé en conséquence, et qui fut mis sous la ga-
rantie de six chevaliers, savoir : de Séguin et Pierre de
Vernode, de Bernard de l'Isle, de Pierre de Ber-
nard, de l'Isle, de Jaumar de Ribérac et d'Hélie de
Goyas : on remarque parmi les témoins qui assistèrent à
cet acte, Archambaud de Salagnac, et Pierre Mimet,
archidiacres de l'église de Périgueux (2); fut présent
avec Geoffroi, son fils, à plusieurs donations faites à
Chancelade (entre 11 68 et 1189), entr'autres à une
faite par Pierre de Fayolle et ses fils; et à une autre par
Etienne et Séguin de Creyssac (3). On ne connaît pas
l'année de sa mort. Il eut de sa femme nommée Pé-
tronille, les deux enfants qui vont suivre :
1 .° Geoffroi, dont l'article suit ;
2.0 Guillaume de Saint-Astier, dont la postérité
sera rapportée après celle de son frère aîné.
V. Geoffroi de Saint-Astier, IIIe du nom, fit,
(1) Cartul. de Chancelade, fol. 84.
(2) Cartul. de Chancelade, fol. 39 et 40.
(3) Ibid., fol. 1 27 et 1 63, verso.
DE SA1NT-ASTIER. 53
hier . -son père , et Guillaume, son frère, en fa-
veur de l'abbaye de Chancelade, une donation qui fut
confirmée en 1 172, par Pierre, évèque de Périgueux (t),
fut témoin, avec Helie de Bernard et Seguin de Chas-
seneuil, chevaliers, de celles que firent (entre 1168 et
1189), Pierre de Fayolle et Hélie , Pierre et Bernard
de Fayolle, ses fils (2) ; confirma le don que son père
avait fait d'une rente sur la borie de Bourdeille (3);
et donna lui même, vers le même tems, le droit qu'il
avait sur la borderie de Lavalade et la terre de Chanta-
pinso{±); approuva, en qualité de leur seigneur, la dona-
tion que Pierre Poichaut, Albigue, sa femme, et autres,
firent du droit qu'ils avaient sur les moulins de Sales (5);
et celle que fit Adémar Poichaut, et qu'il promit de
garantir (6); fit don, entre les mains de l'abbé Gé-
raud II, de la portion de droit qu'il avait sur les mou-
lins de Sales, consistant dans les trois quarts ; sous la
reserve de neuf sextiers de froment de rente annuelle,
payables à la Saint-Michel : cet acte, qu'il fit approuver
par Raembergue, sa femme, fut passé dans la Monarie
de Perdus, l'an 1187, en présence de Bernard et Rai-
mond de l'Isle (7). Il renouvela cette donation avec
hier, son fils, entre les mains de l'abbe Pierre (entre
1 1 89 et i2o5), dans le monastère de Saint-Front, sur
l'autel de Notre-Dame, et la fit confirmer par Petro-
nille, sa mère, et Raembergue, sa femme (8); enfin,
il est compris au nombre des chevaliers et co-seigneurs
de l'Isle, qui donnèrent à l'abbaye de Chancelade, en
121 1, des pleydures, ou lieux clos, pour y bâtir des mai-
sons (9). Il eut de Raembergue, sa femme, entr'au-
tres enfants :
1 .° hier, dont l'article suit ;
(1) Cartul, de Chance!, .fol. 3q et 40.
(2) lbid. .fol 127.
(3) Idid. . fol. 84.
(4) lbid. , fol. 87.
■-U. .fol. 95.
(6) lbid.
7) lbid. .fol. 94.
Pid. .fol. 97.
9) lbid. . fol. 17.
5. DE SAINT-ASTIER.
2.0 N de Saint- Astier , femme de Gérald de
Chasseneuil, chevalier de Vernode.
VI. Itier de Saint- Astier, IIe du nom, donna,
conjointement avec son père, à l'abbaye de Chancelade,
le droit qu'il avait sur les moulins de Sales, et en 1211,
il fit don à la même abbaye , de certaines pley dures ,
pour y bâtir des maisons. Il fut témoin, avec Armand
et Geraud de Saint -Astier, frères, de la donation
qu'Olivier de Saint- Astier , Pétronille, sa femme, et
Bernard, leur, fils firent au même monastère (entre
1217 et 1222), d'un sextier de froment, mesure de
Tlsle, de rente, assignée sur la borderie del Rat, près de
Boyras (1). On ignore s'il laissa des enfants.
V. Guillaume de Saint- Astier, intervint dans
la donation qu'hier Ier, son père et Geoffroy III,
son frère aîné, firent à Chancelade en 1172, et donna,
conjointement avec eux, à cette abbaye, la moitié de la
forêt de Poichaus (2). Il fit avant de mourir, un testa-
ment, dont on n'a pas conservé la date, par lequel il
fit, en faveur du chapitre de Saint-Astier, un legs qu'il
affecta et assigna sur le mas de Paës. Ce legs est rap-
pelé dans une reconnaissance faite, en 1255, par Itier
de Saint-Astier, son petit- fils, au profit du même
chapitre (3). On ne connaît ni la date de sa mort, ni
le nom de sa femme; mais on a de fortes raisons pour
croire qu'il mourut à la Terre -Sainte , et qu'il laissa
entr'autres enfants :
1 .° Pierre de Saint-Astier, dont l'article suit ;
2.0 Olivier de Saint-Astier, ecclésiastique, en
faveur de qui le pape Innocent IV écrivit le
9 septembre 1253 , au prévôt de l'église de
Poitiers, pour l'engager à le faire nommer au
premier canonicat qui vaquerait dans son église,
en remplacement de l'archiprêtre de Vélines en
Périgord, qui lui était destiné, et dont il avait
été frustré. (Arch. du Vatican).
(1) Cartid. de Chancelade, fol. 120.
(2) Ibid. ,fol. 39 e/40.
(3) Fragm. d'un anc. Car -tul. conservé dans les arch. dv chapitre
de Saint-Astier.
DE SAINT-ASTIER. 55
N. B. Il semble qu'on pourrait mettre aussi
au nombre de ses enfants, quelques-uns des sujets
isolés, qui seront rapportés à la fin de ce mé-
moire.
VI. Pierre de Saint- Asti er, chevalier, se rendit
caution de la somme de cinq cents scus, pour Eblon de
Saint- Astier, seigneur de Montancès, dans un procès que
celui-ci eut à soutenir contre l'abbé et le chapitre de Saint-
Astier. Ce procès fut terminé par une sentence arbitrale
rendue, le 12 des calendes de mai 1249, par Pierre de
Saint-Astier, évèque de Périgueux, et Géraud de Male-
mort, sénéchal du Périgord (1). La femme de Pierre
de Saint-Astier, est rappelée ( mais son nom a été
omis), dans une convention faite en 1274, entre ses
petits-fils ; il en eut entr'autres enfants :
i.° hier III, dont l'article suit ;
2.0 Aymeric de Saint-Astier, père de
N.... de Saint-Astier, qui fit un legs au chapitre
de St. -Astier, suivant un acte de l'année 1255 :
3.° Olivier de Saint-Astier, qu'on présume auteur
d'une branche qui sera rapportée à la suite de
celle de Sauveterre.
VII. hier de Saint-Astier , chevalier , IIIe du
nom, reconnut, en 1 255, tenir de l'abbé et chapitre
de Saint-Astier, le mas de la Teula} et la borderie de la
Genesta, situés dans la paroisse de Saint-Astier, sous
l'hommage d'une paire de gants. Il reconnut aussi par
cet acte, avoir assigné à la même église, sept sols de
rente, sur le mas de Chapel, dont deux sols seraient
payables le jour de Pâques, et cinq sols le jour de sa
mort. L'abbe et le chapitre lui demandaient deux sols,
provenant d'un legs que Guillaume de Saint-Astier, son
aïeul, avait fait à leur église, et qu'il avait affecté sur
le mas de Paës (2), et douze deniers, à raison d'un
autre legs fait par le fils de feu messire Aymeric de
Saint-Astier. hier de Saint-Astier, ne prend, dans cet
acte, d'autre qualité que celle de don\el> ainsi que dans
\ rch. du chap. de Saint-Astier {Voyeq ci-après, branche
' ! on tancés, IVe. degré.
Copie dufragm. d'un Cartul. du chapitre de Saint-Astier.
56 DE SAIN T-AST 1ER.
un acte d'émancipation et de donation, consenti, au
mois de février 1255 (v. st), par Bertrand de Massole
et Haelias, sa femme, en faveur de leurs enfants. Il fit
un accord, au nom d'Aymeric, son fils, le i5 mai
1272, avec l'abbé et chapitre de Saint- Astier, et
mourut la même année; il est rappelé comme défunt,
et avec la qualité de chevalier, dans les conventions faites,
le 14 des calendes d'août 1274, entre Hélie et Pierre de
Saint-Astier, chevalier, ses fils. On ignore le nom de
sa femme ; il en eut entr'autres enfants :
1 .° Hélie, dont l'article suit ;
2.0 Pierre de Saint-Astier, chevalier, eut un dif-
férend avec Hélie, son frère aîné, au sujet de
vingt livres de rente, qn'il lui demandait sur
le partage des biens paternels. Il fut convenu
qu'Hélie lui paierait, pendant sa vie, dix livres,
monnaie courante, de rente, en paiement des-
quelles, il devait lui donner quatre sextiers de
froment, et autant de méteil, tous les ans, à la
mesure de l'Isle, et pour le prix et suivant les
conditions d'usage dans le château et la châtel-
lenie de l'Isle ; outre la faculté, pour le même
Pierre, de disposer par testament, sur les biens
de son père, ou sur cette rente de dix livres,
pour le repos de son âme, ou en faveur de qui
bon lui semblerait, jusqu'à la concurrence de
sept sols de rente, et de vingt livres, monnaie
courante, une fois payées. Il avait épousé une
dame , nommée Alays , dont il eut entr'autres
enfants :
Pierre de Saint-Astier était jeune lors des con-
ventions faites en 1 274, entre son père et Hélie,
son oncle : ce dernier s'obligea , à commencer
trois ans après ces conventions, de nourrir son
neveu, de le faire élever à ses dépens dans la
cléricature, pendant dix ans ; et passé ce tems,
ses parents le feront entrer dans tel monastère
qui leur conviendra; et lorsqu'il y entrera, Hélie,
son oncle sera tenu de faire tous les frais de cette
entrée, ou installation, et en outre devra le vêtir
d'une manière convenable et suivant l'usage.
3.° Ayméric de Saint-Astier, donzel, est connu
DE SAINT-ASTIKR. 5j
par deux actes d'accord, passés, le premier, le
i5 mai 1272, entre hier, son père, et l'abbé et
le chapitre de Saint-Astier ; et le second, peu
de tems après , entre Olivier de Saint-Astier.
son oncle, et le même chapitre. On apprend par
ces actes, qu'Aymeric de Saint-Astier s'était rendu
coupable de plusieurs violences et voies de fait
envers un diacre, nommé Bernard Lambert,
pour lesquelles il fut condamné par le chapitre
de Périgueux, à payer diverses sommes d'argent,
entr'autres trois cents sols au diacre maltraité ,
de plus , à donner à l'église de Périgueux , un
encensoir d'argent du poids d'un marc et demi,
et une chasuble ou dalmatique rouge, à l'église
de Saint-Astier, sous le cautionnement d'Olivier,
son oncle, qui traita pour lui. Aymeric, au lieu
de remplir les engagements contractés en son
nom , ne chercha qu'à aggraver ses torts , et se
porta à de nouveaux excès, si graves et si violents
envers un prébendier de Saint-Astier, nomme
Aymeric Vigier, que cet infortuné en mourut.
Le chapitre de Saint-Astier cita Aymeric devant
la cour de l'official de Périgueux. Olivier, de
son côté, en appela au métropolitain, ensuite
au pape ou à son légat ; mais redoutant les suites
de ce malheureux procès et voulant y mettre un
terme, il promit et jura sur les saints évangiles,
sous peine de cent marcs d'argent, de s'en rap-
porter à la décision du chapitre de Saint-Astier
lui-même, qui nomma pour arbitre un de ses
membres, nommé Hélie Gautier lequel était en
même tems chanoine de Périgueux. Par l'autre
arbitrage qui, comme il a été dit, fut prononcé
à Périgueux, le i5 mai 1272, et scellé des
sceaux du comte de Périgord, de l'official de
Périgueux, de Fergand (seigneur d'Estissac),
chevalier, et de ceux de G. de Belet et de G. de
Vernode , damoiseaux, hier de Saint-Astier
s'engagea à payer plusieurs sommes d'argent aux
personnes qui avaient éprouvé des dommages,
et promit, en outre, de décider son fils à passer
cinq ans à la Terre-Sainte ; et, dans le cas qu'il
en reviendrait, à l'expiration de ce terme, il lui
58 DE SAINT-ASTIER.
serait interdit de s'approcher de la ville de Saint-
Astier, de plus près que de trois lieues. Il y a
sujet de croire qu'il mourut dans son exil ; car il
n'est fait mention de lui dans aucun acte pos-
térieur à l'année 1272.
VIII. Hélie de Saint-Astier, IIe du nom, chevalier,
reçut le jour des ides de février 1271 (v. st.), l'hom-
mage et dix sols d'acapte, qui lui étaient dus par Bernard
de Creyssac, donzel, fils et héritier d'Héliot de Creyssac;
et fit un accord, le 14 des calendes d'août (19 juillet)
1274, avec Pierre, son frère puîné, par la médiation de
Gérard de Mazeyroles et de Guillaume de Boisset (de
Boischet), choisis pour arbitres : il fut convenu qu'Hélie
paierait à son frère, pendant sa vie seulement, dix livres,
monnaie courante, de rente dans les termes suivants ;
savoir : cent sols, le jour de la fête de tous les Saints,
et autres cent sols, le premier dimanche de la Quadra-
gésime ; il s'obligea, en outre de nourrir et de faire
instruire dans la cléricature, pendant dix ans, Pierre
de Saint-Astier, son neveu. En revanche, Pierre, son
frère, et Alays, femme de ce dernier, promirent de
lui céder la moitié des prés qu'ils avaient acquis au lieu
nommé à Galaubier, à la charge de leur rembourser la
moitié du prix qu'ils leur avaient coûté; et pour garantie
de cette somme, Hélie obligea les rentes, revenus et
domaines qu'il avait dans la paroisse de Celle, et au
mas de Sarma\e} dans la paroisse de Saint-Apre-de-
Perdus. Au moyen de ces conventions, Pierre de Saint-
Astier et Alays, sa femme, abandonnèrent audit Hélie,
leur frère et beau-frère , tous les biens, revenus ,
terres, etc., qu'ils tenaient du chef de leur mère (qui
n'est pas nommée), et de feu hier de Saint-Astier, che-
valier, leur père. Geoffroi de Saint-Astier, fils d' Hélie,
présent à ces conventions les accepta et les ratifia (1).
Les titres qu'on a recouvrés sur Hélie II de Saint-Astier,
gardent le silence sur le nom sa femme ; mais on
(1) Orig. en parch. scellé du sceau de V officiai. On lit au dos
ce qui suit :
» Aquesta letra parla que Ytier de Sent Chasticr, chavalicr,
» es payré de Helias et de peyré de Sent-Astier. chavaliers. »
DE SAINT-ASTIER. 59
présume qu'il épousa une fille du baron de Beynac (i),
dont il eut :
IX. Geoffroi de Saint- Astier , IV8 du nom ,
nommé aussi Geautfre, donzel de l'Isle accepta et ra-
tifia l'accord fait , le 14 des calendes d'août 1274, entre
Hélie, son père, et Pierre, son oncle (2); est nommé
dans des actes de «279 et 1280; suivant vente faite
le 7 des calendes de mars 1281 (v. st.), il avait des
propriétés dans la paroisse de Saint- Victor (3). Reçut ,
en 1282, une reconnaissance féodale d'Hélie de la
Favete, et ascensa, le 4 des nones de février 1282
(v. st.), une terre située dans la paroisse de l'Isle ; fut
un des seigneurs qui se rendirent caution de la dot que
Pierre de Montardit , donzel , constitua à Almois , sa
fille, en la mariant à Aymeric de la Mote, fils de Ge-
rald de la Mote , chevalier , par contrat du dimanche
après la fête de saint Mathias , apôtre , 1282 (v. st.) ;
il s'engagea pour la somme de cinquante sols tournois :
on remarque parmi les autres seigneurs garants de cette
dot, Guillaume de Boisset , Guillaume Faydit , hier de
la Brande, Pierre Deschamps et Guillaume de Mon-
tardit , chevaliers , Hélie de la Brande , Robert de Sau-
zet, Bernard de Saint-Astier, donzel de Montagrier,
fils d'Hélie de Saint-Astier, et Guillaume Filhol ; passa
un acte en 1287, et ne vivait plus en i3oi,aumois de
septembre, puisque son fils était alors sous la tutelle de
Guy de Boschaud. On ne connaît pas le nom de sa femme.
Ses enfants sont :
(1) Ce qui donne lieu de croire qu'il fit cette alliance, c'est
que, dans un bref de dispense, accordé en 1 3 1 1 par le pape
Clément V, à Hélie de Saint-Astier, son arrière-petit-fils,
pour éprouver Fine de Gourdon, il est dit que ce dernier était
cousin, au quatrième degré, de Pons Beynac, premier mari
de cette dame (Vqyef ci-après, au Xe degré).
(2) Geoffroi de Saint-Astier devait être alors majeur, et âgé
au moins de vingt-cinq ans ; ce qui fait remonter le mariage
de son père avant l'an i2 5o.
(3) Vente faite par Guillaume Valsanderii, à Guillaume de
la Vaure, d'une pièce de terre située dans la paroisse de Saint-
Victor, joignant le chemin de Saint-Victor à Montagrier,
mouvante du domaine, ou fief de Geoffroi de Saint-Astier.
60 DE SAINT-ASTIER.
i ." hier, dont l'article suit •>
2.0 Raimond de Saint-Astier , donzel de l'Isle ,
est connu par plusieurs actes depuis l'an i3o6
jusqu'en i3 34 ; il fut nommé légataire d^ne
somme de cinquante sols, monnaie courante, sa
vie durant, par le testament de Guy de Boschaud,
daté du vendredi après la fête de saint Michel
i3o6; reçut, avec hier, son frère, le dimanche
jour de saint Michel 1 3 17 , la reconnaissance
que leur fit Guillaume de la Gastonie, du mai-
nement de Lespinasse, situé dans la paroisse de
Perdus ; est nommé dans un acte de déguerpisse-
ment que fit Pierre Guerrel le 12 des calendes
d'août 1327, d'un pré qui était dans sa fondalité ;
il jouissait, conjointement avec hier, son frère,
d'un droit de dix sols de rente sur le péage de
Perdus, suivant l'acte de vente qui en fut fait
le 2 des ides de juin i33o ; est mentionné dans
une donation faite le dimanche après la fête de
la Nativité de la Vierge i332 , par Arnaud de
l'Isle , damoiseau , en faveur d'Hélie de Saint-
Astier, chevalier de l'Isle. Enfin, le dernier acte
qu'on trouve sur lui est un contrat d'acquisition
d'une maison, située à l'Isle, qu'il fit d'un
nommé Archambaud de la Chapelle , le lundi
après la fête de saint Michel 1334. On ignore s'il
fut marié.
On peut encore mettre au nombre des enfants
deGeoffroilV:
Georïroi de Saint-Astier, religieux de l'ordre des
frères mineurs.
X. hier de Saint-Astier , IVe du nom . donzel de
l'Isle, est connu par divers actes depuis l'an i3oi jus-
qu'en 1 33 3. Il était encore mineur et sous la curatelle
de Guy de Boschaud, donzel de l'Isle, en i3oi, suivant
le bail à cens d'un jardin situé à l'Isle, qu'ils firent en-
semble le mardi après la fête de saint Mathieu de cette
année. Etant parvenu bientôt après à l'âge de majorité ,
il passa des actes en i3o3, i3o8, i3i2 et i3 16 ; reçut
en 1 3 1 7 , avec Raimond, son frère, la reconnaissance
que leur fit Guillaume de la Gastonie , habitant de la
paroisse de Saint-Apre, pour le mainnncnt de Lespi-
DE SAINT-ASTIER. 61
nasse; eut un différend avec Pierre du Bosc ( ou du
Bois), procureur du gardien et couvent des frères mi-
neurs de Périgueux, au sujet d'un repas général et annuel
que Guy de Boschaud avait légué à ce couvent, par son
testament daté du vendredi après la fête de saint Mi-
chef i3o6. Comme ce legs n'avait pas été acquitté, le
couvent demanda l'exécution de cette clause du testa-
ment à hier du Saint-Astier, dont la femme était héri-
tière du testateur. Les parties passèrent un compromis,
le 7 juillet 1 3a3, et promirent, sous peine de vingt
livres de dédit, de s'en rapporter à la décision de Guil-
laume de la Tour, chanoine de Saint-Front de Péii-
gueux, et d'Arnaud de Ver\inis, homme de loi, choisis
pour arbitres, lesquels condamnèrent hier de Saint-
Astier à donner, tous les ans, le repas demandé, le jour
de sainte Lucie ( i3 décembre), à acquitter les autres
legs faits au même couvent, et en outre à lui payer dix
livres pour les arrérages.
11 passa plusieurs actes dans les années 1324, i326.
1327 et i328; rit un bail à cens, le dimanche après
Noël 1329, avec Guinot de Saint-Astier, donzel, son
fils; fit en i33o, avec ce dernier, l'acensement d'une
vigne, dans lequel il rappelle feu Geoffroi, son père. Son
nom se lit dans l'acte de la vente du péage de Perdus,
près Montagrier, consentie le 2 des ides de juin de la
même année i33o, par Bernard de Guerrel, clerc, en
faveur de Pierre Laporte, aussi clerc et homme de loi,
habitant de Périgueux. Le vendeur déclare que nul autre
que lui n'avait de droit ni réel ni personnel sur ce
péage, à l'exception d'Hélie de Saint-Astier, chevalier
de l'Isle, Raimond et hier de Saint-Astier, frères, da-
moiseaux, et Gaillard de Saint-Astier, seigneur du
château de Montancès, qui en avaient le domaine direct,
et auxquels il était dû chaque année, savoir : six deniers
au premier, dix sols au second, et six sols au der-
nier ( 1 ) . Donna deux quittances, pour la gestion de ses
(1) . . . « Exceptis nobilibus viris domino Heliâ de Sancto
>• Asterio, milite de Insulâ. Raymundo et Iterio de Sancto
- Asterio, domicellis, fratribus, et Galhardo de Monte inciso .
- domino Castri Montis incisi, à quibus ipsum pedagium te-
» netur et teneri débet, ut à dominis directis ejusdem pedagii :
62 DE SAINT-ASTIER.
affaires, à Raimond Forestier de l'Isle, la première le
vendredi après la fête de saint André, apôtre, i332, et
la seconde le 8 des ides de septembre 1 33 3 ; et mourut
probablement la même année, ou au commencement
de Tannée suivante 1334. Il avait épousé Indie de Loirac,
nièce de Guy de Boschaud ( de Basco cavo ) damoiseau
de l'Isle, dont il eut :
i.° Hélie de Saint-Astier, damoiseau, fut institué,
avec Guy, son frère puîné, héritier universel
par le testament de Guy de Boschaud, leur grand-
oncle, du vendredi après la fête de saint Michel
i3o6 (i), et vivait encore en i33o, suivant un
bail à cens qu'il fit avec hier, son père, le jeudi
avant la fête de la Toussaint de cette année, du
ténement de Malassère, situé dans la paroisse de
l'Isle. Il avait épousé, en i3n, Fine de Gour-
don, de l'ancienne et illustre maison de Gourdon,
en Querci, alors veuve de messire Pons de
Beynac, chevalier. Le pape Clément V leur ac-
corda, le 26 août i3n, un bref de dispense du
quatrième degré d'affinité, provenant 'de ce que
Pons de Beynac, premier mari de Fine , était
» et sibi exinde debentur, scilicet dicto militi sex denarii cur-
» rentis monetae, in festo inventionis beati Stephani ; et dictis
» fratribus 10 solidi, in vigiliâ festi Paschœ ; et dicto dominio
» Montis incisi, sex solidi ejusdem monetœ, in vigiliâ festi Na-
» tivitatis Domini, rendualiter annuatim, et unum par Cirothe-
» carum albarum, in et de acaptamento, debitum dicto militi ;
» et aliud par, dictis fratribus, in dominorum et heredum mu-
» tationibus, ut est moris, etc. » Cette identité de possession
de la part de ces trois branches, suppose qu'elles avoient une
origine commune.
( 1 ) Guy de Boschaud, après avoir fait un grand nombre de
legs aux églises et monastères, par son testament de l'an i3o6,
en fit un de 5o sols, monnaie courante, à Raimond de Saint-
Astier, donzel, fils de feu Geofroi de Saint- Astier; et un autre
a Geofroi de Saint- Astier, religeux de l'ordre de Saint-Fran-
çois ; fait mention du mariage contracté entre Indie de Loirac,
sa nièce, et Itier de Saint-Astier donzel; et fait héritiers leurs
enfants Hélie et Guy, les substituant l'un à l'autre. On remar-
que parmi les témoins, Hélie de Saint-Astier, donzel de l'Isle,
qui fut aussi un des exécuteurs de ce testament, et Hélie et
Raimond de Saint-Astier, frères.
DE SAINT-ASTIER. 63
cousin au quatrième degré d'Hélie de Saint-
Astier. On ignore s'il eut des enfans ;
2.0 Guy, dont l'article suit :
XI. Gui, dit Guinot de Saint- Astier, damoiseau
de l'Isle, fut institué héritier avec Hélie, son frère, par
le testament de Guy de Boschaud, en i3o6; est nommé
avec hier, son père, dans un grand nombre d'actes,
depuis l'an i320, jusqu'en 1 334, et stipule seul, ou avec
hier, son fils, depuis cette dernière année jusqu'en 1 368.
Il vendit, conjointement avec son père, le dimanche
avant les Rameaux i320 (v. st.). à Pierre Moschard,
de Tlsle, quatre sextiers et sept modurières de froment
de rente; et le jeudi avant la fête des apôtres saint
Philippe et saint Jacques, i3ai, il lui rit une nou-
velle vente de trois sextiers et cinq modurières de rente ;
et une troisième, le mardi aprèes la fête de la Circonci-
sion 1329, de cinq sextiers de froment et de cinquante
sols également de rente ; il donna, la veille des ca-
lendes de mai i337, l'investiture de deux prés, situés
dans la paroisse de Montagrier, relevant de sa direc-
tité et de celle d'Hélie Rogard ; donna quittance, le
jour des ides de décembre i352, à Hélie Pichaud , de
tout ce qu'il pouvait lui devoir, et lui rit en outre
une donation ; passa une transaction conjointement
avec hier, son fils, le jour des ides d'août i35j, avec
Arnaud de Raymond, abbé de Chancelade, sur un dif-
férend élevé entre eux, au sujet d'une certaine quantité
de rentes que cet abbé prétendait lui être dues et à
son abbaye, en vertu de la succession de Pierre Mos-
chard de l'Isle; il fut convenu, par cet acte, que les
rentes dont il s'agit , resteraient à perpétuité , ainsi
que leurs arrérages, aux seigneurs de Saint-Astier, père
et rils, à la charge par eux de payer tous les ans à per-
pétuité à l'abbé et couvent de Chancelade, sept sextiers
de froment et vingt-cinq sols de rente. L'année sui-
vante, et le 8 des ides d'août les mêmes Gui et
hier de Saint-Astier firent, avec le susdit abbé, un
échange, par lequel celui-ci leur céda la troisième
partie des biens et héritages qui avaient appartenu à
Bernard Moshard, et qui étaient situés au lieu de
Dorle, paroisse de l'Isle, ainsi que plusieurs rentes,
pour six émines de blé de rente, sur le moulin d'An-
64 DE SAINT-ASTIER.
glars, dépendant de Chancelade, etc. Il reçut, en 1 358,
une quittance de Guillaume de Foucaud de la Vergne,
son gendre ; fut nommé tuteur des enfants de ce der-
nier, le jeudi après la quinzaine de Pâques 1 366 ; acensa
à Bernard Raine, le 11 des calendes de juin 1367,
un bois situé dans la paroisse de Sainte-Marie de Perdus ;
enfin il donna, le vendredi avant le dimanche où l'on
chante Lœtare Jérusalem 1367 (v. st. ), en qualité de
tuteur de Guillaume, Marie et Linone de Foucaud,
ses petits-enfants, acte de reconnaissance de la dot
qu'il avait constituée à Marie de Saint-Astier, sa fille,
(alors remariée), lors de son premier mariage avec
Guillaume de Foucaud, père de ces mineurs, et prit
des termes pour en payer le restant. On croit qu'il
mourut la même année 1 368. Il avait épousé, avant
l'an 1 339, Agnès de Creyssac (1) sœur de Pierre de
Creyssac, damoiseau, dont il eut :
1 .° hier, dont l'article suit ;
2.0 Marie de Saint-Astier, épousa i.° Guillaume
Foucaud de la Vergne, de la paroisse de Saint-
Sulpice, près Mareuil; 2.0 Pierre Flamenc, clerc
du roi d'Angleterre, suivant un acte de l'an
1 367 ( v. st.), par lequel Guy de Saint-Astier,
son père, reconnut la dot qu'il lui avait cons-
tituée lors de son premier mariage, et lui assura
le paiement de ce qui restait à payer, ainsi que
de 10 livres de rente, qui lui avaient été léguées
par Guillaume de Foucaud, son premier mari.
XII. Itier de Saint-Astier, Ve du nom, damoiseau
de l'Isle, qualifié aussi écuyer, naquit en 1 339, suivant
un acte daté du jour des ides d'août i357, dans lequel
il est dit âgé de dix-huit ans ; reconnut, par acte du
lundi avant la Toussaint i382 devoir à Taleyrand,
(1) La famille de Creyssac, maintenant éteinte, était d'an-
cienne chevalerie; il en est souvent fait mention dans le Gartu-
laire de Chancelade dès le douzième siècle. Agnès de Creyssac
ne nomme pas son père, mais il est probable qu'elle était fille
d'Arnaud de Creyssac, chevalier, qui fut témoin du contrat de
mariage d'hier de Saint-Astier, donzel , avec Marie de Blai-
gnac, de l'an 1 3 17.
DE SAINT-AST1ER. 65
Izarn et Alandon de Saint-Astier, cinq sextiers et une
Jmine de froment de rente sur le moulin de Raffelier,
situé près de l'Isle; de laquelle Taleyrand lui fit vente
par le même acte, avec promesse de la faire ratifier
par ses frères. On doit supposer que ce dernier refusa
ou négligea de remplir sa promesse, puisque ce ne
fut que seize ans après, c'est-à-dire en 1398, qu'Ar-
chambaud de Saint-Astier, fils d'Itier, fit faire cette
ratification par Izarn et Alandon, frères de Taleyrand.
Itier de Saint-Astier, qualifié écuyer, fut chargé, en
1387, avec un autre écuyer du diocèse de Sarlat de
la garde du Château-l'Evêque, pour Hélie Servient,
!que de Périgueux; comme on l'apprend du livre
ou journal de recette et de dépense de Pierre des
Mortiers, collecteur des deniers du pape Clément VII,
en Périgord (1). On ignore la date de sa mort, mais
il est certain qu'il ne vivait plus en 1 3q8. Il avait
épousé, assisté de Guy, son père, par contrat passé
sous le sceau de la cour de Périgueux, le 5 juillet
1 358, Agnès du Puy, demoiselle (2) fille de Mathieu
du Puy, damoiseau d'Agonac, et sœur d'Aymeric du
Puy, damoiseau; il lui fut constitué en dot une
somme de 700 florins d'or, dont se rendirent cautions
Raimond de Chamberlhac, chevalier d'Agonac , hier
de Rosgard (ou Rogardj, damoiseau de l'Isle, et
Aymeric du Puy, damoiseau. De ce mariage est issu :
Archambaud de Saint-Astier, dont l'article suit.
Il est probable qu'hier de Saint-Astier avait
(1) Arch. du Vatican.
(2) La famille de Dupuy-d'Agonac, dont le nom s'écrivait
de Puteo, ou Putheo, et en patois, de Potf, Pof, ou del Pots,
était différente des Dupuy de Trigonan, de la Jarte et de la
Forêt , dont le nom a toujours été écrit de Podio. Cette famille
était d'ancienne chevalerie, et tirait son origine du bourg d'A-
gonac, à deux lieues de Périgueux. Hélie Dupuy (de Pof), fut
témoin de deux donations faites à l'abbaye de Ligueux en 1 1 1 5,
etleCartulaire de Chancelade a conservé le nom de plusieurs
de ses descendants qui vivaient dans le douzième siècle. Ma-
thieu Dupuy, père d'Agnès, était probablement fils de Hugues,
et petit-fils d'Hélie Dupuy {de Po/j), donzel, mari de Béatrix
d'Agonac, fille de Foucher d'Agonac, donzel, laquelle fit son
testament le 6 des calendes de mars 1 3og.
XVII. 5
66 DE SAINT-ASTIER.
eu un autre fils, qui devait être l'aîné, et au-
quel Archambaud succéda; il s'appelait :
Bertrand ou Bertrandon de Saint-Astier, écuyer
et échanson du duc de Bourgogne. Ce prince
le gratifia d'une somme de 56 livres 5 sols,
pour l'aider à se monter pour son service, par
lettres datées de Dijon, le 21 avril 1 3g5 (1).
Il fut un des seigneurs qui accompagnèrent Jean,
vicomte de Nevers, fils du duc de Bourgogne,
dans son expédition en Hongrie contre les Turcs;
et fut tué, selon les apparences, le 28 sep-
tembre 1396, à la bataille de Nicopolis, dans
laquelle le comte de Nevers fut fait prisonnier,
et Jean de Vienne, amiral de France, Philippe
de Bar, Guillaume de la Trémoille et son fils,
périrent avec un grand nombre d'autres sei-
gneurs français. On raconte que le sultan Ba-
jazet mit en liberté le comte de Nevers et vingt-
cinq seigneurs, moyennant 200, 000 ducats d'or,
et qu'en les congédiant, il les exhorta à prendre
leur revanche. Trois ans après, le duc de Bour-
gogne donna une somme de 100 livres à mes-
sire Jean de Chamberlhac, chevalier, cham-
bellan du roi, ponr l'aider à payer les dettes
de Bertrandon de Saint-Chastier, mort au voyage
de Hongrie, où il avait accompagné le comte de
Nevers, et que Jean de Chamberlhac s'était
chargé de payer : c'est ce qu'on apprend par
des lettres de ce duc, données à Arras, le 8 mai
1399(2).
XIII. Archambaud de Saint-Astier, damoiseau,
bachelier ès-lois, juge général de toute la vicomte de
Limoges, et successivement consul et maire de la ville
de Périgueux , fils d'hier de Saint-Astier , V° du
nom (3) et d'Agnès du Puy. Il étudia en droit, et se
(1) Arch.de la eh. des compt. de Bourgogne, compte pour
ladite année.
(2) Chambre des comptes de Dijon.
(3) On ne peut douter qu'Archambaud tût fils d'Itier de
Saint-Astier, puisqu'il l'assure lui-même dans la souscription
DE SAINT-ASTIKR. 67
destina d'abord à l'état ecclésiastique, comme il parait
par une bulle du pape Grégoire XI , adressée à l 'of-
ficiai de Bordeaux, le 17 des calendes d'octobre, la
quatrième année de son pontificat ( i5 septembre 1 3 74 ),
par laquelle ce pontife le nomma à un canonicat du
chapitre de Saint- Astier, vacant par la mort d'Hélie
Radulfe (1). Il succéda, en 1396, à Bertrand de Saint-
Astier, mort sans postérité au voyage de Hongrie,
qu'on présume avoir été son frère aîné. Il dut pour lors
quitter l'habit ecclésiastique , puisque ce fut vers le
même tems qu'il se maria ; il lit ratifier, en 1 3o8, par
les frères de Taleyrand de Saint -Astier, la vente de
cinq sextiers et une émine de froment de rente sur le
moulin de Ratfelier, que ce dernier avait faite, le
lundi avant la Toussaint i382, à Itier de Saint-Astier,
père d'Archambaud, sous les conditions de la ratifica-
tion d'Izarn et d'Alandon de Saint - Astier , frères
de Taleyrand. Ces derniers lui firent une donation
pure et simple de cette rente (2), par acte du dernier
février 1398 (v. st. ) Il reçut, le 19 août 1403, une
procuration de Marie de Chabans, demoiselle d'Ago-
nac (3); et le 1" juin de Tanne'e suivante 1404, il
en reçut une autre d'Arnaud de Biras, et d'Hélie de
la Jane; est nommé dans le procès-verbal des assises
tenues à Périgueux, par le lieutenant du sénéchal de
Périgord, le samedi après la fête de l'Assomption de
du contrat de mariage de son père, qu'il a écrite de sa propre
main ; on y lit ce qui suit : Instrumentum dotale patris et matris
mei Archambaldi de Sancto Asterio ; et d'une autre écriture de
la même époque, ou environ : La letra del maridatge que fo
fach entre Itier de S. Chastier, fils de Gui de S. Chastier, donjel
de Leyla, ou Agnes del Pot^,filha de Mathiou del Pot^,don\el
d'Agonac.
(1) Arch. du Vatican, reg. coté Gre'g. XI, tom. 22, an. IV,
fol. 371, verso.
(2) Ancien répertoire des titres de l'Isle. fol .... Cette rente
sur le moulin de Raffelier appartenait encore, deux siècles
après, à la maison de Saint-Astier, puisque ce fut sur elle que
François de Saint-Astier, seigneur de la Barde, assigna une
pension annuelle de cent livres, qu'il donna au collège de Ber-
gerac, le 3o août ibyG (Arch. de la mais, de ville de Bergerac).
(3) Arch. du château de la Cousse.
68 DE SAINT-ASTIER.
la Vierge, et le mardi avant la saint Mathieu 1405(1);
était consul de la ville de Périgueux, dès Tan 1407,
et prêta, en cette qualité, conjointement avec Arnaud
de Bernabé, maire de la même ville, un canon de
métal, muni de poudre, et autres objets nécessaires à
Bertrand de Grignols , siegneur de Frâteaux [2). Il
prend les qualités de bachelier es- lois, damoiseau et ori-
ginaire du lieu de l'Isle, dans une transaction passée
le pénultième décembre 1408, entre Hélie de Saint-
Astier , damoiseau du lieu d'Allemans , et Raimond
de la Porte, damoiseau de l'Isle. L'année suivante 1409,
il était juge général de toute la vicomte de Limoges (3),
et tint, en cette qualité, plusieurs fois les assises à
Exideuil, entr'autres les i3 février, 20 mai et 4 juillet.
Le procès-verbal de la seconde de ces assises , fait
mention d'une dame des Bories ( sans autre désigna-
tion), comprise dans un rôle des nobles de la châtelle-
nie d'Exideuil, qui devaient hommage au vicomte de
Limoges. Il reçut, le 27 avril 141 1, de Hélie de Saint-
Astier, damoiseau d'Allemans, qui l'appelle son bien
aimé et très-cher cousin, et de Raimond de la Porte,
damoiseau de l'Isle, la donation de tous les droits
qu'ils avaient sur le moulin de Raffelier, situé sur
la rivière de Drône , dans la paroisse de l'Isle; et le
10 août 1416, Mondète de Saint-Astier, demoiselle,
qui le qualifie son bien aimé et très-cher ami et cousin,
lui fit donation de tous ses biens meubles et immeubles,
sous la réserve de l'usufruit, sa vie durant. Il fut élu,
en 14 19, premier consul de la ville de Périgueux;
reçut, en 1425, une procuration d'Adèmar Bouchier;
fut nommé maire de Périgueux, en 1428, suivant un
registre de l'hôtel de ville, qui fait encore mention
de lui en 1429 (4). Il est probable qu'il mourut cette
année, ou la suivante, car tous les actes subséquens
sont1 passés au nom de Fortanier, son fils.
Aucun titre ne fait connaître le nom de la femme
d'Archambaud; mais tout porte à croire qu'elle était
(1) Arch. de l'hôtel de ville da Périgueux.
(a) Ibid.
(3) Arch. de Pau.
(4) Arch. de la maison de ville de Périgueux.
DE SAINT-ASTIER. 69
issue de U maison de Grézignac , et rillc unique de
noble homme Bertrand de Grézignac , damoiseau , et de
Jeanne Vigier (1) , et petite-fille de messire Bernard de
Grézignac , chevalier , maître-d'hôtel du roi, et viguier
de Toulouse. De ce mariage provinrent :
i.° Fortanier , ou Forton, dont l'article suit ;
2.°N.... de Saint-Astier, qui fut mariée deux fois,
i.° avec N.... de Chahans, damoiseau de Men-
signac ; 2.0 avec N.... de la Brande, damoiseau;
c'est ce qu'on apprend par le testament de Jean
de la Brande , prêtre , chanoine de l'église de
Saint-Etienne de Périgueux , et chapelain de
l'église d'Allemans , daté du 26 août 1463, par
lequel il fait ses héritiers universels, noble
homme Fortanier de Saint-Astier , qu'il appelle
son oncle ( avunculum suam ) , et Marie de
Chabans de Mensignac, sa sœur.
Branche des Bories.
XIV. Fortanier _, ou Forton de Saint-Astier , Ier du
nom , damoiseau de la ville de Périgueux , seigneur des
Bories (2) . de Bernabé , de Lieudieu , de Verzinas , de
Valmensengas , de la maison noble de l'Isle , située
dans la ville de ce nom, et de la seigneurie du Chause-
Nicoulon, près la ville de Saint-Astier, né vers l'an 1400,
(1) Bertrand de Grézignac épousa> en 1379, Jeanne Vigier,
dame de Caussade, etc., fille unique et héritière de Corbo-
rand II de Vigier, viguier du Puy-Saint-Front de Périgueux .
et d'Isabeau de Domrae ; et comme il existait entre eux une
affinité spirituelle, provenant de ce que Bertrand de Grézignac
avait été tenu sur les fonts du baptême parla mère de Jeanne,
Vigier, ils obtinrent le 24 juillet 1379,. du pape Clément VII,
un bref de dispense de cet empêchement. Bertand de GrézU
gnac fut tué , peu années après son mariage , à la bataille
de . . . . , en Espagne ; et sa veuve se remaria , avant l'an
1395 , avec Henri de Cugnac , chevalier, anteur de la branche
de Cugnac de Caussade
(2) Forton de Saint-Astier est le premier de sa famille qui
se soit qualifié seigneur des Bories (de las Borias) ; il prend
cette qualité, pour la première fois, dans un acte d'échange du
12 août 1444. Il la prend aussi dans son contrat de mariage
avec Catherine Chabrol, de l'an 1446.
y0 DE SAINT-ASTIER.
avait déjà succédé à Archambaud , son père, en 1430,
suivant un acte du 20 octobre de cette année (1), par
lequel Arnaud de Laporte, damoiseau , fils aîné de
Raimond de Laporte de l'Isle, déclare avoir vendu
divers cens et acaptes à Hélie Moschard (2). Les habitants
de Périgueux lui donnèrent une marque éclatante de
l'estime qu'ils faisaient de sa personne, et de la con-
fiance qu'ils avaient dans ses talents militaires, lors qu'à
peine âgé de trente ans, ils le choisirent, le 3 mai
143 1 , pour leur capitaine, et lui confièrent la garde
et la défense de leur cité , qui était alors menacée par
les Anglais (3). Quatre ans après, ils lui en donnèrent
une nouvelle preuve en le nommant maire de leur ville,
charge très-importante dans ce tems-là, et qu'il a oc-
cupée quatre fois dans le cours de sa vie; savoir, en
1437, 1440, 1454 et 1461. -Il est mentionné dans un
acte de l'an 1433, avec Sibille de Saint-Astier , dame
de la Cour et de l'Isle (4); et deux ans après (en 1435),
il fut député par l'évêque et la ville de Périgueux, à
l'assemblée convoquée, pour le Ier mars, à l'Isle-Jour-
(1) On apprend, par cet acte, que la maison que Forton
possédait à l'Isle, était située près des fossés de la ville.
(2) Extr. d'un registre de Folheronis, notaire, aux arch. du
château de Lieudieu.
(3) « Coumo nous Mayé et cossours de la villo et citât de
» Pereguers fuyessem informa que lous Angleis ayessen eu-
»> treprey de preney ladito citât; et que nous, per las grandas
« couchas que nous aviem de gardar ladito villo, ne podem
» vaquar, ni entendre à la gardo de ladito citât ; aujourd'hey,
» per lou vouley et conser de la communauta d'aquesto villo,
» avem éligi honorable écuyer Forto de Sent-Astier, per esse
» nostre lieutenen-capitani, per nous eyspécialcment et expres-
» soment donem à la gardo , et gouvernar icello citât. Lou-
» quau, après lou seroment qu'eu o preytat, nous a jurât et
» proumey sur lou sen eyvangeli nostré Seignour, de bien et
» loyalomen, à son loyal poudey, nous gardar, menteney la-
» dito citât en nostro vrayo seignourio et obéyssenso, etc. Lou
> IIIe jour d'au mey de may tnillo quatre cents trento un :
» présents Arnaud de Bernabé , et Olivier de las Ribieyras » .
(Arch. delà maison de ville de Périgueux, petit livre noir, fol.
1 1 3 — Me'm. impr. de la ville, tom. 3, preuv.p. 481, n°. 78).
(4) Reg. de Folheronis, cité plus haut.
DE SAINT-ASTIER. 71
data, par le comte d" Armagnac (1). L'année suivante
1436, il se chargea, malgré les difficultés et le danger
qu'il v avait à voyager dans un pays couvert de troupes
ennemies, de porter une somme de cent écus à Berenger
ajon. évoque de Perigueux, que les troubles et les
guerres, dont son diocèse était le théâtre, avaient forcé
de se réfugier dans sa prévoté de Beaumont, en Rouer-
gue (2). Il assista, comme témoin, le i3 février 1438
( v. st. ), à une donation faite par Amalric, seigneur
ssac, à Bertrand d'Abzac, seigneur de Montastruc ;
et à un échange que Jean de Bretagne, comte de Pen-
thievre fit, le 12 août 1444, avec noble Bernard de
Lestrade, seigneur de la Cousse : il prend, dans ce
dernier acte, la qualité de seigneur des Bories; reçut avec
Malrigon de Bideran, le 2 3 mars 1444 (v. st. ), une
procuration d'Amalric dEstissac, chevalier; donna quit-
tance, le 3o mars 1445, à Charles de Talleyrand, sei-
gneur de Grignols, lieutenant au comté de Périgord,
pour Jean de Bretagne, comte de Penthièvre. d'une
rente de dix livres, que lui ( Forton ) et les siens avaient
perçue de toute ancienneté sur le péage de Monpont (3) :
cette quittance fut passée devant notaire, dans la Bar-
becane de la ville de Grignols, en présence d'Hélie de
Taillefer, damoiseau de Grignols d'Arnaud de Lapone,
(1) Livre de compî. de Pierre Magnan, conservé autrefois dans
les arch.de Vévêché de Perigueux, fol. i3g, verso.
(1) . . . Item 8 maii (H36), tradidit Fortoni de Sancto As-
terio. C scuta , quœ portavit dicto domino episcopo, apud
Bcllum montem {Livre de comptes de P. Magnan, fol. 2o3 ).
L'évêque Béren^er d'Arpajon , sur lequel le Gall. Christ donne
fort peu de détails, était issu de l'ancienne maison d'Arpajon ,
en Rouergue ; il fut nommé à l'évê-hé de Perigueux, par le
pape Jean XXIII, le 14 mars 1414 (v. st.), et mourut le 2
septembre 1437.
(3) On ne connaît pas l'origine de cette rente : on trouve
seulement que le 3 des nones de mai 1281 , il fut passé, entre
Archambaud III, comte de Périgord, et Iticr Vigicr. fils
d'Audoin et Marie sa femme, une transaction par laquelle
ces derniers cédèrent au comte tout le droit qu'ils avaient sur
le péage, le four et autres objets dépendants de la chàtellenie
de Monpont, moyennant la somme de 10 livres qu'ils se réser-
vèrent sur ce péage.
y2 DE SAINT-ASTIER.
damoiseau de l'Isle. Il acquit,, le 10 décembre 1446, de
Pierre Costans, et de Pétronille Boucher, sa femme,
une renie sur une maison située à Périgueux, dans la
rue appelée de Port de Graule ; reçut, le 19 du même
mois, une donation pour services rendus, d'Olivier de
Béron, damoiseau ; assista, le 23 août 1447, à l'entrée
solennelle d'Hélie de Bourdeille, évêque de Périgueux (1) ;
passa un acte, le 29 octobre 1447, avec nobles Pierre
et Bertrand de la Bertrandie, et messire Bernard de
Fanlac, en présence de nobles Jean de la Cropte et
Jean de Laurière(2); assista, le 21 mars T448 (v. st.),
au contrat de mariage d'Hélie Dupuy, damoiseau de
Périgueux, avec Hélis de Gasques : et au traité fait à
Grignols, le 18 janvier 1449 (v. st. ), entre Jean de
Bretagne, comte de Ponthièvre, Jeanne de Beynac,
dame de Montastruc, et Jean d'Abzac, son fils, au
sujet de la reddition du château de la Force; en pré-
sence de nobles hommes Gautier de Perusse, seigneur
d'Escars, et de Bertrand de Lur, seigneur de Freys-
sinet (3); ascensa, le 3 février 1450 (v. st. ), deux
ténements, situés dans la paroisse de Bassillac, à Jean
Peyrouny, ou la Guyonnie, originaire de la paroisse
de Donzenac et de Sainte-Ferreole, en Limousin ( 4 ) ;
fut présent, le 25 décembre 145 1, à la donation de
la terre de Razac, faite par Jean de Bretagne à Hugues
de Beyly, chevalier ; fit faire le 14 avril 1452, devant
ce dernier, par Jean Dupuy, bachelier ès-droits, une
enquête au sujet de l'acquisition qu'il avait faite d'un
moulin appelé Moli nuo, situé sur le ruisseau de la
Gardonete, près de Montcuq, en Périgord, qui lui
avait été vendu par Pierre de Tanac, ou Tenac. For-
ton jouit environ un an de ce moulin, et en perçut
(1) Hélie de Bourdeille fut nommé à l'évêché de Périgueux ,
le 17 novembre 1437, et ne fit son entrée solennelle que dix
ans après.
(2) Extr. des manuscrits de M. le marquis de Lambertie.
(3) Arch. du château de la Force, manuscr. de M. Prunis, à
la Bibl. du Roi.
(4) La population était tellement diminuée en Périgord,
dans le quinzième siècle, que les seigneurs furent obligés de
faire venir des familles du Limousin et de l'Auvergne pour
cultiver leurs terres.
DE SAINT-ASTIER. 73
les revenus jusqu'à ce que le comte de Huntirtgton,
anglais, étant venu ci Périgord, à la tête d'une nom-
breuse armée, Gaillard de Noialhes, capitaine du château
de Montcuq, pour les Anglais, prit de force ce moulin,
en haine de ce que Forton était du parti français, et le
retint jusqu'à ce que le seigneur d'Orval, (de la maison
d'AlbreO, eut remis le château de Montcuq sous l'obéis-
sance du roi. Il obtint le 9 novembre de la même année,
des lettres d'Hélie de Bourdeille, évéque de Périgueux,
qui confirmèrent la fondation qu'Arnaud de Bernabé et
Catherine Beyneych, sa femme avaient faite dans l'église
de Saint-Front, d'une vicairie , sous l'invocation de
saint Barnabe : ces lettres furent données en présence
de Fortanier de Roux, grand archidiacre de l'église de
Périgueux, et d'Aymeric de Merle , homme de loi.
11 fit, le 12 novembre 1455, un acensement, dans
lequel il prend la qualité de damoiseau , seigneur des
Bories et de Valmensengas, habitant de la ville de Péri-
gueux ; obtint, le 28 avril 1457, un jugement des re-
quêtes du palais, sur un différend qu'il avait avec Denis
du Croiset, écuyer, receveur des aides pour le roi, au
pays d'Auvergne, comme mari de Marguerite Chabrol ;
présenta, le 4 novembre 1458, Jean Dupuy, prêtre, au
chapitre de Saint- Front de Périgueux, qui lui conféra
la vicairie de Saint-Barnabe ; acensa , le 2 novembre
1461, à Pierre Myto, habitant de Périgueux, la borie,
vulgairement appelée de Margot, située dans la paroisse
de Trélissac, sous le devoir de douze boisseaux de fro-
ment de rente, etc.; il prend, dans cet acte, la qualité
de damoiseau, seigneur des Bories et de Bernabé, et fils de
feu Archambaud de Saint-Astier (1); fit, vers le même
tems, plusieurs autres acensements, entr'autres celui
du ténement de Mirabel, situé dans la paroisse de Sa-
nillac, le 9 juin 1462. Enfin il fit son testament (2),
(1) Orig. enparch., ci-Jevant aux arch.du château de Lkudieu.
(2) Dans le préambule de ce testament, rédigé en latin ,
il prend le nom de Fortanerius , et dans les clauses, écrites en
patois, il est appelé Forto de S.-Astier, senhor de las Borias.
Les conseils sages et paternels qu'il donne à ses enfants méritent
d'être rappelés ici. «« Item volé et ordonné que mosd. héritiers
» universalz Johan et Anthoni se aven à guovernar et conduyré
» au fiait de lours partaiges et divisions de mosd. beys, et de
74 DE SAINT-ASTIER.
le 26 mars 1462 ( v. st. ), par leqael il choisit sa sépul-
ture dans la chapelle de Bernab^ à Périgueux, auprès
de Catherine Chabrol, sa femme ; ordonna l'exécution
du testament de cette dame; demanda mille messes,
dont il o/donna que moitié fût acquittée dans l'église
de Saint-Front; et nomma, pour ses exécuteurs testa-
mentaires, messires Bertrand de Lur, chevalier seigneur
de Freyssinet, Guinot d'Abzac, seigneur de la Douze,
Jean de la Brande, Jean Dupuy, seigneur de Trigonan,
Guillaume de Lur, et Jacquette Cotet, (femme du
testateur). Deux ans après, il ratifia ce testament, par
acte passé le 12 février 1464 (v. st.), en présence
d'Arnaud de Fayard, de Martial Chasteau et autres, et
mourut la même année. Il avait été marié trois fois,
i.° par traité passé au lieu de Freyssinet, diocèse de
Limoges, le 11 novenbre 1432, à demoiselle Hélis
[Ahêli\) de Lur, sœur de Bertrand de Lur, damoiseau
et fille de Jean de Lur, aussi damoiseau, seigneur, en
partie, de Freyssinet, et de défunte dame Marguerite
du Breuil : il lui fut constitué, pour sa dot, une somme
de trois cents deniers d'or, appelés écus à la couronne,
bons et loyaux, du poids de trois deniers chacun, et des
habits bons et compétents : son père et son frère lui cédè-
rent en paiement de partie de cette somme, la terre
qu'ils avaient à Flavinhac, le village de la Beroudie, et
de l'Estanc-Robert} en la paroisse de Freyssinet. Cet acte
fut passé en présence de Bardin Cotet, de Guy de Jous-
sineau, de Jehan d'Aymeric, seigneur de Royère, et de
Renaud de Corbiers, seigneur de Corbiers, damoiseaux.
Il épousa en secondes noces, par contrat passé en la
ville de Périgueux, le 4 juillet 1446, Catherine Chabrol,
dame de Bernabé (1) issue d'une ancienne et hono-
» toutas autras chousas et debatz, qu'ilz poirren aver ensemble,
» amprés mon trespas, à l'ordonnansa de mosd. exequtours
» desoubz nonnatz, et amigablament couma bos frayrés, sans
» aver débat, n'y descencion entre culx : mas los pregé tous
» et toutas que se volhen amar ensemble couma bos frayrés .
» et bonas sors deven far ; en prégan lo benéyst lilh dé Dieu ,
« que lor vuclba donnar la soa gracia et la soa bénédiction , en
» aquest monde, et en sa gloria de Paradis, etc. »
(1) Catherine Chabrols n'étant pas née de parents nobles, ne
prenait pas, dans ses actes , le titre de damoisclle ; elle ne pre-
DE SAINT-ASTIER. y5
rablc famille bourgeoise de Périgueux fi), qui jouissait
de grands biens, dont elle hérita, et les apporta dans
la maison de son mari. Elle fit donation, le 2 août 1451,
à Jean de Saint-Astier, son beau-fils, né du premier
mariage de Forton, son mari, des biens qui lui e'taient
échus en vertu des successions de défunts honorables
hommes Hélie Chabrol , licencié es-lois , son père ;
Gérald Chabrol , son ayeul paternel , Bertrande de
Medico, son ayeule paternelle ; Catherine de Bernabé,
sa mère; et Raimond de Raffin, premier mari de ladite
Bertrand !, sous la réserve de l'usufruit, sa vie durant;
à la charge par le donataire de faire célébrer pour elle,
chaque année, dans l'église collégiale de Saint-Front,
cinq anniversaires solennels. Elle fit son testament, le
21 août de la même année iq5i ; par lequel elle de-
manda à être inhumée dans l'église de Saint-Front,
et dans le tombeau où avait été enterré Arnaud de Ber-
nabé, son ayeul maternel; fit plusieurs legs pieux et
autres; et institua Forton, son mari, son héritier uni-
versel. Elle mourut, le même mois, sans laisser d'en-
nait que celui d'honnête femme : elle avait épousé en premières
noces, avant Tan 1439, Mathurin des Nohes (ou des Noyers) .
bourgeois de Périgueux qui testa le 8 juin 1434, et vécut en-
core douze ans. Par une des clauses du contrat de mariage de
Catherine Chabrol avec Forton de Saint-Astier, celui-ci s'en-
gagea à faire sa demeure avec elle, à y faire venir ses cens et
rentes, pour leur avantage commun, et à la traiter comme un
homme noble et de bonne condition doit faire, sans qu'elle soit
tenue, à raison de ce mariage, de changer son état, ou costume
d honnête femme.
(1) Hélie Chabrol, ou Chevrol (Capreoli), licencié ès-lois,
père de Catherine, était, suivant un acte de l'an 1457, en son
vivant, notable homme, riche et puissant. II était fils de Gerald
Chabrol, procureur du roi en la sénéchaussée de Périgord .
et de Bertrande de Medico, et petit-fils d' Hélie Chabrol, mort
avant l'an 1 338. et de Pétronne Jotglar. Il avait été marié trois
fois : 1." le 8 juin 141 1 , avec Catherine de Bernabé , fille
d'Arnaud de Bernabé. bourgeois de la ville de Périgueux, et
de Catherine Beynech, (Benedicti), dont il eut Catherine
Chabrol : 2.» avec Jeanne de Felets, qui le rendit père de Phi-
lippe de Chabrol ; et 3.° avec Gaillarde Martin, dont provint
Marguerite Chabrol, mariée à Denis de Croset (ou Croiset) ,
écuyer, receveur des aides pour le Roi, au pays d'Auvergne .
76 DE SAINT-ASTIER.
faats. Forton de Saint-Astier épousa, en troisièmes
noces, demoiselle Jacquette Cotet, issue d'une ancienne
noblesse du Périgord, à laquelle on donne une origine
commune avec la maison de Chapt-de-Rastignac. Elle
survécut plusieurs années à son mari, et passa un grand
nombre d'actes, en qualité de sa veuve, et tutrice de
ses enfants, entr'autres le i5 juin 1469, le 16 février
1469 (v. st.), le 6 août 1470, et le 17 juin 1473.
Elle fit son testament le 5 août 1476, par lequel elle
demanda à être enterrée ^dans la chapelle de Saint-Bar-
nabi, au tombeau de son mari ; et nomma pour ses
exécuteurs testamentaires Pierre Cotet, chevalier, sei-
gneur du Peuch, son frère, Jean de Saint-Astier, son
beau-fils, Guillaume de Margot, et Jean de la Brande,
chanoines des deux églises de Périgueux. Forton laissa de
deux de ses femmes les enfants suivants :
Du -premier lit :
i.° Jean, Ier du nom, dont l'article suit;
2.0 Jeanne de Saint-Astier, fut mariée, ipar contrat
du 10 août 1455, à Jean d'Abzac, Ier du nom,
seigneur de la Douze, fils de Guy II d'Abzac,
seigneur de la Douze, et d'Agnès de Mont-
louis.
Du troisième lit :
3.° Antoine de Saint-Astier, à qui Forton, son
père, légua, par son testament de l'an 1462
(v. st.), son hôtel de l'Isle, et son hôtel et
repaire du Lieudieu (de Luoc Dieu) dans la
paroisse de Boulazac. Il fut institué héritier
universel par le testament de sa mère, en 1476 ,
et vivait encore le 9 janvier 1480 (v. st.), sui-
vant un acensement dans lequel il prend la
qualité de seigneur de Ligne. Il mourut sans
alliance;
4.0 Jean de Saint-Astier, auteur de la branche du
Lieudieu;
5.° Françoise de Saint-Astier, mariée à Aymeric
la Borie, conseiller au parlement de Bordeaux ;
6.° Agnès de Saint-Astier, épousa , après la mort
de son père, noble homme, Jean de Chassarcl,
seigneur de Solcille, et testa le 2 3 novembre
1 5 1 6.
DE SAINT-ASTIKR. 77
XV. Jehan de Saint-Astier , Ier du nom , da-
moiseau, seigneur des Bories, de l'Hospice de Bei-
nabé, et seigneur viguier de la paroisse de Savignac-
les-deux- Eglises, qualifie noble et puissant homme (i)
est connu par un grand nombre d'actes, depuis l'an
1451, jusqu'en 1404. Il reçut, le 2 août 145 1, la do-
nation que lui Ht Catherine Chabrol, sa belle-mère; est
nommé dans un jugement des requêtes du palais de
Paris, du 28 avril 1457. Son père l'institua par son tes-
tament du 26 mars 1462 (v. st.), héritier de son hôtel
des Bories avec ses dépendances, et de tout ce qu'il pos-
sédait dans les châtellenies d'Auberoche et de Thiviers.
Il partagea, le 28 mai 1470, avec Jacquette Cotet, sa
belle-mère, tutrice de Jehan et Antoine, ses enfants, les
biens qu'ils avaient acquis en commun de noble homme
Denis de Croizet, lesquels avaient appartenu à Hélie
Chabrol : Jean de Saint-Astier eut pour sa part les té-
nements de la Sudrie et de la Masardie, situés dans la
paroisse de Cubjac, la Rigaudie dans celle d'Eyliac, des
rentes à Marsaneix, une maison dans la paroisse de Saint-
Silain, etc. (2); obtint, le 14 juillet de la même
année, des lettres de Charles, duc de Guienne, adres-
sées à ses sénéchaux de Guienne, Querci, Périgord et
Agénois, et au bailli de Martel, pour contraindre Jac-
quette Cotet, à faire faire un inventaire des biens de son
mari, dont elle s'était mise en possession, sans avoir
rempli cette formalité; acensa, le 2 juillet 1473, un
moulin, situé sur l'Isle, dans la paroisse d'Antonne,
au lieu appelé Lo gua de Benche, entre le bourg d'An-
tonne, et le lieu, ou repaire de Las Borias; obtint, le
7 mai 1476, de Jean de Talleyrand, seigneur de Gri-
gnols et prince de Chalais, la remise de certains objets,
dont Charles de Talleyrand, père de ce dernier, avait
(1) On voit, par son testament, que la maison qu'il habitait
à Périgueux était située dans la rue de la Limogeanne, et était
contiguii à la maison de Lanmary.
(2) Il est fait mention dans cet acte de plusieurs autres tc-
nements dont les noms subsistent encore, tels que ceux dcl
Chause et de la Broussencie , dans la paroisse d'Antonne, la
Brunetie. Dechourac, de Trarieu, du Cheyron (del Cheyro) ,
la Filholie, etc. , dans la paroisse de Sarliac, etc.
78 DE SAINT-AST1ER.
confié la garde à Forton de Saint-Astier, son père, le
24 juin 1454; fut nommé, le 5 août même année (1476),
un des exécuteurs du testament de Jacquette Cotet, sa
belle-mère; acensa, le 11 septembre 1480, à Léonard
Mignot et à Etienne Rieupeyroux, le mas ou territoire
de la Pomarède, dans la paroisse d'Antonne; fit un ac-
cord, conjointement avec sa femme, le 24 janvier 1480
(v. st. ), avec Arnaud, seigneur de Hautefort, et d'Es-
coire, son beau-frère ; par lequel ce dernier lui céda la
jouissance de la terre d'Escoire, jusqu'à l'entier paie-
ment de la somme de trois cents écus d'or, restant de
la dot qu'il avaient constituée à Jeanne, sa sœur, épouse
de Jean de Saint-Astier; fit divers acensements dans
les paroisses de Saint-Laurent-du-Manoire, de Savi-
gnac, Mayac, etc., dans les années 1481, 1482 et 1483;
transigea, le 7 mars 1483 (v. st. ), avec Jean de Saint-
Astier, le jeune, seigneur de Ligne, son frère, sur une
contestation élevée entr'eux au sujet de la succession
d'Antoine de Saint-Astier, leur frère : ils nommèrent
pour arbitres nobles hommes Jean de la Brande, cha-
noine de l'église cathédrale de Périgueux, Jehan d7Ab-
zac, seigneur de la Douze, Jean Dupuy, seigneur de
Trigonan, et Jean Chassarel, seigneur de Solelie (ou
Souleille), qui firent deux parts des biens provenant
de cette succession (1). Il acquit, le 4 décembre 1487,
d'Alain, sire d'Albret, comte de Périgord, la justice des
bourgs et paroisses d'Antonne et de Sarliac, jusque la
rivière de l'Isle, avec le droit de créer des officiers pour
Texercice de cette justice, élever des fourches patibu-
(1) La part qui échut à Jean de Saint-Astier était composée
de tous les biens, cens et rentes que sa maison avait dans les
paroisses de l'Isle, Bussac , Douzillac et Sorges, les moulins à
blé et à tan, appelés de Bernabé, situés sur la rivière de l'Isle.
près de Périgueux, et les prés en dépendants, la borie de Bernabé
et le tènement appelé lo mas Pinet, situés dans la banlieue de
Périgueux, le mas de Luminadc, dans la paroisse de Cornille .
le moulin, les terres et autres héritages que le nommé Faye
tint dans les paroisses de Beauronne et de Sourzac, près Don-
zillac, et ailleurs, les biens et rentes tenus par un nommé Mo-
laus, dit la Mosnarie, dans les paroisses de l'Isle et Brassac, et
les rentes dues par Jean Chandos, dans la paroisse de Saint-
Barthelemi de Double, et*.-.
DE SAINT-ASTIER. 79
laires, le droit de guet, péage, etc. Enfin, il fit son
testament, au château des Boiies, le 25 août 1493; par
lequel il choisit sa sépulture dans l'église d'Antonne,
devant l'autel de saint Martin ; fit plusieurs legs pieux,
entr'autres aux cinq hôpitaux de Périgueux, connus alors
sous les noms de Brunet, Saint-Silain, Larsaut, Char-
roux, et du grand cimetière de Saint-Pierre , nomma
exécuteurs de ses dernières volontés, Guillaume d'Ab-
zac, chanoine des deux églises de Peiigueux, protono-
taire du Saint-Siège, et conseiller au parlement de Bor-
deaux, et Jean d'Abzac, seigneur de la Douze, ses
neveux, et Jean de Saint-Astier, seigneur de Ligne,
son frère. Il vivait encore, le 24 décembre 1494, sui-
vant une acense dans laquelle il se qualifie seigneur de
las Borias, et viguler de Savignac-les-deux-Eglises ( 1 ),
qu'il fit, le même jour, à Jean Laval, d'une pleydure,
située à Savignac, au-dessous du grand hospice de las
Vigerias. Il avait épousé, par articles passés le 9 no-
vembre 147 1, Jeanne de Hautefort, sœur germaine de
noble homme Arnaud de Hautefort, écuyer, seigneur
de ce lieu, de Thénon, Naillac, et Escoire, qui lui
constitua en dot la somme de huit cents écus d'or: elle
était fille d'Antoine de Hautefort, seigneur des mêmes
terres, et de Raimonde d'Abzac-de-Montastruc ( 2 ). Elle
survécut plusieurs années à son mari, et passa des actes
en 1 5 14 et années suivantes; et vivait encore le i5 avril
1 3ï3 ; suivant une reconnaissance fc'odale qui lui fut
faite, à raison du quart des villages de la Peyre et de
Laval, situés dans la paroisse d'Azerac; elle est qualifiée
dans cet acte, noble et puissante damoisclle (3). De cette
alliance naquirent :
Forton, son père, avait pris la même qualité dans un
le juillet 1454.
(a) Cet acte fut passé en présence de plusieurs parents des
contractants, entr'autres de Frénon Hélie, abbé de Dalon et
de Tourtoirac , de Jean ei'Abzac, seigneur de la Douze et de
Reilh c, d'Antoine de Sermet , seigneur de Sermetet de Sau-
veterre, et de Jean de Royère, chevaliers, de Jean du Puy,
seigneur de Trigonan, etc.
(3) Ce fut Jeanne de Hautefort qui jeta, en 1497, les fon-
dements du château actuel de Bories, un des plus beaux mo-
numents d'architecture des premiers tems de la renaissance des
arts. Henri de Saint-Astier le fit continuer en 11)04.
80 DE SAINT-ASTIER.
i .° Geoffroi de Saint-Astier fut d'abord chanoine
de l'église cathédrale de Périgueux, par résigna-
tion de Jean de la Brande, et prit possession, le
4 juillet 1489 : mais il quitta bientôt après l'habit
ecclésiastique, pour embrasser la profession des
armes; car on le trouve en 1496 et i5o3, servant
en qualité d'homme d'armes dans la compagnie
du seigneur d\Albret. Il fut institué héritier
universel, par le testament de son père, le 25 août
1493; '.acquit, en 1498, la justice du bourg et
paroisse de Savignac-les-Eglises du seigneur
d'Albret, qui avait déjà vendu à Jean de Saint-
Astier, son père, celle des paroisses d'Antonne
et de Sarliac. Il mourut sans laisser de pos-
térité;
2.0 Jean II, dont l'article suit;
3.° Philippe de Saint-Astier fut mariée en 1485, à
Guillaume de Lasteyrie, seigneur du Saillant,
en Limousin;
4.0 Jeanne de Saint-Astier épousa, le 6 août 1494,
Pierre de Lasteyrie-du-Saillant , seigneur de
Floumont.
XVI. Jean de Saint-Astier , IIe du nom, écuyer,
seigneur des Bories, Sarliac, Antonne, Savignac-les-
deux-Eglises, de la maison noble de Saint-Astier, en
la ville del'Isle, et par moitié, del chause, situé dans la
paroisse de Saint-Astier. Son père lui légua, par son tes-
tament du 2 5 août 1493, la borie appelée de Bernabé,
une maison qu'il avait à Périgueux, dans la rue de la
Limogeanne , joignant la maison de Lanmari , une
vigne au Puy de Tondo, une autre appelée Veneoca, et
un pré dans la paroisse de Trélissac, etc. Geoffroi, son
frère aîné, étant venu à mourir quelques années après,
il recueillit sa succession et devint le chef de sa maison.
11 passa deux cédules, l'une, le 12 janvier i5io (v. st.),
et l'autre, le 8 mai i5ii; consentit une obligation,
datée de Bayonne, le 9 novembre 1 5 12, en faveur de
Jean L'Empereur, marchand de la ville de Tours,
de la somme de cinquante-cinq livres et seize sols tour-
nois, pour du drap de soie qu'il avait acheté de ce mar-
chand ; vendit, conjointement avec sa mère, le 1 3 juin
1514, à Geoffroi, baron de Beynac et de Comarque,
DE SAINT-ASTIER. 81
la paroisse de Savignac, avec tout droit de justice haute
moyenne et basse ; en présence de Gilles de Royère, et
d'Antoine de Lescun, écuyers ; fit vente au chapitre de
l'église cathédrale de Périgueux, le 6 mars i5i6(v. st.),
d'une rente de cent sols tournois, qu'il assigna sur les
moulins de Bernabe , dans les paroisses de Trélissac et
de Saint-Martin ; eut un procès à la cour du sénéchal de
igord, au mois de juin 1 5 1 7, contre Gerald Chalup.
Pierre Dupuy, prêtre, chapelain de Saint-Germain, lui
revendit, le 27 août i5i8, une rente de dix charges de
froment , qu'il avait acquise de lui , Ile 27 septembre
1 5 1 6 , pour le prix de deux cents livres. Il donna quit-
tance, le 21 janvier 1524 (v. st.), à noble François de
Fanlac , seigneur de Saint-Orse, par les mains de
noble Louis de Chaumont, seigneur de Labatut, beau-
père de ce derpier, de certaine quantité de rente qu'il
lui devait. Enfin, il fit son testament, étant malade,
au château des Bories, le 11 août i52Ô, par lequel il
demanda que son corps fût inhumé dans l'église d'An-
tonne, aux tombeaux de ses parents, et qu'on appelât à
son enterrement, vrille prêtres, messe chant ans ; fit plu-
sieurs legs pieux entr'autres un de trente sols, aux
pauvres Ladres de Périgueux ; ordonna que les testa-
ments de ses père et mère^ frère, aïeul et autres, ses
prédécesseurs, fussent exécutés ; donna l'administration
et le gouvernement de ses enfants, encore en mino-
rité, à Catherine de Martel, sa femme; et nomma exé-
cuteurs de ses dernières volontés, Pierre de Lasteyrie-
du-Saillant, seigneur de Floumont, et Jean de Lagut
seigneur de Montardit ; fit un codicille, le 26 du même
mois (1), et ne vivait plus le 7 janvier de l'année sui-
vante Ô27 (v. st.).
Il avait épousé, par traité passé à Saint Germain-
en- Laye,le 3 août 1D20, demoiselle Catherine de Mar-
tel, fille de feu noble Louis de Martel, seigneur de la
Roche-du-Maine, et de dame Catherine de Sully : ce
traité fut passé du commandement de la reine Claude
ii légua, par cet acte, une robe de damas à Françoise du
saillant, sa nièce, quand elle se mariera, et une autre robe de
iamas à Marguerite du Saillant, aussi sa nicce.
XVII. G
82 DE SAINT-ASTIER.
de France, femme du roi François I" (i); en présence
de Henri Bohier, chevalier, seigneur de la Chapelle,
conseiller du roi et général de ses finances, Robert de la
Marthonie , chevalier , seigneur de Bonnes , conseiller
et maître d'hôtel ordinaire du roi, Geoffroi de Pompa-
dour , licencié ès-droits , archidiacre de Périgueux , et
noble Foucaud du Saillant. Elle vécut plusieurs années
après la mort de son mari, et passa un grand nombre
d'actes , dont on ne rapportera ici que les principaux. Elle
reçut, étant veuve, le 7 janvier 1526 (v. st.), la quittance
d'une rente , de la part du receveur du chapitre de Péri-
gueux ; obtint , le 2 janvier 1529 (v. st.) , en qualité de
tutrice de Foucault, son fils, et conjointement avec
Guillaume de Belet, curateur datif de ce dernier , une
sentence en la sénéchaussée de Périgord; par laquelle,
sur le rapport de nobles Forton et Jean de Saint-Astier,
frères et autres, elle fut autorisée avec ledit curateur, à
vendre partie des rentes qu'elle avait dans les paroisses
de Brassac , l'Isle et autres circonvoisines, jusqu'à la
concurrence de la somme de 930 livres. Son intention
était de racheter le repaire noble, appelé la petite Borie,
situé près de Périgueux, que feu Jean de Saint-Astier,
seigneur des Bories, avait vendu, avec pacte de rachat
pour le prix de douze cents livres ; lequel repaire, est- il
dit, était une pièce noble, de grand revenu, fort utile et
nécessaire audit mineur : cette sentence fut rendue par
Raimond de Fayard, licencié ès-droits, juge-mage royal,
et lieutenant-général civil et criminel en la sénéchaussée
de Périgord ; reçut quittance, le 10 août i532, de
Jeanne de Saint-Astier, dame de Floumont, veuve de
Pierre de Lasteyrie-du-Saillant, de la somme de cinq
cents livres, qu'elle était tenue de lui payer, à raison
de la vente que cette dernière lui avait faite de la petite
Borie (2). Elle reprit le procès, pendant au parlement
(1) ... Et comme il n'y avait alors à Saint-Germain-en Laye
aucun personnage parent de ladite demoiselle, pour répondre de sa
dot, qui était, comme l'on disait, de 4000 livres tournois ,• par le
commandement et congé de la Reine, ledit futur s'engagea de la
prendre avec ses droits.
(2) Au bas de cette quittance est insérée une vente que Ca-
therine Martel lit, le i3 juillet 1 53-2, de deux bracelets de cor-
naline, entournés de ni d'or, un anneau d'or, enrichi de quatre
DE SAlNT-ASTlfclR. 83
de Bordeaux, entre feu Jean de Saint-Astier, son mari,
et Jeanne Arnaud, femme de Jean Perrot, dit Merlant,
seigneur de Crognac, soeur et héritière, pour la moitié,
de feu François Arnaud, dit de Golce ; et obtint un
arrêt de cette cour, le 6 février 1 533 (v. st.), par
lequel les biens contentieux lui furent adjugés , et dé-
fense fut faite à Jeanne Arnaud de l'y troubler, sous
peine de cent marcs d'or, applicables au roi ; obtint,
du pape Paul III, un monitoire , daté de Rome, le 5
des ides d'octobre 1 535, contre ceux qui avaient envahi
une partie de ses biens et de ceux de ses enfants, et les
retenaient injustement; fut déchargée, le 12 avril 049,
par Jacques de Saint-Astier . son fils , de l'administra-
tion de ses biens, depuis le décès de son mari ; vendit,
le 21 septembre 1 556, quarante-huit charges de blé, à
Jacques Thomasson, bourgeois de Périgueux; on ap-
prend par cet acte, qu'elle faisait alors sa demeure au
lieu appelé les Chouchières, dans la paroisse d'Antonne;
rît un bail pour vingt ans, le 23 avril i56j, d'une mé-
tairie et tenance, appelée de Pinot, dans la paroisse de
Trélissac, et vivait encore, le 11 mars 073, suivant une
donation qu'elle fit à Jean de Saint-Astier, son petit-
fils, des cinq sixièmes qu'elle avait sur la maison et
biens de feu Jean, son mari.
De son mariage provinrent les enfants suivants :
1 .° Jacques, dont l'article suit ;
2.0 Foucault de Saint-Astier, écuyer, seigneur de
Saint- Laurent-de-Double et du Chause : son
père lui légua, par son testament du 1 1 août
i526, la petite Borie, le moulin de Lesparrat,
situé dans la banlieue de Périgueux, et tous les
cens, rentes, et autres droits qu'il avait dans les
paroisses de Beauronne, près Chancelade, Mer-
lande, la Chapelle-Gonnaguet, Saint- Léonard-
de-Dorle, Saint-Apre, Brassac, Celle, Saint-
Martial - de - Viveyrols , Champagne , Cercles ,
Mensignac , l'Aiguillac-de-Lauche , Saint-Astier,
Razac, Saint-Germain, Douziilac, Beauronne,
diamans, et un autre anneau d'or, garni d'une émcraude, pour
le prix de huit vingts livres tournois, en 60 écus sol. à 44 sol^
la pièce, 60 sols, 66 testons, etc.
84 DE SAINT-ASTIER.
Saint-Michel, Saint-Barthelemy et Saint-Lau-
rent-de-Double. Il était encore sous la tutelle de
sa mère, le 10 août 1 532; fut présent aux articles
de mariage de Jacques, son frère, du 24 juillet
1544, et lui fit donation de ses biens. Enfin, il
fit son testament, au château des Bories, le
9 novembre 1 547 ; et mourut, peu de tems
après, sans laisser d'enfants ;
3.° Françoise de Saint - Astier contracta deux
alliances; la première, par articles du 28 avril
i538, avec noble et puissant seigneur François
de Montrocher, baron de ce lieu et de Cieulx,
en Limousin, dont elle était veuve, le 10 mars
1 55 1 (v. st. ) ; et la seconde, avec François de
Turpin-Crissé, seigneur de Buxerolles, en Poi-
tou ; elle testa le 4 mars i5Ô2.
XVII. Jacques de Saint-Astier, seigneur des Bo-
ries, Antonne, Sarliac, Savignac, etc. , chevalier de
l'ordre du roi, gentilhommme ordinaire de sa chambre,
capitaine de cinquante hommes d'armes et de cinquante
lances de ses ordonnances , lieutenant gouverneur pour
sa majesté, au pays de Périgord, etc. , né en 1524; fut
institue' héritier universel par les testamens de son père,
en i52Ô, et de son frère, en 1547. Françoise, sa sœur,
renonça en sa faveur, le 27 mai i538, à tous les droits
qu'elle pouvait prétendre ès-successions de ses père et
mère: il donna à cette dernière, le 12 axril 1549, une
décharge de l'administration qu'elle avait eue de ses
biens, en qualité de sa tutrice (il était pour lors âgé de
vingt-cinq ans )-; racheta le i5 novembre i555, moyen-
nant la somme de deux cents livres, une rente de dix
livres, que Jean, son père, avait vendue le 6 mars 1 5 1 6
( v. st.) , au chapitre de Saint-Etienne de Périgueux ;
reçut, le 26 décembre suivant, une reconnaissance de
Poncet Penot, prêtre, et de ses frères, à raison d'une
maison et de plusieurs héritages, situés dans la paroisse
de l'Isle ; vendit, le 1" août 1 558 , plusieurs rentes
qui lui étaient dues dans les paroisses d'Antonne et de
Cornille, à Hélie de Laurière, chanoine de l'église ca-
thédrale de Périgueux, en présence de Jean Godofre,
hebdomadierdela même église.
Il était entré fort jeune dans la carrière des armes, et
DE SAINT-ASTIER. 83
il la parcourut jusques dans les hauts grades, avec la plus
grande distinction ; il servit d'abord en qualité d'homme
d'armes dans la compagnie du prince de Navarre, puis
devint enseigne de la même compagnie, suivant une
quittance de ses gages, qu'il donna, le 8 janvier 1 558
(v. st. ;, à François de Raconis, conseiller du roi, et
trésorier ordinaire de ses guerres (i). lien donna une
autre pour le quartier de juillet, le 3i de janvier 1 5 59
(v. st.); et une autre, le 18 novembre 1562; fut re-
tenu en l'état de gentilhomme ordinaire de la chambre
du roi, vacant par le décès du seigneur de Fumel par
lettres de sa majesté, datées de Saint-Germain-en-
Laye, le 3 févirer 1 56 1 (v. st.), en considération des
bons , agréables et recommandablcs services qu'il avait
rendus au feu roi, père de sa majesté, en ses camps et
armées, où il s'était toujours trouvé avec charges hono-
rables. L'année suivante, il fut fait lieutenant de cent
hommes d'armes de la compagnie du prince de Na-
varre (2), suivant une quittance qu'il donna, le 24 mars
i5Ô2 (v. st.), à Arnaud Queyroy, commis à la recette
du domaine du roi en Périgord, de la somme de trois
mille livres tournois, dont le roi lui avait fait don, et
qui provenait de la vente extraordinaire du bois de la
foret, appelée Beronenche, en Périgord ; donna, par
acte passé en la ville de Villeréal, en Agénois, le 8 dé-
cembre 1564, à Raimond de Bendat, di Jehan de Pau,
{\)Bibl. du Roi. orig. scellé, et signé Sainct- Astyer.
(2) Jeanne d'Albret, reine de Navarre, lui écrivit à ce sujet
la lettre suivante: «. M. des Bories. puisqu'il a plu au Roy et à
» la Reine vous honorer de la lieutenance de la compagnie de
-> mon fils, je ne doit et ne veux voulloir que ce qui leur plaist,
» mais sûrement que sa esté au respect et opinion qu'ils ont
» que vous m'estes affectionné serviteur, ainsy que leurs ma-
» jestés m'ont escrit, où je feray ces jours-cy réponce; pour
•» ce que je seray toujours bien aise de satisfaire à ce qui viendra
» de leur part, vous regarderés de la vostre à suivre leurs in-
» tentions, et montrer par effet ce que l'opinion consoit et
■> fait facilement juger, afin qu'avec l'expérience que j'en auray
» moy-mesme, en porter le tesmoignage qui sera cclluy le plus
» assuré et pour vous et pour moy. Priant le créateur, etc.
• A Pau, le 4« jour du mois de janvier 1 562 . Vostre bonne
> métresse. Jeanne de Navarre. •>
86 DE SAINT-ASTIER.
décharge des casaques de cinquante hommes d'armes et
soixante-quinze archers, qu'il était tenu lui fournir pour
ladite compagnie, suivant le traité passé entr'eux, le
ii avril 1 563 ; racheta, le 28 octobre 1 565, une rente
assise sur le village de la Jaumarie, paroisse de Cubjac,
qu'il avait vendue, le 21 décembre i56o, à dame Ga-
brielle de Beaupuy, veuve de François de Foucauld,
écuyer. Henri, prince de Navarre, lui donna commis-
sion, le 12 août 1 565, d'empêcher les roturiers et
autres, n'en ayant pas le droit, de chasser dans les
terres et châtellenies d'Auberoche et d'Exideuil ; fut
gratifié par la reine de Navarre, de la somme de cinq
mille livres, à prendre sur les deniers provenants des
amendes des appellations, ressortissant de son juge
d'Appeaux de Ségur, en considération de ses services;
comme il se voit par le mandement que cette princesse
adressa, le 28 juin i566j au trésorier général des fi-
nances de son royaume, pour lui enjoindre de payer
cette somme, la même princesse le chargea, le 23 mars
067, de la pacification du comté de Foix Etant
assurée, dit-elle, de la loyauté et expérience du sieur
des Bories, en affaires importantes et de conséquence,
elle lui donna de pleins pouvoirs pour destituer et priver
de leurs places et charges, les auteurs des troubles et
séditions qui avaient éclaté dans ce pays, et les remplacer
par des personnes capables et suffisantes (1).
La même princesse et le roi de Navarre, son fils, lui
écrivirent plusieurs lettres remplies des expressions les
plus flatteuses et les plus honorables. Ces lettres sont
en si grand nombre (2), que dans l'embarras du choix,
(1) La reine de Navarre termine ainsi sa lettre: « mesme, où
» vous trouverez aucun des auteurs et coupables des séditions,
» murtres, massacres, aucun en nos villes de Foix et pays,
» et contre lesquels vous aurez advertissement certain des de-
» crets et charges desdit cas, que vous les prenez et saisissez,
» ou ferez prendre, saisir au corps, et mettre en lieu sûr, pour
» y estre tenus et gardez, attendant la volonté des commis-
<> saires ordonnez par le roy monseigneur, pour l'instruction
» et jugement des procès concernant lesdites séditions et mur
» très, sur l'advertissement que vous leur en donnerez, etc. •
(2) On en compte 76 de la reine de Navarre, toutes adres-
sées à Jacques de Saint-Astier , depuis 1 562 jusqu'en i56q:
DE SAINT-ASTIER. 87
et pour ne pas trop grossir cet article, on a cru devoir
se borner à rapporter les deux suivantes (r). Le roi
Charles IX lui donna, le 10 janvier 1569, la charge et
conduite d'une compagnie de cinquante hommes d'ar-
39 d'Henri IV, i5 de Charles IX, 7 de Catherine de Médicis.
sans compter celles qui furent écrites par Honorât de Savoie ,
grand amiral de France, et par des ministres, généraux et
autres personnages élevés en dignité.
(1) Lettre de la reine de Navarre, le 8 septembre ibb~.
Monsieur des Bories, le sieur du Saillant, qui m'a présenté,
et à mon fils, vos enfans, vous pourra témoigner comme j'ay
eu bien agréable de les voir, les ayant receuz d'aussy bon cœur
que vous le sçauriez désirer; et croyez que je les tiendray tou-
jours en toute telle recommandation, que je sçay bien que vos
mérites en sont dignes. Yray que si je les connais incliner à
quelque une de vos complexions, je n'oublierav aucune chose
des remèdes propres à les en détourner. Au .reste, M. des Bo-
ries. je n'ay aucunement besoin de vous donner peine des ca-
lomnies dont vous m'avez escrit : car vous pouvez assez avoir
connu jusques icy, en quelle réputation et bonne estime je vous
tiens ; de laquelle telles gens qui pourraient avoir parlé de cela,
et qui ne sont pas pour vous en répondre de la façon que vous
le demandez, ne me sçauront jamais détourner , ni en dimi-
nuer aucune chose. Ainsy donc que vous pouvez en demeurer
satisfait, et vous assurer que je ne perdray oneques la bonne
opinion que j'ay de vous, etc. De Pau. le 8 septembre 1567.
Signé Jeanne de Navarre.
Lettre d'Henri, roi de Navarre, le 8 septembre 1 567.
Monsieur des Bories, celle-cy est pour vous faire entendre
que la reine ma mère et moy, avons accepté vos enfans de fort
bonne volonté, et vous assurons que nous les aurons en telle
recommandation que les services que le père a faits à nostre
maison, et que nous espérons recevoir des enfans. le méritent :
lesquels je mettray peyne à ces fins de leur faire bailler, la meil-
leure nourriture qui sera possible. Au reste vous m'escrivez que
vous avez de bons oyseaux ; si j'avais des chevaux d'Espagne,
je vous en voudrais bailler un. pour vous récompenser de la
perte que vous avez faite de vostre coursier. Si cependant vous
m'envoyez par avancement quelqu'un de vosditz oyseaux, je les
acceptera)- aussy volontairement . comme je prieray Dieu .
M. des Bories, vous donner sa très sainte grâce. Vostre bon
maistre et meilleur amy. De Pau, le 8e jour de septembre i5tï-.
Signé Henry. La suscription est à M. des Bories, mon lieutenant
en ma compagnie.
gg DE SAINT-ASTIER.
mes, taisant le nombre de cinquante lances, fournies
de ses ordonnances, du nombre de ses vieilles et anciennes ;
par lettres donne'es à Monceaux, dans lesquelles sa
majesté s'exprime en ces termes: « Charles, etc. ,
» comme le sieur de la Bory\, nous ayt par cy devant
» faict plusieurs bons et grands secours au faict de noz
w guerres, esquelles il s'est employé dès sa jeunesse,
» avec le contentement de nous et de noz prédécesseurs
» roys, tellement que pour sa vaillance et valleur, il
n est digne de grande recommandation , louange et
» recompense ; ayant mesmes , durant les présentes
» guerres, amené avec luy une bonne trouppe et com-
» pagnie de gentilzh unîmes, très enclins et affectionnez
» à nostredit service, qui sont maintenant en nostre
» armée, commandée par nostre très are frère le duc
» d'Anjou, nostre lieutenant général; et parce que
» . nous desirons singulièrement recognoistre noz bons
r> et loyaulx subjeetz de nostre noblesse et les honorer,
» ainsy que mérite leur sincère affection et bonne vo-
» lonté à nostre dit service, pour lequel ilz ne craignent
» d'exposer liberallement leurs personnes et biens ,
» comme faict ledit sieur de la Borys, etc. »
La même année, et le 18 mai, le roi de Navarre
(depuis Henri IV), lui donna le gouvernement et lui
confia la garde delà ville de Périgueux; il le chargea
en même tems de prendre le commandement de quatre
enseignes, qui étaient sous les ordres du seigneur d'Es-
cars, pour les mener avec lui dans cette ville, et y tenir
garnison (i). Leduc d'Anjou lui écrivit la même année,
(i) La lettre que le roi de Navarre lui écrivit à ce sujet, est
conçue en ces termes: « Monsieur des Bories , pour ce qu'il
» est nécessaire pour le service du Roy, mon seigneur et frère ,
» de commettre quelque bon et vaillant cappitaine au gouver-
» nement et à la garde de la ville de Périgueux, pour empes-
» cher avec forces suffizant.es que noz ennemys ne la puissent
» forcer et surprandre, je vous ay choisy et esleu, tant pour
» vostre expérience, que pour le zèle et affection que je sçay
« que vous portés au service de mondit seigneur , pour estre
» en ladite charge, et commander en ladite ville. A ceste cause,
» je vous prie y acheminer, incontinent, et prendre quatre
» enseignes, que j'ay laissées au sieur d'Escars, pour estre dis-
» tribuées et deppartics par les villes de son gouvernement.
DE SAINT-ASTIER. 89
» de rester dans les environs de cette ville, pour sa
» sûreté, attendu le besoin qu'il y avait de mettre
t> quelque bon et fidèle serviteur, tant pour la garde
» de la ville, que pour empêcher le passage libre que
» les ennemis pourroient avoir en Guienne, en étant
» les maîtres (1) ». Il fut nommé, la même année,
chevalier de l'ordre du roi; lit cession, le 16 mars 1570,
à Gcraud Chancel, conseiller au siège de Périgueux, et
aux héritiers de François de Leymarie, seigneur du Rat,
» que vous menerés avec vous dans ladite ville, pour la garde
- et conservation d'icelle ; ausquelles vous commanderés. en-
» samble aux manants et habitants de ladite ville, et leur or-
» donnerés ce qu'ilz auront à faire pour le service du Roy ; et
» suivant ce que je leur escriptz présentement, ilz ne fauldront
•■ de vous obéyr et satisfére à voz commandementz. Priant
» Dieu, monsieur des Bories. qu'il vous ait en sa sainte
•• garde. Escript au camp de la Rochefoucauit, le i8« jour
• de may 1 569. Signé vostre bon amy Henry. Et au-dessus :
• à monsieur des Bories. chevalier de l'ordre du Roy, et ca-
» pitaine de cinquante lances de ses ordonnances. •
(1) Un registre de la maison de ville de Périgueux, après
avoir rapporté cette lettre, ajoute ce qui suit : • Et quant a ce
» que le sieur des Bories se plaignoit des habitants de Péri-
» gueux, et de ce qu'ils sont lents, monseigneur répond qu'il
• a vu par lui-même et entendu dire tout le contraire. »
Il paraît qu'il était survenu quelque différend entre Jacque5
de Saint-Astier et les habitants de Périgueux, comme on en
peut juger par l'extrait suivant du registre déjà cité. « La com-
b gnie du sieur des Bories, gouverneur de Périgueux, étoit
» toujours logée en cette ville, ou aux environs; et y avoit
• aussi deux ou trois compagnies entretenues par étape. Le
» jour de l'élection du maire Bernard Jay de Beaufort, et des
1» consuls, le comte d'Escars, lieutenant pour le roi en Péri-
» gord et en Limousin, arriva en cette ville, y séjourna de-
• puis le 14 novembre i36q, jusqu'au 19. On tâcha, par son
» autorité, de se décharger dudit gouverneur et des gens de
» guerre ; c'est pourquoi on envoya vers le roi le sieur de
» Meredieu : et il fut ordonné de faire déloger les compagnies.
• Le 24, fut ordonné de recevoir toute la compagnie du
» prince de Navarre, jusqu'à ce qu'il auroit moyen de les
■ payer. Mais cependant on tâcha de fléchir ledit sieur des
• Bories, et il se retira en sa maison, et ordonna à sa com-
• pagnie de se retirer, à condition qu'on lui payeroit les arré-
» rages des 400 livres qui lui étoient données tous les mois
• pour son entretien. »
go DE SAINT-ASTIER.
qui avaient succédé à Martial Brun, du droit qu'il
avait de racheter le pré des Pontets , et les rentes du
moulin de l'Esparrat, qu'il avait vendu au même Mar-
tial Brun ; reçut, le 23 mars de la même année, la
donation que lui fit Marie des Alus, habitant du lieu du
Châlard, près les moulins des Bories, de tous les biens
qu'elle pouvait avoir dans les paroisses d'Antonne et de
Trélissac, et dans la cité de Périgueux ; fut le premier
des quatre commissaires nommés par l'assemblée des
trois états du Périgord, tenue à Sarlat, le 9 août 1 571
( les trois autres étaient les seigneurs d'Abzac-de-la-
Douze, de Gontaut - de -Saint- Génies , et de Losse) :
l'objet de cette assemblée était d'examiner les rôles des
états du Périgord, tenus depuis Louis XII inclusive-
ment, pour régler l'ordre de séance, le lieu et le rang
dans lequel ils devaient être tenus. Suivant un mémoire
de famille, il présida plusieurs fois les états de la pro-
vince. Il fut gratifié par le roi Charles IX, pour plu-
sieurs bonnes et raisonnables considérations, d'une pen-
sion de deux mille livres, à prendre sur son épargne ;
par brevet de sa majesté, daté de Blois le 22 septembre
1 57 1 ; et par un brevet daté d'Amboise, le 16 dé-
cembre suivant, cette pension lui fut assurée pour sa
vie (1). Comme elle ne put pas être bien acquittée,
à cause des circonstances, le roi, par un nouveau brevet,
daté de Duretal, le 20 décembre, lui donna à la place,
(1) Ce brevet porte que « le Roy mectant en considération
» les bons et recommandables services que le sieur des Boryes,
» chevalier de son ordre, et cy-devant lieutenant de la com-
» pagnie de ses ordonnances, estant soubtz la charge de mon-
» seigneur le prince, a jusques icy faictz au deffunctz Roys.
» ses prédécesseurs, et a luy, consécutivement depuis son ad-
» venement à la couronne, durant les derniers troubles passés,
» où il s'est employé de façon que sa majesté n'en peut avoir
» que tout contantement. Sadite majesté qui désire recognois-
» tre envers ledit sieur des Boryes sesditz services, en luy ay-
» dant et donnant moyen d'iceulx continuer avecques autant
» de volonté et d'affection qu'il s'y est jusques icy employé ;
» luy a, pour ccste cause, et pour le recompenser de la lieu-
» tenance de la compagnie susdite, laquelle par commande-
11 ment de sa majesté il a quictée. accordé et accorde, sa vye
» durant, une pension de deux mille livres tournois, etc. »
DE SAINT-ASTIER. 9!
la jouissance, pendant neuf ans, des émoluments du
greffe de la sénéchaussée de Périgueux, évalués à deux
mille cinq cents livres . 11 obtint , bientôt après , le
grade de capitaine de cinquante hommes d'armes ; et
en prend la qualité dans le contrat de mariage de Jean,
son fils, auquel il assista, le 26 juin 1572. Il reçut,
pendant l'absence du roi de Navarre, une commission
de Melchior des Prés , seigneur de Montpezat , lieute-
nant général pour le roi en Guienne, datée de Poitiers,
le 1" septembre 1572, pour commander lui-même à
Périgueux et dans toute la province, afin de pourvoir au
soulagement du peuple, à la sûreté des places, y éta-
blir des commandants, empêcher les attroupements des
mal- intentionnés, etc. Ce fut vers la fin de cette année,
que sa santé commença à s'affaiblir sensiblement ; il fut
atteint d'une maladie lente, dont les médecins n'espé-
rèrent point de guérison. Cette maladie ayant fait des
progrès rapides dans le mois de décembre, il s'alita vers
les fêtes de Noël, et la violence du mal fut si grande, au
mois de janvier suivant , qu'il en perdit un œil, et
voyait très-faiblement de l'autre. On raconte qu'un jour,
étant tombé en syncope, on employa pour le faire revenir
une eau appelée impériale, que lui avait envoyée ma-
dame de Ribérac. il fit son testament à Périgueux,
dans la maison qu'il occupait, et qui appartenait à
M. Guillaume Gravier, alors avocat, et depuis lieute-
nant particulier, le 19 janvier 1573. Il ordonna que
son corps fût inhumé dans l'église d'Antonne, es tom-
beaux de ses prédécesseurs ; déclara qu'il s'en rapportait,
pour la forme de ses obsèques et funérailles, à la discré-
tion de Marguerite de Cauna, sa femme ; légua cent écus
à son fauconnier, et pareille somme à son bouteiller ;
fit un grand nombre d'autres legs ; nomma exécuteur de
ses dernières volontés , Gabriel d'Abzac , seigneur de
la Douze , chevalier de l'ordre du roi ; et mourut le
12 février 073, âgé de quarante-neuf ans (1)
(1) C'est par erreur qu'un mémoire particulier, conservé à
la Bibliothèque du Roi, annonce que Jacques de Saint - Astier
fut tué, à la tête de sa compagnie d'ordonnance, en défendant
la ville de Périgueux contre les Huguenots ; il est constant
qu'il mourut de maladie. Les registres de l'hôtel de ville, tout
Q2 DE SAINT-ASTIER.
Il avait épousé , par articles passés en la ville de
Périgueux, le 24 juillet 1544, après avoir obtenu, le
3 juin précédent, du pape Paul III, dispense du degré
de parenté qu'il y avait entr'eux (1) , demoiselle Mar-
guerite de Cauna , fille d'Etienne de Cauna, chevalier ,
seigneur baron de Cauna-aux-Lannes, dans le diocèse
d'Acq, siège de Saint-Sever en Gascogne, et de
dame Jeanne d'Abzac de la Douze. Catherine Martel y
stipula, au nom de son fils, qui était absent ; et les
seigneurs et dame de Cauna y furent représentés par
Annet de Fayolle, chevalier, seigneur de Neuvic, et
par Pierre d'Abzac, écuyer, seigneur de la Douze, de
Reilhac, et de Vern. La conclusion de ce mariage ayant
éprouvé des difficultés, il en fut dressé, après la mort
d'Etienne de Cauna, un second contrat, le 23 sep-
tembre 1548, dans lequel celui de 1544, est rappelé,
et dont furent témoins Jean de Cugnac, écuyer, sei-
gneur de Caussade, François de Montrocher, écuyer,
protonotaire du saint siège et autres. Marguerite de
Cauna étant veuve et agissant comme usufrutière générale
des biens de son mari, et comme fondée de pouvoir
de Jean, son fils, elle donna décharge, le 9 mai 1574,
à Pierre Cheyron , de la recette qu^l avait faite pen-
en gardant le silence sur le genre de sa mort, donnent les dé-
tails suivants sur son enterrement. « Le 12 février mourut
» M. des Bories, notre gouverneur, en cette ville, et le len-
» demain son' corp sfut porté à Saint-Front, avec toutes sortes
» de solennités. Tous les corps y assistèrent ; les quatre coins
» du drap étaient portés, les deux premiers par M. le sénéchal
» et M. le maire et les deux derniers par les seigneurs de la
» Douze et de la Roche-Allemans ; l'oraison funèbre fut pro-
» noncée par F. Renard, notre prêcheur; et le corps fut porté
» en sa terre des Bories, inhumé à Anton ne ; et là accompagné
» par le maire, consuls, etc.
« Après sa mort, on sollicita pour n'avoir plus de gouvcr-
» neur ; ce qui fut accordé, et le sénéchal seul fit les fonc-
» tions ; les lettres en furent publiées en la cour de la présente
» sénéchausée, le 1 1 mars, et pour obtenir ladite exemption.
» il en coûta beaucoup d'argent à la ville, etc. »
(1) Ils étaient parents par la maison d'Abzac delà Douze,
l'un au III0., et l'autre au IVe. degré. Par ce marige, la mai-
con de Saint-Astier fut alliée aux maisons de I.imcuil (la Tour-
d'Auvergne) , de Thiviers, de Grammont de Roqucfcuil, etc.
DE SAINT-ASTIKR. 93
dant l'année Ô73, des rentes à eux dues daus les pa-
roisses d'Antonne, Sarliac , Savignac , Sorges, Né-
grondes , Trélissac , Eyliac , le Change ; Cubjac , Sar-
razac et autres. Leurs enfants furent :
i.° Jean, dont l'article suit;
2.0 François de Saint-Astier , écuyer, seigneur
de la Barde ; son père lui légua, par son tes-
tament du 19 janvier 1573, la somme de
12,000 livres avec la nourriture et entretien,
ainsi que son train, équipage alarmes, chevaux
et valets, selonson état, et comme fils de la maison.
Il fit un testament mutuel avec Jean, son frère
aîné, le 11 mai 073, par lequel ils se firent
réciproquement héritiers ; mais par acte du 27
mars î5j6, il céda tous ses droits à son frère
pour la somme de 6,000 livres, payable en
rentes foncières, à raison de 200 livres la charge
de froment, et de 100 livres celle d'avoine. Il
fit avec son même frère, le 3 novembre 1577,
un second traité par lequel il lui céda de nou-
veau tous ses droits ; et celui-ci lui donna en
retour trente charges de froment, moyennant
quoi, François se désista de l'action qu'il avait
intentée en retrait lignager, de certaines rentes
vendues par Jacques, leur père, à Géraud
Chancel ; il remit, par acte du 8 décembre 1578,
à son frère, les rentes qui lui avaient été cédées ;
mais ce dernier s'étant plaint, dans la suite,
d'avoir été lésé, son frère aîné lui promit, par
acte du 12 octobre 1 585, de lui donner une
plus forte somme. Il vivait encore le 2 5 octobre
094 (1), et avait épousé Jeanne de Saunier,
dame de la Barde et de Creyssac, dont il eut
six filles :
a. Marquise de Saint-Astier, mariée par con-
trat du 21 avril ibo3, à Alain Arnaud-de-
Selon un mémoire de famille, François de Saint-Astier
commandait un régiment à l'armée du duc de Mayenne, lors
du siège de Castillon. et mourut empoisonné. Il était toujours
resté attaché à la religion catholique.
94 DE SAINT-ASTIER.
la-Borie, écuyer, seigneur de la Borie-
Fricard, Bernabé, etc. , ne vivait plus l'an
1629;
b. Françoise de Saint-Astier ;
c. Elisabeth de Saint-Astier ;
d. e. f. Trois autres filles dont le sort est
ignore' ;
3.° Marguerite de Saint-Astier, ne'e en i552, fut
mariée par contrat du 6 mars 1 568, à Jean de
Foucauld , écuyer, seigneur de Lardimalie,
baron d'Auberoche, etc. , conseiller et chambellan
du roi, gentilhomme ordinaire de la chambre
du roi de Navarre, gouverneur des comtés de
Périgord et vicomte de Limoges , fils de Ber-
nard et de Gabrielle de la Faye.
4.0 Jeanne de Saint-Astier épousa, le 25 octobre
1 57 1, Antoine, baron de Grignols, de Mar-
cellus_, Milhan, Beaulieu en Bazadois, et de
Bonnes, la Borie et Monmallan, en Angou-
mois ;
5.° Henrie, ou Henriette de Saint-Astier, s'allia,
par contrat du 3i mars 1572, à noble Hélie
de Panel, seigneur de Monpeyran, Las Eyma-
rias, etc. ;
6.° Jeanne de Saint-Astier épousa, par contrat du
2 novembre 1606, Jean Sapinaud, seigneur de
Faiolle ou Fayolle, et des Roches, habitant de
la paroisse de Saint-Samel, sénéchaussée de
Civray, en Poitou, fils de feu Jean Sapinaud,
écuyer, seigneur de Faiolle, et de dame Fran-
çoise des Ages.
XVIII. Jean de Saint-Astier, IIIe du nom ,
chevalier, seigneur des Bories, Antonne, Sarliac, Savi-
gnac-les Eglises, etc. , chevalier de l'ordre du roi, qua-
lifié haut et puissant seigneur, servit dans les armées du
roi Charles IX, à la tête d'une compagnie de trois cents
arquebusiers ; fut institué héritier universel par le tes-
tament de son père, du 19 janvier 1 5y3 , Catherine
Martel, son aïeule, lui fit donation, le 11 mars 1573,
des droits qu'elle avait sur les biens de feu Jean II de
Saint-Astier, son mari. Il fit, le même jour, un testa-
ment mutuel avec François, son frère; donna, le 14 no-
DE SAINT-ASTIER. <p
vembre 1574, une procuration à Jeanne de Mellet, sa
femme, pour transiger en son nom, avec sa mère, et
Marguerite, Jeanne et autre Jeanne, ses soeurs, sur le:
droits qu'elles pouvaient prétendre sur les biens de feu
son père; il acquit le 22 février Ô77, la quatrième partie,
par indivis, du moulin de la Peytelhie, appelé autremen:
le moulin des Chaussons, sur l'Isle, paroisse de Saint-
Privât; obtint un arrêt du parlement de Bordeaux,
rendu le 4 décembre 078, sur un procès qu'il avai:
avec Jean Chappel, sieur de la Richardie ; transigea,
le 24 janvier 1579, avec Jean de Foucauld, seigneu:
de Lardimalie, et Marguerite de Saint-Astier, ses beaux-
frère et sœur; testa le i5 juillet i58o; donna procura-
tion, le 18 mars 1 585, au même Jean de Foucauld,
pour transiger en son nom, avec Michel de Lur, sei-
gneur de Longa ; obtint en la chancellerie du parlement
de Bordeaux, le 8 février i586, des lettres de relief d.
l'appel par lui interjeté d'une sentence arbitrale rendu-
entre lui et Jean Chancel et ses consorts, sur un procè .-.
pendant entr'eux devant le sénéchal de Périgord. La même
année, il se jeta dans le parti protestant, qu'il servit avec
zèle (1); et suivant un mémoire de famiile, il eut le
commandement d'une compagnie de gens de pied, com-
manda dans la ville de Caussade, en Querci; eut depuis
un beau régiment, avec lequel il se trouva à la bataille
deCoutras, en 087, où il se distingua; se rendit
ensuite dans la Marche ; de là prit et força les villes
de la Trimouille, de Buzançois, la Gastenie et l'Isle-
Jourdain ; enfin, étant à Angers, où il commandait
son régiment, composé de deux mille hommes de pied
(1) Voici comment s'exprime à ce sujet le registre de l'hôtel
de ville de Périgueux. déjà cité: « Le 12 novembre 1 586, les
• états s'assemblèrent chés M. de Périgueux; le premier con-
• sul y assista, comme étant le premier du tiers-état. L'assem-
» blée résolut entr'autres, que le syndic s'opposerait à l'érec-
» tion du siège des élus, poursuivi par ceux de Sarlat ; et ce
» fait, comme on avoit été averti que le sieur des Bories s'é-
■ toit rendu avec les Huguenots, il fut avisé par le sénéchal.
» et autres, que sa maison seroit donnée en garde au sieur de
» Tayac, qui s'étoit présenté pour s'en charger, de peur que
• les Huguenots ne s'en emparassent pour faire la guerre à
» cette ville. »
Q6 DE SAINT-ASTIER.
il fut, suivant les expressions du même mémoire do-
mestique, tué traîtreusement par les siens, en 1588, pour
avoir ses moyens.
Il avait contracté deux alliances ; la première, par
traité passé au château des Bories, le 26 juin 1572,
avec demoiselle Jeanne de Mellet, fille de feu Jean
de Mellet, dit de Fayolle, écuyer, seigneur de Neuvic,
et de dame Hélène du Patouil, vivante encore le
22 février 1577; et ^a 2° par contrat du 4 décembre 1584,
avec dame Catherine de Brie, veuve de François de
Meilhars, chevalier de l'ordre du roi, seigneur de Mei-
lhars, Cursac, Floumont, Brie, en Poitou, Saint-
Rabier, en Périgord, et du Mas, en la Marche, et fille de
Jean, seigneur de Brie, du Ghâtenier, de Bosfranc, etc .,
et de dame Jeanne de Lambertie ; elle fit son testament
au château des Bories, le 22 avril i586, dans lequel elle
se qualifie dame des Bories, de Nozierce, Clarneilh et
Villetenoux ; veut être inhumée dans l'église d'Antonne,
ès-tombeau de son mari ; déclare qu'une des principales
causes de son mariage avec M. des Bories, avait été pour
assembler et joindre par mariage, en même maisonet famille,
savoir, Jacques et Anne de Meilhars, ses enfants du
premier lit , • avec Henri et Lucrèce de Saint-Astier,
enfants aussi du premier lit de son mari et de Jeanne
de Mellet. Les accords de ces deux mariages furent faits
le 4 décembre 1584, mais les mariages n'eurent pas
lieu. Elle fit héritier Jacques de Meilhars, son fils
puîné, et fit des legs à Marguerite (1) et Anne, ses
deux filles. Elle mourut bientôt après, .sans laisser
d'enfants de Jean de Saint-Astier, son second mari ;
mais celui-ci en avait eu trois de Jeanne de Mellet, sa
première femme, qui sont :
i.° Henri, dont Tarticle suit ;
2.0 Lucrèce de Saint-Astier, fut marie'e par contrat
du 19 septembre 1608, à Henri de Foucauld,
Ier du nom, chevalier, seigneur de Lardimalie,
(1) Elle légua, entr'autres choses, à Marguerite de Meilhars,
sa fille, tousses acoustrements et joyaux ; et réserva un lien en
têtes de perles et d'agathes, une chaîne d'améthiste, avec des
gerbes d'or et une robe de tafetas à rays, qu'elle donna à Anne.
son autre tille.
1
DE SAINT-ASTIER. 97
baron d'Aubetoche, tils de Jean, et de Marguerite
de Saint-Astier. Ils obtinrent, pour se marier,
dispense du second degré de consanguinité, par
lettres du roi, données à Paris, le 24 décembre
16 10, signées Louis (1).
3.° Marguerite de Saint-Astier, épousa par contrat
du 16 décembre 1614, Jean de Gères-de-Camar-
sac, écuyer, seigneur de la Mothe, fils de Gaston
de Gères, écuyer, seigneur de Camarsac, Gassies,
la Mothe -Verte, Ferrand et l'Isle-Saint-Georges,
et de dame Jeanne deGassies.
XIX. Henri de Saint- Astier, chevalier, seigneur
des Bories, d'Antonne, Sarliac, Savignac, etc., gentil-
homme ordinaire de la chambre du roi Henri IV, qualifié
haut et puissant seigneur et baron; naquit en \5jS; fut
tenu sur les fonts de baptême par ce prince et par sa
secur, depuis duchesse de Bar; il entra d'abord page de
la chambre du roi, et devait accompagner le duc de
Bouillon, son parent, en Angleterre et en Allemagne ;
mais une maladie fâcheuse l'obligea de revenir dans sa
province, où, bientôt après et en 092, il fut témoin
du siège et de la prise de son château des Bories, par
les catholiques (2) ; parce qu'à l'exemple de son père,
il faisait profession de la religion protestante. Il était
âgé tout au plus de treize ans, lorsqu'il perdit l'auteur
de ses jours ; on lui donna pour curateur, Hélie Chas-
sarel, écuyer, seigneur de Grézignac: ce fut en cette
qualité, que ce dernier l'autorisa à vendre, avec faculté
de rachat, le 21 octobre 1592, à Pierre- Albert, sieur
de la Brousse, conseiller et magistrat en Périgord, sti-
(1) Ils obtinrent cène dispense du Roi, parce qu'ils étaient
de la religion prétendue réformée.
(2) Voici comment ce fait est rapporté dens les registres de
l'hôtel de ville :.... Cependant furent pris par notre parti le
» château des Bories, le Puy-Saint-Astier, Puyferrat. Cron-
» hac. etc., et quelques autres maisons qui avaient été prises
» par le seigneur d'Aubeterre . et par capitulation , ceux de
» dedans eurent vie sauve. Depuis, et en l'absence de M. d'Au-
» beterre . le château des Bories a été pris à coups de canon ,
» et pour l'avenir a été faite une belle capitulation, ensemble
• tout ce que M. d'Aubeterre avait pris. »
XVII. 7
98 DE SAINT-ASTIER.
pulant pour Isabeau de la Bermondie, sa femme, le
repaire et métairie noble, appelé la petite Borie, et le
repaire, appelé de Pinot, situés dans les paroisses de
Trélissac et de Saint-Martin, près la ville de Périgueux ;
passa un accord, le u février 1 5g3 , avec noble Jean
de Meilhars, seigneur de Meilhars, Cursac, Floumont,
Brie, en Poitou, Saint-Rabier, etc., au sujet de la
succession de Catherine de Brie , mère de ce dernier,
seconde femme de Jean III de Saint- Astier : cet accord
fut fait au château de Peyzac, par la médiation de quatre
gentilshommes parents et amis des parties, qui furent
Charles de Comborn, vicomte de Châteauneuf, et baron
de Peyrat, François de Hautefort, chevalier de Tordre
du roi, seigneur de Hautefort, la Mothe, Thénon, etc.,
Jean de Foucauld, seigneur de Lardimalie, gentil-
homme ordinaire de la chambre du roi, gouverneur,
pour S. M. , des comté de Périgord et vicomte de
Limoges, et de Jacques de Meilhars, seigneur de la
Vallete et du Louzat. Il obtint en i5g5, en la chan-
cellerie du parlement de Bordeaux , des lettres royaux,
en forme de requête civile, contre un arrêt de la même
cour, obtenu, le 3 septembre 1592, par Jean Chancel,
sieur de Génébrières, sur la demande en désistement,
formée contre lui, en 1 58 1 , au siège de Périgueux,
par feu Jean de Saint-Astier, pour raison d'une pièce
de pré, et de certaine rente due sur le moulin de ï'Es-
parrat et ses dépendances. Cette instance avait été suivie
jusqu'en i582, que la ville de Périgueux ayant été
reprise sur ceux de la religion prétendue réformée,
dont feu Jean de Saint-Astier faisait profession, et
portait les armes pour ce parti, il en avait discontinué
la poursuite, qui d'ailleurs avait été interrompue par
les troubles survenus en l'an i585, et les édits faits
contre ceux de ladite religion ; et que son père étant
décédé en 1 588, Tavait laissé en bas âge, ignorant ses
droits, et même ce procès, etc. Il afferma, le 6 février
1599, tous les arrérages des rentes qui pouvaient lui être
dues dans la tenance d'Antonne et Chauchier, depuis
1569, jusqu'en 098; fit un échange de rente, le 26 juin
1 599, avec Isaac d'Aix, écuyer, seigneur de Meymy et de
la Feuillade ; et fit son testament olographe, au château
des Bories, le 3o juillet i6o5, par lequel il demanda
à être enterré dans l'église d'Antonne; révoqua deux
DE SAINT-ASTIER. gg
testaments qu'il avait faits, l'un en faveur de Henri de
Foucauld, seigneur d'Auberoche, rils de Jean, seigneur
dl Lurdimalie, son oncle, et l'autre, en faveur de Lucrèce,
sa sœur aînée (le dernier est du 24 mai 1596 ; légua une
somme de quatre mille livres, à Henrie de Foucauld de
Lardimalie, sa cousine, à cause de l'amitié et des services
qu'elle lui avait rendus, et pour raison de la promesse qu'il
lui avait fait de l épouser, V aimant comme sa sœur; et
institua son héritière universelle, Lucrèce de Saint-
Astier, sa sœur, à condition qu'elle ne pourra se
marier que de l'avis de madame de Neuvic, sa grand-
mère, de MM. de Hautefort, de la Douze, de Lardimalie
et de Saint-Chamans, et que son premier rils mâle
portera les nom et armes de sa maison, et aura, par
préciput et avantage, la maison et seigneurie des Bories
et la terre d'Antonne : ce testament resta sans effet, à
raison du mariage qu'il contracta bientôt après. Il fut
tué en 1608, d'un coup de pistolet, sur le chemin des
Bories à Savignac, en se battant, dit-on, en duel avec
un de ses voisins : il était alors dans la trente-troisième
année de son âge, et la troisième de son mariage.
Il avait épousé, par traité passé en la ville de Pe'ri-
gueux , le 6 décembre i6o5 , Jeanne de Marquessac ,
demoiselle de Saint- Pantaly, fille de défunts Raimond
de Marquessac , seigneur de Saint-Pantaly , etc. , et
de Gabrielle d'Abzac-de-la-Douze ; ils y furent assistés ,
savoir : le futur époux, de Jean de Foucauld, seigneur
de Lardimalie , baron d'Auberoche , conseiller , cham-
bellan ordinaire du roi, gouverneur, pour S. M., en ses
comté de Périgord et vicomte de Limoges, et autres
seigneurs ses proches parents et amis ; et la future fut
autorisée par Antoine de Montagrier, seigneur de Ma-
rouates , Grézignac , Montagrier , etc. , son curateur ,
et par Jean de Marquessac , seigneur de Marquessac et
de Bruzac, conseiller du roi, juge-mage, lieutenant-
général et président-présidial, son oncle, etc. ; elle se
constitua en dot la somme de cinquante-cinq mille huit
cents livres. Après la mort de son mari, elle se maria
2.° à Louis-François de Lostanges , baron de Béduer ,
en Querci ; et en troisièmes noces, le 12 juillet 161 8,
avec René de Hautefort , chevalier , seigneur de la
Motte , etc. ; enfin , elle fit son testament , le 16 août
i636 , au lieu de Marquessac , par lequel elle exhéréda
ÏOO DE SAINT-ASTIER.
Jean-Jacques de Saint-Astier , et Jean-Louis de Los-
tanges-de-Béduer , ses enfants du premier et second
mariage : le premier, sous prétexte de son changement
d'état \ et le second , parce qu'il s'était marié contre
son gré ; et institua son héritier universel , Charles de
Hautefort, son fils du troisième lit , à condition de porter
les nom et armes de Marquessac , avec ceux de Hautefort.
Elle vivait encore , au mois de décembre 1643 , suivant
deux actes qu'elle passa l'un, le 2 de ce mois , par
lequel elle confirma son dernier testament , et révoqua
tous ceux qu'elle avait faits précédemment , et par le
second , daté du 7 du même mois , elle ajouta quel-
ques nouvelles dispositions. De son premier mariage
sont issus :
1 .° Jean de Saint-Astier, qualifié haut et puissant
seigneur, et chevalier, seigneur , marquis des Bories,
mourut sans laisser d'enfants, de Françoise de la
Roque-de-Senezergues , dame de la Mothe-Che-
ronnatj sa femme, qu'il avait épousée par contrat
passé en la ville de Poitiers, le 7 avril 1629 ; cette
dame était alors veuve de messire François
Rosiers, chevalier , conseiller du roi , mestre de
camp en ses armées, seigneur de la Mothe-
Cheronnat ; elle promit de porter en dot, à son
mari , soixante mille livres , et six mille livres
en meubles , lesquelles sommes celui-ci s'en-
gagea d'assigner sur tous ses biens, et promit à
sa future épouse douze mille livres d'uscle et
gain nuptial, les vêtements, bagues, joyaux,
carosse, chevaux, etc.
2.0 Jean-Jacques I, dont l'article suit ;
3 .° Marie-Lucrèce de Saint-Astier.
XX. Jean-Jacques de Saint-Astier , Ier du nom ,
chevalier , seigneur marquis des Bories , seigneur
d'Antonne, Sarliac, Savignac , etc. , avait à peine un
an, lorsqu'il perdit son père, en 1608. Parvenu à Page
de majorité , il abjura le calvinisme , et revint à la foi
de ses pères. Il avait manifesté de bonne heure l'inten-
tion d'embrasser l'état religieux, et fit profession dans
le tiers ordre de Saint-François , autrement dit des Re-
DE SA1NT-ASTIER. l0l
collets (i): mais son frère aîné étant venu à mourir
sans enfants, il quitta l'habit religieux, pour se marier.
Cette détermination déplut tellement à sa mère, alors
remariée , qu'elle le déshérita par son testament du
19 août 1 616-
La longue minorité de Jean -Jacques I, et les divers
mariages que sa mère avait contractés, en faisant naître
de nouveaux intérêts, jetèrent un grand désordre dans
les affaires de sa maison , et il fut obligé de soutenir
plusieurs procès longs et coûteux , pour se maintenir
dans le patrimoine de ses pères La terre des Bories
avant été saisie, en vertu d'un arrêt du parlement de
Bordeaux, rendu le 27 août i63q, en faveur du seigneur
de Camarsac, comme rils et héritier de défunte Mar-
guerite de Saint-Astier , il obtint , en la chancellerie de
la même cour, le 4 janvier 1640, des lettres royaux,
en forme de requête-civile contre cet arrêt. Enfin, il fit
son testament , au château des Bories , le 20 février
1646; par lequel il choisit sa sépulture dans l'église
d'Antonne, ou dans celle des Jacobins de Périgueux,
au choix de son héritier; institua Jean -Jacques , son
fils aîné , son héritier universel , et lui substitua succes-
sivement ses autres enfants. Il obtint au parlement de
Toulouse, le 11 juillet 1649, une commission pour
contraindre René de Hautefort, seigneur de la Mothe,
à lui payer la somme de trois mille livres, qui lui avait
été adjugée pour provision, par arrêt de la même cour,
du 16 décembre 1647.
Les troubles de la Fronde ayant éclaté peu de tems
après, il résista à toutes les suggestions des ennemis, et
resta constamment attaché au parti du roi; comme, en
font foi plusieurs commissions et ordres qui lui furent
(1) S'il en faut croire la tradition, il n'avait pris ce parti que
parce qu'il aimait éperdument Catherime de Montesquiou ;
mais les obstacles qui s'opposèrent alors à leur union n'existant
plus dans suite, il obtint du pape une dispense, qui le releva
seulement de ses vœux religieux, car il n'avait pas été promu
aux ordres sacrés. Il prenait déjà en i636, par conséquent avant
son mariage, la qualité de seigneur des Bories , Antonne, etc. ;
comme il paraît par un acte daté de cette année, contenant un
bail à ferme qu'il fit à Léonard Faucherie, d'une métairie ap-
pelée de chcs Mademoiselle.
IQ2 DE SAINT-ASTIER.
adressés par les commandants des armées de sa majesté,
en Guienne. Henri de Lorraine, comte de Harcourt ,
grand -écuyer de France, lui écrivit de Bourdeille , le
19 février i652, que : a désirant lui témoigner la con-
» fiance qu'il avait en la fidélité qu'il avait fait paraître
» au service du roi, depuis les mouvements de Guienne,
» et lui fournir les moyens d'en donner des marques
» plus avantageuses, il lui permet de mettre dans sa
» maison des Bories , tel nombre de gens armés qu'il
» voudra choisir , pour courir sus \ et tailler en pièces
» ceux qui sont du parti de M. le prince et des rebelles
» de Guienne et de Périgord , faire la guerre à ceux de
» Périgueux , les prendre prisonniers , saisir leurs biens ,
» et lui donner souvent avis de ce qu'il apprendra des
» desseins et de la marche des ennemis, etc. » On ap-
prend par un certificat que M. du Bousquet de Chavagnac,
maréchal de camp des armées du roi, et commandant
l'armée de sa majesté en Périgord, lui fit expédier, à
Exideuil, le i5 mars 1 65 3; et un autre de M. le mar-
quis de Sauvebceuf, lieutenant général des armées du
roi, et commandant en Périgord et dans les provinces
voisines, que le château des Bories, n'ayant pas pu être
secouru à tems, fut pris et pillé, après avoir soutenu un
long siège; le marquis des Bories y fut fait prisonnier
avec sa femme et ses enfants; et fut détenu jusqu'à ce que
M. de Sauvebœuf eut le tems de revenir en Périgord,
prendre les troupes que conduisait M. Duplessis-Bellière.
Dans cet intervalle, Jean-Jacques de Saint-Astier ayant
trouvé le moyen de s'échapper , il reprit son château et
s'y défendit avec tant de courage et de fermeté, qu'il
donna le tems à M. de Chavagnac de venir de la journée
de Saint-Robert, où la Marcouse et ses troupes avaient
été défaits, et de faire lever le siège du château des Bo-
ries, après avoir battu à ses portes le vicomte d'Aube-
terre, avec tant de succès, que ses troupes furent en partie
taillées en pièces, et le reste dissipé , sans avoir pu les
rallier depuis. Il est à remarquer que le château des Bo-
ries était alors, le seul à quatre lieues de rayon de la ville
de Périgueux, qui ne fût pas du parti de M. le prince
de Condé; ce qui fut la cause qu'il eut à essuyer diverses
attaques et sièges à coups de canon, et que son seigneur
fut sommé plusieurs fois de se rendre : cette résistance
lui occasionna de grandes dépenses , étant obligé d'y
DE SAINT-ASTIER. I03
tenir une forte garnison, et malgré les lettres de sau-
ve-garde que M. le marquis de Sauvebœuf lui fit expé-
dier de Nontron, le 5 juin de la même année, il eut la
douleur de voir piller tous ses biens, ravager ses terres
et enlever ses bestiaux.
Il racheta, le 2 juillet i653, de François Mallat, écuyer.
sieur de Fontoupy, habitant du bourg de Salagnac, en
Limousin, la maison appelée Dupot. autrement la Pey-
rière, en la paroisse d'Antonne, qu'il lui avait vendue,
le 28 mai 1642, pour le prix de neuf cents livres tour-
nois ; fit terminer par arbitrage, les différends qu'il
avait avec Charles de Hautefort-Marquessac, chevalier,
seigneur de Marquessac, Abzac et Saint-Orse, au sujet
des biens et successions de leur mère et celles de défunts
Pierre, Raimond, et Jean de Marquessac, leur bisaïeul,
aïeul et grand-oncle, en conséquence d'un compromis
passé entr'eux, le 18 septembre i655; et obtint, en
i658, en la chancellerie du parlement de Bordeaux, un
exécutoire pour contraindre Pierre Galibert, procureur
du baron de Moneins, à lui payer une somme d'argent,
qu'il lui devait. Il décéda au château des Bories, le
3 janvier 1639, dans la cinquante-deuxième année de
son âge, et fut enterré dans l'église d'Antonne. Il avait
épousé, par contrat passé au château de Fages, paroisse
de Saint-Cyprien, le 25 juillet 1637, demoiselle Cathe-
rine de Montesquiou-Montluc-de-Ste. -Colombe, fille de
messire Bernard de Montesquiou, chevalier, seigneur de
Fages, St.-Cyprien, Tursac, le Bousquet, etc., et de dame
Catherine de Viard-de-Volay : il lui fut constitué en dot
la somme de vingt-sept mille livres. Elle fit son testa-
ment, le 19 novembre 1672, et mourut à Périgueux,
dans un âge très-avancé, le 22 février 1678. Son corps
fut transporté aux Bories, pour être inhumé dans l'église
d'Antonne. De cette alliance provinrent:
i.° Jean-Jacques II, dont l'article suit;
2.0 Emmanuel- Galiot de Saint - Astier , légataire
d'une somme d'argent, par le testament de son
père, en 1646; vivait encore en 1686;
3.° Jean- Jacques de Saint-Astier , se neur de Lau-
rière, dit le cadet des Bories , étam , dit-il , sur
le point de faire voyage hors de la province,
fit son testament clos , à Périgueux , dans la
I04 DE SAINT-ASTIER.
maison qu'habitait sa mère , et qui appartenait à
M. l'Assesseur, maire de cette ville, le i5 avril
1666; il y déclare qu'il avait fait, le 12 janvier
dernier, un autre testament en faveur de Ca-
therine de Montesquiou, dame douairière des
Bories , sa mère , et l'avait faite son héritière ,
dit-il, par la crainte qu'il avait d'elle. Il révoque
cette disposition, et institue son héritier uni-
versel Jean-Jacques, son frère aîné (1) ;
4.0 Jacques de Saint- Astier, écuyer, seigneur de
Savignac, né le 25 février 1649, fut tenu au
baptême, le 16 septembre suivant, par Jacques
de Montesquiou , prieur de Saint - Cyprien. Il
épousa, par contrat du 3 janvier 1688, demoi-
selle Anne Coiffet , veuve en 1705. Il eut de ce
mariage :
Jacques-Raimond de Saint-Astier , né le g juin
1693; vivait encore en 1705.
5.° Biaise de Saint-Astier, chevalier, seigneur de
la Varenne, colonel de cavalerie , exempt des gar-
des-du-corps du roi, dans la première compagnie,
et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, naquit le 23 janvier i656, et eut pour
parrain Biaise de Montesquiou-de-Montluc. Il fut
d'abord garde de la manche du roi, et était sous-
brigadier des gardes-du-corps dans la compagnie
de Noailles , lorsque, le 5 mai 1695, il céda_,
moyennant une somme d'argent , à Charles de
Saint-Astier, son neveu , tous les droits qu'il
pouvait avoir et prétendre dans les terres et sei-
gneuries des Bories et de Fages, et tout ce qui
lui était échu par la mort de ses père et mère ; et
donna quittance d'une somme d'argent , le 7 oc-
tobre 1720, à Geneviève Caffin , demeurant à
Pontoise. Il avait épousé, par contrat passé dans
la même ville , où il était alors en garnison , le
(1) Ce testament renferme une clause singulière ; le testateur
déclare qu'il révoque et annulle tous autres testaments, codi-
cilles ou donations, qu'il pourrait avoir faits par le passé, ou
faire à l'avenir, si les mots cy-après couchés ne s'y trouvent
pas : Mon Dieu, fay tes moy miséricorde.
DE SAINT-ASTIER. I05
18 juillet 1699, demoiselle Anne Lointier, fille
majeure de feu M. André Lointier, et de dame
Marie du Tillet, alors femme de Louis le Sueur,
écuyer, sieur de la Fontaine, major de la ville
et du château de Brest. De ce mariage naqui-
rent :
a. Jean de Saint-Astier , lieutenant - colonel
du régiment de Bourbon , cavalerie, che-
valier de Saint - Louis, nommé brigadier
des armées du roy, en 1761, naquit le 12 no-
vembre 1706, et est mort sans postérité, à
Pontoise, le 7 février 1778, âgé de soixante-
douze ans ;
b. André-Francois-Henri de Saint-Astier, ne
le 4 octobre 1710;
c. Marie-Anne de Saint-Astier, née le 25 mai
1701;
d. Marie - Anne - Magdelaine de Saint - Astier,
née le 8 novembre 1702, reçue à Saint-
Cyr, en 17....
e. Anne-Magdelaine de Saint-Astier , née le
21 avril 1705.
6.° Jean- Louis de Saint-Astier;
7.0 Catherine de Saint-Astier, demoiselle d'An-
tonne, fut légataire par le testament de son père,
en 1646;
8.° Lucrèce, nommée aussi Marie-Lucrèce de Saint-
Astier, fut mariée en 1666, à Germain-Jacques
d'Aytz, écuyer, seigneur de la Coste-de-Meymy ;
9.0 Magdelaine de Saint-Astier , religieuse au cou-
vent de Notre-Dame de Périgueux, où elle fit
profession, le 11 juin 1 658 : 9
10. ° Catherine de Saint-Astier;
ii.° Marie de Saint-Astier;
12.0 Marie-Galiote de Saint-Astier.
XXI. Jean-Jacques de Saint-Astier, IIe du nom,
chevalier, seigneur, marquis des Bories, seigneur d'An-
tonne, Sarliac, Savignac, etc., né en 1645, fut institué
héritier universel de son père, par son testament du 10 fé-
vrier 1646; fit publier, le 20 janvier 1666, en exécution
I06 DE SAINT-ASTIER.
d'une ordonnance des présidents-trésoriers de France,
en Guienne, son dénombrement de .'la terre des Bories,
mouvante en foi et hommage du roi; fut maintenu dans
sa noblesse, par jugement de M. Pellot, intendant de
Guienne, rendu le 8 avril 1668, sur titres remontés
à l'année 145 1. Il obtint, le 9 septembre 1672, un
arrêt du parlement de Toulouse, par lequel cette cour
lui adjugea les biens que Jacques de Saint-Astier, son
trisaïeul, avait substitués, l'an 1572, aux descendants
mâles de Jean de Saint-Astier, son fils; et elle ordonna
que les autres biens dudit Jean de Saint-Astier,
d'Henri, son fils et de Jean-Jacques, son petit-fils,
seront mis en décret pour acquitter les dettes que Jean
de Saint-Astier avait contractées. Accorda, le 3i août
1673, à Philibert Bastissas, bourgeois de la ville de
Périgueux, l'état et office de lieutenant de sa juri-
diction des Bories; fut nommé capitaine d'une compa-
gnie de chevau-légers de nouvelle levée, sous le com-
mandement de M. le vicomte de Turenne, par com-
mission du roi, datée de Versailles, le 1" mars 1674,
dans laquelle sa majesté lui donne le titre de marquis des
Bories; il n'en jouit pas long-tems, car il mourut
assassiné, en 1679, dans une maison de la province,
où il avait été attiré par un faux rendez-vous, n'étant
alors que dans la trente-quatrième année de son âge. Il
avait épousé, de l'avis et autorité de Philibert d'Aytz,
seigneur de Meymy et de la Feuillade, son curateur,
par articles accordés en la ville de Périgueux, le 19
avril 1664, Renée Duchesne, demoiselle de Fléat,
fille de François Duchesne, chevalier, seigneur de
Montréal, Breuil, etc., conseiller du roi en ses con-
seils, lieutenant-général et juge-mage en la sénéchaussée
de Périgord, et de défunte dame Anne de Thinon.
Etant veuve, elle se remaria, le 14 août 1703, à
Pierre de Jaubert, chevalier, seigneur, comte de Nan-
tiac, dont elle n'eut pas d'enfants, et fit son testament
au château de Beauregard, le 9 mai 17 18; par lequel
elle choisit sa sépulture auprès de son mari, dans
l'église de Nantiac , dans la chapelle qu'elle y avait
fait bâtir sous l'invocation de Saint- Yrier ; et institua
son héritier universel, le fils aîné de Charles de Saint-
Astier, son fils. Elle eut de son premier mariage :
i.° Charles I, dont l'article suit,
DE SAINT-ASTIER 107
2.0 Marguerite de Saint- Astier, mariée, par
contrat du 2 3 août 1697 , à Gaston Amclin ,
chevalier , seigneur de Rochemorin , fils de
feu Gaston, et de dame Marie de Guilar;
3.°N de Saint-Astier, morte jeune, et avant
l'an 1718, au couvent de Ligueux.
XXII . Charles de Saint - Astier, Ier du nom ,
chevalier , seigneur , marquis des Bories , seigneur
d'Antonne, Sarliac, Savignac , etc., né le 12 avril
1669, fut nommé capitaine au régiment Dauphin,
infanterie, par commission du roi, datée de Versailles,
le 3o avril 1692; assista, le 23 août 1697, au contrat
de mariage de Marguerite , sa sœur , et régla sa cons-
titution dotale; donna quittance, le 16 juillet 1704, à
dame Antoinette du Chesne , dame de Corgnac , sa
belle- mère, des intérêts échus, jusqu'à ce jour, de
la constitution de dot que cette dame avait faite à Léo-
narde de Lestrade , sa fille , épouse du seigneur des
Bories ; fut maintenu dans sa noblesse par M. de la
Bourdonnaye , intendant de Guienne , le 14 septembre
1705 ; se trouva en 1709 , à la bataille de Malplaquet , où
il reçut une blessure qui l'estropia, et le mit hors
de service. Il obtint , le Ier décembre de la même
année, un arrêt du parlement de Toulouse, qui mil fin
aux contestations qu'il avait avec sa mère, et régla les
sommes qui devaient être adjugées aux créanciers , au
nombre desquels était Anne de la Rocheaymon, com-
tesse de Lanmari , aïeule des enfants mineurs de Louis
de Beaupoil -de- Saint -Aulaire, seigneur de Lanmari. Il
obtint des lettres-parentes du roi Louis XV, datées
de Chantilly, au mois de juillet 1724, portant établisse-
ment de quatre foires par an , et d'un marché chaque
semaine dans le bourg de Savignac -lès -Eglises, dépen-
dant de son marquisat des Bories. Enfin, il mourut au
château des Bories le 4 septembre 1744, âgé d'environ
soixante- quinze ans, et fut enterré le même jour, dans
les tombeaux de ses ancêtres à Antonne. Il avait épousé
par contrat passé au château de Veyricres , paroisse de
Saint- Martin - d'Albarède, en Périgord, le 26 septembre
1699, Léonarde de Lestrade, demoiselle de Veyrières ,
fille de feu Charles de Lestrade , chevalier , seigneur de
la Cousse, Coulaures et Veyrières , et de dame Antoi-
I08 DE SAINT-ASTIER.
nette du Chesne, alors dame de Corgnac et de Laxion, à
cause de son second mari, Jacques Ghapt-de-Rastignac,
marquis de Laxion: de ce mariage sont issus;
i.° Charles II, dont l'article suit;
2.° Pierre- Astier de Saint- Astier, appelé M. de Sa-
vignac, capitaine au régiment de Guienne , infan-
terie. Il se retira au commencement de la guerre
de sept ans, ayant alors trente ans de service;
passa un acte, le 3 avril 1750, avec Marguerite
de Bayly , veuve d'Adrien - Biaise de Cugnac ,
marquis de Trigonan, et mourut en 17...
