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Full text of "Notice de la sculpture antique du Musée Impérial du Louvre"

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Il 


MUSÉES  NATIONAUX 


NOTICE  DE  LA  SCULPTURE  ANTIQUE 


U  OUV  r  6. 


NOTICE 


DE   LA 


SCULPTURE  ANTIOU 


DU 


MUSEE  NATIONA[.  DU  LOUVRE 


AV 


W:    FROHNER 


PREMIER    VOLUME 


v"^/^^ 


b( 


PARIS, 


TYPOGRAPHIE  CHARLES  DE  MOURGUES  FRÈRES 
Imprimeurs  des    ^lusévs  nationaux 

RUE  J.-J.-ROUSSEAU,   58. 

1878 


PREMIERE  PARTIE. 


SUJETS  MYTHOLOGIQUES. 


LES  DOUZE  DIEUX. 


I 


GRANDE  BASE  DE  TRÉPIED 

(appelée  autel  des  douze  dieux). 
REGISTRE     SUPÉRIEUR. 


Côté  A. 

Groupb  I.  —  Zeus  (Jupiter) ,  armé  du  foudre  et  vêtu  d'un 
manteau  {himation)  qui  laisse  la  poitrine  et  le  bras  droit  à 
découvert,  ouvre  la  marche  des  immortels.  Posé  de  face,  le 
roi  de  l'Olympe  a  la  tète  tournée  vers  son  épouse 

Héra  (Junon),  qui  s'appuie  sur  un  long  sceptre,  en  rele- 
vant, de  la  main  gauche,  son  voile,  signe  caractéristique  des 
femmes  mariées.  Ce  vêtement ,  attaché  au  diadème ,  ne 
couvre  que  l'occiput.  Un  chiton  d'étoffe  trés-flne  et  une 
mantille  [diploïdion],  terminée  en  deux  pointes,  complètent 
le  costume  de  la  déesse. 

Groupe  ii.  —  Poséidon  (Neptune),  vêtu  comme  son  frère 


4  LES  DOUZE   DIEUX. 

Zeus,  tient  le  trident.  Toute  la  partie  supérieure  de  son 
corps,  à  partir  de  Tépaule  droite  jusqu'à  la  hanche  gauche, 
est  moderne.  La  femme  sculptée  en  profil,  que  l'on  voit  au- 
près du  souverain  de  l'Océan,  est 

Déméter  (Gérés).  Elle  n'a  d'antique  que  les  jambes;  le 
restaurateur  lui  a  mis  un  bouquet  d'épis  dans  la  main. 
C'est  avec  intention  que  les  deux  divinités  de  la  mer  et  de  la 
terre  ont  été  rapprochées. 

Côté  B. 

(à  droite;  imlilia.).  (1) 

Groupe  m.  —  Apollon  est  représenté  en  chiton  ortho- 
stade (2),  habit  de  fête  des  joueurs  de  lyre.  On  voit  le 
pleclrum  dans  sa  main  droite  abaissée  ;  de  la  main  gauche,  il 
tenait  originairement  son  instrument  à  cordes.  Par  méprise 
le  restaurateur  a  donnée  cette  diviniié  la  forme  d'une  femme; 
les  jambes  (moins  les  pieds)  et  la  main  droite  seulement  sont 
antiques. 

Artémis  (Diane),  placée  en  face  de  son  frère,  porte  un  arc, 
que  le  restaurateur  a  rallungé  d'un  tiers  ;  de  la  main  droite, 
elle  tirait  probablement  une  flèche  de  son  carquois.  Un  chiton 
et  une  mantille  formaient  le  costume  de  la  jeune  chasseresse. 
Le  bas  de  la  figure,  à  partir  de  la  taille,  est  seul  antique. 

Groupe  iv.  —  Héphaistos  (Vulcain),  les  tenailles  dans  sa 
main  droite  abaissée,  est  couvert  d'un  manteau.  Lui  aussi  a 
été  restauré  en  déesse,  tout  le  buste  étant  moderne.  Sculpté 
en  profil,  il  se  trouve  vis-à-vis  de 

Athéné  (Minerve),  qui  a  la  poitrine  garantie  par  une  égide 
tailladée  dans  le  bas,  et  la  main  droite  armée  d'une  lance. 
Son  '  ouclier  est  moderne  ;  mais  la  plus  grande  partie  de  la 


(1)  Chez  les  Grecs,  le  côté  droit  était  de  bon  augure.  /.  Grimm, 
Geschichte  der  deutschen  Sprache,  p.  983.  C.  Bœtticher,  daus  l'Indi- 
cateur archéologique  de  Berlin,  1860,  p.  67-70. 

(2)  'Ev  Tig  <TX£u^  TràcTYi  {Hérodote,  I,  24).  C'est  la  stola  Pythia, 
qui  descendait  jusqu'aux  talons  sans  être  retenue  par  une  ceinture. 
—  XiTtov  ôp^Offxàôio;,  ô  jiii  Cwvvvjievoî  {Pollux,  7, 48). 


BASE    DE   TREPIED.  S 

lance  est  antique,  aussi  bien  que  le  pied  gauche,  la  jambe 
droite  et  le  sein  droit.  D'après  une  légende  athénienne, 
Vulcain  aurait  prétendu  à  la  main  de  Minerve. 

Côté  C. 

Groupe  v.  —  Ares  (Mars),  nu  et  imberbe,  a  le  bras  gauche 
engagé  dans  les  deux  poignées  (o'xava)  d'un  bouclier  argo- 
lique  (1);  de  la  main  droite  il  tient  sa  lance.  Le  haut  de 
cette  arme,  le  casque  et  surtout  les  lambrequins  de  la  cui- 
rasse romaine  dont  on  l'a  affublé  sont  des  additions  mo- 
dernes. Le  dieu  est  tourné  vers  son  épouse 

Aphrodite  (Vénus),  qui  lève  la  main  droite  comme  pour 
lui  parler.  Diadémée,  les  cheveux  noués  en  corymbes,  vêtue 
d'un  chiton  talaire  et  d'une  mantille,  elle  porte  dans  la 
main  gauche  la  colombe ,  son  oiseau  sacré.  Le  haut  de  la 
figure  est  moderne. 

Groupe  VI.  —  Hermès  (Mercure)  nu —  lachlamyde  couvre 
â  peine  son  épaule  —  appuie  le  bras  gauche  sur  la  hanche, 
et,  de  l'autre,  porte  le  caducée.  11  a  la  barbe  pointue,  ses 
cheveux  sont  disposés  en  nattes,  une  paire  de  grandes  ailes 
est  fixée  à  ses  talons.  Posé  de  face,  il  tourne  le  regard  vers 

Hestia  (Vesta),  qui  ressemble  en  tout  à  Junon.  Sa  tête, 
sa  main  gauche,  ses  pieds  et  le  haut  du  sceptre  sont  mo- 
dernes. Mercure  et  Vesta  se  trouvent  groupés  ensemble 
dans  un  hymne  homérique  (n.  29). 

REGISTRE    INFÉRIEUR.  r'  ' 

Si  Côté  A. 

(■ 

^  Les  trois  Charités  (les  Grâces  :  'ÂY^aiY)  ts  xal  Eùçpoduwj 
©aAîv]  t'  IpaTEÎvv))  sont  représentées  dans  leur  attitude  ordi- 

i    naire  :  elles  dansent  en  se  tenant  par  la  main.  La  première, 

t.  la  tête  tournée  vers  ses  sœurs,  relève  son  chiton;  la  der- 
nière a  saisi  son  voile.  On  voit  distinctement  le  cordonnet 
des  sandales  qui  entoure  le  cou-de-pied. 


(1)  On  y  distingue  le  bord  replié  (àvTu?) 


Côté  B. 

Les  trois  Heures,  c'est-à-dire  les  Saisons  (Eùvofjityi  te  Ai'xyi 
T£  xat  Etpvi'vy)  TeôaXma)  portent  l'une  un  rameau  fleuri,  l'autre 
un  épi,  la  troisième  un  cep  de  vigne.  L'ancienne  année  des 
peuples  indo  germaniques  ne  comptait  d'abord  que  deux, 
ensuite  trois  saisons,  le  printemps,  l'été,  Vautomne  (1). 

Côté  C. 

Les  trois  Eumènides  (2)  ('AXyixtw,  TtfftçovY),  MÉYa'pa).  gar- 
diennes souterraines  du  sol  altique.  Le  sceptre  surmonté 
d'une  fleur  de  grenadier,  qu'elles  tiennent  à  la  main  droite, 
est  le  symbole  de  leur  pouvoir;  la  main  gauche  ouverte 
signifie  la  justice  dont  elles  exécutent  les  arrêts ,  ou  bien  elle 
menace  de  la  vengeance  divine  quiconque  osera  endommager 
ce  monument  (3). 

Toutes  les  déesses  inférieures  portent  un  diadème,  un 
chiton  très-long  et  un  manteau  [diploïdion]  à  courtes  man- 
ches. Les  vêtements  des  Eumènides  sont  si  bien  conservés, 
que  l'on  y  distingue  encore  comme  le  tissu  de  la  laine. 

Notes  explicatives.  —  La  réunion  de  douze  dieux  prési- 
dant aux  douze  mois  de  Tannée  est  une  idée  commune  à 
tous  les  peuples  anciens.  Nous  la  retrouvons  chez  les  Indiens, 
les  Égyptiens,  les  Étrusques,  les  Scandinaves,  les  Grecs  et 
chez  les  races  italiques  ;  le  nombre  douze  a  souvent  servi  de 
base  à  leurs  divisions  territoriales  :  rien  de  plus  fréquent  que 
des  confédérations  de  douze  princes,  de  douze  villes,  tribus  ou 
peuplades. 

Six  dieux  et  six  déesses  de  l'Olympe  (4)  composaient  le 
SojS£3tà6eov  ;  on  les  choisissait  différemment  selon  les  légendes 


(1)  J.  Grimm,  Mytliologie  allemande,  p.  715. 

(2)  Jusqu'à  présent  on  y  a  yu  soit  les  llithyies  (Visconii),  soit  les 
Parques  (Welcker), 

(3)  Comparez  Jahn ,  Bcrichte  der  Leipziger  SocietaBt,  1855,  p.  53 

/.  •  -  , 
<'-;/jii  coniinait  ^      .  .nent  six  Titans  et  six  Titanidcs 


BASE   DE   TREPIED.  7 

locales.  Ainsi  le  cercle  adopté  par  le  sculpteur  de  notre  monu- 
ment est  peut-être  celui  de  l'Attique  qui,  fixé  par  Solon  (1) ,  fut 
introduit  à  Rome  et,  par  cela  même,  prévalut  sur  toutes  les 
autres  combinaisons.  Les  artistes  anciens  qui  ont  représenté  la 
dcdécade  sont  :  le  sculpteur  Praxitèle,  dont  les  Douze  Dieux 
se  voyaient  à  Mégare,  et  les  peintres  Euphranor  et  Asclé' 
piodore. 

Je  ne  doute  pas  que  cette  base  de  trépied  ne  soit  une 
espèce  de  calendrier  rural  grec  (2)  ;  en  haut  les  douze  mois, 
en  bas  les  saisons  et  les  puissances  protectrices  des  récoltes. 
Les  Grâces  qui  recevaient  à  Orchomène  la  dîme  de  la 
moisson  (3),  pouvaient  très-bien  être  considérées,  en  cer- 
tains endroits,  comme  divinités  champêtres.  Les  Euménides 
sont  trois  déesses  de  l'agriculture  veillant  à  la  fertilité  du 
sol  attique.  En  Arcadie,  on  leur  sacrifiait  en  même  temps 
qu'aux  trois  Grâces  (Pausanias,  VIII,  34,  3).  Aussi  savons- 
nous  que  ces  vénérables  sœurs  (cr£ij.vat)  n'avaient  pas,  dans 
l'origine,  la  figure  terrible  qu'on  leur  prête  ordinairement  (4), 
et  qu'Eschyle  a  été  le  premier  à  les  coiffer  de  serpents. 

Style  et  forme.  —  La  sculpture,  en  bas-relief  de  peu  de 
saillie,  rappelle  les  traditions  du  style  archaïque.  La  pose 
raide  des  divinités  supérieures,  dont  quelques-unes  ont  les 
jambes  serrées ,  est  conforme  a  la  croyance  ancienne  d'après 
laquelle  les  dieux  auraient  marché  sans  desserrer  les  pieds 
(Héliodore,  .^Ethiopica,  III,  13).  Tous  les  hommes,  à  l'exception 
de  Mars,  ont  la  tarbo  pointue;  les  déesses  portent  des  draperies 
à  petits  plis  symétriques;  leur  coiffure  se  compose  de  quatre 
nattes  retombant  sur  les  épaules;  les  pieds  et  les  mains 


(1)  Corpus  inscript,  gr.  452.  —  On  sait  que  Pisistrate  jeune  avait, 
vers  la  6i«  olympiade,  élevé  un  autel  aux  douze  dieux  dans  VAgoi^a 
d'Athènes. 

(2)  Preller  (Mythologie  romaine,  p.  61)  y  voit  un  monument  d'ori- 
gine romaine;  j'ignore  pourquoi. 

(3)  Ephore,  dans  les  Fragmenta  hist.  grœcorum,  I,  25è.  Mûller, 
Orchomenos,  p.  18.3. 

(4)  Oùôèv  «popepôv.  Pausanias,  \,  28,  6. 


g  LES  DOUZE   DIEUX. 

paraissent  d'une  longueur  disproportionnde,  les  doigts  des 
femmes  sont  em"iés  et  recourbés  aux  exfémités  (1).  Mais, 
à  part  ces  réminiscences  de  l'ancien  style,  il  s'y  manifeste 
une  liberté  de  mouvements,  une  élégance  et  une  grâce 
trop  naturel  s ,  pour  que  nous  ne  soyons  pas  obligés  d'y 
reconnaître  rimilation  embellie  de  quelque  monument  ar- 
chaïque. 

Le  marbre  est  de  forme  triangulaire.  Les  trois  faces,  qui 
décrivent  une  légère  courbe,  vont  se  rétrécissant  vers  le 
hauc,  de  sorte  que  les  figures  de  la  frise  inférieure  ont  des 
dimensions  plus  grandes  (0,79  centimètres)  que  les  dieux 
olympiens  de  la  zone  supérieure  (0,55).  La  plinthe  du  dessus, 
une  partie  de  l'encadrement  ainsi  que  le  support  à  pattes  de 
lion,  sont  modernes. 

Marbre  pentélique.  Villa  Borglièse  (Supplément  de  la  Salle  de 
Gables,  n.  4i). 

Winckelrjian n,MonumenÛ  inediti  n.  15  (c<5/e  B);  Histoire  de  l'art 
III,  2,  5  et  6  (OEuvrcs  complètes;  StuUgart,  1847,  vol.  I,  82.  83  et 
pi.  7.  8.  Le  grand  antiquaire  a  pris  notre  marbre  pour  une  sculp- 
ture étrusque).  —  Visconti,  Musée  Pio-Clémentia  VI,  285  de  l'édi- 
tion de  Milan,  pi.  B,  1.  2.  Monumenti  Gabini,  p.  157-166;  tav, 
d'agg.  A.  B.  C.  Opère  varie  4,  528.  —  Hirt,  Bilderbuch,  pi.  29,  3; 
pi.  30,  5  et  fasc.  I,  vignette  4  (p.  3;  voir  p.  XVIII).  —  Creuzer,  Ab- 
bildungen  zur  Symbolik,  pi.  4.  —  Millin,  Galerie  mythologique  [je 
me  sers  de  l'édition  de  Paris,  1850],  pi.  66  bis,  ter,  (n.  250,  n,  o,  p), 
ne  reproduit  que  les  divinités  inférieures.  —  Welcker ,  Zeilschrift 
fur  Geschiclite  und  AuMegung  der  alten  Kunst  (Gœttingen,  1818) 
p.  202.  203.  —  Bouillon,  Musée  des  Aniiques,  t.  III,  autels  pi.  1.  — 
Inghirami,  momimenti  etruschi,  tome  VI,  pi.  Q',  R»,  S*.  —  Clarac, 
Cat.  378;  Musée  de  sculpture,  II,  p.  170-182;  pi.  172-174  (n.  11-17). 
—  Mùller-Wieseler,  Denkmœler,  t.  I,  pi.  12.  13  (n.  43-45).  — 
Waagen,  Paris,  p.  99.  —  Gerhard,  Ueber  die  12  Gœlter  Griechen- 
lands  (Berlin,  1842),  pi.  2  (n.  3-5);  gesammelte  akademi-che  Abhand- 
lungen  1,  pi.  16.  —  Petersen,  das  Zwœlfgœttersystem  bei  den 
Griechen  (Hamburg,  1853),  pi.  A,  p.  6-8,  ne  donne  que  la  frise  su- 

(1)  Voir  la  danseuse  du  musée  Pourtalès,  terre  cuite  coloriée, 
provenant  d'Athènes.  Pa^o/Xa,  pi.  28  (p.  97) 


CADRAN   SOLAIRE.  9 

pi'rieure  avec  les  restaurations  proposées  par  Gerhard.  —  Frlede- 
richs,  Bausteine  n.  68. 

Hauteur  1,80.  —  Largeur  0,95  à  1,37. 

S.  CADRAN  SOLAIRE 

(dit    AUTEL    ASTROLOGIÛUE    DE    GABIES). 

Ce  monument,  unique  dans  son  genre  et  qui  a  longtemp^i 
exercé  la  sagacité  des  savants,  sans  que  leurs  recherche? 
aient  abouti  à  une  conclusion  acceptable,  se  compose  évi- 
demment de  deux  parties  indépendantes  l'une  de  l'autre. 
Au  milieu  d'une  table  de  forme  circulaire,  on  voit  une  espèce 
de  plat  creux  [patella,  discus],  autour  duquel  sont  sculptées 
les  têtes  des  douze  divinités  de  l'Olympe.  Toutes  ces  petites 
têtes  se  présentent  de  face,  à  l'exception  de  celle  de  Cérès  (1) ,  qui 
est  inclinée.  Voici  dans  quel  ordre  elles  se  suivent,  en  allant 
de  gauche  à  droite  ; 
1    Vesia  (2|. 

2.  Mercure  imberbe,  le  caducée  ailé  à  sa  gauche. 

3.  Vulcain,  coiffé  d'un  bonnet  rond,  un  sceptre  à  sa 

gauche. 

4.  Neptune,  le  trident  à  sa  gauche. 

5.  Junon,  diadémée,  un  sceptre  à  sa  gauche. 

6.  Apollon ,  les  cheveux  ceints   d'un  strophium  ,  un 

sceptre  à  sa  gauche. 

7.  Minerve  casquée,  une  lance  à  sa  gauche.  L'arête  du 

casque  est  décorée  d'un  sphinx  assis;  deux  chouettes 
sont  perchées  sur  les  volutes  de  la  visière. 

8.  Jupiter,  le  foudre  à  sa  gauche. 

9.  Vénus  diadémée,  un  sceptre  à  sa  gauche.  Entre  elle 

et  Mars  est  placé  le  petit  ylTOour  nu,  qui  enlace  ses 
bras  autour  des  deux  époux. 
10.  Murs  imberbe.  Son  casque  est  orné  de  griffons. 

(1)  Visconti  et  tons  les  antiquaires  après  lui  ont  pris  la  *.(lc  4« 
Cérès  pour  celle  de  Vesta,  et  vice  versa,  mais  sans  motif  sufTi»».-.!. 
Monumenti  Gabini,  p.  44. 

(2)  Je  commence  piir  elle  d'aprèf  une  ancienne  locution  p.x'-k.v 
biale  :  àç'  'EaTÎaç  àf^ou. 

1* 


10  LES  DOIjÏB  T>ÎEUX. 

H.  Diane,  l'arc  et  le  carquois  sur  l'épaule  droite. 

12.  Cérès,  la  tête  ceinte  d'un  strophium,  tournée  vers 
Diane. 

Sur  l'épaisseur  du  contour  ûe  la  table  se  trouvent  les  douze 
signes  du  zodiaque,  accompagnés  de  l'emblème  de  la  divinité 
tutélaire  qui  préside  à  chaque  mois  do  l'année.  Le  tableau 
que  j'ai  placé  à  la  page  12,  indique  clairement  cette  dispo- 
sition. Il  en  résulte  que  les  têtes  de  la  surface  horizontale 
[labrum  )  ne  correspondent  en  aucune  façon  avec  les  sculp- 
tures du  contour,  et  toutes  les  suppositions  qu'on  a  mises 
en  avant  pour  établir  leur  connexité  n'ont  servi  qu'à  faire 
tomber  dans  d'inévitables  contradictions  (1). 

L'ordre  dans  lequel  les  tètes  se  succèdent  ne  saurait  cepen- 
dant être  arbitraire.  Cem  a  conservé  la  place  qu'elle  occupe 
dans  le  système  zodiacal;  Mars  et  Mercure  n'ont  fait 
qu'échanger  les  leurs;  la  réunion  de  Mars  et  de  Vémis,  de 
Mercure  et  de  Vesta  est  maintenue  avec  intention  ;  Diane  et 
Apollon  se  XTomeni  en  face  l'une  de  l'autre;  enfin  le  restau- 
rateur aurait  dû  mettre  la  tête  de  Junon  à  la  place  de  celle 
de  Minerve  pour  rapprocher  Jupiter  et  Junon,  Minerve  et 
Neptune. 

Vénus  IX      vin  Jupiter 

Mars  X   tf^-^'  >^^VI1  Minerve  ? 

_.,-,/  Y  VI  Apollon 

Diane  X!  i-^ — ____>__..__.——«.-:»=:-—.-•         ^ 


V  Junoa? 

Cérès  XII  ' 

Vesla  l\^*»\  y^  '^  Neptune 

Mercure  11  lH  Vulcain 


^;i)  Visconti  s'est  persuadé  que  nous  avions  là  une  sorte  de  calen- 
drier des  fêles  romaines.  En  effet,  W  tPi^M  à",  cinq  divinités,  Jupiter, 


CADRAN  SOLAIRE.  Il 

Mais  ces  observations  ne  nous  conduisent  pas,  pour  le 
moment,  à  un  résultat  important. 

Tout  ce  que  je  puis  affirmer,  c'est  : 

i°  Que  notre  monument  appartient  à  la  religion  romaine, 
le  dieu  Mars  y  éîant  représenté  par  la  louve  ; 

2°  Qu'il  a  dû  être  exécuté  par  un  artiste  romain,  le  dia- 
mètre de  la  palella  mesurant  exactement  un  cubitus  (44  cen- 
timélres)  (1). 

3"  La  présence  des  emblèmes  à  côté  des  signes  du  zo-> 
diaque  prouve  que  ces  derniers  n'ont  pas  nécessairement 
de  rapport  avec  les  têtes.  Le  sculpteur  a  voulu  imiter  un 
instrument  astronomique  dont  la  surface  mobile  pût  être 
tournée  selon  la  marche  du  temps  ou  les  besoins  des  savants 
qui  s'occupaient  du  calendrier. 

4°  La  cavité  du  milieu  (2),  composée  aujourd'hui  d'une 
multitude  de  petits  morceaux  qui  ne  sont  pas  tous  antiques 
servait  à  un  cadran  solaire.  On  y  reconnaît  encore  les  traces 
des  aiguilles  qui  indiquaient  les  heures  et  des  lames  de  métal 
qui  soutenaient  l'hémisphère.  Il  devient  donc  de  plus  en  plus 
probable  que  les  douze  divinités  olympiques  symbolisaient 
ici  les  douze  heures  du  jour  et  de  la  nuit. 

[Parties  modernes  :  les  têtes  de  Mercure,  de  Vulcain  (sauf  un  mor- 
ceau adhérent  à  la  table),  de  Neptune,  de  Junon,  d'Apollon  (sauf  un 
morceau  adhérent  à  la  table),  de  Minerve  (avec  la  lance  et  une 
pièce  de  la  table),  de  Jupiter  (sauf  un  morceau  adhérent  à  la  table); 
le  foudre;  le  bout  du  nez  de  Vénus;  le  nez  et  le  côté  droit  du  torse 
de  l'Amour;  le  nez  de  Mars;  le  bout  du  nez  et  un  morceau  de  la 
tête  de  Diane;  le  nez  de  Cérès  et  une  tresse  de  ses  cheveux.  Le  menton 
de  Vesta  a  souffert.  La  suite  à  la  page  14. 

Junon,  Minerve,  Gérés  et  Diane,  tombent  plus  ou  moins  dans  les 
mois  indiqués  par  la  frise  du  zodiaque.  Mais  il  n'en  est  pas  de  même 
pour  les  sept  autres  dieux,  ni  surtout  pour  l'époque  des  JeMX  a/)o/- 
linaires,  des  Neplunalia,  Volcanalia,  etc.,  qui  se  refusent  formelle- 
ment à  celte  hypothèse.  De  plus,  l'emplacement  des  fêtes  de  Junon 
et  de  Minerve  est  incertain. 


12 


LES   nOrZE   DIEUX. 


VESTA. 


IL 
MERCURE. 


III. 
VULCAIN. 


IV. 
NEPTUNE. 


V. 

JUNON 
à  la  place  de 
MINERVE. 


Le 
Sagittaire, 

Deux 

La  Balance 
sans 

Le 

Le 

Poissoî' 

-s 
5 

languette  ; 
un  enfant 

Le 

sous 
la  forme 

Capricorne 

(aiYÔxôpw;) 

monstre 

Verseau, 
enfant  nu 

attachés' 
sembli 

L 

> 

d'un  enfant 

V2 

l    la  porte 

Scorpion. 

nu 
décochant 

portant 
une 

d'une 

l' 

«C 

sur 

marm. 

bandele 

1 

la  nuque. 

floche. 

bydrie. 

(tOvôeitij 

^, 

Chien 

« 
^ 

Le 

La 

Louve 

de  chasse 

Lampe 
dont 

Le 

Deuxi 

S   g- 

bonnet 

de 

la  tète 

le  manche 

Paon 

dauphir 

\     conique 

Mars, 

dressée 

est 

de 

Its 

b 

«    o 

{pileus) 

à 

et 

décoré 

Junon, 

queueii 

:=!  T3 

de 

moitié 

retournée 

d'une  lêle 

la  lêle 

cntrelaci 

C=) 

Vulcain. 

couchée. 

en 

d'dne*'. 

retournée. 

bj 

amure. 

19  sep- 

19 octobre 

18  novembre 

17  décembre 

16  janvier 

13  févri 

> 

s 

tembre  au 

au 

au 

au 

au 

au    i 

48  octobre. 

17  novembre 

16  décembre 

15  janvier. 

1^  février. 

16  mani 

i.r. 

Le  zodiaque  tourne  vers  la  gauclie;  je  suis  obligé  de  le  faire  tourner  adroite, 
pour  ne  pas  intervertir  la  ?uiledes  mois 


CADRAN   SOLAIRE. 


13 


lLOI 


VII. 
INERVE 

place  de 
UNON. 


VIII. 
JUPITER. 


IX. 

VÉNUS 

et 

l'ANIOUR. 


X. 

MARS. 


XI. 

DIANE. 


!» 

[Le 

marner.] 

Il 

Jt 


louette.] 


[i,,tj|  i7  mars 


au 
S  avril. 


17  uvrii 


<8  mai. 


19  mai 

au 
18  juin. 


19  juin 

au 

19  juillet. 


20  juillet 


19  août. 


XII, 
CÉRÈS. 


Le 

Le 

La 

Taureau, 

Le 

la  tête 

Les 

Cancer 

Lion 

Vierge, 

baissée, 

Gémeaux 

(en  forme 

courant 

drapée, 

le  genou 

portant  un 

de 

vers 

portant 

droit  lléchi, 

deux 

la  queue 

vase. 

craDc). 

la 

enroulée. 

gauche. 

flambeaux. 

Trépied 
à  pattes  de 

Corbeille 
mystique  , 

[Colombe 

lion; 

pleine 

de  Vénus. 

le  montant 

Aigle , 

de  fruits 

Le  restaura- 

du milieu 
est 

Tortue 

et  de 

teur  en  a 

les  ailes 

gâteaux 

fait 

tèle 

ailée. 

éployées. 

en  forme  de 
pyramide. 

un  oiseau  de 

de  Méduse. 

proie.] 

Serpent 
enroulé  au- 
tour. 

Serpent 
enroulé  au- 
tour. 

20  août 
au  18  sep- 
tembre. 


'*  Le  28  avril,  les  ânes  employés  dans  les  moulins  de  ROfiï^  avaient  un  jour  de 
repos,  en  l'honneur  de  la  fête  de  Vesla  Palatine. 


LES  DOUZE  DIEUX. 

La  lampe  de  Vesta  presque  en  entier  ;  la  chouette,  le  bélier 
colombe;  enfin  la  tête  et  le  bras  gauche  de  la  Yierge]. 

Marbre  pentélique  découvert  au  printemps  de  1792,  à  Gabies,  par 
le  peintre  écossais  Gavin  Hamilton  ;  restauré  probablement  par 
Franzoni.  Villa  Borghèse  (Salle  de  Gabies,  n.  16.) 

Visconti,  Monumenti  Gabini,  p.  38-58  (pi.  7.  8).  Opère  varie.  IV, 
496.  —  Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  2,  26.  —  Millin,  Galerie  my- 
thologique (Paris,  1850),  pi.  67.  68,  d.  252,  et  d'après  lui,  Creuzer^ 
Abbildungen  zur  Symbolik,  pi.  36.  49  (p.  12).  —  Uirt,  Bilderbuch, 
pi.  14,  6  (le  zodiique  seul),  p.  129.  —  Bouillon,  Musée  des  Anti- 
ques, vol.  I,  vignette  du  titre.  —  Inghirami,  monumenti  etruschi, 
tome  VI,  pi.  F2  (p.  16.  17).  —  Clarac,  Cat.  381  ;  Musée,  pi.  258, 18. 

—  Lersch,  Bonner  Jahrbiicher,  4, 150.  — Pyl,  der  Zwœlfgœtterkreis 
im  Louvre  (Greifswalde,  1857). 

Diamètre 0,822.— Largeur  du  inôrum  0,195. —  Epaisseur  de  la  table  0,155, 
et  avec  la  tête  de  Minerve  0,30. 

Le  marbre  cylindrique  qui  sert  aujourdhui  de  support  au 
n.  2,  représente  une 

3.  FÊTE  BACHIQUE. 

Deux  Satyres  et  quatre  Bacchantes  dansent  autour  d'un 
autel  cylindrique. 
1.  Bacchante  portant  une  aiguière  et  un  plat  de  fruits. 
2  et  3.  Un  Satyre,  couvert  d'une  peau  de  panthère,  et  une 

Bacchante,  jouant  tous  les  deux  de  la  double  flûte. 
4  et  S.  Deux  danseuses  à  moitié  nues,  dont  l'une  joue  du 

tambourin. 
6.  Jeune  Satyre  portant  un  vase  sur  l'épaule. 

[Parties  modernes  :  1, toute  la  figure,  à  l'exception  du  pied  gauche  ; 

—  2,  presque  toute  la  figure  sauf  les  deux  jambes,  la  partie  supérieure 
et  les  pattes  de  la  pardalide,enfin le  pied  de  l'une  des  flûtes; — 3,  un 
morceau  du  milieu  de  la  draperie; — 4,  quelques  pièces  insignifiantes; 
— 5,  presque  toute  la  danseuse,  à  l'exception  delà  jambe  gauche  et  du 
bras  gauche,  avec  une  partie  de  la  draperie;  —  6,  les  jambes.] 

Marbre  pentélique.  —  Vatican. 

Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  2,  26.  —  Clarac,  Cat.  n.  381  ; 
Musée,  pi.  140,  u.  140,  et  pi.  258,  n.  18. 

Hauteur  0,78.  —  Circonférence  1,145. 


II. 


DIVINITES  REUNIES, 


4.  PLANISPHÈRE  ÉGYPTO-GREG 

(  dit  DE  BlANCHlNl). 

Le  planisphère  céleste  qui  porte  le  nom  de  Francescù 
Bianchini,  savant  astronome-antiquaire  de  Vérone  (1662- 
1729),  est  tracé  à  la  pointe  sur  une  plaque  de  marbre  carrée, 
dont  chaque  côté  mesure  38  centimètres,  c'est-à-dire  exacte- 
ment 2  pieds  romains  (1).  Malheureusement,  les  trois  quarts 
de  cette  intéressante  sculpture  ont  péri,  et  ce  qui  en  reste 
nous  permet  tout  au  plus  d'en  rétablir  l'ordonnance  prin- 
cipale, mais  non  de  la  reconstruire  en  entier  (2). 

(1)  Le  pes  est  de  29  centimètres.  Le  radiu'^,  pris  entre  la  bordure 
extérieure  du  médaillon  et  la  bordure  intérieure  du  grand  cercle, 
mesure  18  centimètres  ou  10  digiti  (2  palmt  1/2).  Le  diamètre  du 
grand  cercle  est  de  48  centimètres  (27  digiti). 

(2)  B.  de  Montfaucon,  dans  son  Antiquité  expliquée  (t.  I,  pi.  224,  et 
suppl.  t.  1,  17  6,  p.  43),  a  publié  le  fragment  d'une  table  analogue, 
dont  il  avait  trouvé  le  dessin  parmi  les  manuscrits  de  Peiresc,  à  la 
bibliothèque  Saint-Victor. 


16  DIVINITÉS    RÉUNIES. 

1.  Le  médaillon  du  milieu  représente  un  grand  dragon 
barbu,  tourné  à  gauche,  la  tête  en  bas. 

Dans  les  replis  du  reptile,  qui  prennent  la  forme  d'une  S, 
on  voit  deux  ourses  à  gueule  ouverte,  une  petite,  courant  à 
droite,  et  une  grande  (celle  du  haut),  courant  à  gauche.  Il 
est  facile  d'y  reconnaître  les  constellations  du  pôle  boréal, 

2.  Ce  médaillon  est  entouré  de  quatre  cercles  concen- 
triques, divisés  en  12  parties  (dodécatémories),  au  moyeu  de 
12  lignes  droites  qui  se  dirigent  vers  le  centre.  La  zone 
du  milieu  renferme  un  zodiaque  inconnu,  dont  les  signes 
se  retrouvent  presque  tous  parmi  les  noms  des  étoiles. 
Alexandre  do  Humboldt  y  a  découvert  certaines  analogies 
avec  les  zodiaques  des  peuples  asiatiques ,  et  en  effet ,  le 
Cheval,  qui  correspond  au  signe  du  Lion,  figure  à  la 
même  place  dans  les  cycles  tarlare,  hindou  et  tibétain. 
VOiseau,  le  Chien  et  le  Serpent  se  rencontrent  non-seulement 
parmi  les  catastérisnies  de  l'Asie,  mais  jusque  chez  les  Mexi- 
cains; enfin  la  Chèvre  occupe  une  des  maisons  lunaires  de 
l'HIndoustan.  Les  savants  qui  ont  attribué  notre  zodiaque 
aux  Chaldéens,  n'ont  par  conséquent  rien  avancé  de  trop  in- 
vraisemblable. 

3.  4.  Les  deux  cercles  intermédiaires  renferment  les  signes 
du  zodiaque  égypto-grec ,  répétés  deux  fois ,  nous  ignorons 
pour  quel  motif.  Il  pouvait  y  avoir  là  sinon  quelques  images 
différentes ,  du  moins  des  différences  de  costumes;  mais  la 
mutilation  du  marbre  nous  empêche  de  vérifier  cette  suppo- 
sition. Bornons-nous  à  constater  que  le  Bélier  el  le  Taureau 
sont  parés  de  bandelettes  dorsales,  telles  qu'on  en  mettait 
aux  victimes  le  jour  du  sacrifice  (1); 

Que  les  Gémeaux  se  composent  d'un  jeune  homme  nu, 
portant  une  massue,  et  d'une  femme  nue,  aux  cheveux  épars, 
qui,  d'une  main  ,  tient  une  lyre  posée  sur  un  cippe,  tandis 
que  du  bras  droit,  elle  enlace  le  cou  de  son  compagnon  (2); 


(1)  Le  premier  décan  porto  une  haclie  de  victimaire.  Voir  p.  22. 

(2)  La  gravure  du  comte  de  Ctarac  est  inexacte. 

A'oir  HuQÏn,  A-tronumicon,  II,  22  (p.  472   Slaveren)  :  «  Alii 


PLANISPHÈRE   ÉGYPTO-GREC.  17 

Que  le  Cancer  a ,  comme  toujours ,  la  forme  d'un  crabe  ; 

Qu'un  jeune  homme,  vêtu  de  la  chlamyde,  porte  la  balance 
dans  sa  main  droite  abaissée  ; 

Enfin  que  le  Sagittaire  est  représenté  sous  la  forme  d'un 
Centaure,  décochant  une  flèche. 

5.  La  double  ligne  qui  sépare  ces  deux  zodiaques,  si- 
gnifie réquateur. 

6.  Nous  arrivons  a  une  bordure  étroite,  chargée  de  signes 
numériques  grecs,  la  plupart  en  relief,  quelques-uns  gravés  au 
trait.  Comme  il  y  en  a  cinq  sur  chacune  des  douze  constel- 
lations du  zodiaque,  en  devine  sans  peine  (1)  que  ces  chiffres 
expriment  le  nombre  des  jours  qui,  dans  l'espace  de  chaque 
mois,  étaient  placés  sous  la  tutelle  spéciale  de  l'une  des  cinq 
planètes  :  Saturne,  Jupiter,  Mars,  Vénus,  Mercure  {fines  stel- 
larum,  ô'pca).  On  verra  par  le  tableau  suivantque  les  indica- 
tions du  planisphère  Bianchini  s'accordent  en  cela ,  à  une 
seule  exception  prés,  avec  les  listes  de  Ptolémée  [Tétrabiblon, 
1,  21)  et  de  Julius  Firmieus  Maternus  (Astronomica,  II,  6). 
Les  lettres  employées  ne  diffèrent  de  l'alphabet  ordinaire 
que  par  la  forme  du  stigma  (ç),  remplacé  par  une  S  ro- 
maine ;  quant  à  celles  qui  sont  gravées  au  trait  (la  première  S 
du  Bélier,  Z  du  Taureau  et  Z  delà  Balance),  elles  paraissent 
n'avoir  eu  d'autre  but  que  défaire  distinguer  plus  aisément 
la  planète  de  Jupiter.  Toutes  ces  combinaisons  appartiennent 
à  l'astronomie  égyptienne. 

7.  Dans  le  tableau  primitif  suivaient  les  trente-six  décans 
égyptiens,  divinités  subalternes  dont  chacune  présidait  à  dix 

La  suite  à  la  page  11. 


dixerunt  Herculem  esse  et  Apollinem.  »  —  Gœdechens ,  der  mar- 
morne  Himmelsglobus  zu  Arolsen,  p.  18. 

Le  poëte  sanscrit  Sripeti  dit  dans  ses  vers  sur  les  douze  constella- 
tions :  «  le  couple  {mUhou7ia)  est  formé  d'une  fille  qui  joue  du  vina, 
«  et  d'un  jeune  homme  qui  brandit  une  massue.  »  (Recherches  asia- 
tiques, t.  II,  335). 

(1)  Il  est  étonnant  que  M.  Letronne  ait  pris  ces  signes  pour  des 
absurdités  gnostiques.  ianchini  déjà  les  avait  parfaitement  bien 
expliqués. 


18 

DIVINITÉS    RÉUNIES. 

BUSTES 

DES    PLANÈTES. 

DÉCANS  ÉGYPTIENS. 

FINES 
STELLARUM. 

ZODIAQUE 

GREC 

(zone  extérieure). 

Mars  *. 

Soleil. 

Vé>ni9. 

1.  Xovxape. 

2.  XovxaypE. 

3.  SexéT. 

S        -K 
S       5 
H       V 
E       o' 
E       i; 

I.  Bélier 
h  droite. 

Mercure. 

Lune. 

Saturne. 

4.  Xwou. 

5.  'Epw. 

6.  'PoiJ-êôfj-aps. 

H       2 

S     y 

Z'*       le 

£          »? 

(5)       a- 

II.    Taureau 
à  gauche. 

[Jupiter.] 

[Mars.\ 

[SohiL] 

7.  ©OG-ôXx. 

8.  0Ù7.p£. 

9.  <ï>ouwp. 

e       9 

2.       a- 
«T        »? 

III.   Gémeaux. 

Vénus. 

Mercure. 

Lune. 

10.  ItoOtç. 

11.  lÎT. 

12.  Xvoypiî? 

ç       9 
Y       »? 

i 

IV.  Cancer. 

Saturnj 
Jupiter. 
Mars. 

13.  Xapxvou(Jit;. 

14.  'Hir^T. 

15.  <ï>OUTVÎ-ï. 

e       2 
:       »? 

«T        î 

V.  Lion. 

Soleil. 
Vénus. 
Mercure 

16.  Twjj.. 

17 .  Oùj.TxeSxaxt. 

18.  'Acpodé. 

i       2 
S        TC 

VI.  Vierge. 

*  Les  sii;ne 
Les  res 

qui  exislent  encore  sur 
lauraiions  modernes  sont 

e  marbre  sont  imprii 
mises  entre  {  ]. 

lés  en  italiques.  — 

— 

PLANISPHÈRE  ÉGYPTO-GREC. 

19 



ZODIAQUE 

ÉGYPTIEN 

(zone  inléricure) 

Z0DL4QUE 

CHALDAÏQUE    (?) . 

MOIS 

ALEXANDRINS. 

du 

CALENDRIEU  JULIEN. 

Bélier, 
à  droite. 

Quadrupède  dont 

il  ne  reste 

plus  que  la  tête, 

tournée  en  arrière, 

et  la  queue. 

21   phaménoth 

au 
21  pharmuthi. 

17  mars 

au 
16  avril. 

Taureau, 
à  gauche. 

Chien  sautant 
vers  la  droite. 

22  pharmuthi 

au 

23  pachon. 

17  avril 
au 

18  mai. 

Gémeaux. 

Serpent. 

24  pachon 

au 
24  payni. 

19  mai 

au 
18  juin. 

Cancer, 
à  gauche. 

Cancer 
(crabe). 

25  payni 

au 
25  épiphi. 

19  juin 

au 

19  juillet. 

Lion. 

Cheval 
à  droite. 

26  épiphi 
au 

27  mé?ori. 

20  juillet 

au 
19  août. 

Vierge. 

Partie  inférieure 
d'un  lion  (?)  assis, 

tourné  à  droiie 
[le  reste  est  brisé]. 

28  mésori 

au 
21  .tliolli. 

20  août 
au 

18  scpicnibrc. 

**  Les  listes  de  P 

olémée  et  de  Firmici 

s  portent  le  chiffre  II 

(S). 

1 

DIVINITÉS   RÉUNIES. 

^ 

BUSTES 

FINES 

ZODIAQUE 

DÉGANS  ÉGYPTIENS.  | 

GREC 

DES  PLANETES. 

STELLARUM. 

(zone  ester  ieurej. 

Lune. 

19. 

Souywé. 

I)        V 

Saturne. 

20. 

ITtyi/out. 

Z       K 

VII.  Balance. 

Jupiter. 

21. 

Xo  vrap  £. 

Z       2 

B       o* 

Mars. 

22. 

Stw/vrjvé. 

Z       o* 

Soleil. 

23. 

SeffliÉ. 

II        V 

VIII.  Scorpion. 

Vénus. 

24. 

leffietAÉ. 

e       7: 

Mercure. 

25. 

'PyIOviw. 

ip      7r 
•       5 

Lune. 

26. 

Seo-jxÉ. 

T        V 

IX.  Sagillaire. 

Saturne. 

27. 

KoiJL[j,é. 

6      i; 

Jupiter. 

28. 

-[j.àT. 

Mars. 

29. 

Spôj. 

«     ? 

X.  Capricorne. 

Soleil. 

30. 

'ItTpW. 

5           rf 

Vénus. 

31. 

ritiaO. 

Ç           ? 

C       2 

Mercure 

32. 

'A  su. 

l      zc 

XI.  Verseau. 

Lune. 

33. 

nTr,6îou. 

5          o" 

r- 

Saturne. 

3}. 

'Oaêtoy. 

8       K 

Jupiter. 

35. 

XovTaps. 

Y       V 

XII.  Poisson:^.     | 

Mars. 

36. 

riTtôiou. 

n      o- 

Y        "0 

PLANISPHÈRE  EGYPTO-GREC 


Si 


ZODIAQUE 

ÉGYPTIEN 

(zone  intérieure). 

ZODIAQUE 

CHALDAÏQUB    (?). 

MOIS 

du 

ALEXANDRINS. 

CALENDRIER  JCLIEN . 

: 

Balance. 

Chèvre    "f 
[tête  brisée]. 

22  thoth 

au 

21  phaophi. 

19  septembre 

au 

18  octobre. 

Scorpion. 

Vache . 

22  phaophi 

au 
21  athyr. 

19  octobre 

au 

17  novembre. 

Sagittaire. 

Oiseau  [dont  il 

ne  reste 
que  la  queue]. 

22  athyr 
au 

20  choiak. 

18  novembre 

au 
16  décembre 

Capricorîît. 

21  choiak 

au 
20  tybi. 

17  décembre 

au 
15  janvier. 

Verseau. 

21  tybi 

au 

20  méchir 

16  janvier 

au 
14  février. 

; 

h 

21  méchir 

au 

20  phaménolh. 

15  février 

au 

<* 

16  mars. 

« 

22  DIVINITES    REUNIES. 

jours  de  l'année.  De  toute  cette  série,  il  ne  nous  r«ste  plus 
que  huit  personnages  différents  l'un  de  l'autre  par  la  forme, 
le  costume  ou  les  attributs.  Ils  se  dirigent,  au  pas  de  pro- 
cession, vers  la  droite. 

Le  premier,  Chontaré ,  a  fe  haut  du  corps  nu  et  porte 
une  hache  à  double  tranchant  sur  l'épaule  gauche  (1),  comme 
s'il  allait  immoler  le  bélier  du  zodiaque; 

Le  second,  Ckontachré,  à  tête  d'épervier,  porte  un  anneaH 
dans  la  main  droite  abaissée; 

Le  troisième,  Seket,  vêtu  d'un  manteau,  porte  deux  an- 
neaux; 

Le  quatrième,  Choou,  à  tête  de  chacal,  est  également  en- 
veloppé dans  un  manteau  ; 

Le  cinquième,  Ero,  presque  entièrement  détruit,  portait 
un  sceptre. 

Le  fragment  du  bas  commence  par  le  dix-huitième  décan, 
Aphoso,  qui,  le  haut  du  corps  à  découvert,  porte  un  anneau 
dans  la  main  droite  et  un  bâton  dans  la  main  gauche. 

Souchoé  et  Ptéchouti,  drapés  comme  lui,  avancent  le  bras 
droit,  de  la  main  gauche  ils  tiennent  chacun  un  anneau  ; 

Enfin  Chontaré ,  à  tête  de  taureau ,  le  haut  du  corps  nu , 
porte  un  sceptre. 

Inutile  de  faire  remarquer  que  ces  figures  n'appartiennent 
pas  au  style  égyptien  proprement  dit;  en  passant  dans  le 
domaine  de  la  science  grecque,  elles  ont  subi  des  modifica- 
tions qui  ont  altéré  leur  ancien  caractère.  Le  tableau  synop- 
tique inséré  p.  18-21  donne  leurs  noms  propres,  également 
grécisés,  d'après  la  liste  d'Héphestion  (2)  ;  j"ai  suivi  l'usage 
des  astronomes  alexandrins ,  en  commençant  l'année  par 
l'équinoxe  du  printemps. 


(1)  Aexavot  TTOtxiXôjwpçot,  6  [xàv  ■x.ixxé'/_oiy  uéXexuv,  6  8s  eîç  à).),o 
Ti  È(7Xvi[J.airic>|j.£voî  eixaG\j.<x.  Teukros,  astrologue  grec,  dans  SalmU' 
sius,  de  anuis  climactericis  (Lcyde,  1648),  p.  565. 

(2)  Biot,  Mémoires  de  l'Académie  des  Inscriptions,  1846,  vol.  16, 
2,  p.  88.  Creuzer,  Abbildungen  zur  Symbolili,  pi.  19.  —  Les  groupes 
hiéroglyphiques  sont  réunis  dans  R.  Lepsius,  Chronologie  des 
Egyptiens,  1, 66-77.  551. 


PLANISPHÈRE  ÉGYPTO-GREC.  23 

8.  Sur  la  périphérie  sont  placés  les  bustes  (TrpodWTra)  des 
S(^pt  planètes,  à  raison  de  trois  planètes  par  signe.  Leurs 
attributs  permettent  de  les  reconnaître  sans  hésitation  (1)  : 
Krunos  (Saturne),  vêtu  d'un  manteau,  la  tête  voilée,  tient  sa 
harpe;  Zeus  (Jupiter)  porte  un  sceptre;  Ares  (Mars^,  casqué, 
une  bandoulière  sur  l'épaule  gauche,  est  armé  d'une  lance  ; 
Hélios  (Sol),  une  chiamyde  sur  l'épaule,  a  la  tête  ceinte  des 
sept  rayons  qui  signifient  les  sept  jours  de  la  semaine; 
Aphrodite  (Vénus),  nue,  parée  d'un  collier,  tient  de  la  main 
gauche  son  miroir;  Hermès  (Mercure)  a  la  tête  ailée  et  uo 
caducée  à  la  maiu  ;  Sélèné  (la  Lune)  a  le  front  surmonté  d'un 
croissant.  Les  disques  sur  lesquels  ces  divinités ,  de  style 
grec,  se  détachent,  offrent  quelque  ressemblance  avec  des 
nimbes. 

En  rétablissant  les  parties  détruites,  on  trouvera  que  la 
«érie,  disposée  d'après  le  système  de  Ptolémée,  se  répète  cinq 
fois.  Mars  ouvre  et  termine  à  la  fois  la  marche  des  planètes. 

9.  Les  quatre  coins  du  marbre  étaient  occupés  autrefois 
par  les  bustes  des  quatre  vents  cardinaux.  Aujourd'hui 
il  n'en  reste  plus  qu'un  seul,  peut-être  le  vent  d'Est 
(àuTjXttoTYjç ,  subsolanus],  bui  souffle  vers  la  droite.  Il  a  la 
chevelure  en  désordre  et  le  front  surmonté  d'un  ornement 
qu'on  prendrait  pour  une  plume.  Un  buste  analogue  se  voit 
sur  le  fragment  de  Peiresc,  cité  p.  15. 

Tous  les  traits  gravés  sont  peints  en  rouge. 
Quant  à  l'âge  du  monument,  il  ne  saurait  être  antérieur  au 
second  siècle  de  l'ère  chrétienne. 

Deux  fragments  de  marbre  blanc  trouvés  à  Rome,  dans  les  fouille,» 
du  Mont-Aventin,  en  1705.  —  Musée  du  Vatican  (2). 

(1)  Voir  Lersch,  Bonner  Jahrbûcher,  vol.  4, 163. 

(2)  Lors  de  la  restauration  du  planisphère,  on  y  a  mis  l'inscription 
que  voici  : 

«  Fragmentum  planisphaerii ,  ursarum  et  draconis  imaginibus 
«  inscripti  |  iuxta  Phœnicios  et  Greecos,  necnon  XII  asterismis 
«  borealibus  Chaldœlorum,  et  siguis  zodiaci,  decanis  ac.  terminis 
«  ^iEgyptiis  VII  planetarum.  I  Efl'ossum  in  monte  Aventino,  anuo 
«  MDGCV.  » 


24  DIVINITÉS   RÉUNIES. 

Histoire  de  l'Acndémie  royale  des  Sciences,  année  1708  (Paris, 
1730),  p.  110.  Envoi  de  Bianchini.  —  Dupuis,  Origine  des  cultes, 
1,398  (pi.  4). — Daillij.  Hi-toire  de  l'astronomie  ancienne  (Paris, 
1775),  p.  504. —  Hager,  lllustrazione  d'uno  zodiaco  orientale  (1811), 
p.  15.  —  A.  de  Humbo/dl,  Vues  des  Cordillères  et  monuments  des 
peuples  indigènes  de  l'Amérique  (Paris,  1816),  t.  II,  42-49.  368.  — 
Lctronne,  Observations  critiques  sur  les  représentations  zodiacales, 
p.  97-100. —  Inghirami,  Monumenti  etruscbi,  t.  6,  pi.  T,  2. —  Ideler 
Ursprung  des  Thierkreises  (Mémoires  de  l'Académie  de  Berlin,  1838, 
p.  23,  note  4).  —  Clarac,  Cat.  271  ;  Mu-ée,  pi.  248  bis,  410.  — 
R.  Lepsius,  Chronologie  der  jEgypter  (Berlin,  1848),  vol.  I,  80-84. 

Hauteur  0,58.  —  Largeur  0,58. 

S.  MERCURE,  JUPITER,  CÉRÈS 

(triade   zodiacale). 
Côté  A. 

La  première  face  de  cette  base  de  candélabre  représente 
Mercure,  qui,  un  bâton  dans  la  main  droite  levée,  un  dau- 
phin (1)  sur  le  bras  gauche,  est  assis  sur  un  monstre  marin, 
La  chlamyde  du  dieu ,  jetée  sur  l'épaule ,  recouvre  une 
partie  de  ses  cuisses.  Le  monstre,  moitié  Triton,  moitié  crabe, 
n'est  autre  que  le  signe  zodiacal  du  Cancer;  de  la  main 
gauche  abaissée,  il  tient  un  objet  qui  ressemble  à  une  syrinx. 
Derrière  ce  groupe,  on  aperçoit  un  cheval  marin,  et,  dans 
le  champ,  une  étoile  à  huit  rayons. 

Le  Triton  étant  devenu  méconnaissable  à  la  suite  des  res- 
taurations insensées  qu'il  a  subies,  je  mets  sous  les  yeux  du 
lecteur  une  peinture  antique  trouvée  à  Herculanum,  qui  se 
voyait  autrefois  au  musée  de  Portici  (2),  et  dont  le  sujet  offre 
une  certaine  analogie  avec  celui  qui  nous  occupe. 


(1)  C'est  à  tort  qu'on  a  pris  ce  dauphin  pour  la  queue  du  cheval 
marin. 

(2)  Mon  prédécesseur,  le  comte  de  Clarac,  directeur  des  fouilles 
de  Pompéi,  sous  le  roi  Murât,  a  publié  celle  fresque  dans  son 
Musée  de  sculpture  (texte,  vol.  H,  191).  Voici  les  renseignements 
qu'il  donne  à  ce  sujet  :  «  La  peinture,  qui  se  trouvait  au  musée  de 
u  Portici  sous  le  n.  1400,  étant  en  grande  partie  effacée,  et  d'ailleurs 


MERCURE,   JUPITER,    CÉRÈS.  25 

C'est  une  composition  fantastique,  moitié  écrevisse,  moitié 
Triton,  qui,  d'une  main  ,  lient  le  buccm ,  tandis  que,  de 
l'autr^J  il  maniait  sans  doute  une  rame. 


Triton.  Fresque  de  Porlici. 

Le  dauphin  lient  évidemment  la  place  des  Poissons  du 
zodiaque. 

Côté  B. 

Jupiter  assis  sur  un  monstre  moitié  lion,  moitié  Centaure. 

Le  dieu  suprême  a  la  tête  voilée  ;  de  la  main  gauche  il 
porte  un  sceptre  ;  son  coude  droit  est  appuyé  sur  l'épaule 
de  sa  monture.  L'aigle  est  perché  sur  le  genou  gauche  de  son 
maître.  Le  jeune  Centaure  (c'est  le  Sagittaire  qui  va  à  la 
chasse),  en  partie  couvert  d'une  pardalide,  tient  un  liévro 
dans  la  main  droite  abaissée;  de  l'autre  main  il  portait  peut- 
être  son  arc.  Dans  le  champ,  une  étoile  à  six  rayons. 

Côté  C. 
Une  déesse  drapée  et  voilée  (Cérès)  est  portée  par  une 

«  très  petite  et  placée  dans  un  endroit  sombre,  doit  être  à  peine 
«  connue.  Je  n'ai  pas  pu  distinguer  ce  que  l'homme  avait  dans  la 
«  main  droite.  La  couleur  a  presque  entièrement  disparu.  Je  me 
«  suis  permis  de  rclablir  dans  leur  intégrité  les  parties  qui  sont 
»  altérées  mais  cependant  visibles  dans  la  peinUire  originale.  » 


26  DIVINITÉS  RÉUNIES. 

autre  femme  drapée  (la  Vierge],  avec  laquelle  elle  traverse 
lesairs.  Cette  dernière  (levait  tenir  la  Balance  de  la  main  droite 
levée  ;  dans  sa  main  gauche  abaissée  on  a  mis  une  couronne 
de  fleurs. 

Contrairement  à  toutes  les  interprétations  (1)  que  les  anti- 
quaires ont  données  jusqu'à  présent  de  celte  sculpture 
unique,  je  pense  qu'elle  est  consacrée  aux  trois  divinités  qui 
président  aux  trois  mois  compris  entre  le  solstice  d'été  et 
l'équinoxe  d'automne  (du  19  juin  au  18  septembre).  Mais 
au  lieu  de  grouper  chaque  divinité  avec  le  signe  zodiacal 
qui  s'y  rapporte,  c'est-à-dire  : 

Le  Cancer  avec  Mercure, 

Le  Lion  avec  Jupiter  , 

La  Vierge  avec  Cérès, 
l'artiste  a  combiné  plusieurs  figures  du  zodiaque  ;  si  bien 
qvsj  là  où  nous  nous  attendions  à  n'en  trouver  que  trois, 
nous  en  rencontrons  six  • 

Côté  A,  Les  Poissons; 

A,  Le  Cancer, 

B,  Le  Lion, 

C,  La  Vierge, 
C,  [La  Balance], 
B,  Le  Sagittaire, 

sans  tenir  compte  des  mutilations  que  le  marbre  a  essuyées. 
Ce  mélange,  hâtons-nous  le  dire,  ne  saurait  être  attribué 
à  un  simple  caprice,  car  nous  connaissons  plusieurs  mo- 
numenis  qui  représentent  de  même  un  choix  plutôt 
qu'une  suite  régulière  des  images  zodiacales.  Ainsi,  sur  une 
plaque  en  bronze  repoussé,  de  la  collection  Oppennann,  on 
voit  Vénus  assise  sur  un  bélier,  et  au-dessus  de  la  déesse  sept 
étoiles  (2);  une  pierre  gravée  (3)  montre  Cérès  sur  la  croupe 


{l)On  prend  généralement  Cérès  pour  Vénus,  Mercure  pour  Mars. 
Personne  n'a  remarqué  que  le  Centaure  représente  le  Lion  et  lis 
Sagittaii'e  a.  la  fois. 

(2)  Gerhard,  Denkmaeler  und  Forschungen,  1862,  pi.  166,  3 
(p.  304). 

(3)  Tassie,  n.  3180.  Tœlkeit,  Cabinet  de  Berlin,  classe  III,  1429. 


MERCURE,   JUPITER,    CËRÈS.  27 

d'un  monstre  moitié  taureau,  moitié  capricorne;  sur  une 
autre  intaille  (I),  on  reconnaît  Minerve  assise  sur  un  être 
fantastique,  moitié  bélier,  moitié  Vierge,  tenant  la  balance 
et  une  palme. 

[Parties  modernes  :  A.  La  tô'e  de  Mercure,  un  morceau  de  son 
avant-bras  droit,  sa  main  gauche  avec  la  partie  antérieure  du  dau- 
phin, le  pied  droit  et  presque  toute  la  jambe  droite,  la  moitié  de  la 
cuisse  droite,  la  jambe  gauche  à  partir  de  la  draperie. 

La  tête  elles  clavicules  du  Triton,  un  morceau  de  son  avani-cras 
gauche,  sa  main  droite,  son  tablier  et  ses  nageoires. 

B.  Le  nez,  la  cuisse  et  la  jambe  droites  de  Jupiter,  un  pan  de  la 
draperie,  le  pied  gauche. 

Une  partie  de  l'aile  gauche  et  le  pied  gauche  de  l'aigle. 

Le  côté  droit  de  la  tête,  l'avant-bras  gauche,  la  patte  de  la  par- 
dalide,  les  cuisses  et  les  jambes  de  derrière,  la  jambe  gauche  de  de- 
vant et  la  moitié  de  la  jambe  droite  du  Centaure. 

C.  La  tète,  le  sein  et  le  bras  droits,  la  main  et  le  poignet  gauches, 
puis  le  pied  droit  de  Ce'rès. 

La  tête  et  le  buste  de  la  Vierge,  sa  main  droite  avec  la  couronne, 
son  bras  gauche  avec  la  main  et  l'autre  couronne ,  enfin  son  talon 
droit. 

Quelques  parties  de  la  bordure. 

Le  support  avec  les  trois  pattes  de  lion.] 

Base  de  candélabre,  en  marbre  de  Paros.  —  Bas-relief  de  très-forte 
saillie.  —  Villa  Borghèse  (2),  salle  de  Gabies  n.  45. 

Winckelmann,  Monumenti  inediti,  pi.  11  (la  face  B  avant  la  restau- 
ration). Description  des  pierres  gravées  du  baron  de  Stosch,  préface, 
p.  15.  —  Heyne,  Sammlung  antiquarischer  Aufsaetze,  I,  33.  — 
Zocgn,  dans  l'Amalthea  de  Bœttiger,  t.  II,  217-226.  —  Viscontt, 
Monumenti  Gabini,  p.  167-172,  tav.  d'agg.  D,  E,  F.  Opère  varie  4, 
516.  —  Hirt,  Bilderbuch,  I,  2§.  21.  128  (Atlas,  pi.  16,  13. 14).  — 
Henry,  Observations  c^itiques  sur  quelques  monuments  du  Musée 
royal  (Paris,  1822),  p.  67-69.  —  Bouillon,  vol.  III,  autels,  pi.  2.  — 

(1)  Tassie,i>\.  35,  3179.—  Gerhard,  Arch.  Zeitung,  1850,  pi.  15,  5 
(p.  153). 

(2)  Du  temps  de  Winckelmann,  le  mai  bre  était  enfoui  dans  la  cave 
delà  villa  Pinciana  (Préface  de  l'Histoire  de  l'art;  OEuvres  complètes, 
I,  3.  Stuttgart,  1847).  C'est  par  erreur  que  Clarac  dit  qu'il  a  été  trouvé 
dans  les  ruines  de  Gabies  (Musée  de  sculpture,  texte,  t.  II,  186). 


Z8  DIVINITES    REUNIES. 

Inghiramî,  Monumenti  etruschi,  (1825),  vol.  6,  53;  pi.  R,  5.  — 
Clame,  Cat.  331;  Musée,  pi.  130,20;  pi.  151,  22;  pi.  201,  21; 
pi.  202,  80  (texte,  vol.  II,  186-191).  —  Gerhard,  Prodromus, 
p.  19.  20. 

Hauteur  des  bas-relicfs  0,60.  —  Largeur  0,60  à  0,68. 

6.  ZEUS,  HÉRA  et  HÉBÉ. 

Zeus,  tourné  à  droite,  est  assis  sur  un  rocher;  le  haut  du 
corps  nu ,  il  tenait  probablement  de  la  main  droite  élevée 
un  sceptre,  de  l'autre  une  patère.  Devant  lui  on  voit 
deux  déesses  debout.  La  première  est  une  jeune  femme 
(Hébé),  vêtue  d'un  chiton  dorien  sans  manches,  qui,  ou- 
vert sur  le  côté  (xtxwv  cjxtdTo'ç],  laisse  la  jambe  droite  à  dé- 
couvert; les  pointes  de  son  monteau  sont  garnies  de  petits 
glands  destinés  à  faciliter  l'ajustement  de  l'étoffe.  Dans  la 
main  droite  abaissée ,  elle  devait  tenir  une  aiguière  pour 
verser  du  nectar  à  Zeus;  de  la  main  gauche ,  elle  rajustait 
sa  draperie.  Héra  (Junon),  qui  met  familièrement  son  bras 
droit  sur  l'épaule  de  sa  fille,  est  vêtue  d'un  chiton  matronal 
à  manches  courtes ,  retenu  au  moyen  d'une  ceinture  et  de 
deux  cordelettes  qui  passent  par-dessous  les  bras.  Un  man- 
teau enveloppe  la  partie  inférieure  de  son  corps  ainsi  que 
le  bras  gauche,  qui  est  appuyé  sur  la  hanche. 

C'est  une  des  scènes  intimes  de  la  vie  journalière  des  dieux 
de  r  Olympe, 

Uie  moulure  ornementée  règne  au-dessous  du  bas-relief, 
dont  la  forte  saillie  approche  de  la  sculpture  en  ronde  bosse. 

[Parties  modernes  :  L'autel  et  le  brasier  allumé.  La  tête,  le  bras 
ilroit  avec  le  foudre,  une  partie  du  pectoral,  la  main  et  l'avant-bras 

uches,  enfin  le  pied  droit  de  Zeus.  La  tête  diadémée  iïHébe', 
sa  main  droite  avec  le  pan  de  la  draperie  qu'elle  soulève,  son  avant- 
bras  gauche  avec  le  rouleau.  La  tête  d'Héra ,  une  partie  de  sa  main 
droite  et  ses  pieds.  —  Un  morceau  de  la  moulure  du  bas.] 

Cas-relief  du  beau  style.  —  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  Musée  des  Antiques,  vol.  III,  bas-reliefs  pi.  1.  —  Clarac, 
Cat.  232;  Musée,  pi.  200,  25  (texte,  vol.  2,  292).  —  R.  Kekulé, 
Hebe  (Leipzig,  1867),  p.  49-51  ;  pi.  3, 2. 

Hauteur  0,90.  —  Largeur  1,40, 


ZEUS,   APHRODITE  ET   HÉRA.  29 

7.  ZEUS,  APHRODITE  et  HÉRA. 

Le  maître  de  FOlympe,  assis  sur  un  dé  carré  qui  porte 
l'inscription  DIADVMENI  (1),  tient  de  la  main  droite  un  long 
sceptre  orné  d'une  fleur  de  grenadier.  11  a  le  haut  du  corps 
nu,  son  bras  gauche  est  appuyé  sur  le  coin  du  siège,  son 
regard  tourné  vers  une  jeune  femme  qui  pose  familièrement 
le  bras  sur  l'épaule  du  dieu.  Ct-tte  déesse  est  représentée 
à  moitié  nue,  les  jambes  croisées ,  les  cheveux  disposés  en 
longues  tresses.  Son  abandon ,  le  mouvement  de  sa  tête  et. 
de  son  bras  gauche  indiquent  qu'elle  est  en  conversation 
avec  Jupiter.  De  l'autre  côté  du  groupe,  on  voit  arriver 
Junon,  vêtue  d'une  tunique  talaire  à  courtes  manches  fine- 
ment brodées  et  d'une  mantille  qu'elle  rajuste  sur  l'épaule. 
Un  ruban  retient  ses  cheveux  coiffés  à  la  manière  archaïque; 
elle  est  parée  de  boucles  d'oreilles  rondes  et  plates  ;  un  bra- 
celet entoure  son  bras  droit;  de  la  main  gauche,  elle  tient 
son  sceptre.  Un  pilastre  d'ordre  ionique  lait  présumer  que 
la  scène  se  passe  dans  une  des  salles  de  l'Olympe. 

Je  ne  douie  pas  qu'il  ne  s'agisse  ici  d'une  intrigue  d'amour 
surprise  par  Junon  La  jeune  déesse  ne  peut  être  que  Vénus, 
probablement  Aphrodite  Peitho,  Vamour  persuasif ,  qui  vient 
inviter  Jupiter  à  quelque  amourette.  On  a  justement  re- 
marqué la  différence  de  style  existant  entre  ces  deux  per- 
sonnages et  la  figure  de  Junon.  Cette  dernière,  qui  tient  son 
sceptre  parallèlement  à  celui  de  Jupiter,  contrarie  trop  la 
symétrie  du  groupe  pour  avoir  pu  entrer  dans  l'idée  primi- 
tive de  l'artiste;  elle  paraît  n'être  que  l'addition  d'un  imita- 
teur (2). 

Les  sept  lignes  géométriques   surmontées  de  chevrons 


(1)  La  barre  transversale  de  l'A  manque. 

Le  nom  des  artistes  se  trouve  quelquefois  au  génitif  {Juhn,  Ar- 
chœolog.  Zeitung,  1850,  p.  208.  Lauersforter  Ptialerœ,  p.  17). 

M.  Bnmn,  Histoire  des  artistes  grecs,!,  6 13,  n'admet  pas  que  ce 
soit  le  nom  du  sculpteur. 

(2)  Un  groupe  ana'ogue  se  voit  sur  la  frise  du  temple  d'E'^culape 
dans  l'ile  de  Kus  [L.  Ross,  Arcliaeol.  Zeitung,  18i6,  pi.  42,  p.  283- 


DIVINITES   REUNIES. 

que  l'on  voit  tracées  sur  la  moulure  du  liant ,  sont  éloignées 
entre  elles  de  57  millimètres,  c'est-à-dire  exactement  de 
3  dactyles.  Des  marques  de  ce  t^enre,  destinées  à  faciliter 
le  tr.ivail  du  copiste,  ne  se  rencontrent  sur  aucun  autre 
monument  connu, 

[La  main  gauche  et  les  pieds  de  Vénus,  le  nez  et  quelques  doigts 
de  la  main  droite  de  Junoii  sont  modernes.] 

Très-beau  bas-relief  de  marbre  pentélique,  trouvé  à  Rome.  — 
Collection  de  l'Académie  de  Turin. 

Maffei,  Muséum  Vcronense,  p.  211,  1.  Verona  illustrata,  3,321, 
pi.  15,  3  (édition  de  1826).  —  Marmara  Taurinensia,  t.  2,  1.  — 
Schweir/hœiiser,  Musée  Napoléon,  I,  4  (gravure  avant  la  restaura- 
tion). —  Visconti,  Opère  varie,  4,  3-6  (pi.  1),  et  31usée  Pio-Clémentin, 
III,  pi.  41,  p.  198  de  l'édition  de  Milan,  veuty  reconnaître  une  scène 
du  premier  chant  de  l'Iliade  :  Thétis  sollicitant  pour  son  Dis  Achilla 
les  faveurs  de  Jupiter.  Mais  cette  explication,  qui  a  longtemps  pré- 
valw,  est  assez  défectueuse.  —  Robillurt.Laurent ,  Musée  français, 
t.  4,  21.  —  Bouillon,  Musée  des  Antiques,  I,  75.  —  Vaut  hier  et 
Lacour,  Monuments  de  sculpture,  pi.  31.  —  Henry,  Observations  sur 
quelques  monuments  du  Musée  royal,  p.  69.  70.  —  Inyhirami, 
Galleria  omerica,  I,  39.  —  Chirac,  Cat.  n.  324;  Musée,  pi.  200,  26, 
et  Inscriptions,  pi.  17.  —  Welcker,  Bonner  Kunstmuseum  n.  339. — 
Overbeck,  Bildwerke  des  troischen  Heldenkreises,  p.  390  (pi.  16, 
12).  —  Friederichs,  Bausteine  n.  738. 

Hauteur  0,52.  —  Largeur  0,37. 

Hauteur  du  siège  0,155  millimètres  (  =  8  dactyles  ou  2  nct.la'.G'iy.i  ), 

8.    INVOCATION  DES  DIVINITÉS  DE  GORTYNE. 

Un  homme  barbu,  donateur  sa  IIS  doute  de  ce  bas-reliof  votif, 
est  entré  dans  le  sanctuaire  pour  implorer  le  secours  des 
dieux.  Enveloppé  dans  son  manteau,  il  a  le  bras  droit  levé  en 


Archgeologische  Aufsœtze,  vol.  2,  pi.  7).  Jupiter  ressemble  à  celui 
de  notre  bas-relief  qui  représente  La  Naissance  d'Ericfithonius, 
Juno!)  à  celle  de'  notre  n  17  ;  la  pose  de  Vénus  s^e  retrouve  sur  deux 
bas-reliefs  de  la  vdla  Albani  {Zoègu,  t.  2.  pi.  96)  et  du  Capilole 
{JFoggini,  t.  4,  60.). 


INVOCATION  DES  DIVIMTÉS  DE  GORTYNE.  31 

signe  d'adoration.  Zens Hécatombaios—  c'csl  ainsi  qu'on  l'ap- 
pelait à  Gortyne  (1  )  —  occupe  le  fond  du  temple.  Un  tnpis  re- 
couvre le  siège  sur  lequel  il  est  assis;  l'escnbeau  [hypopo- 
dium]  est  monté  sur  des  pattes  de  biche.  Velu  d'un  man- 
teau qui  laisse  le  bras  droit  à  découvert,  la  tête  ceinte  d'une 
bandelette  [strophium],  le  dieu  suprême  lève  la  main  gauche 
qui  portait  un  sceptre;  de  la  main  droite  avancée  il  tient 
une  palére.  Deux  personnages  d'une  taille  moindre  (2)  sont 
debout,  à  côté  du  trône.  Hébé,  drapée  et  voilée,  tient  son 
aiguière  de  la  main  droite  abaissée  ,  évidemment  pour 
offrir  une  libation  à  son  père.  On  distingue  les  boucles 
d'oreilles  dont  elle  est  parée.  Enfin  le  jeune  Apollon,  nu  et 
imberbe,  le  dos  couvert  d'une  chlamyde  agrafée,  le  regard 
tourné  vers  Zeus,  a  le  bras  gauche  levé,  comme  s'il  s'ap- 
puyait, lui  aussi,  sur  un  sceptre  («jjcyitttoûxo;). 

Nous  savons  que  cette  dernière  divinité  jouissait  d'un  culte 
spécial  dans  la  ville  de  Gortyne  (3). 

Bas-relief  du  beau  slyle.  —  Marbre  grec  trouvé  à  Gortyne,  en 
Crète,  transporté  à  Smyrne  et  cédé  par  M.  Borrell  h  Philippe  Le  Bas. 
Donné  au  Louvre,  par  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  le 
20  septembre  1845.  (Inventaire  Louis-Philippe,  n.  2650.) 

Le  Bas,  Annali  dell'  lustituto  romano,  184f»,  t.  17,  234-243. 
Monurnenti  dell'  Instituto,  4,  pi.  22,  1.  Voyage  archéologique  en 
Grèce;  monuments  figurés  pi.  124.  (Il  y  voit  le  mythe  d'Europe 
et  de  son  frère  Atymnos,  mais  cette  légende,  à  peine  connue, 
a-t-elle  jamais  été  reproduite  par  un  artiste  ancien?).  —  Clarac, 
Musée,  pi.  224  a,  36  a  (texte,  vol.  2,  1241),  propose  Europe  et 
Cadmus.  —  E.  Curtius  (Archaeologischer  Anzeiger,  Berlin,  1850, 
p.  417,  pi.  38, 1),  rappelle  que  la  ville  de  Gortyne  est  une  colonie 
arcadienne  ,  et  que  les  statues  d'Esculape  imtierbe  et  d'Hygiée , 
sculptées  par  Praxitèle,  se  voyaient  à  Gortyne,  en  Arcadie  [Pausu' 
nias,  VIII,  28,  1),  et  à  Tégée  ij.  c.  VllI,  47,  1).  Cette  explication, 


(1)  Hespchius,  au  mot  'ExaT6(A6ato;. 

(2)  Mais  plus  grande  que  celle  de  l'adorant,  car  ils  dépassent  la 
frise  du  plafond. 

(3)  Antoninus  Liberalis,  ch.  25.  Etienne  de  Byzance,  au  mot 
nOOiov  (p.  538  de  l'édition  de  M.  Meineke). 


32  DIVINITÉS    RÉUNIES. 

fort  ingénieuse  du  reste,  suscite  des  difficultés  au  moins  égales  h 
celles  qu'elle  prétend  trancher. 

Hauteur  0,39.  —  Largeur  0,36. 

9.  lO.  11.  APOLLON,  HERMÈS,  les  CHARITF 
ET  LES  NYMPHES. 

(DAS -RELIEFS    DE   l'iLE    DE    THASOS). 

Ce  monument  consiitue  une  des  plus  curieuses  sculptural 
que  Tantiquité  nous  ait  transmises  ;  il  se  compose  de  troi^ 
parties  qui,  dans  l'origine,  ont  dû  former  une  frise  non  in- 
terrompue. C'est  à  une  époque  relalivement  moderne  qae 
l'ouvrier,  chargé  d'en  faire  un  sarcophage,  s'est  vu  obligé  de 
disloquer  les  bas-reliefs,  placés  jusqu'alors  sur  la  même 
ligne. 


Au  mih'eu  du  morceau  principal  (n.  9),  on  aperçoit  une 
niche  qui,  se  rétrécissant  vers  le  haut,  ne  peut  avoir  eu 
d'autre  destination  que  d'abriter  le  buste  (en  bronze)  de 
quelque  divinité  (1).  Elle  est  entourée  d'un  chambranle  et 
surmontée  d'une  architrave  saillante  (uTrlpOupov),  sur  laquelle 
on  lit,  en  caractères  peu  anciens,  l'inscription  [6£îJi]tcrToxpàT7]ç 
'EpojToç.  Thémislocrute,  fils  d'Éros,  est  le  nom  du  person- 
nage à  qui,  sous  la  domination  romaine,  notre  marbre  a 
servi  de  cercueil. 

Voici  maintenant  la  description  du  sujet: 

Du  côté  gauche  de  la  niche,  Apollon,  posé  de  face,  joue 
un  hymne  en  l'honneur  du  dieu  (  c'est-à-dire  d'Apollon  lui- 
même)  dont  le  buste  occupait  le  centre  du  bas-relief.  Il  est 

(1)  Comparez  notre  bas-relief  votif  dédié  par  Glycimia  à  Cybèle 
d'Andircs  {Clar^ic,  Musée  de  fculpture,  pi.  150,  23).  Une  niche  ser,/- 
blable  se  trouve  sur  un  autre  bas-relief  de  Thasos  (Comptes 'rendus 
de  l'Acadoniie  des  Inscriptions,  18G6,  p.  324).  Voir  aussi  Prokesch- 
Osten,  AUidoU'Accademia  pontificia,  t.  VI  (1835),  p.  191  (pi.). 


APOLLO    ,  ES  NYMPHES.      33 

chaussé  de  sandales  et  vêtu  du  chiton  podère  plissé,  sans 
manches,  et  d'un  manteau  à  bord  froncé,  qu'une  agrafe  (I) 
fixait  sur  l'épaule  droite.  Au  bras  gauche  il  lient  la  cithare, 
dont  Tun  des  montants  seul  est  recourbé  et  dont  le  joug 
porte  les  traces  de  cinq  cordes  en  métal.  La  main  gauche, 
qui  touche  les  cordes  (^lalXec),  passe  par  un  large  bandeau 
attaché  à  Tinstrument;  quant  à  la  main  droite  abaissée  (2),  il 
n'est  pas  douteux  que  le  dieu  n'ait  tenu  un  plecU-um,  éga- 
lement en  bronze  (3).  Le  visage  d'Apollon  est  mutilé,  mais 
le  mouvement  du  cou  indique  qu'il  tournait  la  tè'e  du  côté 
d'une  jeune  Nymphe  qui,  des  deux  mains,  lui  pose  une 
couronne  en  métal  (4)  sur  le  front.  Il  était  d'usage,  dans  les 
concours  de  musique,  de  couronner  les  poètes  lyriques 
victorieux. 

La  Nymphe  (5),  de  profil  comme  toutes  les  autres  figures 
du  bas-relief,  arrive  du  côté  gauche;  vêtue  d'un  long  chiton 
sans  manches  et  d'un  manteau ,  une  paire  de  sandales  aux 
pieds,  elle  a  les  cheveux  cachés  sous  un  morceau  d'étoffe 

(ffàxxo;). 

Trois  autres  femmes  la  suivent  au  pas  de  procession,  pour 
offrir  à  leur  tour  des  présents  au  dieu  : 

(N»  10.)  La  première  est  vêtue  d'un  manteau  qui  tombe  en 
pointes  et  de  deux  cliitons ,  l'un  talaire,  l'autre  à  manches 
courtes  et  n'allant  que  jusqu'aux  genoux.  Cette  partie  est  ad- 
mirablement conservée  ;  on  croirait  y  voir  le  tissu  ondulé  de 
la  laine.  Pour  entrer  dans  les  détails  de  sa  toilette,  j'ajou- 
terai que  la  Nymphe  est  chaussée  de  sandales  et  parée  de 
deux  bracelets;  sa  coiffure,  pareille  à  celle  de  la  femme 
précédente ,  a  cela  de  remarquable  qu'on  y  voit  la  trace 


(1)  C'était  une  fibule  en  métal  ;  on  aperçoit  encore  le  Irou  dans 
lequel  elle  était  engagée. 

(2)  [L'avant-bras  e-t  brisé]. 

(3)  Un  trou  prati(iué  dans  le  marbre  l'atteste  suffisamment. 

(4)  Cette  couronne  étal  flxée  au  moyeu  de  quatre  clous. 

(5)  [Son  nez  est  bris  -este  plus  que  la  moitié  du  bras 
droit.] 

2- 


34  DIVINITÉS    RÉUNIES. 

d'an  diadème  en  métal  fixé  au  moyen  d'une  rangôe  de  petits 
clous  de  bronze  qui  ressemblent  à  un  collier  de  perles.  De  la 
main  droite  abaissée,  elle  lient  un  oijet  rond,  peut-être  un 
flacon  à  baume  {balsamarium] ,  tandis  que,  de  la  main 
gauche  élevée ,  elle  montrait  un  bijou  qui  a  aujourd'hui 
disparu. 

La  seconde  femme ,  celle  qui  apporte  au  vainqueur  un 
collier  et  un  bracelet ,  est  vêtue  d'un  chiton  podère  plissé 
que  recouvre  une  mantille  également  plissée.  garnie  de  man- 
ches courtes.  Une  large  ceinture  (xectoçI  est  attachée  au- 
dessous  du  sein;  une  partie  de  sa  chevelure,  liée  par  une 
bandelette,  retombe  sur  la  nuque,  mais  six  longues  nattes 
(trois  de  chaque  côté)  descendent  sur  la  poitrine.  Le  dia- 
dème, en  métal,  n'existe  plus  ;  seuls  les  petits  clous  sont 
restés.  Je  ne  parlerai  plus  des  sandales,  toutes  les  figures 
des  trois  bas-reliefs  étant  chaussées  de  la  même  foçnn. 

La  troisième  Nymphe  a  pour  vêtement  un  chiton  talaire 
à  petits  plis  et  un  manteau  très-long,  enveloppant  les  bras 
qui  sont  ornés  de  deux  bracelets.  Ses  cheveux .  autrefois 
diadèmes,  retombent  en  partie  sur  ses  épaules.  De  la  main 
gauche  élevée  elle  porte  un  bijou  ou  une  fleur  ressemblant 
à  une  tulipe;  un  collier  se  voit  dans  sa  main  droite  abaissée. 

Avant  d'examiner  le  sens  mythologique  du  sujet,  il  faut 
savoir  ce  qui  se  passe  de  l'autre  côté  de  la  niche. 

Là  aussi  nous  trouvons  trois  femmes  qui,  tournées  vers  la 
gauche,  apportent  des  cadeaux  à  Apollon  :  la  première  lui 
offre  une  ténie,  l'autre  tient  de  la  main  droite  un  bandeau 
très-long  et  très-large,  et,  de  la  main  gauche  abaissée,  un 
objet  dont  l'extrémité,  composée  de  six  tuyaux,  ressemble  à 
une  syrinx;  enfin  la  troisième  porte  un  bijou  quelconque  (1). 

Quoiqu'ayant  toutes  la  môme  altitude,  ces  femmes  diffè- 
rent essentiellement  entre  elles  par  le  costume  et  la  coiffure. 
Celle  qui  marche  à  la  tête  du  cortège  (2),  est  vêtue  d'un 
chiton  talaire  en  laine,  garni  de  courtes  manches,  que  re- 

(1)  Cet  objet  n'est  pas  une  fleur,  car  irportail  un  ornement  en 
bronze,  et  on  distingue  encore  le  trou  dans  lequel  le  métal  était  scellé. 

(2)  [Son  bras  gauche  a  souffert.] 


APOLLON,    HERMÈS,    LES   CHARITES  ET   LES  NYMPHES.      35 

couvre  une  étoffe  plissée.  Ses  cheveux  sont  disposés  en 
quatre  tresses  retombant  sur  la  poitrine.  Celle  du  milieu, 
parée  de  deux  bracelets,  porte  un  long  chiton  dorien  sans 
manches,  qui ,  ouvert  sur  le  côté,  laisse  le  bas  de  la  jambe 
à  découvert.  Sa  mantille,  très-courte  et  également  ouverte 
sur  le  côté,  laisse  ses  deux  bras  à  nu.  La  troisième  est  en- 
veloppée dans  un  chiton  talaire  qu'elle  paraît  relever  de  la 
main  gauche  abaissée,  et  d'une  étoffe  plissée  qui  tombe  en 
deux  pointes.  Toute  sa  chevelure,  longue  et  abondante, 
descend  sur  la  nuque.  Les  diadèmes  en  bronze  dont  ces 
trois  femme?  étaient  coiffées  n'existent  plus,  mais  on  en  voit 
encore  les  traces. 

Nous  passons  au  petit  bas-relief  de  droite  fn»  11). 

Ici,  Hermès  (Mercure)  arrive  en  toute  hâte,  le  bras  droit 
avancé,  la  bouche  entr'ouverte,  comme  s'il  parlait.  Son  cos- 
tume se  compose  d'une  paire  de  sandales,  d'une  chlamyde 
courte  qui,  attachée  sur  l'épaule  droite  au  moyen  dune  fibule 
en  métal  (1),  s'arrête  au-dessus  des  genoux,  enfin  d'un  'pileus 
{xuvYJ)  à  bord  replié.  Il  a  la  barbe  pointue  (acpTjvoTroJYwv)  ;  ses 
cheveux,  bouclés  au-dessus  du  front  en  plusieurs  rangées, 
sont  noués  sur  la  nuque  par  une  bandelette.  De  la  main 
gauche  abaissée,  il  porte  son  caducée,  simple  verge  dont 
la  partie  supérieure  était  chargée  de  quelque  ornement  en 
bronze  (2). 

La  femme  qui  le  suit  est  vêtue  d'un  chiton  yodère  et  d'une 
mantille  garnie  de  manches  courtes  ;  des  deux  mains  elle  tient 
un  collier  destiné  à  Apollon.  Ses  cheveux,  noués  par  une 
cordelette,  retombent  en  partie  sur  la  nuque;  quatre  longues 
tresses  descendent  sur  ses  épaules.  Son  diadème,  en  bronze, 
était  fixé  par  vingt-se(it  petits  clous. 

'Jne  inscription  grecque,  en  deux  lignes,  gravée  sur  la 
moulure  qui  surmonte  la  niche  (3),  ajoute  au  prix  de  ces 
marbres  : 


(1)  Le  point  d'attache  est  marqué  par  six  trous. 

(2)  Il  n'en  reste  f|ue  les  quatre  clous  qui  le  consolidaient. 

(3)  Les  moulures  du  bas  sont  détruites. 


36  DIVINITÉS    RÉUNIES. 

MY/v\4^His:ihJKAr-^rrohimY/v\- 

*HAETHIoHrYKAlAPS|EMAM 
C^rHirP^SEPAEM^  i  hJ^YoE- 
MI^^YAEX-^IP^N 

c'est-à-dire  :  Nup.cp-/i(7tv  xcxtio'XXwvi  vu^-cpriyéTy)  0^)^u  xai  àpasvaii. 
PdXy)  TTpocÉpSev.  "Oïv  où    ôejjl:;  cô$;  /oTpov. 

^ita;  Nymphes  et  à  Apollon  Nywpharjète  sacrifie  ce  que  tu 
voudras,  femelle  ou  mâle;  (mais]  il  n'est  permis  (de  sacrifier) 
ni  brebis  ni  verrat. 

Au  commencement  de  la  moulure  suivante,  nous  lisons  : 

^YrAlo[N|iETAI 

où  Traitovt'CeTat  :  on  ne  chante  point  de  péan. 

Au-dessous  du  petit  bas-relief  de  droite  (n°  11)  se  trouve 
une  ligne  tracée,  sans  contredit,  par  le  même  graveur  : 

XAPIS:mAIAA-^YoE/V\lS:^YAE 
X-n-IP^fM 

Xaptdtv  alya  où  ôs'î^tç  oùSè  xo"p^v  '  I^  ^'^^^  permis  (de  sacrifier) 
aux  Charités  ni  chèvre  ni  verrat. 
Puis  devant  la  bouche  entr'ouverte  d'Hermès,  quelques 

traces  de  lettres -n.ppo sont  visibles  dans 

le  champ  ;  tout  porte  à  croire  que  le  dieu,  dans  son  empres- 
sement à  féliciter  le  poète  victorieux,  se  sera  écrié  de  loin  : 
Xaîpe  'ÀTrdXXtov,  sabit  à  Apollon! 

Des  bas-reliefs  de  Thasos  il  découle  une  série  de  faits 
entièrement  nouveaux  pour  la  science.  La  mythologie,  les 
antiquités  du  culte,  l'histoire  de  l'art  et  Tépigraphie  partici- 
pent, dans  une  mesure  égale,  aux  bénéfices  de  cette  précieuse 
découverte  Je  vais  essayer  d'en  donner  un  aperçu  aussi  dé- 
veloppé que  les  limites  d'un  catalogue  le  permettent 

Mythologie.  Selon  les  termes  de  l'inscription,  le  sanctuaire 
dont  nos  sculptures  faisaient  partie,  était    consacré  aux 


APOLLON,   HKRMES,   LES  CHAniTES  ET   LES   NYMPHES.      37 

Nymphes,  à  Apollon  conducteur  des  Nymphes  et  aux  Charités. 
Jusqu'à  présent,  nous  ne  connaissions  qu'un  Apollon  Musa- 
gète  et  Mniragète,  piésident  des  Muses  et  des  Parques  (1); 
mais  si  l'épilhète  de  Nymphagote  est  nouvelle,  l'idée  dune 
réunion  de  Nymphes,  groupées  autour  d'un  dieu  protégeant 
les  troupeaux  (2),  n'a  rien  d'extraordinaire  et  se  irouve 
confirmée  par  plusieurs  passages  des  auteurs  anciens  (3).  Il 
en  est  de  même  de  la  présence  des  Charités,  qui  figurent  à 
côté  des  Nymphes  sur  un  bas-relief  du  musée  du  Capi- 
lole  (4). 

Quant  à  Hermès ,  ses  relations  avec  Apollon  et  surtout 
avec  les  Nymphes  sont  trop  fréquentes  pour  qu'il  soit  néces- 
saire de  les  étayer  de  preuves.  On  le  rencontrait  avec  les 
Charités  sur  un  bas-relief  d'Athènes,  attribué  à  Socrate  (5), 
et  irés-probablement  aussi  sur  le  célèbre  puieal  de  Co- 
rinthe  (6). 

Rien  n'est  donc  plus  facile  à  justifier  que  l'explication  de 
notre  sujet.  Après  avoir  chanté  son  hymne,  Apollon  reçoit  les 
hommages  des  Nymphes  dont  il  est  accompagné;  Hermès  et 
les  Charités  se  joignent  à  ellespour  rendre  la  fête  plus  solen- 
nelle encore.  Les  cadeaux  qu'elles  apportent  sont  des  bijoux 
et  des  ténies  :  nous  savons  que  les  Charités  employaient  leurs 
loisirs  à  filer  et  à  tisser  (7),  comme  les  fées  et  les  femmes 
sauvages  de  la  légende  allemande.  Mais  si  l'on  nous  demande 
de  préciser  parmi  ces  figures  lesquelles  représentent  les 
Nymphes  et  lesquelles  sont  les  Grâces,  nous  sommes  en  face 


(1)  Mov)(yriY£TY)ç,  Moipayéroç. 

(2)  'A'rt6).),wv  v6[jitoç. 

(3)  Antoninus  Liberalis,  ch.  32.  Apollonius  de  Rhodes,  Argo- 
nautiques  4,  1218  (avec  le;  fcholies,  p.  519,  éd.  H.  Keil). 

(4)  Millin,  Galerie  mytliol.   (Paris,  1850),  pi.  l'Jô,  690.  —  Jakn, 
Arcli.  Beitrœge,  p.  62  (pi.  4,  2). 

(5)  Pausunias,  I,  22,  8.  —  Ussing,  Griechische  Reiscn  uiid  Slu- 
dien,  p.  133-144. 

(6)  Welcker,  K\ie^  Denkniceler  II,  pi.  1,  2.  —  Mûller-Wieselerf 
Denkmaelcr  I,  pi.  11,  42. 

(7)  Iliade,  5,338. 


38  DIVINITÉS    RÉUNIES. 

d'une  véritable  difficulté.  Admettons  que  rien  ne  manque 
à  ces  bas-reliefs,  nous  aurons  alors  deux  scènes  bien  dis- 
tinctes : 

A  gauche  :  Apollon  Nymphagéte  conduisant  quatre 
femmes;  ces  dernières  sont  naturellement  des  Nymphes, 

A  droite  :  Hermès  précédé  de  trois  femmes  et  suivi  d'une 
seule,  qui,  sur  l'autorité  de  l'inscription,  doit  être  une  Cha- 
rité. 

1-3  i  o         Niche.        C-8  9  10 


3  Nymphes.       Jiymphe.  Apollon.  3  femmes,  flermès. Charile. 

Les  Charités  se  montrant  presque  toujours  au  nombre  de 
deux  ou  de  trois,  notre  embarras  n'est  pas  médiocre;  il 
BOUS  sera  permis  cependant  dattribuer  ce  nom  aux  quatre 
femmes  qui  viennent  avec  Hermès  et  de  nous  rappeler 
qu'Homère,  loin  de  restreindre  le  nombre  des  Grâces,  paraît 
au  contraire  en  avoir  admis  un  chiffre  plus  considérable  (1) 

Culte.  La  règle  générale  de  sacrifier  aux  divinités  mâles 
des  victimes  mâles,  et  de  réserver  les  femellespourlesdéesses, 
n'a  pas  toujours  été  appliquée.  Une  inscription  de  Lesbos  ["À), 
lemblabl'  en  cela  à  la  nôtre,  dit  que  des  animaux  des  deux 
«exes  pouvaient  indistinctement  être  offerts  et  à  Vénus  et  à 
Mercure.  De  même,  si  le  rite  de  Thasos  défend  d'immoler 
une  chèvre  ou  un  porc  aux  Charités,  une  brebis  ou  un  pore 
aux  Nymphes  et  à  Apollon,  on  aurait  tort  d'en  conclure  que 
lel  était  l'usage  dans  toute  l'ancienne  Grèce,  ou  d'en  chercher 
les  motifs  ailleurs  que  dans  des  circonstances  locales.  A 
Eleusis,  par  exemple,  on  sacrifiait  une  chèvre  aux  Charités 
ei  à  Mercure  Enagonios  (3). 

Quant  à  l'interdiction  de  l'hymne  apollinien,  \epéan,  nons 


(1)  Iliade,  14,  267. 

(2)  K.  Keil,  Vhiloiogus,  supplément  vol.  II,  579-81.  —  Coiize, 
Reiseauf  der  Insel  Lesbos,  pi.  4,  3  (p.  11)  :  ô  xe  6£'>.ri  {pour  ô;  âv 
6£),ri)  QÛYiv  ÈTrt  xû  pw[[jLa)]  Ta;  'AcppoSÎTaç  toç  Ileîôwc  xai  tw  '^E^\lSL, 
OuÉTO)  Ipritov  ÔTTi  xe  ôé),?]  xaî  Ipaev  xal  8^Xu  . ,.,.  xai  ôpvtôa. 

(3)  A.  Mommsen,  Héortologic,  p.  257. 


APOLLON,    HERMÈS,    LES   CHARITES   ET   LES   NYMPHES.      39 

devons  provisoirement  nous  bornera  la  trouver  étrange.  Du 
reste,  elle  n'est  pas  tout-à-fait  sans  précédent.  Ainsi  dans  l'île 
de  Paros ,  on  célébrait  la  fête  des  Grâces  sans  flûtistes  ni 
couronnes  de  feuillage,  apparat  obligatoire  des  sacrifices  (1). 

Ecriture  et  dialecte.  Avant  d'émetire  une  conjecture  sur 
l'acre  de  nos  marbres,  il  importe  de  se  rappeler  que  l'île  de 
Thasos  était  une  colonie  des  Pariens  tt  que  depuis  l'année  462 
avant  notre  ère,  elle  faisait  partie  de  la  confédération  athé- 
nienne. 

L'examen  des  inscriptions  arrive  au  même  résultat,  car 
l'alphabet  de  Thasos  est  à  peu  près  conforme  à  l'ancien  al- 
phabet ionien,  qu'on  employait  dans  l'île  de  Paros.  Les 
lettres  les  moins  usitées,  G  (pour  (i\  f~  (pour  l] ,  J^  (pour  o), 
0  (pour  ov,  se  retrouvent  toutes  sur  les  inscriptions  archaï- 
ques pariennes  (2,.  Mais  il  serait  imprudent  de  leur  attri- 
buer pour  cela  un  âge  trop  reculé,  car  à  côté  de  ces  témoins 
d'une  haute  antiquité,  nos  bas-reliefs  portent  aussi  quelques 
lettres  (eOpç)  dont  on  ne  saurait  contester  la  forme  relative- 
ment plus  moderne. 

Le  dialecte  est  celui  des  Ioniens.  Des  singularités  d'ortho- 
graphe telles  que  TrpoaspSsv  pour  TipodspSstv,  (ioX-/)  pour  PoûXr), 
ou  hien  les  deux  crases  Y.àii6Xko:iv\  et  a,a  pour  xat  'AttoXXwvi 
et  a  av  sont  trop  connues  pour  exiger  de  plus  amples  déve- 
loppements. 

Style  et  Age.  Les  bas-relieTs  de  Thasos  appartiennent 
indubitablement  à  l'ancien  style.  Ces  figures  de  femmes, 
maigres  et  élancées  (3),  serrées  dans  leurs  robes  comme  dans 


(1)  A]ionodiire  III,  15,  7.  On  lit  d.ins  un  fragment  d'Escliyle 
(n.  117)  :  o'jo'  sctti  pcof^-ô:;  oùos  TraiwvîiCeTat. 

(2)  Comptis-rendus  de  l'Académie  des  Inscriptions,  1866,  p.  166. 
—  Cor/nts  inscript,  grœc,  n.  24.  2123  c  (de  l'île  de  Siphnos) 

C  pour  n   dans  une   inscription  arciianiue  de  Gortyne  en  Crète 
Frœhner,  Inscriptions  grecques  du  Louvre,  n.  93.) 

(3)  i.es  Njmphesdu  bas-relief  de  gauclie  ont  une  hauteur  de0,82, 
tandis  que  la  taille  des  autres  varie  entre  0,78  elO,80.  11  se  pourrait 
que  l'exécution  de  notre  sculpture  eût  été  confiée  à  plusieurs  artistes. 


40  DIVINITÉS    RÉUNIES. 

une  gaine,  les  yeux  en  amande,  les  seins  pointus,  la  saillie 
des  mollets  et  de  la  chute  des  reins,  la  longueur  démesurée 
des  pieds  et  des  doigts,  sans  parler  de  l'archaïsme  des  vête- 
ments, des  bijoux  et  des  coiffures,  sont  autant  de  marques 
irrécusables  du  style  hiératique.  La  Charité  qui  marche 
derrière  Hermès,  se  retrouve  tout  entière  sur  un  bas-relief 
également  fort  ancien  de  la  villa  Albani  (1).  En  outre,  si 
nous  comparons  les  trois  femmes  du  monument  des  Har- 
pyies  [au  Musée  Britannique]  avec  les  trois  Nymphes  de  notre 
petit  bas-relief  de  gauche,  il  est  impossible  de  n'être  pas 
frappé  du  trait  de  parenté  qui  existe  entre  ces  sculptures. 
L'artiste  des  marbres  de  Thasosaiipartient  donc  à  une  école 
bien  antérieure  à  l'époque  de  la  floraison  de  l'art  grec. 

Mais  tout  en  reconnaissant  ce  que  son  œuvre  peut  avoir 
d'imparfait,  gardons-nous  de  lui  assigner  une  époque  trop 
reculée.  Nous  avons  déjà  vu  que  les  inscriptions  sont  moins 
anciennes  que  celles  de  Paros  ;  un  coup  d'œil  jeté  sur  l'en- 
semble du  sujet  nous  convaincra  que  le  sculpteur  n'est  pas 
non  plus  resté  étranger  aux  progrés  de  l'art.  Déjà  l'ordon- 
nance de  ses  figures  : 

3  femmes.  3  femmes. 

I ( Il 1 1 

Une  femme.  Apollon.  Hermès.  Une  femme. 

prouve  le  soin  qu'il  a  mis  à  éviter  la  monotonie  d'une 
marche  processionnelle.  Les  détails  d'habillement  et  de  coif- 
fure sont  extrêmement  variés;  si  les  femmes  paraissent  peu 
animées,  Hermès  au  contraire  est  plein  do  vie  et  de  mouve- 
ment; enfin  la  figure  d'Apollon  se  rapproche  tellement  des 
créations  du  beau  style,  qu'il  faudrait  être  bien  exigeant  pour 
la  désirer  meilleure. 

En  conséquence,  je  ne  crois  pas  m'abuser  beaucoup,  en 
plaçant  la  date  de  ces  sculptures  à  la  fin  du  vi*  ou  au  com- 
mencement du  v^  siècle  avant  l'ère  chrétienne. 


(1)  Mûller-Wieseler,  Denkma'ler,  vol.  I,  pi.  xi,  40.  —  E.  Braun, 
ii\uinen  und  Museeii  i\oms,  p.  659. 


BAS-RELIEFS  DELPHIQl  41 

Trouvés  dans  l'île  de  Thasos  (1),  au  mois  de  juin  1864,  par  M.  E, 
Miller.  —  Donnés  par  l'Empereur.  —  Marbre  très-friable  (2). 

E.  Miller,  dans  la  Revue  archéologique,  1865,  vol.  II,  438-ii4 
(pi.  24.  25).  Comptes-rendus  de  l'.^cadémie  des  Inscriptions,  1865,  p. 
381-383.  405-408;  1866,  p.  150-152.  —  /.  DMmî^a;,  dans  l'Illustration, 
1866,  p.  37.  —  Adert,  Comptes-rendus  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions, 1866,  p.  146-150.  Revue  archéologique,  1866,  vol.  I,  420-423. 
Philologus,23, 719.  —  fl.  Bergmann,  BuUettino  romano,  1866,  p.  14. 
—  A.  Michaëlis,  dans  Denkmaeler  und  Forschungen,  1867,  p.  1-14 
(pi.  217). 

Hauteur  des  trois  bas-reliefs,  0,92  (exactement  2  iri^x^'?  = 

3  TtôSeç  grecs). 

Longueur  du  grand  bas-relief 2,10. 

—  du  bas-relief  de  gauche...    0,92. 

—  —  de  droite....  0,84. 

Profondeur  de  la  niche 0,22. 

Hauteur  de  la  niche 0,56. 

Longueur  de  la  niche....    de  0,50  à  0,475. 

—  de  son  architrave 0,895. 


BAS-RELIEFS    DELPHIQUES 

(dits  MONUMENTS  CHORACIQUES,  D.  12  à  18). 

Les  sept  bas-reliefs  que  je  réunis  sous  le  même  litre 
appartiennent  au  même  ordre  d'idées.  Apollon  Kilha- 
rodos,  tantôt  seul,  tantôt  accompagné  de  sa  mère  (3), 
chante  un  hymne,  sans  doute  le  péan  apoUinien  ,  de- 
vant une  idole  qui  ne  peut  être  que  la  sienne.  La  scène 
se  passe  soit  au  milieu,  soit  aux  alentours  du  sanctuaire 
de  Delphes.  Le  chant  n'est  pas  encore  terminé,  lorsque 

(1)  «  L'emplacement  sur  lequel  nous  avions  fait  loutes  ces  décou- 
vertes était  wne  très-grande  salle  ayant  la  forme  d'un  carré  oblong  » 
{Miller). 

(2)  Marmor  Thasium.  Pline,  36,  4i. 

(3)  Pausanias  III,  11,  9  :  luapTiàxat:;  ôs  ètti  tv);;  àyopa;  ITuOaÉWî 
T£  ècTTtv    'AtitôXXwvoç  -/ai    'ApT£[J.too;  xal  A-otoùc    àyà),jj.aTa. 


42  DIVINITÉS   RÉUNIES. 

Niké  (la  Victoire]  arrive  du  haut  de  FOlympe  pour  offrir 
au  dieu  victorieux  (1)  le  vin  de  la  libation  qu'il  va 
verser  sur  Tau  tel.  Nous  sommes  donc  autorisés  à  penser 
aux  ie\i%.pytliiens,  institués  par  Apollon  lui-même  :  le 
dieu  est  représenté  comme  prototype  des  vainqueurs 
dans  les  concours  de  musique  ;  et  par  conséquent,  ces 
sculptures  doivent  être  des  ex-wto  offerts  par  des 
artistes  couronnés. 

Quant  au  style,  ce  sont  des  imitations  de  l'ancien  style 
hiératique  :  la  présence,  sur  notre  n°  12,  d'une  colon- 
nade d'ordre  corinthien ,  dont  l'invention  ne  remonte 
pas  au-delà  de  la  Sb"  olympiade  (440  avant  notre  ère) 
est  une  preuve  matérielle  de  cette  assertion  ,  basée  du 
reste  sur  les  indices  les  plus  certains  (2).  D'un  autre 
côté,  le  peu  de  saillie  du  bas-relief,  l'ordonnance  mo- 
notone des  figures,  qui  sont  toutes  sculptées  de  profil, 
la  rareté  du  nu,  les  tailles  sveltes,  les  plis  symétriques 
des  draperies,  etc.,  indiquent  suffisamment  que  toute 
cette  série  a  été  copiée  sur  quelque  original  célèbre  du 
v^  siècle. 

Des  sujets  analogues,  quoique  offrant  de  nombreuses 
différences,  se  trouvent  dans  plusieurs  musées  (3). 

1».  APOLLON,  ARTÉMIS  et  LÉTO  devant  NIKÉ. 
Dans  le  fond  on  aperçoit  la  toiture  dun  des  temples  de 


(1)  On  ne  connaît  qu'un  seul  bas-relief  sur  lequel  elle  verse  à 
boire  à  Artémis  (mon  n.  14}.  Niké  versant  du  vin  à  Apollon  se  trouve 
aussi  sur  les  vases  peints.  (Élite  céramographique,  vol.  II,  47.) 

(2)  Clarac,  Musée  de  sculpture,  texte  ,  vol.  II,  1010. 

(3)  Welcker,  dans  Pindari  Opéra,  éd.  Bœckh,  t.  II,  1,  453.  Annali 
romani,  t.  5  (1833)  p.  147.  148.  Academisclies  Kunstmuseum  zu 
Bonn  p.  109.  110.  Altc  Denkmœler,  II,  37-57.  —  A'.  0.  Mù'/er, 
Manuel  d'Arcliéologie  (3<=  édition)  §  96,  23.  —  Jahn,  Archseologische 
Bf'itrcege  p.  209. 


BAS-RELIEFS   DELPHIQUES.  43 

Delphes,  entouré  d'un  mur  (péribolos)  assez  élevé.  Le  fronton, 
garci  (l'acrotéres ,  porte  au  milieu  un  masque  de  Méduse 
que  soutiennent  deux  Tritons  ailés.  Une  course  de  chars,  — 
allusion  à  celles  qui  avaient  lieu  lors  de  la  fêle  pythique  (  I  ) ,  — 
est  sculptée  sur  la  frise  [zophoros];  on  compte  huitbiges  avec 
leurs  conducteurs,  dont  six  tournées  à  gauche.  L'architrave, 
surmontée  d'une  bordure  de  méandres,  repose  sur  sept  co- 
lonnes cannelées  d'ordre  corinthien.  Les  tuiles  creuses  qui 
couvrent  l'édifice  sont  assez  distinctement  rendues;  trois 
points  saillants,  que  l'on  aperçoit  dans  le  haut  de  l'enceinte, 
ne  sauraient  être  autre  chose  que  âespunti  regolatori  laissés 
par  le  sculpteur.  A  droite,  un  vieil  arbre  représente  le  platane 
sacré  (2)  qui,  d'après  la  légende,  avait  été  planté  par  le  roi 
Agamemnon. 

Au  pi'emier  plan ,  trois  divinités  se  dirigent,  au  pas  de 
procession,  vers  la  droite,  où  une  statuette  archaïque 
d'Apollon  se  trouve  debout  sur  un  pilastre  (3).  L'idole  tient 
une  pdtère  de  la  main  droite  avancée,  sa  jambe  droite  est 
également  portée  en  avant;  quant  au  bras  gauche,  il  devait 
être  collé  au  corps. 

A  côté  du  pilastre  se  voit  un  petit  autel  rond,  du  genre 
de  ceux  qu'on  appelle  putealia;  les  trois  femmes  drapées 
qui  y  sont  sculptées  courent  au  pas  de  danse  vers  la  droite. 
Ce  sont  des  Bacchmites,  et  non  pas  les  trois  Heures,  comme 
on  l'a  cru  jusqu'à  présent. 

Les  trois  divinités  qui  s'avancent  vers  l'idole  sont  Apollon, 
Anémia  (Diane)  et  Lé  ta  (Latone).  Apollon,  vêtu  de  la  slola 
pt/i/«a  et  d'un  manteau  très-long,  joue  de  la  cithare  (4)  qu'il 
porte  au  bras  gauche.  Les  tresses  de  cneveux  qui  retombent 
sur  sa  poitrine  témoignent  du  la  jeunesse  du  dieu.  De  la 


(1)  Pindare,  Néméennes  9,  4. 

(2)  Bœ/ticJier,  Baumkultus  der  Hellenen,p.  116-119. 

(3)  'EttI  xîovo;  àYa>,!J.a  àpyatov.  Puusanias,  II,  17,  5.  Voir  Ha- 
draua,  ragguagli  ili  sc.ivi  f'atli  nell'  isola  di  Capri  (Drcsda  1794),pl.  4. 
—  0.   Jahn,  Monatsberichtc  der  Leipziger  Societoet,  1851,   p.  146. 

(4)  La  housse  qu'on  y  voit  adaptée  servait  à  recouvrir  les  cordes. 


4't  DlVlNlTlis    RÉUNIES. 

)nain  droite  il  tend  une  coupe  à  Niké  (la  Victoire),  qui,  ap- 
prochant sur  la  pointe  des  pieds,  lui  offre  le  vin  de  la  liba- 
tion (cTTovor,)  qu'il  va  verser  surTautel. 

Cette  Victoire  ailée,  vêtue  d'un  double  chiton  sans  manches, 
est  d'une  taille  moins  élevée  qu'Apollon ,  parce  qu'elle  est 
une  des  divinités  du  second  ordre.  Elle  tient  gracieusement 
Yœnochoé  dans  la  main  droite  élevée. 

Derrière  le  joueur  de  lyre  vient  Artémis,  caractérisée 
par  l'arc  et  le  carquois  qu'elle  porte  sur  l'épaule  et  par  le 
flambeau  allumé  qu'elle  tient  des  deux  mains;  ensuite  Léto, 
qui,  d'une  main,  porte  un  long  sceptre,  tandis  que  de  l'autre 
elle  rajuste  sa  robe.  Les  déesses  sont  diadémées ,  coiffées  à 
la  façon  archaïque  et  vêtues  d'un  manteau  et  d'un  double 
chiton. 

Un  trépied  est  placé  sur  le  pilastre  qui  se  trouve  à  l'extré- 
mité de  la  scène  (1). 

[Le  bras  droit  d'Apollon  et  le  poignet  droit  d'Artémis  avec  le 
bracelet  sont  moderne?,  de  même  le  haut  de  l'aile  de  la  Victoire, 
l'arbre  et  la  moitié  du  fronton  du  temple,  la  tète  et  la  jambe  franche 
de  la  statuette,  le  haut  du  trépied,  la  moitié  du  pilastre  de  droite  et 
toute  la  moulure  du  bas.] 

Marbre  ^Tec. 

Petit-Bade/,  Musée  Napoléon,  4,  7.  —  Boettiger,  Explicatio  anti- 
quaria  anaglyphi  in  Museo  Napoleoneo  (dans  Longinus,  éd.  Weiske, 
Lipsias,  1809,  p.  cxlv  et  suiv.  Opuscula  latina  p.  398-416,  pi.  la, 
sans  le  temple). —  Bouillon,  vol.  III,  bas-reliefs  pi.  26,  1.  —  Clarac, 
Cat,  247;  Musée,  pi.  120,  39  (texte,  vol.  11,  236). 

Comparez  le  bas-relief  identique,  cédé  par  le  Louvre  au  Musée  de 
Berlin  :  Friederichs,  Bausttine,  n.  72. 

Hauteur  0,65.  —  Largeur  1,08. 


(1)  Voyez  surtout  le  bas-relief  de  la  villa  Albani,  publié  par 
Zoëga,  Bassi-rilievi,  II,  pi.  99.  —  Millin,  Galerie  mytholoaiciue 
(Paris,  1850),  pi.  76,281.  —  Wekker ,  Alte  Denkma;lcr,  11, 
pi.  2,  3. 


BAS-RELIEFS  DELPHIQUES. 

13.  APOLLON,  ARTÉMIS  et  NIKÉ. 

A  côlé  d'un  petit  autel  circulaire,  décoré  de  festons  et 
d'une  petite  Victoire  ailée,  on  voit  Niké,  vêtue  d'un  ampé- 
chonion  et  versant  à  boire  à  Apollon.  Le  dieu,  dans  le  cos- 
tume des  citharèdes,  arrive  du  côlé  gauche  en  jouant  de  la 
lyre;  son  instrument  est  suspendu  à  une  banderole.  Il  est 
suivi  de  sa  sœur  Artémis,  qui,  d'une  main,  tient  une  torche 
allumée,  de  l'autre  le  bout  du  manteau  de  son  frère.  Le  front 
de  la  déesse  est  orné  d'un  diadème. 

[La  plinthe,  les  jambes  d'Artémis  et  la  bordure  de  gauclie,  avec 
quelques  morceaux  de  la  draperie  sont  modernes.] 

Très-beau  bas-relief  :  imitation  du  style  hiératique.  —  Villa 
Àlbani. 

Petit -Rade/,  Musée  Napoléon,  4,  9.—  Bouillon,  \o\.  III,  bas-reliefs 
pL  26,  5.  —  Clarac,  Cat.  172;  Musée  pi.  122,  40. 

Hauteur  0,55.  —  Largeur  0,60. 

14.  ARTÉMIS   ET  APOLLON  devant  NIKÉ. 

Artémis,  vêtue  d'un  chiton  talaire  sans  manches  et  d'ur^ 
manteau  replié  sur  le  bras  gauche,  porte  d'une  main  usa 
longue  torche,  de  l'autre  elle  tend  une  coupe  [transf  j?5sé3 
en  cuvette  par  le  restaurateur]  à  la  Victoire,  qui  vieni  E«aS 
verser  du  vin.  Cette  dernière,  vêtue  comme  Artémis,  mai'3 
d'une  taille  moins  élevée,  parce  qu'elle  occupe  dans  la  hié- 
rarchie de  l'Olympe  un  rang  inférieur,  porte  de  grandes 
ailes;  de  la  main  droite  élevée  elle  tient  Vœnochoé,  tandis  que 
sa  main  gauche  assure  l'équilibre  de  la  coupe.  Entre  les 
deux  déesses,  le  chien  d'Artémis,  assis  par  terre,  semble 
attendre  les  ordrts  de  sa  maîtresse. 

Celle  scène  se  passe  près  du  piédestal  d"unfi  statue  d'Apol- 
lon ;  malheureusement  le  restaurateur  a  pris  le  fragment 
de  celte  statue  (1)  pour  le  chambranle  d'une  porte  cintrée, 


(1)  Le  pied  gauche  et  une  partie  de  la  iambe  gauche  avancée. 


46  DIVINITÉS    RÉUNIES. 

ef  celte  erreur  a  égaré  le  jugement  de  tous  les  antiquaires 
qui  se  sont  occupés  de  notre  bas-relief. 

Artémis  est  suivie  de  son  frère  Apollon  [restauré  en 
Bacchus],  derrière  lequel  on  voit  un  Terme.  Le  dieu  est  vêtu 
d'un  manteau  qui  laisse  toute  la  partie  antérieure  du  corps  à 
découvert. 

Les  trois  figures  marchent  sur  la  pointe  des  pieds. 

Il  est  permis  de  supposer  quil  s'agit  ici  dîArtétnis 
Hymnia,  qui,  ayant  remporté  le  prix  aux  jeux  pythiens, 
offre  une  libation  à  la  divinité  de  Delphes. 

[Parties  antiques  d'Apollon  :  le  bas  du  manteau  déployé,  la  jambe 
gauche  nue  jusqu'au  genou,  et  un  quart  du  Terme  qui  se  trouve 
derrière  lui. 

Parties  modernes.  Arîémis  :  la  tète,  à  resception  du  chignon,  le 
bras  droit  et  l'épaule  droite,  un  peu  de  la  main  gauche,  les  deux 
extrémités  de  la  torche,  la  patère. 

La  tête  du  chien  et  quelques  parties  de  ses  pieds. 

La  îïc^on-e;  la  tête,  le  bras  gauche,  Id  main  droite  et  le  poignet 
droit,  la  plus  grande  partie  des  ailes  et  de  l'œnochoé,  presque  toute 
la  jambe  gauche  avec  la  draperie. 

La  porte  cintrée,  sauf  le  morceau  dont  j'ai  parlé  plus  haut]. 

Bas-relief  de  marbre  grec;  imitation  du  style  archaïque  dont  le 
caractère  a  été  considérablement  altéré  par  la  restauration  moderne. 
—  Villa  Albani. 

Winckelmann ,  Monumenti  inediti  n.  23.  —  Boettiger,  Opuscula 

latina,  p.  405,  note.  --  Bouillon,  vol.  III,  bas-reliefs,  pi.  26,  3.  — 

Clarac,  Cat.  300;  Musée  pi.  122,  62  et  texte,  vol.  II,  315.  1015.  — 

Welcker,  Annali  romani,  t.  5,  148-150.  Alte  Denkmœler,  II,  64-66. 

Hauteur  0,57.  —  Largeur  0,63. 

tS.  APOLLON  ET  NIKÉ. 

Apollon,  vêtu  de  la  robe  pythique,  les  cheveux  disposés 
en  longues  tresses  et  couronnés  de  laurier,  joue,  d'une 
main,  de  la  lyre  (1)  ;  de  l'autre,  il  tend  une  coupe  à  Niké, 

(1)  Son  bras  gauche  est  engagé  dans  la  bau'.  oulière  de  l'instru- 
ment. On  aperçoit  la  housse  qui  servait  à  recouvrir  la  lyre  en  temps 
de  pluie. 


BAS-RELIEFS  DELPHIQUES.  47 

qui  vient  lui  verser  le  via  de  la  libation  (  'AttoXXwv  aTcévSojv 
xat  Niîcy)  oivoxsoïïaa). 

La  déesse  de  la  victoire,  ailée  et  vêtue  d'un  double 
chiton,  s'approche  sur  la  pointe  des  pieds  ;  elle  saisit  la 
coupe  qu'elle  va  remplir  ;  de  la  main  droite  levée,  elle  tient 
l'œnochoé  (1)  ;  un  bracelet  entoure  son  bras  gauche 

Entre  les  deux  divinités  on  voit  Vomphale  de  Delphes, 
couronné  de  laurier. 

Belle  sculpture  en  marbre  grec.  —  Musée  des  Petits-Augustins 
(donc  provenant  soit  du  marquis  de  Nointel  et  de  la  collection  de 
l'ancienne  Académie  des  Inscriptions ,  soit  de  quelqu'autre  saisie 
révolutionnaire). 

A.  Lenoir,  Musée  français  (Catalogue  de  1803),  p.  52. — Petit- 
Aadel,  Musée  Napoléon,  vol.  4,  10.  —  Robi  il  art- Laurent,  Musée 
français,  t.  4,  60.  —  Visconti,  Opère  varie  4,  173-178  (pi.  25).  — 
Vauthier  et  Lacour,  Monuments  de  sculpture  ancienne,  pi.  25.  — 
Bouillon,  vol.  III,  bas-reliefs,  pi.  26,  6.  —  Clarac,  Cat.  155  ;  Musée 
pi.  122,  41.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  I,  pi.  13,  47. 
Hauteur  0,47.  —  îargeur  0,47. 

le.         APOLLON,  ARTÉMIS  et  LÉTO. 

Une  statuette  archaïque  d'Apollon  est  placée  sur  un 
pilastre  qui  occupe  l'extrémilé  droite  du  bas-relief.  Le  dieu 
est  représenté  nu,  la  jambe  droite  en  avant,  le  bras  gauche 
abaissé  ;  de  la  main  droite  il  tient  une  patére. 

Trois  divinités  marchant,  d'un  pas  solennel,  l'une  derrière 
l'autre,  viennent  célébrer  quelque  fête  religieuse.  Apollon 
lui-même,  vêtu  de  la  robe  pylhique,  conduit  ce  petit  cortège. 
Les  yeux  levés  vers  la  statue,  il  chante  un  hymne  en  s'ac- 
compagnant  de  la  lyre;  de  la  main  gauche  il  touche  les 
cordes  (.^/aXXet),  de  l'autre  il  manie  le  plecirum  (xpéxei)  (2) 

(1)  'E|  £ÙxpOTr,Tou  ya),x£aî  apôriv  irpôyou.  Sophocle,  Antigone  v. 
430. 

(2)  On  remarque  la  housse  destinée  à  recouvrir  l'instrument 
quand  on  ne  s'en  servait  pas. 

Properce  dit  (III,  31, 15)  : 

Deinde  inter  matrem  deus  ipse  interque  sororem 
Pythius  in  longa  carmina  veste  sonat. 


48  DIVINITÉS   RÉUNIES. 

Artémis,  caractérisée  par  le  carquois  et  l'arc  qu'elle 
porte  sur  l'épaule,  tient  de  la  main  gauche  une  torche  al- 
lumée; de  la  main  droite  elle  a  saisi  un  pan  du  manteau 
de  son  frère. 

Enfin  Léto,  qui  porte  un  long  sceptre,  suit  ses  enfants  en 
rajustant  sa  draperie. 

Ces  trois  personnages  sont  diadèmes  ;  leurs  cheveux , 
disposés  en  longues  nattes,  retombent  sur  la  poitrine.  Les 
déesses  sont  vêtues  de  chitons  à  manches  courtes  en  laine, 
dont  on  distingue  encore  le  tissu  ;  des  pendants  d'oreilles 
et  des  bracelets  prêtent  un  éclat  particulier  à  leur  toilette. 

[Sont  modernes  :  les  deux  tiers  du  pilastre,  la  jambe  gauche  et  la 
moitié  du  pied  droit  d'Apollon,  le  bras  gauche  de  la  statuette.] 

Incitation  de  l'ancien  style.  —  Marbre  peutélique.  —  Villa 
Albani. 

Winckelmann,  Monumcnti  inediti,  vol.  I,  vignette  en  tète  de  la 
dédicace  (manque  dans  l'édition  de  1821).  —  Petit-Rade/,  4,  8.  — 
Henry,  Observations  critiques,  p.  70.  -r  Bouillon  ,  t.  III,  Bas-reliefs, 
pi.  26,  9.  —  Clarac,  Cat.  312;  Musée  pi.  122,  38  (texte,  vol.  2, 
232).  —  Mùller-Wieseler,  Denkmaeler,  vol.  1,  pi.  13,  46. 

Hauteur  o  :    .  —  Largeur  0.ôt\ 


iÇ  LÉTO   (LATOXE). 

La  déesse  qui,  marchant  vers  la  droite,  tient  d'une  main  son 
sceptre  et  de  l'autre  rajuste  son  diploïdion ,  appartient 
à  la  série  de  sculptures  d'ancien  style  que  nous  venons 
d'examiner.  Ses  cheveux,  disposés  en  quatre  tresses  et  ornés 
d'un  diadème  ;  son  chiton  de  laine,  à  courtes  manches  ;  son 
long  sceptre  surmonté  d'une  fleur  de  grenadier  ;  enfin  sa 
parfaite  ressemblance  avec  la  figure  qui  marche  derrière 
Apollon  et  Diane  sur  les  autres  bas-reliefs  delphiques  :  tout 
cela  ne  permet  pas  de  douter  de  la  justesse  de  notre  attri- 
bution. Voyez,  du  reste,  p.  30  (note) 


BAS-RELIEFS    DKLriIIQLES.  49 

[Le  coude  du  bras  droit  et  tout  le  bas  au-dessous  des  genoux  son! 
modernes]. 

Bas-relief  d'un  beau  travail.  —  Villa  Albani. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  26,  4.  —  Clarac,  Cat.  186  ;  Musée 
pi.  149,  27.  —  Welcker,  Annaii  romani,  vol.  5  (1833),  p.  144. 

Hauteur  0,49.  —  Largeur  0,28. 

18.  BUSTE  D'UNE  DÉESSE 

(Fragment.  Prétendu  sacrifice  a  ariadne). 

Il  n'y  a  d'antique  dans  ce  bas-relief  que  le  morceau  du 
milieu,  représentant  le  buste  ,  tourné  à  droite ,  d'une  déesse 
de  style  archaïque,  velue  dun  chiton  à  manches  courtes. 
Le  dessin,  les  longues  nattes  de  cheveux,  ainsi  que  le  tissu 
ondulé  de  la  laine  parfaitement  conservé  ne  laissent  pas  de 
doutes  sur  l'âge  du  fragment. 

Le  restaurateur  italien  a  enchâssé  cette  petite  perle  dans 
une  composition  pleine  de  contre-sens.  La  déesse  a  été  trans- 
formée en  femme  snpplianle  qui,  une  patère  dans  la  main 
gauche  levée,  vient  sacrifier  sur  un  autel  où  le  feu  est  al- 
lumé. Elle  est  suivie  d'une  matrone  voilée,  portant  le  van 
mystique.  Derrière  l'autel  on  volt,  placée  sur  u'n  piédestal 
rond,  la  stalue  d'une  déesse  drapée  qui  tient  de  la  main 
gauche  abaissée  une  aiguière,  et  de  la  main  droite  levée  (le 
croirait-on?)  une  couronne.  Cette  personne  a  été  gratifiée 
du  nom  d' Ariadne.  Le  rideau  du  fond  est  soutenu  par  un 
mascaion  de  lion  et  à  gauche  par  un  hermès  de  Pan. 

Bas-relief.  La  pièce  du  milieu  est  de  marbre  grec.  —  Villa  Albani. 

Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  4,  12.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas- 
.•eliefs,  pi.  25.  —  Welcker,  Annaii  romani  (1833),  t.  5,  162.  — 
Olarac,  Cat.  n.  159  ;  Musée  pi.  217,  154  (texte,  vol.  II,  458). 

Hauteur  0,61 .  —  Largeur  0,61 . 


so 


DIVINITES    REUNIES. 


19. 


VASE  DE  SOSIBIOS. 


Le  gracieux  bas-relief  sculpté  sur  la  panse  de  cette 
amphore  à  vin  représente  un  sacrifice  bachique.  Le  feu  est 
allumé  3ur  un  autel  dont  la  base  porte  le  nom  de  l'artiste, 

0  sibios d' Athènes  (1). 


^^-^^^^^m 


M 


Trois personnagse  viennentdu  côté  gauche  :  Artémis,  en 
tunique  talaire  à  manches  courtes,  un  carquois  sur  l'épaule, 
traîne  de  la  main  droite  un  daim ,  victime  de  la  cérémonie 
qu'elle  va  célébrer  ;  de  la  main  gauche  elle  lient  son  arc. 
Derrière  elle ,  une  Bacchante  drapée  (2)  joue  de  la  lyre  ; 
enfin,  un  Satyre  nu,  dont  la  pardalide  flotte  au  vent,  exécute 
un  hymne  sur  la  double  flûte  (3) .  11  est  couronné  d'une  ban- 
delette. 

De  l'autre  côté ,  Hermès  accourt  à  grands  pas.  Le  dieu  a 
la  barbe  pointue,  les  cheveux  disposés  en  longues  nattes  ;  il 
porte  un  vêtement,  ouvert  sur  le  côté,  que  l'on  pourrait  com- 
parer à  la  dalmatique  de  nos  prêtres.  De  la  main  droite  il 
lève  son  caducée ,  car  il  conduit  (ayv-Twp,  -/jyepiwv)  le  cortège 


(1)  Voir  Froeliner,  Inscriptions  grecques  ilu  Louvre,  n.  127. 

^2)  Ordinairement  on  prend  cette  ligure  pour  Apollon,  mais  c'est 
une  femme  vôtue  d'une  tunique  talaire  sans  manches  et  d'un  man- 
teau. Bien  que  le  marbre  soit  un  peu  usé,  on  distingue  encore  le 
sein  de  la  Bacchante.  Si  c'était  Apollon,  il  aurait,  comme  Artémis  et 
Hermès,  une  pose  plus  archaïque.  —  Un  bandeau  est  attaché  à  la 
lyre. 

(3)  La  même  figure  se  retrouve  sur  le  célèbre  bas-relief  de  Salpion. 


VASE   DE   SOSIBIOS.  51 

bachique  au  sacrifice  (i).  Cet  attribut,  très-court,  dépasse  un 
peu  la  hauteur  du  bas-relief. 

Une  Bacchante  en  extase,  le  sein  et  les  bras  nus,  les  che- 
veux cachés  sous  un  caxjcoç,  le  suit  en  dansant  ;  de  la  main 
droite  elle  brandit  un  couteau;  un  quartier  de  chevreuil  se 
voit  dans  sa  main  gauche  abaissée  (2),  Elle  est  accompagnée 
d'un  pyrrichiste,  guerrier  nu  et  casqué,  qui,  armé  d'une 
épée  et  d'un  bouclier  rond,  exécute  la  pyrrique  ou  danse  à 
Vépée  {li(fiGp.6q)  (3).  Enfin,  un  groupe  de  deux  autres  Bac- 
chantes,  l'une  avec  le  thyrse,  sa  compagne  avec  le  tam- 
bourin, ferment  la  procession. 

Le  vase  de  Sosibios  a  la  même  forme  que  les  amphores 
peintes  connues  sous  le  nom  italien  de  vasi  a  mascheroni, 
et  que  l'on  trouve  fréquemment  dans  les  tombeaux  de  la 
Grande  Grèce.  Les  anses  sont  décorées  de  calices  de  fleurs  et 
soutenues  par  quatre  cols  de  cj-^ne.  Une  branche  de  lierre, 
symbole  du  culte  de  Bacchus,  entoure  la  gorge  du  vase; 
le  bas  de  la  panse  estgodronné;  une  bande  d'entrelacs  avec 
une  frise  de  feuillage  ,  de  palmettes  et  d'ovaires  règne  au- 
dessus  du  bas-relief. 

