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l\ Jawwtoji^jiJfjjft'i -j^
Il
MUSÉES NATIONAUX
NOTICE DE LA SCULPTURE ANTIQUE
U OUV r 6.
NOTICE
DE LA
SCULPTURE ANTIOU
DU
MUSEE NATIONA[. DU LOUVRE
AV
W: FROHNER
PREMIER VOLUME
v"^/^^
b(
PARIS,
TYPOGRAPHIE CHARLES DE MOURGUES FRÈRES
Imprimeurs des ^lusévs nationaux
RUE J.-J.-ROUSSEAU, 58.
1878
PREMIERE PARTIE.
SUJETS MYTHOLOGIQUES.
LES DOUZE DIEUX.
I
GRANDE BASE DE TRÉPIED
(appelée autel des douze dieux).
REGISTRE SUPÉRIEUR.
Côté A.
Groupb I. — Zeus (Jupiter) , armé du foudre et vêtu d'un
manteau {himation) qui laisse la poitrine et le bras droit à
découvert, ouvre la marche des immortels. Posé de face, le
roi de l'Olympe a la tète tournée vers son épouse
Héra (Junon), qui s'appuie sur un long sceptre, en rele-
vant, de la main gauche, son voile, signe caractéristique des
femmes mariées. Ce vêtement , attaché au diadème , ne
couvre que l'occiput. Un chiton d'étoffe trés-flne et une
mantille [diploïdion], terminée en deux pointes, complètent
le costume de la déesse.
Groupe ii. — Poséidon (Neptune), vêtu comme son frère
4 LES DOUZE DIEUX.
Zeus, tient le trident. Toute la partie supérieure de son
corps, à partir de Tépaule droite jusqu'à la hanche gauche,
est moderne. La femme sculptée en profil, que l'on voit au-
près du souverain de l'Océan, est
Déméter (Gérés). Elle n'a d'antique que les jambes; le
restaurateur lui a mis un bouquet d'épis dans la main.
C'est avec intention que les deux divinités de la mer et de la
terre ont été rapprochées.
Côté B.
(à droite; imlilia.). (1)
Groupe m. — Apollon est représenté en chiton ortho-
stade (2), habit de fête des joueurs de lyre. On voit le
pleclrum dans sa main droite abaissée ; de la main gauche, il
tenait originairement son instrument à cordes. Par méprise
le restaurateur a donnée cette diviniié la forme d'une femme;
les jambes (moins les pieds) et la main droite seulement sont
antiques.
Artémis (Diane), placée en face de son frère, porte un arc,
que le restaurateur a rallungé d'un tiers ; de la main droite,
elle tirait probablement une flèche de son carquois. Un chiton
et une mantille formaient le costume de la jeune chasseresse.
Le bas de la figure, à partir de la taille, est seul antique.
Groupe iv. — Héphaistos (Vulcain), les tenailles dans sa
main droite abaissée, est couvert d'un manteau. Lui aussi a
été restauré en déesse, tout le buste étant moderne. Sculpté
en profil, il se trouve vis-à-vis de
Athéné (Minerve), qui a la poitrine garantie par une égide
tailladée dans le bas, et la main droite armée d'une lance.
Son ' ouclier est moderne ; mais la plus grande partie de la
(1) Chez les Grecs, le côté droit était de bon augure. /. Grimm,
Geschichte der deutschen Sprache, p. 983. C. Bœtticher, daus l'Indi-
cateur archéologique de Berlin, 1860, p. 67-70.
(2) 'Ev Tig <TX£u^ TràcTYi {Hérodote, I, 24). C'est la stola Pythia,
qui descendait jusqu'aux talons sans être retenue par une ceinture.
— XiTtov ôp^Offxàôio;, ô jiii Cwvvvjievoî {Pollux, 7, 48).
BASE DE TREPIED. S
lance est antique, aussi bien que le pied gauche, la jambe
droite et le sein droit. D'après une légende athénienne,
Vulcain aurait prétendu à la main de Minerve.
Côté C.
Groupe v. — Ares (Mars), nu et imberbe, a le bras gauche
engagé dans les deux poignées (o'xava) d'un bouclier argo-
lique (1); de la main droite il tient sa lance. Le haut de
cette arme, le casque et surtout les lambrequins de la cui-
rasse romaine dont on l'a affublé sont des additions mo-
dernes. Le dieu est tourné vers son épouse
Aphrodite (Vénus), qui lève la main droite comme pour
lui parler. Diadémée, les cheveux noués en corymbes, vêtue
d'un chiton talaire et d'une mantille, elle porte dans la
main gauche la colombe , son oiseau sacré. Le haut de la
figure est moderne.
Groupe VI. — Hermès (Mercure) nu — lachlamyde couvre
â peine son épaule — appuie le bras gauche sur la hanche,
et, de l'autre, porte le caducée. 11 a la barbe pointue, ses
cheveux sont disposés en nattes, une paire de grandes ailes
est fixée à ses talons. Posé de face, il tourne le regard vers
Hestia (Vesta), qui ressemble en tout à Junon. Sa tête,
sa main gauche, ses pieds et le haut du sceptre sont mo-
dernes. Mercure et Vesta se trouvent groupés ensemble
dans un hymne homérique (n. 29).
REGISTRE INFÉRIEUR. r' '
Si Côté A.
(■
^ Les trois Charités (les Grâces : 'ÂY^aiY) ts xal Eùçpoduwj
©aAîv] t' IpaTEÎvv)) sont représentées dans leur attitude ordi-
i naire : elles dansent en se tenant par la main. La première,
t. la tête tournée vers ses sœurs, relève son chiton; la der-
nière a saisi son voile. On voit distinctement le cordonnet
des sandales qui entoure le cou-de-pied.
(1) On y distingue le bord replié (àvTu?)
Côté B.
Les trois Heures, c'est-à-dire les Saisons (Eùvofjityi te Ai'xyi
T£ xat Etpvi'vy) TeôaXma) portent l'une un rameau fleuri, l'autre
un épi, la troisième un cep de vigne. L'ancienne année des
peuples indo germaniques ne comptait d'abord que deux,
ensuite trois saisons, le printemps, l'été, Vautomne (1).
Côté C.
Les trois Eumènides (2) ('AXyixtw, TtfftçovY), MÉYa'pa). gar-
diennes souterraines du sol altique. Le sceptre surmonté
d'une fleur de grenadier, qu'elles tiennent à la main droite,
est le symbole de leur pouvoir; la main gauche ouverte
signifie la justice dont elles exécutent les arrêts , ou bien elle
menace de la vengeance divine quiconque osera endommager
ce monument (3).
Toutes les déesses inférieures portent un diadème, un
chiton très-long et un manteau [diploïdion] à courtes man-
ches. Les vêtements des Eumènides sont si bien conservés,
que l'on y distingue encore comme le tissu de la laine.
Notes explicatives. — La réunion de douze dieux prési-
dant aux douze mois de Tannée est une idée commune à
tous les peuples anciens. Nous la retrouvons chez les Indiens,
les Égyptiens, les Étrusques, les Scandinaves, les Grecs et
chez les races italiques ; le nombre douze a souvent servi de
base à leurs divisions territoriales : rien de plus fréquent que
des confédérations de douze princes, de douze villes, tribus ou
peuplades.
Six dieux et six déesses de l'Olympe (4) composaient le
SojS£3tà6eov ; on les choisissait différemment selon les légendes
(1) J. Grimm, Mytliologie allemande, p. 715.
(2) Jusqu'à présent on y a yu soit les llithyies (Visconii), soit les
Parques (Welcker),
(3) Comparez Jahn , Bcrichte der Leipziger SocietaBt, 1855, p. 53
/. • - ,
<'-;/jii coniinait ^ . .nent six Titans et six Titanidcs
BASE DE TREPIED. 7
locales. Ainsi le cercle adopté par le sculpteur de notre monu-
ment est peut-être celui de l'Attique qui, fixé par Solon (1) , fut
introduit à Rome et, par cela même, prévalut sur toutes les
autres combinaisons. Les artistes anciens qui ont représenté la
dcdécade sont : le sculpteur Praxitèle, dont les Douze Dieux
se voyaient à Mégare, et les peintres Euphranor et Asclé'
piodore.
Je ne doute pas que cette base de trépied ne soit une
espèce de calendrier rural grec (2) ; en haut les douze mois,
en bas les saisons et les puissances protectrices des récoltes.
Les Grâces qui recevaient à Orchomène la dîme de la
moisson (3), pouvaient très-bien être considérées, en cer-
tains endroits, comme divinités champêtres. Les Euménides
sont trois déesses de l'agriculture veillant à la fertilité du
sol attique. En Arcadie, on leur sacrifiait en même temps
qu'aux trois Grâces (Pausanias, VIII, 34, 3). Aussi savons-
nous que ces vénérables sœurs (cr£ij.vat) n'avaient pas, dans
l'origine, la figure terrible qu'on leur prête ordinairement (4),
et qu'Eschyle a été le premier à les coiffer de serpents.
Style et forme. — La sculpture, en bas-relief de peu de
saillie, rappelle les traditions du style archaïque. La pose
raide des divinités supérieures, dont quelques-unes ont les
jambes serrées , est conforme a la croyance ancienne d'après
laquelle les dieux auraient marché sans desserrer les pieds
(Héliodore, .^Ethiopica, III, 13). Tous les hommes, à l'exception
de Mars, ont la tarbo pointue; les déesses portent des draperies
à petits plis symétriques; leur coiffure se compose de quatre
nattes retombant sur les épaules; les pieds et les mains
(1) Corpus inscript, gr. 452. — On sait que Pisistrate jeune avait,
vers la 6i« olympiade, élevé un autel aux douze dieux dans VAgoi^a
d'Athènes.
(2) Preller (Mythologie romaine, p. 61) y voit un monument d'ori-
gine romaine; j'ignore pourquoi.
(3) Ephore, dans les Fragmenta hist. grœcorum, I, 25è. Mûller,
Orchomenos, p. 18.3.
(4) Oùôèv «popepôv. Pausanias, \, 28, 6.
g LES DOUZE DIEUX.
paraissent d'une longueur disproportionnde, les doigts des
femmes sont em"iés et recourbés aux exfémités (1). Mais,
à part ces réminiscences de l'ancien style, il s'y manifeste
une liberté de mouvements, une élégance et une grâce
trop naturel s , pour que nous ne soyons pas obligés d'y
reconnaître rimilation embellie de quelque monument ar-
chaïque.
Le marbre est de forme triangulaire. Les trois faces, qui
décrivent une légère courbe, vont se rétrécissant vers le
hauc, de sorte que les figures de la frise inférieure ont des
dimensions plus grandes (0,79 centimètres) que les dieux
olympiens de la zone supérieure (0,55). La plinthe du dessus,
une partie de l'encadrement ainsi que le support à pattes de
lion, sont modernes.
Marbre pentélique. Villa Borglièse (Supplément de la Salle de
Gables, n. 4i).
Winckelrjian n,MonumenÛ inediti n. 15 (c<5/e B); Histoire de l'art
III, 2, 5 et 6 (OEuvrcs complètes; StuUgart, 1847, vol. I, 82. 83 et
pi. 7. 8. Le grand antiquaire a pris notre marbre pour une sculp-
ture étrusque). — Visconti, Musée Pio-Clémentia VI, 285 de l'édi-
tion de Milan, pi. B, 1. 2. Monumenti Gabini, p. 157-166; tav,
d'agg. A. B. C. Opère varie 4, 528. — Hirt, Bilderbuch, pi. 29, 3;
pi. 30, 5 et fasc. I, vignette 4 (p. 3; voir p. XVIII). — Creuzer, Ab-
bildungen zur Symbolik, pi. 4. — Millin, Galerie mythologique [je
me sers de l'édition de Paris, 1850], pi. 66 bis, ter, (n. 250, n, o, p),
ne reproduit que les divinités inférieures. — Welcker , Zeilschrift
fur Geschiclite und AuMegung der alten Kunst (Gœttingen, 1818)
p. 202. 203. — Bouillon, Musée des Aniiques, t. III, autels pi. 1. —
Inghirami, momimenti etruschi, tome VI, pi. Q', R», S*. — Clarac,
Cat. 378; Musée de sculpture, II, p. 170-182; pi. 172-174 (n. 11-17).
— Mùller-Wieseler, Denkmœler, t. I, pi. 12. 13 (n. 43-45). —
Waagen, Paris, p. 99. — Gerhard, Ueber die 12 Gœlter Griechen-
lands (Berlin, 1842), pi. 2 (n. 3-5); gesammelte akademi-che Abhand-
lungen 1, pi. 16. — Petersen, das Zwœlfgœttersystem bei den
Griechen (Hamburg, 1853), pi. A, p. 6-8, ne donne que la frise su-
(1) Voir la danseuse du musée Pourtalès, terre cuite coloriée,
provenant d'Athènes. Pa^o/Xa, pi. 28 (p. 97)
CADRAN SOLAIRE. 9
pi'rieure avec les restaurations proposées par Gerhard. — Frlede-
richs, Bausteine n. 68.
Hauteur 1,80. — Largeur 0,95 à 1,37.
S. CADRAN SOLAIRE
(dit AUTEL ASTROLOGIÛUE DE GABIES).
Ce monument, unique dans son genre et qui a longtemp^i
exercé la sagacité des savants, sans que leurs recherche?
aient abouti à une conclusion acceptable, se compose évi-
demment de deux parties indépendantes l'une de l'autre.
Au milieu d'une table de forme circulaire, on voit une espèce
de plat creux [patella, discus], autour duquel sont sculptées
les têtes des douze divinités de l'Olympe. Toutes ces petites
têtes se présentent de face, à l'exception de celle de Cérès (1) , qui
est inclinée. Voici dans quel ordre elles se suivent, en allant
de gauche à droite ;
1 Vesia (2|.
2. Mercure imberbe, le caducée ailé à sa gauche.
3. Vulcain, coiffé d'un bonnet rond, un sceptre à sa
gauche.
4. Neptune, le trident à sa gauche.
5. Junon, diadémée, un sceptre à sa gauche.
6. Apollon , les cheveux ceints d'un strophium , un
sceptre à sa gauche.
7. Minerve casquée, une lance à sa gauche. L'arête du
casque est décorée d'un sphinx assis; deux chouettes
sont perchées sur les volutes de la visière.
8. Jupiter, le foudre à sa gauche.
9. Vénus diadémée, un sceptre à sa gauche. Entre elle
et Mars est placé le petit ylTOour nu, qui enlace ses
bras autour des deux époux.
10. Murs imberbe. Son casque est orné de griffons.
(1) Visconti et tons les antiquaires après lui ont pris la *.(lc 4«
Cérès pour celle de Vesta, et vice versa, mais sans motif sufTi»».-.!.
Monumenti Gabini, p. 44.
(2) Je commence piir elle d'aprèf une ancienne locution p.x'-k.v
biale : àç' 'EaTÎaç àf^ou.
1*
10 LES DOIjÏB T>ÎEUX.
H. Diane, l'arc et le carquois sur l'épaule droite.
12. Cérès, la tête ceinte d'un strophium, tournée vers
Diane.
Sur l'épaisseur du contour ûe la table se trouvent les douze
signes du zodiaque, accompagnés de l'emblème de la divinité
tutélaire qui préside à chaque mois do l'année. Le tableau
que j'ai placé à la page 12, indique clairement cette dispo-
sition. Il en résulte que les têtes de la surface horizontale
[labrum ) ne correspondent en aucune façon avec les sculp-
tures du contour, et toutes les suppositions qu'on a mises
en avant pour établir leur connexité n'ont servi qu'à faire
tomber dans d'inévitables contradictions (1).
L'ordre dans lequel les tètes se succèdent ne saurait cepen-
dant être arbitraire. Cem a conservé la place qu'elle occupe
dans le système zodiacal; Mars et Mercure n'ont fait
qu'échanger les leurs; la réunion de Mars et de Vémis, de
Mercure et de Vesta est maintenue avec intention ; Diane et
Apollon se XTomeni en face l'une de l'autre; enfin le restau-
rateur aurait dû mettre la tête de Junon à la place de celle
de Minerve pour rapprocher Jupiter et Junon, Minerve et
Neptune.
Vénus IX vin Jupiter
Mars X tf^-^' >^^VI1 Minerve ?
_.,-,/ Y VI Apollon
Diane X! i-^ — ____>__..__.——«.-:»=:-—.-• ^
V Junoa?
Cérès XII '
Vesla l\^*»\ y^ '^ Neptune
Mercure 11 lH Vulcain
^;i) Visconti s'est persuadé que nous avions là une sorte de calen-
drier des fêles romaines. En effet, W tPi^M à", cinq divinités, Jupiter,
CADRAN SOLAIRE. Il
Mais ces observations ne nous conduisent pas, pour le
moment, à un résultat important.
Tout ce que je puis affirmer, c'est :
i° Que notre monument appartient à la religion romaine,
le dieu Mars y éîant représenté par la louve ;
2° Qu'il a dû être exécuté par un artiste romain, le dia-
mètre de la palella mesurant exactement un cubitus (44 cen-
timélres) (1).
3" La présence des emblèmes à côté des signes du zo->
diaque prouve que ces derniers n'ont pas nécessairement
de rapport avec les têtes. Le sculpteur a voulu imiter un
instrument astronomique dont la surface mobile pût être
tournée selon la marche du temps ou les besoins des savants
qui s'occupaient du calendrier.
4° La cavité du milieu (2), composée aujourd'hui d'une
multitude de petits morceaux qui ne sont pas tous antiques
servait à un cadran solaire. On y reconnaît encore les traces
des aiguilles qui indiquaient les heures et des lames de métal
qui soutenaient l'hémisphère. Il devient donc de plus en plus
probable que les douze divinités olympiques symbolisaient
ici les douze heures du jour et de la nuit.
[Parties modernes : les têtes de Mercure, de Vulcain (sauf un mor-
ceau adhérent à la table), de Neptune, de Junon, d'Apollon (sauf un
morceau adhérent à la table), de Minerve (avec la lance et une
pièce de la table), de Jupiter (sauf un morceau adhérent à la table);
le foudre; le bout du nez de Vénus; le nez et le côté droit du torse
de l'Amour; le nez de Mars; le bout du nez et un morceau de la
tête de Diane; le nez de Cérès et une tresse de ses cheveux. Le menton
de Vesta a souffert. La suite à la page 14.
Junon, Minerve, Gérés et Diane, tombent plus ou moins dans les
mois indiqués par la frise du zodiaque. Mais il n'en est pas de même
pour les sept autres dieux, ni surtout pour l'époque des JeMX a/)o/-
linaires, des Neplunalia, Volcanalia, etc., qui se refusent formelle-
ment à celte hypothèse. De plus, l'emplacement des fêtes de Junon
et de Minerve est incertain.
12
LES nOrZE DIEUX.
VESTA.
IL
MERCURE.
III.
VULCAIN.
IV.
NEPTUNE.
V.
JUNON
à la place de
MINERVE.
Le
Sagittaire,
Deux
La Balance
sans
Le
Le
Poissoî'
-s
5
languette ;
un enfant
Le
sous
la forme
Capricorne
(aiYÔxôpw;)
monstre
Verseau,
enfant nu
attachés'
sembli
L
>
d'un enfant
V2
l la porte
Scorpion.
nu
décochant
portant
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l'
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sur
marm.
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1
la nuque.
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^,
Chien
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Le
La
Louve
de chasse
Lampe
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bonnet
de
la tète
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moitié
retournée
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Vulcain.
couchée.
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retournée.
bj
amure.
19 sep-
19 octobre
18 novembre
17 décembre
16 janvier
13 févri
>
s
tembre au
au
au
au
au
au i
48 octobre.
17 novembre
16 décembre
15 janvier.
1^ février.
16 mani
i.r.
Le zodiaque tourne vers la gauclie; je suis obligé de le faire tourner adroite,
pour ne pas intervertir la ?uiledes mois
CADRAN SOLAIRE.
13
lLOI
VII.
INERVE
place de
UNON.
VIII.
JUPITER.
IX.
VÉNUS
et
l'ANIOUR.
X.
MARS.
XI.
DIANE.
!»
[Le
marner.]
Il
Jt
louette.]
[i,,tj| i7 mars
au
S avril.
17 uvrii
<8 mai.
19 mai
au
18 juin.
19 juin
au
19 juillet.
20 juillet
19 août.
XII,
CÉRÈS.
Le
Le
La
Taureau,
Le
la tête
Les
Cancer
Lion
Vierge,
baissée,
Gémeaux
(en forme
courant
drapée,
le genou
portant un
de
vers
portant
droit lléchi,
deux
la queue
vase.
craDc).
la
enroulée.
gauche.
flambeaux.
Trépied
à pattes de
Corbeille
mystique ,
[Colombe
lion;
pleine
de Vénus.
le montant
Aigle ,
de fruits
Le restaura-
du milieu
est
Tortue
et de
teur en a
les ailes
gâteaux
fait
tèle
ailée.
éployées.
en forme de
pyramide.
un oiseau de
de Méduse.
proie.]
Serpent
enroulé au-
tour.
Serpent
enroulé au-
tour.
20 août
au 18 sep-
tembre.
'* Le 28 avril, les ânes employés dans les moulins de ROfiï^ avaient un jour de
repos, en l'honneur de la fête de Vesla Palatine.
LES DOUZE DIEUX.
La lampe de Vesta presque en entier ; la chouette, le bélier
colombe; enfin la tête et le bras gauche de la Yierge].
Marbre pentélique découvert au printemps de 1792, à Gabies, par
le peintre écossais Gavin Hamilton ; restauré probablement par
Franzoni. Villa Borghèse (Salle de Gabies, n. 16.)
Visconti, Monumenti Gabini, p. 38-58 (pi. 7. 8). Opère varie. IV,
496. — Petit-Radel, Musée Napoléon, 2, 26. — Millin, Galerie my-
thologique (Paris, 1850), pi. 67. 68, d. 252, et d'après lui, Creuzer^
Abbildungen zur Symbolik, pi. 36. 49 (p. 12). — Uirt, Bilderbuch,
pi. 14, 6 (le zodiique seul), p. 129. — Bouillon, Musée des Anti-
ques, vol. I, vignette du titre. — Inghirami, monumenti etruschi,
tome VI, pi. F2 (p. 16. 17). — Clarac, Cat. 381 ; Musée, pi. 258, 18.
— Lersch, Bonner Jahrbiicher, 4, 150. — Pyl, der Zwœlfgœtterkreis
im Louvre (Greifswalde, 1857).
Diamètre 0,822.— Largeur du inôrum 0,195. — Epaisseur de la table 0,155,
et avec la tête de Minerve 0,30.
Le marbre cylindrique qui sert aujourdhui de support au
n. 2, représente une
3. FÊTE BACHIQUE.
Deux Satyres et quatre Bacchantes dansent autour d'un
autel cylindrique.
1. Bacchante portant une aiguière et un plat de fruits.
2 et 3. Un Satyre, couvert d'une peau de panthère, et une
Bacchante, jouant tous les deux de la double flûte.
4 et S. Deux danseuses à moitié nues, dont l'une joue du
tambourin.
6. Jeune Satyre portant un vase sur l'épaule.
[Parties modernes : 1, toute la figure, à l'exception du pied gauche ;
— 2, presque toute la figure sauf les deux jambes, la partie supérieure
et les pattes de la pardalide,enfin le pied de l'une des flûtes; — 3, un
morceau du milieu de la draperie; — 4, quelques pièces insignifiantes;
— 5, presque toute la danseuse, à l'exception delà jambe gauche et du
bras gauche, avec une partie de la draperie; — 6, les jambes.]
Marbre pentélique. — Vatican.
Petit-Radel, Musée Napoléon, 2, 26. — Clarac, Cat. n. 381 ;
Musée, pi. 140, u. 140, et pi. 258, n. 18.
Hauteur 0,78. — Circonférence 1,145.
II.
DIVINITES REUNIES,
4. PLANISPHÈRE ÉGYPTO-GREG
( dit DE BlANCHlNl).
Le planisphère céleste qui porte le nom de Francescù
Bianchini, savant astronome-antiquaire de Vérone (1662-
1729), est tracé à la pointe sur une plaque de marbre carrée,
dont chaque côté mesure 38 centimètres, c'est-à-dire exacte-
ment 2 pieds romains (1). Malheureusement, les trois quarts
de cette intéressante sculpture ont péri, et ce qui en reste
nous permet tout au plus d'en rétablir l'ordonnance prin-
cipale, mais non de la reconstruire en entier (2).
(1) Le pes est de 29 centimètres. Le radiu'^, pris entre la bordure
extérieure du médaillon et la bordure intérieure du grand cercle,
mesure 18 centimètres ou 10 digiti (2 palmt 1/2). Le diamètre du
grand cercle est de 48 centimètres (27 digiti).
(2) B. de Montfaucon, dans son Antiquité expliquée (t. I, pi. 224, et
suppl. t. 1, 17 6, p. 43), a publié le fragment d'une table analogue,
dont il avait trouvé le dessin parmi les manuscrits de Peiresc, à la
bibliothèque Saint-Victor.
16 DIVINITÉS RÉUNIES.
1. Le médaillon du milieu représente un grand dragon
barbu, tourné à gauche, la tête en bas.
Dans les replis du reptile, qui prennent la forme d'une S,
on voit deux ourses à gueule ouverte, une petite, courant à
droite, et une grande (celle du haut), courant à gauche. Il
est facile d'y reconnaître les constellations du pôle boréal,
2. Ce médaillon est entouré de quatre cercles concen-
triques, divisés en 12 parties (dodécatémories), au moyeu de
12 lignes droites qui se dirigent vers le centre. La zone
du milieu renferme un zodiaque inconnu, dont les signes
se retrouvent presque tous parmi les noms des étoiles.
Alexandre do Humboldt y a découvert certaines analogies
avec les zodiaques des peuples asiatiques , et en effet , le
Cheval, qui correspond au signe du Lion, figure à la
même place dans les cycles tarlare, hindou et tibétain.
VOiseau, le Chien et le Serpent se rencontrent non-seulement
parmi les catastérisnies de l'Asie, mais jusque chez les Mexi-
cains; enfin la Chèvre occupe une des maisons lunaires de
l'HIndoustan. Les savants qui ont attribué notre zodiaque
aux Chaldéens, n'ont par conséquent rien avancé de trop in-
vraisemblable.
3. 4. Les deux cercles intermédiaires renferment les signes
du zodiaque égypto-grec , répétés deux fois , nous ignorons
pour quel motif. Il pouvait y avoir là sinon quelques images
différentes , du moins des différences de costumes; mais la
mutilation du marbre nous empêche de vérifier cette suppo-
sition. Bornons-nous à constater que le Bélier el le Taureau
sont parés de bandelettes dorsales, telles qu'on en mettait
aux victimes le jour du sacrifice (1);
Que les Gémeaux se composent d'un jeune homme nu,
portant une massue, et d'une femme nue, aux cheveux épars,
qui, d'une main , tient une lyre posée sur un cippe, tandis
que du bras droit, elle enlace le cou de son compagnon (2);
(1) Le premier décan porto une haclie de victimaire. Voir p. 22.
(2) La gravure du comte de Ctarac est inexacte.
A'oir HuQÏn, A-tronumicon, II, 22 (p. 472 Slaveren) : « Alii
PLANISPHÈRE ÉGYPTO-GREC. 17
Que le Cancer a , comme toujours , la forme d'un crabe ;
Qu'un jeune homme, vêtu de la chlamyde, porte la balance
dans sa main droite abaissée ;
Enfin que le Sagittaire est représenté sous la forme d'un
Centaure, décochant une flèche.
5. La double ligne qui sépare ces deux zodiaques, si-
gnifie réquateur.
6. Nous arrivons a une bordure étroite, chargée de signes
numériques grecs, la plupart en relief, quelques-uns gravés au
trait. Comme il y en a cinq sur chacune des douze constel-
lations du zodiaque, en devine sans peine (1) que ces chiffres
expriment le nombre des jours qui, dans l'espace de chaque
mois, étaient placés sous la tutelle spéciale de l'une des cinq
planètes : Saturne, Jupiter, Mars, Vénus, Mercure {fines stel-
larum, ô'pca). On verra par le tableau suivantque les indica-
tions du planisphère Bianchini s'accordent en cela , à une
seule exception prés, avec les listes de Ptolémée [Tétrabiblon,
1, 21) et de Julius Firmieus Maternus (Astronomica, II, 6).
Les lettres employées ne diffèrent de l'alphabet ordinaire
que par la forme du stigma (ç), remplacé par une S ro-
maine ; quant à celles qui sont gravées au trait (la première S
du Bélier, Z du Taureau et Z delà Balance), elles paraissent
n'avoir eu d'autre but que défaire distinguer plus aisément
la planète de Jupiter. Toutes ces combinaisons appartiennent
à l'astronomie égyptienne.
7. Dans le tableau primitif suivaient les trente-six décans
égyptiens, divinités subalternes dont chacune présidait à dix
La suite à la page 11.
dixerunt Herculem esse et Apollinem. » — Gœdechens , der mar-
morne Himmelsglobus zu Arolsen, p. 18.
Le poëte sanscrit Sripeti dit dans ses vers sur les douze constella-
tions : « le couple {mUhou7ia) est formé d'une fille qui joue du vina,
« et d'un jeune homme qui brandit une massue. » (Recherches asia-
tiques, t. II, 335).
(1) Il est étonnant que M. Letronne ait pris ces signes pour des
absurdités gnostiques. ianchini déjà les avait parfaitement bien
expliqués.
18
DIVINITÉS RÉUNIES.
BUSTES
DES PLANÈTES.
DÉCANS ÉGYPTIENS.
FINES
STELLARUM.
ZODIAQUE
GREC
(zone extérieure).
Mars *.
Soleil.
Vé>ni9.
1. Xovxape.
2. XovxaypE.
3. SexéT.
S -K
S 5
H V
E o'
E i;
I. Bélier
h droite.
Mercure.
Lune.
Saturne.
4. Xwou.
5. 'Epw.
6. 'PoiJ-êôfj-aps.
H 2
S y
Z'* le
£ »?
(5) a-
II. Taureau
à gauche.
[Jupiter.]
[Mars.\
[SohiL]
7. ©OG-ôXx.
8. 0Ù7.p£.
9. <ï>ouwp.
e 9
2. a-
«T »?
III. Gémeaux.
Vénus.
Mercure.
Lune.
10. ItoOtç.
11. lÎT.
12. Xvoypiî?
ç 9
Y »?
i
IV. Cancer.
Saturnj
Jupiter.
Mars.
13. Xapxvou(Jit;.
14. 'Hir^T.
15. <ï>OUTVÎ-ï.
e 2
: »?
«T î
V. Lion.
Soleil.
Vénus.
Mercure
16. Twjj..
17 . Oùj.TxeSxaxt.
18. 'Acpodé.
i 2
S TC
VI. Vierge.
* Les sii;ne
Les res
qui exislent encore sur
lauraiions modernes sont
e marbre sont imprii
mises entre { ].
lés en italiques. —
—
PLANISPHÈRE ÉGYPTO-GREC.
19
ZODIAQUE
ÉGYPTIEN
(zone inléricure)
Z0DL4QUE
CHALDAÏQUE (?) .
MOIS
ALEXANDRINS.
du
CALENDRIEU JULIEN.
Bélier,
à droite.
Quadrupède dont
il ne reste
plus que la tête,
tournée en arrière,
et la queue.
21 phaménoth
au
21 pharmuthi.
17 mars
au
16 avril.
Taureau,
à gauche.
Chien sautant
vers la droite.
22 pharmuthi
au
23 pachon.
17 avril
au
18 mai.
Gémeaux.
Serpent.
24 pachon
au
24 payni.
19 mai
au
18 juin.
Cancer,
à gauche.
Cancer
(crabe).
25 payni
au
25 épiphi.
19 juin
au
19 juillet.
Lion.
Cheval
à droite.
26 épiphi
au
27 mé?ori.
20 juillet
au
19 août.
Vierge.
Partie inférieure
d'un lion (?) assis,
tourné à droiie
[le reste est brisé].
28 mésori
au
21 .tliolli.
20 août
au
18 scpicnibrc.
** Les listes de P
olémée et de Firmici
s portent le chiffre II
(S).
1
DIVINITÉS RÉUNIES.
^
BUSTES
FINES
ZODIAQUE
DÉGANS ÉGYPTIENS. |
GREC
DES PLANETES.
STELLARUM.
(zone ester ieurej.
Lune.
19.
Souywé.
I) V
Saturne.
20.
ITtyi/out.
Z K
VII. Balance.
Jupiter.
21.
Xo vrap £.
Z 2
B o*
Mars.
22.
Stw/vrjvé.
Z o*
Soleil.
23.
SeffliÉ.
II V
VIII. Scorpion.
Vénus.
24.
leffietAÉ.
e 7:
Mercure.
25.
'PyIOviw.
ip 7r
• 5
Lune.
26.
Seo-jxÉ.
T V
IX. Sagillaire.
Saturne.
27.
KoiJL[j,é.
6 i;
Jupiter.
28.
-[j.àT.
Mars.
29.
Spôj.
« ?
X. Capricorne.
Soleil.
30.
'ItTpW.
5 rf
Vénus.
31.
ritiaO.
Ç ?
C 2
Mercure
32.
'A su.
l zc
XI. Verseau.
Lune.
33.
nTr,6îou.
5 o"
r-
Saturne.
3}.
'Oaêtoy.
8 K
Jupiter.
35.
XovTaps.
Y V
XII. Poisson:^. |
Mars.
36.
riTtôiou.
n o-
Y "0
PLANISPHÈRE EGYPTO-GREC
Si
ZODIAQUE
ÉGYPTIEN
(zone intérieure).
ZODIAQUE
CHALDAÏQUB (?).
MOIS
du
ALEXANDRINS.
CALENDRIER JCLIEN .
:
Balance.
Chèvre "f
[tête brisée].
22 thoth
au
21 phaophi.
19 septembre
au
18 octobre.
Scorpion.
Vache .
22 phaophi
au
21 athyr.
19 octobre
au
17 novembre.
Sagittaire.
Oiseau [dont il
ne reste
que la queue].
22 athyr
au
20 choiak.
18 novembre
au
16 décembre
Capricorîît.
21 choiak
au
20 tybi.
17 décembre
au
15 janvier.
Verseau.
21 tybi
au
20 méchir
16 janvier
au
14 février.
;
h
21 méchir
au
20 phaménolh.
15 février
au
<*
16 mars.
«
22 DIVINITES REUNIES.
jours de l'année. De toute cette série, il ne nous r«ste plus
que huit personnages différents l'un de l'autre par la forme,
le costume ou les attributs. Ils se dirigent, au pas de pro-
cession, vers la droite.
Le premier, Chontaré , a fe haut du corps nu et porte
une hache à double tranchant sur l'épaule gauche (1), comme
s'il allait immoler le bélier du zodiaque;
Le second, Ckontachré, à tête d'épervier, porte un anneaH
dans la main droite abaissée;
Le troisième, Seket, vêtu d'un manteau, porte deux an-
neaux;
Le quatrième, Choou, à tête de chacal, est également en-
veloppé dans un manteau ;
Le cinquième, Ero, presque entièrement détruit, portait
un sceptre.
Le fragment du bas commence par le dix-huitième décan,
Aphoso, qui, le haut du corps à découvert, porte un anneau
dans la main droite et un bâton dans la main gauche.
Souchoé et Ptéchouti, drapés comme lui, avancent le bras
droit, de la main gauche ils tiennent chacun un anneau ;
Enfin Chontaré , à tête de taureau , le haut du corps nu ,
porte un sceptre.
Inutile de faire remarquer que ces figures n'appartiennent
pas au style égyptien proprement dit; en passant dans le
domaine de la science grecque, elles ont subi des modifica-
tions qui ont altéré leur ancien caractère. Le tableau synop-
tique inséré p. 18-21 donne leurs noms propres, également
grécisés, d'après la liste d'Héphestion (2) ; j"ai suivi l'usage
des astronomes alexandrins , en commençant l'année par
l'équinoxe du printemps.
(1) Aexavot TTOtxiXôjwpçot, 6 [xàv ■x.ixxé'/_oiy uéXexuv, 6 8s eîç à).),o
Ti È(7Xvi[J.airic>|j.£voî eixaG\j.<x. Teukros, astrologue grec, dans SalmU'
sius, de anuis climactericis (Lcyde, 1648), p. 565.
(2) Biot, Mémoires de l'Académie des Inscriptions, 1846, vol. 16,
2, p. 88. Creuzer, Abbildungen zur Symbolili, pi. 19. — Les groupes
hiéroglyphiques sont réunis dans R. Lepsius, Chronologie des
Egyptiens, 1, 66-77. 551.
PLANISPHÈRE ÉGYPTO-GREC. 23
8. Sur la périphérie sont placés les bustes (TrpodWTra) des
S(^pt planètes, à raison de trois planètes par signe. Leurs
attributs permettent de les reconnaître sans hésitation (1) :
Krunos (Saturne), vêtu d'un manteau, la tête voilée, tient sa
harpe; Zeus (Jupiter) porte un sceptre; Ares (Mars^, casqué,
une bandoulière sur l'épaule gauche, est armé d'une lance ;
Hélios (Sol), une chiamyde sur l'épaule, a la tête ceinte des
sept rayons qui signifient les sept jours de la semaine;
Aphrodite (Vénus), nue, parée d'un collier, tient de la main
gauche son miroir; Hermès (Mercure) a la tête ailée et uo
caducée à la maiu ; Sélèné (la Lune) a le front surmonté d'un
croissant. Les disques sur lesquels ces divinités , de style
grec, se détachent, offrent quelque ressemblance avec des
nimbes.
En rétablissant les parties détruites, on trouvera que la
«érie, disposée d'après le système de Ptolémée, se répète cinq
fois. Mars ouvre et termine à la fois la marche des planètes.
9. Les quatre coins du marbre étaient occupés autrefois
par les bustes des quatre vents cardinaux. Aujourd'hui
il n'en reste plus qu'un seul, peut-être le vent d'Est
(àuTjXttoTYjç , subsolanus], bui souffle vers la droite. Il a la
chevelure en désordre et le front surmonté d'un ornement
qu'on prendrait pour une plume. Un buste analogue se voit
sur le fragment de Peiresc, cité p. 15.
Tous les traits gravés sont peints en rouge.
Quant à l'âge du monument, il ne saurait être antérieur au
second siècle de l'ère chrétienne.
Deux fragments de marbre blanc trouvés à Rome, dans les fouille,»
du Mont-Aventin, en 1705. — Musée du Vatican (2).
(1) Voir Lersch, Bonner Jahrbûcher, vol. 4, 163.
(2) Lors de la restauration du planisphère, on y a mis l'inscription
que voici :
« Fragmentum planisphaerii , ursarum et draconis imaginibus
« inscripti | iuxta Phœnicios et Greecos, necnon XII asterismis
« borealibus Chaldœlorum, et siguis zodiaci, decanis ac. terminis
« ^iEgyptiis VII planetarum. I Efl'ossum in monte Aventino, anuo
« MDGCV. »
24 DIVINITÉS RÉUNIES.
Histoire de l'Acndémie royale des Sciences, année 1708 (Paris,
1730), p. 110. Envoi de Bianchini. — Dupuis, Origine des cultes,
1,398 (pi. 4). — Daillij. Hi-toire de l'astronomie ancienne (Paris,
1775), p. 504. — Hager, lllustrazione d'uno zodiaco orientale (1811),
p. 15. — A. de Humbo/dl, Vues des Cordillères et monuments des
peuples indigènes de l'Amérique (Paris, 1816), t. II, 42-49. 368. —
Lctronne, Observations critiques sur les représentations zodiacales,
p. 97-100. — Inghirami, Monumenti etruscbi, t. 6, pi. T, 2. — Ideler
Ursprung des Thierkreises (Mémoires de l'Académie de Berlin, 1838,
p. 23, note 4). — Clarac, Cat. 271 ; Mu-ée, pi. 248 bis, 410. —
R. Lepsius, Chronologie der jEgypter (Berlin, 1848), vol. I, 80-84.
Hauteur 0,58. — Largeur 0,58.
S. MERCURE, JUPITER, CÉRÈS
(triade zodiacale).
Côté A.
La première face de cette base de candélabre représente
Mercure, qui, un bâton dans la main droite levée, un dau-
phin (1) sur le bras gauche, est assis sur un monstre marin,
La chlamyde du dieu , jetée sur l'épaule , recouvre une
partie de ses cuisses. Le monstre, moitié Triton, moitié crabe,
n'est autre que le signe zodiacal du Cancer; de la main
gauche abaissée, il tient un objet qui ressemble à une syrinx.
Derrière ce groupe, on aperçoit un cheval marin, et, dans
le champ, une étoile à huit rayons.
Le Triton étant devenu méconnaissable à la suite des res-
taurations insensées qu'il a subies, je mets sous les yeux du
lecteur une peinture antique trouvée à Herculanum, qui se
voyait autrefois au musée de Portici (2), et dont le sujet offre
une certaine analogie avec celui qui nous occupe.
(1) C'est à tort qu'on a pris ce dauphin pour la queue du cheval
marin.
(2) Mon prédécesseur, le comte de Clarac, directeur des fouilles
de Pompéi, sous le roi Murât, a publié celle fresque dans son
Musée de sculpture (texte, vol. H, 191). Voici les renseignements
qu'il donne à ce sujet : « La peinture, qui se trouvait au musée de
u Portici sous le n. 1400, étant en grande partie effacée, et d'ailleurs
MERCURE, JUPITER, CÉRÈS. 25
C'est une composition fantastique, moitié écrevisse, moitié
Triton, qui, d'une main , lient le buccm , tandis que, de
l'autr^J il maniait sans doute une rame.
Triton. Fresque de Porlici.
Le dauphin lient évidemment la place des Poissons du
zodiaque.
Côté B.
Jupiter assis sur un monstre moitié lion, moitié Centaure.
Le dieu suprême a la tête voilée ; de la main gauche il
porte un sceptre ; son coude droit est appuyé sur l'épaule
de sa monture. L'aigle est perché sur le genou gauche de son
maître. Le jeune Centaure (c'est le Sagittaire qui va à la
chasse), en partie couvert d'une pardalide, tient un liévro
dans la main droite abaissée; de l'autre main il portait peut-
être son arc. Dans le champ, une étoile à six rayons.
Côté C.
Une déesse drapée et voilée (Cérès) est portée par une
« très petite et placée dans un endroit sombre, doit être à peine
« connue. Je n'ai pas pu distinguer ce que l'homme avait dans la
« main droite. La couleur a presque entièrement disparu. Je me
« suis permis de rclablir dans leur intégrité les parties qui sont
» altérées mais cependant visibles dans la peinUire originale. »
26 DIVINITÉS RÉUNIES.
autre femme drapée (la Vierge], avec laquelle elle traverse
lesairs. Cette dernière (levait tenir la Balance de la main droite
levée ; dans sa main gauche abaissée on a mis une couronne
de fleurs.
Contrairement à toutes les interprétations (1) que les anti-
quaires ont données jusqu'à présent de celte sculpture
unique, je pense qu'elle est consacrée aux trois divinités qui
président aux trois mois compris entre le solstice d'été et
l'équinoxe d'automne (du 19 juin au 18 septembre). Mais
au lieu de grouper chaque divinité avec le signe zodiacal
qui s'y rapporte, c'est-à-dire :
Le Cancer avec Mercure,
Le Lion avec Jupiter ,
La Vierge avec Cérès,
l'artiste a combiné plusieurs figures du zodiaque ; si bien
qvsj là où nous nous attendions à n'en trouver que trois,
nous en rencontrons six •
Côté A, Les Poissons;
A, Le Cancer,
B, Le Lion,
C, La Vierge,
C, [La Balance],
B, Le Sagittaire,
sans tenir compte des mutilations que le marbre a essuyées.
Ce mélange, hâtons-nous le dire, ne saurait être attribué
à un simple caprice, car nous connaissons plusieurs mo-
numenis qui représentent de même un choix plutôt
qu'une suite régulière des images zodiacales. Ainsi, sur une
plaque en bronze repoussé, de la collection Oppennann, on
voit Vénus assise sur un bélier, et au-dessus de la déesse sept
étoiles (2); une pierre gravée (3) montre Cérès sur la croupe
{l)On prend généralement Cérès pour Vénus, Mercure pour Mars.
Personne n'a remarqué que le Centaure représente le Lion et lis
Sagittaii'e a. la fois.
(2) Gerhard, Denkmaeler und Forschungen, 1862, pi. 166, 3
(p. 304).
(3) Tassie, n. 3180. Tœlkeit, Cabinet de Berlin, classe III, 1429.
MERCURE, JUPITER, CËRÈS. 27
d'un monstre moitié taureau, moitié capricorne; sur une
autre intaille (I), on reconnaît Minerve assise sur un être
fantastique, moitié bélier, moitié Vierge, tenant la balance
et une palme.
[Parties modernes : A. La tô'e de Mercure, un morceau de son
avant-bras droit, sa main gauche avec la partie antérieure du dau-
phin, le pied droit et presque toute la jambe droite, la moitié de la
cuisse droite, la jambe gauche à partir de la draperie.
La tête elles clavicules du Triton, un morceau de son avani-cras
gauche, sa main droite, son tablier et ses nageoires.
B. Le nez, la cuisse et la jambe droites de Jupiter, un pan de la
draperie, le pied gauche.
Une partie de l'aile gauche et le pied gauche de l'aigle.
Le côté droit de la tête, l'avant-bras gauche, la patte de la par-
dalide, les cuisses et les jambes de derrière, la jambe gauche de de-
vant et la moitié de la jambe droite du Centaure.
C. La tète, le sein et le bras droits, la main et le poignet gauches,
puis le pied droit de Ce'rès.
La tête et le buste de la Vierge, sa main droite avec la couronne,
son bras gauche avec la main et l'autre couronne , enfin son talon
droit.
Quelques parties de la bordure.
Le support avec les trois pattes de lion.]
Base de candélabre, en marbre de Paros. — Bas-relief de très-forte
saillie. — Villa Borghèse (2), salle de Gabies n. 45.
Winckelmann, Monumenti inediti, pi. 11 (la face B avant la restau-
ration). Description des pierres gravées du baron de Stosch, préface,
p. 15. — Heyne, Sammlung antiquarischer Aufsaetze, I, 33. —
Zocgn, dans l'Amalthea de Bœttiger, t. II, 217-226. — Viscontt,
Monumenti Gabini, p. 167-172, tav. d'agg. D, E, F. Opère varie 4,
516. — Hirt, Bilderbuch, I, 2§. 21. 128 (Atlas, pi. 16, 13. 14). —
Henry, Observations c^itiques sur quelques monuments du Musée
royal (Paris, 1822), p. 67-69. — Bouillon, vol. III, autels, pi. 2. —
(1) Tassie,i>\. 35, 3179.— Gerhard, Arch. Zeitung, 1850, pi. 15, 5
(p. 153).
(2) Du temps de Winckelmann, le mai bre était enfoui dans la cave
delà villa Pinciana (Préface de l'Histoire de l'art; OEuvres complètes,
I, 3. Stuttgart, 1847). C'est par erreur que Clarac dit qu'il a été trouvé
dans les ruines de Gabies (Musée de sculpture, texte, t. II, 186).
Z8 DIVINITES REUNIES.
Inghiramî, Monumenti etruschi, (1825), vol. 6, 53; pi. R, 5. —
Clame, Cat. 331; Musée, pi. 130,20; pi. 151, 22; pi. 201, 21;
pi. 202, 80 (texte, vol. II, 186-191). — Gerhard, Prodromus,
p. 19. 20.
Hauteur des bas-relicfs 0,60. — Largeur 0,60 à 0,68.
6. ZEUS, HÉRA et HÉBÉ.
Zeus, tourné à droite, est assis sur un rocher; le haut du
corps nu , il tenait probablement de la main droite élevée
un sceptre, de l'autre une patère. Devant lui on voit
deux déesses debout. La première est une jeune femme
(Hébé), vêtue d'un chiton dorien sans manches, qui, ou-
vert sur le côté (xtxwv cjxtdTo'ç], laisse la jambe droite à dé-
couvert; les pointes de son monteau sont garnies de petits
glands destinés à faciliter l'ajustement de l'étoffe. Dans la
main droite abaissée , elle devait tenir une aiguière pour
verser du nectar à Zeus; de la main gauche , elle rajustait
sa draperie. Héra (Junon), qui met familièrement son bras
droit sur l'épaule de sa fille, est vêtue d'un chiton matronal
à manches courtes , retenu au moyen d'une ceinture et de
deux cordelettes qui passent par-dessous les bras. Un man-
teau enveloppe la partie inférieure de son corps ainsi que
le bras gauche, qui est appuyé sur la hanche.
C'est une des scènes intimes de la vie journalière des dieux
de r Olympe,
Uie moulure ornementée règne au-dessous du bas-relief,
dont la forte saillie approche de la sculpture en ronde bosse.
[Parties modernes : L'autel et le brasier allumé. La tête, le bras
ilroit avec le foudre, une partie du pectoral, la main et l'avant-bras
uches, enfin le pied droit de Zeus. La tête diadémée iïHébe',
sa main droite avec le pan de la draperie qu'elle soulève, son avant-
bras gauche avec le rouleau. La tête d'Héra , une partie de sa main
droite et ses pieds. — Un morceau de la moulure du bas.]
Cas-relief du beau style. — Villa Borghèse.
Bouillon, Musée des Antiques, vol. III, bas-reliefs pi. 1. — Clarac,
Cat. 232; Musée, pi. 200, 25 (texte, vol. 2, 292). — R. Kekulé,
Hebe (Leipzig, 1867), p. 49-51 ; pi. 3, 2.
Hauteur 0,90. — Largeur 1,40,
ZEUS, APHRODITE ET HÉRA. 29
7. ZEUS, APHRODITE et HÉRA.
Le maître de FOlympe, assis sur un dé carré qui porte
l'inscription DIADVMENI (1), tient de la main droite un long
sceptre orné d'une fleur de grenadier. 11 a le haut du corps
nu, son bras gauche est appuyé sur le coin du siège, son
regard tourné vers une jeune femme qui pose familièrement
le bras sur l'épaule du dieu. Ct-tte déesse est représentée
à moitié nue, les jambes croisées , les cheveux disposés en
longues tresses. Son abandon , le mouvement de sa tête et.
de son bras gauche indiquent qu'elle est en conversation
avec Jupiter. De l'autre côté du groupe, on voit arriver
Junon, vêtue d'une tunique talaire à courtes manches fine-
ment brodées et d'une mantille qu'elle rajuste sur l'épaule.
Un ruban retient ses cheveux coiffés à la manière archaïque;
elle est parée de boucles d'oreilles rondes et plates ; un bra-
celet entoure son bras droit; de la main gauche, elle tient
son sceptre. Un pilastre d'ordre ionique lait présumer que
la scène se passe dans une des salles de l'Olympe.
Je ne douie pas qu'il ne s'agisse ici d'une intrigue d'amour
surprise par Junon La jeune déesse ne peut être que Vénus,
probablement Aphrodite Peitho, Vamour persuasif , qui vient
inviter Jupiter à quelque amourette. On a justement re-
marqué la différence de style existant entre ces deux per-
sonnages et la figure de Junon. Cette dernière, qui tient son
sceptre parallèlement à celui de Jupiter, contrarie trop la
symétrie du groupe pour avoir pu entrer dans l'idée primi-
tive de l'artiste; elle paraît n'être que l'addition d'un imita-
teur (2).
Les sept lignes géométriques surmontées de chevrons
(1) La barre transversale de l'A manque.
Le nom des artistes se trouve quelquefois au génitif {Juhn, Ar-
chœolog. Zeitung, 1850, p. 208. Lauersforter Ptialerœ, p. 17).
M. Bnmn, Histoire des artistes grecs,!, 6 13, n'admet pas que ce
soit le nom du sculpteur.
(2) Un groupe ana'ogue se voit sur la frise du temple d'E'^culape
dans l'ile de Kus [L. Ross, Arcliaeol. Zeitung, 18i6, pi. 42, p. 283-
DIVINITES REUNIES.
que l'on voit tracées sur la moulure du liant , sont éloignées
entre elles de 57 millimètres, c'est-à-dire exactement de
3 dactyles. Des marques de ce t^enre, destinées à faciliter
le tr.ivail du copiste, ne se rencontrent sur aucun autre
monument connu,
[La main gauche et les pieds de Vénus, le nez et quelques doigts
de la main droite de Junoii sont modernes.]
Très-beau bas-relief de marbre pentélique, trouvé à Rome. —
Collection de l'Académie de Turin.
Maffei, Muséum Vcronense, p. 211, 1. Verona illustrata, 3,321,
pi. 15, 3 (édition de 1826). — Marmara Taurinensia, t. 2, 1. —
Schweir/hœiiser, Musée Napoléon, I, 4 (gravure avant la restaura-
tion). — Visconti, Opère varie, 4, 3-6 (pi. 1), et 31usée Pio-Clémentin,
III, pi. 41, p. 198 de l'édition de Milan, veuty reconnaître une scène
du premier chant de l'Iliade : Thétis sollicitant pour son Dis Achilla
les faveurs de Jupiter. Mais cette explication, qui a longtemps pré-
valw, est assez défectueuse. — Robillurt.Laurent , Musée français,
t. 4, 21. — Bouillon, Musée des Antiques, I, 75. — Vaut hier et
Lacour, Monuments de sculpture, pi. 31. — Henry, Observations sur
quelques monuments du Musée royal, p. 69. 70. — Inyhirami,
Galleria omerica, I, 39. — Chirac, Cat. n. 324; Musée, pi. 200, 26,
et Inscriptions, pi. 17. — Welcker, Bonner Kunstmuseum n. 339. —
Overbeck, Bildwerke des troischen Heldenkreises, p. 390 (pi. 16,
12). — Friederichs, Bausteine n. 738.
Hauteur 0,52. — Largeur 0,37.
Hauteur du siège 0,155 millimètres ( = 8 dactyles ou 2 nct.la'.G'iy.i ),
8. INVOCATION DES DIVINITÉS DE GORTYNE.
Un homme barbu, donateur sa IIS doute de ce bas-reliof votif,
est entré dans le sanctuaire pour implorer le secours des
dieux. Enveloppé dans son manteau, il a le bras droit levé en
Archgeologische Aufsœtze, vol. 2, pi. 7). Jupiter ressemble à celui
de notre bas-relief qui représente La Naissance d'Ericfithonius,
Juno!) à celle de' notre n 17 ; la pose de Vénus s^e retrouve sur deux
bas-reliefs de la vdla Albani {Zoègu, t. 2. pi. 96) et du Capilole
{JFoggini, t. 4, 60.).
INVOCATION DES DIVIMTÉS DE GORTYNE. 31
signe d'adoration. Zens Hécatombaios— c'csl ainsi qu'on l'ap-
pelait à Gortyne (1 ) — occupe le fond du temple. Un tnpis re-
couvre le siège sur lequel il est assis; l'escnbeau [hypopo-
dium] est monté sur des pattes de biche. Velu d'un man-
teau qui laisse le bras droit à découvert, la tête ceinte d'une
bandelette [strophium], le dieu suprême lève la main gauche
qui portait un sceptre; de la main droite avancée il tient
une palére. Deux personnages d'une taille moindre (2) sont
debout, à côté du trône. Hébé, drapée et voilée, tient son
aiguière de la main droite abaissée , évidemment pour
offrir une libation à son père. On distingue les boucles
d'oreilles dont elle est parée. Enfin le jeune Apollon, nu et
imberbe, le dos couvert d'une chlamyde agrafée, le regard
tourné vers Zeus, a le bras gauche levé, comme s'il s'ap-
puyait, lui aussi, sur un sceptre («jjcyitttoûxo;).
Nous savons que cette dernière divinité jouissait d'un culte
spécial dans la ville de Gortyne (3).
Bas-relief du beau slyle. — Marbre grec trouvé à Gortyne, en
Crète, transporté à Smyrne et cédé par M. Borrell h Philippe Le Bas.
Donné au Louvre, par le Ministre de l'Instruction publique, le
20 septembre 1845. (Inventaire Louis-Philippe, n. 2650.)
Le Bas, Annali dell' lustituto romano, 184f», t. 17, 234-243.
Monurnenti dell' Instituto, 4, pi. 22, 1. Voyage archéologique en
Grèce; monuments figurés pi. 124. (Il y voit le mythe d'Europe
et de son frère Atymnos, mais cette légende, à peine connue,
a-t-elle jamais été reproduite par un artiste ancien?). — Clarac,
Musée, pi. 224 a, 36 a (texte, vol. 2, 1241), propose Europe et
Cadmus. — E. Curtius (Archaeologischer Anzeiger, Berlin, 1850,
p. 417, pi. 38, 1), rappelle que la ville de Gortyne est une colonie
arcadienne , et que les statues d'Esculape imtierbe et d'Hygiée ,
sculptées par Praxitèle, se voyaient à Gortyne, en Arcadie [Pausu'
nias, VIII, 28, 1), et à Tégée ij. c. VllI, 47, 1). Cette explication,
(1) Hespchius, au mot 'ExaT6(A6ato;.
(2) Mais plus grande que celle de l'adorant, car ils dépassent la
frise du plafond.
(3) Antoninus Liberalis, ch. 25. Etienne de Byzance, au mot
nOOiov (p. 538 de l'édition de M. Meineke).
32 DIVINITÉS RÉUNIES.
fort ingénieuse du reste, suscite des difficultés au moins égales h
celles qu'elle prétend trancher.
Hauteur 0,39. — Largeur 0,36.
9. lO. 11. APOLLON, HERMÈS, les CHARITF
ET LES NYMPHES.
(DAS -RELIEFS DE l'iLE DE THASOS).
Ce monument consiitue une des plus curieuses sculptural
que Tantiquité nous ait transmises ; il se compose de troi^
parties qui, dans l'origine, ont dû former une frise non in-
terrompue. C'est à une époque relalivement moderne qae
l'ouvrier, chargé d'en faire un sarcophage, s'est vu obligé de
disloquer les bas-reliefs, placés jusqu'alors sur la même
ligne.
Au mih'eu du morceau principal (n. 9), on aperçoit une
niche qui, se rétrécissant vers le haut, ne peut avoir eu
d'autre destination que d'abriter le buste (en bronze) de
quelque divinité (1). Elle est entourée d'un chambranle et
surmontée d'une architrave saillante (uTrlpOupov), sur laquelle
on lit, en caractères peu anciens, l'inscription [6£îJi]tcrToxpàT7]ç
'EpojToç. Thémislocrute, fils d'Éros, est le nom du person-
nage à qui, sous la domination romaine, notre marbre a
servi de cercueil.
Voici maintenant la description du sujet:
Du côté gauche de la niche, Apollon, posé de face, joue
un hymne en l'honneur du dieu ( c'est-à-dire d'Apollon lui-
même) dont le buste occupait le centre du bas-relief. Il est
(1) Comparez notre bas-relief votif dédié par Glycimia à Cybèle
d'Andircs {Clar^ic, Musée de fculpture, pi. 150, 23). Une niche ser,/-
blable se trouve sur un autre bas-relief de Thasos (Comptes 'rendus
de l'Acadoniie des Inscriptions, 18G6, p. 324). Voir aussi Prokesch-
Osten, AUidoU'Accademia pontificia, t. VI (1835), p. 191 (pi.).
APOLLO , ES NYMPHES. 33
chaussé de sandales et vêtu du chiton podère plissé, sans
manches, et d'un manteau à bord froncé, qu'une agrafe (I)
fixait sur l'épaule droite. Au bras gauche il lient la cithare,
dont Tun des montants seul est recourbé et dont le joug
porte les traces de cinq cordes en métal. La main gauche,
qui touche les cordes (^lalXec), passe par un large bandeau
attaché à Tinstrument; quant à la main droite abaissée (2), il
n'est pas douteux que le dieu n'ait tenu un plecU-um, éga-
lement en bronze (3). Le visage d'Apollon est mutilé, mais
le mouvement du cou indique qu'il tournait la tè'e du côté
d'une jeune Nymphe qui, des deux mains, lui pose une
couronne en métal (4) sur le front. Il était d'usage, dans les
concours de musique, de couronner les poètes lyriques
victorieux.
La Nymphe (5), de profil comme toutes les autres figures
du bas-relief, arrive du côté gauche; vêtue d'un long chiton
sans manches et d'un manteau , une paire de sandales aux
pieds, elle a les cheveux cachés sous un morceau d'étoffe
(ffàxxo;).
Trois autres femmes la suivent au pas de procession, pour
offrir à leur tour des présents au dieu :
(N» 10.) La première est vêtue d'un manteau qui tombe en
pointes et de deux cliitons , l'un talaire, l'autre à manches
courtes et n'allant que jusqu'aux genoux. Cette partie est ad-
mirablement conservée ; on croirait y voir le tissu ondulé de
la laine. Pour entrer dans les détails de sa toilette, j'ajou-
terai que la Nymphe est chaussée de sandales et parée de
deux bracelets; sa coiffure, pareille à celle de la femme
précédente , a cela de remarquable qu'on y voit la trace
(1) C'était une fibule en métal ; on aperçoit encore le Irou dans
lequel elle était engagée.
(2) [L'avant-bras e-t brisé].
(3) Un trou prati(iué dans le marbre l'atteste suffisamment.
(4) Cette couronne étal flxée au moyeu de quatre clous.
(5) [Son nez est bris -este plus que la moitié du bras
droit.]
2-
34 DIVINITÉS RÉUNIES.
d'an diadème en métal fixé au moyen d'une rangôe de petits
clous de bronze qui ressemblent à un collier de perles. De la
main droite abaissée, elle lient un oijet rond, peut-être un
flacon à baume {balsamarium] , tandis que, de la main
gauche élevée , elle montrait un bijou qui a aujourd'hui
disparu.
La seconde femme , celle qui apporte au vainqueur un
collier et un bracelet , est vêtue d'un chiton podère plissé
que recouvre une mantille également plissée. garnie de man-
ches courtes. Une large ceinture (xectoçI est attachée au-
dessous du sein; une partie de sa chevelure, liée par une
bandelette, retombe sur la nuque, mais six longues nattes
(trois de chaque côté) descendent sur la poitrine. Le dia-
dème, en métal, n'existe plus ; seuls les petits clous sont
restés. Je ne parlerai plus des sandales, toutes les figures
des trois bas-reliefs étant chaussées de la même foçnn.
La troisième Nymphe a pour vêtement un chiton talaire
à petits plis et un manteau très-long, enveloppant les bras
qui sont ornés de deux bracelets. Ses cheveux . autrefois
diadèmes, retombent en partie sur ses épaules. De la main
gauche élevée elle porte un bijou ou une fleur ressemblant
à une tulipe; un collier se voit dans sa main droite abaissée.
Avant d'examiner le sens mythologique du sujet, il faut
savoir ce qui se passe de l'autre côté de la niche.
Là aussi nous trouvons trois femmes qui, tournées vers la
gauche, apportent des cadeaux à Apollon : la première lui
offre une ténie, l'autre tient de la main droite un bandeau
très-long et très-large, et, de la main gauche abaissée, un
objet dont l'extrémité, composée de six tuyaux, ressemble à
une syrinx; enfin la troisième porte un bijou quelconque (1).
Quoiqu'ayant toutes la môme altitude, ces femmes diffè-
rent essentiellement entre elles par le costume et la coiffure.
Celle qui marche à la tête du cortège (2), est vêtue d'un
chiton talaire en laine, garni de courtes manches, que re-
(1) Cet objet n'est pas une fleur, car irportail un ornement en
bronze, et on distingue encore le trou dans lequel le métal était scellé.
(2) [Son bras gauche a souffert.]
APOLLON, HERMÈS, LES CHARITES ET LES NYMPHES. 35
couvre une étoffe plissée. Ses cheveux sont disposés en
quatre tresses retombant sur la poitrine. Celle du milieu,
parée de deux bracelets, porte un long chiton dorien sans
manches, qui , ouvert sur le côté, laisse le bas de la jambe
à découvert. Sa mantille, très-courte et également ouverte
sur le côté, laisse ses deux bras à nu. La troisième est en-
veloppée dans un chiton talaire qu'elle paraît relever de la
main gauche abaissée, et d'une étoffe plissée qui tombe en
deux pointes. Toute sa chevelure, longue et abondante,
descend sur la nuque. Les diadèmes en bronze dont ces
trois femme? étaient coiffées n'existent plus, mais on en voit
encore les traces.
Nous passons au petit bas-relief de droite fn» 11).
Ici, Hermès (Mercure) arrive en toute hâte, le bras droit
avancé, la bouche entr'ouverte, comme s'il parlait. Son cos-
tume se compose d'une paire de sandales, d'une chlamyde
courte qui, attachée sur l'épaule droite au moyen dune fibule
en métal (1), s'arrête au-dessus des genoux, enfin d'un 'pileus
{xuvYJ) à bord replié. Il a la barbe pointue (acpTjvoTroJYwv) ; ses
cheveux, bouclés au-dessus du front en plusieurs rangées,
sont noués sur la nuque par une bandelette. De la main
gauche abaissée, il porte son caducée, simple verge dont
la partie supérieure était chargée de quelque ornement en
bronze (2).
La femme qui le suit est vêtue d'un chiton yodère et d'une
mantille garnie de manches courtes ; des deux mains elle tient
un collier destiné à Apollon. Ses cheveux, noués par une
cordelette, retombent en partie sur la nuque; quatre longues
tresses descendent sur ses épaules. Son diadème, en bronze,
était fixé par vingt-se(it petits clous.
'Jne inscription grecque, en deux lignes, gravée sur la
moulure qui surmonte la niche (3), ajoute au prix de ces
marbres :
(1) Le point d'attache est marqué par six trous.
(2) Il n'en reste f|ue les quatre clous qui le consolidaient.
(3) Les moulures du bas sont détruites.
36 DIVINITÉS RÉUNIES.
MY/v\4^His:ihJKAr-^rrohimY/v\-
*HAETHIoHrYKAlAPS|EMAM
C^rHirP^SEPAEM^ i hJ^YoE-
MI^^YAEX-^IP^N
c'est-à-dire : Nup.cp-/i(7tv xcxtio'XXwvi vu^-cpriyéTy) 0^)^u xai àpasvaii.
PdXy) TTpocÉpSev. "Oïv où ôejjl:; cô$; /oTpov.
^ita; Nymphes et à Apollon Nywpharjète sacrifie ce que tu
voudras, femelle ou mâle; (mais] il n'est permis (de sacrifier)
ni brebis ni verrat.
Au commencement de la moulure suivante, nous lisons :
^YrAlo[N|iETAI
où Traitovt'CeTat : on ne chante point de péan.
Au-dessous du petit bas-relief de droite (n° 11) se trouve
une ligne tracée, sans contredit, par le même graveur :
XAPIS:mAIAA-^YoE/V\lS:^YAE
X-n-IP^fM
Xaptdtv alya où ôs'î^tç oùSè xo"p^v ' I^ ^'^^^ permis (de sacrifier)
aux Charités ni chèvre ni verrat.
Puis devant la bouche entr'ouverte d'Hermès, quelques
traces de lettres -n.ppo sont visibles dans
le champ ; tout porte à croire que le dieu, dans son empres-
sement à féliciter le poète victorieux, se sera écrié de loin :
Xaîpe 'ÀTrdXXtov, sabit à Apollon!
Des bas-reliefs de Thasos il découle une série de faits
entièrement nouveaux pour la science. La mythologie, les
antiquités du culte, l'histoire de l'art et Tépigraphie partici-
pent, dans une mesure égale, aux bénéfices de cette précieuse
découverte Je vais essayer d'en donner un aperçu aussi dé-
veloppé que les limites d'un catalogue le permettent
Mythologie. Selon les termes de l'inscription, le sanctuaire
dont nos sculptures faisaient partie, était consacré aux
APOLLON, HKRMES, LES CHAniTES ET LES NYMPHES. 37
Nymphes, à Apollon conducteur des Nymphes et aux Charités.
Jusqu'à présent, nous ne connaissions qu'un Apollon Musa-
gète et Mniragète, piésident des Muses et des Parques (1);
mais si l'épilhète de Nymphagote est nouvelle, l'idée dune
réunion de Nymphes, groupées autour d'un dieu protégeant
les troupeaux (2), n'a rien d'extraordinaire et se irouve
confirmée par plusieurs passages des auteurs anciens (3). Il
en est de même de la présence des Charités, qui figurent à
côté des Nymphes sur un bas-relief du musée du Capi-
lole (4).
Quant à Hermès , ses relations avec Apollon et surtout
avec les Nymphes sont trop fréquentes pour qu'il soit néces-
saire de les étayer de preuves. On le rencontrait avec les
Charités sur un bas-relief d'Athènes, attribué à Socrate (5),
et irés-probablement aussi sur le célèbre puieal de Co-
rinthe (6).
Rien n'est donc plus facile à justifier que l'explication de
notre sujet. Après avoir chanté son hymne, Apollon reçoit les
hommages des Nymphes dont il est accompagné; Hermès et
les Charités se joignent à ellespour rendre la fête plus solen-
nelle encore. Les cadeaux qu'elles apportent sont des bijoux
et des ténies : nous savons que les Charités employaient leurs
loisirs à filer et à tisser (7), comme les fées et les femmes
sauvages de la légende allemande. Mais si l'on nous demande
de préciser parmi ces figures lesquelles représentent les
Nymphes et lesquelles sont les Grâces, nous sommes en face
(1) Mov)(yriY£TY)ç, Moipayéroç.
(2) 'A'rt6).),wv v6[jitoç.
(3) Antoninus Liberalis, ch. 32. Apollonius de Rhodes, Argo-
nautiques 4, 1218 (avec le; fcholies, p. 519, éd. H. Keil).
(4) Millin, Galerie mytliol. (Paris, 1850), pi. l'Jô, 690. — Jakn,
Arcli. Beitrœge, p. 62 (pi. 4, 2).
(5) Pausunias, I, 22, 8. — Ussing, Griechische Reiscn uiid Slu-
dien, p. 133-144.
(6) Welcker, K\ie^ Denkniceler II, pi. 1, 2. — Mûller-Wieselerf
Denkmaelcr I, pi. 11, 42.
(7) Iliade, 5,338.
38 DIVINITÉS RÉUNIES.
d'une véritable difficulté. Admettons que rien ne manque
à ces bas-reliefs, nous aurons alors deux scènes bien dis-
tinctes :
A gauche : Apollon Nymphagéte conduisant quatre
femmes; ces dernières sont naturellement des Nymphes,
A droite : Hermès précédé de trois femmes et suivi d'une
seule, qui, sur l'autorité de l'inscription, doit être une Cha-
rité.
1-3 i o Niche. C-8 9 10
3 Nymphes. Jiymphe. Apollon. 3 femmes, flermès. Charile.
Les Charités se montrant presque toujours au nombre de
deux ou de trois, notre embarras n'est pas médiocre; il
BOUS sera permis cependant dattribuer ce nom aux quatre
femmes qui viennent avec Hermès et de nous rappeler
qu'Homère, loin de restreindre le nombre des Grâces, paraît
au contraire en avoir admis un chiffre plus considérable (1)
Culte. La règle générale de sacrifier aux divinités mâles
des victimes mâles, et de réserver les femellespourlesdéesses,
n'a pas toujours été appliquée. Une inscription de Lesbos ["À),
lemblabl' en cela à la nôtre, dit que des animaux des deux
«exes pouvaient indistinctement être offerts et à Vénus et à
Mercure. De même, si le rite de Thasos défend d'immoler
une chèvre ou un porc aux Charités, une brebis ou un pore
aux Nymphes et à Apollon, on aurait tort d'en conclure que
lel était l'usage dans toute l'ancienne Grèce, ou d'en chercher
les motifs ailleurs que dans des circonstances locales. A
Eleusis, par exemple, on sacrifiait une chèvre aux Charités
ei à Mercure Enagonios (3).
Quant à l'interdiction de l'hymne apollinien, \epéan, nons
(1) Iliade, 14, 267.
(2) K. Keil, Vhiloiogus, supplément vol. II, 579-81. — Coiize,
Reiseauf der Insel Lesbos, pi. 4, 3 (p. 11) : ô xe 6£'>.ri {pour ô; âv
6£),ri) QÛYiv ÈTrt xû pw[[jLa)] Ta; 'AcppoSÎTaç toç Ileîôwc xai tw '^E^\lSL,
OuÉTO) Ipritov ÔTTi xe ôé),?] xaî Ipaev xal 8^Xu . ,.,. xai ôpvtôa.
(3) A. Mommsen, Héortologic, p. 257.
APOLLON, HERMÈS, LES CHARITES ET LES NYMPHES. 39
devons provisoirement nous bornera la trouver étrange. Du
reste, elle n'est pas tout-à-fait sans précédent. Ainsi dans l'île
de Paros , on célébrait la fête des Grâces sans flûtistes ni
couronnes de feuillage, apparat obligatoire des sacrifices (1).
Ecriture et dialecte. Avant d'émetire une conjecture sur
l'acre de nos marbres, il importe de se rappeler que l'île de
Thasos était une colonie des Pariens tt que depuis l'année 462
avant notre ère, elle faisait partie de la confédération athé-
nienne.
L'examen des inscriptions arrive au même résultat, car
l'alphabet de Thasos est à peu près conforme à l'ancien al-
phabet ionien, qu'on employait dans l'île de Paros. Les
lettres les moins usitées, G (pour (i\ f~ (pour l] , J^ (pour o),
0 (pour ov, se retrouvent toutes sur les inscriptions archaï-
ques pariennes (2,. Mais il serait imprudent de leur attri-
buer pour cela un âge trop reculé, car à côté de ces témoins
d'une haute antiquité, nos bas-reliefs portent aussi quelques
lettres (eOpç) dont on ne saurait contester la forme relative-
ment plus moderne.
Le dialecte est celui des Ioniens. Des singularités d'ortho-
graphe telles que TrpoaspSsv pour TipodspSstv, (ioX-/) pour PoûXr),
ou hien les deux crases Y.àii6Xko:iv\ et a,a pour xat 'AttoXXwvi
et a av sont trop connues pour exiger de plus amples déve-
loppements.
Style et Age. Les bas-relieTs de Thasos appartiennent
indubitablement à l'ancien style. Ces figures de femmes,
maigres et élancées (3), serrées dans leurs robes comme dans
(1) A]ionodiire III, 15, 7. On lit d.ins un fragment d'Escliyle
(n. 117) : o'jo' sctti pcof^-ô:; oùos TraiwvîiCeTat.
(2) Comptis-rendus de l'Académie des Inscriptions, 1866, p. 166.
— Cor/nts inscript, grœc, n. 24. 2123 c (de l'île de Siphnos)
C pour n dans une inscription arciianiue de Gortyne en Crète
Frœhner, Inscriptions grecques du Louvre, n. 93.)
(3) i.es Njmphesdu bas-relief de gauclie ont une hauteur de0,82,
tandis que la taille des autres varie entre 0,78 elO,80. 11 se pourrait
que l'exécution de notre sculpture eût été confiée à plusieurs artistes.
40 DIVINITÉS RÉUNIES.
une gaine, les yeux en amande, les seins pointus, la saillie
des mollets et de la chute des reins, la longueur démesurée
des pieds et des doigts, sans parler de l'archaïsme des vête-
ments, des bijoux et des coiffures, sont autant de marques
irrécusables du style hiératique. La Charité qui marche
derrière Hermès, se retrouve tout entière sur un bas-relief
également fort ancien de la villa Albani (1). En outre, si
nous comparons les trois femmes du monument des Har-
pyies [au Musée Britannique] avec les trois Nymphes de notre
petit bas-relief de gauche, il est impossible de n'être pas
frappé du trait de parenté qui existe entre ces sculptures.
L'artiste des marbres de Thasosaiipartient donc à une école
bien antérieure à l'époque de la floraison de l'art grec.
Mais tout en reconnaissant ce que son œuvre peut avoir
d'imparfait, gardons-nous de lui assigner une époque trop
reculée. Nous avons déjà vu que les inscriptions sont moins
anciennes que celles de Paros ; un coup d'œil jeté sur l'en-
semble du sujet nous convaincra que le sculpteur n'est pas
non plus resté étranger aux progrés de l'art. Déjà l'ordon-
nance de ses figures :
3 femmes. 3 femmes.
I ( Il 1 1
Une femme. Apollon. Hermès. Une femme.
prouve le soin qu'il a mis à éviter la monotonie d'une
marche processionnelle. Les détails d'habillement et de coif-
fure sont extrêmement variés; si les femmes paraissent peu
animées, Hermès au contraire est plein do vie et de mouve-
ment; enfin la figure d'Apollon se rapproche tellement des
créations du beau style, qu'il faudrait être bien exigeant pour
la désirer meilleure.
En conséquence, je ne crois pas m'abuser beaucoup, en
plaçant la date de ces sculptures à la fin du vi* ou au com-
mencement du v^ siècle avant l'ère chrétienne.
(1) Mûller-Wieseler, Denkma'ler, vol. I, pi. xi, 40. — E. Braun,
ii\uinen und Museeii i\oms, p. 659.
BAS-RELIEFS DELPHIQl 41
Trouvés dans l'île de Thasos (1), au mois de juin 1864, par M. E,
Miller. — Donnés par l'Empereur. — Marbre très-friable (2).
E. Miller, dans la Revue archéologique, 1865, vol. II, 438-ii4
(pi. 24. 25). Comptes-rendus de l'.^cadémie des Inscriptions, 1865, p.
381-383. 405-408; 1866, p. 150-152. — /. DMmî^a;, dans l'Illustration,
1866, p. 37. — Adert, Comptes-rendus de l'Académie des Inscrip-
tions, 1866, p. 146-150. Revue archéologique, 1866, vol. I, 420-423.
Philologus,23, 719. — fl. Bergmann, BuUettino romano, 1866, p. 14.
— A. Michaëlis, dans Denkmaeler und Forschungen, 1867, p. 1-14
(pi. 217).
Hauteur des trois bas-reliefs, 0,92 (exactement 2 iri^x^'? =
3 TtôSeç grecs).
Longueur du grand bas-relief 2,10.
— du bas-relief de gauche... 0,92.
— — de droite.... 0,84.
Profondeur de la niche 0,22.
Hauteur de la niche 0,56.
Longueur de la niche.... de 0,50 à 0,475.
— de son architrave 0,895.
BAS-RELIEFS DELPHIQUES
(dits MONUMENTS CHORACIQUES, D. 12 à 18).
Les sept bas-reliefs que je réunis sous le même litre
appartiennent au même ordre d'idées. Apollon Kilha-
rodos, tantôt seul, tantôt accompagné de sa mère (3),
chante un hymne, sans doute le péan apoUinien , de-
vant une idole qui ne peut être que la sienne. La scène
se passe soit au milieu, soit aux alentours du sanctuaire
de Delphes. Le chant n'est pas encore terminé, lorsque
(1) « L'emplacement sur lequel nous avions fait loutes ces décou-
vertes était wne très-grande salle ayant la forme d'un carré oblong »
{Miller).
(2) Marmor Thasium. Pline, 36, 4i.
(3) Pausanias III, 11, 9 : luapTiàxat:; ôs ètti tv);; àyopa; ITuOaÉWî
T£ ècTTtv 'AtitôXXwvoç -/ai 'ApT£[J.too; xal A-otoùc àyà),jj.aTa.
42 DIVINITÉS RÉUNIES.
Niké (la Victoire] arrive du haut de FOlympe pour offrir
au dieu victorieux (1) le vin de la libation qu'il va
verser sur Tau tel. Nous sommes donc autorisés à penser
aux ie\i%.pytliiens, institués par Apollon lui-même : le
dieu est représenté comme prototype des vainqueurs
dans les concours de musique ; et par conséquent, ces
sculptures doivent être des ex-wto offerts par des
artistes couronnés.
Quant au style, ce sont des imitations de l'ancien style
hiératique : la présence, sur notre n° 12, d'une colon-
nade d'ordre corinthien , dont l'invention ne remonte
pas au-delà de la Sb" olympiade (440 avant notre ère)
est une preuve matérielle de cette assertion , basée du
reste sur les indices les plus certains (2). D'un autre
côté, le peu de saillie du bas-relief, l'ordonnance mo-
notone des figures, qui sont toutes sculptées de profil,
la rareté du nu, les tailles sveltes, les plis symétriques
des draperies, etc., indiquent suffisamment que toute
cette série a été copiée sur quelque original célèbre du
v^ siècle.
Des sujets analogues, quoique offrant de nombreuses
différences, se trouvent dans plusieurs musées (3).
1». APOLLON, ARTÉMIS et LÉTO devant NIKÉ.
Dans le fond on aperçoit la toiture dun des temples de
(1) On ne connaît qu'un seul bas-relief sur lequel elle verse à
boire à Artémis (mon n. 14}. Niké versant du vin à Apollon se trouve
aussi sur les vases peints. (Élite céramographique, vol. II, 47.)
(2) Clarac, Musée de sculpture, texte , vol. II, 1010.
(3) Welcker, dans Pindari Opéra, éd. Bœckh, t. II, 1, 453. Annali
romani, t. 5 (1833) p. 147. 148. Academisclies Kunstmuseum zu
Bonn p. 109. 110. Altc Denkmœler, II, 37-57. — A'. 0. Mù'/er,
Manuel d'Arcliéologie (3<= édition) § 96, 23. — Jahn, Archseologische
Bf'itrcege p. 209.
BAS-RELIEFS DELPHIQUES. 43
Delphes, entouré d'un mur (péribolos) assez élevé. Le fronton,
garci (l'acrotéres , porte au milieu un masque de Méduse
que soutiennent deux Tritons ailés. Une course de chars, —
allusion à celles qui avaient lieu lors de la fêle pythique ( I ) , —
est sculptée sur la frise [zophoros]; on compte huitbiges avec
leurs conducteurs, dont six tournées à gauche. L'architrave,
surmontée d'une bordure de méandres, repose sur sept co-
lonnes cannelées d'ordre corinthien. Les tuiles creuses qui
couvrent l'édifice sont assez distinctement rendues; trois
points saillants, que l'on aperçoit dans le haut de l'enceinte,
ne sauraient être autre chose que âespunti regolatori laissés
par le sculpteur. A droite, un vieil arbre représente le platane
sacré (2) qui, d'après la légende, avait été planté par le roi
Agamemnon.
Au pi'emier plan , trois divinités se dirigent, au pas de
procession, vers la droite, où une statuette archaïque
d'Apollon se trouve debout sur un pilastre (3). L'idole tient
une pdtère de la main droite avancée, sa jambe droite est
également portée en avant; quant au bras gauche, il devait
être collé au corps.
A côté du pilastre se voit un petit autel rond, du genre
de ceux qu'on appelle putealia; les trois femmes drapées
qui y sont sculptées courent au pas de danse vers la droite.
Ce sont des Bacchmites, et non pas les trois Heures, comme
on l'a cru jusqu'à présent.
Les trois divinités qui s'avancent vers l'idole sont Apollon,
Anémia (Diane) et Lé ta (Latone). Apollon, vêtu de la slola
pt/i/«a et d'un manteau très-long, joue de la cithare (4) qu'il
porte au bras gauche. Les tresses de cneveux qui retombent
sur sa poitrine témoignent du la jeunesse du dieu. De la
(1) Pindare, Néméennes 9, 4.
(2) Bœ/ticJier, Baumkultus der Hellenen,p. 116-119.
(3) 'EttI xîovo; àYa>,!J.a àpyatov. Puusanias, II, 17, 5. Voir Ha-
draua, ragguagli ili sc.ivi f'atli nell' isola di Capri (Drcsda 1794),pl. 4.
— 0. Jahn, Monatsberichtc der Leipziger Societoet, 1851, p. 146.
(4) La housse qu'on y voit adaptée servait à recouvrir les cordes.
4't DlVlNlTlis RÉUNIES.
)nain droite il tend une coupe à Niké (la Victoire), qui, ap-
prochant sur la pointe des pieds, lui offre le vin de la liba-
tion (cTTovor,) qu'il va verser surTautel.
Cette Victoire ailée, vêtue d'un double chiton sans manches,
est d'une taille moins élevée qu'Apollon , parce qu'elle est
une des divinités du second ordre. Elle tient gracieusement
Yœnochoé dans la main droite élevée.
Derrière le joueur de lyre vient Artémis, caractérisée
par l'arc et le carquois qu'elle porte sur l'épaule et par le
flambeau allumé qu'elle tient des deux mains; ensuite Léto,
qui, d'une main, porte un long sceptre, tandis que de l'autre
elle rajuste sa robe. Les déesses sont diadémées , coiffées à
la façon archaïque et vêtues d'un manteau et d'un double
chiton.
Un trépied est placé sur le pilastre qui se trouve à l'extré-
mité de la scène (1).
[Le bras droit d'Apollon et le poignet droit d'Artémis avec le
bracelet sont moderne?, de même le haut de l'aile de la Victoire,
l'arbre et la moitié du fronton du temple, la tète et la jambe franche
de la statuette, le haut du trépied, la moitié du pilastre de droite et
toute la moulure du bas.]
Marbre ^Tec.
Petit-Bade/, Musée Napoléon, 4, 7. — Boettiger, Explicatio anti-
quaria anaglyphi in Museo Napoleoneo (dans Longinus, éd. Weiske,
Lipsias, 1809, p. cxlv et suiv. Opuscula latina p. 398-416, pi. la,
sans le temple). — Bouillon, vol. III, bas-reliefs pi. 26, 1. — Clarac,
Cat, 247; Musée, pi. 120, 39 (texte, vol. 11, 236).
Comparez le bas-relief identique, cédé par le Louvre au Musée de
Berlin : Friederichs, Bausttine, n. 72.
Hauteur 0,65. — Largeur 1,08.
(1) Voyez surtout le bas-relief de la villa Albani, publié par
Zoëga, Bassi-rilievi, II, pi. 99. — Millin, Galerie mytholoaiciue
(Paris, 1850), pi. 76,281. — Wekker , Alte Denkma;lcr, 11,
pi. 2, 3.
BAS-RELIEFS DELPHIQUES.
13. APOLLON, ARTÉMIS et NIKÉ.
A côlé d'un petit autel circulaire, décoré de festons et
d'une petite Victoire ailée, on voit Niké, vêtue d'un ampé-
chonion et versant à boire à Apollon. Le dieu, dans le cos-
tume des citharèdes, arrive du côlé gauche en jouant de la
lyre; son instrument est suspendu à une banderole. Il est
suivi de sa sœur Artémis, qui, d'une main, tient une torche
allumée, de l'autre le bout du manteau de son frère. Le front
de la déesse est orné d'un diadème.
[La plinthe, les jambes d'Artémis et la bordure de gauclie, avec
quelques morceaux de la draperie sont modernes.]
Très-beau bas-relief : imitation du style hiératique. — Villa
Àlbani.
Petit -Rade/, Musée Napoléon, 4, 9.— Bouillon, \o\. III, bas-reliefs
pL 26, 5. — Clarac, Cat. 172; Musée pi. 122, 40.
Hauteur 0,55. — Largeur 0,60.
14. ARTÉMIS ET APOLLON devant NIKÉ.
Artémis, vêtue d'un chiton talaire sans manches et d'ur^
manteau replié sur le bras gauche, porte d'une main usa
longue torche, de l'autre elle tend une coupe [transf j?5sé3
en cuvette par le restaurateur] à la Victoire, qui vieni E«aS
verser du vin. Cette dernière, vêtue comme Artémis, mai'3
d'une taille moins élevée, parce qu'elle occupe dans la hié-
rarchie de l'Olympe un rang inférieur, porte de grandes
ailes; de la main droite élevée elle tient Vœnochoé, tandis que
sa main gauche assure l'équilibre de la coupe. Entre les
deux déesses, le chien d'Artémis, assis par terre, semble
attendre les ordrts de sa maîtresse.
Celle scène se passe près du piédestal d"unfi statue d'Apol-
lon ; malheureusement le restaurateur a pris le fragment
de celte statue (1) pour le chambranle d'une porte cintrée,
(1) Le pied gauche et une partie de la iambe gauche avancée.
46 DIVINITÉS RÉUNIES.
ef celte erreur a égaré le jugement de tous les antiquaires
qui se sont occupés de notre bas-relief.
Artémis est suivie de son frère Apollon [restauré en
Bacchus], derrière lequel on voit un Terme. Le dieu est vêtu
d'un manteau qui laisse toute la partie antérieure du corps à
découvert.
Les trois figures marchent sur la pointe des pieds.
Il est permis de supposer quil s'agit ici dîArtétnis
Hymnia, qui, ayant remporté le prix aux jeux pythiens,
offre une libation à la divinité de Delphes.
[Parties antiques d'Apollon : le bas du manteau déployé, la jambe
gauche nue jusqu'au genou, et un quart du Terme qui se trouve
derrière lui.
Parties modernes. Arîémis : la tète, à resception du chignon, le
bras droit et l'épaule droite, un peu de la main gauche, les deux
extrémités de la torche, la patère.
La tête du chien et quelques parties de ses pieds.
La îïc^on-e; la tête, le bras gauche, Id main droite et le poignet
droit, la plus grande partie des ailes et de l'œnochoé, presque toute
la jambe gauche avec la draperie.
La porte cintrée, sauf le morceau dont j'ai parlé plus haut].
Bas-relief de marbre grec; imitation du style archaïque dont le
caractère a été considérablement altéré par la restauration moderne.
— Villa Albani.
Winckelmann , Monumenti inediti n. 23. — Boettiger, Opuscula
latina, p. 405, note. -- Bouillon, vol. III, bas-reliefs, pi. 26, 3. —
Clarac, Cat. 300; Musée pi. 122, 62 et texte, vol. II, 315. 1015. —
Welcker, Annali romani, t. 5, 148-150. Alte Denkmœler, II, 64-66.
Hauteur 0,57. — Largeur 0,63.
tS. APOLLON ET NIKÉ.
Apollon, vêtu de la robe pythique, les cheveux disposés
en longues tresses et couronnés de laurier, joue, d'une
main, de la lyre (1) ; de l'autre, il tend une coupe à Niké,
(1) Son bras gauche est engagé dans la bau'. oulière de l'instru-
ment. On aperçoit la housse qui servait à recouvrir la lyre en temps
de pluie.
BAS-RELIEFS DELPHIQUES. 47
qui vient lui verser le via de la libation ( 'AttoXXwv aTcévSojv
xat Niîcy) oivoxsoïïaa).
La déesse de la victoire, ailée et vêtue d'un double
chiton, s'approche sur la pointe des pieds ; elle saisit la
coupe qu'elle va remplir ; de la main droite levée, elle tient
l'œnochoé (1) ; un bracelet entoure son bras gauche
Entre les deux divinités on voit Vomphale de Delphes,
couronné de laurier.
Belle sculpture en marbre grec. — Musée des Petits-Augustins
(donc provenant soit du marquis de Nointel et de la collection de
l'ancienne Académie des Inscriptions , soit de quelqu'autre saisie
révolutionnaire).
A. Lenoir, Musée français (Catalogue de 1803), p. 52. — Petit-
Aadel, Musée Napoléon, vol. 4, 10. — Robi il art- Laurent, Musée
français, t. 4, 60. — Visconti, Opère varie 4, 173-178 (pi. 25). —
Vauthier et Lacour, Monuments de sculpture ancienne, pi. 25. —
Bouillon, vol. III, bas-reliefs, pi. 26, 6. — Clarac, Cat. 155 ; Musée
pi. 122, 41. — Mûller-Wieseler, Denkmaeler, I, pi. 13, 47.
Hauteur 0,47. — îargeur 0,47.
le. APOLLON, ARTÉMIS et LÉTO.
Une statuette archaïque d'Apollon est placée sur un
pilastre qui occupe l'extrémilé droite du bas-relief. Le dieu
est représenté nu, la jambe droite en avant, le bras gauche
abaissé ; de la main droite il tient une patére.
Trois divinités marchant, d'un pas solennel, l'une derrière
l'autre, viennent célébrer quelque fête religieuse. Apollon
lui-même, vêtu de la robe pylhique, conduit ce petit cortège.
Les yeux levés vers la statue, il chante un hymne en s'ac-
compagnant de la lyre; de la main gauche il touche les
cordes (.^/aXXet), de l'autre il manie le plecirum (xpéxei) (2)
(1) 'E| £ÙxpOTr,Tou ya),x£aî apôriv irpôyou. Sophocle, Antigone v.
430.
(2) On remarque la housse destinée à recouvrir l'instrument
quand on ne s'en servait pas.
Properce dit (III, 31, 15) :
Deinde inter matrem deus ipse interque sororem
Pythius in longa carmina veste sonat.
48 DIVINITÉS RÉUNIES.
Artémis, caractérisée par le carquois et l'arc qu'elle
porte sur l'épaule, tient de la main gauche une torche al-
lumée; de la main droite elle a saisi un pan du manteau
de son frère.
Enfin Léto, qui porte un long sceptre, suit ses enfants en
rajustant sa draperie.
Ces trois personnages sont diadèmes ; leurs cheveux ,
disposés en longues nattes, retombent sur la poitrine. Les
déesses sont vêtues de chitons à manches courtes en laine,
dont on distingue encore le tissu ; des pendants d'oreilles
et des bracelets prêtent un éclat particulier à leur toilette.
[Sont modernes : les deux tiers du pilastre, la jambe gauche et la
moitié du pied droit d'Apollon, le bras gauche de la statuette.]
Incitation de l'ancien style. — Marbre peutélique. — Villa
Albani.
Winckelmann, Monumcnti inediti, vol. I, vignette en tète de la
dédicace (manque dans l'édition de 1821). — Petit-Rade/, 4, 8. —
Henry, Observations critiques, p. 70. -r Bouillon , t. III, Bas-reliefs,
pi. 26, 9. — Clarac, Cat. 312; Musée pi. 122, 38 (texte, vol. 2,
232). — Mùller-Wieseler, Denkmaeler, vol. 1, pi. 13, 46.
Hauteur o : . — Largeur 0.ôt\
iÇ LÉTO (LATOXE).
La déesse qui, marchant vers la droite, tient d'une main son
sceptre et de l'autre rajuste son diploïdion , appartient
à la série de sculptures d'ancien style que nous venons
d'examiner. Ses cheveux, disposés en quatre tresses et ornés
d'un diadème ; son chiton de laine, à courtes manches ; son
long sceptre surmonté d'une fleur de grenadier ; enfin sa
parfaite ressemblance avec la figure qui marche derrière
Apollon et Diane sur les autres bas-reliefs delphiques : tout
cela ne permet pas de douter de la justesse de notre attri-
bution. Voyez, du reste, p. 30 (note)
BAS-RELIEFS DKLriIIQLES. 49
[Le coude du bras droit et tout le bas au-dessous des genoux son!
modernes].
Bas-relief d'un beau travail. — Villa Albani.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 26, 4. — Clarac, Cat. 186 ; Musée
pi. 149, 27. — Welcker, Annaii romani, vol. 5 (1833), p. 144.
Hauteur 0,49. — Largeur 0,28.
18. BUSTE D'UNE DÉESSE
(Fragment. Prétendu sacrifice a ariadne).
Il n'y a d'antique dans ce bas-relief que le morceau du
milieu, représentant le buste , tourné à droite , d'une déesse
de style archaïque, velue dun chiton à manches courtes.
Le dessin, les longues nattes de cheveux, ainsi que le tissu
ondulé de la laine parfaitement conservé ne laissent pas de
doutes sur l'âge du fragment.
Le restaurateur italien a enchâssé cette petite perle dans
une composition pleine de contre-sens. La déesse a été trans-
formée en femme snpplianle qui, une patère dans la main
gauche levée, vient sacrifier sur un autel où le feu est al-
lumé. Elle est suivie d'une matrone voilée, portant le van
mystique. Derrière l'autel on volt, placée sur u'n piédestal
rond, la stalue d'une déesse drapée qui tient de la main
gauche abaissée une aiguière, et de la main droite levée (le
croirait-on?) une couronne. Cette personne a été gratifiée
du nom d' Ariadne. Le rideau du fond est soutenu par un
mascaion de lion et à gauche par un hermès de Pan.
Bas-relief. La pièce du milieu est de marbre grec. — Villa Albani.
Petit-Radel, Musée Napoléon, 4, 12. — Bouillon, t. III, Bas-
.•eliefs, pi. 25. — Welcker, Annaii romani (1833), t. 5, 162. —
Olarac, Cat. n. 159 ; Musée pi. 217, 154 (texte, vol. II, 458).
Hauteur 0,61 . — Largeur 0,61 .
so
DIVINITES REUNIES.
19.
VASE DE SOSIBIOS.
Le gracieux bas-relief sculpté sur la panse de cette
amphore à vin représente un sacrifice bachique. Le feu est
allumé 3ur un autel dont la base porte le nom de l'artiste,
0 sibios d' Athènes (1).
^^-^^^^^m
M
Trois personnagse viennentdu côté gauche : Artémis, en
tunique talaire à manches courtes, un carquois sur l'épaule,
traîne de la main droite un daim , victime de la cérémonie
qu'elle va célébrer ; de la main gauche elle lient son arc.
Derrière elle , une Bacchante drapée (2) joue de la lyre ;
enfin, un Satyre nu, dont la pardalide flotte au vent, exécute
un hymne sur la double flûte (3) . 11 est couronné d'une ban-
delette.
De l'autre côté , Hermès accourt à grands pas. Le dieu a
la barbe pointue, les cheveux disposés en longues nattes ; il
porte un vêtement, ouvert sur le côté, que l'on pourrait com-
parer à la dalmatique de nos prêtres. De la main droite il
lève son caducée , car il conduit (ayv-Twp, -/jyepiwv) le cortège
(1) Voir Froeliner, Inscriptions grecques ilu Louvre, n. 127.
^2) Ordinairement on prend cette ligure pour Apollon, mais c'est
une femme vôtue d'une tunique talaire sans manches et d'un man-
teau. Bien que le marbre soit un peu usé, on distingue encore le
sein de la Bacchante. Si c'était Apollon, il aurait, comme Artémis et
Hermès, une pose plus archaïque. — Un bandeau est attaché à la
lyre.
(3) La même figure se retrouve sur le célèbre bas-relief de Salpion.
VASE DE SOSIBIOS. 51
bachique au sacrifice (i). Cet attribut, très-court, dépasse un
peu la hauteur du bas-relief.
Une Bacchante en extase, le sein et les bras nus, les che-
veux cachés sous un caxjcoç, le suit en dansant ; de la main
droite elle brandit un couteau; un quartier de chevreuil se
voit dans sa main gauche abaissée (2), Elle est accompagnée
d'un pyrrichiste, guerrier nu et casqué, qui, armé d'une
épée et d'un bouclier rond, exécute la pyrrique ou danse à
Vépée {li(fiGp.6q) (3). Enfin, un groupe de deux autres Bac-
chantes, l'une avec le thyrse, sa compagne avec le tam-
bourin, ferment la procession.
Le vase de Sosibios a la même forme que les amphores
peintes connues sous le nom italien de vasi a mascheroni,
et que l'on trouve fréquemment dans les tombeaux de la
Grande Grèce. Les anses sont décorées de calices de fleurs et
soutenues par quatre cols de cj-^ne. Une branche de lierre,
symbole du culte de Bacchus, entoure la gorge du vase;
le bas de la panse estgodronné; une bande d'entrelacs avec
une frise de feuillage , de palmettes et d'ovaires règne au-
dessus du bas-relief.
Quant au style, les figures d'Hermès et d'Artémis ont
seules conservé la raideur archaïque ; les autres, d'un dessin
charmant, appartiennent à la belle époque de l'art grec
et ne sont que des répétitions de types parfaitement connus.
Ce monument remonte donc tout au plus au dernier siècle
de la république romaine.
[Là base est moderne.]
Marbre de Paros. — Villa Borghèse.
(1) Un bas-relief hiératique (Zoega, pi. 100, p. 247) le représente
conduisant Athéné, Apollon et Artcmis vers un autel sur lequel le
feu est allumé. Un marbre analogue, sans Athéné, se trouve dans
Winckelmann, Storia délie arli, éd. Fea, t. l, 1.
(2) Comparez le bas-relief publié par Clarac, Musée, pi. 135, 135.
(3) lluppr/Ccp pTj8(j.to. D'après la légende, la Tiuppt/;^ aurait été in-
ventée par Bacchus lui-même. Du temps d'Athéné, elle avait tout
à fait dégénéré en danse bachique : ■}] Sa y.aô' ri^5.Q Tcuppi'/y] Aiovu-
Q\a.%ri Tis etvai ôoxeï. Banquet dep Sophistes XIV, p. 631.
52 DIVINITÉS RÉUNIES.
Petit-Radel, Musée Napoléon, vol. 2, 22. 23. — Visconli, Operf
Tarie 4, 397. — Bouillon, t. 111, Candélabres et vases, pi. 8. —
Clarac, Cat. 332; Musée, pi. 126. 130, d. 117. 118. — Mùller
Wieseler, Denkmaeler der alten Kunst, II, pi. 48, C02. — Overbeck,
Geschichte der griecbischen Plastik, II, 2i'J.
Hauteur totale 0,76. — Hauteur des figures 0,215.
SO-S3. HUIT BAS-RELIEFS DE SALONIQUE ,
appelés LAS IKCAKTADAS.
Les quatre marbres sculptés que j'ai réunis sous les n. 20
à 23 formaient laltique d'un monument célèbre , le^Palais
enchanté (I) de Thessalonica. Ils reposaient sur un entable-
ment soutenu par ciaq colonnes corinthiennes. L'édifice dont
(1) Situé dTDS le quartier des juifs castillans : de là son nom espa-
gnol incantada. Un conte populaire, rapporté par Sluart et Revett
(Antiquités d'Athènes, t. 11, 499 de l'édition allemande), explique
celte singulière dénomination :
Alexandre le Grand, avant de partir pour la conquête de l'Orient,
demanda des renforts au roi de Thrace. Le roi s'empressa de satis-
faire à ce désir et se rendit en personne, accompagné de sa famille, à
la cour deThessalonique. Alexandre lit à ses hôtes un accueil princier,
mettant un palais magnifique à leur disposition. Cet édifice se trou-
vait situé à côté de sa propre lésidence, et les deux palais com-
muniquaient au moyen d'une galerie. La reine thrace était d'une
beauté merveilleuse; Alexandre, jeune encore et peu habitué à ré-
primer ses passions, aspirait autant à l'amour qu'à la gloire. Fasciné
par les charmes de la reine, il résolut de la séduire.
Les visites qu'il lui faisait finirent par donner l'éveil au mari, et
dès qu'il fut sûr du fait, le roi de Thrace se mit en mesure de punir
celui qui violait ainsi les lois de l'hospitalité. Parmi les gens de sa
suite se trouvait un très-habile magicien, originaire du Pont, qui,
grâce à son art , savait l'heure des rendez-vous d'Alexandre. Ce
sorcier prononça des formules magiques qui avaient la puissance de
changer en pierre quiconque oserait traverser la galerie à un moment
déterminé. Mais Aristote, magicien dévoué à Alexandre et plus
savant que celui du Pont, découvrit le danger qui menaçait son
maître; sur ses instances, Alexandre s'ab>tint donc de la visite pro-
jetée. Alors la reine, impatiente et lasse d'attendre, envoya une de
BAS- RELIEFS DE SALONIQUE.
53
cette ruine avait fait partie était , selon toute probabilité, un
mausolée carré, sans toiture, comme le Palais Tutèle de
Bordeaux, détruit sous le régne de Louis XIV. L'inscription
grecque qui régnair, sur Tarchitrave (1), v y£Y£v/]{jl£voi
uTTo.... est trop fruste pour lever les doutes que l'on peu!
conserver à ce sujet.
Je me dispenserai d'entrer dans les détails d'une descrip-
tion fastidieuse en mettant sous les yeux du lecteur le plus
ancien dessin connu de cette intéressante colonnade. Il est
tiré du rapport de M. Gravier d'Otiéres, dressé en 1686 et
conservé au département des manuscrits de la Bibliothèque
Impériale (2).
(P.é(Uiclioii) . Côté de ta cour.
ses confidentes pour s'enquérir de la cause du retard. Bientôt elle se
mit elle-même en route, tandis que le roi, son mari, accourut avec
son magicien pour voir l'effet produit par les incantations. Au même
moment, les deux é[ioux avec leur suite furent transformés ea
statues.
(1) Du côté de la rue. Corpus inscnpt. grœc, 1996.
(2) Manuscrits français, n. 7176 (ancien supplément français,
n. 19). Voir l'excellent ouvrage de M. L. de Laborde, Atliènesaux
xve, xvi* et xvii*^ siècles, 1. 11, 55. 60.
54
DIVINITES RÉUNIES.
Voici les sujets des huit bas-reliefs qui décorent les piliers
du second étage, aujourd'hui au Louvre :
I o. Bacchante, se dirigeant vers la droite. Les cheveux
épars, les jambes seules couvertes
d'unedraporie.ellejoue de la double
flûte qu'elle tient des deux maiûs.
[L'extrémité du nez, le bras droit,
une partie de la flûte, de la draperie
et du pied gauche sont brisés.]
Stuart, livr, 14, 7.
b. La Victoire ailée, de face , les
pieds poses sur une tête de lion
également ailée [qui a disparu] (1).
La déesse est vêtue d'un long chi-
ton sans manches, flottant au gré
du vent et retenu par une cein-
ture; sa chevelure est nouée sur
le front {krobylos]. Des deux mains
abaissées, elle tenait probablement
une guirlande. On sait que la Vic-
toire se voit souvent sur les mon-
naies de Salonique.
[Le nez, les deux bras à partir du
deltoïde, la guirlande, les pieds et la
tête de lion sont brisés].
Stuart, livr. 13, 12.
I)essin de ringénieur de
M. Gravier d'Otières (2) 1C86.
II a. Le jeune Bacchus , de face , les pieds et le haut
corps à découvert, le front couronné d'un bandeau et
(1) Les ailes du lion me paraissent plus que problématiques. Il
doit y avoir eu quelque malentendu de la part du dessinateur, car la
Victoire est ordinairement debout sur un globe.
(2) Ces dessins, quoique très-maniérés, ne sont pas sans une cer-
taine valeur, parce qu'ils ont été exécutés à une époque où les mar-
bres étaient moins mutilés qu'ils ae le sont aujourd'hui.
BAS-RELIEFS DE SALONIQUE. 55
fleurs de lierre. Tenant une grappe de raisin dans chaque
main, il s'appuie du bras gauche sur un cep de vigne; sa main
droite est abaissée. Une panthère assise se voit à ses pieds.
[Le nez, l'avant-bras droit presque en entier et le pied gaurhe
de Bacchus, avec toute la partie antérieure de la panthère sont
brisés.]
Stuart, livr. 14, 6,
b. Bacchante, de face , vêtue d'un double chiton talaire et
d'un manteau en écharpe qui forme comme un nimbe autour
de sa tète. Son épaule gauche, ses bras et ses pieds sont nus.
Les restes d'une couronne de pampres et de grappes de raisin
se voient dans ses longs cheveux épars. De la main droite
abaissée, la jeune danseuse relève sa draperie.
[La flgure, l'avant-bras gauche et l'avant-bras droit jusqu'au poi-
gnet sont brisés.]
Stuart, livr. 14, 1.
III a. Bacchante, la tête tournée à droite. Vêtue d'un
double chiton talaire sans manches, elle a l'épaule gauche,
les bras et les pieds nus. Sa longue chevelure est ceinte de
lierre et de corymbes.
[Le nez, le bras droit et l'avant-bras gauche sont brisés, la figure
est fortement endommagée.]
Stuart, livr. 14, 5.
b. Mercure (1), de face, coiffé d'un bonnet ovoïde, le de-
vant du corps nu , le dos et le bras gauche couverts d'ua
manteau qui est attaché sur l'épaule droite. Une tète de bouc
8e voit à ses pieds.
[Le nez, les deux avant-bras et le pied gauche sont brisés.]
Stuay^t, livr. 14, 2.
(1) Mercure a des rapports assez fréquents avec le cercle bachique.
Mûller, Manuel d'archéologie, § 38}, 2. De plus, il est le conduc-
teur des âmes, de sorte que sa présence sur un mausolée est parfaite-
ment justifiée.
S6
DIVINITES REUN
IV a. Lcda, nue jusqu'à la toille,
tient dans le bras droit abaissé
une oie qui , tout effrayée , est
venue se réfugier chez elle. C'est
Jupiter transformé en oiseau; il
fait semblant d'êlre poursuivi par
un aigle (1), afin d'être reçu chez
la jeune femme qu'il convoite. De
la main gauche, l'épouse de Tyn-
darée ramène la draperie sur son
protégé pour mieux le cacher. Sa
longue chevelure est nouée sur le
front [krobylos).
[La figure, les deux bras, le pied
gauche et les doigts du pied droit de
Léda sont brisés.]
Stitarf, livr. H, 4. — MûUer-Wie-
seler, Denkmœlerder alten Kunst, t. II,
pi. 3, 43.
b. Gmymèie, enlevé par l'aigle
qui le tient entre ses serres. Le
jeune homme, le devant du corps
nu, le dos couvert d'un manteau agrafé sur l'épaule droite,
pose le bras gauche sur la tête de son ravisseur et tourne
vers lui son regard. De longues boucles de cheveux sortent
de dessous son bonnet asiatique.
Comparez le célèbre groupe de Venise: Valentinelli, Marmi
scolpiti, pi. 23. — Jahn, Archœologische Beilraege, p. 23.
[Le nez, l'avant-bras droit abaissé et presque toute la jambe droite
sont brisés.]
Stuat^t, livr. 14, 3. — Mûller-Wieseler, DeniimaDler, vol. II,
pi. 4, 51 a.
Léda et Ganymcdc comme pendants se retrouvent ensemble sur le
piédestal de Bordcdiix [Miilin, Voy. dans le Midi, 4, 64i; pi. 77,
Dessin de M. Gravier
d'Olièies, 1686.
(1) Euripide, Hélène, v.
BAS-RELIEFS DE SALONIOUE. S7
2. 3) et avec Sémélé sur un vase d'argent publié par M. de Witle
Mémoires des Antiquaires de Fiance, 18G7).
Toutes ces sculptures, copiées sur des originaux grecs,
datent d'une époque de décadence ; elles ne sont pas anté-
rieures au iii^ siècle de l'empire romain (1).
Marbre penléiique.
Rapportés de Salonique, en 1865, par M. Miller, et donnés par
S. M. l'Empureur.
Pococke, Description of the East (London, 1745\ t. II, 2, pi. 64 o,
p. 150. — Sluart et Revett (1754), Antiquités d'Athènes (édit, alle-
mande, Darmstadt, 1831), t. II, 497-512. Planches, t.III, livraison 13,
7-12. — Villoison (1787), dans les Mémoires de l'Académie des
Inscriptions, t, 47, 321. — Félix-Beanjour, Tableau du commerce de
la Grèce, I, 38. — Clarke, Traveis in various counlries of Europe,
Asia and Africa (Londres, 1816), t. 4, 352-355. — Leake, Traveis in
northern Greece (London, 1835), t. III, 245. — Cousincry, Voyage
dans la Macédoine (Paris, 1831), 1. 1, 32. 33. — Tafel, de Thessalo-
nica (Berolini, 1839), p. 174. — Zacliaiiae, Reise in den Orient
(1840), p. 195.
Hauteur 2,06. — Largeur 0,74
«4, TRIADE DE DIVINITÉS CHAMPÊTRES.
Au milieu du groupe, on voit Diane diadémée, chaussée
de bottines en peau de bête, vêtue d'une tunique de chasse à
manches courtes et d'un manteau qui, fendu par devant jus-
qu'à la taille, se termine en deux pointes. De la main droite
elle tient la lance, de la gauche abaissée le bouclier rond de
Minerve : mélange très-singulier et qui , jusqu'à présent,
n'est confirmé par aucun autre exemple.
Du côté gauche de la déesse, Hercule nu, la peau de lion
sur le bras, tient d'une main les pommes qu'il vient de
cueillir au jardin des Hespérides, de l'autre la massue.
1) L'entablement avec l'inscription et les stylobates ont été pro-
visoirement envoyés à. l'île des Cygnes. Les cinq chapiteaux corin-
thiens sont exposés au bas du grand escalier du Louvre. Les fûts de
colonne seuls ont dû rester à Salonique, parce que leur poids n'a
pas permis de les enlever,
3*
58 DIVINITÉS RÉUNIES.
Hercules rusticus est le dieu lutélaire de la récolte et des
troupeaux (1).
Enfin Silvain , placé du côté droit de Diane et chaussé,
comme elle, de péronés, est vêtu d'une tunique courte re-
couverte de la nébride , dans laquelle il porte un agneau,
tandis que, de la main droite, il tient sa serpe. Dans le fond*
on remarque son bâton pastoral et deux épieux. Chacune
de ces trois divinités a un chien de chasse à ses pieds. Faut-
il rappeler que Silvain est aussi bien le patron des chasseurs
et des bergers (2) que le dieu des champs et des bois?
Une paire de tenailles (attribut de Vulcain), l'arc avec le
wrquois de Diane, et un soc de charrue gisent par terre,
Diane, Silvain et Hercule se trouvent ensemble (avec trois
nymphes) sur un bas-relief du Musée Pio-Clémentin (VU,
10) (3).
[Pardes modernes : la tête de Silvain et la patte gauche de devant
de son chien; l'avant-bras droit et le haut de la lance de Diane;
un morceau de son bras gauche; la main et le poignet droit d'Her-
cule avec une partie de sa massue ; la moitié de la tète et les deux
pattes de devant de son chien.]
Bas-relief romain. — Villa Albani (Indicazione antiquaria, 1785,
n. 407).
Zoèga, Bassi-rilievi, t. II, p. 115 (note 16). — Bouillon, t. III, Bas-
reliefs, pi. 2,2. — Clarac, Cat. n. 293; Musée, pi. 164, 63.
ïlaulcur 0,50. — Largeur 0,58.
aS-SS. QUATRE TERMES.
La réunion, aussi rare que curieuse, de quatre grands
termes \dii terminales] à demi- figure, qui ont dû être placés
(1) 0. Jahn, Arch.Beitrœge, p. 62.
(2) 3Iagne deus, Silvane potens, sanctissime pastor (inscription de
VCajae^^rflHO. Henzen, 5751). — Arvorum pecorisque deus (FjV^i/e,
Enéide, YIII, 601).
(3) Millin, Nouvelle galerie mythologique (Paris, 1850), pi. 139,
503 a.
INVENTAIRE DES TRESORS DE CIRTA.
aux quatre coins de quelque propriété rurale, donne une cer-
taine valeur à ces sculptures de la basse époque. Les deux
premiers représentent Hercule barbu (Hermérade], une
bandelette dans les cheveux , les bras cachés sous un man-
teau très-court. Il n'y a de différence entre ces statues que
dans le mouvement de la tête. Pausanias déjà mentionne
(II, 10, 7) un 'HpaxXrjç -rà xàxw rotç 'EpjJiatç toTç Texpaywvot;
tîxacfJi.£voç.
Les deux autres (n. 27. 28) sont des termes de Mercure,
reconnaissable par la chlamyde qui recouvre l'épaule gauche.
Le restaurateur a trouvé bon de les transformer en jeunes
Faunes tenant des bouquets de fleurs dans la main droite
élevée.
[Parties modernes. — Hercule, a : le nez. — b (la tête tournée à
droite) : le nez et la partie inférieure de la gaîne. — Mercure, a et
b : les tètes et les bras.]
Château de Richelieu.
Hercules : Petit-Radel, Musée Napoléon, 2, 38. — Bouillon,
Musée des antiques, III, Statues, pi. 16, 6. — Clarac, Cat. 515.
516; Musée, pi. 347, 2016 6, c.
Mercures : Bouillon, 1. c, pi. 5, 3. 4. — Clarac, Cat. 512. 513;
Musée, pi. 347, 1546 a, b.
Hauteur 2,35.
«9. INVENTAIRE DES TRÉSORS DU GAPITOLE
DE CIRTA (Constantine).
(musée d'afriûue).
Synopsis^
lovis Victor argenteus
in Kapitolio, habens in capite co-
4 ronam argenteam querqueam
folior. XXX, in qua glandes n. XV, fe-
[re]ns in manu dextra orbem argen-
[teum, it]em Victoria (sic) palmam ferentem
8 [foliorum] XX ei coronam folior. XXXX,
[et in manusi]nistra hastam argenté-
[am]
60 DIVINITÉS RÉUNIES.
[Lacune]
snb insc-
12 [rip]tione fluminis Longani CXXX; [ij-
tem in Nymphaeo, in corona summa,
circumilu liUerae n. XXXX auro inlumi-
natœ, hederae distingaentes incocliles
16 n. X, scyphi dependent'^s auro inluminali n. VI,
canlharum auro inluminatum, stataae
aereae n. VI et Cupido, marmoreae n. VI,
silani aerei n. VI, nianualia il. VI.
Les objets en maiières précieuses ( argent , bronze e
marbre) énumcrés dans cet inventaire [synopsis], se trou-
vaient, les uns au Capitole, les autres dans le sanctuaire des
Nympties [nymphaeum] delà ville de Ciria. Au Capitole, on
voyait la statue de Jovis vainqueur ; la tête ceinte d'une cou-
ronne de chêne (1) qui se composait de trente feuilles et de
quinze glands, le dieu tenait de la main droite un globe
surmonté d'une statuette de la Victoire qui portait une palme
-le vingt (?) et une couronne de quarante feuilles. La main
gauche de Jupiter était armée d'une lance d'argent.
Après une lacune de plusieurs lignes , l'inventaire parle
d'un ornement, je ne devine pas lequel, qui aurait figuré
au-dessous de l'inscription tin fleuve Longanus (2). Il s'agit
très-certainement d'une statue représentant le dieu d'un
fleuve et pourvue d'une inscriplion dédicatoire. La rivière
Longanus, citée par Polybe (3j, coule au nord-ouest de la
Sicile, entre les villes de Myles et de Tyndaris. Elle est de-
venue célèbre par la victoire d'Hiéron le Jeune sur les
Mamertins (an 270 avant J.-C), car le vainqueur prit à la
suite le litre de roi. Ne serait-il pas permis de voir dans la
(1) Querqueam : les lexiques n'ont que la forme querceus.
(2) Cette leçon a été révoquée en cloute, mais je peux en garantir
l'exactitude. On se rappelle le temple du fleuve Chrysas, entre Henna
et Assorus, avec une statue en marbre. Cicéron, contre Verres, IV,
44, 96.
(3) Livre I, 9, 7 (Aoyyavoç^ Diodore de Sicile XXII (au dernier
fragment) écrit Aotxavô;.
INVENTAIRE DES TRESORS DE CIRTA
61
statue de Cirta une œuvre grecque , exécutée par ordre
d'Hiéron en souvenir de son fait d'armes , et transportée en
Afrique par quelque général carthaginois?
Passons aux trésors du Nymphée. Là, une inscription de
quarante lettres dorées (1) régnait autour de la corniche
(corona), et dix feuilles de lierre argentées (21 en divisaient
les mots. On y remarquait , en outre, six vases à hoire
(scyphi], en enivre doré, attachés aux robinets delà fontaine;
un canlhare (3) en cuivre doré ; six statues de bronze dont
Tune, probablement une Vénus, accompagnée d'un Cupidon;
six statues en marbre; enfin six robinets en cuivre pratiqués
au-dessus des six bassins (manualia, xe'pôvmrpa) dans les-
quels les fidèles se lavaient les mains.
L'inscription date du premier siècle de notre ère.
Deux dalles de marbre, trouvées à la Casbah de Constantine {Van-
cienne Cirta], au mois de juin 1844, au magasin à poudre neuf.
(a) Clarac, Musée de sculpture, H, 1269 ; Inscriptions, pi. 72, 15.
— Delamare , Exploration de l'Algérie; Archéologie, pi. 120, 4. —
Henzen n. 6139. — L. Renier, Inscriptions de l'Aigérie, n. 1890.
(6) Clarac, 1. c. II, 1270; inscriptions, pi. 72, 16. — Delamare,
1. c. pi. 120, 5. — Henzen, n. 6140 (avec une note de M. Wommsen).
— L. Renier, 1. c. 1891 (l'auteur n'a pas copié l'inscription, mais la
peinture rouge qui la recouvre).
(o) Hauteur 0,50. — Longueur 0,56
(è) Hauteur 0,52. — Longueur 0,56
(1) Capita columnarum dua aerea auro inluminata. Inscription
d'Héliopolis. Le Bas, Voyage archéol. (Syrie) n. 1881.
(2) Pline 34, 162 : album incoquitur œreis operibus Galllarum in-
vento, ita ut vix discerni possit ab argento, eaque incoctilia appellant.
Deinde et argentum incoquere simili modo cœpere, equorum maxume
ornamentis iumentorumque ac iugorum, Alesia oppido ; reliqua gloria
Biturigum fuit.
(3) Cantharum est le nominatif d'un substantif neutre.
III
ZEUS (JUPITER)
ET GANYMÈDE.
30. ZEUS AU REPOS.
Le maître de TOlympe est assis sur un dé carré, le haut
du corps DU, les jambes couvertes du himation. De sa main
gauche élevée il tenait très-certainement un sceptre, sa main
droite repose sur la draperie. Il est probable que le foudre
(en bronze) était placé sur les genoux de la divinité, l'aigle à
ses pieds, car la jambe gauche est un peu retirée en arriére.
[La tête ; le bras gauche avec l'épaule et le sein ; la main gauche ;
la moitié de l'avant-bras droit avec la main, sauf l'extrémité des
doigts qui tiennent au manteau; les deux pieds j une partie delà
draperie et de la plinthe sont modernes.]
Marbre de Parcs. Villa Borghèse, st. 4, 2.
Bouillon, Musée des antiques, t. III, Statues, pi. 1, 2. — Claract
Cat. 86 ; Musée, pi. 312, 667.
Hauteur 1,47.
ZEUS VAINQUEUR DES GÉANTS. 63
SI. ZEUS VAINQUEUR DES GÉANTS
(dit Jupiter de Versailles).
Les proportions colossales de cette belle sculpture, la pose
majestueuse, la physionomie à la fois sévère et calme, /a
chevelure rejetée en arriére, comme si elle était fouettée par
le vent : tout cela convient à Jupiter gigantomachos . Nous
devons nous le figurer debout sur son quadrige, le bras
droit levé, foudroyant les Titans insurgés. La tête est
légèrement tournée vers la droite. La statue entière devait
avoir une hauteur de S'^jSO. Il n'existe pas d'image ancienne
du maître de l'Olympe qui produise un effet plus grandiose
que celle-ci (1).
[Parties modernes : La gaîne, sur laquelle on voyait autrefois un
aigle assis sur le foudre ; la draperie qui recouvre le bas-ventre et
l'épaule gauche; une partie du crâne.
Plusieurs mèches de cheveux sont brisées; d'autres fractures se
voient à la barbe, à l'œil gauche et au sourcil, au nez et à l'oreille
gauche.
Les restaurations on été exécutées, sous le règne de Louis XIV, par
le sculpteur Jean Drouilly, né à Vernon, mort en 1698.]
Marbre de Carrare.
Jardins des Médicis, à Rome. Offert en 1541 par Marguerite d'Au-
triche, ducliesse de Camarino, à Perrenot de Granvelle, alors ambas-
sadeur de Charles-Quint près du Saint-Siège, plus tard cardinal. Le
prélat fit placer ce marbre, en 1546, dans son palais à Besançon, au
milieu d'un bassin (2); mais lors de la conquête de la Franche-
(1) La statue colossale de Jupiter assis, trouvée sur les bords du
lac d'Alba et vendue au Musée de l'Ermitage {H. d'Escamps, 3Iar-
bres antiques du Musée Campana, pi. 1), est en grande partie
moderne.
\2) In medio atrii vel areae amplœ (palatii Granvellse) posilus est
fons limpidissimus ad cujus médium constituta est columna habens
syrenen {sic), ex cujus utraquc mamma profluit aqua copiosissima.
In summo columnae illius lapidea est posita statua marmorea .alba
64) ZEUS.
CoEaté (en 1668), les magistrats de Besançon en flrent hommage à
Louis XIV. — Jardins de Versailles (Théâtre d'Eau).
Simon Thoynassiii, Recueil des figures, groupes, etc. de Versailles,
pi. 178. — B. de Mont faucon, l'Antiquité expliquée. Supplément,
t. 1, pi. 18 (p. 47-52). — Schweighœuser, Musée Napoléon, 1, 3. —
Visconti, Opère varie, IV , 538. — Bouillon, Musée des Antiques, 1. 1, 1.
— Clame, Cat. n. 703; Musée, pi. 312, 682. — Mùller-Wieseler,
Denkmaeler, t. II, pi. 1, 4.
Hauleur du torse 1,44.
3S. ZEUS. STATUE COLOSSALE.
Zeus, dans une pose majestueuse, les cheveux dressés sur
le front et entourés d'un bandeau, tient de la main droite
élevée le foudre, tandis que son bras gauche est appuyé sur
la hanche. Son manteau laisse à nu la poitrine, le bras droit
et les pieds. Derrière lui se voit un tronc d'arbre.
[Bestaurations : le nez; le bras droit avec le foudre ; les deux pieds;
les deux premiers doigls de la main gauche; la plinthe. Raccords à
la draperie.]
Marbre pentélique.
Bouillon, Musée des antiques, t. III, Statues, pi. 1, 1. — Clarac,
Cat. n. 788 bis; Musée, pi. 311, 683.
Hauleur 2,30.
33. ZEUS ET L'AIGLE, statue borghèse.
Le dieu est représenté debout et nu, la jambe gauche en
viri elDgiem, barbam habentis ultra pectus, prœferens, sub qua baec
Inscriptio aureis literis insculpta legitur :
« HancJovis nobiiem statuam, delicias olim in vinea Mediceorum
« Romœ, illustris-ima Domina Margarita ab Austria, ducissa Camarini
« anno M D.XLI Granvelia;, cum ibi tum Caesaris vices ageret, donavit,
« qui eam Vesuntium transtulit et hoc loco posuit anno M. D.XLVI. »
Relation du voyage des ambassadeurs suisses en France, 15 avril
1557. (Bulletin des Antiquaires de France, t. 29, p. 84.) — Mont-
faucoji, Supplément de l'Antiquité expliquée, t. I, 49.
ZEus ET l'aigle. 65
rrière, une bandelette dans les cheveux. Le manteau, re-
plié sur Tépaule , ne couvre que le dos de la statue. De la
main droite abaissée il lient le foudre; Tautre, élevée, por-
tait un sceptre ou une hoste. L'aigle est placé sur la
plinthe, à la droite de Zeus.
[Parties mcdernes : le lirns gauche avec une partie de la draperie ;
un morceau du bras droit, deux doii^ts de la main droite el les deux
extrémités du foudre; le pied gauche et l'orteil du pied droit;
l'aigle, à l'exception d'une partie de l'aile gauche.]
Marbre grec. Villa Borghèse (st. 5, 1).
Bouillon, Musée des antiques, t. III, Statues, pi. I, 3. — Clarac
Cat.n. 415; Musée, pi. 311,681.