3.° N.... de Saint- Astier , appelé M. de Sarliac,
tué dans la guerre de 1740.
XXIII. Charles de Saint-Astier, IIe du nom,
comte de Saint-Astier, marquis des Bories , seigneur
d'Antonne , Sarliac , Savignac - les - Eglises , etc. , qua-
lifié haut et puissant seigneur, fut institué héritier uni-
versel , par le testament de Renée du Chesne , son
aïeule, du 9 mai 171 8 ; reçut, le 20 juillet 1748,
Taveu de Marie-Diane de la Coste, femme de Pierre
du Cluzel , écuyer, seigneur de la Bénéchie, pour une
maison relevant de sa fondalité , conformément à la re-
connaissance qui en avait été faite, le 4 mars i56i
(v. st.), en faveur de Jacques de Saint-Astier, sei-
gneur des Bories, son cinquième aïeul . Il en avait reçu
un autre, le 10 du même mois, de la part de Jean
Audinet , pour une maison , jardin et terre , situés
dans la paroisse de Trelissac; et mourut le 21 janvier
1777. H avait épousé, par contrat passé le 17 février
1748 ( le mariage célébré le 24 suivant), Anne d'Abzac,
demoiselle de la Douze, fille de haut et puissant seigneur
messire Jean d'Abzac , comte de la Douze , baron de
Montancès , seigneur de Reillac , la Cropte , etc. , et
de haute et puissante dame , Marguerite de Comba-
bessouse. Elle est morte à Périgueux, le i3 janvier 18 17.
Les enfants issus de ce mariage sont :
i.° Pierre- Astier de Saint-Astier, qui suit ;
2.0 Anne de Saint-Astier , demoiselle des Bories ,
mariée à M. de Boulhac ;
3.° Marguerite de Saint-Astier, demoiselle de
Sarliac, non mariée;
DE SAINT-ASTIER. I09
4.0 et 5°. Deux autres filles, mortes jeunes, et
avant leur père.
XXIV. Pierre - Astier , comte de Saint - Astier ,
marquis des Bories, lieutenant-général des armées du
roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, qualifié très-haut et très-puissant seigneur, né le
7 janvier 1750, fut successivement page du roi à la
grande écurie, sous- lieutenant dans le régiment du Roi.
dragons, par brevet de sa majesté, daté de Versailles,
le 18 septembre 1768; fut nommé lieutenant du même
régiment, par brevet du icr juillet 1773 ; et capitaine
en 1778; sous-lieutenant des gardes-du-corps du roi en
1786; colonel en 1788; maréchal de camp en 1797;
lieutenant des gardes-du-corps du roi eni8i4; et lieu-
tenant-général de ses armées, au mois de janvier 18 16.
Il avait déjà joui des honneurs de la cour, et eu l'hon-
neur de monter dans les carosses de sa majesté , suivant
le certificat de M. Chérin, du i3 avril 1785.
Il a épousé, par contrat passé le i3 décembre 1777,
haute et puissante demoiselle Ursule de la Baume-de-
Forsac, fille de feu haut et puissant seigneur messire
Jean-Annet de la Baume, vicomte de Forsac, cheva-
lier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et de
défunte dame Catherine de Belcier-de-Crain. De ce
mariage sont nés :
i.° Jean-Baptiste, dont l'article suit ;
2.0 François de Saint-Astier , mort jeune, en août
1791.
XXV. Jean-Baptiste , comte de Saint - Astier , né
en 1778, a épousé, le 22 janvier 181 1, demoiselle An-
toinette-Eugénie-Ernestine d'Escairac, fille de feu haut
et puissant seigneur messire Etienne-Henri, chevalier,
seigneur, comte d'Escairac, baron de Lauture, seigneur
de Flsle, en Querci, de Cazillac, la Vernède, la
Plaine, la Bastide, etc. , colonel du régiment des
grenadiers royaux de Guienne; et haute et puissante
dame Louise- Stanislas de Chaumont-de-la-Galaisière :
de ce mariage sont nés :
i.° Antoine-Astier-Albéric Saint-Astier;
2.0 Louise-Stanislas-Irène de Saint-Astier.
II0 DE SAINT-ASTIER.
Branche du Lieudieu (i), éteinte.
XIII. Jean de Saint - Astier , damoiseau, seigneur
du Lieudieu et de Verzinas, en Périgord, et de Ligne,
en Auvergne (2), maître d'hôtel de Jeanne de Bre-
tagne, était le troisième fils de Forton de Saint-Astier,
seigneur des Bories, et de Jacquette Cotet, sa troisième >
femme. Son père le fit héritier en 1462, par son testa-
ment, du repaire de Verzinas, situé dans la paroisse
de Preyssac; et sa mère lui légua en 1476, la maison
de Grézignac, située dans la ville de Périgueux, alors
occupée par Jean de la Brande, son cousin, chanoine
de la cathédrale, la vigne de las Costas, près la ville de
Périgueux, et un pré au pont de la cité. II eut un procès,
(1) Le château du Lieudieu, situé dans la paroisse de Bou-
lazac, banlieue de Périgueux, s'appelait anciennement la Baco-
nie, du nom de son plus ancien propriétaire Les seigneurs du
Lieudieu ont possédé des charges honorables dans le royaume,
comme on voit par plusieurs commissions qui leur ont été don-
nées; telles qu'un certificat du seigneur de Bellegarde, premier
gentilhomme de la chambre du Roi, grand écuyer de France,
et lieutenant-général pour sa majesté au gouvernement de
Bourgogne et Bresse, portant attestation que le Roi lors ré-
gnant ( qui était Henri IV ), avait retenu Guillaume-Forton
de Saint - Astier, sieur du Lieudieu, pour être gentilhomme
ordinaire de sa chambre et en cette charge et qualité, couché et
employé au premier état qui en serait expédié ; et ce, est-il dit,
en considération des bons et fidèles services qu'il a ait rendus :
ce certificat est en date du 17 décembre i6o5, etc.
On trouve encore en leur faveur cinq diverses commissions,
expédiées par les rois Charles IX et Henri III, soit pour faire
des levées de gens de guerre à pied et à cheval, soit pour aug-
menter les compagnies qu'ils commandaient. On trouve encore
douze lettres missives des rois Charles IX, Henri III, et de la
reine Catherine de Médicis , qui marquent les services mili-
taires de ces seigneurs, avec la fidélité inviolable dans laquelle
ils se sont toujours maintenus; entr'autres il est à remarquer
les termes dont se sert Henri le Grand, dans une lettre de l'an
1 598, où on lit ces mots ; ne pouvant vous celer que je porte grand
regret en moi-mesme, de ce que servant bien, comme vous faites,
vous n'en ayej esté mieux payé , etc.
(2) Le château de Ligne est situé dans la paroisse d'Agiac,
au diocèse de Clermont.
DE SAINT-ASTIER. Il i
qui fut terminé par la voie de l'arbitrage, le 7 mars
1483 ( v. st. ), avec Jean de Saint-Astier, seigneur des
Bories , son frère aîné , au sujet de la succession d'An-
toine de Saint-Astier , premier né du troisième lit ; reçut ,
la 6 septembre 1488 , une reconnaissance de Marguerite
de Belcier , veuve de Pascal de Ranconnet , pour une
partie du ténement de la Betussie , dans la paroisse de
Sanillac; transigea , le 16 Juin 14g 1 , avec Gabriel
Dumas , évéque de Périgueux , et les maire et consuls
de la même ville , au sujet des limites de la juridiction
temporelle de l'évêché sur les paroisses de Bassillac ,
Saint- Laurent - du - Manoire , Coursac , Marsac , Agonac ,
et aux environs du palais épiscopal, situé dans la cité
de Périgueux. Il fit son testament, le 2 août i5o6 ; et
il est fait mention de lui, le 8 février suivant 1507,
dans celui de Jeanne de Bretagne , dame d'Exideuil et
de Baslon , fille de Guillaume de Bretagne , comte de
Penthièvre et de Périgord , qui lui donne le titre de son
maître d'hôtel , et reconnaît lui devoir la somme de
quatre cents livres tournois, pour restant de ses gages.
Enfin , il mourut au château du Lieudieu, le 22 avril
018, et fut enterré à Boulazac. Il avait épousé, par
contrat passé au château de Hautefort , le dernier jour
d'août 1488, demoiselle Gabrielle de Hautefort (Gon-
taut ), fille de feu noble homme Antoine de Hautefort ,
seigneur des châteaux et châtellenies de Hautefort et de
Thenon, et de dame Marguerite d'Abzac; elle était
alors sous la tutelle de sa mère , et de Jean de Royère ,
chevalier , seigneur de Lons , et fut assistée de nobles
Jean d'Abzac , seigneur de la Douze , Jean de Saint-
Astier , seigneur des Bories , Jean d'Abzac , seigneur
de Bellegar.'e , etc., ses proches parents : sa dot fut
réglée à quinze cents livres tournois. De ce mariage
naquirent :
t .° Forton, dont l'article suit ;
2.0 Jean de Saint-Astier, seigneur de Saint - Mar-
tin, en 034, 1546, etc. ;
3.° Antoine de Saint-Astier, auteur de la branche
de Sauveterre :
4.0 Geofroy de Saint-Astier fut tué à son retour
d'Italie, près Pampelune , le 23 juillet i52i,
après avoir fait son testament , le 24 novembre
019;
II2 DE SAINT-ASTIER.
5.° Guillaume de Saint-Astier , prieur de Sept-
fonts , et chanoine de Saint - Front de Péri-
gueux , en i 525 ;
6.° Anne de Saint-Astier, mariée le i5 janvier
i5o6, à Pierre de Losse , seigneur de Pierre-
taillade , fils de Frenon de Losse et d'Antoi-
nette de Carbonnières ;
y.0 Catherine de Saint - Astier , femme de noble
Jean de Thibault , seigneur de la Gauderie ,
près Périgueux , fit une donation à Jean , son
frère, le 18 marsi53o;
8.° Marguerite de Saint - Astier , contracta ma-
riage, le 7 août i5i3, avec François de Car-
bonnières, seigneur de Pelevezy et de Faux ;
9.0 Marie de Saint-Astier!, épousa Raimond de
Prouhet, seigneur de Feyrac, et vivait encore
le 12 juin 1554.
XIV. Forton de Saint-Astier, II0 du nom,
écuyer, seigneur du Lieudieu, de Ligne, etc., fut
institué héritier par le testament de son père, du 2 août
i5o6; donna quittance, le 25 mai 1 5 1 9, de partie de
la dot de Philippe Dupuy, sa femme, à Jean Dupuy,
seigneur de la Jarte, son beau-père; et renonça, le
20 juin suivant, en faveur de ce dernier, et de Mar-
guerite de Salignac, sa femme, à toutes les prétentions
qu'il pouvait avoir à leur succession ; fit un accord, le
dernier de juin i53o, avec le chapitre de Périgueux; et,
le 4 février de l'année suivante, il en fit un autre , por-
tant échange de rentes, avec nobles Guillaume Dupuy,
seigneur de la Jarte, et Guillaume de Bonneguise , sei-
gneur du Breuil et du Solier ; fit cession, le 2 5 novembre
i534, à Jean de Saint-Astier, dit de Saint-Martin, son
frère, d'une rente en blé et en argent, due sur le
moulin de Saint-Laurent, pour lui tenir lieu du droit
qu'il prétendait avoir à la succession de feu Geofroi,
son frère ; et fit un accord le 5 août 1 546, avec le
même Jean , son frère, au sujet de la seigneurie de
Ligne, en Auvergne; fit son testament, le 8 novembre
i554, et mourut au Lieudieu, en 1 557. Il avait épousé,
par contrat du 9 avril 1519, demoiselle Philippe Dupuy
de la Jarte, fille de Jean Dupuy, écuyer, seigneur de
DE SAINT-ASTIER. , r3
la Jarte , et de dame Marguerite de Salignac , dont il
eut :
i.° Jean de Saint-Astier, né le 25 mars 1524, testa
le 21 octobre 067, en faveur de Barbe, sa sœur,
dame de Leymarie ;
2.0 Guillaume de Saint-Astier, né le i5 février
027 ;
3.° Antoine de Saint-Astier , né le 29 octobre
1529;
4.0 Jean de Saint-Astier, dit le Jeune , naquit le
6 juillet 1 5 3 1 ; succéda à son père ; et mourut
sans alliance, le ier de novembre 1367;
5.* Guillaume de Saint-Astier, né le 4 janvier i532,
fut chanoine de Saint-Front de Périgueux , et
mourut en 1 585 ;
6.° Geofroi, dont l'article suit ;
7.0 Michel de Saint-Astier, né en i539, ne vivait
plus en i56i }
8.° Charles de Saint-Astier , ne' le 2 novembre
1542;
9.0 Marie de Saint-Astier , née le 28 novembre
1 534 , épousa, en i562 ou 1 563 , le seigneur
de Mynut et de Pradères, près Toulouse ;
io.° Barbe de Saint-Astier, née vers la fin de no-
vembre 1 538, fut mariée le 28 février 1570, à
Guillaume de Leymarie , seigneur du Rat , qui
fut tué au siège de Périgueux, le 4 juin 1578,
fils de François de Leymarie et de Marguerite de
Landric. Elle ne vivait plus le 9 juin 1 599.
Vers le même tems vivait :
Julien de Saint-Astier , sans doute frère des pré-
cédents , qualifié écuyer , seigneur de Saint-
Laurent-du-Manoire , et en partie de Salleboeuf,
demeurant ordinairement au bourg de Saint-
Privat-sur-Drône. Il donna quittance, le 21 fé-
vrier 1567 (v. st.), à Hélie Dupuy , écuyer,
seigneur de la Jarte et de la Reymondie, son
beau-frère , de la somme de six cents livres et des
habits nuptiaux, en déduction de la dot promise
à Marguerite Dupuy, sa femme, sœur d'Hélie
Dupuy ; et fit son testament , au bourg de Saint-
XVII. 8
H4 DE SAINT-ASTIER.
Laurent-du-Manoire, le i3 août i56o, ; par le-
quel il déclare que si sa femme est enceinte , il
institue son héritier universel , l'enfant qui en
proviendra ; et dans le cas où elle ne le serait
pas , il lui lègue une somme de dix mille livres ,
et fait héritière Gabrielle de Ferrières , dame
de la Jarte , sa belle-mère. Il ne vivait plus le
27 mai 1570, suivant une quittance , donnée par
sa veuve. 11 avait épousé, par contrat du 2 3 avril
i5Ô2, demoiselle Marguerite Dupuy, fille de
' Guillaume Dupuy, écuyer, seigneur de la Jarte,
et de dame Gabrielle de Ferrières-Sauvebœuf ,
dont il ne paraît pas qu'il ait laissé d'enfants.
XV, Geofroi de Saint-Astier, chevalier, seigneur
du Lieudieu, de Ligne, etc. , chevalier de l'ordre du
roi, capitaine de cinquante hommes d'armes d£ ses or-
donnances , lieutenant général pour sa majesté au
gouvernement de Verdun et pays Verdunois , fut le
premier qui s'établit en Lorraine ; il était né à la fin de
septembre 1 536 ; succéda, en 1567, à Jean, son frère,
mort sans avoir été marié ; acquit, conjointement avec
Anne de Choiseul , sa femme, le 14 février 1369, de
Claude de Vigneulles , écuyer , seigneur du Mesnil
et en partie de la Tour , certains biens et héri-
tages, situés au lieu, ban et finage de Diéwe, près
Verdun en Lorraine, pour le prix de quatre mille qua-
tre-vingts francs , monnaie de Barrois ; fit un accord ,
le 10 juin 1579, avec Guillaume de Saint-Astier , cha-
noine de l'église collégiale de Saint-Front de Péri-
gueux, son frère, au sujet de quelques rentes dues sur
des maisons situées à Périgueux, et sur les ténements
de Gamarde et de Las Chie^as , dans la paroisse d'Aturs,
donna quittance le 6 septembre i588 , à Guillaume de
Leymarie, écuyer , seigneur du Rat , héritier de Barbe
de Saint-Astier , sa mère ; et transigea avec lui, le 9 juin
1599. On ignore la date de sa mort; mais il est certain
qu'il ne vivait plus en 16 12. Il avait contracté deux
alliances : la première, avant Tan 1569, avec demoi-
selle Anne de Choiseul (1), fille d'Antoine de Choiseul
(1) Anne de Choiseul était sœur d'Aimée, femme de Claude,
DE SAINT-AST1ER. I i5
baron de Lanques , seigneur de Précigny et d'Autreville ,
chevalier de l'ordre du roi et d'Anne de. Ray, baronne
de la Ferté-sur-Amance fi); morte avant 073: et la
seconde, le 1" mai i5y5 , avec demoiselle Anne de
Nettancourt, fille de Georges de Nettancourt , cheva-
lier , seigneur de Vaubecourt , et d'Anne d'Ausson-
ville; laquelle, étant veuve, fit deux testamens, l'un
le 4 décembre 1639, et l'autre, le 28 juin 1 641 , tous
les deux en faveur de son fils aîné, auquel elle donna
tous ses biens. Il eut de ces deux mariages, entr'autres
enfants :
Du premier lit :
i.° Ursule de Saint - Astier , abbesse de Saint-
Maur, au diocèse de Verdun, succéda dans cette
abbaye, en 161 1, à Catherine de Choiseul, sa
tante, après avoir été sa co-adjutrice, et mourut
d'une attaque d'apoplexie, le i5 août 1619, à
l'âge de cinquante ans (2) .
Du second lit:
2.0 Forton, ou Guillaume-Forton, qui suit;
3.° Geofroi de Saint-Astier ne vivait plus en i63o.
Il avait épousé demoiselle Marie de Beauvau,
tille de René de Beauvau , IIe du nom, baron
de Rotlay et de dame Guillemette de Salles ;
étant veuve, elle se remaria à François Reignier,
seigneur de Brouillers, capitaine des gendarmes
du maréchal de Turenne. Elle eut de son pre-
mier mari :
a. N. . . . . de Saint-Astier, mort dix ans avant
son père, et à 1 âge de douze ans;
b. N de Saint-Astier, morte jeune ;
4 Jeanne- Eve de Saint-Astier, chanoinesse et
aumonière à Remiremont, en 1627 et i63i,ne
vivait plus en 1648.
seigneur de Grandmont, au comté de Bourgogne, et de Clau-
dine, femme de Bernardin de Lenoncourt, seigneur de Gon-
drecourt ; et avait pour aïeule paternelle Louise de Sully, fille
de Marguerite de Beau jeu.
(1) Hist. des gr. offic. de la Couronne, tom. 4, p. 827.
(2) Gall. Christ., tom. i3. col. i3i6.
„6 DE SAINT-ASTIER.
XVI . Guillaume-Forton de Saint-Astier , appelé
aussi Forton, IIIe du nom, chevalier, seigneur du Lieu-
dieu, etc., gentilhomme ordinaire de la chambre du
roi, par lettres du 20 décembre i6o5, fut reçu en cette
charge et prêta serment le 26 du même mois. Il fit son
testament, le 6 août i63o, par lequel il institua Forton,
son fils aîné, son héritier universel. Il avait épousé par
contrat du 29 novembre 1612, demoiselle Louise de
Jaubert de Coignac, fille d'Annet de Jaubert, seigneur
de Coignac, baron de Châteaumorand, et de dame Hé-
lène de Joussineau-Freyssinet (1) : elle vivait encore le
5 mars 1648, qu'elle donna procuration à Forton, son
fils, et eut de son mariage :
i.°N de Saint-Astier, né le samedi 3 décem-
bre 16 16 ;
2.0 Antoine de Saint-Astier , naquit le 28 mars
16 19, et mourut le 27 février 1620 ;
3.° Forton, dont l'article suit ;
4.0 François de Saint-Astier , né au mois de mars
1627, ne vécut qu'un mois ;
5.° Sicaire-François , nommé aussi François-Sicaire
de Saint-Astier, chevalier, seigneur d'Oudon-
villet , en Lorraine , légataire d'une somme
d'argent par le testament de son père, en i63o,
fit un accord, le 18 août i655, avec Forton,
son frère, au sujet de ses droits légiti maires ; et
par un nouvel accord fait le 9 octobre 1657,
Forton lui céda le fief du Chause-Nicoulon (2) ;
6.° Anne de Saint-Astier, née le mercredi 25 sep-
(1) Ce contrat fut passé en présence de Roland de Joussi-
neau-FVeyssinet , seigneur de Fayat, d'Antoine Amelin , sei-
gneur de Rochemorin , de Gaston de la Marthonie , seigneur
des Farges et des Combes , de Pierre Tricard , seigneur de
Bosredon , d'Antoine de la Romagière , seigneur de Leymarie
et de la Brugière, de Grimond de Landric, seigneur de Lau-
terie, de Jean de Lavergne, seigneur de Champagnac, etc.
(2) Le repaire noble du Chause-Nicoulon, situé dans la pa-
roisse de Saint-Astier, qui appartenait depuis si long-tems à la
maison de Saint-Astier, fut vendu 6,5oo livres, le 2 mai i65g,
par Sicaire-François de Saint-Astier, à Marie de Thinon, veuve
de Jean de Solmignac, écuyer, seigneur de Bellet, et à Hélie
de Solmignac, son fils, seigneur de la Vigerie.
DE SAINT-ASTIER. I 17
tembre 161 3, fut mariée à Léon de Lestradc,
seigneur de Bouillens ;
7.0 Hélène-Catherine de Saint-Astier , naquit le
21 août 161 5, et fut reçue dame de Remire-
mont, l'an 1627;
8.° N.... de Saint-Astier, née le jeudi saint, 12 avril
1618 , ne vécut qu'un mois;
9.0 Jeanne-Eve de Saint-Astier, née le 10 février
1621, fut mariée en i638, à N.... de Cliquot,
colonel de cavalerie dans les guerres d'Allemagne,
bailli de Bassigny , gouverneur de la Mothe,
enfin, général de bataille des armées de S. A. le
duc de Lorraine, dont elle était veuve en 1648;
10. ° Anne de Saint-Astier, née le 8 janvier 1622,
décédce avant l'an 1 655 ;
n.° Françoise de Saint-Astier, née le 20 mai 1624;
12.0 Diane de Saint-Astier, naquit le 10 mars
1626, et mourut, sans alliance, avant l'an i655.
XVII. Forton de Saint-Astier , IVa du nom, che-
valier, seigneur du Lieudieu, du Chause-Nicoulon, etc.,
naquit le mercredi 8 avril 1620, fut institué héritier
universel par le testament de son père, du 6 août i63o;
transigea, par acte passé au lieu d'Herbeviller-les-L'aul-
nois, le 9 avril 1648, avec Jeanne-Eve, sa sœur, veuve
du baron de Cliquot, laquelle renonça par cet acte,
en faveur de son frère aîné, à toutes les prétentions
qu'elle pouvait avoir tant sur la succession de ses père
et mère , que celle de ses frères et sœurs , décédés
depuis la mort du seigneur de Lieudieu; fit un accord,
le 18 août 1 655, avec François-Sicaire, son frère, au
sujet de la succession de leur père, et celles de Diane,
Anne et Hélène leurs sœurs, décédées ab intestat ; fut
maintenu dans sa noblesse, par jugement de M. Pellot,
intendant de Guienne, le 28 avril 1668, sur le vu de
ses titres, remontés à l'an 1488 ; reçut, le 12 septembre
1676, une quittance de Louise de Lestrade - de - la-
Cousse, veuve de Raphaël de Banes, écuyer, seigneur
de Cheyssac; et assista au contrat de mariage de Léon,
son fils, du 16 février 1678. Il avait épousé, par contrat
du 2 3 mai 1644, demoiselle Françoise d'Aloigny, fille
de feu François d Aloigny, chevalier seigneur du Puy-
i i 8 DE SAINT-ASTIER.
Saint-Asticr , Beaulieu , la Rolfie , etc. , et de dame
Charlotte de Laporte. De ce mariage provinrent :
i.° Léon, dont l'article suit;
2.0 Louise de Saint-Astier, épousa, le 22 décem-
bre 166 1, noble Gaston Mosnier, fils de Bernard
Mosnier-de-Planeaux , chevalier , baron de Pe-
lisses, Planeaux, Bastadie, et de dame Françoise
de la Marthonie.
XVIII. Léon de Saint-Astier, chevalier, seigneur
du Lieudieu, la Meynardie, Bacouliat, etc., reçut, con-
jointement avec son père, le 16 septembre 1676, une
quittance de Louise de Lestrade-de-la-Cousse, veuve de
Raphaël de Banes, seigneur de Cheyssac \ acquit, le 1,3
novembre 1700, la justice de la Jaye, de Henri d'Aydie,
comte de Ribérac; fit son testament, le 12 août 1705,
et ne vivait plus le 4 septembre 1707. Il avait épousé,
i.° par contrat passé le 20 juin '1667, en présence de
Forton de Saint-Astier, de Françoise d'Aloigny et de
Louise de Jaubert-de-Coignac, ses père, mère et aïeule,
demoiselle Henrie , ou Henriette de Perry , fille de
Raimond de Perry, chevalier, seigneur de la Chauffie et
de Rossignol, et de dame Souveraine de Lageard, dont
il ne paraît pas qu'il ait laissé d'enfants; 2.0 par articles
passés le 16 février 1678, et reconnus le 7 septembre
suivant, demoiselle Isabeau de la Cropte, fille de feu
François de la Cropte, chevalier, seigneur de la Mey-
nardie, et de dame Lidie de Calhières. Il fit son tes-
tament le 19 février 17 14, et eut de son mariage :
i.° François, dont l'article suit ;
2.0 Françoise de Saint-Astier, mariée le 4 sep-
tembre 1707, à Joseph- Louis de Roux, chevalier,
seigneur, vicomte de Campagnac, fils unique de
Joseph de Roux, chevalier , seigneur de Cam-
pagnac, lieutenant des maréchaux de France, en
Périgord, et de dame Isabeau de Roffignac.
XIX. François de Saint - Astier, chevalier , seigneur
du Lieudieu, la Meynardie, etc., fut institué héritier
universel par son père, le 12 août 1705; et sa mère
lui fit une donation, le 5 décembre 1707. Il ne laissa
pas d'enfants de Marguerite de Bayly, sa femme, fille de
Pierre-Jean de Bayly, vicomte de Razac, et de dame
DE SAINT-ASTIER. I I9
Marie Faure, qu'il avait épousée le 3 décembre 1707;
elle était veuve le 24 décembre 171 6 et mourut vers
l'an 1755.
Branche de Sauveterre, éteinte.
XIV. Antoine de Saint- Astier , chevalier, seigneur
de Sauveterre , en Agénois, de la Cheyrie, en Querci ,
de la Thèze , la Bastide, etc. , chevalier de l'ordre du
roi, qualifié haut et puissant seigneur, était le troisième
fils de Jean de Saint-Astier , seigneur de Lieudieu et
de Ligne, et de dame Gabrielle de Hautefort. Sa famille
avait eu un long procès à soutenir contre le seigneur de
Cugnac de Giversac, au sujet de la terre de Sermet et
autres biens provenants de la succession de Marguerite
de la Roque, laquelle n'ayant pas eu d'enfants de Jean
de Sermet, son mari, avait institué héritier, Jean de
Cugnac , son neveu , fils de sa sœur : leurs différends
furent terminés par une transaction, en vertu de la-
quelle la terre de Sauveterre fut cédée à Antoine de
Saint-Astier.
Il assista à l'acte de vente que Guillaume de Saint-
Astier, chanoine de Saint-Front , rit au nom de ses
frère et sœurs, le 4 mars i5Ô2, de la maison noble
de la Brande, pour le prix de onze cents livres, dont
il se rendit caution; assista aussi, le 6 mars 1 571 , au
contrat de mariage de Pierre de la Borie , écuver .
seigneur de Campagne, avec Jeanne de Saunhac, et
vivait encore le 6 juillet 072 . Il avait épousé, .après
le 16 juillet i53i, demoiselle Marguerite Dupuy de la
Jane , fille de Jean Dupuy , écuyer , seigneur de la
Jarte, et de dame Marguerite de Salignac - de - Fénélon,
dont il eut entr'autres enfants :
i.° François, dont l'article suit;
2.0 Héliéte, ou Liéte de Saint-Astier, fut mariée,
par articles accordés le 6 juillet 1572, à Gui-
laume de la Chapelle , écuyer , seigneur de
Sineuil ; elle se remaria à noble François de
Cahors, écuyer seigneur de Carmang, dont elle
était veuve, le 19 mars 1617, et nc vivait plus
le 19 mai 1622.
XV. François de Saint - Astier , écuyer , seigneur
120 DE SAINT-ASTIER.
de Sauveterre et de la Cheyrie, passa des actes en 1572
et 075 , et ne vivait plus en 1594. Il avait épousé
demoiselle Françoise de Ferrand, dont provinrent:
i.° Jean, dont l'article suit ;
2.0 Marguerite de Saint-Astier, épousa, par contrat
passé le 25 février 1592, noble Pierre de Vassal,
écuyer, seigneur de Rignac, fils de noble Gilbert
de Vassal, écuyer, seigneur de Rignac, etc., et
de dame Louise de Peyronenc-Saint Chamarand ;
et ne vivait plus le 24 novembre 161 5.
XVI. Jean de Saint- Astier , écuyer , seigneur de
Sauveterre , la Cheyrie, etc. , épousa , par contrat du
22 janvier 1594, Gabrielle d'Abzac-de-la-Douze , veuve
de Raimond de Marquessac , écuyer, seigneur de Saint-
Pantaly , et fille de Gabriel d'Abzac, chevalier, seigneur
de la Douze , Reilhac , Vern , Barrière , chevalier de
l'ordre du roi , et de dame Antoinette de Bernard-de-
Vieilleville, dont il eut une fille unique, qui suit:
Antoinette de Saint-Astier, fut mariée, par contrat
du i5 janvier 1624, à Emmanuel de Losse (1) ,
chevalier , seigneur de Banes , fils de Jean ,
seigneur de Losse, et d'Elisabeth de Roquefeuil.
(1) La maison de Losse, originaire de la paroisse de Thonnac-
sur-Vezère, en Périgord, remonte en filiation suivie à Guil-
laume I de Losse, écuyer, qui passa un acte en 1248, et testa
en 1274, en faveur de Guillaume II, qu'il avait eu de Richarde
de la Roche. Celui-ci fut marié deux fois, i.° à Emélie, ou
Emilie de la Roche, héritière de sa famille; 2.0 à Raimonde
de Gibra. Il fut le quatrième aïeul de Frenon I de Losse , ca-
pitaine d'une compagnie de gendarmes, qui épousa Marguerite
de Ferrières en 1425, et fut tué à la bataille de Montlhéry,
donnée contre le comte de Charolois. Frenon II , son fils,
épousa Antoinette de Carbonnières , et fit son testament en
148c, en faveur de Pierre, son fils, qui épousa, en i5oG,
Anne de Saint-Astier du Lieudieu, et mourut dans les guerres
d'Italie. Jean, fils de ce dernier, fut chevalier de l'ordre du
Roi, capitaine des gardes du roi Henri III, et lieutenant-
général en Guienne, etc. Il mourut en 1579, après avoir rendu
de grands services aux rois François I, Henri II, François II,
Charles IX et Henri III. Sa postérité s'est éteinte depuis peu
dans la maison de Timbrune-Valence.
DE SAINT-ASTIER. 121
Branche établie successsivement dans la paroisse de Saint-
Astier, et dans la chdtellenie de Mussidan.
VII. Olivier de Saint - Asti er I, damoiseau de la
paroisse de Saint-Astier, frère puîné d'hier III de Saint-
Asiier , chevalier (troisième branche de l'Isle), inter-
vint dans un accord passé le jour des ides de mai 1272,
entre hier son frère, et l'abbé et chapitre de Saint-
Astier; et traita lui-même, peu de tems après, au nom
d'Avmeric, son neveu, avec le même chapitre. Il vivait
encore en 1295, et le vendredi après la fête de saint
Luc , qu'il rendit hommage à Hélie de Talleyrand ,
comte de Pcrigord , pour les biens qu'il tenait dans le
fief Bernardenc , et dans les terres et juridictions de
Saint-Astier et de Montagrier; il prend, dans cet acte,
la qualité de don^el Crognac . Un titre du château de
la Beylie-d'Estissac, fait mention de lui en l'année 1290,
et apprend qu'il était cousin de Guillemette , femme
d'Hélie Gérald , seigneur de la Beylie. On lui donne
pour fils :
i.° Olivier II, qui suit;
2.0 Guillaume de Saint-Astier, est énoncé frère
d'Olivier, dans les pièces d'un procès qu'il sou-
tint contre ce dernier , vers l'an i3io, procès
qui fut jugé dans une des assises, tenues à Saint-
Astier; et assista comme témoin , à un hommage,
rendu , le dimanche après la fête de l'Ascension
i3i2, par Hélie de Périgueux, à Archambaud IV,
comte de Périgord ;
3.° Pierre de Saint-Astier, religieux , prieur d'A-
leyrac, agissant au nom de Guillaume Vigier ,
damoiseau de Chantérac, son neveu, fit une ces-
sion, le jour des ides de juillet i3Ô2, à Hélie
Dupuy, et à Bernard Peycho, pour leur aider à
rebâtir un moulin , appelé de la Cropte , situé
dans la paroisse de Saint- Mcdard-de-Limeuil,
près Mussidan.
VIII. Olivier de Saint-Astier, IIe du nom,
damoiseau , fit hommage , le dimanche après l'As-
cension i3i2, à Archambaud IV, comte de Périgord,
I22 DE SAINT-ASTIER.
pour ce qu'il possédait dans la juridiction de Mussidan;
reçut le 10 des calendes d'octobre i336, quittance de
la somme de cent livres , qu'il avait promise en dot à
Agnès, sa fille; et ne vivait plus en i3Ô2 . On ne lui
connaît d'autre enfant, qu'une fille qui suit:
Agnès de Saint - Astier , fut mariée à Andron Vigier,
chevalier coseigneur de Chantérac.
Branche de Montancès ( i )> éteinte.
I. Raimond de Saint - Astier , Ier du nom , est le plus
ancien seigneur de Montancès, dont la mémoire se soit
conservée jusqu'à nous; il vivait au commencement du
douzième siècle _, et fut témoin , avec Hélie de Saint-
Astier et plusieurs autres seigneurs, d'une charte, datée
du ier octobre iii3, par laquelle Guillaume d'Aube-
roche, évêque de Périgueux, unit au chapitre de Saint-
(i) L'origine du château du Montancès, dont le nom dérive
du latin, de monte inciso, remonte à une époque très-reculée,
et probablement au tems où le latin était la langue vulgaire en
Aquitaine: l'étendue de sa seigneurie était considérable, et une
charte de Chancelade, de l'an 1220, lui donne le titre de châ-
tellenie ; cependant en 1 365, elle faisait partie de la chîitel-
lenie de Saint-Astier.
Les seigneurs de Montancès étaient autrefois très-puissants ; ils
avaient des rentes dans les paroisses de St-Astier, St,-Germain.
Chantérac , Segonzac , St. -Vincent , St.-Aquilin , Douchapt ,
Ataux, etc. ; ils possédaient une partie des péages de Saint-
Astier, Saint-Aquilin et d'Auriac ; percevaient, dans le marche
de Saini-Astier, des droits sur le sel, et sur différentes espèces
de légumes et produits du jardinage , comme les oignons ,
l'ail, etc. Ils jouissaient d'une redevance de douze deniers sur
le jardin de Crognac ; et plusieurs maisons nobles, telles que
Sarnac, Ghasseneuil, de Raymond, etc., leur devaient une
rente. Cinq fiefs relevaient de ce château et lui rendaient hom-
mage ; savoir : Mauriac, Lancinade, dans la paroisse de la
Chapelle - Gonaguet, Monsec , dans celle de Saint-Aquilin ,
Eyxidoire et le Chastanet, ou Bouix, dans celle de Montrent.
Le Cartulaire de Chancelade fait souvent mention d'une fa-
mille de ontMancès, qui avait des propriétés à Plsle et à Mon-
tancès ; mais il n'est pas facile de décider si elle était une bran-
che de la maison de Saint-Astier, ou une famille particulière
DE SAINT-ASTIER. 123
Astier, les églises paroissiales de Sêgonzac et de Dou-
chapt , et la chapelle de Vernole (i). Il avait épousé
une dame , nommée Pétronille , dont on croit qu'il
eut les enfants suivants :♦
i.° Eblon Ier, dont l'article suit ;
2.0 Raimond deSaint-Astier est nommé dans plu-
sieurs chartes de Chancelade ; par la première,
passée en présence et du consentement de Pé-
tronille, sa mère, il donna à cette abbaye, les
lods et ventes de toutes les terres que les reli-
gieux pourraient acquérir dans sa fondalité (2), et
ht don, par une autre, du droit qu'il avait sur le
moulin du pont de Perdus; il fit cette dernière
donation, en présence d'Eblon de Saint -Astier,
son frère, de Géraud de Saint-Astier, etc., du
temps de l'abbé Hélie (entre 1 143 et 1 168).
II. Eblon de Saint-Astier, Ier du nom, chevalier,
fit don à Chancelade (entre 1 143 et 1168), de tout le
droit qu'il avait sur le moulin du pont de Perdus ; se
rendit caution, avec Bernard de Saint-Astier, frère de
Foucher d'Agonac, Drogon Massole et Hélie Daureire,
chevaliers, de la donation que Radulfe de Sarnac, de
Saint-Aquilin et Armand, son frère, tirent à la même
abbaye, de ce qu'ils possédaient au mas d'Adoardenc,
et d'une certaine quantité de peaux d'agneaux noirs:
l'acte en fut passé vis-à-vis le village d'Anesse, en pré-
sence d'Hélie de la Faye, chanoine de Saint-Astier. Il
renouvela entre les mains de Géraud II, abbé de Chan-
celade (entre 11 68 et 1189), la donation de la portion
de son droit sur le moulin de Perdus, qu'il avait
déjà faite à l'abbé précédent, et s'engagea à la faire
approuver et garantir par Raimond de Saint-Astier,
son frère (3j. Enfin il assista, avec Hugues de Gavaudun,
Audoin de Sanilhac, et Hélie de Cozens, à une dona-
tion faite à l'abbaye de Cadoin, en 11 68, par Péregrin
(1) Orig. en parch. conservé antre/ois dans les arch. du cha-
pitre de Saint-Astier.
(2) Cartul.de Chancelade, fol. 76.
îbid., fol. i33, et fol. 65, verso, et 114.
,24 DE SAINT-ASTIER.
de Castillon. chevalier (i). On a lieu de croire qu'il fut
père des enfants suivants :
i.° Raimond II, dont l'articlesuit ;
2.0 Eblon de Saint-Astier, sacristain de l'église
collégiale de Saint-Front de Périgueux, fut
témoin avec Emenon et hier de Périgueux, Rai-
mond de Jaufreet autres, d'une charte d'Hélie V,
comte de Périgord, de l'année 1 1 86 (2).
III. Raimond de Saint-Astier, IIe du nom,
chevalier, fut présent avec Guy de Sanilhac et Bernard
d'Aytz de Bergerac, chevaliers, Bernard de Jaufre,
donzel, Pierre du Cluzel et Guillaume de Saint-Silain,
à une charte de l'an i2o3, par laquelle Talairand
confirma la donation qu'Hélie V, comte de Périgord,
son aïeul, avait faite en 1199, à l'abbaye de Chancelade,
d'une forêt, appelée Silva Herbosa{2>); fut aussi présent
avec Raimond de Castelnau, évêque de Périgueux, For-
tanier Célébrun, Bertrand de Biron, et N.... de Mon-
travel, archidiacres, à une donation que Lambert de
Périgueux, archidiacre fit à la même abbaye , par acte
passé dans le monastère de Saint-Etienne (entre i2o5
et 12 17) (4). Il autorisa de sa présence, ainsi que Pierre
de Graulet et Hélie de Périgueux, chevaliers, un acte
par lequel Emes, ou Emenon de Périgueux confirma
la donation que Lambert de Périgueux, archidiacre,
son frère, avait faite dans sa dernière maladie, à Chan-
celade; enfin il fut témoin avec Gérald de Sales,
chanoine de Saint-Etienne, Plastulphe et Raimond des
Arènes, Emes de Périgueux, etc., du don qu'Audoin
de Sanilhac fit à la même abbaye, du droit qu'il avait
sur l'hôpital de Toulon (5). On ignore la date de la mort
de Raimond II, et le nombre de ses enfants; mais on
est fondé à croire qu'il fut père de :
IV. Eblon dk Saint - Astier , II0 du nom , che-
(1) Cartul. del'abb. de Cadoin,fol. 44, verso.
(2) Titr. orig. aux arch. du chapitre de Périgueux.
(3) Cartul. deChancel., fol. \<\et i5.
(4)Ibid.,/ol.75.
(5) .... De ce que avia à far a lHospital del Tolon (Ibid. ,
fol. 116).
DE SAINT-ASTIER. 125
valier , seigneur de Montancès , transigea , le dernier
mars 12 38, avec l'abbé et le couvent de Chancelade ,
sur une contestation élevée entre eux , au sujet du
moulin de la Roche , situé sous le roc de Montancès :
par cette transaction , passée en présence de Pierre de
Saint- Astier , évêque de Périgueux , d'Archambaud II,
comte de Perigord et de Boson , seigneur de Grignols,
l'abbé et les religieux de Chancelade lui codèrent à per-
pétuité les droits qu'ils avaient sur ce moulin (1). Il
se trouva en 1 244, avec plusieurs autres seigneurs , à
une assemblée tenue pour aviser aux moyens de rendre
la rivière de l'Isle navigable (2). Il eut, en 1249 , avec
l'abbé et le chapitre de Saint-Astier, une grande con-
testation y qui fut soumise à l'arbitrage de Pierre de
Saint-Astier, évéque de Périgueux, et de Gérald de
Malemort , sénéchal de Périgord, qui prononcèrent leur
sentence arbitrale , dans le couvent des Jacobins de
Périgueux, le 12 des calendes de mai (20 avril) 1249,
à la suite d'un compromis fait par les parties, sous peine
de soixante livres de dédit. Eblon de Saint-Astier donna
pour cautions hier de Périgueux, Adémar de Grézignac,
Bernard de Castelnau et Pierre de Saint-Astier , che-
valiers, chacun pour cinq cents sols ; Guy et Guillaume
de Lagut, Lambert de Périgueux et Pierre de Mauriac,
donzels, pour de moindres sommes. Il vivait encore en
1254, suivant un acte du 11 des calendes de juin
(22 mai) de cette année , concernant le moulin de
la Roche, ou de Montancès. On croit que sa femme était
de l'ancienne maison de Périgueux , et qu'il en eut
entr'autres enfants :
i.° Eblon III, dont l'article suit ,
2.0 Ayremburge , ou Ayremborc de Saint-Astier,
fut mariée à Pierre de Veyrines, donzel de
Grignols, dont naquit Pétronille de Veyrines,
femme de Guillaume de Barrière, chevalier.
On peut lui donner pour seconde fille :
3.° Guillelmine de Saint-Astier, femme , avant
(1) L'original de cet acte a été produit, en 1604, dans un
procès entre le seigneur de Montancès et l'abbé de Chancelade
(2) Arch. de la maison de ville de Périgueux. — Manuscrits de
MM. dAlaux et de Cablanc.
126 DE SAINT-AST1ER.
l'an i25o, d'Hélie Vigier, fils d'Etienne Vigier,
chevalier et viguier de la ville du Puy-Saint-
Front de Périgueux.
V. Eblon de Saint -Astier , IIIe du nom, che-
valier, seigneur de Montancès, etc., ne prenait encore
que la qualité de donzel, lorsqu'il scella de son sceau,
le 7 juin 1262, une donation faite par Gaumars de
Frâteaux, chevalier, en faveur de Guy de Lagut et
d'Alaïs de Frâteaux, sa femme ; consentit, le 4 des
nones de décembre de la même année, conjointement
avec Hélie Maurel, recteur de l'église de Montancès,
à ce que le droit de procuration, appelé vulgairement
Message, qu'il avait coutume de lever sur Pierre Mas-
sole et Pierre de Ferrières, et Bertrande, sa femme,
à raison d'une forêt et ses dépendances, appelée Prun-
chieiras, fût converti en une prestation annuelle de
vingt sols ; approuva, au mois de décembre 1268, la
vente de plusieurs cens en blé et argent, que Raimond
de la Menade, donzel, avait faite au profit de Jean
Girbert, bourgeois du Puy-Saint-Front de Périgueux,
et céda à ce dernier tout le droit qui pouvait lui appar-
tenir sur les objets vendus. Marguerite, sa femme et lui,
tirent un accord, au mois d'avril 1269, avec Archam-
baud III, comte de Périgord, et renoncèrent, en sa
faveur, à un droit, de péage qu'ils levaient sur le bourg
de Saint-Aquilin, lequel avait été donné, par préciput
et avantage, à ladite Marguerite, par ArchambauJ II,
comte de Périgord, son père. Il scella de son sceau,
le 6 des calendes de septembre (27 août) 1 270, un acte
de l'abbaye de Chancelade, et fut témoin avec Archam-
baud III, comte de Périgord, Auger de Montaut, sei-
gneur de Mussidan, Arnaud de Saint-Astier, seigneur
de Crognac, etc., du testament de Guy de Lagut,
chevalier de Mussidan et seigneur de Mauriac, daté du
6 janvier 1270, (v. st. ). Il eut, vers l'an 1280, avec
l'abbé et chapitre de Saint-Astier, un procès qui fut ter-
miné par une sentence arbitrale, rendue par Bernard de
Felars, archidiacre de Périgueux, Hélie Gautier, officiai
de la même église, et Pierre Salomon, chevalier. Le
dernier acte qu'on trouve de lui, est l'émancipation
d'Hélie, son fils, datée du 3 des calendes de mars
(17 février ) 1286 (v. st. ), où il prend, pour la pre-
DE SAINT-ASTIER. ï2y
mière fois, la qualité de chevalier. Il avait contracté
une alliance illustre en épousant demoiselle Marguerite
de Tallevrand- Périgord, fille d'Archambaud II , comte
de Périgord ; il en eut entr autres enfants :
i .° Raimond 1 1 1, dont l'article suit ;
2.° Eblon de Saint-Astier, qu'on croit auteur de
la branche de Montagrier ;
3.° Hélie de Saint-Astier, émancipé par son père,,
en 1286 (v. st.) , assista, avec Raimond, son
frère, au testament de Guy de Boschaud, donzel
de l'Isle, daté du vendredi après la fête de saint
Michel i3o6. Il est peut-être le même qu'Hélie
de Saint-Astier, qualifié damoiseau de Saint-Ger-
main, dans un acte d'hommage qu'il rendit, le
jeudi après la fête de saint Marc, évangéliste,
i3i2, à Archambaud IV, comte de Périgord,
pour ce qu'il possédait dans la juridiction de
Mussidan {Voye\ la branche de Saint-Germain) ;
4.0 Gaillard de Saint-Astier, chanoine de Péri-
gueux, en 1 293 et 1 3 1 2 ;
5.° Marguerite de Saint-Astier, mariée à Hélie,
seigneur de Fayolle, chevalier, vivait encore
en 1337.
VI. Raimond de Saint - Astier , IIIe du nom „
donzel, seigneur de Montancès, etc., fit don, avec
Esclarmonde, sa femme, à l'abbaye de Chancelade, par
acte du 7 des calendes de mars 1287 (v. st.), dans lequel
il se d'il Jils de messire Eblon de Saint-Astier, chevalier,
d'un pré, situé dans la paroisse de Montancès, autrement
ùe Montrent, entre le pré d Hélie de Foucauld, et celui
de Pierre Radulphe ; assista en 1294, au testament de
Marquese de Talleyrand; rendit hommage, au château
de la Rolfie, le vendredi après la fête de saint Luc,
tvangéliste, 1295, à Hélie VIII, comte de Périgord,
pour les biens que ses enfants possédaient (sans doute
du chef de leur mère, alors défunte), dans le fief,
appelé Bernardenc , et dans les chàtellenies de Saint-
Astier et de Montagrier ; déclara , conjointement avec
Pierre de Saint-Astier, par acte du i5 des calendes de
décembre ( 17 novembre) i3oo , qu'Esclarmonde , sa
femme , fille de feu messire Pierre de Saint - Astier ,
chevalier , avait légué , par son testament , à Gaillard
i28 DE SAINT-ASTIER.
de Saint-Astier, clerc, leur fils, quinze livres de rente
annuelle, dans la paroisse de Sainte-Marie de Perdus
et ailleurs. Enfin il fit son testament, le dimanche,
jour de la fête de saint Etienne d'août i3i5, par lequel
il institua son héritier universel , Gaillard de Saint-
Astier, son fils, qu'il émancipa, le 3 des calendes de
novembre de la même année. Il avait épousé, après
l'an 1255, demoiselle Esclarmonde de Saint Astier, fille
aînée de messire Pierre de Saint-Astier, chevalier, et
d'Agnès Flamenc-de-Bruzac : elle était sœur d'Armande
de Saint-Astier, femme de Bernard de Saint-Astier,
donzel de l'Isle; et fit, en 1293, son testament, dont
elle nomma exécuteurs, Pierre de Vernode, abbé de
Ghancelade, son cousin, Baudoin Flamenc, chantre de
l'église de Périgueux, son oncle, et Gaillard de Mon-
tancès, chanoine de Périgueux, son beau-frère ; et
déclara avoir eu de son mariage, huit enfants, qui sont :
1 .° Pierre de Saint-Astier , donzel , fut institut
héritier universel par le testament de sa mère,
en 1293. Il paraît qu'il mourut avant son père,
sans laisser d'enfants de Mative d'Estissac, fille
de Fergand, seigneur d'Estissac, donzel, qu'il
avait épousée vers l'an 1 3o8 ;
2.0 Gaillard, dont l'article suit ;
3.° Lambert de Saint-Astier, ) dont le sort est
4.0 Eblon de Saint-Astier , j ignoré ;
5.° Guillaume de Saint-Astier rendit hommage
au comte de Périgord, le jeudi après la fête de
saint George (ou Grégoire) i3i2, pour les biens
qu'il possédait dans la châtellenie de Mussidan,
et vivait encore en 1 323, suivant les registres du
parlement de Paris;
6.° Agnès de Saint-Astier ;
7.0 Philippe de Saint-Astier ;
8.° Marguerite de Saint-Astier.
VII. Gaillard de Saint-Astier, chevalier, seigneur
de Montancès, etc., paraît avoir été d'abord destiné
à l'état ecclésiastique, puisque dans les premiers actes
qui le concernent, il ne prend que la qualité de clerc.
Il fut légataire d'une somme d'argent, et substitué à
Pierre, son frère aîné, par le testament d'Esclarmonde,
sa mère, en 1293, et institué héritier par celui de son
DE SAINT-ASTIER. ,2q
père, de Tan i3i5, qui l'émancipa la même année. Il
n était encore que damoiseau, lorsqu'il rit vente, le
samedi après la lcte de la Purification de la Vierge ,
i326 ( v. st.), dune terre qu'il avait dans la paroisse
do Sainte-Marie de Perdus. Il percevait héréditairement
six sols de rente annuelle , sur le p^:age de Perdus , près
Montagrier , comme on l'apprend par l'acte de vente
_e droit , qui fut tait le 2 des ides de juin i33o, par
Bernard de Guerrel , au prorit de Pierre Lapone , clerc
et homme de loi , habitant de Périgueux ; est nommé
comme témoin , dans un accord fait en i33y , entre
Kaimond de Tallevrand , seigneur de Grignols , et les
damoiseaux de sa terre , au sujet des fortifications et
réparations du château de Grignols. Enfin , il assista ,
le i5 novembre 040, au mariage de Jeanne, sa fille,
avec noble Guillot de Charment.
Ce fut la même année, ou la suivante, que les
Anglais prirent de nuit et par escalade , le château de
Montancès , parce que Gaillard de Saint - Astier avait
eu l'imprudence de le laisser sans défense , en envoyant ,
d'après les ordres du sénéchal de la province, ses gen-
darmes de cheval et de pied et une grande partie des
gens de sa terre , au siège du château de Montréal ;
les ennemis se saisirent de sa personne, et le retinrent,
pendant quelque tems , prisonnier dans son propre
château ; mais s'étant aperçus des tentatives et des
menées qu'il faisait pour en sortir , et se mettre ensuite
en état de le reprendre de vive force, ils le mirent
dehors, et ne lui laissèrent que deux chiens, dans
l'intention , sans doute , de ne pas le priver du plaisir
de la chasse. Toutes ces particularités sont rapportées
au iong dans des lettres du roi Philippe de Valois ,
datées du 8 août 13.4.3, dont nous donnerons ici un
extrait (1).
(1) « Philippe, par la grâce de Dieu, roy de France, à
» nostré amé et féal conseiller l'évesque de Beauvès, salut et
>• dilection. Nous avons receu la supplication de Gaillart de St.
» Hastier. chevalier, seigneur de Montancès, faisant mention
•• que, comme au commandement du seneschal de Pierregort
» et de nostre lieutenant, qui estoit pour le temps, il eust en
» voyé au siège de Montroyal ses gens d'armes de cheval et de
I» pied, et une grant partie des gens de sa terre ; et cependant
XVII. 9
!3o DE SAINT-ASTIER.
Le château de Montancès ne resta pas long-tems au
pouvoir des Anglais ; l'evêque de Beauvais , lieutenant-
général du roi en Guienne } secondé par le comte de
Périgord , Jean de Galard , seigneurs de Limeuil , et
plusieurs barons et autres grands seigneurs du Péri-
gord , le reprit en 1342 (1); et après en avoir chassé
les brigands qui s'y étaient établis sous la conduite du
capitaine Moras , il en fit démolir les fortifications ; et
en fit don à Roger Bernard , comte de Périgord , par
» li vindrent nouvelles que nos ennemis dévoient son chastel
» embler et colir. Laquelle chose il signifia tantost audit senes-
» chai et capitaine et les requist, ou fist requerre que li vou-
» sissent bailler gens d'armes de pied et de cheval, avec lesquels
» il pût garder et défendre ledit lieu, ou au moins qu'ils li vou-
» sissent rendre ses dictes gens. Lesquelles choses ils li reffusè-
» rent ; et sur ce lesdits ennemis vindrent par nuit à eschiéles
» et prindrent ledit lieu, et ledit chevalier et ses gens, et le
» tindrent grant pièce en prison, combien que depuis ils le
» lessassent aler environ ledit chastel, et il ne s'en ah pas, pour
» ce qui cuidoit toujours trouver voie parquoy il pût recou-
» vrer sondit chastel ; et les ennemis s'apperçurent qu'il faisoit
» tel pourchas, pourquoy ils le boutèrent hors, jet le despouil-
» lèrent en sa côte, et li baillèrent deux chiens, avec lesquels
» il s'ala esbatre. Et depuis ledit chastel a esté prins et abatu
» par nos gens, et la terre est encore détenue en nostre com-
» mandement. Si nous a requis et supplié pour Dieu, et en
» aumosne que nous, ladite terre li vuillons rendre ; et donner
» congié que ledit chastel il puisse reffaire ; et pardonner et
» quitter ce qu'il puet avoir méfiait pour ladicte démorance,
» ou pour négligence ... en récompensation des bons services
» que il est ses prédécesseurs ont faitz en nos guerres, etc. Donné
» à Mariau-au-Boys, le 8 aoust l'an de grâce 1 343 (Très, des
Chartes, registre )
(1) Anno Domini 1342, episcopus Belvacensis obsedit cas-
trum de Monte inciso, una cum comité petragoricensi, et
Domino Joanne de Galart, et cum aliis baronibus et pluribus
nobilibus viris, cum magno exercitu. Ibidem erant inclusi plu-
res vispiliones ; capitaneus eorum erat quidam qui vocabatur
Moras, unde plura mala faciebant, et omnes mercatores, tran-
seuntes circumquaque in circuitu duarum leucarum depreda-
bant. Itaque dictus episcopus cum exercitu suo dictum castrum
dissipavit, et omnes illos malefactores de Castro ejecit, omnes
turres et muros et crenellos subjecit ; et quce vocabatur Castrum,
modo vocantur plateas de Monte inciso (Bibl. du Roi, manuscr.
latin, cot. 5552. fol. 14, verso.)
DE SAINT-ASTIER. i3f
lettres datées de Montpellier, au mois de juillet 1344;
continuées au mois de janvier suivant, par le roi Phi-
lippe de Valois ( 1).
Gaillard de Saint-Astier ne survécut pas long-tems
à tous ces désastres. Il rit son testament en i345, en
faveur d'Eblon. son tils aîné; et laissa, d'une femme
dont le nom n'est pas connu :
i°. Eblon IV, dont l'article suit;
20. Archambaud de Saint - Astier fut institué hé-
ritier par le testament d'Eblon, son frère aîné, de
l'an i36o; et fit le sien au monastère de Saint-
Tiberi, en bas Languedoc (à deux lieues d'Agde),
le 22 juin i36i. Il ordonna que son corps fût en-
terré dans le cimetière de Saint-Tiberi, à l'en-
droit qui sera désigné par l'abbé de ce monastère ;
légua vingt florins d'or à chacune des églises de
Montancès, Montrent et Saint-Germain, au
diocèse de Périgueux; institua son héritière uni-
verselle Jeanne de Saint-Astier, sa sœur, femme
de noble Guy de la Brande, co-seigneur de Mon-
tagrier, et lui substitua son fils aîné, à condition
(1) <• Philippus, etc.. notum facimus... Nos... vidisse lit—
» teras, formam quœ sequitur continentes : Johannes, primo-
» genitus. et locum tenens régis francorum, dux Normanniae,
» cornes pictaviae, Burdegalen. et cenoman. notum facimus...
» Quod cum Gualhardo de Monte inciso, milite, olim do-
» mino dicti loci de Monte inciso. in senescallia petragoricensi
> existente. locus ipse de Monte inciso per inimicos et rebelles
» dicti domini et genitoris nostri. ob negligentiam quam circà
» ipsius loci custodiam, flagrante guerra, dictus miles habuisse
» dicebatur, occupatus. Et inde dilecto et fideli comité petra-
» goricensi, laudabilem enim dicti domini et genitoris nostri
« ipsiusque comitis gentibus diligentiam prestante inimicis
» praedictis. ab eodem loco armorum potencia expulsis. ad
» ejusdem domini et genitoris nostri obedientiam reductus, et
• sub manu dicti domini.... Detentus extunc fuerit et tenea-
» tur aJhuc... Dictusque locus de Monte inciso, cum suis
» universis pertinentiis et juribus de feudo dicti comitis movea-
» tur et teneretur perdictum militem ab eodem comité, ante
» occupationem pnedictam, et ad ipsum jura vassallitica ejus-
» dem loci pertineant ; nos... eidem comiti, dictum locum
» cum omnimoda jurisdictione, etc. Damus et concedimus, etc.
» Datum Montepessulano. anno 1344. mense julii. »
x2,2 DE SAINT-ASTIER.
qu'il portera les nom et armes de Montancès ; et à
défaut de l'aîné, il substitua le second aux
même conditions. Et dans le cas où ils vien-
draient tous à mourir sans enfants mâles, il veut
que la même Jeanne, sa sœur, choisisse une de
ses filles pour la marier à une personne noble,
qui sera également tenue de porter les nom et
armes de Montancès. Et si tous les enfants de sa
sœur venaient à mourir sans postérité, il leur
substitua Jeanne, son autre sœur, femme de
Guillaume Arvieu, damoiseau, et lui imposa la
même charge ; nomma pour ses exécuteurs tes-
tamentaires, Séguin, abbé de Saint-Tiberi, Ber-
nard de Saint-Astier , archidiacre de l'église de
Périgueux, et Bernard de Montsec, chevalier ;
et mourut, bientôt après, sans laisser de pos-
térité ;
3.° Jeanne de Saint-Astier épousa, par contrat
passé à Saint-Flour, le i5 novembre 1340, noble
Guilhot de Charment, fils de Guillaume, che-
valier, seigneur de Charment : elle fut dotée de
trois cent cinquante livres tournois, et de vingt-
cinq livres de rente ;
4.0 Jeanne de Saint-Astier fut mariée, avant l'an
1378, à Fortanier de Fayolle, damoiseau de la
paroisse de Saint-Marie de Perdus; et mourut
sans enfants avant Tan 1394;
5.° Jeanne de Saint-Astier s'allia à Guy de la
Brande, damoiseau de Montagrier, lequel testa,
le 3 des calendes de mars 1370 (v.st.), en faveur
de Gaillarde et Mabile, ses filles :
6.° Jeanne de Saint-Astier, femme, avant l'an
i36i, de Guillaume Arvieu, damoiseau.
VIII. Eblon de Saint-Astier, IV0 du nom ,
n'ayant pas pu recouvrer l'héritage de ses pères, quoi-
qu'il eût été institué héritier , par Gaillard , son père,
en 1345, il se retira auprès du cardinal de Périgord, à
Avignon, et y fit son testament, en i36o; institua Ar-
chambaud, son frère, son héritier ; et en cas qu'il
mourût sans enfants, il lui substitua Jeanne, sa sœur,
femme de Fortanier de Fayolle, damoiseau; et en cas
de mort de celle-ci sans enfant mâle, il veut que son
DE SAINT-ASTIKR. l33
hérédité vienne à Arnaud de Saint-Astier, seigneur de
Grognac, son neveu. Ce fut en vertu de cette substi-
tution qu'Arnaud se porta pour héritier de Montancès,
et que, par autorité de lettres émanées du sénéchal de
Perigord, du 6 février 1 371 (v. st.), il fut maintenu
en la possession de cette châtellenie (1) (V. la branche
de Crognac).
Branche de Monta grier y éteinte.
VI. Eblon de Saint - Astier , IVe du nom , che-
valier, co-seigneur de Montancès, second fils d"E-
blon III, et de Marguerite de Talleyrand , est proba-
blement auteur de la branche de Montagrier, qui a
subsisté à peine un siècle. Il reçut, le 6 des nones de
mai 1296, une reconnaissance de Pierre Charmant, de
la paroisse de Ségonzac. Il prend la qualité de noble et
puissant homme, chevalier, et seigneur (co-seigneur) de
Montancès, dans une autre reconnaissance faite en sa
faveur, le 16 des calendes de mai (16 avril] i3o3, à
raison de la borderie du Puy, située dans la paroisse de
(1) On lit, dans une enquête commencée k 21 juillet 149 1.
la déposition d'un témoin, qui contient des faits assez curieux
sur le château de Montancès. Ce témoin dépose que : « 60 ans
» peut avoir (c'est-à-dire vers l'an 143 1), il a vu au pays de
» Perigord si grans guerres et hostilités d'Anglois, que nul ne
>• osoit habiter sur les champs, sinon es villes 4et places fortes ;
» et a oui dire qu'en ce temps là, les Anglois occupèrent et
» prirent par emblée le lieu de Montanceis, et peu de temps
» après, ledit lieu fut repris par les François, et abatu et dé-
» moli. et a demeuré longtemps en désert ; et jusqu'à ce que
» feu messire Arnaud de Bourdeille, frère d'Archambaud, le
» fit reparer et rétablir par un nommé Perrihenque et autres.
■ .Mais tost après, et 40 ans sont passés (1451), un nommé
« Fumât de Périgueux prit sur ledit Perrihenque ledit lieu de
■• Montanceis, et y mit certains Anglois. Laquelle chose venue
•• à la notice de feu messire Charles Tallerand seigneur de Gri-
• gnaulx, assembla grant nombre de gens, et s'en vint devant
» ledit lieu de Montanceis; mais les Anglois qui étoient dedans,
» n'attendirent point la venue dudit seigneur de Grignaulx. et
» s'enfuirent. Et ledit seigneur de Grignaulx fondit, démolit
» et abbatit ledit lieu de Montanceis, et ses gens prirent et
» ravirent tout ce qu'ils trouvèrent dédans, et laissèrent ledit
» lieu inhabité.»
^4 °E SAINT-ASTIER.
Ségonzac; assista, en 1 3 17, au contrat de mariage
d'Hélie Jaubert, clerc de Saint-Astier, avec Aylinde
d'Estissac; et était mort, le 24 octobre 1327, laissant,
entr'autres enfants :
i.° Hélie , dont l'article suit;
2.0 Archambaud de Saint-Astier , chambrier du
monastère de la Sauve, et administrateur de
celui d'Aurillac, fut nommé à l'évêché de Saint-
Flour, en Auvergne, par le pape Jean XXII,
le 8 des ides de février i320. Il devait être déjà
avancé en âge, puisque dans un acte de l'an i33j,
il se plaint d'être accablé de vieillesse et d'infir-
mités. Il se démit , quelques années après . de
son évêché, mourut au mois de juin, ou de
juillet 1347, et eut Pour successeur Déodat,
prieur de Cesseron, au diocèse de Saint-Pons de
TomièreSo
VIL Hélie de Saint-Astier Ier, damoiseau, co-sei-
gneur de Montancès, passa un acte, le 6 des calendes de mai
(26 avril) i3i6, avec Raimonde de Monsac, veuve de Jean
de Monsac, chevalier, au nom de Gérard et Arnaud, ses
fils; et céda des biens fonds situés dans la paroisse de Sé-
gonzac, ; il fut un des seigneurs qui, le 14 novembre i32i,
se rendirent pleiges des conventions matrimoniales de
Jean de Sicile, duc de Duras, fils de Charles II, roi de
Sicile, avec Agnès, fille d'Hélie VIII, comte de Péri-
gord ; et fit son testament le 9 des calendes de novembre
(24 octobre) 1327, par lequel il légua à sa femme cent
livres tournois , et obligea , pour la sûreté de cette
somme , tous ses biens, et en particulier, ce qui lui
était dû, par Gaillard de Saint-Astier , nomma héri-
tier le posthume dont sa femme était enceinte; et lui
substitua Archambaud de Saint-Astier, évêque de Saint-
Flour, son frère. Il eut pour femme Marie de Jaufre,
nommée aussi la Jaufrenie, dont il eut un enfant, né
posthume , qui , selon toutes les apparences , fut le
même qu'Hélie, qui suit :
VIII. Hélie de Saint - Astier , IIe du nom , da-
moiseau de Montagrier, est nommé avec Gaillarde de
la Brande, sa femme, dans un acte du 12 juillet 1374;
transigea, ainsi que Pierre de Prémilhac, damoiseau,
DE SALNT-AST1ER. 1 35
le 10 juillet 1378, avec Arnaud de Saint- Astier , sei-
gneur de Crognac, au sujet de la succession de la maison
de Montancès , que ce dernier prétendait lui appartenir
en seul ; mais en vertu de la décision de Guillaume de
Montardit , et de Guillaume de Faydit , damoiseaux
choisis pour arbitres de ce différend, Arnaud de Saint-
Astier lui céda toute la terre, cens, rentes et autres
droits que feu Eblon de Saint-Astier, seigneur de Mon-
tancès, avait eus autrefois dans la juridiction et châtellenie
de Montagrier, et en outre un eygual, situé sur la ri-
vière de Drône, et s'engagea à lui payer deux cents de-
niers d'or. Il passa divers actes en 1390, 1402, etc. :
et vivait encore le 5 septembre 141 2, suivant un acte
d'acensement qu'il fit à Hélie Borac. d'une terre située
dans la paroisse de Brassac. Il avait épousé, avant l'an
1370, Gaillarde de la Brande, tille aînée de Guy de la
Brande , damoiseau de Montagrier , et de Jeanne de
Saint-Astier-Montancès, dont il eut trois filles :
i.° Andrée de Saint-Astier était sous la tutelle de
son père, le 16 juin 1402; et ne vivait plus, ou
était mariée le 5 septembre 141 2;
2.0 Agnès de Saint-Astier, * non mariées
3.° Raymonde de Saint-Astier, s en 141 2.
Branche de Saint-Germain, éteinte.
VI. Hélie de Saint - Astier , damoiseau de Saint-
Germain , troisième fils d'Eblon III, seigneur de Mon-
tancès, fut émancipé par son père , le 3 des calendes de
mars 1286 (v. st.); assista, comme témoin, avec Rai-
mond, son frère, au testament de Guy de Boschaud,
donzel de l'Isle, daté du vendredi après la fête de saint
Michel i3o6 ; fit hommage , le jeudi après la fête de
saint Marc , évangéliste i3i2 , à Archambaud IV ,
comte de Périgord, pour les biens qu'il avait dans la
terre de Mussidan , et pour deux sextiers d'avoine et
quarante sols de rente qui lui étaient dûs sur le ténement
de TotyUens, dans la juridiction de Saint-Astier ; il ne
prend dans cet acte , que la qualité de damoiseau de
Saint-Germain. On présume qu'il fut père, ou aïeul des
deux enfants suivants :
i.° Pierre, qui suit ;
j36 de saint-astier.
2.° Raimond de Saint-Astier, damoiseau, fit do-
nation de tous ses biens paternels et maternels
à Guillaume Vigier, seigneur de Chantérac ; et
paraît être mort sans postérité^ avant l'an \3y5.
VII. Pierre de Saint-Astier, chevalier, approuva,
par acte du 5 des calendes de juillet 1 368, la donation
faite par Raimond, son frère, et ne vivait plus en i3y5,
suivant trois actes qui le rappellent , dont deux sont
datés du 4 des ides de décembre, et le troisième, du jour
des calendes de février de l'année suivante : on voit par
ces actes qu'il avait une maison, ou hospice, et plusieurs
autres propriétés dans la paroisse de Saint-Astier. On
ignore s'il a laissé des enfants.
Branche de Crognac (1) éteinte.
I. Arnaud de Saint-Astier , Ier du nom , est le
plus ancien seigneur de Crognac, dont on ait connais-
sance (2) ; il vivait au commencement du douzième
siècle. Le cartulaire de Chancelade a conservé la mé-
moire des nombreux bienfaits, dont il enrichit cette
abbaye ; il lui fit don, vers l'an 1 r r 5, des lods et ventes
de toutes les terres que les religieux de cette maison
pourraient acquérir de ses feudataires ; il lui donna aussi,
en signe de pénitence, et pour le salut de l'âme de
ses père et mère ( qu'il ne nomme pas ) , une place
située devant la salle du palais épiscopal de Guil-
laume d'Auberoche, évêque de Périgueux, par acte
passé en présence de Pierre de Périgueux, de Pierre
(1) Crognac, Craunhac, ou Craugnac, en latin Craxinha-
eum, ou Craoniacum^ était un des cinq châteaux forts que Fro-
tier de Gourdon, évêque de Périgueux, fit bâtir vers l'an 980,
pour lui servir de barrières contre les incursions des Normands.
<> Hic episcopus (Froterius) magnum monasterium S. Fron-
» tonis edificare cepit, atque castrum Agoniacum Craoniacum,
» Albam Rocham, Rupem S. Christophori et Rupem de Basi-
» liaco, ut essent munimen et refugium contra Norman-
» nos. etc. » (Labbe, Bibl. manuscr., tom. 2, fol. y3y.)
(2) Arnaud I peut avoir eu pour aïeul un autre Arnaud
(sans surnom), qui souscrivit une charte de l'église de Saint-
Astier, du 2 des nones d'août ioi3.
DE SAINT-ASTIKR. \Zj
deSalomon et d'Hélie de Landric. Il lui donna encore,
quelque temps après (entre 1129 et 1143), la portion
du droit qu'il avait sur le marche de Perdus; et ajouta
à ce don. ceiui de quatre deniers de cens sur une maison
située à La Cité, possédée alors par Guillaume de
Jaufre, archidiacre : cette donation fut faite en présence
d Hélie et de Bernard de Saint- Astier, de Bertrand et
Bernard Vigier de l'Isle, et d'hier de Périgueux (1).
On lui donne pour enfants :
i.° Arnaud, dont l'article suit;
2.0 Arnaud de Saint- Astier, chanoine de l'église
de Saint-Astier, fut témoin avec Pierre de Vey-
rines , chanoine de la même église, Gérald de
Landric, Audoin de la Cropte, Pierre de la Faye,
Pierre de Fayolle et autres, d'une donation faite
à Chancelade , par Pétronille de Papia , et Ar-
naud de Puyferrat.
II. Arnaud de Saint- Astier, II* du nom , chevalier,
assista avec Ais, ou Aison de Montpont, Gerald Bégon,
chevaliers et autres, à la donation qu' Hélie V, comte de
Périgord , et Raimonde ( de Turenne ) , sa femme ,
firent à Chancelade, du droit de péage et des lods et
ventes des biens quils avaient dans la châtellenie de
Montpont, et spécialement au lieu appelé la Lande ;
ainsi que le chauffage, le pâturage pour leurs trou-
peaux, etc. Cette donation fut faite au château de
Montpont, que le comte possédait du chef de sa femme
(Raimonde de Turenne) (2), entre les mains d'Ar-
naud, prieur de Chancelade (3) Il assista avec Rai-
mond de Durfort, Gérald, prévôt, etc., à une charte
de l'an 1178, par laquelle Pons, vicomte de Castillon,
confirma la fondation de I'abbave de Faise, au diocèse
de Bordeaux (4) ; et est rappelé dans une charte concer-
(1) Cartul. de Chancel . , fol . 76, 77, 37, etc.
(2) . . . Haec dona fecit supranominatus comes, in Castello
de Monpao, quod uxor sua Raimonda possidebat, en la sala
Comtal; in manu Domini Armaldi, prioris de Cancellata et de
Landià , etc. Arnaud prend dans cet acte la qualité de che-
valier.
(3) Cartul. de Chancel., fol. 62.
(4) Cartul. de l'abb. de Faise. — Gall. Chr., tom. 3, instr,
ceci. Burdeg., col. 322. n°. 60.
I 38 DE SAINT-ASTIER.
nant son fils. Il laissa d'une femme , dont le nom est
ignoré, entr'autres enfants ;
i .° Bertrand , dont l'article suit :
2.0 Arnaud de Saint- Astier , dont le sort n'est pas
connu, mais qui peut avoir été le même qu'un
Arnaud de Sancto Hasterio , chanoine de Saint-
Astier , à qui le pape Honorius III écrivit , le 5
des calendes de juillet 12 17, au sujet d'un diffé-
rend élevé entre les chapitres de Saint-André et
Saint-Sévérin de Bordeaux (Arch. du Vatican),
et le délégua, le 2 5 mai de l'année suivante,
avec Bernard, chanoine d'Aubeterre, pour juger
ce différend (Reg. d'Honor, III, tom . I, an. 2,
fol. 259, ep. 1 128).
III. Bertrand de Saint-Astier, Ier du nom, fit dona-
tion à Chancelade entre les mains de l'abbé Etienne (entre
i2o5 et 1217; , de tout le droit qui pouvait lui appartenir,
ou qu'il avait usurpé sur le mas de Vilars dans la paroisse
de Ségonzac; il fit cette donation en réparation de tous les
maux et dommages qu'Arnaud , son père et lui , avaient
faits à cette abbaye; il en fit dresser un acte , qu'il scella
de son sceau , et promit , sur Pautel de Saint-Thomas ,
d'être le défenseur du don qu'il venait de faire , en pré-
sence d'Arnaud de Saint-Astier , son frère , d'Arnaud de
Boisset , chapelain de Saint-Astier , de Gerald de Neu-
vic et autres (1) ; et se trouve compris au nombre des
chevaliers et co-seigneurs de l'Isle, qui firent une dona-
tion à la même abbaye, en 121 1 (2); il épousa une
sœur de Bertrand de Montancès , dont il eut :
IV. Arnaud de Saint-Astier, IIIe du nom, che-
valier, autorisa et confirma par acte passé en 1.2 17 ,
dans la salle verte du château de Montancès , la dona-
tion du moulin de la Roche , situé sous la roche de
Montancès , que Bertrand de Montancès , son oncle ,
avait faite à Chancelade (3) ; se rendit caution de la
vente qu'Archambaud II, fils d'Hélie de Talleyrand le
(1) Cartul. de Chancelade , fol. 5 et 6.
(2) Ibid.,/ol. 17.
(3)7«i.,/o/. 117.
DE SA1NT-ASTIER. I 3q
jeune, comte de Périgord , fit au mois de juin 12 19,
au chapitre de Saint-Astier, de tout le droit qu'il avait
dans la ville de Saint-Astier (1); et fut témoin, dans le
même mois, de l'acte de cession que le même comte fit
à ce chapitre, d'un lieu clos, ou pleydure, et de deux sols
de rente (2). On ignore la date de sa mort ; mais il
paraît qu'il avait cessé de vivre en 1 235. Il fut enterré
dans le cimetière de la maison de Boisset, ordre de
Grandmont, suivant le testament de son fils, de Tan
1294. Le nom de sa femme n'est pas connu; on sait
seulement par un acte de l'an 1257, qu'elle avait fait
un legs de cent sols, au prieuré de la Faye. On lui
donne pour enfants :
1 .° Arnaud, dont l'article suit ;
2.0 Bertrand de Saint-Astier, chevalier, est désigné
sous le nom de Bertrand de Saint-Chdtier de la
sénéchaussée de Pierregort, dans le compte du
voyage de Gascogne , pour les années 1294 et
1 295 ; et fut un des on\e soudoiers, retenus par
monseigneur Simon de Melun, maréchal de France,
aux gages accoutumés , et aucuns à année (3). Ar-
naud, son frère, le nomma un de ses exécuteurs
testamentaires , en 1294. On ne trouve plus rien
sur lui, après cette époque ; si ce n'est, qu'il est
dit dans un acte de ce tems-là, qu'il possédait le
mas de Lavergne, près Saint-Astier;
3.° N de Saint-Astier , femme de N... de Mon-
tancès , et mère d'Arnaud de Montancès , en
1294.
On peut mettre au nombre des enfants d'Ar-
naud III :
( Bernard , ou Bertrand ) de Saint-Astier était,
dès l'an 1273, religieux et cellerier de Tulle (4).
Trois ans après (en 1276) et le lendemain de la
tête de la Chaire de Saint- Pierre , s'éleva entre
(1) Orig. auxarch. duchap. de Saint-Astier.
(2) Orig., ibid.
(3) Bibl. du roi, manuscr. de du Cange , vol. cot. catal.
hislor.,fol. 3.
(4) Balu^e. hist. Tutel. ,/o/. 577.
I4o DE SAINT-ASTIER.
lui et Hugues de la Porcherie, une dispute qui
devint si grave et si sérieuse, que les moines, di-
visés en deux partis, en vinrent aux mains ; plu-
sieurs d^ntr'eux furent grièvement blessés , et
un damoiseau , neveu de B. de Saint-Astier , y
fut tué (i).
V. Arnaud de Saint-Astier, IVe du nom, cheva-
lier , seigneur de Grognac , est connu par un grand
nombre d'actes depuis l'an 1235, jusqu'en 1294; fut
témoin d'une transaction passée le 4 des calendes de
mai 1235, entre Guy et Hugues de Périgueux, damoi-
seaux , et les maire et communauté du Puv-Saint-
Front de Périgueux (2) ; et d'un acte de l'an 1244,
relatif au projet de rendre la rivière de l'Isle navi-
gable (3) ; assista à un acte passé dans le réfectoire de
Saint-Astier , le 1 5 des calendes de septembre 1248 ,
en faveur de l'abbé et chapitre de Saint-Astier (4) ; est
nommé comme témoin, avec Archambaud III, comte
de Périgord , Hélie de Talleyrand , donzel , seigneur
de GrignolSj Hélie Vigoros, seigneur de Montagrier, et
Radulfe de Castelnau, seigneur de Razac dans un acte
d'émancipation et de donation , consenti au mois de
février en 1255 (v. st.) , par Bertrand M assole , che-
valier, et Haelias, sa femme, en faveur de Pierre et
Gérald, leurs enfants (5) ; fit un accord, au mois
d'août 1257, avec les prieur et religieux de la maison
de la Faye , ordre de Notre-Dame de la Couronne ,
par la médiation d' Hélie, officiai de l'église de Péri-
gueux , choisi pour arbitre , qui termina par une sen-
tence arbitrale, le différend élevé entre les parties , au
sujet de la dîme des novales de la paroisse de l'Ai-
guillac (6); assista, avec Archambaud III, comte de
(1) Extrait d'un manuscrit qui appartenait à M. de l'Epine,
subdél. à Limoges, pag. 149.
(2) Cabin. de M. Ardillers (suiv. une note de M. de Lambertie\
(3) Arch. de la maison de ville de Périgueux. — Manuscr. de
M. de Cablanc, tom. I,pag. ig3.
(4) Arch. du chap. de Saint-Astier.
(5) Arch. du chat, de Beauséjour.
(6) Arch, du prieuré de la Faye, dans la paroisse de l'Aiguillac
de Lauche.
DE SAINT-ASTIER. !4I
PérigQld , Auger de Montaut , seigneur de Mussidan,
Eblon de Saint-Astier et autres, au testament de Guy
de Lagut, chevalier, seigneur de Mauriac, date du jour
de 1 Epiphanie 1270 (v. st.) (1); scella de son sceau,
conjointement avec le comte de Périgord , le seigneur
de Grignols, etc., un accord passé le 9 des calendes de
juillet 1284, entre Pierre et Gérald M assole , cheva-
liers; et Bertrand de Massole , donzel '2). Ayant eu le
malheur de perdre la vue sur la tin de ses jours, le pape
Nicolas IV , lui adressa, le 19 août 1290 , un bref , par
lequel il le dispensa , à raison de cette infirmité , de
l'obligation de comparaître, s'il venait à être cité en jus-
Jans des endroits éloignés , ou devant plusieurs
juges ( Archives du Vatican). Enfin, il ht son testa-
ment le 17 des calendes d'octobre 1294; par lequel il
ordonna que son corps fût enterré dans le cimetière de
la maison de Boisset , avec son père ; légua à Téglise de
ce lieu, vingt sols de rente; et pareille somme à l'église
de Saint-Astier, pour son anniversaire; légua vingt
sols une fois payés , pour la construction du pont de
Saint-Astier ; et dix sols, pour la fondation d'un hô-
pital au même lieu ; nomme ses enfants au nombre de
quatre, sans faire mention de sa femme, qui devait
être morte pour lors; et charge de l'exécution de son
testament , Bertrand , son frère , chevalier , Arnaud ,
son fils, moine , et Arnaud de Montancès , son neveu.
Il parait qu'il vivait encore en i3o2, suivant un acte du
samedi avant la fête de sainte Catherine de cette année;
mais il est certain qu'il était mort au mois de juin de
l'année suivante. Ses enfants sont :
i.° Bertrand, dont l'article suit;
2.0 Hélie de Saint-Astier , auteur de la branche
de Montréal, qui sera rapportée;
3.° Arnaud de Saint-Astier , dernier abbé et pre-
mier évéque de Tulle, en Limousin , chapelain
du pape , nonce apostolique , etc., avait déjà
fait profession, en 1294, lorsqu' Arnaud, son
père, le nomma un de ses exécuteurs testamen-
(i) Titre orig. aux arch. du château de Mauriac.
{2) Arch. du château de Beauséjour.
I42 DE SAINT-ASTIER.
taires; et était camerier, ou chambrier du mo-
nastère de Tulle , lorsque le pape Clément V le
choisit pour en être l'abbé, par sa bulle du 7 des
ides de mars 1307 (0; reçut, à Rocamadour ,
le jeudi avant la Toussaint de la même année,
l'hommage et le serment de fidélité que prêta
entre ses mains Bernard de Gomminges , vi-
comte de Turenne, pour la vicomte de Brassac (2).
L'année suivante et le 17 juin, il termina un
différend élevé entre Hugues de Maisse , prieur
de Sainte-Ferréole , et une dame nommée Phi-
lippe , veuve de noble Bernard de Saint-Mi-
chel (3). Le pape Clément V l'envoya, la même
année , en Italie , en qualité de nonce aposto-
lique, pour recevoir les Ferrarois sous la domi-
nation de l'Eglise romaine , et engager les Véni-
tiens à rendre la ville de Ferrare dont ils s'étaient
emparés (4). Enfin le pape Jean XXII ayant
érigé le monastère de Tulle, en évêché, il éleva
Arnaud de Saint-Astier à la dignité épiscopale ,
et le choisit pour occuper ce siège, par sa bulle
du i5 des calendes de septembre (18 août)
1 3 17 (5). Ce digne prélat, après avoir gouverné
ce diocèse, environ seize ans, mourut dans l'oc-
tave de la fête de Saint-Pierre et Saint-Paul
1 33 3, et fut enterré dans l'église de Rocama-
dour.
4.0 Raimonde de Saint - Astier ne vivait plus en
1294.
VI. Bertrand de Saint-Astier, IIe du nom,
damoiseau , seigneur , de Crognac , fut institué , en
1294, héritier universel de tous les biens que son père
(1) Le pape donne pour motif du choix qu'il a fait d'Arnaud
de Saint-Astier, l'excellence de ses vertus, et la noblesse de
son extraction. Cum sis probus et honestus, generis nobilitate
prœclarus.
(2) Balu\., hist. Tutel., col. i83.
(3) Manuscr. de Gaignières, à la Bibl. du Roi, porte/. 186,
fol. 43o.
(4) Balu\., Loco cit., fol. 184.
(5) Baluç., ib. probat., col. 625, 626. — Gai. Chr., t. 2. etc.
DE SAINT-ASTIER. 143
possédait sur la rive droite de l'Isle, avec la clause que
s'il consentait à céder à Hélie, son frère puiné, la
terre qui lui avait été donnée pour sa légitime, lorsqu'il
épousa défunte dame Almois, et qui avait été déclarée
réversible à ses enfants, son père approuverait cette
cession, et ferait en sorte qu'elle sortît son plein et
entier effet. Un acte du 7 des ides de mai 1299, le
déclare seigneur suzerain d'une pièce de terre située
dans la paroisse de Ségonzac, vendue par Arnaud de
Branlart, clerc, habitant de l'Hôpital de Cobes (1).
Il fut témoin de l'aeense du moulin de Meya, situé
dans la paroisse d'Eglise - Neuve d'Eyraud , faite le
samedi avant la Sainte-Catherine i3o2, par Hélie de
Saint-Astier , donzel , son frère (2) ; acensa lui-même
le 1 6 février 1304 (v. st.), à Pierre et Hélie de La-
vignac, un héritage dans la paroisse de Saint-Aqui-
lin (3), et mourut en i3o5 , laissant d1 Almois , sa
femme :
VII. Arnaud de Saint-Astier , Ve du nom, seigneur
de Crognac , chevalier banneret , ne prenait encore que
le titre de damoiseau, lorsqu'il assista, le mercredi
avant la fête de saint Luc, évangéliste, i3o5, au
contrat de mariage de Raimond de Talleyrand, sei-
gneur de Grignols, avec Marguerite de Beynac ; et le
17 juin i3o8, à un accord passé entre Hugues de Maisse,
prieur de Sainte-Ferréole , en Limousin , et dame
Philippe, veuve de Bernard de Saint-Michel (4). Il
eut un différend avec l'abbé et chapitre de Saint-
Astier, au sujet de la seigneurie et justice du lieu de
Crognac, qui lui fut adjugée par sentence arbitrale du
mardi avant la fête de saint Michel 1 3 1 9 ; assista, le
lundi après la fête de saint Michel i322, à l'acte d'in-
féodation du lieu et paroisse de Tayac-sur-Vézère ,
faite par Renaud de Pons , dit Hélie Rudel , seigneur
de Bergerac , de Pons et de Montignac , à Adémar de
Beynac , chevalier ( 5 ) ; il s'obligea , au mois de sep-
(1) Note communiquée par M. le marquis de Lambertie.
(2) Arch. du château de Montréal.
te de M. de Lambertie.
(4) Cabin. de M. de Gaignières, porte/. 186, fol. 43o.
ch. de la prévôté de Paunac.
I44 DE SAINT-ASTIER.
tembre i325 , à payer la somme de 5oo livres, à la
décharge de Raimond de Saint-Astier , clerc , Oeraud
de Saint-Geniès et autres leurs complices, qui avaient
été condamnés , sous le règne précédent , à la somme
de 1,200 livres d'amende, au profit du roi. Adémarde
d'Archiac , pour lors sénéchal du Périgord , leur avaii
infligé cette peine, en punition des violences et des
excès dont ils s'étaient rendus coupables envers la per-
sonne d'Hélie Jaubert de Saint-Astier , nonobstant la
sauve-garde spéciale du roi , sous laquelle lui , sa
famille et ses biens avaint été placés (i) ; est nommé
avec Hélie de Saint-Astier, Guillaume de Barrière et
Auger de Montaut , chevaliers , dans un intendit de
Mathe d^lbret, dame de Bergerac , donné en 1 334 ,
contre le comte de Périgord (2). Il est fait mention de
lui sous le nom de M. Arnaut de S. Chastisr, sire et
capitaine de Croignac, dans le compte de Barthelemi
du Drach , trésorier des guerres , et il servait avec
quatorze écuyers sous ses ordres , dès l'an 1340 ; se
trouva cette année , au siège du château de Montréal,
avec deux chevaliers et neuf écuyers , sous le gouver-
nement de M. Payen ou Péan de Maillé, sénéchal de
Périgord , capitaine et gouverneur de cette séné-
chaussée (3). Il servait, l'année suivante 1 341 , en
qualité de chevalier banneret , avec huit écuyers, sous
le gouvernement de Mr. l'évêque de Beauvais , lieu-
tenant général du roi. Il perdit bientôt après son
château de Crognac , qui tomba au pouvoir des Anglais.
Edouard III, roi d'Angleterre , en fit don, le 4 août
1348 (4), à Hélie de Pommiers, qui ne le conserva
pas longtems , car bientôt après il fut démoli par les
gens du pays, et resta dans cet état jusqu'en 1 385. On
ignore la date de la mort d'Arnaud V, ainsi que le
(1) Très, des chart., regist. 62, fol. 264, n° 495.
(2) Orig. aux arch. du château de Pau. — Manuscr. de MM.
Leydet et Prunis, à la bibl. du Roi.
(3) Extr. de la copie du compte de Barth. du Drach. parmi les
manuscr. de du Cange, et de l'abbé de Camps, à la Bibl. du Roi.
(4) Arch. de la Tour de Londres. — Manuscr. de M. de Bré-
quigny, etc.
DE SAINT-AST1KR. I45
nom de sa femme i); mais on a la certitude qu'il eut
de son mariage, entr'autres enfants :
i.° Arnaud, dont l'article suit ;
2.° Marie de Saint Astier, mariée , par contrat
passé à Tulle, le mardi après la fête de la Chaire
de Saint-Pierre 1 32 1 (v. st.), avec Robert de
Magnac, fils de noble homme hier, chevalier,
seigneur de Magnac. Arnaud de Saint-Astier ,
son père, lui constitua en dot la somme de
i ,000 livres tournois (2).
VIII. Arnaud de Saint-Astier, VIe du nom, da-
moiseau , qualifié aussi écuyer , seigneur de Crognac ,
fut appelé , en i36o, à la substitution de la terre de
Montancès , par le testament d'Eblon de Sa;nt-Astier,
seigneur de Montancès, son oncle, dans le cas où Jeanne
de Saint-Astier, sœur du testateur, mourrait sans
entants 3); acensa, le 6 des ides de décembre 1 365 ,
à Arnaud Fayard, une terre située dans la paroisse de
Ségonzac ; donna quittance, le 11 juin r'3tri, par les
mains de Messire Bernard de Saint-Astier , chanoine de
Nicosie dans l'île de Chypre, son procureur fondé, à
Hélie, évéque de Paphos, de la somme de 200 florins
d'or , en déduction de celle de 2,000 florins , qu'Ay-
meric de Chamberlhac, avait promis en dot à Eremburge
de Chamberlhac, femme d'Arnaud de Saint-Astier*
transigea, le 8 du mois de.... 1378, avec Fortanier de
Fayolle , damoiseau de la paroisse de Sainte-Marie de
Perdus , sur un procès qu'ils avaient entr'eux , au sujet
du droit que chacun d'eux prétendait avoir sur le châ-
teau et châtellenie de Montancès ; transigea aussi le 10 juil-
let 1 378, avec Gaillarde de la Brande, fille de feu Guy de
la Brande, damoiseau de Montagrier, et femme d'rîélie
(1) On a lieu de croire qu'elle était de la maison de Bour-
detflè. sœur d'Archambaud et fille d'Hélie. seigneur de Bour-
deille, et de Fae's de Biron. Ce qui donne du poids à cette con-
jecture, c'est qu'Arnaud de Saint-Astier fut appelé à la substitu-
tion de la terre de Bourdeille, par le testament d'Archambaud,
en 1384.
(2) Bibï. du Rûi, manuscr. de Doat. mariages, tom. 2. p. i3.
(3) Voy. ci-devant, branche de Montancès.
XVII. 10
I46 °E SAINT-ASTIER.
de Saint-Astier , damoiseau , qui lui avaient intenté un
procès pour le même sujet ; fut appelé à la subs-
titution de la terre de Bourdeille par le testament
d'Archambaud , seigneur de Bourdeille et de la Tour-
blanche, du.... après l'octave de la fête des apôtres saint
Pierre et saint Paul 1384 (i) ; obtint, Ie ll juillet 1 385,
des lettres de Louis, duc de Bourbon, comte de Cler-
mont , lieutenant du roi , en Périgord , etc. , portant per-
mission de rebâtir et fortifier son château de Crognac ,
qui avait été démoli (2). Il lui fut fait défense de la
part du sénéchal de Périgord, sous peine de cinq cents
marcs d'argent, d'exercer aucune espèce de violences et
de vexations contre l'abbé et le chapitre de Saint-Astier,
qui avaient obtenu une sauve-garde du roi , le 4 mars
1 386 (v. st.); vendit, le 6 août 1390, une rente, à
Bernard de la Fite , damoiseau de Sainte-Ferréole , en
Limousin ; transigea, le dernier de février 1394 (v. st.),
avec Jean, seigneur de Fayolle, damoiseau; fut présent,
le lundi après Noël 1395 , à l'hommage que Jean de
Foucauld , seigneur de Lardimalie , fit à Archambaud ,
comte de Périgord; vendit en 1397 , à noble Aimeric
de la Garde , seigneur de Tranchelion , certains droits
qu'il avait au lieu de la Garde , paroisse d'Aubussac.
Le dernier acte qu'on trouve de lui, sont des lettres
(1) Arch. du château de Bourdeille.
(2) Ces lettres sont conçues en ces termes : « Louis, duc de
» Bourbon, comte de Clermont et de Forez, pair et chambrier
» de France, etc., au seneschal de Pierregueurs, ou à son
» lieutenant, salut : nostre amé Arnault de Saint Chastier,
» escuier, seigneur de Croignac, nous a exposé que comme
« ja pieça ledit lieu de Croignac fut abatu et démoli par les
» gens du pays, lequel lieu est chastel ancien et y ait toute
» justice haute, moyenne et basse, et en iceluy lieu se peu-
» vent et y auroyent refuge et retraite plus prompt les hommes
» de la tenuse dudit chastel, et autres d'illec environ, en cas
» de nécessité, que autre part, s'il estait fortifié et emparé Et
» parcequ'il ne l'est pas, moult de domages et inconveniens
» s'en sont ensuivis et s'ensuivent de jour en jour, aux hommes
» de la tenuse d'iceluy chastel pour ce est-il que, nous
« vous mandons. . . . vous laissiez emparer et fortifier audit
> exposant, ledit chastel, auquel cas nous luy en avons donné
» congié et licence, etc. Donné à la Rochelle , le XIe jour
». de juillet, l'an de grâce M. CCC. LXXXV. »
DE SAINT-ASTIER.
»47
de déguerpissement qu'il donna à Raimond Delpérier,
le 8 des calendes d'avril 1407 (v. st.), pour raison de
l'hospice Delpérier, situé dans la paroisse de Ségonzac.
On apprend, par une enquête de Tan 149 1, qu'Arnaud
de Saint-Astier étant tombé dans la pauvreté, à cause
des guerres qui désolaient alors le Périgord, se retira
auprès d'Arnaud, seigneur de Bourdeille, sénéchal de
Périgord , son parent , le fit héritier des terres de
Crognac et de Montancès, alors occupées par les Anglais ;
et décéda au lieu d'Agonac, en la maison appelée de
Chamberlhac , qui appartenait alors au seigneur de
Bourdeille. Celui-ci ayant conquis ces terres par la
force des armes, en disposa par son testament, en 1423,
en faveur d'Archambaud de Bourdeille, son troisième
fils.
Arnaud de Saint-Astier avait épousé, avant l'an 1371,
demoiselle Eremburge de Chamberlhac , fille de noble
Aymeric de Chamberlhac, chevalier, dont il n'eut pas
d'enfants (1).
(i) Chamberlhac, ou Chambarlhac, maison de la plus an-
cienne chevalerie, sortie du bourg d'Agonac, en Périgord,
où elle avait un fief et un château de son nom, dès les temps les
plus reculés. L'abbaye de Chancelade, situés dans le voisinage
d'Agonac, comptait les seigneurs de Chamberlhac au nombre
de ses bienfaiteurs, dès les douzième et treizième siècles . et son
Cartulaire fait mention d'eux en plusieurs endroits. Bozon de
Chamberlhac, donzel, vivait avant l'an 1230, et paraît avoir
étc père d'Aymeric. Pierre de Chamberlhac, fils d'un autre
Aymeric, chevalier, était seigneur de Sauzet à Montagrier, et
se qualifiait chevalier, conseiller et chambellan du Roi. Il est le
premier qu'on trouve pourvu de la charge éminente de général
des galères de France. Charles VI le nomma sénéchal de Péri-
gord en 1400 ; et lui fit don, en 1404, delà Forteresse et châ-
tellenie de Montagrier. Il avait pour oncle Philippe de Cham-
berlhac, recteur du patrimoine de Saint-Pierre, en Toscane,
et archevêque de Nicosie, dans l'île de Chypre; et pour grand-
oncle Guy de Chamberlhac, marié à Comtesse de Biron. Les
biens de cette maison passèrent, dès le quatorzième siècle, dans
celle de Bourdeille, par le mariage de Jeanne de Chamberlhac
avec Arnaud, seigneur de Bourdeille. Chamberlhac porte :
écartelé, aux 1 et 4, un lion-, aux 2 et 3 quatres fasces. Sur le
tout une bande.
i48
DE SAINT-ASTIER.
Branche de Montréal (i) , éteinte.
VI. Hélie de Saint-Astier, Ier du nom , chevalier
seigneur de Montréal, capitaine pour le roi du château
de Montravel, dit le Poyne, c'est-à-dire le puîné ou le
jeune, qualifié noble et.puissant seigneur, était le second
fils d'Arnaud de Saint-Astier, IVe du nom, seigneur
de Crognac; lequel, par son testament du 17 des ca-
lendes d'octobre 1294, l'institua héritier de tous les
biens qu'il possédait au-delà de la rivière de l'Isle
(relativement au château de Crognac ). Il fit, en i3oo,
l'acensement d'un bois, sous le devoir d'un sextier de fro-
ment de rente ; et, en 1 3o2, il donna à cens le moulin
appelé de Meya, situé dans la paroisse d'Eglise- Neuve
d'Eyraud, en présence de Bertrand de Saint-Astier et
d'Arnaud de Montancès (2) ; fit, le samedi avant la fête
de la Nativité de saint Jean-Baptiste 1 3o3, un échange
avec Hélie de Talleyrand, comte de Périgord, par lequel
ce dernier lui céda la justice des bourgs et paroisses
d'Issac , Eglise-Neuve et Saint- J ean-d'Eyraud , pour le
tiers de la forêt de Tresserou ( ou des trois sœurs ). On
apprend par cet acte, auquel assistèrent Hélie de Bour-
deille et Pierre de Périgueux, donzels, qu'Hélie de
Saint-Astier faisait alors sa demeure au repaire de Meya,
paroisse d'Eglise-Neuve. Il se rendit caution, le mer-
credi avant la fête de saint Luc i3o5, avec Hélie de
Périgueux et Bernard Massole , chevaliers , Raimond
de Solminhac, Guillaume de Marcillac , Bernard de
Ferrières, dit le Poyne, et Hugues de Gampnhac, da-
(1) Le château de 'Montréal, situé dans la paroisse d'Issac,
doit son origine à la maison de Saint-Astier. Il fut détruit par
le seigneur de Grignols, dans le quinzième siècle; mais Michel
de Peyronenc en étant devenu seigneur peu de temps après, le
rit rebâtir, et obtint, en 1467, du roi Louis XI, la permission
de le fortifier. On conservait, dans la chapelle de ce château
une sainte épine, très-révérée dans le pays, qui fut trouvée, dit-
on, dans un reliquaire que le fameux général Talhot portait à
son cou, lorsqu'il fut tué à la bataille de Castillon, en 1453.
(2) Dans cet acte, qui est daté du samedi avant la fête de
Sainte-Catherine i3o2, Hélie de Saint-Astier rappelle Arnaud,
son père.
DE SAINT-ASTIER. ,4q
moiseaux, des conventions matrimoniales de Raimond
de Talleyrand, seigneur de Grignols, avec Marguerite
de Beynac; fît un accord, le mardi après la fête de
saint Mathias i3o6 (y, st.), avec les habitants de la
chàtellenie de Montréal ; donna quittance avec la qualité
d'écuyer, le 18 décembre i3o8, pour services rendus
au roi, en Flandre (i) ; fut un des seigneurs qui assis-
tèrent au combat, en champ clos, qui eut lieu en i3io,
à Molières, entre Aimeric de Biron et Hugues de Saint-
Germain, et fut choisi pour être un des otages; rendit
hommage, le i5 août ï 3 1 4, au roi d'Angleterre, pour
le château et seigneurie de Montréal, sous le devoir du
serment et d'une lance d'acapte ; fit un accord, le 8
des calendes de juillet i3i5, avec Pierre et Guillaume
Dupuy, frères; acquit en i3i6, d'Hélie de Colereys,
une émine de froment de rente; se rendit caution, le
samedi après la fête de Pâques 1 3 1 7^ avec Raimond de
Montaut, seigneur de Mussidan, et Aimery Vigier,
seigneur de Beauronne, de la dot constituée par Hélie
de Blanhac, donzel, seigneur de Saint-Front, à Marie
sa fille, femme d'hier de Saint-Astier, donzel; et
assista, le vendredi après Quasimodo suivant, au contrat
de mariage de ce dernier; acquit, le 12 des calendes de
juillet i3a2, des rentes dans la paroisse de Mensignac,
de Pierre de Goyas, damoiseau de Montagrier; fut
témoin, le lundi après la fête de saint Michel de la
même année, de l'acte d'inféodation que Renaud de
Pons, seigneur de Bergerac, fit du lieu de Tayac-sur-
Vezère. Ce seigneur lui fit don, par acte passé le 17 mai
1 323, dans lequel il le qualifie son cousin, de la somme
de cinquante livres de petits tournois, de rente, avec
haute, moyenne et basse justice, qu'il promet de lui
assigner, ou à ses héritiers, sur les châteaux et châtel-
lenies de Bergera: ou de Montignac, à son choix, en
récompense des bons et agréables services qu'il avait
reçus de lui ; l'acte en fut passé à Paris, en présence
du roi Charles le Bel, qui le fit sceller de son sceau [2
Il assista, avec Hélie Vigier, de Périgueux, à un acte
(1) Cette quittance est scellée du sceau de ses armes, qui
sont unefasce {Titr. sccll. vol. ~,pag. 27'L
(2) Trésor des Chart., reg. LX1, fol. 96, verso n" 102.
j5o de saint-astier.
passé en i32Ô, dans la chapelle du château de la Rolfie,
par lequel Archambaud IV, comte de Périgord, con-
damna Raimond de Montaut, seigneur de Mussidan, à
lui payer une somme de deux mille livres, pour avoir
pris contre lui le parti du seigneur d'Albret, son en-
nemi capital (i) ; donna plusieurs quittances de ses
gages militaires, à Hélie Brunet, trésorier du roi, en
Périgord et en Querci, pour services rendus par lui et
sa compagnie: la première de ces quittances, dans la-
quelle il est qualifié chevalier et capitaine de Montravel ,
est de la somme de soixante-cinq livres, et est datée du
Ier septembre i328 ; la seconde est du 7 du même
mois, etc. (2); transigea, le samedi après la fête de
saint Martial (au mois de juillet) i33i, avec Bertrand
d'Estissac, damoiseau, sur un différend élevé entre eux,
au sujet de la justice de la paroisse d'Issac, pour lequel
ils se soumirent à l'arbitrage cTAuger du Fleix, damoiseau
de Mussidan, et d'Hélie Vigier, damoiseau de Cam-
pagnac; est nommé dans un acte d1obligation consentie
en 1 333, par Hélie, son fils, en faveur de Pons d'Ago-
nac; et ne vivait plus au printems de l'année 1 335.
Il avait épousé, avant l'an i3o8, Marquèse de la Tour,
sœur de Guy et de Guillaume, et fille d'hier de la
Tour, ou de la Tourblanche, seigneur de l'Aiguillac et
de Verteillac, et de Raimonde (3). Il fut assigné à cette
dame, par acte daté du mardi après la fête des apôtres
saint Simon et saint Jude i3o8, une somme de vingt-
cinq livres de rente, partie dans la terre du Chapdeuil,
et partie dans les paroisses de l'Aiguillac, de Montsec
et du Vieux-Mareuil, qui lui avait été promise lors
de son mariage, par Guillaume de la Tour, archidiacre
de Périgueux et seigneur du Chapdeuil, son oncle. Elle
fit son testament, le samedi avant la fête de sainte
Catherine i3ii, par lequel elle fit un grand nombre
de legs pieux et autres; déclara avoir eu de son mariage
deux enfants, et être enceinte d'un troisième; désigna,
pour ses exécuteurs testamentaires, son mari, Hélie de
(1) Arch. de Pau, arm. de Périgord, chap. XII, n°. 41.
(2) Vol. VII des sceaux, autre/ois au cab. du Saint-Esprit.
(3) C'est par ce mariage que les seigneurs de Montréal ont
eu dans la suite, par succession, les seigneuries du Chapdeuil
et de Verteillac.
DE SAINT-ASTIER. l5l
Blanhac, seigneur de Saint-Front , près Mussidan , Hélie
N...., Guillaume de la Tour, son frère, et Arnaud de
Creyssac ; et mourut bientôt après, laissant:
£ .° Hélie II, dont l'article suit ;
2.° Sobirane , ou Souveraine de Saint-Astier, léga-
taire, parle testament de sa mère, de l'an i3ii,
épousa Pierre de la Tour, damoiseau, co-seigneur
de la Tourblanche, alors veuf de Marie Panet :
elle ne vivait plus, lorsqu'il testa le vendredi avant
la fête de sainte Catherine 1 336 ;
3.°Guillelme ou Guillemette de Saint-Astier,
dont sa mère était enceinte en 1 3 1 1 , fut mariée
à Jaubert Flamenc, fils de Golfier Flamenc, che-
valier, et d'Agnès de Neuville,, suivant un acte
de vente qu'elle fit le i5 mai 1 338, avec son
mari, et ses beau-père et belle-mère, d'une rente
assise dans la paroisse de Vilhac, à Aimar de Les-
trade, d'Exideuil.
Fils naturel:
N.... de Saint-Astier, à qui Hélie II de Saint-Astier
donna 1200 journaux de biens-fonds, situés le
long de la Combe, et ruisseau Mauron dans la pa-
roisse d'Issac. Il fit bâtir une maison , et s'établit
dans un lieu qui porte encore le nom de Bourdil.
VII. Hélie de Saint-Astier, IIe du nom, damoi-
seau, seigneur de Montréal, fut institué héritier univer-
sel, par le testament de sa mère, de l'an 1 3 1 1 ; s'obli-
gea, du consentement de son père, par acte du jeudi
après la Saint-Michel 1 333, à payer à Pons d'Agonac,
chevalier , seigneur de la Chapelle - Faucher , Champa-
gnac et Saint-Pancracy, la somme de 400 livres une
fois payées, et 2 5 livres de rente, assignées sur les châ-
tellenies de Bruzac, Agonac et Bourdeille , pour la dot
de Casteloze Flamenc, sœur de Sibille, sa femme, et
future épouse du même Pons d'Agonac; sous le caution-
nement d'Olivier Maurin, chevalier, de Berard Fla-
menc, damoiseau, co-seigneur de Bruzac et de Guillaume
de la Tour, damoiseau, co-seigneur de la Tourblanche;
reçut, le mardi avant la fête de l'Ascension 1 335, une
obligation que Pierre Pradel lui fit de la somme de
cinquante-une livres sept sols tournois; fit en 1340,
!52 D-K SAINT-ASTIER.
conjointement avec sa femme , un accord avec Jaubert
et Berard Flamenc, seigneurs, en partie, de Bruzac, et
avec Hélie Flamenc, chevalier.
Ce fut la même année, que le château de Montréal
fut pris, après avoir soutenu un siège long et opiniâtre,
auquel se trouvèrent plusieurs seigneurs du voisinage,
parents et amis de la maison de Saint-Astier (i). Hélie
vécut encore plusieurs années après ce désastre, suivant
des lettres que le prince de Galles adressa, le Ier octobre
1 363, au sénéchal de Périgord et de Querci, portant,
qu'après le traité de Brétigny, conclu le 8 mai i36o,
tandis que le comte de Périgord faisait des démarches
auprès de lui pour être remis en possession des châteaux
de Mouleydier, Maurens et la Tourblanche, qui de-
vaient lui être rendus en vertu de ce traité de paix;
Hélie de Saint-Astier , de son côté , demandait à être
rétabli dans son château de Montréal, occupé par le
comte. Le prince de Galles prorogea jusqu'après la fête
de l'Epiphanie, le terme qu'il avait assigné pour faire
les informations nécessaires sur l'objet de ces demandes.
Il paraît que ce fut dans cet intervalle que mourut
Hélie de Saint-Astier; il est du moins certain qu'il ne
vivait plus le 24 mai de l'année suivante. Il avait épousé,
en 1 333, Sibille Flamenc de Bruzac, fille de feu Golfier
Flamenc, chevalier, seigneur de Condat, et de Gine,
ou Guye de la Tourblanche , et sœur de Casteloze
Flamenc , femme de Pons d'Agonac, chevalier. De ce
mariage naquirent:
i.° Hélie de Saint-Astier, IIIe du nom, damoiseau,
fut privé, durant toute sa vie, de la jouissance de
la terre de Montréal (2) ; fit son testament, devant
(1) On remarque qu'il se trouva à ce siège cinq chevaliers
bannerets, trente-sept chevaliers bacheliers, huit écuyers ban-
nerets, et dix-sept écuyers simples. On compte parmi les prin-
cipaux, Raimond de Talleyrand, Fergand d'Estissac, Jean de
Galard, Bonafos de Biron, Seguin de Jaubert, Pierre, Itier
et Arnaud de Saint-Astier, Hugues dAbzac, Raimond de
Fayolle, Guy de Lagut, Gautier Prévôt, Hélie de Bourdeille,
Guillaume de Domme, Bernard de Lesparre, Auger de Mon-
taut, Geraud de Biron, Pons de Gourdon, etc.
(2) Roger- Bernard, comte de Périgord, devint seigneur
de Montréal par le don que le roi Philippe de Valois lui Ht de
[>E SAINT-ASTIKR. !53
Jean Tilhol , notaire , en i36..., et mourut avant
le 24 mai 1 364, sans laisser d'enfants de Jeanne
de Pellegrue , tille de Raimond de Pellegruc .
chevalier, qu'il avait épousée par contrat du
7 juin i36a ;
2." Golfier de Saint-Astier , dont l'article suit.
VIII. Golfier de Saint-Astier, chevalier, seigneur
de Montréal, qualifié dans la plupart de ses actes , noble
et puissant homme , avait été d'abord destiné à l'état
ecclésiastique ; et le pape Innocent VI l'avait nommé
le 7 mars 1 33 3 , à un canonicat de l'église de Bor-
deaux (0 ; mais Hélie , son frère aîné, étant venu à
mourir sans laisser d'enfants , il quitta l'habit ecclésias-
tique et se maria. Son premier soin ; après la mort de
son frère . fut de pourvoir aux moyens de se faire réin-
tégrer dans la possession du château et terre de Montréal ,
son patrimoine. II obtint un arrêt de la cour du roi ,
qui ordonne que ce château lui sera rendu ; mais cet
arrêt n'ayant pas été, sous différents prétextes, mis à
exécution dans le délai fixé , l'affaire fut soumise à la
médiation et arbitrage d'Archambaud , archevêque de
Bordeaux et autres ; et par convention particulière con-
clue le jour de la Fête-Dieu (24 mai 1364, avec Hélie
de Grimoard , damoiseau de Grignols , et Arnaud Faydit ,
damoiseau de Montagrier, Hélie de Grimoard , en qualité
de capitaine de Montréal pour Archambaud , comte de
Périgord, remit et délivra à ce dernier toute la place et châ-
teau de Montréal , avec tous ses droits et dépendances, et
l'en mit en possession avec une aumusse faite de peaux
de vairs. Au même instant , le comte en investit Golfier
de Saint-Astier avec la même aumusse , et en fit dresser
un acte, dans l'église de Saint-Front de Périgueux , en
présence d'Archambaud , archevêque de Bordeaux , de
Guillaume de la Fave de Ribérac et autres.
cette terre en 1 344. Il la vendit le jeudi avant la fête de l'An-
nonciation de la Vierge 1347 (v- st)i à Jean de Galard, sei-
gneur de Limeuil et de Miremont. qui ne la garda pas long-
tems;car peu d'années après, soit par retrait ou autrement,
le comte en redevint possesseur.
fi] Arch. du Vatican.
I 54 DE SAINT-ASTIER.
Il y a lieu de croire qu'il était survenu quelques
démêlés entre Golfier de Saint-Astier et le seigneur de
Mussidan; car on lit dans les registres de Thôtel-de- ville
de Eergerac , que ce dernier vint dans la maison du
consulat, le 10 août 1378, solliciter des secours pour
mettre le siège devant le château de Montréal : il fut
décidé qu'on lui fournirait cent livres d'argent , cinq
tonneaux de vin et quarante journées d'hommes (1).
La même année , et au mois de novembre , il fit ser-
ment entre les mains de Gerald de Calhon, lieutenant
du sénéchal de Périgord , sous peine de deux cents francs
de dédit , d'être fidèle au roi de France ( Charles V ),
et à ses successeurs , et promit de tenir , pendant toute
sa vie , son lieu de Montréal , en l'obéissance de ce mo-
narque. Quoique ce serment eût été fait avec la plus
grande solennité et en présence de nombreux témoins,
il eut le malheur de le violer peu de tems après ; car dès
le mardi après le dimanche de Quasimodo de l'année
suivante 1 379 , il introduisit des Anglais dans son château
de Montréal , et sen alla à Libourne , où il se fit anglais
pour de l'argent (2).
(1) « Lo X aoust 1378, Mossenhor de Moyschida venc en
» cossolat, loqual senhor dis als Cossols... que, am Pajutori
» de Dio, el volia mettre seti davant lo loc de Montroyal,
» amtant que lo pays lo Volhia ajudar de Vitalha. . . . E que
» d'asso lod. senhor avia parlât am las gens de Pereguers et
» dos autres locs d'ayssi entorn, losquals eran de bon voler de
» ajudar à lui, à mettre lod. séti ; perqué el pregava à la vila que
» li volguessé ajudar, é perlos no falhis la causa, attendut los
» grans damnatges quaquel loc fazia à la vila et à tôt lo pays ;
•> é que la vila li volgués ajudar desso que à l'autre vetz lo volia
» ajudar, quant fo lo Trattat de Montroyal, soes assaber de
» 200 libras, et de 6 tonnels de vi, é dels jornals de 80 homes
» laboradors, per far una Bastida davan lod. loc, é de tramettre
» à lui totz los peyriés, é totz los carpentiers de la vila. . . . é
» fo ordenat. . . . per nom de tota la communautat de Bragai-
» rac, . . . que l'on donnaria ald. senhor 100 libr., 5 tonnels
» de vi et 40 jornals de laboradors [Extr. d'un anc. regist. de
l'hôtel de ville de Bergerac).
(2) « Remembransa sia que, el mes de septembre 1378,
» Mossen Guolfier de Sen Chastier, senhor de Monreyal fetz
» sagramen sobre lo corps prétious de J. C, et sobre l'autar,
» et sobre la vera croz, el Mostier Moss. Sen Front, en pré-
DE SAINT-ASTIER. l55
11 acensa , le vendredi après la fête de saint Barnabe
i38o, deux terres, à Arnaud et Albert Augier , père
et nls ; consentit, en 1384, à une obligation faite en
faveur de noble Adémar d'Agonac, damoiseau, seigneur
de la Chapelle- Fa ucher ; acensa, le 19 novembre 1398,
à Pierre de Gemellis, clerc, une maison et un jardin
situés dans la paroisse d'Issac ; et transigea, le 4 août
1399, avec Hélie Pelhicier d'Issac, au sujet d'une terre
qu'il lui avait acensée.
Golrier de Saint-Astier passa le reste de sa vie
attaché au parti anglais. Henri IV , roi d'Angleterre ,
voulant récompenser sa fidélité et ses services , lui fit
don par ses lettres, datées de Westminster, 16 mars
1400 (v. st.), du lieu de Saint-Astier, avec ses dépen-
dances, jusqu'à la concurrence de quinze marcs d'argent
de revenu annuel (i).Il eut, en 1402, un long procès
à soutenir contre Gaubert de la Veyssière, au sujet de
la succession de Gérard de Bordas , capitaine de Saint-
Jean-de-Cole, dont ledit la Veyssière se disait héritier ;
et pour faire valoir son droit et défendre sa cause , il
donna procuration, le 12 mars 1403 , à Guillaume
» sensa de gran ré de senhors, chanonges et de chapellas de
» Moss. Sen Front, et del senhor de Muyschida, et de Moss.
» R. de las Chabanas. . . , et de Hel. de Bernabé, loqual era
» Mayor d'estavila et de G. de Botas et de H. de Blanquet,
» qui eran Cossols, et de gran ré d'autres borzés et marchands
» d'estavila, à la somma de 200. E fetz lodich sagramen à Moss.
• G. Cailho, lioctenent del senescal, de esser bos et levais al
>• Rey de Fransa Caries, et à totz sos successors, et tener tôt
» lo temps de sa \ita, son Hoc de Montreyal en sa obediensa.
» Et del sagramen fo receub instrumen par M. B. de Cessero
» et C. Gualabert.
» Item lo dimarts après Quasimodo 1379, lod. senhor de
» Montreyal mes los Angles à Montreyal, é s'en anet à Liborna.
» se far angles per argen. que los Angles li doneren. Dont se
»» rendet lo plus malvat^ treytré que jamais pogués esser. E
■ certomen. si Diou plat, perdra la testa, coma aytals, é lo
» lioc l'y sera arrachât. Plasa à nostre senhor, que en Eychi sia
» amen ». {Extr. du petit livre noir delà maison de ville de
Périgueux. )
(1) Calai, des Roi. gascons qui sont à la Tour de Londres,
tom. 7, pag. 1 83, menb. 12, n.° 33. — Voye^ aussi les manuscr.
de M. de Bre'quigny, à la Bibl. du Roi.
I 56 DE SAINT-ASTIER.
Sageloux , bachelier es décrets , et chanoine de Péri-
gueux , et à nobles hommes Arnaud de Saint-Astier, son
fils, Raimond de la Porte, Arnaud de Bordas , Laurent
de Graulier , et Pierre dAgonac , damoiseaux, et à Arnaud
de Bernab; , bourgeois de Périgueux ; fut nommé , le
3o décembre 1408 , avec Guillaume Vigier , abbé de
Chancelade , arbitre du différend élevé entre Hélie de
Saint-Astier, damoiseau dAUemans , et Raimond de
Laporte, damoiseau de l'Isle. Enfin; il déclara par acte
du pénultième janvier 1414 (v. st.) , avoir fait son tes-
tament par lequel , entr'autres dispositions , il reconnaît
avoir légué au couvent des frères prêcheurs de Bergerac,
cent deniers d'or , appelé Franx , ou une somme équi-
valente, selon le cours de la monnoie courante dans le lieu
de Mussidan, ou dans la ville de Bergerac, pour célébrer
son anniversaire. Il vivait encore en 141 6, suivant l'acte
d'acensement qu1il fit du ténement de Vilards en faveur
d'Hélie de Lespinasse. Il avait épousé demoiselle Marie
de Pellegrue, dont il eut :
i.° Arnaud de Saint-Astier, damoiseau^ est nommé
avec son père , dans plusieurs actes , entr'autres
dans la donation que le roi d'Angleterre leur
fit, en commun, du lieu de Saint-Astier, le
16 mars 1400 (v. st.); fut un des seigneurs à
qui le même Golfier , son père , donna sa pro-
curation, le 12 mars 1403 (v. st.); et vivait
encore l'an 1406 , suivant un acte tiré des archives
de l'abbaye de la Sauve, dans lequel il prend le
nom d'Arnaud de Montréal. Il mourut sans pos-
térité, et avant son père ;
2.0 Izarn de Saint-Astier fut institué héritier
universel par le testament de son père, en 1414;
et mourut sans alliance ;
3.° Catherine de Saint-Astier devint, par la mort,
sans enfants , de ses deux frères , héritière des
biens de sa maison , et les porta en mariage à
Géraud de Peyronenc, seigneur de Loupiac (1),
(1) La maison de Peyronenc est très-ancienne; elle possé-
dait, depuis l'an 1391, la terre de Saint-Chamarand, en
Querci. qui venait de la maison d'Auriole, et elle l'a conservée
jusqu'à nos jours, sous le titre de comté de Saint-Chamarand.
DE SAINT-ASTIER. i5;
dont la pente-tille épousa Pierre de Pont-
briant (i) ;
Geraud de Peyronenc, mari de Catherine de Saint-Astier,
est probablement le même que Guyraud del Peyronenc. capitaine
du château de Bigaroque, en 1407, qui accorda, la même
année, une trêve aux habitants de Sarlat, et que Bertrand
d'Abzac. seigneur de Montastruc, retint prisonnier pendant
quelque tems au château de Castelnau. Il était, selon toutes les
apparences, proche parent et de la même famille que Guy, ou
Guion de Peyronenc. seigneur de SaÙUhAttùratld, qu'Hélie
de Vassal, damoiseau de Creysse, ht son héritier, par son
testament du premier décembre 1410; et que Marqués de
Peyronenc. vivant dans le même tems, qui se qualifiait sei-
gueur de Saint-Amarand. co-seigneur de Frayssinet, Saint-
Clair et Soihaguet.
Geraud de Peyronenc laissa, entr'autres enfants : i.° Michel,
qui suit; 2.° Raimond. dit Rsmonet. de Peyronenc. écuyer,
qui rit son testament, étant au service du Roi. dans la comté
de Foix. le premier mars 1463 (v. st. ), en faveur de Michel,
son frère aîné; et mourut sans postérité.
Michel de Peyronenc, chevalier, seigneur de Montréal, de
Loupiac. Verteillac, et co-seigneur du Chadeuil. connu par
une foule d'actes depuis l'an 1458, jusqu'en 1493, ne laissa
d'Agnès de Lastours, sa femme, qu'une rille, Anne de Pey-
ronenc. qui porta la terre de Montréal dans la maison de
Pontbriant. Les autres branches de la maison de Peyronenc se
sont éteintes depuis peu, savoir: celle de Saint-Chamarand
dans la maison de Calvimont-Saint-Martial : et celle qui était
établie en Auvergne a fini par trois filles, entrées dans les mai-
sons de Trencaléon. de Castela et de Termes. Elle portait pour
armes: d'azur, à deux fasces d'or, à la bordure de gueules,
chargée de dixbesants d'or.
(1) Pierre de Pontbriant. chambellan du roi Charles VII.
issu de l'ancienne maison de Pontbriant, en Bretagne, épousa,
avant l'an 1 5oo, demoiselle Anne de Peyronenc. tille unique
et héritière de Michel de Peyronenc, seigneur de Montréal ;
et vivait encore en 1 53-4- Il laissa:
François de Pontbriant, chevalier, seigneur, de Montréal,
du Chadeuil, etc., sénéchal et gouverneur du haut et bas Li-
mousin, et capitaine pour le Roi du château de Bergerac, fut
marié trois fois: i.° en 028, à Anne de Grossolles ; 2.° à
Jeanne d'Anzac: 3.° en 1 566, à Marguerite de Bourdeillc.
de la branche de Montancès. Il fut père de :
Hector de Pontbriant, chevalier, seigneur de Montréal,
gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi., etc. épousa,
en i584, Catherine de Montardit, qui testa le 3o mars 161 7.
l58 DE SAINT-ASTIER.
4.0Ayremborge de Saint-Astier fut légataire par
le testament de son père.
Branche d'Antonne , éteinte.
III. Arnaud de Saint-Astier , donzel , habitant
de la paroisse d'Antonne , auteur d'un rameau , que
M. Chérin a confondu mal à propos avec la seconde
branche de l'Isle, paraît tirer son origine de la branche
de Crognac. Il n'est connu que par des actes passés par
ses enfants , et mourut avant le 1 1 mai 1 284, laissant,
entr'autres enfants , de Guillème ou Guillemine de
Saint-Astier, sa femme :
i.° Hélie de Saint-Astier, qui suit ;
2.0 Renaud de Saint-Astier, donzel de la paroisse
d'Antonne, est nommé dans un acte de l'an 1284;
fit une vente avec Hélie de Saint-Astier , son
frère, au mois d'avril 1285 \ et vendit seul, le
lundi avant la fête de saint Martin d'hiver 1289,
à Arnaud Cassagra, bourgeois de la ville du Puy-
Saint-Front de Périgueux , tout le droit qu'il
avait sur la borderie, appelée de la Gaunia,
dans la paroisse d'Antonne, exploitée par Pierre
et autre Pierre Gau, ses hommes, pour le prix de
quarante sextiers de froment, etc.
IV. Hélie de Saint-Astier, donzel de la paroisse
d'Antonne , fit une donation entre-vifs , par acte du
5 des ides de mai (11 mai) 1284, dans lequel il rappelle
feu Arnaud de Saint-Astier , son père , en faveur de
Robert de Belet, fils de leu Séguin de Belet, de tout le
droit qu'il avait sur la borderie appelée Costa Belencha,
située dans la paroisse d'Antonne. Uni à Guillemette ,
sa femme , à Renaud , son frère , et à Guillème , ou
Guillemette, leur mère, il vendit au mois d'avril 1285,
à Bernard Coronat , bourgeois de la ville du Puy-Saint-
II testa lui-même, le 24 novembre 1 635, en faveur de Fran-
çoise de Pontbriant, sa fille, qui avait épousé, le 16 septembre
161 1, Gaston de Foucauld, écuyer, seigneur de la Garaudie
la Besse, etc.
DE SAINT-ASTIER. i5o
Front de Périgueux , une rente en blé , à prendre sur
tous ses biens, et spécialement sur un moulin et une
borderie , situés dans la paroisse d'Antonne , au lieu
appelé" des Fontaines, ou de las Fonts; est mentionné
dans deux autres actes , dont l'un est une vente faite
en 1 287 , par Pierre de Chaurac , à Bertrand de Belet ,
donzel d'Auberoche ; et l'autre , une reconnaissance
faite en 1 304 , en faveur de Séguin de Bernard , che-
valier d'Auberoche. On ne connaît pas la suite de cette
branche , qu'on croit éteinte avant le milieu du quin-
zième siècle; ses biens durent passer dans la branche des
Bories , par l'intermédiaire des seigneurs de Grézignac,
ou de la famille de Chabrol.
N. B. Il semble qu'on pourrait rapporter à la branche
d'Antonne , deux sujets nommés Jean et Renaud de St.-
Astier , dont les articles ont été renvoyés à la fin de ce
mémoire , parmi ceux des sujets isolés.
Branche de La Volpd'Agonac, éteinte.
I. Bernard de Saint- Astier , damoiseau d'Agonac ,
surnommé La Volp ou La Volps , est énoncé dans quel-
ques actes , frère ( c'est-à-dire frère utérin ) de Foucher
d'Agonac, chevalier. Il se rendit caution avec Eblon de
Saint-Astier, d'une donation faite à l'abbaye de Chan-
celade , par Radulfe de Sarnac , de Saint-Aquilin, et
Armand, son frère, de ce qu'ils avaient dans le mas
d'Ardoardenc ; assista à une donation faite à la même ab-
bave , par Gérald de Chabans et Hélie de Génébrières ,
entre les mains de l'abbé Pierre (entre 1 1 86 et I2û5);
lui fit don, lui-même (entre i2o5 et 12 17), de douze
deniers de rente, qu'il avait dans la paroisse de Bussac
et fut témoin de deux donations faites à la même abbaye,
du temps de l'abbé Etienne, l'une par Ranulfe de Gha-
lagnac , et l'autre par Guy Flamenc de Bruzac. Il est
vraisemblable qu'il fut père de:
II. Pierre de Saint-Astier , dit La Volp, donzel,
fit une donation au chapitre de Saint-Astier , en 1 236.
L'acte de cette donation n'existe plus; mais il est rappelé
dans un accord passé le 18 des calendes de juillet 1256,
entre Archambaud III , comte de Périgord, et l'abbé et
chapitre de Saint-Astier.
IÔO DE SAINT-ASTIER.
Sujets isolés dont on n'a pas encore trouvé. la jonction avec
les précédents.
Pierre de Saint-Astier , chevalier, fut nommé en 1255 ,
un des exécuteurs testamentaires de Pierre de Saint-As-
tier, chevalier de l'Isle, qui l'appelle son compagnon
(d'armes) , et lui fait un legs de cinquante sols de rente.
Il est sans doute le même qu'un Pierre de Saint-Astier
qui rendit hommage le jour des calendes de novembre
1257, à Guy, vicomte de Limoges, à raison de trois
mas, ou ténemens, appelés de Combechave , de Buail-
lac et de la Coste , situes dans la paroisse de Brassac (1).
Bernard de Saint-Astier, prieur de Sainte-Foy en Age-
nois, agissant, tant en son nom que celui de l'abbé de
Conques , en Rouergue , dont son prieuré dépendait ,
céda, le 4 des ides de juillet 1 255 , à Alphonse, comte
de Poitiers et de Toulouse, l'emplacement nécessaire
pour y construire une bastide ou place forte (2). Il est
peut-être le même que Bernard de sancto Esterio , abbé
de Simorre, au diocèse d'Auch , dès l'an 1282, qui ré-
para son monastère en 1290, y fonda un anniversaire
pour ses père et mère, et vivait encore en 1297.
Guillaume de Saint-Astier, prieur de Trisai , en
Saintonge, en 1232 et 1257(3).
Archambaud de Saint-Astier, moine de l'abbaye de la
Sauve , et Bertrand de Saint-Astier , clerc , furent té-
moins de la donation que Marquèse de Perigord fit ,
le 7 mai 1294, à Hélie de Talleyrand , son père, des
vicomtes de Lomagne et d'Auvillars (4).
Gérard de Saint-Astier fut un des trente-neuf habi-
tants de Périgueux, qui furent condamne's en 1309, par
arrêt du parlement de Paris, à une amende de cinq mille
livres envers le roi . et de mille livres envers la partie
I
(1) Invent, des arch. du château de Pau, chap. cot. hommages,
n°. 119.
(2) Bibl.du Roi, manuscr. de Doat, vol. 144, titr. delabb.
de Conques, J'ol. 28.
(3) Gall. Christ. , tom. 2, col. 1088 et 1089.
(4) Bibl. du Roi. vol. 247, titr. de Lomagne et d'Auvillars,
fol. 34.
DE SAINT-ASTIER. 161
lésée, à raison de certaines violences qu'ils avaient exer-
cées contre Lambert de la Porte, leur concitoyen. Gé-
rard fut taxé pour sa part à trente livres (i).
Renaud de Saint-Astier , chanoine des deux églises de
Périgueux , fut encore pourvu par le pape Jean XXII ,
le 2 février 1329, d'un canonicat dans l'église de Cou-
tance (2).
Mainfroy de Saint-Astier (de Saint-Chastier) , donna
quittance , à Périgueux , le 6 août 1342 , à Jean le Maire ,
lieutenant du trésorier des guerres , de la somme de
douze livres tournois , pour ses gages , et ceux des gens
d'armes de sa compagnie : cette quittance est scellée de
son sceau en cire rouge, presque effacé: il semble qu'il
était mi-parti , et qu'il représentait du côté droit un
lion et du côté gauche quatre bandes (3). On ignore si
Mainfroy est le même que Mafre ou Matfre ( Matfredus
ou Mau/redus ) damoiseau , qui , pour avoir suivi le parti
des Anglais , obtint de Jean , duc de Normandie , fils
aîné du roi , des lettres de remission, datées de Villeneuve-
lès-Avignon , le 12 juin IJ44, et confirmées par le roi
Philippe de Valois , au mois de septembre suivant (4) ;
et vivait encore le 7 août 1 355 , suivant le contrat de ma-
riage de Renaud , fils du seigneur de Pons et de Ribérac,
avec Aliénor , fille de Guillaume de Beaufort , vicomte
de Turenne, auquel il assista (5).
Naufrenon, nommé aussi Maufrenon de Saint-Astier
{de Saint-Chastier) , fut un des seigneurs qui assistèrent
à la montre de Renaud , sire de Pons, en 1 353 (6).
Il rendit hommage au roi d'Angleterre , et à Edouard ,
prince de Galles , son fils , en la cité d'Angoulème , le
21 août 1 363 (7).
Pierre de Saint-Astier, religieux de l'abbaye de la
(1) Arch. de la maison de ville de Périgueux.
(2) Arch. du Vatican , reg. 3i de Jean XXII , part. I,
fol. 507, ep. 1095.
(3) Cab.du St.-Espr.. titr. scellés, vol. 3o,/o/. 2203.
(4) Très, des Chart., reg. 7b, fol. 35, n°. 63.
(3) Titr. de Turenne, à la Bibl. du Roi, dans le fonds de
Balufe.
(6) Bibl. du Roi, manuscr. de Gaignières , vol. j$j,fol. 449.
(7) Ibid., manuscr. de du Cange, vol. coté catal. histor. D. C.
fol. 9.
XVII. 11
ï62 DE SAINT-ASTIER.
Sauve, ordre de saint Benoît , fut nommé vicaire-géné-
ral de l'abbé Guy de Ferrières, le 22 mai 1 358 (1). .
Hélie de Saint-Astier , clerc , obtint , le 19 avril 1367,
du pape Urbain V , l'expectative d'un bénéfice dans le
diocèse de Périgueux (2).
Bernard de Saint-Astier , chanoine des deux églises de
Périgueux et de Nicosie dans l'île de Chypre , et archi-
diacre de Bergerac, était déjà chanoine de Saint-Front
de Périgueux, lorsqu'il fut pourvu, le 26 juin t 358,
par le pape Innocent VI, d'un canonicat de l'église ca-
thédrale de la même ville, à la recommandation du car-
dinal de Périgord (3). Outre ces deux canonicats, il pos-
sédait en même tems la cure de l'AiguilIac ; fut nommé
bientôt après , chanoine de Nicosie, et archidiacre de
Bergerac, dans Téglise de Périgueux, suivant le testa-
ment du même cardinal de Périgord , du 25 octobre
i36o, et son codicille du 16 janvier 1364 (v. st.) ; il fut
choisi pour être un des exécuteurs de ce dernier acte.
On trouve qu'Archambaud de Saint-Astier , seigneur de
Montancès lui avait déjà donné la même marque de con-
fiance. Le pape Urbain V lui adressa un bref, le 8 mai
i368, contre ceux qui avaient envahi les propriétés et
les revenus de son archidiaconat , et lui accorda , le
26 juillet de la même année , la permission de visiter les
saints lieux (4). Il vivait encore le n juin 1 371 , suivant
une quittance qu'il donna au nom d'Arnaud de Saint-
Astier , seigneur de Crognac , à Hélie , évêque de Pa-
phos.
Jean de Saint-Astier est rappelé dans un hommage
rendu, au mois de septembre 1400, au duc d'Orléans,
comme comte de Périgord, par Hélie Vigier, pour les
biens , est-il dit , que Jean de Saint-Astier tenait en l'hon-
neur de Saint-Astier et de Mussidan, et pour les biens
qui avaient appartenu à hier et Guillaume Vigier , dans
(1) Gall. Christ., tom. 2, col. 874.
(2) Arch. du Vatican, pontife d'Urb. V, an 5, tom. 16, part. 2,
fol. 275.
(3) Ibid., pontif. d'innoc. VI, tom. 19, fol. 24g, et tom. 24,
fol. 2 55.
(4) Ibid., pontificat d'Urbain F, tom. 17, part. /, fol. 439
et 532.
DE SAINT-ASTIER. l63
les honneurs de Monpont, de Bénévent et de Monti-
gnac(i).
Renaud ou Regnault de Saint-Asiier, servait en 1407,
en qualité d'écuyer, dans la compagnie et sous le com-
mandement du connétable d'Albret, capitaine-général
pour le roi de France, au duché de Guienne, en deçà
la rivière de Dordogne; suivant une quittance qu'il donna
le i5 février de cette année (v. st.), à Macé Héron, tré-
sorier des guerres, de la somme de deux cent cinquante-
cinq livres tournois, en prêt sur ses gages et ceux de qua-
torze écuyers de sa compagnie (2). Son sceau représente
un écu penché, chargé d'une fasce, surmontée d'une
étoile à l'angle dextre du chef, l'écu sommé sur l'angle
sénestre, d'un casque antique, chaperonné, ayant pour
cimier une tête et col de héron, ou de grue, vue de
profil ; légende : Renaud de S. Astier.
Armes : d'argent à trois aigles de sable, posées en chef,
deux et un, et en pointe trois cloches du même émail,
b.itaillées <Tor ; posées de même (3).
(i) Inventaire des titr. du château de Montignac, à la Bibl. du
Roi. fol, 43.
. (2) Vol. 3o des sceaux, fol. 22o3, ibid.