Quant  au  style,  les  figures  d'Hermès  et  d'Artémis  ont 
seules  conservé  la  raideur  archaïque  ;  les  autres,  d'un  dessin 
charmant,  appartiennent  à  la  belle  époque  de  l'art  grec 
et  ne  sont  que  des  répétitions  de  types  parfaitement  connus. 
Ce  monument  remonte  donc  tout  au  plus  au  dernier  siècle 
de  la  république  romaine. 

[Là  base  est  moderne.] 

Marbre  de  Paros.  —  Villa  Borghèse. 


(1)  Un  bas-relief  hiératique  (Zoega,  pi.  100,  p.  247)  le  représente 
conduisant  Athéné,  Apollon  et  Artcmis  vers  un  autel  sur  lequel  le 
feu  est  allumé.  Un  marbre  analogue,  sans  Athéné,  se  trouve  dans 
Winckelmann,  Storia  délie  arli,  éd.  Fea,  t.  l,  1. 

(2)  Comparez  le  bas-relief  publié  par  Clarac,  Musée,  pi.  135,  135. 

(3)  lluppr/Ccp  pTj8(j.to.  D'après  la  légende,  la  Tiuppt/;^  aurait  été  in- 
ventée par  Bacchus  lui-même.  Du  temps  d'Athéné,  elle  avait  tout 
à  fait  dégénéré  en  danse  bachique  :  ■}]  Sa  y.aô'  ri^5.Q  Tcuppi'/y]  Aiovu- 
Q\a.%ri  Tis  etvai  ôoxeï.  Banquet  dep  Sophistes  XIV,  p.  631. 


52  DIVINITÉS    RÉUNIES. 

Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  vol.  2,  22.  23.  —  Visconli,  Operf 
Tarie  4,  397.  —  Bouillon,  t.  111,  Candélabres  et  vases,  pi.  8.  — 
Clarac,  Cat.  332;  Musée,  pi.  126.  130,  d.  117.  118.  —  Mùller 
Wieseler,  Denkmaeler  der  alten  Kunst,  II,  pi.  48,  C02.  —  Overbeck, 
Geschichte  der  griecbischen  Plastik,  II,  2i'J. 

Hauteur  totale  0,76.  —  Hauteur  des  figures  0,215. 

SO-S3.  HUIT  BAS-RELIEFS  DE  SALONIQUE , 

appelés   LAS   IKCAKTADAS. 

Les  quatre  marbres  sculptés  que  j'ai  réunis  sous  les  n.  20 
à  23  formaient  laltique  d'un  monument  célèbre  ,  le^Palais 
enchanté  (I)  de  Thessalonica.  Ils  reposaient  sur  un  entable- 
ment soutenu  par  ciaq  colonnes  corinthiennes.  L'édifice  dont 


(1)  Situé  dTDS  le  quartier  des  juifs  castillans  :  de  là  son  nom  espa- 
gnol incantada.  Un  conte  populaire,  rapporté  par  Sluart  et  Revett 
(Antiquités  d'Athènes,  t.  11,  499  de  l'édition  allemande),  explique 
celte  singulière  dénomination  : 

Alexandre  le  Grand,  avant  de  partir  pour  la  conquête  de  l'Orient, 
demanda  des  renforts  au  roi  de  Thrace.  Le  roi  s'empressa  de  satis- 
faire à  ce  désir  et  se  rendit  en  personne,  accompagné  de  sa  famille,  à 
la  cour  deThessalonique.  Alexandre  lit  à  ses  hôtes  un  accueil  princier, 
mettant  un  palais  magnifique  à  leur  disposition.  Cet  édifice  se  trou- 
vait situé  à  côté  de  sa  propre  lésidence,  et  les  deux  palais  com- 
muniquaient au  moyen  d'une  galerie.  La  reine  thrace  était  d'une 
beauté  merveilleuse;  Alexandre,  jeune  encore  et  peu  habitué  à  ré- 
primer ses  passions,  aspirait  autant  à  l'amour  qu'à  la  gloire.  Fasciné 
par  les  charmes  de  la  reine,  il  résolut  de  la  séduire. 

Les  visites  qu'il  lui  faisait  finirent  par  donner  l'éveil  au  mari,  et 
dès  qu'il  fut  sûr  du  fait,  le  roi  de  Thrace  se  mit  en  mesure  de  punir 
celui  qui  violait  ainsi  les  lois  de  l'hospitalité.  Parmi  les  gens  de  sa 
suite  se  trouvait  un  très-habile  magicien,  originaire  du  Pont,  qui, 
grâce  à  son  art ,  savait  l'heure  des  rendez-vous  d'Alexandre.  Ce 
sorcier  prononça  des  formules  magiques  qui  avaient  la  puissance  de 
changer  en  pierre  quiconque  oserait  traverser  la  galerie  à  un  moment 
déterminé.  Mais  Aristote,  magicien  dévoué  à  Alexandre  et  plus 
savant  que  celui  du  Pont,  découvrit  le  danger  qui  menaçait  son 
maître;  sur  ses  instances,  Alexandre  s'ab>tint  donc  de  la  visite  pro- 
jetée. Alors  la  reine,  impatiente  et  lasse  d'attendre,  envoya  une  de 


BAS- RELIEFS  DE   SALONIQUE. 


53 


cette  ruine  avait  fait  partie  était ,  selon  toute  probabilité,  un 
mausolée  carré,  sans  toiture,  comme  le  Palais  Tutèle  de 
Bordeaux,  détruit  sous  le  régne  de  Louis  XIV.  L'inscription 

grecque  qui  régnair,  sur  Tarchitrave  (1),    v  y£Y£v/]{jl£voi 

uTTo....  est  trop  fruste  pour  lever  les  doutes  que  l'on  peu! 
conserver  à  ce  sujet. 

Je  me  dispenserai  d'entrer  dans  les  détails  d'une  descrip- 
tion fastidieuse  en  mettant  sous  les  yeux  du  lecteur  le  plus 
ancien  dessin  connu  de  cette  intéressante  colonnade.  Il  est 
tiré  du  rapport  de  M.  Gravier  d'Otiéres,  dressé  en  1686  et 
conservé  au  département  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
Impériale  (2). 


(P.é(Uiclioii) .  Côté  de  ta  cour. 


ses  confidentes  pour  s'enquérir  de  la  cause  du  retard.  Bientôt  elle  se 
mit  elle-même  en  route,  tandis  que  le  roi,  son  mari,  accourut  avec 
son  magicien  pour  voir  l'effet  produit  par  les  incantations.  Au  même 
moment,  les  deux  é[ioux  avec  leur  suite  furent  transformés  ea 
statues. 

(1)  Du  côté  de  la  rue.  Corpus  inscnpt.  grœc,  1996. 

(2)  Manuscrits  français,  n.  7176  (ancien  supplément  français, 
n.  19).  Voir  l'excellent  ouvrage  de  M.  L.  de  Laborde,  Atliènesaux 
xve,  xvi*  et  xvii*^  siècles,  1. 11,  55.  60. 


54 


DIVINITES   RÉUNIES. 


Voici  les  sujets  des  huit  bas-reliefs  qui  décorent  les  piliers 
du  second  étage,  aujourd'hui  au  Louvre  : 

I  o.  Bacchante,  se  dirigeant  vers  la  droite.  Les  cheveux 
épars,  les  jambes  seules  couvertes 
d'unedraporie.ellejoue  de  la  double 
flûte  qu'elle  tient  des  deux  maiûs. 

[L'extrémité  du  nez,  le  bras  droit, 
une  partie  de  la  flûte,  de  la  draperie 
et  du  pied  gauche  sont  brisés.] 

Stuart,  livr,  14,  7. 

b.  La  Victoire  ailée,  de  face ,  les 
pieds  poses  sur  une  tête  de  lion 
également  ailée  [qui  a  disparu]  (1). 
La  déesse  est  vêtue  d'un  long  chi- 
ton  sans  manches,  flottant  au  gré 
du  vent  et  retenu  par  une  cein- 
ture; sa  chevelure  est  nouée  sur 
le  front  {krobylos].  Des  deux  mains 
abaissées,  elle  tenait  probablement 
une  guirlande.  On  sait  que  la  Vic- 
toire se  voit  souvent  sur  les  mon- 
naies de  Salonique. 

[Le  nez,  les  deux  bras  à  partir  du 
deltoïde,  la  guirlande,  les  pieds  et  la 
tête  de  lion  sont  brisés]. 

Stuart,  livr.  13,  12. 


I)essin  de  ringénieur  de 
M.  Gravier  d'Otières  (2)  1C86. 


II  a.  Le  jeune  Bacchus  ,  de  face  ,  les  pieds  et  le  haut 
corps  à  découvert,  le  front  couronné  d'un  bandeau  et 


(1)  Les  ailes  du  lion  me  paraissent  plus  que  problématiques.  Il 
doit  y  avoir  eu  quelque  malentendu  de  la  part  du  dessinateur,  car  la 
Victoire  est  ordinairement  debout  sur  un  globe. 

(2)  Ces  dessins,  quoique  très-maniérés,  ne  sont  pas  sans  une  cer- 
taine valeur,  parce  qu'ils  ont  été  exécutés  à  une  époque  où  les  mar- 
bres étaient  moins  mutilés  qu'ils  ae  le  sont  aujourd'hui. 


BAS-RELIEFS     DE    SALONIQUE.  55 

fleurs  de  lierre.  Tenant  une  grappe  de  raisin  dans  chaque 
main,  il  s'appuie  du  bras  gauche  sur  un  cep  de  vigne;  sa  main 
droite  est  abaissée.  Une  panthère  assise  se  voit  à  ses  pieds. 

[Le  nez,  l'avant-bras  droit  presque  en  entier  et  le  pied  gaurhe 
de  Bacchus,  avec  toute  la  partie  antérieure  de  la  panthère  sont 
brisés.] 

Stuart,  livr.  14,  6, 

b.  Bacchante,  de  face ,  vêtue  d'un  double  chiton  talaire  et 
d'un  manteau  en  écharpe  qui  forme  comme  un  nimbe  autour 
de  sa  tète.  Son  épaule  gauche,  ses  bras  et  ses  pieds  sont  nus. 
Les  restes  d'une  couronne  de  pampres  et  de  grappes  de  raisin 
se  voient  dans  ses  longs  cheveux  épars.  De  la  main  droite 
abaissée,  la  jeune  danseuse  relève  sa  draperie. 

[La  flgure,  l'avant-bras  gauche  et  l'avant-bras  droit  jusqu'au  poi- 
gnet sont  brisés.] 

Stuart,  livr.  14, 1. 

III  a.  Bacchante,  la  tête  tournée  à  droite.  Vêtue  d'un 
double  chiton  talaire  sans  manches,  elle  a  l'épaule  gauche, 
les  bras  et  les  pieds  nus.  Sa  longue  chevelure  est  ceinte  de 
lierre  et  de  corymbes. 

[Le  nez,  le  bras  droit  et  l'avant-bras  gauche  sont  brisés,  la  figure 
est  fortement  endommagée.] 

Stuart,  livr.  14,  5. 

b.  Mercure  (1),  de  face,  coiffé  d'un  bonnet  ovoïde,  le  de- 
vant du  corps  nu ,  le  dos  et  le  bras  gauche  couverts  d'ua 
manteau  qui  est  attaché  sur  l'épaule  droite.  Une  tète  de  bouc 
8e  voit  à  ses  pieds. 

[Le  nez,  les  deux  avant-bras  et  le  pied  gauche  sont  brisés.] 

Stuay^t,  livr.  14,  2. 


(1)  Mercure  a  des  rapports  assez  fréquents  avec  le  cercle  bachique. 
Mûller,  Manuel  d'archéologie,  §  38},  2.  De  plus,  il  est  le  conduc- 
teur des  âmes,  de  sorte  que  sa  présence  sur  un  mausolée  est  parfaite- 
ment justifiée. 


S6 


DIVINITES  REUN 


IV  a.  Lcda,  nue  jusqu'à  la  toille, 
tient  dans  le  bras  droit  abaissé 
une  oie  qui ,  tout  effrayée  ,  est 
venue  se  réfugier  chez  elle.  C'est 
Jupiter  transformé  en  oiseau;  il 
fait  semblant  d'êlre  poursuivi  par 
un  aigle  (1),  afin  d'être  reçu  chez 
la  jeune  femme  qu'il  convoite.  De 
la  main  gauche,  l'épouse  de  Tyn- 
darée  ramène  la  draperie  sur  son 
protégé  pour  mieux  le  cacher.  Sa 
longue  chevelure  est  nouée  sur  le 
front  [krobylos). 

[La  figure,  les  deux  bras,  le  pied 
gauche  et  les  doigts  du  pied  droit  de 
Léda  sont  brisés.] 

Stitarf,  livr.  H,  4.  —  MûUer-Wie- 
seler,  Denkmœlerder  alten  Kunst,  t.  II, 
pi.  3,  43. 

b.  Gmymèie,  enlevé  par  l'aigle 
qui  le  tient  entre  ses  serres.  Le 
jeune  homme,  le  devant  du  corps 
nu,  le  dos  couvert  d'un  manteau  agrafé  sur  l'épaule  droite, 
pose  le  bras  gauche  sur  la  tête  de  son  ravisseur  et  tourne 
vers  lui  son  regard.  De  longues  boucles  de  cheveux  sortent 
de  dessous  son  bonnet  asiatique. 

Comparez  le  célèbre  groupe  de  Venise:  Valentinelli,  Marmi 
scolpiti,  pi.  23.  —  Jahn,  Archœologische  Beilraege,  p.  23. 

[Le  nez,  l'avant-bras  droit  abaissé  et  presque  toute  la  jambe  droite 
sont  brisés.] 

Stuat^t,  livr.  14,  3.  —  Mûller-Wieseler,   DeniimaDler,  vol.  II, 
pi.  4,  51  a. 

Léda  et  Ganymcdc  comme  pendants  se  retrouvent  ensemble  sur  le 
piédestal  de  Bordcdiix  [Miilin,  Voy.  dans  le  Midi,  4,  64i;  pi.  77, 


Dessin  de  M.  Gravier 
d'Olièies,  1686. 


(1)  Euripide,  Hélène,  v. 


BAS-RELIEFS   DE  SALONIOUE.  S7 

2.  3)  et  avec  Sémélé  sur  un  vase  d'argent  publié  par  M.  de  Witle 
Mémoires  des  Antiquaires  de  Fiance,  18G7). 

Toutes  ces  sculptures,  copiées  sur  des  originaux  grecs, 
datent  d'une  époque  de  décadence  ;  elles  ne  sont  pas  anté- 
rieures au  iii^  siècle  de  l'empire  romain  (1). 

Marbre  penléiique. 

Rapportés  de  Salonique,  en  1865,  par  M.  Miller,  et  donnés  par 
S.  M.  l'Empureur. 

Pococke,  Description  of  the  East  (London,  1745\  t.  II,  2,  pi.  64  o, 
p.  150.  —  Sluart  et  Revett  (1754),  Antiquités  d'Athènes  (édit,  alle- 
mande, Darmstadt,  1831),  t.  II,  497-512.  Planches,  t.III,  livraison  13, 
7-12.  —  Villoison  (1787),  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des 
Inscriptions,  t,  47,  321.  —  Félix-Beanjour,  Tableau  du  commerce  de 
la  Grèce,  I,  38.  —  Clarke,  Traveis  in  various  counlries  of  Europe, 
Asia  and  Africa  (Londres,  1816),  t.  4,  352-355.  —  Leake,  Traveis  in 
northern  Greece  (London,  1835),  t.  III,  245.  —  Cousincry,  Voyage 
dans  la  Macédoine  (Paris,  1831),  1. 1,  32.  33.  —  Tafel,  de  Thessalo- 
nica  (Berolini,  1839),  p.  174.  —  Zacliaiiae,  Reise  in  den  Orient 
(1840),  p.  195. 

Hauteur  2,06.  —  Largeur  0,74 

«4,    TRIADE  DE  DIVINITÉS  CHAMPÊTRES. 

Au  milieu  du  groupe,  on  voit  Diane  diadémée,  chaussée 
de  bottines  en  peau  de  bête,  vêtue  d'une  tunique  de  chasse  à 
manches  courtes  et  d'un  manteau  qui,  fendu  par  devant  jus- 
qu'à la  taille,  se  termine  en  deux  pointes.  De  la  main  droite 
elle  tient  la  lance,  de  la  gauche  abaissée  le  bouclier  rond  de 
Minerve  :  mélange  très-singulier  et  qui ,  jusqu'à  présent, 
n'est  confirmé  par  aucun  autre  exemple. 

Du  côté  gauche  de  la  déesse,  Hercule  nu,  la  peau  de  lion 
sur  le  bras,  tient  d'une  main  les  pommes  qu'il  vient  de 
cueillir  au  jardin  des  Hespérides,  de  l'autre  la  massue. 

1)  L'entablement  avec  l'inscription  et  les  stylobates  ont  été  pro- 
visoirement envoyés  à.  l'île  des  Cygnes.  Les  cinq  chapiteaux  corin- 
thiens sont  exposés  au  bas  du  grand  escalier  du  Louvre.  Les  fûts  de 
colonne  seuls  ont  dû  rester  à  Salonique,  parce  que  leur  poids  n'a 
pas  permis  de  les  enlever, 

3* 


58  DIVINITÉS  RÉUNIES. 

Hercules  rusticus  est  le  dieu  lutélaire  de  la  récolte  et  des 
troupeaux  (1). 

Enfin  Silvain ,  placé  du  côté  droit  de  Diane  et  chaussé, 
comme  elle,  de  péronés,  est  vêtu  d'une  tunique  courte  re- 
couverte de  la  nébride ,  dans  laquelle  il  porte  un  agneau, 
tandis  que,  de  la  main  droite,  il  tient  sa  serpe.  Dans  le  fond* 
on  remarque  son  bâton  pastoral  et  deux  épieux.  Chacune 
de  ces  trois  divinités  a  un  chien  de  chasse  à  ses  pieds.  Faut- 
il  rappeler  que  Silvain  est  aussi  bien  le  patron  des  chasseurs 
et  des  bergers  (2)  que  le  dieu  des  champs  et  des  bois? 

Une  paire  de  tenailles  (attribut  de  Vulcain),  l'arc  avec  le 
wrquois  de  Diane,  et  un  soc  de  charrue  gisent  par  terre, 

Diane,  Silvain  et  Hercule  se  trouvent  ensemble  (avec  trois 
nymphes)  sur  un  bas-relief  du  Musée  Pio-Clémentin  (VU, 
10)  (3). 

[Pardes  modernes  :  la  tête  de  Silvain  et  la  patte  gauche  de  devant 
de  son  chien;  l'avant-bras  droit  et  le  haut  de  la  lance  de  Diane; 
un  morceau  de  son  bras  gauche;  la  main  et  le  poignet  droit  d'Her- 
cule avec  une  partie  de  sa  massue  ;  la  moitié  de  la  tète  et  les  deux 
pattes  de  devant  de  son  chien.] 

Bas-relief  romain.  —  Villa  Albani  (Indicazione  antiquaria,  1785, 
n.  407). 

Zoèga,  Bassi-rilievi,  t.  II,  p.  115  (note  16).  —  Bouillon,  t.  III,  Bas- 
reliefs,  pi.  2,2.  —  Clarac,  Cat.  n.  293;  Musée,  pi.  164,  63. 

ïlaulcur  0,50.  —  Largeur  0,58. 

aS-SS.  QUATRE    TERMES. 

La  réunion,  aussi  rare  que  curieuse,  de  quatre  grands 
termes  \dii  terminales]  à  demi- figure,  qui  ont  dû  être  placés 


(1)  0.  Jahn,  Arch.Beitrœge,  p.  62. 

(2)  3Iagne  deus,  Silvane  potens,  sanctissime  pastor  (inscription  de 
VCajae^^rflHO.  Henzen,  5751).  —  Arvorum  pecorisque  deus  (FjV^i/e, 
Enéide,  YIII,  601). 

(3)  Millin,  Nouvelle  galerie  mythologique  (Paris,  1850),  pi.  139, 
503  a. 


INVENTAIRE  DES  TRESORS  DE   CIRTA. 

aux  quatre  coins  de  quelque  propriété  rurale,  donne  une  cer- 
taine valeur  à  ces  sculptures  de  la  basse  époque.  Les  deux 
premiers  représentent  Hercule  barbu  (Hermérade],  une 
bandelette  dans  les  cheveux ,  les  bras  cachés  sous  un  man- 
teau très-court.  Il  n'y  a  de  différence  entre  ces  statues  que 
dans  le  mouvement  de  la  tête.  Pausanias  déjà  mentionne 
(II,  10,  7)  un  'HpaxXrjç  -rà  xàxw  rotç  'EpjJiatç  toTç  Texpaywvot; 
tîxacfJi.£voç. 

Les  deux  autres  (n.  27.  28)  sont  des  termes  de  Mercure, 
reconnaissable  par  la  chlamyde  qui  recouvre  l'épaule  gauche. 
Le  restaurateur  a  trouvé  bon  de  les  transformer  en  jeunes 
Faunes  tenant  des  bouquets  de  fleurs  dans  la  main  droite 
élevée. 

[Parties  modernes.  —  Hercule,  a  :  le  nez.  —  b  (la  tête  tournée  à 
droite)  :  le  nez  et  la  partie  inférieure  de  la  gaîne.  —  Mercure,  a  et 
b  :  les  tètes  et  les  bras.] 

Château  de  Richelieu. 

Hercules  :  Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  2,  38.  —  Bouillon, 
Musée  des  antiques,  III,  Statues,  pi.  16,  6.  —  Clarac,  Cat.  515. 
516;  Musée,  pi.  347, 2016  6,  c. 

Mercures  :  Bouillon,  1.  c,  pi.  5,  3.  4.  —  Clarac,  Cat.  512.  513; 
Musée,  pi.  347, 1546  a,  b. 

Hauteur  2,35. 

«9.  INVENTAIRE  DES  TRÉSORS  DU  GAPITOLE 
DE  CIRTA  (Constantine). 

(musée  d'afriûue). 

Synopsis^ 

lovis  Victor  argenteus 

in  Kapitolio,  habens  in  capite  co- 
4    ronam  argenteam  querqueam 

folior.  XXX,  in  qua  glandes  n.  XV,  fe- 

[re]ns  in  manu  dextra  orbem  argen- 

[teum,  it]em  Victoria  (sic)  palmam  ferentem 
8    [foliorum]  XX ei  coronam  folior.  XXXX, 

[et  in  manusi]nistra  hastam  argenté- 

[am] 


60  DIVINITÉS  RÉUNIES. 

[Lacune] 

snb  insc- 

12    [rip]tione  fluminis  Longani  CXXX;  [ij- 
tem  in  Nymphaeo,  in  corona  summa, 
circumilu  liUerae  n.  XXXX  auro  inlumi- 
natœ,  hederae  distingaentes  incocliles 
16    n.  X,  scyphi  dependent'^s  auro  inluminali  n.  VI, 
canlharum  auro  inluminatum,  stataae 
aereae  n.  VI  et  Cupido,  marmoreae  n.  VI, 
silani  aerei  n.  VI,  nianualia  il.  VI. 
Les  objets  en  maiières  précieuses  (  argent ,   bronze  e 
marbre)  énumcrés  dans  cet  inventaire  [synopsis],  se  trou- 
vaient, les  uns  au  Capitole,  les  autres  dans  le  sanctuaire  des 
Nympties  [nymphaeum]  delà  ville  de  Ciria.  Au  Capitole,  on 
voyait  la  statue  de  Jovis  vainqueur  ;  la  tête  ceinte  d'une  cou- 
ronne de  chêne  (1)  qui  se  composait  de  trente  feuilles  et  de 
quinze  glands,  le  dieu  tenait  de  la  main  droite  un  globe 
surmonté  d'une  statuette  de  la  Victoire  qui  portait  une  palme 
-le  vingt  (?)  et  une  couronne  de  quarante  feuilles.  La  main 
gauche  de  Jupiter  était  armée  d'une  lance  d'argent. 

Après  une  lacune  de  plusieurs  lignes ,  l'inventaire  parle 
d'un  ornement,  je  ne  devine  pas  lequel,  qui  aurait  figuré 
au-dessous  de  l'inscription  tin  fleuve  Longanus  (2).  Il  s'agit 
très-certainement  d'une  statue  représentant  le  dieu  d'un 
fleuve  et  pourvue  d'une  inscriplion  dédicatoire.  La  rivière 
Longanus,  citée  par  Polybe  (3j,  coule  au  nord-ouest  de  la 
Sicile,  entre  les  villes  de  Myles  et  de  Tyndaris.  Elle  est  de- 
venue célèbre  par  la  victoire  d'Hiéron  le  Jeune  sur  les 
Mamertins  (an  270  avant  J.-C),  car  le  vainqueur  prit  à  la 
suite  le  litre  de  roi.  Ne  serait-il  pas  permis  de  voir  dans  la 


(1)  Querqueam  :  les  lexiques  n'ont  que  la  forme  querceus. 

(2)  Cette  leçon  a  été  révoquée  en  cloute,  mais  je  peux  en  garantir 
l'exactitude.  On  se  rappelle  le  temple  du  fleuve  Chrysas,  entre  Henna 
et  Assorus,  avec  une  statue  en  marbre.  Cicéron,  contre  Verres,  IV, 
44,  96. 

(3)  Livre  I,  9,  7  (Aoyyavoç^  Diodore  de  Sicile  XXII  (au  dernier 
fragment)  écrit  Aotxavô;. 


INVENTAIRE   DES   TRESORS   DE  CIRTA 


61 


statue  de  Cirta  une  œuvre  grecque ,  exécutée  par  ordre 
d'Hiéron  en  souvenir  de  son  fait  d'armes ,  et  transportée  en 
Afrique  par  quelque  général  carthaginois? 

Passons  aux  trésors  du  Nymphée.  Là,  une  inscription  de 
quarante  lettres  dorées  (1)  régnait  autour  de  la  corniche 
(corona),  et  dix  feuilles  de  lierre  argentées  (21  en  divisaient 
les  mots.  On  y  remarquait ,  en  outre,  six  vases  à  hoire 
(scyphi],  en  enivre  doré,  attachés  aux  robinets  delà  fontaine; 
un  canlhare  (3)  en  cuivre  doré  ;  six  statues  de  bronze  dont 
Tune,  probablement  une  Vénus,  accompagnée  d'un  Cupidon; 
six  statues  en  marbre;  enfin  six  robinets  en  cuivre  pratiqués 
au-dessus  des  six  bassins  (manualia,  xe'pôvmrpa)  dans  les- 
quels les  fidèles  se  lavaient  les  mains. 

L'inscription  date  du  premier  siècle  de  notre  ère. 

Deux  dalles  de  marbre,  trouvées  à  la  Casbah  de  Constantine  {Van- 
cienne  Cirta],  au  mois  de  juin  1844,  au  magasin  à  poudre  neuf. 
(a)  Clarac,  Musée  de  sculpture,  H,  1269  ;  Inscriptions,  pi.  72,  15. 

—  Delamare ,  Exploration  de  l'Algérie;  Archéologie,  pi.  120,  4.  — 
Henzen  n.  6139.  —  L.  Renier,  Inscriptions  de  l'Aigérie,  n.  1890. 

(6)  Clarac,  1.  c.  II,  1270;  inscriptions,  pi.  72,  16.  — Delamare, 
1.  c.  pi.  120,  5.  —  Henzen,  n.  6140  (avec  une  note  de  M.  Wommsen). 

—  L.  Renier,  1.  c.  1891  (l'auteur  n'a  pas  copié  l'inscription,  mais  la 
peinture  rouge  qui  la  recouvre). 

(o)     Hauteur  0,50.  —  Longueur  0,56 
(è)    Hauteur  0,52.  —  Longueur  0,56 


(1)  Capita  columnarum  dua  aerea  auro  inluminata.  Inscription 
d'Héliopolis.  Le  Bas,  Voyage  archéol.  (Syrie)  n.  1881. 

(2)  Pline  34,  162  :  album  incoquitur  œreis  operibus  Galllarum  in- 
vento,  ita  ut  vix  discerni  possit  ab  argento,  eaque  incoctilia  appellant. 
Deinde  et  argentum  incoquere  simili  modo  cœpere,  equorum  maxume 
ornamentis  iumentorumque  ac  iugorum,  Alesia  oppido  ;  reliqua  gloria 
Biturigum  fuit. 

(3)  Cantharum  est  le  nominatif  d'un  substantif  neutre. 


III 


ZEUS    (JUPITER) 

ET  GANYMÈDE. 


30.  ZEUS  AU  REPOS. 

Le  maître  de  TOlympe  est  assis  sur  un  dé  carré,  le  haut 
du  corps  DU,  les  jambes  couvertes  du  himation.  De  sa  main 
gauche  élevée  il  tenait  très-certainement  un  sceptre,  sa  main 
droite  repose  sur  la  draperie.  Il  est  probable  que  le  foudre 
(en  bronze)  était  placé  sur  les  genoux  de  la  divinité,  l'aigle  à 
ses  pieds,  car  la  jambe  gauche  est  un  peu  retirée  en  arriére. 

[La  tête  ;  le  bras  gauche  avec  l'épaule  et  le  sein  ;  la  main  gauche  ; 
la  moitié  de  l'avant-bras  droit  avec  la  main,  sauf  l'extrémité  des 
doigts  qui  tiennent  au  manteau;  les  deux  pieds j  une  partie  delà 
draperie  et  de  la  plinthe  sont  modernes.] 

Marbre  de  Parcs.  Villa  Borghèse,  st.  4,  2. 

Bouillon,  Musée  des  antiques,  t.  III,  Statues,  pi.  1,  2.  —  Claract 
Cat.  86  ;  Musée,  pi.  312, 667. 

Hauteur  1,47. 


ZEUS   VAINQUEUR   DES   GÉANTS.  63 

SI.        ZEUS  VAINQUEUR  DES  GÉANTS 

(dit  Jupiter  de  Versailles). 

Les  proportions  colossales  de  cette  belle  sculpture,  la  pose 
majestueuse,  la  physionomie  à  la  fois  sévère  et  calme,  /a 
chevelure  rejetée  en  arriére,  comme  si  elle  était  fouettée  par 
le  vent  :  tout  cela  convient  à  Jupiter  gigantomachos .  Nous 
devons  nous  le  figurer  debout  sur  son  quadrige,  le  bras 
droit  levé,  foudroyant  les  Titans  insurgés.  La  tête  est 
légèrement  tournée  vers  la  droite.  La  statue  entière  devait 
avoir  une  hauteur  de  S'^jSO.  Il  n'existe  pas  d'image  ancienne 
du  maître  de  l'Olympe  qui  produise  un  effet  plus  grandiose 
que  celle-ci  (1). 

[Parties  modernes  :  La  gaîne,  sur  laquelle  on  voyait  autrefois  un 
aigle  assis  sur  le  foudre  ;  la  draperie  qui  recouvre  le  bas-ventre  et 
l'épaule  gauche;  une  partie  du  crâne. 

Plusieurs  mèches  de  cheveux  sont  brisées;  d'autres  fractures  se 
voient  à  la  barbe,  à  l'œil  gauche  et  au  sourcil,  au  nez  et  à  l'oreille 
gauche. 

Les  restaurations  on  été  exécutées,  sous  le  règne  de  Louis  XIV,  par 
le  sculpteur  Jean  Drouilly,  né  à  Vernon,  mort  en  1698.] 

Marbre  de  Carrare. 

Jardins  des  Médicis,  à  Rome.  Offert  en  1541  par  Marguerite  d'Au- 
triche, ducliesse  de  Camarino,  à  Perrenot  de  Granvelle,  alors  ambas- 
sadeur de  Charles-Quint  près  du  Saint-Siège,  plus  tard  cardinal.  Le 
prélat  fit  placer  ce  marbre,  en  1546,  dans  son  palais  à  Besançon,  au 
milieu  d'un  bassin  (2);  mais   lors  de  la  conquête  de  la  Franche- 


(1)  La  statue  colossale  de  Jupiter  assis,  trouvée  sur  les  bords  du 
lac  d'Alba  et  vendue  au  Musée  de  l'Ermitage  {H.  d'Escamps,  3Iar- 
bres  antiques  du  Musée  Campana,  pi.  1),  est  en  grande  partie 
moderne. 

\2)  In  medio  atrii  vel  areae  amplœ  (palatii  Granvellse)  posilus  est 
fons  limpidissimus  ad  cujus  médium  constituta  est  columna  habens 
syrenen  {sic),  ex  cujus  utraquc  mamma  profluit  aqua  copiosissima. 
In  summo  columnae  illius  lapidea  est  posita  statua  marmorea  .alba 


64)  ZEUS. 

CoEaté  (en  1668),  les  magistrats  de  Besançon  en  flrent  hommage  à 
Louis  XIV.  —  Jardins  de  Versailles  (Théâtre  d'Eau). 

Simon  Thoynassiii,  Recueil  des  figures,  groupes,  etc.  de  Versailles, 
pi.  178.  —  B.  de  Mont  faucon,  l'Antiquité  expliquée.  Supplément, 
t.  1,  pi.  18  (p.  47-52).  —  Schweighœuser,  Musée  Napoléon,  1,  3. — 
Visconti,  Opère  varie,  IV ,  538. —  Bouillon,  Musée  des  Antiques,  1. 1, 1. 
—  Clame,  Cat.  n.  703;  Musée,  pi.  312,  682.  —  Mùller-Wieseler, 
Denkmaeler,  t.  II,  pi.  1,  4. 

Hauleur  du  torse  1,44. 
3S.  ZEUS.    STATUE    COLOSSALE. 

Zeus,  dans  une  pose  majestueuse,  les  cheveux  dressés  sur 
le  front  et  entourés  d'un  bandeau,  tient  de  la  main  droite 
élevée  le  foudre,  tandis  que  son  bras  gauche  est  appuyé  sur 
la  hanche.  Son  manteau  laisse  à  nu  la  poitrine,  le  bras  droit 
et  les  pieds.  Derrière  lui  se  voit  un  tronc  d'arbre. 

[Bestaurations  :  le  nez;  le  bras  droit  avec  le  foudre  ;  les  deux  pieds; 
les  deux  premiers  doigls  de  la  main  gauche;  la  plinthe.  Raccords  à 
la  draperie.] 

Marbre  pentélique. 

Bouillon,  Musée  des  antiques,  t.  III,  Statues,  pi.  1, 1.  —  Clarac, 
Cat.  n.  788  bis;  Musée,  pi.  311,  683. 

Hauleur  2,30. 

33.     ZEUS  ET  L'AIGLE,  statue  borghèse. 
Le  dieu  est  représenté  debout  et  nu,  la  jambe  gauche  en 


viri  elDgiem,  barbam  habentis  ultra  pectus,  prœferens,  sub  qua  baec 
Inscriptio  aureis  literis  insculpta  legitur  : 

«  HancJovis  nobiiem  statuam,  delicias  olim  in  vinea  Mediceorum 
«  Romœ,  illustris-ima  Domina  Margarita  ab  Austria,  ducissa  Camarini 
«  anno M  D.XLI  Granvelia;, cum ibi tum  Caesaris  vices  ageret, donavit, 
«  qui  eam  Vesuntium  transtulit  et  hoc  loco  posuit  anno  M.  D.XLVI.  » 

Relation  du  voyage  des  ambassadeurs  suisses  en  France,  15  avril 
1557.  (Bulletin  des  Antiquaires  de  France,  t.  29,  p.  84.)  —  Mont- 
faucoji,  Supplément  de  l'Antiquité  expliquée,  t.  I,  49. 


ZEus  ET  l'aigle.  65 

rrière,  une  bandelette  dans  les  cheveux.  Le  manteau,  re- 
plié sur  Tépaule ,  ne  couvre  que  le  dos  de  la  statue.  De  la 
main  droite  abaissée  il  lient  le  foudre;  Tautre,  élevée,  por- 
tait un  sceptre  ou  une  hoste.  L'aigle  est  placé  sur  la 
plinthe,  à  la  droite  de  Zeus. 

[Parties  mcdernes  :  le  lirns  gauche  avec  une  partie  de  la  draperie  ; 
un  morceau  du  bras  droit,  deux  doii^ts  de  la  main  droite  el  les  deux 
extrémités  du  foudre;  le  pied  gauche  et  l'orteil  du  pied  droit; 
l'aigle,  à  l'exception  d'une  partie  de  l'aile  gauche.] 

Marbre  grec.  Villa  Borghèse  (st.  5,  1). 

Bouillon,  Musée  des  antiques,  t.  III,  Statues,  pi.  I,  3.  —  Clarac 
Cat.n.  415;  Musée,  pi.  311,681. 

Hauteur  I.IU. 

34.  ZEUS  ET  L'AIGLE 

La  tête  tournée  à  droite,  Zeus  porte  de  la  main  droite 
abaissée  le  foudre;  de  Vautre  il  tenait  un  sceptre,  que  le 
restaurateur  a  transformé  en  lance.  Le  dieu  est  cbaussé  de 
sandales  et  vêtu  d'un  himation  qui  laisse  la  poitrine  et  le 
bras  droit  à  découvert.  L'aigle  est  assis  à  ses  pieds.  —  Le 
revers  de  la  statue  est  plat,  Ce  qui  prouve  qu'elle  était 
adossée  contre  un  mur. 

[Restaurations  :  tète  anti'îuc  rapportée.  Sont  modernes  :  le  nez; 
l'avant-bras  droit  avec  le  foudre;  la  moitié  de  l'avantbras  gauche 
avec  la  lance  ;  la  tête  de  l'aigle.  Fractures  au  manteau. 

La  plinthe  antique  est  scellée  dans  une  base  moderne.] 

Marbre  grec.  Villa  Corghèsc  (portique  n.  4). 

Clarac,  Cat.  n.  882. 

Hauteur  1,87. 

35.  JUPITER  ET  L'AIGLE. 

(Musée  D'AFRiauE(. 

Le  dieu  porte  son  manteau  sur  l'épaule  gauche;  ses  pieds 
sont  chaussés  de  sandales  dont  les  courroies,  garnies  de 
petits  clous,  se  voient  très-distinctement.  La  tête  manque, 
mais  on  aperçoit  sur  l'épaule  une  boucle  de  cheveux  et  le 


66  ZEus. 

reste  du  bandeau  qui  ceignait  le  front  du  roi  de  l'Olympe. 
De  la  main  gauche  élevée  il  tenait  un  sceptre ,  à  en  juger 
par  le  tenon  qui  en  est  resté  et  par  le  mouvement  du  bras. 

L'aigle,  les  aides  déployées,  est  adossé  contre  un  tronc 
d'arbre  placé  à  la  droite  de  Jupiter.  Il  avait  la  tête  tournée 
vers  son  maître,  comme  s'il  attendait  ses  ordres. 

La  plinthe  adhère  à  la  statue. 

[Il  manque  la  tête  de  Jupiter,  un  morceau  de  sa  cuisse  droite,  deux 
doigts  du  pied  droit,  la  jiimbe  gauclie  avec  le  genou  et  le  pied,  le 
bras  droit  et  l'a-vant-bras  gauche;  puis  la  tête  de  l'aigle.] 

Statue  eu  marbre  blanc,  de  l'époque  romaine.  Trouvée  à  Cherchell, 
l'ancienne  Julia  Caesarea,  en  Algérie.  Entrée  au  Louvre  en  1867. 

Hauteur  1,93. 

36.  JUPITER  ET  L'AIGLE. 

Jupiter  debout,  vêtu  d'un  manteau  qui  laisse  à  décou- 
vert le  haut  du  corps  et  la  jambe  gauche.  De  la  main  gauche 
abaissée  il  porte  le  foudre ,  du  bras  droit  il  s'appuie  sur  un 
long  sceptre  en  torsade.  L'aigle,  les  ailes  éployées,  est 
placé  à  ses  pieds. 

[La  tète  de  Jupiter  presque  entière,  sa  main  droite  et  le  haut  du 
sceptre  sont  modernes.  Quelques  lésions  se  voient  à  la  main  gauche, 
au  genou  droit  et  aux  pieds.  La  tête  de  l'aigle  est  brisée.] 

Bas-relief  provenant  des  fouilles  faites,  en  1779,  à  Tusculum  par 
le  Chevalier  de  Azâra;  acheté  en  1840  à  M.  Richard. 

Hauteur  0,90.  —  Largeur  0,55. 

37.  JUPITER,  BUSTE. 

Le  dieu  porte  un  strophium  dans  les  cheveux  et  un  man- 
teau sur  l'épaule  gauche. 

[Le  buste  et  le  nez  sont  modernes.] 
Marbre  de  Carrare. — Villa  Borghèse,  Portique,  n.  26. 
Bouillon,  t.  m,  Bustes,  pi.  1,  2.  —  Clarac,  Musée,  pi.  lOS'J,  2716  a. 
Hauteur,  0,36, 


SOLDATS  ROMAINS  DEVANT  LE  TEMPLE  DE  JUPITER.        67 

38.  SOLDATS  ROMAINS   DEVANT   LE  TEMPLE 
DE  JUPITEPx  CAPITOLIN. 

Ce  bas-relief,  d'un  grand  style  et  qui  doit  avoir  fait  partie 
d'un  monument  triomphal  considérable,  se  compose  de  deux 
parties  distinctes  :  le  temple  de  Jupiter  et  un  groupe  de 
soldats  romains.  Il  n'est  pas  certain  que  ces  deux  fragments 
aient  jamais  fait  un  ensemble  ;  cependant  rien  ne  s'oppose 
non  plus  à  ce  que  nous  admettions  leur  connexité. 

Une  inscription,  tracée  sur  la  frise  du  temple,  en  beaux 
caractères  du  i'^''  siècle  de  notre  ère ,  nous  apprend  que  le 
sanctuaire  était  consacré  à  Jupiter  Capitolin ,  lOVI  CAPI- 
TOLINO.  Deux  colonnes  d'ordre  composite  supportent  un 
fronton  triangulaire  dans  lequel  est  placé  un  aigle  aux  ailes 
éployées.  La  porte,  à  deux  battants,  est  entr'ouverte;  les 
compartiments  des  vantaux  sont  décorés  de  losanges  et  de 
rosaces,  et  deux  anneaux,  très-lourds,  sont  fixés  au  milieu 
des  battants.  Du  côté  gauche,  on  remarque  une  des  co- 
lonnes latérales  de  l'édifice. 

Le  temple  du  Capitole,  dont  la  façade  était  orientée  au 
midi,  s'élevait  sur  l'emplacement  qu'occupe  aujourd'hui  le 
palais  CaffaroUi.  Nous  savons  qu'il  a  péri  trois  fois  par  l'in- 
cendie ;  la  première  pendant  les  guerres  civiles  entre  Marius 
et  Sylla,  ensuite  lors  de  la  chute  de  l'empereur  Vitellius,  et 
enfin,  quelque  temps  après,  sous  le  règne  de  Titus.  Rebâti 
avec  une  grande  magnificence  par  Domilien ,  il  resta  debout 
jusqu'au  moyen  âge.  C'est  probablement  celte  dernière  con- 
struction que  nous  voyons  sur  le  bas-relief  du  Louvre.  Les 
portes  du  temple  de  Jupiter  étaient  revêtues  de  plaques  d'or 
qui  furent  enlevées  au  v®  siècle ,  pendant  une  crise  finan- 
cière, par  ordre  du  général  Stilicho. 

Les  soldats  romains ,  réunis  sur  Varea  (le  square)  du  Ca- 
pitole, paraissent  être  des  prétoriens  (1).  Ils  sont  au  nombre 


(1)  Les  briques  estampillées,  avec  la  légende  castris praeton[a.Ti\s) 
Aug{us\,i)  «(os)/(ri),  montrent  le  buste  d'un  prétorien,  armé  d'un 
ptlum  et  coiffé  d'un  casque  à  cimier. 


68  zEus. 

de  six.  Le  premier,  à  partir  de  gauche ,  porte  une  cuirasse 
imitant  la  forme  de  la  poitrine  liumaine,  et  un  bouclier  ovale, 
dont  rembléme  est  le  foudre  ailé  ;  un  poignard,  passé  dans 
sa  ceinture ,  se  voit  à  sa  hanche  droite.  Le  guerrier  placé  à 
côté  de  lui  est  vêtu  d'une  tunique  courte  et  d'une  cuirasse  en 
lanières  de  cuir  ornées  de  franges.  Il  a  des  épauliéres  cise- 
lées, et,  au  milieu  de  sa  poitrine,  on  aperçoit  un  mascaron  de 
Méduse  ailée.  De  la  mom  droite,  il  est  censé  tenir  une  haste. 
L'épisérae  de  sou  bouclier  ovale  est  un  double  foudre,  dont 
les  ailes  sont  autrement  disposées  que  celles  que  nous  avons 
remarquées  sur  le  bouclier  du  premier  soldat.  Derrière  ce 
groupe,  et  au  second  plan,  se  tient  unporte-enseisne  tourné 
vers  la  gauche  ;  la  tète  couverte  d'une  peau  d'ours  (i),  il 
tient  un  lourd  poteau  à  quatre  arêtes,  surmonté  d'un  petit 
chapiteau  corinthien  et  servant  de  support  à  Taigle  légionaire 
qui  est  assis  sur  le  foudre.  Plus  loin,  la  tèle  tournée  à  droite, 
nous  voyons  un  soldat  casqué  et  armé  d'un  ptlum.  De  ré- 
centes recherches  ont  constaté  la  rare'é  extrême  de  celte 
arme  sur  les  monuments  romains.  Ici  on  distingue  non- 
seulement  le  fer  [uncus]  du  pilum,  mais  une  partie  de  la 
hampe  [hastile  quadratum).  Le  casque  du  guerrier,  garni  de 
mentonnières ,  est  décoré  de  rosaces  et  d'un  cimier  à 
plumes. 

Deux  personnages  occupent  l'extrémité  droite  du  bas-relief. 
Un  officier,  vêtu  d'une  tunique  courte,  d'une  cuirasse  en 
lanières  de  cuir  et  d'une  chlamyde  sans  manches ,  retenue 
au  moyen  d'une  ceinture ,  lient  la  main  sur  son  épée,  qu'il 
porte  à  droite  et  donl  le  fourreau  est  orné  de  ciselures.  Son 
bouclier  ovale  est,  comme  celui  du  premier  soldat,  bordé  de 
rosaces.  Enfin  le  guerrier,  sculpté  de  profil,  qui  complète 
le  groupe,  est  casqué  et  armé  d'un  pilum  et  d'un  bouclier 
dont  l'épisème  se  compose  de  rosaces  disposées  autour  de 
Viimbo.  Sa  jambe  droite,  retirée  en  arriére,  est  à  peine  visible. 

Tous  ces  personnages ,  offlciers  et  soldats ,  sont  chaussé  ■ 
de  calcei. 


(1)  Voir  Frochner,  la  Colonne  Trajane,  p.  71. 


JUPITER  CUSTOS  ET  LE   GÉNIE  DES  TnÉSORS,  69 

[Parties  modernes  :  Les  quatre  marches  du  temple  ,  le  bas  de  la 
porte  et  du  ftylobate  de  droite;  tout  le  stylobate  de  gauche;  la  tète 
casquée,  le  pectoral  droit  avec  l'épaule,  l'avant-bras  droit  et  le 
biceps  du  premier  sold.it;  la  partie  inférieure  de  son  corps  à  parti? 
de  la  taille  jusqu'à  la  naissance  des  jambes  ;  une  partie  de  sa  jambe 
droite,  son  pied  gauche  et  deux  morceaux  du  bord  de  son  bouclier. 
—  La  tête  ca^quée  du  second  soldat,  son  pied  droit  avec  la  moitié  in- 
férieure de  la  jambe;  la  moitié  de  son  pied  gauche.  —  Les  deux 
pieds  et  la  moitié  inférieure  des  jambes  du  porte-enseigne;  la  moitié 
du  foudre  et  la  partie  antérieure  de  l'aigle.  —  Le  bout  du  nez  du 
soldat  qui  porte  le  pilum.  —  La  tète  casquée  de  l'officier;  deux 
doigts  de  sa  main  droite  avec  le  pommeau  de  l'épée,  et  la  moitié  de 
son  pied  gauche.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc,  provenant  peut-être  du  forum  de 
Trajan.  Collection  Mattei.  Acquis,  en  1816,  à  la  vente  du  cardinal 
Fesch  (Cat.  n.  245  et  p.  VII). 

Mont^aucon,  Antiquité  expliquée;  supplément,  t.  IV,  pi.  13a 
dessin  de  M.  Fritsch).  —  Fil.  Titi ,  Descrizione  délie  pitture,  scul- 
ture,  architetture  esposle  al  pubblico  in  Roma  (1763),  p.  87  (soldali 
pretoriani  ammutinati).  —  Monumenta  Matthaeiorum,  t.  III,  pi.  39 
(p.  75).  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  30.  —  Clarac,  Cat. 
n.7^2;  Musée,  pi.  216,  323. 

Hauteur  1,62.  —  Largeur  2,05. 

39.  JUPITER  CUSTOS  ET  LE  GÉNIE  DES 
TRÉSORS. 

Cet  autel  romain  porte  deux  inscriptions;  Tune,  gravée 
sur  la  face,  en  grands  caractères  : 

Jovi  ciistodi  I  et  genio  |  thesaurorum  \  aram  \  C.  Julius, 
Aug[\is[i]  libifiTtas]  \  Satyrus  \  d.  d{l]. 

nous  apprend  que  le  marbre  a  été  consacré  par  Caius  Julius 
Satyrus,  afllranchi  d'un  Auguste,  à  Jupiter  gardien  et  au 
Génie  des  trésors;  Tautre,  tracée  sur  le  côté  droit,  au-dessus 
de  la  patère  et  en  lettres  moins  soignées  : 


D.D  signifie  dedicat. 


ZECS. 

DediclAla]    XIII   A:(alenclas)    F^&r(uarias)    |    M.  Civica 
Barbara  \  M.  Mctilio  Recjulo  \  cos. 

indique  la  date  de  la  consécration,  le  20  janvier  de  l'année 
157  de  notre  ère.  Une  œnochoé  est  sculpiée  sur  la  face  laté- 
rale de  f(auche. 

L'affranchi  impérial  qui  a  dédié  notre  monument  à  Jupiter 
était  soit  trésorier  de  la  couronne  (1),  soit  employé  du  fisc. 
Son  nom  de  famille  indique  suffisamment  que  ce  n'est  pas 
à  Antonin  le  Pieux  qu'il  devait  la  liberté;  son  ancien  patron, 
un  membre  de  la  famille  Julia,  l'avait  probablement  légué 
par  testament  à  l'empereur. 

Une  monnaie  de  Néron  représente  Jupiter  custos  assis , 
tenant  le  foudre  et  un  sceptre  (2)  ;  quant  au  génie  protecteur 
des  trésors,  il  a  dû  avoir  la  forme  d'un  serpent. 

Marbre  trouvé  à  Rome  (  «  al  présente  stà  in  un  orticello  dietro  il 
monasterio  di  Santa  Susanna  nel  colle  Quirinale.  »  Ripa].  — 
«  Hortis  Nigroniis  in  Pincio  »  [Fabretti).  —  «  Je  l'ai  déterrée  dans 
la  vigne  de  M.  le  marquis  Belloni,  à  Rome.  »  [Wincketmann).  — 
Collection  Jenkins. 

Cesare  Ripa  (Perugino),  Iconologia  (Siena,  1613,  in-4),  p.  288.  — 
Fabretti,  Inscriptiones,  p.  77,  88.  —  Winckelmann,  Descriplion  des 
pierres  gravées  du  baron  de  Stosch,  p.  83.  —  Bracci,  Memorie  degli 
antichi  incisori,  t.  II,  48.  49.  —  Visconti,  Opère  varie,  I,  73.  — 
Fea,  Frammenti  di  fasti  consolari  (Roma  1820),  p.  53,  n.  33.  — 
Osann,  SjUoge,  p.  378,  64.  —  Bouillon,  t.  III,  Autels,  pi.  6  (avec 
le  nom  des  consuls).  —  C/ar«c,  Cat.  n.  609;  Musée  n.  5G9,  inscrip- 
tions, pi.  40.—  Orelli,  n.  1G82  (voir  t.  III,  p.  153).  —  Eggcr,  Bulletin 
archéologique  de  l'Atliénajum  français,  1855,  p.  91 

Hauteur  0,77.  —  Largeur  0,52. 


40.  AUTEL  DE  JUPITER. 

Un  aigle,  les  ailes  étendues,  est  assis  sur  une  couronne  de 


(1)  Thesaurnrum  custos.  ïrebellius  PoUio,  Gallieni  duo,  ch.  3. 

(2)  Voir  /{.  Roclielte,  Journal  des  Savants,  1845,  p.  531. 


GANYMÈDE.  71 

chêne  à  lemnisques.  A  sa  droite,  on  aperçoit  le  foudre  ailé; 
plus  loin,  des  instruments  de  sacrifice  :  une  oenochoé,  une 
patère  godronnée  à  ombilic  et  un  aspersoir,  dont  le  manche 
est  formé  par  un  pied  de  bœuf. 

Un  trou,  pratiqué  au  milieu  du  couronnement  de  cet  autel 
cylindrique,  servait  peut-être  à  y  sceller  une  statuette. 

[Parties  modenws  :  la  tête  et  un  morceau  de  l'aile  gauche  de 
l'aigle;  le  bec  de  l'oenochoé,  etc.  La  patte  droite  de  l'aigle  esî 
brisée.] 

Clarac,  Cat.  n.  799;  Musée,  pi.  254,  570. 

Hauteur,  0,6*. 

41.  GANYMÈDE ,  dit  Paris. 

L'expression  mélancolique  de  cette  tête  très-jeune,  légè- 
rement tournée  à  gauche,  et  les  contours  fins  et  délicats  d'une 
beauté  naissante  conviennent  bien  mieux  à  Ganyméde  qu'à 
Paris,  dont  on  a  voulu  reconnaître  là  dedans  la  physionomie 
féminine.  Les  cheveux  sont  disposés  en  une  multitude  de 
petites  boucles  [calamistrati] ,  dont  les  spirales  symétriques 
sortant  de  dessous  le  bonnet  phrygien  couronnent  le  front  de 
réchanson  de  Jupiter. 

[Le  bout  du  nez  et  le  buste  sont  modernes.] 

Buste  de  marbre  pentélique.  Villa  Albani. 

Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  11,  57,  —  Filhol,  t.  VI,  396.  — 
Bouillon,  t.  III,  bustes  pi.  3.  —  Clarac,  Cat.  191;  Musée,  pi.  1097, 
n.  2904  e. 

Hauteur  0,55. 

4».  GANYMÈDE  AUX  PRISES  AVEC  L'AIGLE. 

Le  jeune  Ganyméde,  coiffé  du  bonnet  asiatique,  une  chla- 
myde  sur  l'épaule,  tient  de  la  main  gauche  sa  houlette 
de  berger  (la  mangoura) .  Du  bras  droit  il  se  défend  contre 
l'aigle  qui  vient  pour  enlever  le  prince  troyen;  maig,  dans 
cette  lutte  inégale,  l'enfant  est  déjà  tombé  à  genoux.  Deux 


72  ZEUS  ET  GANYMÈDE. 

personnages,  à  moitié  couchés  et  le  haut  du  corps  nu,  assis- 
tent à  celte  scène.  L'un  est  imberbe  et  porte  de  la  main 
gauche  une  branche  d"arbre.  C'est  la  personnification  du 
mont  Ida;  —  l'autre,  barbu  et  tenant  une  urne  d'où  s'échap- 
pent des  flots  d'eau,  est  le  fleuve  Scamandre,  près  des  bords 
duquel  a  eu  lieu  l'enlèvement. 

En  haut,  deux  Amours  ailés,  vêtus  de  chiamydes  flot- 
tantes, supportent,  eu  voltigeant  dans  l'air,  un  médaillon 
avec  le  buste  drapé  d'un  jeune  Romain  qui  tient  un  rou- 
leau. C'est  le  porirait  du  défunt  auquel  ce  sarcophage  a  été 
destiné. 

Le  serpent  enroulé  autour  d'un  flambeau  gisant  par  terre 
est  le  symbole  à  la  fois  de  la  vie  éteinte  et  de  la  vie  future. 
Derrière  l'Amour  de  gauche  on  aperçoit  un  tronc  d'arbre. 

Dans  la  symbolique  funéraire,  l'enlèvement  de  Ganyméde 
est  regardé  comme  une  allusion  à  la  mort  prématurée. 
Aussi  ce  même  sujet  se  retrouve -t- il  sur  plusieurs  autres 
cercueils  anciens  (1). 

[Parties  modernes  :  La  moitié  de  la  tête,  le  bras  droit,  la  main 
gauche  et  l'urne  du  Scamandre  ;  la  moitié  de  la  tète,  l'épaule  et  le  bras 
gauche  du  défunt  avec  tout  ce  côté  du  médaillon;  le  bras  droit,  le 
haut  de  l'aile  droite,  l'avanl-bras  gauche  et  les  pieds  de  l'Amour  de 
droite  avec  l'arbre  qui  se  voit  derrière  lui;  l'extrémité  des  ailes  et 
de  la  draperie  de  l'Amour  de  gauche  et  les  branches  de  l'arbre. . 

Devant  de  sarcophage.  Bas-relief  en  marbre  grec. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  12,  5.  —  Clarac,  Cat.  n.  63; 
Musée,  pi.  181,  28.  —  0.  Jahn,  arch.  Beitraege,  p.  16.  17. 

Hauteur  0,47.  —  Largeur  1,90. 


(1)  Campo  Santo  de  Pise  (Lasinio,  pi.  28).  —  Codex  Pighianus 
Berlin  [Jahn,  Leipz.  Berichle,  1852,  pi.  1). 


IV. 


HERA   (JUNON). 


43.  HÉRA  (?). 

La  déesse  est  vêtue  d'un  manteau  et  d'une  timique  ta- 
laire  sans  manches,  retenue  sur  chaque  épaule  par  une 
agrafe.  Le  diadème  qu'elle  porte  convient  à  la  reine  de 
l'Olympe.  Ses  pieds  sont  chaussés  de  fortes  sandales,  sa  tête 
est  légèrement  tournée  vers  la  gauche.  De  la  main  droite 
avancée  elle  tenait  prohablement  une  palère. 

Base  ronde  adhérente  à  la  statuette. 

[Tête  rapportée;  les  deux  bras  et  le  diadème  sont  modernes.] 

Marbre  grec,  provenant  de  Châteauneuf,  maison  de  plaisance  du 
duc  de  PenUiièvre.  Entré  au  Louvre  le  2  nivôse  an  VIIL 

Schweighaeuser,  Musée  Napoléon,  1. 1,6. —  Visconti,  Opère  varie, 
IV,  10  (pi.  2).  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  1.  —  Clarac,  Cat 
22  a  ;  Musée,  pi.  311,  Ti2. 

Hauteur  totale  0,92. 

44.  HÉRA  (?)  RESTAURÉE  EN  PROVIDENCE. 

La  déesse  probablement  une  Héra,  porte  un  diadème  orné 

4 


74  «ÉRA. 

d'une  rosace  et  de  rinceaux  de  fleurs.  Elle  est  vêtue  d'un 
chiton  talaire  à  manches  courtes  et  d'un  ample  manteau, 
dont  les  pointes  sont  garnies  de  glands  et  qui  se  replie  sur 
le  bras  gauche.  Le  restaurateur  lui  a  donné  pour  attributs 
un  globe  et  un  bâton,  remplaçant  le  sceptre  royal. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  le  nez  et  la  bouche; 
le  cou  avec  les  boucles  de  cheveux;  les  deux  bras  au  sortir  du  chiton 
et  un  morceau  de  chaque  manche;  les  deux  pieds.  Raccords  à  la 
draperie.] 

Très-belle  statue  grecque  en  marbre  pentélique.  Ancienne  collec- 
tion du  Roi. 

Petit-Radel,l.i,62.  —H.  Laurent,  Musée  royal,  t.  I,  11.  — 
Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  241  ;  pi.  36.  —  Bouillon,  t.  I^  60.  — 
Ctarac,  Cat.  323;  Musée,  pi.  330,  1896. 

Hauteur  1,98. 


45.  FEMME  restaurée  en  JUNON. 

Coiffée  d'un  diadème  ,  elle  tient  une  patère  dans  la  main 
droite  avancée;  le  bras  gauche ,  élevé  jusqu'à  la  hauteur  du 
sein,  ne  porte  pas  d'attribut.  La  déesse  est  drapée  dans  un 
chiton  talaire,  serré  au-dessous  de  la  gorge  par  une  bande- 
lette; le  manteau,  qui  recouvre  ses  épaules  et  la  partie  infé- 
rieure du  corps ,  est  replié  sur  son  bras  gauche.  Ce  costume 
rappelle  une  Junon  voilée  du  Musée  du  Vatican  {Pio-Clemen- 
îino  1,3). 

[La  tète  antique,  rapportée,  n'a  pu  appartenir  à  la  statue,  car  elle 
est  d'un  marbre  diflérent. 

Le  cou,  les  bras  au  sortir  de  la  draperie,  un  morceau  du  chiton 
(sui  le  coude  du  bras  droit)  et  les  pieds  sont  modernes.] 

Statue  en  marbre  grec.  Château  de  Bichelieu. 

Bouillon,  t.  Ui.  statues  pi.  1.  2.  —  Clarac,  Cat.fn.  749;  Musée, 
pi.  313.  723. 


lUNON.  75 

46.  JUNON  DE  VERSAILLES. 

Tête  idéale,  voilée,  la  bouche  demi-close,  les  cheveux  frisés 
en  arrière  et  surmontés  d'un  diadème  orné  de  trois  pal- 
mettes.  Les  pupilles  sont  marquées. 

L'attribution  est  très-incertaine. 

[Parties  modernes  :  Le  nez,  le  diadème,  un  morceau  du  voile,  le 
cou  et  le  buste.] 

Marbre  pentélique,  provenant  du  palais  du  Cardinal  de  Granvelle, 
à  Besançon  ;  envoyé  à  Versailles  en  1668  (avec  mon  n.  31).  —  Jar- 
dins de  Versailles  (Théâtre  d'Eau). 

Piganiol  de  la  Force,  Nouvelle  description  des  Chclteaux  et  Parcs 
de  Versailles  et  de  Marly  (Paris,  1717),  t.  II,  170.  —  Schweighœuser, 
Mu?ée  Napoléon,  t.  I,  5.  —  Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  1,  2.  — 
Clarac,  Musée,  pi.  1115  a,  n.  3526. 

Hauteur  0,45. 

47.  BUSTE  DE  FEMME  ROMAINE,  dite  JUNON. 

Elle  est  voilée  et  parée  d'un  diadème.  Ses  oreilles  percées 
indiquent  qu'elle  portait  des  pendeloques  t-n  or. 
[Le  buste  drapé  est  moderne.] 
Marbre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  3,  22. 

Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  1,  1.  —  Clarac,  Musée,  pi.  1093, 
3499  b. 

Hauteur  0,85. 

48.  JUNON. 

Un  cube  en  marbre  blanc,  ayant  servi  de  base  à  une  sta- 
tuette votive,  porte  l'inscription  suivante  : 
Junoni  |  Mariae  |  Agele  ; 
au  génie  tutélaire  de  Maria  Agélé.  Les  génies  des  femmes 
s'appelaient  en  Italie  Junones,  et  on  Les  représentait  pro- 
bablement sous  forme  de  serpents.  Voir  Preller,  Mythologie 
romaine,  p.  76.  242.  566. 
Musée  Campana. 

Hauteur  el  largeur  0,14  (=  8  cligiti  ou  2  palmi  romains) 


V. 


POSEIDON  (NEPTUNE). 


49.  POSEIDON  ET  AMPHITRITE  (Mosaïque). 

(Musée  d'Afrique). 

Au  second  plan,  Poséidon  et  son  épouse  Amphitrite,  des- 
sinés de  face,  sont  debout  sur  un  char  attelé  de  quatre  chevaux 
marins.  Le  dieu  de  la  mer,  couronné  d'une  bandelette 
blanche,  est  entièrement  nu ,  son  manteau  vert  ne  recou- 
vrant que  le  bras  gauche.  D'une  main  il  tient  les  rênes,  de 
lautre  il  porte  un  trident  dont  le  bois  est  peint  en  jaune, 
le  fer  en  noir.  Ses  mamelles  ressemblent  à  des  rosaces, 
comme  nous  en  voyons  aux  Triions  sculptés  sur  les  sarco- 
phages romains  ;  ses  cheveux  et  sa  barbe  ont  une  coloration 
bleue  (cœruleus)  ;  enfin  sa  tête ,  légèrement  tournée  vers  la 
droite,  est  entourée  d'un  grand  nimbe  d'une  teinte  grisâtre. 

Amphitrite  pose  la  main  gauche  sur  l'épaule,  la  main  droite 
sur  le  bras  de  son  mari.  Sa  chevelure,  d'un  ton  châtain,  est 
ornée  d'un  ruban  bleu  et  d'un  diadème  en  or,  garni  de 
pointes  bleues  ;  son  nimbe  est  moins  considérable  que  celui 
de  Poséidon.  Une  draperie  rouge,  doublée  de  bleu,  re- 


POSEIDON.  77 

couvre  ses  jambes.  Sa  parure  se  compose  d'une  paire  de 
boucles  d'oreilles  et  de  deux  anneaux  de  couleur  brune, 
entourant  la  partie  supérieure  des  bras. 

[Le  collier  et  les  bracelets  n'existent  plus]. 

Le  corps  de  Poséidon  est  d'un  vermeil  plus  foncé  que 
celui  d'Amphiirite. 

Le  char  est  peint  en  jaune,  couleur  qui  remplace  la  do- 
rure ;  les  hippocampes ,  peints  en  gris  verdâtre ,  ont  la  cri- 
nière ombrée  de  rouge  ;  leur  harnais  est  coloré  de  rouge 
et  de  jaune. 

Deux  Amours  ailés  (1),  dont  celui  de  droite  a  la  tête  en 
tourée  d'un  nimbe,  tiennent  un  grand  voile  au-dessus  des 
deux  époux. 

Au  premier  plan,  on  voit  deux  embarcations,  montées 
chacune  par  deux  enfants  nus.  Ce  sont  des  barques  de 
pêcheur,  à  une  seule  paire  de  rames  ;  le  mât  est  entouré 
de  bandeaux  bleus  et  rouges  ;  la  voile ,  enflée  par  le  vent , 
est  une  étoffe  blanche  divisée  en  carreaux  au  moyen  de 
quelques  raies  grises.  Le  petit  garçon  assis  à  la  poupe  du  na- 
vire de  gauche  est  paré  de  deux  armilles,  d'une  paire  de 
bracelets  et  d'un  collier  rouge  auquel  est  suspendue  une 
amulette.  Son  camarade,  qui  porte  un  collier  blanc,  pêche 
à  la  ligne.  Dans  l'auire  barque,  on  se  sert  d'un  harpon  (tri- 
dent) pour  faire  la  chasse  aux  grands  poissons.  Les  deux 
pêcheurs  qui  se  livrent  à  cet  exercice  portent  également  des 
colliers. 

Enfin  au  troisième  plan,  deux  Amours  sans  ailes,  coiffés 
de  diadèmes  rouges  et  tenant  des  guirlandes  rouges  et  vertes, 
nagent  dans  l'eau,  appuyés  sur  des  dauphins.  On  distingue 
clairement  les  amulettes  attachées  à  leurs  colliers. 

Les  ondes  sont  indiquées  par  des  lignes  en  zigzag.  Un 
grand  nombre  de  poissons,  parmi  lesquels  on  remarque  des 
sèches,  peuplent  la  mer.  Des  coquilles  et  des  branches  de 
corail  sont  disséminées  sur  toute  la  surface  de  l'eau. 

Ce  tableau  n'est  que  la  partie  principale  d'une  grande  mo- 


(1)  Leurs  ailes  sont  brunes  et  jaunes. 


78  POSEIDON. 

saïque  de  8»", 36  de  longueur  sur  1^,10  de  largeur.  Il  était 
bordé  d'une  frise  de  grecques  et  entouré  sur  trois  côtés 
(à  droite,  à  gauche  et  en  haul^  par  trente-six  compartiments 
octogones  qui  renfermaient  des  médaillons  circulaires,  ornés 
d'arabesques  et  de  canthares  d'où  sortaient  des  rameaux  de 
fleurs. 

Trouvée,  en  1842,  près  de  Constantine,  par  le  3^  régiment  de  chas- 
seurs d'Af'ri(jue,  sous  le  commandement  du  colonel  Noël;  trans- 
portée en  France  par  le  capitaine  d'artillerie  Delamare;  entrée  au 
Louvre  le  19  juin  1845. 

Delamare ,    Exploration    scientifique   de    l'Algérie.   Archéologie 
pi.  139-144  (avec  les  couleurs).  —  Clarac,  Musée,  t.  II,  p.  1289-91 
—  Revue  archéologique,  septembre  1851,  t.  VIII,  336.  —  0.  Jahn 
dans  Denkmaeler  undForschungen,  18G0,  p.  120-123  (pi.  144'). 
Hauteur  3,80.  —  Largeur  2,00. 

50.  ÉDICULE  DÉDIÉ  A  NEPTUNE. 

(Musée  d'Afrique.) 

Frontispice  triangulaire  d'une  chapelle  votive.  Le  cartel  de 
l'inscription  est  soutenu  par  deux  jeunes  Tritons.  Au-dessus 
de  la  tablette  on  lit  les  mots  : 

Neptuno  ]  aug(usto) 
gravés  en  grands  caractères  ;  puis  en  lettres  plus  petites 
L^ucius)  Fl(avius)  Anicius  Privatus,  sa- 
cerdos  Nepluni,  aed(ilis\  II  vir 
etll  vir  qq,  aedicul(am)  cum 
omnib(us)  ornamenl(is)  eius  p(ecunia)  s(ua)  p(osuit?) 

d(icavit). 
Le  personnage  qui  a  fait  exécuter  à  ses  frais  cette  chapelle 
avec  tous  ses  ornements,  et  qui  Ta  consacrée  à  Neptune 
auguste,  dont  il  était  le  prêtre,  porte  les  titres  d'édile,  de 
duovir  et  de  duovir  quinquennal.  On  sait  que  les  muuicipes 
romains  étaient  administrés  par  àQxwduomri  iuri  dicundo, 
chargés  de  la  présidence  du  sénat  communal  et  de  la  juri- 
diction; ensuite  par  deux  édiles,  auxquels  incombait  la 
conservation  des  bâtiments  publics,  la  voirie,  la  police,  l'ins- 
pection du  marché,  la  surveillance  des  poids  et  mesures, 


STATUE  DE  NEPTUNE  A  KALAMA.  79 

l'approvisionnement  de  la  ville,  l'ordonnance  des  spectacles. 
Tous  les  cinq  ans  on  révisait  les  listes  du  cens;  or  les  duo- 
viri  dont  la  magistrature  coïncidait  avec  l'année  du  cens 
ajoutaient  à  leur  titre  répilhète  de  quinquennal. 

Le  fronton  de  l'édicule  de  Neptune  est  encadré  de  deux 
moulures  décorées  de  palmettes  ;  le  cintre  de  la  niche  est 
orné  d'un  vase  d'où  sortent  deux  ceps  de  vigne. 
[Les  deux  exlréniités  et  les  montants  sont  modernes.] 
Marbre  blanc,  trouvé  ^  en  1843,  à  Ghelnia,  l'ancienne  JiTa/ama, 
vers  la  partie  supérieure  de  la  rue  d'Announa. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  p.  1273  ;  inscript,  pi.  73,  20.  —  Delamare, 
Exploration  scientifique  de  l'Algérie;  Arcliéologie,  pi.  179, 1.  —  Grel- 
lois,  Études  archéologiques  sur  Ghelma  (Metz,  1852),  p.  27,  pi.  4,  8. 
—  Henzen,  n.  5664.  —  Reniet^,  Inscriptions  de  l'Algérie,  n.  2767. 

Hauteur  1,00.  —  Largeur  1,36 

SI.  STATUE  DE  NEPTUNE  A  KALAMA. 

Inscription. 

(Musée  d'Afrique.) 

Une  dalle  de  marbre,  brisée  dans  le  haut  et  à  la  septième 
ligne  ,  nous  fournit  d'intéressants  détails  sur  une  statue  de 
Neptune,  élevée,  au  second  siècle  de  notre  ère,  sur  le  forum 
neufAo  la  ville  de  Kalama  (aujourd'hui  Ghelma),  en  Afrique. 
Voici  le  texte  : 


aro   (i)   le 

quod  Q(uintus)  Niciu[s], 

Q(uin;i)  Nici  Pudenlis  [f(ilius)], 
4  Pap(iria  tribu),  Annianus,  decfurio), 

[sa]c(erdos)  Neptuni,  codi- 

[cijllis  suis  statuam 

[Nepjtuni  in  foro  [n]o- 
8  voex  HS.V  n(ummum)poni  iussisse[t], 

id  hered(es)  Nicani  Resti- 

(1)  La  dernière  lettre  pourrait  être  un  Q. 


80  POSEIOON. 

tutus,  Honoral(us),  Maxim(us), 
sororis  eius  fil(i),  et  C(aius)  Nicius 
12  ^grippinlus),  frater  eius,  ex  HS 
V  0  C.XL  posuerunt  I- 
demq(ue)  dedi^icaverunt). 

Un  décurion  (sénateur)  de  la  ville,  prêtre  de  Neptune, 
Quinlus  Nicius  Annianus,  avnit  disposé  par  testament  d'une 
somme  de  5,000  sesierces  i,950  francs),  pour  ériger  une 
statue  au  dieu  de  la  mer.  Ses  héritiers,  c'est-à-dire  son  frère 
et  ses  trois  neveux  de  la  famille  Nicania  (1),  ont  exécuté  la 
volonté  du  testateur  et  couvert  de  leurs  propres  deniers 
l'excédant  des  frais,  car  la  statue  revenait  à  5,640  sesterces 
(1,071  francs). 

Trouvée  à  Glielma. 

Hase,  Journal  des  sarants,  1837,  p.  711.  —  Falhe,  Excursions, 
p.  12,  32.  —  Clarac,  Musée,  t.  II,  1305;  Inscriptions,  pi.  80,  73.  — 
Henzen  n.  5667.  —  Delamare,  Exploration  scientifique  de  l'Algérie; 
Archéologie,  pi.  183,  7.  —  Renier,  Inscriptions  de  l'Algérie,  2758. 

Hauteur  1,10.  —  Largeur  0,55. 

S».    INSCRIPTION    CONSACRÉE    A    NEPTUNE 
PAR  SEXTUS  CORNELIUS  DEXTER. 

(Musée  d'Afrique.) 

Sur  une  dalle  de  marbre  gris,  on  lit  les  lignes  suivantes, 
gravées  en  beaux  caractères  du  commencement  du  second 
siècle  de  noire  ère  : 


(1)  L'un  des  neveux  ,  Q.  Nicanius  Honoratus  (voir  ligne  10), 
consacrait  lui-même  une  statue  à  Neptune,  pour  la  somme  de 
12,340  sesterces  (_2,34i  francs".  Comparez  l'inscription  suivant© 
(D>"  Guyon,  Inscriptions  de  la  province  de  Constantine;  Alger,  1838, 
pi.  3,  4.  —  Renier  n.  2757)  : 

Neptune  aug(usto),  Q'uintus)  Nicanius,  Q^uinti)  Nicani  Maximi 
lîl^ius},  Pap(iria  tribu),  Honoratus,  aedii(is),  II  vir,  staluam  ob  ho- 
norem  II  vir(atus'  promissam  HS  V.  n(ummum),  amplius  ad  legi- 
timam  summum  HS  Vil  GCCXXXX,  posuit  et  dedic^avit). 


INSCRIPTION  DE  SEXTUS  CORNELIUS  DEXTER.  8i 

Neptuno  aug(usto) 

Sex(lus)  Cornélius,  Sex(ti)  [f(ilius)], 

Arn(ieiisi  tribu),  Dexter,  iuridicus 

Alexandreae,  cl(e)  s(uo). 
Les  fonctions  de  iuridicus  (StxatoSo-niç),  que  le  consécra- 
teur  de  rinscription  exerçait  à  Alexandrie,  se  bornaient 
probablement  aux  procès  entre  Romains  et  étrangers. 
La  ville  d'Alexandrie  ne  faisait  partie  d'aucun  des  nomoi  de 
l'Egypte;  elle  ne  relevait  que  du  préfet  impérial.  Or,  le  juge 
y  occupait,  dans  la  hiérarchie  des  fonctionnaires  romains,  la 
première  place  après  le  préfet.  Voir  Marquardt,  Manuel  des 
antiquités  romaines,  t.  III,  218-221, 

Trouvée,  en  1844,  à  Bougie,  l'ancienne  Saldae  (colonia  Julia  Au- 
gusta  Saldantium),  où  elle  était  encastrée  dans  des  rocbers  sur  le 
bord  de  la  mer. 

Hase,  Journal  des  savants,  1837,  p.  658.  —  Lapène,  Vingt-six  mois 
à  Bougie;  inscript,  rom.  n.  2.  —  Clarac,  Musée,  t.  II,  1273;  Inscript, 
pi.  72,  19.  —  Henzen  n.  6925.  —  Renier  n.  3519. 

Hauteur  0,24.  —  Largeur  0,57, 

Le  Musée  du  Louvre  possède  une  autre  inscription  relative 
au  personnage  dont  le  nom  figure  dans  l'inscription  précé- 
dente. L'une  servant  de  commentaire  à  l'autre,  je  ne  vois 
pas  d'inconvénient  à  les  réunir  sur  la  même  page  : 

53.   INSCRIPTION  EN  L'HONNEUR  DE  SEXTUS 
CORNELIUS  DEXTER. 

(Musée  d'Afrique.) 

Sex(to)  Cornelio, 

Sex(.ti)  f(ilio),  Arn(iensi  tribu),  Dextro 

[p]roc(uratori)  Asiae,  iuridico  Ale- 
4  xandreae,proc(uratori)  NeasPo- 

leos  et  Mausolei,  praef(ecto) 

classis  Syrliacae),  donis  milita- 

rib(us)  donalo  a  divo  Hadri- 
8  ano  ob  bellum  ludaicum 

hasta  pura  et  vexillo, 


82  POSEIDON. 

praef(ecto)  alaeï  aug(ustae)  gem(ipae)  Co- 
lonorum,  trib(uDû)  le£(ionis)  VlIIaug(ustae), 
i2  praef(ecto)  coh(ortis)_y  Raetorum, 
praef(eclo)  fabrum  III,  patrono 

coloniae,  _ 

P(ublius)  Blaesius  Félix,  7  leg{ionis)  II  T[ra]- 
16  ian(ae)  forHis),  adfini  piI[ss]imo 
ob  mérita. 

Les  dignités  énumérées  dans  ce  précieux  document 
sont  au  nombre  de  neuf.  Cornélius  Dexter  était  d'abord 
procurateur  impérial  de  la  province  d'Asie,  où  il  remplaçait 
temporairement  le  proconsul;  ensuite  juge  d'Alexandrie 
(voir  notre  n°  52);  3)  procurateur  de  Nea  Polis  et  du  Mau- 
solée. Comme  il  s'agit  ici  de  la  sépulture  royale  ((7cotj.a) 
d'Alexandre  le  Grand  et  des  Ptolémées  (l),  il  faut  penser  que 
Neapolis  était  un  des  quartiers  de  la  ville  d'Alexandrie.  On 
sait  que  l'un  des  quatre  arrondissements  de  Syracuse  2) 
portait  le  même  nom.  4)  Eu  sa  qualité  d'amiral  de  la  floîle 
Syrienne ,  Cornélius  avait  fait  la  campagne  contre  les  Juifs 
révoltés  (an  131-135  de  notre  ère),  et  l'empereur  Hadrien  lui 
avait  conféré  deux  récompenses  militaires,  une  haste  pure 
(sans  pointe)  et  un  fanion  [vexillum]. 

Les  autres  titres  mentionnés  dans  notre  texte  sont  ceux 
de  : 

5)  Préfet  du  1"  corps  de  cavalerie,  surnommé  auguste  et 
double,  et  recruté  parmi  les  colons  romains  de  Saldae. 

6)  Tribun  de  la  8*  légion  auguste,  qui,  stationnée  dans  la 
haute  Germanie,  avait  son  quartier  général  à  Argentoratum 
(Strasbourg), 

7)  Préfet  de  la  5«  cohorte  auxiliaire  des  Rhétiens.  La  pro- 
vince Raetia  comprenait  le  Tyrol  et  une  partie  de  la  Bavière. 


(1)  PROG.  NEAS  POLEOS  ET  MAVSOLEI  ALEXANDRL\E, 
(Palais  des  Arts,  n.  717.  Sarcophage).  Doissieu,  Inscriptions  de  Lyou, 
p.  246.  Henzen  n.  6929. 

(2)  Cicéron,  coutre  Verres,  IV,  53,  119. 


INSCRIPTION  DE  SEXTUS  CORNELIUS  DEXTER.  P3 

8)  Enfin  Cornélius  Dextcr  avait  éié,  à  trois  reprises,  préfet 
du  corps  de  génie  ifubri). 

La  dignité  héréditaire  9)  de  patron  de  la  colonie  prouve 
qu'il  était  un  des  personnages  les  plus  considérables  de  son 
pays.  Les  villes  de  province,  comme  les  particuliers,  avaient 
l'habitude  de  se  mettre  sous  la  protection  de  quelque  homme 
influent  qui  devait,  en  toute  circonstance ,  maintenir  et  dé- 
fendre leurs  intérêts. 

Celte  pierre  commémorative  a  été  élevée,  du  vivant  de 
Cornélius,  par  un  de  ses  proches  parents  Publius  Blaesius 
Félix,  centurion  de  la  2^  légion,  surnommée  Trajane  et  la 
Vaillante.  A  IVpoque  d'Antonin  le  Pieux,  sous  le  régne 
duquel  l'inscription  a  été  gravée,  cette  légion  tenait  garnison 
en  Egypte. 

Dalle  de  marbre  blanc,  trouvée  à  Bougie,  l'ancienne  Saldae. 

Hase.  Journal  def  savants,  1837,  p.  658.  —  Lapène,  Vingt-six  mois 
à  Bougie  ;  inscripl.  rom.  n.  3.  —  Clarac.  Musée,  l.  Il,  1275  ;  inscripl. 
pi.  74.  27.  —  Bcehr,  dan?  les  Annale;  de  Jahn,  t.  52,  414.  —  Zell, 
Delectus  n.  1598.  —  Henzen  n.  C92i.  —  Renier,  Inscriptions  de 
î'Algéne  d.  3518. 

Hauleur  C,90.  —  Larseur  0,54. 


S4.  POSEIDON.  (?) 

Statuette  de  l'ancien  style.  La  physionomie  du  dieu  è 
quelque  ressemblanct  avec  cellt  de  Zeus,  mais  le  front  est 
plus  bas,  i'expressioL  moin^  noble  et  moins  sévère.  Un  man- 
teau en  écharpt  recouvre  les  épaules;  les  bords  froncés  de 
cette  drapent  soni  rendus  pâi  une  suite  de  petits  triangles, 
lels  qu'on  les  rericontrt  pai  lois  sur  les  sculptures  de  l'art 
archaïque. 

[Tête  anliqut  rapportée.  Lt  sommel  de  la  tète  forme  ut  morcenu 
\  part.  —  Le  n^z,  une  partie  de  la  chevelure,  le-  bras,  les  jambes,  la 
cuisse  droite  el  la  moitié  de  la  cuisse  gauclit  manquent  ' 

Marbre  pentéiique.  Musée  Campant.. 

hauieui  0,75. 


YI. 

DÈMÉTER(CÉRÈS) 

ET    KORA    (PROSERPINE). 


55.  DEMÉTER. 

Cette  statue,  remarquable  par  la  beauté  de  sa  draperie, 
représente  la  déesse  des  moissons.  Vêtue  d'une  tunique  ta- 
laire,  finement  piissée,  et  d"un  manteau  qui  recouvre  le 
milieu  du  corps,  le  bras  gauche  appuyé  sur  la  hanche, 
elle  tient  de  la  main  droite  élevée  un  bouquet  d'épis  et  de 
pavots.  La  tête,  légèrement  tournée  à  droite,  est  ceinte  d'une 
couronne  d'épis  ;  les  pieds  sont  chaussés  de  sandales. 

[Tête  antique  rapportée.  Restaurations  :  le  nez,  le  bras  droit  nu 
elle  bouquet;  le  pied  droit  avec  une  partie  de  la  draperie;  un  mor- 
ceau de  la  sandale  gauche  avec  la  moitié  de  l'orteil.] 

3Iarbre  pentélique.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  I,  pi.  b.  —  Filhol,  t.  XI  (1828).  —  Clarac,  Cat.  n.  301; 
Musée,  pi.  279, 751. 

Hauteur  1,96. 

56.  DÉESSE  RESTAURÉE  EN  DÉMÉTER. 

La  déesse  des  moissons  est  vêtue  d'une  tunique  talaire  à 


DEMETEn.  85 

manches  courtes  et  d'un  ample  manteau ,  très-lien  ajusté, 
qui  recouvre  l'occiput  et  les  deux  épaules.  Elle  est  chaussée 
de  sandales;  ses  longs  cheveux  bouclés  sont  ornés  d'une 
couronne  d'épis.  De  la  main  droite  levée  elle  portait  soit  un 
flambeau,  soit  un  sceptre;  dans  l'autre,  elle  tient  deux 
pavots. 

[Parties  modernes  :  la  têie  avec  le  voile  ;  le  bras  droit  au  sortir 
de  la  draperie  ;  la  main  gauche  ;  le  bout  du  pied  gauche  et  la  plinthe. 
Nombreux  raccords  à  la  draperie.] 

Marbre  grec. 

Clarac,  Musée,  pi.  278,  754. 

Hauteur  1,20 

57.  DÉESSE  RESTAURÉE  EN  DÉMÉTER, 

Statuette. 

Vêtue  d'un  pépins  à  manches  très-longues  et  très-larges, 
et  d'un  manteau  qui  recouvre  l'occiput,  la  déesse  avance  le 
bras  droit;  de  la  main  gauche,  elle  tient  un  bouquet  d'épis 
et  de  pavots.  Son  front  est  orné  d'un  diadème  :  ses  pieds 
sont  chaussés  de  sandales. 

L'ajubtement  de  la  draperie  rappelle  les  meilleurs  temps 
de  l'art  grec. 

[Parties  modernes  :  la  tête  avec  son  voile,  le  cou,  les  mains  et  les 
poignets,  quelques  morceaux  de  la  draperie,  enfin  la  plinthe  avec 
l'inscription  ridicule  :  I{ulia)  —  c'est-à-dire  Livie,  —  Aug{usta), 
d{ivi)  A{ugusti)  v'Jdua],  Ti{berii)  imp{eratoris)  m{ater)  /] 

Marbre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  4,  6. 

Bouillon,  t.  m,  Statues,  pi.  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  440  ;  Musée, 
pi.  279,  752. 

Hauleur  1,045. 

58.  FEMME  restaurée  en  DÉMÉTER. 

La  tête  nue,  les  cheveux  noués  en  corymbe ,  cette  déesse 
est  vêtue  d'un  chiton  talaire  à  manches  courtes,  finement 


86  DlÎMÉTER. 

plissé  et  serré  an-dessous  du  sein.  Son  manteau ,  qui  ne 
recouvre  que  le  milieu  du  corps,  se  replie  sur  le  bras 
gauche;  ses  pieds  sont  chaussés  de  sandales.  De  la  main 
droite  élevée  elle  porte  un  flambeau  [Déméter  cherchant  sa 
fille]  ;  de  l'autre  main  ,  elle  lient  un  bouquet  d'épis  et  de 
pavots. 

[Tète  antique  rapportée.  Restaurations  :  le  corymbe;  les  deux  bras 
et  une  partie  des  épaules;  le  bout  du  pied  gauche;  l'extrémité  de 
l'orteil  du  pied  droit]. 

Statue  plus  grande  que  nature.  Marbre  de  Paros.  Villa  Bovghèse, 
st.  7,  5. 

Bouillon,  t.  I,  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  2i2;  Musée,  pi.  279,  753. 

Hauteur  2,34. 

S9.      SACRIFICE  OFFERT  A  DÉMÉTER. 

A  l'extrémité  droite  du  bas-relief,  Déméter,  de  propor- 
tions colossales,  se  tient  debout,  portant  d'une  main  un 
sceptre,  de  l'autre  une  patère  à  ombilic,  dont  elle  verse  le 
liquide  sur  un  autel  circulaire  placé  devant  elle.  La  déesse 
est  chaussée  de  sandales  et  vêtue  d'un  manteau  et  d'un 
chiton  talaire  à  manches  courtes  ;  de  longues  boucles  de  che- 
veux retombent  sur  sa  poitrine. 

Une  procession  de  suppliants  s'achemine  vers  elle  pour 
lui  sacrifier  une  chèvre.  Ce  groupe  se  compose  de  deux 
hommes  barbus,  suivis  de  trois  éphèbes  et  de  quatre  jeunes 
filles,  dont  une  lient  des  deux  mains  une  couronne  de 
fleurs.  Les  hommes  sont  enveloppés  de  manteaux,  qui  toute- 
fois laissent  la  poitrine  et  le  bras  droit  à  découvert. 

Derrière  l'autel  on  voit  un  petit  garçon  nu  qui  porte  un 
plat  chargé  de  fruits. 

[Restaurations  insignifiantes.] 

Bas-relief  votif  en  marbre. 

Bouillon,  t.  III,  bas-reliefs  pi.  24.  —  Clarac,  C^i.  261  ;  Musée, 
pi.  212,  257.  —  Overbeck,  Monatsberichte  der  Leipziger  Societaît, 
18.3     p,  137. 

auteur  0,CG.  —  Largeur  1,U^ 


DEMETER   ET  KORA. 


60.  DÉMÉTER  ET  POLYMNIE. 

Déniéter  diadémée,  velue  d'une  tunique  talaire  et  d'un 
manteau  qui  laissent  le  bras  et  l'épaule  à  découvert,  a  la 
main  droite  posée  sur  son  sein.  Un  panier  d'épis  se  trouve 
à  ses  pieds.  Polymnie,  muse  de  la  rhétorique,  est  repré- 
sentée dans  son  attitude  traditionnelle.  Un  rouleau  dans  la 
main  gauche ,  les  jambes  croisées,  elle  s'appuie  contre  un 
cippe.  Les  deux  déesses  sont  chaussées  de  sandales.  Une 
draperie  est  suspendue  dans  le  fond. 

Je  ne  crois  pas  que  le  caprice  ait  réuni  ces  jolies  figures; 
s'accordant  de  toute  façon,  elles  ont  fait  partie  d'un  même 
sujet,  probablement  d'un  Départ  de  Triptolème.  On  sait, 
d'après  une  des  nombreuses  versions  de  la  légende  de  Cérès, 
que  le  favori  de  cette  déesse  était  fils  de  Polymnie. 

[Il  n'y  a  de  moderne  que  les  doigts  et  le  pied  gauche  de  Polymnie, 
ainsi  que  les  mains  de  Gérés.] 

Bas-relief.  Marbre  de  Parcs,  appliqué  sur  un  fond  noir.  Villa  Bor- 
ghèse,  st.  2,  16. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  8.  —  Clarac,  Cat.  n.  311  ;  Musée, 
pi.  216,  46. 

Hauteur  0,61.  —  Largeur  0,50. 

61.  DÉMÉTER  ET  KORA.  double  tête. 

Ces  deux  têtes  accolées ,  coiffées  de  diadèmes  à  volutes 
qui  sont  liés  ensemble  ,  représentent  deux  déesses  de  style 
archaïque,  probablement  Déméter  et  sa  fille  Kora.  Les 
figures  sont  animées  de  ce  sourire  étrange  qui  caractérise 
les  œuvres  de  l'art  primitif.  La  chevelure  ondulée  cache  le 
front  et  les  oreilles,  et  au  bas  de  la  jointure  des  têtes  on 
aperçoit  une  bandelette  qui  réunit  les  tresses  des  divinités. 

Un  trou  est  pratiqué  dans  le  milieu  du  crâne  commun 
aux  deux  déesses. 

Imitation  de  l'ancien  style  grec. 


88  DÉMÉTER   ET  KORA. 

[Lésions  aux  diadèmes,  aux  nez  et  aui  mentons.] 
Marbre  blanc  de  Paros. 

Hauteur  0,09. 

es.     JEUNE  FEMME  restaurée  en  KORA. 

La  fille  de  Démêler  est  vêtue  d'un  double  chiton  prescnie 
transparent ,  garni  de  manches  courtes  et  serré  au-dessous 
du  sein;  son  manteau,  bordé  de  franges,  descend  de 
l'épaule  gauche  et  ne  recouvre  que  le  milieu  du  corps.  La 
tête  est  ornée  d'un  diadème  et  d'une  couronne  d'épis;  les 
oreilles  percées  font  présumer  que  la  jeune  déesse  portait 
autrefois  des  pendeloques  en  or.  De  la  main  gauche  abaissée 
elle  tient  une  couronne  de  fleurs,  de  la  droite  élevée  un 
bouquet  d'épis. 

Les  parties  antiques  de  cette  statue  sont  d'une  beauté 
admirable.  L'élégance  des  formes  et  la  finesse  de  l'exécu- 
tion la  font  remonter  à  l'époque  d'Alexandre  le  Grand. 

[Tête  antique  rapportée.  Restaurations  :  le  cou,  le  nez,  le  diadème 
et  les  épis;  la  partie  nue  des  deux  bras  avec  les  mains  et  les  attributs; 
les  deux  pieds  et  quelques  morceaux  de  la  draperie.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Villa  Bor^hèse,  st.  9, 10. 

Fr.  Perrler,  Raccolta  di  statue  (1638-53),  pi.  70.  —  Viscontt, 
Mon.  scelti  Borghesiani,  pi.  xi,  1  (p.  96\  —  Bouillon,  t.  I,  6.  — 
Filhol,  t.  XI,  24.  —  Clarac,  Cat.  n.  235;  Musée,  pi.  279,  750.  — 
Mùller-Wieseler,  Denkmceier,  t.  II,  pi.  8,  100. 

Hauteur  1,73. 

63.    SACRIFICE  OFFERT  A  DÉMÉTER  ET 
A  KORA. 

Bas-relief  votif  de  forme  oblongue ,  représentant  l'entrée 
du  temple  d'Eleusis  :  deux  pilastres  soutiennent  l'architrave 
et  la  toiture. 

Les  deux  déesses  occupent  la  partie  droite  du  bas-relief. 
Démêler,  vêtue  d'un  péplus  et  d'un  manteau  en  écharpe,  a 


ENLÈVEMENT   DE  KORA.  89 

dans  la  main  droite,  tendue  en  avant,  une  patère  à  ombilic  ; 
de  la  main  gauche  élevée  elle  portait  probablement  un 
sceptre.  Sa  tête  est  coiffée  d'un  calathus  ;  ses  cheveux  sont 
frisés,  et  une  paire  de  tresses  retombe  sur  chaque  épaule, 

A  côté  d'elle  on  voit  sa  fille  Kora,  enveloppée  dans  un 
manteau  et  un  chiton  talaire  sans  manches.  De  la  main 
gauche  abaissée  elle  porte  une  poignée  d'épis,  de  l'autre, 
deux  flambeaux  allumés. 

Ces  divinités  sont  de  proportions  relativement  colossales. 

Une  famille  grecque,  composée  d'un  homme  encore  jeune, 
d'une  femme  voilée  et  d'un  petit  garçon,  vient  leur  offrir 
le  sacrifice  d'une  truie.  L'enfant,  vêtu  d'une  exomide ,  est 
placé  près  de  l'autel  ;  il  porte  de  la  main  gauche  un  plat. 
Son  père,  dont  la  poitrine  et  le  bras  droit  sont  à  découvert, 
élève  la  main  droite  en  signe  d'adoration. 

Bas-relief  en  marbre  blanc,  trouvé  dans  les  ruines  à^Eleusis  et 
rapporté  par  le  comte  de  Choiseul-Gouflîer.  Collection  Pourtalès. 

Catalogue  Choiseul,  n.  99.  —  Panofka,  Antiquités  du  cabinet 
Pourtalès,  pi.  18,  p.  82.  —  Dubois,  Catalogue  Pourtalès,  n.  35.  — 
Millin,  Nouvelle  galerie  mythologique  (Paris,  1850),  pi.  145  bis, 
549  (les  éditeurs  de  ce  livre  ne  se  rappelaient  plus  à  quel  ouvrage 
ils  avaient  emprunté  leur  gravure).  —  Mùller-Wieseler,  Denkmaeler, 
t.  II,  pi.  8,  96. 

Hauteur  0,48.  —  Largeur  0,64 

64.  ENLÈVEMENT  DE  KORA. 

Hadès,  dont  la  physionomie  ressemble  beaucoup  à  celle 
de  Zeus,  emporte  sur  ses  deux  bras  la  jeune  Kora.  Le  dieu 
des  enfers  n'est  vêtu  que  d'une  chlamyde  flottante,  formant 
comme  un  nimbe  autour  de  sa  tête.  Les  cheveux  épars,  les 
vêtements  en  désordre,  Kora  se  débat  en  vain  contre  son  ra- 
visseur (1),  qui  monte  sur  un  char  décoré  d'un  serpent  et 
attelé  de  trois  chevaux  fougueux.  Un  Amour  ailé,  élevant  de 
la  main  gauche  (et  peut-être  aussi  de  la  droite)  un  flambeau, 


(1)  Son  bras  gauche,  aujourd'hui  brisé,  était  tendu  vers  le  ciel;  le 
tenon  de  ce  bras  existe  encore. 


90  DÉMÉTER  ET  KORA. 

plane  au-dessus  du  char,  qui  est  sur  le  point  de  disparaître 
dans  le  gouffre  à'Erinéos,  près  d'Eleusis. 

Trois  déesses  assistent  à  cette  scène.  Athéné,  vers  la- 
quelle Hadès  tourne  le  regard ,  veut  le  dissuader  de  son 
projet  en  le  retenant  par  le  manteau.  Elle  est  vêtue  d'un 
long  péplus  sans  manches,  recouvert  de  l'égide,  et  armée 
d'un  bouclier  rond  et  d'un  casque  à  cimier.  Aphrodite,  parée 
d'un  bracelet ,  fait  à  son  tour  des  efforts  pour  qu' Athéné 
ne  s'oppose  pas  à  l'enlèvement.  Entre  ces  deux  divinités  est 
placée  Artémis  qui ,  saisie  d'épouvante ,  semble  vouloir 
prendre  la  fuite.  Ces  trois  femmes  sont  chaussées  de  san- 
dales. 

Plus  loin  on  voit  Drméter,  à  moitié  nue ,  assise  sur  un 
rocher  (Tréxpa  àyÉXaCTxoç).  Le  dos  tourné  au  tableau  précé- 
dent, elle  appuie  le  bras  gauche  sur  une  corbeille  (la  ciste 
mystique)  ;  de  la  main  droite  elle  tient  un  rameau.  La  femme 
drapée  qui,  une  bandelette  dans  les  cheveux,  le  manteau 
déployé  en  forme  de  nimbe,  est  debout  derrière  elle,  doit 
être  Hékate-Séléné ,  car  de  la  main  gauche  elle  porte  un 
flambeau.  Au-devant  de  Déméter  on  aperçoit  une  jeune  fille 
qui ,  i'épaule  gauche  à  découvert ,  les  cheveux  cachés  sous 
un  caxxoç,  tient  dans  la  main  droite  abaissée  un  objet  qu'il 
serait  difficile  de  déterminer.  On  a  voulu  voir  dans  ce  per- 
sonnage une  des  filles  de  Celée,  roi  d'Eleusis. 

Le  bas-relief  est  malheureusement  incomplet;  à  l'extré- 
mité gauche  il  manque  le  char  de  Déméter;  à  droite  Hermès, 
qui  précédait  les  chevaux. 

Le  même  sujet  se  trouve  représenté  sur  de  nombreux 
sarcophages  ;  il  s'appliquait  surtout  à  des  cercueils  de  jeunes 
filles  mortes  dans  la  fleur  de  Tàge.  Ordinairement  Déméter 
est  debout  sur  son  char,  prête  à  se  lancer  à  la  poursuite 
du  dieu  des  enfers. 

[Parties  brisées  ou  reitaurées  :  la  figure  et  le  bras  gauclie  de 
Kora,  les  naseaux  des  chevaux  et  quelques-unes  de  leurs  jambes  de 
devant;  la  tête  et  la  main  droite  de  l'Amour;  la  figure,  l'avant-bras 
droit  et  le  bouclier  d' Athéné;  l'avant-bras  droit  d'Aphrodite;  la  tête 
d' Artémis  :  la  têle  et  la  main  gauche  avec  le  poignet  d'Hékate  ;  la 


PERSONNAGES   ÉLEUSINIENS.  91 

tète,  la  main  droite  avec  une  partie  de  la  branche,  et  le  pied  droit  de 
Déméter;  la  figure  de  la  jeune  fille  qui  est  debout  devant  elle. 
Le  cercueil  avait  strvi  d'auge  pendant  quelque  temps.] 

Devant  de  sarcophage.  —  Villa  Borghèse. 

Zoëga  dans  Welcker,  Zeifschrift  fiir  Gesohichte  und  Auslegutig  der 
alten  Kunst  (Goettingen,  1817)  p.  ib-il.  —  Bouillon,  t.  111,  bas- 
reliefs,  pi.  3.  —  Clarac,  Cat.  3C6;  Musée,  pi.  214,  33.  —  Welcker, 
Annali  5,  14G.  —  Mûller-Wieseter,  t.  II,  pi.  9,  103. 

Hauteur  0,44.  —  Largeur  1,44. 

es.  MISSION  DE  TRIPTOLÈME. 

Fragment  (angle  droit  supérieur)  d'un  bas-relief  votif, 
représentant  Kora,  vêtue  de  long  et  tenant  un  flambeau 
dans  chaque  main.  Devant  elle  on  aperçoit  l'extrémité  d'une 
aile  :  Triptolème  est  ordinairement  assis  sur  un  char  ailé. 

A  droite  :  pilastre  surmonté  d'une  architrave. 

[La  partie  inférieure  de  la  Cguie  manque]. 

Marbre  pentélique,  découvert  en  1860  à  Eleusis  par  M.  Fr.  Le- 
normant,  «  à  côté  de  la  petite  église  de  Saint-Zacharie.  n 

Revue  archéologique,  N.  S.  t.  XV,  163. 

Hauteur  0,25.  —  Largeur  0,23. 

66.  PERSONNAGES  ÉLEUSINIENS. 

A  l'extrémité  du  bas-relief,  Athéné,  chaussée  de  sandales 
et  velue  d'un  long  péplus  sans  manches,  qui  est  relevé  à  la 
taille  au  moyen  d'une  ceinture,  tient  de  la  main  droite 
avancée  une  patère ,  tandis  que  son  bras  gauche  abaissé  est 
armé  d'un  bouclier.  La  déesse  a  le  regnrd  tourné  vers  la 
scène  qui  se  pnsse  plus  loin;  sur  sa  poitrine  on  remarque 
un  mascaron  de  Méduse  suspendu  à  une  bandelette. 

A  côté  d'elle,  un  homme  barbu  [Celée],  enveloppé  dans 
un  manteau  qui  laisse  à  découvert  la  poitrine  et  le  bras  droit, 
a  la  main  gauche  levée,  comme  s'il  perlait  un  sceptre  ;  de 
la  main  droite  avancée  il  tenait  un  objet  aujourd'hui  brisé, 
probablement  une  patère. 


92  DÉMÉTER. 

La  cassure  du  marbre  paraît  indiquer  qu'un  char  (celui 
de  Triploléme)  était  placé  aux  pieds  du  roi  d'Eleusis. 

[Le  visage  d'Atliéné  est  brisé]. 

Fragment  (côté  droit)  d'un  bas-relief  ■votif,  entouré  d'une  mou- 
lure. Marbre  pentélique,  trouvé  en  1860  à  Eleusis  et  donné  par 
M.  Fr.  Lenormant. 

Hauteur  0,285.  —  Largeur  0,23. 

&S.  SIÈGE  D'UNE  PRÊTRESSE  DE  DÉMÉTER. 

Ce  monument  n'a  d'antique  que  les  deux  sphinx  femelles 
assis ,  dont  les  ailes  relevées  forment  les  bras  du  trône. 
Les  attributs  de  Démêler,  qui  s'y  trouvent  au  grand  com- 
plet, sont  dus,  sans  exception,  à  la  savante  imagination  de 
Visconii,  auquel  le  restaurateur  avait  demandé  des  conseils. 
Visconti  ayant  publié  lui-msme  une  interprétation  de  son 
œuvre ,  il  n'existe  pas  au  monde  de  sculpture  plus  facile 
à  expliquer.  Les  deux  torches  enflammées  qui  représentent 
les  colonnes  du  dossier  sont  celles  que  Déméter  avait  allu- 
mées à  l'Etna  lorsqu'elle  cherchait  sa  fille.  Deux  serpents 
aux  ailes  de  chauve-souris,  fraternellement  enroulés,  traî- 
naient le  char  de  la  déesse.  La  corbeille  mystique  est  re- 
couverte d'un  manteau  à  franges  et  flanquée  d'une  faucille 
et  d'un  volume  :  allusion  à  Déméter,  qui  enseignait  la  cul- 
ture du  blé  et  les  lois.  Les  bordures  sont  ornées  d'épis  et 
de  pavots. 

[Faillies  antiques  :  les  deux  sphinx  sauf  la  tète  de  celui  de  droite, 
le  haut  des  ailes,  les  pattes  de  devant  et  plusieurs  autres  morceaux. 
—  Restauré  par  Franzoni  sur  les  dessins  de  Corazzani']. 

Marbre  de  Lunl.  Musée  du  Vatican. 

Visconti,  Museo  Pio-Clementiuo,  t.  VII,  45.  —  Petit-Rade/, 
Musée  Napoléon,  t.  IV,  19.—  Bouillon,  t.  III,  Candélabres,  vases,  etc., 
pi.  4  (de  face  et  de  prolil).  —  Clarac,  Cat.  n.  245;  Musée  pi.  258, 
629. 

Hauteur  1,68.  —  Largeur  1,06. 


vu. 


APOLLON. 


es.      APOLLON  archaïque  restauré  en 
Bonus  Eventus. 

Apollon  nu,  la  tête  légèrement  tournée  vers  la  gauche,  la 
bouche  entr'ouverle.  La  chevelure  du  dieu ,  ondulée  sur  le 
front,  est  disposée  en  deux  larges  tresses  qui  font  le  tour 
de  la  tête  et  dont  les  bouts  retombent  sur  les  épaules.  Cette 
particularité  et  l'attitude  d'Apollon,  qui,  d'oprès  l'indice 
d'un  tenon ,  avançait  le  bras  gauche ,  font  reconnaître  une 
imitation  de  quelque  statue  archaïque. 

Le  restaurateur  l'a  transformé  en  Bonus  Eventus  (1),  en 
lui  mettant  une  paiera  dans  la  main  gauche  et  un  bouquet 
d'épis  et  de  pavots  dans  la  main  droite  abaissée. 

[Tête  antique  rapportée.  Sont  modernes  :  le  nez,   la  lèvre  supé- 


(1)  «  Simulacrum  Boni  Eventu?,  dextra  pateram,  sinistra  spicam  ac 
papavera  tenens.  »  Statue  d'Euphranor  à  Rome  (plutôt  ua  Tripto- 
lème?).P/i«e,  Uy.  34,77. 


94  APOLLON. 

rieure,  quelques  mèches  de  la  chevelure,  les  boucles  qui  descen- 
dent sur  les  épaules,  un  morceau  du  cou,  un  autre  de  la  hanche 
gauche;  l'avant-bras  gauche,  le  b»as  droit  avec  le  coude;  les  deuj 
jambes  et  plusieurs  morceaux  aux  deux  cuisses;  le  tronc  d'arbre]. 

Marbre  de  Paros. 
Château  de  Richelieu, 

Visconti,  Opère  varie,  t.  4,  417.  —  Petit-Badel,  Musée  Napoléon, 
t.  4,  61.  —  Bouillon,  t.  III,  statues  pi.  14.  —  Clarac,  Cat.  n.  292 
Musée,  pi.  276,  803  ^avec  le  profil  de  la  tète). 

Hauteur  2,00. 


69.  APOLLON  ARCHAÏQUE,  buste  colossal. 

La  sévérité  des  traits  et  l'arrangement  de  la  chevelure 
qui,  ondulée  sur  le  front,  est  disposée  en  plusieurs  étages 
finement  frisés,  rappelle  les  plus  anciennes  statues  de  bronze 
d'Apollon.  Nous  sommes  autorisés  à  y  voir  une  imitation 
du  type  fixé  par  Kanachos ,  contemporain  des  invasions 
perses.  La  statue  que  cet  artiste  avait  exécutée  pour  l'oracle 
des  Branchides,  à  Milet,  tenait  de  la  main  gauche  un  arc, 
dans  l'autre  un  faon  couché  (1).  Notre  buste  porte  un  bau- 
drier sur  l'épaule  droite  ;  le  strophiiim  fait  deux  fois  le  tour 
de  la  tête. 

[Le  buste,  le  cou,  l'extrémité  du  nez,  le  menton  ;  le  sourcil,  l'œil 
et  la  pommette  gauches,  l'oreille  gauche,  le  bord  de  l'oreille  droite  et 
quelques  touffes  de  la  chevelure  sont  modernes.] 

Marbre  pentélique. 

Bouillon,  t.  III,  Bustes  pi.  1,  2.  —  Clarac,  Cat.  133;  Musée, 
pi.  1073. 2785  a,  —  Mùller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  pi.  11, 118. 

Hauteur  0,74. 

•ÏO.  APOLLON  SAUROCTONE. 

L'admirable  statue  grecque,  connue  sous  le  nom  ^'Apollon 

(1)  H.  Brunn,  Histoire  des  artistes  grecs,  1. 1, 77. 


APOLLON  SAUROCTONE. 

Sauroctone  (tueur  du  lézard),  représeûte  un  adolescent  nu 
(iJLeXXéçyiêoç),  appuyé  contre  un  tronc  d'arbre,  le  long  duquel 
monte  un  lézard.  Le  corps  du  jeune  dieu ,  d'une  grâce  et 
d'une  souplesse  exquises ,  repose  en  partie  sur  la  jambe 
droite  ;  la  jambe  gauche  est  un  peu  retirée  en  arriére  et 
placée  de  façon  à  ce  que  les  pieds  se  trouvent  sur  la  même 
ligne,  l'un  derrière  l'autre;  les  cheveux,  entourés  d'une 
bandelette,  sont  disposés  comme  ceux  d'une  femme  et  ras- 
semblés en  nœud  au-dessus  de  la  nuque.  Le  mouvement 
de  la  main  droite  indique  qu'Apollon  se  dispose  à  percer  le 
lézard  au  moyen  d'une  flèche. 

Nous  savons,  par  un  passage  de  Pline  (1),  qu'une  statue 
en  bronze ,  de  Praxitèle ,  représentait  Apollon  adolescent 
dans  cette  attitude,  et  c'est  évidemment  le  même  motif  au- 
quel fait  allusion  une  épigramme  de  Martial  (2).  Loin  de 
vouloir  y  découvrir  une  signification  symbolique,  il  faut 
interpréter  ce  marbre  de  la  même  façon  que  les  anciens 
eux-mêmes.  Apollon  jeune,  caché  derrière  un  arbre  et 
guettant  un  petit  animal  inoffensif  pour  le  tuer,  ne  saurait 
être  un  sujet  de  mythologie  :  c'est  une  espièglerie  d'enfant. 
Insidiosepuer,  dit  le  poète  romain.  Le  lézard  est  connu  pour 
sa  prodigieuse  agilité  :  le  frapper  d'un  coup  de  flèche 
n'était  donc  ni  chose  facile  ni  indigne  de  la  main  d'un  dieu. 
A  part  cela ,  il  ne  faut  pas  oublier  qu'Apollon  est  une  des 
divinités  sanitaires,  et  que,  chez  les  anciens,  le  lézard  entrait 
dans  beaucoup  de  préparations  pharmaceutiques.  Cette  ex- 
plication fera  peut-être  rire,  mais  elle  n'en  a  pas  moins  son 
côté  juste. 

Le  caractère  de  la  sculpture  dénote  exclusivement  l'époque 
d'Alexandre  le  Grand,  et  surtout  le  ciseau  sensuel  de  Praxi- 
tèle. L'aisance  de  la  pose,  cet  abandon  charmant  d'un  corps 
aux  formes  presque  féminines,  la  beauté  idéale  de  la  figure, 


(1)  Hist.  nat.  34,  70  :  Fecit  et  puberem  ApoUineni ,  subrepenti 
lacertae  cominus  sagitta  insidiantem,  quem  sauroctonon  vocant. 

(2)  Liv.  14,  172  :  Sauroctonos  Corinthius. 

Ad  te  reptanli,  puer  insidiose,  iacertae 
parce;  cupit  digitis  illa  perire  tuis. 


APOLLON. 

la  proportion  (un  Grec  dirait  Veurythmie]  parfaite  des  mem- 
bres :  toutes  ces  qualités  sont  autant  de  marques  distinc- 
tives  du  génie  du  grand  statuaire  athénien. 

Parmi  les  répétitions  antiques  d'Apollon  Sauroctone,  nous 
citons  la  statue  du  Vatican  {Museo  Pio-Clementino,  t.  1, 13), 
et  une  statuette  en  bronze  de  la  villa  Albani  [Braun,  Ruinea 
und  Museen  Roms,  p.  676.  Friederichs,  Bausteine  n.  445). 

[Restaurations  :  Tète  antique  rapportée,  mais  appartenant  à  la 
statue.  La  main  droite  avec  une  partie  de  l'avant-bras,  le  bras  gau';he 
presque  en  entier,  la  tête  et  le  cou  du  lézard  sont  modernes.  Les 
pieds  d'Apollon  ont  été  recollés.] 

Marbre  de  Paros.  Villa  Borgbèse,  st.  2,  5. 

Winckelmann,  Monumenti  inediti,  pi.  40.  Histoire  de  l'Art,  liv.  9, 
ch.  3, 15  (OEuvres  complètes,  Stuttgart  1847,  1. 1,  387;  pi.  28, 1),  et 
dans  la  traduction  italienne  de  Fea,  t.  II,  pi.  3.  Pierres  gravées  du 
baron  de  Stosch,  p.  190.  —  Visconti,  Monumenti  scelti  Borghesiani, 
pi.  21,  3  (p.  154-159).  —  Filfiol,  t.  VI,  420.  -  Bouillon,  t.  I,  19. 
—  H.  Laurent,  Musée  royal,  t.  II,  pi.  16.  —  Éme'ric-David ,  Histoire 
de  la  sculpture  ancienne  (Paris,  1862),  p.  235  et  suiv.  —  Clarac, 
Cat.  n.  19;  Musée,  pi.  268,  905.  —  Welcker,  Alte  Denkmaeler,  1. 1, 
406-414.  —  Mùller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  I,  pi.  36,  147  a.  — 
Feuerbach,  Der  Vaticouiscbe  Apollo  (seconde  édition),  p.  198-200; 
OEuvres  complètes,  t.  III,  131. 

Uauteur  1,49. 

'if,       APOLLON  CITHARÈDE.  statuette. 

Couronné  de  laurier,  le  bras  gauche  appuyé  sur  un  cippe, 
il  joue  de  la  lyre.  Sa  tête  est  un  peu  penchée  en  arrière, 
mouvement  habituel  aux  rhapsodes  et  qui  indique  qu'il 
chante  avec  émotion.  Le  bras  gauche  du  jeune  dieu  ainsi 
que  le  cippe  sont  recouverts  d'une  draperie. 

[La  couronne,  l'occiput,  la  main  gauche  avec  le  poignet,  les  deux 
jambes  et  les  pieds,  la  lyre  et  les  trois  quarts  du  cippe  sont  mo- 
dernes.] 

Marbre  grec.  Musée  Campana 

Hauteur  0,83 


L 


APOLLON    CITHARÈDE.  97 

9».  APOLLON  CITHARÈDE. 

Le  bas  du  corps  couvert  d'un  manteau  qui  se  replie  sur 
le  bras  gauche,  Apollon  joue  de  la  lyre  en  se  servant  du 
pleclrum.  Les  deux  bouts  de  la  bandelette  qii  entoure  sa  che- 
velure, frisée  et  peinte  en  rouge,  retombent  sur  ses  épaules. 
Le  pied  gauche  est  placé  sur  une  petite  élévation.  Il  paraît 
superflu  de  faire  observer  que  l'instrument,  orné  d'un  raas- 
caron  de  chien,  et  le  Terme  de  femme,  sur  lequel  il  repose, 
sont  des  additions  modernes  qui  font  peu  d'honneur  au 
goût  et  à  l'érudition  du  restaurateur. 

[Tête  antique  r  ipportée  et  d'autant  plus  étrangère  à  la  statue  que 
c'est  une  tète  de  femme.  —  Le  nez,  le  bas  du  menton,  le  cou,  les 
bras,  les  jambes  et  les  pieds,  la  lyre  et  le  Terme  sont  modernes. 
Raccords  à  la  draperie.] 

Statue  en  marbre  grec. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  3,  5. —  Clame.  Cat.,  n.  45 i;  Musée, 
pi.  267,  928. 

Hauteur  4,50. 


73.         APOLLON  PYTHIEN  (statuette). 

Lu  tête  couronnée  de  laurier,  l'épaule  gauche  et  le  bas  du 
corps  couverts  d'un  manteau,  le  dieu  appuie  le  bras  gauche 
sur  un  trépied;  de  la  main  droite  abaissée,  il  tient  une 
branche  de  laurier.  Ses  cheveux,  noués  sur  la  nuque,  re- 
tombent en  longues  boucles  sur  les  épaules  ;  ses  pieds  sont 
chaussés  de  sandales. 

Le  trépied  se  compose  d'un  tronc  de  laurier  entouré  de 
trois  montants  qui  sont  réunis,  de  distance  en  distance,  pai 
trois  cerceaux.  Ils  supportent  un  vase,  recouvert  de  la  cor- 
tina  (oXp-o;),  qui  a  la  forme  d'un  demi-globe.  Un  serpent 
est  enroulé  autour  de  l'arbre, 

[Parties  modernes  :  l'extrémité  du  nez,  un  morceau  au-dessus  du 
seingauclie,  la  main  droite  avtc  le  rameau  (dont  le  tenon  est  an- 
tique), la  main  gaucl  e  et  la  queue  du  serpent  que  le  restaurateur  y 

S 


96  APOLLON. 

a  mise,  le  milieu  du  corps  du  reptile;  les  deux  pieds  d'Aiiollon;  la 
plus  grande  partie  des  cerceaux  ;  enfin  la  plinthe.] 

Charmante  statuette  en  marbre  grec. 

Clarac,  Musée  pi.  346,  925. 

Hauteur  0,535. 

-54.    APOLLON  PYTHIEN  AU  REPOS. 

Le  bras  droit  replié  sur  la  lête,  l'autre  appuyé  sur  un 
tronc  de  laurier,  Apollon  paraît  se  reposer  des  fatigues  du 
jour.  La  coiffure  du  jeune  dieu  est  arrangée  d'après  la  mode 
archaïque  ;  les  tresses  qui  retombent  sur  la  nuque  forment 
une  masse  large  et  plate,  comme  un  carré  obloDg.  L'arbre, 
autour  duquel  rampe  le  serpent  familier,  est  enfermé  dans 
un  trépied  recouvert  de  la  cortine ,  et  dont  les  montants 
sont  décorés  de  pattes  de  lion. 

[La  main  gauche,  le  poignet,  le  coude  et  une  pièce  au  genou  droit 
sont  modernes;  la  branche  de  laurier,  que  le  restaurateur  lui  avait 
donnée,  a  maintenant  disparu.] 

ïrès-jolie  statuette  en  maibre  de  Paros.  Château  d'Écouen. 

Schweighœuser,  Mu^ée  Napoléon,  t.  I,  18.  —  Bouillon,  t.  III, 
Statues,  pi.  3,  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  627;  Musée  pi.  269,  912. 

Hauteur  1,16. 

'ÎS.  APOLLON,  DIT  LYCIEN. 

Le  dieu,  représenté  dans  la  plénitude  de  sa  force,  a  le 
bras  droit  nonchalamment  replié  sur  la  tête,  comme  s'il  se 
reposait  de  ses  fatigues;  le  bras  gauche  est  appuyé  sur  un 
tronc  de  laurier,  autour  duquel  rampe  le  serpent  familier. 
11  est  probable  que,  de  la  main  gauche,  Apollon  tenait  son 
arc. 

Par  rapport  à  un  passage  de  Lucien  (i),  on  a  donné  à 

,1)  Anacharsis,  p.  551,  éd.  Didot  :  rujjivâff'.ov   Upôv  'Attô),- 

>.wvoi;  ToO  Avxsiov  .  Kaî  xo  àyaX'Aa  &à  aÙTûO  ôpa:,Tàv  Èui  Tîi  oir):ri 


APOLLON   AU   REPOS.  99 

cette  belle  statue  l'épithète  de  Auxscoç.  Un  vieux  mot  grec 
Xûxy)  signifiait  «  lumière,  t 

[Parties  modernes  :  La  main  droite  avec  le  poignet  ;  le  coude  et 
l'avant-bras  gauche  et  la  main  avec  le  bâton.  —  Retouches.] 

Statue  en  marbre  grec  dur.  Jardins  de  Versailles  (où  elle  était 
placée  près  du  bosquet  de  la  Colonnade). 

Thomassin,  Recueil  des  figures,  etc.,  de  Versailles  (gravé  en  1689), 
pi.  6.  —  Mont  faucon.  Antiquité  expliquée;  supplément,  1. 1,  pi.  56,  3 
(gravure  à  l'inverse).  —  Schweigliœuser,  Musée  Napoléon,  t.  I,  16. 

—  Robillart- Laurent ,  Musée  français,  t.  IV,  75.  {Visconti,  Opère 
xarie,  t.  IV,  33-35;  pi.  7j.  —  FUhol,  t.  IX,  258.  —  Bouillon,  t.  1, 18. 

—  Chirac,  Cat.  n.  188;  Musée,  pi.  267,  921.  —  Mûller-Wieseler, 
Denkmaeler,  t.  II,  pi.  11,  127  a. 

Hauteur  2,16. 

^G.  APOLLON  AU  REPOS. 

Le  dieu,  entièrement  nu,  a  le  bras  droit  replié  sur  la  tête  ; 
ôe  la  main  gauche,  qui  s'appuie  sur  un  tronc  de  laurier,  il 
tst  censé  tenir  son  arc.  Le  serpent  familier  est  enroulé 
autour  de  l'arbre. 

[Tête  rapportée.  Parties  modernes  :  Le  nez,  la  bouche  et  le 
menton;  un  morceau  de  la  joue  gauche;  les  bras,  les  jambes  et  la 
cuisse  droite;  l'arbre  et  le  serpent.] 

Statue  colossale  en  marbre  de  Paros.  Villa  Rorghèse,  st.  9,  6. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  3,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  197;  Musée 
pi.  267,  920. 

Hauteur  2,18. 

.   APOLLON  TENANT  UNE  FLÈCHE 

Apollon  pythien,  entièrement  nu,  le  bras  gauche  appuyé 
sur  un  tronc  de  laurier  autour  duquel  rampe  le  serpent 


xex>>nx£vov,  T^  àpiatep^  [aèv  to  tô?ov  è'xovxa,  ■}\  ôs^ià  Sa  uTièp  tvîç 
xe<pxXiïç  àvax£xXai7[j.£vïi  waTreo  ex  xa[j,âToy  [j.axpoù  àvaTraviôjxsvov 
oïîxvu'H  Tov  Oeôv. 


100  APOLLON. 

familier,  porte  une  flèche  dans  la  moin  droite  abaissée.  De 
fautre  maia  il  tenait  probablement  son  arc.  La  coiffure  du 
jeune  dieu  est  celle  d'une  femme,  c'est-à-dire  un  krobylos 
et  de  longues  boucles  qui  relombeni  sur  les  épaules.  Son 
corps  repose  sur  la  jambe  gauche;  la  jambe  droite  est  UQ 
peu  retirée  en  arrière. 

[Tète  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  Le  corymbe,  une 
purtie  des  boucles  de  clieveux,  la  main  et  le  poignet  gauches,  l'index 
de  la  main  droite,  la  jambe  droite. 

La  tête  du  serpent  et  la  pointe  de  la  flèche  sont  brisées.) 

Statue  en  marbre  grec.  Cliâteau  de  Richelieu,  n.  9. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  3,  7.  —  Clarac,  Cat.  n.  748;  Musée 
269,  909. 

Hauteur  1,54. 


•ÏS.  APOLLON. 

Le  dieu  n'est  vêtu  que  d'une  chlamyde  qui,  recouvrant 
ses  épaules  et  se  repliant  sur  le  bras  gauche  tendu  en  avant, 
est  attachée  par  une  fibule  sur  l'épaule  droite.  De  la  main 
droite  abaissée  il  porte  une  flèche ,  de  l'autre  il  a  dû  tenir 
son  arc.  Le  serpent  familier  s'enroule  autour  du  tronc 
d'arbre  qui  sert  de  support  à  la  statue. 

[Parties  modernes  :  La  tôle;  le  bras  droit  avec  la  flèche  ;  la  main 
et  le  poignet  gauches;  la  jambe  drcite  avec  le  genou  ;  la  tête  du  ser- 
pent et  la  plus  lirande  partie  de  la  plinthe.  Un  tenon  indique  que  le 
serpent  montait  autrefois  plus  haut.] 

Statue  en  marbre  grec.  Villa  Borglièse. 

Clarac,  Cat.  n.  881  ;  Musée  pi.  269,  908. 

Hauteur  1,75. 

•î».  APOLLON,   STATUE   COLOSSALE. 

Le  dieu  est  debout  prés  d'un  tronc  d'arbre,  qu'on  a  re- 
couvert d'une  draperie.  Sa  chevelure  est  ondulée,  sa  tête 


APOLLON.  iOl 

légèrement  tournée  vers  la  droite.  Un  manteau  sur  répaule, 
il  tenait  quelque  attribut  dans  la  main  gauche  levée;  quant 
au  bras  droit,  le  restaurateur  lui  a  donné  une  fausse  direc- 
tion ,  car  un  tenon  qui  se  voit  sur  la  cuisse  indique  qu'il  était 
plutôt  abaissé. 

[Parties  modernes  :  Le  nez.  la  bouche  et  le  menton,  avec  plu- 
sieurs autres  morceaux  de  la  tête;  l'avant-bras  droit,  l'avanl-bras 
gauche  avec  le  coude  et  une  grande  partie  du  manteau;  la  jambe 
droite,  la  jambe  gauche  avec  le  genou,  les  deux  pieds,  le  tronc 
d'arbre  et  la  draperie  qui  le  recouvre.  —  Les  restaurations  ont  été 
exécutées  par  le  sculpteur  Lange.] 

Marbre  de  Paros;  beau  style.  Grèce. 

Clarac,  Gat.  n.  906;  Musée  pi.  346,  926. 

Hauteur  2,35. 

80.  TORSE  RESTAURÉ  EN  APOLLON. 

Le  manteau  ne  recouvre  que  la  partie  inférieure  du  corps 
et  le  bras  gauche,  appuyé  sur  an  tronc  de  laurier.  Le 
dieu  est  chaussé  de  sandales;  de  la  main  gauche  il  tenait  son 
arc;  le  bras  droit  est  abaissé.  On  aperçoit  un  carquois, 
rempli  de  flèches,  suspendu  à  l'arbre. 

[Fragment  de  torse  auquel  un  sculpteur  italien  a  ajouté  la  tête,  le 
côté  droit  du  pectoral ,  le  bras  droit,  l'avant-bras  gauche,  tout  le  bas 
du  corps  à  partir  des  hanches,  le  tronc  d'arbre  et  la  plinthe.] 

Statuette  en  marbre  pentélique.  Villa  Borghèse  st.  6,  11. 

Bouillon,  t.  III,  Statues  pi.  3,  6.  —  Clarac,  Gat.  n.  401  ;  Musée 
pi.  268,  911. 

Hauteur  0,78. 

81.  APOLLON  (buste  colossal). 

Sculpture  aussi  remarquable  par  la  beauté  que  par  la 
largeur  du  style.  C'est  le  type  idéal  d'Apollon  créé  par  les 
artistes  de  la  belle  époque. 


102  APOLLON. 

[Le  buste,  une  partie  du  cou,  le  menton  et  l'extrémité  du  nez  sont 
modernes.] 

Marbre  de  Luni. 

Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  1,  1.  —  Clarac,  Cat.  135;   3Iusée 
pi.  1073,  2785  b.       - 

Hauteur  0,75. 


SS.  APOLLON. 

Nu  jusqu'à  la  ceinlure,  le  manteau  replié  sur  Tépaule 
gauche,  les  pieds  chaussés  de  sandales,  Apollon  appuie  son 
bras  droit  sur  la  hanche  ,  de  la  main  gauche  il  tenait  pro- 
bablement sa  lyre.  On  aperçoit  sur  la  draperie  qui  recouvre 
Tépaule  l'endroit,  un  peu  aplati,  où  se  terminait  l'un  des 
montants  de  l'instrument.  Le  dieu  portait  son  plectrum  dans 
la  main  droite.  De  longues  nattes  de  cheveux  descendent  sur 
sa  poitrine. 

[La  statue  a  été  cassée  vers  le  milieu  du  corps.  La  tête,  le  sein 
gauche,  l'avant-bras  droit  jusqu'au  poignet  et  le  bras  gauche  à  partir 
du  biceps  sont  modernes.] 

Jolie  statue  en  marbre  de  Paros.  Musée  Campana  {Catalogo , 
n.  62  :  Hermaphrodite  tenant  un  miroir). 

Hauteur  1,70. 

83.  LA  DISPUTE  DU  TRÉPIED. 

Dans  un  accès  de  démence,  Hercule  avait  tué  son  hôte 
Iphitos  en  le  précipitant  du  haut  des  murailles  de  Tirynthe. 
Une  grave  maladie  vint  le  punir  ae  ce  méfciit,  et,  ne  sachant 
quel  remède  employer,  le  héros  partit  pour  Delphes.  La 
Pythie  refusa  de  répondi^e  à  un  assassin  ;  alors  Hercule 
irrité  força  l'entrée  du  temple  et  emporta  le  trépied  d'or 
pour  fonder  ailleurs  un  oracle  plus  complaisant.  Mais 
Apollon  le  rejoignit  et  lui  disputa  son  bien  jusqu'à  ce  que 
Jupiter  mit  lin  à  la  lutte  de  ses  deux  fils  en  lançant  la  foudre 
entre  les  combattants. 