Hauteur I.IU.
34. ZEUS ET L'AIGLE
La tête tournée à droite, Zeus porte de la main droite
abaissée le foudre; de Vautre il tenait un sceptre, que le
restaurateur a transformé en lance. Le dieu est cbaussé de
sandales et vêtu d'un himation qui laisse la poitrine et le
bras droit à découvert. L'aigle est assis à ses pieds. — Le
revers de la statue est plat, Ce qui prouve qu'elle était
adossée contre un mur.
[Restaurations : tète anti'îuc rapportée. Sont modernes : le nez;
l'avant-bras droit avec le foudre; la moitié de l'avantbras gauche
avec la lance ; la tête de l'aigle. Fractures au manteau.
La plinthe antique est scellée dans une base moderne.]
Marbre grec. Villa Corghèsc (portique n. 4).
Clarac, Cat. n. 882.
Hauteur 1,87.
35. JUPITER ET L'AIGLE.
(Musée D'AFRiauE(.
Le dieu porte son manteau sur l'épaule gauche; ses pieds
sont chaussés de sandales dont les courroies, garnies de
petits clous, se voient très-distinctement. La tête manque,
mais on aperçoit sur l'épaule une boucle de cheveux et le
66 ZEus.
reste du bandeau qui ceignait le front du roi de l'Olympe.
De la main gauche élevée il tenait un sceptre , à en juger
par le tenon qui en est resté et par le mouvement du bras.
L'aigle, les aides déployées, est adossé contre un tronc
d'arbre placé à la droite de Jupiter. Il avait la tête tournée
vers son maître, comme s'il attendait ses ordres.
La plinthe adhère à la statue.
[Il manque la tête de Jupiter, un morceau de sa cuisse droite, deux
doigts du pied droit, la jiimbe gauclie avec le genou et le pied, le
bras droit et l'a-vant-bras gauche; puis la tête de l'aigle.]
Statue eu marbre blanc, de l'époque romaine. Trouvée à Cherchell,
l'ancienne Julia Caesarea, en Algérie. Entrée au Louvre en 1867.
Hauteur 1,93.
36. JUPITER ET L'AIGLE.
Jupiter debout, vêtu d'un manteau qui laisse à décou-
vert le haut du corps et la jambe gauche. De la main gauche
abaissée il porte le foudre , du bras droit il s'appuie sur un
long sceptre en torsade. L'aigle, les ailes éployées, est
placé à ses pieds.
[La tète de Jupiter presque entière, sa main droite et le haut du
sceptre sont modernes. Quelques lésions se voient à la main gauche,
au genou droit et aux pieds. La tête de l'aigle est brisée.]
Bas-relief provenant des fouilles faites, en 1779, à Tusculum par
le Chevalier de Azâra; acheté en 1840 à M. Richard.
Hauteur 0,90. — Largeur 0,55.
37. JUPITER, BUSTE.
Le dieu porte un strophium dans les cheveux et un man-
teau sur l'épaule gauche.
[Le buste et le nez sont modernes.]
Marbre de Carrare. — Villa Borghèse, Portique, n. 26.
Bouillon, t. m, Bustes, pi. 1, 2. — Clarac, Musée, pi. lOS'J, 2716 a.
Hauteur, 0,36,
SOLDATS ROMAINS DEVANT LE TEMPLE DE JUPITER. 67
38. SOLDATS ROMAINS DEVANT LE TEMPLE
DE JUPITEPx CAPITOLIN.
Ce bas-relief, d'un grand style et qui doit avoir fait partie
d'un monument triomphal considérable, se compose de deux
parties distinctes : le temple de Jupiter et un groupe de
soldats romains. Il n'est pas certain que ces deux fragments
aient jamais fait un ensemble ; cependant rien ne s'oppose
non plus à ce que nous admettions leur connexité.
Une inscription, tracée sur la frise du temple, en beaux
caractères du i'^'' siècle de notre ère , nous apprend que le
sanctuaire était consacré à Jupiter Capitolin , lOVI CAPI-
TOLINO. Deux colonnes d'ordre composite supportent un
fronton triangulaire dans lequel est placé un aigle aux ailes
éployées. La porte, à deux battants, est entr'ouverte; les
compartiments des vantaux sont décorés de losanges et de
rosaces, et deux anneaux, très-lourds, sont fixés au milieu
des battants. Du côté gauche, on remarque une des co-
lonnes latérales de l'édifice.
Le temple du Capitole, dont la façade était orientée au
midi, s'élevait sur l'emplacement qu'occupe aujourd'hui le
palais CaffaroUi. Nous savons qu'il a péri trois fois par l'in-
cendie ; la première pendant les guerres civiles entre Marius
et Sylla, ensuite lors de la chute de l'empereur Vitellius, et
enfin, quelque temps après, sous le règne de Titus. Rebâti
avec une grande magnificence par Domilien , il resta debout
jusqu'au moyen âge. C'est probablement celte dernière con-
struction que nous voyons sur le bas-relief du Louvre. Les
portes du temple de Jupiter étaient revêtues de plaques d'or
qui furent enlevées au v® siècle , pendant une crise finan-
cière, par ordre du général Stilicho.
Les soldats romains , réunis sur Varea (le square) du Ca-
pitole, paraissent être des prétoriens (1). Ils sont au nombre
(1) Les briques estampillées, avec la légende castris praeton[a.Ti\s)
Aug{us\,i) «(os)/(ri), montrent le buste d'un prétorien, armé d'un
ptlum et coiffé d'un casque à cimier.
68 zEus.
de six. Le premier, à partir de gauche , porte une cuirasse
imitant la forme de la poitrine liumaine, et un bouclier ovale,
dont rembléme est le foudre ailé ; un poignard, passé dans
sa ceinture , se voit à sa hanche droite. Le guerrier placé à
côté de lui est vêtu d'une tunique courte et d'une cuirasse en
lanières de cuir ornées de franges. Il a des épauliéres cise-
lées, et, au milieu de sa poitrine, on aperçoit un mascaron de
Méduse ailée. De la mom droite, il est censé tenir une haste.
L'épisérae de sou bouclier ovale est un double foudre, dont
les ailes sont autrement disposées que celles que nous avons
remarquées sur le bouclier du premier soldat. Derrière ce
groupe, et au second plan, se tient unporte-enseisne tourné
vers la gauche ; la tète couverte d'une peau d'ours (i), il
tient un lourd poteau à quatre arêtes, surmonté d'un petit
chapiteau corinthien et servant de support à Taigle légionaire
qui est assis sur le foudre. Plus loin, la tèle tournée à droite,
nous voyons un soldat casqué et armé d'un ptlum. De ré-
centes recherches ont constaté la rare'é extrême de celte
arme sur les monuments romains. Ici on distingue non-
seulement le fer [uncus] du pilum, mais une partie de la
hampe [hastile quadratum). Le casque du guerrier, garni de
mentonnières , est décoré de rosaces et d'un cimier à
plumes.
Deux personnages occupent l'extrémité droite du bas-relief.
Un officier, vêtu d'une tunique courte, d'une cuirasse en
lanières de cuir et d'une chlamyde sans manches , retenue
au moyen d'une ceinture , lient la main sur son épée, qu'il
porte à droite et donl le fourreau est orné de ciselures. Son
bouclier ovale est, comme celui du premier soldat, bordé de
rosaces. Enfin le guerrier, sculpté de profil, qui complète
le groupe, est casqué et armé d'un pilum et d'un bouclier
dont l'épisème se compose de rosaces disposées autour de
Viimbo. Sa jambe droite, retirée en arriére, est à peine visible.
Tous ces personnages , offlciers et soldats , sont chaussé ■
de calcei.
(1) Voir Frochner, la Colonne Trajane, p. 71.
JUPITER CUSTOS ET LE GÉNIE DES TnÉSORS, 69
[Parties modernes : Les quatre marches du temple , le bas de la
porte et du ftylobate de droite; tout le stylobate de gauche; la tète
casquée, le pectoral droit avec l'épaule, l'avant-bras droit et le
biceps du premier sold.it; la partie inférieure de son corps à parti?
de la taille jusqu'à la naissance des jambes ; une partie de sa jambe
droite, son pied gauche et deux morceaux du bord de son bouclier.
— La tête ca^quée du second soldat, son pied droit avec la moitié in-
férieure de la jambe; la moitié de son pied gauche. — Les deux
pieds et la moitié inférieure des jambes du porte-enseigne; la moitié
du foudre et la partie antérieure de l'aigle. — Le bout du nez du
soldat qui porte le pilum. — La tète casquée de l'officier; deux
doigts de sa main droite avec le pommeau de l'épée, et la moitié de
son pied gauche.]
Bas-relief en marbre blanc, provenant peut-être du forum de
Trajan. Collection Mattei. Acquis, en 1816, à la vente du cardinal
Fesch (Cat. n. 245 et p. VII).
Mont^aucon, Antiquité expliquée; supplément, t. IV, pi. 13a
dessin de M. Fritsch). — Fil. Titi , Descrizione délie pitture, scul-
ture, architetture esposle al pubblico in Roma (1763), p. 87 (soldali
pretoriani ammutinati). — Monumenta Matthaeiorum, t. III, pi. 39
(p. 75). — Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 30. — Clarac, Cat.
n.7^2; Musée, pi. 216, 323.
Hauteur 1,62. — Largeur 2,05.
39. JUPITER CUSTOS ET LE GÉNIE DES
TRÉSORS.
Cet autel romain porte deux inscriptions; Tune, gravée
sur la face, en grands caractères :
Jovi ciistodi I et genio | thesaurorum \ aram \ C. Julius,
Aug[\is[i] libifiTtas] \ Satyrus \ d. d{l].
nous apprend que le marbre a été consacré par Caius Julius
Satyrus, afllranchi d'un Auguste, à Jupiter gardien et au
Génie des trésors; Tautre, tracée sur le côté droit, au-dessus
de la patère et en lettres moins soignées :
D.D signifie dedicat.
ZECS.
DediclAla] XIII A:(alenclas) F^&r(uarias) | M. Civica
Barbara \ M. Mctilio Recjulo \ cos.
indique la date de la consécration, le 20 janvier de l'année
157 de notre ère. Une œnochoé est sculpiée sur la face laté-
rale de f(auche.
L'affranchi impérial qui a dédié notre monument à Jupiter
était soit trésorier de la couronne (1), soit employé du fisc.
Son nom de famille indique suffisamment que ce n'est pas
à Antonin le Pieux qu'il devait la liberté; son ancien patron,
un membre de la famille Julia, l'avait probablement légué
par testament à l'empereur.
Une monnaie de Néron représente Jupiter custos assis ,
tenant le foudre et un sceptre (2) ; quant au génie protecteur
des trésors, il a dû avoir la forme d'un serpent.
Marbre trouvé à Rome ( « al présente stà in un orticello dietro il
monasterio di Santa Susanna nel colle Quirinale. » Ripa]. —
« Hortis Nigroniis in Pincio » [Fabretti). — « Je l'ai déterrée dans
la vigne de M. le marquis Belloni, à Rome. » [Wincketmann). —
Collection Jenkins.
Cesare Ripa (Perugino), Iconologia (Siena, 1613, in-4), p. 288. —
Fabretti, Inscriptiones, p. 77, 88. — Winckelmann, Descriplion des
pierres gravées du baron de Stosch, p. 83. — Bracci, Memorie degli
antichi incisori, t. II, 48. 49. — Visconti, Opère varie, I, 73. —
Fea, Frammenti di fasti consolari (Roma 1820), p. 53, n. 33. —
Osann, SjUoge, p. 378, 64. — Bouillon, t. III, Autels, pi. 6 (avec
le nom des consuls). — C/ar«c, Cat. n. 609; Musée n. 5G9, inscrip-
tions, pi. 40.— Orelli, n. 1G82 (voir t. III, p. 153). — Eggcr, Bulletin
archéologique de l'Atliénajum français, 1855, p. 91
Hauteur 0,77. — Largeur 0,52.
40. AUTEL DE JUPITER.
Un aigle, les ailes étendues, est assis sur une couronne de
(1) Thesaurnrum custos. ïrebellius PoUio, Gallieni duo, ch. 3.
(2) Voir /{. Roclielte, Journal des Savants, 1845, p. 531.
GANYMÈDE. 71
chêne à lemnisques. A sa droite, on aperçoit le foudre ailé;
plus loin, des instruments de sacrifice : une oenochoé, une
patère godronnée à ombilic et un aspersoir, dont le manche
est formé par un pied de bœuf.
Un trou, pratiqué au milieu du couronnement de cet autel
cylindrique, servait peut-être à y sceller une statuette.
[Parties modenws : la tête et un morceau de l'aile gauche de
l'aigle; le bec de l'oenochoé, etc. La patte droite de l'aigle esî
brisée.]
Clarac, Cat. n. 799; Musée, pi. 254, 570.
Hauteur, 0,6*.
41. GANYMÈDE , dit Paris.
L'expression mélancolique de cette tête très-jeune, légè-
rement tournée à gauche, et les contours fins et délicats d'une
beauté naissante conviennent bien mieux à Ganyméde qu'à
Paris, dont on a voulu reconnaître là dedans la physionomie
féminine. Les cheveux sont disposés en une multitude de
petites boucles [calamistrati] , dont les spirales symétriques
sortant de dessous le bonnet phrygien couronnent le front de
réchanson de Jupiter.
[Le bout du nez et le buste sont modernes.]
Buste de marbre pentélique. Villa Albani.
Petit-Radel, Musée Napoléon, 11, 57, — Filhol, t. VI, 396. —
Bouillon, t. III, bustes pi. 3. — Clarac, Cat. 191; Musée, pi. 1097,
n. 2904 e.
Hauteur 0,55.
4». GANYMÈDE AUX PRISES AVEC L'AIGLE.
Le jeune Ganyméde, coiffé du bonnet asiatique, une chla-
myde sur l'épaule, tient de la main gauche sa houlette
de berger (la mangoura) . Du bras droit il se défend contre
l'aigle qui vient pour enlever le prince troyen; maig, dans
cette lutte inégale, l'enfant est déjà tombé à genoux. Deux
72 ZEUS ET GANYMÈDE.
personnages, à moitié couchés et le haut du corps nu, assis-
tent à celte scène. L'un est imberbe et porte de la main
gauche une branche d"arbre. C'est la personnification du
mont Ida; — l'autre, barbu et tenant une urne d'où s'échap-
pent des flots d'eau, est le fleuve Scamandre, près des bords
duquel a eu lieu l'enlèvement.
En haut, deux Amours ailés, vêtus de chiamydes flot-
tantes, supportent, eu voltigeant dans l'air, un médaillon
avec le buste drapé d'un jeune Romain qui tient un rou-
leau. C'est le porirait du défunt auquel ce sarcophage a été
destiné.
Le serpent enroulé autour d'un flambeau gisant par terre
est le symbole à la fois de la vie éteinte et de la vie future.
Derrière l'Amour de gauche on aperçoit un tronc d'arbre.
Dans la symbolique funéraire, l'enlèvement de Ganyméde
est regardé comme une allusion à la mort prématurée.
Aussi ce même sujet se retrouve -t- il sur plusieurs autres
cercueils anciens (1).
[Parties modernes : La moitié de la tête, le bras droit, la main
gauche et l'urne du Scamandre ; la moitié de la tète, l'épaule et le bras
gauche du défunt avec tout ce côté du médaillon; le bras droit, le
haut de l'aile droite, l'avanl-bras gauche et les pieds de l'Amour de
droite avec l'arbre qui se voit derrière lui; l'extrémité des ailes et
de la draperie de l'Amour de gauche et les branches de l'arbre. .
Devant de sarcophage. Bas-relief en marbre grec.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 12, 5. — Clarac, Cat. n. 63;
Musée, pi. 181, 28. — 0. Jahn, arch. Beitraege, p. 16. 17.
Hauteur 0,47. — Largeur 1,90.
(1) Campo Santo de Pise (Lasinio, pi. 28). — Codex Pighianus
Berlin [Jahn, Leipz. Berichle, 1852, pi. 1).
IV.
HERA (JUNON).
43. HÉRA (?).
La déesse est vêtue d'un manteau et d'une timique ta-
laire sans manches, retenue sur chaque épaule par une
agrafe. Le diadème qu'elle porte convient à la reine de
l'Olympe. Ses pieds sont chaussés de fortes sandales, sa tête
est légèrement tournée vers la gauche. De la main droite
avancée elle tenait prohablement une palère.
Base ronde adhérente à la statuette.
[Tête rapportée; les deux bras et le diadème sont modernes.]
Marbre grec, provenant de Châteauneuf, maison de plaisance du
duc de PenUiièvre. Entré au Louvre le 2 nivôse an VIIL
Schweighaeuser, Musée Napoléon, 1. 1,6. — Visconti, Opère varie,
IV, 10 (pi. 2). — Bouillon, t. III, Statues, pi. 1. — Clarac, Cat
22 a ; Musée, pi. 311, Ti2.
Hauteur totale 0,92.
44. HÉRA (?) RESTAURÉE EN PROVIDENCE.
La déesse probablement une Héra, porte un diadème orné
4
74 «ÉRA.
d'une rosace et de rinceaux de fleurs. Elle est vêtue d'un
chiton talaire à manches courtes et d'un ample manteau,
dont les pointes sont garnies de glands et qui se replie sur
le bras gauche. Le restaurateur lui a donné pour attributs
un globe et un bâton, remplaçant le sceptre royal.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : le nez et la bouche;
le cou avec les boucles de cheveux; les deux bras au sortir du chiton
et un morceau de chaque manche; les deux pieds. Raccords à la
draperie.]
Très-belle statue grecque en marbre pentélique. Ancienne collec-
tion du Roi.
Petit-Radel,l.i,62. —H. Laurent, Musée royal, t. I, 11. —
Visconti, Opère varie, t. IV, 241 ; pi. 36. — Bouillon, t. I^ 60. —
Ctarac, Cat. 323; Musée, pi. 330, 1896.
Hauteur 1,98.
45. FEMME restaurée en JUNON.
Coiffée d'un diadème , elle tient une patère dans la main
droite avancée; le bras gauche , élevé jusqu'à la hauteur du
sein, ne porte pas d'attribut. La déesse est drapée dans un
chiton talaire, serré au-dessous de la gorge par une bande-
lette; le manteau, qui recouvre ses épaules et la partie infé-
rieure du corps , est replié sur son bras gauche. Ce costume
rappelle une Junon voilée du Musée du Vatican {Pio-Clemen-
îino 1,3).
[La tète antique, rapportée, n'a pu appartenir à la statue, car elle
est d'un marbre diflérent.
Le cou, les bras au sortir de la draperie, un morceau du chiton
(sui le coude du bras droit) et les pieds sont modernes.]
Statue en marbre grec. Château de Bichelieu.
Bouillon, t. Ui. statues pi. 1. 2. — Clarac, Cat.fn. 749; Musée,
pi. 313. 723.
lUNON. 75
46. JUNON DE VERSAILLES.
Tête idéale, voilée, la bouche demi-close, les cheveux frisés
en arrière et surmontés d'un diadème orné de trois pal-
mettes. Les pupilles sont marquées.
L'attribution est très-incertaine.
[Parties modernes : Le nez, le diadème, un morceau du voile, le
cou et le buste.]
Marbre pentélique, provenant du palais du Cardinal de Granvelle,
à Besançon ; envoyé à Versailles en 1668 (avec mon n. 31). — Jar-
dins de Versailles (Théâtre d'Eau).
Piganiol de la Force, Nouvelle description des Chclteaux et Parcs
de Versailles et de Marly (Paris, 1717), t. II, 170. — Schweighœuser,
Mu?ée Napoléon, t. I, 5. — Bouillon, t. III, Bustes, pi. 1, 2. —
Clarac, Musée, pi. 1115 a, n. 3526.
Hauteur 0,45.
47. BUSTE DE FEMME ROMAINE, dite JUNON.
Elle est voilée et parée d'un diadème. Ses oreilles percées
indiquent qu'elle portait des pendeloques t-n or.
[Le buste drapé est moderne.]
Marbre grec. Villa Borghèse, st. 3, 22.
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 1, 1. — Clarac, Musée, pi. 1093,
3499 b.
Hauteur 0,85.
48. JUNON.
Un cube en marbre blanc, ayant servi de base à une sta-
tuette votive, porte l'inscription suivante :
Junoni | Mariae | Agele ;
au génie tutélaire de Maria Agélé. Les génies des femmes
s'appelaient en Italie Junones, et on Les représentait pro-
bablement sous forme de serpents. Voir Preller, Mythologie
romaine, p. 76. 242. 566.
Musée Campana.
Hauteur el largeur 0,14 (= 8 cligiti ou 2 palmi romains)
V.
POSEIDON (NEPTUNE).
49. POSEIDON ET AMPHITRITE (Mosaïque).
(Musée d'Afrique).
Au second plan, Poséidon et son épouse Amphitrite, des-
sinés de face, sont debout sur un char attelé de quatre chevaux
marins. Le dieu de la mer, couronné d'une bandelette
blanche, est entièrement nu , son manteau vert ne recou-
vrant que le bras gauche. D'une main il tient les rênes, de
lautre il porte un trident dont le bois est peint en jaune,
le fer en noir. Ses mamelles ressemblent à des rosaces,
comme nous en voyons aux Triions sculptés sur les sarco-
phages romains ; ses cheveux et sa barbe ont une coloration
bleue (cœruleus) ; enfin sa tête , légèrement tournée vers la
droite, est entourée d'un grand nimbe d'une teinte grisâtre.
Amphitrite pose la main gauche sur l'épaule, la main droite
sur le bras de son mari. Sa chevelure, d'un ton châtain, est
ornée d'un ruban bleu et d'un diadème en or, garni de
pointes bleues ; son nimbe est moins considérable que celui
de Poséidon. Une draperie rouge, doublée de bleu, re-
POSEIDON. 77
couvre ses jambes. Sa parure se compose d'une paire de
boucles d'oreilles et de deux anneaux de couleur brune,
entourant la partie supérieure des bras.
[Le collier et les bracelets n'existent plus].
Le corps de Poséidon est d'un vermeil plus foncé que
celui d'Amphiirite.
Le char est peint en jaune, couleur qui remplace la do-
rure ; les hippocampes , peints en gris verdâtre , ont la cri-
nière ombrée de rouge ; leur harnais est coloré de rouge
et de jaune.
Deux Amours ailés (1), dont celui de droite a la tête en
tourée d'un nimbe, tiennent un grand voile au-dessus des
deux époux.
Au premier plan, on voit deux embarcations, montées
chacune par deux enfants nus. Ce sont des barques de
pêcheur, à une seule paire de rames ; le mât est entouré
de bandeaux bleus et rouges ; la voile , enflée par le vent ,
est une étoffe blanche divisée en carreaux au moyen de
quelques raies grises. Le petit garçon assis à la poupe du na-
vire de gauche est paré de deux armilles, d'une paire de
bracelets et d'un collier rouge auquel est suspendue une
amulette. Son camarade, qui porte un collier blanc, pêche
à la ligne. Dans l'auire barque, on se sert d'un harpon (tri-
dent) pour faire la chasse aux grands poissons. Les deux
pêcheurs qui se livrent à cet exercice portent également des
colliers.
Enfin au troisième plan, deux Amours sans ailes, coiffés
de diadèmes rouges et tenant des guirlandes rouges et vertes,
nagent dans l'eau, appuyés sur des dauphins. On distingue
clairement les amulettes attachées à leurs colliers.
Les ondes sont indiquées par des lignes en zigzag. Un
grand nombre de poissons, parmi lesquels on remarque des
sèches, peuplent la mer. Des coquilles et des branches de
corail sont disséminées sur toute la surface de l'eau.
Ce tableau n'est que la partie principale d'une grande mo-
(1) Leurs ailes sont brunes et jaunes.
78 POSEIDON.
saïque de 8»", 36 de longueur sur 1^,10 de largeur. Il était
bordé d'une frise de grecques et entouré sur trois côtés
(à droite, à gauche et en haul^ par trente-six compartiments
octogones qui renfermaient des médaillons circulaires, ornés
d'arabesques et de canthares d'où sortaient des rameaux de
fleurs.
Trouvée, en 1842, près de Constantine, par le 3^ régiment de chas-
seurs d'Af'ri(jue, sous le commandement du colonel Noël; trans-
portée en France par le capitaine d'artillerie Delamare; entrée au
Louvre le 19 juin 1845.
Delamare , Exploration scientifique de l'Algérie. Archéologie
pi. 139-144 (avec les couleurs). — Clarac, Musée, t. II, p. 1289-91
— Revue archéologique, septembre 1851, t. VIII, 336. — 0. Jahn
dans Denkmaeler undForschungen, 18G0, p. 120-123 (pi. 144').
Hauteur 3,80. — Largeur 2,00.
50. ÉDICULE DÉDIÉ A NEPTUNE.
(Musée d'Afrique.)
Frontispice triangulaire d'une chapelle votive. Le cartel de
l'inscription est soutenu par deux jeunes Tritons. Au-dessus
de la tablette on lit les mots :
Neptuno ] aug(usto)
gravés en grands caractères ; puis en lettres plus petites
L^ucius) Fl(avius) Anicius Privatus, sa-
cerdos Nepluni, aed(ilis\ II vir
etll vir qq, aedicul(am) cum
omnib(us) ornamenl(is) eius p(ecunia) s(ua) p(osuit?)
d(icavit).
Le personnage qui a fait exécuter à ses frais cette chapelle
avec tous ses ornements, et qui Ta consacrée à Neptune
auguste, dont il était le prêtre, porte les titres d'édile, de
duovir et de duovir quinquennal. On sait que les muuicipes
romains étaient administrés par àQxwduomri iuri dicundo,
chargés de la présidence du sénat communal et de la juri-
diction; ensuite par deux édiles, auxquels incombait la
conservation des bâtiments publics, la voirie, la police, l'ins-
pection du marché, la surveillance des poids et mesures,
STATUE DE NEPTUNE A KALAMA. 79
l'approvisionnement de la ville, l'ordonnance des spectacles.
Tous les cinq ans on révisait les listes du cens; or les duo-
viri dont la magistrature coïncidait avec l'année du cens
ajoutaient à leur titre répilhète de quinquennal.
Le fronton de l'édicule de Neptune est encadré de deux
moulures décorées de palmettes ; le cintre de la niche est
orné d'un vase d'où sortent deux ceps de vigne.
[Les deux exlréniités et les montants sont modernes.]
Marbre blanc, trouvé ^ en 1843, à Ghelnia, l'ancienne JiTa/ama,
vers la partie supérieure de la rue d'Announa.
Clarac, Musée, t. II, p. 1273 ; inscript, pi. 73, 20. — Delamare,
Exploration scientifique de l'Algérie; Arcliéologie, pi. 179, 1. — Grel-
lois, Études archéologiques sur Ghelma (Metz, 1852), p. 27, pi. 4, 8.
— Henzen, n. 5664. — Reniet^, Inscriptions de l'Algérie, n. 2767.
Hauteur 1,00. — Largeur 1,36
SI. STATUE DE NEPTUNE A KALAMA.
Inscription.
(Musée d'Afrique.)
Une dalle de marbre, brisée dans le haut et à la septième
ligne , nous fournit d'intéressants détails sur une statue de
Neptune, élevée, au second siècle de notre ère, sur le forum
neufAo la ville de Kalama (aujourd'hui Ghelma), en Afrique.
Voici le texte :
aro (i) le
quod Q(uintus) Niciu[s],
Q(uin;i) Nici Pudenlis [f(ilius)],
4 Pap(iria tribu), Annianus, decfurio),
[sa]c(erdos) Neptuni, codi-
[cijllis suis statuam
[Nepjtuni in foro [n]o-
8 voex HS.V n(ummum)poni iussisse[t],
id hered(es) Nicani Resti-
(1) La dernière lettre pourrait être un Q.
80 POSEIOON.
tutus, Honoral(us), Maxim(us),
sororis eius fil(i), et C(aius) Nicius
12 ^grippinlus), frater eius, ex HS
V 0 C.XL posuerunt I-
demq(ue) dedi^icaverunt).
Un décurion (sénateur) de la ville, prêtre de Neptune,
Quinlus Nicius Annianus, avnit disposé par testament d'une
somme de 5,000 sesierces i,950 francs), pour ériger une
statue au dieu de la mer. Ses héritiers, c'est-à-dire son frère
et ses trois neveux de la famille Nicania (1), ont exécuté la
volonté du testateur et couvert de leurs propres deniers
l'excédant des frais, car la statue revenait à 5,640 sesterces
(1,071 francs).
Trouvée à Glielma.
Hase, Journal des sarants, 1837, p. 711. — Falhe, Excursions,
p. 12, 32. — Clarac, Musée, t. II, 1305; Inscriptions, pi. 80, 73. —
Henzen n. 5667. — Delamare, Exploration scientifique de l'Algérie;
Archéologie, pi. 183, 7. — Renier, Inscriptions de l'Algérie, 2758.
Hauteur 1,10. — Largeur 0,55.
S». INSCRIPTION CONSACRÉE A NEPTUNE
PAR SEXTUS CORNELIUS DEXTER.
(Musée d'Afrique.)
Sur une dalle de marbre gris, on lit les lignes suivantes,
gravées en beaux caractères du commencement du second
siècle de noire ère :
(1) L'un des neveux , Q. Nicanius Honoratus (voir ligne 10),
consacrait lui-même une statue à Neptune, pour la somme de
12,340 sesterces (_2,34i francs". Comparez l'inscription suivant©
(D>" Guyon, Inscriptions de la province de Constantine; Alger, 1838,
pi. 3, 4. — Renier n. 2757) :
Neptune aug(usto), Q'uintus) Nicanius, Q^uinti) Nicani Maximi
lîl^ius}, Pap(iria tribu), Honoratus, aedii(is), II vir, staluam ob ho-
norem II vir(atus' promissam HS V. n(ummum), amplius ad legi-
timam summum HS Vil GCCXXXX, posuit et dedic^avit).
INSCRIPTION DE SEXTUS CORNELIUS DEXTER. 8i
Neptuno aug(usto)
Sex(lus) Cornélius, Sex(ti) [f(ilius)],
Arn(ieiisi tribu), Dexter, iuridicus
Alexandreae, cl(e) s(uo).
Les fonctions de iuridicus (StxatoSo-niç), que le consécra-
teur de rinscription exerçait à Alexandrie, se bornaient
probablement aux procès entre Romains et étrangers.
La ville d'Alexandrie ne faisait partie d'aucun des nomoi de
l'Egypte; elle ne relevait que du préfet impérial. Or, le juge
y occupait, dans la hiérarchie des fonctionnaires romains, la
première place après le préfet. Voir Marquardt, Manuel des
antiquités romaines, t. III, 218-221,
Trouvée, en 1844, à Bougie, l'ancienne Saldae (colonia Julia Au-
gusta Saldantium), où elle était encastrée dans des rocbers sur le
bord de la mer.
Hase, Journal des savants, 1837, p. 658. — Lapène, Vingt-six mois
à Bougie; inscript, rom. n. 2. — Clarac, Musée, t. II, 1273; Inscript,
pi. 72, 19. — Henzen n. 6925. — Renier n. 3519.
Hauteur 0,24. — Largeur 0,57,
Le Musée du Louvre possède une autre inscription relative
au personnage dont le nom figure dans l'inscription précé-
dente. L'une servant de commentaire à l'autre, je ne vois
pas d'inconvénient à les réunir sur la même page :
53. INSCRIPTION EN L'HONNEUR DE SEXTUS
CORNELIUS DEXTER.
(Musée d'Afrique.)
Sex(to) Cornelio,
Sex(.ti) f(ilio), Arn(iensi tribu), Dextro
[p]roc(uratori) Asiae, iuridico Ale-
4 xandreae,proc(uratori) NeasPo-
leos et Mausolei, praef(ecto)
classis Syrliacae), donis milita-
rib(us) donalo a divo Hadri-
8 ano ob bellum ludaicum
hasta pura et vexillo,
82 POSEIDON.
praef(ecto) alaeï aug(ustae) gem(ipae) Co-
lonorum, trib(uDû) le£(ionis) VlIIaug(ustae),
i2 praef(ecto) coh(ortis)_y Raetorum,
praef(eclo) fabrum III, patrono
coloniae, _
P(ublius) Blaesius Félix, 7 leg{ionis) II T[ra]-
16 ian(ae) forHis), adfini piI[ss]imo
ob mérita.
Les dignités énumérées dans ce précieux document
sont au nombre de neuf. Cornélius Dexter était d'abord
procurateur impérial de la province d'Asie, où il remplaçait
temporairement le proconsul; ensuite juge d'Alexandrie
(voir notre n° 52); 3) procurateur de Nea Polis et du Mau-
solée. Comme il s'agit ici de la sépulture royale ((7cotj.a)
d'Alexandre le Grand et des Ptolémées (l), il faut penser que
Neapolis était un des quartiers de la ville d'Alexandrie. On
sait que l'un des quatre arrondissements de Syracuse 2)
portait le même nom. 4) Eu sa qualité d'amiral de la floîle
Syrienne , Cornélius avait fait la campagne contre les Juifs
révoltés (an 131-135 de notre ère), et l'empereur Hadrien lui
avait conféré deux récompenses militaires, une haste pure
(sans pointe) et un fanion [vexillum].
Les autres titres mentionnés dans notre texte sont ceux
de :
5) Préfet du 1" corps de cavalerie, surnommé auguste et
double, et recruté parmi les colons romains de Saldae.
6) Tribun de la 8* légion auguste, qui, stationnée dans la
haute Germanie, avait son quartier général à Argentoratum
(Strasbourg),
7) Préfet de la 5« cohorte auxiliaire des Rhétiens. La pro-
vince Raetia comprenait le Tyrol et une partie de la Bavière.
(1) PROG. NEAS POLEOS ET MAVSOLEI ALEXANDRL\E,
(Palais des Arts, n. 717. Sarcophage). Doissieu, Inscriptions de Lyou,
p. 246. Henzen n. 6929.
(2) Cicéron, coutre Verres, IV, 53, 119.
INSCRIPTION DE SEXTUS CORNELIUS DEXTER. P3
8) Enfin Cornélius Dextcr avait éié, à trois reprises, préfet
du corps de génie ifubri).
La dignité héréditaire 9) de patron de la colonie prouve
qu'il était un des personnages les plus considérables de son
pays. Les villes de province, comme les particuliers, avaient
l'habitude de se mettre sous la protection de quelque homme
influent qui devait, en toute circonstance , maintenir et dé-
fendre leurs intérêts.
Celte pierre commémorative a été élevée, du vivant de
Cornélius, par un de ses proches parents Publius Blaesius
Félix, centurion de la 2^ légion, surnommée Trajane et la
Vaillante. A IVpoque d'Antonin le Pieux, sous le régne
duquel l'inscription a été gravée, cette légion tenait garnison
en Egypte.
Dalle de marbre blanc, trouvée à Bougie, l'ancienne Saldae.
Hase. Journal def savants, 1837, p. 658. — Lapène, Vingt-six mois
à Bougie ; inscripl. rom. n. 3. — Clarac. Musée, l. Il, 1275 ; inscripl.
pi. 74. 27. — Bcehr, dan? les Annale; de Jahn, t. 52, 414. — Zell,
Delectus n. 1598. — Henzen n. C92i. — Renier, Inscriptions de
î'Algéne d. 3518.
Hauleur C,90. — Larseur 0,54.
S4. POSEIDON. (?)
Statuette de l'ancien style. La physionomie du dieu è
quelque ressemblanct avec cellt de Zeus, mais le front est
plus bas, i'expressioL moin^ noble et moins sévère. Un man-
teau en écharpt recouvre les épaules; les bords froncés de
cette drapent soni rendus pâi une suite de petits triangles,
lels qu'on les rericontrt pai lois sur les sculptures de l'art
archaïque.
[Tête anliqut rapportée. Lt sommel de la tète forme ut morcenu
\ part. — Le n^z, une partie de la chevelure, le- bras, les jambes, la
cuisse droite el la moitié de la cuisse gauclit manquent '
Marbre pentéiique. Musée Campant..
hauieui 0,75.
YI.
DÈMÉTER(CÉRÈS)
ET KORA (PROSERPINE).
55. DEMÉTER.
Cette statue, remarquable par la beauté de sa draperie,
représente la déesse des moissons. Vêtue d'une tunique ta-
laire, finement piissée, et d"un manteau qui recouvre le
milieu du corps, le bras gauche appuyé sur la hanche,
elle tient de la main droite élevée un bouquet d'épis et de
pavots. La tête, légèrement tournée à droite, est ceinte d'une
couronne d'épis ; les pieds sont chaussés de sandales.
[Tête antique rapportée. Restaurations : le nez, le bras droit nu
elle bouquet; le pied droit avec une partie de la draperie; un mor-
ceau de la sandale gauche avec la moitié de l'orteil.]
3Iarbre pentélique. Villa Borghèse.
Bouillon, t. I, pi. b. — Filhol, t. XI (1828). — Clarac, Cat. n. 301;
Musée, pi. 279, 751.
Hauteur 1,96.
56. DÉESSE RESTAURÉE EN DÉMÉTER.
La déesse des moissons est vêtue d'une tunique talaire à
DEMETEn. 85
manches courtes et d'un ample manteau , très-lien ajusté,
qui recouvre l'occiput et les deux épaules. Elle est chaussée
de sandales; ses longs cheveux bouclés sont ornés d'une
couronne d'épis. De la main droite levée elle portait soit un
flambeau, soit un sceptre; dans l'autre, elle tient deux
pavots.
[Parties modernes : la têie avec le voile ; le bras droit au sortir
de la draperie ; la main gauche ; le bout du pied gauche et la plinthe.
Nombreux raccords à la draperie.]
Marbre grec.
Clarac, Musée, pi. 278, 754.
Hauteur 1,20
57. DÉESSE RESTAURÉE EN DÉMÉTER,
Statuette.
Vêtue d'un pépins à manches très-longues et très-larges,
et d'un manteau qui recouvre l'occiput, la déesse avance le
bras droit; de la main gauche, elle tient un bouquet d'épis
et de pavots. Son front est orné d'un diadème : ses pieds
sont chaussés de sandales.
L'ajubtement de la draperie rappelle les meilleurs temps
de l'art grec.
[Parties modernes : la tête avec son voile, le cou, les mains et les
poignets, quelques morceaux de la draperie, enfin la plinthe avec
l'inscription ridicule : I{ulia) — c'est-à-dire Livie, — Aug{usta),
d{ivi) A{ugusti) v'Jdua], Ti{berii) imp{eratoris) m{ater) /]
Marbre grec. Villa Borghèse, st. 4, 6.
Bouillon, t. m, Statues, pi. 4. — Clarac, Cat. n. 440 ; Musée,
pi. 279, 752.
Hauleur 1,045.
58. FEMME restaurée en DÉMÉTER.
La tête nue, les cheveux noués en corymbe , cette déesse
est vêtue d'un chiton talaire à manches courtes, finement
86 DlÎMÉTER.
plissé et serré an-dessous du sein. Son manteau , qui ne
recouvre que le milieu du corps, se replie sur le bras
gauche; ses pieds sont chaussés de sandales. De la main
droite élevée elle porte un flambeau [Déméter cherchant sa
fille] ; de l'autre main , elle lient un bouquet d'épis et de
pavots.
[Tète antique rapportée. Restaurations : le corymbe; les deux bras
et une partie des épaules; le bout du pied gauche; l'extrémité de
l'orteil du pied droit].
Statue plus grande que nature. Marbre de Paros. Villa Bovghèse,
st. 7, 5.
Bouillon, t. I, 4. — Clarac, Cat. n. 2i2; Musée, pi. 279, 753.
Hauteur 2,34.
S9. SACRIFICE OFFERT A DÉMÉTER.
A l'extrémité droite du bas-relief, Déméter, de propor-
tions colossales, se tient debout, portant d'une main un
sceptre, de l'autre une patère à ombilic, dont elle verse le
liquide sur un autel circulaire placé devant elle. La déesse
est chaussée de sandales et vêtue d'un manteau et d'un
chiton talaire à manches courtes ; de longues boucles de che-
veux retombent sur sa poitrine.
Une procession de suppliants s'achemine vers elle pour
lui sacrifier une chèvre. Ce groupe se compose de deux
hommes barbus, suivis de trois éphèbes et de quatre jeunes
filles, dont une lient des deux mains une couronne de
fleurs. Les hommes sont enveloppés de manteaux, qui toute-
fois laissent la poitrine et le bras droit à découvert.
Derrière l'autel on voit un petit garçon nu qui porte un
plat chargé de fruits.
[Restaurations insignifiantes.]
Bas-relief votif en marbre.
Bouillon, t. III, bas-reliefs pi. 24. — Clarac, C^i. 261 ; Musée,
pi. 212, 257. — Overbeck, Monatsberichte der Leipziger Societaît,
18.3 p, 137.
auteur 0,CG. — Largeur 1,U^
DEMETER ET KORA.
60. DÉMÉTER ET POLYMNIE.
Déniéter diadémée, velue d'une tunique talaire et d'un
manteau qui laissent le bras et l'épaule à découvert, a la
main droite posée sur son sein. Un panier d'épis se trouve
à ses pieds. Polymnie, muse de la rhétorique, est repré-
sentée dans son attitude traditionnelle. Un rouleau dans la
main gauche , les jambes croisées, elle s'appuie contre un
cippe. Les deux déesses sont chaussées de sandales. Une
draperie est suspendue dans le fond.
Je ne crois pas que le caprice ait réuni ces jolies figures;
s'accordant de toute façon, elles ont fait partie d'un même
sujet, probablement d'un Départ de Triptolème. On sait,
d'après une des nombreuses versions de la légende de Cérès,
que le favori de cette déesse était fils de Polymnie.
[Il n'y a de moderne que les doigts et le pied gauche de Polymnie,
ainsi que les mains de Gérés.]
Bas-relief. Marbre de Parcs, appliqué sur un fond noir. Villa Bor-
ghèse, st. 2, 16.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 8. — Clarac, Cat. n. 311 ; Musée,
pi. 216, 46.
Hauteur 0,61. — Largeur 0,50.
61. DÉMÉTER ET KORA. double tête.
Ces deux têtes accolées , coiffées de diadèmes à volutes
qui sont liés ensemble , représentent deux déesses de style
archaïque, probablement Déméter et sa fille Kora. Les
figures sont animées de ce sourire étrange qui caractérise
les œuvres de l'art primitif. La chevelure ondulée cache le
front et les oreilles, et au bas de la jointure des têtes on
aperçoit une bandelette qui réunit les tresses des divinités.
Un trou est pratiqué dans le milieu du crâne commun
aux deux déesses.
Imitation de l'ancien style grec.
88 DÉMÉTER ET KORA.
[Lésions aux diadèmes, aux nez et aui mentons.]
Marbre blanc de Paros.
Hauteur 0,09.
es. JEUNE FEMME restaurée en KORA.
La fille de Démêler est vêtue d'un double chiton prescnie
transparent , garni de manches courtes et serré au-dessous
du sein; son manteau, bordé de franges, descend de
l'épaule gauche et ne recouvre que le milieu du corps. La
tête est ornée d'un diadème et d'une couronne d'épis; les
oreilles percées font présumer que la jeune déesse portait
autrefois des pendeloques en or. De la main gauche abaissée
elle tient une couronne de fleurs, de la droite élevée un
bouquet d'épis.
Les parties antiques de cette statue sont d'une beauté
admirable. L'élégance des formes et la finesse de l'exécu-
tion la font remonter à l'époque d'Alexandre le Grand.
[Tête antique rapportée. Restaurations : le cou, le nez, le diadème
et les épis; la partie nue des deux bras avec les mains et les attributs;
les deux pieds et quelques morceaux de la draperie.]
Statue en marbre de Paros. Villa Bor^hèse, st. 9, 10.
Fr. Perrler, Raccolta di statue (1638-53), pi. 70. — Viscontt,
Mon. scelti Borghesiani, pi. xi, 1 (p. 96\ — Bouillon, t. I, 6. —
Filhol, t. XI, 24. — Clarac, Cat. n. 235; Musée, pi. 279, 750. —
Mùller-Wieseler, Denkmceier, t. II, pi. 8, 100.
Hauteur 1,73.
63. SACRIFICE OFFERT A DÉMÉTER ET
A KORA.
Bas-relief votif de forme oblongue , représentant l'entrée
du temple d'Eleusis : deux pilastres soutiennent l'architrave
et la toiture.
Les deux déesses occupent la partie droite du bas-relief.
Démêler, vêtue d'un péplus et d'un manteau en écharpe, a
ENLÈVEMENT DE KORA. 89
dans la main droite, tendue en avant, une patère à ombilic ;
de la main gauche élevée elle portait probablement un
sceptre. Sa tête est coiffée d'un calathus ; ses cheveux sont
frisés, et une paire de tresses retombe sur chaque épaule,
A côté d'elle on voit sa fille Kora, enveloppée dans un
manteau et un chiton talaire sans manches. De la main
gauche abaissée elle porte une poignée d'épis, de l'autre,
deux flambeaux allumés.
Ces divinités sont de proportions relativement colossales.
Une famille grecque, composée d'un homme encore jeune,
d'une femme voilée et d'un petit garçon, vient leur offrir
le sacrifice d'une truie. L'enfant, vêtu d'une exomide , est
placé près de l'autel ; il porte de la main gauche un plat.
Son père, dont la poitrine et le bras droit sont à découvert,
élève la main droite en signe d'adoration.
Bas-relief en marbre blanc, trouvé dans les ruines à^Eleusis et
rapporté par le comte de Choiseul-Gouflîer. Collection Pourtalès.
Catalogue Choiseul, n. 99. — Panofka, Antiquités du cabinet
Pourtalès, pi. 18, p. 82. — Dubois, Catalogue Pourtalès, n. 35. —
Millin, Nouvelle galerie mythologique (Paris, 1850), pi. 145 bis,
549 (les éditeurs de ce livre ne se rappelaient plus à quel ouvrage
ils avaient emprunté leur gravure). — Mùller-Wieseler, Denkmaeler,
t. II, pi. 8, 96.
Hauteur 0,48. — Largeur 0,64
64. ENLÈVEMENT DE KORA.
Hadès, dont la physionomie ressemble beaucoup à celle
de Zeus, emporte sur ses deux bras la jeune Kora. Le dieu
des enfers n'est vêtu que d'une chlamyde flottante, formant
comme un nimbe autour de sa tête. Les cheveux épars, les
vêtements en désordre, Kora se débat en vain contre son ra-
visseur (1), qui monte sur un char décoré d'un serpent et
attelé de trois chevaux fougueux. Un Amour ailé, élevant de
la main gauche (et peut-être aussi de la droite) un flambeau,
(1) Son bras gauche, aujourd'hui brisé, était tendu vers le ciel; le
tenon de ce bras existe encore.
90 DÉMÉTER ET KORA.
plane au-dessus du char, qui est sur le point de disparaître
dans le gouffre à'Erinéos, près d'Eleusis.
Trois déesses assistent à cette scène. Athéné, vers la-
quelle Hadès tourne le regard , veut le dissuader de son
projet en le retenant par le manteau. Elle est vêtue d'un
long péplus sans manches, recouvert de l'égide, et armée
d'un bouclier rond et d'un casque à cimier. Aphrodite, parée
d'un bracelet , fait à son tour des efforts pour qu' Athéné
ne s'oppose pas à l'enlèvement. Entre ces deux divinités est
placée Artémis qui , saisie d'épouvante , semble vouloir
prendre la fuite. Ces trois femmes sont chaussées de san-
dales.
Plus loin on voit Drméter, à moitié nue , assise sur un
rocher (Tréxpa àyÉXaCTxoç). Le dos tourné au tableau précé-
dent, elle appuie le bras gauche sur une corbeille (la ciste
mystique) ; de la main droite elle tient un rameau. La femme
drapée qui, une bandelette dans les cheveux, le manteau
déployé en forme de nimbe, est debout derrière elle, doit
être Hékate-Séléné , car de la main gauche elle porte un
flambeau. Au-devant de Déméter on aperçoit une jeune fille
qui , i'épaule gauche à découvert , les cheveux cachés sous
un caxxoç, tient dans la main droite abaissée un objet qu'il
serait difficile de déterminer. On a voulu voir dans ce per-
sonnage une des filles de Celée, roi d'Eleusis.
Le bas-relief est malheureusement incomplet; à l'extré-
mité gauche il manque le char de Déméter; à droite Hermès,
qui précédait les chevaux.
Le même sujet se trouve représenté sur de nombreux
sarcophages ; il s'appliquait surtout à des cercueils de jeunes
filles mortes dans la fleur de Tàge. Ordinairement Déméter
est debout sur son char, prête à se lancer à la poursuite
du dieu des enfers.
[Parties brisées ou reitaurées : la figure et le bras gauclie de
Kora, les naseaux des chevaux et quelques-unes de leurs jambes de
devant; la tête et la main droite de l'Amour; la figure, l'avant-bras
droit et le bouclier d' Athéné; l'avant-bras droit d'Aphrodite; la tête
d' Artémis : la têle et la main gauche avec le poignet d'Hékate ; la
PERSONNAGES ÉLEUSINIENS. 91
tète, la main droite avec une partie de la branche, et le pied droit de
Déméter; la figure de la jeune fille qui est debout devant elle.
Le cercueil avait strvi d'auge pendant quelque temps.]
Devant de sarcophage. — Villa Borghèse.
Zoëga dans Welcker, Zeifschrift fiir Gesohichte und Auslegutig der
alten Kunst (Goettingen, 1817) p. ib-il. — Bouillon, t. 111, bas-
reliefs, pi. 3. — Clarac, Cat. 3C6; Musée, pi. 214, 33. — Welcker,
Annali 5, 14G. — Mûller-Wieseter, t. II, pi. 9, 103.
Hauteur 0,44. — Largeur 1,44.
es. MISSION DE TRIPTOLÈME.
Fragment (angle droit supérieur) d'un bas-relief votif,
représentant Kora, vêtue de long et tenant un flambeau
dans chaque main. Devant elle on aperçoit l'extrémité d'une
aile : Triptolème est ordinairement assis sur un char ailé.
A droite : pilastre surmonté d'une architrave.
[La partie inférieure de la Cguie manque].
Marbre pentélique, découvert en 1860 à Eleusis par M. Fr. Le-
normant, « à côté de la petite église de Saint-Zacharie. n
Revue archéologique, N. S. t. XV, 163.
Hauteur 0,25. — Largeur 0,23.
66. PERSONNAGES ÉLEUSINIENS.
A l'extrémité du bas-relief, Athéné, chaussée de sandales
et velue d'un long péplus sans manches, qui est relevé à la
taille au moyen d'une ceinture, tient de la main droite
avancée une patère , tandis que son bras gauche abaissé est
armé d'un bouclier. La déesse a le regnrd tourné vers la
scène qui se pnsse plus loin; sur sa poitrine on remarque
un mascaron de Méduse suspendu à une bandelette.
A côté d'elle, un homme barbu [Celée], enveloppé dans
un manteau qui laisse à découvert la poitrine et le bras droit,
a la main gauche levée, comme s'il perlait un sceptre ; de
la main droite avancée il tenait un objet aujourd'hui brisé,
probablement une patère.
92 DÉMÉTER.
La cassure du marbre paraît indiquer qu'un char (celui
de Triploléme) était placé aux pieds du roi d'Eleusis.
[Le visage d'Atliéné est brisé].
Fragment (côté droit) d'un bas-relief ■votif, entouré d'une mou-
lure. Marbre pentélique, trouvé en 1860 à Eleusis et donné par
M. Fr. Lenormant.
Hauteur 0,285. — Largeur 0,23.
&S. SIÈGE D'UNE PRÊTRESSE DE DÉMÉTER.
Ce monument n'a d'antique que les deux sphinx femelles
assis , dont les ailes relevées forment les bras du trône.
Les attributs de Démêler, qui s'y trouvent au grand com-
plet, sont dus, sans exception, à la savante imagination de
Visconii, auquel le restaurateur avait demandé des conseils.
Visconti ayant publié lui-msme une interprétation de son
œuvre , il n'existe pas au monde de sculpture plus facile
à expliquer. Les deux torches enflammées qui représentent
les colonnes du dossier sont celles que Déméter avait allu-
mées à l'Etna lorsqu'elle cherchait sa fille. Deux serpents
aux ailes de chauve-souris, fraternellement enroulés, traî-
naient le char de la déesse. La corbeille mystique est re-
couverte d'un manteau à franges et flanquée d'une faucille
et d'un volume : allusion à Déméter, qui enseignait la cul-
ture du blé et les lois. Les bordures sont ornées d'épis et
de pavots.
[Faillies antiques : les deux sphinx sauf la tète de celui de droite,
le haut des ailes, les pattes de devant et plusieurs autres morceaux.
— Restauré par Franzoni sur les dessins de Corazzani'].
Marbre de Lunl. Musée du Vatican.
Visconti, Museo Pio-Clementiuo, t. VII, 45. — Petit-Rade/,
Musée Napoléon, t. IV, 19.— Bouillon, t. III, Candélabres, vases, etc.,
pi. 4 (de face et de prolil). — Clarac, Cat. n. 245; Musée pi. 258,
629.
Hauteur 1,68. — Largeur 1,06.
vu.
APOLLON.
es. APOLLON archaïque restauré en
Bonus Eventus.
Apollon nu, la tête légèrement tournée vers la gauche, la
bouche entr'ouverle. La chevelure du dieu , ondulée sur le
front, est disposée en deux larges tresses qui font le tour
de la tête et dont les bouts retombent sur les épaules. Cette
particularité et l'attitude d'Apollon, qui, d'oprès l'indice
d'un tenon , avançait le bras gauche , font reconnaître une
imitation de quelque statue archaïque.
Le restaurateur l'a transformé en Bonus Eventus (1), en
lui mettant une paiera dans la main gauche et un bouquet
d'épis et de pavots dans la main droite abaissée.
[Tête antique rapportée. Sont modernes : le nez, la lèvre supé-
(1) « Simulacrum Boni Eventu?, dextra pateram, sinistra spicam ac
papavera tenens. » Statue d'Euphranor à Rome (plutôt ua Tripto-
lème?).P/i«e, Uy. 34,77.
94 APOLLON.
rieure, quelques mèches de la chevelure, les boucles qui descen-
dent sur les épaules, un morceau du cou, un autre de la hanche
gauche; l'avant-bras gauche, le b»as droit avec le coude; les deuj
jambes et plusieurs morceaux aux deux cuisses; le tronc d'arbre].
Marbre de Paros.
Château de Richelieu,
Visconti, Opère varie, t. 4, 417. — Petit-Badel, Musée Napoléon,
t. 4, 61. — Bouillon, t. III, statues pi. 14. — Clarac, Cat. n. 292
Musée, pi. 276, 803 ^avec le profil de la tète).
Hauteur 2,00.
69. APOLLON ARCHAÏQUE, buste colossal.
La sévérité des traits et l'arrangement de la chevelure
qui, ondulée sur le front, est disposée en plusieurs étages
finement frisés, rappelle les plus anciennes statues de bronze
d'Apollon. Nous sommes autorisés à y voir une imitation
du type fixé par Kanachos , contemporain des invasions
perses. La statue que cet artiste avait exécutée pour l'oracle
des Branchides, à Milet, tenait de la main gauche un arc,
dans l'autre un faon couché (1). Notre buste porte un bau-
drier sur l'épaule droite ; le strophiiim fait deux fois le tour
de la tête.
[Le buste, le cou, l'extrémité du nez, le menton ; le sourcil, l'œil
et la pommette gauches, l'oreille gauche, le bord de l'oreille droite et
quelques touffes de la chevelure sont modernes.]
Marbre pentélique.
Bouillon, t. III, Bustes pi. 1, 2. — Clarac, Cat. 133; Musée,
pi. 1073. 2785 a, — Mùller-Wieseler, Denkmaeler, t. II, pi. 11, 118.
Hauteur 0,74.
•ÏO. APOLLON SAUROCTONE.
L'admirable statue grecque, connue sous le nom ^'Apollon
(1) H. Brunn, Histoire des artistes grecs, 1. 1, 77.
APOLLON SAUROCTONE.
Sauroctone (tueur du lézard), représeûte un adolescent nu
(iJLeXXéçyiêoç), appuyé contre un tronc d'arbre, le long duquel
monte un lézard. Le corps du jeune dieu , d'une grâce et
d'une souplesse exquises , repose en partie sur la jambe
droite ; la jambe gauche est un peu retirée en arriére et
placée de façon à ce que les pieds se trouvent sur la même
ligne, l'un derrière l'autre; les cheveux, entourés d'une
bandelette, sont disposés comme ceux d'une femme et ras-
semblés en nœud au-dessus de la nuque. Le mouvement
de la main droite indique qu'Apollon se dispose à percer le
lézard au moyen d'une flèche.
Nous savons, par un passage de Pline (1), qu'une statue
en bronze , de Praxitèle , représentait Apollon adolescent
dans cette attitude, et c'est évidemment le même motif au-
quel fait allusion une épigramme de Martial (2). Loin de
vouloir y découvrir une signification symbolique, il faut
interpréter ce marbre de la même façon que les anciens
eux-mêmes. Apollon jeune, caché derrière un arbre et
guettant un petit animal inoffensif pour le tuer, ne saurait
être un sujet de mythologie : c'est une espièglerie d'enfant.
Insidiosepuer, dit le poète romain. Le lézard est connu pour
sa prodigieuse agilité : le frapper d'un coup de flèche
n'était donc ni chose facile ni indigne de la main d'un dieu.
A part cela , il ne faut pas oublier qu'Apollon est une des
divinités sanitaires, et que, chez les anciens, le lézard entrait
dans beaucoup de préparations pharmaceutiques. Cette ex-
plication fera peut-être rire, mais elle n'en a pas moins son
côté juste.
Le caractère de la sculpture dénote exclusivement l'époque
d'Alexandre le Grand, et surtout le ciseau sensuel de Praxi-
tèle. L'aisance de la pose, cet abandon charmant d'un corps
aux formes presque féminines, la beauté idéale de la figure,
(1) Hist. nat. 34, 70 : Fecit et puberem ApoUineni , subrepenti
lacertae cominus sagitta insidiantem, quem sauroctonon vocant.
(2) Liv. 14, 172 : Sauroctonos Corinthius.
Ad te reptanli, puer insidiose, iacertae
parce; cupit digitis illa perire tuis.
APOLLON.
la proportion (un Grec dirait Veurythmie] parfaite des mem-
bres : toutes ces qualités sont autant de marques distinc-
tives du génie du grand statuaire athénien.
Parmi les répétitions antiques d'Apollon Sauroctone, nous
citons la statue du Vatican {Museo Pio-Clementino, t. 1, 13),
et une statuette en bronze de la villa Albani [Braun, Ruinea
und Museen Roms, p. 676. Friederichs, Bausteine n. 445).
[Restaurations : Tète antique rapportée, mais appartenant à la
statue. La main droite avec une partie de l'avant-bras, le bras gau';he
presque en entier, la tête et le cou du lézard sont modernes. Les
pieds d'Apollon ont été recollés.]
Marbre de Paros. Villa Borgbèse, st. 2, 5.
Winckelmann, Monumenti inediti, pi. 40. Histoire de l'Art, liv. 9,
ch. 3, 15 (OEuvres complètes, Stuttgart 1847, 1. 1, 387; pi. 28, 1), et
dans la traduction italienne de Fea, t. II, pi. 3. Pierres gravées du
baron de Stosch, p. 190. — Visconti, Monumenti scelti Borghesiani,
pi. 21, 3 (p. 154-159). — Filfiol, t. VI, 420. - Bouillon, t. I, 19.
— H. Laurent, Musée royal, t. II, pi. 16. — Éme'ric-David , Histoire
de la sculpture ancienne (Paris, 1862), p. 235 et suiv. — Clarac,
Cat. n. 19; Musée, pi. 268, 905. — Welcker, Alte Denkmaeler, 1. 1,
406-414. — Mùller-Wieseler, Denkmaeler, t. I, pi. 36, 147 a. —
Feuerbach, Der Vaticouiscbe Apollo (seconde édition), p. 198-200;
OEuvres complètes, t. III, 131.
Uauteur 1,49.
'if, APOLLON CITHARÈDE. statuette.
Couronné de laurier, le bras gauche appuyé sur un cippe,
il joue de la lyre. Sa tête est un peu penchée en arrière,
mouvement habituel aux rhapsodes et qui indique qu'il
chante avec émotion. Le bras gauche du jeune dieu ainsi
que le cippe sont recouverts d'une draperie.
[La couronne, l'occiput, la main gauche avec le poignet, les deux
jambes et les pieds, la lyre et les trois quarts du cippe sont mo-
dernes.]
Marbre grec. Musée Campana
Hauteur 0,83
L
APOLLON CITHARÈDE. 97
9». APOLLON CITHARÈDE.
Le bas du corps couvert d'un manteau qui se replie sur
le bras gauche, Apollon joue de la lyre en se servant du
pleclrum. Les deux bouts de la bandelette qii entoure sa che-
velure, frisée et peinte en rouge, retombent sur ses épaules.
Le pied gauche est placé sur une petite élévation. Il paraît
superflu de faire observer que l'instrument, orné d'un raas-
caron de chien, et le Terme de femme, sur lequel il repose,
sont des additions modernes qui font peu d'honneur au
goût et à l'érudition du restaurateur.
[Tête antique r ipportée et d'autant plus étrangère à la statue que
c'est une tète de femme. — Le nez, le bas du menton, le cou, les
bras, les jambes et les pieds, la lyre et le Terme sont modernes.
Raccords à la draperie.]
Statue en marbre grec.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 3, 5. — Clame. Cat., n. 45 i; Musée,
pi. 267, 928.
Hauteur 4,50.
73. APOLLON PYTHIEN (statuette).
Lu tête couronnée de laurier, l'épaule gauche et le bas du
corps couverts d'un manteau, le dieu appuie le bras gauche
sur un trépied; de la main droite abaissée, il tient une
branche de laurier. Ses cheveux, noués sur la nuque, re-
tombent en longues boucles sur les épaules ; ses pieds sont
chaussés de sandales.
Le trépied se compose d'un tronc de laurier entouré de
trois montants qui sont réunis, de distance en distance, pai
trois cerceaux. Ils supportent un vase, recouvert de la cor-
tina (oXp-o;), qui a la forme d'un demi-globe. Un serpent
est enroulé autour de l'arbre,
[Parties modernes : l'extrémité du nez, un morceau au-dessus du
seingauclie, la main droite avtc le rameau (dont le tenon est an-
tique), la main gaucl e et la queue du serpent que le restaurateur y
S
96 APOLLON.
a mise, le milieu du corps du reptile; les deux pieds d'Aiiollon; la
plus grande partie des cerceaux ; enfin la plinthe.]
Charmante statuette en marbre grec.
Clarac, Musée pi. 346, 925.
Hauteur 0,535.
-54. APOLLON PYTHIEN AU REPOS.
Le bras droit replié sur la lête, l'autre appuyé sur un
tronc de laurier, Apollon paraît se reposer des fatigues du
jour. La coiffure du jeune dieu est arrangée d'après la mode
archaïque ; les tresses qui retombent sur la nuque forment
une masse large et plate, comme un carré obloDg. L'arbre,
autour duquel rampe le serpent familier, est enfermé dans
un trépied recouvert de la cortine , et dont les montants
sont décorés de pattes de lion.
[La main gauche, le poignet, le coude et une pièce au genou droit
sont modernes; la branche de laurier, que le restaurateur lui avait
donnée, a maintenant disparu.]
ïrès-jolie statuette en maibre de Paros. Château d'Écouen.
Schweighœuser, Mu^ée Napoléon, t. I, 18. — Bouillon, t. III,
Statues, pi. 3, 4. — Clarac, Cat. n. 627; Musée pi. 269, 912.
Hauteur 1,16.
'ÎS. APOLLON, DIT LYCIEN.
Le dieu, représenté dans la plénitude de sa force, a le
bras droit nonchalamment replié sur la tête, comme s'il se
reposait de ses fatigues; le bras gauche est appuyé sur un
tronc de laurier, autour duquel rampe le serpent familier.
11 est probable que, de la main gauche, Apollon tenait son
arc.
Par rapport à un passage de Lucien (i), on a donné à
,1) Anacharsis, p. 551, éd. Didot : rujjivâff'.ov Upôv 'Attô),-
>.wvoi; ToO Avxsiov . Kaî xo àyaX'Aa &à aÙTûO ôpa:,Tàv Èui Tîi oir):ri
APOLLON AU REPOS. 99
cette belle statue l'épithète de Auxscoç. Un vieux mot grec
Xûxy) signifiait « lumière, t
[Parties modernes : La main droite avec le poignet ; le coude et
l'avant-bras gauche et la main avec le bâton. — Retouches.]
Statue en marbre grec dur. Jardins de Versailles (où elle était
placée près du bosquet de la Colonnade).
Thomassin, Recueil des figures, etc., de Versailles (gravé en 1689),
pi. 6. — Mont faucon. Antiquité expliquée; supplément, 1. 1, pi. 56, 3
(gravure à l'inverse). — Schweigliœuser, Musée Napoléon, t. I, 16.
— Robillart- Laurent , Musée français, t. IV, 75. {Visconti, Opère
xarie, t. IV, 33-35; pi. 7j. — FUhol, t. IX, 258. — Bouillon, t. 1, 18.
— Chirac, Cat. n. 188; Musée, pi. 267, 921. — Mûller-Wieseler,
Denkmaeler, t. II, pi. 11, 127 a.
Hauteur 2,16.
^G. APOLLON AU REPOS.
Le dieu, entièrement nu, a le bras droit replié sur la tête ;
ôe la main gauche, qui s'appuie sur un tronc de laurier, il
tst censé tenir son arc. Le serpent familier est enroulé
autour de l'arbre.
[Tête rapportée. Parties modernes : Le nez, la bouche et le
menton; un morceau de la joue gauche; les bras, les jambes et la
cuisse droite; l'arbre et le serpent.]
Statue colossale en marbre de Paros. Villa Rorghèse, st. 9, 6.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 3, 1. — Clarac, Cat. n. 197; Musée
pi. 267, 920.
Hauteur 2,18.
. APOLLON TENANT UNE FLÈCHE
Apollon pythien, entièrement nu, le bras gauche appuyé
sur un tronc de laurier autour duquel rampe le serpent
xex>>nx£vov, T^ àpiatep^ [aèv to tô?ov è'xovxa, ■}\ ôs^ià Sa uTièp tvîç
xe<pxXiïç àvax£xXai7[j.£vïi waTreo ex xa[j,âToy [j.axpoù àvaTraviôjxsvov
oïîxvu'H Tov Oeôv.
100 APOLLON.
familier, porte une flèche dans la moin droite abaissée. De
fautre maia il tenait probablement son arc. La coiffure du
jeune dieu est celle d'une femme, c'est-à-dire un krobylos
et de longues boucles qui relombeni sur les épaules. Son
corps repose sur la jambe gauche; la jambe droite est UQ
peu retirée en arrière.
[Tète antique rapportée. Parties modernes : Le corymbe, une
purtie des boucles de clieveux, la main et le poignet gauches, l'index
de la main droite, la jambe droite.
La tête du serpent et la pointe de la flèche sont brisées.)
Statue en marbre grec. Cliâteau de Richelieu, n. 9.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 3, 7. — Clarac, Cat. n. 748; Musée
269, 909.
Hauteur 1,54.
•ÏS. APOLLON.
Le dieu n'est vêtu que d'une chlamyde qui, recouvrant
ses épaules et se repliant sur le bras gauche tendu en avant,
est attachée par une fibule sur l'épaule droite. De la main
droite abaissée il porte une flèche , de l'autre il a dû tenir
son arc. Le serpent familier s'enroule autour du tronc
d'arbre qui sert de support à la statue.
[Parties modernes : La tôle; le bras droit avec la flèche ; la main
et le poignet gauches; la jambe drcite avec le genou ; la tête du ser-
pent et la plus lirande partie de la plinthe. Un tenon indique que le
serpent montait autrefois plus haut.]
Statue en marbre grec. Villa Borglièse.
Clarac, Cat. n. 881 ; Musée pi. 269, 908.
Hauteur 1,75.
•î». APOLLON, STATUE COLOSSALE.
Le dieu est debout prés d'un tronc d'arbre, qu'on a re-
couvert d'une draperie. Sa chevelure est ondulée, sa tête
APOLLON. iOl
légèrement tournée vers la droite. Un manteau sur répaule,
il tenait quelque attribut dans la main gauche levée; quant
au bras droit, le restaurateur lui a donné une fausse direc-
tion , car un tenon qui se voit sur la cuisse indique qu'il était
plutôt abaissé.
[Parties modernes : Le nez. la bouche et le menton, avec plu-
sieurs autres morceaux de la tête; l'avant-bras droit, l'avanl-bras
gauche avec le coude et une grande partie du manteau; la jambe
droite, la jambe gauche avec le genou, les deux pieds, le tronc
d'arbre et la draperie qui le recouvre. — Les restaurations ont été
exécutées par le sculpteur Lange.]
Marbre de Paros; beau style. Grèce.
Clarac, Gat. n. 906; Musée pi. 346, 926.
Hauteur 2,35.
80. TORSE RESTAURÉ EN APOLLON.
Le manteau ne recouvre que la partie inférieure du corps
et le bras gauche, appuyé sur an tronc de laurier. Le
dieu est chaussé de sandales; de la main gauche il tenait son
arc; le bras droit est abaissé. On aperçoit un carquois,
rempli de flèches, suspendu à l'arbre.
[Fragment de torse auquel un sculpteur italien a ajouté la tête, le
côté droit du pectoral , le bras droit, l'avant-bras gauche, tout le bas
du corps à partir des hanches, le tronc d'arbre et la plinthe.]
Statuette en marbre pentélique. Villa Borghèse st. 6, 11.
Bouillon, t. III, Statues pi. 3, 6. — Clarac, Gat. n. 401 ; Musée
pi. 268, 911.
Hauteur 0,78.
81. APOLLON (buste colossal).
Sculpture aussi remarquable par la beauté que par la
largeur du style. C'est le type idéal d'Apollon créé par les
artistes de la belle époque.
102 APOLLON.
[Le buste, une partie du cou, le menton et l'extrémité du nez sont
modernes.]
Marbre de Luni.
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 1, 1. — Clarac, Cat. 135; 3Iusée
pi. 1073, 2785 b. -
Hauteur 0,75.
SS. APOLLON.
Nu jusqu'à la ceinlure, le manteau replié sur Tépaule
gauche, les pieds chaussés de sandales, Apollon appuie son
bras droit sur la hanche , de la main gauche il tenait pro-
bablement sa lyre. On aperçoit sur la draperie qui recouvre
Tépaule l'endroit, un peu aplati, où se terminait l'un des
montants de l'instrument. Le dieu portait son plectrum dans
la main droite. De longues nattes de cheveux descendent sur
sa poitrine.
[La statue a été cassée vers le milieu du corps. La tête, le sein
gauche, l'avant-bras droit jusqu'au poignet et le bras gauche à partir
du biceps sont modernes.]
Jolie statue en marbre de Paros. Musée Campana {Catalogo ,
n. 62 : Hermaphrodite tenant un miroir).
Hauteur 1,70.
83. LA DISPUTE DU TRÉPIED.
Dans un accès de démence, Hercule avait tué son hôte
Iphitos en le précipitant du haut des murailles de Tirynthe.
Une grave maladie vint le punir ae ce méfciit, et, ne sachant
quel remède employer, le héros partit pour Delphes. La
Pythie refusa de répondi^e à un assassin ; alors Hercule
irrité força l'entrée du temple et emporta le trépied d'or
pour fonder ailleurs un oracle plus complaisant. Mais
Apollon le rejoignit et lui disputa son bien jusqu'à ce que
Jupiter mit lin à la lutte de ses deux fils en lançant la foudre
entre les combattants.
Noire bas-relief, imitaliou du style hiératique, repré-
APOLLON ET MARSYAS. ' 103
sente le moment où Apollon saisit de la main droite (1) une
des oreilles du trépied. Le dieu est nu, couronné de lau-
rier, armé de son arc. Quatre longues tresses retombent sur
ses épaules , un manteau en écliarpe lui flotte sur les bras.
Hercule, coiffé de la peau de lion, tient d'une main son arc
et le trépied, de l'autre il br-mdit la massue. Le carquois
est suspendu à sa taille au moyen d'un baudrier. Plus loin
on voit le laurier sacré, autour duquel est enroulé un
serpent familier, gardien du sanctuaire (ocpi; oîxo;-po;). L'om-
phale de Delphes, qui vraisemblablement se trouvait entre
les deux adversaires, n'a pas été rétabli par le restaurateur.
La dispute du trépied est un des sujets favoris de l'art
antique. Nous la rencontrons sur d'innombrables monu-
ments : bas-reliefs en raarbr^ ( Welcker, alte Denkmseler,
t. II, 298) et en terre-cuite, vases {Welcker III 268 ; Corpus
inscr, gr. 7617 suiv.), bronzes, monnaies, pierres gravées.
[Il n'y a d'antique que le haut des flgures , les trois cinquièmes de
l'arbre, la moitié inférieure d'Hercule et les jambes d'Apollon sont
modernes.]
Marbre pentélique.
Yilla Albaiii.
Petit-liadel, t. II, 3b. — Rnbillart-Laurent, t. IV, 51 {Visconti,
Opère varie 4, 109, pi. 17). — Chirac, Cat, n. 3 68 ; Musée, pi. 119, 49.
Hauteur 0,r)8. — Largeur 0,'M.
84. APOLLON ET MARSYAS.
Ce grand bas-relief, qui ornait autrefois le devant d'un
saT-cophage romain, se compose de trois scènes distinctes.
En partant de gauche, nous trouvons d'abord :
I. Athéné (Minerve), dans son costume habituel, assise
près du fleuve Méandre (2). Elle vient d'inventer la flûte et,
(1) Le bras est un peu trop lonsr. Ces incorrections de dessin ne
sont pas rares dans les sculptures archaïques.
(2) Properce 111,30,17.
lOi APOLLOX.
pour s'assurer si réellement, en jouant de cet instrument,
on enfle la figure d'une façon disgracieuse, elle consulte les
eaux de la rivière qui reflètent son image. On voit au geste
de sa main droite que, méconiente de son invention , elle
a jeté la flûte dans les roseaux. Le jeune dieu du fleuve,
à moitié couché et couronné de plantes aquatiques, le haut
du corps à découvert, porte un roseau au bras gauche. Son
regard, plein d"étonnement, est tourné vers Athéné.
Derrière ce groupe se tient Mnrsyas, appuyé contre un
rocher, le manteau sur Tépaule gauche. Rempli de joie, il
tient une grappe de raisin dans sa main droite élevée.
Au second plan on voit un arbre et une vache accroupie
sur la colline.
II. Au milieu du tableau, Apollon, le haut du corps et la
jambe gauche à découvert, joue de la lyre qu'il appuie sar
un trépied. Son pied gauche repose sur une petite élévation,
devant laquell*e se tient un griffon ailé. Le dieu tourne fière-
ment la tête vers son antagoniste Marsyas, qui a osé le dé-
fier. Déjà les Muses, juges du concours, ont pronoucé la
sentence, car le Satyre a Tattitude d'un suppliant, et, debout
devant son siège couvert de la peau de bouc qui lui servait
de manteau, il est sur le point de marcher au supplice.
Athéné a la main gauche posée sur l'épaule de Marsyas,
comme si elle voulait prendre une part active à l'exécution
du condamné; en effet, c'est à la suite des imprécations de
la déesse, lancées contre tous ceux qui joueraient de la flûte,
que l'issue du concours a été fatale à ce malheureux. De la
jiain droite, Athéné tenait une hasle; elle retourne la tête
(TersCybèle; son pied gauche repose sur un rocher, au-
dessous duquel perche la chouette.
Derrière ce groupe, on remarque deux Muses, coiffées
de plumes (1). L'une, Thalle, porte sur la poitrine une
bulle, suspendue à un ruban , et , de la main gauche , elle
(1) Depuis leur victoire sur les Sirènes , les Muses pnrtent cet or-
nemeot; dans notre bas-relief, il est d'autant mieux c'Aoisi que le
sujet représente égaiemeùt le triomiihe de leur cause.
APOLLON ET MARSYA9. 105
tient un masque comique. L'autre est probablement Eu^
terpe, représentant la poésie lyrique.
Plus loin, le jeune Dionysos (Bacchus), le haut du corps
nu, le bras droit replié sur sa tête, qu'il incline légére-
menl vers Minerve, est entouré de deux personnages de
son cortège : un jeune Satyre, couronné de pin, et Silène
qui, couronné de lierre, se détourne tristement de son ca-
marade condamné à mort. Au premier plan , on voit une
autre divinité protectrice de Marsyas : la mère phrygienne
Cybèle, qui, assise au bord da fleuve, est accompagnée de
son lion. Elle a l'occiput voilé ; la couronne murale qu'elle
portait sur la tête est brisée. Une jeune femme , le haut du
corps nu, un roseau (peut-être un thyrse?) au bras droit, se
tient debout derrière elle. C'est une des compagnes de
Dionysos, vraisemblablement Ariadne elle-même.
De l'autre côté du trépied d'Apollon , c'est d'abord Ar~
témis qui fixe notre attention. Vêtue de son chiton de
chasse, le carquois sur l'épaule, un flambeau allumé dans
la main droite, elle arrive en toute hâte pour féhciter son
frère victorieux. De la main gauche abaissée, elle a dû tenir
son arc. A ses pieds, un Phrygien, en costume national, est
assis par terre, la main gauche posée sur une pierre à ai-
guiser. Chargé d'apprêter le couteau du supplice, il lève
la tête vers Marsyas, comme s'il attendait que les prières du
Satyre eussent quelque succès. Il porte la pftorèem [capi-
strum], c'est-à-dire la mentonnière des joueurs de flûte, in-
ventée par Marsyas (I) ; c'est ce qui a fait supposer qu'il
pourrait être un de ses élèves.
Hermès (Mercure) est reconnaissable à son pétase ailé et
au caducée qu'il tient de la main droite. Le dieu, inventeur
de la lyre, porte des ailes aux talons; il a le manteau en
écharpe, et sa jambe droite est posée sur un petit rocher.
Derrière lui on voit trois Muses coiffées de plumes ; celle
qui tient un globe est Uranie. La déesse qui, drapée comme
(1) Simonide, dans Tzetzés , Chiiiades, I, 373. {Bergk, poetae
lyrici graeci, p. 1183; 3* édition.3
S*
106 APOLLON.
une matrone , diade'me'e et chaussée de souliers , tipnt
bras droit appuyé sur le genou, n'est pas encore suffi^am-
meut expliquée. Oq l'a appelée Bonadea (1); il parait cepen-
dant plus simple d'y voir liera (Junon), d'autam plu? que,
sur le sarcophage Doria (2), elle porte un sceptre et une
pomme de grenadier.
III. La troisième scène représente le supplice. Deux Phry-
giens, portant la phorbeia, sont occupés l'un à aiguiser le
couteau qui doit servir à écorclier Marsyas , l'autre à atta-
cher le condamné par une corde aux branches d'un pin.
Le premier, à genoux, tourne la tête vers l'arbre. On a
souvent remarqué la similitude de cette figure avec la
célèbre statue du Musée de Florence, connue sous le nom du
Bémouleur [V Arrotino] . Le corps de Marsyas, suspeudu par
les bras, est brisé (3).
La figure à moitié couchée et couronnée de plantes aqua-
tiques, qui , le haut du corps nu , tient un roseau et une
corne d'abondance, représente le fleuve Marsijas , né,
comme on sait, du sang du Satyre supplicié.
[Parties brisées ou modernes : l. La tète castiuée, le bras ganche
et l'avant-bras droit d'Athéné. La partie inférieure de la figure du
Méandre et son avant-hras droit avec le coude. La tête couronnée de
pin, le bras droit et la main gauche de Marsyas.
11. La tète d'Apollon ; ?a main gauche, son avant-bras droit avec la
main et le pleclrum, la moitié de sa cuisse et de sa jambe gauches. Le
côté droit et les cordes de la lyre; un montant du trépied ; la tête
et les pattes de devant du griffon. — Le nez, le bras droit, la main
gauche, la cuisse et la jambe droites, enfin l'aine gauche de Marsyas.
— Le nez, le bras droit, la main gauche, le genou gauche et les
doigts du pied gauche d'Athéné, — Le nez de Thalie. — Le nez et
le bras droit de Dionysos. — Le nez , la couronne murale et l'avant-
bras droit de Cybéle. La tête de son lion. — Le nez et l'avant-bras
droit d'Ariadne; le haut dn roseiu qu'elle tient.
La tète, la main et la moitié de l'avant-bras gauche d'Artémis. —
(1) Gerhard, Denlimeeler und Forschungen, 1859, p. 13.
(2) Gerhard Aniike Bildwerke, pi. 85, 1. Hyperboreisch-rœmische
Studien, t. I, 110.
(3) On le voit encore sur la gravure de Winckelmann.
l
APOLLON ET MARSYAS. 107
Le nez du Phrygien. — Le nez et le bras droit d'Hermès. — La partie
inférieure de la figure d'Uranie et son bras droit presque en entier.
III. L'aviint-bras gauche du Phrygien qui aiguise le couteau; toute
la figure et i'avant-bras gauche de celui qui attache la corde.]
Devant d'un sarcophage ovale. Marbre de Parcs. Villa Borghèse.
Winckelmann , Monumenti inediti n. 42. — Millin, Galerie my-
thologique (^Paris 1850), pi. 83, 301 (Cette édition porte la phrase
suivante : « Bas-relief de la villa Pinciana, auquel il faut comparer
« celui de la villa Borghèse, au Musée du Louvre! »). — Bouillon,
t. Ill, Bas-reliefs, pi. 2. — Clarac, Cat, n. 731 (769 bis); Musée,
pi. 123, 52 (texte, vol. Il, 269-278). — MûUer-Wieseler, Denk-
maeler, t. II, pi. 14, 152. — Michaëlis, Annales de l'insiitut romain,
t. XXX (1858), p. 327-332. 340-315. Denkmseler und Forschungen,
1859, p. 95.
Hauteur 0,71. — Largeur 2,16.
85. APOLLON ET MARSYAS, sarcophage
Campana.
La face' principale de ce magnifique sarcophage repré-
sente deux scènes : la lutte entre Apollon et Mursyas et le
supplice du Satyre.
I.) Au milieu de la composition, AiJollon nu, couronné
de laurier, se tient debout, en jouant de la lyre. De la main
droite, il manie le plectrum ; son instrument est suspendu à
une banderole qui, de l'épaule droite passe obliquement
sur sa poitrine. Posé de face, le dieu victorieux a le regard
fixé sur Mursyas. Le Satyre, reconnaissable à sa barbe
inculte et à ses oreilles de bouc, est couvert d'une peau de
loup. 11 souffle de toutes ses forces dans une double flûte,
dont on distingue les languettes (1). Sa syrinx et son bâton
pastoral gist^nt par terre.
Entre les deux antagonistes on voit, assise sur un rocher,
à l'ombre d un chêne, une femme qui écoute le concert
avec la plus grande attention. Elle est à moitié nue, mais
chaussée de sandales; la main gauche posée sur son siège, la
(1) Comme sur notre bas-relief de Salonique, n. 20 (p. 54). Voir
Muséum of r.lassical antiquities, t. Il, 40, 90-92.
108 APOLLON.
lête appuyée sur le bras droit, elle a le regard tourné vers
le vainqueur. C'est ou une des Muses, appelée à juger le
concours, ou la Nymphe locale [Écho?].
Plus loin, Athéné , également chaussée de sandales et
vêtue d'un long péplus sans manches, est debout derrière
Marsyas. Elle est armée d'un bouclier rond et d'un casque
corinthien; de la main droite elle tenait une lance, au bas de
laquelle se dresse son serpent. Le reptile porte une barbe
et une crête de coq.
De l'autre côté, Niké (la Victoire) ailée, vêtue d'un chiton
talaire et d'un manteau qui flotte au gré du veut, vient
poser une couronne sur le front d'Apollon. Elle porte une
bandelette dans les cheveux. De la main gauche elle tient sa
draperie; sa tête est tournée en arrière, comme si elle
attendait les ordres de quelque puissance invi^^ible.
A ses pieds, on voit un homme bsrbu, à moitié couché,
le haut du corps à découvert, le bras gauche appuyé sur une
urne renversée d'où l'eau s'échappe en abondance. C'est le
fleuve Marsyas. Il porte un roseau au bras droit. Le jeune
homme, à moitié nu, qui, assis au-dessus de lui, sur un
rocher, assiste à cette scène, doit être le génie local.
IL) Un jeune Phrygien, coiffé d'un bonnet, chaussé d'en-
dromides et vêtu d'une tunique courte qui ne recouvre ni
son bras droit ni sa poitrine, vient d'attacher Marsyas à ua
pin. Un esclave, à la physionomie barbare, la tète et le
corps nu, est accroupi au pied de l'arbre pour aiguiser son
couteau sur une pierre. Les yeux levés vers le Satyre, qui
est attaché par les poignets à peu de distance du sol, cette
figure ressemble de tout point à la statue de Florence,
appelée le Rémouleur.
Les deux faces latérales représentent, en bas-relief très-
grossier et de peu de saillie, le couronnement d'Apollon:
III.) A gauche du spectateur, le jeune dieu, entière-
ment nu et couronné de laurier, est assis sur un rocher
qu'il a recouvert de sa draperie. Un laurier est placé der-
rière lui. D'une main il Lient \e pledrum, de l'autre la lyre,
qui est appuyée sur son genou. Debout devant lui est une
déesse drapée et voilée, qui porte un sceptre très-court,
MARSYAS. 109
et un bandeau triomphal qu'elle présente au vainqueur. On
a proposé d'appeler celte figure Léto (Latune), mais je serais
plutôt disposé à y voir Mnémosijne, la mère des Muses.
IV.) Apollon, nu et debout, la cithare au bras gauche, tient
son plecirum dans la main droite. Il a le bras droit replié
sur la lêle. La Victoire, avec une palme, vient le couronner.
[Une partie du cimier et de la haste d'Athéné, son bras droit, la
main droite de Niké avec le poignet et la couronne sont brisés.]
Marbre blanc. Trouvé au mois de février 1853, avec deux autres
sarcophages, qui représentent la légende d'Hippolyte, dans une
chambre sépulcrale, découverte sur la frontière toscane, près de la
dogana del Chiarone (probablement la station ad nonas de la via
Aurélia), à une distance de 10 milles deMontalto {Forum Aurelii),
sur Id route de Civita-Vecchia à Livourne. — Musée Campaca.
Archœol. Anzeiger 1853 , p. 345. Annali romani, 1857, p. 36. —
A. Michaëlis, Annali romani, t. 30 (1858) p. 325. 330. 336-3i5.
Monumenti dell' Instituto, t. 6, pi. 18. Bullettino rom., 1859, p. 5.
Archaeol. Anzeiger, 1858, p. 242". — H. d'Escamps , Marbres du
Musée Campana (photographie de la face principale), pi. 25. — 0.
Benndorf, Gœttinger gelehrte Anzeigen, 1868, p. 1528. 1529.
Hauteur 1,04. — Longueur 2,21. — Épaisseur 0,98.
86. MARS Y AS.
Le Satyre phrygien Marsyas, vaincu par Apollon et attaché
par les poignets à un tronc de pin (1), attend le moment du
cruel supplice qu'on lui prépare. Le sculpteur a fait preuve
d'une scieLce profonde de l'anatomie musculaire. Le gon-
flement des bras qui supportent le poids du corps , l'ex'
pression douloureuse des yeux et de la bouche, la poitrine
soulevée par une respiration pénible, l'inertie des jambes :
tous ces détails sont rendus avec un rare talent. Use pour-
rait que la statue eût fait partie d'un groupe, représentant
d'un côté Apollon ordonnant l'exécution du Satyre témé-
raire, de l'autre côté Marsyas, et au milieu l'esclave aigui-
sant son couteau. Dans tous les cas, l'original ne remonte
pas au-delà du temps des diadoques, car les artistes grecs de
(1) Kpe[x.à(7ai; Iv. xtvo; viTtepTEvoùç tiitijoç. ApoUodore, I, 4, 2.
110 APOLLON.
la belle époque n'ont jamais songé à représenter les tortures
d'un corps m.irtyrisé.
Parmi les nombreuses répétitions que nous connaissons
de ce motif, il faut citer celles de Florence, de Berlin et de
Saint-Pétersbourg.
Une peau de bouc, évidemment le costume du Satyre, se
voit au pied de Tarbre.
[Parties modernes : Le haut de l'arbre, l'avant-bras droit avec le
coude; un morceau de l'épaule droite, le bras gauche, le nez, les
genoux et les jamb' s jusqu'au milieu du cou-de-pied; l'orteil du pied
droit, tous les doigts du pied gauche, enfin la tèle de bouc]
Statue en marbre peutélique. Villa Borghése.
Montelatici, p. 158. — Hirt, Bilderbiich, pi. 22, 6. — Bouillon,
1. 1, 56. — Clarac, Cat. n. 230; Musée pi. 313, 1110
Hauteur 2,.^6.
8'5'. MARSYAS, fragment de statuette.
Partie supérieure du S;ityre Marsyas, suspendu par les
poignets au tronc d'un pin. Bonne étude anatomique.
[La plus grande partie du bias gaucbe est brisée.]
ftlarbre grec. Trouvé à Sparte et offert au roi, en 1845, par Ph.
Le Bas.
Le Bas, Voyage archéologique. Monuments figurés, pi. 94,
Hauteur 0,5Î.
88. APOLLON CONDUISANT UNE PROCESSION
BACHIQUE.
Les sept figures qui composent cette fête {■Ko\i.-K-l^ sont
sculptées sur le pourtour d'un de ces marbres cylindriques,
creux dans l'intérieur, qu'on a l'Iiabitude d'appeler patea-
lia (\) c'est à-dire margelles de puits.
Apollon, qui dirige la procession, est vMu d'un manteau
et du chiton ortJtostade, reienu u'ir un'^ ceinture très-lar{,v.
(1) Putealia sigilluta. Cicéron, Lettres à Atticus 1, 10, 3.
b
QUINDECIMVIR SACRIFIANT. 111
Le dieu, qu'il convient d'appeler ici xo^iJ-aToi; (président dhm
festin bachique) (1), joue de la iyre à quatorze cordes; sa
main droite tient le pledrum. Une Baccliante, relevant, du
pouce et de l'index de la main gauche, son chiton sans
manches, se livre à la danse en présence du dieu. Une
mantille flotte autour de ses épaules.
Un Satyre nu , brandissant son thyrse, le bras gauche recou-
vert d'une rnrdalide, danse avec une Bacchante qui a la main
droite engagée dans son manteau. Plus loin, un autre Satyre
nu est occupé à rajuster sa pardalide; une Bacchante,
vêtue comme la précédente, a le bras droit étendu vers son
danseur.
Enfin, un troisième Satyre, les jambes croisées, le dos
également couvert d'une peau de panthère, joue de la flûte
traversiére {tibia obliqua).
[Les têtes d'Apollon et de la première Bacchante; thyrse, tête et
pied droit du premier Satyre, avec la léte du second Satyre, sont
brisés.]
Bas-relief d'une très-belle composition, le travail soigné, les
figures en forte saillie. Marbre de Paros. Villa Borghèse.
Petit-Badel, t. II, 25. — Bouillon, t. III, Candélabres, etc., pi. 11.
- Clarac, Cat. n. 290; Musée, pi. 130. 139, n. 141.
Hauteur 0,56. — Circonférence 1,52.
89. QUINDECIMVIR SACRIFIANT, base de
TRÉPIED.
Ce monument, qui doit avoir servi de base à un trépied,
a trois faces un peu concaves, dont les arêtes coupées for-
ment trois autres faces droites, moins larges que les pré-
cédentes. En allant de gauche à droite, on voit les bas-reliefs
suivants, sculptés avec une grande délicatesse de ciseau :
I. Le trépied d'Apollon, placé entre deux lauriers. Les
montants cannelés, couronnes de chapiteaux, reposent sur
(1) Sur le mélange des cultes d'Apollon et de Dionysos, surtout à
Delphes, voir Welcker, Mytliologie giecque, t. 2, 611.
112 APOLLON.
des pattes de lion ; leurs intervalles sont remplis par des
rinceaux. La panse du bassin est godronnée et décorée de
deux têtes de Méduse ailée, ainsi que de trois médaillons,
ornés de bandelettes ; celui du milieu porte un masque
comique. Sur le bord du couvercle [corlina], qui est enve-
loppé d'un réseau (ag^^énon), on a accroché une œnochoé,
àeux étoiles et deux petites patéres à ombilic. Le corbeau,
oiseau sacré d'Apollon, est posé (à droite) sur la cortine.
II. Aigle de Jupiter, les ailes déployées, assis sur une cou-
ronne d'épis à iemnisques. — De chaque côté, un bouquet
d'épis.
IIL Un prêtre, couronné de laurier, chaussé de sandales,
dont les courroies entourent la moitié de la jambe, le bras
et le pectoral droits à découvert, est debout (à gauche) sur
un marche-pied [béma]. De la main droite avancée, il
jette des grains d'encens dans le feu allumé sur un petit
autel cylindrique, qui, monié sur trois pattes de lion, est
décoré d'une guirlande, d'une palère à ombilic et de deux
masques , l'un tragique , l'autre comique. La base carrée,
sur laquelle repose cet autel, est également ornée d'un feslon
et d'une patére. Dans le fond, on aperçoit deux lauriers
avec un corbeau qui en picote les baies.
Les trois faces intermédiaires du monument sont couvertes
d'une ornementation non moins riche. Un cratère bachique
est posé sur des arabesques formées de fleurs et de rinceaux.
Deux petits oiseaux, perchés sur le bord du vase, boivent
du vin. Les arêtes sont garnies de deux thyrses surmontés
de pommes de pm.
Il n'échappera à personne que ce marbre réunit d'un côté
les emblèmes de Jupiter et de Cérès , de l'autre ceux
d'ApoUon et de Bacchus. A Rome, le culte de toutes ces
divinités étrangères incombait au collège des Quindecimviri
sacris faciundis, et en effet, le personnage que nous voyons
sur la troisième face de notre base de trépied, sacrifier tête
nue, c'est-à-dire en costume grec (1), ne peut être que l'un
de ces quinze prêtres.
(1) Graeco ritu, capile aperto.
QUINDÉCIMVIR SACRIFIANT. U3
Pour comprendre les détails mythologiques du monument,
il faut se rappeler que les Quindecimviri , en leur qualité
de prêtres d'Apollon, célébraient tous les ans, du 5 au 13
juillet, les jeux apoUinaires, fête dont le principal attrait
consistait en représentations théâtrales. De là, les allusions
au culte bachique, les masques , les thyrses, les vases à vin.
Le trépied était l'emblème du collège des Quinze ; un denier
d'argent du monétaire L. Manlius Torqualus, probablement
celui qui périt en Afrique , l'an de Rome 708 (46 avant
notre ère), montre sur le revers, au milieu d'une couronne
laurier, ce même trépied, orné de deux étoiles et d'une
aiguière (1) ; sur la face, la tête de Sibylle (SIBVLLA).
En effet, les Quinze avaient charge de conserver et d'in-
terpréter les livres sibyllins.
Quant à l'aigle et à la couronne d'épis, la présence de ces
attributs paraît assez justifiée, vu que le culte de Gérés
regardait également les Quindecimviri (2) et que celui de
Jupiter offrait certains points de contact avec leurs fonctions.
[La tête, l'aile droite et la patte droile du corbeau; la tête de
l'aigle; la tête, le bras droit avec l'épaule, le pouce de la main droite
et la moitié de l'avant-bras gauclie du prêtre; le couronnement
(palmettes) et la base du marbre (six Sphinx) sont modernes.
Raccords à la draperie du Qiiindécimvir.]
Marbre de Carrare. Villa Borglièse, st. 3, 13. 14.
(1) Je donne la gravure de cette monnaie d'après un très-bel exem-
plaire de ma collection. Voir Borghesi, Osservazioni numismatiche,
décade 7, 6 (OEuvres complètes, t. I, 3}3-3i6). Mommsen, His-
toire delà monnaie romaine, p. 6il (n. 289}.
C2) Marquardt, Manuel des antiquités romaines, t. IV, 343.
114 APOLLON.
Visconti, MoDumenti scelti Borgliefi ini, p. 292-301 (pi. 40 et 41"
— Bouillon, t. III, Autels, etc., pi. 3.— Clarac, Cat. n, 18; Musée
pi. 216. 249, n. 318.
Hau'.eur 1,30.
90. TRÉPIED D'APOLLON.
L'ornementation de ce beau monument mérite une étude
attentive.
La coupe du trépied, godronnée et ornée de trois mas-
carons de Méduse ailée, repose sur un tronc de laurier qui
pousse encore quelques feuilles et autour duquel rampe le
serpent familier d'Apollon. Sur la gorge du bassin sont
sculptés deux dauphins avec une coquille, allusion au sur-
nom de Delphinios que portait le dieu de Delphes (1) ; puis
deux griffons couchés devant un vase où brûle le feu sacré.
Chacun de ces sujets se trouve répété deux fois. Une cou-
ronne de laurier, avec des baies, entoure Torifice de la
coupe, dont le milieu est décoré d'une rangée de grosses
perles.
Les trois montants sont presque tout-à-fait modernes. Le
restaurateur les a chaigés de feuillage et de fleurons; dans
le haut on voit des bacrànes décharnés, ornés de bîindelettes
[licia] en passementerie. Ces pilastres sont réunis entreux
par un cercle, et dans leurs intervalles on a placé des
branches d'acanthe, imitant la forme de trois lyres. Je n'ai
pas besoin de faire observer que ce gracieux enfantillage
doit également être mis sur le compte d'un sculpteur italien
du siècle dernier. Cependa^it le carquois, suspendu à son
baudrier dans l'un de ces intervalles, est antique.
[Parties modernes : La plinthe, les pieds de griffon et tout le bas
du monument, y compris le cercle ; les trois montants, à l'exceiition
d'un bucràne et de la partie supérieure d'un autre; les lyres et le
baudrier du carquois.]
Marbre pentélique. Trouvé, en 1775, dans les fouilles entreprises
par le peintre Hamilton , aux. alentours d'Ostie, h l'endroit qu'oc-
(1) Deux dauphins se voient sur les monnaies de Delphes.
GRIFFONS DEVANT UN TRÉPIED. IIS
cupait la colonie Ostiensis. Placé, par ordre de Pie VI, au Musée
du Vatican, et cédé à la France par le traité de Toientino.
Visconti, Museo Pio-Clementino, t. VII, 41. Opère varie, t. IV,
248 (pi. 38). 403. — Petit-Badel, Musée Napoléon, t. IV, 13. —
Robillart-Lawent, Musée français, t. IV, 78. — Bouillon, t. III
Autels, etc., pl. 2. — Quatremère de Quincy, Dictionnaire d'archi
tecture de l'Encyclopédie méthodique, au mot Trépied. — Chirac
Cat. n. 220; Musée pl. 121, 50 (texte, t. II, 258-269). — Supplé-
ment de l'Encyclopédie moderne (Didot), t. IV, pl.
Hauteur 1,16.
91. GRIFFONS DEVANT UN TRÉPIED, cippe.
La face principale de ce cippe, qui probablement a eu
une deiitination funéraire, est restée sans inscription ; mais
le fronli^n, arrondi et flanqué de volutes, représente deux
griffons \ssis devant un trépied et levant la patte en signe
d'adoratiOiU. Le trépied est monté sur des griffes de lion;
son bassin et son couvercle sont ornés de cannelures torses.
A droite et à gauche, on voit une rosace; sur les faces laté-
rales du cippe il y a, comme toujours, l'aiguière (à gauche)
et la patère à ombilic (à droite), emblèmes du sacrifice.
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 1,08. — Laréour 0,50. — Épaisseur 0,34,
VII F.
ARTEMIS (DIANE).
02. ARTÉMIS D'ÉPHÈSE.
Ces deux fragments superposés et qui ne sont pas du
même marbre, ne forment que la partie supérieure du
torse d'Artémis éphésienne. En comparant la statue du
Vatican (Museo Pio-Clementino, t. i, 31), on parviendra
facilement à se faire une idée de l'ensemble (1).
Sur le poitrail sont sculptées deux Victoires drapées, tenant
une couronne et des palmes; au bas de la couronne ca
remarque un crabe, probablement le Cancer du zodiaque.
Une guirlande de fleurs, suspendue au cou de la déesse, et
un collier (en or), décoré de pendants, sépare cette partie
du buste d'avec une triple rangée de mamelles (-oÀû;j.ac7to!;),
symbole de la fécondité. Le chiton talaire, dont Artémis est
revêtue, et la ceinture \kestos] qu'elle porte se voient trés-
(1) Quant à l'interprétation, très-contestée, des attributs de la
déesse d'Éptièse, voir : Ci^euzer, Symbolique, t. II, 578 et juiv. —
Guhl, Epbesiaca, p. 90. — Frœhner, PliilologuS; t. 22, 5i5.
ARTÉMIS SOTEIRA. 117
distinctement sur le dos de la figure. Quant aux deux lions
en ronde bosse, assis sur ses bras, il n'en est resté que des
fragments informes.
Le corps est engagé dans une gaîne, divisée en registres,
dont ciiacun se compose de plusieurs compartiments carrés.
Le premier registre offre, sur le devant, la partie antérieure
de trois lions en saillie ; puis, à gauche , une abeille et le
busie d'une femme nue, terminé en arabesques, les bras
abaissés. Le côté droit est brisé. La seconde frise est oc-
cupée par trois autres lions à gueule ouverte, une rosace et
le buste d'une femme ailée, pareil à celui de la première.
[H manque la tête, le haut des épaules, les avantbras avec les
mains, les pieds et presque deux tiers de la châsse; la tête de la
fenrime du premier registre, et le sixième lion. — Le marbre est très-
usé.]
Marbre blanc. — Collection Campana.
Hauteur totale 0,47.
03. ARTÉMIS SOTEIRA.
Le costume de la déesse, un chiton talaire dont les manches
courtes sont garnies de boutons, et une mantille agrafée
sur l'épaule droite, tient du style archaïque. La banderole,
qui passe obliquement sur sa poitrine, est celle du curquois,
dont on aperçoit quelques vestiges sur l'épaule. Coiffée
d'un diadème à pomtes et chaussée de sandales, Artémis est
représentée dans l'attitude delà marche : delà main gauche
avancée, elle tenait son arc, de l'autre elle tirait une flèche,
comme si elle allait frapper un coupable. L'expression fiera
de sa figure et sa pose majestueuse conviennent très-bien à
une divinité qui vient au secours de l'opprimé (awretpa).
[Tête antique rapportée. — Le nez, le bras gauche, le bras droit
presque en entier, et le pied gauche sont modernes. Raccords nom-
breux et considérables à la draperie.]
Statue en marbre pentélique. Château de Richelieu, n. 11.
Bouillon, t. III, Statues pi. 4, 1. — Filhol. t. XI (1828). —
Clarac, Cat. n. 199 ; Musée pi. 286, 1214.
Hauteur 1,70.
118 AP.ÏÉMIS.
94. ARTÉMIS SOTEIRA.
La déesse, vêtue d'un double chiton sans manches qui
descend jusqu'aux talons, et chaussée de sandales, porte le
pied gauche en avant. De la main gauche elle tenait son arc,
de l'autre elle tirait une flèche de son carquois, dont le bau-
drier seul est resté. Sur le dos aplati de la statue, on lit une
inscription hébraïque en sept lignes, dont voici la copie :
2pv' in:3 npM
r\b f]2 1^^
J'ai posé cette pierre , monument sépulcral de la femme
honorée, dame Esther, épouse de l'honoré Baruch Jacob [que
son créateur et son mailre le garde I). Le 5 de 'Heschwan,
an 5541.
L'an 5541 de la création du monde correspond à l'année
1780 de l'ère chrétienne. — Entre la troisième et la quatrième
ligne, on voit un ruban entrelacé, gravé à la pointe.
(1) Voici une note explicative que je dois à l'obligeance de
M. H. Derenbourg. Les deux premières lignes de l'inscription sont
une allusion très-ordinaire à un verset de la Genèse (28, 22). —
Dans la troisième ligne, le ,"1 f^iit double usage, comme terminaison
de nUJNn et comme initiale de mpin. — Ligne quatrième, le Q,
surmonté d'une barre, est une abréviation de niG, dame. — Ligne
sixième, les lettres li'l signifient iJlpl ms? IHIDU?^, formule qui
se trouve toujours placée après les noms des survivants; ici elle se
rapporte au mari, que sa femme a précédé au tombeau. — nS,
à la fin de la ligne, pourrait être U7"nb « du mois », mais le mois
ARTÉMIS. H9
[La tête, les coudes, les avant-bras, les mains, la partie inférieure
(le la jamhe gauche et les pieds manquent.]
Statue en marbre blanc. Trouvée à Salonique et offerte au Roi, le
29 mai 1833, par M. Despréaux de Saint-Sauveur,
Hauteur 1,C5.
9S. ARTÉMIS, DITE ZINGARELLA (la petite
bohémienne).
Le costume, très-rare, de cette statue, se compose d'un
chiton talaire et d'un manteau d'une étoffe grossière dont
les plis lourds sont admirablement imités. Les manches
courtes de la tunique sont garnies de boutons. Un baudrier
et quelques trous pratiqués aux épaules pour y fixer le
carquois ne laissent pas de doute sur la justesse de notre
dénomination; mais le restaurateur italien en a fait une
bohémienne au teint basané, la tête ceinte d'un foulard, les
bras dans l'attitude d'une diseuse de bonne aventure.
Admettons que des indices certains aient autorisé le choix
de cette couleur foncée, elle n'aurait rien de surprenant,
car une statue d'Artémis en marbre noir se voyait aux
environs d'Anticyre en Phocide {Pausanias, 1. X, 36, 5).
Qui ne se rappelle la Madonna nera de la légende ita-
lienne? (1).
[La tête, les avant-bras et les pieds, en bronze, sont l'œuvre du
sc«lpteur Alex. Algardi (1602-1654).]
Statue de marbre pentélique, trouvée à Rome avant 1566 : « in
n'étant pas désigné, à moins que la pierre ne soit fruste [cela est
possible], il faut chercher un nom de mois commençant p.ir un n
et, comme il n'y en a que îlîyn, c'est donc le cinq de '^hesnhioan
(octobre à novembre) qu'il faudra adopter. — Ligne septième, 1S est
l'abréviation de riJUJ, l'année.
Le texte n'a absolument rien de particulier et ressemble à un6
fouie d'inscriptions tumukires dispersées dans les cimetières juifs.
(l) Dôméter [jiXatva à Phigalie, par Onatas, — Aphrodite (ji.E).a'.vt;,
à Corinlhe. Pausanias, II, 2,4.
120 ARTÉMIS.
« cass di messer Domenico Capocio, in cipo délia piazza di Sciarra,
« si trova in una loggia una statua senza testa e veatitc: alla mo-
« rcsca, ed è una Diana Tutle queste belle opère antiche sono
« state r trovate in una vigna di questo gentlluomo presso al e forme,
« lucri délia porta di S. Giovanni, in un Inogo chiamato Dasi-
« liolo. » (AIdroandi, dans Fea, Wiscellanea I, 217. 218, n. 30). —
Villa Borghèse, st. 8, 5.
Perrier, Raccolta, pl. 67. — Monteîatici, Vil!a Borglièse, p 223
(pi.). — Wtnckelmann, Piéface de l'Histoire de l'art ^OEuvres com-
plètes, Stuttgart, 1847, t. I, 2, note 9). — Visconti, Moniimenti
scelti Borghesiani, p. 22-27 ,pl. 2, 1). — Bouillon, t. III, Statues,
pl. 4, 4, — Chirac, Cat. n. 462; Musée, pl. 287, 1231. — Mûller-
Wieseler, Dciikmaeier, t. II, pl. 16, 179.
Eauieur 1,58.
96. ARTÉMIS PHOSPHOROS.
La déesse, vètae d'un chiton talaire à manches courtes et
d'un manteau repiié sur le bras gauche . est représentée de
face. Dans chaque main elle tient un flambeau allumé (?w<7-
çopoç, oaooûxo;) ; un chien de chasse, tourné vers la gauche,
est à ses pieds (1).
[Le visage est brisé.]
Bas-relief de marbre blanc. Trouvé à Irmeni-Keui, tout près des
ruines de Cyzique, et rapporté, en 1862, par W. Georges Perrot.
Perrot, Cat. de la mission d'Asie Mineure n. 40. Exploration
archéologique de la Galatie et de la Bilhyoie, p. 81, pl. 4, 6.
Hauteur 0,36. — Largeur 0,27.
9?. ARTÉMIS ATTACHANT SA CHLAMYDE.
STATUE DITE DIANE DE GABIES.
Cette statue, une des perles du Musée, compte parmi les
(1) Une plaque en terre cuite, du musée Parent, représente uo
sujet analogue. Au-dessus d'Artémis on aperçoit deux étoiles dans
le champ.
DIANE DE GABIES. 121
chefs-d'œuvre les plus admirés que la sculpture grecque ait
produits. Vêtue d'un chiton de chasse à manches courtes et
relevé jusqu'au-dessus des genoux , Artémis attache les
deux bouts de son manteau avec une fihule sur l'épaule
droite. Sa chevelure frisée est entourée d'une bandelette,
ses pieds sont chaussés de riches sandales. Rien de plus
gracieux que cette pose simple et facile, cette attitude toute
virginale d'une jeune déesse qui achève sa toilette. La tête,
tournée vers la droite, est d'une élégance inimitable ; les
lèvres, fines et demi-closes, rappellent les éloges que les
anciens ont prodigués aux Dianesde Praxitèle (l). L'artiste,
avec un sentiment exquis, a su animer le marbre par les
contrastes les plus heureux. D'un côté, on voit les contours
arrondis du bras levé, l'épaule couverte, les lignes droites
du chiton plissé, la jambe sur laquelle repose Je corps ; de
l'autre côté, une épaule découverte jusqu'à la naissance du
sein, le bras appuyé contre la poitrine, les surfaces planes
du manteau qui retombe sur le genou, et la jambe gauche
retirée en arriére. Ces nuances de pose et de mouvement
[contrapposto], réunies à la beauté du style et à la perfection
de l'exécution, font un ensemble ravissant et digne, à tout
les points de vue, de l'époque d'Alexandre le Grand.
On connaît plusieurs répétitions antiques de l'Artémis de
Gabies; l'une se trouve dans la villa Pamfili (2), une autre
avait été dessinée par Lebrun au palais Verospi (3), une
troisième se voyait, au xvif siècle, dans les jardins du mar-
is Giunj (4), à Rome.
Tête antiniie rapportée. Parties modernes: Le nez; un morceau
(1) Pétrone, cli. 126 : frons minima et quae radiées capillorum
rétro flexerat, osculum quale Praxiteles habere Dianam
credidit.
(2) Clarac, Musée, pi. 573, 1227.
(3) Mont faucon, Antiquité expliquée; supplément, t. III, pi. 10, 3.
— Uracci , Memorie degli incisori, t. I, pi. additionnelles u. 14
(p. 141).
(4) Perrier, Recueil de statues, pi. 64. — Comparez aussi le bronze
d'Herculanum, t. II, p. 285. 287.
6
i22 ARTÉMIS.
de l'oreille gauche; la main droite avec le poignet et la fibule; le
coude du bras gauche, la main gauche et le pan du manteau qu'elle
tient; le pied gauche avec la moitié de la jambe, enfin la parlie an-
térieure du pied droit. — Raccords à la draperie.]
Statue en marbre de Paros. Découverte, en 1792, dans les ruines
de Gables. Villa Borghèse.
Visconti, Monumenti Gabini pi. 12, 32 (p. 68\ Monumenti scelti
Borghesiani pi. 10, 2 (p. 92^. Opère varie, t. IV, 75-77. — H. Lau-
reiît. Musée royal, t. 1, 17. — Filhol, t. XI, 12. — Bouillon, t. I,
21,— Clame, Cat. n. 246; Musée, pi. 285, 1208 (en trois poses). —
E.-O. Mûller, Manuel d'archéologie, p. 556 [Nymphe d'Artémis). —
Panofka, Atalante et Atlas (Berlin, 1851) p. 7 (pi. n. 2); il l'appelle
Atalante, mais sans motif sérieux. — Mûller-Wieseler, Denkmaeler,
t. II, pi. 16, 180.
Hauteur 1,65.
98. ARTÉMIS CHASSERESSE, dite DIANE DE
VERSAILLES (ou Diane a la biche).
De toutes les représentatioDS antiques d'Artémis chasse-
resse, la statue qui porte le nom de Diane de Versailles est
restée la plus célèbre. Vêtue d'un chiton court, finement
plissé, qui laisse à découvert les bras et les jambes jusqu'au-
dessus des genoux (1), le manteau eu écliarpe sur l'épaule
gauche et noué autour de la taille en guise de cemture (2),
la déesse de la chasse, en pleine course, s"élance à la pour-
suite du gibier. Elle est coiffée d'un diadème ; ses cheveux
forment un coryrabe sur l'occiput. Les sandales (xpviTrîSe;)
Qont elle est chaussée se distinguent par la richesse de leur
ornementation.
L'artiste a représenté le moment où la divine chasseresse
s'arrête brusquement pour tirer une flèche de son car-
1) Talia succinctae pinguntur crura Dimae,
cum sequitur fortes, fortior ipsa, feras.
Ovide, Amores, i. III, 2, 31.
'ï) Nuda genu, nodoque sinus conlecta fluenlis.
Virgile, Enéide, I. I, 320.
ARTÉMIS CHASSERESSE. 123
juois (1) ; de la main gauche abaissée elle tenait sans doute
ion arc. Elle retourne vivement la tête comme si elle enten-
dait un bruit derrière elle.
La biche de Cérynée , animal favori d'Artémis, accom-
pagne sa maîtresse. Selon la légende, cette biche portait un
Dois d'or (2) . Le tronc d'arbre qui sert de supporta la statue,
pourrait être en même temps une indication de la forêt.
Les qualités de cette sculpture, qui ne remonte pas au-
delà du 1«' siècle de notre ère, ont été trop souvent discu-
tées pour qu'il soit nécessaire de donner ici plus qu'un
résumé de la question. La Diane de Versailles est comme le
pendant de l'Apollon du Belvédère : il y a dans ces deux
ouvrages une telle conformité de motifs, de style et d'exé-
cution, qu'on doit les attribuer, sinon au même artiste, du
moins à la même époque. D'après une supposition fort ingé-
nieuse, ils auraient fait partie d'un groupe votif représen-
tant les divinités de Delphes qui s'étaient opposées à l'inva-
sion des Gaulois (279 avant le Christ) ; mais il est impossible
de fournir les preuves matérielles de cette hypothèse. Dans
tous les cas, les deux statues ne supportent pas la compa-
raison avec les produits de l'art grec proprement dit. C'est
de la sculpture romaine un peu sèche, mais qui ne manque
pas de grandes qualités. La physionomie d'Artémis rend
très-bien le caractère chaste et sévère de la déesse- vierge ;
forte, élancée, virile, elle poursuit sa proie; ses muscles
élastiques , ses jambes nerveuses annoncent une démarche
à la fois sûre et légère ; la draperie qui cède à l'action de
l'air, la biche qui bondit à côté d'elle indiquent la rapidité de
sa course.
Il existe un grand nombre de répétitions de ce type; on
le rencontre notamment sur des monnaies grecques de tout
âge et de tout pays (3).
(1) BÉXoç èx çapéxpa; XafASàvouaa. Pausanias, VII, 26, 11
(2) 'Eth\iz1G>!; ol Ttoiyixal t/iv OriXeiav ëXaçov xépaTa ëxoucrav
Eiffàyouffi. Scholiaste de Pindare, Olympiennes III, 52.
(3) Statue à Holkham. Waagen, Kunstwerke in England, t. Il,
600. — Raoul- Rackette, Mémoires de numismatique et d'antiquité,
p. 150 (note 8).
124 ARTÉMIS.
Parties modernes: Le nez, les deux oreilles, un morceau du cou,
la main droite avec la moitié de l'avant bras ; la main gauche et le
bras jusqu'au deltoïde; le bout de l'orteil gauche; le pied droit et
la partie supérieure de la jambe droite; les deux extrémités du car-
quois. — Plusieurs petits morceaux modernes se voient à la draperie,
dans la chevelure et ailleurs.
Les jambes ont été frottées et retravaillées par le restaurateur.
Les naseaux, les oreilles, le bois (un peu au-dessus de sa nais-
sance) et la plus grande partie des jambes de la biche sont égale-
ment modernes. Sa tête est rapportée.
<2uelques-unes de ces restaurations ont été exécutées au Louvre,
avant 1809, par le sculpteur Lange, de Toulouse.]
Statue en marbre de Paros.
« Elle passa de Rome en France sous François I^r, et fut placée
a d'abord au château de Meudon, depuis à Fontainebleau, dans le
« jardin de la Reine, et enfin dans la Salle des Antiques. » [Sauvai,
Histoire des antiquités de Paris, t. Il, 43) Restaurée, au xvi" siècle,
par Barthélémy Prieur (1), elle ne fut transportée au Louvre que
sous le règne de Henri IV; c'est ce que nous apprend Dom Félibien :
« Apportée à Paris (2) sous le règne du Roy Henry IV qui, pour
« marque de l'estime qu'il faisoit de cette rare figure, fit bastir ex-
« près au bout de la grande gallerie du Louvre la salle qu'on ap-
« pelle la Salle des Antiques, qu'il fit paver et revestir de toutes
« sortes de marbres avec des pieds-d'estaux, et des niches pour y
« mettre encore d'autres figures qui dévoient venir d'Italie. » —
Ou sait que, par ordre de Henri IV, la statue fut remplacée au jardin
de la Reine par une copie en bronze (P. Dan, le Trésor des mer-
veilles de Fontainebleau, p. 174). Envoyée à Versailles sous Louis XIV,
la Diane y resta exposée dans la grande Galerie jusqu'à l'époque de
la révolution. Elle est rentrée au Louvre le 18 pluviôse an VI (3).
(1) Sauvai, 1. c.
(2) Et non en France, sans cela Barthélémy Prieur n'aurait pu la
restaurer. Ni Visconti, ni ceux qui l'ont copié ne se sont rendu
compte de cette impossibilité chronologique.
E. Braun, Art-mythology, p. 27, assure que la statue a été trouvée
soit aux bords du lac de Nemi, soit dans la villa d'Adrien, à Tivoli.
Il doit y avoir là quelque malentendu.
(3) Correspondance du conseil d'administration {Archives du
Louvre).
DIANE. 129
[Dom Félibien], Statues et bustes antiques des maisons royales.
Première partie (Paris 1679), pj. 1 (gravée par Mellan, 1669). —
Thomassin, Recueil des figures, etc., de Versailles, pi. 5. — Piga"
niot de la Force, Nouvelle description des châteaux et parcs de
Versailles et de Marly (4« édit. Paris 1717), t. I, 163, — Monicart,
Versaliarum consecrata memoria (Paris 1720), t. I, 379 (pi.). —
Montfaucon, Supplément, t. I, pi. 42, 3. — Visconti, Opère varie,
. IV, 276. — PeW-fiarfe/, Musée Napoléon, 1. 1, 51. — Rohill art- Lau-
rent, Musée français, t. IV (1809), pi. 2. — MzV/aV?, Galerie mytholo-
gique (citée d'après la réimpression de 1850), pi. 89, 321. — Filhol,
. VI, 366. — Bouillon, Musée des antiques, t. I, 20. — Clarac,
Cat. n. 178; Musée, pi. 6 (mise aux points). 284, 1202 (en trois poses).
— Thiersch, Epochen der bildenden Kunst, p. 374. — M. Wagner,
Annali romani, 1836, p. 163. — Waagen, Paris (1839), p. 141. —
Welcker, donner Kunstmuseum p. 57. — Mûller-Wieseler , Denk-
maeler der alten Kunst, t. II, pi. 15, 157. — Stahr, Zwei Monate in
Paris (1851), t. I, 149. — A. Feuerbach, der Vaticanische Apollo
(2«éd.), p. 74. 203. OEuvres complètes, t. III, 130. — E. Braun,
Art-mythology, pi. 52 (p. 27). — Pyl, Archaeol. Anzeiger 1862,
p. 353. — Overbeck, Leipziger Berichte, 1867, p. 127 et suiv.
Hauteur 2,00.
99. DIANE CHASSERESSE.
Une tunique courte, serrée au-dessous du sein au moyen
d'une bandelette, et une paire d'endromides (modernes)
ferment le costume de chasse de la déesse. Elle est dans
l'attitude de la course ; le mouvement de ses bras, élevés
en l'air, comme si elle priait, doit être mis sur le compte
du restaurateur.
Le revers de la statue est peu travaillé.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : Un morceau du
front; les bras avec une partie des manches, les deux jambes, le
tronc d'arbre et la plinthe.]
Statue en marbre grec. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 4, 3. — Clarac, Cat. n. 213 ; Musée,
pi. 286, 1217.
Hauteur 1,52.
136 ARTÉMIS.
lOO. ARTÉMIS CHASSERESSE, statuette.
Artémis, vêtue d'un cliiton court qui flotte au gré du
vent , et d'un manteau plié autour du bras gauche , est
représentée pieds nus, dans rattilude de la marche. Elle
porte un carquois rempli de flèches ; de la main gauche
elle est censée tenir son arc; le bras droit est abaissé.
Les parties antiques de la statuette ne manquent ni de
grâce, ni de délicatesse; mais les parties restaurées en sont
déplorables.
[La tète et le cou, le carquois, le ^^as droit au-dessous du del-
toïde, la main gauche avec le poignet et les jambes jusqu'aux mal-
léoles sont modernes.]
Marbre pentélique. Ancienne collection du Roi.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 4, 2. — Cla>-aCf Cat. n. Iil9; Musée,
pi. 285, 1218.
Hauteur 1,03.
lOl. DIANE. STATUETTE,
La jambe gauche en avant, Diane est représentée dans
l'attitude de la marche, comme si elle parcourait les forêts.
Elle est chaussée d'endromides (modernes) en peau de bête,
et vêtue d'une tunique courte, sans manches, qui laisse le
sein droit à découvert. Un carquois est suspendu sur son
épaule. Le restaurateur lui a fait tendre les deux bras en
avant, comme pour décocher une flèche.
Les parties antiques sont assez élégantes et font supposer
un bon original.
[La tête, le bras droit, l'avant-bras gauche avec le coude, le haut
du carquois, les jambes et les pieds, le tronc d'arbre et la plinthe
sont modernes].
Marbre blanc. Musée Campana.
Oauleur 1,00.
ARTÉMIS. 127
lOS. ARTÉMIS. BUSTE COLOSSAL.
Les cheveux de la déesse forment un grand nœud (kro-
bylos] au sommet de la tête. Les parties antiques du buste
appartiennent à la belle époque de l'art grec.
[Toute la partie inférieure de la figure, le nez, les oreilles et le
buste drapé sont modernes.]
Marbre de Paros. Villa Borghèse, st. 5, 28.
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 1. — Clarac, Cat., n, 136; Musée,
pi. 1079, 2793 a.
Hauteur 0,83.
103. ARTÉMIS ET ACTÉON. sarcophage.
Les quatre compositions sculptées sur ce sarcophage sont
séparées l'une de l'autre par quatre lourdes guirlandes de
fleurs et de fruits. Trois nymphes, élégamment drapées, et
deux griffons assis tiennent les festons.
Voici l'ordre, un peu confus du reste, dans lequel se
suivent les sujets :
Deux serviteurs d'Actéon, vêtus de Veœomide qui laisse le
bras droit et les jambes à découvert, et coiffés de calottes
(xuvvî), sont allés découpler les chiens de chasse de leur maître.
L'un de ces animaux n'obéit qu'à regret, comnie s'il pressen-
tait instinctivement le malheur qui va arriver. Les autres
réclament, avec plus ou moins d'impétuosité, les provisions
qu'un chasseur porte dans sa gibecière.
128 ARTÉMIS.
Cette scène se passe près d'un vieil arbre sacré, derrière
lequel on voit, debout sur un piédestal taillé dans le roc et
décoré d'une guirlande, la statuette d'un Satyre. Le jeune
dieu est nu; il tient son pedmn dans le bras gauche abaissé, el
de la main droite un van {liknon] rempli de fruits. Une
gibecière [presque toute moderne] est suspendue à l'une des
branches de l'arbre ; c'est l'offrande pieuse de quelque
chasseur. — A l'extrémité gauche, deux cyprès.
Le haut du bas-relief, c'est-à-dire la cime des cyprès et la grande
branche de l'arbre sacré , avec le haut de la gibecière et les deux
lapins qui s'y trouvent, sont modernes.]
II.
Le bain d'Artémis. — Dans l'intérieur d'une grotte
(Nymphaion) dont l'entrée est masquée par quatre cyprès,
on voit Artémis accroupie. Un Amour sans ailes, portant une
hydrie sur l'épaule droite, répand de l'eau sur sa maîtresse.
Un autre enfant est chargé d'oindre la chevelure de la déesse,
et pendant que celle-ci exprime avec les mains l'essence
aromatique qu'on a versée sur ses longues nattes dénouées,
il recueille dans une coquille les gouttes qui coulent par
terre.
En tournant la tête, Artémis aperçoit Actéon. Le témoin
indiscret de cette scène tout intime est placé sur une
hauteur, au-dessus des cyprès de droite; il fait un geste
d'admiration à la vue de la belle baigneuse; mais déjà sa
témérité est punie, et un bois de cerf lui pousse au front.
Actéon porte dans la main gauche son pedum de chasse ;
une chiamyde flotte autour de ses épaules.
De l'autre côté, le dieu du fleuve Parthenios est assis sur
un rocher. Presque nu , il a la tête ceinte d'une couronne
de pin; son bras gauche est posé sur un vase, d'oii sépanche
l'eau qui arrose la grotte. Entre lui et Actéon, sur lequel
il a porté ses regards, on voit un vieil arbre, poussant péni-
blement à travers les fentes du rocher.
[Il n'y a de moderne que la tête et une grande partie du bras droit
de la Nymphe de gauche qui porte la guirlande.]
ACTÉON. i29
III.
Actéon, au moment de sa métamorphose (1), brandit le
pediim contre ses quatre chiens de chasse (2), qui viennent
l'attaquer. Le petit-fils de Cadmus n'est vêtu que d'une
chlamyde qui flotte au gré du vent ; un double bois de cerf
lui pousse au front.
Cette scène se passe au fond d'une grotte taillée dans une
roche schisteuse. Deux cyprès sont plantés près de l'entrée ;
dans le haut, on voit le buste de l'un des suivants du chas-
seur, qui, lepeduman bras, la chlamyde sur l'épaule, vient
au secours de son maître.