(3) Les anciens seigneurs de Saint-Astier-de-1'Isle portaient
seulement trois aigles, comme il se voit sur des sceaux des an-
nées i3o2, 1343, etc. Leurs descendants y ajoutèrent, dans
la suite, trois cloches, en mémoire, dit-on, de ce que les
cloches des églises de Limoges sonnèrent miraculeusement
d'elles-mêmes, à la mort de Pierre de Saint-Astier. évêque de
Périgueux, arrivée le 8 juillet 1275, dans le couvent des Do-
minicains de Limoges, où il s'était retiré. Les branches de
Montancès et d'Antonne portaient trois lions; et celle de
Montréal, une fasce. Les seigneurs des Bories et du Lieudieu
ont porté, pendant long-tems, les mêmes armes que la maison
de Beynac, qui sont : d'or, à cinq burelles, ou trangles de gueules -,
ou burelé dor et de gueules de dix pièces.
164
DE CUGNAC.
CUGNAC (de). La maison de Cugnac (1) , l'une des
plus anciennes et des plus considérables de la province
de Guienne, par son ancienneté, ses possessions, ses
alliances et ses services, paraît avoir pris son nom (2)
de la Tour, ou château de Cugnac, situé dans la paroisse
de Cabans, près de la Dordogne, et dans l'ancien diocèse
de Sarlat (3). Elle est connue dès l'an 1002, et les car-
tulaires des abbayes de Cluni, d'Uzerche et de Cadoin,
ont conservé la mémoire de ses premiers auteurs, depuis
le commencement du douzième siècle. Les marquis de
Giversac et du Bourdet produisirent, lors de la re-
cherche de la noblesse, faite par M. Pellot, intendant
de Guienne, des titres de 1297 et des années suivantes,
où leurs ancêtres prenaient la qualité de damoiseaux et
de chevaliers. Ils produisirent aussi un acte, portant
que deux seigneurs de Cugnac avaient partage entre
eux cent vingt juridictions ou fiefs, avec les honneurs
des églises, et deux cents vassaux. Cette fortune, déjà
si considérable, reçut, dès la fin du même siècle, un
nouvel accroissement par la riche succession de la maison
(1) Depuis l'impression de la généalogie de la maison de
Cugnac , insérée dans le tome VIII du Nobiliaire universel
p. 106, on a eu communication d'un grand nombre d'extraits
de titres originaux et autres documents authentiques, qui ont
paru propres, non-seulement à mettre dans un plus grand jour
l'ancienneté et l'illustration de cette maison, mais encore à
en faire connaître toutes les branches; de sorte qu'on a cru
devoir refondre entièrement cette généalogie, pour la donner
ici plus exacte et avec plus de développement.
(2) Dans les titres et les mémoires domestiques, le nom de
Cugnac est écrit : Cunhac, Cunhiac, Ctiniac, Cngniac et Cugnac ;
quelquefois, mais très-rarement, Cougnac, Coignac et Cuihac ,
en latin, de Cunaco, de Cuniaco et de Cunhaco.
(3) Ce château, dont la forme et le style de l'architecture
indiquent une construction du dixième ou onzième siècle, a
subsisté jusqu'à nos jours ; il passa, avant le milieu du quinzième
siècle, ainsi que la plus grande partie des biens de la branche
aînée de la maison de Cugnac, dans celle de Saintours. Il est
possédé aujourd'hui par M. d'Autressal-de-la-Filolie.
DE CUGNAC. l65
de Vigier-de-Caussade, dont Henri de Cugnac épousa
l'héritière.
On trouve des preuves des services militaires rendus
par les seigneurs de Cugnac, des la fin du treizième
siècle : Pierre et Raimond de Cugnac, écuyers, servaient
en qualité d'arbalétriers, dans l'armée de Gascogne,
sous le commandement du comte d'Artois, lieutenant
pour le roi, en Guienne, en 1297. Bernard de Cugnac.
écuver, capitaine de Saint-Avit-Senieur, dans les années
1 35 3 et 1 356, scellait ses quittances du sceau de ses
armes, et avait, en i368, sept écuyers servants sous
ses ordres. Pierre de Cugnac était capitaine de Péri-
gueux, en 1 368. Dans cfes tems plus modernes, cette
maison a donné un chevalier de l'ordre du Saint-Esprit,
en 095, un sénéchal du Bazadois, plusieurs chambellans
de nos rois, un chevalier de leur ordre, avant l'insti-
tution de celui du Saint-Esprit, deux conseillers d'état
d'épée, plusieurs officiers généraux, trois mestres de
camp de cavalerie, deux capitaines de cinquante hommes
d'armes des ordonnances, sous les règnes de Henri III
et de Henri IV, un gouverneur d'Arras, au commen-
cement du seizième siècle, des officiers des gardes du
corps, des gentilshommes ordinaires de la chambre de
nos rois, un évêque, plusieurs abbés et dignitaires de
chapitres, etc.
Ses principales alliances sont avec les maisons d'Abzac-
de-la-Douze , d'Arpajon , de Beaupoil-de-Saint-Aulaire ,
de Beauvoir-le-Loup , de Béon-Luxembourg , de Biron,
de Bocard, du Bosc, de Bosredon , du Bouzet-de- Marin,
le Brun-de-Palaiseau , de Bussy-Rabutin , de Carbon-
mères, de Chapt-de-Rastignac, de Chaton, de la Châtre,
de Coligny , de Comarque , de Cosnac , de Courcillon,
de Durfort , d'Ebrard-de-Saint-Sulpice , de Saint-Exu-
péry, de Fumel, de Galard, de Gironde, de Gontaut,
de Hautefort , de Hurault , du Lac-de-la-Perède , de
Langheac , de Lestrade , de Lostanges , de la Marthonie,
de Meynard , de Morainville , de Mornay , d'Oradour ,
de Pathay , de la Perarède , de Perusse-d'Escars , de
Prie, de Prunelé , de Ranconnet , de Razes-d'Auzances,
de Rochechouart , de la Roque , de Saintours , de Sali-
gnac-Fénélon , de Savary-Lancosme, de Solages , de la
Trémoille, de Vigier, de Villeneuve- Vence, etc.
Cette maison était partagée dès le commencement
i66 DE CUGNAC.
du quinzième siècle; en plusieurs branches, qui se sont
répandues dans l'Angoumois, l'Auvergne, la Saintonge,
le Poitou et dans l'Orléanais. Son premier auteur connu
est :
David de Cugnac (de Cuniac) fut présent à la dona-
tion qu'Aimeric de Pierrebuffière fit l'an 1002, à l'ab-
baye d'U^erçhe, d'un mas ou ténement, appelé del Pojoli,
situé dans la paroisse de Paia\ (1). On trouve ensuite :
Pierre de Gugnac (de Cunniaco) , chevalier , fut témoin
de la renonciation faite par Liébault de Digoine et son
fils, à leurs prétentions sur l'objet d'une transaction
passée entre l'abbé de Cluni, et Bernard de Cacchiaco,
Gerberge, sa femme, et Hugues, son fils, l'an no5,
indiction i3 (2).
G. ( Gerald , ou Guillaume ) de Gugnac , le jeune,
donna, pour le salut de l'âme de son père (qu'il ne
nomme pas), à l'abbaye de Cadoin, douze écus qu'il
avait sur un moulin situé sur la Dordogne (3).
Begon de Cugnac (de Cunaco) , assista à la donation
que Guillaume de Biron, Alpaïs, sa femme et ses deux
fils firent en m5, à Robert d'Arbrissel, de la moitié
d'un mas, assis en la forêt de Cadoin, au lieu appelé
la vallée de Seguin et de plusieurs autres héritages (4) ;
et souscrivit plusieurs autres donations faites au même
Robert d'Arbrissel et aux dames de Fontevrauld. Son
nom se lit aussi dans un acte de la même année m5,
par lequel Ebrard de Madaillan confirma le don que
Robert d'Arbrissel avait fait d'une partie de la forêt de
(1) Bibl. du Roi, extr. du Cartul. d'Uxerche, faits par André
Duchesne.
(2) Extr. du grand Cartul. de l abbaye de Cluni, par D. Ville-
vieille.
(3) « G. de Cuinach, junior, pro adipiscendâ aeternâ bea-
» titudine, et patris sui salute, dédit Deo XII nummos, quos
» habere solebat in molendino de Dordoniâ : testibus Heliâ
» de salis, etc. » (Extr. d'une anc. copie d'un Cartul. de l'abb.
de Cadoin, parmi les manuscr. de MM. Leydet et Prunis, à la
Bibl. du Roi.)
(4) Cartul. de Cadoin, fol. 1. Voy. D. Luc d'Achery, spicil.
edit. in-fol. tom. 3. p. 475.
DE CUGNAC. ,67
Cadoin , au prieur de Saint-Avit (1); enfin il fut témoin
de la donation que le même Ebrard de Madaillan fit,
le 5 des ides de mai 1 124, à l'abbaye de Cadoin, d'une
portion de terre qu'il avait à Auriol (2). Il peut avoir
eu pour fils :
Guillaume de Cugnac, Ier du nom, autorisa de sa signa-
ture la donation que Guillaume de Biron, Aimeric, son
frère, et Ai bol è ne, leur mère , firent en 1147, à l'abbaye
de Cadoin, d'une terre appelée de Peyras (3). Il avait pour
contemporain, et peut-être pour frère :
Pons de Cugnac, Ier du nom, est rappelé dans une
donation faite à l'abbaye de Cadoin, en 11 67, par trois
de ses fils (4); en présence de Grimoard de Cugnac,
leur neveu , de Grimoard de Loudat ( de Lopdat\ ) ,
chevalier, et autres. Ses enfants furent :
i.° Guillaume , ille du nom, dont l'article suit;
2.0 Gausbert de Cugnac, dont le sort est ignoré ;
3.° Pons de Cugnac rit une donnation à l'abbaye de
Cadoin, entre 1 1 54 et 11 58, dans laquelle il
rappelle Pons, son père ; et en fit une autre ,
en 1 167, avec Guillaume et Gausbert, ses frères ;
4.0 Grimoard de Cugnac , fut père d'un autre Gri-
moard, qui est énoncé neveu, de Pons , dans un
acte, tiré du Cartulaire de Cadoin (5);
5.° Raimond de Cugnac , moine de Cadoin , fit
donation à cette abbaye du mas de Jaganis,
entre les mains de l'abbé Pierre (entre 1 166 et
11 84), par le conseil de Guillaume de Cugnac,
son frère , en présence de Raimond , prieur de
Saint-Avit , et de Guillaume et Aimeric de Biron,
frères (6) ; fut présent avec Aldebert, frère du
comte de Périgord, Auger de Puyagut, etc., à
une donation faite à Cadoin, par Arnaud de
Saint-Michel (7). On présume qu'il est le même
(1) Spicil., ibid., p. 476.
(2) Cartul. de Cadoin, fol.
(3) Ibid.
(4) Ibid., fol. 55.
(3) Ibid., fol. 56.
(6) Ibid., fol. 53 e/59.
Ttid.1fol.47.
t68 D£ CUGNAC.
que Raimond de Cugnac, prieur de Cadoin,
lequel reçut, au nom de son monastère , le don
qu'Henri de Gontaut lui fit, le 3 des nones de
février 1 189 (v. st. ) (1).
On trouve dans le même tems :
Géraud de Cugnac, qui fut témoin avec Arnaud
de Cugnac , son frère , d'une donation faite à
Cadoin, en n 67, par Grimoard , Gautier et
Guillaume de Saint-Germain (2) ;
Arnaud de Cugnac, chevalier, est connu par une
donation qu'Arnaud et Olivier de Cugnac , ses
fils, firent pour lui, lorsqu'il prit l'habit religieux
à Cadoin (3) ;
Marie de Cugnac, femme de Guillaume de Cugnac,
en 1222.
La filiation est suivie depuis :
I. Guillaume de Cugnac, IIe du nom , chevalier ,
fit donation en 1 1 67, avec Gausbert et Pons , ses frères,
à l'abbaye de Cadoin, de la borderie de Larquilèse (4) :
fut témoin, avec Adémar de Beynac , des dons faits à
cette abbaye par Guillaume et Aimeric de Biron, frères,
du consentement d'Aibolène leur mère ; fit don à la
même abbaye, par acte passé le 8 des calendes de mars
11 89 (v. st). de tout le droit qu'il avait en la forêt
de Cadoin (5) ; assista , le même jour, à la donation
que lui fit Adémar de Beynac ; est qualifié, chevalier,
dans un acte par lequel Algarde , femme de Raimoixd
de Puybeton, ratifia la donation que Pons de Cugnac
avait faite de l'abbaye de Cadoin, du droit qu'il avait
sur le mas de la Boarie, près Naussanes (6) ; souscrivit
une charte de l'an 1207, par laquelle Martin Algais,
seigneur de Bigaroque et de Biron , donna à la même
abbaye, le mas de la Barde, situé devant Bigaroque (7) ;
(1) Cart. cot. 1, chart. 25, aux arch. de Cadoin.
(2) Cartul. de Cadoin, fol. 53.
(3) lbid.Jol. 65.
(4)Ibid.,fol. 55.
(5) Arch. de l'abb. de Cadoin, rouleau cot. 1, chart. 26.
(6) Jbid. Extr. d'une copie produite au cab. du S. Esprit.
(7) Ibid., rouleau cot. 1 , chart. 1 1 .
DE CUGNAC. 169
confirma en 1210, le don qu'hier de Pestilhac fit à
cette abbaye, du mas de la Vcigaria (1) ; lui ht don
lui-même ,' en 1211, entre les mains de l'abbé Cons-
tantin, d'un héritage, nommé la Moleira, et de quatre sols
de cens , en récompense desquels l'abbé lui donna un
cheval du prix de trois cents sols, et en outre quatre-
vingt-dix sols (i)\ et vivait encore le 4 juillet 1222,
suivant une donation qu'il fit le même jour à cette
abbaye, conjointement avec Marie de Cugnac, sa
femme (3). De ce mariage naquit :
Hélie, dont l'article suit.
On peut aussi mettre au nombre des enfants de
Guillaume II :
Geofroi de Cugnac, qui fut témoin d'une tran-
saction passée en 1 233, entre le prieur de Saint-
Avit et l'abbé de Cadoin ;
Et Aimery de Cugnac, qui fut au nombre des
garants d'un accord fait, le 8 des ides de mars
1240 (v. st.), entre Guillaume de Biron et son
fils, d'une part, et Pierre de Gontaut.
II. Hélie de Cugnac, damoiseau, confirma, le 4 dé-
cembre 1276, une donation que défunts Guillaume de
Cugnac et Marie de Cugnac, ses père et mère, avaient
faite, le 4 juillet 1222, à l'abbaye de Cadoin et aux
moines d'Aillac. On ignore la date de sa mort, mais
il parait qu'il avait cessé de vivre en 1281. On juge par
le rapprochement des tems et des lieux, qu'il eut pour
enfants :
i.° Guillaume, dont l'article suit ;
2.0 Raimond de Cugnac, chevalier, ne prenait
encore que le titre de damoiseau, lorsque Guil-
laume de Cugnac, son frère, et lui, firent un
accord en 1281, avec l'abbé de Cadoin et le
prieur de Saint-Avit. Il fut choisi, en 1287,
avec Gaillard de Beynac, chevalier, pour arbitre
(1) Copie ibid. produite en 1784, au cab. du S. Esprit.
(2) Cartul. de Cadoin, fol. 17, recto.
(3) Arch. de Cadoin, acte rappelé dans un autre de l'an 1276.
ijo DE CUGNAG.
d'un différend, élevé entre Vital et Hélie de
Fages , damoiseaux ; prend encore la qualité
de damoiseau de la paroisse de Cabans, dans une
reconnaissance consentie en sa faveur, le samedi
avant la fête de la Nativité de la Vierge 1 307,
pour un ténement appelé la Tolsanie , situé
dans la paroisse de Fongalo ; fit en i3ii, con-
jointement avec Guillaume de Cugnac, damoi-
seau, un échange avec l'abbaye de Cadoin, de
diverses rentes, en la paroisse de Cabans ; enfin
il reçut, le lundi après la fête de la Purification
de la Vierge 1 3 17 ( v. st. ), l'aveu d'Etienne de
Falgayrac , et de Raimonde de Vie, sa femme ,
pour une portion du port de la rivière de Dor-
dogne, appelé de Vie, que ces derniers tenaient
de lui , sous le devoir de neuf deniers de cens
et autant d'acapte. On ignore s'il fut marié ;
3.° B. (Bernard, ou Bertrand) de Cugnac, fut présent
à un acte de 1285. La filiation est littéralement
prouvée depuis :
III. Guillaume de Cugnac, III0 du nom, damoi-
seau, seigneur de Cugnac, etc., fut du nombre des
seigneurs qui rirent un accord, le dimanche, jour de
la fête de saint Barthélemi, apôtre, 1281, avec l'abbé
de Cadoin et le prieur de Saint-Avit. Il prend dans
cet acte, la qualité de donzel, et stipule, tant pour
lui, que pour Raimond de Cugnac, son frère (1); fut
présent, avec B. de Cugnac, à une vente faite en 1285,
par Jean de Pasdelop, en faveur de Jean Gloria, de deux
sextérées de terre, situées dans la paroisse de Cabans;
racheta, en 1298, cent sols de rente, due dans les
paroisses de Siorac et de Cussac , qu'il avait vendue
précédemment à Hélis de Cugnac , sa fille , femme de
noble Raoul Vigier ; enfin , il se rendit pleige de la
constitution dotale , que Gaston de Gontaut , seigneur
de Badefol, fit en i3o3, à Fais, sa fille, en la mariant
à noble homme Raimond de Montaut , seigneur de
Mussidan (2) . On ne connaît pas la date de sa mort ;
.
(1) Titre orig. aux arch. de l'abb. de Cadoin.
(2) Arch. de la maison de Gontant-Saint-Geniès.
DE CUGNAC. 171
mais il parait qu'il ne vivait plus en i3o8. Ses enfants
turent:
i .' Guillaume, dont l'article suit ;
2.0 Raimond de Cugnac , prieur de Concorès ,
en 1 3 1 2 ;
3.° Berirandede Cugnac, mariée avant l'an 1297,
à Henri de Malefaye, damoiseau de Sainte-Croix,
près de Montferrand ;
4.0 Hélis de Cugnac avait épousé, avant 1298,
noble Raoul Vigier;
5.° Souveraine de Cugnac, femme, avant i3o8,
de noble Pons de Siorac ;
6.° Sobrière de Cugnac, alliée avant i3o8, à Gail-
lard de Pons , rils d'Hélie de Pons , damoiseau
de Siorac.
IV. Guillaume de Cugnac , IV* du nom , chevalier,
seigneur de Cugnac, etc., reçut, en t3o8, la quittance
que Souveraine et Sobrière de Cugnac , ses sœurs , lui
donnèrent pour leurs droits légitimaires , qui s'élevaient ,
pour chacune, à la somme de neuf mille sols; consentit
à une transaction passée, le 12 mars i3o8 (v. st.), avec les
officiers de l'archevêque de Bordeaux, par laquelle tout
le ténement de la Roquetaillade lui demeura; passa un
acte avec Séguin de Siorac, en 1309; ^t en '3 n, con-
jointement avec Raimond de Cugnac , damoiseau , un
échange avec l'abbaye de Cadoin , de diverses rentes ,
assises dans la paroisse de Cabans ; prenait encore le titre
de damoiseau de la paroisse de Cabans dans un acte
qu'il passa en i3i2, avec Laurent de Chanteloup, séné-
chal de l'archevêque de Bordeaux; mais il se qualifiait
déjà chevalier en 1 323, comme on le voit par une sen-
tence rendue, le vendredi avant la Saint-Barnabe de
cette année, entre lui, les fondés de pouvoir de Pierre
de Conques, abbé de Cadoin et l'archevêque de Bor-
deaux, touchant les biens des lépreux de Bigaroque ;
reçut une reconnaissance qu'Hélie de Puchagut, de la
paroisse de Paleyrac , lui fit , le jeudi après la fête de
saint Biaise 1 323 (v. st.), à raison d'une terre située
dans la paroisse de Durval , que ledit Hélie reconnut
tenir de lui en cens et fief -lige; il en reçut une autre
la même année, de Guillem, de Vie, pour le mas de
Vie, situé dans la paroisse de Saint-Chamassy ; enfin,
172 DE CUGNAC.
il lui en fut fait une autre, pour une terre située dans
la paroisse de Sendrieux , en présence de Guillaume
d'Abzac, damoiseau de la paroisse de Cabans. Il est
mentionné dans une quittance donnée, le vendredi
saint de l'année i32Q, par Arnaud de Lochefroide,
procureur de l'archevêque de Bordeaux, à Grimaud de
Bretenoux, du droit de commun, dû par les habitants
des paroisses de Campagne, Lussac, Mauzens, le Coux,
Saint-Chamassy , Bigaroque et Cabans , excepté, est-il
dit, des hommes qui sont du seigneur Guillaume de Cugnac.
La même année, Pons de Limeuil, damoiseau , lui fit
don d'une rente, assise sur une vigne et une terre, au
mas de Palelles, en récompense d'une autre rente, due
sur un jardin, situé à las Condamines; reçut, en i332,
une reconnaissance de Jean de la Croix, pour une terre
située dans la paroisse de Cussac. et mourut vers l'an 1 336.
Il avait épousé demoiselle Guillemette de Roffilhac,
laquelle était veuve en i336, et tutrice de Pierre, son
fils, suivant un acte de cette année. Il eut de ce mariage,
entr'autres enfants ;
i.° Pierre, dont l'article suit;
2.0 Bernard de Cugnac, auteur de la branche de
Belvés et Saint-Avit, dont on présume qu'est
sortie celle des marquis de Dampierre ;
3.° Henri de Cugnac, bachelier èz-lois , prieur de
Saint- Avit-Senieur, dès l'an 1 35 5 , recteur de
l'église paroissiale de Saint-Chamassy, chanoine
de Cahors, et chapelain du cardinal de Périgord,
fut présent, en 1349, au contrat de mariage de
Pierre, son frère ; se démit, en i35y, de la cure
de Saint-Chamassy, qui fut conférée, le ior fé-
vrier de la même année, à Hélie de Portafé ; fut
du nombre des seigneurs qui le 18 mai 1 36 1 ,
se rendirent cautions de la dot de Gaillarde de
la Pradelle, mariée à Dorde de Limeuil, seigneur
de Sainte-Alvère; fut nommé, le 21 novembre
i3Ô2, à un canonicat de l'église de Cahors, par
le pape Urbain V, en considération du cardinal
de Périgord, dont il était chapelain; enfin, il
se démit de son prieuré de Saint-Avit, en 13/5;
4.0 Marguerite de Cugnac , femme de noble Hélie
de Puygirat, de Rampion , donna quittance en
DE CUGNAC. l73
1 323, à Guillaume, son frère, de ia somme
de cent livres, d'une part, et de cinq mille sols,
de l'autre, qui lui avait été constituée pour sa
dot. Elle contracta une seconde alliance avec
Bertrand de Portafé (ou Portefoy), chevalier,
dont elle était veuve en 1 363, suivant une dona-
tion qu'elle tit à Jean de Cugnac, son neveu ;
5.° Dauphine de Cugnac , mariée avant i3î3, à
Pierre de Campnhac , damoiseau de Montclar :
6." Plaisance de Cugnac avait épousé, en i328.
noble Bernard de Veyrines, seigneur de la Barde,
près du Bugue, en Périgord, fils de Bernard
de Veyrines, damoiseau, et de Peyronne, ou
Pétronille de la Barde ;
7.0 Guillemette de Cugnac, mariée, en 1329, à
Guillaume de Bar, de Sarlat.
On peut encore mettre au nombre de ses enfants :
Bertrand de Cugnac , religieux au monastère de
Sarlat, qui fut pourvu, le 9 novembre 1 359,
par le pape Innocent VI, du prieuré de Couse
(de Cosd), au diocèse de Sarlat, vacant par la
mort de Boniface de Bonald.
Guillaume IV de Cugnac avait pour contemporains
et probablement pour proches parents :
Guillaume (W.) de Cugnac, damoiseau, habitant
de la paroisse de Saint-Léon, qui fit en 1367,
conjointement avec Arnaude et Ahélis de Cugnac
(probablement ses sœurs, la première, femme
d'Adémar de la Marche, de la paroisse de Saint-
Desir (ou Saint-Disier), et la seconde, de Ber-
nard de Peyrelevade, du lieu de Beaumont), une
donation rémunératoire, à Etienne Syro, pour
services rendus. (Arch. de l'èvêché de Sarlat.)
V. Pierre de Cugnac , damoiseau de la paroisse de
Cabans, seigneur de Cugnac, etc., partagea, en 1 336 (1),
(1) Ce partage est cité sous cette date, dans un vieux inven-
taire des archives du château de Cugnac; il est d'ailleurs rap-
pelé dans un hommage rendu, le 28 janvier iôi3, à nobles
François de Maleville, et Anne de Cugnac, sa femme, par
I74 DE CUGNAC.
avec Bernard, son frère, les biens provenants de la
succession de Guillaume, leur père, qui sans doute
était mort sans avoir fait de testament. Cette succession
consistait, suivant d'anciens mémoires domestiques (i),
en cent vingt juridictions, fiefs et ténements, avec les
honneurs, ou droits honorifiques des églises, et deux
cents vassaux, ce qui suppose une fortune immense.
Il prit part, ainsi que tous ses frères, aux funestes
divisions qui éclatèrent vers le milieu de ce siècle, entre
les seigneurs de Beynac, de Comarque et de Thémines,
d'une part, et le seigneur de Castelnau, de lautre. Ces
seigneurs, après s'être faits entre eux une guerre san-
glante , dans laquelle ils engagèrent leurs parents et
leurs amis, consentirent à suspendre leurs hostilités par
une trêve, qui fut conclue entre les parties belligé-
gérantes, et signée à Limeuil, le 22 novembre 1354,
par Jean de Galard, seigneur de Limeuil, et Hélie
de Pomiers , seigneur d'Abenas , qui furent choisis
pour médiateurs (2). Il était capitaine de la ville de
Périgueux, en 1 358 (3); transigea, le pénultième d'avril
i36o, avec Séguin de Gontaut, seigneur de Badefol,
son beau-père, au sujet de la somme de douze cent
cinquante livres, que ce dernier avait constituée en
dot à Dauphine de Gontaut, sa fille : il fut stipulé
par cet accord , que Dauphine , en rapportant sa dot,
pourra entrer en partage de la succession paternelle,
avec ses frères ; et qu'à défaut de la ligne légitime
de ceux-ci, elle succédera aux biens de Séguin, son
père; à quoi consentirent Pierre et Gaston de Gontaut,
noble Antoine de Monzie, sieur d'Espinies; comme il était
écrit en vieux langage périgourdin presqu'inintelligible, il
fut traduit en français dans le seizième siècle, par les sieurs
de Bailfleur et de Vinet, docteurs régens à Bordeaux, en vertu
d'une commission donnée par un arrêt de la cour du parlement
de cette ville, sur un procès mû entre le cardinal de Sourdis et
François de Maleville.
(1) Suivant d'autres mémoires, le nombre de ces juridic-
tions n'était que de soixante ; ce qui est encore bien considé-
rable. On ajoute qu'elles étaient partagées par la rivière de
Dordogne.
(2) Titre orig. aux arch. du château de Beynac.
(3) Vol. 3o du Saint-Esprit.
DE CUGNAC. i75
tils du même Séguin. Il arrenta , le vendredi avant la
fête des Rameaux 1 366 (v. st.), à Etienne Borel, de la
paroisse de Peyrac , un mas appelé deJ Pomier , assis en
la paroisse de Cabans , sous le devoir de différents cens ,
et de la taille aux quatre cas ; et ne vivait plus le 2 3 août
1 37 1 , suivant le testament de Séguin de Gontaut (1).
Il avait épouse , par contrat passé , le jeudi après la tète
de l'Annonciation de la Vierge 1349, dans lequel il
rappelle feu Guillaume de Cugnac , chevalier de la
paroisse de Cabans , son père , demoiselle Dauphine ,
ou Delphine de Gontaut , tille de Séguin de Gontaut ,
seigneur de Badefol , et de dame Marguerite de Bérail .
qui lui constituèrent en dot la somme de mille livres,
monnaie de Périgord, et deux cent cinquante livres
pour acquérir des rentes , avec promesse de fournir
caution , au dire de Henri de Cugnac , frère du futur
époux. De ce mariage sont issus :
i.° Pierre de Cugnac qui donna , par acte passé à
Toulouse , le 1 1 mars 1395 (v. st.) , à Bertrand ,
abbé de Cadoin , tout le droit qu'il avait sur les
dîmes de la paroisse de Cabans , pour la fon-
dation et dotation d'une chapelle ; pour le ser-
vice de laquelle il devait être célébré , chaque
année , deux messes solennelles, Tune, le 14 juin
et l'autre , le 5 novembre (2). Il ne vivait plus
en 1 396 , et paraît être mort sans postérité ;
2.0 Jean , dont l'article suit ;
3.° Henri de Cugnac , auteur de la branche de
Caussade , dont sont issus les marquis du Bourdet ;
4.0 N de Cugnac, mariée à noble N de
Verdon ; elle est rappelée dans une transaction
passée le 12 novembre 1461 , entre noble Gaston
(1) Séguin de Gontaut lit un codicille, le 24 août 1 37* . par
lequel il ratifia la transaction qu'il avait faite avec son gendre
(en i36o); légua 35o livres à Dauphine, dame de Cugnac.
sa fille; et ordonna que les enfants de cette dernière succé-
dassent aux siens propres, dans le cas où ceux-ci viendraient à
mourir sans hoirs légitimes.
(2) Obituaire de l'abbaye de Cadoin. — L'aînesse de Pierre de
Cugnac n'est ici que présumée ; n'étant fondée sur aucun mo-
nument authentique.
,76 DE CUGNAC.
de Verdon , son petit-fils, et nobles Arnaud-
Raimond de Saintours , et Louise de Cugnac",
sa femme.
VI. Jean de Cugnac, Ier du nom , écuyer , seigneur
de Cugnac , etc. ; reçut , le samedi avant la fête de saint
Martin 1394, la reconnaissance de deux terres, situées
dans la paroisse de Cabans ; transigea , le 2 mai 1396 ,
avec Pierre de Gontaut , damoiseau, son cousin, sur un
procès qu'ils avaient entre eux, au sujet du château et
de la seigneurie de Badefol. Jean de Cugnac prétendait
avoir droit à cette seigneurie , à cause de Dauphine de
Gontaut , sa mère , et en vertu du contrat de mariage
de feu Pierre de Cugnac , son père , et des transaction et
codicille passés par feu Séguin de Gontaut , seigneur de
Badefol , son aïeul maternel : il fut réglé par des arbitres ,
entre lesquels est nommé le seigneur de Biron , que les
château et terre de Badefol appartiendraient à Pierre
de Gontaut , d'une manière précaire ; en sorte que si ce
dernier venait à mourir sans enfants , sa succession re-
viendrait à Jean de Cugnac et à sa famille. Il fut présent
à un accord passé, le 5 août 1398 , entre Nompar de
Caumont et Berard d'Albret; reçut , le mercredi après
la fête de sainte Catherine 1404 , un aveu de Robert
Blanus , habitant de la paroisse de Saint - Pierre de
Cabans , lequel reconnut , par cet acte , être son homme
selon les coutumes du château et châtellenie de Bigarogue ,
et tenir de lui en fief, sous certaines redevances, une
pièce de terre située dans la même paroisse ; fut témoin ,
avec Jean de Valens , écuyer , Armand de Fayolle de
Clermont , et Jean de Chaumont de Montclar , de la
donation qu'Adémar d'Abzac , seigneur de la Douze ,
fit, le 4 août 1414, à Bertrand d'Abzac, écuyer, son
fils. Jean de Cugnac tenait alors le parti des Anglais ,
et lui resta attaché toute sa vie. Après la mort de Pierre
de Gontaut , son oncle à la mode de Bretagne , arrivée
sur la fin de l'année 1422 (1), il se porta pour son plus
proche héritier , comme fils de Dauphine de Gontaut,
tante de Pierre , il s'empara du château de Badefol , qui
avait été ruiné , quelques années auparavant , par le
(0 Arch. de M. le comte de Gontaut-de-Saint-Gemès.
DE CUGNAC. I77
comte de Clermont, le repara et l'occupa un peu plus
de deux ans; puis il le céda à Tristan d'Abzac, son
neveu, pour le prix de trois cents écus d'or. Il fit avec
celui-ci plusieurs autres conventions, par l'une des-
quelles il lui céda, pour la somme de mille écus, le
lieu et château de Clarens, en Périgord, qu'il s'était
engage' de remettre de suite entre les mains du comte
d'Armagnac et qu'il avait livré à Bernard de Peyro-
nenc (i); fit donation, le 6 juin 143 1, à Richard de Gon-
taut, ecuyer, capitaine du château de Montignac, de toute
la terre, chdtellenie, seigneurie et baronnie de Badefol, près
de Limeuil, en Périgord, voulant , dit-il, reconnaître,
au moins en partie, les grands et importants services qu'il
avait reçus de lui : cet acte fut passé à Montignac, en
présence de Guillaume Cotct, seigneur de la Peuehe-
narie, d'Hélie de Roycre, de Jean de la Servantie et
de Raoul de Saint-Clar. Enfin , il fit son testament le
27 août 1435 (2), par lequel il ordonna que son corps
fût inhumé dans le monastère de Cadoin, dans les tom-
beaux de ses parents ; légua dou\e ardits à chaque prêtre
qui assistera à son enterrement ; nomma exécuteurs de
ses dernières volontés, Bertrand de la Cropte, évêque
de Sarlat, nobles Benand d'Abzac et Jean de la Cropte;
institua Louise de Cugnac, sa fille aînée, son he'ri-
tière universelle, à l'exclusion de Rigon de Cugnac,
son fils , qu'il réduisit à une simple légitime (3j ; et
mourut la même année, ou l'année suivante, comme
il paraît par un hommage rendu le 10 novembre 1436,
à Jeanne de Comarque, sa veuve, par Pierre de la Gleyse
de Monsac, héritier de Marie de Serval. Il avait épousé
demoiselle Jeanne de Comarque, fille de Raimond de
( 1 ) Ibid. Enquête de 1 458, etc.
(2) L'original de ce testament était conservé, avant la révo-
lution, dans les archives du château de Feyrac-sur-Dordogne ;
il en existe un extrait à la Bibliothèque du Roi, parmi les ma-
nuscrits de MM. Leydet et Prunis.
(3) Jean de Cugnac était un zélé partisan des Anglais ; il
déshérita son fils, sous prétexte qu'il servait dans les armées du
roi Charles VII; imitant en cela la conduite injuste de Pierre
de Gontaut, seigneur de Badefol, son cousin, qui, sous un
semblable prétexte, priva de sa succession Richard, son fils,
en 1422.
XVII. ,2
I78 °E CUGNAC.
Comarque damoiseau ; laquelle étant veuve, se remaria
à noble Jean de Saintours, homme d'armes, capitaine
du château de Courbafy, en Limousin; elle devint veuve
pour la seconde fois, vers l'an 1456, et passa des actes
en 1462, 1475 et i486, dans lesquels elle prend le
tire de dame de la Bourlie (1) : elle eut de son premier
mari, les enfants suivants :
1 .° Rigon, dont l'article suit ;
2.0 Louise de Cugnac, instituée héritière univer-
selle par le testament de son père, du 27 août
1435, porta les terres de Cugnac, Saint- Avit,
Bouillac, la Sauvetat, etc., à noble Arnaud-Rai-
mond de Saintours, son mari, fils de Jean de
Saintours, second mari de Jeanne de Comarque
sa mère (2) ; et fit son testament en 1483 ;
(1) Jeanne de Comarque était déjà veuve 'de Jean de Sain-
tours lorsque, le 10 mai 1459, elle rendit hommage à Biaise,
archevêque de Bordeaux, pour le repaire de la Bourlie, dont
elle avait hérité, dit-elle, de nobles Boni/ace (Bonafos), et
Jean de Biron, par le canal de Jean de Cugnac, son mari:
elle vivait encore, fort âgée, le 20 janvier i486 (v. st. ).
(2) Arnaud-Raimond de Saintours, écuyer, né en 1423,
avait pour sœur Marguerite, mariée le pénultième novembre
1476, à Izarn de Carrières, de la Mothe-Montravel ; il laissa
de Louise de Cugnac, sa femme, qui vivait encore en 1476,
un fils, nommé Pierre, et cinq filles mariées.
Pierre de Saintours, seigneur de Cugnac, etc., pannetier de
Louis, duc d'Orléans, depuis roi de France sous le nom de
Louis XII, gouverneur, pour le Roi, de Saint-Denis et du
Pont-de-Cé, épousa, en i486, Marguerite de Lagut, de
Mussidan, qui le rendit père de :
Jean de Saintours, seigneur de Cugnac, etc., épousa, en
i5i5, Marie de la Cassagne, ou Chassagne, dont il eut: i.°
Denis de Saintours, gentilhomme de la chambre du Roi, che-
valier de son ordre, capitaine du château du Ha à Bordeaux,
mort en 1 571, sans enfants d'Anne de Macanan - de - Salle-
gourde, qu'il avait épousée en 1 555 ; 2. ° François, qui suit;
et cinq filles.
François de Saintours, seigneur de Cugnac, épousa Hélis
Vigier - de - Ségonzac, et décéda en 1592, laissant: i.° Ber-
trand, assassiné en i6o5 ; 2°. Anne de Saintours, mariée, en
i6o3, à François de Maleville, écuyer, seigneur de Merlanes,
à qui elle porta la terre de Cugnac.
DE CUGNAC.
179
3.° Peyronne de Cugnac , mariée avant l'an 1462,
à Gadifer ou Gaderfe de Carrières, habitant de
M obères, qui vivait encore en 1476 ;
4? Isabeau de Cugnac épousa, en 1456, noble Pierre
de Bosredon.
Branche de Giversac, ou Giversac.
VII. Rigon de Cugnac, damoiseau, se voyant si in-
justement frustré de l'héritage de ses pères, et réduit à une
simple légitime par le testament de son père, du 27 août
1435, se retira, à son retour de l'armée, dans la petite
ville de Domme, en Périgord, et y passa le reste de ses
jours. Il assista, comme témoin, le 23 janvieri447,
(v. st.), à un bail à ferme, que Richard de Gontaut,
co-seigneur de Saint-Geniés, fit au nom et comme pro-
cureur de noble Jeanne de Salignac , sa femme , à un
particulier nommé Jean Planhart, des herbages des lieux
de Saint-Martial et Montagut, au diocèse de Sarlat ;
reçut, le i5 novembre 145 1 , une procuration d'Hélène
de la Rivière , sa femme; et autorisa cette dame,
le 28 mars 1432, à vendre à Guillaume du Pouget
^de Pogeto) , homme de loi, le moulin de Giversac ,
situé sur la rivière del Cex, en la paroisse de Senac ; fut
présent à un bail à cens, que noble Jean de Cugnac fit
le 4 août de la même année, à Guillaume Fayard,
d'un mas, ou ténement , appelé de Calmon, situé dans
la paroisse de Daglan ; et ne vivait plus le 3o juillet
1461. Il mourut à Domme, suivant le testament de sa
femme, et fut enterré dans l'église de Notre-Dame du
même lieu. Il avait épousé avant l'année 145 r, demoi-
selle Hélène de la Rivière {de la Ribieyra, ou de Ripe-
rid), qui lui survécut plusieurs années; et fit son testa-
ment à Domme, le 5 août 1471 , par lequel elle de-
manda à être inhumée auprès de son mari, en l'église
de Notre-Dame de ce lieu , devant l'autel de Ste-Marie-
Madelaine; fit plusieurs legs pieux , et fonda un anni-
versaire dans la même église. De son mariage provint :
Jean, dont l'article suit.
Rigon de Cugnac peut avoir eu pour second fils :
Pons de Cugnac, habitant du mont de Dôme, qui
180 t)E CUGNAC.
fut présent à un acte d'appel, fait, le 19 mai
1462 , au se'néchal de Périgord , par Jeanne de
Comarque , veuve de noble Jean de Saintours ,
seigneur de la Bourlie.
VIII. Jean de Cugnac, IIe du nom, écuyer, seigneur
de Giversac , habitant de la ville de Domme, e'tait déjà
majeur le 3o juillet 146 1 (né par conséquent vers l'an
1436), suivant un acte de vente qu'il fit le même jour,
conjointement avec sa mère, en faveur de Pierre de
Corrège, prêtre, d'une rente en blé, mesure de Domme,
qulls assignèrent sur leur borie del Coderc, située dans
la paroisse de Daglan ; il donna aussi , de concert avec
sa mère, à perpétuel emphitéose , le 25 mars 146 1
(v. st.), à Jean Baran, de Domme, une vigne située au
territoire de Costa arno, dans la paroisse de Sainte-Ca-
therine de Lastroa ; passa plusieurs autres actes en so-
ciété avec cette dame; ils firent, entr'autres, en commun,
l'acense de la borie de Giversac , située dans la paroisse
de Saint-Fronton de Brusc , juridiction du consulat de
Domme, le n avril 1462. Il fut présent à une transaction
passée le 9 janvier 1465 (v. st.), entre Richard de Gon-
tautj seigneur de Badefol , et Arnaud-Raimond de
Saintours, seigneur de Cugnac ; céda, le 3o juillet 1470,
à l'évêque de Sarlat , une rente que ce dernier lui de-
vait à raison d'un pré qu'il avait acquis de Gaillard la
Combe , situé dans la paroisse de Saint-Fronton de
Brusc , au lieu appelé del Port Vielh. Sa mère l'institua
héritier universel par son testement du 5 août 147-1. Il
racheta , le 28 novembre 1474 , une rente de quatre car-
tons de froment , qu'il avait vendue le 3o juillet 1461,
à Pierre Corrège, prêtre du diocèse de Toulouse. On
ignore la date de sa mort ; mais il paraît qu'il avait cessé
de vivre en 1487, puisque ses enfants étaient alors sous la
tutelle de Marguerite de la Roque, sa veuve, et de Mar-
tial de la Roque , son beau-frère. Il avait épousé par
contrat passé au lieu de Saint-Pompon, en la maison ou
hôtel de la Roque, le 28 mai 1464, noble Marguerite de
la Roque, fille de noble Laurent, dit del Puchdiou, et
de Marguerite de la Roque, et sœur de Martial de la
Roque , seigneur de Saint-Pompon (vulgairement Saint-
Pleinpont.) De ce mariage sont issus :
i.° Laurent de Cugnac ht un accord, de con-
DE CUGNAC. 181
cert avec Jacques, son frère , le 3o janvier
i5oo(v.st) ;
a.0 Jacques, dont l'article suit ;
3." Martial de Cugnac est rappelé dans l'accord
passé par ses deux frères aînés, le 3o janvier
i5oo;
4.0 Marguerite de Cugnac fut mariée à Antoine
Colon, de la Vercantière, au diocèse de Cahors ;
5.° Hélène de Cugnac épousa Guillaume Julia,
habitant du repaire de Sales, en la paroisse de
Bensac, au diocèse de Sarlat.
IX. Jacques de Cugnac , écuyer , seigneur de Giver-
sac , etc. , uni à Laurent de Cugnac , son frère , et fondé
de pouvoir de Martial, son autre frère; il rit , le 3o jan-
vier i5oo (v. st. ), avec Guillaume del Telh de Dom-
ine, un accord par lequel il prorogea, en sa faveur, un
terme de rachat. Il servait en i5o3, sous le commande-
ment du seigneur d'Albret, et était un des cent archers
de la compagnie de cinquante lances fournies des ordon-
nances du roi, dont la montre fut faite à Luguynem,
dans le duché de Milan , le 6 août de cette année ; et
servait encore dans la même compagnie en i5o7, suivant
la revue qui en fut faite à Parme, le 17 juin. Il est men-
tionné dans le codicille de noble Martial de la Roque,
co-seigneur de Saint-Pompon , son oncle , du 26 mars
i5o6 (v. st.) (1); reçut, le 17 juin 1 538, l'aveu que
Pierre Genyès lui lit , pour des biens-fonds situés dans
la paroisse de Domme. Enfin, il fit son testament à Gi-
versac , le 1 1 août de la même année , par lequel il choi-
sit sa sépulture dans l'église paroissiale de Domme, et
dans les tombeaux de ses parents ; et ne vivait plus le
i3 novembre 1 541 . Il avait formé deux alliances : la
première avec demoiselle Jeanne de Gironde-de-Mont-
(i) Martial de la Roque déclare, dans son codicille, qu'il
avait déjà fait son testament le 24 février i5o5 (v. st.). par le-
quel il avait institué son héritière universelle noble Marguerite
de la Roque, femme de Jean, seigneur de Sermet, sa fille,
et de noble Jeanne de Clermont ; et voulant ajouter à ces dis-
positions, il rit un legs à Laurent et à Jean de Cugnac, ses
neveux; et substitua à Marguerite, sa fille, Jacques de Cugnac,
son neveu, dans les biens situés dans la baronnie de Beynac.
j82 de cugnac.
cléra (rj, fille de Jean de Gironde, seigneur de Mont-
cléra, et de Françoise de Champagne-la-Suze (2) ; la
seconde avec demoiselle Jeanne de Lestrade, qui vi-
vait encore le 17 juin 1543 , et qui le rendit père de :
1 .° Jean dont l'article suit :
2.0 Jean de Cugnac , le jeune , dit Annibal , ec-
clésiastique ;
3.° Raeffot de Cugnac ,
4.0 François de Cugnac, ]
5.° François le jeune, dont le sort est ignoré;
6.° Pierre de Cugnac , )
7.0 Marguerite de Cugnac, épousa en 1547, n°ble
François de Beaupoil , chevalier , seigneur de
Pestilhac, Hautemire, le Peyruzel, en Péri-
gord , etc. Ils n'eurent qu'une fille , Marguerite de
Beaupoil, qui fut mariée, par contrat du 18 no-
vembre i566, à Jean de Durfort, baron de Léo-
bard et de Montségur ;
8.° Clinette de Cugnac.
9.0 N... de Cugnac, posthume, en 1 538.
X. Jean de Cugnac, IIIe du nom, chevalier, sei-
gneur de Giversac , Sermet , Peyruzel , la Ferme , et
(1) Voyez la Généalogie de la maison de Durfort, par
l'abbé Vedel, pag. 34.
(2) Françoise de Champagne avait pour bisaïeul Jean de
Champagne, père, par Ambroisie de Craon, dame de la Suze,
de Pierre de Champagne, seigneur de la Suze, marié à Marie
de Laval-Montmorency, fille de Thibaud de Laval, seigneur
de Loué, chambellan du roi Charles VI, et de Jeanne de
Maillé-Brezé, mère de Brandelis de Champagne, comte de
la Suze, chambellan du Roi, et gouverneur des pays d'Anjou
et du Maine, qui, de son mariage avec Renée de Varie de
l'Isle-Savary, eut, entr'autres enfants, Françoise de Cham-
pagne ci-dessus, bisaïeule de Marguerite de Beaupoil, dame
de Léobard et de Montségur, et Baudoin de Champagne,
aïeul de Pernelle de Champagne, femme de Jacques, comte
de Montgommery-de-Lorge, père de Marie-Marguerite de
Montgommery - de - Lorge, mariée, en i6o3, à Jacques de
Durfort, marquis de Duras, aïeul des maréchaux de Duras et
de Lorge, neveux du vicomte de Turenne, quatrième aïeul
des duchesses de Biron et d'Ancenis, nièces du cardinal de la
Rochefoucauld, grand aumônier de France.
DE CUGNAC. l83
en partie de Saint- Pompon, chevalier de l'ordre du
roi, gentilhomme ordinaire de la chambre des rois
Charles IX et Henri III, capitaine de cinquante lances
des ordonnances, maréchal des camps et armées du roi,
sénéchal de Bazadois, etc., né vers l'an i520, fut ins-
titué héritier de son père, par son testament du 1 1 août
1 538 ; n'était âgé que de vingt ans ou environ, lorsque, le
i3 novembre 1 541, il fit une vente conjointement avec
sa mère. Il est fait mention de lui dans le testament de
Marguerite de la Roque, daté de Saint-Pompon, le
2 septembre i55i, et Hélie de la Roque, écuyer. sei-
gneur des Fornels lui fit donation de tous ses biens,
sous la réserve de l'usufruit sa vie durant, et d'une somme
d'argent, pour en disposer à sa volonté, par acte passé au
château de Saint-Pompon, le 3i mars i552, en présence
de François de la Baume, écuyer. Le roi Charles IX
le nomma chevalier de l'ordre de Saint-Michel, et char-
gea M. de Sauveterre de lui remettre le collier de Tor-
dre, par une lettre datée du 11 décembre 1 568, dans la-
quelle Sa Majesté lui marque que « pour plusieurs bonnes
» et grandes considérations, elle avoit choisi et esleu en
» l'assemblée de son ordre le sieur de Cugnac, pour
» entrer et estre associé en la compagnie dudit ordre ;
» que comme il estoit par de-là, il avoit semblé à ladite
» compagnie, que le meilleur estoit de luy faire donner
» le collier par luy (sieur de Sauveterre) ; qu'à cet effet,
» elle luy envoyoit le pouvoir, avec un mémoire de la
» forme qu'il auroit à y tenir, et qu'elle le prioit de luy
» faire tenir (au sieur de Cugnac) la lettre qu'elle luy
» écrivoit à ce sujet, et de luy faire sçavoir le lieu où
» il auroit à se trouver, pour luy donner le collier
» dudit ordre, etc. » La reine Catherine de Médicis
l'invita par une lettre du 10 décembre 1569, de venir
avec le seigneur de Limeuil, le lendemain de bon matin
trouver le roi, son fils, pour recevoir son comman-
dement.
Il fut pourvu, le 19 janvier 1 571, de l'office de séné-
chal de Bazadois; et nommé à une place de gentil-
homme ordinaire de la chambre du roi, brevet du
21 février 1574. Le roi Charles IX le gratifia, le même
jour, d'une pension de douze cents livres, à prendre
sur son épargne; et Henri III lui écrivit de Paris, le
23 mai i5y5, une lettre dans laquelle il lui mande
184 DE CUGNAC.
que: désirant lui communiquer aulcunes choses qui im~
portoient grandement au bien de ses affaires, et à la con-
servation de son estât, sa majesté le prioit de se rendre le
20 juillet suivant, où elle seroit soit à Paris, ou ailleurs.
Il fit un codicille, au château de Saint- Pompon,
le 3o juin de la même année, par lequel il ordonna
que dame Antoinette de Hautefort, sa femme, à qui
il avait donné, par son testament, la terre et seigneurie
de Sermet, avec ses dépendances, serait tenue d'en
disposer en faveur de l'un de leurs enfants mâles , à son
choix, et augmenta les legs faits à ses autres enfants.
Il obtint en don de Sa Majesté, le 16 août ibjS, une
pension de douze cents livres sur son e'pargne, en consi-
dération des bons et agréables services qu'il luy avoit cy-
devant faits, depuis son avènement à la couronne et aux
feus roys ses prédécesseurs , père et frères, tant aux faits
des guerres, qu' en plusieurs et maintes autres louables ma-
nières. Il se rendit en Guienne, la même année, et fut
nommé par le roi, le 9 septembre suivant, à la charge
d'une compagnie de trente hommes d'armes, faisant le
nombre de trente lances fournies de ses ordonnances
du nombre des nouvelles compagnies, créées pour ren-
forcer la gendarmerie; bientôt après, et le 29 octobre
1577, il fut fait capitaine de cinquante lances des ordon-
nances du roi, ensuite maréchal de camp de son armée
de Champagne. Ce prince lui avait écrit, le 28 janvier
1576, pour lui témoigner, qu'il était bien aise qu'il
eut dressé sa compagnie d'ordonnances, mais qu'il étoit
nécessaire qu'il fit son enrôlement, ainsi que l'on avoit
accoustumé;puis, après avoir servi trois mois, il donneroit
ordre pour quelle fit monstre, ni plus ni moins comme
les autres compagnies de sa gendarmerie. Sa Majesté
ajoute qu'elle desiroit qu'il vint faire avec elle le service
par-deçà. Ce monarque lui écrivit de nouveau, le 4 juin
de la même année (1), et lui manda, entr'autres choses,
(1) Cette lettre est conçue en ces termes : « Monsieur de
» Giverzac, j'ay ad visé que pour Péstablissement de mon édit
» de pacification et repos de mon pays de Guyenne, estoit
n très requis est nécessaire que mon cousin le marquis de Vil-
» lars, admirai de France, qui est mon lieutenant général en
» l'absence de mon frère le roy de Navarre, s'y acheminast,
DE CUGNAC. l85
qu'il le prioit bien fort de s'employer de sa part, selon la
fiance qu'il avoit en lui, et selon que lui fairoit entendre
son cousin le marquis de Villars, admirai de France, son
lieutenant-général, à ientretenement de son édit de paci-
fication et du repos de son pays de Guyenne. Il obtint un
mandement de Claude Garrault, trésorier de l'épargne
de Sa Majesté, adresse, le 9 août 1578, au receveur
général des finances, à Toulouse, pour se faire payer
de la somme de deux mille écus, à lui ordonnée pour
tout ce qui pouvait lui être dû à cause de son état de
> comme il fait présentement, bien instruit de mon intention,
» mesme de la satisfaction que j'ay de ceux de ma noblesse de
» par delà, lesquels je désire continuer en leur bonne volonté,
• et leur estre de ma part aussi favorable qu'aucun des roys mes
» prédécesseurs ait jamais esté. La chose que maintenant le plus
» je désire, est l'entretenement d'icelluy edit, en quoy
• ceux de madite noblesse peuvent grandement. Au moyen
» dequoy, je vous prie bien fort vous y employer de vostre
" part, selon la fiance que j'en ay, et que vous fera entendre
» mondit cousin l'admirai, auquel, quand aurez besoin d'estre
• é.laircy de mon intention, vous vous adresserez; cependant
» je prieray Dieu qu'il vous ait, monsieur de Giverzac, etc.
» Escript à Paris, le 4 juin 1576. Signé Henry. »
Henri III lui écrivit, le 8 juillet 1 578, une autre lettre de la
teneur suivante : • Monsieur de Giverzac, j'ay assez tesmoigné
et faict connoistre par effect. le singulier désir que j'ay de
faire establir, observer et même entretenir mon dernier édit de
pacification pour le bien et repos de mes sujets, ayant envoyé
dans toutes mes provinces, commissaires, gens d'autorité et
d'honneur pour cet effect, mesmes en mon pays de Guyenne,
où ils travaillent et s'employent d'affection à remettre toutes
choses en bon estât, mesmes en la ville de Périgueux : l'exé-
cution dequoy dépendant des sieurs gentilshommes dudit
pays, tant d'une que d'autre religion, j'ay bien voulu vous
faire la présente, pour vous prier que vous vous obligiez avec
les autres serviteurs et gentilshommes catholiques à qui j'en
escripts de mesme substance, pour la seureté de ladite ville
de Périgueux, et exercice de la justice d'icelle; comme sem-
blablement le roy de Navarre, mon frère, fera faire sem-
blable obligation et promesse aux sieurs et gentilshommes de
la religion prétendue reformée dudit pays, à ce que les offi-
ciers ne facent plus difficulté d'y aller; et oultre ce que vous
ferez beaucoup pour le bien et repos d'icelluy pays, vous me
ferez service fort agréable en ce faisant. Priant Dieu, etc.
Escript à Paris, ce 8 juillet 1 378. Signé Henry. »
,86 DE CUGNAC.
maréchal de camp ; le lendemain, il eut en don du roi,
la somme de mille écus; en dédommagement des pertes,
dommages et dépenses qu'il avait faites pour son service
dans les guerres. Le dernier acte qu'on trouve de lui est
une procuration qu'il donna, le 18 septembre suivant,
à maître Jean Boutet, pour toucher du receveur général,
des finances, à Toulouse, la somme de deux mille écus,
pour les causes contenues dans le mandement du 9 août,
déjà cité. On ignore la date de sa mort; mais il est
constant qu'il ne vivait plus le 17 octobre 1 586. Il avait
épousé, par articles passés sous seings-privés, au château
de Hautefort, le 10 novembre 1 555, et reconnus au même
lieu et le même jour, demoiselle Antoinette de Haute-
fort, fille de noble et puissant seigneur Jean de Haute-
fort, seigneur de Hautefort, de Thénon et de la Mothe,
gouverneur pour le roi et la reine de Navarre, en leurs
comté de Périgord et vicomte de Limoges, et de dame
Catherine de Chabannes ; elle fit son testament, étant
veuve, le 17 octobre 1 586. Les enfants nés de ce
mariage, sont :
1 .° Edme , ou Aymé de Cugnac , seigneur de
Giversac, des Fornels, et en partie de Saint-
Pompon, ayant, dit-il, en considération l'évé-
nement des guerres civiles qui se sont commencées
en ce royaume, et les dangers que couraient
ceux qui, comme lui, faisaient profession des
armes, fit son testament olographe le 4 août
1 585, par lequel il choisit sa sépulture, dans
l'église paroissiale de Saint-Pompon, au tombeau
de ses prédécesseurs; laissa à sa mère l'usufruit
de son repaire et domaine de Giversac, et ins-
titua Marc, son frère, son héritier universel.
Il mourut sans postérité, avant le 18 septem-
bre 1 596 ;
2.0 Marc, dont l'article suit;
3.° Marguerite de Cugnac fut mariée, par contrat
du 27 août 1574, à Pierre de la Faye, filsd'Ama-
nieu, écuyer, seigneur de la Faye, etc. ; elle
est nommée dans le testament de son mari, du
3o juillet 1 5g 1 ; et vivait encore le 2 3 avril 1609 ;
4 ° Louise de Cugnac, | , . ,
7 „ r> j n d°nt on ignore le sort ;
5 .° Rose de Cugnac , ) °
DE CUGNAC. 187
6.° Françoise de Cugnac , mariée , le 2 mars 1 5g3 ,
à Marc-Antoine de Durfort, seigneur de Gou-
jonnac-Belvès, fils de Mathurin de Durfort , et
de Marguerite de Clermont-Piles. Elle vivait
encore le 1" janvier 1640.
XI. Marc de Cugnac, chevalier, seigneur de Giver-
sac, la Bastide, Sermet, la Tèse, la Lecune, les Fournels
et en partie de Saint-Pompon , fut légataire d'une
somme d'argent, par le testament de son père, ainsi
que par son codicille du 3o juin 1575 ; et recueillit
en 1 585 , la succession d'Edme, son frère aîné. Il eut
le malheur de tremper dans les projets du duc deBiron,
son parent et son ami (1) ; mais pour ne pas éprouver
le même sort, il sortit du royaume et se retira en
Espagne. Son absence dura environ quatre ans, au bout
desquels il eut recours à la clémence du roi Henri IV,
et obtint de ce monarque, au mois d'août 1606 [aliàs
i6o5) , des lettres de révocation de la condamnation
à mort par contumace, prononcée contre lui , en la
ville de Limoges , par les commissaires députés par Sa
Majesté, avec abolition de tout ce qu'il avait fait contre
son service, tant en son royaume , que dehors (2).
(i) Ceci explique la raison pour laquelle de toutes les charges
importantes et dignités dont était revêtu Jean de Cugnac, au-
cune ne fut transmise à ses enfants et petits-enfants, qui furent
ainsi punis de la conduite de leur père.
(2) Voici le commencement de ces lettres : « Henry, etc.,
» voulant pour bonnes considérations, et en conséquence de
» ce que nous avons ordonné sur l'abolition des mouvements
» survenus en l'année dernière en nos pays de Limozin, Quercy
» et ailleurs, en conséquence d'iceux. que la mémoire en de-
» meure dutout esteinte ; que pareillement tout ce qui pourroit
• avoir esté sur ce fait par Marc de Cugnac, sieur de Giverzac,
>• demeurant à Sermet, tant dedans que dehors nostre royaume
» soit aussy esteint et aboly ; dequoy ledit sieur de Giverzac
» nous ayant très humblement supplié de luy accorder nos
• lettres de déclaration et abolition. Sçavoir faisons que
• nous, etc.. avons révoqué et mettons à néant la condamna-
• tion de mort par contumace, qui a esté donnée contre ledit
» sieur de Giverzac en la ville de Limoges, par les commis-
» saires par nous députés, et toutes autres condamnations,
» contumaces, décrets et procédures contre luy faites, etc. ,
188 DE CUGNAC.
Peu de tems après son rappel d'Espagne, Marc . fut
présenté au roi, et prononça devant S. M. une harangue,
ou discours, dans lequel, après avoir dévoilé les motifs
de sa conduite, il la remercie du pardon qu'elle veut
bien lui accorder, et lui témoigne la douleur qu'il
avait d'avoir porté les armes contre elle, en embrassant
le parti de la Ligue (i). La même année et le 19 sep-
» abolissons, etc. Donné à Paris, au mois d'août 1606. Signé
Henry.
(1) Ce discours est conçu en ces termes : « Sire, entre cette
» diversité de peines que mon crime a attirées sur moy, nulle
» m'a tant affligé, que la honte que j'ay de me trouver aux
» pieds de V. M., convaincu d'avoir lézé icelle; et néanmoins
» restitué en vie et en biens, par l'un des acoustumés miracles
» de vostre clémence. Ce n'estoit en celle qualité, Sire, que
» Giver^ac avoit toute sa vie désiré d'estre connu de V. M., et
» eust-il plutost choisi de deschoier de la grâce qu'il plaist à
» V. M. luy faire, de l'or de vostre royaume, de ses enfants,
» femme et biens, et se perdre en un perpétuel exil, que de
» venir devant V. M. flétri de si grande forfaiture, n'estoit
» quelque contentement qu'il a pris à pouvoir protester devant
» la majesté de Dieu et ladite vostre; ensemblement, Sire,
» qu'il n'a esté porté dans son crime, que de l'inconsidération
» qui échéoit naturellement en telle parfaite fureur et perte de
» sens, que celles en quoy une très mauvaise fortune conti-
» nuelle de plusieurs ans l'avoit cy-devant jette. Le feu sieur
» de Vivans, Sire, quelques mois après avoir pris Domme,
» en sortit quelque espèce de coulevrine, de laquelle il bâtit
» et abatit les défiances d'une de deux maisons que j'avois,
» m'en sachant absent, print icelle, la raza. La rage en laquelle
» j'entray de m'en venger, me jetta aussitôst dans le parti de
» la ligue, me porta à luy surprendre le chasteau de Domme,
» et d'un mesme coup, je luy eusse tout ensemble enlevé la
» ville, si l'ange protecteur de vostre état, Sire, n'y eust mis
» l'empeschement, et fait une de ces tant grandes merveilles
» qu'il a partout toujours exécutées ailleurs. Mon entreprise
» nonobstant tint longuement deux armées, et deux grands
» équipages d'artillerie aux champs. Mais enfin la bonne cause
» eut l'avantage; je perdis ma conqueste, suivi de mois à
» mois de cent diverses défaveurs publiques au parti que je
» suivois, et d'autant miennes particulières; et allant ainsy
» de toute part de jour en jour en décadence, je me suis trouvé
» en peu de temps du tout au bas et ruiné. Et ayant passé quel-
» ques ans ainsy abatu, on me vint dire qu'il se remuoit de
» la guerre, et me présenta-on de l'argent. La nécessité, Sire,
DE CUGNAC 189
tembre, il Ht son testament, par lequel il demanda à
être inhume dans l'église de Saint-Pompon, aux tom-
beaux de ses père et mère; institua son héritier universel,
Brandelis de Cugnac, son fils aîné; appela, à son défaut,
Peyrot, son second rils et ses autres enfants, en suivant
l'ordre de naissance. Il vécut encore plusieurs années
après ce testament ; fit foi et hommage au roi, le 4 août
16 10, pour la terre et seigneurie de Sermet, avec toute
justice haute, moyenne et basse, la paroisse de Lou-
bejac et les iiets et rentes qu'il avait dans la juridiction
de Villefranche, le tout relevant de Sa Majesté, à
cause de sa couronne de France; reçut de la reine Marie
de Médicis, une lettre, datée de Paris, le 29 juillet
161 3, par laquelle cette princesse l'exhorte à terminer
à l'amiable le différend qu'il avait avec M. de la Capelle-
Marival, au sujet de l'abbaye de Fontgaufier, et charge
M. de Bourdeille d'être leur médiateur (1). On ignore
» incapable de regarder autre chose que soy, me fait non seu-
» lement ouvrir, mais encore tendre la main pour prendre,
» comme que j'eusse en mon bon sens et prospérité. . . . C'est
» mon crime, Sire, que je ne veux excuser que de l'excuse qui
» peut estre donnée à un forcené furieux, à un du tout hors
>» de son sens, crime duquel je feray patiemment pénitence
• dans un appenti que je releveray de ma maison, en l'endroit
» où souloit estre mon autre maison, que ledit feu sieur de
» Yivans m'avoit laissée, et laquelle justement pour le mien
» crime, les officiers de vostre justice ont depuis peu abbatue.
- Seulement oseray je très humblement supplier V. M. , non
» d'amplier l'abolition qu'il vous a pieu me donner, ains au
• contraire de commander que cette restriction y sera mise,
» que la vie m'est donnée jusques au premier besoin seulement
» que le service de V. M. aura de la vie d'un de ses subjets,
» auquel icelle demeure destinée ; je la porteray sans y faillir,
» Sire, où il me sera commandé ; mais c'est d'autant plus
» allègrement, que plus ez nécessités où je me trouve, elle
» m'est désagréable, et que plus que la perte d'icelle je désire
» m'ôter de la honte de ne tenir que du seul bienfait de
• vostre miséricorde, qui me la redonne, mon crime me
■ l'ayant ravie. »
(1) Lettre de la reine Marie de Médicis à M. de Giver^ac .
« Monsieur de Giverzac, ayant sceu que vous êtes party d'yci
• pour vous en retourner chez vous, sans avoir attendu l'arri-
» vée du sieur de la Capelle-Marival, comme je vous avois
» commendé, pour estre accommodés du différent que vous
tgo D^ CUGNAC.
la date de sa mort; mais il paraît certain qu'il ne vivait
plus le 18 mars 1622. Il avait épousé, par contrat passé
au château de Sermet, le 20 février 1598, demoiselle
Polixène ou Policiane de Durfort, fille de feu noble
Mathurin de Durfort, seigneur de Goujonnac, et de
dame Isabeau de Peironenc-de-Saint-Chamarand. Après
le décès de son mari, cette dame prit une seconde
alliance avec noble Marquis de Gironde, seigneur de
Floiras, gentilhomme d'honneur de la reine et mestre de
camp d'un régiment de gens de pied; et fit son testament
le 18 mars 1622, par lequel elle choisit sa sépulture dans
l'une des églises de Loubejac, Sermet ou Saint-Pompon,
et ordonna qu'on lui fit des funérailles selon sa qualité.
On apprend par ce testament, qui fut ouvert après sa
mort, le 9 septembre 1623, qu'elle avait eu de son
premier mariage avec Marc de Cugnac :
1 .° Brandelis, dont l'article suit ;
2.0 Peyrot de Cugnac, autre de la branche du
Tourondel, rapportée ci-après ;
3.° Marc- Antoine de Cugnac, seigneur de Loube-
jac, mort en i636;
4.0 Jean de Cugnac ;
» avez ensemble pour le fait de l'abbaye de Fontgaufier ; et
» parceque votredit différent n'ayant point esté terminé, vous
» pourriez encore vous rechercher à l'occasion d'icelluy, par
• les mesmes voyes que vous avez fait par cy-devant, encores
» qu'il vous en ait esté fait deffences de ma part, j'ay voulu
» les vous faire réitérer par le sieur de Bourdeilles, auquel
» j'escris à ceste fin ; et par le mesme moyen, voulant donner
» ordre que ledit différent ne continue plus longuement, je
» luy mande vous faire venir l'un et l'autre pardevant luy,
» pour adviser aux moyens qu'il y aura de parvenir à un bon
» accommodement entre vous ; à quoy je vous exhorte de vous
» disposer de votre part, et à cet effet vous rendre près ledit
» sieur de Bourdeilles, au tems et lieu qu'il vous donnera ;
» vous ordonnant cependant de vous contenir en cela au
» respect que vous devez aux edits du Roy, monsieur mon
» fils, et à mesdites deffences, sans entreprendre sur ce subjet
• aucune chose au contraire, soubs peine de désobéissance.
» Surquoy je fays pareil commandement audit sieur de la Ca-
» pelle, et sur mesme peine ; et voulant croire que vous ne
» manquerez, etc. Escript à Paris, le 29 juillet 161 3. Signé
» Marie. »
DE CUGNAC. 191
5.» Brandelis de Cugnac , seigneur de la Bastide,
fut maintenu dans sa noblesse au mois de dé-
cembre 1 666 ;
6.° Isabeau de Cugnac, religieuse professe au cou-
vent des Junies ;
7.0 Marthe de Cugnac , ) dont le sort n'est pas
8.° Françoise de Cugnac , ) connu.
XII. Brandelis de Cugnac, chevalier, seigneur de
Giversac, Sermet , la Bastide, la Lecune , les Fournels,
co-seigneur de Saint-Pompon , mestre de camp d'un
régiment de son nom, fut institué héritier par le testa-
ment de sa mère, du 18 mars 1622; fît un accord, le
1" décembre 1642, avec Peyrot , son frère, au sujet
des droits que ce dernier avait dans les successions de
Marc et Jean, leurs frères décédés ; et fit son testament à
Villefranche de Périgord, le 3o avril i653, par lequel
il ordonna que les honneurs funèbres lui fussent rendus,
suivant qu'il était de bonne coutume, en l'église de Saint-
Pompon , où il veut être enterré, et ne vivait plus
le 24 avril 1654. Il avait épousé, par actes passés dans
la maison noble de Pervart , juridiction de Tournon ,
en Agénois, le 12 septembre i63o , demoiselle Paule
du Lac-de-la-Perède , fille de feu Jean du Lac-de-la-
Perède , chevalier seigneur de Boisse, etc. , et de noble
Anne de Bezolles , dame de Boisse. Le futur époux y
fut assisté de Pevrot et de Marc-Antoine de Cugnac ,
ses frères , de Marc-Antoine de Durfort , seigneur de
Goujonnac , son oncle maternel , de François de Ro-
quefeuil , seigneur de Blanquefort , et de Pierre de
Bousquet, seigneur de la Tour et de Serval ; et la future
épouse agit du consentement de sa mère , de Mathieu-
Paul du Lac-de-la-Perède , chevalier , seigneur de
Boisse , Pervart , etc. , son frère , de Jean du Tillet ,
seigneur et baron d'Orgueil et d'Isaac du Maine, che-
valier, seigneur du Bourg. Elle mourut avant son mari,
et laissa les enfants suivants :
1 .° Mathieu-Paul, dont l'article suit ;
2.0 Jean de Cugnac a formé la branche de Tri-
gonan , qui sera rapportée ;
3.° Suzanne de Cugnac fut mariée en i65o, à
noble Gratien Génies , seigneur de l'Angle ;
192 DE CUGNAC.
l'une de ces deux soeurs
épousa Jean-César du Bous-
4.» Paule deCugnac , ] °luet' seiSneur df. JV Tour,
5.o Marie de Cugnac, q^ assista en qualité d onde,
1 au contrat de mariage d An-
toine-François de Cugnac,
en 1687.
XIII. Mathieu-Paul de Cugnac, chevalier, marquis
de Giversac, vicomte de Puycalvel, seigneur de Sermet,
la Bastide, Saint- Pompon , les Fournels, la Lecune, etc. ,
né en 1 633, fut institué héritier universel de son père,
par son testament du 3o avril 1 653 ; fut maintenu dans
sa noblesse , avec son frère et autres , ses parents , par
ordonnance de M. Pellot, intendant de Guienne, rendue
le i3 décembre 1666, sur le vu de ses titres, remonté
à Jean de Gugnac, son bisaïeul; fit hommage au roi,
par procureur, le 3o octobre 1667, pour la Tour de
Sermet, avec tout droit de justice haute , moyenne et
basse , relevant de Sa Majesté, à cause de sa couronne
de France ; et fit son testament , au château de Sermet,
le 22 juillet 1680, par lequel il demanda à être inhumé
dans l'église de Saint- Pompon. Il avait épousé, par
articles passés au château de Roussillon , paroisse de
Saint-Pierre-la-Feuille , en Querci , le 24 avril 1654,
demoiselle Anne d'Ebrard , ou Ebrard- de - Saint -Sul-
pice (1) , tille de feu Claude - Antoine d'Ebrard-de-
Saint-Sulpice , seigneur du Vigan , et de dame Jeanne
de la Queuille-de-Fleurac , sa veuve , alors remariée à
Antoine- François de Gontaut d'Auriolle , comte de
(1) Anne d'Ebrard descendait de Raimond d'Ebrard ,
baron de Saint-Sulpice, en Querci, père, par Agnès d'Estaing,
sa femme, de Jean d'Ebrard, baron de Saint-Sulpice, che-
valier de l'ordre du Saint-Esprit de la première création, qui,
de son mariage avec Marie d'Arpajon, fille de Guy, baron
d'Arpajon, et de Marie d'Aubusson, fut père d'Antoine d'E-
brard de Saint-Sulpice, marié à Jeanne de Levis-Caylus, dont
est issu, entr'autres enfants, Antoine d'Ebrard, IIe du nom,
marié à Jeanne Pélegry du Vigan, fille et héritière de Raimond
de Pelegry, baron du Vigan, et de Madeleine de Lauzières-
Thémines, tante de Pons de Lauzières-Thémines, maréchal
de France.
DE CUGNAC. ,93
Cabrerès; ces articles furent passés de l'avis et consen-
tement des parents des parties contractantes , savoir du
coté du futur époux, de messire Gratien de Génies,
seigneur de l'Angle , son beau-frère, de Brandelis
de Cugnac , son oncle, de Mathurin d'Escairac , sei-
gneur de Lauture, son cousin, et de Jean, son frère;
et la future épouse y fut assistée de sa mère et de
son beau-père , de messire Emmanuel de Lostanges ,
seigneur de Sainte-Alvère , son beau-frère, de noble
Louis de Lostanges , seigneur de Puydéréges , frère du
précédent , etc. Elle fit son testament à Saint-Pompon ,
le i" avril 1692, par lequel elle ordonna que son
corps fût enterré au Vigan , dans les tombeaux de ses
prédécesseurs; et laissa de son premier mariage, onze
enfants, qui suivent :
i.° Louis-Christophe, dont l'article suit;
2.0 Antoine-François de Cugnac a formé la branche
de Peyrille , qui sera rapportée après l'ainée
dont elle a recueilli la succession ;
3.° Emmanuel - Galiot de Cugnac - de- Sermet ,
abbé de Giversac, seigneur, prieur de Bouzv ,
vivait encore le 19 février 17 13 ;
4.0 Jean de Cugnac;
5.° Antoine-François (nommé aussi François-An-
toine) de Cugnac , seigneur de la Bastide , vivait
encore le 22 janvier 1704;
6.° Marc de Cugnac, seigneur de Loubejac, était
mort le 17 février 1698:
7.0 Louis de Cugnac ;
o » /~i j 1 r- l religieuses au couvent de la
8. Claude de Cugnac, Poumarèd ,a 2, testa le
9 0MAane J5 £Ugna°' ) '7 octobre 1680; et la 3- le
'°- ° Anne de Cugnac, ( ^^e l68l
n.° Madelaine de Cugnac, non mariée en 1692.
XIV. Louis-Christophe de Cugnac , marquis de Gi-
versac , vicomte de Puycalvel , seigneur de Sermet ,
Saint- Pompon , les Fournels, Loubejac , la Bastide ,
etc. , qualifié très-haut et très-puissant seigneur , fut ins-
titué héritier universel par les testaments de ses père et
mère, des 22 juillet 1680, et ier avril 1692. Il seivait
Jcjà dans la ire compagnie des mousquetaires depuis
le 17 avril 1673; obtint son congé au mois de novem-
XVII. i3
I94 DE CUGNAC.
bre de l'année suivante; passa un accord avec ses frères ,
le 17 février 1698, au sujet de la succession de Marc ,
leur frère, décédé; et ne vivait plus le 4 mars 1725. Il
avait formé deux alliances; la première en 1686, avec
Louise de la Font-Déjean-de- Saint- Projet , dont il n'eut
pas d'enfants; et la seconde avec Marie-Anne de Beau-
poil-de-Saint-Aulaire , fille de Bon-François de Beau-
poil-de-Saint-Aulaire , marquis de Lanmary, seigneur
de Bertric, etc., mestre de camp du régiment d'En-
ghien, cavalerie, premier écuyer du prince de Gondé,
et de dame Anne de la Rocheaymon, fille de Philibert
de la Rocheaymon, marquis de Saint-Maixent, et de
Jacqueline d'Aubusson. Elle était déjà veuve le 4 mars
1725, et vivait encore le Ier juillet 1752. Elle eut de
son mariage un fils qui suit :
XV. Emmanuel de Cugnac , comte de Giversac ,
chevalier, seigneur de Sermet, Loubejac, Saint-Pom-
pon, Montpezat en Querci, etc., qualifié très-haut et très-
puissant seigneur, naquit en 1687; donna en 1729, le dé-
nombrement de la terre de la Bastide et de celle de
Puycalvel, sénéchaussée de Cahors. Il fit son testament
le 2 août 1746, et mourut le 14 août 1750, âgé de
soixante-trois ans. Il avait été marié deux fois : i.° en
1709, à demoiselle Julie de Beaupoil- de - Saint - Au-
laire, fille de Louis de Beaupoil -de -Saint -Aulaire,
marquis de Lanmary, grand échanson de France, et de
dame Jeanne-Marie Perrault-de-Milly , morte sans en-
fans, en 1746; 2.0 le 11 août 1750, à demoiselle
Marguerite de Fumel, fille de Louis, vicomte de
Fumel, mestre de camp de cavalerie, et de Catherine-
Anne Thomas de Berthier, sœur de l'évëque de Lo-
dève, et de lacques, comte de Fumel, lieutenant-gé-
néral des armées du Roi, grand'croix de l'ordre de St.-
Louis, et commandant en chef en Guienne; dont il
n'eut pas d'enfans.
Deux ans après, et le 1" juillet 1752, Marie-Anne
de Beaupoil, veuve de Louis-Christophe de Cugnac,
marquis de Giversac, et héritière grevée d'Emmanuel
de Cugnac, comte de Giversac, représentée par procu-
reur, remit à Antoine-François, marquis de Cugnac,
l'hérédité du comte de Giversac, ainsi qu'elle en était
chargée par son testament du 2 août 1746.
DE CUGNAC. l95
Branche de Peyrille ou Peyrilhe.
XIV. Antoine- François de Cugnac - de - Giversac, I"
du nom, chevalier, seigneur de Saint-Pompon, Pey-
rille, etc, dit de la Bastide et Saint-Pompon , second
tils de Mathieu-Paul de Cugnac, marquis de Giversac ,
et d'Anne d'Ebrard-de-Saint-Sulpice , servit dans les
mousquetaires depuis le 22 janvier 1676 , jusqu'au
10 décembre 1681 , tut légataire de sommes d'argent
par les testamens de ses père et mère en 1680 et 1692 :
et sa mère confirma en sa faveur la donation qu'elle lui
avait faite par son contrat de mariage en 1687.
Il fut maintenu dans sa noblesse, le 16 décembre 1697,
par jugement de M. Sanson, intendant de Montauban ,
rendu sur le vu des ordonnances de MM. de la Brousse,
commissaire subde'légué, et Pellot, intendant de Guienne,
des 1 1 et i3 décembre 1666 ; et encore sur le vu de ses
titres, remontes avec filiation au contrat de mariage de
Jean, son trisaïeul, avec Antoinette de Hautefort , du
10 novembre i555. Uni à Louis, et à ses autres frères
puînés, il fit un accord, le ij février 1698, avec Louis-
Christophe, leur frère aîné, touchant la succession de
Marc, leur autre frère, décédé ab intestat ; et fit son
testament à Peyrille , le 3 juin 171 1, par lequel il de-
manda à être enterré dans l'église de Peyrille ; fit des
legs à ses enfans , et institua sa femme son héritière , à
fa charge de remettre son hérédité à Jean-Louis, son
fils aîné. Désirant dit-il , ainsi que sa femme, seconder
le désir de Gabriel- Joseph, leur fils, d'être promu aux
ordres sacrés, il lui constitua, par acte du 16 janvier 1726,
une rente viagère pour son titre clérical ; et ne vivait
plus le 4 avril 1739. Il avait épousé, par contrat passé
au château de Peyrille , en Querci , le 2 3 janvier 1687 ,
demoiselle Marguerite de Vervais , fille de feu François
de Vervais , seigneur de Peyrille , et de dame Jeanne
de Bideran ; il y fut assisté de sa mère, de deux de ses
frères et de Jean-César du Bousquet , seigneur de la
Tour , son oncle : et sa future épouse , de la dame , sa
mère, de Marguerite du Garric-d'Uzech , son aïeule,
de Jean de Gironde , seigneur de Montamel , etc. ; elle
vivait encore le 11 octobre 1741, et laissa de son ma-
riage :
I96 DE CUGNAC.
i.° Jean-Louis , dont l'article suit;
2.0 Joseph-Gabriel de Gugnac , grand archidiacre
de l'église cathédrale de Cahors, vivait encore
le 4 avril 1739 ;
3.° François de Cugnac , capitaine au régiment de
Poitou en 1739 (1);
4.0 Jeanne-Louise de Cugnac, fut mariée par con-
trat du 19 février 171 3, à messire Pierre d'Abzac,
écuyer , seigneur de la Serre, fils de Gratien
d'Abzac, et d'Anne de Moyssard. Elle ne vivait
plus le 7 août 1742 \
5.° Madeleine de Cugnac ;
6.° Anne de Cugnac.
XV. Jean - Louis de Cugnac , chevalier , seigneur
de Peyrille, etc., qualifié très-haut et très-puissant sei-
gneur, fut substitué à sa mère, par le testament d'An-
toine-François, son père, du 3 juin 171 1 ; et fit le sien
au château de Peyrille, le 4 avril 1739, par lequel il
élut sa sépulture dans l'église du même lieu ; institua
ses héritiers universels, Joseph-Gabriel et François, ses
frères, ainsi que la dame de Rouffillac, son épouse, à la
charge , par eux , de remettre son hérédité à Antoine-
François, son fils, lorsqu'il aurait atteint l'âge de trente
ans ; reçut la démission que sa mère fit le 11 octobre
1741 , de ses biens , en sa faveur ; fut condamné avec sa
femme, par sentence du sénéchal de Gourdon , du 26 no-
vembre 1746, à remettre à Marie du Faure, veuve de noble
François de Leygue, seigneur de la Tour, un cinquième
de la succession de Julienne du Faure, veuve du sei-
gneur de Pechméjat ; reçut , au nom de son fils , le
26 mai 175 1 , quittance de la somme de mille livres ,
de Marguerite-Rose de Langeac, veuve de Jean-Antoine
de Boissieux , seigneur de Prats , et de Jean-Antoine de
Sales , en qualité de tuteur de leurs enfans \ et vivait
encore , ainsi que sa femme , le Ier juillet 1753. Il
avait épousé par contrat passé au château de Calés en
(1) On remarque, d'après les registres du bureau de la
guerre, qu'il y avait, à cette époque (1739), neuf autres sujets
de sa maison dans le service de terre, savoir : un brigadier,
quatre capitaines, un lieutenant, un sous-lieutenant d'infan-
terie, et deux cornettes de cavalerie et dragons.
DE CUGNAC. 197
Querci , le 3o janvier 1720 , demoiselle Marie-Souve-
raine du Faure - de - Rouffillac , fille de messire Pierre
du Faure - de - Roufhllac , et de feu dame Catherine
Conquans ; dont il a eu :
1 .° Antoine-François , dont l'article suit ;
2.0 Louis-Emmanuel de Cugnac , évéque et sei-
gneur de Lectoure et de Saint-Clar , baron de
Sainte - Mère , abbé com mandataire de l'abbaye
rovale de Notre - Dame de Conques , diocèse de
Baveux, né en 1729 , fut sacré évéque de Lec-
toure le 7 septembre 1772; donna , le 25 avril
1778 , à bail pour 9 années , à Nicolas- Raoul de
la Chesnée , bourgeois de Bayeux , les biens et
revenus dépendans de son abbaye de Conques ,
pour le prix de vingt mille livres par an ; obtint
du pape Pie VI , le i5 juillet 1782 , un induit,
par lequel Sa Sainteté lui accorda la faculté de
conférer pendant dix années les bénéfices ,
même cures de son abbaye de Conques. Il fut
député à l'assemblée générale du clergé de
France en 1788 , et est mort en 1800 ;
3°. Marguerite de Cugnac ;
40. Catherine-Françoise de Cugnac ;
5°. Jeanne-Louise de Cugnac.
XVI. Antoine - François de Cugnac, IIe du nom,
marquis de Cugnac , vicomte de Puycalvel , seigneur de
Sermet , Loubejac , La Bastide , la Tèse , Peyrille ,
Saint-Pompon , Castelvieil , la Lecune , les Fournels ,
Calés , Trigonan , qualifié très-haut et très-puissant sei-
gneur , fut fait légataire , et substitué à sa mère et à ses
oncles, par le testament de son père, du 4 avril 1739;
fut reçu dans la première compagnie des mousquetaires
à cheval , servant à la garde ordinaire du Roi , le 4 fé-
vrier 1742; fit la campagne de 1745 , dans cette compa-
gnie, et se trouva , la même année , avec elle , à la bataille
de Fontenoi ; fit hommage au Roi , au bureau de son do-
maine de Guienne , à Bordeaux, le 17 décembre 175 1 ,
pour la terre et seigneurie de Sermet; acquit, le 19 no-
vembre 1766, de Pons-Capmas de Loubejac, tous les
biens que celui-ci avait achetés d'Emmanuel de Cugnac ,
comte de Giversac , par acte du 3 janvier 1741 ; rendit de
nouveau hommage au Roi pour la terre de Sermet , le
jo8 DE CUGNAC.
3o mai 1777 , avec promesse d'en fournir l'aveu et dé-
nombrement dans les quarante jours portés par l'ordon-
nance; et mourut au château de Sermet , le 3 août 1779.
Il avait épousé par contrat passé au château de Saint-
Projet en Querci , le icr juillet 1752, très-haute et
très - puissante demoiselle Suzanne- Elisabeth de Los-
tanges - de-Sainte-Alvère , fille de très-haut et très - puis-
sant seigneur messire Arnaud - Louis - Claude - Simon de
Lostanges , chevalier , seigneur , marquis de Sainte-Al-
vère et de Montpezat , baron de Lostanges , du Vigan ,
de Limeuil , des Prés et de la Boufie , seigneur de Pui-
derèges , Ussel , Senaillac , Cadrieu , La Boissonnade ,
Cazelles , Bidonnet , etc., grand-sénéchal et gouverneur
pour le roi de la province de Querci , et de défunte très-
haute et très-puissante dame Marie-Françoise de Lar-
mandie-de-Longa. De ce mariage sont nés deux fils ,
dont l'un est décédé sans laisser de postérité , et l'autre ,
qui suit , a continué la descendance.
XVII. Arnaud - Louis - Claude - Simon - Marianne ,
marquis de Cugnac , chevalier de l'ordre royal et mi-
litaire de Saint - Louis et de Saint • Jean - de- Jérusalem ,
né au château de Sermet , le 28 octobre 1755, obtint
une commission du Roi, le 3 juin 1779, pour prendre
et tenir rang de capitaine dans le régiment de Belzunce
et dans les troupes de dragons. Il a eu l'honneur d'être
présenté au Roi et à la famille royale en 1 784 , et a fait
ses preuves au cabinet du Saint-Esprit , pour monter
dans les carrosses de Sa Majesté et chasser avec elle.
Il s^st marié par contrat du i3 mars 1782 (le mariage
célébré le lendemain j avec très-haute et très-puissante
demoiselle Marie - Charlotte du Bouzet - de - Marin , fille
de très - haut et très - puissant seigneur Philibert- Paul-
François du Bouzet , comte de Marin , seigneur de Fon-
delin , etc., chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint - Louis , et de très - haute et très - puissante dame
Anne de Mellet - de-Fondelin. De ce mariage sont nés
six enfants :
i.° Marie- Philibert-Robert , dont l'article suit ;
2.0 Amand - Philippe - Théodore de Cugnac a servi
sous S. A. royale monseigneur le duc d'Angou-
lême , en 18 14, et a épousé, le 20 avril 181 7,
demoiselle Eugénie de Calonie ;
DE CUGNAC. igg
3.* Adélaïde-Suzanne- Elizabeth de Cugnac , ma-
riée le 18 messidor an X (7 juillet 1802), à
Amand, comte de la Roque, d'une ancienne
noblesse du comté d'Armagnac ;
4. ° Louise- Philiberte de Cugnac, alliée le i5 no-
vembre 1800, à Louis-Hubert, comte de Bri-
vazac, fils du comte de Brivazac, chef d'esca-
dron dans le régiment de la Reine ;
5.° Isabelle-Saturnine de Cugnac ;
6.° Agathe de Cugnac a épousé , le 14 septembre
18 17, Jean-Louis, chevalier de Miégeville.
XVIII. Marie-Philibert-Robert, marquis de Cugnac,
né en 1785, a servi sous monseigneur le duc d'Angou-
lême en 18 14. Il a épousé, le 28 juin 181 2, demoi-
selle Elizabeth de Solages , fille du vicomte de Solages,
dont il a trois enfants :
1 .° Ludovic de Cugnac ;
2.0 Amalric de Cugnac ;
3.° Alix de Cugnac.
Branche de Trigonan, éteinte.
XIII. Jean de Cugnac, IV" du nom , chevalier,
seigneur de Loubejac , Trigonan , etc. , second fils de
Brandelis de Cugnac , seigneur de Giversac , et de Paule
du Lac-de-la- Perède. Son père lui légua une somme de
20,000 livres par son testament du 3 o avril 1 65 3. Il as-
sista, le 24 avril 1654, au contrat de mariage de Mathieu
Paul, son Irère; fut maintenu dans sa noblesse avec ce
dernier et ses autres parents du même nom , par juge-
ment de M. Pellot, du i3 décembre 1666; et ne vivait
plus le 29 novembre 1695. Il avait épousé par contrat du
4 juin 1670, dame Françoise Dupuy-de- Trigonan,
veuve de Henri de Saintours, écuyer, seigneur de
la Bourlie, Lancinade, etc., et fille de François Dupuy, II*
du nom, écuyer, seigneur de Trigonan, et de dame
Suzanne de Cugnac (de Caussade) ; elle vivait encore
en 1695, et eut pour fils :
XIV. Jean-Louis de Cugnac , chevalier , seigneur
de Trigonan, etc., né le 17 juillet 1672, fut maintenu
2oo °E CUGNAC.
dans sa noblesse par jugement de M. de la Bourdonnaye,
intendant de Guienne, du 12 décembre 1704 ; testa
en 17 , et ne vivait plus le 22marsi727. Il avait
épousé, par contrat passé à Périgueux , le 24 novembre
1695, Marie de Tricard , demoiselle de Rognac , fille
de défunts François de Tricard, chevalier, seigneur
de Rognac, Bassillac, Montrent, et de dame Françoise
de Beaupoil-de-Saint-Aulaire ; elle mourut avant le
4 juin 1745, laissant :
i.° Adrien-Biaise, dont l'article suit ;
2.0 Jean- Louis de Cugnac , chevalier , seigneur de
Loubejac, etc. ; donna quittance, le 22 mars
1727, à Adrien-Biaise, son frère aîné, de la
somme de mille livres à compte sur ses droits
paternels. Adrien - Biaise de Beaupoil - Saint-
Aulaire, seigneur de Saint-Mer, lui légua le
château de Rognac, sauf quelque réserves, par
son testament du 4 juin 1745. Il assista au contrat
de mariage de Marie-Claire de Bayly, sa nièce,
avec messire Louis de Sanzillon, seigneur de
Mensignac, du 3o août 1761 ; fit son testament
le 21 septembre 1766, par lequel il légua, en-
tr'autres choses, son château et seigneurie de
Trigonan, à Antoine- François de Cugnac, sei-
gneur de Sermet ; et ne vivait plus le i3 no-
vembre 1767 ;
3.° Marie de Cugnac épousa, par contrat passé au
château de Trigonan, le 1 1 février 1721, Joseph
de Bayly, chevalier, seigneur de Razac , le Lieu-
dieu, Charnel, Gravelle , etc. , fils de Pierre
Jean de Bayly , chevalier, seigneur , vicomte de
Razac, et de dame Marie Faure, dont elle fut la
seconde femme \ elle était veuve en 1778, et
décéda le 10 juin 1788, âgée d'environ quatre-
vingt-huit ans.
XV. Adrien - Biaise de Cugnac , chevalier , marquis
de Trigonan, etc., reçut une quittance de Jean-Louis,
son frère, le 22 mars 1727; et ne vivait plus, à ce
qu'il paraît , le 4 juin 1745, puisque ce dernier prenait
alors la qualité de seigneur de Trigonan. Il avait épousé,
vers Tan 1738, demoiselle Marguerite-Thérèse de Bayly,
sa nièce , fille de Joseph de Bayly, chevalier , seigneur
DE COGNAC. 201
de Razac, Gravelle, etc., et de dame Marie de Cugnac;
elle passa un acte, en qualité de sa veuve, le 3 avril 1750,
avec Pierre de Saint-Astier, chevalier, seigneur de
Sivignac ; et mourut sans enfants, vers la tin de juillet
1776. Les biens de cette branche ont passé dans celle
de Pe vrille, ou Sermet.
Branche du Tourondel, établie à Lille, en Flandre.
XII. Peyrot , ou Perrot de Cugnac , écuyer, sei-
gneur du Tourondel, était le second fils de Marc de
Cugnac, seigneur de Giversac , et de Polixène de Durfort.
Il fut légataire d'une somme d'argent, par le testament
de sa mère, du 18 mars 1622, assista au contrat de
mariage de son frère aine, le 12 septembre i63o ; et
passa un accord avec lui, le 1" décembre 1642, au
sujet des droits qu'il avait dans les successions de feus
Jean et Marc, ses trères. Il avait épousé, par contrat
du 29 mai 1623, demoiselle Henrie de Gontaut-de-
Saint-Geniès, fille de noble Armand de Gontaut-de-
Saint-Geniès, chevalier, seigneur de Ruffen et de la
Serre, et de dame Marque, ou Marquise de Montlouis,
fille de Jean de Montlouis, seigneur de la Serre, et de
Marguerite de Foucauld-de-Lardimalie (1). De ce ma-
riage naquirent:
XIII. Henri de Cugnac, chevalier, seigneur de
Floricourt, se maria, le 3o juillet i658, à Marie
d'Abzac-de-la-Douze, demoiselle de Falgueyrac, fille
de noble Charles d'Abzac de Cazenac, écuyer, sei-
gneur d'Aurance, etc., capitaine de vaisseau, ensuite
contre-amiral, et de dame Marie de Berthonneau,
dont naquit :
XIV. Charles de Cugnac , chevalier , seigneur du
Tourondel, etc., s'allia, le 4 janvier 1694, à Madeleine
de Gontaut-de-Lauzerte, sa parente, fille de noble Jean
(1) Marque de Montlouis était nièce, par sa mère, de Jean
de Foucauld-de-Lardimalie, baron d'Auberoche, gentilhomme
ordinaire de la chambre du roi, gouverneur des comté de Pé-
rigord et vicomte de Limoges.
202 DE CUGNAC.
de Gontaut -de- Saint -Génies , écuyer , seigneur.de la
Coste, et de dame Çlermonde de Griffon, qui le rendit
père de :
i.° Antoine, qui suit;
2.0 Jean de Cugnac, capitaine de cavalerie dans le
régiment de la Reine, chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis ; reçu chevalier de Malte
de minorité, en 1699; se maria, en 1734, à Jeanne
Tardif, qui le rendit père de trois enfants, morts
jeunes, au nombre desquels était une fille, qui
a été élevée à Saint-Cyr, et est morte quelques
années avant la révolution. Il a eu l'agrément,
en se mariant, de porter la croix de Malte, en
faveur du zèle qu'il avait manifesté de tout tems
pour le service de l'ordre ;
3.° Pierre de Cugnac , capitaine de cavalerie dans
le régiment de Bourbon, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis;
4.0 Louis-Christophe de Cugnac-de-la-Coste , capi-
taine dans le régiment de Provence, mort sans
alliance, comme le précédent.
XV. Antoine de Cugnac , chevalier , seigneur de
Fraissaies, Tourondel, etc., ancien officier de cavalerie
au régiment de Condé, se maria, le 10 janvier 1736,
à demoiselle Marie de Pons-de-la-Borie, fille de Pierre
de Pons, et de Marguerite de Bonnet; il en eut dix-huit
enfants, dont plusieurs sont morts en bas âge :
i.° Sébastien de Cugnac, né le 25 décembre 1740,
d'abord page de S. A. S. monseigneur le prince
de Condé, ensuite capitaine dans le régiment
de Royal-Vaisseaux, chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, est mort lieutenant-
colonel d'infanterie, et sans alliance, en Angle-
terre, en 1801, après avoir fait toutes les cam-
pagnes des princes;
2.0 Emmanuel , dit le marquis de Cugnac , né
le 22 mars 1745, a fait aussi toutes les cam-
pagnes des princes : il était capitaine dans le
même régiment que son frère aîné ; ensuite lieu-
tenant de roi de la ville d'Antibes, où il est
mort en 1806. Il avait épousé, en 1784, N de
DE (ttJGNAC. 203
Villeneuve-Trans, veuve de son cousin, M. de
Villeneuve-de-Beauregard, et fille d'Alexandre
de Villeneuve, marquis de Trans (i);
3.° Pierre, dont l'article suit ;
4.0 Pierre, abbé de Cugnac, né le 9 mai 1757, qui,
après avoir été élevé au collège royal de la Flèche,
se destina à l'état ecclésiastique, et fit ses
preuves pour entrer au collège Mazarin. En 1783,
M. Roger-de-Caux, évèque d'Aire, l'ayant nommé
son grand vicaire, il a suivi ce prélat dans son émi-
gration forcée par la persécution contre l'Eglise;
et à la formation du chapitre roval de Saint-
Denis, au mois de décembre 1816, il a été
nommé par S. M. Louis XVIII, un des membres
de ce corps;
5.° Marguerite de Cugnac, religieuse à Fontgaufier,
néele3i mai 1736, est décédée en 1810.
XVI. Pierre de Cugnac, vicomte de Cugnac, né le
11 décembre 1752, entra au service en 1767, fut succes-
sivement sous-aide-major, lieutenant et capitaine dans le
régiment de Royal-Vaisseaux, chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis; et fut pourvu en 1788, de
l'office de lieutenant des maréchaux de France, à Lille,
en Flandre, où il avait épousé, le 2 juillet 1782, demoi-
selle Marie-Thérèse-Josèphe du Toict (2). Il a émigré
au commencement de la révolution, et a fait toutes les
campagnes des princes. Il a eu l'honneur d'être pré-
senté au roi et à la famille royale, le 29 juillet 18 16.
De son mariage sont nés :
(1) La maison de Villeneuve de Trans et de Vence, l'une
des plus anciennes et des plus illustres de Provence, est alliée
à la maison royale de France, et reconnue pour parente par
les princes du sang, qui signent comme tels les alliances que
cette maison contracte : les marquis de Vence, qui en sont une
branche, ont pour auteur Romée, premier baron de Vence,
dans le treizième siècle, frère de Géraud, IIe du nom de
Villeneuve, tige de celle des marquis de Trans. Cette maison
a produit un grand-maître de Rhodes, en 1 32 1, dans la per-
sonne d'Hélion de Villeneuve, un connétable de Provence,
en i23o, etc.
(2) Du Toict est une ancienne famille, originaire d'Es-
pagne, où elle était connue sous le nom del Tecto.
204 DE CUGNAC.
i.° Sébastien-Marie-Jules-Henri , qui suit;
2.0 Louise-Marie-Alexandrine- Adélaïde de Cugnac ,
née le i3 janvier 1783; mariée, le 9 décembre
1 8 1 1 , à Dominique - Louis - Théodore - Joseph
de Hau.
XVII. Sébastien - Marie - Jules - Henri, vicomte de
Cugnac, né le 21 septembre 1786, a servi plusieurs
années dans la cavalerie, et était volontaire royal en
1814; il a épousé, le 24 février 181 3, Anne-Françoise-
Alexandrine de Chaton (1), sa cousine germaine, fille
de Henri-René de Chaton, ancien gentilhomme des
états de Bretagne, et d'Elisabeth du Toict ; dont il a :
i.° Félicité-Ermance de Cugnac, née à Lille, le
12 août 1816;
2.0 Clémence-Marie , née aussi à Lille, le 12 mai
1818.
Branche de Caussade.
VI. Henri de Cugnac, écuyer, seigneur de Caus-
sade, etc., fils de Pierre, seigneur de Cugnac, et de
Dauphine de Gontaut et frère de Jean de Cugnac,
auteur de la branche de Giversac (2), devint seigneur de
(1) Chaton, ou Chatton, est une ancienne famille, origi-
naire de Bretagne, dont il est fait mention dans le Nobiliaire
de cette province ; elle s'est partagée en plusieurs branches,
dont les principales sont celles des Vaux et de la Ville-Morhen,
du Bois et de la Touche : et s'est alliée aux maisons de Rohan,
d'Urvoy, de Bréhant, de Cambout, de le Gonidec, de Maulny
de Lanjamet, de la Touche, de Visdelou, etc. Lors de la
réformation de la noblesse sous Louis XVI, les seigneurs de
Chaton furent déclarés nobles d'extraction, par arrêt du 6 mars
1671, et remontèrent leur filiation à Gcofroi de Chaton, sei-
gneur des Vaux, dont le fils, nommé Robert, vivait en 1 5 1 7,
marié avec Guillemette de Cambout. Leurs armes sont : D'ar-
gent, au pin arraché de sinople chargé de trois pommes d'or.
(2) L'époque de la séparation de la branche de Caussade d'avec
celle de Giversac, est connue par les titres de la maison de
Gontaut-de-Saint-Geniôs: il est dit expressément dans une
enquête de l'an 1458, que Jean, seigneur de Cugnac (auteur
de la branche de Giversac), donna la place de Badcfol à Jeanne
DE CUGNAC. 2o5
Caassade , et viguier de la ville du Puy -Saint- Front -
de-Périgueux, par son mariage avec l'héritière de 1 an-
cienne 'maison de Vigier, de Périgueux ; il obtint, le
g9 octobre 1409 , en qualité de tuteur de ses enfants
et de feue Jeanne Vigier , sa femme , des lettres de
l'ofhcial de Périgueux, contenant une commission pour
faire M «nouai à futur contre Arnaud de Bourdeille et
Foulques de Forces, damoiseaux, et Guillaume et Henri-
Bonneau , clercs , qui lui disputaient la propriété d'un
village , appelé la Borie de Porte (aujourd'hui Borie-
Porte), situé dans la paroisse de Trélissac : Henri de
Cugnac prend, dans ces lettres, la qualité de damoiseau
habitant de Périgueux. Il fit son testament dans cette
ville, le 10 octobre 141 6 (1), par lequel il donna la
tutelle de ses enfants mineurs à Hélie de Cugnac, son
frère, et à Hélie de Gontaut, seigneur de Hautefort ;
et nomma ses exécuteurs testamentaires, le même Helie
de Gontaut et Arnaud de Bourdeille, chevalier, séné-
chal de Périgord. On ignore la date de sa mort, mais
il est certain qu'il ne vivait plus le 8 avril 142 1. Il
avait épousé, avant le 22 novembre i3g5 (2), dame
de Cugnac, sa nièce, fils de Henri, son frère, en la mariant
avec Tristan d'Abzac.
Nous ferons remarquer ici, en passant, que quoique nous
ayons placé la branche de Caussade après celle de Giversac,
notre intention n'a été nullement de préjuger en faveur de cette
dernière, le droit d'aînesse, réclamé par les marquis du Bour-
det. qui représentent la branche de Caussade.
(1) Arch. du château de Pau. Invent, de Montignac, à la
BibL. dit Roi.
(2) C'est ce que nous apprenons par des lettres du roi Char-
les VI, données à Paris, le 22 novembre 1 395. Ces lettres con-
tiennent des faits assez curieux, pour mériter d'être rapportées
ici au long.
« Charles, etc., sur la supplication qui nous a été faite par
» Jeanne Viguier, portant que feu Corboran Viguier, son
• père, avait été, tout le temps de sa vie, un des bons écuyers
> de Périgord, et avait servi bien et lovaument nos prédéces-
» seurs, au fait des guerres, pour lesquelles il mourut. Et elle
» demeura bien quinze ans, ou environ , en pupillarité, se
» gouvernant en sorte qu'il n'était arrivé aucun dommage de
• son lieu et forteresse de Caussade, ni à nous, ni au pays. Et
- depuis, par le conseil de ses amis, elle se maria avec feu
2o6 DE CUGNAC.
Jeanne de Vigier, veuve de Bertrand de Grézignac,
écuyer , et fille unique et héritière de Corborand de
Vigier, IIe du nom , viguier de la ville du Puy-Saint-
Front-de-Perigueux , et de dame Isabeau de Domme ;
elle était morte avant le ier octobre 1409 , et avait
eu de son mariage :
i.° Guillaume de Cugnac, mineur, en 1409, ne
vivait plus en 141 6 ;
2.°'Etienne, dont l'article suit;
3.° Jeanne de Cugnac, obtint le 8 avril 142 1 (v. st.),
d'Arnaud de Bourdeille , chevalier , sénéchal
de Périgord , des lettres de sauvegarde , sur la
» Bertrand de Gresignac, écuyer, fils de Bernard de Gresi-
» gnac, chevalier, notre maître d'hôtel, encore vivant, et
viguier de Toulouse. Lequel marquis de Gresignac nous
avait bien servi, durant et au fait des guerres, et mourut à
la bataille d'Espagne. Et après qu'il fut mort, elle demeura
bien dix ans sans se marier. Pendant lequel tems, le feu
comte de Périgord luy fit grand guerre, parce qu'elle ne
voulait pas épouser un des gens de ce comte, afin que de
ladite forteresse de Caussade, il pût faire guerre à la ville de
Périgueux et aux autres lieux d'environ. Et partant, elle
voyant que ceux de notre obéissance ne vouloient l'épouser
par crainte qu'ils avoient dudit comte, se maria durant les
guerres que nous avions avec les Anglois, à un écuyer du
pays de Guyenne, appelé Henry de Cugnac, lequel avait
toujours tenu le parti de l'Anglois. C'est pourquoy, elle
craignant de n'être recherchée par nous, ou nos officiers,
elle avoit obtenu des lettres par lesquelles nous lui avions
remis et pardonné toute peine, amende et offence. Nonob-
stant lesquelles lettres avoit pris, ou fait prendre par nos
officiers ledit lieu ou forteresse de Caussade, à elle appar-
tenant, et où elle, et une sienne fille de premier mari,
avoient leur habitation. Et avec ledit lieu, ledit sénéchal
avoit aussi fait retenir les rentes et revenus en dépendants
au très grant préjudice de la suppliante. Nous, ayant égard
à cette requête, et aussi au bon rapport, qui nous avoit été
fait de la personne de Mondisson de la Chassagne, écuyer,
nous ordonnons que ledit lieu et forteresse de Caussade
soient donnés en garde audit de la Chassagne, tant qu'il
nous plaira, après qu'il aura fait le serment entre les mains
du chancelier, ou dudit sénéchal de Périgord de bien gar-
der ledit lieu sous notre obéissance, etc. Donné à Paris, le
22 novembre 1 395. »
DE CUGNAC. 207
plainte qu'elle avait formée d'être troublée dans
la jouissance des biens dont elle avait hérite
par le décès de ses père et mère (1). Elle fut
mariée, vers l'an 1425, à noble Tristan d'Abzac,
à qui Jean de Cugnac, oncle paternel de Jeanne,
donna en faveur de ce mariage, et moyennant
une somme d'argent, la place de Badefol-sur-
Dordogne, que Tristan garda jusqu'à sa mort,
arrivée en 143 1 ;
4.0 Comtesse de Cugnac, dont le sort est ignoré.
VII. Etienne de Cignac , damoiseau, seigneur de
Caussade , Chabans , Florimont, etc. ; et viguier de la
ville du Puy - Saint- Front-de - Périgueux , fut institué
héritier universel par le testament de son père , du
10 octobre 1416; reçut avec dame Louise de Rassials ,
sa femme , le 3 juillet 1448, une reconnaissance de
Pierre de la Faye , pour deux maisons situées dans le
bourg de Celle; transigea, le 10 octobre 1452, avec
noble homme Gantonet d'Abzac, fis de feu noble Tristan
d'Abzac, agissant tant en son nom, que celui de demoi-
selle Armande d'Abzac, sa sœur, sur un procès mù
entre eux, au sujet de la succession de défunte Jeanne
de Cugnac , mère de Gantonet , et fille et héritière ,
pour un tiers, de défunts Henri de Cugnac, et Jeanne
Vigier, seigneur et dame de Caussade; il fut convenu
par cet acte, que Gantonet d'Abzac et sa sœur, auraient
en partage tous les biens , rentes et droits ^ue la
maison de Caussade possédait dans les paroisses et dis-
tricts de Celle , Bertric , Villetoureix , Saint-Martial de
Drône , Saint-Médard de Ribérac , etc. , moyennant
quelques réserves, etc. Etienne de Cugnac mourut avant
le 6 septembre 1456, laissant de dame Louise de Ras-
sials, ou Rassiels , sa femme (2), les enfants suivants :
i.° Jean, dont l'article suit;
2.0 Forton de Cugnac, auteur de la branche de
Pauliac ;
(1) Bibl. du roi, manuscr. de Doat., vol. 244, fol. 217.
(2) On croit que Louise de Rassials était de la même maison
que les seigneurs de Vaillac.
2o8 DE CUGNAC.
3.° Marie de Cugnac, femme, avant Tan 1487 ,
d'Hélie Adémar, bachelier ès-décrets.
VIII. Jean de Cugnac , Ier du nom , e'cuyer , sei-
gneur de Caussade , Chabans, Florimont , Vimenières ,
du Bosc-Calvigière , etc. , et viguier du Puy-Saint-
Front-de-Périgueux , qualifié noble et puissant homme,
et damoiseau, avait déjà succédé à son père, le i3 avril
1456, suivant un bail à cens (dans lequel il le rappelle) ,
qu'il fit du ténement de la Buffarandie , situé dans la
paroisse de Trélissac, en faveur de Gérald Gravier, dit
Dorle habitant de la paroisse de Saint-Front-de- Péri-
gueux ; donna à prix fait , le 6 septembre suivant , un
bâtiment à construire, à Jean deus Bet\ et à Jacques de
Lescure, habitants de la paroisse de Sarliac; renonça,
par acte passé à la Chapelle d'Albareils, le 9 juin 1469,
en faveur de Richard de Gontaut, chevalier , seigneur
de Badefol et d'Escabillon, à toutes les prétentions qu'il
pouvait avoir sur la terre et seigneurie de Badefol , du
chef de défunts nobles Etienne de Cugnac, son père,
et de Henri de Cugnac, son aïeul, se réservant seu-
lement pour lui et les siens , la faculté de conserver
les armes de Badefol; donna, le 17 février 1490 (v. st. ),
à l'abbaye de Cadoin (1), tout droit de fondalité, qu'il
pouvait avoir en la juridiction du château et châtellenie
de Badefol , pour faire son anniversaire solennel avec
diacre et sous-diacre, le jour de son décès, annuellement
et à perpétuité (2) ; assista au contrat de mariage de
Jean, son fils, le 20 décembre i5oi ; mourut le 18 mars
de l'année suivante i5o2 ( v. st.), et fut enterré à Flo-
rimont. Il avait épousé demoiselle Marguerite Vigier ,
de la maison de Vigier de Paluel (3) , dont il eut en-
tr'autres enfants :
IX. Jean de Cugnac, IIe du nom, éçuyer, seigneur,
de Caussade, Florimont, Chabans, Vimenières, etc.,
reçut, en i5oi , une donation de ses père et mère ; passa
(1) Extr. de ï'obituaire de Cadoin.
(2) Il paraît que Jean de Cugnac avait conservé des droits
dans la terre de Badefol, malgré la renonciation qu'il avait
faite en 14G9, en faveur de Richard de Gontaut.
fi) Cette maison s'est éteinte dans celle de Gimel.
DE CUGNAC 209
un acte, le i5 janvier i5i4(v. st. ; et rit son testament
le 8 août 1 5î6 , par lequel il ordonna que s'il venait
à mourir à Trêlissac , on l'y enterrât dans le tombeau
de sa mère ; mais s'il mourait à Florimont , il voulait
y être inhumé auprès de son père; donna l'adminis-
tration de ses biens et de ses enfants à sa femme ;
nomma le seigneur de Fénélon son exécuteur testa-
mentaire, et mourut le 27 mars 027 (v. st.). Il avait
épouse, par contrat du 20 décembre i5oi , demoiselle
Philippe de Salignac - de- la- Mothe - Fénélon , fille de
noble et puissant homme Jean de Salignac , seigneur de
la Mothe-Fénélon , Mareuil, Gaulejac, etc. , et de dame
Catherine de Thémines , tille de noble et puissant
homme Déodat de Thémines , autrement de Penne ,
seigneur de Thémines, Gourdon , Carda i Uac , Milhac,
Nadaillac et la Bourianne; elle transigea, étant veuve
et tutrice de Jean, son fils, le 3 octobre i53o, avec
M. François Regnaut, prêtre et curé de Saint-Maurice,
et Jean Regnaut ( son frère , marchand , à Périgueux,
sur les différends qu'ils avaient entre eux au sujet de la
quatrième partie d'un moulin , situé dans la paroisse
de Trêlissac, que feu Jean de Cugnac avait acheté de
Pierre Regnaut, leur frère; acquit une terre le 25 mai
1 53 1 ; reçut, le 1" décembre i538 , conjointement
avec Jean de Cugnac , écuyer , seigneur de Caussade,
son fils, une reconnaissance de noble demoiselle An-
toinette de Saint-Astier , pour un moulin , appelé de
Mosneau , situé sur la rivière de l'Isle, dans la paroisse
de Trêlissac; et ne vivait plus, selon les apparences,
en 1542. De cette alliance provinrent les enfants
suivants :
1 .° Jean, dont l'article suit ;
2.* Geraud de Cugnac , destiné à l'église par son
père, en i526 ;
3.° Hélie de Cugnac , reçu chevalier de l'ordre de
Saint-Jean de Jérusalem , en i55i ;
4.0 Marguerite de Cugnac , mariée avant l'an 1326,
à noble Guichard du Chemin, seigneur de Char-
tuzac , en Saintonge ;
5.° Marguerite de Cugnac, ) . , t ,
6." Marie de Cugnac, \ non manées en ' $26'
X. Jean de Cugnac, III* du nom, écuyer, sei-
XVII. I4
2io DE CUGNAC.
gneur de Caussade , Florimont, Vimenières , etc. , né
en 1509, était mineur et âgé seulement de dix-sept ans,
lorsque son père l'institua son héritier universel par
son testament du 8 août i52Ô; paraît avec sa mère,
dans des actes de i53o et 1 53 r ; fit avec cette dame,
le 27 septembre 1 538, une acquisition, de Denis d'Aix,
écuyer , seigneur de Meymy , où fut présent Hélie de
Cugnac , son frère ; fit, le 12 mai 1542, le transport
d'une rente foncière , à Etienne de la Coste , conseiller
en la sénéchaussée de Périgord ; obtint , le 6 septembre
1546, au siège de Périgueux , une sentence , à son profit,
contre Hélie de Laurière , chanoine de Périgueux ; fit
vente, le 20 avril 1 559 , à Pierre de Saint- Angel ,
conseiller à la cour des aides de Bordeaux, des moulins du
Mosnard-sur-1'Isle, près de Périgueux, qu'il avait acquis
depuis trois ans, des seigneur et dame de Bellegarde;
est nommé avec sa femme et Gabriel , leur fils, dans
un arrêt du parlement de Bordeaux, rendu le 10 mars
i56o, entre eux, et François Dupuy, écuyer, seigneur
de Trigonan ; assista, en 1 5 82, au contrat de mariage
de Geoffroi , son fils ; et mourut la veille de saint André,
i585, âgé de soixante-seize ans. Il avait épousé, par
contrat du 4 avril 1544, demoiselle Isabeau de Galard
(de Goulard), de la maison de Touverac, en Saintonge ,
sœur de Jean de Galard , seigneur de Puyrigaud et de
Brie , chevalier de l'ordre du roi , et gentilhomme
ordinaire de sa chambre ; elle survécut à son mari ,
mourut au mois de mai 1587, et fut enterrée auprès
de lui, dans l'église de Trélissac. De leur mariage na-
quirent :
1 .° Geoffroi , dont l'article suit ;
2.* Jean de Cugnac, | .
3.o Gabriel de Cugnac, \ morts avant leur Pere >
4.0 Pierre de Cugnac.
XI. Geoffroi de Cugnac, écuyer, seigneur de Caus-
sade , Florimond , Vimenières , etc. , vendit ces deux
dernières seigneuries , avec faculté de rachat , par acte
passé à Sarlat , le 22 mars 1 585 (v. st.); acquit, le
2 août 1597, de Bertrand de Salignac , seigneur de la
Mothe-Fénelon , quelques rentes , assises dans la paroisse
et juridiction de Saint-Rabier , pour la somme de neuf
mille trois cents livres ; obtint, le 24 janvier 1597 (v. st.),
DE CUGNAC. 211
un arrêt du parlement, dans lequel il est dit qu'il était
appelant d'une sentence du sénéchal de Périgord, rendue
contre Pierre de Cugnac, écuyer ; transigea pour lui et
ses enfants, le 3o décembre 1608, avec Gabriel de
Feydit, écuyer ; est nommé dans le contrat de mariage
de son fils, du i3 mai 161 2; et ne vivait plus le 5 mai
1629. Il avait épousé, par contrat du 26 juillet 1582,
Jacquette du Bosc, dame de Vaux, dans la paroisse de
Dussac , fille de Jean du Bosc, seigneur du Bosc et de
Vaux, et de dame Claude Broin. Le futur époux y fut
assisté, entr'autres, de Jean du Chemin, écuyer, sei-
gneur de Chartuzac, chevalier de l'ordre du roi, et
gentilhomme ordinaire de sa chambre, et de plusieurs
autres parents et amis des deux parties, parmi lesquels
on remarque Bernard de Chauveron, écuyer, seigneur
de Dussac, chevalier de l'ordre du roi, et gentilhomme
de sa chambre , Guy d'Abzac , écuyer , seigneur de
Villars, Jacques de Sanzillon-de-la-Foucaudie, écuyer,
seigneur de Douillac, Pierre de Salignac, écuyer, sei-
gneur de la Lavastre, etc. Jacquette du Bosc testa, étant
veuve, le 5 mai 1629; et eut de son mariage, les enfants
suivants :
i.° Charles, dont l'article suit ;
2.0 Jean de Cugnac , auteur de la branche du
Monteil ;
3.° Marc de Cugnac , 1 .
0 T • , ,.b ' } morts jeunes :
4." Louis de Cugnac, J '
5.° Jacquette de Cugnac, morte jeune ;
6.° Marie de Cugnac, épousa N.... delà Bermondie,
écuyer, seigneur de la Salvagie.
XII. Charles de Cugnac, Ier du nom, écuyer, sei-
gneur de Caussade, Puyrigaud, en Angoumois, etc.,
transigea, le ter septembre 16 18, avec Louis de Galard-
de-Béarn, écuyer; et vivait encore en 1629, suivant
le testament de sa mère, qui le fit son légataire. Il
avait épousé par contrat , accordé au château d'Escoire,
en Périgord, le i3 mai 16 12, demoiselle Catherine,
de Ranconnet, fille de Benjamin de Ranconnet, écuyer ,
seigneur d'Escoire et de Polignac , et de feue dame
Marthe de Raymond ; assistée de dame Anne d'Espagne,
sa belle-mcre, deuxième femme du seigneur d'Escoire,
2i2 DE CUGNAC.
de Marie de Ranconnet, épouse de Louis de Galard-
de Béarn, comte de Brassac, et de Raphaël de Banes,
écuyer, seigueur de Maleffe, son curateur, etc. ; elle
fut héritière des Chabaudières, dans la paroisse de
Ladurie en Angoumois, qu'elle porta à son mari ; ils
eurent de leur mariage :
i.° Charles ÎI, qui continua la descendance de cette
branche, sous la dénomination du Bourdet :
2.° Henri de Cugnac, mort à l'âge d'un an ;
3.° Suzanne de Cugnac , contracta deux alliances:
la première , avec François Dupuy, écuyer, sei-
gneur de Trigonan, fils de Jean Dupuy, écuyer,
seigneur de Trigonan, et de Marie Dupuy-de-
la-Forêt, dont elle eut une fille unique, Fran-
çoise Dupuy, mariée, i .° à Henri de Saintours,
écuyer , seigneur de la Bourlie ; 2° le 4 juin
1670, à Jean de Cugnac, chevalier, seigneur de
Loubejac, auteur de la branche de Cugnac-
Trigonan.
Suzanne de Cugnac, épousa en secondes noces,
par contrat passé au château de la Roche-Jaubert,
paroisse de Saint-Pantaly-d'Exideuil, le 4 mars
1643, Armand de la Marthonie, chevalier, sei-
gneur de Boschaud, etc. ; ils acquirent conjoin-
tement , par acte du 3o avril 1647, de Charles II
de Cugnac, la seigneurie de Caussade, située
comme il a été dit, dans la paroisse de Trélissac,
avec tous ses domaines, rentes et dîmes, et en
jouirent paisiblement jusqu'au 3 janvier 1660,
que le seigneur de Taillefer et sa femme firent
saisir cette seigneurie (1) ; mais il paraît qu'il fut
(1) La seigneurie de Caussade, située dans la paroisse de
Trélissac, près du château de Lanmary, et dans la banlieue de
Périgueux, avait appartenu, de toute ancienneté, à la maison
de Vigier de Périgueux, avant qu'elle entrât dans celle de Cu-
gnac. La généalogie de cette ancienne maison n'ayant jamais
été publiée, et étant par conséquent peu connue, on a cru de-
voir en donner ici un précis, tiré en grande partie des registres
de la maison de ville de Périgueux, et de plusieurs dépôts par-
ticuliers.
La maison de Vigier de Caussade, l'une de plus anciennes,
et autrefois des plus considérables du Périgord, possédait, ue-
DE CUGNAC. 2l3
fait ensuite un arrangement entre eux, et qu'elle
rentra dans sa maison de Cugnac.
puis plusieurs siècles, à titre de fief, la viguerie du Puy-Saint-
Front de Périgueux. Cette viguerie. qui n'était dans l'origine
qu'une charge, ou office, lui avait été inféodée par le chapitre
de Périgueux, à une époque très-reculée, et certainement
avant le onzième siècle. Une charte de l'abbaye de Saint-Astier
nous a conservé la mémoire d'un seigneur de Vigier. qui vivait
aiant l'en ijoo;et le Cartulaire de Chancelade fait connaître
ses descendants jusqu'au commencement du treizième siècle.
On conservait autrefois, dans les archives du château de Caus-
sade. un titre de l'an ii3i, concernant Hélie Ier de Vigier et
Guillemette. sa femme. On trouve après lui, et dans le même
siècle :
Hélie Vigier. IIe du nom, épousa N fille d'Emenon
de Périgueux. qui le rendit père : i.° d'Hélie III. qui suit :
2." d'un autre Hélie. père de quatre filles, dont l'aînée épousa
Guillaume de Mauriac ; 3.° de Pierre, dit Peyrot, qui eut des
enfants ; et 4.0 d'Himberge, femme de Bertrand de Born,
seigneur de Hautefort.
Hélie Vigier, III" du nom. épousa Jeanne de Pardaillan,
dont il eut : i." Etienne, qui suit; i.° Geoffroi, ou Jaufre ;
3.° Plazence, vivant en 1258 et 12-0, qui eut deux fils; et
4.0 Fine, mariée à Fortanier de la Cropte , chevalier.
Etienne Vigier, chevalier, et viguier du Puy-Saint-Front
de Périgueux, nommé dans des actes de i236. 1237, 1247,
1258 et 1276, eut pour femme Geraude de Grignols, qu'on
croit sœur de Boson, seigneur de Grignols : et fut père de :
i.° Hélie, chevalier, marié à Guillelmine de Saint-Astier; 2.0
Jean, qui suit ; 3.° Pierre, chevalier.
Jean Vigier. donzel, prit alliance avec Amélie de Salignac,
veuve en 1304; et en eut : i.° Hélie, qui suit ; 2.0 Pierre, ma
rié à l'héritière de Prémilhac. forma une branche qui s'est
éteinte, dans le seizième siècle, dans la maison de la Roche-
Aymon ; 3.° Marsebilie, femme d'Auger, ou Augier de Mon-
taut. chevalier.
Hélie Vigier. IVe du nom. chevalier, était, en i3oi, sous la
tutelle de Renaud de Salignac, son oncle maternel : et ne vivait
plus en 1329. Il avait épousé, avant l'an 004. Aremborc, ou
Aremburge de Périgueux, fille d'Hélie de Périgueux. che-
valier, dont naquirent : i.° Corborand I, qui suit ; 2.0 Hélie ;
3.° Mafre ; 4.0 Marquèse , femme d'Hélie des Ghabânes ,
chevalier.
Corborand Vigier, Ier du nom, chevalier, capitaine général
pour le Roi en Périgord, connu par un grand nombre d'actes,
depuis l'an i32o, jusqu'en 1347, eut pour femme Mathe de
214
DE CUGNAC.
Branche du Bourdet , en Poitou.
XIII. Charles de Cugnac, IIe du nom, chevalier,
seigneur de Caussade, Puyrigaud, le Bourdet, Cha-
durie, etc., quitta le Périgord pour aller habiter le
Poitou où il devint seigneur du Bourdet, par son
mariage, dont le contrat fut passé au village de Texiers,
paroisse de Tugeras, le 7 juin 1647, avec demoiselle
Catherine Acarie-du-Bourdet (1), fille de haut et
puissant seigneur messire Louis Acarie, seigneur de la
Rousselière, Boisredon, Chartuzac et Tugeras, con-
seiller du roi en ses conseils d'e'tat et privé, capitaine
au régiment des gardes, et de dame Philippe du Che-
min-de-Chartuzac. Il ne vivait plus le 16 mai 1668,
lorsque sa veuve, au nom de ses enfants, dont elle était
tutrice, obtint de M. d'Aguesseau, intendant de Limo-
ges, acte de la représentation des titres justificatifs de
leur noblesse, depuis l'an 1539. Les enfants issus de
son mariage, sont :
i.° Jean-Louis, dont l'article suit;
2.0 Jean-Louis de Cugnac , auteur d'un rameau,
établi à la Fère, en Picardie;
3.° Alexandre - Emmanuel de Cugnac , capitaine
dans le régiment des fusiliers du roi , en 1680,
mort sans alliance;
la Faye, dite de Born, fille de Renaud, seigneur de Haute-
fort, Thenon, etc. , et de Souveraine de Comborn. Leurs
enfants furent : i.° Corborand II ; 2.0 Mafre ; 3.° Astier ; 4.0
Raimond.
Corborand Vigier, IIe du nom, épousa Isabeau de Domme
(ou Dôme), fille unique et héritière de Gilbert de Domme,
chevalier , seigneur des château et châtellenie de Domme-
Vieille, du repaire de Calmon, de Daglan, Paulhac, Vime-
nières, Florimont, Puechimbert, Gaumiers, Nebirac, Gau-
lejac, Vitrac, etc. , et petite-fille de Guillaume de Domme,
chevalier, seigneur des mêmes lieux.
(1) Catherine Acarie était issue d'une ancienne famille,
alliée à plusieurs grandes maisons du royaume, entr*autres à
celle de Rochechouart, dont une branche connue sous le nom
de Rochechouart-Jart, seigneurs du Bourdet, a possédé long-
tems la terre de ce nom.
DE CUGNAC. 2l5
4.0 Marie-Agnès de Cugnac, épousa, par contrat
du 18 juillet 1673, messire Jean Pascaut, che-
valier, seigneur et baron de Pauleon, en Aunis.
XIV. Jean - Louis de Cugnac , chevalier , seigneur ,
marquis du Bourdet, seigneur de Puyrigaud, etc. , ensei-
gne des gardes du corps du roi, était en 1680, capitaine
dans le régiment des fusiliers du roi ; puis colonel d'infan-
terie. Il partagea, le 25 avril i683, avec ses frères,
les biens provenants de la succession de leurs père et
mère; était, en 1689, exempt dans la deuxième com-
pagnie des gardes du corps, et se distingua, en cette
qualité, au combat de Leuze, en 1691 ; en eut l'aide-
majorité, après la mort du chevalier de la Chaise, qui
fut tué dans cette action } fut ensuite enseigne, par
l'avancement de M. de Chazeron. 11 mourut, au mois
de janvier 1694, âgé à peine de quarante ans, se rendant
à Paris, pour obéir aux ordres du roi. Il avait épousé,
par contrat du 4 août 1680, demoiselle Jeanne-Marie
Antoinette de Châteauneuf (1), fille de messire Gaspard
de Châteauneuf, seigneur de Dislai, d'Ardin, etc.,
et de dame Marte-Antoinette de Bézins, en présence
de haut et puissant seigneur Hélie de Saint-Hermine,
chevalier, seigneur de la Laigne, de dame Marie-Anne
Hipolyte de Châteauneuf, épouse de haut et puissant
seigneur Philippe de Valois, chevalier, seigneur de
Mursai, Vilette, etc., capitaine d'un des vaisseaux du
roi, de messire César de Montalembert, chevalier,
seigneur de Cergne, etc., leurs proches parents. De
ce mariage provinrent:
i .° Gaspard - Louis - Philippe de Cugnac , marquis
du Bourdet, né dans la paroisse de Notre-Dame
d'Eschiré,au diocèse de Saintes, le 12 mai 1681,
fut mis, ainsi que Charles-Denis, son frère, le
24 février 1694, sous la tutelle de Jeanne-Marie-
Antoinette de Châteauneuf, leur mère, fut reçu
page du roi Louis XIV, dans sa petite écurie, sur
(1) Mademoiselle de Châteauneuf avait deux sœurs mariées,
dont la postérité est représentée aujourd'hui dans la maison
d'Aubigny, à Falaise, et par les seigneurs de la Rochejacque-
lein et de Suzannet, en Poitou.
2i6 DE CUGNAC.
ses preuves faites le 3o mai 1 697 ; commença à servir
en 1700; eut un bâton d'exempt dans les gardes-
/ du-corps, par lettres de retenue du 10 mars
1702; et se trouva, en cette qualité, dans toutes
les occasions où fut le corps. Le roi lui donna un
régiment en 1706, Taide-majorité et une en-
seigne de la seconde compagnie des gardes-du
corps en 1720; une lieutenance en 1732, après
la mort de M. de Saint-Chamans ; fut nommé
brigadier en 1734, et maréchal des camps et ar-
mées du roi en 1738. Il est mort, sans alliance,
en 1761, âgé de quatre-vingts ans ;
2.0 Charles- Denis de Cugnac , lieutenant de vais-
seau, né en 1684, épousa demoiselle N... de
Luchet, et laissa un fils qui servit dans la ma-
rine , et une fille , morts l'un et l'autre sans
postérité ;
3.° Paul- Philippe, dont l'article suit ;
4.0 N.... de Cugnac, mort jeune;
5.° Marguerite de Cugnac , religieuse à Fontenay-
le-Comte, en Poitou, en 1 714 ;
6.° Louise de Cugnac, mariée après l'an 171 4, à
M. Boisseau de-la-Galernerie.
XV. Paul-Philippe de Cugnac , vicomte de Cugnac,
seigneur du Bourdet, etc., capitaine de dragons, naquit
en 1694, était cornette de dragons en 17 14 * fut choisi
pour commander l'arrière-ban, qui fut convoqué lorsque
les Anglais tentèrent de faire une espèce de débarque-
ment à la Rochelle, en 175 1. Il avait épousé, en 1736,
demoiselle Marie- Angélique de Ranques, fille de messire
N.... de Ranques, seigneur du Bois-Potuyau, et de dame
N.... de Bozon, dont il eut deux fils:
i.°N.... de Cugnac-du-Bourdet, mort enseigne de
vaisseau, à Tàge de vingt-un ans ;
2.0 Louis-Philippe, dont l'article suit;
3.° Louise de Cugnac, mariée à M. Monnier-
d'Availles, capitaine au régiment de Royal-
Etranger ;
4.0 Radegonde Cugnac, épouse de M. de Gri-
mouard (ou Grimoard), seigneur du Peré, dont
elle n'a pas eu d'enfants
DE CUGNAC 217
XVI. Louis- Philippe de Cugnac, marquis de Cugnac,
seigneur du Bourdet, etc., ne en 1740, a servi pendant
la guerre de sept ans, darv> le régiment de Bourbonnais,
infanterie, d'où il est sorti capitaine; a émigré en 179»,
a fait la campagne de l'armée des princes, et devait faire
partie d'une seconde expédition, qui eût suivi celle de
Quiberon. Rentre' en France, en 1800, il n'a rien re-
trouvé de sa terre du Bourdet , son seul patrimoine. Il
n'a pas eu la consolation de voir le retour du roi, étant
mort le 26 mai 1809, âgé de soixante-neuf ans. Il avait
épousé, en 1775 , demoiselle Marie -Madelaine- Alexan-
drine de Razes-d'Auzances , fille de M. le comte d'Au-
zances, et de dame Anne -Madelaine de Villebois. De ce
mariage sont issus :
1 .° Jules-Emilien, qui suit ;
2.* Alexandrine de Cugnac a épousé Michel-Charles
Amateur Avice, seigneur de Mougon , qui a fait
les campagnes de l'armée de Condé. Il est issu
d'une ancienne maison du Poitou, et n'a eu de
son mariage que deux tilles ;
3.° Pauline de Cugnac, alliée à Armand-Charles-
Emmanuel de Monnier, seigneur d'Availles, son
cousin germain , dont elle a une fille et un
garçon.
XVII. Jules-Emilien de Cugnac, né en 1782, fut
député, en 181 5, à Angers, par la garde royale de son
département, et ce fut le 23 et le 24 mars, qu'il eut
l'honneur d'être présenté à monseigneur le duc de
Bourbon , à son quartier - général de Beaupréau , pour
offrir à ce prince, leurs services. Il a épousé, le 26
juillet 1 8 1 3 , demoiselle Marie-Julie-Henriette-Aglaé" de
Meynard , fille de M. le comte de Meynard, et de
dame Esther- Henriette Harouard- de-Saint -Sornin. De
ce mariage sont nés :
i.° Louis-Jules de Cugnac, né le 20 janvier 1818;
2.0 Paul-Henri de Cugnac, ne le 23 septembre
1819;
3.° Marie-Françoise -Aglaè de Cugnac, née en juin
18 14, et tenue sur les fonts de baptême par
M. le marquis de Cugnac-Dampierre, et par sa
2,8 r>E CUGNAC.
bisaïeule, madame la marquise deSaint-Somin , est
décédée en bas âge;
4.0 Marie-Alexandrine de Cugnac, née le icr mars
1816.
Branche établie à la Fère, en Picardie, éteinte.
XIV. Jean-Louis de Cugnac , chevalier, seigneur de
Puyrigaud, dit le chevalier du Bourdet, deuxième fils
de Charles II , seigneur du Bourdet , et de Catherine
Acarie , était entré enseigne dans le régiment de Bre-
tagne, dès le 18 août 1669. Il passa lieutenant dans le
régiment des fusiliers du roi (depuis royal-artillerie), à
sa création, le 4 février 1671 ; et fit, avec ce régiment,
toute la guerre de 1672 à 1678; se trouva à tous les
sièges; parvint à une compagnie, le i5 juin 1682, et
la commanda au siège de Luxembourg, en 1684.
Major du régiment de Périgord, lors de sa formation,
le ier octobre 1684, il devint lieutenant-colonel du
même régiment, le 20 janvier 1688, servit, avec ce
régiment, à l'armée d'Italie, et se trouva au siège de
Cahours, à la bataille de Staffarde, à la prise de plusieurs
villes, au siège de Suze, en 1690; aux sièges de Nice,
de Montauban, de Villefranche , de Veillane, de Carma-
gnoles, et du château de Montmélian, en 1691, et à la
défense de Pignerol et de Suze, en 1692.
Colonel du régiment de Laonnois, à sa création, par
commission du 4 octobre de cette dernière année, il le
commanda sur les côtes, en 1693; à l'armée d'Allema-
gne, en 1694; au siège et au bombardement de Bruxelles,
en 1695; sur la Meuse, en 1696; et en Flandre, en
1697; à Luxembourg, pendant la campagne de 1701 ; à
l'armée d'Allemagne et à la bataille de Frédélingen, en
1702; et obtint le grade de brigadier, par brevet du
23 décembre de cette année.
Employé à l'armée de Bavière, par lettres du 24 février
1703, il servit au siège de Kell; se trouva à l'attaque
des retranchements d'Hornberg; au combat de Munder-
Kirchen; à la première bataille d'Hochstett; il com-
battit, avec la plus grande valeur, à la seconde ba-
taille d'Hochstett, au mois d'août 1704, sous les
ordres du maréchal de Marchin. Il continua de servir
à l'armée du Rhin, sous le même général, en 1705
DE CUGNAC. 219
fut nommé chevalier de Saint-Louis , la même année ;
était au siège de Barcelone, sous le maréchal de
Tessé, en 1706; à la bataille d'Almanza, et au siège
de Lérida, en .707 ; à celui de Tortose, en ,308. Il ne
fit point la campagne de 1709 ; et quitta le régiment et
le service au mois de mars «710. Il avait épouse, par
contrat du 10 novembre 1698, demoiselle Louise de
Froidour, fille de Claude de Froidour , ecuyer , con-
seiller et procureur du roi aux bailliage et maîtrise des
eaux et forêts du comté de Marie , de la Fere et du
bailliage de Vermandois , à Saint-Qiîentin, et de dame
Marie Danië , dont il eut :
XV Louis-Charles- Antoine de Cugnac-du-Bolrdet ,
né dans la paroisse de Saint-Christophe du lieu de
Léoville, au diocèse de Saintes, le 5 avril 1701 , tut
reçu page du roi, dans sa petite écurie, au mois d avril
17 14. Il avait probablement pour fils :
XVI. Jean - Louis de Cognac - du - Bourdet , fut
successivement officier dans un régiment d'infanterie,
lieutenant-colonel , avec rang de colonel dans le régi-
ment de Bourbonnais , chevalier de l'ordre royal et mi-
litaire de Saint-Louis , nommé brigadier des armées du
roi, le 20 février 1761 ; et maréchal de camp, le 16
avril 1767. Ses services furent récompensés de la place
de lieutenant du roi de la ville de Saint-Omer , où il est
mort sans postérité.
Branche du Monteil, ou du Montet , en Périgord, éteinte.