Noire  bas-relief,  imitaliou  du  style  hiératique,  repré- 


APOLLON  ET  MARSYAS.  '  103 

sente  le  moment  où  Apollon  saisit  de  la  main  droite  (1)  une 
des  oreilles  du  trépied.  Le  dieu  est  nu,  couronné  de  lau- 
rier, armé  de  son  arc.  Quatre  longues  tresses  retombent  sur 
ses  épaules ,  un  manteau  en  écliarpe  lui  flotte  sur  les  bras. 
Hercule,  coiffé  de  la  peau  de  lion,  tient  d'une  main  son  arc 
et  le  trépied,  de  l'autre  il  br-mdit  la  massue.  Le  carquois 
est  suspendu  à  sa  taille  au  moyen  d'un  baudrier.  Plus  loin 
on  voit  le  laurier  sacré,  autour  duquel  est  enroulé  un 
serpent  familier,  gardien  du  sanctuaire  (ocpi;  oîxo;-po;).  L'om- 
phale  de  Delphes,  qui  vraisemblablement  se  trouvait  entre 
les  deux  adversaires,  n'a  pas  été  rétabli  par  le  restaurateur. 
La  dispute  du  trépied  est  un  des  sujets  favoris  de  l'art 
antique.  Nous  la  rencontrons  sur  d'innombrables  monu- 
ments :  bas-reliefs  en  raarbr^  (  Welcker,  alte  Denkmseler, 
t.  II,  298)  et  en  terre-cuite,  vases  {Welcker  III  268  ;  Corpus 
inscr,  gr.  7617  suiv.),  bronzes,  monnaies,  pierres  gravées. 

[Il  n'y  a  d'antique  que  le  haut  des  flgures ,  les  trois  cinquièmes  de 
l'arbre,  la  moitié  inférieure  d'Hercule  et  les  jambes  d'Apollon  sont 
modernes.] 

Marbre  pentélique. 

Yilla  Albaiii. 

Petit-liadel,  t.  II,  3b.  —  Rnbillart-Laurent,  t.  IV,  51  {Visconti, 
Opère  varie  4, 109,  pi.  17).  —  Chirac,  Cat,  n.  3  68  ;  Musée,  pi.  119,  49. 

Hauteur  0,r)8.  —  Largeur  0,'M. 


84.  APOLLON  ET  MARSYAS. 

Ce  grand  bas-relief,  qui  ornait  autrefois  le  devant  d'un 

saT-cophage  romain,  se  compose  de  trois  scènes  distinctes. 

En  partant  de  gauche,  nous  trouvons  d'abord  : 

I.  Athéné  (Minerve),  dans  son  costume  habituel,  assise 

près  du  fleuve  Méandre  (2).  Elle  vient  d'inventer  la  flûte  et, 


(1)  Le  bras  est  un  peu  trop  lonsr.  Ces  incorrections  de  dessin  ne 
sont  pas  rares  dans  les  sculptures  archaïques. 

(2)  Properce  111,30,17. 


lOi  APOLLOX. 

pour  s'assurer  si  réellement,  en  jouant  de  cet  instrument, 
on  enfle  la  figure  d'une  façon  disgracieuse,  elle  consulte  les 
eaux  de  la  rivière  qui  reflètent  son  image.  On  voit  au  geste 
de  sa  main  droite  que,  méconiente  de  son  invention  ,  elle 
a  jeté  la  flûte  dans  les  roseaux.  Le  jeune  dieu  du  fleuve, 
à  moitié  couché  et  couronné  de  plantes  aquatiques,  le  haut 
du  corps  à  découvert,  porte  un  roseau  au  bras  gauche.  Son 
regard,  plein  d"étonnement,  est  tourné  vers  Athéné. 

Derrière  ce  groupe  se  tient  Mnrsyas,  appuyé  contre  un 
rocher,  le  manteau  sur  Tépaule  gauche.  Rempli  de  joie,  il 
tient  une  grappe  de  raisin  dans  sa  main  droite  élevée. 

Au  second  plan  on  voit  un  arbre  et  une  vache  accroupie 
sur  la  colline. 

II.  Au  milieu  du  tableau,  Apollon,  le  haut  du  corps  et  la 
jambe  gauche  à  découvert,  joue  de  la  lyre  qu'il  appuie  sar 
un  trépied.  Son  pied  gauche  repose  sur  une  petite  élévation, 
devant  laquell*e  se  tient  un  griffon  ailé.  Le  dieu  tourne  fière- 
ment la  tête  vers  son  antagoniste  Marsyas,  qui  a  osé  le  dé- 
fier. Déjà  les  Muses,  juges  du  concours,  ont  pronoucé  la 
sentence,  car  le  Satyre  a  Tattitude  d'un  suppliant,  et,  debout 
devant  son  siège  couvert  de  la  peau  de  bouc  qui  lui  servait 
de  manteau,  il  est  sur  le  point  de  marcher  au  supplice. 
Athéné  a  la  main  gauche  posée  sur  l'épaule  de  Marsyas, 
comme  si  elle  voulait  prendre  une  part  active  à  l'exécution 
du  condamné;  en  effet,  c'est  à  la  suite  des  imprécations  de 
la  déesse,  lancées  contre  tous  ceux  qui  joueraient  de  la  flûte, 
que  l'issue  du  concours  a  été  fatale  à  ce  malheureux.  De  la 
jiain  droite,  Athéné  tenait  une  hasle;  elle  retourne  la  tête 
(TersCybèle;  son  pied  gauche  repose  sur  un  rocher,  au- 
dessous  duquel  perche  la  chouette. 

Derrière  ce  groupe,  on  remarque  deux  Muses,  coiffées 
de  plumes  (1).  L'une,  Thalle,  porte  sur  la  poitrine  une 
bulle,  suspendue  à  un  ruban ,  et ,  de  la  main  gauche ,  elle 


(1)  Depuis  leur  victoire  sur  les  Sirènes  ,  les  Muses  pnrtent  cet  or- 
nemeot;  dans  notre  bas-relief,  il  est  d'autant  mieux  c'Aoisi  que  le 
sujet  représente  égaiemeùt  le  triomiihe  de  leur  cause. 


APOLLON  ET  MARSYA9.  105 

tient  un  masque  comique.  L'autre  est  probablement  Eu^ 
terpe,  représentant  la  poésie  lyrique. 

Plus  loin,  le  jeune  Dionysos  (Bacchus),  le  haut  du  corps 
nu,  le  bras  droit  replié  sur  sa  tête,  qu'il  incline  légére- 
menl  vers  Minerve,  est  entouré  de  deux  personnages  de 
son  cortège  :  un  jeune  Satyre,  couronné  de  pin,  et  Silène 
qui,  couronné  de  lierre,  se  détourne  tristement  de  son  ca- 
marade condamné  à  mort.  Au  premier  plan  ,  on  voit  une 
autre  divinité  protectrice  de  Marsyas  :  la  mère  phrygienne 
Cybèle,  qui,  assise  au  bord  da  fleuve,  est  accompagnée  de 
son  lion.  Elle  a  l'occiput  voilé  ;  la  couronne  murale  qu'elle 
portait  sur  la  tête  est  brisée.  Une  jeune  femme ,  le  haut  du 
corps  nu,  un  roseau  (peut-être  un  thyrse?)  au  bras  droit,  se 
tient  debout  derrière  elle.  C'est  une  des  compagnes  de 
Dionysos,  vraisemblablement  Ariadne  elle-même. 

De  l'autre  côté  du  trépied  d'Apollon ,  c'est  d'abord  Ar~ 
témis  qui  fixe  notre  attention.  Vêtue  de  son  chiton  de 
chasse,  le  carquois  sur  l'épaule,  un  flambeau  allumé  dans 
la  main  droite,  elle  arrive  en  toute  hâte  pour  féhciter  son 
frère  victorieux.  De  la  main  gauche  abaissée,  elle  a  dû  tenir 
son  arc.  A  ses  pieds,  un  Phrygien,  en  costume  national,  est 
assis  par  terre,  la  main  gauche  posée  sur  une  pierre  à  ai- 
guiser. Chargé  d'apprêter  le  couteau  du  supplice,  il  lève 
la  tête  vers  Marsyas,  comme  s'il  attendait  que  les  prières  du 
Satyre  eussent  quelque  succès.  Il  porte  la  pftorèem  [capi- 
strum],  c'est-à-dire  la  mentonnière  des  joueurs  de  flûte,  in- 
ventée par  Marsyas  (I)  ;  c'est  ce  qui  a  fait  supposer  qu'il 
pourrait  être  un  de  ses  élèves. 

Hermès  (Mercure)  est  reconnaissable  à  son  pétase  ailé  et 
au  caducée  qu'il  tient  de  la  main  droite.  Le  dieu,  inventeur 
de  la  lyre,  porte  des  ailes  aux  talons;  il  a  le  manteau  en 
écharpe,  et  sa  jambe  droite  est  posée  sur  un  petit  rocher. 
Derrière  lui  on  voit  trois  Muses  coiffées  de  plumes  ;  celle 
qui  tient  un  globe  est  Uranie.  La  déesse  qui,  drapée  comme 


(1)  Simonide,  dans    Tzetzés ,  Chiiiades,  I,  373.  {Bergk,  poetae 
lyrici  graeci,  p.  1183;  3*  édition.3 

S* 


106  APOLLON. 

une  matrone ,  diade'me'e  et  chaussée  de  souliers ,  tipnt 
bras  droit  appuyé  sur  le  genou,  n'est  pas  encore  suffi^am- 
meut  expliquée.  Oq  l'a  appelée  Bonadea  (1);  il  parait  cepen- 
dant plus  simple  d'y  voir  liera  (Junon),  d'autam  plu?  que, 
sur  le  sarcophage  Doria  (2),  elle  porte  un  sceptre  et  une 
pomme  de  grenadier. 

III.  La  troisième  scène  représente  le  supplice.  Deux  Phry- 
giens, portant  la  phorbeia,  sont  occupés  l'un  à  aiguiser  le 
couteau  qui  doit  servir  à  écorclier  Marsyas ,  l'autre  à  atta- 
cher le  condamné  par  une  corde  aux  branches  d'un  pin. 
Le  premier,  à  genoux,  tourne  la  tête  vers  l'arbre.  On  a 
souvent  remarqué  la  similitude  de  cette  figure  avec  la 
célèbre  statue  du  Musée  de  Florence,  connue  sous  le  nom  du 
Bémouleur  [V Arrotino] .  Le  corps  de  Marsyas,  suspeudu  par 
les  bras,  est  brisé  (3). 

La  figure  à  moitié  couchée  et  couronnée  de  plantes  aqua- 
tiques, qui ,  le  haut  du  corps  nu ,  tient  un  roseau  et  une 
corne  d'abondance,  représente  le  fleuve  Marsijas ,  né, 
comme  on  sait,  du  sang  du  Satyre  supplicié. 

[Parties  brisées  ou  modernes  :  l.  La  tète  castiuée,  le  bras  ganche 
et  l'avant-bras  droit  d'Athéné.  La  partie  inférieure  de  la  figure  du 
Méandre  et  son  avant-hras  droit  avec  le  coude.  La  tête  couronnée  de 
pin,  le  bras  droit  et  la  main  gauche  de  Marsyas. 

11.  La  tète  d'Apollon  ;  ?a  main  gauche,  son  avant-bras  droit  avec  la 
main  et  le  pleclrum,  la  moitié  de  sa  cuisse  et  de  sa  jambe  gauches.  Le 
côté  droit  et  les  cordes  de  la  lyre;  un  montant  du  trépied  ;  la  tête 
et  les  pattes  de  devant  du  griffon.  —  Le  nez,  le  bras  droit,  la  main 
gauche,  la  cuisse  et  la  jambe  droites,  enfin  l'aine  gauche  de  Marsyas. 
—  Le  nez,  le  bras  droit,  la  main  gauche,  le  genou  gauche  et  les 
doigts  du  pied  gauche  d'Athéné,  —  Le  nez  de  Thalie.  —  Le  nez  et 
le  bras  droit  de  Dionysos.  —  Le  nez  ,  la  couronne  murale  et  l'avant- 
bras  droit  de  Cybéle.  La  tête  de  son  lion.  —  Le  nez  et  l'avant-bras 
droit  d'Ariadne;  le  haut  dn  roseiu  qu'elle  tient. 

La  tète,  la  main  et  la  moitié  de  l'avant-bras  gauche  d'Artémis.  — 

(1)  Gerhard,  Denlimeeler  und  Forschungen,  1859,  p.  13. 

(2)  Gerhard  Aniike  Bildwerke,  pi.  85, 1.  Hyperboreisch-rœmische 
Studien,  t.  I,  110. 

(3)  On  le  voit  encore  sur  la  gravure  de  Winckelmann. 


l 


APOLLON   ET  MARSYAS.  107 

Le  nez  du  Phrygien.  —  Le  nez  et  le  bras  droit  d'Hermès.  —  La  partie 
inférieure  de  la  figure  d'Uranie  et  son  bras  droit  presque  en  entier. 
III.  L'aviint-bras  gauche  du  Phrygien  qui  aiguise  le  couteau;  toute 
la  figure  et  i'avant-bras  gauche  de  celui  qui  attache  la  corde.] 

Devant  d'un  sarcophage  ovale.  Marbre  de  Parcs.  Villa  Borghèse. 

Winckelmann ,  Monumenti  inediti  n.  42.  —  Millin,  Galerie  my- 
thologique (^Paris  1850),  pi.  83,  301  (Cette  édition  porte  la  phrase 
suivante  :  «  Bas-relief  de  la  villa  Pinciana,  auquel  il  faut  comparer 
«  celui  de  la  villa  Borghèse,  au  Musée  du  Louvre!  »).  —  Bouillon, 
t.  Ill,  Bas-reliefs,  pi.  2.  —  Clarac,  Cat,  n.  731  (769  bis);  Musée, 
pi.  123,  52  (texte,  vol.  Il,  269-278).  —  MûUer-Wieseler,  Denk- 
maeler,  t.  II,  pi.  14,  152.  —  Michaëlis,  Annales  de  l'insiitut  romain, 
t.  XXX  (1858),  p.  327-332.  340-315.  Denkmseler  und  Forschungen, 

1859,  p.  95. 

Hauteur  0,71.  —  Largeur  2,16. 

85.     APOLLON  ET  MARSYAS,  sarcophage 
Campana. 

La  face' principale  de  ce  magnifique  sarcophage  repré- 
sente deux  scènes  :  la  lutte  entre  Apollon  et  Mursyas  et  le 
supplice  du  Satyre. 

I.)  Au  milieu  de  la  composition,  AiJollon  nu,  couronné 
de  laurier,  se  tient  debout,  en  jouant  de  la  lyre.  De  la  main 
droite,  il  manie  le  plectrum  ;  son  instrument  est  suspendu  à 
une  banderole  qui,  de  l'épaule  droite  passe  obliquement 
sur  sa  poitrine.  Posé  de  face,  le  dieu  victorieux  a  le  regard 
fixé  sur  Mursyas.  Le  Satyre,  reconnaissable  à  sa  barbe 
inculte  et  à  ses  oreilles  de  bouc,  est  couvert  d'une  peau  de 
loup.  11  souffle  de  toutes  ses  forces  dans  une  double  flûte, 
dont  on  distingue  les  languettes  (1).  Sa  syrinx  et  son  bâton 
pastoral  gist^nt  par  terre. 

Entre  les  deux  antagonistes  on  voit,  assise  sur  un  rocher, 
à  l'ombre  d  un  chêne,  une  femme  qui  écoute  le  concert 
avec  la  plus  grande  attention.  Elle  est  à  moitié  nue,  mais 
chaussée  de  sandales;  la  main  gauche  posée  sur  son  siège,  la 


(1)  Comme  sur  notre  bas-relief  de  Salonique,  n.  20  (p.  54).  Voir 
Muséum  of  r.lassical  antiquities,  t.  Il,  40,  90-92. 


108  APOLLON. 

lête  appuyée  sur  le  bras  droit,  elle  a  le  regard  tourné  vers 
le  vainqueur.  C'est  ou  une  des  Muses,  appelée  à  juger  le 
concours,  ou  la  Nymphe  locale  [Écho?]. 

Plus  loin,  Athéné ,  également  chaussée  de  sandales  et 
vêtue  d'un  long  péplus  sans  manches,  est  debout  derrière 
Marsyas.  Elle  est  armée  d'un  bouclier  rond  et  d'un  casque 
corinthien;  de  la  main  droite  elle  tenait  une  lance,  au  bas  de 
laquelle  se  dresse  son  serpent.  Le  reptile  porte  une  barbe 
et  une  crête  de  coq. 

De  l'autre  côté,  Niké  (la  Victoire)  ailée,  vêtue  d'un  chiton 
talaire  et  d'un  manteau  qui  flotte  au  gré  du  veut,  vient 
poser  une  couronne  sur  le  front  d'Apollon.  Elle  porte  une 
bandelette  dans  les  cheveux.  De  la  main  gauche  elle  tient  sa 
draperie;  sa  tête  est  tournée  en  arrière,  comme  si  elle 
attendait  les  ordres  de  quelque  puissance  invi^^ible. 

A  ses  pieds,  on  voit  un  homme  bsrbu,  à  moitié  couché, 
le  haut  du  corps  à  découvert,  le  bras  gauche  appuyé  sur  une 
urne  renversée  d'où  l'eau  s'échappe  en  abondance.  C'est  le 
fleuve  Marsyas.  Il  porte  un  roseau  au  bras  droit.  Le  jeune 
homme,  à  moitié  nu,  qui,  assis  au-dessus  de  lui,  sur  un 
rocher,  assiste  à  cette  scène,  doit  être  le  génie  local. 

IL)  Un  jeune  Phrygien,  coiffé  d'un  bonnet,  chaussé  d'en- 
dromides  et  vêtu  d'une  tunique  courte  qui  ne  recouvre  ni 
son  bras  droit  ni  sa  poitrine,  vient  d'attacher  Marsyas  à  ua 
pin.  Un  esclave,  à  la  physionomie  barbare,  la  tète  et  le 
corps  nu,  est  accroupi  au  pied  de  l'arbre  pour  aiguiser  son 
couteau  sur  une  pierre.  Les  yeux  levés  vers  le  Satyre,  qui 
est  attaché  par  les  poignets  à  peu  de  distance  du  sol,  cette 
figure  ressemble  de  tout  point  à  la  statue  de  Florence, 
appelée  le  Rémouleur. 

Les  deux  faces  latérales  représentent,  en  bas-relief  très- 
grossier  et  de  peu  de  saillie,  le  couronnement  d'Apollon: 

III.)  A  gauche  du  spectateur,  le  jeune  dieu,  entière- 
ment nu  et  couronné  de  laurier,  est  assis  sur  un  rocher 
qu'il  a  recouvert  de  sa  draperie.  Un  laurier  est  placé  der- 
rière lui.  D'une  main  il  Lient  \e  pledrum,  de  l'autre  la  lyre, 
qui  est  appuyée  sur  son  genou.  Debout  devant  lui  est  une 
déesse  drapée  et  voilée,  qui  porte  un  sceptre  très-court, 


MARSYAS.  109 

et  un  bandeau  triomphal  qu'elle  présente  au  vainqueur.  On 
a  proposé  d'appeler  celte  figure  Léto  (Latune),  mais  je  serais 
plutôt  disposé  à  y  voir  Mnémosijne,  la  mère  des  Muses. 

IV.)  Apollon,  nu  et  debout,  la  cithare  au  bras  gauche,  tient 
son  plecirum  dans  la  main  droite.  Il  a  le  bras  droit  replié 
sur  la  lêle.  La  Victoire,  avec  une  palme,  vient  le  couronner. 

[Une  partie  du  cimier  et  de  la  haste  d'Athéné,  son  bras  droit,  la 
main  droite  de  Niké  avec  le  poignet  et  la  couronne  sont  brisés.] 

Marbre  blanc.  Trouvé  au  mois  de  février  1853,  avec  deux  autres 
sarcophages,  qui  représentent  la  légende  d'Hippolyte,  dans  une 
chambre  sépulcrale,  découverte  sur  la  frontière  toscane,  près  de  la 
dogana  del  Chiarone  (probablement  la  station  ad  nonas  de  la  via 
Aurélia),  à  une  distance  de  10  milles  deMontalto  {Forum  Aurelii), 
sur  Id  route  de  Civita-Vecchia  à  Livourne.  —  Musée  Campaca. 

Archœol.  Anzeiger  1853 ,  p.  345.  Annali  romani,  1857,  p.  36.  — 
A.  Michaëlis,  Annali  romani,  t.  30  (1858)  p.  325.  330.  336-3i5. 
Monumenti  dell'  Instituto,  t.  6,  pi.  18.  Bullettino  rom.,  1859,  p.  5. 
Archaeol.  Anzeiger,  1858,  p.  242".  —  H.  d'Escamps ,  Marbres  du 
Musée  Campana  (photographie  de  la  face  principale),  pi.  25.  —  0. 
Benndorf,  Gœttinger  gelehrte  Anzeigen,  1868,  p.  1528.  1529. 
Hauteur  1,04.  —  Longueur  2,21.  —  Épaisseur  0,98. 

86.  MARS  Y  AS. 

Le  Satyre  phrygien  Marsyas,  vaincu  par  Apollon  et  attaché 
par  les  poignets  à  un  tronc  de  pin  (1),  attend  le  moment  du 
cruel  supplice  qu'on  lui  prépare.  Le  sculpteur  a  fait  preuve 
d'une  scieLce  profonde  de  l'anatomie  musculaire.  Le  gon- 
flement des  bras  qui  supportent  le  poids  du  corps ,  l'ex' 
pression  douloureuse  des  yeux  et  de  la  bouche,  la  poitrine 
soulevée  par  une  respiration  pénible,  l'inertie  des  jambes  : 
tous  ces  détails  sont  rendus  avec  un  rare  talent.  Use  pour- 
rait que  la  statue  eût  fait  partie  d'un  groupe,  représentant 
d'un  côté  Apollon  ordonnant  l'exécution  du  Satyre  témé- 
raire, de  l'autre  côté  Marsyas,  et  au  milieu  l'esclave  aigui- 
sant son  couteau.  Dans  tous  les  cas,  l'original  ne  remonte 
pas  au-delà  du  temps  des  diadoques,  car  les  artistes  grecs  de 

(1)  Kpe[x.à(7ai;  Iv.  xtvo;  viTtepTEvoùç  tiitijoç.  ApoUodore,  I,  4,  2. 


110  APOLLON. 

la  belle  époque  n'ont  jamais  songé  à  représenter  les  tortures 
d'un  corps  m.irtyrisé. 

Parmi  les  nombreuses  répétitions  que  nous  connaissons 
de  ce  motif,  il  faut  citer  celles  de  Florence,  de  Berlin  et  de 
Saint-Pétersbourg. 

Une  peau  de  bouc,  évidemment  le  costume  du  Satyre,  se 
voit  au  pied  de  Tarbre. 

[Parties  modernes  :  Le  haut  de  l'arbre,  l'avant-bras  droit  avec  le 
coude;  un  morceau  de  l'épaule  droite,  le  bras  gauche,  le  nez,  les 
genoux  et  les  jamb' s  jusqu'au  milieu  du  cou-de-pied;  l'orteil  du  pied 
droit,  tous  les  doigts  du  pied  gauche,  enfin  la  tèle  de  bouc] 

Statue  en  marbre  peutélique.  Villa  Borghése. 

Montelatici,  p.  158.  —  Hirt,  Bilderbiich,  pi.  22,  6.  —  Bouillon, 
1. 1,  56.  —  Clarac,  Cat.  n.  230;  Musée  pi.  313,  1110 
Hauteur  2,.^6. 

8'5'.      MARSYAS,  fragment  de  statuette. 

Partie  supérieure  du  S;ityre  Marsyas,  suspendu  par  les 
poignets  au  tronc  d'un  pin.  Bonne  étude  anatomique. 

[La  plus  grande  partie  du  bias  gaucbe  est  brisée.] 

ftlarbre  grec.  Trouvé  à  Sparte  et  offert  au  roi,  en  1845,  par  Ph. 
Le  Bas. 

Le  Bas,  Voyage  archéologique.  Monuments  figurés,  pi.  94, 

Hauteur  0,5Î. 

88.  APOLLON  CONDUISANT  UNE  PROCESSION 
BACHIQUE. 

Les  sept  figures  qui  composent  cette  fête  {■Ko\i.-K-l^  sont 
sculptées  sur  le  pourtour  d'un  de  ces  marbres  cylindriques, 
creux  dans  l'intérieur,  qu'on  a  l'Iiabitude  d'appeler  patea- 
lia  (\)   c'est  à-dire  margelles  de  puits. 

Apollon,  qui  dirige  la  procession,  est  vMu  d'un  manteau 
et  du  chiton  ortJtostade,  reienu  u'ir  un'^  ceinture  très-lar{,v. 


(1)  Putealia  sigilluta.  Cicéron,  Lettres  à  Atticus  1, 10,  3. 


b 


QUINDECIMVIR   SACRIFIANT.  111 

Le  dieu,  qu'il  convient  d'appeler  ici  xo^iJ-aToi;  (président  dhm 
festin  bachique)  (1),  joue  de  la  iyre  à  quatorze  cordes;  sa 
main  droite  tient  le  pledrum.  Une  Baccliante,  relevant,  du 
pouce  et  de  l'index  de  la  main  gauche,  son  chiton  sans 
manches,  se  livre  à  la  danse  en  présence  du  dieu.  Une 
mantille  flotte  autour  de  ses  épaules. 

Un  Satyre  nu ,  brandissant  son  thyrse,  le  bras  gauche  recou- 
vert d'une  rnrdalide,  danse  avec  une  Bacchante  qui  a  la  main 
droite  engagée  dans  son  manteau.  Plus  loin,  un  autre  Satyre 
nu  est  occupé  à  rajuster  sa  pardalide;  une  Bacchante, 
vêtue  comme  la  précédente,  a  le  bras  droit  étendu  vers  son 
danseur. 

Enfin,  un  troisième  Satyre,  les  jambes  croisées,  le  dos 
également  couvert  d'une  peau  de  panthère,  joue  de  la  flûte 
traversiére  {tibia  obliqua). 

[Les  têtes  d'Apollon  et  de  la  première  Bacchante;  thyrse,  tête  et 
pied  droit  du  premier  Satyre,  avec  la  léte  du  second  Satyre,  sont 
brisés.] 

Bas-relief  d'une  très-belle  composition,  le  travail  soigné,  les 
figures  en  forte  saillie.  Marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse. 

Petit-Badel,  t.  II,  25.  —  Bouillon,  t.  III,  Candélabres,  etc.,  pi.  11. 
-  Clarac,  Cat.  n.  290;  Musée,  pi.  130.  139,  n.  141. 

Hauteur  0,56.  —  Circonférence  1,52. 

89.    QUINDECIMVIR  SACRIFIANT,  base  de 

TRÉPIED. 

Ce  monument,  qui  doit  avoir  servi  de  base  à  un  trépied, 
a  trois  faces  un  peu  concaves,  dont  les  arêtes  coupées  for- 
ment trois  autres  faces  droites,  moins  larges  que  les  pré- 
cédentes. En  allant  de  gauche  à  droite,  on  voit  les  bas-reliefs 
suivants,  sculptés  avec  une  grande  délicatesse  de  ciseau  : 

I.  Le  trépied  d'Apollon,  placé  entre  deux  lauriers.  Les 
montants  cannelés,  couronnes  de  chapiteaux,  reposent  sur 


(1)  Sur  le  mélange  des  cultes  d'Apollon  et  de  Dionysos,  surtout  à 
Delphes,  voir  Welcker,  Mytliologie  giecque,  t.  2,  611. 


112  APOLLON. 

des  pattes  de  lion  ;  leurs  intervalles  sont  remplis  par  des 
rinceaux.  La  panse  du  bassin  est  godronnée  et  décorée  de 
deux  têtes  de  Méduse  ailée,  ainsi  que  de  trois  médaillons, 
ornés  de  bandelettes  ;  celui  du  milieu  porte  un  masque 
comique.  Sur  le  bord  du  couvercle  [corlina],  qui  est  enve- 
loppé d'un  réseau  (ag^^énon),  on  a  accroché  une  œnochoé, 
àeux  étoiles  et  deux  petites  patéres  à  ombilic.  Le  corbeau, 
oiseau  sacré  d'Apollon,  est  posé  (à  droite)  sur  la  cortine. 

II.  Aigle  de  Jupiter,  les  ailes  déployées,  assis  sur  une  cou- 
ronne d'épis  à  iemnisques.  —  De  chaque  côté,  un  bouquet 
d'épis. 

IIL  Un  prêtre,  couronné  de  laurier,  chaussé  de  sandales, 
dont  les  courroies  entourent  la  moitié  de  la  jambe,  le  bras 
et  le  pectoral  droits  à  découvert,  est  debout  (à  gauche)  sur 
un  marche-pied  [béma].  De  la  main  droite  avancée,  il 
jette  des  grains  d'encens  dans  le  feu  allumé  sur  un  petit 
autel  cylindrique,  qui,  monié  sur  trois  pattes  de  lion,  est 
décoré  d'une  guirlande,  d'une  palère  à  ombilic  et  de  deux 
masques ,  l'un  tragique ,  l'autre  comique.  La  base  carrée, 
sur  laquelle  repose  cet  autel,  est  également  ornée  d'un  feslon 
et  d'une  patére.  Dans  le  fond,  on  aperçoit  deux  lauriers 
avec  un  corbeau  qui  en  picote  les  baies. 

Les  trois  faces  intermédiaires  du  monument  sont  couvertes 
d'une  ornementation  non  moins  riche.  Un  cratère  bachique 
est  posé  sur  des  arabesques  formées  de  fleurs  et  de  rinceaux. 
Deux  petits  oiseaux,  perchés  sur  le  bord  du  vase,  boivent 
du  vin.  Les  arêtes  sont  garnies  de  deux  thyrses  surmontés 
de  pommes  de  pm. 

Il  n'échappera  à  personne  que  ce  marbre  réunit  d'un  côté 
les  emblèmes  de  Jupiter  et  de  Cérès ,  de  l'autre  ceux 
d'ApoUon  et  de  Bacchus.  A  Rome,  le  culte  de  toutes  ces 
divinités  étrangères  incombait  au  collège  des  Quindecimviri 
sacris  faciundis,  et  en  effet,  le  personnage  que  nous  voyons 
sur  la  troisième  face  de  notre  base  de  trépied,  sacrifier  tête 
nue,  c'est-à-dire  en  costume  grec  (1),  ne  peut  être  que  l'un 
de  ces  quinze  prêtres. 

(1)  Graeco  ritu,  capile  aperto. 


QUINDÉCIMVIR  SACRIFIANT.  U3 

Pour  comprendre  les  détails  mythologiques  du  monument, 
il  faut  se  rappeler  que  les  Quindecimviri ,  en  leur  qualité 
de  prêtres  d'Apollon,  célébraient  tous  les  ans,  du  5  au  13 
juillet,  les  jeux  apoUinaires,  fête  dont  le  principal  attrait 
consistait  en  représentations  théâtrales.  De  là,  les  allusions 
au  culte  bachique,  les  masques ,  les  thyrses,  les  vases  à  vin. 
Le  trépied  était  l'emblème  du  collège  des  Quinze  ;  un  denier 
d'argent  du  monétaire  L.  Manlius  Torqualus,  probablement 
celui  qui  périt  en  Afrique ,  l'an  de  Rome  708  (46  avant 
notre  ère),  montre  sur  le  revers,  au  milieu  d'une  couronne 
laurier,  ce  même  trépied,  orné  de  deux  étoiles  et  d'une 
aiguière  (1)  ;  sur  la  face,  la  tête  de  Sibylle  (SIBVLLA). 


En  effet,  les  Quinze  avaient  charge  de  conserver  et  d'in- 
terpréter les  livres  sibyllins. 

Quant  à  l'aigle  et  à  la  couronne  d'épis,  la  présence  de  ces 
attributs  paraît  assez  justifiée,  vu  que  le  culte  de  Gérés 
regardait  également  les  Quindecimviri  (2)  et  que  celui  de 
Jupiter  offrait  certains  points  de  contact  avec  leurs  fonctions. 

[La  tête,  l'aile  droite  et  la  patte  droile  du  corbeau;  la  tête  de 
l'aigle;  la  tête,  le  bras  droit  avec  l'épaule,  le  pouce  de  la  main  droite 
et  la  moitié  de  l'avant-bras  gauclie  du  prêtre;  le  couronnement 
(palmettes)  et  la  base  du  marbre  (six  Sphinx)  sont  modernes. 
Raccords  à  la  draperie  du  Qiiindécimvir.] 

Marbre  de  Carrare.  Villa  Borglièse,  st.  3,  13.  14. 


(1)  Je  donne  la  gravure  de  cette  monnaie  d'après  un  très-bel  exem- 
plaire de  ma  collection.  Voir  Borghesi,  Osservazioni  numismatiche, 
décade  7,  6  (OEuvres  complètes,  t.  I,  3}3-3i6).  Mommsen,  His- 
toire delà  monnaie  romaine,  p.  6il  (n.  289}. 

C2)  Marquardt,  Manuel  des  antiquités  romaines,  t.  IV,  343. 


114  APOLLON. 

Visconti,  MoDumenti  scelti  Borgliefi  ini,  p.  292-301  (pi.  40  et  41" 
—  Bouillon,  t.  III,  Autels,  etc.,  pi.  3.—  Clarac,  Cat.  n,  18;  Musée 
pi.  216.  249,  n.  318. 

Hau'.eur  1,30. 

90.  TRÉPIED  D'APOLLON. 

L'ornementation  de  ce  beau  monument  mérite  une  étude 
attentive. 
La  coupe  du  trépied,  godronnée  et  ornée  de  trois  mas- 

carons  de  Méduse  ailée,  repose  sur  un  tronc  de  laurier  qui 
pousse  encore  quelques  feuilles  et  autour  duquel  rampe  le 
serpent  familier  d'Apollon.  Sur  la  gorge  du  bassin  sont 
sculptés  deux  dauphins  avec  une  coquille,  allusion  au  sur- 
nom de  Delphinios  que  portait  le  dieu  de  Delphes  (1)  ;  puis 
deux  griffons  couchés  devant  un  vase  où  brûle  le  feu  sacré. 
Chacun  de  ces  sujets  se  trouve  répété  deux  fois.  Une  cou- 
ronne de  laurier,  avec  des  baies,  entoure  Torifice  de  la 
coupe,  dont  le  milieu  est  décoré  d'une  rangée  de  grosses 
perles. 

Les  trois  montants  sont  presque  tout-à-fait  modernes.  Le 
restaurateur  les  a  chaigés  de  feuillage  et  de  fleurons;  dans 
le  haut  on  voit  des  bacrànes  décharnés,  ornés  de  bîindelettes 
[licia]  en  passementerie.  Ces  pilastres  sont  réunis  entreux 
par  un  cercle,  et  dans  leurs  intervalles  on  a  placé  des 
branches  d'acanthe,  imitant  la  forme  de  trois  lyres.  Je  n'ai 
pas  besoin  de  faire  observer  que  ce  gracieux  enfantillage 
doit  également  être  mis  sur  le  compte  d'un  sculpteur  italien 
du  siècle  dernier.  Cependa^it  le  carquois,  suspendu  à  son 
baudrier  dans  l'un  de  ces  intervalles,  est  antique. 

[Parties  modernes  :  La  plinthe,  les  pieds  de  griffon  et  tout  le  bas 
du  monument,  y  compris  le  cercle  ;  les  trois  montants,  à  l'exceiition 
d'un  bucràne  et  de  la  partie  supérieure  d'un  autre;  les  lyres  et  le 
baudrier  du  carquois.] 

Marbre  pentélique.  Trouvé,  en  1775,  dans  les  fouilles  entreprises 
par  le  peintre  Hamilton  ,  aux.  alentours  d'Ostie,  h  l'endroit  qu'oc- 


(1)  Deux  dauphins  se  voient  sur  les  monnaies  de  Delphes. 


GRIFFONS  DEVANT  UN  TRÉPIED.  IIS 

cupait  la  colonie  Ostiensis.  Placé,  par  ordre  de  Pie  VI,  au  Musée 
du  Vatican,  et  cédé  à  la  France  par  le  traité  de  Toientino. 

Visconti,  Museo  Pio-Clementino,  t.  VII,  41.  Opère  varie,  t.  IV, 
248  (pi.  38).  403.  —  Petit-Badel,  Musée  Napoléon,  t.  IV,  13.  — 
Robillart-Lawent,  Musée  français,  t.  IV,  78.  —  Bouillon,  t.  III 
Autels,  etc.,  pl.  2.  —  Quatremère  de  Quincy,  Dictionnaire  d'archi 
tecture  de  l'Encyclopédie  méthodique,  au  mot  Trépied.  —  Chirac 
Cat.  n.  220;  Musée  pl.  121,  50  (texte,  t.  II,  258-269).  —  Supplé- 
ment de  l'Encyclopédie  moderne  (Didot),  t.  IV,  pl. 

Hauteur  1,16. 


91.  GRIFFONS  DEVANT  UN  TRÉPIED,  cippe. 

La  face  principale  de  ce  cippe,  qui  probablement  a  eu 
une  deiitination  funéraire,  est  restée  sans  inscription  ;  mais 
le  fronli^n,  arrondi  et  flanqué  de  volutes,  représente  deux 
griffons  \ssis  devant  un  trépied  et  levant  la  patte  en  signe 
d'adoratiOiU.  Le  trépied  est  monté  sur  des  griffes  de  lion; 
son  bassin  et  son  couvercle  sont  ornés  de  cannelures  torses. 
A  droite  et  à  gauche,  on  voit  une  rosace;  sur  les  faces  laté- 
rales du  cippe  il  y  a,  comme  toujours,  l'aiguière  (à  gauche) 
et  la  patère  à  ombilic  (à  droite),  emblèmes  du  sacrifice. 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  1,08.  —  Laréour  0,50.  —  Épaisseur  0,34, 


VII  F. 


ARTEMIS  (DIANE). 


02.  ARTÉMIS  D'ÉPHÈSE. 

Ces  deux  fragments  superposés  et  qui  ne  sont  pas  du 
même  marbre,  ne  forment  que  la  partie  supérieure  du 
torse  d'Artémis  éphésienne.  En  comparant  la  statue  du 
Vatican  (Museo  Pio-Clementino,  t.  i,  31),  on  parviendra 
facilement  à  se  faire  une  idée  de  l'ensemble  (1). 

Sur  le  poitrail  sont  sculptées  deux  Victoires  drapées,  tenant 
une  couronne  et  des  palmes;  au  bas  de  la  couronne  ca 
remarque  un  crabe,  probablement  le  Cancer  du  zodiaque. 
Une  guirlande  de  fleurs,  suspendue  au  cou  de  la  déesse,  et 
un  collier  (en  or),  décoré  de  pendants,  sépare  cette  partie 
du  buste  d'avec  une  triple  rangée  de  mamelles  (-oÀû;j.ac7to!;), 
symbole  de  la  fécondité.  Le  chiton  talaire,  dont  Artémis  est 
revêtue,  et  la  ceinture  \kestos]  qu'elle  porte  se  voient  trés- 


(1)  Quant  à  l'interprétation,  très-contestée,  des  attributs  de  la 
déesse  d'Éptièse,  voir  :  Ci^euzer,  Symbolique,  t.  II,  578  et  juiv.  — 
Guhl,  Epbesiaca,  p.  90.  —  Frœhner,  PliilologuS;  t.  22,  5i5. 


ARTÉMIS  SOTEIRA.  117 

distinctement  sur  le  dos  de  la  figure.  Quant  aux  deux  lions 
en  ronde  bosse,  assis  sur  ses  bras,  il  n'en  est  resté  que  des 
fragments  informes. 

Le  corps  est  engagé  dans  une  gaîne,  divisée  en  registres, 
dont  ciiacun  se  compose  de  plusieurs  compartiments  carrés. 
Le  premier  registre  offre,  sur  le  devant,  la  partie  antérieure 
de  trois  lions  en  saillie  ;  puis,  à  gauche ,  une  abeille  et  le 
busie  d'une  femme  nue,  terminé  en  arabesques,  les  bras 
abaissés.  Le  côté  droit  est  brisé.  La  seconde  frise  est  oc- 
cupée par  trois  autres  lions  à  gueule  ouverte,  une  rosace  et 
le  buste  d'une  femme  ailée,  pareil  à  celui  de  la  première. 

[H  manque  la  tête,  le  haut  des  épaules,  les  avantbras  avec  les 
mains,  les  pieds  et  presque  deux  tiers  de  la  châsse;  la  tête  de  la 
fenrime  du  premier  registre,  et  le  sixième  lion.  —  Le  marbre  est  très- 
usé.] 

Marbre  blanc.  —  Collection  Campana. 

Hauteur  totale  0,47. 

03.  ARTÉMIS  SOTEIRA. 

Le  costume  de  la  déesse,  un  chiton  talaire  dont  les  manches 
courtes  sont  garnies  de  boutons,  et  une  mantille  agrafée 
sur  l'épaule  droite,  tient  du  style  archaïque.  La  banderole, 
qui  passe  obliquement  sur  sa  poitrine,  est  celle  du  curquois, 
dont  on  aperçoit  quelques  vestiges  sur  l'épaule.  Coiffée 
d'un  diadème  à  pomtes  et  chaussée  de  sandales,  Artémis  est 
représentée  dans  l'attitude  delà  marche  :  delà  main  gauche 
avancée,  elle  tenait  son  arc,  de  l'autre  elle  tirait  une  flèche, 
comme  si  elle  allait  frapper  un  coupable.  L'expression  fiera 
de  sa  figure  et  sa  pose  majestueuse  conviennent  très-bien  à 
une  divinité  qui  vient  au  secours  de  l'opprimé  (awretpa). 

[Tête  antique  rapportée.  —  Le  nez,  le  bras  gauche,  le  bras  droit 
presque  en  entier,  et  le  pied  gauche  sont  modernes.  Raccords  nom- 
breux et  considérables  à  la  draperie.] 

Statue  en  marbre  pentélique.  Château  de  Richelieu,  n.  11. 

Bouillon,  t.  III,  Statues  pi.  4,  1.  —  Filhol.  t.  XI  (1828).  — 
Clarac,  Cat.  n.  199  ;  Musée  pi.  286,  1214. 
Hauteur  1,70. 


118  AP.ÏÉMIS. 

94.  ARTÉMIS  SOTEIRA. 

La  déesse,  vêtue  d'un  double  chiton  sans  manches  qui 
descend  jusqu'aux  talons,  et  chaussée  de  sandales,  porte  le 
pied  gauche  en  avant.  De  la  main  gauche  elle  tenait  son  arc, 
de  l'autre  elle  tirait  une  flèche  de  son  carquois,  dont  le  bau- 
drier seul  est  resté.  Sur  le  dos  aplati  de  la  statue,  on  lit  une 
inscription  hébraïque  en  sept  lignes,  dont  voici  la  copie  : 

2pv'  in:3  npM 
r\b  f]2  1^^ 

J'ai  posé  cette  pierre ,  monument  sépulcral  de  la  femme 
honorée,  dame  Esther,  épouse  de  l'honoré  Baruch  Jacob  [que 
son  créateur  et  son  mailre  le  garde  I).  Le  5  de  'Heschwan, 
an  5541. 

L'an  5541  de  la  création  du  monde  correspond  à  l'année 
1780  de  l'ère  chrétienne. —  Entre  la  troisième  et  la  quatrième 
ligne,  on  voit  un  ruban  entrelacé,  gravé  à  la  pointe. 


(1)  Voici  une  note  explicative  que  je  dois  à  l'obligeance  de 
M.  H.  Derenbourg.  Les  deux  premières  lignes  de  l'inscription  sont 
une  allusion  très-ordinaire  à  un  verset  de  la  Genèse  (28,  22).  — 
Dans  la  troisième  ligne,  le  ,"1  f^iit  double  usage,  comme  terminaison 
de  nUJNn  et  comme  initiale  de  mpin.  —  Ligne  quatrième,  le  Q, 
surmonté  d'une  barre,  est  une  abréviation  de  niG,  dame.  —  Ligne 
sixième,  les  lettres  li'l  signifient  iJlpl  ms?  IHIDU?^,  formule  qui 
se  trouve  toujours  placée  après  les  noms  des  survivants;  ici  elle  se 
rapporte  au  mari,  que  sa  femme  a  précédé  au  tombeau.  —  nS, 
à  la  fin  de  la  ligne,  pourrait  être  U7"nb  «  du  mois  »,  mais  le  mois 


ARTÉMIS.  H9 

[La  tête,  les  coudes,  les  avant-bras,  les  mains,  la  partie  inférieure 
(le  la  jamhe  gauche  et  les  pieds  manquent.] 

Statue  en  marbre  blanc.  Trouvée  à  Salonique  et  offerte  au  Roi,  le 
29  mai  1833,  par  M.  Despréaux  de  Saint-Sauveur, 

Hauteur  1,C5. 

9S.    ARTÉMIS,  DITE  ZINGARELLA  (la  petite 
bohémienne). 

Le  costume,  très-rare,  de  cette  statue,  se  compose  d'un 
chiton  talaire  et  d'un  manteau  d'une  étoffe  grossière  dont 
les  plis  lourds  sont  admirablement  imités.  Les  manches 
courtes  de  la  tunique  sont  garnies  de  boutons.  Un  baudrier 
et  quelques  trous  pratiqués  aux  épaules  pour  y  fixer  le 
carquois  ne  laissent  pas  de  doute  sur  la  justesse  de  notre 
dénomination;  mais  le  restaurateur  italien  en  a  fait  une 
bohémienne  au  teint  basané,  la  tête  ceinte  d'un  foulard,  les 
bras  dans  l'attitude  d'une  diseuse  de  bonne  aventure. 
Admettons  que  des  indices  certains  aient  autorisé  le  choix 
de  cette  couleur  foncée,  elle  n'aurait  rien  de  surprenant, 
car  une  statue  d'Artémis  en  marbre  noir  se  voyait  aux 
environs  d'Anticyre  en  Phocide  {Pausanias,  1.  X,  36,  5). 
Qui  ne  se  rappelle  la  Madonna  nera  de  la  légende  ita- 
lienne? (1). 

[La  tête,  les  avant-bras  et  les  pieds,  en  bronze,  sont  l'œuvre  du 
sc«lpteur  Alex.  Algardi  (1602-1654).] 

Statue  de  marbre  pentélique,  trouvée  à  Rome  avant  1566  :  «  in 


n'étant  pas  désigné,  à  moins  que  la  pierre  ne  soit  fruste  [cela  est 
possible],  il  faut  chercher  un  nom  de  mois  commençant  p.ir  un  n 
et,  comme  il  n'y  en  a  que  îlîyn,  c'est  donc  le  cinq  de  '^hesnhioan 
(octobre  à  novembre)  qu'il  faudra  adopter.  —  Ligne  septième,  1S  est 
l'abréviation  de  riJUJ,  l'année. 

Le  texte  n'a  absolument  rien  de  particulier  et  ressemble  à  un6 
fouie  d'inscriptions  tumukires  dispersées  dans  les  cimetières  juifs. 

(l)  Dôméter  [jiXatva  à  Phigalie,  par  Onatas,  —  Aphrodite  (ji.E).a'.vt;, 
à  Corinlhe.  Pausanias,  II,  2,4. 


120  ARTÉMIS. 

«  cass  di  messer  Domenico  Capocio,  in  cipo  délia  piazza  di  Sciarra, 
«  si  trova  in  una  loggia  una  statua  senza  testa  e  veatitc:  alla  mo- 

«  rcsca,  ed  è  una  Diana Tutle  queste  belle  opère  antiche  sono 

«  state  r  trovate  in  una  vigna  di  questo  gentlluomo  presso  al  e  forme, 
«  lucri  délia  porta  di  S.  Giovanni,  in  un  Inogo  chiamato  Dasi- 
«  liolo.  »  (AIdroandi,  dans  Fea,  Wiscellanea  I,  217.  218,  n.  30).  — 
Villa  Borghèse,  st.  8,  5. 

Perrier,  Raccolta,  pl.  67.  —  Monteîatici,  Vil!a  Borglièse,  p  223 
(pi.).  —  Wtnckelmann,  Piéface  de  l'Histoire  de  l'art  ^OEuvres  com- 
plètes, Stuttgart,  1847,  t.  I,  2,  note  9).  —  Visconti,  Moniimenti 
scelti  Borghesiani,  p.  22-27  ,pl.  2,  1).  —  Bouillon,  t.  III,  Statues, 
pl.  4,  4,  —  Chirac,  Cat.  n.  462;  Musée,  pl.  287,  1231.  —  Mûller- 
Wieseler,  Dciikmaeier,  t.  II,  pl.  16,  179. 

Eauieur  1,58. 

96.  ARTÉMIS  PHOSPHOROS. 

La  déesse,  vètae  d'un  chiton  talaire  à  manches  courtes  et 
d'un  manteau  repiié  sur  le  bras  gauche .  est  représentée  de 
face.  Dans  chaque  main  elle  tient  un  flambeau  allumé  (?w<7- 
çopoç,  oaooûxo;)  ;  un  chien  de  chasse,  tourné  vers  la  gauche, 
est  à  ses  pieds  (1). 

[Le  visage  est  brisé.] 

Bas-relief  de  marbre  blanc.  Trouvé  à  Irmeni-Keui,  tout  près  des 
ruines  de  Cyzique,  et  rapporté,  en  1862,  par  W.  Georges  Perrot. 

Perrot,  Cat.  de  la  mission  d'Asie  Mineure  n.  40.  Exploration 
archéologique  de  la  Galatie  et  de  la  Bilhyoie,  p.  81,  pl.  4,  6. 

Hauteur  0,36.  —  Largeur  0,27. 

9?.  ARTÉMIS  ATTACHANT  SA  CHLAMYDE. 

STATUE  DITE  DIANE  DE  GABIES. 

Cette  statue,  une  des  perles  du  Musée,  compte  parmi  les 


(1)  Une  plaque  en  terre  cuite,  du  musée  Parent,  représente  uo 
sujet  analogue.  Au-dessus  d'Artémis  on  aperçoit  deux  étoiles  dans 
le  champ. 


DIANE  DE   GABIES.  121 

chefs-d'œuvre  les  plus  admirés  que  la  sculpture  grecque  ait 
produits.  Vêtue  d'un  chiton  de  chasse  à  manches  courtes  et 
relevé  jusqu'au-dessus  des  genoux  ,  Artémis  attache  les 
deux  bouts  de  son  manteau  avec  une  fihule  sur  l'épaule 
droite.  Sa  chevelure  frisée  est  entourée  d'une  bandelette, 
ses  pieds  sont  chaussés  de  riches  sandales.  Rien  de  plus 
gracieux  que  cette  pose  simple  et  facile,  cette  attitude  toute 
virginale  d'une  jeune  déesse  qui  achève  sa  toilette.  La  tête, 
tournée  vers  la  droite,  est  d'une  élégance  inimitable  ;  les 
lèvres,  fines  et  demi-closes,  rappellent  les  éloges  que  les 
anciens  ont  prodigués  aux  Dianesde  Praxitèle  (l).  L'artiste, 
avec  un  sentiment  exquis,  a  su  animer  le  marbre  par  les 
contrastes  les  plus  heureux.  D'un  côté,  on  voit  les  contours 
arrondis  du  bras  levé,  l'épaule  couverte,  les  lignes  droites 
du  chiton  plissé,  la  jambe  sur  laquelle  repose  Je  corps  ;  de 
l'autre  côté,  une  épaule  découverte  jusqu'à  la  naissance  du 
sein,  le  bras  appuyé  contre  la  poitrine,  les  surfaces  planes 
du  manteau  qui  retombe  sur  le  genou,  et  la  jambe  gauche 
retirée  en  arriére.  Ces  nuances  de  pose  et  de  mouvement 
[contrapposto],  réunies  à  la  beauté  du  style  et  à  la  perfection 
de  l'exécution,  font  un  ensemble  ravissant  et  digne,  à  tout 
les  points  de  vue,  de  l'époque  d'Alexandre  le  Grand. 

On  connaît  plusieurs  répétitions  antiques  de  l'Artémis  de 
Gabies;  l'une  se  trouve  dans  la  villa  Pamfili  (2),  une  autre 
avait  été  dessinée  par  Lebrun  au  palais  Verospi  (3),  une 
troisième  se  voyait,  au  xvif  siècle,  dans  les  jardins  du  mar- 
is Giunj  (4),  à  Rome. 

Tête  antiniie  rapportée.  Parties  modernes:  Le  nez;  un  morceau 


(1)  Pétrone,  cli.  126  :  frons  minima  et  quae  radiées  capillorum 

rétro  flexerat,   osculum  quale  Praxiteles  habere    Dianam 

credidit. 

(2)  Clarac,  Musée,  pi.  573,  1227. 

(3)  Mont  faucon,  Antiquité  expliquée;  supplément,  t.  III,  pi.  10,  3. 
—  Uracci ,  Memorie  degli  incisori,  t.  I,  pi.  additionnelles  u.  14 
(p.  141). 

(4)  Perrier,  Recueil  de  statues,  pi.  64.  —  Comparez  aussi  le  bronze 
d'Herculanum,  t.  II,  p.  285.  287. 

6 


i22  ARTÉMIS. 

de  l'oreille  gauche;  la  main  droite  avec  le  poignet  et  la  fibule;  le 
coude  du  bras  gauche,  la  main  gauche  et  le  pan  du  manteau  qu'elle 
tient;  le  pied  gauche  avec  la  moitié  de  la  jambe,  enfin  la  parlie  an- 
térieure du  pied  droit.  —  Raccords  à  la  draperie.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Découverte,  en  1792,  dans  les  ruines 
de  Gables.  Villa  Borghèse. 

Visconti,  Monumenti  Gabini  pi.  12,  32  (p.  68\  Monumenti  scelti 
Borghesiani  pi.  10,  2  (p.  92^.  Opère  varie,  t.  IV,  75-77.  —  H.  Lau- 
reiît.  Musée  royal,  t.  1, 17.  —  Filhol,  t.  XI,  12.  —  Bouillon,  t.  I, 
21,— Clame,  Cat.  n.  246;  Musée,  pi.  285,  1208  (en  trois  poses).  — 
E.-O.  Mûller,  Manuel  d'archéologie,  p.  556  [Nymphe  d'Artémis).  — 
Panofka,  Atalante  et  Atlas  (Berlin,  1851)  p.  7  (pi.  n.  2);  il  l'appelle 
Atalante,  mais  sans  motif  sérieux.  — Mûller-Wieseler,  Denkmaeler, 
t.  II,  pi.  16,  180. 

Hauteur  1,65. 

98.  ARTÉMIS  CHASSERESSE,  dite  DIANE  DE 
VERSAILLES  (ou  Diane  a  la  biche). 

De  toutes  les  représentatioDS  antiques  d'Artémis  chasse- 
resse, la  statue  qui  porte  le  nom  de  Diane  de  Versailles  est 
restée  la  plus  célèbre.  Vêtue  d'un  chiton  court,  finement 
plissé,  qui  laisse  à  découvert  les  bras  et  les  jambes  jusqu'au- 
dessus  des  genoux  (1),  le  manteau  eu  écliarpe  sur  l'épaule 
gauche  et  noué  autour  de  la  taille  en  guise  de  cemture  (2), 
la  déesse  de  la  chasse,  en  pleine  course,  s"élance  à  la  pour- 
suite du  gibier.  Elle  est  coiffée  d'un  diadème  ;  ses  cheveux 
forment  un  coryrabe  sur  l'occiput.  Les  sandales  (xpviTrîSe;) 
Qont  elle  est  chaussée  se  distinguent  par  la  richesse  de  leur 
ornementation. 

L'artiste  a  représenté  le  moment  où  la  divine  chasseresse 
s'arrête  brusquement  pour  tirer  une  flèche  de  son  car- 


1)  Talia  succinctae  pinguntur  crura  Dimae, 
cum  sequitur  fortes,  fortior  ipsa,  feras. 

Ovide,  Amores,  i.  III,  2,  31. 
'ï)  Nuda  genu,  nodoque  sinus  conlecta  fluenlis. 

Virgile,  Enéide,  I.  I,  320. 


ARTÉMIS  CHASSERESSE.  123 

juois  (1)  ;  de  la  main  gauche  abaissée  elle  tenait  sans  doute 
ion  arc.  Elle  retourne  vivement  la  tête  comme  si  elle  enten- 
dait un  bruit  derrière  elle. 

La  biche  de  Cérynée ,  animal  favori  d'Artémis,  accom- 
pagne sa  maîtresse.  Selon  la  légende,  cette  biche  portait  un 
Dois  d'or  (2) .  Le  tronc  d'arbre  qui  sert  de  supporta  la  statue, 
pourrait  être  en  même  temps  une  indication  de  la  forêt. 

Les  qualités  de  cette  sculpture,  qui  ne  remonte  pas  au- 
delà  du  1«'  siècle  de  notre  ère,  ont  été  trop  souvent  discu- 
tées pour  qu'il  soit  nécessaire  de  donner  ici  plus  qu'un 
résumé  de  la  question.  La  Diane  de  Versailles  est  comme  le 
pendant  de  l'Apollon  du  Belvédère  :  il  y  a  dans  ces  deux 
ouvrages  une  telle  conformité  de  motifs,  de  style  et  d'exé- 
cution, qu'on  doit  les  attribuer,  sinon  au  même  artiste,  du 
moins  à  la  même  époque.  D'après  une  supposition  fort  ingé- 
nieuse, ils  auraient  fait  partie  d'un  groupe  votif  représen- 
tant les  divinités  de  Delphes  qui  s'étaient  opposées  à  l'inva- 
sion des  Gaulois  (279  avant  le  Christ)  ;  mais  il  est  impossible 
de  fournir  les  preuves  matérielles  de  cette  hypothèse.  Dans 
tous  les  cas,  les  deux  statues  ne  supportent  pas  la  compa- 
raison avec  les  produits  de  l'art  grec  proprement  dit.  C'est 
de  la  sculpture  romaine  un  peu  sèche,  mais  qui  ne  manque 
pas  de  grandes  qualités.  La  physionomie  d'Artémis  rend 
très-bien  le  caractère  chaste  et  sévère  de  la  déesse- vierge  ; 
forte,  élancée,  virile,  elle  poursuit  sa  proie;  ses  muscles 
élastiques ,  ses  jambes  nerveuses  annoncent  une  démarche 
à  la  fois  sûre  et  légère  ;  la  draperie  qui  cède  à  l'action  de 
l'air,  la  biche  qui  bondit  à  côté  d'elle  indiquent  la  rapidité  de 
sa  course. 

Il  existe  un  grand  nombre  de  répétitions  de  ce  type;  on 
le  rencontre  notamment  sur  des  monnaies  grecques  de  tout 
âge  et  de  tout  pays  (3). 

(1)  BÉXoç  èx  çapéxpa;  XafASàvouaa.  Pausanias,  VII,  26, 11 

(2)  'Eth\iz1G>!;  ol  Ttoiyixal  t/iv  OriXeiav  ëXaçov  xépaTa  ëxoucrav 
Eiffàyouffi.  Scholiaste  de  Pindare,  Olympiennes  III,  52. 

(3)  Statue  à  Holkham.  Waagen,  Kunstwerke  in  England,  t.  Il, 
600.  —  Raoul- Rackette,  Mémoires  de  numismatique  et  d'antiquité, 
p.  150  (note  8). 


124  ARTÉMIS. 

Parties  modernes:  Le  nez,  les  deux  oreilles,  un  morceau  du  cou, 
la  main  droite  avec  la  moitié  de  l'avant  bras  ;  la  main  gauche  et  le 
bras  jusqu'au  deltoïde;  le  bout  de  l'orteil  gauche;  le  pied  droit  et 
la  partie  supérieure  de  la  jambe  droite;  les  deux  extrémités  du  car- 
quois. —  Plusieurs  petits  morceaux  modernes  se  voient  à  la  draperie, 
dans  la  chevelure  et  ailleurs. 

Les  jambes  ont  été  frottées  et  retravaillées  par  le  restaurateur. 

Les  naseaux,  les  oreilles,  le  bois  (un  peu  au-dessus  de  sa  nais- 
sance) et  la  plus  grande  partie  des  jambes  de  la  biche  sont  égale- 
ment modernes.  Sa  tête  est  rapportée. 

<2uelques-unes  de  ces  restaurations  ont  été  exécutées  au  Louvre, 
avant  1809,  par  le  sculpteur  Lange,  de  Toulouse.] 

Statue  en  marbre  de  Paros. 

«  Elle  passa  de  Rome  en  France  sous  François  I^r,  et  fut  placée 
a  d'abord  au  château  de  Meudon,  depuis  à  Fontainebleau,  dans  le 
«  jardin  de  la  Reine,  et  enfin  dans  la  Salle  des  Antiques.  »  [Sauvai, 
Histoire  des  antiquités  de  Paris,  t.  Il,  43)  Restaurée,  au  xvi"  siècle, 
par  Barthélémy  Prieur  (1),  elle  ne  fut  transportée  au  Louvre  que 
sous  le  règne  de  Henri  IV;  c'est  ce  que  nous  apprend  Dom  Félibien  : 
«  Apportée  à  Paris  (2)  sous  le  règne  du  Roy  Henry  IV  qui,  pour 
«  marque  de  l'estime  qu'il  faisoit  de  cette  rare  figure,  fit  bastir  ex- 
«  près  au  bout  de  la  grande  gallerie  du  Louvre  la  salle  qu'on  ap- 
«  pelle  la  Salle  des  Antiques,  qu'il  fit  paver  et  revestir  de  toutes 
«  sortes  de  marbres  avec  des  pieds-d'estaux,  et  des  niches  pour  y 
«  mettre  encore  d'autres  figures  qui  dévoient  venir  d'Italie.  »  — 
Ou  sait  que,  par  ordre  de  Henri  IV,  la  statue  fut  remplacée  au  jardin 
de  la  Reine  par  une  copie  en  bronze  (P.  Dan,  le  Trésor  des  mer- 
veilles de  Fontainebleau,  p.  174).  Envoyée  à  Versailles  sous  Louis  XIV, 
la  Diane  y  resta  exposée  dans  la  grande  Galerie  jusqu'à  l'époque  de 
la  révolution.  Elle  est  rentrée  au  Louvre  le  18  pluviôse  an  VI  (3). 


(1)  Sauvai,  1.  c. 

(2)  Et  non  en  France,  sans  cela  Barthélémy  Prieur  n'aurait  pu  la 
restaurer.  Ni  Visconti,  ni  ceux  qui  l'ont  copié  ne  se  sont  rendu 
compte  de  cette  impossibilité  chronologique. 

E.  Braun,  Art-mythology,  p.  27,  assure  que  la  statue  a  été  trouvée 
soit  aux  bords  du  lac  de  Nemi,  soit  dans  la  villa  d'Adrien,  à  Tivoli. 
Il  doit  y  avoir  là  quelque  malentendu. 

(3)  Correspondance  du  conseil  d'administration  {Archives  du 
Louvre). 


DIANE.  129 

[Dom  Félibien],  Statues  et  bustes  antiques  des  maisons  royales. 
Première  partie  (Paris  1679),  pj.  1  (gravée  par  Mellan,  1669).  — 
Thomassin,  Recueil  des  figures,  etc.,  de  Versailles,  pi.  5.  —  Piga" 
niot  de  la  Force,  Nouvelle  description  des  châteaux  et  parcs  de 
Versailles  et  de  Marly  (4«  édit.  Paris  1717),  t.  I,  163,  —  Monicart, 
Versaliarum  consecrata  memoria  (Paris  1720),  t.  I,  379  (pi.).  — 
Montfaucon,  Supplément,  t.  I,  pi.  42,  3.  —  Visconti,  Opère  varie, 
.  IV,  276.  — PeW-fiarfe/,  Musée  Napoléon,  1. 1,  51.  —  Rohill art- Lau- 
rent, Musée  français,  t.  IV  (1809),  pi.  2.  —  MzV/aV?, Galerie  mytholo- 
gique (citée  d'après  la  réimpression  de  1850),  pi.  89,  321.  —  Filhol, 
.  VI,  366.  —  Bouillon,  Musée  des  antiques,  t.  I,  20.  —  Clarac, 
Cat.  n.  178;  Musée,  pi.  6  (mise  aux  points).  284, 1202  (en  trois  poses). 
—  Thiersch,  Epochen  der  bildenden  Kunst,  p.  374.  —  M.  Wagner, 
Annali  romani,  1836,  p.  163.  —  Waagen,  Paris  (1839),  p.  141.  — 
Welcker,  donner  Kunstmuseum  p.  57.  —  Mûller-Wieseler ,  Denk- 
maeler  der  alten  Kunst,  t.  II,  pi.  15,  157.  —  Stahr,  Zwei  Monate  in 
Paris  (1851),  t.  I,  149.  —  A.  Feuerbach,  der  Vaticanische  Apollo 
(2«éd.),  p.  74.  203.  OEuvres  complètes,  t.  III,  130.  —  E.  Braun, 
Art-mythology,  pi.  52  (p.  27).  —  Pyl,  Archaeol.  Anzeiger  1862, 
p.  353.  —  Overbeck,  Leipziger  Berichte,  1867,  p.  127  et  suiv. 

Hauteur  2,00. 


99.  DIANE  CHASSERESSE. 

Une  tunique  courte,  serrée  au-dessous  du  sein  au  moyen 
d'une  bandelette,  et  une  paire  d'endromides  (modernes) 
ferment  le  costume  de  chasse  de  la  déesse.  Elle  est  dans 
l'attitude  de  la  course  ;  le  mouvement  de  ses  bras,  élevés 
en  l'air,  comme  si  elle  priait,  doit  être  mis  sur  le  compte 
du  restaurateur. 

Le  revers  de  la  statue  est  peu  travaillé. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  Un  morceau  du 
front;  les  bras  avec  une  partie  des  manches,  les  deux  jambes,  le 
tronc  d'arbre  et  la  plinthe.] 

Statue  en  marbre  grec.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  4,  3.  — Clarac,  Cat.  n.  213  ;  Musée, 
pi.  286,  1217. 

Hauteur  1,52. 


136  ARTÉMIS. 


lOO.  ARTÉMIS  CHASSERESSE,  statuette. 

Artémis,  vêtue  d'un  cliiton  court  qui  flotte  au  gré  du 
vent ,  et  d'un  manteau  plié  autour  du  bras  gauche ,  est 
représentée  pieds  nus,  dans  rattilude  de  la  marche.  Elle 
porte  un  carquois  rempli  de  flèches  ;  de  la  main  gauche 
elle  est  censée  tenir  son  arc;  le  bras  droit  est  abaissé. 

Les  parties  antiques  de  la  statuette  ne  manquent  ni  de 
grâce,  ni  de  délicatesse;  mais  les  parties  restaurées  en  sont 
déplorables. 

[La  tète  et  le  cou,  le  carquois,  le  ^^as  droit  au-dessous  du  del- 
toïde, la  main  gauche  avec  le  poignet  et  les  jambes  jusqu'aux  mal- 
léoles sont  modernes.] 

Marbre  pentélique.  Ancienne  collection  du  Roi. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  4,  2.  —  Cla>-aCf  Cat.  n.  Iil9;  Musée, 
pi.  285,  1218. 

Hauteur  1,03. 


lOl.  DIANE.   STATUETTE, 

La  jambe  gauche  en  avant,  Diane  est  représentée  dans 
l'attitude  de  la  marche,  comme  si  elle  parcourait  les  forêts. 
Elle  est  chaussée  d'endromides  (modernes)  en  peau  de  bête, 
et  vêtue  d'une  tunique  courte,  sans  manches,  qui  laisse  le 
sein  droit  à  découvert.  Un  carquois  est  suspendu  sur  son 
épaule.  Le  restaurateur  lui  a  fait  tendre  les  deux  bras  en 
avant,  comme  pour  décocher  une  flèche. 

Les  parties  antiques  sont  assez  élégantes  et  font  supposer 
un  bon  original. 

[La  tête,  le  bras  droit,  l'avant-bras  gauche  avec  le  coude,  le  haut 
du  carquois,  les  jambes  et  les  pieds,  le  tronc  d'arbre  et  la  plinthe 
sont  modernes]. 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Oauleur  1,00. 


ARTÉMIS.  127 

lOS.  ARTÉMIS.    BUSTE  COLOSSAL. 

Les  cheveux  de  la  déesse  forment  un  grand  nœud  (kro- 
bylos]  au  sommet  de  la  tête.  Les  parties  antiques  du  buste 
appartiennent  à  la  belle  époque  de  l'art  grec. 

[Toute  la  partie  inférieure  de  la  figure,  le  nez,  les  oreilles  et  le 
buste  drapé  sont  modernes.] 

Marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse,  st.  5,  28. 

Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  1.  —  Clarac,  Cat.,  n,  136;  Musée, 
pi.  1079,  2793  a. 

Hauteur  0,83. 


103.    ARTÉMIS  ET  ACTÉON.  sarcophage. 

Les  quatre  compositions  sculptées  sur  ce  sarcophage  sont 
séparées  l'une  de  l'autre  par  quatre  lourdes  guirlandes  de 
fleurs  et  de  fruits.  Trois  nymphes,  élégamment  drapées,  et 
deux  griffons  assis  tiennent  les  festons. 

Voici  l'ordre,  un  peu  confus  du  reste,  dans  lequel  se 
suivent  les  sujets  : 


Deux  serviteurs  d'Actéon,  vêtus  de  Veœomide  qui  laisse  le 
bras  droit  et  les  jambes  à  découvert,  et  coiffés  de  calottes 
(xuvvî),  sont  allés  découpler  les  chiens  de  chasse  de  leur  maître. 
L'un  de  ces  animaux  n'obéit  qu'à  regret,  comnie  s'il  pressen- 
tait instinctivement  le  malheur  qui  va  arriver.  Les  autres 
réclament,  avec  plus  ou  moins  d'impétuosité,  les  provisions 
qu'un  chasseur  porte  dans  sa  gibecière. 


128  ARTÉMIS. 

Cette  scène  se  passe  près  d'un  vieil  arbre  sacré,  derrière 
lequel  on  voit,  debout  sur  un  piédestal  taillé  dans  le  roc  et 
décoré  d'une  guirlande,  la  statuette  d'un  Satyre.  Le  jeune 
dieu  est  nu;  il  tient  son  pedmn  dans  le  bras  gauche  abaissé,  el 
de  la  main  droite  un  van  {liknon]  rempli  de  fruits.  Une 
gibecière  [presque  toute  moderne]  est  suspendue  à  l'une  des 
branches  de  l'arbre  ;  c'est  l'offrande  pieuse  de  quelque 
chasseur.  —  A  l'extrémité  gauche,  deux  cyprès. 

Le  haut  du  bas-relief,  c'est-à-dire  la  cime  des  cyprès  et  la  grande 
branche  de  l'arbre  sacré ,  avec  le  haut  de  la  gibecière  et  les  deux 
lapins  qui  s'y  trouvent,  sont  modernes.] 


II. 


Le  bain  d'Artémis.  —  Dans  l'intérieur  d'une  grotte 
(Nymphaion)  dont  l'entrée  est  masquée  par  quatre  cyprès, 
on  voit  Artémis  accroupie.  Un  Amour  sans  ailes,  portant  une 
hydrie  sur  l'épaule  droite,  répand  de  l'eau  sur  sa  maîtresse. 
Un  autre  enfant  est  chargé  d'oindre  la  chevelure  de  la  déesse, 
et  pendant  que  celle-ci  exprime  avec  les  mains  l'essence 
aromatique  qu'on  a  versée  sur  ses  longues  nattes  dénouées, 
il  recueille  dans  une  coquille  les  gouttes  qui  coulent  par 
terre. 

En  tournant  la  tête,  Artémis  aperçoit  Actéon.  Le  témoin 
indiscret  de  cette  scène  tout  intime  est  placé  sur  une 
hauteur,  au-dessus  des  cyprès  de  droite;  il  fait  un  geste 
d'admiration  à  la  vue  de  la  belle  baigneuse;  mais  déjà  sa 
témérité  est  punie,  et  un  bois  de  cerf  lui  pousse  au  front. 
Actéon  porte  dans  la  main  gauche  son  pedum  de  chasse  ; 
une  chiamyde  flotte  autour  de  ses  épaules. 

De  l'autre  côté,  le  dieu  du  fleuve  Parthenios  est  assis  sur 
un  rocher.  Presque  nu ,  il  a  la  tête  ceinte  d'une  couronne 
de  pin;  son  bras  gauche  est  posé  sur  un  vase,  d'oii  sépanche 
l'eau  qui  arrose  la  grotte.  Entre  lui  et  Actéon,  sur  lequel 
il  a  porté  ses  regards,  on  voit  un  vieil  arbre,  poussant  péni- 
blement à  travers  les  fentes  du  rocher. 

[Il  n'y  a  de  moderne  que  la  tête  et  une  grande  partie  du  bras  droit 
de  la  Nymphe  de  gauche  qui  porte  la  guirlande.] 


ACTÉON.  i29 

III. 

Actéon,  au  moment  de  sa  métamorphose  (1),  brandit  le 
pediim  contre  ses  quatre  chiens  de  chasse  (2),  qui  viennent 
l'attaquer.  Le  petit-fils  de  Cadmus  n'est  vêtu  que  d'une 
chlamyde  qui  flotte  au  gré  du  vent  ;  un  double  bois  de  cerf 
lui  pousse  au  front. 

Cette  scène  se  passe  au  fond  d'une  grotte  taillée  dans  une 
roche  schisteuse.  Deux  cyprès  sont  plantés  près  de  l'entrée  ; 
dans  le  haut,  on  voit  le  buste  de  l'un  des  suivants  du  chas- 
seur, qui,  lepeduman  bras,  la  chlamyde  sur  l'épaule,  vient 
au  secours  de  son  maître. 

A  droite,  un  hermès  ithyphallique  de  Priape  barbu, 
portant  son  manteau  en  écharpe,  est  à  moitié  renversé  au 
pied  d'un  vieil  arbre.  Il  manifeste  ainsi  la  part  qu'il  prend 
au  malheureux  sort  d' Actéon.  Au-dessus  de  cette  idole 
champêtre,  le  Genius  Loci,  c'est-à-dire  le  génie  du  mont 
Cithéron,  est  assis  sur  un  rocher,  le  haut  du  corps  nu,  la 
tête  ceinte  d'une  branche  de  pin  et  appuyée  sur  le  bras  droit. 
Tenant  un  roseau  dans  l'autre  i»ain,  il  reste  immobile  à  la 
vue  du  meurtre  qui  s'accompht  scus  ses  yeux. 

IV. 

Le  dernier  bas-relief  représente  encore  une  fois  la  grotte 
dans  laquelle  Actéon  a  expié  son  crime.  Deux  femmes,  les 
cheveux  épars,  accourent  avec  la  plus  grande  précipitation 
pour  relever  le  corps.  L'une  d'elles,  la  plus  âgée,  —  c'est 
probablement  la  nourrice  d'Actéon,  —  prend  le  cadavre 
par  les  jambes  ;  l'autre  (sa  mère  Autonoé),  les  vêtements 
en  désordre,  porte  la  main  droite  à  la  tête  pour  s'arracher 
les  cheveux,  tandis  que,  de  l'autre,  elle  saisit  le  mort  par  le 
bras  gauche,  pour  aider  la  nourrice  à  le  relever. 

Un  des  chiens,  debout  sur  une  élévation,  regarde  ce  qui 
se  passe  au  fond  de  la  grotte. 

vl)  Comparez  la  fresque  de  Pompéi  :  Mûller-Wieseler,  Deukmaeler, 
t.  II,  pi.  17,  183  a. 

(2)  Le  nombre  de  quatre  se  trouve  aussi  dans  Pollux,  Onomas- 
ticon,  l.  V,  47. 

6. 


130  ARTÉMIS. 

Tous  ces  trois  côtés  du  sarcophage  sont  bordés  d'une 
double  frise  de  feuillage  et  d'écaillés. 

Les  quatre  bas-reliefs  représentant  la  fable  d'Actéon  sont 
de  proportions  beaucoup  plus  petites  que  les  nymphes  et  les 
griffons  qui  supportent  les  guirlandes. 

Couvercle.  —  Le  front  du  couvercle  représente  les  flots 
de  l'Océan.  En  partant  de  gauche,  on  voit  une  Néréide 
drapée ,  assise  sur  un  taureau  marin  et  tenant  une  flèche. 
[Ce  groupe  est  moderne.] 

Elle  est  précédée  d'une  autre  Néréide, presque  nue,  assise 
sur  un  hippocampe  et  rajustant  de  la  main  droite  son  voile. 
Ses  cheveux  sont  retenus  par  une  bandelette.  Plus  loin,  un 
A7iiour  sans  ailes,  à  cheval  sur  un  énorme  dragon  marin, 
fouette  sa  monture,  dont  il  tient  la  bride. 

Au  milieu  du  bas-relief,  ce  cortège  en  rencontre  un  autre 
qui  vient  du  côté  droit.  Un  Triton,  armé  d'une  rame,  sonne 
de  la  conque.  Ensuite,  une  Néréide  nue,  portant  au  bras 
gauche  un  parazonium,  est  assise  sur  un  griffon  marin  ailé. 
Un  autre  Triton  tient  une  rame  et  un  van  rempli  de  fruits 
qu'il  semble  présenter  au  cerf  marin  dont  il  est  suivi.  Sur 
le  dos  de  ce  dernier  repose  une  seconde  Néréide  qui ,  vêtue 
d'un  himation  et  d'un  chiton  sans  manches,  tient  de  la 
main  gauche  un  arc,  tandis  que,  de  l'autre  main,  elle  se 
cramponne  au  bois  du  cerf.  Ce  sont  les  compagnes  de 
Thétis,  portant  à  Achille  les  armes  qui  lui  sont  destinées  (1). 
—  Dans  le  bas,  une  frise  en  écailles  de  pommes  de  pin. 

[Restaurations  insignifiantes.! 

Sur  les  coins  de  devant  sont  sculptés  deux  masques  de 
jeunes  Satyres  couronnés  de  pin.  Leurs  pupilles  sont  indi- 
quées. 

Le  couvercle  ayant  la  forme  d'un  toit  à  section  triangu- 
laire, il  se  trouve  sur  chaque  face  latérale  un  fronton 


(1"!  Voir  Urlichs,  Vie  de  ScopaS;  p.  143. 


ACTÉON.  131 

(aëtoma)  avec  une  tête  grotesque,  dont  la  barbe  et  les  che- 
veux se  terminent  en  feuilles  de  vigne. 

[Celle  de  gauche  est  moderne.] 

Demi-palmettes  aux  coins  du  fonds. 

Sarcophage  romain  en  marbre  de  Lunl.  Découvert,  en  1738, 
à  la  Tenuta  di  Torre  nuova  (fuori  di  Porta  Maggiore),  dans  une 
propriété  du  pr.nce  Borghèse  {,Fea,  Miscellanea,  t.  1, 148).  —  Villa 
Borghèse,  st.  7,  16. 17. 

Visconti,  MoDumenti  scelti  p.  193-206  (pi,  26.  27).  —  Millin, 
Monuments  antiques  inédits ,  t.  I,  p.  40.  Galerie  mythologique 
(Paris,  1850),  pi.  165.  166,  n.  629.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs, 
pi.  17.  —  Clame,  Cat.  n.  315;  Musée,  pi.  113-115,  n.  65-69; 
pi.  208,  195.  —  Welcker,  Annali  romani,  t.  V  (1833),  p.  150.  — 
Panofka,  Musée  Pourtaiès  p.  53.  —  Bœtticher,  Baumkultus  der  Hel- 
lenen,  p.  538  ;  fig.  20. 

Hauteur  0,99.  —  Largeur  2,36.  —  Épaisseur  0,77, 

104.  TORSE  D'ACTÉON. 

Cette  statue,  d'un  beau  travail  grec,  représentait  Acte'on 
dévoré  par  ses  chiens.  Son  manteau,  agrafé  sur  l'épaule  et 
replié  sur  le  bras  gauche,  lui  sert  de  bouclier.  A  en  juger 
par  les  traces  de  pattes  qui  sont  visibles  sur  sa  cuisse  gauche 
et  sur  sa  hanche  droite,  il  se  défendait  contre  deux  ou  trois 
chiens  l'attaquant  à  la  fois.  Les  jambes  écartées,  comme  dans 
le  groupe  du  musée  de  Londres  (1),  il  élevait  la  main  droite, 
armée  d'un  bâton  recourbé. 

[La  tête,  le  bras  droit,  l'avant-bras  gauche,  les  deux  jambes^  la 
cuisse  droite  et  les  chiens  manquent.] 

Marbre  pentélique.  Musée  Campana  (Catalogo  n.  102). 

H.  d'Escamps,  Description  des  marbres  antiques  du  Musée  Gani" 
pana  (Paris,  1856);  au  supplément,  —  L.  Vitet,  la  Collection  Cam- 
pana, p.  9. 

Hauteur  <,15. 


(l)  Combe,  Ancient  marbles, t.  II,  45.  —  Mùller-Wieseler,  Denk' 
maeler,  t.  II,  pi.  17,  186. 


132  ARTÉMIS. 

105.  AUTEL  DE  DIANE. 

Au  milieu  du  côté  principal  de  Tautel,  on  voit,  en  bas- 
relief  de  forte  saillie,  la  statue  de  Diane,  de  face,  placée  sur 
une  base  et  entourée  d'un  chien  et  d'une  biche  qui  ont  la 
tête  tournée  vers  leur  maîtresse.  La  déesse ,  chaussée  de 
bottes  de  chasse,  et  vêtue  d'une  tunique  à  manches  courtes, 
tient  de  la  main  gauche  son  arc ,  de  l'autre  elle  tire  une 
flèche  de  son  carquois.  Sa  chevelure,  disposée  en  boucles  à 
trois  étages ,  ressemble  à  celle  des  dames  romaines  de 
l'époque  des  empereurs  flaviens. 

Le  couronnement  de  l'autel  est  décoré  de  rosaces,  même 
sur  le  revers.  Une  patère  (à  droite)  et  un  urceus  (à  gauche) 
sont  sculptés  sur  les  faces  latérales. 

Marbre  blanc  de  travail  romain. 

Collection  Campana. 

Hauteur  1,05.  —  Largeur  du  couronnement  0,63.  —  Épaisseur  0,41. 

106.  CIPPE  SÉPULCRAL   CONSACRÉ  A  DIANE. 

Un  petit  bas-relief,  sculpté  sur  la  face  d'un  cippe  sépul- 
cral, creux  à  l'intérieur,  montre  la  déesse  de  la  chasse, 
accompagnée  de  son  chien.  Chaussée  de  sandales  et  vêtue 
d'une  tunique  courte  qui  laisse  le  sein  droit  à  découvert, 
Diane  se  dirige  vers  la  droite,  tirant  d'une  main  une  flèche 
de  son  carquois  et  tenant  son  arc  dans  la  main  gauche 
avancée.  Sa  physionomie  est  tout  enfantine.  Une  voûte, 
supportée  par  deux  pilastres  cannelés ,  lui  sert  d'enca- 
drement. 

L'inscription  est  tracée  en  beaux  caractères  du  second 
siècle  de  notre  ère  : 

D(is)  M(anibus) 

sacrum. 

Deanae  (l)  et 

(1)  La  forme  Dmna  (pour  Diana)  appartient  à  la  basse  latinité. 


AUTEL  CONSACRÉ  A  DIANE.  133 

memoriae 

Aeli;ie 

Proculae. 

P(ublius)  Aelius  Asclepiacu? 

^W5((usti)  //fc(ertus) 

et  Ulpia  Priscilla  filiae 

dulcissimae  fecerunt. 

Elle  nous  apprend  les  noms  de  la  jeune  défunte,  Aelia 
Procula,  à  laquelle  le  cippe  était  destiné  et  que  le  sculpteur 
a  représentée  dans  le  costume  de  Diane.  Le  père  se  dit  «  af- 
franchi de  l'Auguste,  »  titre  qui  se  rapporte  à  un  empereur 
de  la  famille  Élienne. 
Une  moulure  règne  autour  de  l'inscription. 

Marbre  blanc.  Collection  Campana. 

Hauteur  0,99.  —  Largeur  0,72.  —  Epaisseur  0,39. 

107.         AUTEL  CONSACRÉ  A  DIANE. 

L'inscription 

Dianae  |  sacrum  |  imperio 
dit  que  cet  autel  a  été  dédié  à  Diane  sur  l'ordre  de  la  déesse 
elle-même.  Le  fronton  est  orné  d'un  aigle  qui ,  les  ailes 
déployées,  est  placé  entre  deux  volutes,  ornées  de  rosaces. 
Sur  les  faces  latérales ,  on  voit  une  œnochoé  (à  gauche)  et 
une  patère  à  ombilic  (à  droite). 

[La  tête  de  l'aigle  est  brisée.] 

Rome.  Collection  Jenkins  (Jardins  de  Sixte-Quint). 

Mm-q.  Gudius,  Notae  in  Phaedri  fab.  1, 11  (et  d'après  lui,  Orelli, 
n.  1443).  — Gruter^p.  89,9  (note).  — Maffei,  Muséum  Veronense 
p.  266,  4  (Romae,  in  hortis  Nigroniis).  —  Visconti,  Opère  varie  I,  75 
^n.  4).  —  Bouillon,  t.  III,  Autels  pi.  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  353; 
Musée,  pi.  254,  551  et  Inscriptions  pi.  17. 

Hauteur  0,90  —  Largeur  0,50. 


IX. 


HEPHAISTOS  (VULCAIN). 


108.        MARIAGE  D'HÉPHAISTOS  ET 
D'APHRODITE. 

Il  existe  peu  de  bas-reliefs  qui  aient  été  plus  défigurés 
que  celui-ci  par  d'absurdes  restaurations  (1).  Pour  arriver 
à  une  interprétation  tant  soit  peu  satisfaisante,  il  faut  éli- 
miner un  tiers  de  ce  qu'on  y  voit  aujourd'hui. 

A  la  droite  du  spectateur,  Héphaistos,  barbu  et  coiffé  de 
son  bonnet  rond  (pileus)  à  bord  relevé,  est  assis  sur  un  rocher. 
L'artiste  divin  est  chaussé  d'endromides  et  vêtu  d'un  chiton 
très-courtque  recouvre  un  manteau. Il  a  la  main  gauche  posée 
sur  le  genou.  Devant  lui,  on  aperçoit  une  statuette  d'Athéné 
d'ancien  style,  debout  sur  unecolonnette.  C'est  évidemment 
un  Palladium  (2)  qu'il  vient  de  sculpter.  L'idole  porte  un 


{1)  Ces  restaurations,  notées  avec  soin  par  Zoëga,  ont  été  formel- 
lement niées  par  le  comte  de  Clarac,  Mais  je  dois  dire  que  j'ai  con- 
staté la  parfaite  exactitude  des  allégations  de  Zoëga, 

C2)  ïi  'AOrivS  V)  'HçatdTta.  Philologus,  t.  XXIII,  219.  220. 


MARIAGE  d'hÉPHAISTOS.  133 

long  péplus  ;  son  pied  gauche  est  un  peu  retiré  en  arrière, 
de  la  main  droite  levée  elle  brandissait  une  lance. 

Au  second  plan,  une  déesse,  drapée  dans  un  chiton 
talaire  et  un  manteau  qui  lui  sert  de  voile,  est  tournée  vers 
Héphaistos.  Sa  main  gauche  reposait  sur  la  statuette.  Celte 
figure  matronale  est  probablement  if<?m  (Junoû),  qui  vient 
présider  au  mariage  de  son  fils  avec  Aphrodite.  La  fiancée, 
chaussée  de  sandales,  se  trouve  à  l'extrémité  du  bas-relief  ; 
on  la  reconnaît  à  la  nudité  de  ses  jambes.  Une  jeune  fille, 
drapée  et  chaussée  de  bottines,  la  serre  dans  ses  bras.  C'est 
Peitho,  la  Persuasion,  qui  cherche  à  vaincre  les  derniers 
scrupules  de  la  jeune  mariée.  On  sait,  du  reste,  quelles 
furent  les  suites  de  cette  union. 

[Parties  modernes.  Héphaistos  :  Le  nez,  la  lèvre  supérieure,  le 
bras  gauclie  et  une  partie  de  la  jambe  gauche.  —  Palladium  :  le 
bras  gauche  et  l'avant-bras  droit.  —  Héra  :  la  tête  voilée  ;  le  bras 
gauche  levé  (il  est  évident  qu'elle  avait  le  bras  abaissé  ;  la  manche  et 
les  plis  du  manteau  se  voient  encore  derrière  la  statuette,  de  sorte 
que  cette  ligure  a  maintenant  trois  bras).  —  Aphrodite  n'a  d'antique 
que  les  jambes,  la  cuisse  gauche  et  la  moitié  de  la  main  droite. 
Les  doigts  de  son  pied  gauche  sont  également  modernes.  —  Peitho  : 
la  tête,  l'épaule  gauche,  l'avant-bras  gauche  avec  le  coude  et  l'œuf  (I) 
qu'elle  tient.  La  porte  et  le  pilastre  du  fond.] 

Bas-relief  de  forte  saillie,  en  marbre  grec.  Villa  Borghèse. 

Winckelmann,  Monumenti  inediti,  n.  82  (Pandore  formée  par 
Vulcain  et  comblée  de  présents  par  les  déesses).  —  Visconti,  Opère 
varie,  t.  4,  489.  —  Bouillon,  t.  III,  B.is-reliefs,  pi.  10.  —  Clarac, 
Cat.  n.  217;  Musée,  pi.  215,  32.  Mélanges,  p.  11. 12  (Aochise  fuyant 
de  Troie).  —  Welcker,  Annali  romani  (1833%  t.  V,  144.  145  (avec 
une  note  très-judicieuse  de  Zoëga).  Alte  Denkmsler  II,  159. 

Hauteur  4,i2.  --  Largeur  4,07. 


136  HÉPHAISTOS. 


109.         LES  FORGES  D'HÉPHAISTOS. 

Ce  bas-relief  célèbre,  et  que  l'on  a  tant  envié  au  Lou 
vre  (1),  est  très-certainement  une  œuvre  du  xvi^  siècle.  I' 
serait  difiBcile  de  trouver  une  sculpture  plus  sèche,  plus  ma- 
niérée, plus  étrangère  au  génie  de  l'art  antique.  Tous  Ie.« 
efforts  tentés  pour  en  expliquer  les  détails  ont,  en  consé- 
quence, été  inutiles  pour  la  science. 

Héphaistos ,  dont  la  taille  et  la  physionomie  offrent  une 
ressemblance  frappante  avec  le  type  de  Zeus,  —  premier 
contre-sens,  —  est  assis  (à  gauche)  sur  un  élégant  siège  sans 
dossier  (!)  et  dont  les  pieds  sont  façonnés  en  forme  de  pattes 
de  lion.  Il  ne  porte  pas  son  bonnet  d'artisan  ,  comme  c'est 
son  habitude ,  mais  ses  cheveux  sont  entourés  d'un  stro- 
phium  (!).  Vêtu  d'une  exomide  qui  laisse  à  découvert  les 
bras  et  les  jambes,  il  est  occupé  à  fixer  la  poignée  (oxavov) 
d'un  grand  bouclier  ovale  que  lui  présente  un  Satyre.  L'at- 
titude de  ce  dernier  indique  qu'il  trouve  le  bouclier  suffisam- 
ment lourd  et  que  le  dieu  ferait  bien  de  se  dépêcher.  Derrière 


(1)  Levezow,  dans  l'Amaltliéa  de  Bœttiger,  t.  II,  375.  — Fric- 
derichs,  Bausteine,  n.  72.  En  échange  de  cette  sculpture  de  mau- 
vais aloi ,  le  Louvre  a  cédé  au  Musée  de  Berlin  un  de  ses  meilleurs 
bas-reliefs  delphiques.  Voici  le  procès-verbal  de  l'échange ,  signé  par 
un  des  commissaires  prussiens  qu'on  avait  chargés  de  présider  à  la 
revendication  de  1815  : 

«  Je,  soussigné ,  commissaire  de  guerre  des  armées  prussiennes, 
«  fondé  de  pouvoir  à  cet  effet  par  M.  le  général  Ribbentrop,  reconnais 
«  avoir  reçu  de  M.  le  Baron  Dennn  les  antiquités  mentionnées  au 
«  présent  état,  à  l'exception  du  n"  58 ,  qui ,  se  trouvant  incrusté  dans 
(f  un  revêtement  en  marbre  de  la  nouvelle  Salle  des  Antiques,  et 
«  qui,  n'en  pouvant  être  retiré  sans  dégrader  la  décoration,  a  été 
«  remplacé  par  un  bas-relief  représentant  un  cl;œur  athénien  consa- 
«  crant  le  trépied,  prix  de  la  victoire,  monument  publié  par  Winc- 
.«  kelmann  dans  ses  Monuments  inédits  (sjc).  » 
Paris,  7  août  1815. 

(Signé)  Schobert. 

(Archives  du  Louvre.) 


T,ES  FORGES  D'HÉPHAISTOS.  137 

Héphaistos,  un  autre  Satyre  nu,  assis  par  terre,  est  en  train 
de  polir  une  cnémide.  Au  second  plan,  on  voit  une  cuirasse 
placée  sur  un  piédestal  (I);  une  épée  dans  son  fourreau, 
muni  du  baudrier,  est  suspendue  à  un  clou.  Tout  cela  n'est 
guère  dans  le  sentiment  de  la  bculpture  antique 

De  l'autre  côté,  le  vieux  Silène,  que  le  sculpteur  a  repré- 
senté avec  des  oreilles  humaines,  est  assis  (à  droite)  sur  un 
cube.  Chaussé  de  sandales  (1!)  et  enveloppé,  en  partie,  dans 
un  manteau,  il  polit  un  grand  casque  à  cimier.  Pendant 
qu'il  est  courbé  sur  son  ouvrage,  le  petit  chauffeur,  un 
Satyrisque,  caché  derrière  le  fourneau,  s'amuse  malicieuse- 
ment à  lui  ôter  son  bonnet.  Le  casque  est  placé  sur  une 
enclume,  derrière  laquelle  se  trouve  une  sellette  à  quatre 
pieds.  Une  seconde  cnémide,  non  encore  terminée,  gît  par 
terre.  Quant  au  fourneau,  qui  laisse  échapper  d'épais  nuages 
de  fumée  (1),  son  revêtement  est  fixé  par  quatre  rangs  de 
clous.  Quelques  barres  de  fer  paraissent  y  être  appuyées. 
On  reconnaît  facilement  que  la  plupart  de  ces  détails  sont 
dans  le  goût  du  xvi^  siècle. 

L'artiste  a  voulu  faire  un  Vulcain  fabriquant  les  armes 
d'Achille,  probablement  d'après  quelque  poëme  italien. 
L'atelier  du  dieu-forgeron  se  trouvait  sur  l'Olympe  même 
[Iliade  18,616).  Les  Satyres  qui  l'aident  dans  sa  besogne 
ont  eu  de  fréquents  rapports  avec  lui.  On  n'a  pas  oublié 
qu'Héphaistos  fut  ramené  dans  l'Olympe  par  Dionysos  et  sou 
cortège,  et  qu'il  assistait,  monté  sur  le  mulet  de  Silène,  au 
combat  des  Géants. 

[Restaurations:  Le  bras  gauche  d'Héphaistos  jusqu'à  la  naissance 
du  poigoet;  son  pied  gauche  et  l'une  des  pattes  de  son  siège;  les 
deux  pieds  du  Satyre  qui  tient  le  boucher;  le  pied  gauche  de  celui 
qui  poUt  la  cnémide.] 

Bas-relief  en  marbre.  Dessiné  à  Rome  par  Pighius,  probablement 


(1)  Je  ne  suis  pas  sûr  d'avoir  bien  expliqué  ce  détail.  La  fumée 
ressemble,  à  s'y  méprendra?,  aux  crins  du  casque.  M.  Jahn  a  pro- 
posé d'y  voir  le  soufflet  du  fourneau  [hircini  folles),  mais  celte  in- 
terprétation est  trop  savante  pour  une  œuvre  moderne. 


HEPHAISTOS 

en  1575  (je  dois  ce  renseignement  à  une  bienveillante  communica- 
tion de  M.  0.  Jahn).  —  Collection  du  cardinal  de  Polignac,  à  Paris. 

—  Château  de  Berlin. 

Spence,  Polymetis  (Londres,  1755),  p.  80.  81  (the  siory  seems  to  be 
of  modem  invention  ,  and  the  work  itself  carries  a  suspicions  air 
■with  il).  —  Winckelmann,  Essai  sur  l'allégorie,  p.  40  (éd.  Dressel). 

—  Hirt,  Bilderbuch,  p.  193  (pi.  27, 1).  —  Vauthier  et  Lacour,  Mo- 
numensde  sculpture  (Paris,  1820),  pi.  26.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas- 
reliefs,  pi.  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  239;  Musée  pi.  181,  ii.—  Welcker, 
Annali  romani,  t.  V  (1833),  p.  154.  Alte  Denkmaeler,  t.  II,  158.  - 
Mûller-Wieseler ,  Denkmaeler,  t.  Il,  pi.  18,  194.  --  Overbeck  , 
Bildwerke  zum  troischen  Heldenkreise,  p.  433  (pi.  18, 5).  —  0.  Jahn, 
Monatsberichte  der  Leipziger  Societait,  1861,  p.  310  (pi.  9,  8).  — 
Guhl  et  Kotîer,  La  tie  privée  des  Grecs  et  des  Romains  (seconde  éd.)» 
I.  I,  268. 

Hauteur  0,65.  —  Largeur  1,08. 


ATHENE  (MINERVE/ 


liO.  PALLADIUM. 

Bas-relief  de  forte  saillie,  représentant  une  statuette  ar- 
chaïque de  Pallas.  La  déesse,  posée  de  face,  vêtue  d'un 
chiton  à  manches  courtes  et  ornée  d'un  grand  collier,  a  le 
bras  droit  levé.  Son  corps  est  enfermé  dans  une  gaine  qui 
se  rétrécit  vers  le  bas.  Une  égide  recouvre  sa  poitrine  ;  la 
gaîne  est  divisée  en  plusieurs  registres  sur  lesquels  on  a 
sculpté  des  rosaces ,  des  rinceaux  de  fleurs,  des  grecques 
et  un  buste  en  médaillon.  Les  écailles  de  l'égide  rappellent 
les  idoles  d'Artémis  d'Éphèse,  avec  leurs  triples  rangées  de 
mamelles. 

[La  tête,  la  main  droite  avec  le  poignet,  le  bras  gauche  et  le  bas 
du  corps  manquent.  La  surface  de  la  gaîne  est  un  peu  usée.] 

Marbre  grec,  trouvé,  en  1861,  à  Palatitza,  près  de  l'antique  Ber- 
rhée  de  Macédoine  (à  une  journée  de  Pella),  pir  M.  Léon  Heuzey 
(Catalogue  de  la  Mission  de  Macédoine,  n.  6).  Donné,  en  1862,  par 
S.  M.  l'Empereur. 

Hauleur  0,29.  —  Largeur  0,22. 


140 


ÂTHÉNâ. 


111. 


ATHÉNÉ,  d'ancien  style. 


statuette  de  style  archaïque,  représentant  Alhéné  deb 
les  jambes  assez  serrées,  mais  le  pied  gauche  en  avant. 


Bronze  de  l'Acropole  d'Alhùnes. 


déesse,  chaussée  de  sandales,  est  vêtue  d'une  tunique  talaire 
à  manches  courtes  et  d'un  manteau  que  recouvre  l'égide 


ATHÉNfi. 


141 


Cette  draperie  enveloppe  étroitement  les  formes  du  corps; 
ses  plis,  droits  et  symétriques,  sont  la  marque  distinctive  de 
l'art  le  plus  ancien.  De  la  main  droite  élevée  Athéné  brandissait 
sa  lance  (contre  le  géant  Encelade  ?)  ;  de  l'autre  elle  tenait 
un  grand  bouclier.  L'égide  est  une  étoffe  lourde,  garnie 


Revers  du  bronze  de  l'Acropole. 

d'écaillés  et  de  serpents,  à  bordure  échancrée  ;  três-conïle 
par  devant  et  fixée  sur  la  poitrine  au  moyen  d'un  mascaron 


142  ATHÉNÉ. 

(le  Méduse  qui  sert  d'agrafe,  elle  descend  des  épaules  jus- 
qu'aux jarrets.  Une  statuette  de  bronze,  trouvée  en  1836 
dans  les  substructions  du  Parthénon,  et  faisant  aujourd'hui 
partie  de  la  belle  collection  du  commandant  Oppermann  (1) 
présente  les  mêmes  particularités  de  pose  et  de  costume 
Nous  avons  jugé  utile  d'en  mettre  une  gravure  exacte  sous 
les  yeux  du  lecteur,  parce  qu  elle  prouve  jusqu'à  l'évidence 
que  la  statue  du  Louvre  appartient  à  l'ancien  art  attique. 

La  chevelure  d'Athéné  est  disposée  en  petites  boucles; 
son  casque,  ciselé  et  garni  de  mentonnières,  est  surmonté 
d'un  diadème  de  rosaces  et  d'un  sphinx  couché.  La  raideur 
du  style,  le  sourire  qui  anime  la  figure,  le  mouvement,  la 
draperie,  tout,  dans  cette  sculpture,  rappelle  la  célèbre 
statue  de  Minerve  du  temple  d'Égine. 

[Tête  rapportée.  —  Le  Sphinx,  les  rosaces  du  diadème,  l'extrémité 
iu  nez,  la  partie  uue  des  bras  avec  leurs  attributs  ridicules  (bâton  et 
petit  bouclier),  la  partie  inférieure  du  manteau,  le  pied  gauche  et 
«a  plinthe  presque  entière  sont  modernes.] 

Marbre  pentélique.  Palais  ducal  de  Modène. 

Schweighœuser,  Musée  Napoléon,  1. 1,  pi.  9.  —  Bouillon,  t.  III 
Statues,  pi.  1, 1.  —  Chirac,  Cat.  n.  398;  Musée,  pi.  319,  843. 

Hauteur  0,86. 

IIS.  ATHÉNÉ  AU  COLLIER. 

Un  double  chiton  dorien  sans  manches,  ouvert  sur  le  côté 
droit,  retenu  par  une  ceinture  de  serpents  et  retombant 
jusqu'aux  pieds,  forme  le  vêtement  de  la  déesse.  La  chute 
des  plis  rappelle  un  peu  l'art  archaïque.  L'égide,  garnie 
d'écaillés  et  de  serpents,  est  fixée  par  une  agrafe  ronde, 
représentant  un  mascaron  de  Méduse  qui  tire  la  langue.  De 
la  main  droite  élevée,  Athéné  s'appuie  sur  une  haste  ;  son 
bras  gauche  est  armé  d'un  bouclier.  Elle  est  parée  d'un 


(1)  Ross,  Archœologische  Aufsaetze,  t.  I,  106  (pi.  7).  —  Friede- 
richs,  Bausteine,  n.  11.  —  Oppermann,  Archseol,  Zeitung,  186&, 
P'  13. 


ATHÉNÉ.  143 

collier  de  perles,  comme  le  buste  de  la  fameuse  intaille 
A''Aspasios  et  la  statue  de  Pallas  d'Herculanum.  Le  casque, 
très-mal  restauré ,  est  surmonté  d'un  sphinx  couché  entre 
deux  griffons,  mais  on  n'a  pas  tenu  compte  des  pièces  de 
marbre  saillantes  qui  se  voient  sur  le  devant  du  casque  et 
qui  supportaient  très-certainement  des  chevaux  à  mi-corps, 
comme  sur  l'intaille  que  je  viens  de  citer.  La  chevelure 
d'Athéné,  partagée  au  milieu  du  front,  retombe  en  longues 
boucles  sur  la  poitrme  :  c'est  là  un  nouvel  indice  de  l'an- 
cienneté du  style.  Il  paraît  probable  que  notre  statue  est 
une  imitation  de  quelque  idole  célèbre. 

[Tête  antique  rapportée.  —  Parties  modernes  :  Le  nez  et  la 
bouche  ;  les  têtes  du  sphinx  et  des  griffons  ;  quelques  morceaux  de  la 
chevelure  et  de  l'égide;  les  deux  bras  jusqu'au  deltoïde;  la  lance  et 
le  bouclier.] 

Statue  en  marbre  de  Paros;  la  tête  en  marbre  pentélique  (j'ai 
constaté  que  les  têtes  des  statues  de  Minerve  sont  souvent  d'un  marbre 
différent  de  celui  du  corps,  sans  qu'on  puisse  dire  avec  certitude 
qu'elles  sont  étrangères  à  ces  statues).  Villa  Borghèse. 

H.  Laurent,  3Insée  royal,  t.  II,  pi.  5.  —  Bouillon,  t.  I,  25.  — 
Clarac,  Cet.,  n.  522;  Musée,  pi.  319,  SiQ.  —  Mùller-Wieseler, 
Denkmaeler,  t.  II,  pi.  20,  211. 

Hauteur  2,10. 


113,  ATHENÉ.   BAS-RELIEF. 

Athéné  (à  droite),  vêtue  d'un  double  chiton  talaire  sans 
manches  et  coiffée  d'un  casque  à  cimier,  porte  au  bras 
gauche  un  grand  bouclier  circulaire .  De  la  main  droite  elle 
tenait  sans  doute  une  lance . 

Sur  la  base,  on  lit  l'inscription  grecque  fruste  MYTIAHrvY)]. 

Le  bas-relief,  peu  saillant,  est  de  la  belle  époque  de  l'art 
grec. 

Fragment  de  stèle.  Marbre  pentélique,  recueilli  en  Grèce  et  légué 
au  Louvre,  en  1863,  par  M.  Blouet. 

Hauteur  0,33.  —  Largeur  0,27, 


lïï  ATHÉNÉ. 


114.   PALLAS  DE  VELLETRI.  statue  colossale 

La  plus  belle  et  la  plus  célèbre  des  statues  de  Minerv 
que  l'antiquité  nous  ait  léguées  réclame  un  examen  atlenti 
Coiffée  d'un  casque  corinthien  à  visière ,  la  déesse  s'ap- 
puyait, de  la  main  droite,  sur  une  lance  ;  une  statuette  de 
Niké  (la  Victoire),  probablement  en  bronze,  était  placée 
dans  sa  main  gauche  avancée.  Ses  vêtements  se  composent 
d'une  tunique  talaire  sans  manches,  retenue  par  une  cein- 
ture de  serpents,  et  d'un  manteau  à  bordure  froncée,  qui  ne 
recouvre  que  l'épaule  gauche  et  le  bas  du  corps.  Celte  dra- 
perie est  remarquable  par  la  richesse  des  plis  et  la  souplesse 
de  l'étoffe.  Une  égide  tailladée,  garnie  d'écaillés  et  d'une 
multitude  de  petits  serpents  enroulés,  protège  la  poitrine.  Le 
masque  de  Méduse  qui  lui  sert  d'agrafe  a  la  bouche  entr'ou- 
verte,  de  sorte  qu'on  en  voit  toutes  les  dents.  La  déesse  se 
tient  debout,  la  jambe  droite  en  arrière.  Les  sandales  qu'elle 
porte  sont  formées  de  cinq  semelles  superposées.  On  appelai» 
ce  genre  de  chaussures  «  sandales  tyrrhéniennes  »  (1). 

La  beauté  de  la  tèto,  d'une  conservation  parfaite  (2),  es» 
au-dessus  de  tout  éloge.  La  chevelure,  légèrement  ondulée 
et  partagée  au  milieu  du  front ,  encadre  une  flgure  ravis- 
sante. Au-dessous  de  la  visière  du  casque,  on  aperçoit 
le  bandeau  qui  entoure  les  cheveux;  plusieurs  tresses  re- 
tombent sur  la  nuque.  La  pose  majestueuse  de  Minerve 
rappelle  encore  la  sévérité  de  l'ancien  style  hiératique  ;  mais 
la  douceur  de  son  regard  et  le  mouvement  de  la  tête,  penchée 
un  peu  en  avant,  lui  donnent  une  expression  aimable; 
on  dirait  qu'elle  sourit  aux  humains. 


(1)  Pollux,  Onomasticon  VII,  92  :  Tupprivtxà  •  ih  xàTTy[ia  ?ij).tvov, 
TETpàywvov  ■  ot  5e  tfjLavTEç  ÈTTixpvcroi  ■  ffavôâXtov  yàp  •^v  '  vTvéôïio'e 
ô'  aùxo  «ï'etôîaç   t'i^jv  'A9r,vàv. 

(2)  D'après  le  comte  de  Clarac,  l'extrémité  du  nez  aurait  été  res- 
taurée. Le  nez  est  intact. 


PALLAS  DE  VELLETRI.  14S 

Les  yeux  et  la  bouche  portent  des  traces  de  couleur  rouge, 
passée  au  violet  foncé  (1). 

Quant  à  l'âge  présumable  de  la  Pallas  de  Velletri,  je  crois 
qu'on  en  peut  faire  remonter  la  date  ou  i"  siècle  de  l'ère 
chréiieone.  C'est  sans  doute  une  imitation  romaine  de 
quelque  statue  grecque  célèbre.  Nous  connaissons  d'ailleurs 
plusieurs  copies  du  même  original ,  entre  autres  un  buste 
de  l'ancienne  collection  Albani,  monument  qui  fait  aujour- 
d'hui partie  de  la  glyplolhéque  de  Munich  (2). 

Le  marbre  se  compose!  de  six  morceaux  :  le  torse  drapé 
avec  la  plinthe  ;  la  tête  avec  le  cou  et  la  gorge;  le  bras  gauche; 
le  bras  droit  avec  les  serpents  placés  sur  le  bord  de  l'épaule; 
enfin  la  partie  antérieure  des  deux  pieds.  Tous  ces  mor- 
ceaux sont  terminés  par  des  cônes ,  enchâssés  dans  le  torse 
au  moyen  de  crampons.  La  pointe  de  la  visiéro  et  les  mains 
avaient  été  fracturées  anciennement  déjà  et  recollées  par  des 
attaches  de  fer. 

[Restaurations  :  Les  deux  mains  avec  les  poignets;  la  moitié  du 
pied  droit,  les  doigts  du  pied  gauche  avec  une  partie  de  la  sandale. 
Raccords  à  l'égide  et  à  la  draperie.  —  La  tête  de  l'un  des  serpents 
de  la  ceinture  manque,  ainsi  que  le  cimier,  dont  l'existence  est  in- 
diquée par  un  trou  pratiqué  sur  le  sommet  du  casque.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Découverte,  au  commencement  de 
novembre  1797,  dans  la  vigne  d'un  nommé  Giovanni  de  Santis,  à 
Colle  Troncavie,  à  un  mille  de  Velletri  (l'ancienne  Velitrae),  entre 
la  route  de  Naples  et  le  chemin  de  traverse  qui  conduit  à  Gori  (3). 
On  l'a  rencontrée  dans  les  décombres  d'une  villa  romaine  (4).  Un 


(1)  Lors  de  la  découverte  de  la  statue,  ces  traces  étaient  encore 
plus  visibles  (Fernow).  Millin  se  trompe  en  affirmant  {Monuments 
inédits,  t.  II,  p.  194)  que,  de  son  temps  elles  avaient  disparu 

(2)  Millin,  Monuments  inédits,  t.  II,  196  (pi.  24).  —  Bouillon,  t.  \, 
66.  yow  Mûller-Wieseler,  Uenkmœler,  t.  II,  p.  100. 

(3)  Une  autre  statue  de  Minerve,  trouvée  à  Velletri,  se  voit  au 
Musée  du  Vatican  {Belvédère).  Gerhard,  Description  de  Rome,  t.  II, 
2,  lOi. 

(4)  Nous  savons  que  la  famille  Octavia  était  originaire  de  Velitrae. 
L'empereur  Auguste,  né  et  élevé  dans  celte  ville     *  avait  des  pro- 

7 


H6  ATHÉNÉ. 

procès  s'étant  élevé,  au  sujet  de  cette  trouvaille,  entre  un  religieux 
ancien  propriétaire  de  la  'vigne,  et  le  paysan  auquel  il  avait  cédé  la 
terre,  le  religieux  abandonna  provisoirement  la  statue  au  neveu  du 
pape;  le  paysan,  de  son  côté,  la  vendit  au  sculpteur  ïï«C(??(ZO  Pacet* 
pour  la  somme  de  6,000  piastres,  payables  moitié  en  argent,  moit 
en  papier  monnaie.  Alors  les  commissaires  du  Directoire  la  reven- 
diquèrent comme    venant  d'être    trouvée   dans  un   pays  conquis 
et,  après  avoir  ordonné  le  remboursement  de  Pacetti,  firent  trans- 
porter  le  marbre  à  la  villa  Médicis,  oxx  on  l'encaissa  pour  le  con 
duire  à  Paris.  Sur  ces  entrefaites,  l'armée  napolitaine  s'empara  d 
Rome  (27  novembre   1798)  et  les  cédules  perdirent  leur  valeur 
de  sorte  que  Giovanni  retira  tout  au  plus  200  écus  romains  de  sa  dé 
couverte.  Le  roi  de  Naples  confisqua  la  statue  et  l'envoya  dans  s" 
capitale.  La  restitution  n'en  fut  obtenue  qu'avec  de   très-grandes 
difiicultés;  elle  fait  le  sujet  de  l'art.  8  du  traité  de  Florence  (28  mars 
1801).  Le  gouvernement  de  la  République  rendit  alors  à  l'ambassa- 
deur napolitain  les  planches  de  l'ouvrage  sur  Herculanum,  que  les 
émigrés  italiens  lui  avaient  vendues. 

Antonio  Bellotti,  lettre  de  Velletri ,  datée  du  20  octobre  1797  et 
insérée  dans  YAntologia  Romana,  foglio  19  (novembre  1797).  — 
Gius.  Piazza,  Descrizione  délia  Minerva  Veliterna,  ail'  Em».  card. 
Stefano  Rorgia  {Fea,  Miscellanea,  t.  II,  76-88).  —  Fernow,  Lettre 
de  Rome  ,  datée  du  29  décembre  1797  et  insérée  dans  la  revue  in- 
titulée :  »  Der  neue  teutsche  Mercur  (par  Wieland  et  Rœttiger), 
mars  1798,  t.  I,  299  et  suiv.  —  Millin,  Magasin  encyclopédique, 
4«  année  (t.  VI,  550)  et  8»  année  (t.  II,  246).  Monuments  antiques 
inédits,  t.  II,  189-198  (pi.  23).  Galerie  mythologique  (édit.  de  1850), 
pi.  94,  345.  —  Sdiweighœuser,  Mjxée  Napoléon,  t.  1,  7.  —  Filhol, 
t.  III,  192.  —  Robillart- Laurent ,  Musée  français,  t.  IV,  22.  — 
Bouillon,  t.  I,  23.  —  Meyer,  Histoire  des  beaux-arts  chez  les  Grecs 
(Dresde,  1824),  t.  1,288,  pi.  21.  —  Clarac,  Cat.  310;  Musée,  pi.  320, 
851.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmaeier,  t.  II,  pi.  19,  204.  —  A.  Feuer- 
bach,  Der  vaticanische  Apollo  (seconde  édition),  p.  20,  —  E.  Braun, 
Art-mythology,  p.  32  (pi.  60). 

Hauteur  3,05. 


priétés.  «  Nutrimentorum  eius  ostenditur  adhuc  locus  in  avito  sub- 
{  urbano  iuxta  Velitras  permodicus  et  cellae  penuariae  instar,  te- 
;  netque  vicinitatem  opinio  tamquam  et  ibi  natus  sit.  »  {Suétone 
fie  d'Auguste,  ch.  6). 


ATHKNB 


ISS.  ATHENÉ 

Athéné  a  le  bras  gauche  levé  pour  s'appuyer  sur  une 
lance  ;  dans  la  main  droite  avancée,  elle  tenait  une  stp  luette 
de  la  Victoire.  Ses  vêtements  se  composent  d'un  chiton  ta- 
laire  à  manches  courtes  et  d'un  manteau  dont  les  pointes 
sont  garnies  de  glands.  Elle  est  chaussée  de  sandales; 
l'égide  est  fixée  sur  sa  poitrine  au  moyen  d'un  mascaron 
archaïque  de  Méduse  qui  tire  la  langue.  Sur  la  visière  du 
casque  on  voit  deux  enroulements  qui  ressemblent  à  des 
cornes  de  bélier.  La  chevelure,  peignée  en  arrière,  retombe 
sur  la  nuque. 

[Tête  antique  rapportée.  —  Parties  modernes  :  L'avant-bras  droit 
avec  un  morceau  du  coude  et  de  la  manche  (il  a  été  mal  restauré)  ; 
le  bras  gauche  avec  une  partie  de  la  manche;  le  pied  gauche;  la 
moitié  de  l'orteil  du  pied  droit.  —  La  lance,  le  cimier  du  casque  et 
un  des  serpents  de  l'égide  manquent.] 

Belle  statue  en  marbre  pentélique.  Ancienne  collection  au  Roi. 

Legrand,  Galerie  des  Antiques  (Paris  1803),  pi.  17;  p.  10  (n.  T7). 
—  Schweighœuser,  Musée  Napoléon,  t.  I,  11.  —  Robillart-Laurent, 
Musée  français,  t.  IV,  67.  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  21-24 
(pi.  3).  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  2,  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  162; 
Musée,  pi.  320,852. 

Dauteur  2,10. 


fie.         ATHÉNÉ  ARMÉE  d'une  lance. 

La  particularité  la  plus  importante  de  cette  belle  statue 
est  le  petit  socle  creux,  entouré  d'une  moulure,  qui  se  voit 
sur  la  plinthe,  et  dans  lequel  on  plaçait  la  lance  (vi  Soupoooxv), 
oopaxoÔTixvi).  Athéné  est  vêtue  d'une  tunique  talaire  sans 
manches,  serrée  au-dessous  du  sein  par  une  large  ceinture  ; 
les  pointes  du  manteau  qui  recouvre  le  dos  sont  garnies 
de  glands.  Sur  le  bras  gauche  avancé ,  elle  porte ,  en  guise 
de  bouclier,  une  égide  écaillée,  ressemblant  à  une  peau  de 
chèvre,  ornée  de  serpents  et  d'un  mascaron  de  Méduse.  De 


i48 

la  main  ^^auche  la  déesse  tenait  certainement  une  lance,  le 
bras  droit  est  abaissé.  Les  ciselures  du  casque  corinthien 
représentent  des  pal  mettes  et  des  rosaces.  Les  pieds  d'Athéné 
sont  chaussés  de  sandales. 

[Tête  antique  r^pportéi?,  d'un  marbre  diffôrent  de  celui  du  torse. 
Parties  modernes  :  l'extrémité  du  nf-z;  l'avant-bras  droit  avuc  le 
coude,  Il  main  et  le  bouquet  de  feuilles  d'olivier;  la  main  gauche 
avec  le  poignet.  Quelques  parties  de  l'égide.  —  Le  cimier  du  casque 
manque.] 

Statue  en  marbre  de  Paros,  la  tète  en  marbre  pentélique.  Char- 
mille du  parc  de  Trianon. 

Piganiol  de  la  Force,  Description  des  Châteaux  de  Versailles  et 
de  Marly  (1717),  t.  II,  226.  —  Schweighaeuser,  Musée  Napoléon,  1. 1, 
10.  —  Filhol,  t.  I,  60  (avec  une  note  de  Visconti],  —  Robillart- 
Laurent,  Musée  français,  t.  IV,  44.  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV, 
12-15  (pi.  6).  —  Bouillon,  t.  I,  pi.  7.  —Clarac,  Cat.  n.  448;  Musée, 
pi.  321,  870. 

Hauteur  1,58. 

117.  ATHÉNÉ  DE  PALERME 

Chaussée  de  sandales  et  vêtue  d'un  long  péplus,  la  déesse 
porte  son  manteau  sur  l'épaule  droite.  L'égide  qui  recouvre 
sa  poitrine ,  est  ornée  d'un  mascaron  de  Méduse.  Du  bras 
droit,  Athéné  s'appuie  sur  une  lance  ;  de  la  main  gauche 
avancée  elle  tient  une  patère. 

[La  tète  casquée,  l'avant-bras  gauche  avec  la  patère,  et  le  bras 
droit  au  sortir  de  la  draperie,  avec  la  lance  en  bronze,  sont  mo- 
dernes. Les  restaurations  ont  été  exécutées  par  Lange.] 

Jolie  statue  en  marbre  pentélique,  trouvée  près  de  Palerme  (en 
Sicile).  —  Catalogue  de  la  vente  Léon  Dufourny  (1819),  n.  49. 

Hauteur  1,34. 

lis.  ATHÉNÉ. 

La  déesse  est  vêtue  d'un  petit  manteau  et  d'un  chiton  ta- 
laire  très-lourd,  à  manches  courtes,  garnies  de  boutons.  Ses 
pieds  sont  chaussés  de  sandales  à  double  semelle;  l'égide. 


ATHÊNÉ.  149 

attachée  au-dessus  de  la  ceinture ,  est  entourée  de  serpents 
qui  lèvent  la  tête.  Du  bras  gauche  abaissé,  Athéné  s'appuie 
sur  un  bouclier  circulaire,  reposant  sur  un  petit  autel,  et 
orné  d'un  mascaron  de  Méduse  ailée;  de  la  main  droite  elle 
tenait  sa  lance.  Cette  statue  offre  une  certaine  ressemblance 
avec  la  Parthénos  de  Phidias. 

Le  casque  est  décoré  de  palmettes.  La  chevelure,  nouée 
au  moyen  d'un  bandeau,  retombe  sur  la  nuque. 

[Tête  rapportée.  Restaurations:  Le  nez,  le  menton,  le  cou,  le 
cimier  et  le  bord  de  la  visière;  le  bras  droit  avec  une  jtartie  de  la 
manche,  l'avant-bras  gauche  avec  le  bouclier,  qui  n'a  d'antique  que 
la  tête  de  Méduse  (sauf  le  nez);  l'autel;  enUn  tout  le  bas  de  la  statue 
au-dessous  des  genoux.] 

Statue  en  marbre  grec,  la  tête  en  marbre  de  Paros. 

Villa  Borghèse,  st.  2,  3. 

Bouillon,  t.  I,  8.  —  H.  Laurent,  Musée  royal,  (1818),  t.  1!,  pi.  1. 
—  Clarac,  Cat.  n.  458;  Musée,  pi.  319,  869. 

Hauteur  4,57. 


11».  ATHENE.   STATUETTE. 

Chaussée  de  sandales  et  vêtue  d'un  double  chiton  talaire, 
la  déesse  a  le  bras  droit  levé,  comme  pour  brandir  sa  lance, 
tandis  que  le  bras  gauche  est  engagé  dans  un  bouclier  ovale. 
L'égide,  en  sautoir,  est  ornée  d'un  mascaron  de  Méduse 
ailée. 

[Pai'fies  modernes  :  La  tête  casquée  (un  lion  forme  le  support  du 
cimier);  le  mascaron  de  Méduse  presque  en  entier;  le  bras  droit, 
l'avant-bras  gauche  avec  le  coude  et  le  bouclier.] 

Marbre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  4, 7. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  2,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  386;  Musée, 
pl.  321,853. 

Uauleur  1  12. 


i30  ATIIÉNÉ. 


1«0.  ATHÉNE.     STATUETTE. 

Vêtue  d'un  double  chiton  qui  descend  jusqu'aux  talons, 
elle  a  le  bras  gauche  appuyé  sur  la  banche,  le  bras  droit 
levé.  Un  mascaron  de  Méduse  est  fixé  sur  Tégide  qui,  dis- 
posée en  écharpe ,  passe  obliquement  de  l"épaule  droite 
sur  la  poitrine. 

[La  tête  casquée,  le  cou  et  les  deux  bras  sont  modernes.] 

Marbre  grec. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  2,  5.  —  Clarac,  Cat.  n.  418  a. 

Hauteur  0,80. 

iSS.    ÂTHÉNÉ  AGORAIA,  dite  MINERVE 
PACIFIQUE. 

La  déesse  est  vêtue  d'une  tunique  talaire  sans  manches, 
d'un  manteau  garni  de  glands  et  d'une  égide  qui,  affectant  la 
forme  d'une  écharpe,  est  devenue  un  simple  ornement.  Ses 
pieds  sont  chaussés  de  fortes  sandales  tyrrhéniennes,  com- 
posées de  plusieurs  semelles.  La  tête,  légèrement  tournée 
vers  la  droite,  est  coiffée  d'un  casque  à  visière,  décoré  de 
deux  griffons  et  d'une  paire  de  tètes  de  bélier  [amulettes]. 
Comme  Athéné  a  le  bras  droit  appuyé  sur  la  hanche  et 
l'autre  tendu  en  avant ,  dans  l'attitude  d'une  personne  qui 
parle,  rien  n'empêche  de  l'appeler  'Aôr.va  àyopaîa,  déesse 
protectrice  des  assemblées  du  peuple  ;  mais  il  ne  fout  pas 
oublier  que  la  main  gauche  n'e>t  pas  antique,  et  qu'elle  peut 
fort  bien  avoir  tenu  autrefois  quelque  attribut.  L'expression 
douce  de  la  figure  et  la  sérénité  du  regard  ont  fait  penser  à 
Minerve  suppliant  Jupiter  de  révoquer  quelque  arrêî  fatal 
aux  humains  {Hérodote,  1.  vu,  141). 

Comparez  la  statue  analogue  publiée  par  £.  5rau»,  Antiko 
Marmorwerke,  décade  I,  pi.  1. 

[Tète  antique  rapportée.  Restaiiratio7îs  :  L&  i\ez,  un  morceau  de 
la  nuque  et  du  chignon,  les  duigts  de  la  main  droite  (le  pouce  est 


ATHÉNÉ.  151 

antique),  la  moitié  de  l'avaDt-bras  gauche  avec  la  main,  le  petit 
doigt  du  pied  gauche.  Raccords  à  la  draperie.] 

Statue  en  marbre  de  l'aros.  Palais  Mattei,  puis  collection  du  car» 
dinal  Fesch.  Achetée  au  prince  de  Beauvau  par  Louis  XYIII. 

Monumenta  Malthaeiorum,  t.  I,  pi.  20,  p.  15.  —  Catalogue  de  la 
▼ente  Fesch  (1816),  p.  y.  vi.  32  (n.  215).  —  Bouillon,  t.  III,  supplé- 
ment, pi.  1,  1.  —  Filhol,  t.  XI  (1828).  —  Clarac,  Cat.  n.  192; 
Musée,  pi.  320,  811.— Miiller-Wieseler,  Denkmaeler^t.  II,  pi.  20,217. 

Hauteur  2,30. 

f  S».  TÊTE  DE  PALLÂS. 

Elle  porte  un  casque  corinthien  à  visière,  orné  de  deux 
têtes  de  bélier,  qui  pourraient  rappeler  les  machines  de 
siège  du  même  nom  ou  bien  faire  allusion  à  la  première 
constellation  du  zodiaque  (17  mars  au  16  avril),  le  bélier 
ayant  été  consacré  à  Minerve;  mais  il  est  plus  probable 
qu'elles  ont  servi  d'amulettes. 

L'expression  pleine  de  douceur  de  cette  tête  charmante 
forme  un  beau  contraste  avec  sa  coiffure  guerrière. 

[Le  devant  du  casque ,  le  bout  du  nez ,  l'égide  et  les  nattes  do 
cheveux  sont  modernes.] 

Tête  en  marbre  de  Paros.  Château  de  Richelieu,  n.  21 

Bouillon,  i.  III,  Bustes  pi.  1.  —  Clarac,  Gai.  a.  431;  Musée, 
pi.  1094,  n.  2775  a. 

Hauteur  0,48. 

1S3.  TÊTE  DE  MINERVE. 

Petite  tête  casquée  de  Minerve,  tournée  à  droite  et  prove- 
nant sans  doute  de  quelque  sarcophage  romain  de  la  basse 
époque.  Un  sculpteur  italien  l'a  appliquée  sur  une  plaque  de 
marbre  ovale. 

[Le  nez,  le  menton  et  le  cou,  le  bas  de  la  chevelure,  le  bout  de  la 
visière  et  le  derrière  du  casque  sont  modernes.] 

Marbre  de  Paros.  Musée  Campana. 


152  ATHKNÉ. 

1  »4.  OLIVIER  SACRÉ  D'ATHÉNÉ. 

Au-dessus  au  compte-rendu  des  dépenses  faites  par  les 
trésoriers  du  Parlhénon  (inscription  de  l'année  409  avant 
notre  ère),  on  voit  un  bas-relief  du  style  altique  le  plus 
pur,  représentant  le  vieil  olivier  sacré  d'Alhéné.  La  déesse 
elle-même,  vêtue  d'un  double  chiton  et  tenont  sa  lance  dans 
la  main  gauche,  vient  confier  au  roi  Erechlhce  l'arbre 
qu'elle  a  créé.  Le  roi,  appuyé  sur  un  bâton,  symbole  de 
son  pouvoir,  saisit  une  des  branches  de  l'arbre  en  signe  de 
la  prise  de  possession.  Le  manteau  du  souverain  laisse  à 
découvert  la  poitrine  et  les  bras.  On  sait  que  l'olivier 
d'Athéné  (IXai'a  Trayxucpoç)  était  planté  dans  le  Pandrosion, 
et  qu'il  perdit  toute  sa  verdure  lorsque  les  Perses  incendiè- 
rent la  citadelle.  Cependant,  sur  les  monnaies  (l)  il  est  cou- 
vert de  feuilles.  Il  existait  encore  du  temps  de  Pline  (16,240). 

Marbre  de  Paros,  trouvé  à  Athènes,  en  1788.  Collection  Choiseul 
(Cat.  n.  180). 

Bouillon,  t.  III,  supplément,  pi.  1,  5.  —  Chirac,  Cai.  n.  597; 
JHusée,  pi.  152,  265.  —  Hirt  et  Welcker,  Annali  romani  (1833),  l.  V, 
160.  —  Welcker,  alte  Denkmœlerll,  164.  —  Frœhncr,  Inscriptions 
grecques  du  Louvre,  p.  90. 

Hauteur  0,57  (=  30  dactyles).  —  Largeur  0,62  (=  3  7t65e;).  — 
Épaisseur  0,17  (=  9  dactyles), 

1S5.  POMPE  PANATHÉNAIQUE. 

La  frise  qui  couronnait  les  quatre  facjades  de  la  nef  du 
Parthénon  représentait ,  sur  une  longueur  de  528  pieds,  la 
procession  des  grandes  Panathénées  (navaOv^vata  xà  p-tyoka]. 
On  sait  que,  depuis  le  règne  de  Pisistrate,  tous  les  quatre 
ans,  et  dans  la  troisième  année  de  l'olympiade,  les  Athéniens 
célébraient  la  naissance  de  Minerve,  patronne  de  leur  pays. 


(1)  Millin,  Nouvdle  v-alerie  myllioloirique,  pi.  93,  339.  Boetticher, 
Baumliullus,  p.  107;  (ig.  38. 