A droite, un hermès ithyphallique de Priape barbu,
portant son manteau en écharpe, est à moitié renversé au
pied d'un vieil arbre. Il manifeste ainsi la part qu'il prend
au malheureux sort d' Actéon. Au-dessus de cette idole
champêtre, le Genius Loci, c'est-à-dire le génie du mont
Cithéron, est assis sur un rocher, le haut du corps nu, la
tête ceinte d'une branche de pin et appuyée sur le bras droit.
Tenant un roseau dans l'autre i»ain, il reste immobile à la
vue du meurtre qui s'accompht scus ses yeux.
IV.
Le dernier bas-relief représente encore une fois la grotte
dans laquelle Actéon a expié son crime. Deux femmes, les
cheveux épars, accourent avec la plus grande précipitation
pour relever le corps. L'une d'elles, la plus âgée, — c'est
probablement la nourrice d'Actéon, — prend le cadavre
par les jambes ; l'autre (sa mère Autonoé), les vêtements
en désordre, porte la main droite à la tête pour s'arracher
les cheveux, tandis que, de l'autre, elle saisit le mort par le
bras gauche, pour aider la nourrice à le relever.
Un des chiens, debout sur une élévation, regarde ce qui
se passe au fond de la grotte.
vl) Comparez la fresque de Pompéi : Mûller-Wieseler, Deukmaeler,
t. II, pi. 17, 183 a.
(2) Le nombre de quatre se trouve aussi dans Pollux, Onomas-
ticon, l. V, 47.
6.
130 ARTÉMIS.
Tous ces trois côtés du sarcophage sont bordés d'une
double frise de feuillage et d'écaillés.
Les quatre bas-reliefs représentant la fable d'Actéon sont
de proportions beaucoup plus petites que les nymphes et les
griffons qui supportent les guirlandes.
Couvercle. — Le front du couvercle représente les flots
de l'Océan. En partant de gauche, on voit une Néréide
drapée , assise sur un taureau marin et tenant une flèche.
[Ce groupe est moderne.]
Elle est précédée d'une autre Néréide, presque nue, assise
sur un hippocampe et rajustant de la main droite son voile.
Ses cheveux sont retenus par une bandelette. Plus loin, un
A7iiour sans ailes, à cheval sur un énorme dragon marin,
fouette sa monture, dont il tient la bride.
Au milieu du bas-relief, ce cortège en rencontre un autre
qui vient du côté droit. Un Triton, armé d'une rame, sonne
de la conque. Ensuite, une Néréide nue, portant au bras
gauche un parazonium, est assise sur un griffon marin ailé.
Un autre Triton tient une rame et un van rempli de fruits
qu'il semble présenter au cerf marin dont il est suivi. Sur
le dos de ce dernier repose une seconde Néréide qui , vêtue
d'un himation et d'un chiton sans manches, tient de la
main gauche un arc, tandis que, de l'autre main, elle se
cramponne au bois du cerf. Ce sont les compagnes de
Thétis, portant à Achille les armes qui lui sont destinées (1).
— Dans le bas, une frise en écailles de pommes de pin.
[Restaurations insignifiantes.!
Sur les coins de devant sont sculptés deux masques de
jeunes Satyres couronnés de pin. Leurs pupilles sont indi-
quées.
Le couvercle ayant la forme d'un toit à section triangu-
laire, il se trouve sur chaque face latérale un fronton
(1"! Voir Urlichs, Vie de ScopaS; p. 143.
ACTÉON. 131
(aëtoma) avec une tête grotesque, dont la barbe et les che-
veux se terminent en feuilles de vigne.
[Celle de gauche est moderne.]
Demi-palmettes aux coins du fonds.
Sarcophage romain en marbre de Lunl. Découvert, en 1738,
à la Tenuta di Torre nuova (fuori di Porta Maggiore), dans une
propriété du pr.nce Borghèse {,Fea, Miscellanea, t. 1, 148). — Villa
Borghèse, st. 7, 16. 17.
Visconti, MoDumenti scelti p. 193-206 (pi, 26. 27). — Millin,
Monuments antiques inédits , t. I, p. 40. Galerie mythologique
(Paris, 1850), pi. 165. 166, n. 629. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs,
pi. 17. — Clame, Cat. n. 315; Musée, pi. 113-115, n. 65-69;
pi. 208, 195. — Welcker, Annali romani, t. V (1833), p. 150. —
Panofka, Musée Pourtaiès p. 53. — Bœtticher, Baumkultus der Hel-
lenen, p. 538 ; fig. 20.
Hauteur 0,99. — Largeur 2,36. — Épaisseur 0,77,
104. TORSE D'ACTÉON.
Cette statue, d'un beau travail grec, représentait Acte'on
dévoré par ses chiens. Son manteau, agrafé sur l'épaule et
replié sur le bras gauche, lui sert de bouclier. A en juger
par les traces de pattes qui sont visibles sur sa cuisse gauche
et sur sa hanche droite, il se défendait contre deux ou trois
chiens l'attaquant à la fois. Les jambes écartées, comme dans
le groupe du musée de Londres (1), il élevait la main droite,
armée d'un bâton recourbé.
[La tête, le bras droit, l'avant-bras gauche, les deux jambes^ la
cuisse droite et les chiens manquent.]
Marbre pentélique. Musée Campana (Catalogo n. 102).
H. d'Escamps, Description des marbres antiques du Musée Gani"
pana (Paris, 1856); au supplément, — L. Vitet, la Collection Cam-
pana, p. 9.
Hauteur <,15.
(l) Combe, Ancient marbles, t. II, 45. — Mùller-Wieseler, Denk'
maeler, t. II, pi. 17, 186.
132 ARTÉMIS.
105. AUTEL DE DIANE.
Au milieu du côté principal de Tautel, on voit, en bas-
relief de forte saillie, la statue de Diane, de face, placée sur
une base et entourée d'un chien et d'une biche qui ont la
tête tournée vers leur maîtresse. La déesse , chaussée de
bottes de chasse, et vêtue d'une tunique à manches courtes,
tient de la main gauche son arc , de l'autre elle tire une
flèche de son carquois. Sa chevelure, disposée en boucles à
trois étages , ressemble à celle des dames romaines de
l'époque des empereurs flaviens.
Le couronnement de l'autel est décoré de rosaces, même
sur le revers. Une patère (à droite) et un urceus (à gauche)
sont sculptés sur les faces latérales.
Marbre blanc de travail romain.
Collection Campana.
Hauteur 1,05. — Largeur du couronnement 0,63. — Épaisseur 0,41.
106. CIPPE SÉPULCRAL CONSACRÉ A DIANE.
Un petit bas-relief, sculpté sur la face d'un cippe sépul-
cral, creux à l'intérieur, montre la déesse de la chasse,
accompagnée de son chien. Chaussée de sandales et vêtue
d'une tunique courte qui laisse le sein droit à découvert,
Diane se dirige vers la droite, tirant d'une main une flèche
de son carquois et tenant son arc dans la main gauche
avancée. Sa physionomie est tout enfantine. Une voûte,
supportée par deux pilastres cannelés , lui sert d'enca-
drement.
L'inscription est tracée en beaux caractères du second
siècle de notre ère :
D(is) M(anibus)
sacrum.
Deanae (l) et
(1) La forme Dmna (pour Diana) appartient à la basse latinité.
AUTEL CONSACRÉ A DIANE. 133
memoriae
Aeli;ie
Proculae.
P(ublius) Aelius Asclepiacu?
^W5((usti) //fc(ertus)
et Ulpia Priscilla filiae
dulcissimae fecerunt.
Elle nous apprend les noms de la jeune défunte, Aelia
Procula, à laquelle le cippe était destiné et que le sculpteur
a représentée dans le costume de Diane. Le père se dit « af-
franchi de l'Auguste, » titre qui se rapporte à un empereur
de la famille Élienne.
Une moulure règne autour de l'inscription.
Marbre blanc. Collection Campana.
Hauteur 0,99. — Largeur 0,72. — Epaisseur 0,39.
107. AUTEL CONSACRÉ A DIANE.
L'inscription
Dianae | sacrum | imperio
dit que cet autel a été dédié à Diane sur l'ordre de la déesse
elle-même. Le fronton est orné d'un aigle qui , les ailes
déployées, est placé entre deux volutes, ornées de rosaces.
Sur les faces latérales , on voit une œnochoé (à gauche) et
une patère à ombilic (à droite).
[La tête de l'aigle est brisée.]
Rome. Collection Jenkins (Jardins de Sixte-Quint).
Mm-q. Gudius, Notae in Phaedri fab. 1, 11 (et d'après lui, Orelli,
n. 1443). — Gruter^p. 89,9 (note). — Maffei, Muséum Veronense
p. 266, 4 (Romae, in hortis Nigroniis). — Visconti, Opère varie I, 75
^n. 4). — Bouillon, t. III, Autels pi. 4. — Clarac, Cat. n. 353;
Musée, pi. 254, 551 et Inscriptions pi. 17.
Hauteur 0,90 — Largeur 0,50.
IX.
HEPHAISTOS (VULCAIN).
108. MARIAGE D'HÉPHAISTOS ET
D'APHRODITE.
Il existe peu de bas-reliefs qui aient été plus défigurés
que celui-ci par d'absurdes restaurations (1). Pour arriver
à une interprétation tant soit peu satisfaisante, il faut éli-
miner un tiers de ce qu'on y voit aujourd'hui.
A la droite du spectateur, Héphaistos, barbu et coiffé de
son bonnet rond (pileus) à bord relevé, est assis sur un rocher.
L'artiste divin est chaussé d'endromides et vêtu d'un chiton
très-courtque recouvre un manteau. Il a la main gauche posée
sur le genou. Devant lui, on aperçoit une statuette d'Athéné
d'ancien style, debout sur unecolonnette. C'est évidemment
un Palladium (2) qu'il vient de sculpter. L'idole porte un
{1) Ces restaurations, notées avec soin par Zoëga, ont été formel-
lement niées par le comte de Clarac, Mais je dois dire que j'ai con-
staté la parfaite exactitude des allégations de Zoëga,
C2) ïi 'AOrivS V) 'HçatdTta. Philologus, t. XXIII, 219. 220.
MARIAGE d'hÉPHAISTOS. 133
long péplus ; son pied gauche est un peu retiré en arrière,
de la main droite levée elle brandissait une lance.
Au second plan, une déesse, drapée dans un chiton
talaire et un manteau qui lui sert de voile, est tournée vers
Héphaistos. Sa main gauche reposait sur la statuette. Celte
figure matronale est probablement if<?m (Junoû), qui vient
présider au mariage de son fils avec Aphrodite. La fiancée,
chaussée de sandales, se trouve à l'extrémité du bas-relief ;
on la reconnaît à la nudité de ses jambes. Une jeune fille,
drapée et chaussée de bottines, la serre dans ses bras. C'est
Peitho, la Persuasion, qui cherche à vaincre les derniers
scrupules de la jeune mariée. On sait, du reste, quelles
furent les suites de cette union.
[Parties modernes. Héphaistos : Le nez, la lèvre supérieure, le
bras gauclie et une partie de la jambe gauche. — Palladium : le
bras gauche et l'avant-bras droit. — Héra : la tête voilée ; le bras
gauche levé (il est évident qu'elle avait le bras abaissé ; la manche et
les plis du manteau se voient encore derrière la statuette, de sorte
que cette ligure a maintenant trois bras). — Aphrodite n'a d'antique
que les jambes, la cuisse gauche et la moitié de la main droite.
Les doigts de son pied gauche sont également modernes. — Peitho :
la tête, l'épaule gauche, l'avant-bras gauche avec le coude et l'œuf (I)
qu'elle tient. La porte et le pilastre du fond.]
Bas-relief de forte saillie, en marbre grec. Villa Borghèse.
Winckelmann, Monumenti inediti, n. 82 (Pandore formée par
Vulcain et comblée de présents par les déesses). — Visconti, Opère
varie, t. 4, 489. — Bouillon, t. III, B.is-reliefs, pi. 10. — Clarac,
Cat. n. 217; Musée, pi. 215, 32. Mélanges, p. 11. 12 (Aochise fuyant
de Troie). — Welcker, Annali romani (1833% t. V, 144. 145 (avec
une note très-judicieuse de Zoëga). Alte Denkmsler II, 159.
Hauteur 4,i2. -- Largeur 4,07.
136 HÉPHAISTOS.
109. LES FORGES D'HÉPHAISTOS.
Ce bas-relief célèbre, et que l'on a tant envié au Lou
vre (1), est très-certainement une œuvre du xvi^ siècle. I'
serait difiBcile de trouver une sculpture plus sèche, plus ma-
niérée, plus étrangère au génie de l'art antique. Tous Ie.«
efforts tentés pour en expliquer les détails ont, en consé-
quence, été inutiles pour la science.
Héphaistos , dont la taille et la physionomie offrent une
ressemblance frappante avec le type de Zeus, — premier
contre-sens, — est assis (à gauche) sur un élégant siège sans
dossier (!) et dont les pieds sont façonnés en forme de pattes
de lion. Il ne porte pas son bonnet d'artisan , comme c'est
son habitude , mais ses cheveux sont entourés d'un stro-
phium (!). Vêtu d'une exomide qui laisse à découvert les
bras et les jambes, il est occupé à fixer la poignée (oxavov)
d'un grand bouclier ovale que lui présente un Satyre. L'at-
titude de ce dernier indique qu'il trouve le bouclier suffisam-
ment lourd et que le dieu ferait bien de se dépêcher. Derrière
(1) Levezow, dans l'Amaltliéa de Bœttiger, t. II, 375. — Fric-
derichs, Bausteine, n. 72. En échange de cette sculpture de mau-
vais aloi , le Louvre a cédé au Musée de Berlin un de ses meilleurs
bas-reliefs delphiques. Voici le procès-verbal de l'échange , signé par
un des commissaires prussiens qu'on avait chargés de présider à la
revendication de 1815 :
« Je, soussigné , commissaire de guerre des armées prussiennes,
« fondé de pouvoir à cet effet par M. le général Ribbentrop, reconnais
« avoir reçu de M. le Baron Dennn les antiquités mentionnées au
« présent état, à l'exception du n" 58 , qui , se trouvant incrusté dans
(f un revêtement en marbre de la nouvelle Salle des Antiques, et
« qui, n'en pouvant être retiré sans dégrader la décoration, a été
« remplacé par un bas-relief représentant un cl;œur athénien consa-
« crant le trépied, prix de la victoire, monument publié par Winc-
.« kelmann dans ses Monuments inédits (sjc). »
Paris, 7 août 1815.
(Signé) Schobert.
(Archives du Louvre.)
T,ES FORGES D'HÉPHAISTOS. 137
Héphaistos, un autre Satyre nu, assis par terre, est en train
de polir une cnémide. Au second plan, on voit une cuirasse
placée sur un piédestal (I); une épée dans son fourreau,
muni du baudrier, est suspendue à un clou. Tout cela n'est
guère dans le sentiment de la bculpture antique
De l'autre côté, le vieux Silène, que le sculpteur a repré-
senté avec des oreilles humaines, est assis (à droite) sur un
cube. Chaussé de sandales (1!) et enveloppé, en partie, dans
un manteau, il polit un grand casque à cimier. Pendant
qu'il est courbé sur son ouvrage, le petit chauffeur, un
Satyrisque, caché derrière le fourneau, s'amuse malicieuse-
ment à lui ôter son bonnet. Le casque est placé sur une
enclume, derrière laquelle se trouve une sellette à quatre
pieds. Une seconde cnémide, non encore terminée, gît par
terre. Quant au fourneau, qui laisse échapper d'épais nuages
de fumée (1), son revêtement est fixé par quatre rangs de
clous. Quelques barres de fer paraissent y être appuyées.
On reconnaît facilement que la plupart de ces détails sont
dans le goût du xvi^ siècle.
L'artiste a voulu faire un Vulcain fabriquant les armes
d'Achille, probablement d'après quelque poëme italien.
L'atelier du dieu-forgeron se trouvait sur l'Olympe même
[Iliade 18,616). Les Satyres qui l'aident dans sa besogne
ont eu de fréquents rapports avec lui. On n'a pas oublié
qu'Héphaistos fut ramené dans l'Olympe par Dionysos et sou
cortège, et qu'il assistait, monté sur le mulet de Silène, au
combat des Géants.
[Restaurations: Le bras gauche d'Héphaistos jusqu'à la naissance
du poigoet; son pied gauche et l'une des pattes de son siège; les
deux pieds du Satyre qui tient le boucher; le pied gauche de celui
qui poUt la cnémide.]
Bas-relief en marbre. Dessiné à Rome par Pighius, probablement
(1) Je ne suis pas sûr d'avoir bien expliqué ce détail. La fumée
ressemble, à s'y méprendra?, aux crins du casque. M. Jahn a pro-
posé d'y voir le soufflet du fourneau [hircini folles), mais celte in-
terprétation est trop savante pour une œuvre moderne.
HEPHAISTOS
en 1575 (je dois ce renseignement à une bienveillante communica-
tion de M. 0. Jahn). — Collection du cardinal de Polignac, à Paris.
— Château de Berlin.
Spence, Polymetis (Londres, 1755), p. 80. 81 (the siory seems to be
of modem invention , and the work itself carries a suspicions air
■with il). — Winckelmann, Essai sur l'allégorie, p. 40 (éd. Dressel).
— Hirt, Bilderbuch, p. 193 (pi. 27, 1). — Vauthier et Lacour, Mo-
numensde sculpture (Paris, 1820), pi. 26. — Bouillon, t. III, Bas-
reliefs, pi. 4. — Clarac, Cat. n. 239; Musée pi. 181, ii.— Welcker,
Annali romani, t. V (1833), p. 154. Alte Denkmaeler, t. II, 158. -
Mûller-Wieseler , Denkmaeler, t. Il, pi. 18, 194. -- Overbeck ,
Bildwerke zum troischen Heldenkreise, p. 433 (pi. 18, 5). — 0. Jahn,
Monatsberichte der Leipziger Societait, 1861, p. 310 (pi. 9, 8). —
Guhl et Kotîer, La tie privée des Grecs et des Romains (seconde éd.)»
I. I, 268.
Hauteur 0,65. — Largeur 1,08.
ATHENE (MINERVE/
liO. PALLADIUM.
Bas-relief de forte saillie, représentant une statuette ar-
chaïque de Pallas. La déesse, posée de face, vêtue d'un
chiton à manches courtes et ornée d'un grand collier, a le
bras droit levé. Son corps est enfermé dans une gaine qui
se rétrécit vers le bas. Une égide recouvre sa poitrine ; la
gaîne est divisée en plusieurs registres sur lesquels on a
sculpté des rosaces , des rinceaux de fleurs, des grecques
et un buste en médaillon. Les écailles de l'égide rappellent
les idoles d'Artémis d'Éphèse, avec leurs triples rangées de
mamelles.
[La tête, la main droite avec le poignet, le bras gauche et le bas
du corps manquent. La surface de la gaîne est un peu usée.]
Marbre grec, trouvé, en 1861, à Palatitza, près de l'antique Ber-
rhée de Macédoine (à une journée de Pella), pir M. Léon Heuzey
(Catalogue de la Mission de Macédoine, n. 6). Donné, en 1862, par
S. M. l'Empereur.
Hauleur 0,29. — Largeur 0,22.
140
ÂTHÉNâ.
111.
ATHÉNÉ, d'ancien style.
statuette de style archaïque, représentant Alhéné deb
les jambes assez serrées, mais le pied gauche en avant.
Bronze de l'Acropole d'Alhùnes.
déesse, chaussée de sandales, est vêtue d'une tunique talaire
à manches courtes et d'un manteau que recouvre l'égide
ATHÉNfi.
141
Cette draperie enveloppe étroitement les formes du corps;
ses plis, droits et symétriques, sont la marque distinctive de
l'art le plus ancien. De la main droite élevée Athéné brandissait
sa lance (contre le géant Encelade ?) ; de l'autre elle tenait
un grand bouclier. L'égide est une étoffe lourde, garnie
Revers du bronze de l'Acropole.
d'écaillés et de serpents, à bordure échancrée ; três-conïle
par devant et fixée sur la poitrine au moyen d'un mascaron
142 ATHÉNÉ.
(le Méduse qui sert d'agrafe, elle descend des épaules jus-
qu'aux jarrets. Une statuette de bronze, trouvée en 1836
dans les substructions du Parthénon, et faisant aujourd'hui
partie de la belle collection du commandant Oppermann (1)
présente les mêmes particularités de pose et de costume
Nous avons jugé utile d'en mettre une gravure exacte sous
les yeux du lecteur, parce qu elle prouve jusqu'à l'évidence
que la statue du Louvre appartient à l'ancien art attique.
La chevelure d'Athéné est disposée en petites boucles;
son casque, ciselé et garni de mentonnières, est surmonté
d'un diadème de rosaces et d'un sphinx couché. La raideur
du style, le sourire qui anime la figure, le mouvement, la
draperie, tout, dans cette sculpture, rappelle la célèbre
statue de Minerve du temple d'Égine.
[Tête rapportée. — Le Sphinx, les rosaces du diadème, l'extrémité
iu nez, la partie uue des bras avec leurs attributs ridicules (bâton et
petit bouclier), la partie inférieure du manteau, le pied gauche et
«a plinthe presque entière sont modernes.]
Marbre pentélique. Palais ducal de Modène.
Schweighœuser, Musée Napoléon, 1. 1, pi. 9. — Bouillon, t. III
Statues, pi. 1, 1. — Chirac, Cat. n. 398; Musée, pi. 319, 843.
Hauteur 0,86.
IIS. ATHÉNÉ AU COLLIER.
Un double chiton dorien sans manches, ouvert sur le côté
droit, retenu par une ceinture de serpents et retombant
jusqu'aux pieds, forme le vêtement de la déesse. La chute
des plis rappelle un peu l'art archaïque. L'égide, garnie
d'écaillés et de serpents, est fixée par une agrafe ronde,
représentant un mascaron de Méduse qui tire la langue. De
la main droite élevée, Athéné s'appuie sur une haste ; son
bras gauche est armé d'un bouclier. Elle est parée d'un
(1) Ross, Archœologische Aufsaetze, t. I, 106 (pi. 7). — Friede-
richs, Bausteine, n. 11. — Oppermann, Archseol, Zeitung, 186&,
P' 13.
ATHÉNÉ. 143
collier de perles, comme le buste de la fameuse intaille
A''Aspasios et la statue de Pallas d'Herculanum. Le casque,
très-mal restauré , est surmonté d'un sphinx couché entre
deux griffons, mais on n'a pas tenu compte des pièces de
marbre saillantes qui se voient sur le devant du casque et
qui supportaient très-certainement des chevaux à mi-corps,
comme sur l'intaille que je viens de citer. La chevelure
d'Athéné, partagée au milieu du front, retombe en longues
boucles sur la poitrme : c'est là un nouvel indice de l'an-
cienneté du style. Il paraît probable que notre statue est
une imitation de quelque idole célèbre.
[Tête antique rapportée. — Parties modernes : Le nez et la
bouche ; les têtes du sphinx et des griffons ; quelques morceaux de la
chevelure et de l'égide; les deux bras jusqu'au deltoïde; la lance et
le bouclier.]
Statue en marbre de Paros; la tête en marbre pentélique (j'ai
constaté que les têtes des statues de Minerve sont souvent d'un marbre
différent de celui du corps, sans qu'on puisse dire avec certitude
qu'elles sont étrangères à ces statues). Villa Borghèse.
H. Laurent, 3Insée royal, t. II, pi. 5. — Bouillon, t. I, 25. —
Clarac, Cet., n. 522; Musée, pi. 319, SiQ. — Mùller-Wieseler,
Denkmaeler, t. II, pi. 20, 211.
Hauteur 2,10.
113, ATHENÉ. BAS-RELIEF.
Athéné (à droite), vêtue d'un double chiton talaire sans
manches et coiffée d'un casque à cimier, porte au bras
gauche un grand bouclier circulaire . De la main droite elle
tenait sans doute une lance .
Sur la base, on lit l'inscription grecque fruste MYTIAHrvY)].
Le bas-relief, peu saillant, est de la belle époque de l'art
grec.
Fragment de stèle. Marbre pentélique, recueilli en Grèce et légué
au Louvre, en 1863, par M. Blouet.
Hauteur 0,33. — Largeur 0,27,
lïï ATHÉNÉ.
114. PALLAS DE VELLETRI. statue colossale
La plus belle et la plus célèbre des statues de Minerv
que l'antiquité nous ait léguées réclame un examen atlenti
Coiffée d'un casque corinthien à visière , la déesse s'ap-
puyait, de la main droite, sur une lance ; une statuette de
Niké (la Victoire), probablement en bronze, était placée
dans sa main gauche avancée. Ses vêtements se composent
d'une tunique talaire sans manches, retenue par une cein-
ture de serpents, et d'un manteau à bordure froncée, qui ne
recouvre que l'épaule gauche et le bas du corps. Celte dra-
perie est remarquable par la richesse des plis et la souplesse
de l'étoffe. Une égide tailladée, garnie d'écaillés et d'une
multitude de petits serpents enroulés, protège la poitrine. Le
masque de Méduse qui lui sert d'agrafe a la bouche entr'ou-
verte, de sorte qu'on en voit toutes les dents. La déesse se
tient debout, la jambe droite en arrière. Les sandales qu'elle
porte sont formées de cinq semelles superposées. On appelai»
ce genre de chaussures « sandales tyrrhéniennes » (1).
La beauté de la tèto, d'une conservation parfaite (2), es»
au-dessus de tout éloge. La chevelure, légèrement ondulée
et partagée au milieu du front , encadre une flgure ravis-
sante. Au-dessous de la visière du casque, on aperçoit
le bandeau qui entoure les cheveux; plusieurs tresses re-
tombent sur la nuque. La pose majestueuse de Minerve
rappelle encore la sévérité de l'ancien style hiératique ; mais
la douceur de son regard et le mouvement de la tête, penchée
un peu en avant, lui donnent une expression aimable;
on dirait qu'elle sourit aux humains.
(1) Pollux, Onomasticon VII, 92 : Tupprivtxà • ih xàTTy[ia ?ij).tvov,
TETpàywvov ■ ot 5e tfjLavTEç ÈTTixpvcroi ■ ffavôâXtov yàp •^v ' vTvéôïio'e
ô' aùxo «ï'etôîaç t'i^jv 'A9r,vàv.
(2) D'après le comte de Clarac, l'extrémité du nez aurait été res-
taurée. Le nez est intact.
PALLAS DE VELLETRI. 14S
Les yeux et la bouche portent des traces de couleur rouge,
passée au violet foncé (1).
Quant à l'âge présumable de la Pallas de Velletri, je crois
qu'on en peut faire remonter la date ou i" siècle de l'ère
chréiieone. C'est sans doute une imitation romaine de
quelque statue grecque célèbre. Nous connaissons d'ailleurs
plusieurs copies du même original , entre autres un buste
de l'ancienne collection Albani, monument qui fait aujour-
d'hui partie de la glyplolhéque de Munich (2).
Le marbre se compose! de six morceaux : le torse drapé
avec la plinthe ; la tête avec le cou et la gorge; le bras gauche;
le bras droit avec les serpents placés sur le bord de l'épaule;
enfin la partie antérieure des deux pieds. Tous ces mor-
ceaux sont terminés par des cônes , enchâssés dans le torse
au moyen de crampons. La pointe de la visiéro et les mains
avaient été fracturées anciennement déjà et recollées par des
attaches de fer.
[Restaurations : Les deux mains avec les poignets; la moitié du
pied droit, les doigts du pied gauche avec une partie de la sandale.
Raccords à l'égide et à la draperie. — La tête de l'un des serpents
de la ceinture manque, ainsi que le cimier, dont l'existence est in-
diquée par un trou pratiqué sur le sommet du casque.]
Statue en marbre de Paros. Découverte, au commencement de
novembre 1797, dans la vigne d'un nommé Giovanni de Santis, à
Colle Troncavie, à un mille de Velletri (l'ancienne Velitrae), entre
la route de Naples et le chemin de traverse qui conduit à Gori (3).
On l'a rencontrée dans les décombres d'une villa romaine (4). Un
(1) Lors de la découverte de la statue, ces traces étaient encore
plus visibles (Fernow). Millin se trompe en affirmant {Monuments
inédits, t. II, p. 194) que, de son temps elles avaient disparu
(2) Millin, Monuments inédits, t. II, 196 (pi. 24). — Bouillon, t. \,
66. yow Mûller-Wieseler, Uenkmœler, t. II, p. 100.
(3) Une autre statue de Minerve, trouvée à Velletri, se voit au
Musée du Vatican {Belvédère). Gerhard, Description de Rome, t. II,
2, lOi.
(4) Nous savons que la famille Octavia était originaire de Velitrae.
L'empereur Auguste, né et élevé dans celte ville * avait des pro-
7
H6 ATHÉNÉ.
procès s'étant élevé, au sujet de cette trouvaille, entre un religieux
ancien propriétaire de la 'vigne, et le paysan auquel il avait cédé la
terre, le religieux abandonna provisoirement la statue au neveu du
pape; le paysan, de son côté, la vendit au sculpteur ïï«C(??(ZO Pacet*
pour la somme de 6,000 piastres, payables moitié en argent, moit
en papier monnaie. Alors les commissaires du Directoire la reven-
diquèrent comme venant d'être trouvée dans un pays conquis
et, après avoir ordonné le remboursement de Pacetti, firent trans-
porter le marbre à la villa Médicis, oxx on l'encaissa pour le con
duire à Paris. Sur ces entrefaites, l'armée napolitaine s'empara d
Rome (27 novembre 1798) et les cédules perdirent leur valeur
de sorte que Giovanni retira tout au plus 200 écus romains de sa dé
couverte. Le roi de Naples confisqua la statue et l'envoya dans s"
capitale. La restitution n'en fut obtenue qu'avec de très-grandes
difiicultés; elle fait le sujet de l'art. 8 du traité de Florence (28 mars
1801). Le gouvernement de la République rendit alors à l'ambassa-
deur napolitain les planches de l'ouvrage sur Herculanum, que les
émigrés italiens lui avaient vendues.
Antonio Bellotti, lettre de Velletri , datée du 20 octobre 1797 et
insérée dans YAntologia Romana, foglio 19 (novembre 1797). —
Gius. Piazza, Descrizione délia Minerva Veliterna, ail' Em». card.
Stefano Rorgia {Fea, Miscellanea, t. II, 76-88). — Fernow, Lettre
de Rome , datée du 29 décembre 1797 et insérée dans la revue in-
titulée : » Der neue teutsche Mercur (par Wieland et Rœttiger),
mars 1798, t. I, 299 et suiv. — Millin, Magasin encyclopédique,
4« année (t. VI, 550) et 8» année (t. II, 246). Monuments antiques
inédits, t. II, 189-198 (pi. 23). Galerie mythologique (édit. de 1850),
pi. 94, 345. — Sdiweighœuser, Mjxée Napoléon, t. 1, 7. — Filhol,
t. III, 192. — Robillart- Laurent , Musée français, t. IV, 22. —
Bouillon, t. I, 23. — Meyer, Histoire des beaux-arts chez les Grecs
(Dresde, 1824), t. 1,288, pi. 21. — Clarac, Cat. 310; Musée, pi. 320,
851. — Mûller-Wieseler, Denkmaeier, t. II, pi. 19, 204. — A. Feuer-
bach, Der vaticanische Apollo (seconde édition), p. 20, — E. Braun,
Art-mythology, p. 32 (pi. 60).
Hauteur 3,05.
priétés. « Nutrimentorum eius ostenditur adhuc locus in avito sub-
{ urbano iuxta Velitras permodicus et cellae penuariae instar, te-
; netque vicinitatem opinio tamquam et ibi natus sit. » {Suétone
fie d'Auguste, ch. 6).
ATHKNB
ISS. ATHENÉ
Athéné a le bras gauche levé pour s'appuyer sur une
lance ; dans la main droite avancée, elle tenait une stp luette
de la Victoire. Ses vêtements se composent d'un chiton ta-
laire à manches courtes et d'un manteau dont les pointes
sont garnies de glands. Elle est chaussée de sandales;
l'égide est fixée sur sa poitrine au moyen d'un mascaron
archaïque de Méduse qui tire la langue. Sur la visière du
casque on voit deux enroulements qui ressemblent à des
cornes de bélier. La chevelure, peignée en arrière, retombe
sur la nuque.
[Tête antique rapportée. — Parties modernes : L'avant-bras droit
avec un morceau du coude et de la manche (il a été mal restauré) ;
le bras gauche avec une partie de la manche; le pied gauche; la
moitié de l'orteil du pied droit. — La lance, le cimier du casque et
un des serpents de l'égide manquent.]
Belle statue en marbre pentélique. Ancienne collection au Roi.
Legrand, Galerie des Antiques (Paris 1803), pi. 17; p. 10 (n. T7).
— Schweighœuser, Musée Napoléon, t. I, 11. — Robillart-Laurent,
Musée français, t. IV, 67. — Visconti, Opère varie, t. IV, 21-24
(pi. 3). — Bouillon, t. III, Statues, pi. 2, 4. — Clarac, Cat. n. 162;
Musée, pi. 320,852.
Dauteur 2,10.
fie. ATHÉNÉ ARMÉE d'une lance.
La particularité la plus importante de cette belle statue
est le petit socle creux, entouré d'une moulure, qui se voit
sur la plinthe, et dans lequel on plaçait la lance (vi Soupoooxv),
oopaxoÔTixvi). Athéné est vêtue d'une tunique talaire sans
manches, serrée au-dessous du sein par une large ceinture ;
les pointes du manteau qui recouvre le dos sont garnies
de glands. Sur le bras gauche avancé , elle porte , en guise
de bouclier, une égide écaillée, ressemblant à une peau de
chèvre, ornée de serpents et d'un mascaron de Méduse. De
i48
la main ^^auche la déesse tenait certainement une lance, le
bras droit est abaissé. Les ciselures du casque corinthien
représentent des pal mettes et des rosaces. Les pieds d'Athéné
sont chaussés de sandales.
[Tête antique r^pportéi?, d'un marbre diffôrent de celui du torse.
Parties modernes : l'extrémité du nf-z; l'avant-bras droit avuc le
coude, Il main et le bouquet de feuilles d'olivier; la main gauche
avec le poignet. Quelques parties de l'égide. — Le cimier du casque
manque.]
Statue en marbre de Paros, la tète en marbre pentélique. Char-
mille du parc de Trianon.
Piganiol de la Force, Description des Châteaux de Versailles et
de Marly (1717), t. II, 226. — Schweighaeuser, Musée Napoléon, 1. 1,
10. — Filhol, t. I, 60 (avec une note de Visconti], — Robillart-
Laurent, Musée français, t. IV, 44. — Visconti, Opère varie, t. IV,
12-15 (pi. 6). — Bouillon, t. I, pi. 7. —Clarac, Cat. n. 448; Musée,
pi. 321, 870.
Hauteur 1,58.
117. ATHÉNÉ DE PALERME
Chaussée de sandales et vêtue d'un long péplus, la déesse
porte son manteau sur l'épaule droite. L'égide qui recouvre
sa poitrine , est ornée d'un mascaron de Méduse. Du bras
droit, Athéné s'appuie sur une lance ; de la main gauche
avancée elle tient une patère.
[La tète casquée, l'avant-bras gauche avec la patère, et le bras
droit au sortir de la draperie, avec la lance en bronze, sont mo-
dernes. Les restaurations ont été exécutées par Lange.]
Jolie statue en marbre pentélique, trouvée près de Palerme (en
Sicile). — Catalogue de la vente Léon Dufourny (1819), n. 49.
Hauteur 1,34.
lis. ATHÉNÉ.
La déesse est vêtue d'un petit manteau et d'un chiton ta-
laire très-lourd, à manches courtes, garnies de boutons. Ses
pieds sont chaussés de sandales à double semelle; l'égide.
ATHÊNÉ. 149
attachée au-dessus de la ceinture , est entourée de serpents
qui lèvent la tête. Du bras gauche abaissé, Athéné s'appuie
sur un bouclier circulaire, reposant sur un petit autel, et
orné d'un mascaron de Méduse ailée; de la main droite elle
tenait sa lance. Cette statue offre une certaine ressemblance
avec la Parthénos de Phidias.
Le casque est décoré de palmettes. La chevelure, nouée
au moyen d'un bandeau, retombe sur la nuque.
[Tête rapportée. Restaurations: Le nez, le menton, le cou, le
cimier et le bord de la visière; le bras droit avec une jtartie de la
manche, l'avant-bras gauche avec le bouclier, qui n'a d'antique que
la tête de Méduse (sauf le nez); l'autel; enUn tout le bas de la statue
au-dessous des genoux.]
Statue en marbre grec, la tête en marbre de Paros.
Villa Borghèse, st. 2, 3.
Bouillon, t. I, 8. — H. Laurent, Musée royal, (1818), t. 1!, pi. 1.
— Clarac, Cat. n. 458; Musée, pi. 319, 869.
Hauteur 4,57.
11». ATHENE. STATUETTE.
Chaussée de sandales et vêtue d'un double chiton talaire,
la déesse a le bras droit levé, comme pour brandir sa lance,
tandis que le bras gauche est engagé dans un bouclier ovale.
L'égide, en sautoir, est ornée d'un mascaron de Méduse
ailée.
[Pai'fies modernes : La tête casquée (un lion forme le support du
cimier); le mascaron de Méduse presque en entier; le bras droit,
l'avant-bras gauche avec le coude et le bouclier.]
Marbre grec. Villa Borghèse, st. 4, 7.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 2, 3. — Clarac, Cat. n. 386; Musée,
pl. 321,853.
Uauleur 1 12.
i30 ATIIÉNÉ.
1«0. ATHÉNE. STATUETTE.
Vêtue d'un double chiton qui descend jusqu'aux talons,
elle a le bras gauche appuyé sur la banche, le bras droit
levé. Un mascaron de Méduse est fixé sur Tégide qui, dis-
posée en écharpe , passe obliquement de l"épaule droite
sur la poitrine.
[La tête casquée, le cou et les deux bras sont modernes.]
Marbre grec.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 2, 5. — Clarac, Cat. n. 418 a.
Hauteur 0,80.
iSS. ÂTHÉNÉ AGORAIA, dite MINERVE
PACIFIQUE.
La déesse est vêtue d'une tunique talaire sans manches,
d'un manteau garni de glands et d'une égide qui, affectant la
forme d'une écharpe, est devenue un simple ornement. Ses
pieds sont chaussés de fortes sandales tyrrhéniennes, com-
posées de plusieurs semelles. La tête, légèrement tournée
vers la droite, est coiffée d'un casque à visière, décoré de
deux griffons et d'une paire de tètes de bélier [amulettes].
Comme Athéné a le bras droit appuyé sur la hanche et
l'autre tendu en avant , dans l'attitude d'une personne qui
parle, rien n'empêche de l'appeler 'Aôr.va àyopaîa, déesse
protectrice des assemblées du peuple ; mais il ne fout pas
oublier que la main gauche n'e>t pas antique, et qu'elle peut
fort bien avoir tenu autrefois quelque attribut. L'expression
douce de la figure et la sérénité du regard ont fait penser à
Minerve suppliant Jupiter de révoquer quelque arrêî fatal
aux humains {Hérodote, 1. vu, 141).
Comparez la statue analogue publiée par £. 5rau», Antiko
Marmorwerke, décade I, pi. 1.
[Tète antique rapportée. Restaiiratio7îs : L& i\ez, un morceau de
la nuque et du chignon, les duigts de la main droite (le pouce est
ATHÉNÉ. 151
antique), la moitié de l'avaDt-bras gauche avec la main, le petit
doigt du pied gauche. Raccords à la draperie.]
Statue en marbre de l'aros. Palais Mattei, puis collection du car»
dinal Fesch. Achetée au prince de Beauvau par Louis XYIII.
Monumenta Malthaeiorum, t. I, pi. 20, p. 15. — Catalogue de la
▼ente Fesch (1816), p. y. vi. 32 (n. 215). — Bouillon, t. III, supplé-
ment, pi. 1, 1. — Filhol, t. XI (1828). — Clarac, Cat. n. 192;
Musée, pi. 320, 811.— Miiller-Wieseler, Denkmaeler^t. II, pi. 20,217.
Hauteur 2,30.
f S». TÊTE DE PALLÂS.
Elle porte un casque corinthien à visière, orné de deux
têtes de bélier, qui pourraient rappeler les machines de
siège du même nom ou bien faire allusion à la première
constellation du zodiaque (17 mars au 16 avril), le bélier
ayant été consacré à Minerve; mais il est plus probable
qu'elles ont servi d'amulettes.
L'expression pleine de douceur de cette tête charmante
forme un beau contraste avec sa coiffure guerrière.
[Le devant du casque , le bout du nez , l'égide et les nattes do
cheveux sont modernes.]
Tête en marbre de Paros. Château de Richelieu, n. 21
Bouillon, i. III, Bustes pi. 1. — Clarac, Gai. a. 431; Musée,
pi. 1094, n. 2775 a.
Hauteur 0,48.
1S3. TÊTE DE MINERVE.
Petite tête casquée de Minerve, tournée à droite et prove-
nant sans doute de quelque sarcophage romain de la basse
époque. Un sculpteur italien l'a appliquée sur une plaque de
marbre ovale.
[Le nez, le menton et le cou, le bas de la chevelure, le bout de la
visière et le derrière du casque sont modernes.]
Marbre de Paros. Musée Campana.
152 ATHKNÉ.
1 »4. OLIVIER SACRÉ D'ATHÉNÉ.
Au-dessus au compte-rendu des dépenses faites par les
trésoriers du Parlhénon (inscription de l'année 409 avant
notre ère), on voit un bas-relief du style altique le plus
pur, représentant le vieil olivier sacré d'Alhéné. La déesse
elle-même, vêtue d'un double chiton et tenont sa lance dans
la main gauche, vient confier au roi Erechlhce l'arbre
qu'elle a créé. Le roi, appuyé sur un bâton, symbole de
son pouvoir, saisit une des branches de l'arbre en signe de
la prise de possession. Le manteau du souverain laisse à
découvert la poitrine et les bras. On sait que l'olivier
d'Athéné (IXai'a Trayxucpoç) était planté dans le Pandrosion,
et qu'il perdit toute sa verdure lorsque les Perses incendiè-
rent la citadelle. Cependant, sur les monnaies (l) il est cou-
vert de feuilles. Il existait encore du temps de Pline (16,240).
Marbre de Paros, trouvé à Athènes, en 1788. Collection Choiseul
(Cat. n. 180).
Bouillon, t. III, supplément, pi. 1, 5. — Chirac, Cai. n. 597;
JHusée, pi. 152, 265. — Hirt et Welcker, Annali romani (1833), l. V,
160. — Welcker, alte Denkmœlerll, 164. — Frœhncr, Inscriptions
grecques du Louvre, p. 90.
Hauteur 0,57 (= 30 dactyles). — Largeur 0,62 (= 3 7t65e;). —
Épaisseur 0,17 (= 9 dactyles),
1S5. POMPE PANATHÉNAIQUE.
La frise qui couronnait les quatre facjades de la nef du
Parthénon représentait , sur une longueur de 528 pieds, la
procession des grandes Panathénées (navaOv^vata xà p-tyoka].
On sait que, depuis le règne de Pisistrate, tous les quatre
ans, et dans la troisième année de l'olympiade, les Athéniens
célébraient la naissance de Minerve, patronne de leur pays.
(1) Millin, Nouvdle v-alerie myllioloirique, pi. 93, 339. Boetticher,
Baumliullus, p. 107; (ig. 38.
SCULPTUnES DU PARTIIÉNON. 153
Le 28 du mois d'Hécatombcieon (le 9 août environ), la pompe,
au lever du soleil, quittait le Céramique extérieur, où
d'abord elle s'était rassemblée, entrait dans la ville par le
dipylon et, traversant la place de Vagora, se dirigeait vers
les Propylées. Un sacrifice de cent bœufs, présent des co^
lonies, était conduit à l'autel de Minerve Poliade, qui, en
dehors de cette offrande, recevait ce jour-là une nouvelle
robe tissée et brodée par quelques jeunes filles d'origine
noble. De plus, cent autres jeunes filles, appelées ca/ie/)/ior<?5
(xavricpopoc ) , portaient les vases d'or et d'argent ()cpu<Jiç,
âpyupiç) que l'État avait achetés pour celte cérémonie.
Sur notre bas-relief on voit six canéphores se dirigeant,
d'un air recueilli et d'un pas solennel , vers le côté gauche.
Les deux premières sont arrêtées dans leur marche par un
prêtre qui tient de la main gauche un plat à libations (1). Un
autre prêtre est placé en face des deux canéphores suivantes ;
le mouvement de sa main gauche, dont tous les doigts sont
fermés, à l'exception de l'index, semble indiquer qu'il donne
des instructions. Dans la main droite abaissée, il avait un
objet en bronze (2). La cinquième jeune fille tient une
phiale; enfin la dernière tourne la tête vers une de ses
compagnes, qui l'aide à porter un lourd candélabre (3).
Les hommes ont l'épaule et le bras droit à découvert ; les
canéphores sont vêtues de mantilles et de tuniques longues
qui laissent les bras nus. La régularité de leurs poses (4)
convient à la marche lente d'une procession ; leur attitude
décente prouve combien elles sont pénétrées du respect
religieux dû à la déesse. On ne saurait rien imaginer de
plus gracieux que ce long cortège de jeunes Athéniennes
prêtant à la fête patronale le charme de leur chasteté et de
leur simplicité.
(1) Qudtre trous pratiqués dans cette patère indiquent qu'elle était
revêtue d'une f>laque de bronze doré.
(2) Deux trous se voient àu-dessus et au-dessous de la main.
(3) Cette partie de la frise se trouve aujourd'hui au Musée britan-
nique.
^4) Elles ont toutess la jambe droite en avant.
7.
154 ATHÉNÉ.
Le fragment du Louvre a fait partie de la façade orien-
tale du Parthénon; il y était placé près de l'angle du nord,
c'est-à dire au-dessus de l'entrée principale et en dessous
du fronton qui représentait la naissance de Minerve. Rappe-
ÎODS-nous que le temple , construit à l'époque de Périclés
fut terminé dans la troisième année de la 83* olympiade
(437 ans avant notre ère), et que toute la partie sculpturale
sortit de l'atelier de Phidias. Le dessin de la frise est donc cer-
tainement de la main du grand maître; quanta l'exécution,
on doit supposer que ses meilleurs élèves , Alcaménes et
Agoracrite, y ont pris part. La saillie du bas-relief est assez
mince et les plus petits détails d'anatomie y sont indiqués
avec une délicatesse admirable. Dans l'origine, le fond de la
frise était peint en bleu (1).
[Parties modernes ou brisées : La tête du premier prêtre, son
épaule et son pied droit avec la moitié de la jambe et la draperie qui la
recouvrait. La tête de la première canéphore; la tête, sauf la bouche
et le menton, de la seconde (d'après les gravures de Millin et de Petit-
Radel, la chevelure seule était brisée avant la restauration). La tète,
l'épaule droite et les pieds du second prêtre. Les têtes de Li seconda
paire de jeunes filles. La partie supérieure de la tête de celle qui
porte le plat (la chevelure seule lui manque sur la gravure de Millin,
les cheveux et le front sur celle de Petit-Radel). La tète de la der-
nière; sa main droite (et son avant-bras gauche, dont l'original est
à Londres).]
Le restaurateur n'a pas cru devoir s'inspirer sur les dessins de
Carrey (voir p. 155), sacs cela le premier prêtre serait barbu et regar-
derait les jeunes filles plutôt que son plat; le second aurait la tête un
peu penchée vers le côté ganche. Il ne faut cependant pas se cacher
que Carrey a souvent commis de graves erreurs; ainsi sa troisième et
sa cinquième camphore sont de pure fantaisie.
Le milieu du bas-relitf a beaucoup souffert par le frottement des
cordes employées pour le descendre du Farlhénon.
(1) « Avant que le marbre eût été nettoyé, il conservait des traces
d'une véritable peinture, dont quelques parties étaient couvertes.
Le fond était bleu; les cheveux et quelques parties du corps
Aaient dorées. » Millin p. 48.
SCULPTURES DU l'ARTHÉNON.
153
i56 ATHÉNÉ.
Dalle de mnrbre peniéliqne, enlevée^ vers 1784, par Fauvel, pour
le comte de Choiseul-Gouflier, ambjssuleur à Constant! iinple. Dubois
dit laconiquement (dans son Catalogue de la collection Choiseul) :
a bas-relief tombé de la cel'.a du Parlliénon , » mais nous savons,
d'autre put, que ce n'est pas le hasard qui l'a fait lomber. Voici en
quels termes s'était exprimé M. Lavallée, secrétaire général du Musée
Napoléon : « Quelques personnes m'ont assuré que l'accident était
« arrivé lorsqu'apiès l'avoir détaché de sa place, on le descendait.
« Les cordes vinrent à casser; il tomba d'une élévation assez consi-
« dérable et se fractura. Le Musée possède des têtes de ce fragment
« que l'on se propose de restaurer (1). » Eiifin loid Elgin lui-même
dit, dans son fameux Mémorandum (Londres, 1811) (2) : « Elgia
« avait devant les yeux l'exemple donné avant la Révolution par
« l'ambassaile française près la Porte Ottomane. Des artistes français
o détacbèrent alors plusieurs sculptures du Parthénon. En dcscen-
« dantunedes métopes {lisez: une dalle rfe /a /'me), la poulie cassa,
« et cette sculpture fut mise en pièces. Les mêmes artistes, étant
« demeurés à Athènes pendant l'ambassade de lord Eigin , n'atten-
« daient que le retour de l'influence française dans le divan , pour
« recommencer leurs opérations. Lord Elgin, pressé par de sem-
« blables motifs, employa tous ses moyens pour faire transporter
« en Angleterre les restes des temples d'Athènes {sic). »
ColKction Choiseul-Gouflîer. Saisi sous la terreur et déposé au
Louvre, ce bas-relief ne fut pas réclamé par M. de Choiseul, après
son retour de l'exil, en 1802.
Millin, Monuments inédits, t. II, p. 43-48; pi. 5 (gravure avant
la restaurationK Son mémoire a été re[)roduit dans le « Mémorandum
on the subject of llie Earlof Elgins pursuits in Greece » (Londres,
(1) En effet, à la date du 3 germinal an X, le Ministre de l'Inté-
rieur, Chaptal, informa l'administration du Louvre qu'il avait chargé
le Conservateur du Musée de Marseille de rechercher les tétcs du
bas -relief envoyé' d'Athènes par FaîU'e/ (Archives du Louvre\ La
collection Choiseul-Gouflier était longtemps restée en dépôt à Mar-
seille.
(2) Ne possédant pas l'original, je cite d'après la traduction de
Barère de Vieuzac (Antiquités grecques, ou Notice et mémoire sur
des recherches faites en Grèce, en 1799-1801, par le comte d'Elgin. —
Bruxelles, 1820) p. 25-26. Le même passage a été reproduit par
Brœndsted, Voyages et recherches dans la Grèce, II, 20i.
SCULPTURES DU PARTHÉNON. 157
1811), appendice C, ainsi que dans la traduction française de cetie
brochure, par B. de V. (Bruxelles, 1820), p. 6S-7Î. — Petit-Mdel,
Musée Napoléon, t. IV, 5 (gravure avant la re.4iuralion). — Filhol,
t. II, 108 [sans les restaurations); le texte par Lavallée. — Visconii,
Opère varie, t. III, 125. — Bouillon, t. Il, pi. 96 (avant la rest.).
— Vauthier et Lacour, Monuments de sculpture, pi. 1. — Library of
entertainingknowledge. Elgin marbles, t. I, 180. 181. — Ch. Latioi^-
mant, Trésor de numismatique (Paris, 1834), t. IV, pi. 10. —
Clarac, cat. n. 82; Musée, pi. 21 J, 35 (texte, vol. II, 216-230). —
Mùller-Wieseler, Denkmaeler, t. I, pl.24/c. — Overbeck, Geschiclite
der l'iastik, 1. 1, 268 (pi. 48 kl). — G. Aroza, les Frises du Parthénon
représentées par la phototypie. Paris, 1868.
Hauteur 0,62. — Largeur 2,07.
f S6. CENTAURE ENLEVANT UNE FEMME.
MÉTOPE DU PARTHÉNON,
Un vieux Centaure, chauve et barbu, retient de force une
femme qui cherche à se dégager de son étreinte. D'une main
il a saisi le poignet droit, de l'autre il essaie d'enlever la
tunique talaire de sa victime, en même temps qu'il la presse
entre les genoux. Déjà le sein et la jambe gauche de la
femme sont à découvert, mais de la main qui lui reste
libre, elle ramène sa draperie sur elle.
Le combat des Lapithes contre les Centaures était un des
sujets favoris de la sculpture attique. Pirilhoûs, à la veille
de se marier avec Hippodamie, invite ses voisins à la noce.
Pendant le repas nuptial, le Centaure Eurytion, pris devin,
insulte la jeune fiancée ; alors les Lapithes , secourus par
Thésée , tirent l'épée et livrent cette fameuse bataille qui
finit par la défaite de leurs hôtes.
Douze métopes de la façade méridionale du Parthénon re-
présentaient la Centauromachie ; la nôtre était la dixième (1).
On sait que les colonnes du péristyle sont au nombre de
quarante-six; il y avait donc en tout quatre-vingt-douze
(1) N" 1 se trouve encore en place; n. 2 à 9 sont à Londres;
n. 11 et 12 ne sont connus que par les dessins de Carrey.
lo8 ATHÉNÉ.
métopes, chaque entre-cnlonnement étant surmonté de
deux sculptures en haut-relief. Le Parthénon fut terminé
en 437 avant Tére chrétienne (olympiade 85, 3); il est pro-
bable que Tun des grands élèves de Phidias, âlcamènes, qui
exécuta le combat des Centaures pour le fronton du temple
de Jupiter à Olympie (Pausanias, V, 10, 8), aura fait celte
série de métopes.
Pour bien apprécier la valeur de son œuvre, on ne doit pas
oublier que c'est de la sculpture architecturale. Les figures,
comme en ronde bosse, se détachent presque du fond. Cette
saillie est nécessitée par la hauteur où se trouvaient placées
îes métopes, et il faut remarquer d'ailleurs qu'elle était
considérablement diminuée par la saillie des triglypheâ et
des chapiteaux (1).
[La têle de la femme et les doigts de sa main droite étaient dâjà
brisés du temps de Caney, en 1674. Aujourd'hui il manque de plius :
la tête et le bras droit du Centaure, sa jambe droite de derrière jus-
qu'au-dessus du jarret. La main droite avec le poignet et le coude
»?roit de la femme, son coude gauche avec une grande partie du
bias; enfin sa jambe giuche tout entière. — Le restaurateur.
Lange, n'a pas suivi les indications de Carrey, sans cela le Centaure
aurait la tête plus pencliée vers Tépaule gauche.]
Marbre pentélique. « Recueilli au pied du Parthénon par Fauvel
(Dubois) » pour le Musée du comte de Choiseul; capturé par une
croisière anglaise, avec la moitié des objets antiques appartenant
à cet amateur; vendu aux enchères publiques, à Londres, â lord
Elgin et restitué par ce dernier à M. de Choiseul. — Ciillectiou Clioi-
seul-GjufBer (Cat. n. 105). Acheté, en 1818, au prix de 26,400 fr.
Dessin de Carrey (L. de Laborde, le Parthénon n. 70). — Stuart
et Revett, Antiquités d'Athènes (éd. allemamie), vol. IV, chap. 4,
pi. 3i (gravure à l'inverse). — Combe, Ancient marbles, t. VII,
pi. 16, p. 28. 57. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 11, 3. —
Brœ dsted. Voyages et recheiches dans la Grèce (1830\ 1. 11, 2UÎ-205
(pl.47\ — Library ofentert^ining knowled^e (Londres, t8.'î3). Etgin
mai bits, 1. 1, 152. — Clarac, Cat. n. 128; Musée, pi. 147, 179.
Hauteur 1,35. — Largeur 1,il.
(1) liculé, l'Acropole, t. II, 128.
ARES (MARS).
12^. JEUNE HOMME, dit MARS.
Jeune guerrier nu, imberbe et coiffé d'un casque corin-
thien. Il a la main droite levée , comme s'il portait une lance ;
sa jambe gauche s'appuie contre un tronc d'arbre. D'après
Pline (Hist. naturelle, 1. 34, 18), on appelait les sculptures
de ce genre : « effigies Achilleae. »
[Tête antique rapportée. Parties modernes : le nez, les bras, les
épaules, une partie du cou, le devant de la cuisse gauche, la jambe
droite au-dessous du genou jusqu'à la cheville, le devant du casque^i
le tronc d'arbre.]
Statue en marbre grec. Villa Borghèse, st. 5, 6.
C/arac, Cat. n» 880; Musée, pi. 315, 1437.
Hauteur 4,88.
11 S8. PERSONNAGE ROMAIN restauré
EN MARS VAINQUEUR.
On sait que le dieu de la guerre est ordinairement repré-
senté sous les traits d'un homme nu, jeune encore, aux che-
veux crépus et à la barbe naissante. Mais la physionomie de
cette statue est trop peu idéale pour que nous ayons le droit
160 ARES.
d'y reconnaître Mars lui-même. C'est un personnage romain
du I" siècle de notre ère ; il a la tête tournée vers la gauche ;
une chlamyde est jetée sur son épaule. A la place du globe
qu'on lui a mis dans la main gauche, le restaurateur aurait
mieux fait de lui donner un glaive et une statuette de la
Victoire.
[Tête rapportée; le nez, l'oreille droite, le bras droit, le bras gauche
à partir du biceps, la moitié de la draperie, les pieds, les deux jambes
et les trois quarts du tronc d'arbre sont modernes.]
Marbre grec. Bibliothèque Mazarine.
PetitRadel, I, 72. — {Emmanuel Gaultier), Observations sur la
notice de la galerie des Antiques; an XI; p. 11-13. — Bouillon,
t. III, Statues, pi. 2, 3. — Clarac, Cat. 260; Musée, pi. 314, 1438. —
Henry, Observations critiques sur quelques monuments du Maséo
royal, p. 39-48.
Hauteur 1,86.
129 INVOCATION A ARES.
Dans le fond d'un temple , dont l'architrave est soutenue
par deux pilastres , on voit A7'ès imberbe , vêtu d'un chiton
court que recouvre une cuirasse, et d'un manteau en éciiarpe.
Il a le bras gauche appuyé sur la hanche ; de la main droite
avancée il tient une patère, dans laquelle une déesse drapée
et voilée lui verse du vin. Un casque corinthien et un grand
bouclier ovale sont placés derrière le dieu de la guerre. La
matrone tient d'une main l'œnochoé, de l'autre elle rajuste
son voile. Je pense que c'est Héra (Junon), mère d'Ares.
Un suppliant, homme barbu, de proportions beaucoup
plus petites que les deux divinités , arrive du côté gauche,
dans l'attitude de l'adoration. 11 est enveloppé d'un manteau
qui laisse à découvert le bras droit et la poitrine. C'est, sans
aucun doute , le consécrateur de ce curieux marbre votif,
qui, il faut le remarquer, ne paraît avoir d'analogue dans
aucun musée.
Bas-relief de style attique. Marbre pentélique ; probablement
rapporté d'Atbèa% par le marauis de Nointel. — Musée des Petils-
Augustins.
MARS ET VÉNUS. 161
A. Lenoir, Description du Musée français (1803), p. 35. — Petit-
Radel, t. IV, 76. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 23 (cérémonie
nuptiale). — Clarac, Cat. n. 204; Musée, pi. 150,266.
Hauteur 0,48. — Largeur 0,53.
ISO. HERMÈS DE MARS, DIT ACHILLE.
Le dieu de la guerre a la figure idéale d'un jeune homme
imberbe qui commence à porter des favoris. Une abon-
dante chevelure s'échappe de dessous son casque, sur lequel
on voit sculptés, en bas-relief, deux griffons et, de propor-
tions plus petites, une palmette entre deux loups en course.
Le loup était consacré à Mars.
Une tête identique se trouve dans la collection du Campo-
Santo de Pise (Lasinio, pi. 107, n. 108).
[Le nez, le menton, une petite partie flu front et des deux oreilles,
!e devant de la visière, le cimier, le cou et le buste tout entier sont
modernes.]
Belle sculpture en marbre pentélique. — Versailles.
Petit-Radel, 2, 59. — Bouillon, t. III, Bustes, pi. 3. — Filhol,
t. 9, 648. — Clarac, Cat, 621; Musée, pi. 1070, 2904 c?.
Hauteur 0,58.
131. ÉPOUX ROMAINS EN MARS ET VÉNUS.
Ce groupe représente deux époux romains , du siècle des
Anlonins, dans le costume et Tatlitude de Mars et Vénus. Le
mari, de face, est entièrement nu; il porte une barbe courte
et de petites moustaches ; son casque à cimier est décoré de
griffons, de volutes et de rinceaux ; sa jambe gauche s'ap-
puie contre un tronc d'arbre recouvert d'une cuirasse en
étofîe, dont les lambrequins sont ornés de mascarons de
Méduse, de la Chimère (qui tire la langue), de rosaces et de
têtes d'aigle et d'éléphant. Le guerrier — car ce doit être
quelque général romain — met la main gauche sur la poi-
gnée de sou épée, dont le baudrier passe obliquement da
l'épaule droite sur la poitrine.
162 ARES,
La dame romaine, habillée en Vénus, se tient de profil à
la droite de son mari. Le mouvement de ses bras indique
que c'est elle-même qui vient de l'armer du glaive. Elle est
chaussée de sandales et vêtue d'une tunique à manches
courtes et d'un manteau qui, descendant de Tépaule gauche,
recouvre la partie inférieure du corps. Deux bracelets (mo-
dernes), en forme de serpents, entourent ses bras.
On a souvent remarqué que le groupe du Louvre est une
imitation de deux sculptures célèbres des Musées du Capi-
tule et de Florence (l).
[Besfaiiraiiofïs :1a. main gauche de Mars avec la poignée de l'êpée,
l'extrémité de son nez, le pouce et la moitié de l'index droits, un
morceau de Torteil droit, une partie du cimier et quelf4ues plis de la
cuirasse.
La tête de Vénus est rapportée. Sa main gauche avec le poignet,
son avant-bras droit avec la main et une partie du baudrier sont
modernes.]
Groupe en marbre grec, de travail romain (les pupilles sont indi-
quées). — Villa Borghèse, st. 6, 3.
Penier, Raccolta di statue (1638-1653^ pi. 21. — IViiicfcelmann,
Préface de l'Histoire de l'Art; OEuvr.^s complètes (Stuttgart, 1847),
t. I, 2. — Heijne, Antiquari-che Aufsatze, t. I, 161. — Viscontif
Opère varie, t. IV, 502. Monumenti scelti Borghesiani, pi. 9 (p. 86-
91). — Hirt, Bilderbuch, pi. 7, 4. — Bouillon, vol. II, pi. 52. —
Filhol, t. XI. — Henry, Observations critiques, p. 58-67. — Clarac,
Cat. n. 272; Musée, pi. 326, 1431. Sur la statue antiijue de Vénus
Victrix, pi. 2.
Hauteur 1,80.
fi 32. AMOURS PORTANT LES ARMES DE MARS.
Base de candélabre dont les trois faces représentent trois
(1) Le même groupe se voit, entre autres, sur un sarcophage de
la collection Mattei [Raoul -Rochette , Monuments inédi_ts, pi. 7, 2;
p. 34); sur un bas-relief Giustiniani li, 103^; sur une monnaie de
Faustine jiune, avec la légende Veneri Victrici {Cohen, MédàiUes
impériales, t. 11, pi. 19, 226 (p. 603^, et sur de nombreuses pierres
gravées.
AMOURS PORTANT LES ARMES DE MARS. 16?
Amours ailés, le dos couvert d'une chlamyde. Le premier
porte sur son épaule un casque corinthien à visière , sur
lequel est sculptée une tête de bélier servant d'amulette. Le
second tient un grand bouclier rond dont on voit distincie-
ment le bord replié (à'vxuç) et l'une des poignées joxava).
Ces deux Amours sont tournés à droite. Le troisième, qui
vient à leur rencontre , porte des deux mains un glaive ro-
main. [La figure etTépiderme de l'enfantent souffert]. Il est
évident que ce sont les armes de Mars enlevées par l'espiègle
cortège de Vénus.
Une bordure de palmettes et de calices de fleurs régne
en haut; des cordons en passementerie [licia] garnissent les
arêtes du triangle. Les trois têtes de bélier, ainsi que les
trois Sphinx accroupis, ont une signification talismanique
(aTToxpoTiata) : ils doivent protéger le monument contre toute
violation. Les Sphinx portent des bandeaux dans les cheveux.
Dans le bas, palmettes et rosaces entrelacées.
On connaît plusieurs répétitions de ce sujet (1).
[Deux mufles de bélier, deux Sphinx presque en entier et la tête du
troisième sont modernes.]
Marbre pentéllque.
Petit-Radel, Musée Napoléon, t. IV, 15. — Robillart-Laurent,
Musée français, t. IV, 78 (Visconti, Opcre varie, t. IV, 250; pi. 38^ 2).
— Bouillon, t. III, Autels, pi. 2. — Millin, Galerie mythologique
(Paris, 1850), pi. 97, 357. — Clarac, Cat. n. 331; Musée, pi. 130 et
187, n. 81. — Valentinelli , Marmi scolpiti di Venezia, p. 45 (il
prouve que cette base ne vient pas de la bibliothèque Saint-Marc à
Venise, comme on l'a cru jusqu'à présent).
Hauteur totale 0,72. — Largeur 0,36 à 0,45.
(1) Combe, Ancient Marbles I, 6. — Zannoni, Galleria di Firenze,
pi. 29. 30. — Valentinelli, Marmi scolpiti di Venezia, pi. 8, p. 44-
47 (lieux pareils). — Maffei, Muséum Veronense, p. 93, 8. 9. —
Bonanni, Muséum Kircbeiiauum, pi. 1 {Montfuncon, t. I, pi. 50). —
Lahus, Museo di Muntova, vol. lU, pi. 43. 44.
APHRODITE (VENUS)
ET ADONIS.
133. NAISSANCE D'APHRODITE.
Deux Centaures marins et un vieux Triton , dont on
n'aperçoit que le liaut du corps, soutiennent une coqaille
dans laquelle se trouve Aphrodite accroupie , entourée de
trois Amours ailés. La déesse est entièrement nue, mais elle
porte une ceinture [kestos] au-dessous du sein. L'Amour
qui se trouve au second plan tient un flacon d'huile (?).
Deux Néréides nues, les manteaux en écharpe, sont assises
sur la croupe des Centaures. Plus loin on voit, symétrique-
ment placées, deux autres Néréides, assises sur des Cen-
taures qui se défendent, Tun contre un dragon marin
ipistrix] , l'autre contre une panthère marine. Celui qui se
trouve à l'extrémité droite brandit d'une main un bâton, de
l'autre il porte un bouquet d'algues (?i. Cinq Amours vol-
tigent autour de ces groupes; deux d'entre eux sont assis
NAISSANCE D'apHRODITE. 1G5
sur les queues des Centaures, un autre joue avec une Né-
réide qui le relient par la jambe.
La mer est anitnée par deux dauphins, deux panthères
marines , une pistrix , trois Amours à cheval sur des dau-
phins, un Amour tenant une coquille , un autre qui se ba-
lance sur les flots, enfin un sixième qui va faire le plongeon
en se jetant à travers l'orbe de la queue sinueuse d"uu
Centaure.
[Pa^'ties modernes : le coude et l'avant-bras gauche du Centaure
de l'extrémité gauche du bis-relief, le genou droit et le bras droit
jusqu'à la main de la Néréide assise sur sa croupe. De l;i main gauche,
cette divinité a dû tenir un attribut dont il n'eft resté que le tenon.
— Le bras droit de l'Amour placé près de l'épaule de la Néréide. —
Le bras droit de la seconde Néréide jusqu'au poignet. — La têle de
l'Amour qui joue avec le dauphin. — L'avant-bras droit et la jambe
droite du Centaure qui tient la coquille. — Le genou droit et l'avaiit-
bras droit de Vénus. La têle et le bras gauche de l'Amour placé
devant elle; la tète et le bras gauche de l'Amour qui est derrière
elle. — L'avant-bras gauche (sans la main) du troisième Centaure.
— Le bras gauche el Ls deux jambes de l'Amour assis sur la queue
du Centaure. — Le bras droit de l'Amour retenu parla Néréide.
— Le bras gauche du qualricme Centaure.]
Bas-relief (devant d'un sarcophage romain) en marbre bianc. Villa
Borghcsc.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 1, l.—Clarac, Cat. n. 384; Musée,
pi. 224, 82 (texte, vol. 2, 350-54). — 0. Jahn, Leipziger Monatàbe-
richte^ 1853, p. 16.
Hauteur 0,52. — Largeur 2,00.
134. NAISSANCE D'APHRODITE.
La déesse sortant de l'onde est portée triomphalement par
deux Centaures marins, pendant que trois Amours sans
ailes sonnent de la conque. Il faut dire tout de suite que le
milieu du bas-relief est moderne, sans quoi Aphrodite serait
représentée, comme dans la composition précédente , ac-
croupie dans un3 coquille et dépourvue de tout vêtement.
Les Centaures ont le haut de la poitrine et le bas du torse
166 APHRODITE.
garnis d'écaillés qui imitent des nageoires de poisson. Deux
Néréides, a moitié nues, les cheveux entourés de bandeaux,
sont assises sur la croupe des monstres. L'une d'elles prend
un Amour aptère dans ses bras.
Plus loin on aperçoit deux autres Néréides assises , Tune
sur un jeune , l'autre sur un vieux Centaure qui assomme,
à coups de bâton, une panthère marine s'élançant contre
lai. La Néréide qu'il porte sur sa croupe a une ceinture
{kestos) au-dessous du sein ; de la main droite elle touche les
cordes d'une lyre qu'un Amour l'aide à maintenir.
La Néréide qui se trouve à l'exlrémité droite de la com-
position agite une ténie (?). Le jeune Centaure porte au
bras gauche un pedum brisé; de la main droite il tord le cou
à un dragon marin [pistrix).
Un Amour est assis sur la queue d'un des Centaures. Cinq
dauphins fendent les flots de la mer.
[Parties modernes : Aphrodite, le Centaure de droite, la Néréide,
l'Amour qui sonne de la conque; la tète, l'avant-bras droit et
toute la partie inférieure du corps de l'Amour assis sur la queue du
monstre; le bras gauche, la moitié de l'avant-bras droit, et la jambe
droite de devant du Centaure de gauche.]
Bas-relief romain (devant d'un sarcophage) en marbre de Luni.
Villa Borghèse, st. 1, 12.
Millin, Galerie mythologique (éd. de 1850), pi. 99, 383. —
Bouillon, t. m, Bas-reliefs, pi. 1, 2. — Clarac, Cat. a. 443;
Musée, pi. 224, 83 (texte, t. II, 354-356).
Hauteur 0,51. — Longueur 1,82
f3S. VÉNUS GÉNÉTRIX.
Le nom de Vénus génétrix, c'est-à-dire aïeule de la fa-
mille Julia (1), qu'on a donné à cette stitue, paraît assez
(1) Aeneadum genetrix, hominum divomque voluptas,
Aima Venus Lucrèce, l.l, 1,
VÉNUS GÉNÉTRIX. lt)7
acceptable, vu qu'un denier de l'impératrice Sabine repré-
sente une statue analogue avec la légende VENERI GENE-
TRICI [Voir la gravure).
La déesse est représentée debout, le pied gauche en avant,
la têle légèrement tournée vers la gauche. Elle est vêtue d'un
chiton talaire transparent (1), sans man-
ches ni ceinture, et qui, glissant k< long
de l'épaule (2), laisse le sein gauche ai dé-
couvert. De la main droite levée, elle ra-
juste son manteau, de l'autre elle tient
une pomme, prix de la beauté, que Paris
lui a décerné. Ses pieds sont chaussés de
s&ndâles très-légères; sa chevelure, entourée d'un ban-
deau, forme sur la nuque une masse plate, finement frisée,
qui rappelle les sculptures de l'ancien style. La figure de
Vénus est animée d'un sourire gracieux; les oreilles percées
indiquent qu'elles portaient autrefois des pendants en or.
On a supposé que l'original de celte charmante statue
n'était autre que l'idole exécutée par le statuaire Arkésilaos,
pour le temple de Vénus génétrix à Rome, consacré par Jules
César, l'année 46 avant le Christ. Mais le type de notre
sculpture est beaucoup plus archaïque, et il ne faut pas
oublier que les monnaies de Fausiine jeune (3), de Lu-
cille (4) et de Julie Marnée (5), mère de l'empereur Alexandre
Sévère, représentent plusieurs types de la Vénus génétrix,
qui n'ont aucun rapport avec le m^arbre du Louvre.
(1) OuTw 8ï ^v ÔL-Kolbi; xat nçàç ninlo^j jejovùiç, (i,{[j,Y](jtv, w;
xai t:^v toO (7(jù[j.aT0(; ôta),â(j.7r£iv xpôav, Tri; Èv tï] TZEçi^olri Xeuxôtyitoi;
Ti^v èv Toîç [AÉXeatv aOy^jv èÇiévat ffUYXwpoÛCTïiç. Callistrate, p. 151, éd.
Jacobs.
(2) Sur le bras gauche, on remarque un petit trou destiné à l'agrafo
du chiton.
(3) Cohen, Monnaies impériales, t. II, p. 586 (a. 80. 81), 587
(n. 95. 96), 602 (n. 223), 603 (n. 225).
(4) Cohen, t. 111, p. 48 (n. 78), 49 (n. 90).
(5) Cohen, t. IV, p. 79 (n. 22. 23). 84 (n. 67).
168 APHRODITE.
De nombreuses répéiilions antiques de celte Vénus se
voient dans les Musées (1).
[Tête antique rapportée. Restaurations : la main gauclie ayec le
pomme; la main droite avec le poignet et le pan du manteau qu'ella
relève ; la moitié antérieure du pied droit. Le cou et l'épaule gaucho
ont été retouchés.]
Marbre de Paros, probablement trouvé à Fréjus {Forum Julii^, e
1650 [Milliyi, Voyage dans les départements du midi, t. 11,491)
— Jardins de Versailles.
Gravée par Etienne Baudet, en 1678 (Déparlement des Estampes,
vol. F, è, 5, pi. 25). — Petit-Radel, Musée Napoléon, 1, 61. -
Filhol, t. Il, 90. — Robillart-Laurent, Musée français, t. IV, 26. -
Bouillon, t. ],pl. 12. — Clarac, Gat. n. 46; Musée pi. 339, 1449.
— Mùller-Wieseler, Denkmœler, t. II, pi. 24, 263. — Overbeck,
Geschichte der Plastik, t. II, 274, notes 69. 70.
Hauteur 4,6/>.
136. LA VÉNUS DE MILO.
Depuis bientôt cinquante ans la Vénus de Milo occupe le
premier rang parmi les chefs-d'œuvre de sculpture antique
conservés dans nos Musées, et celle suprématie ne lui a
jamais été sérieusement contestée. Elle représente une école
qui tient le milieu entre Tari de Phidias , encore empreint
d'une certaine sévérité de l'ancien style, et la manière de
Praxitèle, fine, gracieuse, spirituelle, entièrement dégagée
de toute euirave archaïque. Au moment de la découverte de
notre statue , on fut assez embarrassé pour lui assigner une
date; mais un examen approfondi de la statuaire grecque
fit bientôt reconnaître la similitude qui existe entre la
Vénus de Milo et la famille des Niobidos, à Florence; or, ce
dernier groupe étant très-probablement l'œuvre de Scopas,
conlemporain de Philippe de Macédoine , nous sommes au-
torisés à attribuer la statue du Louvre à un élève de Scopas.
Elle remonte donc au iV siècle avant l'ère chrétienne.
Les rares données chronologiques dont nous disposons sur
(1) 0. Jahn, Leipziger Monalsberichle, l861,p. 114.
VÉNUS DE MILO. 169
l'histoire de Tîle de Milo ne peuvent malheureusement pas
servir à fixer avec plus de précision l'époque de l'artiste. On
sait que l'ancienne Mélos était habitée par une colonie do-
rienne; que les Athéniens, pendant la guerre du Pélopon-
nèse 1), se rendirent maîtres de l'île et y envoyèrent cinq
cents colons, après avoir massacré une partie de la popula-
tion. Mais la victoire définitive des Spartiates (en 404) permit
aux émigrés de rentrer dans leurs foyers et d'en chasser les
usurpateurs.
La Vénus de Milo, nue jusqu'à la ceinture, les jambes en-
veloppées dans une draperie , a le pied gauche appuyé sur
une petite élévation. Sa tête est inclinée vers la droite du
spectateur, la poitrine rejetée en arrière, l'épaule gauche un
peu relevée. Elle a la bouche entr'ouverle; sa chevelure,
entourée d'une bandelette, est frisée, et trois boucles re-
tombent sur sa nuque. Les oreilles percées indiquent que la
déesse était parée de perles ou de pendants en or (2). La dra-
perie du revers de la statue n'est que dégrossie, ce qui prouve
qu'elle était placée soit dans une niche, soit contre un mur ;
mais le dos, dont une partie se trouve dans l'axe visuel, est
terminé avec le même soin que le reste du corps.
Quant à la direction des bras, les hommes compétents,
artistes et savants, ont, à tour de rôle, étudié cette question
diflicile, sans arriver jusqu'ici à un résultat propre à con-
cilier tous les suffrages. L'opinion de Quatremôre de Quincy,
d'après laquelle la Vénus de Milo aurait été groupée avec
Mars (3), est aujourd'hui généralement abandonnée , et en
effet, ni la direction de la tête, ni la pose du corps ne s'ac-
cordent avec cette singulière supposition. La plupart des
archéologues pensent que, à l'instar de la Victoire de Brescia»
(1) Olympiade 91, 1 (416 avant notre ère).
(2) Unioiies duos, magni ponderis et inusitatae mensurae, inau«
ribus Veneris dicavit. Lampridius, Alexander Severus^ cli. 51.
(3) Comparez les trois groupes célèbres des Musées du Capitole, de
Florence et du Louvre (mon n. 131).
8
170 APHRODITE.
elle aura tenu un bouclier (1), en posant le pied gauche sur
un casque. Plusieurs monnaies coloniales de Corinlhe repré-
sentent en effet un sujet à peu prés analogue (2).
S'il m'est impossible d'adhérer à cette interprétation sédui-
sante, c'est que nous avons, sur la restauration de la Vénus,
des données bien plus positives que de simples analogies.
On s'est habitué à faire peu de cas des fragments de marbre
découverts à côté de la statue. Ces débris, dont on lira
plus loin (p. 174, note l) la description détaillée, ont néan-
moins appartenu à la Vénus de Milo et nous fixent péremptoi-
rement sur la direction de ses bras. De la main gauche levée,
la déesse tenait une pomme, prix de la victoire que le berger
Fàiis lui avait décerné ; la main droite abaissée retenait la
draperie et l'empêchait de glisser. M. Claudius Tarral, qui a
examiné avec la plus grande sagacité toutes les questions
relatives à notre marbre, a obtenu ce résultat désormais
inattaquable.
Au point de vue de l'art , l'appréciation de ce morceau
unique est chose d'autant plus délicate qu'elle relève en
grande partie du sentiment individuel. Rien, à notre avis,
de ce qui reste de la sculpture antique (3) n'offre une étude
plus parfaite de la nature que la Vénus de Milo. Les formes
grandioses, la noblesse du maintien , le visage calme et im-
passible conviennent à la beauté grave d'une déesse; mais
(1) D'après James Millingen. Comparez la Vénus de Capoue, an
Musée de Naples; une statue du Musée de Dresde (^Becker, Augus-
teunij pi. 60); une autre dans la \illa Albani (Indicazione anti-
quaria,1803, p. 47, n. 459, d'après l'opinion de Raoul-Rochette), et
surtout une statuette fruste trouvée à Cnide [Musée britannique], et
qui représente Aphrodite dans la môme pose que la Vénus de Milo,
mais appuyée contre un cippe. J'en ai vu le plâtre chez M. Tarral.
(2) Mûller-Wieseler, Denkmaeler, t. II, n. 269. 269 a.
(3) Le magnifique buste colossal de Vénus (fragment d'une statue),
en marbre de Paros, qui a été trouvé dans les ruines du théâtre d'Arles
et donné au 3Iusée de cette ville par le duc de Luynes, est de la même
école que la Vénus de Milo. ire/c^?7',BonnerKunstmuseumj Nachtrag,,
p. 8 (n. 157 6). Archaeol. Anzeiger, 1865, p. 61 \
VÉNUS DE MILO. 171
celte dignité est rendue avec une simplicité sans effort. Les
contours gracieux et ondoyants accusent la vigueur phy-
sique et l'éclat de la jeunesse, de même que les tons chauds
du marbre prôtent à Tépiderme une apparence moelleuse et
veloutée que nous ne rencontrons dans aucune autre pro-
duction de la statuaire.
L'auteur de cet inimitable chef-d'œuvre a dû travailler
d'après un modèle : de là certaines irrégularités, presque
imperceptibles du reste, qu'un sculpteur, cherchant la
beauté idéale plutôt que la vérité, aurait évitées à tout prix.
La tête est relativement petite, le front très-bas (1), le cou
fort, élancé, sillonnii de plis horizontaux; les deux coins de
la bouche ne sont pas tout à fait semblables, la joue droite
est plus grosse que l'autre, enfin le pied est sculpté avec un
réalisme qui ne paraît plus daccord avec la pureté des autres
parties (2). Quant à la draperie, elle est presque diaphane,
et l'artiste n'a indiqué que les plis indispensables, pour ne
pas faire tort à l'harmonie des linéaments. De i'ensemble de
ces observations il faut conclure que la Vénus de Milo n'est
pas une copie, mais une œuvre essentiellement originale.
[La statue, telle qu'elle est aujourd'hui, se compose de cinq mor-
ceaux : 1) le buste avec la tête, 2) les jambes drapées, 3-4) les deux
hanches j 5) le chignon. Les autres pièces de rapport, à savoir, le
pied gauche, les bras et une partie de la plinthe n'existent plus, à
l'exception des deux fragments décrits à la page 174, note 1. Les
lobes des oreilles ont été brisées lorsqu'on en arrachait les pendants;
l'extrémité du nez est refaite en plâtre. Le bout du sein gauche a
été enlevé, l'épaule gauche a énormément souffert, et quelques par-
ties du dos sont froissées. L'attache du bras gauche manque, mais on
voit la cavité oblongue destinée à recevoir un crampon de fer. Le
liras droit n'existe que jusqu'à la hauteur du sein. Quelques plis de
la draperie ont été maladroitement rajustés, d'autres sont cassés.
(1) Peut-être à cause du diadème qu'elle portait [Tarral).
(2) Voir sur ces irrégularités de dessin ; A, Feuerbach, l'Apollon
du Vatican, p. 167 (seconde éd.).
172 APHRODITE.
L'extrémité du pouce du pied droit et le pied gauche tout entier sont
en plâtre. — Les restaurations ont été exOcutées au Louvre par le
sculpteur Bernard Lange (1)].
Marbre corallilique {Pline, 36, 62 : Magnus honos corallitico in
Asiu reptrto, mensurne non ultra bina cubiti, candore proxumo
thori et quadam similitudine}.
La petite île de Mélos, aujourd'hui Milo (MyjXw), à l'entrée de l'Ar-
cnipel grec, se trouve à une égale distance de l'Argoliile et de l'île
de Crète. L'ancienne ville était située sur le sommet d'une colline qui
s'élève devant l'entrée de la rade (2), non loin du village moderne de
Castro; c'est là que notre statue fut découverte, vers la lin du mois de
février 1820. Dans un champ au-dessous de l'enceinte de l'ancienne
\ill6 (3), à droite de la vallée qui conduit à la mer, près de quel-
ques anciennes grottes sépulcrales, un pauvre paysan, nommé Yorgos,
occupé à déraciner un arbre, vit tout d'un coup son arbre dispa-
raître dans un souterrain. Étant parvenu à déblayer cet enfonce-
ment, il reconnut l'entrée d'une nouvelle grotte (4) taillée dans le
roc. C'est là qu'il trouva pêle-mêle et confusément couchés trois
hermès (5), quelques socles avec d'autres débris de marbre, enlin
le buste de la Vénus, qu'il transporta dans son étable. Deux se-
(1) Né à Toulouse le 7 août 1754, mort à Paris le 28 mai 1839.
(2) Ross, Insclreisen, 1. 111, 6-9. — Thucydide l'appelle yu>ç!.o^{vil-
larje, liv. V, 114. IIG), Diodore (XII, 65) 7r6),i;.
(3) La plus grande partie des détails qui vont suivre sont em-
Iiruntés aux rapports de Dumont d'Urville et du comte de Marcellus.
(4) C'était évidemment un tombeau, bien que Ch. Lenormant
l'appelle une espècedewyw;jAe> (Correspondant, t. 33,620). — Voici
la description qu'en donne M. Morey, compagnon de voyage de
Raoul-Rochetle : » Sa largeur est d'environ 4 à 5 mètres, ses murs
« d'enceinte en ont 4 de hauteur; son plafond est à double pente.
« Un stuc blanc recouvre les murs et le plafond, avec Dlets d'enca-
« drement de diver.-es couleurs. »
(5) Dumont d'Urville n'en a vu que deux (le pelit Mercure et la
Bacchus indien). Voir les Annales maritimes, 1821, p. 150. 151. —
D'après M. de Clarac, les trois hermès étaient appuyés contre le mur
du fond de la niche.
Plusieurs statues antiques, d'un grand prix, ont été découvertes
dans des cachettes; je ne cite que les exemples que j'ai présents à la
VÉNUS DE MILO. ' 173
naines après, en continuant ses recherches, il découvrit la paiiie
inférieure de la slulue cl plusieurs autres fragments de sculpture
antique.
M. Brest, agent consulaire «le Fiance, adressa immédiatement un
rapport à l'ambassade au sujet de cette trouvaille ; mais la lettre
qu'il écrivit passa par Smyrne et ne parvint que longtemps après à
sa destination. Cefiendaiit II ht prometire au {)ay5an ttaux primats
de l'ilc d'attendre la réponse de M. de Rivière, alors ambassadeur
du roi auprès de la Sublime-Porte, et il établit ainsi la priorité de
ses droits à l'ai'quisition du marbre.
Sur ces entrefaites, Dumont d'Urville, enseigne de vaisseau sur ia
C/tevrelte, arriva dans le port de Milo. Le 19 avril, le jeune officier
eut l'occasion devoir la statue, et il l'aurait achetée au prix de 1,200 l'r.,
si son commandant ne lui avait pas déclaré qu'd était impossible de
la placer sur la Chevrette. Il dut se borner alors à tr;icer une esquisse
du buste, qu'il remit plus tard, à Constautinople, au vicomte de
Marcellus (1). M. de Rivière autorisa ce dernier à se rendre à Jlilo
pour acquérir le marbre. M. de Marcellus, lorsqu'il arriva, le 23 mai,
à bord de VEstafeite, apprit que la Venus était vendue à un calojer
(moine) et qu'elle allait quitter l'île. Eu effet, elle était déjà embar-
quée sur un brick grec, couvert du pavillon turc, pour être conduite
à Constantinople. Ce moine — il s'appelait Oiconomos — accusé de
malversation auprès de ses chefs spirituels, avait été mandé à Stam-
boul pour expliquer si conduite; il espérait acheter, par ce riche
présent, la faveur de Nikolaki Morusi, drogman de l'Arsenal. On
n'avait apporté aucune précaution au transport du marbre du haut
du bourg de Castro jusqu'à la rade. C'est aux accidents et aux se-
cousses de ce trajet qu'il faut attribuer les lésions qu'on remarque sur
le buste de la statue, et surtout li dégradation des plis de la dra-
perie qui recouvre les genoux. Après deux jours de pourparlers avec
les primats de rîle,M. de Marcellus, secondé par M. Brest, obtint la
mémoire : la Vénus du Capitale (E. Braun, Ruinen und Musecn
Roms, p. 220), l'Hercule Mastai (J. de Witte, Discours lu au Capitole,
p. 5. 9), les bronzes d'Annecy, actuellement au musée Parent {Reçue
archéologique, 1868, t. I, 97).
(1) Voir, entre autres, la Biographie générale (Didot), t. 15, 205,
et la Biographie universelle de Michaud, t. XI, 532. Le 22 janvier
1821, Dumont d'Urville avait lu une relation de la découverte devant
l'Académie des ScieMes.
174 APHRODITE.
remise de la Vénus. Il l'aclieta à Yorgns pour le compte particulier
du mîirquis deRivière^ au prix de 6,000 fr., c'est-à-dire un tiers de
plus que la somme convenue avec le moine. Le 25 mai 1820, la stalue
fut transportée sur VEstafetle. Elle se composait de deux tronçons
(le buste nu et la partie inférieure drapée) et de trois fragments,
trouvés à côté d'elle : le chignon, détaché de la tête , un morceau
de bras mutilé, et une moitié' de main tenatit une pommie (1)
31. de 5Iarcellus emporta en même temps trois licrmès (l'un
d'Hercule, l'au're de Mercure, le troisième de Inacchus oriental),
trouvés à Castro; plus un pied gauche en mvrbre, fragment qui avait
été découvert dans le voisinage du champ d'Yorgos, mais un peu plus
bas, vers la vallée oii sont les grottes sépulcrales. Quant <à l'inscrip-
tion (2), trouvée au même endroit, il refusa de la prendre à cause
de sa pesanteur et de la difficulté de la transporter de la colline de
(1) Ces deux fragments sont en magasin (Clarac, p. 22. 36). L'un
est une partie du biceps gauche, longue de 26 centimètres; on y
voit encore le renflement des chairs produit par la courbure du
coude, dont la direction est parfaitement indiquée. Un trou pratiqué
dans le milieu avait servi à fixer le tenon. L'épaisseur du haut pré-
sente une surface presque polie qui devait se joindre à l'épaule. Sur
les dessins de Debay fils, de Laurent et de Bouillon, on voit ce mor-
ceau rajusté à la statue, mais leur travail peut induire en erreur, car
l'attache de l'épaule manque. — La main gauche, tenant une pomme,
est plus mutilée encore. Le poignet et l'index sont brisés, les autres
doigts pîus ou moins frustes ; celui du milieu ne touchait pas la
pomme. Longueur, 15 centimètres. — Dumont d'Urville déjà (p. 151)
avait reconnu que ces fragments appartcnnient à la Vénus. « Elle
ropré?entait une femme nue, dont la main gauche relevée tenait une
pomme, et la droite soutenait une ceinture habilement drapée et
tombant négligemment des reins jusqu'aux pieds. Du reste, elles ont
été l'une et l'autre mutilées et sont actuellement détachées du
corps. On avait trouvé en même temps un pied chaussé d'un co-
thurne et une troisième main. »
(2) Bâx/ioç Zatiou {)7ioyu[j.[vaffiapx-ôcr]a;
Tav T£ I^Éopav xal to X.
'Epjjià, 'Hpax)>£ï.
Clarac, Inscriptions pi. 54. — Corpus inscript, graec. n. 24S0. —
D'après Dumont d'Urville (p. 151-152), ce marbre, long de 4 pieds
sur 8 pouces de hauteur, aurait surmonté l'entrée de la niche. Je
ue sais pas ce qu'il est devenu.
Vi^US DE MILO. 175
Castro au port (1). Tous ces marbres restèrent plus de quatre mois
dans rentrepont de la goélette, qui visita successivement les îles de
Rhodes et de Chypre, Sayda, Alexandrie et le Pirée, où l'antiquaire
Fanvel put contempler la Vénus et lui payer son tribut d'admiration.
Dans l'intervalle, le drogman de l'arsenal avait fait arrêter et
conduire à Siphanto les primats Miliotes qui s'étaient rendus cou-
pables d'avoir livré la statue. Là il les avait fait mettre à genoux et,
après leur avoir infligé des coups de fouet, les avait condamnés à
une amende de 7,000 piastres. Sa conduite fut désavouée par le mi-
nistère ottoman, et M. de Rivière rendit à ces malheureux, et de ses
propres deniers, la somme qu'on leur avait si injustement extorquée.
Du Pirée, l'Estafette se rendit de nouveau à Alexandrie, ensuite
à Smyrne , où les marbres furent transbordés, le 10 octobre, sur
la gabarre la Lionne, qui alla chercher le marquis de Rivière pour
le ramener en France. Elle arriva à Constantinople le 24 octobre.
L'ambassadeur s'embarqua et fit balte à Milo pour voir s'il n'y avait
pas moyen de retrouver les bras de la statue. 11 rapporta, en effet,
du champ d'Yorgos deux bras informes , d'un marbre différent de
celui de la Vénus. Ces fragments, découverts h l'endroit même où on
avait déterré la statue, étaient mutilés aux deux extrémités, mais ils
avaient chacun leur coude. Ce fut à la même occasion que M. de
Rivière rapporta l'inscription de Bakchios, fils de Satins, sous-
gymnasiarque de Milo, qui avait fait construire une exèdre, con-
sacrée à Hermès et à He'raklès ; de plus, il prit avec lui une aulre
inscription grecque fracturée (2) , qui mentionnait un artiste Age'-
sandros (?), fils de Ménidès, d'A?dioche du Me'andre.
Cette dernière devint célèbre à cause des vives discussions qu'elle
a provoquées. M. deMarcellus a soutenu énergiquement, mais à tort,
que, lors de son voyage à Castro, elle n'avait pas encore été extraite
(1) M. de 3Iarcellus est ici en contradiction avec lui-même, car
on lit dans ses Souvenirs de l'Orient (I, p. 248. 249) que cette
inscription avait été également emportée par lui. C'est du reste un
détail de peu d'importance.
^2) ANAPOS MHJXIAOr
...loxErs Ano maianapoï
EnOlHiEN
['AY;n](7av8po<;(?)My|vtoou ['Avt]to/£Ùç ol-ko Maiâv5f>o\j ÈTrot-ziirev. Voir:
Osann, Sylloge, p. 355, 15 (qui ne l'a pas vue lui-même). — Clarac,
Inscriptions, pi. 54. — Corpus inscript. graec. n. 24356. — Raoul'*
Rackette, Lettre à M. Schorn, p. 164.
176
APHRODITE.
dti sol de l'ancienne ville. La rareté des statues, découvertes à
Milo (1), suiriiaità foird croire que cette signature d'artisle pourrait
provenir du piédestal de notre Vénus.
La plinthe sur laquelle riiiS'^ription était gravée avait évidemment
servi à quelque sculpture importante. La cavité carrée, pratiquée au
milieu, n'a pu convenir qu'à un cippe ou à l'un des hermès trouvés
avecla Vénus. Or, Dumont d'Urville déjà (p. 152}, en avait reconnu
!a destination : « le pii'destal d'un des hermès a dû porter aussi
« une inscriplion; mais les caractères en sont tellement dégradés,
qu'il m'a été impossible de les déchiffrer. » Nul doute, ce piédestal,
rencontré à côté de la statue, est le même dont M. de Marcellus dé-
clara plus tard ignorer la prùveii.ince. D'aprts M. de Ciarac (p. 49),
« l'inscription arrivait juste dans l'alignement de la surface anté-
rieure de l'ancienne plinthe et s'ajustait exactement par derrière et
de côté avec ses fractures. « En voici, du re-te, le de-sin, fait, ea
1821, par M. Drh.iy (ils :
'ANAPO^:.'. HNIAO'»'
l)a£y2:apomaiamapoy
ET701HZE M
Malgré le poids de ces témoignages, il sera prudent de conserver
certains doutes; d'autant plus que le marbre est aujourd'hui égaré ^2),
(1) Une statue de Mercure, aujoiird'iiui au Musée de Berlin {Ger-
hard, Berlins antike Bildwerke, n. 100), et le buste d'Asklépios du
Musée Blacas (mainienant au Musée briiannique^, furent trouvés de-
puis près de l'endroit où la Vénus était sortie de terre.
(2) Les réflexions qu'un numismatiste fiançais (Wieseler, Denk-
mïler, t. II, 143. Friederichs, Baustcine, p. 334) a faites à ce sujet,
ne sont pas sérieuses. Si l'inscription, comme il suppose, avait dis-
paru sous les coups de ciseau des architectes du Louvre , le comte
de Ciarac, qui ne se faisait pas scrupule de les attaquer dans ses pu-
blications, n'aurait pas gardé le siience sur un pareil acte. Or,
M. de Ciarac, con-ervaleur responsable, après avoir publié Tins-
VÉNUS DE MILO. 177
et qu'il est devenu ditTîcile, sinon impossible, rie trancher définitive-
ment la question. En re qui. me concerne, j'ai une médiocre coa-
liance dans l'exactitude de ce dessin, car si l'inscription s'était si
bien adaptée à la plîntlie, on ne voit pas pourquoi l'on se serait
permis de l'enlever plus tard. Celte plinllie ne forme pas même un
carré rectangulaire, comme le dessinateur voudrait nous le faire
croire; elle était donc ou ini empiète ou mutilée au moment de la
découverte, et pour l'eucliàsser dans la base actuelle il a peut-être
fallu en tailler les bords. Enfin nous savons que l'inscription était
gravée sur un marbre d'un grain plus gros que celui de la Vénus
{Clarac, p. 24. 48), circonstance qui ne contribue guère non plus
à prouver la connexité des deux parties. A en juger par la paléogra-
phie, elle appartiendrait au dernier siècle avant notre ère, et, par
conséquent, serait postérieure de plus de trois cents ans à la statue.
La ville d'Antioche du Méandre (en Carie) avait été fondée par
Anliochus 1 Sotér, mort en 2C1 avant J.-C.
La Vénus de Milo arriva à Paris vers le milieu du mois de
février 1821. Offerte au roi, le l^^ mars, par M. de Rivière (Moni-
teur di 7 mars, p. 30G), elle séjourna longtemps dans les ateliers
de restauration du Louvre, où l'on essaya de lui refaire des bras.
Mais, après bien des tentatives infructueuses, Louis XVIII ordonna
qu'elle fût exposée dans l'état de mutilation où elle avait été trouvée.
Le tliéàtre de Milo étant, depuis 1814, propriété privée du roi de
Bavière , le gouvernement bavarois crut devoir réclamer la statue
pour le Musée de Munich. Quelques notes diplomatiques furent
échangées à ce sujet. On reconnut bientôt qu'il y avait une trop
grande distance (environ 500 pas) entre le champ d'Yorgos et l'en-
ceinte du théâtre, pour soutenir longtemps cette revendication. Néan-
moins, du point de vue scientifique, il ne paraît pas absolument in-
Traisemblable que la Vénus ait décoré l'ancien théâtre. Celui du
grand Pompée était dédié à Vénus. Salvianus dit expressément (1) :
M Colilur Venus in theatris ». La statue et le buste d'Arles ont été
découverts dans les ruines du théâtre romain de cette ville.
Plus tard, un collier d'or, des pendants d'oreilles et quelques
cription en 1821 et en 1841 (Musée de sculpture II, p. 841), en
parle encore dans ses œuvres posthumes, la Notice de 1847, et le Ca-
talogue des artistes (1849), p. 250. 418, sans faire mention de cette
disparition. Je ne désespère pas de la retrouver un jour.
(1) De gubernatione dei, liv. Vi (Bibliotheca maxima palrum,
t. VIII, p. 366 />\
8-
178 APHRODITE.
autre orii«ments byzantins furent découverts aux alentours de la
niche ui avait servi d'abri à la Vénus. Le marquis Florimond de la
our-Maubourg les rapporta en France.
Dumont d'Urville, dans les Annales maritimes et coloniales de
Bajot; année 1821, p. 149-152. — Sievet^s, "Wiener Zeitschrift fur
Kunst, Theater und Moden. Septembre, 1821 (p. 901-914, avec pi.).
— Quatremère de Quincy, sur la statue antique de Vénus, décou-
verte dans l'île de Hilo. Paris, 1821 (in-4°). Réimprimé dans son :
Recueil de dissertations archéologiques. Paris, 1836. — Bœttiger,
Abendzeitung, 1821, n. 287 (Kleine Schriften, t. II, 169-172). Amal-
thea, t. II (1822), couverture p. 4. — Hase, Literarisches Conver-
sationsblatt, 1821, juin (il la prend pour Electre groupée avec
Oreste). — Comfe de Clarac , sur la statue antique de Vénus
Victrix (Paris, 1821, in-4o, avec un dessin de M. Debay fils). Cata-
logue du Louvre, n. 232 bis; Musée, pi. 340, 1308 (de quatre
faces) ; texte, vol. 4, 79-82. — Comte de Valori, Dissertation sur
la statue de Mlle. Paris, 1822 (in-4°), 24 pages avec une lithogra-
phie représentant la tête de la Vénus. — A. Lenoir, Disserlalions,
recherches et observations critiques sur les statues dites Vénus
de Médicis, etc. Paris, 1822. — 0. Mûller, Gœttinger gclehrte
Anzeigen, 1822, fasc. 26; 1823, t. II, p. 1321-1325; et 1820,
t. III, 1646. — J. MiUingen, Ancient unedited Monuments, séries II
(Londres, 1826), pi. 6. — Bouillon , Musée des antiques, 1. 1, 11 ; le
texte par M. de Saint-Victor. — H. Laurent, Musée royal, t. II, 19
(texte par M. de Clarac). — Gerhard, Neapels antikc Bildwerke
(1828), p. 33. — Vicomte de Marcellus, Souvenirs de l'Orient (Paris,
1839), t. I, p. 236-260. Polémique contre M. Lenormant, dans la
Revue contemporaine, 1854, février, p. 292-298, et avril, p. 289-301
(Un dernier mot sur la Vénus de Milo). — Éméric-David, Obser-
vations sur la statue antique de femme, etc. (Mémoires de l'Aca-
démie des Inscriptions, 1839, t. XII, 309-316. Histoire de la sculp-
ture antique, Paris, 1862, p. 189 et suiv.l II veut y reconnaître la
nymphe de Mélos. — Waagen , Paris, p. 108-114. — Raoul- Rochelle,
Monuments inédits, p. 31, note 8. Mémoires de numismatique et
d'antiquité, p. 151. Journal des Savants, 1837, p. 193-196;
1845, p. 536. 537. — Gœttling, Archaeologisches Muséum von Jena,
p. 12 (Il se la figure le bras droit appuyé sur un bouclier, une
couronne triomphale à la main gauche , le pied gauche posé sur
une tortue, d'aptes Pausanias, VI, 25, 1). — Welcker, Bonner
Kunstmuseum, p. 59. 60. Alte Denkmaeler, t. I, 437-446. — Gui-
gniaut, Religions de l'Antiquité (réimpression de la Galerie mylho-
VENUS D'ARLES. 179
logique de Millin), pi. 100, 390. — A. Stahr, Zwei Monate in Paris
(1851), t. 1, 136-144. — 0. Jahn, Monatsberichle der Leipziger
Societaet, 1854, p. 193; et 1861, p. 122. 123. — Ch. Lenormant,
Correspondant du 25 janvier 1854 (t. 33, 620-622) et du 25 mars
(t. 33, 930-937). — ■ E. Braun, Art-Mytiiology, p. 41 (pi. 76). —
Mùller-Wieseler, Denkmseler, t. II, pi. 25, 270. — Overbeck ,
Geschichte der griechischen Plastik , t. II, 257-262 (lig. 91), et
Notes 51-57 (il la juge sur un moulage en plâtre). — Julius Braun t
Geschichte der Kunst, t. II, 596, l'attribue à Alcamènes. — Stark,
Monalsbcrichte der Leipziger Societœt, 1860, p. 28. — Sur la restau-
ration de 31. Claudius Tarral, voir : The Spectator, 1861 (5 oc-
tobre), p. 1091. Die Dioscuren (Berlin, 1862), t. VII, 214-216.
J. F. Neigebanr, dons la revue intitulée : Die Wissenscliaften im
19 Jahrhundert (Sondershausen, 1862\ t. VI, 403-407. — Urlichs,
Vie de Skopas, p. 122 (il pense que c'est la copie de l'une des Vénus
de l'école d'Alcamènes, dont parle Pausanias, I, 8,4.) — Bursian,
Hallische Encycloiiéedie, section I, t. 82, 440. — P. de Saint-Victor,
Hommes et Dieux (Paris, 1867), p. 3-9. — Morey, la Vénus de Mile
^Nancy, 1867; Mémoires de l'Académie de Stanislas, p. 1-12).
Hauteur 2,038.
137. LA VE^US D'ARLES
Aphrodite, nue jusqu'à la ceinture, a la partie inférieure
du corps couverte d'un manteau qui se replie sur le bras
gauche. Les deux bouts de la bandelette qui entoure ses
cheveux retombent sur ses épaules. La tête, d'une grande
beauté, est inclinée vers l'objet, soit un miroir, soit un
flacon d'huile, que la déesse tenait dans la main gauche. De
la main droite élevée, elle a dû arranger sa chevelure : motif
qui se retrouve fréquemment et qui lui convient de tout
point. Ses pieds sont chaussés de sandales ; le haut du bras
gauche est orné d'une armille, dont le chaton renfermait
autrefois une pierre précieuse.
Je n'ignore pas que plusieurs archéologues ont proposé
une restauration différente. Ces savants aimeraient mieux
la transformer en Aphrodite victorieuse, tenant d'une main
un casque et s'appuyant de l'autre sur une lance. Mais les
raisons qu'on peut alléguer en faveur de cette hypothèse me
paraissent médiocrement séduisantes.
180 AniRODITE.
L'exécution de la statue révèle une rare habileté de
ciseau; la poitrine est cependant un peu plate. Une imitation
du même original, découverte à Ostie, en 1776, par le peintre
Gavin Hamilton , se voit aujourd'hui au Musée britan-
nique (1). Je ne doute pas que les deux marbres ne remon-
tent à l'école de Praxitèle.
Le culte de "Vénus dans la ville d'Arles , qui s'appelait
colonia Jidia Arelatensis, n'a rien que de très-naturel, at-
tendu que la famille Julia descendait, d'après la légende,
en droite ligne de Vénus et d'Anchise. Un buste d'Aphrodite,
du plus beau style grec , a été découvert , il y a quelques
années, dans les ruines du théâtre d'Arles (2). La même
déesse avait des temples à Antibes , à Marseille et à Port-
Vendres (3).
On s;iit que, au v« siècle, saint Hilaire, évêque d'Arles, fit
dépouiller le théâtre de ses plus beaux marbres pour en
orner les églises [Vita s. Hilarii, dans s. Leonis Magni opéra,
éd. Quesnel, Lugd. 1700, p. 369).
[Tète antique rapportée. Rcstaïa-alions : l'extrémité du nez, un
des bouts de la bandelette ; le bras droit, l'avant-bras gauche; les
deux mains avec la pomme et le miroir (qu'on a supprimé); un grand
nombre de morceaux à la draperie; le pouce du pied droit, la partie
postérieure de la plinthe. — Au-dessous du genou droit, on voit dans
le marbre un fil remasliqué qui traverse toute la statue. — Les res-
taurations ont été exécutées, en 1684, par le sculpteur François
Girardon (1628-1715}.]
Statue de marbre du mont Hymette. Trouvée, le 6 juin 1651 (4), à,
Arles, dans les ruines de l'ancien théàlre, par deux frères nommés
Brun, propriétaires d'une maison et d'une cour qui renfermait alors
les deux magnifiques colonnes qui sont encore debout. En creu-
sant un puits aux pieds de ces colonnes, ils découvrirent, à 6 pieds
d3 profondeur, d'abord la tète de la Vénus, et après de nouvelles
(1) Taylor Combe, Ancient marble» I, 8.
(2) Voir p. 170, note 3.
(3) Frœhner, la Vénus d'.\ntibes, p. 4.
(4) « On vient de retrouver, à Arles, l'acte de vente de la célèbre
Vénus. Ce chef-d'œuvre fut payé Gl livres seulement. » Figaro du
31 mai 1867.
VÉNUS d'arles. 181
recherches, ordonnées par les consuls, le corps avec sa base. On plaça
■a statue provisoirement dans l'Hùtel tle ville.
Au mois de juillet 1683, le conseil municipal d'Arles députa sor
premier consul, Gaspard de Grille, sieur de Robiac, pour ailei
l'offrir à Louis XIV. Le roi daigna en témoigner sa haute satisfac-
tion, en donnant à l'ambassadeur un médaillon entouré de dia-
mants et contenant son portrait, avec une chaîne en or, du prix
de 200 pistoles. Le marbre arriva à Paris au mois de mai 1684,
sous la garde de Jean Dedieu, célèbre sculpteur d'Arles, élève de
Pugcl, et de Louis de Lanfant, commissaire général dis troupes
royales en Provence. Louis XIV donna l'ordre à ce dernier d'opérer
des fouilles pour retrouver les bras de la Vénus. En effet, on bou-
leversa, en 1684 encore, toute l'avant-scène du théâtre, qui fut en
grande partie détruite sans autre résultat que celui d'avoir contribué
à la ruine de ces merveilleux restes de l'antiquité. — Grande galerie
de Versailles, où la statue est entrée le mercredi 18 avril 1685.
François de Rebatu (conseiller de la sénéchaussée), la Diane (1) et
le Jupiter d'Arles se donnant à cognoistre aux esprits curieux
(Arles, François Mesnier, 1656, in-4). — Eau-forte par Mestiager,
1657. — Fr. de Rebatu, Le portrait de la Diane d'Arles retouché
(Arles, 1659). Ce mémoire, traduit en latin, se trouve dans le
Novus Thésaurus Anîiquitutum , vol. I, (1716), p. 585. — Inscrip-
tion symbolique sur la statue de Diane d'Arles, consistant en ces
seules lettres M D CL I (Arles, 1661 ; feuille volante iu-fol. avec une
gravure de Denys Testeblanque, imprimée par François Mesnier).
— Cl. Terrin (conseiller). Entretiens de Musée et de Callistliène
sur la Vénus et l'Obélisque d'Arles (Arles, Gaudion, 1680, in-12;
seconde édition, 1697). Journal des Savants, 28 août 1684. Les
Artésiens eurent quelque peine à croire que leur Diane était une
Vénus. De là le fade quatrain de M. de Vertron (Mercure galant,
août 1684, p. 17) :
Silence, Callisthène, et ne dispute plus!
Tes sentimens sont trop profanes :
Dans Arles c'est à tort que tu cherches Vénus;
L'on n'y trouve que des Dianes.
(1) Le théâtre d'Arles passait alors pour un temple de Diane. De
là l'erreur qui donna lieu aux plus singulières discussions. Voir la
Bibliothèque historique du P. Lelong, t. III, 557. 558. Je regrette de
n'avoir pu me procurer toutes ces brochures ; il m'a fallu en citer
quelques-unes d'après des renseignements contradictoires.
182 APlinODITE.
Aussi lorsque l'interprétation Je CI. Terrin eut obtenu l'approbation
du roi, Girardon fit, par ordre de Louis XIV, deux copies de la statue,
chacune d'un pied de haut, qu'on envoya à Terrin et à l'hôtel de
ville d'Arles {Bougerel, p. 314). — Saint-Andiol (Arcliidiaconus
Arelatensis ) , Eliae Lorentio Responsum (Arelate, 1681, in-4o,
8 pages). — Le P. Albert d^Augières (jésuite), Réflexions sur les
sentimens de (lallisthène touchant la Diane d'Arles (Paris, 1684,
in-12). — Abbé Flèche, Conversation curieuse sur la Diane et sur
la pyramide d'Arles, entre un abbé et Polycarpe. — Terrin, Lettre de
Musée à Callisthène sur les réflexions d'un censeur (in-12). — Lettre
de M. Driinet à Terrin sur la Vénus d'Arles. Manuscrit in-4", dans
la bibliothèque de M. de Kieolaj . à Arles. Cité par le P. Lelong,
n. 38,168. — Mercure galant, août 1684, p. 313-324. — Journal da
marquis de Dangeau, publié par WSl. Soulié, Dussieux et de Chen-
nevières, 1. 1 (1854), p. 156-157 (avec une note de M. Soulié, repro-
duite en partie par M. Feuillet de Couches, Causeries d'un curieux,
t. I, 432). — Dissertation sur la statue qui étoit autrefois à Arles, et
qui est à présent à Versailles (1685, in-4, 7 pages). — Magtiin, .3
Triomphe de Vénus sur la décision de Sa Majesté (1) (pièce de
170 vers). — M. de Vertron, le nouveau Panthéon, ou le rapport
des divinitez du paganisme, des héros, etc., aux vertus et aux ac-
tions de Louis le Grand. Paris, 1686 (in-12)', 2^ partie, p. 58. 62-66.
— Seguin, les Antiquitez d'Arles (Arles, chez Claude Mesnier,
1687, in-4o), p. 27-30; avec une gravure par Matth. Ogier, de Ljon.
— Thomassin, Recueil des figures, etc., de Versailles, pi. 3 (gravure
à l'inverse). — Piganiol de la Force, Description des châteaux de
Versailles et de Marly (Paris, 1717), t. 1, 156. — J.-B. de Monicart,
Versailles immortalisé (Paris, 1720), t. 1,400. — Mont faucon, 'Stuç-
plément, 1. 1, pi. 46, 3 (gravure à l'inverse). — Bougerel, Mémoires
pour servir à l'histoire de plusieurs hommes illustres (Paris, 1752),
p. 308 (Biographie de CI. Terrin). — Caylus, Recueil, t. III, 328.
— Petit-Radel , Musée Napoléon , t. I, 60. — Koble-Lalauzière,
Abrégé chronologique de l'histoire d'Arles (Arles, 1808', p. 472.
494. 495. 510. 511, et pi. 1. — Millin, Voyage dans les départements
du midi, t. III, 499 (pi. 69, 1, sans les restaurations). — Bouillon,
t. I, 13. — Robillart-Laurent, t. IV, 3. — Filhol, t. IV, 246. —
Joseph Bard, la Vénus d'Arles. Lectures du matin. Paris, 1834,
(1) Avant d'entreprendre la restauration des bras, Gira?dou fît un
petit modèle en cire qu'il présenta à Louis XIV. Le roi dit que la
statue lui paraissait bien restaure'e, et qu'il croyait que c'était une
Vénus .Mercure galant, août 1684, p. 319-321).
APHRODITE DE TROAS. 183
2 vol. (sans Talenr pour la «cience). — Clame, Cat., n. 282 ; Musée,
pi. ?,i'l, 1307 (restaurée en Vénus Victrix). — Mfdler-Wieseler,
Denkma'ler, t. II, pi. 25, 271. — Amédée Pichot, le dernier roi
d'Arles (Paris, 1848), p. 61. 75. — Louis Jacqvemin, Monographie
du théâtre antique d'Arles (Arles, 1863), t. II, 359-371
Hauteur 1,9i.
138. APHRODITE.
Cette statue a une pose analogue à celle de la Vénus
d'Arles, Chaussée de sandales, le haut du corps à découvert,
la déesse n'est vêtue que d'un manteau qui recouvre la
partie inférieure du corps et va se repliant sur le bras
gauche, qui est orné d'une armille. De longues nattes de
cheveux retombent sur ses épaules. Il est évident que, de la
main droite levée, Aphrodite parfumait sa chevelure, et
qu'elle tenait un miroir ou un flacon dans la main droite.
[Tête antique rapportée. Soiit modernes : le nez, le bras droit,
Tavant-bras gauche, la moitié de la jambe droite et de la cuisse, les
pieds. Beaucoup de raccords à la draperie.]
Belle statue en marbre pentélique.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 6, 5. — Chirac, Cat. n. 379; Musée,
pi. 342, 1315.
Hauteur 1,85.
139. APHRODITE DE TROAS.
La déesse , entièrement nue , la tête tournée vers le côté
gauche, a le bras droit replié sur son sein ; de la main gauche
abaissée elle cherche à se couvrir d'une draperie bordée de
franges, qui retombe sur un coffret de toilette placé à ses
pieds. Le bras droit est orné d'une armille (moderne).
Une statue semblable , du palais Chigi, à Rome, porte
l'inscription : (xto t^ç Iv TpwaS^ 'AcppoSir/i? M-/ivo?avTOç
ETToiet (1). C'est donc une copie d'après l'Aphrodite qui se
(1) Fogqini, Museo Capitolino, t. IV, p. 352.— Mûller-Wieseler,
Denkmaeler, t. II, pi. 25, 275. — H. Brunn, Histoire des artistes
grecs, t. I, 610.
I8i APHRODITE.
voyait autrefois à Alexandria Trous , en Asie Mineure. On
sait que Jules César, descendant de Vénus, eut l'idée de
transférer dans ceUe ville le siège du gouvernement romain.
[Tête antique rapportée. Le nez, le bias droit et le tronc d'arbre
sont modernes.]
Statue en marbre de l'aros. — Jardins de Versailles.
Thomassin, Recueil des figures, etc., de Versailles (gravé eu 1689),
pi. 7. — J.-B. de Monicart, Vers.iilles immortalisé (Paris, 1720),
t. I, p. 386. — Montfaucon, Supplément, t. I, pi. 46, 4. — Petit-
Riulel, t. I, 57. — Visconti, Opère varie, t. IV, 481. — H. Laurent,
3Iusée royal, t. II, pi. 11. — Bouillon, t. Ill, Statues, pi. 5, 1. —
Clarac, Cat. n 190; Musée, pi. 343, 1397.
Hauleur 1,84.
i40. APHRODITE, statijette.
Le pied gauche posé sur un petit coffret, destiné aux us-
tensiles de toilette, la déesse est debout, chaussée de san-
dales, vêtue d'un chiton talaire très-fin, qui, en glissant le
long de Tépaule gauche, laisse le sein à découvert, Deux
armilles entourent ses bras. De la main droite elle rajuste
son manteau , dont un pan vient se replier sur la jambe
gauche; l'autre main s'appuie sur un vase à parfum (.mo-
derne), que le restaurateur, bizarrement inspiré, a placé
sur un rocher et recouvert d'une serviette. Il est plus pro-
bable qu'un cippe ou un Eros auront formé le support de
cette statuette , dont les draperies sont d'une remarquable
exécution,
[Tète antique rapportée. Restaurations : le nez, le menton, une
partie du cou, les bras, le pied gauche, un pan de la draperie, le vase
et le rocher.]
Marbre pentélique. Villa Borghèse, st. 4, 1.
Perrier, Raccolta, pi. 66. — Montelatici, p. 278. — Montfaucon,
Antiquité expliquée, t. I, pi. 102 , 3, et supplément, 1. 1, pi. 46, 6.
— Visconti, Monumenti scelti Borghesiani, pi. 12, 1 (p. 102). —
H. Laurent, Musée royal, t. II, 18. — Bouillon, t. III, Statues,
pi. 7, 13. — Clarac, Cat., n. 420; Musée, pi. 341, 1292.
Uauteur 1,02.
APHRODITE. 183
1*1. VÉNUS SORTANT DU BAIN.
La déesse, entièrement nue, la tête tournée vers la gaiiclie,
est dans la même pose que la Vénus du Capitale. A côlé
d'elle, on voit un grand vase godronné, recouvert d'une
draperie qui est bordée de franges.
[Patelles modernes : un morceau au-dessous du menton ; la moitié
de l'avant-bras droit, l'avant-bra'; gauche au-dessus de la saignée, les
jambes et un morceau de la cuisse gauche, le vase et la draperie.]
Statue romaine. Marbre de Luni. Villa Borgbèse, st. 5, 5.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 5, 4. — Clurac, Cat. n. 171 ; Musée,
pi. 343, 1395.
Hauteur <,78.
t4». VÉNUS.
Répétition antique de la Vénus duCapitok.
[Tète rapportée. Le nez, la lèvre supérieure, le cou, quelques par-
ties de la chevelure, le sein droit, les deux bras, un morceau de la
cuisse gauche, les jambes, le vase cannelé et le linge sont modernes-
Statue en marbre de Paros. Villa Borghèse, st. 5, 2.
Bouillon, vol. III, Statues, pi. 5, 2. — Clame, Cat. 380; Musée,
pi. 343, 1396.
Hauteur f,85.
143. APHRODITE, buste.
De la main droite la déesse couvre sa gorge. Quatre tresses
cheveux retombent sur ses épaules.
[Il manque la tête, le bras gauche, la partie inTérieure de l'avant-
wras droit et tout le bas du corps à partir de la taille.]
Fragment de figurine du beau style, en murbrc de Paros.
Hauteur 0,05.
144. APHRODITE SORTANT DU BAIN.
De la main gauche abaissée, elle ramène sa draperie vers
i86 APHRODITE.
elle , mais de fnçon à ce que le haut du corps et les jambes
restent à découvert; de la main droite levée elle arrange sa
chevelure. Un anneau (moderne) entoure son bras gauche.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : le nez, les deux bras,
les mains, lajambe gauche au-dessous du genou, le pied gauche, la
moitié du pied droit, un morceau de la jambe droite et une grande
partie de la draperie.]
Jolie statue en marbre grec. Villa Borghèse, st. 6, 8.
Boîtil/on, t. III, Statues, pi. 6, 9. — Clarac, Cat. 153; Musée,
pi. 344, 1333.
Hauteur 1.23.
14o. APHRODITE.
La main droite rapprochée du sein, elle lient de la gauche
abaissée sa draperie de façon à ce que le haut du corps et
les jambes soient entièrement à découvert. Sa tête est
tournée vers la gauche. De longues nattes retombent sur ses
épaules.
[Tète rapportée. Restaurations : le masque, tout le haut du corps
au-dessus du nombril, le" cou, les deux bras, les mains, les pieds et
plusieurs morceaux de la draperie.]
Statue en marbre grec Villa Borghèse, Portique, u. 9.
Visconti, Monumenti scelti Borghesiani, pi. 12, 2 (p. 102). —
Bouillon, t. III, Statues, pi. 6, 10. — Clarac, Cat. n. 194; Musée,
pi. 344, 1334.
Hauteur 4,82.
14tG. VÉNUS ET LE CYGNE.
La déesse, vêtue d'une draperie qui laisse la gorge à dé-
couvert, est représentée au moment où elle parfume sa che-
velure. Elle a le pied gauche posé sur un cygne : motif dont
il existe de nombreuses variantes.
[La tète, le cou, le bras droit, le bras gauche au milieu du biceps,
la tète et le cou du cygne sont modernes. Raccords à la draperie.]
Statuette en marbre grec.
VÉNUS ACcnoupiE. 487
Bouillon, t. III, Statues, pi. 7, 12.— Clarac, Cat. D.428fl/ Musée,
pi. 345, 1359.
Hauteur 0,75.
147. LA VÉNUS ACCROUPIE.
Appuyée sur le genou droit, la charmanle petite baigneuse
lève son bras comme pour parer l'eau qu'une nymphe est
censée verser sur elle. L'impression du bain froid sur son
corps frileux est rendue avec un sentiment admirable. Un
ruban retient les cheveux de la déesse.
Nous avons vu plus haut (p. 128, n. 103) que les sculp-
teurs de l'époque romaine imitaient ce motif pour repré-
senter Diane au bain. Les copies anciennes de la Vénus
accroupie sont nombreuses et remontent à quelque original
célèbre. Une des plus belles, portant la signature de Bou-
palos (1), se trouve au Vatican (Pio-Clementino, 1, 10;
Braun, Art-mythology, pi. 71). Autrefois on croyait géné-
ralement que la statue originale avait été exécutée par Poly-
charme (//. Brunn, Hist. des artistes grecs, 1. 1, 528); mais
c'est là une erreur. Le texte de Pline (36, 35), si l'on tient
compte des variantes, porte plutôt : Venerem lavantem sese
Daedalus, at stantem Polycharmus. Daedalus de Sicyone
vécut vers l'an 400 avant le Messie.
[Sont modernes : le nez, le bras et le genou gauches avec la jambe ;
la main droite et les doigts du pied droit. Tête rapportée. Toutes les
restaurations exécutées sont du plus remarquable talent.]
Marbre de Parcs. Jardin de Trianon.
Simon T/tomassin, Recueil des figures, groupes, etc., de Ver-
sailles (gravé en 1689); Amsterdam, 1695; pi. 45. — Petit-Badel,
LI, 59. — Filhol, t, I, 24. — H. Lauretit, Musée royal, t. I, pi. 10.
— Visconfi, Opère varie, t. IV, 69 (pi. 12). — Bouillon, t. I, 15
- Clarac, Cat., n. 698; Musée, pi. 345, 1417. — Sillig, Catalogu
irtificum, p. 359.
Hauteur 0,GV.
(1) Il faudra l'ajouter à la liste des sculpteurs de l'empire, qui
limaient à s'appeler Phidias, Praxitèle, etc. Friedlœnder, rœmc
sittenReschichte 2, 392.
APirnoDiTE,
148. APHRODITE ACCROUPIE, dite DIANE -
AU RAIN.
Celte statue représente trés-cerlainement une Vénus ac-
croupie. La tête tournée à droite, comme pour éviter l'eau
qu'une nymphe va verser sur elle, la déesse a la même atti-
tude que celle de notre numéro précédent; son bras gauche
repose sur le genou, et l'extrémité du pied droit seulement
s'appuie sur la plinthe. Son corps, gracieux et plein de vie,
est privé de tout vêtement; un bracelet (i|;£XXtov) entoure le
bras droit. L'arc qu'elle tient à la main n'est qu'une inven-
tion du restaurateur, qui a cru devoir imiter le célèbre
groupe Farnèse [Vénus accroupie et r Amour).
Sur la cuisse gauche on aperçoit un tenon ou plutôt un
puntello (point de repère), que le sculpteur n'a pas fait dis-
paraître.
[Parties modernes : La tète ^trop grande et mal adaptée), les pieds
et les doigts de la main gauche, le bras droit avec le bracelet et
l'arc]
Marbre de Paros. Villa Borgliè>e, st. 2, 4.
Bouillon, t. III, Statues pi. 6, 6. — Clarac, Cdii. 6S1; Musée,
pi. 345, lil6.
Hauteur 0,88.
«49. APHRODITE AU CIPPE
Le haut du corps nu, la déesse appuie son bras gauche
sur un cippe, tandis que son bras droit repose sur la hanche.
Le revers de la statuette n'est qu'épannelé.
[La léte, la moitié de l'avant-bras gauche et le pied gauche man-
quent.]
Charmante figurine inédite, de marbre grec, acquise au mois de
février 1836 à la vente de M. Gaspary, ancien chancelier du con-
sulat de France dans l'île de Caude (aujourd'hui Gozzo, au sud de
la Crète).
Hauteur 0,31.
APIIRODITF EUPLOEA. ISO
150. APHRODITE EUPLOEA.
Aphrodite, couronnée d'un diadème et nue jusqu'à la
ceinture, traverse la mer, debout sur une proue de navire.
Elle appuie le bras gauche sur un gouvernail, autour du-
quel s'enlace la queue d'an hippocampe. La chevelure de
la déesse retombe en longues boucles sur la nuque et les
épaules.