XII. Jean de Cugnac , deuxième fils de Geoffroy de
Cugnac , écuyer , seigneur de Caussade , et de Jacquette
du Bosc, fut institué héritier universel, par le testament
de sa mère, du 5 mai 1629. Il se maria dans la maison
du Monteil , paroisse de Saint-Sulpice ; et laissa de son
mariage un fils et des filles. Il a formé une branche qui,
après avoir fourni plusieurs degrés, s'est éteinte dans la
personne d'Elisabeth de Cugnac , mariée , le 8 décembre
1757, à Hélie de la Ramière, seigneur de Saint-Hilaire
et du Bastit , fils d'Antoine de la Ramière , seigneur des
mêmes lieux , et de Marie-Claude d'Ambrugeac , mort
le 10 mai 1781, sans laisser d'enfants.
220 DE CUGNAC.
Branche de Pauliac, éteinte.
VIII. Forton , nommé aussi Yvon de Cugnac ,
écuyer, seigneur de Pauliac ou Paulhac, de Daglan, etc. ,
capitaine de la ville et château d'Arras , deuxième fils
d'Etienne de Cugnac, damoiseau, seigneur de Caussade ,
et de Louise de Rassials, eut en partage, dans la suc-
cession de son père les terres ou fiefs de Pauliac ,
Daglan et Calmont. Il lit faire une enquête (i) , à
Domme , le 28 juin 1489 (v, st.), contre François de
Caumont, seigneur de Gastelnau (auteur des ducs de la
Force) , pour établir que Daglan et autres héritages
devaient lui appartenir, comme provenant de la succes-
sion de Jeanne Vigier , dame de Caussade , femme de
Henri de Cugnac, son grand-père ; laquelle en avait
hérité de nobles hommes Guillaume et Gilbert de
Domme, chevaliers, seigneurs de Domme et de Vitrac ,
ses bisaïeul et aïeul maternels. On ignore la date de sa
mort : on trouve seulement qu'il laissa plusieurs enfants
de Jeanne de Carbon nières , sa femme, fille d'Antoine
de Carbonnières, écuyer , seigneur de Pellevezy , et de
Louise d'Abzac-de-la- Douze , qu'il avait épousée en
1494.
XI. Isaac de Cugnac, écuyer, seigneur de Pau-
liac, etc. , arrière-petit-fils de Forton, épousa demoiselle
Eléonore de Timbrune-de- Valence , fille de François de
Timbrune , seigneur de Valence, en Agenois, et de
Jeanne de Balzac-d'Entragues , suivant la quittance qu'il
donna d'une partie de sa dot, le 7 mai 1599. On croit
qu'il eut de ce mariage :
i.° Jean-Paul, dont l'article suit;
2.0 N de Cugnac était capitaine aux gardes-
françaises, sous le règne de Louis XIII, et servit
avec beaucoup de distinction dans ce régiment.
Il n'avait encore que le grade de lieutenant ,
lorsqu'il fut blessé , le 8 juillet i638, en se bat-
(1) Cette enquête contient des faits curieux pour l'histoire
du Périgord, durant les guerres anglaises du quinzième siejle.
DE CUGNAC. 221
tant, comme volontaire, dans le combat où le
maréchal de la Force derit, près de Saint-Omer,
une partie de l'armée du général Picolomini (i).
Blessé dangereusement devant Arras, en 1640,
il tut tué pendant le siège de cette ville, à l'at-
taque du fort de Rantzau (2). Varennes, qui fait
mention de lui dans son Roi d'Armes, p. 410,
donne la description de son sceau (3), et ajoute
qu'il descendait, par femmes, de l'illustre maison
de Balzac-d'Entragues '4).
XII. Jean-Paul de Clgnac, chevalier, seigneur de
Pauliac, etc., fut successivement capitaine dans le régi-
ment de Rambures ^depuis Richelieu), et dans celui de
Picardie. Il parvint, par ses longs services, à en être
premier capitaine; il le commanda, en cette qualité
en 1643, à la bataille de Rocroy, où il fut blessé (5); à
celle de Rethel, en i65o, et au siège de Mouzon, en
i653 (6). Il fut appelé par la reine-mère, en l'absence
du lieutenant-colonel, lorsqu'elle ordonna aux lieute-
nants-colonels des vieux corps, de se rendre auprès
d'elle, pour les remercier de la fidélité qu'ils faisaient
paraître dans un tems où chacun cherchait à les débau-
cher. Il commanda encore le régiment de Picardie, en
sa qualité de premier capitaine, à l'attaque des retranche-
ments et lignes des ennemis, devant Arras, en 1654; et
il y donna des marques si distinguées de son expérience
(i)Gajette de France, du ij juillet i638.
(2) La gazette du 10 août 1641, dit que le sieur de Pouillac
fut blessé devant Aire, peut-être veut-elle parler du capitaine
de Picardie (Jean-Paul).
(3) Il portait : Ecartelé aux 1 et 4 d'ajur , à la bande d'or,
accostée de deux /leurs de lis du même, qui est Timbrune ;
aux 2 et 3, de Balzac, qui est d'azur, à trois sautoirs d'argent ;
au chef d'or, à trois sautoirs d'azur ; et sur le tout, un écusson,
g ironné d'argent et de gueules de huit pièces, qui est de Cugnac.
(4) La maison de Balzac a fourni une grande quantité d'orii-
ciers généraux et plusieurs chevaliers des ordres du roi. Toutes
ses branches sont maintenant éteintes.
(5) Galette de France, du ijjuin 1643.
(6) Id. du2§ décembre i65o, et du 1 1 octobre i653.
222 DE CUGNAC.
et de sa valeur, que le roi le nomma à cette compagnie
vacante (i). On lui donne pour fils :
XIII. Marc de Cugnac, chevalier, seigneur de Pau-
liac, Causac, etc., maréchal des camps et armées du
roi, et premier capitaine aux gardes-françaises. Il était
premier capitaine du régiment d'infanterie d'Auver-
gne (2), avec lequel il avait servi avec la plus grande
distinction, lorsqu'il parvint au grade de maréchal de
camp, par brevet du 17 avril i652 (3). Il commanda ce
régiment, sous les ordres du duc de Guise, et se dis-
tingua beaucoup à la prise et au combat de Castelmare,
en [654. On lui accorda, en cette considération, une
compagnie au régiment des gardes, par commission du
3o novembre de la même année ; il la commanda aux
sièges de Landrecies, de Condé, de Saint-Guilain, en
i655, de Valenciennes, en 1 656; et fut fait prisonnier
au combat qui se donna sous cette place. Il se trouva au
siège de Marsal, en i663 ; à la conquête de la Flandre,
en 1667; à la conquête de la Franche-Comté, en 1668,
(1) Voy. le Dépôt de la guerre, etc.
(2) L'abbé de Neufville, dans son histoire de la maison du
roi (tom. III, pag. 198), dit que Marc de Cugnac fut d'abord
capitaine dans Rambures, puis dans Picardie, etc. Son brevet
de maréchal de camp dit expressément qu'il était premier capi-
taine du régiment d'Auvergne, avec lequel il servait depuis
long-tems en Italie ; et sa commission de capitaine aux gardes,
dont la minute est au dépôt de la guerre, lui donne la qualité
de maréchal de camp, et de premier capitaine au régiment
d'Auvergne, et dit qu'il s'était fort distingué à la prise de Castel-
mare, où effectivement se trouva le régiment d'Auvergne .
composé de dix-huit compagnies [Vqye% la Chronol. histor. et
milit. de Pinard, tom. VI, pag. 357).
(3) On raconte sur lui l'anecdote suivante, qui se rapporte
à l'année i652 : lorsque le prince de Condé attaqua Paris, du
tems de la Fronde, et que Mademoiselle fit tirer le canon de la
Bastille sur les troupes du roi, le prince de Condé éprouvant
une résistance invincible, pour forcer le faubourg Saint-An-
toine et pénétrer dans Paris, s'informa qui commandait le
régiment des gardes ; on lui répondit que c'était Cugnac : il
faut nous retirer, dit-il, car nous avons affaire à partie. En
effet, son attaque n'eut aucun succès, par les dispositions que
le commandant des gardes avait faites.
DE CUGNAC. 223
et fit toutes les campagnes de 1672 à 1678. Il possédait
encore sa compagnie, lorsqu'il mourut '^le 20 (ou 26)
avril de cette dernière année, après cinquante-cinq ans
de service. Il avait épousé Elisabeth de Beaulieu , qui ,
étant veuve, se remaria à François de la Chaussée, che-
valier, seigneur de Boisville, gouverneur de St-Dizier
et mourut au mois de juillet 1681. On ignore si Marc
de Cugnac laissa des entants ; on sait seulement que cette
branche est éteinte, et que ses biens ont passé, dans la
suite, dans la famille du seigneur de Goudin, qui prend
le titre de baron de Pauliac.
N. B. La branche de Pauliac avait formé un rameau,
connu sous le nom de seigneurs et barons de Sales.iuit,
ou Solazuit et de Sensac, en Auvergne, qui est aujour-
d'hui éteint.
Branche de Belvés et Saint-A vit.
V. Bernard de Cugnac , damoiseau , seigneur de
Bouilhac, et en partie de Saint-Avit— Senieur (ou le
Vieil) , capitaine du château du même Saint-Avit, pour
le roi de France, fils puîné de Guillaume IV de Cugnac,
chevalier, et de Guillemette de Roffilhac, assista, en
1349, au contrat de mariage de Pierre, son frère. Il
paraît qu'il était entré jeune au service, et qu'il avait
fait ses premières armes sous le drapeau anglais ; mais il
ne tarda pas à rentrer sous l'obéissance de ses anciens
souverains; car on voit, par des lettres de Jean, comte
d'Armagnac, datées de Caussade, le 28 juin 1 353, et
confirmées par le roi Jean, le 17 février 1 354 (v. st.),
que ce prince lui accorda, ainsi qu'à sa femme, ses en-
fants et ses gens, une absolution entière de tous les
excès dont il s'était rendu coupable durant tout le tems
que son lieu et château de Bouilhac était resté au pou-
voir des Anglais. Bernard de Cugnac promit en même
tems d'employer tous ses soins pour faite rentrer sous
l'obéissance du roi, le lieu de Saint-Avit, qui était
encore en état de rébellion (1). Il est à croire que ses efforts
(1) Trésor des Chart.. reg. 84, fol. 20, n. 26. — Vol: 3o du
Saint-Esprit.
224 DE ClJGNAC-
ne furent pas sans succès; car, dès la même année, on
le trouve qualifié capitaine de Saint- Avit (i). Il donna
à Jacques l'Empereur , trésorier des guerres , plusieurs
quittances de ses gages, et de ceux des gendarmes et de
pied de sa compagnie, desservis et à desservir, dans les
guerres de Gascogne , à la garde du lieu de Saint-Avit,
sous le gouvernement de M. le comte d'Armagnac, lieu-
tenant du roi es parties du Languedoc. (La bibliothèque
du roi conserve dix de ces quittances, depuis le 4 décembre
i353, jusqu'au 21 juin 1 356, toutes scellées du sceau
des armes de Bernard de Cugnac.) Il reçut, ainsi que
sa femme, en i358, une reconnaissance de Jean de
Serval, pour les fiefs qu'Hélie de Serval, son père, avait
coutume de tenir de l'hôtel de Biron, sous le devoir d'une
paire de gants blancs; fit, la même année, un bail à
nouveau fief, de plusieurs ténements appelés del Bos,
del Rival, del Combel et del Bue, situés dans la paroisse
de Saint-Avit. Jean, seigneur de Château-Fron, che-
valier, sénéchal du duché de Guienne, lui fit don, par
lettres datées de Bordeaux, le 4 juillet i36o, du droit
de commun de Saint-Avit, en récompense des fidèles ser-
vices qu'il avait rendus au roi (2). Il reçut , en 1 366, une
reconnaissance pour une terre, pré et moulin, appelés
de Canterane. en la paroisse de Molières ; était encore
capitaine de Saint-Avit, pour le roi, en 1 368 et années
suivantes, ayant sept écuyers sous ses ordres ; les quit-
tances de ses appointements des années 1369 et 1374,
sont scellées de son sceau (3). Le duc d'Anjou , frère
du roi Charles V, lui fit don, par lettres datées de Péri-
gueux, au mois d'août i3yo, de la tour et du château
de Molières, et des revenus en dépendants, pour en
jouir en même tems que du commun de Saint-Avit (4).
Il acquit, le 10 décembre 1 387, de Jean de Saint-
Bonet, damoiseau de Bigaroque, une rente que feu Jean
(1) Vol. 3odu Saint-Esprit, fol. 1949.
(2) Invent, des titres du château de Cugnac, fol. 46, n. 38.
(3) Titres scellés, vol. 1 56, fol. 4209 et 421 1.
(4) Invent, des titr. de Cugnac, fol. 46. Il est à remarquer
que tandis que Bernard de Cugnac recevait des dons du roi de
France, celui d'Angleterre confisquait ses biens et en gratifiait
le seigneur de Montferrand.
DE CUGNAC. 225
de Biron, damoiseau de Belvés, avait vendu autrefois au
même Jean de Saint-Bonet. Il mourut la même année, ou
l'année suivante, laissant plusieurs entants de Magne de
la Perarède, sa femme, dame de Bouilhac et la Sauvetat,
veuve en premières noces de Gaillard de Biron (i), qu'il
avait épousée avant l'an 1 35 3. Elle devint héritière, par
le JJcès de ses enfants, de l'hôtel de Biron de Saint-
Avit, qu'elle porta à son second mari; reçut, étant
veuve, en 1397, une reconnaissance de Marie de Serval,
comme héritière de Bernard de Serval, son père, pour
tous les fiefs et héritages qu'elle possédait dans la pa-
roisse de Monsac ; et donna, en 1399, une investiture
de biens fonds, situés sur le ruisseau de Couse, dans
la paroisse de Saint-Avit. Il eut, entr'autres enfants :
1 .° Aymeric de Cugnac, dit de Biron, damoiseau de
Belvés (2), fut père, suivant d'anciens mémoires
domestiques, de :
Jean de Cugnac , surnommé de Biron , da-
moiseau de Belvés, fit deux testaments : par
le premier, dont on ignore la date , il fit
son héritier Guillaume de Cugnac, fils de
Henri, seigneur de Caussade; et par le
second , qui est de l'an 1402, il ordonna
que son corps fût enterré dans l'église de
Sainte-Catherine de Belvés, et assura sa
succession à Jean de Cugnac, son oncle
(à la mode de Bretagne1, cousin germain
d' Aymeric , son père. Il reçut, en 1403 ,
l'hommage de Marie de Serval, et reconnut
cette dame pour sa Jiévataire, sous le devoir
d'une paire de gants blancs d'acapte, qu'elle
lui paya. Il prend la qualité de seigneur de
Biron, de Saint-Avit et de Bouilhac, dans
l'hommage que Pierre de la Gleyse lui ren-
dit, comme héritier de Marie de Serval, le
Le prénom Magne, dérivé du latin magna, est traduit
«ians les anciens titres français, par Grande.
(2) C'est par erreur que dans quelques mémoires de famille,
Aymeric de Cugnac aété confondu avec Arnaud, son frère.
XVII. i5
226 Dt GUGNAC.
3 mars 1408 (v. st.), pour les fiefs qu'il
tenait dans la paroisse de Monsac, sous le
devoir aussi d'une paire de gants ; et mourut
peu de tems après , sans laisser de pos-
térité ;
2.0 Arnaud de Cugnac, dont l'article suit;
3.° Séguin de Cugnac , prieur de Saint- A vit , en
i375.
VI. Arnaud de Cugnac , chevalier , est connu par
deux actes; Tun de 1384 , et l'autre de 1 388. Il paraît,
par le dernier, dans lequel il rappelle Bernard, son
père, qu'il avait épousé Hélène de Biron, fille et héri-
tière de Jean de Biron, damoiseau de Belvés; dont il
eut, suivant la tradition, et d'anciens mémoires domes-
tiques (1).
Antoine de Cugnac, auteur de la branche de Dam-
pierre, qui suit :
Branche de Dampierre (2).
Les marquis de Dampierre, établis dans l'Orléanais et
la Beauce, ont pour auteur :
VII. Antoine de Cugnac, Ier du nom, chevalier,
chambellan du roi Charles VII, né vers l'an 1397, pre-
nait déjà le titre de chevalier, dans un acte du 20 juin
145 1 (3). Soit comme cadet , soit à l'occasion des
guerres de ce tems, il quitta le Périgord, son pays
natal ; et, se trouvant commander des gens de guerre
dans le château de Rochefort-en-Yveline , où s'était
(1) On conserve à la bibliothèque du Roi, quelques an-
ciens tableaux généalogiques de la branche des seigneurs de
Dampierre, dans lesquels il est dit expressément qu'Antoine
de Cugnac (auteur de cette branche) était fils d'Arnaud de
Gugnac et d'Hélène de Biron.
(2) La branche de Cugnac-Dampierre conserve deux tra-
ditions bien précieuses et bien honorables : la première est,
qu'elle a l'honneur d'être alliée à la maison de Bourbon-Condé ;
et la seconde, que ce fut un de ses auteurs, qui donna à Hen-
ri IV, le sage conseil de se faire catholique.
(3) C'est de cet Antoine de Cugnac, qu'on trouve égale-
Dfc CUGNAC. 227
réfugiée avec ses enfants (1) , Jeanne le Brun , dame
de Palaiseau et de Dampierre, pour se mettre à l'abri
des insultes des différents partis, il l'épousa en 141 8 ;
comme il se justifie par plusieurs arrêts du parlement
de Paris, des années 1455, 1456 et 1457. On con-
serve encore le sceau de ses armes, dont il se servait
dans les années 143 1 et 1454 fa). Sa femme lui fil don
de la terre de Dampierre, en 1430 (3), et donna celle
ment écrit de Coignac et Cougnac. qu'est descendue toute
cette branche, qui s'établit dans l'Orléanais, où elle a formé
deux branches principales, qui sont celle des marquis de Dam-
pierre. qui est l'aînée ; et celle d'Imonville, sortie de Louis de
Cugnac , second tils d'Antoine de Cugnac, II|? du nom ,
seigneur de Dampierre et d'Imonville, et de dame Marie du
Lac, et frère de François de Cugnac. le du nom, seigneur de
Dampierre :
Cette branche des marquis de Dampierre s'est encore sé-
parée en deux autres branches, savoir celle de Cugnac-Dam-
pierre, marquis de Boucard, et celle des marquis de Dam-
pierre : à cause que François de Cugnac, IIe du nom, épousa
en premières noces, Gasparde de Boucard, héritière de son
nom; et en secondes, Anne le Loup de Beauvoir. De son pre-
mier lit sortit la branche de Cugnac, marquis de Boucard, qui
est tombée dans la maison de la Châtre, puis dans celle de
Crévant-Humières ; et du second lit sortit la branche de Cu-
gnac-Dampierre, qui s'est divisée ensuite en deux rameaux,
qui sont le marquis de Dampierre, et le baron de Veuilly, son
frère, établi dans le Soissonnais.
Quant à la branche d'Imonville, elle s'est aussi séparée en
deux autres branches ; savoir : celle d'Imonville, et celle de Ri-
cherville, celle d'Imonville est soudivisée de celle de Jouy. Et
quant à la branche de Richerville. elle est fondue dans celle de
Dampierre. par le mariage d'Anne de Cugnac, dame de Ri-
cherville , avec François de Cugnac, chevalier , marquis de
Dampierre. père et mère du marquis de Dampierre et du
baron de Veuilly.
(1) Jeanne le Brun avait eu de son premier mariage, quatre
enfants . Charles de Harville , écuyer , Blanche, mariée à
Pierre d'Orval. et deux religieuses.
(2) Vol. 1 57 des titres scellés, fol. 4229, 4231.
(3) II est fait mention, en ces termes, du château de Dam-
pierre, dans les lettres sur la Provence, par Bérenger, tom. 11,
page i37 :
« I-e château de Dampierre, bâti jadis par l'illustre maison
228 DE CUGNAC.
de Palaiseau et autres, aux enfants qu'elle avait eus d'un
premier lit (i). Antoine de Cugnac était mort, ainsi que
sa femme, le 19 mars 1461, quand les enfants d'elle et de
ses deux maris transigèrent sur le partage de sa succes-
sion. Il avait épousé, comme il a été dit, Jeanne le
Brun (2), dame de Palaiseau, de Dam pierre, près de Gien,
de la Grange-du-Bois et des Bordes, dans la vicomte de
Paris, de Nesle et de Belincourt, au comté de Char-
tres, veuve de Guillaume de Harville, écuyer. Il eut de
ce mariage :
VIII. Pierre de Cugnac, chevalier, seigneur de Dam-
pierre, Nesle, Herouville , Belincourt, baron d'Imon-
ville, etc., conseiller et chambellan du roi Louis XI,
et grand-maître des eaux et forêts de Normandie, tran-
sigea, le 29 mars 146 1 ( v. st.), avec Guillaume de
Harville, écuyer, son frère utérin, sur le partage des
terres de la succession de feu sa mère; fit hommage,
le i5 août 1462, à Guillaume de Prunelé, son beau-
frère, seigneur d'Herbaut, de Gazeran et d'Ouarviile,
pour la baronnie d'Imonville; et était mort l'an 1477.
Il avait épousé Jeanne de Prunelé, dame d'Imonville et
d'Herouville, fille de Guillaume de Prunelé, seigneur
d'Herbaut, et "de Bertrande d'Illiers; dont provinrent
les enfants suivants :
i.° Antoine II, dont l'article suit;
2.0 François de Cugnac , est sans doute le même
que François de Cugnac, écuyer, seigneur de
» de Cugnac , mérite d'être vu ; sa situation est trôs-lvlle .
» sa vue domine une plaine immense. Les jardins répondent à
» la grandeur du château. On voit dans les bosquets plusieurs
» statues de marbre blanc, que le cardinal Mazarin avait fait
» venir de Rome, etc. »
(1) Elle avait épousé en premières noces, en 1399, Guil-
laume de Harville, dit le Jeune, échanson du roi, seigneur de
Chanhoudry, Voyses, l'Hérable, et des Bordes, qui fut tué
à la bataille d'Azaincourt, en 141 5.
(2) Jeanne le Brun était sœur de messirc Jacques le Brun,
lequel tirait son origine , à ce qu'on prétend, de Gilles le
Brun, nommé aussi de Trasegnies, connétable de France, du
tems de saint Louis ; il est dit dans des mémoires de famille,
qu'elle était fille d'Adam le Brun, IV0 du nom, et Je Mar-
guerite de Vieuxpont.
DE CUGNAC 22g
Iklincoun et de A'cW/f, le 23 novembre 1493 (1),
a qui on donne pour ûmme Marguerite dWmon-
yille. qui le rendit père de :
Jean de Cugnac, âgé de cinq ans, fut émancipé
par son père, le 23 novembre 1493, et avait
pour curateurs , entr'autres , Arnaud des
Friches, avocat au parlement;
3.° Louis de Cugnac , licencié es lois , chanoine et
prévôt d'Anvers, en l'église de Chartres, chape-
lain de la chapelle Saint-Jean, fondée au chdtel
de Xcellc, le 23 décembre 1489, passa bail d'hé-
ritages à ferme, avec Antoine de Cugnac, le i3
Lvrier i5oô (v. st.;;
4." Marie de Cugnac , fut mariée, par contrat du
24 avril 1466, avec Geoffroi de Courcillon,
écuyer, fils de nobles personnes messire Guil-
laume de Courcillon, chevalier, seigneur de
Monléans, et de dame Tomine de Lespine; au-
quel elle porta mille écus d'or de dot, et donna
pour sûreté, les terres de Mattelinville et de
Glatigny ;
5." Anne de Cugnac , femme de Jean de Blosset,
seigneur et baron de Torcy, en Bourgogne (2) ;
6.° N de Cugnac, épousa N Potin, seigneur
de la Pelissonnière;
(1) Donum omnimodae justitice in loco de Behncourt, pro
francisco de Cugnac ( Très, des Chart. . reg. 226. an. 1468 à
1498).
n est sorti de ce mariage un fils et deux filles. Le fils est
devenu maréchal de camp et chevalier du Saint-Esprit.
Claude, l'aînée des filles, était une des plus belles femmes de
la cour de François le* : elle épousa, en i53o. Louis de
Montberon , seigneur de Fontaine-Chalandray , en Angou-
mois, d'une ancienne nvison qui a donné un maréchal de
France, un chevalier des ordres, et plusieurs évêques, dont
un à Périgueux, dans le onzième siècle Françoise, la seconde
des filles eut un fils naturel de Léonor d'Orléans-de-Longue-
ville, marquis de Rothelin, nommé François de Longueville,
auteur des marquis de Rothelin ; elle était alors veuve de Jean
de Briqueville, seigneur de Colombières, père de François de
Briqueville. l'un des plus célèbres guerriers de son siècle, d'où
sontsortis les marquis de la Luzerne.
23o DE CUGNAC.
7.0 Gabrielle de Cugnac , prieure des religieuses
de à Montargis.
On lui donne une cinquième fille, mariée à
Jean de Mornay, seigneur d'Achères.
IX. Antoine de Cugnac, IIe du nom, chevalier,
seigneur de Dampierre, baron d'Imonville, seigneur de
Nesle, d'Herouville, etc., conseiller, et premier maître-
d'hôtel du roi Louis XII, et grand-maître des eaux et
forêts d'Orléans, qualifié noble et puissant seigneur,
était âgé de seize ans, le 24 avril 1466. Il est qualifié
maître-d1hôtel ordinaire du roi, et vicomte d'Evreux,
par titre du 7 juin 1504 (r); fut pourvu de la charge de
premier maître-d'hôtel du roi, au lieu de Gilles des
Ormes, en i5o5; et paraît, avec cette qualité, dans un
acte du i3 février i5o6, qu'il passa avec Louis de
Cugnac, chanoine de Chartres. Ce fut en sa faveur, et
à sa supplication, qu'Anne de France, duchesse de
Bourbonnais et d'Auvergne, et comtesse de Gien, éri-
gea, au mois de décembre 1509, la seigneurie et prévôté
de Dampierre, qui est tenue en foi et hommage du
comté de Gien, en titre de châtellenie. Le roi Louis XII
confirma cette érection, par lettres datées de Blois au
mois de janvier, registrées le 17 juillet de l'an i5i2 (2);
reçut un aveu, le 26 juillet i5i5, un autre, le 3o mai
1 5 1 9, et mourut l'an i52Ô. Il avait épousé demoiselle
Madelaine de Mornay, fille de messire Jacques de Mornay-
le-Plessis; dont naquirent :
1 .° Antoine 1 1 1, dont l'article suit ;
2.0 Marguerite de Cugnac, femme de François de
Boucard, seigneur de Blancafort, de Boucard
et Osterbelay;
3.° Marie de Cugnac , mariée i°. avec Jean Rolin,
seigneur de Beauchamp; 20. en 1 555, avec Ri-
chard, seigneur de Vaucelles, chevalier, contre
lequel elle plaidait alors.
X. Antoine de Cugnac, III* du nom, chevalier,
seigneur de Dampierre, baron d'Imonville, seigneur de
(i)\Hist.de Montmorency, fol. 226.
(2) Extr.du 8e. registre du Bourbonnais, fol. 124.
DE CUGNAC. 23l
Nesle, de Jouy, de Belincourt et de d'Herouville,
ma itre-d hôtel du roi François Ier, et grand-maître des
eaux et forêts d'Orléans, qualifié noble et puissant sei-
gneur, était enfant d'honneur du roi Louis XII, en
i5o8, puis de François I,r, en i5ib; reçut un aveu
le 18 juillet 029; et décéda en i53y. Il avait épousé
Marie du Lac , tille de messire Lancelot du Lac , seigneur
de Chamerolles et de Mouzon , et de Louise de Coli-
i,rny p. Sa veuve avait la garde noble de ses enfants,
le 21 décembre 1 538 ; et le 27 avril audit an, elle ob-
tint pour eux, souffrance, pour faire l'hommage qu'ils
devaient au seigneur de Mainville, à cause de leur
baronnie d'Imonville. Ces enfants étaient au nombre
de trois :
i.° François Ier, dont l'article suit ;
2.0 Louis de Cugnac fut auteur de la branche des
barons d'Imonville, qui sera rapportée après celle
des marquis de Dampierre ;
3.° Nicole de Cugnac, mineure en i538, fut ma-
riée depuis, avec François de Quinquempoix, sei-
gneur de Langés, d'Escoignelle et du Mée, sui-
vant un acte de Tan 1 5 5 5 .
XL François de Cugnac, Ier du nom , chevalier,
seigneur de Dampierre, de Nesle et d'Herouville, mi-
neur en 1 538, mourut l'an 1546. Il avait épousé Jeanne
Davy, dame de Saint-Peravy ou Pere-Avy , fille et hé-
ritière de François Davy, seigneur de Saint-Peravy, et
de Jeanne de la Ferté, dame d'Huisseau (2), dont il
eut un fils qui suit
XII. François de Gugnac , IIe du nom, baron de
Dampierre , seigneur d'Herouville , et la Rivière de
Barly, d'Huisseau-sur-Mauve, etc., et premier baron
du comté de Gien, chevalier des ordres du roi, con-
(1) Louise de Coligny était sœur de Gaspard de Coligny,
IIIe du nom. maréchal de France, et petite-fille du célèbre
Gaspard de Coligny, amiral de France, qui périt à la Saint-
Barthélemi, en 072.
(2) Jeanne Davy était petite-fille de Simon Davy, seigneur
de Saint-Peravy, et de Louise du Moulin.
232 DE CUGNAC.
seiller en ses conseils d'état et privé, capitaine de cin-
quante hommes d'armes de ses ordonnances, et maréchal
de ses camps et armées (i), devint seigneur d'Huisseau,
par la donation que lui en rit, le 12 juillet 1 555, Fran-
çois de la Ferté, son oncle, chevalier, seigneur d'Huis-
seau, de la Ferté-le-Vicomte, capitaine de l'ancienne
garde française du corps du roi, et gentilhomme ordi-
naire de sa chambre. Il parvint par ses services à ob-
tenir une compagnie de cinquante homme d'armes des
ordonnances du roi. Payé en qualité de maréchal de
camp, du 26 avril 1589 , il suivit Henri IV dans
toutes ses expéditions, à la bataille d'Arqués en 1589,
à celle d'Yvry en 1590, au siège de Chartres, à ceux
de Noyon et de Rouen en i5gi, à la réduction de Paris
en 1594, à la journée de Fontaine-Françoise en i5g5,
au siège de la Fère en 1596, à celui d'Amiens en 1597.
Il fut ensuite conseiller d'état, et était déjà reçu che-
valier de l'ordre du Saint-Esprit, le 7 janvier 1595.
Ce fut en sa faveur que la seigneurie de Dampierre fut
érigée en baronnie, par lettres du 9 février 1598, en-
registrées le 7 mai suivant, avec permission de se qua-
lifier premier baron du comté de Gien. Enfin il mourut
le 5 novembre 161 5, après avoir été marié deux fois,
la première avec Gasparde de Boucard, dame du lieu
de ce nom, fille unique et héritière de François de
Boucard, chevalier, seigneur dudit lieu, et de Marie
de Martigny ; et la seconde , avec Anne le Loup-de-
Beauvoir (2), veuve d'André Popillon, seigneur du
(1) Voy. les comptes de l'extraordinaire des guerres. Il est par
erreur qualifié lieutenant-général au gouvernement de l'Or-
léanais, dans VHisl. des Gr. Ofjic. de la Couronne, tom. IX,
pag. 1 10. Il n'a jamais eu cette charge; c'est son fils qui l'a eue
en 1616, à la mort de Christophe de Harlay, comte de Beau-
mont.
(2) Anne le Loup avait pour sœur Françoise le Loup, mariée
avec François, seigneur de la Rocheaymon, chevalier de l'ordre
du roi, en 1 595. Elles avaient deux frères Blain et René le
Loup, qui épousèrent les deux soeurs : le puiné ne laissa qu'une
fille. Blain, qui était l'aîné, épousa l'aînée des deux sœurs,
Charlotte Dejean-de-Bellenave, héritière des terres de Bcllc-
nave, de Saint-Floret, etc., et en eut un fils unique, Claude
le Loup de Bellenave, qui forma deux alliances : la première,
à quinze ans , en
DE CUGNAC.
Ryau, baron d'Oyc, et filles de Christophe le Loup,
seigneur de Picrrebrune , de Beauvoir , de Montfay ,
Verrières , le Montet et de Merinchal, et de Claude ou
Claudine de Malain. Les enfants issus de ces deux
alliances, sont :
Du premier lit :
i .° Henri de Cugnac , mort
i5q2 ;
2.° François de Cugnac, baron de Dampierre, sei-
gneur de Boucard, Lepuy et de Gardefort, gen-
tilhomme ordinaire de la chambre du roi , cor-
nette de la compagnie des chevau-légers, épousa
Gabrielle Popillon-du-Ryau , fille d'André Po-
pillon, seigneur du Ryau , baron d'Oye , sei-
gneur du Chàtel et Montagne, et d'Anne le
Loup-de-Beauvoir, sa belle-mère, qui le rendit
père de :
a. Un tîls mort jeune ;
b. Françoise-Anne de Cugnac, dame de Bou-
card , femme , en i632 , d'Edme de la
Châtre, comte de Nançay , colonel général
des Suisses et Grisons, et grand-maître de
la garde-robe, mort le 3 septembre 1645 \i).
Du second lit :
3.° Antoine, dont l'article suit ;
avec Madeleine d'Hostun. dont il n'eut qu'une fille, Marie le
Loup de Bellenave. mariée à François de Rochechouart, mar-
quis de Chandenier. capitaine des gardes-du-corps du roi ; et
la seconde, avec Marie de Guénégaud, dont ne provint aussi
qu'une fille , Marie le Loup-de-Bellenave , qui prit alliance
avec Alexandre de Choiseul (tué d'un coup de canon en 1672),
fils de César de Choiseul, pair et maréchal de France, duc du
Plessis-Praslin.
(1) Du mariage d'Edme de la Châtre, avec Françoise-Anne
de Cugnac, naquit Louise-Antoinette de la Châtre, dame du
palais de la reine, mariée, en i653, à Louis de Crévant-
d'Humières, IVe du nom, duc d'Humières, chevalier des
ordres du roi et maréchal de France, dont la fille, Marie-
Thérèse de Crévant-d'Humières, fut mariée le 10 février 1677,
à Jean de Gand, dit Villain. prince d'Isenghien , père de
Louis de Gand - de - Mérode - de- Montmorency , prince
d'Isenghien, comte du Saint-Empire, chevalier des ordres du
roi et maréchal de France.
234 DE CUGNAC.
4.0 Paul de Cugnac , chevalier de Saint-Jean de
Jérusalem, mort à onze ans, l'an 1612;
5.° Marie-Diane de Cugnac, mariée, le 12 no-
vembre 1609 , à Léonor de Rabutin , comte de
Bussy et d'Epiry, lieutenant général au gou-
vernement de Nivernois, et colonel d'un régiment
d'infanterie, père du célèbre Bussy-Rabutin ,
qui s^st rendu illustre par sa valeur et ses
écrits; elle mourut veuve en i65o;
6.° Charlotte de Cugnac, morte jeune en 1608,
étant religieuse en l'abbaye de Saint-Laurent
de Bourges ;
7. ° Aimée de Cugnac , mariée, en i638, à Claude
de Pathay, baron deClereau, en Beauce.
XIII. Antoine de Cugnac, IVe du nom, marquis de
Dampierre, baron d'Huisseau et d'Herouville , gentil-
homme ordinaire de la chambre du roi , maréchal de
ses camps et armées , conseiller d'état , etc. , en faveur
de qui la baronnie de Dampierre fut érigée en mar-
quisat, par lettres de l'an 1616 , enregistrées bientôt
après , fut pourvu , la même année , de la charge de
lieutenant général au gouvernement de l'Orléanais, et
mourut en 1666. Il avait épousé, en 1629, Made-
leine du Tixier , dame de Bris, près Baville , en Hu-
repoix, et de Maisons, en Beauce, fille d'Amar , sei-
gneur de Bris, et de Françoise Hurault de Marais, dont
il eut :
r.° Paul de Cugnac, mort jeune ;
2.0 François, qui suit ;
3.° Anne de Cugnac épousa, 1 .° Michel de Cham-
prond , conseiller au parlement ; et 2.0 Louis
le Cordier, marquis du Tronc, capitaine au ré-
giment des gardes; elle mourut en 1660, laissant
de son second mariage N.... le Cordier, marquis
du Tronc , lieutenant général des armées du
roi ;
4.0 Elisabeth de Cugnac, religieuse à la Madeleine
d'Orléans ;
5.° Marie de Cugnac, femme de Jean - Louis ,
comte de Béon-Luxembourg (1), dont elle n'eut
(1) Jean-Louis , comte de Béon-Luxembourg, avait pour
DE CUGNAC. 235
qu'un fils, mort sans enfants d'Anne Dorothée
du Hautoy, son épouse :
6." N.... de Cugriac , religieuse à Menneton-sur
Cher.
XIV. François de Cugnac, IIIe du nom, marquis
de Dampierre, baron d'Huisseau, etc., mort le 21 sep-
tembre 1680, avait épousé, au mois de juillet 1664.
Anne de Cugnac, dame de Richerville, fille de Gabriel
de Cugnac, seigneur de Richerville et de Bréau-Saint-
Lubin, en Beauce, et de Marie de Verail • elle fut élue
tutrice de ses enfants le 7 juin 1691, et vivait encore
en 1 693 ; de ce mariage sortirent :
i.° François, qui suit;
2.0 François de Cugnac, j
3.» Joseph de Cugnac, ' J morts jeunes ;
4.0 Alexandre-François de Cugnac , chevalier dt.
Dampierre, cornette dans un régiment, en
1693, puis capitaine de cavalerie, mort en Italie,
en 1702 ;
5.° François de Cugnac , chevalier de Malte, sous-
lieutenant des gendarmes de Berri, mestre de
camp de cavalerie, brigadier des armées du roi.
le Ier février 171 9, grand-bailli (i) honoraire
de l'ordre de Malte, et premier écuyer de
S. A. S. monseigneur le duc, mourut à Paris,
à l'hôtel de Condé, le 10 mai 1729, âgé de
cinquante-deux ans (2);
6.° Pierre de Cugnac a formé la branche de Veuilly.
qui sera rapportée ci-après ;
7.0 Joseph de Cugnac, mort jeune ;
aïeule maternelle, Louise de Luxembourg, de l'ancienne
maison de ce nom, l'une des plus illustres et des plus puissantes
de l'Europe, laquelle a donné quatre empereur» à l'Allemagne
trois rois de Bohême et de Hongrie, six reines, dont une im-
pératrice d'Occident, et plusieurs princesses, qui ont illustre
les maisons auxquelles elles se sont alliées.
(2) Dignité éminente dans l'ordre de Malte, au-dessus dç
celle de commandeur.
(2) Galette de France , du 14 mai 1729.
236 UE CUGNAC.
8." Marie de Cugnac , j
9.0 Françoise de Cugnac, / mortes jeunes.
io°. Denise de Cugnac, '
XV. François de Cugnac, IVe du nom , marquis
de Dampierre, baron d'Huisseau, seigneur de Richer-
ville, enseigne des gendarmes de Berri, puis sous-lieu-
tenant des chevau-légers d'Anjou, et mestre de camp
de cavalerie, est mort en 1724. Il avait épousé, le
20 août 1699, Marie Madeleine-Henriette de Lagny,
Hlle de Jean-Baptiste de Lagny , secrétaire du roi, in-
téressé au bail général des fermes unies de S. M. et di-
recteur général du commerce de France, et de Paule
de Bidaud, dame de Bugaudières; de ce mariage sont
nés :
i.° Jean-Baptiste-François, qui suit;
2.0 François de Cugnac, dit le chevalier de Dam-
pierre, chevalier de Malte, capitaine dans le
régiment de Bourbon, cavalerie, exempt des
gardes du corps du roi en 1727, mort à Paris
en 1730;
3.° Louis- Achille de Cugnac , chanoine et grand-
vicaire de Tours, et abbé commendataire de
Tabbaye de Saint-Crépin-le-Grand-lès-Soissons,
né le 5 janvier 1709, vivait encore le 9 avril
4.0 Louis-Félicien de Cugnac , dit le chevalier de
Cugnac, chevalier de Malte, officier de marine,
enseigne de galères en 1728, puis gentilhomme
de M. le duc, mort en 1737, d'une fluxion de
poitrine, à l'hôtel de Condé;
5.° Paule-Gabrielle de Cugnac, née le 9 janvier
1706, religieuse de Saint-Marie à Saint- Denis,
est morte à Huisseau, vers l'an 1808, âgée de
quatre-vingt-onze ans et demi;
6.° Eléonore-Madeleine de Cugnac de Dampierre;
7.0 Marie de Cugnac de Dampierre.
XVI. Jean-Baptiste-François de Cugnac, chevalier,
marquis de Dampierre, comte de Toulongeon, baron
d'Huisseau, seigneur de Richerville, etc., mestre de
camp d'un régiment de cavalerie, ci-devant enseigne des
gendarmes de Berri, qualifié très-haut et très - puissant
DE CUGNAC. 23y
seigneur, naquit le 3o mai 1700, et est mort vers l'an
1747. Il avait épouse, en 1732, Françoise-Charlotte
de Langheac (1) , tille de Marie- Roger de Langheac,
comte de Dalès et de Toulongeon , et de Jeanne-Diane-
Marie-Palatine de Dio et de Montpeyroux , marquise de
Roquefeuil , et baronne de Castelnau. Madame la mar-
quise de Dampierre est morte, au château d'Huisseau
le 3i mars 1777 ; ses enfants sont :
i.° Jean-Louis-Hector de Cugnac de Dampierre ,
tenu au baptême par M. le maréchal de... , est
mort sans alliance ;
2.0 Marie-Pierre-Antoine , dont l'article suit ;
3.° Marie -Celse- Antoinette de Cugnac de Dam-
pierre, née en 1734, tenue sur les fonts de
baptême par Michel-Celse-Roger de Rabutin ,
comte de Bussy, évéque de Luçon, et par la
marquise de Cugnac, son aïeule, est décédée
sans alliance;
4.0 N de Cugnac- de -Dampierre , mariée à
M. le marquis de Boisé.
XVII. Marie - Pierre - Antoine de Cugnac, chevalier,
marquis de Dampierre, baron et seigneur d'Huisseau,
Richerville, etc., capitaine de vaisseaux du roi, et che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , qua-
lifié très-haut et très-puissant seigneur , est né le 2 juin
T738, et a épousé, par contrat du 9 avril 1773 (l'acte
de célébration du 10 mai), haute et puissante demoi-
selle Louise-Angélique de Savary de Lancosme, fille de
très-haut et très-puissant seigneur Louis-Jean- Baptiste
de Savary , chevalier , marquis de Lancosme , Bau-
ché , etc. , capitaine de cavalerie , chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis, et de défunte haute
et puissante dame Louise-Renée Barjot de Ronce ; de
l'agrément de madame la princesse de Conty, et en
(1) Françoise de Langheac était tante de Jean, comte de la
Guiche, qui s'allia, en 1740, à Henriette de Bourbon, ap-
pelée Mademoiselle de Verneuil, tille naturelle et légitimée
Je M. le Duc, Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé.
Leur fils, Amable-Charlet, marquis de la Guiche, était en
i 774, colonel du régiment de Bourbon, cavalerie.
238 DE CUGNAC.
présence et du consentement de plusieurs de leurs pa-
rents et amis. De ce mariage sont nés :
î.°N... de Cugnac de Dampierre, mort au ber-
ceau ;
2.0 Antoinette- Louise- Eléonore de Cugnac de
Dampierre, ne'e le i3 février 1779, a épousé,
le 3 vendémiaire an VIII (25 septembre 1800),
Armand - Vespasien, marquis de Bizemont ; et
est décédée le 18 thermidor an XIII, laissant
un fils unique , nommé Antoine-Louis- Ves-
pasien de Bizemont, né le 28 messidor an IX.
Branche d'Imonville.
XI. Louis de Cugnac , chevalier, baron d'Imonville,
seigneur de Richerville , de Jouy, la Rivière, d'Es-
trechy, etc., second fils d'Antoine de Cugnac, IIIe du
nom, seigneur de Dampierre , et de Marie du Lac ,
était sous la garde noble de sa mère, l'an 1 538 ; fit
hommage de la baronnie d^monville au seigneur de
Mainville, le 14 octobre 1 556 ; est qualifié haut et
puissant seigneur , chevalier , maître et enquesteur des
eaux et forêts d'Orléans , et guidon de cent hommes
d'armes, sous la charge de M. l'Amiral, dans un hom-
mage à lui rendu, comme baron d'Imonville, le 22 oc-
tobre 1564; et fut tué à la bataille de Saint-Denis,
le 10 novembre 1567. Il avait épousé Mathie de Prunelé,
dame de Richerville, fille de Pierre de Prunelé, sei-
gneur d'Herbaut et d'Antoinette de Nacelles. Etant
veuve , et ayant la garde noble de ses enfants , elle
obtint souffrance (ou délai) pour l'hommage d'Imon-
ville, le 6 mai 1 568, et reçut elle-même un hommage
le 19 octobre 1576. De son mariage naquirent:
i.° Paul, dont l'article suit;
2.° Gédéon de Cugnac , était âgé de trois ans ,
le 6 mai 1 568
3.° Jeanne de Cugnac, née en 1 556, était mariée
le 12 octobre i58i , avec François de Tré-
moille , seigneur de Moulinflou , baron de Bour-
nezeau , chevalier de l'ordre du roi , gentil-
homme ordinaire de sa chambre, l'an 1 583,
fils naturel et ensuite légitimé de Louis de la
DE CUGNAC. 23q
Trémoille , IIIe du nom , premier duc de Thouars,
prince de Talmont et de Tarente , et arrière-
petit-fils de Louis de la Trémoille , l'un des
plus célèbres guerriers de son tems , et qu'on a
surnommé le chevalier sans reproche ;
4.0 Louise de Cugnac, née en 1 559 » épousa en
i58o, Jean du Bosc, seigneur d'Espinav et du
Bois-d'Ennebont ;
5.° Mathie de Cugnac, née en 1 563.
XII. Paul dk Clùnac, chevalier , seigneur et baron
d'Imonville, seigneur de Richerville , de Jouy , de
Rouvres, et Domarville, etc., gentilhomme ordinaire
de la chambre du roi Henri III, dès l'an 1 582, était
âgé de sept ans, le 6 mai 1 568 (né, par conséquent ,
en i56i), reçut un aveu, comme baron d'Imonville,
le 11 octobre 1 58 1 ; et un autre le 12 juin 1608 , dans
lequel il est qualifié gentilhomme ordinaire de la chambre
du roi. Il mourut à Paris, le 3i décembre 16 14, pendant
la tenue des états, où il était député de la noblesse du
pays chartrain , et fut inhumé dans le chœur de l'église
de Saint-Etienne-du-Mont. Il avait épousé, i.° An-
toinette de Prie , veuve de Jacques Perreau , seigneur
de Castillon , qu'elle avait épousé l'an 077, et fille
d'Edme de Prie, seigneur de Montpoupon et d'Anne
de Berulle , ^dame de Nancray ; 2.0 Louise de Berbi
(ou Berti, ou d'Erbv) , fille de N.... de Berbi, gen-
tilhomme anglais; 3.° Anne Hurault-de-Boistaillé , fille
de Jean Hurault, seigneur de Boistaillé , et de Bonne,
conseiller d'état et ambassadeur à Constantinople , pour
le roi Henri III, et d'Anne le Clerc-de-Cotier ; laquelle
étant veuve et tutrice de ses enfants, fit faire l'inventaire
des biens de son mari, le 9 février i6i5. Elle mourut
le 18 septembre 1 633 , et fut inhumée en l'église d'Imon-
ville. Paul de Cugnac ne laissa pas d'enfants de sa
seconde femme ; mais il en eut quatorze des deux
autres, savoir,
Du premier lit :
i.° Edme de Cugnac, chevalier , seigneur et baron
de Jouy , mort jeune ;
Du troisième lit:
2° Paul de Cugnac, mineur en 161 5, mon à
vingt ans;
240
DE CUGNAC.
3.° Louis de Cugnac, chevalier de Malte reçu,
le 3.o mai 161 2, au grand prieuré de France.
Ce fut lui, sans doute, qui, sous le nom de
comte de Dampierre , commandant les officiers
réformés des troupes françaises , fut blessé le
i5 août 1669, d'un coup de canon, au siège
de Candie , et mourut deux jours après (Ga%.
de Fr., du 5 oct. 1669.)
4.0 François, dont l'article suit ;
5.° Charles de Cugnac , tué au siège de Montpellier ;
6.° Philippe de Cugnac, chanoine de Chartres et
archidiacre de Blois, en ladite église , en 1657;
7. "André de Cugnac , religieux à Marmoutier-lès-
Tours;
8.° Gabriel de Cugnac, seigneur de Richerville et
de Breau-Saint-Lobin , en i636 , épousa Marie
de Verail , fille de Guillaume de Verail , seigneur
d'Esseville, en Beauvoisis, lieutenant aux Gardes,
et de Marie de Fortbois, dont il eut trois enfants;
a. N de Cugnac - de - Richerville , mort
jeune ;
b . Marie de Cugnac , morte jeune;
c. Anne de Cugnac , dame de Richerville ,
mariée au mois de juillet 1664, à François
de Cugnac , marquis de Dampierre ;
9.0 Marie de Cugnac, femme, en i636, d'Edme
de Marvilliers, seigneur de Meninville;
io.° Anne de Cugnac, épouse de Louis de Poiloûe,
seigneur de Fonville , mariés par contrat du
3 septembre 1 63 1 ;
ii.° Jeanne de Cugnac, épousa Jérôme du Lac,
seigneur de Fontenay ;
12.0 Françoise de Cugnac, marie'e à Alexandre de
Forcroy , ou Fourcroy , seigneur du Bois-dc-
Villiers ;
i3.° Elizabeth , ou Isabelle de Cugnac, religieuse
à Glatigny, en Berri ;
14.0 Louise de Cugnac fut mariée, par contrat du
25 février 1637, avec Guillaume Fusée , écuyer,
seigneur de Charmont et d'Arbouville, capitaine
d'infanterie au régiment de la Tour.
DE CUGNAC. 241
XIII. François de Cugnac. chevalier, seigneur,
baron d'Imonville, seigneur de Chënevilliers, etc., était
mineur en i6i5; il transigea, le 6 décembre i636, avec
ses frères et sœurs, sur le partage de la succession de
ses père et autres ses frères et soeurs. Il avait épousé,
par contrat du 8 avril 1634, Louise de Paviot, fille de
Charles de Paviot, chevalier, seigneur de Boissy-le-
Sec, et de Marie de Rochechouan. De cette alliance
sortirent:
i.° Charles, dont l'article suit;
2.0 Philippe de Cugnac , auteur de la branche ,
ou rameau de Jouy ;
3.° Marie de Cugnac , connue par des actes de
1662 et 1666, fut mariée depuis à Gédéon Bros-
set, seigneur de la Brière;
4.0 Angélique de Cugnac , femme de Guillaume
de Boussigny, seigneur du Parcneuf.
XIV. Charles de Cugnac , Ier du nom , chevalier ,
seigneur et baron d'Imon ville-la-grand, fit hommage,
pour lui et ses frère et soeurs, de cette terre, au sei-
gneur de Moinville, le 1" septembre 1662; et fit
un autre hommage au baron de Saint-Germain, pour
d'autres héritages, le 10 octobre i663. Il eut acte de la
représentation de ses titres de noblesse, de M. de
Machaut, intendant à Orléans, le 10 décembre 1667,
étant pour lors l'un des deux cents chevau-légers de la
garde du roi. Il avait épousé, par contrat du 17 no-
vembre 1666, Anne Boucher-d'Orçay, fille de feu
Arnoul Boucher, écuyer, sieur de Piscop, maître d'hô-
tel ordinaire de la reine, et de Marie Rouhault, dont
il eut :
i.° Charles II , dont l'article suit ;
2.0 Paul de Cugnac, vivant en 1705, mort depuis,
sans alliance, dans l'Amérique, où il s'était
établi ;
3.° François de Cugnac, garde-marine, mort en
1699, sans alliance;
4.0 Arnoul de Cugnac, capitaine dans le régiment
de Conty, infanterie, né en 1 683, vivait encore
en février 1720;
5.° Françoise de Cugnac , née le 2 5 décembre
XVII. 16
242 DE CUGNAC.
1676, reçue à Saint-Cyr, en novembre 1686;
6.° Madeleine de Cugnac, reçue à Saint-Cyr, en-
suite carmélite à Riom, en Auvergne ;
7.0 Marie-Anne de Cugnac , religieuse en l'abbaye
de Voisins, près Orléans ;
8.° Jeanne de Cugnac ;
9.0 Louise de Cugnac.
XV. Charles de Cugnac, IIe du nom, chevalier,
seigneur et baron d'Imonville-la - grand, etc., donna
aveu pour lui et ses frères et sœurs, le i5 novembre
de l'an 1705, au seigneur de Moinville, de la terre
d'Imonville. Il avait épousé, par contrat du i5 jan-
vier 1699, Marie-Denise le Clerc-de-Fleurigny, fille
de François, chevalier, seigneur de la Forêt et d'Os-
sainville, et de Marie de Paviot. De ce mariage na-
quirent :
i.° Charles- Alexandre de Cugnac- Imonville , né
le 7 avril 1 708 ;
2.° Charlotte de Cugnac, née en novembre 1700,
religieuse bernardine dans l'abbaye de Voisins,
à trois lieues d'Orléans, en 1720;
3.° Madeleine de Cugnac, née en septembre 1702,
religieuse au même lieu ;
4. ° Anne de Cugnac, née le 22 juillet 1704,
n'était pas mariée en 1720;
5 .° Louise- Denise- Françoise de Cugnac, née le
1 3 janvier 1706, reçue à Saint-Cyr, le 10 janvier
1718;
6.° Thérèse de Cugnac, née le 4 mai 17 10.
Branche de Jouy, éteinte.
XIV. Philippe (nommé aussi François-Philippe) de
Cugnac, Ier du nom, seigneur et baron de Jouy,
près Pithiviers, en Beauce, né et ondoyé le 7 août
1643, baptisé en la paroisse d'Imonville, le 1 2 sep-
tembre 1662, ne vivait plus le 14 juillet 1707. Il avait
épousé, par contrat du 28 août 1668, Elisabeth de
Morainville, fille de Charles de Morainville, chevalier,
seigneur du lieu de ce nom, et d'Elizabeth de Morain-
ville , laquelle vivait encore le 22 octobre 1709. Les
enfants issus de ce mariage sont:
DE CUGNAC. 243
i.° Philippe II, dont l'article suit ;
( 2.0 Louis de Cugnac -de- Jouy , épousa , en no-
vembre 171 1, Marie Van Mine, sœu aînée de
Rose, sa belle-sœur, dont il paraît qu'il n'a pas
eu d'enfants ;
3.° Joseph de Cugnac , demeurant à Jouy , en
1716;
4.0 Elisabeth de Cugnac, mariée le 11 avril 1629,
à Louis de Rochechouart, seigneur de Montigny,
d'une des plus anciennes et des plus illustres
maisons du royaume ;
5.° Louise de Cugnac, femme, en 17 16, de Jean-
Charles de la Motte-Cottainville , écuyer , sei-
gneur des Bordes, dans la paroisse de Jouy, fils
de M. du Mazis du Tronchet ;
6.° Marie de Cugnac.
XV. Philippe de Cugnac , IIe du nom , seigneur
et baron de Jouy, né le 17 février 1674, en la paroisse
de Saint-Saturnin de Jouy , major au régiment de
Poyanne, fit un accord sur le partage de la succession de
ses père et mère , avec ses frères et sœurs , le 1 2 mai
1716, et épousa à Lille, en Flandre, par contrat du
14 juillet 1707, Rose Van Mine, fille de feu Adam
Van Mine, et de Marie Lepers, dont provinrent :
i.° Rose de Cugnac, née en 1708;
2.0 Elisabeth-Charlotte de Cugnac-de-Jouy, née le
22 octobre 1709, reçue à Saint-Cyr, le 26 no-
vembre 1719.
Branche de Veuilly , éteinte.
XV. Pierre de Cugnac , chevalier , seigneur , baron
de Veuilly, en Galvesse, généralité de Soissons , et de
Montcouvé , capitaine de dragons , deuxième (et selon
d'autres) , sixième fils de François III , marquis de
Dampierre et d'Anne de Cugnac , s'était d'abord des-
tiné à l'état ecclésiastique ; mais il le quitta bientôt
après , pour embrasser celui des armes ; il s'établit en
Champagne, dans la généralité de Soissons, et mourut
le 5 novembre 1745. Il avait épousé, le 17 mai 1707,
demoiselle Marie- Anne de Vassan, fille de François, sei-
gneur deVassan, et d'Anne de Prévost, laquelle mourut
244
DE CUGNAC.
à Château-Thierry , le 2 5 novembre 1755 , âge'e de
soixante-onze ans , trois mois et vingt-cinq jours ,
laissant :
XVI. Anne-Gabrielle de Cugnac , chevalier, sei-
gneur-comte de Veuilly , la Poterie , Haute- Vesne , etc. ,
enseigne , puis sous-lieutenant au régiment des gardes
françaises, en 1727, fils unique, né au mois de février
1708 ; est mort le 28 novembre 1755, âgé de quarante-
sept ans et neuf mois. Il avait épousé, en 1728, Jeanne-
Marie-Josephe Guyon , morte à Paris le 17 mars 1771 ,
dans sa soixante-huitième année. Elle était fille d'Ar-
mand-Jacques Guyon , seigneur de Saint Dizier , et
de Marie de Beaux Oncles, et nièce de la duchesse de
Sully, qui l'avait faite sa légataire universelle. De ce
mariage sont issues :
i.° Anne -Jeanne- Madeleine de Cugnac, née le
6 février 1730, mariée, le i3 septembre 1756,
à Jean, comte de Saint-Exupéry, exempt des
gardes du corps du roi ;
2.0 Marie-Louise de Cugnac, née le 19 avril 173 r,
épousa Adam-Claude-Edouard de Forget , capi-
taine général de la Fauconnerie du cabinet du
roi;
3.° Henriette-Diane de Cugnac, née le 4 février
1734, s'allia avec Frédéric-Maurice-Anne de
Beauroire, chevalier, seigneur , baron de Vilhac,
seigneur de Lapeyre, la Chèze, Puy-la-Vays-
se, etc. , lieutenant-colonel du régiment d'Or-
léans, cavalerie.
Seigneur de Cunha ou d'Acunha, en Portugal
et en Espagne.
La maison de Cunha, da Cunha, ou d'Acunha (1),
l'une des plus anciennes et des plus illustres de l'Es-
pagne et du Portugal, où elle établie depuis plus de
(1) M. le marquis de Cugnac-du-Bourdet se fit reconnaître,
vers la fin du règne de Louis XV, à dom Louis da Cunha, am-
bassadeur de la cour de Portugal près celle Je France.
Dfc CUUNAC. 245
six siècles, porte pour armes : D'or, à neuf Cunlnis,
c'est-à-dire coins de mire d'azur, trois- et trois mis en pal.
Ce fut, dit-on, Alfonse-Henriquez Ier , roi de Portugal,
qui donna ces armes à Payo, ou Pelage Guttéres, qui
était parent de Henri de Bourgogne, comte de Portugal,
père d' Alfonse.
Quelques généalogistes espagnols prétendent que Payo
était originaire de Galice, en Espagne ; mais d'autres,
en plus grand nombre lui donnent une origine fran-
çaise, et le disent issu d'une ancienne famille de Gas-
cogne. Cette dernière opinion n'est pas dénuée de vrai-
semblance, et mériterait d'être approfondie. Les mêmes
auteurs racontent que Payo Guttéres et N. Guttéres
Pelaës, son père, accompagnèrent le comte de Bour-
gogne en Portugal, après 1 an 1090. Payo s'y distingua,
et contribua beaucoup aux victoires que ce prince rem-
porta sur les Maures. Il servit ensuite le roi Alfonse Ier,
se trouva avec ce monarque à la prise de Coïmbre, et
acquit la réputation d'un des meilleurs capitaines de
son siècle. Il prit les places de Leiria et de Torres-Novas ;
mais le roi Ismar mettant le siège devant la première de
ces places, malgré la belle défense qu'elle fît , Payo
Guttéres, qui en était le chef, fut pris avec la ville ; et
s'étant racheté après, il se trouva au siège de Santaren,
en 1 1 45, et à celui de Lisbonne, en 1147, ou 1 148. Ce
fut à ce dernier siège qu'il prit le nom da Canna, après
avoir brisé les portes de la ville avec des canhas ou gros
coins de mire. Il prenait le titre de comte de Transta-
mare , et sire de Limia ; et était riche puissant et fort
pieux , comme on en peut juger par la fondation des
monastères de Saint-Simon de Junqueira, de Souto et
de Villar-de-Frades, de l'ordre de Saint-Benoît. Il avait
épousé Ousenda ou Orlenda Transtamir, dont le tri-
saïeul était Ramire II, roi de Léon. De ce mariage na-
quirent, entr'autres enfants, Ferdinand-Paes da Cunha,
qui continua la descendance , et Ramire - Paes da
Cunha.
Cette maison a formé plusieurs branches , dont les
plus connues et les plus illustres sont celles de Taboa,
de Basto et de Montelongo , de Gestaco, de Saint-
Vincent de Povolide, de Pontevel, de Payo-Pires , de
Pombeiro, etc., en Espagne, en 143 1 ; les ducs d'Es-
calona et d'Ossone étaient de la maison da Cunha. En
246 DE CUGNAC.
i58o, une partie des membres de cette famille suivit le
roi Sébastien en Afrique ; l'un d'eux fut nommé gé-
néralissime et gouverneur du Portugal, les Espagnols le
firent prisonnier. En 1808, François da Cunha a été aussi
nommé gouverneur; il a péri victime de son zèle
Le savant Louis de Salazar a laissé d'excellents mé-
moires pour l'histoire de la maison da Cunha. Sandoval
Castro, Imhoff, etc., ont traité le même sujet, et les
derniers éditeurs du Dictionnaire de Morery ont publié
une généalogie suivie de cette maison, depuis le dou-
zième siècle (tom. IV, pag. 3 18).
Armes : Gironné a argent et de gueules , de huit
pièces (/). Supports: Deux sauvages au naturel, la main
appuyée sur une masse. Cimier: Un cou d autruche ,
tenant au bec un fer à cheval. Pour devise : Ingratis ser-
vir e nef as.
(1) Ou parti, coupé, taillé, tranché d'argent et de
gueules. Ces armes, composées de coins, ou angles, sont
semblables, sauf quelques légères différences, à celles de
la maison da Cunha, en Espagne, et semblent devoir être
mises comme elles, au nombre des armes parlantes. On croit
qu'elles furent accordées anciennement par un de nos rois, à
un seigneur de Cugnac, pour quelque action d'éclat. On les
voit encore sur d'anciens sceaux conservés à la bibliothèque du
roi ; et elles se voyaient avant la révolution, gravées en plu-
sieurs endroits de l'église de Saint - Avit - Seigneur, au diocèse
de Sarlat, où existait une ancienne abbaye, convertie depuis
en chapitre. On raconte que dans les guerres de religion, au
seizième siècle, un seigneur de Cugnac (qui était sans doute
Jean), ayant été appelé au secours du chapitre et des catho-
liques de ce lieu, qui n'est pas éloigné du château de Cugnac,
pour les délivrer de l'oppression des protestants, ce seigneur
y avait déjà commis toutes sortes de profanations et de dé-
sordres. Le chapitre de Saint-Avit, en reconnaissance d'un si
grand bienfait, et pour perpétuer à jamais le souvenir d'un
service aussi signalé, ordonna que les armes de son bienfaiteur
fussent gravées sur toute l'église de Saint-Avit, et lui accorda
plusieurs autres prérogatives.
N. B. Les chefs actuels des nom et armes de Cugnac ne re-
connaissent d'autres branches sorties de leur maison, que celles
qui sont rapportées dans ce mémoire.
DE RELY.
247
de RELY , en Picardie , en Normandie , etc. ,
maison d'ancienne chevalerie du comté d'Artois, sur
les confins de la Flandre française, où elle florissait
dès le onzième siècle. Elle tire son nom de la terre
seigneuriale de Rely, au diocèse de Boulogne, conseil
provincial d'Artois, intendance de Lille, bailliage et
recette d'Aire, où l'on comptait quarante-six feux et
deux cent seize personnes, fief jadis considérable ,
puisque les anciens seigneurs de Rely ayant assez de
vassaux pour lever bannière, sont presque tous qua-
lifiés chevaliers bannerets, aux treizième et quatorzième
siècles Le célèbre du Cange nous apprend que les
premiers seigneurs connus de cette maison, fondèrent
en io83, l'abbaye de Lillers, en Artois, dont la ville
portait, ainsi que cette communauté, les armoiries de
la maison de Rely. On pourra juger, d'après la filiation
qui va suivre, de la grandeur et du lustre de cette
maison, par les alliances qu'elle a contractées avec
tout ce que le Hainaut, la Flandre et l'Artois avaient
de plus puissant et de plus considérable en familles
chevaleresques. Cette filiation, appuyée sur les titres
originaux et monuments historiques, remonte à Guil-
laume de Rely, qui suit :
I. Guillaume de Relv, I" du nom, chevalier, sei-
gneur de Rely, en Artois, vivait en 1100. Il était
contemporain et peut-être frère de Raoul de Rely,
chevalier, qui, l'an 11 06, fut présent à une donation
faite à l'église de Saint-Aubert, par Warnier de Ha-
melaincourt. Il a la qualité de chevalier banneret, dans
la cession qu'il fit, l'an 1141, à l'abbaye de Saint-
Aubert, de la portion de dîme qu'il avait sur les territoires
de Queant et de Prouville, du consentement à'Ermen-
garde, sa femme, et de ses trois fils :
i.# Thiedonde Rely, chevalier;
2.0 Wauthier, dont l'article suit ;
3.° Segard ou Sicard de Rely, chevalier.
II. Wauthier de Rely , chevalier , seigneur de
Rely, consentit, avec ses frères, à la donation faite
en 1141, par Guillaume de Rely, leur père, à
248 DE RELY.
l'abbaye de Saint-Aubert, en présence d'Eustache de
Neufville, de Hugues de Bailleul, de Robert le
Brun, d\Adam Quieret, de Simon le Roux, de
Segard de Cuinchy, de Robert de la Fosse, de Hugues
de Lambres, de Simon de Forest, de Jean de Waen-
court, de Colard de Bailly, de Siger de Haudion, de
Jean de Regnialmes, de Simon d'Orville, de Gui de
Favernelle, de Guillaume de Baraffle, d'Anselme Lon-
guet, et autres chevaliers. Wauthier de Rely, Eut,
entr'autres enfants, Simon de Rely, qui suit.
III. Simon de Rely, seigneur de Rely, vivait en
i2o3, époque où il donna à l'abbaye du Verger plu-
sieurs pièces de terre situées à Paluel, Oisy et Fressies,
du consentement de Mahaut de Neufville, sa femme,
fille d'Eustache de Neufville, chevalier, de l'ancienne
et illustre maison de Neufville- Wistace , en Artois, et
de leurs trois fils, savoir :
i .° Simon de Rely ;
2.0 Guillaume II , qui continue la lignée, et dont
l'article suit;
3.° Jean de Rely ;
4. ° Alix de Rely, mariée, vers 1220, avec Hugues
de Berlettes, grand prévôt de Cambray, inhumé
dans l'église paroissiale de Saint-Aubert, en
1234, à côté de sa femme qu'il avait prédé-
cédée.
IV. Guillaume de Rely, II0 du nom , seigneur de
Rely, consentit, en i2o3, la donation faite à l'ab-
baye du Verger par Simon, son père. Il eut de sa
femme, dont le nom est demeuré inconnu, Guil-
laume III, qui suit.
V. Guillaume de Rely, III0 du nom, chevalier,
seigneur de Rely, en Artois, servit en qualité de che-
valier banneret , dans les guerres que Marguerite, com-
tesse de Flandre, eut contre les Hollandais. Il fut un
des vingt-quatre bannerets qui, avec cent vingt-six
écuyers, sous la conduite du seigneur de Lisques, firent
le sac du bourg d'Oisy, à trois lieues de Cambray, en
1254. Guillaume de Rely avait épousé Gertrude de
Lagnicourt , dont il eut :
DE RELY. 249
i.° Guillaume III, dont l'article suit ;
2.° Marguerite, aliàs Margote de Rely, mariée,
vers 1280, à Baudouin de Souastres , sire de
Souastres et du Mesnil-lès-Saint-Pol, fils de
Baudouin de Souastres, seigneur des mêmes
terres , chevalier , et d'Isabelle de Caumont.
Bcaudouin de Souastres fonda la chapelle du
Mesnil , vers l'an 1 3 1 2 ; il décéda en i322, et
Marguerite de Rely, en 1 339. Ils furent inhu-
més tous les deux dans l'église paroissiale de
Souastres , où se voyaient encore leurs épi-
taphes avant la révolution ;
3.° Havoise de Rely, épouse de Simon de Lonsart.
chevalier, vivant en 1 280.
VI. Guillaume de Rely , IVe du nom , chevalier,
seigneur de Rely , chevalier banneret , servit en cette
qualité Gui de Dampierre , et Robert de Bethune .
comtes de Flandre, ses suzerains, dans les guerres
qu'ils soutinrent contre le roi Philippe le Bel. Il vivait
encore dans un âge avancé, l'an 1 3 35 , et décéda avant
l'an 1340. Il avait épousé N... de Caumont, héritière,
de la terre de Caumont-lès- Hesdin, dont il eut :
i.° Jean, dont l'article suit ;
2.0 Guy de Rely, vivant en 1 338, chevalier ban-
neret d'Artois, en 1 340, mort sans postérité ;
3.° GrilTon de Rely, chevalier, seigneur d'An-
vain (1), mort avant le 10 avril i385, n'ayant
eu qu'une fille, Jeanne de Rely, dame d'An-
vain, mariée avec Jacques de Mam°\, che-
valier ;
4. ° Jeanne de Rely, mariée, vers i3io, à Gilles
de Mailly, seigneur d'Authuille et d'Audinfer,
fils de Gilles de Mailly, seigneur d'Authuille.
et de Blanche de Ham ;
5.° Aymond de Rely, chevalier, vivant au mois
de juillet 1346.
(1) Anvain. seigneurie en Artois, au diocèse d'Arras, inten-
dance de Lille, sur la rivière de Ternoise , qui la sépare en
grand et petit Anvain. à une lieue trois quarts nord-ouest de
Saint-Pol. On y compte cent cinq feux.
25o DE RELY.
Dans le même tems vivait :
Anselote de Rely, mariée l'an 1309, avec Sigcr de
Saint- Orner.
VIL Jean de Rely, Ier du nom, chevalier, sei-
gneur de Rely et de Gaumont (i) , en Artois, gou-
verneur de Bohain , servit le roi Philippe de Valois ,
dans ses guerres contre les Anglais et les Flamands.
En sa qualité de chevalier banneret, il commanda une
compagnie de trois chevaliers bacheliers et de qua-
rante écuyers, à la sanglante bataille de Saint-Omer,
gagnée, le 26 juillet 1340, sur Robert d'Artois, qui
commandait les troupes d'Edouard, roi d'Angleterre,
se disant roi de France ; bataille où Jean et Guy de
Rely firent des prodiges de valeur, ainsi que Gilles de
Mailly , seigneur d'Authuille , leur beau - frère. Jean
de Rely , épousa , selon Gelic , Anne d'Estourmel ,
d^ne illustre et ancienne maison de Picardie, dont il
eut, entr'autres enfants :
i.° Colard , surnommé l'Orangeois , seigneur de
Rely et de Caumont ; ce fut lui qui, au rapport
de Foissard, vol. II, chap. 148 , offrit la pre-
mière bannière du convoi aux funérailles de
Louis, comte de Flandre, assassiné, le 6 janvier
1384, par Jean, duc de Berry et comte de Bou-
logne, et décédé trois jours après. Il épousa
Catherine de Wawrin, d'une maison d'ancienne
chevalerie de Flandre ; il en eut :
A. Jeanne de Rely, dame de Rely, de
Frencq (2), de Caumont et de Blequin (3),
(1) Caumont, seigneurie en Artois, au diocèse d'Amiens,
intendance de Lille, bailliage de Hesdin, sur la rive gauche de
l'Authie, à deux lieues sud de Hesdin. On y compte cinquante-
cinq feux et deux cent soixante-quatorze habitants.
(2) Frencq, : on prononce Fren, seigneurie qui avait le titre
de doyenné dans le Boulonnais, intendance d'Amiens, à deux
lieues nord-ouest de Montrcuil et à quatre s>ud— sud-est de
Boulogne. On y compte cent feux.
(3) Blequin, seigneurie en Artois , intendance de Lille ,
diocèse et bailliage de Saint-Omer, et à trois lieues sud-ouest
de cette ville. On y compte soixante-deux feux et trois cent
cinquante habitants.
DE RELY. 25i
épouse, vers i3go, d'Emond , aliàs Ai-
mond d'Abbeville , chevalier , seigneur de
Boubers et de Dompwast ; de ce mariage
sont issues trois tilles :
a. Jeanne d'Abbeville, dame de Boubers,
en Ponthieu , de Dompwast et de
Blequin, seconde femme, le 5 avril
142 1 , de Jean de Melun , vicomte de
Gand , seigneur d'Antoing, d'Epinoy,
et de Beaussart, chevalier de la Toison-
d'Or. De ce mariage s >nt issus les
princes d'Epinoy , maréchaux et con-
nétables héréditaires de Flandre ;
b. Bonne d'Abbeville, alliée, en 1434 .
à Michel de Ligne, baron de Barban-
con , pair et maréchal de Hainaut ,
dont descendent les princes de Ligne ,
les princes d'Arenberg et les princes
de Barbançon , les ducs de Croy , les
princes de Chimay , toutes branches
de la maison de Ligne , issues de Bonne
d'Abbeville et de Michel de Ligne ,
et alliées à la plupart des maisons
princières souveraines de l'Europe ;
c. Ide d'Abbeville, mariée à Jean de
Bernieulles , seigneur de Bernieulles , fils
de Robert , seigneur de Bernieulles ,
et de Mahaut de Wamain , dame
d'Ococh ;
B. Marie de Rely , femme de Bertrand d'Eu-
din ;
Z. Isabeau de Rely , mariée à Louis , sire de
Wertaing, l'un des quatre chevaliers fran-
çais , qui, Tan i38o , au rapport de
Froissart , combattirent contre quatre autres
seigneurs tenant le parti des Anglais. Le
même historien ajoute que Louis de Wer-
taing vainquit son adversaire Renaud de
Thouars , seigneur de Pousauges , près de
la ville de Vannes , en présence du comte
de Buckingham. Louis de Wertaing périt
à la funeste journée d'Azincourt , en
14Ô ;
252 DE RELY.
D. Saintaine de Rely , dame des Prés (i)
lès- Fiers , en Artois , mariée avec Alard
le Preud 'homme , seigneur d'Haillies ;
2.0 Pierre , dont l'article suit :
3.° Jean de Rely , auteur de la branche des sei-
gneurs de Framicourt et de l'Escaure , rapportée
en son rang.
VIII. Pierre de Rely, Ier du nom, écuyer, co-sei-
gneur de Rely, épousa, vers l'an i3yo, demoiselle
N... de Montigny , en Ostrevant , maison d'ancienne
chevalerie. Il en eut Jean II, dont l'article suit.
IX. Jean de Rely, dit Moreau, IIe du nom, co-sei-
gneur de Rely , rendit hommage pour la part qu'il
possédait de cette terre , en 1417. Il épousa, i.° Isabeau
de la Vief ville , fille de Jean de la Viefville , chevalier ,
seigneur de Thiennes , de Calonne , de Bures, etc.,
d'une maison de chevalerie d'Artois , connue depuis
l'an 1 1 8 1 ; et de Jeanne de Poix , dame d'Audeinville ;
2.0 N... le Mire , d'une maison ancienne et illustre du
Cambresis , connue depuis le tournoi d'Anchin , en
1096, et re'pandue dans la Flandre et les Pays-Bas.
Les enfants de Jean II de Rely , furent :
Du premier lit.
1 .° Griffon , qui continue la branche aînée , et
dont l'article va suivre ;
2.0 Gui de Rely , écuyer d'écurie du duc Philippe
de Bourgogne , se signala auprès de la personne
de ce prince , abandonné de tous les siens à la
journée de Mons en Vimeu , en 1421. Gui de
Rely n'eut point d'enfants de son épouse Jeanne
d'Inchjy , veuve de Pierre de Mailly, seigneur
d'Authuille;
3.° Galois de Rely, qui servit dans les guerres que
le même duc de Bourgogne, Philippe le Bon,
eut contre les Liégeois, et se signala au combat
de Florennes, en 1430, où ils furent défaits et
(1) Les Près, terre au diocèse d'Arras, où il existait une
abbaye de filles, de l'ordre de Cîteaux, d'abord fondée près de
Douay, en Flandre, et depuis transférée dans cette ville.
DE RELY. 253
obligés de demander la paix. Gilois de Rely
mourut sans alliance ;
4.0 Marguerite de Rely, mariée à Jean de Mons,
seigneur de Hucqueliers ;
Du second lit :
5.° Robert de Rely;
6.° Mathieu, dit Enthieu de Rely;
7.0 Jean de Rely, auteur de la branche des sei-
gneurs du Val et d'Esquimbosc, souche des di-
verses branches de cette maison e'tablies en
Normandie, rapportée en son rang;
8.° Marguerite de Rely , mariée à Colar de Sains,
d'une maison d'ancienne chevalerie de Picardie,
et des plus considérables de cette province.
X. Griffon de Rely , écuyer , co-seigneur de Rely,
seigneur de Beauvoir, en Flandre (1), épousa demoi-
selle Marguerite de Mons de Huqueliers, sa belle-sceur.
avec laquelle il est rappelé dans un acte du 18 septem-
bre 1450, époque où ils ne vivaient plus. Leurs enfants
furent :
i.° Martin, dont l'article suit ;
2.0 Isabeau de Rely, mariée avec Olivier Mauche-
valier, chevalier, seigneur de Wailly, de Namps-
au-Val et de Velennes, d'une maison connue
depuis l'an 1181, et éteinte dans la personne de
Jacques Mauchevalier, fils dudit Olivier, maître-
d'hôtel du roi Charles VIII, dont la fille unique
épousa Jean de Hallwyn, seigneur d'Eskel-
becque.
XI. Martin de Rely, chevalier, co-seigneur de Relv,
seigneur de Beauvoir, en Flandre, et de Goyencourt (2),
en Santerre, que Monstrelet qualifie le Bon de Rely,
(1) Beauvoir ou Beauvois, en Cambrésis . parlement i'e
Douay. intendance de Lille, à deux lieues sud-est de Cam-
bray. On y compte vingt-deux feux. Cette terre est passée,
depuis quelque tems, dans la maison de Thieffries.
(2) Goyencourt, seigneurie en Picardie , au diocèse de
Noyon, intendance d'Amiens, â une demie-lieue nord-ouest de
Roye, et à quatre lieues trois quarts sud-sud-ouest de Péronne .
On y compte quatre-vingt-quatre feux.
254 DE RELY.
fit le remboursement de quelques rentes échues à Marie
de Mons, sœur de sa nièce, le 18 septembre 1450. Il
est qualifié conseiller et chambellan du roi , dans le
dénombrement qu'il fit, Tan 1467, de sa terre de Goyen-
court, à Ponthus de Châtillon, seigneur de la Ferté-
lès-Saint-Riquier. Il a aussi la qualité de chevalier,
conseiller et chambellan du duc de Bourgogne, dans
une quittance de ses gages, inscrite sur le rôle de
Guilbert de Rupt, argentier dudit duc de Bourgogne, en
date du 26 septembre 1468. Il avait été armé chevalier,
en 1441, avec Renaut de Longueval, et autres, à la prise
de Pontoise, sur les Anglais. Il a la qualité de messire,
équivalente alors à celle de chevalier, dans un titre
original du 8 août 1448. Martin de Rely avait épousé
Marie de Cresecques, dame de Viry, en Vimeu, décédée
en 1474, à Arras, sans postérité, et inhumée dans
l'église de Notre-Dame de Longpré. Après la mort de
Martin de Rely, arrivée en 1481, sa succession échut à
sa sœur, Isabeau de Rely, et passa dans la maison de
Mauchevalier, puis dans celle de Hallwyn.
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs du Val et d'Esquimbosc, en Normandie.
X. Jean de Rely, IIIe, écuyer, troisième fils du
second lit de Jean II, dit Moreau de Rely, co-seigneur
de Rely, épousa demoiselle N..../e Canu, fille de noble
homme N.... le Canu, major de la ville de Montreuil-
sur-Mer. De ce mariage sont issus un fils, Oudard,
qui suit, et plusieurs filles dont les alliances sont in-
connues.
XI. Oudard de Rely, écuyer, sieur du Val (1), est
rappelé avec cette qualité, ainsi que Jean, son père,
dans une sentence du 20 avril i522, rapportée au degré
suivant. Il épousa Blanche le Thetiel, fille de noble
homme Jean le Thetiel , écuyer, sieur du Gontier,
vicomte d'Harcourt-Château, et de noble demoiselle
(1) Le Val-Martin, seigneurie située dans la généralité de
Rouen. On y compte trente-deux feux.
DE RELY. 255
Gervaise David de Saint-Léger. De ce mariage sont
provenus :
i.° Etienne, dont l'article suit ;
2.0 Jacques de Rely, prêtre, vivant en 1 5 3 1 ;
3.° Colette de Rely , mariée à noble homme
N Baudouin, seigneur des Loges, en la vi-
comte de Pont-Audemer.
XII. Etienne de Rely, écuyer, seigneur du Val, fut
maintenu dans sa noblesse, par sentence de l'élection
de Caudebec, du 20 avril i522, où il est dit qu'il a
justifié qu'il était issu d'Oudard de Rely; ledit Oudard,
fils de Jean de Rely, et ledit Jean, fils de Jean, dit
Moreau de Rely , vivant, chevalier, seigneur de Rely ,
en Artois. Il épousa Marie de Clercy, fille de noble et
puissant seigneur Charles de Clercy, seigneur de Clercy
et de Flainville , capitaine des gentilshommes du pays
de Caux, et de noble dame Blanche de Presteval. De
ce mariage sont issus ;
i.° Pierre, dont l'article suit ;
2.0 Simon de Rely, écuyer, vivant en 1 5 34 ;
3.° Jeanne de Rely, mariée avec Jean Hatignois,
vivants le 1 3 août 1554.
XIII. Pierre de Rely, écuyer, seigneur du Val, du
Beil, d'Esquimbosc (1), rendit aveu, le i5 février i53i,
au duc de Longueville , pour plusieurs héritages qu'il
possédait dans sa mouvance ; transigea , pour son
douaire, en présence de noble homme M. Charles de
Clercy , chevalier, seigneur du Lieu, son oncle mater-
nel, Pierre de Barneville, sieur de Raffetot , parent
de sa femme; discrète personne, maître Jacques de
Rely, prêtre, son oncle paternel, et autres personnes.
Il obtint, du roi François Ier, des lettres de rémission,
données à Rouen, au mois d'octobre 1 534, pour avoir,
étant accouru au secours de Simon de Rely, son frère,
(1) Esquimbosc, et plus modernement Equinbosc, seigneurie
en Normandie, parlement et intendance de Rouen, élection
de Caudebec, sergenterie de Bolbec. On y comptait deux feux
privilégiés et douze feux taillables. Cette paroisse est à quatre
lieues nord-ouest de Caudebec.
256 DE RKLY.
tué Nicolas du Maisniel , écuyer, seigneur du Tôt , son
voisin. Il est dit, dans ces lettres, que Pierre de Rely,
est âgé de trente ans, et qu'il est homme d'armes des
ordonnances de Sa Majesté, sous la charge du sei-
gneur de Villebon ; il rendit un aveu à la baronnie de
Houlbec, le i5 janvier 1 5 3 5 j servit le roi dans ses
guerres en Italie ; assista la montre des gentilshommes
du bailliage de Caudebec , le 29 décembre 1542,
servit, avec armes et chevaux, à l'arrière-ban, le 10
octobre 1 543, et vivait encore le i5 novembre 1 553 .
Il avait épousé, par contrat du 5 juillet i53o, Elisabeth
de Dampont, fille de messire Perceval de Dampont,
écuyer, seigneur du Lieu, et de demoiselle Isabeau
d'Espinay. De ce mariage sont issus :
i.° Pierre de Rely, prêtre religieux non profès à
l'abbaye de Fécamp, puis curé de Menteville et
Bioville, et chapelain de Saint-Julien de Flain-
ville. Il céda son droit d'aînesse à son frère
puîné, Adrien de Rely, par transaction du
19 décembre 1 566. Il vivait encore le 26 juin
i574;
2.* Adrien de Rely, dont l'article suit ;
3.° Marguerite de Rely, mariée à noble homme
Jean de Chambray, écuyer , dont elle était veuve
lorsqu'elle transigea, le 12 novembre 1 588, avec
Adrien de Rely, son frère.
XIV . Adrien de Rely, écuyer , sieur du Val et
d'Esquimbosc, transigea sur le droit d'aînesse, qui lui
fut cédé par Pierre de Rely, prêtre , le 19 décembre
1 566, et passa une seconde transaction, avec le même,
le 26 juin 1574. Il a la qualité de gentilhomme ordi-
naire de madame la duchesse de Longueville dans une
déclaration de Pierre le Bourgeois, pour un bien qu'il
avait dans la mouvance dudit Adrien de Rely, du
1 1 janvier 1577, et ne vivait plus le 9 décembre 1 595-
Il avait épousé, par contrat du 11 décembre 1573, Anne
Malet de Cramesnil, fille de Nicolas Malet, seigneur de
Cramesnil et d'Oudale, branche puînée de l'ancienne
et illustre maison de Malet de Graville, qui, dès le dou-
zième siècle , florissait dans le comté d'Alençon , avec
le caractère de la haute chevalerie, et de Marie le Lieur ;
cette dernière veuve de Charles le Grand , seigneur de
NOBILIAIRE
UNIVERSEL
DE FRANCE
OU REÇU E1L GÉNÉR A L
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES DE CE ROYAUME
PAR
M. DE COURCELLES
Ancien Magistrat, Chevalier de plusieurs Ordres, et successeur
M- Al. LAIS
TOME DIX-SEPTIEME
DEUXIEME PARTIE
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PL
DE RELY. 257
la Haye. Anne Malet, veuve d'Adrien de Rely, obtint
un arrêt du grand conseil, le 26 février 097, conrir-
matif d'une sentence du 9 décembre 1095, qui con-
damne à trois cents écus de réparation et intérêts Jean
du Maisniel, écuyer, sieur du Tôt, pour avoir tenté de
troubler ladite dame et ses enfants mineurs dans leur
qualité de nobles, en laquelle ils furent encore main-
tenus par ordonnance des commissaires aux francs-fiefs,
du 22 juin 1599. Du mariage d'Adrien de Rely et d'Anne
Malet sont provenus :
i.° François Ier de Rely, dont l'article suit ;
2.0 Nicolas de Rely, écuyer, vivant le 22 juin
1599, et dont on ignore la destinée.
XV. François de Relv, Ier du nom, seigneur du
Val, de Grimboscq (1), dEsquimboscq et de Gour-
nay (2;, était mineur et sous la garde noble de sa mère
Anne Malet de Cramesnil, lorsqu'elle présenta une re-
quête, le 29 novembre 1 595, au presidial de Caudebec,
sur laquelle intervinrent la sentence du 9 décembre sui-
vant, et l'arrêt du grand conseil du 26 février 1597, par
laquelle elle justifie de plusieurs anciennes lettres, sen-
tences , enquêtes , informations , généalogies , et autres
pièces, qui constatent que feu son mari Adrien de Rely
est extrait de race ancienne, et qu'il compte parmi ses
prédécesseurs des chevaliers, des châtelains et autres
seigneurs qualifiés. François de Rely épousa, par contrat
du 28 juillet ibo3, Madeleine de Rome de Fresquennes,
fille de feu messire Nicolas de Rome, chevalier, sei-
gneur de Fresquennes, baron du Bec-Crepin, conseiller
du roi en ses conseils d'état et privé, et maître des re-
quêtes ordinaires de son hôtel, et d'Isabeau de Hanyvel-
Mannevillette. François de Rely , Ier du nom , fut
déchargé du droit de francs-fiefs par ordonnance du
(1) Grimboscq, au diocèse de Baveux, parlement de Rouen,
à quelque distance de la rive droite de l'Orne, à trois lieues
un tiers deCaen. On y compte quarante feux.
(2) Gournay. en Normandie, parlement" et intendance de
Rouen, sergenterie de Harrleur. à deux tiers de lieue de
Montivilliers. On y comptait sept feux privilégiés et dix-huit
feux taillables.
XVII. 17
258 DE RELY.
12 juillet 1624. Il eut de son mariage vingt et un en-
fants, quatorze filles et sept fils, entr'autres :
i.° François II, dont l'article suit ;
2.0 Nicolas de Rely , écuyer, mort sans pos-
térité;
3.° Louis de Rely, prieur, curé d'Esquimbosc ;
4.0 Pierre de Rely, mort sans postérité;
5.° Adrien de Rely, bénédictin de la congrégation
de Saint-Maur, qui fut syndic de la province de
Normandie, et habitué en l'abbaye de Saint-
Ouen de Rouen, où il décéda en 1703 ;
6.° Eusèbe de Rely, j bénédictins de la congréga-
7.0 Gilles de Rely, \ tion de Saint-Maur.
8.° Marie de Rely, mariée, par contrat du 26 no-
vembre i632, avec Nicolas Anquetil , écuyer,
seigneur de Boullins, fils de feu Marin An-
quetil, écuyer, sieur de Boullins, et de Marthe
Goudart.
XVI. François de Rkly, IIe du nom, chevalier, sei-
gneur et patron d'Esquimbosc , du Val , de Peintriaux
et de Gournay, gentilhomme ordinaire de la chambre
du roi, transigea sur partage avec Nicolas et Pierre de
Rely, ses frères, le 2 août 1645, fit une acquisition
de Jean Raine, le 29 mars 1648 ; fit donation à Fran-
çois et Louis de Rely, ses fils, de la tierce partie de
ses biens, le 17 août 1662; fit la production de ses
titres, le 17 janvier 1667, tant pour lui que pour ses
trois frères, et Nicolas du Val, écuyer , son fils aîné,
et fut maintenu dans sa noblesse d'ancienne extraction,
par jugement de M. Barrin de la Galissonnière inten-
dant en Normandie, du 24 janvier de la même année.
Il avait épousé, i.°par contrat du 27 juin 1634, Marie
Fleurigant, fille de noble homme Guillaume Fleurigant,
en son vivant conseiller-assesseur au bailliage et vicomte
de Montivilliers, bailli de la haute justice et du mar-
quisat de Graville, et de demoiselle Catherine Laisnay;
2.0 par contrat du 29 août 1654, Marie Aubin, morte
le i5 septembre 1717, veuve en premières noces de
Charles Vassé, écuyer, sieur de Grandcamp, au pays de
Caux , et fille de feu noble homme Pierre Aubin, et
d'Isabeau de Morant. Ses enfants furent :
DE RELY. 259
Du premier lit:
i.° Nicolas, dont l'article suit;
Du second lit :
2.0 François de Rely, auteur de la branche des
seigneurs de Gournay et de Belleville, rapportée
ci-après ;
3.° Louis de Rely, né en 1657, lieutenant-colo-
nel aux régiments de Choiscul, en 1707, puis de
Royal - Roussillon , chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis, s'est distingué au ser-
vice du roi, notamment à Fredelingue , où il
reçut dix-huit coups de feu. Il a épousé, le 9 jan-
vier 17 10, demoiselle Renée le Normand. Il n'en
eut point d'enfants , et mourut dans un âge très-
avancé.
XVII. Nicolas de Rely, chevalier, seigneur du Val ,
seigneur et patron d'Esquimbosc , de Gournay , etc. ,
mentionné dans la maintenue du 24 janvier 1667, vi-
vait encore le 8 novembre 1700, qu'il donna un acte de
reconnaissance portant que François de Rely , écuyer ,
seigneur de Gournay , son frère , était fils de François
de Rely, chevalier, seigneur d'Esquimbosc , et de Marie
Aubin , sa seconde femme. Nicolas de Rely épousa ,
i.° par traité du 24 octobre 1661, Jacqueline de Soret,
fille d'Isambart de Soret, écuyer, sieur de Belleville,
et de Marie du Bue ; 2.0 Marie Chabot, de la province
d'Anjou, dont il n'eut point d'enfants. Elle ht une
acquisition de cent trois acres de terre situés dans la
paroisse d'Esquimbosc, de N.... de Recusson, le i5 dé-
cembre 1689: Nicolas de Rely reçut deux récépissés de
François de Rely, écuyer, seigneur de Gournay, son
Irère, les 4 mai 1699 et 26 avril 1700. Il eut de son
premier mariage Isambart de Rely, qui suit :
XVIII. Isambart de Rely, Ier du nom, écuver ,
seigneur et patron d'Esquimbosc , du Val , de Pein-
triaux, etc., mort en 1725, avait épousé Catherine de
la Chenaye , dont il eut, entr'autres enfants :
i.° Nicolas- Joseph de Rely, religieux, bénédic-
tin à l'abbaye de Jumiéges en 1721 , puis en
l'abbaye de Lyre;
2Ô0 °E RELY.
2.° Isambart, qui continue la lignée, et dont l'ar-
ticle suit ;
3.° Marie de Rely, mariée à Nicolas de Costé ,
écuyer, seigneur de Folem prise;
4.0 Marie- Catherine de Rely, mariée à Louis
Ferron, écuyer, seigneur de Loncamp.
XIX. Isambart de Rely, IIe du nom, chevalier,
seigneur et patron d'Esquimbosc , du Val , de Pein-
triaux, épousa, en 1728 , Marie - Anne - Charlotte
Quesnel de Plainesève, fille de messire Charles Quesnel
de Plainesève et de noble dame le Balleur. Il mourut
en 1739, ayant eu les enfants qui suivent :
r.° Louis-Isambart , dont l'article viendra;
2.0 Charles- Amable de Rely, né .
le 17 janvier 1735 , a été page ï morts sans en-
du roi en la petite écurie, \ fants ; le der-
3.° François- Parfait de Rely, né i nier en 1765.
le i5 septembre 1736 ; '
4.0 Marie-Catherine de Rely, née le 7 août 1733,
morte sans enfants ;
5.° Marie-Françoise de Rely, née le 19 avril 1734,
mariée à N d'Oqonville du Bosguerard,
maître des comptes à Rouen , fils d'un conseil-
ler au parlement ;
6.° Eléonore - Claire - Aimée- Charlotte de Rely ,
née posthume le 7 juillet 1740 , religieuse aux
dames Capucines de Rouen.
XX. Louis-Isambart de Rely , chevalier , seigneur
et patron d'Esquimbosc, né le i5 janvier 1730, est
décédé sans avoir été marié, en 1755.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Gournay et de Belleville.
XVII. François de Rely, III0 du nom , écuyer , sei-
gneur de Gournay , second fils de François de Rely ,
IIe du nom , seigneur et patron d'Esquimbosc , du
Val, de Peintriaux et de Gournay, et de Marie Aubin,
sa seconde femme , naquit à Esquimbosc, le 2'S janvier
1 656. Par acte du 5 août 1662, son père lui fit don,
conjointement avec Louis de Rely , son frère germain ,
DE RELY. 2ÔI
tous deux mineurs, de la tierce partie de ses biens.
Les deux mêmes, et Marie Aubin, leur mère, alors
veuve, transigèrent, le 14 mai 1682, avec Nicolas de
Rely, écuyer, seigneur d'Esquimbosc, frère aîné du
premier lit desdits sieurs de Rely, pour ce qui concer-
nait la succession de feu leur père commun ; et le len-
demain, i5 mai, François III de Rely, seigneur de
Gournay, donna quittance de trois mille livres à noble
dame Marie Chabot, femme dudit Nicolas de Rely,
pour être quitte de tout ce qu'il pouvait prétendre dans
la seigneurie d'Esquimbosc, et autres dans les paroisses
d'Esquimbosc , de Trémauville , Tocqueville , Hatten-
ville et Gibleron , de ladite succession • reçut deux
quittances des commissaires contrôleurs du ban et ar-
rière-ban, en 1694 et 1696; donna quittance de 200 livres
à Marie Chabot, femme de Nicolas de Rely, son frère
consanguin, le 26 avril 1700; servit dans la première
brigade des gentilshommes du gouvernement du Havre,
ainsi qu'il appert d'un certificat de M. de Bailleul,
commandant de cette brigade, du 27 juin T706. Char-
les de la Cour de Beauval, traitant, l'ayant inquiète
dans sa noblesse, M. Pinon de Quincy le déchar-
gea de l'assignation à lui donnée par ce traitant,
par sentence du 20 août 1701, qui le maintint dans
sa qualité de noble et d'écuyer , et fait défense de
l'y troubler. Il mourut le 3 avril 1730. Il avait épousé,
par traité du 4 octobre 1684, reconnu devant les no-
taires royaux d'Orbec, le 24 mars 1692, Marguerite
Chagrin, veuve en premières noces de noble homme
Pierre Costar, sieur de la Vavassorie de la Quaise, tré-
sorier de France en la généralité d'Alençon , et ri Ile
de Jean Chagrin, sieur de Mineray, conseiller du roi
en l'élection de Bernay, et d'Anne Scelle. De ce ma-
riage est issu : François-Guillaume de Rely, qui suit :
XVIII. François - Guillaume de Rely , chevalier,
seigneur de Belleville (1), de Beauvais (2), de Saint-
(1) Belleville, en Normandie, diocèse et parlement de
Rouen, élection d'Arqués, à cinq quarts de lieue de Dieppe-
On y comptait deux feux privilégiés et cinquante-huit feux
taillables.
(2) Beauvais. terre située dans la paroisse de Notre-Dame
du Hamcl. en l'élection de Bernav.
262 »E RELY.
Laurent (i), par l'acquisition qu'il rit de ces deux
terres, la dernière en l'année 1728, né le 25 août
1688, mort le 18 janvier 1751 , et inhumé dans
la paroisse de Notre-Dame du Hamel, avait épousé,
par contrat du 27 juin 1725, noble demoiselle Jeanne
Catherine Mouchard, fille de feu Jean-Jacques Mou-
chard, écuyer, conseiller-secrétaire du roi, maire de
la ville de Rouen, et de Jeanne Garnier. Jeanne-
Catherine Mouchard se maria en secondes noces, en
1754, à messire Jean - René - Charles - de - Gastel de
Socanne, et fut inhumée en la ville d'Orbec, le 4 juin
1780. Elle a eu de son premier mariage :
1 .° François-Jean-Paul , dont Tarticle suit;
2.0 François- Guillaume , dont l'article viendra
après son aîné ;
3.° Catherine- Marie de Rely , née le 10 novembre
1727, mariée, par contrat du 16 juin 1750, à
messire François des Hayes, chevalier , seigneur
et patron honoraire de Bonneval, conseiller du
roi, lieutenant particulier, civil et criminel au
bailliage d'Orbec, et lieutenant-général de po-
lice dudit lieu;
4.0 Marguerite-Geneviève de Rely , jumelle de
François-Guillaume, née le 2 3 mai 1729, re-
ligieuse aux dames hospitalières de Saint-Fran-
çois et Sainte-Elisabeth de la ville de Bernay,
en 175 1.
XIX. François - Jean - Paul de Rely, chevalier,
seigneur de Rondel (2), né le 6 mars 1726, épousa,
par contrat du 3 août 1753, noble demoiselle Marie-
Jérôme-Urbaine-Renée de Récalde, d'une famille an-
cienne originaire du Béarn, fille de feu messire Jérôme
de Recalde, écuyer, sieur de Boisgautier, et de dame
Marie d'Escorches. De ce mariage sont issus :
1 .° François-Charles de Rely , né le 1 8 janvier
1757, mort en bas âge;
(1) Saint-Laurent, seigneurie située dans la sergenterie de
Chambrois, élection de Bernay.
(2) Le Rondel, terre située" en la paroisse d'Hermival, élec-
tion de Lisieux, en Normandie.
DE RELY. 263
2.0 François- Jean de Rely , né le 6 mai 1762 ,
mort en Angleterre, en émigration, en 1796.
3.° Marie- Françoise de Rely, née le 26 juin
1754, marié, par contrat du 22 novembre
1775, à messire Robert de Loubert, chevalier,
seigneur et patron de Martainville , de Lon-
ghais, Epieds, etc., seigneur-haut-justicier de
Persay du Deffais et autres lieux,
4.0 Catherine-Louise de Rely , née le 1 1 juillet
1755, mariée, le 11 octobre 1785 , à Messire
Jean-Baptiste de Loubert , chevalier , seigneur
du Mesnil-sous-Vienne , co-seigneur de Mar-
tagny, seigneur direct des fiefs du Breuil et du
Scène, au diocèse de Rouen.
XIX. François-Guillaume de Rely, IIe du nom,
chevalier, seigneur de Belleville , de Saint- Aubin-
sur-Rille (1), etc., né le 23 mai 1729, épousa, par
contrat du 7 août 1764, Marie-Louise-Barbe le
Loutrel, née le 14 octobre 1738, fille aînée de messire
Charles - François le Loutrel , chevalier , seigneur et
patron de Saint- Aubin-sur-Rille, de Saint- Aubin - lès-
Hauts-Chênes, etc., et de dame Catherine-Marie du
Casse du Chêne-Saint-Mars. François- Guillaume de
Rely est décédé le 7 mars 1788, ayant eu les enfants
qui suivent :
1 .° François dont l'article suit ,
2.0 Charles -Guillaume de Rely, né le 4 avril
"771 ;
3.° Catherine-Marie de Rely;
4.0 Marie-Céleste de Rely, née le 12 juillet 1772;
mariée à M. Pillon de Saint-Philibert.
XX. François de Rely, né le 14 juillet 1767,
élève à l'école royale militaire de Beaumont, chevalier,
seigneur et patron de Saint-Aubin-sur-Rille , sous-
lieutenant au régiment de la vieille marine, épousa,
par contrat du 29 janvier 1790, Marie- Madeleine
Emilie de la Roche-Perteville, fille de messire Jean-
Ci) Saint-Aubin-sur-Rille. terre et seigneurie en Norman-
die, élection de Bernay, sergenterie d'Ouches. On y compte
quarante feux.
264 DE RELY.
Joseph de la Roche-Perteville , chevalier , seigneur et
patron des paroisses du Mesnil-Guillaume, Ouilly-le-
Vicomte et de Saint- Mards de Fresnes, et de noble Marie-
Madeleine-Michelle-Jeanne des Perriers. De ce mariage
sont issus:
i .° François-Léopold, dont l'article suit •
2.° Clorinde- Emilie de Rely , née le 2 janvier
1794, mariée, le 6aoûti8n,à Louise-Frédéric
de Piperey, né le 2 janvier 1788 ;
3.° Françoise-Caroline-Delphine de Rely, née le
9 novembre 1797, mariée, le 22 juillet 1817,
à Marie-Charles de Lespinay, né au mois d'avril
1785, chevalier de l'ordre royal de la Légion-
d'Honneur.
XXI. François-Léopold de Rely, né à Lisieux ,
le 2 5 décembre 1790, chevalier de l'ordre royal de
la Légion - d'Honneur , est entré dans la première
compagnie des mousquetaires de la garde du roi ,
a suivi Sa Majesté à Gand, et a été lieutenant dans les
cuirassiers de la garde royale. Il a épousé, par contrat
du 28 mars 1 8 1 8 , Gabrielle - Ernestine Baguenault,
fille de Charles - Joseph Baguenault et d'Antoinette
Gabrielle-Victoire Rousseau. De ce mariage est issue :
Thérèse- Françoise- Gabrielle , née le 1 9 octobre
1819.
QUATRIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Framicourt et de Lescaure, en Picardie.
VIII. Jean de Rely, II0 du nom, écuyer , troisième
fils de Jean Ier, seigneur de Rely et de Caumont,
épousa Marie de la Pierre, fille de Jean de la Pierre,
maître d'hôtel du duc de Bourgogne , châtelain de
Rupelmonde, en 1395. Elle était veuve de lui, en
141 5, époque où elle obtint une sentence de Pierre le
Nepveu, lieutenant de la gouvernance de Lille, au
profit de Jacquot de Rely, son fils aîné. Leurs enfants
lurent :
i.° Jacquot de Rely, mineur en 141 5, mort peu
après ;
2.0 Nicolas, dont l'article suit :
DE RELY. 265
IX. Nicolas dk Rely, ccuyer, épousa Guye aliàs
Guyote de Wignacourt , d'une illustre et ancienne
maison d'Artois, qui a donné plusieurs grands maitres
à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il en eut:
i .° Robert, dont l'article suit ;
2.° Hasteau de Rely, dont le fils, Aigle de Rely,
mourut en bas âge ;
3.° Marie de Rely, qui tut la seconde femme de
Gilles de Briois, écuver, vivant en 1438, fils
de Pierre de Briois, IIe du nom, écuyer, et de
Marie de Mallepart.
X. Robert de Rely, chevalier, épousa AT... de
Saveuse, d'une ancienne et illustre maison de cheva-
lerie de Picardie, connue depuis Tan 1102. Robert de
Rely en eut deux fils :
1 > Emond de Rely, dont l'article suit ;
2.0 Baudouin de Rely, écuyer, seigneur de
Biache (1), marié avec Jeanne de Briois, filL
de Jean de Briois, IIe du nom, écuyer, sei-
gneur de Bertangle et d'Hailly ( trère c"e Gilles
Briois, époux de Marie de Rely ), et de Marie
Baudouin de Ramillies. De ce mariage sont
issus, entr'autres enfants, trois fils :
a. Jean de Rely, docteur en théologie en
1478, chanoine et archidiacre de Paris,
recteur de l'université, doyen vde Saint-
Martin de Tours, et enfin évêque d'Evreux,
puis d'Angers, en 1 491. Ce fut l'un des
prélats les plus illustres de son tems. Il fut
conseiller d'état, aumônier et confesseur du
roi Charles VIII. Il prononça, en présence
de ce prince, trois discours éloquents lors
de l'ouverture des états-généraux tenus à
Tours l'an 1483. Il accompagna Charles VIII
lors de la conquête du royaume de Naples,
et fut employé utilement en diverses négo-
ciations importantes, notamment vers le
(0 Biache S. Wast, en Artois, sur la Scarpe , conseil pro-
vincial d'Artois, intendance de Lille, à deux lieues et un
quart au nord d'Arras. On y compte soixante et un feux.
266 DE RELY.
pape Alexandre VI, qui le reçut avec ac-
cueil. Charles VIII étant mort le 7 avril
1498, Jean de Rely prononça son oraison
funèbre. Il retoucha la traduction française
de la Bible de Guyar des Molins vers l'an
1487, et c'est la première Bible que nous
connaissions imprimée. Jacques le Febvre
d'Etaples lui dédia ses commentaires sur la
morale d'Aristote. On lui attribue les re-
montrances faites à Louis XI, Fan 1461,
par le parlement sur les libertés de l'Eglise
gallicane. Il mourut le 27 mars 1499, et fut
inhumé dans l'église cathédrale de Saint-
Maurice d'Angers ;
b. Guillaume de Rely, qui suivit le parti des
armes ;
c. Antoine de Rely, écuyer , qui servit aussi
dans les guerres de son tems et ne laissa
qu' une fille, Antoinette de Rely, religieuse
au couvent delaMadelaine-lès-Orléans.
XI. Emond de Rely, chevalier, épousa Jeanne de
Heisel, d'une ancienne maison des Pays-Bas, qui fit son
testament le 22 janvier 1483, et fut inhumée avec son
mari dans la chapelle de Saint-Nicolas, en l'église de
Douse, où ils avaient fait des fondations pieuses. De ce
mariage sont issus:
1 .° Louis, dont l'article suit ;
2.° Jean ou Jennet de Rely, qui servait, en 1473,
dans la compagnie de Martin de Rely, son cou-
sin. Il eut deux fils:
a. Martin de Rely , à qui l'évêque d'Angers,
son cousin, fit épouser Mathurine des Hom-
meaux, fille de Hardi des Hommeaux, sei-
gneur de l'Etang et de Beaumont, en An-
jou, et de Madeleine Berard. Il mourut sans
enfants ;
b. Jean de Rely, chanoine de Tours.
XII. Louis de Rely, Ier du nom, dit Louiset, sei-
gneur de Rochefort (1), du Mont-Lescaure, etc., pro-
(1) Rochefort. terre et seigneurie en Picardie, au diocèse
DE RELY. 267
cureur-général du roi au bailliage d'Amiens, ainsi qua-
lifié dans un arrêt du parlement de l'année 1492, avaii
précédemment suivi le parti des armes, en l'an 1473,
et servait avec Jean de Rely, son frère, dans la compa-
gnie de Martin de Rely, dit le Bon, leur cousin, ainsi
qu'il appert d'une montre du 20 mars de la même année.
Il servait avec la qualité d'écuyer en 1478. Il épousa An-
toinette de Wailly, avec laquelle il vivait le 24 janvier
1482, et il décéda le 25 juin 1507. Il laissa de son ma-
riage quatorze enfants, entr'autres :
1 .° Jean , dont l'article suit ;
2.0 Autre Jean de Rely , chanoine et prévôt de
Blaslay de Saint-Martin de Tours, mort en
1527.
XIII. Jean de Rely, IIIe du nom, écuyer, seigneur
de Framicourt ( 1 ) , de Rochefort, de Saint-Léger-lez-
Araines (2), de Mont-Lescaure et de Parviller ( 3 ) ,
maître des requêtes du roi Louis XII, par lettres don-
nées à Blois le 18 septembre 1 5 1 2, puis majeur delà
ville d'Amiens, épousa, i.° Marie Forestier, rappelée
comme défunte dans le contrat de mariage de Marie de
Rely, leur fille, du 28 mai 1 538; 2.0 Marguerite de
Raincheval. Il mourut en i55q, et fut inhumé au tom-
beau de ses père et mère, en l'église de Saint-Firmin,
à Chatillon. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i.° Antoine, dont l'article suit ;
de Laon, élection de Guise, intendance de Soissons, sur la
rivière d'Artois, sur la rive droite de l'Oise, à quatre lieues
nord-ouest de Rocroy, et à deux lieues nord-nord-oue>t
d'Aubenton.
(1) Framicourt. terre et seigneurie en Picardie, diocèse et
intendance d'Amiens, élection et bailliage d'Abbeville, à trois
lieues sud-ouest de cette ville. On y compte dix-sept feux.
(2) Saint-Léger, en Picardie, élection et diocèse de Beau-
vais . près de Goincourt , à seize lieues de Paris, à deux
lieues d'Onz-en-Bray, et à une lieue de Beauvais. On y compte
cinquante-deux feux ou deux cent trente-cinq habitants.
(3) Parviller, terre et seigneurie en Picardie, au diocèse de
Noyon , intendance d'Amiens , élection de Péronne. On y
compte quatre-vingt-douze feux.
268 DE RELY.
2.0 Marie de Rely, mariée, par contrat du 28 mai
1 5 38, avec Jean d'Ypres, écuyer, seigneur de
FJuy;
Du second lit :
3.° Louis, auteur de la branche des seigneurs de
Beaulieu, rapportée ci-après ;
4.0 Philippote de Rely , mariée à François de la
Rue, seigneur de Héricourt et de la Houssaye,
dont postérité, fille d1 Adrien de la Rue, seigneur
de la Motte.
5.° Madelaine de Rely, mariée à Antoine de la
Rue, seigneur de la Motte et de la Trompe d'or,
son beau-frère.
XIV. Antoine de Rely, écuyer, seigneur de Roche-
fort, épousa, 1 .° Isabeau de Raincheval, fille de Charles
de Raincheval, écuyer, seigneur d'Estouvy, conseiller
et receveur du domaine du roi, et de Marie deSoissons;
2.0 Marie Louvel, veuve de Jean de Recourt, écuyer,
lieutenant-général au bailliage dAmiens, et fille de
Pierre Louvel, seigneur de Bretencourt, dont il n'eut
point d'enfants ; 3.° Jeanne Feuquère, morte sans en-
fants. Du premier lit sont issus :
i.° Jean, dont l'article suit;
2.0 Antoine de Rely, qui s'établit à Paris, et fut
père de Nicolas de Rely,. lieutenant du grand-
prévôt, qui vivait l'an 1640;
3.° Jean de Rely, écuyer, vivant en i58o;
4.0 Germaine de Rely, mariée à N Tartier,
avocat en la cour de parlement ;
5.° Louise de Rely, qui vivait le 21 août 1 55g.
XV. Jean de Rely , écuyer , seigneur de Ville-lès-
Noyon (1), épousa Marie Caignet, fille de Pierre Cai-
gnet, écuyer, sieur de Genville, licencié es lois,
avocat au parlement, et de Catherine de Conty. Jean
de Rely mourut sans postérité.
(1) Ville, seigneurie en Picardie dans l'élection de Noyon
On y compte cent huit feux.
DE RELY. 269
CINQUIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Beau lieu.
XIV. Louis de Rely, II* du nom, «rayer, seigneur
de Framicourt, de Saint-Léger, de Roch, de Parviller
en partie, tils aîné du second lit de Jean III de Rely,
seigneur de Framicourt, et de Marguerite de Raincheval,
reçut la donation que lui fit son père, le 20 août 1 559,
de plusieurs immeubles situe's à Dours, et confirmée
par son codicille du lendemain 21 ; il était homme
d'armes des ordonnances du roi , sous la charge de
François de Gouffier, seigneur de Crévecœur, lorsqu'il
épousa, par contrat du 27 novembre i562, Marguerite
de la Fosse , fille de Jean de la Fosse, licencié ôs lois ,
avocat du roi au bailliage et siège présidial d 'Amiens,
lieutenant-général, pour le roi, de la foraine de Picardie,
Boulonnais et Artois, et de Catherine de Saint-Ouen.
Louis de Rely combattit aux journées de Dreux, le 19
décembre i5b2, et de Saint-Denis, en 1567. L'an
1 585, il fut établi lieutenant de la garde de la ville
d'Amiens, sous Antoine de Runes , seigneur de Bai-
sieux, capitaine de cette ville. Il eut de son mariage
quinze enfants, entr'autres :
i.'Antoine de Rely, seigneur de Framicourt,
Saint- Léger et Parviller, homme d'armes dans
la compagnie d'Antoine, seigneur d'Estrées,
grand-maître de l'artillerie de France, puis de
la compagnie du seigneur de Rambures. Il épousa
Marguerite Louvel de Glisy, fille de Jean Louvel,
écuyer, seigneur de Glisy et de Ravenel, et de
Marie Gailleu de Forestel, et veuve de Philippe
Morel, écuyer, seigneur de Cremery. De ce
mariage est née une fille unique, Marie de Rely,
dame de Framicourt, de Saint-Léger et de Par-
viller en partie, mariée avec Jean du Souich,
écuyer, seigneur de la Ferrière, fille d'Adrien du
Souich, et de Madelaine d'Argillières ;
2.* Louis , dont l'article suit :
3.* Antoine de Rely, seigneur de Saint- Léger, de
2yo DE RELY.
Boucre (i) et de Fremoulin, qui fit le voyage
de Hongrie, en i6o5, sous le marquis de Bo-
nivet. En 1610 et 161 1, il était homme d'armes,
sous la charge d'André de Vivonne, et fut en-
suite capitaine au régiment de Bachevilliers. Il
épousa Charlotte Cosette, dame de Boucre, dont
il avait, en 1642 :
a. Jacques de Rely, écuyer ;
b. Marguerite de Rely ;
4.0 Jean de Rely , chanoine de Saint - Nicolas
d'Amiens, vivant en 1628 ;
5.° Nicolas de Rely , religieux de Saint-Pierre de
Corbie ;
6.° Catherine de Rely , mariée à Jean Danzel,
écuyer, seigneur de Villebrun, fils de Nicolas
Danzel, seigneur de Boismont et de Saint-Marc
en Vimeu, homme d'armes, sous la charge du
seigneur de Saveuse, et de Françoise de Cahon ;
7.0 Colombe de Rely , mariée, par contrat du 2
juillet 1592, à Robert le Sellier, écuyer, seigneur
de Frireulles, homme d'armes des ordonnances
du roi, sous le duc d'Epernon, fils de Guil-
laume le Sellier, seigneur de Frireulles, et de
Jean Fournel de Bouquainville ;
8.° Louise de Rely, morte sans alliance ;
9.0 Marie de Rely , mariée , par contrat du 20
mai 1597, à Jacques Bernard, écuyer, seigneur
de Moismont , lieutenant-général en la séné-
chaussée de Ponthieu, fils de Jacques Bernard,
écuyer, seigneur de Brailly, et d'Antoinette
Doresmieux ;
io.° Hélène de Rely, mariée à Louis du Fresne,
écuyer, seigneur de Fredeval et du Cange, dont
elle fut la seconde femme, fils de Michel du Fresne,
écuyer, seigneur de Fredeval, et de Marie des
Essarts. Hélène de Rely fut mère de Charles du
(1) Boucre, terre et seigneurie en Picardie, diocèse de
Boulogne, intendance d'Amiens, gouvernement de Calais,
parlement de Paris, à un tiers de lieue de Guines et à une
lieue et demie de Calais. On y compte vingt-cinq feux.
DE RELY. 271
Fresne, sieur du Cange, l'un des plus profonds
et des plus savants historiens qu'ait eus la France,
XV. Louis de Rely, IIIe du nom, écuyer , sieur
de Framicourt et de Lescaure, servit sous la charge
de M. de Saint-Luc , grand-maître de l'artillerie de
France, et se trouva, l'an 1587, à la défaite des
Reîtres, par le duc de Guise ; combattît à Ivry , en
1 D90, pour le roi Henri IV, et servait encore, pour ce
prince, en 097, au siège d'Amiens, sous la conduite
du comte de Saint-Pol. Il est nommé, dans une saisine
à lui donnée, le 27 décembre 1600, pour le fief du
Mont , situé à Franssures. mouvant de Laurent de la
Chaussée, chevalier de l'ordre du roi, auquel il rendit
foi et hommage le même jour ; épousa, par contrat du
1" avril 1604, Anne Carette , fille de Nicolas Carette,
sieur de Sommereux, et d'Anne le Sénéchal. Il en eut :
1 .° Thimoléon, dont l'article suit ;
2.0 Louis de Rely, tué au siège de Montmélian,
le 3 janvier i63i, et inhumé dans l'église de
Chavannes ;
3.° Marie-Catherine , vivant le 5 octobre 1675.
XVI. Thimoléon de Rely, écuyer, seigneur de Les-
caure, capitaine d'une compagnie au régiment du Sr de
Brazeux, épousa, par contrat du 20 novembre 1628,
Jeanne Daniel , fille de Thimoléon Danzel , écuyer ,
seigneur de Beaulieu, et de demoiselle Suzanne du
Mesnil. M. de Colbert , intendant en Picardie, le
renvoya au conseil, le 3i août 1666, au sujet de l'assi-
gnation à lui donnée. Il fit son testament le 5 octobre
1675. Il eut de son mariage :
1 ,° André, dont l'article suit :
2.0 Thimoléon de Rely ;
3.° Jérôme de Rely, seigneur de Beaulieu;
4.0 Claude Rely, sieur de Sommereux (1), main-
tenu, avec Jérôme, son frère et ses deux soeurs,
qui vont suivre, par jugement de M. de Phély-
peaux, intendant de Paris, du 1 5 juin 1699;
(1) Sommereux, en Picardie, diocèse d'Amiens, doyenné
de Poix, à deux lieues de cette ville. On y compte cent quatre-
vingts feux.
272 DE RELY.
5.° Catherine de Rely;
6.° Charlotte de Rely.
XVII. André de Rely, chevalier, seigneur de Beau-
lieu, (i) de Lescaure, de Mont, etc., épousa, par
contrat du 6 janvier i656, Marguerite du Fay, fille de
Jean du Fay, écuyer, seigneur de Gavry, et d'Anne de
Bethencourt. De ce mariage est issu :
XVIII. Charles de Rely, chevalier, seigneur de
Beaulieu, de Mont, de Lescaure, etc., né le 29 octobre
i658, qui fut capitaine au régiment de la Vaupalière, et
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
et épousa, par contrat du 14 mars 171 5, assisté de
Thimoléon de Rely, son oncle, curé de Ribemont,
demoiselle Marie-Anne de Louvencourt, fille d'Antoine
de Louvencourt, seigneur de Montruille de Haute-
Loge, etc., et de Cécile Carton. Il fut maintenu dans
sa noblesse, par jugement de M. de Bernage, inten-
dant en Picardie, du 3o mars 171 6. De son mariage
sont 'issus :
i.° Charles-Antoine de Rely;
2.0 Charles-François de Rely;
3.° Marie-Anne de Rely;
4.0 Anne-Charlotte de Rely.
Armes: D'or, à trois chevrons d'azur. Couronne de
marquis. Supports : deux licornes.
BLASON DES FAMILLES ALLIÉES DIRECTEMENT A LA
MAISON DE RELY.
Abbeville : D'or, à trois écussons de gueules.
Anquetil: D'or, à trois feuilles de chêne de sinople.
Aubin : D'azur, au chevron d'or, accompagné de
trois gerbes de blé du même émail.
Baguenault: D'argent, au chevron de gueules, accom-
pagné en chef de deux étoiles du même, et en pointe
d'une foi de carnation, tenant un lys au naturel; au
chef cousu d'or, chargé de trois merlettes de sable.
(1) Beaulieu, seigneurie considérable en Boulonnais, où il
y avait une abbaye d'hommes, de l'ordre de Saint-Augustin, à
une lieue et demie d'Amblcteusc et à deux lieues et demie de
Boulogne.
DE RELY. 273
Baudouin : D'azur, au chevron d'argent , accompagné
en chef de deux roses, et en pointe de trois trèfles, le
tout du même; le chevron surmonté d'une fleur de lys
d'or.
Berlettes : Gironné d'argent et de gueules.
Bernard: De gueules, au sautoir d'argent, accom-
pagné en chef d'une molette du même.
Briois: De gueules , à trois gerbes d'or ; à la bordure
du même, chargée de huit tourteaux de gueules.
Caignet: D'argent, à trois aiglettes de sable.
Le Canu: D'azur, à trois têtes de lion d'or, et une
étoile du même en abîme.
Carette: Ecartelé, aux 1 et 4 d'azur; à la roue d'or;
aux 2 et 3 d'azur, à trois besants d'or.
De Caumont: Gironné d'or et de gueules.
Chabot: D'or, à trois chabots de gueules.
Chambray: D'hermine , à trois tourteaux de gueules.
La Chesnaye: D'argent, à la bande d'azur, chargée
de trois croissants d'or, et acompagnée de trois glands
versés de sinople , deux rangés en chef et l'autre en
pointe.
De Clercy: De sinople, à la fleur de lys d'or.
Cosette : D'or, au chevron d'azur, accompagné de
trois coquelets de sable, becqués et membres de gueules.
Costé : D'azur, au chevron brisé d'argent, accompa-
gné de trois étoiles d'or.
De Cresecques: D'azur, à trois tierces d'or; au chef
du même.
Dampont: D'argent, à la fasce de sable, sommée d'un
lion léopardé du même.
Daniel de Boffle : D'azur, au daim ailé d'or.
Daniel de Beaulieu : De gueules, au lion d'or.
D'Estourmel (Creton) : De gueules, à la croix den-
chée ou crêtelée d'argent.
Eudin : D'argent, à l'aigle d'azur.
Du Fay : D'argent, semé de fleurs de lys de sable.
Ferron : D'azur, au chevron d'or , accompagné de trois
fers de lance d'argent; au chef du même, chargé de
trois trèfles de sable.
Feuquière: De gueules, au maillet couronné d'or.
Forestier: D'or, à trois tourteaux d'azur.
La Fosse: D'azur, au lion naissant d'or, accompa-
gné d'une étoile du même au premier canton.
XVII. 18
274 DE RKLY.
DuFresne: D'or, au fresnedesinople.
Des Hayes de Bonneval : De gueules, à la croix d'ar-
gent, chargée d'un croissant de sable et de quatre mer-
lettesdu même.
Heisel : De gueules, au chevron d'or.
Des Hommeaux : D'azur, au lambel d'or.
Inchy : Fascé d'or et de sable.
Lespinay: D'argent , à trois buissons d'épine de si-
nople.
Lonsart: D'or, à trois lionceaux d'azur.
Loubert:T>e sable, à trois épis det blé d'or.
Loutre l: D'azur, à deux loutres d'or.
Louvel: D'or, à trois hures de sanglier de sable.
Louvencourt : D'azur, à la fasce d'or, chargée de trois
merlettes de sable , et accompagnée de trois croissants
du second émail.
Mailly: D'or, à trois maillets de sinople.
Malet : De gueules, à trois fermaux d'or.
Mame% : D'argent, à trois maillets de sable.
Mauchevalier : D'argent , à la bande d'azur, charge'e
de trois rieurs de lys d'or, et accompagnée de six mer-
lettes de sable.
Le Mire: D'azur, à trois miroirs d'argent.
Mons : D'argent, à trois coquilles de gueules.
Montigny, en Ostrevant: De sinople, au lion d'ar-
gent, lampassé et armé de gueules.
Mouchard : D'azur, au chevron d'argent, accompa-
gnée de trois besants d'or.
Neuf ville: D'or, fretté de gueules.
Le Normand: D'argent, au chevron de sinople, ac-
compagné en chef de deux croissants du même, et en
pointe d'une tête de Maure de sable, tortillée d'ar-
gent.
D'0\onville: De gueules, à l'épée dégarnie d'argent,
accostée de six losanges du même émail.
De la Pierre: D'argent, à trois aiglettes de sable.
Pillon de Saint-Philbert: D'or, à la fasce d'azur, ac-
compagnée de trois molettes d'éperon du même.
Piperey: D'argent, à trois têtes de grue de sable; au
chef d'azur , chargé de trois molettes d'éperon du
champ.
Le Preud' homme : De sinople, à l'aigle d'or, becquée
et membre'e de gueules.
DE RELY. 275
Quesnel : D'or, semé de billettes et de gueules.
Kaincheval : De gueules, au lion d'or.
ilde : Coupé, au 1 d'azur, à trois léopards lionne's
d'or mal ordonnés; au 2 d'argent, au pal d'azur, chargé
4c deux vergettes d'or.
La Roche : De gueules , au rencontre de bœuf d'or,
sommé d'un rocher de six coupeaux de sable , sur une
terrasse de sinople.
Rome: D'azur, au chevron d'or, accompagné en chef
de deux étoiles, et en pointe d'un loup, le tout du même.
La Rue : D'argent, à trois fasces de gueules.
De Sains : De gueules , semé de croissants d'argent ;
au lion de sable, brochant.
De Saint-Omer : D'azur, à la face d'or.
Saveuse : De gueules , à la bande d'or , accompagnée
de six billettes du même.
Le Sellier : D'or, à l'aigle d'azur, becquée et membrée
de gueules.
Soret : D'azur , au chevron d'argent , accompagné en
chef de deux roses d'or, et en pointe d'une croix fleur-
delvsée du même.
Souastres : De sinople, fretté d'argent.
De Souich : Ecartelé , aux 1 et 4 d'argent , à trois
alérions d'azur ; aux 2 et 3 d'or , à trois bandes de
gueules.
La Vief ville : Fascé d'or et d'azur de huit pièces ; à
trois annelets de gueules, brochants sur les deux pre-
mières fasces.
Wailly : De sable, à la bande d'or.
Wavrin: D'azur, à l'écusson d'argent.
Wertaing : De gueules , à trois chevrons d'hermine.
Wignacourt : D'argent , à trois fleurs de lys nourries
de gueules.
D'Ypres: De gueules, à trois lionceaux d'or; à Torle
de huit fleurs de lys du même émail.
On peut consulter sur cette maison le Recueil des
maisons nobles du diocèse d'Amiens, par la Morlière;
la Recherche officielle de Picardie , un volume grand
in-folio, l'Histoire du Cambrésis, par le Carpentier ; le
Nobiliaire de Picardie, in-4.0 ; la Recherche de de la no-
blesse de Normandie , et l'Armoriai dresse sur cette re-
cherche par Chevillard, etc.
276 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
FAUBOURNET de MONTFERRAND (de). La
maison de Faubournet de Montferrand (i) , originaire
du pays appelé l'Entre-deux-mers, dans le diocèse de
Bordeaux, et établie en Périgord depuis plus de quatre
cents ans, réunit à l'ancienneté , aux services militaires,
et à de grandes alliances , l'avantage d'avoir pris son
nom d'une terre. Elle porte, depuis environ le milieu
du quinzième siècle, en vertu d'une substitution , le
nom de Montferrand, auquel elle a ajouté, pendant
quelque tems, celui de Gontaut, dont elle a conservé
les armes. Elle était alliée , dès le quatorzième siècle , à
la maison souveraine d'Albret ; et, dès le siècle suivant,
elle a succédé à celle de Biron, l'une des plus anciennes
et des plus considérables du Périgord, dont les biens
ont passé depuis dans la maison de Gontaut. Elle est
connue depuis l'an 1273, et a pris ses alliances dans les
maisons d'Abzac-de-Montastruc , issue de celle de la
Douze, de Banes, de la Baume, de Biron, de Bour-
deille , de Campnhac, d'Escodeca-de-Boisse , d'Espeyruc,
de Fanlac-Saint-Orse , de Felets de Gontaut-deBiron ,
de Gourdon, de Hautefort-de-Bauzens et d'Ans, et de
Hautefort-de-Vaudre, de Lagut, de Lavedan, de Malet-
de-la-Jorie, de Moissac, de Montferrand-de-Bordelois,
de Pardaillan, de la Porte-de-la-Salle, et de Lusignac,
de Poudens, de Sanzillon, de Saunier, de Séguin-
d'Escos§an, de Souillac, de Vassal, etc. Ses branches
aînées étant éteintes depuis long-tems, et ses plus an-
ciens titres ayant passé dans des familles étrangères, on
ne commencera ici sa filiation qu'à
Guillaume, ou Gulhem- Garde de Faubournet, fut
témoin de l'hommage que la ville de Bordeaux rendit,
(1) L'orthographe du nom de Faubournet varie dans les an-
ciens titres de la Guienne et de la Gascogne, suivant la ma-
nière dont les habitants de ces provinces prononcent le b et le v.
On le trouve écrit Fabernet, Favernet , Fabornet , Favornct ,
Fanbernet , Fauvernet ; enfin Faubornet, et aujourd'hui Fau-
bournet.
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 277
vers la fin de mars 1273, à Edouard I", roi d'Angle-
terre (1). Il est probable qu'il fut père de Guillaume,
dont l'article suit :
Guillaume de Faubournet, Ier du nom, damoiseau,
nommé aussi Guiîhcm, assista, comme témoin, avec
Garsions de la Marque, chevalier, Guilhem-Ramond de
Gensac, Gaillard d'Escossan et autres , au contrat de
mariage de Bernard d'Escossan, seigneur de Langoiran,
avec Trencaleone de Colom, du 1 1, à l'issue de mars 1284
(v. st.) (2) ; il fut aussi témoin, avec Augier de Fau-
bournet, et Guirar de Bore, chevalier, d'une transaction
passée, au mois d'août 1291, entre Gaillard d'Escopian,
archiprêtre de Benauges, et ses frères, d'une part ; et
Bonnefille, veuve de Pierre d'Escopian, et Anne, ou
Agne d'Escopian. sa tille, femme de Gassias de Ségur,
donzel (3). Le même Guillaume, ou Guilhem de Fau-
bournet, ou son fils de même nom , assista, comme
témoin, avec Amanieu de Faugars, chevalier, Amanieu
de la Mote, donzel, fils de Guitard, chevalier, etc.,
au testament d'Assalide de Bordeaux, épouse de Pierre
de Grailly, vicomte de Benauges et de Castillon, du i3
mai 1309 ; et au contrat de mariage de Guilhem Séguin,
seigneur de Rions, donzel, avec Benfeyte de Pomiers,
sœur de Guilhem Sans de Pomiers, daté du i,r sep-
tembre 1 3 10: on remarque parmi les autres témoins de
cet acte, Gaillard de la Mote, Amanieu de Falgars, ou
Faugars, Pierre de Gavaret, Bernard de Ségur , Guilhem
de Pins, etc. {Recueil de Doat).
On trouve après lui :
Raimond- Arnaud de Faubournet, probablement fils ou
proche parent du précédent ; au sujet duquel, Edouard III,
roi d'Angleterre, écrivit, le 21 juin 1340, au sénéchal
de Gascogne , pour rappeler les derniers services qu'il
avait rendus, et lui fait délivrer la baillie de Montfort,
et six livres sterlings par an, sur les revenus de cette
baillie. [Mss. de M. de Bréquigny , à la bibl . du Roi.)
(1) Arch. du Bureau des Financ. de Bordeaux.
(2) Recueil du président Doat, vol. 36, fol. 78, à la Bibl. du
Roi.
(3) Bibl. du Roi, titr.de Foix . etc. , vol. 1 1 , fol. 208 et 220.
278 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
La filiation est suivie, et prouvée depuis :
I. Guillaume, ou Guilhem de Faubournet, IIe du
nom, damoiseau, seigneur de Faubournet, de Rin-
hac, etc. , avait épousé, avant l'an 1377, Blanche
Séguin-d'Escossan, proche parente de Mabile d'Escos-
san, dame de Langoiran, en Bordelais, femme d'Ama-
nieu d'Albret, seigneur de Verteuil : c'est ce qu'on
apprend du codicille du môme seigneur de Verteuil,
du 24 novembre de cette année (1); par lequel, entre
autres dispositions, il légua à ladite Blanche, une terre
appelée la Mothe-de-Molon, ou de Rions, située dans
le pays d'Entre-deux-mers, au diocèse de Bordeaux.
Guillaume de Faubournet ne vivait plus en 1407. Il est
hors de doute qu'il fut père de Jean qui suit, puis-
qu'Anne de Faubournet, petite-fille du même Jean,
réclamait, en 1455, la terre de Rions, comme patrimo-
niale. On ne lui connaît pas d'autre enfant, que
II. Jean de Faubournet, Ier du nom, donzel, sei-
gneur de Faubournet, Rinhac, la Mothe de Rions, etc.
mourut vers la mi-août 1423, la même année que se
donna la bataille de Bazas. Il avait fait son testament,
le 3i juillet précédent, par lequel il légua à Sibille de
Montferrand, sa femme, l'usufruit de tous ses biens,
sans rendre compte, jusqu'à ce que son héritier ait atteint
Page de vingt-cinq ans ; et, en cas d'incompatibilité,
jusqu'à cette époque, il lui laisse toute la terre, avec
les cens et rentes, agriers, quêtes et autres droits qu'il
avait dans les paroisses de Molon, de Tidat ( aujourd'hui
Tizac ), et dans les autres paroisses relevants de la
Mothe-de-Molon appelée aussi la Mothe-de-Rions. Et
si, après avoir atteint l'âge de vingt-cinq ans, son héri-
tier ne peut pas compatir avec cette dame, il donne à
celle-ci sa maison de Tuilhac, ou celle de Langoiran,
à son choix ; fait mention de ses fils, au nombre de
(1) Ce codicille est rapporté au long dans une transaction
sur procès, passée le 10 juillet 1455, entre noble homme Jean
de Palanque, damoiseau, seigneur de Faubournet et de
Rinhac, et Anne, sa femme, d'une part ; et le nommé Bé-
rard de Saint-Cric.
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 279
cinq, dont il fait l'aîné son héritier, et lui substitue
les autres, par ordre de primogéniture. Il avait con-
tracté deux alliances; la première, par pactes passés au
lieu de Genissac, dans l'Entre-deux-mers, le 16 octobre
1407, avec Marguerite de Moissac, veuve d'Arnaud des
Favols de Libourne, et fille de noble homme Guiraud de
Moissac ou Moyssac, habitant de la paroisse de Genissac.
Autorisée par son père, elle donna à son futur époux, tous
ses biens meubles et immeubles, selon les fors et cou-
tumes du Bordelais y et spécialement quinze livres de
rente, l'hôtel et jardin qu'elle avait à Libourne, et une
somme de six cents livres de la monnaie courante à
Bordeaux: cet acte fut passé en présence de Bertrand de
Montferrand, seigneur de Montterrand, en Bordelais,
et de Gaillard de Grézignac, chevaJier, d'Amanieu,
d'Anglades, de Geraud Dupuy, d'Amanieu de Taste,
d'Arnaud de Langoiran, de Pierre Froment, et de
Bernard de Bouillac, damoiseaux : elle mourut peu de
tems après la naissance de Jeannot, son fils, en 141 3.
Jean de Faubournet épousa en secondes noces Sibille
de Biron (1), héritière de la maison de Biron-Montfer-
(1) La maison de Biron, l'une des plus anciennes et des plus
puissantes du Périgord. tirait son nom et origine du châ-
teau de Biron, situé dans le diocèse de Sarlat. Ce château a été
possédé sans interruption depuis le douzième siècle, par la
maison de Gontaut, qui le tenait sans doute par la succession de
la branche aînée des seigneurs de Biron. On trouve un Guil-
laume de Biron qui souscrivit deux chartes dans le onzième
siècle; la première, de l'an 1076, était conservée autrefois
dans les archives de l'église de Saint-Sernin de Toulouse : Catel
a publié la seconde, qui est de l'an io83. Le même Guillaume,
ou un sujet de sa famille, portant le même nom. fut un des
fondateurs et des premiers bienfaiteurs de l'abbaye de Cadoin.
en l'an 1 1 1 5. Etant sur le point de partir pour la Terre-Sainte,
il fit une nouvelle donation à cette abbaye en 1 124. Sa femme,
nommée Alpaïs, le rendit père de deux fils, Bertrand et Guil-
laume de Biron. Le second épousa Haibolène, dont il eut :
Aimeric de Biron, Ier du nom, qualifié noble baron et da-
moiseau, qui assista à la dédicace de l'église de Cadoin, en
1 1 :4 : et vivait encore en 1 1
Guillaume II de Biron, seigneur de Montferrand, fils du
précédent, est connu par des actes des années 1239 et 1281.
280 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
ranci, et en cette qualité, dame de Montferrand, et de
plusieurs autres seigneuries, qu'elle porta en mariage à
son mari. Elle était veuve de noble et puissant seigneur
Hélie de Fumel, seigneur de Fumel, et en partie de
Montségur en Agenois, et fille d'Aymeric de Biron, sei-
gneur de Monteferrand en Périgord, et de dame Polide
de Monteferrand de Bordelais. Elle fit son testament le
22 janvier 1446 (v. st.), par lequel elle choisit sa sépul-
ture dans le couvent des frères-prêcheurs de Belvés, où
étaient les tombeaux de ses prédécesseurs; fit plusieurs
legs pieux; légua, entr'autres choses, à Bertrand de Pel-
legrue, seigneur d'Eymet, son neveu, le restant de sa
dot, assignée sur le lieu de Montségur; et institua son hé-
ritier universel, David, son fils, à la charge de porter
le surnom de Montferrand ; et lui substitua successive-
ment et aux mêmes conditions, Jean et Gadifer de Mont-
ferrand, ses petits-fils, enfans du même David, son fils.