SCULPTUnES   DU   PARTIIÉNON.  153 

Le  28  du  mois  d'Hécatombcieon  (le  9  août  environ),  la  pompe, 
au  lever  du  soleil,  quittait  le  Céramique  extérieur,  où 
d'abord  elle  s'était  rassemblée,  entrait  dans  la  ville  par  le 
dipylon  et,  traversant  la  place  de  Vagora,  se  dirigeait  vers 
les  Propylées.  Un  sacrifice  de  cent  bœufs,  présent  des  co^ 
lonies,  était  conduit  à  l'autel  de  Minerve  Poliade,  qui,  en 
dehors  de  cette  offrande,  recevait  ce  jour-là  une  nouvelle 
robe  tissée  et  brodée  par  quelques  jeunes  filles  d'origine 
noble.  De  plus,  cent  autres  jeunes  filles,  appelées  ca/ie/)/ior<?5 
(xavricpopoc  ) ,  portaient  les  vases  d'or  et  d'argent  ()cpu<Jiç, 
âpyupiç)  que  l'État  avait  achetés  pour  celte  cérémonie. 

Sur  notre  bas-relief  on  voit  six  canéphores  se  dirigeant, 
d'un  air  recueilli  et  d'un  pas  solennel ,  vers  le  côté  gauche. 
Les  deux  premières  sont  arrêtées  dans  leur  marche  par  un 
prêtre  qui  tient  de  la  main  gauche  un  plat  à  libations  (1).  Un 
autre  prêtre  est  placé  en  face  des  deux  canéphores  suivantes  ; 
le  mouvement  de  sa  main  gauche,  dont  tous  les  doigts  sont 
fermés,  à  l'exception  de  l'index,  semble  indiquer  qu'il  donne 
des  instructions.  Dans  la  main  droite  abaissée,  il  avait  un 
objet  en  bronze  (2).  La  cinquième  jeune  fille  tient  une 
phiale;  enfin  la  dernière  tourne  la  tête  vers  une  de  ses 
compagnes,  qui  l'aide  à  porter  un  lourd  candélabre  (3). 

Les  hommes  ont  l'épaule  et  le  bras  droit  à  découvert  ;  les 
canéphores  sont  vêtues  de  mantilles  et  de  tuniques  longues 
qui  laissent  les  bras  nus.  La  régularité  de  leurs  poses  (4) 
convient  à  la  marche  lente  d'une  procession  ;  leur  attitude 
décente  prouve  combien  elles  sont  pénétrées  du  respect 
religieux  dû  à  la  déesse.  On  ne  saurait  rien  imaginer  de 
plus  gracieux  que  ce  long  cortège  de  jeunes  Athéniennes 
prêtant  à  la  fête  patronale  le  charme  de  leur  chasteté  et  de 
leur  simplicité. 


(1)  Qudtre  trous  pratiqués  dans  cette  patère  indiquent  qu'elle  était 
revêtue  d'une  f>laque  de  bronze  doré. 

(2)  Deux  trous  se  voient  àu-dessus  et  au-dessous  de  la  main. 

(3)  Cette  partie  de  la  frise  se  trouve  aujourd'hui  au  Musée  britan- 
nique. 

^4)  Elles  ont  toutess  la  jambe  droite  en  avant. 

7. 


154  ATHÉNÉ. 

Le  fragment  du  Louvre  a  fait  partie  de  la  façade  orien- 
tale du  Parthénon;  il  y  était  placé  près  de  l'angle  du  nord, 
c'est-à  dire  au-dessus  de  l'entrée  principale  et  en  dessous 
du  fronton  qui  représentait  la  naissance  de  Minerve.  Rappe- 
ÎODS-nous  que  le  temple ,  construit  à  l'époque  de  Périclés 
fut  terminé  dans  la  troisième  année  de  la  83*  olympiade 
(437  ans  avant  notre  ère),  et  que  toute  la  partie  sculpturale 
sortit  de  l'atelier  de  Phidias.  Le  dessin  de  la  frise  est  donc  cer- 
tainement de  la  main  du  grand  maître;  quanta  l'exécution, 
on  doit  supposer  que  ses  meilleurs  élèves ,  Alcaménes  et 
Agoracrite,  y  ont  pris  part.  La  saillie  du  bas-relief  est  assez 
mince  et  les  plus  petits  détails  d'anatomie  y  sont  indiqués 
avec  une  délicatesse  admirable.  Dans  l'origine,  le  fond  de  la 
frise  était  peint  en  bleu  (1). 

[Parties  modernes  ou  brisées  :  La  tête  du  premier  prêtre,  son 
épaule  et  son  pied  droit  avec  la  moitié  de  la  jambe  et  la  draperie  qui  la 
recouvrait.  La  tête  de  la  première  canéphore;  la  tête,  sauf  la  bouche 
et  le  menton,  de  la  seconde  (d'après  les  gravures  de  Millin  et  de  Petit- 
Radel,  la  chevelure  seule  était  brisée  avant  la  restauration).  La  tète, 
l'épaule  droite  et  les  pieds  du  second  prêtre.  Les  têtes  de  Li  seconda 
paire  de  jeunes  filles.  La  partie  supérieure  de  la  tête  de  celle  qui 
porte  le  plat  (la  chevelure  seule  lui  manque  sur  la  gravure  de  Millin, 
les  cheveux  et  le  front  sur  celle  de  Petit-Radel).  La  tète  de  la  der- 
nière; sa  main  droite  (et  son  avant-bras  gauche,  dont  l'original  est 
à  Londres).] 

Le  restaurateur  n'a  pas  cru  devoir  s'inspirer  sur  les  dessins  de 
Carrey  (voir  p.  155),  sacs  cela  le  premier  prêtre  serait  barbu  et  regar- 
derait les  jeunes  filles  plutôt  que  son  plat;  le  second  aurait  la  tête  un 
peu  penchée  vers  le  côté  ganche.  Il  ne  faut  cependant  pas  se  cacher 
que  Carrey  a  souvent  commis  de  graves  erreurs;  ainsi  sa  troisième  et 
sa  cinquième  camphore  sont  de  pure  fantaisie. 

Le  milieu  du  bas-relitf  a  beaucoup  souffert  par  le  frottement  des 
cordes  employées  pour  le  descendre  du  Farlhénon. 


(1)  «  Avant  que  le  marbre  eût  été  nettoyé,  il  conservait  des  traces 
d'une  véritable  peinture,  dont  quelques  parties  étaient  couvertes. 
Le  fond  était  bleu;  les  cheveux  et  quelques  parties  du  corps 
Aaient  dorées.  »  Millin  p.  48. 


SCULPTURES  DU  l'ARTHÉNON. 


153 


i56  ATHÉNÉ. 

Dalle  de  mnrbre  peniéliqne,  enlevée^  vers  1784,  par  Fauvel,  pour 
le  comte  de  Choiseul-Gouflier,  ambjssuleur  à  Constant! iinple.  Dubois 
dit  laconiquement  (dans  son  Catalogue  de  la  collection  Choiseul)  : 
a  bas-relief  tombé  de  la  cel'.a  du  Parlliénon ,  »  mais  nous  savons, 
d'autre  put,  que  ce  n'est  pas  le  hasard  qui  l'a  fait  lomber.  Voici  en 
quels  termes  s'était  exprimé  M.  Lavallée,  secrétaire  général  du  Musée 
Napoléon  :  «  Quelques  personnes  m'ont  assuré  que  l'accident  était 
«  arrivé  lorsqu'apiès  l'avoir  détaché  de  sa  place,  on  le  descendait. 
«  Les  cordes  vinrent  à  casser;  il  tomba  d'une  élévation  assez  consi- 
«  dérable  et  se  fractura.  Le  Musée  possède  des  têtes  de  ce  fragment 
«  que  l'on  se  propose  de  restaurer  (1).  »  Eiifin  loid  Elgin  lui-même 
dit,  dans  son  fameux  Mémorandum  (Londres,  1811)  (2)  :  «  Elgia 
«  avait  devant  les  yeux  l'exemple  donné  avant  la  Révolution  par 
«  l'ambassaile  française  près  la  Porte  Ottomane.  Des  artistes  français 
o  détacbèrent  alors  plusieurs  sculptures  du  Parthénon.  En  dcscen- 
«  dantunedes  métopes  {lisez:  une  dalle  rfe /a /'me),  la  poulie  cassa, 
«  et  cette  sculpture  fut  mise  en  pièces.  Les  mêmes  artistes,  étant 
«  demeurés  à  Athènes  pendant  l'ambassade  de  lord  Eigin ,  n'atten- 
«  daient  que  le  retour  de  l'influence  française  dans  le  divan  ,  pour 
«  recommencer  leurs  opérations.  Lord  Elgin,  pressé  par  de  sem- 
«  blables  motifs,  employa  tous  ses  moyens  pour  faire  transporter 
«  en  Angleterre  les  restes  des  temples  d'Athènes  {sic).  » 

ColKction  Choiseul-Gouflîer.  Saisi  sous  la  terreur  et  déposé  au 
Louvre,  ce  bas-relief  ne  fut  pas  réclamé  par  M.  de  Choiseul,  après 
son  retour  de  l'exil,  en  1802. 

Millin,  Monuments  inédits,  t.  II,  p.  43-48;  pi.  5  (gravure  avant 
la  restaurationK  Son  mémoire  a  été  re[)roduit  dans  le  «  Mémorandum 
on  the  subject  of  llie  Earlof  Elgins  pursuits  in  Greece  »  (Londres, 


(1)  En  effet,  à  la  date  du  3  germinal  an  X,  le  Ministre  de  l'Inté- 
rieur, Chaptal,  informa  l'administration  du  Louvre  qu'il  avait  chargé 
le  Conservateur  du  Musée  de  Marseille  de  rechercher  les  tétcs  du 
bas -relief  envoyé'  d'Athènes  par  FaîU'e/ (Archives  du  Louvre\  La 
collection  Choiseul-Gouflier  était  longtemps  restée  en  dépôt  à  Mar- 
seille. 

(2)  Ne  possédant  pas  l'original,  je  cite  d'après  la  traduction  de 
Barère  de  Vieuzac  (Antiquités  grecques,  ou  Notice  et  mémoire  sur 
des  recherches  faites  en  Grèce,  en  1799-1801,  par  le  comte  d'Elgin.  — 
Bruxelles,  1820)  p.  25-26.  Le  même  passage  a  été  reproduit  par 
Brœndsted,  Voyages  et  recherches  dans  la  Grèce,  II,  20i. 


SCULPTURES   DU  PARTHÉNON.  157 

1811),  appendice  C,  ainsi  que  dans  la  traduction  française  de  cetie 
brochure,  par  B.  de  V.  (Bruxelles,  1820),  p.  6S-7Î.  —  Petit-Mdel, 
Musée  Napoléon,  t.  IV,  5  (gravure  avant  la  re.4iuralion).  — Filhol, 
t.  II,  108  [sans  les  restaurations);  le  texte  par  Lavallée.  — Visconii, 
Opère  varie,  t.  III,  125.  —  Bouillon,  t.  Il,  pi.  96  (avant  la  rest.). 
—  Vauthier  et  Lacour,  Monuments  de  sculpture,  pi.  1.  —  Library  of 
entertainingknowledge.  Elgin  marbles,  t.  I,  180.  181. —  Ch.  Latioi^- 
mant,  Trésor  de  numismatique  (Paris,  1834),  t.  IV,  pi.  10.  — 
Clarac,  cat.  n.  82;  Musée,  pi.  21 J,  35  (texte,  vol.  II,  216-230).  — 
Mùller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  I,  pl.24/c.  —  Overbeck,  Geschiclite 
der  l'iastik,  1. 1,  268  (pi.  48  kl).  —  G.  Aroza,  les  Frises  du  Parthénon 
représentées  par  la  phototypie.  Paris,  1868. 

Hauteur  0,62.  —  Largeur  2,07. 

f  S6.  CENTAURE  ENLEVANT  UNE  FEMME. 

MÉTOPE  DU   PARTHÉNON, 

Un  vieux  Centaure,  chauve  et  barbu,  retient  de  force  une 
femme  qui  cherche  à  se  dégager  de  son  étreinte.  D'une  main 
il  a  saisi  le  poignet  droit,  de  l'autre  il  essaie  d'enlever  la 
tunique  talaire  de  sa  victime,  en  même  temps  qu'il  la  presse 
entre  les  genoux.  Déjà  le  sein  et  la  jambe  gauche  de  la 
femme  sont  à  découvert,  mais  de  la  main  qui  lui  reste 
libre,  elle  ramène  sa  draperie  sur  elle. 

Le  combat  des  Lapithes  contre  les  Centaures  était  un  des 
sujets  favoris  de  la  sculpture  attique.  Pirilhoûs,  à  la  veille 
de  se  marier  avec  Hippodamie,  invite  ses  voisins  à  la  noce. 
Pendant  le  repas  nuptial,  le  Centaure  Eurytion,  pris  devin, 
insulte  la  jeune  fiancée  ;  alors  les  Lapithes ,  secourus  par 
Thésée ,  tirent  l'épée  et  livrent  cette  fameuse  bataille  qui 
finit  par  la  défaite  de  leurs  hôtes. 

Douze  métopes  de  la  façade  méridionale  du  Parthénon  re- 
présentaient la  Centauromachie ;  la  nôtre  était  la  dixième  (1). 
On  sait  que  les  colonnes  du  péristyle  sont  au  nombre  de 
quarante-six;  il  y  avait  donc  en  tout  quatre-vingt-douze 


(1)  N"  1  se  trouve  encore  en  place;  n.  2  à  9  sont  à  Londres; 
n.  11  et  12  ne  sont  connus  que  par  les  dessins  de  Carrey. 


lo8  ATHÉNÉ. 

métopes,  chaque  entre-cnlonnement  étant  surmonté  de 
deux  sculptures  en  haut-relief.  Le  Parthénon  fut  terminé 
en  437  avant  Tére  chrétienne  (olympiade  85,  3);  il  est  pro- 
bable que  Tun  des  grands  élèves  de  Phidias,  âlcamènes,  qui 
exécuta  le  combat  des  Centaures  pour  le  fronton  du  temple 
de  Jupiter  à  Olympie  (Pausanias,  V,  10,  8),  aura  fait  celte 
série  de  métopes. 

Pour  bien  apprécier  la  valeur  de  son  œuvre,  on  ne  doit  pas 
oublier  que  c'est  de  la  sculpture  architecturale.  Les  figures, 
comme  en  ronde  bosse,  se  détachent  presque  du  fond.  Cette 
saillie  est  nécessitée  par  la  hauteur  où  se  trouvaient  placées 
îes  métopes,  et  il  faut  remarquer  d'ailleurs  qu'elle  était 
considérablement  diminuée  par  la  saillie  des  triglypheâ  et 
des  chapiteaux  (1). 

[La  têle  de  la  femme  et  les  doigts  de  sa  main  droite  étaient  dâjà 
brisés  du  temps  de  Caney,  en  1674.  Aujourd'hui  il  manque  de  plius  : 
la  tête  et  le  bras  droit  du  Centaure,  sa  jambe  droite  de  derrière  jus- 
qu'au-dessus du  jarret.  La  main  droite  avec  le  poignet  et  le  coude 
»?roit  de  la  femme,  son  coude  gauche  avec  une  grande  partie  du 
bias;  enfin  sa  jambe  giuche  tout  entière.  —  Le  restaurateur. 
Lange,  n'a  pas  suivi  les  indications  de  Carrey,  sans  cela  le  Centaure 
aurait  la  tête  plus  pencliée  vers  Tépaule  gauche.] 

Marbre  pentélique.  «  Recueilli  au  pied  du  Parthénon  par  Fauvel 
(Dubois)  »  pour  le  Musée  du  comte  de  Choiseul;  capturé  par  une 
croisière  anglaise,  avec  la  moitié  des  objets  antiques  appartenant 
à  cet  amateur;  vendu  aux  enchères  publiques,  à  Londres,  â  lord 
Elgin  et  restitué  par  ce  dernier  à  M.  de  Choiseul.  —  Ciillectiou  Clioi- 
seul-GjufBer  (Cat.  n.  105).  Acheté,  en  1818,  au  prix  de  26,400  fr. 

Dessin  de  Carrey  (L.  de  Laborde,  le  Parthénon  n.  70).  —  Stuart 
et  Revett,  Antiquités  d'Athènes  (éd.  allemamie),  vol.  IV,  chap.  4, 
pi.  3i  (gravure  à  l'inverse).  —  Combe,  Ancient  marbles,  t.  VII, 
pi.  16,  p.  28.  57.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  11,  3.  — 
Brœ  dsted.  Voyages  et  recheiches  dans  la  Grèce  (1830\  1. 11,  2UÎ-205 
(pl.47\  —  Library  ofentert^ining  knowled^e  (Londres,  t8.'î3).  Etgin 
mai  bits,  1. 1,  152.  —  Clarac,  Cat.  n.  128;  Musée,  pi.  147, 179. 

Hauteur  1,35.  —  Largeur  1,il. 


(1)  liculé,  l'Acropole,  t.  II,  128. 


ARES   (MARS). 


12^.  JEUNE  HOMME,  dit  MARS. 

Jeune  guerrier  nu,  imberbe  et  coiffé  d'un  casque  corin- 
thien. Il  a  la  main  droite  levée ,  comme  s'il  portait  une  lance  ; 
sa  jambe  gauche  s'appuie  contre  un  tronc  d'arbre.  D'après 
Pline  (Hist.  naturelle,  1.  34,  18),  on  appelait  les  sculptures 
de  ce  genre  :  «  effigies  Achilleae.  » 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  le  nez,  les  bras,  les 
épaules,  une  partie  du  cou,  le  devant  de  la  cuisse  gauche,  la  jambe 
droite  au-dessous  du  genou  jusqu'à  la  cheville,  le  devant  du  casque^i 
le  tronc  d'arbre.] 

Statue  en  marbre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  5, 6. 

C/arac,  Cat.  n»  880;  Musée,  pi.  315,  1437. 

Hauteur  4,88. 

11 S8.     PERSONNAGE  ROMAIN  restauré 
EN  MARS  VAINQUEUR. 

On  sait  que  le  dieu  de  la  guerre  est  ordinairement  repré- 
senté sous  les  traits  d'un  homme  nu,  jeune  encore,  aux  che- 
veux crépus  et  à  la  barbe  naissante.  Mais  la  physionomie  de 
cette  statue  est  trop  peu  idéale  pour  que  nous  ayons  le  droit 


160  ARES. 

d'y  reconnaître  Mars  lui-même.  C'est  un  personnage  romain 
du  I"  siècle  de  notre  ère  ;  il  a  la  tête  tournée  vers  la  gauche  ; 
une  chlamyde  est  jetée  sur  son  épaule.  A  la  place  du  globe 
qu'on  lui  a  mis  dans  la  main  gauche,  le  restaurateur  aurait 
mieux  fait  de  lui  donner  un  glaive  et  une  statuette  de  la 
Victoire. 

[Tête  rapportée;  le  nez,  l'oreille  droite,  le  bras  droit,  le  bras  gauche 
à  partir  du  biceps,  la  moitié  de  la  draperie,  les  pieds,  les  deux  jambes 
et  les  trois  quarts  du  tronc  d'arbre  sont  modernes.] 

Marbre  grec.  Bibliothèque  Mazarine. 

PetitRadel,  I,  72.  —  {Emmanuel  Gaultier),  Observations  sur  la 

notice  de  la  galerie  des  Antiques;  an  XI;  p.   11-13.   —  Bouillon, 

t.  III,  Statues,  pi.  2,  3.  —  Clarac,  Cat.  260;  Musée,  pi.  314, 1438.  — 

Henry,  Observations  critiques  sur  quelques  monuments  du  Maséo 

royal,  p.  39-48. 

Hauteur  1,86. 

129  INVOCATION  A  ARES. 

Dans  le  fond  d'un  temple  ,  dont  l'architrave  est  soutenue 
par  deux  pilastres ,  on  voit  A7'ès  imberbe ,  vêtu  d'un  chiton 
court  que  recouvre  une  cuirasse,  et  d'un  manteau  en  éciiarpe. 
Il  a  le  bras  gauche  appuyé  sur  la  hanche  ;  de  la  main  droite 
avancée  il  tient  une  patère,  dans  laquelle  une  déesse  drapée 
et  voilée  lui  verse  du  vin.  Un  casque  corinthien  et  un  grand 
bouclier  ovale  sont  placés  derrière  le  dieu  de  la  guerre.  La 
matrone  tient  d'une  main  l'œnochoé,  de  l'autre  elle  rajuste 
son  voile.  Je  pense  que  c'est  Héra  (Junon),  mère  d'Ares. 

Un  suppliant,  homme  barbu,  de  proportions  beaucoup 
plus  petites  que  les  deux  divinités  ,  arrive  du  côté  gauche, 
dans  l'attitude  de  l'adoration.  11  est  enveloppé  d'un  manteau 
qui  laisse  à  découvert  le  bras  droit  et  la  poitrine.  C'est,  sans 
aucun  doute ,  le  consécrateur  de  ce  curieux  marbre  votif, 
qui,  il  faut  le  remarquer,  ne  paraît  avoir  d'analogue  dans 
aucun  musée. 

Bas-relief  de  style  attique.  Marbre  pentélique  ;  probablement 
rapporté  d'Atbèa%  par  le  marauis  de  Nointel.  —  Musée  des  Petils- 
Augustins. 


MARS   ET   VÉNUS.  161 

A.  Lenoir,  Description  du  Musée  français  (1803),  p.  35. —  Petit- 
Radel,  t.  IV,  76.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  23  (cérémonie 
nuptiale).  —  Clarac,  Cat.  n.  204;  Musée,  pi.  150,266. 

Hauteur  0,48.  —  Largeur  0,53. 

ISO.        HERMÈS  DE  MARS,   DIT  ACHILLE. 

Le  dieu  de  la  guerre  a  la  figure  idéale  d'un  jeune  homme 
imberbe  qui  commence  à  porter  des  favoris.  Une  abon- 
dante chevelure  s'échappe  de  dessous  son  casque,  sur  lequel 
on  voit  sculptés,  en  bas-relief,  deux  griffons  et,  de  propor- 
tions plus  petites,  une  palmette  entre  deux  loups  en  course. 
Le  loup  était  consacré  à  Mars. 

Une  tête  identique  se  trouve  dans  la  collection  du  Campo- 
Santo  de  Pise  (Lasinio,  pi.  107,  n.  108). 

[Le  nez,  le  menton,  une  petite  partie  flu  front  et  des  deux  oreilles, 
!e  devant  de  la  visière,  le  cimier,  le  cou  et  le  buste  tout  entier  sont 
modernes.] 

Belle  sculpture  en  marbre  pentélique.  —  Versailles. 

Petit-Radel,  2,  59.  —  Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  3.  —  Filhol, 
t.  9,  648.  —  Clarac,  Cat,  621;  Musée,  pi.  1070,  2904  c?. 

Hauteur  0,58. 

131.  ÉPOUX  ROMAINS  EN  MARS  ET  VÉNUS. 

Ce  groupe  représente  deux  époux  romains ,  du  siècle  des 
Anlonins,  dans  le  costume  et  Tatlitude  de  Mars  et  Vénus.  Le 
mari,  de  face,  est  entièrement  nu;  il  porte  une  barbe  courte 
et  de  petites  moustaches  ;  son  casque  à  cimier  est  décoré  de 
griffons,  de  volutes  et  de  rinceaux  ;  sa  jambe  gauche  s'ap- 
puie contre  un  tronc  d'arbre  recouvert  d'une  cuirasse  en 
étofîe,  dont  les  lambrequins  sont  ornés  de  mascarons  de 
Méduse,  de  la  Chimère  (qui  tire  la  langue),  de  rosaces  et  de 
têtes  d'aigle  et  d'éléphant.  Le  guerrier  —  car  ce  doit  être 
quelque  général  romain  —  met  la  main  gauche  sur  la  poi- 
gnée de  sou  épée,  dont  le  baudrier  passe  obliquement  da 
l'épaule  droite  sur  la  poitrine. 


162  ARES, 

La  dame  romaine,  habillée  en  Vénus,  se  tient  de  profil  à 
la  droite  de  son  mari.  Le  mouvement  de  ses  bras  indique 
que  c'est  elle-même  qui  vient  de  l'armer  du  glaive.  Elle  est 
chaussée  de  sandales  et  vêtue  d'une  tunique  à  manches 
courtes  et  d'un  manteau  qui,  descendant  de  Tépaule  gauche, 
recouvre  la  partie  inférieure  du  corps.  Deux  bracelets  (mo- 
dernes), en  forme  de  serpents,  entourent  ses  bras. 

On  a  souvent  remarqué  que  le  groupe  du  Louvre  est  une 
imitation  de  deux  sculptures  célèbres  des  Musées  du  Capi- 
tule et  de  Florence  (l). 

[Besfaiiraiiofïs  :1a.  main  gauche  de  Mars  avec  la  poignée  de  l'êpée, 
l'extrémité  de  son  nez,  le  pouce  et  la  moitié  de  l'index  droits,  un 
morceau  de  Torteil  droit,  une  partie  du  cimier  et  quelf4ues  plis  de  la 
cuirasse. 

La  tête  de  Vénus  est  rapportée.  Sa  main  gauche  avec  le  poignet, 
son  avant-bras  droit  avec  la  main  et  une  partie  du  baudrier  sont 
modernes.] 

Groupe  en  marbre  grec,  de  travail  romain  (les  pupilles  sont  indi- 
quées). —  Villa  Borghèse,  st.  6,  3. 

Penier,  Raccolta  di  statue  (1638-1653^  pi.  21.  —  IViiicfcelmann, 

Préface  de  l'Histoire  de  l'Art;  OEuvr.^s  complètes  (Stuttgart,  1847), 

t.  I,  2.  —  Heijne,  Antiquari-che  Aufsatze,  t.  I,   161.  —   Viscontif 

Opère  varie,  t.  IV,  502.  Monumenti  scelti  Borghesiani,  pi.  9  (p.  86- 

91).  —  Hirt,  Bilderbuch,  pi.  7,  4.  —  Bouillon,  vol.  II,  pi.  52.  — 

Filhol,  t.  XI.  —  Henry,  Observations  critiques,  p.  58-67.  —  Clarac, 

Cat.  n.  272;  Musée,  pi.  326,  1431.  Sur  la  statue  antiijue  de  Vénus 

Victrix,  pi.  2. 

Hauteur  1,80. 

fi  32.  AMOURS  PORTANT  LES  ARMES  DE  MARS. 

Base  de  candélabre  dont  les  trois  faces  représentent  trois 


(1)  Le  même  groupe  se  voit,  entre  autres,  sur  un  sarcophage  de 
la  collection  Mattei  [Raoul -Rochette ,  Monuments  inédi_ts,  pi.  7,  2; 
p.  34);  sur  un  bas-relief  Giustiniani  li,  103^;  sur  une  monnaie  de 
Faustine  jiune,  avec  la  légende  Veneri  Victrici  {Cohen,  MédàiUes 
impériales,  t.  11,  pi.  19,  226  (p.  603^,  et  sur  de  nombreuses  pierres 
gravées. 


AMOURS  PORTANT  LES  ARMES  DE  MARS.  16? 

Amours  ailés,  le  dos  couvert  d'une  chlamyde.  Le  premier 
porte  sur  son  épaule  un  casque  corinthien  à  visière ,  sur 
lequel  est  sculptée  une  tête  de  bélier  servant  d'amulette.  Le 
second  tient  un  grand  bouclier  rond  dont  on  voit  distincie- 
ment  le  bord  replié  (à'vxuç)  et  l'une  des  poignées  joxava). 
Ces  deux  Amours  sont  tournés  à  droite.  Le  troisième,  qui 
vient  à  leur  rencontre ,  porte  des  deux  mains  un  glaive  ro- 
main. [La  figure  etTépiderme  de  l'enfantent  souffert].  Il  est 
évident  que  ce  sont  les  armes  de  Mars  enlevées  par  l'espiègle 
cortège  de  Vénus. 

Une  bordure  de  palmettes  et  de  calices  de  fleurs  régne 
en  haut;  des  cordons  en  passementerie  [licia]  garnissent  les 
arêtes  du  triangle.  Les  trois  têtes  de  bélier,  ainsi  que  les 
trois  Sphinx  accroupis,  ont  une  signification  talismanique 
(aTToxpoTiata)  :  ils  doivent  protéger  le  monument  contre  toute 
violation.  Les  Sphinx  portent  des  bandeaux  dans  les  cheveux. 

Dans  le  bas,  palmettes  et  rosaces  entrelacées. 

On  connaît  plusieurs  répétitions  de  ce  sujet  (1). 

[Deux  mufles  de  bélier,  deux  Sphinx  presque  en  entier  et  la  tête  du 
troisième  sont  modernes.] 

Marbre  pentéllque. 

Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  t.  IV,  15.  —  Robillart-Laurent, 
Musée  français,  t.  IV,  78  (Visconti,  Opcre  varie,  t.  IV,  250;  pi.  38^  2). 
—  Bouillon,  t.  III,  Autels,  pi.  2.  —  Millin,  Galerie  mythologique 
(Paris,  1850),  pi.  97,  357.  —  Clarac,  Cat.  n.  331;  Musée,  pi.  130  et 
187,  n.  81.  —  Valentinelli ,  Marmi  scolpiti  di  Venezia,  p.  45  (il 
prouve  que  cette  base  ne  vient  pas  de  la  bibliothèque  Saint-Marc  à 
Venise,  comme  on  l'a  cru  jusqu'à  présent). 

Hauteur  totale  0,72.  —  Largeur  0,36  à  0,45. 

(1)  Combe,  Ancient  Marbles  I,  6.  —  Zannoni,  Galleria  di  Firenze, 
pi.  29.  30. —  Valentinelli,  Marmi  scolpiti  di  Venezia,  pi.  8,  p.  44- 
47  (lieux  pareils).  —  Maffei,  Muséum  Veronense,  p.  93,  8.  9.  — 
Bonanni,  Muséum  Kircbeiiauum,  pi.  1  {Montfuncon,  t.  I,  pi.  50).  — 
Lahus,  Museo  di  Muntova,  vol.  lU,  pi.  43.  44. 


APHRODITE  (VENUS) 

ET    ADONIS. 


133.  NAISSANCE  D'APHRODITE. 

Deux  Centaures  marins  et  un  vieux  Triton  ,  dont  on 
n'aperçoit  que  le  liaut  du  corps,  soutiennent  une  coqaille 
dans  laquelle  se  trouve  Aphrodite  accroupie ,  entourée  de 
trois  Amours  ailés.  La  déesse  est  entièrement  nue,  mais  elle 
porte  une  ceinture  [kestos]  au-dessous  du  sein.  L'Amour 
qui  se  trouve  au  second  plan  tient  un  flacon  d'huile  (?). 

Deux  Néréides  nues,  les  manteaux  en  écharpe,  sont  assises 
sur  la  croupe  des  Centaures.  Plus  loin  on  voit,  symétrique- 
ment placées,  deux  autres  Néréides,  assises  sur  des  Cen- 
taures qui  se  défendent,  Tun  contre  un  dragon  marin 
ipistrix] ,  l'autre  contre  une  panthère  marine.  Celui  qui  se 
trouve  à  l'extrémité  droite  brandit  d'une  main  un  bâton,  de 
l'autre  il  porte  un  bouquet  d'algues  (?i.  Cinq  Amours  vol- 
tigent autour  de  ces  groupes;  deux  d'entre  eux  sont  assis 


NAISSANCE   D'apHRODITE.  1G5 

sur  les  queues  des  Centaures,  un  autre  joue  avec  une  Né- 
réide qui  le  relient  par  la  jambe. 

La  mer  est  anitnée  par  deux  dauphins,  deux  panthères 
marines  ,  une  pistrix  ,  trois  Amours  à  cheval  sur  des  dau- 
phins, un  Amour  tenant  une  coquille ,  un  autre  qui  se  ba- 
lance sur  les  flots,  enfin  un  sixième  qui  va  faire  le  plongeon 
en  se  jetant  à  travers  l'orbe  de  la  queue  sinueuse  d"uu 
Centaure. 

[Pa^'ties  modernes  :  le  coude  et  l'avant-bras  gauche  du  Centaure 
de  l'extrémité  gauche  du  bis-relief,  le  genou  droit  et  le  bras  droit 
jusqu'à  la  main  de  la  Néréide  assise  sur  sa  croupe.  De  l;i  main  gauche, 
cette  divinité  a  dû  tenir  un  attribut  dont  il  n'eft  resté  que  le  tenon. 

—  Le  bras  droit  de  l'Amour  placé  près  de  l'épaule  de  la  Néréide.  — 
Le  bras  droit  de  la  seconde  Néréide  jusqu'au  poignet.  —  La  têle  de 
l'Amour  qui  joue  avec  le  dauphin.  —  L'avant-bras  droit  et  la  jambe 
droite  du  Centaure  qui  tient  la  coquille. —  Le  genou  droit  et  l'avaiit- 
bras  droit  de  Vénus.  La  têle  et  le  bras  gauche  de  l'Amour  placé 
devant  elle;  la  tète  et  le  bras  gauche  de  l'Amour  qui  est  derrière 
elle.  —  L'avant-bras  gauche  (sans  la  main)  du  troisième  Centaure. 

—  Le  bras  gauche  el  Ls  deux  jambes  de  l'Amour  assis  sur  la  queue 
du  Centaure.  —  Le  bras  droit  de   l'Amour  retenu  parla  Néréide. 

—  Le  bras  gauche  du  qualricme  Centaure.] 

Bas-relief  (devant  d'un  sarcophage  romain)  en  marbre  bianc.  Villa 
Borghcsc. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  1,  l.—Clarac,  Cat.  n.  384;  Musée, 
pi.  224,  82  (texte,  vol.  2,  350-54).  —  0.  Jahn,  Leipziger  Monatàbe- 
richte^  1853,  p.  16. 

Hauteur  0,52.  —  Largeur  2,00. 


134.  NAISSANCE  D'APHRODITE. 

La  déesse  sortant  de  l'onde  est  portée  triomphalement  par 
deux  Centaures  marins,  pendant  que  trois  Amours  sans 
ailes  sonnent  de  la  conque.  Il  faut  dire  tout  de  suite  que  le 
milieu  du  bas-relief  est  moderne,  sans  quoi  Aphrodite  serait 
représentée,  comme  dans  la  composition  précédente ,  ac- 
croupie dans  un3  coquille  et  dépourvue  de  tout  vêtement. 
Les  Centaures  ont  le  haut  de  la  poitrine  et  le  bas  du  torse 


166  APHRODITE. 

garnis  d'écaillés  qui  imitent  des  nageoires  de  poisson.  Deux 
Néréides,  a  moitié  nues,  les  cheveux  entourés  de  bandeaux, 
sont  assises  sur  la  croupe  des  monstres.  L'une  d'elles  prend 
un  Amour  aptère  dans  ses  bras. 

Plus  loin  on  aperçoit  deux  autres  Néréides  assises ,  Tune 
sur  un  jeune ,  l'autre  sur  un  vieux  Centaure  qui  assomme, 
à  coups  de  bâton,  une  panthère  marine  s'élançant  contre 
lai.  La  Néréide  qu'il  porte  sur  sa  croupe  a  une  ceinture 
{kestos)  au-dessous  du  sein  ;  de  la  main  droite  elle  touche  les 
cordes  d'une  lyre  qu'un  Amour  l'aide  à  maintenir. 

La  Néréide  qui  se  trouve  à  l'exlrémité  droite  de  la  com- 
position agite  une  ténie  (?).  Le  jeune  Centaure  porte  au 
bras  gauche  un  pedum  brisé;  de  la  main  droite  il  tord  le  cou 
à  un  dragon  marin  [pistrix). 

Un  Amour  est  assis  sur  la  queue  d'un  des  Centaures.  Cinq 
dauphins  fendent  les  flots  de  la  mer. 

[Parties  modernes  :  Aphrodite,  le  Centaure  de  droite,  la  Néréide, 
l'Amour  qui  sonne  de  la  conque;  la  tète,  l'avant-bras  droit  et 
toute  la  partie  inférieure  du  corps  de  l'Amour  assis  sur  la  queue  du 
monstre;  le  bras  gauche,  la  moitié  de  l'avant-bras  droit,  et  la  jambe 
droite  de  devant  du  Centaure  de  gauche.] 

Bas-relief  romain  (devant  d'un  sarcophage)  en  marbre  de  Luni. 
Villa  Borghèse,  st.  1, 12. 

Millin,  Galerie  mythologique  (éd.  de  1850),  pi.  99,  383.  — 
Bouillon,  t.  m,  Bas-reliefs,  pi.  1,  2.  —  Clarac,  Cat.  a.  443; 
Musée,  pi.  224,  83  (texte,  t.  II,  354-356). 

Hauteur  0,51.  —  Longueur  1,82 


f3S.  VÉNUS  GÉNÉTRIX. 

Le  nom  de  Vénus  génétrix,  c'est-à-dire  aïeule  de  la  fa- 
mille Julia  (1),  qu'on  a  donné  à  cette  stitue,  paraît  assez 


(1)   Aeneadum  genetrix,  hominum  divomque  voluptas, 
Aima  Venus Lucrèce,  l.l,  1, 


VÉNUS  GÉNÉTRIX.  lt)7 

acceptable,  vu  qu'un  denier  de  l'impératrice  Sabine  repré- 
sente une  statue  analogue  avec  la  légende  VENERI  GENE- 
TRICI  [Voir  la  gravure). 

La  déesse  est  représentée  debout,  le  pied  gauche  en  avant, 
la  têle  légèrement  tournée  vers  la  gauche.  Elle  est  vêtue  d'un 
chiton  talaire  transparent  (1),  sans  man- 
ches ni  ceinture,  et  qui,  glissant  k<  long 
de  l'épaule  (2),  laisse  le  sein  gauche  ai  dé- 
couvert. De  la  main  droite  levée,  elle  ra- 
juste son  manteau,  de  l'autre  elle  tient 
une  pomme,  prix  de  la  beauté,  que  Paris 
lui  a  décerné.  Ses  pieds  sont  chaussés  de 
s&ndâles  très-légères;  sa  chevelure,  entourée  d'un  ban- 
deau, forme  sur  la  nuque  une  masse  plate,  finement  frisée, 
qui  rappelle  les  sculptures  de  l'ancien  style.  La  figure  de 
Vénus  est  animée  d'un  sourire  gracieux;  les  oreilles  percées 
indiquent  qu'elles  portaient  autrefois  des  pendants  en  or. 

On  a  supposé  que  l'original  de  celte  charmante  statue 
n'était  autre  que  l'idole  exécutée  par  le  statuaire  Arkésilaos, 
pour  le  temple  de  Vénus  génétrix  à  Rome,  consacré  par  Jules 
César,  l'année  46  avant  le  Christ.  Mais  le  type  de  notre 
sculpture  est  beaucoup  plus  archaïque,  et  il  ne  faut  pas 
oublier  que  les  monnaies  de  Fausiine  jeune  (3),  de  Lu- 
cille  (4)  et  de  Julie  Marnée  (5),  mère  de  l'empereur  Alexandre 
Sévère,  représentent  plusieurs  types  de  la  Vénus  génétrix, 
qui  n'ont  aucun  rapport  avec  le  m^arbre  du  Louvre. 


(1)  OuTw  8ï  ^v  ÔL-Kolbi;  xat  nçàç  ninlo^j  jejovùiç,  (i,{[j,Y](jtv,  w; 
xai  t:^v  toO  (7(jù[j.aT0(;  ôta),â(j.7r£iv  xpôav,  Tri;  Èv  tï]  TZEçi^olri  Xeuxôtyitoi; 
Ti^v  èv  Toîç  [AÉXeatv  aOy^jv  èÇiévat  ffUYXwpoÛCTïiç.  Callistrate,  p.  151,  éd. 
Jacobs. 

(2)  Sur  le  bras  gauche,  on  remarque  un  petit  trou  destiné  à  l'agrafo 
du  chiton. 

(3)  Cohen,  Monnaies  impériales,  t.  II,  p.  586  (a.  80.  81),  587 
(n.  95.  96),  602  (n.  223),  603  (n.  225). 

(4)  Cohen,  t.  111,  p.  48  (n.  78),  49  (n.  90). 

(5)  Cohen,  t.  IV,  p.  79  (n.  22.  23).  84  (n.  67). 


168  APHRODITE. 

De  nombreuses  répéiilions  antiques  de  celte  Vénus  se 
voient  dans  les  Musées  (1). 

[Tête  antique  rapportée.  Restaurations  :  la  main  gauclie  ayec  le 
pomme;  la  main  droite  avec  le  poignet  et  le  pan  du  manteau  qu'ella 
relève  ;  la  moitié  antérieure  du  pied  droit.  Le  cou  et  l'épaule  gaucho 
ont  été  retouchés.] 

Marbre  de  Paros,  probablement  trouvé  à  Fréjus  {Forum  Julii^,  e 
1650  [Milliyi,  Voyage  dans  les  départements  du  midi,   t.  11,491) 

—  Jardins  de  Versailles. 

Gravée  par  Etienne  Baudet,  en  1678  (Déparlement  des  Estampes, 
vol.  F,  è,  5,  pi.  25).  —  Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  1,  61.  - 
Filhol,  t.  Il,  90.  —  Robillart-Laurent,  Musée  français,  t.  IV,  26.  - 
Bouillon,  t.  ],pl.  12.  —  Clarac,  Gat.  n.  46;  Musée  pi.  339,  1449. 

—  Mùller-Wieseler,  Denkmœler,  t.  II,  pi.  24,  263.  —  Overbeck, 
Geschichte  der  Plastik,  t.  II,  274,  notes  69.  70. 

Hauteur  4,6/>. 

136.  LA  VÉNUS  DE  MILO. 

Depuis  bientôt  cinquante  ans  la  Vénus  de  Milo  occupe  le 
premier  rang  parmi  les  chefs-d'œuvre  de  sculpture  antique 
conservés  dans  nos  Musées,  et  celle  suprématie  ne  lui  a 
jamais  été  sérieusement  contestée.  Elle  représente  une  école 
qui  tient  le  milieu  entre  Tari  de  Phidias ,  encore  empreint 
d'une  certaine  sévérité  de  l'ancien  style,  et  la  manière  de 
Praxitèle,  fine,  gracieuse,  spirituelle,  entièrement  dégagée 
de  toute  euirave  archaïque.  Au  moment  de  la  découverte  de 
notre  statue ,  on  fut  assez  embarrassé  pour  lui  assigner  une 
date;  mais  un  examen  approfondi  de  la  statuaire  grecque 
fit  bientôt  reconnaître  la  similitude  qui  existe  entre  la 
Vénus  de  Milo  et  la  famille  des  Niobidos,  à  Florence;  or,  ce 
dernier  groupe  étant  très-probablement  l'œuvre  de  Scopas, 
conlemporain  de  Philippe  de  Macédoine  ,  nous  sommes  au- 
torisés à  attribuer  la  statue  du  Louvre  à  un  élève  de  Scopas. 
Elle  remonte  donc  au  iV  siècle  avant  l'ère  chrétienne. 

Les  rares  données  chronologiques  dont  nous  disposons  sur 

(1)  0.  Jahn,  Leipziger  Monalsberichle,  l861,p.  114. 


VÉNUS   DE   MILO.  169 

l'histoire  de  Tîle  de  Milo  ne  peuvent  malheureusement  pas 
servir  à  fixer  avec  plus  de  précision  l'époque  de  l'artiste.  On 
sait  que  l'ancienne  Mélos  était  habitée  par  une  colonie  do- 
rienne;  que  les  Athéniens,  pendant  la  guerre  du  Pélopon- 
nèse 1),  se  rendirent  maîtres  de  l'île  et  y  envoyèrent  cinq 
cents  colons,  après  avoir  massacré  une  partie  de  la  popula- 
tion. Mais  la  victoire  définitive  des  Spartiates  (en  404)  permit 
aux  émigrés  de  rentrer  dans  leurs  foyers  et  d'en  chasser  les 
usurpateurs. 

La  Vénus  de  Milo,  nue  jusqu'à  la  ceinture,  les  jambes  en- 
veloppées dans  une  draperie  ,  a  le  pied  gauche  appuyé  sur 
une  petite  élévation.  Sa  tête  est  inclinée  vers  la  droite  du 
spectateur,  la  poitrine  rejetée  en  arrière,  l'épaule  gauche  un 
peu  relevée.  Elle  a  la  bouche  entr'ouverle;  sa  chevelure, 
entourée  d'une  bandelette,  est  frisée,  et  trois  boucles  re- 
tombent sur  sa  nuque.  Les  oreilles  percées  indiquent  que  la 
déesse  était  parée  de  perles  ou  de  pendants  en  or  (2).  La  dra- 
perie du  revers  de  la  statue  n'est  que  dégrossie,  ce  qui  prouve 
qu'elle  était  placée  soit  dans  une  niche,  soit  contre  un  mur  ; 
mais  le  dos,  dont  une  partie  se  trouve  dans  l'axe  visuel,  est 
terminé  avec  le  même  soin  que  le  reste  du  corps. 

Quant  à  la  direction  des  bras,  les  hommes  compétents, 
artistes  et  savants,  ont,  à  tour  de  rôle,  étudié  cette  question 
diflicile,  sans  arriver  jusqu'ici  à  un  résultat  propre  à  con- 
cilier tous  les  suffrages.  L'opinion  de  Quatremôre  de  Quincy, 
d'après  laquelle  la  Vénus  de  Milo  aurait  été  groupée  avec 
Mars  (3),  est  aujourd'hui  généralement  abandonnée  ,  et  en 
effet,  ni  la  direction  de  la  tête,  ni  la  pose  du  corps  ne  s'ac- 
cordent avec  cette  singulière  supposition.  La  plupart  des 
archéologues  pensent  que,  à  l'instar  de  la  Victoire  de  Brescia» 


(1)  Olympiade  91, 1  (416  avant  notre  ère). 

(2)  Unioiies  duos,  magni  ponderis  et  inusitatae  mensurae,  inau« 
ribus  Veneris  dicavit.  Lampridius,  Alexander  Severus^  cli.  51. 

(3)  Comparez  les  trois  groupes  célèbres  des  Musées  du  Capitole,  de 
Florence  et  du  Louvre  (mon  n.  131). 

8 


170  APHRODITE. 

elle  aura  tenu  un  bouclier  (1),  en  posant  le  pied  gauche  sur 
un  casque.  Plusieurs  monnaies  coloniales  de  Corinlhe  repré- 
sentent en  effet  un  sujet  à  peu  prés  analogue  (2). 

S'il  m'est  impossible  d'adhérer  à  cette  interprétation  sédui- 
sante, c'est  que  nous  avons,  sur  la  restauration  de  la  Vénus, 
des  données  bien  plus  positives  que  de  simples  analogies. 

On  s'est  habitué  à  faire  peu  de  cas  des  fragments  de  marbre 
découverts  à  côté  de  la  statue.  Ces  débris,  dont  on  lira 
plus  loin  (p.  174,  note  l)  la  description  détaillée,  ont  néan- 
moins appartenu  à  la  Vénus  de  Milo  et  nous  fixent  péremptoi- 
rement sur  la  direction  de  ses  bras.  De  la  main  gauche  levée, 
la  déesse  tenait  une  pomme,  prix  de  la  victoire  que  le  berger 
Fàiis  lui  avait  décerné  ;  la  main  droite  abaissée  retenait  la 
draperie  et  l'empêchait  de  glisser.  M.  Claudius  Tarral,  qui  a 
examiné  avec  la  plus  grande  sagacité  toutes  les  questions 
relatives  à  notre  marbre,  a  obtenu  ce  résultat  désormais 
inattaquable. 

Au  point  de  vue  de  l'art ,  l'appréciation  de  ce  morceau 
unique  est  chose  d'autant  plus  délicate  qu'elle  relève  en 
grande  partie  du  sentiment  individuel.  Rien,  à  notre  avis, 
de  ce  qui  reste  de  la  sculpture  antique  (3)  n'offre  une  étude 
plus  parfaite  de  la  nature  que  la  Vénus  de  Milo.  Les  formes 
grandioses,  la  noblesse  du  maintien ,  le  visage  calme  et  im- 
passible conviennent  à  la  beauté  grave  d'une  déesse;  mais 


(1)  D'après  James  Millingen.  Comparez  la  Vénus  de  Capoue,  an 
Musée  de  Naples;  une  statue  du  Musée  de  Dresde  (^Becker,  Augus- 
teunij  pi.  60);  une  autre  dans  la  \illa  Albani  (Indicazione  anti- 
quaria,1803,  p.  47,  n.  459,  d'après  l'opinion  de  Raoul-Rochette),  et 
surtout  une  statuette  fruste  trouvée  à  Cnide  [Musée  britannique],  et 
qui  représente  Aphrodite  dans  la  môme  pose  que  la  Vénus  de  Milo, 
mais  appuyée  contre  un  cippe.  J'en  ai  vu  le  plâtre  chez  M.  Tarral. 

(2)  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  n.  269.  269  a. 

(3)  Le  magnifique  buste  colossal  de  Vénus  (fragment  d'une  statue), 
en  marbre  de  Paros,  qui  a  été  trouvé  dans  les  ruines  du  théâtre  d'Arles 
et  donné  au  3Iusée  de  cette  ville  par  le  duc  de  Luynes,  est  de  la  même 
école  que  la  Vénus  de  Milo.  ire/c^?7',BonnerKunstmuseumj  Nachtrag,, 
p.  8  (n.  157  6).  Archaeol.  Anzeiger,  1865,  p.  61  \ 


VÉNUS  DE  MILO.  171 

celte  dignité  est  rendue  avec  une  simplicité  sans  effort.  Les 
contours  gracieux  et  ondoyants  accusent  la  vigueur  phy- 
sique et  l'éclat  de  la  jeunesse,  de  même  que  les  tons  chauds 
du  marbre  prôtent  à  Tépiderme  une  apparence  moelleuse  et 
veloutée  que  nous  ne  rencontrons  dans  aucune  autre  pro- 
duction de  la  statuaire. 

L'auteur  de  cet  inimitable  chef-d'œuvre  a  dû  travailler 
d'après  un  modèle  :  de  là  certaines  irrégularités,  presque 
imperceptibles  du  reste,  qu'un  sculpteur,  cherchant  la 
beauté  idéale  plutôt  que  la  vérité,  aurait  évitées  à  tout  prix. 
La  tête  est  relativement  petite,  le  front  très-bas  (1),  le  cou 
fort,  élancé,  sillonnii  de  plis  horizontaux;  les  deux  coins  de 
la  bouche  ne  sont  pas  tout  à  fait  semblables,  la  joue  droite 
est  plus  grosse  que  l'autre,  enfin  le  pied  est  sculpté  avec  un 
réalisme  qui  ne  paraît  plus  daccord  avec  la  pureté  des  autres 
parties  (2).  Quant  à  la  draperie,  elle  est  presque  diaphane, 
et  l'artiste  n'a  indiqué  que  les  plis  indispensables,  pour  ne 
pas  faire  tort  à  l'harmonie  des  linéaments.  De  i'ensemble  de 
ces  observations  il  faut  conclure  que  la  Vénus  de  Milo  n'est 
pas  une  copie,  mais  une  œuvre  essentiellement  originale. 

[La  statue,  telle  qu'elle  est  aujourd'hui,  se  compose  de  cinq  mor- 
ceaux :  1)  le  buste  avec  la  tête,  2)  les  jambes  drapées,  3-4)  les  deux 
hanches  j  5)  le  chignon.  Les  autres  pièces  de  rapport,  à  savoir,  le 
pied  gauche,  les  bras  et  une  partie  de  la  plinthe  n'existent  plus,  à 
l'exception  des  deux  fragments  décrits  à  la  page  174,  note  1.  Les 
lobes  des  oreilles  ont  été  brisées  lorsqu'on  en  arrachait  les  pendants; 
l'extrémité  du  nez  est  refaite  en  plâtre.  Le  bout  du  sein  gauche  a 
été  enlevé,  l'épaule  gauche  a  énormément  souffert,  et  quelques  par- 
ties du  dos  sont  froissées.  L'attache  du  bras  gauche  manque,  mais  on 
voit  la  cavité  oblongue  destinée  à  recevoir  un  crampon  de  fer.  Le 
liras  droit  n'existe  que  jusqu'à  la  hauteur  du  sein.  Quelques  plis  de 
la  draperie  ont  été  maladroitement  rajustés,  d'autres  sont  cassés. 


(1)  Peut-être  à  cause  du  diadème  qu'elle  portait  [Tarral). 

(2)  Voir  sur  ces  irrégularités  de  dessin  ;  A,  Feuerbach,  l'Apollon 
du  Vatican,  p.  167  (seconde  éd.). 


172  APHRODITE. 

L'extrémité  du  pouce  du  pied  droit  et  le  pied  gauche  tout  entier  sont 
en  plâtre.  —  Les  restaurations  ont  été  exOcutées  au  Louvre  par  le 
sculpteur  Bernard  Lange  (1)]. 

Marbre  corallilique  {Pline,  36,  62  :  Magnus  honos  corallitico  in 
Asiu  reptrto,  mensurne  non  ultra  bina  cubiti,  candore  proxumo 
thori  et  quadam  similitudine}. 

La  petite  île  de  Mélos,  aujourd'hui  Milo  (MyjXw),  à  l'entrée  de  l'Ar- 
cnipel  grec,  se  trouve  à  une  égale  distance  de  l'Argoliile  et  de  l'île 
de  Crète.  L'ancienne  ville  était  située  sur  le  sommet  d'une  colline  qui 
s'élève  devant  l'entrée  de  la  rade  (2),  non  loin  du  village  moderne  de 
Castro;  c'est  là  que  notre  statue  fut  découverte,  vers  la  lin  du  mois  de 
février  1820.  Dans  un  champ  au-dessous  de  l'enceinte  de  l'ancienne 
\ill6  (3),  à  droite  de  la  vallée  qui  conduit  à  la  mer,  près  de  quel- 
ques anciennes  grottes  sépulcrales,  un  pauvre  paysan,  nommé  Yorgos, 
occupé  à  déraciner  un  arbre,  vit  tout  d'un  coup  son  arbre  dispa- 
raître dans  un  souterrain.  Étant  parvenu  à  déblayer  cet  enfonce- 
ment, il  reconnut  l'entrée  d'une  nouvelle  grotte  (4)  taillée  dans  le 
roc.  C'est  là  qu'il  trouva  pêle-mêle  et  confusément  couchés  trois 
hermès  (5),  quelques  socles  avec  d'autres  débris  de  marbre,  enlin 
le  buste  de  la  Vénus,  qu'il  transporta  dans  son  étable.  Deux  se- 


(1)  Né  à  Toulouse  le  7  août  1754,  mort  à  Paris  le  28  mai  1839. 

(2)  Ross,  Insclreisen,  1. 111,  6-9.  —  Thucydide  l'appelle  yu>ç!.o^{vil- 
larje,  liv.  V,  114.  IIG),  Diodore  (XII,  65)  7r6),i;. 

(3)  La  plus  grande  partie  des  détails  qui  vont  suivre  sont  em- 
Iiruntés  aux  rapports  de  Dumont  d'Urville  et  du  comte  de  Marcellus. 

(4)  C'était  évidemment  un  tombeau,  bien  que  Ch.  Lenormant 
l'appelle  une  espècedewyw;jAe>  (Correspondant,  t.  33,620).  —  Voici 
la  description  qu'en  donne  M.  Morey,  compagnon  de  voyage  de 
Raoul-Rochetle  :  »  Sa  largeur  est  d'environ  4  à  5  mètres,  ses  murs 
«  d'enceinte  en  ont  4  de  hauteur;  son  plafond  est  à  double  pente. 
«  Un  stuc  blanc  recouvre  les  murs  et  le  plafond,  avec  Dlets  d'enca- 
«  drement  de  diver.-es  couleurs.  » 

(5)  Dumont  d'Urville  n'en  a  vu  que  deux  (le  pelit  Mercure  et  la 
Bacchus  indien).  Voir  les  Annales  maritimes,  1821,  p.  150. 151.  — 
D'après  M.  de  Clarac,  les  trois  hermès  étaient  appuyés  contre  le  mur 
du  fond  de  la  niche. 

Plusieurs  statues  antiques,  d'un  grand  prix,  ont  été  découvertes 
dans  des  cachettes;  je  ne  cite  que  les  exemples  que  j'ai  présents  à  la 


VÉNUS   DE   MILO.  '  173 

naines  après,  en  continuant  ses  recherches,  il  découvrit  la  paiiie 
inférieure  de  la  slulue  cl  plusieurs  autres  fragments  de  sculpture 
antique. 

M.  Brest,  agent  consulaire  «le  Fiance,  adressa  immédiatement  un 
rapport  à  l'ambassade  au  sujet  de  cette  trouvaille  ;  mais  la  lettre 
qu'il  écrivit  passa  par  Smyrne  et  ne  parvint  que  longtemps  après  à 
sa  destination.  Cefiendaiit  II  ht  prometire  au  {)ay5an  ttaux  primats 
de  l'ilc  d'attendre  la  réponse  de  M.  de  Rivière,  alors  ambassadeur 
du  roi  auprès  de  la  Sublime-Porte,  et  il  établit  ainsi  la  priorité  de 
ses  droits  à  l'ai'quisition  du  marbre. 

Sur  ces  entrefaites,  Dumont  d'Urville,  enseigne  de  vaisseau  sur  ia 
C/tevrelte,  arriva  dans  le  port  de  Milo.  Le  19  avril,  le  jeune  officier 
eut  l'occasion  devoir  la  statue,  et  il  l'aurait  achetée  au  prix  de  1,200  l'r., 
si  son  commandant  ne  lui  avait  pas  déclaré  qu'd  était  impossible  de 
la  placer  sur  la  Chevrette.  Il  dut  se  borner  alors  à  tr;icer  une  esquisse 
du  buste,  qu'il  remit  plus  tard,  à  Constautinople,  au  vicomte  de 
Marcellus  (1).  M.  de  Rivière  autorisa  ce  dernier  à  se  rendre  à  Jlilo 
pour  acquérir  le  marbre.  M.  de  Marcellus,  lorsqu'il  arriva,  le  23  mai, 
à  bord  de  VEstafeite,  apprit  que  la  Venus  était  vendue  à  un  calojer 
(moine)  et  qu'elle  allait  quitter  l'île.  Eu  effet,  elle  était  déjà  embar- 
quée sur  un  brick  grec,  couvert  du  pavillon  turc,  pour  être  conduite 
à  Constantinople.  Ce  moine  —  il  s'appelait  Oiconomos  —  accusé  de 
malversation  auprès  de  ses  chefs  spirituels,  avait  été  mandé  à  Stam- 
boul pour  expliquer  si  conduite;  il  espérait  acheter,  par  ce  riche 
présent,  la  faveur  de  Nikolaki  Morusi,  drogman  de  l'Arsenal.  On 
n'avait  apporté  aucune  précaution  au  transport  du  marbre  du  haut 
du  bourg  de  Castro  jusqu'à  la  rade.  C'est  aux  accidents  et  aux  se- 
cousses de  ce  trajet  qu'il  faut  attribuer  les  lésions  qu'on  remarque  sur 
le  buste  de  la  statue,  et  surtout  li  dégradation  des  plis  de  la  dra- 
perie qui  recouvre  les  genoux.  Après  deux  jours  de  pourparlers  avec 
les  primats  de  rîle,M.  de  Marcellus,  secondé  par  M.  Brest,  obtint  la 


mémoire  :  la  Vénus  du  Capitale  (E.  Braun,  Ruinen  und  Musecn 
Roms,  p.  220),  l'Hercule  Mastai  (J.  de  Witte,  Discours  lu  au  Capitole, 
p.  5.  9),  les  bronzes  d'Annecy,  actuellement  au  musée  Parent  {Reçue 
archéologique,  1868,  t.  I,  97). 

(1)  Voir,  entre  autres,  la  Biographie  générale  (Didot),  t.  15,  205, 
et  la  Biographie  universelle  de  Michaud,  t.  XI,  532.  Le  22  janvier 
1821,  Dumont  d'Urville  avait  lu  une  relation  de  la  découverte  devant 
l'Académie  des  ScieMes. 


174  APHRODITE. 

remise  de  la  Vénus.  Il  l'aclieta  à  Yorgns  pour  le  compte  particulier 
du  mîirquis  deRivière^  au  prix  de  6,000  fr.,  c'est-à-dire  un  tiers  de 
plus  que  la  somme  convenue  avec  le  moine.  Le  25  mai  1820,  la  stalue 
fut  transportée  sur  VEstafetle.  Elle  se  composait  de  deux  tronçons 
(le  buste  nu  et  la  partie  inférieure  drapée)  et  de  trois  fragments, 
trouvés  à  côté  d'elle  :  le  chignon,  détaché  de  la  tête  ,  un  morceau 
de  bras  mutilé,  et  une  moitié'  de  main  tenatit  une  pommie  (1) 

31.  de  5Iarcellus  emporta  en  même  temps  trois  licrmès  (l'un 
d'Hercule,  l'au're  de  Mercure,  le  troisième  de  Inacchus  oriental), 
trouvés  à  Castro;  plus  un  pied  gauche  en  mvrbre,  fragment  qui  avait 
été  découvert  dans  le  voisinage  du  champ  d'Yorgos,  mais  un  peu  plus 
bas,  vers  la  vallée  oii  sont  les  grottes  sépulcrales.  Quant  <à  l'inscrip- 
tion (2),  trouvée  au  même  endroit,  il  refusa  de  la  prendre  à  cause 
de  sa  pesanteur  et  de  la  difficulté  de  la  transporter  de  la  colline  de 


(1)  Ces  deux  fragments  sont  en  magasin  (Clarac,  p.  22.  36).  L'un 
est  une  partie  du  biceps  gauche,  longue  de  26  centimètres;  on  y 
voit  encore  le  renflement  des  chairs  produit  par  la  courbure  du 
coude,  dont  la  direction  est  parfaitement  indiquée.  Un  trou  pratiqué 
dans  le  milieu  avait  servi  à  fixer  le  tenon.  L'épaisseur  du  haut  pré- 
sente une  surface  presque  polie  qui  devait  se  joindre  à  l'épaule.  Sur 
les  dessins  de  Debay  fils,  de  Laurent  et  de  Bouillon,  on  voit  ce  mor- 
ceau rajusté  à  la  statue,  mais  leur  travail  peut  induire  en  erreur,  car 
l'attache  de  l'épaule  manque.  —  La  main  gauche,  tenant  une  pomme, 
est  plus  mutilée  encore.  Le  poignet  et  l'index  sont  brisés,  les  autres 
doigts  pîus  ou  moins  frustes  ;  celui  du  milieu  ne  touchait  pas  la 
pomme.  Longueur,  15  centimètres.  —  Dumont  d'Urville  déjà  (p.  151) 
avait  reconnu  que  ces  fragments  appartcnnient  à  la  Vénus.  «  Elle 
ropré?entait  une  femme  nue,  dont  la  main  gauche  relevée  tenait  une 
pomme,  et  la  droite  soutenait  une  ceinture  habilement  drapée  et 
tombant  négligemment  des  reins  jusqu'aux  pieds.  Du  reste,  elles  ont 
été  l'une  et  l'autre  mutilées  et  sont  actuellement  détachées  du 
corps.  On  avait  trouvé  en  même  temps  un  pied  chaussé  d'un  co- 
thurne et  une  troisième  main.  » 

(2)  Bâx/ioç  Zatiou  {)7ioyu[j.[vaffiapx-ôcr]a; 
Tav  T£  I^Éopav  xal  to  X. 

'Epjjià,  'Hpax)>£ï. 
Clarac,  Inscriptions  pi.  54.  —  Corpus  inscript,  graec.  n.  24S0.  — 
D'après  Dumont  d'Urville  (p.  151-152),  ce  marbre,  long  de  4  pieds 
sur  8  pouces  de  hauteur,  aurait  surmonté  l'entrée  de  la  niche.  Je 
ue  sais  pas  ce  qu'il  est  devenu. 


Vi^US  DE  MILO.  175 

Castro  au  port  (1).  Tous  ces  marbres  restèrent  plus  de  quatre  mois 
dans  rentrepont  de  la  goélette,  qui  visita  successivement  les  îles  de 
Rhodes  et  de  Chypre,  Sayda,  Alexandrie  et  le  Pirée,  où  l'antiquaire 
Fanvel  put  contempler  la  Vénus  et  lui  payer  son  tribut  d'admiration. 

Dans  l'intervalle,  le  drogman  de  l'arsenal  avait  fait  arrêter  et 
conduire  à  Siphanto  les  primats  Miliotes  qui  s'étaient  rendus  cou- 
pables d'avoir  livré  la  statue.  Là  il  les  avait  fait  mettre  à  genoux  et, 
après  leur  avoir  infligé  des  coups  de  fouet,  les  avait  condamnés  à 
une  amende  de  7,000  piastres.  Sa  conduite  fut  désavouée  par  le  mi- 
nistère ottoman,  et  M.  de  Rivière  rendit  à  ces  malheureux,  et  de  ses 
propres  deniers,  la  somme  qu'on  leur  avait  si  injustement  extorquée. 

Du  Pirée,  l'Estafette  se  rendit  de  nouveau  à  Alexandrie,  ensuite 
à  Smyrne ,  où  les  marbres  furent  transbordés,  le  10  octobre,  sur 
la  gabarre  la  Lionne,  qui  alla  chercher  le  marquis  de  Rivière  pour 
le  ramener  en  France.  Elle  arriva  à  Constantinople  le  24  octobre. 
L'ambassadeur  s'embarqua  et  fit  balte  à  Milo  pour  voir  s'il  n'y  avait 
pas  moyen  de  retrouver  les  bras  de  la  statue.  11  rapporta,  en  effet, 
du  champ  d'Yorgos  deux  bras  informes ,  d'un  marbre  différent  de 
celui  de  la  Vénus.  Ces  fragments,  découverts  h  l'endroit  même  où  on 
avait  déterré  la  statue,  étaient  mutilés  aux  deux  extrémités,  mais  ils 
avaient  chacun  leur  coude.  Ce  fut  à  la  même  occasion  que  M.  de 
Rivière  rapporta  l'inscription  de  Bakchios,  fils  de  Satins,  sous- 
gymnasiarque  de  Milo,  qui  avait  fait  construire  une  exèdre,  con- 
sacrée à  Hermès  et  à  He'raklès  ;  de  plus,  il  prit  avec  lui  une  aulre 
inscription  grecque  fracturée  (2) ,  qui  mentionnait  un  artiste  Age'- 
sandros  (?),  fils  de  Ménidès,  d'A?dioche  du  Me'andre. 

Cette  dernière  devint  célèbre  à  cause  des  vives  discussions  qu'elle 
a  provoquées.  M.  deMarcellus  a  soutenu  énergiquement,  mais  à  tort, 
que,  lors  de  son  voyage  à  Castro,  elle  n'avait  pas  encore  été  extraite 


(1)  M.  de  3Iarcellus  est  ici  en  contradiction  avec  lui-même,  car 
on  lit  dans  ses  Souvenirs  de  l'Orient  (I,  p.  248.  249)  que  cette 
inscription  avait  été  également  emportée  par  lui.  C'est  du  reste  un 
détail  de  peu  d'importance. 

^2)  ANAPOS  MHJXIAOr 

...loxErs  Ano  maianapoï 

EnOlHiEN 

['AY;n](7av8po<;(?)My|vtoou  ['Avt]to/£Ùç  ol-ko  Maiâv5f>o\j  ÈTrot-ziirev.  Voir: 
Osann,  Sylloge,  p.  355, 15  (qui  ne  l'a  pas  vue  lui-même).  —  Clarac, 
Inscriptions,  pi.  54.  —  Corpus  inscript.  graec.  n.  24356.  —  Raoul'* 
Rackette,  Lettre  à  M.  Schorn,  p.  164. 


176 


APHRODITE. 


dti  sol  de  l'ancienne  ville.  La  rareté  des  statues,  découvertes  à 
Milo  (1),  suiriiaità  foird  croire  que  cette  signature  d'artisle  pourrait 
provenir  du  piédestal  de  notre  Vénus. 

La  plinthe  sur  laquelle  riiiS'^ription  était  gravée  avait  évidemment 
servi  à  quelque  sculpture  importante.  La  cavité  carrée,  pratiquée  au 
milieu,  n'a  pu  convenir  qu'à  un  cippe  ou  à  l'un  des  hermès  trouvés 
avecla  Vénus.  Or,  Dumont  d'Urville  déjà  (p.  152},  en  avait  reconnu 
!a  destination  :  «  le  pii'destal  d'un  des  hermès  a  dû  porter  aussi 
«  une  inscriplion;  mais  les  caractères  en  sont  tellement  dégradés, 
qu'il  m'a  été  impossible  de  les  déchiffrer.  »  Nul  doute,  ce  piédestal, 
rencontré  à  côté  de  la  statue,  est  le  même  dont  M.  de  Marcellus  dé- 
clara plus  tard  ignorer  la  prùveii.ince.  D'aprts  M.  de  Ciarac  (p.  49), 
«  l'inscription  arrivait  juste  dans  l'alignement  de  la  surface  anté- 
rieure de  l'ancienne  plinthe  et  s'ajustait  exactement  par  derrière  et 
de  côté  avec  ses  fractures.  «  En  voici,  du  re-te,  le  de-sin,  fait,  ea 
1821,  par  M.  Drh.iy  (ils  : 


'ANAPO^:.'.  HNIAO'»' 

l)a£y2:apomaiamapoy 
ET701HZE  M 


Malgré  le  poids  de  ces  témoignages,  il  sera  prudent  de  conserver 
certains  doutes;  d'autant  plus  que  le  marbre  est  aujourd'hui  égaré  ^2), 


(1)  Une  statue  de  Mercure,  aujoiird'iiui  au  Musée  de  Berlin  {Ger- 
hard, Berlins  antike  Bildwerke,  n.  100),  et  le  buste  d'Asklépios  du 
Musée  Blacas  (mainienant  au  Musée  briiannique^,  furent  trouvés  de- 
puis près  de  l'endroit  où  la  Vénus  était  sortie  de  terre. 

(2)  Les  réflexions  qu'un  numismatiste  fiançais  (Wieseler,  Denk- 
mïler,  t.  II,  143.  Friederichs,  Baustcine,  p.  334)  a  faites  à  ce  sujet, 
ne  sont  pas  sérieuses.  Si  l'inscription,  comme  il  suppose,  avait  dis- 
paru sous  les  coups  de  ciseau  des  architectes  du  Louvre ,  le  comte 
de  Ciarac,  qui  ne  se  faisait  pas  scrupule  de  les  attaquer  dans  ses  pu- 
blications, n'aurait  pas  gardé  le  siience  sur  un  pareil  acte.  Or, 
M.  de  Ciarac,  con-ervaleur  responsable,  après  avoir  publié  Tins- 


VÉNUS    DE    MILO.  177 

et  qu'il  est  devenu  ditTîcile,  sinon  impossible,  rie  trancher  définitive- 
ment la  question.  En  re  qui. me  concerne,  j'ai  une  médiocre  coa- 
liance  dans  l'exactitude  de  ce  dessin,  car  si  l'inscription  s'était  si 
bien  adaptée  à  la  plîntlie,  on  ne  voit  pas  pourquoi  l'on  se  serait 
permis  de  l'enlever  plus  tard.  Celte  plinllie  ne  forme  pas  même  un 
carré  rectangulaire,  comme  le  dessinateur  voudrait  nous  le  faire 
croire;  elle  était  donc  ou  ini empiète  ou  mutilée  au  moment  de  la 
découverte,  et  pour  l'eucliàsser  dans  la  base  actuelle  il  a  peut-être 
fallu  en  tailler  les  bords.  Enfin  nous  savons  que  l'inscription  était 
gravée  sur  un  marbre  d'un  grain  plus  gros  que  celui  de  la  Vénus 
{Clarac,  p.  24.  48),  circonstance  qui  ne  contribue  guère  non  plus 
à  prouver  la  connexité  des  deux  parties.  A  en  juger  par  la  paléogra- 
phie, elle  appartiendrait  au  dernier  siècle  avant  notre  ère,  et,  par 
conséquent,  serait  postérieure  de  plus  de  trois  cents  ans  à  la  statue. 
La  ville  d'Antioche  du  Méandre  (en  Carie)  avait  été  fondée  par 
Anliochus  1  Sotér,  mort  en  2C1  avant  J.-C. 

La  Vénus  de  Milo  arriva  à  Paris  vers  le  milieu  du  mois  de 
février  1821.  Offerte  au  roi,  le  l^^  mars,  par  M.  de  Rivière  (Moni- 
teur di  7  mars,  p.  30G),  elle  séjourna  longtemps  dans  les  ateliers 
de  restauration  du  Louvre,  où  l'on  essaya  de  lui  refaire  des  bras. 
Mais,  après  bien  des  tentatives  infructueuses,  Louis  XVIII  ordonna 
qu'elle  fût  exposée  dans  l'état  de  mutilation  où  elle  avait  été  trouvée. 

Le  tliéàtre  de  Milo  étant,  depuis  1814,  propriété  privée  du  roi  de 
Bavière ,  le  gouvernement  bavarois  crut  devoir  réclamer  la  statue 
pour  le  Musée  de  Munich.  Quelques  notes  diplomatiques  furent 
échangées  à  ce  sujet.  On  reconnut  bientôt  qu'il  y  avait  une  trop 
grande  distance  (environ  500  pas)  entre  le  champ  d'Yorgos  et  l'en- 
ceinte du  théâtre,  pour  soutenir  longtemps  cette  revendication.  Néan- 
moins, du  point  de  vue  scientifique,  il  ne  paraît  pas  absolument  in- 
Traisemblable  que  la  Vénus  ait  décoré  l'ancien  théâtre.  Celui  du 
grand  Pompée  était  dédié  à  Vénus.  Salvianus  dit  expressément  (1)  : 
M  Colilur  Venus  in  theatris  ».  La  statue  et  le  buste  d'Arles  ont  été 
découverts  dans  les  ruines  du  théâtre  romain  de  cette  ville. 

Plus  tard,  un   collier  d'or,   des   pendants  d'oreilles  et  quelques 


cription  en  1821  et  en  1841  (Musée  de  sculpture  II,  p.  841),  en 
parle  encore  dans  ses  œuvres  posthumes,  la  Notice  de  1847,  et  le  Ca- 
talogue des  artistes  (1849),  p.  250.  418,  sans  faire  mention  de  cette 
disparition.  Je  ne  désespère  pas  de  la  retrouver  un  jour. 

(1)  De  gubernatione   dei,  liv.   Vi  (Bibliotheca  maxima  palrum, 
t.  VIII,  p.  366  />\ 

8- 


178  APHRODITE. 

autre    orii«ments  byzantins  furent  découverts  aux  alentours  de  la 
niche    ui  avait  servi  d'abri  à  la  Vénus.  Le  marquis  Florimond  de  la 
our-Maubourg  les  rapporta  en  France. 

Dumont  d'Urville,  dans  les  Annales  maritimes  et  coloniales  de 
Bajot;  année  1821,  p.  149-152.  —  Sievet^s,  "Wiener  Zeitschrift  fur 
Kunst,  Theater  und  Moden.  Septembre,  1821  (p.  901-914,  avec  pi.). 
—  Quatremère  de  Quincy,  sur  la  statue  antique  de  Vénus,  décou- 
verte dans  l'île  de  Hilo.  Paris,  1821  (in-4°).  Réimprimé  dans  son  : 
Recueil  de  dissertations  archéologiques.  Paris,  1836.  —  Bœttiger, 
Abendzeitung,  1821,  n.  287  (Kleine  Schriften,  t.  II,  169-172).  Amal- 
thea,  t.  II  (1822),  couverture  p.  4.  — Hase,  Literarisches  Conver- 
sationsblatt,  1821,  juin  (il  la  prend  pour  Electre  groupée  avec 
Oreste).  —  Comfe  de  Clarac ,  sur  la  statue  antique  de  Vénus 
Victrix  (Paris,  1821,  in-4o,  avec  un  dessin  de  M.  Debay  fils).  Cata- 
logue du  Louvre,  n.  232  bis;  Musée,  pi.  340,  1308  (de  quatre 
faces)  ;  texte,  vol.  4,  79-82.  —  Comte  de  Valori,  Dissertation  sur 
la  statue  de  Mlle.  Paris,  1822  (in-4°),  24  pages  avec  une  lithogra- 
phie représentant  la  tête  de  la  Vénus.  —  A.  Lenoir,  Disserlalions, 
recherches  et  observations  critiques  sur  les  statues  dites  Vénus 
de  Médicis,  etc.  Paris,  1822.  —  0.  Mûller,  Gœttinger  gclehrte 
Anzeigen,  1822,  fasc.  26;  1823,  t.  II,  p.  1321-1325;  et  1820, 
t.  III,  1646.  —  J.  MiUingen,  Ancient  unedited  Monuments,  séries  II 
(Londres,  1826),  pi.  6.  —  Bouillon  ,  Musée  des  antiques,  1. 1, 11  ;  le 
texte  par  M.  de  Saint-Victor.  —  H.  Laurent,  Musée  royal,  t.  II,  19 
(texte  par  M.  de  Clarac).  —  Gerhard,  Neapels  antikc  Bildwerke 
(1828),  p.  33.  —  Vicomte  de  Marcellus,  Souvenirs  de  l'Orient  (Paris, 
1839),  t.  I,  p.  236-260.  Polémique  contre  M.  Lenormant,  dans  la 
Revue  contemporaine,  1854,  février,  p.  292-298,  et  avril,  p.  289-301 
(Un  dernier  mot  sur  la  Vénus  de  Milo).  —  Éméric-David,  Obser- 
vations sur  la  statue  antique  de  femme,  etc.  (Mémoires  de  l'Aca- 
démie des  Inscriptions,  1839,  t.  XII,  309-316.  Histoire  de  la  sculp- 
ture antique,  Paris,  1862,  p.  189  et  suiv.l  II  veut  y  reconnaître  la 
nymphe  de  Mélos.  —  Waagen  ,  Paris,  p.  108-114.  —  Raoul- Rochelle, 
Monuments  inédits,  p.  31,  note  8.  Mémoires  de  numismatique  et 
d'antiquité,  p.  151.  Journal  des  Savants,  1837,  p.  193-196; 
1845,  p.  536.  537.  —  Gœttling,  Archaeologisches  Muséum  von  Jena, 
p.  12  (Il  se  la  figure  le  bras  droit  appuyé  sur  un  bouclier,  une 
couronne  triomphale  à  la  main  gauche  ,  le  pied  gauche  posé  sur 
une  tortue,  d'aptes  Pausanias,  VI,  25,  1).  —  Welcker,  Bonner 
Kunstmuseum,  p.  59.  60.  Alte  Denkmaeler,  t.  I,  437-446.  —  Gui- 
gniaut,  Religions  de  l'Antiquité  (réimpression  de  la  Galerie  mylho- 


VENUS    D'ARLES.  179 

logique  de  Millin),  pi.  100,  390.  —  A.  Stahr,  Zwei  Monate  in  Paris 
(1851),  t.  1,  136-144.  —  0.  Jahn,  Monatsberichle  der  Leipziger 
Societaet,  1854,  p.  193;  et  1861,  p.  122.  123.  —  Ch.  Lenormant, 
Correspondant  du  25  janvier  1854  (t.  33,  620-622)  et  du  25  mars 
(t.  33,  930-937).  — ■  E.  Braun,  Art-Mytiiology,  p.  41  (pi.  76).  — 
Mùller-Wieseler,  Denkmseler,  t.  II,  pi.  25,  270.  —  Overbeck , 
Geschichte  der  griechischen  Plastik ,  t.  II,  257-262  (lig.  91),  et 
Notes  51-57  (il  la  juge  sur  un  moulage  en  plâtre).  —  Julius  Braun t 
Geschichte  der  Kunst,  t.  II,  596,  l'attribue  à  Alcamènes.  —  Stark, 
Monalsbcrichte  der  Leipziger  Societœt,  1860,  p.  28.  —  Sur  la  restau- 
ration de  31.  Claudius  Tarral,  voir  :  The  Spectator,  1861  (5  oc- 
tobre), p.  1091.  Die  Dioscuren  (Berlin,  1862),  t.  VII,  214-216. 
J.  F.  Neigebanr,  dons  la  revue  intitulée  :  Die  Wissenscliaften  im 
19  Jahrhundert  (Sondershausen,  1862\  t.  VI,  403-407.  —  Urlichs, 
Vie  de  Skopas,  p.  122  (il  pense  que  c'est  la  copie  de  l'une  des  Vénus 
de  l'école  d'Alcamènes,  dont  parle  Pausanias,  I,  8,4.)  —  Bursian, 
Hallische  Encycloiiéedie,  section  I,  t.  82,  440.  —  P.  de  Saint-Victor, 
Hommes  et  Dieux  (Paris,  1867),  p.  3-9.  —  Morey,  la  Vénus  de  Mile 
^Nancy,  1867;  Mémoires  de  l'Académie  de  Stanislas,  p.  1-12). 

Hauteur  2,038. 

137.  LA  VE^US  D'ARLES 

Aphrodite,  nue  jusqu'à  la  ceinture,  a  la  partie  inférieure 
du  corps  couverte  d'un  manteau  qui  se  replie  sur  le  bras 
gauche.  Les  deux  bouts  de  la  bandelette  qui  entoure  ses 
cheveux  retombent  sur  ses  épaules.  La  tête,  d'une  grande 
beauté,  est  inclinée  vers  l'objet,  soit  un  miroir,  soit  un 
flacon  d'huile,  que  la  déesse  tenait  dans  la  main  gauche.  De 
la  main  droite  élevée,  elle  a  dû  arranger  sa  chevelure  :  motif 
qui  se  retrouve  fréquemment  et  qui  lui  convient  de  tout 
point.  Ses  pieds  sont  chaussés  de  sandales  ;  le  haut  du  bras 
gauche  est  orné  d'une  armille,  dont  le  chaton  renfermait 
autrefois  une  pierre  précieuse. 

Je  n'ignore  pas  que  plusieurs  archéologues  ont  proposé 
une  restauration  différente.  Ces  savants  aimeraient  mieux 
la  transformer  en  Aphrodite  victorieuse,  tenant  d'une  main 
un  casque  et  s'appuyant  de  l'autre  sur  une  lance.  Mais  les 
raisons  qu'on  peut  alléguer  en  faveur  de  cette  hypothèse  me 
paraissent  médiocrement  séduisantes. 


180  AniRODITE. 

L'exécution  de  la  statue  révèle  une  rare  habileté  de 
ciseau;  la  poitrine  est  cependant  un  peu  plate.  Une  imitation 
du  même  original,  découverte  à  Ostie,  en  1776,  par  le  peintre 
Gavin  Hamilton  ,  se  voit  aujourd'hui  au  Musée  britan- 
nique (1).  Je  ne  doute  pas  que  les  deux  marbres  ne  remon- 
tent à  l'école  de  Praxitèle. 

Le  culte  de  "Vénus  dans  la  ville  d'Arles ,  qui  s'appelait 
colonia  Jidia  Arelatensis,  n'a  rien  que  de  très-naturel,  at- 
tendu que  la  famille  Julia  descendait,  d'après  la  légende, 
en  droite  ligne  de  Vénus  et  d'Anchise.  Un  buste  d'Aphrodite, 
du  plus  beau  style  grec ,  a  été  découvert ,  il  y  a  quelques 
années,  dans  les  ruines  du  théâtre  d'Arles  (2).  La  même 
déesse  avait  des  temples  à  Antibes ,  à  Marseille  et  à  Port- 
Vendres  (3). 

On  s;iit  que,  au  v«  siècle,  saint  Hilaire,  évêque  d'Arles,  fit 
dépouiller  le  théâtre  de  ses  plus  beaux  marbres  pour  en 
orner  les  églises  [Vita  s.  Hilarii,  dans  s.  Leonis  Magni  opéra, 
éd.  Quesnel,  Lugd.  1700,  p.  369). 

[Tète  antique  rapportée.  Rcstaïa-alions  :  l'extrémité  du  nez,  un 
des  bouts  de  la  bandelette  ;  le  bras  droit,  l'avant-bras  gauche;  les 
deux  mains  avec  la  pomme  et  le  miroir  (qu'on  a  supprimé);  un  grand 
nombre  de  morceaux  à  la  draperie;  le  pouce  du  pied  droit,  la  partie 
postérieure  de  la  plinthe.  —  Au-dessous  du  genou  droit,  on  voit  dans 
le  marbre  un  fil  remasliqué  qui  traverse  toute  la  statue.  —  Les  res- 
taurations ont  été  exécutées,  en  1684,  par  le  sculpteur  François 
Girardon  (1628-1715}.] 

Statue  de  marbre  du  mont  Hymette.  Trouvée,  le  6  juin  1651  (4),  à, 
Arles,  dans  les  ruines  de  l'ancien  théàlre,  par  deux  frères  nommés 
Brun,  propriétaires  d'une  maison  et  d'une  cour  qui  renfermait  alors 
les  deux  magnifiques  colonnes  qui  sont  encore  debout.  En  creu- 
sant un  puits  aux  pieds  de  ces  colonnes,  ils  découvrirent,  à  6  pieds 
d3  profondeur,  d'abord  la  tète  de  la  Vénus,  et  après  de  nouvelles 

(1)  Taylor  Combe,  Ancient  marble»  I,  8. 

(2)  Voir  p.  170,  note  3. 

(3)  Frœhner,  la  Vénus  d'.\ntibes,  p.  4. 

(4)  «  On  vient  de  retrouver,  à  Arles,  l'acte  de  vente  de  la  célèbre 
Vénus.  Ce  chef-d'œuvre  fut  payé  Gl  livres  seulement.  »  Figaro  du 
31  mai  1867. 


VÉNUS  d'arles.  181 

recherches,  ordonnées  par  les  consuls,  le  corps  avec  sa  base.  On  plaça 
■a  statue  provisoirement  dans  l'Hùtel  tle  ville. 

Au  mois  de  juillet  1683,  le  conseil  municipal  d'Arles  députa  sor 
premier  consul,  Gaspard  de  Grille,  sieur  de  Robiac,  pour  ailei 
l'offrir  à  Louis  XIV.  Le  roi  daigna  en  témoigner  sa  haute  satisfac- 
tion,  en  donnant  à  l'ambassadeur  un  médaillon  entouré  de  dia- 
mants et  contenant  son  portrait,  avec  une  chaîne  en  or,  du  prix 
de  200  pistoles.  Le  marbre  arriva  à  Paris  au  mois  de  mai  1684, 
sous  la  garde  de  Jean  Dedieu,  célèbre  sculpteur  d'Arles,  élève  de 
Pugcl,  et  de  Louis  de  Lanfant,  commissaire  général  dis  troupes 
royales  en  Provence.  Louis  XIV  donna  l'ordre  à  ce  dernier  d'opérer 
des  fouilles  pour  retrouver  les  bras  de  la  Vénus.  En  effet,  on  bou- 
leversa, en  1684  encore,  toute  l'avant-scène  du  théâtre,  qui  fut  en 
grande  partie  détruite  sans  autre  résultat  que  celui  d'avoir  contribué 
à  la  ruine  de  ces  merveilleux  restes  de  l'antiquité.  —  Grande  galerie 
de  Versailles,  où  la  statue  est  entrée  le  mercredi  18  avril  1685. 

François  de  Rebatu  (conseiller  de  la  sénéchaussée),  la  Diane  (1)  et 
le  Jupiter  d'Arles  se  donnant  à  cognoistre  aux  esprits  curieux 
(Arles,  François  Mesnier,  1656,  in-4).  —  Eau-forte  par  Mestiager, 
1657.  —  Fr.  de  Rebatu,  Le  portrait  de  la  Diane  d'Arles  retouché 
(Arles,  1659).  Ce  mémoire,  traduit  en  latin,  se  trouve  dans  le 
Novus  Thésaurus  Anîiquitutum ,  vol.  I,  (1716),  p.  585.  — Inscrip- 
tion symbolique  sur  la  statue  de  Diane  d'Arles,  consistant  en  ces 
seules  lettres  M  D  CL  I  (Arles,  1661  ;  feuille  volante  iu-fol.  avec  une 
gravure  de  Denys  Testeblanque,  imprimée  par  François  Mesnier). 
—  Cl.  Terrin  (conseiller).  Entretiens  de  Musée  et  de  Callistliène 
sur  la  Vénus  et  l'Obélisque  d'Arles  (Arles,  Gaudion,  1680,  in-12; 
seconde  édition,  1697).  Journal  des  Savants,  28  août  1684.  Les 
Artésiens  eurent  quelque  peine  à  croire  que  leur  Diane  était  une 
Vénus.  De  là  le  fade  quatrain  de  M.  de  Vertron  (Mercure  galant, 
août  1684,  p.  17)  : 

Silence,  Callisthène,  et  ne  dispute  plus! 
Tes  sentimens  sont  trop  profanes  : 
Dans  Arles  c'est  à  tort  que  tu  cherches  Vénus; 
L'on  n'y  trouve  que  des  Dianes. 

(1)  Le  théâtre  d'Arles  passait  alors  pour  un  temple  de  Diane.  De 
là  l'erreur  qui  donna  lieu  aux  plus  singulières  discussions.  Voir  la 
Bibliothèque  historique  du  P.  Lelong,  t.  III,  557.  558.  Je  regrette  de 
n'avoir  pu  me  procurer  toutes  ces  brochures  ;  il  m'a  fallu  en  citer 
quelques-unes  d'après  des  renseignements  contradictoires. 


182  APlinODITE. 

Aussi  lorsque  l'interprétation  Je  CI.  Terrin  eut  obtenu  l'approbation 
du  roi,  Girardon  fit,  par  ordre  de  Louis  XIV,  deux  copies  de  la  statue, 
chacune  d'un  pied  de  haut,  qu'on  envoya  à  Terrin  et  à  l'hôtel  de 
ville  d'Arles  {Bougerel,  p.  314).  —  Saint-Andiol  (Arcliidiaconus 
Arelatensis  ) ,  Eliae  Lorentio  Responsum  (Arelate,  1681,  in-4o, 
8  pages).  —  Le  P.  Albert  d^Augières  (jésuite),  Réflexions  sur  les 
sentimens  de  (lallisthène  touchant  la  Diane  d'Arles  (Paris,  1684, 
in-12).  —  Abbé  Flèche,  Conversation  curieuse  sur  la  Diane  et  sur 
la  pyramide  d'Arles,  entre  un  abbé  et  Polycarpe.  — Terrin,  Lettre  de 
Musée  à  Callisthène  sur  les  réflexions  d'un  censeur  (in-12).  —  Lettre 
de  M.  Driinet  à  Terrin  sur  la  Vénus  d'Arles.  Manuscrit  in-4",  dans 
la  bibliothèque  de  M.  de  Kieolaj .  à  Arles.  Cité  par  le  P.  Lelong, 
n.  38,168.  —  Mercure  galant,  août  1684,  p.  313-324.  —  Journal  da 
marquis  de  Dangeau,  publié  par  WSl.  Soulié,  Dussieux  et  de  Chen- 
nevières,  1. 1  (1854),  p.  156-157  (avec  une  note  de  M.  Soulié,  repro- 
duite en  partie  par  M.  Feuillet  de  Couches,  Causeries  d'un  curieux, 
t.  I,  432).  —  Dissertation  sur  la  statue  qui  étoit  autrefois  à  Arles,  et 
qui  est  à  présent  à  Versailles  (1685,  in-4,  7  pages).  —  Magtiin,  .3 
Triomphe  de  Vénus  sur  la  décision  de  Sa  Majesté  (1)  (pièce  de 
170  vers).  —  M.  de  Vertron,  le  nouveau  Panthéon,  ou  le  rapport 
des  divinitez  du  paganisme,  des  héros,  etc.,  aux  vertus  et  aux  ac- 
tions de  Louis  le  Grand.  Paris,  1686  (in-12)',  2^  partie,  p.  58.  62-66. 

—  Seguin,  les  Antiquitez  d'Arles  (Arles,  chez  Claude  Mesnier, 
1687,  in-4o),  p.  27-30;  avec  une  gravure  par  Matth.  Ogier,  de  Ljon. 

—  Thomassin,  Recueil  des  figures,  etc.,  de  Versailles,  pi.  3  (gravure 
à  l'inverse).  —  Piganiol  de  la  Force,  Description  des  châteaux  de 
Versailles  et  de  Marly  (Paris,  1717),  t.  1,  156.  —  J.-B.  de  Monicart, 
Versailles  immortalisé  (Paris,  1720),  t.  1,400.  —  Mont  faucon, 'Stuç- 
plément,  1. 1,  pi.  46,  3  (gravure  à  l'inverse).  —  Bougerel,  Mémoires 
pour  servir  à  l'histoire  de  plusieurs  hommes  illustres  (Paris,  1752), 
p.  308  (Biographie  de  CI.  Terrin).  —  Caylus,  Recueil,  t.  III,  328. 

—  Petit-Radel ,  Musée  Napoléon  ,  t.  I,  60.  —  Koble-Lalauzière, 
Abrégé  chronologique  de  l'histoire  d'Arles  (Arles,  1808',  p.  472. 
494.  495.  510.  511,  et  pi.  1.  —  Millin,  Voyage  dans  les  départements 
du  midi,  t.  III,  499  (pi.  69,  1,  sans  les  restaurations).  —  Bouillon, 
t.  I,  13.  —  Robillart-Laurent,  t.  IV,  3.  —  Filhol,  t.  IV,  246.  — 
Joseph   Bard,  la  Vénus  d'Arles.  Lectures  du  matin.  Paris,  1834, 

(1)  Avant  d'entreprendre  la  restauration  des  bras,  Gira?dou  fît  un 
petit  modèle  en  cire  qu'il  présenta  à  Louis  XIV.  Le  roi  dit  que  la 
statue  lui  paraissait  bien  restaure'e,  et  qu'il  croyait  que  c'était  une 
Vénus  .Mercure  galant,  août  1684,  p.  319-321). 


APHRODITE  DE  TROAS.  183 

2  vol.  (sans  Talenr  pour  la  «cience).  —  Clame,  Cat.,  n.  282  ;  Musée, 
pi.  ?,i'l,  1307  (restaurée  en  Vénus  Victrix).  —  Mfdler-Wieseler, 
Denkma'ler,  t.  II,  pi.  25,  271.  —  Amédée  Pichot,  le  dernier  roi 
d'Arles  (Paris,  1848),  p.  61.  75.  —  Louis  Jacqvemin,  Monographie 
du  théâtre  antique  d'Arles  (Arles,  1863),  t.  II,  359-371 

Hauteur  1,9i. 

138.  APHRODITE. 

Cette  statue  a  une  pose  analogue  à  celle  de  la  Vénus 
d'Arles,  Chaussée  de  sandales,  le  haut  du  corps  à  découvert, 
la  déesse  n'est  vêtue  que  d'un  manteau  qui  recouvre  la 
partie  inférieure  du  corps  et  va  se  repliant  sur  le  bras 
gauche,  qui  est  orné  d'une  armille.  De  longues  nattes  de 
cheveux  retombent  sur  ses  épaules.  Il  est  évident  que,  de  la 
main  droite  levée,  Aphrodite  parfumait  sa  chevelure,  et 
qu'elle  tenait  un  miroir  ou  un  flacon  dans  la  main  droite. 

[Tête  antique  rapportée.  Soiit  modernes  :  le  nez,  le  bras  droit, 
Tavant-bras  gauche,  la  moitié  de  la  jambe  droite  et  de  la  cuisse,  les 
pieds.  Beaucoup  de  raccords  à  la  draperie.] 

Belle  statue  en  marbre  pentélique. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  6,  5.  —  Chirac,  Cat.  n.  379;  Musée, 

pi.  342, 1315. 

Hauteur  1,85. 

139.  APHRODITE  DE  TROAS. 

La  déesse ,  entièrement  nue ,  la  tête  tournée  vers  le  côté 
gauche,  a  le  bras  droit  replié  sur  son  sein  ;  de  la  main  gauche 
abaissée  elle  cherche  à  se  couvrir  d'une  draperie  bordée  de 
franges,  qui  retombe  sur  un  coffret  de  toilette  placé  à  ses 
pieds.  Le  bras  droit  est  orné  d'une  armille  (moderne). 

Une  statue  semblable  ,  du  palais  Chigi,  à  Rome,  porte 
l'inscription  :  (xto  t^ç  Iv  TpwaS^  'AcppoSir/i?  M-/ivo?avTOç 
ETToiet  (1).  C'est  donc  une  copie  d'après  l'Aphrodite  qui  se 

(1)  Fogqini,  Museo  Capitolino,  t.  IV,  p.  352.—  Mûller-Wieseler, 
Denkmaeler,  t.  II,  pi.  25,  275.  —  H.  Brunn,  Histoire  des  artistes 
grecs,  t.  I,  610. 


I8i  APHRODITE. 

voyait  autrefois  à  Alexandria  Trous ,  en  Asie  Mineure.  On 
sait  que  Jules  César,  descendant  de  Vénus,  eut  l'idée  de 
transférer  dans  ceUe  ville  le  siège  du  gouvernement  romain. 

[Tête  antique  rapportée.  Le  nez,  le  bias  droit  et  le  tronc  d'arbre 
sont  modernes.] 

Statue  en  marbre  de  l'aros.  —  Jardins  de  Versailles. 

Thomassin,  Recueil  des  figures,  etc.,  de  Versailles  (gravé  eu  1689), 
pi.  7.  —  J.-B.  de  Monicart,  Vers.iilles  immortalisé  (Paris,  1720), 
t.  I,  p.  386.  —  Montfaucon,  Supplément,  t.  I,  pi.  46,  4.  —  Petit- 
Riulel,  t.  I,  57.  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  481.  —  H.  Laurent, 
3Iusée  royal,  t.  II,  pi.  11.  —  Bouillon,  t.  Ill,  Statues,  pi.  5,  1.  — 
Clarac,  Cat.  n   190;  Musée,  pi.  343,  1397. 

Hauleur  1,84. 

i40.  APHRODITE,  statijette. 

Le  pied  gauche  posé  sur  un  petit  coffret,  destiné  aux  us- 
tensiles de  toilette,  la  déesse  est  debout,  chaussée  de  san- 
dales, vêtue  d'un  chiton  talaire  très-fin,  qui,  en  glissant  le 
long  de  Tépaule  gauche,  laisse  le  sein  à  découvert,  Deux 
armilles  entourent  ses  bras.  De  la  main  droite  elle  rajuste 
son  manteau ,  dont  un  pan  vient  se  replier  sur  la  jambe 
gauche;  l'autre  main  s'appuie  sur  un  vase  à  parfum  (.mo- 
derne), que  le  restaurateur,  bizarrement  inspiré,  a  placé 
sur  un  rocher  et  recouvert  d'une  serviette.  Il  est  plus  pro- 
bable qu'un  cippe  ou  un  Eros  auront  formé  le  support  de 
cette  statuette  ,  dont  les  draperies  sont  d'une  remarquable 
exécution, 

[Tète  antique  rapportée.  Restaurations  :  le  nez,  le  menton,  une 
partie  du  cou,  les  bras,  le  pied  gauche,  un  pan  de  la  draperie,  le  vase 
et  le  rocher.] 

Marbre  pentélique.  Villa  Borghèse,  st.  4,  1. 

Perrier,  Raccolta,  pi.  66.  —  Montelatici,  p.  278.  —  Montfaucon, 
Antiquité  expliquée,  t.  I,  pi.  102 ,  3,  et  supplément,  1. 1,  pi.  46,  6. 
—  Visconti,  Monumenti  scelti  Borghesiani,  pi.  12,  1  (p.  102).  — 
H.  Laurent,  Musée  royal,  t.  II,  18.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues, 
pi.  7, 13.  —  Clarac,  Cat.,  n.  420;  Musée,  pi.  341,  1292. 
Uauteur  1,02. 


APHRODITE.  183 

1*1.  VÉNUS  SORTANT  DU  BAIN. 

La  déesse,  entièrement  nue,  la  tête  tournée  vers  la  gaiiclie, 
est  dans  la  même  pose  que  la  Vénus  du  Capitale.  A  côlé 
d'elle,  on  voit  un  grand  vase  godronné,  recouvert  d'une 
draperie  qui  est  bordée  de  franges. 

[Patelles  modernes  :  un  morceau  au-dessous  du  menton  ;  la  moitié 
de  l'avant-bras  droit,  l'avant-bra';  gauche  au-dessus  de  la  saignée,  les 
jambes  et  un  morceau  de  la  cuisse  gauche,  le  vase  et  la  draperie.] 

Statue  romaine.  Marbre  de  Luni.  Villa  Borgbèse,  st.  5,  5. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  5,  4.  —  Clurac,  Cat.  n.  171  ;  Musée, 
pi.  343, 1395. 

Hauteur  <,78. 

t4».  VÉNUS. 

Répétition  antique  de  la  Vénus  duCapitok. 

[Tète  rapportée.  Le  nez,  la  lèvre  supérieure,  le  cou,  quelques  par- 
ties de  la  chevelure,  le  sein  droit,  les  deux  bras,  un  morceau  de  la 
cuisse  gauche,  les  jambes,  le  vase  cannelé  et  le  linge  sont  modernes- 
Statue  en  marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse,  st.  5,  2. 

Bouillon,  vol.  III,  Statues,  pi.  5,  2.  —  Clame,  Cat.  380;  Musée, 
pi.  343,  1396. 

Hauteur  f,85. 

143.  APHRODITE,  buste. 

De  la  main  droite  la  déesse  couvre  sa  gorge.  Quatre  tresses 
cheveux  retombent  sur  ses  épaules. 

[Il  manque  la  tête,  le  bras  gauche,  la  partie  inTérieure  de  l'avant- 
wras  droit  et  tout  le  bas  du  corps  à  partir  de  la  taille.] 
Fragment  de  figurine  du  beau  style,  en  murbrc  de  Paros. 
Hauteur  0,05. 

144.  APHRODITE  SORTANT  DU  BAIN. 

De  la  main  gauche  abaissée,  elle  ramène  sa  draperie  vers 


i86  APHRODITE. 

elle ,  mais  de  fnçon  à  ce  que  le  haut  du  corps  et  les  jambes 
restent  à  découvert;  de  la  main  droite  levée  elle  arrange  sa 
chevelure.  Un  anneau  (moderne)  entoure  son  bras  gauche. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  le  nez,  les  deux  bras, 
les  mains,  lajambe  gauche  au-dessous  du  genou,  le  pied  gauche,  la 
moitié  du  pied  droit,  un  morceau  de  la  jambe  droite  et  une  grande 
partie  de  la  draperie.] 

Jolie  statue  en  marbre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  6,  8. 

Boîtil/on,  t.  III,  Statues,  pi.  6,  9.  —  Clarac,  Cat.  153;  Musée, 
pi.  344,  1333. 

Hauteur  1.23. 

14o.  APHRODITE. 

La  main  droite  rapprochée  du  sein,  elle  lient  de  la  gauche 
abaissée  sa  draperie  de  façon  à  ce  que  le  haut  du  corps  et 
les  jambes  soient  entièrement  à  découvert.  Sa  tête  est 
tournée  vers  la  gauche.  De  longues  nattes  retombent  sur  ses 
épaules. 

[Tète  rapportée.  Restaurations  :  le  masque,  tout  le  haut  du  corps 
au-dessus  du  nombril,  le"  cou,  les  deux  bras,  les  mains,  les  pieds  et 
plusieurs  morceaux  de  la  draperie.] 

Statue  en  marbre  grec  Villa  Borghèse,  Portique,  u.  9. 

Visconti,  Monumenti  scelti  Borghesiani,  pi.  12,  2  (p.  102).  — 
Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  6,  10.  —  Clarac,  Cat.  n.  194;  Musée, 
pi.  344, 1334. 

Hauteur  4,82. 

14tG.  VÉNUS  ET  LE  CYGNE. 

La  déesse,  vêtue  d'une  draperie  qui  laisse  la  gorge  à  dé- 
couvert, est  représentée  au  moment  où  elle  parfume  sa  che- 
velure. Elle  a  le  pied  gauche  posé  sur  un  cygne  :  motif  dont 
il  existe  de  nombreuses  variantes. 

[La  tète,  le  cou,  le  bras  droit,  le  bras  gauche  au  milieu  du  biceps, 
la  tète  et  le  cou  du  cygne  sont  modernes.  Raccords  à  la  draperie.] 

Statuette  en  marbre  grec. 


VÉNUS  ACcnoupiE.  487 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  7, 12.—  Clarac,  Cat.  D.428fl/  Musée, 
pi.  345,  1359. 

Hauteur  0,75. 

147.  LA  VÉNUS  ACCROUPIE. 

Appuyée  sur  le  genou  droit,  la  charmanle  petite  baigneuse 
lève  son  bras  comme  pour  parer  l'eau  qu'une  nymphe  est 
censée  verser  sur  elle.  L'impression  du  bain  froid  sur  son 
corps  frileux  est  rendue  avec  un  sentiment  admirable.  Un 
ruban  retient  les  cheveux  de  la  déesse. 

Nous  avons  vu  plus  haut  (p.  128,  n.  103)  que  les  sculp- 
teurs de  l'époque  romaine  imitaient  ce  motif  pour  repré- 
senter Diane  au  bain.  Les  copies  anciennes  de  la  Vénus 
accroupie  sont  nombreuses  et  remontent  à  quelque  original 
célèbre.  Une  des  plus  belles,  portant  la  signature  de  Bou- 
palos  (1),  se  trouve  au  Vatican  (Pio-Clementino,  1,  10; 
Braun,  Art-mythology,  pi.  71).  Autrefois  on  croyait  géné- 
ralement que  la  statue  originale  avait  été  exécutée  par  Poly- 
charme  (//.  Brunn,  Hist.  des  artistes  grecs,  1. 1,  528);  mais 
c'est  là  une  erreur.  Le  texte  de  Pline  (36,  35),  si  l'on  tient 
compte  des  variantes,  porte  plutôt  :  Venerem  lavantem  sese 
Daedalus,  at  stantem  Polycharmus.  Daedalus  de  Sicyone 
vécut  vers  l'an  400  avant  le  Messie. 

[Sont  modernes  :  le  nez,  le  bras  et  le  genou  gauches  avec  la  jambe  ; 
la  main  droite  et  les  doigts  du  pied  droit.  Tête  rapportée.  Toutes  les 
restaurations  exécutées  sont  du  plus  remarquable  talent.] 

Marbre  de  Parcs.  Jardin  de  Trianon. 

Simon  T/tomassin,  Recueil  des  figures,  groupes,  etc.,  de  Ver- 
sailles (gravé  en  1689);  Amsterdam,  1695;  pi.  45.  —  Petit-Badel, 
LI,  59.  —  Filhol,  t,  I,  24.  —  H.  Lauretit,  Musée  royal,  t.  I,  pi.  10. 

—  Visconfi,  Opère  varie,  t.  IV,  69  (pi.  12).  —  Bouillon,  t.  I,  15 

-  Clarac,  Cat.,  n.  698;  Musée,  pi.  345,  1417.  —  Sillig,  Catalogu 
irtificum,  p.  359. 

Hauteur  0,GV. 

(1)  Il  faudra  l'ajouter  à  la  liste  des  sculpteurs  de  l'empire,  qui 
limaient  à  s'appeler  Phidias,  Praxitèle,  etc.  Friedlœnder,  rœmc 
sittenReschichte  2,  392. 


APirnoDiTE, 

148.  APHRODITE  ACCROUPIE,  dite  DIANE  - 
AU  RAIN. 

Celte  statue  représente  trés-cerlainement  une  Vénus  ac- 
croupie. La  tête  tournée  à  droite,  comme  pour  éviter  l'eau 
qu'une  nymphe  va  verser  sur  elle,  la  déesse  a  la  même  atti- 
tude que  celle  de  notre  numéro  précédent;  son  bras  gauche 
repose  sur  le  genou,  et  l'extrémité  du  pied  droit  seulement 
s'appuie  sur  la  plinthe.  Son  corps,  gracieux  et  plein  de  vie, 
est  privé  de  tout  vêtement;  un  bracelet  (i|;£XXtov)  entoure  le 
bras  droit.  L'arc  qu'elle  tient  à  la  main  n'est  qu'une  inven- 
tion du  restaurateur,  qui  a  cru  devoir  imiter  le  célèbre 
groupe  Farnèse  [Vénus  accroupie  et  r Amour). 

Sur  la  cuisse  gauche  on  aperçoit  un  tenon  ou  plutôt  un 
puntello  (point  de  repère),  que  le  sculpteur  n'a  pas  fait  dis- 
paraître. 

[Parties  modernes  :  La  tète  ^trop  grande  et  mal  adaptée),  les  pieds 
et  les  doigts  de  la  main  gauche,  le  bras  droit  avec  le  bracelet  et 
l'arc] 

Marbre  de  Paros.  Villa  Borgliè>e,  st.  2,  4. 

Bouillon,  t.  III,  Statues  pi.  6,  6.  —  Clarac,  Cdii.  6S1;  Musée, 
pi.  345,  lil6. 

Hauteur  0,88. 

«49.  APHRODITE  AU  CIPPE 

Le  haut  du  corps  nu,  la  déesse  appuie  son  bras  gauche 
sur  un  cippe,  tandis  que  son  bras  droit  repose  sur  la  hanche. 
Le  revers  de  la  statuette  n'est  qu'épannelé. 

[La  léte,  la  moitié  de  l'avant-bras  gauche  et  le  pied  gauche  man- 
quent.] 

Charmante  figurine  inédite,  de  marbre  grec,  acquise  au  mois  de 
février  1836  à  la  vente  de  M.  Gaspary,  ancien  chancelier  du  con- 
sulat de  France  dans  l'île  de  Caude  (aujourd'hui  Gozzo,  au  sud  de 
la  Crète). 

Hauteur  0,31. 


APIIRODITF    EUPLOEA.  ISO 


150.  APHRODITE  EUPLOEA. 

Aphrodite,  couronnée  d'un  diadème  et  nue  jusqu'à  la 
ceinture,  traverse  la  mer,  debout  sur  une  proue  de  navire. 
Elle  appuie  le  bras  gauche  sur  un  gouvernail,  autour  du- 
quel s'enlace  la  queue  d'an  hippocampe.  La  chevelure  de 
la  déesse  retombe  en  longues  boucles  sur  la  nuque  et  les 
épaules. 

Autrefois  on  donnait  à  cette  statue  le  nom  de  Thétis;  il 
paraît  certain  que  c'est  plutôt  une  Aphrodite  Euploea 
(Evizloia],  déesse  des  navigations  heureuses.  On  peut  lui 
comparer  une  figure  analogue  qui  décore  une  cnémide 
trouvée  dans  les  ruines  de  Pompéi  [Mksco  borhonico,  t.  IV, 
13),  et  une  statue  découverte,  en  ISS'i ,  à  Rome  [Hyperbo- 
reisch-rœmische  Studien,  t.  1,  109). 

[Restaurations  :  la  tète  tliadémée  ;  le  bras  droit  à  partir  du  biceps  , 
la  main  gauche  avec  le  poignet;  la  jambe  droite  avec  la  draperie 
qui  la  recouvre;  les  deux  pieds;  une  partie  de  la  rjme;  la  proue 
presque  en  entier  (sauf  un  petit  morceau  du  haut  du  flanc  gai- 
che)  (1);  le  cheval  marin  (sauf  une  partie  de  la  queue,  adhérente 
au  gouvernail)  ;  les  flots  delà  mer.  —  Raccords  à  la  drapeiie.] 

Groupe  en  marbre  blanc,  trouvé  en  1754,  dans  les  ruines  de  la 
villa  d'Antonin  le  Pieux  à  Civita  Lavinia  ^'ancienne  ville  de  Lanu- 
vium),  lors  des  fouilles  exécutées  par  ordre  du  cardinal  Alexandre 
Albani.  — Villa  Albani. 

Winckelmann  ,  Histoire  de  l'art  (OEuvres  complètes;  Stuttgart, 
1847,  t.  1, 15'J.  493.  494). — Indicazione  aiitiquaria  per  la  villa  Alb.ini 
(1785)  ;  p.  51,  n.  ASii.—  Viscoitti ,  Opère  varie,  t.  IV,  im.— Bouillon, 
t.  I,  pi.  47.  -  Clarac,  Cat.  n.  120;  Musée,  pi.  336,  1803. 

Hauteur  2,10. 


(1)  Elle  a  été  restaurée  d'après  un  bas- relief  de  la  collection  Barb«- 
rini,  à  Palestrina.  Witickelmann,  Monumcnti  inediti,  n.  207. 


190  APHRODITE. 

151.    APHRODITE  ET  ÉROS,  groupe  de 

PRAXITÈLE. 

Le  diadème  d'Aphrodite  est  orné  de  rinceaux  et  d'un  rang 
de  perles.  Chaussée  de  sandales,  la  déesse  est  vêtue  d'un 
double  chiton,  très-finement  plissé  ,  qui  descend  jusqu'aux 
pieds  et  qui  glisse  le  long  de  l'épaule  droite.  Il  est  garni  de 
manches  courtes.  I,e  manteau,  jeté  sur  l'épaule  gauche,  se 
replie  sur  le  bras  droit  levé.  Le  restaurateur  a  placé  une 
pomme  dans  la  main  droite  d'Aphrodite  ;  l'autre  main  re- 
pose sur  la  tête  du  petit  Éros  ailé  qui ,  debout  sur  un  petit 
tertre,  lève  les  deux  bras  vers  sa  mère.  De  la  main  gauche 
il  tenait  probablement  son  arc,  car  le  tube  que  l'on  y  voit  est 
antique. 

Sur  la  plinthe  on  lisait  autrefois  le  nom  de  l'artiste  nPAEI- 
TeAIIC  enoiHCEN  (l).  Cette  inscription,  qu'on  a  eu  le  tort 
inexcusable  de  faire  disparaître,  parce  que,  contrairement 
à  l'assertion  formelle  de  Visconti,  on  l'aura  jugée  moderne, 
n'était  certes  pas  la  signature  du  célèbre  Praxitèle;  mais 
alors  on  ne  savait  pas  encore  que  les  statuaires  de  la  déca- 
dence aimaient  à  usurper  les  grands  noms  des  artistes  de 
la  belle  époque  (2). 

[La  tête  d'Aptirodite  et  le  liaut  du  buste  sont  rapportés.  Parties 
moderiies  :  lo  nez,  le  menton,  plusieurs  morceaux  du  cou,  la  main 
droite  avec  la  moitié  de  l'avant-bras,  la  main  gauche,  l'orteil  do 
pied  droit.  Raccords  à  la  draperie.  —  La  tête  d'Ères  est  également 
l'apportée.  La  plus  grande  partie  de  cette  tète  (sauf  un  morceau  de 
la  joue  droite),  le  bras  droit  et  le  bout  de  l'aile  gauche  sont  mo- 
dernes.] 

Joli  groupe  en  marbre  de  Paros.  Château  de  Richelieu. 


(1)  Note  de  Viscotili  (Archives  du  Louvre). 

(2)  Le  buste  d'Ibycos,  trouvé,  en  1828,  à  Crest  (département  de  la 
Drôme),  porte  également  l'inscription  :  IIPAEITEAHC  EllOIE. 
Brunn,  Histoire  des  artistes,  t.  I,  621.  Friediœnder,  Darstellungen 
aus  dcr  Sittengeschichte  Roms,  t.  II,  392.  —  Voir  ci-dcssu*,p.  187. 


APHRODITE   ET  ÉROS.  194 

Pefit-Radel ,  t.  I,  62.  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  480.  — 
Filhol,  t.  II,  6.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  6,  7.  —  Clarac, 
Cat.  n.  185;  Musée,  pi.  341,  1291. 

Hauteur  1,74. 

IS».  APHRODITE  ET  ÉROS  ESSAYANT  LES 
ARMES  D'ARES. 

Aphrodite,  entièrement  nue,  un  bracelet  au  bras  gauche, 
est  représentée  au  moment  où  elle  s'arme  de  l'épée  du  dieu 
de  la  guerre.  De  la  main  droite  levée  elle  ajuste  le  bau- 
drier qui  passe  obliquement  sur  sa  poitrine  ;  de  l'autre  elle 
tient,  avec  une  timidité  et  une  gaucherie  charmantes,  le 
glaive  lui-môme.  Le  petit  Éros,  nu  et  ailé,  lève  les  deux 
bras  pour  essayer  à  son  tour,  comme  un  enfant  espiègle 
qu'il  est,  le  casque  d'Ares.  Un  trophée,  se  composant  d'une 
cuirasse  et-d'uoe  paire  de  cnémides,  sert  d'appui  au  groupe. 
Les  lambrequins  de  la  cuirasse  sont  ornés  de  fleurs  et  de 
pièces  d'armure  ;  le  casque  à  cimier  est  décoré  de  volutes. 
Quant  à  la  tôle  d'Aphrodite,  elle  rappelle  le  plus  beau  style 
grec. 

Une  statue  qu'on  voyait  autrefois  à  Constanlinopie  dans  le 
gymnase  de  Zeuxippe  (1),  paraît  avoir  eu  une  certaine  ana- 
logie avec  notre  groupe. 

[La  tête  d'Aphrodite  est  rapportée.  Restaurations  :  le  nez,  le  bras 
droit  avec  la  main,  une  partie  de  la  banderole  et  la  plus  grande 
partie  de  l'épée;  la  main  gauche,  la  jambe  gauche  au-dessous  du 
genou  jusqu'aux  malléoles.  Lésions  aux  doigts  des  pieds.  —  Le  nez 
d'Éros,  son  avant-bras  droit,  ses  mains,  une  partie  de  ses  ailes, 
l'orteil  de  son  pied  droit  et  le  casque  presque  en  entier.] 

Beau  groupe  en  marbre  de  Paros.  Autrefois  à  Rome,  dans  la 
maison  de  plaisance  de  Jules  III  («  nella  villa  Giulia,  edificata. 


(1)  Brûlé  sous  le  règne  de  Justinien.  Christodore,  v.  99-101 
dcXXrjv  8'  EÙTtaTspetav  toov  xp^^^v  'AcppoSÎTriv, 
YV)[j.vy]v  TvaiJLçavôwaav  •  itil  (jTEpvwv  ôà  ôeaiviQ; 


192  AriinoDiTE. 

fuora  flella  Porta  del  Popolo,  dal  Papa  di  Monte,  c'esl-à-dire  par 
Jules  III,  1550-1555.  »  Symeoiii).  —  «  In  aedibus  Tiberio  Cevoli.  » 
(.Cavallicri,  1585\  —  Villa  Borgliùse,  st.  5,  7. 

Gabriel  Si/méoni  (littérateur  florentin),  lUustratione  de  gli  Epi- 
tafTi  et  Medaglie  anticlie  '^Lyon ,  1558,  in-4},  p.  58.  Traduction 
française  (les  illustres  observations  antiques  du  seigneur  G.  Syméon, 
Florentin,  en  son  dernier  \oyage  d'Italie,  l'an  1557  (Lyon,  1558), 
p.  56.  —  Cavallieri,  Recueil  de  statues,  pi.  69  ^gravure  à  l'inverse;. 
—  Moni faucon,  Antiquité  expliquée,  t.  I,  pi.  105,  6.  —  Heyne,  Anti- 
qiiarisclie  Aufsœtze,  t.  1,  163.  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  480. 
Monumenli  scelli  Borgliesiani,  pi.  16,  1  (p.  121-124).  —  Bouillon, 
t.  I,  16.  —  Clame,  Cat.,  o.  180  ;  Musée,  pi.  343,  1399. 

lia  u  leur  1,90. 

153.  APHRODITE  ET  ÉROS. 

Celte  sculpture  est  remarquable  à  plusieurs  points  de  vue, 
d'abord  parce  quelle  représente  un  sujet  unique ,  ensuite  à 
cause  des  interprétations  ridicules  auxquelles  elle  a  donné 
lieu.  On  y  reconnaît  généralement  une  Yénns  vulgaire, 
déesse  du  libertinage,  qui  foule  aux  pieds  un  fœtus  pour 
Tempêcher  de  naître.  Mais  le  prétendu  fœtus,  sur  lequel  la 
déesse  pose  le  pied  droit ,  n'est  autre  chose  qu'une  coquille 
dans  laquelle  on  peut  voir  l'embryon  de  V Amour.  En  effet, 
Vénus  étant  la  fille  de  l'onde,  c'est  une  idée  on  ne  peut  plus 
poétique  que  de  faire  naître  l'Amour  dans  une  coqxtille  (1), 

La  déesse  est  velue  d'un  chiton  talaire  très-fin,  presque 
dii^phane ,  qui  laisse  le  sein  gauche  à  découvert;  son  man- 
teau ne  recouvre  que  la  cuisse  droite  et  Tavant-bras  gauche, 
appuyé  sur  la  hanche.  A  sa  droite  se  dresse  un  cippe,  sur 
[equel  est  assis  le  petit  Éros,  pleurant  et  levant  les  deux  bras 
pour  reprendre  ses  ailes  ,  que  sa  mère  vient  de  lui  enlever. 
D'après  une  légende  grecque,  les  dieux,  mécontents  des  es- 


(1)  Vénus  dans  une  coquille.  Voir  notre  bas-relief  n.  133.  — 
Amour  dans  une  coquille.  Camée,  publié  par  Millin,  Moaumeats 
ïDédits,  t.  II,  138  (pi.  18). 


APHRODITE    ET   ÉR03.  193 

pièglerîes  de  l'Amour,  résolurent  de  lui  couper  les  pennes  et 
de  les  donner  à  la  déesse  de  la  Victoire.  Ces  ailes,  Vénus  les 
tient  de  la  main  droite  au-dessus  de  la  tête  de  son  fils,  dont 
elle  détourne  les  yeux,  comme  pour  faire  semblant  de  ne 
pas  s'apercevoir  qu'il  pleure.  Le  carquois  d'Éros,  rempli 
de  flèches  et  à  couvercle  relevé,  est  suspendu  au  cippe. 

[Parties  modernes  :  La  tête  el  le  cou ,  le  bras  droit,  trois  doigts 
de  la  main  gauche,  un  pan  «le  la  dr.iperie;  Éros  et  le  cippe.] 

Groupe  de  marbre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  4,  13. 

Bracci,  Memorie  degli  incisori,  t.  I,  pi.  additionnelle  20.  —  Vis- 
conti,  Monument!  scelti  Borghesiani,  p.  127-132  (pi.  17,  1).  — 
G.  B.  Zannoni ,  Nuovo  giornale  de'  letterali,  Pisa  1823,  t.  IV,  18.  — 
Bouillon,  t.  IIL  Statues,  pi.  7,  11.  —  Clarac,  Cat.  n.  427;  Musée, 
pi.  341,  1293.  —  Mùller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  pi.  24,  265. 

Hauteur  \,\h. 

tS4.  APHRODITE  ET  ÉROS. 

L'attitude  d'Aphrodite  est  celle  de  la  Vénus  de  Milo  ;  son 
manteau,  qui  ne  recouvre  que  la  partie  inférieure  du  corps, 
se  replie  (à  gauche)  sur  un  tronc  d'arbre,  sur  lequel  le  res- 
taurateur a  placé  un  Éros  ailé.  L'enfant  a  la  tête  rejetée  en 
arrière;  ses  mouvements  indiquent  qu'd  désire  un  objet 
qu'Aphrodite  est  censée  tenir  de  la  main  gauehe  levée. 

[La  tête  et  les  deux  bras  d'Aphrodite  sont  modernes,  de  même 
que  le  bout  de  son  sein  gauche  et  la  plus  grande  partie  de  son  pied 
gauche;  l'Éros  tout  entier  avec  le  pan  du  manteau  sur  lequel  il  esf 
assis,  et  le  bas  du  tronc  d'arbre.] 

Joli  groupe  en  marbre  de  Parcs.  Château  de  Richelieu. 
Clarac,  Cat.  n.  872;  Musée,  pi.  341,  1362. 
Hauteur  1,73. 

f  SS.  APHRODITE,  ÉROS  ET  UN  MONSTRE 
MARIN. 

La  déesse ,  entièrement  nue ,  est  tournée  vers  le  côté 
gauche,  où  le  petit  Éros,  sans  ailes,  se  tient  debout  sur  uq 

9 


J94  APHRODITE. 

dragon  marin.  De  la  main  droite  Aphrodite  cherche  a  ra- 
mener sa  draperie  vers  elle  ;  son  manteau,  bordé  de  franges, 
passe  derrière  sa  figure  et  se  replie  sur  le  bras  gauche  levé. 
De  longues  nattes  de  cheveux  retombent  sur  les  épaules  de 
la  déesse.  Éros  porte  de  la  main  gauche  abaissée  un  flam- 
beau allumé,  de  l'autre  il  montre  le  ciel.  On  le  voit  souvent 
à  cheval  sur  des  monstres  marins  (xTirea)  que  lui  seul  a  le 
pouvoir  de  dompter  avec  facilité. 

[Parties  modernes  :  Le  bras  droit  d'Aphrodite  avec  un  morceau 
de  la  draperie  ;  sa  main  gauche  avec  le  poignet.  Le  bras  droit  d'Éros, 
sa  main  gauche  et  le  bout  du  flambeau,  la  moitié  de  son  pied 
Jroit.  Le  museau  du  monstre.] 

Groupe  en  marbre  pentélique.  Villa  Borghèse,  st.  6,  9. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  6,  8.  —  Clarac,  Cat.  n.  480;  Musée, 

pi.  344,  1353. 

Hauteur  1,38. 

156.  APHRODITE  ET  ÉROS  SUR  UN  DAUPHIN. 

Aphrodite  ,  entièrement  nue ,  dans  Tattitude  de  la  Yénus 
de  Médicis,  a  la  tête  tournée  vers  le  côté  gauche.  Ses  che- 
veux noués  forment  un  krobylos  et  un  chignon. 

Éros  ailé,  la  tête  en  bas,  est  à  cheval  sur  un  dauphin,  et  sa 
jambe  droite  est  engagée  dans  la  queue  sinueuse  de  l'animal. 
On  trouve  souvent  ce  dernier  motif  reproduit  en  marbre  ou 
en  bronze.  Le  dauphin  est  consacré  à  Vénus;  dans  la  légende 
ancienne,  il  sert  souvent  de  messager  d'amour. 

[Il  n'y  a  de  moderne  que  les  ailes  de  l'Amour;  les  deux  bras, 
l'orleil  du  pied  gauche  et  quelques  doigts  du  pied  droit  de  Vénus.] 

Beau  groupe  de  travail  romain,  découvert  à  Poi'lo  d'Anzo  (l'as 
cienne  ville  tVAntium).  Musée  Campana. 

H.  d'Escamps,  Description  des  marbres  antiques  du  Musée  Cam-< 
pana  (Paris,  1856),  p.  7,  avec  une  photographie. 
Hauteur  1,91. 

IS':'.  APHRODITE,  ÉROS  ET  UN  DAUPHIN. 

La  déesse  est  représentée  dans  l'attitude  de  la  Vénus  de 


liù.  195 

Médias.  A  .  ^auche,  on  voit  un  dauphin,  la  tête  en  bas,  et 
sur  lequel  est  placé  le  petit  Éros  ailé,  qui  lève  les  yeux  vers 
sa  mère. 

[Les  deux  têtes  sont  rapportées.  Parties  modernes  :  Le  front, 
l'œil  gauche  et  la  moitié  de  l'œil  droit  d'Aphrodite;  l'extrémité 
du  nez,  les  lèvres,  quelques  mèches  de  la  chevelure;  l'avanl-bras 
droit,  la  moitié  de  l'avanl-bras  gauche  et  d'autres  petits  morceaux. 
—  Le  nez  de  l'Éros,  sou  avant-bras  droit,  son  bras  gauche,  la  jambe 
droite,  le  pied  gauche  et  la  plus  grande  partie  des  ailes.  —  La  queue 
du  dauphin.] 

Groupe  en  marbre  de  Paros,  trouvé  dans  les  ruines  d'une  villa 
romaine.  Villa  Borghèse,  st.  5,  9. 

Bracci,  Memorie  degli  incisori,  t.  I,  pi.  additionnelle  n.  8.  —  Vis- 
conti,  3Ionumenti  sceiti  Borghesiani,  pi.  10,  3  ;  p.  93-96.  —  Bouillon, 
t.  III,  Statues,  pi.  5,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  174  ;  Musée,  pi.  341,  1398. 

Hauteur  1,80. 

158.  1S9.  APHRODITE  DANS  UN  BASSIN. 

Les  restaurateurs  italiens,  qui  ont  l'esprit  très-inventif, 
ont  placé  cette  statue  d'Aphrodite,  de  travail  grec,  dans  une 
vasque  romaine  qu'ils  ont  remplie  de  plâtre  pour  simuler 
l'eau.  La  déesse  est  nue  jusqu'à  la  ceinture;  de  la  main 
gauche  elle  relient  sa  draperie  ;  son  bras  droit  était  égale- 
ment abaissé,  car  on  en  aperçoit  le  tenon  à  la  hanche.  La 
chevelure  d'Aphrodite  est  rassemblée  en  un  krobylos. 

(159).  La  vasque  est  décorée  de  six  masques  bachiques  : 

1  et  2)  les  masques  adossés  d'un  A  Itis,  coiffé  du  bonnet 
asiatique,  et  d'un  acteur  comique.  Le  culte  de  Cybéle  se 
trouve  quelquefois  réuni  à  celui  de  Bacchus. 

3)  Masque  de  Bacchante,  couronnée  d'une  bandelette,  de 
grappes  de  raisin  et  de  pampres. 

4  et  5)  Masque  de  Pan  adossé  contre  un  masque  tragique, 
couronné  de  lierre  et  de  corymbes. 

6)  Masque  de  Bacchante,  couronnée  de  raisins  et  de  pam- 
pres. 

iLa    tête    d'Aphrodite  est  rapportée,  le  cou  moderne;  l'extrémité 


!96  APHRODITE. 

du  nez,  le  bras  droit,  les  doigts  de  la  main  gauche,  les  pieds  et  la 
moitié  des  jambes  manquent.] 

Jolie  statue  de  marbre  grec.  I  a  vasque  est  en  marbre  de  Luni. 
—  Musée  Campana. 

Hauteur  de  la  statue  1,10. 

Hauteur  du  bassin      0,45. 

160.  APHRODITE,  fragment  de  statuette. 

Aphrodite  nue ,  parée  d'un  collier.  Sa  jambe  gauche  est 
un  peu  retirée  en  arriére,  le  bras  droit  devait  être  replié 
sur  la  tête ,  pour  passer  dans  les  cheveux  une  large  ban- 
delette dont  on  aperçoit  les  deux  bouts  sur  les  épaules. 
Deux  tenons,  visibles  sur  le  flanc,  indiquent  que  le  bras 
gauche  était  abaissé. 

[Les  jambes  jusqu'au-dessus  des  genoux,  les  bras  et  la  tête  man- 
quent.  Cette  dernière  a  été  travaillée  à  part.] 