Autrefois on donnait à cette statue le nom de Thétis; il
paraît certain que c'est plutôt une Aphrodite Euploea
(Evizloia], déesse des navigations heureuses. On peut lui
comparer une figure analogue qui décore une cnémide
trouvée dans les ruines de Pompéi [Mksco borhonico, t. IV,
13), et une statue découverte, en ISS'i , à Rome [Hyperbo-
reisch-rœmische Studien, t. 1, 109).
[Restaurations : la tète tliadémée ; le bras droit à partir du biceps ,
la main gauche avec le poignet; la jambe droite avec la draperie
qui la recouvre; les deux pieds; une partie de la rjme; la proue
presque en entier (sauf un petit morceau du haut du flanc gai-
che) (1); le cheval marin (sauf une partie de la queue, adhérente
au gouvernail) ; les flots delà mer. — Raccords à la drapeiie.]
Groupe en marbre blanc, trouvé en 1754, dans les ruines de la
villa d'Antonin le Pieux à Civita Lavinia ^'ancienne ville de Lanu-
vium), lors des fouilles exécutées par ordre du cardinal Alexandre
Albani. — Villa Albani.
Winckelmann , Histoire de l'art (OEuvres complètes; Stuttgart,
1847, t. 1, 15'J. 493. 494). — Indicazione aiitiquaria per la villa Alb.ini
(1785) ; p. 51, n. ASii.— Viscoitti , Opère varie, t. IV, im.— Bouillon,
t. I, pi. 47. - Clarac, Cat. n. 120; Musée, pi. 336, 1803.
Hauteur 2,10.
(1) Elle a été restaurée d'après un bas- relief de la collection Barb«-
rini, à Palestrina. Witickelmann, Monumcnti inediti, n. 207.
190 APHRODITE.
151. APHRODITE ET ÉROS, groupe de
PRAXITÈLE.
Le diadème d'Aphrodite est orné de rinceaux et d'un rang
de perles. Chaussée de sandales, la déesse est vêtue d'un
double chiton, très-finement plissé , qui descend jusqu'aux
pieds et qui glisse le long de l'épaule droite. Il est garni de
manches courtes. I,e manteau, jeté sur l'épaule gauche, se
replie sur le bras droit levé. Le restaurateur a placé une
pomme dans la main droite d'Aphrodite ; l'autre main re-
pose sur la tête du petit Éros ailé qui , debout sur un petit
tertre, lève les deux bras vers sa mère. De la main gauche
il tenait probablement son arc, car le tube que l'on y voit est
antique.
Sur la plinthe on lisait autrefois le nom de l'artiste nPAEI-
TeAIIC enoiHCEN (l). Cette inscription, qu'on a eu le tort
inexcusable de faire disparaître, parce que, contrairement
à l'assertion formelle de Visconti, on l'aura jugée moderne,
n'était certes pas la signature du célèbre Praxitèle; mais
alors on ne savait pas encore que les statuaires de la déca-
dence aimaient à usurper les grands noms des artistes de
la belle époque (2).
[La tête d'Aptirodite et le liaut du buste sont rapportés. Parties
moderiies : lo nez, le menton, plusieurs morceaux du cou, la main
droite avec la moitié de l'avant-bras, la main gauche, l'orteil do
pied droit. Raccords à la draperie. — La tête d'Ères est également
l'apportée. La plus grande partie de cette tète (sauf un morceau de
la joue droite), le bras droit et le bout de l'aile gauche sont mo-
dernes.]
Joli groupe en marbre de Paros. Château de Richelieu.
(1) Note de Viscotili (Archives du Louvre).
(2) Le buste d'Ibycos, trouvé, en 1828, à Crest (département de la
Drôme), porte également l'inscription : IIPAEITEAHC EllOIE.
Brunn, Histoire des artistes, t. I, 621. Friediœnder, Darstellungen
aus dcr Sittengeschichte Roms, t. II, 392. — Voir ci-dcssu*,p. 187.
APHRODITE ET ÉROS. 194
Pefit-Radel , t. I, 62. — Visconti, Opère varie, t. IV, 480. —
Filhol, t. II, 6. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 6, 7. — Clarac,
Cat. n. 185; Musée, pi. 341, 1291.
Hauteur 1,74.
IS». APHRODITE ET ÉROS ESSAYANT LES
ARMES D'ARES.
Aphrodite, entièrement nue, un bracelet au bras gauche,
est représentée au moment où elle s'arme de l'épée du dieu
de la guerre. De la main droite levée elle ajuste le bau-
drier qui passe obliquement sur sa poitrine ; de l'autre elle
tient, avec une timidité et une gaucherie charmantes, le
glaive lui-môme. Le petit Éros, nu et ailé, lève les deux
bras pour essayer à son tour, comme un enfant espiègle
qu'il est, le casque d'Ares. Un trophée, se composant d'une
cuirasse et-d'uoe paire de cnémides, sert d'appui au groupe.
Les lambrequins de la cuirasse sont ornés de fleurs et de
pièces d'armure ; le casque à cimier est décoré de volutes.
Quant à la tôle d'Aphrodite, elle rappelle le plus beau style
grec.
Une statue qu'on voyait autrefois à Constanlinopie dans le
gymnase de Zeuxippe (1), paraît avoir eu une certaine ana-
logie avec notre groupe.
[La tête d'Aphrodite est rapportée. Restaurations : le nez, le bras
droit avec la main, une partie de la banderole et la plus grande
partie de l'épée; la main gauche, la jambe gauche au-dessous du
genou jusqu'aux malléoles. Lésions aux doigts des pieds. — Le nez
d'Éros, son avant-bras droit, ses mains, une partie de ses ailes,
l'orteil de son pied droit et le casque presque en entier.]
Beau groupe en marbre de Paros. Autrefois à Rome, dans la
maison de plaisance de Jules III (« nella villa Giulia, edificata.
(1) Brûlé sous le règne de Justinien. Christodore, v. 99-101
dcXXrjv 8' EÙTtaTspetav toov xp^^^v 'AcppoSÎTriv,
YV)[j.vy]v TvaiJLçavôwaav • itil (jTEpvwv ôà ôeaiviQ;
192 AriinoDiTE.
fuora flella Porta del Popolo, dal Papa di Monte, c'esl-à-dire par
Jules III, 1550-1555. » Symeoiii). — « In aedibus Tiberio Cevoli. »
(.Cavallicri, 1585\ — Villa Borgliùse, st. 5, 7.
Gabriel Si/méoni (littérateur florentin), lUustratione de gli Epi-
tafTi et Medaglie anticlie '^Lyon , 1558, in-4}, p. 58. Traduction
française (les illustres observations antiques du seigneur G. Syméon,
Florentin, en son dernier \oyage d'Italie, l'an 1557 (Lyon, 1558),
p. 56. — Cavallieri, Recueil de statues, pi. 69 ^gravure à l'inverse;.
— Moni faucon, Antiquité expliquée, t. I, pi. 105, 6. — Heyne, Anti-
qiiarisclie Aufsœtze, t. 1, 163. — Visconti, Opère varie, t. IV, 480.
Monumenli scelli Borgliesiani, pi. 16, 1 (p. 121-124). — Bouillon,
t. I, 16. — Clame, Cat., o. 180 ; Musée, pi. 343, 1399.
lia u leur 1,90.
153. APHRODITE ET ÉROS.
Celte sculpture est remarquable à plusieurs points de vue,
d'abord parce quelle représente un sujet unique , ensuite à
cause des interprétations ridicules auxquelles elle a donné
lieu. On y reconnaît généralement une Yénns vulgaire,
déesse du libertinage, qui foule aux pieds un fœtus pour
Tempêcher de naître. Mais le prétendu fœtus, sur lequel la
déesse pose le pied droit , n'est autre chose qu'une coquille
dans laquelle on peut voir l'embryon de V Amour. En effet,
Vénus étant la fille de l'onde, c'est une idée on ne peut plus
poétique que de faire naître l'Amour dans une coqxtille (1),
La déesse est velue d'un chiton talaire très-fin, presque
dii^phane , qui laisse le sein gauche à découvert; son man-
teau ne recouvre que la cuisse droite et Tavant-bras gauche,
appuyé sur la hanche. A sa droite se dresse un cippe, sur
[equel est assis le petit Éros, pleurant et levant les deux bras
pour reprendre ses ailes , que sa mère vient de lui enlever.
D'après une légende grecque, les dieux, mécontents des es-
(1) Vénus dans une coquille. Voir notre bas-relief n. 133. —
Amour dans une coquille. Camée, publié par Millin, Moaumeats
ïDédits, t. II, 138 (pi. 18).
APHRODITE ET ÉR03. 193
pièglerîes de l'Amour, résolurent de lui couper les pennes et
de les donner à la déesse de la Victoire. Ces ailes, Vénus les
tient de la main droite au-dessus de la tête de son fils, dont
elle détourne les yeux, comme pour faire semblant de ne
pas s'apercevoir qu'il pleure. Le carquois d'Éros, rempli
de flèches et à couvercle relevé, est suspendu au cippe.
[Parties modernes : La tête el le cou , le bras droit, trois doigts
de la main gauche, un pan «le la dr.iperie; Éros et le cippe.]
Groupe de marbre grec. Villa Borghèse, st. 4, 13.
Bracci, Memorie degli incisori, t. I, pi. additionnelle 20. — Vis-
conti, Monument! scelti Borghesiani, p. 127-132 (pi. 17, 1). —
G. B. Zannoni , Nuovo giornale de' letterali, Pisa 1823, t. IV, 18. —
Bouillon, t. IIL Statues, pi. 7, 11. — Clarac, Cat. n. 427; Musée,
pi. 341, 1293. — Mùller-Wieseler, Denkmaeler, t. II, pi. 24, 265.
Hauteur \,\h.
tS4. APHRODITE ET ÉROS.
L'attitude d'Aphrodite est celle de la Vénus de Milo ; son
manteau, qui ne recouvre que la partie inférieure du corps,
se replie (à gauche) sur un tronc d'arbre, sur lequel le res-
taurateur a placé un Éros ailé. L'enfant a la tête rejetée en
arrière; ses mouvements indiquent qu'd désire un objet
qu'Aphrodite est censée tenir de la main gauehe levée.
[La tête et les deux bras d'Aphrodite sont modernes, de même
que le bout de son sein gauche et la plus grande partie de son pied
gauche; l'Éros tout entier avec le pan du manteau sur lequel il esf
assis, et le bas du tronc d'arbre.]
Joli groupe en marbre de Parcs. Château de Richelieu.
Clarac, Cat. n. 872; Musée, pi. 341, 1362.
Hauteur 1,73.
f SS. APHRODITE, ÉROS ET UN MONSTRE
MARIN.
La déesse , entièrement nue , est tournée vers le côté
gauche, où le petit Éros, sans ailes, se tient debout sur uq
9
J94 APHRODITE.
dragon marin. De la main droite Aphrodite cherche a ra-
mener sa draperie vers elle ; son manteau, bordé de franges,
passe derrière sa figure et se replie sur le bras gauche levé.
De longues nattes de cheveux retombent sur les épaules de
la déesse. Éros porte de la main gauche abaissée un flam-
beau allumé, de l'autre il montre le ciel. On le voit souvent
à cheval sur des monstres marins (xTirea) que lui seul a le
pouvoir de dompter avec facilité.
[Parties modernes : Le bras droit d'Aphrodite avec un morceau
de la draperie ; sa main gauche avec le poignet. Le bras droit d'Éros,
sa main gauche et le bout du flambeau, la moitié de son pied
Jroit. Le museau du monstre.]
Groupe en marbre pentélique. Villa Borghèse, st. 6, 9.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 6, 8. — Clarac, Cat. n. 480; Musée,
pi. 344, 1353.
Hauteur 1,38.
156. APHRODITE ET ÉROS SUR UN DAUPHIN.
Aphrodite , entièrement nue , dans Tattitude de la Yénus
de Médicis, a la tête tournée vers le côté gauche. Ses che-
veux noués forment un krobylos et un chignon.
Éros ailé, la tête en bas, est à cheval sur un dauphin, et sa
jambe droite est engagée dans la queue sinueuse de l'animal.
On trouve souvent ce dernier motif reproduit en marbre ou
en bronze. Le dauphin est consacré à Vénus; dans la légende
ancienne, il sert souvent de messager d'amour.
[Il n'y a de moderne que les ailes de l'Amour; les deux bras,
l'orleil du pied gauche et quelques doigts du pied droit de Vénus.]
Beau groupe de travail romain, découvert à Poi'lo d'Anzo (l'as
cienne ville tVAntium). Musée Campana.
H. d'Escamps, Description des marbres antiques du Musée Cam-<
pana (Paris, 1856), p. 7, avec une photographie.
Hauteur 1,91.
IS':'. APHRODITE, ÉROS ET UN DAUPHIN.
La déesse est représentée dans l'attitude de la Vénus de
liù. 195
Médias. A . ^auche, on voit un dauphin, la tête en bas, et
sur lequel est placé le petit Éros ailé, qui lève les yeux vers
sa mère.
[Les deux têtes sont rapportées. Parties modernes : Le front,
l'œil gauche et la moitié de l'œil droit d'Aphrodite; l'extrémité
du nez, les lèvres, quelques mèches de la chevelure; l'avanl-bras
droit, la moitié de l'avanl-bras gauche et d'autres petits morceaux.
— Le nez de l'Éros, sou avant-bras droit, son bras gauche, la jambe
droite, le pied gauche et la plus grande partie des ailes. — La queue
du dauphin.]
Groupe en marbre de Paros, trouvé dans les ruines d'une villa
romaine. Villa Borghèse, st. 5, 9.
Bracci, Memorie degli incisori, t. I, pi. additionnelle n. 8. — Vis-
conti, 3Ionumenti sceiti Borghesiani, pi. 10, 3 ; p. 93-96. — Bouillon,
t. III, Statues, pi. 5, 3. — Clarac, Cat. n. 174 ; Musée, pi. 341, 1398.
Hauteur 1,80.
158. 1S9. APHRODITE DANS UN BASSIN.
Les restaurateurs italiens, qui ont l'esprit très-inventif,
ont placé cette statue d'Aphrodite, de travail grec, dans une
vasque romaine qu'ils ont remplie de plâtre pour simuler
l'eau. La déesse est nue jusqu'à la ceinture; de la main
gauche elle relient sa draperie ; son bras droit était égale-
ment abaissé, car on en aperçoit le tenon à la hanche. La
chevelure d'Aphrodite est rassemblée en un krobylos.
(159). La vasque est décorée de six masques bachiques :
1 et 2) les masques adossés d'un A Itis, coiffé du bonnet
asiatique, et d'un acteur comique. Le culte de Cybéle se
trouve quelquefois réuni à celui de Bacchus.
3) Masque de Bacchante, couronnée d'une bandelette, de
grappes de raisin et de pampres.
4 et 5) Masque de Pan adossé contre un masque tragique,
couronné de lierre et de corymbes.
6) Masque de Bacchante, couronnée de raisins et de pam-
pres.
iLa tête d'Aphrodite est rapportée, le cou moderne; l'extrémité
!96 APHRODITE.
du nez, le bras droit, les doigts de la main gauche, les pieds et la
moitié des jambes manquent.]
Jolie statue de marbre grec. I a vasque est en marbre de Luni.
— Musée Campana.
Hauteur de la statue 1,10.
Hauteur du bassin 0,45.
160. APHRODITE, fragment de statuette.
Aphrodite nue , parée d'un collier. Sa jambe gauche est
un peu retirée en arriére, le bras droit devait être replié
sur la tête , pour passer dans les cheveux une large ban-
delette dont on aperçoit les deux bouts sur les épaules.
Deux tenons, visibles sur le flanc, indiquent que le bras
gauche était abaissé.
[Les jambes jusqu'au-dessus des genoux, les bras et la tête man-
quent. Cette dernière a été travaillée à part.]
Charmante sculpture grecque en marbre de Paros.
Hauteur 0,73.
161. APHRODITE, torse.
Elle est nue jusqu'à la ceinture, de la main gauche elle
retient sa draperie. Le bras gauche est entouré d'une ar-
mille.
[La tète, le bras droit, les jambes et la moitié des cuisses man-
quent].
Statuette en marbre de Paros, rapportée d'Egypte. Collection
Rousset-Bey. Entrée au Louvre en 1868.
Hauteur 0,15.
16». APHRODITE, petit torse.
Elle est nue jusqu'à la ceinture; de la main droite abaissée
elle a dû retenir sa draperie.
[La tète, les bras et les jambes manquent.]
Fragment de statuette en marbre de Paros. Trouvé à Athènes
par Fauvel, et donné par M. Fr. Villot, secrétaire général des Musées
impériaux.
Hauteur 0,14.
APHRODITE. 197
163 APHRODITE, tête colossale.
Superbe sculpture grecque de l'école de Phidias.
[Lésions à plusieurs endroits ; pièces dans la lèvre inférieure et
dans la joue gauche.]
Marbre de Paros.
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 3, 7. — Clame, Cat. n. 243 ; Musée,
pL 1096, 2793 c. — Overbeck , Geschichte der griechischen Plaslik,
t. I, 348 (note 34; d'après lui, il ne serait pas improbable que cette
tète vînt de l'un des frontons du Parlhénon). — Stark, Niobe, p. 23i
(il la compare à la lille aînée de INiobé).
Hauteur 0,52.
164. BUSTE D'APHRODITE, dite VÉNUS
DE GNIDE.
Cette magnifique tête grecque, plus grande que nature, est
légèrement tournée vers la gauche. Quoiqu'elle soit, sans
contestation, une œuvre de l'école de Praxitèle, il m'est im-
possible d"y reconnaître, avec Visconti, une répétition de la
célèbre Vénus de Cnide (1). Elle porte une bandelette dans
les cheveux. La bouche est remarquablement petite.
[Le nez et le buste drapé sont modernes.]
RIarbre grec. Villa Boigliè^e.
Bouillon, t. I, 68. — Clarac, Cat. n. 59; Musée, pi. 1105, 279i a.
■»- Miiller-Wieseler, Denkmœler, t. I, pi. 35, 146 rf.
Hauteur 0,74.
165. APHRODITE-REINE, dite EUSTÉPHANOS.
Le diadème, orné de perles , dont celte gracieuse tête est
''1) D'après la description de Lucien , la Vénus de Cnide avait la
gure souriante : aecripÔTt yÉXwtt [xr/pôv Û7ioi/.£toiwc7a. — Où-/, âv
einoi Ttç (b; yioùç ô y£>.w;. K. 0. Millier, Manuel d'archéologie,
§ 127, 4.
198 APHRODITE.
couronnée, rappelle répithéte euc-Éçavoç (à In bcue couronne),
que le poète de l'Odyssée donne à Vénus. Mais, le diadème
étant le symbole du pouvoir royal, j'aime mieux l'appeler
Aphrodite-Reine (1).
[Tête seule antique; le nez, les lèvres et une grande partie du
diadème sont reslaurés.]
Marbre de Paros. Villa Borglièse, st. 5, 17.
Bouillon, t. I, pi. 69, 3. — Clarac, Cat. n. 221; Musée, pi. 1105,
2794 c. — Mûller-Wieseler, Denkmœler, t. II, pi. 24, 256 a.
Hauteur 0,45.
fi6e. APHRODITE.
La figure ovale", les paupières inférieures un peu relevées
et rappelant le oypôv op-ij-a des écrivains anciens ; la chevelure
ondulée, retenue par un ruban et réunie dans un krobylos
sur le haut de la tête : tout cela convient au type de Vénus.
La tête est légèrement tournée à gauche.
[L'extrémité du nez, un morceau de la lèvre supérieure, le cou,
le buste et la draperie sont modernes. Les oreilles ont souffert.]
Buste drapé. — Marbre grec.
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 2. — Clarac, Cat. n. 416; 3Iusée,
pi. 1105.2794 6.
Hauteur 0,44.
le^. APHRODITE.
Charmante tête tournée à gauche, les lèvres entr'ouvertes.
Les cheveux, retenus par une bandelette, sont ramassés en
nœud (xpcoêûXo;) sur le sommet de la tête. Répétition antique
de la Vénus du Capitole.
[La léte et le cou sont seuls antiques, sauf la moitié de l'oreilie
droite et l'extrémité des tresses du chignon. Lésions au nez et au
sourcil gauche.]
(1) Empédocle, dans^</ie«ee, Xn, p. 510 (BaaQeta). — 'A(ppooîiv|
Ba(7i).i; à Tarente [Hésychius, s. v.). — Ve7ius Regina.
APHRODITE. 199
Sculpture grecque en marbre de Paros. Villa Borghôso.
Bouillon, 1. 1, 69. — Clame, Cat. n. 210 ; Musée, pi. 1105, 2794 d.
Hauteur 0,42.
i68. VÉNUS.
Charmante petite tête de Vénus , les clieveux réunis dans
jin nœud (xpoiêuXoç) qui est fixé au-dessus du fiont,
[Le buste est moderne; le nez a un peu souffert.
Marbre grecchelto.
Clarac, Cat. n. 243.
Hauteur 0,36.
169. VÉNUS. BUSTE.
Imitation antique du type de la Vénus deMilo.
[L'extrémité du nez, le diadème, tout le haut de la tête et la
buste sont modernes.]
Trouvé à Gables. Marbre de Luni. Villa l?orgbèse.
Visconti, Monumenti Gabini, pi. 10, 21 (p. 61). — Clarac, Musée,
pi. 1115, 3521 b.
Hauteur 0,49.
IVO.- VÉNUS. BUSTE.
Elle ressemble à la Vénus du Capitole. La chevelure,
nouée sur le sommet de la tête , forme un xpwêuXoç. La
draperie est en albâtre oriental de deux couleurs.
[L'extrémité du nez, le 'ou et le buste sont modernes. Petites
lésions h la chevelure.]
Très-jolie sculpture en marbre grec.
C/arac, Musée, pi. 1105, 2794 e (où ce buste porte, par erreur, le
D. 341 6 du Catalogue).
Hauteur 0,75.
APHRODITE.
lît. TEMPLE DE VÉNUS A GABIES.
V'eneri Verae, felici, Gabinae.
A[ulijs) Pkitius Epaphrodilus, accens(us) velat(us), ne-
goliator sericarius , templum cum | signo aereo effigie
Veneris, item signis aereis n. IllI dispositis in zolhecis, et|
ii balbls aereis, et aram aeream , et omiii cultu a solo sua
pecunia fecit ; cuius ob 1 dedicationem divisit decurio-
nibus sing(ulis) X V. 't^rn VI vir(is) Aug(ustalibus
sJDgiulis! X 1II> if^ni taber|narls intra murum nego-
tiantibus [^ I], et HS X. M. N. rei publjcae) Gabino-
r(uni) intulit, ita ut ex | usuris eiusdem suinmae quod
annis (sic) llll K(alendâs) Octobr(es), die natalis Plutiae
9 Verae, | filiae suae, decur(iones) etVI vir(i) Aug{uslalesl
publiée in triclinis suis epulentur. Quod si | facere
neglexserint , tune ad municipium Tusculanor(um)
US X. M. N. pertineant, 1 quae confeslim exigantur,
Loc(o) dato decreto decur[ionum). |
Puis en caractères plus petits : ,
Deditîaia idibus Mais [sic], L. Venulei© Aproniano II,
L. Sergio Paullo II, cos.
Vénus de Gabies porte, dans cette curieuse inscriptiou,
les épiihètes de Veni el de felix. La première s'explique
facilement par le nom de la fille du consécrateur, Plutia
Vera (ligne 7), et je pourrais citer une longue liste de divi-
nités ayant, comme titre distinctif, un nom romain emprunté
à une famille ou à un simple personnage. Venm felix
(Y£V£T£tfa) est la déesse de la génération, Tadjectif devant
être pris dans le sens de fécond (I).
Un marchand de soieries, A. Plutius Epaphrodilus (2), do-
(1) Comme arior felix. — Preller, Mythologie romaine, p. 394.
La foime \aiaque est ferice, ce qui nous permet de rapprocher le
mot felix du mot forlima.
{2] Il e.\i>te deux .mires inscri|.tioa^ relative' à ce perfOiiii.irj'i.
Visconti. Monumenti Gabiui, p. 136. 138, éJ. Lnbus.
TEMPLE DE VÉNUS A GABIES. 201
micilié à Gabies, avait fait encastrer notre dalle de marbre
dans la façade d'un temple qu'il venait d'élever à Vénus.
La corporation des accenai velcili , dont ce négociant faisait
partie , s'occupait de la construction des routes mili-
taires (1).
Quant au temple, l'inscription nous dit expressément
que c'est aux frais de riutius qu'il a été bâti et pourvu
de tous les objets nécessaires au culte. En fait d'ornemen-
tation , on mentionne une porte à deux battants en cuivre,
un autel en bronze, une statue de Vénus et quatre autres
statues du même mêlai, placées dans des niches (2). Bien
que le style et l'orthographe (3) de cette phrase prêtent à la
critique, les détails en sont assez clairs.
Pour célébrer la dédicace du sanctuaire et à l'effet de
perpétuer la mémoire de celte solennité, le consécrateur
fait une distribution d'argent. Chaque décurion (sénateur
municipal) reçoit cinq deniers; trois deniers reviennent à
chacun des six présidents (seviri] du collège des Augustales,
confrérie qui s'était vouée au culte d'Auguste; les bouti-
quiers de la ville touchent un denier par tête. En outre,
une somme de dix mille sesterces est déposée dans
la caisse municipale , sous la condition que les intérêts du
legs serviront à couvrir les frais d'un banquet public com-
mémoratif. Tous les ans, le 28 septembre, anniversaire de
la naissance de Plutia Vera (4), les décurions et les séviis
devront se réunir, chaque corporation dans son hôtel à
elle, pour prendre part à un repas qui sera servi dans le
triclinium (salle à manger). Dans le cas où ils ne se con-
formeraient pas à la volonté du testateur, les dix mille ses-
terces appartiendraient au municipe de Tusculum, qui en
exigerait le payement immédiat.
(1) Marquardt, Manuel des antiquités romaines, t. III, 2, 243.
(2) Tel parait être le sens du mot zotheca.
(3) Balbis pour valvis, aram aeream pour ara aerea.
(i) Un buste de jeune fille, trouvé à côté de rinscription, pourrait
êîie le portrait de Plulia Vera. Visconli, Monumenli Gabiui, pi. 13,
33 (p. 69). Bouillon, t. 11, 92.
9.
202 ADONIS.
Le terrain sur lequel s'élevait la chapelle avait été mis
à la disposition de Plutius par un décret du sénat de Ga-
bles.
L'inscription date du 15 mai de l'année 168 de notre ère.
Marbre de Luni. Trouvé à Gubies, en 1792. Villa Borphèse. —
Le texte est encadré de moulures.
Antologia Romana, 1792, mars, n. 41. — Visconti, Monumenti
Gabini, pi. 18 (p. 121-136). — Clarac, Gat. n. 78; Musée, t. II,
p. 981, et Inscriptions pi. 4 (n. 608). — Orelli, n. 1368 (voir t. H',
p. 138).
Hauteur 0,75. — Largeur 4,625.
IVS. MORT D'ADONIS.
Jusqu'ici ce bas-relief a été faussement interprété, parce
que les antiquaires qui s'en sont occupés ont interverti
la suite des scènes. De là de nombreuses erreurs et une
confusion telle que le côté gauche du marbre est resté tout
à fait énigmalique. D'ordinaire, quand il s'agit d'un sujet
de sarcophage, divisé en plusieurs actes, il faut commencer
par la gauche ; mois notre marbre fait exception à cette
règle, et, pour en comprendre l'enchaînement, on est obligé
de commencer par la droite.
I) Départ d'Adonis. Un autel carré, orné de guirlandes,
indique que nous sommes dans la demeure d'Aphrodite.
La déesse, coiffée d'un diadème, vêtue d'un chiton la-
laire à manches courtes et d'un manteau qui recouvre ses
genoux, est assise sur un trône. Ses pieds, chaussés de san-
dales, s'appuient sur un tabouret. Un Amour ailé lui pré-
sente son miroir. Dans le fond est suspendu un rideau [pe~
ripetasma) , comme il arrive toutes les fois qu'il s'agit de
représenter l'intér ieur d'une maison.
Le personnage placé au second plan n'est pas une fem-
me (1); c'est un jeune homme en costume de chasse : un
chiton court, une chlamyde agrafée sur l'épaule droite, une
(1) Tous les dessinateurs du bas-relief ont commis celte erreur.
MORT d'adonis. 205
paire de sandales et le javelot (upo^oltov) qu'il tient à la
main gauche (i) le caractérisent suffisamment. Nul doute,
ce jeune chasseur est Adonis lui-même. La main droite
posée sur l'autel, il écoute un de ses camarades qui est venu
l'inviter à poursuivre le sanglier, dont les dévastations dé-
solent le pays. Aphrodite pressent le malheur qui va arriver,
car elle étend la main pour retenir son amant auprès d'elle.
L'éphèbe, qui fait le récit des ravages causés par le san-
glier, a le bras droit levé, geste habituel des orateurs. Il est
vêtu comme Adonis ; de la main gauche il porte une lance
(brisée) ; les courroies de ses sandales entourent toute la
moitié inférieure de sa jambe.
II) Le milieu de la composition représente Vaccident de
chasse. Harcelé par un chien , le terrible sanglier d'Ares se
retire dans sa caverne, dont l'entrée est en partie masquée par
des arbustes. Il vient de porter le coup mortel à Adonis,
qui est renversé par terre , tenant sa lance dans la main
drqite et se servant de son manteau étendu sur le bras
gauche comme d'un bouclier (2). Trois chasseurs, groupés
derrière l'antre, accourent pour repousser la bête fauve;
le premier lui donne, d'en haut, un coup d'épieu ; le second,
armé de deux javelots, lui lance une pierre; le troisième,
barbu et chaussé de riches sandales, en fait autant.
III) Mort d'Adonis. Ramené au palais d'Aphrodite, Adonis
a pris place sur une kliné, à côté de son amante. Il est
blessé à la cuisse gauche. Un Éros ailé s'empresse d'étan-
cher le sang ; une des caméristes de la déesse apporte un
coffret (Ttuçtç larptxr;) , dans lequel Adonis prend des médi-
caments pour arrêter l'hémorrhagie (3). Le moribond est
presque entièrement nu ; sa chlamyde , en écharpe , se re-
(1) Une partie du javelot se voit encore dans sa main ; deux tenons
indiquent la direction de l'arme.
(2) Une coupe à peintures rouges, de la fabrique de Capoue, re-
présente le môme motif. Frcehner, Catalogue d'une Collection d'an-
tiquités (t'aris, 1868), n. 77.
(3) Sur une fresque de Pompéi, c'est Éros qui apporte la boite.
O. Jahn, Beitrctge, p. 43
20i ADONIS.
plie sur la cuisse droite et sur le bras gauche, qu'il avance
vers la cassette. Son chien de chasse est à ses pieds. Afihro-
diie est assise à l'e.xtrémité du Las relief; chaussée de sou-
liers [calcei] et vêtue d'un chiton qui glisse le long de sou
épaule droite, ei d'un manteau qui recouvre ses genoux,
elle enlace, pleine de sollicitude, ses deux bras autour
d'Adonis. Au second plan, on voit la vieille nourrice du
chasspur, qui, la tète couverte d'un foulard, accourt en
toute hâte. Plus loin, le jeune homme qui avait invité Adonis
à la fatale expédition se lient debout, essuyant ses larmes
avec le pan de son manteau. Il porte une lance dans la
main gauche. Un autre jeune chasseur paraît plus calme.
La chasse d'Adonis est représentée sur de nombreux sar-
cophages jl), sa mort sur un bas-relief en terre cuite
du Musée Chiaramonti (2) et sur plusieurs fresques de
Pompéi (3). Ce sujet devait surtout convenir aux sarco-
phages destinés à de jeunes époux.
[Parties restaurées : Le genou du jeune liomme qui vient ap-
porter la nouvelle de l'iriuplion du sanglier. — Le hras droit
d'Adonis tombé. La figure du cliasseur qui porte deux lances. Un
morceau du bras droit du chasseur placé derrière Adonis. — Les
trois quarts du bras gauche de l'Amour. La tète et le cou du chien
assis.]
Bas-relief romain, autrefois devant d'un sarcophage.
Bouillon, t. III, Bas reliefs, pi. 19.— Clarac, Cat., n. 424;
Musée, pi. 116, 85 (gravure très-ir.exacte' ; texte, vol. Il, p. 360-367.
— Welcker, Annali romani, t. V, 155-157. — 0. Jahn, Archaeolo-
gisclie Beitrœge, p. 45. — Miiller-Wieseler, Denlimaeler, t. II,
pi. 27, 292.
Hauteur 0,00. — Largeur 2,25.
(1) Annali romani, t. V, 155-157. XXXIV, 161. XXXV], 68 (mon
interprétation est indépend mte de celle de Hirzcl; elle date de 1862).
Benndorf et Sc/iœne, Musée du Latran, n. 50. 387. 446 (pi. 22).
(2) Planche suppl. A, III, n. 9.
{VjJuhn, Beitraege, p. 47-51. Raoul-Rochetle, Peintures de Pom-
péi, p 109-134.
CHASSEUR PLEUnANT ADONIS. 205
Ita. CHASSEUR PLEURANT ADONIS.
Fragment de haut-relief représentant un jeune suivant
d'Adonis qui, vêtu d'une chlamyde et d'un ciiiton court,
essuie ses larmes avec un pan de sa draperie. 11 est armé
d'un glaive ; de la main gauche abaissée il lient deux lances
liées ensemble.
Celte jolie figure n'est que la reproduction du personnage
que nous avons rencontré sur le bas-relief précédent , où il
invitait Adonis à prendre part à la chasse. Le même motif
se retrouve sur les sarcophages représentant le convoi de
Méléagre.
La plinthe est adhérente à la figure.
[Le front, l'index de la main gauclie et le haut des deux lances
sont brisés.]
Marbre de Paros. Villa Borglièse.
Bouillon, t. III, Supplément, pi. 2, 29. — Claruc, Cat., d. 785;
Musée, pi. 198, 86.
Hauteur 0,70
1^4 ATTRIBUTS DE VÉNUS.
Bas-relief sépulcral, entouré d'une bordure d'acanthe, on
y voit un autf4 carré , dont les angles sont surmontés de
cornes, et au-dessus une colombe perchée sur un arbre.
ÎSur la face principale de l'autel on a sculpté une patère dont
le manche imite la forme d'un diadème échancré.
Les vases de ce genre sont ordinairement en argent.
[Le bec de l'oiseau et un petit morceau de la monture du miroir
sont brisés.]
ftlarbre blanc du me siècle. Sculf'tnre romaine. Collection Durand
f^'arac, Cat. n. 798; Musée, pi. 254, 614.
Hauteur 0,34i. — Largeur 0.27.
HERMES (MERCURE).
I-ÎS HERMÈS ENFANT.
Le jeune Hermès porte une chemise [exomide] très-
courte et garnie de petites manches, dont l'une, en glissant,
laisse toute Tépaule à découvert. De la main gauche, l'en-
fant relève un pan de son vêlement. Le restaurateur lui a
mis une fleur dans chaque main.
Le même motif se retrouve au Musée du Vatican et ailleurs ;
c'est Hermès enfant qui a quitté son berceau pour enlever
le troupeau de son frère Apollon. Le sourire sur les lèvres,
il fait un geste qui recommande le silence. i^Clarac, Musée,
pi. 655, 1505. 1S07. — Gerhard, Description de Rome, 11,2,
252. — Visconti, Pio-Clemenlino, I, 5).
[La tête (qui devrait être ailée\ la main droite, sauf le pouce ; la
main et le poignet gauches, les deux jambes, quelques morceaux de
la draperie, le tronc d'arbre et la base sont modernes.]
Petite statue en marbre de Paros. Yilla Borghèse, portique n. 7.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 5, 2. — Clamc^ Cat., n. 284;
Musée, pi. 317, 1506.
Uauleur 0,86,
MERCURE.
i'7G. ENFANT, DIT MERCURE JEUNE ou
TÉLESPHORE.
Cet enfant qui, les bras cachés sous un manteau court,
garni d'un capuchon, tourne la tête vers la droite, en sou-
riant avec malice , n'est probablement autre que le jeune
Mercure qui vient de voler les bœufs de son frère Apollon.
11 est vrai que les attributs caractéristiques de Mercure, tels
que la bourse ou les ailes, font défaut,
[Tête rapportée. Le nez a souffert. La jambe gauche, la moitié de
la jambe droite elles deux pieds sont modernes.]
Statueite en marbre grec. Villa Borghèse, st. 6^2.
Hirt, Bilderbuch, pi. 11, 6. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 12. —
Clarac, Cat., n. 510; Musée, pi. 334, 1165. — Muller-Wieseler,
Denkmœler, t. II, pi. 61, 787. — Voir E. Braun, Antike Marmor-
werke, décade II, 1.
Hauteur 0,82.
«•ÎV. MERCURE RICHELIEU.
La tête ailée (1), le manteau jeté sur l'épaule et le bras
gauche, le dieu tient de la main droite abaissée une bourse,
de l'autre son caducée. Cet attribut, dans l'origine une simple
baguette magique, est garni de deux serpents.
Les parties antiques de la statue ne sont pas sans mérite.
[Tête rapportée, mais appartenant à la statue. Sotit modernes:
Les ailes, le bras droit à partir du milieu du biceps, quelques
phalanges de la main gauche, le manche du caducée, les têtes des
serpents, l'extrémité de trois doigts du pied gauche.
Un tenon de fer, pratiqué dans la jambe droite, indique qu'il
tenait réellement une bourse, mais plus grande que celle que le
restaurateur y a mise.]
Statue de marbre pentélique. Château de Richelieu. Musée des
Petits-Augustins.
(1) Deux trous de scellement indiquaient la place ûts ailes.
208 HERMÈS.
A. Lenoir, Mtisée français (catalogue de Î803\ p. 43. — Pelil-
Radel, t. I, 53 (gravure avant la restauration). — Bouillon, t. I,
pi. 26 (gr. av. la rest.). — Robillurt-Laurent , Musée français, t. IV,
28 (gr. av. la rest.) — Filhol, t. V,294 (gr. av. la rest.). —Millin,
Galerie mythologique (éd. de 1850), pi. 106, 417. — Clarac, Cat.
n.297;Mui,ée, pi. 316,1542.
Haulcu 1,90.
f "58. MERCURE A LA BOURSE.
Le dieu du commerce et des marchands (Iv-TioXaToç, nun~
dinator, negotmtorj est représente nu, le manteau, attaché
par une agrafe sur l'épaule , ne recouvrant que le dos et le
haut de la poitrine. De la moin droite abaissée il tient une
bourse ornée de trois houppes. Une partie de cet attribut est
antique; mais le chapeau ailé dont Mercure est coiffé et le
caducée qu'il porte à la main gauche sont modernes.
[Restaurations : La tète, l'avnnt-bras droit et la main avec le
haut de la bourse; la main gauche et le caducée, le pied gauche et
les doigts du pied droit; quelques parties de la draperie e«t un mor-
ceau du tronc d'arbre.]
Statue en marbre de Paros. Villa Borghèse (1), st. 1, 2.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 4, 1. — Clarac, Cat., n. 263 ; Musée,
pi. 317, 1541.
Hauteur 2,00.
t^O. MERCURE AU REPOS.
La tête inclinée, Mercure a le bras droit appuyé sur la
hanche, de la main gauche il tenait sans doute son caducée.
Le dieu est entièrement nu, sa chlamyde, en écharpe, ne
recouvrant que Tépaule et le bras gauche. Derrière lui on
voit un tronc d'arbre.
(1) « Nous ne connaissons qu'une seule grande statue de Mercure
« dont la bourse soit antique. Elle e-t sans tète et se trouve dans la
« cave tie la Villa Boighése. » Winckelmann, sur l'Allégorie, p. 36
(éd. Dressel).
MERCURE. 209
[Cette statue n'a d'antiiiue que le torse. La m.iin gauche est
brisée.]
Marbre grec. Musée Campana.
H. d'Escamps, Description des marbres antiques du Musée Cam-
pana (PariSj 1856^, p. 5, avec une photogriipliie.
Hauteur 2,10.
180 MERCURE.
Coiffé d'un pétase ailé, le dieu, entièrement nu, appuie le
bras gauche sur un tronc d'arbre. Dans la main droite
abaissée, il porte une bourse, de l'autre il a dti tenir son ca-
ducée.
[Parties modernes : La tête, les bras et la jambe droite a\fa
moitié de la cuisse. J
Statue en marbre grec. Sculpture romaine. Musée Campana.
Hauteur 1,50.
181. MERCURE.
Le dieu, dépourvu de tout vêlement, porte des ailes d'hi-
rondelle à la tête et aux talons. Dd la main droite il tient
une bourse, de l'autre son caducée.
Un tronc de palmier sert d'apptii à la statue.
[Tète antique rapportée. Parties modernes : VaW'à gauche, un
morceau de l'aile droite, le nez, le cou, les deux avant-bras avec les
mains et les attributs, les jambes , les genoux et la moitié de la
cuisse droite, enfin le tronc d'arbre.]
Petite statue romaine, trouvée à Tusculum. Marbre blanc. Musée
Campana.
H. d'Escamps, Description des marbres antiques du Musée Cam-
pana (Paris, 1856), p. 6, avec une photographie.
Hauteur 1,26.
18S. MERCURE
Coiffé d'un pétose ailé (moderne), une chlnmyde sur les
210 HERMÈS.
épaules, le dieu tenait probablement son caducée et une
bourse.
[Parties modernes : La tètc^ la cuisse gauche, les jambes et les
pieds. — Les bras et la draperie, qui était repliée sur le bras gauche,
manquent.]
Statue ro.maiue. Marbre blanc.
Hauteur 2,10.
183. EPHÈBE GREC, dit JÂSON , DANS
LATTITUDE DHERMÈS.
Cette siiperhe statue, connue sous différentes dénomina-
tions [Clncinnatus, Jason, Hermès], représente simplement
im éphèbe grec attachant ses sandales. Le jeune homme est
presque nu , sa chlamyde , en écharpe , étant repliée sur la
cuisse droite; le pied droit posé sur un petit rocher, il est
occupé à lier les courroies de sa chaussure : à ce moment,
un bruit ou un incident quelconque éveille son attention.
De celte façon s'explique le mouvement de sa tête, tournée
vers le côté gauche.
Le corps de l'éphèbe est le type de la beauté grecque :
les cheveux courts et crépus, les oreilles et la bouche très-
petites; la figure ovale, le menton pointu, le volume de la
tête un peu moins fort que ne semble le permettre la jus-
tesse anatomiqiie des proportions (1), le cou élancé, le corps
sec et maigre , mais plein de vigueur. Les muscles sont
rendus avec un art achevé; la pose, à la fois simple et gra-
cieuse , rappelle les meilleures productions de l'art hellé-
nique, remontant à l'époque d'Alexandre le Grand. On ne
saurait nier que le style, surtout dans la manière dont sont
traitées les chairs, se rapproche beaucoup de celui de la
statue connue sous le nom de « Gladiateur Borghèse ».
Dans l'hippodrome de Constantinople, détruit par Tin-
(1) D'après le kanon de Lysippe : « Statuariae art! plurimum tra-
ie ditur contulisse capilUim exprimendo, capita minora faciendo
tt qunm aniiqiii, corpora graciliora siccioraque, per quae proce-
« ritas sisiiorum maior videretur. » {Pline, 34, 65).
ÉPHÈBE GREC, DIT JASON. 211
cendie de 532, on voyait autrefois une figure d'Hermès qui
offrait quelque analogie avec la nôtre. En voici la descrip-
tion telle que nous la lisons dans VEcphrasis de CImstodore
(v. 297-302) :
•i^v 0£ y.cà 'Ep.aetaç xçivcô^pcuTziç • îdxàpievoç Bi
Sg^tTepî) TTxepoevTo; àvEtpus oigixol tceoiXod,
et; ôSov àt^ai 'XtkvriiJ.iwç ' el/e yo'p ^^''l
Se^tov oxXâî^ovta 6oov moa, tw sitt Xatrjv
XEtpa Taôslç àv£7:£jj.7r£V Iç aiOs'pa xuxXov OT:o)T:y)ç
oia TE TTaxpoç àvaxto; eTrtTpcoTrwvxoç àxouojv.
En effet, sur les vases peints et sur un grand nombre de
bas-reliefs, Hermès affecte à peu près la même pose. De plus,
on connaît trois imitations antiques de la statue du Louvre;
deux d'entre elles ont été trouvées dans les ruines de la villa
d'Adrien, à Tivoli, et se voient aujourd'hui, l'une à She!-
burn-House, dans la collection du marquis de Lans-
downe (1), l'autre à Munich (2), la troisième au Musée du
Vatican (3). Une monnaie Cretoise en argent (4), de la ville
de Sybritia, dont j'ai fait reproduire la gravure, montre
Hermès attachant ses talonniôres, le pied posé sur un tertre;
devant lui le caducée.
Mais il ne faut pas perdre de vue que le type des ëphèbes
grecs ressemble à s'y méprendre à celui d'Hermès. Or, les
gymnases ayant été placés sous la protection spéciale de
(1) Clarac, Musée, pi. 814, 2018 a.
(2) Catalogne de la glyptotlièque, n. 151. Clarac, pi. 814,2048.
(3} Musée Pio-Clémentin, 111, 48. Clarac, pi. 814, 2047.
(4^ Au Musée biitannique. Muséum of classicul antiguities, t. Il
(Londres, 1853}, p. 292.
212 HERMES.
cette aivinité, il n'est pas étonnant de voir un jeune homme
dans l'aliiiude babiliielle du dieu des éphèbes. Les explica-
tions naturelles sont toujours les meilleures. Quant à Tac-
lion même, il serait hasardeux de la préciser; il est plus
sage de laisser dans le doute si le jeune Grec se prépare à
l'exercice de la course ou si, après avoir couru sans chaus-
sure (àvuirdSY]Toç), il se dispose à quitter l'arène. Cependant
cette dernière alternative semble la plus probable.
[Tête antique rapportée vers le bas du col. Restaurations : L'ex-
trémité du nez, la lèvre inférieure, le menton et l'occiput; le
bras et l'épaule gauches, la moitié de l'avant-bras droit et la maiu
droite entière, la jambe droite jusqu'au-dessus des malléoles, une
partie de la draperie, le pouce et le premier doigt du pied droit, un
morceau de la courroie. La jambe gauche fracturée est restaurée
par cinq pièces modernes. L'orteil du pied gauche a soutfert. De
plus, les deux oreilles sont frustes; deux pièces modernes se voient
sur l'estomac et deux autres au bras droit, l'une en haut, l'autre au
défaut du coude. Au dos, on remarque une rupture qui, s'étendant
le long de la cuisse gauche, est remplie par des pièces modernes;
cette fente continue au-dessous de la rotule et tourne en dedans de
la cuisse, en remontant vers le milieu de l'aine.
Le soc de charrue (de Cincinnatus) est une addition du xvi» siècle;
le bout de la chaussure placée sur la base a été restauré (le talon n'est
pas à jour, parce qu'il adhère au tronc d'arbre).
La plinthe antique a été scellée dans une plinthe moderne..
Marbre penlélique. La tête en grecchetto.
Rome; palais Savelli (théâtre de Marcellus), ensuite Villa Mont-
ait© (Negroni), Louis XIV acheta cette statue en même temps que
celle de l'Orateur romain, dit Geimanicus. Château de Versailles.
Cavallieri, Raccolta, pi. 91 (apud illustr. Car. Montaltum). —
Thomassin, Recueil des figures, groupes, etc., de Versailles (gravé
en 1689), Amsterdam, 1695, pi. 10. — Dom. de Rossi et Maffei
Raccolta di statue antiche (Roma, 1704), pi. 70. — Piganiol de la
Force, Description des châteaux de Versailles et de Marly (Paris,
1717), t. 1, 94. — Monicart, Versaliarum consecrata memoria,
(Paris, 1720), t. \, 139 (avec pi.). — Winckelmann , Histoire de
l'art; œuvres complètes (StuUgart, 1847), t. I, 11. 455. 456 (c'est
lui qui Ta appelé Jason). — Pelit-Radel, Musée Napoléon, t. H, 51.
— Millin, Galerie mythologique (Paris, 1850), pi. 167, 638. —
Robillart- Laurent , Musée français, t. IV, 55 {Viscontï, Opère
ORATEUR ROMAIN, DIT fiERMANICUS. 2I,T
Tarie, t. IV, 131-136, pi. 20). — Filhol,i. V, 324. — Bouillon,
t. II, pi. 6. — Thiersch, Epochen der bildenrlen Kunst, p. 272. 273
(note). — Clarac, Cat. n. 710; Musée, pi. 309, 2(t46. — Gœtfling,
Musée de Jéna (1848), p. 10. — H. Lambeck , de Mercurii statua,,
vulgo Jasonis habita (Thoruni, 1860, in-4).
Hduleur 1,5i.
18<l. ORATEUR ROMAIN, dit GERMANICUS,
DANS L'ATTITUDE DE MERCURE.
Le nom de ce personnage romain, représenté dans l'attitude
et le costume de Mercure, dieu de l'éloquence {Hermès logios),
est encore inconnu. Nous aurons à le chercher parmi les
hommes d'État de la République, peut-être parmi les am-
bassadeurs envoyés en Grèce par le Sénat. La chlamyde ,
qui glisse le long de son épaule gauche, était retenue par
le caducée (en bronze), qu'il a dû porter et dont l'existence
est mise hors de doute par la disposition des plis de la dra-
perie. La figure pensive, le bras droit élevé à la hauteur
de la tête et le geste de la main (1) caractérisent l'orateur
qui parie devant une assemblée.
Sur la carapace de la tortue, emblème de Mercure, qui esi
placée aux pieds de la statue, on lit, gravé en caractères du
dernier siècle avant l'ère chrétienne, le nom de l'artiste : Cleo-
mène, fils de CUomène, Athénien (KXeo{j.£V/iç KX£oij.£vouç 'AOt)-
vato; £T:otv]G£v).
(1) Le pouce et l'index sont rajiprocliés, mais ce que le comte de
Clarac a pris pour le flan d'une monnaie, n'esl qu'un tenon.
Sur le vase d'Archémoros {Gerhard, Gesammelte Abhandiungen,
pi. 1), le devin Amphiaraos a trois doigts levés. De même, nous
lisons dans Apulée {Métamorphoses, II, p. 142) : « porrigit dexteram
el ad instar oratorum conformât arliculum, duobusque infimis con-
clusis digitis ceteros eminus porrigit. » — Voyez les fdces latérales de
notre sarcophage, représentant les Muses {Clarac, Musée, pi. 205\
Pline (XXXIV, 27) mentionne la statue d'un « Concionans manu
data, cuius persona in incerlo est », attribuée à Céphisodote l'aîné.
214
HERMES.
Son père était peut-être celui auquel on doit la Vénus de
Médicis, et qui s'appelait Cléomène, fils d'Apolloaore.
Quant à l'exécution, notre statue est une des plus parfaites
que l'art grec ait produites. Les détails anatomiques, d'une
admirable justesse, prouvent que le sculpteur s'est livré à
une étude scrupuleuse du corps humain, sans que celte étude
ait, en quoi que ce soit, enti'avé la liberté de son ciseau.
On voit au palais Colonna et dans la villa Ludovisi , u
Rome, des statues d'Hermès logios qui sont des imitations
du même motif (Braun, Ruioen und Museen, p. 579; Mùller-
Wieseler, Denkmœler, t. II, pi. 29, 318).
[Il n'y a de moderne que le pouce et l'index de la main gauche.
Lésions à la draperie. Le sommet de la tèle, anciennement détaché,
a été remastiqué.]
Statue en marbre de Paros. Jardins de Sixte-Quint, sur le Mont-
Esquilin; ensuite villa Montalto (Negroni). Achetée sous Louis XIV,
par Tentremise du Poussin. — Grande galerie de Versailles.
Spon, Miscellanea eruditae antiquitatis, p. 124. — Thomassin,
Recueil des figures, groupes, etc., de Versailles (gravé en 1689),
pi. 4. — Dom. de Rossi et Muffei, RaccoJta, pi. 69. — Piganiol
de la Force, Description des châteaux et parcs de Versailles et de
Marly (Paris, 1717), t. I, 157. — J.-B. de Monicart, Versaliarum
consecrata memoria (1720), t. I, 347. — Winckelmann, Von der
Faehigkeit der Empfindung des Schœnen, § 28 (OEuvres complètes,
HERMES TALLEYRAND. 213
Stuttgart, 1847, t. II, 230^ — Filhol, (îalerie du Musée Napoléon;
texte par Caraffa, t. I, 6. — Petif-Radel, t. IV, 21. — Mi/lin,
Galerie mythologique (éd. de 1850), pi. 148, 418 6. - Rohillart-
Lnurent, t. IV, 81. — Visconti, Opère varie, t. IV, 223-228 (pi. 33).
— Bouillon, t. II, 36. — Clarac, Sur la statue de Vénus Victrix
(Paris, 1821, in-4), p. 57 et suiv., propose de l'appeler Mnrius
Gratidianus, -vérificateur de la monnaie romaine. Cat. n. 712;
Musée, pi. 318, 2314 (en quatre poses). — Hem'ij, Observations cri-
tiques sur quelques monumens du Musée royal (Paris, 1822), p. 73-75.
— 0. Millier, Gœttinger gelehrte Anzeigen, 1823, t. Il, 1326. Manuel
d'Archéologie, § 160, 4 (p. 167). — Miiller-lViesele); DenkmaÈ\er,
t. 1, pi. 50, 225. — Welcker, Donner Kunslmuseum, p. 49. — Gœtt-
ling, Archaeologisches Muséum zu Jena, p. 15. — Braim, Bidlettino
rom. 1845, p. 18. — Brunn, Histoire des artistes grecs, t. I, 544-547.
— Overbeck, Geschichte der griechischen Plastik, t. Il, 233. 240-241
(fig. 85). — Frœhnei; Inscriptions grecques du Louvre, n. 126
Hauteur 1,80.
185. DOUBLE HERMÈS.
Ces deux têtes accolées, destinées à être placées sur une
guîne, représentent Hermès plutôt que Dionysos. Le dieu
est coiffé à la façon archaïque. Deux rangées de boucles,
ressemblant à des perles, couronnent son front ; sa barbe et
ses moustaches sont frisées, et deux longues nattes descen-
dent derrière ses oreilles jusque sur la poitrine. Le front
est ceint d'un diadème à volutes.
[Lésions au nez, à la barbe et aux cheveux. Épiderme usé.}
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,30.
186. HERMÈS D'ANCIEN STYLE, dit
JUPITER TALLEYRAND.
Le bandeau royal dont cette tête de vieillard est couronnée
ne peut appartenir qu'à un souverain ; le caractère idéal joi:it
à l'archaïsme du type nous forcent d'y reconnaître un dieu.
Or, les petites proportions de la figure, la barbe pointue et
la finesse exquise des traits conviennent surtout à Hermès,
216 HERMÈS.
qui non-seulement était appelé G7/)vo7:cÔYtov, mois qui porte
quelquefois des épiihétes princiéres (1). Le diadème (en
laine), surmonté d'un rang de palmettes et de fleurs de gre-
nadier (en or), est orné de bandelettes qui devraient des^
cendre jusqu'aux épaules, mais que le restaurateur a mal-
adroitement remplacées par deux lacs.
La sculpture est une de ces imitations libres de l'ancien
style religieux qui paraissent devoir être attribuées au dernier
siècle de la République romaine. Les cheveux, la barbe et
les moustaches sont traités avec une élégance et une déli-
catesse exquises ; la bouche entr'ouverte donne un peu
d'animation à cette physionomie froide et sévère.
Parmi les marbres d'un style analogue, il faut citer le
célèbre hermès de Pan du Musée britannique {Combe, An-
cient marbles, t. II, 35).
[Parties modernes : Le rang de perles et plusieurs petits mor-
ceaux du diadème ; les deux lacs.]
Marbre de Paros, achetée le 17 janv. 1836 au prince de Talleyrand.
A. de Luynes, Nouvelles annales de l'Institut nrcliéol., t I, 391.
— Panofka, Archaeokgische Zeitung, V^ aminée (1843), pi. \, p. 1-6
(l'appelle Zeus Basileus ou Trophonios). — Brunn, Bullettino rom.,
1845, p. 199. — Clarac, Musée de sculpture, pi. 1086, n. 2722 e.
— Overbeck, Geschichie der griech. Plastik.II, 120 (note 37). —
Michaèlis, Archseo]. Anzeiger, 1866, p. 254* (le prend pour Dio-
ny.sos). — Bluemner, Denkmaeler und Forschungen, 1867, p. 115
(y voit Dionjsos Psilax). — Friederichs, Bausteine, n. 60.
Hauteur 0,31.
187. HERMÈS ARCHAÏQUE.
Tête ceinte d'un diadème (en métal). Les yeux sont creux,
— Imitation du style primitif.
[Le buste, ayant la forme d'un terme, est moderne.]
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,35.
(1) 'Q ûs<7Tro6' ïp[Ari, Aristophane , Paix 6iS. — EOfjaéowv,
lésyc/tius, s. t,
HZn.MÈS AnciIAlQUE. 217
t§§. HERMÈS ARCHAÏQUE, tête.
Il m'a paru plus pradent de classer cette tête parmi les
Hermès que parmi les bustes de Dionysos oriental, dont
elle se rapproche un peu.
Imitation de l'ancien style.
[Le nez, la bouche, le menton, une partie du cou etc., avec l
buste (en liermès) sont modernes.]
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,589
189. HERMÈS ARCHAÏQUE.
Imitation du type archaïque d'Hermès , avec une longue
barbe et des moustaches. Les cheveux sont finement frisés,
retenus par un bandeau et disposés sur le front en deux
rangées de petites boucles, tandis que deux tresses descen-
dent de dessous les oreilles jusque sur la poitrine.
Autrefois on appelait cette sculpture un « Bacchiis orien-
tal » ; mais elle n'a ni l'ampleur, ni la mollesse des formes
qui caractérisent la physionomie de Bacchus.
[La gaine, le bout du nez, quelques mèches de la barbe et une
partie de la chevelure sont modernes.]
Terme de marbre pentélique. Ancienne collection.
Petit-Radel, t. II, 6. — Bouillon, t. III, Bustes, pi. 2, 3. —
Clarac, Cat. n. 88; Musée, pi. 1074, 2760 b.
Hauteur 0,54.
190. HERMÈS ARCHAÏQUE.
Imitation de l'ancien style.
[Le nez, le cou et le buste (en bermès) sont modernes ; le reste a
beaucoup souffert.]
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur totale 0,57-
10
218 HERMÈS.
191. HERMÈS ARCHAÏQUE, tête.
Imitation de l'ancien style.
[Le bas de la chevelure qui recouvre la nuque, les deux boucles
qui descendent derrière les oreilles, et le buste sont modernes.]
Marbre blanc. Collection Campana.
Hauteur 0,50.
19». HERMÈS ARCHAÏQUE (?). TÊTE.
La chevelure est retenue par une bandelette.
Imitation de Tancien style.
[Le nez, une partie de la barbe, les boucles qui descendent sur
les épaules, et le buste sont modernes.]
Marbre pentélique. Musée Campana.
Hauteur 0,50
193. HERMÈS ENAGONIOS.
Le surnom d'Ivaycovto; qu'on a donné à cette tête d'Hermès,
ajustée sur une gaîne, est bien choisi , parce qu'elle repré-
sente en effet le dieu protecteur des exercices gymnasti-
ques. Les cheveux courts, les oreilles petites, serrées contre
la tête et un peu enflées sont la marque caractéristique des
amateurs du pugilat.
[La tête seule est antique. Le nez, une partie des lèvres et la
moitié de l'oreille gauche sont restaurés.]
Charmante sculpture grecque. Marbre pentélique. Château de
Richelieu.
Bouillon, i. III, Bustes, pi. 1. — Clarac, Cat., n. 93; Musée,
pi. 1093, 2797 a.
Hauteur 0,32.
194. TERME D'HERMÈS.
Terme palesjfique d'Hermès imberbe , portant un large
bandeau dans ft*r cheveux. Deux cavités oblongues se trou-
vent à la place des bras ; les parties sexuelles sont brisées,
HERMÈS PALESTRIQUE. 219
mais il reste le tenon de bronze au moyen duquel elles
étaient fixées dans la gaîne.
[Le nez est moderne.]
Jolie sculpture grecque en marbre de Paros, trouvée, en 1820,
ayec la Vénus de Mile. Inventaire Louis XVIII, n. 73,
Clarac, Statue de Vénus Victrix, p. 25.
Hauteur 1,29.
195. HERMÈS PALESTRIQUE.
Terme d'Hermès imberbe , la tête ceinte d'une bandelette
en torsade. Cavités oblongues à la place des bras. Entaille
en forme de phallus.
[Le nez et la moitié inférieure de la gaîne sont modernes. Les
parties sexuelles ont été enlevées.]
Marbre de Paros, trouvé, en 1820, avec la Vénus de Mile. Inven-
taire Louis XVIII, n. 74.
Clarac, Sur la statue de Vénus Victrix , p 25 (l'appelle Hercule
jeune).
Hauteur totale 0,47.
l»e. HERMÈS PALESTRIQUE.
La tête, ceinte d'un strophium, et la gaîne sont d'une
seule pièce. A la place des bras on voit deux cavités carrées;
les parties sexuelles ont été brisées.
[Le nez et la bouche sont modernes.]
Terme en marbre de Paros. Blusée Campana, n. 485.
Hauteur 1,52.
t8V. MERCURE. BUSTE.
Le dieu a la tête ailée.
[Le cou et le buste sont modernes.]
Sculpture romaine en marbre pentélique. Itfusée Campana.
Hauteur 0,63.
220 HERMÈS.
198. HERMÈS ET HESTIA. double têtÈ.
On a l'habitude d'appeler indistinctement toutes les sculp-
tures de ce genre « Bacchus et Ariadne »; mais la physio-
nomie de Bacchus ne ressemble pas toujours aux traits de
la tête d'ancien style , accouplée avec celle d'une déesse. Ici
la différence est on ne peut plus frappante.
Les deux têtes, ajustées sur un terme, sont ornées de dia-
dèmes et coiffées à la mode archaïque. Les cheveux au-
dessus du front sont disposés en trois rangs de petites bou-
cles, semblables à des colliers de perles ; deux nattes re-
tombent sur les épaules, et plusieurs anneaux, moins longs,
se détachent des tempes.
Imitation du slyle primitif.
[Sont modernes : Le nez et la partie inférieure de la barbe
d'Hermès; le nez et un morceau du menton d'Hestia (sa joue droite
a souffert). Le buste , les bouts des nattes, les bandeleltes des dia-
dèmes et d'autres petits morceaux.l
Marbre blanc. Musée Campana, n. 499.
Hauteur 0,39.
499. HERMÈS ET HESTIA. double tête.
Hermès, imberbe, a le front très-bas ; les deux petites
bosses qu'on remarqiie sur le haut de sa tète sont les restes
des ailes qu'il portait. — Hestia est ornée d'un diadème à
volutes.
[Les nez sont fracturés.]
Sculpture grecque de la basse époque. Marbre blanc. Musée Cam-
pana.
Haulcur 0,17.
200. HERMÈS ET UNE JEUNE FILLE.
La jambe gauche posée sur un petit rocher, Hermès
s'entretient avec une jeune fille qui retourne la tête vers son
interlocuteur. Le messager des dieux est représenté nu,
coiffé du pétase et portant son manteau en écharpe. Il pose
MERCURE. 221
familièrement la main droite sur l'épaule de la personne à
laquelle il adresse la parole; de l'autre main il tient sou
caducée.
La jeune fille est vêtue d'une tunique sans manches , et
ses cheveux sont cachés sous un foulard. Dans le fond, on
aperçoit un mur.
Il s'agit probablement d'Hermès psychopompe, conduc-
teur des âmes, qui vient montrer le chemin des enfers à la
défunte, dont le sarcophage était orné de ce bas-relief.
Les ailes du pétase; le nez, un morceau de l'avant-bras droit,
les doigts de la main gauche, le mollet droit avec le pied d'Hermès;
le nez, le menton, l'avant-bras droit et la jambe gauche de la jeune
fille sont brisïs.]
Marbre blanc.
Clarac, Cat. n. 538; Musée, pi. 202, 100.
Hauleur 0,49. — Largeur 0,31.
SOI. CADUCÉE DE MERCURE.
(musée d'afriûue.)
Bas-relief représentant le caducée ailé, debout et attaché
à une paire de cornes d'abondance entrecroisées, dans les-
quelles on voit un raisin, des pavots et des épis de blé.
iLe côté gauche est moderne.]
Marbre entouré d'une bordure, trouvé à Philippeville, en Algérie,
Delamare , Exploration scientifique de l'Algérie pendant les
années 1840-1845; Archéologie, pi. 26, 4.
Hauteur 0,94. — Largeur 0,85.
SO». AUTEL DE MERCURE.
Ce monument, dont Tauthenticité ne saurait être mise en
doute, porte l'inscription :
Sacrum (l) | Mercuriô | epulôni | euphrosynô
(1) L'a n'a pas de barre transversale.
222 HERMÈS.
Consacré à Mercure èpuïon, qui donne de la gaieté aux
convives. — Bien que les épithètes conférées ici à Mercure
ne se retrouvent plus ailleurs, elles s'expliquent sans peine.
L'hymne homérique (v. 127) appelle le dieu x'xç.ix6z^o)\> (qui
réjouit le cœur); dans l'île de Samos on célébrait la fête de
Mercure /aptoor/;; [Plutarque, Questions grecques, 55\ dieu
qui donne la joie; un 'Epij.r,ç euçço'guvo; n'a donc rien de trop
surprenant. Quant à sa qualité d'épulon, je n'ai pas besoin
de rappeler les VII viri epulones (maîtres des repas] qui
organisaient tous les ans, le 14 novembre, le repas sacré de
Jupiter Capitolin [epulatio Jovis). Or, avant l'arrivée de
Ganymède, Mercure était l'échanson des dieux (Lucien,
Charon, ch. 1; Dialogue des dieux, 24); dans les poésies
d'Alcée et de Sapho, il remplit les coupes des Olympiens
pendant la noce d'Hercule (1); Eschyle l'appelle u-/;ç£ttjç
{Prométhée, v. 983), expression qu'une inscription latine (2)
rend par MERCVRIO MENESTRATORI.
Les trois accents [opices] indiquent les voyelles longues.
Faces latérales : à gauche la double flûte (tibiaegeminae),
accompagnement obligé des festins; à droite le simpulum,
cuiller à long manche, qui servait à puiser dans le cratère
le vin destiné à la libation.
Jlarbre du temps d'Auguste. Rome. Collection Jenkins.
Gudius, p. 36, 6 (in hortis Quir. Pontifîcis\ — Mw^atori, p. 49,
10(misit Bimardus. — Romae olim in hortis Borromaeis). — Visconti,
Opère varie, t. I, 74, n. 2. — Bouillo?i, t. III, Autels, pi. 6. —
Clarac, Cat. n. 668; Musée, pi. 253, 578; Inscriptions, pi. 50. —
Orelli, n. 1397, et Henzen, vol. III, p. 140, ont tort de la croire
fausse.
Hauteur 0,78. — Largeur 0,19. — Épaisseur 0,38.
(1) Sapho dit : 'Ep[jLà; ô'ëXev 6).mv Ôsoï; ohoyôr.GM. Bergk, Poëtae
lyrici graeci, p. 894 ,3^ éd.}.
(2) Fabretti, Colonne Trajane.p. 236. — Spon, Miscellanea, p. 91.
XIV.
HESTIA (VESTA).
203. VESTA ASSISE.
Urne sépulcrale affectant la forme d'un petit temple. Le
fronton est soutenu par deux colonnes corinthiennes en
torsade; le cartel de l'inscription sert do piédestal à la
statue d'une déesse assise sur un trône. Celle déesse est
probablement Vesta. Vêtue d'une tunique talaire à manches
courtes et d'un manteau, une longue bandelette dans les
cheveux, elle lient au bras gauche un flambeau, et de la
main droite avancée un plat chargé d'épis de blé (1). Dans
le fond, on distingue la maçonnerie des murs du sanc-
tuaire.
Vaëtoma, terminé par deux masques ailés de Satyres ( et
non de Méduse), est orné d'un bas-relief représentant une
colombe (à droite), mangeant des fruits dans un panier ren-
versé.
(1) Voir Jahn, Monatsberichte der Leipziger Societset, 1861^
p. 345.
VESTA.
Sur les deux faces latérales, le sculpteur a encore in-
diqué la maçonnerie du temple. Deux dauphins décorent la
frise. Les tuiles du toit ressemblent à des feuilles superpo-
sées. Deux demi-palmeltes surmontent les angles du fond.
L'inscription, du m® siècle de l'ère chrétienne, est conçue
en ces termes :
i)(is) A/(anibus).|r2(berius) Claudius Eros\Saïliae Daphne
t. s. 1 6(ene) m(erenti) fecit. |
Marbre blanc.
Visconti, Description des antiques du Musée royal (1817), n. 328.
— Bouillon, t. III, Cippes choisis, pi. 4, 60. — Osann , Sylloge ,
p. 374, 47. — Clarac, Cat., n. 667; Musée, pi. 253, 537, et Inscrip-
tions, pi. 50.
Hauteur 0,555 (= 30 digili). — Largeur 0,37 (= 20 digiti ou 1 palmipei],
- Épaisseur 0,24.
XV.
DIONYSOS (BACCHUS)
ET SA SUITE
A.
DIONYSOS ARCHAÏQUE
204. EPIPHANIE DE DIONYSOS.
Ce bas-relief est une des sculptures les moins faciles à
expliquer. Au second plan on voit une grande maison cou-
verte de tuiles (1) et éclairée par deux fenêtres divisées
dans leur hauteur par une traverse en forme de pilastre.
Un peu plus en avant se trouvent les dépendances de cette
maison, puis le mur d'enceinte, en dehors duquel se passe
la scène que nous allons décrire.
• *■ -
(1) Les rebords des tuiles plates sont surmontés de tuiles con
\exes,
10'
226 DIONYSOS.
Le vieux Dionysos, de taille colossale, couronné d'une-
bandelette et vêtu d'un ample manteau, arrive du côté droit.
Il porte une longue barbe et ressemble parfaitement à la
statue du Vatican connue sous le nom de Sardanapale. Un
lit de repos est dressé pour le recevoir. Le dieu est ivre et
s'appuie sur un Satyrisque qui emploie toutes ses forces
pour soutenir son maître; de la main droite il tient une
ténie, de l'autre il relève sa robe traînante , eu avançant le
pied droit vers un autre Satyrisque nu qui se baisse pour le
déchausser.
Derrière lui est groupé le cortège bachique.
Un jeune Satyre, marchant au pas de danse , le bras
gauche étendu, la tête tournée vers ses compagnons, porte
sur l'épaule un énorme thyrse orné de bandelettes.
Silène, également ivre, joue de la double flûte. Il est
chaussé d'endromides, et son manteau en écharpe flotte au-
tour de ses reins. Un second jeune Satyre porte une outre ,
et de la main droite agite un flambeau. Enfin un vieux Sa-
tyre prend par la taille une Bacchante drapée (Methe ?) qui
tient un quartier de chevreuil. Tous ces personnages, à
l'exception de la femme, sont couronnés de bandeaux (1).
De l'autre côté du tableau se voit un second lit, sur lequel
est à demi-couché un jeune homme couronné d'une ténie,
le haut du corps à découvert. Il étend le bras droit, eu
tournant la tête vers Dionysos, comme s'il lui souhaitait la
bienvenue. Une femme, vêtue d'un chiton sans manches et
parée d'une armille, occupe la partie inférieure de la cliné.
Couchée à plat ventre, la main droite au menton, elle re-
garde la processiDU divine qui vient accepter l'hospitalité
dans sa maison. Une table à trois pattes de chevreuil, placée
devant le lit, est chargée d'un canlhare, d'un pain, de fruits,
de raisins et de gâteaux. Plus loin , quatre masques de
théâtre (deux d'homme et deux de femme), pêle-mêle avec
des rouleaux (voluminu), reposent sur un béma de six mar-
(1) Sur le marbre du Vatican {Pio-Clementino, 4, 25) il y a un
hermès barbu de Priape vu de profll, à l'extrémité de la scène.
EPIPHANIE DE DIONYSOS. 227
ches. Il est probable que ces rouleaux renferment le texte
de quelques tragédies ou comédies composées en l'honneur
du dieu.
A l'extrémité du bas-relief se trouve l'hermès d'une divi-
nité de l'ancien style, portant un boisseau sur la tête ; l'idole
se dresse sur une colonnette, devant laquelle on remarque
une vasque placée sur un piédestal cylindrique qui, à son
tour, a pour base un dé carré.
Le mur de la maison est tapissé d'un péripétasma. Le
pilastre qui se voit près du rideau supporte une dalle de
marbre oblongue, destinée sans doute à quelque bas-relief
votif (1),
Parmi les répétitions , assez nombreuses , de ce sujet , il
faut citer les marbres du Vatican (Museo Pio-Clementino, 4,
25) , de la collection Townley, au Musée britannique (Ad-
miranda, pi. 43 ; Combe, Ancient marbles, II, 4 ; Miiller-
Wieseler, Denkmseler, II, pi. 50, 624) et les bas-reliefs en
terre cuite du Louvre et du Musée de Londres (Taylor
Combe, pi. 25, 47).
L'opinion de ceux qui ont voulu reconnaître dans cette
scène la visite de Dionysos chez Icarios et Phanothéa n'est
pas soutenable. Plusieurs antiquaires^ trompés par l'inexac-
titude des gravures, ont pris les personnes couchées sur la
cliné pour des malades recevant la visite de Dionysos mé-
decin. Mais cette interprétation n'explique pas non plus tous
les détails du bas-relief. A mon avis, il s'agit tout simple-
ment d'une Théoxénie, repas auquel on conviait certaines
divinités (2), qui étaient censées se rendre en personne à la
fête.
L'homme et la femme qui reçoivent Dionysos sont vrai-
semblablement son prêtre et sa prêtresse. Leur costume est
' (1) Sur l'exemplaire du Musée britannique (Combe, Ancient
tnarbles, t. Il, 4), ainsi que sur le bas-relief Farnèse (Fulvius
llrsinus, dans l'appendice de Ciacconius, de Triclinio, p. 120),
pu y a sculpté une bige.
(2) Apollon à Delphes et à Pellana, en Achaïe; les Dioscures à
228 DIONYSOS
celui du cortège bachique; l'attilude da groupe est celle
que nous rencontrons sur les bas-reliefs représentant des
Satyres attablés avec des Ménades. Néanmoins, il ne serait
pas impossible que la maison où le festin a lieu fût celle
d'un poète dramatique.
{Parties modernes : La main droite de Dionysos avec an pan da
sa draperie; le sommet de sa tète. — La figure, l'avant bras gauche
et un morceau du biceps du Satyre qui porte le tliyrse. — Le froni
et l'épaule gauche de Silène. — La figure et l'avant-bras droit du
Satyre qui tient le flambeau ; la torche (sauf la flamme).]
Beau bas-relief grec, en marbre pentélique. Villa Albani.
Indic.izione antiquaria per la villa Albani (1785), n. 449 {festin
de Trimalchion). — Pelit-Radel, i.\l,i. — Visconti, Opère varie,
t. 4. 400. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 6. — Clarac, Cat.
n. 121; Musée, pi. 133, 111 (gravure très-inexacte). — 0. Jahn,
Archaeologische Beitrœge (1847), p. 198-211. — Gœitling, Explicatio
anaglyphi Parisini (Jenae, 1848, in-4). — Panofka, Arch. Anzeiger,
1852, p. 225.
Hauteur 0,80. — Largeur 1,36.
SOS. DIONYSOS ET LES HEURES.
Dionysos, chaussé de bottes montantes, vêtu d'une chia-
myde et d'un petit manteau, tient au bras gauche un
thyrse; il se dirige vers le côté gauche, suivi des trois
Heures (wpat Atovuatàos;), qui marchent au pas de danse. Le
dieu a la barbe pointue; ses cheveux, disposés en longues
tresses, retombent sur ses épaules.
L'Heure du printemps porte des fleurs (1) dans un pan de
son manteau ; l'Heure de l'été lient d'une main un rameau,
de l'autre elle entraîne avec elle sa sœur, l'Heure de l'hiver.
Ce3 ircis déesses sont drapées dans des tuniques ta\aires re-
Agrigente et à Paros. Dans l'île de Ténos, il y avait Incorporation
es Théoxéniastes; à Rhodes, celle des Dioîxeiniastes.
(1) «l'EfavÔéo; dapo? oip-/]. Méléagre de Gad.tra, dans l'AntholOgio
palRliae, IX. 363.
DIONYSOS ET KOR\ 229
couvertes de inanlilles qui se terminent par deux pointes
[ampéchonium].
Les fêtes de Bacchus, célébrées au printemps de chaque
année, ouvraient pour ainsi dire la marche des saisons. Un
bas-relief archaïque du Capitole \Foggini, t. IV, 43), œuvre
du sculpteur Callimaque, représente les Heures conduites
par un Satyre.
[Il y a quelques cassures aux pieds et aux bras des Heure?.]
Bas-relief votif. Imitation du style archaïque. Villa Albani.
JI/oH^/aMCon, Antiquité expliquée, t. I ,'pars 2), pi. 175 (d'après le
P. Albert). — Fetit-Radel, t. II, 24. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs,
pi. 26, 7. — Gerhard, Antike Bildwerke, pl. 316, 5. — Clarac, Cat.
n. 181; Musée, pl. 132, 110. — Wetcker, Donner Kunstmuseum,
p. 112.
Hauteur 0,32. ~ Largeur 0,44.
206. DIONYSOS ORIENTAL ET KORA.
Têtes accolées de Dionysos barbu et de Kora, ceintes de
larges bandeaux. Leurs cheveux sont bouclés à la façon ar-
chaïque ; un chiton recouvre la poitrine de la déesse. Le
visage de Kora , animé par un léger sourire, rappelle les
statues du temple d'Égine.
[Le nez et les lèvres de Dionysos ; les extrémités des tresses qui
retombent derrière ses oreilles; enfin le nez, la bouche et le menton
de Kora sont restaurés.]
Double tête rapportée sur une gaine moderne
Hauteur des tètes 0,30.
807. DIONYSOS ET KORA. double hermès.
La tête de Dionysos barbu est accolée à celle de Kora,
dont la chevelure est disposée à la façon archaïque, en deux
rangs de petites boucles frisées.
De chaaue côté on voit un appendice carré, à la place des
bras.
230 DIONYSOS.
[Parties modernes : Le nez et le bout de la barbe de Dionysos ;
le nez, la bouche et le menton de Kora ; un morceau du buste; l'un
des appendices; le bas de la gaine (plus d'un tiers). — Le poteau
est étranger aux bustes; du côté de Kora on remarque les traces
d'un membre viril.]
Marbre grec. Musée Campana [Catalogo, n. 523).
Hauteur 1,20.
208. DIONYSOS ARCHAÏQUE. HERMÈS COLOSSAL.
Le dieu, frisé d'après la mode archaïque , a la tête ceinte
d'une écliarpe.
[Le nez est moderne.]
Marbre pentélique. Musée Campana {Catalogo, n. 141 : Nwaa
Pompilio).
Hauteur 0,62.
S09. DIONYSOS ORIENTAL.
Dionysos oriental barbu, la tête ceinte d'un strophium.
Ses cheveux sont frisés; deux longues tresses retombent
sur ses épaules. La place des bras est indiquée par deux
trous carrés, pratiqués dans la gaine.
[Le nez et le bout de la barbe sont modernes. Les parties sexuelles
sont brisées.]
Hermès en marbre de Paros, trouvé, en 1820, avec la Vénus d
Milo. — Inventaire Louis XVIII, d. 72.
Clarac, sur la statue de Vénus Victrix, p. 25.
Hauteur 1,40.
Ôf O. DIONYSOS ARCHAÏQUE, tête.
Imitation de l'ancien style.
[Le nez, la moitié de la barbe, les deux longues boucles de che-
DIONYSOS ARCHAÏQUE. 231
Yeux qui descendent sur la poitrine^ et le buste (en nermès) sont
modernes.]
Marbre blanc. Musée Campana [Calalogo, n. 495).
Hauteur, 0,52.
«11. DIONYSOS ARCHAÏQUE, tête.
La chevelure est retenue au moyen d'un strophium ; der-
rière chaque oreille on voit un bouquet de fleurs de lierre.
La bouche est entr'ouverte.
Imitation grossière de l'ancien style.
[Le nezj la barbe et le buste (en hermès) sont modernes.J
Marbre pentélique. Musée Campana.
Hauteur totale 0,51.
»t». DIONYSOS. HERMÈS EN MARBRE ROUGE.
Le dieu porte une longue barbe , et ses cheveux bouclés
retombent sur sa poitrine. La tête est ceinte d'une bande-
lette et d'une couronne de pampres; l'orbite des yeux a
été creusée dans le but d'y enchâsser des pierres précieuses.
Quant à la couleur du marbre, le sculpteur doit l'avoir
choisie à dessein , car les anciens avaient l'habitude de
peindre de vermillon le visage de Dionysos [Pausanias, II,
2, 6 : TTpo'cwTiov dXotcp^ IpuôpS x£xd(7iJir,Tat ; VIII, 39, 6 :
otto'gov 0£ auTou xaOopav è'jTtv, iTraX-z^Xtuiai xtvvà^otpi)*
[Il n'y a d'antique que le masque.]
Hermès en t^osso antico, trouvé à Rome, en 1791 , dans le quar-
tier appelé Jl/erw/awa, entre le mont Caelius et l'Esquilin; il y était
enseveli sous le pavage d'une chaussée antique. — La gaine est en
griotte (rouge cerise) du Languedoc.
Visconti, Opère varie, t. IV, 298. — Petit-Radel, t. II, 5. —
Filhol, t. IX, 648. — Bouillon, t. III, Bustes, pi. 2, 2. — Clarac,
Cat. n. 517; Musée, pi. 1074, 2760 a.
Hauteur 0,50.
232 DIONYSOS.
SIS. DIOiNYSOS POGON.
Tête colossale de Dionysos pogon (à longue barbe), ceinte
d'une bandelette. Bonne sculpture grecque qui rappelle de
loin le type archaïque de Bacchus oriental.
[Une partie de l'occiput, quelques morceaux de la chevelure,
cou et le buste drapé sont modernes. Lésion au nez.J
Marbre grec. Villa Borghèse.
Bouillon, 1. 1, 68. — Clarac, Cat. u. 17 ; Musée, pi. 1086, 2760 c.
Hauteur 0.91.
«14. DIONYSOS ORIENTAL, dit BACCHUS
INDIEN.
Le large bandeau asiatique ([xiTpa) dont cette tête est en-
tourée s'applique parfaitement au vainqueur de l'Orient. La
figure majestueuse, la barbe, les moustaches et surtout les
boucles de cheveux , deux de chaque côté , qui pendent le
long du cou, sont un reste du type archaïque de Dionysos.
[Le nez et le bout de l'oreille droite sont modernes. L'œil droil
a un peu souflert.]
Tête en marbre de Paros. Versailles.
Petit-Radel, t. II, 7. — Bouillon, t. I, pi. 70. — H. Laurent,
Musée français, t. I, 16. — Clarac, Cat. n. 189; Musée, pi. 1086,
n. 2760 d.
Dauteur 0,46.
SIS. ROI SACRIFIANT A DIONYSOS.
Un buste de Dionysos barbu, couronné d'un bandeau, est
placé sur un petit pilastre à chapiteau corinthien. Du côté
gauche, un roi asiatique, vêtu d'une tunique à longues man-
ches, est assis sur un pliant. De la main droite avancée vers
l'idole, il tient un objet qui ressemblée un gobelet; au bras
gauche, il porte son sceptre. Ses cheveux sont entourés
d'une bandelette. Derrière le prince, on voit un de ses satel-
DIOiNYSOS ADOLESCENT. 233
lites [doryphores) debout , chaussé de bottes montantes ,
vêtu d'un manteau et d'une tunique garnie de manches,
armé d'une lance et d'un boucher ovale. Ce groupe rappelle
les vases peints représentant Jobates, roi des Lyciens.
De l'autre côté, un personnage drapé et chaussé de san-
dales présente une coupe à Dionysos ; de la main gauche ,
il paraît tenir un pan de son manteau, et sa pose indique
qu'il va s'éloigner en toute hâte, aussitôt la cérémonie
achevée. Plus loin , on aperçoit le pied droit d'une figure
brisée.
Côté gauclie d'une frise de couvercle de sarcopliage Bas-relief
de la décadence romaine. Marbre blanc. Musée Gampana.
Hauienr 0,23. — Largeur 0,40,
B.
DIONYSO OLESCENT.
816. DIONYSOS.
Le jeune dieu est représenté nu, la tête couronnée de
lierre ; une nébride, attacliée sur l'épaule gauche, descend
en écharpe sur sa poitrine. Le bras gauche a dû s'appuyer
sur un cep de vigne; le bras droit était levé et probable»
ment replié sur la tête. Les lemnisques (en métal), qui retom-
baient jusqu'au milieu de la poitrine, ont été arrachés, mais
on aperçoit encore les trous destinés à les fixer, sept sur le
côté droit, cinq sur l'épaule gauche.
Il est certain que cette magnifique sculpture a fait partie
de quelque groupe de fronton , car les cheveux et le dos de
la statue ne sont qu'épannelés. Sur l'un des tympans du
temple de Delphes, on voyait Dionysos et les Tlujiades ,
groupe sculpté par deux contemporains de Phidias, les
Athéniens Praxias et Androslhènes (vers la 90« olympiade).
234 DIONYSOS.
Cette date semble convenir au caractère de notre statue, qui
rappelle le grand style de l'époque de Phidias.
[L'épiderrae a souffert en plusieurs endroits. Le nez, les deux
bras, les jambes et la cuisse gauche tout entière manquent].
Statue plus grande que nature, de marbre pentélique, envoyée de
l'École de France, à Rome, par Horace Vernet, octobre 1834.
Hauteur 1,46.
SI "y. DIONYSOS, DIT BACCHUS RICHELIEU.
Le jeune Dionysos, couronné d'un bandeau et d'une
branche de lierre en fleur, appuie le bras gauche sur un
tronc d'orme, autour duquel s'enlace un cep de vigne ; de la
main droite il tenait un thyrse. Le dieu est dépourvu de tout
vêtement; la délicatesse de ses formes et les deux longues
boucles de cheveux qui retombent sur chaque épaule lui
prêtent cette grâce , presque féminine, qui caractérise les
statues de Dionysos adolescent. Sa tête est tournée vers la
gauche, son regard a quelque chose de rêveur : on dirait
qu'il éprouve les premières atteintes de l'ivresse. Dans la
main gauche, il portait probablement une coupe, et non
une grappe de raisin.
[Tête antique rapportée. Restaurations : Les feuilles de la cou-
ronne de lierre; quelques pièces au cou; le bras droit, l'avant-bras
gauche avec le raisin ; la moitié du pouce du pied droit, trois doigts
du pied gauche].
Statue en marbre grec dur, restaurée à Florence. — Château de
Richelieu. — Sous le règne de Louis XV, le maréchal de Richelieu la
fit venir à Paris pour en orner le jardin de son hôtel. Pendant la
Révolution, elle alla d'abord au Musée des Petits-Augustins,et delà
au Louvre.
A. Lenoiv, Description des monuments du Musée français (1803),
p. 42. — Petit-Radel, t. I, pi. 77 (avec le texte de pi. 78). —
Robill art-Laurent, t. 1V( de l'année 1809), pi. 1. — Filhol, t. H, 84.
— Bouillon, t. I, 31. — Clarac, Cat. u. 154; Musée, pi. 272, 1570.
— Mûller-Wieseler, Denkmaeler, t. II, pi. 31, 352.
Hauteur 1,94.
BACCHUS DE VERSAILLES. 233
«18. DIONYSOS, DIT BACCHUS DE VERSAILLES.
Le jeune dieu appuie le bras gauche sur un tronc d'orme,
autour duquel serpente un cep de vigne chargé de raisins.
Dans la main gauche il tient une grappe, tandis que son
bras droit est replié sur la tête, dans l'atiiiude du repos. Les
lèvres sont demi-closes; le front, ceint d'un bandeau, est
couronné de lierre. On sait que cette plante ressemble un
peu à la vigne, ce qui lui a valu Fhonneur de devenir la
plante bachique par excellence (1). De longues nattes retom-
bent sur la poitrine de Dionysos. Une pardalide en écharpe
recouvre sa poitrine ; le reste du corps est nu, et les formes,
à la fois fines et robustes, sont embellies par la grâce de la
jeunesse. L'artiste doit avoir imité quelque sculpture grecque
célèbre.
[Restaurations : Le nez, la lèvre supérieure; quelques feuilles de
la couronne de lierre; plusieurs morceaux de la nébride , quatre
doigts de la main gauche, les doigts de la main droite.]
Statue en marbre pentélique. En 1669 aux Tuileries (« cette figure
a été longtemps dans la salle des Antiques avec la Diane à la Biche. »
Félibien). — Plus tard à Versailles, dans la Grande Galerie.
Thomassin, Recueil des figures, etc., de Versailles (gravé en 1689),
pi. 2. — Félibien, Statues et Bustes antiques des maisons royales
(Paris, 1679), pi. 2 (Gravure de Claude Mellan, 1669). — L. Begei;
Spicilegium antiquitatis (1692), p. 161, d'après un dessin de Pighius
(gi'avure à l'inverse). — Piyaniol de la Force, Description du
Château de Versailles (1717), t. I, 156. — Monicart, Versaliarum
consecrata memoria, t. I, 335 (avec gravure). — Montfaucon, Anti-
quité expliquée, t. I, pars 2, pi. 146, 1 (d'après Beger). — Petit-
Radel, Musée Napoléon, t. I, pi. 78 (avec le texte de pi. 77). —
Miliin, Galerie mythologique (Paris, 1850), pi. 108 bis, 458. —
Filhol, t. IV, 282. — Bouillon, t. I, 30. — Clarac, Cat. n. 148,
Musée, pi. 275, 1574. — Thiersch, Epochen, p. 3. — Mi'dler-Wieseler^
Denkmœler, t. II, pi. 32, 355.
Hauteur 2,20.
(1) Aiôvuaoç Kiaffoç. Pausanias, I, 31, 6.
236 DIONYSOS.
s a 9. DIONYSOS AU REPOS.
Le dieu est représenté dans la même altitude que le
Bacchus de Versailles. Une couronne de pampres entoure .
son front.
[Tète antique rapportée. Restaurations : L'extrémité du nez, une
pirtie de la bandelette qui descend sur la poitrine ; plusieurs feuilles
de vigne de la couronne; les bras, les jambes avec les genoux; Id
ironc d'arbre, entouré d'un cep de vigne.]
Statue en marbre de Parcs.
Bouillon, 1. 111, Statues, pi. 7, 1. — Clarac, Cat. n. 203 ; Musée,
pi. 272, 1571.
Hauteur 1,88.
SaO. DIONYSOS. STATUE CAMPANA.
Joli fragment d'une statue de Dionysos adolescent nu, cou-
ronné d'un bandeau dont les deux bouts retombent sur les
épaules. La chevelure est disposée de telle façon qu'une
tresse, ornée de raisins, de pampres et de lierre fleuri, va
parallèlement avec le front, tandis que deux longues boucles
descendent sur la poitrine, La chlamyde, jetée sur l'épaule
droite, passe par derrière, pour se replier sur l'avant-
bras gauche. Il est probable que le jeune dieu appuyait son
bras droit sur un thyrse ; de la main gauche abaissée il
tenait quelque attribut (un canthare?) dont on ne voit plus
que les tenons.
[Le bras droit, les doiçts de la main gauche, les jambes et la cuisse
droite avec une partie de la hanche sont brisés.]
Blarbre grec. Musée Campana.
Hauteur 1,23,
Sai. DIONYSOS DANS L'IVRESSE, statue
COLOSSALE.
Couronné de raisins et de feuilles de vigne, le dieu appuie
DIONYSOS ADOLESCENT. 237
son bras gauche sur un tronc d'arbre, recouvert de la nébride
qui descend de ses épaules. Ses paupières sont demi-closes.
Dans la main droite abaissée il tient une grappe.
Le sculpteur a reproduit jusqu'aux poils de la nébride.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : Le menton, la
lèvre inférieure et plusieurs feuilles de la couronne. La main droite
avec le poignet et le raisin. La main gauche et la moitié de
l'avant-bras. Le pied gauche et l'extrémité de quatre doigts du pied
droit. Quelques morceaux de la nébride et la moitié inférieure du
tronc d'arbre.]
Statue en marbre pentélique. Ancienne collection du Roi.
Petit-Radel, t. l, 80. — Robillart-Laurerit, Musée français, t. IV,
48. — Visco)ïti, Opère varie, t. IV, pi. 13, p. 78-81. — Bouillon,
t. I, 29. — Clarac, Cat. n. 65G ; Musée, pL 274, 1GÛ9.
Hauteur 2,38.
S«». DIONYSOS.
Le jeune dieu, entièrement nu, mais chaussé de sandales,
appuie la main droite sur un tronc d'ormeau autour duquel
s'enlace un cep de vigne ; de la main gauche levée il tient
une petite coupe qu'il regarde d'un œil brûlant de convoi-
tise, et qu'il va sans doute porter à ses lèvres. Il est cou-
ronné de lierre et de corymbes; deux longues boucles de
cheveux lui tombent sur la poitrine.
[La tête, les bras, les jambes, la cuisse droite et les deux tiers de
la cuisse gauche, avec le tronc d'arbre sont modernes.]
Statue de marbre pentélique. Cabinet du sculpteur Fr. Girardon
(gravé par Nicolas Chevallier). — Ancienne collection du roi.
Petit-Mdel, t. I, 79. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 7, 2. —
Clarac, Cat. n. 152; Musée, pi. 273, 1575.
Hauteur 1,48.
««3. BACCHUS JEUNE.
Couronné de lierre et de corymbes, le jeune dieu, entiè-
rement nu, tient dans sa main droite levée une grappe de
238 DIONYSOS.
raisin (moderne). Si le restaurateur avait compris le mou-
vement de la figure, il aurait placé un canthare dans la main
gauche de Bacchus, car le bras droit s'appuyait sans doute
sur un thyrse. Une nébride recouvre le tronc d'arbre qui
sert d'appui à la statue.
[Parties modernes : La tête, le bras droit, la main gauche, la jambe
droite, les pieds, le bas du tronc d'arbre. — Le tenon, en spirale, qui
soutient le bras gauche est antique.]
Statue en marbre de Luni. Villa Borghèse, st. 2, 1.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 7, 3. — Filhol, t. VlII, 528. — •
Clarac, Cat. n. 428; Musée, pi. 273, 1572.
Hauteur 1,50.
SS4. DIONYSOS ET SA PANTHÈRE.
Le jeune Dionysos, nu, le bras gauche appuyé sur un
thyrse, tend, de la main droite abaissée, une grappe de raisin
à une panthère qui est assise à ses pieds. La chevelure du
dieu , disposée en longues nattes qui retombent sur ses
épaules, est ceinte d'une couronne de lierre en fleur.
[Sont modernes : La tête de Dionysos et une grande partie des
boucles de cheveux, Tavant-bras droit avec le coude, l'avant-bras
gauche et le thyrse (en bronze moderne) , un morceau de la cuisse
droite, les jambes, les pieds, la panthère et la plinthe.]
Charmante statuette en marbre blanc.
Hauteur 0,045.
S«5. BACCHUS ET SA PANTHÈRE.
Le jeune Bacchus, nu et posé de face, tient un vase dans la
main droite abaissée. De longues boucles de cheveux des-
cendent sur ses épaules. Une panthère, assise à ses pieds,
lève la patte comme si elle lui demandait à boire.
Un cep de vigne et une colonne forment l'encadrement du
groupe.
[La tête de Bacchus, son bras gauche, sa main droite avec la moitié
DIONYSOS ASSIS SUR UNE PANTHÈRE. 239
du vase et du bras , enfin tout le haut et le côté droit du marbre
sont ou brisés, ou mal restaurés.]
Bas-relief en marbre blanc. Décadence romaine.
Bouillon, 1. 111, Bas-reliefs, pi. 8. — Clarac , Cat. n. 22; Musée,
pi. 123, 114.
Hauteur 0,41. — Largeur 0,22.
«se. DIONYSOS ASSIS SUR UNE PANTHÈRE.
Le jeune Dionysos nu, tenant une grappe de raisin dan'a
chaque main, est assis, à la manière des femmes, sur une
panthère galopant à droite. La longue chevelure du dieu est
retenue par un ruban et ornée de raisins. Un manteau,
étendu sur le dos de sa monture , lui sert de selle.
Derrière lui on voit le bu.ste d'un Satyre qui pose familiè-
rement le bras droit sur l'épaule de son maître. Le brae
gauche de ce personnage bachique n'a jamais été sculpté.
Enfin un Satyrisque, placé au premier plan, a le bras
gauche enveloppé d'un manteau ; de la main droite il tient
une syrinx.
La panthère porte deux couronnes de lierre, l'une autour
du cou, l'autre autour du corps.
[Parties modernes : L'avant-bras droit de Dionysos avec le raisin :
ses jambes et la moitié des cuisses. Son nez est éraillé. — La tète du
Satyre. Les pattes de la panthère. La tète, la main gauche, les jambe
It la cuisse droite du Satyrisque.]
Haut-relief de très-forte saillie , encadré d'une moulure. Villa
Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 8, 2. — Clarac, Cat. n. 767;
Musée, pi. 139, 113.
Hauteur 0,7a. — Largeur 0,99.
«av. DIONYSOS ASSIS SUR UNE CHÈVRE.
Le jeune dieu, une chlamyde sur le dos, est assis, à la
manière des femmes, sur une chèvre galopant vers la gauche.
21:0 DIONYSOS.
De la main droite il s'accroche à l'une des cornes de sa
monture, qui retourne la tête en poussant des bêlements.
La grappe de raisin que porte Dionysos dans la main gauche
levée est une addition moderne.
[Restaurations : La tête, le cou, le bras gauche, le bras droit à
partir du deltoïde , le genou gauche , les pieds et une partie des
jambes de Dionysos. — Le museau, les oreilles, la plus grande partie
des corne-i, les jambes et la queue de la chèvre. — Le tronc d'arbre
et la plinthe.]
Joli petit groupe en marbre grec. Musée Campana {Catalofjo
n. 26).
Hauteur 0,74.
228. BACCHUS COUCHÉ.
Le jeune dieu , couronné d'un bandeau et d'une branche
de lierre en fleur, est à c!emi-couché sur une pardalide
étendue sur un rocher. Au bras gauche il tient un gros cep
de vigne qui, chargé de raisins, ressemble à une corne
d'abondance; de la main droite il caresse paternellemeni
un petit génie bachique qui vient lui présenter un fruit.
L'enfant esta genoux et enlièrement nu; ses cheveux sont
rassemblés en une tresse qui va du milieu du front jusqu'au
sommet de la tête. Bacchus porte un manteau en écharj)e
qui ne recouvre que l'épaule gauche et les cuisses.
Ce groupe, plus grand que nature, a servi de couvercle à
un sarcophage romain. On ne connaît que trois statues ana-
logues : l'une au palais Sciarm (Indicateur archéologique de
Berlin, 1863, p. 121*) ; l'autre au Vatican (Musée Pio-Clé-
mentin, t. 1, 42) ; la troisième dans la collection Gastaldi
(Clurac, Musée, pi. 683, 1604).
[Tête antique rapportée. Parties modernes. Bacchus : l'extrémité
du nez, la mâchoire gauche avec l'oreille et la partie attenante de la
tête, la couronne presque entière. Un morceau de l'avant-bras droit
et les doigts de la main droite. Les deux premiers doigts de la main
gauche. La moitié supérieure du cep de vigne (c'est pour cela qu'il
ressemble à une corne d'abondance). Les doigts du pied droit et une
phalange du pouce du pied gauche. — Enfant : le visage au-
TÈTE DE DIONYSOS. 241
dessous du front, le cou, le sein droit, le bras droit, un côté du bras
gauche. — Une grande partie de la plinthe.]
Groupe romain (de peu de valeur artistique). Jlarbre de Luni.
Villa Borghèse (1), st. 3, 1.
Montelatici, Villa Borghèse, p. 196. — Montfaucon , Antiquité
expliquée, t. I (pars 2), pi. 157, 4. — Viscoriti, Monumenti scelti,
pi. 8, p. 82-86. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 8, 5. — Clarac,
Cat. n. 74; Musée, pi. 273, 1592. — Mûllev-Wieseler,b'ùa]xiaiiÀ'iv
X. II, pi. 32, 360.
Hauteur 0,86. — Longueur 2,00.
S«». TETE DE DIONYSOS JEUNE.
Elle est légèrement tournée vers la gauche. Les lèvres
sont entrouvertes, les oreilles cachées sous une épaisse
chevelure féminine, nouée sur le front et sur la nuque, et
retombant en petites boucles sur le cou. La physionomie du
dieu ressemble un peu à celle d'Apollon, mais le menton est
trop plein et trop arrondi pour qu'il soit possible de voir dans
celte tète celle du fils de Lalone.
[Le nez, quelques mèches de la chevelure et une partie du buste
«ont modernes. Le chignon est mutilé. Lésions au front et à lu lèvre
supérieure.]
Marbre grec du beau style.
Petit-Radel, Muscc Napoléon, t. II, 1.— Filkol, t. IV, 288. —
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 2, 1. — Clarac, Cat. n. 227.
Hauteur 0,45.
S30. TÊTE DE DIONYSOS, fragment.
Tête de Dionysos jeune ; ses cheveux bouclés, qui descen-»
dent jusque sur les épaules, sont oinés d'une bandelette et
d'une branche de lierre fleuri.
(1) Il y servait de couronnement au sarcophage de Méléagre.
11
242 DIONYSOS.
Appliquée sur un pilastre, cette tête avait servi d'orne-
ment à un tombeau (1).
Marbre grec, rapporté de Grèce par M. Pouqueville, consul à
Patras.
Clarac, Cat. n. 760.
Hauteur 0,20.
S3f . DIONYSOS COMBATTANT LES INDIENS.
Dionysos à cheval, vêtu d'une chlamyde et armé d'un bou-
clier, est aux prises avec deux Indiens qui l'attaquent chacun
de leur côté. Un troisième est déjà étendu à terre. Devant
le cheval, qui se cabre, se tient une Ménade drapée, et près
d'elle on voit un serpent qui sort de la ciste mystique Dour
secourir son maître.
La partie droite du bas-relief est occupée par un éléphant
(à gauche), accompagné de trois Indiens. L'un, entièrement
nu et armé d'un bouclier ovale, s'affaisse à la suite d'une
blessure qu'il vient de recevoir. Les deux autres sont velus
de pantalons; le premier, tombé sous les pieds de l'éléphant,
lève le bras droit comme pour demander grâce , le second
porte une couronne de fleurs qu'il offre au dieu victorieux.
Deux Ménades à demi-nues sont placées aux extrémités
du bas-relief. Ainsi que celle du milieu, elles déploient leurs
écharpes qui forment comme des nimbes autour de leurs
têtes. Derrière la Ménade de gauche on aperçoit les restes
d'une figure, aujourd'hui mutilée.
[Parties brisées ou modernes : Presque toutes les têtes du tableau
de gauche, les pieds du cheval et du combattant qui se trouve à la
droite de Dionysos; les bras de trois Indiens; tout l'arrière-train et
la trompe de l'éléphant; la tête de l'ennemi tombé sous ses pieds;
la figure, le bras droit et la main gauche , les deux jambes et la
cuisse droite du guerrier armé d'un bouclier; enfin l'homme oui
tient une couronne et la J\Iénade qui est derrière lui.]
(1) Comparez Thermes sépulcral de Clodios Thalles. Bulletin ar-
diéol. du Mvvsée Parent, p. 38.
DIONYSOS ET LES INDIENS. 243
Devant de sarcoiiliage. Marbre grec. Yilla Borgliose.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 5. — Clarac, Gat. 3G2 ; Musée
pi. 126, 108.
Hauteur 0,45. — Largeur 1,56.
S3S. DIONYSOS TRIOMPHANT SUR LES
INDIENS.
Le cortège bachique se dirige vers la droite, précédé d'une
Ménade drapée qui marche au pas de danse. Un jeune Satyre,
la houlette au bras gauche , porte sa nébride en écharpe.
Après viennent deux Amazones casquées et armées de bou-
cliers circulaires. Elles ont le sein droit à découvert [mamma
exerta], et le casque de l'une d'elles est orné de volutes. Une
seconde Ménade drapée jouait probablement des cym-
bales; une troisième bat le tambourin. Enfin une Victoire
ailée, vêtue d'un chiton dorien (a/tcxoç) qui laisse la jambe
droite à découvert, occupe l'extrémité gauche du bas-relief.
Au premier plan , on voit le char triomphal de Dionysos,
conquérant de l'Inde. Le jeune dieu est mollement couché
sur le flanc gauche. Le haut de son corps est nu ; ses che-
veux retombent en longues boucles sur la poitrine ; d'une
main il portait une coupe, de l'autre, levée, il s'appuyait
sur UQ Ihyrse. Un Amour nu est assis sur l'une des deux
panthères qui forment l'attelage. Un Silène, la nébride en
écharpe, les tient en laisse et pose le pied gauche sur une
amphore renversée. Sous les pieds des panthères se voit la
cisle mystique d'où s'échappe un serpent.
Enfin, derrière le char de Dionysos marche un éléphant
couvert d'une moustiquaire. Il porte deux prisonniers in-
diens, vêtus de chitons courts, les mains liées derrière le do.<^,
et d'une taille remarquablement petite. Un Panisque est assis
entre les jambes de l'éléphant.
[Parties brisées : Les deux bras de la Ménade et tout le côté
antérieur de son corps. L'objet que le Satyre portait dans la maia
214 DIO.NYSÛS.
droite. — Le nez et la main droite de la première Amazone. Le nez
la bouche et le menton, l'avani-bras droit et le sein droit de la
secoflde. — Les mains et les avant-bras de la seconde Ménade ; uo
morceau du bras droit de la troisième. — Les bras de la Victoire.
L'avant-bras de Dionysos, le tliyrse et la coupe. Les roues du
char. — La tête, le bras droit et lavant-bras gauche de l'Amour. Un
morceau du bras gauche de Silène. — La figure el le bras droit du
f anisque. — La tête du second prisonnier.]
Bns-relief romain de médiocre exécution; autrefois devant d'un
sarcophage. — Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 6. — Clarac, Cat. n. 725 =
776 bis; iAlusée, pi. 144, 109.
Hauteur 0,88. — Largeur 1,60.
S33. DIONYSOS ET LES GÉNIES DES
QUATRE SAISONS.
Le milieu de celte composition symétrique est occupé par
le jeune Dionysos debout, couronné de raisins et de pam-
pres, la tête fièrement tournée vers la droite, le bras gauche
appuyé sur un tliyrse qui est entouré d'une bandelette. Le
dieu des vendanges a le haut du corps à découvert; de la
main droite levée, il tient son conihare , quun Amour ailé
l'aide à renverser. A ses pieds, la panthère assise et por-
tant un collier met la patte droite sur une tête de bouc :
allusion aux sacrifices bachiques. Un enfant nu est éga-
lement assis par terre , à côté d'un panier de fruits. Plus
loin, un Satyrisque, la nébiide sur l'épaule gauche, apporte
un panier en osier rempli de grappes de raisin. Entre lui tt
Dionysos paraît, au second plan, le buste d'un Silène. De
l'autre côté. Pan, une houlette noueuse au bras gauche, un
raisin dans la main droite levée , se livre à la danse. Tous
ces personnages sont de moindre taille que le dieu.
Quatre génies ailés, représeiitant les quatre saisons, occu-
pent le reste du bas-relief. Ils ont les mêmes proportions
que Dionysos et portent une chiamyde agrafée, ceux-ci sur
l'épaule droite, ceux-là sur l'éiiaule gauche.
dWnysos et les saisons. 245
Le premier — celui qui tient deux oiseaux morts — est
le génie de l'hiver, saison des chasses. De la main droite il
portait probablement un peduni ; un chien est asïis à ses
pieds.
Le second, armé d'une houlette noueuse et portant une
corbeille remplie de fleurs et de tcnies, est la personnification
du printemps. Un Amour ailé, qui arrive d'en haut, s'em-
pare de deux de ces baudekites.
Le troisième génie est celui de Tété. Malheureusement il
a la main droite brisée avec l'attribut qu'elle tenait; mais au
bras gauche il porte quelques grappes de raisin qu'un
Amour ailé, en chiamyde, vient lui dérober.
Enfin le génie de l'automne, debout à l'extrémité du bas-
relief, a le bras droit étendu. Ses attributs n'existent plus.
Deux personnages, à moitié couchés, se voient au second
plan. A la gauche du spectateur, ['Océan, sous la forme d'un
homme barbu, de taille colossale, dont la partie supérieure
du corps est à découvert, appuie le bras droit sur un gou-
vernail, et l'autre sur une urne d'où s'échappe de l'eau.
A droite on aperçoit une femme drapée [la Terre], qui
tourne son regard vers le génie de l'automne. Elle porte des
raisins dans un pan de son manteau, et, au bras gauche,
une corne d'abondance qu'un Amour ailé est en train de
mettre au pillage. Son bras droit est nu, ainsi que l'épaule.
Deux enfants sont accroupis près de la déesse ; l'un tient une
corbeille de fruits ; l'autre porte des raisins dans sa chia-
myde. La vache couchée qui occupe le coin est le symbole
de la Terre.
Comparez le bas-relief du Musée de Casse! , qui a fait
partie du Musée Napoléon {Bouillon, t. III, pi. 5, 2. — Vau-
thier et Lacour, Monumens de sculpture, pi. 56. — Millin,
Galerie mythologique, édit. de 1850, pi. 149, 4761.
[Parties modernes ou brisées : Le nez, la moitié delà main droite
et le haut du tliyrse de Dionysos. Une anse du canthare. La tête et
l'aile gauche de l'Amour. Les deux bras de l'enfant assis par terre.
Le fcras gauche du Satyrisque. La jambe droile de Pan. — Les nez
des quatre génies. — La main droile du génie de l'Hiver, avec une
partie du pcdum. Les lêtes des oiseaux et du chien. — Le haut du
246 DIONYSOS.
fiediim du Printemps. — La moitié du bras droit de l'Été. Le bras
droit de l'enfant accroupi à ses pieds. — L'avanl-bras droit de l'Au-
tomne ; son avant-bras gauche avec le bâton. — Le haut du gou-
vernail del'Océan. — La tête de l'Amour près de la corne d'aboa-
iance, et la têle de la vache.]
Devant de sarcophage. Villa Borghèse.
Bouillon, t. m, Bas-reliefs, pi. 5, 1. — Clarac, Cat. n. 770;
Musée, pi. 146, 116.
Hauteur 1,06. — Longueur 2,36.
S34. DIONYSOS ET SILÈNE.
Le jeune Dionysos nu, couronné de raisins et de pampres,
a le bras gauche levé pour écraser une grappe; de la main
droite il lient la coupe qui doit recueillir le vin nouveau.
Mais au lieu de s'appuyer sur l'épaule de Silène, comme il
est d"liabitude représenté sur les bas-reliefs, c'est lui, au
contraire, qui soutient son robuste compagnon. Inutile de
dire que celte dérogation au bon sens doit être mise sur le
compte du reslaurateur italien.
Silène a la figure d'aut^mt plus comique que l'ivresse le
rend incapable de marcher. La tète chauve ceinte d'une
couronne de lierre, le front osseux, l'expression du visage
tenant à la fois de la bonhomie et de la bestialité, il porte
un vase du genre de ceux qu'on appelle lugynos (1). Son
ventre, gros et poilu, rappelle les Satyres des vases peints,
qui ont également le corps couvert de touffes de poils. Une
nébride flotte sur son dos; du coude gauche, il s'appuie
sur un tronc d'arbre.
Comparez le groupe publié dans les Annales de l'Institut
de Rome, 1854, p. 81.
[Parties modernes : La base; les jambes, le bras gauche, l'avant-
bras droit et la tète de Bacchus; les jambes, l'avant-bras gauche avec
la gourde, le bras droit avec l'aisselle de Silène.]
(1) Le commerce italien désigne le lagynos sous le nom ù& fiasca.
Un mascaron de lion est sculpté sur la panse.
VASE BORGIIÈSE. 247
Groupe dont les figures ne se trouvent peut-être ensemble que par
le caprice du restaurateur.
Villa Borghèse, st. 4, 8.
Clarac, Cat. n. 32G; Muséo, pi. 274, 1569.
Hauteur 0,75.
5. FÊTE BACHIQUE, vase borghèse.
Le principal groupe de ce bas-relief célèbre est Dionysos,
ppuyé sur une Bacchante vers laquelle il tourne le regard.
Le jeune dieu est couronné d'an bandeau et d'une branche
de lierre fleuri ; nu jusqu'aux jambes , il tient de la main
droite son ihyrse, orné d'une téuie. La Bacchante, parée
d'une armille et vêtue d'un chiton talaire transparent, a le
bras droit avec l'épaule à découvert ; elle joue de la lyre
pendant qu'un jeune Satyre, tourné à gauche et rejetant la
tête en arrière (pt(J;aûxr,v), exécute une danse. Ce dernier
porte son thyrse sur l'épaule droite et sa pardalide sur le bras
gauche étendu, La panthère bachique, couchée à ses pieds,
tient également un thyrse.
Plus loin, le vieux Silène ivre , couronné d'une branche
de lierre, se baisse péniblement pour ramasser le canihare,
échappé de ses mains. Son manteau glisse par terre, et lui-
même tomberait sans doute, s'il n'était soutenu par un
jeune Satyre qui, vêtu d'une pardalide et armé d'un thyrse,
vient le prendre par la taille.
Devant ce groupe , on voit une Bacchante qui se livre à
la danse , en jouant des crotales. Elle porte un chiton ta-
laire transparent, dépourvu de manches, et un himation
en écharpe.
Un jeune Satyre, la pardalide sur l'épaule gauche, joue
de la double flûte, tandis qu'un de ses camarades court
après une joueuse de lyre. Enfin une quatrième Bacchante,
vue de dos, relève de la main gauche sa robe traînante, de
l'autre elle agite un tambourin.
Le bord du cratère est garni de ceps de vigne. A la place
des anses on aperçoit, de chaque côté, deux mascarons de
Satyres. Le bas de la panse est godronné.
248 DIONYSOS.
[Parties modernes : Le nez et le bout du pîer] ganche du Sa*yr«
dansant. Le mollet droit de celui qui soutient Silène. La main droite
de Silène. Le nez de la Bacchante qui joue des crotales. — Le pied
du vase.]
Magnifique vase eu marbre pentélique. Style grec de la belle
époque. Tiouvé, au xvi'' siècle, à Rome, près des jardins de Sal-
inité,, dans une vigne de Carlo Muti (Fiaminio Yacca, dans fea,
Miscellanea, t. \, 79, n. ^9). Le Faune à PEnfant sortit de la même
fouille.
Villa Bor^hèse, st. 2, 9. 10.
Admira7ida, pi. 50. 51. — Montelatici, p. 265. — Montfuucon^
Antiquité expliquée, t. II, pars 1, pi. 87 (d'après les .'Vdmiranda).
— Piranesi , Vases, pi. -^6. 37. — Millin, Galerie mythologique
(Paris, 1850), pi. 124, 479. — Visconti, Monumenti scelti Borghe-
Siani, pi. 34. 35 (p. 238-242\ — Gerhard, Prodromus, p. 225
(note 62). — Bouillon, t. I, 76.77.— Clarac, Cat. n. 711; Musée,
pi. 130. 131, n. 142. 143. — Pa^iofka, Musée Blacas, p. 14-16.—
Welcker, Annali romani, t. V, 159. Alte Deukmœler, t. I, 154. II,
161. — Mûller-Wieseler, Denkmaeler, t. II, pi. 48, 601.
Hauteur 1,71.
236. BACCHUS ET SA SUITE.
(musée d'afriûue\
Le jeune Bacclius, de face, couronné de raisins et deco-
rymbes, la nébride en écharpe sur l'épaole droite, porte
d'une main un thyrse très-lourd; de l'autre, il exprime le
jus d'une grappe de raisin dans le rliyton de Pan, qui, ac-
croupi près de lui, boit à pleines gorgées. De la main droite,
ce dernier tient un pedurn. Plus loin on voit une Bacchante
drapée qui, les pieds, les bras et l'épaule droite à décou-
vert, joue des cymbales.
Du côlé opposé, un jeune Faune, entièrement nu, porte
la main droite au front, comme s'il ressentait les effets de
son intempérance ; du bras gauche, il s'appuie sur l'épaule
de Silène, qui porte un canthare et une gruppede raisin.
Ce bns-relief, de l'époque romaine et d'une exécution
grossière, est encadré d'une moulure.
CIPPE BACHIQUE. 249
[La figure du Faune et quelques morceaux des jambes de Bac-
chus sont brisés. Le côté droit de la bordure et le socle sont mo-
iernes.]
Trouvé à Phiiippeville, rancienne Rusicade.
Clarac, Musée, t. II, 1235; pi. 161 c, 149 a. — Delamare, Explo-
ration scientilique de l'Algérie, pi. 26, 3.
nauleur 1 CO. — Largeur 1,28.
23V. CIPPE BACHIQUE.
a) Dans un berceau de lierre en fleur, Baccbus debout,
couronné de pampres et de raisins, tend de la main gauche
son caothare à une Bacchante (Methe, l'ivresse), pour qu'elle
le remplisse de vin (1). Le dieu est chaussé d'endromides;
le resie de son corps est nu, car sa draperie ne recouvre
que le dos et l'épaule gnuche. Du bras droit, il appuie son
Ihyrse, très-court, sur un cippe (2); la main qui tient le
vase porte, en outre, une bandelette (tœnia). La panthère
couchée aux pieds de Bacchus semble demander à boire en
levant la paite. Methe est représentée à demi-nue; d'uoe
main elle tient son rbyton, de l'autre elle paraît assurer
l'équilibre du canthare de son jeune maître.
Deux divinités, de proportions plus petites, sont assises
des deux côtés du berceau, sur une élévation, A gauche du
spectateur, Hercule (àvaTrauôpievoç) avec sa massue et une
coupe: à droite Mercure, la tête ailée, avec la bourse et le
caducée.
Au-dessus du bas- relief, deux serpents approchent d'un
autel à volutes; ce sont, d'après une croyance ancienne,
les gardiens du tombeau que décorail ce cippe.
Sur les faces latérales on voit deux treilles. Sous l'une (6)
(1) Atcwffoç (TTtévScov xai yuvy] otvo/ooÛCTa. Inscription d'Athènes.
Corpus inscr. graec, t. 1, p. 248.
(2) Cette pose rappelle un versdeSïrfoîVzeJ/3o//(?;ai>'e,Carm, 22, 31:
Cantharus et thyrsus dextra laevaque feruntur,
nec tegit exsertos, sed tanait iaalU M^sirtoF.
11'
2oO NYSOS.
Hercule, tourné à droite, chaussé de souliers , le manteau
noué autour de la hanche, porte de la main gauche sa
massue, de l'autre un scyphus. Sa tète, ceinte de lierre, est
chauve comme celle de Silène. Notre monument doit donc
être ajouté à ceux qui , assez rares d'ailleurs, représentent
Hercule sous un travestissement satyresque.
Du côté opposé [d] un jeune Faune cueille des raisins qu'il
emporte dans sa nébride.
L'inscription qu'on lit sur le revers du cippe (c) est fausse ;
c'est une copie moderne, fort inintelligente, du texte publié
par Gruter, p. 1090, 19, et dédié à Anicius Paulinus, consul
de l'an de Rome 1087 (334 de notre ère), parla corporation
des corroyeuj's.
Marbre blanc. Travail grossier de la basse époque.
Bouillon, t. III, Autels, pi. 5. — Inghirami, Monumenti etruschi
(1825\ vol. VI, pi. N, 3. — Clarac, Cat. n. 285; Musée, pi. 134. 135,
n. 152; Inscript, pi. 16. — Mûller-Wieseler, Denkmaeler, t. II,
pi. 33, 374.
Uaulcur 0,79. — Largeur 0,63. — Épaisseur 0,48.
C.
DIONYSOS ET ARIADNE.
238. ARIADNE ENDORMIE.
Cette charmante statue, de travail grec, représente Ariadne
endormie, couchée sur un rocher qui est recouvert du
manteau de la jeune fille. Elle a le bras droit replié sur la
tête, les jambes croisées, les lèvres demi-closes. Un large
ruban entoure ses cheveux, ondulés sur le front et retom-
bant en boucles sur ses épaides. Le chiton (sans manches)
qu'elle porte est presque transparent.
On sait qu'une statue colossale du Musée du Vatican, au-
ARIADNE. 2jI
trefois appelée Cléopâtre , représente le même sujet. Des-
tinées à être placées sur des tombeaux, ces sculptures
étaient l'emblème du sommeil éternel.
[Le nez est éraiUé. Le bout du sein gauche, l'avant-bras gauche
et une partie du biceps sont brisés. Plusieurs morceaux de la pliothe
sont modernes.]
Marbre pentéhque. — Villa Borghèse.
Bouillon, t. m, Statues, pL 14. — Clarac, Cat. n. 491; Musée,
pi. 324, 1666. ■— Stark, Leipziger Monatsberichte, 1860, p. 25
Longueur 1,50.
239. BUSTE D'ARIADNE , placé sur une
GAINE BACHIQUE.
La chevelure d'Ariadne, ondulée , entourée d'un bandeau
et disposée en larges nattes qui retombent sur la nuque et
sur les épaules, rappelle les traditions de l'ancien style.
L'orbite des yeux est creuse : on y avait sans doute enchâssé
des prunelles en marbre de couleur.
[Le buste est moderne.]
Marbre. Musée Campana.
On a placé cette tête sur une gaîne qui se rétrécit vers le
bas. Les deux faces latérales sont ornées de cannelures; sur
le devant on voit deux oiseaux becquetant les raisins d'un
cep de vigne.
Sculpture romaine. Marbre de Luni. Musée Campana
Hauteur du buste 0,33.
— delagaîne 0,93.
«40. DIONYSOS ET ARIADNE. sarcophage
DE BORDEAUX.
La scène se passe dans l'île de Naxos. A la droite du specta-
teur, Ariadne endormie est à demi-couchée, la tête appuyée
sur le bras gauche, les jambes croisées. Elle a le haut du corps
nu; son bras droit, replié sur la tête, est caché sous la dra-
252 nioNYsOS.
perie. Qu^mt à la figure de la jeune fille, le sculpteur s'est
contenté de la dégrossir, ce qui prouve qu'il a eu l'inten-
(ion de représenter la défunte, à laquelle ce sarcophage était
destiné, dans l'attitude d'Ariadne abandonnée. Dans les Mé-
tamorphoses d'Apulée (1. VIII, 7), une veuve fait sculpter
l'image de son mari sous les traits de Bacchus.
En avant, on voit Dionysos adolescent quitter son char.
Lui aussi a le haut du corps à dt couvert; sa longue cheve-
lure est ornée de fleurs, de pampres.et de raisins. Sou bras
gauche s'appuie sur Tépaule d'un SaTyrisque qui, la nébride
en écharpe, tient de la maiu dioite un pedum noueux. Au
bras gauche, le dieu des vendanges porte un roseau (thyrse)
terminé en pointe.
Il est entouré de sept personnages bachiques.
D'abord, derrière lui, une Ménade drapée et couronnée
de lierre joue de la double flûte. Son épaule droite et ses
bras sont nus. Une autre Ménade, dans le même costume,
est placée devant Dionysos, sur lequel elle fixe son regard,
en jouant de la lyre. Cet instrument est fait d'une écaille de
tortue, surmontée de deux cornes d'antilope en torsade.
Plus loin, un jeune Satyre, le front ceint d'une couronne de
pin, une pardalide sur l'épiule, lient de la main gauche
levée une biche par les pattes de devant, et sur sou bras
droit un Saly risque nu.
A l'extrémité de la composition, une Ménade couronnée
de lierre joue des cymbales. Elle a le sein droit à découvert.
Un Panisque, portant une peau de bouc, un bâton pastoral
et une outre à vin, s'arrête aux pieds d'Ariadne. Enfin, au
second plan, paraissent un Pan et une quatrième Ménade.
Le char (diphros] de Dionysos, attelé d'un Centaure et de
sa femelle, est enrichi d'ornements. Le Centaure, cour nné
de feuilles de pin, joue du pentacliorde, en tournant la tète
vers la scène principale; la Centauride est couchée et
allaite son petit. Elle porte une nébride sur l'épaule droite,
et sa chevelure ressemble à une crinière de cheval.
A la gauche du spectateur, une femme dr-^pée [Cybèle],
couronnée de lierre, est à moitié couchée près d'un petit
autel, sur lequel est posée une tôle de bouc, reste d'un sacri-
ARIADNE. 253
fîce bachique. Son bras droit, qui est à découvert, s'appuie
sur un tambourin ; dans la main gauche, elle tient un scep
tre autour duquel est enroulée une bandelette.
Un jeune Satyre, couronné de pin et jouant de la syrinx
est debout derrière la déesse. Il porte sur Tépaule gauche
une pardaiide et un pedum. Silène, la tête ceinte d'un stro-
phium et de corymbes, tient d'une main sa lyre, de Tauire
le plectrum. Le vieillard a l'épaula gauche recouverte d'une
peau de panthère, et il tourne la tête vers un Satyrisque nu
qui s'exerce sur la double flûte.
Au second plan paraît un Pan, armé du bâton pastoral.
Devant Cybèle, un jeune Satyre, dans le même costume
que les autres , cherche à attirer à lui une Ménade à demi-
nue, qui tient un tambourin sur l'épaule droite. Le séduc-
teur porte une houlette à la main. Une panthère est assise à
ses pieds.
Enfin, un Satyrisque qui a ramassé des fruits dans un
pan de son manteau est à cheval sur un bouc.
[La conservation du devant est parfaite. On remarque cependant
quelques éraillures aux nez de cinq personnages. Le pedum du
Satyrisque qui se trouve dans le char est fruste ; de même la cym-
bale de gauche de la troisième Ménade, la jambe droite du Panisque,
le sceptre de Cybèle, le pedum du jeune Satyre placé devant elle.]
Couvercle.
Du côté gauche du cartel, resté sans inscription, un petit
bas-relief représente le triomphe de Dionysos.
Le jeune dieu, vêtu d'un manteau qui ne recouvre que
ses jambes et son bras gauche, est assis a rebours dans un
diphros à roues massives, traîné par deux lions. Il est chaussé
de sandales ; sa chevelure est ceiute de lierre et de pampres ;
du bras droit il s'appuie sur un thyrse. Une Ménade drapée,
jouant à la fuis du buccin et de la flùle, marche de front
avec les lions. Les brides de l'attelage sont tenues par le
vieux Pan, qui, la pardaiide sur l'épaule gauche et le pedum
au bras, enjambe une tête de bouc, reste du sacrifie ■* lui
vient d'avoir lieu.