Il eut de ces deux mariages :
Du premier lit :
1 .° Guiraud, ou Geraud de 1
Faubournet, m°rts >eunf> et aPres
2.0 Hélie de Faubournet, ) A an 1426;
3.° Jean de Faubournet, dit le jeune, fut substitué
Il eut pour femme, Fays de Castelnau, fille de Geraud de Cas-
telnau. De ce mariage provint :
Aimeric II de Biron , chevalier , seigneur de Montfer-
rand, etc. ; vivait en 1279 et 1281. Il se battit en champ
clos , à Molières, en i3io, avec Hugues de Saint-Germain,
qui l'avait défié, et le tua. Il fit son testament, le 3o mai i3i5,
et mourut bientôt après , laissant , entr'autres enfants , d' Ai-
mois de Fumel, sa femme, qu'il avait épousée le 6 novembre
1276, et qui testa au mois de septembre 1 325 :
Aimeric III de Biron épousa, en i33o, Sibille (ou Cécile)
de Castelnau, fille de feu Gaillard, et sœur de Gérard, sei-
gneur du château de Berbiguières, et vivait encore en i35o.
De son mariage provint :
Aimeric IV de Biron, chevalier, qui fit son testament le 1 3
décembre 1384, et laissa de Polide de Monferrand, sa femme,
plusieurs enfants , qui moururent sans postérité ; Sibille de
Biron, aussi sa fille, recueillit leur succession, et porta la terre
et le nom de Montferrand dans la maison de Faubournet.
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAM'. 28l
à ses trères, par le testament de son père, du
3i juillet 1423; il eut bientôt après, un procès
en cour d'église, à l'auditoire de rote et au con-
sistoire du pape, et porté successivement devant
le sénéchal, et autres juges à Bordeaux, contre
Sibille de Montferrand, et David et François de
Faubournet, ses enfans, pour raison de la suc-
cession de feu noble Jean de Faubournet, Faîne,
leur père. Il ne vivait plus le 10 juillet 1455 ;
et laissa d'une femme, dont on ignore le nom,
une tille unique, qui suit :
Anne de Faubournet fut mariée à noble Jean
de Palanque, lequel reprit bientôt après, avec
sa femme, le procès intenté à David de Fau-
bournet de Montferrand, pour la succession
de Jean I, et en continua la poursuite au
parlement de Paris. Malgré une transaction
passée en 1455, il fut depuis évoqué au con-
seil du roi, et plaidé entre Jean, fils de Da-
vid, Tristan de Salazar, archevêque de Sens,
et noble François de Salazar, écuyer-seigneur
de Saint-Just au diocèse de Troyes, son ne-
veu, comme ayant le droit des feus seigneur
et dame de Palanque. Enfin ce long procès,
qui paraissait interminable, fut terminé,
comme il sera dit plus bas par une transac-
tion, le 25 avril i5ii;
.° Jean, dit Jeannot, ou Johannot de Faubournet,
naquit à Génissac en 141 3, et fut tenu sur les
fonts de baptême par Jean de Moissac, damoiseau.
Sa mère étant morte aussitôt après la naissance de
ce fils, il fut nourri en l'hôtel de son père, à Rin-
hac et à Génissac, en la paroisse de Saint-Lobès,
et n'en sortit point jusqu'à l'âge de 10 ans, que
mourut son père. A cette époque, c'est-à-dire en
1425, il alla demeurer avec le seigneur de Mont-
ferrand de Bordelais, à Veyrines et à Montfer-
rand, pendant trois ans et demi ; mourut à l'âge
de i3 ans ou environ ; et fut enseveli à Vasseux
prcs de Bordeaux, vers l'an 1426 (1);
1) Environ dix ou douze ans après (vers 1438), il parut
282 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
5.° Létice de Faubournet fut légataire, en 1423,
de 3oo livres bordelaises, une fois payées, et
d'une rente annuelle ;
Du second lit :
6.° David dont l'article suit ;
7.0 François de Faubournet, dont le sort est ignoré.
III. David de Faubournet, surnommé aussi de Mont-
ferrand, seigneur de Montferrand, de Puybeton, et en par-
tie de Biron, qualifié noble et puissant homme, devint sei-
gneur de la terre et châtellenie de Montferrand, en vertu du
testament de sa mère de l'année 1446. Il remplit assez
exactement la condition qu'elle lui avait imposée par cet
acte, de porter son nom. Il fut aussi seigneur de Puybe-
ton en Périgord, terre qu'il eut sans doute de sa mère,
dont les aïeux l'avaient possédée avant i35o. Après la
mort de Guiraud, d'Hélie et de Jeannot, ses frères, il re-
cueillit toute la succession de son père, en vertu de son
un faux Johannot de Faubournet, qui se donmit pour le véri-
table, afin de disputer à David de Faubournet, frère consan-
guin du vrai Johannot, une partie de la succession de son père.
C'était un nommé Perrinot Forchon (ou Forthon) , de l'âge
d'environ trente ans ; il disait qu'après la mort de son père,
Jean de Faubournet, il avait été demeurer à Lormont, et de là
en Périgord ; qu'il s'était trouvé à la bataille de Bazas ; qu'après,
il avait passé en Angleterre, avait séjourné à Londres, à Bris-
tol, etc. , jusqu'en 1430, sous le nom de Perrinot Forchon ; qu'il y
avait fait divers métiers, comme ceux de maçon, couvreur (ra-
caperador d'Ostaus), etc. Qu'alors, il repassa en Guyenne, en
qualité d'archer, dans la compagnie d'un seigneur anglais,
nommé Alenton , lors de l'arrivée du dernier sénéchal Jean
Radcliff ; revint depuis à Rinhac et à Saint-Lobès. La dame
de Montferrand, ennemie particulière de David de Faubournet,
et de sa mère, le ht solliciter par Guiraud de Favols, frère
utérin du vrai Johannot de Faubournet , de passer pour lui. Il
commença alors à en prendre le nom ; elle le reçut et le logea
chez elle, lui donna de l'argent, des avocats, des procureurs ;
le fit appeler par ses gens, Johannot de Faubournet ; engagea des
témoins, par menaces, à déposer qu'il était le véritable Johannot
de Faubournet. Guiraud de Favols le présenta sous ce nom à
plusieurs habitants de Saint-Lobès, l'appela publiquement son
frère, l'instruisit de ce qu'il avait à dire, et du rôle qu'il avait
à jouer. {Extrait d'une procédure d'environ Van 1438.)
Di; FAUBOURNET DE MONTFERRAM». 283
testament, et s'en mit en possession; mais vers l'an 1438»
se présenta un aventurier, qui se disait être Johannot de
Faubournet. frère de David , mort plus de dix ans aupa-
ravant; et qui, en cette qualité, prétendait lui disputer
une partie de l'héritage de son père. Il était excite et
encouragé par madame de Montferrand, ennemie parti-
culière de la mère de David, et de David lui-même ; et
soutenu par Guiraud de Favols, frère utérin du vrai
Johannot de Faubournet. ( Comme on ne connaît pas
toute la procédure, on ne peut savoir la suite de cette
affaire.) Il est dit seulement qu'alors (c'est-à-dire en 1438,)
David était sous l'autorité d'un curateur. Il fut institué
héritier universel par le testament de sa mère, du 22 jan-
vier 1446 (v. st.), à condition qu'il porterait le surnom
de Montferrand , et ses enfans lui furent substitués aux
mêmes conditions. Il prêta serment au nom de Jean,
son fils encore mineur , le 9 octobre 1451 , pour l'office
de capitaine du château et place de Montpasier , au dio-
cèse de Sarlat , dont son fils avait été pourvu par le comte
de Penthièvre ; et promit de lui faire ratifier ce serment
lorsqu'il serait en âge de majorité ; eut un procès en 1460,
au sujet de la terre de Puybeton, qui avait été comprise
mal à propos dans les limites de la ville de Beaumont,
quoique lui et ses prédécesseurs l'eussent possédée pen-
dant un grand nombre d'années; il en appela au roi,
au parlement de Toulouse et au séne'chal de Périgord. Il
lui en fut suscité un autre quelque tems après, au sujet
de la possession du château et de la châtellenie de Mont-
ferrand, qui lui étaient disputés par N..., qui se disait être
aux droits d'Archambaud de Bourdeille, son aïeul ; fit des
baux emphytéotiques en 1463 et 1464 ; reçut le 12 novem-
bre 1467, une quittance de Laurent Râle, receveur des
amendes et exploits du parlement de Bordeaux; eut un
procès en 1474, devant le lieutenant-général du sénéchal
de Périgord et le procureur du roi, avec noble homme
Amanieu de Gontaut, bâtard de Biron, bailli de la ville
de Montpasier. au sujet de deux femmes prévenues de
sorcellerie, que le lieutenant-général avait fait arrêter
et enfermer dans les prisons de Montpasier, sous prétexte
que les paroisses d'Osme et de Saint- Romain, où elles
habitaient, dépendaient de la juridiction de Montfer-
rand. Le seigneur de Montferrand les réclamait comme
aant ses sujettes et ses justiciables; ce qui lui fut accordé
284 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
par sentence du 23 septembre de la même année 1474.
Il fut compris un des premiers, avec sa femme et ses six
enfans, dans le nombre des confrères de l'ordre de la
Trinité de la rédemption des captifs, à qui il fut accordé
des indulgences par une bulle du pape Sixte IV, du 21
mars 1477 (v. st.), suivant la pancarte du général ministre
de cet ordre. Enfin il fit son testament au château de
Montferrand, le 2 août 1479, dans lequel il se qualifie
noble et puissant homme, et seigneur de Montferrand , [de
Puybeton, et en partie de Biron ; choisit sa sépulture dans
l'église du couvent des frères-prêcheurs, ou jacobins de
Belvès, et dans les tombeaux de ses parents ; fait un grand
nombre de legs pieux ; règle la légitime des onze enfants
qu'il avait eus de son mariage avec Catherine de Mont-
ferrand, qu'on présume issue d'une maison différente de
celle dont était sa mère; et qu'il avait épousée avant l'an
1440. Ses enfants sont :
i.° Jean, dont l'article suit ;
2.0 Gadifer de Montferrand , prêtre, abbé de Bon-
lieu, au diocèse de Bordeaux, recteur de l'église
paroissiale de Montferrand, et chanoine de Saint-
Avit-Senieur, fut substitué à son frère, par le
testament de son aïeule, en 1446, et vivait en-
core en 1487;
3.° Brandelis de Montferrand, écuyer , fut institué
héritier des maison et château de Faubournet
avec ses dépendances, et de tout ce que sa mère
possédait en Bordelais par le testament de David,
son père, du 2 août 1479;
4.0 Jean, le jeune , dit Janicot de Montferrand ,
clerc, fut destiné aux études et à Tétat ecclésias-
tique, par le testament de son père ; eut le grade
de bachelier es décrets, et fut nommé chanoine
de Saint-Avit. Il prenait la qu alité de seigneur de
Puybeton, et ne vivait plus le 9 décembre 1 53 1 ;
5.° François de Montferrand, dont l'article viendra
après celui de son frère aîné ;
6.° Jeanne de Montferrand , mariée , avant l'an
1460, à Raimond d'Escodeca, seigneur de Boisse,
fils d'Yzarn et de Jeanne de Beynac;
7.0 Hélène , dite Lenote de Montferrand, épousa
noble homme Jean d'Abzac, seigneur de Mon-
DE FAUBOLIRNET DK MONTFERRAND. 285
tastruc , fils de noble et puissant homme Bertrand
d'Abzac , chevalier, seigneur de Montastruc ,
Bellegarde . Domme, etc., et de Jeanne de Bey-
nac ; elle était veuve le 26 septembre i5oi ;
8.° Marie de Montferrand , s'allia , par contrat du 9
août 1475 , à noble homme Agnet , ou Annet de
Gourdon , seigneur de la Vercantière , fils de
noble et puissant seigneur Guy de Gourdon , sei-
gneur de Peyrille et de la Vercantière , et de
Jeanne Adémar-de-Lostanges ;
9.0 Marguerite de Montferrand ;
io.° Catherine de Montferrand ;
ii.° Jeanne de Montferrand fut femme de noble
Biaise de la Perède {de Pareda) , fils de Bren-
guier de la Perède , seigneur de Boisse en Querci ,
suivant la quittance qu'elle donna à son frère , de
partie de sa dot , le 17 février 1498 (v, st.),
IV. Jean de Montferrand , écuver , seigneur de
Montferrand , de la ville de Montpasier , de Puvbeton,
et en partie de Bouilhac , seigneur aussi des lieux de
Caussade , Faubournet , la Mothe- de- Rinhac , Eo-
lon , etc. , capitaine et gouverneur du château de Mont-
pasier, qualifié dans tous ses actes, noble et puissant
homme , et noble baron , fut substitué à son père , par
le testament de son aïeule, du 22 janvier 1446 (v. st.),
avec injonction de porter toujours le surnom de Mont-
ferrand: fut pourvu de l'office de capitaine du château
et de la place de Montpasier, par le comte de Pen-
thièvre, lieutenant-général pour le roi au pays et duché
de Guyenne, par lettres qui furent confirmées par le roi
Charles VII, le 7 septembre 1 45 1 . Comme ledit Jean
de Montferrand était alors mineur, David, son père,
promit et jura sur l'autel de l'église de Montpasier, en
présence des consuls et autres habitants de ce lieu, de
faire ratifier par son fils, lorsqu'il serait en âge de ma-
jorité, le serment qu'il venait de faire; et l'institua son
héritier universel, par son testament cité plus haut,
et daté du 2 août 1479. Il est nommé dans des écri-
tures, produites par sa mère vers Tan 1480, relative-
ment à des prisonniers renfermés dans le château de
Montferrand , qu'on voulait faire sortir par autorité de
justice. Il y est dit que le seigneur de Montferrand était
286 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
alors absent du pays de Périgord ; et que era anat per
sos neguocis et affayrés expedir el pays de Bourdalés. Son
nom se lit aussi dans une requête présentée , vers le
même tems au parlement de Bordeaux , par Jean de
Montferrand, le jeune, son frère, au sujet de la pos-
session du château de Puybeton , qui lui était disputée
par Pons de Gontaut , seigneur de Biron. Uni à Ga-
difer , Jean et François , ses frères , il donna une pro-
curation, le 24 novembre 1485, à Guillaume Benoît,
docteur en droit , à Raimond Faure , licencié en droit ,
citoyens de Gahors , et à Guillaume de Valette ; fut con-
damné aux dépens, avec ses frères et sœurs, par arrêt
du parlement de Bordeaux , du 2 mai 1487 , dans la
cause pendante en cette cour , entre eux et le seigneur
de Biron. Il se qualifie seigneur de Montferrand et de Biron
en partie , dans une requête qu'il présenta, en 149 1 ,
au parlement de Bordeaux, au sujet du procès qu'il
avait avec le seigneur de Biron , pour la seigneurie de
Puybeton : on apprend , entre autres choses , par cette
requête , qu'il avait servi dans les guerres de Picardie. Il
reçut, le 17 février 1498 (v. st.), une quittance de
Jeanne , sa sœur, pour ses droits paternels et maternels ,
à condition qu'il lui paierait la dot qui lui avait été
constituée par son contrat de mariage; transigea, le 25
avril 1 5 1 1 , avec Tristan de Salazar , archevêque de Sens,
et François de Salazar, écuyer, seigneur de Saint-Just ,
au diocèse de Troyes ( Voyeç ci-devant, à V article de Jean
de Faubournet , le jeune) ; et fit son testament le 1 6 mai
i5i2, par lequel il choisit l'église des Jacobins de
Belvès pour le lieu de sa sépulture ; fit plusieurs dispo-
sitions pieuses , et institua son héritier universel Jean
de Gontaut-de-Biron , son petit-fils , fils de Marguerite ,
sa fille , et nomma exécuteurs de ses dernières volontés ,
nobles hommes Jean de Montferrand , son frère , archi-
prêtre de la ville de Montpasier , Bertrand d'Escodeca .
seigneur de Boisse , et Jean d'Abzac , seigneur de Mon-
tastruc. Il avait épousé , par articles passés sous seings-
privés , et reconnus le 19 février 1481 (v. st.), demoi-
selle Bernardine de Lavedan , fille de magnifique et
puissant homme messire Raimond-Garcie de Lavedan ,
chevalier , seigneur de Lavedan , et de Bertennie , au
comté de Bigorre et diocèse de Tarbes , et de Beles-
garde de Montesquiou ; et sœur germaine de noble
DE FAUBOURNET DE MONTFKRRAND. 287
dame Jeanne de Lavedan, femme de magnifique et puis-
sant homme Gaston de Léon, seigneur de Besaudun:
par ce contrat, le seigneur de Lavedan constitua à sa
tille la somme de 3,5oo francs tournois, pour le paie-
ment de laquelle il abandonna le lieu de Barbasan
de Bat, situé au comté de Bigorre. Elle survécut à son
mari, et fit son testament le i3 mars 1 5 ly (v. st.);
par lequel elle voulut être enterrée au tombeau de son
mari, dans l'église des Jacobins de Belvès ; et nomma
ses exécuteurs testamentaires, Pons de Gontaut, che-
valier, baron de Biron, et les seigneurs de Montastruc
et de Montancès. Il ne provint de ce mariage que des
tilles, qui sont :
i.° Marguerite de Montferrand fut mariée , par
contrat passé sous seings-privés, et reconnu le 1 5
mai 1499, à noble et puissant seigneur messire
Pons de Gontaut, chevalier, seigneur, baron de
Brion, dont elle fut la seconde femme; fils de
Gaston de Gontaut, chevalier, seigneur, baron de
Biron, et de Catherine de Salignac (1); les futurs
époux furent assistés d'Armand de Gontaut,
évêque de Sarlat, de Pierre de Gaing, abbé de,
Cadoin, de Gadifer de Montferrand, abbé de Bon-
lieu, et desseignenrs de Roquefeuil, de Caumont,
de la Mothe, de Lencais ( la Cropte ), de la Ver-
cantière, de Campnhac, de Masières, Capdet,
Ramonet de Boisse, et de plusieurs autres, leurs
parens et amis ;
20. Jeanne de Montferrand épousa , par contrat
passé sous seings-privés, en la maison de Cas-
telpugon, le 5 février 004 (v. st). et reconnu
(1) Marguerite de Montferrand fut mère de Jean de Gon-
taut. auteur des maréchaux de France et ducs de Biron; aïeule
de Claude de Gontaut, dame d'honneur de la reine Catherine
Je Médicis, femme de Jean d'Ebrard, baron de Saint-Sul-
pice, ambassadeur en Espagne et chevalier des ordres du roi ;
et bisaïeule de Charlotte de Gontaut, mariée à Jacques Nom-
par de Caumont. duc de la Force, pair et maréchal de France,
et de Claude de Gontaut. épouse de Charles de la Rochefou-
caud. comte de Roucy, dont sont issus les ducs d'Estissac.
d'Amville et la duchesse de Randan.
288 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
au château de Biron, le 18 mars suivant, noble
homme Bernard de Poudens {de Podeux), écuyer,
seigneur des terres et seigneuries de Poudens, au
pays de Chalosse, et de Serres-Castel, et Berna-
dets, au pays de Béarn, et au diocèse de Lescar.
Son père lui constitua en dot la somme de 1750
écus, et lui promit verbalement de lui payer celle
de 5ooo écus. Elle se remaria, après la monde son
mari (qui avait testé le 2 janvier 1 5 17 (v. st.),
à noble Pierre de Pardaillan, seigneur de la
Mothe \ et ne vivait plus le 2 septembre i53o ;
3°. Catherine de Montferrand s'allia , par contrat
du 7 mai ( aliàs le 7 mars) i5i2, à François de
Bourdeille , chevalier , seigneur de Montancès ,
Crognac, etc. , fils d'Archambaud de Bourdeille,
seigneur de Montancès, etc., et de Jeanne de
Lastours ; elle était morte le i3 mars 1 5 1 7 (v. st.)
3.° Madeleine de Montferrand, mariée au seigneur
de Castelpugon, vivait encore en 1 5 1 7 ;
40. Madelaine de Montferrand, femme du seigneur
de Samson, en Béarn.
Branche de la Sale et de Mensignac.
IV. François de Montferrand , Ier du nom , sur-
nommé constamment de Montferrand ( usage observé
par ses descendants ), écuyer, seigneur de la Salle,
et en partie de Mensignac, de Brassac et de Beaulieu,
fut légataire et destiné à l'ordre de Saint-Jean de Jéru-
salem, par le testament de son père, du 2 août 1479.
Uni à ses frères, il passa une procuration, le 24 novem-
bre 1485, et est nommé avec eux, dans une foule
d'actes; il assista au contrat de mariage de Marguerite,
sa nièce, du i5 mai 1499, et y renonça, en sa faveur,
à tous les droits qu'il pouvait avoir sur les biens de
ses père et mère, moyennant une somme d'argent et
une rente ; il paya, conjointement, avec Raimond de
la Porte, son beau-père, à noble homme hier de la
Guorétie, fils de Mathurin, damoiseau, seigneur du
repaire de Villars, la somme de trois cent cinquante livres,
qui avait été constituée en dot à Marguerite de la
Porte , fille dudit Raimond , lors de son mariage avec
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 289
hier de la Guorétie , qui leur donna quittance de cette
somme, le i* décembre 1504, en présence de nobles
hommes Hélie de Fayolle et Fortanier de Chantemerle ;
reçut avec noble homme Michel delà Porte , le 16 février
1 5 1 3 ( v. st.), l'aveu de messire Jean des Moulins
Deux- Molis) , prêtre, pour une vigne, située au lieu
de la Brosse; reçut en i5 17 , celui de Guillaume Dieu.
Aydo , pour deux pièces de terre , situées dans la paroisse
de Mensignac ; assista, le 18 janvier i520 (v. st.) , au
contrat de mariage de Raimond de la Porte, co -seigneur
de la Salle , avec Catherine de Taillefer ; donna , le
22 mai 1 523 , à un particulier de la même paroisse de
Mensignac , l'investiture d'une terre relevant en fief
de son domaine direct, située sur le chemin d' Aube-
terre à Périgueux. Il est énoncé héritier universel de
feu noble Jean de Montferrand , chanoine de Saint-
Avit - Sénieur, au diocèse de Sarlat , dans une obligation
reçue en son nom , par Guillonnet , son fils , Je 9 dé-
cembre 1 53 1 ; vendit, par acte passé à Périgueux, le
22 mai i534, à Jean Perrot, seigneur de Crognac , une
rente perpétuelle , due sur un bois et une terre appelée
Lancinade, située dans la paroisse de Gonnaguet . Cette
vente fut faite moyennant la somme de cinquante livres,
avec faculté de retrait accordé pour le tems de trois ans,
lequel retrait fut exercé par le même seigneur de Mont-
ferrand, le 1" mai 1 536 . On ne connaît pas la date
de sa mort ; mais il paraît qu'il ne vivait plus en 1 541 .
Il avait épousé, par contrat du 9 janvier i5o3 (v. st. ),
demoiselle Anne de la Porte , fille et héritière de
Raimond de la Porte, seigneur de la Salle et co-seigneur
de Brassac, de Beaulieu et de Mensignac, laquelle vivait
encore, le 14 janvier 1 541 [v. st.), suivant un acte
d'échange qu'elle fit avec un particulier , nommé Martin
Lamic. Leurs enfants furent :
1 .° Guillonnet , dont l'article suit ;
2.0 Jean de Montferrand, l'aîné;
3.° Jean de Montferrand, le jeune ;
4.0 Marguerite de Montferrand ;
5.° Jeanne de Montferrand ;
6.° Catherine de Montferrand , fut mariée deux
fois; i.° à Gautier de Beraud ; 2.0 par contrat
passé en la ville de l'Esterp, en Limousin, le
XVII. 19
290
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
21 janvier 1 53 1 (v. st.), à Jacques du Brydieu,
écuyer , du diocèse de Limoges .
V. Guillaume , dit Guilhonnet de Montferrand,
IIIe du nom, écuyer, seigneur de la Salle-de l'Isle ,
et en partie de Mensignac, reçut , comme fondé de la
procuration de son père , une obligation d'une somme
d'argent, le 9 décembre i53i ; donna quittance , le
21 juillet 1 541 , â Bertrand de la Beaume , écuyer,
seigneur dudit lieu , son beau-frère , d^ne somme
d'argent , qui avait été constituée en dot à sa femme;
et fit son testament en la maison noble de la Sipierre ,
paroisse de Tocane, le 10 août i552 , par lequel il
choisit sa sépulture dans l'église de Mensignac ; laissa
l'usufruit de tous ses biens à sa femme; restreignit à
leur légitime ses sept enfants puînés , institua l'aîné
son héritier universel. Il vécut encore sept ans, et fut
tué, le 2 août i55g , par Arnaud de la Porte, écuyer,
son proche parent , fils de Raimond de la Porte, écuyer ,
seigneur de la Salle-de-1'Isle. Il avait épousé , par
contrat passé en la même maison noble de la Sipierre ,
le 3 mai 1529, noble Audete , ou Odete de la Baume,
sœur de noble homme Bertrand de la Baume , et fille
de feu noble François de la Baume, écuyer, seigneur,
en partie , de la Baume et de la Moline , et de dame
Jacquette de Pellegrue. Les enfants issus de ce ma-
riage, sont :
1 .° François , dont l'article suit ;
2.0 Bertrand de Montferrand ;
3.° François de Montferrand, le jeune, est peut-
être le même qu'un François, qualifié baron de
Montferrand , qui leva, le 9 novembre 1616,
un régiment de son nom , qui fut licencié le
Ier décembre suivant. Il avait servi dans toutes
les guerres , en Guienne et en Languedoc , lors-
qu'il fut créé maréchal de camp par brevet
du i5 mars 1628, pour continuer de servir en
Languedoc , sous les ordres de M. le prince de
Condé ; il fut ensuite nommé pour commander
en Guienne , et confirmé maréchal de camp , en
cette province , parûrt nouveau brevet du 28 no-
vembre i636 . Il mourut quelques années après.
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 291
( Voy. les comptes de l'extraordinaire des guerres
au dépôt de la guerre ).
4.0 Guillaume de Montferrand, auteur de la bran-
che de Saint-Orse, qui sera rapportée, ci-après;
5.° Bertrand de Montferrand, le jeune;
6.° Armand de Montferrand ;
-.° Charles de Monferrand , écuyer, seigneur de
la Roche, fit son testament, le 9 février i58o ;
8.° Jean de Montferrand ;
9.0 Catherine de Montferrand, épousa, par contrat
du 4 avril 067, Charles de Banes, écuyer, sei-
gneur de Maleffe; et fit son testament au repaire
de Maleffe, le 22 décembre Ô91, par lequel
elle choisit sa sépulture dans l'église du Change,
auprès de son mari , et fit Raphaël de Banes,
son fils aîné, son légataire universel.
VI. François de Montferrand , II* du nom,
écuyer, seigneur de Beau lieu, de la Brande et de
Mensignac, fut nommé héritier universel de son père,
par son testament du 10 août i552; uni à sa mère et
à ses frères, il fit faire des informations, les 20, 23
et 2 5 jours de mai 1 566, devant le juge criminel de
Périgueux, contre Arnaud de la Porte , meurtrier de
son père, et ne vivait plus le 14 novembre 070. Il
avait épousé, par contrat passé au lieu de Mensignac,
en la maison noble de la Brande, le 2 mai i562,
demoiselle Marguerite de Campnhac (ou Campniac ),
sœur de nobles Bardin, seigneur de Romain et de Jean
et Jacques de Campnhac, écuyers; et fille de François de
Campnhac, seigneur de Marzac, Romain, l'Herm, etc.,
et d'Anne de Comarque. Elle était veuve, lorsqu'au
nom de ses enfants mineurs et unie à leurs tuteurs,
elle passa une transaction, le 14 novembre 070, avec
Odète de la Baume, leur aïeule, qui leur abandonna
tous les droits qu'elle avait sur la métairie noble de
Bourgonhe. Leurs enfants furent :
1 .° Pierre, dont l'article suit ;
2.0 Marie de Montferrand ;
3.* Anne de Montferrand , mariée par contrat du
28 juin 1 585, à François de Favard, écuyer
sieur de la Chabrerie, homme d'armes de la
compagnie de M. le sénéchal de Périgord, frère
292
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
de Pierre de Fayard, conseiller au parlement de
Bordeaux.
VII. Pierre de Montferrand , écuyer, seigneur de
Beaulieu, Mensignac, etc. , était très-jeune lorsq'il per-
dit son père. Il fut mis dès-lors sous la tutelle de Jean
de Campnhac, écuyer seigneur de Beaumont, et de
Charles de Banes, écuyer, seigneur de Maleffe ; et y était
encore en 1570. Il fut nommé, le 22 décembre 1 5g 1 ,
exécuteur du testament de Catherine, sa tante : et mou-
rut avant l'an 1609, ne laissant de son mariage avec
Jean de Saunier, fille de Grimond de Saunier, écuyer,
seigneur de la Barde, et de Françoise de Chaize, q^une
fille, dont l'article suit :
Nicole de Montferrand , fut mariée 1 .° par contrat
du 17 novembre 1609, à Jacques de Sanzillon de la Fou-
caudie, écuyer, seigneur de la Foucaudie et de Marcognac,
fils d'autre Jacques de Sanzillon de la Foucaudie et de
dame Marguerite de Rançon net, dont elle eut plusieurs
enfants. Elle épousa en secondes noces, en 16 18, An-
toine de Fayard, écuyer, seigneur du Bos et des Combes,
son cousin-germain, fils de François de Fayard, écuyer,
seigneur de la Chabrerie et d'Anne de Montferrand ;
dont elle eut Marguerite, de Fayard, femme de messire
François-Louis de Bardon, baron de Ségonzac ; elle testa
le 4 novembre 1669.
Branche de Saint- Or se et de Montréal.
VI. Guillaume de Montferrand, VIe du nom,
écuyer, seigneur du Maine et de Saint-Orse, quatrième
fils de Guilhonnet de Montferrand et d'Odète de la
Baume, fut fait légataire par le testament de son père,
du 10 août i552; est nommé avec ses frères, dans les
informations qui furent faites les 20, 23 et 25 mai i566,
devant le juge criminel de Périgueux, contre Arnaud de
Laporte, meurtrier de leur père ; refusa la tutelle des
enfans mineurs de François, son frère, suivant une tran-
saction passée au nom desdits mineurs, le 14 novembre
1 570 ; fut institué héritier par moitié avec Catherine sa
sœur, d'Odète de la Baume, sa mère, par testament de
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 293
la même Catherine, du 22 décembre 091; fit avec sa
femme, un bail à ferme, le 5 novembre i6o3, à un par-
ticulier nommé Thony Torcheporc, du moulin de la Faye
près Saint-Orse ; rit aussi avec sa femme, le i5 juin i6o5,
un arrêté de compte, de ce qui était resté en partage à
cette dame, par acte passé entre elle et les héritiers de
Louis de Fanlac, écuyer, seigneur de la Salle, son oncle;
obtint du Roi le 21 novembre 161 5, des lettres qui por-
tent : « Que sa Majesté désirant traiter favorablement
» ledit sieur de Saint-Orse, en considération de ses ser-
» vices, et voulant prendre en sa particulière protection
» et sauve-garde tout ce qui lui appartenait, fait très-
» expresses défenses à tous gens de guerre, de pied et
» de cheval, d'aller loger sans son ordre et département
» exprès, en la paroisse de Saint-Orse , en Périgord,
» appartenant audit sieur , et d'en emporter aucuns
» fourrages, bleds, vins, foins, avoine, chevaux, etc. »
Enfin sa femme et lui firent un testament mutuel au
château de Saint-Orse, le 11 mai 16 17, en présence de
Jacob d'Abzac, écuyer, seigneur de Limérac , Jean de
Banes, écuyer, seigneur de la Barde, Jean de Fan-
lac , écuyer , seigneur de Fanlac , etc . Il donna le
16 mai 1620, sa procuration à Festugière, pour deman-
der en son nom, l'ouverture du testament de Jacques ,
son nls ; et fit le sien clos, et écrit de 'la main de Jean
de Banes, écuyer, seigneur de la Borde, son neveu, par
lequel il demanda à être enseveli suivant la coutume de
l'église réformée ; fit de nouvelles dispositions , attendu
que depuis le testament mutuel qu'il avait fait avec sa
femme, son héritier était mort : et mourut lui-même le
mardi 11 mai 162 1. Il avait épousé par contrat passé au
château de la Force, le 11 janvier 1374, demoiselle
Louise de Fanlac (1), fille de noble Jean de Fanlac, écuyer,
(1) Fanlac (ou Fallac), noble et ancienne famille du Péri-
gord, issue de Bernard de Fanlac, qui devint seigneur de Saint-
par son mariage, vers l'an 1400, avec Marthe de Moli-
nier, dite de Saint-Orse, héritière de cette seigneurie. Hugues I,
leur fils, connu par des actes de 1463, 1472, 1473, etc., épousa,
en 1438, demoiselle Hélis de la Bertrandie ; dont il eut An-
toine, père de :
Pierre de Fanlac , qui fit fortifier,en 1 504, son château de
2Q4 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
seigneur de Saint-Orse, et de dame Françoise de Lagut ;
elle était née le 8 février i56o (v . st.), et décéda le
1 8 juin 1 6 1 7. De ce mariage provinrent :
i.° Jean de Montferrand, écuyer, seigneur de
Saint-Orse , né le n décembre i5y5, fut ins-
titué légataire d'une somme d'argent, par le
testament de ses père et mère, du 16 mai 1 617.
Il faisait sa demeure au Repaire de Goursac,
dans la paroisse de Saint-Orse, lorsqu'il obtint,
conjointement avec ses frères, le 18 mai i636,
une ordonnance des commissaires députés pour
le régalement des tailles, en Guienne, portant
qu'il continuerait, ainsi que ses frères, en qua-
lité de nobles, de jouir de l'exemption des tailles
et autres subsides. Il avait épousé, par contrat post-
nuptial, le 23 décembre 1606, demoiselle Marie de
Felets, fille de Charles de Felets, écuyer, sei-
gneur de Bersac, et d'Anne de Roffignac, dame
de Saint- Urcisse, qui le rendit père de
Jean de Montferrand, écuyer, né le 1 3 janvier
1606, épousa, par contrat passé à Allassac,
en bas Limosin, le 17 janvier 1621, demoi-
selle Jeanne d'Espeyruc, fille unique de
Pierre d'Espeyruc, écuyer, seigneur de Ge-
nouilhac, de la paroisse de Donzenac, et de
feue dame Louise de Bouchiac, dont il ne
paraît pas qu'il ait laissé d'enfants ;
2.0 Jacques de Montferrand, écuyer, seigneur de
Montferrand, né le dernier d'octobre 1577, et
baptisé à la Force, par Jean Dupuy, ministre
protestant, le 7 juillet i58o, fit son testament
au château de Saint-Orse, le 3 mars 1620, en
Saint-Orse, s'allia, vers le même tems, à demoiselle Fran-
çoise de Lostanges, fille de Bertrand, seigneur de Lostanges,
et de Marie de Royère. De ce mariage naquit François de
Fanlac, qui de Françoise de Chaumont-Labatut, sa femme,
qu'il avait épousée en 1524, laissa entr'autres enfants : Jean de
Fanlac, marié, en i552, à Françoise de Lagut de Montardit,
père et mère de Louise de Fanlac, femme de Guillaume de
Montferrand.
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 29 5
faveur d'Antoine de Montferrand , son frère au-
quel il substitua ses autres frères ; laissa l'usufruit
de tous ses biens à son père; rit des legs à ses
frères et sœurs; et mourut dans la nuit du 14
au i5 mars de la même année ( 1620), sans avoir
été marié ;
3.° Pierre de Montferrand, écuyer , seigneur de
Peyrebrune , né le 18 avril 1579 , veille de Pâ-
ques , est nommé dans des actes de 161 7, 1620
et 1626;
4.0 Antoine de Montferrand , chevalier , seigneur
de la Faye et de Saint-Orse , gentilhomme ordi-
naire de la chambre du roi Louis XIII, aide de
ses camps et armées , gouverneur de Brique-
ras , etc., né le mardi 3 mai i583, fut émancipé,
par son père, le 9 décembre 161 5 ; et institué léga-
taire universel de Jacques , son frère , par son tes-
tament du 3 mars 1620. Il présenta requête pour
demander que ce testament fût ouvert devant le
juge particulier de Saint-Orse, contre ses frères et
neveu, qui prétendaient que cette onverture ne
devait se faire que devant le sénéchal de Péri-
gord : attendu que les causes des gentilshommes
devaient se traiter au siège de la sénéchaussée, pri-
vativement aux juges ordinaires, suivant les ordon-
nances royaux. Il fut institué héritier universel,
par le second testament de son père, du 2 août
1620; obtint, le 26 mai 1622, une sauve-garde
du roi, pour se retirer en sa maison de Saint-Orse,
y demeurer en toute sûreté, et y jouir des bienfaits
des édits de sa majesté, avec ordre à tous gens de
guerre, de le laisser librement passer et repasser **\
avec ses armes, chevaux, valets et bagages. Le
roi accorda, le même jour, d'autres lettres, pour
exempter le bourg et paroisse de Saint-Orse, de
tout logement de gens de guerre ; et fit expédier
à Antoine de Montferrand, une passe-port pour
aller dans toutes les villes du royaume, où ses
affaires l'appeleraient, lui troisième, avec che-
vaux armes et bagages. Il prend les qualités de
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et
d'aide des camps et armées de sa majesté, dans
une transaction quil pa<-sa, le 27 avril 1626,
296
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
avec Pierre de Montferrand , seigneur de Peyre-
brune , son frère } sur un procès qu'ils avaient en-
tre eux au parlement de Bordeaux , au sujet de la
succession de leur père , et de celle de Jacques
et Armand, leurs frères. Il servait dans l'armée
de Piémont , en i63o , et fut nommé , le 11 juin
de cette année , gouverneur du fort de Briqueras }
pris sur le duc de Sayoie.
Il produisit , avec ses frères , ses titres de
noblesse, devant les commissaires députes par le
roi , pour le régalement des tailles en Guienne ,
qui ordonnèrent, par jugement rendu le 18 mai
1 635 , qu^l continuerait de jouir , en qualité de
noble, de l'exemption des tailles ; fut de nouveau
maintenu dans sa noblesse , par jugement de
M. Pellot , intendant de Guienne , en 1667.
Il fut employé , en Périgord , dès Tan i636 ,
pour maintenir l'autorité du roi dans cette pro-
vince ; reçut un ordre de sa majesté , daté de
Saint-Germain-en-Laye , le 28 décembre i636,
pour employer les régiments de Tonneins , Na-
vailles, Roquelaure et le Vigan , à établir le sieur
de Bordelas , exempt des gardes-du-corps de sa
majesté , dans la maison et terre des Bories. Le
duc d'Epernon lui envoya ordre de Cadillac s le
17 avril 1637, de prendre et conduire les régi-
ments de Navailles , du Vigan et de Montignac ,
en garnison en Périgord et en Querci , et de les
loger dans les lieux , paroisses et villes de ce pays }
qui n'avaient pas satisfait aux impositions taxées
pour les subsitances des gens de guerre. Diverses
lettres, dont le roi Louis XIII l'honora, et que
ses généraux lui adressèrent , contiennent des
témoignages formels de sa valeur et de ses talents
dans l'art de la guerre. Enfin , il fit son testament ,
sous seing-privé, le 19 mars 1667, par lequel il
laissa , à ses proches , le soin de faire enterrer
son corps à leur discrétion (il était protestant) ;
et mourut, sans laisser d'enfants, le i5 mai de
la même année 1667. Il avait épousé , par contrat
passé après la célébration du mariage, le ier
octobre 161 8, demoiselle Anne de la Porte-de-
Lusignac , fille de noble Raimond de la Porte ,
DE FAUBOURNET DE MONTKERRAND. 297
écuyer, seigneur de la Porte-de-Lusignac, et de
Marguerite de Lambert. Elle lui survécut, et fit
son testament, le 10 mars 1668(1).
5.° Armand de Montferrand , écuyer, seigneur de
Bussac, né à Prigonneu, le 19 janvier 1590, fut
tué, vers la mi-carême de l'année 1623, en dé-
fendant le château de Montravel, assiégé par
M. le duc d'Elbeuf, général pour le roi, en son
armée de Guienne; il était alors âgé de trente-
trois ans ;
6.° Raphaël, dont l'article suit ;
7. ° Jean de Montferrand le jeune, écuyer, sei-
gneur de Fonlonge, habitant de la paroisse de
Limérac, né à Saint-Orse, le 3 septembre 1595,
épousa, en 1627, Jeanne d'Abzac, dame de
Rossignol et de Limérac ; et mourut à Rossignol,
le 2 5 juillet 1644, âgé de quarante-neuf ans,
n'ayant eu qu'une fille, morte bientôt après sa
naissance :
8.° Judith de Montferrand, née le 9 août i58i,
fut mariée avant Tan 1620, à Magault Rousset,
sieur de Chinhars fou Chalvars) ; elle était
veuve le 7 janvier 1642, suivant une quittance
de huit cents livres qu'elle donna à Anne de la
Porte , dame de Saint - Orse , sa belle - sœur ;
9.°Estherde Montferrand, née le 11 juillet 1 585,
épousa Jean de Lern, sieur de la Borie et de Bré-
gannat ; et mourut en 1623, laissant une fille
unique, nommée Louise de Lern;
10. "Jeanne de Montferrand , naquit le 17 no-
vembre 1 586 ;
1 1 .° Marthe de Montferrand , née à Gastebois ,
paroisse d'Eyraut, le 29 novembre 1 588, donna
quittance, le 26 mai i63i, à Antoine, son
frère, de la somme de mille livres, qu'elle
déclara avoir reçues par les mains de Pierre Roux,
écuyer, seigneur de Moncheuil; elle demeurait
alors dans le bourg de Saint-Rabier, et dans la
maison noble de la Marche;
(1) Anne de Laporte avait pour sœurs Reine de Laporte,
mariée à Jean de Fanlac, co-seigneur de Saint-Orse ; et Marie,
femme de François de Ghillaud, seigneur d'Andrivaux.
298 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
i2.° Nerée de Montferrand, née dans la paroisse de
Lunas, le 24 décembre 1593.
VII. Raphaël de Montferrand, écuyer, seigneur
de la Serve, capitaine au régiment de Tonneins, né
à Prigonrieu, dans la nuit du 18 au 19 février 1592,
servit dans l'armée qui conquit la Lorraine, en iô33 et
années suivantes; il produisit, avec ses frères, ses titres,
devant les commissaires généraux, députés par le roi,
pour le régalement des tailles en Guienne, qui ren-
dirent une ordonnance, le 18 mai i636; par laquelle,
sur le vu de ces titres, remontés à l'an i5o3, ils le
déchargèrent de l'assignation qui lui avait été donnée.
Il passa, avec Antoine de Montferrand, son frère, le
it» février i638, un compromis, par lequel ils choisirent
pour arbitres de leurs différends, messieurs du Manadau,
de Mayac, de la Relhie, delà Borde-Puycharnaud, etc.;
et fit son testament le 14 avril i652, par lequel il
choisit sa sépulture dans l'église de Saint-Orse, aux
tombeaux de ses prédéceseeurs; et mourut le 21 sep-
tembre 1660, âgé de soixante-huit ans. Il avait été
marié deux fois ; la première, par contrat passé au
bourg de Gabillou, en Périgord, le 6 janvier i638,
avec demoiselle Suzanne de Hautefort, fille de messire
Marc de Hautefort, chevalier, seigneur de Vaudre,
Gabillou, etc., et de feue dame Anne de Roux, morte
des suites de couches de deux jumeaux. Il épousa, en
secondes noces, par contrat du 18 janvier i652, Jeanne
d'Eymery, dame de la Vergne, veuve de Léonet Donat,
écuyer, seigneur de la Vergne. Du premier de ces ma-
riages naquirent :
1 .° Antoine, dont l'article suit ;
2.0 Jean de Montferrand, écuyer, seigneur de
Fonlonge, capitaine dans le régiment de Linière,
ensuite dans celui de monseigneur le Dauphin,
naquit en 1642. Etant sur le point de partir pour
l'armée, il fit, avec Jean de Montferrand, le
5 janvier 1672, un testament clos et mutuel,
par lequel ces deux frères se firent héritiers réci-
proquement l'un et l'autre. Il mourut à Kinzevel,
dans le pays de Liège, le 6 janvier 1674, suivant
l'acte d'ouverture de ce testament, qui fut faite
le dernier octobre 1676 :
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 299
3.° Jean de Montferrand , écuyer , seigneur de
Montferrand, enseigne dans le régiment de Na-
varre, ensuite capitaine dans celui de monsei-
gneur le Dauphin, fit un testament mutuel avec
Jean, son frère, le 3i octobre 1672 ; en fit un
second, étant en garnison au fort Nicolaï, de-
pendant du gouvernement du Pas-de-Calais , le
3o mars 1676 ; et fut tué, commandant un batail-
lon dans une révolte, au logement, par des
soldats du bataillon, le 16 mai 1678 ;
4.0 Anne de Montferrand , épousa, par contrat du
4 février 1657 Gabriel de Saunier, écuyer,
seigneur de Lamourat, fils de Geoffroi de Sau-
nier, écuyer, seigneur de la Filolie las Riba-
dias, etc., et d'Anne de Roux-de-Lusson.
Fils naturel de Raphaël de Montferrand:
Annetde Montferrand, légataire, en i652.
VIII. Antoine de Montferrand, Ier du nom,
écuyer, seigneur de Saint- Orse et de Montferrand,
après la mort d'Antoine, son oncle, capitaine dans
le régiment de Bouillon , né en i63q et baptisé le
1 1 décembre, fut institué héritier universel par le tes-
tament de son père, du 14 avril i652 ; produisit ses
titres de noblesse, remontés à l'an 029, et fut main-
tenu par jugemeut de M. Pellot, intendant de Guienne,
le 8 janvier 1667 (1); fit un testament militaire, à
Maestricht, le 24 mai 1674, et mourut dans cette
ville, des suites de la blessure qu'il avait reçue à la
prise de Herquelen, dans la province de Juliers. Il avait
épousé par contrat passé à Saint-Orse, le 1 1 février
1661, Jeanne de Fanlac, demoiselle de la Trimouille,
fils de messire Hélie de Fanlac, écuyer, seigneur de
la Salle, et co-seigneur de Saint-Orse, et de dame
Jeanne de la Ramière ; elle testa le 29 avril 1679, et
laissa les enfants suivants :
i.° Antoine II, dont l'article suit ;
2.0 Antoine de MontferrandJ, chevalier, seigneur
[i)Cab. du Saint-Esprit, recherc.de Guienne, vol. 1, p. 172 ,
— et vol. 28, p. 21 3.
3oo DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
de la Salle, co-seigneur de Saint-Orse, fut
nommé capitaine au régiment de Toulouse, in-
fanterie, par commission, datée de Versailles,
le 12 août 1698. Uni à Antoine, seigneur de
Saint-Orse, son frère aîné, il acquit le 8 février
1709, tous les droits de justice que Jean- Louis
de Hautefort, comte de Marquessac, pouvait avoir
sur le bourg de Saint-Orse, et ses dépendances ;
il fut convenu, par cet acte, entre les deux
frères, que le plus jeune prendrait, ainsi que
ses héritiers et descendants, le titre de seigneur
de la Salle et de co-seigneur du bourg et paroisse
de Saint-Orse ; et il tut reconnu que le seigneur
de la Salle avait possédé, de tous tems, son
château et préclôtures de la Salle, en toute justice.
Il vivait encore le 18 octobre 1750; et avait
épousé, par contrat passé le 21 janvier 1705,
noble Catherine de Longuechaud, demoiselle du
Raisse, fille de feu noble Guillaume de Longue-
chaud, écuyer, seigneur de la Renge, et de
Marguerite Papus. De ce mariage sont issus:
A. Jean-François , marquis de Montferrand,
dit de Gontaut, chevalier, seigneur de la
Salle, la Besse, Chanteyrac, Fonberle, co-
seigneur du bourg et paroisse de Saint-Orse,
capitaine de cavalerie au régiment de Péri-
gord, né le 9 mars 171 5 ; épousa, par contrat
du 18 octobre 1750, Marie^Blaise de Malet,
demoiselle de Doussat, fille de haut et puis-
sant seigneur François de Malet, seigneur
de la Jorie, Doussat, le Ghastenet Eys-
sandiéras, etc., et de feue haute et puissante
dame Marie de la Garde-de-Saint-A.ngel.
Il ne provint de ce mariage qu'une fille :
Marie-Anne de Faubournet -de- Montfer-
rand, mariée, par contrat du 5 février
1769, avec Charles-Félix de Gontaut-
de-Saint-Geniez, comte de Gontaut,
colonel du régiment de Tournaisis ;
B. N.... de Montferrand, abbé de Gontaut,
curé de Châtres ;
C. D. E. Trois filles, demoiselles de Mont-
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 3qi
ferrand-de-Gontaut, dont l'une, nommée
Marie, épousa, par contrat postnuptial
accordé le 25 octobre 1 741 , Hélie de Fars,
chevalier, seigneur de Fosselandry , lieu-
tenant-colonel du régiment de Fiennes, rils
de Marc de Fars, seigneur de Fosselandry
et de Marguerite de Fayolle;
3.° Jean de Montferrand , né le 8 novembre 1666 ;
4.° Anne de Montferrand, née le 6 mai i663 ;
5.° Jeanne de Montferrand, née le 24 mai 1664;
6.° Marie-Anne de Montferrand , née le 3o juin
i665 ;
7.0 Marie- Louise de Montferrand, née le 2 5 février
1668;
8.° Catherine de Montferrand , née le 20 septem-
bre 1669, morte jeune;
9. ° Marie de Montferrand, née le 20 octobre 1670.
IX. Antoine, ou Antoine Joseph de Montferrand, IIe
du nom, surnommé de Gontaut, chevalier, seigneur
de Saint-Orse, né le i3 (aliàs, le 19) mars 1662, fut
institué légataire universel par le testament de Pierre
de Fanlac, écuyer, seigneur de la Salle-de-Saint-Orse,
son oncle, du 3 juillet 1694 ; acquit, conjointement
avec Antoine, seigneur de la Salle, son frère, le 8 fé-
vrier 1709, de Jean-Louis de Hautefort, comte de
Marquessac, marquis de Bruzac, etc., tous les droits
et portion de justice, honneurs et prérogatives qui appar-
tenaient à ce dernier, et qui avaient appartenu à René
de Hautefort, chevalier, seigneur de la Mothe, sur le
bourg de Saint-Orse et douze villages voisins : il fut
accordé et convenu entre les deux frères, que le premier
aurait seul toute la justice de son château de Saint-Orse,
et ses dépendances, et qu'il prendrait , ainsi que ses
descendants, les nom et titre de seigneur de Saint-Orse,
et que pour les honneurs de l'église, il y tiendrait le premier
rang, comme aîné. Il fit son testament olographe , le
7 juin 1733, par lequel il choisit sa sépulture dans
l'église de Saint-Orse, sans pompe ni cérémonie ; et
mourut en 1747, âgé de quatre-vingt-cinq ans. Il avait
épouse, par contrat passé au bourg d'Abzac, en Péri-
gord, le i5 avril 1693, Jeanne-Charlotte de Hautefort,
demoiselle de Bauzens, fille de François de Hautefort,
3 02 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
chevalier, seigneur d'Ans, d'Abzac, Bauzens, etc., et
de dame Jeanne d'Abzac-de-la-Douze ; laquelle fit son
testament à Périgueux, dans lequel elle déclara avoir eu
sept enfants de son mariage; et mourut en 1754. Les
noms de ces sept enfants sont : '
i.° Bernard- Louis, dont l'article suit ;
2.0 Jean-François de Montferrand, dit de Gontaut,
grand-chantre de l'église de Chartres et vicaire-
général de ce diocèse; nommé au mois de mai
1724, à l'abbaye royale et commendataire de la
Peyrouse, au diocèse de Périgueux ; connu aussi
par des actes de 1733 et 1734 ; mourut à Chartres
le 2 septembre 1759, âgé de soixante ans ;
3.° Jean de Montferrand dit de Gontaut, ecclé-
siastique ;
4.0 et 5.° Deux enfants, morts jeunes, et avant
l'an 1733 ;
6.° Marie -Thérèse de Montferrand -de -Gontaut,
demoiselle de Saint-Orse, fut mariée, par contrat
du 6 février 1732, à Joseph de Chancel, écuyer,
seigneur de la Chaloupie, Eyliac, etc., fils de
Jean de Chancel, seigneur des mêmes lieux, et
de Marie Fauvel ;
7.0 N.... de Montferrand, religieuse - professe au
couvent de Sainte- Ursule, à Périgueux.
X. Bernard-Louis de Montferrand , surnommé de
Gontaut (1), chevalier, seigneur de Saint-Orse, Royère,
Montréal, Montaut, Labatut, etc., titré marquis de
Montréal, capitaine au régiment de Toulouse , né le
14 août 1702, nommé capitaine en second de la com-
pagnie de Beaupuy , dans le régiment d'infanterie de
Toulouse, le i5 décembre 1719 ; fut institué héritier
universel, par les testaments de ses père et mère, des
7 juin et 27 septembre 1733 ; reçut une quittance, le
29 décembre 1749, pour partie de la dot de sa sœur,
mariée à Joseph de Chancel, seigneur de la Chalupie
(!) Bernard-Louis est le premier de sa famille qui ait pris
le nom de Gontaut. Il le prit dans son contrat de mariage en
1734, le donna à son père, et fit baptiser tous ses enfants sous
ce nom.
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 303
(ou Chaloupie); fit son testament, à Pêrigueux, le
20 juillet 1759; et mourut avant le 10 avril 1760. II
avait épousé, par articles passés en la maison noble de
Ladou, paroisse de Puy-de- Fourches, le 3o janvier
1734, et reconnus, le 18 avril 1735, demoiselle Anne
de Lagut, fille de messire Charles de Lagut, chevalier,
seigneur de Ladou, et de feue dame Jeanne de la
Marthonie: elle fit son testament, le 6 mai 1760, et
mourut bientôt après. De ce mariage sont issus:
i.° Charles, dont l'article suit ;
2.0 Jean-François de Gontaut , chevalier de Mont-
ferrand, officier dans le régiment d'Orléans,
cavalerie, obtint ensuite une commission de ca-
pitaine dans le régiment d'Artois, cavalerie ; se
retira avec la croix de Saint-Louis; et mourut,
en 1798, sans avoir été marié ;
3.° Jean-Baptiste de Gontaut, destiné à l'état ecclé-
siastique;
4.0 Pierre de Gontaut, dit de Saint-Orse, officier
au régiment de Bassigny, infanterie, passa aux
îles de l'Amérique, en 1783 ou 1784; et se
maria dans la petite île de Cariacou, dépendante
de Curaçao. Quoique sa famille eût repris le
nom de Faubournet-de-Montferrand, il a con-
servé celui de Gontaut; et est mort, laissant
deux enfants, dont un fils, qui porte le nom de
Gontaut, et habite la Martinique, île française;
et la fille est mariée à un Anglais ;
5.° Joseph de Gontaut, mort sans postérité;
Marie de Gontaut, épousa , par contrat du 2
mai 1763, haut et puissant seigneur messire
Louis de Vassal, chevalier, seigneur de Belle-
garde, décédé le 22 février 1786, à l'âge de
soixante- neuf ans, fils de Jean-Marc de Vassal,
chevalier, seigneur de Bellegarde, et de dame
Jeanne de la Roque;
7.0 Marie - Thérèse de Gontaut , demoiselle de
Saint-Orse, mariée, en 1765, au seigneur du
Repaire de Saint- Rabier;
8.° Jeanne de Gontaut, épousa M. de Verneuil ,
seigneur de la Barde-de-Creissac et de la terre de
l'Isle-sur-Drone, en Périgord ;
304 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
9. ° Marguerite de Gontaut, morte à Montréal,
sans avoir été mariée;
10. °Anne-Marie-Thérèse de Gontaut , fut mariée,
en 1786, à M. de Montalembert, demeurant au
château de la Bourlie, près de Belvès, en Péri-
gord, veuf de dame N.... de Saint-Exupéry, qui
était elle-même veuve de M. de Calvimont.
XI. Charles de Faubournet - de - Montferrand ,
marquis de Montréal, baron de Saint-Orse, seigneur
de Montaut, Labatut, etc., qualifié haut et puissant
seigneur, né en 1737, servit dans les chevau-légers de
la maison du roi, et se retira avec la croix de Saint-
Louis; fut institué héritier universel par le testament
de son père, du 20 juillet 1759, et par celui de sa
mère, du 6 mai 1760; obtint, le 8 septembre 1774, un
arrêt du conseil d'état du roi, qui ordonna que l'erreur
de nom qui s'était glissée dans les actes de sa famille,
en prenant le nom de Gontaut, au lieu de celui de
Faubournet-Montferrand, sera réformée sur lesdits
actes (1) ; fit son testament, le 5 janvier 1788; et est
(1) Cet arrêt fut rendu sur une requête que présenta Charles
de Montferrand, dans laquelle il exposa que « sa maison, ori-
» ginaire de Guienne, et dont l'ancienneté était constatée par
» l'histoire et par les monuments publics, y avait d'abord été
p connue sous le nom de Faubournet, qu'elle avait porté jus-
» ques vers la fin du quinzième siècle ; que Sibille de Biron,
» dame de Montferrand, femme de Jean de Faubournet, avait
» par son testament de l'année 1446, institué pour son héritier
» David de Faubournet, leur fils, à la charge de porter à
» l'avenir le nom de Montferrand ; ce qui avait été constam-
» ment suivi par ses descendants ; que David de Faubournet
» de-Montferrand avait eu, entr'autres enfants, Jean et Fran-
» çois ; que Jean, en sa qualité d'aîné, recueillit tous les biens
» de cette maison, d'où ils avaient passé dans celle de Gontaut.
» Que cependant François et sa postérité avaient continué de
» porter le nom de Montferrand, quoiqu'ils ne possédassent
» plus la terre de ce nom, et qu'ils n'en avaient jamais eu
» d'a'itre dans les derniers tems : mais qu'en l'année 1734,
» Bernard-Louis de Montferrand, dans son contrat de mariage
» avec demoiselle Anne de Lagut, y avait ajouté celui de
» Gontaut, et l'avait donné à Antoine-Joseph de Monferrand,
« son père; et que le suppliant, son fils avait été baptisé sous
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 305
mort au château de Montréal, le 2 janvier 1791 , dans
la cinquante -cinquième année de son âge. Il avait
épousé , par contrat passé au château de la Jorie , pa-
roisse de Saint-Médard d'Exideuil , le 3 novembre 1763 ,
demoiselle Gabrielle de Malet-de-la - Jorie , fille de haut et
puissant seigneur messire François de Malet-de-la- Jorie ,
comte de Doussat, seigneur d'Eyssendieras , le Chastenet,
Gaillac , etc. , et de haute et puissante dame Bertrande
de Bertin-de-Bourdeille ; de l'avis et conseil de très-
haut et très-puissant seigneur messire Henri-Léonard
Jean-Baptiste de Bertin , comte baron de Bourdeille ,
seigneur de Brantôme, etc. , ministre d'état , et contrô-
leur-général des finances de sa [majesté , de très-haut et
très-puissant seigneur messire Louis-Augustin de Bertin,
abbé commendataire de l'abbaye royale de Brantôme ,
oncles paternels de la future épouse , etc. De ce mariage
sont issus :
i.° Henri , dont l'article suit;
2.0 Marie de Faubournet-de-Montferrand , née le
8 novembre 1764, épousa, par contrat du 7 no-
vembre 1785, messire Jean- Joseph - Romain de
Vassal , marquis de Vassal - de - la -Barde, près
du Bugue, en Périgord, capitaine au régiment
d'Artois , cavalerie , chevalier de l'ordre royal et
» le même nom : que cette erreur s'était perpétuée dans tous les
• autres actes passés depuis, et notamment dans le contrat de ma-
>• riage du suppliant avec demoiselle Gabrielle de Malet-de-la-
» Jorie, etc. Par cet arrêt, sa majesté, après avoir vu les titres
» qui établissaient sa généalogie, a ordonné que l'erreur de
>• nom qui s'était commise tant dans le contrat de mariage de
» Bernard-Louis de Montferrand, père de Charles, du 3o jan-
• vier 1734, que dans celui de Charles, du 3 novembre 1763.
» ainsi que dans les extraits baptistaires et autres actes subsé-
« quens concernant lesdits Bernard-Louis et Charles, ainsi
• que ses frères et sœurs , ses enfans et autres parens de son
» nom, en ce qu'on avait donné, dans lesdits actes, le
> nom de Gontaut de Monferrand, au lieu de celui de Monî-
• ferrand, qui était leur véritable nom, serait réformée ; et
» que mention du présent arrêt serait faite tant sur les minutes et
• expédition desdits contrats de mariage et autres actes, que
» sur tous registres publics . et partout où il appartien-
» drait. etc. »
XVII. 20
3o6 DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND.
militaire de Saint-Louis , fils de N.... de Vassal,
chevalier, seigneur de la Barde , etc. , et de dame
Marguerite - Charlotte de Godaille - de - Siorac.
XII. Henri de Faubournet , comte de Montferrand,
capitaine de cavalerie au régiment d'Artois , et chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint - Louis , naquit en
1765 ; d'abord sous-lieutenant, attaché au régiment de
cavalerie d'Artois, il obtint, le 6 janvier 1782, com-
mission pour tenir rang de capitaine dans ce régiment
et dans les troupes de cavalerie- eut l'honneur de
monter dans les carosses du roi, et de suivre sa majesté
à la chasse, le i3 novembre 1786, après avoir fait ses
preuves de noblesse au cabinet de l'ordre du Saint-
Esprit, et obtenu un certificat de M. Chérin, daté du
3i octobre précédent ; fut institué héritier universel par
le testament de son père, du 5 janvier 1788 ; était à la
fin de 1791 j troisième capitaine en pied du régiment
d'Artois , cavalerie ; et a été nommé chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint - Louis, par brevet du 9 dé-
cembre 181 5. Il a épousé, par contrat passé à Toulouse, le
3o mars 1 79 1 , (le mariage célébré, le 7 avril suivant, dans
la chapelle de Sainte - Anne , paroisse de Saint - Etienne
de la même ville ) , demoiselle Marie Renée- Jeanne-
Pauline de Souillac, fille de Jean - Georges , marquis de
Souillac , et de dame Lucrèce- Pauline de Joubert (1).
De ce mariage sont nés :
(1) La maison de Souillac, dont on rapporte l'origine aux
anciens vicomtes de Turenne, est établie en Périgord depuis
plus de cinq cents ans, et paraît avoir pris son nom de la ville
de Souillac, située sur la Dordogne, en Querci, dont elle a
possédé autrefois une partie à titre de seigneurie. La connais-
sance de ses plus anciens seigneurs est conservée par des chartes
des abbayes de Tulle, d'Uzerche, du Vigeois et de Dalon, et
remonte à Aimar de Souillac, Ier du nom, contemporain de
Guillaume et Boson I, vicomtes de Turenne. La branche que
possédait Montmège et Azerac, en Périgord, a continué la
postérité ; et plusieurs de cette branche ont été inhumés dans
l'abbaye de Terrasson, dont une partie dépendait de la terre
de Montmège. Cette dernière terre n'est sortie de la branche
à qui elle avait donné son nom, qu'en i655, par le décès
de Jean de Souillac, seigneur de Montmège, de Salagnac.
de Terrasson et de Gaubert, capitaine-colonel des cent-suisso^
DE FAUBOURNET DE MONTFERRAND. 3oy
i.° Romain - Georges - Alfred de Faubournet-de-
Montferrand, né à Bergerac, le 1 1 décembre 1808 ;
2.0 Léontine de Faubournet-de- Montferrand, née
le 5 brumaire an X (27 octobre 1801), décédée
le 22 novembre 18 14 ;
3.° Elisabeth - Marie - Bernard de Faubournet-de-
Montferrand , née le 20 thermidor an XIII
(8 août 1 8o5) ;
4.0 Macrine- Marie de Faubournet-de-Montferrand,
née le 10 avril 181 2, décedée le 29 septembre
1817.
Armes : Ecartelé d'or et de gueules.
de la garde ordinaire du corps du Roi. lieutenant-général des
armées de sa majesté, mestre de camp d'un régiment d'infan-
terie, nommé à l'ordre du Saint-Esprit, mort sans avoir été
marié. Par son décès, David de Souillac, son cousin issu de
germain, devint aîné de la maison de Souillac : c'est de lui que
descendait M. le vicomte de Souillac, chef d'escadre, cordon
rouge, dernier rejeton de cette illustre famille, mort au châ-
teau de Bardou, en Périgord, le n mars i8o3 , à l'âge de
soixante-onze ans. Il avait été gouverneur général de tous les
établissements des Grandes-Indes pendant la guerre d'Amé-
rique. Il quitta ce poste éminent en 1788, avec la même for-
tune qu'il y avait portée. M. de Suflfren, dans sa correspon-
dance avec M. le maréchal de Castries ministre de la marine,
lui rend les plus glorieux témoignages et l'associe à ses succès.
Cette maison n'est pas seulement distinguée par une haute
ancienneté, et par une longue suite d'inportants services
rendus à l'État et à l'Eglise; elle a de plus contracté un grand
nombre de bonnes alliances, telles que celles d'Aubusson , de
Baudéan-Parabère, de Bourzolles, de Ferrières-Sauveboeuf,
de Livron, de Narbonne-Clermont, de Pompadour, de Saint-
Rabier, de Rochefort-Théobon, de Rouffignac, de Royère.
du Saillant, de Sédières, de Sully, ancien, etc. , qui sont
toutes directes, et dont quelques-unes lui donnent des parentés
avec les premières et les plus illustres races du royaume, telles
que Ghâlon-Orange, de Baux, de Talleyrand-Périgord, de
Caumont-la-Force. de Baufremont, de Sainte-Maure-Mon-
tauzier. de Pardaillan , etc.
La maison de Souillac est aujourd'hui représentée par
mesdames de Montferrand, de Roquette, du Pavillon et de
Foucauld, qui en sont les seuls rejetons.
Armes : D'or, à trois épées de gueules, mises en pal, la
pointe en bas. Devise : pro Deo , pro rege . pro me.
3o8 DE VASSINHAC.
VASSINHAC (de). La maison de Vassinhac, l'une
des plus anciennes et des plus considérables de la pro-
vince de Limousin, dont elle est originaire, et de la
Champagne, où elle est maintenant établie, a pris son
nom du château et de la tour de Vassinhac, situés dans
le bas Limousin. Elle a possédé sans interruption la
terre de son nom depuis le XIe siècle, jusqu'en 1677,
qu'elle a passé dans des mains étrangères; et elle joignait
à cette possession, celle des paroisses ou seigneuries de
Colonges, Sailhac, Mier, Alvinhac, Carennac, etc.
L'illustration de cette maison est très-ancienne, puis-
qu'elle a été décorée de la chevalerie dès le temps de Phi-
lippe-Auguste, et au commencement du règne de saint
Louis; Bertrand de Vassinhac était sénéchal d'Artus de
Bretagne, vicomte de Limoges en i3oo; N de Vas-
sinhac, à qui des mémoires donnent le nom de Bar-
thelemi, commandait pour le roi, dans la province
de Guienne; il eut ordre de Philippe le Bel, de faire
arrêter tous les Templiers de son commandement, au
mois de février i3ii. La plupart de ses descendans ont
été, après l'an 1400, gouverneurs de la vicomte, ville et
château de Turenne jusqu'en 1677. Etienne de Vassin-
hac était évêque de Vabres, dès l'an 1364; et Audoin de
Vassinhac, occupait, dans le même siècle, une charge à la
cour des papes d'Avignon.
Mais c'est particulièrement depuis le règne d'Henri IV,
que cette famille s'est distinguée par les services les plus
nombreux et les plus éclatans; à peine pourrait-on citer
un seul de ses membres qui, depuis cette époque, n'ait
pas porté les armes, et servi son pays. Aussi on peut
dire avec raison qu'elle est toute militaire. Le père Da-
niel, dans sa Milice Françoise cite comme une parti-
cularité bien remarquable, que dans les guerres de
Louis XIV, neuf frères du nom de Vassinhac-d'Imé-
court étaient dans le même tems au service, avec leur
père. M. de Louvois présenta au roi, en 1686, M. d'I-
mécourt le père, avec 8 de ses fils , le cadet qui servait
aussi déjà, quoique fort jeune, ne s'étant pas alors trouvé
à Paris. Le père était mestre-de-camp d'un régiment de
DE VASSINHAC 30y
cavalerie ; il avait pour major son rils aîné, et quatre de
ses rils étaient capitaines au même régiment.
Le roi charmé de voir tant de braves gens dans une
même famille, leur rit un très-bon accueil. Cinq de ces
jeunes gentilshommes furent tués depuis au service. Et
ce qu'il y a de particulier, c'est que le père avait
eu un pareil nombre de frères, qui avaient tous été pa-
reillement tués en servant dans les troupes ; il n'existe
peut-être pas de famille noble en France qui ait, en si
peu de temps, versé autant de sang pour la patrie.
Cette maison a formé trois principales branches, dont
deux sont éteintes ; il ne subsiste plus que celle des sei-
gneurs d'Imécourt établis en Champagne depuis environ
200 ans.
Elle est connue depuis l'an 1011 ; et sa filiation, qui
n'est presque pas interrompue depuis la fin du XIe siè-
cle, est établie depuis Tan 1 274, par une foule de titres
originaux et autres monuments authentiques. Ses prin-
cipales alliances sont avec les maisons d'Ailly, de Sainte-
Aldegonde , d'Artense-de-Mier , de Clermont-Tonnerre ,
de Chauvelin, de Cornilh, de Custine-de-Wiltz, de Mala-
guise, de Nettancourt, de Pouilly, de Reilhac, de Rochefort-
St.-Angel, de Salviac-de-Vielcastel, de Touchebœuf, etc.
Le plus ancien seigneur de Vassinhac, dont la mé-
moire se soit conservée par les titres, est :
Adémar de Vassinhac ( de Vacinac ) souscrivit deux
chartes de l'abbaye d'Uzerche en Limousin : la première
est de l'an j o 1 1 , sous le règne de Robert, roi de
France (1). La seconde, qui est sans date, mais qui pa-
raît n'être postérieure que de peu d' années à la pre-
mière, contient une donation faite à cette abbaye par
Gerald Cotet (Costetus), pour les âmes de Constantin,
son père, de Gauberge, sa mère, et de Hugues, son
frère ; en présence d' Adémar de Laron , de Gerald ,
son fils, de Pierre de Roffignac, etc. (2).
On trouve après lui :
Etienne de Vassinhac ( de Vascinac ) , Ie* du nom,
(1) Cartul. dUjerche, fol. 804; dans les manusc. de Gai-
gnières, porte/. i83,/b/. 68.
(2) Ibid., fol. 488 ; Gaignières, ibid. ,/ol. b-j.
3I0 DE VASSINHAC.
fut présent avec Adémar de Foucauld, Bernard Gautier,
Gerald de Touchebœuf et autres, à la donation que Rai-
mond, vicomte de Turenne, fit à l'abbaye du Vigeois,
de deux borderies appelées de Corrazac ; sous le règne de
Philippe I, peu de tems après que le tombeau de Jésus-
Christ eut été délivré des mains des infidèles ( i ), c'est-à-
dire l'an 1099. Assista à une donation que Raimond I,
vicomte de Turenne fit en iio5, à l'abbaye de Tulle,
{yoy. Justel, pr. de VHist. de Turenne , pag. 2g) ; fut
aussi témoin de la donation que Robert de Valade et ses
fils firent au mois d'août n 18, à la même abbaye, entre
les mains de l'abbé Raimond de Roffignac qui, dans cet
acte, se dit cousin d'Etienne de Vassinhac, et oncle de
Pierre de Noailles (2). Enfin il fut présent à deux autres
donations faites, vers le même tems, à cette abbaye ; l'une
par une dame nommée Petronille de Valriac, et ses fils,
entre les mains de l'abbé Rainaud, et celles de Golfier
de Lastours (3) : et l'autre par Geoffroi-Adémar de Sé-
gur et Petronille, sa femme (4).
La filiation est suivie depuis :
I. Etienne de Vassinhac, IIe du nom , était, selon
les apparences, petit-fils d'Etienne I. Il donna, en 1187,
à l'abbaye d'Obazine, de l'ordre de Citeaux, diocèse
de Limoges, ce qu'il avait au mas de Coiroux, au mas
et borderie de Resades, et tout ce que son père lui avait
donné, sur le mas de Tausar (5). il avait pour contem-
porain, et peut-être pour frère,
Raimond de Vassinhac (de Vacinac) est nommé
comme témoin dans la donation que Guy de
(1) La ville de Jérusalem fut prise par les croisés, le 19 de
juillet 1099. Ainsi cette donation fut faite à la fin de cette an-
née, ou au commencement de l'année suivante <■ Hoc
» autem donum scitote peractum, Philippo régnante rege
» Francorum, et sanctissimo Domini nostri Jhesu Christi se-
» pulcro jam ab infidelium potestate erepto, etc. » ( Bibl. du
roi, vol. mamiscr. cot. n°. 5453, vol. 40.
(2)D. Cl. Etiennot, Antiq. Bened. Lemov, vol. 541, part. 2.
probat./ol. 323.
(3) Bibl. du roi, vol. 5453, fol. 94.
(4) Ibid.Jol.gg.
(5) Cartul. de l'abb. d'Obazine. fol
DE VASSINHAC. || ,
Lastours fit, du consentement de Golfier son
père, à l'abbaye de Dalon, en Limousin, de la
3m* partie du mas de la Bosse, entre les années
1 180 et 1217 (1).
On ne connaît pas la date de la mort d'Etienne II, ni
le nom de sa femme. Mais il y a tout lieu de croire qu'il
fut père de Guillaume, qui suit :
II. Guillaume de Vassinhac, chevalier, Ier du nom,
(W. de Vassinac, miles), vendit à l'abbaye de Dalon,
la moitié de la dixme de la paroisse de Tauriac, et con-
firma cette vente, par acte de l'an 1220 (2). On trouve
après lui, quatre frères du nom de Vassinhac, qui sont
probablement ses fils; ils sont nommés dans plusieurs
titres, et placés dans Tordre suivant:
1 .° Bernard de Vassinhac, clerc, fit une vente à la
maison des Chartreux de Glandiers, au mois de
décembre i263;et se rendit garant, avec Golfier
Hélie, damoiseau, de la vente que Pierre de la
Rivière, damoiseau de Pompadour, fit, le 16 des
calendes d'avril 1266, à Etienne Albert, clerc,
du mas de Podruiea, dans la paroisse de Baissac,
et de Tétang et moulin de la Rivière, pour le prix
de981iv. (3).
2.0 Etienne III, dont l'article suit;
3.° Pierre de Vassinhac, dont le sort est ignoré ;
4.0 Guy de Vassinhac , qu'on croit auteur de la
branche de Beyssac, qui sera rapportée.
III. Etienne de Vassinhac , IIIe du nom , damoi-
seau , (St. de Vasinhac , domisellus ) , assista comme té-
moin, à la donation que G. du Breuil , fit, en 1236, à
l'abbaye de Dalon , du droit qu'il avait sur la dîme de
Ségonzac (4). Il était déjà parvenu au grade de chevalier
[Stephanus de Vassenhac , miles) en 1254; suivant un
acte de vente qu'il fit en cette année au prieur de la
(1) Bibl. du roi, manuscr. de Gaignières, porte/ 200, fol. 34.
(2) Exir. du Cartul. de Dalon, dans les manuscr. de Gaignicr.,
porte/. 200, /ol. 106.
(3) Titr. de Glandiers, dans Gaign., porte/ i83. fol. 276.
(4) Manuscr. de Gaignières, porte/. 2 1 5.
3i2 DE VASSINHAC.
Chartreuse de Glandiers , en Limousin , d'une rente de
deux sextiers d'avoine, et de six deniers (i) ; uni à Ber-
nard de Vassinhac , clerc , et à Pierre et Guy , ses frères ,
il donna quittance, en 1260, au prieur de Glandiers,
et à Gerald Delmon , damoiseau (2) ; et vendit en 1 263 ,
conjointement avec ses mêmes frères , des terres situées
dans la paroisse de Boutezac , à la maison des Chartreux
de Glandiers (3). On juge par le rapprochement des tems
et des lieux , qu'il fut père de
i.° Guillaume II , qui suit ;
2.0 Hugues de Vassinhac , damoiseau , connu par une
multitude d'actes depuis l'an 1 283 jusqu'en i332.
Il acquit en 1283 , de Pierre de Château , un bois
situé au territoire de Bournac , et une vigne à Las-
Costas ; vendit en 1 3 10, à Pierre Vitalier, bourgeois
de Martel , une rente due sur un tenement situé
à Saillac ; et en i323 , à Bernard Baudoin , une
maison avec ses confines (ou aisines) et eyriaux,
mouvante de Vassinhac , située près la place de
Turenne , pour le prix de 80 livres ; fit hommage
en 1324, à Bernard, comte de Comminges , et
vicomte de Turenne , pour tout ce qu'il possédait
dans la vicomte de Turenne ; fut reconnu en
i325, seigneur du tenement de la Garimère , à
Saillac; et en 1327, de celui del Champ-Barba-
nel , au même lieu. Il vivait encore en i332 , sui-
vant un acte qu'il passa conjointement avec son
fils , qui suit :
Bernard de Vassinhac , damoiseau , fut re-
connu en i33o , seigneur d'une vigne , au
tenement de l'Albière ; était déjà émancipé ,
lorsqu'il vendit en i332 , avec son père,
une rente à Etienne la Coste , prêtre de Tu-
renne ; vendit seul , en 1 335 , à Pierre Man-
che , une rente sur le tenement de l'Al-
bière , sous la réserve d'un denier de rente
avec l'acapte. Le dernier acte qu'on con-
(1) Titr. de Glandiers, porte/. i83; de Gaign. , fol. 299.
(2) Jbid., 3oo.
(i)Ibid.Jol. 268.
DE VASSINHAC. 3l3
naisse de lui, est une vente qu'il ht en 1342,
d'une rente sur le tenement de Chaux, pa-
roisse de Saiilac.
IV. Guillaume de Vassinhac , IIe du nom , cheva-
lier, co-seigneur de Mier, et seigneur en tout ou en
partie d'Alvinhac et de Carennac, en Querci, et de Salhac
et Colonges, en Limousin, fit un accord, en 1274, avec
Bertrand Reynal, Pierre et Guillaume Mercadier, au
sujet de la détention de diverses propriétés, relevant de
sa fondalité. Il en fit un autre, dans lequel il prend la
qualité de chevalier du château de Mier, le lundi après le
dimanche où l'on chante oculi mei, ( le 3e dimanche de
carême) 1280 (v. st.), devant l'official de Cahors (le
siège vacanti , avec Bernard de Bagon , habitant du
même lieu, sur les différends qu'ils avaient à cause des
services annuels, que lui devait ce dernier, comme étant
son homme de fief, pour les terres qu'il tenait de lui
dans les paroisses de Mier et d'Alvinhac : cet acte fut
passe en présence et scellé des sceaux d'Ebrard de la Faye,
prieur de Mier, d'Olivier, Bertrand et de Guillaume de
Mier, chevaliers, et de Rigaud de Salgues, damoiseau.
Il est compris au nombre des seigneurs (chevaliers et
donzels) de la ville et château de Mier (1), qui eurent
un différend avec plusieurs habitants de ce lieu, réunis
au nombre de 5o, au sujet des herbages, pâturages,
abreuvoirs et forêts du lieu et paroisse de Mier; ce dif-
férend fut terminé par une sentence arbitrale, rendue
dans le mois de février 1285 (v. st.). Il passa divers au-
tres actes, la même année; et ne vivait plus à la fin de
juin 1296. 11 avait formé deux alliances : la première
avec Raimonde d'Artense {de Artensa), fille de Pierre
d'Artense, chevalier, co-seigneur de Mier; et la seconde
avec Marguerite Tondut, fille de Bertrand Tondut, che-
U) Les co-seigneurs de Mier étaient alors Guillaume de
Vassinhac, Olivier. Guillaume et Bertrand de Mier, Beraud
de Fossat. Pierre d'Artense, Guillaume et Gaillard de
Aymeric, G. de Brossac, Rigal de Salgues, chevalier, Rai-
mond de Mier, Guillaume de Pêne, donzel, Raimonde Ar-
mand, pour elle et son fils, B. de Vallète, Grangier de Bon-
nafon, pour lui et dame Gaillarde, sa sœur.
3 14 DE VASSINHAC.
valier , laquelle vivait encore en i3oo. Il laissa de ces
deux femmes, les enfants qui suivent :
Du premier lit.
i .° Bertrand de Vassinhac , damoiseau , co-sei-
gneur de Mier, sénéchal du vicomte de Limoges,
fit, en 1296, un compromis avec ses frères du
second lit, et Marguerite, sa belle-mère, tou-
chant la succession de Guillaume de Vassinhac,
son père. Il était déjà sénéchal du vicomte de Li-
moges, en i3oo, comme il paraît par les pièces
d'un procès, intenté à ce vicomte, par Etienne
de Lubersac, chevalier, qui se plaignait d'être
troublé dans l'exercice de sa justice à Lubersac,
et de ce que Bertrand de Vassinhac, qu'il nomme
Vassagnac, lui contestait, entr'autres, le droit
d'exercer cette justice sur le lieu de la Chapelle,
dans la paroisse de Lubersac, Il acquit, en i3oq,
quelques rentes à Colonges, de Geraud de Cla-
rens, chevalier; fit un accord, en i3io, avec
Pierre de Fossat, chevalier, et Rigaud de Mier,
au sujet d'une tour située à Mier; fit une vente,
la même année, à noble chevalier Ramnulfe Hélie
(Arch. du château de Pompadour) ; acquit, en
i322, d'Etienne de la Jugie, tuteur d'Hélis de
Tondut, sa, nièce, fille de feu Guillaume Tondut,
une maison joignant celle de Guillaume de Vas-
sinhac; obtint, le 25 mars i32«5 (v st.), tant en
son nom, qu'en qualité de tuteur de Barthelemi
de Vassinhac, son neveu, fils de feu Guillaume,
son frère, des lettres du sénéchal de Périgord,
pour faire payer ce qui était dû au même Guil-
laume, son frère; comparut, en 1327, avec
Pierre et Geraud de Vassinhac, pour faire lever la
saisie mise sur les fiefs et biens qu^l avait à Co-
longes, pour lesquels il rendit hommage le len-
demain, au vicomte de Turenne; et ne vivait
plus en 1 33 1 . On ignore s'il a laissé de la posté-
rité;
Du second lit .
2.0 Guillaume III, dont l'article suit ;
3.° Geraud de Vassinhac, damoiseau, châtelain de
Négrepélisse , pour Louis , comte d'Evreux ,
DE VASSINHAC. 3l5
passa en 1 296, avec Bertrand, son frère consan-
guin, un compromis touchant la succession de
Guillaume, son père ; fut, le samedi avant la fête
de saint Vincent i3i5, un des attestans pour le
sénéchal de Perigord et de Querci et le juge-mage
de Rouergue, en vertu des lettres du roi Louis
Hutin, sur la contestation élevée au sujet des
droits dus à S. M. sur le comté de Perigord ;
fut appelé à la substitution des biens d'Alais de
Mier, veuve de Raimond de Mier, damoiseau,
par un codicille qu'elle fit, le lundi après la fête
de la Pentecôte 1 335 ; et vivait encore en i33y. Il
laissa d'une femme, dont le nom est ignoré,
Ermengarz ( ou Ermengarde ) , de Vassinhac ,
mariée à Gerald-Guillaume de Lavergne, da-
moiseau, suivant un acte passé au lieu de la
Faye, paroisse de Tegra, l'an 1 323, par lequel
son père lui constitua en dot la somme de
dix mille sols petits et noirs, bons et ayant
cours, et cent sols de rente, sous le caution-
nement de Rigal de Mier, d'Ebrard d'Ar-
tense, chevalier, et de Pierre et Guillaume
de Valon, damoiseaux ;
40. Bertrand de Vassinhac , prieur de Sainte-Eu-
trope, au diocèse de Saintes, nommé avec Bar-
thelemi, son neveu, dans un acte de l'an i3y5 ;
5°. Geraud de Vassinhac, moine en i3o3.
V. Guillaume de Vassinhac, IIIe du nom , damoi-
seau, seigneur de Vassinhac, d'Alvinhac, et co-seigneur
de Mier, eut, en 1296, avec Bertrand de Vassinhac,
son frère du premier lit, une contestation, qui fut
terminée par une sentence arbitrale, rendue au châ-
teau de Mier, le samedi après la quinzaine de la fête de
saint Jean - Baptiste, par Raimond de Touchebœuf
(Tocabeus), chevalier, et Pierre de Fossat, damoiseau;
en présence de messire Geraud Tondut, et de messires
Raimond, Bertrand et Guillaume de Mier, chevaliers,
de messire Bertrand d'Artense , prieur de Montvaillant,
et de Bertrand de Mier, damoiseau. Cette contestation
était, comme il a été dit, entre dame Marguerite, veuve
de Guillaume de Vassinhac, chevalier, Guillaume et
3l6 DE VASSINHAC.
Geraud de Vassinhac, ses enfants : et Bertrand de
Vassinhac, damoiseau, leur frère du premier lit;
pour le partage que ce dernier demandait de la suc-
cession de son père, sur laquelle il lui appartenait,
disait-il, une somme de cinq mille sols, monnaie de
Cahors, qui avait été donnée en mariage à dame Rai-
monde, sa mère, par messire Pierre d'Artense, che-
valier, son père. Il fit un accord, daté de Rocamadour
(ou Roquemadour), le lundi après la fête de saint Biaise
i3o3 (v. st.), avec Pierre de Malaguise, damoiseau,
son beau-frère, touchant la somme de deux cents livres
de petits tournois, que ce dernier lui devait encore
pour raison tle la dot promise à Raimonde de Malaguise,
sa sœur; acquit, en 1 307, de Geraud de Charrières, de
la paroisse de Colonges, tout le droit que celui-ci
avait ou prétendait avoir sur la moitié des dîmes de
Colonges et de Noaillac ; transigea, en i3i8, avec
Geraud Tondut, chevalier, au sujet des biens qui
avaient appartenu à Bernard Tondut, père de Geraud,
et la moitié de ceux provenant de la succession de
dame Pros, mère du même Geraud et aïeule mater-
nelle de Guillaume de Vassinhac ; fit "un accord, en
1319, avec les autres seigneurs de Mîer, par lequel
ils partagèrent cette seigneurie en trois parties, dont
une échut à Guillaume et à Bertrand de Vassinhac.
Enfin , il ne vivait plus le samedi après la fête de la
décollation de saint Jean-Baptiste (3o août) i325,
suivant une reconnaissance faite à Bertrand et Geraud,
ses frères. Il avait épousé, avant l'an i3o3, Raimonde
de Malaguise (ou Maleguise) , fille de feu Eble , ou
Eblon de Malaguise, chevalier du lieu de Donzenac,
en Limousin, et sœur de Pierre de Malaguise, damoi-
seau (1). De ce mariage sont issus :
i.° Barthelemi, dont l'article suit ;
2.0 Raimond de Vassinhac, chevalier, est connu
(1) Il avait été constitué en dot à cette dame, outre une
somme considérable d'argent, une robe de bon drap vermeil , ou
d'escarlate, fourrée suffisamment de peaux de vair, garnie de
ses mantelets et de garnaches ; et une couverture de lit, fourrée de
peaux d'écureuil.
DE VASSINHAC. . 317
par plusieurs actes, depuis l'an i33i, jusqu'en
1 347.
On peut encore mettre au nombre des enfants de
Guillaume III de Vassinhac :
3.° Ranulfe , ou Rampnulfe de Vassinhac , cha-
noine de Bénévent, prieur de Saint-André, en
Limousin, en 1344; donna à acense perpétuelle,
le samedi avant la fête de la Nativité de saint
Jean-Baptiste de cette année, à Pierre de Jonhac
(ou Jounhac), et à Geraud de Chameyshac , da-
moiseaux, des terres et tenances situées au lieu
appelé Lavergne, près de la forêt de Château-
Chervix. Il fut élu abbé de Saint-Sernin de Tou-
louse, après Jean de Nogaret, en i36i ; et
mourut, dans la même ville, le 19 février 1375 ;
4.0 Dauphine de Vassinhac épousa Raimond de
Reilhac , damoiseau , lequel fit hommage, en
i35o, au nom de sa femme, à Guillaume de
Beaufort, vicomte de Turenne, pour les fiefs
qu'il avait à Colonges.
VI. Barthelemi de Vassinhac , damoiseau, était jeune
lorsqu'il perdit son père, et eut pour tuteur Bertrand
de Vassinhac, son oncle, suivant un acte de l'an i3z5.
Il s'attacha à la cour d'Avignon , et devint successive-
ment homme d'armes du pape Clément VI, et de ses
successeurs; maître-d'hôtel de Grégoire XI, en 1373 ;
tt huissier d'armes de Clément VII, en i38i. Il est fait
mention de lui dans une commission adressée, le 25 mars
1324 (v. st.), par Jourdain de Lubert, chevalier, sé-
néchal de Périgord et de Querci, à Pierre Arnaud du
Bousquet, notaire à Brive, pour contraindre les héri-
tiers d'Etienne Chanteau et autres, à lui payer, ainsi
qu'à Bertrand et Geraud de Vassinhac, damoiseaux, ses
oncles , la rente qu'ils devaient chaque année , le
jour de saint Julien, pour raison des biens qu'ils tenaient
de leur fondalité dans la paroisse de Sailhac ; rendit
hommage, en 1 334, ^ Bernard de Comminges, vicomte
de Turenne, pour les fiefs qu'il avait dans la vicomte
de Turenne; conféra, le lundi après l'octave de la
nativité de la Vierge 1 340 , la vicairie de Vassinhac,
à un prêtre nommé Bernard Aruthnleo ; acquit , en
3i8 DE VASSINHAC.
1347, un pré joignant celui de Raimond de Vassinhac,
chevalier, son frère; et en i35o, noble Hugues de
Gosnac lui vendit des rentes, assises sur la borie et le
mas de Rezade; fit hommage, en i35o, à Guillaume
Roger de Beaufort, pour ce qu'il possédait dans la
vicomte de Turenne; fit une acquisition de noble Jean
du Breuil, seigneur des Ages, et d'Hélène de la
Brunie, sa femme, par acte passé sur le pont d'Avignon,
en 1 355; fut un des nobles à qui Bertrand de la Tour,
damoiseau du diocèse de Cahors, donna procuration,
le 20 mars 1 366 (v. st.), pour faire entériner au sénéchal
de Provence et de Forcalquier , des lettres de la reine
de Jérusalem et de Sicile, contenant les provisions des
offices du vicariat d'Aix et de Tarascon; acquit, le
4 février i3y5 (v. st.), de Flore de Reilhac, [ fille de
Raimond de Reilhac et de Dauphine de Vassinhac, du
consentement de Jean de Lapeyre, son futur époux,
et de Bertrand de Vassinhac, prieur de Saint-Eutrope,
son oncle, les droits que la même Dauphine pouvait
avoir sur les biens de son mari, situés dans les terres
de Saint-Chamans, de Souillac et de Turenne. L'acte
de cette acquisition, qui fut faite pour le prix de six
cents florins d'or (chaque florin valant vingt-quatre sols),
fut passé sur le pont du Rhône, entre Avignon et Ville-
neuve,swr la première pile du pont, près la chapelle Saint-
Benoît, en présence de nobles hommes Guillaume de
la Roche, seigneur de Rignac, et de Rigaud de Mier,
damoiseau. Il est qualifié huissier d'armes du pape Clé-
ment VII, dans une donation faite, le 3 septembre i38i,
à Bertrand et Guillaume, ses enfants, par Rainaud de
Mier, co-seigneur du lieu de ce nom ; et ne vivait plus
en 1 388. Il avait épousé Catherine de Vassinhac, qui
se dit sa veuve, dans un bail à cens qu'elle fit le io mai
1404. Il laissa de ce mariage:
i.° Bertrand de Vassinhac , qualifié noble et ho-
norable homme, clerc, reçut avec Guillaume, son
frère, la donation que lui fit Rainaud, co-seigneur
de Mier, le 3 septembre 1 38 r ; fit divers arrente-
ments à Colonges et lieux circonvoisins, en 1 388,
1397 et 1399; fit une vente, le 2 novembre 1399,
dans laquelle il se qualifie damoiseau de Colonges,
et co-seigneur des lieux de Mier et deConcorès Enfin,
il fit son testament au lieu de Creisse (de Croxia),
DE VASS1NHAC. 3 19
le 12 juillet 1400, par lequel il demanda à être
enterré, d'abord, dans le cimetière de ce lieu, au
tombeau des pauvres, pour être, de-là, transporte
à Colonges, dans les tombeaux de ses parents ; et
ne vivait plus en 1405. Il avait épousé demoiselle
Jeanne de Cornilh, qui le rendit père de :
Pierre de Vassinhac fut institué héritier uni-
versel par le testament de son père, du
12 juillet 1400, et mourut sans enfants ;
2.0 Guillaume de Vassinhac accepta une donation
avec Bertrand, son frère aîné, le 3 septembre
i38i. Il parait qu'il est le même que Guillaume
de Vassinhac, seigneur de Concorès, marié à
N.... de Toucheboeuf, fille puînée de Bernard I,
seigneur de la Roche et co-seigneur de Mayssac,
et de Galienne de Beaumond. dont il eut un
fils , nommé Jean de Vassinhac, seigneur de
Concorès, à qui Guillaume de Toucheboeuf.
prieur de Drugeac, fit une donation en 1446 ;
3.° Ebles, dont l'article suit;
4.0 Barthelemie, ou Barthelemine de Vassinhac, fut
appelée à la substitution des biens de Bertrand,
son frère, par son testament du 12 juillet 1400.
On peut aussi mettre au nombre des enfants de Bar-
thelemi, les trois sujets suivants :
i.° Maurice de Vassinhac , damoiseau , huissier
d'armes du pape Innocent VI, suivant un ordre
ou mandement que S. S. adressa le 3 septembre
1 358, à Jean de Raymond, chanoine de l'église
de Saint-Pierre-le-Puellier, et nonce apostolique
dans le diocèse de Bourges, pour lui faire payer
sur les deniers de la chambre apostolique, la
somme de mille florins d'or, pour sa charge
d'huissier de sa sainteté ;
2.0 Audoin de Vassinhac avait la même charge
d'huissier d'armes, auprès du pape Urbain V,
en 1364 ;
3.° Guy, ou Guigues de Vassinhac, abbé de Saint-
André Villeneuve-les-Avignon, des l'an i362 ;
acquit, par acte du 18 juin 1364, quelques cens,
de noble homme Audoin de Vassinhac, huissier
d'armes du pape; eut, en 1 366, une contestation
32o DE VASSINHAC.
avec les habitants du château de Saint- André de
Villeneuve au sujet de la dîme des olives du
lieu du Four, qui lui fut adjugée par sentence
de Guy de Prohinis, sénéchal de Beaucaire et de
Nîmes, arbitre, élu par les parties ; est nommé
dans plusieurs] autres actes des années 1367,
1 369 , 1372 et 1378; et vivait encore le 27 no-
vembre 1379. Il mourut le jour des nones d'août
suivant le Nécrologe de son abbaye.
VII. Ebles, ou Eblon de Vassinhac , damoiseau, ne
vivait plus en 1400, lorsque Bertrand son frère aîné lit
son testament ; il est rappelé dans plusieurs actes posté-
rieurs à sa mort, entr'autres dans un arrentement fait par
Eutrope, son fils, le 10 mai 1404; et dans le contrat de
mariage de ce dernier, de l'an 1409. Il ne laissa qu'un
fils de son mariage avec une dame, dont on ignore le
nom, mais qu'on est fondé à croire sœur de Guillaume
Hébrard, puisque dans un acte de 1401, celui-ci appelle
Eutrope de Vassinhac, son neveu.
VIII. Eutrope de Vassinhac, damoiseau , seigneur
de Malaguise, etc., était encore jeune lorsqu'il perdit
son père ; il fut substitué aux biens de Bertrand de
Vassinhac, son oncle, par son testament de l'an 1400.
L'année suivante 1401, noble Guillaume Hébrard, son
oncle, mari de Raimonde Mercier, lui légua une somme
de deux cents florins, payable lorsqu'il aura atteint l'âge
de vingt ans. Il fit un arrentement, à Colonges, 1 e
10 mai 1404, conjointement avec Catherine de Vas-
sinhac, veuve de noble Barthelemi de Vassinhac, repré-
sentée par Jean de Saint - Hypolite, son procureur
fondé, à Bernard Ponchet, d'un enclos appelé Belia-
gart , situé près de Colonges : il est énonce dans cet
acte, qu'il était fils de feu noble Ebles de Vassinhac, et
héritier universel de noble Bertrand de Vassinhac, son oncle;
fit divers autres arrentements , en 1405, 1409, 141 6,
1418, etc.} vendit, le 2 août 1412 , pour le prix de
deux cent vingt-cinq florins d'or , à noble Philippe-
Bertrande de Aneleson, du diocèse de Carpentras, femme
de noble Roger Reynard, chevalier de la Croix, les re-
venus , rentes et autres droits qu'il avait au lieu de
Sammane, dans le même diocèse; fit, en 1418, un bail
à cens, en qualité d'héritier universel de feu noble Ber-
DK VASSINHAC. 32i
trand de Vassinhac , son oncle ; présenta requête , le
18 août 1422, à Pierre Sapientis, juge de Donzenac,
en Limousin, pour Georges, seigneur de la Trémoille ,
et de Sully , comte de Boulogne et seigneur de Donzenac ,
pour être remis en possession des biens et rentes , et
particulièrement d'un héritage , nommé Malaguise ,
situés dans la ville et baronnie de Donzenac , dont
il avait hérité de Bertrand de Vassinhac, son oncle;
ce qui lui fut accordé par sentence du même juge;
passa plusieurs actes à Colonges, en 1424; et ne vivait
plus le 24 mars 1430. Il avait épousé, par contrat passé
à Colonges, le 27 octobre 1409, demoiselle Sibille de
Boisverd, fille de noble Gaillard de Boisverd , habitant
du lieu de Cardaillac; en présence de nobles hommes
Jean Robert, prieur de Colonges, Pierre de Curemonte,
Mondot Robert, Raimond Meynard , doyen de Caren-
nac, etc.
Sibille de Boisverd vécut encore plusieurs années
après la mort de son mari, fit hommage, avec serment
de fidélité, le 11 octobre 143 1 , en qualité de tutrice
de Guillaume, son fils, à Pierre de Beaufort, vicomte
de Turenne, par acte passé dans la salle de Vassinhac,
avec les clauses accoutumées ; elle fit, en 1438, un
accord avec noble Pierre de Guiscard, seigneur de
Cavanhac, et passa arbitrage, touchant le mas de la
Grilière, d'après un compromis fait entre noble Rai-
mond Robert, son procureur fondé, et le même seigneur
de Cavanhac. Noble Etienne Maffre, du lieu d'Argentat,
agissant en qualité d'héritier universel de feu Guillaume
de Boisverd, lui assigna, en 1448, diverses rentes aux
environs d'Argental, pour la dot que feu noble Gaillard
de Boisverd, son père, lui avait constituée ; elle est
énoncée dans cet acte, veuve d'Eutrope, et mère de
Guillaume de Vassinhac. Elle nomma, la même année,
des procureurs, pour rendre hommage à noble et puis-
sant homme Philibert de la Roche, pour les rentes et
biens à elle donnés par Etienne Maffre. On ne lui
connaît d'autre enfant que:
IX. Guillaume de Vassinhac , IVe du nom, damoi-
seau, seigneur de Vassinhac, de Concorès, en partie, etc.,
gouverneur du château et vicomte de Turenne, était sous
la tutelle de sa mère en 1430 , suivant un bail à cens
XVII. 21
322 D£ VASSINHAC.
qu'elle fit le 24 mars de cette année. Il conféra, en 1443,
à Etienne de Séou, clerc, de Golonges, la vicairie de
Vassinhac, fondée par ses prédécesseurs, vacante par
la résignation qu'en fit Jean Dabert, recteur de Saint-
Pallavi ; se soumit, le 4 juin 1447 à la décision et à
l'arbitrage de nobles Gaubert de Cardaillac, seigneur de
Saint-Sernin et de la Capelle-Marival, de Guy Robert,
seigneur de Lignérac et du Bazanet et de Radulfe
Jouffre (ou Geoffre) seigneur de la Méchaussée, sur
la demande qu'il avait faite de l'hérédité de Bertrand
de Vassinhac et de Rigaud de Mier ; reçut, Tannée sui-
vante 1448, par les mains de Jean de Beaumond, sei-
gneur de Pierretaillade , quittance de la somme de
cinquante écus d'or, de noble Benoît de la Vergne; est
nommé , avec plusieurs seigneurs voisins, dans une
procuration donnée, en 1452, par Guillaume de Saint-
Exupéry, doyen de Mauriac, et prieur commendataire
de Colonges ; donna lui-même sa procuration, en 1456,
à nobles Guy et Guillaume Robert, Jean de Beaumond,
Pierre de Peyrat, Pierre et Jean Garnier, père et fils,
pour arrenter les possessions vacantes qu'il avait à Colon-
ges ; passa un compromis, en 1458, avec Jean Garnier-
de-la-Sanhe, de la paroisse de Sainte-Marie de Château-
neuf et Jean de Mier, chevalier, seigneur de Mier
et de Tégra, au sujet de la demande que Jean Garnier
et lui avaient faite des droits qu'ils prétendaient avoir
sur la maison et héritage, appelés de Corniih, situés
au lieu de Croix, dans le diocèse de Cahors, et sur
les cens, rentes, biens et droits qui avaient autrefois
appartenu à noble Pierre de Vassinhac ; fit hommage,
l'année suivante 1459, au vicomte de Turenne, et lui
donna son dénombrement des maisons, cens et rentes,
dîmes et autres droits dépendants du fief et maison
noble de Vassinhac , et situés dans les paroisses de
Colonges, Mayssac, Saillac, Chaufour et autres ; il en
rendit un autre, la même année, avec noble Etienne
Malfre, son oncle, mari de noble Isabeau de Boisverd,
sa tante maternelle ; fit un accord, le 26 mars 1464
(v. st. ), avec Agne de la Tour, vicomte de Turenne
et Anne de Beaufort, sa femme, au sujet d'une rente,
due sur le mas de la Grilière, dont ils lui firent donation
par cet acte; il en fit un autre en 1467, avec Jean
Rogier, prieur de Colonges, au sujet des dîmes de la
DE VASSINHAC. 323
paroisse de Colonges ; et encore un autre en 1473,
dans lequel Etienne de Vassinhac , son fils , stipula pour
lui, avec Etienne de Vieilles-Chèzes , seigneur du Bastit,
agissant au nom de Pierre Vieilles-Chèzes , prêtre ,
recteur de Limeyrac , au sujet d'un ténement appelé
de la Montelle ; fit donation , par acte passé dans la
ville de Turenne , le 16 avril 1474, à Caprais de Vas-
sinhac , son fils, étudiant à Avignon , d'une terre appelée
Cham-Faydit , et de divers héritages situés à Colonges;
est qualifié damoiseau, capitaine du château de Turenne,
dans des investitures qu'il donna en 1475, à plusieurs
tenanciers , pour des biens fonds situés au même lieu
de Colonges et dans sa fondalité . Enfin , il fit son
testament au château de Turenne , le 14 décembre 1477 »
par lequel il demanda à être inhumé dans l'église de
Colonges, et dans la chapelle de la Vierge , où étaient
les tombeaux de ses parents ; fit divers legs pieux et
autres; déclara avoir reçu, pour la dot de sa femme,
la somme de cent vingt écus d'or (chaque écu valant
vingt-sept sols et six deniers), qu'il lui assigna sur
tous ses biens ; et ne vivait plus le 22 février 1478 (v. st.).
Il avait épousé , par contrat du 20] janvier 1448 (v. st. ),
demoiselle Marguerite de Garnier , fille de noble homme
Pierre de Garnier , écuyer : le futur époux y fut assisté
de nobles hommes Guinot Robert , seigneur de Ligné-
rac , de Jean de Toucheboeuf , d'Antoine Meynart , sei-
gneur de Chausenejols, etc., ses parents et amis; et Jean
de la Sanhe , et Pierre de Peyrat assistèrent la future
épouse , à laquelle il fut constitué , pour sa dot , une
somme de trois cents réaux d'or . Elle fit son testament ,
étant veuve , le 22 février 1477 (v. st.), par lequel elle
choisit sa sépulture dans l'église de Colonges , près du
tombeau de son mari . Elle avait eu de son mariage :
i.° Caprais, dont l'article suit :
2.0 Etienne de Vassinhac , écuyer , conseiller et
maitre - d'hôtel de Jean d'Albret, comte de
Nevers et de Rethel , était en même - tems
capitaine du château de Brugière - sur - Cher ,
capitaine de Limeuil et de Monfort. Il fit
en 1473 , au nom de Guillaume , son père , un
accord avec Etienne de Vieilles - Chèzes ; fut léga-
taire d'une somme d'argent , par le testament de
324 DE VASSINHAC-
son père , du 14 décembre de l'an 1477 ; et sa
mère l'institua son héritier universel , le 22 fé-
vrierde l'année suivante; fut nommé , le 2 mars
i5oi ,(v. st.), par Antoine de la Tour , vicomte
de Turenne, à la charge de maître - d'hôtel et
capitaine du château de Limeuil , vacante par le
décès du seigneur de Saint-Chamassy ; et la même
année , Jean d'Albret lui confia la capitainerie
et garde du Chastel de Brugière - sur - Cher , va-
cante par la mort de M. de Chamborant. Antoine
de la Tour , vicomte de Turenne , lui vendit, le
4 mars i5oo. (v. st. ), le droit du guet, scubias)
sivetous lous gayts ) et diverses rentes qu'il per-
cevait dans le lieu et paroisse de Colonges , pour
le prix de mille livres; en présence de François
Maschat , seigneur de la Méchaussée , capitaine
de Turenne , etc . Enfin , il fit son testament le
26 du même mois de mars i5io, en faveur de
Hugues de Vassinhac , son neveu , en nomma
exécuteurs Pierre Robert , seigneur de Lignérac ,
François Maschat, seigneur delaCoste, et Jacques
de Beaumond, seigneur de Pierretaillade; et vivait
encore le 12 mars 1 5 1 9 (v . st. ). On ne voit pas
qu'il ait été marié ;
3.° Marguerite de Vassinhac , légataire par le tes-
tament d'Etienne, son frère, du 26 mars i5oq
(v. st . ) , fut mariée à noble Thomas de la Lande,
et fut mère de Geraud de la Lande.
X. Caprais (1) , de Vassinhac, damoiseau, seigneur
de Vassinhac ( Colonges et Mensinhac , co - seigneur de
Concorès , seigneur du Liet , du Bournac , etc. , faisait
ses études à Avignon , lorsque Guillaume , son père , lui
fit une donation le 16 avril 1474; le même l'institua
son héritier universel , par son testament du 14 dé-
cembre 1477.Il fit un grand nombre d'actes, et spécia-
(î) Caprais (Caprasins), est le nom d'un saint du diocèse
d'Agen, qui vivait dans le cinquième siècle, et dont la fête
est marquée au premier de juin. Son nom est horriblement dé-
figuré dans les actes ; on y lit Capras, Crapas, Grapas, Gra-
pasy, Crampassy, etc.
DE VASS1NHAC. 325
lement des baux à cens, en 1478 , 1479 , 148 1 , 1482, etc.;
accepta , le 9 juin 1483 , la démission qu'Antoine de
la Croix , prêtre , curé de Vaulx , rit entre ses mains , du
vicariat de Saint-Jacques , appelé de Vassinhac , fondé
dans l'église de Colonges , et en pourvut Pierre Rogier ,
clerc , avec tous les cens , rentes , droits et émoluments
v attachés ; reçut , en 1487 , la donation que lui rit noble
Louis damier, seigneur de la Sanhe , son oncle, de
tous les biens qu'il avait dans la paroisse de Saint-Marie-
la-Claire de Châteauneuf , au diocèse de Limoges , et
dans les juridictions de Châteauneuf, Magnac , Pierre-
buffière , le Cheylard et Peyrat ; obtint, en 1497, ^e
Jean d'Albret , comte de Nevers et de Rhétel , une
procuration pour se faire payer , par le receveur du do-
maine du roi , en Périgord , les sommes d'argent qui lui
étaient dues; acquit, en 1499, de noble Pierre Robert ,
seigneur de Lignérac , des héritages situés à Colonges ;
reçut diverses reconnaisances féodales, en i5oo, 001 ,
i5o2, etc.; et fit son testament dans la ville d'Agen ,
le 24 mai i5o5 , par lequel il demanda à être inhumé
dans l'église des Frères-Prêcheurs de cette ville ; et s'il
décédait dans sa maison de Vassinhac , il voulait être en-
terré dans l'église paroissiale de Saint-Martial de Colon-
ges; et dans l'église séculière de Saint-Pierre de Romeno ,
s'il venait à mourir dans sa maison , appelée de Liet. On
ignore la date de sa mort , mais il est certain qu'il ne
vivait plus le 26 mars i5io (v. st.). Il avait épousé de-
moiselle Marguerite de Mensinhac (nommée aussi Mas-
sinhac) , vivante encore en 1 5 1 6 , qui le rendit père
des enfants suivants :
1 ,° Thomas de Vassinhac , institué héritier uni-
versel par le testament de son père , en 1 5o5 ,
paraît être mort sans postérité ;
2.0 Hugues , dont l'article suit ;
3.° Catherine de Vassinhac, j dont le sort est
4.0 Marguerite de Vassinhac, i ignoré.
Fil» naturel :
Balthazar de Vassinhac.
XI. Hugues de Vassinhac, écuyer , homme d'armes
de la compagnie du sénéchal d'Armagnac , devint
seigneur de Vassinhac , etc. , après la mort de son
326 DE VASSINHAC.
frère aîné ; fut légataire , par le testament de son père ,
en 1 5o5 , des maisons de Liet et du Bournac ; ayant
perdu son père , il fut mis sous la tutelle de sa mère
et de Pierre Robert , seigneur de Lignérac , comme on
l'apprend par plusieurs actes de cette année et des années
suivantes, jusqu'en i5i6. Il servait, en i522 , dans la
compagnie du sénéchal d'Armagnac , pour la défense du
pays de Guienne , suivant une requête qu'il présenta ,
le 6 novembre de cette année à Jacques de Chabannes ,
seigneur de la Palice , maréchal de France et lieutenant-
général de sa majesté en ses pays et duché de Guienne ,
tendante à. obtenir main-levée de la saisie faite de son
fief de Vassinhac , au bas pays de Limousin , par les offi-
ciers du roi , faute de comparution de sa part , au ban et
arrière-ban ; avec Iles autres gentilshommes du Limou-
sin ; et ne vivait plus le 17 octobre 1546. Il avait épousé ,
par contrat passé au lieu et maison noble, appelée du
Roy , le dernier mai i52i, demoiselle Anne d'Hébrard,
fille de noble Guyot d'Hébrard , seigneur du Roy-lès-
Villeneuve , et de Marguerite de Malesset ; laquelle ,
étant veuve , se remaria avec noble Jean Barbe , écuyer ,
seigneur de Rochefort , de la paroisse de Saint-Laurent-
de-Bre%ago , châtellenie de Blanzac , en Angoumois;
et vivait encore le 17 octobre 1546. Elle eut de son
premier mariage :
i.° Bernard, dont l'article suit;
2.0 Françoise de Vassinhac, mariée, avant l'an 1546,
à noble François de Rochefort , frère de Jean ,
second mari de sa mère; elle vivait encore le
3o juillet 1 556.
XII. Bernard de Vassinhac, écuyer, seigneur de
Vassinhac, en Limousin, Langlade et Mensinhac, en
Périgord,de Liet et du Bournac, en Condomois , gou-
verneur d'Aurillac est nommé avec son père ( alors
défunt) et Anne d'Hébrard, sa mère, dans une tran-
saction passée le 17 octobre 1546 , entre Jean-Barbe de
Rochefort, son beau-père et tuteur, et François de
Rochefort , frère de ce dernier, et autres touchant un
acensement fait, le 26 septembre 1 539 , par le même
seigneur de Rochefort , à Antoine Fondion , archidiacre
de Lectoure , chanoine de l'église cathédrale de Tulle ,
et prieur du Chassaing , de tous les biens qu'il avait ;'t
DE VASSINHAC. 32y
Vassinhac, et des rentes qui lui étaient dues par le prieur
de Colonges; consentit à une vente faite le 3o juillet
1 556, par plusieurs particuliers, à noble Louis de
Lomanche, habitant du lieu de Cardaillac ; acquit, le
16 janvier i55o, (v. st.;, de Pierre Termes, marchand
de Mayssac, plusieurs rentes en grains, à percevoir sur
divers particuliers, moyennant la somme de cent dix livres
tournois; passa un acte, le 25 juin 071 ; et mourut
en 1 588, ab intestat. Il avait contracté deux alliances:
la première, en 047, avec demoiselle Antoinette de
Corners, fille de Pierre de Corners, écuyer, seigneur
de Langlade, et de dame Marie de Lomagne ; elle fit
son testament, le 11 décembre 1 566, par lequel elle
institua son mari, son héritier, à la charge de remettre
son hérédité à l'un de ses enfants mâles, à son choix,
ou à Pierre, leur fils aîné. Il épousa en secondes noces,
par articles passés le 24 juin 1571, et reconnus le lende-
main, noble Marguerite de Vaux, ou de Vaulx, veuve
du seigneur de la Bondie, en Limousin (1). Il eut de
ces deux femmes, les enfants suivants :
Du premier lit :
1 .° Pierre de Vassinhac , écuyer , transigea, le
28 avril 1 588, avec Marguerite de Vaux, sa
belle-mère, touchant les successions de feus
Bernard, son père, et d'Antoinette de Corners,
sa mère; eut, entr'autres choses, pour son par-
tage, la terre et seigneurie de Langlade; et ne
vivait plus le 19 février i632. Il avait épousé
demoiselle Léonarde de Gorce, dont il eut :
A. Henri de Vassinhac, seigneur de Langlade,
gouverneur de Turenne, fit son testament le
20 janvier 1622, par lequel il légua 3o francs
aux pauvres de Turenne, trois mille francs
à Henri de Vassinhac, son cousin, et ins-
titua son héritière Gilberte de Vassinhac,
sa soeur à condition qu'elle se mariera
avec un de sa religion et gentilhomme. Il
avait épousé Marie de Beynac ;
(1) Bernard de Vassinhac ayant été fait prisonnier, sa
deuxième femme paya deux cents écus pour sa rançon.
328 DE VASSINHAC.
B. Gilberte de Vassinhac fut mariée, par
contrat passé en la ville de Turenne, le
19 février i632, à noble Donat de Salviac-
de-Vielcastel, écuyer, seigneur de Viel-
castel, etc., fils de Pons de Salviac-de-
Vielcastel, et d'Anne de Maleville;
2.0 Daniel de Vassinhac, tué* au service du roi, près
de Charleroy ;
3.° David de Vassinhac, tué au siège de Landrecies;
4.0 Anne de Vassinhac, ) mariées avant l'an
5.° Gabrielle de Vassinhac, \ 1 588 ;
Du second lit:
6." Gedéon de Vassinhac, Ier du nom, seigneur et
grand-bailli perpétuel de la châtellenie de Creysse,
et gouverneur de la vicomte de Turenne (1)
s'étant mis dans le parti du duc de Bouillon,
et ayant pris part aux différentes entreprises de
ce duc, en faveur de ceux de la religion préten-
due réformée, contre les ordres du roi Henri IV ;
fut nommé gouverneur de Montfort et de Tu-
renne, conjointement avec Pierre de Reignac.
Ces deux seigneurs augmentèrent leurs forces,
firent des levées d'argent, et se mirent en mesure
d'entreprendre quelque expédition; Gédeon de
Vassinhac devait se rendre maître d'Uzerche et
de Brives, en Limousin, pendant que le duc
de Bouillon s'assurerait des rebelles qui s'étaient
secrètement assemblés à Sales, en Périgord. Gé-
deon avait exigé le serment de fidélité des gentils-
hommes qui étaient à Sales, dont plusieurs cou-
vraient leur révolte du prétexte de la liberté publi-
que. Plusieurs des seigneurs qui avaient trempé dans
la conspiration, furent arrêtés et condamnés à avoir
la tête tranchée, par les juges nommés par le
roi, pour l'information et la procédure qui en
(1) Il est fait mention de Gédéon de Vassinhac dans les
Mémoires de Sully et d::ns l'histoire du duc de Bouillon, an-
née 1606 ; lorsque le roi envoya des troupes en Limousin,
pour réduire les protestants et déjouer les projets du duc de
Bouillon.
DE VASSINHAC. 329
fut faite. Le jugement fut exécuté, et le même
jour 19 décembre tbo5, les commissaires ren-
dirent un jugement par contumace contre Gé-
déon de Vassinhac, qui continua, malgré cela,
de lever des troupes dans le Limousin ; il se
retira, ensuite, avec le duc de Bouillon, à Sedan,
dont le roi voulut faire le siège en 1606 ; il arriva
jusqu'à Donchery, où, ayant eu par l'entremise
de Villerov, des conférences avec le duc de
Bouillon, le roi se réconcilia avec ce dernier,
lui accorda des lettres d'abolition et de grâce,
aussi bien qu'à Gédéon de Vassinhac, et les rit
enregistrer au parlement de Paris, le 6 avril
1606. Il nomma pour gouverneur à Sedan, M. de
Nettancourt, remit la citadelle au duc de Bouil-
lon, et Gédéon de Vassinhac resta gouverneur
deTurenne et commandant dans la vicomte.
On ignore la date de sa mort ; mais il est
certain qu'il ne vivait plus en^iôSi. Il avait
épousé demoiselle Françoise d'Ailly-d'Osquer-
que, ou d'Hautquerque, fille de Tobie d'Ailly,
seigneur de Caulincourt, dont il eut trois enfants,
qui suivent :
A. Henri de Vassinhac , gouverneur de la
vicomte de Turenne, fut légataire d'une
somme d'argent, par le testament d'Henri
de Vassinhac, seigneur de Langlade, son
cousin, du 20 janvier 1622 ; accompagna le
vicomte de Turenne, dans ses premières
campagnes, et fut tué brigadier, au siège de
Bolduc, en 1629 ;
B. Gédéon II, dont l'article suit;
C. Louise de Vassinhac ;
Gédéon de Vassinhac, IIe du nom, écuyer, sei-
gneur d'Ailly, de Creysse, etc., et gouverneur
de la vicomte de Turenne, se voyant attaqué
d'une griève et dangereuse maladie, qui le
réduisait à l'extrémité, fit son testament au
château de Turenne, le 2 février 1678 , par
lequel il veut être enterré dans les tombeaux
de ses prédécesseurs , à Crevsse ; et déclare
avoir eu de son mariage cinq enfants. Il avait
33o i)K VASSINHAC.
épouse, par contrat du 21 février 1 63 1 ,
Elisabeth de Rochefort -de- Saint- Angel,
demoiselle de Puychagut, fille de feu Jean
de Rochefort -de - Saint- Angel, chevalier,
seigneur baron de Theobon, etc., et d'Eli-
sabeth de Royère ; elle y fut assistée de haut
et puissant seigneur messire Charles de Ro-
chefort-de-Saint-Angel , chevalier, seigneur,
baron de Théobon, Saint-Angel, Moneins,
Captal-de-Puychagut, etc., et de Charles
de Rochefort, seigneur et abbé de Dalon,
ses frères, de Théophile de Vins, 'écuyer,
seigneur de la Flaunie, son oncle, de Daniel
de Bourbon, écuyer, seigneur de Roulie,
son beau-frère, etc. Les enfants issus de
ce mariage, sont :
a. Charles de Vassinhac, mort sans avoir
été marié, avant l'an 1 678 ;
b. Suzanne de Vassinhac , morte sans
alliance, en Angleterre ;
c. Charlotte de Vassinhac , mariée , par
contrat du 18 avril 1661, à Henri de
la Plaze, écuyer seigneur dudit lieu,
Doms, le Rouzet, etc., fils de feu
Jean-Jacques de la Plaze, écuyer, et
de dame Anne de Goon-de-Caylus ;
elle laissa une fille, mariée en Angle-
terre, à M. de Moncal ;
d. Anne, épousa Jean Andrieu, sieur du
Long, et passa aussi en Angleterre, sans
doute pour cause de religion;
e. Elisabeth de Vassinhac , s'allia , par
contrat passé au château de Turenne,
le 5, octobre 1673, à noble Pierre de
Bélarcher, habitant de la ville d'Agen,
fils de feu noble Pierre de Bélarcher,
écuyer, seigneur d'Arne, et d'Elisabeth
Farinel.
7.0 Hélie de Vassinhac , mort commandant une
compagnie de gens de pied, au siège de Château-
Thierry ;
DE VASSINHAC. 33 I
8.° Gabriel de Vassinhac fut tué capitaine d'in-
fanterie au siège d'Avesnes ;
9.0 Jean de Vassinhac est auteur de la branche des
seigneurs, marquis d'Imécourt, qui sera rappor-
tée après l'aînée ;
io.° Madeleine de Vassinhac, mariée, en 1602, à
Jean de Canolles, seigneurdePanassou.
Branche des seigneurs, puis marquis d'Imécourt, établie
en Champagne.
XIII. Jean de Vassinhac, chevalier, seigneur de
Valigny, ou Vallinie, Imécourt, Alliépont, la Mal-
maison, les Loges, Sivry, Bayonville, etc., gentilhomme
ordinaire delà chambre du roi, était le plus jeune des
fils de Bernard de Vassinhac, et de Marguerite de Vaux,
sa seconde femme. Il obtint du roi Louis XIII, le 20 avril
1623, un brevet de la charge de gentilhomme ordinaire
de sa chambre, daté de Fontainebleau, et prêta serment
le même jour, entre les mains de M. le duc de Che-
vreuse, pair et grand -chambellan ; fit hommage au roi,
le 19 décembre 1626, pour une partie des terres et
seigneuries d'Imécourt, hautes et basses Loges, possédées
en toute justice haute, moyenne et basse, relevants de
S. M., à cause de son château de Sainte-Menéhould ;
et vivait encore le 4 janvier 1 655- Il avait épousé par
contrat passé à Imécourt, le 17 octobre 16 14, demoi-
selle Anne de Vaudin, dame d'Imécourt et des Loges,
en Champagne, fille de Claude de Vaudin, écuyer,
seigneur d'Imécourt, hautes et basses Loges , Saint-Epvre
et Alliépont, et de dame Perrette de Verdaveine : le
futur époux y fut assisté de M. le duc de Bouillon (1),
de Frédéric Maurice de la Tour, prince de Sedan, de
Gédéon de Vassinhac, son frère, etc. De ce mariage
naquirent :
i.* Gédéon, dont l'article .^uit ;
2.0 Louis de Vassinhac, chevalier, seigneur de la
Il existe un pouvoir du duc de Bouillon, pour que Jean
de Vassinhac se rende au congrès de Soissons, et soutienne les
intérêts de son paru.
332 DE VASSINHAC.
Malmaison, des Loges et Bayonville, lieutenant de
cavalerie, entretenu dans le régiment Colonel,
puis capitaine au régiment d'Estrades, ensuite
premier capitaine et major - commandant le régi-
ment de Remigny; fut maintenu dans sa noblesse,
avec ses frère et sœurs, par ordonnance de M. de
Caumartin, intendant en Champagne, du 29 mai
1670. Il fut tué en Allemagne, au combat d'Al-
tenheim-sur-le-Rhin, le 1" août 1675, laissant
deux enfants de Julienne de Streifft de Lawens-
tein, sa femme, fille de Jean-Rimbert de Streifft
de Lawenstein, maréchal des camps et armées du
roi , baron de Beaucour, seigneur de Tailly,
Romersheim, la Grange, etc., et de dame Anne
Judith de Schelandre, qu'il avait épousée, par
contrat passé au château de la Grange-le-Mercier,
près de la ville de Metz, le 22 juillet 1662 :
A. Jean-Rimberg de Vassinhac, chevalier , sei-
gneur de la Malmaison, lieutenant dans le ré-
giment de Mgr. le Dauphin, ensuite maré-
chal de camp, marié à demoiselle N de
Coupigny ; dont la postérité a fini à ses
enfants ;
B. Gédéonde Vassinhac, mort jeune.
3.° Elisabeth de Vassinhac, testa le 25 août 1682,
et mourut peu de tems après, sans alliance ;
4.0 Olynde de Vassinhac renonça , par acte du
21 novembre 1682, à la succession d'Elisabeth,
sa sœur ; et vivait encore le 19 février 1686,
suivant un acte de ce jour, dans lequel elle se
qualifie dame de Sivry-les-Buzancy, et y de-
meurant.
XIV. Gédéon de Vassinhac , chevalier , seigneur
d'Imécourt, Alliépont, les hautes et basses Loges, Hoc-
cardière et petite Chinery, et de Sivry-les-Buzancy,
brigadier-général des armées du roi, inspecteur-général
de cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint - Louis, gouverneur de Montmédy , etc.; qualifié
haut et puissant seigneur, obtint du roi, le 29 décem-
bre i65i, une commission de capitaine de chcvau-
légers au régiment de cavalerie étrangère du maréchal
DE VASSINHAC 333
de Turenne ; et le, 7 décembre 1 665, celle de capitaine
d'une compagnie de chevau - légers de nouvelle levée; il
était capitaine d'une compagnie dans le régiment de cava-
lerie d'Humières , lorsque S. M. lui accorda, le 17 septem-
bre 1667, un brevet de la charge de major de ce régiment ,
vacante par le décès du sieur de la Haye ; fut maintenu
dans sa noblesse , avec Louis , Elisabeth et Olynde , ses
frère et sœurs, par jugement rendu , le 29 mai 1670,
par M. le Fèvre - de- Caumartin , intendant en Cham-
pagne , sur le vu de ses titres , remontés en 1221 (1), fut
pourvu par le roi, le 26 février 1676 , d'une commission
de la charge de mestre de camp et capitaine de la
première compagnie du régiment d'Humières , vacante
par la démission du chevalier d'Humières , en considé-
ration des services qn'il rendait à S. M. depuis plusieurs
années même dans la charge de premier capitaine et
major dudit régiment ; était colonel d'un régiment de
cavalerie , pour le service du roi , en garnison à Stras -
bourg , lorsqu'il rendit hommage à S. M. , le 1 1 août
1682, en présence des trésoriers de France et juges
ordinaires du domaine du roi , en la généralité de
Champagne , de la moitié de la terre et seigneurie des
hautes et basses Loges , qu'il avait acquise des seigneurs
et dame d'Encourt , mouvante de S. M. , à cause de
son chastel de Sainte- Menéhould ; obtint du roi , le
21 août 1688 , un brevet de la charge de brigadier de
cavalerie ; et le icr décembre 1689 , des provisions de
la charge de gouverneur de la ville de Montmédy ,
vacante par le décès du marquis de Vaudv. Enfin , par
acte passé sous seings- privés , le 20 mars 1697, sa femme
et lui partagèrent leurs biens, par égales portions, entre
leurs enfants , au nombre de huit ; et mourut l'année
suivante 1698. Il avait épousé, par contrat passé au
château d'Imécourt , le 2 décembre i653 , dans lequel
il prend le titre de très - honoré seigneur , demoiselle
Claude de Pouilly, fille de feu très -honoré seigneur
messire Albert de Pouilly , chevalier , seigneur d'Inor,
Pouilly , et Luzy , et de dame Madeleine de Pouilly. De
ce mariage sont issus :
i.° Jean de Vassinhac, chevalier, seigneur, mar-
(1) Lisej i32i .
334 DE VASSINHAC.
quis d'Imécourt, seigneur d'Inor, Soiry, Luzy ,
Amblimont, les hautes et basses Loges, la Hoc-
cardière et la petite Chinery, en dépendant, du
fief de Martin-Court, etc., me6tre de camp d'un
régiment de son nom, devint lieutenant-général
des armées du roi, gouverneur de Montmédy,
inspecteur de cavalerie, et premier sous-lieute-
nant des chevau- légers de la garde du roi, qua-
lifié haut et puissant seigneur, né le 4 janvier
1 65 5; fut d'abord lieutenant réformé au régiment
de cavalerie de Turenne, en 1672; il fit cette
campagne sous le maréchal de Turenne; entra
cornette au régiment de Vins (depuis Cornas et
Ruvigny), le 2 5 octobre delà même année. Ser-
vit sous le maréchal de Turenne en 1673; com-
battit à Sintzeim, à Ensheim, à Mulhausen, en
1674, à Turkeim, à Altenheim en 1675; et ob-
tint une compagnie dans le même régiment à la
mort de son oncle, par commission du premier
septembre. Il se trouva, sous le maréchal de
Luxembourg, au combat de Kokesberg, en 1676;
à la canonade du ca p du prince Charles; au siège
de Fribourg, sous le maréchal de Créquy, en
1677; à l'attaque du pont de Rhinfeld, à l'at-
taque des retranchements de Seckingen, à la dé-
faite du duc Charles, au passage de la Kints, à
la prise de Kell et du château de Lichtemberg,
en 1678; à la défaite des troupes de Brandebourg,
en 1679. Sa compagnie ayant été réformée le 8
août , il lut entretenu capitaine réformé à la suite
du régiment Royal- Roussillon, par ordre du i5.
Il leva une compagnie dans le régiment de
la Valette, par commission du 8 mars 1682, se
trouva , avec ce régiment, au siège et à la prise
de Luxembourg, en 1684; fut reçu chevalier de
justice de l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel
et de Saint - Lazare de Jérusalem, le 1 5 août
1687, suivant des lettres du marquis de Louvois,
grand vicaire - général dudit ordre , datées de
Paris.
Lors du rétablissement du régiment de cava-
lerie de son père (depuis Chartres) , on l'en fit
lieutenant-colonel , par commission du 20 août
DE VASSINHAC. 335
1688. Il servit, avec ce corps, à l'armée d'Alle-
magne, sous le maréchal de Duras, en 1689 ;
obtint le même régiment, sur la démission de
son père, par commission du 18 décembre.
Il était à l'armée de la Moselle en 1690; au
siège et à la prise de Mons, puis à l'armée de la
Moselle en 1691; au siège et à la prise des ville
et château de Namur; au combat de Steinkerque
en 1692.
Quatrième cornette de la compagnie des che-
vau-légers de la garde, par brevet du 2 3 mars
1693. Brigadier, par brevet du 3o, il se démit
de son régiment en faveur de son frère ; fut em-
ployé en Alsace , par ordre du 29 octobre ;à
l'armée de Flandre en 1694; en Hainaut, pen-
dant l'hiver, par ordre du 10 novembre.
Devint troisième cornette le 21 avril 1695 ;
servit en Flandre cette année et la suivante. Est
nommé dans le partage fait par ses père et mère,
le 20 mars 1697; il eut pour son droit d'aînesse
le château d'Imécourt et dépendances, et ratifia
ce partage le i5 décembre suivant.
Deuxième cornette le premier avril 1697 ; il
servit encore en Flandre, et obtint, par provi-
sions du 9 juin, le gouvernement de Montmédy,
vacant par la mort de son père, au camp de
Coudun, près Compiègne, par lettres du 1 3
août 1698. Il commanda à Luxembourg, sous
M. d'Albergotty, par lettres du 27 février 1701.
Eut, le 6 juin suivant, des lettres de service pour
l'armée de Flandre.
Premier cornette le premier janvier 1702 ; ma-
réchal de camp, par brevet du 29 ; employé
à l'armée de Flandre, par lettres du 2 1 avril ; il
contribua à la défaite des Hollandais sous Ni-
mègue.
Employé à l'armée d'Allemagne en 1703, il
servit au siège de Brisack, sous M. le duc de
Bourgogne, au siège de Landau, à la bataille de
Spire, sous le maréchal de Tallart ; il combattit
à Hochstet, sous le même général, en 1704. Fut
créé lieutenant-général, par pouvoir du 26 oc-
tobre ; et deuxième sous-lieutenant de la com-
336 DE VASSINHAC.
pagnie des chevau-légers de la garde par brevet
du 2 novembre.
On remploya à l'armée du Rhin, sous le ma-
réchal deMarchin, en 1705; à la même armée,
sous le maréchal de Villars, en 1706. Il contribua
à forcer les retranchements des ennemis, à la
levée du blocus du Fort-Louis par les ennemis,
à la prise de Drusenheim, de Lauterbourg,
d'Haguenau, de l'Isle-du-Marquisat.
Employé à l'armée du Rhin, sous le maréchal
de Villars, par lettres du 20 avril 1707, il con-
courut à la prise des lignes de Stolhoffen. Déta-
ché, le 11 juin, avec 1200 chevaux, il mit
toute la Souabe à contribution; fît brûler l'ab-
baye de Witingen, qui refusait de payer; évita
les ennemis qui voulaient le couper, rejoignit l'ar-
mée au camp de Schorndorff ; commanda encore
plusieurs détachements avec lesquels il tira des
contributions des environs d'Heidelberg et de
Manheim. Destiné à passer en Provence sous les
ordres de M. le duc de Bourgogne, par lettres
du 6 août, il était parti avec un corps de troupes
lorqu'on apprit la levée du siège de Toulon par
les ennemis. On lui envoya ordre de rejoindre
l'armée de Rhin, où il commanda un corps de
troupes à Stolhoffen depuis le 24 août, et un
autre corps à Bihel, depuis le 8 octobre jusqu'à
la fin de la campagne.
Employé à la même armée, sous le maréchal
de Berwick, en 1708, il commanda un corps
séparé ; commanda, pendant l'hiver, à Lauter-
bourg. Il continua de servir à l'armée d'Alle-
magne, sous le maréchal de Harcourt, en 1709
et 171 1. On lui donna, par commission du 20
février 171 2, le commandement dans le duché
de Luxembourg, vacant par la mort du comte
de Druy ; il le conserva jusqu'à l'évacuation de
cette place ; il devint premier sous-lieutenant
de la compagnie des chevau-légers, le 18
juin 1718 ; se démit de cette place, le 3 août
1719; et se retira dans son gouvernement de
Montmédy, où il est mort au mois de mars
DE VASSINHAC 33y
1745 (1), après avoir fait son testament olo-
graphe, le premier février précédent ;
2.0 Louis-François de Vassinhac, abbé commenda-
taire de la Chalade, chanoine de Notre-Dame de
Rheims, grand prévôt de la collégiale de Mont-
faucon, né le jour de la Toussaint, premier no-
vembre t656 ; abbé de Moureilles, au diocèse de
Maillezais, dès l'an i685 ; fut nommé par le roi
abbé commendataire de l'abbaye de la Chalade,
au diocèse de Verdun, le 6 avril 1692;
3.° Daniel-Henri (nommé aussi Henri - Daniel) de
Vassinhac-d'Imécourt, écuyer, seigneur d'Allié-
pont, mestre de camp d'un régiment de cava-
lerie, ensuite brigadier d'armée, et lieutenant
des gardes du corps de la compagnie écossaise,
né le 27 novembre i657, commença à servir
comme cadet dans le régiment de son père, dès
lan 1669 ; fut fait cornette de sa compagnie en
1672; ensuite lieutenant en 1675. Lorsque son
père fut pourvu du régiment de Seissac, il passa
dans ce corps avec sa compagnie, qui fut la pre-
mière du régiment. En 1678 on le fit capitaine;
fut réformé cette même , année et entretenu
comme tel à la suite de la compagnie du marquis
d'Imécourt ; eut ordre, en 1082, de lever une
compagnie de cavalerie, qui fut incorporée dans
le régiment Dauphin, d'où il sortit en 1689,
pour être lieutenant-colonel du régiment d'Imé-
court, appartenant à son frère aîné ; se trouva,
en 1690, à la bataille de Fleurus, où il se dis-
tingua, ainsi qu'à celle de Steinkerque et de Ner-
winde ; et lorsque le roi nomma son frère à une
cornette de chevau-légers de la garde, il eut son
régiment, à la tête duquel il donna souvent de
grandes marques de valeur , jusqu'à la paix de
Riswick. Louis XIV, instruit de sa capacité et
de son expérience dans l'art militaire, et qui
(1) Voyez le Dépôt de la guerre, les Mémoires du tems.
l'Histoire de la Maison du Roi, par l'abbé de Neufville, t. 2,
p. 57. — La Chronologie historique militaire, par Pinard,
t. 4, p. 557, etc.
XVII. 22
338 °E VASSINHAC.
connaissait sa famille, lui donna une enseigne
dans la compagnie écossaise en 1702, après
la retraite de M. de Saint- Viance ; eut ensuite
une lieutenance, la même année , à la mort de
M. de la Motte- Valeville ; se trouvait alors le plus
ancien des enseignes, et par une faveur extraor-
dinaire, le roi lui permit de vendre son régiment
au marquis de Montauban, en 1703; fut créé
brigadier d'armée, et commanda, en cette qua-
lité toute la maison du roi à la bataille de Ra-
millies, en 1706, où il la mena aux ennemis
avec intrépidité, donnant tête baissée dans leurs
escadrons, sans examiner leur nombre, et perça,
à la tête des gardes, jusqu'à la quatrième ligne;
aussi fut-il mortellement blessé dans la mêlée,
en combattant avec un courage sans pareil. Il
mourut à Namur, regretté du roi, de la cour et
de la ville tant pour son courage que pour son
mérite, qui l'auraient fait parvenir anx premières
dignités de la guerre, si la mort n'avait tranché
le fil de ses jours dans un tems où il devait tout
espérer {Voye\ l 'abrégé chronologique de l'origine
et des progrès de l'état actuel de la Maison du Roi,
et de toutes les troupes deFrance,parSimonLamoral
le Pippre de Noeuf ville , tome 1 er , compagnie
écossaise).
4.0 César-Hector , dont l'article suit ;
5.° Frédéric-Albéric de Vassinhac , major du régi-
ment de dragons de la Lande, puis mestre de
camp de cavalerie, fut tué à la bataille de Fleurus,
le premier juillet 1690. Il était né le i5 novembre
1660 ;
6.° Antoine-Innocent de Vassinhac, né le 12 dé-
cembre 1661, fut tué premier capitaine du régi-
ment d'Imécourt ; il est rappelé, avec ses deux
filles, dans le partage de la succession de Daniel-
Henri, son frère , du 7 juin 1733. Il laissa de
N de Jacqueson, son épouse :
A. Marie-Claude de Vassinhac , épouse de
messire François-Charles-Hyacinthe-Henri ,
marquis de Nettancourt , de Vaubecourt ,
seigneur de Neuville - sur-Orne, capitaine
au régiment de camp-général, cavalerie ;
»
DE VASSINHAC. 330
B. Claude-Eléonore de Vassinhac, mariée à
Charles-Gabriel de Montheval, chevalier,
seigneur du Mesnil-la-Tour et de Mauvage,
brigadier-général des armées du roi ;
.° Jean-Bernard ( 1 ) de Vassinhac , chevalier ,
maréchal de camp, né le 27 janvier i663, fut
d'abord lieutenant et aide-major du régiment de
Picardie, le 14 janvier 1689; il fit la campagne
en Allemagne, sous le maréchal de Lorges, sous
Monseigneur et le maréchal de Lorges en 1690;
sous le dernier en 1691 et 1692. Colonel du ré-
giment d'infanterie de Cottentin à sa création,
par commission du 4 janvier 1693, il le com-
manda sur les côtes jusqu'à la paix de 1698; aux
combats de Carpy et de Chiary en 1701.