Charmante  sculpture  grecque  en  marbre  de  Paros. 
Hauteur  0,73. 

161.  APHRODITE,  torse. 

Elle  est  nue  jusqu'à  la  ceinture,  de  la  main  gauche  elle 
retient  sa  draperie.  Le  bras  gauche  est  entouré  d'une  ar- 
mille. 

[La  tète,  le  bras  droit,  les  jambes  et  la  moitié  des  cuisses  man- 
quent]. 

Statuette  en  marbre  de    Paros,    rapportée  d'Egypte.  Collection 
Rousset-Bey.  Entrée  au  Louvre  en  1868. 
Hauteur  0,15. 

16».  APHRODITE,  petit  torse. 

Elle  est  nue  jusqu'à  la  ceinture;  de  la  main  droite  abaissée 
elle  a  dû  retenir  sa  draperie. 

[La  tète,  les  bras  et  les  jambes  manquent.] 

Fragment  de  statuette  en  marbre  de  Paros.  Trouvé  à  Athènes 

par  Fauvel,  et  donné  par  M.  Fr.  Villot,  secrétaire  général  des  Musées 

impériaux. 

Hauteur  0,14. 


APHRODITE.  197 


163         APHRODITE,  tête  colossale. 

Superbe  sculpture  grecque  de  l'école  de  Phidias. 

[Lésions  à  plusieurs  endroits  ;  pièces  dans  la  lèvre  inférieure  et 
dans  la  joue  gauche.] 

Marbre  de  Paros. 

Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  3,  7.  —  Clame,  Cat.  n.  243  ;  Musée, 
pL  1096,  2793  c.  —  Overbeck ,  Geschichte  der  griechischen  Plaslik, 
t.  I,  348  (note  34;  d'après  lui,  il  ne  serait  pas  improbable  que  cette 
tète  vînt  de  l'un  des  frontons  du  Parlhénon).  —  Stark,  Niobe,  p.  23i 
(il  la  compare  à  la  lille  aînée  de  INiobé). 

Hauteur  0,52. 

164.  BUSTE  D'APHRODITE,   dite  VÉNUS 

DE  GNIDE. 

Cette  magnifique  tête  grecque,  plus  grande  que  nature,  est 
légèrement  tournée  vers  la  gauche.  Quoiqu'elle  soit,  sans 
contestation,  une  œuvre  de  l'école  de  Praxitèle,  il  m'est  im- 
possible d"y  reconnaître,  avec  Visconti,  une  répétition  de  la 
célèbre  Vénus  de  Cnide  (1).  Elle  porte  une  bandelette  dans 
les  cheveux.  La  bouche  est  remarquablement  petite. 

[Le  nez  et  le  buste  drapé  sont  modernes.] 

RIarbre  grec.  Villa  Boigliè^e. 

Bouillon,  t.  I,  68.  —  Clarac,  Cat.  n.  59;  Musée,  pi.  1105,  279i  a. 
■»-  Miiller-Wieseler,  Denkmœler,  t.  I,  pi.  35,  146  rf. 

Hauteur  0,74. 

165.  APHRODITE-REINE,  dite  EUSTÉPHANOS. 

Le  diadème,  orné  de  perles ,  dont  celte  gracieuse  tête  est 


''1)  D'après  la  description  de  Lucien  ,  la  Vénus  de  Cnide  avait  la 
gure  souriante  :  aecripÔTt  yÉXwtt  [xr/pôv  Û7ioi/.£toiwc7a.  —  Où-/,  âv 
einoi  Ttç  (b;  yioùç    ô  y£>.w;.  K.    0.  Millier,  Manuel  d'archéologie, 
§  127,  4. 


198  APHRODITE. 

couronnée,  rappelle  répithéte  euc-Éçavoç  (à  In  bcue  couronne), 
que  le  poète  de  l'Odyssée  donne  à  Vénus.  Mais,  le  diadème 
étant  le  symbole  du  pouvoir  royal,  j'aime  mieux  l'appeler 
Aphrodite-Reine  (1). 

[Tête  seule  antique;  le  nez,  les  lèvres  et  une  grande  partie  du 
diadème  sont  reslaurés.] 

Marbre  de  Paros.  Villa  Borglièse,  st.  5,  17. 

Bouillon,  t.  I,  pi.  69,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  221;  Musée,  pi.  1105, 
2794  c.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmœler,  t.  II,  pi.  24,  256  a. 

Hauteur  0,45. 

fi6e.  APHRODITE. 

La  figure  ovale",  les  paupières  inférieures  un  peu  relevées 
et  rappelant  le  oypôv  op-ij-a  des  écrivains  anciens  ;  la  chevelure 
ondulée,  retenue  par  un  ruban  et  réunie  dans  un  krobylos 
sur  le  haut  de  la  tête  :  tout  cela  convient  au  type  de  Vénus. 
La  tête  est  légèrement  tournée  à  gauche. 

[L'extrémité  du  nez,  un  morceau  de  la  lèvre  supérieure,  le  cou, 
le  buste  et  la  draperie  sont  modernes.  Les  oreilles  ont  souffert.] 

Buste  drapé.  —  Marbre  grec. 

Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  2.  —  Clarac,  Cat.  n.  416;  3Iusée, 
pi.  1105.2794  6. 

Hauteur  0,44. 

le^.  APHRODITE. 

Charmante  tête  tournée  à  gauche,  les  lèvres  entr'ouvertes. 
Les  cheveux,  retenus  par  une  bandelette,  sont  ramassés  en 
nœud  (xpcoêûXo;)  sur  le  sommet  de  la  tête.  Répétition  antique 
de  la  Vénus  du  Capitole. 

[La  léte  et  le  cou  sont  seuls  antiques,  sauf  la  moitié  de  l'oreilie 
droite  et  l'extrémité  des  tresses  du  chignon.  Lésions  au  nez  et  au 
sourcil  gauche.] 

(1)  Empédocle,  dans^</ie«ee,  Xn,  p.  510  (BaaQeta).  —  'A(ppooîiv| 
Ba(7i).i;  à  Tarente  [Hésychius,  s.  v.).  —  Ve7ius  Regina. 


APHRODITE.  199 

Sculpture  grecque  en  marbre  de  Paros.  Villa  Borghôso. 
Bouillon,  1. 1,  69.  —  Clame,  Cat.  n.  210  ;  Musée,  pi.  1105, 2794 d. 

Hauteur  0,42. 

i68.  VÉNUS. 

Charmante  petite  tête  de  Vénus ,  les  clieveux  réunis  dans 
jin  nœud  (xpoiêuXoç)  qui  est  fixé  au-dessus  du  fiont, 

[Le  buste  est  moderne;  le  nez  a  un  peu  souffert. 

Marbre  grecchelto. 

Clarac,  Cat.  n.  243. 

Hauteur  0,36. 

169.  VÉNUS.  BUSTE. 

Imitation  antique  du  type  de  la  Vénus  deMilo. 

[L'extrémité  du  nez,  le  diadème,  tout  le  haut  de  la  tête  et  la 
buste  sont  modernes.] 

Trouvé  à  Gables.  Marbre  de  Luni.  Villa  l?orgbèse. 

Visconti,  Monumenti  Gabini,  pi.  10,  21  (p.  61).  —  Clarac,  Musée, 
pi.  1115,  3521  b. 

Hauteur  0,49. 

IVO.-  VÉNUS.   BUSTE. 

Elle  ressemble  à  la  Vénus  du  Capitole.  La  chevelure, 
nouée  sur  le  sommet  de  la  tête ,  forme  un  xpwêuXoç.  La 
draperie  est  en  albâtre  oriental  de  deux  couleurs. 

[L'extrémité  du  nez,  le  'ou  et  le  buste  sont  modernes.  Petites 
lésions  h  la  chevelure.] 

Très-jolie  sculpture  en  marbre  grec. 

C/arac,  Musée,  pi.  1105,  2794  e  (où  ce  buste  porte,  par  erreur,  le 
D.  341  6  du  Catalogue). 

Hauteur  0,75. 


APHRODITE. 

lît.   TEMPLE  DE  VÉNUS  A  GABIES. 

V'eneri  Verae,  felici,  Gabinae. 
A[ulijs)  Pkitius  Epaphrodilus,  accens(us)  velat(us),  ne- 
goliator  sericarius ,  templum  cum  |  signo  aereo  effigie 
Veneris,  item  signis  aereis  n.  IllI  dispositis  in  zolhecis,  et| 

ii  balbls  aereis,  et  aram  aeream  ,  et  omiii  cultu  a  solo  sua 
pecunia  fecit  ;  cuius  ob  1  dedicationem  divisit  decurio- 
nibus  sing(ulis)  X  V.  't^rn  VI  vir(is)  Aug(ustalibus 
sJDgiulis!  X  1II>  if^ni  taber|narls  intra  murum  nego- 
tiantibus  [^  I],  et  HS  X.  M.  N.  rei  publjcae)  Gabino- 
r(uni)  intulit,  ita  ut  ex  |  usuris  eiusdem  suinmae  quod 
annis  (sic)  llll  K(alendâs)  Octobr(es),  die  natalis  Plutiae 

9  Verae,  |  filiae  suae,  decur(iones)  etVI  vir(i)  Aug{uslalesl 
publiée  in  triclinis  suis  epulentur.  Quod  si  |  facere 
neglexserint ,  tune  ad  municipium  Tusculanor(um) 
US  X.  M.  N.  pertineant,  1  quae  confeslim  exigantur, 
Loc(o)  dato  decreto  decur[ionum).  | 
Puis  en  caractères  plus  petits  :    , 

Deditîaia  idibus  Mais  [sic],  L.  Venulei©  Aproniano  II, 
L.  Sergio  Paullo  II,  cos. 

Vénus  de  Gabies  porte,  dans  cette  curieuse  inscriptiou, 
les  épiihètes  de  Veni  el  de  felix.  La  première  s'explique 
facilement  par  le  nom  de  la  fille  du  consécrateur,  Plutia 
Vera  (ligne  7),  et  je  pourrais  citer  une  longue  liste  de  divi- 
nités ayant,  comme  titre  distinctif,  un  nom  romain  emprunté 
à  une  famille  ou  à  un  simple  personnage.  Venm  felix 
(Y£V£T£tfa)  est  la  déesse  de  la  génération,  Tadjectif  devant 
être  pris  dans  le  sens  de  fécond  (I). 

Un  marchand  de  soieries,  A.  Plutius  Epaphrodilus  (2),  do- 


(1)  Comme  arior  felix.  — Preller,  Mythologie  romaine,  p.  394. 
La  foime  \aiaque  est  ferice,  ce  qui  nous  permet  de  rapprocher  le 
mot  felix  du  mot  forlima. 

{2]  Il  e.\i>te  deux  .mires  inscri|.tioa^  relative'  à  ce  perfOiiii.irj'i. 
Visconti.  Monumenti  Gabiui,  p.  136.  138,  éJ.  Lnbus. 


TEMPLE  DE  VÉNUS  A  GABIES.  201 

micilié  à  Gabies,  avait  fait  encastrer  notre  dalle  de  marbre 
dans  la  façade  d'un  temple  qu'il  venait  d'élever  à  Vénus. 
La  corporation  des  accenai  velcili ,  dont  ce  négociant  faisait 
partie ,  s'occupait  de  la  construction  des  routes  mili- 
taires (1). 

Quant  au  temple,  l'inscription  nous  dit  expressément 
que  c'est  aux  frais  de  riutius  qu'il  a  été  bâti  et  pourvu 
de  tous  les  objets  nécessaires  au  culte.  En  fait  d'ornemen- 
tation ,  on  mentionne  une  porte  à  deux  battants  en  cuivre, 
un  autel  en  bronze,  une  statue  de  Vénus  et  quatre  autres 
statues  du  même  mêlai,  placées  dans  des  niches  (2).  Bien 
que  le  style  et  l'orthographe  (3)  de  cette  phrase  prêtent  à  la 
critique,  les  détails  en  sont  assez  clairs. 

Pour  célébrer  la  dédicace  du  sanctuaire  et  à  l'effet  de 
perpétuer  la  mémoire  de  celte  solennité,  le  consécrateur 
fait  une  distribution  d'argent.  Chaque  décurion  (sénateur 
municipal)  reçoit  cinq  deniers;  trois  deniers  reviennent  à 
chacun  des  six  présidents  (seviri]  du  collège  des  Augustales, 
confrérie  qui  s'était  vouée  au  culte  d'Auguste;  les  bouti- 
quiers de  la  ville  touchent  un  denier  par  tête.  En  outre, 
une  somme  de  dix  mille  sesterces  est  déposée  dans 
la  caisse  municipale  ,  sous  la  condition  que  les  intérêts  du 
legs  serviront  à  couvrir  les  frais  d'un  banquet  public  com- 
mémoratif.  Tous  les  ans,  le  28  septembre,  anniversaire  de 
la  naissance  de  Plutia  Vera  (4),  les  décurions  et  les  séviis 
devront  se  réunir,  chaque  corporation  dans  son  hôtel  à 
elle,  pour  prendre  part  à  un  repas  qui  sera  servi  dans  le 
triclinium  (salle  à  manger).  Dans  le  cas  où  ils  ne  se  con- 
formeraient pas  à  la  volonté  du  testateur,  les  dix  mille  ses- 
terces appartiendraient  au  municipe  de  Tusculum,  qui  en 
exigerait  le  payement  immédiat. 


(1)  Marquardt,  Manuel  des  antiquités  romaines,  t.  III,  2,  243. 

(2)  Tel  parait  être  le  sens  du  mot  zotheca. 

(3)  Balbis  pour  valvis,  aram  aeream  pour  ara  aerea. 

(i)  Un  buste  de  jeune  fille,  trouvé  à  côté  de  rinscription,  pourrait 
êîie  le  portrait  de  Plulia  Vera.  Visconli,  Monumenli  Gabiui,  pi.  13, 
33  (p.  69).  Bouillon,  t.  11,  92. 

9. 


202  ADONIS. 

Le  terrain  sur  lequel  s'élevait  la  chapelle  avait  été  mis 
à  la  disposition  de  Plutius  par  un  décret  du  sénat  de  Ga- 
bles. 

L'inscription  date  du  15  mai  de  l'année  168  de  notre  ère. 

Marbre  de  Luni.  Trouvé  à  Gubies,  en  1792.  Villa  Borphèse.  — 
Le  texte  est  encadré  de  moulures. 

Antologia  Romana,  1792,  mars,  n.  41.  —  Visconti,  Monumenti 
Gabini,  pi.  18  (p.  121-136).  —  Clarac,  Gat.  n.  78;  Musée,  t.  II, 
p.  981,  et  Inscriptions  pi.  4  (n.  608).  —  Orelli,  n.  1368  (voir  t.  H', 
p.  138). 

Hauteur  0,75.  —  Largeur  4,625. 


IVS.  MORT  D'ADONIS. 

Jusqu'ici  ce  bas-relief  a  été  faussement  interprété,  parce 
que  les  antiquaires  qui  s'en  sont  occupés  ont  interverti 
la  suite  des  scènes.  De  là  de  nombreuses  erreurs  et  une 
confusion  telle  que  le  côté  gauche  du  marbre  est  resté  tout 
à  fait  énigmalique.  D'ordinaire,  quand  il  s'agit  d'un  sujet 
de  sarcophage,  divisé  en  plusieurs  actes,  il  faut  commencer 
par  la  gauche  ;  mois  notre  marbre  fait  exception  à  cette 
règle,  et,  pour  en  comprendre  l'enchaînement,  on  est  obligé 
de  commencer  par  la  droite. 

I)  Départ  d'Adonis.  Un  autel  carré,  orné  de  guirlandes, 
indique  que  nous  sommes  dans  la  demeure  d'Aphrodite. 
La  déesse,  coiffée  d'un  diadème,  vêtue  d'un  chiton  la- 
laire  à  manches  courtes  et  d'un  manteau  qui  recouvre  ses 
genoux,  est  assise  sur  un  trône.  Ses  pieds,  chaussés  de  san- 
dales, s'appuient  sur  un  tabouret.  Un  Amour  ailé  lui  pré- 
sente son  miroir.  Dans  le  fond  est  suspendu  un  rideau  [pe~ 
ripetasma) ,  comme  il  arrive  toutes  les  fois  qu'il  s'agit  de 
représenter  l'intér  ieur  d'une  maison. 

Le  personnage  placé  au  second  plan  n'est  pas  une  fem- 
me (1);  c'est  un  jeune  homme  en  costume  de  chasse  :  un 
chiton  court,  une  chlamyde  agrafée  sur  l'épaule  droite,  une 

(1)  Tous  les  dessinateurs  du  bas-relief  ont  commis  celte  erreur. 


MORT  d'adonis.  205 

paire  de  sandales  et  le  javelot  (upo^oltov)  qu'il  tient  à  la 
main  gauche  (i)  le  caractérisent  suffisamment.  Nul  doute, 
ce  jeune  chasseur  est  Adonis  lui-même.  La  main  droite 
posée  sur  l'autel,  il  écoute  un  de  ses  camarades  qui  est  venu 
l'inviter  à  poursuivre  le  sanglier,  dont  les  dévastations  dé- 
solent le  pays.  Aphrodite  pressent  le  malheur  qui  va  arriver, 
car  elle  étend  la  main  pour  retenir  son  amant  auprès  d'elle. 
L'éphèbe,  qui  fait  le  récit  des  ravages  causés  par  le  san- 
glier, a  le  bras  droit  levé,  geste  habituel  des  orateurs.  Il  est 
vêtu  comme  Adonis  ;  de  la  main  gauche  il  porte  une  lance 
(brisée)  ;  les  courroies  de  ses  sandales  entourent  toute  la 
moitié  inférieure  de  sa  jambe. 

II)  Le  milieu  de  la  composition  représente  Vaccident  de 
chasse.  Harcelé  par  un  chien ,  le  terrible  sanglier  d'Ares  se 
retire  dans  sa  caverne,  dont  l'entrée  est  en  partie  masquée  par 
des  arbustes.  Il  vient  de  porter  le  coup  mortel  à  Adonis, 
qui  est  renversé  par  terre ,  tenant  sa  lance  dans  la  main 
drqite  et  se  servant  de  son  manteau  étendu  sur  le  bras 
gauche  comme  d'un  bouclier  (2).  Trois  chasseurs,  groupés 
derrière  l'antre,  accourent  pour  repousser  la  bête  fauve; 
le  premier  lui  donne,  d'en  haut,  un  coup  d'épieu  ;  le  second, 
armé  de  deux  javelots,  lui  lance  une  pierre;  le  troisième, 
barbu  et  chaussé  de  riches  sandales,  en  fait  autant. 

III)  Mort  d'Adonis.  Ramené  au  palais  d'Aphrodite,  Adonis 
a  pris  place  sur  une  kliné,  à  côté  de  son  amante.  Il  est 
blessé  à  la  cuisse  gauche.  Un  Éros  ailé  s'empresse  d'étan- 
cher  le  sang  ;  une  des  caméristes  de  la  déesse  apporte  un 
coffret  (Ttuçtç  larptxr;) ,  dans  lequel  Adonis  prend  des  médi- 
caments pour  arrêter  l'hémorrhagie  (3).  Le  moribond  est 
presque  entièrement  nu  ;  sa  chlamyde ,  en  écharpe ,  se  re- 


(1)  Une  partie  du  javelot  se  voit  encore  dans  sa  main  ;  deux  tenons 
indiquent  la  direction  de  l'arme. 

(2)  Une  coupe  à  peintures  rouges,  de  la  fabrique  de  Capoue,  re- 
présente le  môme  motif.  Frcehner,  Catalogue  d'une  Collection  d'an- 
tiquités (t'aris,  1868),  n.  77. 

(3)  Sur  une  fresque  de  Pompéi,  c'est  Éros  qui  apporte  la  boite. 
O.  Jahn,  Beitrctge,  p.  43 


20i  ADONIS. 

plie  sur  la  cuisse  droite  et  sur  le  bras  gauche,  qu'il  avance 
vers  la  cassette.  Son  chien  de  chasse  est  à  ses  pieds.  Afihro- 
diie  est  assise  à  l'e.xtrémité  du  Las  relief;  chaussée  de  sou- 
liers [calcei]  et  vêtue  d'un  chiton  qui  glisse  le  long  de  sou 
épaule  droite,  ei  d'un  manteau  qui  recouvre  ses  genoux, 
elle  enlace,  pleine  de  sollicitude,  ses  deux  bras  autour 
d'Adonis.  Au  second  plan,  on  voit  la  vieille  nourrice  du 
chasspur,  qui,  la  tète  couverte  d'un  foulard,  accourt  en 
toute  hâte.  Plus  loin,  le  jeune  homme  qui  avait  invité  Adonis 
à  la  fatale  expédition  se  lient  debout,  essuyant  ses  larmes 
avec  le  pan  de  son  manteau.  Il  porte  une  lance  dans  la 
main  gauche.  Un  autre  jeune  chasseur  paraît  plus  calme. 

La  chasse  d'Adonis  est  représentée  sur  de  nombreux  sar- 
cophages jl),  sa  mort  sur  un  bas-relief  en  terre  cuite 
du  Musée  Chiaramonti  (2)  et  sur  plusieurs  fresques  de 
Pompéi  (3).  Ce  sujet  devait  surtout  convenir  aux  sarco- 
phages destinés  à  de  jeunes  époux. 

[Parties  restaurées  :  Le  genou  du  jeune  liomme  qui  vient  ap- 
porter la  nouvelle  de  l'iriuplion  du  sanglier.  —  Le  hras  droit 
d'Adonis  tombé.  La  figure  du  cliasseur  qui  porte  deux  lances.  Un 
morceau  du  bras  droit  du  chasseur  placé  derrière  Adonis.  —  Les 
trois  quarts  du  bras  gauche  de  l'Amour.  La  tète  et  le  cou  du  chien 
assis.] 

Bas-relief  romain,  autrefois  devant  d'un  sarcophage. 

Bouillon,  t.  III,  Bas  reliefs,  pi.  19.—  Clarac,  Cat.,  n.  424; 
Musée,  pi.  116,  85  (gravure  très-ir.exacte' ;  texte,  vol.  Il,  p.  360-367. 
—  Welcker,  Annali  romani,  t.  V,  155-157.  —  0.  Jahn,  Archaeolo- 
gisclie  Beitrœge,  p.  45.  —  Miiller-Wieseler,  Denlimaeler,  t.  II, 
pi.  27,  292. 

Hauteur  0,00.  —  Largeur  2,25. 


(1)  Annali  romani,  t.  V,  155-157.  XXXIV,  161.  XXXV],  68  (mon 
interprétation  est  indépend mte  de  celle  de  Hirzcl;  elle  date  de  1862). 
Benndorf  et  Sc/iœne,  Musée  du  Latran,  n.  50.  387.  446  (pi.  22). 

(2)  Planche  suppl.  A,  III,  n.  9. 

{VjJuhn,  Beitraege,  p.  47-51.  Raoul-Rochetle,  Peintures  de  Pom- 
péi, p    109-134. 


CHASSEUR  PLEUnANT  ADONIS.  205 


Ita.      CHASSEUR  PLEURANT  ADONIS. 

Fragment  de  haut-relief  représentant  un  jeune  suivant 
d'Adonis  qui,  vêtu  d'une  chlamyde  et  d'un  ciiiton  court, 
essuie  ses  larmes  avec  un  pan  de  sa  draperie.  11  est  armé 
d'un  glaive  ;  de  la  main  gauche  abaissée  il  lient  deux  lances 
liées  ensemble. 

Celte  jolie  figure  n'est  que  la  reproduction  du  personnage 
que  nous  avons  rencontré  sur  le  bas-relief  précédent ,  où  il 
invitait  Adonis  à  prendre  part  à  la  chasse.  Le  même  motif 
se  retrouve  sur  les  sarcophages  représentant  le  convoi  de 
Méléagre. 

La  plinthe  est  adhérente  à  la  figure. 

[Le  front,  l'index  de  la  main  gauclie  et  le  haut  des  deux  lances 
sont  brisés.] 

Marbre  de  Paros.  Villa  Borglièse. 

Bouillon,  t.  III,  Supplément,  pi.  2,  29.  —  Claruc,  Cat.,  d.  785; 
Musée,  pi.  198,  86. 

Hauteur  0,70 

1^4  ATTRIBUTS  DE  VÉNUS. 

Bas-relief  sépulcral,  entouré  d'une  bordure  d'acanthe,  on 
y  voit  un  autf4  carré ,  dont  les  angles  sont  surmontés  de 
cornes,  et  au-dessus  une  colombe  perchée  sur  un  arbre. 
ÎSur  la  face  principale  de  l'autel  on  a  sculpté  une  patère  dont 
le  manche  imite  la  forme  d'un  diadème  échancré. 

Les  vases  de  ce  genre  sont  ordinairement  en  argent. 

[Le  bec  de  l'oiseau  et  un  petit  morceau  de  la  monture  du  miroir 
sont  brisés.] 
ftlarbre  blanc  du  me  siècle.  Sculf'tnre  romaine.  Collection  Durand 

f^'arac,  Cat.  n.  798;  Musée,  pi.  254,  614. 

Hauteur  0,34i.  —  Largeur  0.27. 


HERMES  (MERCURE). 


I-ÎS  HERMÈS  ENFANT. 

Le  jeune  Hermès  porte  une  chemise  [exomide]  très- 
courte  et  garnie  de  petites  manches,  dont  l'une,  en  glissant, 
laisse  toute  Tépaule  à  découvert.  De  la  main  gauche,  l'en- 
fant relève  un  pan  de  son  vêlement.  Le  restaurateur  lui  a 
mis  une  fleur  dans  chaque  main. 

Le  même  motif  se  retrouve  au  Musée  du  Vatican  et  ailleurs  ; 
c'est  Hermès  enfant  qui  a  quitté  son  berceau  pour  enlever 
le  troupeau  de  son  frère  Apollon.  Le  sourire  sur  les  lèvres, 
il  fait  un  geste  qui  recommande  le  silence.  i^Clarac,  Musée, 
pi.  655,  1505.  1S07.  —  Gerhard,  Description  de  Rome,  11,2, 
252. —  Visconti,  Pio-Clemenlino,  I,  5). 

[La  tête  (qui  devrait  être  ailée\  la  main  droite,  sauf  le  pouce  ;  la 
main  et  le  poignet  gauches,  les  deux  jambes,  quelques  morceaux  de 
la  draperie,  le  tronc  d'arbre  et  la  base  sont  modernes.] 

Petite  statue  en  marbre  de  Paros.  Yilla  Borghèse,  portique  n.  7. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  5,  2.  —  Clamc^  Cat.,  n.  284; 
Musée,  pi.  317,  1506. 

Uauleur  0,86, 


MERCURE. 

i'7G.    ENFANT,  DIT  MERCURE  JEUNE  ou 
TÉLESPHORE. 

Cet  enfant  qui,  les  bras  cachés  sous  un  manteau  court, 
garni  d'un  capuchon,  tourne  la  tête  vers  la  droite,  en  sou- 
riant avec  malice ,  n'est  probablement  autre  que  le  jeune 
Mercure  qui  vient  de  voler  les  bœufs  de  son  frère  Apollon. 
11  est  vrai  que  les  attributs  caractéristiques  de  Mercure,  tels 
que  la  bourse  ou  les  ailes,  font  défaut, 

[Tête  rapportée.  Le  nez  a  souffert.  La  jambe  gauche,  la  moitié  de 
la  jambe  droite  elles  deux  pieds  sont  modernes.] 
Statueite  en  marbre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  6^2. 

Hirt,  Bilderbuch,  pi.  11,  6.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  12.  — 
Clarac,  Cat.,  n.  510;  Musée,  pi.  334,  1165.  —  Muller-Wieseler, 
Denkmœler,  t.  II,  pi.  61,  787.  —  Voir  E.  Braun,  Antike  Marmor- 
werke,  décade  II,  1. 

Hauteur  0,82. 

«•ÎV.  MERCURE  RICHELIEU. 

La  tête  ailée  (1),  le  manteau  jeté  sur  l'épaule  et  le  bras 
gauche,  le  dieu  tient  de  la  main  droite  abaissée  une  bourse, 
de  l'autre  son  caducée.  Cet  attribut,  dans  l'origine  une  simple 
baguette  magique,  est  garni  de  deux  serpents. 

Les  parties  antiques  de  la  statue  ne  sont  pas  sans  mérite. 

[Tête  rapportée,  mais  appartenant  à  la  statue.  Sotit  modernes: 
Les  ailes,  le  bras  droit  à  partir  du  milieu  du  biceps,  quelques 
phalanges  de  la  main  gauche,  le  manche  du  caducée,  les  têtes  des 
serpents,  l'extrémité  de  trois  doigts  du  pied  gauche. 

Un  tenon  de  fer,  pratiqué  dans  la  jambe  droite,  indique  qu'il 
tenait  réellement  une  bourse,  mais  plus  grande  que  celle  que  le 
restaurateur  y  a  mise.] 

Statue  de  marbre  pentélique.  Château  de  Richelieu.  Musée  des 
Petits-Augustins. 


(1)  Deux  trous  de  scellement  indiquaient  la  place  ûts  ailes. 


208  HERMÈS. 

A.  Lenoir,  Mtisée  français  (catalogue  de  Î803\  p.  43.  —  Pelil- 
Radel,  t.  I,  53  (gravure  avant  la  restauration).  —  Bouillon,  t.  I, 
pi.  26  (gr.  av.  la  rest.).  —  Robillurt-Laurent ,  Musée  français,  t.  IV, 
28  (gr.  av.  la  rest.)  —  Filhol,  t.  V,294  (gr.  av.  la  rest.).  —Millin, 
Galerie  mythologique  (éd.  de  1850),  pi.  106,  417.  —  Clarac,  Cat. 
n.297;Mui,ée,  pi.  316,1542. 

Haulcu    1,90. 

f  "58.  MERCURE  A  LA  BOURSE. 

Le  dieu  du  commerce  et  des  marchands  (Iv-TioXaToç,  nun~ 
dinator,  negotmtorj  est  représente  nu,  le  manteau,  attaché 
par  une  agrafe  sur  l'épaule ,  ne  recouvrant  que  le  dos  et  le 
haut  de  la  poitrine.  De  la  moin  droite  abaissée  il  tient  une 
bourse  ornée  de  trois  houppes.  Une  partie  de  cet  attribut  est 
antique;  mais  le  chapeau  ailé  dont  Mercure  est  coiffé  et  le 
caducée  qu'il  porte  à  la  main  gauche  sont  modernes. 

[Restaurations  :  La  tète,  l'avnnt-bras  droit  et  la  main  avec  le 
haut  de  la  bourse;  la  main  gauche  et  le  caducée,  le  pied  gauche  et 
les  doigts  du  pied  droit;  quelques  parties  de  la  draperie  e«t  un  mor- 
ceau du  tronc  d'arbre.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse  (1),  st.  1,  2. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  4,  1.  —  Clarac,  Cat.,  n.  263  ;  Musée, 
pi.  317,  1541. 

Hauteur  2,00. 

t^O.  MERCURE  AU  REPOS. 

La  tête  inclinée,  Mercure  a  le  bras  droit  appuyé  sur  la 
hanche,  de  la  main  gauche  il  tenait  sans  doute  son  caducée. 
Le  dieu  est  entièrement  nu,  sa  chlamyde,  en  écharpe,  ne 
recouvrant  que  Tépaule  et  le  bras  gauche.  Derrière  lui  on 
voit  un  tronc  d'arbre. 


(1)  «  Nous  ne  connaissons  qu'une  seule  grande  statue  de  Mercure 
«  dont  la  bourse  soit  antique.  Elle  e-t  sans  tète  et  se  trouve  dans  la 
«  cave  tie  la  Villa  Boighése.  »  Winckelmann,  sur  l'Allégorie,  p.  36 
(éd.  Dressel). 


MERCURE.  209 

[Cette  statue  n'a  d'antiiiue  que  le  torse.  La  m.iin  gauche  est 
brisée.] 

Marbre  grec.  Musée  Campana. 

H.  d'Escamps,  Description  des  marbres  antiques  du  Musée  Cam- 
pana (PariSj  1856^,  p.  5,  avec  une  photogriipliie. 

Hauteur  2,10. 

180  MERCURE. 

Coiffé  d'un  pétase  ailé,  le  dieu,  entièrement  nu,  appuie  le 
bras  gauche  sur  un  tronc  d'arbre.  Dans  la  main  droite 
abaissée,  il  porte  une  bourse,  de  l'autre  il  a  dti  tenir  son  ca- 
ducée. 

[Parties  modernes  :  La  tête,  les  bras  et  la  jambe  droite  a\fa 
moitié  de  la  cuisse. J 

Statue  en  marbre  grec.  Sculpture  romaine.  Musée  Campana. 

Hauteur  1,50. 

181.  MERCURE. 

Le  dieu,  dépourvu  de  tout  vêlement,  porte  des  ailes  d'hi- 
rondelle à  la  tête  et  aux  talons.  Dd  la  main  droite  il  tient 
une  bourse,  de  l'autre  son  caducée. 

Un  tronc  de  palmier  sert  d'apptii  à  la  statue. 

[Tète  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  VaW'à  gauche,  un 
morceau  de  l'aile  droite,  le  nez,  le  cou,  les  deux  avant-bras  avec  les 
mains  et  les  attributs,  les  jambes ,  les  genoux  et  la  moitié  de  la 
cuisse  droite,  enfin  le  tronc  d'arbre.] 

Petite  statue  romaine,  trouvée  à  Tusculum.  Marbre  blanc.  Musée 
Campana. 

H.  d'Escamps,  Description  des  marbres  antiques  du  Musée  Cam- 
pana (Paris,  1856),  p.  6,  avec  une  photographie. 

Hauteur  1,26. 

18S.  MERCURE 

Coiffé  d'un  pétose  ailé  (moderne),  une  chlnmyde  sur  les 


210  HERMÈS. 

épaules,  le  dieu  tenait  probablement  son  caducée  et  une 
bourse. 

[Parties  modernes  :  La  tètc^  la  cuisse  gauche,  les  jambes  et  les 
pieds.  —  Les  bras  et  la  draperie,  qui  était  repliée  sur  le  bras  gauche, 
manquent.] 

Statue  ro.maiue.  Marbre  blanc. 

Hauteur  2,10. 

183.  EPHÈBE    GREC,   dit  JÂSON  ,   DANS 
LATTITUDE   DHERMÈS. 

Cette  siiperhe  statue,  connue  sous  différentes  dénomina- 
tions [Clncinnatus,  Jason,  Hermès],  représente  simplement 
im  éphèbe  grec  attachant  ses  sandales.  Le  jeune  homme  est 
presque  nu ,  sa  chlamyde  ,  en  écharpe  ,  étant  repliée  sur  la 
cuisse  droite;  le  pied  droit  posé  sur  un  petit  rocher,  il  est 
occupé  à  lier  les  courroies  de  sa  chaussure  :  à  ce  moment, 
un  bruit  ou  un  incident  quelconque  éveille  son  attention. 
De  celte  façon  s'explique  le  mouvement  de  sa  tête,  tournée 
vers  le  côté  gauche. 

Le  corps  de  l'éphèbe  est  le  type  de  la  beauté  grecque  : 
les  cheveux  courts  et  crépus,  les  oreilles  et  la  bouche  très- 
petites;  la  figure  ovale,  le  menton  pointu,  le  volume  de  la 
tête  un  peu  moins  fort  que  ne  semble  le  permettre  la  jus- 
tesse anatomiqiie  des  proportions  (1),  le  cou  élancé,  le  corps 
sec  et  maigre ,  mais  plein  de  vigueur.  Les  muscles  sont 
rendus  avec  un  art  achevé;  la  pose,  à  la  fois  simple  et  gra- 
cieuse ,  rappelle  les  meilleures  productions  de  l'art  hellé- 
nique, remontant  à  l'époque  d'Alexandre  le  Grand.  On  ne 
saurait  nier  que  le  style,  surtout  dans  la  manière  dont  sont 
traitées  les  chairs,  se  rapproche  beaucoup  de  celui  de  la 
statue  connue  sous  le  nom  de  «  Gladiateur  Borghèse  ». 

Dans  l'hippodrome  de  Constantinople,  détruit   par  Tin- 

(1)  D'après  le  kanon  de  Lysippe  :  «  Statuariae  art!  plurimum  tra- 
ie ditur  contulisse  capilUim  exprimendo,  capita  minora  faciendo 
tt  qunm  aniiqiii,  corpora  graciliora  siccioraque,  per  quae  proce- 
«  ritas  sisiiorum  maior  videretur.  »  {Pline,  34,  65). 


ÉPHÈBE   GREC,  DIT  JASON.  211 

cendie  de  532,  on  voyait  autrefois  une  figure  d'Hermès  qui 
offrait  quelque  analogie  avec  la  nôtre.  En  voici  la  descrip- 
tion telle  que  nous  la  lisons  dans  VEcphrasis  de  CImstodore 
(v.  297-302)  : 

•i^v  0£  y.cà  'Ep.aetaç  xçivcô^pcuTziç  •  îdxàpievoç  Bi 
Sg^tTepî)  TTxepoevTo;  àvEtpus  oigixol  tceoiXod, 
et;  ôSov  àt^ai  'XtkvriiJ.iwç  '  el/e  yo'p  ^^''l 
Se^tov  oxXâî^ovta  6oov  moa,  tw  sitt  Xatrjv 
XEtpa  Taôslç  àv£7:£jj.7r£V  Iç  aiOs'pa  xuxXov  OT:o)T:y)ç 
oia  TE  TTaxpoç  àvaxto;  eTrtTpcoTrwvxoç  àxouojv. 

En  effet,  sur  les  vases  peints  et  sur  un  grand  nombre  de 
bas-reliefs,  Hermès  affecte  à  peu  près  la  même  pose.  De  plus, 
on  connaît  trois  imitations  antiques  de  la  statue  du  Louvre; 
deux  d'entre  elles  ont  été  trouvées  dans  les  ruines  de  la  villa 
d'Adrien,  à  Tivoli,  et  se  voient  aujourd'hui,  l'une  à  She!- 
burn-House,  dans  la  collection  du  marquis  de  Lans- 
downe  (1),  l'autre  à  Munich  (2),  la  troisième  au  Musée  du 
Vatican  (3).  Une  monnaie  Cretoise  en  argent  (4),  de  la  ville 
de  Sybritia,  dont  j'ai  fait  reproduire  la  gravure,  montre 
Hermès  attachant  ses  talonniôres,  le  pied  posé  sur  un  tertre; 
devant  lui  le  caducée. 


Mais  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  le  type  des  ëphèbes 
grecs  ressemble  à  s'y  méprendre  à  celui  d'Hermès.  Or,  les 
gymnases  ayant  été  placés  sous  la  protection  spéciale  de 


(1)  Clarac,  Musée,  pi.  814,  2018  a. 

(2)  Catalogne  de  la  glyptotlièque,  n.  151.  Clarac,  pi.  814,2048. 
(3}  Musée  Pio-Clémentin,  111,  48.  Clarac,  pi.  814,  2047. 

(4^  Au  Musée  biitannique.  Muséum  of  classicul  antiguities,  t.  Il 
(Londres,  1853},  p.  292. 


212  HERMES. 

cette  aivinité,  il  n'est  pas  étonnant  de  voir  un  jeune  homme 
dans  l'aliiiude  babiliielle  du  dieu  des  éphèbes.  Les  explica- 
tions naturelles  sont  toujours  les  meilleures.  Quant  à  Tac- 
lion  même,  il  serait  hasardeux  de  la  préciser;  il  est  plus 
sage  de  laisser  dans  le  doute  si  le  jeune  Grec  se  prépare  à 
l'exercice  de  la  course  ou  si,  après  avoir  couru  sans  chaus- 
sure (àvuirdSY]Toç),  il  se  dispose  à  quitter  l'arène.  Cependant 
cette  dernière  alternative  semble  la  plus  probable. 

[Tête  antique  rapportée  vers  le  bas  du  col.  Restaurations  :  L'ex- 
trémité du  nez,  la  lèvre  inférieure,  le  menton  et  l'occiput;  le 
bras  et  l'épaule  gauches,  la  moitié  de  l'avant-bras  droit  et  la  maiu 
droite  entière,  la  jambe  droite  jusqu'au-dessus  des  malléoles,  une 
partie  de  la  draperie,  le  pouce  et  le  premier  doigt  du  pied  droit,  un 
morceau  de  la  courroie.  La  jambe  gauche  fracturée  est  restaurée 
par  cinq  pièces  modernes.  L'orteil  du  pied  gauche  a  soutfert.  De 
plus,  les  deux  oreilles  sont  frustes;  deux  pièces  modernes  se  voient 
sur  l'estomac  et  deux  autres  au  bras  droit,  l'une  en  haut,  l'autre  au 
défaut  du  coude.  Au  dos,  on  remarque  une  rupture  qui,  s'étendant 
le  long  de  la  cuisse  gauche,  est  remplie  par  des  pièces  modernes; 
cette  fente  continue  au-dessous  de  la  rotule  et  tourne  en  dedans  de 
la  cuisse,  en  remontant  vers  le  milieu  de  l'aine. 

Le  soc  de  charrue  (de  Cincinnatus)  est  une  addition  du  xvi»  siècle; 
le  bout  de  la  chaussure  placée  sur  la  base  a  été  restauré  (le  talon  n'est 
pas  à  jour,  parce  qu'il  adhère  au  tronc  d'arbre). 

La  plinthe  antique  a  été  scellée  dans  une  plinthe  moderne.. 

Marbre  penlélique.  La  tête  en  grecchetto. 

Rome;  palais  Savelli  (théâtre  de  Marcellus),  ensuite  Villa  Mont- 
ait© (Negroni),  Louis  XIV  acheta  cette  statue  en  même  temps  que 
celle  de  l'Orateur  romain,  dit  Geimanicus.  Château  de  Versailles. 

Cavallieri,  Raccolta,  pi.  91  (apud  illustr.  Car.  Montaltum).  — 
Thomassin,  Recueil  des  figures,  groupes,  etc.,  de  Versailles  (gravé 
en  1689),  Amsterdam,  1695,  pi.  10.  —  Dom.  de  Rossi  et  Maffei 
Raccolta  di  statue  antiche  (Roma,  1704),  pi.  70.  —  Piganiol  de  la 
Force,  Description  des  châteaux  de  Versailles  et  de  Marly  (Paris, 
1717),  t.  1,  94.  —  Monicart,  Versaliarum  consecrata  memoria, 
(Paris,  1720),  t.  \,  139  (avec  pi.).  —  Winckelmann  ,  Histoire  de 
l'art;  œuvres  complètes  (StuUgart,  1847),  t.  I,  11.  455.  456  (c'est 
lui  qui  Ta  appelé  Jason).  —  Pelit-Radel,  Musée  Napoléon,  t.  H,  51. 
—  Millin,  Galerie  mythologique  (Paris,  1850),  pi.  167,  638.  — 
Robillart- Laurent ,  Musée   français,   t.  IV,    55   {Viscontï,   Opère 


ORATEUR  ROMAIN,   DIT   fiERMANICUS.  2I,T 

Tarie,  t.  IV,  131-136,  pi.  20).  —  Filhol,i.  V,  324.  —  Bouillon, 
t.  II,  pi.  6.  —  Thiersch,  Epochen  der  bildenrlen  Kunst,  p.  272.  273 
(note).  —  Clarac,  Cat.  n.  710;  Musée,  pi.  309,  2(t46.  —  Gœtfling, 
Musée  de  Jéna  (1848),  p.  10.  —  H.  Lambeck ,  de  Mercurii  statua,, 
vulgo  Jasonis  habita  (Thoruni,  1860,  in-4). 

Hduleur  1,5i. 


18<l.  ORATEUR  ROMAIN,  dit  GERMANICUS, 
DANS  L'ATTITUDE  DE  MERCURE. 

Le  nom  de  ce  personnage  romain,  représenté  dans  l'attitude 
et  le  costume  de  Mercure,  dieu  de  l'éloquence  {Hermès  logios), 
est  encore  inconnu.  Nous  aurons  à  le  chercher  parmi  les 
hommes  d'État  de  la  République,  peut-être  parmi  les  am- 
bassadeurs envoyés  en  Grèce  par  le  Sénat.  La  chlamyde , 
qui  glisse  le  long  de  son  épaule  gauche,  était  retenue  par 
le  caducée  (en  bronze),  qu'il  a  dû  porter  et  dont  l'existence 
est  mise  hors  de  doute  par  la  disposition  des  plis  de  la  dra- 
perie. La  figure  pensive,  le  bras  droit  élevé  à  la  hauteur 
de  la  tête  et  le  geste  de  la  main  (1)  caractérisent  l'orateur 
qui  parie  devant  une  assemblée. 

Sur  la  carapace  de  la  tortue,  emblème  de  Mercure,  qui  esi 
placée  aux  pieds  de  la  statue,  on  lit,  gravé  en  caractères  du 
dernier  siècle  avant  l'ère  chrétienne,  le  nom  de  l'artiste  :  Cleo- 
mène,  fils  de  CUomène,  Athénien  (KXeo{j.£V/iç  KX£oij.£vouç  'AOt)- 
vato;  £T:otv]G£v). 


(1)  Le  pouce  et  l'index  sont  rajiprocliés,  mais  ce  que  le  comte  de 
Clarac  a  pris  pour  le  flan  d'une  monnaie,  n'esl  qu'un  tenon. 

Sur  le  vase  d'Archémoros  {Gerhard,  Gesammelte  Abhandiungen, 
pi.  1),  le  devin  Amphiaraos  a  trois  doigts  levés.  De  même,  nous 
lisons  dans  Apulée  {Métamorphoses,  II,  p.  142)  :  «  porrigit  dexteram 
el  ad  instar  oratorum  conformât  arliculum,  duobusque  infimis  con- 
clusis  digitis  ceteros  eminus  porrigit.  »  —  Voyez  les  fdces  latérales  de 
notre  sarcophage,  représentant  les  Muses  {Clarac,  Musée,  pi.  205\ 

Pline  (XXXIV,  27)  mentionne  la  statue  d'un  «  Concionans  manu 
data,  cuius  persona  in  incerlo  est  »,  attribuée  à  Céphisodote  l'aîné. 


214 


HERMES. 


Son  père  était  peut-être  celui  auquel  on  doit  la  Vénus  de 
Médicis,  et  qui  s'appelait  Cléomène,  fils  d'Apolloaore. 


Quant  à  l'exécution,  notre  statue  est  une  des  plus  parfaites 
que  l'art  grec  ait  produites.  Les  détails  anatomiques,  d'une 
admirable  justesse,  prouvent  que  le  sculpteur  s'est  livré  à 
une  étude  scrupuleuse  du  corps  humain,  sans  que  celte  étude 
ait,  en  quoi  que  ce  soit,  enti'avé  la  liberté  de  son  ciseau. 

On  voit  au  palais  Colonna  et  dans  la  villa  Ludovisi ,  u 
Rome,  des  statues  d'Hermès  logios  qui  sont  des  imitations 
du  même  motif  (Braun,  Ruioen  und  Museen,  p.  579;  Mùller- 
Wieseler,  Denkmœler,  t.  II,  pi.  29,  318). 

[Il  n'y  a  de  moderne  que  le  pouce  et  l'index  de  la  main  gauche. 
Lésions  à  la  draperie.  Le  sommet  de  la  tèle,  anciennement  détaché, 
a  été  remastiqué.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Jardins  de  Sixte-Quint,  sur  le  Mont- 
Esquilin;  ensuite  villa  Montalto  (Negroni).  Achetée  sous  Louis  XIV, 
par  Tentremise  du  Poussin.  —  Grande  galerie  de  Versailles. 

Spon,  Miscellanea  eruditae  antiquitatis,  p.  124.  —  Thomassin, 
Recueil  des  figures,  groupes,  etc.,  de  Versailles  (gravé  en  1689), 
pi.  4.  —  Dom.  de  Rossi  et  Muffei,  RaccoJta,  pi.  69.  —  Piganiol 
de  la  Force,  Description  des  châteaux  et  parcs  de  Versailles  et  de 
Marly  (Paris,  1717),  t.  I,  157.  —  J.-B.  de  Monicart,  Versaliarum 
consecrata  memoria  (1720),  t.  I,  347.  —  Winckelmann,  Von  der 
Faehigkeit  der  Empfindung  des  Schœnen,  §  28  (OEuvres  complètes, 


HERMES  TALLEYRAND.  213 

Stuttgart,  1847,  t.  II,  230^  —  Filhol,  (îalerie  du  Musée  Napoléon; 
texte  par  Caraffa,  t.  I,  6.  —  Petif-Radel,  t.  IV,  21.  —  Mi/lin, 
Galerie  mythologique  (éd.  de  1850),  pi.  148,  418  6.  -  Rohillart- 
Lnurent,  t.  IV,  81.  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  223-228  (pi.  33). 

—  Bouillon,  t.  II,  36.  —  Clarac,  Sur  la  statue  de  Vénus  Victrix 
(Paris,  1821,  in-4),  p.  57  et  suiv.,  propose  de  l'appeler  Mnrius 
Gratidianus,  -vérificateur  de  la  monnaie  romaine.  Cat.  n.  712; 
Musée,  pi.  318,  2314  (en  quatre  poses).  —  Hem'ij,  Observations  cri- 
tiques sur  quelques  monumens  du  Musée  royal  (Paris,  1822),  p.  73-75. 

—  0.  Millier,  Gœttinger  gelehrte  Anzeigen,  1823,  t.  Il,  1326.  Manuel 
d'Archéologie,  §  160,  4  (p.  167).  —  Miiller-lViesele);  DenkmaÈ\er, 
t.  1,  pi.  50,  225.  —  Welcker,  Donner  Kunslmuseum,  p.  49.  —  Gœtt- 
ling,  Archaeologisches  Muséum  zu  Jena,  p.  15.  —  Braim,  Bidlettino 
rom.  1845,  p.  18.  —  Brunn,  Histoire  des  artistes  grecs,  t.  I,  544-547. 

—  Overbeck,  Geschichte  der  griechischen  Plastik,  t.  Il,  233.  240-241 
(fig.  85).  —  Frœhnei;  Inscriptions  grecques  du  Louvre,  n.  126 

Hauteur  1,80. 

185.  DOUBLE  HERMÈS. 

Ces  deux  têtes  accolées,  destinées  à  être  placées  sur  une 
guîne,  représentent  Hermès  plutôt  que  Dionysos.  Le  dieu 
est  coiffé  à  la  façon  archaïque.  Deux  rangées  de  boucles, 
ressemblant  à  des  perles,  couronnent  son  front  ;  sa  barbe  et 
ses  moustaches  sont  frisées,  et  deux  longues  nattes  descen- 
dent derrière  ses  oreilles  jusque  sur  la  poitrine.  Le  front 
est  ceint  d'un  diadème  à  volutes. 

[Lésions  au  nez,  à  la  barbe  et  aux  cheveux.  Épiderme  usé.} 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,30. 

186.  HERMÈS    D'ANCIEN    STYLE,    dit 

JUPITER  TALLEYRAND. 

Le  bandeau  royal  dont  cette  tête  de  vieillard  est  couronnée 
ne  peut  appartenir  qu'à  un  souverain  ;  le  caractère  idéal  joi:it 
à  l'archaïsme  du  type  nous  forcent  d'y  reconnaître  un  dieu. 
Or,  les  petites  proportions  de  la  figure,  la  barbe  pointue  et 
la  finesse  exquise  des  traits  conviennent  surtout  à  Hermès, 


216  HERMÈS. 

qui  non-seulement  était  appelé  G7/)vo7:cÔYtov,  mois  qui  porte 
quelquefois  des  épiihétes  princiéres  (1).  Le  diadème  (en 
laine),  surmonté  d'un  rang  de  palmettes  et  de  fleurs  de  gre- 
nadier (en  or),  est  orné  de  bandelettes  qui  devraient  des^ 
cendre  jusqu'aux  épaules,  mais  que  le  restaurateur  a  mal- 
adroitement remplacées  par  deux  lacs. 

La  sculpture  est  une  de  ces  imitations  libres  de  l'ancien 
style  religieux  qui  paraissent  devoir  être  attribuées  au  dernier 
siècle  de  la  République  romaine.  Les  cheveux,  la  barbe  et 
les  moustaches  sont  traités  avec  une  élégance  et  une  déli- 
catesse exquises  ;  la  bouche  entr'ouverte  donne  un  peu 
d'animation  à  cette  physionomie  froide  et  sévère. 

Parmi  les  marbres  d'un  style  analogue,  il  faut  citer  le 
célèbre  hermès  de  Pan  du  Musée  britannique  {Combe,  An- 
cient  marbles,  t.  II,  35). 

[Parties  modernes  :  Le  rang  de  perles  et  plusieurs  petits  mor- 
ceaux du  diadème  ;  les  deux  lacs.] 

Marbre  de  Paros,  achetée  le  17  janv.  1836  au  prince  de  Talleyrand. 
A.  de  Luynes,  Nouvelles  annales  de  l'Institut  nrcliéol.,  t  I,  391. 

—  Panofka,  Archaeokgische  Zeitung,  V^  aminée  (1843), pi.  \,  p.  1-6 
(l'appelle  Zeus  Basileus  ou  Trophonios).  —  Brunn,  Bullettino  rom., 
1845,  p.  199.  —  Clarac,  Musée  de  sculpture,  pi.   1086,  n.  2722  e. 

—  Overbeck,  Geschichie  der  griech.  Plastik.II,  120  (note  37). — 
Michaèlis,  Archseo].  Anzeiger,  1866,  p.  254*  (le  prend  pour  Dio- 
ny.sos).  —  Bluemner,  Denkmaeler  und  Forschungen,  1867,  p.  115 
(y  voit  Dionjsos  Psilax).  —  Friederichs,  Bausteine,  n.  60. 

Hauteur  0,31. 

187.  HERMÈS  ARCHAÏQUE. 

Tête  ceinte  d'un  diadème  (en  métal).  Les  yeux  sont  creux, 

—  Imitation  du  style  primitif. 

[Le  buste,  ayant  la  forme  d'un  terme,  est  moderne.] 
Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,35. 


(1)  'Q  ûs<7Tro6'  ïp[Ari,   Aristophane ,    Paix  6iS.   —   EOfjaéowv, 
lésyc/tius,  s.  t, 


HZn.MÈS  AnciIAlQUE.  217 

t§§.  HERMÈS  ARCHAÏQUE,  tête. 

Il  m'a  paru  plus  pradent  de  classer  cette  tête  parmi  les 
Hermès  que  parmi  les  bustes  de  Dionysos  oriental,  dont 
elle  se  rapproche  un  peu. 

Imitation  de  l'ancien  style. 

[Le  nez,  la  bouche,  le  menton,  une  partie  du  cou   etc.,  avec  l 
buste  (en  liermès)  sont  modernes.] 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,589 

189.  HERMÈS  ARCHAÏQUE. 

Imitation  du  type  archaïque  d'Hermès ,  avec  une  longue 
barbe  et  des  moustaches.  Les  cheveux  sont  finement  frisés, 
retenus  par  un  bandeau  et  disposés  sur  le  front  en  deux 
rangées  de  petites  boucles,  tandis  que  deux  tresses  descen- 
dent de  dessous  les  oreilles  jusque  sur  la  poitrine. 

Autrefois  on  appelait  cette  sculpture  un  «  Bacchiis  orien- 
tal »  ;  mais  elle  n'a  ni  l'ampleur,  ni  la  mollesse  des  formes 
qui  caractérisent  la  physionomie  de  Bacchus. 

[La  gaine,  le  bout  du  nez,  quelques  mèches  de  la  barbe  et  une 
partie  de  la  chevelure  sont  modernes.] 

Terme  de  marbre  pentélique.  Ancienne  collection. 

Petit-Radel,  t.  II,  6.  —  Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  2,  3.  — 
Clarac,  Cat.  n.  88;  Musée,  pi.  1074,  2760  b. 

Hauteur  0,54. 

190.  HERMÈS  ARCHAÏQUE. 

Imitation  de  l'ancien  style. 

[Le  nez,  le  cou  et  le  buste  (en  bermès)  sont  modernes  ;  le  reste  a 
beaucoup  souffert.] 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  totale  0,57- 

10 


218  HERMÈS. 

191.         HERMÈS  ARCHAÏQUE,  tête. 

Imitation  de  l'ancien  style. 

[Le  bas  de  la  chevelure  qui  recouvre  la  nuque,  les  deux  boucles 
qui  descendent  derrière  les  oreilles,  et  le  buste  sont  modernes.] 

Marbre  blanc.  Collection  Campana. 

Hauteur  0,50. 

19».        HERMÈS  ARCHAÏQUE  (?).  TÊTE. 

La  chevelure  est  retenue  par  une  bandelette. 
Imitation  de  Tancien  style. 

[Le  nez,  une  partie  de  la  barbe,  les  boucles  qui  descendent  sur 
les  épaules,  et  le  buste  sont  modernes.] 

Marbre  pentélique.  Musée  Campana. 
Hauteur  0,50 

193.  HERMÈS  ENAGONIOS. 

Le  surnom  d'Ivaycovto;  qu'on  a  donné  à  cette  tête  d'Hermès, 
ajustée  sur  une  gaîne,  est  bien  choisi ,  parce  qu'elle  repré- 
sente en  effet  le  dieu  protecteur  des  exercices  gymnasti- 
ques.  Les  cheveux  courts,  les  oreilles  petites,  serrées  contre 
la  tête  et  un  peu  enflées  sont  la  marque  caractéristique  des 
amateurs  du  pugilat. 

[La  tête  seule  est  antique.  Le  nez,  une  partie  des  lèvres  et  la 
moitié  de  l'oreille  gauche  sont  restaurés.] 

Charmante  sculpture  grecque.  Marbre  pentélique.  Château  de 
Richelieu. 

Bouillon,  i.  III,  Bustes,  pi.  1.  —  Clarac,  Cat.,  n.  93;  Musée, 

pi.  1093,  2797  a. 

Hauteur  0,32. 

194.  TERME  D'HERMÈS. 

Terme  palesjfique  d'Hermès  imberbe ,  portant  un  large 
bandeau  dans  ft*r  cheveux.  Deux  cavités  oblongues  se  trou- 
vent à  la  place  des  bras  ;  les  parties  sexuelles  sont  brisées, 


HERMÈS   PALESTRIQUE.  219 

mais  il  reste  le  tenon  de  bronze  au  moyen  duquel  elles 
étaient  fixées  dans  la  gaîne. 

[Le  nez  est  moderne.] 

Jolie  sculpture  grecque  en  marbre  de  Paros,  trouvée,  en  1820, 
ayec  la  Vénus  de  Mile.  Inventaire  Louis  XVIII,  n.  73, 

Clarac,  Statue  de  Vénus  Victrix,  p.  25. 
Hauteur  1,29. 

195.  HERMÈS  PALESTRIQUE. 

Terme  d'Hermès  imberbe ,  la  tête  ceinte  d'une  bandelette 
en  torsade.  Cavités  oblongues  à  la  place  des  bras.  Entaille 
en  forme  de  phallus. 

[Le  nez  et  la  moitié  inférieure  de  la  gaîne  sont  modernes.  Les 
parties  sexuelles  ont  été  enlevées.] 

Marbre  de  Paros,  trouvé,  en  1820,  avec  la  Vénus  de  Mile.  Inven- 
taire Louis  XVIII,  n.  74. 

Clarac,  Sur  la  statue  de  Vénus  Victrix ,  p  25  (l'appelle  Hercule 
jeune). 

Hauteur  totale  0,47. 

l»e.  HERMÈS  PALESTRIQUE. 

La  tête,  ceinte  d'un  strophium,  et  la  gaîne  sont  d'une 
seule  pièce.  A  la  place  des  bras  on  voit  deux  cavités  carrées; 
les  parties  sexuelles  ont  été  brisées. 

[Le  nez  et  la  bouche  sont  modernes.] 

Terme  en  marbre  de  Paros.  Blusée  Campana,  n.  485. 

Hauteur  1,52. 

t8V.  MERCURE.  BUSTE. 

Le  dieu  a  la  tête  ailée. 
[Le  cou  et  le  buste  sont  modernes.] 
Sculpture  romaine  en  marbre  pentélique.  Itfusée  Campana. 
Hauteur  0,63. 


220  HERMÈS. 

198.    HERMÈS  ET  HESTIA.  double  têtÈ. 

On  a  l'habitude  d'appeler  indistinctement  toutes  les  sculp- 
tures de  ce  genre  «  Bacchus  et  Ariadne  »;  mais  la  physio- 
nomie de  Bacchus  ne  ressemble  pas  toujours  aux  traits  de 
la  tête  d'ancien  style ,  accouplée  avec  celle  d'une  déesse.  Ici 
la  différence  est  on  ne  peut  plus  frappante. 

Les  deux  têtes,  ajustées  sur  un  terme,  sont  ornées  de  dia- 
dèmes et  coiffées  à  la  mode  archaïque.  Les  cheveux  au- 
dessus  du  front  sont  disposés  en  trois  rangs  de  petites  bou- 
cles, semblables  à  des  colliers  de  perles  ;  deux  nattes  re- 
tombent sur  les  épaules,  et  plusieurs  anneaux,  moins  longs, 
se  détachent  des  tempes. 

Imitation  du  slyle  primitif. 

[Sont  modernes  :  Le  nez  et  la  partie  inférieure  de  la  barbe 
d'Hermès;  le  nez  et  un  morceau  du  menton  d'Hestia  (sa  joue  droite 
a  souffert).  Le  buste ,  les  bouts  des  nattes,  les  bandeleltes  des  dia- 
dèmes et  d'autres  petits  morceaux.l 

Marbre  blanc.  Musée  Campana,  n.  499. 
Hauteur  0,39. 

499.    HERMÈS  ET  HESTIA.  double  tête. 

Hermès,  imberbe,  a  le  front  très-bas  ;  les  deux  petites 
bosses  qu'on  remarqiie  sur  le  haut  de  sa  tète  sont  les  restes 
des  ailes  qu'il  portait.  —  Hestia  est  ornée  d'un  diadème  à 
volutes. 

[Les  nez  sont  fracturés.] 

Sculpture  grecque  de  la  basse  époque.  Marbre  blanc.  Musée  Cam- 
pana. 

Haulcur  0,17. 

200.     HERMÈS  ET  UNE  JEUNE  FILLE. 

La  jambe  gauche  posée  sur  un  petit  rocher,  Hermès 
s'entretient  avec  une  jeune  fille  qui  retourne  la  tête  vers  son 
interlocuteur.  Le  messager  des  dieux  est  représenté  nu, 
coiffé  du  pétase  et  portant  son  manteau  en  écharpe.  Il  pose 


MERCURE.  221 

familièrement  la  main  droite  sur  l'épaule  de  la  personne  à 
laquelle  il  adresse  la  parole;  de  l'autre  main  il  tient  sou 
caducée. 

La  jeune  fille  est  vêtue  d'une  tunique  sans  manches ,  et 
ses  cheveux  sont  cachés  sous  un  foulard.  Dans  le  fond,  on 
aperçoit  un  mur. 

Il  s'agit  probablement  d'Hermès  psychopompe,  conduc- 
teur des  âmes,  qui  vient  montrer  le  chemin  des  enfers  à  la 
défunte,  dont  le  sarcophage  était  orné  de  ce  bas-relief. 

Les  ailes  du  pétase;  le  nez,  un  morceau  de  l'avant-bras  droit, 
les  doigts  de  la  main  gauche,  le  mollet  droit  avec  le  pied  d'Hermès; 
le  nez,  le  menton,  l'avant-bras  droit  et  la  jambe  gauche  de  la  jeune 
fille  sont  brisïs.] 

Marbre  blanc. 

Clarac,  Cat.  n.  538;  Musée,  pi.  202, 100. 

Hauleur  0,49.  —  Largeur  0,31. 

SOI.  CADUCÉE  DE  MERCURE. 

(musée  d'afriûue.) 

Bas-relief  représentant  le  caducée  ailé,  debout  et  attaché 
à  une  paire  de  cornes  d'abondance  entrecroisées,  dans  les- 
quelles on  voit  un  raisin,  des  pavots  et  des  épis  de  blé. 

iLe  côté  gauche  est  moderne.] 

Marbre  entouré  d'une  bordure,  trouvé  à  Philippeville,  en  Algérie, 

Delamare ,  Exploration  scientifique  de  l'Algérie  pendant  les 
années  1840-1845;  Archéologie,  pi.  26,  4. 

Hauteur  0,94.  —  Largeur  0,85. 

SO».  AUTEL  DE  MERCURE. 

Ce  monument,  dont  Tauthenticité  ne  saurait  être  mise  en 
doute,  porte  l'inscription  : 

Sacrum  (l)  |  Mercuriô  |  epulôni  |  euphrosynô 

(1)  L'a  n'a  pas  de  barre  transversale. 


222  HERMÈS. 

Consacré  à  Mercure  èpuïon,  qui  donne  de  la  gaieté  aux 
convives.  —  Bien  que  les  épithètes  conférées  ici  à  Mercure 
ne  se  retrouvent  plus  ailleurs,  elles  s'expliquent  sans  peine. 
L'hymne  homérique  (v.  127)  appelle  le  dieu  x'xç.ix6z^o)\>  (qui 
réjouit  le  cœur);  dans  l'île  de  Samos  on  célébrait  la  fête  de 
Mercure  /aptoor/;;  [Plutarque,  Questions  grecques,  55\  dieu 
qui  donne  la  joie;  un  'Epij.r,ç  euçço'guvo;  n'a  donc  rien  de  trop 
surprenant.  Quant  à  sa  qualité  d'épulon,  je  n'ai  pas  besoin 
de  rappeler  les  VII  viri  epulones  (maîtres  des  repas]  qui 
organisaient  tous  les  ans,  le  14  novembre,  le  repas  sacré  de 
Jupiter  Capitolin  [epulatio  Jovis).  Or,  avant  l'arrivée  de 
Ganymède,  Mercure  était  l'échanson  des  dieux  (Lucien, 
Charon,  ch.  1;  Dialogue  des  dieux,  24);  dans  les  poésies 
d'Alcée  et  de  Sapho,  il  remplit  les  coupes  des  Olympiens 
pendant  la  noce  d'Hercule  (1);  Eschyle  l'appelle  u-/;ç£ttjç 
{Prométhée,  v.  983),  expression  qu'une  inscription  latine  (2) 
rend  par  MERCVRIO  MENESTRATORI. 

Les  trois  accents  [opices]  indiquent  les  voyelles  longues. 

Faces  latérales  :  à  gauche  la  double  flûte  (tibiaegeminae), 
accompagnement  obligé  des  festins;  à  droite  le  simpulum, 
cuiller  à  long  manche,  qui  servait  à  puiser  dans  le  cratère 
le  vin  destiné  à  la  libation. 

Jlarbre  du  temps  d'Auguste.  Rome.  Collection  Jenkins. 

Gudius,  p.  36,  6  (in  hortis  Quir.  Pontifîcis\  —  Mw^atori,  p.  49, 
10(misit  Bimardus.  —  Romae  olim  in  hortis  Borromaeis). —  Visconti, 
Opère  varie,  t.  I,  74,  n.  2.  —  Bouillo?i,  t.  III,  Autels,  pi.  6.  — 
Clarac,  Cat.  n.  668;  Musée,  pi.  253,  578;  Inscriptions,  pi.  50.  — 
Orelli,  n.  1397,  et  Henzen,  vol.  III,  p.  140,  ont  tort  de  la  croire 
fausse. 

Hauteur  0,78.  —  Largeur  0,19.  —  Épaisseur  0,38. 


(1)  Sapho  dit  :  'Ep[jLà;  ô'ëXev  6).mv  Ôsoï;  ohoyôr.GM.  Bergk,  Poëtae 
lyrici  graeci,  p.  894  ,3^  éd.}. 

(2)  Fabretti,  Colonne  Trajane.p.  236.  —  Spon,  Miscellanea,  p.  91. 


XIV. 


HESTIA  (VESTA). 


203.  VESTA  ASSISE. 

Urne  sépulcrale  affectant  la  forme  d'un  petit  temple.  Le 
fronton  est  soutenu  par  deux  colonnes  corinthiennes  en 
torsade;  le  cartel  de  l'inscription  sert  do  piédestal  à  la 
statue  d'une  déesse  assise  sur  un  trône.  Celle  déesse  est 
probablement  Vesta.  Vêtue  d'une  tunique  talaire  à  manches 
courtes  et  d'un  manteau,  une  longue  bandelette  dans  les 
cheveux,  elle  lient  au  bras  gauche  un  flambeau,  et  de  la 
main  droite  avancée  un  plat  chargé  d'épis  de  blé  (1).  Dans 
le  fond,  on  distingue  la  maçonnerie  des  murs  du  sanc- 
tuaire. 

Vaëtoma,  terminé  par  deux  masques  ailés  de  Satyres  (  et 
non  de  Méduse),  est  orné  d'un  bas-relief  représentant  une 
colombe  (à  droite),  mangeant  des  fruits  dans  un  panier  ren- 
versé. 


(1)   Voir  Jahn,  Monatsberichte  der  Leipziger  Societset,  1861^ 
p.  345. 


VESTA. 

Sur  les  deux  faces  latérales,  le  sculpteur  a  encore  in- 
diqué la  maçonnerie  du  temple.  Deux  dauphins  décorent  la 
frise.  Les  tuiles  du  toit  ressemblent  à  des  feuilles  superpo- 
sées. Deux  demi-palmeltes  surmontent  les  angles  du  fond. 

L'inscription,  du  m®  siècle  de  l'ère  chrétienne,  est  conçue 
en  ces  termes  : 

i)(is)  A/(anibus).|r2(berius)  Claudius  Eros\Saïliae  Daphne 
t.  s.  1  6(ene)  m(erenti)  fecit.  | 

Marbre  blanc. 

Visconti,  Description  des  antiques  du  Musée  royal  (1817),  n.  328. 
—  Bouillon,  t.  III,  Cippes  choisis,  pi.  4,  60.  —  Osann ,  Sylloge , 
p.  374,  47.  —  Clarac,  Cat.,  n.  667;  Musée,  pi.  253,  537,  et  Inscrip- 
tions, pi.  50. 

Hauteur  0,555  (=  30  digili).  —  Largeur  0,37  (=  20  digiti  ou  1  palmipei], 
-  Épaisseur  0,24. 


XV. 


DIONYSOS  (BACCHUS) 

ET  SA  SUITE 


A. 

DIONYSOS  ARCHAÏQUE 


204.  EPIPHANIE  DE  DIONYSOS. 

Ce  bas-relief  est  une  des  sculptures  les  moins  faciles  à 
expliquer.  Au  second  plan  on  voit  une  grande  maison  cou- 
verte de  tuiles  (1)  et  éclairée  par  deux  fenêtres  divisées 
dans  leur  hauteur  par  une  traverse  en  forme  de  pilastre. 
Un  peu  plus  en  avant  se  trouvent  les  dépendances  de  cette 
maison,  puis  le  mur  d'enceinte,  en  dehors  duquel  se  passe 
la  scène  que  nous  allons  décrire. 

•  *■  - 

(1)  Les  rebords  des  tuiles  plates  sont  surmontés  de  tuiles  con 
\exes, 

10' 


226  DIONYSOS. 

Le  vieux  Dionysos,  de  taille  colossale,  couronné  d'une- 
bandelette  et  vêtu  d'un  ample  manteau,  arrive  du  côté  droit. 
Il  porte  une  longue  barbe  et  ressemble  parfaitement  à  la 
statue  du  Vatican  connue  sous  le  nom  de  Sardanapale.  Un 
lit  de  repos  est  dressé  pour  le  recevoir.  Le  dieu  est  ivre  et 
s'appuie  sur  un  Satyrisque  qui  emploie  toutes  ses  forces 
pour  soutenir  son  maître;  de  la  main  droite  il  tient  une 
ténie,  de  l'autre  il  relève  sa  robe  traînante ,  eu  avançant  le 
pied  droit  vers  un  autre  Satyrisque  nu  qui  se  baisse  pour  le 
déchausser. 

Derrière  lui  est  groupé  le  cortège  bachique. 

Un  jeune  Satyre,  marchant  au  pas  de  danse ,  le  bras 
gauche  étendu,  la  tête  tournée  vers  ses  compagnons,  porte 
sur  l'épaule  un  énorme  thyrse  orné  de  bandelettes. 

Silène,  également  ivre,  joue  de  la  double  flûte.  Il  est 
chaussé  d'endromides,  et  son  manteau  en  écharpe  flotte  au- 
tour de  ses  reins.  Un  second  jeune  Satyre  porte  une  outre , 
et  de  la  main  droite  agite  un  flambeau.  Enfin  un  vieux  Sa- 
tyre prend  par  la  taille  une  Bacchante  drapée  (Methe  ?)  qui 
tient  un  quartier  de  chevreuil.  Tous  ces  personnages,  à 
l'exception  de  la  femme,  sont  couronnés  de  bandeaux  (1). 

De  l'autre  côté  du  tableau  se  voit  un  second  lit,  sur  lequel 
est  à  demi-couché  un  jeune  homme  couronné  d'une  ténie, 
le  haut  du  corps  à  découvert.  Il  étend  le  bras  droit,  eu 
tournant  la  tête  vers  Dionysos,  comme  s'il  lui  souhaitait  la 
bienvenue.  Une  femme,  vêtue  d'un  chiton  sans  manches  et 
parée  d'une  armille,  occupe  la  partie  inférieure  de  la  cliné. 
Couchée  à  plat  ventre,  la  main  droite  au  menton,  elle  re- 
garde la  processiDU  divine  qui  vient  accepter  l'hospitalité 
dans  sa  maison.  Une  table  à  trois  pattes  de  chevreuil,  placée 
devant  le  lit,  est  chargée  d'un  canlhare,  d'un  pain,  de  fruits, 
de  raisins  et  de  gâteaux.  Plus  loin ,  quatre  masques  de 
théâtre  (deux  d'homme  et  deux  de  femme),  pêle-mêle  avec 
des  rouleaux  (voluminu),  reposent  sur  un  béma  de  six  mar- 


(1)  Sur  le  marbre  du  Vatican  {Pio-Clementino,  4,  25)  il  y  a  un 
hermès  barbu  de  Priape  vu  de  profll,  à  l'extrémité  de  la  scène. 


EPIPHANIE  DE  DIONYSOS.  227 

ches.  Il  est  probable  que  ces  rouleaux  renferment  le  texte 
de  quelques  tragédies  ou  comédies  composées  en  l'honneur 
du  dieu. 

A  l'extrémité  du  bas-relief  se  trouve  l'hermès  d'une  divi- 
nité de  l'ancien  style,  portant  un  boisseau  sur  la  tête  ;  l'idole 
se  dresse  sur  une  colonnette,  devant  laquelle  on  remarque 
une  vasque  placée  sur  un  piédestal  cylindrique  qui,  à  son 
tour,  a  pour  base  un  dé  carré. 

Le  mur  de  la  maison  est  tapissé  d'un  péripétasma.  Le 
pilastre  qui  se  voit  près  du  rideau  supporte  une  dalle  de 
marbre  oblongue,  destinée  sans  doute  à  quelque  bas-relief 
votif  (1), 

Parmi  les  répétitions ,  assez  nombreuses ,  de  ce  sujet ,  il 
faut  citer  les  marbres  du  Vatican  (Museo  Pio-Clementino,  4, 
25) ,  de  la  collection  Townley,  au  Musée  britannique  (Ad- 
miranda,  pi.  43  ;  Combe,  Ancient  marbles,  II,  4  ;  Miiller- 
Wieseler,  Denkmseler,  II,  pi.  50,  624)  et  les  bas-reliefs  en 
terre  cuite  du  Louvre  et  du  Musée  de  Londres  (Taylor 
Combe,  pi.  25,  47). 

L'opinion  de  ceux  qui  ont  voulu  reconnaître  dans  cette 
scène  la  visite  de  Dionysos  chez  Icarios  et  Phanothéa  n'est 
pas  soutenable.  Plusieurs  antiquaires^  trompés  par  l'inexac- 
titude des  gravures,  ont  pris  les  personnes  couchées  sur  la 
cliné  pour  des  malades  recevant  la  visite  de  Dionysos  mé- 
decin. Mais  cette  interprétation  n'explique  pas  non  plus  tous 
les  détails  du  bas-relief.  A  mon  avis,  il  s'agit  tout  simple- 
ment d'une  Théoxénie,  repas  auquel  on  conviait  certaines 
divinités  (2),  qui  étaient  censées  se  rendre  en  personne  à  la 
fête. 

L'homme  et  la  femme  qui  reçoivent  Dionysos  sont  vrai- 
semblablement son  prêtre  et  sa  prêtresse.  Leur  costume  est 


'  (1)  Sur  l'exemplaire  du  Musée  britannique  (Combe,  Ancient 
tnarbles,  t.  Il,  4),  ainsi  que   sur  le   bas-relief  Farnèse  (Fulvius 
llrsinus,   dans  l'appendice  de  Ciacconius,   de  Triclinio,  p.  120), 
pu  y  a  sculpté  une  bige. 
(2)  Apollon  à  Delphes  et  à  Pellana,  en  Achaïe;  les  Dioscures  à 


228  DIONYSOS 

celui  du  cortège  bachique;  l'attilude  da  groupe  est  celle 
que  nous  rencontrons  sur  les  bas-reliefs  représentant  des 
Satyres  attablés  avec  des  Ménades.  Néanmoins,  il  ne  serait 
pas  impossible  que  la  maison  où  le  festin  a  lieu  fût  celle 
d'un  poète  dramatique. 

{Parties  modernes  :  La  main  droite  de  Dionysos  avec  an  pan  da 
sa  draperie;  le  sommet  de  sa  tète.  —  La  figure,  l'avant  bras  gauche 
et  un  morceau  du  biceps  du  Satyre  qui  porte  le  tliyrse.  —  Le  froni 
et  l'épaule  gauche  de  Silène.  —  La  figure  et  l'avant-bras  droit  du 
Satyre  qui  tient  le  flambeau  ;  la  torche  (sauf  la  flamme).] 

Beau  bas-relief  grec,  en  marbre  pentélique.  Villa  Albani. 

Indic.izione  antiquaria  per  la  villa  Albani  (1785),  n.  449  {festin 
de  Trimalchion). —  Pelit-Radel, i.\l,i.  — Visconti,  Opère  varie, 
t.  4.  400.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  6.  —  Clarac,  Cat. 
n.  121;  Musée,  pi.  133,  111  (gravure  très-inexacte).  —  0.  Jahn, 
Archaeologische  Beitrœge  (1847),  p.  198-211.  —  Gœitling,  Explicatio 
anaglyphi  Parisini  (Jenae,  1848,  in-4).  —  Panofka,  Arch.  Anzeiger, 
1852,  p.  225. 

Hauteur  0,80.  —  Largeur  1,36. 


SOS.         DIONYSOS  ET  LES  HEURES. 

Dionysos,  chaussé  de  bottes  montantes,  vêtu  d'une  chia- 
myde  et  d'un  petit  manteau,  tient  au  bras  gauche  un 
thyrse;  il  se  dirige  vers  le  côté  gauche,  suivi  des  trois 
Heures  (wpat  Atovuatàos;),  qui  marchent  au  pas  de  danse.  Le 
dieu  a  la  barbe  pointue;  ses  cheveux,  disposés  en  longues 
tresses,  retombent  sur  ses  épaules. 

L'Heure  du  printemps  porte  des  fleurs  (1)  dans  un  pan  de 
son  manteau  ;  l'Heure  de  l'été  lient  d'une  main  un  rameau, 
de  l'autre  elle  entraîne  avec  elle  sa  sœur,  l'Heure  de  l'hiver. 
Ce3  ircis  déesses  sont  drapées  dans  des  tuniques  ta\aires  re- 


Agrigente  et  à  Paros.  Dans  l'île  de  Ténos,  il  y  avait  Incorporation 
es  Théoxéniastes;  à  Rhodes,  celle  des  Dioîxeiniastes. 
(1)  «l'EfavÔéo;  dapo?  oip-/].  Méléagre  de  Gad.tra,  dans  l'AntholOgio 
palRliae,  IX.  363. 


DIONYSOS   ET  KOR\  229 

couvertes  de  inanlilles  qui  se  terminent  par  deux  pointes 
[ampéchonium]. 

Les  fêtes  de  Bacchus,  célébrées  au  printemps  de  chaque 
année,  ouvraient  pour  ainsi  dire  la  marche  des  saisons.  Un 
bas-relief  archaïque  du  Capitole  \Foggini,  t.  IV,  43),  œuvre 
du  sculpteur  Callimaque,  représente  les  Heures  conduites 
par  un  Satyre. 

[Il  y  a  quelques  cassures  aux  pieds  et  aux  bras  des  Heure?.] 

Bas-relief  votif.  Imitation  du  style  archaïque.  Villa  Albani. 

JI/oH^/aMCon,  Antiquité  expliquée,  t.  I  ,'pars  2),  pi.  175  (d'après  le 
P.  Albert).  —  Fetit-Radel,  t.  II,  24.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs, 
pi.  26,  7.  —  Gerhard,  Antike  Bildwerke,  pl.  316,  5.  —  Clarac,  Cat. 
n.  181;  Musée,  pl.  132,  110. —  Wetcker,  Donner  Kunstmuseum, 
p.  112. 

Hauteur  0,32.  ~  Largeur  0,44. 


206.     DIONYSOS  ORIENTAL  ET  KORA. 

Têtes  accolées  de  Dionysos  barbu  et  de  Kora,  ceintes  de 
larges  bandeaux.  Leurs  cheveux  sont  bouclés  à  la  façon  ar- 
chaïque ;  un  chiton  recouvre  la  poitrine  de  la  déesse.  Le 
visage  de  Kora ,  animé  par  un  léger  sourire,  rappelle  les 
statues  du  temple  d'Égine. 

[Le  nez  et  les  lèvres  de  Dionysos  ;  les  extrémités  des  tresses  qui 
retombent  derrière  ses  oreilles;  enfin  le  nez,  la  bouche  et  le  menton 
de  Kora  sont  restaurés.] 

Double  tête  rapportée  sur  une  gaine  moderne 

Hauteur  des  tètes  0,30. 

807.  DIONYSOS  ET  KORA.  double  hermès. 

La  tête  de  Dionysos  barbu  est  accolée  à  celle  de  Kora, 
dont  la  chevelure  est  disposée  à  la  façon  archaïque,  en  deux 
rangs  de  petites  boucles  frisées. 

De  chaaue  côté  on  voit  un  appendice  carré,  à  la  place  des 
bras. 


230  DIONYSOS. 

[Parties  modernes  :  Le  nez  et  le  bout  de  la  barbe  de  Dionysos  ; 
le  nez,  la  bouche  et  le  menton  de  Kora  ;  un  morceau  du  buste;  l'un 
des  appendices;  le  bas  de  la  gaine  (plus  d'un  tiers).  —  Le  poteau 
est  étranger  aux  bustes;  du  côté  de  Kora  on  remarque  les  traces 
d'un  membre  viril.] 

Marbre  grec.  Musée  Campana  [Catalogo,  n.  523). 

Hauteur   1,20. 


208.  DIONYSOS  ARCHAÏQUE.   HERMÈS  COLOSSAL. 

Le  dieu,  frisé  d'après  la  mode  archaïque ,  a  la  tête  ceinte 
d'une  écliarpe. 

[Le  nez  est  moderne.] 

Marbre  pentélique.  Musée  Campana  {Catalogo,  n.  141  :  Nwaa 
Pompilio). 

Hauteur  0,62. 


S09.  DIONYSOS  ORIENTAL. 

Dionysos  oriental  barbu,  la  tête  ceinte  d'un  strophium. 
Ses  cheveux  sont  frisés;  deux  longues  tresses  retombent 
sur  ses  épaules.  La  place  des  bras  est  indiquée  par  deux 
trous  carrés,  pratiqués  dans  la  gaine. 

[Le  nez  et  le  bout  de  la  barbe  sont  modernes.  Les  parties  sexuelles 
sont  brisées.] 

Hermès  en  marbre  de  Paros,  trouvé,  en  1820,  avec  la  Vénus  d 
Milo.  —  Inventaire  Louis  XVIII,  d.  72. 

Clarac,  sur  la  statue  de  Vénus  Victrix,  p.  25. 

Hauteur  1,40. 


Ôf  O.        DIONYSOS  ARCHAÏQUE,  tête. 

Imitation  de  l'ancien  style. 

[Le  nez,  la  moitié  de  la  barbe,  les  deux  longues  boucles  de  che- 


DIONYSOS  ARCHAÏQUE.  231 

Yeux  qui  descendent  sur  la  poitrine^  et  le  buste  (en  nermès)  sont 
modernes.] 

Marbre  blanc.  Musée  Campana  [Calalogo,  n.  495). 

Hauteur,  0,52. 


«11.        DIONYSOS  ARCHAÏQUE,  tête. 

La  chevelure  est  retenue  au  moyen  d'un  strophium  ;  der- 
rière chaque  oreille  on  voit  un  bouquet  de  fleurs  de  lierre. 
La  bouche  est  entr'ouverte. 

Imitation  grossière  de  l'ancien  style. 

[Le  nezj  la  barbe  et  le  buste  (en  hermès)  sont  modernes.J 
Marbre  pentélique.  Musée  Campana. 

Hauteur  totale  0,51. 

»t».  DIONYSOS.  HERMÈS  EN  MARBRE  ROUGE. 

Le  dieu  porte  une  longue  barbe ,  et  ses  cheveux  bouclés 
retombent  sur  sa  poitrine.  La  tête  est  ceinte  d'une  bande- 
lette et  d'une  couronne  de  pampres;  l'orbite  des  yeux  a 
été  creusée  dans  le  but  d'y  enchâsser  des  pierres  précieuses. 

Quant  à  la  couleur  du  marbre,  le  sculpteur  doit  l'avoir 
choisie  à  dessein ,  car  les  anciens  avaient  l'habitude  de 
peindre  de  vermillon  le  visage  de  Dionysos  [Pausanias,  II, 
2,  6  :  TTpo'cwTiov  dXotcp^  IpuôpS  x£xd(7iJir,Tat  ;  VIII,  39,  6  : 
otto'gov  0£  auTou  xaOopav  è'jTtv,  iTraX-z^Xtuiai  xtvvà^otpi)* 

[Il  n'y  a  d'antique  que  le  masque.] 

Hermès  en  t^osso  antico,  trouvé  à  Rome,  en  1791 ,  dans  le  quar- 
tier appelé  Jl/erw/awa,  entre  le  mont  Caelius  et  l'Esquilin;  il  y  était 
enseveli  sous  le  pavage  d'une  chaussée  antique.  —  La  gaine  est  en 
griotte  (rouge  cerise)  du  Languedoc. 

Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  298.  —  Petit-Radel,  t.  II,  5.  — 
Filhol,  t.  IX,  648.  —  Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  2,  2.  —  Clarac, 
Cat.  n.  517;  Musée,  pi.  1074,  2760  a. 

Hauteur  0,50. 


232  DIONYSOS. 

SIS.  DIOiNYSOS  POGON. 

Tête  colossale  de  Dionysos  pogon  (à  longue  barbe),  ceinte 
d'une  bandelette.  Bonne  sculpture  grecque  qui  rappelle  de 
loin  le  type  archaïque  de  Bacchus  oriental. 

[Une  partie  de  l'occiput,  quelques  morceaux  de  la  chevelure, 
cou  et  le  buste  drapé  sont  modernes.  Lésion  au  nez.J 

Marbre  grec.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  1. 1,  68.  —  Clarac,  Cat.  u.  17  ;  Musée,  pi.  1086, 2760  c. 

Hauteur  0.91. 

«14.  DIONYSOS  ORIENTAL,  dit  BACCHUS 
INDIEN. 

Le  large  bandeau  asiatique  ([xiTpa)  dont  cette  tête  est  en- 
tourée s'applique  parfaitement  au  vainqueur  de  l'Orient.  La 
figure  majestueuse,  la  barbe,  les  moustaches  et  surtout  les 
boucles  de  cheveux ,  deux  de  chaque  côté ,  qui  pendent  le 
long  du  cou,  sont  un  reste  du  type  archaïque  de  Dionysos. 

[Le  nez  et  le  bout  de  l'oreille  droite  sont  modernes.  L'œil  droil 
a  un  peu  souflert.] 

Tête  en  marbre  de  Paros.  Versailles. 

Petit-Radel,  t.  II,  7.  —  Bouillon,  t.  I,  pi.  70.  —  H.  Laurent, 

Musée  français,  t.  I,  16.  —  Clarac,  Cat.  n.  189;  Musée,  pi.  1086, 

n.  2760  d. 

Dauteur  0,46. 

SIS.       ROI  SACRIFIANT  A  DIONYSOS. 

Un  buste  de  Dionysos  barbu,  couronné  d'un  bandeau,  est 
placé  sur  un  petit  pilastre  à  chapiteau  corinthien.  Du  côté 
gauche,  un  roi  asiatique,  vêtu  d'une  tunique  à  longues  man- 
ches, est  assis  sur  un  pliant.  De  la  main  droite  avancée  vers 
l'idole,  il  tient  un  objet  qui  ressemblée  un  gobelet;  au  bras 
gauche,  il  porte  son  sceptre.  Ses  cheveux  sont  entourés 
d'une  bandelette.  Derrière  le  prince,  on  voit  un  de  ses  satel- 


DIOiNYSOS  ADOLESCENT.  233 

lites  [doryphores)  debout ,  chaussé  de  bottes  montantes , 
vêtu  d'un  manteau  et  d'une  tunique  garnie  de  manches, 
armé  d'une  lance  et  d'un  boucher  ovale.  Ce  groupe  rappelle 
les  vases  peints  représentant  Jobates,  roi  des  Lyciens. 

De  l'autre  côté,  un  personnage  drapé  et  chaussé  de  san- 
dales présente  une  coupe  à  Dionysos  ;  de  la  main  gauche , 
il  paraît  tenir  un  pan  de  son  manteau,  et  sa  pose  indique 
qu'il  va  s'éloigner  en  toute  hâte,  aussitôt  la  cérémonie 
achevée.  Plus  loin ,  on  aperçoit  le  pied  droit  d'une  figure 
brisée. 

Côté  gauclie  d'une  frise  de  couvercle  de  sarcopliage  Bas-relief 
de  la  décadence  romaine.  Marbre  blanc.  Musée  Gampana. 

Hauienr  0,23.  —  Largeur  0,40, 


B. 

DIONYSO        OLESCENT. 


816.  DIONYSOS. 

Le  jeune  dieu  est  représenté  nu,  la  tête  couronnée  de 
lierre  ;  une  nébride,  attacliée  sur  l'épaule  gauche,  descend 
en  écharpe  sur  sa  poitrine.  Le  bras  gauche  a  dû  s'appuyer 
sur  un  cep  de  vigne;  le  bras  droit  était  levé  et  probable» 
ment  replié  sur  la  tête.  Les  lemnisques  (en  métal),  qui  retom- 
baient jusqu'au  milieu  de  la  poitrine,  ont  été  arrachés,  mais 
on  aperçoit  encore  les  trous  destinés  à  les  fixer,  sept  sur  le 
côté  droit,  cinq  sur  l'épaule  gauche. 

Il  est  certain  que  cette  magnifique  sculpture  a  fait  partie 
de  quelque  groupe  de  fronton ,  car  les  cheveux  et  le  dos  de 
la  statue  ne  sont  qu'épannelés.  Sur  l'un  des  tympans  du 
temple  de  Delphes,  on  voyait  Dionysos  et  les  Tlujiades , 
groupe  sculpté  par  deux  contemporains  de  Phidias,  les 
Athéniens  Praxias  et  Androslhènes  (vers  la  90«  olympiade). 


234  DIONYSOS. 

Cette  date  semble  convenir  au  caractère  de  notre  statue,  qui 
rappelle  le  grand  style  de  l'époque  de  Phidias. 

[L'épiderrae  a  souffert  en  plusieurs  endroits.  Le  nez,  les  deux 
bras,  les  jambes  et  la  cuisse  gauche  tout  entière  manquent]. 

Statue  plus  grande  que  nature,  de  marbre  pentélique,  envoyée  de 
l'École  de  France,  à  Rome,  par  Horace  Vernet,  octobre  1834. 

Hauteur  1,46. 


SI  "y.  DIONYSOS,  DIT  BACCHUS  RICHELIEU. 

Le  jeune  Dionysos,  couronné  d'un  bandeau  et  d'une 
branche  de  lierre  en  fleur,  appuie  le  bras  gauche  sur  un 
tronc  d'orme,  autour  duquel  s'enlace  un  cep  de  vigne  ;  de  la 
main  droite  il  tenait  un  thyrse.  Le  dieu  est  dépourvu  de  tout 
vêtement;  la  délicatesse  de  ses  formes  et  les  deux  longues 
boucles  de  cheveux  qui  retombent  sur  chaque  épaule  lui 
prêtent  cette  grâce ,  presque  féminine,  qui  caractérise  les 
statues  de  Dionysos  adolescent.  Sa  tête  est  tournée  vers  la 
gauche,  son  regard  a  quelque  chose  de  rêveur  :  on  dirait 
qu'il  éprouve  les  premières  atteintes  de  l'ivresse.  Dans  la 
main  gauche,  il  portait  probablement  une  coupe,  et  non 
une  grappe  de  raisin. 

[Tête  antique  rapportée.  Restaurations  :  Les  feuilles  de  la  cou- 
ronne de  lierre;  quelques  pièces  au  cou;  le  bras  droit,  l'avant-bras 
gauche  avec  le  raisin  ;  la  moitié  du  pouce  du  pied  droit,  trois  doigts 
du  pied  gauche]. 

Statue  en  marbre  grec  dur,  restaurée  à  Florence.  —  Château  de 
Richelieu.  —  Sous  le  règne  de  Louis  XV,  le  maréchal  de  Richelieu  la 
fit  venir  à  Paris  pour  en  orner  le  jardin  de  son  hôtel.  Pendant  la 
Révolution,  elle  alla  d'abord  au  Musée  des  Petits-Augustins,et  delà 
au  Louvre. 

A.  Lenoiv,  Description  des  monuments  du  Musée  français  (1803), 
p.  42.  —  Petit-Radel,  t.  I,  pi.  77  (avec  le  texte  de  pi.  78).  — 
Robill art-Laurent,  t.  1V(  de  l'année  1809),  pi.  1.  —  Filhol,  t.  H,  84. 

—  Bouillon,  t.  I,  31.  —  Clarac,  Cat.  u.  154;  Musée,  pi.  272,  1570. 

—  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  pi.  31,  352. 

Hauteur  1,94. 


BACCHUS  DE  VERSAILLES.  233 


«18.  DIONYSOS,  DIT  BACCHUS  DE  VERSAILLES. 

Le  jeune  dieu  appuie  le  bras  gauche  sur  un  tronc  d'orme, 
autour  duquel  serpente  un  cep  de  vigne  chargé  de  raisins. 
Dans  la  main  gauche  il  tient  une  grappe,  tandis  que  son 
bras  droit  est  replié  sur  la  tête,  dans  l'atiiiude  du  repos.  Les 
lèvres  sont  demi-closes;  le  front,  ceint  d'un  bandeau,  est 
couronné  de  lierre.  On  sait  que  cette  plante  ressemble  un 
peu  à  la  vigne,  ce  qui  lui  a  valu  Fhonneur  de  devenir  la 
plante  bachique  par  excellence  (1).  De  longues  nattes  retom- 
bent sur  la  poitrine  de  Dionysos.  Une  pardalide  en  écharpe 
recouvre  sa  poitrine  ;  le  reste  du  corps  est  nu,  et  les  formes, 
à  la  fois  fines  et  robustes,  sont  embellies  par  la  grâce  de  la 
jeunesse.  L'artiste  doit  avoir  imité  quelque  sculpture  grecque 
célèbre. 

[Restaurations :  Le  nez,  la  lèvre  supérieure;  quelques  feuilles  de 
la  couronne  de  lierre;  plusieurs  morceaux  de  la  nébride ,  quatre 
doigts  de  la  main  gauche,  les  doigts  de  la  main  droite.] 

Statue  en  marbre  pentélique.  En  1669  aux  Tuileries  («  cette  figure 
a  été  longtemps  dans  la  salle  des  Antiques  avec  la  Diane  à  la  Biche.  » 
Félibien).  —  Plus  tard  à  Versailles,  dans  la  Grande  Galerie. 

Thomassin,  Recueil  des  figures,  etc.,  de  Versailles  (gravé  en  1689), 
pi.  2.  —  Félibien,  Statues  et  Bustes  antiques  des  maisons  royales 
(Paris,  1679),  pi.  2  (Gravure  de  Claude  Mellan,  1669).  —  L.  Begei; 
Spicilegium  antiquitatis  (1692),  p.  161,  d'après  un  dessin  de  Pighius 
(gi'avure  à  l'inverse).  —  Piyaniol  de  la  Force,  Description  du 
Château  de  Versailles  (1717),  t.  I,  156.  —  Monicart,  Versaliarum 
consecrata  memoria,  t.  I,  335  (avec  gravure).  —  Montfaucon,  Anti- 
quité expliquée,  t.  I,  pars  2,  pi.  146,  1  (d'après  Beger).  —  Petit- 
Radel,  Musée  Napoléon,  t.  I,  pi.  78  (avec  le  texte  de  pi.  77).  — 
Miliin,  Galerie  mythologique  (Paris,  1850),  pi.  108  bis,  458.  — 
Filhol,  t.  IV,  282.  —  Bouillon,  t.  I,  30.  —  Clarac,  Cat.  n.  148, 
Musée,  pi.  275, 1574. —  Thiersch,  Epochen,  p.  3.  —  Mi'dler-Wieseler^ 
Denkmœler,  t.  II,  pi.  32,  355. 

Hauteur  2,20. 


(1)  Aiôvuaoç  Kiaffoç.  Pausanias,  I,  31,  6. 


236  DIONYSOS. 


s  a  9.  DIONYSOS  AU  REPOS. 

Le  dieu  est  représenté  dans  la  même  altitude  que  le 
Bacchus  de  Versailles.  Une  couronne  de  pampres  entoure  . 
son  front. 

[Tète  antique  rapportée.  Restaurations  :  L'extrémité  du  nez,  une 
pirtie  de  la  bandelette  qui  descend  sur  la  poitrine  ;  plusieurs  feuilles 
de  vigne  de  la  couronne;  les  bras,  les  jambes  avec  les  genoux;  Id 
ironc  d'arbre,  entouré  d'un  cep  de  vigne.] 

Statue  en  marbre  de  Parcs. 

Bouillon,  1. 111,  Statues,  pi.  7,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  203  ;  Musée, 
pi.  272,  1571. 

Hauteur  1,88. 

SaO.  DIONYSOS.   STATUE  CAMPANA. 

Joli  fragment  d'une  statue  de  Dionysos  adolescent  nu,  cou- 
ronné d'un  bandeau  dont  les  deux  bouts  retombent  sur  les 
épaules.  La  chevelure  est  disposée  de  telle  façon  qu'une 
tresse,  ornée  de  raisins,  de  pampres  et  de  lierre  fleuri,  va 
parallèlement  avec  le  front,  tandis  que  deux  longues  boucles 
descendent  sur  la  poitrine,  La  chlamyde,  jetée  sur  l'épaule 
droite,  passe  par  derrière,  pour  se  replier  sur  l'avant- 
bras  gauche.  Il  est  probable  que  le  jeune  dieu  appuyait  son 
bras  droit  sur  un  thyrse  ;  de  la  main  gauche  abaissée  il 
tenait  quelque  attribut  (un  canthare?)  dont  on  ne  voit  plus 
que  les  tenons. 

[Le  bras  droit,  les  doiçts  de  la  main  gauche,  les  jambes  et  la  cuisse 
droite  avec  une  partie  de  la  hanche  sont  brisés.] 

Blarbre  grec.  Musée  Campana. 

Hauteur  1,23, 

Sai.  DIONYSOS  DANS  L'IVRESSE,  statue 

COLOSSALE. 
Couronné  de  raisins  et  de  feuilles  de  vigne,  le  dieu  appuie 


DIONYSOS  ADOLESCENT.  237 

son  bras  gauche  sur  un  tronc  d'arbre,  recouvert  de  la  nébride 
qui  descend  de  ses  épaules.  Ses  paupières  sont  demi-closes. 
Dans  la  main  droite  abaissée  il  tient  une  grappe. 
Le  sculpteur  a  reproduit  jusqu'aux  poils  de  la  nébride. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  Le  menton,  la 
lèvre  inférieure  et  plusieurs  feuilles  de  la  couronne.  La  main  droite 
avec  le  poignet  et  le  raisin.  La  main  gauche  et  la  moitié  de 
l'avant-bras.  Le  pied  gauche  et  l'extrémité  de  quatre  doigts  du  pied 
droit.  Quelques  morceaux  de  la  nébride  et  la  moitié  inférieure  du 
tronc  d'arbre.] 

Statue  en  marbre  pentélique.  Ancienne  collection  du  Roi. 

Petit-Radel,  t.  l,  80.  —  Robillart-Laurerit,  Musée  français,  t.  IV, 
48.  —  Visco)ïti,  Opère  varie,  t.  IV,  pi.  13,  p.  78-81.  —  Bouillon, 
t.  I,  29.  —  Clarac,  Cat.  n.  65G  ;  Musée,  pL  274,  1GÛ9. 

Hauteur  2,38. 

S«».  DIONYSOS. 

Le  jeune  dieu,  entièrement  nu,  mais  chaussé  de  sandales, 
appuie  la  main  droite  sur  un  tronc  d'ormeau  autour  duquel 
s'enlace  un  cep  de  vigne  ;  de  la  main  gauche  levée  il  tient 
une  petite  coupe  qu'il  regarde  d'un  œil  brûlant  de  convoi- 
tise, et  qu'il  va  sans  doute  porter  à  ses  lèvres.  Il  est  cou- 
ronné de  lierre  et  de  corymbes;  deux  longues  boucles  de 
cheveux  lui  tombent  sur  la  poitrine. 

[La  tête,  les  bras,  les  jambes,  la  cuisse  droite  et  les  deux  tiers  de 
la  cuisse  gauche,  avec  le  tronc  d'arbre  sont  modernes.] 

Statue  de  marbre  pentélique.  Cabinet  du  sculpteur  Fr.  Girardon 
(gravé  par  Nicolas  Chevallier).  —  Ancienne  collection  du  roi. 

Petit-Mdel,  t.  I,  79.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  7,  2.  — 
Clarac,  Cat.  n.  152;  Musée,  pi.  273,  1575. 

Hauteur  1,48. 

««3.  BACCHUS  JEUNE. 

Couronné  de  lierre  et  de  corymbes,  le  jeune  dieu,  entiè- 
rement nu,  tient  dans  sa  main  droite  levée  une  grappe  de 


238  DIONYSOS. 

raisin  (moderne).  Si  le  restaurateur  avait  compris  le  mou- 
vement de  la  figure,  il  aurait  placé  un  canthare  dans  la  main 
gauche  de  Bacchus,  car  le  bras  droit  s'appuyait  sans  doute 
sur  un  thyrse.  Une  nébride  recouvre  le  tronc  d'arbre  qui 
sert  d'appui  à  la  statue. 

[Parties  modernes  :  La  tête,  le  bras  droit,  la  main  gauche,  la  jambe 
droite,  les  pieds,  le  bas  du  tronc  d'arbre.  —  Le  tenon,  en  spirale,  qui 
soutient  le  bras  gauche  est  antique.] 

Statue  en  marbre  de  Luni.  Villa  Borghèse,  st.  2,  1. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  7,  3.  —  Filhol,  t.  VlII,  528.  — • 
Clarac,  Cat.  n.  428;  Musée,  pi.  273, 1572. 

Hauteur  1,50. 

SS4.        DIONYSOS  ET  SA  PANTHÈRE. 

Le  jeune  Dionysos,  nu,  le  bras  gauche  appuyé  sur  un 
thyrse,  tend,  de  la  main  droite  abaissée,  une  grappe  de  raisin 
à  une  panthère  qui  est  assise  à  ses  pieds.  La  chevelure  du 
dieu ,  disposée  en  longues  nattes  qui  retombent  sur  ses 
épaules,  est  ceinte  d'une  couronne  de  lierre  en  fleur. 

[Sont  modernes  :  La  tête  de  Dionysos  et  une  grande  partie  des 
boucles  de  cheveux,  Tavant-bras  droit  avec  le  coude,  l'avant-bras 
gauche  et  le  thyrse  (en  bronze  moderne) ,  un  morceau  de  la  cuisse 
droite,  les  jambes,  les  pieds,  la  panthère  et  la  plinthe.] 

Charmante  statuette  en  marbre  blanc. 
Hauteur  0,045. 

S«5.        BACCHUS  ET  SA  PANTHÈRE. 

Le  jeune  Bacchus,  nu  et  posé  de  face,  tient  un  vase  dans  la 
main  droite  abaissée.  De  longues  boucles  de  cheveux  des- 
cendent sur  ses  épaules.  Une  panthère,  assise  à  ses  pieds, 
lève  la  patte  comme  si  elle  lui  demandait  à  boire. 

Un  cep  de  vigne  et  une  colonne  forment  l'encadrement  du 
groupe. 

[La  tête  de  Bacchus,  son  bras  gauche,  sa  main  droite  avec  la  moitié 


DIONYSOS  ASSIS  SUR  UNE  PANTHÈRE.  239 

du  vase  et  du  bras ,  enfin  tout  le  haut  et  le  côté  droit  du  marbre 
sont  ou  brisés,  ou  mal  restaurés.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc.  Décadence  romaine. 

Bouillon,  1. 111,  Bas-reliefs,  pi.  8.  —  Clarac ,  Cat.  n.  22;  Musée, 
pi.  123,  114. 

Hauteur  0,41.  —  Largeur  0,22. 

«se.  DIONYSOS  ASSIS  SUR  UNE  PANTHÈRE. 

Le  jeune  Dionysos  nu,  tenant  une  grappe  de  raisin  dan'a 
chaque  main,  est  assis,  à  la  manière  des  femmes,  sur  une 
panthère  galopant  à  droite.  La  longue  chevelure  du  dieu  est 
retenue  par  un  ruban  et  ornée  de  raisins.  Un  manteau, 
étendu  sur  le  dos  de  sa  monture ,  lui  sert  de  selle. 

Derrière  lui  on  voit  le  bu.ste  d'un  Satyre  qui  pose  familiè- 
rement le  bras  droit  sur  l'épaule  de  son  maître.  Le  brae 
gauche  de  ce  personnage  bachique  n'a  jamais  été  sculpté. 

Enfin  un  Satyrisque,  placé  au  premier  plan,  a  le  bras 
gauche  enveloppé  d'un  manteau  ;  de  la  main  droite  il  tient 
une  syrinx. 

La  panthère  porte  deux  couronnes  de  lierre,  l'une  autour 
du  cou,  l'autre  autour  du  corps. 

[Parties  modernes  :  L'avant-bras  droit  de  Dionysos  avec  le  raisin  : 
ses  jambes  et  la  moitié  des  cuisses.  Son  nez  est  éraillé.  —  La  tète  du 
Satyre.  Les  pattes  de  la  panthère.  La  tète,  la  main  gauche,  les  jambe 
It  la  cuisse  droite  du  Satyrisque.] 

Haut-relief  de  très-forte  saillie ,  encadré  d'une  moulure.  Villa 
Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  8,  2.  —  Clarac,  Cat.  n.  767; 
Musée,  pi.  139,  113. 

Hauteur  0,7a.  —  Largeur  0,99. 

«av.  DIONYSOS  ASSIS  SUR  UNE  CHÈVRE. 

Le  jeune  dieu,  une  chlamyde  sur  le  dos,  est  assis,  à  la 
manière  des  femmes,  sur  une  chèvre  galopant  vers  la  gauche. 


21:0  DIONYSOS. 

De  la  main  droite  il  s'accroche  à  l'une  des  cornes  de  sa 
monture,  qui  retourne  la  tête  en  poussant  des  bêlements. 
La  grappe  de  raisin  que  porte  Dionysos  dans  la  main  gauche 
levée  est  une  addition  moderne. 

[Restaurations  :  La  tête,  le  cou,  le  bras  gauche,  le  bras  droit  à 
partir  du  deltoïde  ,  le  genou  gauche  ,  les  pieds  et  une  partie  des 
jambes  de  Dionysos.  —  Le  museau,  les  oreilles,  la  plus  grande  partie 
des  corne-i,  les  jambes  et  la  queue  de  la  chèvre.  —  Le  tronc  d'arbre 
et  la  plinthe.] 

Joli  petit  groupe  en  marbre  grec.  Musée  Campana  {Catalofjo 
n.  26). 

Hauteur  0,74. 

228.  BACCHUS  COUCHÉ. 

Le  jeune  dieu ,  couronné  d'un  bandeau  et  d'une  branche 
de  lierre  en  fleur,  est  à  c!emi-couché  sur  une  pardalide 
étendue  sur  un  rocher.  Au  bras  gauche  il  tient  un  gros  cep 
de  vigne  qui,  chargé  de  raisins,  ressemble  à  une  corne 
d'abondance;  de  la  main  droite  il  caresse  paternellemeni 
un  petit  génie  bachique  qui  vient  lui  présenter  un  fruit. 
L'enfant  esta  genoux  et  enlièrement  nu;  ses  cheveux  sont 
rassemblés  en  une  tresse  qui  va  du  milieu  du  front  jusqu'au 
sommet  de  la  tête.  Bacchus  porte  un  manteau  en  écharj)e 
qui  ne  recouvre  que  l'épaule  gauche  et  les  cuisses. 

Ce  groupe,  plus  grand  que  nature,  a  servi  de  couvercle  à 
un  sarcophage  romain.  On  ne  connaît  que  trois  statues  ana- 
logues :  l'une  au  palais  Sciarm  (Indicateur  archéologique  de 
Berlin,  1863,  p.  121*)  ;  l'autre  au  Vatican  (Musée  Pio-Clé- 
mentin,  t.  1,  42)  ;  la  troisième  dans  la  collection  Gastaldi 
(Clurac,  Musée,  pi.  683,  1604). 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes.  Bacchus  :  l'extrémité 
du  nez,  la  mâchoire  gauche  avec  l'oreille  et  la  partie  attenante  de  la 
tête,  la  couronne  presque  entière.  Un  morceau  de  l'avant-bras  droit 
et  les  doigts  de  la  main  droite.  Les  deux  premiers  doigts  de  la  main 
gauche.  La  moitié  supérieure  du  cep  de  vigne  (c'est  pour  cela  qu'il 
ressemble  à  une  corne  d'abondance).  Les  doigts  du  pied  droit  et  une 
phalange  du   pouce   du  pied  gauche.  —  Enfant  :  le  visage  au- 


TÈTE   DE    DIONYSOS.  241 

dessous  du  front,  le  cou,  le  sein  droit,  le  bras  droit,  un  côté  du  bras 
gauche.  —  Une  grande  partie  de  la  plinthe.] 

Groupe  romain  (de  peu  de  valeur  artistique).  Jlarbre  de  Luni. 
Villa  Borghèse  (1),  st.  3,  1. 

Montelatici,  Villa  Borghèse,  p.  196.  —  Montfaucon ,  Antiquité 
expliquée,  t.  I  (pars  2),  pi.  157,  4.  —  Viscoriti,  Monumenti  scelti, 
pi.  8,  p.  82-86.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  8,  5.  —  Clarac, 
Cat.  n.  74;  Musée,  pi.  273,  1592.  —  Mûllev-Wieseler,b'ùa]xiaiiÀ'iv 
X.  II,  pi.  32,  360. 

Hauteur  0,86.  —  Longueur  2,00. 


S«».         TETE  DE  DIONYSOS  JEUNE. 

Elle  est  légèrement  tournée  vers  la  gauche.  Les  lèvres 
sont  entrouvertes,  les  oreilles  cachées  sous  une  épaisse 
chevelure  féminine,  nouée  sur  le  front  et  sur  la  nuque,  et 
retombant  en  petites  boucles  sur  le  cou.  La  physionomie  du 
dieu  ressemble  un  peu  à  celle  d'Apollon,  mais  le  menton  est 
trop  plein  et  trop  arrondi  pour  qu'il  soit  possible  de  voir  dans 
celte  tète  celle  du  fils  de  Lalone. 

[Le  nez,  quelques  mèches  de  la  chevelure  et  une  partie  du  buste 
«ont  modernes.  Le  chignon  est  mutilé.  Lésions  au  front  et  à  lu  lèvre 
supérieure.] 

Marbre  grec  du  beau  style. 

Petit-Radel,  Muscc  Napoléon,  t.  II,  1.—  Filkol,  t.  IV,  288.  — 
Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  2,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  227. 

Hauteur  0,45. 

S30.      TÊTE  DE  DIONYSOS,  fragment. 

Tête  de  Dionysos  jeune  ;  ses  cheveux  bouclés,  qui  descen-» 
dent  jusque  sur  les  épaules,  sont  oinés  d'une  bandelette  et 
d'une  branche  de  lierre  fleuri. 


(1)  Il  y  servait  de  couronnement  au  sarcophage  de  Méléagre. 

11 


242  DIONYSOS. 

Appliquée  sur  un  pilastre,  cette  tête  avait  servi  d'orne- 
ment à  un  tombeau  (1). 

Marbre  grec,  rapporté  de  Grèce  par  M.  Pouqueville,  consul  à 
Patras. 

Clarac,  Cat.  n.  760. 

Hauteur  0,20. 

S3f .  DIONYSOS  COMBATTANT  LES  INDIENS. 

Dionysos  à  cheval,  vêtu  d'une  chlamyde  et  armé  d'un  bou- 
clier, est  aux  prises  avec  deux  Indiens  qui  l'attaquent  chacun 
de  leur  côté.  Un  troisième  est  déjà  étendu  à  terre.  Devant 
le  cheval,  qui  se  cabre,  se  tient  une  Ménade  drapée,  et  près 
d'elle  on  voit  un  serpent  qui  sort  de  la  ciste  mystique  Dour 
secourir  son  maître. 

La  partie  droite  du  bas-relief  est  occupée  par  un  éléphant 
(à  gauche),  accompagné  de  trois  Indiens.  L'un,  entièrement 
nu  et  armé  d'un  bouclier  ovale,  s'affaisse  à  la  suite  d'une 
blessure  qu'il  vient  de  recevoir.  Les  deux  autres  sont  velus 
de  pantalons;  le  premier,  tombé  sous  les  pieds  de  l'éléphant, 
lève  le  bras  droit  comme  pour  demander  grâce ,  le  second 
porte  une  couronne  de  fleurs  qu'il  offre  au  dieu  victorieux. 

Deux  Ménades  à  demi-nues  sont  placées  aux  extrémités 
du  bas-relief.  Ainsi  que  celle  du  milieu,  elles  déploient  leurs 
écharpes  qui  forment  comme  des  nimbes  autour  de  leurs 
têtes.  Derrière  la  Ménade  de  gauche  on  aperçoit  les  restes 
d'une  figure,  aujourd'hui  mutilée. 

[Parties  brisées  ou  modernes  :  Presque  toutes  les  têtes  du  tableau 
de  gauche,  les  pieds  du  cheval  et  du  combattant  qui  se  trouve  à  la 
droite  de  Dionysos;  les  bras  de  trois  Indiens;  tout  l'arrière-train  et 
la  trompe  de  l'éléphant;  la  tête  de  l'ennemi  tombé  sous  ses  pieds; 
la  figure,  le  bras  droit  et  la  main  gauche ,  les  deux  jambes  et  la 
cuisse  droite  du  guerrier  armé  d'un  bouclier;  enfin  l'homme  oui 
tient  une  couronne  et  la  J\Iénade  qui  est  derrière  lui.] 


(1)  Comparez  Thermes  sépulcral  de  Clodios  Thalles.  Bulletin  ar- 
diéol.  du  Mvvsée  Parent,  p.  38. 


DIONYSOS  ET  LES   INDIENS.  243 

Devant  de  sarcoiiliage.  Marbre  grec.  Yilla  Borgliose. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  5.  —  Clarac,  Gat.  3G2  ;  Musée 
pi.  126,  108. 

Hauteur  0,45.  —  Largeur  1,56. 


S3S.    DIONYSOS  TRIOMPHANT  SUR  LES 
INDIENS. 

Le  cortège  bachique  se  dirige  vers  la  droite,  précédé  d'une 
Ménade  drapée  qui  marche  au  pas  de  danse.  Un  jeune  Satyre, 
la  houlette  au  bras  gauche ,  porte  sa  nébride  en  écharpe. 
Après  viennent  deux  Amazones  casquées  et  armées  de  bou- 
cliers circulaires.  Elles  ont  le  sein  droit  à  découvert  [mamma 
exerta],  et  le  casque  de  l'une  d'elles  est  orné  de  volutes.  Une 
seconde  Ménade  drapée  jouait  probablement  des  cym- 
bales; une  troisième  bat  le  tambourin.  Enfin  une  Victoire 
ailée,  vêtue  d'un  chiton  dorien  (a/tcxoç)  qui  laisse  la  jambe 
droite  à  découvert,  occupe  l'extrémité  gauche  du  bas-relief. 

Au  premier  plan ,  on  voit  le  char  triomphal  de  Dionysos, 
conquérant  de  l'Inde.  Le  jeune  dieu  est  mollement  couché 
sur  le  flanc  gauche.  Le  haut  de  son  corps  est  nu  ;  ses  che- 
veux retombent  en  longues  boucles  sur  la  poitrine  ;  d'une 
main  il  portait  une  coupe,  de  l'autre,  levée,  il  s'appuyait 
sur  UQ  Ihyrse.  Un  Amour  nu  est  assis  sur  l'une  des  deux 
panthères  qui  forment  l'attelage.  Un  Silène,  la  nébride  en 
écharpe,  les  tient  en  laisse  et  pose  le  pied  gauche  sur  une 
amphore  renversée.  Sous  les  pieds  des  panthères  se  voit  la 
cisle  mystique  d'où  s'échappe  un  serpent. 

Enfin,  derrière  le  char  de  Dionysos  marche  un  éléphant 
couvert  d'une  moustiquaire.  Il  porte  deux  prisonniers  in- 
diens, vêtus  de  chitons  courts,  les  mains  liées  derrière  le  do.<^, 
et  d'une  taille  remarquablement  petite.  Un  Panisque  est  assis 
entre  les  jambes  de  l'éléphant. 

[Parties  brisées  :  Les  deux  bras  de  la  Ménade  et  tout  le  côté 
antérieur  de  son  corps.  L'objet  que  le  Satyre  portait  dans  la  maia 


214  DIO.NYSÛS. 

droite.  — Le  nez  et  la  main  droite  de  la  première  Amazone.  Le  nez 
la  bouche  et  le  menton,  l'avani-bras  droit  et  le  sein  droit  de  la 
secoflde.  —  Les  mains  et  les  avant-bras  de  la  seconde  Ménade  ;  uo 
morceau  du  bras  droit  de  la  troisième.  —  Les  bras  de  la  Victoire. 

L'avant-bras  de  Dionysos,  le  tliyrse  et  la  coupe.  Les  roues  du 
char.  —  La  tête,  le  bras  droit  et  lavant-bras  gauche  de  l'Amour.  Un 
morceau  du  bras  gauche  de  Silène.  —  La  figure  el  le  bras  droit  du 
f  anisque.  —  La  tête  du  second  prisonnier.] 

Bns-relief  romain  de  médiocre  exécution;  autrefois  devant  d'un 
sarcophage.  —  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  6.  —  Clarac,  Cat.  n.  725  = 
776  bis;  iAlusée,  pi.  144,  109. 

Hauteur  0,88.  —  Largeur  1,60. 


S33.    DIONYSOS    ET   LES  GÉNIES  DES 
QUATRE  SAISONS. 

Le  milieu  de  celte  composition  symétrique  est  occupé  par 
le  jeune  Dionysos  debout,  couronné  de  raisins  et  de  pam- 
pres, la  tête  fièrement  tournée  vers  la  droite,  le  bras  gauche 
appuyé  sur  un  tliyrse  qui  est  entouré  d'une  bandelette.  Le 
dieu  des  vendanges  a  le  haut  du  corps  à  découvert;  de  la 
main  droite  levée,  il  tient  son  conihare  ,  quun  Amour  ailé 
l'aide  à  renverser.  A  ses  pieds,  la  panthère  assise  et  por- 
tant un  collier  met  la  patte  droite  sur  une  tête  de  bouc  : 
allusion  aux  sacrifices  bachiques.  Un  enfant  nu  est  éga- 
lement assis  par  terre ,  à  côté  d'un  panier  de  fruits.  Plus 
loin,  un  Satyrisque,  la  nébiide  sur  l'épaule  gauche,  apporte 
un  panier  en  osier  rempli  de  grappes  de  raisin.  Entre  lui  tt 
Dionysos  paraît,  au  second  plan,  le  buste  d'un  Silène.  De 
l'autre  côté.  Pan,  une  houlette  noueuse  au  bras  gauche,  un 
raisin  dans  la  main  droite  levée ,  se  livre  à  la  danse.  Tous 
ces  personnages  sont  de  moindre  taille  que  le  dieu. 

Quatre  génies  ailés,  représeiitant  les  quatre  saisons,  occu- 
pent le  reste  du  bas-relief.  Ils  ont  les  mêmes  proportions 
que  Dionysos  et  portent  une  chiamyde  agrafée,  ceux-ci  sur 
l'épaule  droite,  ceux-là  sur  l'éiiaule  gauche. 


dWnysos  et  les  saisons.  245 

Le  premier  —  celui  qui  tient  deux  oiseaux  morts  —  est 
le  génie  de  l'hiver,  saison  des  chasses.  De  la  main  droite  il 
portait  probablement  un  peduni  ;  un  chien  est  asïis  à  ses 
pieds. 

Le  second,  armé  d'une  houlette  noueuse  et  portant  une 
corbeille  remplie  de  fleurs  et  de  tcnies,  est  la  personnification 
du  printemps.  Un  Amour  ailé,  qui  arrive  d'en  haut,  s'em- 
pare de  deux  de  ces  baudekites. 

Le  troisième  génie  est  celui  de  Tété.  Malheureusement  il 
a  la  main  droite  brisée  avec  l'attribut  qu'elle  tenait;  mais  au 
bras  gauche  il  porte  quelques  grappes  de  raisin  qu'un 
Amour  ailé,  en  chiamyde,  vient  lui  dérober. 

Enfin  le  génie  de  l'automne,  debout  à  l'extrémité  du  bas- 
relief,  a  le  bras  droit  étendu.  Ses  attributs  n'existent  plus. 

Deux  personnages,  à  moitié  couchés,  se  voient  au  second 
plan.  A  la  gauche  du  spectateur,  ['Océan,  sous  la  forme  d'un 
homme  barbu,  de  taille  colossale,  dont  la  partie  supérieure 
du  corps  est  à  découvert,  appuie  le  bras  droit  sur  un  gou- 
vernail, et  l'autre  sur  une  urne  d'où  s'échappe  de  l'eau. 

A  droite  on  aperçoit  une  femme  drapée  [la  Terre],  qui 
tourne  son  regard  vers  le  génie  de  l'automne.  Elle  porte  des 
raisins  dans  un  pan  de  son  manteau,  et,  au  bras  gauche, 
une  corne  d'abondance  qu'un  Amour  ailé  est  en  train  de 
mettre  au  pillage.  Son  bras  droit  est  nu,  ainsi  que  l'épaule. 
Deux  enfants  sont  accroupis  près  de  la  déesse  ;  l'un  tient  une 
corbeille  de  fruits  ;  l'autre  porte  des  raisins  dans  sa  chia- 
myde. La  vache  couchée  qui  occupe  le  coin  est  le  symbole 
de  la  Terre. 

Comparez  le  bas-relief  du  Musée  de  Casse! ,  qui  a  fait 
partie  du  Musée  Napoléon  {Bouillon,  t.  III,  pi.  5,  2.  —  Vau- 
thier  et  Lacour,  Monumens  de  sculpture,  pi.  56.  —  Millin, 
Galerie  mythologique,  édit.  de  1850,  pi.  149,  4761. 

[Parties  modernes  ou  brisées  :  Le  nez,  la  moitié  delà  main  droite 
et  le  haut  du  tliyrse  de  Dionysos.  Une  anse  du  canthare.  La  tête  et 
l'aile  gauche  de  l'Amour.  Les  deux  bras  de  l'enfant  assis  par  terre. 
Le  fcras  gauche  du  Satyrisque.  La  jambe  droile  de  Pan.  —  Les  nez 
des  quatre  génies.  —  La  main  droile  du  génie  de  l'Hiver,  avec  une 
partie  du  pcdum.  Les  lêtes  des  oiseaux  et  du  chien.  —  Le  haut  du 


246  DIONYSOS. 

fiediim  du  Printemps.  —  La  moitié  du  bras  droit  de  l'Été.  Le  bras 
droit  de  l'enfant  accroupi  à  ses  pieds.  —  L'avanl-bras  droit  de  l'Au- 
tomne ;  son  avant-bras  gauche  avec  le  bâton.  —  Le  haut  du  gou- 
vernail del'Océan.  —  La  tête  de  l'Amour  près  de  la  corne  d'aboa- 
iance,  et  la  têle  de  la  vache.] 

Devant  de  sarcophage.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  m,  Bas-reliefs,  pi.  5,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  770; 
Musée,  pi.  146,  116. 

Hauteur  1,06.  —  Longueur  2,36. 


S34.  DIONYSOS  ET  SILÈNE. 

Le  jeune  Dionysos  nu,  couronné  de  raisins  et  de  pampres, 
a  le  bras  gauche  levé  pour  écraser  une  grappe;  de  la  main 
droite  il  lient  la  coupe  qui  doit  recueillir  le  vin  nouveau. 
Mais  au  lieu  de  s'appuyer  sur  l'épaule  de  Silène,  comme  il 
est  d"liabitude  représenté  sur  les  bas-reliefs,  c'est  lui,  au 
contraire,  qui  soutient  son  robuste  compagnon.  Inutile  de 
dire  que  celte  dérogation  au  bon  sens  doit  être  mise  sur  le 
compte  du  reslaurateur  italien. 

Silène  a  la  figure  d'aut^mt  plus  comique  que  l'ivresse  le 
rend  incapable  de  marcher.  La  tète  chauve  ceinte  d'une 
couronne  de  lierre,  le  front  osseux,  l'expression  du  visage 
tenant  à  la  fois  de  la  bonhomie  et  de  la  bestialité,  il  porte 
un  vase  du  genre  de  ceux  qu'on  appelle  lugynos  (1).  Son 
ventre,  gros  et  poilu,  rappelle  les  Satyres  des  vases  peints, 
qui  ont  également  le  corps  couvert  de  touffes  de  poils.  Une 
nébride  flotte  sur  son  dos;  du  coude  gauche,  il  s'appuie 
sur  un  tronc  d'arbre. 

Comparez  le  groupe  publié  dans  les  Annales  de  l'Institut 
de  Rome,  1854,  p.  81. 

[Parties  modernes  :  La  base;  les  jambes,  le  bras  gauche,  l'avant- 
bras  droit  et  la  tète  de  Bacchus;  les  jambes,  l'avant-bras gauche  avec 
la  gourde,  le  bras  droit  avec  l'aisselle  de  Silène.] 

(1)  Le  commerce  italien  désigne  le  lagynos  sous  le  nom  ù&  fiasca. 
Un  mascaron  de  lion  est  sculpté  sur  la  panse. 


VASE   BORGIIÈSE.  247 

Groupe  dont  les  figures  ne  se  trouvent  peut-être  ensemble  que  par 
le  caprice  du  restaurateur. 

Villa  Borghèse,  st.  4,  8. 
Clarac,  Cat.  n.  32G;  Muséo,  pi.  274, 1569. 
Hauteur  0,75. 

5.     FÊTE  BACHIQUE,  vase  borghèse. 

Le  principal  groupe  de  ce  bas-relief  célèbre  est  Dionysos, 
ppuyé  sur  une  Bacchante  vers  laquelle  il  tourne  le  regard. 
Le  jeune  dieu  est  couronné  d'an  bandeau  et  d'une  branche 
de  lierre  fleuri  ;  nu  jusqu'aux  jambes ,  il  tient  de  la  main 
droite  son  ihyrse,  orné  d'une  téuie.  La  Bacchante,  parée 
d'une  armille  et  vêtue  d'un  chiton  talaire  transparent,  a  le 
bras  droit  avec  l'épaule  à  découvert  ;  elle  joue  de  la  lyre 
pendant  qu'un  jeune  Satyre,  tourné  à  gauche  et  rejetant  la 
tête  en  arrière  (pt(J;aûxr,v),  exécute  une  danse.  Ce  dernier 
porte  son  thyrse  sur  l'épaule  droite  et  sa  pardalide  sur  le  bras 
gauche  étendu,  La  panthère  bachique,  couchée  à  ses  pieds, 
tient  également  un  thyrse. 

Plus  loin,  le  vieux  Silène  ivre  ,  couronné  d'une  branche 
de  lierre,  se  baisse  péniblement  pour  ramasser  le  canihare, 
échappé  de  ses  mains.  Son  manteau  glisse  par  terre,  et  lui- 
même  tomberait  sans  doute,  s'il  n'était  soutenu  par  un 
jeune  Satyre  qui,  vêtu  d'une  pardalide  et  armé  d'un  thyrse, 
vient  le  prendre  par  la  taille. 

Devant  ce  groupe ,  on  voit  une  Bacchante  qui  se  livre  à 
la  danse ,  en  jouant  des  crotales.  Elle  porte  un  chiton  ta- 
laire transparent,  dépourvu  de  manches,  et  un  himation 
en  écharpe. 

Un  jeune  Satyre,  la  pardalide  sur  l'épaule  gauche,  joue 
de  la  double  flûte,  tandis  qu'un  de  ses  camarades  court 
après  une  joueuse  de  lyre.  Enfin  une  quatrième  Bacchante, 
vue  de  dos,  relève  de  la  main  gauche  sa  robe  traînante,  de 
l'autre  elle  agite  un  tambourin. 

Le  bord  du  cratère  est  garni  de  ceps  de  vigne.  A  la  place 
des  anses  on  aperçoit,  de  chaque  côté,  deux  mascarons  de 
Satyres.  Le  bas  de  la  panse  est  godronné. 


248  DIONYSOS. 

[Parties  modernes  :  Le  nez  et  le  bout  du  pîer]  ganche  du  Sa*yr« 
dansant.  Le  mollet  droit  de  celui  qui  soutient  Silène.  La  main  droite 
de  Silène.  Le  nez  de  la  Bacchante  qui  joue  des  crotales.  —  Le  pied 
du  vase.] 

Magnifique  vase  eu  marbre  pentélique.  Style  grec  de  la  belle 
époque.  Tiouvé,  au  xvi''  siècle,  à  Rome,  près  des  jardins  de  Sal- 
inité,, dans  une  vigne  de  Carlo  Muti  (Fiaminio  Yacca,  dans  fea, 
Miscellanea,  t.  \,  79,  n.  ^9).  Le  Faune  à  PEnfant  sortit  de  la  même 
fouille. 