Zi)i DIONY.OS.
Plus loin, un Satyre nu, le dos couvert d'une peau de
panthère, porte unesyrinx de la main droite, et une outre à
vin sur répaule gauche. Une Ménade drapée bat le tam-
bourin en tournant la lêie vers ses compagnons. Dans le
coin, on aperçoit un petit autel allumé.
[Le bras riroit de la joueuse de flûte est brisé; sa tête, les andies
de ses deux instruments, la crinière du lion de gauclie, entin les
pieds du Satyie et de la dernière Ménade sont mudernes.J
Le bas-relief sculpté à droite de la tablette représente
Vapothéose du défunt. Son buste, revêtu de la toge laliclave,
costume des grands dignitaires de l'Empire, se voit au rai-
lieu du tableau. Il porte un volumen (le testament?) dans la
main gauche ; mais la figure du mort n'est que dégrossie,
nouvelle preuve que le sarcophage n'a pas été exécuté sur
commande et qu'il n'a probablement pas servi.
Ce buste à mi-corps se détache d'un rideau tendu par
deux femmes bachiques drapées qui tiennent des thyrses. A
Texirême gauche, un jeune Satyre nu porte une syrinx et
un pedam ; à droite, Pan, le dos couvert d'une pardalide,
joue de la fliite.
[Le bas de la sculpture, par conséquent les pieds de tous le;, per-
sonnages et une partie des bras et des mains du défunt sont mo-
dernes.]
Les coins du couvercle sont formés par deux masques de
Satyres femelles , ceints de larges bandelettes , de feuilles
de lierre, de raisins et de pampres.
Sur les faces latérales (modernes) on voit, à gauche, ubô
chèvre devant une corbeille pleine de raisins, et un arbre
autour duquel s'enlace une branche de lierre fleuri ; à
droite, une panthère appuyée contre une vigne. — Demi-
palmeites aux angles du fond.
Sur le revers du sarcophage, à peu près au milieu, on
aperçoit quelques lettres grecques, gravées négligemment à
à la pointe : F P ^' 6
I T r
p
AmADNE. 25'5
et qui sont restées inconnues aux éditeurs du Corpus des
inscriptions grecques.
J'avais d'abord pensé que les trois dernières signifiaient
£ypat|;£v, mais les autres ne forment pas un nom propre.
C'est probablement un chiffre indiquant le prix, ou quelque
marque de fabrique. Dans tous les cas, ce graffito présente
un grand intérêt, parce qu'il prouve que le sarcophage a
été exécuté par un sculpteur grec.
Grand sarcophage en marbre de Paros, du iii^ siècle de notre ère,
trouvé i,en 1805) à Saint-Médard-d'Eyran, à 3 lieues de Bordeaux,
dans un champ éloigné des grandes routes, et qui appartenait alors
à M. de Coniily. En creusant le «ol le long de quelques substruntions
romaines, on découvrit, à un pied de profondeur, deux sarcophages
posés l'un sur l'autre, dans la direction de l'est à l'ouest et sur
un plan incliné. Deux pierres, placées entre les deux monuments,
étaient disposées de façon à supporter tout le poids du cercueil de
dessus, en garantissant la frise du cercueil inférieur. Ce dernier —
c'est celui que je viens de décrire — était horizontalement assis et
renfermait un squelette de femme; l'autre, représentant la fable
à'Endymion et Séléné , contenait un squelette d'homme et était
obliquement incliné vers la terre. Il est manifeste que telle ne pou-
vait être sa position primitive : l'un et l'autre sarcophage n'auront
probablement servi que pendant le moyen âge.
Dans les fouilles faites aux alentours du tombeau, on a recueilli
deux pièces de monnaie : une de Tétricus (_268-273) et une d'Hélène,
femme de Julien l'Apostat (355-363).
Ce monument fut acheté, pour le compte du roi Louis XVIII, par
M. de Forbin, directeur général des Musées.
LacoM?'(père et fils), Antiquités bordelaises. Sarcophages trouvés à
Saint-Médard-d'E^ran. Bordeaux, 1806, in-folio [l'ouvrage porte trois
titres différents]; avec les « Recherches » de M. Caila, pi. 1 (plan
des fouilles). 4. 5; p. 12. 25. 27-33. 62-67. — Milli7i, Voyage dans
les départements du midi, pi. 78 (vol. IV, 656). — Bouillon, t. III,
Bas-reliefs, pi. 7, 1. — Clarac, Cat. n. 412; Musée, pi. I'i7 et 128,
n. 148. 172. 175. (345).
Hauteur 0,98. — Longueur 2,07. — Épaisseur 0,60.
iS6 DIONYSOS
S41. DIONYSOS ET ARIADNE.
Le jeune Dionysos, vêtu d'un manteau qui ne recouvre
que la partie inférieure du corps, et appuyé sur un Satyre
adolescent, est debout sur un char qu'il se dispose à quitter
pour contempler Ariadne endormie. La fille de Minos,
abandonnée par Thésée, a le bras droit replié sur la tète ;
appuyée contre un Terme et le haut du corps nu, elle dort
d'un sommeil profond, pendant qu'un Amour ailé et un
Panisque s'approchent d'elle pour soulever sa draperie.
L'Amour a une chlamyde en écharpe sur les épaules, le pfXit
Pan porte une outre. Deux jeunes Satyres, dont l'un tient
un bâton pastaral, gardent un troupeau de moutons couchés
sur les rochers. Le Terme est celui d'un dieu champêtre,
qui a son manteau enroulé autour du bras gauche.
Plus loin, trois Ménades drapées sont rassemblées autour
d'un pin. L'une d'elles se baisse pour imposer silence à un
mouton et à une panthère qui sont à ses pieds, en même
temps qu'elle relient par le bras un Pan qui, armé de son
pedum, se dirige vers une grolte située à l'extrémité droite
du bas-relief. Au-devant de la panthère, on aperçoit une
outre.
[Restaurations : Les bras d'Ariadne, une panie de sa draperie,
soD tibia droit ; la tête et les bras de Dionysos, la tête et les bras de
son compagnon; les têtes des deux Satyres-bergers ; la tête et les
bras de l'Amour ; la tète et les jambes du Panisque ; la tète de
l'un des moutons; la tête, le bras droit et l'avant-bras gauche du
Terme; la tête, les bras et la jambe droite de la première Ménade;
les têtes et les bras droits des deux autres et du Pan ; la tête du
mouton (restauré en chien}, enlin la moitié de l'outre sont ou brisés
ou mal restaurés.
Le sarcophage avait servi d'auge.]
Bas-relief. — Devant de sarcophage romain. — Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 6. — Clarac, Cat. n. 377; Musée,
}\. 132, 150. — 0. Jahn, Archœologische Beitraege, p. 293-295.
Hauteur 0,61. — Largeur 1,69.
AniADNE. 2S7
»4iS. ARIÂDNE ENDORMIE, fragment de
BAS-RELIEF.
Côté droit d'un devant de soreophage ayant représenté
Dionysos et Ariadne d'ins l'île de Naxos.
Au-dessous d'un masque de lion de grandeur naturelle,
on voit Al iadne couchée, entourée du cortège bachique. Elle
a le bras droit replié sur la lête, le sein gauche à découvert.
La figure de 1 1 jeune fille n'est que dégrossie, ce qui prouve
qu'on a eu l'intention de sculpter le portrait de la défunte
à laquelle le sarcophage élait destiné (comparez mon n^SiO,
p. 252).
Prés d'Ariadne se trouvent deux Satyrisques , dont l'un
tient un lièvre mort, puis un Amour ailé, en chiamyde, qui
relève la draperie de la fiancée de Thésée. Un troisième
Satyrisque porte une nébride et une chèvre sur l'épaule
gauche. Pan est chargé d'une outre.
Dans le fond on aperçoit une Ménade de grandes propor-
tions, qui, à en juger par le mouvement de sa draperie, se
livre à la danse. Devant elle est un jeune Satyre.
[Parties brisées : Le bras gauclie d'Ariadne; presque toute 1»
tête et l'avant-bras droit du premier Satyrisque ; le liaut de la tê*^- de
celui qui porte le lièvre; la tète, le haut du corps, le bras droit et
l'aile droite de l'Amour; le visage du Satyrisque qui porte la ('lièvre;
les jambes et le bras droit du Pan ; la tête, l'avant-bras droit et la
main gaufhe de la Mi'nnde; enfin tout le côté gauche et un morceau
du côté droit du bas-relief.]
Bas-relief romain en marbre blanc. — Musée Campana.
Hauteur 0,87. — Largeur 0,68.
S43. DIONYSOS ET ARIADNE.
Composition symétrique, au milieu de laquelle est placé
un médaillon renfermant les bustes de deux époux romains.
L'homme, jeune encore, est revêtu de la toge luticluvei la
258 DIONYSOS.
femme porte un chiton et un manteau. Leurs coiffures sont
disposées d'après h mode de la première moitié du m* siècle
Me notre ère. Les prunelles sont gravées au lr;iit.
} Du côté gauche, Dionysos adolescent est debout sur un
char, attelé de deux Centaures. Sa longue chevelure est
ornée de pampres, de grappes de raisin et d'un bandeau.
Le haut du corps nu, il tient au bras droit un thyr.-e autour
duquel s'enlace un cep de vigne, et cpa'il appuie sur la tète
d'un Panisque. Dans la main gauche abaissée, le dieu porte
un vase à cannelures torses. Le moyeu [modiolus] de la roue
du char et le bout du timon (dxpopf û[j.tov) ont pour décoration
des mascarons de lion.
Une Bacchante drapée et couronnée de lierre joue de la
double flûte.
Quant aux Centaures attelés au joug, celui de gauche
lient le médaillon des défunts. Son camarade, qui tourne la
tête vers Dionysos, porte une couronne de pin et une par-
dalide étendue sur la croupe. D'une main il tient sa lyre,
suspendue à une bandoulière; de l'autre il manie le plec-
trum. Un Amour ailé, debout sur le dos du monstre ba-
chique, tient les rênes de l'attelage et un flambeau allumé.
Il est couronné de feuilles de pin et porte une chlamyde sur
les épaules.
De l'autre côté se déroule un tableau presque identique.
Aria'Ine, couronnée de lierre et de raisins, vêtue d'une
Débride et d'une tunique talaire à longues manches, tient de
la main droite les rênes de son attelage, de la gauche un
thyrse autour duquel s'enroule un cep de vigne et qui est
supporté par uo Panisque.
Une Ménade drapée, également couronnée de lierre, danse
à côté du char, en jouant des cymbales.
Le Centaure de gauche verse le contenu d'an ceVas (corne
à boire) dans un canlhare cannelé, où boit à pleines gorgées
un Salvrisque nu, debout sur la croupe du monstre. — Le
Cenlaurc de droile, couronné de pin, supporte le médaillon.
Dans le bas est représentée une scène comique , qui est
pour ainsi dire la caricature du sujet principal
Au milieu cessent, l'un contre l'autre, un bouc et un
AlilÂDNE. 2S9
Panisque , dont le pedum est tombé par terre. Près de ce
groupe se tient Silène, couronné de lierre, la poitrine nue.
Portant d'une main son thyrse, de l'autre une feuille de pin
flabelliforme, il remplit l'offlce de juge du combat {agono-
thète). Derrière le bouc on voit arriver un enfant bachique ,
vêtu d'un manteau qui laisse la poitrine à découvert. La
palme qui! lient porte à croire que l'issue de la lutte ne
sera pas favorable au Panisque. Un autre enfant, une né-
bride sur l'épaule et une palme à la main, est à cheval s.ur
une chèvre.
Du côté opposé, un enfant bachique accourt pour séparer
les combattants. Un second Panisque, à cheval sur une pan-
thère et armé d'un pedum, étend le bras droit comme s'il
engageait les deux adversaires à mettre fin à leur dangereux
exercice. Sa syrinx est tombée par terre.
Enfin, deux cistes mystiques sont placées sous les jambes
de l'attelage. Le serpent qui s'élance de celle de gauche
mord la jambe du Centaure qui joue de la lyre ; le serpent
de droite attaque un enfant bachique (Satyrisque?) qui
porte un bâton pastoral.
[Parties brisées : Les nez des bustes, du premier Satyre de gauche
et du Silène. — Le serpent de droite.]
Bas-relief du m* siècle. Devant de sarcophage en marbre blanc. —
Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 1, 2. — Clarac, Cat. n.4; Musée,
pi. 124,151. (346).
Hauteur 0,85. — Longueur 2,15.
S44. GRANDE POMPE BACHIQUE.
A l'exti émité gauche de cette composition animée, on voit
Vhamaxa (char à quatre roues massives) de Dionysos el
Ariadne, traînée par deux panthères. Le jeune dieu, à
moitié nu, a le bras droit replié sur la tête ; sa main gaucha
repose sur l'épaule de sa compagne, qui tourne le regard
vers lui. L'attelageeslconduitpar un Amour ailé; un second
Amour, tenant une lyre, est assis sur la panthère de droite.
260 DIONYSOS.
Quatre personnages précèdent le char: d'abord Pan, qui
porte sa pard.ilide sur le bras gauche ; ensuite une Bacchante
drapée, jouant de la double flûte; plus loin, un jeune
Satyre, la houlette et une peau de panthère au bras droit,
court après une autre Bacchante qui, marchant au. pas de
danse, frappe le tambourin. Un grand masque de théâtre se
voit par terre, entre les jambes du Satyre. Au fond, un
arbre.
'.a procession se dirige vers un petit autel carré, orné d'une
guirlande, et sur lequel gît un second masque de théâtre. Un
lion, conduit par deux jeunes Satyres et monté par un Amour
ailé qui a le fouet en main, forme la tête du cortège.
Derrière l'autel se trouve encore une Bacchante jouant du
tambourin.
[Parties modernes : La figure et le pied droit de Dionysos; quel-
ques plis de sa draperie. — La figure et l'avant-bras gauche d'Ariadne.
— La main droite et la moitié de l'aile droite de l'Amour. — La
queue de la panthère de droite et le bout du limon. — Le bras droit
de l'Amour qui joue de la lyre; le haut de son instrument. — Les
branches de l'arbre. — Les jambes et l'avant-bras droit de Pan. —
La tête, l'avant- bras droit avec la flûte et une pièce de la cuisse de la
Bncchaiite. — La tète, la jambe gauche avec la cuisse, le genou
droit et le haut du pedum du Satyre. — Le bras droit et un pan de
la draperie de la dunseufe. — La chevelure du masque.
Le museau et Toreilte gauche du lion. — Le pie'J droit et l'avant-
bras gauche de l'Amour. — Le bras droit et l'avant-bras gauche du
Satyre qui marche à côté du lion. — Le bras droit avec l'épaule et
lin pan de la draperie de la Bacchante.]
Bas-relief en marlire. Décadence romaine.
Bouillon, t. m, Supplément, pi 2, 12. — Clarac, Cat. n. 41 b,
Jusée, pi. 143, 145 (gravure très-inexacte).
Raijiciir 0,25. — Largeur l,3(i
BACCHUS ENFANT.
D.
DIONYSOS ENFANT.
«45. BACCHUS ENFANT.
Bacchus nu, couronné de raisins, porte une coupe de la
main gauche levée ; de l'autre , qui est abaissée, il tient une
grappe. — Un tronc de palmier sert de support à la statuette.
[Parties modernes : La lête et le cou ; le bras gauche avec le vase,
Pava nt-bras droit avec la g'appe de raisin; la jambe gauche avec
le genou, la jambe droite et la moitié de la cuisse; la plus granda
partie du tronc d'.irbre.]
Statuette de travail romain. — Villa Borghèse, portique n. 5.
Clarac, Cat. n. 486 a ; Musée, pi. 274, 1573 (sous le n. 466, 3).
Hauteur 0,9i.
»4e. ENFANT restauré en JEUNE BACCHUS.
Appuyé contre un tronc d'arbre, autour duquel serpente
un cep de vigne, l'enfant tient de la main gauche avancée
iftoe petite coupe, de l'autre une grappe de raisin.
[Parties modernes: La tête, les bras presque en entier , un mor-
u au-dessus du sein droit, les jambes, la moitié de la cuisse droite,
genou gauche, le tronc d'ormeau et la plinthe.]
Statuette en marbre blanc.
Clarac, Cat. n. 441 b; Musée, pi. 276, 1639 (où elle porte,
rreur, le n. 415, 2).
Hauteur 0,90.
«4»:^. JEUNESSE DE DIONYSOS, fragment
DE SARCOPHAGE.
Une Centauride couchée (à droite), le dos couvert d'une
2ij2 DIONYSOS.
pardalide, donne le sein à son enfant. Plus loin, un Satyre
na et debout joue avec le jeune Dionysos, quil a posé à
cheval sur son bras gauche étendu et quil tient par la main
gauche. Une peau de panthère sert de selle à Tenfant. Un
autre Satyre, à moitié couché sur le dos, lève le bras droit
vers Dionysos. A rextremiîé du bas-relief se trouve, près
d'un pin, une Bacchante drapée, tournée vers la droite
Le vieillard nu et barbu qui appuie le bras sur un rocher,
où i! est assis, est le génie local de la montagne. Le flambeau
qu'il porte au bras gauclie indique qu il fait nuit. Une vache,
couchée à côté de lui, broute l'herbe.
Comparez mon n° 300.
[Parties restaurées ou brisées : L'arrière-train de la CentauridCj
qu'on a ma'adroitement transformée en monstre marin ; son coude
gauclie avec une partie du bras; le bras droit (sans la main) du
Satyre qui porte l'enfant ; la jambe gauclie avec la cuisse de Dio-
nj'sos; les pieds, le bras gauche et les doigts de la main droite du
Fatyre couché; la jambe et la moitié de la cuisse droite du génie
local.]
Bas-relief en marbre blanc. Côté droit d'un devant de sarcophage
ovale.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 11. — Clarac, Cat. n 765;
Musée, pi. 147, 182.
Hauteur 0,89. — Largeur 0,89
24S. TRIOMPHE DE BACCHUS ENFANT.
Bacchus enfant, nu et la tête ceinte de raisins et de pam-
pres, est assis, de face, dans une couronne de fruits portée
triomphalement par deux Victoires. Il tient une grappe de
niisin dans chaque main. Les Victoires ont les bras, le sein
droit et les pieds à découvert, et leurs têtes sont tournées en
arrière. Un Panisque les aide à supporter le poids du jeune
dieu.
De chaque côté de ce groupe on voit deux génies ailés,
debout, une chlamyde sur les épaules. Ce sont les représen-
tants des saisons, les mêmes que nous avons déjà rencontrés
dans p.ûtre bas-relief n° 233. Le premier (l'Hiver), placé à
BACCHUS ENFANT. 263
l'extrême gauche de la composition, a son manteau en sau-
toir. Couronné de roseaux, il tient une grappe de la main
gauche levée; la branche qu'il porte au bras droit est mo-
derne, et un tenon que l'on aperçoit en haut prouve que
cet attribut a été mal choisi. Une antilope est couchée à
ses pieds.
Le second génie (le Printemps), couronné de fleurs, a ur
rameau et une corbeille remplie de fleurs et de feuillage.
L'Été porte les mêmes attributs ; la vache qui est couchée
prés de lui fait allusion aux travaux de l'agriculture. Enfin,
le quatrième génie (l'Automne) tient de la main droite levée
un raisin, de l'autre une branche de vigne. Une panthère,
animal bachique par excellence, est assise à ses pieds. Les
génies du côté droit sont également couronnés de fleurs.
Il nous reste à expliquer le petit groupe qui se trouve au-
dessous de la guirlande. Une femme de petite taille, le haut
du corps nu, est assise par terre. Parée d'un lourd collier
(uTîoOupudls) et d'une couronne d'épis,' elle a des fruits dans
un pan de sa draperie qu'elle ramène sur elle. C'est sans
doute une personnification de la Terre. Le jeune homme
nu, de taille moindre, vers lequel elle tourne la tête, doit
représenter la belle saison. Le genou droit appuyé sur un
rocher, il se penche vers la déesse et cherche, comme elle,
â se couvrir de sa draperie. Sa longue chevelure bouclée
ressemble à celle de Bacchus adolescent.
[Parties modernes : Le sein gauche et la main gauclie de Bacchus.
Le nez et quelques doigts de la main gauche de la Victoire de droite.
Le bout du nez, la jambe gauche et le petit doigt du pied droit de
la Victoire de gauche. — Le nez, la bouche, l'avant-bras droit avec
le rameau, et les jambes de l'Hiver. Les jambes du Printemps. Le nez
et l'avant-bras droit de l'Été, avec le bâton qu'il tient. Le nez et la
main droite avec la moitié de l'avant-bras de l'Automne ; une partie
du cep de vigne. — Le museau et la corne gauche de la vache. La
tête et la patte gauche de la panthère. — La moitié inférieure du
\isage de la Terre, son bras gauche et les doigts de son pied droit.
— La jambe et la cuisse gauche du jeune homme.]
Bas-relief du m* siècle. Autrefois devant d'un sarcophage. —
Villa Borghèse.
264 DIONYSOis.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 4. — Clarac, Cat. n. 425; Musée,
pi. 124, 105.
Hauteur 0,90. — Largeur 2,23.
»49. SACRIFICE OFFERT PAR DIONYSOS
ENFANT.
Entre deux platanes séculaires, arbres consacrés à quelque
divinité des champs, se dresse un petit autel carré. Cet
autel, élevé sur un rocher, est décoré de volutes et de fes-
tons. D'un côté , la prêtresse du sanctuaire (peut-être Dé-
méter elle-même), voilée et vêtue d'une tunique talaire, se
tient debout, un long sceptre au bras gauche, tandis que, de
la main droite abaissée, elle dépose des fruits sur Tautel.
De lautre côté, l'enfant Dionysos nu s'approche en portant
sur sa tête un van rempli de fruits (Xixvoçopo;), que le vieux
Silène, marchant à sa suite , maintient en équilibre. Silène
est vêtu d'une tunique courte, et son front chauve est cou-
ronné de lierre. Derrière lui on voit un vase votif placé sur
un piédestal. Dans le fond, un rideau est suspendu à deux
branches mortes ; enfin, au delà de cette tapisserie, on aper-
çoit le chapiteau corinthien d'une colonnette qui sert de
pupitre à un volumen déroulé , sur lequel a dû être tracée
une inscription dédicatoire relative à quelque ex-voto. Un
lapin est tapi dans le creux de l'arbre de droite. La lan-
terne, posée sur l'autel, indique que le sacrifice a lieu pen-
dant la nuit.
Le van , dans l'origine un panier pour vanner le grain,
fut le berceau de Bacchus : de là son surnom de Liknitès.
Plus tard, le liknon servait de corbeille dans les cérémo-
nies religieuses et renfermait la dîme (àTrap/ai) que l'on
offrait à la divinité.
[Parties modernes : Les pieds du Silène; la moitié de l'arbre der-
rière lui; la moitié du piédestal; la plus grande partie des branches
de l'arbre; le bràs droit de Dionysos et tout l'encadrement du
bas relief. — Les deux colonnettes du milieu de la lanterne sont
Drisées.]
FAUNK A l'enfant.
Bas-relief en marbre peiitélique.
Petit-Rade/, t. II, 12. — Creiizer, Stiidien, t. li, 261. — Bouillon,
t. m, Bas-reliefs, pi. 25. — Boettcger, Ideen zur Kunslmytliologie,
II, 451. Opuscula, p. 420 (note;. Kleine Schriften, t. 11, 302 (n. 65).
— Clarac, Cat. n. 163; Musée, pi. 217, 314. — Midler-Wieseler,
Denkmseler, t. II, pi. 49,608 (initiation d'un enfant).
Hauteur 0,55. — Largeur 0,C0.
E.
SILÈNES.
SSO. SILÈNE PORTANT LE JEUNE DIONYSOS;
GROUPE DIT FAUNE A L'ENFANT.
Le Faune à l'enfant est une des statues les plus célèbres
du Musée. Appuyé sur un tronc d'ormeau , qui est recou-
vert d'une nébride et autour duquel serpente un cep de
vigne, Silène lient le petit Dionysos dans ses bras. L'enfant
avance en souriant la main gauche vers la figure de son
père nourricier, pour lui tirer la barbe (1) ; Silène, plein de
joie et de tendresse, penche la tête vers le jeune dieu, pour
mieux se prêter à ses espiègleries. 11 a la jambe gauche
posée en avant. Tous les deux sont couronnés de lierre et
de corymbcs.
L'artiste a représenté Silène sous les traits d'un vieillard
(1) Un poëte du m* siècle, Aurelius Nemesianus, dit, dans une do
-65 églogues(X, 27-34):
Quin etSilenus parvom veneratus alumnum
Aut greinio fovet, aut resupinus sustinetuini
Et Yocat ad risum digilo, rnoluque quietein
Adiicit, aut Iremulis qua«fat crepitacula pain
Cui deus adridens horrenles pectore setas
Vellicat, aut digitis aures adstringit acutas,
Adplaudilve manu mutiium capul aut brève mentum,
Et simas leHero conlidit poUice nares.
13
266 SILÈNES.
qui a conservé toute sa force physique. Au lieu de. rendre
exactement le type ordinaire de ce personnage principal de
la suite de Bacchus, il l'a rapproché le plus possible de
la forme humaine, en se bornant à indiquer discrètemeni
tout ce qui pouvait rappeler sa. parenté avec les Satyres. Le
front chauve, la figure burlesque, les oreilles et la queue de
bouc , la proéminence du ventre , l'épiderme poilu sont
devenus des accessoires de si peu d'importance, qu'il faut se
donner la peine de les chercher pour les apercevoir. Quant
aux jambes de Silène, ce sont, aux yeux des sculpteurs mo-
dernes, les plus accomplies que l'art ait jamais produites.
On voyait à Rome autrefois , dans le portique d'Octavie
{curia ou schola Octaviae), la statue anonyme d'un Satyre qui
réprimait les pleurs d'un enfant {plurcUum infantis cohibet.
Pline, 36, 29). 11 n'y aurait rien de trop invraisemblable à ce
que ce motif et le nôtre ne fussent identiques. On en connaît
plusieurs répélilions (1).
L'invention du motif appartient certainement à l'école de
Praxitèle.
[La tète de Silène est rapportée. Parties modernes : L'extrémité
du nez, quelques mèches de cheveux, les mains, les poignets et
trois doigts du pied droit de Silène. La jambe droite a été re-
polie. Lésions à l'épaule et sur l'abdomen. — Le nez, le menton,
les bras et les jambes, une partie de la hanche gauche et le bas des
reins de l'enfant. — Plusieurs morceaux de la nébride et la plus
grande partie du tronc d'arbre. — Le côté postérieur de la base avec
la plante.]
Groupe en marbre grecchetio, trouvé au xvi* siècle, avec le vase
Borghèse (n. 235), à Rome, dans la vigne de Carlo Muti, non loin
de l'emplacement des Jardins de Salluste, qui, du mont Quirinal
s'étendaient jusqu'au Pincius {Flaminio Vacca, n. 59, dans Fea,
Miscellanea, t. 1, 79. Montfaucon, Diarium ilalicum, p. 222). Villa
Borghèse, st. 9, 13.
Cavallieri (1585), pi. 75 (apud Carohim Mutium). — Perrier,
(1) L'une se trouve au Braccio nuovo du Vatican {Braun, IMuseen
und Ruinen Roms, p. 231), l'autre au Musée de Munich [Clarac,
Musée, pi. 676, 1556 a>.
SILÈNE. 267
Raccolta (1033-1653), pi. 6. — Joachim de Sandrart, Admiranda
(Norimbergae, 1680), pi. 35. — Montelatici, p. 207. — Maffei et dQ
iîû^sî, Raccolta (Rome, 1704), pi. 77 (gr. à l'inverse). — De nobllis-
simohospite, ComitisdeTrausnitz nomen professe, et in villa Pinciana
Burghesiorum Principiim excepto, die 27 Maji 1716, epistola (Romae,
1716, in-4°), p. 8. — Montfaucon, Antiquité expliquée, 1. 1 (pars 2),
pi. 142, 2. — Winckelmann, Histoire de l'Art, liv. X, eh. 3, 10
(OEuvres complètes, Stuttgart, 1847, t. I, 433). — Burbiellini,
Elegantiores statuae antiques (Homae, 1776), pi. 10. — Piranesi,
Statues, pi. 20. — Hii't, Bilderbucli, pi. 22, 3.— Millin, Galerie my-
thologique (Paris, 1850), pi. 116, 441. — H. Laurent, Musée royal,
t. I (1816), pi. 9. — Visconti, Monument! scelti Borghesiani,
pi. 3, 2; p. ."iO-Sa. Opère vaiie, t. IV, 86-89. — Bouillon, 1. 1, 54. —
Fillwl,t. VII, 450. — Clarac, Cat. n. 709; Musée, pi. 333, 1556
(trois poses). — Creuzer, Symbolik, t. IV, pi. 1, 3. — Welcker^
Bonner Kunstmuseum, p. 23. — Panofka, Archseolog. Zeitung, 1851,
p. 343 (il pi'end l'enfant pour Maron, flls de Dionysos). — Mûller-
Wieseler, Deakmaeler, t. II, pi. 35, 406.
Hauleur 1,90.
«51. SILÈNE. STATUE.
Près d'un tronc d'ormeau, autour duquel s'enlace un cep
de vigne, on voit Silène debout, couronné d'une bandelelte,
de lierre et de corymbes, un manteau sur le bras gauche.
D'une main il tient une petite coupe , de l'autre, levée, une
grappe de raisin. Ces deux attributs sont modernes. L'ar-
tiste a fait son possible pour ennoblir la figure burlesque du
compagnon de Bacchus; la barbe est frisée en spirales, la
proéminence du ventre n'est pas exagérée. On remarque
cependant que Silène ressent les premières atteintes de
l'ivresse, car sa tête se penche sur la poitrine.
Quelques plantes poussent dans le sol.
[La tète est admirablement conservée. Il n'y a de moderne que
l'un des lemnisques, l'avant-bras droit avec le coude et la main
gauche avec la moitié de l'avant-bras.]
Marbre de Paros.
Petit-Radel, t. II, 10 (gravure sans les restaurations). — Bouillon,
t. III, Statues, pi. 12, 1. — Clarac, Cat. 468; Musée, pi. 334, 1749.
Hauteur 1,39.
SILENES.
«. SILÈNE A L'OUTRE.
Le vieux Silène, couronné de lierre et de corymbes , la
poitrine couverte d'une nébride, s'appuie dans son ivresse
contre un cippe, sur lequel il a posé son bras gauche avec
l'outre. — Comparez la statue de Dresde, publiée dans VAu-
gusteum, pi. 71.
[Le bras droit depuis le milieu du biceps jusqu'aux attaches de la
main; les pieds et les clicvilles; le bas du cippe et plusieurs autres
petits morceaux sont modernes.]
Statuette. Marbre pentélique.
Petii-Radel, t. II, 11. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 12, 2. —
Clarac, Cat. d. 476; Musée, pi. 334, n. 1748.
Hauteur 0,70.
«53. »54. SILÈNES COUCHÉS.
a. Un Silène ivre, plongé dons le sommeil, est couché sur
une pardalide. Ses jambes sont croisées ; sa tête, couronnée
de lierre et de corymbes, repose sur une outre à vin, dont
l'orifice, qu'il tient des deux mains, servait de tuyau à une
fontaine. Au milieu de sa poitrine on remarque une touCFe
de poils.
[Restaurations : Le nez, une feuille de la couronne, le pommeau
de la joue gauche, une pièce au bras gauche, quelques pièces sur
l'abdomen et les doigts du pied gauche.]
6. Pendant du premier, couché sur l'oreille gauche, tandis
que l'autre est couché sur l'oreille droite.
[Restaui^ations : Le nez, deux pièces dans la joue droite, une feuille
de la couronne, une pièce au-dessus de l'œil droit.]
Statues en marbre blanc provenant du péristyle du théâtre antiquQ
de Falerii {Civita Castellana), en Étrurie. — Musée Campana.
H. d'Escamps, Marbres antiques du Musée Campana, n. 30 (pUo»
tographie).
Longueur 1,38.
SILÈNES. 269
«S5. SILÈNE COUCHÉ, restauré en SATYRE.
Encore un motif de fontaine, malheureusement mutilé
Un Silène, le corps couvert de touffes de poils, est à demi-
couché. Appuyé sur le bras droit, il tient de la main gaucha
une amphore. Son monteau, en écharpe, se replie sni
l'épaule et les cuisses.
[La tête barbue et ronronnée de lierre, le cou, l'avant-bras gauche
et le vase sont modernes. Le brds droit manque.]
Marbre blanc. Musée Campai a.
Hauteur 0,48. — Longueur 0,67.
856. SACRIFICE DE SILÈNE.
Devant un de ces arbres sacrés, si fréquents dans l'an-
cienne Grèce, on voit un grand autel de forme carrée, dé-
coré d'un feston, A droite se tient Silène, chaussé de bot-
tines , vêtu d'un chiton court qui laisse la poitrine à dé-
couvert, et d'un manteau jeté sur l'épaule gauche. D'une
main il tient son thyrse , de l'autre il met des grains d'en-
cens dans le feu allumé pour le sacrifice. Un jeune Satyre
apporte les offrandes principales : un canlhare rempli de vin
et un plat de fruits sur lequel un papillon indiscret est venu
se poser. Un groupe de trois arbres termine la scène.
Bas relief de la basse époque. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Supplément, pi. 2, 11. — Clarac, Cat. n. 762;
Musée, pi. 223, 147.
Hauteur 0,17. — Largeur 0,23.
257. SILÈNE. BAS-RELIEF.
Silène, couronné de lierre, le bas du corps recouvert d'un
manteau qui se replie sur le bras gauche , tient de la main
droite abuissée une grappe de raisin, dans l'autre, levée, un
van rempli de fruits.
[La télé, l'avant-bras droit avec le coude, la main gauche, le vaa,
270 SILÈNES.
les jambes au-dessous des genoux et un pan de la draperie sont
modernes.]
Marbre blanc.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 10. — Clarac, Cat. n. 520 « :
Musée, pi. 217, 107.
Hauteur 4,29. — Largeur 0,72.
SSS. SILÈNE PORTEUR.
Un Silène, courbé sous le fardeau qu'il est censé porter
sur l'épaule, a le genou droit posé par terre. Son visage con-
tracte trahit les efforts qu'il fait pour ne pas succomber sous
le poids dont on l'a chargé. Une pardalide , dont les pattes
sont croisées sur sa poitrine, lui sert de vêtement.
Cette figure était probablement employée à supporter une
table de marbre ou un candélabre. — Comparez Visconti,
Pio-Clementino, t. VII, 4.
[Restaurations : Le nez, la joue droite, l'œil gauche avec le
sourcil et un morceau du front, les deux bras, les pieds, toute la
jambe droite avec la cuisse , la partie attenante et un morceau de la
banche; la plinthe et le bas de la pardalide.]
Statue ea marbre grec. 3Iusée Campana {Catalogo, n. 91).
Uautcur 0,67.
SS9. SILÈNE EN TRAPÉZOPHORE.
La tête baissée, les deux bras appuyés sur les hanches,
ce Silène supportait autrefois une vasque de fontaine dont
l'eau s'épanchait par sa bouche. Il est couronné d'un stro-
phium et de feuilles de lierre ; la poitrine et le ventre sont
velus; une ceinture entoure sa taille. La partie supérieure
de son corps est posée sur une patte de lion.
[Le petit doigt de la main gauche manque. La patte de lion est
ïioderne.]
Sculpture romaine. Musée Campana.
Hauteur totale 0,83.
SATYRE ET SATYRISQUE. 271
F.
SATYRES (FAUNES).
260. JEUNE SATYRE ET SATYRISQUE. groupe.
Un satyre adolescent, couronné de pin et tenant une hou-
lette noueuse au bras gauche, s'appuie, les jambes croisées,
contre un tronc d'arbre. 11 est représenté avec des oreilles
humaines, et on le prendrait volontiers pour un jeune berger
au repos, n'étaient les petites cornes qui lui poussent au
front, et les traces de Vhippouris (queue de cheval) qui sont
encore visibles au bas des reins. Sa nébride , en écharpe,
attachée sur l'épaule droite, se replie sur Tavant-bras gauche;
sa figure souriante est penchée vers le même côté.
Le Satyrisque, entièrement nu, est adossé contre le tronc
d'ormeau, autour duquel devait s'enlacer un cep de vigne,
puisqu'on y aperçoit une grappe de raisin. Dans la main
gauche abaissée, l'enfant tient un pcdiun dont le bout re-
courbé est posé à terre; du bras droit il s'appuie sur son
frère aîné, comme s'il essayait ses premiers pas.
Le marbre a conservé son poli antique, ce groupe ayant
heureusement échappé au surmoulage.
[La tête du Satyre, rapportée, est bien la sienne. Sa main droite
avec le poignet, ainsi que l'extrémité du nez du Satyrisque et une
partie de la plinthe sont modernes,]
Jolie sculpture grecque en marbre de Parcs, du dernier siècle avant
notre ère. Trouvée, en 1782, à Tivoli, dans les ruines de la villa
d'Hadrien, lors des fouilles entreprises par le comte J.-B. Centini
et le fidéicommissaire du terrain, comte Joseph Fede. Transportée à
Saint-Pétersl)ourg par le sculpteur suédois Jean-Tobie Sergel, elle
y fut achetée, en 1806, par un joaillier genevois, François Duval,
dont les héritiers la vendirent, en 1856, à M. Louis Fould. — Entrée
au Louvre en 1860.
272 SATYRES.
Journal de Genève, 18 novembre 1856. — Wieseler, ArchcPoIo-
gisilier Anzeiger, 1859, p. 118 *. — Calnlogue de la vente Louis
Fould (1860), n. 869. — A. C/iaboiii/let, Description des antiquités
composant le cabinet de M. Louis Fould (Paris, 1861, in fol.),
p. 27-31, pi. 4. 5 (gravures de M. Varin).
Ilaulcur du Salyre 1,24; du Snlyrisque 0, 52.
2C1. SATYRE ET PANISQUE.
Un jeune Pan (llavtiTxoi;) accroupi lire une épine du pied
d'un Salyre. Le blessé est assis sur un rocher auquel il se
cramponne des deux mains ; il a la tête rejetée en arrière; les
mouvements convulsifs de son visage et de son corps expri-
ment avec une grande vérité les sensations de la douleur.
Le Panisque qui procède avec précaution à celle opération
délicate est vêtu d'une pardalide (1).
[Sont modernes : L'avant-bras droit et la main du Pan. L'épaule
el le brns droit du Satyre jusqu'aux attaches de la main, son avant-
bras gauche; un peu de la chevelure de l'occiput et une partie de la
queue.]
Groupe en marbre de Paros. Villa Borglièse, st. 4, 12.
(1) Voici la liste des répétitions, ou plutôt des imitations, de notre
groupe : Marbre du Musée Pio-Clémentin, 1,48 (Description de Rome,
t. II, 2, 250. Braun, Ruii;en und Mufcen Roms, p. 478). — Jeune
Faune tirant une ép'ne du pied d'un Pan. Marbre de Pompéi {Muséum
ofclassical aniiquities, t. II, 76}. — Groupe de l'Ermitaije (autre-
f 0 s au Musée GampHU i). — Satyre blessé au pied : statue de l'Ermi-
age, n. 15 [Clarac, Musée, pi. 710, 170Ô).
Satyre tirant une éi)ine du pied d'un Pan. Sarcophage de Lyon.
— Pan blessé et enfant bacliique. Sarcophage de Gassel, ci'é p. 245.
Le même sujet se trouve sur des pierres gravées.
Comparez Conze, Zeitscbrift fur bildcnde Knnst, t. III, 161. 162.
Dans Théocriie, Idylle 4, 50, le pâtre Baltos s'écrie : .... ttôt tw
Atôç ■ à yàp âxavOa | àpjAOî [j.' wô' £7ràTa|' Otto tô cçupôv • w; 6È
paôeïai | xàTpaxTyXXîoe; èvtî, et Corydon lui répond : val vat, toTç
èvOxEffffiv l-/tù TÉ viv • àoE xal aÙTti. — .anthologie grecque, t. III,
p. 106 (n. 13).
SATYRES JOUANT DK LA FLUTE. 273
Hirt, BiliJcrhucli, pi. 20, 9; p. 163. — Bouillon, t. III, Sla(ucs
pL 13. — Clarac, Cit. n. :J90; Musée, pi. 297, 1741. — MûUer'
Wieseler, Denkmaeler, .. II, pi. 43, 535.
Hauteur 0,CC.
ZGZ. ses. JEUNES SATYRES JOUANT DE LA
FLUTE.
Ces deux charmantes statues représentent des Satyres
adolescents, jouant de la flûte traversiére (tibia obliqua). Les
jambes croisées, ils s'appuient nonchalamment, le premier
contre un cippe, le second contre un tronc d'arbre. Leurs
pardalides, en écharpe, attachées sur l'épaule, recouvrent
une partie de ces supports, placés sur le côté gauche.
Le Satyre au repos (ava7:ayotj.evoç), peint par Protogène,
sappuyait peut-être aussi sur une colonnette (1). On admet
généralement que le célèbre Satyre de Praxitèle, connu sous
le nom de péribcelos (le fameux), a été l'original de nos
statues , hypothèse qui a paru d'autant plus vraisemblable
que presque tous les musées possèdent ce motif souvent
répété. Le style et l'idée rappellent, en effet, les tendances
de l'école de Praxitèle et la floraison de la poésie buco-
lique; mais le périboëtos portait une coupe.
Quant au travail, le jeune Satyrç au cippe est bien supé-
rieur à l'autre.
[Restaurations. Satyre au cippe (Tête antique rapportée) : L'ex-
trémité du nez; ta moitié de l'avant-bras droit, les mains avec la
flûte. La tète et une patte de la pardalide.
Satire au tronc d'arbre: L'extrémité du nez, tous les doigts, la
flûte, le museau de la pardalide.]
Statues en marbre de Parcs. Villa Borghêse, st. 5, 8.
A) Perrier, Raccolta, pi. 48. — Sandrart, Admiranda statuariae,
pi. 53. — Montelatici, p. 301. — Visconti, Monument! sctlli, p. lOi,
pi. 12, 3. Opère varie, t. IV, 9i-97. — H. Laurent, Jluséerojal,
(1) 'O làxupoç TtapeffTtbç (ttOàm. Strabon, 1. XIV, p. 557, éd.
Didot,
i2-
274 SATYRES.
t. I, 6. — Bouillon, t. I, 53. — Clame, Cat. n. 146; Musée, pi. 296,
1671 (deux poses). — MûUer-Wieseler, Denkmaeler, t. il, pi. 39,460.
— Welcker, Donner Kunstmuseum, p. 26. — H. Brunn, Histoire
des artistes grecs, t. I, 350. 351. — Friederichs , Bausteine, p. 377.
B) Muffei et de Rossi, Raccolla, pi. 80. — Filhol, t. VII, 474.
— Bouillon, t. m, Statues, pi. 12, 2. — Clarac, Cat. n. 146; Musée,
pi. 296, 1670 (deux poses).
Hauteur 1,25.
264. SATYRISQUE. statuette.
Charmant torse d'un Saty risque, dans Tattitude du repos.
Du bras gauche il s'appuyait probablement sur un tronc
d'arbre. La pardalide, nouée sur sa poitrine, descend en
écharpe de l'épaule droite.
[Il manque la tète, le bras droit avec la main (qui, d'après l'indi-
cation de deux tenons, paraît avoir tenu quelque attribut), les
jambes et le genou gauche.]
Marbre grec trouvé, en 1858, h Apollonie d'Épire. Donné par
M. Gautier de Claubry, élève de l'Ecole d'Athènes, juin 1S59.
Hauteur 0,52.
ses. FAUNE CYMBALISTE.
Un Faune, couronné de feuillage , joue des cymbales
pendant une fête bachique. Du pied droit il marque la me-
sure avec le croupézion (scabillum), instrument qui a la
forme d'un soulier à double semelle. Une nébride et une
flûte pastorale sont suspendues à un tronc d'arbre.
[Tète antique mal rapportée. Le menton, la bouche, le nez avec
une partie du front et du cou, le bras gauche, les deux jamijes et
l'arbre sont modernes; mais le bras droit rapporté est antique.]
Belle statue de marbre de Paros ; peut-être celle qui a été gravée
par Claude Mellan, en 1671 {Félibien, Statues et bustes antiques
des maisons royales, pi. 15), et qui avait fait partie de la collection
du cardinal Mazarin.
H. Laurent, Musée royal, t. II, 17. — Bouillon, t. III, Statues,
pi. 13, 3. — Clarac, Cat. n. 403; Musée, p4. 297, 1710.
Uauleur 1,32,
FAUNE DANSANT. 273
SG6. FAUNE DANSANT.
Le torse antique de cette statue, malgré l'absence de la
queue de cheval, signe distinctif des Satyres, autorise en
partie la restauration. C'est un Faune jouant des cymbales
et marquant la mesure avec le croupézion, attaché à son
pied droit.
[Tête antique rapportée et retravaillée, mais étrangère à la statue.
Sont modernes : L'avant-bras droit, les mains, le pied droit avec le
scabillum, le pied gauche et une partie de la jambe.]
Marbre de Paros. Villa Borghèse, st, 2, 8.
Episcopius (Jan de Bisschop), Signorum veterum icônes, pi. 1-3. —
Bouillon, t. III, pi. 13, 5,— Clame, Cat. n. 383 ; Musée, pi. 297, 1711,
Hauteur 1,33.
2G^. SATYRE DANSANT.
Un jeune Satyre, tourné à droite, se livre à la danse,
comme s'il suivait une pompe bachique. La tête rejetée en
arriére (pi'^iyiùyriv'), la pardalide flottant au vent, il porte au
bras droit un thyrse , orné duoe bandelette , tandis que ,
de la main gauche avancée, il tient son canthare.
Charmante sculpture grecque.
Bas-relief en marbre grec.
Petit-Radel, 2, 16. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 10, —
Clarac, Cat. n. 190 ; Musée, pi. 179, 170.
Hauteur 0,48. — Largeur 0,30.
«68. FAUNISQUE DANSANT.
Torse d'un jeune Faune , à la figure souriante. Sa tête,
rejetée sur la nuque , est penchée vers l'épaule gauche. Il
semble se livrer à la danse. Ses deux bras sont tendus en
arrière.
[Le côté droit du visage est tout usé. Il manque les deux avant-
bras et le bas du torse au-dessous des hanches.
276 SATVnES.
Fiagment de statuette en marbre blanc. Époque ro-vaine. — Musée
Campina.
Hauteur 0,28.
2C9. FRAGMENT D'UNE POMPE BACHIQUE.
Deux Satyres, les cheveux hérissés sur le front (opi-
^oxo|j.at), le dos recouvert de la nébride, vont, au pas de
danse , assister à une fête bachique. Le premier tourne la
tête vers son compagnon, en avançant le bras droit. L'autre
joue du tambourin.
Ces figures, devenues typiques, se rencontrent sur un
grand nombre de monuments.
Bas-relief d'exécution médiocre. Marbre blanc. Villa Dorghèse,
M. 7, 15,
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 26, 10. — Chirac, Cal. n. 34<3;
Bi'usée, pi. 140, 146.
Hauteur 0,50. — Largeur 0,50.
S-rO. FAUNE ET PANTHÈRE.
Un Faune nu, la pardalide sur le dos, marche solennelle-
ment, comme dans une poiupe bachique; il a le bras gauche
<evé, de la main droite il tient le bàion pastoral. Une pan-
thè.'"e l'accompagne.
[Sont modernes : L'avant-bras gauche jusqu'au poignet ; la moitié
de l'avant-bras droit; le pied droit et plusieurs autres petits mor-
ceaux.]
Cliarmant bas-relief de m.rbre grec.
bouillon, t. m. Bas-reliefs, \\. 10. — Clarac, Cat. 195, iflusée,
pi. 179, 171.
Hauteur 0,49. — Largeur 0,38.
SVl. FAUNISQUE A LA PANTHÈRE.
Un |ians sa no-
SATYRES SUPPORTANT UN ENTABLEMENT. 27/
bride une petite pantliére qui mange du raisin ; de la main
droite abaissée il lient une grappe.
iLa tète, le bras droit au milieu du biceps, les deux jambes avec les
Meds chaussés de vandales, et le tronc d'arbre sont modernes.]
Petite statue en marbre grec. Sculpture romaine. Villa Borgbèse.
Bouillon, t. III, Statues, pi, 12, 1. — Clame, Cat. n. 50i; Musée,
pi. 299, 1G83.
Hauteur 0,88.
SV2-S7S. QUATRE SATYRES SUPPORTANT UN
ENTABLEMENT.
Les quatre Satyres, de taille colossale, qui, à la villa Albani,
supportaient une vasque de fontaine en granit, et qui sou-
tiennent aujourd'hui une longue frise dans la salle du Tibre,
sont plutôt des membres d'arehitecture que des statues pro-
prement dites. Les figures de ce genre remplaçaient les pilas-
tres, et nous savons, par un passage de Vitruve (1), qu'on
les désignait sous le nom à' Atlantes ou de Télamons
Tous les quatre ont la tête penchée sur la poitrine, les
bras appuyés sur les hanches, comme s'ils avaient la plus
grande peine à se maintenir sous le poids qu'on leur a im-
posé. Leurs corps robustes témoignent de la force surhu-
maine dont ils sont doués. De longues barbes arrondies,
avec lesquelles se confondent les moustaches , encadrent
leurs visages et leur donnent ce caractère étrange de figures
immobilisées, ressemblant à des masques, caractère qui con-
vient éminemment à la sculpture architecturale. Autour de
la taille ils portent une ceinture de poils de bouc, dont la
coupe imite le tablier égyptien (la schenti].
Une cinquième figure de celte série se voit au Musée de
Stockholm (Clarac, pi. 721, 1725 a); la sixième vient d'être
(1) De l'architecture, \\y. VI, 7 : Item si qua virili figura signa
mutulos aul coronas snstinent, iiostri telamones appcllant; Grœci
vero eos àT).avTaç \ocilant. — Uésyc/iius : 'Âx^avia • w[iocp6fov.
278 SATYRES.
trouvée au milieu des raines du théâtre de Dionysos, à
Athènes. Il résulte de cette curieuse découverte que nos
Satyres ont supporté l'architrave de la scène de ce théâtre,
achevé par l'orateur Lycurgue, vers 338-330 avant notre ère.
Ils ne différent entre eux que par la pose des jambes.
[Restaurations : I. Tête antique rapportée. La chevelure et la
pointe des oreilles, les bras, les jambes avec la moitié des cuisses et
le bas du tronc d'arbre sont modernes. — II. Le nez, les bras, les
jambes, les cuisses et la plus grande partie du tronc d'arbre. —
III. Le bout du nez, les bras, les jambes, la cuisse droite, la moitié
de la cuisse gauche, le tronc d'arbre. — IV. La tête, les bras, les
jambes, la cuisse gaucbe et le tronc d'arbre.]
Statues en marbre grec. Villa Alhani. Lors des reprises de 1815,
ftl. Santi, commissaire délégué par le prince de Metternicb pour
enlever de force les objets proven'int de cette villa, a accepté, en
échange des quatre Satyres, quatre Caryatides portant des cor-
beilles [maintenant à Municb] : transaction autorisée p.ir le ministre
de la maison du roi, comte de Pradel (30 octobre\
Winckelma)Vi, Monumenti inediti , texte du n. 205. — Piranesi,
Vases, pi. 38. — Indicazione antiquaria per la villa suburbana
eleir eccellentissima casa Albani (Roma, 1785), p. 36 (n. 328), —
Bouillon, t. III, Statues, pi. 13, 4. — Clarac, Cat. n. 251; Mvde,
pi. 298, 1725.
Hauteur 2,00.
Z^G. FAUNE. BUSTE DE VIENNE.
La gaîté folâtre du suivant de Bacchus est exprimée
avec tant de bonheur et de vérité qu'il semble difficile,
pour ne pas dire impossible, d'atteindre à un plus haut
degré de perfection. Le Faune sourit en montrant deux
rangées de dents ; ses cheveux sont peints en rouge , ce qui
rappelle l'usage qu'avaient les anciens de mettre de la cou-
leur écarlate sur les idoles de Bacchus et de son cortège.
Ce buste n'est, du reste, qu'un fragment de statue.
On peut lui comparer le célèbre Faune à la tache (Fauno
colla macchia) de Munich, autrefois dans la collection Albani;
puis un petit buste du palais de Wœrlitz {Gerlach, pi. 6).
FAUNE DE VIENNE. 279
[L'oreille droite et la pointe de l'oreille gauche sont modernes (1).]
Trouvé, en 1820, à Vienne, en Dauphiné {Vienna Allobrogum,
dans la Gaule narbonnaise), que l'empereur Claude, dans son dis-
cours de Lyon, avait honorée du titre cVOmatissïma colonia, et que
le poète Martial (épigr. 7, 88) appelle pulchra Vienna.
On découvrit ce buste dans les ruines d'une salle romaine située
sur le quai de la Gère et adossée aux rochers de la colline dite de
Salomont, derrière la maison de M. Jouffray aîné. Cette sall« avait
des murs et des pilastres revêtus de marbre. Le pavé était formé de
compartiments variés en marbres précieux, en serpentin, en por-
phyre rouge, etc.
Marbre grec, offert au Roi par la ville de Vienne au mois de jan-
vier 1822. En échange, Louis XVIII donna l'ordre d'envoyer à
Vienne un tableau de maître-autel et telle quantité de modèles en
plâtre que désignerait le conseil municipal. Voici, du reste, l'exposé
des sentiments du Roi à l'égard de la donation, tant critiquée et tant
regrettée depuis; c'est son ministre, le marquis de Lauriston, qui
parle (13 février 1822) :
« Il m'a paru q.ue ces hommages n'étaient rien moins qu'agréables
« aux habitants des villes que l'on prive ainsi de leurs monuments
« historiques. Je me suis, en conséquence, arrêté, pour l'avenir, à
« l'idée qu'il serait du service du Roi et de la France, de s'appliquer
« à éluder ces offres et ces hommages des autorités locales, aux-
« quels il est, en effet, contre la nature des choses que les admi-
« nistrés applaudissent. » {Archives du Louvre.)
Clarac, Cat. n. 481 bis; Musée, pi. 1082, n. 2763 a. — Bouillon,
Supplément du t. III, pi. 1, 4. — Delorme, Description du Musée
devienne Jsère). Vienne, 1841, p. 242.
Haulcur 0,^6.
(1) D'après ce que des témoins dignes de foi m'ont raconté à
Vienne même, l'oreille droite du Faune, retrouvée plus tard dans
les décombres, aurait été recueillie par M. Chavernod et vendue,
après sa mort, avec la collection d'antiquités qu'il avait formée.
M. Delorme assure qu'on découvrit en même temps « quelques
parties des jambes de la statue, surtout le genou avec une partie de
la cuisse, sur laquelle était assis Bacchus enfant. » Si mes souvenirs
sont exacts , le même motif (un Faune ou un Pan assis, tenant
l'enfant Bacchus sur ses genoux) se retrouve dans la collection
Perrot, exposée provisoirement au Temple de Diaue, àNimes.
280 SATYRES.
»'Î7. FAUNE D'ARLEo
Tête, plus grande que nature, d'un jeune Faune souriant.
La nature de ces démons bachiques est rendue avec beaucoup
d'esprit; outre les cheveux hérissés (çpi^oxoVr,;, opOo'Opt^),
les petites cornes, les oreilles de chèvre et certaines rémi-
niscences de la figure animale qui s'étendent jusqu'à la nais-
sance du nez, on remarque encore des touffes de poil (xà
çr'çï'/) sur les deux joues.
Marbre de conservation parfaite, trouvé à Trinquetaille, vis-à-vis
d'Arles, et acheté, en 1860, à M. de Valori.
Hauteur 0,40.
S':'». SATYRE ENFANT, buste.
Délicieux petit buste d'un Satyrisque, couronné de lierre
et de corymbes. La figure souriante, les cheveux hérissés
sur le front, les deux petites cornes à peine naissantes, les
oreilles caprines, tout cela est rendu avec un esprit et ua
talent dignes du plus grand maître.
[Le buste, sauf la nuque; l'une des cornes et quelques mèches do
cheveux sont modernes.]
Marbre de Paros.
Hauteur 0,25.
879. 280. FAUNE CHEVRIER ET AMOURS.
a) Un Faune et son chien gardent un troupeau de chèvres
dans une contrée rocailleuse. Adossé à un arbre, le manteau
jeté sur l'épaule gauche, le jeune pâtre [capmrius] tient sa
ulette. Trois chèvres broutent l'herbe et les broussailles;
une quatrième est couchée sur le sommet des rochers. La
tête du berger manque aujourd'hui , mais Visconii l'ap-
pelle un giovin Fauno.
b d) Biche couchée sur un rocher où poussent quelques
herbes.
SATYRE CHASSEUR. 28!
280. Deux Amours, dont l'un est à cheval sur une chèvre ;
l'autre, décoch.int une flèche, s'^mble ajuster un oiseau.
ef] [Biches couchées; sculpture moderne d'après les faces
lat'Tales b d\.
Chaque bas-relief, de saillie très-légère, est encadré
d'une bordure de feuilles.
[De grandes parties de l'encadremeot et quelques autres mor-
ceaux sans importance sont modernes.]
Sarcopliage d'enfant en marbre de Luni. Voulant à tout prix le
placer contre le mur, on a préftiré enlever la face du fond et eu
faire la frise princij'ale d'un second sarcophage.
TrouYé à Gabies. Villa Borglièse.
a) Visconti, Mon. Gabini, pi. 15, 43; p. 76. — Bouillon, t. IH,
Bas-reliefs, pi. 24. — Clarac, Cat. n. 387; Musée, pi. 144, 158.
bd) Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 14. — Clarac, Musée, pi. 144,
201.
«80. Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 14. — Clarac, Cat. n. 399;
Musée, pi. 181, 158.
Hauteur 0,55. — Largeur 0,90. — Épaisseur 0,59.
«81. SATYRE CHASSEUR.
Un jeune Satyre, de retour de la chasse, est assis au pied
d'un rocher et joue avec sa panthère. De la main droite
levée il tient un lièvre mort, assez haut pour qu'il ne puisse
pas être attrapé ;i), et pour plus de sûreté, serrant la pan-
thère entre ses jambes, il lui prend la patte. La pardalide du
chasseur est ajustée de façon à ce que la beauté du corps
ressorte davantage.
L'endroit où la scène se passe est un lieu sacré. En face
du Satyre se dresse un petit cippe placé sur une roche schis-
teuse , à l'ombre d'un pin. Un manteau, un bâton recourbé
[lagobolon] et un lièvre, lié par les quatre paties, sont sus-
(1) Lucien, de neco- ch. 24, décrit une scène analogue . ô Bpâyxo;
éirl iTÉTpa; 7.a8£^6[X£V0(; àvÉysi )ayà)v xat upooTtat^ei tov xOva, 6 ôè
Tiri5rj(70[X£vt}) £oix£v £Tt' aÙTÔv È; tô {i<j/Oi;.
282 SATYRES.
pendus au cippe. Le rocher, sur lequel le Satyre est assis,
est orné d'une guirlande.
Il était d'usage de consacrer, soit à la déesse delà chasse,
soit aux divinités champêtres, une partie du gibier avec
l'arme qui avait servi à le tuer.
Ce bas-relief , d'une exécution remarquable, est la copie
d'une œuvre grecque de la plus belle époque de l'art
[Parties modernes : Le bras droit du Satyre avec la main et le
lièvre (sauf les pattes de devant) ; la pardalide depuis le milieu de
l'omoplate; la moitié de la cuisse droite avec les deux tiers de la
jambe; la partie antérieure du pied droit, le pouce du pied gaucbe.
— La tète, le cou et la patte gauche de derrière de la panthère
(restaurée en chien). — La tête et la poitrine du lièvre suspendu
au cippe, quelques plis du manteau, un morceau du bas du cippe;
une partie du tronc d'arbre; enfin tout l'encadrement.]
Marbre de Carrare. Villa Albani.
Petit-Radel, t. II, 17. — Robillnrt-Laurent , Musée français,
t. IV, 33. — Bouillon, t. I, 81. — Filhol, t. V, 354. — Clarac,
Cat. 477; Musée, pi. 178, 169. — Midler-Wieseler, Denkmaeler,
t. II, pi. 39, 465. — Bœtticher, Baumkultus der Hellenen, p. 69.
79. 539, fig. 23.
Hauteur 4,80. — Largeur 1,18.
S8«. FAUNES VENDANGEURS . couvercle
DE SARCOPHAGE.
Le cartel destiné à l'inscription est moderne. Deux mas-
ques de Faune, dont les prunelles sont îndiquées, décorent
les coins de devant; ils ont cela de particulier, que l'artiste
leur a donné des oreilles humaines.
Entre la tablette et les masques, deux bas-reliefs représen-
tant des Faunes vendangeurs, font allusion à la vie de l'autre
monde.
1) A gauche :
Un chariot à deux roues (dont on ne voit que la moitié
antérieure) est traîné par une paire de bœufs. La voiture
est chargée de deux paniers [cophini] remplis de grappes de
raisin; ses roues sont des disques pleins. Un Faune nu a
FAUNES VENDANGEURS. 283
pris place dans le fourgon et gesticule des bras, comme s'il
engageait ses compagnons à presser le pas.
A côté des bœufs marche un jeune Faune , vêtu d'une
exomide qui laisse à découvert l'épaule et le bras droit. Il
porte d'une main son pedum, de l'autre (1) il maintient en
équilibre un panier rempli de raisin , qu'il porte sur la
nuque.
Un troisième Faune, également vêtu d'une exomide (mais
mal restauré), conduit l'attelage; de la main droite il manie
son bâton. Dans le fond, on aperçoit un arbre et une colonne
surmontée d'un cadran solaire.
[L'épaule et le sein droit du Faune qui est monté sur le chariot;
la tète, le buste, l'épaule gauche, la main gauche du conducteur des
bœufs, avec la plus grande partie de son bâfon ; le bœuf de droite
presque entier, la moitié du premier panier et quelques feuilles de
l'arbre sont modernes.]
2) A droite :
Une grande cuve, très-basse et ornée de mascarons de
lion, est placée sous un hangar couvert de tuiles et soutenu
par deux pilastres. Deux Faunes nus, un tablier [subliga-
culum] autour des hanches, sont occupés à fouler les grappes
dont la cuve est remplie. Ils s'appuient l'un sur l'autre, et
chacun tient son pedum à la main. Un troisième Faune
apporte sur l'épaule un panier plein, qu'il s'apprête à verser
dans la cuve. Derrière lui, un autre est monté sur une
échelle pour cueillir des grappes, qu'il dépose dans un petit
panier d'osier suspendu à sa nuque. Ces deux derniers ont
une écharpe roulée autour des reins.
Aux i)ieds de l'échelle on aperçoit un arbre et un panier
plein de raisin.
[L'échelle, la jambe gauche du porteur (son bras droit est brisé) ;
la main droite du Faune dans la cuve à gauche et la branche (:)
qu'il tient, enfin le pied gauche de son camarade sont modernes.
Les faces latérales du couvercle sont entièrement modernes, à
savoir, la moitié de chaque masque ; puis.
(1) Le bras est brisé.
284 SATYRES.
A gauche : Le lièvre mangeant du raisin dans un panier; la ci-
gogne tenant un papillon dans son bec; la vigne et les deux deini-
palmettes.
A droite : La pantlière mangeant du raisin dans un panier ren-
versé; la \igne et les deux demi-palmettes.]
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 18. — Clarac, Cat. n. 478; Musée,
pi. 136, 122, et pi. 129, 224. 202. — 0. Jahn, Arcliaeologisclic Zei-
tung, 1861, p. 150.
Hauteur 0/(3. — Largeur 2,30. — Épaisseur 0,97.
S83. FAUNE VENDANGEUR.
Un jeune Faune, la chlamyde sur l'épaule, se repose après
les vendanges. A demi-couché à rexlrémité droite d'une
frise de sarcophage , il maintient l'équilibre d'un panier
rempli de fruits , placé sur son genou ; au bras gauche il
porte un bâton pastoral en s'appuyant sur un tertre. Un
autre panier en osier, également rempli de fruits, mais plus
grand que le premier, se voit à ses pieds.
Un masque de Faune forme l'angle droit de cette frise.
Fragment d'un couvercle de sarcophage romain. Marbre blanc.
Décadence.
Clarac, Cat. 773 quater; Musée, pi. 188, 95.
Hauteur 0,24. — Largeur 0,6!i.
2 . JEUNE FAUNE, fragment de sarcophage.
Partie supérieure du corps d'un Fauuisque, de face, les
deux bras levés et portant un bouquet de fruits dans la
main gauche. Plus loin, on voit le manteau flottant de
quelque autre figure aujourd'hui brisée.
[Le bras gauche et les jambes du Faune manquent.]
Coin gauche de la frise d'un couvercle de sarcophage. Marbre
blanc. Décadence romaine.
Clarac, Cat. n. 761; Musée, pi. 183, 99.
Hauteur 0,16. — Largeur 0,20.
■^,
PAN. 285
«8S. MASQUE DE FAUNE.
Fragment provenant de l'angle gauche de quelque cou-
vercle de sarcophage.
Marbre blanc. Décadence romaine.
Clame, Cal. o. 777 ter.
Hauteur 0,20.
286. SATYRE-FEMELLE, buste.
Les oreilles de chèvre et deux touffes de poil (çTipea) qu'on
remarque sur la figure de cette femme , la caractérisent
comme Satyre femelle (Fauna, Satyra] : représentatioo très-
rare et très-intéressante.
[Le nez et le buste sont modernes. La lèvre supérieure a souffert.]
Marbre pentélique. Musée Campana.
Bauteur totale 0,52.
G.
PAN.
«S'y. PAN ASSIS.
Le dieu des troupeaux, moitié homme, moitié chèvre [ca-
oripes], est assis sur un rocher qu'il a recouvert de sa par-
dalide. Sa physionomie n'est également qu'un mélange de
la figure humaine avec la tête d'un bouc. Il était probable-
ment représenté jouant de \asyrinx, car les deux attributs
(une flûte et une grappe de raisin) que le restaurateur lui
a donnés sont mal choisis.
286 PAN.
Un bâton pastoral gît à ses pieds.
[La tête , sauf quelques mèclies de la barbe ; les bras, le sein
gauche, les jambes et une partie de la plinthe sont modernes.]
Statue en marbre grec. Villa Borghèsc, portique n. 1.
Bouillon, t. I, 53. — Chirac, Cat. n. 506; Musée, pi. 325, 1775.
Hauteur 1,58.
«8S. PAN.
Debout devant un rocher, il tient d'une main un petit
vase, de l'autre un pedum noueux. Son dos et ses avant-
bras sont recouverts d'une pardalide dont les deux pattes
se croisent sur la poitrine.
[Le nez et les cornes de bouc sont modernes. Le bord du vase est
brisé.]
Sculpture romaine très-grossière. Marbre blanc. — Musée Cam-
pana.
Hauteur 1,21.
S89. PAN ET LES NYMPHES.
Autour d'une petite élévation, semblable à celle que l'on
aperçoit sur notre bas-relief de Thésée (1) et qui indique
peut-être l'entrée d'un souterrain, on voit quatre person-
nages : Pan, une pardalide sur Tépaule, un pedum (?) à la
main, et trois femmes diadémées. Ce sont évidemment trois
Nymphes, réunies devant une grotte de Pan [Paneum).
Leurs poses et leurs costumes sont les mêmes que nous
avons remarqués sur quelques sculptures d'ancien style
(n°^ 1. 12-18); malgré l'état fruste du marbre, on aperçoit
dislinclement le tissu de leurs vêtements de laine.
A la droite du spectateur se trouve un rocher avec une
fontaine, dont l'orifice est surmonté d'une tête de taureau ;
et au-dessus (c'est-à-dire au second plan) le haut du corps
d'un Satyre armé d'un bâton noueux.
(l) Frœhner, Inscriptions gr«cques du Louvre, n. 23.
PAN LUTTANT AVEC UN BOUC. ^87
La partie supérieure du bas-relief imite la toiture d'une
chapelle.
Bas-relief votif de style grec archaïque. Très-dégradé.
Hauteur 0,58. — Largeur du haut 0,61 ; du bas 0,64.
«9©. PAN LUTTANT AVEC UN BOUC.
Cippe sépulcral, creux à Tintérieur pour recevoir les cen-
dres du défunt, et portant une inscription de cinq lignes ;
'Ep!J.ta ôpsTTTW yXuxuTaxco SsçHtcç Seourjpoç, Sextius Sévère à
son cher Hermias, esclave né à la maison. Dans le haut, on
voit deux poules se disputant une baie : sujet bien fréquent
sur les urnes cinéraires romaines. Au-dessous du texte grec
est sculptée une scène de la vie future: Pan (à gauche) et
un bouc cossent l'un contre l'autre; une palme, prix de la
victoire, gît à terre entre les combattants. Derrière le groupe
se tient un Amour ailé, portant une baguette, comme s'il
remplissait l'office de juge du combat (agonoihète] ; à l'ex-
trémité droite du bas-relief, un Satyre tient une branche de
pin. — Comparez monn. 24.3, p. 259.
Les arêtes du cippe sont masquées par deux colonnes en
torsade. — Faces latérales : vase (à gauche) et patère (à droite).
[Ce monument, dont le couvercle manque, a servi de réservoir de
fontaine pendant quelque temps. Le bas-relief est très-fruste.]
Marbre blanc, trouvé à Rome sur la voie Appienne, près de Saint-
Sébastien. — Musée Campana.
Dessin d'Etienne Dupe'rac (au Musée du Louvre). — Smctius,
[nscriptions, fol. 110, 5 (in ipso temple sancli Sobastiani). — Bois-
tard, VI, p. 134. — Gruter, p. 687, 3. — Gotn, dans l'ouvrage de
Boni, p. 79 (pi. 11, 3). — Montfaucon, t. V (pars 1), pi. 32. —
Mitratori, pi. 1173, 1 (ex Ligorio); 1468, 4. — • Corpus inscript,
graec, n. 6382.
Hauteur 0,80. — Largeur 0,6ô.
288 FEMMES BACHIQUES.
H.
FEMMES BACHIQUES.
291. FEMME BACHIQUE, statue colossale.
Une jeune femme, chaussée de sandales et vêtue d'un
double chilon talaire sans manches, porte des raisins dans
un pan de sa draperie. Son pied gauche est posé sur la ra-
cine d'un cep de vigne qui sert de support à la statue. Sa
chevelure, qui retombe en longues boucles sur la poitrine,
est entourée d'un bandeau.
Autrefois, on a voulu voir dans cette sculpture une per-
sonnification de l'Automne; mais il est plus probable qu'elle
représente quelque ville grecque, car elle ressemble à la
figure de Mostène sur la base de Pouzzoles.
La tête est très-belle, et la pose une des plus gracieuses
que l'art antique ait imaginées.
[Tête antique rapportée. Restaurations : Un morceau au-dessous
du sein gauche; le médius delà miin droite; l'index, le petit doigt
et les bouts des deux doigts du milieu de la main gauche; les rai-
gins avec un pan du chiton; une partie de la jambe gauche avec le
genou et le bas de la cuisse. Raccords à la draperie.
Dans les gravures anciennes, elle tient de la maia droite une
grappe de raisin.]
Belle statue grecque en marbre penlélique. — Palais dei/a Valle,
à Rome, puis villa Borghèse.
Vaccari, Raccolta (1584). — Cavalleriis (liber 1 et II, Rome
1585), pi. 86. — De Rubeis (1619 et 1646). — Welcker, Zeitschrift|
p. 511. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 13, 1. — Gerfiard, Antike
Cildwerke, pi. 87, 8. Prodromus, p. 328. — Clarac, Cat. n. 244;
Musée, pi. 275, 1645.
Voir 0 Jahn Leipziger Berichte, 1851, pi. 4, p. 149.
Hauteur 2.22.
BACCHANTES. 283
29S. BACCHANTE.
Couronnée de lierre fleuri et vêtue d'un double chiton sans
manches qui glisse le long de l'épaule gauche, elle porte
dans la main droite abaissée une coupe remplie de grappes
de raisin. Une nébride qu'elle saisit de la main gauche est
attachée sur son épaule droite.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : Le nez, les lèvres, le
cou, tout le haut de la tête avec une partie de l'oreille gauche, de
l'occiput et de la couronne; le bras droit avec la main et le vase. —
Raccords à la draperie et au bras gauche].
Statue en marbre grec. Rome, palais Mattei; ensuite châtea
Lucienne.
Monumenta Matthaeiana, 1. 1, 67 (p. 63). — A. Legrand, Galerie
des Antiques (1803), pi. 3. — PetU-Radel, 2, 2l. — Robillurt-
Laurent, t. IV, 30. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 13, 2. — Clarac,
Cat. 53 ; Musée, pi. 275, 1646.
Hauteur 1,76.
S 93. MÉNADE EN EXTASE.
Vêtue d'un long chiton transparent et d'un manteau qui
flotte au gré du vent , la Ménade a le bras droit appuyé sur
un thyrse, orné de feuilles de lierre et d'une bandelette.
De la main gauche abaissée elle tient la moitié antérieure
d'un chevreuil qu'elle vient de déchirer. La tête rejetée en
arriére, les cheveux épars, à peine retenus par un ruban
elle se dirige au pas de danse vers la droite.
Une moulure de forte saillio entoure le bas-relief.
Cette admirable sculpture, dont nous connaissons un grand
nombre de répétitions (1), est probablement une imitation
de la Oucà; !J.aivo!J.sv7) de Scopas (2) .
[Le nez de la femme et le pied du chevreuil sont modernes.]
(1) Entre autres : Bartoli, Admiranda, pi. 64. — Ma/fei, Muséum
Veronense, p. 215, 4. — Ancient marbles of the british Muséum
t. X, 35.
(2) Voir Callistrale, Slatscs, p. 146. 683, éd. Jacobs et Welckur
13
290 FEMMES BACHIQUES.
Marbre grec. Villa Borghùse, st. 2, 14.
Vauthier et Lacour, Monuments de sculpture (1820), pi. 25. —
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 10, 1.— Clarac, Cat. n. 283; Musée,
pi. 135, 135.
['-•'leur 0,65. — Largeur 0,/«5.
S94. BACCHANTE JOUANT DES CYMBALES.
Marchant vers le côté gauche, le regard tourné en ar-
rière, une paire de cymbales dans les mains, cette femme
fait évidemment partie d'une procession bachique. Sa longue
draperie flottante, qui laisse la jambe gauche à nu, et
l'écharpe qui forme un nimbe autour de sa tête, font entre-
voir la rapidité de sa course.
[La figure, une partie des cheveux, le coude du bras droit et les
deux genoux sont modernes.]
Bas-relief brisé à gauche (angle droit d'un petit sarcophage). —
Travail romain.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 10. — Clarac, Cat. n. 19 a. Musée,
pi. 132, 133.
Hauteur 0,42. — Largeur 0,23.
SOS. BACCHANTE JOUANT DU TAMBOURIN.
BAS-RELIEF.
Buste d'une Bacchante qui, la tête retournée en arriére,
joue du ttjmpanoH. Elle a les bras nus; sa draperie flottante
est enflée par le vent.
[Le nez est brisé.]
Fragment de sarcophage. Décadence romaine.
Clarac, Cat. n. 777 ter, Musée, pi. 126, 132.
Hauteur 0,30. — Largeur 0,20.
S9e. BACCHANTE DANSANT, fragment
DE BAS- RELIEF.
Une Bacchante, vêtue d'une tunique talaire sans manches,
CANDELABRE DACHIQUE. 291
se livre à la danse. De la main gauche levée elle tient un
ballon (probablement un tambourin mal venu), et au bras
gauche abaissé, un flambeau (?). Elle est debout sur un
pilastre, on dirait sur un petit autel, mais cette partie du
marbre est si fruste qu'il ne m'est pas possible d'être afflr-
matif.
Du côté droit on aperçoit les restes du cartel d'une ins-
cription latine.
Quelques ornements sont tracés à la pointe sur la tranche
gauche du fragment. Ils doivent être d'une époque posté-
rieure à l'exécution de la sculpture.
Fragment d'un devant de sarcophage romain. Marbre du m* siècle.
— Musée Campana.
Hauteur 0,52. — Largeur 0,20.
«9V. CANDÉLABRE BACHIQUE.
Ce candélabre, un des plus grands et des plus beaux qui
soient connus, se compose de trois parties distinctes : 1° la
base, antique, mais étrangère au monument ; 2° le fût [sca-
pus) et 3° le plateau, qui est moderne.
La base quadrangulaire, décorée d'une couronne de chêne
et d'un cordon en passementerie, porte aux angles quatre
griffes de chimère, recouvertes d'ornements fantastiques.
Les feuilles d'acanihe, renversées et relevées en pointe,
qui forment le membre intermédiaire entre le piédestal et le
fût, sont une addition moderne.
Le fût lui-même ressemble à une tige sortant d'un calice
de feuilles d'acanthe. La partie inférieure de celte tige est
entourée de feuilles de lierre et de corymbes. Le haut esta
moitié cannelé, à moitié recouvert d'écaillés de pommes de
pin. Seul, le milieu a été réservé par le sculpteur pour la
représentation d'une fête bachique qui donne quelque in-
térêt au marbre.
Nous y voyons quatre Bacchantes d'un assez bon style se
diriger au pas de danse vers le côté gauche. L'une, vêtue
d'un double chiton talaire. la chevelure enveloppée d'un
292 FEMMES BACHIQUES.
foulard, porte dans la main gauche levée un plateau rempli
de fruits (1), de Tautre elle lient une écharpe qui se replie
sur le bras gauche. Les trois Bacchantes qui la suivent ont
les cheveux épars, la tête renversée sur la nuque, les vête-
ments eu désordre, enflés par le vent. Une panthère court
au-devant de la première, qui joue du tambourin et qui porte
un serpent enroulé autour du bras droit. Derrière elle , on
aperçoit un cratère renversé. La seconde tient son écharpe;
la troisième porte un thyrse sur l'épaule gauche.
Deux cordons d'olives en passementerie (licia] encadrent
cette partie du fût.
[Parties modernes : Quelques morceaux des griffes; les feuilles
i'acantlie renversées; plusieurs pièces du balustre ; le masque et la
main droite de la première Bacchante; la moitié du pied gauche
de la seconde; le masque et le pied gauclie de la dernière; h coupe
etlaflimme du candélabre.]
Marbre pentélique.
Trouvé, vers 1777, aux environs de Naples et donné par Pie VI
(la plinthe porte l'inscription Munificentia PiiSexti,p.m.) au Musée
du Vatican.
Visconti, Pio-Clementino, t. VII, 38. Opère varie, t. iV, 253. —
retlt-Radel, t. IV, 16. — Robillart-Laurent, Musée français, t. IV,
78. — Bouillon, t. III, Candélabres, pi. 2. — Clarac, Cat. n. 151;
Musée, pi. 137. 138, n. 137. 138.
Hauteur 3,43.
298. MASQUES DE BACCHANTES.
Deux manques affrontés de Bacchantes, dont l'une porte
une grappe de raisin dans les cheveux.
Petit fragment d'un couvercle de sarcophage, brisé des deux côtés.
Bas-relief de la décadence romaine.
Marbre blanc.
Hauteur 0,15. — Largeur 0,45.
(1) Lancesque et liba feremus. Virgile, Géorgiques, II, 394.
CENTAURE DOMPTÉ PAR L'AMOUR. 293
J.
CENTAURES.
9. CENTAURE DOMPTÉ PAR L'AMOUR.
Un Centaure, les mains liées derrière le dos, porte sur sa
croupe un petit Amour bachique vers lequel il tourne la
tête et le torse, et qu'il cherche à fouetter de sa queue de
cheval, sans l'atteindre. L'expression douloureuse de sa fi-
gure offre quelque ressemblance avec celle du Laocoon.
L'une de ses oreilles (tora GaTuptocv)) est abaissée, l'autre se
relève en pointe. L'extrémité de son nez, couverte de rides,
rappelle les naseaux d'un cheval hennissant.
Dans son impuissance, le monstre implore la grâce du
jeune vainqueur. L'Amour a les bras étendus, comme s'il
maniait un fléau. Il se penche du côté droit, de sorte que
son regard triomphant rencontre celui du Centaure marty-
risé. Ses tempes sont couronnées de lierre et de corymbes,
et sur ses joues on remarque cette petite mèche de j oils
qui caractérise les suivants de Bacchus. Autour de la taille
il porte une ceinture du genre de celles que l'on mettait
aux enfants qui apprenaient à monter à cheval ou à conduire
un char. La ceinture se termine d'un côte par une patte
percée et fixée à la courroie par deux clous rivés; de l'autre
9lle porte une épingle servant d"agrate.
Un tronc de pin forme le support de la statue. Sur la base
(moderne) , ou aperçoit des plantes , un lézard et une
vipère.
Nous connaissons deux statues analogues, en basalte noir,
trouvées, en 1736, par le cardinal Furielti, dans les ruines
de la villa dTIadrien, à Tivoli, et conservées aujourd'hui au
Musée du Capitole. Elles portent la signature des bsulpteurs
Aristéas et Papias, natifs d'Aphrodisias en Carie. L'un?
294 CENTAURES.
représente un Centaure jeune, gai et dispos ; l'autre, un vieux
Centaure qui, également garrotté par l'Amour, se tord dans
des souffrances insupportables (1).
Le sens de cette allégorie est facile à deviner. Toutes les
créatures, même les monstres les plus féroces, sont subju-
guées par l'Amour.
Ajoutons que notre Centaure paraît avoir été copié sur
une des métopes du Parthénon (Taylor Combe, Ancien»
Marbles, t. vu, pi. 9).
[Restaurations: La pointe de l'oreille gauche et plusieurs mèches
de cheveux; les pouces et quelques phalanges des doigts; le bras
gauclie jusqu'au poignet; la jambe droite de devant et la moiiié de
la jambe gauche avec le jarret; la jambe droite de derrière et la
moitié de la gauche avec le jarret; la moitié de la queue. — Le bout
du nez de l'Amour; ses bras, ses pieds et ses ailes. — La plinthe et
le palmier, sauf les feuilles adhérentes au corps du Centaure.]
Groupe en marbre grecchetto, découvert du temps de Pietro Santi
Bartoli ^1635-1700^ à Rome, sur le mont Caelius (partendosi dall'
ospedale di S. Giovanni in Laterano neli' andare verso S. Stefano
Rotondo', près de la villa Fonseca. {Fea, Miscellanea, 1. 1, 234, n. 52).
— Villa Bovghèse, st. 9,1.
Fr. Perrier, P.accolta di statue (1638-53\ pi. 7. 8. — Sandrart,
Admiranda statuariae, pi. 15. — Maffei et de Rossi, Raccolta, pl.72-
74. — De nobilissimo hospite, comitis de Trausuitz nomen professe,
et in villa Pinciana Burghesiorum principum excepto, die 27 maji
1716, epistola (Romae, 1716, in-4o), p. 8. — BarbielUni, Elegan-
tiores statuae antiquœ (Romae, 1776), pi. 20. — Visconti, Pio-
Clementino, t. H, pi. 39 (p. 286 de l'édition de Wilan\ Wonumenti
scelti Borghesiani, pi. 2, 2 (p. 27-32). Opère varie, t. IV, 121-124.
147. 417. — Bouillon, t. I, 6i. — H. Laurent, Musée royal, t. I,
(1) Foggini, Museo Capitolino, t. lY, pi. 32. 33. — Une quatrième
statue de ce genre , découverte presque au même endroit d'où le
groupe du Louvre était sorti, se voit au Musée du Vatican (Pio-Cle-
mentino, t. I, 51'; une cinquième, de rosso antico, trouvée à Albano,
est dans la villa Doria.
Amour à cheval sur un Centaure; b.is-relief d'un vase d'argent.
Museo BorboJiico. t. XIII, 49. — Centaure maltraité par une Bac-
chante, assise sur sa croupe. Fresque de Pompéi. Ibid.,l. III, 20.
FAMILLE DE CENTAURES. 295
pi. 11. — Filhol, t. X, 672. — Hirt, Bilderbuch, pi. 24, 4. —
Henry, Observations critiques (1822), p. 13-20. — Clarac, Cat.
n. 134 ; Musée, pi. 277, 1782. — Mûller-Wieseler, Denkmseler, t. II,
pi. 47, 597. — Welcker, Alte Denkmseler, t. I, 344. — Biaim,
Ruinen und Museen Roms, p. 182. — Overbeck, Geschichte der
griechischen Plaslik, t. II, 267-268. 314. — Friederichs, Bausteine,
p. 352 (prend * ceinture de l'Amour pour la bandoulière de son
carquois).
Hauteur 1,47.
300. FAMILLE DE CENTAURES, sarcophage.
Au milieu da bas-relief , une Centauride assise embrasse
un jeune Centaure, son enfant, qui demande le sein. Un
Amour ailé, tenant une lyre et le plectruni, est debout sur la
croupe de la jument.
Plus loin, en se dirigeant vers la droite, on voit un Cen-
taure qui tient son pedum dans le bras droit abaissé ; sur
l'autre bras, levé et couvert d'un manteau, il porte le petit
Bacchus ; mais l'enfant, qui est assis à califourchon sur le
biceps du Centaure , paraît effrayé de la hauteur où il se
trouve, car il crie en étendant les deux bras. Un enfant,
debout sur le dos du monstre, joue à la fois du buccin et de
la flûte.
De l'autre côté on rencontre d'abord un jeune Satyre
dansant, qui tient d'une main son pedum, tandis que, de la
main gauche abaissée, il saisit la mantille d'une Bacchante.
Cette dernière , vêtue de long — c'est le restaurateur qui a
raccourci la robe, — joue du tambourin. Elle est suivie du
vieux Pan, qui, la pardalide sur les bras, porte une outre
sur l'épaule gauche; mais en passant par-dessus la ciste
mystique, il en fait sauter le couvercle.
La figure du coin est une Bacchante jouant du buccin et
de la flûte.
Comparez mon n. 247. — Une peinture de Zeuxis repré-
sentait une scène analogue.
[Sont modernes : Toute la partie inférieure du sarcophage à mi-
jambe des ligures; la plus grande partie de la joueuse de flûte,
296 THIASE BACHIQUE,
l'avant-bras gauche du Centauro, le bras gauche de l'enfant Racchusj
l'autel et une partie de la draperie qui le recouvre; eiifln l'hcrmès.]
Sarcophage arrondi aux coins. Marbre blanc. — Villa Borglièse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 11. — Clarac, Cat. n. 472; Musée,
150, 181.
Hauteur 0,63. — Largeur :,75.
K.
ÎHIASE BACHIQUE.
301. ENFANT BACHIQUE.
Torse d'un enfant nu qui portait sur Tépaule gauche une
corbeille, probablement remplie de raisins. Desguirhndes
de fleurs, de fruits et de feuilles de vigne lui passent obli-
quement sur le dos et autour des jambes. Les deux bouts
d'une bandelette, ornée de fruits, retombent sur ses épaules.
Sa jambe droite est retirée en arrière.
Comparez la statue Giusliniani, reproduite dans Clarac^
Musée de sculpture, pi. 723, 1671 g, et le fragment publié
par Visconli, Mon. Gabiui, pi. 6, 12.
[Il manque la tète, le bras gauche, l'avant-bras droit avec le couJe;
les deux jambtset la cuisse droite, la corbeille, sauf le fond.]
Jolie statuette en marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,50.
30». ENFANT BACHIQUE.
Cet enfant, portant dans le bras gauche une jeune pan-
thère à laquelle 11 donne du raisin à manger, fait partie de
la suite ae Bacchus. La tète tournée à gauche, il s'appuie
ENFANT A L'OUTRE. 297
contre un cippe dont le devant est décoré d'un mascaron d?-
lion. — Molif de fontaine.
[Tète rapportée ; le nez, les lèvres et le menton, l'index de la maia
droite, la jambe gauche au-dessous et la jambe droite au-dessus du
genou, enfin la partie inférieure du cippe sont modernes.]
Petite statue de marbre grec.
Bouillon, t. III, Supplément, pi. 1, 3. — Clarcc,C&L n. 503;
iVusée, pi. 274, 1637.
Hauteur 0,88.
303. ENFANT A L'OUTRE.
Un enfant bachique nu est assis par terre pour surveiller
une outre remplie de vin. 11 tient des deux mains le pré-
cieux dépôt qui lai a été confié, et sa bouche souriante in-
dique la joie qu'il en éprouve.
Sujet de décoration pour une fontaine.
[Il n'y a d'antique qu'une partie du torse. ]
Marbre de Paros. Villa Borghèse.
Clarac, Cal. n. 302; Musée, pi. 276, 163
Hauteur O.'ij.
S04. POMPE BACHIQUE.
Une Iroupe d'enfants, les uns nus, les autres vêtus de
chlamydes, s'amusent à improviser un cortège bachique.
Celui qui représente le dieu des vendanges est placé au mi-
lieu ; il porte un thyrse et un tambourin (moderne) ; une
panthère est assise à sa droite. Devant lui, un de ses cama-
rades joue de la double flûte, tandis qu'un troisième tient
une lyre. A l'exception d'une jambe, le reste de cette partie
du bas-relief n'est pas antique ; le restaurateur a imité les
figures qui composent l'extrémiié gauche dti marbre. Un
oiseau se voit aux pieds du joueur de flûte.
Derrière Bacchus.se trouve un enfant qui fait résonner
13-
293 THIASE BACHIQUE.
les cymbales; puis un petit garçon, couronné de fleurs et
tenant une torche allumée. Ce dernier est ivre et, pour satis-
faire un besoin naturel, il s'appuie sur l'épaule d'un cama-
rade. Le cortège est fermé par un enfant nu, qui porte sur
sa tête un plateau rempli de fruits.
Une frise d'oves règne tout le long du bas-relief.
Les sujets de ce genre ne sont pas communs. Voir le
Museo Pio-Clementino, t. V, 13. — Gerhard, Antike Bild-
werke, pi. 91. 92.
[Parties modernes : Le bras gauche, l'avant-bras droit, les cym-
bales, le pied droit et la moitié de la jambe de l'enfant placé der-
rière Bacchus. La moitié du Ihyrse ; le tambourin (il est évident que
Bacchus a dû tenir un vase à boire;. L'avant-bras droit du joueur de
flûte et la plus grande partie de ses instruments. La tète de l'oiseau.
L'avant-bras droit du joueur de lyre et l'un des montants de l'ins-
•trument. Le groupe suivant (sauf uïie jambe), et l'enfant placé à
Textrémité droite.]
Bas-relief du me siècle. Frise de sarcophage. Musée Campana.
Hauteur 0,45. — Largeur 1,4-i.
305. ENFANTS BACHIQUES, fragments de
BAS-RELIEF.
Les six enfants en chlamydes qui sont sculptés sur ces
deux fragments, ont probablement décoré la frise d'un cou-
vercle de sarcophage.
Le premier, en partant de gauche, porte un plat de fruits
sur sa tête, et au bras droit un flambeau allumé : il s'agit
donc de quelque fête bachique. Le second prend la main du
troisième, qui a le bras gauche levé.
Plus loin et après une laci:ine dont il n'est plus possible
d'apprécier l'étendue, on voit un jeune garçon tenant de la
main droite une oenochoé; sur son épaule on aperçoit
l'avant-bras gauche d'un de ses camarades dont le corps est
brisé. Le cinquième porte des deux moins élevées un objet
devenu méconnaissable , peut-être une corbeille. Enfin le
dernier est représenté dans l'altitude du repos.
Aux pieds des enfants se trouvent une panthère couohée.
SACRIFICE BACHIQUE. 299
mangeant des fruits; une outre, un panier rempli de pom-
mes, une tortue, un seau à anse mobile et une seconde
panthère assise, qui pose la patte sur une ciste mystique.
[Fractures nombreuses.]
Bas-reliefs de la décadence romaine. Marbre blanc.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs^ pi. 14. — Clarac, Cat., n. 26 bis ,
Musée, pi. 183.182, n.2i. 101.
Hauleur 0,3G. — Longueur totale 0,70.
306. SACRIFICE BACHIQUE. — VENDANGES.
Au milieu delà composition se dresse un arbref sacré, au-
tour duquel s'enroule le serpent mystique qui s'élance contre
un Pan. Ce dernier, une écharpe sur le bras, se dirige vers
la gauche. Un jeune Satyre, qui porte un tablier autour des
hanches , le suit à quelques pas de distance ; il a la main
gauche posée sur la poitrine, le bras droit levé. Derrière ce
groupe, se tient une femme drapée, vue de dos et portant
un flambeau. Une prêtresse voilée (à droite) s'incline devant
un autel circulaire sur lequel le feu est allumé.
Au fond, un mascaron de lion.
Du côté opposé, un Pan, vêtu d'un tablier seulement,
porte un panier de raisins sur sa tête. Trois Satyres, égale-
ment vêtus de tabliers, foulent le raisin dans une grande
cuve, en s'accrochant à des barres fixées au-dessus de leurs
têtes. Plus loin, on aperçoit les restes d'un troisième Pan
qui pose son pied sur le bord de la cuve.
Le côté gauche du bas-relief est brisé.
[Les trois Satyres vendangeurs sont en partie mutilés.]
Bas-relief de la décadence romaine. Fragment d'une frise de cou-
vercle de sarcophage.
Hauteur 0,27. — Longueur 0,90.
307. POMPE BACHIQUE.
Une Bacchante qui a la tête rejetée en arrière et dont la
draperie laisse tout le côté droit du corps à découvert, bat
300 THIÂSE BACHIQUE.
le lambourin. Elle est suivie d'un jeune Satyre qui, la par-
dalide sur l'épaule, joue de la double flûte. Un autre porte
son bâton pastoral dans la main droite abaissée ; il avance
le bras gauche sur lequel estéiendae une peau de panti ère.
Ce cortège est accompagné de la panthère bachique.
Une moulure règne autour du bas-relief.
[La tète du second Satyre, le haut de son pedum et d'autres petits
morceaux sont modernes.]
Bas-relief eu marbre pentélique. — Musée Campana {Catalogo,
n. 325).
Hauteur 0,93. — Longueur 1,29.
308. BACCHANALE.
Un jeune Satyre, à moitié nu, couché derrière un rideau,
embrasse une Ménade. Plus loin, une panthère s'élance sur
une amphore cannelée, à côté de laquelle on aperçoit la
jambe drapée d'une figure qui a été brisée. Un Amour nu et
ailo, assis par terre (à gauche), frappe la panthère avec un
pedum.
Le côté droit du bas-relief est occupé par un Satyre nu,
couché à plat ventre et gesticulant de la main ; ensuite par
un Pan qui , le bras gauche appuyé sur une outre dont il
serre Torifice, tient un canthare dans la main droite avancée.
—• Rideau dans le fond.
[La tête du jeune Faune et plusieurs autres morceaux sont brisés.]
Jolie frise d'un couvercle de sarcophage. Deux fragments en
marbre blanc. Villa Borghèse.
"ylarac, Cat., n. 82; Musée, pi. 225, 160 (avec des restaurations
en plâtre qu'on a supprimées depuis).
Hauteur 0,17. — Longueur totale 1,10.
309. FÊTE BACHIQUE, petit autel cylindrique.
Une Bacchante, vêtue d'un m.anteau en écharpe qui forme
comme un nimbe autour de sa tête, et d'un chiton talaire
POMPE DACIUQUE. Oi
fiii laisse à découvert les bras et le seia droit, se dirige au
pas de danse vers la droite. Les cheveux épars, elle lient
d'une main son thyrse [à moilié brisé], de l'autre elle montre
une grappe de raisin à la panlhcre dont elle est accompa-
gnée. Devant elle, un masque colossal de Silène, couronné
de lierre et posé sur un piédestal carré très-bas.
Plus loin, un jeune Sjtyre, la pardalide sur les bras (l),se
livre également à la danse, avec tant de laisser-aller, que,
d'un coup de pied, il enlève le couvercle de la ciste mysti-
que placée derrière lui.
Un serpent sort de la ciste et fait mine de sauter sur l'en-
fant Bacchus, qui recule ;ivi'C un geste d'effroi. Un disque,
sur lequel on aperçoit une tèie de Pan sculptée eu relief, gît
por terre entre les pieds du Faune.
Derrière Bacchus on voit un arbre, puis une Bacchante
drapée qui prend la fuite à la vue du serpent. La plus
grande partie de cette figure manque aujourd'hui. Devant
elle, îe vieux Pan, assis sur un tertre et adossé contre un
arbre, joue de la flûte pastorale.
Un Satyre barbu, évidemment ivre, le manteau en écharpe
sur les bras (2), danse en observant la mesure de cette mu-
sique champêtre. Derrière lui, on voit un pin sacré et un
petit autel en forme de colonnelte, décoré <i'ua feston et
chargé d'une lêle de bouc.
[Restuirations insigiiiCanles.]
Maibre blanc. Villa Borglièse, st. G, 13.
Bouillon, t. III, Autels, pi. 5. — Clarac, Cat. n. 116; MusCe,
pi. 130 et 132, 144.
Hauteur 0,53.
31 0. POMPE BACHIQUE
Base de candélabre dont les trois faces (en allant de droite
i gauche) représentent une fête bachique. Pan, la pardalide
(1) Son ayant-bras gauche manque.
(2) Ses deux mains sont brisées.
302 TniASE BACHIQUE.
sur l'épaule, tient d'une main sa flûte champêtre [syrinx],
de l'autre un pedam. Marchant à la tête du cortège qu'il
égaie de ses mélodies, il se repose un instant pour jeter un
coup d"œil sur ceux qui le suivent. Un jeune Satyre, pris
de vin, se livre à la danse. Il avance son bras gauche recou-
vert de la pardalide, tandis que, de la main droite, il tient
un thyrse , dont la tige est un peu recourbée. Un autre
Satyre, velu comme lui, pose son pied gauche sur un rocher
pour ajuster sur son épaule un grand cratère qu'il est chargé
de porter. Derrière Pan on voit un arbre.
Les angles du monument sont ornés de trois têtes de
bélier ; des cordons en passementerie [licia] en garnissent
les arêtes. Dans le bas, trois Chimères couchées, palmer.as,
rosaces, fleurs de grenadier, entrelacs.
[Parties modernes : La jambe droite du danseur; tout le couron-
nement avec quelques morceaux de la bordure; les pattes des chi-
mères.]
Marbre pentélique. Villa Borglicse, st. 4, IS-'iO.
Bouillon, t. III, Autels^ pi. 5. — Chirac, Cat. n. 531; Musée,
pi. 167. 1G9, n. 173. 174.
Hauteur 1,00. — Largeur de 0,29 à 0,."5.
311. SCÈNES BACHIQUES, devant de
SARCOPHAGE.
Une rangée d'arcades est soutenue par six termes de
jeunes Amours (Hermérotes) qui portent des bandelettes
dans les cheveux .
Au milieu, on voit le buste de la défunte à laquelle le
sarcophage était destiné. Elle est vêtue d'une tunique et
d'un manteau; ses cheveux sont disposés en tresses; au-
dessus de sa tête est suspendue une lourde guirlande funé-
raire.
Les sujets sculptés sous les six arcades se suivent, en par-
tant de la gauche, dans l'ordre que voici :
1° La défunte endormie, couchée par terre, la tête ap-
puyée sur le bras gauche. Le jeune dieu du Sommeil
GRAND CANDELABRE. 303
{Ifypnos), ailé et portant un bouquet de pavots dans la
main gauche, approche d'elle pour lui verser un breuvage
narcotique sur les tempes.
2° Un Faunisque nu, à cheval sur un bouc, tient d'une
main son pedum, de l'autre il se cramponne aux cornes de
sa monture.
3° Un de ses camarades, la nébride sur les épaules, joue de
la double flûte devant un autel en forme de colonnette, sur
lequel est placée une offrande de fruits.
k° Un Faunisque, vêtu comme le précédent, joue des cym-
bales devant un autel en forme de colonnette, décoré de
festons.
b"^ Bacchus harhn , enveloppé d'un manteau et chaussé
de sandales, brandit d'une main son pedum, de l'autre il
saisit la corne de Pan, qui, assis par terre, joue de la
syrinx. Dans le fond, un pin.
6° Groupe d'Amour et Psyché qui s'embrassent. Psyché
est vêtue d'un chiton talaire sans manches.
Comparez le sarcophage du palais Mattei, publié par
Raoul- Bochette, Mon. inédits, pi. 7.
[Restaurations insignifiantes.]
Sculpture romaine de la basse époque. Villa Borglièse.
Bouillon, t. m, Bas-reliefs, pi. 12, 2. — Clnrac, Cat. n. 493;
Musée, pi. 192, 87. 162-164. 176.
Hauteur 0,30. — Largeur 1,63.
SIS. GRAND CANDÉLABRE.
Il suffit d'un coup d'œil pour voir que ce candélabre est
un assemblage arbitraire et on ne peut plus bizarre de
fragments antiques, mêlés avec des pièces modernes. Trois
bases entassées l'une sur l'autre en forment le piédestal.
Sur la plinthe triangulaire sont posées trois griffes, couvertes
de dépouilles de têtes de panthère. Elles supportent une base
également triangulaire, dont les coins sont occupés par trois
de ces êtres fantastiques que les anciens avaient l'habitude de
mettre sur certains monuments pour en empêcher la viO'
304 TIIIASE BACHIQUE.
lalion. Les monstres ont une tôle de jeune fille, deux pnttes
de lioQ et un corps d'oiseau, termioé par deux queues de
dragon. Ils portent trois guirlandes, au-dessus desquelles
sont sculptés une coquille, un panier et un vase remplis
de fruits.
Quant à la troisième ba^e, il faut dire qu'elle est absolu-
ment moderne, sauf le petit support, revêtu de feuilles
d"acanihe, et une partie de l'une des têtes de bélier que le
restaurateur a ornées de fleurs.
Nous arrivons au fût [scupus] du candélabre. Le premier
membre, qui affecte la forme d'une corbeille, est moderne,
et le restaurateur l'a revêtu de branches de pin. Les attri-
buts bachiques qu'il y a suspendus (une syrinx, un ped Jm
et une paire de cymbales), ne sont pas de meilleur aloi;
seul, le petit masque de théâtre, enchâssé dans le milieu,
est antique.
La scène principale représente un Satyre qui, la nébride
sur l'épaule gauche, la tête rejetée en arriére, grimpe sur
un arbre pour en recueillir les fruits. Silène, couronné de
lierre, le corps velu, couvert d'un manteau et d'un chilon
en peaux de bête, garni de manches longues, est appuyé
contre un masque et relève la tête vers son compagnon.
Bien que le bas du tronc d arbre soit antique, je ne puis
approuver la manière de voir du restaurateur, et je ci.ois
plutôt que ces deux personnages bachiques, au lieu de
cueillir des pommes de pin., étaient occupés à faire les ven-
danges.
A leurs pieds, se trouvent quatre* masques colossaux
d'une beauté achevée, posés sur des bases carrées. Celui
d'une jeune Satyra, couronnée de lierre en fleur, est réuni
à un masque semblable. De l'autre côté, on remarque les
oscilla ùe Silène et d'un Satyre barbu.
La partie supérieure du candélabre se compose d'un
balustre et d'un nouveau support orné de trois têtes de
lion, de guirlandes et d'instruments de sacrifice (couteau
dans son fourreau, patôre et aiguière). Les feuilles d'acanlhe
sur lesquelles se dresse la coupe, le haut de la tige et le
plateau sont modernes.
EMBT.ÈMES BACHIQUES. 303
iParttes restaurées : Quelques mortel' ux des griffes de lion le
baluslre ël une partie considérable de la plinthe qu'il supporte ;
Plusieurs morceaux de la base ani monstres et du chapiteau corin-
Uiien; deux têtes de bélier et la moitié de la oisième; la base
ronde enrichie d'entrelacs, de frises de feuillage, etc. — Les pins (sauf
un morceau du bas d'un tronc d'arbre). Le nez des deux masques
de Satyres-femelles; la partie gauche du masque de Silène; le nez
et l'occiput de celui du Satyre barbu. Les bras, les jambes, la cuisse
droite et la moif'é de la -lisse gauche du Satyre vendangeur. Le
bras droit, à partir du milieu du biceps, les pieds elle genou gauche
du Silène, avec le devant de la cuisse et de la jambe. Les attributs
bachiques (sauf le masque comique). — Quelques morceaux du
balustre et tout ce qui se trouve au-dessus des tites de lion.J
Candélabre composé des fragments d'au moins cinq monuments
différents, tels que bases d'autels, de trépieds, de candélabres, en
marbre grec et de Carrare. Il vient du palais du duc Salviati, à
Rome. Le célèbre architecte et graveur Jean-Baptiste Piranesi le
destina à la décoration de son tombeau, dans l'église de Sainte-
Marie-sur-l'Avealin i^ou du Prieur"^), qu'il avait reconstruite. Piranesi,
Dé en 1707, mourut en 1778.
En 1798, les héritiers de Piranesi nbandornèrf nt ce candélabre à
M. Faipoult, commissaire du Directoire, ce qui ne les empêcha pas
de le réclamer en 1815. Le Roi les dédommagea alois par une gra-
tiflcation de 3,000 francs.
Piranesi, Vases et Candélabres, pi. 30. 31. — Visconti, Miisco
Pio-Clementino, t. IV, p. 306 (éd. de Milan). — Bouillon, t. III,
Candélabres, pi 1. — Clarac, Gat. n. 208; Mus.'e, pl. 141-112;
n. 120. 121. — Bœttic/ier, Baumkultus dcr Heilenen (Berlin, 1S56),
p. 88, flg. 14. 15 (sou interprétation porte priacipalcmeat sur les
parties modernes).
Hauteur ^i,5S
313. 314. EMBLÈMES BACHIQUES, deux frag-
MENTS DE COUVERCLE DE SARCOPHAGE.
Ces frises, de la basse époque, se composent d'une série
de petites niches juxtaposées et de forme ovale, dans les"
quelles sont eculptés les sujets suivants :
(313) 1. Amour ailé à genoux devant une ciste mystique.
[Le côié droit est brisé.]
306 THIASE BACHIQUE,
2. Masque de Faune (à droite).
3. Amour ailé, de face, appuyé sur le genou droit.
11 a la main gauche levée; de Tautre, qui est
abaissée, il tient une couronne ou un vase.
4. Masque silénesque de face.
5 Panthère couchée (adroite), la tête tournée en
arrière.
[Le reste mmque.]
(314) 1. Panthère assise. [L'arrière-train est brisé].
2. Amour courant vers la gauche, où se trouve une
amphore remplie de fruits.
3. Masque de Méduse ailée, du beau style
[Le reste manque.]
Bas-reliefs romains en marbre blanc. Décadence. — Musée Campana.
a. Hauteur 0,10. — Longueur 0,S5.
b. Hauteur 0,M. — Longueur 0,30.
SIS. TÊTES BACHIQUES, fragment de
CANDÉLABRE.
Petite base carrée, avec quatre têtes placées aux angles.
En allant de gauche adroite, on rencontre successivement
celles d'un Faune barbu , d'un bélier , d'un jeune Faune et
d'une Bacchante.
Les Faunes ont des oreilles humaines.
Le listel du bas porte, sur deux faces, les vestiges d'une
. inscription latine.
Marbre blanc. Décadence romaine. Musée Campana.
Hauteur 0,18. — Largeur 0,22.
316. CRATÈRE AUX MASQUES.
Quatre masques bachiques, sculptés en relief de forte saillie,
font le principal ornement de ce magnifique vase. D'un
côté, le masque d'un jeune Satyre (à gauche) est appuyé
contre celui d'un Satyre barbu (à droite) ; de l'autre côté, le
GRAND VASE BACHIQUE. 307
masque de Silène ( à gauche ) , couronné de lierre fleuri ,
est réuni à celui d'un vieux Satyre (à droite). Dans les in-
tervalles, on voit une massue et une paire de cymbales,
gisant par terre. Les rideaux du fond {peripetasmaia) sont
formés par des nébrides suspendues aux bandelettes, ten-
dues horizontalement, de quatre thyrses plantés dans le sol.
Comparez le célèbre vase de Wanvick-Castle, trouvé par
Hamilton dans la villa d'Hadrien , à Tivoli {Clarac , Musée,
texte, t. II, 414).
[Le pied et quelques morceaux du bord sont modernes. J
Cratôre sans anses; le bas orné de godrons. — Marbre de Paros.
Villa Borghè?e, st. 3, 13.
Piranesi, Vases, pi. 22. — Bouillon, t. III, Vases, pi. 9. — Chirac,
Cat., n. 18; Musée, pi. 249, 129 bis.
Hauteur 0,80.
31 T. GRAND VASE BACHIQUE.
(salle ronde ; vestibule de la galerie d'apollon.)
Copie d'un vase antique de basalte , du Musée du Vati-
can (1). De chaque côté, on voit un masque tragique et deux
masques de Bacchantes appliqués sur la panse, entre quatre
thyrses. Le haut du vase est garni de rinceaux, de palmettes
et d'entrelacs qui forment trois frises superposées. Les
anses imitent les enroulements de deux ceps de vigne.
Marbre de Carrare. Ébauché à Carrare même et terminé, en 1820
à Paris, par le sculpteur Giacomo Raggi.
Clarac, Cat. n. 747; Musée, pi. 260, 649 (où il porte le n. 745 6/*),
Haulcur 1,50.
Le pavé octogone, en mosaïque, représente huit sujets,
dont les bordures sont ornées de branches de lierre. On y
voit des jeunes gens qui conduisent des biges attelées de
sangliers, de panthères, de béliers, de biches, de cerfs,
(1) Visconti, Musée Pio-Clémcntin, t. VII, pi. 35. Opère varie,
t. IV, 409. — Bouillon, t. Illj Vases, pi. 7, 1.
308 THIASE BACIIIQUB.
de boucs , de lions et de lévriers. Ces mosaïques ont élé
sxéculées sous le premier Empire, par Belloni.
318. GRAND VASE BACHIQUE.
Copie d'un vase antique du palais Lanle à Rome. Le pour-
tour de la panse est décoré de huit masques, placés sur des
peaux de panthère. Ces masques représentent Bacchus barbu,
coiffé de la milre, deux jeunes Faunes, quatre Faunes barbus
et Silène. Les anses, prises dans la masse, imitent des ceps
de vigne entrelacés, dont les branches, chargées de raisins
et de pampres, entourent l'orifice. Dans le bas, des feuilles
d'acanthe.
Marbre blanc de Carrare. Exécuté, dans les atelierà du Musée, par
e sculpteur B. Lange, de Toulouse.
Clame, Cat. n. 745; Musée, pi. 145, 12i.
Hauteur 0,77.
319. 320. DEUX RHYTA.
Les peuples primitifs de la Grèce n'eurent pour vases à
boire que des cornes de bœuf (xsfara), dont les artistes se
mirent bientôt à reproduire la forme, soit en métal, soit en
terre cuite. On en vint ensuite , surtout depuis Ptolémée II
Philadelphe (283-247), à remplacer lapartieinférieureduceras
par une tôle d'animal. Sur ce point, nos deux monuments
ressemblent parfaitement à certains vases peints conservés
dans nos collections (1). La panse est ornée de pampres et de
grappes de raisin; la tête de cerf (que le restaurateur a
transformée en tête de taureau) est ceinte d'une couronne
de lierre en fleur. Une frise d'oves régne autour de l'orifice;
un trou pratiqué à la pointe servait de tuyau à lécoulement
du liquide (to puxov). La couche de feuilles d'acanthe sur la-
(1) Panofka, die griechischen Trinkhœrner, p. 15. Du reste, on
rencontre dts formes analogue^ sur des bas-relieis assyriens remon-
tant au vue siècle avant notre ère.
GRAND RHYTON. 309
quelle repose le vase, remplace le support mobile (to &7:oô-/ipLa)
des cornes à boire. Les deux rhyta étant évidés en dedans,
ils ont dû être destinés à Tusage de quelque fontaine.
[Pm^ties modernes : a) Le mufle et le dessous de la tête; les
cornes avec leur feuillage; un grand morceau de la base d'acantlie,
ainsi que de la coupe. — b) Un petit morceau du dessous du côté
gauche de la mAclioire, les cornes avec leur feuillage; une pièce du
bord.]
Marbre pentélique. Villa Borghèse, st. 7, 5.
Winckelmann , Description d s pierres gravées du baron de
Stosch, p. 309. — Bouillon, t. III, Candélabres, vases, etc., pi. 5.
— Clarac, Cat. n. 39; Musée, pi. 255, n. (i36. 637.
Hauteur 0,97. — Longueur 1,13.
S21. GRAND RHYTON. fragment.
11 est orné d'un ruban entrelacé de pampres et de feuilles
de lierre.
[Ce fragment est brisé en deux morceaux ; la pointe du vase, c'est-
à-dire plus d'un tiers du marbre, manque.]
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,90.
SSa. MASQUES BACHIQUES.
Un Amour nu porte sur ses épaules deux lourdes guir-
landes sur lesquelles sont placés :
X (A g.) un masque déjeune Faune et un bâton pastoral ;
' (A dr.) un masque de Bacchante, dont la figure est brisée.
Au-dessous de celle guirlande gît un dithyrse, orné de deux
pommes de pin.
Fragment (côté gauche) d'un devant de sarcophage de l'époque
romaine.
Marbre blanc. Villa Borghèse.
Clarac, Cat. n. 71; Musée, pi. 225, 130 (avec des restaurations
qu'on a supprimées depuis).
Hauteur 0,23. — Largeur 0^80.
310 THIASE BACHIQUE.
323. MASQUES COMIQUES.
Deux masques de théâtre, aux traits satyresques et à
longue barbe, sont accolés sur une plinthe carrée.
Sculpture routine. Musée Campana.
Hauteur 0,^6. — Largeur de la base 0,37.
324. SIÈGE DUN PRÊTRE DE DIONYSOS.
Ce siège, ainsi que notre numéro 67, n'a d'antique qu'une
partie des deux Chimères assises qui en forment les bras.
Tout le reste est dû à la collaboration, singulièrement ins-
pirée, de l'antiquaire E. Q. Visconti et du sculpteur Fran-
zoni. Deux pommes de piû, plantées sur des pilastres carrés,
rappellent le thyrse bachique ; les ceps de vigne, les bran-
ches de lierre fleuri, deux massues (!), une lyre (I), un tam-
bourin, une paire de flûtes et de cymbales et une syrinx,
sculptés sur le dossier et le devant du siège, sont autant de
symboles du culte de Dionysos. Une nébride est suspendue
à une corde.
Dans le bas, on voit une amphore dont les anses sont for-
mées par des panthères I Les deux masques (antiques), l'un
de Pan , l'autre d'un Triton , qui se trouvent à droite et à
gauche du vase, nont pas été emploj'és avec plus de tact, car
le restaurateur a posé celui du Triton sur un paquet, signi-
fiant les flots de la mer, et celui de Pan sur la ciste mystique.
[Parties 77iodernes : Les têtes des chimères, leurs pattes de de-
vant, une partie de leurs ailes et de leurs pattes de derrière; puis
tout le dossier (sauf les deux masques), y compris le siège.]
Marbre pentélique (les restaurations eu marbre de Luni). Musée
du Vatican.
Visconti, Museo Pio-CIementino, t. VII, pi, 44. — Petit-Radel,
t. IV, 20. — Bouillon, t. III, Candélabres, etc., pi. 4. — Clarac^
Cat. n. 241 : Musée, pi. 258, 630.
Hauteur 1,51. — Largeur 1,06.
XVI.
EROS (L'AMOUR)
ET PSYGPIÉ.
385. ÉROS FARNÈSE.
Torse grec d'une exquise délicatesse de ciseau. De la
main droite levée, Eros adolescent versait du vin dans une
coupe : les deux couronnes que le restaurateur a cru pou-
voir lui donner ne sont pas suffisamment motivées.
[La tête, les ailes, le bras droit, l'avant-bras gauche, les mains
avec les couronnes, les jambes, la cuisse droite, le genou gauche, le
tronc d'arbre avec le carquois, enfin la plinthe sont modernes. La
statue a été restaurée à Rome, par le sculpteur badois Charles
Steinhœuser.]
Marbre grec, trouvé en 1862, à Rome, dans les ya?'cfjns FarnèsCy
emplacement du palais impérial de Domilien, lors des fouilles en-
treprises par ordre de S. M. Napoléon III, et dirigées par M. Pietro
Rosa. La statue y avait décoré la Salle du bassin, attenante au tri-
clinium [Illustration, 1867, p. 152; salle F du plan).
BuUeltino romano, décembre 18G2, p. 227. — Frœhner, Illustra*
312 ÉROS.
lion, 1867, p. 152 (rlessin d'apiès une photographie faite avant là
restauration. L'aile gauche, un fragment de la jambe gauche et le
carquois que l'on y voit n'ont pas été employés par M. Steinhœuser).
Hauteur (avecla plinthe) 1,58.
G. ÉROS ADOLESCENT, statue borghèse.
Debout près d'un tronc d'arbre recouvert d'une draperie
et sur lequel il appuie le bras gauche, le jeune dieu tenait
probablement son arc à la main. Sa chevelure, entourée
d'un bandeau, est disposée comme celle d'Apollon adoles-
cent : nouée au milieu du front en un krobylos, elle retombe
en longues boucles sur les épaules. La tête est légèrement
tournée vers la droite du spectateur. Sa figure ovale a
quelque chose de féminin, et le corps de cette charmante
statue est d'une grâce et d'une délicatesse remarquables.
Néanmoins, les éloges de Winckelraann, qui aimait à la
mettre sur la même ligne que les plus belles sculptures
connues de son temps, doivent être réduits, ce me semble,
à une plus juste mesure.
Il est possible que ce type se rattache à TÉros de Praxi-
tèle, qu'on admirait à Thespies.
[Restaurations : Le bout du nez, le bras droit au-dessous du del-
toïde, le bras gauche, les ailes sauf leurs attaches, la cuisse et la
jambe gauches, le pied droit et quelques morceaux de la jambe, le
tronc d'arbre et la draperie.]
Marbre grec dur. C'est très-probablement la statue appelée Apol-
line alato, qui fut découverte, en 1594, à Rome, dans la vigne de
Domenico Biondo, emplacement des thermes de Constantin, là où
s'élève aujourd'hui le palais Rospigliosi {Monte Cavallo). Voir les
notes de Flaminio Vacca (n. 49), dans Fea, Miscellanea, 1. 1, p. 75. —
Montfaucon, Diarium italicum, p. 192. — Villa Borghèse, st. 9, 11.
Monteîatici, p. 247. — Montfaucon, Antiquité expliquée, t. I,
pi. 115, 6. — Winctielmann, Histoire de l'art, liv. V, chap. 1,12
(OEuvres complètes , Stuttgart, 1847, t. I, 145), avec une note de
Meyer et Schulze. — Hirt, Bilderbuch, pi. 30, 4. — Visconti, Monu-
menti scelti Borghesiani, p. 105-111 (pi. 13). — Bouillon, t. 111,
Statues, pi. 9, 3. — Clarac, Cat. n. 417; Musée, pi. 281. 14S6. —
Slark, Monatsbcrichte der Leipzigcr Socictxt, 1866, p. 163.
Hauteur 1,71.
313
SS^. ÉROS BANDANT L'ARC D'HERCULE.
La jambe droite en avsnt, le jeune dieu essaie de bander
un grand arc, dont il lient la poigQée dans la main gauche.
Si le marbre était bien restauré, Eros appuierait celte arme
contre la jambe et, de la main droite, attacherait la corde à
l'une des extrémités. Sou carquois est suspendu à un tronc
d'arbre placé derrière lui. Depuis que l'on sait qu'à une
statue de la bibliothèque de Venise (1) le carquois est rem-
placé par une massue et une peau de lion , il paraît certain
que c'est l'arc d'Hercule qui se trouve entre les mains de
l'Amour.
L'mvention de ce sujet charmant, dont il existe un nombre
considérable de répétitions (2), ne remonte pas au-delà
de l'époque d'Alexandre. Mais les antiquaires qui croient
en retrouver l'original dans l'un des Amours de Thespies,
œuvres de Praxitèle et de Lysippe, sont par trop aflirmatifs.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : Le nez, la bouche et
le menton, une pièce du cou et les cheveux sur la nuque, le bras
droit, la moitié de l'avant-bras gauche, l'arc, la jambe droite jus-
qu'à la cheville, la cuisse droite, le genou gauche et la moitié de la
cuisse, la plus grande partie des ailes, le haut du tronc d'arbre.]
Jolie statue en marbre grec, trouvée sur le mont Palatin, dans les
ruines du palais impérial. — Musée Campana.
H. d'Escamps, Description des marbres antiques du Musée Cam-
pana (Paris, 1856), p. 10, avec une photographie.
Hauteur 1,30.
3S8. ÉROS BANDANT L'ARC D'HERCULE.
Imitation antique du même type que le numéro précé-
(1) Frkderichs, Indicateur archéologique de Berlin, 1866, p. 251*.
285'. Amor mit dem Bogen des Herkules. Berlin, 1867 (in-4o).
Bausteine, n. 60S.
(,2) Welcker, Bonner Kunstmuseum, p. 23 (u. 22).
314 ÉROS.
dent. Éros a la figure souriante. Son carquois est suspendu
à un tronc d'arbre.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : L'extrémité du nez,
le cou, les ailes, les bras, les jambes et la moitié de la cuisse droite,
l'arbre et la plinthe.]
Jolie statue en marbre grec. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 10, 8. — Clarac, Cat. n. 399; Musée,
pi. 282, 1488.
Hauteur 1,20.
329. ÉROS BANDANT L'ARC.
Le jeune dieu, tourné vers la gauclie, s'efforce de bander
l'are d'Hercule. Son carquois est suspendu à un tronc
d'arbre placé derrière lui.
Imitation du même original qui a servi aux sculpteurs
des deux statues précédentes.
[Restaurations : L'extrémité du nez, les deux tiers des bras avec
l'arc, le talon droit avec le métatarse et le bas de la jambe, la jambe
gauche au-des;ous du genou jusqu'aux malléoles, une grande partie
du tronc d'arbre.]
Jolie statuette en marbre de Parcs. Villa Borghèse, st. 6, 4.
Bouillon, t. m. Statues, pi. 10, 10. — Clarac, Cat. n. 499a,
filusée, pi. 281, 1489 (sous le n. 466, 4).
Hauteur 0,67.
330. AMOUR EN HERCULE.
Cette charmante statuette, aussi remarquable par la con-
ception spirituelle du sujet que par la finesse de l'exécu-
tion, représente un jeune Amour parodiant VHcrcule au
repos. La tête affublée de la terrible peau de lion, il a le
bras gauche appuyé sur la massue du héros, et de la main
droite, cachée derrière la hanche, il tient les pommes des
Hespérides. Mais, malgré cet accoutrement, l'enfant ne peut
AMOUR EiN HEUCULE.
garder son sérieux ; un sourire malin fait deviner que ce
n'est pas là son rôle ordinaire, et qu'il ne s'agit que d'une
espièglerie. Nous connaissons un grand nombre de statues
d'Hercule dans cette même attitude , et en première ligne
celle qui porte le nom des princes Farnèse [Musée de Na-
ples]. La dénomination d'tpwç TtavSaiJiàTwp, qu'on a pro-
posée pour notre Amour, est plus jolie que juste.
{Sont modernes: le bout du nez, l'avant-bras gauche avec le
coude; les trois quarts de la massue, la main droite et une pièce
au-dessus du coude du bras droit; les deux jambes, les deux tiers
de la cuisse droite, la moitié de la cuisse gauche, une pièce à
l'épaule gauche et les extrémités de la peau de lion.]
Marbre de Parcs, trouvé à Gahies. Villa Borghèse.
Fîsconh', Mon. Gabini, p. 35; pi. 6, 13. — Bouillon, t. III, Sta-
tues, pi. 9, 2. — Clame, Cat. n. 279; Musée, pi. 282, 1478.
Hauteur 0,92.
331. AMOUR EN HERCULE.
Copie antique du même sujet que le numéro précédent,
mais grossièrement restaurée. L'Amour appuie la massue
sur un tertre.
\Parties modernes : Le front et tout le haut de la tête qui au-
rait dû être recouverte de la peau de lion ; le nez, la joue droite,
un morceau du cou, le sein droit, sept pièces sur la poitrine et sur
l'abdomen, le bras droit avec la main et les pommes, la plus
grande partie du bras gauche, la massue et le tertre, les deux pattes
et l'extrémité de la peau de lion; les jambes, la cuisse gauche et
plus de la moitié de la cuisse droite.]
Statuette en marbre de Paros. Le n° 63, gravé deux fois sur la
plinthe, so rapporte au n" 63 de l'Inventaire des statues du cardinal
Mazarin (p. 360, éd. de Londres) : « Un jeune Hercule nud avec une
K peau de lyon , ayant le bras gauche appuyé sur sa massue, tenant
« trois pommes de sa main droite, haut de cinq palmes, ou environ
« estimé 120 livres). »
Bouillon, t. III, Statues, pi. 9, 4. — Clarac, Cat. n. 265
Husée, pi. 282, 1477,
Hauteur 0,97,
316 ÉROS.
33». ÉROS COIFFÉ D'UNE PEAU DE LION.
Torse de la basse époque. Le dos de la statuette n'est
qu'épannelé.
[La tête, les deux bras, les jambes et la moitié des cuisses maa-
quent.J
Marbre blanc.
Hauteur 0,37.
333. ENFANT ROMAIN dans le costume
D'AMOUR EN HERCULE.
Fragment de statuette, représentant un enfant qui, comme
l'Amour, a revêtu la peau de lion d'Hercule et sourit mali-
cieusement sous son capuchon. La physionomie n'a rien
d"idéal, et la chevelure est celle d'uQ jeune Romain du
iii^ siècle de l'ère chrétienne.
[Il n'en existe que le haut du corps sans les bras.]
Statuette. Musée Campana, n. 270.
Hauleur 0,42.
334. AMOURS EMPORTANT LA MASSUE
DHERCULE.
Deux Amours ailés, l'épaule gauche couverte d'une chh-
myde en écharpe, se dirigent vers le côté droit, emportant
avec de grands efforts la massue d'Hercule (I).
[Parties restaurées : Amour de gauche . les cheveux, le nez, le
coude, la cuisse et la jambe droites, le genou et le mollet gauches, la
pointe des ailes.
Amour de droite : Le côté gauche du visage, la jambe el le pied
(1) Sur une lampe qui repréïcnte le même sujet, on lit l'inscrip-
tion adiuvate sodales. BuUetiino Napolitano, n. s., UI, pi. 2, 3.
ÉROS ENDORMI. 317
gauches, le bras gauche avec le bout de la massue et ua pan de la
clilamyde, le coude et le pied droits.]
Bas-relief en marbre blanc.