Brigadier d'infanterie, par brevet du 29 jan-
vier 1702, il se distingua particulièrement à la
défense de Crémone, le premier février suivant,
et fut employé en sa qualité de brigadier , par
lettres du 21 du même mois; il se trouva à la
bataille de Luzzara, à la prise de cette place et
de Borgoforte, la même année; au combat de
Castelnovo de Bormia, en 1703.
Colonel du régiment d'Auvergne, par com-
mission du premier avril de cette année, il se
démit du régiment de Cottentin ; commanda
celui d'Auvergne à la marche du Trentin et au
combat de San-Benedetto, la même année : aux
sièges de Verceil et d'Yvrée en 1704. Il exerça,
pendant quelques mois, la chaTge de major-
général de l'infanterie de l'armée d'Italie, com-
mandée par M. de Vendôme; fut créé maréchal
de camp par brevet du 26 octobre ; passa au siège
de Verue, en Piémont, et y fut tué le 26 dé-
cembre 1704. II avait épousé, par contrat du 21
janvier 1700, demoiselle Claude de St.-Çuientin,
dont il eut une fille unique, qui suit :
Anne-Claude de Vassinhac, mariée à Henri-
(1) Il est nommé Jean-Louis, dans la Chronol. historique de
Pinard, tom. G,pag. 574.
340
DE VASSINHAC.
Ange, comte d'Apremont, chevalier, sei-
gneur de Barricourt, Lobrelle, etc., à la-
quelle le roi fit don, par contrat de mariage,
de la somme de trente mille livres, et d'une
pension, pour les services de son père ;
8.° Rimbert, ou Rambert-Alexandre de Vassinhac,
capitaine et major du régiment d'Imécourt, né
le 12 septembre 1670, fut tué lieutenant de ca-
valerie à la bataille de Fleurus, en 1690 ;
9.0 Philippe-Anne de Vassinhac, appelé le chevalier
d'Imécourt, mestre de camp d'un régiment de
cavalerie de son nom, ensuite du régiment de
Montgommery , maréchal de camp , né le 5 dé-
cembre 1672, fut tué, en 1705, à Asti, en Italie,
commandant une brigade de carabiniers ( 1 ). Il
avait fait son testament le 8 novembre ; il fit le
marquis d'Imécourt, son frère aîné, son légataire
universel, et décéda à la chartreuse d'Asti, où
il avait été transporté à cause de ses blessures ;
io.° Magdelaine de Vassinhac , mariée , en pre-
mières noces, à Charles de Maillard, seigneur de
Landreville, capitaine, puis lieutenant-colonel
au régiment de monseigneur le duc de Bour-
gogne; et en deuxièmes noces, à N.... de Mail-
lard, baron de Landre et d'Haneffle, vivante
encore en 1733.
-
XV. César - Hector de Vassinhac - d'Imécourt - la -
Loge, marquis d'Imécourt, lieutenant - général des
armée du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, etc., qualifié haut et puissant seigneur. Il
passa par tous les degrés delà milice; d'abord cavalier
dans la compagnie de son père, au régiment d'Humières
en 1672, il servit en Hollande, sous M. le prince, à la
prise de Wesel, d'Emeric, au passage du Rhin, à la
prise de l'île et de la ville de Bommel, à la prise d'Unna,
de Camen, d'Altena, de Zoest, de Xoester de Biele-
feld , en 1673. Il combattit à Sintzeim, à Ensheim . à
Mulhausen, en 1674; à Turckeim, au mois de janvier
(1) Hist de la Milice franc., par le P. Daniel, in-40.. tom. 2,
pag 478.
DE VASSINHAC. j4,
167D. Cornette au même régiment par brevet de 4 mars
suivant, il continua J.e servir en Allemagne, combattit
à Altenheim, après la mort du maréchal de Turenne,
contribua à la levée des sièges d'Haguenau et de Saverne
par les ennemis.
Il était aux sièges de Valenciennes, de Cambrai et de
sa citadelle, en 1677; x trouva au siège d'Ypres, à la
bataille de Saint-Denis près Mons. Après la réforme, il
fut fait lieutenant de la compagnie de son père au régi-
ment de la Valette, par lettres du i5 août 1679. ^ ^eva
une compagnie au régiment Dauphin, cavalerie, par
commission du 7 mai 1682; servit à l'armée de Flandre
qui couvrit le siège de Luxembourg en 1684. Sa com-
pagnie ayant été réformée par ordre du 26 septembre de
la même année, il en leva une nouvelle dans le régi-
ment de son père, lors de son rétablissement, le 20 août
1688; servit avec le régiment à l'armée d'Allemagne,
sous le maréchal de Duras, en 1689; à la bataille de
Fleurus, en 1690; au siège de Mons, puis à l'armée de
la Moselle, en 1691- au siège et à la prise des ville
et château de Namur, au combat de Steinkerque, au
bombardement de Charleroy, en 1692.
Lieutenant-colonel du même régiment, lorsque son
frère en tut fait mestre de camp, par commission du
24 mai 1693. Il combattit à Neerwinde, servit au siège de
Charleroy; à l'armée de Flandre, en 1694 et 169 5; à
l'armée de la Meuse, en 1696 et 1097.
A l'armée d'Allemagne, en 1701. Passe avec son ré-
giment en Italie en 1702, il combattit à Luzzara la même
année ; à Castelnovo de Bormia, en i~o3. On lui donna
rang de mestre de camp de cavalerie, par commission
du premier juillet : il contribua, an mois d'octobre, à
la défaite du général Viscomti, à la prise d'Ast, et à la
soumission de Villeneuve d'Ast, au mois de novembre.
Il était aux sièges de Verceil, d'Yvrée et de sa citadelle,
en 1704; au siège de Vérûe, à la bataille de Cassano,
en 1705.
Brigadier, par brevet du 7 mars 1706, il concourut
à la victoire remportée à Calcinato ; se trouva au siège
et au combat de Turin.
Employé à l'armée des frontières du Dauphinc, par
lettres du 20 avril 1707, et à l'armée de Provence, par
autres lettres du 16 août, sous le maréchal de Tessè, il
342 DE VASSINHAC.
contribua à la levée du siège de Toulon par les ennemis.
Il servit sur la même frontière sous le maréchal de Vil-
lars, en 1708 ; à l'armée d'Allemagne sous le maré-
chal de Harcourt, en 1709 ; commanda dans la Tarantaise,
le Chablais et le Faucigny pendant l'hiver de 1709 à
17 10. Par ordre du 25 octobre, servit encore en Alle-
magne en 171 o et 171 1 ; on lui donna, par commission
du 17 octobre, un régiment de cavalerie de son nom:
on l'employa sur les lignes de la Louttre pendant l'hiver,
par ordre du 28.
Employé à l'armée du Roussillon sous le comte de
Fiennes, en 1712, il battit dans plusieurs rencontres les
révoltés de la Catalogne; passa en Allemagne , en 171 3 :
se trouva au siège et à la prise de Landau et de Fribourg.
Son régiment ayant été réformé par ordre du 10 no-
vembre 171 3, il fut incorporé avec sa compagnie dans
le régiment de la Trémoille (depuis Balincourt) , et
employé en qualité de brigadier au camp de la haute
Meuse, sous le marquis de Coigny, par lettres du 2 mai
1714. On le fit maréchal de camp, par brevet du 8 mars
171 8, en se démettant de sa compagnie; et lieutenant
général des armées du roi, par pouvoir du 20 février
1734. Il ne servit point en ces deux qualités (1). Il rendit
trois hommages au roi, en sa chambre du Domaine en
Champagne, à Châlons, le premier, le 17 juin 1722,
à raison de sa terre et seigneurie d'Imécourt, mouvante
de S. M. à cause de son château de Sainte-Menéhould,
laquelle lui appartenait, comme donataire, par son
contrat de mariage, de Jean de Vassinhac-d'Imécourt,
gouverneur de Montmédy ; le second, le 29 novembre 1731,
pour sa terre et seigneurie des hautes et basses Loges ; et le
troisième conjointement avec Innocent-Marie, son fils, le
19 août 1739, pour un quart de la totalité, et un sep-
tième en trois parts, les 16 faisant le tout, de la terre et
seigneurie de Sivry-les-Busancy ; partagea, par acte
passé le 7 juin 1733, avec Jean, son frère, et Magde-
leine, sa sœur , la succession de Daniel-Henri , leur
frère;. -et mourut le i3 décembre 1743, âgé de 88 ans;
Il avait été marié deux fois: 1 .° avant l'année 1686, à
N... Geroteau ; 2.0 par contrat passé au château de Mercey,
__
(1) Chronol-rnilit . dePinard, tome V.page 125.
\
DE VASSINHAC. 3^3
le 26 août 171 5, à demoiselle Innocente de Sercey,
tille de Jacques de Sercey, chevalier, seigneur de Mer-
cey. Saint-Prix, Largillias , etc., et de dame Louise de
Pouilly. Ses enfants sont :
Du premier lit :
1 .° Alexie - Magdeleine de Vassinhac-d'Imecourt,
abbesse de Juvigny, au diocèse de Trêves, née
en 1686, fit ses vœux le 14 de septembre 1703 ;
l'abbaye de Juvigny étant venue à vacquer, elle
en fut élue abbesse d'une voix unanime, le 18 mars
171 1, quoiqu'elle ne fut alors âgée que de 2 5 ans,
obtint ses bulles le 3 des nones de mai, et reçut
la bénédiction le 3o août. Elle mourut, le 17 juil-
let 1777, à l'âge de 91 ans.
2.0 N.... de Vassinhac, religieuse de Saint- Pierre
à Rheims ;
3.° Louise de Vassinhac-d'Imecourt, mariée à Louis
d'Yvory, seigneur de Lamet.
Du second lit :
4.0 Jean de Vassinhac-d'Imecourt, obtint du roi
un brevet de cornette en la compagnie de Bran-
cas, dans le régiment de cavalerie de Noailles,
daté de Fontainebleau, le 25 novembre 1733 ; fut
pourvu par S. M., le 14 mars 1735, d'une com-
pagnie dans le régiment de cavalerie dWncezune,
vacante par la démission du sieur de Termes ; et
mourut avant le 16 janvier 1737 ;
5.° Innocent-Marie, dont l'article suit ;
6.° Elisabeth de Vassinhac , religieuse à Juvigny ;
7.0 Louise- Victoire de Vassinhac fut nommée coad-
jutrice d'Alexie-Magdeleine, sa sœur, abbesse de
Juvigny, le 26 octobre 1772 ; lui succéda en
1777 ; et est morte en 1806 ;
8.° Marianne-Scholastique de Vassinhac-d'Imecourt,
mariée à Charles de Maillard, baron de Landre,
son cousin germain.
XVI. Innocent-Marie de Vassinhac, chevalier, mar-
quis d'Imécourt, seigneur d'Inor, les hautes et basses
Loges , Luzy , Sivry-les - Buzancy , Amblimont , etc.
colonel du régiment de Périgord, fut fait enseigne de
la compagnie colonelle du régiment de Champagne, par
lettres du roi, du i5 mai 1734 ; et lieutenant de la com-
344 DE VASSINHAC-
pagnie de Sanoix dans le régiment de Champagne, le 20 août
suivant ; fut pourvu, le 16 janvier 1737, d'une commis-
sion de capitaine d'une compagnie dans le régiment de ca-
valerie d'Ancezune, vacante par la mort de M. d'Imécourt,
son frère ; fit hommage, avec César-Hector, son père, le
19 août 1739, à S. M. pour une partie de la seigneurie de
Sivry-les-Buzancy ; obtint du roi, le ier décembre 1745,
une commission de la charge de colonel du régiment
d'infanterie de Périgord, vacante par le changement de
M. le marquis de Mailly à celle de colonel d'un autre
régiment ; fut nommé chevalier de l'ordre royal et mi-
litaire de Saint- Louis , par lettres du roi datées de
Bruxelles, le 16 juin 1747, et mourut, le 5 septembre
suivant, à l'âge de 27 ans, des suites des blessures qu^l
avait reçues à l'affaire de l'Assiette, le 19 juillet de la
même année ; après avoir fait son testament le même
jour, 19 juillet; il fut enterré à Briançon. Il avait épousé
par contrats passés les i5, 16 et 21 mars 1738, demoi-
selle Marie- Thérèse de Custine, née comtesse de Viltz-
de-Brandeville (1), fille de haut et puissant seigneur mes-
(i) Parmi les plus anciens chevaliers du Luxembourg, on
compte avec raison les seigneurs de Wiltz, qui se distinguèrent
autrefois comme les autres par leurs libéralités envers les églises
et les monastères. On ne peut marquer au juste l'origine de
cette maison, tant elle est ancienne ; elle est connue dès le
dixième siècle, puisque nous lisons qu'un seigneur de ce nom
épousa, vers l'an 980, Clémence, fille d'Arnould de Graason,
premier comte de Chiny, et que de ce mariage sortirent plu-
sieurs enfants, qui illustrèrent sa postérité. L'année 1:92, vi-
vait Vautier de Wiltz et de Beffort, ou de Beauffort, dont le
neveu s'appelait Vautier de Meissembourg ; et au siècle suivant,
Frédéric de Wiltz vendit la terre de Dale à la comtesse Erme-
sinde, souveraine de Luxembourg. L'an 1256, un autre Vau-
tier de Wiltz fit une donation à l'abbaye d'Heinenerode. Vau-
tier de Wiltz blessa le duc de Brabant à la bataille de Worin-
gin, en 1288.
Ils portaient autrefois le titre de barons ; mais la baronnie de
Wiltz a été érigée en comté l'an 1629, en faveur de Jean,
baron de Wiltz, gouverneur de Thionville, et ensuite de Lim-
bourg. Beauffort, ou Beffort, était le nom d'une branche ca-
dette de la maison de Wiltz : sa lerre et son château étaient
près d'Epternach ; elle portait pour armes, comme les barons
de Wiltz : d'or, au chef de gueules, mais brisé d'un lambel
DE VASS1NHAC. 345
sire Charles-Ferdinand de Custine , chevalier , seigneur
et comte de Wiltz , baron d'Aufflance et du Faybillot ,
d'argent à cinq pendants. Elle a eu plusieurs chevaliers de l'ordre
Theutonique, et un grand-maître, nommé Charles de Bef-
fort, qui fit bâtir la ville de Christmemmel, en Lithuanie.
Cette maison s'est éteinte dans la personne de Marguerite de
Wiltz, qui épousa à Bruxelles, en i656, Christophe de
Custine, baron d'Aufflance, etc., fils de Louis de Custine et
de Marguerite d'AUamont, à la charge par lui et ses descen-
dants de prendre le nom et les armes de Wiltz, le comté de
Wiltz ayant été érigé en faveur de tous les enfants à naître, les
filles au défaut des mâles.
Sa postérité a continué jusqu'à son arrière-petit-fils, Théo-
dore de Custine, comte de Wiltz et de Louppy, baron d'Auf-
flance et de Meissembourg, par sa mère, dont la sœur, Marie-
Thérèse de Custine, née comtesse de Wiltz et de Brandeville,
a épousé, comme il a été dit, Innocent-Marie de Vassinhac.
marquis d'Imécourt,? et a réuni les biens et les titres de sa fa-
mille. Elle possédait le comté de Brandeville du chef de sa tri-
saïeule, Marguerite d'Allamont, ce comté ayant été érigé, le
ii décembre i652 , pour les filles au défaut des mâles, par
Philippe IV, roi d'Espagne, en faveur Je Théodore d'Alla-
mont, gouverneur de Montmédy pour les Espagnols.
On a dit plus haut que les seigneurs de Wiltz avaient porté
le titre de barons jusqu'à l'érection de leur baronnie de Wiltz
en comté, en 1629. Les motifs de cette érection, rapportés
dans la patente du roi Philippe III, ont paru si honorables
pour cette maison, qu'on a cru devoir les insérer ici textuel-
lement :
« Philippe, par la grâce de Dieu, roy de Castille, de Léon.
» d'Arragon, des deux Siciles. etc Nous ayant été faict
» rapport des bons et aggréables services, que par longues an-
» nées a faict à nos prédécesseurs et à nous nostre cher et féal
» messire Jean, baron de Wiltz, de nostre conseil de guerre.
» et gouverneur de Thionville, tant en ladicte charge, qu'il
- a exercée pendant l'espace de vingt années, avec toute fidé-
» lité et satisfaction, qu'auparavant, en plusieurs expéditions
• militaires, en noz Pays-Bas, et en aultres affaires d'impor-
• tance et confiance, ayant pour ce, faict plusieurs voyages à
» ses propres frais, tant à la cour de Bruxelles, qu'ailleurs, en
» tout quoy il s'est fort louablement acquitté de son debvoir,
• à l'imitation de ses ancestres et parens, qui se sont tousjours
» emploiez avec beaucoup de zèle au service de leurs princes
» souverains, nosditz prédécesseurs ; et dernièrement feu son
■ père, lequel, pendant les derniers troubles de nosditz Pays-
346 DE VASSINHAC.
seigneur de Villers-le-Rond , Raisdorff , Allamont ,
Dampierre , Malandry , Bittbourg , etc. , et de haute
et puissante dame Marie-Xavière d'Arnoult , baronne de
Meissembourg. De ce mariage sont nés :
i.° Jean-Marie de Vassinhac - d'Imécourt , mort
jeune ;
2.0 Marie-Charles-Ferdinand de Vassinhac , comte
d'Imécourt , et de Brandeville , mestre de camp
de cavalerie , et chevalier de St-Louis , naquit le
» Bas, et durant l'absence du feu comte de Mansfelt hors de
» de son gouvernement de la province de Luxembourg, et
» arresté par les estats-généraulx desditz pays, lors désobeyssans
» a nostre couronne, fit tout bon debvoir pour maintenir la-
» dicte province en la deue obéyssance, nonobstant qu'il fut
» sollicité avec beaucoup d'importunité par lesditz estats, pour
» employer à leur faction, masquée de l'intention et service
» de feu le roy Philippe second, nostre très-honoré grand-
» père, de glorieuse mémoire, le crédit et autorité qu'il avait
« en icelle province. A quoy, combien que plusieurs géné-
» raulx se fussent laissez porter, il demeura néantmoins tous-
» jours ferme et constant, continuant en son debvoir, avec
» toute fidélité. A laquelle cause il fut puis après par sadicte
» majesté honoré de plusieurs charges très-importantes qu'il
» exerça au grand contentement et satisfaction de ses souve-
» rains ; s'estant aussi trouvé ès-siéges de Mets et bataille de
» Saint-Quentin, qu'il fit monstre de son courage et valeur.
» Et à son exemple, son fils aisné, après avoir servy par l'es-
» pace de trois ans, en qualité de gentilhomme de la bouche
» à feu le roy nostredit grand-père, se mit à suivre les guerres
» contre les François, où il il fut faict prisonnier, et receut dif-
» lérentes blessures, desquelles finalement il mourut. Comme
» de mesme ledict messire Jean, baron de Wiltz, avec son
» 'frère maisné, gentilhomme de la bouche de nostre très-
» cher et très-an»é bon oncle l'archiduc Albert, que Dieu ait
» en gloire, en ont receu plusieurs, dont le dernier en dc-
» meura estropié de son bras droit. Considéré en oultrc que
» ladicte maison de Wiltz a prins son origine et extraction des
» marquis et comtes d'Arlon et Chiny, s'estans sesditz prédé-
» cesseurs par cydevant intitulez seigneurs haut vouez du mar-
*> quisat dudict Arlon, et que d'ailleurs ledict baron de Wiltz
» a prins alliance avec la fille du marquis d'Ogliani, de la
» maison de Rye. Pour ce est-il que, etc. Donne en nostre
» ville de Madrid, royaulme de Castillc, le trente uniesme
» jour du mois de may, l'an de grâce 162g. »
DK VASSINHAC. 347
i3 décembre 1743 ; servit en qualité de mousque-
taire de la garde ordinaire du roi , depuis le 26 jan-
vier 1761 jusqu'au 8 février 1762 , qu'il obtint la
charge de cornette de la compagnie de Pouilly
dans le régiment de Royal-cavalerie ; rendit hom-
mage , avec son frère et sa sœur , au roi , le
22 septembre 1762 , pour une partie de la sei-
gneurie de Sivry-les Buzancy , relevant de S. M.
à cause de son château de Sainte-Menehould ,
et donna au roi le (dénombrement de sa terre des
Loges, le 1" de l'année suivante ; obtint du roi
le 1" mars 1763 , une commission de capitaine
d'une compagnie dans le même régiment de
Royal Cavalerie , vacante par la mort de M. Mail-
lard de Landre; et, le 25 août 1767 , un brevet
de la charge d'aide-major du même régiment ;
fut nommé chevalier de l'ordre royal et militaire
de St. -Louis, le Ier février 1779 ; mestredecamp
de cavalerie; est mort le 21 janvier 1780, colonel
en second du régiment de Royal-cavalerie ;
3.° Marie-Louis-Charles , dont l'article suit ;
4.# Marie- Henriette de Vassinhac-d'Imécourt , fut
mariée, le 2 décembre 1762 , à Albert- Louis ,
baron de Pouilly , chevalier , baron de Chaufour,
capitaine de cavalerie au régiment Royal , ensuite
colonel du troisième régiment des chevau-légers.
XVII. Marie- Louis -Charles de Vassinhac- d'Imé-
ooobTj vicomte d'Imécourt , chevalier, comte de Bran-
deville et de Louppy , seigneur d'Inor , Sivry , Luzy ,
Allamont, Amblimont , Alliépont , les hautes et basses
Loges , la Hocardière , la petite Chinery , ;du fief de
Martincourt , etc. , mestre de camp de cavalerie , premier
lieutenant des gendarmes de la Reine , puis major du
corps de la gendarmerie, gentilhomme d'honneur de
monseigneur le comte d'Artois , et chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis , qualifié haut et puissant
seigneur , est décédé à Paris , le 3 mars 1 786 , âgé de
trente-neuf ans. Il avait épousé, par contrat du i"juin
1778 , demoiselle Charlottc-Ferdinande de Chauvelin ,
dame pour accompagner madame Elisabeth de France ,
fille de Claude-François , marquis de Chauvelin , lieu-
tenant-général des armées du roi , grand-croix de l'ordre
348 DE VASSINHAC.
de Saint- Louis , noble génois , gouverneur d'Huningue ,
maître de la garderobe du roi , et son ambassadeur à
la cour de Sardaigne , et de dame Agnès-Thérèse Mazade.
De ce mariage sont issus :
1 .° Charles-Gédéon-Théodore , dont l'article suit ;
2.0 Charles - Ferdinand - Théodore de Vassinhac-
d'Imécourt , sous-lieutenant au septième régiment
des hussards, attaché à Tétat- major du maréchal,
duc de Dantzick, fut tué, le i3 avril 1806 , au
siège de Dantzick , à l'âge de vingt-un ans , et
fut inhumé dans l'église de l'abbaye d'Oliva;
3.° Françoise-Henriette-Marie- Louise de Vassinhac-
d'Imécourt , mariée à M. Amédée-Marie , marquis
de Clermont-Tonnerre , lieutenant-colonel au
Corps- Royal d'état-major , chevalier de la Légion-
d'Honneur.
XVIII. Charles-Gédéon-Théodore de Vassinhac ,
comte d'Imécourt , sous-lieutenant des Mousquetaires ,
ire compagnie, en 1814 , lieutenant-colonel du Corps-
Royal d'état - major , attaché à la garde , chevalier de la
Légion-d'Honneur , a épousé, en 1808, demoiselle
Albertine -Constance -Philippine -Joséphine de Sainte-
Aldegonde , fille de très-haut et très-puissant seigneur
messire Louis-Charles, comte de Sainte - Aldegonde ,
de Noircarme , d'Hust et du Saint-Empire romain,
marquis de Callembercq ; lieutenant des Gardes du
corps du roi, compagnie d'Havre, chevalier de Saint-
Louis et de la Légion-d' Honneur , et de très-haute et
très-puissante dame madame Maiïe-Madeleine-José-
phine de Bouchet-Sourches-de-Tourzel , petite-tille de
madame la duchesse de Tourzel , née de Croy-d'Havré ,
gouvernante des enfants de France. De ce mariage sont
nés :
1 .° Charles-Ferdinand-Philippe , né le 19 septem-
bre 1 808 ;
2.0 Charles- Edmond-Marie , né le 12 juin 181 2 ;
3.° Charles- Louis-Xavier , né le 2 décembre 1814;
4.0 Arthur-Charles- Paul , né le 3o décembre 18 1 6 ;
5.° Charlotte - Henriette-Louise-Juliette , née le
3 avril 1819.
DE VASSINHAC. 349
Branche de Beyssac , éteinte.
N. B. La branche de Beyssac, ou Bayssac, en Limou-
sin, éteinte depuis long-tems , parait avoir été formée
vers le milieu du treizième siècle, par un des fils puînés
( ou présumés tels ) , de Guillaume I de Vassinhac, che-
valier. D'après cette conjecture, qui n'est pas dénuée
de vraisemblance, nous commencerons sa filiation à :
III. Guy de Vassinhac, Ier du nom, paraît, avec
ses frères, dans des titres de la chartreuse de Glandiers,
des années 1254 et 1263. ( Voy. ci-devant, au degré
d'Etienne III) . On lui donne pour enfants :
i.° Guillaume de Vassinhac est énoncé oncle des
enfants d'Hélie de Vassinhac, dans un acte, daté
du samedi après la fête de saint Nicolas de mai
1 3 14 ;
2.0 Bertrand de Vassinhac, chevalier, avait, ainsi
qu'Hélie, son frère, des droits à Pompadour,
suivant un acte de l'an 1285; il était même,
suivant des mémoires domestiques, co-seigneur
du même lieu. Il épousa Alpaïs, ou Alpadie,
comme on l'apprend d'un acte de l'an i3i5, par
lequel il assigna, sur tous ses biens, une rente
qu'il avait d'abord affectée sur la dot de cette
dame, et qu'il avait vendue ensuite à Geoffroi
Hélie, chevalier. Il eut de ce mariage:
Bertrand de Vassinhac, damoiseau, qui eut
pour femme, Almodie de Livron, suivant
la quittance qu'il donna, en 1 3 1 1, à Jaubert
de Livron, damoiseau, son beau-frère, fils
d'Arnaud, et de Marie de Feragut, de la
somme de soixante livres en argent et des
habits, joyaux et meubles, qui avaient été
promis pour dot à la même Almodie, sa
femme. On ignore s'il a laissé des enfants.
3.° Hélie, dont l'article suit;
4.0 Philippe de Vassinhac, est qualifié damoiseau
de Montais, dans un hommage qu'il fit à 1 evêque
de Limoges, en 129D ; uni à Hélis, sa femme,
350 DE VASSINHAC.
fille de feu Jean Prévôt, et à Jean de Vassinhac,
leur fils, il fit, en i3o2, une vente au même
prélat, qui était Renaud de la Porte ; et vivait
encore en i3i5. (Arch. de Vévéché de Limoges);
5.° Etienne de Vassinhac, en i3o8 ;
Jean de Vassinhac , chanoine d'Agen , nommé ,
comme témoin, dans un hommage rendu, en
1295, à l'évêque de Limoges, était probablement
frère des précédents.
IV. Hélie de Vassinhac, damoiseau de Beyssac,
qualifié dans la suite chevalier, avait des droits à Pom-
padoùr, suivant un acte de l'an 1285. Il |acquit divers
héritages, dans la paroisse de Beyssac, en 1295 et en
1298, et une maison, située dans celle de Saint-Bonet,
en 1307. Guy Flamenc, chevalier, lui vendit, le ven-
dredi après la fête de sainte Claire 1 3o8 , une rente en
grains, mesure de Lubersac, due sur les ténements
de la Sudrie et .e la Chabasserie , dans la paroisse
de Viniolio ; et Guy de Guillabaud, damoiseau, fils de
feu Etienne, chevalier, lui fit vente, le samedi après
l'invention de Sainte-Croix, de la même année, une
rente sur les ténements de la Sudrie et la Vacherie,
dans la même paroisse, laquelle avait été promise en dot
à Eyssaline Flamenc, sa femme, par Guy Flamenc, che-
valier, son père. Il acquit de Bertrand de Troche, une
rente de douze setiers de seigle, dans la paroisse de
Troche, pour le prix de quinze livres de bons tournois
noirs, par acte passé, le mercredi après le dimanche
Lœtare, Jérusalem, i3o8 (v.st.), en présence d'Etienne
de Vassinhac, de Guy de Bochard, et de Guillaume
des Imberts. Il fit l'acquisition d'une autre rente de Guil-
laume Judicis de la Coste, par acte du samedi avant l'Epi-
phanie, i3io (v.st..). Et le lundi après la fête de sainte
Marie-Madeleine, i3n, Golfier de Jaubert, damoiseau,
lui fit vente de tous les droits que feu Hélie de Jaubert,
chevalier, son père, avait acquis de noble Guy Flamenc,
chevalier, sur le ténement de la Sudrie, consistant,
entr'autres, en quatre journées de corvées et soixante sols
de taille et de guet, payables à la volonté du seigneur.
Il ne vivait plus en 1 3 14, suivant un acte du samedi
après la fête de saint Nicolas de mai, de cette année,
passé au sujet d'une contestation élevée entre Béatrix,
DE VASSINHAC. 35l
sa veuve, hier de la Rivière, chevalier, et Guillaumo
de Vassinhac (oncle des enfants d'Hélie ). Il avait
épousé Béatrix de Bochard, fille de Guy de Bochard,
surnommé l'Ecuier ; dont il eut trois enfants ;
i .° Guy , dont l'article suit ;
2.° Marguerite de Vassinhac , mariée à Bertrand-
Artus de Coussac, chevalier , qui donna quit-
tance en i32Ô, à Guy de Vassinhac, son beau-
frère, de la somme de cent livres de vingt setiers
de seigle, et des meubles, robes, et joyaux,
promis en dot à sa femme ;
3.° Almodie de Vassinhac , épousa Jaubert de
Livron, chevalier, fils d'Arnaud de Livron,
aussi chevalier, avant l'an i32i.
V. Guy de Vassinhac , II* du nom , chevalier ,
seigneur de Beyssac, de Coussac, etc., était mineur
lorsqu'il perdit son père ; il fut mis sous la tutelle de
de sa mère, et avait pour curateur, en 1324, Bertrand
de Vigier (ou Viguierj, licencié es -lois; il reçut,
avec sa mère, en i320, une reconnaissance pour des
héritages, situés dans la paroisse de Coussac; tran-
sigea, du consentement de la même dame, le vendredi,
lendemain de l'Ascension, i32i, avec Guy Albert,
mari de Marguerite, sœur de Jaubert de Livron ; donna
procuration, le mercredi avant la fête de saint Luc ,
1324, à Guy de Fay [de Fagu), Guy Albert, Etienne
de Vassinhac, Imbert de Bayssac, Audoin de Ramond
et Foucher de Fay, pour gérer ses affaires, par acte
passé à Toulouse, en présence de Radulphe la Fière.
docteur ès-lois, d'Etienne del Guarric, bachelier ès-
lois, etc. ; enfin il acquit , le samedi après la quinzaine
de Pâques, 1342, tous les biens, héritages, que Pierre
et Arnaud de Cours {cte Cortibus 1, frères, damoiseaux,
avaient dans le bourg de la Forêt, pour le prix de
deux cents livres. On ignore la date de sa mort. Il avait
epousé Raimonde de l'Esperuc, fille de noble Robert
de l'Esperuc, chevalier, et de N... de Labenage, suivant
une quittance dotale de l'an 1324. On présume qu'il
eut de ce mariage, entr'autres enfants :
Etienne de Vassinhac, évêque de Vabres, en Rouer-
gue, dès l'an 1364; il conféra, Tan 1374, l'église
352 DE JAUBERT.
de Saint-Paul, sur la présentation d'Alixend,
abbesse de Nonenque ; est mentionné dans les
chartes de l'abbaye de Siivanès, des années 1378
et 1396; et donna une procuration cette dernière
année ; assista, par procureur au concile de Pise,
en 1409 ; et mourut, suivant Chenut, le 24 no-
vembre 141 2.
Armes : d'azur à la bande d'argent, cousue de sable.
Supports: deux sauvages,
JAUBERT ( de ) , en Périgord , en Angoumois et
en général dans toute la Guienne, en Champagne, en
Lorraine, etc. (1). Cette maison, originaire du Limousin,
est d'ancienne chevalerie, et tient, de tems immémorial,
un rang distingué dans l'ordre de la noblesse, par son
ancienneté, une longue suite d'importants services mili-
taires, de grandes possessions, et un grand nombre de
bonnes alliances. Le nom de Jaubert a été illustré dès
le douzième siècle, par un grand-maître de l'ordre de
St.-Jean de Jérusalem, et ses premiers auteurs connus,
figurent avec avantage dans les chartes du Limousin dès
le même siècle et dans le siècle suivant (2). Gerald et
Pierre de Jaubert , frères , vivaient vers l'an 1 206 , avec
I m berge de Nantiac, leur mère, étaient déjà décorés
de la chevalerie, en 1221. On trouve des preuves de
services militaires rendus à l'état par leurs descendants,
dès le règne de Philippe de Valois. Pierre et Guillaume
(1) Le nom de Jaubert est patronimique, c'est-à-dire un
nom de baptême, devenu nom de famille. Son orthographe
varie souvent dans les titres français, et encore plus dans les
latins: on le trouve écrit, Jaubert, Jouber , Jauber, Jobert, etc. ;
et en latin, Jaubertus, Jalbertus, Joubertus, Josbertus, Jot-
bertus, Gaubertus, Gausberlus, Gosbertus, etc.
(2) Il n'est question ici que de la filiation suivie de la maison
de Jaubert. Quant à son nom, il est certain qu'il est connu bien
long-tems avant le douzième siècle. Dom Mabillon fait men-
tion dans sa Diplomatique, page 574, d'un seigneur, nommé
Jaubert (Jalbertus), qui souscrivit, avec plusieurs autres sei-
gneurs, le testament de Pons-Raimond, comte de Toulouse et
de Rouergue, l'an 960, etc.
DE JAUBERT. 353
de Jaubert servaient dans les guerres anglaises, l'un,
en 1 338, et l'autre, en 1347. Goifier de Jaubert servait
en qualité d'écuver, en i338, suivant une quittance de
ses gages militaires, qu'il donna à Renaud Croulebois,
trésorier des guerres, le 4 décembre de cette anne'e.
Guillaume de Jaubert, aussi écuyer, servait en Poitou
et en Saintonge, sous le gourvernement de monseigneur
Jean de Clermont, suivant une quittance qu'il donna
à Cognac, le 20 juillet 1 354. Pierre et autre Pierre de
Jaubert, père et fils, seigneurs de Nantiac , étaient par-
venus l'un et l'autre au grade de chevalier, dans le
quatorzième siècle, etc.
Elle a contracté des alliances directes avec les maisons
d'Abzac-de-la-Douze , des Achards-de-Joumard, d'Aix,
ou d'Aytz, de Saint-Astier , d'Aubusson, d'Aydie, de
Beaupoil-de-Saint-Aulaire, de Berlaymont , de Bon-
neval, de Brie, de Carbonnières, de Castelnau, de Chabans,
de Coignac, de Cosnac, de Cotentin-Tourville, de la
Cropte, de Durfort-de-CivraCj de Foucauld-de-Lardi-
malie, de Saint-Gelais, de Gimel, de Gourdon-de-
Genouillac, de Joussineau, de Lambertie, de Lastours,
du Lau, de Lestrade, de Lubersac, de Neuville, de
Noailles , de Pompadour , de Pons-Saint-Maurice, du
Puy-de-Brémont, de Raimond, de Saintours , de Sali-
gnac-de-Fénélon , de Saulx-Tavannes , de Talleyrand ,
de !a Tour, de Vaucocour, de Villelume, et d'un grand
nombre d'autres, pour la plupart d'origine chevale-
resque, etc.
Cette maison a formé plusieurs branches, dont la plupart
sont éteintes : celles qui subsistent encore reconnaissent
pour leur fondateur ou père commun, Audoin de Jaubert,
chevalier, seigneur de la Rochejaubert, de Nantiac, etc.
vivant encore au commencement de quinzième siècle ,
lequel laisse deux fils : 1 .° Goifier de Jaubert, Ier du
nom , seigneur de la Rochejaubert , tige des branches
de l'Etang, de la Faye et des Vallons, qui subsistent
encore ; et 2.0 Bernard de Jaubert , qui épousa , vers
l'an 1420, Marie de Saint-Astier, dame et héritière des
terres d'Allemans, Saint-Severin , Montardit , Mon-
tagrier, Marouates et des Rivières. De ce mariage na-
quirent trois fils: i.° Hélie de Jaubert , tige de la
branche des seigneurs d'Allemans, éteinte dans la maison
du Lau : 2.0 Roger, auteur des seigneurs de Saint-Se-
XVII. 23
354 DE JAUBERT-
vérin et Saint-Gelais, fondus dans la maison de Tal-
leyrand ; et 3.° Audoin de Jaubert, dont descendaient
les seigneurs, vicomtes de Nantiac, qui ont fini dans la
maison de Bonneval.
Outre ces branches dont l'origine est connue, et sur
lesquelles on a des renseignements certains et positifs,
on en trouve plusieurs autres, telles que celles de
Barrault, de la Bastide, des Vallons, de Rassiols, etc.,
dont la séparation d'avec la souche, remontant aux
douzième et treizième siècles, il n'est pas facile d'en
connaître l'époque précise, à cause de la perte que la
plupart des familles de la Guienne firent de leurs papiers,
lorsque cette province fut occupée par les Anglais.
Parmi les nombreuses possessions qui sont entrées
successivement dans la maison de Jaubert , soit en
Périgord, soit dans d'autres provinces, on remarque
plusieurs anciennes châtellenies et des terres titrées,
telles que les comtés de Bourzac et d'Allemans, la
vicomte de Nantiac, les baronnies de Saint-Séverin,
de Juvenie, etc.
Avant de donner la filiation suivie de cette maison,
on rapportera, par ordre chronologique, les noms des
sujets qu'il n'a pas été encore possible de rattacher
suffisamment aux degre's, qui vont suivre.
Guillaume de Jaubert (Jausbert) , frère et héritier
de Wauthier de Jaubert, confirma, au mois de juin
1248, le legs fait par son frère, de onze journaux de
terre, au finage d'Escuir, à l'abbaye de Saint-Sauve (1);
et ne vivait plus en 1 270, suivant un acte de vente
faite à la même abbaye, par Gilles de Campignelles,
et Marguerite, sa femme.
Hélie de Jaubert , chevalier , seigneur du château
inférieur de Pompadour, et dame Marguerite, sa femme,
firent don, au mois d'août 1260, aux chartreux de
Glandiers, en Limousin, des lots et ventes de tous les
biens que les religieux de ce monastère avaient acquis
dans leur fondalité (2).
(1) Cartul. de l abb. de Saint-Sauve, ou Saulve, à Montrcuil-
sur-Mer.
(2) Extr. du Cartulaire de Glandiers, dans le porte/. 1 86 de
GaignièreSyfol. 3oi.
DE JAUBERT. 355
Guillaume de Jaubert {Jauberti), chevalier de la
Gualamacha, et Pierre de Jaubert, damoiseau, son
fils, sont nommés dans un acte de l'an 1275(1).
Adêmar de Jaubert était chanoine de l'église de
Limoges, en 1304(2).
Golfier de Jaubert. seigneur de Pompadour (en partie),
damoiseau, rit un accord, le mardi après la fête de
saint Jean-Baptiste i3o8, avec Gérard Quintin, prieur
de la chartreuse de Glandiers (3); il était fils d'Hélie,
et avait épousé Galienne, dont il eut, entr'autres en-
fants, une fille, appelée la Compter, mariée, en i320, à
Guillaume Radulphe, damoiseau de Lubersac, suivant
la quittance de sa dot, datée du mardi, jour de saint
Biaise, de la même année.
Golfier de Jaubert (Gauffier Joubert), écuyer, donna
quittance de ses gages militaires, à Renaut Croulebois,
trésorier des guerres, le 4 décembre 1 338. Son sceau
représente trois tours ouvertes et crénelées (4).
Denis de Jaubert (Jobert), écuyer, donna quittance
à Jean Chauvel, de douze livres, pour ses gages, le
décembre 1347 (5). On voit sur son sceau, trois cerises
(ou quelque chose d'approchant) , avec la queue sur
une bande.
Pierre de Jaubert, autrement du Repaire (de Ripario),
damoiseau, acensa, le 19 octobre 1 355, tant en son
nom, que celui de Giraud, son frère, dont il se portait
pour procureur, un héritage situé à Puycibot (6).
Giraud de Jaubert, damoiseau du Repaire, de Saint-
Priest-lès-Fougères, acquit, le 9 août i36o, de Guil-
laume Colomb, damoiseau, plusieurs rentes sur les mas
delà Salle, Groslat or, etc. (7).
(1) Arch. de l'abb. de Grandmont, liasse de /'Escluse Espagne.
dans Gaign., ibid. ,fol. 36 1.
(2) Gaign. , ibid.. fol. 38, à la Bibl. du Roi.
(3) Extr. des titr. de Glandiers, dans le porte/, i&ùde Gaign .
fol. 3 10.
(4) Bibl. du Roi, manusc. de Colbert , vol. 137, coté : Re-
cherches de l'anc. nobl. de France , part. 1 , p. 20.
(3) Ibid. , pag. 19, verso.
(6) Rég. de Boherii, not. conserv. autre/ois dans le cab. de
M. de l'Epine, subdélégué à Limoges.
(7) Ibid.
356 DE JAUBERT.
Bernard de Jaubert fut présent, le 3 des ides de
novembre 1374, au contrat de mariage de Raimond
du Tillet , damoiseau de la paroisse de Ladinhac , en
Angoumois, avec demoiselle Marie de Haufaye (1).
Jean de Jaubert , damoiseau , capitaine de Château-
Ghervix, en Limousin, en i38o et i382, donna quit-
tance, le 20 octobre de cette dernière année, de la
somme de dix-huit livres, pour une année de l'acen-
sement qu'il avait fait delà prévôté de ce château (2).
Regnaud de Jaubert, damoiseau, seigneur du Repaire
et de la Quintance (probablement fils de Giraud ci-
dessus), loua, le 25 janvier 1 3g3 (v. st.), un pré situé
au territoire de las Mandelessas , (3); et acquit, le
27 février 1396 (v. st.) , de Bernard Sulpice , damoi-
seau de Jumilhac, une rente à asseoir en la châtel-
lenie de la Roche-Abeille (4). Il épousa, la même
année, Marie, dite Mariote d'Aixe, fïlJe dltier d'Aixe,
damoiseau, suivant une quittance dotale, du 3i juillet
1396 (5).
Golfier , ou Gouffier de Jaubert , damoiseau , pro-
cureur fondé de dame Marguerite de la Dixmerie, sa
mère, afferma pour huit ans, le i3 août 1396, des
terres, prés et autres héritages, situés entre Saint-Jean-
Ligoure et Saint- Priest, en présence d'Aimery-de-Saint
Jean, damoiseau ; et passa divers actes, en 1397, 1405,
1408, 1410, etc. (6); il fit donation, le i3 mai 1405,
à Pierre Botier, de tout ce qu'il possédait à la Salle,
dans la paroisse de Saint-Jean-Ligoure ; acensa , le
icr juillet 1408 , comme héritier pour le tout , de
Guillaume de Lur, damoiseau, le clos de Lur, situé dans
le territoire de Saint-Jean-Ligoure ; il acensa aussi ,
au nom de sa mère, divers héritages, dans la même
(1) Arch. de M. du Tillet.
(2) Arch. du château de Tourdonnet. — Recueil de D. Ville-
vieille, à la Bibl. du Roi.
(3) Regist. de Bermondet, not. conserv. autre/, dans le cab. de
M. de l'Epine, à Limoges.
(4) Ré g. ier. de P. de Rupe, not. extr. cité dans le Rec de
D. Villevieille.
(5) Ibid.
(6) Ibid.
DE JAUBERT. 357
paroisse, le 29 juin 1408,1e 3o mai 1410, etc.; et vivait
encore le 12 juillet 1433, ayant pour fils :
Gauvain de Jaubert, damoiseau, faisant tant pour lui
que comme procureur de Golfier de Jaubert , damoi-
seau, son père, et demeurant à Montfaucon, au diocèse
de Poitiers, vendit, le 12 juillet ^33, tout le droit
qu'il avait sur un jardin situé au bourg de Saint-Jean-
Ligoure, pour le prix de quatre réaux d'or. Il est sans
doute le même que Govin de Saint-Jean , damoiseau ,
qui reçut, le i5 mars 1444, de Jean de la Place, une
quittance de quarante réaux d'or.
Martial de Jaubert, damoiseau, ne vivait plus le
2 juin 1434; il laissa deux fils nommés Louis et Jean
(le dernier né en 141 2), qui firent, de concert,
l'échange d'une maison, avec Jean de la Place, le 2 juin
1434; et firent un accord avec le chapitre de Saint-
Germain, en Limousin, le 11 juillet 1453. Louis, qui
était l'aîné, demeurait à Aigueperse, où il fit son tes-
tament, le 17 mars 1459, en faveur de Jean, son frère,
n'ayant pas laissé d'enfants de dame Luce de Béchade,
sa femme , fille de noble homme Jacques de Béchade,
chevalier.
Jean de Jaubert , qualifié noble homme et seigneur
de la Grange, souscrivit, le 4 juillet 1464, le partage
de la succession de feu noble homme Perrot de la
Lande, et de dame Hélène du Plessis, sa femme, fait
entre Maurice de la Lande, écuyer, seigneur de Lavau,
de Buxière-Poitevine, d'une part, et nobles Jean de la
Lande , écuyer , seigneur de Buxerolle , François et
Jeanne de la Lande, frères et sœur ; et fut témoin d'un
accord fait entre les mêmes, le 10 octobre 1470.
Jean Jaubert , damoiseau , seigneur de la Domen-
gie , dans la paroisse de Saint-Robert , au diocèse de
Limoges, capitaine du château d'Aixe, même diocèse,
reconnut, le 9 juillet 1487, devoir une somme d'argent,
à un bourgeois de Limoges, pour fin de compte. Il avait
épousé noble Mundine de Boysseulh, comme on l'apprend
par une vente qu'il fit en 1489, de diverses censives,
à dame Catherine de Royère, veuve d'Arnaud, seigneur
de Hautefort et de Thénon.
Jean de Jaubert , damoiseau d'Aigueperse , obtint
une sentence des assises de ce lieu, contre Louis Char-
rières, le 9 avril 1492.
358 DE JAUBERT.
Jean, tils de Pierre de Jaubert, seigneur de la Quille,
servit avec les nobles des ban et arrière-ban des pays,
et comté de Saintonge, en deçà la Charente, convoques
par le lieutenant du sénéchal, et reçus le 18 jan-
vier 1496.
Barthélemi de Jaubert, chevalier de Perpignan, est
connu par plusieurs quittances de ses gages militaires,
qu'il donna au trésorier et receveur-général des finances
es pays de Languedoc, Lyonnais Forez et Beaujolais,
entr'autres les 3i mai 1494, ier mars 1499, et le
1 1 avril 1509.
Mathurin de Jaubert, écuyer, fut pourvu, le 4 janvier
1 5 1 7 (v. st.), de l'office de condestable de la porte et
citadelle de la ville de Novare , en Italie , par lettres
d'Odet, comte de Foix et de Comminges, seigneur de
Lautrec, maréchal de France, gouverneur de Guienne,
et lieutenant - général du roi , en Italie , en vertu du
pouvoir qu'il en avait reçu.
Cécile de Jaubert, dame de Lavergne de Tourtron
et de Saint-Simeux , était mariée avant l'an i5o8, à
Claude de Sainte-Hermine , écuyer , seigneur du Fa ,
Marsac, etc. ; et vivait encore en i53o.
Françoise de Jaubert, épousa Charles de Chabot, sei-
gneur de Sainte- Foy, nommé dans un acte de 1544,
et mort avant \5j"i, fils de Charles de Chabot, baron
de Jarnac, et de Madeleine de Puyguyon, sa seconde
femme.
Jeanne de Jaubert, femme de Bernard de Château-
neuf, écuyer, seigneur du repaire noble de Narbonne,
fut mère de Claude de Châteauneuf, mariée, le 14 no-
vembre 1574, à Jean de Raymond écuyer, seigneur
de la Ferrière, de Bellevue, etc.
Renée de Jaubert, dame de Nieuil, en Poitou, de
Poueaulx, etc., épousa, le 12 juin 1 58 1 , Jean de Grain-
de-Saint-Marsault, seigneur de Peudry.
Frontone de Jaubert était mariée, vers l'an 1600,
à Jacques de Lubersac, écuyer, seigneur de Cinac ; et
vivait encore en 1 636.
Quoique la filiation suivie de la maison de Jaubert,
ne commence , à la rigueur , qu'à Bernard I , l'ordre
chronologique exige qu'on fasse précéder le premier
degré, d'une notice sommaire sur quelques sujets qui
appartiennent évidemment à la branche dont il est le
DE JAUBERT. 359
chef, et dont les uns doivent avoir été ses oncles et
les autres ses trères. On peut mettre au nombre des
premiers:
i.° Gérard, ou Geraud de Jaubert , chevalier de
l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem , florissait avant le
milieu du douzième siècle. Guillaume de Tyr a conservé,
dans son histoire (i), la mémoire de cet illustre cheva-
lier. Il y rapporte , que Boémond , prince d'Antioche ,
laissant, pour héritière, une fille unique, il fut résolu
entre lui , Foulques , roi de Jérusalem et les princes de
l'Orient , d'appeler à cette seigneurie Raimond , fils de
Guillaume , duc d'Aquitaine et comte de Poitiers , en
le mariant à cette princesse. Comme ce mariage pouvait
être contrarié par les autres souverains, qui avaient des
prétentions sur la principauté d'Antioche , il fut jugé
à propos d'appeler secrètement Raimond , et de le faire
passer incognito en Orient ; pour y mieux parvenir, on
imagina d'envoyer , en secret, des ambassadeurs pour
traiter la chose de vive voix ; parmi ceux - ci , ajoute
l'historien, fut expédié Gérard de Jaubert , (qu'il appelle
Jebert , frère hospitalier). Outre cette autorité de Guil-
laume de Tyr , on peut voir encore ce qu'en ont écrit
Mathieu Paris (2), et Orderic Vital (3).
Cette députation ne fut faite qu'après l'an u3o,
attendu que, l'an 11 37, Raimond n'était même pas à
Antioche, mais avait soutenu une guerre avec l'empereur
de Constantinople , ainsi que le rapporte Orderic (4).
Un historien de l'ordre (5) , s'est cru permis d'attri-
buer cette honorable mission au grand-maître Jaubert,
(1) Hist. , /. 14 , c. g, p. 857, et l. 20, p. 864.
(2) Hist. ad ann. i23o.
(3) Hist. eccl. , /. i3, p. 914.
(4) Le mariage de Boe'mond II , prince d'Antioche. ne
peut être antérieur à l'année 11 26. Quant à Constance, sa fille,
il est certain qu'elle n'était pas nubile à l'époque des accords
négociés par le chevalier Jaubert, selon Paoli. Elle ne fut, en
effet, mariée qu'après n35, et même 1137, si, comme le dit
le même auteur, il n'avait point encore paru à Antioche avant
cette année. Ce qui s'accorde encore avec l'âge de la princesse,
qui ne dut être nubile (comme en Orient), qu'en 11 39 ou
environ, c'est-à-dire à l'âge de onze à douze ans.
(5) M. l'abbé de Vertot , Hist. de Malte , t. 1, /. 2 , p. 182,
36o DE JAUBERT.
qui ne fut élu chef, ou supérieur de la milice sacrée
qu'en 1170. Il serait peu vraisemblable, que ce dernier
ayant été, à la fleur de l'âge, chargé d'une mission
aussi délicate, eût encore été vivant quarante ans après,
et élu chef de l'ordre. La d inculte qui s'v trouve, serait
plutôt de ne faire de deux sujets aussi différents, qu'une
seule et même personne (1).
i,° Bernard de Jaubert ne prend, dans ses actes ,
que le titre de prêtre de Ségon\ac, en Limousin; il fut
témoin d'une donation faite par Golfier , seigneur de
Lastours, à Roger, abbé de Dalon, entre 1 1 20 et
1 159 (2); et d'une autre qui fut faite, vers le même
tems, par Pierre de Felets (3).
3.° Bernard de Jaubert, qualifié prêtre de Nomacho ,
ou Nonacho, assista à l'avant - dernière de ces donations.
Une tradition immémoriale, conservée dans la famille,
l'ordre de tems et diverses circonstances autorisent à
croire que les trois frères ci-dessus, avaient, outre
Bernard Ier , qui formera le premier degré de cette
généalogie, un autre neveu, dont l'article suit :
N.... de Jaubert (4), grand - maître de l'ordre de
Saint-Jean de Jérusalem, que l'auteur de l'Art de vérifier
les Dates, surnomme de Syrie, sans doute, parce qu'il
était né en Palestine, dans un voyage que ses parents
(1) Jaubert, Joubert, ou Josbert, le Grand-Maître, s'in-
titulait ainsi dans ses chartes, et tel était son nom propre. Le
chevalier, expédié en occident, se nommait, suivant Guil-
laume de Tyr, Gérard de Jebert. Quant à ce nom de Jebert,
ou comme dit Bosio, de Zebert, il est évident que c'est une
altération de Jobert, ou Josbert. L'historien cité, dont nous
venons de rapporter les expressions, dit formellement que
c'était, non pas son nom, mais son surnom. (Voyeq sur ce
chevalier, Bosio, Stor. , totn. 1, /. 4, p. 117. — Et P. A. Paoli,
dell origine del ordine di S. Giovan-Battista GerosoL, 41 3,
impr. Rotnce 1781. in-40.)
(2) Cartid. de Dalon, fol. 6, dans le rec. de Gaign. , porte/.
200, fol. 8.
(3)Jbid.,fol. 12.
(4) Quelques auteurs lui donnent pour prénom Jean, et le
nomment indifféremment, Jaubert, Joubert, Jobert et Josbert.
(Voyeq sur ce grand-maître, l'hist. de Malte, par l'abbé de
Vertot, tom. I , pag. 178 et suiv. — Naberat, in-fol, pag. 11.
Bosio, Paoli, etc.
DE JAUBERT. 36 l
avaient fait à la Terre-Sainte, succéda, en 1170, au
grand -maître Castus, ou Gastus ; il fut, dit M. l'abbé
de Vertot, un prince aussi sage, et aussi habile dans
le gouvernement, que grand capitaine. Le roi Amauri
lui ayant confié, en 1172, la tutelle de son fils Baudoin
et la régence du royaume de Jérusalem, il s'acquitta
parfaitement de ce double emploi. Il écrivit en 11 74
à Henri , archevêque de Rheims , pour l'engager à
établir , dans son diocèse , une maison d'hospitaliers ;
et accorda à son ordre, en 1176, un privilège, rela-
tivement à l'usage du pain blanc. L'abbé de Vertot place
sa mort en 1 1 79 ; mais des chartes rapportées par le
P. Sébastien Paoli, montrent que ce grand-maître avait
cessé de vivre au mois d'octobre 1 1 77.
Raimond de Jaubert et Gérard, son frère, étaient
contemporains, et sans doute proches parents de
Bernard I.
I. Bernard de Jaubert, Ier du nom, damoiseau,
par lequel on commencera la filiation de cette maison,
vivait vers le milieu du douzième siècle, et peut avoir
été frère du grand-maître. Il fit donation (i)en présence
de témoins, à l'abbaye de Dalon, en Limousin, d'une
vigne située au lieu appelé le Noyer-Maurel (de nogerio
Maurel); et assista, comme témoin, avec Hélie delà
Tour, à une autre donation, laite vers le même tems,
et à la même abbaye, par Foulques du Terrier, du droit
qu'il avait sur la terre de Chantegrel, ou Chantagreu (2).
On ignore le nom de sa femme: mais on juge, par l'ordre
des tems, qu'il a dû être père de :
II. Pierre de Jaubert, Ier du nom, damoiseau,
vivait après le milieu du douzième siècle. Il épousa
Imberge ou Imbergie, de Nantiac ( Nanteac ), qui selon
les apparences, était ou devint héritière de la terre
de ce nom (3), qu'elle apporta à son mari, dont les
descendants l'ont conservée pendant plus de six cents ans.
On apprend par un titre d'environ l'an 1260, (4) qu'il
(1) Extrait du CartuL de Dalon, dans la collée, de M. de
Gaignières, à la Bibl. du Roi. porte/. 200, fol. 191.
(2) Ibid. , fol. 1 <jo.
(3) Ibid. /fol. 200.
(4) Ibid.
362 DE JAUBERT.
était déjà mort, et qu'il avait laissé de son mariage,
entr'autres enfants :
i.° Gerald , dont l'article suit ;
2.° Pierre de Jaubert, chevalier, fit, vers l'an 1206,
conjointement avec Imberge, sa mère, et Gerald
son frère aîné, une donation à l'abbaye de Dalon ;
il donna, avec ce dernier, à la même abbaye ,
vers l'an 1216 (1), tout le droit qu'il avait sur
la terre d'Adémar Radulfe, au port des Ormes,
et sur les dîmes de la paroisse de Saint-Médard,
et en outre une vigne, cultivée par Pierre Ugon.
Il prenait déjà la qualité de chevalier, en 1221,
suivant une autre donation qu'il fit avec son
frère, à la même abbaye.
Vers le même tems vivait :
Bernard de Jaubert, chanoine de Saint-Yrier, et
recteur de l'église de Preissac, connu par un
acte de l'an 1239 (2).
III. Gerald, ou Geraud de Jaubert, chevalier, fit
donation à l'abbaye de Dalon, vers l'an 1206, avec
Imberge de Nantiac, sa mère, alors veuve, et avec Pierre
de Jaubert, son frère, d'une émine de froment, payable
chaque année, sur le moulin de Y lia pour le salut de
l'âme, dit-il, de feu Pierre de Jaubert, son père. Il prend
la qualité de chevalier, dans une donation qu'Etienne de
Bertrand, Agnès, sa femme, et Hugues, leur [fils, étant
à Exideuil, firent à la même abbaye, le 3 des ides de
juin 1207, d'une maison qu'ils avaient à Preissac (3);
l'année suivante, ou environ , il assista, comme témoin
à une autre donation faite à cette abbaye, par Guil-
lemette Malmiros, femme de Guichard de Born (4).
Uni à Pierre son frère, à Adémar Bordas et à Adémar
Malmiros, il donna à la même abbaye de Dalon, vers
l'an 12 16, tout le droit et domaine qu'il avait sur la
terre d'Adémar Radulfe, située près du port des Ormes,
(1) Extrait du Cartul. de Dalon, fol. 2o3.
(2) Ibid. ,/o/. 20t3.
(3) Ibid., fol. 200.
(4) Ibid. ,fol. 201.
DE JAUBERT. 363
et sur les dîmes des terres que les religieux avaient dans
la paroisse de Saint- Médard, en présence des abbés de
Cadoin et de Tourtoirac, etc. (i). Enfin, il est nommé,
avec Pierre, son frère, qualifiés l'un et l'autre, che-
valiers, dans une charte de Ramnulfe, évéque de Péri-
gueux, de Tan 1221, à laquelle assistèrent, comme
témoins, Pierre Hugues, ou Hugon, Pierre Vigier, Jean
d'Exideuil, chevaliers, Audoin de Neuville et autres (2).
On ignore le nom de sa femme, et la date de sa mort;
mais on juge, par le rapprochement des tems et des
lieux, qu'il fut père de :
i.° Jean de Jaubert, dont l'article suit ;
2.0 Bernard de Jaubert, chevalier, fut choisi, en
1271, pour arbitre d'un différend, élevé entre
nobles nommes Pons de Gourdon, et Guibert,
ou Gilbert de Thémines, au sujet d'une portion
du château de Gourdon, que ce dernier récla-
mait au nom de sa femme (3).
IV. Jean de Jaubert, prend la qualité de seigneur
de Nantiac, dans un acte de .l'an 1263 (4). On ne
connaît pas le nom de sa femme ; mais il est pro-
bable qu'il fut père de :
1 .° Adémar, dont l'article suit ;
2.0 Audoin de Jaubert, assista Olivier de Jaubert,
son neveu, à son contrat de mariage, en 129g.
V. Adémar , ou Aimar de Jaubert , donzel , ne
vivait plus en 1 299, suivant le contrat de mariage
d'Olivier, son fils, dans lequel il est rappelé. Il laissa
d'une alliance inconnue :
i.° Pierre, dont l'article suit ;
2.0 Olivier de Jaubert, donzel , épousa, par contrat
du 5 des calendes de mai 1299, demoiselle Agnès
de Neuville , fille de Geoffroi de Neuville, che-
(1) Extrait du Cartul. de Dalon,fol. 2o3.
(2) lbid. ,/ol. 214.
(3) Arch. du bur. des financ. de Montauban, somme de Vlsle,
fol. 1 142.
(4) Titre conservé autre/, dans les arch. de Nantiac , cité dans
les notes généal. de M. de Sensenac.
364 DE JAUBERT-
valier, et de dame Marie de Plaigne ; elle était
alors veuve de Gerald de la Falécie, donzel. Son
père lui constitua, pour sa dot, une somme de
huit vingt livres bretonnes, dont se rendirent
cautions Aymeric de Laporte, chevalier, seigneur
de Rouffiac, Pierre de Grégoire, bourgeois d'Exi-
deuil et Hélie de Neuville, donzel (i). De ce
mariage naquit:
Hélie de Jaubert , damoiseau , seigneur de
Nantiac, vendit, en 1329, à Aimar de Les-
trade, des rentes qu'il avait dans le mas de
l'Arnolfie, paroisse de Sarrazac (2). Il paraît
qu'il mourut sans enfants, et que sa suc-
cession passa à Pierre de Jaubert, son cousin
germain.
VI. Pierre de Jaubert, II0 du nom, chevalier, est
rappelé, comme défunt, dans l'acte de la constitution
dotale, faite à Alix, sa fille (3). Il avait épousé une
dame , nommée Almode , ou Meyse , dont il eut en-
tr'autres enfants :
1 .° Pierre III, dont l'article suit ;
2 ,° Gerald de Jaubert , chapelain de Saint-Paul ,
au diocèse de Périgueux, en 1 3 1 2 ;
3.° Alix de Jaubert fut mariée à Aymeri la Chèze (4),
par contrat passé en présence de Guy Foucher,
chevalier, le mercredi avant la conversion de
saint Paul, i3i2 (v.st.).
VII. Pierre de Jaubert, IIIe du nom, chevalier,
vendit, en 1 338, des rentes qu'il avait dans la paroisse
d'Angoisse, et dans la fondalité de messire Guillaume
de la Marche, seigneur de Châteaubouchet (5), et ne
vivait plus en 1342, suivant un acte passé par Jean,
(1) Titre orig. tiré des arch. de Nantiac, vu par l'auteur du
présent mémoire.
(2) Arch. du château de la Cousse.
(3) Arch. du château de Lastours.
(4) Ibid.
(5) Arch. du château de la Cousse. Acte reçu par Aymar
Berti, notaire.
DE JAUBERT. 365
son fils, dans lequel il est rappelé (i). Il avait épousé,
vers l'an i320, demoiselle N.... de Lastours, sœur de
noble et puissant homme Golfier de Lastours, chevalier,
seigneur de la chàtellenie, ou baronnie de ce nom, de
Saint-Vrier , Coussac, Bessous , etc. (2), dont naquirent
entr'autres enfants:
i.° Audoin, dont l'article suit;
2.0 Pierre de Jaubert, chevalier, seigneur de Nan-
tiac, de Saint- Yrier , et en partie de Lastours, etc. ,
né en i33o,est nommé dans le testament de
Golfier , seigneur de Lastours , son oncle , du
jeudi après la fête de l'annonciation de la Vierge,
i354, par lequel le testateur lui légua la terre
de Saint- Yrier , lui substitua Jean de Gain , che-
valier, aussi son neveu, et le substitua lui-même
à Jean de Gain , pour la terre de Lastours, à la
charge de porter ses nom et armes (3). Bientôt
après , ayant eu un différend avec le même Jean
de Gain, son cohéritier , il choisit pour arbitre ,
le 16 septembre de la même année , noble Olivier
Flamenc , chanoine de Périgueux. Par le juge-
ment qui intervint , Pierre de Jaubert eut pour
son partage , tout ce qui avait appartenu à Golfier
son oncle , à Saint-Yrier et à Coussac ; ainsi que
tout ce que possédait feu messire Giraud de
Lastours , à Bessous, sauf le douaire de dame
Isabelle de Lapone , veuve du même Golfier ,
seigneur de Lastours (4); il fit, le même jour ,
un accord avec Jean de Gain et Geoffroi de
Champagne, chevalier, par lequel ces deux sei-
gneurs lui cédèrent toutes leurs prétentions sur
la chàtellenie de Lastours. Il servait en 1 355 ,
en qualité d'écuyer, sous le gouvernement de
monseigneur le comte de Clermont , suivant une
(1) Extr. dun anc. répertoire des titr. de la Cousse, écrit en
patois.
(2) Arch. des châteaux de Lastours , de Linars et de Saint-
Martin-Lars .
(3) Arch. du château de Lastours , Rec. de D. Villevieille , à
la Bibl. du Roi.
(4) lbid.
366 DE JAUBERT.
quittance de quatre-vingts livres, sur ses gages,
qu'il donna, à Limoges, le 25 septembre de cette
année, à Jean Chauvet, trésorier des guerres (i);
il reconnut, par acte du 2 janvier i355(v. st.,)
devoir à un sellier de Limoges, trois deniers
d'or, pour une selle bien garnie, qu'il lui avait
faite (2); l'année suivante, et le 14 des calendes
d'août, il se rendit caution des clauses matri-
moniales d'Isabelle Flamenc, fille de noble homme
Hélie Flamenc, chevalier, co-seigneur de Bruzac,
avec Jaubert Flamenc , damoiseau, seigneur de
Condat (3), etc. ; consentit, le 5 août 1 36 1, en faveur
d'un pelletier, une obligation de seize deniers
et demi d'or, pour une fourrure (4). Enfin il
vivait encore en i366, suivant une investiture
qu'il accorda, conjointement avec Guichard de
Bechade, damoiseau, le dimanche après l'octave
de saint Michel de cette année, pour des fonds
situés dans leur mouvance (5): Pierre de Jaubert
prend dans cet acte , la qualité de seigneur, en
partie, de Lastours, Nantiac et Bessous. Il laissa
d'une femme, dont on ignore le nom;
Olivier de Jaubert, damoiseau, qualifié sei-
gneur de Bessous , reconnut , par acte du
17 mai i386, devoir la somme de vingt-
six livres quatre sols à un bourgeois de Li-
moges ; et , pour sûreté de cette somme , il
en donna caution , et mit en gage un bas-
sinet avec sa cotte de maille, une cuirasse
d'acier, unam possam fine , garnie de satin ,
avec trois boucles d'argent , et une houpe-
lande longue , doublée de drap àzyranga et
(1) Bibl. du Roi , fonds de Colbert , vol. 137, part. 2, fol. 329,
verso. Au bas de cette quittance était son sceau, représentant
une espèce de tour, ou un R couronné, entre trois coquilles; et
un chef, chargé de trois fleurs de lys.
(2) Orig. conservé autrefois dans le cab. de M. de l'Epine, à
Limoges.
(3) Arch. de l'abbaye de Peyrouse.
(4) Cab. de M. de l'Epine, à Limoges.
(5) Bibl. du Roi, fonds de Gaign. , vol. 668, fol. i65.
DE JAUBERT. 367
de bruneta (1). Il fut témoin d'une obliga-
tion faite, le i3 septembre i3o3, par noble
homme Aimery de Rochechouart, sei-
gneur de Mortemart, sénéchal de Limou-
sin (2), et fit son testament le 10 août
1404, par lequel il institua son héritière
universelle Galienne de Jaubert, sa fille,
et lui substitua, en cas de mort sans
enfants, le plus proche du sang, chacun
selon sa ligne, soit paternelle, soit mater-
nelle (3).
Galienne, ou Galianne de Jaubert, fut
mariée à noble Pierre de Bruchard ,
avec lequel elle vivait encore en 1408,
suivant un acte du 4 janvier de cette
année (v. st. ), dans lequel elle est
énoncée fille et héritière d'Olivier.
3.° Jean de Jaubert, qualifié dans la plupart de
ses actes, chevalier de Noblac, ou Saint-Léo-
nard [de Nobiliaco), est nommé avec sa femme,
et énoncé fils de feu Pierre de Jaubert dans
une vente, faite en 1342; il accorda, le 5 no-
vembre i355, à Jourdain de Penavayre, damoi-
seau, la faculté de réméré pour deux ans, au
prix de la vente qu'il lui avait faite de certaines
rentes sur les mas de Chemesavas, en la pa-
roisse de la Galamache, de Corbrac, ou Cor-
biac, dans celle de Panasol, et des Escures, pa-
roisse de Saint-Martin de Terrasson ; en pré-
sence de Guy Amalvin , damoiseau de Saint-
Paul (4) ; il acquit, le 3 mars de l'année sui-
vante , d'Imbert du Paient, une rente sur la
dîme du bourg de Moissanes (5), se fit déchar-
(1) Regist. de P. Bermondet, notaire, autre/, dans le cab. de
M. de l'Epine, à Limoges.
(2) Ibid.
(3) Arch. du château de Saint-Martin-Lars — Rec. de D.
Villevieille. — Voye\ aussi Vextr. d'un petit registre de Brevis,
notaire, dans le vol. 668 de Gaign. ,/ol. 1 1 5, à la Bibl. du Roi.
(4) Reg. de Boherii, not. cab. de M. de l'Epine, subdél. à
Limoges.
(5) Même regist. , ibid.
368 °E JAUBERT.
ger, le 3i janvier 1 358 (v. st.), d'une somme
de neuf cent quarante-six florins d'or, que le
commandeur de Mortreuil lui avait donnée en
dépôt (i) ; assista, à un acte le 19 août i3Ô2, et
vivait encore le 3o octobre 1370, père de deux
enfants, qui suivent, qu'il avait eus de son
mariage avec Agnès de Marzel (Martela , ou
Martela. )
a. Androuin (ou plutôt Andoin) de Jaubert,
damoiseau, reçut, le 1 3 septembre 1 3g3 (2),
une obligation de certaines sommes , qui
lui étaient dues, pour fin de compte, de
la part de noble homme Adémar de Ro-
bert, chevalier, seigneur de Saint-Jal ; et
avait cessé de vivre le 9 mai 1416, suivant
une quittance donnée par Guillaume de
Mouren , son héritier , à noble Louis du
Breuil, damoiseau.
b. Jeanne de Jaubert , mariée , avant l'an
1370, à Guinot de la Tour, autrement de
Combornière, damoiseau (3).
On peut aussi mettre au nombre des en-
fants de Pierre III de Jaubert, Guillaume
de Jaubert, chevalier, qui assista comme
témoin à une quittance donnée au château
d'Exideuil, le ro avril 1347, par Guil-
laume de Chaumont, damoiseau, à Hélie
Flamenc, chevalier (4).
Guillaume de Jaubert servait, en 1 354,
en qualité d'écuyer, en Poitou et en Sain-
tonge, sous le gouvernement de monseigneur
Jean de Clermont , suivant une quittance
de ses gages datée de Coignac, le 10 juillet
de la même année (5). On apprend, par
(1) Reg. de Borsaudi, not. ibid.
(2) Reg. Bermondet, not. ibid.
(3) Reg. de Boherii, not. ibid.
(4) Arch. du château de Marquessac.
(5) Manuscr. de Colbert, à la Bibl. du Roi , vol. 1 38 ,/ol. 38-2.
Cette quittance est scellée d'un sceau, représentant une bande
coticée, chargée de deux étoiles.
DE JAUBERT. 369
des lettres du roi Jean , données à Paris au
mois de septembre suivant , que Guillaume de
Jaubert fut fait prisonnier par les Anglais,
et conduit au château de Lusignan, où il
demeura long-tems enfermé ( 1 ). Enfin, on
voit dans un acte du 22 octobre 1 36 1 , que
le même Guillaume de Jaubert, ou le pré-
cédent, qualifié chevalier, et habitant à
Saint- Jean-Li goure , reconnut devoir dix-
huit deniers d'or, à un marchand de Limo-
ges, pour fourniture d'étoffes (2);
4.0 Marie de Jaubert épousa, en i35y , Guillaume
de Vaucocour, damoiseau de Thiviers.
VIII. Audoin de Jaubert, Ier du nom, chevalier,
seigneur de Nantiac , la Rochejaubert , etc. , naquit
en i323 , suivant une enquête faite l'an 1403, dans
laquelle il déclara être âgé d'environ quatre-vingts ans.
Il fut nommé tuteur de Guillaume de Vaucocour, son
neveu, vers l'an i36o, et l'assista en cette qualité,
lorsqu'il fit l'aveu et le dénombrement de ses biens au
vicomte de Limoges , en 1369. Il est fait mention de
lui dans des lettres de rémission, datées du 5 sep-
tembre i382, portant que Jean de Neuville, qui jouis-
sait, est-il dit , d'une mauvaise réputation , avait , de
concert avec ses complices, fait plusieurs torts et injures
à messire Audoin de Jaubert, chevalier, et s'était empare
de sa tour de la Rochejaubert. On ajoute, qu\Aimery de
la Roche ayant rencontré ledit Jean de Neuville, ils se
prirent de querelle à ce sujet ; mais pour éviter la mort ,
dont ce dernier le menaçait, Aimery le tua. Il fut
arrêté et mis en prison ; mais bientôt après, il obtint
sa grâce, à la sollicitation de la duchesse de Breta-
gne, vicomtesse de Limoges (3).
Audoin de Jaubert fut un des témoins qui dépo-
sèrent, au mois de juillet 1403 , dans une enquête
(1) Trésor des chart., regist 82, n°. 372.
(2) Reg. de Boherii, notaire, autre/, dans le cab. de M. de
t Epine, subdélégué à Limoges.
(3) Orig. en parch. dans la quinzième liasse des tilr. orig. du
rec. de D. Villevielle, à la Bibl. du Roi.
XVII. 24
3yo DE JAUBERT.
faite au sujet «Tun procès élevé entre Golfier de Saint-
Astier, seigneur de Montréal et Gaubert de la Veys-
sière (i); et vivait encore en 1408, suivant un rôle des
assises , tenues à Exideuil , où il est dit qu'il s'était
fait remplacer par Golfier, son fils, sans doute parce
que son grand âge l'avait empêché de se rendre au lieu
où se tenaient les assises (2). Il mourut bientôt après,
laissant de sa femme, dont on ignofe le nom :
i.° Golfier de Jaubert a continué la descendance
de la branche aînée, sous la dénomination de
la Rochejaubert ;
2.0 Bernard de Jaubert, auteur des branches d'Al-
lemans , Saint - Séverin , ou Saint - Gelais ,
Nantiac, etc. , qui seront rapportées;
3.° Pierre de Jaubert, damoiseau, épousa Ama-
nève de Mazières, fille de Bernard de Mazières,
et de darne Almoïs de Neuville. Il mourut avant
le 19 janvier 1424 (v. st.), laissant un fils
unique,
Bernard de Jaubert , damoiseau , mort sans
alliance avant l'an 1429. Bernard de Jaubert,
son oncle, recueillit sa succession (3).
Branche de la Rochejaubert.
IX. Golfier de Jaubert , Ier du nom, damoiseau ,
seigneur de la Rochejaubert, dans la paroisse de Saint-
Pantaléon d' Exideuil , de la Montelie , de Manhac ,
de la Cousse , etc. , fils aîné d'Audoin de Jaubert ,
chevalier , était l'un des cent quarante écuyers de la
compagnie de messire Guillaume le Bouteiller , che-
valier-bachelier , reçue à Saint-Junien , le 18 juin
1405 (4). Il assista, au nom de son père, aux assises
tenues dans la ville d'Exideuil, le 20 mai 1408, par
noble Archambaud de Saint-Astier , damoiseau, juge
(1) Extr. sur l'orig. aux arch. de Montréal. Audoin rapporte,
comme témoin, des faits qui s'étaient passés en 1J48.
(2) Arch. de la maison de Talleyrand.
(3) Arch. du château de Marquessac.
(4) Orig. conservé autre/, au cab. des ordres du Roi. Voyei le
recueil de D. Villevieille.
DE JAUBERT. 37I
général de toute la vicomte de Limoges dans l'objet
de soutenir un procès qu'il avait contre Adémar
Picart. de la paroisse de Saint-Suplice (i); et vivait
encore le 1 1 avril 1439, suivant le contrat de ma-
riage de Marie, sa fille, auquel il assista. Il faisait
alors sa résidence dans la paroisse de Saint - Sulpice
d'Exideuil. On ignore le nom de sa femme ; mais il
est certain qu'il eut entr'autres enfants :
i.° Jean, dont l'article suit ,
2.0 Marie de Jaubert épousa , par contrat du 1 1
avril 1439, noble homme Bernard de Lestrade,
damoiseau d'Exideuil. Son père lui constitua
pour sa dot le village de la Montelie , dans la
paroisse de Saint - Sulpice, sa maison de Man-
hac, paroisse de Saint - Jorry-Lasblours, et sa
maison de la Cousse, paroisse de Coulaures (2).
X. Jean de Jaubert, IIe du nom, damoiseau , sei-
gneur de la Rochejaubert, etc. , assista, le 5 octobre
1458, à un bail à cens, fait par Bernard de Lestrade,
damoiseau, son beau-frère (3) ; donna quittance, le
14 septembre 1464, d'une somme d'argent, à nobles
hommes Pierre et autre Pierre de Fars, père et fils,
damoiseaux, seigneurs de Fosselandric, à raison d'une
vente qu'il leur avait faite quelque tems auparavant (4).
Il comparut pour Pierre, son fils, à la montre qui
fut faite à Exideuil , en 1470, par Alain d'Albret ,
comte de Périgord (5) ; assista, comme témoin, à plu-
sieurs actes passés en 1472, 1473 et 1476 ; fut nommé,
le 19 octobre 1478, avec noble Bernard de Saint-
Astier, seigneur de l'Isle, exécuteur du testament de
Bernard de Lestrade, damoiseau, seigneur de la Cousse,
qui l'appelle son beau-frère (6); et le 8 janvier 1483
(v. st.), de celui de Pierre de Fars, damoiseau, sei-
gneur de Fosselandric; fut présent à un acte du 23
(1) Arch. de la maison de Talleyrand.
(2) Arch. du château de la Cousse.
(3) Ibid.
(4) Arch. du château de Fosselandric.
(3) Manuscr. de Doat, à bibl. du Roi. vol. 240. fol. 119.
(6) Arch. de la Cousse.
3y2 DE JAUBERT.
juin 1487; et vivait encore, lors du contrat de mariage
de Golfier, son fils, le 12 février 1497 (v. st.). Il
laissa d'une femme , dont on ne connaît pas le nom ,
trois fils, qui suivent :
i.° Audoin , dont l'article suit ;
2.0 Golfier de Jaubert, qui a formé les branches de
Cumont, de Pauly, de l'Etang, de la Faye, etc.,
qui seront rapportées ;
3 .° Pierre de Jaubert , écuyer, vivant encore en
1541.
XI. Andoin de Jaubert, IIe du nom, damoiseau,
seigneur de la Rochejaubert, etc., épousa, par contrat
passé au repaire de la Jorie, le 1 1 juin 1497, noble
Gaspare, ou Gasparde de Malet, fille de noble homme
Jean de Malet, seigneur de la Jorie, et dame souve-
raine de la Jomon, sa première femme (1). Elle est
nommée dans le testament de son père, du 23 novem-
bre i5o6. Audoin de Jaubert vivait encore le 19 juin
1509 , lors du contrat de mariage de noble Jean de
Lestrade, seigneur de la Cousse, avec Jeanne de la
Tour, auquel il assista. Il paraît qu'il ne laissa de son
mariage qu'une fille qui suit:
Françoise de Jaubert, demoiselle de la Rochejaubert,
fut mariée à François Dupuy , écuyer , seigneur de Tri-
gonan, la Tour de Sarralhac, etc., qui était alors veuf
d'Anne du Bois, et qui fit son testament le 3o décembre
1548. François de Jaubert fit le sien, le 23 juillet 1 563,
en faveur de François Dupuy, son second fils, qui prit
la qualité de seigneur de la Rochejaubert.
Branche de Cumont et Montmallan.
XI. Golfier de Jaubert, IIe du nom, écuyer, sei-
gneur de Cumont, Montmallan, etc., second fils de
Jean II, de Jaubert, seigneur de la Rochejaubert, as-
sista, le 3i juillet i5i3, au contrat de mariage de Jean
de la Cropte, seigneur de la Mothe et de Chassaignes,
avec Léonarde de Chabans ; ratifia, conjointement avec
(1) Arch. du château de la Jorie.
DE JAUBERT. 373
sa femme , par acte passé au repaire d'Epeluche , le
20 novembre 1529, le contrat de mariage de Robert,
son rils. Il avait épousé, 1 .° par contrat dn 12 février
1407 (v. st.), dame Philippe Dupuy de Brémont, veuve
d'Helie du Pauly, écuyer, seigneur du Pauly, sœur
de nobles Jean et Forton , et fille de noble homme
Pierre Dupuy, écuyer , seigneur de Pommiers, en la
paroisse de Parcou, diocèse de Périgueux, et sénéchaus-
sée de Saintonge ; enfin petite-fille de Geoffroy Dupuy et
d"Hélis de Vignaud. On remarque parmi les témoins de
ce contrat, Pierre et Jean de Jaubert, écuyers, seigneurs
d'Allemans. Philippe Dupuy eut de son premier ma-
riage, François du Pauly, curé de Douzillac. Golfier de
Jaubert épousa, en secondes noces, Héliette ou Liette
de Cumont, héritière de la branche aînée de la maison
de ce nom, et laissa, entr'autres enfants,
Du premier lit :
i.° Robert Ier, dont l'article suit;
Du second lit :
2.0 Pantaléon de Jaubert , surnommé de la Roche-
jaubert, conseiller du roi en 1569 et i5y3, abbé
de Royaumont, au diocèse de Beauvais. Il per-
muta cette abbaye avec René de Daillon, pour
celle de Charroux, en Poitou, qu'il gouvernait
encore en 1 588.
XII. Robert de Jaubert, I" du nom, écuyer, seigneur
de Cumont, et en partie de Montmallan, est mentionné
dans un rôle du ban et arrière-ban, daté du 7 janvier
1 5 5 1 (v.st.); et vivait encore le 8 novembre 1559. Il
avait formé deux alliances : la première par contrat passé
au repaire de Labatut, près Saint- Astier, en Périgord,
le i3 novembre 1529, avec demoiselle Marguerite de
Chaumont, fille de Louis de Chaumont, écuver,
seigneur de Labatut et de Fayolle, et de dame Margue-
rite de Ratevoul, en présence de Bernard et Guy de
Jaubert, écuyers, seigneurs d'Allemans et de Monta-
grier, de Guillaume de Jaubert, écuver, seigneur de
Fontpitou et autres; sa deuxième alliance fut avec Fran-
çoise, dame de Saint-Jean. Les enfants issus de ces deux
mariages sont, entr'autres :
374 DE JAUBERT.
Du premier lit :
i.° René, dont l'article suit;
2.° Marguerite de Jaubert-de-Cumont , mariée à
François des Achards-de-Joumard, écuyer, sei-
gneur de Champagne et de la Gellerie, chevalier
de l'ordre du roi, dont elle était veuve le 5 oc-
tobre 1 583;
Du second lit :
3 .° François de Jaubert , dit de la Rochejaubert,
aumônier de l'abbaye de Saint-Jean d'Angely,
succéda à Pantaléon, son oncle, abbé de Char-
roux,et posséda cette abbaye jusqu'en 1614.
XIII. René de Jaubert, écuyer, seigneur de Cumont
et de Montmallan, épousa, par contrat passé en la ville
de Bordeaux, le 8 novembre 1 5 5g, demoiselle Bonne,
dite Bonique de Portens, ou Pourtenc, fille de défunts
Hélie de Portens, écuyer, seigneur d'Aysse, et de dame
Marie Dupuy, habitants du bourg de Saint-Pardoux-
la-Rivière. La future épouse y fut assistée de ses parents
et amis, entr'autres de noble Jean Delage, seigneur de
la Sureille; de Jean de Portens, seigneur de Vaugou-
bert ; de Pierre de Portens, seigneur de la Barde;
d' Hélie de Merle, seigneur de Bellegarde; de Jean du
Teil, seigneur de Pommiers, etc. De ce mariage
naquirent:
1 .° Jacques, dont l'article suit ;
2.0 Robert II de Jaubert , auteur de la seconde
branche de Cumont, qui s'est sousdi visée en
plusieurs autres.
XIV. Jacques de Jaubert , dit de la Rochkjai-
bert, écuyer, seigneur de Cumont, etc., assista, le
2 novembre 1606, avec plusieurs de ses parents, du
même nom, au contrat de mariage de Jean Sapinaud,
seigneur de Fayolle et des Roches, en Poitou, avec
Jeanne de Saint-Astier. 11 laissa de son mariage avec de-
moiselle Esther de Petiéreux, plusieurs enfants, dont
le second, nommé Jean, dit de la Rochejaubert, fut
abbé de Charroux jusqu'en 1 635.
L'aîné des fils de Jacques de Jaubert, fut père, ou
aïeul de sept enfants, dont les noms suivent :
DE JAUBERT. 375
i .° Jean, dont l'article suit ;
2.0 Laurent de Jaubert, chevalier, .
seigneur de la Mothe , ' vivants encore
3.° Joseph de Jaubert, chevalier, l en 1723;
seigneur de Boisvert , /
4.0 Marguerite de Jaubert , demoiselle de Jaubert ;
5.° Marie de Jaubert, demoiselle de l'Etang;
6.° Aimée de Jaubert, demoiselle de la Mothe ;
7.0 Françoise de Jaubert.
XVI, ou XVII. Jean de Jaubert, chevalier, seigneur
de la Courre, etc., qualifié haut et puissant seigneur,
épousa demoiselle Anne Jousseaulme, dont il était veuf
en 1723, et qui le rendit père de :
1 .° Françoise de Jaubert, mariée, par contrat du
29 décembre 1723, à messire Léonard d'Arlot-
de-Frugie, chevalier, seigneur de Cumont, la
Linde, Sallebœuf, marquis de Frugie, seigneur
de Sainte-Marie, la Coussière, Saint-Saud, la
Valouze et Romain.
20. Marie de Jaubert, demoiselle de la Gaullie.
Seconde branche de Cumont, d'où sont sorties celles de
Pauly, de V Etang, de la Faye, etc.
XIV. Robert de Jaubert, IIe du nom, chevalier,
seigneur de Cumont, de la Courre et du Pauly-d'Epe-
luche, forma deux alliances : la première, par contrat
du 8 juillet i5g2, avec demoiselle Jeanne de Bayly,
de la maison de Razac, en Périgord, fille de Guillaume
de Bayly, écuyer, seigneur de Razac, Saint-Apre, etc.,
et de dame Gabrielle de Belcier, et sœur d'Alain,
écuver, seigneur de Razac ; et la seconde, par contrat
passé au lieu de Villebois, le jeudi 3 août 1609, dame
Jeanne Couraudin, veuve de Pierre Méhée, écuyer,
seigneur de la Ligerie (1) : il rendit hommage, le 5 dé-
(1) Jeanne Couraudin était probablement sœur de Marie
Couraudin. qui épousa, par contrat du i5 mai 1608, messire
Isaac d'Abzac. chevalier, seigneur de Mayac, etc. Elle était
fille de feu Robert Couraudin, écuyer. seigneur de Villautrangc
et de Langlade. et de dame Françoise de Perry.
3y6 DE JAUBERT.
cembre 1611, à messire Armand d'Aydie, comte de
Ribérac, pour raison du repaire du Pauly et de la
Courre ; et ne vivait plus le 29 mai 161 5, suivant un
contrat d'accord fait entre sa veuve et François de
Jaubert, son fils aîné. Il laissa,
Du premier lit :
1 .° François, dont Tarticle suit ;
2.° Alain de Jaubert ;
3.° Bernard-Jacques de Jaubert ;
4.0 Marguerite de Jaubert ;
Du second lit :
5.° Jean de Jaubert a fait la branche de l'Etang;
6.° Pierre- André de Jaubert, a fait la branche de la
Faye;
7.0 Robert de Jaubert , seigneur de Nougeyrols,
mort sans postérité, avant le i5 février 1643.
Branche du Pauly, ou d'Epeluche.
XV. François de Jaubert, chevalier, seigneur de la
Courre, ou de la Cour, du Pauly , etc., fit un accord,
le 29 mai 161 5 , avec Jeanne Couraudin , deuxième
femme de son père, alors veuve ; traita de nouveau,
avec cette dame, en 1 621, au sujet des droits de légi-
time des enfants de la même dame, ses frères consan-
guins, qu'il répétait auprès d'elle comme leur étant
dus. Il fut convenu, par acte passé entre eux, que le
fief et domaine de la Courre resterait à la mère et aux
enfants ; il eut un procès, en 1626, avec René de la Cropte,
écuyer, seigneur de la Mothe-Saint-Privat, à l'occasion
du décret de Cumont, du 28 août de cette année ; eut
un nouveau procès avec le même, en 1 638 , pour des
droits de sépulture dans l'église de Cumont, prétendant
qu'ils avaient été réservés par feu Robert de Jaubert,
son père, dans le contrat de vente qu'il fit de la terre
de Cumont, le 5 mai 1600 (1) ; enfin, il assista, le
(1) Jean-Pierre de la Cropte, comte de Bourzac vendit,
par acte du 18 juillet 1604, à Hélie d'Arlot-de-Fruinc, che-
valier, seigneur de Sainte-Marie, les seigneuries de Cumont,
DE JAUBERT. 377
i5 février 1643, au contrat de mariage de Jean de
Jaubert, seigneur de Combemore, son frère du deuxième
lit, avec Françoise de Brie. Il avait épousé, par contrat
du 2 août 1616, demoiselle Antoinette Méhêe, fille
de Pierre Méhée, écuyer, seigneur de la Ligerie, et
de dame Jeanne Couraudin : cette dame vivait encore
le i5 février 1643, et laissa de son mariage, un fils
unique, qui suit:
XVI . Alain de Jaubert, chevalier, seigneur du
Poulv, etc., né en 16 18, épousa, par contrat du 28 avril
1654, Françoise de Nogerée, demoiselle de la Fillière;
et ne vivait plus en i683. Ses enfants furent :
1 .° François de Jaubert , chevalier , seigneur de
Minzac, né le 6 janvier i656, mourut peu de
tems après son mariage avec Françoise de Sal-
leton, qu'il laissa enceinte d'une fille, morte en
bas âge;
2.0 Robert de Jaubert , né le 6 novembre i656 ;
3.° Jean de JauT3ert , né le 6 mai 1659, assista ,
en 1723, avec la qualité de haut et puissant sei-
gneur, au contrat de mariage de Françoise de
Jaubert, sa cousine, avec le marquis de Frugie ;
et mourut en 1728 , sans laisser d'enfants de Mar-
guerite de Galard -de- Béarn - d'Argentine, sa
femme, et après avoir testé en faveur de Jean
et Joseph de Chabans, ses neveux ;
4.0 et 5.° N.... de Jaubert, morts jeunes et
sans alliance;
6.° Marianne de Jaubert, née le 9 mai 1662; deve-
nue héritière de sa branche, par la mort, sans
enfants, de ses cinq frères, elle en porta les biens
et succession à messire Jean-Baptiste de Chabans,
chevalier, seigneur de Saint-André, officier de
dragons dans le régiment de Tessé, son mari,
qu'elle avait épousé par contrat du 9 mai i683.
Il était fils de messire François de Chabans,
chevalier, seigneur du Foussat. etc., et de dé-
et de Sallebeuf, avec tout droit de justice, haute, moyenne et
droits honorifiques et l'hommage des repaires de la
Courre et de Sallebseuf, pour le prix de 120,000 livres.
3;8 DE JAUBERT.
funte dame Anne d'Abzac-de-la-Prade. Marianne
de Jaubert fut assistée, entr'autres, par Pierre-
André de Jaubert, son grand-oncle, et mourut
en 1709.
Branche de l'Etang.
XV. Jean de Jaubert, chevalier, seigneur de Com-
bemore, etc., fils de Robert de Jaubert, seigneur de
Cumont, et de Jeanne Couraudin, sa seconde femme,
né en 16 10, transigea, le i5 juillet 1 658, avec Jean-
Pierre de la Cropte, comte de Bourzac , au sujet des
droits honorifiques dans l'église de Cumont ; fut main-
tenu dans sa noblesse, avec Jean et François, ses deux
fils, et Alain, son neveu par jugement de M. Pellot,
intendant de Guienne, du 4 décembre 1666 , étant
alors âgé de cinquante-six ans, et demeurant au repaire
noble de la Courre, paroisse et juridiction de Cu-
mont. Il avait épousé, par contrat du i5 février 1643,
Françoise de Brie , demoiselle de Courbefy fille de
messire Jean de Brie, chevalier, seigneur baron de
Courbefy (ou Courbaffin), Bosfranc, etc. , et de dé-
funte dame Madeleine Arlot ; étant assisté de messire
François de Jaubert, chevalier, seigneur de la Courre,
lequel, au nom et comme fondé de pouvoir de Jeanne
Couraudin, le nomma héritier universel de cette dame,
moyennant quelques réserves ; entr'autres celle d'une
somme d'argent pour les droits légitimaires de messire
Pierre-André de Jaubert, écuyer, seigneur de Boisvert.
De ce mariage provinrent :
1 .° Jean de Jaubert, écuyer , seigneur de Nou-
geyrol , ou Nougerot, né sur la fin de Tannée
1643, fut marié, par contrat du 27 août 1662,
à demoiselle Françoise Baudoin, dont on ignore
s'il a laissé des enfants ; il vivait encore le 1 3
juin 1699 ;
2.0 François, dont l'article suit :
XVI. François, comte de Jaibert , chevalier, sei-
gneur de l'Etang, Soumazen et ZélanJre. chef de bri-
gade des carabiniers, brigadier des armées du roi,
chevalier de l'ordre roval et militaire de Saint- Louis
DE JAUBERT. 379
né au mois de novembre 1645, et baptisé à Cumont,
au mois d'avril 1646, quitta le Périgord pour s'éta-
blir dans le pays de Luxembourg. Il transigea , à Paris ,
le 11 février 1682, avec Jean, seigneur de Nougeyrol,
son frère; et décéda , le 6 mars 17 17, à l'âge de soixante-
douze ans. Il avait épousé , par contrat du 4 août 1684 ,
haute et puissante dame Odile-Thérèse , comtesse de
Lohinel, veuve d'Ernest- Ferdinand, chevalier, baron
de Suys , et fille de messire Raphaël de Lohinel , et
de dame Marie d'Huart. Les articles de ce mariage
avaient été arrêtés sous seings - privés , au château de
Monquintin , le 24 avril précédent , en présence de
messire François de Custine , seigneur de Daumé, et
de Georges , marquis de Lambertve , baron de Cons , etc.
Madame la comtesse de Jaubert est décédée le 28 oc-
tobre 1710, âgée de soixante- seize ans, après avoir
testé (1), le 24 mars précédent. Elle avait eu de son
(1) Elle s'exprime ainsi dans son testament, au sujet de son
mobilier : « Touie la vaisselle d'or et d'argent m'appartient
• nuement, suivant notre contrat de mariage. Je donne à
» mon fils Jean-François, comte de Jaubert, mon grand
>. bassin de vermeil, avec son esgein aussi de vermeil, prove-
- nant d'un don que l'empereur Charles-Quint a faict à mon
» bisayeul de Huart, à son entrée à Luxembourg, où il fut
» envoyé pour le recevoir; lequel bassin et esgein je veux et
•> prétends être toujours possédé par l'ainé de mes dits enfants
» ou petits enfans de Jaubert ; et à leur défaut retournera à
>• l'ainé des enfants de mon fils ou filles de Suys. De plus je
» donne à mon second fils et troisième, sçavoir Christophe-
«» Innocent, comte de Jaubert-de-Zélandre , et Louis-Pierre.
•• chevalier de Jaubert-de-1'Etang, à chacun, un de mes deux
• bassins d'argent, avec leurs esgeins, aux mêmes clauses de
• celui de leur frère aine. S'ils viennent à mourir sans enfant--
» légitimes (lesdits bassins et esgeins), retourneront à mes
• trois enfants de Suys : sçavoir le comte de Suys, seigneur de
• Monquintin, Odiel-Thérèse de Suys, et Marie-Clarisse de
» Suys. De plus je donne ma plus grande coupe de vermeil.
» venant d'un présent que feu l'infante Isabelle a faict à feu
» mon grand père de Huart, en le faisant président à Luxem-
» bourg, au fils aine de mon fils, comte de Suys, faute de lui,
■• à son aine, et toujours de même ; et faute de ceux de la
• maison de Suys. à sçavoir venant de mon fils, retournera à
» l'ainé de mes enfants, ou aux leurs de Jaubert ; etc. *
38o DE JAUBERT.
premier mariage des enfants qui ont été reçus aux
états de Luxembourg ; et de son second mariage, sont
nés trois garçons, dont les noms suivent :
i.° Jean-François-Henri-Michel, dont l'article
suit;
2.° Christophe - Innocent, comte de Jaubert-de-
Zélandre, brigadier des arme'es du roi, chef
d'une brigade des carabiniers, et chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, mort
sans alliance ;
3.° Louis - Pierre, chevalier de :Jaubert-de-l'Etang,
lieutenant -colonel du régiment d'Archiac, bri-
gadier des armées du roi, et chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis , mort à Ver-
dun , le 7 janvier 1 778 , âgé d'environ quatre-
vingt-deux ans, sans avoir été marié.
XVII. Jean-François-Henri-Michel , comte de Jau-
bert, chevalier, seigneur 'de l'Etang, Soumazen , etc. ,
capitaine de cavalerie au régimeut de Courcillon , puis
Béthune et Pons , depuis Royal-Champagne , cavalerie;
enfin, lieutenant -colonel du même régiment, né à
Monquintin , dans le duché de Luxembourg , le 8 sep-
tembre 1 685 ; mourut le 9 janvier 1738, dans la cin-
quante-troisième année de son âge. Il avait épousé , par
articles de mariage , arrêtés à Ausenbourg , le 28 août
1717 , demoiselle Marie-Charlotte de la Neuforge, fille
de feu messire Jean-Henri de la Neuforge, député du
cercle 'de Bourgogne , à la diète de Ratisbonne , con-
seiller du conseil provincial de Luxembourg , et de
dame Marguerite-Gertrude de Bettenhoven. Madame la
comtesse de Jaubert est décédée, le 27 juillet 1743, à
l'âge de quarante-trois ans, laissant de son mariage :
i.° Augustin, dont l'article suit;
2.0 Jean-Joseph Werner , auteur d'un rameau , qui
sera rapporté après l'aîné;
3.° N de Jaubert, tué au siège de Dona-
werth;
4.0 N.... demoiselle de Jaubert , mariée à Namur,
au baron de Neverlée de Baulet;
5.° Marie -Claire de Jaubert , morte carmélite aux
Dames-Blanches ie Namur.
DE JAUBERT. 38l
XVIII. Augustin, comte de Jaubert, chevalier,
seigneur de Soumazen, etc., officier de cavalerie, a
épousé demoiselle N.... de Gognon, ou Conhon, dont
il n'a eu qu'un fils, qui suit :
XIX. Dauphin, comte de Jaubert, officier du gé-
nie, est mort à l'armée en 1792, laissant de dame N....
de Villelongue, son épouse :
1 .° Adolphe , comte de Jaubert officier du génie,
établi à Mézières, département des Ardennes;
2.0 Amédée-Werner de Jaubert , destiné, dans sa
jeunesse, à l'ordre de Malte.
Rameau sorti de la branche de V Etang.
XVIII. Jean - Joseph - Werner , comte de Jaubert,
colonel d'infanterie, premier capitaine de grenadiers
au régiment de Nassau, et chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis, né dans la paroisse de Saint-
Nicolas de Luxembourg, le 26 octobre 1723; entra au
service, le 1" février 1743, en qualité de volontaire;
fut fait enseigne au régiment de Royal-Suédois , le i5
septembre de la même année; leva une compagnie au
régiment de Nassau-Sarbruek, infanterie, le i5 juillet
1758; obtint la commission de colonel du même régi-
ment, le 29 juillet 1760, et fut nommé chevalier de
Saint- Louis le 24 décembre 1763. Il se retira du ser-
vice, pensionnaire du roi, et mourut à Metz, le i5 oc-
tobre 18 10, âgé de quatre-vingt-sept ans, laissant de
dame Suzanne de Lanio, son épouse, qu'il avait épou-
sée le 3 mai 1763, trois enfants, qui suivent :
1 .° Louis, dont l'article suit ;
2.0 François-Ferdinand de Jaubert - de -l'Etang ,
capitaine d'artillerie, né à Thionville, est mort
à Metz ;
3.° Marie- Elisabeth de Jaubert-de-1'Etang , à qui
sa majesté le roi Louis XVIII a accordé, par
brevet du i3 juillet 18 19, la qualité de dame
et comtesse, en considération des services de ses
pères, de l'ancienneté de sa famille, et du titre
de comte, héréditaire depuis longues années dans la
famille.
382 DE JAUBERT.
XIX. Louis , comte de Jaubert , capitaine d'artil-
lerie, et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, a épousé Louise, baronne d'Huard, fille du baron
d'Huard de la Sauvage, pays de Luxembourg, dont il a
deux enfants :
i.° Alfred deJaubert-de-1'Etang;
2.° Fernande , demoiselle de Jaubert-de - l'Etang.
Branche de la Faye (i).
XV. Pierre - André de Jaubert , Ier du nom ,
écuyer, seigneur de Boisvert, etc., fils de Robert de
Jaubert, seigneur de Gumont, et de Jeanne Courau-
din, sa deuxième femme, est nommé dans le contrat
de mariage de Jean de Jaubert, seigneur de Combe-
more, avec Françoise de Brie, du i5 février 1643,
dans lequel sa légitime fut fixée, ainsi que les droits
qui lui étaient advenus par le décès de son père, et du
seigneur de Nougeyrols, son frère. Il eut acte de la
représentation de ses titres, et fut confirmé dans sa
qualité de noble par M. d'Aguesseau, intendant de Li-
moges, le 21 octobre 1666; enfin, il assista, le 9 mai
i683, au contrat de mariage de Marianne de Jaubert-
du-Pauly, sa petite-nièce, avec Jean-Baptiste de Cha-
bans. Il avait épousé, par contrat du 24 février 1649,
demoiselle Marie Restier, qui lui apporta la seigneurie
delà Faye. Les enfants issus de ce mariage sont:
i.° Gabriel, dont l'article suit;
(1) La maison, ou repaire de la Faye, est située dans la
commune d'Essards, canton d'Aubeterre, arrondissement de
Barbezieux, département de la Charente. D'anciennes démo-
litions annoncent que cette maison était autrefois un château
très-vaste. On lit dans l'histoire de France par Dupleix, que
les troupes du prince de Condé saccagèrent, après une défaite
qu'elles avaient éprouvée du côté de Castillon, les châteaux de
Parcoul, de la Faye, de Saint-Privat, de Cazeaux, etc. La
Faye se trouvant effectivement dans la direction de Parcoul à
Saint-Privat et Cazeaux, à la distance d'une et deux lieues,
cette circonstance jointe à la découverte d'anciens décombres,
ne laisse aucun doute que cette habitation n'ait été la victime
des guerres de religion, d'autant que les propriétaires avaient
toujours tenu le parti du roi.
DE JAUBERT. 383
2.* Pierre de Jaubert, mort sans postérité;
3.° Jacquesde Jaubert ;
4.* Louis de Jaubert ;
?.° Antoinette de Jaubert;
6.° Françoise de Jaubert;
7.0 Margueritede Jaubert, dame delà Moihe.
XVI. Gabriel de Jaubert, écuyer, seigneur de la
Trigerie, épousa, par contrat du i5 juin 1677, demoi-
selle Jeanne Desroziers, qui était veuve et tutrice de
ses enfants, lorsqu'elle tut maintenue par M. Rouillé,
intendant de Limoges, le 8 avril 1705. De ce mariage
naquirent :
i.° Pierre-André, dont l'article suit;
2.0 Jean de Jaubert, mort sans postérité ;
3.° Louis de Jaubert, seigneur de Puyvigier;
4.0 Marie de Jaubert, dame de Laporte.
XVII. Pierre -André de Jaubert, IIe du nom,
chevalier, seigneur de la Faye, etc. , assista avec la qua-
lité de haut et puissant seigneur, aux pactes de mariage de
Françoise de Jaubert, sa cousine, avec le marquis de
Frugie, et épousa, par contrat du 25 mai 1705, de-
moiselle Marie de Laigle, qui le rendit père de :
i.° Louis, dont l'article suit;
2.0 Louis de Jaubert a fait la branche de Chamber-
lane, éteinte;
3.° David de Jaubert, mort sans poste'rité ;
4.0 Marie de Jaubert, dame de la Loubière;
5.° Jeanne de Jaubert, morte sans alliance.
XVIII. Louis de Jaubert , chevalier, seigneur de la
Faye, se maria, par contrat du 7 décembre 1748, à
demoiselle Anne de Robinet de Cazeaux, dont naquit
un fils unique, qui suit :
XIX. Jean, comte de Jaubert, épousa, par con-
trat du 6 novembre 1787, demoiselle Marie- Anne
Leberthon. De ce mariage sont nés :
1 .° Jacques, dont l'article suit;
2.0 Marie-Louise de Jaubert , dame de Chabrier-
des-Hélies.
384 DE JAL)bert.
XX. Jacques, comte de Jaubert a épousé, le 20 octo-
bre 181 9, demoiselle Marthe-Thérèse de Fé de Ségeville.
Branche de Chamberlane, éteinte.
XVIII. Louis de Jaubert, chevalier, seigneur de
Chamberlane, fils puîné de Pierre-André de Jaubert,
IIe du nom, seigneur de la Faye, et de dame Marie de
Laigle, a eu de son mariage avec N....
XIX. Henri de Jaubert, Ier du nom , chevalier ,
seigneur de Chamberlane, est mort en 1787, père de :
i.° Henri de Jaubert IIe du nom, est mort sans
postérité, à Mittaw, en 1799 ;
2.0 Marguerite-Jeanne de Jaubert, \
■1 n \/t ■ j t u mortes sans
3.° Marie de Jaubert, , . >
4. ° Jeanne-Claire de Jaubert, ) ^
Branche d' Allemans , Saint-Séverin et Nantiac.
IX. Bernard de Jaubert IIe, damoiseau, seigneur de
la Gilbertie-d'Allemans, de Montagrier en partie, de
Montardit, de Feydit, de Saint-Séverin-de-Pavancelles,
de la Tour et de Nantiac en Périgord, et viguier de
Blanzac en Saintonge, fils puîné d'Audoin de Jaubert,
chevalier, seigneur de la Roche-Jaubert, fit hommage-
lige, le 19 janvier 1424 (v. st.), au nom de Bernard de
Jaubert, son neveu (dont il avait été nommé tuteur
par la cour judiciaire de Nantiac), à noble femme Laure
Flamenc, dame de Bruzac, à raison du repaire de Neu-
ville, situé dans la paroisse de Saint-Jean-de-Cole, re-
levant du château de Bruzac ; en présence de Geoffroi et
Raimond de Maumont, père et fils, et d'Aimeric de la
Vergne , damoiseau. Après la mort de cette dame, ar-
rivée quatre ou cinq ans après, il renouvela cet hommage
pour son compte, et comme héritier dudit Bernard, son
neveu, le 26 août 1429, en faveur de Fortanier Flamenc,
seigneur de Bruzac, fils et héritier de Laure Flamenc.
Depuis cette époque jusqu'à sa mort, il passa une foule
d'actes, dans la plupart desquels il rappelle son père et
fait mention du château de la Roche-Jaubert,qui était
DK JAUBERT. 385
le l'eu de sa naissance; il contracte aussi, presque tou-
jours, ou avec sa femme ou en son nom ; ils reçurent
conjointement, le i3 février 1440 (v. st.), une recon-
naissance féodale pour des maisons situées dans le bourg
d'Allemans. Il rendit hommage, le 19 avril 1447, à
Jacques de Pons , chevalier , seigneur dô Ribérac, pour
ce qu'il possédait dans les châtellenie et ressort de Ribé-
rac, et notamment pour le repaire du Maine-du-Bost.
situé dans la paroisse d'Allemans, et pour les mas du
Plantier, la Hugonie, et un grand nombre d'autres; fit
hommage-lige et serment de fidélité , au nom de sa
femme, le 3 avril de l'année suivante, 1448, à Jean de
la Rochefoucauld , seigneur de la Rochefoucauld , de
Montignac et Blanzac, à raison de la viguerie des châ-
teau, ville et châtellenie de Blanzac; acquit, le 4 août
1451, le repaire de Goyas, avec ses dépendances, situé
dans les paroisses de Bertric et de Burée; fit un échange,
le 14 janvier 145 1 (v. st.), avec nobles Jean et Richard
Auiour, frères, ses cousins germains; reconnut, le 21
mars suivant, tenir en fief franc et noble, et hommage
plein, sous le devoir d'un denier d'acapte, de Pierre de
Saint-Gelais, chevalier, seigneur de Cornafol, etc., et
d'Anne de Bordas, sa femme, dame de Moulney, Sainte-
Aulaye , et Saint - Séverin - de- Pavancelles , savoir: le
moulin de Feydit, autrement des Brunets, situé sur la
rivière de Lisonne dans la paroisse de Saint - Séverin,
le péage du même lieu et paroisse de Saint-Séverin ,
une combe , appelée de la Vergne , que feu Hélie de
Jaubert tenait d'Hélie de Saint-Astier (père de Marie
de Saint-Astier, dame d'Allemans) , une maison qu'il
possédait au nom de sa femme, dans le château d'Au-
beterre, près du monastère de Saint-Sauveur, un jardin
que feu Pierre de Landirac tenait des prédécesseurs de
ladite Marie de Saint-Astier, près de la Mote vieille, et
plusieurs autres héritages, dimes, etc.; fit un accord,
le 26 mai 1429, avec Jean de Montardit, damoiseau de
Celle, sur une contestation élevée entr'eux , au sujet
d'un territoire, vulgairement appelé la Combe de la Bou-
carie, située dans la paroisse de Celle ; et fit son testa-
ment le "16 mars 1463 (v. st.). Il avait épousé, vers l'an
1416 ou 14T7, demoiselle Marie de Saint-Astier, troi-
sième fille d'Hélie de Saint-Astier, damoiseau d'Alle-
mans, seigneur de la Gilbertie, de Montagrier en par-
XVII. 25
386 DE JAUBERT.
tie, etc., et de dame Borguete de la Barde; elle eut
pour son lot, dans le partage que son père fit entre ses
filles, le i3 août 141 6, les biens qu'il possédait dans la
paroisse d'Allemans et dans la juridiction de Ribérac;
fit un testament le 26 mars 1460 (v. st.), et mourut
la même année. Ils eurent de leur mariage:
1 .° Hélie, dont l'article suit ;
2.° Roger de Jaubert , auteur de la branche de
de Saint-Severin, connue dans la suite sous le
nom de Saint-Gelais, qui viendra après l'aînée;
3.° Audoin de Jaubert a fait la branche de Nantiac ,
qui sera rapportée ensuite;
4.0 Anne , nomme'e aussi Agnès de Jaubert, fut
mariée, par contrat du 14 février 1450 (v. st.),
à noble Audoin Achard, dit de Joumard, fils de
feu Jacques Achard, damoiseau, et de Jeanne de
Joumard, habitant de la paroisse de Vanxains,
au diocèse de Périgueux; il lui fut constitué en
dot la somme de 240 livres tournois, ou huit vingt
réaux du poids de trois deniers, au coin du roi de
France, que ses trois frères promirent de lui
payer par égales portions.
Branche d'Allemans et Mont ar dit.
X. Hélie de Jaubert , damoiseau , seigneur par
indivis, avec Roger de Jaubert, son frère, de la Gil-
bertie, du bourg d'Allemans, de Montagrier en par-
tie, etc. Roger, son frère, et lui, firent un accord, le 16
février 1450 (v. st), avec Aymeric Prévôt, seigneur
du Mas, leur beau-père, au sujet de la dot de leurs
femmes; il acensa, conjointement avec ses deux frères,
le 23 avril 1466, à Arnaud des Combes, la troisième
partie par indivis, d'un mas, ou tenement, appelé de
Champ-Cheytiou, dont les deux autres parties relevaient
de la fondalité d' Hélie Massinh, et de Jeanne de la
Force, sa femme, damoiseaux d'Epeluche; il assista,
le 17 juin 147 1, au contrat de mariage de Pierre de
Jaubert, son neveu; et ne vivait plus, à ce qu'il paraît,
en 1482. Il avait épousé, vers l'an 1450, demoiselle
Isabelle de Prévôt, fille d'Aymeric de Prévôt, seigneur
du repaire du Mas, au diocèse de Limoges, et sœur de
DE JAUBERT. 387
Raimonde, mariée à Roger de Jaubert, frère d'Hélie.
Le père de ces deux dames leur avait promis, entr'autres
choses, pour leur dot, la somme de 460 réaux d'or, au
sujet de laquelle il s'éleva quelque contestation; comme
il parait par un acte du 16 février 1450 (v. st.). Outre
cette alliance, il en contracta une seconde, vers l'an
1462 (1), avec dame Philippe de Flamenc-de-Bruzac,
alors veuve de Monot ( ou Raimond ) de la Cropte,
écuyer, seigneur de la Faye, l'Henri, l'Archerie, etc.,
et fille de Jaubert Flamenc, seigneur de Condat, Puy-
guillem, Villars, Peyraux, etc., et de dame Catherine
Adémar de Lostanges. On ignore la date de sa mort et
le nombre de ses enfants ; mais il est certain qu'il fut
père de :
Jean, dont l'article suit.
On lui donne aussi pour fils :
Hélie de Jaubert, qu'on présume avoir été auteur
de la branche de Frontpitou, qui sera rapportée
plus bas.
XI. Jean de Jaubert, qualifié écuyer et damoiseau,
seigneur de Montardit, et en partie d'Allemans et de
Montagrier, issu du second lit, d'Hélie de Jaubert,
reçut, conjointement avec Pierre de Jaubert, son cou-
sin germain, la reconnaissance qu'Antoine du Bost et
Etienne Truchasson leur firent, le 9 octobre 1482 , à
raison du tiers par indivis, d'une tenance appelée de la
Broussaldie , dans la paroisse de Barée, en présence
d'Hélie de Jaubert, clerc; il assista, comme témoin,
au contrat de mariage de Golfier de Jaubert de la Roche-
Jaubert avec Philippe Dupuy-de-Brémont, du 12 février
1497 (v. st.j ; fut nommé, le 25 décembre i5o3, un
des exécuteurs du testament de Guillaume d'Abzac-de-
la-Douze , abbé de Brantôme , grand archidiacre de
Téglise de Narbonne , etc.; passa, le 12 mai i5i3,
en qualité de tuteur de Pierre de Montardit, un accord
avec nobles François et Poncet de Montardit, oncles de
(0 Suivant un acte du 26 mai 1462, il avait contracté une
autre alliance avec Gallienne Dupuy, sœur de Pierre Dupuv.
prêtre. Dans ce cas, cette dernière serait sa deuxième femme,
et Philippe Flamenc, sa troisième.
388 DE JAUBERT.
son pupille; et fut choisi, le 28 mars i5ib, pour être
un de exécuteurs du testament d'Almois d'Abzac-de-la
Douze , sa belle-sœur , femme de Jacques Flamenc ,
écuyer, seigneur de Bruzac, de Puyberard et des Cha-
bânes. Il avait épousé, par articles du 22 août 1488,
reconnus et insérés dans son contrat de mariage, daté
du mardi 10 février de l'année suivante 1489, demoi-
selle Anne d'Abzac , fille de noble homme Jean
d'Abzac , seigneur de la Douze , de Reilhac , etc. ,
et de dame Jeanne de Narbonne, en présence d'un
grand nombre de témoins, parmi lesquels on remar-
que messires Bernard d'Abzac, doyen de la Roche ;
Audoin de Jaubert, seigneur de Nantiac; Raymond
d'Aitz, seigneur de Meymy ; Alzias Flamenc, seigneur,
de Romain ; Guillaume d'Abzac, seigneur de Mayac ;
Hélie de Montardit, seigneur de Lascoutz ; Jean de
Saint-Astier-des-Bories , seigneur de Ligne , Bernard
de Foucauld, seigneur de Lardimalie ; Forton de Lau-
rière, seigneur de Lanmary ; et Pierre de Jaubert,
seigneur d'Allemans leurs proches parents. De ce ma-
riage naquirent,
1 .° Guy, dont l'article suit ;
2.0 Jean de Jaubert, écuyer, énoncé fils du seigneur
d'Allemans, dans un accord fait le 2 août i52Ô,
entre Annet de Fayolle, chevalier, seigneur de
Neuvic et de Lenclave, et Pierre de Montardit,
écuyer, seigneur de Lascoutz et de Montagrier
en partie.
3.° Jeanne de Jaubert, mariée , par contrat du
i3 juin i5io, à noble Gabriel de Pons, écuyer,
seigneur de Saint-Maurice, Clermont et Mes-
poulet, fils de Charles de Pons, seigneur de
Saint-Maurice, etc., et de dame Françoise de
la Cropte ;
4.0 Barthélemie ou Barthélemine de Jaubert, épousa,
par contrat du 24 décembre 1 538, noble Jean de
Saintours, écuyer, seigneur de la Bourlie, fils
de Gaston et de dame Louise de Thémines ; elle
testa, étant veuve, le 28 juin 1547.
XII. Guy de Jaubert, écuyer, seigneur de Mon-
tardit et d'Allemans, assista, le i3 novembre 1529,
au contrat de mariage de Robert, seigneur de la Roche,
DE JAUBERT. 389
Jaubert, son cousin , avec Marguerite de Chaumont; fut
nomme, le 14 mai 1544, avec noble Floquet de Gourdon,
seigneur de Vescantière , tuteur des enfants de Jean
de Saintours , seigneur de la Bourlie , par le testament
de ce dernier ; et ce fut en cette qualité qu'il transigea,
le pénultième d'août 1 5 5 3 , avec Gaston de Saintours,
écuyer , seigneur de la Bleynie. Il avait déjà été nommé,
par Barthelemie de Jaubert, sa sœur, un de ses exécu-
teurs testamentaires, le 28 juin 1547, et vivait encore
le 1 1 mars 256 1 . Il avait épousé , par contrat du 1 1 mai
1 53 1 , demoiselle Marguerite de Noailles, née le 4 sep-
tembre i5oç), et morte en 1543 , fille de Louis de
Noailles , chevalier , seigneur de Noailles , Noailhac ,
Montclar, Chambres , etc. , et de dame Catherine de
Pierre Buffière, dont naquirent :
1 .° Denis , dont l'article suit;
2.°Sibillede Jaubert, épousa, en présence de son
père , par contrat du 2 juin 1 558 , Clinet d'Ay-
die , vicomte de Carlus , chevalier de l'ordre du
roi , alors veuf de N.... dame de Mortagne , et fils
puîné de François d'Aydie , chevalier , seigneur ,
vicomte de Ribérac et d'Epeluche , comte de
• Montfort , Carlus etc. , et de Françoise de Sa-
lignac , sa seconde femme. Elle vivait encore le
10 septembre 1600, lors du contrat de mariage de
Sibille , sa nièce , dans lequel elle se qualifie vi-
comtesse de Carlus, dame de Montardit, Allemans,
Feydit, Brassac, etc., et mourut sans enfants.
XIII. Denis de Jalbert , chevalier, co-seigneur
d'Allemans et seigneur en partie de la châtellenie de
Montagrier, épousa , par contrat du 27 décembre 075,
demoiselle Marguerite de Jaubert , dont il ne provint
qu'une fille qui suit :
Sibille de Jaubert , dame d'Allemans , des Riviè-
res, etc., fut mariée deux fois: i.°à François
de Gimel , écuyer , seigneur de Cazenac , fils de
messire Raimond de Gimel , chevalier de l'ordre
du roi, seigneur de la Vigerie, etc. 2.0 Par con-
trat passé au château de Montardit , le 10 sep-
tembre 1600 , à messire Daniel du Lau , écuyer
seigneur de la Côte , de la Roche de la Roche-
Roussie , la Rousselière , etc. , fils aîné de feu
3go DE JAUBERT.
Gaston du Lau , écuyer , seigneur de la Côte • etc-
et de dame Marthe de Blois. Sibille de Jaubert
contracta , du consentement du seigneur de la
Vigerie ; son beau - père , et de l'autorité de la
vicomtesse de Carlus , sa tante ; et, comme elle
était chef et héritière de sa maison , il fut con-
venu que celui des enfants qui naîtront de ce
mariage, qu'elle choisira, portera les nom et armes
de Jaubert, avec ceux du Lau, et à cette consi-
dération , elle lui promit le tiers de tous ses
biens , etc.
Branche de Fontpitou, éteinte.
XI. Hélie de Jaubert , IIe du nom , écuyer, seigneur
de Fontpitou , dans la paroisse de Saint-Martial de Vi-
veyrols , qu'on croit second fils d1Hélie de Jaubert ,
seigneur d'Allemans, reçut, le 4 janvier 1478 (v. st.),
une reconnaissance de Bernard Xans, damoiseau, sei-
gneur de Gastodias, habitant de la paroisse de Saint-
Paul-Lisonne, à raison d'un ténement appelé de la Ba-
lengerie, situé dans cette dernière paroisse. On croit
qu'il est le même qu'un seigneur de Fontpitou, qui
épousa Isabelle de Galard, fille de Berard ou de Bernard
de Galard, baron de l'Ile-Boson. Il fut père de :
XII. Pierre de Jaubert est qualifié seigneur du repaire
de Fontpitou, et fils de noble Hélie de Jaubert, dans un
acte de revente, faite en sa faveur le 12 janvier 1 525
(v. st.) , par Jean Seilhon , dit Maunay , d'une terre
située dans la paroisse de Saint-Martial de Viveyrols,
qu'il avait vendue à pacte de réméré. On juge qu'il eut pour
fils :
XIII. Guillaume de Jaubert, écuyer, seigneur de
Fontpitou, assista, comme témoin, au contrat de mariage
de Robert de Jaubert, seigneur de Cumont, du i3 no-
vembre 1529. On lui donne pour femme Armoise de
Macanan ou Makanan, dont il eut une fille, qui suit:
Marie de Jaubert, dame de Fontpitou, épousa,
vers l'an i55o, Louis de Salignac, gentihomme
de la maison du roi, cinquième filsd'Hclie de
DE JAUBERT. 39I
Salignac, chevalier, seigneur de la Mothe, Mas-
sault, Fenélon, Gaulejac, etc.; et de Catherine
de Ségur.
Nota. Marie de Jaubert peut avoir eu pour sœur,
Suzanne de Jaubert, mariée à Hélie de Massacré,
écuyer, sieur de Rurrigné.
Branche de la Gilbertie-d'A llemans, ensuite Saint-Séverin
et Saint-Gelais.
X. Roger de Jaubert, damoiseau, seigneur en par-
tie de la Gilbertie d'Allemans, etc. , second fils de Ber-
nard de Jaubert, seigneur d'Allemans, Montardit,
Montagrier, etc. , et de Marie de Saint-Astier, est
connu par divers actes depuis l'an 1450, jusqu'en 1471.
Uni à Hélie, son frère aîné, il rit un accord, le 16 fé-
vrier 1450 (v. st.), avec Aymeric Prévôt, seigneur du
Mas, son beau-père, au sujet de la dot de sa femme;
assista, le 12 juin 1464, à une donation faite par Jean
de Montardit et Marguerite de la Greslie, sa femme , à
Hélie de Montardit, leur fils; fit un bail à cens, con-
jointement avec Hélie et Audoin, ses frères, le 2 3 avril
1466; assista, le 17 juin 1471, au contrat de mariage de
Pierre, son fils, avec Françoise de Lur, et ne vivait
plus en 1488. Il était déjà marié en 1450, à demoiselle
Raimonde de Prévôt, fille d'Aymeric de Prévôt, sei-
gneur du repaire du Mas en Limousin, et sœur d'Isa-
belle, femme d'Hélie de Jaubert, seigneur d'Allemans,
son frère aîné. Il avait été constitué à cette dame, pour
sa dot, une somme de quatre cent soixante réaux d'or. De
ce mariage provint un fils, qui suit:
XI. Pierre de Jalbert , damoiseau, seigneur de la
Gilbertie d'Allemans, etc. , reçut, le 9 octobre 1482,
conjointement avec noble homme Jean de Jaubert, da-
moiseau, qu'il appelle son cousin germain, la reconnais-
sance que leur tirent Antoine deu Bost, et Etienne Tru-
chasson, pour le tiers, par indivis, d'une tenante appe-
lée de le Broussaldie , située dans la paroisse de Burée :
assista, le 10 février 1488 fv. st.), au contrat de ma-
riage du même Jean de Jaubert, son cousin, avec Anne
d'Abzac-de-la-Douze ; et le 12 février 1497 (v. st.), à
392 DE JAUBERT.
celui de Golfier Jaubert, seigneur de la Roche-Jau-
bert, avec Philippe Dupuy-de-Brémont. Il avait épousé
par contrat passé au château de Châlus-Chabrol le haut,
en Limousin, le \j juin 1471, demoiselle Françoise de
Lur, fille de noble homme Bardin de Lur, écuyer, sei-
gneur de Barrière, et de dame Agnès de Barrière, et
petite - fille de noble et puissant homme messire Bertrand
de Lur, chevalier ; il lui fut promis en dot une somme
de 5oo écus d'or: on remarque parmi les témoins de cet
acte, tous proches parents des parties contractantes, no-
bles hommes Jean de Lur, écuyer, capitaine de Ribérac, et
seigneur de Galon, Audoin de Joumard (des Achards),
seigneur de Sufferte, Hélie de Jaubert, seigneur de la
Gilbertie dAllemans, Audoin de Jaubert, seigneur de
Nantiac, Bernard de Saint- Astier (de Lionctl ), sei-
gneur de l'Isle, Jean de Montagrier, seigneur de Ma-
roates, et Jacques Audour, seigneur de la Ferrière. De
ce mariage naquit :
Bernard de Jaubert qui suit.
On présume que Pierre de Jaubert eut un second fils,
nomme :
Pierre de Jaubert , écuyer, seigneur de la Robertie,
dans la paroisse de Milhac, en Périgord, qui ac-
corda, le 24 décembre 1 504, conjointement avec
Philippe de Montlouis, sa femme, à Pierre Mon-
tayaud et autres, l'investiture des héritages qu'ils
avaient acquis dans la paroisse de Sengeyrac; et
vivait encore, ainsi que sa femme, le 19 janvier
1 5 1 1 (v. st.), suivant un bail à cens qu'ils rirent
des tenements de la bénéficie, et de Chastanholx,
en faveur de Jean Parrot, prêtre.
XII. Bernard de Jaubert, écuyer, seigneur de la
Gilbertie dAllemans, et en partie de Montagrier, épousa
demoiselle Hélis d'Aix, ou d'Aytz, fille de noble Rai-
mond d'Aix, écuyer, seigneur de Meymy, et de dame
Jeanne d'Abzac-de-laDouze ; comme il est justifié par le
testament de cette dernière, daté du 19 mai 1 5 17. Il as-
sista, le i3 novembre 1529, au contrat de mariage de
Robert de Jaubert, seigneur de la Roche-Jaubert, avec
Marguerite de Chaumont ; et ne vivait plus lorsque Ber-
trand, son fils, fit le sien en 1 541 . Il laissa de son ma-
riage, entr'autres enfants :
DE JAUBERT. 3g3
i .° Jacques de Jaubert, écuyer, seigneur d'Alle-
mans en partie, assista, le 22 juillet 1541, au
contrat de mariage de Bertrand, son frère ; et le
17 mars 1 566 (v. st.), à celui de Louis de la
Cropte, seigneur de la Mothe, avec Marguerite
des Achards de Joumard. Il avait épouse Gabriello
de Salignac, veuve de François de Talleyrand,
seigneur de Grignols, dont il ne parait pas qu'il
ait eu d'enfants.
2.0 Bertrand, dont l'article suit;
3.° Jacques de Jaubert, chanoine de l'église cathé-
drale de Saintes, renonça en 1 541 , en faveur de
Bertrand, son frère, à toutes les successions de ses
père, mère, frères et sœurs.
XIII. Bertrand de Jaubert, écuyer, seigneur d'Al-
lemans en partie, etc., épousa, par contrat du 22 juil-
let 1 541, demoiselle Julienne de Brie, assistée de Jean,
son frère, fille de feu Jean, écuyer , seigneur de Brie,
en Limousin et de dame Gabrielle de Lastours; en pré-
sence de plusieurs de leurs parents et amis, entr'autres de
messire Annet de Fayolle, chevalier, seigneur de Dou-
het et de Neuvic, d'Hélie de Montagrier, seigneur de
Maroates, de Jacques de Jaubert, écuyer, d'Hélie de
Laporte, écuyer, co - seigneur de Chantérac, d'Antoine
de Saint-Astier, écuyer, de Jean de Clarens, aussi
écuyer, etc.; il assista, le 17 mars 1 556, avec Jacques,
son frère, au contrat de mariage de Louis de la Cropte,
seigneur de Chassaignes, etc., avec Marguerite des
Achards-de-Joumard; et ne vivait plus en 1584. Il laissa
de son mariage, un fils, qui suit :
XIV. Gabriel de Jaubert , Ier du nom, chevalier,
seigneur d'Allemans en partie, des Rivières, baron de
Saint-Séverin, etc., qualifié haut et puissant seigneur,
épousa, par contrat du 23 janvier 1584, demoiselle Ga-
brielle de Saint-Gelais (1), fille de feu messire François
(1) La maison de Saint-Gelais. que plusieurs généalogistes
regardent comme une branche cadette de l'ancienne et illustre
maison de Lezignem en Poitou, est connue par titres depuis
Hugues I, seigneur de Saint-Gelais, près de la ville de Niort
394 DE JAUBERT.
de Saint-Gelais, chevalier, seigneur de Saint - Seve-
rin, etc., et de dame Charlotte de Champagne: il fut
assisté de Jacques de Cleureuil, écuyer, seigneur de
Goudon, son cousin germain, de Bernard des Achards-
en Poitou, qui fonda en 1109, le prieuré de Saint-Gelais, et
en fit donation au monastère de Saint-Pierre de Cluni. Un de
ses descendants, nommé aussi Hugues, fit son testament au mois
de septembre 1261, par lequel il donna la tutelle de ses enfans à
Isabelle sa femme. Charles, seigneur de Saint-Gelais. son
petit-fils fit hommage de la seigneurie de Saint-Gelais, au
comte de Poitou, en i38i; et laissa de Marguerite de Magné,,
sa femme, qu'il avait épousée en 1340, trois fils, dont le second,
nommé Hugues, avait pour femme Marguerite de la Roche-
Chandry. Charles de Saint-Gelais, IIe du nom, qui était l'aîné,
épousa en 1364, Jeanne de Viron (ou de Biron), veuve d'un
seigneur de la Rochefoucauld, et fut père de Charles III, qui
eut plusieurs enfants d'Iolande de Bouchard-d'Aubeterre, sa
femme, fille de Guy de Bouchard, seigneur de Pauléon, et
de Marie de Raymond-d'Aubeterre.
Pierre de Saint-Gelais , seigneur de Montlieu , Sainte-
Aulaye, Saint-Séverin-de-Pavancelles, le Broit-au-Loup et
Cornefou, cinquième fils de Charles III, fut un des princi-
paux conseillers et officiers de Charles duc d'Orléans, père du
roi Louis XII. qui le fit son chambellan^ ordinaire, et l'honora
du collier de son Ordre du Camail. Il testa en 1470, et laissi
de Philiberte de Fontenay, sa femme, 1 .° Jean de Saint-
Gelais, seigneur de Montlieu et de Saïnte-Aulaye ; 2.0 Alexan-
dre, seigneur de Cornefou; 3.° Merlin, qui suit; 4.0 Jacques,
évêque d'Uzès ; 5.° Oaavien, évêque d'Angoulême, mort en
i5o2, auteur de plusieurs ouvrages, traductions, etc.
Merlin de Saint-Gelais, seigneur de Saint-Séverin en An-
goumois, etc. , premier maître-d'hôtel des rois Louis XII et
François Ier , épousa Madeleine de Beaumont , dame de
Glenay en Poitou, dont provinrent quatre fils et quatre filles;
l'aîné des fils nommé :
François de Saint-Gelais, chevalier, seigneur de Saint-
Séverin, épousa, le 3 août 1549, demoiselle Charlotte de
Champagne, fille de Baudoin de Champagne, chevalier, et
de dame Jeanne de la Chapelle, et mourut avant l'an 084.
laissant trois filles, qui sont: i.° Madeleine de Saint-Gelais.
mariée à N.... de Neufchèses, et mère de Marguerite de Neut-
chèses, femme de François, baron de Lezignem: a.° Gabrielle,
épousa en 1 :)84, Gabriel de Jaubcrt . sci-ncur d'Allemans ;
et 3.° Suzanne, qui eut pour mari, François de Hauteclairc.
écuyer, seigneur du lieu de ce nom etdu Maine-Gagnaud.
DE JAUBERT. 3g3
de-Joumard , écuyer , seigneur de Beaurepaire , son
beau-frère, etc. Le contrat fut ratifié le lendemain,
par haute et puissante dame Madeleine de Saint-Gelais,
habitant du lieu noble des Fouilhons en Poitou, veuve
de haut et puissant seigneur Messire Louis de Neufchèses,
seigneur de Bacresse, Saint-Séverin, etc., chevalier de
l'ordre du roi, son chambellan ordinaire, et capitaine de
5o hommes d'armes. Il partagea au nom de sa femme,
par acte passé au château de Saint-Séverin, le 2 juin
1607, la succession de feu François de Saint-Gelais,
seigneur de Saint-Séverin, Gouez et Lucé, son beau-
père, avec François de Lezignem, chevalier, seigneur et
baron de Lezignem et Galapian, procédant au nom de
dame Marguerite de Neufchèses, sa femme, et avec Fran-
çois de Hauteclaire, écuyer, seigneur du Maine Gagnaud,
son beau-frère, mari de Suzanne de Saint-Gelais : par cet
acte, le tier- de la châtellenie, terre et seigneurie de
Saint-Séverin, lui échut en partage. Il transigea, le
i3 janvier 1614, conjointement avec sa femme, Fran-
çois, leur fils, et Suzanne de Raymond, épouse de ce
dernier, leur belle-tille, avec Jean de Raymond, seigneur
châtelain de Bourzac et de Vandoire, tant en son nom
que celui d'Anne de Guibourg, sa femme; assista, le
14 mai 1639, au contrat de mariage de Jean- Pierre de
la Cropte, seigneur de Chassaignes, avec Isabeau de
Jaubert -de -Saint - Gelais ; et ne vivait plus le 26 février
1642, suivant le contrat de mariage de Gabriel, son
petit-fils. On ne lui connaît d'autre enfant, que
XV. François de Jaubert - de - Saint - Gelais , baron
de Saint-Séverin, seigneur en partie d'Allemans, des
Rivières etc., épousa, par contrat du 3o juillet 161 3,
demoiselle Suzanne de Raymond, fille de haut et puis-
sant seigneur Jean de Raymond, seigneur de la châtel-
lenie de Bourzac, de Vandoire, etc., et de dame Anne
de Guibourg. Il ne vivait plus le 14 mai 1639; mais sa
femnru vécut plusieurs années après lui, comme il
paraît par divers hommages et aveux qu'elle rendit au
roi, les 2 3 février et 3o mai 1646, 6 mai et 18 juillet
1667, pour la châtellenie de Saint-Séverin- de - Pavan-
celles, et les mas Daury, de Lachisel et Dupuy, rele-
vans du Roi à cause de son duché d'Angouléme. Les
enfants issus de leur mariage, sont :
3g6 DE JAUBERT.
i.° Gabriel, dont l'article suit;
2.0 Henri de Jaubert - de-Saint-Gelais , chevalier,
seigneur de Saint-Séverin, vivait encore le 8 sep-
tembre 1668, suivant le contrat de mariage de
Suzanne de Jaubert, sa nièce, auquel il assista ;
3.° Frédéric de Jaubert - de - Saint- Gelais , mort
sans postérité;
4.0 Isabeau de Jaubert-de-Saint-Gelais , mariée ,
par contrat, passé au château de Vandoire, le
14 mai 1639, à Jean-Pierre de la Cropte, che-
valier, seigneur, comte de Bourzac, seigneur
de Chassaignes, Lamothe-Saint-Privat , Cumont,
Sallebeuf, le mas de Montet, etc., fils de René
de la Cropte, seigneur des mêmes terres, et de
dame Charlotte de Laplace ;
5.° Gabrielle de Jaubert-de-Saint-Gelais , épousa ,
par contrat du i5 novembre 1642, messire Isaac
du Lau, dit du Lau-Jaubert, chevalier, seignenr
de Montardit , Allemans , Feydit , Saint-Séve-
rin, etc., quatrième rils de Daniel du Lau, che-
valier, seigneur de la Côte, etc. , et de Sibille
de Jaubert, dame d'Allemans.
6.° Sibille de Jaubert - de - Saint - Gelais, s'allia, par
contrat passé au château de Saint-Séverin-de
Pavancelles, le 3o mai i655, avec Armand du
Lau, chevalier , seigneur de Chamniers, Celette
et Chambon, gouverneur de Saintes, et maré-
chal des camps et armées du roi, fils de feu Henri
du Lau, chevalier seigneur des mêmes lieux,
et de dame Henriette de Pons-Mirambeau.