Villa  Bor^hèse,  st.  2,  9.  10. 

Admira7ida,  pi.  50.  51.  —  Montelatici,  p.  265.  —  Montfuucon^ 
Antiquité  expliquée,  t.  II,  pars  1,  pi.  87  (d'après  les  .'Vdmiranda). 
—  Piranesi ,  Vases,  pi.  -^6.  37.  —  Millin,  Galerie  mythologique 
(Paris,  1850),  pi.  124,  479.  —  Visconti,  Monumenti  scelti  Borghe- 
Siani,  pi.  34.  35  (p.  238-242\  —  Gerhard,  Prodromus,  p.  225 
(note  62).  —  Bouillon,  t.  I,  76.77.—  Clarac,  Cat.  n.  711;  Musée, 
pi.  130.  131,  n.  142.  143.  —  Pa^iofka,  Musée  Blacas,  p.  14-16.— 
Welcker,  Annali  romani,  t.  V,  159.  Alte  Deukmœler,  t.  I,  154.  II, 
161.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  pi.  48,  601. 
Hauteur  1,71. 


236.  BACCHUS  ET  SA  SUITE. 

(musée  d'afriûue\ 

Le  jeune  Bacclius,  de  face,  couronné  de  raisins  et  deco- 
rymbes,  la  nébride  en  écharpe  sur  l'épaole  droite,  porte 
d'une  main  un  thyrse  très-lourd;  de  l'autre,  il  exprime  le 
jus  d'une  grappe  de  raisin  dans  le  rliyton  de  Pan,  qui,  ac- 
croupi près  de  lui,  boit  à  pleines  gorgées.  De  la  main  droite, 
ce  dernier  tient  un  pedurn.  Plus  loin  on  voit  une  Bacchante 
drapée  qui,  les  pieds,  les  bras  et  l'épaule  droite  à  décou- 
vert, joue  des  cymbales. 

Du  côlé  opposé,  un  jeune  Faune,  entièrement  nu,  porte 
la  main  droite  au  front,  comme  s'il  ressentait  les  effets  de 
son  intempérance  ;  du  bras  gauche,  il  s'appuie  sur  l'épaule 
de  Silène,  qui  porte  un  canthare  et  une  gruppede  raisin. 

Ce  bns-relief,  de  l'époque  romaine  et  d'une  exécution 
grossière,  est  encadré  d'une  moulure. 


CIPPE   BACHIQUE.  249 

[La  figure  du  Faune  et  quelques  morceaux  des  jambes  de  Bac- 
chus  sont  brisés.  Le  côté  droit  de  la  bordure  et  le  socle  sont  mo- 
iernes.] 

Trouvé  à  Phiiippeville,  rancienne  Rusicade. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1235;  pi.  161  c,  149  a.  —  Delamare,  Explo- 
ration scientilique  de  l'Algérie,  pi.  26,  3. 

nauleur  1  CO.  —  Largeur  1,28. 

23V.  CIPPE  BACHIQUE. 

a)  Dans  un  berceau  de  lierre  en  fleur,  Baccbus  debout, 
couronné  de  pampres  et  de  raisins,  tend  de  la  main  gauche 
son  caothare  à  une  Bacchante  (Methe,  l'ivresse),  pour  qu'elle 
le  remplisse  de  vin  (1).  Le  dieu  est  chaussé  d'endromides; 
le  resie  de  son  corps  est  nu,  car  sa  draperie  ne  recouvre 
que  le  dos  et  l'épaule  gnuche.  Du  bras  droit,  il  appuie  son 
Ihyrse,  très-court,  sur  un  cippe  (2);  la  main  qui  tient  le 
vase  porte,  en  outre,  une  bandelette  (tœnia).  La  panthère 
couchée  aux  pieds  de  Bacchus  semble  demander  à  boire  en 
levant  la  paite.  Methe  est  représentée  à  demi-nue;  d'uoe 
main  elle  tient  son  rbyton,  de  l'autre  elle  paraît  assurer 
l'équilibre  du  canthare  de  son  jeune  maître. 

Deux  divinités,  de  proportions  plus  petites,  sont  assises 
des  deux  côtés  du  berceau,  sur  une  élévation,  A  gauche  du 
spectateur,  Hercule  (àvaTrauôpievoç)  avec  sa  massue  et  une 
coupe:  à  droite  Mercure,  la  tête  ailée,  avec  la  bourse  et  le 
caducée. 

Au-dessus  du  bas- relief,  deux  serpents  approchent  d'un 
autel  à  volutes;  ce  sont,  d'après  une  croyance  ancienne, 
les  gardiens  du  tombeau  que  décorail  ce  cippe. 

Sur  les  faces  latérales  on  voit  deux  treilles.  Sous  l'une  (6) 

(1)  Atcwffoç  (TTtévScov  xai  yuvy]  otvo/ooÛCTa.  Inscription  d'Athènes. 
Corpus  inscr.  graec,  t.  1,  p.  248. 

(2)  Cette  pose  rappelle  un  versdeSïrfoîVzeJ/3o//(?;ai>'e,Carm,  22,  31: 

Cantharus  et  thyrsus  dextra  laevaque  feruntur, 
nec  tegit  exsertos,  sed  tanait  iaalU  M^sirtoF. 

11' 


2oO  NYSOS. 

Hercule,  tourné  à  droite,  chaussé  de  souliers ,  le  manteau 
noué  autour  de  la  hanche,  porte  de  la  main  gauche  sa 
massue,  de  l'autre  un  scyphus.  Sa  tète,  ceinte  de  lierre,  est 
chauve  comme  celle  de  Silène.  Notre  monument  doit  donc 
être  ajouté  à  ceux  qui ,  assez  rares  d'ailleurs,  représentent 
Hercule  sous  un  travestissement  satyresque. 

Du  côté  opposé  [d]  un  jeune  Faune  cueille  des  raisins  qu'il 
emporte  dans  sa  nébride. 

L'inscription  qu'on  lit  sur  le  revers  du  cippe  (c)  est  fausse  ; 
c'est  une  copie  moderne,  fort  inintelligente,  du  texte  publié 
par  Gruter,  p.  1090, 19,  et  dédié  à  Anicius  Paulinus,  consul 
de  l'an  de  Rome  1087  (334  de  notre  ère),  parla  corporation 
des  corroyeuj's. 

Marbre  blanc.  Travail  grossier  de  la  basse  époque. 

Bouillon,  t.  III,  Autels,  pi.  5.  —  Inghirami,  Monumenti  etruschi 
(1825\  vol.  VI,  pi.  N,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  285;  Musée,  pi.  134.  135, 
n.  152;  Inscript,  pi.  16.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II, 
pi.  33,  374. 

Uaulcur  0,79.  —  Largeur  0,63.  —  Épaisseur  0,48. 


C. 

DIONYSOS  ET  ARIADNE. 


238.  ARIADNE  ENDORMIE. 

Cette  charmante  statue,  de  travail  grec,  représente  Ariadne 
endormie,  couchée  sur  un  rocher  qui  est  recouvert  du 
manteau  de  la  jeune  fille.  Elle  a  le  bras  droit  replié  sur  la 
tête,  les  jambes  croisées,  les  lèvres  demi-closes.  Un  large 
ruban  entoure  ses  cheveux,  ondulés  sur  le  front  et  retom- 
bant en  boucles  sur  ses  épaides.  Le  chiton  (sans  manches) 
qu'elle  porte  est  presque  transparent. 

On  sait  qu'une  statue  colossale  du  Musée  du  Vatican,  au- 


ARIADNE.  2jI 

trefois  appelée  Cléopâtre ,  représente  le  même  sujet.  Des- 
tinées à  être  placées  sur  des  tombeaux,  ces  sculptures 
étaient  l'emblème  du  sommeil  éternel. 

[Le  nez  est  éraiUé.  Le  bout  du  sein  gauche,  l'avant-bras  gauche 
et  une  partie  du  biceps  sont  brisés.  Plusieurs  morceaux  de  la  pliothe 
sont  modernes.] 

Marbre  pentéhque.  —  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  m,  Statues,  pL  14.  —  Clarac,  Cat.  n.  491;  Musée, 
pi.  324, 1666.  ■—  Stark,  Leipziger  Monatsberichte,  1860,  p.  25 

Longueur  1,50. 

239.  BUSTE  D'ARIADNE ,  placé  sur  une 

GAINE  BACHIQUE. 

La  chevelure  d'Ariadne,  ondulée ,  entourée  d'un  bandeau 
et  disposée  en  larges  nattes  qui  retombent  sur  la  nuque  et 
sur  les  épaules,  rappelle  les  traditions  de  l'ancien  style. 
L'orbite  des  yeux  est  creuse  :  on  y  avait  sans  doute  enchâssé 
des  prunelles  en  marbre  de  couleur. 

[Le  buste  est  moderne.] 

Marbre.  Musée  Campana. 

On  a  placé  cette  tête  sur  une  gaîne  qui  se  rétrécit  vers  le 
bas.  Les  deux  faces  latérales  sont  ornées  de  cannelures;  sur 
le  devant  on  voit  deux  oiseaux  becquetant  les  raisins  d'un 
cep  de  vigne. 

Sculpture  romaine.  Marbre  de  Luni.  Musée  Campana 

Hauteur  du  buste       0,33. 
—       delagaîne    0,93. 

«40.  DIONYSOS  ET  ARIADNE.  sarcophage 

DE   BORDEAUX. 

La  scène  se  passe  dans  l'île  de  Naxos.  A  la  droite  du  specta- 
teur, Ariadne  endormie  est  à  demi-couchée,  la  tête  appuyée 
sur  le  bras  gauche,  les  jambes  croisées.  Elle  a  le  haut  du  corps 
nu;  son  bras  droit,  replié  sur  la  tête,  est  caché  sous  la  dra- 


252  nioNYsOS. 

perie.  Qu^mt  à  la  figure  de  la  jeune  fille,  le  sculpteur  s'est 
contenté  de  la  dégrossir,  ce  qui  prouve  qu'il  a  eu  l'inten- 
(ion  de  représenter  la  défunte,  à  laquelle  ce  sarcophage  était 
destiné,  dans  l'attitude  d'Ariadne  abandonnée.  Dans  les  Mé- 
tamorphoses d'Apulée  (1.  VIII,  7),  une  veuve  fait  sculpter 
l'image  de  son  mari  sous  les  traits  de  Bacchus. 

En  avant,  on  voit  Dionysos  adolescent  quitter  son  char. 
Lui  aussi  a  le  haut  du  corps  à  dt  couvert;  sa  longue  cheve- 
lure est  ornée  de  fleurs,  de  pampres.et  de  raisins.  Sou  bras 
gauche  s'appuie  sur  Tépaule  d'un  SaTyrisque  qui,  la  nébride 
en  écharpe,  tient  de  la  maiu  dioite  un  pedum  noueux.  Au 
bras  gauche,  le  dieu  des  vendanges  porte  un  roseau  (thyrse) 
terminé  en  pointe. 

Il  est  entouré  de  sept  personnages  bachiques. 

D'abord,  derrière  lui,  une  Ménade  drapée  et  couronnée 
de  lierre  joue  de  la  double  flûte.  Son  épaule  droite  et  ses 
bras  sont  nus.  Une  autre  Ménade,  dans  le  même  costume, 
est  placée  devant  Dionysos,  sur  lequel  elle  fixe  son  regard, 
en  jouant  de  la  lyre.  Cet  instrument  est  fait  d'une  écaille  de 
tortue,  surmontée  de  deux  cornes  d'antilope  en  torsade. 
Plus  loin,  un  jeune  Satyre,  le  front  ceint  d'une  couronne  de 
pin,  une  pardalide  sur  l'épiule,  lient  de  la  main  gauche 
levée  une  biche  par  les  pattes  de  devant,  et  sur  sou  bras 
droit  un  Saly risque  nu. 

A  l'extrémité  de  la  composition,  une  Ménade  couronnée 
de  lierre  joue  des  cymbales.  Elle  a  le  sein  droit  à  découvert. 

Un  Panisque,  portant  une  peau  de  bouc,  un  bâton  pastoral 
et  une  outre  à  vin,  s'arrête  aux  pieds  d'Ariadne.  Enfin,  au 
second  plan,  paraissent  un  Pan  et  une  quatrième  Ménade. 

Le  char  (diphros]  de  Dionysos,  attelé  d'un  Centaure  et  de 
sa  femelle,  est  enrichi  d'ornements.  Le  Centaure,  cour  nné 
de  feuilles  de  pin,  joue  du  pentacliorde,  en  tournant  la  tète 
vers  la  scène  principale;  la  Centauride  est  couchée  et 
allaite  son  petit.  Elle  porte  une  nébride  sur  l'épaule  droite, 
et  sa  chevelure  ressemble  à  une  crinière  de  cheval. 

A  la  gauche  du  spectateur,  une  femme  dr-^pée  [Cybèle], 
couronnée  de  lierre,  est  à  moitié  couchée  près  d'un  petit 
autel,  sur  lequel  est  posée  une  tôle  de  bouc,  reste  d'un  sacri- 


ARIADNE.  253 

fîce  bachique.  Son  bras  droit,  qui  est  à  découvert,  s'appuie 
sur  un  tambourin  ;  dans  la  main  gauche,  elle  tient  un  scep 
tre  autour  duquel  est  enroulée  une  bandelette. 

Un  jeune  Satyre,  couronné  de  pin  et  jouant  de  la  syrinx 
est  debout  derrière  la  déesse.  Il  porte  sur  Tépaule  gauche 
une  pardaiide  et  un  pedum.  Silène,  la  tête  ceinte  d'un  stro- 
phium  et  de  corymbes,  tient  d'une  main  sa  lyre,  de  Tauire 
le  plectrum.  Le  vieillard  a  l'épaula  gauche  recouverte  d'une 
peau  de  panthère,  et  il  tourne  la  tête  vers  un  Satyrisque  nu 
qui  s'exerce  sur  la  double  flûte. 

Au  second  plan  paraît  un  Pan,  armé  du  bâton  pastoral. 

Devant  Cybèle,  un  jeune  Satyre,  dans  le  même  costume 
que  les  autres ,  cherche  à  attirer  à  lui  une  Ménade  à  demi- 
nue,  qui  tient  un  tambourin  sur  l'épaule  droite.  Le  séduc- 
teur porte  une  houlette  à  la  main.  Une  panthère  est  assise  à 
ses  pieds. 

Enfin,  un  Satyrisque  qui  a  ramassé  des  fruits  dans  un 
pan  de  son  manteau  est  à  cheval  sur  un  bouc. 

[La  conservation  du  devant  est  parfaite.  On  remarque  cependant 
quelques  éraillures  aux  nez  de  cinq  personnages.  Le  pedum  du 
Satyrisque  qui  se  trouve  dans  le  char  est  fruste  ;  de  même  la  cym- 
bale de  gauche  de  la  troisième  Ménade,  la  jambe  droite  du  Panisque, 
le  sceptre  de  Cybèle,  le  pedum  du  jeune  Satyre  placé  devant  elle.] 

Couvercle. 

Du  côté  gauche  du  cartel,  resté  sans  inscription,  un  petit 
bas-relief  représente  le  triomphe  de  Dionysos. 

Le  jeune  dieu,  vêtu  d'un  manteau  qui  ne  recouvre  que 
ses  jambes  et  son  bras  gauche,  est  assis  a  rebours  dans  un 
diphros  à  roues  massives,  traîné  par  deux  lions.  Il  est  chaussé 
de  sandales  ;  sa  chevelure  est  ceiute  de  lierre  et  de  pampres  ; 
du  bras  droit  il  s'appuie  sur  un  thyrse.  Une  Ménade  drapée, 
jouant  à  la  fuis  du  buccin  et  de  la  flùle,  marche  de  front 
avec  les  lions.  Les  brides  de  l'attelage  sont  tenues  par  le 
vieux  Pan,  qui,  la  pardaiide  sur  l'épaule  gauche  et  le  pedum 
au  bras,  enjambe  une  tête  de  bouc,  reste  du  sacrifie ■*  lui 
vient  d'avoir  lieu. 


Zi)i  DIONY.OS. 

Plus  loin,  un  Satyre  nu,  le  dos  couvert  d'une  peau  de 
panthère,  porte  unesyrinx  de  la  main  droite,  et  une  outre  à 
vin  sur  répaule  gauche.  Une  Ménade  drapée  bat  le  tam- 
bourin en  tournant  la  lêie  vers  ses  compagnons.  Dans  le 
coin,  on  aperçoit  un  petit  autel  allumé. 

[Le  bras  riroit  de  la  joueuse  de  flûte  est  brisé;  sa  tête,  les  andies 
de  ses  deux  instruments,  la  crinière  du  lion  de  gauclie,  entin  les 
pieds  du  Satyie  et  de  la  dernière  Ménade  sont  mudernes.J 

Le  bas-relief  sculpté  à  droite  de  la  tablette  représente 
Vapothéose  du  défunt.  Son  buste,  revêtu  de  la  toge  laliclave, 
costume  des  grands  dignitaires  de  l'Empire,  se  voit  au  rai- 
lieu  du  tableau.  Il  porte  un  volumen  (le  testament?)  dans  la 
main  gauche  ;  mais  la  figure  du  mort  n'est  que  dégrossie, 
nouvelle  preuve  que  le  sarcophage  n'a  pas  été  exécuté  sur 
commande  et  qu'il  n'a  probablement  pas  servi. 

Ce  buste  à  mi-corps  se  détache  d'un  rideau  tendu  par 
deux  femmes  bachiques  drapées  qui  tiennent  des  thyrses.  A 
Texirême  gauche,  un  jeune  Satyre  nu  porte  une  syrinx  et 
un  pedam  ;  à  droite,  Pan,  le  dos  couvert  d'une  pardalide, 
joue  de  la  fliite. 

[Le  bas  de  la  sculpture,  par  conséquent  les  pieds  de  tous  le;,  per- 
sonnages et  une  partie  des  bras  et  des  mains  du  défunt  sont  mo- 
dernes.] 

Les  coins  du  couvercle  sont  formés  par  deux  masques  de 
Satyres  femelles ,  ceints  de  larges  bandelettes ,  de  feuilles 
de  lierre,  de  raisins  et  de  pampres. 

Sur  les  faces  latérales  (modernes)  on  voit,  à  gauche,  ubô 
chèvre  devant  une  corbeille  pleine  de  raisins,  et  un  arbre 
autour  duquel  s'enlace  une  branche  de  lierre  fleuri  ;  à 
droite,  une  panthère  appuyée  contre  une  vigne.  —  Demi- 
palmeites  aux  angles  du  fond. 

Sur  le  revers  du  sarcophage,  à  peu  près  au  milieu,  on 
aperçoit  quelques  lettres  grecques,  gravées  négligemment  à 
à  la  pointe  :  F  P  ^'        6 

I T  r 

p 


AmADNE.  25'5 

et  qui  sont  restées  inconnues  aux  éditeurs  du  Corpus  des 
inscriptions  grecques. 

J'avais  d'abord  pensé  que  les  trois  dernières  signifiaient 
£ypat|;£v,  mais  les  autres  ne  forment  pas  un  nom  propre. 
C'est  probablement  un  chiffre  indiquant  le  prix,  ou  quelque 
marque  de  fabrique.  Dans  tous  les  cas,  ce  graffito  présente 
un  grand  intérêt,  parce  qu'il  prouve  que  le  sarcophage  a 
été  exécuté  par  un  sculpteur  grec. 

Grand  sarcophage  en  marbre  de  Paros,  du  iii^  siècle  de  notre  ère, 
trouvé  i,en  1805)  à  Saint-Médard-d'Eyran,  à  3  lieues  de  Bordeaux, 
dans  un  champ  éloigné  des  grandes  routes,  et  qui  appartenait  alors 
à  M.  de  Coniily.  En  creusant  le  «ol  le  long  de  quelques  substruntions 
romaines,  on  découvrit,  à  un  pied  de  profondeur,  deux  sarcophages 
posés  l'un  sur  l'autre,  dans  la  direction  de  l'est  à  l'ouest  et  sur 
un  plan  incliné.  Deux  pierres,  placées  entre  les  deux  monuments, 
étaient  disposées  de  façon  à  supporter  tout  le  poids  du  cercueil  de 
dessus,  en  garantissant  la  frise  du  cercueil  inférieur.  Ce  dernier  — 
c'est  celui  que  je  viens  de  décrire  —  était  horizontalement  assis  et 
renfermait  un  squelette  de  femme;  l'autre,  représentant  la  fable 
à'Endymion  et  Séléné ,  contenait  un  squelette  d'homme  et  était 
obliquement  incliné  vers  la  terre.  Il  est  manifeste  que  telle  ne  pou- 
vait être  sa  position  primitive  :  l'un  et  l'autre  sarcophage  n'auront 
probablement  servi  que  pendant  le  moyen  âge. 

Dans  les  fouilles  faites  aux  alentours  du  tombeau,  on  a  recueilli 
deux  pièces  de  monnaie  :  une  de  Tétricus  (_268-273)  et  une  d'Hélène, 
femme  de  Julien  l'Apostat  (355-363). 

Ce  monument  fut  acheté,  pour  le  compte  du  roi  Louis  XVIII,  par 
M.  de  Forbin,  directeur  général  des  Musées. 

LacoM?'(père  et  fils),  Antiquités  bordelaises.  Sarcophages  trouvés  à 
Saint-Médard-d'E^ran.  Bordeaux,  1806,  in-folio  [l'ouvrage  porte  trois 
titres  différents];  avec  les  «  Recherches  »  de  M.  Caila,  pi.  1  (plan 
des  fouilles).  4.  5;  p.  12.  25.  27-33.  62-67.  —  Milli7i,  Voyage  dans 
les  départements  du  midi,  pi.  78  (vol.  IV,  656).  —  Bouillon,  t.  III, 
Bas-reliefs,  pi.  7,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  412;  Musée,  pi.  I'i7  et  128, 
n.  148.  172. 175.  (345). 

Hauteur  0,98.  —  Longueur  2,07.  —  Épaisseur  0,60. 


iS6  DIONYSOS 


S41.  DIONYSOS  ET  ARIADNE. 

Le  jeune  Dionysos,  vêtu  d'un  manteau  qui  ne  recouvre 
que  la  partie  inférieure  du  corps,  et  appuyé  sur  un  Satyre 
adolescent,  est  debout  sur  un  char  qu'il  se  dispose  à  quitter 
pour  contempler  Ariadne  endormie.  La  fille  de  Minos, 
abandonnée  par  Thésée,  a  le  bras  droit  replié  sur  la  tète  ; 
appuyée  contre  un  Terme  et  le  haut  du  corps  nu,  elle  dort 
d'un  sommeil  profond,  pendant  qu'un  Amour  ailé  et  un 
Panisque  s'approchent  d'elle  pour  soulever  sa  draperie. 
L'Amour  a  une  chlamyde  en  écharpe  sur  les  épaules,  le  pfXit 
Pan  porte  une  outre.  Deux  jeunes  Satyres,  dont  l'un  tient 
un  bâton  pastaral,  gardent  un  troupeau  de  moutons  couchés 
sur  les  rochers.  Le  Terme  est  celui  d'un  dieu  champêtre, 
qui  a  son  manteau  enroulé  autour  du  bras  gauche. 

Plus  loin,  trois  Ménades  drapées  sont  rassemblées  autour 
d'un  pin.  L'une  d'elles  se  baisse  pour  imposer  silence  à  un 
mouton  et  à  une  panthère  qui  sont  à  ses  pieds,  en  même 
temps  qu'elle  relient  par  le  bras  un  Pan  qui,  armé  de  son 
pedum,  se  dirige  vers  une  grolte  située  à  l'extrémité  droite 
du  bas-relief.  Au-devant  de  la  panthère,  on  aperçoit  une 
outre. 

[Restaurations  :  Les  bras  d'Ariadne,  une  panie  de  sa  draperie, 
soD  tibia  droit  ;  la  tête  et  les  bras  de  Dionysos,  la  tête  et  les  bras  de 
son  compagnon;  les  têtes  des  deux  Satyres-bergers  ;  la  tête  et  les 
bras  de  l'Amour  ;  la  tète  et  les  jambes  du  Panisque  ;  la  tète  de 
l'un  des  moutons;  la  tête,  le  bras  droit  et  l'avant-bras  gauche  du 
Terme;  la  tête,  les  bras  et  la  jambe  droite  de  la  première  Ménade; 
les  têtes  et  les  bras  droits  des  deux  autres  et  du  Pan  ;  la  tête  du 
mouton  (restauré  en  chien},  enlin  la  moitié  de  l'outre  sont  ou  brisés 
ou  mal  restaurés. 

Le  sarcophage  avait  servi  d'auge.] 

Bas-relief.  —  Devant  de  sarcophage  romain.  —  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  6.  —  Clarac,  Cat.  n.  377;  Musée, 
}\.  132,  150.  —  0.  Jahn,  Archœologische  Beitraege,  p.  293-295. 

Hauteur  0,61.  —  Largeur  1,69. 


AniADNE.  2S7 

»4iS.    ARIÂDNE  ENDORMIE,  fragment  de 

BAS-RELIEF. 

Côté  droit  d'un  devant  de  soreophage  ayant  représenté 
Dionysos  et  Ariadne d'ins  l'île  de  Naxos. 

Au-dessous  d'un  masque  de  lion  de  grandeur  naturelle, 
on  voit  Al  iadne  couchée,  entourée  du  cortège  bachique.  Elle 
a  le  bras  droit  replié  sur  la  lête,  le  sein  gauche  à  découvert. 
La  figure  de  1 1  jeune  fille  n'est  que  dégrossie,  ce  qui  prouve 
qu'on  a  eu  l'intention  de  sculpter  le  portrait  de  la  défunte 
à  laquelle  le  sarcophage  élait  destiné  (comparez  mon  n^SiO, 
p.  252). 

Prés  d'Ariadne  se  trouvent  deux  Satyrisques ,  dont  l'un 
tient  un  lièvre  mort,  puis  un  Amour  ailé,  en  chiamyde,  qui 
relève  la  draperie  de  la  fiancée  de  Thésée.  Un  troisième 
Satyrisque  porte  une  nébride  et  une  chèvre  sur  l'épaule 
gauche.  Pan  est  chargé  d'une  outre. 

Dans  le  fond  on  aperçoit  une  Ménade  de  grandes  propor- 
tions, qui,  à  en  juger  par  le  mouvement  de  sa  draperie,  se 
livre  à  la  danse.  Devant  elle  est  un  jeune  Satyre. 

[Parties  brisées  :  Le  bras  gauclie  d'Ariadne;  presque  toute  1» 
tête  et  l'avant-bras  droit  du  premier  Satyrisque  ;  le  liaut  de  la  tê*^-  de 
celui  qui  porte  le  lièvre;  la  tète,  le  haut  du  corps,  le  bras  droit  et 
l'aile  droite  de  l'Amour;  le  visage  du  Satyrisque  qui  porte  la  ('lièvre; 
les  jambes  et  le  bras  droit  du  Pan  ;  la  tête,  l'avant-bras  droit  et  la 
main  gaufhe  de  la  Mi'nnde;  enfin  tout  le  côté  gauche  et  un  morceau 
du  côté  droit  du  bas-relief.] 

Bas-relief  romain  en  marbre  blanc.  —  Musée  Campana. 

Hauteur  0,87.  —  Largeur  0,68. 

S43.  DIONYSOS  ET  ARIADNE. 

Composition  symétrique,  au  milieu  de  laquelle  est  placé 

un  médaillon  renfermant  les  bustes  de  deux  époux  romains. 

L'homme,  jeune  encore,  est  revêtu  de  la  toge  luticluvei  la 


258  DIONYSOS. 

femme  porte  un  chiton  et  un  manteau.  Leurs  coiffures  sont 
disposées  d'après  h  mode  de  la  première  moitié  du  m*  siècle 
Me  notre  ère.  Les  prunelles  sont  gravées  au  lr;iit. 
}  Du  côté  gauche,  Dionysos  adolescent  est  debout  sur  un 
char,  attelé  de  deux  Centaures.  Sa  longue  chevelure  est 
ornée  de  pampres,  de  grappes  de  raisin  et  d'un  bandeau. 
Le  haut  du  corps  nu,  il  tient  au  bras  droit  un  thyr.-e  autour 
duquel  s'enlace  un  cep  de  vigne,  et  cpa'il  appuie  sur  la  tète 
d'un  Panisque.  Dans  la  main  gauche  abaissée,  le  dieu  porte 
un  vase  à  cannelures  torses.  Le  moyeu  [modiolus]  de  la  roue 
du  char  et  le  bout  du  timon  (dxpopf  û[j.tov)  ont  pour  décoration 
des  mascarons  de  lion. 

Une  Bacchante  drapée  et  couronnée  de  lierre  joue  de  la 
double  flûte. 

Quant  aux  Centaures  attelés  au  joug,  celui  de  gauche 
lient  le  médaillon  des  défunts.  Son  camarade,  qui  tourne  la 
tête  vers  Dionysos,  porte  une  couronne  de  pin  et  une  par- 
dalide  étendue  sur  la  croupe.  D'une  main  il  tient  sa  lyre, 
suspendue  à  une  bandoulière;  de  l'autre  il  manie  le  plec- 
trum.  Un  Amour  ailé,  debout  sur  le  dos  du  monstre  ba- 
chique, tient  les  rênes  de  l'attelage  et  un  flambeau  allumé. 
Il  est  couronné  de  feuilles  de  pin  et  porte  une  chlamyde  sur 
les  épaules. 

De  l'autre  côté  se  déroule  un  tableau  presque  identique. 
Aria'Ine,  couronnée  de  lierre  et  de  raisins,  vêtue  d'une 
Débride  et  d'une  tunique  talaire  à  longues  manches,  tient  de 
la  main  droite  les  rênes  de  son  attelage,  de  la  gauche  un 
thyrse  autour  duquel  s'enroule  un  cep  de  vigne  et  qui  est 
supporté  par  uo  Panisque. 

Une  Ménade  drapée,  également  couronnée  de  lierre,  danse 
à  côté  du  char,  en  jouant  des  cymbales. 

Le  Centaure  de  gauche  verse  le  contenu  d'an  ceVas  (corne 
à  boire)  dans  un  canlhare  cannelé,  où  boit  à  pleines  gorgées 
un  Salvrisque  nu,  debout  sur  la  croupe  du  monstre. —  Le 
Cenlaurc  de  droile,  couronné  de  pin,  supporte  le  médaillon. 

Dans  le  bas  est  représentée  une  scène  comique ,  qui  est 
pour  ainsi  dire  la  caricature  du  sujet  principal 

Au  milieu  cessent,  l'un  contre  l'autre,  un  bouc  et  un 


AlilÂDNE.  2S9 

Panisque ,  dont  le  pedum  est  tombé  par  terre.  Près  de  ce 
groupe  se  tient  Silène,  couronné  de  lierre,  la  poitrine  nue. 
Portant  d'une  main  son  thyrse,  de  l'autre  une  feuille  de  pin 
flabelliforme,  il  remplit  l'offlce  de  juge  du  combat  {agono- 
thète).  Derrière  le  bouc  on  voit  arriver  un  enfant  bachique  , 
vêtu  d'un  manteau  qui  laisse  la  poitrine  à  découvert.  La 
palme  qui!  lient  porte  à  croire  que  l'issue  de  la  lutte  ne 
sera  pas  favorable  au  Panisque.  Un  autre  enfant,  une  né- 
bride  sur  l'épaule  et  une  palme  à  la  main,  est  à  cheval  s.ur 
une  chèvre. 

Du  côté  opposé,  un  enfant  bachique  accourt  pour  séparer 
les  combattants.  Un  second  Panisque,  à  cheval  sur  une  pan- 
thère et  armé  d'un  pedum,  étend  le  bras  droit  comme  s'il 
engageait  les  deux  adversaires  à  mettre  fin  à  leur  dangereux 
exercice.  Sa  syrinx  est  tombée  par  terre. 

Enfin,  deux  cistes  mystiques  sont  placées  sous  les  jambes 
de  l'attelage.  Le  serpent  qui  s'élance  de  celle  de  gauche 
mord  la  jambe  du  Centaure  qui  joue  de  la  lyre  ;  le  serpent 
de  droite  attaque  un  enfant  bachique  (Satyrisque?)  qui 
porte  un  bâton  pastoral. 

[Parties  brisées  :  Les  nez  des  bustes,  du  premier  Satyre  de  gauche 
et  du  Silène.  —  Le  serpent  de  droite.] 

Bas-relief  du  m*  siècle.  Devant  de  sarcophage  en  marbre  blanc.  — 
Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  1,  2.  —  Clarac,  Cat.  n.4;  Musée, 
pi.  124,151.  (346). 

Hauteur  0,85.  —  Longueur  2,15. 

S44.         GRANDE  POMPE  BACHIQUE. 

A  l'exti  émité  gauche  de  cette  composition  animée,  on  voit 
Vhamaxa  (char  à  quatre  roues  massives)  de  Dionysos  el 
Ariadne,  traînée  par  deux  panthères.  Le  jeune  dieu,  à 
moitié  nu,  a  le  bras  droit  replié  sur  la  tête  ;  sa  main  gaucha 
repose  sur  l'épaule  de  sa  compagne,  qui  tourne  le  regard 
vers  lui.  L'attelageeslconduitpar  un  Amour  ailé;  un  second 
Amour,  tenant  une  lyre,  est  assis  sur  la  panthère  de  droite. 


260  DIONYSOS. 

Quatre  personnages  précèdent  le  char:  d'abord  Pan,  qui 
porte  sa  pard.ilide  sur  le  bras  gauche  ;  ensuite  une  Bacchante 
drapée,  jouant  de  la  double  flûte;  plus  loin,  un  jeune 
Satyre,  la  houlette  et  une  peau  de  panthère  au  bras  droit, 
court  après  une  autre  Bacchante  qui,  marchant  au.  pas  de 
danse,  frappe  le  tambourin.  Un  grand  masque  de  théâtre  se 
voit  par  terre,  entre  les  jambes  du  Satyre.  Au  fond,  un 
arbre. 

'.a  procession  se  dirige  vers  un  petit  autel  carré,  orné  d'une 
guirlande,  et  sur  lequel  gît  un  second  masque  de  théâtre.  Un 
lion,  conduit  par  deux  jeunes  Satyres  et  monté  par  un  Amour 
ailé  qui  a  le  fouet  en  main,  forme  la  tête  du  cortège. 

Derrière  l'autel  se  trouve  encore  une  Bacchante  jouant  du 
tambourin. 

[Parties  modernes  :  La  figure  et  le  pied  droit  de  Dionysos;  quel- 
ques plis  de  sa  draperie. —  La  figure  et  l'avant-bras  gauche  d'Ariadne. 
—  La  main  droite  et  la  moitié  de  l'aile  droite  de  l'Amour.  —  La 
queue  de  la  panthère  de  droite  et  le  bout  du  limon.  —  Le  bras  droit 
de  l'Amour  qui  joue  de  la  lyre;  le  haut  de  son  instrument.  — Les 
branches  de  l'arbre.  —  Les  jambes  et  l'avant-bras  droit  de  Pan.  — 
La  tête,  l'avant- bras  droit  avec  la  flûte  et  une  pièce  de  la  cuisse  de  la 
Bncchaiite.  —  La  tète,  la  jambe  gauche  avec  la  cuisse,  le  genou 
droit  et  le  haut  du  pedum  du  Satyre.  —  Le  bras  droit  et  un  pan  de 
la  draperie  de  la  dunseufe.  —  La  chevelure  du  masque. 

Le  museau  et  Toreilte  gauche  du  lion.  —  Le  pie'J  droit  et  l'avant- 
bras  gauche  de  l'Amour.  —  Le  bras  droit  et  l'avant-bras  gauche  du 
Satyre  qui  marche  à  côté  du  lion.  —  Le  bras  droit  avec  l'épaule  et 
lin  pan  de  la  draperie  de  la  Bacchante.] 

Bas-relief  en  marlire.  Décadence  romaine. 

Bouillon,  t.  m,  Supplément,  pi  2, 12.  —  Clarac,  Cat.  n.  41  b, 
Jusée,  pi.  143,  145  (gravure  très-inexacte). 

Raijiciir  0,25.  —  Largeur  l,3(i 


BACCHUS   ENFANT. 

D. 

DIONYSOS   ENFANT. 


«45.  BACCHUS  ENFANT. 

Bacchus  nu,  couronné  de  raisins,  porte  une  coupe  de  la 
main  gauche  levée  ;  de  l'autre ,  qui  est  abaissée,  il  tient  une 
grappe.  —  Un  tronc  de  palmier  sert  de  support  à  la  statuette. 

[Parties  modernes  :  La  lête  et  le  cou  ;  le  bras  gauche  avec  le  vase, 
Pava nt-bras  droit  avec  la  g'appe  de  raisin;  la  jambe  gauche  avec 
le  genou,  la  jambe  droite  et  la  moitié  de  la  cuisse;  la  plus  granda 
partie  du  tronc  d'.irbre.] 

Statuette  de  travail  romain.  — Villa  Borghèse,  portique  n.  5. 

Clarac,  Cat.  n.  486  a  ;  Musée,  pi.  274,  1573  (sous  le  n.  466,  3). 

Hauteur  0,9i. 

»4e.  ENFANT  restauré  en  JEUNE  BACCHUS. 

Appuyé  contre  un  tronc  d'arbre,  autour  duquel  serpente 
un  cep  de  vigne,  l'enfant  tient  de  la  main  gauche  avancée 
iftoe  petite  coupe,  de  l'autre  une  grappe  de  raisin. 

[Parties  modernes:  La  tête,  les  bras  presque  en  entier  ,  un  mor- 
u  au-dessus  du  sein  droit,  les  jambes,  la  moitié  de  la  cuisse  droite, 
genou  gauche,  le  tronc  d'ormeau  et  la  plinthe.] 

Statuette  en  marbre  blanc. 

Clarac,  Cat.  n.  441  b;  Musée,  pi.  276,  1639  (où  elle  porte, 
rreur,  le  n.  415,  2). 

Hauteur  0,90. 

«4»:^.  JEUNESSE  DE  DIONYSOS,  fragment 

DE  SARCOPHAGE. 

Une  Centauride  couchée  (à  droite),  le  dos  couvert  d'une 


2ij2  DIONYSOS. 

pardalide,  donne  le  sein  à  son  enfant.  Plus  loin,  un  Satyre 
na  et  debout  joue  avec  le  jeune  Dionysos,  quil  a  posé  à 
cheval  sur  son  bras  gauche  étendu  et  quil  tient  par  la  main 
gauche.  Une  peau  de  panthère  sert  de  selle  à  Tenfant.  Un 
autre  Satyre,  à  moitié  couché  sur  le  dos,  lève  le  bras  droit 
vers  Dionysos.  A  rextremiîé  du  bas-relief  se  trouve,  près 
d'un  pin,  une  Bacchante  drapée,  tournée  vers  la  droite 

Le  vieillard  nu  et  barbu  qui  appuie  le  bras  sur  un  rocher, 
où  i!  est  assis,  est  le  génie  local  de  la  montagne.  Le  flambeau 
qu'il  porte  au  bras  gauclie  indique  qu  il  fait  nuit.  Une  vache, 
couchée  à  côté  de  lui,  broute  l'herbe. 

Comparez  mon  n°  300. 

[Parties  restaurées  ou  brisées  :  L'arrière-train  de  la  CentauridCj 
qu'on  a  ma'adroitement  transformée  en  monstre  marin  ;  son  coude 
gauclie  avec  une  partie  du  bras;  le  bras  droit  (sans  la  main)  du 
Satyre  qui  porte  l'enfant  ;  la  jambe  gauclie  avec  la  cuisse  de  Dio- 
nj'sos;  les  pieds,  le  bras  gauche  et  les  doigts  de  la  main  droite  du 
Fatyre  couché;  la  jambe  et  la  moitié  de  la  cuisse  droite  du  génie 
local.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc.  Côté  droit  d'un  devant  de  sarcophage 
ovale. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  11.  —  Clarac,  Cat.  n  765; 
Musée,  pi.  147,  182. 

Hauteur  0,89.  —  Largeur  0,89 

24S.  TRIOMPHE  DE  BACCHUS  ENFANT. 

Bacchus  enfant,  nu  et  la  tête  ceinte  de  raisins  et  de  pam- 
pres, est  assis,  de  face,  dans  une  couronne  de  fruits  portée 
triomphalement  par  deux  Victoires.  Il  tient  une  grappe  de 
niisin  dans  chaque  main.  Les  Victoires  ont  les  bras,  le  sein 
droit  et  les  pieds  à  découvert,  et  leurs  têtes  sont  tournées  en 
arrière.  Un  Panisque  les  aide  à  supporter  le  poids  du  jeune 
dieu. 

De  chaque  côté  de  ce  groupe  on  voit  deux  génies  ailés, 
debout,  une  chlamyde  sur  les  épaules.  Ce  sont  les  représen- 
tants des  saisons,  les  mêmes  que  nous  avons  déjà  rencontrés 
dans  p.ûtre  bas-relief  n°  233.  Le  premier  (l'Hiver),  placé  à 


BACCHUS   ENFANT.  263 

l'extrême  gauche  de  la  composition,  a  son  manteau  en  sau- 
toir. Couronné  de  roseaux,  il  tient  une  grappe  de  la  main 
gauche  levée;  la  branche  qu'il  porte  au  bras  droit  est  mo- 
derne, et  un  tenon  que  l'on  aperçoit  en  haut  prouve  que 
cet  attribut  a  été  mal  choisi.  Une  antilope  est  couchée  à 
ses  pieds. 

Le  second  génie  (le  Printemps),  couronné  de  fleurs,  a  ur 
rameau  et  une  corbeille  remplie  de  fleurs  et  de  feuillage. 
L'Été  porte  les  mêmes  attributs  ;  la  vache  qui  est  couchée 
prés  de  lui  fait  allusion  aux  travaux  de  l'agriculture.  Enfin, 
le  quatrième  génie  (l'Automne)  tient  de  la  main  droite  levée 
un  raisin,  de  l'autre  une  branche  de  vigne.  Une  panthère, 
animal  bachique  par  excellence,  est  assise  à  ses  pieds.  Les 
génies  du  côté  droit  sont  également  couronnés  de  fleurs. 

Il  nous  reste  à  expliquer  le  petit  groupe  qui  se  trouve  au- 
dessous  de  la  guirlande.  Une  femme  de  petite  taille,  le  haut 
du  corps  nu,  est  assise  par  terre.  Parée  d'un  lourd  collier 
(uTîoOupudls)  et  d'une  couronne  d'épis,'  elle  a  des  fruits  dans 
un  pan  de  sa  draperie  qu'elle  ramène  sur  elle.  C'est  sans 
doute  une  personnification  de  la  Terre.  Le  jeune  homme 
nu,  de  taille  moindre,  vers  lequel  elle  tourne  la  tête,  doit 
représenter  la  belle  saison.  Le  genou  droit  appuyé  sur  un 
rocher,  il  se  penche  vers  la  déesse  et  cherche,  comme  elle, 
â  se  couvrir  de  sa  draperie.  Sa  longue  chevelure  bouclée 
ressemble  à  celle  de  Bacchus  adolescent. 

[Parties  modernes  :  Le  sein  gauche  et  la  main  gauclie  de  Bacchus. 
Le  nez  et  quelques  doigts  de  la  main  gauche  de  la  Victoire  de  droite. 
Le  bout  du  nez,  la  jambe  gauche  et  le  petit  doigt  du  pied  droit  de 
la  Victoire  de  gauche.  —  Le  nez,  la  bouche,  l'avant-bras  droit  avec 
le  rameau,  et  les  jambes  de  l'Hiver.  Les  jambes  du  Printemps.  Le  nez 
et  l'avant-bras  droit  de  l'Été,  avec  le  bâton  qu'il  tient.  Le  nez  et  la 
main  droite  avec  la  moitié  de  l'avant-bras  de  l'Automne  ;  une  partie 
du  cep  de  vigne.  —  Le  museau  et  la  corne  gauche  de  la  vache.  La 
tête  et  la  patte  gauche  de  la  panthère.  —  La  moitié  inférieure  du 
\isage  de  la  Terre,  son  bras  gauche  et  les  doigts  de  son  pied  droit. 
—  La  jambe  et  la  cuisse  gauche  du  jeune  homme.] 

Bas-relief  du  m*  siècle.  Autrefois  devant  d'un  sarcophage.  — 
Villa  Borghèse. 


264  DIONYSOis. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  425;  Musée, 
pi.  124, 105. 

Hauteur  0,90.  —  Largeur  2,23. 


»49.  SACRIFICE  OFFERT  PAR  DIONYSOS 
ENFANT. 

Entre  deux  platanes  séculaires,  arbres  consacrés  à  quelque 
divinité  des  champs,  se  dresse  un  petit  autel  carré.  Cet 
autel,  élevé  sur  un  rocher,  est  décoré  de  volutes  et  de  fes- 
tons. D'un  côté ,  la  prêtresse  du  sanctuaire  (peut-être  Dé- 
méter  elle-même),  voilée  et  vêtue  d'une  tunique  talaire,  se 
tient  debout,  un  long  sceptre  au  bras  gauche,  tandis  que,  de 
la  main  droite  abaissée,  elle  dépose  des  fruits  sur  Tautel. 
De  lautre  côté,  l'enfant  Dionysos  nu  s'approche  en  portant 
sur  sa  tête  un  van  rempli  de  fruits  (Xixvoçopo;),  que  le  vieux 
Silène,  marchant  à  sa  suite ,  maintient  en  équilibre.  Silène 
est  vêtu  d'une  tunique  courte,  et  son  front  chauve  est  cou- 
ronné de  lierre.  Derrière  lui  on  voit  un  vase  votif  placé  sur 
un  piédestal.  Dans  le  fond,  un  rideau  est  suspendu  à  deux 
branches  mortes  ;  enfin,  au  delà  de  cette  tapisserie,  on  aper- 
çoit le  chapiteau  corinthien  d'une  colonnette  qui  sert  de 
pupitre  à  un  volumen  déroulé ,  sur  lequel  a  dû  être  tracée 
une  inscription  dédicatoire  relative  à  quelque  ex-voto.  Un 
lapin  est  tapi  dans  le  creux  de  l'arbre  de  droite.  La  lan- 
terne, posée  sur  l'autel,  indique  que  le  sacrifice  a  lieu  pen- 
dant la  nuit. 

Le  van ,  dans  l'origine  un  panier  pour  vanner  le  grain, 
fut  le  berceau  de  Bacchus  :  de  là  son  surnom  de  Liknitès. 
Plus  tard,  le  liknon  servait  de  corbeille  dans  les  cérémo- 
nies religieuses  et  renfermait  la  dîme  (àTrap/ai)  que  l'on 
offrait  à  la  divinité. 

[Parties  modernes  :  Les  pieds  du  Silène;  la  moitié  de  l'arbre  der- 
rière lui;  la  moitié  du  piédestal;  la  plus  grande  partie  des  branches 
de  l'arbre;  le  bràs  droit  de  Dionysos  et  tout  l'encadrement  du 
bas  relief.  —  Les  deux  colonnettes  du  milieu  de  la  lanterne  sont 
Drisées.] 


FAUNK   A    l'enfant. 

Bas-relief  en  marbre  peiitélique. 

Petit-Rade/,  t.  II,  12.  —  Creiizer,  Stiidien,  t.  li,  261.  —  Bouillon, 
t.  m,  Bas-reliefs,  pi.  25.  — Boettcger,  Ideen  zur  Kunslmytliologie, 
II,  451.  Opuscula,  p.  420  (note;.  Kleine  Schriften,  t.  11,  302  (n.  65). 
—  Clarac,  Cat.  n.  163;  Musée,  pi.  217,  314.  —  Midler-Wieseler, 
Denkmseler,  t.  II,  pi.  49,608  (initiation  d'un  enfant). 

Hauteur  0,55.  —  Largeur  0,C0. 


E. 

SILÈNES. 


SSO.  SILÈNE  PORTANT   LE  JEUNE  DIONYSOS; 
GROUPE  DIT  FAUNE  A  L'ENFANT. 

Le  Faune  à  l'enfant  est  une  des  statues  les  plus  célèbres 
du  Musée.  Appuyé  sur  un  tronc  d'ormeau ,  qui  est  recou- 
vert d'une  nébride  et  autour  duquel  serpente  un  cep  de 
vigne,  Silène  lient  le  petit  Dionysos  dans  ses  bras.  L'enfant 
avance  en  souriant  la  main  gauche  vers  la  figure  de  son 
père  nourricier,  pour  lui  tirer  la  barbe  (1)  ;  Silène,  plein  de 
joie  et  de  tendresse,  penche  la  tête  vers  le  jeune  dieu,  pour 
mieux  se  prêter  à  ses  espiègleries.  11  a  la  jambe  gauche 
posée  en  avant.  Tous  les  deux  sont  couronnés  de  lierre  et 
de  corymbcs. 

L'artiste  a  représenté  Silène  sous  les  traits  d'un  vieillard 

(1)  Un  poëte  du  m*  siècle,  Aurelius  Nemesianus,  dit,  dans  une  do 
-65  églogues(X,  27-34): 

Quin  etSilenus  parvom  veneratus  alumnum 
Aut  greinio  fovet,  aut  resupinus  sustinetuini 
Et  Yocat  ad  risum  digilo,  rnoluque  quietein 
Adiicit,  aut  Iremulis  qua«fat  crepitacula  pain 
Cui  deus  adridens  horrenles  pectore  setas 
Vellicat,  aut  digitis  aures  adstringit  acutas, 
Adplaudilve  manu  mutiium  capul  aut  brève  mentum, 
Et  simas  leHero  conlidit  poUice  nares. 

13 


266  SILÈNES. 

qui  a  conservé  toute  sa  force  physique.  Au  lieu  de.  rendre 
exactement  le  type  ordinaire  de  ce  personnage  principal  de 
la  suite  de  Bacchus,  il  l'a  rapproché  le  plus  possible  de 
la  forme  humaine,  en  se  bornant  à  indiquer  discrètemeni 
tout  ce  qui  pouvait  rappeler  sa.  parenté  avec  les  Satyres.  Le 
front  chauve,  la  figure  burlesque,  les  oreilles  et  la  queue  de 
bouc ,  la  proéminence  du  ventre ,  l'épiderme  poilu  sont 
devenus  des  accessoires  de  si  peu  d'importance,  qu'il  faut  se 
donner  la  peine  de  les  chercher  pour  les  apercevoir.  Quant 
aux  jambes  de  Silène,  ce  sont,  aux  yeux  des  sculpteurs  mo- 
dernes, les  plus  accomplies  que  l'art  ait  jamais  produites. 

On  voyait  à  Rome  autrefois ,  dans  le  portique  d'Octavie 
{curia  ou  schola  Octaviae),  la  statue  anonyme  d'un  Satyre  qui 
réprimait  les  pleurs  d'un  enfant  {plurcUum  infantis  cohibet. 
Pline,  36,  29).  11  n'y  aurait  rien  de  trop  invraisemblable  à  ce 
que  ce  motif  et  le  nôtre  ne  fussent  identiques.  On  en  connaît 
plusieurs  répélilions  (1). 

L'invention  du  motif  appartient  certainement  à  l'école  de 
Praxitèle. 

[La  tète  de  Silène  est  rapportée.  Parties  modernes  :  L'extrémité 
du  nez,  quelques  mèches  de  cheveux,  les  mains,  les  poignets  et 
trois  doigts  du  pied  droit  de  Silène.  La  jambe  droite  a  été  re- 
polie. Lésions  à  l'épaule  et  sur  l'abdomen.  —  Le  nez,  le  menton, 
les  bras  et  les  jambes,  une  partie  de  la  hanche  gauche  et  le  bas  des 
reins  de  l'enfant.  —  Plusieurs  morceaux  de  la  nébride  et  la  plus 
grande  partie  du  tronc  d'arbre.  —  Le  côté  postérieur  de  la  base  avec 
la  plante.] 

Groupe  en  marbre  grecchetio,  trouvé  au  xvi*  siècle,  avec  le  vase 
Borghèse  (n.  235),  à  Rome,  dans  la  vigne  de  Carlo  Muti,  non  loin 
de  l'emplacement  des  Jardins  de  Salluste,  qui,  du  mont  Quirinal 
s'étendaient  jusqu'au  Pincius  {Flaminio  Vacca,  n.  59,  dans  Fea, 
Miscellanea,  t.  1,  79.  Montfaucon,  Diarium  ilalicum,  p.  222).  Villa 
Borghèse,  st.  9,  13. 

Cavallieri  (1585),  pi.  75  (apud  Carohim  Mutium).  —  Perrier, 


(1)  L'une  se  trouve  au  Braccio  nuovo  du  Vatican  {Braun,  IMuseen 
und  Ruinen  Roms,  p.  231),  l'autre  au  Musée  de  Munich  [Clarac, 
Musée,  pi.  676, 1556  a>. 


SILÈNE.  267 

Raccolta  (1033-1653),  pi.  6.  —  Joachim  de  Sandrart,  Admiranda 
(Norimbergae,  1680),  pi.  35.  —  Montelatici,  p.  207.  —  Maffei  et  dQ 
iîû^sî,  Raccolta  (Rome,  1704),  pi.  77  (gr.  à  l'inverse). —  De  nobllis- 
simohospite,  ComitisdeTrausnitz  nomen  professe,  et  in  villa  Pinciana 
Burghesiorum  Principiim  excepto,  die  27  Maji  1716,  epistola  (Romae, 
1716,  in-4°),  p.  8.  — Montfaucon,  Antiquité  expliquée,  1. 1  (pars  2), 
pi.  142,  2.  —  Winckelmann,  Histoire  de  l'Art,  liv.  X,  eh.  3,  10 
(OEuvres  complètes,  Stuttgart,  1847,  t.  I,  433).  —  Burbiellini, 
Elegantiores  statuae  antiques  (Homae,  1776),  pi.  10.  —  Piranesi, 
Statues,  pi.  20.  —  Hii't,  Bilderbucli,  pi.  22,  3.—  Millin,  Galerie  my- 
thologique (Paris,  1850),  pi.  116,  441.  —  H.  Laurent,  Musée  royal, 
t.  I  (1816),  pi.  9.  —  Visconti,  Monument!  scelti  Borghesiani, 
pi.  3,  2;  p.  ."iO-Sa.  Opère  vaiie,  t.  IV,  86-89.  —  Bouillon,  1. 1,  54.  — 
Fillwl,t.  VII,  450.  —  Clarac,  Cat.  n.  709;  Musée,  pi.  333,  1556 
(trois  poses).  —  Creuzer,  Symbolik,  t.  IV,  pi.  1,  3.  —  Welcker^ 
Bonner  Kunstmuseum,  p.  23.  —  Panofka,  Archseolog.  Zeitung,  1851, 
p.  343  (il  pi'end  l'enfant  pour  Maron,  flls  de  Dionysos).  —  Mûller- 
Wieseler,  Deakmaeler,  t.  II,  pi.  35,  406. 
Hauleur  1,90. 

«51.  SILÈNE.  STATUE. 

Près  d'un  tronc  d'ormeau,  autour  duquel  s'enlace  un  cep 
de  vigne,  on  voit  Silène  debout,  couronné  d'une  bandelelte, 
de  lierre  et  de  corymbes,  un  manteau  sur  le  bras  gauche. 
D'une  main  il  tient  une  petite  coupe ,  de  l'autre,  levée,  une 
grappe  de  raisin.  Ces  deux  attributs  sont  modernes.  L'ar- 
tiste a  fait  son  possible  pour  ennoblir  la  figure  burlesque  du 
compagnon  de  Bacchus;  la  barbe  est  frisée  en  spirales,  la 
proéminence  du  ventre  n'est  pas  exagérée.  On  remarque 
cependant  que  Silène  ressent  les  premières  atteintes  de 
l'ivresse,  car  sa  tête  se  penche  sur  la  poitrine. 

Quelques  plantes  poussent  dans  le  sol. 

[La  tète  est  admirablement  conservée.  Il  n'y  a  de  moderne  que 
l'un  des  lemnisques,  l'avant-bras  droit  avec  le  coude  et  la  main 
gauche  avec  la  moitié  de  l'avant-bras.] 

Marbre  de  Paros. 

Petit-Radel,  t.  II,  10  (gravure  sans  les  restaurations).  —  Bouillon, 
t.  III,  Statues,  pi.  12, 1.  —  Clarac,  Cat.  468;  Musée,  pi.  334,  1749. 
Hauteur  1,39. 


SILENES. 

«.  SILÈNE  A  L'OUTRE. 

Le  vieux  Silène,  couronné  de  lierre  et  de  corymbes ,  la 
poitrine  couverte  d'une  nébride,  s'appuie  dans  son  ivresse 
contre  un  cippe,  sur  lequel  il  a  posé  son  bras  gauche  avec 
l'outre.  —  Comparez  la  statue  de  Dresde,  publiée  dans  VAu- 
gusteum,  pi.  71. 

[Le  bras  droit  depuis  le  milieu  du  biceps  jusqu'aux  attaches  de  la 
main;  les  pieds  et  les  clicvilles;  le  bas  du  cippe  et  plusieurs  autres 
petits  morceaux  sont  modernes.] 

Statuette.  Marbre  pentélique. 

Petii-Radel,  t.  II,  11.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  12,  2.  — 
Clarac,  Cat.  d.  476;  Musée,  pi.  334,  n.  1748. 

Hauteur  0,70. 

«53.  »54.       SILÈNES  COUCHÉS. 

a.  Un  Silène  ivre,  plongé  dons  le  sommeil,  est  couché  sur 
une  pardalide.  Ses  jambes  sont  croisées  ;  sa  tête,  couronnée 
de  lierre  et  de  corymbes,  repose  sur  une  outre  à  vin,  dont 
l'orifice,  qu'il  tient  des  deux  mains,  servait  de  tuyau  à  une 
fontaine.  Au  milieu  de  sa  poitrine  on  remarque  une  touCFe 
de  poils. 

[Restaurations  :  Le  nez,  une  feuille  de  la  couronne,  le  pommeau 
de  la  joue  gauche,  une  pièce  au  bras  gauche,  quelques  pièces  sur 
l'abdomen  et  les  doigts  du  pied  gauche.] 

6.  Pendant  du  premier,  couché  sur  l'oreille  gauche,  tandis 
que  l'autre  est  couché  sur  l'oreille  droite. 

[Restaui^ations  :  Le  nez,  deux  pièces  dans  la  joue  droite,  une  feuille 
de  la  couronne,  une  pièce  au-dessus  de  l'œil  droit.] 

Statues  en  marbre  blanc  provenant  du  péristyle  du  théâtre  antiquQ 
de  Falerii  {Civita  Castellana),  en  Étrurie.  —  Musée  Campana. 

H.  d'Escamps,  Marbres  antiques  du  Musée  Campana,  n.  30  (pUo» 
tographie). 

Longueur  1,38. 


SILÈNES.  269 

«S5.  SILÈNE  COUCHÉ,  restauré  en  SATYRE. 

Encore  un  motif  de  fontaine,  malheureusement  mutilé 
Un  Silène,  le  corps  couvert  de  touffes  de  poils,  est  à  demi- 
couché.  Appuyé  sur  le  bras  droit,  il  tient  de  la  main  gaucha 
une  amphore.  Son  monteau,  en  écharpe,  se  replie  sni 
l'épaule  et  les  cuisses. 

[La  tête  barbue  et  ronronnée  de  lierre,  le  cou,  l'avant-bras  gauche 
et  le  vase  sont  modernes.  Le  brds  droit  manque.] 

Marbre  blanc.  Musée  Campai  a. 

Hauteur  0,48.  —  Longueur  0,67. 

856.  SACRIFICE  DE  SILÈNE. 

Devant  un  de  ces  arbres  sacrés,  si  fréquents  dans  l'an- 
cienne Grèce,  on  voit  un  grand  autel  de  forme  carrée,  dé- 
coré d'un  feston,  A  droite  se  tient  Silène,  chaussé  de  bot- 
tines ,  vêtu  d'un  chiton  court  qui  laisse  la  poitrine  à  dé- 
couvert, et  d'un  manteau  jeté  sur  l'épaule  gauche.  D'une 
main  il  tient  son  thyrse ,  de  l'autre  il  met  des  grains  d'en- 
cens dans  le  feu  allumé  pour  le  sacrifice.  Un  jeune  Satyre 
apporte  les  offrandes  principales  :  un  canlhare  rempli  de  vin 
et  un  plat  de  fruits  sur  lequel  un  papillon  indiscret  est  venu 
se  poser.  Un  groupe  de  trois  arbres  termine  la  scène. 

Bas  relief  de  la  basse  époque.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Supplément,  pi.  2,  11.  —  Clarac,  Cat.  n.  762; 
Musée,  pi.  223, 147. 

Hauteur  0,17.  —  Largeur  0,23. 
257.  SILÈNE.   BAS-RELIEF. 

Silène,  couronné  de  lierre,  le  bas  du  corps  recouvert  d'un 
manteau  qui  se  replie  sur  le  bras  gauche ,  tient  de  la  main 
droite  abuissée  une  grappe  de  raisin,  dans  l'autre,  levée,  un 
van  rempli  de  fruits. 

[La  télé,  l'avant-bras  droit  avec  le  coude,  la  main  gauche,  le  vaa, 


270  SILÈNES. 

les  jambes  au-dessous  des  genoux  et  un  pan  de  la  draperie  sont 
modernes.] 

Marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  10.  —  Clarac,  Cat.  n.  520  «  : 
Musée,  pi.  217,  107. 

Hauteur  4,29.  —  Largeur  0,72. 

SSS.  SILÈNE  PORTEUR. 

Un  Silène,  courbé  sous  le  fardeau  qu'il  est  censé  porter 
sur  l'épaule,  a  le  genou  droit  posé  par  terre.  Son  visage  con- 
tracte trahit  les  efforts  qu'il  fait  pour  ne  pas  succomber  sous 
le  poids  dont  on  l'a  chargé.  Une  pardalide ,  dont  les  pattes 
sont  croisées  sur  sa  poitrine,  lui  sert  de  vêtement. 

Cette  figure  était  probablement  employée  à  supporter  une 
table  de  marbre  ou  un  candélabre.  —  Comparez  Visconti, 
Pio-Clementino,  t.  VII,  4. 

[Restaurations  :  Le  nez,  la  joue  droite,  l'œil  gauche  avec  le 
sourcil  et  un  morceau  du  front,  les  deux  bras,  les  pieds,  toute  la 
jambe  droite  avec  la  cuisse ,  la  partie  attenante  et  un  morceau  de  la 
banche;  la  plinthe  et  le  bas  de  la  pardalide.] 

Statue  ea  marbre  grec.  3Iusée  Campana  {Catalogo,  n.  91). 
Uautcur  0,67. 

SS9.        SILÈNE  EN  TRAPÉZOPHORE. 

La  tête  baissée,  les  deux  bras  appuyés  sur  les  hanches, 
ce  Silène  supportait  autrefois  une  vasque  de  fontaine  dont 
l'eau  s'épanchait  par  sa  bouche.  Il  est  couronné  d'un  stro- 
phium  et  de  feuilles  de  lierre  ;  la  poitrine  et  le  ventre  sont 
velus;  une  ceinture  entoure  sa  taille.  La  partie  supérieure 
de  son  corps  est  posée  sur  une  patte  de  lion. 

[Le  petit  doigt  de  la  main  gauche  manque.  La  patte  de  lion  est 
ïioderne.] 

Sculpture  romaine.  Musée  Campana. 

Hauteur  totale  0,83. 


SATYRE   ET   SATYRISQUE.  271 

F. 

SATYRES  (FAUNES). 


260.  JEUNE  SATYRE  ET  SATYRISQUE.  groupe. 

Un  satyre  adolescent,  couronné  de  pin  et  tenant  une  hou- 
lette noueuse  au  bras  gauche,  s'appuie,  les  jambes  croisées, 
contre  un  tronc  d'arbre.  11  est  représenté  avec  des  oreilles 
humaines,  et  on  le  prendrait  volontiers  pour  un  jeune  berger 
au  repos,  n'étaient  les  petites  cornes  qui  lui  poussent  au 
front,  et  les  traces  de  Vhippouris  (queue  de  cheval)  qui  sont 
encore  visibles  au  bas  des  reins.  Sa  nébride  ,  en  écharpe, 
attachée  sur  l'épaule  droite,  se  replie  sur  Tavant-bras  gauche; 
sa  figure  souriante  est  penchée  vers  le  même  côté. 

Le  Satyrisque,  entièrement  nu,  est  adossé  contre  le  tronc 
d'ormeau,  autour  duquel  devait  s'enlacer  un  cep  de  vigne, 
puisqu'on  y  aperçoit  une  grappe  de  raisin.  Dans  la  main 
gauche  abaissée,  l'enfant  tient  un  pcdiun  dont  le  bout  re- 
courbé est  posé  à  terre;  du  bras  droit  il  s'appuie  sur  son 
frère  aîné,  comme  s'il  essayait  ses  premiers  pas. 

Le  marbre  a  conservé  son  poli  antique,  ce  groupe  ayant 
heureusement  échappé  au  surmoulage. 

[La  tête  du  Satyre,  rapportée,  est  bien  la  sienne.  Sa  main  droite 
avec  le  poignet,  ainsi  que  l'extrémité  du  nez  du  Satyrisque  et  une 
partie  de  la  plinthe  sont  modernes,] 

Jolie  sculpture  grecque  en  marbre  de  Parcs,  du  dernier  siècle  avant 
notre  ère.  Trouvée,  en  1782,  à  Tivoli,  dans  les  ruines  de  la  villa 
d'Hadrien,  lors  des  fouilles  entreprises  par  le  comte  J.-B.  Centini 
et  le  fidéicommissaire  du  terrain,  comte  Joseph  Fede.  Transportée  à 
Saint-Pétersl)ourg  par  le  sculpteur  suédois  Jean-Tobie  Sergel,  elle 
y  fut  achetée,  en  1806,  par  un  joaillier  genevois,  François  Duval, 
dont  les  héritiers  la  vendirent,  en  1856,  à  M.  Louis  Fould.  —  Entrée 
au  Louvre  en  1860. 


272  SATYRES. 

Journal  de  Genève,  18  novembre  1856.  —  Wieseler,  ArchcPoIo- 
gisilier  Anzeiger,  1859,  p.  118  *.  —  Calnlogue  de  la  vente  Louis 
Fould  (1860),  n.  869.  —  A.  C/iaboiii/let,  Description  des  antiquités 
composant  le  cabinet  de  M.  Louis  Fould  (Paris,  1861,  in  fol.), 
p.  27-31,  pi.  4.  5  (gravures  de  M.  Varin). 

Ilaulcur  du  Salyre  1,24;  du  Snlyrisque  0,  52. 

2C1.  SATYRE  ET  PANISQUE. 

Un  jeune  Pan  (llavtiTxoi;)  accroupi  lire  une  épine  du  pied 
d'un  Salyre.  Le  blessé  est  assis  sur  un  rocher  auquel  il  se 
cramponne  des  deux  mains  ;  il  a  la  tête  rejetée  en  arrière;  les 
mouvements  convulsifs  de  son  visage  et  de  son  corps  expri- 
ment avec  une  grande  vérité  les  sensations  de  la  douleur. 
Le  Panisque  qui  procède  avec  précaution  à  celle  opération 
délicate  est  vêtu  d'une  pardalide  (1). 

[Sont  modernes  :  L'avant-bras  droit  et  la  main  du  Pan.  L'épaule 
el  le  brns  droit  du  Satyre  jusqu'aux  attaches  de  la  main,  son  avant- 
bras  gauche;  un  peu  de  la  chevelure  de  l'occiput  et  une  partie  de  la 
queue.] 

Groupe  en  marbre  de  Paros.  Villa  Borglièse,  st.  4,  12. 


(1)  Voici  la  liste  des  répétitions,  ou  plutôt  des  imitations,  de  notre 
groupe  :  Marbre  du  Musée  Pio-Clémentin,  1,48  (Description  de  Rome, 
t.  II,  2,  250.  Braun,  Ruii;en  und  Mufcen  Roms,  p.  478).  —  Jeune 
Faune  tirant  une  ép'ne  du  pied  d'un  Pan.  Marbre  de  Pompéi  {Muséum 
ofclassical  aniiquities,  t.  II,  76}.  —  Groupe  de  l'Ermitaije  (autre- 
f 0  s  au  Musée  GampHU  i).  —  Satyre  blessé  au  pied  :  statue  de  l'Ermi- 
age,  n.  15  [Clarac,  Musée,  pi.  710,  170Ô). 

Satyre  tirant  une  éi)ine  du  pied  d'un  Pan.  Sarcophage  de  Lyon. 
—  Pan  blessé  et  enfant  bacliique.  Sarcophage  de  Gassel,  ci'é  p.  245. 

Le  même  sujet  se  trouve  sur  des  pierres  gravées. 

Comparez  Conze,  Zeitscbrift  fur  bildcnde  Knnst,  t.  III,  161.  162. 

Dans  Théocriie,  Idylle  4,  50,  le  pâtre  Baltos  s'écrie  :  ....  ttôt  tw 
Atôç  ■  à  yàp  âxavOa  |  àpjAOî  [j.'  wô'  £7ràTa|'  Otto  tô  cçupôv  •  w;  6È 
paôeïai  |  xàTpaxTyXXîoe;  èvtî,  et  Corydon  lui  répond  :  val  vat,  toTç 
èvOxEffffiv  l-/tù  TÉ  viv  •  àoE  xal  aÙTti.  —  .anthologie  grecque,  t.  III, 
p.  106  (n.  13). 


SATYRES  JOUANT  DK  LA  FLUTE.  273 

Hirt,  BiliJcrhucli,  pi.  20,  9;  p.  163.  —  Bouillon,  t.  III,  Sla(ucs 
pL  13.  —  Clarac,  Cit.  n.  :J90;  Musée,  pi.  297,  1741.  —  MûUer' 
Wieseler,  Denkmaeler,  ..  II,  pi.  43,  535. 

Hauteur  0,CC. 

ZGZ.   ses.  JEUNES  SATYRES  JOUANT  DE  LA 
FLUTE. 

Ces  deux  charmantes  statues  représentent  des  Satyres 
adolescents,  jouant  de  la  flûte  traversiére  (tibia  obliqua).  Les 
jambes  croisées,  ils  s'appuient  nonchalamment,  le  premier 
contre  un  cippe,  le  second  contre  un  tronc  d'arbre.  Leurs 
pardalides,  en  écharpe,  attachées  sur  l'épaule,  recouvrent 
une  partie  de  ces  supports,  placés  sur  le  côté  gauche. 

Le  Satyre  au  repos  (ava7:ayotj.evoç),  peint  par  Protogène, 
sappuyait  peut-être  aussi  sur  une  colonnette  (1).  On  admet 
généralement  que  le  célèbre  Satyre  de  Praxitèle,  connu  sous 
le  nom  de  péribcelos  (le  fameux),  a  été  l'original  de  nos 
statues ,  hypothèse  qui  a  paru  d'autant  plus  vraisemblable 
que  presque  tous  les  musées  possèdent  ce  motif  souvent 
répété.  Le  style  et  l'idée  rappellent,  en  effet,  les  tendances 
de  l'école  de  Praxitèle  et  la  floraison  de  la  poésie  buco- 
lique; mais  le  périboëtos  portait  une  coupe. 

Quant  au  travail,  le  jeune  Satyrç  au  cippe  est  bien  supé- 
rieur à  l'autre. 

[Restaurations.  Satyre  au  cippe  (Tête  antique  rapportée)  :  L'ex- 
trémité du  nez;  ta  moitié  de  l'avant-bras  droit,  les  mains  avec  la 
flûte.  La  tète  et  une  patte  de  la  pardalide. 

Satire  au  tronc  d'arbre:  L'extrémité  du  nez,  tous  les  doigts,  la 
flûte,  le  museau  de  la  pardalide.] 

Statues  en  marbre  de  Parcs.  Villa  Borghêse,  st.  5,  8. 

A)  Perrier,  Raccolta,  pi.  48.  —  Sandrart,  Admiranda  statuariae, 
pi.  53. —  Montelatici,  p.  301.  —  Visconti,  Monument!  sctlli,  p.  lOi, 
pi.  12,  3.   Opère  varie,  t.  IV,  9i-97.  —  H.  Laurent,  Jluséerojal, 

(1)  'O  làxupoç  TtapeffTtbç  (ttOàm.  Strabon,  1.  XIV,  p.  557,  éd. 
Didot, 

i2- 


274  SATYRES. 

t.  I,  6.  —  Bouillon,  t.  I,  53.  —  Clame,  Cat.  n.  146;  Musée,  pi.  296, 
1671  (deux  poses).  —  MûUer-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  il, pi.  39,460. 

—  Welcker,  Donner  Kunstmuseum,  p.  26.  —  H.  Brunn,  Histoire 
des  artistes  grecs,  t.  I,  350.  351.  —  Friederichs ,  Bausteine,  p.  377. 

B)  Muffei  et  de  Rossi,  Raccolla,  pi.  80.  —  Filhol,  t.  VII,  474. 

—  Bouillon,  t.  m,  Statues,  pi.  12,  2.  —  Clarac,  Cat.  n.  146;  Musée, 
pi.  296,  1670  (deux  poses). 

Hauteur  1,25. 

264.  SATYRISQUE.  statuette. 

Charmant  torse  d'un  Saty risque,  dans  Tattitude  du  repos. 
Du  bras  gauche  il  s'appuyait  probablement  sur  un  tronc 
d'arbre.  La  pardalide,  nouée  sur  sa  poitrine,  descend  en 
écharpe  de  l'épaule  droite. 

[Il  manque  la  tète,  le  bras  droit  avec  la  main  (qui,  d'après  l'indi- 
cation de  deux  tenons,  paraît  avoir  tenu  quelque  attribut),  les 
jambes  et  le  genou  gauche.] 

Marbre  grec  trouvé,  en  1858,  h  Apollonie  d'Épire.  Donné  par 
M.  Gautier  de  Claubry,  élève  de  l'Ecole  d'Athènes,  juin  1S59. 

Hauteur  0,52. 

ses.  FAUNE  CYMBALISTE. 

Un  Faune,  couronné  de  feuillage ,  joue  des  cymbales 
pendant  une  fête  bachique.  Du  pied  droit  il  marque  la  me- 
sure avec  le  croupézion  (scabillum),  instrument  qui  a  la 
forme  d'un  soulier  à  double  semelle.  Une  nébride  et  une 
flûte  pastorale  sont  suspendues  à  un  tronc  d'arbre. 

[Tète  antique  mal  rapportée.  Le  menton,  la  bouche,  le  nez  avec 
une  partie  du  front  et  du  cou,  le  bras  gauche,  les  deux  jamijes  et 
l'arbre  sont  modernes;  mais  le  bras  droit  rapporté  est  antique.] 

Belle  statue  de  marbre  de  Paros  ;  peut-être  celle  qui  a  été  gravée 
par  Claude  Mellan,  en  1671  {Félibien,  Statues  et  bustes  antiques 
des  maisons  royales,  pi.  15),  et  qui  avait  fait  partie  de  la  collection 
du  cardinal  Mazarin. 

H.  Laurent,  Musée  royal,  t.  II,  17.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues, 
pi.  13,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  403;  Musée,  p4.  297,  1710. 
Uauleur  1,32, 


FAUNE   DANSANT.  273 

SG6.  FAUNE  DANSANT. 

Le  torse  antique  de  cette  statue,  malgré  l'absence  de  la 
queue  de  cheval,  signe  distinctif  des  Satyres,  autorise  en 
partie  la  restauration.  C'est  un  Faune  jouant  des  cymbales 
et  marquant  la  mesure  avec  le  croupézion,  attaché  à  son 
pied  droit. 

[Tête  antique  rapportée  et  retravaillée,  mais  étrangère  à  la  statue. 
Sont  modernes  :  L'avant-bras  droit,  les  mains,  le  pied  droit  avec  le 
scabillum,  le  pied  gauche  et  une  partie  de  la  jambe.] 

Marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse,  st,  2,  8. 

Episcopius  (Jan  de  Bisschop),  Signorum  veterum  icônes,  pi.  1-3. — 
Bouillon,  t.  III,  pi.  13, 5,—  Clame,  Cat.  n.  383  ;  Musée,  pi.  297, 1711, 
Hauteur  1,33. 

2G^.  SATYRE  DANSANT. 

Un  jeune  Satyre,  tourné  à  droite,  se  livre  à  la  danse, 
comme  s'il  suivait  une  pompe  bachique.  La  tête  rejetée  en 
arriére  (pi'^iyiùyriv'),  la  pardalide  flottant  au  vent,  il  porte  au 
bras  droit  un  thyrse ,  orné  duoe  bandelette ,  tandis  que  , 
de  la  main  gauche  avancée,  il  tient  son  canthare. 

Charmante  sculpture  grecque. 

Bas-relief  en  marbre  grec. 

Petit-Radel,  2,  16.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  10,  — 
Clarac,  Cat.  n.  190  ;  Musée,  pi.  179,  170. 

Hauteur  0,48.  —  Largeur  0,30. 

«68.  FAUNISQUE  DANSANT. 

Torse  d'un  jeune  Faune ,  à  la  figure  souriante.  Sa  tête, 
rejetée  sur  la  nuque ,  est  penchée  vers  l'épaule  gauche.  Il 
semble  se  livrer  à  la  danse.  Ses  deux  bras  sont  tendus  en 
arrière. 

[Le  côté  droit  du  visage  est  tout  usé.  Il  manque  les  deux  avant- 
bras  et  le  bas  du  torse  au-dessous  des  hanches. 


276  SATVnES. 

Fiagment  de  statuette  en  marbre  blanc.  Époque  ro-vaine.  —  Musée 
Campina. 

Hauteur  0,28. 


2C9.  FRAGMENT  D'UNE  POMPE  BACHIQUE. 

Deux  Satyres,  les  cheveux  hérissés  sur  le  front  (opi- 
^oxo|j.at),  le  dos  recouvert  de  la  nébride,  vont,  au  pas  de 
danse ,  assister  à  une  fête  bachique.  Le  premier  tourne  la 
tête  vers  son  compagnon,  en  avançant  le  bras  droit.  L'autre 
joue  du  tambourin. 

Ces  figures,  devenues  typiques,  se  rencontrent  sur  un 
grand  nombre  de  monuments. 

Bas-relief  d'exécution  médiocre.  Marbre  blanc.  Villa  Dorghèse, 
M.  7,  15, 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  26,  10.  —  Chirac,  Cal.  n.  34<3; 
Bi'usée,  pi.  140, 146. 

Hauteur  0,50.  —  Largeur  0,50. 


S-rO.  FAUNE  ET  PANTHÈRE. 

Un  Faune  nu,  la  pardalide  sur  le  dos,  marche  solennelle- 
ment, comme  dans  une  poiupe  bachique;  il  a  le  bras  gauche 
<evé,  de  la  main  droite  il  tient  le  bàion  pastoral.  Une  pan- 
thè.'"e  l'accompagne. 

[Sont  modernes  :  L'avant-bras  gauche  jusqu'au  poignet  ;  la  moitié 
de  l'avant-bras  droit;  le  pied  droit  et  plusieurs  autres  petits  mor- 
ceaux.] 

Cliarmant  bas-relief  de  m.rbre  grec. 

bouillon,  t.  m.  Bas-reliefs,  \\.  10.  —  Clarac,  Cat.  195,  iflusée, 
pi.  179,  171. 

Hauteur  0,49.  —  Largeur  0,38. 

SVl.       FAUNISQUE  A  LA  PANTHÈRE. 

Un  |ians  sa  no- 


SATYRES  SUPPORTANT   UN   ENTABLEMENT.  27/ 

bride  une  petite  pantliére  qui  mange  du  raisin  ;  de  la  main 
droite  abaissée  il  lient  une  grappe. 

iLa  tète,  le  bras  droit  au  milieu  du  biceps,  les  deux  jambes  avec  les 
Meds  chaussés  de  vandales,  et  le  tronc  d'arbre  sont  modernes.] 

Petite  statue  en  marbre  grec.  Sculpture  romaine.  Villa  Borgbèse. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi,  12,  1.  —  Clame,  Cat.  n.  50i;  Musée, 
pi.  299, 1G83. 

Hauteur  0,88. 


SV2-S7S.  QUATRE  SATYRES  SUPPORTANT  UN 
ENTABLEMENT. 

Les  quatre  Satyres,  de  taille  colossale,  qui,  à  la  villa  Albani, 
supportaient  une  vasque  de  fontaine  en  granit,  et  qui  sou- 
tiennent aujourd'hui  une  longue  frise  dans  la  salle  du  Tibre, 
sont  plutôt  des  membres  d'arehitecture  que  des  statues  pro- 
prement dites.  Les  figures  de  ce  genre  remplaçaient  les  pilas- 
tres, et  nous  savons,  par  un  passage  de  Vitruve  (1),  qu'on 
les  désignait  sous  le  nom  à' Atlantes  ou  de  Télamons 

Tous  les  quatre  ont  la  tête  penchée  sur  la  poitrine,  les 
bras  appuyés  sur  les  hanches,  comme  s'ils  avaient  la  plus 
grande  peine  à  se  maintenir  sous  le  poids  qu'on  leur  a  im- 
posé. Leurs  corps  robustes  témoignent  de  la  force  surhu- 
maine dont  ils  sont  doués.  De  longues  barbes  arrondies, 
avec  lesquelles  se  confondent  les  moustaches ,  encadrent 
leurs  visages  et  leur  donnent  ce  caractère  étrange  de  figures 
immobilisées,  ressemblant  à  des  masques,  caractère  qui  con- 
vient éminemment  à  la  sculpture  architecturale.  Autour  de 
la  taille  ils  portent  une  ceinture  de  poils  de  bouc,  dont  la 
coupe  imite  le  tablier  égyptien  (la  schenti]. 

Une  cinquième  figure  de  celte  série  se  voit  au  Musée  de 
Stockholm  (Clarac,  pi.  721,  1725  a);  la  sixième  vient  d'être 


(1)  De  l'architecture,  \\y.  VI,  7  :  Item  si  qua  virili  figura  signa 
mutulos  aul  coronas  snstinent,  iiostri  telamones  appcllant;  Grœci 
vero  eos  àT).avTaç  \ocilant.  —  Uésyc/iius  :  'Âx^avia  •  w[iocp6fov. 


278  SATYRES. 

trouvée  au  milieu  des  raines  du  théâtre  de  Dionysos,  à 
Athènes.  Il  résulte  de  cette  curieuse  découverte  que  nos 
Satyres  ont  supporté  l'architrave  de  la  scène  de  ce  théâtre, 
achevé  par  l'orateur  Lycurgue,  vers  338-330  avant  notre  ère. 
Ils  ne  différent  entre  eux  que  par  la  pose  des  jambes. 

[Restaurations  :  I.  Tête  antique  rapportée.  La  chevelure  et  la 
pointe  des  oreilles,  les  bras,  les  jambes  avec  la  moitié  des  cuisses  et 
le  bas  du  tronc  d'arbre  sont  modernes.  —  II.  Le  nez,  les  bras,  les 
jambes,  les  cuisses  et  la  plus  grande  partie  du  tronc  d'arbre.  — 
III.  Le  bout  du  nez,  les  bras,  les  jambes,  la  cuisse  droite,  la  moitié 
de  la  cuisse  gauche,  le  tronc  d'arbre.  —  IV.  La  tête,  les  bras,  les 
jambes,  la  cuisse  gaucbe  et  le  tronc  d'arbre.] 

Statues  en  marbre  grec.  Villa  Alhani.  Lors  des  reprises  de  1815, 
ftl.  Santi,  commissaire  délégué  par  le  prince  de  Metternicb  pour 
enlever  de  force  les  objets  proven'int  de  cette  villa,  a  accepté,  en 
échange  des  quatre  Satyres,  quatre  Caryatides  portant  des  cor- 
beilles [maintenant  à  Municb]  :  transaction  autorisée  p.ir  le  ministre 
de  la  maison  du  roi,  comte  de  Pradel  (30  octobre\ 

Winckelma)Vi,  Monumenti  inediti ,  texte  du  n.  205.  —  Piranesi, 
Vases,  pi.  38.  —  Indicazione  antiquaria  per  la  villa  suburbana 
eleir  eccellentissima  casa  Albani  (Roma,  1785),  p.  36  (n.  328),  — 
Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  13,  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  251;  Mvde, 
pi.  298, 1725. 

Hauteur  2,00. 


Z^G.  FAUNE.   BUSTE  DE  VIENNE. 

La  gaîté  folâtre  du  suivant  de  Bacchus  est  exprimée 
avec  tant  de  bonheur  et  de  vérité  qu'il  semble  difficile, 
pour  ne  pas  dire  impossible,  d'atteindre  à  un  plus  haut 
degré  de  perfection.  Le  Faune  sourit  en  montrant  deux 
rangées  de  dents  ;  ses  cheveux  sont  peints  en  rouge ,  ce  qui 
rappelle  l'usage  qu'avaient  les  anciens  de  mettre  de  la  cou- 
leur écarlate  sur  les  idoles  de  Bacchus  et  de  son  cortège. 
Ce  buste  n'est,  du  reste,  qu'un  fragment  de  statue. 

On  peut  lui  comparer  le  célèbre  Faune  à  la  tache  (Fauno 
colla  macchia)  de  Munich,  autrefois  dans  la  collection  Albani; 
puis  un  petit  buste  du  palais  de  Wœrlitz  {Gerlach,  pi.  6). 


FAUNE   DE  VIENNE.  279 

[L'oreille  droite  et  la  pointe  de  l'oreille  gauche  sont  modernes  (1).] 

Trouvé,  en  1820,  à  Vienne,  en  Dauphiné  {Vienna  Allobrogum, 
dans  la  Gaule  narbonnaise),  que  l'empereur  Claude,  dans  son  dis- 
cours de  Lyon,  avait  honorée  du  titre  cVOmatissïma  colonia,  et  que 
le  poète  Martial  (épigr.  7,  88)  appelle  pulchra  Vienna. 

On  découvrit  ce  buste  dans  les  ruines  d'une  salle  romaine  située 
sur  le  quai  de  la  Gère  et  adossée  aux  rochers  de  la  colline  dite  de 
Salomont,  derrière  la  maison  de  M.  Jouffray  aîné.  Cette  sall«  avait 
des  murs  et  des  pilastres  revêtus  de  marbre.  Le  pavé  était  formé  de 
compartiments  variés  en  marbres  précieux,  en  serpentin,  en  por- 
phyre rouge,  etc. 

Marbre  grec,  offert  au  Roi  par  la  ville  de  Vienne  au  mois  de  jan- 
vier 1822.  En  échange,  Louis  XVIII  donna  l'ordre  d'envoyer  à 
Vienne  un  tableau  de  maître-autel  et  telle  quantité  de  modèles  en 
plâtre  que  désignerait  le  conseil  municipal.  Voici,  du  reste,  l'exposé 
des  sentiments  du  Roi  à  l'égard  de  la  donation,  tant  critiquée  et  tant 
regrettée  depuis;  c'est  son  ministre,  le  marquis  de  Lauriston,  qui 
parle  (13  février  1822)  : 

«  Il  m'a  paru  q.ue  ces  hommages  n'étaient  rien  moins  qu'agréables 
«  aux  habitants  des  villes  que  l'on  prive  ainsi  de  leurs  monuments 
«  historiques.  Je  me  suis,  en  conséquence,  arrêté,  pour  l'avenir,  à 
«  l'idée  qu'il  serait  du  service  du  Roi  et  de  la  France,  de  s'appliquer 
«  à  éluder  ces  offres  et  ces  hommages  des  autorités  locales,  aux- 
«  quels  il  est,  en  effet,  contre  la  nature  des  choses  que  les  admi- 
«  nistrés  applaudissent.  »  {Archives  du  Louvre.) 

Clarac,  Cat.  n.  481  bis;  Musée,  pi.  1082,  n.  2763  a.  —  Bouillon, 
Supplément  du  t.  III,  pi.  1,  4.  —  Delorme,  Description  du  Musée 
devienne  Jsère).  Vienne,  1841,  p.  242. 
Haulcur  0,^6. 

(1)  D'après  ce  que  des  témoins  dignes  de  foi  m'ont  raconté  à 
Vienne  même,  l'oreille  droite  du  Faune,  retrouvée  plus  tard  dans 
les  décombres,  aurait  été  recueillie  par  M.  Chavernod  et  vendue, 
après  sa  mort,  avec  la  collection  d'antiquités  qu'il  avait  formée. 
M.  Delorme  assure  qu'on  découvrit  en  même  temps  «  quelques 
parties  des  jambes  de  la  statue,  surtout  le  genou  avec  une  partie  de 
la  cuisse,  sur  laquelle  était  assis  Bacchus  enfant.  »  Si  mes  souvenirs 
sont  exacts ,  le  même  motif  (un  Faune  ou  un  Pan  assis,  tenant 
l'enfant  Bacchus  sur  ses  genoux)  se  retrouve  dans  la  collection 
Perrot,  exposée  provisoirement  au  Temple  de  Diaue,  àNimes. 


280  SATYRES. 

»'Î7.  FAUNE  D'ARLEo 

Tête,  plus  grande  que  nature,  d'un  jeune  Faune  souriant. 
La  nature  de  ces  démons  bachiques  est  rendue  avec  beaucoup 
d'esprit;  outre  les  cheveux  hérissés  (çpi^oxoVr,;,  opOo'Opt^), 
les  petites  cornes,  les  oreilles  de  chèvre  et  certaines  rémi- 
niscences de  la  figure  animale  qui  s'étendent  jusqu'à  la  nais- 
sance du  nez,  on  remarque  encore  des  touffes  de  poil  (xà 
çr'çï'/)  sur  les  deux  joues. 

Marbre  de  conservation  parfaite,  trouvé  à  Trinquetaille,  vis-à-vis 
d'Arles,  et  acheté,  en  1860,  à  M.  de  Valori. 

Hauteur  0,40. 

S':'».  SATYRE  ENFANT,  buste. 

Délicieux  petit  buste  d'un  Satyrisque,  couronné  de  lierre 
et  de  corymbes.  La  figure  souriante,  les  cheveux  hérissés 
sur  le  front,  les  deux  petites  cornes  à  peine  naissantes,  les 
oreilles  caprines,  tout  cela  est  rendu  avec  un  esprit  et  ua 
talent  dignes  du  plus  grand  maître. 

[Le  buste,  sauf  la  nuque;  l'une  des  cornes  et  quelques  mèches  do 
cheveux  sont  modernes.] 

Marbre  de  Paros. 

Hauteur  0,25. 

879.  280.  FAUNE  CHEVRIER  ET  AMOURS. 

a)  Un  Faune  et  son  chien  gardent  un  troupeau  de  chèvres 
dans  une  contrée  rocailleuse.  Adossé  à  un  arbre,  le  manteau 
jeté  sur  l'épaule  gauche,  le  jeune  pâtre  [capmrius]  tient  sa 

ulette.  Trois  chèvres  broutent  l'herbe  et  les  broussailles; 
une  quatrième  est  couchée  sur  le  sommet  des  rochers.  La 
tête  du  berger  manque  aujourd'hui ,  mais  Visconii  l'ap- 
pelle un  giovin  Fauno. 

b  d)  Biche  couchée  sur  un  rocher  où  poussent  quelques 
herbes. 


SATYRE   CHASSEUR.  28! 

280.  Deux  Amours,  dont  l'un  est  à  cheval  sur  une  chèvre  ; 
l'autre,  décoch.int  une  flèche,  s'^mble  ajuster  un  oiseau. 

ef]  [Biches  couchées;  sculpture  moderne  d'après  les  faces 
lat'Tales  b  d\. 

Chaque  bas-relief,  de  saillie  très-légère,  est  encadré 
d'une  bordure  de  feuilles. 

[De  grandes  parties  de  l'encadremeot  et  quelques  autres  mor- 
ceaux sans  importance  sont  modernes.] 

Sarcopliage  d'enfant  en  marbre  de  Luni.  Voulant  à  tout  prix  le 
placer  contre  le  mur,  on  a  préftiré  enlever  la  face  du  fond  et  eu 
faire  la  frise  princij'ale  d'un  second  sarcophage. 

TrouYé  à  Gabies.  Villa  Borglièse. 

a)  Visconti,  Mon.  Gabini,  pi.  15,  43;  p.  76.  — Bouillon,  t.  IH, 
Bas-reliefs,  pi.  24.  —  Clarac,  Cat.  n.  387;  Musée, pi.  144,  158. 

bd)  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  14.  —  Clarac,  Musée,  pi.  144, 
201. 

«80.  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  14.  —  Clarac,  Cat.  n.  399; 
Musée,  pi.  181,  158. 

Hauteur  0,55.  —  Largeur  0,90.  —  Épaisseur  0,59. 

«81.  SATYRE  CHASSEUR. 

Un  jeune  Satyre,  de  retour  de  la  chasse,  est  assis  au  pied 
d'un  rocher  et  joue  avec  sa  panthère.  De  la  main  droite 
levée  il  tient  un  lièvre  mort,  assez  haut  pour  qu'il  ne  puisse 
pas  être  attrapé  ;i),  et  pour  plus  de  sûreté,  serrant  la  pan- 
thère entre  ses  jambes,  il  lui  prend  la  patte.  La  pardalide  du 
chasseur  est  ajustée  de  façon  à  ce  que  la  beauté  du  corps 
ressorte  davantage. 

L'endroit  où  la  scène  se  passe  est  un  lieu  sacré.  En  face 
du  Satyre  se  dresse  un  petit  cippe  placé  sur  une  roche  schis- 
teuse ,  à  l'ombre  d'un  pin.  Un  manteau,  un  bâton  recourbé 
[lagobolon]  et  un  lièvre,  lié  par  les  quatre  paties,  sont  sus- 


(1)  Lucien,  de  neco-  ch.  24,  décrit  une  scène  analogue  .  ô  Bpâyxo; 
éirl  iTÉTpa;  7.a8£^6[X£V0(;  àvÉysi  )ayà)v  xat  upooTtat^ei  tov  xOva,  6  ôè 
Tiri5rj(70[X£vt})  £oix£v  £Tt'  aÙTÔv  È;  tô  {i<j/Oi;. 


282  SATYRES. 

pendus  au  cippe.  Le  rocher,  sur  lequel  le  Satyre  est  assis, 
est  orné  d'une  guirlande. 

Il  était  d'usage  de  consacrer,  soit  à  la  déesse  delà  chasse, 
soit  aux  divinités  champêtres,  une  partie  du  gibier  avec 
l'arme  qui  avait  servi  à  le  tuer. 

Ce  bas-relief ,  d'une  exécution  remarquable,  est  la  copie 
d'une  œuvre  grecque  de  la  plus  belle  époque  de  l'art 

[Parties  modernes  :  Le  bras  droit  du  Satyre  avec  la  main  et  le 
lièvre  (sauf  les  pattes  de  devant)  ;  la  pardalide  depuis  le  milieu  de 
l'omoplate;  la  moitié  de  la  cuisse  droite  avec  les  deux  tiers  de  la 
jambe;  la  partie  antérieure  du  pied  droit,  le  pouce  du  pied  gaucbe. 
—  La  tète,  le  cou  et  la  patte  gauche  de  derrière  de  la  panthère 
(restaurée  en  chien).  —  La  tête  et  la  poitrine  du  lièvre  suspendu 
au  cippe,  quelques  plis  du  manteau,  un  morceau  du  bas  du  cippe; 
une  partie  du  tronc  d'arbre;  enfin  tout  l'encadrement.] 

Marbre  de  Carrare.  Villa  Albani. 

Petit-Radel,  t.  II,  17.  —  Robillnrt-Laurent ,  Musée  français, 
t.  IV,  33.  —  Bouillon,  t.  I,  81.  —  Filhol,  t.  V,  354.  —  Clarac, 
Cat.  477;  Musée,  pi.  178,  169.  —  Midler-Wieseler,  Denkmaeler, 
t.  II,  pi.  39,  465.  —  Bœtticher,  Baumkultus  der  Hellenen,  p.  69. 
79.  539,  fig.  23. 

Hauteur  4,80.  —  Largeur  1,18. 

S8«.  FAUNES  VENDANGEURS .  couvercle 

DE  SARCOPHAGE. 

Le  cartel  destiné  à  l'inscription  est  moderne.  Deux  mas- 
ques de  Faune,  dont  les  prunelles  sont  îndiquées,  décorent 
les  coins  de  devant;  ils  ont  cela  de  particulier,  que  l'artiste 
leur  a  donné  des  oreilles  humaines. 

Entre  la  tablette  et  les  masques,  deux  bas-reliefs  représen- 
tant des  Faunes  vendangeurs,  font  allusion  à  la  vie  de  l'autre 
monde. 

1)  A  gauche  : 

Un  chariot  à  deux  roues  (dont  on  ne  voit  que  la  moitié 
antérieure)  est  traîné  par  une  paire  de  bœufs.  La  voiture 
est  chargée  de  deux  paniers  [cophini]  remplis  de  grappes  de 
raisin;  ses  roues  sont  des  disques  pleins.  Un  Faune  nu  a 


FAUNES  VENDANGEURS.  283 

pris  place  dans  le  fourgon  et  gesticule  des  bras,  comme  s'il 
engageait  ses  compagnons  à  presser  le  pas. 

A  côté  des  bœufs  marche  un  jeune  Faune ,  vêtu  d'une 
exomide  qui  laisse  à  découvert  l'épaule  et  le  bras  droit.  Il 
porte  d'une  main  son  pedum,  de  l'autre  (1)  il  maintient  en 
équilibre  un  panier  rempli  de  raisin ,  qu'il  porte  sur  la 
nuque. 

Un  troisième  Faune,  également  vêtu  d'une  exomide  (mais 
mal  restauré),  conduit  l'attelage;  de  la  main  droite  il  manie 
son  bâton.  Dans  le  fond,  on  aperçoit  un  arbre  et  une  colonne 
surmontée  d'un  cadran  solaire. 

[L'épaule  et  le  sein  droit  du  Faune  qui  est  monté  sur  le  chariot; 
la  tète,  le  buste,  l'épaule  gauche,  la  main  gauche  du  conducteur  des 
bœufs,  avec  la  plus  grande  partie  de  son  bâfon  ;  le  bœuf  de  droite 
presque  entier,  la  moitié  du  premier  panier  et  quelques  feuilles  de 
l'arbre  sont  modernes.] 

2)  A  droite  : 

Une  grande  cuve,  très-basse  et  ornée  de  mascarons  de 
lion,  est  placée  sous  un  hangar  couvert  de  tuiles  et  soutenu 
par  deux  pilastres.  Deux  Faunes  nus,  un  tablier  [subliga- 
culum]  autour  des  hanches,  sont  occupés  à  fouler  les  grappes 
dont  la  cuve  est  remplie.  Ils  s'appuient  l'un  sur  l'autre,  et 
chacun  tient  son  pedum  à  la  main.  Un  troisième  Faune 
apporte  sur  l'épaule  un  panier  plein,  qu'il  s'apprête  à  verser 
dans  la  cuve.  Derrière  lui,  un  autre  est  monté  sur  une 
échelle  pour  cueillir  des  grappes,  qu'il  dépose  dans  un  petit 
panier  d'osier  suspendu  à  sa  nuque.  Ces  deux  derniers  ont 
une  écharpe  roulée  autour  des  reins. 

Aux  i)ieds  de  l'échelle  on  aperçoit  un  arbre  et  un  panier 
plein  de  raisin. 

[L'échelle,  la  jambe  gauche  du  porteur  (son  bras  droit  est  brisé)  ; 
la  main  droite  du  Faune  dans  la  cuve  à  gauche  et  la  branche  (:) 
qu'il  tient,  enfin  le  pied  gauche  de  son  camarade  sont  modernes. 

Les  faces  latérales  du  couvercle  sont  entièrement  modernes,  à 
savoir,  la  moitié  de  chaque  masque  ;  puis. 


(1)  Le  bras  est  brisé. 


284  SATYRES. 

A  gauche  :  Le  lièvre  mangeant  du  raisin  dans  un  panier;  la  ci- 
gogne tenant  un  papillon  dans  son  bec;  la  vigne  et  les  deux  deini- 
palmettes. 

A  droite  :  La  pantlière  mangeant  du  raisin  dans  un  panier  ren- 
versé; la  \igne  et  les  deux  demi-palmettes.] 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  18.  —  Clarac,  Cat.  n.  478;  Musée, 
pi.  136, 122,  et  pi.  129,  224.  202.  —  0.  Jahn,  Arcliaeologisclic  Zei- 
tung,  1861,  p.  150. 

Hauteur  0/(3.  —  Largeur  2,30.  —  Épaisseur  0,97. 

S83.  FAUNE  VENDANGEUR. 

Un  jeune  Faune,  la  chlamyde  sur  l'épaule,  se  repose  après 
les  vendanges.  A  demi-couché  à  rexlrémité  droite  d'une 
frise  de  sarcophage ,  il  maintient  l'équilibre  d'un  panier 
rempli  de  fruits ,  placé  sur  son  genou  ;  au  bras  gauche  il 
porte  un  bâton  pastoral  en  s'appuyant  sur  un  tertre.  Un 
autre  panier  en  osier,  également  rempli  de  fruits,  mais  plus 
grand  que  le  premier,  se  voit  à  ses  pieds. 

Un  masque  de  Faune  forme  l'angle  droit  de  cette  frise. 

Fragment  d'un  couvercle  de  sarcophage  romain.  Marbre  blanc. 
Décadence. 

Clarac,  Cat.  773  quater;  Musée,  pi.  188,  95. 

Hauteur  0,24.  —  Largeur  0,6!i. 

2      .  JEUNE  FAUNE,  fragment  de  sarcophage. 

Partie  supérieure  du  corps  d'un  Fauuisque,  de  face,  les 
deux  bras  levés  et  portant  un  bouquet  de  fruits  dans  la 
main  gauche.  Plus  loin,  on  voit  le  manteau  flottant  de 
quelque  autre  figure  aujourd'hui  brisée. 

[Le  bras  gauche  et  les  jambes  du  Faune  manquent.] 

Coin  gauche  de  la  frise  d'un  couvercle  de  sarcophage.  Marbre 
blanc.  Décadence  romaine. 

Clarac,  Cat.  n.  761;  Musée,  pi.  183,  99. 

Hauteur  0,16.  —  Largeur  0,20. 


■^, 


PAN.  285 

«8S.  MASQUE  DE  FAUNE. 

Fragment  provenant  de  l'angle  gauche  de  quelque  cou- 
vercle de  sarcophage. 

Marbre  blanc.  Décadence  romaine. 

Clame,  Cal.  o.  777  ter. 

Hauteur  0,20. 

286.  SATYRE-FEMELLE,  buste. 

Les  oreilles  de  chèvre  et  deux  touffes  de  poil  (çTipea)  qu'on 
remarque  sur  la  figure  de  cette  femme ,  la  caractérisent 
comme  Satyre  femelle  (Fauna,  Satyra]  :  représentatioo  très- 
rare  et  très-intéressante. 

[Le  nez  et  le  buste  sont  modernes.  La  lèvre  supérieure  a  souffert.] 

Marbre  pentélique.  Musée  Campana. 

Bauteur  totale  0,52. 


G. 

PAN. 


«S'y.  PAN  ASSIS. 

Le  dieu  des  troupeaux,  moitié  homme,  moitié  chèvre  [ca- 
oripes],  est  assis  sur  un  rocher  qu'il  a  recouvert  de  sa  par- 
dalide.  Sa  physionomie  n'est  également  qu'un  mélange  de 
la  figure  humaine  avec  la  tête  d'un  bouc.  Il  était  probable- 
ment représenté  jouant  de  \asyrinx,  car  les  deux  attributs 
(une  flûte  et  une  grappe  de  raisin)  que  le  restaurateur  lui 
a  donnés  sont  mal  choisis. 


286  PAN. 

Un  bâton  pastoral  gît  à  ses  pieds. 

[La  tête ,  sauf  quelques  mèclies  de  la  barbe  ;  les  bras,  le  sein 
gauche,  les  jambes  et  une  partie  de  la  plinthe  sont  modernes.] 

Statue  en  marbre  grec.  Villa  Borghèsc,  portique  n.  1. 

Bouillon,  t.  I,  53.  —  Chirac,  Cat.  n.  506;  Musée,  pi.  325,  1775. 

Hauteur  1,58. 

«8S.  PAN. 

Debout  devant  un  rocher,  il  tient  d'une  main  un  petit 
vase,  de  l'autre  un  pedum  noueux.  Son  dos  et  ses  avant- 
bras  sont  recouverts  d'une  pardalide  dont  les  deux  pattes 
se  croisent  sur  la  poitrine. 

[Le  nez  et  les  cornes  de  bouc  sont  modernes.  Le  bord  du  vase  est 

brisé.] 

Sculpture  romaine  très-grossière.  Marbre  blanc.  —  Musée  Cam- 
pana. 

Hauteur  1,21. 

S89.  PAN  ET  LES  NYMPHES. 

Autour  d'une  petite  élévation,  semblable  à  celle  que  l'on 
aperçoit  sur  notre  bas-relief  de  Thésée  (1)  et  qui  indique 
peut-être  l'entrée  d'un  souterrain,  on  voit  quatre  person- 
nages :  Pan,  une  pardalide  sur  Tépaule,  un  pedum  (?)  à  la 
main,  et  trois  femmes  diadémées.  Ce  sont  évidemment  trois 
Nymphes,  réunies  devant  une  grotte  de  Pan  [Paneum). 
Leurs  poses  et  leurs  costumes  sont  les  mêmes  que  nous 
avons  remarqués  sur  quelques  sculptures  d'ancien  style 
(n°^  1.  12-18);  malgré  l'état  fruste  du  marbre,  on  aperçoit 
dislinclement  le  tissu  de  leurs  vêtements  de  laine. 

A  la  droite  du  spectateur  se  trouve  un  rocher  avec  une 
fontaine,  dont  l'orifice  est  surmonté  d'une  tête  de  taureau  ; 
et  au-dessus  (c'est-à-dire  au  second  plan)  le  haut  du  corps 
d'un  Satyre  armé  d'un  bâton  noueux. 

(l)  Frœhner,  Inscriptions  gr«cques  du  Louvre,  n.  23. 


PAN  LUTTANT  AVEC  UN  BOUC.  ^87 

La  partie  supérieure  du  bas-relief  imite  la  toiture  d'une 
chapelle. 

Bas-relief  votif  de  style  grec  archaïque.  Très-dégradé. 

Hauteur  0,58.  —  Largeur  du  haut  0,61  ;    du  bas  0,64. 

«9©.   PAN  LUTTANT  AVEC  UN  BOUC. 

Cippe  sépulcral,  creux  à  Tintérieur  pour  recevoir  les  cen- 
dres du  défunt,  et  portant  une  inscription  de  cinq  lignes  ; 
'Ep!J.ta  ôpsTTTW  yXuxuTaxco  SsçHtcç  Seourjpoç,  Sextius  Sévère  à 
son  cher  Hermias,  esclave  né  à  la  maison.  Dans  le  haut,  on 
voit  deux  poules  se  disputant  une  baie  :  sujet  bien  fréquent 
sur  les  urnes  cinéraires  romaines.  Au-dessous  du  texte  grec 
est  sculptée  une  scène  de  la  vie  future:  Pan  (à  gauche)  et 
un  bouc  cossent  l'un  contre  l'autre;  une  palme,  prix  de  la 
victoire,  gît  à  terre  entre  les  combattants.  Derrière  le  groupe 
se  tient  un  Amour  ailé,  portant  une  baguette,  comme  s'il 
remplissait  l'office  de  juge  du  combat  (agonoihète]  ;  à  l'ex- 
trémité droite  du  bas-relief,  un  Satyre  tient  une  branche  de 
pin.  —  Comparez  monn.  24.3,  p.  259. 

Les  arêtes  du  cippe  sont  masquées  par  deux  colonnes  en 
torsade. — Faces  latérales  :  vase  (à  gauche)  et  patère  (à  droite). 

[Ce  monument,  dont  le  couvercle  manque,  a  servi  de  réservoir  de 
fontaine  pendant  quelque  temps.  Le  bas-relief  est  très-fruste.] 

Marbre  blanc,  trouvé  à  Rome  sur  la  voie  Appienne,  près  de  Saint- 
Sébastien.  —  Musée  Campana. 

Dessin  d'Etienne  Dupe'rac  (au  Musée  du  Louvre).  —  Smctius, 
[nscriptions,  fol.  110,  5  (in  ipso  temple  sancli  Sobastiani).  —  Bois- 
tard,  VI,  p.  134.  —  Gruter,  p.  687,  3.  —  Gotn,  dans  l'ouvrage  de 
Boni,  p.  79  (pi.  11,  3).  —  Montfaucon,  t.  V  (pars  1),  pi.  32.  — 
Mitratori,  pi.  1173,  1  (ex  Ligorio);  1468,  4.  — •  Corpus  inscript, 
graec,  n.  6382. 

Hauteur  0,80.  —  Largeur  0,6ô. 


288  FEMMES  BACHIQUES. 

H. 

FEMMES  BACHIQUES. 


291.  FEMME  BACHIQUE,  statue  colossale. 

Une  jeune  femme,  chaussée  de  sandales  et  vêtue  d'un 
double  chilon  talaire  sans  manches,  porte  des  raisins  dans 
un  pan  de  sa  draperie.  Son  pied  gauche  est  posé  sur  la  ra- 
cine d'un  cep  de  vigne  qui  sert  de  support  à  la  statue.  Sa 
chevelure,  qui  retombe  en  longues  boucles  sur  la  poitrine, 
est  entourée  d'un  bandeau. 

Autrefois,  on  a  voulu  voir  dans  cette  sculpture  une  per- 
sonnification de  l'Automne;  mais  il  est  plus  probable  qu'elle 
représente  quelque  ville  grecque,  car  elle  ressemble  à  la 
figure  de  Mostène  sur  la  base  de  Pouzzoles. 

La  tête  est  très-belle,  et  la  pose  une  des  plus  gracieuses 
que  l'art  antique  ait  imaginées. 

[Tête  antique  rapportée.  Restaurations  :  Un  morceau  au-dessous 
du  sein  gauche;  le  médius  delà  miin  droite;  l'index,  le  petit  doigt 
et  les  bouts  des  deux  doigts  du  milieu  de  la  main  gauche;  les  rai- 
gins  avec  un  pan  du  chiton;  une  partie  de  la  jambe  gauche  avec  le 
genou  et  le  bas  de  la  cuisse.  Raccords  à  la  draperie. 

Dans  les  gravures  anciennes,  elle  tient  de  la  maia  droite  une 
grappe  de  raisin.] 

Belle  statue  grecque  en  marbre  penlélique.  —  Palais  dei/a  Valle, 
à  Rome,  puis  villa  Borghèse. 

Vaccari,  Raccolta  (1584).  —  Cavalleriis  (liber  1  et  II,  Rome 
1585),  pi.  86.  —  De  Rubeis  (1619  et  1646).  —  Welcker,  Zeitschrift| 
p.  511.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  13,  1.  —  Gerfiard,  Antike 
Cildwerke,  pi.  87,  8.  Prodromus,  p.  328.  —  Clarac,  Cat.  n.  244; 
Musée,  pi.  275,  1645. 

Voir  0  Jahn   Leipziger  Berichte,  1851,  pi.  4,  p.  149. 

Hauteur  2.22. 


BACCHANTES.  283 

29S.  BACCHANTE. 

Couronnée  de  lierre  fleuri  et  vêtue  d'un  double  chiton  sans 
manches  qui  glisse  le  long  de  l'épaule  gauche,  elle  porte 
dans  la  main  droite  abaissée  une  coupe  remplie  de  grappes 
de  raisin.  Une  nébride  qu'elle  saisit  de  la  main  gauche  est 
attachée  sur  son  épaule  droite. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  Le  nez,  les  lèvres,  le 
cou,  tout  le  haut  de  la  tête  avec  une  partie  de  l'oreille  gauche,  de 
l'occiput  et  de  la  couronne;  le  bras  droit  avec  la  main  et  le  vase.  — 
Raccords  à  la  draperie  et  au  bras  gauche]. 

Statue  en  marbre  grec.  Rome,  palais  Mattei;  ensuite  châtea 
Lucienne. 

Monumenta  Matthaeiana,  1. 1,  67  (p.  63).  —  A.  Legrand,  Galerie 
des  Antiques  (1803),  pi.  3.  —  PetU-Radel,  2,  2l.  —  Robillurt- 
Laurent,  t.  IV,  30.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  13,  2.  —  Clarac, 
Cat.  53  ;  Musée,  pi.  275, 1646. 

Hauteur  1,76. 

S 93.  MÉNADE  EN  EXTASE. 

Vêtue  d'un  long  chiton  transparent  et  d'un  manteau  qui 
flotte  au  gré  du  vent ,  la  Ménade  a  le  bras  droit  appuyé  sur 
un  thyrse,  orné  de  feuilles  de  lierre  et  d'une  bandelette. 
De  la  main  gauche  abaissée  elle  tient  la  moitié  antérieure 
d'un  chevreuil  qu'elle  vient  de  déchirer.  La  tête  rejetée  en 
arriére,  les  cheveux  épars,  à  peine  retenus  par  un  ruban 
elle  se  dirige  au  pas  de  danse  vers  la  droite. 

Une  moulure  de  forte  saillio  entoure  le  bas-relief. 

Cette  admirable  sculpture,  dont  nous  connaissons  un  grand 
nombre  de  répétitions  (1),  est  probablement  une  imitation 
de  la  Oucà;  !J.aivo!J.sv7)  de  Scopas  (2) . 

[Le  nez  de  la  femme  et  le  pied  du  chevreuil  sont  modernes.] 

(1)  Entre  autres  :  Bartoli,  Admiranda,  pi.  64.  —  Ma/fei,  Muséum 
Veronense,  p.  215,  4.  —  Ancient  marbles  of  the  british  Muséum 
t.  X,  35. 

(2)  Voir  Callistrale,  Slatscs,  p.  146.  683,  éd.  Jacobs  et  Welckur 

13 


290  FEMMES   BACHIQUES. 

Marbre  grec.  Villa  Borghùse,  st.  2,  14. 

Vauthier  et  Lacour,  Monuments  de  sculpture  (1820),  pi.  25.  — 
Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  10,  1.—  Clarac,  Cat.  n.  283;  Musée, 
pi.  135,  135. 

['-•'leur  0,65.  —  Largeur  0,/«5. 

S94.  BACCHANTE  JOUANT  DES  CYMBALES. 

Marchant  vers  le  côté  gauche,  le  regard  tourné  en  ar- 
rière, une  paire  de  cymbales  dans  les  mains,  cette  femme 
fait  évidemment  partie  d'une  procession  bachique.  Sa  longue 
draperie  flottante,  qui  laisse  la  jambe  gauche  à  nu,  et 
l'écharpe  qui  forme  un  nimbe  autour  de  sa  tête,  font  entre- 
voir la  rapidité  de  sa  course. 

[La  figure,  une  partie  des  cheveux,  le  coude  du  bras  droit  et  les 
deux  genoux  sont  modernes.] 

Bas-relief  brisé  à  gauche  (angle  droit  d'un  petit  sarcophage).  — 
Travail  romain. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  10.  —  Clarac,  Cat.  n.  19  a.  Musée, 
pi.  132,  133. 

Hauteur  0,42.  —  Largeur  0,23. 

SOS.    BACCHANTE    JOUANT    DU    TAMBOURIN. 

BAS-RELIEF. 

Buste  d'une  Bacchante  qui,  la  tête  retournée  en  arriére, 
joue  du  ttjmpanoH.  Elle  a  les  bras  nus;  sa  draperie  flottante 
est  enflée  par  le  vent. 

[Le  nez  est  brisé.] 

Fragment  de  sarcophage.  Décadence  romaine. 

Clarac,  Cat.  n.  777  ter,  Musée,  pi.  126, 132. 

Hauteur  0,30.  —  Largeur  0,20. 

S9e.     BACCHANTE  DANSANT,  fragment 

DE  BAS- RELIEF. 

Une  Bacchante,  vêtue  d'une  tunique  talaire  sans  manches, 


CANDELABRE  DACHIQUE.  291 

se  livre  à  la  danse.  De  la  main  gauche  levée  elle  tient  un 
ballon  (probablement  un  tambourin  mal  venu),  et  au  bras 
gauche  abaissé,  un  flambeau  (?).  Elle  est  debout  sur  un 
pilastre,  on  dirait  sur  un  petit  autel,  mais  cette  partie  du 
marbre  est  si  fruste  qu'il  ne  m'est  pas  possible  d'être  afflr- 
matif. 

Du  côté  droit  on  aperçoit  les  restes  du  cartel  d'une  ins- 
cription latine. 

Quelques  ornements  sont  tracés  à  la  pointe  sur  la  tranche 
gauche  du  fragment.  Ils  doivent  être  d'une  époque  posté- 
rieure à  l'exécution  de  la  sculpture. 

Fragment  d'un  devant  de  sarcophage  romain.  Marbre  du  m*  siècle. 
—  Musée  Campana. 

Hauteur  0,52.  —  Largeur  0,20. 

«9V.  CANDÉLABRE  BACHIQUE. 

Ce  candélabre,  un  des  plus  grands  et  des  plus  beaux  qui 
soient  connus,  se  compose  de  trois  parties  distinctes  :  1°  la 
base,  antique,  mais  étrangère  au  monument  ;  2°  le  fût  [sca- 
pus)  et  3°  le  plateau,  qui  est  moderne. 

La  base  quadrangulaire,  décorée  d'une  couronne  de  chêne 
et  d'un  cordon  en  passementerie,  porte  aux  angles  quatre 
griffes  de  chimère,  recouvertes  d'ornements  fantastiques. 

Les  feuilles  d'acanihe,  renversées  et  relevées  en  pointe, 
qui  forment  le  membre  intermédiaire  entre  le  piédestal  et  le 
fût,  sont  une  addition  moderne. 

Le  fût  lui-même  ressemble  à  une  tige  sortant  d'un  calice 
de  feuilles  d'acanthe.  La  partie  inférieure  de  celte  tige  est 
entourée  de  feuilles  de  lierre  et  de  corymbes.  Le  haut  esta 
moitié  cannelé,  à  moitié  recouvert  d'écaillés  de  pommes  de 
pin.  Seul,  le  milieu  a  été  réservé  par  le  sculpteur  pour  la 
représentation  d'une  fête  bachique  qui  donne  quelque  in- 
térêt au  marbre. 

Nous  y  voyons  quatre  Bacchantes  d'un  assez  bon  style  se 
diriger  au  pas  de  danse  vers  le  côté  gauche.  L'une,  vêtue 
d'un  double  chiton  talaire.  la  chevelure  enveloppée  d'un 


292  FEMMES  BACHIQUES. 

foulard,  porte  dans  la  main  gauche  levée  un  plateau  rempli 
de  fruits  (1),  de  Tautre  elle  lient  une  écharpe  qui  se  replie 
sur  le  bras  gauche.  Les  trois  Bacchantes  qui  la  suivent  ont 
les  cheveux  épars,  la  tête  renversée  sur  la  nuque,  les  vête- 
ments eu  désordre,  enflés  par  le  vent.  Une  panthère  court 
au-devant  de  la  première,  qui  joue  du  tambourin  et  qui  porte 
un  serpent  enroulé  autour  du  bras  droit.  Derrière  elle  ,  on 
aperçoit  un  cratère  renversé.  La  seconde  tient  son  écharpe; 
la  troisième  porte  un  thyrse  sur  l'épaule  gauche. 

Deux  cordons  d'olives  en  passementerie  (licia]  encadrent 
cette  partie  du  fût. 

[Parties  modernes  :  Quelques  morceaux  des  griffes;  les  feuilles 
i'acantlie  renversées;  plusieurs  pièces  du  balustre  ;  le  masque  et  la 
main  droite  de  la  première  Bacchante;  la  moitié  du  pied  gauche 
de  la  seconde;  le  masque  et  le  pied  gauclie  de  la  dernière;  h  coupe 
etlaflimme  du  candélabre.] 

Marbre  pentélique. 

Trouvé,  vers  1777,  aux  environs  de  Naples  et  donné  par  Pie  VI 
(la  plinthe  porte  l'inscription  Munificentia  PiiSexti,p.m.)  au  Musée 
du  Vatican. 

Visconti,  Pio-Clementino,  t.  VII,  38.  Opère  varie,  t.  iV,  253.  — 
retlt-Radel,  t.  IV,  16.  —  Robillart-Laurent,  Musée  français,  t.  IV, 
78.  —  Bouillon,  t.  III,  Candélabres,  pi.  2.  —  Clarac,  Cat.  n.  151; 
Musée,  pi.  137.  138,  n.  137.  138. 

Hauteur  3,43. 


298.        MASQUES  DE  BACCHANTES. 

Deux  manques  affrontés  de  Bacchantes,  dont  l'une  porte 
une  grappe  de  raisin  dans  les  cheveux. 

Petit  fragment  d'un  couvercle  de  sarcophage,  brisé  des  deux  côtés. 
Bas-relief  de  la  décadence  romaine. 

Marbre  blanc. 

Hauteur  0,15.  —  Largeur  0,45. 


(1)  Lancesque  et  liba  feremus.  Virgile,  Géorgiques,  II,  394. 


CENTAURE  DOMPTÉ  PAR  L'AMOUR.  293 

J. 

CENTAURES. 


9.  CENTAURE  DOMPTÉ  PAR  L'AMOUR. 

Un  Centaure,  les  mains  liées  derrière  le  dos,  porte  sur  sa 
croupe  un  petit  Amour  bachique  vers  lequel  il  tourne  la 
tête  et  le  torse,  et  qu'il  cherche  à  fouetter  de  sa  queue  de 
cheval,  sans  l'atteindre.  L'expression  douloureuse  de  sa  fi- 
gure offre  quelque  ressemblance  avec  celle  du  Laocoon. 
L'une  de  ses  oreilles  (tora  GaTuptocv))  est  abaissée,  l'autre  se 
relève  en  pointe.  L'extrémité  de  son  nez,  couverte  de  rides, 
rappelle  les  naseaux  d'un  cheval  hennissant. 

Dans  son  impuissance,  le  monstre  implore  la  grâce  du 
jeune  vainqueur.  L'Amour  a  les  bras  étendus,  comme  s'il 
maniait  un  fléau.  Il  se  penche  du  côté  droit,  de  sorte  que 
son  regard  triomphant  rencontre  celui  du  Centaure  marty- 
risé. Ses  tempes  sont  couronnées  de  lierre  et  de  corymbes, 
et  sur  ses  joues  on  remarque  cette  petite  mèche  de  j  oils 
qui  caractérise  les  suivants  de  Bacchus.  Autour  de  la  taille 
il  porte  une  ceinture  du  genre  de  celles  que  l'on  mettait 
aux  enfants  qui  apprenaient  à  monter  à  cheval  ou  à  conduire 
un  char.  La  ceinture  se  termine  d'un  côte  par  une  patte 
percée  et  fixée  à  la  courroie  par  deux  clous  rivés;  de  l'autre 
9lle  porte  une  épingle  servant  d"agrate. 

Un  tronc  de  pin  forme  le  support  de  la  statue.  Sur  la  base 
(moderne) ,  ou  aperçoit  des  plantes ,  un  lézard  et  une 
vipère. 

Nous  connaissons  deux  statues  analogues,  en  basalte  noir, 
trouvées,  en  1736,  par  le  cardinal  Furielti,  dans  les  ruines 
de  la  villa  dTIadrien,  à  Tivoli,  et  conservées  aujourd'hui  au 
Musée  du  Capitole.  Elles  portent  la  signature  des  bsulpteurs 
Aristéas  et  Papias,   natifs  d'Aphrodisias  en  Carie.   L'un? 


294  CENTAURES. 

représente  un  Centaure  jeune,  gai  et  dispos  ;  l'autre,  un  vieux 
Centaure  qui,  également  garrotté  par  l'Amour,  se  tord  dans 
des  souffrances  insupportables  (1). 

Le  sens  de  cette  allégorie  est  facile  à  deviner.  Toutes  les 
créatures,  même  les  monstres  les  plus  féroces,  sont  subju- 
guées par  l'Amour. 

Ajoutons  que  notre  Centaure  paraît  avoir  été  copié  sur 
une  des  métopes  du  Parthénon  (Taylor  Combe,  Ancien» 
Marbles,  t.  vu,  pi.  9). 

[Restaurations:  La  pointe  de  l'oreille  gauche  et  plusieurs  mèches 
de  cheveux;  les  pouces  et  quelques  phalanges  des  doigts;  le  bras 
gauclie  jusqu'au  poignet;  la  jambe  droite  de  devant  et  la  moiiié  de 
la  jambe  gauche  avec  le  jarret;  la  jambe  droite  de  derrière  et  la 
moitié  de  la  gauche  avec  le  jarret;  la  moitié  de  la  queue.  —  Le  bout 
du  nez  de  l'Amour;  ses  bras,  ses  pieds  et  ses  ailes.  —  La  plinthe  et 
le  palmier,  sauf  les  feuilles  adhérentes  au  corps  du  Centaure.] 

Groupe  en  marbre  grecchetto,  découvert  du  temps  de  Pietro  Santi 
Bartoli  ^1635-1700^  à  Rome,  sur  le  mont  Caelius  (partendosi  dall' 
ospedale  di  S.  Giovanni  in  Laterano  neli'  andare  verso  S.  Stefano 
Rotondo',  près  de  la  villa  Fonseca.  {Fea,  Miscellanea,  1. 1, 234,  n.  52). 
—  Villa  Bovghèse,  st.  9,1. 

Fr.  Perrier,  P.accolta  di  statue  (1638-53\  pi.  7.  8.  —  Sandrart, 
Admiranda  statuariae,  pi.  15.  —  Maffei  et  de  Rossi,  Raccolta,  pl.72- 
74.  —  De  nobilissimo  hospite,  comitis  de  Trausuitz  nomen  professe, 
et  in  villa  Pinciana  Burghesiorum  principum  excepto,  die  27  maji 
1716,  epistola  (Romae,  1716,  in-4o),  p.  8.  —  BarbielUni,  Elegan- 
tiores  statuae  antiquœ  (Romae,  1776),  pi.  20.  —  Visconti,  Pio- 
Clementino,  t.  H,  pi.  39  (p.  286  de  l'édition  de  Wilan\  Wonumenti 
scelti  Borghesiani,  pi.  2,  2  (p.  27-32).  Opère  varie,  t.  IV,  121-124. 
147.  417.  —  Bouillon,  t.  I,  6i.  —  H.  Laurent,  Musée  royal,  t.  I, 

(1)  Foggini,  Museo  Capitolino,  t.  lY,  pi.  32.  33.  —  Une  quatrième 
statue  de  ce  genre ,  découverte  presque  au  même  endroit  d'où  le 
groupe  du  Louvre  était  sorti,  se  voit  au  Musée  du  Vatican  (Pio-Cle- 
mentino,  t.  I,  51';  une  cinquième,  de  rosso  antico,  trouvée  à  Albano, 
est  dans  la  villa  Doria. 

Amour  à  cheval  sur  un  Centaure;  b.is-relief  d'un  vase  d'argent. 
Museo  BorboJiico.  t.  XIII,  49.  —  Centaure  maltraité  par  une  Bac- 
chante, assise  sur  sa  croupe.  Fresque  de  Pompéi.  Ibid.,l.  III,  20. 


FAMILLE   DE  CENTAURES.  295 

pi.  11.  —  Filhol,  t.  X,  672.  —  Hirt,  Bilderbuch,  pi.  24,  4.  — 
Henry,  Observations  critiques  (1822),  p.  13-20.  —  Clarac,  Cat. 
n.  134  ;  Musée,  pi.  277,  1782.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmseler,  t.  II, 
pi.  47,  597.  —  Welcker,  Alte  Denkmseler,  t.  I,  344.  —  Biaim, 
Ruinen  und  Museen  Roms,  p.  182.  —  Overbeck,  Geschichte  der 
griechischen  Plaslik,  t.  II,  267-268.  314.  —  Friederichs,  Bausteine, 
p.  352  (prend  *  ceinture  de  l'Amour  pour  la  bandoulière  de  son 
carquois). 

Hauteur  1,47. 


300.  FAMILLE  DE  CENTAURES,  sarcophage. 

Au  milieu  da  bas-relief ,  une  Centauride  assise  embrasse 
un  jeune  Centaure,  son  enfant,  qui  demande  le  sein.  Un 
Amour  ailé,  tenant  une  lyre  et  le  plectruni,  est  debout  sur  la 
croupe  de  la  jument. 

Plus  loin,  en  se  dirigeant  vers  la  droite,  on  voit  un  Cen- 
taure qui  tient  son  pedum  dans  le  bras  droit  abaissé  ;  sur 
l'autre  bras,  levé  et  couvert  d'un  manteau,  il  porte  le  petit 
Bacchus  ;  mais  l'enfant,  qui  est  assis  à  califourchon  sur  le 
biceps  du  Centaure ,  paraît  effrayé  de  la  hauteur  où  il  se 
trouve,  car  il  crie  en  étendant  les  deux  bras.  Un  enfant, 
debout  sur  le  dos  du  monstre,  joue  à  la  fois  du  buccin  et  de 
la  flûte. 

De  l'autre  côté  on  rencontre  d'abord  un  jeune  Satyre 
dansant,  qui  tient  d'une  main  son  pedum,  tandis  que,  de  la 
main  gauche  abaissée,  il  saisit  la  mantille  d'une  Bacchante. 
Cette  dernière ,  vêtue  de  long  —  c'est  le  restaurateur  qui  a 
raccourci  la  robe,  —  joue  du  tambourin.  Elle  est  suivie  du 
vieux  Pan,  qui,  la  pardalide  sur  les  bras,  porte  une  outre 
sur  l'épaule  gauche;  mais  en  passant  par-dessus  la  ciste 
mystique,  il  en  fait  sauter  le  couvercle. 

La  figure  du  coin  est  une  Bacchante  jouant  du  buccin  et 
de  la  flûte. 

Comparez  mon  n.  247.  —  Une  peinture  de  Zeuxis  repré- 
sentait une  scène  analogue. 

[Sont  modernes  :  Toute  la  partie  inférieure  du  sarcophage  à  mi- 
jambe  des  ligures;  la  plus  grande  partie  de  la  joueuse  de  flûte, 


296  THIASE  BACHIQUE, 

l'avant-bras  gauche  du  Centauro,  le  bras  gauche  de  l'enfant  Racchusj 
l'autel  et  une  partie  de  la  draperie  qui  le  recouvre;  eiifln  l'hcrmès.] 

Sarcophage  arrondi  aux  coins.  Marbre  blanc.  —  Villa  Borglièse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  11.  —  Clarac,  Cat.  n.  472;  Musée, 
150,  181. 

Hauteur  0,63.  —  Largeur  :,75. 


K. 

ÎHIASE  BACHIQUE. 