Bouillon, t. m, Ba?-reliefs, pi, 14. — Clurac, Cnt. n. 103 j nlusée,
pi. 184,215.
Hauteur 0,42. — Largeur 0,56.
33S. ÉROS ENDORMI.
Le petit Éros ailé, couché sur un tertre qu'il a recouvert
de la peau de lion d'Héraklès, fait sa sieste. Un carquois
est suspendu sur son épaule. De la main gauche il lient son
arc; un flambeau allumé, qu'il portait à la main droite, a
glissé par terre. Pendant qu'il dort d'un sommeil profond,
un lézard approche de lui. On sait que le lézard, animal
inoffeusif et ami de l'homme, quitte volontiers sa retraite
vers le milieu de la journée, pour se promener au soleil
[Parties modernes : Le nez, la lèvre supérieure, l'avant-bras droit,
les mains et les pieds; une partie de l'aile droite, le haut du carquois
avec les flèches, et la tète du lézard].
Marbre de Paros. Villa Borghèse, st. 9, 7.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 10, 9. — Clame, Musée, pi. 643
1458. — Mùller-Wieseler, t. II, pi. 52,661.
Longueur 0,54.
336. AMOUR ENDORMI, urne sépulcrale.
Au-dessous du cartel de cette urne cylindrique, qui est
restée sans inscription, un Amour est couché (à droite)
sur UQ tertre recouvert de la peau de lion d'Hercule. L'en-
fant dort, la tête appuyée sur la main droite; à ses pieds on
voit un arc et un carquois.
Deux personnages se tiennent debout des deux côtés de la
tablette. Le premier est un homme barbu, dans le costume
héroïque et coiffé d'im bonnet; il porte une hasle. Le second
est une femme drapée, tenant un sceptre. L'an et l'autre
élèvent le bras, comme s'ils allaient parler.
318 ÉROS.
Le revers de l'urne est couvert de cannelures torses; au-
tour de l'orifice règne une frise d'oves et de feuillage.
[Un morceau du cartel est moderne; de plus, la double plinthe
et le couronnement.]
Marbre gris de Parcs.
Bouillon, t. III, Cippes romains, pi. 5, 80. — Clarac, Cal. n. 527;
Musée, pi. 184. 259, n. 351.
Hauteur 0,50.
337. AMOURS DEPOUILLANT LE TRONE
DE SATURNE.
Devant un édifice, dont h friçade est ornée de quatre
frontons soutenus par des colonues cannelées d'ordre com-
posite, se dresse un fauteuil richement sculpté, le dossier à
jour et en partie voilé par une draperie.
C'est le trône de Kronos (Saturne) avec le manteau de
pourpre du dieu. Sur le marche-pied est posé le globe
céleste, parsemé d'étoiles et entouré d'une bande qui porte
les signes du zodiaque (1) : la sphère est l'emblème du
Temps, dont Kronos (ô xç>6wç] représente la puissance (2).
Les bras du siège sont couronnés de pommes de pin. Les
deux serpents, sculptés sur les chapiteaux des montants,
peuvent être regardés comme des serpents domestiques (oçstç
olxoupoi), veillant à la sécurité du sanctuaire. A droite et à
gauche, on voit quatre Amours, emportant, non sans grands
efforts, les uns la lourde faucille (3) du dieu, les autres son
sceptre royal. La scène se passe dans les îles fortunées
royaume de Saturne ; les Amours sont des âmes d'enfants
qui, dans l'autre monde, deviennent serviteurs de la divinité.
(1) On y voit les Poissons, le Bélier, le Taureau et les Gémeaux.
(2) Le zodiaque ne permet pas de prendre ce globe pour une
allusion à la planète de Saturne.
(3) IleXtôpiQç àpTtr]. Hésiode, ïliéogonie, v. 179.
AMOURS DÉPOUILLANT UN CIPPE. 319
Ils sont nus et ailés; des chlamydes flotlantes couvrent à
peine leurs épaules.
Deux répétitions de ce sujet se trouvent à la bibliothèque
de Venise ( Valentinelli, Marmi scolpiti, p. 124). Un bas-relief
analogue, conservé dans l'église de San Vitale à Ravenne,
représente le trône de Neptune (1).
[Le bas-relief est brisé en deux morceaux; la pointe de la harpe,
les nez des quatre Amours, le sceptre avec le bras droit et la main
gauche de l'Amour de gauche et les mains de celui de droite man-
quent.]
Bas-relief de marbre pentélique. Ancienne collection du Roi.
Miîlin, Monuments antiques inédits, t. I, 218-224 (pi. 23).
Nouvelle galerie mythologique (Paris, 1850), pi. 61, 241. —
A. Leqrand., Galerie des Antiques, pi. 56. — Schweighaeuser, Musée
Napoléon, 1. 1, 1. — Bouillon, Musée des Antiques, 1. 1 (vignette du
discours préliminaire). — Bœltiger, làeen zur Kunstmylhologie, t. I,
233 (pi. 1, 3). — Clarac, Cat. n. 156; Musée, pi. 218, 10.
Hauteur 0,77. — Longueur 2,00.
338. AMOURS DÉPOUILLANT UN CIPPE.
Deux Amours ailés, dont l'un est monté sur la massue
d'Hercule, s'amusent à décrocher une tablette votive, sus-
pendue par une courroie à un cadran solaire qui est placé
sur un cippe. Le cadran solaire est l'attribut de Tune des
Parques. — Comparez cependant Lasinio, pi. 50, et Gerhard,
Ant. Bildwerke, pi. 88, 2.
[L'aile de l'Amour de gauche et le haut de la ligure de celui de
droile sont moilernes.J
Bas-relief de l'cpcque romaine.
Petit-Radel, t. IV, 32. — Bouillon, t, III, Bas-reliefs, pi. 14. —
Clarac, Cat. n. 103 6; Musée, pi. 184, 44.
Hauteur 0,32. — Largeur 0,31.
(1) Voir Conze, die Famille des Augustus (Halle, 1867), p. 5.
320 ÉROS.
339. AMOURS DÉPOUILLANT UN SANC-
TUAIRE BACHIQUE.
Sur le côté gauche de celte jolie composition se trouve une
statue de Bacchus barbu, placée sur un piédestal. L'idole
est habillée à la façon des sculptures primitives, et la gaîne
dans laquelle elle est enfermée se rétrécit vers le bas. De la
main gauche le dieu lève son thyrse, de la droite il tient un
canthire.
Devant lui on voit un autel très-large, puis un grand cra-
tère cannelé, crné de bandelettes brodées. Cinq Amours sont
accourus pour goûter le vin nouveau. Le premier a esca-
ladé Tautel et, s'appuyant de la main gauche sur l'anse du
vase, il suce ses doigts imprégnés de liquide. Un autre, à
genoux, éprouve déjà les effets de son intempérance. Le
troisième est monté sur le bord du cratère, tandis que le
quatrième a la tête enfoncée dans le vase pour y boire plus
à son aise. Le dernier relève sa chemise pour satisfaire un
besoin naturel; de la main droite il s'appuie sur un petit
autel festonné. Un vase gît à terre.
[Parties modernes : le piédestal et l'épaule de Bacchus j le pied
droit du deuxième Amour.]
Bas-relief brisé à droite. Voir Lasinio, pi. 50.
Bouillon, t. III, Bas-relief»:, pi. 14. — Gerhard, AntikeBildwerke,
pi. 88, 3; Prodromus, p. 329. — Clarac, Cat. n. 38; Musée, pi. 132,
112. — Mûller-Wieseler, Denkmaeler, t. II, pi. 51, 641.
Hauteur 0,32. — Largeur 0,48.
340. AMOURS DÉPOUILLANT UN GÉNIE
LOCAL.
Deux enfants nus, la chlamyde sur l'épaule, pillent la
corne d'abondance d'un génie local, accoudé dans l'angle
du bas-relief. L'un de ces jeunes espiègles porte un flam-
beau allumé; il tourne la tète vers son camarade, comme
s'il l'encourageait à venir prendre sa pari du bulin. Celui-ci
accourt à grands pas, portant de la main gauche un bâton
AMOUnS FORGEANT DES ARMES. 321
(brisé). Un troisième enfant, placé au second plan et tenant
une lyre avec le plectrum, a l'air de pleurer, en voyant les
autres se partager tous les fruits contenus dans la corne
d'abondance. Un baquet se trouve devant le génie local.
Sur le côté gauche de cette scène on voit un Amour ailé
qui, appuyé sur le genou droit, portait le médaillon avec le
buste du défunt, auquel le sarcophage était destiné.
[Le bras droit et l'occiput de l'enfant qui porte la torclie; la cuisse
avec la jambe droite et une partie de la jambe gauche de l'Amour
ailé sont modernes.]
Bas-relief en marbre blanc. Côté droit d'une frise de couvercle do
sarcophage. Décadence romaine.
Bouillon, t. m, Bas-reliefs, pi. 14. — Clarac, Cat. n. 26 bis;
Musée, pi. 182, 161 (avec d'absurdes restaurations).
Hauteur 0,36. — Largeur 0,34i.
341. AMOURS FORGEANT DES ARMES.
SARCOPHAGE.
Les artistes de l'époque romaine avaient l'habitude de
traiter légèrement les traditions religieuses et d'attribuer à
des enfants ou à des Amours certaines occupations qui ne
conviennent en réalité qu'à des hommes faits. Tout ce que
le travail manuel a de pénible disparaît alors pour devenir
un passe-temps agréable. Dans cet ordre d'idée?, noire sar-
cophage peut être rangé au nombre des plus instructifs.
Onze Amours sont réunis dans une forge pour fabriquer
des armes. A la gauche du spectateur, l'un d'eux est assis
sur un siège carré devant l'enclume ; le tablier noué autour
des hanches , à la façon des forgerons , il tient une petite
barre de fer que deux de ses camarades sont en train de
battre avec leurs marteaux. Malheureusement le fer et les
tenailles sont aujourd'hui brisés.
L'un des ouvriers forgerons porte aussi un tablier; un
troisième Amour, armé d'un marteau, est placé derrière ce
groupe et paraît se reposer de ses fatigues.
Plus loin se dresse la cheminée, construite en maçonnerie.
14-
o22 EROS.
Le feu allumé est entretenu par un Amour qui tient le
soufflet.
Dans le milieu de la composition, trois Amours, dont l'un
plus petit et à genoux, supportent un bouclier circulaire
(clypeus) sur lequel on lit le nom du défunt qui devait re-
poser dans ce sarcophage :
BLAERA
VITALIS
7 LEG. III. AVG.
B. M. M. D.
On voit que ces pièce? d'armure font allu«ion aux fonctions
du mort, qui était centurion de la légion IIP auguste (1)
Le reste de la frise est occupé par deux Amours déposant
un casque sur un petit autel cylindrique, décoré d'une guir-
lande. C'est un casque à cimier, très-lourd, garni de men-
tonnières et orné d'une couronne de laurier et de têtes de
bélier.
Enfin le dernier Amour porte un parazonium.
Il existe plusieurs bas-reliefs antiques représentant une
scène analogue (2).
Un griffon est assis sur chacune des faces latérales.
[Parties brisées: L'avant-bras gauchie avec les tenailles do l'Amour
assis. Le poigu«3t et l'avant-liras gauche de celui qui porte l'épée.]
Couvercle.
Le couvercle, qui est trop petit et trop beau pour avoir
jamais appaitenu à ce tombeau, remonte à l'époque d"Éla-
gabale ou d'Alexandre Sévère. On y voit deux époux ro-
mains, de grandeur naturelle et sculptés en ronde bosse,
accoudés l'un à côté de Tautre. Le mari a la poitrine nue,
son manteau ne recouvrant que le bras gauche et l'épatile,
il porte une barbe courte et des moustaches; son from
chauve est couronné de roseaux. Sa main droite est poséii
(1) La légion 111'= auguste tenait garnison en Nuniidie.
(2) 0. Jahn, Leipziger Monatsbericlite, 1861, pi. 317-328 (pi. VIII,
1-3). .
AMOUR ESSAYANT SES AILES. 323
l'épaule de sa femme, de l'autre il tient un rouleau, que
présume être son testament ou un document public. Mais
une particularité curieuse , c'est qu'il appuie le coude sur
un grand masque barbu, prés duquel un oiseau aquatique
vient charcher sa nourriture. Ce masque, dont la bouche
béante devait servir de passage à une nappe d'eau, repré-
sente sans aucun doute un Fleuve. En latin, le mot caput
s'emploie indistinctement pour désigner et la source et l'em-
boiichure d'une rivière. Il paraîtrait donc que le Romain,
haut personnage sans doute , qui est couché sur ce cou-
vercle, s'est rendu célèbre par la construction d'un canal ou
d'un aqueduc; peut-être avait-il été chargé des fonctions de
curator alvei Tiberis et riparum, curator aquarum (1), eîc,
La femme, couchée au premier plan , a la main gauche
rapprochée du menton; de la droite abaissée elle tient une
couronne de fleurs, telle qu'on en distribuait aux convives
après le dessert. Sa chevelure est ondulée; sa tunique, sans
manches et sans ceinture, laisse à découvert l'épaule droite.
Le manteau ne recouvre que la partie inférieure du corps e*
va se replier sur le bras gauche.
Les pieds des deux époux sont nus ; les prunelles sont
marquées à la pointe.
Marbre blanc, trouvé parmi les tombeaux de la voie Appienne,
aux environs de Rome. Musée Campana (Catalogo, classe 7, 316).
H. d'Escamps, Marbres antiques du Musée Campana, pi. 108
(photographie).
Hauteur du sarcophage 0,53. — Longueur 1,89. — Épaisseur 0,60.
- du couvercle 4,00. — 1,C0. — 0,40.
34«. AMOUR ESSAYANT SES AILES, dit cupidot
JOUANT AU BALLON OU POURSUIVANT UN PA-
PILLON.
Un jeune Amour, nu et ailé , la tête rejetée en arriére et
tournée vers la gauche, les deux bras levés, est en train de
(1) Sur l'imporiance de ces fonctions, voir Budorff, Zeitschrift
fur geschichtiiche Rechtswissenschaft ^849), t. XV, 214-227.
324 ÉROs.
prendre son vol (pL£Tso>poç çopa). Déjà il ne lient plus à la
terre que par la pointe des pieds ; son carquois est suspendu
à un tronc; d'arbre qui sert de support à la statue.
Ce moiif se rencontre assez souvent dans les groupes de
Vénus et l'Amour, et même sur une pierre gravée [MûUer et
Wieseler, t. II, pi. 53, 677); il ne convient cependant pas de
regarder notre sculpture comme une imitation du bronze
de Praxitèle, décrit par Callislrate (stat. 3).
[Parties modernes : Le bout du nez; le bras droit; l'avant-bra?
gaucbe. r^.ile droite presque en entier et la moitié inférieure de
l'ai!e gaucbe; la moitié de la cuisse gauche et la jambe jusqu'aux
malléoles; l^ moitié inférieure de la jambe droite jusqu'aux mal-
léoles ; le bas du tronc d'arbre.]
Statue en marbre de Paros. Villa Borgbè e, st. 9, 12.
Vaccari, Antiquarum staluarum icônes (Romae, 1584), pi. 73
[in œdibus Jo. B.i|itistae Luragi). — Cavallieri (1585), pi. 61. —
De Scaichis, pi. 63. — Bouillon, l. III, Statues, pi. 9, 7. — Clarac,
Cat. n. 529; Musée, pi. 282, 1460. — Mûller-Wieseler, t. II, pi. 53,
676. — Stark, Leiikskçr Munatsbericbte, 1866, p. 169.
Hauleur 1,00.
S 43. ÉROS BACHIQUE.
Amour ailé, nu, couronné de lierre et de corymbes; la
tête tournée à droite, vers la grappe de raisin (moderne)
qu'il tient dans sa main. Une chiamyde en écharpe est jetée
sur ses bras. Deux carquois (modernes), l'un rond, l'autre
en forme d'étui carré et rempli de flèches, servent d'appui
à la statue.
[L'épaule gauche, la main gaucbe et le poignet, le bras droit au
sortir de la draperie, le raisin, la moitié de chaque aile ; les extré-
milés de la chiamyde, la jambe gaucbe, la j.imbe et la moitié de la
cuisse droite, enfin les deux carquois et la plinthe sont modernes.]
Marbre de Paros. Villa Borghèse, st. 9, 3.
Hirt, Bihlirbuch, pi. 31, 6.— Bouillon, t. III, Statues, pi. 8, 1.
— Clarac, Cat. 525; Musée, pi. 281, 1472.
Hauleur 1,C0.
AMOUR BACHIQUE. 325
344. AMOUR BACHIQUE, fragment de
BAS-RELIEF.
Amour ailé , couronné de feuilles , le manteau en
écharpe. Sculpté de face, il tourne la tête en arriére. Au
bras droit il porte un roseau, l'autre est abaissé, et sa jambe
droite repose sur une petite élévation.
[Sa jambe gauche et son pied droit sont brisés.]
Bas-relief en marbre; reste d'une frise de sarcophage de la basse
époque.
Clarac, Cat. n. 758 a; Musée, pi. 183, 159.
Hauteur 0,28
345. AMOUR DONNANT A BOIRE A
UNE CHIMÈRE.
Un Amour ailé, dont les jambes sont remplacées par des
arabesques, verse à boire à une Chimère, debout devant lui
et levant la patte gauche.
[Parties modernes : La tête, les épaules, les ailes, le bras gauche
avec la main tt le haut de la poitrine de l'Amour; le feuillage
d'où il sort, excepté l'enroulement de gauche. Le vin qu'il verse. Le
mufle, le bout des ailes et la patte droite de devant de la chimère.]
Bas-relief. Fragment de frise du beau style. — Villa Borghèse.
Bouillon, t. in, Supplément, pi. 2, 25. — Clarac, Cat. n. 504 b;
Musée, pi. 195, 53.
Hauteur 0,53. — Largeur 1,00.
346. AMOUR ENDORMI.
Amour ailé, assis sur un rocher, la tête appuyée sur la
main droite dans l'attitude du sommeil. Son arc et son
carquois, liés ensemble, se trouvent à ses pieds.
Le masque bachique qui se voit à la droite du jeune
d26 ÉROS.
dieu est couronné de fleurs et de feuillage. Les prunelles
y sont indiquées.
Angle droit d'un couvercle de sarcophage. Fragment de marbre
blanc.
Clarac, Cat. n. 777 ter; Musée, pi. 187, 165.
Hauteur 0,27. — Largeur 0,19.
347. TROIS AMOURS AU VOL.
Autel sépulcral, orné d'une lourde guirlande de raisins et
de pampres, laquelle est supportée par deux Amours nus et
ailés, placés sur des consoles en saillie, à droite et à gauche
du cartel. Au-dessus de la guirlande on voit un joli groupe
de trois Amours, les bras enlacés et voltigeant dans Fair.
Dans le bas, deux panthères, gardiens du monument, sont
assises, la tête retournée, aux angles de l'autel. Deux petits
oiseaux picotent les grains des grappes de raisin.
L'inscription est ainsi conçue :
D(is) M(anibus) s(acrum). | L. Flavio, | L. f(ilio), Anien-
(si tribu), | Saturnino. | Vix(il) [aninisj] V, m(ensibus) VI. |
Fla[vius Eujhodus | pater [et PJhœbus ] tata fecerunt.
Le défunt, Lucius Flavius Satarninus, fllsde Lucius, de
la tribu Aniensls, avait atteint l'âge de 5 ans et demi. Ce
marbre commémoralif fut élevé sur sa tombe par son père
L. Flavius Euhodus et son grand-père Phœbus.
Sur les faces latérales on a sculpté quelques emblèmes
chiques: une branche de lierre fleuri, sortant d'une am-
flore godronnée, qui se dresse sur un piédestal.
.Marbre blanc du ii^^ siècle de noire ère. — Rome.
Fabretti, p. 142, n. 151 (pênes lapicidam ad Caetanos). — Osunn,
Sylloge, p. 380,73. — Clarac, Cat. n. 509; Musée, pi. 187 et 251,
n. 103 ; Inscriptions, pi. 19.
Hauteur 0,G3. — Largeur 0,30.
8. AMOURS SÉPULCRAUX.
Deux Amours ailés, planant dans l'air, portent un mé-
AMOURS SÉPULCRAUX. 327
daillon, dans lequel est sculpté un aigle de face, les ailes
éployées. Deux autres Amours, de taille plus petite et vêtus
de manteaux, portent chacuu une torche allumée. Tous les
quatre ont les cheveux ramassés en nœud au milieu du front.
Au-dessous du médaillon, on voit deux vases bachiques
renversés, et devant chacun une panthère couchée, s'apprê-
tant à manger les fruits qui en sortent.
[Restaurations insignifiantes.]
Grand bas-rc^ief, autrefois devant de quelque sarcophage romain.
^ Villa Borglièse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 11, 1. — Clarac, Cat. n. 396,
Musée, pi. 191,348.
Hauteur 0,56. — Longueur 2,10.
340. 3SO. AMOURS, frises du xvi-^ siècle.
Une guirlande de fleurs, de fruits et de feuilles est sup-
portée par deux Amours ailés et drapés. Au-dessus d'elle
se trouve un masque de Méduse ailée, du beau style ; à
droite et à gauche une têle de lion.
Sur len° a*», la tête de Méduse est entourée de rinceaux,
et deux serpents s'entrelacent dans sa chevelure. Les lions
portent des anneaux pris dans la masse ; mais celui de droite
est dtî à une restauration moderne.
La Méduse du n° as©, placée sur deux cornes d'abon-
dance, porte des colliers de perles sur le front et dans les
cheveux Sa physionomie rappelle un peu la sévérité de
l'ancien style. Les Amours portent des bottines qui laissent
voir les doigts des pieds. Quant aux lions, on aperçoit non-
seulement leurs têtes , mais l'une de leui's pattes. Celui de
gauche est d'une époque plus récente.
L'exécution de ces bas-reliefs, fine, délicate, d'un goijt
exquis, a toutes les bonnes qualités des sculptures du
xvi^ siècle.
Marbre blanc.
Clarac, Cat., n. 71 «. 82 a; Musée, pi. 229, 361.
Hauteur 0,58, — Largeur 2,58.
328 ÉROS.
351. AMOUR FUNÈBRE.
Ua Amour en deuil , le pied gauche posé sur un rocher,
s'appuie tristement sur un flambeau renversé. De la main
gauche abaissée, il tient une bandelette. Derrière lui, on
aperçoit son carquois (?), debout, mais à demi-brisé. Un petit
quadrupède, dont la tête est fruste, est couché dans l'en-
foncement du rocher et occupé à manger des fruits. — Sur
la face latérale du bas-relief se trouve une ténie, formant
un éeusson ovale.
Acrotère colossal, provenant de quelque sarcophage romain. —
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,62. — Largeur 0,50. — Epaisseur 0,37.
35S. AMOURS VENDANGEURS.
Au milieu du fragment se trouve la cuve avec ses deux
robinets, par lesquels le nouveau vin coule dans deux
grands vases. Un Amour, tenant d'une main un pedum et
s'accrochant de l'autre à un cep de vigne, foule le raisin.
Un de ses camarades arrive du côté gauche avec un panier
plein de grappes qu'il décharge dans la cuve.
Du côté opposé, un troisième Amour porte un panier sur
son dos, et plus loin un autre, debout devant une treille, est
occupé à la cueillette. Une corbeille se voit à ses pieds.
Tous les Amours sont vêtus de chlamydes.
Bas-relief. Fragment d'un devant de sarcophage. Musée Campana.
Hauteur 0,26. — Longueur 0,83,
3S3. AMOUR. FRAGMENT DE SARCOPHAGE.
Un Amour ailé (à droite), le manteau en écharpe, se tient
debout à côté d'un panier plein de fruits. Il portait proba-
blement un autre panier dans les deux bras.
[Le bras gauche, l'avanl-bras droit et le pied gauche sont brisés.J
ÈROS PORTÉ PAR UN DROMADAIRE. 329
Fragment (côlé gauche) d'un sarcophage romain de la basse époque.
Bas-relief eu marbre blanc.
Bouillon, t. III, Supplément, pi. 2, 14. — Clarac, Cat. n. 759;
Musée, pi. 188, 96.
Hauteur 0,44. — Largeur 0,18.
354. AMOURS, deux fragments de sarcophage.
1) Petit Amour ailé (à droite), le manteau en écharpe sur
l'épaule gauche. Le mouvement de ses bras indique qu'il
prend son vol pour cueillir les fruits d'un arbre.
2) Même sujet. Un flambeau est sculpté derrière l'Amour.
Fragments de bas-relief, très-frustes, mais non sans mérite. Dé-
cadence romaine.
Clarac, Cat. n. mqiiater; Musée, pi. 183, n. 98. 226.
Hauteur 0,18. — Largeur 0,18.
355. ÉROS PORTÉ PAR UN DROMADAIRE.
Éros ailé et vêtu d'un chiton à manches courtes, serré à
la taille, est assis, à la manière orientale , sur le bât d'un
dromadaire (à gauche) dont il tient la bride. Sa main droite
est rapprochée de la bouche, et il a la tête appuyée sur le
bras droit; les ailes de papillon qu'il porte sont une parti-
cularité des plus rares (1). Le dromadaire [xâii-viÀoç opo;j.aç),
appelé chez les anciens « chameau d'Arabie », est connu
pour traverser rapidement d'immenses espaces; celui-ci a
une clochette suspendue au cou.
Sur quelques pierres gravées, l'Amour et le Soleil sont
représentés assis sur des dromadaires ( Tussie, n. 3102. 6760);
d'après la légende musulmane, Mohammed serait entré au
ciel sur un chameau, et les Arabes croient de nos jours
encore que leur monture les accompagnera dans l'autre vie.
(1) Jahn, Arcb. Beitrœge, p. 182. 183. Denlimœler und For»
schungen, 1866, pi, 207, 4.
330 ÉROS.
[L'angle inférieur de droite est brisé avec une partie des jambes
du dromadaire.]
Bas-relief en marbre gris, trouvé à Alexandrie, en Troade. — Col-
lection Choiseul-Gouffier, n. lOC.
Lechevalier, Voyage de la Troade, t. I, 241; Atlas, pi. XI. —
Bouillon, t. IIlj Bas-reliefs, pi. li. — Clarac, Cal. n. 673; Musée,
pi. 181, 91.
Hauteur 0,81. — Largeur 0,83.
3S6. AMOUR A CHEVAL SUR UN
GRIFFON MARIN.
Fragment d'une frise de sarcophage. Plusieurs Amours
supportent des guirlandes, et dans rhémicycle formé par
l'une d'elles, on voit un Amour, de très-petite taille, à cheval
sur un griffon rnarin qui fait le voyage des îles Fortunées.
Le reste du bas- relief est moderne.
Villa Borghèse.
Bouillon, t. III,Bas-reliefs,pl. 14. — Clarac, Cat. n.492; Musée,
Dl. 194, 92.
Ilaulcur 0,38. — Longueur 1,82.
3SV. AMOUR ASSIS SUR UN GRIFFON MARIN.
Ce fragment d'une frise de sarcophage représente un Amour
à cheval sur un griffon marin qu'il excite à coups de fouet.
Derrière ce groupe on aperçoit la tête d'un aulre monstre
marin. — Voyage aux îles Fortunées.
Bas-relief romain en marbre.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 14. — Clavac, Cat. o. 605; Musée,
pl. 189,200.
Hauteur 0,10. — Largeur 0,i4.
3oS. AMOURS A LA CHASSE.
Deux Am.ours, l'un armé d'une lance, l'autre portant un
AMOURS AU CIRQUE. 331
épieu et un bouclier rond, font la chasse aux bêtes fauves.
Le lion s'enfuit, mais la lionne s'élance sur son adversaire.
[La tète et le bras droit du deuxième Amour sont brisés; toute la
partie inférieure est détruite.]
Bas-relief en marbre blanc.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 14. — Clarac, Cat. n. 225; Musée,
pi. 188, 188.
Hauteur 0,30. — Largeur 0,40.
359. ÉROS ET ANTÉROS {?).
Deux Amours ailés s'exercent à un genre de lutte qu'on
appelait acroc&é'eVïswo^ (1); ils se prennent par les mains
en essayant de se tordre les bras par la seule force de leurs
poignets. Celui de gauche paraît être le vaincu ; maîtrisé
par la douleur, il lâche la main de son adversaire et se retire
en pliant les ailes.
Les Agones, personnifications des luttes palestriques, sont
quelquefois représentés dans la même attitude.
[Parties viodemes : Le masque (sauf les yeux), le pied gauche
et la jambe droite de l'Amour de gauche. — Le menton etl'avant-
bras gauche avec le coude de l'Amour de droite.]
Bas-relief. Marbre pentélique.
Pefit-Rndd, t. IV, 31. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 14. —
Clarac, Cat. u. 56; Musée, pi. 184, 220.
Hauteur 0,35. — Largeur 0,33,
SIÎO. AMOURS AU CIRQUE.
Quatre biges, se dirigeant au galop vers la droite, soni
conduites par quatre Amours et accompagnées de quatre
autres Amours à cheval. Ce nombre rappelle les factions du
(1) Pausanias, 1. VI, 4, 1 : i7i'v/,):r^a<.z ôà vjv àxpoxspcrîro? a'jTw.
î.ap.pavôixsvoi; yàp (xy.poiv toO àv-aywvtî^oi/ivou -twv yjii'^Cov ëz>,a, y.al
où TTpùTEpov àviei uplv '1^ a'iaOoiTO àîiayopeijcjavxo;.
332 ÉROs.
cirque, la blanche, la rouge, la verte et la bleue {albata,
russata, prasina, vcneta], qui se raaÏQtiarent à Constanti-
nople jusqu'au ix^ siècle de notre ère. Du reste, il ne courait,,
dans la règle, que quatre chars à la fois.
Le sculpteur a su mettre la plus grande variété dans ses
motifs. Le premier aurige, en partant de gauche, a la main
droite levée pour fouetter son attelage, qui vient de renverser
une amphore. Le second tourne la tète en arrière, dans te
crainte que son camarade ne le gagne de vitesse. Un Amour
tombé par terre risque de se faire écraser par les chevaux;
il plie ses ailes et se cache la figure avec les bras pour
n'être pas aveuglé par le sable de Tarène.
Le troisième éprouve un accident; son cheval de droite
s'est abattu et l'autre cheval, entraîné dans la chute, fait déjà
des efforts pour se relever. Il est aidé par le quatrième au-
rige, qui le tire par la bride. Les chevaux du dernier char
se cabrent devant un vase renversé, obstacle que des mal-
veillants ont jeté sur la route, il faut remarquer que tous
les auriges ont les rênes attachées autour de la taille.
Quant aux cavaliers qui suivent les biges, nous sav
par les auteurs anciens que des équilibristes s'exerçai
dans le cirque, toutes les fois qu'il y avait une course
chars. Le troisième cavalier, tourné en arriére à cause
l'accident dont il est témoin, porte la main à la tète,
il est effrayé par la chute des chevaux. Enfin, le coursier
quatrième se cabre, et l'Amour qui le monte est obligé
s'accrocher à sa crinière pour ne pas être désarçonné.
[Parties modernes : La colonne surmontée de trois œufs et le
vase cunnelé; un morceau des rênes du premier ctiar; la jambe droite
de devant du cheval de droite de la seconde bige; la jambe droite
de devant du ciieval de gauche du troifième char; le bras gauche
(sans la main) du quatrième aurige et une partie des rênes, 1 1 tèïe
de son cheval de droite et les quatre jambes de devant de son atte-
lage ; enfin la colonne surmontée de cinq œufs.]
Bas-relief romain. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs pi. 13, 1. — Clarac, Cat. r.. iC2;
Mufée, pi. 190, 218.
llia'.cur 0,:îô. — Longueur 1,63.
AMOURS AU CIRQUE. 333
361. AMOURS AU CIRQUE.
omme dans le numéro précédent, quatre chars galop-
pent vers la droite. Dans le fond, on voit les ornements du
cirque, plus complets qu'on ne les trouve ordinairement sur
les bas-reliefs. Deux mâts sont surmontés chacun d'un œuf
Une colonne corinthienne sert de piédestal à la statue d'uu^
déesse qui a la main gauche levée, le bras droit avancé. Je
crois que c'est une Victoire, vêtue d'une tunique talaire
sans manches ; vu sa petite taille, le sculpteur aura supprimé
non-ssulement les ailes, mais la palme et la couronne qui
en sont les attributs ordinaires (1). Deux autres colonnes
corinthiennes supportent une architrave, décorée des sept
œufs qui marquaient le nombre des courses. Plus loin, on
voit deux dauphins qui avaient la même destination, un
obélisque, une seconde architrave surmontée de sept œufs,
enfin deux autres mâts pareils à ceux qui se dressent au
point de départ.
L'action est très-mouvementée. Le troisième char est en
train de verser; les chevaux se sont abattus et l'aurige fait
la culbute. Un de ses camarades accourt avec un geste de
désolation. Sous les jambes de l'attelage qui tient la tête,
on aperçoit un Amour occupé à retirer une amphore qu'on
avait jetée dans l'arène pour faire obstacle aux concurrents.
Deux Amours à cheval accompagnent les biges dans leur
course.
[Restaurations : La colonne surmontée de quatre œufs ; l'aile droite
elle bïas droit du premier aurige, les rênes, un tiers de la roue, la
queue et la jambe droite de devant du cheval de droite. — Le bras
droit du second aurige; les rênes, les naseaux de ses chevaux, les
deux jambes de devant de son cheval de droite. — L'aile droite du
cavalier. — L'aurige qui fait la culbute [2) ; le bras droit de l'Amour
(1) Voir, sur les statues placées dans le cirque : Fiiedlaender, dans
Becker et Marqiiardt, Manuel des antiquités romaines, t. IV, 502.
(2) 11 a été restauré d'après un bas-relief du Caoitole. Fnacfini
t. IV, 48.
334 ÉROS.
qui Yient à son secours. Les queues des chevaux. — Le haut du corps
(au-dessus de la taille) du quatrième aurige; les rênes, les quatre
jambes de devant des chevaux; le nez, les lèvres et le bras droit
étendu du cavalier. Le bras droit et l'aile droite de l'Amour qui prend
l'amphore. — La colonne et les trois œufs.]
Bas-relief romain. Villa Borglièse.
Bouillon, t. 1, Bas-reliefs, pi. 13,2. — Clarac, Cit. u.
Iilusée, pi. 190, 217.
Hauteur 0,35. — Longueur 1,63.
362. AMOURS AU CIRQUE.
Cinq biges. montées par des Amours qui sont attachés à
leurs chars au moyen de ceintures, se dirigent vers le côté
droit. Le premier Amour manie son fouet; un de ses ca-
marades, qui est tombé, reste étendu sur le dos entre les
jambes des chevaux, et se couvre la figure des deux mains
pour ne pas être aveuglé par la poussière de l'arène.
Sous la seconde bige on voit une amphore renversée.
Le troisième concurrent se tourne en arrière, en avan-
çant le bras droit. Il est sur le point d'écraser un Amour
qui, un fouet à la main, est tombé de son char. Dans !e fond
on en aperçoit un quatrième qui excite ses chevaux. Ce
dernier est censé tenir un flagellum, que le sculpteur n'a
pas rendu. Nous savons que les artistes anciens supprimaient
souvent les petits détails, alors que le mouvement des figures
semblait les indiquer suffisamment (1). — Le reste du bas-
relief manque.
Au second plan, on distingue plusieurs parties du cirque.
D'abord, un rang d'arcades, sur l'une desquelles est posé un
oiseau, puis une colonne corinthienne qui supporte une
architrave décorée de six œufs. Chaque course étant com-
posée de sept tours d'arène [curricula, spatia), on voit
que les Amours ne font que commencer leur exercice, car
(1) Frœfmer, La colonne Trajane, p. 66 eipassiiit
AMOURS AU CIRQUE. 333
P. mesure qu'un tour était achevé, on descendait un œuf
[oram sublutum],
[Parties brisées : Le premier Amour presque en entier; la jambe
droite de devant et une partie de la tète de son cheval de droite. —
Même mutilation des chevaux de la seconde et de la troisième bige.
— L'avant-bras droit du troisième Amour. — La tête, les avant-
bras et l'attelage du quatrième.]
Bas-relief de la décadence romaine. Fragment (côté gauche) d'un
petit sarcophage de forme ovale. — Musée Campana
Hauteur 0,26. — Longueur 0,82.
363. AMOURS AU CIRQUE.
L'extrémité gauche du bas-relief est occupée par un autel
circulaire, sur le pourtour duquel est sculptée une scène de
sacriQce. Un Amour conduit le bœuf qui doit être immolé;
te victimaire (à droite) marcha à côté du groupe.
Derrière Tautel on aperçoit trois colonnettes coniques,
surmontées d'œufs qui servaient à indiquer le nombre des
tours faits par les concurrents. Ce sont peut-être les metae
Murciae, ainsi appelées à cause du voisinage de la chapelle
de Vénus Murcia (1). Un pilastre, portant également trois
œufs, se voit à quelque distance ; puis un obélisque , une
colonne surmontée de deux dauphins, un second autel, trois
colonnes semblables à celles qui décorent l'entrée du cirque,
et enfin la spina, revêtue de planches.
Quatre Amours ailés, montés sur des biges, se dirigent à
bride abattue (à droite) autour de la spina. Ils excitent leurs
attelages à coups de fouet; le second tourne la tête en
arrière. Le troisième est suivi par un Amour qui , tombé
du char, cherche en pleurant à le rattraper.
[Parties brise'es : Une jambe de devant du cheval de droite de la
(1) Preïler, Mjthoiogie romaine, p. 386.
EROS.
ièrebige; lebrasJroit du second Amour; presque tout l'attelage
oisième, un côlé de la jambe droite du quatrième; sou avant-
droit; le bas du char: les jambes de devant, les sabots de der-
les naseaux et une partie du poitrail des chevaux.]
Bas-relief. Décadence romaine. — Musée Campana.
Ilauleur 0,37. — Largeur 1,42.
364. AMOUR TRAÎNÉ PAR DES SANGLIERS.
Monté sur une bige attelée d'une paire de sangliers, un
Amour prend part à une course de chars dans le grand
cirque de Rome. Le portail des barrières [carceres] qui
viennent de s'ouvrir est surmonté de quatre dauphins,
marquant le nombre des courses. La borne (meta) autour
de laquelle tournaient les chars, a la forme d'une colonne
corinthienne; l'obélisque égyptien, chargé d'hiéroglyphes
fictifs, qui termine le tableau, est celui qu'Auguste avait fait
venir d'Héliopolis et qui est aujourd'hui l'ornement de la
Fiazza del Popolo. Une boule surmonte \q pyramidwn, par-
ticularité qui confirme un passage d'Ammien Marcellin (1).
A propos de l'attelage, il est permis de rappeler le char
d'Admète traîné par un lion et un sanglier, ou celui d'Aphro-
dite, attelé d'un lion, d'un loup et d'une paire de sangliers
(Vase peint du Musée de l'Ermitage, n° 28].
On sait que les biges servaient surtout aux débutants
Bas-relief en marbre pentélique. Villa Borghèse.
(1) Voir livre 17, 4 : Cavea locatur in média, eique sphaera su-
perponitur ahenea, aureis laminis nilens : qua confestim vi iguis
divini contacta, ideoque sublata, facis imitamenlum infigitur aereum,
ilidem auro imbracteatum, velut abundanti fl;imma candentis. —
— Lepage, Réponse à la notice de M. Hillorf, sur les Pyramidioiis
en bronze doré (Paris, 1836J, p. 8.
AMOUR TRAINE PAR DEUX GAZELLES. ôâ/
Petit-Radel, t. I, 67. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 8. -
Ciarac, Cat. 225; Musée, pi. 162, 89.
Hauteur 0,25. — Largeur 0,50.
365. AMOUR TRAÎNÉ PAR DES SANGLIERS.
Un char attelé de deux sangliers (à droite) est conduit
par un Amour ailé, qui de la main gauche tient les rênes.
Au bras droit il porte sa chlamyde en écharpe et un panier
plein de fruits. Un autre panier vient d'être renversé par son
■ attelage.
Bas-relief romaiD de la décadence, brisé à droite.
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,15. — Largeur 0,37.
366. AMOUR TRAÎNÉ PAR DEUX GAZELLES
Les gazelles (1), venant du nord de l'Afrique, figurent
fréquemment sur les programmes des jeux romains; elles
paraissent pour la première fois sous le règne de Domitien.
Voir Friedlaender, rœm. Sittengeschichte, t. II. 340-341.
Lenz, Zoologie der Alten, p. 228.
[Parties modernes : Bias droit et front de l'Amour; la plu? grande
partie de la roue; les cornes des gazelles, ainsi que la queue et un
pied de devant de celle qui marche à droite.]
Bas-relief de marbre pentélique. Villa Borghèse.
Petit-Mdel,i. I, 6S.— Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pj. 8. —
Ciarac, Cat. n. 225; Musée, pi. 162, 88.
Hauteur 0,26. — Largeur 0,50
36V. AMOUR SUR LE CHAR AUX DRO-
MADAIRES.
Le char vient de faire le tour de la borne (meta) qui est
(1) Antilope dorcas, Pallas.
15
338 Épos.
couronnée d'un chapiteau corinthien ; à l'une des extrémite's
du cirque se dresse la colonne du départ surmontée de quatre
dauphins qui indiquaient le nombre des courses. De la maia
droite, l'Amour manie son fouet.
Le dromadaire (camelus dromas] était connu des Romains
depuis la guerre contre Antiochus. — Voir mon n. 355.
[Parties modernes : Le bas de la roue ; les deux pieds droits du
dromadaire de devant, les naseaux de l'autre.]
Bas-relief. Villa Borghèse.
Petil-Rndel, t. \, 66. — Bouillon,t. lU, Bas-reliefs, pi. 8. — Clarac»
Cat. 32; Musée, pi, 162,90.
Hauteur 0,24. — Largeur 0,54.
3S8. ENFANT EN AMOUR.
Amour ailé nu, la jambe gauche retirée en arriére. Il a
le bras droit abaissé; de la main gauche il tenait probable-
ment son arc. Sa physionomie n'a rien d'idéal ; c'est le por-
trait d'un enfant romain.
[Parties modernes : Le nez, les avaal-bras, les jambes, une partie
des aihs et le tronc d'arbre.]
Statuette en marbie blanc.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 9, 5. — Clarac, Ca.1. n. 434; Musée,
pi. 282, 1461 (sous le n. 415, 1).
Hauteur 0,87.
369. ENFANT restauré en AMOUR.
Jolie statuette d'un enfant romain qu'un restaurateui
italien c/ transformé en Amour. Les cheveux, quoique très-
courts, recouvrent la nuque. Un trou pratiqué au somme!
de la tête semble indiquer qu'en effet cet enfant avait reçu
des attributs de quelque divinité, peut-être le pschent du
jeune Harpocrate.
(Tête antique rapportée, mais la sienne. Parties modernes:
ÉROS ET PSYCHÉ. 339
L'extrémité du nez, le menton, les bras, les ailes, la bandoulière,
les deux jambes avec les genoux.]
Statuette en marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur totale 1,02.
3VO. ÉROS ET PSYCHÉ, groupe.
Psyché, à genoux et le bras gauche avancé dans l'attitude
d'une supplianie, implore la pitié d'Éros. La main droite
sur la poitrine, elle proteste de son amour. Éros attendri
penche la tête vers elle, comme s'il allait lui promettre de ne
plus la tourmenter. Un bandeau entoure les cheveux bou-
clés du jeune dieu ; son manteau recouvre un cippe placé
derrière lui. Psyché est vêtue d'un chiton talaire et chaussée
de sandales.
Nous connaissons deux groupes analogues ; le premier est
un fragment de marbre trouvé à Toulouse (1); le second se
voit sur une monnaie impériale de Nicomédie (2).
[La tète de l'Amour est i'ap[)ortée. Parties modernes : Le nez, les
lèvres, le cou et les clavicules, les ailes (sauf leurs attaches), les deux
bras à partir du biceps, le flacon d'huile qu'il tient dans la main
droite, enfln le genou gauche. La statue avait été brisée en deux
moitiés. — Psyché : la lèvre inférieure, la moitié de l'aile droite et
le haut de l'aile gauche, le poignet droit, l'index et un morceau du
pouce, l'avant-bras gauche avec le coude.]
Groupe en marbre grec. Collection du sculpteur Bartolomeo
Cavaceppi. Villa Borghèse, st. 9, 9.
Vtsconti, Monument! scelti Borghesiani, pi. 97 (pi. 11, 2). —
Bouillon, t. III, Statues, pi. 9, 6. — Clarac, Cat. 496 ; Musée, pi. 265,
1499. _ Mûller-Wieseler, Denkmaeler, t. II, pi. 54, 688. — 0. Jahn,
Beitrœge, pi. 177. — Stark, Niobe, p. 301. Leipziger Monatsberichte,
1866, p. 163.
Hauteur 1,49
(1) Clarac, Musée, pi. 654, 150i.
(2) Mûller-Wieseler, Denkmaeler, 1. 1, pi. 72, 401.
340 ÉROS.
371 PSYCHÉ.
Cette statue représente très-certainement Psyché, car l'at-
tache de l'une de ses ailes de papillon est antique. Comme
la flgure précédente, elle doit avoir fait partie d'un groupe.
On voit que la jeune fille , poussée à bout par les tortures
que son tyran lui fait subir, va se jeter aux pieds d'Éros et
en appeler à su pitié. Dans l'attitude d'une suppliante, le
bras gauche tendu en avant, elle a la main droite posée sur
la poitrine, comme si elle protestait de son amour, en même
temps que son regard cherche celui de son persécuteur qui
est censé être devant elle. Psyché est chaussée de sandales
et vêtue d'un chiton talaire à manches courtes boutonnées,
qui laisse à découvert l'épaule droite. Son manteau n'en-
toure que la partie inférieure du corps; sa chevelure est en
partie cachée sous une opisthosphendoné.
Il est probable que notre statue est l'imitation antique de
l'une des filles de Niobé, groupe que l'on attribue au cé-
lèbre sculpteur Scopas (iv^ siècle avant Jésus-Christ). On
connaît trois statues semblables, l'une au Musée de Flo-
rence (1), les deux autres au Capitole (2).
[Tête antique, très-maladroitement rapportée Restaurations:
L'extrémité du nez, le chignon, le cou, les deux paires d'ailes (ex-
cepté l'altaclie de l'aile gauclie), le bras droit avec la main, la maia
gauche ainsi que la moitié de l'avant-bras, les pieds et la moitié dr-
la jambe droite avec la draperie qui la recouvre.]
Jolie statue grecque. Villa Borghèse, st. 3, 4.
Bœltiger, Sabina (Leipzig, 1806), t. II, 198 (pi. 8 du !«' vol.).
- Millin, Galerie mythologique (éd. de 1850}, pi. 104, 406 a, —
Hirf, Bilderbuch, pi. 32, 2, — H. Laurent, Musée rojal, t. II, 13,
— Bouillon, t. m, Statues, pi. 10. — Clame, Cat. n. 387; Musée,
pi. 331, 1500. — Welcker, Alte Denkmaeler, 1. 1, 245-247. — 0 Jahn
(1) Stark, Niobé, pi. 17, 13.
(2 Clarac, Musée, pi. 588, 1273; pi. 654, 1500 a.
AMOURS PARODIANT LE CONVOI d'HECTOR. 341
Arcliaeologisclie Beitraege, pi. 178. Aus der Altertlmmswissenscliafl,
p. 195. — Mûller-Wieselery Denkmaeler, t. II, pi, 54, 687. — Slark,
Niobe, p. 300-305.
Hauteur 1,30.
». AMOURS PARODIANT LE CONVOI
D'HECTOR.
Il n'est pas rare de rencontrer, parmi les sculptures ro-
maines, des imitations de certains bas-reliefs célèbres, dans
lesquels les personnages mythologiques ou liéroïques sont
remplacés par des Amours ou des enfants. Le Louvre pos-
sède (n. 304) une parodie du cortège bachique et toute une
série de statues et de bas-reliefs (n°^ 327-336) qui représen-
tent l'Amour travesti en Hercule. Sur le monument que je
vais décrire, on a reconnu une autre parodie, celle du convoi
d'Hector, dont nous avons également le prototype (1).
Quatre Amours ailés portent un de leurs camarades mort.
Un autre, armé d'un javelot, conduit le char du défunt.
L'un des chevaux baisse tristement la tête, comme font dans
l'Hiade les chevaux d'Achille après la mort de Patrocle.
L'Amour qui, placé derrière la bige, s'essuie les larmes
avec un pan de son manteau, rappelle le jeune chasseur
pleurant la mort d'Adonis (voir mes n°' 172, 173). Il porte
une paire de lances au bras gauche.
Le cortège est précédé d'un Amour : la chlamyde en
écharpe et le bras droij avancé, il montre le cadavre el
semble aller à la rencontre d'Andromaque. Quant à la veuve
d'Hector, elle a été transformée en une Psyché qui, sou-
tenue par une de ses caméristes, s'élance hors de la porte de
Troie pour courir au-devant du convoi. Le sein gauche à
découvert, les bras étendus, la jeune femme manifeste la
plus vive douleur. Elle est reconnaissable à ses ailes de pa-
(1) Monumenti scelti Borghesiani, pi. 30. — Bouillon, t. lll. Bas-
reliefs, pi. 22. — Clarac, Cat. n. 418; Musée, pi. 194, 244. — Over.
beck, Bildweike zum troischenHeldeukreisej pi. 20,13.
342 jîROS.
pillon. Derrière ce groupe se tiennent deux Amours, V
nu, l'autre en chiamyde; ils paraissent accablés de chagr
Constatons que les sculpteurs des sarcophages qui repr
sentent la pompe funèbre de Méléagre (1) ont également em
prunté à cette scène la plupart de leurs personnages et de
leurs poses.
[Restaurations : La tôte de l'Amour qui conduit la bige, les na-
seaux du cheval de droite et la moitié de sa jambe droite de devant.
— Le haut des deux javelots de l'Amour qui pleure. Les deux tiers
du bras droit, la main gauche et le pied droit de l'Amour mort; la
tête de celui qui le prend par les épaules; la jambe droite (sans le
pied) et la cuisse droite de celui qui soutient la jambe du mort. — La
main gauche de l'Amour qui précède le convoi ; sur son genou gauche
on voit le tenon de la lance qu'il portait. —Le visage et l'avant-bras
gauche de Psyché. — Le bras droit avec le coude et la moitié de la
main droite de l'Amour nu, placé derrière Psyché.]
Bas-relief romain. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 13, 3. — Clarac, Cat. n. 429;
Musée, pi. 190, 219. — Gerhard, Prodromus, p. 263. — O.Jahn,
Archaeologische Beitrœge, p. 194. 195.
Hauteur 0,40. — Longueur 1,40.
S^ÎS. CIPPE SÉPULCRAL D'AMEMPTUS.
Ce monument, d'une grande beauté, remonte au i" siècle
de l'ère chrétienne. Les quatre torches allumées (2), placées
aux quatre coins du cippe et formant comme des colonnettes,
font allusion aux flambeaux que l'on mettait aux quatre
coins du lit de parade [lectns] du défunt, lors de l'exposition
du corps (TtpoOsGtç) . Les tètes de sanglier qui soutiennent les
deux torches de devant ont une signification talismanique.
De même, le masque de Silène, appliqué au-dessus de
l'inscription, et Vaigle éployé (3), assis sur la guirlande de
(1) Winckelmann , Mon. inediti, n. 88. — E. Braun , Aulike
Marmorwerke, déc. II, pi. 6 b.
(2) Celle de droite a souffert,
(3) 11 a Id tête brisée.
CIPPE SÉPULCRAL D'AMEMPTUS, 343
fleurs qui entoure !e cartel, servent d'amulettes au sépulcre.
Les festons sont ornés de bandelettes en passementerie; ils
rappellent les couronnes de fleurs dont on se plaisait à
orner les tombeaux.
Dans le bas , on remarque une de ces innombrables
images de la félicité que les anciens se promettaient de
trouver après la mort. V Amour (1), en croupe sur un Cen-
taure tourné à droite, joue de la flûte traversiére [tibia obli
qua, 'Kka-^i<xvko(;], et sa monture l'accompagne sur une lyre à
neuf cordes. En face d'eux, une Centauride, les cbeveux
relevés par un ruban, joue de la double flûte, tandis que
Psyché, assise sur ie dos du monstre, tient une syrinx. Un
rhyton ciselé et un cratère renversé, d'où s'échappe le vin,
gisent à terre : ils indiquent la joie bruyante qui régnait
dans les Bacchanales.
Les faces b el d portent, entre deux festons , une tête de
cer/" décharnée, suspendue à un clou. Les branches d'olivier
rappellent la lustration des personnes du convoi : celte céré-
monie se composait d'une triple aspersion d'eau et d'un
fumigation au moyen de feuilles brûlées (suffitio) . Le cra-
tère cannelé contient le vin qui devait être répandu sur le
tombeau lors des repas funèbres (epiila funebria; profu-
siones), comme offrande aux dieux mânes [inferiae]. C'est
pour cela que les cippes, ainsi que les bûchers , avaient la
forme d'un autel. Les oiseaux perchés sur le bord du cra-
tère, l'un buvant, l'autre picotant une baie, le troisième
saisissant un papillon psychique , sont plus difficiles à ex-
pliquer. Quelquefois ce sont les âmes des morts (2) ; ici, on
n'a pas besoin de recourir à cette symbolique, car tous les
repas mortuaires ont dû servir de pâture aux oiseaux.
Le revers du monument (6-) représente une table à sacri-
fice [anclabris], chargée d'ustensiles sacrés : l'aiguière can-
nelée, la patère à ombilic placée debout sur un support, et
un couteau (secespita) dans son fourreau. Cet appareil se
(1) Ses pieds et son bras droit sont frustes.
(2) J. Grim)7i, Mythologie aliemantle, p. 788. 789. —Liebrecht,
Otia imperialia de Gervasius de Tilbury, p. 115.
344 ÉROS.
rapporte également au culte des Mânes. Un bucrane
suspendu au-dessus.
L'inscription :
dis Manibus \ Amejuptl, divae AM5f(ustae) i(iberti), | Lalus
et Corinthus i(iberti)
nous apprend que le défunt, "AiJ.timroc;, était affranchi de
l'impératrice Livie, morte en 782 (29 de notre ère) et
nommée diva sous le régne de Claude. Notre cippe n'est
donc pas antérieur à Tannée 41.
Jarbre pentélique, Rome {Bruti de la Valle. Pighius).
Codex Pighianus (dessiné vers 1550). Voir Jahn, Leipziger
Berichte, 18G8, p 207. — Boissard, t. III, 144 (apud episcopum
Vallaeum). — Gruter, p. 606, 3 (apud Ursum de la Valle. Vidit
Smetius). — Montfaucon, Antiquité expliquée, t. V, 1, 79. — Les-
sing, Wie die Alten den Tod gebildet. OEuvres complètes (Berlio,
1792), t. X, 165-173; pi. 5. — Petit-Badel, t. IV, iO (p. 83). —
Bouillon, t. m, Cippes clioisis romains , pi. 2, 5. — Clarac , Cat.
n. 325; Musée, pi. 185. 186, n. 177. 178; Inscriptions, pi. 17. —
0. Jahn, Arcli. Beilraîse, p. 190. 191.
Hauteur 0,£8. — Largeur 0,66. — Épaisseur 0,49.
XVIL
LES HERMAPHRODITES.
3V4. L'HERMAPHRODITE RORGHÈSE.
L'Hermaphrodite endormi est une des plus étonnantes
créations de la sculpture grecque. A le voir d'un côté seule-
ment, on dirait une jeune femme qui se berce de rêves
d'amour : car il est couché dans une attitude qui ne permet
d'apercevoir que l'un des sexes à la fois. La tête repose sur
le bras droit, la draperie ne recouvre que l'avant-bras
gauche, plus bas elle s'enroule autour de la jambe gauche, et
les doigts du pied droit y sont engagés, pendant que le beau
rêveur allonge légèrement la jambe comme dans une crise
voluptueuse. Le raffinement de l'artiste a su calculer tous
ces détails avec le plus incontestable talent. Le corps, plein
de vie et de jeunesse, réunit les grâces des deux sexes. La
figure rappelle le type de Vénus; une pierre précieuse de
forme ovale, mais dont il n'est resté que le chaton, ornait
la tête de l'épingle à cheveux.
Je me contenterai de rappeler que, dans l'origine, THer-
maphrodite n'était que l'hermés d'une Aphrodite mâle, car,
15*
346 LES HERMAPHRODITES.
devant une sculpture toute d'imagination, il serait pédan-
tesque de chercher la signification mythologique de ces êtres
à part, ou de discuter la question anatomique à laquelle ils ont
donné lieu. 3'ajouterai qu'aucun témoignage ne prouve
que Ton doive rapporter notre statue au bronze de Poly-
Clè^ (1).
Quatre répétitions, moins parfaites, se trouvent Tune à
florence, les autres au Louvre (n. 375), au palais Borghése
^Visconti, Monumenti scelti, pi. 15), et au Musée de l'Eroii-
tage (ancienne collection Campana).
[L'extrémité do nez, les doigts de la main gauche, quelques-uns
la main droite, le pied gauche et d'autres petits morceaux sont
odernes. C'e?t à un sculpteur français du xviie siècle, Guillaume
Bertelot, qu'on doit ces restaurations. — L'oreiller et le matelas (2)
sont l'œuvre du jeune Bernin (1598-1680\]
Le tout est porté p>r une table de jaune antique, à qui servent
de soutiens quatre sphinx ailés, reposant à leur tour sur une plinthe
revêtue de marbres de différentes couleurs.
Marbre de Luni. Trouvé à Rome sous le pontificat de Paul V (Ca-
mille Borghése), au commencement du xvii<^ siècle, près des thermes
de Dioclétien , lors des fouilles entreprises pour la pose des fonda-
tions de Notre-Dame-de-la-Victoire. Les moines carmélites abandon-
nèrent la statue au cardinal Scipion Borghése, qui leur témoigna sa
reconnaissance en faisant construire à ses frais la façade de leur
église. Villa Borghése, st. 6, 7.
Perrier, Raccolta, pL 90. — MoJitelatici, p. 277. — Raguenet ,
Monumens de Rome, p. 37. ~ Dom. de Rossi et Maffei, Raccolta,
pi. 78. — Winckelmann, Histoire de l'art, 1. IV, ch. 2, 39, avec la
note de Meyey et Schulze (OEuvres complètes; Stuttgart, 1847, t. 1,
136; pi. 35 c, d). — Barbiellini, Elegantiores statuae antiquae,
pi. 7. — Visconti, Monumenti scelti Borghesiani, pi. 14 (p. 112-
19}. —Millin, Galerie mythologique (Paris, 1850}, pi. 106, 425. —
(1) Pline, 34,^0 : Polycles (peut-être Polyclès II, contemporain
Ju sac de Corinthe) Hermaphroditum nobilem fecit.
(2) « A voir ce matelas et à passer la main dessus, ce n'est pas dt»
« marbre, c'est un vrai matelas de peau blanche ou de satin qui a
« perdu son lustre. » Le «résideet* Mw»ses en Italie, II, 50.
HERMAPHRODITE. 3i7
Bouillon, t. I, 63. — Osann, Amaltliea , t. I, 347. — Clarac, Cat.
n. 527 ; Musée, pi. 303, 1552.— Mùller-Wiesele?^, Denkmaeler, t. II,
pi. 56, 712.
Longueur 1,fi8.
3VS. HERMAPHRODITE COUCHÉ.
Hermaphrodite couché sur un rocher : imitation libre de
la statue précédente, avec quelques légères différences dans
la pose et l'ajustement de la draperie.
[Tête rapportée. Parties modernes: Le front, le nez, la bouche,
le menton, les deux yeux et la pommette droite; le cou, le bras
droit presque en entier, le milieu de la main droite, l'index gauche,
les pieds et la moitié inférieure des deux jambes; une grande partie
du rocher (à partir du milieu vers la droite) et de la draperie ; enfin
plusieurs autres petits morceaux. — La statue, lors de sa découverte,
était tellement corrodée, qu'on crut devoir la retravailler sur le
modèle de V Hermaphrodite Borghèse. Cette opération a nui à la
beauté de la sculpture, en diminuant la saillie de la ronde-bosse.]
Marbre de Paros, trouvé dans le territoire de Velletri.
Petit-Radel, t. II, 49. — Visconti, Opère varie, t. IV, 59-63. 416;
pi. 10. — Robillart-Laurent , Musée français, t. IV, 66. — Filhol,
t. VII, 444. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 14. — Clarac, Cat. n. 461;
Musée, pi. 303, 1553.
Longueur 1,49.
3V6. HERMAPHRODITE.
Un jeune Hermaphrodite ithyphallique, vêtu d'un man-
teau et d'un chiton talaire, sans manches, serré au-dessous
du sein, les cheveux entourés d'une bandelette, relève sa
draperie jusqu'à la taille, en même temps qu'il penche le
haut de son corps en arriére.
Le dos de la statue n'est pas travaillé.
Une sculpture analogue se voit sur un bas-relief grec du
Musée de Berlin, publié par Gerhard, iiber den Gott Eros,
pi. 4, 2 (Gesammelte AbliaudluDaen. t. II, 559 ; pi. 55, 2).
348 LES HERMAPHRODITES.
[Parties modernes : Le bout du nez, une grande partie de I3
chevelure, les pieds, la jambe droite, le bas de la draperie et la
ollnthe.]
Très-belle statue en marbre de Paros, trouvée aux environs da
Monte-Porzio, sur l'emplacement présumé d'une villa de Lacius
Vérus. — Villa Borghèse.
H. Merjer, dans Winckelmann , OEuvres complètes (Stuttgart,
18i7:, t. I, 137, note. — Clarac, Musée, pi. 670, 1519.
Bauteur 1,4S.
XYIII.
LES CHARITES (GRACES),
LES MUSES
ET LES SIRÈNES.
S-îV. LES TROIS GRÂCES.
Les trois sœurs personnifiant la grâce, Euphrosyne, Aglaïe
et Thalie, sont représentées dans leur pose traditionnelle (1),
enlaçant les bras et dépouillées de tout vêtement. Deux
d'entre elles portent une double armille. Les bouquets
de fleurs que le restaurateur leur a mis dans les mains
ne sont pas difficiles à justifier; d'après Pausanias (VI, 24, 6),
les Charités de la ville d'Élis tenaient, la première une rose,
la seconde un osselet, la troisième une petite branche de
myrte. Il faut cependant dire que les bouts des bandelettes
que portent, dans notre groupe, les déesses de gauche et du
(1) Huic (Veneri) etiam très Charités adjiciunt, duas ad nos cori'
versas, unam a nobis aversam. Fulgentius, Mythologicon, II, i
(p. 670, éd. Stavereu)
350 LES MUSES.
milieu, sont antiques. Deux grands vases allongés, du genre
de ceux qu'on appelle lécythus, sont placés aux extrémités
de la plinthe et en partie couverts de draperies.
Nous avons vu dans notre n" 1 (p. 5), que les Charités de.
l'ancien style étaient vêtues de longues robes. Pausanias
déjà iIX, 3o, 7) ne savait plus quel artiste avait osé le pre-
mier les sculpter nues.
[Restaurations : I (en partant de gauche) : La tête et le cou; le
bras droit au-dessous de l'armille, !e bouquet (sauf les d» ux bouts
de la lénie adtiérant à la jambe), le pouce et l'index de la main
gauche, quelques pièces au bas des jambes, le pied droit et la
partie antérieure du pned gauche. — II (celle du milieu) : la tête
et le cou, la main droite avec le poignet et la plus grande partie de
la ténie, une pièce au bras gauche, le pied droit et les doigts du pied
gauche. — III : La tête et le cou, la main gauche avec le poignet et
le bouquet de fleurs.
Raccords aux draperies.]
Groupe en marbre de Paros. Villa Borghèse, st. 4, 14.
Ma7iilli (1650), p. 108.— Montelatici, p. 298, — Kœhler, Des-
cription d'un camée du cabinet de l'Empereur de Russie (1810),
p. 37. — Visconti, Monument! scelti Borgbesiani, p. 71-74 (pi. 5, 2).
— Bouillon, t. I, 22. — Clarac, Cat. n. 470; Musée, pi. 301, 1423.
Hauteur 1,05.
3^8. LES MUSES, sarcophage.
Un nombre considérable de sarcophages antiques repré-
sentent la réunion des neuf Muses avec leurs attributs dis-
tinctifs, mais parmi ceux qui sont connus jusqu'à présent,
aucun n'est ni aussi beau ni aussi intact que celui du
Louvre.
Voici l'ordre dans lequel les déesses se suivent, en partant
de l'angle gauche : Clio, Thalie, Erato, Euterpe, Polymnie
Calliope, Terpsichore, Uranie et Melpomène. C'est là un ar-
rangement qui paraît tout à fait arbitraire; cependant je
suis porté à croire qu'il doit avoir sa raison d'être ; car si
on l'avait abandonné au caprice ou au goût du sculpteur,
les figures seraieut sans doute autrement disposées.
I. Clio, Muse de l'histoire, est caractérisée par le rouleau
LES MUSES. 351
déployé dans lequel el.e lit. Les jambes croisées, elle appuie
le bras gauclie sur un cippe. Ses cheveux sont en partie
cachés sous un saccos, ses pieds chaussés de souliers ; un
chiton talaire et un ample manteau qui recouvre tout le bras
droit forment sa draperie.
II. Thalie, Muse de la comédie et de la poésie bucolique,
porte un masque comique et, dans la main droite abaissée,
un bâton pastoral. Chaussée de souliers et vêtue d'un man-
teau et d'un chiton à doubles manches, elle pose le bras
gauche sur un cippe moins élevé que celui de Clio.
III. Erato, Muse de la poésie erotique, appuie la main
gauche sur un cippe plus petit encore que les deux précé-
dents. Sa coiffure ressemble à celle de Clin ; elle est chaussée
de sandales et vêtue dun chiton à doubles manches, recou-
vert d'un manteau qui cache son bras droit.
IV. Euterpe, Muse de la poésie lyrique, a la tête tournée
vers Érato. Couronnée de laurier et vêtue d'un mf«nteau et
d'un chiton orthostade à manches longues et à large cein-
ture, elle tient deux flûtes. Ses pieds sont chaussés de sou-
liers.
V. Polymnie, Muse des hymnes, a l'altitude méditative
qui la distingue de ses sœui s. Les jambes croisées, elle
appuie les deux bras sur un rocher et le menton sur son bras
droit, qui est nu. Tout le reste de son corps est enveloppé
d'une draperie assez serrée pour qu'on puisse entrevoir ses
formes. Elle est chaussée de sandales.
VI. Calliope, Muse de la poésie épique, porte d'une main
ses tablettes de cire (Trcvaxîoeç) , de l'autre elle est censée
tenir le style. Son vêtement se compose d'un chiton à man-
ches longues, d'un manteau jeté sur l'épaule gauche et d'une
paire de sandales.
VII. Terpsichore, Muse des chœurs, ressemble à s'y mé-
prendre à Apollon lui-même, tel que nous l'avons ren-
contré dans notre n» 88. La tête ceinte de laurier, elle est
drapée comme Euterpe. D'une main elle tient le plectrum,
de l'autre une lyre à huit cordes.
VIII. Uranie, Muse de l'astronomie, a les jambes croisées,
le bras gauche appuyé sur un cippe, tandis que sa tête re-
352 LES MUSES.
pose dans la maia gauche. De la droite abaissée elle tient
une baguette [radius] pour tracer le mouvement des astres
sur un globe posé à terre. Elle est chaussée de sandales et
vêtue d'un chiton à manches courtes et d'un manteau qui
recouvre le bas du corps en se repliant sur le cippe.
IX. Melpomène, Muse de la tragédie, est reconnaissable à
sa longue robe théâtrale [syrma], garnie de manches et re-
tenue par une double ceinture. Chaussée de cothurnes et
coilîée d'un masque tragique (avec Vonkos], relevé sur la
tête, elle est tournée à gauche, le pied droit appuyé sur un
rocher. Elle a la même attitude méditative que Polymnie.
[Parties brisées : Un morceau du pied droit de Clio et le bas de
sa jambe ; un morceau de la flûte de droite d'Euterpe ; ie style de
Calliope.]
Faces latérales.
I (A gauche] : Sous une voûte , supportée par deux co-
lonnes cannelées d'ordre corinthien , on voit Socrate, assis
sur un siège sans dossier, les pieds chaussés de souliers et
reposant sur un escabeau. Vêtu d'un manteau qui laisse à
découvert une partie de sa poitrine, et dont il tient un paa
dans la main droite, le philosophe est en conversation avec
la mère des Muses. Le mouvement de sa main gauche est
le geste habituel des orateurs.
Mnémosyne (la Mémoire) se tient debout, les jambes croi-
sées. Elle est enveloppée d'un manteau qui recouvre l'oc-
ciput, cache les deux bras et forme comme un petit coussin
sur le cippe auquel elle s'accoude.
Chez les anciens, la philosophie, comme toutes les autres
sciences, était placée sous le patronage des Muses.
[Le nez de Mnémosyne est brisé.]
II [A droite] : Assis sur un pliant, à l'ombre d'un chêne,
un homme, dont on n'a pu encore constater l'identité, est
en conversation avec une Muse. On a voulu y reconnaître
Homère ou Hésiode, deux suppositions également inaccep-
tables. Mais si l'on n'exige pas une ressemblance rigoureuse
— et le portrait de Socrate, qui est loin d'être réussi, semble
LES MUSES. 353
le permeitre — on verra peut-être dans celte figure Platon,
inspiré par la déesse de l'éloquence. Ce grand philosophe,
comme on sait, avait l'habitude d'enseigner en plein air,
dans son jardin. Il a ici le haut du corps nu ; son bras
gauche, caché sous un manteau, s'appuie sur le siège. Le
geste de sa main droite, dont deux doigts (l'index et le mé-
dius) sont levés, indique qu'il fait un discours ou plutôt
qu'il lit à haute voix dans le rouleau déployé devant ses
yeux par Calliope. Ses pieds sont chaussés de souliers.
La Muse est debout, les jambes croisées, un sceptre au
bras gauche. Elle est également chaussée de souliers et
vêtue d'un manteau et d'un chiton talaire à doubles manches.
Je sais bien que le rouleau de papyrus est plutôt l'attribut
de Clio. Mais la physionomie de l'homme assis ne ressemble
à aucun des grands historiens grecs dont les portraits sont
connus. Les deux hippopotames sculptés au-dessus du
personnage en question m'ont fait supposer qu'il fallait peut-
être le chercher parmi les savants de l'école d'Alexandrie.
Couvercle.
Sur le front du couvercle est représenté un festin ba-
chique, allusion aux joies de la vie future.
Un vieux Satyre (sans hippouris), couché à plat ventre
sur une cliné, est en train de porter à ses lèvres une coupe
remplie de vin. Une jeune Ménade, assise en face, lui caresse
la barbe. Elle est vêtue d'un chiton sans manches et d'un
manteau qui ne recouvre que le bas de son corps ; ses che-
veux sont noués sur le sommet de la tête.
Plus loin, un autre Satyre barbu, accoudé sur un coussin
et à moitié enveloppé dans son manteau, saisit de la main
droite un canlhare. Après lui, on voit un jeune Satyre,
tenant sa draperie dans la main gauche et gesticulant de la
main droite. Tous les deux ont les yeux fixés sur un jeune
camarade, déjà ivre, qui s'est endormi pendant le festin. Ce
dernier personnage a le bras droit replié sur la tête; dans
la main gauche il tient une couronne.
Une jeune fille, couchée derrière lui et vêtue comme U
première, tire le dormeur par le coude pour le réveiller
334 LES MUSES.
Rideau dans le fond.— Comparez noire bas-relief n" 308.
Les deux angles de devant sont décorés chacun d'un
masque déjeune Satyre, couronné de pin. Les prunelles ne
sont indiquées que sur celui de droite.
Sur la face latérale de gauche on voit un griffon couché,
posant la patte sur une tête de bélier décharnée. Deux hip-
popotames sont sculptés sur la face droite du couvercle.
Demi-palmettes aux angles du fond.
{Parties modernes : La tète du griffon avec la partie antérieur
de son corps. — L'arrière-train de l'hippopotame du fond.]
Sarcophage d'une conservation exceptionnelle, en marbre pente
lique. Trouvé, au commencement du xvine siècle, à environ troi
milles de Rome, dans une chambre sépulcrale située sur la routa
d'Ostie, dans la vigne Monciatti. Les fouilles faites à cet endroit
amenèrent la découverte d'un grand nombre de Columbaria et de
quelques inscriptions de la famille Attia. Notre sarcophage devint
la propriété du cardinal Alexandre Albani, qui le céda au Musée du
Capitole (Fert, Miscellanea, t. I, p. 175. 176, n. 118. Ficoroni, La
boUa d'oro, p. 50).
Maffei et Rossi, Raccolta, vignette. — Mont faucon, Antiquité expli-
quée, t. I, 59 et Supplément, t. 111, pi. 9 6 (les petits côtés]). —
Foggini, Museo Capitolino, t. IV, 26-2S; p. 127-142. — Spence, Poly-
metis, pi. 12. 21. — Monumenta Matthaeiana, t. I, p. 1 (les petits
côtés\ — Visconti, Museo Pio-Clementino, t. I, tav. d'agg. B, p. 358
(la face principale\ Opère varie, t. 4, 295. — Schwcighœuser, Musée
Napoléon, t. 1, 22. 23. — Hirt, Bilderbuch, pi. 28, 2. 29, 1. 2. —
Bouillon, t. I, 78, 79. — Filhol, t. 111, 161. \&l.—Vauthier et La-
coicr, Monumens de sculpture anciens et modernes (P.iris, 1820),
pi. 37. 38. — Clarac, Cat. n. 307; Musée, pi. 205, 45; pi. 139,
139; texte, t. II, 242-246. Comparez aussi pi. 499,982. 506,1011.
509,1026. 514,1049. 518, 1060. 524, 1079. 1080. 525, 1086. 531,
1103. 535. 1116. 1117. — E. Braun, Bullettino romano, 1849,
p. 81 (Riti-dlto d'Esiodo).
Hauteur 0,92. — Longueur 2,05.
3^9. EUTERPE.
Vêtue d'un manteau et d'un chiton talaire à manches
courtes , finement plissé , cette figure s'appuie , les jambes
EUTERPB. 355
croisées, sur un cippe placé à sa gauche. La draperie est
d'un très-bon effet. Au bas du cippe est sculpté on corbeau,
assis sur une branche de laurier; sur la face latérale, on
remarque un rameau d'olivier chargé de baies.
L'interprétation de la statue offre plus d'une difficulté.
L'olivier et le corbeau, symboles d'Apollon, sont parfaitement
à leur place lorsqu'il s'agit d'une Muse. Néanmoins, il se
peut que nous n'ayons là qu'une prêtresse d'Apollon (Py-
thonisse). Un de nos plus grands archéologues, E. Gerhard,
avait préféré y voir une Aphrodite, déesse dont le culte, il
est vrai, se trouvait souvent réuni à celui d'Apollon (1).
[Tête antique rapportée, étrangère à la statue. Parties modernes :
le nez, la bouche et le menton; le cou, le bras droit au sortir de la
draperie, le bras gauche avec une partie de la manche et du cippe,
les deux flûtes, le pied gauche.]
Belle statue de marbre pentélique. Villa Borghèse, st. 6, 1.
Bouillon, t. I, 8. — //. Laurent, Musée royal, t. II, pi. 12. —
Clarac, Cat. n. 498; Musée, pi. 295, 1016.— Gerhard, Denk-
maeler und Forichungen, 1861, pi. 147, 2.
Hauteur 1,35.
380. EUTERPE.
Même motif que le numéro précédent. Une flûte (moderne)
dans chaque main, la déesse appuie le bras gauche sur un
cippe, dont le haut est recouvert d'un pan de sa draperie.
Sa tête est légèrement tournée vers la droite. Le double
chiton plissé, dont elle est vêtue, laisse l'épaule gauche à
découvert. Les pointes du manteau sont garnies de glands.
[Tète antique rapportée. Le nez, les deux avant-bras avec les
coudes, le bout de l'orteil gauche et quelques plis de la draperie
sont modernes.]
Charmante statue en marbre grec. Versailles.
Clarac, Cat. n. 738 bis.
Hauteur 1,40.
(1) Voir Gerhard, Mythologie grecque, t. I, p. 327.
356 LES MUSES.
:281 FEMME RESTAURÉE EN EUTERPE.
Elle est vêtue d'un chiton qui descend jusqu'aux piels et
d'un manteau qui se replie sur l'épaule gauche. Sa maiu
droite est abaissée, l'autre est levée.
[Tête antique rapportée. — Sont modernes : Un morceau du
sommet de la tête, le nez, le cou, le bras gauche, la main droite
avec une partie du manteau ; enfin le pied droit avec la partie in-
férieure de la jambe.]
Statue en mar.'jre grec. Villa Borghèse, st. 9, 8.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 10,1. — Clarac, Cat. n. 61; Musée,
pi. 295, 102ft.
Hauteur 1,66.
38«. MUSE RESTAURÉE EN EUTERPE.
Elle a le bras droit, jusqu'au poignet, caché sous son
manteau : motif qui conviendrait plutôt à Polymnie. La
fliite qu'elle tient dans la main gauche abaissée est moderne.
Quant à la disposition de la draperie, elle fait supposer
un oiiginal grec d'un goût exquis.
[Parties restaurées : La tête, la main droite et quelques plis du
manteau, Tavant-bras gauche, la flûte et une grande partie de la
draperie, quelques doigts du pied droit et le bout de l'orteil gauche.]
Belle statue en marbre grec. Villa Borghèse, st. 1, 5.
H. Luurent, Jlusée royal, t. II, 10. — Bouillon, t. III, Statues,
pi. 11, 2. — Clame, Gat. u. 341; Musée, pi. 295, 1018.
' Hauteur 1,95.
383. MUSE RESTAURÉE EN THALIE.
La déesse est chaussée de sandales et vêtue d'un chîlon
lalaire plissé, recouvert par un ample manteau d'une étoffe
lourde et épaisse, qui cache entièrement le bras droit. Dans
la main gauche, tendue en avant, elle tient un masque de
théâtre, addition moderne.
MELPOMÈNE. 35?
[Tête antique rapportée, mais étrangère à la statue, car elle pa-
rait être un portrait. — Parties restaurées : La couronne de lau-
rier, le nez, le cou avec le haut du manteau, l'avant-bras gauche,
le masque, le pied droit, la moitié de l'orteil gauche et quelques
plis du manteau.]
Statue en marbre grec. Villa Borglièse, st. 9, 4.
Bouillon, t. III, Statues, pi, 11, 2. —Clarac, Cat. n. 167; Musée,
pi. 335, 1035.
Hauteur 1,89.
384. TORSE DE MUSE (?).
Elle a le bras droit caché sous un manteau d'une étoffe
très-épaisse, pareil à celui de notre numéro précédent et
de la statue dite Zingarella (n° 95).
Le revers n'est pas travaillé.
[La tète, l'avant-bras gauche, le pied droit, le bout du pied
gauche et quelques plis de la draperie manquent.]
Marbre grec.
Hauteur 1,60.
385. FEMME restaurée en THALIE.
Vêtue d'un double chiton et d'un manteau qui descend de
l'épaule Tlroite , coiffée d'un diadème (moderne) et chaussée
de sandales, elle tient de la main gauche un rouleau ; dans
l'autre abaissée, uu masque comique.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : Le diadème, le nez, la
bouche et le menton, le cou, le bras droit avec un morceau du manteau
(le masque, antique, est étranger à la statue), la main gauche avec
la moitié de l'avant-bras, le bas de la draperie et le pied gauche.]
Statue en marbre de Paros. Versailles.
Schweighœuser , Musée Napoléon, t. I, pi. 28. — Bouillon, t. III,
tues, pi. 11, 1. — Clarac, Cat. n. 158; Musée, pi. 335, 1036
Hauteur 1,76.
MELPOMÈNE. statue colossale.
La Muse de la Tragéàie est vêtue du syrma tragique,
358 LES MUSES.
robe à longues manches et serrée au-dessous du sein par
un large bandeau (ixoiGysxAKjTrtç) . La chlamyde, rejetée sur le
dos, est otUichée sur les épaules par une paire d'agrafes ornées
de perles. La figure, d'une expression pleine de douceur el
de charme, est encadrée de deux longues boucles de cheveux.
De la main droite, la déesse porte le masque d'Hercule; au
bras gauche elle tenait autrefois soit une massue, soit un
glaive. Ces attributs, aussi bien que les proportions colos-
sales de la statue, conviennent particulièrement à la Muse
qui personnifie les sujets héroïques de la tragédie ancienne.
[Sont modernes : Le bout du nez; la lèvre inférieure; l'avant-
bras droit au-dessus du coude; le masque; les doigts de la main
gauche; plusieurs bouts des doigts de pied; le bord du manteau et
quelques petites pièces du péplus.]
Statue d'un seul bloc de marbre pentélique, et une des plus
grandes qui existent. Elle se trouvait autrefois à Rome, dans la cour
du palais, construit, après 1495, par Bramante pour le cardinal
Raffaëllo Riario, et devenu ensuite l'iiôtel de la Cliaocellerie apos-
tolique. Cet édlCce occupe une partie de l'emplacement de l'an-
cien portique de Pompée; les quarante-quatre colonnes de granit
rose qui en ornent la cour proviennent sans doute de cette fastueuse
construction (1). On a donc supposé, non sans vraisemblance, que
la Welpomène pouvait avoir décoré le théâtre de Pompée, élevé
en C99 sur les confins du Champ de Mars, d'après le modèle du
théâtre de Milylène. Toutefois elle n'a pu être placée sur la scène (en
bois), qui fut détruite par quatre incendies successifs, sous les empe-
reurs Tibère (.an 22 de notreère), Titus i,79-81) , Philippe (247) et Caria
(282-84), et qui s'écroula de nouveau pendant le règne d'Arcadius
et Honorius. La salle de spectacle {theatrum mm^moreum) resta
debout jusqu'au xu^ siècle.
Pie VI, qui fit restaurer notre statue, la plaça au 3Iusée du Vatican.
— Traité de Tolentino.
Visconti, Museo Pio-Clementino, t. II, 26. Opère varie, t. IV,
40-43. — Schweighœuser, t. I, 30 (avec le texte du n. 31). — Robil-
(1) Nous savons, du reste, que le cardinal dépouilla aussi le
Colisée. Platner, Description de Rome^ t. 6j 434.
MELrOMENE. 3o9
Inxt- Laurent, Musée français, t. IV, 64. — Bouillon, t. 1,43. —
Hirt, Bilderbuch, pi. 29, 13. — Clarac, Gat. n. 348; Musée, pi. 315,
1046.
Hauteur 3,92.
L'hémicycle de la Melpomène a été commencé par l'archi-
fecte Raymond et terminé, sous la Restauration, par Percier
♦ t Fontaine, qui l'ont revêtu de magnifiques dalles en brèche
violette.
La petite mosaïque encastrée devant le piédestal de la
statue est antique, mais de peu d'importance. On y voit des
dessins géométriques, composés de cubes {lapilli) en cinq
couleurs : blanc, jaune, vert clair, vert foncé et pourpre.
Hauteur 0,66. — Largeur 1,15.
La grande mosaïque qui occupe presque toute la salle, a
été exécutée sous le premier Empire, par le célèbre sculp-
teur romain François Belloni, né en 1772, directeur de
l'école de mosaïque que Napoléon l*"" avait fondée à Paris.
Le tableau du milieu a figuré au Salon de 1810 (Catalogue
n. 903) ; la composition et le dessin sont du baron Gérard
(1771 — 1837), le modèle peint avait été commandé aux
frères Franque. Il représente le génie de V Empereur , maî-
trisant la Victoire et ramenant la Paix et l'Abondance. Ce
Génie n'est autre que Minerve elle-même qui, montée sur
un quadrige, porte une statuette de la Victoire dans sa main
droite avancée.
Lencadrement est formé par les figures couchées de quatre
Fleuves, rappelant les glorieuses victoires de Napoléon. Dans
le bas, le Pô tient une corne d'abondance et une branche;
un cygne et un olivier se trouvent devant lui.
A la gauche du spectateur, le Nil, appuyé sur un sphinx,
porte une rame et une corne d'abondance. Derrière lui se
dresse un palmier, de l'autre côté une pyramide.
Le troisième fleuve est le Danube, couché près d'un sa-
pin et tenant une proue de vaisseau.
Enfin, le Dniepre, portant une rame, a pour attributs un
sapin et un renne.
360 LES MUSES.
Les coins sont ornés de couronnes Iriompholes ; les in-
tervalles, de trophées d'armes européennes et asiatiques ,
La mosaïque de Belloni est composée de petits cubes er
marbre et en pâte de verre colorié, imitant toutes les
nuances d'un tableau peint à l'huile. Le dessin et l'inven-
tion, comme il faut s'y attendre, sont dans le sentiment de
l'époque, mais la pureté du travail mérite tous les éloges
des connaisseurs.
On la trouve gravée dans le Musée de sculpture da comte
deClarac, pl.57 (t. I, p. 502).
Hauteur 5,00. — Largeur 6,00.
38V. MELPOMÈNE. statuette
Un double chiton à longues manches et retenu au-dessous
du sein par une large ceinture dont l'agrafe élait en bronze,
forme le costume de cette Muse. Dans la main droite abaissée,
elle tient un glaive, dans l'autre un masque tragique.
[Restaw^ations : L;i tête , le haut de la poitrine jusqu'à la nais-
nce des seiDS, les deux bras avec leuri attributs, et les pieds,
ccords à la draperie.]
Jolie statuette en marbre de Paros.
Schweighœuser, Musée Napoléon, t. I, 32. — Bouillon, t. III,
Statues, pi, 11. — Clame, Cat. n. 389^ Musée, pi. 317, 1054.
Hauteur 0,92.
388. MELPOMÈNE. bas-relief.
(Musée d'Afrique.)
Une femme drapée, debout et de face, tient de la main
gauche levée un masque de théâtre. Malgré la mutilation du
marbre, il est facile d'y reconnaître Afe/powîràe, vêtue du
syrma tragique à manches longues et serré au moyen d'une
large ceinture. De la main droite abaissée, la déesse a dil
tenir soit un glaive, soit une massue. A côté d'elle on aper-
çoit un second masque théâtral, accroché au mur, pour
faire pendant au premier.
MELPOMEXE. 3G1
Plas loin (à la droite du speciateur) se trouve une niche
demi-circulaire, dans laquelle on voit le bus'.e, relativement
colossal, d'un jeune dieu placé de face.
[Le haut de la tête de Melpomène, son avant-bras droit et ses
jambes manquent. La partie inférieure du buste de droits est brisée.]
Fragment d'une frise de sarcophage, trouvé àConstantine. Déca-
dence romaine (v« siècle).
JDe/amare, Exploration de TAIgùrie. Archéologie, pi. 129,11.
Hauteur 0,19. — Longueur 0,60.
389. FEMME restaurée en MELPOMÈNE.
Vêtue d'une tunique à petites manches , Vliimalion eu
sautoir, elle tient de la main gauche une massue, de l'autre
un masque théâtral.
[Sont modernes : La tète, les bras à partir du milieu du biceps,
le masque et la masque, les pieds et un pli du manteau.J
Marbre grec. Musée Campa na.
Hauteur 1,75
390. ÉRATO (?).
Un baudrier qui descend de l'épaule droite et qui doit
avoir servi à porter une lyre, nous autorise à ranger cette
charmante statue parmi les Muses. C'est probablement Erato,
personnifiant la poésie lyrique. Dans le bandeau, très-large,
qui entoure ses cheveux , on aperçoit cinq trous à goujon,
destinés au scellement d'un diadème. Un petit manteau,
agrafé sur les deux épaules, et un chiion talaire à manches
courtes forment la draperie de la déesse. Son bras gauche
est abaissé, l'autre tendu en avant ; ses pieds sont chaussés
de fortes sandales.
[Tête antique rapportée. Les bras sont modernes.]
Jolie statue grecque en marbre de Paros.
Hauteur 1,45»
16
362 LES MUSES.
3S1. POLYMNIE.
L'inventrice de la lyre et de la rhétorique est dans l'altitude
de la plus profonde méditation. Couronnée de roses, vêtue
d'une tunique talaire et enveloppée dans son manteau , elle
s'appuie sur un des rochers du Parnasse, la tète soutenue
par le bras droit. On lui voit la même pose dans le fameux
bas-relief de l'apothôose d'Homère (1). L'ajustement de la
draperie est inimitable, le travail d'une finesse exquise.
[Toute la partie snpéfieure de la statue, par devant jusque vers
la taille, y compris un morceau du rocher, par derrière jusqu'au
milieu de la cuisse, est moderne. On doit cette remarquable restau-
ration, peut-être la mieux réussie que l'on connailse, au sculpteur
romain Agostino Penna (mort vers 1812), un des prédécesseurs de
Canova.]
Marbre grec. Villa Borglièse, st. 7, 12.
H. Laurent, Musée royal, t. Il, 2. — Bouillon, t. 111, Statue»,
pi. 11. — Clarac, Cat. n. 306; Musée, pi. 327, 1083.
Hauteur 1,86.
39». JEUNE FEMME, dite POLYMNIE.
Ses deux bras sont cachés sous une ample draperie que,
de la main droite, elle ramène sur l'épaule gauche. Ses che-
veux sont relevés sur le front.
[Tète antique rapportée , mais d'un marbre différent de celui de
la statue. — Le nez, la bouche, le menton, le cou, quelques plis de
la draperie et le bout des deux pieds sont modernes.]
Statue en marbre blanc. Le revers n'est pas travaillé.
Clarac, Cat. n, 747; Musée, pi. 328, 1091 (deux poses).
Hauteur 1,65.
(1) Voir aussi la statue de Berlin : Gerhard, Berlins antike Bild-
werke, n. 47. — Loquitur Polijhijmnia gestu. Aiisone, idylle 20, 9.
URANIE. 3G3
393. FEMME restaurée en URANIE.
Statue magnifique et plus grande que nature, représentant
une femme, peut-être une prêtresse. Elle est vêtue d'un
chiton talaire sans manches, qu'elle relève delà main gauche
abaissée (1), et d'un manteau dont les extrémités sont gar-
nies de glands.
Le restaurateur, François Girardon (1628-1715), lui a
prêté les attributs d'Uranie, Muse de l'astronomie.
[Parties modernes : La tête ceinte d'une couronne d'étoiles
(^qui ne se trouve sur aucun monument antique); le cou; la main
droite avec le rouleau et une partie de l'avant-bras; le bras gauche
en entier; le pied droit et la draperie qui le recouvre; enfin plu-
sieurs morceaux du pied gauche, du chiton et du manteau].
Marbre pentélique. Château de Versailles (Grande Galerie).
Thomassin, Recueil des figures, groupes, etc. de Versailles, pi. 8.
— Monicart, Versaliarum consecrata memoria, t. I, p. 401. — Mont-
faucon, Supplément, 1. 1, pi. 34. — Petit-Radel, Musée Napoléon, I,
40. — Visconti, opère varie, t. IV, 513. — H. Laurent, t. II, 7. —
Bouillon, t. 1,45.— Clarac, Cat. 321; Musée, pi. 339,1898.
Hauteur 2,00.
394. FEMME restaurée en MUSE.
Son manteau se replie sur le bras gauche. Le style qu'on
lui avait mis dans la main droite tendue en avant, a été sup-
primé ; mais il reste un morceau du diptyque (moderne)
qu'elle tient à la main gauche. Dans le catalogue du comte
de Clarac, elle porte, par erreur, le nom de Polymnie, et de
son côté, pour combler la mesure, le restaurateur l'a cou-
ronnée de lierre.
(1) Ce mouvement convient à la fois à Elpis (l'Espérance) et à
Vénus, mais surtout à des figures de l'ancien style. Gerhard, Pro-
dromus, p. 203.
364 LES MUSES.
[Parties modernes : La tête, l'omoplate droite, les deux bras et
les épaules, le bout des [)ieds et un pan de la draperie.]
Clarac, Cat. n. 747; Musée, pi. 352, 1091 a.
Hauteur 1,78.
395. FEMME restaurée en MUSE.
Elle porte des sandales et une double tunique lalaire sans
manches. Le restaurateur lui a mis un rouleau dans la
main gauche avancée et une flûte dans la droite.
[La tête et les deux bras avec les attributs sont modernes.]
Statuette en marbre pentélique. Sur la plinthe on lit le n» 62,
gravé à la pointe; elle provient donc probablement de la collection
du cardinal Mazarin. Mais le n» 62 des statues manque dans 17«-
ventaire de cette collection, dressé en 1653 et imprimé à Londres
en 1861.
Schweighaeuser, Musée Napoléon, t. I, 26. — Filhol, t. III, 180.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 10. — Clarac, Cat. n. 426; Musée,
pi. 321, 996.
Hauteur 0,90.
396. BUSTE DE MUSE.
Tête idéale de lemme, la bouche entr'ouverle, les cheveux
ondulés sur le front.
Le restaurateur, qui en a fait une Muse (Uranie), l'a rap-
portée sur un buste drapé et lui a mis deux plumes sur la
tête, allusion à la victoire sur les Sirènes. On se rappelle que
ces dernières, vaincues par les Muses dans un concours de
musique, avaient été dépouillées de leur plumage.
[Le nez, les oreilles, le côté droit et le bas de la chevelure, les
plumes, le cou et le buste sont modernes.]
Marbre de Paros.
Schweighaeuser, Musée N.ipoléon , t. I, 38. — Bouillon, t. Il ,
Bustes, pi. 2. — Clarac, Cat. 6i; Musée, pi. 1094, 2785 e.
Hauteur 0,65.
LES MUSES. 363
7. SARCOPHAGE DUN JEUNE POETE.
Le côté principal de ce petit snrcopha?e romaio , monu-
ment curieux à plus d'un litre , est orné de trois scènes ;
l'enfance d'un po'étp; le jeune homme récitant ses vers, et
l'apothéose du défunt.
i. A l'extrémité gauche du bas-relief, une femme, vêtue
comme une matrone romaine, est assise sur un siège en
osier, dans un édicule dont les montants |1) sont entourés
de guirlandes. De la main droite elle s'appuie sur son fau-
teuil, de l'aulre elle tient un rouleau. Ce personnage est
probablement la mère du défunt; rien n'empêche cependant
d'y voir une Muse, enseignant les lettres à l'enfant auquel le
sarcophage a été destiné.
Devant elle s'arrêie un char à deux roues, traîné par une
paire de béliers. Trois entants, vêtus de tuniques courtes
(exomides), conduisent ce singulier attelage. L'un d'eux
porte une baguette et, de la main droite, fait un geste
indiquant qu'il parle à ses camarades. Le second lient les
rênes ; le troisième est en conversation avec la matrone,
pendant qu'il s'occupe à placer dans son char (ou à en sortir?)
un objet fort difficile à déterminer.
Une corbeille de fruits renversée gît entre les jambes des
béliers. — Dans le fond on aperçoit un portique.
2. Le jeune homme est assis sur une estrade, au milieu
du tableau. Vêtu d'une tunique à manches longues et d'un
manteau qui se replie sur l'épaule gauche, il tient d'une
main un rouleau déployé, de l'autre il fait le geste habituel
des orateurs. Le jeune poète est en train de réciter ses vers
devant un auditoire choisi. Il se trouve entouré des Muses
et des Parques, caractérisées par les plumes de Sirènes dont
elles sont coiffées (2). Polymnie s'appuie sur un cippe;
Calliope, qui a le sein droit et le bras à découvert, tient un
(1) Celui de g.iuclie est brisé.
(2) Folymnie seule ii'en porte pas.
366 LES MUSES.
diptyque et un style qu'elle pose sur une espèce de console
supportée par une figurine drapée qui lève les deux bras,
mais dont les jambes sont remplacées par une colonnelte. Un
coffret en osier, desliué à renfermer des papyrus, !-e trouve
à ses pieds. Les deux autres femmes n'ont pas d'attributs ;
mais il est probable que ce sont les Parques, a cause du
cadran solaire placé près d'elles.
Rideau dans le fond.
3. Lapothéose. — Le défunt est couché (à gauche) sur
un lit à dossier {pluteus), dans le costume des personnages
néroïsés. De la main gauche il porte une couronne, de
l'autre il saisit une corbeille de fleurs qu'un enfant nu vient
lui apporter. Ce dernier, monté sur le lit, porte en outre une
guirlande. Au premier plan on aperçoit une table tr^pode,
chargée d'un pain; un enfant nu, assis sous le lit, tient l'une
des endromides du personnage couché.
Une jeune fille, vêtue d'une simple tunique, est debout
aux pieds du défunt et lui présente un gobelet, en s'appuyant
sur un meuble en osier, qui doit être une petite armoire.
Enfin, un jeune homme drapé vient du côté droit en portant
un enfant emmailloté. — Rideau dans le fond.
Les faces latérales , de peu de saillie , représentent des
scènes plus communes, allusions à la vie future. A gauche,
un jeune homme en tunique courte, armé d'une gaule,
abat des pommes de pin. Un Amour ailé, vêtu d'une tu-
nique et d'un manteau, s'éloigne avec un panier rempli de
ces fruits.
A droite, un jeune Faune en chlamyde joue de la double
flûte, pendant qu'un de ses camarades, tenant un bâton re-
courbé, se livre à la danse.
De nombreuses traces de peinture rouge se sont conser-
<rées sur toutes les parties du bas-relief.
Le front du couvercle, qui, du reste, n'appartient pas à ce
lOmbeau, porte une guirlande de lierre.
Petit sarcopliage romain du 3» siècle de notre ère. Marbre blanc.
Musée Campana {Catalogo, n" 324).
Hauteur 0,22. — Largeur 1,22. — Épaisseur 0,27.
SIRÈNE. 367
398. POETE DRAMATIQUE ENTOURÉ DE
MUSES.
Un poëte dramatique, drapé et chaussé de souliers qui
laissent à découvert les doigts des pieds, est assis (à gauche)
sur un siège, dont les montants sont formés par des griffes
de lion. D'une main il porte un rouleau, de Tautre il fait le
geste habituel des orateurs. Sa figure est malheureusement
trop mutilée pour qu'il soit possible de le reconnaître; mais
à en juger par sa calviiie, ce pourrait être Eschyle. Un
masque théâtral (d'Hercule ?i est appuyé contre son fau-
teuil.
Trois Muses entourent le poëte. Celle qui se trouve der-
rière lui, a été restaurée en Melpomène, car elle porte une
massue moderne. La seconde ressemble à Lâché sis , mon-
trant l'heure sur un cadran solaire; or on sait que les Parques
des sarcophages romains ont emprunte aux Muses leurs
costumes et leurs attitudes. Quant à la troisième, Calliope,
elle tenait probablement un style et un diptyque.
Rideau dans le fond.
[Parties modernes : Le nez, le menton et la main droite avec la
poignet du poëte. Le milieu du masque théâtral. — Le nez, le menton,
l'avant-bras droit, la main gauche, la massue et le bout du pied
gauche de Melpomène. — Le nez, la bouche, le menton et l'avant-
bras droit de la seconde Muse. — Le nez, la bouche et le menton de
Calliope; sa main gauche avec le diptyque, son avant-bras droit
avec le coude, le bout de ses pieds et quelques plis de sa diaperie.]
Beau bas-relief romain; petit côté de quelque snrcophage. Villa
Borghèsc.
Mordelatici, p. 152. — Bo-uillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 24. —
Clarac, Cat. 559 bis; Musée, pi. 118, 4S.
Hauteur 1,iO. — Largeur 1,15.
399. SIRÈNE.
Les anciens avaient l'habitude de placer des stalueltes de
368 SIRÈNE.
Sirènes sur leurs tombeaux. La nôtre est représentée debout
et dans l'attitude de la douleur, car d'une main, elle arrache
ses cheveux épars, de l'autre elle se frappe la poitrine. C'est
ce que faisaient les femmes en deuil et les pleureuses qui
suivaient les convois. La Sirène a le buste,, les bras et la
tête d'une jeune fille ; les ailes, les cuisses couvertes de
plumes, les pieds palmés et la queue d'un oiseau aquatique.
Le revers de la statuette n'est pas sculpté.
[Le nez, '.o bra> gauche levé, l'aile droite et quelques morceaux
de l'aile giuclie sont modernes.]
Marbre grec, rapporté (de Grèce, d'après le comte de Clarac;
mais comment cela est-il possible?) par le c(jlèbre naturaliste
AdansoD.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 16. — Clarac, Cat. n. 769; Musée,
pi. 349, 2089 a. — Mûller-Wieseler, Denkmaeler, t. II, pi. 59, 754.
Bauleur 0,80.
XIX.
LES DIVINITES SANITAIRES
400. ESCULAPE ET AGATHODÉMON.
Le dieu de la médecine, vêtu d'un manteau qui laisse à
découvert la poitrine et le bras droit, est appuyé sur un grand
bâton noueux, autour duquel s'enroule un serpent, em-
blème de la longévité. A la gauche d'Esculape, on voit un
nain, drapé dans une espèce de sac à capuchon [bardocu-
cullus], les deux mains placées sur la poitrine et tendues un
peu en avant. Cette figure que, pour des raisons plus qu'in-
suffisantes, on a pris l'habitude d'appeler Télesphore, est
plutôt Agathod'émon, le bon génie, représentant de la force
virile (i). Derrière le groupe se trouve l'omphale de Delphes,
car Esculape est fils d'Apollon. La tablette de cire, garnie
d'une poignée, et les deux rouleaux liés ensemble que l'on
aperçoit à côté, renferment des traités de médecine.
(1) Sans entrer dans les détails, je renvoie au bronze Thorwaidsen
{Panofka, Askiépios et les Asklépiades, pi. 6, 5) et à la terre cuite
d'Anaphé dont parle M. de Witte , Antiquités rapportées de Grèce
(Paris, 1866), p. 14. — Jahn, Leipziger Berichle, 1855,
16-
370 LES DIVINITÉS SANITAIRES.
Comparez le groupe [nel Palazzo Massimi alla Valle).
publié par Maffei et de Rossi (l), Raccolta, pi. 132.
[Sont modernes : La tête, la main droite et le poignet, l'orleil du
pied droit d'Esculape ; la tête, l'épaule droite, les pieds et quelques
parties du manteau d'Agathodémou; la tète et le cou du serpent.
— Ces restaurations ont été exécutées au Louvre, par le sculpteur
Latige.]
Groupe. Marbre de Paros. Château de Richelieu.
Visconti, Opère varie, t. IV, 105-108 (pi. 16). — Petit-Radel,
Musée Napoléon, t. 1, 48. — Robill art-Laurent, t. IV, 47. — Filhol,
t. TV, 252. — Bouillon, t. 111, Statues, pi. 11. — Clarac, Cat.
n. 475; Musée, pi. 294, 1164. — Mùller-Wieseler, Denkmaeler,
t. II, pi. 61, 790.
Hauteur d'Esculape 0,6'<.
— d'Agathodéraon 0,27.
401. ASKLÉPIOS (ESCULAPE).
Le dieu de la médecine rpsspmble quelque peu, tant par
sa physionomie que par sa pose et l'ajustement de la drape-
rie, aux statues de Jupiter. Le manteau, replié autour du
bras gauche, ne recouvre que la partie inférieure du corps ;
une houppe est appliquée à l'une des pointes de ce vêtement.
La chevelure d'Asklépios est ceinte d'une espèce de turban;
l'aisselle droite s"appuie sur un long bâton ; les pieds sont
chaussés de sandales.
Le serpent, emblème de l'immortalité, est couché à côté
de son maître, vers lequel il lève la tête.
[L'extrémité du nez, l'avant-bras droit avec le bàtou, la partie
inférieure de la jambe gauche, la tête et plusieurs anneaux du ser-
pent sont modernes. Raccords à la draperie.]
Statue de marbre pentélique. Villa Albani.
Petit-Radel, t. I, 46. — Millin, Galerie mythologique (édit. de
(1) Gravure anonyme du xvi» siècle {Aesculapius in D, Maximor.).
Cab. des Estampes, vol, F 6, 2.
ASKLÉPIO?. 371
pi. 86, 307. — Bouillon, t. 1, 48 — Rohillart-laurent, t. TV,
Filhol, t. VII, 462. - Clarac, Cat. 233 ; Musée, pi. 293, 1148
Uer-Wieseler,\y\. 60, 768.
Haulcur 2,30.
». ESCULAPE. STATUETTE.
Le manleau recouvre le bas du corps et se replie sur
l'épaule gauche. Le dieu porte un bandeau dans les cheveux ;
du bras gauche il a dû s'appuyer sur un hàton.
[Tête antique rapportée. Parties modernes : Le cou avec le haut
de l'épaule droite, le bras droit et l'avant-bras gauche, les pieds.
Raccords à la draperie.]
Marbre blanc. Exécution médiocre. Époque romaine.
Petit-Mdel, t. IV, 64. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 18. —
Clarac, Cat. n. 22; Musée, pi. 293, 1149.
Hauteur 0,96.
403. ASKLÉPIOS. buste colossal.
La tête est entourée d'une écharpe roulée (OEpiurptov?). La
physionomie d'Asldépios ressemble quelque peu à- celle de
Zeus; on peut en dire autant de son costume, car le dieu
porie un manteau sur l'épaule gauche. Cettp belle sculpture
grecque a très-certainement fait partie d'une statue colossale;
un fragment du bras droit existe encore.
[Le nez, deux morceaux du bandeau et une partie du buste et de
ta draperie sont modernes. Lésions à la barbe. Têle rapportée.]
Marbre pentéiique,
Petit-Radel, 1. 1, 47. — Bouillon, t. 1, 67. — Clarac, Cat. n, 15;
Musée, pi. 1081, 2785 d. — Mûller-Wieseler, Denkmœler, t. II,
pi. 60, 764.
Hauteur 0,81.
404. AUTEL CONSACRÉ A ESCULAPE.
Sur le cartel et la base de la face principale de ce petit
amel, décore de deux aigles, de deux tètes de bélier et d'une
172 LES DIVINITÉS SANIT IRES.
guirlande qui supporie le foiidie de Jupiter [talisman], on lit
l'inscriplion suivante :
Aescula-
pio deo
d(e)diicaYit)
M. Aurelius
Yenustus,
veler(anus) Aug-
g. nn(l),ex '
fob(orte VIIII pi(a3toria).
Le consécraleur, Marcus Aurelius Venustus, s'appelle vé-
téran de la 9""® cohorte prétorienne (2). La garde impériale,
placée sous les ordres des préfets du prétoire, se composait,
depuis le règne de Trajan, de dix cohortes commandées par
dix tribuns. Quelques-unes de ces cohortes tenaient garni-
son à Rome, où elles avaient une caserne fortifiée (castra) ;
les autres étaient distribuées dans les résidences impériales.
Notre monument date du règne commun de Marc-Aurèle et
de L. Vérus (161-169 après le Christ).
Une aiguière et une palère à ombilic sont sculptées sur les
faces latérales. Au-dessus de cette dernière on lit une se-
conde inscription :
COH. VIIII I PR.
[La tête du bélier de gauclie (sauf l'une de ses cornes) et l'aigle de
droite presque en entier sont moderiies.J
Marbre pcntélique.
Bouillon, t. III, Cippes romains, pi. 1, 9, — Clarac, Cat. n. 414;
Musée, pi. 250, 519 et In-eriptions, pi. 17.
Hauteur 0,52, — Largeur 0,39.
(1) Duorum Augustorum nostrorum.
(2) D'autres inscriptions préfèrent ia forme vet. ex praetorio ou
foien ex milite irruetoriaim. — C'est par erreur que le marbrier j
mis un point eulre les lettres f etU.
ESCULAPE ET HYGIÉE. 373
405. HYGIÉE ET ASKLÉPIOS.
La déesse de la Santé, vêtue d'un manteau et d'un chiton
à manches courtes, serré au-dessous du sein, a le bras gau-
che légèrement appuyé sur la hanche ; de la main droite elle
présente un fruit au «erpent enroulé autour du bâton d'As-
klépios.
[La tête d'Hygiée, sauf le menton et le chignon ; ses jambes au-
dessous des genoux; la figure d'Asklépios tout entière, à l'excep-
tion de la main gauche avec une partie du bâton, du manteau et
du serpent, font modernes.]
Beau bas-relief grec. Marbre de Paros.
Peiït-Rade/,l, A^. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 9,2. — C/arae,
Cat. n, 268; Musée, pi. 177, n. 61.
Hauteur 0,60. — Largeur 0,60.
406. ESCULAPE ET HYGIÉE. décoration
d'une fontaine.
Lesdeuxdivinitésdela Santé, posées de face, présentent cha-
cune im plat, chargé de pommes, à un grand serpent enroulé
dont la gueule servait de tuyau de fontaine. Esculape porte
une bandelette dans les cheveux ; il a le bras droit et la poi-
trine nus, son bras gauche est caché sous la draperie. Hygiée,
coiffée d'un diadème, est vêtue d'un manteau replié sur le
bras gauche, et d'une tunique talaire qui laisse l'autre bras
et l'épaule à découvert. Tous les deux sont chaussés de san-
dales.
Oaanl à l'inscription, aujourd'hui mutilée, on y lisait au-
trefois (1) :
[Numini]bus
[sa]nc[tis]
[C. Pupius, C. F.], Ani(ensi tribu), Firminus
[V. s.] d [d.]
(1) Je mets entre crochets les lettres qui ont disparu. Pighius
donne dans la dernière ligne V. S. D, Aldroandi D. D. II faut lire :
voto soluto dono dédit ou dedicuvit.
374 LES DIVINITÉS SANITAIRES.
[La partie supérieure du tond ei>t brisée.]
Très-beau bas-relief en marbre blanc, de forte saillie, trouvé à
Rome. « In domo privata prope palatium Sermonetae Curd. in ripa
Tiberis » (Pighius\ — « In casa dl Mons. Gio. Battista Gallt^tti,
mastro di casa di Papa Giulio III a l'Orse » {Aldroandi). — Villa
Borgbèse.
Dessin de Pighius (0. Jahn , Leipziger Berichte, 1868, p. 188,
D. 62). — Aldroandi, Statue, p. 187 (édition de 1562). — Gruter,
Inscriptiones, p. 68, 4. — Montelalici, p. 152. — Bouillon, t. III,
Bas-reliefs, pi. 9, 1. — Clarac, Cat. n. 254; Musée, pi. 177, 60.
Hauteur 4,10. — Largeur 0,70.
407. HYGIÉE.
La jeune déesse porte un chiton plissé, à manchfs courtes,
garnies de boutons, et un manteau attaché en sautoir sur
l'épaule gauche. D'une main elle tient son serpent, de l'autre
la coupe dans laquelle elle va recueillir la bave du reptile,
remède souverain contre les maladies. On croit généralnnent
qu'elle donne à boire au serpent, mais c'est là une erreur
que je me propose de réfuter à une autre occasiun.
Cette statue est une des sculptures grecques les plus fines
et les plus charmantes que possède le Musée.
[Tête antique rapportée. Le nez, une petite partie du cou, le bras
gauche avec un morctau de la draperie, la coupe, le bras droit et le
bas de la manche, le serpent, enfin les pieds et toute la partie in-
férieure de la draperie, jusqu'à la hauteur des chevilles, sont mo-
dernes. Quelques raccords au manteau.]
Marbre de Paros.
Clarac, Cat. n.738 bis; Musée, pi. 305, 1170.
Hauteur 1,-15.
408. HYGIÉE.
La déesse de la Santé, l'une des quatre filles d'Esculape,
est couronnée d'un diadème, chaussée de sandales et vôtue
d'une tunique lalaire, à manches courtes et boutonnées, que
recouvre un ample mantenu. Elle porte ses regards sur un
serpent qui, entortillé autour de son bras gauche, remplit du
HYGIEE.
breuvnçe de l'immortalité la coupe qu'elle lui présente. De
main droite, Hygiée retient sa draperie sur la hanche ;
longue chevelure bouclée retombe jusque sur ses épaules.
[Tête antique rapportée. Le bout du nez, le menton, une partie
du cou et du diadème, le sein droit, le bras droit à partir du bas du
deltoïde, le bord de la manche, deux doigts de la main droite, la
main gauche avec la coupe et la partie supérieure du serpent sont
mociernes.]
Statue en marbre de Paros. Musée du Capitole, auquel elle avait
été donnée par le cardinal Pierre Oitoboni. — Traité de Tolentino.
Aug. Legrand, Galerie des Antiques (Paris, 1803), pi. 6. — Petit'
Rade/, t. 1, 50. — Robillart-Lnureat, Musée français, t. IV, 15. —
Bouillon, t. 111, Statues, pi. 12, 1. — Clarac, Cat. 8i ; Musée,
pi. 305, 1169.
Hauteur 1,70.
409. HYGIÉE.
Vêtue d'une tunique longue et d'un manteau, et chaussée
de souliers, Hysiée tient de la m in droite un serpent, dont
la tète repose sur son sein. Dans la main gauche, cachée
sous la draperie, elle porte un gobelet.
Statue en marbre blanc; sculpture romaine très-grossière.
Musée Campana.
Hauteur 1,4U
410. FAMILLE GRECQUE OFFRANT UN
SACRIFICE.
stèle oblongue votive, représentant l'intérieur d'un tem
Deux pila^^tres d'ordre dorique soutiiMuient l'architrave
la toiture, surmontée de neuf rangées de tuiles convexes.
A la gauche du spectateur, un dieu est assis sur un douhle
dé carré. Le h.tut du corps "U, les cheveux entourés d'une
bandelette, il tient dans la main dioite un objet brisé; à sa
gauche se dresse un pilastie, port, m quelque chose comme
un disque voiif. Devant lui se lient debout une déesse,
vêtue d'un chiton talaire sans manches et d'un himation:
376 LES DIVINITÉS SANITAIRES.
elle pose sa main droite sur le disque. Provisoirement on
peut appeler ces divinités Asklépios et Hijgiée, bien que celte
dénomination ne soit justifiée en aucune façon et qu'elle
soulève, au contraire, de graves difTiciiltés. Mais il m'a été
impossible de trouver, pour le moment, une explication
moins sujette à la critique.
Une famille grecque, composée de huit membres, vient
sacrifier sur un autel. L'homme barbu, qui marche en télé,
y jette des grains d'encens ; un éphèbe conduit la génisse
qui doit être immolée. Remarquons que ces deux person-
nages ont le bras droit et la ^joitrine à découvert. Un autre
éphébe, nu celui-là, porte une boîte. Derrière ce groupe
vient une matrone, puis deux femmes moins âgées, dont
l'une pose les mains sur la tête d'une petite fille, probable-
ment pour la couronner. L'autre porte un nourrisson.
Les figures de ce cortège sont d'une taille de beaucoup
plus petite que les divinités qui reçoivent Toffiande. Plusieurs
bas-reliefs du Musée présentent la même particularité [voir
n<=« 8, 12, 59, 63, etc.), question d'étiquette, qui trouve des
points de comparaison dans l'art de tous les peuples anciens.
De même sur les tableaux du moyen âge et de la Renais-
sance, le Christ est toujours de grandeur colossale, les apô-
tres ont une taille moindre, et les donateurs se contentent
de la proportion naturelle.
[Pmiies hrisées : Le bout du nea et du pied droit d'Aslilépios;
son attribut; le nez d'Hygiée.]
Bas-relief en marbre grec, autrefois dans une des collections par-
ticulières de Venise, ensuite dans le cabinet de M. Révil, à Paris.
— Acheté à la vente Révil, le 25 février 1845.
Raoul - Rochett e , Monuments inédits, p. 420, pi. 70 (apotttéosa
d'Homèrel.
Hauteur 0,49. — Largeur 0,90.
XX.
LA FORTUNE
ET NEMESIS.
411. LA FORTUNE.
Au fond d'une chapelle, surmontée d'un fronton triangu-
laire, on voit l'idole de la Fortune, en bas-relief. C'est une
femme drapée et diadémée, tenant de la main droite abaissée
un aviron, et au bras gauche une corne d'abondance
[La base du ma'Dre, recouverte de feuilles de pommes du pin, est
moderne.]
Sculpturt votive de l'époque romaine. Le revers porte deux trous
de scellemeni — Musée Campr.n.i.
iJauieui 0,38. — Largeur 0,C .\
378 NÉMÉSIS.
4ia. LA FORTUNE.
Déesse drapée, assise sur un trône et tenant au bras
gauche une corne d'abondance.
[La tête et le cou sont modernes, le bras droit et l'avant-bras
gauche manquent.]
Statuette en marbre blanc. Décadence romaine. — Musée Cam-
pana.
Hauteur 0,44.
413. FEMME restaurée en NÉMÉSIS.
Némésis, ou la justice distributive, est reconnaissable au
mouvementdesonbrasdroit, élevé jusqu'à la hauteur du sein.
Le coude (-nîixuç) étant rembléme de la mesure, c'est-à-dire
de la modération , les poëtcs de l'Anthologie ont cru voir
dans les statues de ce genre un geste symbolique, trans-
formé par les sculpteurs grecs en un motif plus simple, car
la déesse a l'air de vouloir rajuster sa draperie (1). 11 n'est
pas besoin heureusement d'une interprétation aussi subtile
pour expliquer une chose toute naturelle. Les yeux baissés
et le mouvement instinctif de la main , qui cherche à
couvrir la gorge, expriment la pudeur (aiSoj;), la chasteté
virginale , et conviennent très-bien à une jeune fille. Or il
serait difficile de trouver pour la représentation de Némésis
une forme plus charmante et plus digne de l'esprit grec
que celle d'une vierge.
La statue ressemble , en quelque sorte, à celles d'Aphro-
dite drapée (2). Vêtue d'un chiton talaire à manches courtes,
qui est retenu par une ceinture, et d'un manteau replié sur
le bras gauche, elle a les cheveux entourés d'une large
(1) 0. Juhn, Arch. Beitrœge, p. 150. Leipziger Berichte, 1855,
p. 81
(2) On se rappelle l'idole de Rhamnonte par Agoracrite. Pline,
1. 36, 16. 17.
NÉMÉSIS. 379
bandelette et noue's en chignon. Ses pieds sont chaussés de
sandales. La corne d'abondance qu'elle porte au bras gauche
est un des attributs de Tyché (la Fortune], déesse avec la-
quelle les anciens aimaient à l'identifier (1).
[Tête antique rapportée, mais étrangère à la statue et ne prove-
nant pas de la même fouille. Restaurations : Le nez, la bouche et
le menton, tout le bras droit avec la main et le pli du chiton qu'elle
tient; le bras gauche, à partir du milieu du biceps; la plus grande
partie de la corne d'abondance (qui est également étrangère à la
statue, car on y aperçoit, sous une grappe de raisin, les restes d'un
doigt), les fruits du haut, le genou droit, le pied gauche et la moitié
du pied droit. — Plusieurs plis de la draperie.]
Belle statue grecque en marbre de Paros, trouvée à Gabies. Villa
Borghèse.
Visconti, Monumenti Gabini , p. 67 (pi. 12, 31). Monument! scelli
Borghesi;ini, p. 54 (pi. 3, 3). Opère varie, t. IV, 511. — H. Laurent,
Musée royal, t. 1, 20. — Bouillon, t. 1, 50. — Clarac, Cat. n. 318;
Musée, pi. 322, 1852. — 0. Mûller, Manuel d'archéologie, § 398, 4.
Voir Friederichs, Bausteine, n. 669.
Hauteur 4,75.
(1) Hésychius explique 'AyaO^ Tu/v) par :?i Népiecriç xai -^ ©Ijxiç. —
Une inscription de Karlsburg (A!b;i Julia\ en Transylvanie , est
consaciée DEAt; NEMESI SIVE FORTVNAE. ^c^cner, die roemi-
schen Inschriften in Dacien, n. 425.
XXL
LE CIEL, EEAU, LA TERRE.
414. LES TROIS ÉLÉMENTS.
(Musée d'Afrique.)
Ce bas relief, quoique mutilé, est un des plus curieux
que nous ayons , car il représente un sujet que les artistes
antiques n'ont pas traité souvent. Sur une grande roche
schisteuse qui se dresse au milieu du tableau , on voit une
femme assise , vêtue d'un cliiton sans manches et sans
ceinture, et d'un manteau qui lui voile l'occiput. Elle a les
pieds nus; un bouquet de fleurs et de fruits s'étale sur ses
genoux ; de plus, elle tient dans chaque bras un enfant nu,
dont l'un lui montre un fruit, tandis que l'autre pose la
main sur le sein de la matrone, pour lui demander à boire.
Au premier plan se trouvent une vache couchée et un
agneau broutant l'herbe.
La Terre — car c'est elle que nous avons devant nous
— porte, chez les auteurs anciens, les épithètes de mère
{nnitfr, g<>nctrix) et de nourrice (yy) txr^rrjp çi^xa-v] tgoï/Oç.
Esclu/le, Sept contre Thèbes, v. 16. — r^ /.ouporpoçoç. Pau-
LES TROIS ELEMENTS.
381
sanias, 1. I, 22, 3). Bien que nous la rencontrions presque
toujours à demi-couchée, la pose que le sculpteur lui a
donnée ici n'est pas sans exemple; et quant à la vache
dont elle est accompagnée, personne n'ignore que cei
animal est un des attributs caractéristiques de la Terre.
382 LE CIEL.
A la droite du spectateur, le rocher est battu par les flots
de la mer. L'élément humide est représenté par VOcéan lui-
même, dont le corps est visible jusqu'à la taille. Sa barbe, sa
chevelure enserrée d'un bandeau , ses épaules puissantes le
font ressembler à Neptune. De la main droite il rajuste sa
draperie qui forme comme un voile autour de lui. Un
dragon marin et deux dauphins jouent dans l'eau.
Derrière la Terre, on voit d'abord un marais couvert de
roseaux et habité par une grenouille, une hydre et un oiseau
aquatique. Au premier plan gît une amphore renversée d'où
s'échappe l'eau en abondance. Plus en haut, et comme, pla-
nant au-dessus des nuages, on aperçoit le buste d'une femme
drapée, qui lient dans chaque main un flambeau. Cette déesse,
représentant Y Air, c'est-à-dire le Ciel, est très-certainement
Séléné.
Sur un bas-relief du Musée de Florence, dont j'ai fait re-
produire la gravure à la page 381, se trouve la même allé-
gorie avec des variantes fort intéressantes (1).
[Le haut du marbre est brisé , avec la tête de Séléné et le visage
de l'Océan. La jambe gauche de devant de l'agneau manque égale-
ment.]
Bas-relief en marbre blanc, découvert dans les ruines de Carthage
et donné, en 1856, par M. Léon Roches, consul général de France à
Tunis.
0. Jahn, Denkmaeler und Forschungen, 1864, pi. 189, p. 177.
Hauteur 0,79. — Largeur 1,H.
41 S. LE SOLEIL.
Le dieu du soleil est un jeune homme , vêtu d'une
tunique à manches courtes et d'un manteau attaché sur
l'épaule droite. Sa tête est ceinte de la couronne radiée,
c'est-à-dire d'un cercle dans lequel on a pratiqué sept trous,
(1) 0. Jahtt, Denkmaeler und Forschungen, 1858, pi. 119, 2
(p. 243); pi. 189, 2.— Brwin, Bulleltino romano, 1859, p. 100.
LE SOLEIL. 383
pour y fixer les sept rayons (en bronze) qui signifient les
sept jours de la semaine. De la main gauche il tient un
globe, symbole de l'univers , de l'autre une corne d'abon-
dance moderne. Bien que ce dernier attribut ne soit pas dé-
placé, le restaurateur aurait dû remarquer que les chevaux
dont les bustes se trouvent aux pieds du dieu ont conservé
un reste de leurs brides. 11 est donc évident que le Soleil
tenait dans sa main droite abaissée et son fouet et les rênes
du char (1).
Les deux chevaux, entés dans un fleuron, s'appelaient
Ethon (Ai'Ocov) et Pyroïs (nupoetç) .
Le Soleil est le protecteur des jeux du cirque; mais le
lieu où notre statue a été découverte me fait présumer
qu'elle a servi d'ornement à un tombeau {Orelli, Inscrip-
tions, n. 4791-92).
Le revers n'est pas travaillé.
[Le nez et le menton , l'avant-bras droit avec la corne d'abon-
dance, le poignet et la main gauche avec le globe; le pied gauche,
quatre doigts du pied droit, quelques raccords à la draperie, les na-
seaux du cheval de gauche sont des restaurations modernes, exécutées,
à Rome, par Vandenelsken, sous la direction de Visconti père.]
Marbre de Carrare; ouvrage du ni» siècle. Trouvé en 1769, à
Torre-Nuova, sur la voie Labicane, dans des fouilles entreprises par
ordre du prince Borghèse.
Villa Borghèse, st. 3, 2.
Visconti, S'opra la statua del Sole. Roma,1771('?). Monumenti scelti
Borghesiani, pi. 21,1 (p. 150). — Clémente Biagi{vao\n& àe.CA.ma\-
doli), Ragionamento sopra un' antica statua singolarissinia nuova-
mente scoperta nell' agro Romano; Roma, 1772. — Hirt, Bilder-
buch, pi. 4, 7. — Millin, Galerie mythologique (Paris, 1850), pL74,
303. — Bouillon, t. lU, Statues, pi. 3, 3, — Clarac, Cat. n. 406;
Musée, pi. 334, 1188. — E. Braun, Musée Rhénan, t. VII, 193.
Hauteur 4,75.
(1) Voir Gerhard, Denkmœler und Forschungen, 1861, p. 129.
130. La correction d'un passage du manuel de Ch.-O. Millier qui
2st recommandée en cet endroit repose sur une erreur.
dS'i LE CIEL.
416. 41^. LE SOLEIL.
Le dieu du soleil est représenté sous les traits d'un jeune
homme nu, aux cheveux bouclés, portant un manteau sur
l'épaule et un bonnet de forme ovoïdale sur la tête. D'une
main il tient un parazoniiim, de l'autre un fouet.
A ses pieds on voit une t§te de cheval bridé.
Ces deux statues font pendants.
[Restaurations. A {celui qui porte Vépée nu bras gauche) : L'ex-
Irémité du nez, le bras droit et le foutt, l'avant-bras gauche avec. la
plus grande partie de l'épée et quelques plis du manteau; les
jambes, la cuisse gauclie etdiux tiers de la cuisse droite. — Le cou
du cheval. — B (tête rapportée) : Le nez, le menton, le haut de la
têle, le cou, les épaules, les bras et les attributs (sauf le bout du
fouet); un morceau du manteau, la jambe droite avec la moitié de
la cuisse, le devant de la jambe gauche, le talon gauche. — Le torse
a été brisé en deux.]
Statues en marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur A) 4,70. — U) 1,67.
4tS. BUSTE D'HÉLIOS.
Le jeune dieu, coifTé d'un bonnet asiatique, a la tête
tournée vers le ciel, les sourcils contractés, la bouche en-
tr'ouverte, les cheveux dressés sur le front, qui est remar-
quablement bas. Ses oreilles sont cachées sous sa chevelure.