XVI . Gabriel de Jaubert-de-Saint-Gelais, IIe
du nom, chevalier, seigneur, comte de Bourzac ,
baron de Saint - Séverin - de - Pavancelles en Angou-
mois, etc., conseiller du roi en ses conseils et en
son parlement de Bordeaux , épousa , par contrat
passé sous seings-privés, le 26 février 1642, reconnu
le 12 mars suivant, demoiselle Anne d'Affis ou
d'Afis fille de feu messire Jean d'Alfis, chevalier,
conseiller du roi en ses conseils, second président au
parlement de Bordeaux, et de dame Anne de Massiot :
les futurs époux y furent assistés de plusieurs de leurs
proches parents, entr'autres de dame Anne de Gui-
DE JAUBERT. 397
bourg , veuve de Jean de Raymond , seigneur de
Bourzac; de François, marquis de Lézignem; d'Henri
de Raymond-de-Macanan , seigneur de Sallegourde;
de Louis-Joseph de la Cropte, seigneur de Chantérac; de
Jean de Lapone , e'cuyer , seigneur de Laporte ; de
Jean d'Affis, évêque de Lombes; de Guillaume d'Affis,
chevalier, conseiller du roi en son conseil, et président
au parlement de Bordeaux; de Jacques Lecomte, con-
seiller au même parlement, et président aux enquê-
tes, etc. Gabriel de Jaubert ne vivait plus le 16 mai
1664; sa veuve se remaria bientôt après, avec messire
Bernard Pichon, conseiller du roi en ses conseils, et
son second président au parlement de Bordeaux. Il ne
laissa de son mariage, qu'une fille, dont l'article suit :
Suzanne de Jaubert - de- Saint - Gelais , baptisée le
21 d'octobre 1648, obtint, le 26 mai 1664, une
sentence, rendue sur les lettres de bénéfice
d'âge, qui lui avaient été accordées contre Su-
zanne de Raymond, dame de Bourzac, et Henri
de Jaubert - de - Saint - Gelais , chevalier, seigneur
de-Saint-Sé vérin , et autres; par lesquelles il
lui fut permis d'administrer les biens à elle échus
par la mort de Gabriel, son père ; fit un partage,
le 16 juin i665, avec la même Suzanne de Ray-
mond, son ayeule, et Isaac Jaubert du Lau,
seigneur de Montardit, etc. ; et reçut, le 11 février
1666, de M. d'Aguesseau, intendant en Limou-
sin, acte de la représentation de ses titres, re-
montés seulement à l'année Ô42, pour la justi-
fication de sa noblesse.
Elle épousa, par contrat du 8 septembre t668,
haut et puissant seigneur messire Adrien de Tal-
leyrand-de-Grignols , chevalier , seigneur , comte
de Grignols , seigneur de Beausejour et Saint-
Léon en Périgord, et baron de Beau ville en
Agenois, bisayeul de M. le comte de Périgord,
dernier mort.
Nota. Il paraît que Suzanne de Jaubert avait une soeur
du même nom, mariée à Charles de la Cropte, comte
de Chantérac, qui fut tué au siège de Candie, en 1669,
398 DE JAUBERT.
Branche de Nantiac(i), éteinte.
X. Audoin de Jaubert, IIe du nom , damoiseau,
seigneur de Nantiac, la Tour, etc., troisième fils de
Bernard de Jaubert, seigneur de Montagrier, Mon-
tardit, Allemans, etc., et de Marie de Saint- Astier,
est nommé dans le contrat de mariage d'Anne de Jau-
bert, sa sœur, avec Audoin Achard de Joumard, du 14
février 1450 (v. st.). Uni à Hélie et Roger, ses frères,
il fit un bail à cens, le 23 avril 1466. Fut du nombre
des nobles reçus et excusés, qui comparurent à la montre
faite à Exideuil, en 1470, par Alain d'Albret, comte
de Périgord et vicomte dej-imoges.
On remarque, parmi les autres, Léonet de Prémil-
hac, brigantinier, Jean de Jaubert, pour Pierre, son
fils, et pour N.... de Lestrade , brigantinier, et Pierre
de Jaubert de la Bastide, aussi brigantinier. Assista,
le 17 juin 147 1, au contrat de mariage de Pierre de
Jaubert, son neveu, avec Françoise de Lur; reçut di-
verses reconnaissances dans sa terre de Nantiac , en
1475, etc. Il eut, en 1482, des démêlés avec les habi-
tans de sa terre; et ce fut à ce sujet que le vicomte de
Limoges présenta contre lui des articles au roi, sous
prétexte qu'il exerçait des violences contre ces mêmes
habitans, prétendant que Nantiac étant une place forte,
et un château et châtellenie, ils lui devaient le guet.
Le conseil du vicomte, tenu à Ségur, le i3 janvier
1482 (v. st.) , ordonna une enquête. Enfin, il as-
sista, le 10 février 1488 (v. st.), au contrat de mariage
de Jean de Jaubert, seigneur de la Gilbertie d'Alle-
mans, avec Anne d'Abzac-de-la-Douze; et ne vivait
plus, à ce qu'il paraît, en 1 5o2. Il avait épousé demoi-
selle Hélis de la Cropte de Lencais, fille de Jean de la
Gropte, II0 du nom, seigneur de Lencais, et de Jeanne
de Garnier de Mehmont, dont il eut :
1 .° Pierre de Jaubert, qu'on présume être mort
sans postérité;
(1) Quoiqu'on écrive communément Nantia ou Nanthia , on
a adopté ici 1 'orthographe Nantiac, comme se rapprochant
davantage du mot latin de Nantiaco.
DE JAUBERT. 3p9
2.0 Henri, dont l'article suit ;
3.» Guillaume de Jaubert , I dom ,e son esl • ■
4.0 Jacques de Jaubert , )
XI. Henri de Jaibkrt, écuyer, seigneur de Nan-
tiac, de la Tour, etc., est nommé avec ses frères, qua-
lifiés ainsi que lui, écuyers, co-seigneurs de Nantiac, dans
un acte du 10 mars Ô02 ( v. st.) ; et fit son testament
le 9 août 041. Il avait épousé demoiselle Souveraine
de la Tour, sœur de Jean de la Tour, écuyer, seigneur
d Uonnie, dont il eut les enfants suivants :
i.° Jean, dont l'article suit;
2.0 Bernard de Jaubert ,
3° Charles de Jaubert ;
4.0 Jeanne de Jaubert ;
5.° Florence de Jaubert.
XII. Jean de Jaubert, Ier du nom, écuyer, sei-
gneur de Nantiac et de la Tour, épousa, par contrat du
i3 février 1 538 (v. st.), demoiselle Françoise de Gourdon-
de-Genouillac , fille de Jean de Gourdon , chevalier,
seigneur de Genouillac , Vaillac , Souci rac , Beaumal
et Rilhac, et de dame Marguerite d'Aubusson. De ce
mariage naquirent :
i°. Henri de Jaubert ;
2.0 Flotard de Jaubert ;
3.° Jean, dont l'articlesuit ;
4.0 Antoine de Jaubert ;
5.° Jacques de Jaubert ;
6.° Galiote de Jaubert ;
7.0 Marguerite de Jaubert.
XIII. Jean de Jaubert, IIe du nom, écuyer, sei-
gneur de Nantiac, la Tour, Lancinade, et de Juvenie,
acquit de ses frères et sœurs les droits qu'ils avaient sur
la terre de Nantiac; et vendit, le 12 juin 078, à An-
toine et Jacques Arlot de Frugie, frères, certains héri-
tages situés dans la paroisse de Chalusset. Il avait épouse,
par contrat du 17 août 076, demoiselle Yrlande d'An-
dré, fille de noble Raimond d'André, seigneur de Lan-
cinade et de Juvenie, et de dame Louise de Gentil-:e-
Jonchapt. Les enfans issus de ce mariage, sont :
400 DE JAUBERT.
i.° Raimond, dont l'article suit ;
2.° Antoine de Jaubert, / ,..
3.o Gaston de Jaubert, 1 morts sans aIlianœ >
4.0 Yrlande, ou Hirlande de Jaubert, mariée, par
contrat du premier août 161 3, à Jean de Haute-
fort, IIIe du nom, écuyer, seigneur de la Motte,
fils de Boson II, et de Jeanne Brochard ; elle
testa le 2 3 novembre 1628.
XIV. Raimond de Jaubert, vicomte de Nantiac,
chevalier, seigneur de Lancinade, Juvenie, etc. , gen-
tilhomme ordinaire de la chambre du roi Louis XIII,
qui érigea, en sa faveur, la terre de Nantiac en vicomte
par lettres du mois de décembre 161 5. Il rendit hom-
mage, pour cette terre, le 7 juin 1624, entre les mains
de M. d'Aligre, chancelier de France. Il avait épousé,
par contrat du 7 janvier 1006, demoiselle Henrie, ou
Henriette de Foucauld-de-Lardimalie, fille de Jean de
Foucauld , chevalier , seigneur de Lardimalie , baron
d'Auberoche , gouverneur du Périgord , et de dame
Marguerite de Saint-Astier. Elle testa le 3 janvier 1659,
en faveur des enfans, qu'elle avait eus de son mariage,
et qui sont :
1 .° Jean, dont l'article suit ;
2.0 Pierre de Jaubert, baron de Nantiac , seigneur
de Juvenie, qui laissa de son mariage avec Jeanne
d'Asnières, veuve du comte de Châteaumorant,
une fille nommée :
Paule de Jaubert, mariée à Jean de Chastei-
gner, seigneur du Mas de-Roche ;
3.° Marie de Jaubert, épousa, le 16 juin 1620,
François de Saintours, seigneur de la Forest.
XV. Jean de Jaubert , IIIe du nom , vicomte de
Nantiac, baron de Juvenie, etc. , servit utilement nos
rois dans les guerres civiles. Il épousa, le 19 mai i63o,
demoiselle Suzanne Dumas, fille de Pierre Dumas, che-
valier, seigneur de Payzac, le Mas et la Serre, et de
Gabrielle de Hauteclaire, dont il eut :
i.° Pierre, dont l'article suit ;
2.0 François de Jaubert , major du régiment de la
Feuillade, mort au service du Roi;
DE JAUBERT. 401
3.° Gabriel de Jaubert, abbé de Saint-Aulaye , et
chanoine de l'église cathédrale de Périgueux;
4.0 François de Jaubert , mort officier des mous-
quetaires noirs;
5.° Simon de Jaubert, seigneur de Bournet ;
6.° Peyrot de Jaubert, seigneur de Lavaux ;
7.0 Henri de Jaubert, seigneur de la Valade ;
8.° Joseph de Jaubert ;
9.* François de Jaubert, seigneur de Montchat;
10. ° Gabrielle de Jaubert, mariée, i.° à noble N....
Expert, seigneur de Saint- Paul-la-Roche; 20.
en 1 653, à David de Beaupoil de Saint-Aulaire,
seigneur des Chabànes, capitaine de cavalerie au
régiment de Saint-Simon ;
1 1 .° Marie de Jaubert ;
12.0 Marie de Jaubert, la jeune, épousa Isaac
d'Abzac, écuyer, seigneur, de la Forest, capitaine
de dragons ;
i3.° et 14.0 N.... et Jeanne de Jaubert.
XVI. Pierre de Jaubert, Ier du nom, chevalier,
seigneur, vicomte de Nantiac, etc., épousa, i.° demoi-
selle Marie de Beaupoil de Saint-Aulaire, fille de Marc-
Antoine de Beaupoil de Saint-Aulaire, marquis de Lan-
mary, seigneurs de Coutures, Celle, Bertricq, etc., et
de dame Gabrielle d'Alègre, dame de Chabànes et de
Sorges; il épousa, en deuxièmes noces, le 14 août 1703,
Renée Duchesne , veuve de Jean-Jacques de Saint-
Astier, marquis des Bories. Elle testa le 9 mai 1717, et
ne laissa pas d'enfants de son second mariage. Du premier
naquirent :
i.° Joseph-Siméon, dontl'article suit ;
2.' Gabriel de Jaubert, prieur de Bernay, dit l'abbé
de Nantiac;
3.° Jean de Jaubert, dit le chevalier de Nantiac,
exempt des gardes du corps de la compagnis écos-
saise;
4.* N.... de Jaubert, seigneur de la Borie ;
5.° Jeanne de Jaubert, abbesse de la Drouille;
6.° Jeanne de Jaubert, abbesse de la Drouille, après
sa sœur ;
7.0 Gabrielle de Jaubert ;
8.- N.... de Jaubert.
XVII. 26
402
DE JAUBERT.
XVII. Joseph - Si méon de Jaubert , chevalier, sei-
gneur, vicomte de Nantiac, etc., servit dans les mous-
quetaires. Il épousa, le zg septembre 171 1, Marie de
Bordes, dame de Sinsac, fille de Joseph de Bordes ,
seigneur de Sinsac, et de dame Honorée Charon - de -
Sensenac; dont il eut :
1 .° Pierre, dont l'article suit ;
2.0 Louis de Jaubert, capitaine au régiment du
roi, dragons, puis lieutenant-colonel, a été nommé
maréchal de camp en 17....
XVIII. Pierre de Jaubert , IIe du nom, chevalier,
seigneur, vicomte de Nantiac, etc., qualifié haut et
puissant seigneur, est mort en 17...., laissant de dame
Célenie le Blond, son épouse, une fille unique, qui
suit :
Marie-Denise de Jaubert épousa, par contrat du 12
mars 1760, haut et puissant seigneur messire
André, comte de Bonneval, chevalier, seigneur
de Langle, devenu depuis seigneur de Bonne-
val, Blanchefort, Pantenie, etc., lieutenant-
colonel du régiment de Poitou, ensuite colonel
du régiment des grenadiers royaux, et maréchal
des camps et armées du roi, fils de Hugues-Marien-
Gabriel de Bonneval, chevalier, seigneur de
Langle, etc., et de dame Marguerite d'Aude-
bertdela Martinie.
Branches de la maison de Jaubert dont on n'a pu trou-
ver jusqu'à présent la jonction avec les précédentes.
i.° Seigneurs de Jaubert-des- Vallons(i), en Angoumois.
I. Louis de Jaubert, écuyer , épousa Isabeau du
Bois, dont il eut ;
— ,
(1) Les seigneurs de Jaubert-des- Vallons portent les mêmes
armes que les Jaubert du Périgord ; ce qui prouve qu'ils sont
sortis de la même tige. Le fragment généalogique, rapporté ci-
dessus, est tiré du jugement de maintenue de monsieur d'Agues-
seau, intendant de Limoges.
DE JAUBERT. 4o3
II. Jean de Jaubert, écuyer, reçut une donation
de ses père et mère, le 8 novembre 1349. Il avait
épouse, par contrat du 27 septembre 1547, Jacqueline
le Roy, dont provint :
III. François de Jaubert , Ier du nom, écuyer,
laissa d'Isabeau Guichard, sa femme, qu'il avait épou-
sée, le Ier novembre 1576 :
IV. François de Jaubert II* du nom, épousa, par
contrat du 28 mai i63o, Esther Barbot, qui le rendit
père de :
V. Pierre de Jaubert , I** du nom , écuyer , sei-
gueur des Vallons, fut maintenu dans sa noblesse en
1666, par jugement de M. d'Aguesseau intendant de
Limoges. Il avait épousé, par contrat du 27 février
1659, Louise Angebaud, dont il eut des enfants qui
ont continué la descendance. De l' un de ces enfants
était issu
N de Jaubert, écuyer, seigneur des Vallons et de
Fouquebrune, en Angoumois, père de
Pierre de Jaubert , IIe du nom, écuyer, seigneur
des Vallons etc., capitaine de vaisseau, demeurant au
Boisderetz, paroisse de Moulidars, en Angoumois, est
mort au mois de septembre 18 17, laissant de N.... de
Navarre de Boisderetz, sa femme :
1 .° Pauly de Jaubert-des- Vallons ;
2.0 Odile de Jaubert.
2.0 Seigneurs de Jaubert-de-Coara\e .
I. Pantaléon de Jaubert, conseiller du roi, et troi-
sième président au parlement de Toulouse, donna plu-
sieurs quittances pour ses gages de président, en i53i,
1344, etc. Il épousa Brunette de Coaraze, veuve de
Hugues d'Espagne, seigneur de Durfort, et fille de
Jean de Coaraze, seigneur de Bérat, et de Catherine
de Pardaillan. De ce mariage naquit :
II. Etienne de Jaubert-de-Coaraze , seigneur de
Bérat, épousa, en 1547, Bertrande de Vielfort ; et
testa, en 1 56o, en faveur de ses enfants, dont les noms
suivent :
40. DE JAUBERT.
i.c Raimond de Jaubert, seigneur de Bërat;
2.° Antoine de Jaubert , seigneur de Coaraze,
mort sans enfants;
3.° Jean- Pierre de Jaubert -de - Coaraze - Bérat ,
vivant en 1 586, mort sans enfants ;
4.0 Isabeau de Jaubert-de - Coaraze , épousa Car-
bon du Faur, écuyer, seigneur de Mazerettes,
dont elle eut Jean -Pierre du Faur - de - Coaraze,
seigneur et baron de Bérat, et plusieurs autres
enfants;
5.° Hélène de Jaubert;
6.° Jeanne de Jaubert.
3.° Seigneurs de Jaubert, de-Saint-Christophe, en
Angoumois.
I. François de Jaubert, Ier du nom, écuyer, est
nommé avec Jeanne Vigier, sa femme , dans des actes
du 16 octobre i532, du 7 février i535, et du 6 mai
1 539. Ils eurent de leur mariage :
II. Méry, ou Emeri de Jaubert, épousa, par con-
trat du 27 janvier 1 563, Magdeleine de Rabaine, dont
naquirent :
i.° François II, qui suit;
2.0 Jean de Jaubert ;
3.° François de Jaubert.
III. François de Jaubert, IIe du nom, partagea
avec ses frère et sœur, la succession de leurs père et
mère, le 19 février i5g3, épousa, le 16 avril 1 5Ç5,
Marguerite de Conis, dont il eut :
IV. François de Jaubert, IIIe du nom, laissa de
Jeanne de la Chambre, sa femme, qu'il avait épousée,
le 26 avril i632 :
V. François-Alexandre de Jaubert , marié , par
contrat du 20 octobre 1664, à Jeanne Fresneau.
4.0 Seigneurs de Jaubert ,en Poitou.
La famille des seigneurs de Jaubert , en Poitou , fut
maintenue dans sa noblesse, sur titres remontés à l'an-
née 1406, dans la recherche de 1666.
DE JAUBERT. 4o5
5° Seigneurs de Jaubert-de-Rassiol*. m Querci.
La famille de Jaubert-de-Rassiols fut maintenue dans
sa noblesse, par arrêt du conseil d'état du roi du 28
novembre 1674, et par jugement de M. le Gendre,
intendant de Montauban, -rendu le 3 septembre 1704,
sur titres remontes à noble Pierre de Jaubert, seigneur
de Rassiols, vivant en 046 et 1 554, et demeurant
alors avec dame Anne de Malhié, son épouse, dans la
ville de Rocamadour, en Querci.
6.° Seigneurs de Jaubert de Barrault, comte de Blai-
gnac, etc., dans l'Entre-deux-Mers, ou diocèse de
Bordeaux (1).
La branche de Jaubert de Barrault a indubitablement
la même origine que les branches précédentes; mais on
ne peut pas déterminer avec certitude l'époque précise
de sa séparation d'avec la souche commune. Sa filiation
suivie remonte à hier de Jaubert, damoiseau, qui vivait
peu après le milieu du quatorzième siècle. Ce fut Guil-
laume Ier , rils d'hier, qui forma les premiers établis-
sements de cette branche dans l'Entre-deux-Mers, où
elle a subsisté avec beaucoup d'éclat et d'illustration
pendant plus de trois siècles. Une tradition suivie et
constante, l'identité des prénoms, les rapports de voi-
sinage et des alliances communes, ne permettent pas de
douter qu'elle n'ait eu la même origine que les branches
précédentes. La différence des armoiries ne peut pas
fournir un argument contraire, puisqu'il paraît cons-
tant que les seigneurs de Jaubert de Barrault avaient
été chargés de porter les armes de l'ancienne maison
de Barrault, à laquelle ils avaient succédé, en épou-
sant Séguine de Lugagnac, qui en était devenue l'héri-
tière.
I. Itier de Jaubert, damoiseau, vivait dans le qua-
(1) Le nom des seigneurs de Barrault était écrit ordinaire-
ment Jaubert et non pas Joubert , et leurs armes étaient : d'or, à
la croix de sable, chargée de six coquilles d'argent.
406 DE JAUBERT.
torzième siècle, et mourut vers l'an 1389. Il avait
épousé demoiselle Comtor de Ramefort, veuve en 1390.
De ce mariage naquit:
II. Guillaume de Jaubert , Ier du nom , damoiseau ,
épousa, par contrat du 4 juin 1390, demoiselle Séguine
de Lugagnac, fille et héritière d'André de Lugagnac,
donzel, seigneur de la maison noble de ce nom, et de
Gaillarde de Barrault. Cest par ce mariage que les
maisons nobles de Lugagnac et de Barrault sont entrées
dans celle de Jaubert. Il eut pour fils:
Jean Ier , dont l'article suit.
Il peut avoir eu pour second fils:
hier de Jaubert, damoiseau, qui fut présent à un
bail à cens, fait le 3 janvier 1445 (v. st. ), par
Bernard de Saint- Astier, seigneur d'Allemans
et sa femme.
III. Jean de Jaubert , Ier du nom, qualifié noble
homme, don\el de la paroisse de Lugagnac, seigneur de
Barrault et de Lugagnac, dans des actes de 1439 et
1444. Il avait épousé, par contrat du 20 mai 1426,
demoiselle Jeanne de Beaumont, dite de Rieux, dont
il eut:
Guillaume II, qui suit.
IV. Guillaume, dit Guilhem de Jaubert, IIe du
nom qualifié noble homme, et écuyer, seigneur de Bar-
rault et de l'Hôtel noble de Lugagnac et de Jaubert, en
la paroisse de Villagosia, dans un dénombrement de
ses fiefs, qu'il donna en 1480. Il en donna un autre de
sa terre de Jaubert et de ses revenus, au vicomte de
Fronsac, de qui elle relevait, sous le devoir d'une flèche
enpennée de plumes blanches, et ferrée d'un fer d'ar-
gent. Enfin il est rappelé dans un autre dénombrement
de l'an i5oo, dans lequel sont nommés Jean, son père,
et André (de Lugaignac), son bisaïeul (1) Il servit le
(1) Lo noble home Guillem Jaubert, escudey, senhor de
Barraut et de l'Hostau noble de] Lugaignac, fils et heretcy de
Jean Jaubert son pay, qui fu heretey d'André de Lugaignac.
DE JAUBERT. 407
roi Charles VIII, dans les guerres de Naples et de Milan.
Etant devenu infirme et cassé de vieillesse, sa majesté,
en récompense de ses longs et continuels services, fit
inhibition au sénéchai de Guienne, de le contraindre
à servir dans les ban et arrière-ban, pour ses fiefs et
arrière-fiefs, mouvants du roi, attendu même que deux
de ses enfants étaient alors à son service; et vivait en-
core le 10 mars 1482 (v. st.). Il avait épousé demoiselle
Marguerite de Prémilhac, en Périgord, de la maison de
Vigier, fille de noble Etienne de Prémilhac (i) , de
laquelle il eut entr'autres enfants :
i.# Jean II, dont l'article suit ;
2.0 N.... de Jaubert qui servait dans les armées
de Charles VIII.
3.° Marie de Jaubert, dite de Barrault, étant avec
Louise d'Albret, femme de Charles de Croy,
premier prince de Chimay, épousa, le 26 mai
i52o , Michel de Berlaymont, seigneur de
Floyon et Hautepenne, dont vinrent, entr'autres
enfants, Charles I", comte de Berlaymont,
seigneur de Flovon, chevalier de l'ordre de la
Toison-d'Or, gouverneur de Namur , chef des
finances, père de Fions , aussi comte de Berlay-
mont, qui, de Marguerite de Salaing, a eu des
enfants.
V. Jean de Jaubert, IIe du nom, chevalier, sei-
gneur de Barrault, gentilhomme de l'hôtel du roi,
mestre de camp d'un régiment de gens de pied , étant
(1) Marguerite de Vigier-de-Prémilhac était probablement
sœur de Leonet de Vigier, seigneur de Prémilhac, connu par
des actes de 1455, 1464, 14*0, 1470, etc. lequel comparut.
cette dernière année, en qualité de brigantinier. avec Audoin
de Jaubert, seigneur de Nantiac, Jean et Pierre de Jaubert (de
la Bastide), père et fils, à la montre faite à Exideuil, par Alain
d'Albret, comte de Périgord. Il fut père d'Etienne de Vigier,
deuxième du nom, écuyer, seigneur de Prémilhac, qui passa
des actes en irwo, 1 3 1 5 et laissa de son mariage une tille uni-
que, Marguerite de Vigier, qui épousa vers l'an i53o, Antoine
delà Rocheaymon. seigneur par indivis avec ses frères, de St-
Maixent dans la Marche, de Jumilhac en Périgord, etc.
408 DE JAUBERT.
au service du roi Charles VIII, fut recompense par sa
majesté d'une place de gentilhomme de son hôtel, et
le servit en cette qualité dans toutes ses guerres. Il avait
premièrement été retenu par ce prince près de sa per-
sonne, aux gages de neuf cent vingt livres par an,
comme il appert par lettres du n octobre 1488. Sa
majesté voulant de plus reconnaître les services qu'il lui
avait faits aux voyaye et conquête de Naples, lui fit don
de la prévôté et greffe d'Entre - deux - Mers, par lettres
données à Naples, le 10 mars 1493; et comme ces deux
offices avaient été engagés pendant le voyaye de Naples,
le roi, par autres lettres données aux Montils- lès-Tours,
en 1496, manda aux trésoriers de France de les dégager,
pour en faire jouir le donataire. Ce don fut confirmé
par le roi Louis XII, par lettres données à Paris, le
8 juillet 1498. Jean de Jaubert fut un des cent gentils-
hommes de la maison de ce prince, et fut employé pour
son service, commandant un régiment de gens de pied,
sous la charge de messire Odet d'Aydie, comte de Com-
minges, et vicomte de Fronzac. Il obtint en 1496, en
récompense de sa piété et de son zèle pour la religion,
une bulle du pape Alexandre VI, pour participer aux
prières de toute l'église. Enfin il fit son testament le
3 mai i53o, par lequel il institua ses héritiers univer-
sels Jean et autre Jean ses fils. Il avait épousé, par
contrat passé dans Le Château-Trompette, à Bordeaux,
le 10 mars 1482 (v. st.), demoiselle Catherine d'AHo.
Son père lui donna, par cet acte, l'hôtel et maison
noble de Barrault, avec toutes ses dépendances. Ses
enlants furent :
1 ,° Jean, qui suit ;
2.0 Jean de Jaubert, le jeune.
VI. Jean de Jaubert, III" du nom, écuyer, seigneur
de Barrault, Lugagnac, Roqueneuve et des Jauberts ,
en Fronsadois, l'un des cent gentilhommes de la mai-
son du roi, se trouva à la bataille de Pavie et autres
grandes occasions ; et était employé dans la province de
Guicnne, pour le service du roi. Il vivait encore l'an 1 554,
en laquelle année il fut dispensé pardevant le sénéchal
de Saintonge, de comparaître au ban et arrière-ban,
à cause de ses infirmités, par acte du 12 juin, dans
lequel il a les qualités de chevalier, seigneur de Barrault,
DE JAUBER1. 409
entre deux mers, et gentilhomme ordinaire de la maison
du roi. Il avait épousé, en 024, demoiselle Jeanne
Dupont de Bretagne, dont il eut un fils unique, qui
suit :
VII. Jean de Jaubert, IV- du nom, chevalier
seigneur de Roqueneuve, etc. , fit son testament le
7 décembre 1567; laissant de dame Marie de Chaumont,
sa femme, qu'il avait épousée par contrat du 19 dé-
cembre Ô46:
VIII. Aimery de Jaubert-de-Barrault, baron de
Blaignac, gentilhomme de la chambre du roi, sénéchal
de Bazadois, capitaine de chevau-légers, puis de cin-
quante hommes d'armes, et vice-amiral de Guienne;
fut premièrement nourri page du roi Charles IX, sous
M. le comte de Charny, grand écuyer de France, et
depuis fut nommé gentilhomme ordinaire de la chambre
de ce prince, par lettres de retenue audit état, du
i3 octobre 079; puis en 082, il fut fait sénéchal
et gouverneur de Bazadois; fut pourvu par le roi
Henri III , d'une compagnie de chevau-légers , par
commission du 4 avril i585; et le 23 novembre suivant,
il obtint une compagnie de cinquante hommes d'armes,
sur laquelle il prêta serment le même jour, entre les
mains du maréchal de Biron . Il fut aussi pourvu de
l'office de vice-amiral de Guienne, par commission du
2 février i588, et comme tel, il fut employé par le
roi Henri le Grand, en l'armée navale, qui fut formée
en Guienne. Depuis, sa majesté voulant se servir de
lui en ses plus secrètes et importantes affaires, et l'ap-
procher de sa personne, le retint pour être de son conseil
d'état, par brevet expédié le i5 avril 1600; et il prêta
serment, le 20 du même mois. Il fut nommé par le
même monarque, chevalier de son ordre, à la première
promotion. Le roi Louis XIII l'envoya en qualité d'am-
bassadeur en Espagne, auprès du roi Philippe III, en
16 ....; il mourut en , laissant de Guyonne
de la Mothe, sa femme, fille de N.... de la Mothe et
de N de Caupêne, (laquelle était âgée en 1612, d'en-
viron cinquante ans, née par conséquent vers l'an 1562);
1 .° Antoine dont l'article suit ;
2.0 Jean de Jaubert-de-Barrault , abbé de Saint-
4io
DE JAUBERT.
Pierre de Solignac, au diocèse de Limoges, et
consacré évêque de Bazas, à Rome, au mois
d'août 1612, par le cardinal François de la Roche-
foucauld; deux ans après, il se trouva à l'assem-
blée du clergé, qui se tint à Paris; et en 1620 ,
il eut l'honneur de haranguer le roi dans l'église
métropolitaine, après son retour de l'expédition
de Béarn. Il avait été désigné grand-aumônier
de Henriette-Marie de France, reine d'Angle-
terre; mais la jalousie de quelques-uns de ses
envieux, et principalement des sectaires de ce
royaume, rendit cette désignation inutile. Il fut
nommé à l'archevêché d'Arles, le 3o juillet ';i63o,
et en prit possession au mois de décembre 1 63 1 .
Il acheva, cette année, un ouvrage, dont il avait
fait imprimer une partie, en 1622, in - 8° . , à
Bordeaux, sous ce titre: Erreurs et Faussetés re-
marquables, contenues dans un livre intitulé : Bou-
clier de la foi, composé par Pierre du Moulin. Il
dit dans son épître dédicatoire au roi Louis XIII,
qu'il avait étudié à la Flèche, en philosophie et
en théologie, et que le roi Henri IV l'avait en-
gagé à lui offrir les prémices de ses travaux. Il
donna depuis, un gros volume in-folio, contre
le même ministre du Moulin, et il devait encore
y ajouter quelque nouvelle réfutation. Il présida
à l'assemblée du clergé, tenue à Paris, en i635;
et le 22 juillet suivant, il harangua sa majesté,
au nom de la même assemblée. Il est mort à
Paris, le 3o juillet 1643, et a été inhumé à Bor-
deaux, dans la maison professe des Jésuites, à
qui il légua la bibliothèque qu'il avait à Arles.
5.° Marie - Madeleine de Jaubert - de - Barrault ,
née vers l'an i58i, épousa le seigneur de Tran-
Sï"//o/z-la-Garde (1), gentilhomme du Limousin;
étant veuve et sans enfants , elle se rendit feuil-
lantine, à Toulouse, en 1609;
\.° Isabelle de Jaubert-de-Barrault , née en i5oo ,
mariée après l'an 1612, à Gilis de Leaumont,
seigneur de Puygaillard;
(1) Ou plutôt Tranchelion.
DE JAUBERT. 4, ,
5." Marie-Madeleine de Jaubert-de-Barrault, la
jeune, née en 1 5g5, ou 1596, épousa le vicomte de
Castelnau-de-Marmande (François de la Mothe) ,
puis le comte de Vailhac.
IX. Antoine de Jaubert- de - Barrault , comte de
Barrault, baron de Blaignac, ambassadeur en Espagne,
vice-amiral de Guienne, gouverneur de Lorraine et de
Foix. etc., né en 1 582, mourut dans les premiers jours
de février 1 655, dans la soixante-quatorzième année de
son âge, fort regretté de toute la cour, pour ses grands
mérites, et particulièrement pour le zèle qu'il avait
témoigné au service du Roi, dans les divers emplois
qui lui avaient été confiés, tant sur mer, en qualité de
vice-amiral de Guienne, que sur terre, en ses gouver-
nements de Lorraine et de Foix, même en la dernière
ambassade d'Espagne (de i63o à 1 635), comme am-
bassadeur extraordinaire, dont il s'acquitta très-digne-
ment. Il avait épousé, en 162...., demoiselle Claude,
ou Claudine de Saulx, héritière de son frère Henri,
mort sans alliance, et fille de Jean de Saulx , vicomte
de Tavannes et de Lugny, et de Gabrielle des Prez ,
sa seconde femme. Elle porta , en dot , à son mari , le
château et la seigneurie de Mirebel, en Bresse. De ce
mariage provinrent quatre enfants :
1 .° François de Jaubert , comte de Barrault, mort
sans postérité;
2.0 Henriette de Jaubert-de-Barrault, épousa
Jacques de Durfort , marquis de Civrac, comte
de Blagnac, baron de la Lande, captai de Buch,
sénéchal et gouverneur de Bazadois ; ils furent
bisaïeux d'Emeric-Joseph de Durfort, duc de
Durfort- Civrac, etc., chevalier d'honneur de
madame Victoire de France ; ambassadeur à Ve-
nise, à Naples et à Vienne ; chevalier, com-
mandeur des ordres du roi, le 2 février 1776,
et reçu le 26 mai suivant ;
3.° Gabrielle de Jaubert épousa Noël de Saulx ,
marquis de Tavannes, comte de Beaumont et de
Mirebel, fils puîné de Claude de Saulx, comte
de Buzançois, vicomte de Tavannes, et de Fran-
çoise Brûlart. Elle resta veuve en 1679; et ^ut
mère de Louis-Armand-Marie de Saulx, mar-
412 DE JAUBERT.
quis de Mirebel, baron de la Marche, etc.,
marié à Catherine de Choiseul; et aïeule de Maxi-
milien-Emmanuel de Saulx; mort sans alliance,
le i3 janvier 1747;
4.0 Madeleine de Jaubert.
7.0 Seigneurs de Jaubert-de-la Bastide, ou de Coignac
barons de Chat eaumor and, en Limousin (1).
Cette branche , qui est incontestablement originaire
du Limousin , puisque les plus anciennes possessions
qu'on k:i connaît, étaient situées dans cette province,
date sa séparation, au plus tard, du milieu du trei-
zième siècle, sous le règne de saint Louis. On ne peut
pas douter qu'elle n'ait eu la même origine, et qu'elle
ne sorte pas de la même tige que les branches précédentes ;
mais la perte, ou la dispersion de la plupart de ses plus
anciens titres ne permet pas de fixer, d'une manière
certaine, l'époque de cette séparation. Quant aux ar-
moiries qu'elle porte depuis plus de 3oo ans, et qui dif-
fèrent de celles des autres branches, il est probable que
ce sont celles delà maison de Coignac, dont Pierre III
de Jaubert épousa l'héritière, avant le milieu du quin-
zième siècle, à la charge d'en prendre les nom et armes.
I. N.... de Jaubert vivait dans le treizième siècle. Il
fut père, entr'autres enfants, de
i.° Pierre, dontParticle suit ;
2.0 Itier de Jaubert, damoiseau, fut marié à Hélis
du Mas, dite do, Laporte, dont naquirent:
a. Hélie de Jaubert ;
b. Marguerite de Jaubert ;
c. et d. N.... et N.... de Jaubert.
II. Pierre de Jaubert, premier du nom, seigneur de
la Bastide, est connu par des actes des années i3oo et
i3o8, et mourut avant l'an i322, laissant de sa femme,
dont on ignore le nom :
(1) Les seigneurs de Jaubert de la Bastide écrivaient ordi-
nairement leur nom Joubert ; et portaient leurs armes : d'ar-
gent à cinq fusées, acollées et rangées en fasce de gueules.
DE JAUBERT. 4I3
III. Pierre de Jaubert, deuxième du nom, damoi-
seau, seigneur de la Bastide, etc. , passa, en i322,
une transaction avec H élis, veuve d'hier de Jaubert,
son oncle et ses enfants; et eut de Bergie ou Berguede
Vaucocour, sa femme, qu'il avait épousée en i33o, :
IV. N.... de Jaubert, damoiseau, seignenr de la
Bastide, épousa demoiselle Marguerite de Laurens, fille
de Jourdain de Laurens, chevalier, et de Marguerite
Delage, dont provint ;
V. Jean de Jaubert, damoiseaQ, seigneur de la Bas-
tide, transigea, en 1399, pour les droits de Marguerite
de Laurens, sa mère ; il avoua, par acte du 14 juillet 1404,
tenir en fief de Geoffroy, vicomte de Rochechouart,
chevalier, son hébergement des Hosnieux, le village de
Romanhac et des redevances sur les villages de Court,
et de Loginhac, paroisse de Chaillac ; et laissa de Mar-
guerite de la Gardette, fille de Jean, sa femme :
VI. Pierre de Jaubert, troisième du nom, damoi-
seau, seigneur de la Bastide, etc., reconnut, le 25 mai
1435, tenir en fief du vicomte de Rochechouart, son
hébergement des Hosnieux, le village de Romanhac, etc.;
fut présent, le 24 mars 1440, (v. st. ) à l'hommage que
fit noble Jean de Maisonneys, damoiseau, seigneur
de la Mothe-d'Oradour, à Foucaud, vicomte de Roche-
chouart; et le 8 octobre 1457, à celui que fit Fortanier
Flamenc, pour les château et châtellenie du Haut-Bruzac.
Il avait épousé demoiselle Marthe de Coignac (1), dame
et héritière de Coignac, veuve en 147t. Ses enfants
furent :
i.° Pierre IV, dont l'article suit;
2.0 Annetde Jaubert;
3.° Pierre de Jaubert ;
4.0 Jean de Jaubert , prieur de la Guarde , ordre
de Grandmont;
5.° Mathurin de Jaubert, prieur de Mornes, ordre
de saint Augustin;
(1) Ce nom s'é:rivait indifféremment de Coignac. de Cotng-
nhac. de Coinhac. de Cognhac, de Counhac, de Cougnac, en
latin de Compnhaco, etc.
4,4 DE JAUBERT.
6.° Philippe de Jaubert, mariée, en i5o6, à Jacques
de la Lande, écuyer, seigneur de Lavaud, dont
elle fut la première femme ;
7.0 Helis de Jaubert , épousa , vers l'an 1450,
Jean Germain, écuyer, seigneur de Pontays,
demeurant à Saint-Savinien-du-Port, sur Cha-
rente, dont elle eut entr'autes enfants, Jac-
quette Germain, mariée le 7 novembre 1475,
à noble homme Pierre de Royère, écuyer, sei-
gneur de Royère ;
8.° Jeanne Jaubert , épousa N.... de Gedoin ,
écuyer, seigneur de Mandat.
VII. Pierre de Jaubert, IVe du nom, écuyer, sei-
gneur de la Bastide, Coignac, etc. , servait, dès l'an 1470,
en qualité, de brigantinier, suivant le rôle des nobles du
Périgord, qui comparurent à la montre qu'Alain d'Al-
bret, comte de Périgord, fit, cette année, à Exideuil ;
fit foi et hommage, le 26 mars 1473 (v. st. ), à Jean,
vicomte de Rochechouart; et reconnut, par acte du
22 janvier i5oi (v. st. ), tenir en fief, de François,
vicomte de Rochechouart, son hébergement des Hosnieux,
paroisse de Biénac, le village de Romanhac, la prévôté
de Vidays et plusieurs autres prévôtés. Il avait épousé,
par contrat du i3 janvier 1480 (v. st. ), demoiselle
Louise de Cosnac, fille de Pierre, seigneur de Gosnac,
de Creisse, etc. , et de Louise de Noailles. De ce mariage
naquit :
VIII. Annet de Jaubert, Ier du nom, chevalier,
seigneur de la Bastide, Coignac, Châteaumorand, etc. ,
qualifié haut et puissant seigneur, épousa demoiselle
Françoise d'Aubusson, fille de Jean d'Aubusson, sei-
gneur de Vilhac, Castelnouvel, Beauregard, etc. , et
d'Isabeau d'Ebrard -de- Saint -Sulpice. De cette alliance
provinrent :
i.° Annet II, dont l'article suit;
2.0 Mathieu de Jaubert, seigneur de Montplaisir ,
auteur d'une branche qui sera rapportée;
3.° Mathurin de Jaubert, prieur de Saint-Martin.
IX. Annet de Jaubert , IIe du nom, chevalier,
seigneur de la Bastide, Coignac, baron de Château-
DE JAUBERT. 4l5
morand, etc., chevalier de Tordre du roi, est men-
tionné dans une transaction passée le 6 juin 1545, entre
Geoffroi de Pompadour, grand archidiacre de l'église
de Perigueux, et conseiller au parlement de Bordeaux,
et Pierre de Salignac, écuyer, seigneur de Vie, de
Combas et de Jumilhac, en partie, touchant le refus
que ce dernier faisait de payer à Marguerite de Pom-
padour, sa belle-sœur, accordée avec Agnet de la Bastide,
trois milles livres pour sa dot, ainsi qu'il s'était obligé,
par son contrat de mariage, de payer une pareille somme
à toutes les soeurs de Françoise de Pompadour, sa
femme. Annet de Jaubert ne vivait plus le 12 avril 1592.
Il avait formé deux alliances, la première, le 6 juin
Ô45, avec Marguerite de Pompadour - de - Château -
bouchet, tille de François de Pompadour, chevalier,
seigneur de Châteaubouchet, et de Peiraux, en partie,
et de dame Anne de Montbrun ; et la deuxième, avec
Blanche de Villelume. De ces deux mariages naquirent,
Du premier lit :
1 .° Annet III, dont l'article suit :
2.0 Antoine de Jaubert, seigneur de la Bastide;
3.* Marguerite de Jaubert , épouse de Jacques de
Saint-F ;
4.0 Françoise de Jaubert, mariée , par contrat du
i5 août Ô69, à noble François de Carbon-
nières, écuyer, seigneur de Chambéry, de Lavi-
gne et de Montaut, chevalier de l'ordre du roi,
rils de Hugues de Carbonnières, seigneur en
partie de Jayac, et d'Isabeau de Lageauchat.
Du second lit:
5.° Jean de Jaubert;
6.° Françoise de Jaubert épousa, le 17 mai 1573,
Gaston de la Marthonie, seigneur de la Mar-
thonie, Bruzac, la Roche, Milhac, et du Châ-
lard-Saint-Paul, chevalier de l'ordre du roi.
X. Annet de Jaubert - de - la- Bastide , IIIe du
nom, chevalier, seigneur de Coignac, baron de Châ-
teaumorand, etc., fît son testament en 1617. II avait,
ainsi que son père , contracté deux alliances ; la pre-
mière , en i5..., avec demoiselle Marguerite Royer ,
écuyer, seigneur Je la Roque • Saint - Emilion , près
4I6 DE JAUBERT.
Libourne ; et la seconde, par contrat passé au château
de Fressinet, en Limousin, le 12 avril 1292, avec
dame Hélène de Joussineau, veuve de Jacques de
Pompadour, écuyer, seigneur de Blanchefort (1), et
fille de Pierre Joussineau, écuyer, seigneur de Fres-
sinet, etc., et de dame Isabeau de Lavergne. Ses en-
fants furent :
Du premier lit :
i.° Annet de Jaubert-de-la-Bastide, VIe du nom ,
chevalier, seigneur de Coignac et Châteaumo-
rand, épousa, par contrat du 12 avril 1592,
demoiselle Hélène de Pompadour , fille unique
de Jacques de Pompadour, écuyer, seigneur de
Blanchefort, et de dame Hélène de Joussineau
de Fressinet, et mourut sans enfants ;
2.0 Antoine de Jaubert, seigneur de Châteaumorand.
Du second lit :
3.° Charles, dont l'article suit;
4.0 François de Jaubert , seigneur de Rochebrune ;
5.° , 6.° et 7.0 Jacques, Annet et Philibert de
Jaubert ;
(1) Jacques de Pompadour était fils de Geoffroi de Pompa-
dour, seigneur en partie de Blanchefort, chevalier de l'ordre
du roi, et de dame Catherine de Vichi. Il épousa, par contrat
du 12 janvier 1584, Hélène de Joussineau-de- Fressinet, fille
de Pierre de Joussineau, écuyer, seigneur de Fressinet, etc., et
de dame Isabeau de Lavergne. Il eut pour assistant dans cet
acte, Jacques de Pompadour, conseiller du roi et son aumô-
nier ordinaire, abbé commendataire de Saint-Maurin en Age-
nois, grand archidiacre et chanoine de l'église cathédrale de
Périgueux, seigneur de la châtellenie, terre et juridiction de
Châteaubouchet, Lascoux, Janailhac, en partie de Blanche-
fort, et du repaire noble de la Roussille, en Périgord et en
Limousin, son oncle et parrain, qui, par cet acte, fit donation
à son neveu de tous les biens et droits qu'il avait acquis sur
plusieurs villages dépendants de la seigneurie de Blanchefort
près la ville de Treignac, de feu Jean de Pompadour, écuyer,
seigneur de la comté de Blanchefort, et de messire Geoffroy,
seigneur en partie du même Blanchefort, ses frères, ainsi que
ce qui lui appartenait du chef de feue dame Louise de Com-
horn, sa mère, en la même seigneurie.
DE JAUBERT. 417
3.° Louise de Jaubert, mariée, par contrat du 29
novembre 1612, à Guillaume-Forton, ou For-
ton IIIe, de Saint- Astier, seigneur du Lieu-
dieu, gentilhomme ordinaire de la chambre du
roi.
XI . Charles de Jalbert - de- la - Bastide, cheva-
lier, seigneur, baron de Coignac, etc. , épousa, en
1625 , demoiselle Jeanne de Lambertye, fille de Ga-
briel, comte de Lambertye, baron de Montbrun, sei-
gneur de Miallet , Noyre , d'Eschalat . Saint- Paul-la -
Roche, Vassoux , etc. , chevalier de l'ordre du roi,
maréchal de ses camps et armées, et de dame Isabeau
de Montemart, dont provint :
XII. An net de Jalbert - de - la - Bastide , Ve du
nom, chevalier, seigneur, baron de Coignac, comte de
Châteaumorand, etc., qualifié haut et puissant seigneur,
fit son testament le 27 juin 1699, et ne vivait plus le
16 avril 1703/11 avait épousé, en i658, Françoise de
Côtentin, soeur du maréchal de Tourville , et fille de
César de Côtentin, chevalier , baron de Tourville ,
comte de Fismes, premier gentihomme de la chambre
du prince de Condé, et de Lucie de la Rochefoucauld.
Elle fit son testament, étant veuve, le 16 avril 1703 ; et
deux codicilles, l'un le 3 mai, et l'autre le 21 août
1707, déposés pour minutes chez un notaire, à Paris,
le 12 avril 1608. De cette alliance naquirent:
1 .' Jean - François de Jaubei t - de - la - Bastide ,
comte de Châteaumorand , lieutenant-gJnéral
des armées du roi, commandeur de l'ordre de
Saint-Louis, etc., né en 1659 , capitaine de
cavalerie dans Saint-Fremont , en 1689, fut
blessé au combat de Stafïarde en 1690, colonel
du régiment de cavalerie de Charlus en 1676,
fut réformé à la paix de Riswick ; brigadier de
cavalerie en 1704, servit à l'attaque des retran-
chements de Soricina en 1703, au combat de
Calcinato en 1706, et fut lait colonel du régi-
ment de cavalerie de Maubec ; nommé chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en
1709, maréchal de camp le 29 mars 1710, lieu-
tenant-générar des armées du roi, le 3o ou 3i
XVII. 27
418
DE JAUBERT.
mars 1720; enfin commandeur de Tordre de
Saint-Louis, mourut, le 17 avril 1727, sans lais-
ser d'enfants de son mariage avec Bonne-Judith
de Lopriac, demoiselle de Coetmadeuc, sœur
du comte de Donges, qu'il avait épousée par
contrat du 11 octobre 1722. Elle était fille de
René de Lopriac, marquis de Coetmadeuc, con-
seiller au parlement de Bretagne, et de Judith
(Alias-Julie) Hiéronime Ragon. Après la mort
de son mari, elle se remaria, le 1 1 décembre
1 73 1 (le contrat est du 18 octobre précédent),
à Louis Hubert de Champagne, seigneur de la
Roussière , le Barost , la Forest , etc., dit le
comte de .Champagne; et mourut sans enfants,
le 17 juin 1735, âgée d'environ trente-cinq ans.
Son mari se remaria, avec dispense, et par con-
trat du 17 novembre 1738 , à Françoise- Judith
de Lopriac, nièce de sa première femme ;
2.0 Joseph-Charles de Jaubert-de-la-Bastide , che-
valier, seigneur , marquis de Châteaumorand,
lieutenant-général des armées du roi, gouver-
neur des îles de Saint-Domingue et de la Tor-
tue, commandeur de l'ordre de Saint-Louis, etc. ,
entra d'abord dans Tordre de Malte; obtint, le
2b avril 1719, le brevet d'une pension de quatre
mille francs, que le roi lui accorda pour sa qua-
lité de commandeur de Tordre militaire de Saint-
Louis ; fut nommé lieutenant-général des armées
du roi , étant alors chef d'escadre , par pro-
visions du ior juin 1720, et reçu chevalier de
justice dans les ordres royaux, militaires et hos-
pitaliers de Notre-Dame de mont Carmel , et
de Saint-Lazare de Jérusalem. Il fit son testa-
ment le 27 mai 1722, et mourut, le 3 juin
suivant, sans laisser d'enfants de Marie de Lo-
priac de Coetmadeuc, sa femme ;
3.° François - Alexis de Jaubert- de - la - Bastide de
Châteaumorand, abbé commendataire des ab-
bayes de Notre-Dame de Corneville et de Saint-
Ferreol-d'Essonne, fit donation, le 6 novembre
1728 , de la terre et seigneurie de Coignac,
située en Poitou, à Pierre-Silvain de Jaubert-de-
la-Bastide , seigneur de à la charge
DE JAUBERT. 419
payer diverses sommes d'argent à madame la
comtesse de Châteaumorand, pour son douaire,
à mesdames de Jaubert-de-la-Bastide, ses sœurs
religieuses, etc., et mourut en 173 1 ;
4.9 Marie - Thérèse de Jaubert - de - la - Bastide , se
consacra à Dieu dans l'abbaye de Notre-Dame
de Panthemont, à Paris, où elle prit l'habit de
novice, le 17 octobre i683;
5.° Charlotte de Jaubert-de-la-Bastide, était déjà
religieuse-professe de l'abbaye de Panthemont,
en 1699; elle avait été nommée en premier lieu,
le i5 août 1706, abbesse de Monce, au diocèse
de Tours, d'où elle fut transférée au mois de
juin 1709, à celle Maubuisson, ordre de Ci-
teaux, diocèse de Paris, dont elle donna sa
démission en 17 19, et mourut le i3 mai 1740,
dans le couvent des religieuses du Précieux
Sang, rue Vaugirard, à Paris, où elle s'était
retirée ;
6.° Marie-Thérèse de Jaubert-de-la-Bastide , reli-
gieuse à Panthemont, en 1699 e! 1728.
Seigneurs de Montplaisir et du Croi^et, paroisse de Vaulry,
près de Belac, en Limousin, issus des seigneurs de
Châteaumorand .
IX. Mathieu de Jaubert-de-la-Bastide, second
fils d'Annet de Jaubert, seigneur de la Bastide, et de
Jeanne d'Aubusson, transigea, avec Annet, son frère
aîné, sur la succession de leur père, le 10 août 1 563,
et fit son testament le 7 décembre 1 584 , dans lequel
il nomme les enfants qu'il avait eus d'Antoinette Chas-
taing , sa femme, vivante encore le 21 mars 1604,
et ces enfants sont au nombre de trois, savoir :
i.9 Pierre, dont l'article suit;
2 ° Annet de Jaubert ;
3.° Antoine de Jaubert.
X. Pierre de Jaubert - de - la - Bastide , V# du
nom , écuyer , épousa Françoise de Coignac , dont il
eut :
42o DE JAUBERT.
XI . Antoine de Jaubert - de - la - Bastide , fut
émancipé par son père, le 24 février 1632; et épousa,
le 27 février i636, demoiselle Louise de Saint-Georges.
Ils testèrent ensemble, le 23 mai 1 655, en faveur de
leurs enfants, qui sont :
i.° François, qui suit;
2.0 Jean de Jaubert;
3.° Annet de Jaubert, seigneur du Croizet.
XII. François de Jaubert - de - la - Bastide , écuyer,
seigneur de Montplaisir, épousa, le 25 novembre 1664,
demoiselle Silvie de Chambouraud. Il est probable
qu'il fut père de Jean, qui continua la descendance ,
et dont l'article va suivre :
XIII. Jean de Jaubert- de - la - Bastide, chevalier,
seigneur de Hurepaire ( vulgairement du Repaire ) , et
du Croizet ne vivait plus le 6 novembre 1728. Il laissa
de son mariage, avec dame Marguerite Verinaud , un
fils, qui suit :
XIV. Pierre-Silvain de Jaubert, chevalier, sei-
gneur de Hurepaire, du Croizet, etc. François-Alexis
de Jaubert, abbé de Châteaumorand, lui fit donation,
par acte du 6 novembre 1728, de la terre et seigneu-
rie de Coignac, en Poitou. Il y a tout lieu de croire
qu'il fut père des deux enfants suivants :
i." Pierre, dont l'article suit;
2.0 Jacques-François de Jaubert -de- la - Bastide ,
écuyer,1 seigneur du Croizet, de Châteaumorand,
ancien lieutenant au régiment de Royal, cava-
lerie, décéda le 7 juin 1768, et fut enterré le
lendemain , dans l'église de Vaulry , près de
Belac, en Limousin.
XV. Pierre de Jaubert - de - la - Bastide , marquis
de Châteaumorand , écuyer , seigneur de Coignac , le
Repaire, etc., mourut le 19 août 1757, et fut enterré
dans l'église de Vaulry, canton de Nantiat, arrondis-
sement de Belac, en Limousin, laissant de dame Hoste
de Champeron, sa femme, un fils qui suit :
XVI. Jacques- François de Jaubert - de - la - Bastide ,
DE VIELCASTEL. 421
comte de Châteaumorand, seigneur de Coignac, l'Hu-
repaire (ou le Repaire) , Croizet , Verac , etc. , che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint - Louis ,
pensionnaire du roi. capitaine au régiment de Colonel-
Général , cavalerie , épousa , 1 .° par contrat passé sous
seings-privés, à Rouen, le i5 janvier 1769. et reconnu
le 14 octobre suivant, demoiselle Marie-Julie de Man-
neville, fille de Jean-Baptiste- Robert de Mannevîlle ,
écuver , conseiller du roi, correcteur en la chambre
des comptes , aides et finances de Normandie , et de
dame Marie-Madeleine l'Heureux. Il épousa, en secon-
des noces, demoiselle Thérèse de Fougères, et décéda
au Croizet, le 9 mars 1783, âgé de soixante-huit ans,
laissant de son second mariage :
Jean-Louis de Jaubert-de-la-Bastide, né au châ-
teau du Repaire, le 26 juin 1778.
Armes : D a^ur, à la fasce d'or, accompagnée de six
fleurs de lys d'or, 3 au-dessus et 3 au-dessous, rangées
en fasce (1).
DE VIELCASTEL, noble et ancienne maison, qui
tire probablement son nom du château de Vielcastel ,
situé dans la paroisse de Cazals, à peu de distance de la
ville de Gourdon, en Querci. Château, dont la dé-
nomination atteste la haute ancienneté, a appartenu
sans interruption à cette famille, depuis les tems les
plus reculés jusqu'à la révolution.
Le nom de Vielcastel a été illustré dès la fin du on-
(1) Ces armes étaient gravées autrefois au-dessus de la porte
de la maison noble du Pauly, sur le vieux château d'Allemans,
appelé la Jaubertie, pour avoir été bâti par les seigneurs de
Jaubert : sur les châteaux de la Courre et de Cumont, et sur
les vitraux des églises d'Allemans et de Cumont: comme il
paraît par le procès-verbal qui en fut dressé les 1 3 et 1 5 juin 1699,
à la demande de Jean et autre Jean de Jaubert, écuyers sei-
gneurs de Nougerot et du Pauly, en exécution de l'arrêt du
conseil d'état, rendu à Marly, le 22 juillet 1698, par lequel il
est ordonné que ceux qui ont présenté des armoiries de famille,
dans lesquelles il y a des fleurs de lys d'or, en champ d'azur,
pour pièce de l'écu, seront tenus de justifier de eette marque
d'honneur, dans un mois.
422 DE VIELCASTEL.
zième siècle, par deux nobles chevaliers, qui accompa-
gnèrent, l'an 1096, Raimond de Saint-Giles , comte
de Toulouse, à la conquête de la Terre-Sainte. Leurs
descendants ont servi, sans interruption, la religion
et l'état avec zèle, fidélité et distinction ; ce qui leur
a mérité, de la part de nos rois, des témoignages flat-
teurs et honorables de la satisfaction qu'ils avaient de
leurs services. Plusieurs d'entre eux ont été décorés de
la chevalerie à des époques reculées; et dans des tems
plus modernes, on en voit d'autres qui ont été élevés
au grade d'officiers supérieurs de l'armée ; un entre
autres a été mestre de camp d'un régiment de mille
hommes de pied.
On remarque que dans les grands troubles qui, en
différents tems, ont agité l'état, les gouverneurs de la
province faisaient faire guet et garde dans le château de
Vielcastel, par les habitants de Cazals et des lieux voi-
sins ; ce qui se prouve par les ordonnances rendues à ce
sujet, et par un arrêt de la chambre séant à Mon-
tauban, où tous leurs titres furent visés.
Dès le commencement du quatorzième siècle , cette
maison était partagée en deux branches principales, sor-
ties de la même tige, et portant les mêmes armes. Celle
de Cazals, qu'on rapportera ici la première, sans qu'on
puisse assurer qu'elle était l'aînée, porte, depuis envi-
ron le milieu du quinzième siècle, le nom de Salviac,
joint à celui de Vielcastel, en vertu sans doute d'une
substitution faite par le dernier seigneur de Salviac ,
qui imposa à son héritier l'obligation de réunir ces deux
noms, qui jusques-là avaient été distincts, et apparte-
naient incontestablement à deux familles différentes.
L'autre branche était établie dans la paroisse de Mar-
minhac, à une demi- lieue de Cazals , où elle s'est
soutenue jusqu'au mariage, en 1667, de Clémence de
Vielcastel, héritière du château de Roquecave, avec
François de Durfort, baron de Léobard.
Avant de donner la généalogie suivie de cette mai-
son , on rapportera , par ordre chronologique , une
suite de sujets isolés, qui, quoique appartenant évi-
demment à la même famille, ne se rattachent pas suf-
fisamment aux degrés qui vont suivre. Les plus anciens
dont la mémoire se soit conservée jusqu'à nous, sont :
Pierre et Etienne de Vielcastel, frères, chevaliers, se
DE VIELCASTEL. 423
croisèrent, comme il a été dit, en 1096, avec le comte
de Toulouse , pour aller conquérir la Terre-Sainte.
Ils se signalèrent, dans cette célèbre expédition par
des exploits qui leur méritèrent le titre de Vaillants et
Pieux Chevaliers ; se trouvèrent aux sièges de Nicée,
d'Héraclée, d'Antioche, de Jérusalem, de Tripoli, de
Césarée et de Nicopolis; et par une singularité remar-
quable, ces deux frères qui, unis par la plus haute
amitié, n'avaient jamais voulu se séparer, moururent
dans la même semaine, et furent enterrés dans le même
tombeau. On leur éleva un mausolée, et on grava sur
leur tombe une épitaphe, qui contient leur éloge, et
qui a transmis à la postérité la mémoire de leurs ex-
ploits (1). N. Michaud leur a consacré un article dans
le premier tome de son Histoire des Croisades (2).
(1) Hîc jacent nobiles Petrus et Stephanus de Salviaco, ac de
veteri Castro fratres piissimi, équités invicti et domicelli cla-
rissimi, qui, eodem anno millesimo nonagesimo nono obie-
runt.
Quam vêtus est Castrum, eu jus nescitur origo !
Sœcla quœ vel Jidei, vel nobilitatis avorum,
In fidei bellis équités, Marte sque fuerunt.
Ex regni bellis lauros, palmasque tulerunt.
Hactenus invictos mors unica vieil heroes.
Hinc auri castrum. hinc hostili sanguine tinctum ,
Hinc galeam gestant pennis, palmisque recinctam.
Jam micat armorum nomen. quam nominis arma :
Xec lantum veteris constant sex sœcula Castri :
Xunc vêtus est Castrum, tune et vêtus esse videtur.
N. B. Il y a lieu de croire que l'épithaphe primitive ayant
été détruite par vétusté, ou plutôt lorsque le château de Viel-
castel fut pris et saccagé par les Anglais, on chercha à réparer
sa perte, en lui substituant, vers la fin du XVe siècle, celle qui
est rapportée plus haut, dont la forme, le style et la contex-
ture sont évidemment d'une date postérieure au XIe siècle.
On voyait, il n'y a pas long-temps, sur une porte de Cazah.
du côté de Marminhac. le fragment d'une inscription, faisant
sans doute allusion au voyage que Pierre et Etienne de Viel-
castel avaient fait à la terre sainte. Cette inscription commen-
çait ainsi : Longarum meta viarum. Cette porte qui tombait en
ruine depuis quelque temps, a été entièrement démolie en 181 5.
(2) Voici comment s'exprime M. Michaud.
« Le comte de Toulouse qui avait juré de ne plus revenir en
424 DE VIELCASTEL.
Adêmar de Vielcastel, chevalier, assista comme té-
moin , avec Raoul de la Pradèle , chevalier , Hélie
Péchaudier , damoiseau, et autres , à un accord fait
le lendemain de la fête de Saïnt-Cypi'ien, 1229, entre
Gautier de Marquessac et Ses frères, d'une part ; et
Raimond Capète, sur une contestation élevée entre
eux, au sujet de la mouvance du mas de Capète.
Bertrand et Raynier de Vielcastel, chevaliers, sei-
gneurs de la paroisse de Marminhac, furent du nombre
des personnages marquans, qui approuvèrent et ratifiè-
rent les coutumes données, en 1261, à la ville de
Villefranche , par Alphonse , comte de Toulouse et
de Poitiers, frère du roi saint Louis.
Raimond de Vielcastel, chevalier, rappelé dans un
acte de l'an 1 3 1 2, avait déjà cessé de vivre en i3oi; il
fut père de:
i.°Adémar II, qui suit;
2.0 Bernard de Vielcastel, vivant en 1 3 1 2 .
Adémar de Vielcastel, IIe du nom, damoiseau, est
nommé , avec Guy Caprarii chevalier , sénéchal de
» occident, s'était retiré à Constantinople, où l'empereur l'ac-
» cueillit avec distinction, et lui donna la ville de Laodicée.
» Raymond d'Orange voulut suivre le sort du comte de Tou-
» louse, et finir ses jours en Orient. Parmi les chevaliers, com-
» pagnons de Raymond de Saint-Gilles, qui revinrent dans
» leur patrie, nous ne pouvons oublier de nommer Etienne et
» Pierre de Salviac de Vielcastel, que leur siècle admira comme
» des modèles de la piété fraternelle. Estienne et Pierre de 5a/-
» viac étaient deux frères jumeaux : la plus tendre amitié les
» unissait dès leur enfance. Pierre prit la croix au concile de
» Clermont ; Etienne, quoique marié, et père de plusieurs en-
» fans, voulut suivre son frère en Asie, et partager avec lui les
» périls d'un si long voyage ; on les voyait toujours à côté l'un
» de l'autre daus les batailles ; ils avaient assisté ensemble au
» siège de Nicée, d'Antioche et de Jérusalem. Peu de tèms
» après leur retour dans le Querci, ils moururent tous Jeux
» dans la même semaine, et furent ensevelis dans le même tom-
» beau. Sur leur tombe on lit encore aujourd'hui une ëpitaphe
» qui nous a transmis le souvenir de leurs exploits et de leur
• touchante amitié. {Hist. des Crcûàdèà, tome 1. pag. 468
et 45().)
bt VIKLCASTEL. 42 5
Pêrigord, Pons de Beynac , Radulphe de Castelnau,
chevalier; Gérard de Montcuq , damoiseau ; Raimond
Ricard; Raimond et Aimcric de Cladech, damoiseaux,
Gérard de Malcville, juge-mage d'Agenois; Guillaume,
du Pouget et autres, dans une enquête faite en i3oi,
pour Aimeric de Solminbac, damoiseau, contre Adé-
mar de Bevnac, chanoine de Saintes, frère de Pons,
seigneur de Beynac. Il fit donation, eni 3 12, à Bernard
de Vielcastel, son frère, de tout le droit qu'il avait sur
le mas de Peyrat , situé dans la paroisse de Marminhac,
et rappelle dans cet acte, feu Raimond de Vielcastel,
chevalier, son père.
Guichard ( Gniscardus ) de Vielcastel , chevalier , de-
meurant à Cazals , peut avoir été fils de Bernard de
Vielcastel, nommé ci -dessus. Il fit, en 1 3 1 7, avec
Pierre de Cosens, damoiseau de Salviac, un accord,
par lequel il lui céda, pour une somme d'argent, un
sextier de froment , un sextier de seigle et quatre ge-
lines de rente, dues sur des biens fonds relevants de sa
fondalitê, au lieu appelé de Lamat ; et est mentionne
dans deux reconnaissances féodales, datées de la même
anne'e. On trouve après lui:
i.° Jean . qui suit;
2.0 Raimonde de Vielcastel, marie'e , avant l'an
1 348, à noble homme Hèliede Marquessac.
Jean de Vielcastel parait avoir été fils de Guichard ;
il prit le parti du seigneur de Castelnau, dans la guerre
que ce dernier eut à soutenir contre le seigneur de
Beynac, son voisin , et fut témoin de la trêve que ces
deux seigneurs, rivaux, signèrent et scellèrent de leurs
sceaux à Limeuil, le 22 novembre 1 354.
Pierre de Vielcastel, qui parait appartenir à la bran-
che de Marminhac, ne vivait plus en 1 358, suivant des
actes passés par son fils, dans lesquels il est rappelé.
11 avait pour frère Raynitr de Vielcastel, recteur de la
paroisse deGaumiers; et pour fils:
Ray nier de Vielcastel , damoiseau , reçut , le mer-
credi après la fête de Saint- Vincent , 1 358, la recon-
naissance que lui rit Peyronne du Breuil, pour une
terre située au territoire de Breuil, près du chemin de
Marminhac, à Cazals; et le même jour, il lui en fut
426 DE VIELCASTEL.
fait trois autres par divers particuliers. Pierre de Viel-
castel, son père, est rappelé, comme défunt dans la
plupart de ces actes; il est aussi rappelé, de même que
Raynier de Vielcastel, recteur de la paroisse de Gau-
miers, son frère, dans un acte de vente faite en 1 365 ,
par son fils (Raynier), de quelques rentes dues sur une
terre, située au lieu appelé à la Peyrière, près du che-
min de Marminhac, à Cazals.
Quoique le petit nombre des titres, dont on vient de
donner l'analyse, échappés, comme par miracle, aux
ravages du tems, à la fureur des guerres (i), et au
vandalisme révolutionnaire (2), ne suffisent pas pour
établir la filiation suivie de la maison de Vielcastel
avant le qninzième siècle, ils peuvent du moins servir
à prouver qu'elle était autrefois distincte de celle de
Salviac, et qu'il n'existe pas d'identité d'origine entre
ces deux maisons. Pour mettre cette vérité dans un
plus grand jour, on va donner ici, dans une note, un
récis de la généalogie des anciens seigneurs de Sal-
viac (3).
(1) L'attachement que la maison de Vielcastel a toujours
montré pour la personne et le service des rois de France, lui
attira la haine et la persécution des Anglais, qui, suivant des
mémoires domestiques, prirent, pillèrent et brûlèrent le châ-
teau de Vielcastel. Cette maison perdit alors la plus grande
partie de ses titres, et fut dépouillée de presque toute sa for-
tune.
(2) Le vandalisme et le génie de la destruction s'exercèrent
dans le ressort de la sénéchaussée de Gourdon avec plus de fu-
reur que partout ailleurs : les archives du sénéchal, celles de
Clermont et de Saint-Chamarand, les plus riches dépôts de la
province, ainsi que celles de la Vercantière, de Salviac, Mont
cléra, Thédirac, etc., devinrent la proie des flammes.
(3) La maison de Salviac, l'une des plus anciennes du Querci,
paraît avoir pris son nom du lieu de Salviac, situé près de
Gourdon, dans la même province. On présume qu'elle tirait
son origine d'un cadet de l'ancienne et illustre maison de Gour-
don, qui avait eu la terre de Salviac pour son apanage. Ce qui
semblerait donner du poids à cette opinion, c'est que cette
terre appartenait autrefois à la maison de Cazeton, qui préten-
dait elle-même être une branche des anciens Gourdons et en
portait les armes. Elle n'en sortit, avec une foule d'autres terres,
que vers l'an 1440, pour entrer dans la maison de Durfort-
DE VIELCASTEL. 427
La généalogie de la maison de Vielcastel, remonte,
en filiation suivie, au père de Pons Ier, depuis lequel
elle est établie par des titres incontestables.
I. N.... de Vielcastel, dont le prénom ne se trouve
cité dans aucun des actes qui le rappellent, épousa
Boissières par le mariage de Marguerite de Cazeton, fille et
héritière de noble Fontanier de Cazeton, et de Marguerite de
Petegry, avec Raymond- Bernard IV, de Durfort-Boissières.
Les plus anciens seigneurs du nom de Salviac, dont on ait
connaissance, sont:
Bertrand de Salviac, damoiseau, vivant dans le treizième
siècle : il avait fait un testament qui est rappelé dans un acte
passé à Moissac, le ier novembre i3
Pierre de Salviac, damoiseau, reçut, en 1299, une recon-
naissance de la part de Guillaume du Four, à raison d'une
terre située à la Combe de Malhas ; et acquit, en 1 3 1 2, une
terre d'Aimeri de Vilens, damoiseau, et d'Adémare de Cornes,
son épouse.
Raimond de Salviac, chevalier, épousa Marie de Valgodor,
sœur de noble Raimond de Valgodor, dont il eut, entr'autres
enfants.
H élis de Salviac, mariée, 1 .° à Raimond d'Aragon; 2° à
noble Bernard de Guiscard. qui testa en 1384.
Pierre de Salviac, damoiseau, qui peut avoir été fils du
précédent, acquit, en 1 395, une pièce de terre de Bernarde de
Berbiguières ; et fit un bail emphitéotique, le 24 du mois de....
1399, en faveur de Pierre du Breuil, de la paroisse de M ar-
minhac ; il est probable qu'il fut père de :
i.° Amanieu de Salviac, qui suit ;
2.0 N de Salviac , mariée, avant l'an 1432, à noble
Barasc de Tayac.
Amanieu de Salviac , damoiseau . habitant de Cazals . fit
donation, le 17 avril 1432, à noble Barasc de Tayac, son
beau-frère (Sororio) , de sa portion de qu'il avait dans la
paroisse de Montcléra ; fit un bail à fief, le i3 avril 1446, à
Jean Marty et autres, d'un bouge , ayral et four contigus, si-
tués à Cazals ; en fit un autre, le 9 avril de la même année, en
faveur de Jean du Cluzel, d'une maison , terre et prés situés à
Montcléra ; en présence de nobles Bertrand de Gironde, sei-
gneur de Montcléra et de Jean de Saint-Julien, son fils; reçut
diverses reconnaissances en 1446, 1448 et 1456: autorisa Sobi-
rane et Catherine, ses filles, à faire un arrentement en 1463,
en faveur d'Etienne et Géraud de Riupeyroux. frères; et ne
428 DK VIELCASTEL.
Sobirane, ou Souveraine de Salviac (1), lille aînée et
principale héritière d'Amanieu de Salviac , damoiseau.
Il ne vivait plus en 1466 ; et laissa de son mariage ,
entr'autres enfants :
i°. Pons, dont l'article suit;
2.0 Pierre de Vielcastel , prêtre en faveur duquel
Sobirane, sa mère, fit quelques réservations, par
acte du 29 mai 1468. Pons, son frère, fonda
pour lui un titre clérical, le 18 décembre 1477;
et il existait encore en 1483.
II. Pons de Vielcastel Ier, (nommé quelquefois
de Salviac , autrement de Vielcastel), damoiseau, seigneur
de Gazais, etc., est connu depuis l'an 1466, jusqu'en
i5i6, par une foule de titres, dont on ne rapportera
ici qu'un petit nombre, en se bornant à ceux qui ont
paru les plus essentiels. Il fit hommage au roi, le 26 jan-
vier 1466 (v. st.) , conjointement avec Catherine de
Salviac, sa tante maternelle, pour les biens, maisons,
et rentes nobles, qu'ils possédaient à Cazals, etc.; ratifia,
par acte passé au même lieu, le 29 mai 1468, les réserves
faites par Sobirane, sa mère, en faveur de Pierre de
Vielcastel, clerc, son autre fils, dans la donation qu'elle
fit à Pons, son fils aîné, par son contrat de mariage:
on remarque parmi les témoins de cet acte, nobles
hommes Marques de Saint-Gily , seigneur de Mascrac
Jean de Vielcastel , recteur de l'église de Marminhac ,
Pierre de Saint Gilv, etc. ; fit plusieurs baux à cens
vivait plus en 1466. Il laissa d\-ne femme, dont on ignore le
nom, trois filles, qui sont :
i.° Sobirane de Salviac, épousa N de Vielcastel, da-
moiseau, et fut mère de Pons I.
2.° Armande de Salviac fut mariée à noble lierre Delfau,
habitant du lieu de Berbiguièrcs, dont elle était veuve
en 1466 ;
3.° Catherine de Salviac avait épousé, avant l'an 1466,
noble Pierre de Saint-Gily (de Sancto egidio) ; et vivait
encore en 1497.
(1) Sobirane de Salviac avait formé une première alliance
avec Pierre Roch, nommé ailleurs Roger, de la paroisse de
Saint-Romain de las Trclhas, en Agénois, dont il paraît qu'elle
n'avait pas eu d'enfants.
DK VIELCASTEL. 429
en 1469 et 1470; autorisé de Sobirane de Salviac, sa
mère, il fit un accord, le 16 décembre 1471, avec
Guillaume la Faye, dit Malbec, au sujet du moulin
de Vielcastel , dont il avait inféodé les trois - quarts, et
le quart restant appartenait à Catherine de Salviac, sa
tante; reçut avec Pierre, son frère, le 27 mars 1473 (v. st.),
une procuration de noble Pierre de Bonafous, habitant
du lieu de Marminhac, pour recevoir de noble Bos de
Plas, seigneur de Curemont, la somme de dix écus
d'or, faisant partie de la dot de Marguerite de Plas,
sa belle-mère, femme dudit Pierre Bonafous ; et fit
un accord avec ce dernier le 4 décembre 1478, au sujet
de la succession maternelle de noble Agnet de Bonafous,
son beau- frère ; reconnut, par acte passé à Cazals, le
9 janvier 148 1 (v. st.), à Catherine de Bonafous, sa
femme, cinquante moutons d'or, outre la dot qui
avait été constituée à cette dame par son contrat de
mariage; passa une transaction au mois de décembre
1489, avec nobles Antoine de Plas, fils et héritier
de Bos de Plas, seigneur de Curemont, et avec Pierre
de Bonafous, alors veuf de Marguerite de Plas ; et en
passa une autre, le 6 décembre i5o2, (dans laquelle
intervint Pierre, son fils, curé de Saux), avec noble
homme Marqués de Bonafous, de Marminhac, au sujet
du restant de la dot de sa femme, soeur de Marques.
Enfin, il fit son testament à Cazals, le 4 avril i5i6,
dans lequel il prend le nom de Salviac, dit de Vielcastel;
ordonne que son corps soit inhumé dans les tombeaux
de sa famille, à Cazals, et qu'on appelle cent prêtres
à son enterrement. Il avait épousé, vers l'an 1468,
Catherine de Bonafous, fille de noble Pierre de Bona-
fous, seigneur du lieu de ce nom, dans la paroisse de
Marminhac, et de dame Marguerite de Plas, dont il eut :
1 ,° Pierre de Vielcastel, prêtre, curé des églises de
Saux, et de Thédirac(t), et chanoine de Candes,
fut légataire d'une somme d'argent, par le testa-
ment de son père, en i5i6; et testa le 27 oc-
tobre 1546;
H parait, par un acte du 20 juillet 1 563, que Pons I avait
un autre fils nomme Donat, qui tut curé de Thédirac. âpre?
fa mort de Pierre, son frère aine.
43o DE VIELCASTEL.
$.• Pierre, dont l'article suit;
3.* Pierre de Vielcastel, religieux de l'ordre de
Saint-Augustin ;
4.0 Pierre de Vielcastel , le jeune , non marié
en 1 5 1 6;
5. "Raimond de Vielcastel, religieux de l'ordre
de Saint-Benoît;
6.° Marguerite de Vielcastel, dite de Salviac, mariée
à Antoine Raynal, ou Raynaut, fils d'Ebrard
Raynaut, habitant de la Mouline-Dervert, au
diocèse de Cahors ; suivant une quittance de tous
ses droits paternels et maternels, qu'elle donna,
le 2 5 novembre 1485, à Pons, son père, moyen-
nant quatre robes et une somme d'argent ;
7.0 Hélène de Vielcastel , femme de Bernard
Chinard (ou Chivard), dit de Tonenx.
8.° Jeanne de .Vielcastel, épousa Pierre Constantin,
dit Basset, habitant de Gourdon, suivant une
quittance de cent livres, faisant partie de sa dot,
qu'elle donna le 4 décembre i5o2. Elle vivait
encore, et était veuve en 1 5 16 ;
9.0 Catherine de Vielcastel , religieuse à Espanhac,
en Querci, en 1 5 1 6 et i 546 ;
Fille naturelle :
Catherine, mariée après l'an 1481 , à Pierre la
Poyade. Son père lui constitua dix livres.
III. Pierre de Salviac - de - Vielcastel , écuyer
seigneur de Cazals, etc., passa un acte conjointement
avec son père, en i5 14, et fut institué son héritier
universel par son testament du 4 avril i5i6; vendit à
pacte de rachat, le 11 avril 1528, aux prêtres obituaires
de Cazals, une rente à prendre sur Jean Raynal, dit
Lqys} et Marguerite de Vielcastel, sa mère, à raison
de la borie de Merguil; donna procuration , en i53o,
à Pons, son fils et à Antoine Coulon, pour vendre à
noble Brengon d'Hébrard , seigneur du lieu de Ville-
neuve d'Agen, certaines renies spécifiées dans l'acte de
cette vente , daté du 28 août de la même année; fit le
retrait par puissance de fief, suivant l'usage du duché
de Guienne, le 3 avril 1 532, de quelques biens fonds,
acquis par Pierre del Bonet, dans la paroisse de Mon-
DE VIELCASTEL. 43 I
déni ; reçut, le 20 février' 1 5 34 ( v. st.), la recon-
naissance qu* lui fit Pierre Calmeille, pour une terre
sise au territoire d'Audire, ou de la Borie, etc. ; donna
le dénombrement de ses biens nobles au commissaire
du roi, par acte du 22 septembre 040, dans lequel il
est dit, habitant de la Bastille royale de Calais ; fut
nommé un de exécuteurs du testament de Pierre de
Vielcastel , prêtre, son frère, du 27 octobre 046;
acquit, le 20 juillet 1 563, tant en son nom, que celui
de noble Donat de Vielcastel, curé de Thédirac, son
frère, un pré situé" dans la paroisse de Cazals ; et ne
vivait plus le 3i mars 1 565. Il avait épousé, par contrat
du 2 octobre i5o3, noble Jeanne le Bel (ij, fille de
noble Pierre le Bel , habitant de la paroisse de Mercuès,
près de Cahors, qui lui constitua en dot la somme de six
cents livres tournois et des habits nuptiaux. De ce ma-
riage provinrent :
i.° Pons II, dont l'article suit ;
2.0 Pierre de Salviac-de- Vielcastel , seigneur de
Garde s ;
3.° Jean de Salviac- de -Vielcastel , fut institué
en 1546, par le testament de Pierre, prêtre,
son oncle , légataire de tout son mobilier, à la
charge de payer quarante livres aux prêtres de
Candes pour faire acquitter des messes.
Il est probable qu'il est le même qu'un Jean de
Vielcastel, qualifié seigneur du Causse, ou de Caussay,
que le roi Henri II nomma lieutenant du seigneur de
Losse, au gouvernement de Marienbourg, et lui donna
commission, le 7 juin 1 5 58, de commander dans cette
place, en l'absence de ce dernier, une bande de gens
Je pied (2).
(1} Jeanne le Bel est surnommée La Bello, dans les articles
de son mariage écrits en patois, et prend le nom de Bonrepos
(qui est sans doute celui d'un fief) dans un acte de l'an i53o.
On remarque, parmi les témoins de son contrat de mariage.
Antoine de Luzech, évêque et comte de Cahors : Raimond de
Bause. licencié, archiprêtre de Cajarc : Bertrand d'Orgueil,
recteur de l'église de Roquecorn : Gilles de la Falgue, etc.
(2) La lettre que le roi Henri II lui écrivit, est conçue en ces
termes : • Cappitaine ayant esté adverty que. au moyen de l'in-
432 DE VIELCASTEL.
IV. Pons de Vielcastel , :11e du nom, écuyer ,
seigneur de Gazais, etc. , reçut, le 2 3 mai i53o, la
donation que Souveraine de Coderc lui fit de tous ses
biens; fit vente, le 28 août de la même année, con-
» disposition du cappitaine La Haye, qui a charge d'une bende
» de gens de pied, estant à présent en garnison à, Mauberfon-
» taine, ledit La Haye ne peult exploicter ladite bende, j'ay
» advisé l'en descharger, et vous en donner la charge, ainsy
» que je luy escriptz présentement, et que verrez par les lettres
• de commission que je vous envoyé ; suivant lesquelles je
» veulx et vous ordonne pourveoir et donner ordre que ladite
» bende soit en estât pour me faire service, vous employant
» à la conduite d'icelle, et faisant le debvoir en ladite charge,
» que j'attends de vous. Priant Dieu, cappitaine, qu'il vous
» ayt en sa garde. Escript à Montceaulx, le 7e. jour de jung
» i5 8. Signé Henry. Et plus bas, de L'Aubespine. »
Voici la lettre, par laquelle Henri II accorda un congé au
seigneur de Losses, et nomma M. de Caussay, pour commander
en son absence, dans la place de Marienbourg :
« M. de Losses, par la lettre que vous m'avez escripte par le
» sieur de Caussay, présent porteur, j'ay entendu l'ordre que
» vous avez donné en vostre place, pour y éviter l'inconvé-
» nient de surprinse, ou praticque dont elle est menassée,
» m'asseurant bien que vous n'y obmectrez rien. Et pour ce
» que je trouve raisonnable que puissiez aller faire ung voiaige
» en vostre maison, pour donner ordre à vos affaires ; je suis
» contant et vous accorde vostre congé ; et pourrez partir après
» le retour par-delà dudit sieur de Caussay, que j'ay agréable
» demourer chef en ladite place en vostre absence. Vous priant si
» bien l'instruire et advenir de tout ce qui sera nécessaire, avant
» vostre partement, et qui pourra servir à la seureté de ladite
» place. Qu'elle demeure en la mesme seureté que je désire, et
» appartient au bien de mondit service. D'autant que la saison
» est jà fort avancée ; vous regarderez de faire ce voiaige le plus
» court que vous pourrez, de sorte que vous puissiez estre de
» retour en vostre place, à la fin du mois de mars, pour le plus
» tard. Quant à l'abbaye, dont m'escrivez, il ne me souvient
» point en avoir accordé la résignation ; mais je sçauray comme
» il en va de l'archevesque de Bourdeaulx, qui est içy, pt y
» pourveoyray de telle sorte, que la promesse que je vous en
> ay faicte, ne vous demourera inutile. Priant Dieu, M. de
» Lpsses, vous avoir en sa garde. Ëscript à Paris le 8«. jour
» de janvier 1 557 (v. st.). Signe Henry. »
DE VIF.LCASTEL. 433
jointement avec Antoine Coulon , procureur fondé de
nobles Pierre de Salviac-de-Vielcastel , et de Jeanne de
Bonrepos, ses père et mère, à noble Brengon d'Hébrard^
seigneur du lieu de Villeneuve d'Agen , de quelques
rentes, pour la somme de quatre cents livres , en pré-
sence de noble Arnaud de la Lande; racheta, le 3i mars
[565 , de noble Guyon de Maleville , des rentes en
grains, que feu Pierre , son père avait vendues à défunt
noble] Guillaume de Maleville , père de Guyon; et fit
son testament à Cazals, le 9 février i5ti, par lequel
il demanda à être enterré dans l'église de ce lieu, et
dans les tombeaux de ses parents ; légua l'administra-
tion de ses biens à sa femme , et nomma ses exécu-
teurs testamentaires nobles Jean de Bonafous et Guvon
de Maleville, ses cousins. Il acquit, le 4 mai 1572.
de Jean et Geraud Monteilh , père et fils, habitants de
la paroisse de Montcléra , une terre plantée de chênes,
au lieu appelé à las Bouygues bas ; racheta, le 28 sep-
tembre suivant, de nobles Guy de Touchebœuf, seigneur
de Clermont, et de François de Clermont , seigneur de
Catus , plusieurs rentes et autres droits seigneuriaux,
qu'un seigneur de Vielcastel avait vendus à feu noble
Jean de Touchebœuf , seigneur de Verteillac; et vivait
encore le 20 avril 1573. Il avait épousé, par contrat
du 9 février 1544 (v.st.). noble Françoise de Valon,
fille de teu Pierre de Valon , seigneur de Tegra, en
Querci ; assistée de noble Gilles de Valon , seigneur
de Tégra, son frère, qui lui constitua en dot la somme
de seize cents livres tournois, et des habits nuptiaux. Ce
contrat , qui contient les articles matrimoniaux, et qui
est daté du château de Vailhac, en Querci, le 22 juin
précédent, fut passé en présence de nobles Flotard de
Vailhac , Claude de Basnes , Jean de Morlhac , Jean
de Valon, frère de Gilles et autres. Les enfants issus
de ce mariage sont :
1 .° Donat I , dont l'article suit ;
2.0 Gilles de Salviac de Vielcastel , seigneur d'Au-
dire, vivait encore en 1 6 r8 ;
3." Marie de Salviac-de-Vielcastel , 1 dont le sort
4.0 Catherine de Salviac-de-Vielcastel, \ est ignoré.
V. Donat de Salviac-de-Vielcastel , I* du nom ,
écuyer, seigneur de Vielcastel, Cazals. etc., fut insti-
XVU. 28
434 DE VIELCASTEL.
tué héritier universel par le testament de son père , du
9 février 1 57 1 ^ transigea, le 2 octobre 1582, avec noble
Guyon de Maleville , qui lui céda diverses rentes ;
donna, le i3 février 1609, une quittance de lots et
ventes pour des biens fonds, relevants de sa mouvance,
situés dans la paroisse de Cazals; fit un accord, le 14 fé-
vrier i6i3, avec Jean, son fils, et Anne de Maleville,
sa belle- fi lie ; vendit, le 2 novembre 1618, quelque
rentes à François de Maleville, seigneur de Merlanes,
et à Anne de Cugnac son épouse; fit une autre vente,
le 3 décembre suivant, en faveur de noble Toussaint de
Sigarre, son gendre; et vivait encore le 25 juillet 1621,
suivant un acte de sommation fait par Donat II, son
petit-fils. Il avait épousé, par contrat passé au château
de Vielcastel, le 16 mars 1572, demoiselle Jacquette
de Chaunac, fille de feu noble Raimond de Chaunac,
écuyer, seigneur de Lanzac, et de dame comtesse de
Gras, qui constituèrent en dot, à leur fille, la somme
de deux mille livres tournois, et cent écus sol, pour les
habits nuptiaux. Jacquette de Chaunac testa, le 9 no-
vembre 1614, en faveur des- enfants issus de son mariage,
qui suivent :
1 .° Jean, dont l'article suit ;
2.0 Jean-Jacques, seigneur du Bousquet;
3.° Catherine, mariée pap' articles accordés à Ga-
zais, le 3i octobre 161 8, à noble Toussaint de
Segarre (ou Sigarre), docteur es- lois , habitant
de la ville de Montfaucon. Elle obtint, conjoin-
tement avec son mari, le 27 juin 1628, un arrêt
du parlement de Toulouse, sur le procès qu'ils
avaient avec Geraud Azémar, procureur, et cura-
teur donné aux causes de Donat, Gilles, Annet et
Guyon de Vielcastel ;
4.0 Comtesse, femme de noble Antoine de Ros-
sanges.
VI. Jean de Salviac-de- Vielcastel , écuyer, sei-
gneur du Causse (ou del Causse) (1), mestre de camp
d'un régiment d'infanterie , servit sous Henri IV, et
(1) Ce fut Jean de Vielcastel qui commença et peu à peu. à
joindre le nom de Vielcastel à celui de Salviac.
I)K ViKI.CASTKI. 435
reçut une letire de ce prince, datée du 8 août i6o5. Il
fournit, comme procureur fondé de Donat, son père,
le 5 septembre 1607, son dénombrement au roi, des
biens et rentes qu'il avait dans les paroisses de Cazals,
Gindon. Marminhac et Montcléra. Son père l'émancipa
le 17 février 1608. et rit un accord avec lui; et Anne de
Maleville, sa femme, s'accorda aussi avec lui le [4 février
1 6 1 3 . Il obtint, le 2 janvier 16 16, la commission de mestre
de camp d'un régiment de mille hommes de pied; passa
un acte, le 3 décembre 1618, et mourut ab intestat, du
vivant de son père, l'année snivante 1619. Il avait
épousé, par contrat du 9 janvier 1597, demoiselle-
Anne de Maleville, fille de noble Guyon de Maleville-
les-Cazals, écuver, et de Magdeleine de Merlanes (1).
De ce mariage sont issus :
i.° Donat II, dont l'article suit;
2.0 Guyon, seigneur de la Poujade , mort assas-
siné en i632, sans laisser d'enfants;
3.° Gilles, auteur de la branche de Merguil ;
4.0 Annet, seigneur de Bayart, transigea, en i632,
avec Donat, son frère aîné.
Vil. Donat de Salviac - de - Vielcastel , II* du
nom, ecuyer, seigneur de Cazals. Bellisle, baron de
Verdun, seigneur de Cadars, Quins, etc., né en 1599,
parvint à un âge très-avancé; et pendant sa longue car-
rière, il passa un grand nombre d'actes; il fit une som-
(1) Il rappelle ses aveux dans son contrat de mariage, et se
dit fils de Donat: Donat, fils de Pons: Pons, fils de Pierre;
Pierre, fils d'autre Pons : Pons, fils d'Amanieu : et Amanieu.
fils de Pierre.
Anne de Maleville. épouse de Jean de Salviac-de-Yielcastel.
ne voulant pas céder à son mari, sous le rapport de l'ancien-
neté de l'origine et de la naissance, fait aussi sa filiation, et
compte ses aveux. Elle se dit fille de Guyon de Maleville-les-
Cazals ; Guyon. fils de Guillaume : Guillaume, fils de Jean :
Jean, fils de Pierre: Pierre, fils de Guillaume; Guillaume.
le Jourdain : Jourdain, fils d'Elbes (Ebles, ; Eble-. fils
de Raimond et de Monde de Gazais: enfin, Raimond, fils de
Jean, chevalier co-seigneur de Maleville en Rouergue, en
l'an 1 ioo. etc.
436 DE VIELCASTEL.
mation, le 25 juillet 1621, tant au nom de Donat de
Vielcastel, son aïeul, que celui de nobles Guyon,
Gilles et Annet de Vielcastel, ses frères, à Bernard
Bouyssou, Marchand à Villefranche de Périgord, au
sujet de la demande qu'Anne de Maleville, sa mère,
faisait de son douaire aux seigneurs de Vielcastel,
sur les biens qu'ils possédaient lors de son mariage ;
transigea, le 11 août i63o, avec Annet, sieur de Bayart,
son frère, touchant ses droits dans les successions de
leurs père et mère, morts ab intestat; présenta requête
au sénéchal de Gourdon, le 20 septembre i632, comme
père de demoiselle Antoinette de Salviac-de Vielcastel,
née de son premier mariage avec Beraude de Chaunac-de-
Lanzac, contre dame Antoinette de Chaunac-de-Lanzac,
dame d'Andaux, héritière universelle de feu noble
Barthélemi de Chaunac-de-Lanzac et de dame Catherine
de Touchebœuf-de-Clermont, ses père et mère ; transi-
gea, le 17 avril i633,avec François de Maleville, vicomte
de Maleville, baron de Cunhac, Saint-Cyprien, la
Salvetat, Boulhac, chevalier de l'ordre du roi, et gen-
tilhomme ordinaire de sa chambre, touchant les droits
honorifiques de l'église paroissiale de Notre-Dame de
Genouillac (Ginailhac ), à Cazals, pour lesquels il y
avait eu, au parlement de Toulouse, un procès com-
mencé par Donat I, son aïeul. Il obtint, le 2G octobre
1641, à Cahors, un jugement de décharge du droit de
franc-fief, à raison de sa qualité de noble ; et le 22 février
i658, un arrêt de maintenue de noblesse, prononcé
parla cour des aides, séante à Cahors; rendit hommage
au roi, le 7 novembre i663, pour les biens nobles et
rentes qu'il avait dans la généralité de Montauban ; et
donna , le 10 janvier 1664, son dénombrement de la
seigneurie de Cazals, en Querci, et de la baronnie de
Verdun, située dans la paroisse de Quins, en Rouergue ;
produisit, le 25 septembre 1666, ses titres de noblesse,
remontés à l'an 1099, et en filiation suivie à l'année 1461,
devant M. de Rabastens, juge-mage de Montauban, com-
missaire subdélégué par M. Pellot, intendant de Guienne,
pour la recherche de la noblesse ; transigea, le 22 août
1674 et Ie 4 )um l^77> avec Louise de Calvimont,
dame de Verdun, sa belle-fille, au sujet de la pension
adjugée à cette dame, par arrêt du parlement de Tou-
louse, du 7 avril 1672. Enfin, il fit son testament a
Dfc VIELCASTKL. ^3-,
Cazals (i) le 20 juin 1680, dans lequel il commence
par détailler sa filiation jusqu'en 1099 : il se dit fils de
feu noble Jean ; Jean, rils de Donat; Donat, fils de Pons ;
Pons, fils de Pierre, Pierre, fils de Pons; Pons, fils
d'Amanieu ; Amanieu, fils de Pierre ; Pierre, fils de
Giscard ; Giscard, fils de Ramond ; Ramond, fils de
Bernard; Bernard, fils de noble Pierre, chevalier, en
1099, etc- (*)> ensuite après avoir fait plusieurs legs pieux
et fondations religieuses, après avoir marqué l'empla-
cement du tombeau de ses premiers ancêtres, et rap-
porté l'inscription qui y était gravée (3), il fait mention
1 Le testament de Donat est un monument curieux et peut-
être unique dans son genre ; il est à regretter que les borner de
cet article ne permettent pas d'en donner ici un extrait un peu
étendu.
{2) Donat tombe dans la même erreur que son père, en ne
comptant que douze degrés ou générations, depuis l'an 1099
jusqu'en 1680 : tandis que, suivant le cours ordinaire de la na-
ture, six siècles doivent avoir fourni dix-neuf degrés ou en-
viron, en comptant trois générations par siècle. Il s'est trompé
aussi en donnant pour père à Pons I, Amanieu, qui était son
ayeul maternel , et d'ailleurs appartenait à la maison de
Salviac.
(3) Voici comment il s'exprime à ce sujet : • Et veux quaprès
» mon décès, mon corps soit inhumé au tumbeau de mes pré-
•• décesseurs, non pas à celuy des premiers siècles, quy est
» un arceau par dehors, dans la propre murailhe, dont l'an-
• cienne églize Nostre-Dame de Ginoilhac feust bastve, et ce
• à main droitte, joignant le portai, en sortant de ladite églize.
» mais bien à celuy quy est le premier en dedans de ladite
• églize, et joignant la chapelle que j'ay dans ladite églize,
• immédiatement après le balustre du sanctuaire, du costé de
» l'évangile : dans lequel dernier tumbeau, que les pre-
» miers catholiques commancèrent à faire des tumbeaux au
« dedans des églizes. nobles Pierre et Etienne de Salviac de
» Vielcastel. frères et chevaliers, revenants de la guerre sainte,
» en l'an 1099. voulurent estre ensevelys. Et où il feust gravé
» en caractères gothiques, sur ledit tumbeau. hic jacent, etc. »
Donat avait étudié la philosophie, la théologie et l'histoire ;
il parait versé dans la connaissance du grec et du latin. Et les
matières de controverse ne lui étaient pas étrangères. Il écrivait
beaucoup en prose et en vers. Sa famille conserve une disser-
^38 DK VIELCASTKL.
des trois alliances qu'il avait contractées, et des sept
enfants qui -en étaient issus; et nomme exécuteur de
ses dernières volontés, son frère de Merguil (Gilles).
Il vivait encore le 9 juin 1684, suivant un accord qu'il
fit, au nom de Jean-François, son fils, absent, avec
dame Louise de Calvimont - de - Saint - Martial, femme
de ce dernier, sur la contestation élevée entre eux, et.
l'exécution d'un arrêt du parlement de Toulouse, du
11 août 1682, portant règlement de la pension de cette
dame. Il avait été marié trois fois : i.° par contrat
passé au château de Lanzac, le 29 décembre 1627, à
demoiselle Beraude de Chaunac-de-Lanzac, fille de feu
noble Barthélemi de Chaunac, seigneur de Lanzac, et
de Gaulejac, et de feue noble Catherine de Touche-
bœuf-de-Clermont ; elle se constitua en dot la somme
de sept mille huit cents livres, qui lui avait été léguée
par ses père et mère; et mourut avant l'an 162S;
2.0 par contrat passé en la ville de Turenne, le 19 février
1 632, à demoiselle Gilberte de Vassinhac, fille de dé-
funts Pierre de Vassinhac, écuyer, seigneur de Langlade,
et de dame Léonarde de la Gorse : elle se constitua en
dot la somme de sept mille livres, qu'elle promit de
porter à son époux, le jour de la solemnisation de leur
mariage; et 3.° par contrat passé à Cahors, le 8 mars
1639, à dame Catherine du Lion-de-Belcastel, fille de
noble Pons du Lion, et veuve de messire Hector de
Saunhac -de- Belcastel, baron du Fossat , en Querci,
qu'elle avait épousé par articles du 29 décembre 1621 :
elle se constitua en dot la somme de dix mille livres.
Les enfants nés de ces trois alliances, sont :
tation théologique contre les calvinistes, écrite de sa main,
et dédiée à Nicolas de Sévin, évêque de Cahors, ouvra
vant, et qui annonce beaucoup d'érudition. Dans l'epîtrc dédi
catoire, écrite en vers, il se dit âgé de quatre \ingtset quel
ques années, et rappelle qu'il a été connu et honore de l'estime
de cinq évêques, prédécesseurs de M. de Sévin. Cette pièce se
termine ainsi :
Monseigneur, je suis vieux, et néantmoins je voy
Tant de réalité dedans l'eucharistie,
Que vostre zèle joinst au grand pouvoir du roy
Me fuira encore \<>u- la fin de l'hérésie.
DE VIELCASTEL. 4.^9
Du premier lit :
i.° Antoinette de Salviac-de-Viekastei ;
Du second lit :
2.0 Louise de Salviac-de-Vielcastel, religieuse de
Sainte-Claire de Gourdon, entra en religion
le 1 9 mars 1 648 ;
Du troisième lit:
Jean-François de Salviac-de - Vielcastel, baron
de Verdun, rit donation, le 1" mars 1698, à
Louise, demoiselle de Verdun, sa rille aînée,
de tous ses biens, à la charge de payer ses dettes,
et celles de feu Donat, son père . sous la réserve
d'une pension, pour son titre clérical, se des-
tinant à la prêtrise (1. Il avait épousé, paT contrat
passé au château de Saint-Martial, en Périgord.
le 11 août 1667, demoiselle Louise de Calvimont.
fille de Jean de Calvimont, baron de Saint-Mar-
tial, seigneur de Cazals, la Benche, la Nadalie,
et de dame Louise Dalmays, dont il eut deux
tilles :
A. Louise de Salviac-de-Vielcastel, à qui son
père fit donation de tous ses biens, en 1698;
B. Jeanne-Marie de Salviac-de-Vielcastel ;
4.0 Guvon-Louis , dont l'article suit :
_ o r , ' , reçues religieuses au couvent Ste.-
">*0 p , • î, ' Ursule, à Cahors, le 29 septembre
' ' 1 658 ;
7. ° Marie de Salviac-de-Vielcastel, épousa, par
contrat du 9 octobre 1668, noble Joseph de la
Roque-Bouilhac. fils de feu Jean, seigneur de la
Roque-Bouilhac, la Veyrière, etc., et de dame
Marguerite de Courrieu.
VIII. Guyon - Louis dk Salviac - de- Vielcastel ,
chevalier seigneur de Cazals, Véziac etc., servit d'a-
(1) Il fut séparé d'autorité de justice, au parlement de Tou-
louse, en 1674, de la dame de Calvimont. sa femme. Son père.
Donat. s'en plaint beaucoup dans son testament, en 1680, et
rend justice au mérite de cette dame.
Il n'est pas fait mention de cette alliance dans la généalogie
de la maison de Calvimont. (Nobiliaire, tom. XI. pag. 3q5.)
440 DE VIELCASTEL.
bord en qualité de garde - du - corps du roi Louis XIV;
en 1680, et fut nommé dans la suite capitaine dans
le régiment de la Roche- Bourbon. Il transigea le 10
janvier 1693, avec François du Lion, seigneur
de Campagnac et co-seigneur de Siorac en qualité
de donataire contractuel de feu Jean du Lion, seigneur
de Belcastel, son père, sur une contestation élevée
entr'eux, au sujet d'une île formée dans le canal de la
Dordogne, appelée l'Isle du Coux; fit un testament mu-
tuel avec Jeanne-Claude de Robert, sa première femme,
le 5 mai 1698, par lequel ils demandèrent l'un et l'autre
à être inhumés dans l'église de Montplaisant, et s'ins-
tituèrent héritiers réciproquement. Il acquit, le 18 oc-
tobre 171 7, des biens fonds en terres, de Pierre de
Saintours, écuyer de la paroisse du Coux ; et fit un se-
cond testament, à Véziac , paroisse de Montplaisant,
le i3 décembre 1721. Il avait été marié deux lois: i.°à
demoiselle Jeanne-Claude de Robert, dont il n'eut pas
d'enfants; 2° par contrat du 19 avril 1700, à de-
moiselle Isabeau de Vassal, fille de noble Jean de Vassal,
écuyer, seigneur de la Flameyrague, et de dame Isa-
beau de Luxe. Il laissa de cette seconde alliance :
i.° Jean de Salviac - de - Vielcastel , lieutenant en
1729, au régiment de Dauphiné, commandé par
le marquis de Vassal-de-Montviel, son parent;
quitta le service cinq ans après, pour cause de
dérangement de santé; et mourut en 1746 ;
2.0 Joseph de Salviac-de-Vielcastel , seigneur de
Bellisle, fut lieutenant au régiment de Dauphinc,
en 1725; puis incorporé au régiment de Médoc,
y fut fait capitaine en 1747, chevalier de Saint-
Louis, la même année, et mourut en 1767.
3.° Charles, dont l'article suit ;
4.0 Jean de Salviac-de-Vielcastel , sieur de Cossay
ou Cossé, se fit capucin, et mourut en 17
5.° Catherine, demoiselle de \
Vielcastel. I ...
n « /"- »u • j -m 1 ■ mortes sans alliance.
b.° Catherine, demoiselle de i
Bellisle , )
IX. Charles de Salviac - de - Vielcastel , Ier du
nom, baron de Verdun, seigneur de Cazals, Bellisle,
Veziac, co- seigneur de Siorac, et qualifié haut et puis-
DE YIKLCASTKL. 441
sant seigneur, ne le 1" décembre 1706, servit dans les
i;ardes-du-corps du Roi et dans la cavalerie; fut léga-
taire d'une somme d'argent, par le testament de son
père, du i3 décembre 1 72 1 ; ht une acquisition de
Pierre Fouilloux, prêtre, le i5 novembre 1775; un
retrait féodal, le 29 mai 1776; et mourut en 1793. Il
avait épousé en premières noces, en 1730, après avoir
obtenu du Pape Clément XII, le jour des calendes
d'août de la même année, dispense du 3e degré de pa-
lenté, Marguerite - Thérèse du Lion, demoiselle de Sio-
rac , tille de défunts nobles Baptiste du Lion et Mar-
guerite de Siorac. laquelle ht son testament le 23 août
1768, en faveur de son mari, qui épousa en secondes
noces, en 178 demoiselle N de Vassal-de-Gaulc,
dont il n'a pas eu d'enfants. Il avait eu de son premier
mariage:
1 .° Charles-Raimond de Salviac-de-Vielcastel , ap-
pelé le baron de Vielcastel , entra lieutenant au
régiment d'Auvergne, en 1744, y fut fait capi-
taine en 1747, s'y distingua entr'autres occa-
sions, à la tête d'un détachement de 3oo hommes
et 3o hussards, dans une expédition particulière
sur Maubourg, pendant l'hiver de cette année (1);
passa à la compagnie des grenadiers en 1767;
chevalier de Saint-Louis, le 22 février 176 1 ;
mourut capitaine de grenadiers, le 3 septembre
1769;
2.0 Charles- François Pons, dont l'article suit ;
3.° Jean-Baptiste de Vielcastel-de- Verdun , entra
lieutenant au régiment d'Auvergne en 1759; et
mourut des suites des blessures qu'il avait reçues
à la bataille deCloster-Camp, en 1760 (2).
X. Charles- François- Pons de Salviac , baron de Viel-
castel, nommé d'adord le chevalier de Vielcastel, naquit le
8 novembre 1731, entra au service en 1746, lieute-
nant au régiment dA'uvergnc; fut fait capitaine le 1"
septembre 1755; ht toutes les campagnes delà guerre
(1) Vqyej le journal historique du régiment d'Auvergne,
page 1 53.
(2) Ibid. page 167.
442
DE VIELCASTEL.
de sept ans, se distingua entr'autres à la défense de
Cassel, où il eut part , à la tête d'une compagnie de
chasseurs, aux différentes actions qui ont rendu ce siège
célèbre (r); fut fait chevalier de Saint-Louis, le q fé-
vrier 1763, continua de servir jusqu'en 1768, que ses
infirmités et plusieurs graves blessures l'obligèrent de
quitter le service; il lui fut accordé une pension de re-
traite de 5oo livres. Il avait épousé, par articles accordés
au château de Barbarande, paroisse de Peyzac, le 5 jan-
vier 1763, demoiselle Anne - Gabrielle - Marguerite de
Boucher, fille de noble messire Guillaume de Bou-
cher, seigneur de Barbarande, et de dame Jeanne de
Vayres. De ce mariage sont nés seize enfants, huit gar-
çons et huit filles.
i.° Charles, dont l'article suit;
2.0 Marc, officier au régiment de Languedoc , a
émigré et a fait toutes les campagnes de l'armée de
Condé ;
3.° Etienne, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint- Louis, est mort en 181 6, des suites
des blessures qu'il avait reçues à larmée de Condé,
dont il avait fait aussi les campagnes ;
4. ° Hubert , officier d'infanterie, mort en 1 79 1 ;
5.° Charles a fait de même les campagnes de l'armée
de Condé, et a été nommé chevalier de Saint-
Louis;
6.° Henri a fait ainsi que ses frères, lescampagnes
de l'armée de Condé, et plusieurs dans l'armée
anglaise ;
7.0 Louis, mort en 1784;
8.° Pierre-Armand , officier au 46e régiment, a
péri dans la campagne de Moscou, en 1 8 1 3 ;
9.0 Marguerite-Suzanne;
io.° Marie-Magdeleine;
1 1 .° Marie - Damasie , mariée à N..... , vicomte de
Bérenger ;
12.0 Marguerite-Antoinette-Joscphine ;
1 3.° Marguerite-Françoise-Antoinette;
(1) Voyez le journal historique, etc. IbiJ. page 712. — Et
journal du régiment de Navarre, page 29b.
DE VIELCAStBL 443
14.° Jeanne- Thérèse, mariée, à N de Tayac:
i5.° N /
j: o m •' mortes en bas âge.
XI. Charles de Salvivc, baron de Vielcastel, né le
27 mai 1766, a été page du Roi en 1781, jusqu'en
1784. Il fut alors nommé officier de dragons au régi-
msnt de la Rochefoucauld . Il émigra en 1791 , avec
quatre de ses frères; fit la campagne de 1792, dans le
corps d'armée commandé par Monseigneur le duc de
Bourbon. Rentré en France, après le licenciement, il fut
nommé en 1814, colonel de la garde nationale de Ver-
sailles, et successivement commandant d'arrondisse-
ment, et colonel chef d'état - major , grade qu'il a oc-
cupé jusqu'à la réforme opérée par l'ordonnance du 3o
septembre 18 18. Il eut le bonheur dans son comman-
dement de rendre des services à la cause royale et à la
ville de Versailles, dans les invasions qu'elle éprouva en
et 181 5. Le Roi de Prusse lui en témoigna sa
satisfaction, en le décorant en 1816, de l'ordre de
V Ugk rouge, qu'il lui fit remettre par son ambassa-
deur. Précédemment le Roi de Bavière avait bien voulu
le nommer commandeur de son ordre du Mérite ; et
au mois d'août 1816, le Roi a comblé tous ses vœux
en lui accordant la croix de Saint- Louis.
M. le baron de Vielcastel a épousé en premières noces,
au mois de septembre 178g, demoiselle Marguerite-
Sophie du Gritfolet-de-Lentillac; veuf en 1794 , il a
formé une seconde alliance en 1797, avec dame Caroline
Annette de Lasteyrie-du-Saillant , ci-devant chanoinesse
de Remiremont. Les enfants nés de ces deux mariages
sont:
Du premier lit :
1 .° Jean - Jacques - Henri - Charles - Théodore de
Salviac-de- Vielcastel, né le 3o août 1798, sous-
préfet depuis 181 5, a épousé le 3o décembre 1 8 17,
Adélaïde- Elisabeth - Catherine de Boisse , fille
d'Antoine-René, vicomte de Boisse, lieutenant-
général des armées du Roi, et chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint- Louis;
2.0 Caroline-Sophie, morte en bas âge.
du second lit :
3.° Charles - Louis- Gaspard - Gabriel, attaché en
444 DE VIELCASTEL.
qualité d élève, au ministère des relations exté-
rieures;
4.0 Marc-Horace ;
5.° Charles- Victor ;
6.° Caroline-Anne, morte en bas âge;
7.0 Josephine-Louise-Caroline.
Branche de Gardes et Merguil, éteinte.
VII. Gilles de Salviac - de - Vielcastel , 3e fils
de Jean et d'Anne de Maleville, et frère de Donat II,
eut en partage la seigneurie de Merguil, située dans la
paroisse de Cazals. Il est nommé avec ses frères, dans
un acte du 2 5 juin 1621; assista aux deux derniers con-
trats de mariage de Donat II, son frère aîné, des années
i632 et 1639; fournit au Roi l'aveu et le dénombre-
ment de ses biens, en 1664; et ne vivait plus à ce
qu'il paraît, le 29 décembre 1668, lorsque Gilles de
Sa lviac-de- Vielcastel de Marminhac, prêtre, qui était
probablement un de ses fils, fit un accord avec les
consuls de Marminhac et les seigneurs de ce lieu. Il fut
ayeul de :
IX. Henri de Salviac-de - Vielcastel, écuyer, sei-
gneur de Merguil, etc., obtint deux arrêts de la Cour des
Aides de Montauban , contre les officiers de l'élection
de Cahors et les consuls de Marminhac ; le premier,
le 17 août 1740; et le second, confirmant" du premier,
le 11 septembre 1750. Il mourut dans un état de dé-
mence, au mois d'août 17 , laissant de Marie de la
Roque-de-Bouilhac, son épouse, sœur de noble Gilles
de la Roque-Bouilhac , morte le 18 novembre 1762,
six enfants qui suivent :
1 .° Jean-Louis, dont l'article suit ;
2.0 Jean-Baptiste de Salviac - de - Vielcastel , sei-
gneur de Meyral;
3.° Françoise, religieuse au couvent de Longdicu;
4.0 Gabrielle, femme de N deLadet;
5.° Antoinette épousa N Trémous-Deprats ;
6.° Marie prit alliance avec N.... de Chastagnol.
X. Jean - Louis dk Salviac- de - Vielcastel , écuvci,
seigneur de Merguil, etc. , mourut assassiné , le 7 juin
DE VIELCASTEL. 445
1763, laissant une tille unique du mariage qu'il avait
contracté , le ier octobre 1762 , avee demoiselle An-
gélique Lacoste :
Marie de Salviac-de- Vielcastel, née en 1763.
j. Cène branche est éteinte; et ses biens ont été
vendus en grande partie à M. Boysson de Rampous.
Branche de Roquecave, ou Marminhac, éteinte.
I. Etienne de Vielcastel, damoiseau, surnommé
aussi de la Lande (1), ne vivait plus le 29 juin 1459.
Il avait épousé noble Ramonde de Vigier, ou Viguier,
qui, étant veuve, acquit, par acte de ce jour, les droits
que Jeanne de Pontomier, femme de Jean Guard,
bourgeois et marchand d'Agen. avait sur les biens et
succession de feu Guillaume Dupuv, clerc de Mar-
minhac; elle acquit aussi, le 1 1 août 1460, de noble
homme Pons de Veyrières, co-seigneur de Concorès,
le mas de Podio mega, dans la paroisse de Marminhac, et
quelques autres objets ; et laissa de son mariage :
i.°Jean de Vielcastel, damoiseau, connu par divers
actes, depuis l'an 1467, jusqu'en i5o5, mourut
avant le mois d'août 019, laissant un fils,
nomm~ :
Odet Vielcastel , écuyer, reçut, le août
Ô19, une reconnaissance d'Arnaud et de
Déodat la Caze ;
2.0 Jean de Vielcastel , surnommé de la Lande ,
prêtre, recteur de la paroisse de Marminhac,
est connu par dos actes de 1459, 1467, 1468,
1476 et 1480:
3.° Amanieu, dont l'article suit.
II. Amanieu de Vielcastel, damoiseau de Mar-
(1) Le surnom de la Lande provient sans doute de la mère.
ou de l'ayeule d'Etienne de Vielcastel, laquelle étant héritière
des biens de sa famille, les porta dans celle de Vielcastel, j
condition que ses descendans porteraient les nom et armes de
la Lande : clause qui, à ce qu'il paraît, fut mal exécutée.
44b DE VIELCASTEL.
minhac, reçut, en 1467, conjointement avec Jean et
autre Jean de Vielcastel, ses frères, une reconnaissance
de Jean Molinier, pour un ortal et deux bouges (1),
situés dans la paroisse de Marminhac ; rendit hommage
au roi, en 1469, avec Jean, l'un de ses frères , pour
les biens nobles qu'ils possédaient dans la même pa-
roisse; obtint avec le même, le 28 avril 1474, une ordon-
nance, qui fut rendue, en leur faveur, par les commis-
saires des francs fiefs; et ne vivait plus en 1480. On pré-
sume qu'il avait pour femme, Marquèse de Saint-Gily,
qui testa le 10 mai 1482. Il eut pour enfants :
i.° Bernard, dont l'article suit;
2.0 Ramond, ou Raimond de Vielcastel . prêtre,
recteur de Saint- Vincent de Marminhac, connu
par plusieurs actes, depuis 1490, jusqu'en i5ii ;
3.° Mathurin de Vielcastel, prêtre , vivant en 1 5 1 1 ;
4.0 Jean de Vielcastel, passa un acte avec Bernard,
son frère, le 16 janvier i5o5 (v. st.), et vivait
encore le 18 août 1540. On le croit père de :
Mathurine de Vielcastel, fille unique et héri-
tière, fut marie'e à Jean de la Coste, dont
elle était veuve le 10 juillet 1 568.
III. Bernard de Vielcastel , damoiseau de Mar-
minhac, est mentionné dans un acte de vente, faite à
sa femme, le 6 mai 1495; il accorda a\ec Jean, son
frère, le i'6 janvier i5o5 (\. st.), l'investiture d'une
maison et d'un pré, à Jean de Holms, prêtre, et ne vivait
plus le 26 août 1 5 1 1 . Il avait épousé, par contrat du
25 novembre 1490, noble Marguerite de Brolhac, fille
de noble Guillaume de Brolhac, seigneur de Mazières,
au diocèse de Sarlat : cet acte, dans lequel il fut assisté
de noble Raimond de Vielcastel, prêtre et curé de Mar-
minhac, son frère, fut passé en présence de nobles Jean
de Brolhac, seigneur de Bouniagues, de Jean de Vervays,
seigneur de Masclat, d'Antoine de Guerre, seigneur de
Montamel, et d'Arnaud Carbonier , du lieu de Castil-
honnés. Les enfants issus de ce mariage, sont :
(1) Ortal, orteil, ou ortial, est un vieux mot qui signifie
un jardin. Et on appelait autrefois bouge, une cuisine, ou
salle à manger.
DE VIELCASTEL. 447
i.° Mathurin 1, dont l'article suit ;
2." Agne, ou Anne de Vielcastel tut mariée, par
contrat passé à Goujonnac, le 3o juin i5oy, à
Jean Belhomme, tils de défunt autre Jean, habi-
tant du lieu du Puy-Lévéque, en Querci.
IV. Mathurin dk Vielcastel , I,r du nom, damoi-
seau de Marminhac. était, le 26 août i5il, sous la
tutelle de nobles Ramond et Mathurin de Vielcastel,
prêtres, ses oncles; il lit, le 2 janvier i53o (v. s.t ,
un partage de biens fonds et de rentes, avec Odet de
Vielcastel de Vieulxchasteau ), son cousin-germain ; et
vivait encore le 18 août 1D40, suivant le testament de
Jean de Benauges, dont une clause porte que: la borie
de Lanta dont le testateur fait Finette de Berlues, sa
mère héritière, retournera, après sa mort , à Mathurin
de Vieulxchasteau, laquelle borie était sortie de sa maison.
Il laissa de N.... , sa femme, entr'autres enfants:
i.° Jean, dont l'article suit;
2." Mathurine de Vielcastel fut mariée à noble
Guillaume de la Sudrie, fils de Jean, et de dame
Isabeau de Cadrieu; elle transigea, ainsi que son
mari, en 1 558, avec Jean de Vielcastel, leur
frère et beau-frère. Elle ne doit pas être confon-
due avec Mathurine.de Vielcastel, veuve de Jean
la Coste, en 1 568.
Y. Jean de Vielcastel, Ier du nom , dit de Mar-
minhac, êcuyer, épousa, par contrat passé le 9 décem-
bre 1529, Finette de Grisac ( ou Grissac ), fille de
Bernard de Grisac, habitant de Daglan. On remarque
parmi les témoins de cet acte, noble et puissant seigneur
Jean de Sermet, etc. , nobles Mathurin de Vielcastel, et
Guillaume de Bonafous de Marminhac; il fit conjoin-
tement avec sa femme, le 10 juillet 1 568, un testament
mutuel, dans lequel il fait mention de ses enfants, au
nombre de sept :
i.° Mathurin de Vielcastel, institué héritier par
le testament mutuel de ses père et mère, en
1 568, mourut le 8 avril 1 593, après avoir fait
son héritier, Mathurin, le jeune, son frère, habi-
tant de la ville de Souillac ;
2.0 Antoine de Vielcastel ;
448 DE VIELCASTEL.
3.° Mathurin II, dont l'article suit ;
4.0 Gaspard de Vielcastel ;
5.° Jean de Vielcastel ;
6.° Armande de Vielcastel, vivait en 1 568 et iSoJ;
7. ° Marguerite de Vielcastel, mariée avant i5p3,
à Jean de Rossanges.
VI. Mathurin de Vielcastel, IIe du nom, écuyer,
seigneur de Roquecave, Latour, etc., succéda à Mathurin,
son frère aîné, mort sans enfants ; donna une procura-
tion, le 19 juillet 1567; fit un accord, le 28 mars i5y3,
avec noble François de Cladech, seigneur de Pechault,
son beau-frère, au sujet du restant de la dot de sa femme ;
reçut une quittance pour le ban et arrière-ban, le 4 no-
vembre 1587; vendit, le 9 avril 1602, à Geraud Besse,
une terre et une maison situées dans la paroisse de Mar-
minhac. Le roi Louis XIII lui accorda des lettres, datées
de Paris, au mois de septembre 16 18, et scellées du grand
sceau, portant confirmation en sa faveur, du nom de
Marminhac; et ne vivait plus en 1634. Il avait été marié
deux fois : i.° à Marguerite de Cladech, sœur de Fran-
çois de Cladech, seigneur de Pechault, morte avant
le 28 mars 1573 ; 2.0 par contrat passé en la ville de
Fons, près Figeac, en Querci, le 26 août i582, à
demoiselle Gabrielle de Boisset (del Bqysset ), fille de
noble Jean de Boisset, seigneur de la Salle, et de dé-
funte dame Gabrielle de Saint-Mêdard. Ses enfants furent:
Dit premier lit:
1 .° Jean de Vielcastel, mort jeune, et avant
Tan 1 573;
Du second lit :
2.0 Jean II de Vielcastel, dont l'article suit;
3.° Louise de Vielcastel-de-Marminhac, fut mariée,
en i6ri, à noble Jean de Brons, écuyer, sieur
de la Romiguière, fils de noble Mathurin de
Brons, et de Jeanne de Cladech.
VII. Jean de Vielcastel-de-Marminhac, IIe du
nom, écuyer, seigneur de Roquecave, etc., avait déjà
succédé à son père, le 17 .novembre 1634, suivant un
échange qu'il fit avec noble Jean-Charles de Belcastel,
seigneur de Campagnac ; il paraît qu'il fut aussi marié
deux fois; la première, par contrat du 7 mars 1576, a
DE V IELCASTEI.. 449
demoiselle Marguerite de Paleyrac, fille de noble An-
toine, seigneur de Paleyrac, et la seconde , à demoiselle
Hélène de Bonafous-de-Presque , fille de Joseph de
Bonafous ou Bonnefous , seigneur de Presque , et de
Françoise de Reilhac , par contrat du 10 décembre 1614.
Il laissa entr'autres enfants :
i°. François , dont l'article suit ;
20. Jean de Vielcastel , clerc tonsuré , prieur com-
mendataire du prieuré de Saint-Victor de Rinhac ,
qu'il résigna, en 1608, à Hugues Fauguière ,
prêtre du diocèse de Saint-Flour. Il est peut-être
le même qu'un Jean de Vielcastel, prêtre et
recteur de Marminhac , qui rit un accord, le
26 juillet 1646 , avec noble Brandelin de Gironde,
seigneur de Montcléra ;
3°. Marguerite de Vielcastel, épousa, en 1626,
noble Geoffroi de la Sudrie , seigneur de Brocard ,
à Marminhac , fils de Guillaume II de la Sudrie.
et de Françoise de Durfort-de-Prouilhac.
VIII. François de Vielcastel - de - Marminhac , che-
valier , seigneur de Roquecave, etc., fut maintenu dans sa
noblesse . en 1668, sur le vu de ses titres , remontés à
l'an 14G9 ; uni à plusieurs seigneurs de Marminhac , il
lit un accord, le 29 décembre 1668 , avec les consuls du
même lieu ; et vivait encore au mois de mai 1680 ,
suivant des lettres royaux , qu'il obtint au parlement de
Toulouse, contre Jean de Calvimont , baron de Saint-
Martial et François de Durfort-Léobard. Il avait épousé ,
le 22 juin i65o, demoiselle Catherine de Bonafous-
de-Presque , fille d'Armand de Bonafous , et de Clé-
mence de Lanzac , dont il eut une fille unique , qui
suit :
Clémence de Vielcastel fut mariée , par contrat
du 1 1 février 1667 , à noble François de Durfort ,
dit le chevalier de Léobard , fils d'Antoine de
Durfort , baron de Léobard ; et lui porta le châ-
teau de Roquecave et tous les biens de sa branche ,
dont elle devint héritière.
Armes : de gueules , à un château donjonné d'or.
Devise : quam vêtus est castrum cujus nescitur origo !
Couronne de comte. Supports : deux lions.
XVII.
29
45 o
DE ROMAN ET.
de ROMAN ET , famille ancienne du Poitou , dis-
tinguée par une longue série de services, militaires.
Nous en donnerons la filiation suivie depuis :
I. Etienne de Romanet, Ier du nom, vivant vers
l'an i32o , père de :
II. Pierre de Romanet , sieur de Beaune , vivant en
1364. Il fonda une chapelle dans l'église paroissiale de
la ville d'Eymoutier , en Limosin. Il eut pour fils :
III. Pierre de Romanet , IIe du nom , sieur de
Beaune. Ce dernier eut entr'autres enfants :
IV. Etienne de Romanet , IIe du nom , sieur de
Beaune , qui testa en 1474. Il avait épousé Léonarde
Barmondette , dont est issu , entr'autres enfants :
V. Martial de Romanet , sieur de Beaune , qui , l'an
i5oo , fonda une chapelle dans l'église d'Eymoutier,
et y affecta une vicairie , à laquelle l'aîné de cette fa-
mille avait droit de nommer. Martial fut père de :
VI. Jacques de Romanet , sieur de Beaune , qui
épousa Jeanne de Bermondet , dont il eut :
VII. Mathieu de Romanet , sieur de Beaune , époux
d'Anne de la Faye , et père de :
VIII. Joseph de Romanet, sieur de la Vareille et
de Beaune , qui épousa Françoise Aubusson. Ses enfants
furent :
1 .° Philippe , qui suit ;
2.0 N.... de Romanet , lieutenant-colonel du régi-
ment de la Valette , tué d'un coup de flèche en
1649 , à l'attaque du fort de la Dominique.
IX. Philippe de Romanet , Ier du nom , sieur de la
Vareille et de Beaune , rendit des services signalés à
Tétat en qualité de garde du corps , pendant vingt-
huit années , tant dans les guerres contre ceux de la
religion prétendue réformée , qu'en Flandre et en d'autres
DE ROMANKT. ^l
armées, s'etant particulièrement distingué aux sièges
de Montauban, de la Rochelle, en Lorraine et en Pi-
cardie, ainsi qu'il appert des lettres patentes du roi
Louis XIV, du mois de mars 1644, où tous ses ser-
vices sont énoncés. Il épousa , par contrat du mois de
juin 16 12, Louise de la Pomélie, tille de Pierre de la
Pomélie, et de Catherine de Badefol. De ce mariage
sont issus:
1 .° Pierre, dont l'article suit ;
2.0 Melchior de Romanet, sieur de la Forêt, capi-
taine au régiment de Montmeige;
3.° Pierre de Romanet , sieur du Mas Faucher,
lieutenant en la même compagnie. Il se trouva
avec son frère aux sièges de Bois-le- Duc, Neuf-
châtel, de Mirecourt, de Dieuze, Epinal, La-
mothe et Arras. Ils périrent tous deux en Italie;
4° N de Romanet , capitaine au régiment de
Limosin , tué à l'attaque du faubourg de Saint-
Seurin, à Bordeaux.
X. Pierre de Romanet, écuyer sieur de la Vareille
et de Beaune, rendit aussi d'importants services, soit
dans la colonelle du régiment des gardes françaises,
soit en qualité d'enseigne, puis de capitaine au régi-
ment de Sauvebœuf , comme il conste des lettres-
patentes du mois de novembre 1667, où il est dit, en
outre, que ses trois frères périrent dans les mêmes
guerres. Il avait épousé, par contrat du 16 décembre
1644, Marie de Thénezault, dont il eut:
1 .° Philippe 1 1, dont l'article suit ;
2.0 Pierre-Alexis de Romanet, sieur du Mas Fau-
cher, vivant le 28 janvier 1691 ;
3.° Françoise de Romanet, mariée à Martial Au-
busson de Cavarlev ;
4.0 Anne de Romanet, mariée à Jean Thyvaut,
sieur des Ternes.
XI. Philippe di Romanet, IIe du nom, écuver,
seigneur de la Vareille et de Beaune, épousa, par con-
trat du 10 février 1687, Geneviève Garreau, fille de
Gabriel Garreau, sieur de Château- Favier, et de Jeanne
Rougier. De ce mariage sont provenus:
_p2 DE ROMANET.
i.° Gabriel, dont l'article suit;
2.0 François de Romanet , prieur commendataire
de Josselin,
3.° Jean de Romanet, seigneur de la Vareille ,
garde du corps du roi, décédé sans hoirs.
XII. Gabriel de Romanet, chevalier, seigneur de
Beaune, capitaine au régiment de Tournon, puis dans
celui de Vitry, épousa, par contrat du 27 mai 1720,
Marie-Anne-Marguerite de Pichart de Saint-Julien,
tille de Germain de Pichart de Saint-Julien, seigneur
de l'Eglise-au-Bois, et de dame Marie de Bridier. De
ce mariage sont nés ;
i.° Paul, dont l'article suit ;
2.0 Geneviève de Romanet , mariée avec M. Es-
moindelaGrillère;
2.0 Marie-Anne de Romanet, mariée à M. Hugon
du Prat deSeoux.
XIII. Paul, comte de Romanet, seigneur de Beaune,
de la Colombe, des Bordes et autres lieux, épousa,
par contrat du 25 février 1753, dame Marie-Anne des
Maisons, du Palland, fille de Guillaume - Annet des
Maisons, seigneur du Palland et de Pérat, capitaine de
dragons, et de dame Marguerite-Thérèse Faulte, baronne
de Peyrac. De ce mariage sont issus:
i.° Raymond-Laurent-Joseph, comte de Roma-
net de Beaune, lieutenant-colonel de cavalerie,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis. Il a émigré, et a fait les campagnes à
l'armée de Condé. Il a épousé Léonarde-Rosalie
d'Ussel de Châteauvert, fille de Marc-Antoine,
marquis d'Ussel, baron de Châteauvert, capi-
taine au régiment de Conti, cavalerie, cheva-
lier de Saint- Louis, et de dame Catherine-Claire
de Salvert de Montrognon, dont deux demoi-
selles :
a. Pauline de Romanet, mariée à M. Tristan
de l'Hermite;
b. Rose de Romanet, non mariée ;
2.0 François-Constantin, dont l'article suit;
DE BARRI ^53
3.° Léonard -Joseph de Romanet de Beaume, of-
ficier au régiment du maréchal de Turenne,
mort à la Martinique;
4.* Joseph-Augustin de Romanet , ecclésiastique.
XIV. François - Constantin , comte de Romanet,
lieutenant-colonel de la première légion de la banlieue
de Paris, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, le 1" août 18 14, ancien brigadier des
des du corps du roi, compagnie de Luxembourg, a
épousé, par contrat du 2 mars 1783, dame Louise-
Marguerite Bechereau de Thery, fille de René Beche-
reau de Thery, conseiller du roi, et de dame Louise-
Marguerite de Lanjon. De ce mariage sont nés :
i.° François- René , vicomte de Romanet, né en
1788, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, et de la Légion-d'Honneur, lieu-
tenant-colonel des hussards de la garde du roi;
2.0 François- Prosper de Romanet, né en 1794;
3.° Louis-Augustin, chevalier de Romanet, sur-
numéraire de préfecture au ministère de l'inté-
rieur, né en 1796.
Armes: D'argent, au chevron d'azur, chargé d'une
étoile d'argent , surmonté d'un lambel de gueules, et
accompagné de trois branches de romarin de sinople.
Couronne de comte.
BARRÉS, ancienne baronnie du Vivarais, au dio-
cèse de Viviers, dans le Languedoc, contiguë à d'autres
terres du même nom, dont la réunion forme une con-
trée considérable de cette province 1). Blonde de Bar-
Ci) Ces terres sont Saint-Martin de Barrés, Saint-Pierre
la Roche, ou de Barry en Barrés, Saint-Vincent de Barres.
Saint-Bauzeli en Barrés, etc.. que les généalogistes et les his-
toriens écrivent indifféremment Barres Barre. Barrés, et
Barre;, notamment d'Aubais et Pithon - Curt, dans leurs
nomenclatures des lieux, paroisses, terres nobles, et ailleurs.
Les titres de famille offrent aussi parfois ces variations: mais
nous suivons ici l'usage général qui a consacré Barrés confor-
mément à l'ancienne prononciation du midi de la France, ou
l'on faisait sentir fortement les lettres finales des mot
_<54 DE BARRES,
rès, baronne de Barrés, qui fut mariée, vers l'an i38o
à Bertrand, de Taulignan, IVe du nom, lui porta en
dot cette baronnie. Depuis cette époque, les Tauli-
gnan ont toujours pris le titre de barons de Barrés, et
ont ajouté à leur écu les armes de cette maison, qui
étaient: D'argent, à deux fasces de gueules. (Histoire
de la Noblesse du Comtat-Venaissin, par Pithon-Curt,
tom. I, pag. 107 et 478, et tom. III, pag. 368 ). La
maison de Barrés possédait aussi d'autres terres de son
nom en Dauphiné et en Gévaudan; cette dernière passa
de même dans la maison de Taulignan, comme on le
voit à la page 1 65, tom. I, du même ouvrage. D'Au-
bais en fait aussi mention au chapitre intitulé» -.Mélan-
ges, Chartes, Titres, etc., et fait connaître Bernard et
Pierre de Barrés, seigneurs de Barrés, au diocèse de
Mende, qui furent du nombre des seigneurs compo-
sant l'assemblée convoquée à Montpellier, dans le cou-
vent des Frères-Mineurs, le 25 juillet i3o3, au sujet
du différend du pape Boniface VIII avec Philippe le Bel.
On distingue parmi les personnages connus dans cette
ancienne maison de Vivarais, Genton de Barrés, qui
fit le voyage delà Terre-Sainte en 1097, avec plusieurs
autres seigneurs du voisinage, qui prirent la croix après
le concile de Clermont (rop5 ), sous la bannière de
Raimond de Saint-Gilles , comte de Toulouse. (Pithon-
Curt. tom. IV, pag. 8, où les noms de ces seigneurs
sont rappelés); Beaudoin de Barrés, et Emiline de
Sains, sa femme, qui sont mentionnés dans un titre du
mois d'avril i23r. {Trésor généalogique, par dom Caf-
riaux , bénédictin de la congrégation de Saint-Maur,
pag. 5 96); messire Bertrand de Barrés, et Bertrand
de Barrés, son fils; Béatrix de Barrés, femme de Guil-
laume de Cadoëne, chevalier, et Aigline de Barrés
femme de Bertrand de Cadoëne, damoiseau, fils dudit
Guillaume de Cadoëne , mentionnés dans des titres
originaux des années 1283 et 1290, produits au cabinet
des ordres du roi par M. le marquis de Gabriac, dont
le nom est Cadoëne, pour ses preuves de la cour;
autre Pierre de Barrés, qui épousa, vers l'an 1340,
Eléonore d'Adhémar, dame de Meouillon, qui, étant
veuve, se remaria à Pierre de la Chaux, qu'elle obli-
gea, ainsi que ses enfants, à porter le nom de Meouil-
lon, (Pithon-Curt. tom. IV, pag 47. )
DE BARRÉS. 455
La filiation non interrompue de cette maison est
prouvée, d'après les titres originaux que nous avons
sous les yeux, et d'après les preuves qu'elle a faites à
diverses époques, depuis
I. Guillaume de Barres , l'Ancien , chevalier , qui
passa, conjointement avec Pierre de Barres , damoiseau,
son fils, qui suit, devant Louis Philiponis , l'ancien ,
notaire, le dernier septembre 1 341 , un acensement en
faveur de Pierre Marsas du Pouzin.
I I . Pierre de Barres , damoiseau , fit, conjointe-
ment avec Guillaume de Barrés, l'Ancien, chevalier,
son père, l'acensement précité de l'année 1341. Ils sont
encore, l'un et l'autre, rappelés dans les titres des
années 1417, 1487, 1 541 et 1641, dont il sera parlé
ci-après. Il eut pour fils noble Pons de Barrés qui suit.
III. Noble Pons de Barres, du Pouzin, confirma,
conjointement avec noble Bernard de Barrés, son fils,
devant Philiponis le jeune, notaire du Pouzin, le 2 mai
141 7, l'acensement passé par Guillaume et Pierre de
Barrés, le dernier septembre 1341. Pons de Barrés est
aussi rappelé avec son fils, qui suit, dans une recon-
naissance féodale de 1641 , citée ci-après. Il eut pour
femme Marie de Charrier, dont il eut :
IV. Noble Bernard de Barres, du Pouzin, qui con-
firma, conjointement avec noble Pons de Barrés, son
père, le 2 mai 14 17 , l'acensement de l'année 1 341 .
Il reçut une reconnaissance féodale, au nom de Marie
de Charrier, sa mère, devant maître Lambert , notaire
du Pouzin, le 21 août 1439; est rappelé dans d'autres
reconnaissances des années 1597 et 1641 ; et assista avec
Antoine de Massillargues, Antoine Adhémar, Guillaume
de Piolenc, Thomas Alberti et Antoine d'Albignac ,
à la transaction qui fut passée, le 29 août 1435, devant
Pierre Carmes, notaire de Viviers, entre Louis de
Pierre, baron de Pierrefort et de Castries, et Louis de
Taulignan , baron de Barrés, fils d'Aimar II , et petit-
fils de Bertrand IV, et de Blonde de Barrés, cousine
dudit Bernard de Barrés, laquelle avait porté en dot la
baronnie de Barrés dans la maison de Taulignan, vers
l'an i38o. Il est encore rappelé dans le contrat de ma-
456 DE BARRES.
riage de Guillaume de Barrés, écuyer , seigneur du
Molard, son fils, qui suit, de l'année i 486.
V. Noble Guillaume de Barrés, du Pouzin, écuyer,
seigneur du Molard, IIe du nom, né en 1436, lequel
épousa, par contrat du 6 mars i486, Gabrielle de
Merle, qui le rendit père de noble Charles de Barrés.
Il reçut une reconnaissance féodale devant d'Aleyrac,
notaire, le icr août 1487, et il est rappelé dans d'autres
reconnaissances des années 1 541 et 1641.