301.  ENFANT  BACHIQUE. 

Torse  d'un  enfant  nu  qui  portait  sur  Tépaule  gauche  une 
corbeille,  probablement  remplie  de  raisins.  Desguirhndes 
de  fleurs,  de  fruits  et  de  feuilles  de  vigne  lui  passent  obli- 
quement sur  le  dos  et  autour  des  jambes.  Les  deux  bouts 
d'une  bandelette,  ornée  de  fruits,  retombent  sur  ses  épaules. 
Sa  jambe  droite  est  retirée  en  arrière. 

Comparez  la  statue  Giusliniani,  reproduite  dans  Clarac^ 
Musée  de  sculpture,  pi.  723,  1671  g,  et  le  fragment  publié 
par  Visconli,  Mon.  Gabiui,  pi.  6,  12. 

[Il  manque  la  tète,  le  bras  gauche,  l'avant-bras  droit  avec  le  couJe; 
les  deux  jambtset  la  cuisse  droite,  la  corbeille,  sauf  le  fond.] 

Jolie  statuette  en  marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,50. 

30».  ENFANT  BACHIQUE. 

Cet  enfant,  portant  dans  le  bras  gauche  une  jeune  pan- 
thère à  laquelle  11  donne  du  raisin  à  manger,  fait  partie  de 
la  suite  ae  Bacchus.   La  tète  tournée  à  gauche,  il  s'appuie 


ENFANT  A   L'OUTRE.  297 

contre  un  cippe  dont  le  devant  est  décoré  d'un  mascaron  d?- 
lion.  —  Molif  de  fontaine. 

[Tète  rapportée  ;  le  nez,  les  lèvres  et  le  menton,  l'index  de  la  maia 
droite,  la  jambe  gauche  au-dessous  et  la  jambe  droite  au-dessus  du 
genou,  enfin  la  partie  inférieure  du  cippe  sont  modernes.] 

Petite  statue  de  marbre  grec. 

Bouillon,  t.  III,  Supplément,  pi.  1,  3.  —  Clarcc,C&L  n.  503; 
iVusée,  pi.  274,  1637. 

Hauteur  0,88. 


303.  ENFANT  A  L'OUTRE. 

Un  enfant  bachique  nu  est  assis  par  terre  pour  surveiller 
une  outre  remplie  de  vin.  11  tient  des  deux  mains  le  pré- 
cieux dépôt  qui  lai  a  été  confié,  et  sa  bouche  souriante  in- 
dique la  joie  qu'il  en  éprouve. 

Sujet  de  décoration  pour  une  fontaine. 

[Il  n'y  a  d'antique  qu'une  partie  du  torse.  ] 
Marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse. 

Clarac,  Cal.  n.  302;  Musée,  pi.  276,  163 
Hauteur  O.'ij. 


S04.  POMPE  BACHIQUE. 

Une  Iroupe  d'enfants,  les  uns  nus,  les  autres  vêtus  de 
chlamydes,  s'amusent  à  improviser  un  cortège  bachique. 
Celui  qui  représente  le  dieu  des  vendanges  est  placé  au  mi- 
lieu ;  il  porte  un  thyrse  et  un  tambourin  (moderne)  ;  une 
panthère  est  assise  à  sa  droite.  Devant  lui,  un  de  ses  cama- 
rades joue  de  la  double  flûte,  tandis  qu'un  troisième  tient 
une  lyre.  A  l'exception  d'une  jambe,  le  reste  de  cette  partie 
du  bas-relief  n'est  pas  antique  ;  le  restaurateur  a  imité  les 
figures  qui  composent  l'extrémiié  gauche  dti  marbre.  Un 
oiseau  se  voit  aux  pieds  du  joueur  de  flûte. 

Derrière  Bacchus.se  trouve  un  enfant  qui  fait  résonner 

13- 


293  THIASE  BACHIQUE. 

les  cymbales;  puis  un  petit  garçon,  couronné  de  fleurs  et 
tenant  une  torche  allumée.  Ce  dernier  est  ivre  et,  pour  satis- 
faire un  besoin  naturel,  il  s'appuie  sur  l'épaule  d'un  cama- 
rade. Le  cortège  est  fermé  par  un  enfant  nu,  qui  porte  sur 
sa  tête  un  plateau  rempli  de  fruits. 

Une  frise  d'oves  règne  tout  le  long  du  bas-relief. 

Les  sujets  de  ce  genre  ne  sont  pas  communs.  Voir  le 
Museo  Pio-Clementino,  t.  V,  13.  —  Gerhard,  Antike  Bild- 
werke,  pi.  91.  92. 

[Parties  modernes  :  Le  bras  gauche,  l'avant-bras  droit,  les  cym- 
bales, le  pied  droit  et  la  moitié  de  la  jambe  de  l'enfant  placé  der- 
rière Bacchus.  La  moitié  du  Ihyrse  ;  le  tambourin  (il  est  évident  que 
Bacchus  a  dû  tenir  un  vase  à  boire;.  L'avant-bras  droit  du  joueur  de 
flûte  et  la  plus  grande  partie  de  ses  instruments.  La  tète  de  l'oiseau. 
L'avant-bras  droit  du  joueur  de  lyre  et  l'un  des  montants  de  l'ins- 
•trument.  Le  groupe  suivant  (sauf  uïie  jambe),  et  l'enfant  placé  à 
Textrémité  droite.] 

Bas-relief  du  me  siècle.  Frise  de  sarcophage.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,45.  —  Largeur  1,4-i. 

305.  ENFANTS  BACHIQUES,  fragments  de 

BAS-RELIEF. 

Les  six  enfants  en  chlamydes  qui  sont  sculptés  sur  ces 
deux  fragments,  ont  probablement  décoré  la  frise  d'un  cou- 
vercle de  sarcophage. 

Le  premier,  en  partant  de  gauche,  porte  un  plat  de  fruits 
sur  sa  tête,  et  au  bras  droit  un  flambeau  allumé  :  il  s'agit 
donc  de  quelque  fête  bachique.  Le  second  prend  la  main  du 
troisième,  qui  a  le  bras  gauche  levé. 

Plus  loin  et  après  une  laci:ine  dont  il  n'est  plus  possible 
d'apprécier  l'étendue,  on  voit  un  jeune  garçon  tenant  de  la 
main  droite  une  oenochoé;  sur  son  épaule  on  aperçoit 
l'avant-bras  gauche  d'un  de  ses  camarades  dont  le  corps  est 
brisé.  Le  cinquième  porte  des  deux  moins  élevées  un  objet 
devenu  méconnaissable ,  peut-être  une  corbeille.  Enfin  le 
dernier  est  représenté  dans  l'altitude  du  repos. 

Aux  pieds  des  enfants  se  trouvent  une  panthère  couohée. 


SACRIFICE    BACHIQUE.  299 

mangeant  des  fruits;  une  outre,  un  panier  rempli  de  pom- 
mes, une  tortue,  un  seau  à  anse  mobile  et  une  seconde 
panthère  assise,  qui  pose  la  patte  sur  une  ciste  mystique. 

[Fractures  nombreuses.] 

Bas-reliefs  de  la  décadence  romaine.  Marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs^  pi.  14.  —  Clarac,  Cat.,  n.  26  bis , 
Musée,  pi.  183.182,  n.2i.  101. 

Hauleur  0,3G.  —  Longueur  totale  0,70. 

306.  SACRIFICE  BACHIQUE.  —  VENDANGES. 

Au  milieu  delà  composition  se  dresse  un  arbref  sacré,  au- 
tour duquel  s'enroule  le  serpent  mystique  qui  s'élance  contre 
un  Pan.  Ce  dernier,  une  écharpe  sur  le  bras,  se  dirige  vers 
la  gauche.  Un  jeune  Satyre,  qui  porte  un  tablier  autour  des 
hanches ,  le  suit  à  quelques  pas  de  distance  ;  il  a  la  main 
gauche  posée  sur  la  poitrine,  le  bras  droit  levé.  Derrière  ce 
groupe,  se  tient  une  femme  drapée,  vue  de  dos  et  portant 
un  flambeau.  Une  prêtresse  voilée  (à  droite)  s'incline  devant 
un  autel  circulaire  sur  lequel  le  feu  est  allumé. 

Au  fond,  un  mascaron  de  lion. 

Du  côté  opposé,  un  Pan,  vêtu  d'un  tablier  seulement, 
porte  un  panier  de  raisins  sur  sa  tête.  Trois  Satyres,  égale- 
ment vêtus  de  tabliers,  foulent  le  raisin  dans  une  grande 
cuve,  en  s'accrochant  à  des  barres  fixées  au-dessus  de  leurs 
têtes.  Plus  loin,  on  aperçoit  les  restes  d'un  troisième  Pan 
qui  pose  son  pied  sur  le  bord  de  la  cuve. 

Le  côté  gauche  du  bas-relief  est  brisé. 

[Les  trois  Satyres  vendangeurs  sont  en  partie  mutilés.] 

Bas-relief  de  la  décadence  romaine.  Fragment  d'une  frise  de  cou- 
vercle de  sarcophage. 

Hauteur  0,27.  —  Longueur  0,90. 

307.  POMPE  BACHIQUE. 

Une  Bacchante  qui  a  la  tête  rejetée  en  arrière  et  dont  la 
draperie  laisse  tout  le  côté  droit  du  corps  à  découvert,  bat 


300  THIÂSE   BACHIQUE. 

le  lambourin.  Elle  est  suivie  d'un  jeune  Satyre  qui,  la  par- 
dalide  sur  l'épaule,  joue  de  la  double  flûte.  Un  autre  porte 
son  bâton  pastoral  dans  la  main  droite  abaissée  ;  il  avance 
le  bras  gauche  sur  lequel  estéiendae  une  peau  de  panti  ère. 

Ce  cortège  est  accompagné  de  la  panthère  bachique. 

Une  moulure  règne  autour  du  bas-relief. 

[La  tète  du  second  Satyre,  le  haut  de  son  pedum  et  d'autres  petits 
morceaux  sont  modernes.] 

Bas-relief  eu  marbre  pentélique.  —  Musée  Campana  {Catalogo, 
n.  325). 

Hauteur  0,93.  —  Longueur  1,29. 


308.  BACCHANALE. 

Un  jeune  Satyre,  à  moitié  nu,  couché  derrière  un  rideau, 
embrasse  une  Ménade.  Plus  loin,  une  panthère  s'élance  sur 
une  amphore  cannelée,  à  côté  de  laquelle  on  aperçoit  la 
jambe  drapée  d'une  figure  qui  a  été  brisée.  Un  Amour  nu  et 
ailo,  assis  par  terre  (à  gauche),  frappe  la  panthère  avec  un 
pedum. 

Le  côté  droit  du  bas-relief  est  occupé  par  un  Satyre  nu, 
couché  à  plat  ventre  et  gesticulant  de  la  main  ;  ensuite  par 
un  Pan  qui ,  le  bras  gauche  appuyé  sur  une  outre  dont  il 
serre  Torifice,  tient  un  canthare  dans  la  main  droite  avancée. 
—•  Rideau  dans  le  fond. 

[La  tête  du  jeune  Faune  et  plusieurs  autres  morceaux  sont  brisés.] 

Jolie  frise  d'un  couvercle  de  sarcophage.  Deux  fragments  en 
marbre  blanc.  Villa  Borghèse. 

"ylarac,  Cat.,  n.  82;  Musée,  pi.  225,  160  (avec  des  restaurations 
en  plâtre  qu'on  a  supprimées  depuis). 

Hauteur  0,17.  —  Longueur  totale  1,10. 

309.  FÊTE  BACHIQUE,  petit  autel  cylindrique. 

Une  Bacchante,  vêtue  d'un  m.anteau  en  écharpe  qui  forme 
comme  un  nimbe  autour  de  sa  tête,  et  d'un  chiton  talaire 


POMPE   DACIUQUE.  Oi 

fiii  laisse  à  découvert  les  bras  et  le  seia  droit,  se  dirige  au 
pas  de  danse  vers  la  droite.  Les  cheveux  épars,  elle  lient 
d'une  main  son  thyrse  [à  moilié  brisé],  de  l'autre  elle  montre 
une  grappe  de  raisin  à  la  panlhcre  dont  elle  est  accompa- 
gnée. Devant  elle,  un  masque  colossal  de  Silène,  couronné 
de  lierre  et  posé  sur  un  piédestal  carré  très-bas. 

Plus  loin,  un  jeune  Sjtyre,  la  pardalide  sur  les  bras  (l),se 
livre  également  à  la  danse,  avec  tant  de  laisser-aller,  que, 
d'un  coup  de  pied,  il  enlève  le  couvercle  de  la  ciste  mysti- 
que placée  derrière  lui. 

Un  serpent  sort  de  la  ciste  et  fait  mine  de  sauter  sur  l'en- 
fant Bacchus,  qui  recule  ;ivi'C  un  geste  d'effroi.  Un  disque, 
sur  lequel  on  aperçoit  une  tèie  de  Pan  sculptée  eu  relief,  gît 
por  terre  entre  les  pieds  du  Faune. 

Derrière  Bacchus  on  voit  un  arbre,  puis  une  Bacchante 
drapée  qui  prend  la  fuite  à  la  vue  du  serpent.  La  plus 
grande  partie  de  cette  figure  manque  aujourd'hui.  Devant 
elle,  îe  vieux  Pan,  assis  sur  un  tertre  et  adossé  contre  un 
arbre,  joue  de  la  flûte  pastorale. 

Un  Satyre  barbu,  évidemment  ivre,  le  manteau  en  écharpe 
sur  les  bras  (2),  danse  en  observant  la  mesure  de  cette  mu- 
sique champêtre.  Derrière  lui,  on  voit  un  pin  sacré  et  un 
petit  autel  en  forme  de  colonnelte,  décoré  <i'ua  feston  et 
chargé  d'une  lêle  de  bouc. 

[Restuirations  insigiiiCanles.] 

Maibre  blanc.  Villa  Borglièse,  st.  G,  13. 

Bouillon,  t.  III,  Autels,  pi.  5.  —  Clarac,  Cat.  n.  116;  MusCe, 
pi.  130  et  132,  144. 

Hauteur  0,53. 

31 0.  POMPE  BACHIQUE 

Base  de  candélabre  dont  les  trois  faces  (en  allant  de  droite 
i  gauche)  représentent  une  fête  bachique.  Pan,  la  pardalide 


(1)  Son  ayant-bras  gauche  manque. 

(2)  Ses  deux  mains  sont  brisées. 


302  TniASE  BACHIQUE. 

sur  l'épaule,  tient  d'une  main  sa  flûte  champêtre  [syrinx], 
de  l'autre  un  pedam.  Marchant  à  la  tête  du  cortège  qu'il 
égaie  de  ses  mélodies,  il  se  repose  un  instant  pour  jeter  un 
coup  d"œil  sur  ceux  qui  le  suivent.  Un  jeune  Satyre,  pris 
de  vin,  se  livre  à  la  danse.  Il  avance  son  bras  gauche  recou- 
vert de  la  pardalide,  tandis  que,  de  la  main  droite,  il  tient 
un  thyrse ,  dont  la  tige  est  un  peu  recourbée.  Un  autre 
Satyre,  velu  comme  lui,  pose  son  pied  gauche  sur  un  rocher 
pour  ajuster  sur  son  épaule  un  grand  cratère  qu'il  est  chargé 
de  porter.  Derrière  Pan  on  voit  un  arbre. 

Les  angles  du  monument  sont  ornés  de  trois  têtes  de 
bélier  ;  des  cordons  en  passementerie  [licia]  en  garnissent 
les  arêtes.  Dans  le  bas,  trois  Chimères  couchées,  palmer.as, 
rosaces,  fleurs  de  grenadier,  entrelacs. 

[Parties  modernes  :  La  jambe  droite  du  danseur;  tout  le  couron- 
nement avec  quelques  morceaux  de  la  bordure;  les  pattes  des  chi- 
mères.] 

Marbre  pentélique.  Villa  Borglicse,  st.  4,  IS-'iO. 

Bouillon,  t.  III,  Autels^  pi.  5.  —  Chirac,  Cat.  n.  531;  Musée, 
pi.  167.  1G9,  n.  173.  174. 

Hauteur  1,00.  —  Largeur  de  0,29  à  0,."5. 

311.    SCÈNES   BACHIQUES,    devant    de 

SARCOPHAGE. 

Une  rangée  d'arcades  est  soutenue  par  six  termes  de 
jeunes  Amours  (Hermérotes)  qui  portent  des  bandelettes 
dans  les  cheveux . 

Au  milieu,  on  voit  le  buste  de  la  défunte  à  laquelle  le 
sarcophage  était  destiné.  Elle  est  vêtue  d'une  tunique  et 
d'un  manteau;  ses  cheveux  sont  disposés  en  tresses;  au- 
dessus  de  sa  tête  est  suspendue  une  lourde  guirlande  funé- 
raire. 

Les  sujets  sculptés  sous  les  six  arcades  se  suivent,  en  par- 
tant de  la  gauche,  dans  l'ordre  que  voici  : 

1°  La  défunte  endormie,  couchée  par  terre,  la  tête  ap- 
puyée sur   le  bras  gauche.    Le  jeune  dieu  du  Sommeil 


GRAND  CANDELABRE.  303 

{Ifypnos),  ailé  et  portant  un  bouquet  de  pavots  dans  la 
main  gauche,  approche  d'elle  pour  lui  verser  un  breuvage 
narcotique  sur  les  tempes. 

2°  Un  Faunisque  nu,  à  cheval  sur  un  bouc,  tient  d'une 
main  son  pedum,  de  l'autre  il  se  cramponne  aux  cornes  de 
sa  monture. 

3°  Un  de  ses  camarades,  la  nébride  sur  les  épaules,  joue  de 
la  double  flûte  devant  un  autel  en  forme  de  colonnette,  sur 
lequel  est  placée  une  offrande  de  fruits. 

k°  Un  Faunisque,  vêtu  comme  le  précédent,  joue  des  cym- 
bales devant  un  autel  en  forme  de  colonnette,  décoré  de 
festons. 

b"^  Bacchus  harhn ,  enveloppé  d'un  manteau  et  chaussé 
de  sandales,  brandit  d'une  main  son  pedum,  de  l'autre  il 
saisit  la  corne  de  Pan,  qui,  assis  par  terre,  joue  de  la 
syrinx.  Dans  le  fond,  un  pin. 

6°  Groupe  d'Amour  et  Psyché  qui  s'embrassent.  Psyché 
est  vêtue  d'un  chiton  talaire  sans  manches. 

Comparez  le  sarcophage  du  palais  Mattei,  publié  par 
Raoul- Bochette,  Mon.  inédits,  pi.  7. 

[Restaurations  insignifiantes.] 

Sculpture  romaine  de  la  basse  époque.  Villa  Borglièse. 

Bouillon,  t.  m,  Bas-reliefs,  pi.  12,  2.  —  Clnrac,  Cat.  n.  493; 
Musée,  pi.  192,  87.  162-164.  176. 

Hauteur  0,30.  —  Largeur  1,63. 

SIS.  GRAND  CANDÉLABRE. 

Il  suffit  d'un  coup  d'œil  pour  voir  que  ce  candélabre  est 
un  assemblage  arbitraire  et  on  ne  peut  plus  bizarre  de 
fragments  antiques,  mêlés  avec  des  pièces  modernes.  Trois 
bases  entassées  l'une  sur  l'autre  en  forment  le  piédestal. 
Sur  la  plinthe  triangulaire  sont  posées  trois  griffes,  couvertes 
de  dépouilles  de  têtes  de  panthère.  Elles  supportent  une  base 
également  triangulaire,  dont  les  coins  sont  occupés  par  trois 
de  ces  êtres  fantastiques  que  les  anciens  avaient  l'habitude  de 
mettre  sur  certains  monuments  pour  en  empêcher  la  viO' 


304  TIIIASE   BACHIQUE. 

lalion.  Les  monstres  ont  une  tôle  de  jeune  fille,  deux  pnttes 
de  lioQ  et  un  corps  d'oiseau,  termioé  par  deux  queues  de 
dragon.  Ils  portent  trois  guirlandes,  au-dessus  desquelles 
sont  sculptés  une  coquille,  un  panier  et  un  vase  remplis 
de  fruits. 

Quant  à  la  troisième  ba^e,  il  faut  dire  qu'elle  est  absolu- 
ment moderne,  sauf  le  petit  support,  revêtu  de  feuilles 
d"acanihe,  et  une  partie  de  l'une  des  têtes  de  bélier  que  le 
restaurateur  a  ornées  de  fleurs. 

Nous  arrivons  au  fût  [scupus]  du  candélabre.  Le  premier 
membre,  qui  affecte  la  forme  d'une  corbeille,  est  moderne, 
et  le  restaurateur  l'a  revêtu  de  branches  de  pin.  Les  attri- 
buts bachiques  qu'il  y  a  suspendus  (une  syrinx,  un  ped  Jm 
et  une  paire  de  cymbales),  ne  sont  pas  de  meilleur  aloi; 
seul,  le  petit  masque  de  théâtre,  enchâssé  dans  le  milieu, 
est  antique. 

La  scène  principale  représente  un  Satyre  qui,  la  nébride 
sur  l'épaule  gauche,  la  tête  rejetée  en  arriére,  grimpe  sur 
un  arbre  pour  en  recueillir  les  fruits.  Silène,  couronné  de 
lierre,  le  corps  velu,  couvert  d'un  manteau  et  d'un  chilon 
en  peaux  de  bête,  garni  de  manches  longues,  est  appuyé 
contre  un  masque  et  relève  la  tête  vers  son  compagnon. 
Bien  que  le  bas  du  tronc  d  arbre  soit  antique,  je  ne  puis 
approuver  la  manière  de  voir  du  restaurateur,  et  je  ci.ois 
plutôt  que  ces  deux  personnages  bachiques,  au  lieu  de 
cueillir  des  pommes  de  pin.,  étaient  occupés  à  faire  les  ven- 
danges. 

A  leurs  pieds,  se  trouvent  quatre*  masques  colossaux 
d'une  beauté  achevée,  posés  sur  des  bases  carrées.  Celui 
d'une  jeune  Satyra,  couronnée  de  lierre  en  fleur,  est  réuni 
à  un  masque  semblable.  De  l'autre  côté,  on  remarque  les 
oscilla  ùe  Silène  et  d'un  Satyre  barbu. 

La  partie  supérieure  du  candélabre  se  compose  d'un 
balustre  et  d'un  nouveau  support  orné  de  trois  têtes  de 
lion,  de  guirlandes  et  d'instruments  de  sacrifice  (couteau 
dans  son  fourreau,  patôre  et  aiguière).  Les  feuilles  d'acanlhe 
sur  lesquelles  se  dresse  la  coupe,  le  haut  de  la  tige  et  le 
plateau  sont  modernes. 


EMBT.ÈMES    BACHIQUES.  303 

iParttes  restaurées  :  Quelques  mortel' ux  des  griffes  de  lion  le 
baluslre  ël  une  partie  considérable  de  la  plinthe  qu'il  supporte  ; 
Plusieurs  morceaux  de  la  base  ani  monstres  et  du  chapiteau  corin- 
Uiien;  deux  têtes  de  bélier  et  la  moitié  de  la  oisième;  la  base 
ronde  enrichie  d'entrelacs,  de  frises  de  feuillage,  etc.  —  Les  pins  (sauf 
un  morceau  du  bas  d'un  tronc  d'arbre).  Le  nez  des  deux  masques 
de  Satyres-femelles;  la  partie  gauche  du  masque  de  Silène;  le  nez 
et  l'occiput  de  celui  du  Satyre  barbu.  Les  bras,  les  jambes,  la  cuisse 
droite  et  la  moif'é  de  la  -lisse  gauche  du  Satyre  vendangeur.  Le 
bras  droit,  à  partir  du  milieu  du  biceps,  les  pieds  elle  genou  gauche 
du  Silène,  avec  le  devant  de  la  cuisse  et  de  la  jambe.  Les  attributs 
bachiques  (sauf  le  masque  comique).  —  Quelques  morceaux  du 
balustre  et  tout  ce  qui  se  trouve  au-dessus  des  tites  de  lion.J 

Candélabre  composé  des  fragments  d'au  moins  cinq  monuments 
différents,  tels  que  bases  d'autels,  de  trépieds,  de  candélabres,  en 
marbre  grec  et  de  Carrare.  Il  vient  du  palais  du  duc  Salviati,  à 
Rome.  Le  célèbre  architecte  et  graveur  Jean-Baptiste  Piranesi  le 
destina  à  la  décoration  de  son  tombeau,  dans  l'église  de  Sainte- 
Marie-sur-l'Avealin  i^ou  du  Prieur"^),  qu'il  avait  reconstruite.  Piranesi, 
Dé  en  1707,  mourut  en  1778. 

En  1798,  les  héritiers  de  Piranesi  nbandornèrf  nt  ce  candélabre  à 
M.  Faipoult,  commissaire  du  Directoire,  ce  qui  ne  les  empêcha  pas 
de  le  réclamer  en  1815.  Le  Roi  les  dédommagea  alois  par  une  gra- 
tiflcation  de  3,000  francs. 

Piranesi,  Vases  et  Candélabres,  pi.  30.  31.  —  Visconti,  Miisco 
Pio-Clementino,  t.  IV,  p.  306  (éd.  de  Milan).  —  Bouillon,  t.  III, 
Candélabres,  pi  1.  —  Clarac,  Gat.  n.  208;  Mus.'e,  pl.  141-112; 
n.  120.  121.  —  Bœttic/ier,  Baumkultus  dcr  Heilenen  (Berlin,  1S56), 
p.  88,  flg.  14.  15  (sou  interprétation  porte  priacipalcmeat  sur  les 
parties  modernes). 

Hauteur  ^i,5S 

313.  314.  EMBLÈMES  BACHIQUES,  deux  frag- 

MENTS  DE  COUVERCLE  DE  SARCOPHAGE. 

Ces  frises,  de  la  basse  époque,  se  composent  d'une  série 
de  petites  niches  juxtaposées  et  de  forme  ovale,  dans  les" 
quelles  sont  eculptés  les  sujets  suivants  : 

(313)  1.  Amour  ailé  à  genoux  devant  une  ciste  mystique. 
[Le  côié  droit  est  brisé.] 


306  THIASE  BACHIQUE, 

2.  Masque  de  Faune  (à  droite). 

3.  Amour  ailé,  de  face,  appuyé  sur  le  genou  droit. 

11  a  la  main  gauche  levée;  de  Tautre,  qui  est 
abaissée,  il  tient  une  couronne  ou  un  vase. 

4.  Masque  silénesque  de  face. 

5   Panthère  couchée  (adroite),  la  tête  tournée  en 
arrière. 

[Le  reste  mmque.] 

(314)  1.  Panthère  assise.  [L'arrière-train  est  brisé]. 

2.  Amour  courant  vers  la  gauche,  où  se  trouve  une 

amphore  remplie  de  fruits. 

3.  Masque  de  Méduse  ailée,  du  beau  style 

[Le  reste  manque.] 

Bas-reliefs  romains  en  marbre  blanc.  Décadence. —  Musée  Campana. 

a.  Hauteur  0,10.  —  Longueur  0,S5. 

b.  Hauteur  0,M.  —  Longueur  0,30. 

SIS.     TÊTES  BACHIQUES,  fragment  de 

CANDÉLABRE. 

Petite  base  carrée,  avec  quatre  têtes  placées  aux  angles. 
En  allant  de  gauche  adroite,  on  rencontre  successivement 
celles  d'un  Faune  barbu ,  d'un  bélier ,  d'un  jeune  Faune  et 
d'une  Bacchante. 

Les  Faunes  ont  des  oreilles  humaines. 

Le  listel  du  bas  porte,  sur  deux  faces,  les  vestiges  d'une 
.  inscription  latine. 

Marbre  blanc.  Décadence  romaine.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,18.  —  Largeur  0,22. 

316.  CRATÈRE  AUX  MASQUES. 

Quatre  masques  bachiques,  sculptés  en  relief  de  forte  saillie, 
font  le  principal  ornement  de  ce  magnifique  vase.  D'un 
côté,  le  masque  d'un  jeune  Satyre  (à  gauche)  est  appuyé 
contre  celui  d'un  Satyre  barbu  (à  droite)  ;  de  l'autre  côté,  le 


GRAND   VASE   BACHIQUE.  307 

masque  de  Silène  (  à  gauche  ) ,  couronné  de  lierre  fleuri , 
est  réuni  à  celui  d'un  vieux  Satyre  (à  droite).  Dans  les  in- 
tervalles, on  voit  une  massue  et  une  paire  de  cymbales, 
gisant  par  terre.  Les  rideaux  du  fond  {peripetasmaia)  sont 
formés  par  des  nébrides  suspendues  aux  bandelettes,  ten- 
dues horizontalement,  de  quatre  thyrses  plantés  dans  le  sol. 
Comparez  le  célèbre  vase  de  Wanvick-Castle,  trouvé  par 
Hamilton  dans  la  villa  d'Hadrien ,  à  Tivoli  {Clarac ,  Musée, 
texte,  t.  II,  414). 

[Le  pied  et  quelques  morceaux  du  bord  sont  modernes. J 

Cratôre  sans  anses;  le  bas  orné  de  godrons.  —  Marbre  de  Paros. 
Villa  Borghè?e,  st.  3,  13. 

Piranesi,  Vases,  pi.  22.  —  Bouillon,  t.  III,  Vases,  pi.  9. —  Chirac, 
Cat.,  n.  18;  Musée,  pi.  249,  129  bis. 

Hauteur  0,80. 

31  T.  GRAND  VASE  BACHIQUE. 

(salle  ronde  ;  vestibule  de  la  galerie  d'apollon.) 

Copie  d'un  vase  antique  de  basalte ,  du  Musée  du  Vati- 
can (1).  De  chaque  côté,  on  voit  un  masque  tragique  et  deux 
masques  de  Bacchantes  appliqués  sur  la  panse,  entre  quatre 
thyrses.  Le  haut  du  vase  est  garni  de  rinceaux,  de  palmettes 
et  d'entrelacs  qui  forment  trois  frises  superposées.  Les 
anses  imitent  les  enroulements  de  deux  ceps  de  vigne. 

Marbre  de  Carrare.  Ébauché  à  Carrare  même  et  terminé,  en  1820 
à  Paris,  par  le  sculpteur  Giacomo  Raggi. 

Clarac,  Cat.  n.  747;  Musée,  pi.  260,  649  (où  il  porte  le  n.  745  6/*), 
Haulcur  1,50. 

Le  pavé  octogone,  en  mosaïque,  représente  huit  sujets, 
dont  les  bordures  sont  ornées  de  branches  de  lierre.  On  y 
voit  des  jeunes  gens  qui  conduisent  des  biges  attelées  de 
sangliers,  de  panthères,  de  béliers,  de  biches,  de  cerfs, 

(1)  Visconti,  Musée  Pio-Clémcntin,  t.  VII,  pi.  35.  Opère  varie, 
t.  IV,  409.  —  Bouillon,  t.  Illj  Vases,  pi.  7,  1. 


308  THIASE  BACIIIQUB. 

de  boucs  ,  de  lions  et  de  lévriers.  Ces  mosaïques  ont  élé 
sxéculées  sous  le  premier  Empire,  par  Belloni. 

318.  GRAND  VASE  BACHIQUE. 

Copie  d'un  vase  antique  du  palais  Lanle  à  Rome.  Le  pour- 
tour de  la  panse  est  décoré  de  huit  masques,  placés  sur  des 
peaux  de  panthère.  Ces  masques  représentent  Bacchus  barbu, 
coiffé  de  la  milre,  deux  jeunes  Faunes,  quatre  Faunes  barbus 
et  Silène.  Les  anses,  prises  dans  la  masse,  imitent  des  ceps 
de  vigne  entrelacés,  dont  les  branches,  chargées  de  raisins 
et  de  pampres,  entourent  l'orifice.  Dans  le  bas,  des  feuilles 
d'acanthe. 

Marbre  blanc  de  Carrare.  Exécuté,  dans  les  atelierà  du  Musée,  par 
e  sculpteur  B.  Lange,  de  Toulouse. 

Clame,  Cat.  n.  745;  Musée,  pi.  145,  12i. 

Hauteur  0,77. 

319.  320.  DEUX  RHYTA. 

Les  peuples  primitifs  de  la  Grèce  n'eurent  pour  vases  à 
boire  que  des  cornes  de  bœuf  (xsfara),  dont  les  artistes  se 
mirent  bientôt  à  reproduire  la  forme,  soit  en  métal,  soit  en 
terre  cuite.  On  en  vint  ensuite ,  surtout  depuis  Ptolémée  II 
Philadelphe  (283-247),  à  remplacer  lapartieinférieureduceras 
par  une  tôle  d'animal.  Sur  ce  point,  nos  deux  monuments 
ressemblent  parfaitement  à  certains  vases  peints  conservés 
dans  nos  collections  (1).  La  panse  est  ornée  de  pampres  et  de 
grappes  de  raisin;  la  tête  de  cerf  (que  le  restaurateur  a 
transformée  en  tête  de  taureau)  est  ceinte  d'une  couronne 
de  lierre  en  fleur.  Une  frise  d'oves  régne  autour  de  l'orifice; 
un  trou  pratiqué  à  la  pointe  servait  de  tuyau  à  lécoulement 
du  liquide  (to  puxov).  La  couche  de  feuilles  d'acanthe  sur  la- 


(1)  Panofka,  die  griechischen  Trinkhœrner,  p.  15.  Du  reste,  on 
rencontre  dts  formes  analogue^  sur  des  bas-relieis  assyriens  remon- 
tant au  vue  siècle  avant  notre  ère. 


GRAND   RHYTON.  309 

quelle  repose  le  vase,  remplace  le  support  mobile  (to  &7:oô-/ipLa) 
des  cornes  à  boire.  Les  deux  rhyta  étant  évidés  en  dedans, 
ils  ont  dû  être  destinés  à  Tusage  de  quelque  fontaine. 

[Pm^ties  modernes  :  a)  Le  mufle  et  le  dessous  de  la  tête;  les 
cornes  avec  leur  feuillage;  un  grand  morceau  de  la  base  d'acantlie, 
ainsi  que  de  la  coupe.  —  b)  Un  petit  morceau  du  dessous  du  côté 
gauche  de  la  mAclioire,  les  cornes  avec  leur  feuillage;  une  pièce  du 
bord.] 

Marbre  pentélique.  Villa  Borghèse,  st.  7,  5. 

Winckelmann ,  Description  d  s  pierres  gravées  du  baron  de 
Stosch,  p.  309.  —  Bouillon,  t.  III,  Candélabres,  vases,  etc.,  pi.  5. 
—  Clarac,  Cat.  n.  39;  Musée,  pi.  255,  n.  (i36.  637. 

Hauteur  0,97.  —  Longueur  1,13. 

S21.  GRAND  RHYTON.  fragment. 

11  est  orné  d'un  ruban  entrelacé  de  pampres  et  de  feuilles 
de  lierre. 

[Ce  fragment  est  brisé  en  deux  morceaux  ;  la  pointe  du  vase,  c'est- 
à-dire  plus  d'un  tiers  du  marbre,  manque.] 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,90. 

SSa.  MASQUES  BACHIQUES. 

Un  Amour  nu  porte  sur  ses  épaules  deux  lourdes  guir- 
landes sur  lesquelles  sont  placés  : 

X  (A  g.)  un  masque  déjeune  Faune  et  un  bâton  pastoral  ; 

'  (A  dr.)  un  masque  de  Bacchante,  dont  la  figure  est  brisée. 
Au-dessous  de  celle  guirlande  gît  un  dithyrse,  orné  de  deux 
pommes  de  pin. 

Fragment  (côté  gauche)  d'un  devant  de  sarcophage  de  l'époque 
romaine. 

Marbre  blanc.  Villa  Borghèse. 

Clarac,  Cat.  n.  71;  Musée,  pi.  225,  130  (avec  des  restaurations 
qu'on  a  supprimées  depuis). 

Hauteur  0,23.  —  Largeur  0^80. 


310  THIASE  BACHIQUE. 

323.  MASQUES  COMIQUES. 

Deux  masques  de  théâtre,  aux  traits  satyresques  et  à 
longue  barbe,  sont  accolés  sur  une  plinthe  carrée. 

Sculpture  routine.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,^6.  —  Largeur  de  la  base  0,37. 

324.  SIÈGE  DUN  PRÊTRE  DE  DIONYSOS. 

Ce  siège,  ainsi  que  notre  numéro  67,  n'a  d'antique  qu'une 
partie  des  deux  Chimères  assises  qui  en  forment  les  bras. 
Tout  le  reste  est  dû  à  la  collaboration,  singulièrement  ins- 
pirée, de  l'antiquaire  E.  Q.  Visconti  et  du  sculpteur  Fran- 
zoni.  Deux  pommes  de  piû,  plantées  sur  des  pilastres  carrés, 
rappellent  le  thyrse  bachique  ;  les  ceps  de  vigne,  les  bran- 
ches de  lierre  fleuri,  deux  massues  (!),  une  lyre  (I),  un  tam- 
bourin, une  paire  de  flûtes  et  de  cymbales  et  une  syrinx, 
sculptés  sur  le  dossier  et  le  devant  du  siège,  sont  autant  de 
symboles  du  culte  de  Dionysos.  Une  nébride  est  suspendue 
à  une  corde. 

Dans  le  bas,  on  voit  une  amphore  dont  les  anses  sont  for- 
mées par  des  panthères I  Les  deux  masques  (antiques),  l'un 
de  Pan ,  l'autre  d'un  Triton ,  qui  se  trouvent  à  droite  et  à 
gauche  du  vase,  nont  pas  été  emploj'és  avec  plus  de  tact,  car 
le  restaurateur  a  posé  celui  du  Triton  sur  un  paquet,  signi- 
fiant les  flots  de  la  mer,  et  celui  de  Pan  sur  la  ciste  mystique. 

[Parties  77iodernes  :  Les  têtes  des  chimères,  leurs  pattes  de  de- 
vant, une  partie  de  leurs  ailes  et  de  leurs  pattes  de  derrière;  puis 
tout  le  dossier  (sauf  les  deux  masques),  y  compris  le  siège.] 

Marbre  pentélique  (les  restaurations  eu  marbre  de  Luni).  Musée 
du  Vatican. 

Visconti,  Museo  Pio-CIementino,  t.  VII,  pi,  44.  —  Petit-Radel, 
t.  IV,  20.  —  Bouillon,  t.  III,  Candélabres,  etc.,  pi.  4.  —  Clarac^ 
Cat.  n.  241  :  Musée,  pi.  258,  630. 

Hauteur  1,51.  —  Largeur  1,06. 


XVI. 


EROS    (L'AMOUR) 

ET    PSYGPIÉ. 


385.  ÉROS  FARNÈSE. 

Torse  grec  d'une  exquise  délicatesse  de  ciseau.  De  la 
main  droite  levée,  Eros  adolescent  versait  du  vin  dans  une 
coupe  :  les  deux  couronnes  que  le  restaurateur  a  cru  pou- 
voir lui  donner  ne  sont  pas  suffisamment  motivées. 

[La  tête,  les  ailes,  le  bras  droit,  l'avant-bras  gauche,  les  mains 
avec  les  couronnes,  les  jambes,  la  cuisse  droite,  le  genou  gauche,  le 
tronc  d'arbre  avec  le  carquois,  enfin  la  plinthe  sont  modernes.  La 
statue  a  été  restaurée  à  Rome,  par  le  sculpteur  badois  Charles 
Steinhœuser.] 

Marbre  grec,  trouvé  en  1862,  à  Rome,  dans  les  ya?'cfjns  FarnèsCy 
emplacement  du  palais  impérial  de  Domilien,  lors  des  fouilles  en- 
treprises par  ordre  de  S.  M.  Napoléon  III,  et  dirigées  par  M.  Pietro 
Rosa.  La  statue  y  avait  décoré  la  Salle  du  bassin,  attenante  au  tri- 
clinium  [Illustration,  1867,  p.  152;  salle  F  du  plan). 

BuUeltino  romano,  décembre  18G2,  p.  227.  —  Frœhner,  Illustra* 


312  ÉROS. 

lion,  1867,  p.  152  (rlessin  d'apiès  une  photographie  faite  avant  là 

restauration.  L'aile  gauche,  un  fragment  de  la  jambe  gauche  et  le 

carquois  que  l'on  y  voit  n'ont  pas  été  employés  par  M.  Steinhœuser). 

Hauteur  (avecla  plinthe)  1,58. 

G.  ÉROS  ADOLESCENT,  statue  borghèse. 

Debout  près  d'un  tronc  d'arbre  recouvert  d'une  draperie 
et  sur  lequel  il  appuie  le  bras  gauche,  le  jeune  dieu  tenait 
probablement  son  arc  à  la  main.  Sa  chevelure,  entourée 
d'un  bandeau,  est  disposée  comme  celle  d'Apollon  adoles- 
cent :  nouée  au  milieu  du  front  en  un  krobylos,  elle  retombe 
en  longues  boucles  sur  les  épaules.  La  tête  est  légèrement 
tournée  vers  la  droite  du  spectateur.  Sa  figure  ovale  a 
quelque  chose  de  féminin,  et  le  corps  de  cette  charmante 
statue  est  d'une  grâce  et  d'une  délicatesse  remarquables. 
Néanmoins,  les  éloges  de  Winckelraann,  qui  aimait  à  la 
mettre  sur  la  même  ligne  que  les  plus  belles  sculptures 
connues  de  son  temps,  doivent  être  réduits,  ce  me  semble, 
à  une  plus  juste  mesure. 

Il  est  possible  que  ce  type  se  rattache  à  TÉros  de  Praxi- 
tèle, qu'on  admirait  à  Thespies. 

[Restaurations :  Le  bout  du  nez,  le  bras  droit  au-dessous  du  del- 
toïde, le  bras  gauche,  les  ailes  sauf  leurs  attaches,  la  cuisse  et  la 
jambe  gauches,  le  pied  droit  et  quelques  morceaux  de  la  jambe,  le 
tronc  d'arbre  et  la  draperie.] 

Marbre  grec  dur.  C'est  très-probablement  la  statue  appelée  Apol- 
line alato,  qui  fut  découverte,  en  1594,  à  Rome,  dans  la  vigne  de 
Domenico  Biondo,  emplacement  des  thermes  de  Constantin,  là  où 
s'élève  aujourd'hui  le  palais  Rospigliosi  {Monte  Cavallo).  Voir  les 
notes  de  Flaminio  Vacca  (n.  49),  dans  Fea,  Miscellanea,  1. 1,  p.  75.  — 
Montfaucon,  Diarium  italicum,  p.  192.  —  Villa  Borghèse,  st.  9, 11. 

Monteîatici,  p.  247.  —  Montfaucon,  Antiquité  expliquée,  t.  I, 
pi.  115,  6.  —  Winctielmann,  Histoire  de  l'art,  liv.  V,  chap.  1,12 
(OEuvres  complètes ,  Stuttgart,  1847,  t.  I,  145),  avec  une  note  de 
Meyer  et  Schulze.  —  Hirt,  Bilderbuch,  pi.  30,  4.  —  Visconti,  Monu- 
menti  scelti  Borghesiani,  p.  105-111  (pi.  13).  —  Bouillon,  t.  111, 
Statues,  pi.  9,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  417;  Musée,  pi.  281.  14S6. — 
Slark,  Monatsbcrichte  der  Leipzigcr  Socictxt,  1866,  p.  163. 

Hauteur  1,71. 


313 


SS^.  ÉROS  BANDANT  L'ARC  D'HERCULE. 

La  jambe  droite  en  avsnt,  le  jeune  dieu  essaie  de  bander 
un  grand  arc,  dont  il  lient  la  poigQée  dans  la  main  gauche. 
Si  le  marbre  était  bien  restauré,  Eros  appuierait  celte  arme 
contre  la  jambe  et,  de  la  main  droite,  attacherait  la  corde  à 
l'une  des  extrémités.  Sou  carquois  est  suspendu  à  un  tronc 
d'arbre  placé  derrière  lui.  Depuis  que  l'on  sait  qu'à  une 
statue  de  la  bibliothèque  de  Venise  (1)  le  carquois  est  rem- 
placé par  une  massue  et  une  peau  de  lion ,  il  paraît  certain 
que  c'est  l'arc  d'Hercule  qui  se  trouve  entre  les  mains  de 
l'Amour. 

L'mvention  de  ce  sujet  charmant,  dont  il  existe  un  nombre 
considérable  de  répétitions  (2),  ne  remonte  pas  au-delà 
de  l'époque  d'Alexandre.  Mais  les  antiquaires  qui  croient 
en  retrouver  l'original  dans  l'un  des  Amours  de  Thespies, 
œuvres  de  Praxitèle  et  de  Lysippe,  sont  par  trop  aflirmatifs. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  Le  nez,  la  bouche  et 
le  menton,  une  pièce  du  cou  et  les  cheveux  sur  la  nuque,  le  bras 
droit,  la  moitié  de  l'avant-bras  gauche,  l'arc,  la  jambe  droite  jus- 
qu'à la  cheville,  la  cuisse  droite,  le  genou  gauche  et  la  moitié  de  la 
cuisse,  la  plus  grande  partie  des  ailes,  le  haut  du  tronc  d'arbre.] 

Jolie  statue  en  marbre  grec,  trouvée  sur  le  mont  Palatin,  dans  les 
ruines  du  palais  impérial.  —  Musée  Campana. 

H.  d'Escamps,  Description  des  marbres  antiques  du  Musée  Cam- 
pana (Paris,  1856),  p.  10,  avec  une  photographie. 

Hauteur  1,30. 

3S8.  ÉROS  BANDANT  L'ARC  D'HERCULE. 

Imitation  antique  du  même  type   que  le  numéro  précé- 

(1)  Frkderichs,  Indicateur  archéologique  de  Berlin,  1866,  p.  251*. 
285'.  Amor  mit  dem  Bogen  des  Herkules.  Berlin,  1867  (in-4o). 
Bausteine,  n.  60S. 

(,2)  Welcker,  Bonner  Kunstmuseum,  p.  23  (u.  22). 


314  ÉROS. 

dent.  Éros  a  la  figure  souriante.  Son  carquois  est  suspendu 
à  un  tronc  d'arbre. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  L'extrémité  du  nez, 
le  cou,  les  ailes,  les  bras,  les  jambes  et  la  moitié  de  la  cuisse  droite, 
l'arbre  et  la  plinthe.] 

Jolie  statue  en  marbre  grec.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  10,  8.  —  Clarac,  Cat.  n.  399;  Musée, 

pi.  282,  1488. 

Hauteur  1,20. 


329.  ÉROS  BANDANT  L'ARC. 

Le  jeune  dieu,  tourné  vers  la  gauclie,  s'efforce  de  bander 
l'are  d'Hercule.  Son  carquois  est  suspendu  à  un  tronc 
d'arbre  placé  derrière  lui. 

Imitation  du  même  original  qui  a  servi  aux  sculpteurs 
des  deux  statues  précédentes. 

[Restaurations  :  L'extrémité  du  nez,  les  deux  tiers  des  bras  avec 
l'arc,  le  talon  droit  avec  le  métatarse  et  le  bas  de  la  jambe,  la  jambe 
gauche  au-des;ous  du  genou  jusqu'aux  malléoles,  une  grande  partie 
du  tronc  d'arbre.] 

Jolie  statuette  en  marbre  de  Parcs.  Villa  Borghèse,  st.  6,  4. 

Bouillon,  t.  m.  Statues,  pi.  10,  10.  —  Clarac,  Cat.  n.  499a, 
filusée,  pi.  281,  1489  (sous  le  n.  466,  4). 

Hauteur  0,67. 

330.  AMOUR  EN  HERCULE. 

Cette  charmante  statuette,  aussi  remarquable  par  la  con- 
ception spirituelle  du  sujet  que  par  la  finesse  de  l'exécu- 
tion, représente  un  jeune  Amour  parodiant  VHcrcule  au 
repos.  La  tête  affublée  de  la  terrible  peau  de  lion,  il  a  le 
bras  gauche  appuyé  sur  la  massue  du  héros,  et  de  la  main 
droite,  cachée  derrière  la  hanche,  il  tient  les  pommes  des 
Hespérides.  Mais,  malgré  cet  accoutrement,  l'enfant  ne  peut 


AMOUR   EiN   HEUCULE. 

garder  son  sérieux  ;  un  sourire  malin  fait  deviner  que  ce 
n'est  pas  là  son  rôle  ordinaire,  et  qu'il  ne  s'agit  que  d'une 
espièglerie.  Nous  connaissons  un  grand  nombre  de  statues 
d'Hercule  dans  cette  même  attitude ,  et  en  première  ligne 
celle  qui  porte  le  nom  des  princes  Farnèse  [Musée  de  Na- 
ples].  La  dénomination  d'tpwç  TtavSaiJiàTwp,  qu'on  a  pro- 
posée pour  notre  Amour,  est  plus  jolie  que  juste. 

{Sont  modernes:  le  bout  du  nez,  l'avant-bras  gauche  avec  le 
coude;  les  trois  quarts  de  la  massue,  la  main  droite  et  une  pièce 
au-dessus  du  coude  du  bras  droit;  les  deux  jambes,  les  deux  tiers 
de  la  cuisse  droite,  la  moitié  de  la  cuisse  gauche,  une  pièce  à 
l'épaule  gauche  et  les  extrémités  de  la  peau  de  lion.] 

Marbre  de  Parcs,  trouvé  à  Gahies.  Villa  Borghèse. 

Fîsconh',  Mon.  Gabini,  p.  35;  pi.  6,  13.  —  Bouillon,  t.  III,  Sta- 
tues, pi.  9,  2.  —  Clame,  Cat.  n.  279;  Musée,  pi.  282,  1478. 

Hauteur  0,92. 

331.  AMOUR  EN  HERCULE. 

Copie  antique  du  même  sujet  que  le  numéro  précédent, 
mais  grossièrement  restaurée.  L'Amour  appuie  la  massue 
sur  un  tertre. 

\Parties  modernes  :  Le  front  et  tout  le  haut  de  la  tête  qui  au- 
rait dû  être  recouverte  de  la  peau  de  lion  ;  le  nez,  la  joue  droite, 
un  morceau  du  cou,  le  sein  droit,  sept  pièces  sur  la  poitrine  et  sur 
l'abdomen,  le  bras  droit  avec  la  main  et  les  pommes,  la  plus 
grande  partie  du  bras  gauche,  la  massue  et  le  tertre,  les  deux  pattes 
et  l'extrémité  de  la  peau  de  lion;  les  jambes,  la  cuisse  gauche  et 
plus  de  la  moitié  de  la  cuisse  droite.] 

Statuette  en  marbre  de  Paros.  Le  n°  63,  gravé  deux  fois  sur  la 
plinthe,  so  rapporte  au  n"  63  de  l'Inventaire  des  statues  du  cardinal 
Mazarin  (p.  360,  éd.  de  Londres)  :  «  Un  jeune  Hercule  nud  avec  une 
K  peau  de  lyon ,  ayant  le  bras  gauche  appuyé  sur  sa  massue,  tenant 
«  trois  pommes  de  sa  main  droite,  haut  de  cinq  palmes,  ou  environ 
«  estimé  120  livres).  » 

Bouillon,  t.    III,   Statues,  pi.  9,  4.  —  Clarac,  Cat.  n.  265 
Husée,  pi.  282,  1477, 

Hauteur  0,97, 


316  ÉROS. 


33».  ÉROS  COIFFÉ  D'UNE  PEAU  DE  LION. 

Torse  de  la  basse  époque.  Le  dos  de  la  statuette  n'est 
qu'épannelé. 

[La  tête,  les  deux  bras,  les  jambes  et  la  moitié  des  cuisses  maa- 
quent.J 

Marbre  blanc. 

Hauteur  0,37. 


333.  ENFANT   ROMAIN   dans   le   costume 

D'AMOUR  EN  HERCULE. 

Fragment  de  statuette,  représentant  un  enfant  qui,  comme 
l'Amour,  a  revêtu  la  peau  de  lion  d'Hercule  et  sourit  mali- 
cieusement sous  son  capuchon.  La  physionomie  n'a  rien 
d"idéal,  et  la  chevelure  est  celle  d'uQ  jeune  Romain  du 
iii^  siècle  de  l'ère  chrétienne. 

[Il  n'en  existe  que  le  haut  du  corps  sans  les  bras.] 

Statuette.  Musée  Campana,  n.  270. 

Hauleur  0,42. 

334.  AMOURS  EMPORTANT  LA  MASSUE 

DHERCULE. 

Deux  Amours  ailés,  l'épaule  gauche  couverte  d'une  chh- 
myde  en  écharpe,  se  dirigent  vers  le  côté  droit,  emportant 
avec  de  grands  efforts  la  massue  d'Hercule  (I). 

[Parties  restaurées  :  Amour  de  gauche  .  les  cheveux,  le  nez,  le 
coude,  la  cuisse  et  la  jambe  droites,  le  genou  et  le  mollet  gauches,  la 
pointe  des  ailes. 

Amour  de  droite  :  Le  côté  gauche  du  visage,  la  jambe  el  le  pied 


(1)  Sur  une  lampe  qui  repréïcnte  le  même  sujet,  on  lit  l'inscrip- 
tion adiuvate  sodales.  BuUetiino  Napolitano,  n.  s.,  UI,  pi.  2,  3. 


ÉROS   ENDORMI.  317 

gauches,  le  bras  gauche  avec  le  bout  de  la  massue  et  ua  pan  de  la 
clilamyde,  le  coude  et  le  pied  droits.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  m,  Ba?-reliefs,  pi,  14.  —  Clurac,  Cnt.  n.  103  j  nlusée, 
pi.  184,215. 

Hauteur  0,42.  —  Largeur  0,56. 

33S.  ÉROS  ENDORMI. 

Le  petit  Éros  ailé,  couché  sur  un  tertre  qu'il  a  recouvert 
de  la  peau  de  lion  d'Héraklès,  fait  sa  sieste.  Un  carquois 
est  suspendu  sur  son  épaule.  De  la  main  gauche  il  lient  son 
arc;  un  flambeau  allumé,  qu'il  portait  à  la  main  droite,  a 
glissé  par  terre.  Pendant  qu'il  dort  d'un  sommeil  profond, 
un  lézard  approche  de  lui.  On  sait  que  le  lézard,  animal 
inoffeusif  et  ami  de  l'homme,  quitte  volontiers  sa  retraite 
vers  le  milieu  de  la  journée,  pour  se  promener  au  soleil 

[Parties  modernes  :  Le  nez,  la  lèvre  supérieure,  l'avant-bras  droit, 
les  mains  et  les  pieds;  une  partie  de  l'aile  droite,  le  haut  du  carquois 
avec  les  flèches, et  la  tète  du  lézard]. 

Marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse,  st.  9,  7. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  10,  9.  —  Clame,  Musée,  pi.  643 
1458.  —  Mùller-Wieseler,  t.  II,  pi.  52,661. 

Longueur  0,54. 


336.  AMOUR  ENDORMI,  urne  sépulcrale. 

Au-dessous  du  cartel  de  cette  urne  cylindrique,  qui  est 
restée  sans  inscription,  un  Amour  est  couché  (à  droite) 
sur  UQ  tertre  recouvert  de  la  peau  de  lion  d'Hercule.  L'en- 
fant dort,  la  tête  appuyée  sur  la  main  droite;  à  ses  pieds  on 
voit  un  arc  et  un  carquois. 

Deux  personnages  se  tiennent  debout  des  deux  côtés  de  la 
tablette.  Le  premier  est  un  homme  barbu,  dans  le  costume 
héroïque  et  coiffé  d'im  bonnet;  il  porte  une  hasle.  Le  second 
est  une  femme  drapée,  tenant  un  sceptre.  L'an  et  l'autre 
élèvent  le  bras,  comme  s'ils  allaient  parler. 


318  ÉROS. 

Le  revers  de  l'urne  est  couvert  de  cannelures  torses;  au- 
tour de  l'orifice  règne  une  frise  d'oves  et  de  feuillage. 

[Un  morceau  du  cartel  est  moderne;  de  plus,  la  double  plinthe 
et  le  couronnement.] 

Marbre  gris  de  Parcs. 

Bouillon,  t.  III,  Cippes  romains,  pi.  5,  80.  —  Clarac,  Cal.  n.  527; 
Musée,  pi.  184.  259,  n.  351. 

Hauteur  0,50. 


337.  AMOURS  DEPOUILLANT  LE  TRONE 
DE  SATURNE. 

Devant  un  édifice,  dont  h  friçade  est  ornée  de  quatre 
frontons  soutenus  par  des  colonues  cannelées  d'ordre  com- 
posite, se  dresse  un  fauteuil  richement  sculpté,  le  dossier  à 
jour  et  en  partie  voilé  par  une  draperie. 

C'est  le  trône  de  Kronos  (Saturne)  avec  le  manteau  de 
pourpre  du  dieu.  Sur  le  marche-pied  est  posé  le  globe 
céleste,  parsemé  d'étoiles  et  entouré  d'une  bande  qui  porte 
les  signes  du  zodiaque  (1)  :  la  sphère  est  l'emblème  du 
Temps,  dont  Kronos  (ô  xç>6wç]  représente  la  puissance  (2). 
Les  bras  du  siège  sont  couronnés  de  pommes  de  pin.  Les 
deux  serpents,  sculptés  sur  les  chapiteaux  des  montants, 
peuvent  être  regardés  comme  des  serpents  domestiques  (oçstç 
olxoupoi),  veillant  à  la  sécurité  du  sanctuaire.  A  droite  et  à 
gauche,  on  voit  quatre  Amours,  emportant,  non  sans  grands 
efforts,  les  uns  la  lourde  faucille  (3)  du  dieu,  les  autres  son 
sceptre  royal.  La  scène  se  passe  dans  les  îles  fortunées 
royaume  de  Saturne  ;  les  Amours  sont  des  âmes  d'enfants 
qui,  dans  l'autre  monde,  deviennent  serviteurs  de  la  divinité. 


(1)  On  y  voit  les  Poissons,  le  Bélier,  le  Taureau  et  les  Gémeaux. 

(2)  Le  zodiaque  ne  permet    pas   de   prendre  ce  globe  pour  une 
allusion  à  la  planète  de  Saturne. 

(3)  IleXtôpiQç  àpTtr].  Hésiode,  ïliéogonie,  v.  179. 


AMOURS  DÉPOUILLANT  UN  CIPPE.  319 

Ils  sont  nus  et  ailés;  des  chlamydes  flotlantes  couvrent  à 
peine  leurs  épaules. 

Deux  répétitions  de  ce  sujet  se  trouvent  à  la  bibliothèque 
de  Venise  (  Valentinelli,  Marmi  scolpiti,  p.  124).  Un  bas-relief 
analogue,  conservé  dans  l'église  de  San  Vitale  à  Ravenne, 
représente  le  trône  de  Neptune  (1). 

[Le  bas-relief  est  brisé  en  deux  morceaux;  la  pointe  de  la  harpe, 
les  nez  des  quatre  Amours,  le  sceptre  avec  le  bras  droit  et  la  main 
gauche  de  l'Amour  de  gauche  et  les  mains  de  celui  de  droite  man- 
quent.] 

Bas-relief  de  marbre  pentélique.  Ancienne  collection  du  Roi. 

Miîlin,  Monuments  antiques  inédits,  t.  I,  218-224  (pi.  23). 
Nouvelle  galerie  mythologique  (Paris,  1850),  pi.  61,  241.  — 
A.  Leqrand.,  Galerie  des  Antiques,  pi.  56.  —  Schweighaeuser,  Musée 
Napoléon,  1. 1,  1.  —  Bouillon,  Musée  des  Antiques,  1. 1  (vignette  du 
discours  préliminaire).  —  Bœltiger,  làeen  zur  Kunstmylhologie,  t.  I, 
233  (pi.  1,  3).  —  Clarac,  Cat.  n.  156;  Musée,  pi.  218, 10. 

Hauteur  0,77.  —  Longueur  2,00. 


338.  AMOURS  DÉPOUILLANT  UN  CIPPE. 

Deux  Amours  ailés,  dont  l'un  est  monté  sur  la  massue 
d'Hercule,  s'amusent  à  décrocher  une  tablette  votive,  sus- 
pendue par  une  courroie  à  un  cadran  solaire  qui  est  placé 
sur  un  cippe.  Le  cadran  solaire  est  l'attribut  de  Tune  des 
Parques.  —  Comparez  cependant  Lasinio,  pi.  50,  et  Gerhard, 
Ant.  Bildwerke,  pi.  88,  2. 

[L'aile  de  l'Amour  de  gauche  et  le  haut  de  la  ligure  de  celui  de 
droile  sont  moilernes.J 

Bas-relief  de  l'cpcque  romaine. 

Petit-Radel,  t.  IV,  32.  —  Bouillon,  t,  III,  Bas-reliefs,  pi.  14.  — 
Clarac,  Cat.  n.  103  6;  Musée,  pi.  184,  44. 

Hauteur  0,32.  —  Largeur  0,31. 
(1)  Voir  Conze,  die  Famille  des  Augustus  (Halle,  1867),  p.  5. 


320  ÉROS. 

339.  AMOURS  DÉPOUILLANT  UN  SANC- 

TUAIRE BACHIQUE. 

Sur  le  côté  gauche  de  celte  jolie  composition  se  trouve  une 
statue  de  Bacchus  barbu,  placée  sur  un  piédestal.  L'idole 
est  habillée  à  la  façon  des  sculptures  primitives,  et  la  gaîne 
dans  laquelle  elle  est  enfermée  se  rétrécit  vers  le  bas.  De  la 
main  gauche  le  dieu  lève  son  thyrse,  de  la  droite  il  tient  un 
canthire. 

Devant  lui  on  voit  un  autel  très-large,  puis  un  grand  cra- 
tère cannelé,  crné  de  bandelettes  brodées.  Cinq  Amours  sont 
accourus  pour  goûter  le  vin  nouveau.  Le  premier  a  esca- 
ladé Tautel  et,  s'appuyant  de  la  main  gauche  sur  l'anse  du 
vase,  il  suce  ses  doigts  imprégnés  de  liquide.  Un  autre,  à 
genoux,  éprouve  déjà  les  effets  de  son  intempérance.  Le 
troisième  est  monté  sur  le  bord  du  cratère,  tandis  que  le 
quatrième  a  la  tête  enfoncée  dans  le  vase  pour  y  boire  plus 
à  son  aise.  Le  dernier  relève  sa  chemise  pour  satisfaire  un 
besoin  naturel;  de  la  main  droite  il  s'appuie  sur  un  petit 
autel  festonné.  Un  vase  gît  à  terre. 

[Parties  modernes  :  le  piédestal  et  l'épaule  de  Bacchus  j  le  pied 
droit  du  deuxième  Amour.] 

Bas-relief  brisé  à  droite.  Voir  Lasinio,  pi.  50. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-relief»:,  pi.  14.  —  Gerhard,  AntikeBildwerke, 
pi.  88,  3;  Prodromus,  p.  329.  —  Clarac,  Cat.  n.  38;  Musée,  pi.  132, 
112.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  pi.  51,  641. 

Hauteur  0,32.  —  Largeur  0,48. 

340.  AMOURS  DÉPOUILLANT  UN  GÉNIE 

LOCAL. 

Deux  enfants  nus,  la  chlamyde  sur  l'épaule,  pillent  la 
corne  d'abondance  d'un  génie  local,  accoudé  dans  l'angle 
du  bas-relief.  L'un  de  ces  jeunes  espiègles  porte  un  flam- 
beau allumé;  il  tourne  la  tète  vers  son  camarade,  comme 
s'il  l'encourageait  à  venir  prendre  sa  pari  du  bulin.  Celui-ci 
accourt  à  grands  pas,  portant  de  la  main  gauche  un  bâton 


AMOUnS   FORGEANT   DES  ARMES.  321 

(brisé).  Un  troisième  enfant,  placé  au  second  plan  et  tenant 
une  lyre  avec  le  plectrum,  a  l'air  de  pleurer,  en  voyant  les 
autres  se  partager  tous  les  fruits  contenus  dans  la  corne 
d'abondance.  Un  baquet  se  trouve  devant  le  génie  local. 

Sur  le  côté  gauche  de  cette  scène  on  voit  un  Amour  ailé 
qui,  appuyé  sur  le  genou  droit,  portait  le  médaillon  avec  le 
buste  du  défunt,  auquel  le  sarcophage  était  destiné. 

[Le  bras  droit  et  l'occiput  de  l'enfant  qui  porte  la  torclie;  la  cuisse 
avec  la  jambe  droite  et  une  partie  de  la  jambe  gauche  de  l'Amour 
ailé  sont  modernes.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc.  Côté  droit  d'une  frise  de  couvercle  do 
sarcophage.  Décadence  romaine. 

Bouillon,  t.  m,  Bas-reliefs,  pi.  14.  —  Clarac,  Cat.  n.  26  bis; 
Musée,  pi.  182, 161  (avec  d'absurdes  restaurations). 

Hauteur  0,36.  —  Largeur  0,34i. 

341.  AMOURS  FORGEANT  DES  ARMES. 

SARCOPHAGE. 

Les  artistes  de  l'époque  romaine  avaient  l'habitude  de 
traiter  légèrement  les  traditions  religieuses  et  d'attribuer  à 
des  enfants  ou  à  des  Amours  certaines  occupations  qui  ne 
conviennent  en  réalité  qu'à  des  hommes  faits.  Tout  ce  que 
le  travail  manuel  a  de  pénible  disparaît  alors  pour  devenir 
un  passe-temps  agréable.  Dans  cet  ordre  d'idée?,  noire  sar- 
cophage peut  être  rangé  au  nombre  des  plus  instructifs. 

Onze  Amours  sont  réunis  dans  une  forge  pour  fabriquer 
des  armes.  A  la  gauche  du  spectateur,  l'un  d'eux  est  assis 
sur  un  siège  carré  devant  l'enclume  ;  le  tablier  noué  autour 
des  hanches ,  à  la  façon  des  forgerons ,  il  tient  une  petite 
barre  de  fer  que  deux  de  ses  camarades  sont  en  train  de 
battre  avec  leurs  marteaux.  Malheureusement  le  fer  et  les 
tenailles  sont  aujourd'hui  brisés. 

L'un  des  ouvriers  forgerons  porte  aussi  un  tablier;  un 
troisième  Amour,  armé  d'un  marteau,  est  placé  derrière  ce 
groupe  et  paraît  se  reposer  de  ses  fatigues. 

Plus  loin  se  dresse  la  cheminée,  construite  en  maçonnerie. 

14- 


o22  EROS. 

Le  feu  allumé  est  entretenu  par  un  Amour  qui  tient  le 
soufflet. 

Dans  le  milieu  de  la  composition,  trois  Amours,  dont  l'un 
plus  petit  et  à  genoux,  supportent  un  bouclier  circulaire 
(clypeus)  sur  lequel  on  lit  le  nom  du  défunt  qui  devait  re- 
poser dans  ce  sarcophage  : 

BLAERA 

VITALIS 

7  LEG.  III.  AVG. 

B.  M.  M.   D. 

On  voit  que  ces  pièce?  d'armure  font  allu«ion  aux  fonctions 
du  mort,  qui  était  centurion  de  la  légion  IIP  auguste  (1) 

Le  reste  de  la  frise  est  occupé  par  deux  Amours  déposant 
un  casque  sur  un  petit  autel  cylindrique,  décoré  d'une  guir- 
lande. C'est  un  casque  à  cimier,  très-lourd,  garni  de  men- 
tonnières et  orné  d'une  couronne  de  laurier  et  de  têtes  de 
bélier. 

Enfin  le  dernier  Amour  porte  un  parazonium. 

Il  existe  plusieurs  bas-reliefs  antiques  représentant  une 
scène  analogue  (2). 

Un  griffon  est  assis  sur  chacune  des  faces  latérales. 

[Parties  brisées:  L'avant-bras  gauchie  avec  les  tenailles  do  l'Amour 
assis.  Le  poigu«3t  et  l'avant-liras  gauche  de  celui  qui  porte  l'épée.] 

Couvercle. 

Le  couvercle,  qui  est  trop  petit  et  trop  beau  pour  avoir 
jamais  appaitenu  à  ce  tombeau,  remonte  à  l'époque  d"Éla- 
gabale  ou  d'Alexandre  Sévère.  On  y  voit  deux  époux  ro- 
mains, de  grandeur  naturelle  et  sculptés  en  ronde  bosse, 
accoudés  l'un  à  côté  de  Tautre.  Le  mari  a  la  poitrine  nue, 
son  manteau  ne  recouvrant  que  le  bras  gauche  et  l'épatile, 
il  porte  une  barbe  courte  et  des  moustaches;  son  from 
chauve  est  couronné  de  roseaux.  Sa  main  droite  est  poséii 


(1)  La  légion  111'=  auguste  tenait  garnison  en  Nuniidie. 

(2)  0.  Jahn,  Leipziger  Monatsbericlite,  1861,  pi.  317-328  (pi.  VIII, 
1-3).        . 


AMOUR  ESSAYANT  SES  AILES.  323 

l'épaule  de  sa  femme,  de  l'autre  il  tient  un  rouleau,  que 
présume  être  son  testament  ou  un  document  public.  Mais 
une  particularité  curieuse ,  c'est  qu'il  appuie  le  coude  sur 
un  grand  masque  barbu,  prés  duquel  un  oiseau  aquatique 
vient  charcher  sa  nourriture.  Ce  masque,  dont  la  bouche 
béante  devait  servir  de  passage  à  une  nappe  d'eau,  repré- 
sente sans  aucun  doute  un  Fleuve.  En  latin,  le  mot  caput 
s'emploie  indistinctement  pour  désigner  et  la  source  et  l'em- 
boiichure  d'une  rivière.  Il  paraîtrait  donc  que  le  Romain, 
haut  personnage  sans  doute ,  qui  est  couché  sur  ce  cou- 
vercle, s'est  rendu  célèbre  par  la  construction  d'un  canal  ou 
d'un  aqueduc;  peut-être  avait-il  été  chargé  des  fonctions  de 
curator  alvei  Tiberis  et  riparum,  curator  aquarum  (1),  eîc, 
La  femme,  couchée  au  premier  plan ,  a  la  main  gauche 
rapprochée  du  menton;  de  la  droite  abaissée  elle  tient  une 
couronne  de  fleurs,  telle  qu'on  en  distribuait  aux  convives 
après  le  dessert.  Sa  chevelure  est  ondulée;  sa  tunique,  sans 
manches  et  sans  ceinture,  laisse  à  découvert  l'épaule  droite. 
Le  manteau  ne  recouvre  que  la  partie  inférieure  du  corps  e* 
va  se  replier  sur  le  bras  gauche. 

Les  pieds  des  deux  époux  sont  nus  ;  les  prunelles  sont 
marquées  à  la  pointe. 

Marbre  blanc,  trouvé  parmi  les  tombeaux  de  la  voie  Appienne, 
aux  environs  de  Rome.  Musée  Campana  (Catalogo,  classe  7,  316). 

H.  d'Escamps,  Marbres  antiques  du  Musée  Campana,  pi.  108 
(photographie). 

Hauteur  du  sarcophage  0,53.  —  Longueur  1,89.  —  Épaisseur  0,60. 
-       du  couvercle     4,00.  —         1,C0.  —  0,40. 

34«.  AMOUR  ESSAYANT  SES  AILES,  dit  cupidot 

JOUANT    AU   BALLON   OU   POURSUIVANT  UN   PA- 
PILLON. 

Un  jeune  Amour,  nu  et  ailé ,  la  tête  rejetée  en  arriére  et 
tournée  vers  la  gauche,  les  deux  bras  levés,  est  en  train  de 

(1)  Sur  l'imporiance   de  ces  fonctions,   voir  Budorff,  Zeitschrift 
fur  geschichtiiche  Rechtswissenschaft  ^849),  t.  XV,  214-227. 


324  ÉROs. 

prendre  son  vol  (pL£Tso>poç  çopa).  Déjà  il  ne  lient  plus  à  la 
terre  que  par  la  pointe  des  pieds  ;  son  carquois  est  suspendu 
à  un  tronc;  d'arbre  qui  sert  de  support  à  la  statue. 

Ce  moiif  se  rencontre  assez  souvent  dans  les  groupes  de 
Vénus  et  l'Amour,  et  même  sur  une  pierre  gravée  [MûUer  et 
Wieseler,  t.  II,  pi.  53,  677);  il  ne  convient  cependant  pas  de 
regarder  notre  sculpture  comme  une  imitation  du  bronze 
de  Praxitèle,  décrit  par  Callislrate  (stat.  3). 

[Parties  modernes  :  Le  bout  du  nez;  le  bras  droit;  l'avant-bra? 
gaucbe.  r^.ile  droite  presque  en  entier  et  la  moitié  inférieure  de 
l'ai!e  gaucbe;  la  moitié  de  la  cuisse  gauche  et  la  jambe  jusqu'aux 
malléoles;  l^  moitié  inférieure  de  la  jambe  droite  jusqu'aux  mal- 
léoles ;  le  bas  du  tronc  d'arbre.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Villa  Borgbè  e,  st.  9,  12. 

Vaccari,  Antiquarum  staluarum  icônes  (Romae,  1584),  pi.  73 
[in  œdibus  Jo.  B.i|itistae  Luragi).  —  Cavallieri  (1585),  pi.  61.  — 
De  Scaichis,  pi.  63.  — Bouillon,  l.  III,  Statues,  pi.  9,  7.  —  Clarac, 
Cat.  n.  529;  Musée,  pi.  282, 1460.  —  Mûller-Wieseler,  t.  II,  pi.  53, 
676.  —  Stark,  Leiikskçr  Munatsbericbte,  1866,  p.  169. 
Hauleur  1,00. 

S 43.  ÉROS  BACHIQUE. 

Amour  ailé,  nu,  couronné  de  lierre  et  de  corymbes;  la 
tête  tournée  à  droite,  vers  la  grappe  de  raisin  (moderne) 
qu'il  tient  dans  sa  main.  Une  chiamyde  en  écharpe  est  jetée 
sur  ses  bras.  Deux  carquois  (modernes),  l'un  rond,  l'autre 
en  forme  d'étui  carré  et  rempli  de  flèches,  servent  d'appui 
à  la  statue. 

[L'épaule  gauche,  la  main  gaucbe  et  le  poignet,  le  bras  droit  au 
sortir  de  la  draperie,  le  raisin,  la  moitié  de  chaque  aile  ;  les  extré- 
milés  de  la  chiamyde,  la  jambe  gaucbe,  la  j.imbe  et  la  moitié  de  la 
cuisse  droite,  enfin  les  deux  carquois  et  la  plinthe  sont  modernes.] 

Marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse,  st.  9,  3. 

Hirt,  Bihlirbuch,  pi.  31,  6.—  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  8,  1. 
—  Clarac,  Cat.  525;  Musée,  pi.  281,  1472. 

Hauleur  1,C0. 


AMOUR   BACHIQUE.  325 

344.  AMOUR  BACHIQUE,  fragment  de 

BAS-RELIEF. 

Amour  ailé  ,  couronné  de  feuilles ,  le  manteau  en 
écharpe.  Sculpté  de  face,  il  tourne  la  tête  en  arriére.  Au 
bras  droit  il  porte  un  roseau,  l'autre  est  abaissé,  et  sa  jambe 
droite  repose  sur  une  petite  élévation. 

[Sa  jambe  gauche  et  son  pied  droit  sont  brisés.] 

Bas-relief  en  marbre;  reste  d'une  frise  de  sarcophage  de  la  basse 
époque. 

Clarac,  Cat.  n.  758  a;  Musée,  pi.  183,  159. 

Hauteur  0,28 

345.  AMOUR  DONNANT   A   BOIRE  A 

UNE  CHIMÈRE. 

Un  Amour  ailé,  dont  les  jambes  sont  remplacées  par  des 
arabesques,  verse  à  boire  à  une  Chimère,  debout  devant  lui 
et  levant  la  patte  gauche. 

[Parties  modernes  :  La  tête,  les  épaules,  les  ailes,  le  bras  gauche 
avec  la  main  tt  le  haut  de  la  poitrine  de  l'Amour;  le  feuillage 
d'où  il  sort,  excepté  l'enroulement  de  gauche.  Le  vin  qu'il  verse.  Le 
mufle,  le  bout  des  ailes  et  la  patte  droite  de  devant  de  la  chimère.] 

Bas-relief.  Fragment  de  frise  du  beau  style.  —  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  in,  Supplément,  pi.  2,  25.  —  Clarac,  Cat.  n.  504  b; 
Musée,  pi.  195,  53. 

Hauteur  0,53.  —  Largeur  1,00. 

346.  AMOUR  ENDORMI. 

Amour  ailé,  assis  sur  un  rocher,  la  tête  appuyée  sur  la 
main  droite  dans  l'attitude  du  sommeil.  Son  arc  et  son 
carquois,  liés  ensemble,  se  trouvent  à  ses  pieds. 

Le  masque  bachique  qui  se  voit  à  la  droite  du  jeune 


d26  ÉROS. 

dieu  est  couronné  de  fleurs  et  de  feuillage.  Les  prunelles 

y  sont  indiquées. 

Angle  droit  d'un  couvercle  de  sarcophage.  Fragment  de  marbre 
blanc. 

Clarac,  Cat.  n.  777  ter;  Musée,  pi.  187,  165. 
Hauteur  0,27.  —  Largeur  0,19. 

347.  TROIS  AMOURS  AU  VOL. 

Autel  sépulcral,  orné  d'une  lourde  guirlande  de  raisins  et 
de  pampres,  laquelle  est  supportée  par  deux  Amours  nus  et 
ailés,  placés  sur  des  consoles  en  saillie,  à  droite  et  à  gauche 
du  cartel.  Au-dessus  de  la  guirlande  on  voit  un  joli  groupe 
de  trois  Amours,  les  bras  enlacés  et  voltigeant  dans  Fair. 
Dans  le  bas,  deux  panthères,  gardiens  du  monument,  sont 
assises,  la  tête  retournée,  aux  angles  de  l'autel.  Deux  petits 
oiseaux  picotent  les  grains  des  grappes  de  raisin. 

L'inscription  est  ainsi  conçue  : 

D(is)  M(anibus)  s(acrum).  |  L.  Flavio,  |  L.  f(ilio),  Anien- 
(si  tribu),  |  Saturnino.  |  Vix(il)  [aninisj]  V,  m(ensibus)  VI.  | 
Fla[vius  Eujhodus  |  pater  [et  PJhœbus  ]  tata  fecerunt. 

Le  défunt,  Lucius  Flavius  Satarninus,  fllsde  Lucius,  de 
la  tribu  Aniensls,  avait  atteint  l'âge  de  5  ans  et  demi.  Ce 
marbre  commémoralif  fut  élevé  sur  sa  tombe  par  son  père 
L.  Flavius  Euhodus  et  son  grand-père  Phœbus. 

Sur  les  faces  latérales  on  a  sculpté  quelques  emblèmes 

chiques:  une  branche  de  lierre  fleuri,  sortant  d'une am- 
flore  godronnée,  qui  se  dresse  sur  un  piédestal. 

.Marbre  blanc  du  ii^^  siècle  de  noire  ère.  —  Rome. 

Fabretti,  p.  142,  n.  151  (pênes  lapicidam  ad  Caetanos).  —  Osunn, 
Sylloge,  p.  380,73.  —  Clarac,  Cat.  n.  509;  Musée,  pi.  187  et  251, 
n.  103  ;  Inscriptions,  pi.  19. 

Hauteur  0,G3.  —  Largeur  0,30. 

8.  AMOURS  SÉPULCRAUX. 

Deux  Amours  ailés,  planant  dans  l'air,  portent  un  mé- 


AMOURS  SÉPULCRAUX.  327 

daillon,  dans  lequel  est  sculpté  un  aigle  de  face,  les  ailes 
éployées.  Deux  autres  Amours,  de  taille  plus  petite  et  vêtus 
de  manteaux,  portent  chacuu  une  torche  allumée.  Tous  les 
quatre  ont  les  cheveux  ramassés  en  nœud  au  milieu  du  front. 
Au-dessous  du  médaillon,  on  voit  deux  vases  bachiques 
renversés,  et  devant  chacun  une  panthère  couchée,  s'apprê- 
tant  à  manger  les  fruits  qui  en  sortent. 

[Restaurations  insignifiantes.] 

Grand  bas-rc^ief,  autrefois  devant  de  quelque  sarcophage  romain. 
^  Villa  Borglièse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  11,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  396, 
Musée,  pi.  191,348. 

Hauteur  0,56.  —  Longueur  2,10. 

340.  3SO.  AMOURS,  frises  du  xvi-^  siècle. 

Une  guirlande  de  fleurs,  de  fruits  et  de  feuilles  est  sup- 
portée par  deux  Amours  ailés  et  drapés.  Au-dessus  d'elle 
se  trouve  un  masque  de  Méduse  ailée,  du  beau  style  ;  à 
droite  et  à  gauche  une  têle  de  lion. 

Sur  len°  a*»,  la  tête  de  Méduse  est  entourée  de  rinceaux, 
et  deux  serpents  s'entrelacent  dans  sa  chevelure.  Les  lions 
portent  des  anneaux  pris  dans  la  masse  ;  mais  celui  de  droite 
est  dtî  à  une  restauration  moderne. 

La  Méduse  du  n°  as©,  placée  sur  deux  cornes  d'abon- 
dance, porte  des  colliers  de  perles  sur  le  front  et  dans  les 
cheveux  Sa  physionomie  rappelle  un  peu  la  sévérité  de 
l'ancien  style.  Les  Amours  portent  des  bottines  qui  laissent 
voir  les  doigts  des  pieds.  Quant  aux  lions,  on  aperçoit  non- 
seulement  leurs  têtes ,  mais  l'une  de  leui's  pattes.  Celui  de 
gauche  est  d'une  époque  plus  récente. 

L'exécution  de  ces  bas-reliefs,  fine,  délicate,  d'un  goijt 
exquis,  a  toutes  les  bonnes  qualités  des  sculptures  du 
xvi^  siècle. 

Marbre  blanc. 

Clarac,  Cat.,  n.  71  «.  82  a;  Musée,  pi.  229,  361. 
Hauteur  0,58,  —  Largeur  2,58. 


328  ÉROS. 

351.  AMOUR  FUNÈBRE. 

Ua  Amour  en  deuil ,  le  pied  gauche  posé  sur  un  rocher, 
s'appuie  tristement  sur  un  flambeau  renversé.  De  la  main 
gauche  abaissée,  il  tient  une  bandelette.  Derrière  lui,  on 
aperçoit  son  carquois  (?),  debout,  mais  à  demi-brisé.  Un  petit 
quadrupède,  dont  la  tête  est  fruste,  est  couché  dans  l'en- 
foncement du  rocher  et  occupé  à  manger  des  fruits.  —  Sur 
la  face  latérale  du  bas-relief  se  trouve  une  ténie,  formant 
un  éeusson  ovale. 

Acrotère  colossal,  provenant  de  quelque  sarcophage  romain.  — 
Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,62.  —  Largeur  0,50.  —  Epaisseur  0,37. 

35S.  AMOURS  VENDANGEURS. 

Au  milieu  du  fragment  se  trouve  la  cuve  avec  ses  deux 
robinets,  par  lesquels  le  nouveau  vin  coule  dans  deux 
grands  vases.  Un  Amour,  tenant  d'une  main  un  pedum  et 
s'accrochant  de  l'autre  à  un  cep  de  vigne,  foule  le  raisin. 
Un  de  ses  camarades  arrive  du  côté  gauche  avec  un  panier 
plein  de  grappes  qu'il  décharge  dans  la  cuve. 

Du  côté  opposé,  un  troisième  Amour  porte  un  panier  sur 
son  dos,  et  plus  loin  un  autre,  debout  devant  une  treille,  est 
occupé  à  la  cueillette.  Une  corbeille  se  voit  à  ses  pieds. 

Tous  les  Amours  sont  vêtus  de  chlamydes. 

Bas-relief.  Fragment  d'un  devant  de  sarcophage.  Musée  Campana. 
Hauteur  0,26.  —  Longueur  0,83, 

3S3.      AMOUR.    FRAGMENT  DE  SARCOPHAGE. 

Un  Amour  ailé  (à  droite),  le  manteau  en  écharpe,  se  tient 
debout  à  côté  d'un  panier  plein  de  fruits.  Il  portait  proba- 
blement un  autre  panier  dans  les  deux  bras. 

[Le  bras  gauche,  l'avanl-bras  droit  et  le  pied  gauche  sont  brisés.J 


ÈROS  PORTÉ  PAR  UN  DROMADAIRE.  329 

Fragment  (côlé  gauche)  d'un  sarcophage  romain  de  la  basse  époque. 
Bas-relief  eu  marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  III,  Supplément,  pi.  2,  14.  —  Clarac,  Cat.  n.  759; 
Musée,  pi.  188,  96. 

Hauteur  0,44.  —  Largeur  0,18. 

354.  AMOURS,  deux  fragments  de  sarcophage. 

1)  Petit  Amour  ailé  (à  droite),  le  manteau  en  écharpe  sur 
l'épaule  gauche.  Le  mouvement  de  ses  bras  indique  qu'il 
prend  son  vol  pour  cueillir  les  fruits  d'un  arbre. 

2)  Même  sujet.  Un  flambeau  est  sculpté  derrière  l'Amour. 

Fragments  de  bas-relief,  très-frustes,  mais  non  sans  mérite.  Dé- 
cadence romaine. 

Clarac,  Cat.  n.  mqiiater;  Musée,  pi.  183,  n.  98.  226. 

Hauteur  0,18.  —  Largeur  0,18. 

355.  ÉROS  PORTÉ  PAR  UN  DROMADAIRE. 

Éros  ailé  et  vêtu  d'un  chiton  à  manches  courtes,  serré  à 
la  taille,  est  assis,  à  la  manière  orientale ,  sur  le  bât  d'un 
dromadaire  (à  gauche)  dont  il  tient  la  bride.  Sa  main  droite 
est  rapprochée  de  la  bouche,  et  il  a  la  tête  appuyée  sur  le 
bras  droit;  les  ailes  de  papillon  qu'il  porte  sont  une  parti- 
cularité des  plus  rares  (1).  Le  dromadaire  [xâii-viÀoç  opo;j.aç), 
appelé  chez  les  anciens  «  chameau  d'Arabie  »,  est  connu 
pour  traverser  rapidement  d'immenses  espaces;  celui-ci  a 
une  clochette  suspendue  au  cou. 

Sur  quelques  pierres  gravées,  l'Amour  et  le  Soleil  sont 
représentés  assis  sur  des  dromadaires  (  Tussie,  n.  3102.  6760); 
d'après  la  légende  musulmane,  Mohammed  serait  entré  au 
ciel  sur  un  chameau,  et  les  Arabes  croient  de  nos  jours 
encore  que  leur  monture  les  accompagnera  dans  l'autre  vie. 


(1)   Jahn,   Arcb.  Beitrœge,   p.  182.  183.  Denlimœler   und   For» 
schungen,  1866,  pi,  207,  4. 


330  ÉROS. 

[L'angle  inférieur  de  droite  est  brisé  avec  une  partie  des  jambes 
du  dromadaire.] 

Bas-relief  en  marbre  gris,  trouvé  à  Alexandrie,  en  Troade.  —  Col- 
lection Choiseul-Gouffier,  n.  lOC. 

Lechevalier,  Voyage  de  la  Troade,  t.  I,  241;  Atlas,  pi.  XI.  — 
Bouillon,  t.  IIlj  Bas-reliefs,  pi.  li.  —  Clarac,  Cal.  n.  673;  Musée, 
pi.  181,  91. 

Hauteur  0,81.  —  Largeur  0,83. 


3S6.        AMOUR   A   CHEVAL   SUR   UN 
GRIFFON  MARIN. 

Fragment  d'une  frise  de  sarcophage.  Plusieurs  Amours 
supportent  des  guirlandes,  et  dans  rhémicycle  formé  par 
l'une  d'elles,  on  voit  un  Amour,  de  très-petite  taille,  à  cheval 
sur  un  griffon  rnarin  qui  fait  le  voyage  des  îles  Fortunées. 

Le  reste  du  bas- relief  est  moderne. 

Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,Bas-reliefs,pl.  14.  —  Clarac,  Cat.  n.492;  Musée, 
Dl.  194,  92. 

Ilaulcur  0,38.  —  Longueur  1,82. 

3SV.  AMOUR  ASSIS  SUR  UN  GRIFFON  MARIN. 

Ce  fragment  d'une  frise  de  sarcophage  représente  un  Amour 
à  cheval  sur  un  griffon  marin  qu'il  excite  à  coups  de  fouet. 
Derrière  ce  groupe  on  aperçoit  la  tête  d'un  aulre  monstre 
marin.  —  Voyage  aux  îles  Fortunées. 

Bas-relief  romain  en  marbre. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  14.  —  Clavac,  Cat.  o.  605;  Musée, 
pl.  189,200. 

Hauteur  0,10.  —  Largeur  0,i4. 

3oS.  AMOURS  A  LA  CHASSE. 

Deux  Am.ours,  l'un  armé  d'une  lance,  l'autre  portant  un 


AMOURS  AU  CIRQUE.  331 

épieu  et  un  bouclier  rond,  font  la  chasse  aux  bêtes  fauves. 
Le  lion  s'enfuit,  mais  la  lionne  s'élance  sur  son  adversaire. 

[La  tète  et  le  bras  droit  du  deuxième  Amour  sont  brisés;  toute  la 
partie  inférieure  est  détruite.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  14.  —  Clarac,  Cat.  n.  225;  Musée, 
pi.  188,  188. 

Hauteur  0,30.  —  Largeur  0,40. 

359.  ÉROS  ET  ANTÉROS  {?). 

Deux  Amours  ailés  s'exercent  à  un  genre  de  lutte  qu'on 
appelait  acroc&é'eVïswo^  (1);  ils  se  prennent  par  les  mains 
en  essayant  de  se  tordre  les  bras  par  la  seule  force  de  leurs 
poignets.  Celui  de  gauche  paraît  être  le  vaincu  ;  maîtrisé 
par  la  douleur,  il  lâche  la  main  de  son  adversaire  et  se  retire 
en  pliant  les  ailes. 

Les  Agones,  personnifications  des  luttes  palestriques,  sont 
quelquefois  représentés  dans  la  même  attitude. 

[Parties  viodemes  :  Le  masque  (sauf  les  yeux),  le  pied  gauche 
et  la  jambe  droite  de  l'Amour  de  gauche.  —  Le  menton  etl'avant- 
bras  gauche  avec  le  coude  de  l'Amour  de  droite.] 

Bas-relief.  Marbre  pentélique. 

Pefit-Rndd,  t.  IV,  31.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  14.  — 
Clarac,  Cat.  u.  56;  Musée,  pi.  184,  220. 

Hauteur  0,35.  —  Largeur  0,33, 

SIÎO.  AMOURS  AU  CIRQUE. 

Quatre  biges,  se  dirigeant  au  galop  vers  la  droite,  soni 
conduites  par  quatre  Amours  et  accompagnées  de  quatre 
autres  Amours  à  cheval.  Ce  nombre  rappelle  les  factions  du 


(1)  Pausanias,  1.  VI,  4,  1  :  i7i'v/,):r^a<.z  ôà  vjv  àxpoxspcrîro?  a'jTw. 
î.ap.pavôixsvoi;  yàp  (xy.poiv  toO  àv-aywvtî^oi/ivou  -twv  yjii'^Cov  ëz>,a,  y.al 
où  TTpùTEpov  àviei  uplv  '1^  a'iaOoiTO  àîiayopeijcjavxo;. 


332  ÉROs. 

cirque,  la  blanche,  la  rouge,  la  verte  et  la  bleue  {albata, 
russata,  prasina,  vcneta],  qui  se  raaÏQtiarent  à  Constanti- 
nople  jusqu'au  ix^  siècle  de  notre  ère.  Du  reste,  il  ne  courait,, 
dans  la  règle,  que  quatre  chars  à  la  fois. 

Le  sculpteur  a  su  mettre  la  plus  grande  variété  dans  ses 
motifs.  Le  premier  aurige,  en  partant  de  gauche,  a  la  main 
droite  levée  pour  fouetter  son  attelage,  qui  vient  de  renverser 
une  amphore.  Le  second  tourne  la  tète  en  arrière,  dans  te 
crainte  que  son  camarade  ne  le  gagne  de  vitesse.  Un  Amour 
tombé  par  terre  risque  de  se  faire  écraser  par  les  chevaux; 
il  plie  ses  ailes  et  se  cache  la  figure  avec  les  bras  pour 
n'être  pas  aveuglé  par  le  sable  de  Tarène. 

Le  troisième  éprouve  un  accident;  son  cheval  de  droite 
s'est  abattu  et  l'autre  cheval,  entraîné  dans  la  chute,  fait  déjà 
des  efforts  pour  se  relever.  Il  est  aidé  par  le  quatrième  au- 
rige, qui  le  tire  par  la  bride.  Les  chevaux  du  dernier  char 
se  cabrent  devant  un  vase  renversé,  obstacle  que  des  mal- 
veillants ont  jeté  sur  la  route,  il  faut  remarquer  que  tous 
les  auriges  ont  les  rênes  attachées  autour  de  la  taille. 

Quant  aux  cavaliers  qui  suivent  les  biges,  nous  sav 
par  les  auteurs  anciens  que  des  équilibristes  s'exerçai 
dans  le  cirque,  toutes  les  fois  qu'il  y  avait  une  course 
chars.  Le  troisième  cavalier,  tourné  en  arriére  à  cause 
l'accident  dont  il  est  témoin,  porte  la  main  à  la  tète, 
il  est  effrayé  par  la  chute  des  chevaux.  Enfin,  le  coursier 
quatrième  se  cabre,  et  l'Amour  qui  le  monte  est  obligé 
s'accrocher  à  sa  crinière  pour  ne  pas  être  désarçonné. 

[Parties  modernes  :  La  colonne  surmontée  de  trois  œufs  et  le 
vase  cunnelé;  un  morceau  des  rênes  du  premier  ctiar;  la  jambe  droite 
de  devant  du  cheval  de  droite  de  la  seconde  bige;  la  jambe  droite 
de  devant  du  ciieval  de  gauche  du  troifième  char;  le  bras  gauche 
(sans  la  main)  du  quatrième  aurige  et  une  partie  des  rênes,  1 1  tèïe 
de  son  cheval  de  droite  et  les  quatre  jambes  de  devant  de  son  atte- 
lage ;  enfin  la  colonne  surmontée  de  cinq  œufs.] 

Bas-relief  romain.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs  pi.  13,  1.  —  Clarac,  Cat.  r..  iC2; 
Mufée,  pi.  190,  218. 

llia'.cur  0,:îô.  —  Longueur  1,63. 


AMOURS  AU  CIRQUE.  333 


361.  AMOURS  AU  CIRQUE. 

omme  dans  le  numéro  précédent,  quatre  chars  galop- 
pent  vers  la  droite.  Dans  le  fond,  on  voit  les  ornements  du 
cirque,  plus  complets  qu'on  ne  les  trouve  ordinairement  sur 
les  bas-reliefs.  Deux  mâts  sont  surmontés  chacun  d'un  œuf 
Une  colonne  corinthienne  sert  de  piédestal  à  la  statue  d'uu^ 
déesse  qui  a  la  main  gauche  levée,  le  bras  droit  avancé.  Je 
crois  que  c'est  une  Victoire,  vêtue  d'une  tunique  talaire 
sans  manches  ;  vu  sa  petite  taille,  le  sculpteur  aura  supprimé 
non-ssulement  les  ailes,  mais  la  palme  et  la  couronne  qui 
en  sont  les  attributs  ordinaires  (1).  Deux  autres  colonnes 
corinthiennes  supportent  une  architrave,  décorée  des  sept 
œufs  qui  marquaient  le  nombre  des  courses.  Plus  loin,  on 
voit  deux  dauphins  qui  avaient  la  même  destination,  un 
obélisque,  une  seconde  architrave  surmontée  de  sept  œufs, 
enfin  deux  autres  mâts  pareils  à  ceux  qui  se  dressent  au 
point  de  départ. 

L'action  est  très-mouvementée.  Le  troisième  char  est  en 
train  de  verser;  les  chevaux  se  sont  abattus  et  l'aurige  fait 
la  culbute.  Un  de  ses  camarades  accourt  avec  un  geste  de 
désolation.  Sous  les  jambes  de  l'attelage  qui  tient  la  tête, 
on  aperçoit  un  Amour  occupé  à  retirer  une  amphore  qu'on 
avait  jetée  dans  l'arène  pour  faire  obstacle  aux  concurrents. 

Deux  Amours  à  cheval  accompagnent  les  biges  dans  leur 
course. 

[Restaurations  :  La  colonne  surmontée  de  quatre  œufs  ;  l'aile  droite 
elle  bïas  droit  du  premier  aurige,  les  rênes,  un  tiers  de  la  roue,  la 
queue  et  la  jambe  droite  de  devant  du  cheval  de  droite.  —  Le  bras 
droit  du  second  aurige;  les  rênes,  les  naseaux  de  ses  chevaux,  les 
deux  jambes  de  devant  de  son  cheval  de  droite.  —  L'aile  droite  du 
cavalier.  —  L'aurige  qui  fait  la  culbute  [2)  ;  le  bras  droit  de  l'Amour 


(1)  Voir,  sur  les  statues  placées  dans  le  cirque  :  Fiiedlaender,  dans 
Becker  et  Marqiiardt,  Manuel  des  antiquités  romaines,  t.  IV,  502. 

(2)  11  a  été  restauré  d'après  un  bas-relief  du  Caoitole.  Fnacfini 
t.  IV, 48. 


334  ÉROS. 

qui  Yient  à  son  secours.  Les  queues  des  chevaux.  —  Le  haut  du  corps 
(au-dessus  de  la  taille)  du  quatrième  aurige;  les  rênes,  les  quatre 
jambes  de  devant  des  chevaux;  le  nez,  les  lèvres  et  le  bras  droit 
étendu  du  cavalier.  Le  bras  droit  et  l'aile  droite  de  l'Amour  qui  prend 
l'amphore.  —  La  colonne  et  les  trois  œufs.] 

Bas-relief  romain.  Villa  Borglièse. 

Bouillon,  t.     1,  Bas-reliefs,  pi.  13,2.  —  Clarac,  Cit.  u. 
Iilusée,  pi.  190,  217. 

Hauteur  0,35.  —  Longueur  1,63. 


362.  AMOURS  AU  CIRQUE. 

Cinq  biges.  montées  par  des  Amours  qui  sont  attachés  à 
leurs  chars  au  moyen  de  ceintures,  se  dirigent  vers  le  côté 
droit.  Le  premier  Amour  manie  son  fouet;  un  de  ses  ca- 
marades, qui  est  tombé,  reste  étendu  sur  le  dos  entre  les 
jambes  des  chevaux,  et  se  couvre  la  figure  des  deux  mains 
pour  ne  pas  être  aveuglé  par  la  poussière  de  l'arène. 

Sous  la  seconde  bige  on  voit  une  amphore  renversée. 

Le  troisième  concurrent  se  tourne  en  arrière,  en  avan- 
çant le  bras  droit.  Il  est  sur  le  point  d'écraser  un  Amour 
qui,  un  fouet  à  la  main,  est  tombé  de  son  char.  Dans  !e  fond 
on  en  aperçoit  un  quatrième  qui  excite  ses  chevaux.  Ce 
dernier  est  censé  tenir  un  flagellum,  que  le  sculpteur  n'a 
pas  rendu.  Nous  savons  que  les  artistes  anciens  supprimaient 
souvent  les  petits  détails,  alors  que  le  mouvement  des  figures 
semblait  les  indiquer  suffisamment  (1).  —  Le  reste  du  bas- 
relief  manque. 

Au  second  plan,  on  distingue  plusieurs  parties  du  cirque. 
D'abord,  un  rang  d'arcades,  sur  l'une  desquelles  est  posé  un 
oiseau,  puis  une  colonne  corinthienne  qui  supporte  une 
architrave  décorée  de  six  œufs.  Chaque  course  étant  com- 
posée de  sept  tours  d'arène  [curricula,  spatia),  on  voit 
que  les  Amours  ne  font  que  commencer  leur  exercice,  car 


(1)  Frœfmer,  La  colonne  Trajane,  p.  66  eipassiiit 


AMOURS  AU  CIRQUE.  333 

P.  mesure  qu'un  tour  était  achevé,  on  descendait  un  œuf 

[oram  sublutum], 

[Parties  brisées  :  Le  premier  Amour  presque  en  entier;  la  jambe 
droite  de  devant  et  une  partie  de  la  tète  de  son  cheval  de  droite.  — 
Même  mutilation  des  chevaux  de  la  seconde  et  de  la  troisième  bige. 
—  L'avant-bras  droit  du  troisième  Amour.  —  La  tête,  les  avant- 
bras  et  l'attelage  du  quatrième.] 

Bas-relief  de  la  décadence  romaine.  Fragment  (côté  gauche)  d'un 
petit  sarcophage  de  forme  ovale.  —  Musée  Campana 

Hauteur  0,26.  —  Longueur  0,82. 


363.  AMOURS  AU  CIRQUE. 

L'extrémité  gauche  du  bas-relief  est  occupée  par  un  autel 
circulaire,  sur  le  pourtour  duquel  est  sculptée  une  scène  de 
sacriQce.  Un  Amour  conduit  le  bœuf  qui  doit  être  immolé; 
te  victimaire  (à  droite)  marcha  à  côté  du  groupe. 

Derrière  Tautel  on  aperçoit  trois  colonnettes  coniques, 
surmontées  d'œufs  qui  servaient  à  indiquer  le  nombre  des 
tours  faits  par  les  concurrents.  Ce  sont  peut-être  les  metae 
Murciae,  ainsi  appelées  à  cause  du  voisinage  de  la  chapelle 
de  Vénus  Murcia  (1).  Un  pilastre,  portant  également  trois 
œufs,  se  voit  à  quelque  distance  ;  puis  un  obélisque ,  une 
colonne  surmontée  de  deux  dauphins,  un  second  autel,  trois 
colonnes  semblables  à  celles  qui  décorent  l'entrée  du  cirque, 
et  enfin  la  spina,  revêtue  de  planches. 

Quatre  Amours  ailés,  montés  sur  des  biges,  se  dirigent  à 
bride  abattue  (à  droite)  autour  de  la  spina.  Ils  excitent  leurs 
attelages  à  coups  de  fouet;  le  second  tourne  la  tête  en 
arrière.  Le  troisième  est  suivi  par  un  Amour  qui ,  tombé 
du  char,  cherche  en  pleurant  à  le  rattraper. 

[Parties  brise'es  :  Une  jambe  de  devant  du  cheval  de  droite  de  la 


(1)  Preïler,  Mjthoiogie  romaine,  p.  386. 


EROS. 

ièrebige;  lebrasJroit  du  second  Amour;  presque  tout  l'attelage 
oisième,  un  côlé  de  la  jambe  droite  du  quatrième;  sou  avant- 
droit;  le  bas  du  char:  les  jambes  de  devant,  les  sabots  de  der- 
les  naseaux  et  une  partie  du  poitrail  des  chevaux.] 

Bas-relief.  Décadence  romaine.  —  Musée  Campana. 

Ilauleur  0,37.  —  Largeur  1,42. 

364.  AMOUR  TRAÎNÉ  PAR  DES  SANGLIERS. 

Monté  sur  une  bige  attelée  d'une  paire  de  sangliers,  un 
Amour  prend  part  à  une  course  de  chars  dans  le  grand 
cirque  de  Rome.  Le  portail  des  barrières  [carceres]  qui 
viennent  de  s'ouvrir  est  surmonté  de  quatre  dauphins, 
marquant  le  nombre  des  courses.  La  borne  (meta)  autour 
de  laquelle  tournaient  les  chars,  a  la  forme  d'une  colonne 
corinthienne;  l'obélisque  égyptien,  chargé  d'hiéroglyphes 
fictifs,  qui  termine  le  tableau,  est  celui  qu'Auguste  avait  fait 
venir  d'Héliopolis  et  qui  est  aujourd'hui  l'ornement  de  la 
Fiazza  del  Popolo.  Une  boule  surmonte  \q pyramidwn,  par- 
ticularité qui  confirme  un  passage  d'Ammien  Marcellin  (1). 

A  propos  de  l'attelage,  il  est  permis  de  rappeler  le  char 
d'Admète  traîné  par  un  lion  et  un  sanglier,  ou  celui  d'Aphro- 
dite, attelé  d'un  lion,  d'un  loup  et  d'une  paire  de  sangliers 
(Vase  peint  du  Musée  de  l'Ermitage,  n°  28]. 

On  sait  que  les  biges  servaient  surtout  aux  débutants 

Bas-relief  en  marbre  pentélique.  Villa  Borghèse. 


(1)  Voir  livre  17,  4  :  Cavea  locatur  in  média,  eique  sphaera  su- 
perponitur  ahenea,  aureis  laminis  nilens  :  qua  confestim  vi  iguis 
divini  contacta,  ideoque  sublata,  facis  imitamenlum  infigitur  aereum, 
ilidem  auro  imbracteatum,  velut  abundanti  fl;imma  candentis.  — 
—  Lepage,  Réponse  à  la  notice  de  M.  Hillorf,  sur  les  Pyramidioiis 
en  bronze  doré  (Paris,  1836J,  p.  8. 


AMOUR  TRAINE  PAR   DEUX  GAZELLES.  ôâ/ 

Petit-Radel,  t.  I,  67.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  8.  - 
Ciarac,  Cat.  225;  Musée,  pi.  162,  89. 

Hauteur  0,25.  —  Largeur  0,50. 

365.  AMOUR  TRAÎNÉ  PAR  DES  SANGLIERS. 

Un  char  attelé  de  deux  sangliers  (à  droite)  est  conduit 
par  un  Amour  ailé,  qui  de  la  main  gauche  tient  les  rênes. 
Au  bras  droit  il  porte  sa  chlamyde  en  écharpe  et  un  panier 
plein  de  fruits.  Un  autre  panier  vient  d'être  renversé  par  son 
■  attelage. 

Bas-relief  romaiD  de  la  décadence,  brisé  à  droite. 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,15.  —  Largeur  0,37. 

366.  AMOUR  TRAÎNÉ  PAR  DEUX  GAZELLES 

Les  gazelles  (1),  venant  du  nord  de  l'Afrique,  figurent 
fréquemment  sur  les  programmes  des  jeux  romains;  elles 
paraissent  pour  la  première  fois  sous  le  règne  de  Domitien. 
Voir  Friedlaender,  rœm.  Sittengeschichte,  t.  II.  340-341. 
Lenz,  Zoologie  der  Alten,  p.  228. 

[Parties  modernes  :  Bias  droit  et  front  de  l'Amour;  la  plu?  grande 
partie  de  la  roue;  les  cornes  des  gazelles,  ainsi  que  la  queue  et  un 
pied  de  devant  de  celle  qui  marche  à  droite.] 

Bas-relief  de  marbre  pentélique.  Villa  Borghèse. 

Petit-Mdel,i.  I,  6S.— Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pj.  8.  — 
Ciarac,  Cat.  n.  225;  Musée,  pi.  162,  88. 

Hauteur  0,26.  —  Largeur  0,50 


36V.    AMOUR  SUR  LE  CHAR  AUX  DRO- 
MADAIRES. 

Le  char  vient  de  faire  le  tour  de  la  borne  (meta)  qui  est 

(1)  Antilope  dorcas,  Pallas. 

15 


338  Épos. 

couronnée  d'un  chapiteau  corinthien  ;  à  l'une  des  extrémite's 
du  cirque  se  dresse  la  colonne  du  départ  surmontée  de  quatre 
dauphins  qui  indiquaient  le  nombre  des  courses.  De  la  maia 
droite,  l'Amour  manie  son  fouet. 

Le  dromadaire  (camelus  dromas]  était  connu  des  Romains 
depuis  la  guerre  contre  Antiochus.  — Voir  mon  n.  355. 

[Parties  modernes  :  Le  bas  de  la  roue  ;  les  deux  pieds  droits  du 
dromadaire  de  devant,  les  naseaux  de  l'autre.] 

Bas-relief.  Villa  Borghèse. 

Petil-Rndel, t. \,  66.  —  Bouillon,t.  lU, Bas-reliefs,  pi.  8.  —  Clarac» 

Cat.  32;  Musée,  pi,  162,90. 

Hauteur  0,24.  —  Largeur  0,54. 

3S8.  ENFANT  EN  AMOUR. 

Amour  ailé  nu,  la  jambe  gauche  retirée  en  arriére.  Il  a 
le  bras  droit  abaissé;  de  la  main  gauche  il  tenait  probable- 
ment son  arc.  Sa  physionomie  n'a  rien  d'idéal  ;  c'est  le  por- 
trait d'un  enfant  romain. 

[Parties  modernes  :  Le  nez,  les  avaal-bras,  les  jambes,  une  partie 
des  aihs  et  le  tronc  d'arbre.] 

Statuette  en  marbie  blanc. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  9,  5.  —  Clarac,  Ca.1.  n.  434;  Musée, 
pi.  282, 1461  (sous  le  n.  415, 1). 

Hauteur  0,87. 

369.        ENFANT  restauré  en  AMOUR. 

Jolie  statuette  d'un  enfant  romain  qu'un  restaurateui 
italien  c/  transformé  en  Amour.  Les  cheveux,  quoique  très- 
courts,  recouvrent  la  nuque.  Un  trou  pratiqué  au  somme! 
de  la  tête  semble  indiquer  qu'en  effet  cet  enfant  avait  reçu 
des  attributs  de  quelque  divinité,  peut-être  le  pschent  du 
jeune  Harpocrate. 

(Tête  antique  rapportée,  mais   la  sienne.  Parties  modernes: 


ÉROS  ET   PSYCHÉ.  339 

L'extrémité  du  nez,  le  menton,  les  bras,  les  ailes,  la  bandoulière, 
les  deux  jambes  avec  les  genoux.] 

Statuette  en  marbre  blanc.  Musée  Campana. 
Hauteur  totale  1,02. 

3VO.  ÉROS  ET  PSYCHÉ,  groupe. 

Psyché,  à  genoux  et  le  bras  gauche  avancé  dans  l'attitude 
d'une  supplianie,  implore  la  pitié  d'Éros.  La  main  droite 
sur  la  poitrine,  elle  proteste  de  son  amour.  Éros  attendri 
penche  la  tête  vers  elle,  comme  s'il  allait  lui  promettre  de  ne 
plus  la  tourmenter.  Un  bandeau  entoure  les  cheveux  bou- 
clés du  jeune  dieu  ;  son  manteau  recouvre  un  cippe  placé 
derrière  lui.  Psyché  est  vêtue  d'un  chiton  talaire  et  chaussée 
de  sandales. 

Nous  connaissons  deux  groupes  analogues  ;  le  premier  est 
un  fragment  de  marbre  trouvé  à  Toulouse  (1);  le  second  se 
voit  sur  une  monnaie  impériale  de  Nicomédie  (2). 

[La  tète  de  l'Amour  est  i'ap[)ortée.  Parties  modernes  :  Le  nez,  les 
lèvres,  le  cou  et  les  clavicules,  les  ailes  (sauf  leurs  attaches),  les  deux 
bras  à  partir  du  biceps,  le  flacon  d'huile  qu'il  tient  dans  la  main 
droite,  enfln  le  genou  gauche.  La  statue  avait  été  brisée  en  deux 
moitiés.  —  Psyché  :  la  lèvre  inférieure,  la  moitié  de  l'aile  droite  et 
le  haut  de  l'aile  gauche,  le  poignet  droit,  l'index  et  un  morceau  du 
pouce,  l'avant-bras  gauche  avec  le  coude.] 

Groupe  en  marbre  grec.  Collection  du  sculpteur  Bartolomeo 
Cavaceppi.  Villa  Borghèse,  st.  9,  9. 

Vtsconti,  Monument!  scelti  Borghesiani,  pi.  97  (pi.  11,  2).  — 
Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  9,  6.  —  Clarac,  Cat.  496  ;  Musée,  pi.  265, 
1499.  _  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  pi.  54, 688.  —  0.  Jahn, 
Beitrœge,  pi.  177. —  Stark,  Niobe,  p.  301.  Leipziger  Monatsberichte, 
1866,  p.  163. 

Hauteur  1,49 


(1)  Clarac,  Musée,  pi.  654,  150i. 

(2)  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  1. 1,  pi.  72,  401. 


340  ÉROS. 


371  PSYCHÉ. 

Cette  statue  représente  très-certainement  Psyché,  car  l'at- 
tache de  l'une  de  ses  ailes  de  papillon  est  antique.  Comme 
la  flgure  précédente,  elle  doit  avoir  fait  partie  d'un  groupe. 
On  voit  que  la  jeune  fille ,  poussée  à  bout  par  les  tortures 
que  son  tyran  lui  fait  subir,  va  se  jeter  aux  pieds  d'Éros  et 
en  appeler  à  su  pitié.  Dans  l'attitude  d'une  suppliante,  le 
bras  gauche  tendu  en  avant,  elle  a  la  main  droite  posée  sur 
la  poitrine,  comme  si  elle  protestait  de  son  amour,  en  même 
temps  que  son  regard  cherche  celui  de  son  persécuteur  qui 
est  censé  être  devant  elle.  Psyché  est  chaussée  de  sandales 
et  vêtue  d'un  chiton  talaire  à  manches  courtes  boutonnées, 
qui  laisse  à  découvert  l'épaule  droite.  Son  manteau  n'en- 
toure que  la  partie  inférieure  du  corps;  sa  chevelure  est  en 
partie  cachée  sous  une  opisthosphendoné. 

Il  est  probable  que  notre  statue  est  l'imitation  antique  de 
l'une  des  filles  de  Niobé,  groupe  que  l'on  attribue  au  cé- 
lèbre sculpteur  Scopas  (iv^  siècle  avant  Jésus-Christ).  On 
connaît  trois  statues  semblables,  l'une  au  Musée  de  Flo- 
rence (1),  les  deux  autres  au  Capitole  (2). 

[Tête  antique,  très-maladroitement  rapportée  Restaurations: 
L'extrémité  du  nez,  le  chignon,  le  cou,  les  deux  paires  d'ailes  (ex- 
cepté l'altaclie  de  l'aile  gauclie),  le  bras  droit  avec  la  main,  la  maia 
gauche  ainsi  que  la  moitié  de  l'avant-bras,  les  pieds  et  la  moitié  dr- 
la  jambe  droite  avec  la  draperie  qui  la  recouvre.] 

Jolie  statue  grecque.  Villa  Borghèse,  st.  3,  4. 

Bœltiger,  Sabina  (Leipzig,  1806),  t.  II,  198  (pi.  8  du  !«'  vol.). 

-  Millin,  Galerie  mythologique  (éd.  de  1850},  pi.  104,  406  a,  — 
Hirf,  Bilderbuch,  pi.  32,  2,  —  H.  Laurent,  Musée  rojal,  t.  II,  13, 
—  Bouillon,  t.  m,  Statues,  pi.  10.  —  Clame,  Cat.  n.  387;  Musée, 
pi.  331, 1500.  —  Welcker,  Alte  Denkmaeler,  1. 1, 245-247.  —  0  Jahn 


(1)  Stark,  Niobé,  pi.  17,  13. 

(2  Clarac,  Musée,  pi.  588,  1273;  pi.  654, 1500  a. 


AMOURS  PARODIANT  LE  CONVOI  d'HECTOR.  341 

Arcliaeologisclie  Beitraege,  pi.  178.  Aus  der  Altertlmmswissenscliafl, 
p.  195.  —  Mûller-Wieselery  Denkmaeler,  t.  II,  pi,  54,  687.  —  Slark, 
Niobe,  p.  300-305. 

Hauteur  1,30. 


».    AMOURS  PARODIANT  LE  CONVOI 
D'HECTOR. 

Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer,  parmi  les  sculptures  ro- 
maines, des  imitations  de  certains  bas-reliefs  célèbres,  dans 
lesquels  les  personnages  mythologiques  ou  liéroïques  sont 
remplacés  par  des  Amours  ou  des  enfants.  Le  Louvre  pos- 
sède (n.  304)  une  parodie  du  cortège  bachique  et  toute  une 
série  de  statues  et  de  bas-reliefs  (n°^  327-336)  qui  représen- 
tent l'Amour  travesti  en  Hercule.  Sur  le  monument  que  je 
vais  décrire,  on  a  reconnu  une  autre  parodie,  celle  du  convoi 
d'Hector,  dont  nous  avons  également  le  prototype  (1). 

Quatre  Amours  ailés  portent  un  de  leurs  camarades  mort. 
Un  autre,  armé  d'un  javelot,  conduit  le  char  du  défunt. 
L'un  des  chevaux  baisse  tristement  la  tête,  comme  font  dans 
l'Hiade  les  chevaux  d'Achille  après  la  mort  de  Patrocle. 
L'Amour  qui,  placé  derrière  la  bige,  s'essuie  les  larmes 
avec  un  pan  de  son  manteau,  rappelle  le  jeune  chasseur 
pleurant  la  mort  d'Adonis  (voir  mes  n°'  172,  173).  Il  porte 
une  paire  de  lances  au  bras  gauche. 

Le  cortège  est  précédé  d'un  Amour  :  la  chlamyde  en 
écharpe  et  le  bras  droij  avancé,  il  montre  le  cadavre  el 
semble  aller  à  la  rencontre  d'Andromaque.  Quant  à  la  veuve 
d'Hector,  elle  a  été  transformée  en  une  Psyché  qui,  sou- 
tenue par  une  de  ses  caméristes,  s'élance  hors  de  la  porte  de 
Troie  pour  courir  au-devant  du  convoi.  Le  sein  gauche  à 
découvert,  les  bras  étendus,  la  jeune  femme  manifeste  la 
plus  vive  douleur.  Elle  est  reconnaissable  à  ses  ailes  de  pa- 


(1)  Monumenti  scelti  Borghesiani,  pi.  30.  —  Bouillon,  t.  lll.  Bas- 
reliefs,  pi.  22.  —  Clarac,  Cat.  n.  418;  Musée,  pi.  194,  244.  —  Over. 
beck,  Bildweike  zum  troischenHeldeukreisej  pi.  20,13. 


342  jîROS. 

pillon.  Derrière  ce  groupe  se  tiennent  deux  Amours,  V 
nu,  l'autre  en  chiamyde;  ils  paraissent  accablés  de  chagr 

Constatons  que  les  sculpteurs  des  sarcophages  qui  repr 
sentent  la  pompe  funèbre  de  Méléagre  (1)  ont  également  em 
prunté  à  cette  scène  la  plupart  de  leurs  personnages  et  de 
leurs  poses. 

[Restaurations  :  La  tôte  de  l'Amour  qui  conduit  la  bige,  les  na- 
seaux du  cheval  de  droite  et  la  moitié  de  sa  jambe  droite  de  devant. 
—  Le  haut  des  deux  javelots  de  l'Amour  qui  pleure.  Les  deux  tiers 
du  bras  droit,  la  main  gauche  et  le  pied  droit  de  l'Amour  mort;  la 
tête  de  celui  qui  le  prend  par  les  épaules;  la  jambe  droite  (sans  le 
pied)  et  la  cuisse  droite  de  celui  qui  soutient  la  jambe  du  mort.  —  La 
main  gauche  de  l'Amour  qui  précède  le  convoi  ;  sur  son  genou  gauche 
on  voit  le  tenon  de  la  lance  qu'il  portait.  —Le  visage  et  l'avant-bras 
gauche  de  Psyché.  —  Le  bras  droit  avec  le  coude  et  la  moitié  de  la 
main  droite  de  l'Amour  nu,  placé  derrière  Psyché.] 

Bas-relief  romain.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  13,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  429; 
Musée,  pi.  190,  219.  —  Gerhard,  Prodromus,  p.  263.  —  O.Jahn, 
Archaeologische  Beitrœge,  p.  194.  195. 

Hauteur  0,40.  —  Longueur  1,40. 

S^ÎS.    CIPPE  SÉPULCRAL  D'AMEMPTUS. 

Ce  monument,  d'une  grande  beauté,  remonte  au  i"  siècle 
de  l'ère  chrétienne.  Les  quatre  torches  allumées  (2),  placées 
aux  quatre  coins  du  cippe  et  formant  comme  des  colonnettes, 
font  allusion  aux  flambeaux  que  l'on  mettait  aux  quatre 
coins  du  lit  de  parade  [lectns]  du  défunt,  lors  de  l'exposition 
du  corps  (TtpoOsGtç) .  Les  tètes  de  sanglier  qui  soutiennent  les 
deux  torches  de  devant  ont  une  signification  talismanique. 
De  même,  le  masque  de  Silène,  appliqué  au-dessus  de 
l'inscription,  et  Vaigle  éployé  (3),  assis  sur  la  guirlande  de 


(1)  Winckelmann ,   Mon.   inediti,  n.  88.  —  E.  Braun ,  Aulike 
Marmorwerke,  déc.  II,  pi.  6  b. 

(2)  Celle  de  droite  a  souffert, 

(3)  11  a  Id  tête  brisée. 


CIPPE   SÉPULCRAL   D'AMEMPTUS,  343 

fleurs  qui  entoure  !e  cartel,  servent  d'amulettes  au  sépulcre. 
Les  festons  sont  ornés  de  bandelettes  en  passementerie;  ils 
rappellent  les  couronnes  de  fleurs  dont  on  se  plaisait  à 
orner  les  tombeaux. 

Dans  le  bas ,  on  remarque  une  de  ces  innombrables 
images  de  la  félicité  que  les  anciens  se  promettaient  de 
trouver  après  la  mort.  V Amour  (1),  en  croupe  sur  un  Cen- 
taure tourné  à  droite,  joue  de  la  flûte  traversiére  [tibia  obli 
qua,  'Kka-^i<xvko(;],  et  sa  monture  l'accompagne  sur  une  lyre  à 
neuf  cordes.  En  face  d'eux,  une  Centauride,  les  cbeveux 
relevés  par  un  ruban,  joue  de  la  double  flûte,  tandis  que 
Psyché,  assise  sur  ie  dos  du  monstre,  tient  une  syrinx.  Un 
rhyton  ciselé  et  un  cratère  renversé,  d'où  s'échappe  le  vin, 
gisent  à  terre  :  ils  indiquent  la  joie  bruyante  qui  régnait 
dans  les  Bacchanales. 

Les  faces  b  el  d  portent,  entre  deux  festons ,  une  tête  de 
cer/"  décharnée,  suspendue  à  un  clou.  Les  branches  d'olivier 
rappellent  la  lustration  des  personnes  du  convoi  :  celte  céré- 
monie se  composait  d'une  triple  aspersion  d'eau  et  d'un 
fumigation  au  moyen  de  feuilles  brûlées  (suffitio) .  Le  cra- 
tère cannelé  contient  le  vin  qui  devait  être  répandu  sur  le 
tombeau  lors  des  repas  funèbres  (epiila  funebria;  profu- 
siones),  comme  offrande  aux  dieux  mânes  [inferiae].  C'est 
pour  cela  que  les  cippes,  ainsi  que  les  bûchers ,  avaient  la 
forme  d'un  autel.  Les  oiseaux  perchés  sur  le  bord  du  cra- 
tère, l'un  buvant,  l'autre  picotant  une  baie,  le  troisième 
saisissant  un  papillon  psychique ,  sont  plus  difficiles  à  ex- 
pliquer. Quelquefois  ce  sont  les  âmes  des  morts  (2)  ;  ici,  on 
n'a  pas  besoin  de  recourir  à  cette  symbolique,  car  tous  les 
repas  mortuaires  ont  dû  servir  de  pâture  aux  oiseaux. 

Le  revers  du  monument  (6-)  représente  une  table  à  sacri- 
fice [anclabris],  chargée  d'ustensiles  sacrés  :  l'aiguière  can- 
nelée, la  patère  à  ombilic  placée  debout  sur  un  support,  et 
un  couteau  (secespita)  dans  son  fourreau.  Cet  appareil  se 


(1)  Ses  pieds  et  son  bras  droit  sont  frustes. 

(2)  J.  Grim)7i,  Mythologie  aliemantle,  p.  788.  789.  —Liebrecht, 
Otia  imperialia  de  Gervasius  de  Tilbury,  p.  115. 


344  ÉROS. 

rapporte  également  au  culte  des  Mânes.  Un  bucrane 
suspendu  au-dessus. 

L'inscription  : 

dis  Manibus  \  Amejuptl,  divae  AM5f(ustae)  i(iberti),  |  Lalus 
et  Corinthus  i(iberti) 

nous  apprend  que  le  défunt,  "AiJ.timroc;,  était  affranchi  de 
l'impératrice  Livie,  morte  en  782  (29  de  notre  ère)  et 
nommée  diva  sous  le  régne  de  Claude.  Notre  cippe  n'est 
donc  pas  antérieur  à  Tannée  41. 

Jarbre  pentélique,  Rome  {Bruti  de  la  Valle.  Pighius). 

Codex  Pighianus  (dessiné  vers  1550).  Voir  Jahn,  Leipziger 
Berichte,  18G8,  p  207.  —  Boissard,  t.  III,  144  (apud  episcopum 
Vallaeum).  —  Gruter,  p.  606,  3  (apud  Ursum  de  la  Valle.  Vidit 
Smetius).  —  Montfaucon,  Antiquité  expliquée,  t.  V,  1,  79.  —  Les- 
sing,  Wie  die  Alten  den  Tod  gebildet.  OEuvres  complètes  (Berlio, 
1792),  t.  X,  165-173;  pi.  5.  —  Petit-Badel,  t.  IV,  iO  (p.  83).  — 
Bouillon,  t.  m,  Cippes  clioisis  romains ,  pi.  2,  5.  —  Clarac ,  Cat. 
n.  325;  Musée,  pi.  185.  186,  n.  177.  178;  Inscriptions,  pi.  17.  — 
0.  Jahn,  Arcli.  Beilraîse,  p.  190.  191. 

Hauteur  0,£8.  —  Largeur  0,66.  —  Épaisseur  0,49. 


XVIL 


LES   HERMAPHRODITES. 


3V4.      L'HERMAPHRODITE  RORGHÈSE. 

L'Hermaphrodite  endormi  est  une  des  plus  étonnantes 
créations  de  la  sculpture  grecque.  A  le  voir  d'un  côté  seule- 
ment, on  dirait  une  jeune  femme  qui  se  berce  de  rêves 
d'amour  :  car  il  est  couché  dans  une  attitude  qui  ne  permet 
d'apercevoir  que  l'un  des  sexes  à  la  fois.  La  tête  repose  sur 
le  bras  droit,  la  draperie  ne  recouvre  que  l'avant-bras 
gauche,  plus  bas  elle  s'enroule  autour  de  la  jambe  gauche,  et 
les  doigts  du  pied  droit  y  sont  engagés,  pendant  que  le  beau 
rêveur  allonge  légèrement  la  jambe  comme  dans  une  crise 
voluptueuse.  Le  raffinement  de  l'artiste  a  su  calculer  tous 
ces  détails  avec  le  plus  incontestable  talent.  Le  corps,  plein 
de  vie  et  de  jeunesse,  réunit  les  grâces  des  deux  sexes.  La 
figure  rappelle  le  type  de  Vénus;  une  pierre  précieuse  de 
forme  ovale,  mais  dont  il  n'est  resté  que  le  chaton,  ornait 
la  tête  de  l'épingle  à  cheveux. 

Je  me  contenterai  de  rappeler  que,  dans  l'origine,  THer- 
maphrodite  n'était  que  l'hermés  d'une  Aphrodite  mâle,  car, 

15* 


346  LES  HERMAPHRODITES. 

devant  une  sculpture  toute  d'imagination,  il  serait  pédan- 
tesque  de  chercher  la  signification  mythologique  de  ces  êtres 
à  part,  ou  de  discuter  la  question  anatomique  à  laquelle  ils  ont 
donné  lieu.  3'ajouterai  qu'aucun  témoignage  ne  prouve 
que  Ton  doive  rapporter  notre  statue  au  bronze  de  Poly- 

Clè^    (1). 

Quatre  répétitions,  moins  parfaites,  se  trouvent  Tune  à 
florence,  les  autres  au  Louvre  (n.  375),  au  palais  Borghése 
^Visconti,  Monumenti  scelti,  pi.  15),  et  au  Musée  de  l'Eroii- 
tage  (ancienne  collection  Campana). 

[L'extrémité  do  nez,  les  doigts  de  la  main  gauche,  quelques-uns 
la  main  droite,  le  pied  gauche   et  d'autres  petits  morceaux  sont 

odernes.  C'e?t  à  un  sculpteur  français  du  xviie  siècle,  Guillaume 
Bertelot,  qu'on  doit  ces  restaurations.  —  L'oreiller  et  le  matelas  (2) 
sont  l'œuvre  du  jeune  Bernin  (1598-1680\] 

Le  tout  est  porté  p>r  une  table  de  jaune  antique,  à  qui  servent 
de  soutiens  quatre  sphinx  ailés,  reposant  à  leur  tour  sur  une  plinthe 
revêtue  de  marbres  de  différentes  couleurs. 

Marbre  de  Luni.  Trouvé  à  Rome  sous  le  pontificat  de  Paul  V  (Ca- 
mille Borghése),  au  commencement  du  xvii<^  siècle,  près  des  thermes 
de  Dioclétien ,  lors  des  fouilles  entreprises  pour  la  pose  des  fonda- 
tions de  Notre-Dame-de-la-Victoire.  Les  moines  carmélites  abandon- 
nèrent la  statue  au  cardinal  Scipion  Borghése,  qui  leur  témoigna  sa 
reconnaissance  en  faisant  construire  à  ses  frais  la  façade  de  leur 
église.  Villa  Borghése,  st.  6, 7. 

Perrier,  Raccolta,  pL  90.  — MoJitelatici,  p.  277.  —  Raguenet , 
Monumens  de  Rome,  p.  37.  ~  Dom.  de  Rossi  et  Maffei,  Raccolta, 
pi.  78.  —  Winckelmann,  Histoire  de  l'art,  1.  IV,  ch.  2,  39,  avec  la 
note  de  Meyey  et  Schulze  (OEuvres  complètes;  Stuttgart,  1847,  t.  1, 
136;  pi.  35  c,  d).  —  Barbiellini,  Elegantiores  statuae  antiquae, 
pi.  7.  —  Visconti,  Monumenti  scelti  Borghesiani,  pi.  14  (p.  112- 
19}.  —Millin,  Galerie  mythologique  (Paris,  1850},  pi.  106,  425.  — 


(1)  Pline,  34,^0  :  Polycles  (peut-être  Polyclès  II,  contemporain 
Ju  sac  de  Corinthe)  Hermaphroditum  nobilem  fecit. 

(2)  «  A  voir  ce  matelas  et  à  passer  la  main  dessus,  ce  n'est  pas  dt» 
«  marbre,  c'est  un  vrai  matelas  de  peau  blanche  ou  de  satin  qui  a 
«  perdu  son  lustre.  »  Le  «résideet*  Mw»ses  en  Italie,  II,  50. 