[Tète antique rapportée sur un buste antique colossal. L'extrémité
du nez, le c.isque et une partie des bras sont modernes.]
Très-beau travail grec; marbre de Paros. Villa Borgbèse, st. 5,
22.
Bouillon, t. 11,68. — Clarac, Gat. n. 54; Musée, pi. 1085,2810e
(Héros grec).
Hauteur 0,73.
LE SOLEIL. ?J
^19. LE SOLEIL.
Tête du Soleil, légèrement tournée à gauche. Les lèvre
^ont entr'ouverles.
[Le bandeau et le haut de la tête sont brisés].
Marbre blanc.
Bouillon, t. m, Supplément, pi. 1,6. — Clarac, Cat. n. 333;
Musée, pi. 259, 644.
Hauteur 0,32.
4«0. TÊTE D'HÉLIOS.
Celte tête, qu'on a eu tort de mettre sur une gaîne, repré-
sente incontestablement le dieu du Soleil. Les deux trous
pratiqués dans le sommet étaient destinés à recevoir la cou-
ronne radiée. Les oreilles sont cachées sous la chevelure,
les prunelles sont indiquées.
[L'extrémité du nez et la gaîne sont modernes].
Sculpture grecque.
Hauteur 0,23.
4SI. MASQUE COLOSSAL D'HÉLIOS.
Médaillon ovale, représentant en relief de très-forte saillie
le masque à'Hélios, tel qu'on le voit sur les monnaies de
Rhodes. 11 a la bouche enir'ouverte, sa physionomie est em-
preinte d'une fierlé majestueuse. Ses cheveux flottants, cou-
ronnés de raisins, de pampres, de fleurs et de branches
d'olivier, forment comme un nimbe de rayons autour de sa
tête. Les prunelles sont indiquées.
Dans le bas, à la gauche du spectateur, on remarque un
loir (glis), blotti dans le feuillage de la vigne. On i-ait que
cet animal se nourrit de fruits pendant l'été et passe l'hiver
dans un sommeil léthargique (1) ; caché dans le creux d'un
arbre, sur un lit de mousse, il ne se réveille qu'avec le
soleil du printemps.
(1) Pline, 1. VllI, 223. 224 : Sorices et ipsos hieme condi auctot
e&t Nigidius sicut glires Rursus aestate iuvenescunt.
17
386 LE CIEL.
La tranche du médaillon est ornée d'un chêne (à droite)
et d'un cep de vigne (à gauche), détail qui a échappé à
tous les interprètes de ce beau marbre.
[Le nez d'Hélios, le menton, une partie de la lèvre supérieure el^"
du cou, un morceau du haut et une pièce du bas du médaillon,
sirtsi que la tête du loir sont modernes.]
Bas-relief en marlwe peulélique. Sculpture romaine. Villa Bo
ghèse, st. 6, 14.
Visconti, Monumentl scelti Borghesiani, p. 266 (pi. 38, 1), l'appelle
VEspagne. — Bouillon, t. I, 74. — Clarac, Cat. n. 40; Musée,
pi. 255, 311 bis. — E. Braun, Arcliaeol. Anzeiger, 1849, p. 33.
Bullettino romano, 1849, p. 69. Musée Rhénan, t. VII, 191, —
Mûller-Wieseler, Denkmaeler der alten Kunst, t. II, pi. 75, 970, y
voit Dionysos en dieu du soleil.
Ilaulcur 0,85. — Largeur 0,57. — Épaisseur 0,15.
4SS. GIPPE DE JULIA VICTORINA.
Grand autel sépulcral, décoré de volutes et de rosaces.
Sur la face principale est sculpté, dans un cadre de rin-
ceaux, le buste drapé d'un enfant romain, portant des pen-
dants d'oreilles. Le croissant dont il est coiffé rappelle la
Lune mâle {Luna mascula) des peuples asiatiques. Au-des-
sous du buste, on lit une inscription qui n'a évidemment
aucun rapport avec lui : Diis) M[anibus) | Juliœ Victo^
rince \ quœ vix{it) ann{os] X, 'mens[es) V, \ C[aius] Julius
Saturninus et \ Lucilia Procula parentes | filiœ dulcissimœ
fecerunt.
Un buste de dame romaine drapée, également encadré de
rinceaux, occupe la face postérieure. Cette femme est parée
de pendeloques et de la couronne radiée du Soleil, repré-
sentation jusqu'à présent unique (1).
Sur chaque face latérale ou voit un laurier avec des oi-
seaux qui en picotent les baies.
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 1,15. — Largeur 0,63. — Épaisseur 0,38.
(1) Voir Stephani, Nimbus und Strahlenkranz, p. 123.
BUSTE d'hélios. 387
4S3. BUSTE D'HÉLIOS.
Petit autel portatif, décoré du buste drapé dî'Hélios, dont
la tête est ceinte d'une couronne à sept rayons.
Marbre blanc, rapporté de Cilicie par M. Victor Langlois, et donné
par S. Exe. le Ministre de l'Instruction publique.
Hauteur 0,33. — Largeur 0,17.
4S4. CANDÉLABRE.
Les trois pans de la base triangulaire de ce beau candé-
labre représentent, en bas-relief de peu de saillie :
1) Le buste drapé du Soleil, orné de la couronne radiée à
sept rayons. Le dieu aies traits d'un jeune homme.
Sur le listel inférieur on lit les mots : DORYPHORVS
PATER, gravés en caractères du second siècle de notre ère.
Celle inscription, que les antiquaires ont jusqu'ici mal inter-
prétée, nous apprend le nom et la fonction du consécrateur
de notre marbre. Puter (père) était le titre officiel des
prêtres de Mithras (1).
2) Le buste drapé de la Lune, également de face. Elle
porte un baudrier (pour le carquois) sur la poitrine, un
croissant sur la lêle.
3) Le taureau cornupète des mystères de Mithras, courant
vers la droite.
Trois têtes de griffon décorent les angles supérieurs de
hase.
Le fût du candélabre est formé de feuilles d'acanthe.
[Pat'ties modernes : La plinthe et les trois griffes; deux têtes de
griffon et une oreille de la troisième; le haut du fût (à peu près un
tiers).]
{■t)Ces prêtres s'appellent ordinairement : paier et sacerdos in-
vict Mithrae,pater sacrorum, pater jjatrum, pater et hieroceryx,
vater nomimust etc.
LE CIEL.
Mirbre pciitt'liqiie. Collection du cardinal Fescli (catalogue n. 260
et p. XI\ Entré au Louvre en 1816.
Bouillon, t. III, Candélabres, pi, 3, 1. — Clarac, Cat. n.
Musée, pi. 257, 640, et Inscriptions pi. 61,
Dauleur 2,27.
4SS. CHUTE DE PHAETHON.
Ce grand bas-relief, malheureusement en fort maaiais
état, représente trois scènes distincies,
A la gauche du spectateur, et au second plan,
I) Le jeune Phaëthon, fils du Soleil et de Clymène, l'Océa-
nide, supplie son père de lui confier, pour un jour seule-
ment, le char qui éclaire le monde, Hélios est assis (à droite)
sur une colline qui sert d'appui à sa main droite ; au bras
gauche, il tient une corne d'abondance. Une chlarayde
flottante recouvre ses épaules. Le dieu reste insensible aux
prières de son fils qui, debout et les jambes croisées, se
penche tendrement vers lui. Phaëthon porte également une
chlamyde en écharpe.
II) Au milieu de la composition est sculptée la chute de
Phaëthon. Frappé du foudre de Zeas, le jeune homme est
renversé du char et tombe, la tète en bas, dans les flots de
''Éridan . Le char est fracassé, et Tattelage du Soleil reprend
■on vol vers le ciel. Les Dioscures, à cheval, accourent pour
joupter les quatre coursiers effrayés et les reconduire à
ro'.ympe. L'un des frères a le bras droit levé, comme s'il
voulait les arrêter. Ils sont suivis chacun d'un enfant nu,
représentant, comme eux, l'étoile du matin (Phosphorus]ei
l'étoile du soir (H'^fperus). Les flambeaux, l'un debout
l'autre renversé, que tenaient ces enfants, sont brisés même
il est certain que le Dioscure de gauche est suivi de Phos-
phoras, puisque le dieu du Soleil se trouve assis derière
lui. Hesperus, vêtu d'un manteau qui laisse l'épaule droite
à dé<îouvert, s'éloigne dans une direction opposée.
Au-dessus des étoiles on aperçoit deux personnages nus
CHUTE DE PHAËTHON. 389
qui ont dû sonner du buccin ; ce sont les Vents de l'Est et
de rouest, soufflant l'un contre l'autre (i). L"homme nu,
placé dans l'angle droit supérieur, et qui déploie son écharpe
de façon à ce qu'elle forme un nimbe autour de sa tête (2),
est vraisemblablement le Ciel [Uranos]. Un peu plus bas,
on aperçoit Zeus debout, la poitrine nue, un sceptre au bras
gauche. De la main droite étendue il vient de lancer la foudre ,
pour empêcher la conflagration du monde. Le dieu suprême
est accompagné d"une femme drapée. Iris, dont le manteau
afi"ecte la forme d'un voile.
III) La Terre. — Le vieillard à demi-couché qui reçoit
Phaëthon dans ses bras, est VÉridan {le Pô), dont les eaux,
d'après la légende grecque, ont englouti le corps de l'au-
rige téméraire. Le haut de son corps est nu, et il s'appuie
sur une urne; un arbre pousse à ses pieds.
Le groupe suivant représente la métamorphose de Cycnus,
roi des Ligures. Proche parent de Phaëthon, ce prince n
put se consoler de la mort de son jeune ami, et pour mettre
fin à ses gémissements, Apollon le changea en cygne (xîixvoç).
On le voit ici sous les traits d'un vieillard, vêtu d'un man-
teau qui laisse la poitrine nue; sa tête est appuyée sur le
bras, attitude de la plus grande douleur. Le cygne placé
devant lui indique, par anticipation, ce qu'il va devenir.
Quant au personnage nu qui se tient debout derrière
Cycnus, les antiquaires ont cru y reconnaître Cuparo, l'un
des fils du roi. Mais on ne comprend pas pourquoi le fils
serait deux fois plus grand que le père. Il est .manifeste que
c'est plutôt un dieu; ses formes juvéniles, son opposition
avec Zeus , qui occupe le même rang sur le côté droit du
bas-relief , enfin le mouvement de sa tête et de son bras,
tournés vers le char du Soleil, me font présumer que le
sculpteur a voulu représenter Apollon, personnage principal
de cette scène. Une chlamyde flotte autour de ses épaules.
(1) Sxàaiç àvTÎTtvouç. Eschyle, Prométli'îe, v. 1089.
(2) K. F. Hermann l'avait appelé Noclurnus. Arcliaeol. Zeitutig,
18 i7, p. 95.
390 LE CIEL.
Les trois jeunes filles qui se trouvent à l'extrémité du ta-
bleau sont les Héliades, c'est-à-dire les sœurs de Phaëthon
L'une d'elles est accroupie et tient son genou dans les deux
mains; les autres ont déchiré leurs vêtements et font de?
gestes de désespoir. Les arbres qui poussent prés d'elle?
font prévoir que leur transformation en peupliers est im-
minente. —
Il nous reste à énumérer les divinités qui remplissent le
côté droit du premier plan.
Deux déesses, à demi-couchées, sont placées en face l'une
de l'autre. La première a le haut du corps nu, le bras droit
levé, et, de la main gauche tendue en avant, elle porte un
dauphin. C'est la personnification de la Mer (Thalassa). La
seconde, de formes matronales, drapée et diadémée, est la
Terre. Une corne d'abondance au bras gauche, un bouquet
d'épis à la main droite, elle est entourée de trois enfants nus,
qui représentent les trois anciennes Saisons de l'année, et
dont l'un porte une corbeille remplie de fruits.
Enfin, le Génie du Mont Olympe, avec une draperie en
écharpe, est assis sur une colline.
La chute de Phaëlhon est un des sujets les plus rares ; on
ne connaît jusqu'à présent que six bas-reliefs de ce genre ;
le nôtre, celui de la villa Borghèse à Rome [Millin, Nou-
velle galerie mythologique, pi. 80, 303), un à Vérone, un
à Florence, le sarcophage Depoletti [Wieselcr, Phaëlhon,
pi. n. 4) et un fragment inédit du musée de Vienne en Dau-
phiné. Le bas-relief de Chantilly, aujourd'hui en Angleterre,
est du 16'n« siècle (1), de l'école du Primatice.
[Parties brisées ou restaurées : I) La tête, le bras droit (suif la
main), la jambe droite avec la moitié de la cuisse et du pied d'Hélios.
— La tète, le bras droit et le pied droit avec la moitié de la jambe
de Phaëtbon.
II) Le m:isque, les bras, la jambe droite (jusqu'à la cbpville), la
moitié de la cuisse, la jambe gauche et la cuisse gauche de Phaëlhon.
— Les têtes et les jambes des quatre chevaux. — Dioscure de gauche .
La tête, le bras droit et le bout du pied droit. Les naseaux et la
(1) Le Louvre en possède un moulage en plâtre,
ENDYMION ET SÉLÉNÉ, 391
jambe droite de derrière de sonclieval. — Dioscure de droite : La tête,
le bras gaucho, la jambe gauche avec la moitié de la cuisse. La tête
et la jambe gauche de devant de son cheval. — La moitié de la tête
et les bras de l'enfant de gauche {Phosplwrus), La tête et les bras
(VHesperus. — Vetif de l'Est : La tète, les bras et les jambes. —
Vent de l'Ouest : Il n'en reste que les ailes. — Uranus : La tête, la
main droite avec le poignet, le bras gauche et une partie du voile.
— Zeus : la tête, le bras droit et le haut du sceptre. — Iris: La
tête, l'avant-bras droit, la moitié de la main gauche et le haut du
voile.
Ili) Èridan : La fête, la moitié de l'urne, le haut de l'arbre. —
Cygne : La tête et une partie des ailes et de la queue. — Cycnus :
la moitié supérieure de la tête, les deux avant-bras, une partie delà
jambe droite et l«s pieds. — Apollon : La tête, l'avant-bras droit
avec le coude, une partie de la main gauche, la jambe droite avec la
cuisse et la hanche, et la moitié de la jambe gauche. — Les Héliades :
La tête et l'avant-bras droit avec le coude de celle qui est accroupie.
Le masque et le bras gauche avec le coude de la seconde. La tête et
l'avant-bras droit (jusqu'au poignet) de celle qui a la jambe nue.
— Tlialassa: La lête, le bras droit, le sein droit et le bas des reins
avec la draperie. — La Terre : le masque, la main droite et les épis,
la main gauche ei la pointe de la corne d'abondance. La tête, la
poitrine et le bras droit de l'enfant, debout devant elle. La Jambe
droite de celui qui tient la corbeille. Le masque de l'enfant, assis sur
l'épaule droite de la déesse. — Olympe : la tête, le bras droit jus-
qu'au poignet et la jambe gauche avec la cuisse.]
Devant de sarcophage en marbre blanc. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, p'. 17. — C/arac, Cat. n. 732=7666e>,
Musée, pi. 210, 42. — Wieseler, Phaëthou (Gœttingen, 1857), pl.l;
p. 29 et suiv ,
Hauteur 4,13. — Largeur 2,32.
4S6. ENDYMION ET SELENE. SARCOPHAGE
DE BORDEAUX.
Les sculpteurs de sarcophages ont traité ce sujet avec
une sorte de prédilection. Séléné, déesse de la Lune, descend
du haut du ciel pour visiter le bel Endymion qui, plongé
dans un éternel sommeil, repose dans une grotte du mont
39Î LE CIEL.
Latmus. En effet, il serait difficile d'imaginer une allégorie
plus gracieuse de la mort qu'un jeune homme comblé pen-
dant son sommeil des faveurs de la divinité.
Au milieu de la composition, on voit Séléné quittant son
cliar. Chaussée de sandales et vêtue d'une tunique talaire,
elle porte au bras droit un flambeau allumé. De h main
gauche elle lient son manteau qui, enflé par le vent, forme
une espèce de voile ; sa figure n'est que, dégrossie, parce
que l'artiste aura eu l'intention de la représenter sous les
traits de l'épouse, à laquelle le cercueil était destiné (1). Un
Amour en chlamyde, tenant également une torche, conduit
la déesse vers l'endroit où Endymion , à demi-couché, est
endormi au milieu de son troupeau. Le jeune berger, en
costume de chasse, est armé d'une paire de lances. Sa main
droite est posée sur l'épaule gauche, vers laquelle s'incline
sa tête. Il faut remarquer que sa figure n'a pas non plus
été achevée.
Parmi les pers9nnages groupés autour de lui, se dislingue
un adolescent presque nu, aux cheveux bouclés, portant une
paire de grandes ailes aux épaules et des ailes d'hirondelle
à la tête. C'est le Sommeil [Hypnos, Somnus), qui vient
assoupir Endymion. Dans la main gauche il lient un bou-
quet de pavots, plante dont la vertu soporifique n'était pas
restée inconnue aux anciens ; de l'autre il applique sur les
tempes de celui qu'il veut endormir, une corne (céras),
remplie du breuvage narcotique.
Un Amour aptère, vêtu d'une chlamyde, porte un
flambeau à la main, pour que la déesse puisse contempler
à la lumière les traits de son favori. Un troisième est debout
au chevet d' Endymion.
Neuf chèvres et deux génisses, confiées à la garde d'an
chien, sont couchées près du dormeur.
Enfin, le jeune homme, de petite taille, qui, un roseau à
la main, est assis sur la montagne, ne peut représenter que
le Génie du Latmus. Il porte son manteau en écharpe sur
S'épaule gauche. —
(1) Voir p. 252. 2b7.
E.NDYMION ET SÉLÉNÉ. 93
Le char de Séléné, enrichi de rinceaux ciselés el traîné
îar une pairo de chevaux, est conduit par un Amour. Debout
iuif la croupe de l'un des coursiers, un flambeau à la main
droite, le petit aurige essaie d'arrêter son attelage; il n'y
parviendrait pas sans le secours d'un de ses camarades
et surtout l'aide d'une jeune femme qui ressemble à une
Amazone. Cette dernière, chaussée de brodequins de chasse
et vêtue d'un manteau flottant et d'une tunique courte, qui
laisse le sein droit à découvert, a donné lieu à des inter-
prétations bien différentes. Les uns ront appelée Victoire ou
Iris, d'autres s'obstinent à y voir une Heure, sans que les
motifs qu'ils peuvent alléguer en faveur de leurs hypo-
thèses aient quelque chose de spécieux. Je crois que celle
femme représente la ville de Miiet, située aux environs du
Latraus, et mon explication a d'autant plus de vraisem-
blance, que le personnage barbu, à la chevelure hérissée,
qui est assis au second plan, est un Génie local autre que
celui dont je viens de faire mention. 11 tient, lui aussi, un
roseau au bras droit.
Les chevaux de Séléné ont le poitrail orné de demi-
lunes (1).
A l'extrémité gauche du bas-relief, on voit un des com-
pagnons d'Endymion, assis sur un tertre. Les bras appuyés
sur sa houlette, il s'était endormi au milieu de son troupeau,
et, réveillé par le bruit du cortège de la déesse, il tourne
la tête vers la scène principale. Goberger, vêtu de Vexomis
et chaussé d'endromides, porle sa besace en sautoir. Il est
d'un âge mùr, et sa physionomie se rapproche de celle des
Satyres. Trois chèvres et un chien sont couchés autour de
.ui.
L'espace, resté libre sous les jambes des chevaux, est
rempli par une femme à demi-couchée, coiffée d'un diadème
et tenant dans les deux mains une corne d'abondance. G'est
naturellement une personnification de la Terre. Elle a le
(1) 0. Jahn, Monatsberichfe der Leipziger Societaet, 1855, p. 42,
— Frœhner, la Colonne Trajane, p. 96. 101.
17*
394 LE CIEL.
buste nu, comme sur noire bas-relief p. 263. Un Amour
ailé joue avec une génisse, accroupie près d'elle.
Nous n'avons plus que deux figures à examiner : les jeunes
filles qui, couronnées de joncs et à moitié nues, terminent
le côté droit de la composition. Ce sont les Nymphes d'une
fontaine. La première pose le bras gauche sur l'épaule de
sa sœur, l'autre s'appuie sur un cinpe qui sert de piédestal
à un vase renversé, d'où l'eau s'échappe. Toutes les deux
portent des roseaux, et des massifs de plantes aquatiques se
voient dans le fond.
[Restaurations insigniflantes.J
Faces latérales.
1 gauche, un berger, probablement Endymion lui-même,
garde son troupeau, composé d'une vache, d'un bélier et de
deux chèvres. Vêtu d'une exomide et chaussé de péronés,
il s'appuie sur un long bâton. Son chien est assis à ses pieds.
Arbre au fond.
A droite, Séléné, armée d'un fouet, regagne le ciel sur
une bige, attelée de taureaux. Elle est coiffée d'un croissant,
3t son manteau, en écharpe, forme comme un nimbe autour
de sa tête.
. Comercle.
Le cartel de l'inscription, resté vide, est supporté par
deux Amours ailés et vêtus de manteaux. A gauche, on
voit :
1) Le jugement de Paris. Assis sur un rocher, le jeune
berger tend la pomme à Vénus qui avance la main droite
pour recevoir le prix de la beauté. Un bonnet asiatique, un
chiton à manches longues et une paire d'anaxyrides forment
le costume de Paris, qui tient oae houlette recourbée. Son
chien est assis à côté de lui. Éros, nu et sans ailes, portant
un flambeau allumé, se penche, les jambes croisées, sur les
genoux du prince troyen pour plaider eu faveur de la déesse
cle l'amour. Au second plan, on aperçoit Hermès (Mercure}
ENDYMION ET SÉLÉNÉ. 393
qui Vient de conduire les déesses devant leur juge; coiffé
d'un pétase et vêtu d'une chiamyde en écharpe, il a le pied
droit posé sur un rocher et le bras droit appuyé sur le genou.
Le caducée qu'il porte est terminé par des têtes de serpent.
Aphrodite (Vénus) est diadémée et vêtue d'une robe lon-
gue qui laisse le bras droit à découvert. De la main gauche
elle porte un long sceptre ; sa tête est fièrement tournée vers
'les deux déesses, Héra (Junon) et Athéné (Minerve), qu'elle
vient de vaincre.
L'épouse de Zeus, voilée et coiffée d'un diadème, tient un
flambeau, comme si elle présidait à un mariage. Elle est
assise sur un siège, à côté duquel perche un cygne (et non
un paon) caressant sa maître«se.
Enfin Minerve, debout, casquée et enveloppée d'un chitoii
à manches longues, porte une lance et un bouclier. Elle
n'a pas d'égide.
De l'autre côté du cartel se trouve :
21 Une scène champêtre. Un jeune homme et une femme
drapée, dont les cheveux sont cachés sous un morceau
d'étoffe retombant sur la nuque, sont occupés à vider deux
paniers, remplis de guirlandes. La femme porte, en outre,
une gerbe de blé sur le dos. Plus loin, un autre jeune
homme a sur l'épaule gauche deux paniers, posés sur une
planche; dans la main droite abaissée il tient une guirlande.
Enfin, un troisième, apparemment un berger, s'appuie sur
sa houlette. Il porte sa giberiére (xiêidtç) en sautoir; un
chien est assis à ses pieds, en levant la tête vers son maître.
Uneplynte pousse dans le sol.
Tous les jeunes gens sont velus d'exomides.
[Un morceau du haut et les pieds des quatre personnages sont
modernes.]
Quant aux deux masques qui décorent les angles du cou-
vercle, ils se rapportent plus directement au sujet principal
du sarcophage . Celui de gauche représente la tête radiée du
Soleil, celui de droite la figure de la Lune, coiffée d'un
croissant. Les pruDP.liPs de cette dernière sont gravées au
trait.
3% LE CIEL.
[Parties modernes : La mâchoire inférieure du masque de la Lune.
— Les deux faces latérales du couvercle : a) lloo, 6) chien, courant
chacun vers un flambeau.]
Grand sarcophage en marbre de Paros, du m* siècle de notre ère,
trouvé (en 1805), avec notre n. 240, à Saint-Médard-d' 'lyran, à
3 lieues de Bordeaux, dans un terrain appartenant alors à M. de
Conilly. II renfermait un squelette d'homme {voir p. 255) . — Acheté,
pour le compte du roi Louis XVIII, par M. de Forbin, directeur gé-
néral des Musées.
Lacour (père et fils) , Antiquités bordelaises. Sarcophages trouves
àSaint-Wédard-d'Eyran. Bordeaux, 1806, in-folio, pi. 2. 3; p. 12-27.
32. 33. 62-67. — Millin, Voyage dans les départements du midi,
t. IV, 652-656; pi. 76, 1-3. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs; pi. 3, 3.
— Clarac, Cat. n. 437; Musée, pi- 165. 166, n. 72. 236. 190. 73. 76.
— 0. Jahn, Arch. Beltraege, p. 52 et suiv.
Hauteur totale 0,99. — Longueur 2,09. — Épaisseur 0,66.
4«7. ENDYMION ET SELENE. devant de
SARCOPHAGE.
Cette sculpture, excessivement mutilée, représente deux
scènes : Varrivée de Séléné au mont Latmus et le départ de
la déesse.
I) Le premier tableau occupe la partie droite du bas-
relief. Séléné, accompagnée de trois Amours, dont l'un la
conduit, pendant qu'un autre la pousse vers son amant,
descend du char. Son manteau , en écharpe , est enflé par
le vent. Endymion, a demi-couché, appuie la tête contre
un rocher; son chien est assis près de lui. Au second plan,
on aperçoit une femme ailée (1), vêtue d'un chiton à man-
ches longues : c'est l'Heure du lever du soleil [Anatole]. La
petite figure, assise sur un rocher derrière Séléné, est le
génie du Latmus.
Plus loin, une autre femme ailée, vêtue d'un chiton court
(1) On prend ordinaircment^cette figure pour le dieu du sommeil
{Hypnos}; mais, après un examen attentif du bas-relief, j'ai acquis
la certitude que c'est une femme.
ENDYMION ET SÉLÉNÉ. 397
et ressemblant en tout à la première, se lance à la tête des
chevaux pour les arrêter. On peut rappeler l'Heure du cou-
cher. Un Amour ailé, les bras éienJus, plane au-dessus
d'elle dans les airs. Enlin, la Terre et son emblème, une
génisse, sont couchées sous les jambes de Tatielage. La
déesse a la partie supérieure du corps à découvert; la
corne d'abondance qu elle tient est moderne. —
11) Départ de Sèléné. Debout sur son char, elle jette un
dernier regard sur son amant. L'Heure du coucher conduit
la bige, et un Amour ailé voltige au-dessus des chevaux.
VOcéan, le haut du corps nu, un roseau dans la main
gauche , le bras droit appuyé sur une urne , est témoin de
cette scène.
L'extrémité du bas-relief est occupée par un vieux bergci
entouré de son troupeau et jouant avec son chien de garde
[Parties divisées ou restaurées : I) Le masque , la main droite et
un pan du manteau de Séléné. — Les têtes et les bras droits des
deux Amours devant elle. — La petite figure ailée tout entière. —
Le bras droit d'Eiidymion et sa jambe droite jusqu'à la cheville. —
La tête, le bras gauche et la main droite de l'Heure. — Les jambes,
le bras gauche et le masque du génie local, avec le rocher sur le-
quel il est assis. On l'a restauré en femme. — La tête, le haut de
l'aile droite, le bras droit et la jambe droite avec la cuisse de l'Heure
du coucher. — La tête, les jambes gauches et la queue du cheval de
gauche. — La tête et l'épaule droite de la Terre; la corne d'abon-
dance et les fruits. — La tôle et le cou du taureau. — II) Le
masque, les deux avant-bras et la cuisse gauche de Séléné. — La
tête et l'avant-bras droit de l'Heure. — Le bras gauche de l'Amour.
— La tête du cheval de gauche , sa jambe gauche de devant, sa
queue et une partie des lênes. — L'avant-bras droit et la main
droite de rOcéan; le bord de l'urne. — Los tètes des deux mou-
tons, la tête et le cou du chien. — Le berger n'a d'antique que le
côté gauche du corps, adhérant au fond du bas-relief. Sa tête est
également moderne.]
Bas-relief en marbre blanc. Villa Borghèse.
Zoèga, Denkmœler und Forschungen, 1862, p. 270. — Bouillon,
t. III, Bas-reliefs, pi. 2, 2. — Chirac, Cat. n.438; Musée, pi. 170,
70. — 0. Jahn, Arch. Beilrœge, p. 52 et suiv.
Hauteur 0,00. — Longueur 2,00.
398 LE CIEL.
4S8. ENDYMION ET SÉLÉNÉ. fragment.
La déesse de la Lune, coiffée d'un croissant, vêtue d'un
cbitou takiire sans manches et d'un manteau en écharpe,
descend de son char pour rendre visite à Endymion. Le
jeune berger, endormi au pied d'une colline, est à moi-
tié nu; il aie bras droit replié sur la tête; de la maiu
gauche il tient son bâton pastoral, La figure drapée (I) qu'on
remarque derrière lui, est caractérisée par ses ailes de
papillon : c'est Nyx, la déesse de la Nuit, qui, de la main
gauche abaissée poitait probablement un bouquet de pavots,
taudis que, de la main droite, elle versait un breuvage
soporifique sur la tête du dormeur. Sur le haut du rocher,
un jeune homme nu, la chlamyde sur l'épaule, assiste à la
scène. C'est le génie du mont Latmus. Du bras gauche il
semble faire un geste de surprise, de l'autre il s'appuie
sur le rocher, au sommet duquel il est assis. Une chouette
est perchée derrière lui.
Aux extrémités du bas-relief on remarque deux Amours
ailés; l'un pousse Séléné vers son amant; l'autre, tourné
à droite, est mal restauré.
[Parties modernes : Le bras droit et l'avant-bras gaiich-^ de Séléné,
la plus grande partie de son nimbe, la roue du char presque un en-
tier; la tête, l'aile droite, le bras droit et presque tout le torse de
l'Amour derrière elle. La chouette, sauf ses pattes et ses ailes. La
tête , les deux bras et la jambe droite a\ec la moitié de la cuisse
du genius loci. Les deux bras du Sommeil. La tèle, l'avant bras
droit et les jambes de l'Amour placé derrière Endymion, ainsi que
l'espece de bouclier qu'il porte. — Le nez d'Hypnos et celui d'Endy-
mion sont brisés. En dehors de ces mulilalions, le bis-iulief a
encore beaucoup souffert.]
Fragment d'uu devant de sarcophage.
Bou'Uon, 1. 111, Bas-reliefs, pi. 2, 1. — C/arac, Cat. n.236 ; Musée,
pi. 170, 71. — 0. Jahn, Archccologische Beitraege, p. 52 et suiv.
Hauteur 0,65. — Largeur 1,0S.
(1^ C'est incontestablement une femme; sa gorge, son chiton sans
manches et son manteau jelé sur l'épaule sont restés intacts.
LA LUNE ET LES ÉTOILES. 399
429. LA LUNE ET LES ÉTOILES.
Base cylindrique destinée à supporter quelque statue,
peut-être celle de Diane Phosphoros [Lucifera] . D'un côté on
voit le buste drapé de Séléné, tourné à gauche et placé sur
un croissant. La tête est ceinte d'une bandelette; les deux
flambeaux sculptés en dessous sont l'attribut ordinaire de
la déesse de la Lune (1). Elle traverse le ciel, précédée (du
buste) d'un jeune homme, vêtu d'une chlamyde flottante
qui fait deviner la rapidité de sa course. C'est l'étoile du
soir, Hespérus, dont le flambeau renversé va s'éteindre dans
l'Océan.
Les deux bustes du côté opposé sont tournés vers la
droite. Celui de Séléné, plus grand cette fois que le buste
de la face, rappelle que la lune va tantôt grandissant, tantôt
diminuant. La déesse est drapée dans une chlamyde attachée
par une agrafe sur l'épaule droite; sa tête est ceinte d'un
strophium. Le croissant, en partie caché sous le buste, re-
pose sur la tête barbue colossale de l'Océan (2), dont les
cheveux, ruisselant d'eau, sont ornés de deux pinces d'écre-
visse (x'i^ai)- ^^ jeune homme en chlamyde flottante, qui
suit la lune, représente Lucifer (3), l'étoile du matin. Son
regard est levé vers le ciel, tandis que Hespérus a la figure
baissée.
La lune qui disparaît dans les flots de la mer était un des
sujets favoris de l'art ancien.
[Le nez et les lèvres de Séléné, lesnez et les oreilles des deux ado-
lescents, enfin le nez de la grande tête de Séléné sont modernes.]
Très-beau bas-relief grec de forte saillie. Marbre de Parcs.
Villa Borghèse. Le monument y était placé dans un petit temple,
au milieu du jardin (voir la vignette du titre du tome II des Sculture
del palazzo délia villa Borghèse, delta Piaciana. Roma, 1796j.
(1) 'A[J.9iTTU(Jo;.
(2) Les tètes barbues sont la marque dislinctive des démons aqua-
tiques. Jalin, Leipziger Bcticlitc, 1851, p. 143. 144.
(3) Les inscriptions romaines l'appellent bonus -puer Phosphorus ,
400 LE CIEL.
Dessiné à Rome, vers 1550, par Pighius. 0. Jahn, Leipziger
Berichte, 1868, p. 203. — Winckelmann, Monumeuti inediti, pi. 21
— Bouillon, t. m. Autels, pi. 4. — Clame, Cat. n. 214; Musée,
pi. 170, 74. 75. — Mûiler-Wieseler, Denkmaeler, t. II, pi. 17, 190
Hauteur 1,:J5. — Diamètre 0,98.
430. TRIPLE HÉCATE.
Trois déesses diadémées, vêtues de tuniques talaires,
et debout Tune à côté de l'autre , sont placées de façon à
former pour ainsi dire un seul corps. De longues tresses
de cheveux retombent sur leurs poitrines. La figure du
milieu se distingue par un polos; elle tient de chaque
main un flambeau dont le haut est réuni , au moyen d'une
petite barre transversale, avec les deux flambeaux portés par
ses compagnes. Ces dernières n'ont chacune qii'un seul
bras, — Comparez les trois Hécates juxtaposées des mon-
naies de la famille Accoleia [Cohen, Médailles consulaires,
pl. I.)
[La tête de la Cgure de gauche manque; les deux autres ont été
recollées.]
Petit groupe en marbre blanc. Imitation très-grossière du style
archaïque.
Rapporté d'Ancyre, en 1862, par M. Georges Perrot (.catalogue dei
la mission d'Asie Mineure, n. 41).
Hauteur 0,29. — Largeur 0,13.
431. 43S. PHOSPHORUS ET HESPERUS.
Ces deux petits bas-reliefs, fragments d'une composition
mithriaque, représentent deux jeunes gens qui, debout et
les jambes croisées, tiennent des torches. Ils sont coiffés de
bonnets phrygiens et vêtus de tuniques courtes, reî-.ouvertes
de manteaux. L'un, tourné à gauche, porle un flambeau
élevé : c'est Phosphonis, l'étoile du matin ; l'autre, tourné à
droite et portant un flambeau renversé, e&lHesperus, l'étoile
du soir.
Bas-reliefs. Villa Borglièse.
LE SERPENTAIRE. 401
Dessin de Pighius (Romae in aedibus Octaviani ZenI, prope thea-
trum Pompejiet campum Florae),dans Beger, Spicilegium, p. 99, et
dans ia/m, Leipziger Monatsberichte, 1868, p, 190 (n. 71). — Gravure
par Anl. Lafrerius (Sequanus), 1561. — A. Fulvio, fol 308. —
Zoëga, Mémoires (éd. Welcker, 1817), p. 148, n. 12. — Bouillon,
t. III, Bas-reliefs, pi. 15. — Clarac, Cat. n. 506; Musée, pi. 184, 43.
— Laj'ard, Introduction à l'élude du culte de Milhia, pi. >9.
IldUleur 0,36. — Largeur 0,20.
433. LE SERPENTAIRE, dit PSYLLE.
Le jeune homme nu qui, tourné à droite et les deux bras
sur le dos, porte un énorme serpent, représente, selon moi,
une des constellations boréales, le Serpentaire (oci>ioîjxo(;) (i).
Il s'avance avec précaution, parce qu'il est censé marcher
sur le Scorpion. Le reptile, après s'être enlacé autour de la
cuisse gauche de l'homme, vient lui lécher la poitrine
On a eu tort de voir dans cette sculpture un des man-
geurs de serpents (Psylles) de la Cyrénaïque.
[Parties modernes : La bouche et le menton ; le pied gauche; trois
doigts du p'ed droit. Un morceau du serpent.]
Bas-relief en marbre. Villa Borglièse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, p. 2b.— Clarac, Gat. n. 412 ; Musée,
pi. 217, 136.
Hauteur 4,76. — Largeur 0,73.
434. L'OCÉAN, masque colossal.
(Musée d'Afrique.)
Les cheveux humides et les nageoires de poisson qu'on
remarque au bas des joues, caractérisent l'Océan. La bouche,
grandement ouverte, a servi d'orifice à quelque fontaine.
[Parties modernes (en plaire) : Le nez, la lèvre inférieure, quel-
ques mèches de cheveux et les trois feuilles d'acanthe qui rempla-
cent la barbe.]
(1) Anguitenens, serpeiitarius. — '£xmv èv àiAÇOTÉpaiç X^P*^' "^^^
ëiptv. Eratosthènes, catasterismi 6 (p. 242 Weslermann). — Tenens
manibus angiiem , médium corpus eius inplicantem. Hygin, Poët.
astronom., II, 14 (p> 450 Stavereii).
402 l'eau.
Marbre jaunâtre, trouvé à Pliilippeville, l'ancienne Rusicade
recueilli par le capitaine d'artillerie Delamare^ membre de la com
mission scientifique d'Algérie, et apporté à Paris par ordre du Mi
Bistre de la guerre, en 18 i5.
Delamare, Exploration scientifique de l'Algérie pendant les an-
nées 1840-1845. Archéologie {Paris, 1850), pi. 22, 9. 10. ^ Ravoisie\
Beaux-Arts, t. II, pi. 62, 1.
Hauteur 0,80. — Largeur 0,63.
43S. 430. L'OCÉAN.
Masque barbu de l'Océan, ruisselant d'eau, les cheveux
remplacés par des plantes aquatiques. Il est soutenu par
deux dauphins.
Deux bas-reliefs [celui de gauche est en grande partie moderne.l
Bouillon, t. III, Bas-reliefs pî. 12. — Clarac, Cat. n,493.
Hauteur 0,40. — Largeur 0,G0.
43^-. TÊTE DE JEUNE HOMME, dit PALÉMON.
Charmante tête d'un adolescent, coiffé de la peau d'un
monstre marin qui est fixée sur les tempes au moyen d'un
large bandeau et qui forme comme un casque, garni de
mentonnières. En attendant une explication meilleure, on
a donné à cette sculpture le nom de Palémon, jeune démon
marin, en Thonneur duquel on célébrait les jeux isthmiques.
Son temple (le IlaXatfjiovtov) s'élevait sur l'Isthme de Co-
rinthe.
Il a les lèvres entr'ouvertes.
Plusieurs tenons de fer qui font saillie des deux côtés de
la tête témoignent d'une restaui alion ancienne.
[Le nez et le buste sont modernes. Plusieurs cassures.]
Marbre pentélique.
Petit-Radel, t. II, 2. — Robillart- Laurent, Musée français, t. IV,
52. — Viscoiiti, Opère varie, t. IV, pi. 18, 1 (p. 115). — Bouillon,
t. I, 72. — Clarac, Cat. n. 446 (note); Musée, pi. 1097, 2810 J,
lîaulcur 0,49.
TRITONS ET NÉnÉIDES. 403
438. TRITONS ET NÉRÉIDES, sarcophage.
En partant de gauche, on voit une Néréide, assise sur un
bouc marin, le manteau en écharpe, les cheveux enveloppés
d'un morceau d"étoffe. De la main droite avancée elle semble
repousser un Amour ailé qui, le bras gauche caché sous sa
chlamyde, est debout sur la queue du monstre et menace la
déesse de lui jeter un poisson à la tête. Au-dessus de ce
groupe, un autre Amour, dont la draperie affecte la forme
d'un nimbe, plane dans l'air; enfin un troisième est en
train de monter sur le dos d'un dauphin. Quant au bouc
marin, il est conduit par un Triton qui le prend par la
barbe; mais cette familiarité paraît déplaire à l'animal.
Plus loin un vieux Triton conduit un cheval marin et, en
même temps, tourne la tête vers une Néréide, à demi-nue,
qu'il porte en croupe et qui, de la main gauche, s'ac-
croche à la queue du cheval. La déesse est couronnée de
lierre. Le Triton a l'épaule gauche recouverte d'une parda-
lide;dansla main droite abaissée il lient une ancre. Ses
mam.elles affectent la forme de rosaces [voir p. 76, n. 49), la
partie inférieure de son corps est couverte de nageoires; de
plus on remarque des ouïes de poisson placées transversale-
ment sur ses joues et sur sa poitrine.
Un Amour ailé, à califourchon sur un dauphin, fouette sa
monture.
Ce cortège se dirige vers la droite et, au milieu de la
composition, se rencontre avec un autre, venant du côté
opposé. Un jeune Centaure marin ouvre la marche ; armé
d'une ancre, il joue avec un petit Amour qui est assis sur
son épaule et qu'il retient par la main. La Néréide, couron-
née de lierre, qui a pris place sur la croupe du monstre,
porte au bras gauche une lyre qu'un Amour l'aide à main-
tenir. Un autre Amour i âge dans l'eau en s'accrochant à ut
dauphin. Au second plan, un griffon marin.
Derrière ce groupe, un vieux Triton, conduisant un tau-
reau marin, porte sur sa tête un coffret, qui renferme des
présents de noce destinés à Thétis. Une Néréide, couronnée
404 l'eau.
de lierre comme ses sœurs, est assise sur la croupe du
Triton et, de la main gauche, lient une draperie qui lui sert
de voi'e. Un Amour est debout devant elle; un autre, à
cheval sur un dauphin, joue de la double flùle.
Trois poissons nagent dans Teau.
Les sculptures des faces latérales sont à peine ébauchées,
comme cela se voit sur les plus beaux sarcophages. A droite,
deux jeunes Tritons affrontés, l'un armé d'une rame, l'autre
d'une ancre, jouent du buccin.
Le côté gauche, avec le même sujet, est moins bien con-
servé.
[Parties brisées on restaurées : L'avant-bras gauche de l'Amour
qui plane dans l'air (il tenait des deux mains sa draperie et non pas ua
flambe:iu) ; la main gauche du Triton qui conduit le cheval ; un mor-
ceau de la bride; le haut de l'ancre (ce n'est pas un sceptre qu'il
porte); la jambe gauche de devant du jeune Centaure marin et un
morceau de son ancre.]
Magnifique sarcophage romain en marbre penlélique, autrefois à
Rome, dans le couvent de San Francesco a Ripa, ensuite au Musée du
Capitule.
Les deux supports de porphyre viennent également de Rome, où
ils avaient servi de piédestal à la cuve, placée maintenant sous le
maître-autel de Sainte-Marie-Majeure.
Admiranda, pi. 31. 32 (in aede D. Francisci ad Ripas). — Mont-
faucon, Ant quité expliquée, t. I, pi. 100. — Foggini, Museo Capi-
tolino, t. IV, 62 (p. 301-307). — Visconti, Opère varie, t. IV, p. 125-
130 (pi. 19). — Petit-Rndel, t. II, 4{. 44. — Bouillon, t. 1, 80. —
Millin, Nouvelle galerie mythologique (Pari?, 1850), pi. 132, 511.
— RohiUarl-Laurent , Musée français, t. IV, 72. — Clarac, Cat.
n. 75;3Iusée, pi. 206, 192.
Hauteur 0,61. — Largeur ;',3S. — Épaisseur 0,95.
4SD. NEREIDES ET CENTAURES MARINS.
SARCOPHAGE.
Au milieu du tableau, le buste d'un jeune défunt, placé
dans une coquille, est porté par deux vieux Centaures ma-
NEREIDES ET CENTAURES MARINS.
rins, coiffés de pattes d'écrevisse (x'iV/i). Deux Néréides,
moitié nues, et dont la draperie est disposée en forme de
nimbe, se tiennent à genoux sur la croupe des monstres.
Chacune d'elles est accompagnée de deux Amours ailés. Ud
cinquième Amour, à cheval sur un dauphin, se trouve au-
dessous de la coquille.
Plus loin on voit, de chaque côté, un jeune Centaure ma-
rin, également coiffé de pinces d'écrevisse et portant une
r'.éréide sur sa croupe. Ces dernières, vues de dos, sont à
demi-nues ; l'une d'elles porte une ceinture [kestos] au-
dessous de la gorge. Quatre Amours viennent leur apporter
des lyres faites de carapaces de tortue. Tous ces groupes
sont symétriquement disposés.
Dans les flots de la mer, on aperçoit quatre dauphins,
deux dragons marins qui s'élancent sur les Amours, et deux
Amours faisant le plongeon.
[Restaurations nombreuïes, mais qui n'ont altéré aucun détail
important.]
Faces latérales : Panthères marines, la tête retournée en
arriére. Les pattes de celle du côté gauche sont modernes.
Sarcophage romain du iii^ siècle de notre ère. Marbre grec. Villa
Borghôse.
Bouillon, t. IH, Bas-reliefs, pL ^'0, 2. — Clarac, Cat. n. 4G0;
Musée, pi. 206, 194.
Hauteur 0,52. — Largeur <,80.
440. NÉRÉIDES ET CENTAURES MARINS.
BAS-RELIEF.
Devant de sarcophage, composé, comme toutes les sculp-
tures de ce genre, de deux groupes symétriques, dont lun
est presque la copie de l'autre. Au milieu, deux Centaures
marins, barbus et coiffés de pinces d'écrevisse, supportent
une coquille, dans laquelle est plaf'é le buste drapé de quel-
que dame romaine du ni* siècle. On comparait évidemment
la beauté de la défunle à celle de Vénus, car nous rencon-
trons sur d'autres bas-reliefs (voir mon n. 133) Vénus dans
40P l'eau.
une coquille, escortée par un cortège de démons marins.
Deux Néréides nues sont assises sur la croupe des Centaures
et retiennent leurs écharpes enflées par le vent. Plus loin,
deux autres Néréides semblent être suspendues au cou de
deux taureaux marins. Enfin, deux Amours, assis sur les
queues des monstres, jouent Tun de la lyre, l'autre de la
double flûle.
Dans les flots de la mer, on aperçoit une panthère marine,
un bélier marin, un jeune Triton, aidant les Centaures à
porter la coquille, un taureau marin et une pistrix.
[Le bjs de la coquille est moderne ; l'épaule jrauche de la première
Néréide de gauche et la corne gauche du taureau de droite man-
quent.]
Très-beau bas-relief en marbre de Luni. Villa Borghèse.
Bouillon, t. m. Bas-reliefs, pi. 11, 3. — Chirac, Cat. n. 404;
Musée, pi. 207, 196.
Hauteur 0,55. — Longueur 2,15.
443. 443. CENTAURES MARINS ET NÉRÉIDES.
Ces deux fragments de bas-relief ont très-certainement
fait partie de la même composition; cela se reconnaît à
ridentité des sujets et à la symétrie des groupes. L'un re-
présente un cortège de démons marins, se dirigeant vers la
droite; Tautre un cortège analogue, allant de droite à
gauche. Le morceau du milieu manque aujourd'hui, mais
il est probable que la partie perdue n'était autre chose qu'un
médaillon, renfermant les bustes des défunts, auxquels le
marbre avait servi de sarcophage, ou bien une coquille avec
Aphrodite et quelques Amours (voir mes n"^ 133. 134).
De chaque côté, une Néréide nue, dont le manteau forme
une espèce de voile, est assise sur la croupe d'un jeune
Centaure marin, qui tient une rame. Elle pose la main sur
l'épaule du monstre et tourne la tête vers un vieux Cen-
taure qui, armé d'une ancre, la suit en portant une seconde
Néréide. Celte dernière a le haut du corps nu ; vue de dos
NÉRÉIDES. 407
et assise sur une draperie, elle pose la main sur l'ancre de
sa monture.
Devant le jeune Centaure de gauche on aperçoit un mor-
ceau d'écharpe.
[Restaurations : A. Les flots de la mer; les pieds et une partie des
jambes des trois premiers personnages; la conque, l'avant-bras
gauche et les deux jambes du jeune Centaure. — B. Le nez, le bras
droit et la conque du jeune Centaure; les nez du vieux Centaure et
de la Néréide qu'il porte. Les flots de la mer avec les pieds et une
partie des jambes des quatre personnages. Un morceau de l'ancre.]
Bas-relief romain ; autrefois devant de sarcophage. — Yilla Bor-
glièse.
Bouillon, t. m, Bas-reliefs, pi. 10, 1. — Clame, Cat. n. 482.
486; Musée, pi. 208, 197.
Hauteur 0,73. — Largeur 2,00.
443. NÉRÉIDES.
Quatre Néréides, à moitié nues, sont couchées, l'une sur
une panthère marine (à gauche), l'autre sur un griffon
marin (à droite), la troisième sur un bélier marin (à gauche)
et la quatrième sur une chimère (à droite), qui traversent
l'Océan. Les jeunes filles, dessinées avec une science exquise,
tiennent d'une main leur draperie, agitée par la brise, de
l'autre elles serrent le cou de leurs montures. [La tête mo-
derne de l'Océan, qu'on voyait autrefois au milieu des deux
fragments, a été supprimée.]
Devant de sarcophage en deux morceaux. Marbre grec de la belle
époque. Yilla Borghèse.
Bouillon, t. III, Supplément, pi. 2, 19. — Clarac, Cat. n. 82;
♦lusée, pi. 207, 198.
Hauteur 0,36, — Largeur 2,08.
^44. URNE DE LUCIUS VESTIARIUS
TROPHIMUS.
Deux Amours ailés tiennent une guirlande de fleurs dans
408 l'eau.
laquelle se trouve un cartouche avec l'inscription suivante :
D(is) A/(anibus). | L. Vestiario \ Trophimo \ liberti cum
coheredibus \ fe(ene) »n(erenti) fecerunt,\ constatant que ce
monument a été exécuté aux frais des affranchis et des
autres héritiers du défunt. Au-dessous du cartel, on voit
une Néréide, à demi-nue, de taille très-petite, assise sur un
cheval marin que conduit un Triton. Deux chimères assises
sont les gardiennes du tombeau.
Le revers est décoré d'un cep de vigne, chargé de pam-
pres et de grappes de raisin.
Urne cylindrique du n* siècle de notre ère. Trouvée à Rome.
Gnder, pi. 1153, 2 (Sirmondus, qui et vidit, Grutero). — Bouillon,
t. III, Cippes choisis, pi. 2,4. — Clarac, Cat. n. 127; Musée, n. 199
(pi. 209. 252), et Inscript, pi. 6.
Hauteur 0,89. — Diamètre 0,61.
445. NÉRÉIDE ET AMOURS, cippe.
L'ornementation de ce beau cippe romain, dont la tablette
n'a pas reçu d'inscription, est d'une richesse peu commune.
Sur le devant, deux masques barbus, à cornes de bélier,
supportent une guirlande de fleurs et de fruits. Ce ne sont
pas des têtes de Jupiter Ammon, comme on croit générale-
ment, mais des masques de démons bachiques, dont les
cornes servaient de préservatif contre les maléfices (1) Au-
dessous de la guirlande, on voit une Néréide, à demi-nue,
assise sur un cheval marin et accompagnée de trois Amours,
le manteau de la déesse est enflé par le vent. Aux coins,
deux aigles éployées tiennent chacun un lièvre (?) entre
leurs serres. Les cubes sur lesquels ils reposent sont ornés
d'un tambourin, de deux bâtons recourbés et de masques
bachiques, suspendus à des bandelettes. Enfin, au-dessous
de la guirlande se trouve un masque de Méduse ailée , ac-
costé de deux cygnes, dont les ailes éployées, vues de loin,
(1) 0. Juhn, Lauersforter Phaleren, p. 21. 25.
URNE CINÉRAIRE DE FLAVIA SABINA. 409
semblent appartenir également à la fille de Phorkys (1). Une
friso de palmeltes règne dans le bas.
Les angles postérieurs des faces latérales sont ornés de
deux têtes de bélier, supportant des festons, et de deux
Sphinx femelles, assis sur des cubes enrichis de moulures,
et tenant chacun un crâne humain entre les pattes. De petits
oiseaux sont occupés à becqueter les fruits des guirlandes.
Une œnochoé est sculptée à gauche , une patére ciselée
à la droite du spectateur. Quant aux petits bas-reliefs qui
décorent les piédestaux, ils représentent des cygnes tenant
des serpents et des sèches dans leurs becs.
[Restuirations et cassures nombreuses, mais qui ne modifient en
rien la description que nous venons de donner.]
Magnifique cippe romain du !«■■ siècle de notre ère. Villa Borghèse,
st. 2, 13.
Bouillon, t. III, Cippes romains, pi. 2, 3. — Clarac, Cat. n. 303;
Musée, pi. 206. 253, n. 193. 507.
Ilauleur 1,00. — Largeur 0,65
446. URNE CINÉRAIRE DE FLAVIA
SABINA.
Urne quadrangulaire, décorée de deux plantes grimpantes,
en fleur, imitant des colonnes torses. Le bas-relief, sculpté
sur la face principale, représente un jeune Centaure marin,
jouant de la flûte, et un Amour ailé, assis sur la croupe d'un
bippocampo et jouant de la lyre. Ils se dirigent tous deux
vers la droite pour gagner les îles Fortunées.
L'inscription est ainsi conçue : D(is) M(anibus) | Flaviae
Sabinae (2), | Flavia Helias\matri et\Cor7iclius Callicrat{es)
gêner fc(ene) m(erenti) /"(ecerunt) . Au-dessus du cartel sont
(1) On remarque la même particularité sur l'urne cinéraire da
Musia Eulvcis, au Musée Napoléon III (ancienne collection Cam-
pana). Eschyle (Promélliée, 797) appelle les Grées xuxv6(j.opçot.
(2) AE en ligature.
18
ilO l'ead.
placés troi^ masques tragiques, faisant allusion au théâtre
de la vie. Platon déjà avait dit [Philèbe, p. 50, b) : t^ toïï ^l'ou
^ujjLTraffy) Tpaycoota xai xwfjiwâia.
Quant au couvercle, il est étranger à cette urne. Son fron-
ton triangulaire est orné d'une couronne à leranisques, dans
laquelle on lit les lettres D. M. Deux masques grotesques
placés aux angles, en forment les acrotéres.
Marbre blanc.
Osann, Sylloge, p. 376, 52. — Bouillon^ t. III, Cippes romains,
pi. 2, 32. — Clarac, Cat. n. 60; Musée, pi. 187. 251, d. 102, et
Inscript, pi. 2.
Hauteur 0,60. — Largeur 0,37.
447. FLEUVE COUCHÉ.
Imitation de l'ancien style. Le dieu, accoudé sur une
urne, est presque entièrement nu, son manteau étant disposé
en écharpe. Une bandelette entoure ses cheveux, frisés
d'après la mode archaïque; de la main gauche il tient un
roseau.
Sur la base sont sculptés deux cygnes, l'un nageant dans
la rivière, l'autre buvant l'eau qui coule de l'urne [voir
p. 323). Plus loin on aperçoit trois chèvres paissant sur la
berge.
[La tête, avec les épaules, est rapportée. Le nez, le bas de la
barbe, l'avant-bras droit, le roseau et les doigts de la main gauche
sont modernes.]
Marbre blanc. Musée Campana,
Hauteur 0,65. — Longueur 0,87.
448. JEUNE DIEU D'UN FLEUVE, dit
INOPOS.
Ce fragment, très-mutilé, d'une des plus admirables sculp.
tures grecques, est peu postérieur au siècle de Phidias. L»
marbre aura probablement fait partie de Quelque groupe de
LE TIERE. 411
frontispice, car le dos est plat et les cheveux sont seulement
ébauchés. Il ne nous en reste que la tête imberbe (1) et la
partie droite du buste, mais le mouvement indique que la
figure, à demi-couchée, devait occuper l'angle du fronton et
regarder ce qui se passait derrière elle. Comme ce frag-
ment provient de Tîle de Délos , il pourrait avoir appartenu
au temple d'Apollon, situé sur le canal qui séparait l'île
sacrée d'avec la nécropole de Rhénée. Bien qu'il soit impos-
sible de préciser le fleuve qu'il représente, Visconti lui a
donné le nom à^Inopos, rivière qui arrosait l'île de Délos (2)
et dont les eaux intermittentes étaient, d'après une vieille
tradition (3), en communication avec le Nil.
Quant au style et à l'exécution, celte sculpture rappelle
les chefs-d'œuvre du Parlhénon, surtout le prétendu Thésée.
[Le nez et le haut du front sont brisés; la bouche et les joues ont
souffert.]
Marbre de Parcs, Rapporté de l'île de Délos à Marseille par un
bâtiment auquel ce bloc servait de lest; acquis par Esprit-Antoine
Gibelin, peintre et antiquaire (1739-1814), qui le céda au Musée
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 2. — Clame, Cat. n. 98; Musée,
pi. 750 et 1086, 1820. — Welcker, Alte Denkmeeler, t. I, 14.
Hauteur 0,95.
449. LE TIBRE. GROUPE COLOSSAL.
Le dieu du Tibre [Pater Tiberinus) se distingue par sa
laille majestueuse. Il est à demi-couché et il appuie le bras
droit sur un petit rocher, devant lequel on voit la louve,
allaitant les jumeaux Romulus et Rémus. Au bras gauche
il porte un gouvernail, dans l'autre une corne d'abondance,
couverte d'ornements et remplie d'épis de blé , de têtes de
pavots, de raisins et de pampres, d'une pomme de pin, de
(1) Les dieux des petits fleuves ont souvent des formes juvéniles.
Élien, Hist. variées, 2, 33. — Philostrate, Imag. 2, 8.
(2) Ross, Inseireisen, 1, 31.
(3) Strabon, VI, p. 225, Didot. Ce n'était peut-être qu'un Duils.
Pline, 2, 229 dit : biopus funs.
412 l'eau.
différenles espèces de fleurs ei de fruits, enfin d'un gâteau
en forme de pyramide. Une couronne de laurier à lemuis-
ques est posée sur sa tête ; Teau ruisselle de sa chevelure
et de sa barbe. Comme tous les dieux aquatiques, le Tibre
est presque nu ; son manteau se replie en écharpe sur ses
bras. La partie de la plinthe sur laquelle il repose, repré-
sente les vagues de la rivière; la louve est couchée sur la
berge.
Trois bas-reliefs de peu de saillie, rappelant certaines
scènes de la colonne Trajane, sont sculptés sur les faces la-
térales et sur le revers de la base, prise dans le bloc.
I. (A droite] : un palais à trois étages, avec des fenêtres
cintrées et à meneaux , doit être la résidence royale ù'Albe-
la-Longue. D'après une légende très-ancienne, Tiberinus,
avant de devenir dieu du fleuve, était roi d'Albe. Cette ville
est en outre caractérisée par la truie blanche qui , avec ses
trente petits, occupe le premier plan. Les lecteurs de Virgile
savent que la'truie ainsi entourée symbolise les trente colo-
nies latines avec leur métropole (1).
Plus loin, deux dieux aquatiques, de taille colossale, na-
gent dans une rivière. Les bras étendus en balancier, ils
sont plongés dans l'eau jusqu'à la poitrine. On lésa expli-
qués différemment, les uns disant que c'étaieBt des fleuves
qui se déversent dans le Tibre, par exemple le Nar et VAnio ;
les autres croyant y voir les deux embouchures du Tibre.
Je n'approuve aucune de ces interprétations, mais pour le
moment je ne saurais les remplacer par une meilleure;
peut-être sera-t-il permis de penser aux deux ports de
Claude et de Trajan.
Dans le fond, on aperçoit des massifs de roseaux. Trois
pêcheurs, la ligne dans l'eau, sont assis sur le rivage ; ils
ont chacun un panier suspendu au bras gauche. Les pêcheurs
de Rome [corpus piscatorum) célébraient tous les ans, le
7 juin, une fête en l'honneur du Tibre (ludi piscatorii].
(l) Preller, Mythologie romaine, p. 630. 681. — Voir l'autel
publié par Raoul- Rochette, Monuments inédits, p. 390; pi. 69, 3.
Visconti, l'io-Clemeutino, t. Vil, pi. 32, 2.
LE TIDRE. 413
II. {Revers de la plinthe). Trois hommes, en tuniques
courtes, halent une barque qui remonte la rivière. Ce bateau
est chargé d'un énorme bloc de marbre ; un naulonnier,
installé à la poupe, manie le gouvernail. — Rochers dans
le fond.
Une seconde barque, pontée et chargée d'une petite pierre,
est conduite par trois mariniers qui la poussent avec de lon-
gues perches pour lui faire prendre le fil de l'eau. Enfin la
troisième embarcation, également pontée, se trouve en char-
gement. Pendant qu'elle est amarrée le long du bord, l'un
des mariniers, à genoux sur la poupe, prépare son déjeuner.
Il souffle le feu et l'entretient avec des fagots ; une marmite
est placée à ses côtés. Derrière la tente qui couvre l'écou-
lille, un homme assis lit dans un parchemin déroulé ; un
autre, tenant dans chaque main un rouleau déployé, sur-
veille les porte-faix qui chargent le navire. L'un de ces der-
niers est vêtu d'une écharpe nouée autour des hanches et
porte un ballot sur la nuque.
La corporation des nautonniers du Tibre (codicarii, coller
gium naviculariorum] avait une grande importance à causî
de l'approvisionnement de la capitale qui lui était confié.
Un vieux figuier forme le coin de cette face. Un£ génisse
broute l'herbe sous son ombrage.
m. [A gauche). Troupeau paissant sur la rive du Tibre.
Une vache, un bélier couché et un agneau sont sous la
garde de deux chiens. — Arbuste el cep de vigne.
Le groupe du Nil, qui formait pendant avec notre statue,
a été enlevé du Musée Napoléon, le 18 octobre 1815 ; il se
trouve aujourd'hui au Braccio nuovo du Vatican. L'art
romain , qui se plaisait à imposer par les masses , n"a rien
produit de supérieur à ces deux colosses. 11 est cependant
probable que le Nil aura été copié sur un original grec de
l'époque des successeurs d'Alexandre. Les deux fleuves sont
réunis sur des monnaies frappées en Egypte (Eckhel, doc-
trina nummorum, t. IV, 69j; c'est à eux surtout que la
ville de Home devait sa subsistance, depuis qu'on en était
réduit à utiliser au profit de cette capitale la prodigieuse
fertilité de l'Egypte.
414 l'eau
[Restaurations : Le nez, quelques morceaux de la chevelure, de la
couronne et du bout droil de la bandelette ; deux doigts et l'extrémité
des trois autres doigts de la main droite; la pointe de la corne
d'abondance, le haut du gâteau, une partie des épis et des raisins;
quatre doigts de la main gauche; le bout du manche et tout le plat
de la rame; les doigts du pied droit et le pied gauche; quelques
pièces sur le devant de la jambe droite. — Les deux têtes avec les
épaules et les deux bras droits des jumeaux; le pied gauche avec la
moitié de la jambe de l'enfant de gauche. — Le museau et l'oreille
droite de la louve. — Quelques morceaux de la draperie. — Plusieurs
morceaux du devant de la plinthe; la partie gauche de l'eau sur le
revers de la base, les pieds des remorqueurs, la jambe droite de
l'un des nautonniers de la seconde barque; deux porte-faix; la tête
de la vache; la tête et la partie antérieure du corps d'un chien;
enlin la tète du chien qui se trouve dans l'angle de la quatrième
face.]
Marbre pentélique. Vatican. Envoyé au mois de messidor, an X.
Le Tibre et son pendant, le Nil du Belvédère, furent découverts,
dans la première moitié du xvi^ siècle (1), à Rome, près de l'église
de Saint-Etienne del Cacco, emplacement présumé d'un sanctuaire
de Sarapis. En 1556^ Aldroandi écrivait : « questo simulacre del Nilo
e l'altro [del Tevere] fu, «on è gran tempo, ritrovato presso S. Ste-
fano, cognominato del Cacco » {^Fea, Misctllanea, p. 208, n. 8), et
cette indication est conflrmée par une note de Flaminio Vacca
(1594) : « Nella via accauto alla 3Iinerva, che va ail' Arco di Cami-
(1) Le comte de Clarac s'est trompé en alléguant que ces deux
groupes comptaient parmi les premiers marbres antiques qui avaient
été retrouvés. 11 est vrai que le Poggio, dans son ouvrage de Fortitnae
varietate urbis Romae, composé en 1430, a cité deux statues couchées
qu'il avait vues dans les thermes de Constantin : « Ex innumeris ferme
colossis statuisque tum marmoreis, tum aeneis marmoreas
quinque tantum, quatuor in Constantini thermis, duas stantes pone
^equos, Phiiliae et Praxitelis opus, duas recubantes ; quintam in foro
Martis statuam, quae hodie Martis fori nomen tenet , atque unam
solam aeneam equestrem deauratam, quae est ad basilicam Latera-
nensem » (page 20 de l'édition de Paris, 1723) ; mais ce sont deux
autres statues colossales du Nil et du Tibre, placées dans la cour du
Musée du Capitole [Braun, Ruinen und Museen Roms, p. 12^.
Becker, Manuel des antiquités romaines, t. 1, 414.)
FLEUVE COUCHÉ. 415
gliano, sentii dire da mio padre, che il Tevere e il Nilo di Belvé-
dère furono trovati dentro una casa, nella quale vi è dipinto il Nilo
di chiaroscuro nella facciata ; volendo forse denotare che erano stati
trovati in quel luogo. » [Fea, 1. c, p. 66, n. 26). — Voir Andréa
FM/wo,rAnticliitàdi Roma (Vetietia, 1588), fol. 174. Nardini, t. III,
129. — Le pape Léon X les fit transporter au Belvédère.
Gravure du milieu du xvi^ siècle, par Ant. Lafrenus (Sequanus).
— Aldroandi (Venise, 1562), p. 115. — Cavalleriis, t. I, pi. 25. —
Laur. Vaccari, Antiq. statuarum icônes, pi. 80 (gravée en 1577). —
De Rubeis, 1619 et 1645. — De Scaichis, pi. 49. — F. Perrier,
Raccolta, pi. 92. — Dom. de Rossi et Maffei, Raccolta, pi. 6 (sans
lesrest.). — Montfaucon,i. III (pars 1), pi. 108. — Barbiellini^
Eleganliores statuae antiquae (Romae, 1776), pi. 21. — Visconti,
Musée Pio-Ciémentin, t. I, 38. — Hirt, Bilderbuch, pi. 20, 1. —
Petit-Radel, t. IV, 60. — Millin , Galerie mythologique (Paris,
1850), pi. 133, 523. — Bouillon, t. I, 62. — H. Laurent, Musée
royal, t. II, 20. — Henrij, Oi)servations critiques sur quelques mo-
numents du Musée royal (Paris, 1822), p, 24-39. — Clarac, Cat.
n. 249; Musée, pi. 338, 1818 et pi. 176, 254.
Hauteur 1,63. — Longueur 3,47.
450. FLEUVE COUCHE.
Le dieu d'un fleuve, à demi-couché, appuie le bras gauche
sur une urne. D'une main il porte un aviron, de l'autre un
bouquet d'épis. La partie supérieure de son corps est à
découvert.
[Restaurations : Le nez, le bras droit, le manche et une partie du
plat de la rame, le genou droit et un pli du manteau.]
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,37. — Longueur 0,52.
451. FLEUVE COUCHÉ
Le dieu d'un fleuve , barbu et le haut du corps nu , est
demi-couché sur le flanc gauche. Il a les jambes croisées.
D'une main il tient une rame, de l'autre l'orifice d'un vase.'
Sur la base, on aperçoit des lignes ondulées représentant l'eait»
il6 l'eao.
Motif de fontaine.
("La tète laurée est moderne, le manche de la rame est brisé.J
Marbre blanc. Musée Cami>ana.
Ilauleur 0,50. — Longueur 0,98.
4S». FLEUVE. BAS-RELIEF
(Musée d'Afrique.)
Un jeune homme nu, portant un anneau à la cheville
droite, la jambe gauche couverte d'une draperie, est assis
(à droite) sur un rocher, d'où sort un serpent ; d'une main
il lient une urne, de l'autre un aviron, dont le plat est brisé.
Roseaux dans le fond.
[La tête manque].
Bas-relief en marbre blanc. Décadence romaine. Trouvé à Phi-
lippeville (l'ancienne Riisicade), en Algérie.
Exploration scientifique de l'Algérie : Ravoisié, Beaux- ArtSj t. II,
pi. 64, 2. — Delamare, Archéologie, pi. 25, 5.
Hauteur 0,20. — Largeur 0,30.
453. TROIS NYMPHES SUPPORTANT UNE
VASQUE.
Trois nymphes, dépouillées de tout vêtement, sont grou-
pées autour de la tige sillonnée d'une plante aquatique qui
sert de support à une vasque de fontaine. Elles se tiennent
sur la pointe des pieds, les bras élevés, de sorte que leurs
mains touchent le sommet de la tige.
Cette sculpture , d'une invention charmante , n'est pas
moins remarquable par l'élégance de l'exécution.
[Parties modernes : I (celle dont les deux mains sont recouverles
de feuilles) : la télé, le bras gauche jusqu'au poignet, les jambes, le
genou gauche et la moitié de la cuisse droite. — II (celle de droite) :
la tête, un morceau de la cuisse gauche avec le genou, le pied droit
et la partie antérieure du pied gauche. — III (celle de gauche) : Ja
tête et la jambe droite avec le genou. — Le bas de la tige jusqu'à la
hauteur des genoux.]
naïade couchée. 417
Petit groupe en marbre grecchetto. Villa Uorghèse, st. 3, 6.
Piranesi, Vases, pi. 80. — Visconti, Monumenli scelti Borghesiani,
p. 148-150 (pi. 20). — Bouillon, t. III, Candélabres et fontaines,
pi. 11. — Clarac, Cat. n. 165; Musée, pi. 259. 323, n. 634 et 1426.
Hauteur 0,7.5.
454. naïade couchée.
Le haut da corps nu, le bras gauche appuyé sur un vasb,
celte belle figure à demi-couchée représente la nymphe
d'une rivière. Une bandelette relient ses cheveux, mais quel-
ques nattes tombent sur ses épaules. L'habitude de donner
aux divinités aquatiques une coupe ou une urne d'où
s'échappe l'eau , tient à une croyance générale de l'ancien
monae (ï).
Le style de notre statue est grandiose, le travail large et
très-réussi. — Comparez les figures analogues du musée de
Toulouse, de la collection Lansdowne et du recueil de Cava-
ceppi : Clarac, Musée, pi. 749 c, 7S0, 753.
[La tête rapportée est antique et, quoiqu'on en ait dit, appartient
bien à la statue. Il n'y a de moderne que le bout du nez, le bras
droit, l'urne et l'avant-bras gauche, les pieds et quelques plis de 1»
draperie.]
Marbre grec; collection du cardinal Fesch (Catalogue n. 214^
Clarac, Cat. 901 ; Musée, pi. 348, 1838.
Hauteur 1,20. — Longueur 1,88.
455. naïade.
Le haut du corps nu, la jeune nymphe tient des deux
mains une coquille. Ses chuveux sont bouclés.
Base ovale adhérente à la statue.
[Le bras gauche, les doigts de la main droite et quelques parties
<de la coquille sont modernes.]
(1) Grimm, Mythologie allcmaude, p. 500. — Rochholz^ Deutscher
Glaube und Brauch. 1. 1, 24.
18*
4!8 LA TERRE.
Statue en marbre blanc, trouvée à Véies. Sculpture romaine.
Masée Campana {Catalogo, n. 52).
H. d'Escamps, Blarbres antiques du Musée Campana, pi. 27, avef
une photographie.
Hauteur 1,88.
456. LES TROIS NAÏADES.
Ce bas-relief, dont l'exécution est très-médiocre, repré-
sente trois Naïades diadémées, le buste nu (1), la draperie
attachée par un simple nœud à la hauteur de la taille. Celle
du milieu porte une coquille ; ses deux sœurs tiennent
d'une main leur vêtement, de l'autre les urnes d'où s'échappe
l'eau. Ces vases sont posés sur des cippes.
Une triade de nymphes pourrait faire supposer trois
sources ou trois conduits d'eau sortant du même réservoir
[Nijmphèe). Mais les nymphes des fontaines (2) et surtout
celles des bains chauds, sont souvent réunies au nombre de
trois. Quelques bas-reliefs, semblables au nôtre, portent les
inscriptions : Nûii-çatç ôpiTrvtaiç [aux Nymphes salutaires,
Corpus inscript, graec. 454), NYMFABVS [Spon, Recherches,
p.48I. il7<ï/m. Nouvelle galerie mythologique, pi. 139,503a),
NYMPliis SANCtis [ihid., pi. 138, 742 a).
Bas-relief en marbre grecchetto, dessiné à Rome, vers 1550, par
Pigliius. 0. JuM, Leipziger Monatsberiehte, 1868, p. 189,
Pettt-Radel, II, 41. — C/arac , Cat. n. 354 ; Musée, pi. 209, 191.
Hauteur 0,:^6. — Largeur 0,36.
457. LA TERRE ET SON ENFANT.
La femme drapée et à demi-couchée, dont le manteau (en
(1) Aî TpeTç Nij[x<pai, [Lf^âlon ■YwaXv.ti; xal xa),at, rjfxiyutAvoi xal
xvu7t6ûr]TOt, -ràç xôfjiaç XeÀu[jL£vai xaî TOtç «YaX[Jiacriv o|xotai.
Longus, II, 23.
(.2) Ti ois filles de la source Acidusa, en Béotie. — Pégase lavé par
kois nymphes (Nouv. gai. myth., 162, 619). — Marbre des baigneurs
d'Athènes. Corpus inscr. graec, 455. Nouv. gai. myth. 139, 501.
LA TERRE ET SON ENFANT. 4îr7
écharpe) forme une sorte de nimbe autour de sa tête , est
la Terre pendant l'automne. Elle détourne la figure comme
pour voir ce qui se passe derrière elle, mais en même
temps elle pose la main sur un panier rempli de pommes et
de raisins, qu'un enfant ailé, représentant des fruits de
l'automne (ômopa), vient lui offrir.
Une statue du Musée Chiaramonti nous montre la Terre
dans la même attitude, couronnée de pampres et entourée
de quatre enfants qui apportent des paniers pleins de raisins
[Clarac, pi. 447, 321).
Bas-relief en marbre blanc.
Bouillon, 1. 111, Bas-reliefs, pi. 14. — Clarac, Cat. n. 273; Musée,
pi. 183, 94.
Hauteur 0,20, — Largeur 0,44.
458. EPIGRAPHE D'UN TEMPLE DE
TELLUS.
(Musée d'Afrique).
Une dalle de marbre, d'une longueur considérable, porte
l'inscription suivante, tracée en magnifiques caractères, du
commencement du second siècle de notre ère :
Telluri Genetrici res publica Cuiculitanor(um) templum
fecit.
C(aius) Julius Lepidus Tertullus, leg(atus) Aug(usti) pr(o)
pr(aetore) dedicavit.
Simulacrum deae acrolithum Tl(berius) Julius Honoratus
pont(ifex), fl(amen) p(er)p(etuus), dono dédit (1).
En voici la traduction : La République des habitants de
Cuicul a élevé ce temple à la Terre-Mère. Caius Julius Le-
pidus Tertullus, légat impérial, propréteur. Va dédié. Tibe-
(1) Une palme est gravée à la lin de chaque ligne.
420 L\ TERnE.
rius Julius Honomtus, pontife et flamme perpétuel lui a fait
don d'une statue acrolithe de la déesse.
Les ruines de la colonie romaine de Cuicul (1), aujour-
d'hui Djimilah, dans l'ancienne Numidie, se trouvent sur la
route de Constantine à Sétif. C'était une ville importante,
puisqu'on y rencontre les restes d'un théâtre.
Les poêles anciens appelaient la Terre genetrix (mère),
|X7]-rvip TcàvTO)v ou irxiJiiJ.r^TEipa i2). Quant à l'idole de la déesse,
notre inscription dit qu'elle était acrolithe: or les statues de
ce genre avaient ordinairement le corps en bois, les extré-
mités (la tête, les pieds et les bras ou seulement les mains)
en marbre blanc (31. Le donateur de la sculpture était à la
fois pontife et flamine (sacrificateur) perpétuel, car dans
toutes les colonies romaines il y avait, à l'instar des usages
de la métropole, un collège de pontifes, chargé du culte des
divinités reconnues par l'État. Les membres de cette corpo-
ration étaient nommés à vie.
Quatre blocs de marbre blanc, trouves à Djimilab, en Algérie.
Clarac, Musée de sculpture, t. II, p. 1272 (n. 18); Inscriptions,
pi. 73. — Bœhr, Jalin's Jalirbiiclnr, 184?, t. 52, 410. — Delamare,
Revue archéologique, J849, p. 194. — Ravoisié , Exploration de
l'Algérie. Beaux-Arts, t. I, pi. 51 (p. 63). — Zell, Handbucli der
rœmisclien Epigrapliik, n. 224. — Henzen, a. 5722. — Renier, Ins-
criptions de l'Algérie, n. 2531.
Hauteur 0,53. — Longueur 5,48. — Hauteur des lettres 0,12.
(1) Les inscriptions l'appellent colonia ou res jmblica Cuiculita'
norum; l'itinéraire d'Antonin, p. 11, éd. Pinder et Parthey, Cuiculi;
Ptolémée (IV, 3, 29), KoOXxoua xoXwvta.
(2) Quare magna deum mater materque ferarum
et nostri genetrix liaec dicta est corporis una.
Lucrèce, 2, 598.
3) Calpurnia cuius staluam in templo Veneris adliuc vidi-
acrolitham, sed auratam. Trebellius Pollio, Trigiula tyranni,
32^ 5.
AUTEL TAUROBOLIQUE,
45». AUTEL TAUROBOLIQUE.
(Musée d'Afrique).
Une dalle de marbre, fragment d'un autel, porte une
inscription conçue en ces termes :
Terrae ma[tri],
Aerecurae, Ma-
tri deum mag-
4 nae Ideae [sic] :
Popilia, M(arci) fil(ia),
Maxima Tauro-
bolium, aram
8 posuit, movit,
fecit.
Ce texte constate un acte de piété, accompli par Popilia
Maxima, fille d'un Marcus Popilius. En souvenir d'un sa-
crifice de taureau qu'elle avait olTert (1), et dont le rituel
avait été scrupuleusement observé, elle a érigé cet autel. Il
n'est pas rare de trouver, dans nos recueils d'inscriptions,
des tauroboles célébrés au nom d'une femme.
Quant à la divinité, à laquelle s'adressait cet hommage
exceptionnel, la Terre mère est assimilée à Cybèle, mère des
dieux, portant les titres de grande et d'Idéenne, à cause
du mont Ida en Asie-Mineure, oii elle était principalement
adorée. Los Romains aimaient à identifier ces deux déesses,
distinctes dans l'origine, et dans leur mythologie le tambourin
de Cybele devint le symbole du globe terrestre, sa couronne
murale l'emblème des villes. Il est moins aisé d'expliquer
le surnom à'Aerecura qui, jusqu'à présent, ne nous esi
(1) La construction de la plirase est emlîarrassée , car le mot posuit
ne peut se rapporter qu'au substantif «)«?« , tandis que taurobolium
exige les verbes movit et fecit (dans le S'^ns de perfecit). Les au-
teurs anciens disent sacra rnovere , fercium movere ou obmovere,
en parlant de la mise en œuvre d'un sacrifice.
422 LA TERRE.
connu que par quatre ou cinq monuments (1). M. Mommsen
le traduit par « celle qui procure de l'argent » ; mais je
croirais plus volontiers que c'est la divinité chargée de la
cura aeris, soit qu'elle garde les trésors enfouis sous terre,
soit qu'elle protège les mines de cuivre.
Pierre rougeàtre, trouvée à Announnh , l'ancienne Tliibilis, en
Algérie.
Clarac, Musée de sculpture, t. II, 1271 ; Inscriptions, pi. 72, 17.
— Delamare, Exploration scientifuiue de l'Algérie. Archéologie,
pi. 168, 9. Revue archéulogifiue, l. 6, pi. 110. — Bœhr, Jahn's
Jahrbiicher, t. 52, 413. — lienier, Mélanges d'épigraphie, p. 162.
Inscriptions de l'Algérie, n. 2579. — Henzen, n. 5721.
Hauteur 0,80. — Largeur 0,41.
460. FLORE.
Jeune femme grecque, restaurée en Flore. Elle est vêtue
d'un cliiton talaire à manches courtes boutonnées et d'un
péplus qui recouvre toute la p.'.rtie inférieure de son corps.
— La draperie est d'une très-bonne exécution.
[Tête rapportée. L'extrémité du nez, le sommet de la tête avec la
couronne de fleurs, un morceau du sein droit, l'avanl-bras droit avec
le coude, la main et le bouquet; l'avanl-bras gauche avec une partie
de la draperie, la main et les fleurs; la jambe gauche et la moitié
de la jambe droite sont modernes.]
Statue en marbre de Paros. Villa B( rghèse, st. 6, 5.
Bouillon, 1. 1, pi. 52. — Chirac, Cat. 238; Musée, pi. 300, 793.
Hauteur 1,48.
(1) Mommsen, Indicateur archéologique de Berlin, 1865, p. 88\
Les inscriptions orlhograpliieiit tantôt AER. CVR. en deux motj
(par conséquent Aeris cura), tantôt Hericura. La meilleure forme
paraît être Aericura ; l'e de l'autel du Louvre appartient à l'idiome
populaire.
PRIAPE
'561. PRIAPE. INSCRIPTION MÉTRIQUE.
iJne belle corniche, enrichie d'ornemenls, porte deux vers
ïambiques, gravés en caractères du premier siècle de notre
ère :
Custos sepulcr^ pêne destricto deu[s],
Priapus ego sum, mortis et vttai locu[s].
Moi, gardien du sépulcre, je suis le dieu Priape,
emblème de la mort et de la vie.
C'est la légende explicative de quelque statue de Priape,
placée dans une chapelle. Le dieu qui représente la force
créatrice de la nature, est aussi le symbole de la régénéra-
tion éternelle. Déplus, il était armé d'une faucille, comme
s'il s'apprêtait à faucher les moissiais (1). De là l'habitude
qu'avaient les anciens de placer son idole sur les tombeaux.
Une inscription de Vérone (2) mentionne un sanctuaire de
Priape, construit dans le voismage du cimetière.
Les deux i, qui dépassent la ligne (sepulcri!, vitai) indi-
quent une voyelle longue. Quant au génitif en -ai, il peut
nous servir à fixer la date approximative de l'inscription.
En effet, cette forme, en usage depuis le vi® siècle dn Rome,
s'est maintenue jusqu'à l'époque des premiers empereurs.
Marbre blanc, trouvé aux environs de P.onie, près de la Via
Appia, à la gauche de l'arc de Dr\isus. Musée Gampana.
Intelligenzblatt der Hallischen Litteraturzeitung, 1834, p. 532. —
0. Jahn, Spécimen epigraphicum, p. 27 (n. 28). 62-68. 141; et
K. Keil, Jahn's Jahrbiicher (1843), t. 38, 436. — Campana, lllus-
trazione di due sepolcri del secolo di Augusto, scoverli tta la via
Latina e l'Appia, presse la tomba degli Scipioni [Roma, 1841), p. 75
(pi. 14, e). — Henzen, n. 5756a.
Hauteur 0,21. — Largeur 1,20.
(1) Apsuavov Ô£ èv 1% 0£?cà yziçl Trpoxeivei (bç iriç aÙTYJç
6uvàjA£wç (AS-rà xà êvey'^sï'' xà cJvxa èxteiAvoûari; avtà xal (pôstpoûar]!;.
Cornutus, p. 154, Osann.
(2) Orelli, n. 1624 : Dis manlb. | G. H. C.|locusadsignatus | moni-
inento in que est \ aedicla Priapi | in fr. p. LXX, in ag. p. LXX.
424 I ES VILLES.
46S. NYMPHE LOCALE, fragment de
BAS-RELIEF.
Jeune femme (à droite), couronnée de roseaux, le sem
droit à découvert. Elle porte un pedum au bras.
Plus loin on aperçoit les restes d'une figure brisée.
[Ses jambes manquent.]
Bas-relief en marbre; reste d'une frise de sarcophage de la déca-
dence romaine.
Clarac, Cat. n. 758 a (Bacchante); Musée, pi. 183, 159.
Hauteur 0,20.
463. PROVINCE VAINCUE.
Tête voilée de femme, dont Tair triste et les cheveux
épars rappellent le type adopté par les sculpteurs de l'époque
romaine pour les images des provinces conquises.
[Le nez, la bouche, le menton , une mèche de cheveux sur la
tempe gauche et le buste drapé sont modernes.]
Belle sculpture colossale en marbre grec. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 3. — Clarac, Cat. n. 1; Musée,
pi. 1099, 2820^.
Hauteur tolale 0,85.
464. LES TROIS VILLES.
Vêtues de manteaux et de tuniques talaires, ces déesses
vont (à droite) à la rencontre de quelque triomphateur
romain. Les couronnes de laurier qu'elles portent dans
leurs cheveux, et la branche de laurier que tient la figure
du milieu (1) rendent cette supposition assez probable. Il se
pourrait que notre bas-relief eût été encastré autrefois dans
le piédestal d'une statue de l'empereur.
Coiffées de couronnes murales et parées de boucles
(1) Les deux autres ont dû en avoir aussi, car l'aiguière est
moderne.
BOME. 42?
d'oreilles, elles représentent trois villes grecques, peut-être
de l'Asie mineure (voir K. 0. Miiller, manuel d'archéologie,
§ 405, 1). Homère déjà avait appelé les murs de Troie un
diadème «r/cr^' (Tpoi'v]? Σpàxp-/iS£iJ.va), et Euripide emploie
plusieurs fois l'image d'une couronne de tours (cxecpavv)
TtupYojv. Hécube, 910; Troyennes, 784).
[Parties modernes : L'avant-bras droit, l'aiguière et la main
gauche de la première Ville avec la draperie qui recouvre cette main.
Les deux avant-bras avec un morceau de la draperie et le haut
de la couronne crénelée de la troisième Ville. Les nez des trois
ligures et plusieurs autres petites pièces.]
Bas-relief grec d'un très-beau travail ; trouvé, au commencement
du XYii^ siècle, sur la voie Appienne. Villa Borghèse, st. 2, 17.
Jl/o?2//aMCO«, Antiquité expliquée, Supplément, t. I, pi. 1, 6 (p. 7).
— Hirt, Bilderbuch, pi. 26, 2. — Visconii, Monumenti scelti Bor-
ghesiani, pi. 32, p. 229. — Bouillon, 1. 1, 82, — CluraCy Gat. n. 179;
Musée, pi. 222, 301.
Hauteur 0,89. — Largeur 0,83.
-565. ROME ASSISE SUR UN ROCHER.
La déesse Roma porte le costume de Minerve, c'est-à-dire
un péplus sans manches, un manteau qui recouvre la partie
inférieure de son corps, une égide et un casque corinthien,
orné de deux têtes de bélier. Dans la main gauche elle a un
globe, de la main droite levée elle tenait une lance.
[La tête casquée, les deux bras et le pied droit, modernes, sont en
bronze doré. Le pied gauche est brisé.]
Statue en porphyre rouge. Collection du cardinal Mazarin {Inven-
taire, p. 368, n. 129 : Pallas assize, grande au naturel, le corps de
porphire posé sur un pied de mesme, la teste armée d'un casque,
bras et pieds nuds, le tout de bronze doré. Estimée à 4,500 Hures). —
Parc de Trianon.
Gravée par Baudet, en 1681 (Chalcographie du Louvre, n. 1076).
— Sauvai, t. II, 176. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 15. — Clarac,
Gat. n. 102; Musée, pL 332, 1903.
Hauteur 1,47.
LES VILLES.
466. ROME. TORSE colossal.
La déesse de la ville éternelle est vêtue d'une tunique,
retenue au moyen de deux larges ceintures. Son sein
droit est nu ; son manteau, en écharpe, passe obliquement
sur la poitrine pour se replier sur le bras gauche. Sur les
épaules et sur îa nuque on aperçoit quelques restes de sa
chevelure bouclée. Quant à Tattribut qu'elle a dû tenir à la
main gauche, il n'en est resté qu'un morceau informe,
adhérent au tronc, .
Plusieurs trous de goujon, dont l'un dans le sein droit, \
ont servi au scellement des bras et des accessoires.
Le revers est brut.
[Il manque la tête, le bras droit, l'avant-bras gauche, les jambes
et les genoux.]
Marbre blanc.
Hauteur 1,6S.
467. ROME ET DEUX PRISONNIERS.
PETIT GROUPE.
(Musée d'Afrique).
Sur une plinthe, ornée de moulures, se dresse une sta-
tuette d'Amazone, flanquée de deux captifs accroupis. C'est
très-certainement une personnification de la ville de Rome
victorieuse. La déesse a les pieds et le sein droit nus; elle
est vêtue d'une tunique retenue au-dessous de la gorge par
une ceinture, et d'un manteau qui recouvre ses jambes et
passe par derrière pour se replier sur l'épaule gauche.
L'extrémité de ses cheveux bouclés est encore visible. Le
bras droit était abaissé, l'autre tendu en avant.
Les prisonniers, un homme et une femme , sont d'une
très-petite taille. Leur costume indique qu'ils appartiennent
à quelque tribu asiatique. L'homme porte des pantalons,
une tunique courte et des souliers. La femme a le sein droit
à découvert et les mains jointes sur les genoux, attitude de
la tristesse. On remarque deux trous de scellement pratiqués
dans son bonnet asiatique.
ROME , 427
[Parties brisées : La tête de Rome et ses avant-bras avec
coudes. — La tête, les bras et le torse du prisonnier.]
Très-'oli groupe en marbre blanc.
Hauteur 0,43. — Largeur de la base 0,25,
468. ROME. BUSTE COLOSSAL.
Deux louves, allaitant chacune un des nourrissons fonda-
teurs de la ville éternelle, sont sculptées sur les deux côtés
du casque dont cette belle tête est coiffée,
[Le bout du nez, l'oreille gauche, quelques mèches de cheveux;
les têtes des louves, le cimier et un morceau du casque sont mo-
dernes.— De même, le buste, en marbre de Carrare, avec la tunique
(qui recouvre les deux seins) et le manteau jeté sur l'épaule gauche.]
Marbre pentélique. Villa Borghèse, st. 5, 27.
Hirt, Bilderbuch, p. 185 (pL 25, 19). — Visconti, Monumenti
scelti,pL 37, 1 (p. 257). — Bouillon, t. l, 74. — Filhol, t. X, 666.—
Clarac, Cat. n. 116; Musée, pi. 1100, 2820 f.
Hauteur 0,90.
469. ROME.
La déesse Roma est représentée en Amazone, le sein
droit à découvert. Son casque, qu'une arête (xupiSaxoç)
rend plus solide, est, de chaque côté, décoré d'une louve
allaitant un nourrisson. Les contours des animaux sont
d'une raideur telle qu'on est forcé d'y reconnaître l'imitation
d'une statue archaïque. La dualité des louves s'explique,
de même que les répétitions de certaines divinités , par les
exigences de la symétrie.
[Sont modernes : Le nez et le sourcil de l'œil gauche. Le casque
a souffert en plusieurs endroits; l'épaule gauche, l'oreille et la dra-
perie portent de légères traces de restauration.]
Buste en marore de Paros. Château de Richelieu.
Peiit-Radel , t. 11, 47. — Bouillon, t. Il, vignette du titre. —
Clarac, Cat. n. 170 ; Musée , pi. 1100, n. 2820 e.
Hauteur 0,60.
428
LES VILLES.
4^ ROME CASQUÉE, tête.
La visière du casque est relevée.
[Une partie de la chevelure, la volute gauche du casque;
pointe de la visière sont modernes.]
Marbre blanc.
Bouillon, t. III, Bustes, pi. 2. — Clarac, Gat. n. iii; Musée
pi. 1099, 2820 rf.
Hauteur 0,40.
471. CÉRÉMONIE RELIGIEUSE.
Cinq personnages sont groupés ensemble, sans doute pour
célébrer un sacrifice. Un homme, restauré en femme,
ouvre le cortège. C'est le prêtre qui officie; il est vêtu de la
toge, et l'agencement des plis de sa draperie indique qu'il
avait l'occiput voilé ; de la main droite étendue il a dû déposer
une offrande sur l'autel. La femme dont il est suivi rajuste
de la main droite levée son voile. Enfin, l'Amazone qui oc-
cupe l'extrémité droite du bas-relief représente très-certai-
nement une Ville.
Deux personnages sont sculptés au second plan.
[Parties restaurées : Toutes l£s têtes. — La main gauche, l'avant-
bras droit, le pied droit et la moitié du pied gauche du prêtre. —
Les deux avant-bras, un morceau du voile , et les pieds de la prê-
tresse. — L'avant-bras gauche avec le glaive, le pied gauche el les
doigts du pied droit de l'Amazone.]
Bas-relief en marbre blanc. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 31. — Clarac, Cat. n. 697; Musée-
pi. 150, 299.
Hauteur 1,17. — Largeur 1,14
47». ROME SUIVIE D'UN MAGISTRAL
Rome dans le costume des Amazones, c'est-à-dire coiffée
d'un casque à aigrette et vêtue d'une tunique lalaire qui
laisse le sein droit à découvert ["xerla mamma), tient de la
GÉNIE DE POUZZOLES. 429
main droite sa lance ; Tautre main s'appuie sur la jambe
gauche nue qui est placée sur une petite élévation. La déesse,
tournée à droite , assiste probablement à quelque sacrifice.
Elle est suivie d'un magistrat romain, drapé dans sa toge el
tenant de la main gauche un rouleau.
[Sont modernes: Le liautdu visage avec une partie du casqae de
Rome; son pied droit, le genou gauche et les doigts du pied gauche.
— La main gauche et toute la partie inférieure du corps de rhomme.
— L'encadrement tout entier.]
Bas-relief en marbre blanc.
Bouillon, t. in, Bas-reliefs , pi. 29. — Clarac, Cat. n. 103 c
Musée, pi. 217, 320.
Hauteur 0,35. — Largeur 0,26.
473. LE GÉNIE DE POUZZOLES.
Ce curieux bas-relief, malheureusement trés-frusle, repré-
sente un personnage couché qui est censé s'appuyer sur le
bras gauche. Son corps est pris comme dans une gaîne, et
la fracture du marbre dessine assez bien la forme des jambes
cachées sous une couverture. La poitrine seule est visible,
la tête brisée.
Ce personnage, vêtu d'une tunique, un manteau à galons
brodés sur l'épaule gauche, porte deux colliers, formés de
serpents (1). Un médaillon ovale est attaché au plus grand
de ces colliers, probablement une intaille, car on y voit
gravé au trait, une figure, armée d'une lance et posant la
main droite sur la poitrine. Plus bas est suspendue une cou-
ronne de feuilles et de rosaces, du genre de celles que por-
tent les défunts sur les bas-reliefs, représentant des repas
de mort. Enfin, derrière la tête de l'homme couché se trou-
vent les restes d'un cartel brisé.
Nous n'avons donc là, selon toute vraisemblance, qu'une
pierre tumulaire, mise sous la protection du génie de la
colonie de Pouzzoles. L'inscription :
(1) Torquei ex dracunculis duobus.
430 LES VILLES.
GENfio) COL(oniae) PVT(eolanomm) AVG(uslo)
SAC(rum) (1)
s'explique, si Ton pense aux rapports, certainement tres-
fréqiients, qui devaient exister entre le port principal de la
Campanie et la ville maritime de Rusicade, où notre monu-
ment a été trouvé.
Le défunt, dont le tombeau était orné de ce marbre, aura
été originaire de Pouzzoles ; dans ce cas, rien de plus natu-
rel que de consacrer son sépulcre au génie prolecteur de sa
ville natale,
A Textrémité gauche du bas-relief, on voit, sculptées sur
la couverture dont je viens de parler, la nageoire et la gueule
d'un monstre marin [pistrix], armé de dents pointues et
versant des flots d'eau. J'ai cherché en vain la signification
de ces emblèmes. La tête du cétacé se trouvant à peu près
à la place des pieds de la figure couchée, j'avais d'abord
pensé que cette dernière était le Génie lui-même et que
ses jambes se terminaient en serpents de mer. Mais le marbre
est trop mutilé pour me permettre de maintenir cette sup-
position.
Dalle de marbre grisâtre, trouvée dans les déblais du théâtre an-
tique de Philippevllle {^Rusicade); rapportée en France en 1845.
Clarac, Musée de sculpture, t. II, 1315 ; Inscriptions, pi. 85, 105,
— Delamare, Exploration scienlifKiue de l'Algérie. Archéologie,
pi. 25, 8. Mémoires des Antiquaires de France, t. 24, 185. — Renier,
Inscriptions de l'Algérie, n. 2182.
Hauteur 0,45. — Largeur 1,00.
474. GÉNIE DE RUSICADE.
Très-belle inscription , encadrée d'une bordure et datan
la première moitié du second siècle de notre ère :
Genio coloniœ
(1) Sur d'autres inscriptions on l'appelle : sanctissimus deus ge-
7iiv.s coloniae Puteolatiorum, deus magnus genius coloniae Puteo-
lanorum et patriae, Sol invicfus genius coloniae.
Notre texte est complet. 11 ne manque rien après SAC.
GÉNIE DE RUSICADE. 43i
Venerise Rusicadis
aug(usto) sacr(um).
4 M(arcus) AemiUusJîallator (i),
prajter HS X. M. N. quse in
opiis cultumve Theatri
postulante populo de-
8 dit, statuas duas, Geni-
iim patrise n. et Anno-
rœ sacrœ urbis, sua
pecunia posuit; ad
12 quarum dedicatio-
nem diem ludorum
cum missilibus edidit.
L(oco) d(ato) d(ecurionum) d(ecreto).
Le monument est placé sous la protection du Gênia au-
guste de la colonie romaine de Rusicade, aujourd'hui Phi-
lippeville, en Algérie, qui portait le surnom de Veneria (con-
sacrée à Vénus), à l'instar des villes de Sicca et de Pompéi.
Dans toutes les villes du littoral de la Méditerranée il existait,
du reste, des temples de Vénus, dont le culte avait été pro-
pagé par les Phéniciens, Il se pourrait même que le mot
Veneria ne fût que la traduction d'un mot punique, dérivé
du nom de la Vénus phénicienne, Astarté (Aschloret).
D'après les termes de notre inscription, Marcus ^Emilius
Ballator (2) avait, sur la demande de ses compatriotes, donné
une somme de 10,000 sesterces (1900 francs) pour aider
soit à la construction , soit à la décoration du théâtre. In-
dépendamment de cette offrande volontaire, il fit exécuter
à ses frais deux statues destinées à orner la scène. L'une
d'elles représentait le Génie de Rusicade, l'autre était une
personnification de VAiyprovisionnement de Rome (Annona
(1) Le T dépasse la ligne, ainsi que le premier t du mot theatri.
Xes lettres RI de ce dernier mot et VM du mot ludorum (v, 13) sont
Conjuguées,
(2) Ballator signifie danseur. Les sodales ballatores figurent
dans une inscription romaine très-connue (Orelli, 2337).
432 LES VILLES.
sacrœ urbis ), auquel les ports de mer de la province
d'Afrique contribuaient dans la plus large mesure. Nous sa-
vons par d'autres inscriptions que ûes procu7'atores annonœ,
relevant du préfet de l'approvisionnement de la capitale,
séjournaient dans les villes africaines, et que, s-ur tous les
points de la province, se trouvaient échelonnés un grand
nombre de magasins où Ton recueillait le blé qui devait
être envoyé à Rome (1).
L'image de VAnnona nous est surtout connue par les
monnaies, où elle porte tantôt une corne d'abondance, tantôt
des épis, un van, une ancre, ou bien une statuette de
Roma (2). Elle a un boisseau sur la tête et une proue de
navire se trouve à ses pieds.
Le jour de la dédicace solennelle de ces sta'nes, Ballator
célébra des jeux et fil des largesses au peuple. C'est là le
sens du mot Missilia. Le donateur distribuait ou plutôt
jetait dans la foule des tessères {jetons) qui donnaient droit
à des cadeaux de toute nature (3).
Trouvée dans les déblais du théâtre romain de Philippeville,
l'ancienne Rusicade.
Clarac, Musée, t. II, 1311; Inscriptions, pi. 83, 98. — Ravoisié,
Exploration de l'Algérie ; Beaux-Arls, 1. 11, pi. 53, 1. — Baehr, dans
les Annales de Jahn, t. 62 vl851), p. 27. — Delamare, Exploration
de l'Algérie; Archéologie, pi. 30, 2. Mémoires des Antiquaires de
France, t. 24, 134. — Zell, Delectus, n. 147. — Annuaire de la
Société de Constantine, 1853, p. 25. — Henzen, n.5320. — Renier^
n.2174.
Oauleur 1,25. — Largeur 0,85.
(1) Henzen, n. 6521. Amnv'en Marcellin, liv. 28, 1, 17.
(2) Brunn, Annali romani, 1849, p. 135 et sui?.
(3) Hic primus, ob honorera cereal(itatis), tesseris sparsis in
quibus aurum, argentum, aes, vestem lentiam {linteam) caeteraque
popul(o) divisit. Orelli, n. 3991. — Sparsa et populo missilia oni'
niurn reruvi per omnes dies : singula cotidie milia avium cuiusque
generis, multiplex penus, tesserae frumentariae, vestis, aurum, ar-
gentum, gemmae, margaritae, tabulae pictae, mancipia, iumenta,
atque etiam mansuetae ferae, nOTlssime naves, insulae. agri. Sue"
tonius, Nero, 11.
XXII.
L'ESPKBANGE
ET LA VICTOIRE.
^-ÎS. DÉESSE RESTAURÉE EN ESPÉRANCE.
La partie antique de cette petite statue est une imitation
du style grec archaïque, tel qu'il était en usage avant le
siècle de Phidias. De longues tresses de cheveux recouvrent
la nuque de la déesse, qui est vêtue d'un double chiton ta
laire à manches courtes et boutonnées. Le restaurateur,
s'inspirant des sculptures du temple d'Egine, l'a transformée
en Espérance {Elpis), car elle tient une fleur de grenadier
dans la main droite levée, et de la gauche abaissée elle re-
lève un pan de sa robe.
Les plis de la draperie, tant sur la poiirine que sur le
dos, sont disposés en zigzag et avec cette symétrie qui ca-
ractérise l'art le plus ancien. On peut suivre ces lignes on-
dulées jusqu'à la naissance des jambes. De plus, le haut do
chiton est orné de trois bordures élagées, ressemblant à un
triple collier.
19
435, LA VICTOIRE,
[Parties modernes : La tète, le bras droit à partir du milieu du
biceps, l'avant-bras gauche avec un morceau de la draperie, les
jambes, la moitié de la cuisse gauche avec le bas des reins, la cuisse
droite et un pan de la draperie de droite, — L'extrémité des tresses,
sur la nuque, est antique.]
Statue en marbre grec.
Bouillon, t. III, Statues, pi. 15. — Clarac, Cat. n. 596 (Minerve):
Musée, pi, 319, 844.
Hauteur 1,25.
4^e. NIKÉ DE SAMOTHRACE.
Magnifique statue colossale d'une Victoire ailée et drape'e,
qui probablement portait un trophée. Le sculpteur Ta re-
présentée au moment où, venant du haut du ciel, elle touche
la terre. La partie supérieure de son corps était donc pen-
chée en avant, et les ailes en formaient le contrepoids. La
draperie de la déesse est presque transparente.
Bien qu'elle date de l'époque des successeurs d'Alexandre,
cette admirable sculpture se rapproche tout à fait du grand
style de l'école de Phidias, Rien de plus hardi que le mou-
vement du chiton, fouetté par le vent, et dont la disposition
n'a presque pas d'analogue dans l'art ancien. On ne saurait
comparer à ce marbre qu'une statue du Parthénon (Combe,
t. VI, pi. 6) et le torse de la seconde fille de Niobé, au
Musée du Vatican.
[Il manque la tête, les bras, les pieds, une partie du buste, de
nombreux plis de la draperie, une partie du plumage des ailes, etc.
Le torse seul a été recomposé, au Louvre, de cent dix -huit mor-
ceaux.]
Marbre de Paros, trouvé en 1863, dans l'île de Samothrace, par
M. Cliampoiseau, vice-consul de France.
La Victoire a été découverte dans une chambre creusée à ciel
ouvert dans une colline, derrière les ruines d'un grand temple
dorique, à quelque distance de la ville de Paléopoli (l'antique Samo-
thrace), c'est-à-dire au nord-ouest de l'île, sur la côte qui regarde la
Thrace. Quatre murs, disposés en carré , formaient une salle divisée
en deux par un cinquième mur. Plusieurs grands blocs de marbre,
renversés et même enfouis en partie, avaient servi de base à la
NIKÉ. 43?
statue. Ces blocs sont ornés de moulures (1). De petits débris de stue
rougt; et bleu, niôlés à des fragments de marbre et de terre cuitC;
joncbaient le sol de la chambre.
G. Deville et Coquart , Rapport sur une mission dans l'Ile de
Samoihrace (Archives des missions scientifiques ; deuxième série,
1867, t. IV, p. 261. 277, avec une carte topographique). — G. 9e-
ville, Revue de Paris, juin 1867, p. 387-389.
Hauteur jusqu'à la naissance des geint 3,00c
Ilauleur des ailes 1,28.
4'3"Sr. NIKÉ. STATUETTE.
Adossée contre un tronc d'arbre , la Victoire pose de îa
main gauche une couronne de lauriers sur sa tête ; de l'autre,
abaissée , elle tient une seconde couronne, mais cette der-
nière est due à une restauration. La déesse a le haut du
corps nu ; ses cheveux sont tressés et entourés d'une ban^-
deletle. Parmi les trophées qu'elle foule aux pieds, on
remarque un casque, deux cuirasses, un bouclier rond et
une paire de jambières.
Le Musée du Vatican possède une st:jtuette semblable à
celle-ci (F/sconiï, Pio-Clénientin, t. II, li. C/arac, Musée,
pi. 636, 1442). La Victoire y relève le masque de Méduse,
dont sa figure était couverte durant le combat.
[Tète antique rapportée. Restaurations : Le nez, le menton, le
cou et le bas des boucles de cheveux en spirale, le haut des ailes, les
bras, une partie de la couronne, un morceau de la draperie , le bout
des jambières et une partie du pectoral de l'une des cuirasses.]
Jolie statuette en marbre grec.
Bouillon, t. m, Statues, pi- 15. — Clarac, Cat. n. 435; Musée ,
pL 349, 1445. — W. Helbig, Musée rhénan, t. 24, 303-305.
Hauteur 0,84.
(1) D'un goût brutal, dit M. Coquart, qui, en 1866, avait visité ce
monument, pour lui sans intérêt. Son compagnon de voyagi^
M. Deville, s'exprime ainsi : « La Victoire n'est elle-même qu'une
médiocre figure décorative; le tout paraît être d'une basse époque, »
Le public jugera si ces appréciations sont justes.
436 LA vicToinE.
478. LA VICTOIRE.
(Musée il'Afiiinie).
Fragment d'une statue de la Vicloire qui, vêtue d'une
tuiiique talaire et pieds nus, se lient debout sur un lion
endormi. L'animal, qui représente peut-être la Maurétanie
vaincue, est couché près d'un tertre.
[Il ne reste de cette figure que les jambes; tout le h.iut, à partir
des genoux^ est brisé.]
Maibrc blanc.
Hauteur 0,90. — Largeur 0,70
A^9. LA. VICTOIRE PORTANT UN TROPHÉE.
Busie de la Victoire , vêtue d'une tunique sans manches
qui est allachée par une bandelette au-dessous du sein. La
déesse porte au bras gauche abaissé un trophée qu'elle sou-
tient du bras droit replié sur la tète. Le trophée, suspendu à
un crochet, se compose d'un casque de légionnaire à visière
relevée, et d'un sagum recouvert d'une cuirasse romaine.
Une tête de Méduse et une bandelette en décorent ie pectorale.
Le dos de la figure n'est pas travaillé.
[Le nez de la Victoire est brL^ , son fro il et ses lèvres ont souf-
fert.]
Fragment d'une statue plus çiande que nature, trouvée à Apol-
lonic d'Épire et donnée, en 1862, par M. Edouard Grasset, consul
général.
Hauteur ft,??.
480. NIKÉ SACRIFIANT UN TAUREAU.
Niké ( ^o'jOutoucra ) ailée, tournée vers la gauche,
haut du corps nu. Immole un taureau déjà terrassé, sur
quel elle pose le genou et dont elle relève la tête.
Ce beau bas-relief grec ne paraît être que le fragment
d'une frise, représentant un sacrifice triomphal, offert par
NIKÉ AU CANDÉLABRE. 43/
plusieurs Victoires. Mon numéro suivant (Niké au candé-
labre] a fait partie de la même composition : nous voyons
cps deux morceaux réunis dans une gravure ancienne,
publiée avant qu'on ait juge opportun de scier le marbre (1).
Le grand nombre de répétitions qui existent de ce motif
fait supposer quelque original célèbre de la meilleure époque
de l'art. Or, on sait que Micon de Syracuse (2) et Ménechtne
de Sicyone (3/ avaient traité un sujet analogue
[Parties modernes : Le bras gauclie, une partie de l'aile gaurhe
et l'avant-bras droit de Niké avec son poignard. La tête, le cou, le
devant de la poitrine et le pied droit du taureau. Une grande partie
du fond; enfin la moulure du bas, qui a motivé une conjecture inad-
missible du comte de Clarac. Raccords à la tête et à la cheville de
Niké.l
Marbre pentélique. Villa Borghèse.
Zoëga, Bassi-rilievi, t. Il, p. 41. — Bouillon, t. III, Bas-reliefs,
pi. 15, 2. — Clarac, Cat. n. 223; Musée, pi. 224, 303.
Hauteur 0,93. — Largeur 1,00.
481. NIKÉ AU CANDÉLABRE.
Une Victoire ailée, vêtue de la tunique talaire et d'un man-
teau qui laissent à découvert le bras et le sein gauches,
plie le genou pour soulever un lourd candélabre (>,aiJi.7rT-/ip)
allumé. Un grand nombre de sculptures anciennes, surtout
les bas-reliefs de la balustrade du temple de Niké aptère sur
l'Acropole, représentent la déesse de la Victoire, assistant en
personne aux fêtes triomphales et offrant elle-même le sa-
(1) Ph. a Turre, Monumenta veteris Antii (éd. tertia; Romae,
724), p. 159. ICO : « ad latus occiduum, in ipsi scilicel farie et
Kospectu Palatii Pinciani. » — Monffaucon, 1. 1, 2, pi. 219. — See/j
llitlirageheimnisse (Aarau, 1823), pi. 12 a.
(2) Môffxo;, ÈTvi 6è aÙToO Ntxv) (groupe à Syracuse) : Tatianus, ad-
versus Graecos, 54, p. 117, éd. de Worlh. — Bursian, Ilallisclie
Encyclopaedie, t. 82, p. 435, note 22.
(3) « VKuIus genu pressns et replicata cervice. » Pline, 34, 80.
Voir 0. Jahn, Deniimaeler und Forscliungen, année 8, 207.
^'•iS LA VICTOIRE.
crifice (1). Le candélabre qui sert d'encensoir pendant cetta
cérémonie, est décoré de feuilles d'acanthe.
[L'avant-bras gauche est moderne; la pointe de l'aile droite est
brisée.]
Marbre pentélique. Bas-relief de forte saillie et du plus beau style^
Bouillon, t. m. Bas-reliefs, pi. 15, 1. — Clarac, Cat. n. 179 ter
Musée, pi. 222, 306.
Hauteur 0,77. — Largeur 0,a5.
^8S. LA VICTOIRE SACRIFIANT UN TAUREAU
FRAGMENT DE BAS-RELIEF.
Celte sculpture, dont le côté droit est brisé, représente
une Victoire drapée, debout devant un taureau immolé. Un
homme en toge, probablement quelque magistrat romain,
paraît vouloir retenir la déesse par l'aile droite. Derrière ce
groupe, on aperçoit une Amazone, sans doute la personnifi-
cation d'une ville, et une femme drapée [la Fortune), por-
tant une corne d'abondance.
[Parties modernes : Les quati-e tètes. — Le haut de l'aile droite,.
les bras, l'épaule droite et le sein droit de la Victoire; sa jambe
droite au-dessus du genou. — Le taureau, sauf sa tête. — L'avant-
bras droit, avec la ma.in du magistrat. — Le bras droit et l'épaule
de V Amazone, quelques doigts de sa main gauche et le bâton
qu'elle lient; sa jambe et sa cuisse gauches. — Le bras droit,
l'épaule et le sein droits de la Fortune; sa main gauche et la pointe
de la corne d'abondance.]
Bas-relief romain en marbre blanc. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 15, 3. — Clarac, Cat., n 400
Musée, pi. 218, 309.
Hauteur 0,95. — Largeur 1,21 ,
*S3. LA VICTOIRE SACRIFIANT UN TAUREAU
Base quadrangulaire, sculptée sur trois côtés. La face prin-
(1; L. Stephani, Der ausruhende Heraldes, p. 250 et suiv.
VICTOIRES. 439
cipale représente une Victoire ailée, privée de tout vête-
ment, le genou posé sur le corps d'un taureau qu'elle
s'apprête à immoler. Devant elle, un candélabre, placé sur
un piédestal.
Sur les faces latérales, on voit des demi-palmettes et des
rinceaux.
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,52. — Largeur 0,53. — Épaisseur 0,29.
484. VICTOIRES, base de candélabre.
Sur chaque face de cette base triangulaire on voit une
Victoire ailée, tenant des deux mains une écharpe. Ces char-
mantes figures sont vêtues de tuniques talaires qui laissent
à découvert les bras et le seia droit.
[Parties modernes : Les jambes et les cuisses des Victoires, c'est-
à-dire plus d'un tiers du marbre; les griffes de lion et les palmettes
qui en forment le couronnement.]
Marbre blanc italien. Musée Campana.
Hauteur de la partie antiquo 0,23, — Largeur 0,2t.
485. VICTOIRES ET AMOURS.
Deux Amours ailés, les cheveux noués sur le front, leurs
chlamydes en écharpe, tiennent d'une main une palme, de
l'autre un pan de draperie qui servait de peripetasma à un
buste. Aux pieds de chaque enfant se trouvent un arc et un
carquois.
Deux Victoires, portant chacune un labarum (fanion),
occupent les extrémités du bas-relief. Elles sont drapées de
façon à ce qu'une jambe et le sein droit restent à découvert.
Leurs mouvements indiquent qu'elles courent dans une
direction opposée l'une à l'autre.
[Le milieu du bas-relief manque. Plusieurs parties sont frustes,
et le restaurateur n'a pas mis les ligures à leur véritable place. Au
lieu de les grouper, comme je ■viens de l'indiquer, il a refait au
440 LA VICTOIRE.
second Amour une jambe et une draperie qui existent déjà sur \c
fragment de la seconde Victoire.]
Devant de sarcophage en marbre blanc. Décadence romaine
(iv« siècle).
Bouillon, t. ni, Bas-reliefs, pi. 14. — Clarac, Cal. n. 26. 29;
Musée, pi. 189, n. 305. 304.
Hauleur 0,30. — Longueur totale 0,87.
486. SACRIFICE D'UN GÉNÉRAL GREC
VICTORIEUX.
Au milieu du bas-relief, on voit la statuette archaïque de
Minerve Poliade, drapée et casquée, tenant delà main droite
levée une lance, de l'autre un bouclier [brisé]. Ce Palladium
est placé sur un tronc d'olivier, autour duquel s'enroule
un énorme serpent, gardien du sanctuaire (1). Du côté
gauche, la Victoire ailée, en tunique talaire, les chovoux
disposés eu longues tresses, approche de l'idole ; d'une main
elle tient une palme, de l'autre elle donne à manger au ser-
pent. En face d'elle, un guerrier barbu, armé d'une cuirasse
[pectorale] et d'un casque à aigrette, se tient debout, la
tête respectueusement inclinée. Il a la main gauche appuyée
sur la hanche, de la droite abaissée il vient de dépo-ei son
bouclier rond comme oiïrande à la déesse protectrice de
l'Atlique. Son manteau , en écharpe, est replié sur le bras.
C'est évidemment un général athénien sacrifiant à Minerve
le lendemain d'une victoire. Plusieurs archéologues ont
proposé de l'appeler Thémùtocle, et de rapporter notre mo-
.nument à la victoire de Salamine.
Un disque de marbre, trouvé dans la casa de' hronzi à
Pompéi [AveUino, descrizione pi. 4 ; Museo Borbonico 10,
IS), un bas-relief du musée britannique [Comhe'W, 41) etc.,
représentent des scènes analogues.
Bas-relief votif en marbre pentélique ; imitation de l'ancien style.
— Toute la surface a été rongée par le temps.
(1) Olxoupôv ôçiv • tôv TTJf no),tâoo; ceuXaxa. Pltotius, Lexicon,
p. 319, éd. Porson.
SACRIFICE OFriCHT PAR UN CENIÎRAL VICTOUIEUX 4'il
Autrefois [iropriété de Winckelmanii. Villa Albani.
Winckelmann , Monument! inedili , pi. 120. — Petit-Radel ,
Musée Napoléon, t. IV, 11. — Zoêga, Bassi-rilievi , t. 1, 2G0,
note 5. — Bouillon, t. 111, Bas-reliefs, pi. 26, 8. — Raoul -Rodictte,
.Monuments inédits, p. 287-289. — Clame, Cat. n. 175; Musée,
pi. 223, 255 (gravure fantastique^ — Welcker, Anuali romani, t. 5,
162. Aite Ucnkmaeler, t. II, 135-141. — Avellino, Descrizione dl
una casa disotterata in Pompe! ncgli anni 1832. 1833 e 1834 (Napoli
1840), p. 55-61. — K. 0. Millier, Amaltliea (de Bœttiger), t. 111,
48. 49. (Kleine Schriftcn, t. 11, 608). Manuel d'archéologie, § 9G,
24. Denkmaeler, 1. 1, pi. 14,48. — Ger/ifO'c?, Ueber die Minervenidole
Atliens (Berlin, 184i), P- 22 (pi. 2, 3). Gesammelte Abliandlungen,
t. I, 354 (pi. 23, 3). — 0. Ja/in, Arcli. Beilraege, p. 210. De anti-
(juissimis Minervae simulacris atticis (Bonn, 18G6), p. 15 (-pi. 2, 3).
Hauteur C'ii. — Largeur 0,42.
487. SACRIFICE OFFERT PAR UN GÉNÉRAL
ROMAIN VICTORIEUX.
(Musée d'Afri(Uie\
A l'exlrémité gauche du bas-relief, un général romain,
vêtu de la toge, lient de sa main droite abaissée une palme;
de l'autre, tendue en avant , une statuette de la Victoire,
ailée et drapée, qui porte une couronne à lemnisques. Il a
le regard tourné vers un victimaire qui, vêtu d'une tunique
courte à large ceinture, immole un bœuf à coups de hache.
Au second plan , on aperçoit la tête d'un joueur de double
flûte.
[La moitié droite du bas-relief est brisée. La main droite du gé-
néral, le visage de la Victoire et la tète du taureau manquent éga-
lement.]
Sculpture romaine du iv^ siècle, encadrée d'une moulure. Dalle de
marbre, trouvée à Philippevillc, l'ancienne Rusicade.
Clarac, Musée, t. Il, 12Î3 (n. 26 /j); pi. 161 c (Sucrifice îi Jupiterl :
— Delamare , Exploration scientifique de l'Algérie. Archéologie,
pl.25, 1.
Ilauleur 0,49 — Largeur 0,58.
*9
442 L\ VICTOIRE.
4SS. ENFANT ET LA VICTOIRE.
Un enfant nu (à gauche), le manteau en écharpe sur
l'épaule, avance le bras droit ; de la main gauche il porte
un panier rempli de fleurs. Une bandelette entoure ses che-
veux bouclés. Derrière lui, une Victoire ailée et drapée
lient une palme. Une moulure ornementée régne au-dessus
du bas-relief.
[La main droite de l'enfant, le haut des ailes de la Victoire et un
morceau de sa palme niauiiuent.]
Angle droit d'un devant de sarcophage; bas-relief de forte saillie.
Marbre blanc.
Bouillon, t. III, Supplément, pi. 2, 30. — Clarac,Ç.dX.,u. 776;
Musée, pi. 188, 97.
Hauteur 0,72. — Largeur 0,50.
489. FEMME VICTORIEUSE, buste.
Dame romaine inconnue, assez âgée, et que la disposition
de sa coiffure fait placer à l'époque des Antonins. Elle est vêtue
d'un manteau et d'une tunique, sur le devant de laquelle
est brodée une Victoire drapée (à gauche) qui tient une pal-
me et une couronne. Il paraît, d'après cela, que cette fem-
me avait remporté le prix dans quelcjue concours de musique
ou de poésie. Du reste, du temps de l'Empire, il n'était pas
rare de voir des dames romaines prendre part aux exer-
cices de gymnastique ou même descendre dans l'arène pour
combattre à la manière des Amazones.
[Tète rapportée. L'extrémité du nez est moderne.]
Marbre de Paros. Cliâteaude Richelieu.
Petit-Rciilel, Musée Napoléon, t. IV, 28. — Bouillon, t. III, Bustes,
pi. 10, 9. — Clarac, Cat. n. 467.
Hauteur 0,48.
XXIÎI.
LA CREATION DE L'HOMME.
490 PROMÉTHÉE. sarcophage d'arles.
La face principale de ce sarcophage, d'une conservation
exceptionnelle, représente la création, la vie et la mort de
l'homme. A la gauche du spectateur, Prométhée est assis
devant un cippe , enrichi d'ornements, qui remplace la
sellette (oxpiSaç) des sculpteurs. Sa physionomie a quel-
que ressemblance avec celle de Zeus. Le haut du corps à
découvert, il est occupé à modeler une figure humaine;
une seconde figure est déjà terminée. Ces statuettes, encore
insensibles, ont les bras collés au corps, les jambes serrées
l'une contre l'autre : pose analogue à celle des sculptures
de l'ancien style. Une corbeille, placée aux pieds de l'artiste,
contient la terre avec laquelle il forme ses maquettes.
Derrière Prométhée on aperçoit Athéné (Minerve), drapée,
armée de l'égide et coiffée d'un casque corinthien à cimier.
Elle pose familièrement la main droite sur l'épaule du
Titan, qu'elle guide par ses conseils. De la main gauche
levée, elle a dû s'appuyer sur une haste. D'après la légende
ce fut elle qui inspira le souffle de la vie aux créatures
humaines.
444 LA CRIÏATION DS L'HOMME.
Au second plan paraissent deux bustes, tournés vers la
droite. L'un est celui du Soleil, caractérisé par sa couronne
radiée, sa chevelure flottante et son manteau enflé par le
vent; l'autre est moins facile à expliquer : c"est un jeune
homme, vêtu d'une exomide et portant un bâton (flambeau?)
au bras gauche. S'il était de moindre taille, je le prendrais
volontiers pour Hrspérns, l'étoile du matin.
Un peu plus en avant de celte scène, Hermès (Mercure)
psychopompr, coiiïé du pétase ailé, une chlamyde agrafée sur
l'épaule droite, enlève l'âme d'un mort pour la conduire
aux enfers. Le dieu porte un caducée (brisé) à la main
gaucbe. L'âme est représentée sous la forme d'une petite
fille drapée (Psyché], ayant aux épaules deux ailes de pa-
pillon mouchetées. Son manteau, gonflé par le vent, décrit
un cercle autour de sa tête.
Entre les jambes de Mercure on voit le groupe bien
connu d' .4 wour et Psyché (1) qui s'embrassent; un arc et
un carquois sont debout derrière eux.
Le côté droit du bas-relief est occupé par les Parques qui
règlent la destinée de l'homme nouvellement créé. Lachésis
lui tire l'horoscope : dans la main gauche levée elle tient
une sphère, coupée par deux bandes croisées; de l'autre
une baguette avec laquelle elle montre l'étoile sous laquelle
il est né. Clolho tient deux pelotons de laine : c'est elle qui
fiJe le cours de la vie humaine, pour en marquer la durée.
Enfin Atropos, assise sur un siège, porte dans la main
gauche le rouleau, à moitié déployé, sur lequel sont ins
criles les destinées de chacun ; il se pourrait que, dans la
main droite étendue vers sa sœur, elle eût tenu les ciseaux
avec lesquels elle tranchait le fil de l'existence des mortels.
Derrière elle se dresse un petit cippe, surmonté de l'urne
qui renferme les sorts à l'aide desquels sont jugées les âmes
à leur arrivée aux enfers.
(1) Le sculpteur du sarcophage n'a pas compris ce groupe, car sa
Psyché, bien que vêtue d'une robe de femme, porte une barbe. Les
aifes peuvent avoir élé supprimées à cau^e du manque de place ou
liirce que les ligures sont de trop petites proportion
PROMETIIÊE. 4io
Remar(^>.ons loui de suite que ces trois femmes ressem-
blent, à s"y méprendre, aux Muses, dont elles portent le
costume habituel. Les deux premières sont coiffées de
plumes; Lachésis a l'épaule droite nue, et son globe est bien
celui qu'on voit ordinairement entre les mains d'Uranie.
Clotho et Atropos ont des tuniques à manches longues,
comme ailleurs Thalle et Melpomène. La femme drapée,
voilée et appuyée sur un cippe, qui est debout derrière la
Parque assise, et qui représente peut-être la Mort [Morta],
a emprunté sa pose et une partie de son costume à
Melpomène. Dans le fond, deux autres femmes, drapées et
coiffées de plumes, sont, l'une dans une attitude méditative,
l'autre pose la main droite sur la ^fort. Devant elles on
aperçoit une étoile; un peu plus en arrière, les bustes,
tournés à droite, des Dioscures , vêtus de chlamydes et
portant chacun un bonnet pointu, surmonté d'une étoile.
Les deux frères ne figurent pas ici comme emblèmes de la
vie et du trépas, mais simplement dans leur qualité de dieux
de la lumière.
Au-devant d' Atropos, vers laquelle il tourne le regard, se
tient Poséidon (Neptune^, appuyé sur son trident, un dau-
phin à la main droite. Le dieu de la Mer paraît dans son
attitude traditionnelle, le pied droit posé sur un petit rocher;
un miinteau , en écharpe , est jeté sur son épaule gauche.