VI. Noble Charles de Barrés,. du Pouzin, écuyer,
seigneur du Molard, lequel épousa, le 6 mars 029,
François de Serre, dont il eut Guillaume qui suit. Il
reçut une reconnaissance féodale devant maître Grelhet,
notaire, le 25 mars 1541, qui rappelle les titres déjà
cités des années 1 341 et 1487. Il est rappelé dans une
autre reconnaissance du 12 janvier 1641. Il consentit
une vente le 10 mars 1547, et testa> Ie 4 septembre
1 55 1, en faveur dudit Guillaume, son fils.
VIII. Noble Guillaume de Barrés, du Pouzin,
écuyer, seigneur du Molard, IIIe du nom, dit le capi-
taine Barrés, épousa, par contrat du 11 avril 1 563,
Louise de- Piberès, fille de Claude et de Marguerite
Chambaud ; fut nommé capitaine (gouverneur) de la
ville du Pouzin, le 10 septembre 1 5g 1 , en considé-
ration, est-il dit, de son courage et de son expérience au
fait des armes; passa une transaction, le 12 août 1592,
avec noble Mathieu de Chambaud Charrier, reçut une
reconnaissance féodale devant maître Flandin, notaire,
le 12 avril 1597, qui en rappelle une autre du ior juin
1407; assista, le 9 juin 161 3, au contrat de mariage
d'Hélie, son fils, qui suit, et lui rit donation de la terre
du Molard située au Pouzin. Depuis cette époque,
cette terre est demeurée dans la famille, jusqu'en 179 3,
qu'elle en est sortie par la vente qui en a été faite révo-
lutionnairement. Il est encore rappelé dans un certificat
donné le 5 mars 1629, par le duc de Ventadour, à Elie
de Barrés son fils, dans lequel, après avoir attesté ses
services, il ajoute qu'il est d'une noble et trés-ancienne
famille.
VIII. Noble Elie de Bakrés , écuyer, seigneur du
DE BARRÉS. 457
Molard , épousa , par contrat du 9 juin 1 61 3 , Philise de
Chambaud , fille de noble Mathieu de Chambaud-Char-
rier , écuver , capitaine-châtelain royal du Pouzin , et
de Saint-Pierre de Barry , et de Jeanne de Chabruel ;
reçut la donation que lui fit Louise de Piberès , sa
mère , le 3 juillet 16 18 ; fit une acquisition le 27 fé-
vrier 1 636 ; fut convoqué au ban et arrière-ban de la
noblesse du Vivarais , en 1637 et 1639, et fit les cam-
pagnes de Salces , de Leucate et de Roussillon , contre
les Espagnols. Il reçut une reconnaissance féodale de-
vant maître Lambert, notaire , le 22 janvier 1641 , qui
rappelle les titres déjà cités des années 1 341 , 1417 ,
1487 et 041; et Philise de Chambaud - Charrier ,
sa femme , étant veuve , rendit hommage au roi , le
4 juin 1672, en la généralité des finances de l'inten-
dance du Languedoc. Il laissa de l'alliance ci-dessus :
1 .° Alexandre de Barrés , qui continue la posté-
rité;
2.0 Elie , mort au service du roi en i656 ;
3.° Paul , aussi mort au service du roi en 1672 ;
4.0 Simonne de Barrés , qui épousa , par contrat
du 12 avril i655 , David Bonnet de Chalançon.
IX. Noble Alexandre de Barrks , écuver , seigneur
du Molard , fut lieutenant dans le régiment de Chartres-
Vieille , et fut en cette qualité aux sièges de Mor-
tave et d'Alexandrie. Il passa une obligation le i3 août
1 656 , et reçut celle qui lui fut consentie par Paul de
Barres , son frère , le 23 août 1666 ; passa , conjoin-
tement avec Philise de Chambaud , sa mère , une tran-
saction avec les consuls du Pouzin , le 1 3 mars 1 665 :
rit , en qualité d'héritier de cette dame , hommage au
roi , devant l'intendant de Languedoc , des rentes et
biens nobles qu'il possédait au Pouzin , le 27 août 1679 ;
abjura l'hérésie de Calvin , devant Daniel de Cosnac , évèque
de Valence, le 16 août i683. Le 21 novembre suivant ,
vu sa qualité de gentilhomme et sa fidélité envers le
roi , le subdélégue de l'intendant rendit une ordon-
nance en sa faveur faisant défenses aux consuls du Pou-
pin de le comprendre dans la contribution , subsistance et
logement des troupes. Il tut nommé capitaine-châtelain
royal du Pouzin , le 3 mars 1688 , et prêta serment en
cette qualité , le 3o du même mois , passa une transac-
458 DE BARRÉS.
tion , le 16 juillet 1691 , avec noble Daniel du Solier ,
écuyer , et fit son testament le 16 novembre 1696. Du
mariage qu'il avait contracté avec demoiselle Jeanne
Boix , le Ier juin 1669 , vint :
X. Noble Charles-Elie de Barrés , écuyer , seigneur
du Molard , lequel comparut pour son père à la montre
ou revue des gentilshommes de la province du Lan-
guedoc , commandés pour le service du ban et arrière-
ban , faite à Castres le 14 septembre 1694 > devant Ie
comte de Broglie , lieutenant-général des armées du
roi , épousa, par contrat passé le i3 janvier 1695, dans
lequel il lut assisté par ses père et mère , demoiselle
Isabeau de la Tour de Vocance , fille de messire An-
toine-David de la Tour de Vocance , et de Jeanne de
Poinsac ; reçut une reconnaissance, le 7 janvier 17 14,
en qualité d'héritier d'Alexandre de Barrés , son père ;
plaida en féodale contre les nommés Jean Boisson ,
marchand de Baix , et Jean Monier du Pouzin , devant
la cour du sénéchal de Nismes , comme on le voit par
des titres du procès ies 3o juillet et 26 août 171 8 , qui
roppellent ceux déjà cités des années 1487, 1 5 3 1 ,
1597 et 1641 ; fit faire une enquête au Pouzin, le
19 mars 1728 , dans laquelle sont rappelés Alexandre
de Barrés , son père , et Elie de Barrés , son aïeul ;
fit donation, le 28 janvier 1732, à François-Scipion-
Laurent de Barrés , son fils , de tous ses biens , assista ,
avec sa femme , au mariage du même François-Scipion-
Laurent de Barrés, leur fils, du i5 décembre 1736; est
nommé avec elle dans la transaction passée , le 5 juin
1741 , entre ce dernier et Pauline de Barrés, sa -sœur,
et fit un acte d'abandon , le 18 août 1749 , en qualité de
tuteur des enfants de son même fils. Il avait eu de son
mariage avec ladite Isabeau de la Tour de Vocance :
1 .° François-Scipion-Laurent de Barrés , dont on
vient de parler , et qui suit;
2.0 Simonne de Barrés , femme d'Antoine Payen
du Pont, commandant du second bataillon au
régiment de Royal-Comtois , chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis ;
3.° Pauline de Barrés , morte sans alliance ;
4.0 Gabrielle de Barres , femme de noble Louis-
Emé de Guyon de Geyx de Pampelonne ;
DE BARRÉS. 459
5°. N . . . . de Barrés, femme de N . . . .de Tulles.
VIL François - Scipion -Laurent de Barrés, 1" du
nom, écuyer, seigneur du Molard, naquit le 1 1 avril
1707; reçut, le 28 janvier 1732, la donation que lui
rit Élie - Charles, son père, de tous ses biens; épousa,
par contrat du i3 décembre 1736, demoiselle Marie-
Madeleine Robert, rille de Simon, et de Marguerite
du Serre; passa une transaction, le 5 juin 1 74 1 , avec
Pauline, sa sœur, au sujet du legs fait par leur père à
ladite Pauline, et de ses droits sur les deniers dotaux
d'Elisabeth de Vocance leur mère ; passa une obligation,
le 20 juin 1743, et fit une vente le 28 août 1746. Il est
rappelé dans l'acte d'abandon du 18 août 1749, qu'Elie-
Charles, son père, passa en qualité de tuteur de ses
enfants mineurs ; dans l'arrêt du parlement de Toulouse,
rendu le 2? mai 1750, entre sa veuve et plusieurs par-
ticuliers du Pouzin, et dans le contrat de mariage de
François - Scipion - Laurent de Barrés, leur fils, du
3o avril 1778. Ses enfants sont :
i.° François-Scipion-Laurent, qui suit ;
2.0 N .... de Barrés, mariée à noble Guillaume de
Labbaye, officier d'infanterie ;
3.° Claire-Alexandrine de Barrés, mariée à Claude
de Saint-Geneys, capitaine de cavalerie, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ;
4.0 N de Barrés, mariée à Honoré Eyroux.
VIII, François-Scipion-Laurent de Barres, IIe du
nom, chevalier, seigneur du Molard, né le 17 octobre
1740, officier d'artillerie , du 23 décembre 1757, était
lieutenant-colonel et chevalier de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis, lors de son émigration, en 1792.
Il s'était toujours signalé par son attachement pour la
cause du roi , notamment à l'époque de l'insurrection
de Valenciennes, en juillet 1789, et aux affaires des 9
et 10 août 1792. Après ces funestes journées, il quitta
la France, et rejoignit l'armée des princes, le 20 du
même mois, au camp de Rémich, dans le Luxembourg,
où il servit dans l'artillerie; fit la campagne de 1794 et
une partie de celle de 1795, à la suite de l'armée com-
mandée par le duc d'York, dans les Pays-Bas et le
Hanovre. Au mois d'avril de cette dernière année , il
460 DE BARRÉS.
passa major dans le corps royal d'artillerie de Rotalier;
fut employé à l'expédition de Quiberon, où il com-
mandait une division de ce corps, et reçut ensuite le
brevet de colonel à dater du premier mai 1795. Il
revint en France en 1 801, où il mourut à Chomérac,
département de l'Ardèche, au mois de juillet 1809,
étant alors maréchal de camp, par ordonnance du
i5 mai 1796.
Il avait assisté aux dernières assemblées de la noblesse
de sa province , à Privas et à Villeneuve de Berg, en
1788 et 1789.
Du mariage qu'il avait contracté, le 3o avril 1778,
avec Marie-Anne-Joseph Tardy , tille de noble Jean
Fleury Tardy de Labrossy, écuyer, et de Marie-Hélène
de Chantereau, sont issus :
1 .° Jean-Scipion-Fleury de Barrés du Molard ,
vicomte de Barrés, dont on va parler;
2.0 Pierre - Alphonse , né le 10 septembre 1780;
3.° Philippe-Casimir, né le 20 octobre 1783 , lequel
s'est établi à la Trinité en 1 802, où il a épousé
Marie-Anne -Bernard de Riveneuve, dont il a trois
enfants;
4.0 Marie- Rosalie, demoiselle, née le 26 juin 1790.
XI. Jean - Scipion - Fleury de Barrés du Molard ,
chevalier, vicomte de Barrés, né le 7 mars 1779, ancien
élève du roi à l'école militaire de Sorèze, est actuellement
chef de bataillon d'artillerie au régiment de Valence.
En 18 14 et 181 5, il a fait partie des députations en-
voyées auprès de Sa Majesté, par la ville de Privas et par
le département de l'Ardèche. Le 6 décembre 18 14, une
décision royale lui a conféré le titre de vicomte héré-
ditaire, en considération de l'ancienneté de sa noblesse, des
services de ses ancêtres, de ceux de son père, en qualité
d'officier supérieur et général, de sa conduite particulière et
de son entier dévouement pour la cause du roi. Le i5 mars
suivant, il offrit ses services contre l'usurpateur, et fut
nommé chef de bataillon, directeur du parc de l'artil-
lerie attachée aux légions royales mobiles de Paris.
Il a épousé, en 1800, demoiselle Louise- Caroline-
Jacqueline-Rosalie de Rochefort, tille de François, baron
de Rochefort, chevalier, ancien capitaine d'infanterie,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et
DE BUSQUKT. 4(.i
de dame Louise Moreton de Chabrillant. Il a eu de ce
mariage neuf entants, qui sont :
i.° Jean-Scipion- Henri de Barrés, né le 2 3 février
i8o3, nommé élève du roi à l'école militaire de
la Flèche, le 3 o décembre 1814;
2.0 Marie-Charles, né le 10 janvier 1808 ;
3.° Laurent-Alphonse-Edouard, né le 27 novem-
bre 1 8 1 o ;
4.°Michel-Amédée, né le 26 septembre 1 8 1 2 ;
5.° Marie-Françoise-Louise-Hélène, née le 18 août
1800;
6.° Françoise - Joséphine - Adèle , née le 27 no-
vembre 1801 :
7. ° Jacqueline-Marie- Pauline, née le 25 juin 1804,
et décédée le 2 octobre 1 8 1 9 ;
8.° Marie- Philippe- Caroline, née le 5 juin 1806;
9.0 Marie- Joséphine, née en 18 14.
Armes: D'argent, à trois barres, accompagnée en
chef d'un croissant, et côtoyées en pointe de trois
étoiles, le tout de gueules.
de BUSQUET, famille ancienne, originaire du Lan-
guedoc, dont les branches se sont répandues successi-
vement en Angoumois et en Bourgogne. Elle remonte
par filiation à
Jean de Busquet, écuyer, avocat au parlement de
Toulouse, en 1 557, qui fit son testament en 1587.
Son fils
Denis de Busquet, écuyer, avocat au parlement de
Toulouse en 1604, seigneur de Monceau, épousa Bour-
guine de Saint-Etienne, le 27 juin 1607. L'an 1621, il
fut choisi capitoul de Toulouse pour entrer en exercice
en 1622. Voici l'extrait de l'acte de sa nomination prise
au capitole, le 12 septembre 1787:
« Denis de Busquet , écuyer, avocat au parlement,
» seigneur de Monceau, âgé de quarante ans, élu capi-
» toul de Toulouse par le roi Louis XIIIe du nom , et
» ce au siège de Monheur, Tannée 1 621 ; et de sa
» propre bouche, ledit de Busquet fut choisi, et le
462 DE BUSQUET.
» reste des capitouls à la nomination de son conseil y
» présent (i). »
Les capitouls de Toulouse avaient été élus dans l'or-
dre suivant :
Denis de Busquet et François Andrien, Pierre Vitel,
François de Bertrand, Thomas de Foucaud, Guillaume
Mégier, Durand de Blandinières, Etienne de Resseguier.
Denis de Busquet est qualifié conseiller du roi et
maître particulier des eaux et forêts en la province de
Languedoc, dans un titre original du 24 octobre i655.
Il testa, le 19 janvier 1659, dans un âge fort avancé.
Il eut, entr'autres enfants:
i.° Jacques de Busquet, qui fut maintenu dans sa
noblesse le 6 décembre 1668 ;
2.0 Claire de Busquet, mariée à François de Tour-
nemire, seigneur de Rayssac, capitaine et major
du régiment de la Molière en 1629.
Cette famille a donné, depuis le quinzième siècle,
des magistrats distingués, occupant les premiers emplois
dans les provinces de l'ouest et du midi de la France,
un lieutenant-général de province, un brigadier des
armes du roi, plusieurs officiers supérieurs et chevaliers
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
En 1788, plusieurs descendants de cette famille exis-
taient en Angoumois et en Bourgogne, l'un vivant dans
son château de Plisson.
Le chevalier de Busquet, attaché à la maison du roi,
gentilhomme ordinaire de la chambre, officier supérieur,
commandant un régiment de cavalerie, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, seigneur des
terres et baronnies de Fleury, Sermoise et du Petit-
Ponceau, a siégé aux assemblées du comté et bailliage
d'Auxerre, en 1789, représenté par M. le chevalier du
Serre, son fondé de procuration, avec ses titres et qua-
lités au mois de juillet de la même année 1789, com-
mandant à Lyon deux escadrons du régiment de Mon-
sieur, dragons, il parvint, par son courage et sa prudence,
à dissiper une foule de séditieux, qui avaient déjà in-
(1) Voyez les Annales de Toulouse, in-40, par Durozoy,
tome IV, pp. 3oi et 409.
DU COUEDIC. 463
cendié les bureaux de perception et les barrières, et
qui menaçaient encore du même fléau plusieurs autres
établissements publics (Moniteur). Sa fermeté imposa
aux rebelles et préserva la ville des plus grands mal-
heurs.
Armes : d'argent , a deux bisses de sinople entrelacées
en cordelière , accompagnées en pointe, et entre leurs
queues, d'un lion dazur.
du COUEDIC i) de Kergoualer et de Kerbleizec,
comtes et vicomtes du Couëdic, en Bretagne. La maison
du Couëdic, d'origine chevaleresque, réunit aux carac-
tères de la plus haute antiquité l'avantage plus précieux
encore de constater son origine et sa noblesse, depuis le
douzième siècle, par une longue continuité de services mi-
litaires, et d'avoir de tout temps, et notamment à la fin
du siècle dernier, et depuis la révolution, scellé de
son sang son dévouement à l'auguste maison de Bourbon.
Ses services multipliés, soit dans les bans et arrière-
bans pour les ducs de Bretagne, et depuis la réunion du
duché à la couronne, soit dans les compagnies d'hommes
d'armes ou d'archers des ordonnances, soit enfin dans
des grades supérieurs depuis la formation des régiments,
et surtout dans la marine royale où elle a rendu son nom
célèbre, ses alliances avec les familles les plus recom-
mandables par la naissance et les illustrations, et les
nombreuses possessions qu'elle a eues en Bretagne, la
placent au rang des maisons les plus distinguées de cette
province. Nous allons en donner la généalogie d'après
les preuves qu'elle a faites en 1789, au cabinet des or-
dres du roi pour les honneurs de la cour, généalogie que
nous avons continuée jusqu'à nos jours et que nous pré-
céderons de l'extrait des trois titres originaux des années
(1) Le nom de cette maison s'est orthographié du Quoidic,
du Quoadic, du QuoeJic. du Coadic, du Couadic, du Coedic,
mais plus communément, et presque toujours, à dater du quin-
zième siè.le. du Couëdic orthographe qu'on a généralement
suivie dans cet article.
464 Du COUËDIC.
1 1 85, 1195 et 1223, dont copie certifiée lut donnée à
la veuve de Charles-Louis du Couëdic de Kergoualer,
capitaine de vaisseaux, par M. Delvincourt, généalogiste
agréé du cabinet du Saint-Esprit.
Messire Guillaume du Couëdic, chevalier , seigneur de
Kergoualer, fut l'un des seigneurs bretons qui, l'ann85,
assistèrent à l'assise du comte Geoffroi, laquelle règle et
ordonne la manière dont les nobles de son duché parta-
geraient à l'avenir les successions de leurs parents. Le
même Guillaume du Couëdic fit une donation à l'abbaye
de Sainte-Croix-de-Quimperlé, pour le repos de l'âme de
M. Yvon du Couëdic, et de Matheline de la Feuillée ses
père et mère, que Dieu absolve, en présence de Jean de
la Feuillée, l'un des bacheliers de Bretagne, son oncle
qui, à sa prière, a signé avec lui l'acte qui en fut fait,
et ils y ont apposé leurs sceaux le troisième jour après la
fête de Saint-Jean, l'an 1 195.
Messire de Geoffroi-Guillaume du Couëdic, seigneur de
Kergoualer, fit partage, suivant l'assise du comte Geof-
froi, à ses frères juveigneurs, de la succession des biens
de Guillaume de Couëdic, en son vivant chevalier, sei-
gneur de Kergoualer, leur père, et de dame Juliotte de
Saint-Gilles , leur mère , en présence du sire de la
Feuillée, son parent, et de sire de Saint-Gilles, son
oncle qui, à sa prière et à celle de ses juveigneurs, ont
signé avec lui ledit partage, et ils y ont tous apposé leurs
sceaux, le troisième jour de l'an 1223.
I. Raoul du Couëdic, premier du nom, est connu
par un acte du vendredi, jour de la fête de Saint-Lucas,
l'an 1370, par lequel il autorise Geoffroi du Couëdic,
son fils, à faire un échange. Ses enfants furent :
1 .° Geoffroi, dont l'article suit :
2.0 Eon du Couëdic, employé dans un compte du
trésorier de l'épargne du duc de Bretagne, du
21 mars 1421, à cause d'une somme à lui payée
pour un voyage qu'il avait fait à Ploermel du
commandement de ce prince ;
3.° Guillaume du Couëdic, employé dans le même
compte pour la même cause, et dans des comptes
clos des 20 octobre 14.21, et icr février 1424,
pour ses gages en qualité d'homme d'armes.
DU COUËDIC. 465
II. Geoffroi du Cocedic , sieur du Couëdic , de Ker-
goualer, Kerse'ré , Kerguesengar, etc., rît un échange le
vendredi, jour de la fête de Saint-Lucas 1370; fut com-
pris dans les comptes du domaine de Quimper des an-
nées 1 385, 1 388 et 14 10, à cause de diverses sommes
dues sur ses héritages ; fit un autre échange le 3 fé-
vrier 1407, et obtint une sentence en la cour de Conq-
Fœnant et Rospreden, le 17 octobre 1409, dans laquelle
il est dit envers noble dame Catherine de Tronguidy ,
dame de la Rochejagu, qu'il avait été fondé à prendre la
saisine de l'hôtel au Bouquin, à cause du rachat à lui dû
par le décès de Guillaume le Bouquin, et qu'il tenait les
seigneuries et cheffrantes qu'il avait sur ladite maison et
la ville de Kerséré, de ramage de ladite dame de la Roche-
jagu. Il avait épousé Hadvys (Louise) le Floch (1), dont
il eut :
i.° Raoul II, dont l'article suit :
2.0 Catherine du Couëdic, dont on ignore la des-
tinée ;
3.° Clémence du Couëdic, femme de Pierre de
Quenechquivilly (2), seigneur de Quilliou.
III. Raoul du Couëdic, IIe du nom, seigneur de Ker-
goualer, fut compris avec sa mère comme noble, dans
la réformation des feux de l'évêché de Cornouaille faite
en 1426, et comme possesseur d'un lieu nommé le Coë-
digouet, ou manoir de Kergoualer ; reçut aveu, le 8 mars
1429, de ce que tenait de lui, dans la paroisse de Scazre,
GeofTroi de Kermerran, dans lequel aveu est nommé
Jean Couëdic ; transigea, le 2 5 mars 1437, avec Raoul
David et la veuve de Guillaume le GofT, sur le trouble
qu'ils apportaient en la jouissance de ses héritages et villes
de Kernabat, Kersalaun, Bleinquant et Kerfilouz ; rit un
échange le 9 décembre 1456; transigea, le 5 janvier 1460,
avec Henri le Gras, sur ses droits avenants, manoirs
et villages de Kermabel et Keravalan, et mourut avant le
9 janvier 1464, laissant de Marie du Mur (3) sa femme :
(1) Le Floch : d'azur, au cerf d'or.
(2) De Quenechquivilly : de sable, à trois défenses de sanglier
d'argent.
(3) Du Mur : de gueules, au château à trois tours d'argent.
XVII. 3o
466 DU COUËDIC.
i.° François du Gouëdic, écuyer, seigneur de Ker-
goualer, qui était sous la tutelle de sa mère le 9 jan-
vieri464. Il servit en qualité d'archer à la montre
générale des nobles de l'évêché de Cornouaille ,
faite à Carhais les 8 et 9 janvier 1479 ; fut pré-
sent à une transaction faite par Bertrand du
Couëdic, son frère, le 2 septembre 1481 ; servit en
qualité d'archer en brigandine aux montres géné-
rales des nobles faites à Carhais et Quimperco-
rentin les 4 et 5 septembre 1481 et 3 mai 1483 ;
transigea sur procès le i5 novembre 1494, avec
écuyer Jean de Quenechquivilly, seigneur de
Quilliou, son neveu ; reçut un aveu le 7 sep-
tembre 1496, et mourut avant le ier décembre
1499. Il avait épousé Marie de Kerglœquen, dont
il n'eut qu'une fille, Marie du Couëdic, mise sous
la tutelle de Bertrand du Couëdic, son oncle;
2.0 Bertrand, dont l'article suit;
3.° Marguerite du Couëdic, dont on ignore la des-
tinée.
IV. Bertrand du Couëdic , écuyer , seigneur de Ker-
goualer, de Kergouantgen , de Kermadoret , etc. , tran-
sigea, sous l'autorité de sa mère, le 2 septembre 1481 ;
servit en qualité d'archer en brigandine, à la montre
générale des nobles de l'évêché de Cornouaille les 4 et
5 des mêmes mois et an ; fut nommé tuteur de Marie
du Couëdic, sa nièce, le 9 juillet i5oo; fournit le minut
des héritages à lui obvenus par le décès de sadite nièce,
dont le rachat était dû au roi à cause de la juridiction
de Rospreden, le 9 novembre i5o3; lesquels héritages
consistaient dans le manoir de Kergoualer, le moulin
dudit lieu, la moitié du manoir de Kermabel, le village
de Kerguennou , le manoir de Couëdigon et les villages
de Kermabat et de Lesseriou ; fit un accord, le 17 dé-
cembre suivant , avec les paroissiens et la fabrique de
Scazre, sur le droit que lui et ses prédécesseurs avaient
de mettre, faire mettre et maintenir leurs armes et in-
terlignes d'armes aux fenêtres, tombes et autres lieux
éminents d'une chapelle nommée la chapelle du Couëdic
en ladite paroisse ; obtint remise du droit de rachat par
lui dû à cause du décès de sa premère femme, le r6 sep-
tembre i5n, et mourut avant le 3o juillet 1529. Il avait
DU COUEDIC. 467
épousé, 1 .° par contrat du 1 1 janvier 1 504, Marie le
Gallou, tille aînée de René le Gallou, et de Marie de
Tremillec; 2.0 par contrat du 11 février i52i, Isabelle
de Kerraoul (t), veuve de Jean Brenaffnech. Ses enfants
furent :
Du premier lit :
i.° Jacques, dont l'article suit ;
2.0 Maure ou Maurv du Couèdic, mort sans hoirs
avant le 23 novembre i56j.
3.° Olivier du Couèdic, écuyer, seigneur de Squif-
ridan, qui fonde la branche des seigneurs de Ker-
bleizec rapportée en son rang ;
Du second lit :
4.0 Yvon du Couèdic, qui transigea le 3 1 mars 1 540 ;
fut partagé comme juveigneur et à viage par Jac-
ques son frère aîné, le 2 1 juillet i553, et mourut
avant le 23 novembre 1567. Il avait épousé Fran-
çoise de Kerleau (2), dont il eut Catherine de
Couèdic, qui ratifia une transaction passée par sa
mère, le 23 novembre 067. Elle était alors veuve
d'Etienne Hamon (3).
V. Jacques du Couèdic , écuyer , seigneur de Ker-
goualer, Kermabel, Couëdigon, Maesnotter, Rostan-
beren , Keriscuff, Kerséré, etc., transigea, le 3o juillet
029, avec Isabeau de Kerraoul, sa belle-mère; reçut hom-
mage de bouche et de main, le 3o mai i53o, de dom
Yvon Couèdic, prêtre , et de Gaulvin Couèdic ; vendit
des héritages à titre de rachat le 12 août suivant; rendit
aveu, le 28 janvier i532, de ses terres et seigneuries;
ht un accord le 12 mars 1 535 ; reçu à foi et hommage
de bouche et de main Jean Couèdic, pour raison des hé-
ritages qu'il tenait de sa seigneurie au-devant de Cham-
bellenaige, le 17 mars i539; transigea, le 3i mars 1540,
avec Yvon Couèdic, son frère consanguin, héritier prin-
cipal et noble de feu Isabeau de Kerraoul, sa mère,
(1) De Kerraoul : de gueules, au chef émanché de cinq pièces
d'argent,
(2) De Kerleau : d'azur au cerf d'or.
(3) Hamon : d'azur, à trois annelets d'or.
468 DU COUËDIC.
sur ce qu'il devait à ladite feue dame, pour meubles de la
maison de Kergoualer, et pour ceux à elle échus comme
héritière de feu Marie Brenaffnech, sa fille, femme du-
dit Jacques; passa une autre transaction, le 21 juillet 1 553,
avec le même Yvon Couëdic, son frère juveigneur, et
mourut avant le i3 septembre suivant. Il avait épousé,
i.° Marie Brenaffnech, fille aînée, principale héritière
de noble de Jean Brenaffnech, et d'Isabelle de Kerraoul ;
2.0 Jeanne de Bottigneau (1); 3.° Jeanne Hemery (2). Ses
enfans furent :
Du second lit i
i.° Olivier, dont l'article suit ;
2.0 Bertrand du Couëdic, décédé sans hoirs;
3.° Catherine du Couëdic, épouse de noble homme
Regnaut Nicolas (3), seigneur de Kerbiziou. Elle
reçut partage le 29 mai 1557.
Du troisième lit:
4.° Jeanne du Couëdic, femme de Jean Poullain (4).
Elle fit accord sur ses droits en la succession
de son père le 4 novembre 1 578 ;
5.° Marguerite du Couëdic, femme de noble homme
François le Bœuf (5), seigneur du Kosker. Elle
transigea le 28 mai 1572.
VI. Olivier du Couëdic , écuyer , seigneur de Ker-
goualer, ratifia, le 21 juillet 1 553, la transaction faite
entre son père et Yvon, son oncle ; transigea, sous l'au-
torité de son curateur, le i3 septembre suivant, avec
Jeanne Emery, sa belle-mère, stipulant tant pour elle,
que comme tutrice de Jeanne et Marguerite du Couëdic,
ses filles, et de feu Jacques du Couëdic, et se réserva
(i) De Bottigneau : de sable, à l'aigle éployée d'argent, bec-
quée et membrée de gueules.
(2) Hemery : d'or à trois chouettes de sable , becquées et
membrées de gueules, et un annelet en cœur.
(3) Nicolas : d'argent, au pin d'azur, fruité d'or.
(4) Poullain : d'argent, au houx arraché de sinoplc, au franc-
canton de gueules, chargé d'une croix denchcc d'argent.
(5) Le Bœuf: de sable, semé de molettes d'éperon d'or: au
rencontre de bœuf du même.
DU COUEDIC. 469
la seigneurie de ramage , sur ses héritages qu'il s'obligea
de bailler auxdites demoiselles t ses sœurs consanguines ,
pour leurs droits dans la succession de leurdit feu père ;
reçut , pour les droits de dame Jeanne de Bottigneau ,
sa mère, le 28 juillet i556, les lieux, manoirs et vil-
lages de la Motte- de- Kerlerme et Kervidan ; donna par-
tage, le 29 mai 1 557 , à Catherine du Couëdic , sa sœur ;
fut subroge, le i3 mai 1 563 _, pour ladite dame, au re
trait de 18 livres de rente par elle vendues; transigea,
novembre 067 , avec Françoise de Kerleau , veuve
d'Yvon du Couëdic, son oncle, sur les droits dudit
Y von en la succession de feu Bertrand , son père , qui
était noble homme d'extraction , et gouvernement noble en
ses fiefs et successions , lui et ses prédécesseurs ayant été
de temps immémorial noblement et avantageusement par-
les deux tiers à l'aîné et Vautre tiers aux juveigneurs
qui tiennent leurs parts à viage et en usufruit seulement. Il
fit une autre transaction, le 28 mai 1572 , avec Margue-
rite du Couëdic , sa sœur , sur le partage de la succession
de feu Jacques , leur père , selon l'assise du comte Geot-
froi. Il avait épousé , i° Marguerite Guegant (1) ; 2.0 par
contrat du i5 février 1 5 58 , Françoise de CornouailL
tille de Guillaume de Cornouaille , seigneur de Lavalle.
Ses enfants furent :
Du premier lit :
1 •• Marie du Couëdic , épouse de René de Kersul-
guen (3) , seigneur dudit lieu ;
Du second lit:
2.0 Alain , qui suit ;
3.* Charles du Couëdic, écuyer, seigneur du Couë-
digou , vivant le 23 janvier 1602;
(1) Guegant : d'argent , au chêne de sinople, fruité d'or ; au
franc-canton du champ, chargé de trois fasces de gueules, sur
montées de trois roses du même.
(2) De Cornouaille : écartelé, aux 1 et 4 d'azur, au mouton
d'argent, ongle d'or : aux 2 et 3 d'argent, frettés d'azur ; sur le
tout d'argent, au croissant de gueules : l'écartelé ayant un chef
d'hermine.
(3) De Kersulguen : d'or, au lion de gueules, couronné, armé
et lampassé d'azur ; au franc canton écartelé d'or et de gueules
^yo DU COUEDIC.
4.0 Hervé du Couëdic , décédé sans hoirs ;
5.° Claude du Couëdic , dont on ignore le sort;
6.° Marie du Couëdic , épouse de Gilles de Coet-
quelfen (1) , écuyer , seigneur de Cornangasel. Elle
transigea le 14 mars 1601.
VIL Alain du Couëdic , écuyer, seigneur de Ker-
goualer , Kermabel , Couëdigou , Kermorvan et autres
lieux, fut présent , le 9 octobre 1599, à la ratification
faite par Catherine du Couëdic , veuve d'Etienne Hamon .
d'une transaction passée entre feu Olivier du Couëdic et
dame Françoise de Kerleau ; transigea , le 16 mars 1601 ,
avec Marie du Couëdic ; dame de Cornancasel , sur le
partage des successions de leurs père et mère , lesquelles
successions furent reconnues de gouvernement noble , et
avoir été de toute antiquité gouvernées et partagées no-
blement suivant l'assise du comte Geoffroi ; donna , le
23 janvier 1602 , à Charles du Couëdic , son frère, écuyer ,
divers héritages des successions de leurs père et mère ,
pour les tenir de lui en parrage et ramage comme juvei-
gneur d'aîné ; rendit aveu au roi, le 5 juin 1604, des hé-
ritages qu'il tenait de Sa Majesté, et mourut avant le
16 juillet 1640. Il avait épousé , par contrat du 6 fé-
vrier 1594, Marie du Chastel (2), fille de feu Tannegui
du Chastel , seigneur de Coetangars et de Kerivault , et
de Marie de Kerguesiou. De ce mariage sont provenus :
i.° Jean , dont l'article suit :
2.0 Alain du Couëdic , seigneur de Kermeur , qui ,
ayant été absent du pays 2 3 ou 24 ans , fit un ac-
cord avec ses frères et sœurs le 16 novembre 1643 ,
sur le droit à lui avenant comme juveigneur dans
les successsions de leurs père et mère ;
3.° Anne du Couëdic, épouse d'éeuyer Jean Tri-
vidic , sœur de Grougen , partagée le 1 3 septem-
bre 1640 ;
4.0 Mamie du Couëdic, dame \
de Kcrvenou , / partagées le 1 3 sep-
5.° Louise du Couëdic , dame 1 tembre 1640;
de Kerascun , J
(j) DeCoetquelfen : d'argent, à la quintc-feuillc de sable.
(2) Du Chastel : fasec d'or et de gueules.
DU COUËDIC. 471
6.° Meuse du Couëdic, qui l'ut aussi partagée comme
juveigneure le i3 septembre 1640, et épousa
ecuyer Olivier de Kerveno^oal (1), sœur de Ra-
nanloz.
VIII. Jean du Couedic écuyer, sieur de Kergoualer,
Kermorvan et autres lieux, rendit aveu au roi le 6 juillet
1640, fit un accord avec ses frère et sœurs, le 6 octobre
1643; fit dresser un procès verbal, le 25 avril i658, par
les juges de Concarnau, pour constater que ses armoiries
sont peintes et employées dans les églises de Scarze, en
la chapelle du Couëdic , de Saint-Davy et Notre-Dame
de Penvern ; par lequel il fut reconnu que dans uik
chapelle de la dite église dédiée à Notre-Dame, qui de
temps immémoral a été la chapelle prohibitive des
seigneurs de Kergoualer, était une lisière de sable armo-
riée de plusieurs écussons, portant d'argent à une bran-
che de chêne de trois feuilles d'azur; et fut maintenu
comme issu d'ancienne extraction noble par arrêt de la
chambre établie par le Roi, pour la réformation de la
noblesse de la province de Bretagne, rendu le 5 janvier
1669. Il avait épousé par contrat du 19 août i638
Louise Guymarho (2), sœur de Georges Guymarho,
écuyer, sieur de Kersallo, Keroussault, Kerhet, etc.
De ce mariage est issu :
IX. Pierre-Joseph du Couedic, écuyer, seigneur de Ker-
goualer Kermorvan, Kermabel, Couëdigou, Keronsio,
Minuello, Tun des capitaines du ban et arrière-ban de l'évê-
ché de Cornouaille, baptisé le 9 décembre 1644. Il rendit
aveu au roi les 12 juin 1671 et 2 août 1672; fit faire inven-
taire les 10 et 1 1 juin 1682, des biens meubles de la com-
munauté d'entre lui et sa première femme ; obtint une
sentence le 3 février 1 683 ; reçut un aveu le 3o décembre
1691 ; en rendit un au Roi le 2 5 juin 1699, et mourut
sur la fin de l'année 171 o. Il avait épousé, i.° Marguerite
Eu\enou (5); 2.0 par contrat du 18 janvier 1684, Mauri-
ce )Z)e Kervono^oal : d'argent, à cinq fusées rangées de gueu-
les, surmontées de trois molettes d'éperon du même.
(2) Guymarho : d'or, à la bande de gueules, accostée en chef
d'une merlette de sable.
Eufêmom : écartelé, aux 1 et 4 d'azur pleins ; aux 2 et 3
d'argent ; à la feuille de houx de sinople.
472( DU GOUEDIC.
cette de Quelen (i), dame de la Crecholen. Ses enfants
furent
Du premier lit :
i .° Bertrand-Joseph du Couëdic, seigneur du Couë-
dic, émancipé le 26 février 1692;
2.0 Jean-Corentin du Couëdic, écuyer, seigneur
de Kergoualer, de Kermorvan, Kermabel, Ker-
nabat, le Hilbert et autres lieux, capitaine au
régiment de Martel, infanterie, fut émancipé
le 1 1 octobre 1 694 ; rendit aveu avec son père
le 25 juin 1699; fit un accord le 28 août 171 1
sur les droits de sa belle-mère; ratifia, le 3 no-
vembre 1725, le partage provisionnel qu'il avait
donné à Olivier- Robert, et Vincent du Couèdic,
ses frères consanguins; rendit aveu au roi les 1"
et 3 janvier 1730, et mourut avant le i5 mars
1741. Il avait épousé Josephe - Yvonne de Ro-
sily (2), dont il eut Jeanne-Mathurine-Corentine
du Couëdic, mariée avec Louis des Hayeux (3),
dont un fils, Marc-Antoine des Hayeux, qui
était mineur le 20 février 1779, que messirc
Louis-Marie des Hayeux, chevalier, seigneur de
Kerennevel, rendit aveu des terres, fiefs et sei-
gneuries de Kergoualer, Hilbert, Brentef, etc.
retournées à messire Thomas-Louis, chef des nom
et armes du Couëdic, par le décès sans hoirs
dudit Marc- Antoine des Hayeux ;
3.° Marie- Anne du Couëdic , dame de Kergoualer,
émancipée le 26 février 1692; mariée, le 19
décembre 1698 a Pierre de Trolong (4), seigneur
du Rumain.
4.0 Louise du Couëdic , émancipée le 1 1 octobre
1694, femme de Guillaume Taillard (5), sieur du
Restou. Elle mourut avant le 8 juin 161 1 ;
(1) De Quelen : burelé d'argent et de gueules.
(2) De Rosily : d'argent, au chevron de sable, accompagne
tic trois quintefeuilles du même.
(3) Des Heueux : de gueules à trois coqs d'or , armes, bec-
qués et crêtes d'argent.
(4) De Trolong : écartelé , aux 1 et 4 d'argent, à 5 tourteaux
de sable ; aux a et 3 d'azur, au château d'argent.
(5) Taillard: d'hermine, à 5 fusées de gueules en bande
DU COUËDIC. 473
Du second lit :
5.° Olivier- Robert, dont l'article suit;
6.° Vincent du Couëdic, mort sans enfants le 25
octobre 173 1 .
X. Olivier- Robert du Couedic, chevalier, seigneur
de Kerousy, Kerguelenen, Minuello, etc. appelé comte
de Kerguelen, baptisé le 26 avril 1688, fut successive-
ment lieutenant dans le régiment de Barois, infanterie,
et dans le bataillon de milices de du Plessis-Mauduit;
ratifia le 3 novembre 1725,1e partage provisionnel qui lui
avait été donné le 28 août 1711; fournit, le 3o mai
1729, le minut des héritages, a lui échus par le décès
de sa mère, donna partage, le 26 mai 1730, à écuyer
Vincent-Marie du Couëdic, sieur du Minuello, son
frère juveigneur; rendit hommage au roi, en sa chambre
des comptes de Bretagne, le 8 février 173 1 , et aveu le
19 août de la même année ; fournit, le 14 août 1733,
le minut des héritages à lui obvenus par le décès de
Vincent-Marie du Couëdic, son frère, sujets à rachat,
et décéda le i5 juin 1743; il avait épousé le 3i mai
1-? 1, Marguerite Ansquer de Kerscau (1;, fille de Pierre-
Toussaint Ansquer, écuyer, sieur de Kerscau, et de
Julienne Guermeur. De ce mariage sont issus :
1 .° Thomas-Louis, dont l'article suit ;
2.0 Charles-Louis, qui forme la seconde branche,
rapportée ci après;
3.° Olivier-Louis du Couëdic, chevalier du Couëdic,
écuyer, seigneur de Kerguelen, ancien officier
de la marine, fut mis sous la tutelle de sa mère
le 26 juin 1743 ; et fut partagé dans les succes-
sions de ses père et mère le 17 mars 1772. Il s'éta-
blit au quartier Moka, à l'Ile-de-France, où il
épousa, le 4 décembre 1788, Thérèse-Marie-Coren-
tine Carné de Carnavalot (2), veuve de Charles
Louis de Penandreff de Keranstret, lieutenant
de vaisseau et chevalier de Saint- Louis. De ce
mariage est né Thomas du Couëdic, qui habite
à l' Ile-de-France, quartier Moka ;
(1) Ansquer : d'azur, au rencontre de cerf d'or.
Carné : d'or, à deux fasces de gueules.
474 DU COUEDIC.
4.0 Bonne-Joseph du Couèdic, \
5.° Marguerite Julienne du Couèdic, Religieuses.
6.° Renée- Louise du Couèdic, )
XI. Thomas-Louis comte du Couedic , chevalier ,
seigneur de Kergoualer, Minuello, Kerousy, Lezardeau,
etc. ancien capitaine d'infanterie au bataillon de Quim-
perlé , milices gardes-côtes de Bretagne • puis grand-
maître des eaux-et-forêts au département de cette pro-
vince, conseiller du roi en ses conseils, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, naquit le 25
août 1734. Il rendit hommage au roi, en sa chambre
des comptes de Bretagne les 17 mai 1759 et 10 novembre
1764; donna partage à ses frères le 17 mars 1772; four-
nit au roi, le 29 avril 1781, le minut des héritages à lui
échus de la succession collatérale de Marc-Antoine des
Hayeux, chevalier, seigneur de Kerhuel, et sujets au
rachat, et obtint, le 7 juillet 1784, les provisions de
son office de grand-maître des eaux et iforêts « en con-
» sidération des services militaires de ses auteurs , qui
» de tems immémorial ont rempli des grades distingués
» dans les armées de S. M., et singulièrement du feu
» sieur du Couëdic, commandant de la Surveillante,
» son frère , qui a péri glorieusement dans la dernière
» guerre , après avoir donné des preuves de la plus
» grande intrépidité dans un combat singulier , à la
» mémoire duquel S. M. a fait élever un monument
» dans l'église de Saint-Louis de Brest , avec une ins-
» cription qui consacre à la postérité une aussi belle
» défense. » Il fit les preuves chevaleresques exigées pour
l'obtention des honneurs de la cour au cabinet du Saint-
Esprit, en 1789 et monta dans les carrosses du roi en 1 79 1 .
Louis-Thomas, comte du Couèdic, émigra en 1791,
passa d'abord en Irlande, avec plusieurs gentilshommes
de ses parents ; joignit ensuite les princes en Allema-
gne, où il sollicita de S. A. R. le comte d'Artois un
cautionnement pour les gentilshommes de Bretagne, qui
s'étaient ralliés aux princes. S. A. R. désigna Witleh,
électorat de Trêves, où se rendit le comte du Couëdic
auquel se joignirent 800 gentilshommes bretons. Il fit
la campagne de 1792 à l'armée des princes , comme
simple cavalier dans l'escadron des gentilshommes bre-
tons, passa ensuite au licencîment de l'armée des prin-
DU COUËDIC. 475
ces en Hanovre , puis en Angleterre où Sa Majesté
Louis XVIII lui donna la croix de Saint-Louis. Il ren-
tra en France en i8o3, et mourut à Quimperlé au mois
de février 1 8 17. Il avait épousé, par contrat du 3i mars
1764 Marie Nicole de la Pierre de la Forest(iJf fille,
de François de la Pierre de la Forest, baron de la Forest,
Kerbresset. etc. , seigneur de Saint-Nouan , Kernivinen,
Talhouet, conseiller du roi en ses conseils, grand-maître,
enquêteur et général réformateur des eaux et forêts de
France au département de Bretagne, et grand-veneur
de cette province, et de Françoise Gabrielle de Tinte-
niac, baronne de la Forest. De ce mariage sont issus :
1 .° Armand du Couëdic , avocat , puis conseiller
au parlement de Bretagne en 1779, ne le 22 mars
1755, vivant sans enfants de son épouse N... Ber-
thelot (2), veuve d'Etienne Melier ;
2.0 François- René du Couëdic, né le 22 octobre
1756, d'abord sous-lieutenant au régiment Royal-
Manne, puis capitaine réformé dans le régiment
Royal-Picardie, cavalerie, par lettres du 12 juil-
let 178 1 ; mort à la terre du Lezardeau, près
Quimperlé, en 1783, d'hydrophobie, par suite
de la morsure d'un loup enragé ;
3.° Yves-Marie du Couëdic, né le 24 avril 1738;
mort jeune;
4.0 Thomas-Pierre , chevalier du Couëdic , né le
8 juillet 1761, enseigne de vaisseau, qui se si-
gnala, en 177g, au combat de la Surveillante, et
périt l'année suivante dans le combat de la fré-
gate française la Nymphe, contre la frégate an-
glaise la Flora ; étant monté le premier à l'abor-
dage, il fut repoussé d'un coup de pique, tomba
entre les deux bâtiments et fut écrasé;
5.° Thomas-Jean-Marie , chevalier du Couëdic,
qui suit;
6." Olivier - Robert - Marie du Couëdic , né le
22 juin 1769;
( 1 ) De la Pierre : d'or à deux fasces de gueules.
(2) Berthelot : d'azur, à trois têtes de léopard d'or, cha:une
surmontée d'une rieur de lys du même.
476 DU COUEDIC.
7.0 Marie-Françoise-Prudence du Couëdic , née le
26 mars 1760;
8.° Marie-Charlotte du Couëdic, née le 3 mai 1764,
9. ° Victoire-Marie-Françoise du Couëdic, née le
ier août 1765;
io.° Marie-Jacquettè du Couëdic, née le ier jan-
vier 1768;
1 1 .° Marie-Sainte du Couëdic , née le 8 août 1770;
1 2.0 Marie-Céleste du Couëdic, née le 22 juin 1772,
décédée;
XII. Thomas -Jean - Marie, chevalier du Couëdic, né
le 29 juillet 1762, capitaine de vaisseau, obtint entrée,
séance et voix délibérative aux états de Bretagne, quoi-
qu'âgé seulement de 24 ans, par délibération du 27 no-
vembre 1786. Il fut fait enseigne de vaisseau à la suite
du combat de la Surveillante, en récompense de sa va-
leur; servit avec distinction dans la marine, où il fut
lieutenant de vaisseau jusqu'en 1791, qu'il émigra avec
son père; fit la campagne de 1792 à l'armée des princes,
dans l'escadron des gentilshommes bretons; passa en
Russie en 1793, où il a servi comme capitaine-lieute-
nant, et fut chargé de plusieurs missions de confiance
sur la mer Caspienne, notamment de transporter Mor-
tuza Kouli-Khan, souverain de Perse, dans ses états. Il
rentra en France en i8o3, et obtint du roi la croix de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il a été tué à
l'armée royale de Bretagne, le 24 juin 181 5, près
d' Aurai, d'une balle qui lui traversa la poitrine. Il avait
épousé N.... de Chanteloup , dont il a laissé:
1 .° Corentin-Louis-Marie du Couëdic ;
2.0 Une demoiselle.
SECONDE BRANCHE.
XI. Charles-Louis, chevalier du Couëdic , capitaine
de vaisseaux, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, second fils d'Olivier- Robert et de Margue-
rit Ansquer de Kerscau, naquit au mois de juin 1740.
Il entra au service de la marine en 1756, et se distingua
dans l'Inde sur l'escadre de M. du Bois delà Motte, qui
apporta à Brest le fléau de la peste. En 1778, lors de la
première guerre de l'Amérique, M. de Sartines, mi-
nistre de la marine, lui donna le commandement de la
DU COUEDIC. 477
Surveillante, armée à Lorient. On a remarqué que pré-
sidant lui-même à la construction de sa frégate, il dé-
clara quelle serait son tombeau ou son char de triomphe.
Cette prédiction ne s'est que trop accomplie, elle devait
être l'une et l'autre. M. du Couèdic s'était déjà tellement
distingué dans la marine, que lorsqu'il lallut composer
l'équipage de la Surveillante, il se trouva trois fois plus
de matelots qu'il n'en fallait. Il choisit les meilleurs de
Lorient et des environs, tous parents ou amis entr'eux,
en sorte que cet équipage formait pour ainsi dire une
seule famille. A sa première sortie, la Surveillante fit
partie de l'escadre du comte d'Orvilliers, et se trouva
au combat d'Ouessant le 27 juillet 1778 ; elle fut ensuite
en croisière tout l'hiver, pendant lequel elle fit plusieurs
prises de corsaires, entr'autres celle du Crache-feu (Spit-
Firejj dont l'artillerie consistait en 20 caronades de 18,
mises en usage pour la première fois par les Anglais, et
qui depuis ont été généralement adoptées avec tant d'a-
vantage par toutes les nations, à bord des bâtiments de
tous les rangs. Le corsaire, qui sentait la supériorité de
son calibre, ne se rendit que quand il eut perdu les
trois quarts de son équipage, et que toute son artillerie
eut été démontée. M. de Sartines écrivit une lettre flat-
teuse à M. du Couëdic, le 8 mai 1779, au sujet de ce
combat et de cette prise.
Au mois de septembre 1779, la flotte anglaise et la
flotte combinée française et espagnole, après leur croi-
sière, rentrèrent dans leurs ports, la première à Ports-
mouth et la seconde à Brest. Le gouvernement français
détacha le frégate la Surveillante pour aller à la décou-
verte d'une division anglaise de six vaisseaux qui devait
sortir de Portsmouth. Le gouvernement anglais, pareil-
lement instruit de la prochaine sortie de six vaisseaux
français, expédia la frégate le Québec pour en observer
la direction. La frégate anglaise, commandée par le ca-
pitaine Georges Fafmer, officier d'une valeur éprouvée,
était absolument de même force en artillerie et équi-
page que la Surveillante ; l'équipage avait également été
choisi parmi les meilleurs marins anglais, et le bâtiment
sortait du chantier. Chacune des deux frégates avait pour
mouche, ou découverte, un petit bâtiment destiné à
être expédié à leur gouvernement dés qu'ils auraient été
en vue des divisions qu'ils devaient observer. La décou-
47g DU couëdic.
verte française, de 10 canons de 4, nommée l'Expédi-
tion, était commandée par M. de Roquefeuil ; la décou-
verte anglaise, nommée le Rambler, de même force, avait
pour capitaine le lieutenant Georges. Les deux frégates
sortirent le même jour, 4 octobre 1779, pour remplir
leur mission : la Surveillante se dirigeant sur Portsmouth
et le Québec sur Brest. Le 6 octobre elles se découvrirent
à la pointe du jour. Dès qu'elles se furent reconnues pour
ennemies elle se rapprochèrent, et vers onze heures la
Surveillante commença le feu, et soutint contre le Québec
uu combat terrible qui a fait époque dans les fastes de la
marine. Après une heure et demie le feu commençait à
se ralentir de part et d'autre, lorsque les trois mâts de
la Surveillante tombèrent à la fois, mais heureusement en
travers à bâbord, de sorte que le côté de tribord, d'où
l'on se battait, restait dégagé ; cinq minutes après les
trois mâts du Québec tombèrent ensemble, mais malheu-
reusement en arrière; leur chute tua et blessa beaucoup
de monde, et rendit impossible le service des canons.
M. du Couëdic, déjà blessé de deux balles à la tête, vou-
lant profiter du désordre de l'ennemi, ordonna de lancer
des grenades et d'aller à l'abordage; à l'instant où il ve-
nait de donner cet ordre , il reçut une balle dans le
ventre, et malgré le sang qu'il perdait de ses trois bles-
sures il n'en continua pas moins à rester sur le pont et à
donner ses ordres. On allait sauter à l'abordage lorsqu'on
aperçut une épaisse fumée à bord de la frégate anglaise,
et bientôt les flammes parurent. Dès-lors M. du Couëdic
fit cesser le feu, et ordonna de mettre un canot à la mer
pour secourir les Anglais. Le seul que les boulets eussent
épargné fut poussé à bras le long du bord, n'ayant point
de vergue pour le hisser et ensuite le mettre à Veau ;
mais ce canot s'étant heurté contre un canon de la bat-
terie, il se creva et coula bientôt le long du bord. M. du
Couëdic fut très-sensible à cette perte qui le mettait
dans l'impossibilité de secourir, par ses propres moyens,
les malheureux Anglais, qui, ayant renoncé à l'espoir
d'éteindre le feu, demandaient du secours à grand cris.
Le feu agissait sur le Québec avec une telle violence, que
le goudron de la Surveillante fondait et que le feu prit
aux focs et à leurs gréments. Un moment même le Québec,
s'abattant sur la Surveillante , menaçait de l'aborder; et
c'en eût été fait de ces deux équipages, si, à force de
DU COUEDIC. 479
rames, on n'eut évité le Québec. Vers cinq heures il
sauta en l'air, et disparut en lançant ses débris en-
flammés, dont plusieurs tombèrent à bord de la Surveil-
lante, qui n'était encore éloignée du Québec que de 40 à
5o toises. Ainsi périt le brave capitaine Farmer , qui
déjà blessé mortellement, avait refusé le secours de sa
chaloupe, où il rit embarquer tout ce qu'il put de son
équipage, mais qui coula bas avant d'avoir pu atteindre
la Surveillante. 88 Anglais seulement échappèrent et fu-
rent recuellis, 43 à bord de la frégate française et les
autres par un bâtiment danois, qui eut la générosité de
se détourner de sa route pour les secourir; par le Ram-
bler et par l'Expédition. Ces deux cutters avaient aussi en-
gagé un combat très-meurtrier, dans lequel M. de Ro-
quefeuil avait eu 3o hommes de tués ou blessés ; et ils ne
cessèrent que pour porter spontanément du secours aux
frégates. La perte des Anglais fut environ de 1 89 hommes :
celle des Français fut à peu-près égale ; et faute de bras,
la Surveillante eût coulé bas par les nombreuses voies
d'eau que le canon y avait pratiquées, sans le puissant
secours des Anglais qu'on avait pu sauver avec des cor-
dages, ou qui arrivaient successivement à la nage. Comme
le Québec avait péri sans amener son pavillon, le che-
valier du Couëdic obtint du roi que les Anglais ne seraient
point considérés comme prisonniers de guerre, mais
comme des naufragés à qui l'on doit assistance et pro-
tection. En effet, ils furent renvoyés dans leur patrie
comblés de toutes les marques d'estime et de bienveil-
lance qu'ils devaient attendre d'un ennemi généreux, et
avec une lettre honorable du commandant de la marine
au président du conseil de l'amirauté anglaise. Dès que
Louis XVI fut informé de ce combat glorieux , il fit
écrire particulièrement à M. du Couëdic, le félicitant de
sa brillante action. Le ministre ajouta de sa main : « Je
» vous transmets avec plaisir la satisfaction de Sa Ma-
» jesté. Je fais des vœux pour qu'elle vous conserve à son
» service, et je vous assure que j'ai pour vous beaucoup
» d'estime. Ne vous occupez que de votre santé, et jouissez
» de la gloire que vous avez acquise. Le roi veut avoir
de vos nouvelles. Versailles, 12 octobre 1779. » Le roi
nomma le chevalier du Couëdic capitaine de vaisseaux.
1 )cs que le combat de la Surveillante, et les blessures de
M. du Couëdic furent connus dans Quimperlé, sa ville
48o OU COUEDIC.
natale, les autorités civiles, réunies en assemble'e géné-
rale, s'empressèrent, le 18 octobre 1779, de le compli-
menter dans les termes les plus flatteurs. L'intérêt et
l'inquiétude, pour le rétablissement de sa santé, étaient
si généralement répandus, que M. le comte Durfort,
maréchal-de-camp, lui écrivit la lettre suivante, datée de
Saint-Malo le 8 novembre 1779.
» Monsieur, on dit ici que nous pouvons espérer votre
» conservation ; j'attendais ce moment pour vous dire
» le vif intérêt que j'y prends, quoique je n'aie pas le
» bonheur d'être connu de vous. La nation vous doit,
» monsieur, la palme du courage; tout militaire vous
» doit de l'admiration, et le roi vous doit de l'amitié :
» car Henri IV était l'ami d'un brave homme. Je sou-
» haite avec passion que vous jouissiez long-tems de
» votre gloire, et si le sang que vous avez perdu pour
» la patrie, la prive de vos services, vivez au moins
» parmi nos guerriers; votre seule présence leur ap-
» prendra comment il faut vaincre ou mourir ; et ainsi
» chaque minute de votre vie vous donnera de nou-
» veaux droits à la reconnaissance des Français. Signé
» Durfort. »
Au commencement du mois de novembre, M. du
Couëdic se sentant mieux espéra son entière guérison.
N'étant occupé que du désir de donner de nouvelles preu-
ves de son dévouement au roi, il demanda le comman-
dement de sa même frégate ; le ministre, en date du 14 no-
vembre 1779, lui annonça que S. M., applaudissant à son
zèle, lui accordait sa demande, et ajouta de sa main :
le roi s'informe toujours de vos nouvelles .
Cependant, la blessure du chevalier du Couëdic prit
bientôt un caractère plus grave ; les chirurgiens n'ayant
pu extraire la balle qui, entrée dans le ventre, s'était
logée dans les reins, il s'y forma un dépôt, dont les
suites causèrent sa mort le 7 janvier 1780. C'est ainsi
qu'une mort prématurée enleva à la patrie un de ses plus
généreux défenseurs. Aussitôt que le roi eut appris la
mort de M. du Couëdic, non-seulement il répandit sur
sa famille des marques de sa bienveillance, mais encore
voulant que sa mémoire passât à la postérité, S. M. ordonna
qu'un monument glorieux fût érigé sur sa tombe , où
l'on grava l'inscription suivante:
DU COUEDIC. , 48i
■ Ici repose le corps de messire Charles- Louis du
» Couëdic de Kergoualer , chevalier de l'ordre royal ei
» militaire de Saint-Louis , capitaine des vaisseaux du
» roi , né au château de Kerguelenen , paroisse de Poul-
» drégat , diocèse de Quimper , le 17 juin 1740, mort
» le 7 janvier 1780 , des suites des blessures qu'il avait
» reçues dans le combat mémorable qu'il a rendu le
» 6 octobre 1779 , commandant la frégate de S. M. la
» Surveillante contre la frégate anglaise le Québec.
» Ce monument a été posé , par ordre du roi , pour
» perpétuer le nom et la mémoire de ce brave officier. »
Sur la face de la pyramide , on grava , par ordre de
Louis XVI , ces paroles remarquables :
« Jeunes élèves de la marine, admire, , imite^ l'exemple
» du brave du Couèdic, premier lieutenant des gardes de
» la marine. »
Le département du Finistère, par arrêté du 14 fruc-
tidor an i3 (3i août i8o5), a fait restaurer ce monu-
ment, qui avait été profané dans les troubles révolu-
tionnaires. On y changea l'inscription en celle qui suit :
« Ici repose le corps de M. Charles- Louis du Couëdic
» de Kergoualer, militaire décoré, capitaine de vaisseaux ,
» mon le 7 janvier 1780 , des suites des blessures qu'il
» avait reçues dans le combat mémorable , qu'il a rendu
» le 6 octobre 1 779 , commandant la frégate de l'état , la
» Surveillante , contre la frégate anglaise le Québec. Ce
» monument , posé pour honorer un brave guerrier , fut
» mutilé dans des tems malheureux : les habitants du
» Finistère , pleins de respect pour l'armée navale , et
» pour la mémoire de du Couëdic , l'ont fait restaurer
» 'en l'an treize. »
Depuis le retour de S. M. Louis XVIII, M. le comte
de Marigny , nommé au commandement de la marine
à Brest , voulant réunir l'esprit des ditfcrents partis , par
un sentiment de reconnaissance envers le roi, demanda
et obtint la permission de faire rétablir le monument
de M. du Couëdic, dans son premier état, tel que
l'infortuné Louis XVI l'avait fait ériger.
Le chevalier du Couëdic avait épousé, par contrat
du 16 août 1771 , Marie- Anne du Couèdic de Kerblei\ec ,
fille de Paul-Nicolas-Joseph du Couëdic, chevalier,
XVII. 3i
482 DU COUEDIC.
seigneur de Kerbleizec, et de Marie-Madeleine le Gras.
M. de Sartines lui écrivit la lettre suivante, datée de
Versailles, le 19 janvier 1780 :
« Je voudrais, madame, n'avoir point à vous annoncer
« des grâces trop amères pour vous; mais puisque la fin
» glorieuse de M. du Couëdic, ne laisse à S. M. que le
» triste avantage de répandre des bienfaits sur sa famille,
» il faut, qu'en mêlant mes larmes avec les vôtres , je
» vous fasse part de ses intentions : S. M. vous accorde
» deux mille livres de pension, payables à la fin de chaque
» année, sur son trésor royal, et cinq cents livres de
» pension, sur le même fonds, à chacun de vos trois
» enfants; voulant aussi que votre pension de deux
» mille livres leur soit réversible, par égale portion,
» dans le cas où vous viendriez à leur manquer; c'est
» ainsi que S. M. a voulu honorer la mémoire d'un
» officier qui a sacrifié sa vie en soutenant l'honneur du
» pavillon français. Si d'ailleurs vos enfants sont suscep-
» tibles d'autres grâces, comme ils sont devenus les enfants
» de l'état f vous pouvez compter entièrement sur la bien-
» f aisance de S. M. envers eux(i), et sur mon empres-
» sèment à être utile à la famille d'un .homme dont le
» souvenir me cause toujours autant d'admiration,
» que de regrets. Je donnerai des ordres pour vous
» faire indemniser de toutes les dépenses que votre
■>■> malheur vous a occasionnées.
» Je suis avec respect, madame, votre très-humble
» et très-obéissant serviteur. Signé de Sartines. »
Plusieurs artistes français et étrangers s'empressèrent
de peindre ou de graver, soit le portrait de M. du
Couëdic, soit le combat de la Surveillante, et d'en faire
hommage à sa veuve. Son portrait fut gravé par un célèbre
graveur italien, nommé Vangelisti. S. M. Louis XVIII
le fil peindre en 1819, et en fit don au corps de la
(i) Il est à remarquer que lord Sandwich, président de l'a-
mirauté anglaise, en annonçant à la veuve du capitaine Former
les grâces pour elle et pour ses enfants, dont l'aîné fut crée
baronnet, s'est servi des mêmes expressions , ne faisant que les
rapporter telles que le roi d'Angleterre les avait employées,
lorsqu'il recommanda les fils du brave Farmer à S. A. R. le
prince de Galles.
DU COUEDIC. 483
marine. Un artiste anglais, M. Barter, grava, avec succès,
le combat naval, etN. de Rossel, officier de la marine
française, amateur très-distingué dans l'art de la peinture,
fit, à l'invitation du maréchal de Castries, trois tableau
du combat de la Surveillante ; ce ministre en fit placer
un dans la salle d'audience ; et de la part du roi, il en
envoya un à madame du Couëdic, et le troisième à
M. le chevalier de Lostanges, officier de la Surveillante,
aujourd'hui contre-amiral. M. le maréchal de Castries,
en envoyant la gravure de M. Barter à madame du
Couëdic, y joignit la lettre suivante, datée du 25 jan-
vier 1 78 1 .
« J'ai l'honneur, madame, de vous envoyer la gravure
» du combat de la Surveillante et du Québec, et je m'em-
» presse de remplir les désirs de l'auteur , qui me l'a
1 adresse'e, avec la lettre que vous trouverez ci-jointe. »
» Je ne puis qu'applaudir à l'honneur qu'il rend à! la
• valeur de M. du Couèdic, bien digne d'exciter Tad-
» miration, même de l'ennemi contre lequel il a com-
» battu. J'ai l'honneur d'être votre très-humble et
» obéissant serviteur. Signé de Castries.*
Les états de Bretagne, par une décision du 22 no-
vembre 1782, arrêtèrent que les portraits de M. du
Couëdic et de M. du Rumain , seraient exposés , à
l'avenir, dans la salle des états.
Lors de l'orage révolutionnaire, le tableau du combat
de la Surveillante, sauva la maison de madame du
Couëdic du pillage général, dirigé contre les nobles.
Au nom du comité de salut public, une horde de bar-
bares se porta dans sa maison, sous prétexte de chercher
des armes et des émigrés cachés ; madame du Couëdic,
conservant son courage, alla se réfugier contre le tableau
de la Surveillante, et le montrant à ces furieux, elle
leur dit : c'est ainsi que votre compatriote a servi sa patrie.
Ces paroles prononcées avec une contenance noble et
rassurée, et l'aspect de ce volcan, qui lance au loin les
flammes et les débris du Québec embrasé, arrêtèrent ces
Français égarés; leur chef frappé de ce spectacle et de
l'expression de dignité répandue sur les beaux traits de
la figure de madame du Couëdic, embrassée par ses
enfants, que la frayeur serrait autour d'elle, lui dit
avec une respectueuse émotion : madame soye\ tranquille ;
4g4 DU COUEDIC.
sensible à tout ce qui tient à la gloire du nom français,
nous saurons toujours respecter la mémoire de votre mari}
qui a si bien mérité de la patrie. Ces dernières paroles
proférées dans le sens de la révolution, rirent impres-
sion sur ses compagnons; il leur vanta alors la belle action
qu'avait faite M. du Couëdic, en sacrifiant et perdant la
vie pour l'honneur national; et tous sortirent en pro-
mettant de respecter et protéger la lamille d'un si digne,
si brave et si bon citoyen.
Marie-Anne du Couëdic est décédée à Vannes le
1 1 mai 1 818, ayant eu pour enfants :
i.° Charles-Louis, qui suit;
2.0 Marie- Louise du Couëdic, née le 3o août 1772;
3.° Marie-Jeanne du Couëdic, née le 24 avril 1775,
morte en 1804.
XII. Charles-Louis du Couëdic, IIe du nom, vi-
comte du Couëdic de Kergoualer, né le 17 mai 1777,
lieutenant-colonel du régiment des dragons de la Saône;
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et
de l'ordre royal de la Légion d'honneur, fut d'abord des-
tiné en la marine, et fit en attendant un examen, une
campagne de cabotage comme volontaire, sur la corvette
la Vigilante, en 1791 ; émigra cette année, et fit la cam-
pagne de 1792 à l'armée des princes, dans l'escadron
des gentilshommes de Bretagne; joignit l'armée de Condé
en 1794; y fit cette campagne dans le 2° escadron de
la iro division de cavalerie noble; combattit et chargea
à la glorieuse affaire de Berstheim, le 2 décembre; fut
nommé sous-lieutenant dans les ulhans de Mirabeau,
en 1794; servit dans ce corps jusqu'à son incorporation
au régiment d'Enghien, dragons ; fit les campagnes de !
1795, 1796, 1797, 1798, 1799, 1800 à la même armée;]
fut attaché à Mgr. le duc d'Enghien en qualité d'officier
d'ordonnance; fut chargé de missions délicates par le
prince de Condé et le duc d'Enghien, à Constance, le
6 octobre 1799, et fut blessé le 7 dans cette circons-
tance; fut nommé major de cavalerie et chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1800, rentra
en France en 1801. Lors du licenciement de l'armée de
Condé, il reçut un brevet en 1812, avec ordre de joindre
le 9e régiment de chevau-légers-lanciers , en Hanovre;
DU COUEDIC. 485
commanda l'escadron de guerre de ce régiment en 1S1 3,
à la grande armée; fut nommé chevalier de la Légion
d'honneur le 19 septembre i8i3; s'empara, le 17 oc-
tobre suivant, d'une batterie russe à la sortie de Dresde
du même jour; fait prisonnier avec la garnison de cette
ville, le 1 1 novembre, il rentra en France au mois de
juin 18 14; fut présenté au roi, avec les gentilshommes
bretons, le 6 du même mois, et en particulier le 22 juin ;
il fut également présenté aux princes; fut employé à l'ctat-
major du duc de Bourbon en Bretagne en 181 5, pen-
dant l'usurpation ; fut nommé chef d'escadron aux cui-
rassiers de Condé au mois de décembre 18 16, et lieute-
nant-colonel aux dragons de la Saône au mois de sep-
tembre 1 8 1 7. lia épousé, en i8o5, Adélaïde-Euphrasie
Jacquelot de la Motte (i). De ce mariage sont issus :
i.° Charles- Raoul du Couêdic, né le 2 5 août 1806 ;
2.0 Charles- Florian-Louis du Couëdic, né le 2 jan-
vier 1809;
3.° Marie- Adélaïde-Euphrasie du Couëdic.
Seigneurs de Kerbleizec, éteints.
V. Olivier du Couëdic, seigneur de Kerbleizec, se-
cond nls de Bertrand du Couëdic, seigneur de Ker-
goualer, et de Marie le Gallou, sa première femme,
épousa dame Blanche de Mauvit (2), dont est issu :
VI. Bertrand du Couëdic, IIe du nom, écuyer, sei-
gneur de Kerbleizec, époux de demoiselle Catherine de
Kersaudy (3), et père de
VII. François du Couëdic , écuyer. seigneur de Ker-
bleizec et de Squividan. Il épousa Marguerite Jaouen (4),
dont sont issus :
1 .° Louis-Nicolas, qui suit ;
2.0 François du Couëdic. Par suite de la conspira-
(1) Jacquelot : d'azur, au chevron d'argent, accompagné en
chef de deux mains, et en pointe d'une levrette assise du même,
colletée d'or.
(2) Mauvit : papelonné de gueules et d'hermine ; au franc
canton de sable, chargé d'une demi-fleur de lys d'argent.
(3) Kersaudy : d'or, à deux fasces de sable.
(4) Jaouen : d'argent, au cor de chasse de gueules.
486 DU COUEDIC.
tion à laquelle prit part la majeure partie de la
noblesse de Bretagne, ayant pour but l'enlève-
ment du jeune roi Louis XV des mains du duc
d'Orléans pour le transporter en Espagne, François
du Couedic de Kerbleizec fut arrête, et eut la tête
tranchée à Nantes en 1720, avec trois autres gen-
tilshommes, MM. de Pontcalec, de Montlouis et
de Talhouet le Moine.
VIII. Louis-Nicolas du Couedic , écuyer , seigneur
de Kerbleizec, fut maintenu dans son ancienne extrac-
lion par arrêt de la chambre de la réformation de la no-
blesse de Bretagne, les i5 juillet et 22 août 1669. Il
épousa Catherine-Pierre Jaouen, dont il eut :
IX. Jacques du Couedic , seigneur de Kerbleizec ,
marié avec Mauricette Jouhan (1), qui le rendit père de
X. Paul-Nicolas-Joseph du Couedic , chevalier , sei-
gneur de Kerbleizec, époux de Marie-Magdeleine le Gras,
et père de
i.° Marie-Joseph du Couedic de Kerbleizec, ma-
riée à Jean-Marie, chevalier du Vergier de Kerhor-
lay (2), lieutenant des vaisseaux du roi, chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis;
morte en 1795 ;
2.0 Marie-Anne du Couedic, de Kerbleizec, mariée
à Charles-Louis du Couedic de Kergoualer, ca-
pitaine de la Surveillante, morte à Vannes le
11 mai 18 18, en laquelle cette branche s'est
éteinte.
Armes : d'argent, à une branche de chêne de trois
feuilles d'azur en fasce.
N. B. Les éditeurs de la Biographie des hommes vi-
vants ont avancé que l'auteur du Tableau géographique
de la puissance civile et militaire de la nation française
(1791), Pierre du Couedic, était de cette famille; on
croit devoir ici démentir cette erreur, et prévenir que la
famille du Couedic de Kergoualer et de Kerbleizec, est
la seule noble de ce nom en Bretagne.
(1 Jouhan: de gueules, au lion d'or, lampassé et armé d'ar-
gent, accompagne de trois annelets du même.
(2) Du Vergier : de gueules, à deux bandes de vair.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
AU TOME XVII.
CUGNAC, page i63, ligne 27, après d'Arpajon,
ajoute^: de Bayly. — Ibid. L 29, au lieu de Bocard,
lisey : Boucard. — P. ij5, L 3o, ajoute^ à la liste des
enfants de Pierre de Cugnac; 4.0 Hélie de Cugnac, vi-
vant en 1416, ne paraît pas avoir laissé de postérité.
— Ibid. I. 3o, au lieu de 40., Use\ : 5.° — P. 198,. /. 42,
au lieu de Calonie, lise\ : Calomé ou Calomès. — P. 204,
/. 12, au lieu d'Elizabeth du Toict, il faut mettre : Adé-
laïde-Françoise du Toict; et après Bretagne, il faut
ajouter: ancien capitaine d'infanterie. — Ibid., à la fin
de la note sur Chaton, ajoute^ ce qui suit : Les seignenrs
de Chaton étaient membres des états de Bretagne. Ro-
land de Chaton est compris dans le rôle des hommes
darmes destinés à accompagner Richard de Bretagne
dans son voyage en France, en 1419. — P. 217, /. 25,
après Jules-Emilien: ajoute^ : marquis de Cugnac. —
P. 222, note 3, après ces mots, le prince de Condé,
au lieu de attaqua, lise\ : défendait. Et rétablisse^ ainsi
la suite de cet article : le prince de Condé éprouvant une
résistance invincible dans la défense d'une partie du
faubourg St- Antoine , s'informa qui commandait, etc.
et après le mot partie ; supprime^ le reste. — P. 240, /. 3i,
au lieu du Lac, lise^ : du Luc. — P. 245, /. 26, après
ces mots il prit le nom d Acunha , ajoutés dans une
note : le nom de Cugnac est connu en France depuis
l'an 1002, par conséquent, près d'un siècle et demi
avant le siège de Lisbonne.
VASSINHAC, p. 345, vers le milieu de la note,
ajoute^ ce qui suit: Quant à la terre de Louppy, elle a
488 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
été acquise par M. le comte de Wiltz, frère de la mar-
quise d'Imécourt, lequel n'ayant pas d'enfants, en a
fait donation à son neveu, le vicomte d'Imécourt, par
son contrat de mariage, avec clause de substitution. Les
lettres de confirmation du comté de Louppy, portent
que l'érection est renouvelée, tant pour la comte de
Wiltz, que pour ses hoirs et successeurs, en ligne di-
recte et collatérale.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
AUX ARTICLES CONTENUS DANS LES TOMES PRECEDENTS,
JOUSSINEAU, tom. icr p. 97, lig. 7, au lieu de
Perlesse, lisez : Perusse.
LUBERSAC, t. IX, p. 52 2, lig. i5, après Saint-
Louis, ajoutez: est décédé le 6 février 1820, dans la
quatre-vingt-dixième année de son âge. — Ibid. p. 536,
/. 5, après 1789, ajoutez : et est décédé en son château
de Saint-Maurice, le 20 novembre 1819, âgé de près de
82 ans.
ABZAC, t. IX, p. 539, /. 1, au lieu d'Absac, il
faut lire : d'Absac. — Ibid. I. 2, au lieu d'Aymée de
Montlouis, lise\ : Agnès de Montlouis. — T. X, à la
table générale, au lieu de X. 4., lise\ X. 469.
LA CROPTE, r. XI, p. 7, /. 10, après précédents,
ajoute^ '• et d un autre Hélie, surnommé de Cripta, suc-
centeur de l'église de Saint-Etienne de Périgueux, en
1 1 24, suivant une charte de l'abbaye de Saint-Florent
de Saumur. — Ibid. p. 60, /. 5, au lieu de Goufier,
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 489
lise^ : Golfier. — P. 61. /. 32, après Jaubert, ajoute^ :
frères, seigneurs d'AIlemans. — Ibid. I. 33, de X ans,
icrive\ X ans. — P. 62. /. 29, lise\ : la Cour, ou la Courre.
— Ibid. I. 32, au lieu d'une, lise\: un. — 64, /. 27,
au lieu de Combemural, lise\\ Combe-more. — /. 34.
supprime^ le trait-d'union placé entre Françoise et
Roussel. — P. 10 1, /. 19, après 1809, ajoute^:
morte à Paris, le 21 septembre 1818, âgée de 9 ans. —
Ibid. I. 2 5, ajoute^ : décédée à Paris, le 18 mars 18 19.
des GUILLAUMANCHES. Nous avons rapporté au
t. XI, p. 220, la filiation de cette ancienne maison de
chevalerie d'Auvergne; mais nous avions écarté une
branche collatérale, parce qu'elle n'avait formé que quel-
ques degrés, et s'était éteinte vers la fin du quinzième
siècle. Désirant aujourd'hui compléter la généalogie de
cette maison, nous croyons devoir rapporter cette bran-
che éteinte en addition dans ce volume.
Page 224 du tome XI du Nobiliaire, on voit qu'Ar-
naud, seigneur des Guillaumanches, qualifié de cheva-
lier, fit son testament l'an 1450. Il avait épousé Mar-
guerite dOradour, dont il eut trois enfants, savoir:
i.° Yves, qui a continué la descendance jusqu'à
ce jour (1);
(1) Cette maison est représentée de nos jours par Gabriel
Pierre-Isidore, marquis de Guillaumanches Du Boscage, lieu-
tenant général des armées du roi, le 6 octobre 181 9, nommé
grand-officier de Tordre royal de la Légion d'honneur, pour
être compris dans la première promotion qui aura lieu par dé-
cision du roi du 7 septembre 1819, transmise officiellement par
Son Exe. le grand chancelier de la Légion-d'honneur, par lettre
du susdit jour. De son mariage avec Elisabeth-Victoire-Ar-
mande, comtesse de Lostanges, est née
Ernestine-Pauline-Sophie de Guillaumanches Du Boscage.
mariée par contrat du 6 novembre 181 7, reçu Albiges notaire à
Montréal, département de l'Aude, avec Gabriel-Noè'l- Auguste,
comte de Cosnac , officier de cavalerie, fils de feu Joseph-
Mathieu vicomte de Cosnac et de dame Marie-Marthe Du-
champ. Le susdit contrat de mariage ayant ensuite été signé du
roi et de la famille royale. Enfin, pour récompenser les longs
et nombreux services de M. le marquis Du Boscage, qui se
trouva ruiné par les malheurs de la révolution. Sa Majesté
avait précédemment daigné doter ladite future épouse d'une
pension de trois mille francs sur sa liste civile particulière, sous
490 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
2.0 Bertrand, prieur de Marsillac, lequel était cha-
noine de Saint-Julien-de-Brioude.
3.° Noble Giraud des Guillaumanches, seigneur de
Chichex, chanoine noble du même chapitre.
Après la mort dudit Arnaud, Marguerite d'Oradour,
sa veuve, épousa noble Jean des Guillaumanches, dit
Vialatelle, co-seigneur des Guillaumanches, auquel fut
accordé, en 1455, par l'abbaye de la Chaise-Dieu l'inves-
titure d'un pré qu'il avait nouvellement acquis. Il passa,
en 1487, une reconnaissance féodale en faveur de l'infir-
mier de l'abbaye de la Chaise-Dieu.
Par son mariage avec ladite Marguerite d'Oradour, il
se trouva beau-père des enfants d'Arnaud, rapportés ci-
dessus ; et lui-même mourut sans postérité , ce qui
éteignit sa branche. Il était fils de
Pierre Vialatelle, aliàs des Guillaumanches, co-sei-
gneur des Guillaumanches, qui fut investi par le prieur-
mage de l'abbaye de la Chaise-Dieu, en 141 7, d'un pré
dont son père avait fait l'acquisition dans la paroisse
de Marsat, et mourut avant 1455. On ignore le nom de
sa femme. Il était fils de
Jean Vialatelle, damoiseau, aliàs des Guillaumanches,
co-seigneur dudit lieu, lequel rendit hommage à la
châtellenie d'Alègre en 14 19, de ce qui appartenait
à cause de Jeanne de Montboissier, sa femme, dans le
mandement d'Oriol, et de ce qui lui était échu 'dans le
même mandement, comme héritier de son père Ber-
trand, qui suit
Bertrand Vialatelle, aliàs des Guillaumanches, che-
valier, co-seigneur' dudit lieu, rendit aveu en 1396 au
prieur d'Allanche des biens-fonds qu'il possédait dans le
territoire de son prieuré.
Ledit Bertrand était le quatrième fils de Guillaume
VII du nom, seigneur des Guillaumanches, chevalier,
la clause formelle que le mariage qu'elle contracterait aurait
son agrément. En conséquence, Sa Majesté ayant bien voulu
honorer le susdit mariage de son agrément, la pension de la fu-
ture épouse a pris cours du jour de la célébration, suivant les
lettres officielles de Son K\c. le ministre de la maison du roi.
du 18 décembre 181 5 et du 3o juillet 181 7.
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 4g I
rapporté p. 222 de la filiation de cette maison, dont il
forme le 12e degré. On y voit que, par contrat du jeudi
après Pâques de l'an 1 345, Guillaume VII épousa
Eléonore de Vialatelle. (1) Ledit contrat porte substi-
tution des nom et armes de Vialatelle ; ainsi cette bran-
che de la maison des Guillaumanches, qui prit plus parti-
culièrement le nom de Vialatelle, à raison de la substitu-
tion, a pris souche au susdit Bertrand, et s'est éteinte dans
la personne de noble Jean Vialatelle, époux de Marguerite
d'Oradour.
Armes : d'argent, au taureau de gueules, au lambel
d'azur. On a quelquefois blasonné le lambel de sable,
notamment (lors de la recherche générale d'Auvergne;
dans la maintenue qui fut délivrée à cette ancienne
maison en 1666.
du PARC, tom. VII, page 272, ligne 4e., la Roche-
pagu, lise\ : la Rochejagu. — P. 273, 1. 3°., après etc.
ôtez le point et mettez une virgule après ses frères.
— Page 274, ligne 20e., Kerimeo lise$ : Kerimel. A la
fin de ce paragraphe, après 243, ajoutez et l'histoire de
du Guesclin, tom. 2, p. 273. — A la fin de la note de
la même page, après page 273, ajoutez et l'Histoire de
France, par Vely, tom. IX, p. 14. — Page 276, ligne 5e
du 2.e., paragraphe, ajoutez: voyez l'Hist. générale du
P. Anselme, tom. 3, p. 5y. — Ligne i^dela 1" note,
au lieu d'Euclon, liseç: Eudon ; au lieu de GolTrov,
lise\: Geoffroy. — 2e note, 1" ligne, au lieu de Cha-
tellerie, lise^ : Chatellenie. — Page 277 , ligne 7e du
3e paragraphe, au lieu de Garceline , lise%: Gasceline.
— Page 281, à la 16e ligne du 3" paragraphe, au lieu
de Periel, /«q : Perrier. — Page 282, à la 8e ligne du
ier paragraphe, après ventes, ajoutez des, et lignes 21
(1) La maison De Vialatelle, est une très-ancienne maison
de chevalerie. On voit que dès l'an 1269, elle était connue
parmi les premières maisons de la province d'Auvergne. A cette
époque, Ithier de Vialatelle, qualifié de damoiseau, fit hom-
mage à Arbest, abbé de la Chaise-Dieu, de ce qu'il avait pris
de lui en fief, dans la paroisse de Javolgues. La qualité de Da-
moiseau que prend Ithier dans cet acte, qualité qui veut dire
fils de chevalier, prouve le haut rang que tenait alors cette mai-
son, qui s'est éteinte dans celle des Guillaumanches. en i3.p.
par le mariage d'Eléonore de Vialatelle, rapporté ci-dessus.
492 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
et 22, au lieu d'encore, lisez: beaucoup. — Page 283,
ligne 22°, au lieu de du Bosso, liseç : du Besso. — Page
284, ligne 20, au lieu de 1866, lise% : 1066. — Page
286, ligne 17, au lieu de Citer, lise\ : Sister. — Page
287, ligne 24, au lieu de 1748, lise^ : 1448 — Page 293,
ligne 4, au lieu de Jocqueville, lise\ : Cocqueville.
— Page 294, ligne 10, au lieu de Suebria, lise\ : Quebriac.
— Page 309, ligne 10, effacez le 2 juin et mettez en
février. — Ligne ire du 2e paragraphe, au lieu de la
Saille, lïse%: la Salle. — Page 3n, 7.0 après Amélie,
effacez voyez [la mémoire , et ajoutez Adélaïde Henriette
du Parc , née à Paris le '24 février 180S.
TAILLEFER, tom XIV, p. 5i, /. 16, après le mot
chevalier, ajoute^ : qui était incontestablement petit-fils
de celui qui fit faire le dénombrement des rentes de
Mauriac, en i2o3, et était issu en ligne directe de Tun
des deux frères Geraud, ou Hélie de Taillefer, men-
tionnés dans le cartulaire de Chancelade en 11 53. —
P. 57, il faut ajouter ce qui suit à la note 20 : le but
que se proposait Hélie de Taillefer, en faisant l'acqui-
sition de ce vaisseau ; l'usage qu'il comptait en faire,
et l'espèce de marchandise qu'il donna en paiement,
indiquent d'une manière évidente que les seigneurs
de Taillefer avaient toujours conservé des relations avec
les provinces d'Aunis, de Saintonge, et d'Angoumois,
et particulièrement avec l'île d'Oléron, où étaient si-
tuées les propriétés qui avaient formé leur premier appa-
nage, et dont ils jouissaient encore dans le 16e siècle.
Ibid., p. 89, /. 4, après ces mots, vers l'an 1670,
ajoute^ : il est souvent fait mention de lui, sous le nom
de M. de Barrière, dans les mémoires du cardinal de
Retz. — P. 100, /. 24, au lieu de, en 1783, lise% :
et la même année (1774). — P. 102, à la fin de la note 1,
ajoute^ en alinéa : Claude de Taillefer, chevalier sei-
gneur du Chambon en Velay, qualifié noble et puissant
seigneur, fut père de Marie de Taillefer, qui épousa le 2
février 1418, noble Jean Charbonel, de la même pro-
vince.
On trouve dans le catalogue chronologique des comtes
de Brioude, un Antoine de Taillefer, comte de Brioude,
vers Tan 1430. — Guillaume de Taillefer était marié
en 1621, avec -[Catherine de Gimcl. — Même p. 1. i5,
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 493
après ces mots, le 12 juillet 1781, ajoute^ : sorti de
France au commencement de la révolution, S A. S.
Mgr. le prince de Condé, le nomma son aide -de -camp,
a Worms, en 1790; il tit toutes les campagnes d'Al-
lemagne, commanda une compagnie du corps des che-
valiers de la couronne, depuis le commencement de
l'année 1795; fut élevé au grade de colonel de cava-
lerie, le 6 janvier 1798, et créé maréchal des camps et
armées du Roi, par brevet du 29 janvier 18 17.
de ROCHEMORE, tom. XIV, page. io5, ligne 34,
article de Pierre-Guillaume de Rochemore, chevalier
de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ajoute^ les ex-
traits des sept actes suivants : 1 .° il rit une donation, au
mois de juillet 1186, en faveur de la milice du Temple
de Saint-Gilles. 2.0 Pierre- Ponce de Rochemore signa,
comme témoin, au mois d'octobre 1187, dans une ces-
sion faite en faveur de la milice du Temple, à Saint-
Gilles. 3.° Pierre de Rochemore , signa comme témoin,
avec d'autres chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem,
dans un accord passé au mois d'avril 1188, avec Bernard
de Catalanum, précepteur de la maison du Temple, à
Saint - Gilles. 4.0 Ponce de Rochemore signa aussi comme
témoin dans une cession faite à la même maison,
au mois de juillet 1189. 5.° Pierre de Rochemore signa
de même, dans une donation faite au mois de décembre
1190. 6.° Et dans une autre, du mois du juin 1192.7.0
Entin, Guillaume et Hugues de Rochemore, chevaliers
de l'ordre des Templiers , signèrent , comme cautions
d'une donation faite, les mêmes mois et an, à la même
maison de la Milice du Temple de Saint - Gilles.
Arch. du gr. prieuré de Saint-Gilles.) — Id. p. 119,
lig. 2 5 , article de Pierre-Joseph , après Nîmes ,
ajoute; : nommé en 1802, à l'évéché de Montpellier,
qu'il refusa. — Ibid. à la ligne suivante, après Alby,
ajoute^: pro-vicaire général du département du Gard,
de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de la Légion
d'honneur. — Id. p. 120, /. 3, au lieu de Bruchet, lise$ :
de Truchet. Ibid., I. i5, à Charlotte de Rochemore
ajoute^ : mariée en 1783, au marquis de Maillet- Va-
chères. — Ibid. I. 3i, et ailleurs, au lieu de Villatelle,
lise\ : Villetelle. — Ibid. p. 33, au lieu de la Roche, no-
taire à Paris, lise; : la Rue. — Passim, au lieu de Saus-
494 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
seriet, lise? : Saint-Seriet. — Id., p. 121, /. 23, à l'ar-
ticle de Louis de Rochemore, auteur de la branche de
Galargues, ajoute? : il fut chargé par Henri IV, de plu-
sieurs négociations et traités avec les reines, sa femme
et sa belle- mère. Il fut, en 1590, de la tenue des États
du Velay ; reçut, en 1595., des pleins pouvoirs pour
négocier l'accommodement du duc de Joyeuse. Cet ac-
commodement, auquel il travailla d'abord seul, et en-
suite conjointement avec le marquis de Mirepoix, soumit
tout le Languedoc à l'autorité légitime. L'année sui-
vante, il fut de nouveau commis par le roi, avec le
marquis de Mirepoix, pour réunir le parlement de Cas-
tel-Sarrazin à celui de Toulouse.
L'incendie du château de Galargues, ou Gallargues,
en 179 r, a privé la maison de Rochemore, des lettres
originales du roi Henry IV. Mais l'histoire de Lan-
guedoc contient, en détail, le résultat de ces diffé-
rentes négociations. Il en est aussi question dans l'his-
loire latine de M. de Thou, qui désigne Louis de Ro-
chemore, sous le nom de Rupemorus.
de TOUGHEBŒUF, tom XIV, p. 184,/. 33 et 34,
corrige^ Clermont - Monsec, et lise\ : ici et partout où
ces deux mots se trouvent : Clairmont-Montsec : — Id.
p. 1 85, /. 10, après ces mots, il fut témoin, ajou-
te^ : avec Geofroi et Rainaud de Genebrières, frères,
Ademar de Foucauld, Etienne de Vassinhac et Bernard
Gautier, d'une donation faite à l'abbaye du Vigeois,
par Raimond I, vicomte de Turenne, sous le règne de
Philippe I, et après que la ville de Jérusalem eut été
prise par l'armée des Croisés (en 1099) (extr. d'une
copie du Cartul. de Vabb. du Vigeois, conservée à la bibl.
du Roi, sous le n.° 5453, fol. 39 et 40); il fut aussi té-
moin, etc. — Id. p. 186, /. 3, après ces mots il fut
témoin, ajoute? : avec Pierre Faidiz, d'une donation faite
à l'abbaye du Vigeois, avant l'année 1122, par Rai-
mond I , vicomte de Turenne, (copie du Cartul. du
Vigeois, Ibid.fol. 102). — P. 198, /. 14, au lieu de
Glenata, lise? : de Glevata. — P. 200, /. 26, cet hom-
mage au vicomte de Turenne, ainsi que la note y rela-
tive, doivent être transférés, comme concernant le sei-
gneur de Pierre Taillade, à la p. 232, /. 27, et au bas
de la même page. — P. 202, /. 6, après Aigline de Touche-
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 495
bœuf, ajoute; : nommée aussi Catherine, mariée par
contrat du 3 décembre 1469,8 noble Antoine de Peyrac,
fils de noble Pierre de Peyrac, damoiseau seigneur de
Jugeais, et de Marthe de la Gorce. Elle était veuve en
1480, et vivait encore le 21 janvier 1496, (v. st.) sui-
vant une donation qu'elle fit à Antoine de Peyrac, son
fils, en faveur de son mariage avec Catherine de Fau-
cher de Sainte Fortunade, déjà contracté le 22 janvier
1400 (v. st.) — Même p., I. 29, après ces mots noble
et puissant homme, ajoute; : écuyer servant du roi Louis
XI, selon des lettres de committimus de Tan 1477.
— P. 204. /. 36, après ces mots, jusqu'en 1 538, ajoute;
en note : (2) François de Touchebœuf, était encore ca-
pitaine du grand vaisseau, en 1 538, suivant une procu-
ration donnée en cette année, au commandeur d'Es-
palion. Deux ans auparavant, il en avait donné une
autre, à l'ancre, devant Villefranche, en Italie. — P.
2o3, dernière lig.y au lieu de Guydon, lise; : Gindon.
— P. 2o5, ajoutez ce qui suit immédiatement après la
note 2 : voici comment Bosio rapporte dans son histoire
italienne de Malte, {in-folio, tom. 3, lib. 19, fol. 392,
an 1557) la nomination de François de Touchebœuf,
au grand prieuré de Saint-Gilles
« Et essendo per la promotione sua al magisterio,
« vacato il priorato di san Gilio, fù conferito à fra
■ Francesco de Touchebœuf. detto Cleremont; ha-
it vendo egli lasciata dignita di gran commendatore,
1 alla quale fù assonto il commendatore Fra Pietro de
« Gozon detto Melac ; il quale continoao, à commandar
« le Galère, corne reggente, fin chel Bagliro di Napoli
« Adorno, il quale dopo l'elettione del gran Maestro
« Valetta, di nuovo voile esserne eletto générale, tardo
« poi alcuni mesi à pigliarne il possesso. »
P. 206, à la fin de l'article du même François de
Touchebœuf, ajoute; en note : (1) il n'y a que des igno-
rons qui puissent inférer quelque chose du silence de
l'abbé de Vertot, qui était un écrivain élégant, mais
un historien peu exact ; il écrivait quelquefois tout d*i-
magination, et ne citait aucune date : tout le monde
connaît l'anecdote de son siège de Rhodes. — P. 208,
/. 2>, après le mots Guyon de Touchebœuf ajoute; :
fut fait chevalier de l'ordre du Roi, par provisions du
496 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
i3 août 1578. — Mettes en note, au bas de la page : ces
provisions sont mal à propos attribuées à son neveu,
nommé aussi Guyon, qui ne fut chevalier dudit ordre,
qu'en 1589; une preuve sans réplique , c'est que ce
neveu et héritier, qui vivait encore en i63i, fut, après
la mort de son oncle en 1 583, obligé de payer 10 écus
au soleil, pour les provisions de chevalier dudit ordre,
du i3 août 1578, pour le feu seigneur de Clairmont.
Cette quittance donnée par le sieur de la Rue, a été
connue de feu M. Chérin, qui n'a pas laissé de se
tromper à ce sujet. — P. 211, /. 8, au lieu de 1 569 ,
lise^ : 1599. — Même p. I. 20 , supprime^ ces mots: 20.
mariée avant le 29 avril 1612 , jusqu'à la fin de l'ar-
ticle. Ceci regarde sa nièce , nommée aussi Catherine.
— P. 212, /. 16, efface^ les mots suivants : fut nommé
parle Roi, chevalier de Saint-Michel, le i3 août 1578.
Ces provisions regardent , comme il a été dit ci-dessus ,
son oncle, nommé aussi Guyon. — P. 2i3 , /. 3 , après
ses services, ajoute^ : fut nommé, la même année, che-
valier de Tordre du Roi. — Même p. I. 5, après ces mots,
chevalier des deux ordres du Roi, mette\ en noie : (1)
il n'est pas rare, dans ce tems là, de voir qualifier che-
valiers des deux ordres du roi, de grands personnages,
qui ne l'étaient en effet que du premier ; ainsi que l'a
déjà remarqué sur ledit sénéchal de Touchebœuf , le
savant auteur de la généalogie de la maison de Beau-
mont. — P. 219, /. 3i, efface^ Rampous, et mettes en
note : Ramps était un château de la maison de l'Olmie,
situé sur la route de Cahors à Montauban. P. 221,
/. 21, au lieu de "la Caraulie, lise$ : la Carolie. —
P. 229. /. 6, après 1726, ajout ef : est décédé au châ-
teau de Montsec, le 26 mars 18 18, dans la 92e année
de son âge. — Même p., I. 12 et suivantes, au lieu de
Gion, Yolie, Loubignac Bossignac, Coquudon lise\
Giou, Yolet, Loubejac , Bassignac , Coquudou. — P.
232, /. 9, au lieu d'Olivier de Veyrart, lise\ : de Vayrac,
et ajoute^ en note : (1) de Vayrac, maison ancienne,
qu'on croit éteinte, établie dans la paroisse de ce nom,
près Souilhac. — P. i2>g , après le n° 6 ajoute^ : 7.0
Louise de Beaumond de Pierre-Taillade, mariée le 29
juillet 072, à noble Jean de Félines, seigneur de la
Renaudie, en Limousin. — P. 249, /. 2, au lieu de
Besson, lise^: de Bessou. — P. 25 1, /. i3, au lieu de
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 49j
lieutenant, lise\ : sous-lieutenant. — P. 255, /. 6 de la
note, au lieu de Sernac, lise\ : le Desernac, — P. 256,
/. 22 de la note : au lieu de la Dugnie, lise\ : de la Du-
guie, et ajoute^ de suite : fille unique et héritière de feu
messire Antoine de la Duguie, ou Duguye, chevalier
seigneur de la Salle- Péri go rd , et de la Roche - Saint-
Christophe, et de noble Marguerite des Martres. —
Même p. I. zy, au lieu de Parjas, liseç : Pangeas. — P.
259, /. i3, efface-{ 1763, et mette\ : né le 21 septembre
1754. — Même p., I. 36, après 23 1, ajoute^ : et page
53, pour les exemplaires tirés à part.
de LOSTANGES, tome XIV, page 265, à la fin de
la note sur la maison de la Brande, ajoute^ ce qui suit :
Hélie de La Brande, chevalier, étant à Bigaroque , et
agissant au nom d'Aimery, vicomte de Rochechouart,
qui gérait alors au même lieu, les affaires de l'arche-
vêque de Bordeaux, scella de son sceau une transaction
passée, au mois de février i279(v. st.) entre Raimond
et Hélie du Suquet, frères, et Pierre et Grimoard de
Limeuil , damoiseaux; et fut au nombre des seigneurs
qui se rendirent garants des conventions matrimoniales
d'Aimery, vicomte de Rochechouart, avec Germasie,
sœur de Renaud de Pons, seigneur de Bergerac, le
mardi après la fête de l'exaltation de Sainte Croix, 1298.
P. 278, /. 2. Après 1466, ajoute^ : Le roi Charles VII
lui accorda des lettres, datées de Toulouse, le 12 août
1451, enregistrées en la cour royale de la sénéchausée
de Périgord, le lundi 1 1 octobre de la même annce.
par lesquelles il le prit sous sa protection et sauvegarde.
lui, Ja dame son épouse, sa famille, ses biens, droits
et possessions [original en parchemin).
P. 293, /. 3o. Après ces mots, baron de Courrières,
de Gazelles, etc., ajoute^ en note (2) : Arnaud-Louis de
Cadrieu avait deux frères, i.° N... de Cadrieu, lieute-
nant-général des armées du roi, commandeur de Tordre
de Saint-Louis, gouverneur de Longwi et du Château-
Trompette de Bordeaux, mort sans être marié. 2.0 N...
de Cadrieu, colonel du régiment de Toulouse, infan-
terie, épousa N... de La Roque-Sénezergues , dont il
eut :
Arnaud-Jean- Louis, comte de Cadrieu et de Puical-
XVII. 3a
498 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
vari, baron de Calmont, seigneur de Morel et les Cabanes,
fut premier page de la grande écurie [de Louis XIV,
et en sortit capitaine de cavalerie. Son père ayant quitté
le service par mécontentement, exigea qu'il le quittât
aussi. Il fut depuis lieutenant des maréchaux de France.
C'est lui qui est auteur du Catéchisme et de la Vie des
Pages en vers, si connus de tous ceux qui l'ont été après
lui. Il avait épousé N... de la Roque-Sénezergues , sa
cousine germaine, héritière de la maison de ce nom,
dont il eut quatre filles, i.° Marie-Anne Foi de Cadrieu,
mariée à Arnaud - Jean Louis, comte de Guiscard - La-
bourlie ; 2.0 Marie - Josephe - Charlotte de Cadrieu ,
épouse de messire Armand - Augustin de Raffin ; 3°.
Marie-Louise de Cadrieu épousa, en 1754, Jean - Joseph,
seigneur de Mirandol ; 4.0 et Marie - Françoise de Ca-
drieu prit alliance avec Raimond - Joseph de Goudin ,
seigneur de la Roussie.
Même page, l. 34. Après Isabeau de Lostanges, ajoute^ :
de Saint-Alvère, mariée le 7 juillet 1722, avec Jean de
Lafon - marquis de Reilhac, fils de Charles, Joseph de
Lafon, marquis de Saint- Projet, et décédée en 1773.
P. 275, /. 8. Après ce mot est mort, ajoute^ : le 29 no-
vembre 1777.' — Ibid. ligne suivante, lise\ : Après avoir
nommé par son testament dj 24 du même mois. Même
page, lig. 11, lise\ : 3.° Charles- Louis, abbé de Lostanges.
.... est mort en 1807.
P. 296, /. 11. Après ces mots, contrôleur - général des
finances, ajoute^ : Elle est décédée à Saint - Germain - en-
Laye, le 12 mars 1820, dans la 83e année de son âge.
Même page, /. 1 5, rétablisse^ ainsi l'article de M. le comte
de Lostanges : 20. Christophe- Louis- Arnaud, comte de
Lostanges, lieutenant - général des armées du roi, et
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
né à Versailles en 1756, entra au service à l'âge de dix-
huit ans, lieutenant au régiment de..., fut fait capitaine
au régiment de Belsunce, dragons en 1782; ensuite co-
lonel en second du régiment d'Enghien, et chevalier de
Saint- Louis en 1790. Il émigra avec sa femme et sa
fille, au mois d'août 1791, et arriva à Tournay, où
toute sa famille se trouva réunie dans les premiers jours
de septembre. Avec l'agrément de LL. AA. RR. mon-
sieur et monseigneur comte d'Artois, il fut nommé par
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 49y
la noblesse du Périgord, commandant de la compagnie
du Perigord, à la tète de laquelle il fit la campagne de
1792, dans l'armée des princes. Après cette désastreuse
campagne, il se retira avec sa famille jusqu'en 1794,
que le comte de Waldstein ayant obtenu du gouverne-
ment anglais, de lever, comme colonel-propriétaire,
un corps à la solde de l'Angleterre, sollicita pour que
le comte de Lostanges, qui désirait vivement d'être em-
ployé, fût nommé colonel de ce régiment, ce qui lui
fut accordé. M. le comte de la Ferronnays et M. le che-
valier de Beaumont in furent nommés capitaines, et
M. l'abbé de Lostanges (nommé depuis à l'évêché de
Périgueux) fut choisi pour en être l'aumônier. Ce fut
à Pyrmont et avec la permission de S. A. S. le prince
régnant de Waldeck , que se fit la formation de ce ré-
giment, lequel ayant été porté ensuite à peu près au
complet, il vint, en 1797, un ordre du gouvernement
anglais, pour le conduire à Cuxhaven, où le comte de
Lostanges s'embarqua pour l'Angleterre ; de là il fut en-
voyé à l'ile de Whigt, où il resta quelque tems. Puis il
reçut l'ordre de partir pour la Martinique, où, après
deux ans de séjour, son régiment ayant été licencié, il
quitta cette ile avec ses officiers, et revint à Londres,
où il fut fait maréchal-de-camp. Il rentra en France en
1800, avec sa femme et sa fille; et à l'époque si heu-
reuse du retour du Roi en 18 14, il fut fait lieutenant
des gardes-du-corps , dans la compagnie de Wagram.
En 181 5, au second retour du Roi, les compagnies de
Wagram et de Raguse ayant été supprimées, il fut fait
lieutenant-général en retraite. Il avait épousé, au mois
de juin 1789, demoiselle Marguerite-Françoise-de-
Paule et de Rouvrai, fille de N..., marquis de Rouvrai,
maréchal des camps et armées du Roi, et chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, mort à Saint-
Domingue, en 1792, en défendant la colonie au service
du Roi ; son contrat de mariage fut passé en présence et
de l'agrément de LL. MM. le roi, la reine et de la fa-
mille royale; et madame la comtesse de Lostanges, fut
présentée huit jours après son mariage, par madame la
marquise de la Rochelambert. De ce mariage est issue
une fille unique.
P. 297, /.19. Rétablisse^ ainsi le iy* degré: XVII.
Henri, marquis de Lostanges-Saint-Alvère. etc., jusqu'à
50o ADDITIONS ET CORRECTIONS.
ces mots inclusivement : Fait maréchal des camps et
armées du roi, à Londres. Ajoute^ de suite : Né à Ver-
sailles en 1755, fut tenu sur les fonts de baptême par
Monseigneur le Dauphin, fils de Louis XV, et Madame
Adélaïde de France : entra au service à l'âge de dix-
huit ans, lieutenant au régiment de Royal- Piémont; fut
fait capitaine à celui de Royal-Cravates, en 1778;
mestre-de-camp en second du régiment de Durfort dra-
gons, en 1780; colonel-commandant du régiment de
Royal-Picardie cavalerie, en 1787; et chevalier de Saint-
Louis, la même année. Il émigra le 8 septembre 1 791 ,
avec sa femme et ses trois enfants; se rendit d'abord à
Tournay, et delà à Namur, où les officiers de son
régiment, auxquels il avait donné rendez-vous, vinrent
le rejoindre. Ce fut dans cette ville qu'il forma cette
belle compagnie, connue sous le nom de Royal-Picardie,
à la tête de laquelle il fit la campagne de 1792, dans
l'armée des princes. La malheureuse issue de cette cam-
pagne le força, malgré lui, à se condamner au repos, et
à aller rejoindre sa famille, alors retirée à Dusseldorf,
avec une foule de compagnons d'infortune. Mais, en
1794, ayant appris que l'Angleterre levait plusieurs
corps d'émigrés, il écrivit à S. A. R. Monseigneur comte
d'Artois, pour solliciter ses bontés, afin d'êcre placé
dans un de ces corps. S. A. R. ayant agréé sa demande,
chargea le baron de Roll de le lui faire savoir; en consé-
quence, ce dernier lui écrivit la lettre suivante: « Hamm,
« le 26 juin 1794, Monseigneur comte d'Artois m'or-
« donne, M. le Marquis, d'avoir l'honneur de vous pré-
« venir qu'ayant désiré vous donner une preuve parti-
« culière de sa bienveillance, a cru devoir vous recom-
« mander à M. le duc de Mortemart, colonel d'un des
« corps d'émigrés, levés par l'Angleterre. Il sera bien,
« M. le Marquis, que vous adressiez sans délai à M. le
« duc de Mortemart, l'état de vos services, afin qu'il
« puisse vous comprendre dans le travail dont il s'oc-
« cupe pour la formation de son régiment, et qu'il soit
« à portée de vous faire passer ensuite les ordres qu'il
« jugera à propos de vous donner. J'ai l'honneur d'être,
a etc. Signé le baron de Roll.»
Après avoir reçu cette lettre, le marquis de Losttnga
écrivit au duc de Mortemart, qui lui répondit pour lui
annoncer sa nomination comme capitaine dans son ré-
ADDITIONS ET CORRECTIONS 501
giment. Le 27 octobre 1794, il se rendit à Dentikum,
comté de Zutphen, où était M. de Mortemart, dont il
reçut les instructions pour venir le rejoindre à Blom-
berg, comté de la Lippe. Le marquis de Lostanges vint
retrouver sa famille à Cologne, d'où il la conduisit chez
S. A. S. le prince régnant de Waldeck qui, à Bruxelles,
lui avait offert généreusement un asyle dans sa résidence
d'Arolsen, où cette famille passa six heureuses années
chez ce noble et bienfaisant souverain, l'appui constant
des émigrés, qui, dans leur infortune, ne cessèrent de
trouver en lui un protecteur; aussi la conduite de ce
loyal prince fut-elle admirée généralement. La recon-
naissance de la famille de Lostanges rendait nécessaire
ce récit succinct sur l'hospitalité soit à Pyrmont, soit à
Arolsen, que lui avait accordé, ainsi qu'à plusieurs
émigrés, le prince de Waldeck, dont le dévoûment à
la cause du Roi était tel qu'il eût bien partagé le bon-
heur de la France au retour du Roi en 18 14, si une
longue maladie ne l'eût enlevé à sa famille et à ses sujets
désolés, au mois de septembre 1812 (1).
(1) Au mois de juin 1793, époque où la famille de Lostanges
jouissait en paix de l'asyle que le prince de Waldeck lui avait
donné à Arolsen, toujours occupé du soin de lui être utile, ce
prince écrivit au roi de Prusse, pour la recommander aux
bontés et à l'intérêt de S. M. Voici la réponse que fit le roi de
Prusse : « De Postdam, le 20 juillet 1795. Monsieur mon Cousin,
» j'estime beaucoup la respectable famille de Lostanges, que
■ j'appris à connaître à Coblentz. Mais l'intérêt dont V. A. S.
• l'honore, lui donne de nouveaux titres au mien ; et je serai
» charmé de pouvoir faire quelque chose pour elle. Je tâche-
» rai de trouver un bénéfice qui convienne à celui des jeunes
■ Lostanges qui s'est voué à l'état ecclésiastique ; et aussitôt
» que mon département m'aura fait quelque proposition ten-
» dante à remplir son vœu. Ll en sera incessamment instruit.
» J'aurai le double plaisir d'offrir une ressource à un homme
» malheureux, sans avoir mérité de l'être, et de vous avoir
• obligé. Monsieur, comme je me féliciterai toujours de le
• pouvoir, étant avec beaucoup d'estime et d'amitié, de V.
» A. S. le bon cousin, signé Frédéric Guillaume. »
Par suite de cet intérêt de S. M. prussienne, M. l'abbé de
Lostanges fut nommé chanoine de Wraklaw ; le chevalier de
502 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Le marquis de Lostanges rejoignit le régiment de
Mortemart à Blomberg, ou il passa une partie de l'année
1795; il en partit ensuite pour se rendre à Harbourg;
s'embarqua au mois d'octobre, à Stade, pour l'Angle-
terre, et était, le 23 décembre de la même année 1795,
à bord des bâtiments de transport dans la rade d'Yar-
mouth. Il fut conduit ensuite à Jersey, Guernesey ;
enfin à Falmouth, d'où le régiment fit voile pour le
Portugal, et arriva au fort Saint-Julien, à l'embou-
chure du Tage, le 20 février 1797. Ce fut cette même
année, que le marquis de Lostanges reçut son brevet de
maréchal-de-camp. Le régiment fut successivement à
Lisbonne, à Cintra, à Belhem, au fort Saint-Julien,
pendant son séjour en Portugal. En 1 802, il eut ordre
de revenir en Angleterre, s'embarqua le 24 juin, et ar-
riva en vue de Portsmouth le 14 juillet suivant ; le 2 août,
il débarqua à Hill - sous - Barrack, près Portsmouth ; et
le 17, il fut licencié. Le marquis de Lostanges se rendit
à Londres, où, peu d'années après, il fut attaqué d'une
Lostanges et le comte de La Ferronnays furent faits chambel-
lans du roi.
Au surplus, le nom de Lostanges était déjà connu, en
Prusse, d'une manière très-avantageuse. On sait, par tradi-
tion, que lors de la révocation de l'édit de Nantes, un comte
de Lostanges quitta la France, et alla s'établir en Prusse, où
il entra au service, et devint colonel d'un régiment de cuiras-
siers, qui prit le nom de Lostanges, et ensuite celui de Biren,
son nouveau colonel. Le comte de Lostanges épousa la veuve
du baron de Trenck, père du fameux Trenck, détenu à
Magdebourg, par ordre de Frédéric le Grand. Cette dame
était fille du président de la cour suprême de Kcenisberg; et
mourut au mois de mars 1754. A l'appui de ce qui vient
d'être dit, on peut ajouter, qu'au mois de juillet 1792, la mar-
quise de Lostanges, douairière, vint avec ses filles, et son
fils l'abbé de Lostanges, à Coblentz, faire sa cour aux princes
et à l'électeur. Le roi de Prusse y arriva ; toute la noblesse
française qui se trouvait à Coblentz, fut présentée à S. M.,
par S. A. l'Electeur. Lorsque madame de Lostanges fut
nommée par ce prince, le roi reprit avec bonté, qu'il con-
naissait bien ce nom, puisqu'un comte de Lostanges avait
servi dans ses troupes, comme colonel d'un régiment de
cuirassiers, appelé Lostanges. et depuis Biren.
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 5o3
maladie longue et douloureuse, à laquelle il succomba,
le 7 juin 1807, après avoir rempli avec une grande édi-
fication tous ses devoirs de chrétien. On peut dire qu'il
mourut en véritable preux, aussi hdèle à Dieu qua son
roi, laissant sa famille inconsolable de sa perte. Il avait
épousé par contrat passé le 26 avril 1785, en présence
et de l'agrément de LL. MM. le roi Louis XVI, la reine
Marie-Antoinette . LL. AA. RR. Monsieur , Madame ,
Monseigneur comte d'Artois, et Madame comtesse d'Ar-
tois, Monseigneur le duc d'Angouléme, Monseigneur le
duc de Berry, Madame Elisabeth, Mesdames Adélaïde et
Victoire , des princes et princesses du sang , très-haute .
etc. Madame la marquise de Lostanges fut présentée à
LL. MM. et à la famille royale, à Versailles, huit jours
après son mariage, par madame la marquise de Los-
tanges, douairière ; puis à Paris, à LL. AA. SS. les
princes et princesses du sang.
P. 297, dernière ligne ; et p. 298, /. 5, les articles des
deux fils de M. marquis de Lostanges, doivent être
rapportés de la manière suivante:
i.° Arnaud - Joseph - Henri - Armand, marquis de
Lostanges -Sa int-Alvère, chef de bataillon com-
mandant la deuxième compagnie des grenadiers
du sixième régiment de la garde royale , et che-
valier de l'ordre royal de la Légion d'honneur,
né à Paris, le 22 novembre 1787, fut inscrit en
1788, comme cavalier, dans le régiment de
Royal - Picardie, cavalerie, dont son père était
colonel - commandant ; émigré, le 8 septembre
1 791, avec ses pères et mère et toute sa famille,
il fut inscrit , au mois de juin 1794 , comme
enfant du corps, dans le régiment de Mortemart,
où son père était capitaine. Madame la marquise
de Lostanges, étant rentrée en France, avec M. le
marquis du Luc, son père et ses enfants, le 4 mai
1801, ses fils embrassèrent la carrière des armes
qu'ils ont suivie avec gloire et distinction ; l'aîné
débuta, le 22 mars 1804, en qualité d'aspirant
de la marine, à Boulogne-sur-Mer ; et au mois
de juillet de la même année, il entra comme
simple fusilier, dans le quatrième régiment de
ligne; reçu élève à l'école militaire de Fontaine-
D04
ADDITIONS ET CORRECTIONS.
bleau, au mois de décembre 1804, il fut nommé
sous-lieutenant au quatre-vingt-seizième régiment
de ligne , le i5 décembre 1806, fit les cam-
pagnes de 1806 et 1807, en Prusse et en Pologne ;
fut blessé d'une balle à la tête, le 26 février 1807,
à la prisé de Braumberg, et d'un coup de biscayen
à l'épaule gauche, le 14 juin de la même année,
à la bataille de Friedland; fit les campagnes de
1808, 1809, 18 10 et 181 1, en Espagne; fut
blessé de nouveau, d'un coup de feu à la jambe
gauche, à la bataille de Talaveyra, le 28 juillet
1809; passa à la lieutenance du quatre-vingt-sei-
zième régiment de ligne, le 4 mars 18 10; fut
nommé lieutenant en second au premier régi-
ment des chasseurs à pied de la vieille garde, le
24 juin 181 1 , et reçut la croix de la Légion
d'honneur, le 5 juin 181 2, à Thorn; enfin, il
fut nommé capitaine au huitième régiment des
tirailleurs de la jeune garde, par décret du 8 avril
1 8 1 3, et premier capitaine.
A l'époque de la première rentrée du roi, en
18 14, il sollicita une lieutenance dans le régiment
des Gardes-Françaises, qu'il était alors question
de former, et présenta, en conséquence, un
mémoire, que S. A. S. monseigneur le prince
de Condé voulut bien apostiller ainsi qu'il suit :
« les services du marquis de Lostanges et ses
» blessures, son nom, les services de ses parents ,
» paraissant lui donner des titres mérités aux
» bontés du roi, je recommande, avec le plus
» vif intérêt, la demande que fait cet officier,
» d'une lieutenance dans le régiment des Gardes-
» Françaises. Palais Bourbon, le 12 juillet 18 14.
» Signé Louis-Joseph de Bourbon. » Ce corps
n'ayant point été levé, et les frais indispensables
des différents corps à cheval de la maison du
roi trop dispendieux pour la position du marquis,
de Lostanges, ne lui permirent pas d'y entrer;
et il partit, avec sa mère, pour le Périgord.
A l'époque désastreuse du retour de l'usurpateur,
au mois de mars i8i5, il se rendit à Bordeaux,
pour assurer de son entier dévouement S. A. R.
Madame, duchesse d'Angoulême, qui le reçut
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 505
avec bonté, et daigna le charger d'une mission
particulière pour le département de la Dordogne.
laquelle, par suite des événements déplorables
des cent jours, ne put avoir lieu ; il fut compris
dans la levée des rovalistes, qui se fit à cette
époque dans le département , et qui, par les
mêmes fatales circonstances , resta sans effet.
Enfin, au mois de juillet 18 1 5, à l'heureuse
rentrée du roi, il partit pour Paris, afin de sol-
liciter d'être placé, ainsi que son frère, dans la
garde royale à pied ; il eut l'honneur de faire sa
cour à S. A R. Madame, duchesse d'Angouléme :
celte princesse, voulant bien se rappeler de l'avoir
vu à Bordeaux , et la mission particulière dont
elle l'avait honore pour le département, connais-
sant aussi son irréprochable conduite et celle
de son trère. pendant les cent jours, daigna
apostiller son mémoire, et l'assurer de sa protec-
tion pour tous deux; par suite de cette auguste
recommandation, il ne tarda pas d'obtenir d'être
placé capitaine de grenadiers dans le sixième régi-
ment de la garde royale ; et pour son frère, de
l'être dans le quatrième régiment de la même
garde royale ;
.° Charles - Louis - Arthur, chevalier de Lostanges-
Saint - Alvère , chef de bataillon commandant
de la troisième compagnie des grenadiers du
quatrième régiment de la garde royale, chevalier
de Malte et de l'ordre royal de la Légion d'hon-
neur, né à Versailles, le 2 5 septembre 1789;
reçu chevalier de Malte peu de jours après sa
naissance; fut inscrit, en 1790, comme cavalier
dans le régiment de Royal- Picardie, dont son
père était colonel-commandant. Emigré avec ses
parents, le 8 septembre 1791 , il fut inscrit ,
comme enfant du corps, au mois de juin 1794,
dans le régiment de Mortemart, où, comme il
a été dit, son père était capitaine ; il rentra en
France avec sa mère, le 4 mai 1801. Trois ans
après, et le 22 mars 1804, il entra au service,
en qualité d'aspirant de la marine, à Boulogne-
sur - Mer. Elève à l'école militaire de Fontaine-
bleau, au mois de septembre i8o5, il fut nommé
5o6 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
sous-lieutenant dans la troisième légion de Ren-
nes, le Ier juin 1807 ; fit les campagnes de 1807
et 1808, en Espagne, sous les ordres du général
comte Dupont ; fut fait prisonnier au combat de
Baylen, dans la Sierra - Moréna, au mois de juillet
1809 , et conduit successivement à Xérès, à
San-Lucar, à Rota, puis sur les pontons devant
Cadix ; de là, transporté dans l'île de Cabrera,
puis à Palma, île Majorque, où il reçut un coup
de poignard dans la joue gauche ; conduit de
nouveau à Cabrera, il fut envoyé de là, encore
une fois , à bord des pontons devant Cadix.
Embarqué, au mois de septembre 1809, Pour
Portsmouth, il y resta deux mois, à bord des
pontons ; fut envoyé de là à Pèebles , en Ecosse,
puis à Dumfries, où ayant obtenu son échange, il
débarqua à Morlaix, le 26 décembre 18 12. Nommé
lieutenant de grenadiers dans le quatrième régi-
ment d'infanterie de ligne, le 25 mars i8i3, il
rejoignit, au mois d'avril suivant, ce régiment
à Nancy , avec lequel il partit pour le corps
d'armée, dont ce régiment faisait partie; entra,
au mois d'octobre de cette année, à Magdebourg,
avec le troisième bataillon dudit régiment, dont
il fut nommé capitaine le 9 novembre suivant.
Arrivé à Metz, le 29 juin 18 14, avec ce même
bataillon, le régiment prit alors le nom de ré-
giment de Monsieur. Il reçut ainsi que son frère
aîné, le i5 octobre de la même année, le brevet
de la décoration du lys, par M. le duc d'Aumont,
premier gentilhomme de la chambre de S. M.
Louis XVIII ; et la croix de l'ordre royal de la
Légion d'honneur , par ordonnance du roi ,
datée du château des Tuileries, le 17 mars 181 5.
A la première rentrée du roi , il sollicita au
mois d'août 18 14, d'être placé comme lieute-
nant dans les gardes-françaises ; mais ce corps
n'ayant pas été levé, et les frais trop dispen-
dieux, pour sa position, des différents corps à
cheval de la maison du roi, ne lui permettant
pas d'y entrer, il partit, avec sa mère, pour le
Périgord, au mois d'octobre 1814; et au mois
de mars 181 5, d'après les ordres du roi, qui
ADDITIONS ET CORRECTION^ 3o7
enjoignaient à tous les officiers à demi-solde, de
rejoindre le dépôt de leur régiment, il partit de
Perigueux, pour se rendre à Versailles, où était
celui du régiment de Monsieur; mais, en arrivant
à Paris, il trouva un bien cruel changement, le
roi en était parti, et l'usurpateur y arriva le soir
même de ce jour. Bien résolu de ne pas servir,
le chevalier de Lostanges revint à Perigueux , où
il fut compris dans la levée de royalistes, qui eut
lieu alors dans le département de la Dordogne,
et que les circonstances fatales dans lesquelles
était la France à cette cruelle époque , rendirent
inutile. Sa conduite, pendant les cent jours , fut
irréprochable, comme celle de son frère; en
conséquence, après l'heureuse seconde rentrée
du roi, il fut fait capitaine de grenadiers au
quatrième régiment de la garde royale, au mois
d'octobre i8i5, d'après l'auguste recommanda-
tion de S. A. R. Madame, duchesse d'Angouléme.
P. 3o3, branche de Lostanges- Beduer, 1. 17, réta-
blisse^ ainsi la liste des en/ans de Hugues de Lostanges :
i.° Jean- François-Louis de Lostanges-de-Felzins ,
chanoine de Sainte-Opportune, à Paris, né le
6 février 1741;
2.0 Jean-François-Joseph, dont l'article suit;
3.° Jean-Louis, vicomte de Lostanges- Beduer , né
le 5 février 1752, a épousé demoiselle N... de
Turenne, dont il n'a pas eu d'enfants;
4.0 François-Hugues, abbé, de Lostanges, vicaire-
général de Saint-Omer, né le 21 juin 1753 ;
5.° Ursule de Lostanges, née le 22 septembre 1748.
élevée à Saint-Cyr, et prieure de Lissac.
P. 304, 1, 4, après ces mots : de ce mariage sont issus :
efface^ tout ce qui suit jusqu'à la branche des seigneurs de
Paillé, et substitue^ à la place le degré suivant : de ce ma-
riage est issu un fils unique.
XVIII. Bernard -Charles - Louis- Victor , marquis de
Lostanges-Beduer est mort à Paris en 1812, veuf d'Ay-
mardine de Nicolaï, décédée au château de Beduer en
1 808, qu'il avait épousé par contrat du
et dont il a eu les enfants qui suivent :
5o8 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
i .° Raoul, marquis de Lostanges - Beduer , entré
garde-du-corps du Roi, dans la compagnie de
Noailles, en 1 8 1 8 ;
2.0 Gaston de Lostanges-Beduer, placé en 1817 à
l'école royale et militaire de Saint-Cyr ;
3.° Reinette de Lostanges, née au château de Be-
duer en 1807, et morte à l'âge de 2 ans ;
4.0 N... de Lostanges, mariée à N..., comte de Beyne,
décédée à Figeac en 18 18.
P. 3o6, 1. 18, au lieu de Jeanne de Cestes de la Ca-
prenède, lise? : Jeanne de Costes de la Calprenède.
CHAMPAGNE, t. XIV, p. 385, /. 10, après Jeanne,
dame de la Chapelle-Rainsouin, ajoute? en note ce qui
suit : Jeanne de la Chapelle avait deux sœurs, dont l'une
nommée Sébastienne, fut mariée deux fois, i.° le i3 no-
vembre 1 5 19, à Jean III, seigneur de la Rocheaymon,
Mainsat, Saunât, etc., grand prévôt de l'hôtel, cheva-
lier de l'ordre, etc. , chambellan du roi François Ier,
lequel fut tué à la bataille de Pavie; 2.0 le 12 juillet 1544,
à Jacques de la Rocheaymon, seigneur en partie de Saint-
Maixent, dans la Marche, de Jumilhac en Périgord, etc.,
frère puîné d'Antoine de la Rocheaymon, seigneur en
partie de Saint-Maixent, de Prémilhac, etc. L'autre sœur
de Jeanne de la Chapelle, fut mariée à Jean de Ta-
vannes, oncle maternel de Gaspard de Saulx, qui fut le
premier qui porta le nom de Tavannes par substitution,
et fut maréchal de France.
de MIRANDOL, tome XIV, p. 445, 1. 27, à l'ar-
ticle de Bernard-Ysarn de Mirandol, ajoute?: Bernard de
Mirandol et Pierre son fils firent, dans le XIIe siècle,
donation à l'abbaye de Condom, de l'église de Saint-
Médard et de toutes ses dépendances (cum omnibus ad
eam pertinentibus) : les témoins de cette donation furent
Vital de Saralle, Donat et Guillaume d'Arrigapel, et
leur père , Durand Agult et plusieurs autres. (Spicil.
de D. Luc d'Achery, tom...fol. Sg\.)
P. 446, 1. 7, au lieu de Guillen et Jacques de Mi-
randol, ses frères, lise-{ : avec ses frères Guillem et Hu-
çues de Mirandol.
Même p., 1. 10, après Catherine Faure, ajoute? en
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 509
note : (i) la famille de Faure était très-ancienne à Mar-
tel, dans la vicomte de Turenne. Nous lisons dans la
chronique de Geoffroi du Vigeois {Labbe, bibl. mss.
t. II, fol. 337): « Anno 11 83, obiit rex [Angliœ Hen-
» ricus) apud Martellum, in dotno Stephani cognotnine
» Fabri ; pressente Bertrando, episcopo de Agenno, etc. »
Même page, l. i3, après Pierre de Mirandol, ajoute^
de suite : et de Faure.
Même page l. 34, on a commis une erreur, en fai-
sant deux générations de François de Mirandol et de
Faure, qui rendit hommage avec son frère Guillaume,
au vicomte de Turenne, pour le moulin de Capreix ou
Cacreys, en 1459; il est le même qui en rendit deux
au même seigneur, pour d'autres fiefs en 1490 et i5oo.
11 est démontré par plusieurs documents , entr'autres
par un ancien répertoire des titres de cette famille, dans
lequel est cité le testament de Guillaume de Mirandol,
en 1480, que ce dernier était fils cadet de Guérin,
marié en 1425, à Raimonde de Lauseral ; et que Fran-
çois était l'aîné ; Guillem ou Guillaume fut père d'E-
tienne. François, oncle de ce dernier, vieux et n'espé-
rant pas sans doute avoir d'enfants, lui fit, en 1425,
donation de tous ses biens en faveur de son mariage.
Ainsi, la filiation suivie de cette maison peut re-
monter à Raimond de Mirandol, rappelé par Maynard,
son fils, dans un acte de donation de l'an 1290. Indé-
pendamment des contrats de mariage et testaments,
cette filiation est prouvée depuis 1 335, tant par la pos-
session du château de Mirandol, que par le nom de
Faure , que les aînés ont toujours joint , depuis cette
époque, à celui de Mirandol, d'après la substitution
stipulée au contrat de mariage de Guérin de Mirandol,
11e du nom, et qui n'a jamais été porté par les cadets.
P. 45o, /. 18, après Jean -Guy de Mirandol, seigneur
du Cusoul, ajoute^ : 4.0 Jean - François de Mirandol,
d'abord capitaine au régiment de Picardie, puis lieute-
nant-colonel, gouverneur de Messine en Sicile, pendant
la guerre de la succession ; 5.° Anne de Mirandol, etc.
P. 45i, /. 1, enfants du 2e lit de Joseph de Mi-
randol, lise$ : i.° François - Joseph de Mirandol, officier
au régiment de Bigorre, se distingua au siège d'Egra en
5I0 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Bohême, en 1742 ; et mourut la même année, à celui
de Prague.
Même page, l. i5, au degré de Jean-Joseph de Mi-
randol, après Peyrusel, etc. , ajoute^ : fut pourvu d'une
compagnie de cavalerie, au régiment de Conti, en 1742 ;
mais l'état de son père, veuf, et tombé en paralysie, et
la nécessité de servir de tuteur à ses nombreuses sœurs,
toutes en bas âge, l'obligèrent de renoncer au service.
P. 452, /. 9, après Joseph - Nicolas -Gustave de Mi-
randol, lise\ : t2.° Joseph -Edouard de Mirandol ; 3.°
Marie- Henriette de Mirandol.
Même page, Lu, rétablisse^ ainsi le blason des armes :
d'argent à l'aigle de sable, becquée et griffée de gueules.
dePUISAYE, t. XVI, p. 124, /. 4. Puisacensi; lisez :
Puiscentii. Ibid. I. 6, Puisatio ; lise\: de Puisatio. P. 12 5,
aliam Rogerium : duxit, etc. ; lisez : aliam Rogerius duxit.
L. 17, Adelaine ; lisez: Adelaim. P. 126,/. 14; la sur-
face ; lise^: sa surface. P. 127, /. 3, Meurs lise\ : Mantes.
L. 9, frères: lise\-, frère. L. 18, le comté ; liseç : ce
comté. L. 19, le sire de Coucy ; lise\ : Thomas de
Marie, sire de Coucy. L. 22, Faîne ; lise\ : l'âme. L. 33,
Perche- Zimerais; lise\ : Perche Thimerais. P. 128,
/. 17, devaient; lise\ : venaient. L. 18, sesquatre; lise\
ces quatre. Même ligne, efface^ le mot trois. L. 19, Mes-
nière Buré, Coulimer et Boissey; lisétr: la Mesnière ,
Buré, Coulimer et Boissey. L. 32, découvrit; lise\ dé-
couvrait. P. 129, /. 10, Ongpont; lise\ : Longpont. P.
i3o, /. 3 et i3, Puisacensi; lisez: Puisacensis. L. 18,
canonium ; lisez : canonicum. P. i3i, /. 23, abandonna;
lise\ : abonna. P. i32, /. i3, et p. i33, /. 1, Blavelle ;
lise\ : Blaverte. L. 24 et 25, des meubles; lise^ : meulles.
P. 134, /. i5 servi; lise\ : suivi. L. Maxime: lise\ :
Macinne. P. 1 35, /. 16, à la fin, avant le mot de, mettez
sous la charge. P. 1 36, /. 9, des Feugeret ; lise\ : des
Feugerets.L. 14, du Montrin ; lise\ : du Moulin. L. 22,
Thévar; lise; : Théval. P. i38, /. 28, après le mot Nor-
mandie; ajoute^ : et de Louise - Charlotte- Françoise de
Chambray. Ibid. I. 38, Maxime; lise\ : Macinne. P. 139,
après la description des armoiries ; ajoute^ : couronne
ducale. Devise : Deo, Patribus, armis.
TABLE
s ALPHABÉTIQUE
DES MAISONS ET FAMILLES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
A
Papes.
DAbzac 488
Additions et corrections 487
D'AUemans ( de Jaubert ) 386
D Allemans (de Saint-Astier ) 47
D'Antonne (de Saint-Astier 1 58
B
De Barrault (de Jaubert) 405
De Barrés 453
La Bastide (de Jaubert) 4f2
De Belvès et Saint-Avit (de Cugnac 223
De Beyssac (de Vassinhac) 349
De Biron 279
Des Bories (de Saint-Astier) 69
Du Bourdet (de Cugnac) 214
ç
De Caussade (de Cugnaa 204
Chabrol 7 5
De Chamberlhac 147
De Champagne 182— 5o8
De Châteaumorand ( Vqye\ La Bastide )
De Chaton 204
5i2 TABLE
De Coaraze (de Jaubert) 403
De Coignac {Vqye\\si Bastide)
Du Couèdic 463
De Creyssac 64
De Crognac (de Saint-Astier) 1 36
De la Cropte 488
De Cugnac 164 — 487
De Cumoat ( de Jaubert ) 372
De Gunha, ou d'Acunha 244
D
De Dampierre ( de Cugnac ) 226
Dupuy d'Agorac 65
E
De l'Etang ( de Jaubert ) 378
F
De Fanlac 293
De Faubournet-de-Montferrand 276
De Favier 49
De la Faye (de Jaubert) 382
La Fère ( de Cugnac ) 218
De Fonpitou (Jaubert) 390
G
Gardes et Merguil (de Vielcastel) 444
De Giversac (de Cugnac) 179
De Grézignac bo
Des Guillaumanches 489
J
De Jaubert 48 — 352
D'Imecourt (de Vassinhac) 33 1
D'Imonville (de Cugnac) 238
De Joussineau 488
De Jouy ( de Cugnac ) 242
De l'Isle (de Saint-Astier) 12 — 24 — 5o
L
Du Lieudieu ( de Saint-Astier) 1 10
DES MAISONS ET FAMILLES. 5l3
De Losse 120
De Lostanges 497
Le Loup de Bellenave 232
De Lubêrsac 488
M
DeMaleville 435
De Marminhac ( Voye\ Roquecave )
De Mirandol 5o8
De Montagrier de ( Saint- Astier ) i33
De Montancès de (Saint- Astier) 122
De Montardit (de Jaubert) 386
Du Monteil (de Cugnac) 219
Dj Montferrand (Voye^ Faubournet)
De Montplaisir (de Jaubert) 419
De Montréal (de Saint-Astier ) 148
N
De Nantiac (de Jaubert ) 398
P
Du Parc 491
De Pauliac ( de Cugnac ) 220
De Pauly (de Jaubert). . 376
De Peyrille (de Cugnac) 195
De Peyronenc i56
De Pontbriant 157
De Puisaye 5 10
R
De Rassiols (de Jaubert) 405
De Rely 247
De la Roche-Jaubert (de Jaubert) 370
De Rochemore 493
De Romanet 45o
De Roquecave (de Vielcastel) 445
S
De Saint-Astier 1
De Saint-Christophe (de Jaubert) 404
De Saint-Gelais 393
XVII. 33
5l4 TABLE DES MAISONS ET FAMILLES.
De Saint-Germain (de Saint- Astier). ...... 1 35
De Saint-Orse (de Faubournet) 292
De Saint-Séverin et Saint-Gelais (de Jaubert). . . . 391
La Salle et Mensignac (de Faubournet) 288
De Salviac 426
De Sauveterre (de Saint-Astier) 119
De Souillac 3o6
T
De Taillefer. 492
De Touchebœuf. . 494
De Tourondel, ou de Lille (de Cugnac) 201
De Trigonan (de Cugnac) 199
V
Des Vallons ( de Jaubert ) 402
De Vassinhac 3o8
De Veuilly (de Cugnac) 243
De Vielcastel 421
De Vigier de Caussade 212
De Villeneuve de Trans, etc 2o3
La Volp d'Agonac 159
DeWiltz 344
FIN DE LA TABLE.
CHATILLON-SUR-SEINE. — IMPRIMERIE E. CORNILLAC.
LIBRAIRIE BACHELIN-DEFLORENNE
CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION
NOBILIAIRE UNIVERSEL DE FRANCE
On ne peut souscrire au Nobiliaire universel de Saint-Allais
qu'à la condition de s'engager pour l'ouvrage complet.
Il paraîtra un demi-volume vers le ier et le i5 de chaque mois.
Les souscripteurs ne payeront qu'après réception de chaque
demi-volume le prix de 5 francs afférent à ce demi-volume, qui
devra nous être envoyé en un mandat sur la poste.
Les souscripteurs qui voudront payer d'avance le montant de
l'ouvrage complet, qui sera publié en un an, auront droit à un es-
compte de 10 pour ioo.
Ils n'auront donc qu'à nous adresser en un mandat, ou autre
valeur sur Paris, la somme de 180 francs.
VALEUR DE L'OUVRAGE
Voici déjà bien longtemps que le Nobiliaire universel de Saint-
Allais, complet, est devenu introuvable. Le se_:l exemplaire qui,
depuis plusieurs années, ait passé en vente publique, est celui de
la bibliothèque du comte de Lambilly qui a été vendu, en mars
1872, tout près de 1,000 francs.
Notre nouvelle édition fac-similé et mieux exécutée que l'an-
cienne sera donc infiniment moins coûteuse et pourra être ac-
quise par tout le monde, ce qui ne peut avoir lieu en ce moment.
AVANTAGE OFFERT AUX SOUSCRIPTEURS NOBLES
Pour donner une idée de l'importance de l'ouvrage, il suffit de
rappeler qu'il contient les généalogies d'environ 2,5oo familles
vivantes. Les membres directs ou par alliances de ces familles
pourront gratuitement, en 3o lignes dans un ou plusieurs volumes
supplémentaires, comploter leur filiation généalogique jusqu'à ce
jour, ce qui a une grande importance au point de vue de l'usur-
pation des noms.
Ol AT1I.1. ON-SUR-S El NE . — IMPRIMERIE E. COR"
f)
CS Saint-Allais, Nicolas
587 Viton de
S2 Nobiliaire universel de
1872 France
1. 17
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