Dans l'angle du bas-relief se trouve, à demi-couchée, la
sonnification de la Terre , tenant un rameau et relevant,
draperie. En haut, un génie local, barbu, la poitrine nue,
nant une urne et une branche de pin, est assis sur la mon-
tagne. Une jeune Nymphe drapée et couronnée de plantes
s'appuie contre lui.
11 ne nous reste plus à décrire que les deux groupes
d'hommes nus qui sont sculptés aux pieds de ces divinités.
Ils ont des tailles d'enfants. Les uns jouent avec un serpent
en lui donnant une branche à mordre. Les autres semblent
se disputer un rameau.
Faces latérales.
De chaque côté, un homme barbu, est assis sur ub
446 LA CRÉATION DE l'hOMME.
pliant devant un cippe, chargé de plusieurs livres. Celui de
gauche lient dans les deux mains une tablette {pinax\
l'autre, qui a la poitrine à découvert, appuie la main gauche
sur son siège; de la droite il fait un mouvement comme s"il
voulait prendre un des volumes déposés sur le cippe. Ces
personnages, philosophes ou poètes, rappellent les petits
côtés de notre sarcophnge n° 378 (1).
Le bas-relief est de moindre saillie que celui de la face
principale.
[Parties brisées: L'avant-bras droit de Prométhée avec le coude et
la main (sauf les doigts). — La main gauclie et la lance deMinerve.
— Le caducée d'Hermès. — La baguette de Lachésis. — La tête du
dauphin. — La jambe gauche de l'enfant qui joue avec le serpent,
et la tête de son camarade. — Le bras droit de l'enfant qui dispute
le rameau à son camarade couché.]
Sarcophage en marbre blanc, du m" siècle de notre ère, trouvé à
Arles et déposé longlemps dans la crypte de l'église de Saint-
Honorat (couvent des Minimes), où il servait de tombeau â un évèque.
En 1822, la ville d'Arles en fit hommage au roi, pour obtenir le
titre et le rang de bon7ie ville.
Noble-Lalauzière , Abrégé chronologique de l'histoire d'Arles
(Arles, 1808, in-i»), pi. 19. — Millin, Voyage dans les départements
du midi, t. III, 544-547 (pi. 65, 2\ — Bouillon, t. III, Bas-reliefs,
pi. 9, 1. — Ramil-Rochette, Monuments inédits, p. 232. — Clarac,
Cat. n. 768; Musée, pi. 216. 209, n. 31. 298. — 0. Jahn, Arch.
Beitraege, p. 138. 169.
Hauteur 0,70. — Largeur <,23. — Épaisseur 0,58.
491. PROMÉTHÉE FORMANT L'HOMME
ET DÉROBANT LE FEU DU CIEL.
Le côté gauche du bas-relief, autrefois devant d'un sarco-
phage romain et d'une assez bonne conservation, représente
la création de l'homme.
Assis près d'un arbre, Prométhée tient l'ébauchoir avec
lequel il termine une statuette de jeune homme, placée sur UQ
(1) Voir aussi Lasinio, Campo santo di Pisa, pi. 3
PROMÉTHÉE. 447
piédestal. Il a le haut du corps à découvert; une corbeille,
qui se trouve à ses pieds, contient la terre à modeler dont
il fait usage. Minerve, casquée et armée d'une lance, pose
un papillon, emblème de l'âme, sur la tête de la figurine,
qui, au même instant, fait un premier mouvement
Plus loin on voit, étendu sur un rocher, le cadavre d'un
vieillard. Mercure psychopompe , coiffé d'un pétase ailé et
portant un caducée ailé au bras droit, conduit l'âme qui
abandonne le corps du défunt. C'est une jeune fille [Psyché),
vêtue d'une tunique talaire et portant aux épaules deux
ailes de papillon. Les trois femmes qui assistent à cette scène
sont les Parques : Glotho , coiffée de plumes, montre, sur
un cadran solaire, la première et la dernière heure accordées
à riiomme; Atropos tient un rouleau déployé, le livre des
destinées de l'homme ; enfin Lachésis tire l'horoscope du
noQveau-né , en suivant, à l'aide d'une baguette, le cours
des astres tracés sur un globe.
Du côté opposé, on voit les forges de Vulcain. Le dieu,
coiffé d'un bonnet pointu, une écharpe autour des hanches,
est assis devant l'enclume, posée sur une pierre, et près de
son fourneau, où le feu est allumé. Dans la main gauche
il a les tennilles; dans l'autre, levée, le marteau pour battre
le fer. Quatre Cyclopes, portant également des ceintures,
travaillent avec leur maître. Deux autres courent après
Prométhée, qui vient d'allumer son flambeau chez eux pour
porter le feu aux humains qu'il a créés.
Les cheveux des Cyclopes sont disposés comme ceux des
Satyres et cachent entièrement leurs oreilles, — Voir mon
n° 109 et le bas-relief du Copitole, t. IV, 25 (Miliin, Nouv.
galerie m>thol., pi. lo8, 603).
{Parties modernes ou brisées: L'avant-bras gauche de la statuette,
l'avant-bras droit de Psyché, l'avant-bras droit du forgeron de droite;
la main droite avec le petit bàlon et l'avant-bras gauche du Cyclope
sans ceinture, placé à l'extrémité de la scène.]
Bas-relief. Yilla Borglièse, st. 1, 17.
Manilli, p. 57. — Montelatici, p. 190. — Bouillon, t. III, Bas-
reliefs, pi. 9. — Clarac, Cat. n. 133 ; ftiusée, pi. 215, 30. — 0. Jahn,
418 LA CRÉATION D2 l'hO.MME.
Ârcli. Beitraege, p. 13S. 1G9-172. — Mullev-Wieseler, Denlmx'.er,
t, II, pi. 65, 839 (les forges\
Hauteur 0,46. — Longueur 1,62.
493. PROMÉTHÉE ET MIÎsERVE.
A Tombre d'un olivier, Prométhée, assis sur un rocher,
fst occupé à former les premiers hommes. L'artiste l'a
représenté presque nu : c'est à peine si son manteau lui
couvre une partie des jnmbes. Sur b. sellette (ôxp-'oa;] à
trois pieds qui se trouve devant lui, on voit un morceau de
terre à modeler (1), à côlé de la statue encore inanimée
d'un homme que le sculpteur vient de terminer et qu'il
s'apprête à descendre. Trois autres statues, deux hommes
et une femme, sont déjà placées derrière lui ; elles tendent
les mains, car elles viennent de recevoir, des mains de
Minerve, le souffle de la vie. La déesse, armée comme à
l'ordinaire, leur apporte le don divin sous la forme d'un
papillon psychique. Un génie local, couché sur la colline,
tient une branche d'olivier à la main droite. Sa tête est ap-
puyée sur le bras gauche, la draperie dont il est revêtu ne
couvre que la partie inférieure de son corps.
Il est à remarqr.er que Minerve et le Titan ont la taille
gigantesque qui caractérise les divinités; les hommes sont
de beaucoup plus petits ; le génie tient le milieu entre les
dieux et les morlels.
[L'occipul de la figure placée sur la sellette , le haut de l'arbre
et toute la pirtie inférieure du bas-relief jusqu'aux malléoles des
quatre personnages s nd modernes. Les deux hommes devant Minerva
ont l'épaule gauche endommagée.]
Bas-relief de travail romain. Marbre de Paros. Villa Albani
Schweighaeuser, Musée Napoléon, t. 1, 14. — Bouillon, t. III,
nette du titre. — Clarac, Cat. n. 322; Musée, pi. 215, 29
Hauteur 0,55 ■ — Largeur 0,56.
(1) A Pano; VCj en Pliocule, on montrait l'argile dont Promélliée
s'était servi pour former Its hommes. Puusanias, X, 4, 4.
XXIV,
LA MORT
ET LES DIEUX DES ENFERS.
493. LE GÉNIE DU REPOS ÉTERNEL
Un adolescent nu, couronné de fleurs de pavot, est adossr
contre un tronc de pin, les jambes croisées, les bras élevés
et posés sur la lête qu'il penche légèrement vers l'épauie
gauche. De longs cheveux bouclés descendent sur sa poi-
trine ; ses paupières à demi-closes font présumer qu'il est
sur le point de s'endormir. Cette figure, dont la pose gra-
cieuse, l'abandon charmant, l'expression douce et mélan-
colique méritent tous les éloges, représente le génie de la
Mort, car la mort n'est qu'un beau sommeil. Le même moli
se retrouve sur un sarcophage du Vatican (1), avec celte
différence que le manteau du jeune homme y est suspendu
(1) Visconti, Pio-Clémenlin, t. VII, pi. 13, 13 a. — Gerhnrd,
AnlikeBililwerke, pi. 93, 3. — Millin, Nouvelle galerie mythologique
«Paris, 1850), p!. 151, 557.
450 LA MORT.
à l'arbre, et qu'un Amour, armé d'une torche allumée,
montre un masque gisant aux pieds du génie.
[La statue a été brisée au milieu du corps, l'arbre à l'endroit où il
touche aux omoplates. Toute la moitié inférieure a été retouc^-^
Parties restaurées : Le bout du nez, un morceau de la lèvre supi
rieure, le petit doigt de la main gauche, les mamelles, l'estomac.
Pièces sur l'abdomen et dans les cuisses.]
Statue de l'époque romaine (les prunelles sont indiquées).
Collection du cardinal Mazarin. La statue porte deux numéros
anciens, gravés à la pointe : sur le tronc d'arbre on lit LXI, et- sur
la base le n. 30 en chiffres arabes. Or je trouve dans VInventaire de
tous les meubles du cardinal Mazarin, dressé en 1653 et publié à
Londres (1861), p. 356, n. 30 : Un hermap/n-odite nud, ayant les
mains liées par dessus sa teste, et un tronc d\irbre, haut de
sept palmes et demie, ou environ (estimé à 300 livres). C'est évi-
demment le même marbre. On sait qu'après la mort du cardinal
(9 mars 1661), ses antiques furent partagés entre le duc de la Meil-
leraje, son légataire universel, qui prit le nom et les armes de duc
de Mazarin, et le marquis Mancini, qui devint duc de Revers.
Les mutilations que la statue a subies prouvent qu'elle fut du nombre
de celles que le duc de la Meilleraye, dans un mouvement de puduur
exagérée, s'était mis en devoir de l)riser (1). Elle resta au palais
Mazarin, devenu l'Hôtel de la Compagnie des Indes, jusqu'à l'époque
de la Révolution. — Marbre pentélique.
Auguste Legrand, Galerie des Antiques (Paris, 1803), pi. 1. —
Petit-Radel, t. 1, 42. — Visconti , Pio-Clémentin, t. Vil, 74.
Opère varie, t. IV, 307. — Robillart-Laurent, Musée français,
t. IV, 16. — Bouillon, t. I, 59. - Filhol, t. VII, 480. — Clame,
Cat. n. 22; Musée, pi. 300, 1859. — Ger/iarc?, Prodromus, p. 2J7.
— K.O Mùller, Manuel, p. 642.
Hauteur 1,78.
(1) Comparez mon n» 331. — On lit dans Saint-Évremond,
Mélanges curieux (Amsterdam, 1739), t. II. p. 271-275 :
« Son acharnement [du due de Mazarin] redoubla avec la der-
nière imprudence en une occasion où l'komme le plus brutal auroit
suspendu son ressentiment. M. le duc de Nevers vint d'Italie pour
se marier avec une fille de qualité, qu'il recevoit de la main du
Roij et que l'on peut dire sans flatterie l'un des plus parfaits ou-
GÉNIE FUNÈBRE. iSi
494. GÉNIE FUNÈBRE.
Un enfant, aux cheveux bouclés, la tête tristement pen-
Trages de la nature et de la vertu [c'était M"* Gabrielle de Damas,
nièce de M""» de Montespan. Le mariage eut lieu le 15 décembre 1670];
et comme l'état qu'il alloit embrasser devoit plaire à M. ftlazarin, e1
la protection qu'il alloit recevoir, le rendre plus retenu, sa famille
et une conjoncture si favorable lui conseillèrent d'amener avec lui
Madame sa sœur, et il y fut entièrement déterminé par la nouvelle
qu'il apprit, que M. Mazarin avoit brisé les statues de son palais;
que le Roi lui avoit donné des gardes et des commissaires, et que
cette action avoit achevé de le jeter dans un mépris général à la
ville et à la Cour.
Le cardinal Mazarin avoit recueilli de toute l'Europe ces statues,
avec des dépenses et des soins immenses; il les avoit léguées égale-
ment à M. Mazarin et à M. de Nevers, et substituées par son testa-
ment : quel droit avoit M. Mazarin de les mutiler et défigurer, lui
qui n'en étoit que le dépositaire?
Quoi que c'en soit, il part de Vincennes
à la pointe du jour pour cette fameuse expédition ; il fait lever Tou-
rolles, son garde-meuble, à présent garde-meuble de la Couronne,
lui fait ouvrir une des galeries , y entre avec un masson {sic) qui
travailloit chez lui, prend de sa main un pesant marteau, et se jette
avec furie sur ces statues. Tourolles fondant en larmes, lui repré-
sente en vain la«<5titution, et la ruine (?) qu'en fera M.Colbert, et la
ruine de tant de chef-d'œuvres : sa lassitude fut la fin de son
travail.
Sur les 7 heures du soir, M. Collier t y arrive, M. Mazarin le suit; il y
voit ce massacre, pour ainsi dire, traite de fou le meurtrier et le quitte
percéd'une véritable douleur. M. Mazarin s'en va souper tranquillement;
et sur les 9 heures, accompagné de cinq ou six de ses domestiques, h
passe à l'atelier où les massons laissoient leurs outils, donne un mar-
teau à chacun des siens , retourne à la galerie avec son escorte ainsi
armée ; il anime les uns par son exemple, il reproche aux autres leur
lâcheté; il choisit pour son partage ce sexe qu'il fuit et qu'il désire,
se jette sur leurs parties les plus émin entes et avec tant d'emporte-
ment que l'on voyoit bien à la fureur de ses coups, que ces marbres
froids et insensibles l'avoient quelquefois échauffé , et que son re-
pentir vengeoit peut-être les erreurs de son imagination. G'éloit le
452 LA MORT.
chée vers la gauche, appuie un flambeau renversé sur un
autel sépulcral.
[Parties modernes : Le nez, la main droite avec le poignet, le tiras
samedi; minuit sonne, ce signal du jour de dimiinclie et du repos
du Seigneur, fait cesser la besogne.
Le lendemain le Roi envoya un exempt et 3 gardes du corps
s'emparer de son pa'ais, avec deffenses d'en sortir jusqu'à ce que
les commissaires eussent dressé leur procès-verbal. »
Le même Saint-Evremond dit dans sa « Uéponse a» plaidoyer de
M. Érard, pour M. le duc de Mazarin » (OEuvres, Amsterdam, 1739;
t. V, p. 216-217) :
« Il ne lui restoit que trop de quoi se faire consi-
dérer. Les charges, les gouvernemens, les richesses, en quoi il sur-
passoittous les sujets de l'Europe, lui attiroient assez de respect ; mais
il s'en défit comme de choses superflues, en ph!loso[ibe; ou comme
de vanités dangereuses au salut, en chrétien. De quelque manière
que ce fût, il ne se laissa rien d'un amas si précieux à l'égard des
hommes. De mille raretés que l'opulence et la curiosité avoient
amassées; d'un nombre iufiiii de tableaux, de statues, de tapisseries,
il n'y eut rien qui ne fût défiguré ou vendu. »
Ménagii fit, à cette occasion, l'épigramme latine que voici :
Pliidiacas toto statuas collegerat orbe
Qui paces f cit Julius, orbi^ amor.
Et dudiim bas Juli servabat porticus ingens
Invidiosa lui*. Régla, porticibus.
MaruîinaE conjux, liaere« Armindus Juli,
Dum nuUis tectns veslibus esse videt,
Frangendas mandat famulo qua parte tenellas
Ad venerem mentes posse movere putat.
Marmore frigidior, staluis taciturnior ipsis
Horret ;id liccc famulus jussaque dura fugit.
Irata Armandus dextia capit ocius ensem,
Nec mora, quod fieri jusscrat, ipse facit.
Ense pedes ThetiiJif, Junonis brachia, dextram
Palladis et tolam dedecorat Yenerem.
Fit pulvis, Divum Patii qui pocula miscet,
Non parcit forinœ, pai've Cupido, tuae.
Et tuprivignum PhcLHJrae, Mancina, movere
Quœ p des, Armaudi ad tecla redire velis
Ve?2a^i'ana (Amsterdam, 1713), t. II, 65.
BAS-RELIEF SKPL'LCnAL DE CLAUDIA FABULLA. 453
gauche, le flambeau, l'autel (sur le devnnt duquel on a sculpté uaa
amphore pointue), enfin les jambes et les genoux de l'enfant. J
Statuette en marbre de Paros. Villa Borghèse.
Bouillon, i. III, Statues, pi. 14. — Chirac, Cat. n. 480 6; Mu=6e
pi. 300, 1862 (où il porte le n. 466, 2).
Hauteur 0,73.
49S. BAS- RELIEF SEPULCRAL DE
CLAUDIA FABULLA.
Au milieu de cette jolie composition, une femme [Claudia),
le haut du corps nu, le bras gauche orné d'un bracelet
[spatalium] , est couchée sur un matelas, dans l'altitude de
Vénus endormie. Son bras droit placé sur l'épaule gauche
sert à soutenir la tête qui repose sur un oreiller. Un enfant
son fib?), vêtu d'une chemise (xtTwvi'ffxoç) , le bras appuyé
sur l'épaule droite de la femme couchée, se penche triste-
ment sur elle. Derrière lui, un Amour ailé tient d'une main
le bout d"ua rideau suspendu au fond, de l'autre il fait
signe à Hermès psychopompe, assis sur un rocher, que le
moment décisif est venu pour conduire lame au royaume
des ombres. En effet, le dieu du Sommeil [Hypnos], la tête
ailée, une branche de pavots à la main gauche, arrive
d'un pas précipité au chevet de la moribonde et verse sur
elle, de la main droite étendue, son breuvage narcotique (1).
Hermès est en paitie couvert d'une chlamyde eu écharpe;
Hypnos ne porte aucun vêtement.
Les deax torches allumées qui forment comme des
colonnettes, rappellent les flambeaux dont on entourait les
lits de parade jusqu'au jour de la sépulture.
L'inscription tracée sur la frise inférieure :
Dis Man[\hns) Claudiae, Ti(berii) /"(iliae), Fubullae\ r(itus)
Flavius Euphranor et I[ucius) Varius S[p]enrfo | de
se bene merilae fecerunt
(1)11 tenait le rlnjton, qu'on lui voit habituellement.
454 LES ENFERS.
nous apprend que ce monument ne saurait être antérieur
aux empereurs Flaviens ; il date plutôt de la première moitié
du second siècle de notre ère.
[L'une des ailes d'Hypnos est brisée; son bras droit ainsi qu'un
morceau de la torche de gauche sont modernes.]
Bas-relief qui doit a^oir fait partie d'un petit sarcophage. Villa
Borghèse, st. 2, 15.
Mnnilli, p. 75. — Montelatici, p. 230. — Gruier, p. 865, 12
(Romse, ad Columnam Trnjani, in sepulchro oblongo. Vidit Smetius);
866, 3 (Romae, in aedib. Marii Cerretani; e Mazochio). — Sculture
del palazzo délia villa Borghèse, detta Pinciana (Roma, 1796), 1. 1,
44. — Bouillon , t. III, Supplément pi. 2, 28. — Raoul -Rochette,
Monuments inédits, p. 19; pi. 5, 2 (Pelée espérant vaincre la résis-
tance de Thélis). — Letronne, Journal des Savants, 1829, p. 288. —
C/arac, Cat. n. 58; Musée, pi. 222, 166; Inscriptions, pi. 2»
Mélanges, p. 1-4 (Bulletin universel des sciences, publié par Férussac,
février 1830). — Gerhard, Denkmaeler und Forschungen, 1862,
pi. 159, 2; p. 221.
[Hauteur 0,33. — Largeur «,62.
496. CHARON , LE NOCHER.
Un homme, vêtu d'un manteau qui laisse à découvert
l'épaule et le bras gauche, est assis dans une barque qu'il
conduit à la rame. C'est le nocher des enfers, Charoti (1).
Les deux personnages à demi-couchés qui, le haut du
corps nu, tiennent des cornes d'abondance, représentent
l'un V Océan, Tauire la Terre. L'Océan, à la droite du spec-
tateur, a la figure barbue, la tête ceinte de roseaux; Tellus
porte une couronne d'épis dans les cheveux. Plus loin, des
plantes aquatiques, placées dans le champ, servent de rem-
plissage.
4u-dessus de ce groupe, deux Victoires ailées, planan.
dans l'air, tiennent d'une main un médaillon, de l'autre
leur draperie qui ne couvre que l'épaule et les jambes. Le
(1) Comparez Lasinio, Campo santo de Pise, pi. 137.— G. Kmger^
Charon undThanatos. Berlin, 1866.
MASQUE DE MÉDUSE. 455
médaillon renferme le buste d'une dame romaine, vêtue
d'une tunique et d'un manteau; c'est la défunte à laquelle
le sarcophage avait été destiné.
Deux femmes drapées, dont les manteaux, en éc'harpe,
sont gonflés par le vent, se tiennent debout aux angles de
cette composition. L'une d'elles a la jambe droite nue;, leur
taille, de la même grandeur que celle de la Terre et de
l'Océan, me fait supposer que ce sont des divinités, peut-
êlie les Heures , qui viennent suspendre des guirlandes au
tombeau.
[Parties restaurées : La main et le poignet gauches du nocher. La
main gauihe de l'Océan. Les deux mains de la Victoire de droite
Cassures aux ailes et à la draperie des Victoires ainsi qu'à Teiicadre
ment.
Le bras droit de l'Heure de gauche et le bras gauche de l'Heurtr
de droite n'ont pas été sculptés, fiiute de place.]
Devant de sarcophage.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 12. — Clarac, Cat. n. 780; Musée,
pi. ly'i, 352.
Hauteur 0,57. — Longueur 2,20.
49t. MASQUE DE MÉDUSE.
Masque (à applique) de Méduse ailée, tournée vers la
droite. Sa chevelure est formée de serpents.
[L'épiderme est lésée en plusieurs endroits.]
Magnifique bas-relief en marbre de Paros, du plus beau style grec
frouvé à Athènes et donné par M. Poujade, consul de France.
Hauteur 0,25.
598. MASQUE DE MÉDUSE, devant de
SARCOPHAGE.
Deux Amours nus et ailés (1), planant dans l'air, portent
(1) Celui de gauche porte une bandelette dans les cheveux.
456 LES ENFERS.
111 médaillon {clijpeus] avec le masque de Méluse. ueux
iUtres Amours, de taille beaucoup plus petite, sont debout
derrière eux et tiennent chacun une bandelette. Leurs arcs,
décorés de têtes de ?rilToriS, gisent à terre.
Au-dessous du médaillon, on voit une paire de cornes
d'abondance enlre deux vases remplis de fruits, mais ren-
versés . allusion à l'abondance de toutes choses que nous
rencontrerons dans la vie future.
[L'av3nt-braç droit de l'Amour de gauche; le bras gauche et le sein
du petit Amour à l'extrémité droite, ainsi que plusieurs morceaux des
iles sont modernes.]
Sculpture romaine du in^ siècle. — Villa Borghèsc
Bouillon, t. m, Bas-rclicfs, pi. 12, 2. — Clarac, Cat. n. 403;
Muîce, pi. 192, 353.
Hauteur 0,'42. — Longueur 1,64.
49». SOO. DEUX MASQUES DE MÉDUSE.
Ci deux masques de Méduse ailée, eDtou''és de serpents,
sont (l'une époque assez basse et d'une conservation qui
laisse beaucoup à désirer. Les prunelles y sont indiquées.
[Musqué de gauche : Le nez, une partie des joues et des lèvres,
a moiUé des ailes, les têtes de serpent, quelques mèches de che-
veux, etc., sont modernes. — Masque de droiie : Les ailes, les tête?
de serpent et quelques mèches de cheveux sont restaurées.]
Bas-reliefs en marbre de Paros. Château de Rictielieu.
Petit-Radel, t. Il, 50. — Clarac, Cat. n. 530 6i'*; Musée, pL 199.
03.
Hauteur 0,40.
^Ol. MASQUE DE MÉDUSE.
Grand masque ailé, entouré de serpents dont on dis-
tingue les écailles. Les prunelles sont indiquées.
[L'extrémilé d'une aile est brisée.]
Sculpture romaine d'une époque très-basse. Musée Campana.
Hauteur 0,55.
MASQUE DE MÉDUSE.
S0« MASQUE DE MÉDUSE.
MéJase ailée, entourée de serpents dont on distingue les
écailles.
[Le haut de la chevelure est brisé, le côté gauche est restauré.]
Sculpture romaine des bas temps. Musée Gampana.
Hauteur 0,'(5.
S03. AUTEL CONSACRÉ AUX DIEUX DES
ENFERS.
Cippe dont le couronnement demi-circulaire est orné, sur
le devant, d'un bucrâne entouré de bandelettes en passe-
menterie. Deux demi-palmeites en forment les acrotères.
L'inscription est ainsi conçue :
Dis inferis
sacrum.
Cupllus, Aug(usli) l(ibertus),
Atlicianus.
Il en résulte que le consécrateur du monument, Cupitus,
autrefois esclave d'un nommé Atticus, avait été affranchi
par quelque empereur.
Une oenochoé (à gauche) et une patèreà ombilic (à droite)
sont sculptées sur les faces latérales.
Cippe en marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,59. — Largeur 0,33. — Epaisseur 0,2S.
S9
XXV.
DIVINITES ITALIQUES.
MONUMENTS RELATIFS AU CULTE
DE SATURNE.
(N°s 504-533.)
Les vingt-neuf monuraenls que j'ai réunis ici se rap-
portent tous au culte de Saturne. Ils proviennent de
différentes localités de l'ancienne Numidie; les uns
ont été érigés pour l'accomplissement d'un vœu, les
autres ont une destination sépulcrale.
Le culte de Saturne, trés-répandu en Italie, devint
plus populaire encore parmi les colons de la province
\d'Afrique , parce qu'on identifiait ce dieu avec le
Baalsamim des Carlhaginois. L'épithète de Dominus
(seigneur) , qui lui esl attribuée sur plusieurs ins-
criptions (1), n'est que la traduction du mot sémi-
C«) ueniei; Inscriptions de l'Algérie, n. 3308, 3314.
MONUMENTS RELATIFS AU CULTE DE SATURNE. 459
liqne Aclon, titre ordinaire des divinités puêni-
ciennes.
Sans compter les fragments de sculpture dont je ne
suis pas à môme de présenter le relevé exact, nous
connaissons, jusqu'à présent, plus de cinquante mo-
numents épigraphiques relatifs au culte de ce dieu cr;
Afrique (1). La ville de Sitifis, à elle seule, en a
fourni quatorze.
Dans la liste des noms propres romains gravés sur
les inscriptions de Numidie, rien de plus fréquent que
celui de Saiurninus ; même le surnom deSaturnus s'y
trouve (2)
La plupart de nos textes mentionnent des prêtres
de Saturne appelés tantôt sacerdotes, tantôt miimtri ou
flamines. Les bas-reliefs qui décorent les stèles repré-
sentent souvent un sanctuaire dans lequel le sacrifi-
cateur et sa femme, la flaminique , déposent des of-
frandes sur un autel. Ils se tiennent debout, la tête
découverte, conformément aux prescriptions du rite
romain. Quant à la durée du sacerdoce, nous savons
par un témoignage positif (3) qu'elle était d'une année
seulement.
Pour expliquer la présence de Saturne sur les pierres
funéraires, il suffit de se rappeler que le père de
Jupiter gouvernait le royaume des Iles fortunées.
Comme il présidait aux récolles, il était aussi le dieu
de la mort. Dans les inscriptions , on lui donne le
(1) Fabretti, p. 649. G97, n. 182. 183. — Renier, n. 166-168.
543. 1583. 1678. 1742-43. 1902. 1904. 1983. 2071. 2378. 2551-52.
2556. 2760-61. 2768-69. 3238. 3305-18. 3465-73. 4123. — Méni.
de la Soc. de Constantine, t. II, 168. X, 218. 219. 230. XII, 219.
(2) Mémoires de la Société de Conslantine, t. VI, 42. 93. XII, 409,
(3) Ob lionorem sacerdoti sui, slatuam sibi anno expleto posuit
idemq(ue) dedic(avit). Inscription de Diana. Renier, n. 1743.
4C0 MONUMENTS RELATIFS AU CULTE DE SATURNE.
titre de frugifer et de deus frugum (1) ; son buste
barbu, voilé et armé de la faux, se rencontre sur un
grand nombre de bas-reliefs, généralement dans un
fronton triangulaire qui couronne le monument. Par-
fois ce buste est entouré de deux Victoires planant
dans l'air, ou bien il est accompagné des Dioscures
tenant leurs cbevaux (2).
Le culte de Saturne paraît s'être confondu quelque-
fois avec celui de Mithras. Une inscription de Lam-
bèse (3) rappelle Deus invictus, épilhète qui appartient
essentiellement au dieu persan. Les bustes du Soleil
et de la Lune sont sculptés sur une pierre de Tlia-
mugas (4), dédiée à Saturne.
Ajoutons que les lions qui figurent sur plusieurs
des monuments de cette série ne se rattachent à aucune
tradition connue , mais il n'est pas étonnant de les
rencontrer dans le cortège d'une divinité africaine. On
peut croire que le Baal carthaginois , remplacé par
Saturne, fut le premier à dompter les animaux du
désert.
Toutes les stèles dont il s'agit se composent de trois
ou quatre compartiments superposés : malheureuse-
ment, la plupart sont dans un état de dégradation qui
empêche souvent de distinguer les détails intéressants.
Le marbre en est très-friable; le dessin informe ;
l'exécution des plus grossières : elles appartiennent
donc à l'époque de la décadence. Aucune des stèles du
(1) Renier, n. 16S. 1742.
(2) D'après une légende ancienne, Saturne était lils de Pollux.
Tulgentius, p. 627, éd. Slaveren.
(3) Renier, n. 167.
(4) Renier, n. 1543. Voir aussi le monument bilingue publié par
Spon, Miscellaiiea, p. 3.
AUTEL HEXAGONAL. ^61
Louvre n'est datée, mais une inscription de Sitifis (1),
rentrant dans cette catégorie, a été gravée fan 210
de notre ère. Celle de Zraïa (2) remonte au consulat
d'Orfitus et de Priscus, c est-à-dire à l'année 149 après
J.-G.
S04. AUTEL HEXAGONAL.
Sur la première face de ce monument on lit rinscription
suivante, très-mutilée :
Salurno
aug(usto)
T(itus) Fl(avius) Honor-
4 atus, sacer-
dos, T. FI. (?) Se-
verus (?) Ter-
8 [monumentu]-
m consac-
ravit, v(otum) s(olvens] l(ibens) m(erilo).
(Trois feuilles).
2) Homme nu, portant un panier à la main droite, dans
l'autre un seau (?).
3) Femme drapée et voilée, debout, la main droite sur la
poitrine; dans la main gauche abaissée elle porte un objet
devenu méconnaissable, peut-être une corbeille.
4) Amour ailé, avec un panier rempli de fruits. Il est
difiicile de dire ce qu'il tenait à la main gauche.
f)) Personnage pareil à celui de la seconde face.
6) Homme nu avec une corbeille (brisée) et uu seau (?).
Toutfs ces figures sont sculptées de face. Elles ont telle-
ment souffert des injures du temps que l'interprétation des
accessoires est devenue plus que problématique.
(1) Renier, n. 3308.
(2) Renier, a. 1678.
465 MONUMENTS RELATIFS AU CUITE DE SATURNE.
[Li plus grande partie de la moulure inférieure orneiïientée est
moderne.]
Calcaire gris, trouvé à Cuicul, aujourd'hui Djimilah.
C/arae, Musée, t. II, 1264; Inscriptions, pi. 71, 1. — Delamare,
E^ nloration scientifique de l'Algérie ; Archéologie, pi. 106, 16. —
U'u oisié, Beaux-Art?, t. I, pi. 55, 1.2. — Renier, Inscriptions de
i'-^ igérie, n. 2551. — Henzen, n. 5723.
Hauteur 0,73. — Largeur de chaque face 0,22
505. STÈLE D'AELIA SATURNINA. fragment
Trois compartiments, très-mutilés, renferment : le pre-
mier, une femme drapée, de face, entre deux colonnes, en
partie brisées; le second une inscription, en beaux carac-
tères, encadrée d'une moulure :
D(is) M'anibus) s(acrura).
Aelia Saturni-
na (l). Pia v(ixit) a(nnos) XXI. H(ic) s(ita) e(st}.
Dans le troisième registre, on voit, entre deux pilastres
corinthiens cannelés, les restes de deux idoles puniques,
supportant une guirlande.
Le reste manque.
Calcaire gris, trouvé à Mons.
Clarac, Musée, t. II, 1304; Inscriptions, pi. 81, 82. — Dela-
mare, Exploration (Archéologie), pi. 93, 3. — Renier, d. 3475 (la
leçon Allia est inexacte).
Hauteur 1,48. — Largeur 0,54.
50e. STÈLE DE CASSIANA.
Deux colonnes avec leurs stylobates soutiennent une niche
en plein cintre, dont le fronton est surmonté d'un masque
et de deux acrotères. Dans l'intérieur de la chapelle se
(1) Les lettres ni et, plus loin, va sont liées ensemble.
STÈLE DE CLODIUS. 46
trouve une femme drapée , de face , posant la main droite
sur un autel qui porte l'inscription
SALVV
M
Dans le bas, on lit un autre texte en caractères presque
cursifs et assez difficiles à déchiffrer ;
CASSIANA, M(arci) (?) L(iberta) (?), FLAVIASYRA MATER
VOTVM SOL VIT SATVRNO. RELIQVA {sic)
MEI [sic] ROGO SALVOS.
Cette dernière phrase doit naturellement être interprétée :
reliquos meos rogo salvos faciat. La mère, en accomplissant
son vœu, prie Saturne de protéger ses enfants.
Tiouvée à Sétif, l'ancienne Silifis.
Clarac, Musée, t. II, 1267 ; Inscriptions, pi. 71, 7. — Belamare,
Archéologie, pi. 81, 1. — Bœhr, Jahn's Jahrbucher, t. 66, 224. —
Renier, n»3305. — Henzen, n. 5724.
Hauteur 0,68. — Largeur 0,50.
507. STÈLE DE CLODIUS.
Homme drapé tenant wn rouleau, et femme portant un
bouquet d'épis. [Les deux têtes manquent, ainsi que le bras
gauche de la femme].
L'inscription , très-fruste , se rapproche de l'écriture
cursive :
Q. CLODIVS. C...
C . .
proute la partie supérieure de la stèle est brisée].
Marbre gris, trouvé à Mo7is.
Clarac, Uuiée, t. II, 1304; Inscriptions, pi. 81, 83. — Belamare,
Archéologie, pi. 95, 10. — Renier, n. 3483.
Hauteur 0,70. — Largeur 0,57.
464 MONUMENTS RELATIFS AU CULTE DE SATURNE.
508. STÈLE DE FURIUS SATURNINUS.
Bas-relief à trois registres. Dans le haut, une couronne,
avec l'inscription [s]ATVRNO AVG. 1 SAC ; puis trois rosaces
et un cartel avec le nom du consécrateur : P. FVRIVS.
SATVRjNINVS SACER|DOS; enfin un taureau (à droite)
devant un petit autel cannelé.
Marbre gris, trouvé à Mons.
Clame, Musée, t. II, 1269; Inscriptions, pi. 71, 12. — Delumare,
Archéologie, pi. C6, 9. — Renier, n. 3iG8.
Hauteur 0,88. — Largeur 0,47.
509. STÈLE DE GRESSIA SATURNINA.
FRAGMENT.
Le fronton triangulaire de la stèle est occupé par le buste
voilé de Saturne barbu ; deux fleurons en remplissent les
angles. Inscription ; SATVRNO. AVG. SACR.
Un bas-relief, très-fruste, sculpté au-dessous, représente
deux personnages debout et de face : une femme drapée et un
prêtre, en toge, qui dépose, de la main droite, une offrande
sur un petit autel. Inscription, en lettres allongées :
eT GRESSIA. SATVRNIna.
Le surnom de Saturnina a très- certainement quelque
rapport avec le nom de la divinité. Voir p. 459 et les n"' 505.
508. 514.
Calcaire gris, brisé dans le bas. Trouvé à Djimiluh, l'ancienne
Cuicul.
Clarac, Musée, t. II, 1268; pi. 161 b, n, 11, et Inscriptions, pi. 71,
11. — Delamare, Exploration de l'Algérie; Archéologie, pi. 1C6, 11.
Ravoisié, Beaux- Arts, t. I, 66 (pi. 56, 6), — Renier, n. 2552.
Hauteur 0,00, — Largeur 0,49.
510. STÈLE DES JULIL
Bas-relief à trois registres :
1) Homme et femme drapes, de face. Au milieu, un autel,
STÈLE d'ofellia mathona. 46S
sur lequel l'homme dépose une offrande. Inscription : C.
IVliuS. BARIO. SAC.
2) Homme et femme drapés, de face. Le premier tient à la
main droite abaissée un objet devenu méconnaissable.
Inscription : C. IVLIVS. VICTOR. SAC(erdos) ET. C.
IVLIVS. OPTATVS. SAC(erdos).
3) Taureau à droite.
[La plus grande partie de la moulure est modirne.]
Marbre gris, trouvé à Mons.
Clarac, Musée, t. II, 1305 ; Inscriptions, pi. 81, 87. — Delamare,
Archéologie, pi. 94, 2. — Renier, n. 3473.
Hauteur K,\â. — Largeur 0,46.
511. STÈLE DOFELLIA MATRONA.
Homme et femme drapés, de face. La femme pose la main
droite sur sa poitrine.
Inscription : OFELLIA MATR-
ONA V(ixit) A(anos) XXXXV.
Trouvée à Mons.
Clarac, Musée, t. II, 1314. Inscriptions, pi. 81, 81. — Delamare,
Archéologie, pi. 94, 1. — Renier, n. 3479.
Hauteur 0,76. — Largeur 0,43,
51S. STÈLE D'OTACILIUS FELIX.
Bas-relief en deux registres, brisé dans le bas.
I) Dans une chapelle à plein cintre, soutenue par deux
colonnes torses, au-dessus desquelles on aperçoit deux
masques (1), se trouvent un homme et une femme drapés.
Celle-ci porte dans ses bras un quadrupède, destiné au sa-
crifice; rhomme tient d'une main un rouleau, de l'autre il
dépose une offrande sur un petit autel.
Les lettres w(otum) s(olutiim) | /(ibenter) a(nimo) sont gravées
(1) Celui de droite est brisé, ainsi que le masque de la femme.
20.
2G6 MONUMENTS RELATIFS AU CULTE DE SATURNE.
ttOT le devant de cet autel; au-dessus on a sculpté le buste
drapé et voilé de Saturne.
Une inscription, conçue en ces termes :
D(is) D(eabus) SS (1), Qiuinlus) Otacilius Félix,
sacerdos, et Celsina con[iux].
nous apprend qu'un prêtre de Saturne et son épouse ont
consacré le monument aux dieux et aux déesses.
Le second registre représente un taureau tourné vers
la gauche, et devant lui un personnage drapé, portant un
plateau sur la tète.
Trouvée à Cuicul, aujourd'hui Djimilah, dans la province de
Constanline.
Clarac, Musée, t. II, 1244; pi. 161 6, 6; Inscriptions, pi. 71, (5. —
De/amare, Archéologie, pi. 106, 9. — Renier, n. 2556.
Hauteur 0,60. — Largeur 0,48.
513. STÈLE DE POSTDIIUS PUDENS.
Dans le compartiment supérieur on voit un fragment du
buste voilé de Saturne (2) avec rinscription SATVRXO AVG.
SAC.
Le registre suivant représente deux personnages drapes,
de face : un homme et une femme. Cette dernière porte,
dans la main droite abaissée, un seau. Inscription, en lettres
allongées : iVo\stimius Pudens so[c(erdos)].
Enfin, dans le bas est sculpté un taureau, tourné vers la
droite. Ses jambes sont brisées.
[La bordure est en plâtre,]
Marbre gris, très-fruste, trouvé à Mons.
Clarac, Musée, t. II, 1267; Inscription?, pi. 71,8. — Delamare,
Archéologie, pi. 94, 4. — Renier, n. 3466.
Hauteur 1,08. — Largeur 0,43.
(1) S S =sancfis. M. Renier explique ces sigles : Dono dederunt
Saturno sancto. — Les lettres in du nom propre Celsina sont con-
juguées.
(2) La tête et l'épaule gauche sont brisées.
STÈLE DE SEMPRONIUS SATURNINUS. 467
SI 4. STÈLE DE SEMPRONIUS SATURNINUS.
En haut, buste voilé de Saturne, dans un fronton trian-
gulaire fruste. Inscription : saTVRNO AVG(usto) SACRVM.
2*= compartiment : homme et femme drapés, de face. —
Inscription : SEMPRONIVS SATVRNI[nus].
Je compartiment : bœuf à droite.
Bordure moderne.]
Marbre grh, très-usé; trouvé à Mons.
Clarac, Musée, pi. 161 c, d. 9 (t. Il, 1268); Inscription<!, pi. 71, 9.
— Delamare, Archéologie, pi. 93, 2. — Renier, n. 3465.
Hauteur t,40. — Largeur 0,37.
SIS. STÈLE DE SILIUS.
Dans une chapelle, flanquée de deux c©lonnes torses,
on voit un dieu drapé, de face, tenant de la main droite
abaissée un raisin, au bras gauche une corne d'abondance.
Sur la base on lit une inscription, gravée en lettres du
111^ siècle de notre ère (1) :
Sat(urno) Aug(usto) sac(rum).
C(aius) Silius Nund(inarius)
v(otum] s(olvit) l(ibens) m(erito).
Le surnom de Nundinarius se rapporte également au culte
de Saturne, les jours du marché {nundinae] ayant été consa-
crés à celte divinité. Comparez Renier, n. 2703. 3307. 3248,
Bas-relief fruste, en marbre blanc, trouvé en 1843, à Kalama
aujourd'hui Ghelrna.
Gwjou, Inscriptions de Constantine (Alger, 1838), pi. 6, 1 (bureau
du Génie). — Clarac, Musée, t. II, 1266; Inscriptions, pi. 71, 5. —
De/an2«re, Exploration; Arcliéologie, pi. 178, 1. — Renier, d.2768
Hauteur 0,40. — Largeur 0,32.
^1) Les a ne sont pas barrés, et les lettres se rapprochent déjà da
l'écriluie cursive.
468 MONUMENTS RELATIFS AU CULTE DE SATURNE.
SIS. STÈLE DE VETTIUS.
1*' registre (brisé) : entre deux colonnes on remarque les
restes de deux figures drapées, de face.
Inscription : D(is) M(anibus). C. VETTIVS ANTO-
NIANVS SE VIVO FECIT (1)
puis après l'espace d'une ligne :
D. M. A[e]LIA DONATA VlX(it)
AN(nos) LV. H(ic) Slita) E(st). O(ssa) T(ibi) B(ene)
Q(uiescant).
2^ registre : Homme et femme drapés, de face, plus
grands que les personnages du compartiment supérieur. —
Deux colonnes d'ordre dorique semblent indiquer que la
scène se passe dans un temple.
3^ registre : Instruments de sacrifice : un couteau, un
scyphus et une aiguière. Comparez Chirac, t. II, 1303, n. 84.
Marbre gris, trouvé à Djimilah, l'ancienne Cuicul.
Clarac, Musée, t. Il, 1298; Inscriplions, pi. 78, 59. — Delamare,
Archéologie, pi. 106, 10. — Renier, n. 2563.
Hauteur 1,45. — Largeur 0,30.
Slî^. STÈLE D'URBANUS.
Le fronton triangulaire, avec le buste de Saturne, est
brisé, mais on aperçoit encore sur le listel supérieur les
lettres SAC, restes de Tinscription Saiurno aug[a?Xo] sac-
(rum).
Le premier registre représente deux statues, placées sur
des bases rondes, ornée^ de moulures. Ce sont deux per-
sonnages drapés, tenant chacun un sceptre (ou une palme?)
au bras gauche. Leurs têtes manquent. — Traces de quel-
ques lettres sur le côté gauche de la moulure iuférieure.
Le compartiment du milieu est occupé par un homme et
(11 Les lettres it et plus loin vi (dans le mot vixit) sont liées en-
semble
STÈLE TROUVÉE A CIRTA. 469
une femme drapés, d'une tnille plus élevée que les statues.
La femme lient un grand p'éiteau rempli de fruits, l'homme
dépose de la main droite une offrande sur un petit autel;
dans l'autre il porte le coffret à encens. — Leurs têtes sont
brisées.
Inscription, en lettres allongées : us Vrbanus (1) «a-
(cerdos).
Le registre inférieur, irès-mutilé, représente deux vic-
timaires conduisant un bœuf.
Marbre gris, trouvé à Mons.
C/flrflc, Musée, pi, 161c, n. 10 (texts, t. II, 12G8); Inscriptions,
pi. 71, 10. — Delamare, Archéologie, pi. 93, 1. — Renier, n. 3167.
Hauteur 1,63. — Largeur 0,50.
SflS. STÈLE TROUVÉE A CIRTA.
Dans un édicule soutenu par deux colonnes torses, on
voit deux femmes drapées et voilées, de face, dont l'une
porte une énorme grappe de raisin. Sur le cartel, qu'on a
eu le tort de scier, on lit l'inscription : SATVRNO. AVS,
c'est-à-dire Saturno a(ugusto) t(otum) 5(olvii).
[Le cintre de la chapelle est brisé.]
Marbre gris, provenant de Constantine, l'ancienne Cirta.
Clarac, Musée, t. II, 1235, n, 2 (pi. 161 b, n. 2). Inscriptions,
pi. 71,2. — Delamare, Archéologie, pi. 129, 7. —Renier, n. 1904.
Hauteur 0,50. — Largeur 0,34.
5^9. STÈLE TROUVÉE A SÉTIF.
l^"" registre : Divinité drapée , à mi-corps, la tête brisée,
droite et à gauche une Victoire, également drapée.
Inscription : sATVRNO AVG(usto) SACR(um).
2« registre : Au milieu un lion, de face, dévorant ua
(1) Un L. Julitts Vrbanus paraît sur l'inscription d'Ain -Fouah
(Pagus Phuensium) : Renier, n. 2378.
470 MONUMENTS HELATIFS AU CULTE DE SATURNE
taureau. De chaque côté , un Dioscure, coiffé d'un bonnet
pointu, armé d'une lance et conduisant son cheval.
Marbre gris , trouvé f>ar le capitaine Delamare, à environ 2 lieues
de Sétif (Sitifis), dans des ruines romaines considérables. La stèle
était à moitié enterrée et employée comme moellon dans un mur.
Ciarac, Musée, t. II, 1265 ; Inscriptions, pi. 71, 3. — Delamare^
Archéologie, pi. 82, 3 [Comparez le fragment , pi . 82, 7). — Renier,
n. 3316.
Hauteur 0,60. — Largeur 0,46.
FRAGMENTS DE STELES.
S20. Stèle à fronton triangulaire. Dans le registre su-
périeur se trouve le buste voilé, sculpté de face, d'une jeune
divinilé qui est parée d'un collier et vêtue d'une tunique à
galons brodés.
Fleurons dans les angles. Listel enrichi d'ornements. —
Le registre suivant est occupé par deux personnages
drapés, très-frustes : une femme et un homme; l'homme
dépose une offrande sur un petit autel.
Dans le troisième compartiment on voit deux petits tau-
reaux affrontés ; entre eux un objet méconnaissable.
Hauteur 1,08. — Largeur 0,36.
S'^l. i^^ registre, à fronton triangulaire : Buste voilé de
Saturne, de face.
2« registre : Homme et femme drapés, de face. Le pre-
mier tient dans la main droite abaissée un objet méconnais-
ble. La femme a la main droite posée sur la poitrine.
Hauteur 0,87. — Largeur 0,38.
5SS. 1" registre -. Homme et femme drapés, de face, les
es brisées. L'homme tient dans la main gauche im volu-
n; la femme porte un seau dans la droite abaissée.
2« registre : Trois petites figures de face. Deux d'entre
elles portent des sceptres; celle du milieu est vêtue d'une
tunique courte.
Hauteur 1,00. — Largeur 0,56.
FRAGMENTS DE STELES.
5!S3. Partie supérieure d'une stèle à fronton Iriang
laire, dont les angles sont décorés de palmettes coupées,
y voit Saturne à mi-corps, dr^ipé, voilé et tenant dans
main droite sa harpe. Un mascaron de lion se trouve
côté de la divinité. — Inscription : SATV[rno].
[Le haut du fronton et l'angle droit, ainsi que le bras gauche
Saturne, manquent.]
Trouvée à Mons,
Clarac, t. II, 12CiG, Inscriptions pi. 71, 4. — Delamare, Arch
logie, pi. 96, 1. — Renier, n. 3470.
Hauteur 0,54. — Largeur 0,45.
524. Buste voilé de Saturne, armé de la harpe. Inscrip-
tion fruste : saTVRNO. AVG. SAC.
Partie supérieure d'une stèle à fronton triangulaire.
Trouvée à Mons.
Delamare, Archéologie, pi. 96, 3. — Renier, n. 3469.
Hauteur 0,48. — Largeur 0,42.
SSS. Buste de Saturne voilé, de face. — Partie supé-
rieure d'une stèle à couronnement triangulaire.
[Le côté droit est brisé] .
Pierre calcaire grise, trouvée à Sétif [Delamare, pl.82, 1),
Hauteur 0,31. — Largeur 0,27.
526. Buste de femme drapée, la main droite sur la poi-
trine. — Partie supérieure d'une stèle à fronton triangulaire,
soutenue par deux colonnes d'ordre corinthien. Acrotères
aux angles.
Hauteur 0,46. — Largeur 0,50.
52'î'. Deux perisonnages nus, de face. Au milieu, un
grand vase dans lequel ils versent le contenu de leurs
aiguières.
En haut, une guirlande.
Trouvé à Mons {Delamme, pi. 93, 6. Comparez le fragment,
pi. 93, 4).
Hauteur 0,38. — Largeur 0,47.
472 MONUMENTS HELATIFS AU CULTE DE SATURNE.
558. Homme et femme drapés, de face, très-frustes,
les têtes brisées. Le premier tient à la main gauche un rou-
leau; son épouse semble porter un seau à la main droite
abaissée.
Ilïiulcur 0,65. — Largeur 0,56.
559. Homme et femme drapés, de face. Le premier tient
dans la main gauche un coffret [acerra] ; sa main droite est
posée sur un autel. La femme paraît porter un seau.
Calcaire gris.
Hauteur 0,64. — Largeur 0,43.
330. Grande figure drapée, de face, une guirlande (?) à
la main gauche. Tête brisée.
Hauteur 0,74. — Largeur 0,31.
531 . Taureau à droite, décoré d'un bandeau dorsal (1).
Devant lui, un sacrificateur, posant la main droite sur un
petit autel.
Bas-relief très-mutilé.
Hauteur 0^28. — Largeur 0,47.
S3S. Taureau à droite. — La moitié antérieure est
brisée.
Hauteur 0,3'2. — Largeur 0,36.
S33. SILVAIN, DIT VERTUMNE.
Couronné de pin, le dieu porte des fruits dans un pan de
sa pardalide. Dans la main gauche il tenait un pedum, de
raulr<!!une serpe.
(1) Sur un des bas-reliefs relatifs au culte de Saturne {Renier,
n. 3315) on voit les lettres OM {Jovi optimo maximo) gravées sur
le corps du taureiu.
SILVAIN. 473
Un tronc d'arbre sert de support à la statuette.
[Rsstaicmtions : La plus grande partie de la couronne; un mnr-
ceau de la pardalide; la main gauche avec la massue; le bras droit
abaissé à partir du milieu du biceps; les jambes, la moitié du genou
gauche, la cuisse droite, un morceau de la cuisse gauche et le bas du
tronc d'arbre.]
Statuette en marbre blanc. Château de Richelieu, n. 20.
Petit-Radel, t. II, 40. — Millin, Galerie mythologique (Paris,
1850), pi. 129, 597. — Bouillon, t. III, Statues, pi. 14. — Clarac,
Cat., n. 468a; Musée, pi. 345, 817 (sous le n. 466, 1).
Hauteur 0,57.
534. SILVAIN.
Silvain, chaussé de bottes montantes [péronés], la barbe
inculte (1), la tête ceinte d'une couronne de pin, lient de la
main gauche abaissée le bout de sa nébride, remplie de
fruits; au bras droit il porte un jeune pin (2). Un chien de
chasse est assis à ses pieds,
[L'avant-bras droit avec le coude et la plus grande partie de l'arbre
sont moriernes; l'extrémité du nez de Silvain et la tête de la nébride
manquent.]
Statuette en marbre. Fonds Campana {Cat. n. 80).
Hauteur u,5?.
535. SILVAIN
Le dieu des forêts, barbu, chaussé de bottes en peaux
de bête, la tête ceinte d'une couronne de pin, retient dune
main sa nébride pleine d'épis, de raisins et de pommes,
(1) Horridus. Horace, Odes, 111,29, 22,
(2) Comme dans les Géorgiques de Virgile (F, 28) : « et teneram ab
radiée ferens, Sllvane, cupressum. » — SILVANO DENDROPHORO
SACRVM. Inscription de Rome; Orelli, n. 1602
474 DIVINITÉS ITALIQUES.
tandis que de la maia droite abaissée, il porte une serpe. Un
tronc d'arbre est planté à sa gauche.
Le sculpteur a donné à la nébride une tête de panthère.
[La plinthe avec les jambes jusqu'aux genoux, la partie inférieun'
l'arbre et le bras droit de Silvain sont modernes.]
Statuette en marbre. Fonds Campana {Cat. n.81).
Hauteur 0,59.
536. SILVAIN.
Entre deux pilastres cannelés, Silvain, dieu lutélaire des
arbres et patron des chasseurs (1), est représenté debout,
la tête barbue et ceinte d'une couronne de pin. La nébride
qui recouvre sa poitrine est remplie de fruits. Au bras
gauche il porte une branche de pin , la main droite étendue
tient une serpe [faix arbnraria, silvatica). Les bottes en
peaux de bête dont il est chaussé s'appelaient péronés. Un
chien de chasse, assis à ses pieds, semble attendre les ordres
de son maître.
[L'extrémité du nez est brisée.]
Bas-relief; travail grossier de la basse époque. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 10. — Clarac, Cat. n. 453;
«lusée, pi. 224, 93.
Hauteur 0,75. — Largeur 0,57.
537. AUTEL CONSACRÉ A SILVAIN.
Sur la face principale est sculptée l'inscription suivante,
en caractères du i" siècle de l'ère chrétienne :
Silvano | sacrum. ] Puleolanus, | Cœsaris n(ostri) ser(vus)!
ex veto. < Putéolanus, esclave de notre César, a consacré cet
autel à Silvain, pour l'accomplissement d'un vœu. » On
sait que les empereurs romains avaient une villa à Pouz-
(1) Orelli, Inscript, n. 1C03.
EX-VOTO DÈDlÉ A SILVAIN. 475
zoles, et que Caligula et Néron affectionnaient beaacoun ce
séjour.
Une aiguière (à gauche) et une patère (à droite) décorent
les faces latérales du monument.
Villa Borghèse.
Manilli, p. 93. — Bci'neshts, cl. I, 223. — Montelatici, p. 26i.
— Fabretti, p. 692, 134. — Sculture del palazzo delLi villa Borghèse,
detta Pinciana (Roma, 1796), t, 1, 51. — Osann, Sylloge, p. 376, 56.
— Bouillon, t. III, Autels^ pi. 6, 1. — Clarac , Gat. n. 60;
Musée, pi. 187; Inscriptions, pi. 2.
Ilauleur 0,74. — Largeur 0,44.
538. EX-VOTO DÉDIÉ A SILVAIN.
Grande dalle de marbre, ornée de moulures et portant
l'inscription suivante, en beaux caractères de la première
moitié du ii<= siècle :
Silvano fecerant
pro sua salute.
Les noms des consécrateurs, ainsi que l'ex-voto, autel ou
statue, manquent. On remarque deux trous de scellement et
plusieurs agrafes.
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,20. — Largeur 1,00.
539. AUTEL CONSACRÉ AUX NYMPHES
DES BOIS.
L'inscription Viribiis | sacrum se rapporte aux nymphes
des bois, dont le nom populaire était Vires ou Virœ, et qui
formaient le cortège habituel de Diane chasseresse. C'est
pour cela que les faces latérales de cet autel représentent :
b) Un cerf poursuivi par un chien ;
c) Un arbre, emblème des nymphes ; [ce côté, engagé
dans le mur, n'est pas visible maintenant].
d) Un cliasseur qui, Tépieu à la main, attaque un san-
glier.
476 DIVINITÉS ITALIQUES.
Une autre inscription (rapportée par Gruter, p. 1011, l]
réunit en effet Diane et les nymphes : Dianae victrici et
Viribus sacrum |1); de plus, il paraît que notre monument
était le pendant du n" 107 du catalogue [Dianae sacrum
imperio).
Le fronton est décoré d'une couronne à lemnisques, placée
entre deux rosaces. Une patère (à droite) et une aiguière
(à gauche) se voient sur les faces latérales, au-dessus des
sujets de chasse.
Rome. Palais d'Orazio délia Valle (Gudius). Collection Jenkins.
Gruter, p. 89, 9 (in aedibus Horalii délia Valle). — Marq.
Gudius, Inscriptiones, p. 29, 2 (misit Volcamerus medicus, annc
1646). Notae in Phaedri fab. I, II. — Visconti, Opère varie, I, 75
— Clarac, Cat. n. 356 ; Musée, pi. 254, 558 ; Inscriptions , pi. 17.
Hauteur 4,02. — Largeur 0,36. — Épaisseur 0,35
(1) Nymphia et Viribus augustis, Orelli, 2324*
XXVI.
DIVINITES ETRANGERES.
B40. CYBÈLE.
Coiffée d'un polos, la mère des dieux est assise sur un
trône à dossier trés-élevé. Ses vêtements se composent d'un
chiton talaire, retenu au-dessous du sein par une bande-
lette, et d'un manteau étendu sur les genoux. Quatre lon-
gues boucles de cheveux encadrent sa figure et retombent,
deux de chaque côté, sur sa poitrine. Ses pieds sont chaussés
de souliers.
Quant aux attributs de la déesse, ils sont malheureuse-
ment brisés, mais on voit que sa main gauche a dû reposaT
sur un tambourin. Un lion est assis à sa droite.
Ce molif a été imité tant de fois qu'il doit remonter à un
ïriginal célèbre, peut-être à la Cybéle de Phidias.
[Parties brisées : L'extrémité du nez et du pied droit; la main
gauche, le bras droit de Cybèle. La patte droite de devant du lion.l
Charmante sculpture en marbre pentélique. Époque d'Alexandre
478 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
le Grand. — Trouvée au Pirée, dans les ruines du Temple de Cybèie
{Metroon), pendant la guerre de 1855. Donnée par M. le comte de
Nieuwerkerke, Surintendant des Beaux-Arls,
Hauteur 0,33.
^41. CYBÈLE.
La mère des dieux , chaussée de sandales , vêtue d'un
chiton à manches courtes et d'un manteau qui lui sert de
voile, est assise sur un trône, dont les bras sont supportés
par deux lions. Coiffée de la couronne murale [mater tur^
rita, tHrrigera)f elle tient de la main droite étendue un
rameau de pin ou de cyprès, arbres qui lui étaient consa-
crés ; de la gauche, un tambourin.
[La tète, les bras avec les attributs (le tambourin est orné d'un
grifTon marln^, ainsi qu'une paitiedu dossier sont modernes.]
Statuette.
Clarac, Cat. n 1 (vestibule^; Musée, pi. 283, 663.
Hauteur 0,73
54S. CYBÈLE
Vêtue d'un chiton et d'un manteau, chaussée de sandales,
la déesse phrygienne est assise sur un trône. De la main
gauche elle tient un tambourin, la main droite portait au-
trefois une patère.
[La tête avec la couronne murale, les deux mains et la partie droite
du trône sont modernes. Le lion assis, qui sans doute y était en-
gagé, n'a pas été rétabli par le restaurateur.]
Statuette.
Clame, Cat. n. 1 (vestibule); Musée, pi. 283, 664.
Hauteur 0,73.
543. CYBÈLE. figurine.
Drapée, voilée et coiffée d'un calathus, la déesse est as-
sise sur un trône. Elle porte une corne d'abondance (briséel
CYBÈLE d'andires. 479
au bras gauche, une patére dans la main droite avancée. Un
petit lion est couché sur ses genoux.
Marbre blanc. Décadence romaine. Collection Durand,
Hauteur 0,13.
3^4. CYBÈLE D'ANDIRES.
Dans une niche qui se rétrécit vers le haut (1), et dont le
fronton est décoré d'une rosace, se trouve le buste archaï-
que de Cybèle, vue de face.
La déesse, coiffée d'une couronne murale crénelée, est
vêtue d'un manteau et d'un chiton à manches courtes; ses
cheveux retombent en longues nattes sur ses épaules. De la
main gauche elle tient une pomme, de l'autre un balsama-
rium.
Une inscription grecque, tracée en partie sur l'architrave,
n partie au-dessous de la sculpture, dit que ce bas-relief a
été consacré par Glycinna, fille de Ménophon, à la chaste
déesse d'Andires.
Nous savons que Cybèle avait un temple et un sanctuaire
souterrain dans la ville d'Andires (xà "Avôstpa), en Mysie (2).
Elle paraît ici avefe les attributs de la Vénus cypriote.
Bas-relief de la décadence, trouvé probablement en Troade. Collec-
tion Cboiseul, n. 143.
Clarac, Cat. n. 637; Musée, pi. 150, 23. — Frœhner, Inscriptions
grecques du Louvre, n. 9.
Hauteur 0,34. — Largeur 0,24.
S45. SACRIFICE A CYBÈLE.
Ce bas-relief, accompagné d'une longue inscription grec-
que, représente un criobole, sacrifice du bélier consacré à
(1) Comparez le bas-relief de Tliasos, n. 9, p. 32 (avec la note)
et un jaspe vert égyptien publié par Tassie, d1. 7, 257.
(2) Simbon, XllI, p. 525, éd. Didot.
480 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
Alys, qui était le favori de Cybèle. Une prêtresse voilée,
dans l'altitude de l'adoration , est précédée d'un enfont qui
conduit la victime, et suivie d'un jeune homme drapé qui
joue de la double flûte. Elle s'approche d'un chêne sécu-
laire, arbre sacré où une paire de cymbales est suspendue
en guise d'offrande. Plus loin se dresse un autel carié, der-
rière lequel se tient une femme voilée, portant sur la tête
un plateau chargé de fruits.
Un second bas-relief, sculpté au-dessus de celui-ci, esl
brisé. On y voyait probablement Cybèle sur son char, at-
telé de lions.
L'inscription grecque est ainsi conçue :
€ Sous l'hipparque Bouieidès, fils de Métrodore. —
« Moi, Sotéridès, galle (prêtre de Cybèle), j'avais adressé une
« prière à la Mère- Reine (M-zjxpl xoi[çàvw]) pour mon ami
< Marcus Stlaccius, fils de Marcus, qui, sous l'hipparchie de
• Théognéte, fils de , était allé prendre part, sur un
m vaisseau à quatre rangs de rameurs, à la campagne li-
« byenne , avec le corps auxiliaire envoyé à l'empereur
« Gains Julius César, fils de Gains. Mon ami ayant été fait
« prisonnier en Libye et emmené en esclavage, j'avais prié
« pour son salut. Puis, lorsque la déesse m'apparut en
« songe et me dit qu'en effet Marcus avait été capturé,
« mais que déjà il s'était sauvé, en apaisant ses ennemis à
« propos, (j'ai élevé à la Grande Mère cette stèle en lémoi-
« gnagede ma reconnaissance.) »
Les archontes éponymes de la ville de Cyzique, en Asie^
Mineure, portaient le titre à'hipparques, chefs de cavalerie.
Quant à l'expéJition de Jules César contre l'armée de Sci-
pion et du roi Juba, elle remonte à l'année 708 de Rome
(46 avant J.-C), et ce fut en 707 que les habitants de Cyzi-
que lui envoyèrent des bâtiments de guerre, pour le soute-
nir dans sa lutte contre ses adversaires. Notre marbre votif
daterait donc de l'année même de la bataille de Thapsus
Rapporté de Cyzique, d'apiès la conjecture Irès-prob.ible de
Bœckh (approuvée par Marquardt, de Cjzico, p. 91). — ColecliOQ
Clioiâeul-Gouflîer (Cat. n. 160,\
Osann, Sillose, p. 371, 37. — Bouillon, t. Ill, Cippes et inscrip-
ALTEL TAUROBOLIQUE. 481
lions sépulcrales, pi. i, 1. — Clm-ac, Cat. n. 551; Musée, pi. 214,
256, et Inscriptions, pi. 23. — Welcker, Annali romani, t. V (1833),
p. 161. — Boeckli, Corpus inscript, graec, 366S. — Mûller-Wieseler,
Denkniœler, t. 11, pi. 63, 815. — Bœlticher, Baumiiultus der Hel-
lencn, p. 538 (tig. 13). — Frœhner, Inscriptions grecques du Louvre,
n. 10.
Hauteur 0,66. — Largeur 0,50.
546. AUTEL TAUROBOLIQUE.
Une inscription, gravée sur la face principale de cet autel:
M(alri) d(eum) m(iignae) I(daeae),
dd. nn. (1) Conslan-
tio et Maximia-
& no, nobb. Caess. (2),
V conss. (3), XVIII K(alendas) Mal(as),
Iulius Italicus,
v(ir) c(larissimus) , XV vir s(acris) f(aciundis),
[tauro-
8 bolium percepi felic(iter)
en indique la date et la destination. Consacré à la mère des
dieux, qui porte les épilhétes de grande et ù'Idéenne, parce
qu'elle avait son culte principal sur le mont Ida, notre
marbre rappelle le souvenir d'un sacrifice de taureau [lau-
robolium), offerl sous le règne des Césars Constance-Chlore
et Galère Valére Maximien, le d4 avril 305.
Depuis l'époque d'Hadrien jusqu'à la fin du iv^ siècle, on
célébrait, surtout en Italie et dans les Gaules, les tauro-
boles en l'honneur de Cybèle et les crioboles (sacrifices de
bélier) en l'honneur d'Altis, favori de la déesse. Ces san-
glantes cérémonies, dont un poëte chrétien, Prudence, nous
a laissé une description détaillée (4), avaient une significa-
(1) Dominis nostris duobus. Le mi.'bre porte D. DNN. — A la
ligne 5, les leUres MA sont gravées en ligature.
(2) Nobilissimis Caesuribus.
(3) Quintum comulibus.
(4) Péri stephauon, X. 1011-1050. Anthologie latine' éd. Meyer,
n. 605.
SI
482 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
lion symbolique : l'expiation par le sang et la renaissance
à une vie nouvelle. La personne qui devait recevoir cet
étrange baptême, se plaçait dans une fosse profonde, recou-
verte de planches dans lesquelles on avait pratiqué de nom-
breuses fissures. En s'écoulant par cette espèce de passoire,
le sang de la victime arrosait le tauroboliandas, qui faisait
son possible pour n'en pas perdre une goutte. Aussi devenait-
il, à sa sortie, un objet d'adoration pour le peuple. A Rome,
le sacrifice avait lieu sur le mont Vatican, dans un endroit
appelé Phnjgianum. C'est là, près de la cathédrale de
Saint-Pierre, et sous l'autel des SS. Simon et Judas, que
furent découvertes la plupart des inscriptions relatives aux
tauroboles (1). Il se pourrait que notre Julius Italiens, eu
sa qualité de Quindécimvir (voir mon n. 89, p. 112 et 113),
se fût prêté à l'expiation au nom de la ville de Rome et
pour le salut des deux Césars, nommés dans l'inscription. Il
porte le titre honorifique dhomme clarissime, qui conve-
nait surtout aux sénateurs.
Le mot percipere (recevoir) est fréquemment employé
dans les inscriptions chrétiennes, lorsqu'il s'agit des saints
sacrements (2). L'adverbe felicite7^ màique que le taurobole
avait réussi, et que toutes les prescriptions du rite y avaient
été observées.
Sur les faces latérales sont sculptés :
(à droite) Un bucràne, une tête de bélier et une paire de
cymbales, liées au moyen d'une courroie;
(à gauche) Les attributs d'Attis: une houlette et une sy-
rinx, suspendue au pin sacré de Cybèle.
Marbre blanc, trouvé à Rome. Villa Borghèse.
Spon, ftliscellaneaeruditae antlqnitatis, p. 99. — Montelatki, p. 180.
— Muratori, p. 371,2 (ex Francisco Blanchinio). — Bouillon, t. III,
Autels, pi. 6, 2. — Clame, Gat. n. 30; Musée, t. II, 957-961, pi. 259,
(1) Bumen, Description de Rome, t. 11, 1, 23-24. Preller, Re-
gionen Roms, p. 59.
'2) Le Bianf, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, t. Il, p. 72.
AUTEL D'ATTIS. 483
567; Inscriptions, pi. 1. — Bœtticher, I^aumliultus der Heilcnen,
p. 538 (Cg. 16. 17), rapporte par erreur les faces latérales à Silvain.
Hauteur 1,07. — Largeur 0,58.
547. DÉDICACE A LA MÎ^RE DES DIEUX.
INSCRIPTION DE TOMES.
Matri Deura 1 magnae, | prosalute adq(ue) | incolumitate |
dd. nn. Augg. et Caess. (1), | Aur(elius) Firminianus, | v(ir)
p(erfectissimus), dux | limit(is) proviiuciae) Scyl(hiae), | bo-
nis auspiciis | consecravit.
Cette inscription, dédiée « à la grande Mère des dieux,
pour le salut et la conservation des deux Augustes et des
deux Césars, nos seigneurs » se rapporte aux empereurs
Dioclétien et Maximien, et aux Césars Constance-Ctilore et
Galère Maximien, qui régnèrent ensemble de 292 à 306. Le
consécrateur du monument , Aurélius Firminianus , qui
porte le titre d'homme perfectissime, était le général com-
mandant la garnison du limes (limitanei milites), c'est-à-dire
la frontière fortifiée, de la province romaine de Scythie.
Marbre blanc orné d'une moulure, trouvé en 1855 à Kustendjé
(l'ancienne Tomi), à rextrémité méridionale de l'enceinte turque
qui fermait l'isthme. Rapporté en France et offert au Musée par
M. Rlondeau.
Robert, Note sur les débris antiques recueillis en 1855 à Kustendjé,
p. 7 (Extrait des Mémoires de l'Académie de Metz). — Allard, La
Dobroutcha (Paris, 1859), p. 30. La Bulgarie orientale, p. 72. 288.
Hauteur 1,25. — Largeur 0,80,
548. AUTEL D'ATTIS.
L'inscription de ce curieux monument, un peu endom-
magé sur le côté droit, est ainsi conçue :
(1) Prosalute en un mot. — Les lettres ET en ligature. — Lisez;
domùwrum nostrorum II Augustorum et II Caesarum,
48i DIVINITÉS ÉTRANGBRB8.
AUl
C. Antonius
Eulyches (1) ar-
chidendroph(orus)
pro saluie sua
posuit.
L'autel a été élevé, en Thonneur d'Attis, par Caius Anto-
nius Eulyches, président des dendrophores.
La corporation des dendrophores, c'est-à-dire des mar-
chands de bois, portait des arbrisseaux touffus dans les
processions. Nous apprenons par cette inscription que le
chef de la confrérie s'appelait Archidendrophorus, comme
nous trouvons ailleurs un Archigallus , Archineaniscus ou
Archibucolus Dei Liberi. Les dendrophores de Tomes ado-
raient la déesse Cybèle (2), car Attis était le favori de la
mère des dieux, dont on célébrait la fête au commence-
ment du printemps (du 22 au 27 mars). Le premier jour de
celte c semaine sainte » s'appelait « Arbor intrat », parce
qu'on portait dans le temple de Cybéle le symbole d'Attis,
un pin, que Ton décorail de bandelettes et de fleurs. Il
s'entend que les dendrophores étaient chargés de cette céré-
monie : ûsvSpov TiiTuç Tiapà twv SevSpocpo'ptov eçépsto (Lydus,
de mensibus IV, 41).
Bloc de marbre, trouvé à un kilomètre de Kustendjé [Tomi), en
1855, au sommet de la rampe du chemin de Babadai; rapporté en
1859 et offert au Musée par M. Blondeau.
Robert, Note sur des débris antiques recueillis à Kustendjé, p. 9
(Extrait des Mémoires de l'Académie de Metz, 1862}. — Allard, La
Dobroutclia (Paris, 1859), p. 29. La Bulgarie orientale, p. 71 (n. VI;,
et L. Renier, dans le même livre, p. 289. — Froehner, Revue con-
lempordine, 1864, 31 mai, p. 375,
Hauteur 0,60. — Largeur 0,45.
(1) Les lettres nt et he sont conjugées.
(2) A Rome, il y avait des dendropliori Matris Deûm Magna",
OrelU, Inscript. 1602. A Lyon, ce sont les dendrophores qui font les
tauroboles. Boissieu, p. 24 et 31.
JUPITER AMMON. 483
549. JUPITER AMMON. buste.
Il porte deux cornes de bélier, parce que les auteurs
grecs, comme l'avait fait Hérodote (II, 42), ridentifiaienî
avec le dieu Kneph qui avait une tête de bélier (I). Son
boisseau est orné de feuilles.
[L'occiput et le buste sont moflcrnes; le nez et la barbe ont souf-
fert.]
Tête en pavonazzetto; buste en marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,70.
550. JUPITER AMMON. hermès.
Le dieu porte une barbe courte, un slrophium dont les
extrémités (modernes) retombent sur sa poitrine, et deux
cornes de bélier sur les tempes.
[Le nez, la corne droite et le buste sont modernes.)
Marbre blanc. Musée Campana.
Hauteur 0,43.
551. JUPITER SARAPIS. statuette.
Le dieu est chaussé de sandales et drapé dans un ample
manteau qui laisse à découvert le bras droit avec la plus
grande partie de la poitrine. Ses cheveux sont entourés d'un
bandeau, et sur le sommet de la tête on voit des traces non
équivoques du boisseau dont elle était couronnée (2). Le bras
droit élevé est armé du foudre, l'autre est abaissé. Derrière
la statuette, du côté gauche de Jupiter, il y a un petit autel
carré, détail peu commun et qui donne une certaine valeur
à celle sculpture de la basse époque.
(1) Xvouêei Ttô y.at "A[X[jlwvi. Corpus inscript, graec, 4893.
(2) Le haut de la tète est aplati, et l'on aperçoit le trou de scelle-
aient destiné à lixer le modius.
486 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
[Tête rapportée. L'extrémité du nez, le cou, le bras droit avec le
"oudre, la main gauche, le pied droit, la partie antérieure du pied
iiche et plusieurs morceaux de la draperie et de la plinthe soni
odernes. Le devant de l'autel est brisé.]
Statuette romaine, copiée sur un beau moilèle.
Clarac, Musée, pi. 399, 672. — Panofka, Mcrkwûrdise M.r-
morwerke des Muséums zu Berlin, p. 167.
Hauteur 0,COe
SS». SARAPIS.
L'agencement de la draperie et l'ampleur de la poitrine
rappelleraient le type de Zeus, si de prime abord la physio-
nomie de Sarapis ne se distinguait de celle du dieu grec non-
seulement par son expression sombre, mais encore par le
manque absolu de majesté idéale. De plus, le nez court, la
figure trapue et encadrée d'une chevelure épaisse, lui prê-
tent un caractère de férocité brutale.
Buste colossal qui n'a d'antique que le masque et deux mèclies
de cheveux près de la joue droite. Le boisseau, le bandeau en torsade
et le manteau jeté sur l'épaule gauche sont modernes. Marbre de
Paros.
Bouillon, 1. 1, 67. — Clarac, Cat. n. 13; Musée, pi. 1088, 2722 a.
— Mûller-Wieselev, Denkmseler, II, pi. 1, 2.
Hauleur 0,90.
SS3. PLTJTON-SARAPIS. buste
Le granit noir a été choisi à dessein pour sculpter les
traits du dieu des enfers. L'orbite des yeux est creuse : on y
avait probablement enchâssé des pierres de couleur. Quant
au modius qui couronne celte tête, il est orné de cannelures.
[Le buste, en albâtre fleuri, est moderne.]
Scul[ ture de la décadence. Musée Campana.
Hauteur 0,50.
sARAris. 487
554. SARAPIS
Sarapis, dieu principal des Ptolémées, n'est autre qu'Osiris
lui-même, dont l'âme s'étaiî, perpétuée dans le bœuf Apis
{Asar-Hapi, Osiris-Apis). Roi des enfers, selon la croyance
égyptienne, il était identique à Pluton ; de là, le choix du
marbre noir pour ses images, et le boisseau, symbole de la
richesse, dont il est coiffé. A mesure que son culte se ré-
pandait en Grèce et en Italie, son pouvoir grandit et, au
temps de la décadence de l'empire, il remplaça à la fois
Jupiter, le Soleil et Esculape. Pour la première fois, Rome
lai éleva un temple [Serapéum] l'année 42 avant notre ère.
Notre buste le représente vêtu d'un chiton et d'un man-
teau jeté sur l'épaule gauche. La figure est pleine de dignité
et de douceur; une plante décore le modius.
Buste colossal en marbre noir antique; les clieveux et la barbe
sont en marbre gris. Travail du xvi^ siècle.
Bouillon, t. m, Bustes, pi. 1, 1. — Clarac, Gat. n. 351; Musée,
pi. 1089,2722 c.
Hauteur 1,00.
555. SARAPIS. BUSTE.
Buste drapé de Pluton-Sarapis. Un trou, pratiqué dans le
sommet de la tête, indique que le dieu était coiffé d'un mo-
dius. En dessous on voit quelques signes magiques, tracés
à la pointe.
Serpentine noire, d'un très-beau travail. Trouvée en Egypte et
donnée par M. Jollivet.
Hauteur 0,08.
55G. SARAPIS.
Buste drapé de Pluton-Sarapis, coiffé d'un modius qui est
décoré de trois branches de laurier.
Pierre verte tendre. Rapportée d'Egypte. Collection Rousset-Bey,
;uise eu 186S.
Hauteur 0,24.
488 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES,
557. SARAPIS.
Petit buste drapé de Pluton-Sarapis, enté sur un fleuron.
Il porte un manteau sur l'épaule gauche: le modius esl
brisé.
Pierre verte tendre d'Ég; pie. Collection Duran
Hauteur 0,18.
558. ISIS. STATUETTE.
Elle esl chaussée de sandales et vêtue d'une tunique ta-
laire que recouvre un manteau garni de franges et noué,
comme un tablier, autour de la taille. Le restaurateur lui a
mis un petit vase et un manche de sistre dans les mains ;
une pomme (!), posée sur un croissant, orne sa coiffure.
[Parties modernes : La tête avec les épaules et les bras, le bout
du pied gauche et la plinthe.]
Marbre grec, trouvé en Grèce.
Petit-Radel, t. IV, 54. — Bouillon, t. I, 46. — Robill art-Lau-
rent, Musée français, t. IV, 46. — Visconti, Opère varie, t. IV, 190;
pi. 26. — Clarac, Cat. n. 436; Musée, pi. 307, 2584.
Hauteur 0,92.
550. ISIS GRECQUE.
La tête, légèrement tournée à gauche, d'Isig Panthée (1)
est remarquable par les nombreux symboles que l'artiste y
a réunis. Deux petites cornes naissantes sur le front nous
rappellent que les Grecs identifiaient leur lo, transformée
en génisse, avec la déesse égyptienne qui portait une tête
de vache. Le diadème royal (basilium , to paaiXeiov), orné
d'un aspic, Yuraeus, est le signe caractéristique à'ïsis
(1) U?m quae est omnia. liiscription de Capoue. Mommsen.
n. 3580.
ISIS. 489
regina; le croissant indique sa qualité de déesse de la
lune (i). Le bord du diadème, décoré à droite d'une tige de
pavot, à gauche d'un serpent, fait allusion à lart médical
exercé par Isis (2) ; le pavot est l'emblème d'Isis frugifera,
déesse tutélaire des récoltes (3). Les cheveux sont disposés
en longues boucles frisées (crines calamistro conversi); les
prunelles ont été marquées par le sculpteur.
Tête très-bien confcrvée, en marbre de Paros. Achetée par le roi
Louis XVIII au marquis de Urée.
Bouillon, t. I, 69. — Clarac, Cat. n. 2l5; Musée, pi. 1087,
n. 2733 6.
Hauteur 0,41.
560. ISIS. BUSTE EN BIGIO ANTIQUE.
Ce buste, de travail moderne, représente Isis voilée et
Jrapée d'une étoffe à franges. La tunique est nouée sur la
poitrine ; quant au voile, il est très-court et n'a pas pu servir
de manteau. Une fleur de lotus surmonte le front de la
déesse, dont la chevelure retombe en longues boucles sur les
épaules. Au bas du buste on remarque une chouette, de face,
les ailes éployées et coiffée du pschent.
Villa Borghèse, st. 8, 12.
Petit-Radel, t. IV, 55. — Bouillon, t. 1,73. — Clarec, Cat.
0. 357; Musée, pi. 1087, 2733 a.
Hauteur 0,69.
561. INSCRIPTION DÉDIÉE A ISIS REINE.
Isidi reginae,
prosalute (4) et incolumitate
(1) 'A£)vtw [J.s xaXsùfft TtàpeSpov. Hymne d'Andros, 4, 1.
{2) Diodore, \, 23.
(3) '\L\i.\i). S' àpoûpaç irupvoTÔy.w [XESéoicra. Hymne d'Andros,
44.
(4) Il n'y a pas de point eotre la préposition et soû égirae.
21.
490 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
Impp. Caess. L(uci) Septimi Severi Pii Per-
4 linacisAug(usti)Arab(ici)Adiab(eDici)Parlh(ici}
maximi, et
M(arci) Aureli Antonini Pii Felicis
Aug(usti) Britt(aniï\ci) max[\mi) ,
8 principis iuventutis, et
lulise Aug(ustge), matris Aug(usti) «(ostri) et
castror(um) etsenatus
et patriœ :
12 L(ucius) Ceius, L(uci) fil(ius), Privatus,
quod, cum exampliaretur
balneum sub princeps (i)
voverat, princeps castr(orum)
16 peregrinorum v(otum) s(olvii) l(iben8)ni(erito).
On voit que cette longue inscription a été consacrée à
Isis Reine par le commandant des castra peregrina à Rom.e.
Pendant que l'on s'occupait d'agrandir un établissement de
bains, L. Ceius, n'étant alors que simple commandant en se-
cond (subpr inceps], fit vœu d'y placer une dalle de marbre
avec une épigraphe, à l'effet de solliciter la protection de
la déesse pour tous les membres de la famille impériale. Il
n'accomplit sa promesse que plus tard, après avoir été élevé
à un grade supérieur.
Les peregrini — ce titre indique clairement qu'ils
n'étaient pas recrutés en Italie — formaient un corps chargé
de la police urbaine (2). Leur caserne se trouvait sur le mont
Caelius, à proximité d'un temple d'Isis (3). Toutes les inscrip
ns qui les concernent ont été découvertes aux alentours
l'église de Notre-Dame in Navicella (4), ainsi appelée à
se du nombre considérable de petits navires en marbre
(1) Suhprinceps est écrit en deux mots.
(2) //e;;:e«, Bullettino rom. 1851, p. 113-121, Marquardt, Manuel
des antiquités romaines, t. 111,2, 390.
(3) Tetricorum domus hodieque extat in monte Caelio inter duos
lucos contra Isium Metellinu?7i, pulcherrima {Trebellius Pollio
Trig. tyranni, 'h
'4) Beck
ISIS. 491
que les fouilles ont mis au jour en cet en Jroit. Il est hors de
doute que ces navires sont des ex-voto consacrés à Isis, dont
c'était l'attribut presque inséparable.
Le corps des peregrini ne paraît pas avoir été antérieur
l'époque de Septime-Sévére.
Quant au culte d'Isis, il fut ofuciellement reconnu par les
triumvirs, l'an 43 avant notre ère. La troisième région de la
ville portait le nom à'Isis et Sérupis, à cause du temple
égyptien qui en faisait le principal ornement.
De tous les empereurs romaius, le plus ardent propagateur
de la religion égyptienne fut Caracalla, et la plupart des
inscriptions isiaques découvertes à Rome ont été gravées de
son temps (1).
Le texte qui nous occupe contenait les noms et dignités
des membres existants de la famille impériale en 202;
mais quelques années plus tard, lorsque Plautille fut exilé»
(janvier 203) , et que la mémoire de Gela lut condamnée (212);
on se crut obligé de marteler leurs noms et on y substitua
des qualifications se rapportant aux personnages dont les
noms furent laissés intacts. J'ai indiqué ces corrections en
italiques.
Septime-Sévère porte les titres d'Arabique, Adiabénique (2)
et Parthique, en souvenir des victoires qu'il avait rempor-
tées sur ces peuples en 195 et 198. Son fils Caracalla est
appelé princeps juventutis, commandant des chevaliers,
qualité qui était le partage de l'héritier du trône et que ce
prince conserva même après son avènement. Les mots Brit-
t{unnicus] max[imus] remplacent du reste le nom deGéta (ET.
GETAE. NOB. CAES.), qu'on avait fait disparaître après la
mort de ce prince. Inutile de rappeler que la guerre de Bre-
tagne dura de 208 à 211.
Julie Domne, femme de Septime-Sévère, portait, dans la
rédaction primitive, le titre de mater Augustorum, c'est-à-dire
mère des deux Augustes, Caracalla et Géta. Le même motif
(1) Griller, p. 85, n. 1-4. 6. Voir Spartien, Antoninus Caracallus
cil. 9, 10. 11.
(2) L'Adiabèoe est une partie de l'Assjrie, à l'est du Tigre.
492 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
qui a fait supprimer le nom de Géta a fait enlever son litre
d'Auguste (1) qu'il portait depuis Tannée 209, et le graveur
a remplacé le second g par une n (Augusti nostri). Enfin les
mots senatus et patrlœ remplissent la lacune laissée par la
suppression du nom de Plautille, première femme de Car-'^-
calla (FVLVIAE. PLAVTILLAE. AVG,).
Je ferai remarquer en tei minant, que les trois titres do
mère des camps, du sénat et de la patrie, donnés à Julie
Domne, sont excessivement rares. On ne rencontre le pre-
mier qu'avec le nom de Livie et celui de l'épouse de l'em-
pereur Philippe, Otacilie; le second avec le nom d'Oiacilie
seulement; quant au troisième, il avait été conféré à Faustiao
jeune lorsqu'elle accompagna Marc-Aurèle dans son expé-
dition de Germanie.
Dalle de marbre gris, ornée fie moulures. Au-dessous de l'inscrip-
tion on remarque une ligne brisée de petits cercles, gravés à la pointe;
£ur la moulure inférieure, une ligne ondulée, également tracée h.
la pointe.
Trouvée à la fin de mars 18 iS, a Rome, dans une vigne vis-à-vis
de S. Maria i7i Navicella, sur le mont Caelius. Collection Diamil/a,
ensuite Musée Campana.
Borç/hesi, Bullettino romano, 1849, p. 34. 40. — Heiizen, a. 5077.
Hauteur 0,875. — Largeur 0,G1.
56S. PRÊTRE D'ISIS.
Les prêtres d'Isis avaient l'habitude de se raser la tête (2),
leurs rites exigeant une propreté scrupuleuse. Dans notre
buste, qui remonte à l'époque d'Adrien , le marbre rouge
\rosso antico) a été choisi à dessein pour rendre la couleur
des indigènes égyptiens. Le tablier en marbre blanc manque
aujourd'hui ; plusieurs fragments de statues, pareils à celui-ci
et trouvés parmi les décombres de la villi Adriana à Ti-
(1) Selon l'explication de Borgliesi et de M. Henzen. Cependant, à
la ligne 7, Geta ne paraît avoir porté que le titre de César.
(2) Plutarque, Sur Isis et Osiris, ch. 4.
ISIS. 403
voli, se terminent au même endroit de la ceinture. La cou-
ronne d'olivier, dont la tête chauve du prêtre est ceinte,
lui fut probablement décernée par sa confrérie, les Isiaci.
[Tête rapportée; le bout du nez est moderne. Des pierres pré»
ciouses étaient autrefois enchâssées dans les cavités des yeux.]
Bonne imitation du style égyptien. Bibliothèque Mazarine,
Petit-nade/,t. IV, 58. — Bouillon, t. III, Supplément, pi. 1,10
— Clame, Cat. n. 514; Musée, pi. 1099.
Hauteur 0,55.
563. AUTEL CONSACRÉ A ISIS.
Sur les faces latérales du monument, on voit :
A gauche : Un prêtre isiaque (probablement celui qui a
dédié ce marbre à Isis) debout devant un autel circulaire,
chargé de fruits. Il est vêtu d'une tunique courte à petites
manches Icolobium] et chaussé de bottines; la tête ceinte
d'une bandelette, il tient d'une main une colombe, de l'autre
un couteau de sacrifice.
-1 droite : Isis elle-même, dans le costume romain, pré-
side à la cérémonie. Elle porte un sistre et un vase (1) ; sa
longue chevelure est retenue par le diadème royal, sur-
monté du pschent.
L'inscription : Isidi \ sacrum. \ Astragalus \ aeditimus |
rf(cae) în(atri), nous apprend le nom du prêtre, Astragalus
et son titre de « gardien du temple. »
Marbre grec.
Osann, Sylloge, p. 375, 51. — Bouillon, t. III, Autels, pi. 4. —
Clarac, Cat. n. 3; Musée, pi. 199, 4, et Inscriptions, pi. 1.
Hauteur 0,86. — Largeur 0,43.
(1) Qui sacerdotia gerunt moribus Aegyptiorum^ osfendunt omnes
FriS e liquoris potestate consislere, itnque hydria aquae ad templum
aedemque casta religione referlur. Vitruve, lib. VIII, préface
DIVINITES ETRANGERES.
5G4-5C':'. QUATRE PETITES PATÈRES A LI-
BATIONS, DE TRAVAIL ÉGYPTO-GREC.
564. L'intérieur de la patère, orné de godrons, porte trois
petits bustes en saillie. Celui du milieu représente un éper-
vier (?), de face, paré d'un collier et coiffé du pschent, posé
sur deux cornes de vache; les deux autres sont des bustes
de déesses drapées, également parées de colliers et coiffées,
l'une du pschent, l'autre d'un boisseau ornementé.
Le revers est décoré d'une rosace, d'un cep de vigne et
d'un rang de godrons.
Deux petits appendices ornementés servent d'anses.
Serpentine. — Diamèlre 0,085.
56.'». Fragment. — Les trois bustes, restés intacts, repré-
sentent Sarapis drapé et coiffé du modius , entre deux
déesses, dont lune, voilée, porte le même ornement, tandis
que l'autre, plus jeune et placée à la gauche du dieu, a
quelque chose comme une fleur sur la tête.
Serpentine. — Hauteur 0,05.
566. Fragment. — Le creux de la patère est plus simple
que celui des numéros précédents. On y voit les bustes jux-
taposés de Sarapis et d'Isis. Le premier est coiffé du mo-
dius traditionnel; son épouse porte le disque flanqué de deux
cornes de vache.
Serpentine. — Hauteur 0,06.
56». Fragment. — Le bas-relief, sculpté dans rinlérieur,
nous montre une jeune fille (à droite), assise sur un rocher
et jouant de la lyre. Vêtue d"une tunique talaire à manches
courtes, elle porte un médaillon sur la poitrine. Un disque,
placé entre deux cornes de vache, forme sa coiffure. Un cro-
codile, coiffé du pschent, est couché devant elle, sur un
tertre couvert de végétation; il porte un rameau dans la
patte gauche.
Serpentine. — Hauleur 0,04.
MITHRAS.
568 JUPITER BALMARCOS. inscription lat
I(ovi) o(ptimo) in(aximo) Balmarcodl,
M(arcus) Verginius Bassus,
7 leg(ionis) ÎÏÏi Scyl(hicae),
vol(um) sol(vit).
Un centurion de la 4"'« légion Scythique, stationnée en
Syrie, a consacré notre pierre votive à Jupiter Balmarcos.
Celte divinité, qui avait son temple aux environs de Beirout,
serait-elle identique à l'Hercule ptiénicien, Baal Melcart (1)?
Je ne le pense pas.
Écriture presque cursive. Marbre du in^ siècle.
Osann, Sylloge, p. 377, 62. — Bouillon, t. III, Cippes romnins,
pi. 5, 78a. — Clarac, Cat. n. 53 (note); 3Iusée, n. 609, et Inscrip-
tions, pi. 2. — Henzen, n. 5617.
Hauteur 0,37. — Largeur 0,37.
S69. MITHRAS.
Le grand bas-relief mithriaque du Louvre comptera tou-
jours parmi les plus célèbres monuments de ce genre, car
il est le premier qui soit venu à la connaissance des anti-
quaires ; mais après les découvertes récentes, il n'occupe
plus dans la science qu'une place relativement modeste.
Au milieu d'une grotte (ctisoç, (77:-/iXatov), le génie du
soleil, Mithras, sacrifie un taureau, tourné vers la droite.
Représenté sous les traits d'un jeune liomme aux cheveux
bouclés, coiffé d'un bonnet asiatique, vêtu d'une petite tu-
nique à manches longues, d'an manteau flottant et de pan-
talons [anaxtjri'Ies], et chaussé de souliers, le dieu pose le
genou gauclie sur le corps de sa victime ; de la main gauche
il relève la têie du taureau, tandis que, de la droite, il le
frappe d'un coup de poignard et lui tranche l'artère au-
dessous de la clavicule. L'animal s'est affaissé; un chien
(1) D'autres inscriptions en son honneur: Corpuf inscript, graec.^
D. 4536 (et \ol. III, p. 1177).
495
lèche le sang qui coule de sa blessure , un serpent vient le
mordre, et un scorpion lui pique les testicules, non-seule-
ment avec ses serres, mais en même temps avec le dard
venimeux dont sa queue est pourvue.
Deux jeunes gens, également en costume asiatique, mais
de moindre taille que Milhras, sont debout aux extrémités
de la scène. Celui qui tient un flambeau droit, semble per-
sonnifier l'équinoxe du printemps; Taulre, avec une torche
renversée, l'équinoxe de l'automne (1). Un corbeau, trans-
formé en chouette par le restaurateur, se voit dans une des
crevasses de la grotte.
Enfin, au-dessus du tableau principal, se dressent trois
arbres fruUiers. D'un côté, le Soleil, vêtu d'un manteau
flottant, conduit son quadrige qui se dirige vers la région
céleste. D'une main il tient les rênes , de l'autre un fouet
(brisé). L'enfant qui, un flambeau au bras, précède les che-
vaux, estPhosphorus. Du côté opposé, la Lune, debout dans
son char à deux chevaux, suit la pente inclinée. L'enfant
Hesperus, une torche renversée à la main droite, court au-
devant de l'attelage.
Dans la mythologie des anciens Iraniens, Mithras était le
dieu du Jour; chez les Romains il devint exclusivement
dieu du Soleil. Son culte, connu dans TOccident depuis
l'expédition de Pompée contre les pirates, acquit une auto-
rité considérable sous le règne des Antonins et se répandit
à l'aide des légions dans toutes les provinces de l'Empire.
En 377, le préfet de Rome, Gracchus, supprima les sanc-
tuaires mithriaques de la capitale et ordonna la destructioa
des sculptures qui s'y trouvaient (2).
La grotte hémisphérique est le symbole du monde ter-
restre; le taureau, dont la queue se termine souvent en un
(1) Le premier est devant, l'autre derrière Mithras. Le restau-
rateur a maladroitement changé leurs rôles.
(1) Ante paucos annos .... Gracchus , cum praefecturam
gereret urbanam, nonne specum Mithrae et omnia portentosa simu-
larra quibus corax, gryphus, miles, leo. Perses, Heilos, Bromius (?),
Pater ititiaulur, subvertit, frej^it, e\ctiis\i...'{ Hieroiiymus, Ep., 107.
M1THRA.S. 497
bouquet d'épis (1), représente la fécondité de la terre : sa
mort est une allusion à la fin de la belle saison. Le scorpion
est la constellation de l'automne ; le chien signifie les cha-
leurs de la canicule ; enfin le serpent (l'hydre) symbolise la
fin de l'été. Quant au corbeau, oiseau fatidique d'Apollon, il
faut se rappeler qu'une certaine partie des mystères de
Mithras s'appelait coracica (2). Lui aussi, du reste, ainsi que
l'urne que l'on rencontre souvent sur les bas-reliefs de ce
genre, sont des constellations du ciel méridional. Il résulte
de l'ensemble de ces observations que notre sculpture ,
œuvre de la fin du iii® siècle de l'ère chrétienne, est une
allégorie cosmologique.
Plusieurs inscriptions, antiques et modernes, se trouvent
gravées sur ce bas-relief. La plinthe, aujourd'hui mutilée,
porte, en caractères très- allongés , les noms des con-
sécrateurs : C. C. AV[f]lDïl. IANVARlV[s]
Bien que le côté droit du texte ait disparu et que la partie
supérieure des lettres conservées manque également, on y
reconnaît encore les prénoms {Caius) de deux frères de la
famille Aufidia, dont l'un avait le surnom de Januarius.
La leçon que j'ai adoptée s'éloigne un peu de la plupart des
eopies prises antérieurement, mais je puis en garantir la
scrupuleuse exactitude.
Sur le corps de la victime on lit l'épigraphe : DEO SOLI
INVICT[o] MITRHE (3), au dieu Soleil, appelé V invincible et
Milhras. A côté des flots de sang qui s'échappent de la
blessure du taureau, le sculpteur a tracé les mots NAMA|
SEBESIO (vaiJia a£^rjatov==(7ePtffTov) source sacrée : inscription
(1) Sur les bas-reliefs assyriens, les queues des taureaux se terminent
sn effet par un appendice ressemblant, à la rigueur, à un bouquet
d'épis. Mais cet appendice n'est autre chose qu'une touffe de poils
frisée et élégamment disposée en petites boucles. Les sculpteurs gréco-
romains, imitant une représentation assyrienne de Mithras, se seront
mépris sur la signification de ce détail.
(2) Porphyrius, de Abstincnlia, IV, 16.
(3) Au lieu de MitJirae. La même orthographe se trouve dans une
inscription publiée par Marini , kiix de! fratelli Arvali, p. 341.
498 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
qui a donné lieu aux commentaires les plus extravagants. Ne
voulant rien ajouter à des conjectures qui manquent ab-
solument de base, je me borne à constater que les mots
NAMA CVNCTIS se trouvent aussi dans une inscription de
Tivoli (1), et que les poètes grecs (2), en parlant du vin, se
servent de l'expression vâ[j.a Bpojxtou.
Un peu plus bas se voient les restes d'une ligne, au-*
jourd'hui presque entièrement effacée : iYo(?) e es. On al
voulu y reconnaître des noms de consuls, mais les lettres
ne sont pas antiques.
Il faut avoir un œil exercé ou une bonne loupe pour
apercevoir les graffiti modernes, griffonnés à côté des ins-
criptions anciennes. Plusieurs pèlerins italiens du xvi^ siècle
ont cru devoir laisser sur notre marbre une trace de leur
visite irrespectueuse. L'un d'eux, M. ANTONIVS. ALj-
TERIVS — son nom se lit sur la cuisse gauche de derrière
du taureau — a même une certaine renommée; c'est sans
doute le même Marcantonio Altieri qui, d'après une anec-
dote rapportée par Boissard, pour rattacher l'origine de sa
famille aux anciens Romains , alla jusqu'à corriger une ins-
cription latine en y substituant son nom.
Au-dessus de son autographe se trouve celui d'un AMYCVS
SERONESIS [sic], Amico de Vérone. Les autres noms inscrits
sur la cuisse droite de Milhras, dans les plis de son manteau
ou sur le corps du taureau, sont trop confus et trop mal
gravés pour qu'on puisse les déchiffrer avec quelque certi-
tude. Le mot BONON(iensis), de Bologne, est seul lisible.
[Restaurations : La tête de Mithras; son bras droit avec le manche
du couteau; son bras gauche et une pièce à la jambe droite. — Le
devant de la tète et du cou du Taureau, avec l'oreille et la corne
droites; la cuisse droite de devant avec le genou. — Le chien. —
Plusieurs morceaux du serpent. — La tête d'Hesperus; son bras
droit avec l'épaule, le flambeau et un morceau de la draperie ; sa
(1) Orelli, 1914. Revue archéologique, 1866, t. I, 322.
(2) Anthol. palat., p; 108, 90. Anacreontea, 44, 12. Ailleurs on
lit : vôt[j.a pàxytov. Sur un pnpyrus magique inédit du Louvre
(n. 2391, col. VL 13), mon collègue, M. Devéria, a lu le mot : pitûpava-
MITHRAS.
4y9
jambe droite avec le genou (le pied est antique). — La tête de
Phosphorus; son avant-bras droit avec le flambeau; sa main gauche
et le raisin qu'il tient; sa jambe gauche au-dessus du genou. —
Quanta la chouette, elle n'a d'antique que les pattes, la queue el
le bout des ailes. — Le masque et le cou du Soleil. Le devant de
trois de ses chevaux. — La tête et l'épaule droite de l'enfant Phos-
phorus. — La tête et le bras droit de la Lune. Ses deux chevaux
presque en entier. Un morceau de la roue du char. La tète de l'en-
fant Hesperus.]
Ces restaurations étant, pour la plupart, déplorables, il m'a
utile de reproduire ici un dessin du bas-relief, pris à Rome
Etienne Vinand Pig/tius, au milieu du xvi» siècle (1).
(1) Pighius a été deux fois en Italie, de 1547 à l'o'oô, ensuite en
500 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
Vers le milieu du xyi^ siècle, ce bas- relief occupait encore sa place
primitive, dans la grotte mitliriaqne du mont Cipilolin , à Rome.
Voici ce que raconte, à ce sujet, Flaminio Vacca (en 1594) : « Mi
g ri-oido da puerizia aver vista una buca, come una voragine, sopra
K la piazza di Campidogiio; ed alcuni, che \i entravano, nell' uscire
< dicevano esservi una femina a cavallo a un toro : ed un tempo
X dopo ragionando con mastro Vincenzo de' Rossi mio maestro, mi
« disse esservi sceso, e aver vista la favola di Giove e Europa di
K marmo di bassorilievo sopra il toro, murata da une de' lati délia
« strada, che partiva dall' Arco di Settimio Severo, e tagliava il
< Monte Tarpejo, e riusciva al piano di Roma, dove oggi comin-
« ciano le scale d'Araceli. Ma se è ripiena, non è maraviglia, perché
« le gran ruine di Campidogiio l'hanno ricoperta. » {Fea, Miscel-
« lanea, t. I, 62). — Smetitis [entre 1545 et 1551) dit: « Romae
a sub ara caeli (1), in ea Capitolii parte quae Aquilonem spectat,
« templum subterraneum est, ubi Mithraesimulacrum perelegans est
« et mai-nilicum, alicubi mutilum capiteque truncatum. » — Pighius
(vers 1550) : « In cripta subterranea Gapitolina. » — Du temps de
Laurent Piynoria (1606), le bas-relief se trouvait déposé sur la place
du Capitole.
Villa Borghèse.
Smetius , Inscriptiones (publiées par Juste Lipse, en 1588), f. 21
(n. 15). — Dessin de Pighius, publié par Beger, Spicilegium Anti-
quitatis (1692), p. 97. Voir ma p. 499 et 0. Jahn, Leipziger Mo-
natsberichte, 1868, p. 190. — Gruter, p. 34, 6 (d'après Smetius el
Pi|.'hius). — Rycquius (Justus), de Gapitolio romano (LugJ. 1696),
ch. 41, p. 394. — Laur. Pignoria, Annotation! al libro délie ima-
gini del Cartari (l'adoue, 1615), p. 505. — Reitiesius, Variarum
lectionum libri lll priores (Altenburg, 1640, in-4°), p. 603. —
Manil/i, p 44 (la statua grande dell' Agricoltura, con due fram-
menti di basso rilievo da i lati. Ce sont mes n»» 431 et 432). —
Muratori, Anecdota ex Ambrosianae bibliothecae codicibus (Medio-
575. Ses dessins, aujourd'hui à la Bibliothèque royale de Berlin,
.tent de son premier séjour à Rome. 0. Jahn, Leipziger Monalsbe-
chte, 1868, p. 168.
fl) L'église àe Sainte -Marie d'Araceli occupe l'un des deux ma-
elons du Capitole, celui qui, anciennement, portait la citadelle
.ara-) de Rome.
MITHRAS. .^01
lani, 1697, in-é»), p. 128, note v. 112. — Montelalici.p. 165. —
Ph. a Turre, Monumenta veteris Antii (éd. III»; Romae, 1724), p. 160.
161, avec la gravure de Montelatici. — Montfaucon, Diarium itali-
cum, p. 170. Antiquité expliquée, t. I, pars 2, pi. 217. — De nobi-
lissimo hospite, Comitis de Trausnitz nomeii professe, et in villa
Pinciana excepte, die 17 Maji 1716, epistola (Romae, 1716), p. 10. —
A, Brigenlius, Villa Burghesia poëtice descripta (Romae, 1716,
in-8»), p. 58. — {Dom Martin), Explication de divers moniimentf
singuliers (Paris, 1739), pi. 6 (p. 231-293). — Maffei, Mémoire!
de l'Académie des Inscriptions (Paris, 1740), t. XII, 231-238. Dis-
sertations de l'Académie de Cortona, t. III (1741), p. 141. — Van
Dale, Dissertationes IX antiquitatlbus, quin et mormoribus inser-
vientes (Amstelaedami, 1743, in-40), p. 17. — Fréret, Mémoires de
l'Académie des Inscriptions (Paris, 1751), t. XVI, p. 279. — An-
quetil du Perron , Mémoires de l'Académie des Inscriptions (Paris,
1768), t. XXXI, p. 419. — Barbault, Recueil de divers monuments
anciens (Rome, 1770). — Sainte-Croix , Recherches historiques et
critiques sur les mystères du paganisme (Paris, 1784). Seconde édi-
tion, par Silv. de Sacy (Paris, 1817), t. Il, 124. — Millin, Galerie
mythologique (édition de 1850), pi. 26, 132. — Eichhorn, de deo
Sole iuvicto Mithia, (Commentationes societalis regiae Goitin-
gensis, t. III, 1816, p. 180-188). — Hirt, Bildeibuch, pi. 11, 7. —
Zoëga, Abhandlungen, p. 124-157, et Welcker, ibid., p. 399-404, —
Seel, die Mithrageheimnisse, p. 256. — Clarac, Cat. n. 76; Musée,
pi. 201, 57 (texte, vol. II, 286). Bulletin universel des sciences
(publié par Férussac), février 1830. Mélanges , p. 4-8. 45-80. —
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 16, 2. — Orelli, n. 1915. —
F. Lajard, Nouvelles observations sur le grand bas-relief mithriaque
de la collection Borghèse, actuellement au Musée royal de Paris
(Paris, 1828, in-4o avec pi.). Réponse à un article de M. le comte de
Clarac, inséré dans le numéro qui doit paraître du Bulletin uni-
versel des sciences (1830; 8 pages in-4''). Introduction à l'étude du
culte de Mithra (Paris, 1847-1867), pi. 75; p. 663-690. [Les conclu-
sions du travail de Lajard ne sont pas acceptables. Il croit que notre
bas-relief date de l'année 13 avant J.-C; que les graffiti remontent
au temps des premiers Césars, que Seronesis se rapporte à quelque
localité de l'Asie Mineure, patrie iVAmycus, roi des Bébryces, etc.]
— Mûlier-Wieselerj t. I, pi. 72, 406. — E. Meier, dans Pauly's
Real-Encyclopaedie (1848), t. V,97.
Hauteur 2,54. — Largeur 2,75.
502 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES
S^O. MITHRAS.
Motif analogue au numéro précédent. Le jeune die
tourné vers la droite, sacrifie un taureau, en posant
genou sur le corps de sa victime. Il porte à la ceinture
fourreau de son glaive. Un serpent et un chien se pré
pitent en même temps sur le taureau.
Dans les deux coins au-dessus de l'antre mithriaque demi-
circulaire, où le sacrifice a lieu, on aperçoit le buste 'du
Soleil (moderne) et celui de la Lune, posé sur un croissant.
[La tête de Mithras est rapportée. Parties modernes : Le bras
droit du dieu avec quelques plis de ia draperie, le couteau, la main
gauche et la moitié de l'avant-bras. — La tète du taureau et un
morceau de sa corne droite. — Le chien (sauf le bout de sa patte
gauche de devant). — La tête du serpent. — Le masque du Soleil.
— La tête de la Lune. — Deux morceaux de la grotte.]
Bas-relief romaio en marbre blanc.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 16, 3. — Clarac, Cat. n. 122;
Slusée, pi. 204; 58. — Lajard, Introduction, pi. 76, 2.
Hauteur 1,63. — Largeur 1,87.
S71. MITHRAS. PETIT BAS-RELIEF.
Le dieu du Soleil, dans son attitude et son costume habi-
tuels, immole un taureau (à droite). Un chien lèche le sang
qui s'échappe de la blessure de l'animal ; un serpent aqua-
tique mord la victime à la jambe, un scorpion s'accroche
à ses testicules. Deux jeunes Asiatiques de petite taille se
tiennent, les jambes croisées, aux extrémités du bas-relief.
Celui de gauche porte un flambeau élevé, l'autre une torche
renversée. Un corbeau est assis sur le manteau de Mithras.
Dans les angles supérieurs on aperçoit, à gauche, le buste
du Soleil, recouvert d'une chlamyde et orné d'une couronne
radiée; à droite, le buste voilé de la Lune, posé sur un
croissant.
[La œaiu droite du jeune homme de gauche est brisée.]
JUPITER APENNINUS. 503
Bas-relief en marbre blanc. Villa Borghèse.
Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 15, 1. — Clarac, Cat. n. 726 =
781 ; Musée, pi. 203, 59. — Lajard, Introduction, pi. 76, 1 .
Hauteur 0,67. — Largeur 0,97,
5^». MITHRAS. GROUPE.
Mithras est vêtu d'un chiton court, garni de manches et
serré au moyen d'une large ceinture; son manteau, agrafé
sur Tépaule droite, flotte au gré du vent. Le dieu pose sou
genou gauche sur la croupe du taureau qui vient de s'af-
faisser; d'une main il redresse la tête de l'animal (1) en le
prenant par les naseaux, de l'autre il lui enfonce son poi-
gnard dans le corps. Le taureau est tourné vers la droite;
un chien, de très-petite taille, lui saute à la gorge; un
scorpion le pique dans les parties sexuelles; enfin un ser-
pent vient le mordre au flanc.
Sur la plinthe on lit le nom du donateur : Q(uinms)
Fulvius Zoticus d(onat) rf(e)d(icat).
[Les mains et la plus grande partie des bras de Mithras sont brisées.
Restaurations: La tête, la jambe droite, le genou gauche et le
manche du poignard de Mithras; un morceau de la queue du tau-
reau; la moitié postérieure du chien.]
Sculpture romaine. Palais Ginetti, à Velletri, Collection du mir-
quis Campana, qui l'avait achetée à Vescovali, marchand d'antiquité?
à Rome.
Zoëga, Abhandlungen, p. 148. — Lajard, lutrcduction, pi. 101, 4-
Hauteur 0,90. — Largeur 0,77.
^S'ÎS. JUPITER APENNINUS.
(Musée d'Afrique.)
Jovi o(ptimo) ^(^aximo) \Apennino\ conserva\tori\ domi-
(1) Tôt; oùpaviotç 5va) àvaaTpÉcpovxe; xàv TpàxiQ),ov (rœàÇo'jjiv.
Scholiaste à'Apol/o72ius, Argonautiques, I, 587 (p. 335, Keil). —
'Qç ê6o; 'E),Xvivtx6v, el jjiev toîç àvw éSyov, àvax),àv tov xoù îsftiou
Tpdc)';/)>,ov, w<TT£ àçopàv eîc tov owpavôv. Eustathe, Iliade, p. 134.
504 DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
nor{am] \ Ti. fi. [n] (l) | fortissimo\rum \ felicissmo\rumque\
Imperatorum \.
Cette inscription, gravée en beaux caractères sur la face
d'un autel, remonte au régoe de Septi me- Sévère et de ses
deux fils Caracalla et Géta (,209-211 de l'ère chrétienne).
Quant à Jupiter des Apennins, son sanctuaire principal
s'élevait sur le mont Saiot-Bernard, où de nombreuses
plaques de bronze votives, portant l'épigraphe Jovi Poenino,
Peoenino ou Puoenino ont été découvertes. C'était une divi-
nité celtique romanisée (2), peut-être Tarants, dieu du
Tonnerre.
Dalle de marbre. Une bordure règne autour de l'inscriplion.
Trouvée à Philippeville , WncicanQ Rusicade, dans les fouilles
qu'on faisait swr le sommet de la colline, pour y construire l'hôpilal
militaire.
Clarac, Musée, t. il, 1269; Inscriptions, pi. 71, 14. — Baehr,
dans Jahn's Jahrbucher, t. 52, 412. — Delamare , Eiploration de
l'Algérie ; Archéologie, pi. 28, 10. — Zell, Delectus, n. 9. — Henzen,
n. 5613. — Renier, Inscriptions de l'Algérie, n. 2160.
Hauteur 0,92. — Largeur 0,53.
(1) Ces trois n signifient trium nostrorum. La dernière, relative
à Géta, a été martelée après la mort de cet empereur (212). Voir ci-
dessus, p. 491. 492.
(2) J. Grimm, Mythologie allemande, p. 154 (troisième édition).
XXYII.
DIVINITES INCERTAINES.
5î4. DÉESSE MATRONALE.
Torse d'une statue colossale , représentant une déesse
vêtue d'une tunique talaire finement plissée et d'un man-
teau jeté sur Tépaule gauche. La disposition de la draperie
montre que le bras droit élevé a dû s'appuyer sur un
sceptre, et que la main gauche était tendue en avant. Les
formes matronales font supposer une Déméter (Cérés\ De
nombreux tenons en fer qu'on y remarque, indiquent une
restauration ancienne (1). Ainsi deux plis du devant avaient
été brisés et rapportés.
Cette admirable sculpture doit être attribuée, sans hésita-
tion, à l'école de Phidias. La beauté calme ei majestueuse
de la déesse, la grandeur de la pensée artistique qui a créé
(1) Pausanias dit expressément (VIII, 37, 3) que les sculpteurs
employaient le mastic et le fer pour ajuster les différentei
'l'une statue {nçoGeyki; (jtSïipw xal y.oXV/i).
50S DlVINlTiî? INCEnTAlNES.
ce colosse, la puissance du ciseau, tout en elle rappelle les
statues du Parihénon.
[La tête, les deux bras, la partie inférieure du corps à partir du
milieu des jambes, et un morceau de la draperie du devant man-
quent.]
Marbre de l>aros. Envoyé de l'École de France, à Rome, par
Horace Vernet, au mois d'octobre 1834.
Hauteur 1,47.
37 S. FRAGMENT DE STATUETTE.
Homme enveloppé dans un manteau qui laisse à décou-
vert la poitrine et le bras droit. C'est le costume de certains
dieux, par exemple de Jupiter et d'Esculape ; mais il con-
vient aussi bien aux personnages héroïsés et aux hommes
offrant un sacrifice.
[La tète, la plus grande partie du bras droit et la moitié des
jambes avec les pieds manquent.]
Marbre pentélique, trouvé en 1860, à Eleusis, t^slt M.Fr. Lenor-
mant.
Hauteur 0,42.
SÎ'G. DÉESSE.
Buste plus grand que nature , mais fortement restauré,
d'une déesse, dont il est difficile de dire le nom. Elle a le
front trés-bas : cependant il est certain qu'elle ne ressemble
pas à Vénus. — Les prunelles sont indiquées.
[Parties modernes : Le nez, la bouche et le menton, les lobes des
©reilles, la chevelure tout entière, le cou et le buste drapé.]
arbre grec. Villa Borghèse.
ouiUoH, t. III, Bustes, pi. 3. — C/arac, Cat, n. 67.
Hauteur 0,80.
SACUlFICll. 507
5^7. SACRIFICE.
Partie inférieure d'une stèle votive : un dieu drapé est
debout derrière un autel , prés duquel sont placés un bélier
et deux jeunes filles.
Au-dessous de la sculpture, on lit une inscription grecque
en deux lignes : 'ATroXXojvtoç AstaTCTtavoç xaxà iTzi-:ayri[y] :
Apollonius Dùiptianus (a érigé ce monument) par ordre
(de la déesse?!.
Marbre blanc, rapporté de Cy2i(iue et donné, en 1854, par M. Wad-
dington, membre de l'Institut.
Bulletin archéologique de l'Atliénaeum français, I855,p. GO. —
FtiM/iher, Inscriptions grecques du Louvre, n. 11.
Hauteur 0,/4 7. — Lirgeur 0,4?
ADDITIONS AU PREMIER VOLUME.
N»* 8. Bursian, Hallische Encyclopaedie, t. 82, 455 (note 81).
— Kekulé, Hebe, p. 46.
9-11. Bergmann, Hermès, t. III, 238,
15. P. 47,2, corrigez : oîvoxooùo-a. — A. Lenoir, Musée,
des monuments français, t. I (1800), p. 91 ; pi. 14.
19. Page 51, note 3, ligne 2, lisez : Athénée,
29. Une charmante figurine en bronze, représentant la
Victoire ailée, a été trouvée dans l'enceinte de la
Casbah, à la même place que l'inscription argen-
teum in\Kapitolio\<i\ HS CCCXII {Renier, n. 1892).
Voir les Mémoires de la Soc. de Gonstanline, t. VII,
(1863), pi. 27, p. 281.
31. Offert, en 1683, à Louis XIV, par Jacques-Nicolas de la
Baume, comte de Saint-Amour, petit-neveu du car-
dinal de Granvelle, à l'occasion du séjour de la fa-
mille royale nu palais de Besançon. Aug. Castan,
Monographie du palais Granvelle (Paris, 1867),
p. 17. 24. 58.
38. Le temple ne saurait être celui du Capitole. C'est pro-
bablement celui du mont Palatin , cité par Cassius
Dion 45, 17 : èç xov vewv tôv 7û> Ail xâi KaTritwXivw
èv Tw Nixai'w (temple de la Victoire) ôvta.
46. Envoyée à Versailles en 1683. Voir plus haut la note
du n" 31. Mais les anciennes descriptions du palais
de Granvelle mentionnent une statue de Junon.
C/î-'/ot, p. 16. 21.58.
57. Manilli, p. 95. — Montelatici, p. 271.
64. Dessiné, vers 1550, par Pighius, à Rome (aprezzo
campo flore in casa dove il Baccho di Michel An-
810 ADDITIONS.
gelo). 0. Jfl^«, Leipziîer Berichte, 1868, p. 217.
Sur ce dessin on -voit un grand serpent se dresser
devant Déméter.
^03 70. Millin, Nouv. galerie mythologique (Paris, 1850),
pi. 75,285rf.
83. Bouillon, t. III, Bas-reliefs, pi. 26, 2.
88. Dessiné, vers 1550, à Rome (card. Caesii) par Pighius
0. Jahn, Leipziger Berichte, 1868, p. 203.
90. Piranesi, Vases, t. 11, pi. 62. 63.
95. Maffei et de Rossi, Raccolta, pi. 79.
97. L'une des trois répétitions, mentionnées p. 121, se
trouve gravée dans Saiidrart, Admiranda, pi. 53.
98, Episcopius (Jan de Bisschop), Signorum veterum
icônes, pi. 99.
107. Gudius, Inscriptiones, p. 29, 2.
109, Le dessin de Pighius date à peu près de 1550. 0. Jahn,
Leipziger Berichte, 1868, p. 213. — Ajoutez aux
citations : 0. Jahn, ibid. 1847, p. 297. — Statues,
bustes, bas-reliefs, etc., conquis par la Grande-
Armée (Paris, 1807), p. 7, n. 37.
129. A. Lenoir, Musée des monuments français, 1. 1 (1800),
pi. 8; p. 61. — Comparez : Kekulé, die antiken
Bildwerke im Theseiou, n. 277.
136. Page 176, note 1, ajoutez le torse d'Hermès (?), trouvé
au théâtre de Milo, actuellement au Musée d'Athènes.
Ross, Arch. Anfsaetze, t. I, 4. Kekulé, Theseion,
n. 24.
137, Une statue , appelée Lucina (in aedibus Caesii) et
gravée dans le recueil F6, 2 du Cabinet des Est impcs,
lui ressemble beaucoup. — Le buste d'Arles a été
trouvé en 1823 (Bullettino romano, 1835, p. 135).
— La gravure de Denys Testeblanque se trouve re-
produite dans Fr. de Rebatu, le portraict de la
Diane d'Arles retouché. Arles, 1659, IV et 27 pages,
petit in-4o.
147. Elle lève une main pour parfumer ses cheveux; de
l'autre elle tenait un flacon d'huile.
171. Bouillon, t. III, Cippes romains, pi. 5, 79 a
183. Be Rubeis, 1645. — Piimnesi, Statues, pi. 30.
184. Sur le Mercure I.udovisi, voir : Kekulé, Annali rom.
1865, p. 65. — Ajoutez à la bibliographie : T/dersch,
Epochen, p. 289-293.
ADDITIONS. 511
Nos 201. Ravoisié, Beaux-arls, t. II, pi. 63, 3.
217. A. Lenoir, Musée des monuments français, t. I (1800),
p. 76; pi. 10.
218. Dessiné à Rome, rers 1550, par Pighius. 0. Jahn,
Leipziger Berichte, 1868, p. 172.
228. Brigentius, p. o3.
234. Bouillon, t. III, Statues, pi. 8, 7.
237. L'inscription est une amplification de celle publiée par
Gruter, p. 353, 4. Pighius déjà l'avait copiée à
Rome, vers 1550 (0. Jahn, Leipziger Bericlite,
1868, p. 197). Voir Deger, Hercules etlinicorum,
p. 20. Gruter, p. 1090, 19 (e Pighianis, Romae, in
\inea pontificis). Montelatici, p. 159.
245. Bouillon, t. III, Statues, pi. 8, 4.
246. Bouillon, t. III, Statues, pi. 8, 6.
257. A. Lenoir, Musée des monuments français, 1. 1 (1800),
p. 85 ; pi. 12.
272-275. Bulletin de l'école française d'Athènes, 1869, p. 83-87.
277. Porte de nombreuses traces de peinture.
289. Comparez: Rhangabé, Antiquités helléniques, t. II,
pL 22. Kekulé, Theseion, n. 192.
.291. DeScaichis,^\.li.
317. L'oi-iginal a été trouvé, en 1772, sur le mont Qui-
rinal, à Rome. Piranesi, Vases, etc., t. II, pi. 60.
818. Piranesi, Vases, etc., t. 1, pi. 42. 43.
345. Comparez : Piranesi, Vases, etc., t. II, pi. 61 ibas-
relief Aldcbrandini).
364. Le vase de l'Ermitage a été publié par Stephani,
dans les Nuove Memorie de l'Institut arch. de Rome
(1865), pi. 5.
387. Trouvée dans l'Attique.
449. Voici le passage d'Andréa Fulvio, cité p. 415 :
(Fol. 174.) S.. Stephano di Cacco, ove poco fa
habbiamo veduto tratto di sotterra la statua dol
Nilo. Nel medesimo spacio erano ancora disotter-
rati di molti pezzi di marmi, come è la statua del
Tevere co duoi figliuoletti Romolo et Remo.
FIN DU PREMIER VOLUMB.
TABLEAU
INDIQUANT L'EMPLACEMENT ACTUEL DES SCULPTURES
DÉCRITES DANS CE VOLUME (MAI, 1869).
Voici Tordre dans lequel les Salles se suivent :
Rez-dc— chaussée :
Pavillon Denon. — Salle du Square Napoléon III. —
Escalier Daru.
Rotonde (ancien Vestibule). — Salle de Mécène. —
Salle des Saisons. — Salle de la Paix. — Salle de Sep-
time- Sévère. — Salle des Antonins. — Salle d'Au-
guste.
Salle du Candélabre [en réparation]. — Corridor de
Pan. — Salle de la Médée. — Salle d'Hercule et Télèphe.
— Salle d'Adonis (ancienne salle de VAruspice). —
Salle de la Psyché. — Salle de la Vénus de Milo.
Salle de la Melpomène. — Salle de la Pallas. — Salle
du Gladiateur. — Salle du Tibre.
Salle des Caryatides.
Salle de Phidias, — Vestibule du Musée assyrien.—
Salle de Magnésie. — Musée d'Afrique.
Premier étage t
Salle des Séances. — Grande Galerie des Peintures.
— Salle Visconti. — Salle des Lampes (Musée Char-
les X).
Palier de l'escalier nord de la Colonade.
514
CONCORDANCE.
Nos.
SALLES.
Nos,
SALLES.
No».
SALLES.
«
Phidias.
31
Caryatides.
60
Pallas.
C
Pallas.
3S
»
61
Visconti.
8
»
33
Escal. Daru
6S
Tibre.
é
Gladiateur.
34
Caryatides.
63
Magasin.
S
Tibre.
35
Afrique.
64
Vén.deMilo
e
Magasin.
3e
Magasin.
65
Lampes.
gf
Pallas.
39
Hercule.
66
»
e
36
Sept.-Sévère
69
Tibre.
à
Phidias.
39
Caryatides.
«S
Gladiateur.
«1
40
Magasin.
69
Pallas.
«s
Tibre.
41
Pallas.
99
Gladiateur.
«3
Magasin.
4«
Escal. Daru
91
Escal. Daru
14
Pallas.
43
Pan.
9«
Médée.
«5
Magasin.
44
Pallas.
93
Magasin.
«6
Pallas.
45
Tibre-Pan.
94
Caryatides.
«9
Magasin.
46
Pallas.
95
Magasin.
«S
»
49
»
96
Caryatides.
19
Phidias.
46
Magasin.
99
Tibre-Pan.
SO
49
à
96
Vest. assyr.
à
Escal. Daru
> Afrique.
99
Melpomène.
«3
53
60
Psyché.
«4
Gladiateur.
54
Magasin.
61
Pallas.
«5
55
Pallas.
6«
De non.
à
Pan.
56
Magasin.
63
Magasin.
Z»
59
Adonis.
64
Mécène.
«9
Afrique.
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