HERMAPHRODITE.  3i7 

Bouillon,  t.  I,  63.  —  Osann,  Amaltliea  ,  t.  I,  347.  —  Clarac,  Cat. 
n.  527  ;  Musée,  pi.  303, 1552.—  Mùller-Wiesele?^,  Denkmaeler,  t.  II, 
pi.  56,  712. 

Longueur  1,fi8. 

3VS.         HERMAPHRODITE  COUCHÉ. 

Hermaphrodite  couché  sur  un  rocher  :  imitation  libre  de 
la  statue  précédente,  avec  quelques  légères  différences  dans 
la  pose  et  l'ajustement  de  la  draperie. 

[Tête  rapportée.  Parties  modernes:  Le  front,  le  nez,  la  bouche, 
le  menton,  les  deux  yeux  et  la  pommette  droite;  le  cou,  le  bras 
droit  presque  en  entier,  le  milieu  de  la  main  droite,  l'index  gauche, 
les  pieds  et  la  moitié  inférieure  des  deux  jambes;  une  grande  partie 
du  rocher  (à  partir  du  milieu  vers  la  droite)  et  de  la  draperie  ;  enfin 
plusieurs  autres  petits  morceaux.  —  La  statue,  lors  de  sa  découverte, 
était  tellement  corrodée,  qu'on  crut  devoir  la  retravailler  sur  le 
modèle  de  V Hermaphrodite  Borghèse.  Cette  opération  a  nui  à  la 
beauté  de  la  sculpture,  en  diminuant  la  saillie  de  la  ronde-bosse.] 

Marbre  de  Paros,  trouvé  dans  le  territoire  de  Velletri. 

Petit-Radel,  t.  II,  49.  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  59-63.  416; 
pi.  10.  —  Robillart-Laurent ,  Musée  français,  t.  IV,  66.  —  Filhol, 
t.  VII,  444.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  14.  —  Clarac,  Cat.  n.  461; 
Musée,  pi.  303,  1553. 

Longueur  1,49. 


3V6.  HERMAPHRODITE. 

Un  jeune  Hermaphrodite  ithyphallique,  vêtu  d'un  man- 
teau et  d'un  chiton  talaire,  sans  manches,  serré  au-dessous 
du  sein,  les  cheveux  entourés  d'une  bandelette,  relève  sa 
draperie  jusqu'à  la  taille,  en  même  temps  qu'il  penche  le 
haut  de  son  corps  en  arriére. 

Le  dos  de  la  statue  n'est  pas  travaillé. 

Une  sculpture  analogue  se  voit  sur  un  bas-relief  grec  du 
Musée  de  Berlin,  publié  par  Gerhard,  iiber  den  Gott  Eros, 
pi.  4, 2  (Gesammelte  AbliaudluDaen.  t.  II,  559  ;  pi.  55,  2). 


348  LES   HERMAPHRODITES. 

[Parties  modernes  :  Le  bout  du  nez,  une  grande  partie  de  I3 
chevelure,  les  pieds,  la  jambe  droite,  le  bas  de  la  draperie  et  la 
ollnthe.] 

Très-belle  statue  en  marbre  de  Paros,  trouvée  aux  environs  da 
Monte-Porzio,  sur  l'emplacement  présumé  d'une  villa  de  Lacius 
Vérus.  —  Villa  Borghèse. 

H.  Merjer,  dans  Winckelmann ,  OEuvres  complètes  (Stuttgart, 
18i7:,  t.  I,  137,  note.  —  Clarac,  Musée,  pi.  670, 1519. 

Bauteur  1,4S. 


XYIII. 


LES    CHARITES    (GRACES), 

LES  MUSES 

ET   LES    SIRÈNES. 


S-îV.  LES  TROIS  GRÂCES. 

Les  trois  sœurs  personnifiant  la  grâce,  Euphrosyne,  Aglaïe 
et  Thalie,  sont  représentées  dans  leur  pose  traditionnelle  (1), 
enlaçant  les  bras  et  dépouillées  de  tout  vêtement.  Deux 
d'entre  elles  portent  une  double  armille.  Les  bouquets 
de  fleurs  que  le  restaurateur  leur  a  mis  dans  les  mains 
ne  sont  pas  difficiles  à  justifier;  d'après  Pausanias  (VI,  24, 6), 
les  Charités  de  la  ville  d'Élis  tenaient,  la  première  une  rose, 
la  seconde  un  osselet,  la  troisième  une  petite  branche  de 
myrte.  Il  faut  cependant  dire  que  les  bouts  des  bandelettes 
que  portent,  dans  notre  groupe,  les  déesses  de  gauche  et  du 


(1)  Huic  (Veneri)  etiam  très  Charités  adjiciunt,  duas  ad  nos  cori' 
versas,  unam  a  nobis  aversam.  Fulgentius,  Mythologicon,  II,  i 
(p.  670,  éd.  Stavereu) 


350  LES  MUSES. 

milieu,  sont  antiques.  Deux  grands  vases  allongés,  du  genre 
de  ceux  qu'on  appelle  lécythus,  sont  placés  aux  extrémités 
de  la  plinthe  et  en  partie  couverts  de  draperies. 

Nous  avons  vu  dans  notre  n"  1  (p.  5),  que  les  Charités  de. 
l'ancien  style  étaient  vêtues  de  longues  robes.  Pausanias 
déjà  iIX,  3o,  7)  ne  savait  plus  quel  artiste  avait  osé  le  pre- 
mier les  sculpter  nues. 

[Restaurations  :  I  (en  partant  de  gauche)  :  La  tête  et  le  cou;  le 
bras  droit  au-dessous  de  l'armille,  !e  bouquet  (sauf  les  d»  ux  bouts 
de  la  lénie  adtiérant  à  la  jambe),  le  pouce  et  l'index  de  la  main 
gauche,  quelques  pièces  au  bas  des  jambes,  le  pied  droit  et  la 
partie  antérieure  du  pned  gauche.  —  II  (celle  du  milieu)  :  la  tête 
et  le  cou,  la  main  droite  avec  le  poignet  et  la  plus  grande  partie  de 
la  ténie,  une  pièce  au  bras  gauche,  le  pied  droit  et  les  doigts  du  pied 
gauche.  —  III  :  La  tête  et  le  cou,  la  main  gauche  avec  le  poignet  et 
le  bouquet  de  fleurs. 

Raccords  aux  draperies.] 

Groupe  en  marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse,  st.  4,  14. 

Ma7iilli  (1650),  p.  108.—  Montelatici,  p.  298,  —  Kœhler,  Des- 
cription d'un  camée  du  cabinet  de  l'Empereur  de  Russie  (1810), 
p.  37.  —  Visconti,  Monument!  scelti  Borgbesiani,  p.  71-74  (pi.  5,  2). 
—  Bouillon,  t.  I,  22.  —  Clarac,  Cat.  n.  470;  Musée,  pi.  301,  1423. 
Hauteur  1,05. 

3^8.  LES  MUSES,  sarcophage. 

Un  nombre  considérable  de  sarcophages  antiques  repré- 
sentent la  réunion  des  neuf  Muses  avec  leurs  attributs  dis- 
tinctifs,  mais  parmi  ceux  qui  sont  connus  jusqu'à  présent, 
aucun  n'est  ni  aussi  beau  ni  aussi  intact  que  celui  du 
Louvre. 

Voici  l'ordre  dans  lequel  les  déesses  se  suivent,  en  partant 
de  l'angle  gauche  :  Clio,  Thalie,  Erato,  Euterpe,  Polymnie 
Calliope,  Terpsichore,  Uranie  et  Melpomène.  C'est  là  un  ar- 
rangement qui  paraît  tout  à  fait  arbitraire;  cependant  je 
suis  porté  à  croire  qu'il  doit  avoir  sa  raison  d'être  ;  car  si 
on  l'avait  abandonné  au  caprice  ou  au  goût  du  sculpteur, 
les  figures  seraieut  sans  doute  autrement  disposées. 

I.  Clio,  Muse  de  l'histoire,  est  caractérisée  par  le  rouleau 


LES  MUSES.  351 

déployé  dans  lequel  el.e  lit.  Les  jambes  croisées,  elle  appuie 
le  bras  gauclie  sur  un  cippe.  Ses  cheveux  sont  en  partie 
cachés  sous  un  saccos,  ses  pieds  chaussés  de  souliers  ;  un 
chiton  talaire  et  un  ample  manteau  qui  recouvre  tout  le  bras 
droit  forment  sa  draperie. 

II.  Thalie,  Muse  de  la  comédie  et  de  la  poésie  bucolique, 
porte  un  masque  comique  et,  dans  la  main  droite  abaissée, 
un  bâton  pastoral.  Chaussée  de  souliers  et  vêtue  d'un  man- 
teau et  d'un  chiton  à  doubles  manches,  elle  pose  le  bras 
gauche  sur  un  cippe  moins  élevé  que  celui  de  Clio. 

III.  Erato,  Muse  de  la  poésie  erotique,  appuie  la  main 
gauche  sur  un  cippe  plus  petit  encore  que  les  deux  précé- 
dents. Sa  coiffure  ressemble  à  celle  de  Clin  ;  elle  est  chaussée 
de  sandales  et  vêtue  dun  chiton  à  doubles  manches,  recou- 
vert d'un  manteau  qui  cache  son  bras  droit. 

IV.  Euterpe,  Muse  de  la  poésie  lyrique,  a  la  tête  tournée 
vers  Érato.  Couronnée  de  laurier  et  vêtue  d'un  mf«nteau  et 
d'un  chiton  orthostade  à  manches  longues  et  à  large  cein- 
ture, elle  tient  deux  flûtes.  Ses  pieds  sont  chaussés  de  sou- 
liers. 

V.  Polymnie,  Muse  des  hymnes,  a  l'altitude  méditative 
qui  la  distingue  de  ses  sœui  s.  Les  jambes  croisées,  elle 
appuie  les  deux  bras  sur  un  rocher  et  le  menton  sur  son  bras 
droit,  qui  est  nu.  Tout  le  reste  de  son  corps  est  enveloppé 
d'une  draperie  assez  serrée  pour  qu'on  puisse  entrevoir  ses 
formes.  Elle  est  chaussée  de  sandales. 

VI.  Calliope,  Muse  de  la  poésie  épique,  porte  d'une  main 
ses  tablettes  de  cire  (Trcvaxîoeç) ,  de  l'autre  elle  est  censée 
tenir  le  style.  Son  vêtement  se  compose  d'un  chiton  à  man- 
ches longues,  d'un  manteau  jeté  sur  l'épaule  gauche  et  d'une 
paire  de  sandales. 

VII.  Terpsichore,  Muse  des  chœurs,  ressemble  à  s'y  mé- 
prendre à  Apollon  lui-même,  tel  que  nous  l'avons  ren- 
contré dans  notre  n»  88.  La  tête  ceinte  de  laurier,  elle  est 
drapée  comme  Euterpe.  D'une  main  elle  tient  le  plectrum, 
de  l'autre  une  lyre  à  huit  cordes. 

VIII.  Uranie,  Muse  de  l'astronomie,  a  les  jambes  croisées, 
le  bras  gauche  appuyé  sur  un  cippe,  tandis  que  sa  tête  re- 


352  LES  MUSES. 

pose  dans  la  maia  gauche.  De  la  droite  abaissée  elle  tient 
une  baguette  [radius]  pour  tracer  le  mouvement  des  astres 
sur  un  globe  posé  à  terre.  Elle  est  chaussée  de  sandales  et 
vêtue  d'un  chiton  à  manches  courtes  et  d'un  manteau  qui 
recouvre  le  bas  du  corps  en  se  repliant  sur  le  cippe. 

IX.  Melpomène,  Muse  de  la  tragédie,  est  reconnaissable  à 
sa  longue  robe  théâtrale  [syrma],  garnie  de  manches  et  re- 
tenue par  une  double  ceinture.  Chaussée  de  cothurnes  et 
coilîée  d'un  masque  tragique  (avec  Vonkos],  relevé  sur  la 
tête,  elle  est  tournée  à  gauche,  le  pied  droit  appuyé  sur  un 
rocher.  Elle  a  la  même  attitude  méditative  que  Polymnie. 

[Parties  brisées  :  Un  morceau  du  pied  droit  de  Clio  et  le  bas  de 
sa  jambe  ;  un  morceau  de  la  flûte  de  droite  d'Euterpe  ;  ie  style  de 
Calliope.] 

Faces  latérales. 

I  (A  gauche]  :  Sous  une  voûte ,  supportée  par  deux  co- 
lonnes cannelées  d'ordre  corinthien ,  on  voit  Socrate,  assis 
sur  un  siège  sans  dossier,  les  pieds  chaussés  de  souliers  et 
reposant  sur  un  escabeau.  Vêtu  d'un  manteau  qui  laisse  à 
découvert  une  partie  de  sa  poitrine,  et  dont  il  tient  un  paa 
dans  la  main  droite,  le  philosophe  est  en  conversation  avec 
la  mère  des  Muses.  Le  mouvement  de  sa  main  gauche  est 
le  geste  habituel  des  orateurs. 

Mnémosyne  (la  Mémoire)  se  tient  debout,  les  jambes  croi- 
sées. Elle  est  enveloppée  d'un  manteau  qui  recouvre  l'oc- 
ciput, cache  les  deux  bras  et  forme  comme  un  petit  coussin 
sur  le  cippe  auquel  elle  s'accoude. 

Chez  les  anciens,  la  philosophie,  comme  toutes  les  autres 
sciences,  était  placée  sous  le  patronage  des  Muses. 

[Le  nez  de  Mnémosyne  est  brisé.] 

II  [A  droite]  :  Assis  sur  un  pliant,  à  l'ombre  d'un  chêne, 
un  homme,  dont  on  n'a  pu  encore  constater  l'identité,  est 
en  conversation  avec  une  Muse.  On  a  voulu  y  reconnaître 
Homère  ou  Hésiode,  deux  suppositions  également  inaccep- 
tables. Mais  si  l'on  n'exige  pas  une  ressemblance  rigoureuse 
—  et  le  portrait  de  Socrate,  qui  est  loin  d'être  réussi,  semble 


LES  MUSES.  353 

le  permeitre  —  on  verra  peut-être  dans  celte  figure  Platon, 
inspiré  par  la  déesse  de  l'éloquence.  Ce  grand  philosophe, 
comme  on  sait,  avait  l'habitude  d'enseigner  en  plein  air, 
dans  son  jardin.  Il  a  ici  le  haut  du  corps  nu  ;  son  bras 
gauche,  caché  sous  un  manteau,  s'appuie  sur  le  siège.  Le 
geste  de  sa  main  droite,  dont  deux  doigts  (l'index  et  le  mé- 
dius) sont  levés,  indique  qu'il  fait  un  discours  ou  plutôt 
qu'il  lit  à  haute  voix  dans  le  rouleau  déployé  devant  ses 
yeux  par  Calliope.  Ses  pieds  sont  chaussés  de  souliers. 

La  Muse  est  debout,  les  jambes  croisées,  un  sceptre  au 
bras  gauche.  Elle  est  également  chaussée  de  souliers  et 
vêtue  d'un  manteau  et  d'un  chiton  talaire  à  doubles  manches. 

Je  sais  bien  que  le  rouleau  de  papyrus  est  plutôt  l'attribut 
de  Clio.  Mais  la  physionomie  de  l'homme  assis  ne  ressemble 
à  aucun  des  grands  historiens  grecs  dont  les  portraits  sont 
connus.  Les  deux  hippopotames  sculptés  au-dessus  du 
personnage  en  question  m'ont  fait  supposer  qu'il  fallait  peut- 
être  le  chercher  parmi  les  savants  de  l'école  d'Alexandrie. 

Couvercle. 

Sur  le  front  du  couvercle  est  représenté  un  festin  ba- 
chique, allusion  aux  joies  de  la  vie  future. 

Un  vieux  Satyre  (sans  hippouris),  couché  à  plat  ventre 
sur  une  cliné,  est  en  train  de  porter  à  ses  lèvres  une  coupe 
remplie  de  vin.  Une  jeune  Ménade,  assise  en  face,  lui  caresse 
la  barbe.  Elle  est  vêtue  d'un  chiton  sans  manches  et  d'un 
manteau  qui  ne  recouvre  que  le  bas  de  son  corps  ;  ses  che- 
veux sont  noués  sur  le  sommet  de  la  tête. 

Plus  loin,  un  autre  Satyre  barbu,  accoudé  sur  un  coussin 
et  à  moitié  enveloppé  dans  son  manteau,  saisit  de  la  main 
droite  un  canlhare.  Après  lui,  on  voit  un  jeune  Satyre, 
tenant  sa  draperie  dans  la  main  gauche  et  gesticulant  de  la 
main  droite.  Tous  les  deux  ont  les  yeux  fixés  sur  un  jeune 
camarade,  déjà  ivre,  qui  s'est  endormi  pendant  le  festin.  Ce 
dernier  personnage  a  le  bras  droit  replié  sur  la  tête;  dans 
la  main  gauche  il  tient  une  couronne. 

Une  jeune  fille,  couchée  derrière  lui  et  vêtue  comme  U 
première,  tire  le  dormeur  par  le  coude  pour  le  réveiller 


334  LES  MUSES. 

Rideau  dans  le  fond.—  Comparez  noire  bas-relief  n"  308. 

Les  deux  angles  de  devant  sont  décorés  chacun  d'un 
masque  déjeune  Satyre,  couronné  de  pin.  Les  prunelles  ne 
sont  indiquées  que  sur  celui  de  droite. 

Sur  la  face  latérale  de  gauche  on  voit  un  griffon  couché, 
posant  la  patte  sur  une  tête  de  bélier  décharnée.  Deux  hip- 
popotames sont  sculptés  sur  la  face  droite  du  couvercle. 

Demi-palmettes  aux  angles  du  fond. 

{Parties  modernes  :  La  tète  du  griffon  avec  la  partie  antérieur 
de  son  corps.  —  L'arrière-train  de  l'hippopotame  du  fond.] 

Sarcophage  d'une  conservation  exceptionnelle,  en  marbre  pente 
lique.  Trouvé,  au  commencement  du  xvine  siècle,  à  environ  troi 
milles  de  Rome,  dans  une  chambre  sépulcrale  située  sur  la  routa 
d'Ostie,  dans  la  vigne  Monciatti.  Les  fouilles  faites  à  cet  endroit 
amenèrent  la  découverte  d'un  grand  nombre  de  Columbaria  et  de 
quelques  inscriptions  de  la  famille  Attia.  Notre  sarcophage  devint 
la  propriété  du  cardinal  Alexandre  Albani,  qui  le  céda  au  Musée  du 
Capitole  (Fert,  Miscellanea,  t.  I,  p.  175.  176,  n.  118.  Ficoroni,  La 
boUa  d'oro,  p.  50). 

Maffei  et  Rossi,  Raccolta,  vignette.  —  Mont  faucon,  Antiquité  expli- 
quée, t.  I,  59  et  Supplément,  t.  111,  pi.  9  6  (les  petits  côtés]).  — 
Foggini,  Museo  Capitolino,  t.  IV,  26-2S;  p.  127-142.  —  Spence,  Poly- 
metis,  pi.  12.  21.  —  Monumenta  Matthaeiana,  t.  I,  p.  1  (les  petits 
côtés\  —  Visconti,  Museo  Pio-Clementino,  t.  I,  tav.  d'agg.  B,  p.  358 
(la  face  principale\  Opère  varie,  t.  4,  295.  —  Schwcighœuser,  Musée 
Napoléon,  t.  1,  22.  23.  —  Hirt,  Bilderbuch,  pi.  28,  2.  29,  1.  2.  — 
Bouillon,  t.  I,  78,  79.  —  Filhol,  t.  111,  161.  \&l.—Vauthier  et  La- 
coicr,  Monumens  de  sculpture  anciens  et  modernes  (P.iris,  1820), 
pi.  37.  38.  —  Clarac,  Cat.  n.  307;  Musée,  pi.  205,  45;  pi.  139, 
139;  texte,  t.  II,  242-246.  Comparez  aussi  pi.  499,982.  506,1011. 
509,1026.  514,1049.  518,  1060.  524,  1079.  1080.  525,  1086.  531, 
1103.  535.  1116.  1117.  —  E.  Braun,  Bullettino  romano,  1849, 
p.  81  (Riti-dlto  d'Esiodo). 

Hauteur  0,92.  —  Longueur  2,05. 

3^9.  EUTERPE. 

Vêtue  d'un  manteau  et  d'un  chiton  talaire  à  manches 
courtes  ,  finement  plissé ,  cette  figure  s'appuie  ,  les  jambes 


EUTERPB.  355 

croisées,  sur  un  cippe  placé  à  sa  gauche.  La  draperie  est 
d'un  très-bon  effet.  Au  bas  du  cippe  est  sculpté  on  corbeau, 
assis  sur  une  branche  de  laurier;  sur  la  face  latérale,  on 
remarque  un  rameau  d'olivier  chargé  de  baies. 

L'interprétation  de  la  statue  offre  plus  d'une  difficulté. 
L'olivier  et  le  corbeau,  symboles  d'Apollon,  sont  parfaitement 
à  leur  place  lorsqu'il  s'agit  d'une  Muse.  Néanmoins,  il  se 
peut  que  nous  n'ayons  là  qu'une  prêtresse  d'Apollon  (Py- 
thonisse).  Un  de  nos  plus  grands  archéologues,  E.  Gerhard, 
avait  préféré  y  voir  une  Aphrodite,  déesse  dont  le  culte,  il 
est  vrai,  se  trouvait  souvent  réuni  à  celui  d'Apollon  (1). 

[Tête  antique  rapportée,  étrangère  à  la  statue.  Parties  modernes  : 
le  nez,  la  bouche  et  le  menton;  le  cou,  le  bras  droit  au  sortir  de  la 
draperie,  le  bras  gauche  avec  une  partie  de  la  manche  et  du  cippe, 
les  deux  flûtes,  le  pied  gauche.] 

Belle  statue  de  marbre  pentélique.  Villa  Borghèse,  st.  6, 1. 

Bouillon,  t.  I,  8.  —  //.  Laurent,  Musée  royal,  t.  II,  pi.  12.  — 
Clarac,  Cat.  n.  498;  Musée,  pi.  295,  1016.—  Gerhard,  Denk- 
maeler  und  Forichungen,  1861,  pi.  147,  2. 

Hauteur  1,35. 

380.  EUTERPE. 

Même  motif  que  le  numéro  précédent.  Une  flûte  (moderne) 
dans  chaque  main,  la  déesse  appuie  le  bras  gauche  sur  un 
cippe,  dont  le  haut  est  recouvert  d'un  pan  de  sa  draperie. 
Sa  tête  est  légèrement  tournée  vers  la  droite.  Le  double 
chiton  plissé,  dont  elle  est  vêtue,  laisse  l'épaule  gauche  à 
découvert.  Les  pointes  du  manteau  sont  garnies  de  glands. 

[Tète  antique  rapportée.  Le  nez,  les  deux  avant-bras  avec  les 
coudes,  le  bout  de  l'orteil  gauche  et  quelques  plis  de  la  draperie 
sont  modernes.] 

Charmante  statue  en  marbre  grec.  Versailles. 
Clarac,  Cat.  n.  738  bis. 

Hauteur   1,40. 

(1)  Voir  Gerhard,  Mythologie  grecque,  t.  I,  p.  327. 


356  LES  MUSES. 

:281        FEMME  RESTAURÉE  EN  EUTERPE. 

Elle  est  vêtue  d'un  chiton  qui  descend  jusqu'aux  piels  et 
d'un  manteau  qui  se  replie  sur  l'épaule  gauche.  Sa  maiu 
droite  est  abaissée,  l'autre  est  levée. 

[Tête  antique  rapportée.  —  Sont  modernes  :  Un  morceau  du 
sommet  de  la  tête,  le  nez,  le  cou,  le  bras  gauche,  la  main  droite 
avec  une  partie  du  manteau  ;  enfin  le  pied  droit  avec  la  partie  in- 
férieure de  la  jambe.] 

Statue  en  mar.'jre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  9,  8. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  10,1.  — Clarac,  Cat.  n.  61;  Musée, 
pi.  295,  102ft. 

Hauteur  1,66. 

38«.         MUSE  RESTAURÉE  EN  EUTERPE. 

Elle  a  le  bras  droit,  jusqu'au  poignet,  caché  sous  son 
manteau  :  motif  qui  conviendrait  plutôt  à  Polymnie.  La 
fliite  qu'elle  tient  dans  la  main  gauche  abaissée  est  moderne. 
Quant  à  la  disposition  de  la  draperie,  elle  fait  supposer 
un  oiiginal  grec  d'un  goût  exquis. 

[Parties  restaurées  :  La  tête,  la  main  droite  et  quelques  plis  du 
manteau,  Tavant-bras  gauche,  la  flûte  et  une  grande  partie  de  la 
draperie,  quelques  doigts  du  pied  droit  et  le  bout  de  l'orteil  gauche.] 

Belle  statue  en  marbre  grec.  Villa  Borghèse,  st.  1,  5. 

H.  Luurent,  Jlusée  royal,  t.  II,  10.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues, 
pi.  11,  2.  —  Clame,  Gat.  u.  341;  Musée,  pi.  295,  1018. 

'  Hauteur  1,95. 

383.         MUSE  RESTAURÉE  EN  THALIE. 

La  déesse  est  chaussée  de  sandales  et  vêtue  d'un  chîlon 
lalaire  plissé,  recouvert  par  un  ample  manteau  d'une  étoffe 
lourde  et  épaisse,  qui  cache  entièrement  le  bras  droit.  Dans 
la  main  gauche,  tendue  en  avant,  elle  tient  un  masque  de 
théâtre,  addition  moderne. 


MELPOMÈNE.  35? 

[Tête  antique  rapportée,  mais  étrangère  à  la  statue,  car  elle  pa- 
rait être  un  portrait.  —  Parties  restaurées  :  La  couronne  de  lau- 
rier, le  nez,  le  cou  avec  le  haut  du  manteau,  l'avant-bras  gauche, 
le  masque,  le  pied  droit,  la  moitié  de  l'orteil  gauche  et  quelques 
plis  du  manteau.] 

Statue  en  marbre  grec.  Villa  Borglièse,  st.  9,  4. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi,  11,  2.  —Clarac,  Cat.  n.  167;  Musée, 

pi.  335,  1035. 

Hauteur  1,89. 

384.  TORSE  DE  MUSE  (?). 

Elle  a  le  bras  droit  caché  sous  un  manteau  d'une  étoffe 
très-épaisse,  pareil  à  celui  de  notre  numéro  précédent  et 
de  la  statue  dite  Zingarella  (n°  95). 

Le  revers  n'est  pas  travaillé. 

[La  tète,  l'avant-bras  gauche,  le  pied  droit,  le  bout  du  pied 
gauche  et  quelques  plis  de  la  draperie  manquent.] 

Marbre  grec. 

Hauteur  1,60. 

385.  FEMME  restaurée  en  THALIE. 

Vêtue  d'un  double  chiton  et  d'un  manteau  qui  descend  de 
l'épaule  Tlroite ,  coiffée  d'un  diadème  (moderne)  et  chaussée 
de  sandales,  elle  tient  de  la  main  gauche  un  rouleau  ;  dans 
l'autre  abaissée,  uu  masque  comique. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  Le  diadème,  le  nez,  la 
bouche  et  le  menton,  le  cou,  le  bras  droit  avec  un  morceau  du  manteau 
(le  masque,  antique,  est  étranger  à  la  statue),  la  main  gauche  avec 
la  moitié  de  l'avant-bras,  le  bas  de  la  draperie  et  le  pied  gauche.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Versailles. 

Schweighœuser ,  Musée  Napoléon,  t.  I,  pi.  28.  —  Bouillon,  t.  III, 
tues,  pi.  11,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  158;  Musée,  pi.  335,  1036 

Hauteur  1,76. 

MELPOMÈNE.  statue  colossale. 
La  Muse  de  la  Tragéàie  est  vêtue  du  syrma  tragique, 


358  LES  MUSES. 

robe  à  longues  manches  et  serrée  au-dessous  du  sein  par 
un  large  bandeau  (ixoiGysxAKjTrtç) .  La  chlamyde,  rejetée  sur  le 
dos,  est  otUichée  sur  les  épaules  par  une  paire  d'agrafes  ornées 
de  perles.  La  figure,  d'une  expression  pleine  de  douceur  el 
de  charme,  est  encadrée  de  deux  longues  boucles  de  cheveux. 
De  la  main  droite,  la  déesse  porte  le  masque  d'Hercule;  au 
bras  gauche  elle  tenait  autrefois  soit  une  massue,  soit  un 
glaive.  Ces  attributs,  aussi  bien  que  les  proportions  colos- 
sales de  la  statue,  conviennent  particulièrement  à  la  Muse 
qui  personnifie  les  sujets  héroïques  de  la  tragédie  ancienne. 

[Sont  modernes  :  Le  bout  du  nez;  la  lèvre  inférieure;  l'avant- 
bras  droit  au-dessus  du  coude;  le  masque;  les  doigts  de  la  main 
gauche;  plusieurs  bouts  des  doigts  de  pied;  le  bord  du  manteau  et 
quelques  petites  pièces  du  péplus.] 

Statue  d'un  seul  bloc  de  marbre  pentélique,  et  une  des  plus 
grandes  qui  existent.  Elle  se  trouvait  autrefois  à  Rome,  dans  la  cour 
du  palais,  construit,  après  1495,  par  Bramante  pour  le  cardinal 
Raffaëllo  Riario,  et  devenu  ensuite  l'iiôtel  de  la  Cliaocellerie  apos- 
tolique. Cet  édlCce  occupe  une  partie  de  l'emplacement  de  l'an- 
cien portique  de  Pompée;  les  quarante-quatre  colonnes  de  granit 
rose  qui  en  ornent  la  cour  proviennent  sans  doute  de  cette  fastueuse 
construction  (1).  On  a  donc  supposé,  non  sans  vraisemblance,  que 
la  Welpomène  pouvait  avoir  décoré  le  théâtre  de  Pompée,  élevé 
en  C99  sur  les  confins  du  Champ  de  Mars,  d'après  le  modèle  du 
théâtre  de  Milylène.  Toutefois  elle  n'a  pu  être  placée  sur  la  scène  (en 
bois),  qui  fut  détruite  par  quatre  incendies  successifs,  sous  les  empe- 
reurs Tibère  (.an  22  de  notreère),  Titus  i,79-81) ,  Philippe  (247)  et  Caria 
(282-84),  et  qui  s'écroula  de  nouveau  pendant  le  règne  d'Arcadius 
et  Honorius.  La  salle  de  spectacle  {theatrum  mm^moreum)  resta 
debout  jusqu'au  xu^  siècle. 

Pie  VI,  qui  fit  restaurer  notre  statue,  la  plaça  au  3Iusée  du  Vatican. 
—  Traité  de  Tolentino. 

Visconti,  Museo  Pio-Clementino,  t.  II,  26.  Opère  varie,  t.  IV, 
40-43.  —  Schweighœuser,  t.  I,  30  (avec  le  texte  du  n.  31).  —  Robil- 


(1)   Nous   savons,   du  reste,  que  le  cardinal  dépouilla  aussi  le 
Colisée.  Platner,  Description  de  Rome^  t.  6j  434. 


MELrOMENE.  3o9 

Inxt- Laurent,  Musée  français,  t.  IV,  64.  —  Bouillon,  t.  1,43.  — 
Hirt,  Bilderbuch,  pi.  29, 13.  —  Clarac,  Gat.  n.  348;  Musée,  pi.  315, 
1046. 

Hauteur  3,92. 

L'hémicycle  de  la  Melpomène  a  été  commencé  par  l'archi- 
fecte  Raymond  et  terminé,  sous  la  Restauration,  par  Percier 
♦  t  Fontaine,  qui  l'ont  revêtu  de  magnifiques  dalles  en  brèche 
violette. 

La  petite  mosaïque  encastrée  devant  le  piédestal  de  la 
statue  est  antique,  mais  de  peu  d'importance.  On  y  voit  des 
dessins  géométriques,  composés  de  cubes  {lapilli)  en  cinq 
couleurs  :  blanc,  jaune,  vert  clair,  vert  foncé  et  pourpre. 

Hauteur  0,66.  —  Largeur  1,15. 

La  grande  mosaïque  qui  occupe  presque  toute  la  salle,  a 
été  exécutée  sous  le  premier  Empire,  par  le  célèbre  sculp- 
teur romain  François  Belloni,  né  en  1772,  directeur  de 
l'école  de  mosaïque  que  Napoléon  l*""  avait  fondée  à  Paris. 
Le  tableau  du  milieu  a  figuré  au  Salon  de  1810  (Catalogue 
n.  903)  ;  la  composition  et  le  dessin  sont  du  baron  Gérard 
(1771  —  1837),  le  modèle  peint  avait  été  commandé  aux 
frères  Franque.  Il  représente  le  génie  de  V Empereur ,  maî- 
trisant la  Victoire  et  ramenant  la  Paix  et  l'Abondance.  Ce 
Génie  n'est  autre  que  Minerve  elle-même  qui,  montée  sur 
un  quadrige,  porte  une  statuette  de  la  Victoire  dans  sa  main 
droite  avancée. 

Lencadrement  est  formé  par  les  figures  couchées  de  quatre 
Fleuves,  rappelant  les  glorieuses  victoires  de  Napoléon.  Dans 
le  bas,  le  Pô  tient  une  corne  d'abondance  et  une  branche; 
un  cygne  et  un  olivier  se  trouvent  devant  lui. 

A  la  gauche  du  spectateur,  le  Nil,  appuyé  sur  un  sphinx, 
porte  une  rame  et  une  corne  d'abondance.  Derrière  lui  se 
dresse  un  palmier,  de  l'autre  côté  une  pyramide. 

Le  troisième  fleuve  est  le  Danube,  couché  près  d'un  sa- 
pin et  tenant  une  proue  de  vaisseau. 

Enfin,  le  Dniepre,  portant  une  rame,  a  pour  attributs  un 
sapin  et  un  renne. 


360  LES  MUSES. 

Les  coins  sont  ornés  de  couronnes  Iriompholes  ;  les  in- 
tervalles, de  trophées  d'armes  européennes  et  asiatiques , 

La  mosaïque  de  Belloni  est  composée  de  petits  cubes  er 
marbre  et  en  pâte  de  verre  colorié,  imitant  toutes  les 
nuances  d'un  tableau  peint  à  l'huile.  Le  dessin  et  l'inven- 
tion, comme  il  faut  s'y  attendre,  sont  dans  le  sentiment  de 
l'époque,  mais  la  pureté  du  travail  mérite  tous  les  éloges 
des  connaisseurs. 

On  la  trouve  gravée  dans  le  Musée  de  sculpture  da  comte 
deClarac,  pl.57  (t.  I,  p.  502). 

Hauteur  5,00.  —  Largeur  6,00. 

38V.  MELPOMÈNE.  statuette 

Un  double  chiton  à  longues  manches  et  retenu  au-dessous 
du  sein  par  une  large  ceinture  dont  l'agrafe  élait  en  bronze, 
forme  le  costume  de  cette  Muse.  Dans  la  main  droite  abaissée, 
elle  tient  un  glaive,  dans  l'autre  un  masque  tragique. 

[Restaw^ations  :  L;i  tête ,  le  haut  de  la  poitrine  jusqu'à  la  nais- 
nce  des  seiDS,  les  deux  bras  avec  leuri  attributs,  et  les  pieds, 
ccords  à  la  draperie.] 

Jolie  statuette  en  marbre  de  Paros. 

Schweighœuser,  Musée  Napoléon,  t.  I,  32.  —  Bouillon,  t.  III, 
Statues,  pi,  11.  —  Clame,  Cat.  n.  389^  Musée,  pi.  317,  1054. 

Hauteur  0,92. 

388.  MELPOMÈNE.  bas-relief. 

(Musée  d'Afrique.) 

Une  femme  drapée,  debout  et  de  face,  tient  de  la  main 
gauche  levée  un  masque  de  théâtre.  Malgré  la  mutilation  du 
marbre,  il  est  facile  d'y  reconnaître  Afe/powîràe,  vêtue  du 
syrma  tragique  à  manches  longues  et  serré  au  moyen  d'une 
large  ceinture.  De  la  main  droite  abaissée,  la  déesse  a  dil 
tenir  soit  un  glaive,  soit  une  massue.  A  côté  d'elle  on  aper- 
çoit un  second  masque  théâtral,  accroché  au  mur,  pour 
faire  pendant  au  premier. 


MELPOMEXE.  3G1 

Plas  loin  (à  la  droite  du  speciateur)  se  trouve  une  niche 
demi-circulaire,  dans  laquelle  on  voit  le  bus'.e,  relativement 
colossal,  d'un  jeune  dieu  placé  de  face. 

[Le  haut  de  la  tête  de  Melpomène,  son  avant-bras  droit  et  ses 
jambes  manquent.  La  partie  inférieure  du  buste  de  droits  est  brisée.] 

Fragment  d'une  frise  de  sarcophage,  trouvé  àConstantine.  Déca- 
dence romaine  (v«  siècle). 

JDe/amare,  Exploration  de  TAIgùrie.  Archéologie,  pi.  129,11. 
Hauteur  0,19.  —  Longueur  0,60. 

389.  FEMME  restaurée  en  MELPOMÈNE. 

Vêtue  d'une  tunique  à  petites  manches ,  Vliimalion  eu 
sautoir,  elle  tient  de  la  main  gauche  une  massue,  de  l'autre 
un  masque  théâtral. 

[Sont  modernes  :  La  tète,  les  bras  à  partir  du  milieu  du  biceps, 
le  masque  et  la  masque,  les  pieds  et  un  pli  du  manteau.J 

Marbre  grec.  Musée  Campa na. 

Hauteur  1,75 

390.  ÉRATO  (?). 

Un  baudrier  qui  descend  de  l'épaule  droite  et  qui  doit 
avoir  servi  à  porter  une  lyre,  nous  autorise  à  ranger  cette 
charmante  statue  parmi  les  Muses.  C'est  probablement  Erato, 
personnifiant  la  poésie  lyrique.  Dans  le  bandeau,  très-large, 
qui  entoure  ses  cheveux  ,  on  aperçoit  cinq  trous  à  goujon, 
destinés  au  scellement  d'un  diadème.  Un  petit  manteau, 
agrafé  sur  les  deux  épaules,  et  un  chiion  talaire  à  manches 
courtes  forment  la  draperie  de  la  déesse.  Son  bras  gauche 
est  abaissé,  l'autre  tendu  en  avant  ;  ses  pieds  sont  chaussés 
de  fortes  sandales. 

[Tête  antique  rapportée.  Les  bras  sont  modernes.] 

Jolie  statue  grecque  en  marbre  de  Paros. 

Hauteur  1,45» 

16 


362  LES  MUSES. 


3S1.  POLYMNIE. 

L'inventrice  de  la  lyre  et  de  la  rhétorique  est  dans  l'altitude 
de  la  plus  profonde  méditation.  Couronnée  de  roses,  vêtue 
d'une  tunique  talaire  et  enveloppée  dans  son  manteau  ,  elle 
s'appuie  sur  un  des  rochers  du  Parnasse,  la  tète  soutenue 
par  le  bras  droit.  On  lui  voit  la  même  pose  dans  le  fameux 
bas-relief  de  l'apothôose  d'Homère  (1).  L'ajustement  de  la 
draperie  est  inimitable,  le  travail  d'une  finesse  exquise. 

[Toute  la  partie  snpéfieure  de  la  statue,  par  devant  jusque  vers 
la  taille,  y  compris  un  morceau  du  rocher,  par  derrière  jusqu'au 
milieu  de  la  cuisse,  est  moderne.  On  doit  cette  remarquable  restau- 
ration, peut-être  la  mieux  réussie  que  l'on  connailse,  au  sculpteur 
romain  Agostino  Penna  (mort  vers  1812),  un  des  prédécesseurs  de 
Canova.] 

Marbre  grec.  Villa  Borglièse,  st.  7,  12. 

H.  Laurent,  Musée  royal,  t.  Il,  2.  —  Bouillon,  t.  111,  Statue», 
pi.  11.  —  Clarac,  Cat.  n.  306;  Musée,  pi.  327,  1083. 

Hauteur   1,86. 

39».      JEUNE  FEMME,  dite  POLYMNIE. 

Ses  deux  bras  sont  cachés  sous  une  ample  draperie  que, 
de  la  main  droite,  elle  ramène  sur  l'épaule  gauche.  Ses  che- 
veux sont  relevés  sur  le  front. 

[Tète  antique  rapportée ,  mais  d'un  marbre  différent  de  celui  de 
la  statue.  —  Le  nez,  la  bouche,  le  menton,  le  cou,  quelques  plis  de 
la  draperie  et  le  bout  des  deux  pieds  sont  modernes.] 

Statue  en  marbre  blanc.  Le  revers  n'est  pas  travaillé. 

Clarac,  Cat.  n,  747;  Musée,  pi.  328,  1091  (deux  poses). 

Hauteur   1,65. 

(1)  Voir  aussi  la  statue  de  Berlin  :  Gerhard,  Berlins  antike  Bild- 
werke,  n.  47.  —  Loquitur  Polijhijmnia  gestu.  Aiisone,  idylle  20,  9. 


URANIE.  3G3 


393.       FEMME  restaurée  en  URANIE. 

Statue  magnifique  et  plus  grande  que  nature,  représentant 
une  femme,  peut-être  une  prêtresse.  Elle  est  vêtue  d'un 
chiton  talaire  sans  manches,  qu'elle  relève  delà  main  gauche 
abaissée  (1),  et  d'un  manteau  dont  les  extrémités  sont  gar- 
nies de  glands. 

Le  restaurateur,  François  Girardon  (1628-1715),  lui  a 
prêté  les  attributs  d'Uranie,  Muse  de  l'astronomie. 

[Parties  modernes  :  La  tête  ceinte  d'une  couronne  d'étoiles 
(^qui  ne  se  trouve  sur  aucun  monument  antique);  le  cou;  la  main 
droite  avec  le  rouleau  et  une  partie  de  l'avant-bras;  le  bras  gauche 
en  entier;  le  pied  droit  et  la  draperie  qui  le  recouvre;  enfin  plu- 
sieurs morceaux  du  pied  gauche,  du  chiton  et  du  manteau]. 

Marbre  pentélique.  Château  de  Versailles  (Grande  Galerie). 

Thomassin,  Recueil  des  figures,  groupes,  etc.  de  Versailles, pi.  8. 
—  Monicart,  Versaliarum  consecrata  memoria,  t.  I,  p.  401.  —  Mont- 
faucon,  Supplément,  1. 1,  pi.  34.  —  Petit-Radel,  Musée  Napoléon,  I, 
40.  —  Visconti,  opère  varie,  t.  IV,  513.  —  H.  Laurent,  t.  II,  7.  — 
Bouillon,  t.  1,45.—  Clarac,  Cat.  321;  Musée,  pi.  339,1898. 

Hauteur  2,00. 


394.         FEMME  restaurée  en  MUSE. 

Son  manteau  se  replie  sur  le  bras  gauche.  Le  style  qu'on 
lui  avait  mis  dans  la  main  droite  tendue  en  avant,  a  été  sup- 
primé ;  mais  il  reste  un  morceau  du  diptyque  (moderne) 
qu'elle  tient  à  la  main  gauche.  Dans  le  catalogue  du  comte 
de  Clarac,  elle  porte,  par  erreur,  le  nom  de  Polymnie,  et  de 
son  côté,  pour  combler  la  mesure,  le  restaurateur  l'a  cou- 
ronnée de  lierre. 


(1)  Ce  mouvement  convient  à  la  fois  à  Elpis  (l'Espérance)  et  à 
Vénus,  mais  surtout  à  des  figures  de  l'ancien  style.  Gerhard,  Pro- 
dromus,  p.  203. 


364  LES  MUSES. 

[Parties  modernes  :  La  tête,  l'omoplate  droite,  les  deux  bras  et 
les  épaules,  le  bout  des  [)ieds  et  un  pan  de  la  draperie.] 

Clarac,  Cat.  n.  747;  Musée,  pi.  352,  1091  a. 

Hauteur  1,78. 

395.  FEMME  restaurée  en  MUSE. 

Elle  porte  des  sandales  et  une  double  tunique  lalaire  sans 
manches.  Le  restaurateur  lui  a  mis  un  rouleau  dans  la 
main  gauche  avancée  et  une  flûte  dans  la  droite. 

[La  tête  et  les  deux  bras  avec  les  attributs  sont  modernes.] 

Statuette  en  marbre  pentélique.  Sur  la  plinthe  on  lit  le  n»  62, 
gravé  à  la  pointe;  elle  provient  donc  probablement  de  la  collection 
du  cardinal  Mazarin.  Mais  le  n»  62  des  statues  manque  dans  17«- 
ventaire  de  cette  collection,  dressé  en  1653  et  imprimé  à  Londres 
en  1861. 

Schweighaeuser,  Musée  Napoléon,  t.  I,  26.  —  Filhol,  t.  III,  180. 
Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  10.  —  Clarac,  Cat.  n.  426;  Musée, 
pi.  321,  996. 

Hauteur  0,90. 

396.  BUSTE  DE  MUSE. 

Tête  idéale  de  lemme,  la  bouche  entr'ouverle,  les  cheveux 
ondulés  sur  le  front. 

Le  restaurateur,  qui  en  a  fait  une  Muse  (Uranie),  l'a  rap- 
portée sur  un  buste  drapé  et  lui  a  mis  deux  plumes  sur  la 
tête,  allusion  à  la  victoire  sur  les  Sirènes.  On  se  rappelle  que 
ces  dernières,  vaincues  par  les  Muses  dans  un  concours  de 
musique,  avaient  été  dépouillées  de  leur  plumage. 

[Le  nez,  les  oreilles,  le  côté  droit  et  le  bas  de  la  chevelure,  les 
plumes,  le  cou  et  le  buste  sont  modernes.] 

Marbre  de  Paros. 

Schweighaeuser,  Musée  N.ipoléon ,  t.  I,  38.  —  Bouillon,  t.  Il , 
Bustes,  pi.  2.  —  Clarac,  Cat.  6i;  Musée,  pi.  1094,  2785  e. 

Hauteur  0,65. 


LES  MUSES.  363 


7.  SARCOPHAGE  DUN  JEUNE  POETE. 

Le  côté  principal  de  ce  petit  snrcopha?e  romaio  ,  monu- 
ment curieux  à  plus  d'un  litre ,  est  orné  de  trois  scènes  ; 
l'enfance  d'un  po'étp;  le  jeune  homme  récitant  ses  vers,  et 
l'apothéose  du  défunt. 

i.  A  l'extrémité  gauche  du  bas-relief,  une  femme,  vêtue 
comme  une  matrone  romaine,  est  assise  sur  un  siège  en 
osier,  dans  un  édicule  dont  les  montants  |1)  sont  entourés 
de  guirlandes.  De  la  main  droite  elle  s'appuie  sur  son  fau- 
teuil, de  l'aulre  elle  tient  un  rouleau.  Ce  personnage  est 
probablement  la  mère  du  défunt;  rien  n'empêche  cependant 
d'y  voir  une  Muse,  enseignant  les  lettres  à  l'enfant  auquel  le 
sarcophage  a  été  destiné. 

Devant  elle  s'arrêie  un  char  à  deux  roues,  traîné  par  une 
paire  de  béliers.  Trois  entants,  vêtus  de  tuniques  courtes 
(exomides),  conduisent  ce  singulier  attelage.  L'un  d'eux 
porte  une  baguette  et,  de  la  main  droite,  fait  un  geste 
indiquant  qu'il  parle  à  ses  camarades.  Le  second  lient  les 
rênes  ;  le  troisième  est  en  conversation  avec  la  matrone, 
pendant  qu'il  s'occupe  à  placer  dans  son  char  (ou  à  en  sortir?) 
un  objet  fort  difficile  à  déterminer. 

Une  corbeille  de  fruits  renversée  gît  entre  les  jambes  des 
béliers.  —  Dans  le  fond  on  aperçoit  un  portique. 

2.  Le  jeune  homme  est  assis  sur  une  estrade,  au  milieu 
du  tableau.  Vêtu  d'une  tunique  à  manches  longues  et  d'un 
manteau  qui  se  replie  sur  l'épaule  gauche,  il  tient  d'une 
main  un  rouleau  déployé,  de  l'autre  il  fait  le  geste  habituel 
des  orateurs.  Le  jeune  poète  est  en  train  de  réciter  ses  vers 
devant  un  auditoire  choisi.  Il  se  trouve  entouré  des  Muses 
et  des  Parques,  caractérisées  par  les  plumes  de  Sirènes  dont 
elles  sont  coiffées  (2).  Polymnie  s'appuie  sur  un  cippe; 
Calliope,  qui  a  le  sein  droit  et  le  bras  à  découvert,  tient  un 


(1)  Celui  de  g.iuclie  est  brisé. 

(2)  Folymnie  seule  ii'en  porte  pas. 


366  LES  MUSES. 

diptyque  et  un  style  qu'elle  pose  sur  une  espèce  de  console 
supportée  par  une  figurine  drapée  qui  lève  les  deux  bras, 
mais  dont  les  jambes  sont  remplacées  par  une  colonnelte.  Un 
coffret  en  osier,  desliué  à  renfermer  des  papyrus,  !-e  trouve 
à  ses  pieds.  Les  deux  autres  femmes  n'ont  pas  d'attributs  ; 
mais  il  est  probable  que  ce  sont  les  Parques,  a  cause  du 
cadran  solaire  placé  près  d'elles. 

Rideau  dans  le  fond. 

3.  Lapothéose.  —  Le  défunt  est  couché  (à  gauche)  sur 
un  lit  à  dossier  {pluteus),  dans  le  costume  des  personnages 
néroïsés.  De  la  main  gauche  il  porte  une  couronne,  de 
l'autre  il  saisit  une  corbeille  de  fleurs  qu'un  enfant  nu  vient 
lui  apporter.  Ce  dernier,  monté  sur  le  lit,  porte  en  outre  une 
guirlande.  Au  premier  plan  on  aperçoit  une  table  tr^pode, 
chargée  d'un  pain;  un  enfant  nu,  assis  sous  le  lit,  tient  l'une 
des  endromides  du  personnage  couché. 

Une  jeune  fille,  vêtue  d'une  simple  tunique,  est  debout 
aux  pieds  du  défunt  et  lui  présente  un  gobelet,  en  s'appuyant 
sur  un  meuble  en  osier,  qui  doit  être  une  petite  armoire. 
Enfin,  un  jeune  homme  drapé  vient  du  côté  droit  en  portant 
un  enfant  emmailloté.  —  Rideau  dans  le  fond. 

Les  faces  latérales ,  de  peu  de  saillie ,  représentent  des 
scènes  plus  communes,  allusions  à  la  vie  future.  A  gauche, 
un  jeune  homme  en  tunique  courte,  armé  d'une  gaule, 
abat  des  pommes  de  pin.  Un  Amour  ailé,  vêtu  d'une  tu- 
nique et  d'un  manteau,  s'éloigne  avec  un  panier  rempli  de 
ces  fruits. 

A  droite,  un  jeune  Faune  en  chlamyde  joue  de  la  double 
flûte,  pendant  qu'un  de  ses  camarades,  tenant  un  bâton  re- 
courbé, se  livre  à  la  danse. 

De  nombreuses  traces  de  peinture  rouge  se  sont  conser- 
<rées  sur  toutes  les  parties  du  bas-relief. 

Le  front  du  couvercle,  qui,  du  reste,  n'appartient  pas  à  ce 
lOmbeau,  porte  une  guirlande  de  lierre. 

Petit  sarcopliage  romain  du  3»  siècle  de  notre  ère.  Marbre  blanc. 
Musée  Campana  {Catalogo,  n"  324). 

Hauteur  0,22.  —  Largeur  1,22.  —  Épaisseur  0,27. 


SIRÈNE.  367 


398.  POETE  DRAMATIQUE  ENTOURÉ  DE 

MUSES. 

Un  poëte  dramatique,  drapé  et  chaussé  de  souliers  qui 
laissent  à  découvert  les  doigts  des  pieds,  est  assis  (à  gauche) 
sur  un  siège,  dont  les  montants  sont  formés  par  des  griffes 
de  lion.  D'une  main  il  porte  un  rouleau,  de  Tautre  il  fait  le 
geste  habituel  des  orateurs.  Sa  figure  est  malheureusement 
trop  mutilée  pour  qu'il  soit  possible  de  le  reconnaître;  mais 
à  en  juger  par  sa  calviiie,  ce  pourrait  être  Eschyle.  Un 
masque  théâtral  (d'Hercule ?i  est  appuyé  contre  son  fau- 
teuil. 

Trois  Muses  entourent  le  poëte.  Celle  qui  se  trouve  der- 
rière lui,  a  été  restaurée  en  Melpomène,  car  elle  porte  une 
massue  moderne.  La  seconde  ressemble  à  Lâché  sis ,  mon- 
trant l'heure  sur  un  cadran  solaire;  or  on  sait  que  les  Parques 
des  sarcophages  romains  ont  emprunte  aux  Muses  leurs 
costumes  et  leurs  attitudes.  Quant  à  la  troisième,  Calliope, 
elle  tenait  probablement  un  style  et  un  diptyque. 

Rideau  dans  le  fond. 

[Parties  modernes  :  Le  nez,  le  menton  et  la  main  droite  avec  la 
poignet  du  poëte.  Le  milieu  du  masque  théâtral.  —  Le  nez,  le  menton, 
l'avant-bras  droit,  la  main  gauche,  la  massue  et  le  bout  du  pied 
gauche  de  Melpomène.  —  Le  nez,  la  bouche,  le  menton  et  l'avant- 
bras  droit  de  la  seconde  Muse.  —  Le  nez,  la  bouche  et  le  menton  de 
Calliope;  sa  main  gauche  avec  le  diptyque,  son  avant-bras  droit 
avec  le  coude,  le  bout  de  ses  pieds  et  quelques  plis  de  sa  diaperie.] 

Beau  bas-relief  romain;  petit  côté  de  quelque  snrcophage.  Villa 
Borghèsc. 

Mordelatici,  p.  152.  —  Bo-uillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  24.  — 
Clarac,  Cat.  559  bis;  Musée,  pi.  118,  4S. 

Hauteur  1,iO.  —  Largeur  1,15. 

399.  SIRÈNE. 

Les  anciens  avaient  l'habitude  de  placer  des  stalueltes  de 


368  SIRÈNE. 

Sirènes  sur  leurs  tombeaux.  La  nôtre  est  représentée  debout 
et  dans  l'attitude  de  la  douleur,  car  d'une  main,  elle  arrache 
ses  cheveux  épars,  de  l'autre  elle  se  frappe  la  poitrine.  C'est 
ce  que  faisaient  les  femmes  en  deuil  et  les  pleureuses  qui 
suivaient  les  convois.  La  Sirène  a  le  buste,,  les  bras  et  la 
tête  d'une  jeune  fille  ;  les  ailes,  les  cuisses  couvertes  de 
plumes,  les  pieds  palmés  et  la  queue  d'un  oiseau  aquatique. 
Le  revers  de  la  statuette  n'est  pas  sculpté. 

[Le  nez,  '.o  bra>  gauche  levé,  l'aile  droite  et  quelques  morceaux 
de  l'aile  giuclie sont  modernes.] 

Marbre  grec,  rapporté  (de  Grèce,  d'après  le  comte  de  Clarac; 
mais  comment  cela  est-il  possible?)  par  le  c(jlèbre  naturaliste 
AdansoD. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  16.  —  Clarac,  Cat.  n.  769;  Musée, 
pi.  349,  2089  a.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  pi.  59,  754. 

Bauleur  0,80. 


XIX. 


LES  DIVINITES  SANITAIRES 


400.      ESCULAPE  ET  AGATHODÉMON. 

Le  dieu  de  la  médecine,  vêtu  d'un  manteau  qui  laisse  à 
découvert  la  poitrine  et  le  bras  droit,  est  appuyé  sur  un  grand 
bâton  noueux,  autour  duquel  s'enroule  un  serpent,  em- 
blème de  la  longévité.  A  la  gauche  d'Esculape,  on  voit  un 
nain,  drapé  dans  une  espèce  de  sac  à  capuchon  [bardocu- 
cullus],  les  deux  mains  placées  sur  la  poitrine  et  tendues  un 
peu  en  avant.  Cette  figure  que,  pour  des  raisons  plus  qu'in- 
suffisantes, on  a  pris  l'habitude  d'appeler  Télesphore,  est 
plutôt  Agathod'émon,  le  bon  génie,  représentant  de  la  force 
virile  (i).  Derrière  le  groupe  se  trouve  l'omphale  de  Delphes, 
car  Esculape  est  fils  d'Apollon.  La  tablette  de  cire,  garnie 
d'une  poignée,  et  les  deux  rouleaux  liés  ensemble  que  l'on 
aperçoit  à  côté,  renferment  des  traités  de  médecine. 

(1)  Sans  entrer  dans  les  détails,  je  renvoie  au  bronze  Thorwaidsen 
{Panofka,  Askiépios  et  les  Asklépiades,  pi.  6,  5)  et  à  la  terre  cuite 
d'Anaphé  dont  parle  M.  de  Witte ,  Antiquités  rapportées  de  Grèce 
(Paris,  1866),  p.  14.  —  Jahn,  Leipziger  Berichle,  1855, 

16- 


370  LES  DIVINITÉS  SANITAIRES. 

Comparez  le  groupe  [nel  Palazzo  Massimi  alla  Valle). 
publié  par  Maffei  et  de  Rossi  (l),  Raccolta,  pi.  132. 

[Sont  modernes  :  La  tête,  la  main  droite  et  le  poignet,  l'orleil  du 
pied  droit  d'Esculape  ;  la  tête,  l'épaule  droite,  les  pieds  et  quelques 
parties  du  manteau  d'Agathodémou;  la  tète  et  le  cou  du  serpent. 
—  Ces  restaurations  ont  été  exécutées  au  Louvre,  par  le  sculpteur 
Latige.] 

Groupe.  Marbre  de  Paros.  Château  de  Richelieu. 

Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  105-108  (pi.  16).  —  Petit-Radel, 
Musée  Napoléon,  t.  1,  48.  —  Robill art-Laurent,  t.  IV,  47.  —  Filhol, 
t.  TV,  252.  —  Bouillon,  t.  111,  Statues,  pi.  11.  —  Clarac,  Cat. 
n.  475;  Musée,  pi.  294,  1164.  —  Mùller-Wieseler,  Denkmaeler, 
t.  II,  pi.  61,  790. 

Hauteur  d'Esculape  0,6'<. 

—        d'Agathodéraon   0,27. 


401.  ASKLÉPIOS   (ESCULAPE). 

Le  dieu  de  la  médecine  rpsspmble  quelque  peu,  tant  par 
sa  physionomie  que  par  sa  pose  et  l'ajustement  de  la  drape- 
rie, aux  statues  de  Jupiter.  Le  manteau,  replié  autour  du 
bras  gauche,  ne  recouvre  que  la  partie  inférieure  du  corps  ; 
une  houppe  est  appliquée  à  l'une  des  pointes  de  ce  vêtement. 
La  chevelure  d'Asklépios  est  ceinte  d'une  espèce  de  turban; 
l'aisselle  droite  s"appuie  sur  un  long  bâton  ;  les  pieds  sont 
chaussés  de  sandales. 

Le  serpent,  emblème  de  l'immortalité,  est  couché  à  côté 
de  son  maître,  vers  lequel  il  lève  la  tête. 

[L'extrémité  du  nez,  l'avant-bras  droit  avec  le  bàtou,  la  partie 
inférieure  de  la  jambe  gauche,  la  tête  et  plusieurs  anneaux  du  ser- 
pent sont  modernes.  Raccords  à  la  draperie.] 

Statue  de  marbre  pentélique.  Villa  Albani. 

Petit-Radel,  t.  I,  46.  —  Millin,  Galerie  mythologique  (édit.  de 


(1)  Gravure  anonyme  du  xvi»  siècle  {Aesculapius  in  D,  Maximor.). 
Cab.  des  Estampes,  vol,  F  6,  2. 


ASKLÉPIO?.  371 

pi.  86,  307.  —  Bouillon,  t.  1,  48  —  Rohillart-laurent,  t.  TV, 
Filhol,  t.  VII,  462.  -  Clarac,  Cat.  233  ;  Musée,  pi.  293,  1148 
Uer-Wieseler,\y\.  60,  768. 

Haulcur  2,30. 

».  ESCULAPE.    STATUETTE. 

Le  manleau  recouvre  le  bas  du  corps  et  se  replie  sur 
l'épaule  gauche.  Le  dieu  porte  un  bandeau  dans  les  cheveux  ; 
du  bras  gauche  il  a  dû  s'appuyer  sur  un  hàton. 

[Tête  antique  rapportée.  Parties  modernes  :  Le  cou  avec  le  haut 
de  l'épaule  droite,  le  bras  droit  et  l'avant-bras  gauche,  les  pieds. 
Raccords  à  la  draperie.] 

Marbre  blanc.  Exécution  médiocre.  Époque  romaine. 

Petit-Mdel,  t.  IV,  64.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  18.  — 
Clarac,  Cat.  n.  22;  Musée,  pi.  293,  1149. 

Hauteur  0,96. 

403.  ASKLÉPIOS.  buste  colossal. 

La  tête  est  entourée  d'une  écharpe  roulée  (OEpiurptov?).  La 
physionomie  d'Asldépios  ressemble  quelque  peu  à- celle  de 
Zeus;  on  peut  en  dire  autant  de  son  costume,  car  le  dieu 
porie  un  manteau  sur  l'épaule  gauche.  Cettp  belle  sculpture 
grecque  a  très-certainement  fait  partie  d'une  statue  colossale; 
un  fragment  du  bras  droit  existe  encore. 

[Le  nez,  deux  morceaux  du  bandeau  et  une  partie  du  buste  et  de 
ta  draperie  sont  modernes.  Lésions  à  la  barbe.  Têle  rapportée.] 

Marbre  pentéiique, 

Petit-Radel,  1. 1,  47.  —  Bouillon,  t.  1,  67.  —  Clarac,  Cat.  n,  15; 
Musée,  pi.  1081,  2785  d.  —  Mûller-Wieseler,  Denkmœler,   t.   II, 

pi.  60,  764. 

Hauteur    0,81. 

404.  AUTEL  CONSACRÉ  A  ESCULAPE. 

Sur  le  cartel  et  la  base  de  la  face  principale  de  ce  petit 
amel,  décore  de  deux  aigles,  de  deux  tètes  de  bélier  et  d'une 


172  LES  DIVINITÉS  SANIT  IRES. 

guirlande  qui  supporie  le  foiidie  de  Jupiter  [talisman],  on  lit 
l'inscriplion  suivante  : 

Aescula- 

pio  deo 

d(e)diicaYit) 

M.  Aurelius 

Yenustus, 

veler(anus)  Aug- 

g.  nn(l),ex     ' 

fob(orte  VIIII  pi(a3toria). 

Le  consécraleur,  Marcus  Aurelius  Venustus,  s'appelle  vé- 
téran de  la  9""®  cohorte  prétorienne  (2).  La  garde  impériale, 
placée  sous  les  ordres  des  préfets  du  prétoire,  se  composait, 
depuis  le  règne  de  Trajan,  de  dix  cohortes  commandées  par 
dix  tribuns.  Quelques-unes  de  ces  cohortes  tenaient  garni- 
son à  Rome,  où  elles  avaient  une  caserne  fortifiée  (castra)  ; 
les  autres  étaient  distribuées  dans  les  résidences  impériales. 
Notre  monument  date  du  règne  commun  de  Marc-Aurèle  et 
de  L.  Vérus  (161-169  après  le  Christ). 

Une  aiguière  et  une  palère  à  ombilic  sont  sculptées  sur  les 
faces  latérales.  Au-dessus  de  cette  dernière  on  lit  une  se- 
conde inscription  : 

COH.  VIIII  I  PR. 

[La  tête  du  bélier  de  gauclie  (sauf  l'une  de  ses  cornes)  et  l'aigle  de 
droite  presque  en  entier  sont  moderiies.J 

Marbre  pcntélique. 

Bouillon,  t.  III,  Cippes  romains,  pi.  1,  9, —  Clarac,  Cat.  n.  414; 
Musée,  pi.  250,  519  et  In-eriptions,  pi.  17. 

Hauteur  0,52,  —  Largeur  0,39. 


(1)  Duorum  Augustorum  nostrorum. 

(2)  D'autres  inscriptions  préfèrent  ia  forme  vet.  ex  praetorio  ou 
foien  ex  milite  irruetoriaim.  —  C'est  par  erreur  que  le  marbrier  j 
mis  un  point  eulre  les  lettres  f  etU. 


ESCULAPE   ET   HYGIÉE.  373 

405.  HYGIÉE  ET  ASKLÉPIOS. 

La  déesse  de  la  Santé,  vêtue  d'un  manteau  et  d'un  chiton 
à  manches  courtes,  serré  au-dessous  du  sein,  a  le  bras  gau- 
che légèrement  appuyé  sur  la  hanche  ;  de  la  main  droite  elle 
présente  un  fruit  au  «erpent  enroulé  autour  du  bâton  d'As- 
klépios. 

[La  tête  d'Hygiée,  sauf  le  menton  et  le  chignon  ;  ses  jambes  au- 
dessous  des  genoux;  la  figure  d'Asklépios  tout  entière,  à  l'excep- 
tion de  la  main  gauche  avec  une  partie  du  bâton,  du  manteau  et 
du  serpent,  font  modernes.] 

Beau  bas-relief  grec.  Marbre  de  Paros. 

Peiït-Rade/,l,  A^.  — Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs, pi.  9,2.  — C/arae, 
Cat.  n,  268;  Musée,  pi.  177,  n.  61. 

Hauteur  0,60.  —  Largeur  0,60. 

406.  ESCULAPE  ET  HYGIÉE.  décoration 

d'une  fontaine. 

Lesdeuxdivinitésdela  Santé,  posées  de  face,  présentent  cha- 
cune im  plat,  chargé  de  pommes,  à  un  grand  serpent  enroulé 
dont  la  gueule  servait  de  tuyau  de  fontaine.  Esculape  porte 
une  bandelette  dans  les  cheveux  ;  il  a  le  bras  droit  et  la  poi- 
trine nus,  son  bras  gauche  est  caché  sous  la  draperie.  Hygiée, 
coiffée  d'un  diadème,  est  vêtue  d'un  manteau  replié  sur  le 
bras  gauche,  et  d'une  tunique  talaire  qui  laisse  l'autre  bras 
et  l'épaule  à  découvert.  Tous  les  deux  sont  chaussés  de  san- 
dales. 

Oaanl  à  l'inscription,  aujourd'hui  mutilée,  on  y  lisait  au- 
trefois (1)  : 

[Numini]bus 

[sa]nc[tis] 

[C.  Pupius,  C.  F.],  Ani(ensi  tribu),  Firminus 

[V.  s.]  d    [d.] 


(1)  Je  mets  entre  crochets  les  lettres  qui  ont  disparu.  Pighius 
donne  dans  la  dernière  ligne  V.  S.  D,  Aldroandi  D.  D.  II  faut  lire  : 
voto  soluto  dono  dédit  ou  dedicuvit. 


374  LES   DIVINITÉS   SANITAIRES. 

[La  partie  supérieure  du  tond  ei>t  brisée.] 

Très-beau  bas-relief  en  marbre  blanc,  de  forte  saillie,  trouvé  à 
Rome.  «  In  domo  privata  prope  palatium  Sermonetae  Curd.  in  ripa 
Tiberis  »  (Pighius\  —  «  In  casa  dl  Mons.  Gio.  Battista  Gallt^tti, 
mastro  di  casa  di  Papa  Giulio  III  a  l'Orse  »  {Aldroandi).  —  Villa 
Borgbèse. 

Dessin  de  Pighius  (0.  Jahn ,  Leipziger  Berichte,  1868,  p.  188, 
D.  62).  —  Aldroandi,  Statue,  p.  187  (édition  de  1562).  —  Gruter, 
Inscriptiones,  p.  68,  4.  —  Montelalici,  p.  152.  —  Bouillon,  t.  III, 
Bas-reliefs,  pi.  9,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  254;  Musée,  pi.  177,  60. 

Hauteur  4,10.  —  Largeur  0,70. 

407.  HYGIÉE. 

La  jeune  déesse  porte  un  chiton  plissé,  à  manchfs  courtes, 
garnies  de  boutons,  et  un  manteau  attaché  en  sautoir  sur 
l'épaule  gauche.  D'une  main  elle  tient  son  serpent,  de  l'autre 
la  coupe  dans  laquelle  elle  va  recueillir  la  bave  du  reptile, 
remède  souverain  contre  les  maladies.  On  croit  généralnnent 
qu'elle  donne  à  boire  au  serpent,  mais  c'est  là  une  erreur 
que  je  me  propose  de  réfuter  à  une  autre  occasiun. 

Cette  statue  est  une  des  sculptures  grecques  les  plus  fines 
et  les  plus  charmantes  que  possède  le  Musée. 

[Tête  antique  rapportée.  Le  nez,  une  petite  partie  du  cou,  le  bras 
gauche  avec  un  morctau  de  la  draperie,  la  coupe,  le  bras  droit  et  le 
bas  de  la  manche,  le  serpent,  enfin  les  pieds  et  toute  la  partie  in- 
férieure de  la  draperie,  jusqu'à  la  hauteur  des  chevilles,  sont  mo- 
dernes. Quelques  raccords  au  manteau.] 

Marbre  de  Paros. 

Clarac,  Cat.  n.738  bis;  Musée,  pi.  305, 1170. 
Hauteur  1,-15. 

408.  HYGIÉE. 

La  déesse  de  la  Santé,  l'une  des  quatre  filles  d'Esculape, 
est  couronnée  d'un  diadème,  chaussée  de  sandales  et  vôtue 
d'une  tunique  lalaire,  à  manches  courtes  et  boutonnées,  que 
recouvre  un  ample  mantenu.  Elle  porte  ses  regards  sur  un 
serpent  qui,  entortillé  autour  de  son  bras  gauche,  remplit  du 


HYGIEE. 

breuvnçe  de  l'immortalité  la  coupe  qu'elle  lui  présente.  De 
main  droite,  Hygiée  retient  sa  draperie  sur  la  hanche  ; 
longue  chevelure  bouclée  retombe  jusque  sur  ses  épaules. 

[Tête  antique  rapportée.  Le  bout  du  nez,  le  menton,  une  partie 
du  cou  et  du  diadème,  le  sein  droit,  le  bras  droit  à  partir  du  bas  du 
deltoïde,  le  bord  de  la  manche,  deux  doigts  de  la  main  droite,  la 
main  gauche  avec  la  coupe  et  la  partie  supérieure  du  serpent  sont 
mociernes.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Musée  du  Capitole,  auquel  elle  avait 
été  donnée  par  le  cardinal  Pierre  Oitoboni.  —  Traité  de  Tolentino. 

Aug.  Legrand,  Galerie  des  Antiques  (Paris,  1803),  pi.  6.  —  Petit' 
Rade/,  t.  1,  50.  —  Robillart-Lnureat,  Musée  français,  t.  IV,  15.  — 
Bouillon,  t.  111,  Statues,  pi.  12,  1.  —  Clarac,  Cat.  8i  ;  Musée, 
pi.  305,  1169. 

Hauteur  1,70. 

409.  HYGIÉE. 

Vêtue  d'une  tunique  longue  et  d'un  manteau,  et  chaussée 
de  souliers,  Hysiée  tient  de  la  m  in  droite  un  serpent,  dont 
la  tète  repose  sur  son  sein.  Dans  la  main  gauche,  cachée 
sous  la  draperie,  elle  porte  un  gobelet. 

Statue  en  marbre  blanc;  sculpture  romaine  très-grossière. 
Musée  Campana. 

Hauteur  1,4U 

410.  FAMILLE   GRECQUE   OFFRANT   UN 

SACRIFICE. 

stèle  oblongue  votive,  représentant  l'intérieur  d'un  tem 
Deux  pila^^tres  d'ordre  dorique  soutiiMuient  l'architrave 
la  toiture,  surmontée  de  neuf  rangées  de  tuiles  convexes. 
A  la  gauche  du  spectateur,  un  dieu  est  assis  sur  un  douhle 
dé  carré.  Le  h.tut  du  corps  "U,  les  cheveux  entourés  d'une 
bandelette,  il  tient  dans  la  main  dioite  un  objet  brisé;  à  sa 
gauche  se  dresse  un  pilastie,  port,  m  quelque  chose  comme 
un  disque  voiif.  Devant  lui  se  lient  debout  une  déesse, 
vêtue  d'un  chiton  talaire  sans  manches  et  d'un  himation: 


376  LES  DIVINITÉS   SANITAIRES. 

elle  pose  sa  main  droite  sur  le  disque.  Provisoirement  on 
peut  appeler  ces  divinités  Asklépios  et  Hijgiée,  bien  que  celte 
dénomination  ne  soit  justifiée  en  aucune  façon  et  qu'elle 
soulève,  au  contraire,  de  graves  difTiciiltés.  Mais  il  m'a  été 
impossible  de  trouver,  pour  le  moment,  une  explication 
moins  sujette  à  la  critique. 

Une  famille  grecque,  composée  de  huit  membres,  vient 
sacrifier  sur  un  autel.  L'homme  barbu,  qui  marche  en  télé, 
y  jette  des  grains  d'encens  ;  un  éphèbe  conduit  la  génisse 
qui  doit  être  immolée.  Remarquons  que  ces  deux  person- 
nages ont  le  bras  droit  et  la  ^joitrine  à  découvert.  Un  autre 
éphébe,  nu  celui-là,  porte  une  boîte.  Derrière  ce  groupe 
vient  une  matrone,  puis  deux  femmes  moins  âgées,  dont 
l'une  pose  les  mains  sur  la  tête  d'une  petite  fille,  probable- 
ment pour  la  couronner.  L'autre  porte  un  nourrisson. 

Les  figures  de  ce  cortège  sont  d'une  taille  de  beaucoup 
plus  petite  que  les  divinités  qui  reçoivent  Toffiande.  Plusieurs 
bas-reliefs  du  Musée  présentent  la  même  particularité  [voir 
n<=«  8,  12,  59,  63,  etc.),  question  d'étiquette,  qui  trouve  des 
points  de  comparaison  dans  l'art  de  tous  les  peuples  anciens. 
De  même  sur  les  tableaux  du  moyen  âge  et  de  la  Renais- 
sance, le  Christ  est  toujours  de  grandeur  colossale,  les  apô- 
tres ont  une  taille  moindre,  et  les  donateurs  se  contentent 
de  la  proportion  naturelle. 

[Pmiies  hrisées  :  Le  bout  du  nea  et  du  pied  droit  d'Aslilépios; 
son  attribut;  le  nez  d'Hygiée.] 

Bas-relief  en  marbre  grec,  autrefois  dans  une  des  collections  par- 
ticulières de  Venise,  ensuite  dans  le  cabinet  de  M.  Révil,  à  Paris. 
—  Acheté  à  la  vente  Révil,  le  25  février  1845. 

Raoul  -  Rochett  e ,  Monuments  inédits,  p.  420,  pi.  70  (apotttéosa 
d'Homèrel. 

Hauteur  0,49.  —  Largeur  0,90. 


XX. 


LA    FORTUNE 


ET  NEMESIS. 


411.  LA  FORTUNE. 

Au  fond  d'une  chapelle,  surmontée  d'un  fronton  triangu- 
laire, on  voit  l'idole  de  la  Fortune,  en  bas-relief.  C'est  une 
femme  drapée  et  diadémée,  tenant  de  la  main  droite  abaissée 
un  aviron,  et  au  bras  gauche  une  corne  d'abondance 

[La  base  du  ma'Dre,  recouverte  de  feuilles  de  pommes  du  pin,  est 
moderne.] 

Sculpturt  votive  de  l'époque  romaine.  Le  revers  porte  deux  trous 
de  scellemeni   —  Musée  Campr.n.i. 

iJauieui  0,38.  —  Largeur  0,C  .\ 


378  NÉMÉSIS. 


4ia.  LA  FORTUNE. 

Déesse  drapée,  assise  sur  un  trône  et  tenant  au  bras 
gauche  une  corne  d'abondance. 

[La  tête  et  le  cou  sont  modernes,  le  bras  droit  et  l'avant-bras 
gauche  manquent.] 

Statuette  en  marbre  blanc.  Décadence  romaine.  —  Musée  Cam- 
pana. 

Hauteur  0,44. 

413.     FEMME  restaurée  en  NÉMÉSIS. 

Némésis,  ou  la  justice  distributive,  est  reconnaissable  au 
mouvementdesonbrasdroit,  élevé  jusqu'à  la  hauteur  du  sein. 
Le  coude  (-nîixuç)  étant  rembléme  de  la  mesure,  c'est-à-dire 
de  la  modération ,  les  poëtcs  de  l'Anthologie  ont  cru  voir 
dans  les  statues  de  ce  genre  un  geste  symbolique,  trans- 
formé par  les  sculpteurs  grecs  en  un  motif  plus  simple,  car 
la  déesse  a  l'air  de  vouloir  rajuster  sa  draperie  (1).  11  n'est 
pas  besoin  heureusement  d'une  interprétation  aussi  subtile 
pour  expliquer  une  chose  toute  naturelle.  Les  yeux  baissés 
et  le  mouvement  instinctif  de  la  main ,  qui  cherche  à 
couvrir  la  gorge,  expriment  la  pudeur  (aiSoj;),  la  chasteté 
virginale ,  et  conviennent  très-bien  à  une  jeune  fille.  Or  il 
serait  difficile  de  trouver  pour  la  représentation  de  Némésis 
une  forme  plus  charmante  et  plus  digne  de  l'esprit  grec 
que  celle  d'une  vierge. 

La  statue  ressemble ,  en  quelque  sorte,  à  celles  d'Aphro- 
dite drapée  (2).  Vêtue  d'un  chiton  talaire  à  manches  courtes, 
qui  est  retenu  par  une  ceinture,  et  d'un  manteau  replié  sur 
le  bras  gauche,  elle  a  les  cheveux  entourés  d'une  large 


(1)  0.  Juhn,  Arch.  Beitrœge,  p.   150.  Leipziger  Berichte,  1855, 
p.  81 

(2)  On  se  rappelle  l'idole  de  Rhamnonte  par  Agoracrite.  Pline, 
1.  36, 16.  17. 


NÉMÉSIS.  379 

bandelette  et  noue's  en  chignon.  Ses  pieds  sont  chaussés  de 
sandales.  La  corne  d'abondance  qu'elle  porte  au  bras  gauche 
est  un  des  attributs  de  Tyché  (la  Fortune],  déesse  avec  la- 
quelle les  anciens  aimaient  à  l'identifier  (1). 

[Tête  antique  rapportée,  mais  étrangère  à  la  statue  et  ne  prove- 
nant pas  de  la  même  fouille.  Restaurations  :  Le  nez,  la  bouche  et 
le  menton,  tout  le  bras  droit  avec  la  main  et  le  pli  du  chiton  qu'elle 
tient;  le  bras  gauche,  à  partir  du  milieu  du  biceps;  la  plus  grande 
partie  de  la  corne  d'abondance  (qui  est  également  étrangère  à  la 
statue,  car  on  y  aperçoit,  sous  une  grappe  de  raisin,  les  restes  d'un 
doigt),  les  fruits  du  haut,  le  genou  droit,  le  pied  gauche  et  la  moitié 
du  pied  droit.  —  Plusieurs  plis  de  la  draperie.] 

Belle  statue  grecque  en  marbre  de  Paros,  trouvée  à  Gabies.  Villa 
Borghèse. 

Visconti,  Monumenti  Gabini ,  p.  67  (pi.  12,  31).  Monument!  scelli 
Borghesi;ini,  p.  54  (pi.  3,  3).  Opère  varie,  t.  IV,  511.  —  H.  Laurent, 
Musée  royal,  t.  1,  20.  —  Bouillon,  t.  1,  50.  —  Clarac,  Cat.  n.  318; 
Musée,  pi.  322, 1852.  —  0.  Mûller,  Manuel  d'archéologie,  §  398,  4. 

Voir  Friederichs,  Bausteine,  n.  669. 

Hauteur  4,75. 


(1)  Hésychius  explique  'AyaO^  Tu/v)  par  :?i  Népiecriç  xai  -^  ©Ijxiç.  — 
Une  inscription  de  Karlsburg  (A!b;i  Julia\  en  Transylvanie ,  est 
consaciée  DEAt;  NEMESI  SIVE  FORTVNAE.  ^c^cner,  die  roemi- 
schen  Inschriften  in  Dacien,  n.  425. 


XXL 


LE  CIEL,  EEAU,  LA  TERRE. 


414.  LES  TROIS  ÉLÉMENTS. 

(Musée  d'Afrique.) 

Ce  bas  relief,  quoique  mutilé,  est  un  des  plus  curieux 
que  nous  ayons ,  car  il  représente  un  sujet  que  les  artistes 
antiques  n'ont  pas  traité  souvent.  Sur  une  grande  roche 
schisteuse  qui  se  dresse  au  milieu  du  tableau ,  on  voit  une 
femme  assise  ,  vêtue  d'un  cliiton  sans  manches  et  sans 
ceinture,  et  d'un  manteau  qui  lui  voile  l'occiput.  Elle  a  les 
pieds  nus;  un  bouquet  de  fleurs  et  de  fruits  s'étale  sur  ses 
genoux  ;  de  plus,  elle  tient  dans  chaque  bras  un  enfant  nu, 
dont  l'un  lui  montre  un  fruit,  tandis  que  l'autre  pose  la 
main  sur  le  sein  de  la  matrone,  pour  lui  demander  à  boire. 
Au  premier  plan  se  trouvent  une  vache  couchée  et  un 
agneau  broutant  l'herbe. 

La  Terre  —  car  c'est  elle  que  nous  avons  devant  nous 
—  porte,  chez  les  auteurs  anciens,  les  épithètes  de  mère 
{nnitfr,  g<>nctrix)  et  de  nourrice  (yy)  txr^rrjp  çi^xa-v]  tgoï/Oç. 
Esclu/le,  Sept  contre  Thèbes,  v.  16.  —  r^  /.ouporpoçoç.  Pau- 


LES  TROIS   ELEMENTS. 


381 


sanias,  1.  I,  22,  3).  Bien  que  nous  la  rencontrions  presque 
toujours  à  demi-couchée,  la  pose  que  le  sculpteur  lui  a 


donnée  ici  n'est  pas  sans  exemple;  et  quant  à  la  vache 
dont  elle  est  accompagnée,  personne  n'ignore  que  cei 
animal  est  un  des  attributs  caractéristiques  de  la  Terre. 


382  LE  CIEL. 

A  la  droite  du  spectateur,  le  rocher  est  battu  par  les  flots 
de  la  mer.  L'élément  humide  est  représenté  par  VOcéan  lui- 
même,  dont  le  corps  est  visible  jusqu'à  la  taille.  Sa  barbe,  sa 
chevelure  enserrée  d'un  bandeau ,  ses  épaules  puissantes  le 
font  ressembler  à  Neptune.  De  la  main  droite  il  rajuste  sa 
draperie  qui  forme  comme  un  voile  autour  de  lui.  Un 
dragon  marin  et  deux  dauphins  jouent  dans  l'eau. 

Derrière  la  Terre,  on  voit  d'abord  un  marais  couvert  de 
roseaux  et  habité  par  une  grenouille,  une  hydre  et  un  oiseau 
aquatique.  Au  premier  plan  gît  une  amphore  renversée  d'où 
s'échappe  l'eau  en  abondance.  Plus  en  haut,  et  comme,  pla- 
nant au-dessus  des  nuages,  on  aperçoit  le  buste  d'une  femme 
drapée,  qui  lient  dans  chaque  main  un  flambeau.  Cette  déesse, 
représentant  Y  Air,  c'est-à-dire  le  Ciel,  est  très-certainement 
Séléné. 

Sur  un  bas-relief  du  Musée  de  Florence,  dont  j'ai  fait  re- 
produire la  gravure  à  la  page  381,  se  trouve  la  même  allé- 
gorie avec  des  variantes  fort  intéressantes  (1). 

[Le  haut  du  marbre  est  brisé ,  avec  la  tête  de  Séléné  et  le  visage 
de  l'Océan.  La  jambe  gauche  de  devant  de  l'agneau  manque  égale- 
ment.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc,  découvert  dans  les  ruines  de  Carthage 
et  donné,  en  1856,  par  M.  Léon  Roches,  consul  général  de  France  à 
Tunis. 

0.  Jahn,  Denkmaeler  und  Forschungen,  1864,  pi.  189,  p.  177. 

Hauteur  0,79.  —  Largeur  1,H. 

41  S.  LE  SOLEIL. 

Le  dieu  du  soleil  est  un  jeune  homme ,  vêtu  d'une 
tunique  à  manches  courtes  et  d'un  manteau  attaché  sur 
l'épaule  droite.  Sa  tête  est  ceinte  de  la  couronne  radiée, 
c'est-à-dire  d'un  cercle  dans  lequel  on  a  pratiqué  sept  trous, 


(1)   0.  Jahtt,  Denkmaeler  und  Forschungen,  1858,   pi.   119,  2 
(p.  243);  pi.  189,  2.— Brwin,  Bulleltino  romano,  1859,  p.  100. 


LE  SOLEIL.  383 

pour  y  fixer  les  sept  rayons  (en  bronze)  qui  signifient  les 
sept  jours  de  la  semaine.  De  la  main  gauche  il  tient  un 
globe,  symbole  de  l'univers  ,  de  l'autre  une  corne  d'abon- 
dance moderne.  Bien  que  ce  dernier  attribut  ne  soit  pas  dé- 
placé, le  restaurateur  aurait  dû  remarquer  que  les  chevaux 
dont  les  bustes  se  trouvent  aux  pieds  du  dieu  ont  conservé 
un  reste  de  leurs  brides.  11  est  donc  évident  que  le  Soleil 
tenait  dans  sa  main  droite  abaissée  et  son  fouet  et  les  rênes 
du  char  (1). 

Les  deux  chevaux,  entés  dans  un  fleuron,  s'appelaient 
Ethon  (Ai'Ocov)  et  Pyroïs  (nupoetç) . 

Le  Soleil  est  le  protecteur  des  jeux  du  cirque;  mais  le 
lieu  où  notre  statue  a  été  découverte  me  fait  présumer 
qu'elle  a  servi  d'ornement  à  un  tombeau  {Orelli,  Inscrip- 
tions, n.  4791-92). 

Le  revers  n'est  pas  travaillé. 

[Le  nez  et  le  menton ,  l'avant-bras  droit  avec  la  corne  d'abon- 
dance, le  poignet  et  la  main  gauche  avec  le  globe;  le  pied  gauche, 
quatre  doigts  du  pied  droit,  quelques  raccords  à  la  draperie,  les  na- 
seaux du  cheval  de  gauche  sont  des  restaurations  modernes,  exécutées, 
à  Rome,  par  Vandenelsken,  sous  la  direction  de  Visconti  père.] 

Marbre  de  Carrare;  ouvrage  du  ni»  siècle.  Trouvé  en  1769,  à 
Torre-Nuova,  sur  la  voie  Labicane,  dans  des  fouilles  entreprises  par 
ordre  du  prince  Borghèse. 

Villa  Borghèse,  st.  3,  2. 

Visconti,  S'opra  la  statua  del  Sole.  Roma,1771('?).  Monumenti  scelti 
Borghesiani,  pi.  21,1  (p.  150).  — Clémente  Biagi{vao\n&  àe.CA.ma\- 
doli),  Ragionamento  sopra  un'  antica  statua  singolarissinia  nuova- 
mente  scoperta  nell'  agro  Romano;  Roma,  1772. —  Hirt,  Bilder- 
buch,  pi.  4,  7.  —  Millin,  Galerie  mythologique  (Paris,  1850),  pL74, 
303.  —  Bouillon,  t.  lU,  Statues,  pi.  3,  3,  —  Clarac,  Cat.  n.  406; 
Musée,  pi.  334, 1188.  —  E.  Braun,  Musée  Rhénan,  t.  VII,  193. 
Hauteur  4,75. 


(1)  Voir  Gerhard,  Denkmœler  und  Forschungen,  1861,  p.  129. 
130.  La  correction  d'un  passage  du  manuel  de  Ch.-O.  Millier  qui 
2st  recommandée  en  cet  endroit  repose  sur  une  erreur. 


dS'i  LE  CIEL. 


416.  41^.  LE  SOLEIL. 

Le  dieu  du  soleil  est  représenté  sous  les  traits  d'un  jeune 
homme  nu,  aux  cheveux  bouclés,  portant  un  manteau  sur 
l'épaule  et  un  bonnet  de  forme  ovoïdale  sur  la  tête.  D'une 
main  il  tient  un  parazoniiim,  de  l'autre  un  fouet. 

A  ses  pieds  on  voit  une  t§te  de  cheval  bridé. 

Ces  deux  statues  font  pendants. 

[Restaurations.  A  {celui  qui  porte  Vépée  nu  bras  gauche)  :  L'ex- 
Irémité  du  nez,  le  bras  droit  et  le  foutt,  l'avant-bras  gauche  avec.  la 
plus  grande  partie  de  l'épée  et  quelques  plis  du  manteau;  les 
jambes,  la  cuisse  gauclie  etdiux  tiers  de  la  cuisse  droite.  —  Le  cou 
du  cheval.  —  B  (tête  rapportée)  :  Le  nez,  le  menton,  le  haut  de  la 
têle,  le  cou,  les  épaules,  les  bras  et  les  attributs  (sauf  le  bout  du 
fouet);  un  morceau  du  manteau,  la  jambe  droite  avec  la  moitié  de 
la  cuisse,  le  devant  de  la  jambe  gauche,  le  talon  gauche.  —  Le  torse 
a  été  brisé  en  deux.] 

Statues  en  marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  A)  4,70.  —  U)  1,67. 


4tS.  BUSTE  D'HÉLIOS. 

Le  jeune  dieu,  coifTé  d'un  bonnet  asiatique,  a  la  tête 
tournée  vers  le  ciel,  les  sourcils  contractés,  la  bouche  en- 
tr'ouverte,  les  cheveux  dressés  sur  le  front,  qui  est  remar- 
quablement bas.  Ses  oreilles  sont  cachées  sous  sa  chevelure. 

[Tète  antique  rapportée  sur  un  buste  antique  colossal.  L'extrémité 
du  nez,  le  c.isque  et  une  partie  des  bras  sont  modernes.] 

Très-beau  travail  grec;  marbre  de  Paros.  Villa  Borgbèse,  st.  5, 
22. 

Bouillon,  t.  11,68.  —  Clarac,  Gat.  n.  54;  Musée,  pi.  1085,2810e 
(Héros  grec). 

Hauteur  0,73. 


LE   SOLEIL.  ?J 

^19.  LE  SOLEIL. 

Tête  du  Soleil,  légèrement  tournée  à  gauche.  Les  lèvre 
^ont  entr'ouverles. 

[Le  bandeau  et  le  haut  de  la  tête  sont  brisés]. 
Marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  m,  Supplément,  pi.  1,6.  —  Clarac,  Cat.  n.  333; 
Musée,  pi.  259,  644. 

Hauteur  0,32. 

4«0.  TÊTE  D'HÉLIOS. 

Celte  tête,  qu'on  a  eu  tort  de  mettre  sur  une  gaîne,  repré- 
sente incontestablement  le  dieu  du  Soleil.  Les  deux  trous 
pratiqués  dans  le  sommet  étaient  destinés  à  recevoir  la  cou- 
ronne radiée.  Les  oreilles  sont  cachées  sous  la  chevelure, 
les  prunelles  sont  indiquées. 

[L'extrémité  du  nez  et  la  gaîne  sont  modernes]. 

Sculpture  grecque. 

Hauteur  0,23. 

4SI.       MASQUE  COLOSSAL  D'HÉLIOS. 

Médaillon  ovale,  représentant  en  relief  de  très-forte  saillie 
le  masque  à'Hélios,  tel  qu'on  le  voit  sur  les  monnaies  de 
Rhodes.  11  a  la  bouche  enir'ouverte,  sa  physionomie  est  em- 
preinte d'une  fierlé  majestueuse.  Ses  cheveux  flottants,  cou- 
ronnés de  raisins,  de  pampres,  de  fleurs  et  de  branches 
d'olivier,  forment  comme  un  nimbe  de  rayons  autour  de  sa 
tête.  Les  prunelles  sont  indiquées. 

Dans  le  bas,  à  la  gauche  du  spectateur,  on  remarque  un 
loir  (glis),  blotti  dans  le  feuillage  de  la  vigne.  On  i-ait  que 
cet  animal  se  nourrit  de  fruits  pendant  l'été  et  passe  l'hiver 
dans  un  sommeil  léthargique  (1)  ;  caché  dans  le  creux  d'un 
arbre,  sur  un  lit  de  mousse,  il  ne  se  réveille  qu'avec  le 
soleil  du  printemps. 

(1)  Pline,  1.  VllI,  223.  224  :  Sorices  et  ipsos  hieme  condi  auctot 

e&t  Nigidius  sicut  glires Rursus  aestate  iuvenescunt. 

17 


386  LE  CIEL. 

La  tranche  du  médaillon  est  ornée  d'un  chêne  (à  droite) 
et  d'un  cep  de  vigne  (à  gauche),  détail  qui  a  échappé  à 
tous  les  interprètes  de  ce  beau  marbre. 

[Le  nez  d'Hélios,  le  menton,  une  partie  de  la  lèvre  supérieure  el^" 
du  cou,  un  morceau  du  haut  et  une  pièce  du  bas   du  médaillon, 
sirtsi  que  la  tête  du  loir  sont  modernes.] 

Bas-relief  en  marlwe  peulélique.   Sculpture  romaine.  Villa  Bo 
ghèse,  st.  6,  14. 

Visconti,  Monumentl  scelti  Borghesiani,  p.  266  (pi.  38, 1),  l'appelle 
VEspagne.  —  Bouillon,  t.  I,  74.  —  Clarac,  Cat.  n.  40;  Musée, 
pi.  255,  311  bis.  —  E.  Braun,  Arcliaeol.  Anzeiger,  1849,  p.  33. 
Bullettino  romano,  1849,  p.  69.  Musée  Rhénan,  t.  VII,  191,  — 
Mûller-Wieseler,  Denkmaeler  der  alten  Kunst,  t.  II,  pi.  75,  970,  y 
voit  Dionysos  en  dieu  du  soleil. 

Ilaulcur  0,85.  —  Largeur  0,57.  —  Épaisseur  0,15. 

4SS.        GIPPE  DE  JULIA  VICTORINA. 

Grand  autel  sépulcral,  décoré  de  volutes  et  de  rosaces. 
Sur  la  face  principale  est  sculpté,  dans  un  cadre  de  rin- 
ceaux, le  buste  drapé  d'un  enfant  romain,  portant  des  pen- 
dants d'oreilles.  Le  croissant  dont  il  est  coiffé  rappelle  la 
Lune  mâle  {Luna  mascula)  des  peuples  asiatiques.  Au-des- 
sous du  buste,  on  lit  une  inscription  qui  n'a  évidemment 
aucun  rapport  avec  lui  :  Diis)  M[anibus)  |  Juliœ  Victo^ 
rince  \  quœ  vix{it)  ann{os]  X,  'mens[es)  V,  \  C[aius]  Julius 
Saturninus  et  \  Lucilia  Procula  parentes  |  filiœ  dulcissimœ 
fecerunt. 

Un  buste  de  dame  romaine  drapée,  également  encadré  de 
rinceaux,  occupe  la  face  postérieure.  Cette  femme  est  parée 
de  pendeloques  et  de  la  couronne  radiée  du  Soleil,  repré- 
sentation jusqu'à  présent  unique  (1). 

Sur  chaque  face  latérale  ou  voit  un  laurier  avec  des  oi- 
seaux qui  en  picotent  les  baies. 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  1,15.  —  Largeur  0,63.  —  Épaisseur  0,38. 

(1)  Voir  Stephani,  Nimbus  und  Strahlenkranz,  p.  123. 


BUSTE  d'hélios.  387 


4S3.  BUSTE  D'HÉLIOS. 

Petit  autel  portatif,  décoré  du  buste  drapé  dî'Hélios,  dont 
la  tête  est  ceinte  d'une  couronne  à  sept  rayons. 

Marbre  blanc,  rapporté  de  Cilicie  par  M.  Victor  Langlois,  et  donné 
par  S.  Exe.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

Hauteur  0,33.  —  Largeur  0,17. 


4S4.         CANDÉLABRE. 

Les  trois  pans  de  la  base  triangulaire  de  ce  beau  candé- 
labre représentent,  en  bas-relief  de  peu  de  saillie  : 

1)  Le  buste  drapé  du  Soleil,  orné  de  la  couronne  radiée  à 
sept  rayons.  Le  dieu  aies  traits  d'un  jeune  homme. 

Sur  le  listel  inférieur  on  lit  les  mots  :  DORYPHORVS 
PATER,  gravés  en  caractères  du  second  siècle  de  notre  ère. 
Celle  inscription,  que  les  antiquaires  ont  jusqu'ici  mal  inter- 
prétée, nous  apprend  le  nom  et  la  fonction  du  consécrateur 
de  notre  marbre.  Puter  (père)  était  le  titre  officiel  des 
prêtres  de  Mithras  (1). 

2)  Le  buste  drapé  de  la  Lune,  également  de  face.  Elle 
porte  un  baudrier  (pour  le  carquois)  sur  la  poitrine,  un 
croissant  sur  la  lêle. 

3)  Le  taureau  cornupète  des  mystères  de  Mithras,  courant 
vers  la  droite. 

Trois  têtes  de  griffon  décorent  les  angles  supérieurs  de 

hase. 

Le  fût  du  candélabre  est  formé  de  feuilles  d'acanthe. 

[Pat'ties  modernes  :  La  plinthe  et  les  trois  griffes;  deux  têtes  de 
griffon  et  une  oreille  de  la  troisième;  le  haut  du  fût  (à  peu  près  un 
tiers).] 


{■t)Ces  prêtres  s'appellent  ordinairement  :  paier  et  sacerdos  in- 
vict  Mithrae,pater  sacrorum,  pater  jjatrum,  pater  et  hieroceryx, 
vater  nomimust  etc. 


LE  CIEL. 

Mirbre  pciitt'liqiie.  Collection  du  cardinal  Fescli  (catalogue  n.  260 
et  p.  XI\  Entré  au  Louvre  en  1816. 

Bouillon,  t.   III,  Candélabres,  pi,  3,  1.   —  Clarac,  Cat.  n. 
Musée,  pi.  257,  640,  et  Inscriptions  pi.  61, 

Dauleur  2,27. 


4SS.  CHUTE  DE  PHAETHON. 

Ce  grand  bas-relief,  malheureusement  en  fort  maaiais 
état,  représente  trois  scènes  distincies, 
A  la  gauche  du  spectateur,  et  au  second  plan, 

I)  Le  jeune  Phaëthon,  fils  du  Soleil  et  de  Clymène,  l'Océa- 
nide,  supplie  son  père  de  lui  confier,  pour  un  jour  seule- 
ment, le  char  qui  éclaire  le  monde,  Hélios  est  assis  (à  droite) 
sur  une  colline  qui  sert  d'appui  à  sa  main  droite  ;  au  bras 
gauche,  il  tient  une  corne  d'abondance.  Une  chlarayde 
flottante  recouvre  ses  épaules.  Le  dieu  reste  insensible  aux 
prières  de  son  fils  qui,  debout  et  les  jambes  croisées,  se 
penche  tendrement  vers  lui.  Phaëthon  porte  également  une 
chlamyde  en  écharpe. 

II)  Au  milieu  de  la  composition  est  sculptée  la  chute  de 
Phaëthon.  Frappé  du  foudre  de  Zeas,  le  jeune  homme  est 
renversé  du  char  et  tombe,  la  tète  en  bas,  dans  les  flots  de 
''Éridan .  Le  char  est  fracassé,  et  Tattelage  du  Soleil  reprend 
■on  vol  vers  le  ciel.  Les  Dioscures,  à  cheval,  accourent  pour 
joupter  les  quatre  coursiers  effrayés  et  les  reconduire  à 
ro'.ympe.  L'un  des  frères  a  le  bras  droit  levé,  comme  s'il 
voulait  les  arrêter.  Ils  sont  suivis  chacun  d'un  enfant  nu, 
représentant,  comme  eux,  l'étoile  du  matin  (Phosphorus]ei 
l'étoile  du  soir  (H'^fperus).  Les  flambeaux,  l'un  debout 
l'autre  renversé,  que  tenaient  ces  enfants,  sont  brisés  même 
il  est  certain  que  le  Dioscure  de  gauche  est  suivi  de  Phos- 
phoras,  puisque  le  dieu  du  Soleil  se  trouve  assis  derière 
lui.  Hesperus,  vêtu  d'un  manteau  qui  laisse  l'épaule  droite 
à  dé<îouvert,  s'éloigne  dans  une  direction  opposée. 

Au-dessus  des  étoiles  on  aperçoit  deux  personnages  nus 


CHUTE   DE  PHAËTHON.  389 

qui  ont  dû  sonner  du  buccin  ;  ce  sont  les  Vents  de  l'Est  et 
de  rouest,  soufflant  l'un  contre  l'autre  (i).  L"homme  nu, 
placé  dans  l'angle  droit  supérieur,  et  qui  déploie  son  écharpe 
de  façon  à  ce  qu'elle  forme  un  nimbe  autour  de  sa  tête  (2), 
est  vraisemblablement  le  Ciel  [Uranos].  Un  peu  plus  bas, 
on  aperçoit  Zeus  debout,  la  poitrine  nue,  un  sceptre  au  bras 
gauche.  De  la  main  droite  étendue  il  vient  de  lancer  la  foudre , 
pour  empêcher  la  conflagration  du  monde.  Le  dieu  suprême 
est  accompagné  d"une  femme  drapée.  Iris,  dont  le  manteau 
afi"ecte  la  forme  d'un  voile. 

III)  La  Terre.  —  Le  vieillard  à  demi-couché  qui  reçoit 
Phaëthon  dans  ses  bras,  est  VÉridan  {le  Pô),  dont  les  eaux, 
d'après  la  légende  grecque,  ont  englouti  le  corps  de  l'au- 
rige  téméraire.  Le  haut  de  son  corps  est  nu,  et  il  s'appuie 
sur  une  urne;  un  arbre  pousse  à  ses  pieds. 

Le  groupe  suivant  représente  la  métamorphose  de  Cycnus, 
roi  des  Ligures.  Proche  parent  de  Phaëthon,  ce  prince  n 
put  se  consoler  de  la  mort  de  son  jeune  ami,  et  pour  mettre 
fin  à  ses  gémissements,  Apollon  le  changea  en  cygne  (xîixvoç). 
On  le  voit  ici  sous  les  traits  d'un  vieillard,  vêtu  d'un  man- 
teau qui  laisse  la  poitrine  nue;  sa  tête  est  appuyée  sur  le 
bras,  attitude  de  la  plus  grande  douleur.  Le  cygne  placé 
devant  lui  indique,  par  anticipation,  ce  qu'il  va  devenir. 

Quant  au  personnage  nu  qui  se  tient  debout  derrière 
Cycnus,  les  antiquaires  ont  cru  y  reconnaître  Cuparo,  l'un 
des  fils  du  roi.  Mais  on  ne  comprend  pas  pourquoi  le  fils 
serait  deux  fois  plus  grand  que  le  père.  Il  est  .manifeste  que 
c'est  plutôt  un  dieu;  ses  formes  juvéniles,  son  opposition 
avec  Zeus ,  qui  occupe  le  même  rang  sur  le  côté  droit  du 
bas-relief ,  enfin  le  mouvement  de  sa  tête  et  de  son  bras, 
tournés  vers  le  char  du  Soleil,  me  font  présumer  que  le 
sculpteur  a  voulu  représenter  Apollon,  personnage  principal 
de  cette  scène.  Une  chlamyde  flotte  autour  de  ses  épaules. 


(1)  Sxàaiç  àvTÎTtvouç.  Eschyle,  Prométli'îe,  v.  1089. 

(2)  K.  F.  Hermann  l'avait  appelé  Noclurnus.  Arcliaeol.  Zeitutig, 
18  i7,  p.  95. 


390  LE   CIEL. 

Les  trois  jeunes  filles  qui  se  trouvent  à  l'extrémité  du  ta- 
bleau sont  les  Héliades,  c'est-à-dire  les  sœurs  de  Phaëthon 
L'une  d'elles  est  accroupie  et  tient  son  genou  dans  les  deux 
mains;  les  autres  ont  déchiré  leurs  vêtements  et  font  de? 
gestes  de  désespoir.  Les  arbres  qui  poussent  prés  d'elle? 
font  prévoir  que  leur  transformation  en  peupliers  est  im- 
minente. — 

Il  nous  reste  à  énumérer  les  divinités  qui  remplissent  le 
côté  droit  du  premier  plan. 

Deux  déesses,  à  demi-couchées,  sont  placées  en  face  l'une 
de  l'autre.  La  première  a  le  haut  du  corps  nu,  le  bras  droit 
levé,  et,  de  la  main  gauche  tendue  en  avant,  elle  porte  un 
dauphin.  C'est  la  personnification  de  la  Mer  (Thalassa).  La 
seconde,  de  formes  matronales,  drapée  et  diadémée,  est  la 
Terre.  Une  corne  d'abondance  au  bras  gauche,  un  bouquet 
d'épis  à  la  main  droite,  elle  est  entourée  de  trois  enfants  nus, 
qui  représentent  les  trois  anciennes  Saisons  de  l'année,  et 
dont  l'un  porte  une  corbeille  remplie  de  fruits. 

Enfin,  le  Génie  du  Mont  Olympe,  avec  une  draperie  en 
écharpe,  est  assis  sur  une  colline. 

La  chute  de  Phaëlhon  est  un  des  sujets  les  plus  rares  ;  on 
ne  connaît  jusqu'à  présent  que  six  bas-reliefs  de  ce  genre  ; 
le  nôtre,  celui  de  la  villa  Borghèse  à  Rome  [Millin,  Nou- 
velle galerie  mythologique,  pi.  80,  303),  un  à  Vérone,  un 
à  Florence,  le  sarcophage  Depoletti  [Wieselcr,  Phaëlhon, 
pi.  n.  4)  et  un  fragment  inédit  du  musée  de  Vienne  en  Dau- 
phiné.  Le  bas-relief  de  Chantilly,  aujourd'hui  en  Angleterre, 
est  du  16'n«  siècle  (1),  de  l'école  du  Primatice. 

[Parties  brisées  ou  restaurées  :  I)  La  tête,  le  bras  droit  (suif  la 
main),  la  jambe  droite  avec  la  moitié  de  la  cuisse  et  du  pied  d'Hélios. 

—  La  tète,  le  bras  droit  et  le  pied  droit  avec  la  moitié  de  la  jambe 
de  Phaëtbon. 

II)  Le  m:isque,  les  bras,  la  jambe  droite  (jusqu'à  la  cbpville),  la 
moitié  de  la  cuisse,  la  jambe  gauche  et  la  cuisse  gauche  de  Phaëlhon. 

—  Les  têtes  et  les  jambes  des  quatre  chevaux.  —  Dioscure  de  gauche . 
La  tête,  le  bras  droit  et  le  bout  du  pied  droit.  Les  naseaux  et  la 

(1)  Le  Louvre  en  possède  un  moulage  en  plâtre, 


ENDYMION   ET   SÉLÉNÉ,  391 

jambe  droite  de  derrière  de  sonclieval.  —  Dioscure  de  droite  :  La  tête, 
le  bras  gaucho,  la  jambe  gauche  avec  la  moitié  de  la  cuisse.  La  tête 
et  la  jambe  gauche  de  devant  de  son  cheval.  —  La  moitié  de  la  tête 
et  les  bras  de  l'enfant  de  gauche  {Phosplwrus),  La  tête  et  les  bras 
(VHesperus.  —  Vetif  de  l'Est  :  La  tète,  les  bras  et  les  jambes.  — 
Vent  de  l'Ouest  :  Il  n'en  reste  que  les  ailes.  —  Uranus  :  La  tête,  la 
main  droite  avec  le  poignet,  le  bras  gauche  et  une  partie  du  voile. 

—  Zeus  :  la  tête,  le  bras  droit  et  le  haut  du  sceptre.  —  Iris:  La 
tête,  l'avant-bras  droit,  la  moitié  de  la  main  gauche  et  le  haut  du 
voile. 

Ili)  Èridan  :  La  fête,  la  moitié  de  l'urne,  le  haut  de  l'arbre.  — 
Cygne  :  La  tête  et  une  partie  des  ailes  et  de  la  queue.  —  Cycnus  : 
la  moitié  supérieure  de  la  tête,  les  deux  avant-bras,  une  partie  delà 
jambe  droite  et  l«s  pieds.  —  Apollon  :  La  tête,  l'avant-bras  droit 
avec  le  coude,  une  partie  de  la  main  gauche,  la  jambe  droite  avec  la 
cuisse  et  la  hanche,  et  la  moitié  de  la  jambe  gauche. —  Les  Héliades  : 
La  tête  et  l'avant-bras  droit  avec  le  coude  de  celle  qui  est  accroupie. 
Le  masque  et  le  bras  gauche  avec  le  coude  de  la  seconde.  La  tête  et 
l'avant-bras  droit  (jusqu'au  poignet)  de  celle  qui  a  la  jambe  nue. 

—  Tlialassa:  La  lête,  le  bras  droit,  le  sein  droit  et  le  bas  des  reins 
avec  la  draperie.  —  La  Terre  :  le  masque,  la  main  droite  et  les  épis, 
la  main  gauche  ei  la  pointe  de  la  corne  d'abondance.  La  tête,  la 
poitrine  et  le  bras  droit  de  l'enfant,  debout  devant  elle.  La  Jambe 
droite  de  celui  qui  tient  la  corbeille.  Le  masque  de  l'enfant,  assis  sur 
l'épaule  droite  de  la  déesse.  —  Olympe  :  la  tête,  le  bras  droit  jus- 
qu'au poignet  et  la  jambe  gauche  avec  la  cuisse.] 

Devant  de  sarcophage  en  marbre  blanc.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  p'.  17.  —  C/arac, Cat.  n.  732=7666e>, 
Musée,  pi.  210,  42.  —  Wieseler,  Phaëthou  (Gœttingen,  1857),  pl.l; 
p.  29  et  suiv , 

Hauteur  4,13.  —  Largeur  2,32. 


4S6.  ENDYMION  ET  SELENE.  SARCOPHAGE 

DE   BORDEAUX. 

Les  sculpteurs  de  sarcophages  ont  traité  ce  sujet  avec 
une  sorte  de  prédilection.  Séléné,  déesse  de  la  Lune,  descend 
du  haut  du  ciel  pour  visiter  le  bel  Endymion  qui,  plongé 
dans  un  éternel  sommeil,  repose  dans  une  grotte  du  mont 


39Î  LE  CIEL. 

Latmus.  En  effet,  il  serait  difficile  d'imaginer  une  allégorie 
plus  gracieuse  de  la  mort  qu'un  jeune  homme  comblé  pen- 
dant son  sommeil  des  faveurs  de  la  divinité. 

Au  milieu  de  la  composition,  on  voit  Séléné  quittant  son 
cliar.  Chaussée  de  sandales  et  vêtue  d'une  tunique  talaire, 
elle  porte  au  bras  droit  un  flambeau  allumé.  De  h  main 
gauche  elle  lient  son  manteau  qui,  enflé  par  le  vent,  forme 
une  espèce  de  voile  ;  sa  figure  n'est  que,  dégrossie,  parce 
que  l'artiste  aura  eu  l'intention  de  la  représenter  sous  les 
traits  de  l'épouse,  à  laquelle  le  cercueil  était  destiné  (1).  Un 
Amour  en  chlamyde,  tenant  également  une  torche,  conduit 
la  déesse  vers  l'endroit  où  Endymion ,  à  demi-couché,  est 
endormi  au  milieu  de  son  troupeau.  Le  jeune  berger,  en 
costume  de  chasse,  est  armé  d'une  paire  de  lances.  Sa  main 
droite  est  posée  sur  l'épaule  gauche,  vers  laquelle  s'incline 
sa  tête.  Il  faut  remarquer  que  sa  figure  n'a  pas  non  plus 
été  achevée. 

Parmi  les  pers9nnages  groupés  autour  de  lui,  se  dislingue 
un  adolescent  presque  nu,  aux  cheveux  bouclés,  portant  une 
paire  de  grandes  ailes  aux  épaules  et  des  ailes  d'hirondelle 
à  la  tête.  C'est  le  Sommeil  [Hypnos,  Somnus),  qui  vient 
assoupir  Endymion.  Dans  la  main  gauche  il  lient  un  bou- 
quet de  pavots,  plante  dont  la  vertu  soporifique  n'était  pas 
restée  inconnue  aux  anciens  ;  de  l'autre  il  applique  sur  les 
tempes  de  celui  qu'il  veut  endormir,  une  corne  (céras), 
remplie  du  breuvage  narcotique. 

Un  Amour  aptère,  vêtu  d'une  chlamyde,  porte  un 
flambeau  à  la  main,  pour  que  la  déesse  puisse  contempler 
à  la  lumière  les  traits  de  son  favori.  Un  troisième  est  debout 
au  chevet  d' Endymion. 

Neuf  chèvres  et  deux  génisses,  confiées  à  la  garde  d'an 
chien,  sont  couchées  près  du  dormeur. 

Enfin,  le  jeune  homme,  de  petite  taille,  qui,  un  roseau  à 
la  main,  est  assis  sur  la  montagne,  ne  peut  représenter  que 
le  Génie  du  Latmus.  Il  porte  son  manteau  en  écharpe  sur 
S'épaule  gauche.  — 

(1)  Voir  p.  252.  2b7. 


E.NDYMION   ET   SÉLÉNÉ.  93 

Le  char  de  Séléné,  enrichi  de  rinceaux  ciselés  el  traîné 
îar  une  pairo  de  chevaux,  est  conduit  par  un  Amour.  Debout 
iuif  la  croupe  de  l'un  des  coursiers,  un  flambeau  à  la  main 
droite,  le  petit  aurige  essaie  d'arrêter  son  attelage;  il  n'y 
parviendrait  pas  sans  le  secours  d'un  de  ses  camarades 
et  surtout  l'aide  d'une  jeune  femme  qui  ressemble  à  une 
Amazone.  Cette  dernière,  chaussée  de  brodequins  de  chasse 
et  vêtue  d'un  manteau  flottant  et  d'une  tunique  courte,  qui 
laisse  le  sein  droit  à  découvert,  a  donné  lieu  à  des  inter- 
prétations bien  différentes.  Les  uns  ront  appelée  Victoire  ou 
Iris,  d'autres  s'obstinent  à  y  voir  une  Heure,  sans  que  les 
motifs  qu'ils  peuvent  alléguer  en  faveur  de  leurs  hypo- 
thèses aient  quelque  chose  de  spécieux.  Je  crois  que  celle 
femme  représente  la  ville  de  Miiet,  située  aux  environs  du 
Latraus,  et  mon  explication  a  d'autant  plus  de  vraisem- 
blance, que  le  personnage  barbu,  à  la  chevelure  hérissée, 
qui  est  assis  au  second  plan,  est  un  Génie  local  autre  que 
celui  dont  je  viens  de  faire  mention.  11  tient,  lui  aussi,  un 
roseau  au  bras  droit. 

Les  chevaux  de  Séléné  ont  le  poitrail  orné  de  demi- 
lunes  (1). 

A  l'extrémité  gauche  du  bas-relief,  on  voit  un  des  com- 
pagnons d'Endymion,  assis  sur  un  tertre.  Les  bras  appuyés 
sur  sa  houlette,  il  s'était  endormi  au  milieu  de  son  troupeau, 
et,  réveillé  par  le  bruit  du  cortège  de  la  déesse,  il  tourne 
la  tête  vers  la  scène  principale.  Goberger,  vêtu  de  Vexomis 
et  chaussé  d'endromides,  porle  sa  besace  en  sautoir.  Il  est 
d'un  âge  mùr,  et  sa  physionomie  se  rapproche  de  celle  des 
Satyres.  Trois  chèvres  et  un  chien  sont  couchés  autour  de 
.ui. 

L'espace,  resté  libre  sous  les  jambes  des  chevaux,  est 
rempli  par  une  femme  à  demi-couchée,  coiffée  d'un  diadème 
et  tenant  dans  les  deux  mains  une  corne  d'abondance.  G'est 
naturellement  une  personnification  de  la  Terre.  Elle  a  le 


(1)  0.  Jahn,  Monatsberichfe  der  Leipziger  Societaet,  1855,  p.  42, 
—  Frœhner,  la  Colonne  Trajane,  p.  96.  101. 

17* 


394  LE  CIEL. 

buste  nu,  comme  sur  noire  bas-relief  p.  263.  Un  Amour 
ailé  joue  avec  une  génisse,  accroupie  près  d'elle. 

Nous  n'avons  plus  que  deux  figures  à  examiner  :  les  jeunes 
filles  qui,  couronnées  de  joncs  et  à  moitié  nues,  terminent 
le  côté  droit  de  la  composition.  Ce  sont  les  Nymphes  d'une 
fontaine.  La  première  pose  le  bras  gauche  sur  l'épaule  de 
sa  sœur,  l'autre  s'appuie  sur  un  cinpe  qui  sert  de  piédestal 
à  un  vase  renversé,  d'où  l'eau  s'échappe.  Toutes  les  deux 
portent  des  roseaux,  et  des  massifs  de  plantes  aquatiques  se 
voient  dans  le  fond. 

[Restaurations  insigniflantes.J 

Faces  latérales. 

1  gauche,  un  berger,  probablement  Endymion  lui-même, 
garde  son  troupeau,  composé  d'une  vache,  d'un  bélier  et  de 
deux  chèvres.  Vêtu  d'une  exomide  et  chaussé  de  péronés, 
il  s'appuie  sur  un  long  bâton.  Son  chien  est  assis  à  ses  pieds. 
Arbre  au  fond. 

A  droite,  Séléné,  armée  d'un  fouet,  regagne  le  ciel  sur 
une  bige,  attelée  de  taureaux.  Elle  est  coiffée  d'un  croissant, 
3t  son  manteau,  en  écharpe,  forme  comme  un  nimbe  autour 
de  sa  tête. 

.   Comercle. 

Le  cartel  de  l'inscription,  resté  vide,  est  supporté  par 
deux  Amours  ailés  et  vêtus  de  manteaux.  A  gauche,  on 
voit  : 

1)  Le  jugement  de  Paris.  Assis  sur  un  rocher,  le  jeune 
berger  tend  la  pomme  à  Vénus  qui  avance  la  main  droite 
pour  recevoir  le  prix  de  la  beauté.  Un  bonnet  asiatique,  un 
chiton  à  manches  longues  et  une  paire  d'anaxyrides  forment 
le  costume  de  Paris,  qui  tient  oae  houlette  recourbée.  Son 
chien  est  assis  à  côté  de  lui.  Éros,  nu  et  sans  ailes,  portant 
un  flambeau  allumé,  se  penche,  les  jambes  croisées,  sur  les 
genoux  du  prince  troyen  pour  plaider  eu  faveur  de  la  déesse 
cle  l'amour.  Au  second  plan,  on  aperçoit  Hermès  (Mercure} 


ENDYMION   ET   SÉLÉNÉ.  393 

qui  Vient  de  conduire  les  déesses  devant  leur  juge;  coiffé 
d'un  pétase  et  vêtu  d'une  chiamyde  en  écharpe,  il  a  le  pied 
droit  posé  sur  un  rocher  et  le  bras  droit  appuyé  sur  le  genou. 
Le  caducée  qu'il  porte  est  terminé  par  des  têtes  de  serpent. 

Aphrodite  (Vénus)  est  diadémée  et  vêtue  d'une  robe  lon- 
gue qui  laisse  le  bras  droit  à  découvert.  De  la  main  gauche 
elle  porte  un  long  sceptre  ;  sa  tête  est  fièrement  tournée  vers 
'les  deux  déesses,  Héra  (Junon)  et  Athéné  (Minerve),  qu'elle 
vient  de  vaincre. 

L'épouse  de  Zeus,  voilée  et  coiffée  d'un  diadème,  tient  un 
flambeau,  comme  si  elle  présidait  à  un  mariage.  Elle  est 
assise  sur  un  siège,  à  côté  duquel  perche  un  cygne  (et  non 
un  paon)  caressant  sa  maître«se. 

Enfin  Minerve,  debout,  casquée  et  enveloppée  d'un  chitoii 
à  manches  longues,  porte  une  lance  et  un  bouclier.  Elle 
n'a  pas  d'égide. 

De  l'autre  côté  du  cartel  se  trouve  : 

21  Une  scène  champêtre.  Un  jeune  homme  et  une  femme 
drapée,  dont  les  cheveux  sont  cachés  sous  un  morceau 
d'étoffe  retombant  sur  la  nuque,  sont  occupés  à  vider  deux 
paniers,  remplis  de  guirlandes.  La  femme  porte,  en  outre, 
une  gerbe  de  blé  sur  le  dos.  Plus  loin,  un  autre  jeune 
homme  a  sur  l'épaule  gauche  deux  paniers,  posés  sur  une 
planche;  dans  la  main  droite  abaissée  il  tient  une  guirlande. 
Enfin,  un  troisième,  apparemment  un  berger,  s'appuie  sur 
sa  houlette.  Il  porte  sa  giberiére  (xiêidtç)  en  sautoir;  un 
chien  est  assis  à  ses  pieds,  en  levant  la  tête  vers  son  maître. 

Uneplynte  pousse  dans  le  sol. 

Tous  les  jeunes  gens  sont  velus  d'exomides. 

[Un  morceau  du  haut  et  les  pieds  des  quatre  personnages  sont 
modernes.] 

Quant  aux  deux  masques  qui  décorent  les  angles  du  cou- 
vercle, ils  se  rapportent  plus  directement  au  sujet  principal 
du  sarcophage .  Celui  de  gauche  représente  la  tête  radiée  du 
Soleil,  celui  de  droite  la  figure  de  la  Lune,  coiffée  d'un 
croissant.  Les  pruDP.liPs  de  cette  dernière  sont  gravées  au 
trait. 


3%  LE  CIEL. 

[Parties  modernes  :  La  mâchoire  inférieure  du  masque  de  la  Lune. 

—  Les  deux  faces  latérales  du  couvercle  :  a)  lloo,  6)  chien,  courant 
chacun  vers  un  flambeau.] 

Grand  sarcophage  en  marbre  de  Paros,  du  m*  siècle  de  notre  ère, 
trouvé  (en  1805),  avec  notre  n.  240,  à  Saint-Médard-d'  'lyran,  à 
3  lieues  de  Bordeaux,  dans  un  terrain  appartenant  alors  à  M.  de 
Conilly.  II  renfermait  un  squelette  d'homme  {voir  p.  255) .  —  Acheté, 
pour  le  compte  du  roi  Louis  XVIII,  par  M.  de  Forbin,  directeur  gé- 
néral des  Musées. 

Lacour  (père  et  fils) ,  Antiquités  bordelaises.  Sarcophages  trouves 
àSaint-Wédard-d'Eyran.  Bordeaux,  1806,  in-folio,  pi.  2.  3;  p.  12-27. 
32.  33.  62-67.  —  Millin,  Voyage  dans  les  départements  du  midi, 
t.  IV,  652-656;  pi.  76,  1-3.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs;  pi.  3,  3. 

—  Clarac,  Cat.  n.  437;  Musée,  pi-  165.  166,  n.  72.  236.  190.  73.  76. 

—  0.  Jahn,  Arch.  Beltraege,  p.  52  et  suiv. 

Hauteur  totale  0,99.  —  Longueur  2,09.  —  Épaisseur  0,66. 


4«7.  ENDYMION  ET  SELENE.  devant  de 

SARCOPHAGE. 

Cette  sculpture,  excessivement  mutilée,  représente  deux 
scènes  :  Varrivée  de  Séléné  au  mont  Latmus  et  le  départ  de 
la  déesse. 

I)  Le  premier  tableau  occupe  la  partie  droite  du  bas- 
relief.  Séléné,  accompagnée  de  trois  Amours,  dont  l'un  la 
conduit,  pendant  qu'un  autre  la  pousse  vers  son  amant, 
descend  du  char.  Son  manteau ,  en  écharpe ,  est  enflé  par 
le  vent.  Endymion,  a  demi-couché,  appuie  la  tête  contre 
un  rocher;  son  chien  est  assis  près  de  lui.  Au  second  plan, 
on  aperçoit  une  femme  ailée  (1),  vêtue  d'un  chiton  à  man- 
ches longues  :  c'est  l'Heure  du  lever  du  soleil  [Anatole].  La 
petite  figure,  assise  sur  un  rocher  derrière  Séléné,  est  le 
génie  du  Latmus. 

Plus  loin,  une  autre  femme  ailée,  vêtue  d'un  chiton  court 

(1)  On  prend  ordinaircment^cette  figure  pour  le  dieu  du  sommeil 
{Hypnos};  mais,  après  un  examen  attentif  du  bas-relief,  j'ai  acquis 
la  certitude  que  c'est  une  femme. 


ENDYMION    ET   SÉLÉNÉ.  397 

et  ressemblant  en  tout  à  la  première,  se  lance  à  la  tête  des 
chevaux  pour  les  arrêter.  On  peut  rappeler  l'Heure  du  cou- 
cher. Un  Amour  ailé,  les  bras  éienJus,  plane  au-dessus 
d'elle  dans  les  airs.  Enlin,  la  Terre  et  son  emblème,  une 
génisse,  sont  couchées  sous  les  jambes  de  Tatielage.  La 
déesse  a  la  partie  supérieure  du  corps  à  découvert;  la 
corne  d'abondance  qu  elle  tient  est  moderne.  — 

11)  Départ  de  Sèléné.  Debout  sur  son  char,  elle  jette  un 
dernier  regard  sur  son  amant.  L'Heure  du  coucher  conduit 
la  bige,  et  un  Amour  ailé  voltige  au-dessus  des  chevaux. 
VOcéan,  le  haut  du  corps  nu,  un  roseau  dans  la  main 
gauche ,  le  bras  droit  appuyé  sur  une  urne ,  est  témoin  de 
cette  scène. 

L'extrémité  du  bas-relief  est  occupée  par  un  vieux  bergci 
entouré  de  son  troupeau  et  jouant  avec  son  chien  de  garde 

[Parties  divisées  ou  restaurées  :  I)  Le  masque  ,  la  main  droite  et 
un  pan  du  manteau  de  Séléné.  —  Les  têtes  et  les  bras  droits  des 
deux  Amours  devant  elle.  —  La  petite  figure  ailée  tout  entière.  — 
Le  bras  droit  d'Eiidymion  et  sa  jambe  droite  jusqu'à  la  cheville.  — 
La  tête,  le  bras  gauche  et  la  main  droite  de  l'Heure.  —  Les  jambes, 
le  bras  gauche  et  le  masque  du  génie  local,  avec  le  rocher  sur  le- 
quel il  est  assis.  On  l'a  restauré  en  femme.  —  La  tête,  le  haut  de 
l'aile  droite,  le  bras  droit  et  la  jambe  droite  avec  la  cuisse  de  l'Heure 
du  coucher.  —  La  tête,  les  jambes  gauches  et  la  queue  du  cheval  de 
gauche.  —  La  tête  et  l'épaule  droite  de  la  Terre;  la  corne  d'abon- 
dance et  les  fruits.  —  La  tôle  et  le  cou  du  taureau.  —  II)  Le 
masque,  les  deux  avant-bras  et  la  cuisse  gauche  de  Séléné.  —  La 
tête  et  l'avant-bras  droit  de  l'Heure.  —  Le  bras  gauche  de  l'Amour. 
—  La  tête  du  cheval  de  gauche ,  sa  jambe  gauche  de  devant,  sa 
queue  et  une  partie  des  lênes.  —  L'avant-bras  droit  et  la  main 
droite  de  rOcéan;  le  bord  de  l'urne.  —  Los  tètes  des  deux  mou- 
tons, la  tête  et  le  cou  du  chien.  —  Le  berger  n'a  d'antique  que  le 
côté  gauche  du  corps,  adhérant  au  fond  du  bas-relief.  Sa  tête  est 
également  moderne.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc.  Villa  Borghèse. 

Zoèga,  Denkmœler  und  Forschungen,  1862,  p.  270.  —  Bouillon, 
t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  2,  2.  —  Chirac,  Cat.  n.438;  Musée,  pi.  170, 
70.  —  0.  Jahn,  Arch.  Beilrœge,  p.  52  et  suiv. 

Hauteur  0,00.  —  Longueur  2,00. 


398  LE   CIEL. 

4S8.    ENDYMION  ET  SÉLÉNÉ.  fragment. 

La  déesse  de  la  Lune,  coiffée  d'un  croissant,  vêtue  d'un 
cbitou  takiire  sans  manches  et  d'un  manteau  en  écharpe, 
descend  de  son  char  pour  rendre  visite  à  Endymion.  Le 
jeune  berger,  endormi  au  pied  d'une  colline,  est  à  moi- 
tié nu;  il  aie  bras  droit  replié  sur  la  tête;  de  la  maiu 
gauche  il  tient  son  bâton  pastoral,  La  figure  drapée  (I)  qu'on 
remarque  derrière  lui,  est  caractérisée  par  ses  ailes  de 
papillon  :  c'est  Nyx,  la  déesse  de  la  Nuit,  qui,  de  la  main 
gauche  abaissée  poitait  probablement  un  bouquet  de  pavots, 
taudis  que,  de  la  main  droite,  elle  versait  un  breuvage 
soporifique  sur  la  tête  du  dormeur.  Sur  le  haut  du  rocher, 
un  jeune  homme  nu,  la  chlamyde  sur  l'épaule,  assiste  à  la 
scène.  C'est  le  génie  du  mont  Latmus.  Du  bras  gauche  il 
semble  faire  un  geste  de  surprise,  de  l'autre  il  s'appuie 
sur  le  rocher,  au  sommet  duquel  il  est  assis.  Une  chouette 
est  perchée  derrière  lui. 

Aux  extrémités  du  bas-relief  on  remarque  deux  Amours 
ailés;  l'un  pousse  Séléné  vers  son  amant;  l'autre,  tourné 
à  droite,  est  mal  restauré. 

[Parties  modernes  :  Le  bras  droit  et  l'avant-bras  gaiich-^  de  Séléné, 
la  plus  grande  partie  de  son  nimbe,  la  roue  du  char  presque  un  en- 
tier; la  tête,  l'aile  droite,  le  bras  droit  et  presque  tout  le  torse  de 
l'Amour  derrière  elle.  La  chouette,  sauf  ses  pattes  et  ses  ailes.  La 
tête ,  les  deux  bras  et  la  jambe  droite  a\ec  la  moitié  de  la  cuisse 
du  genius  loci.  Les  deux  bras  du  Sommeil.  La  tèle,  l'avant  bras 
droit  et  les  jambes  de  l'Amour  placé  derrière  Endymion,  ainsi  que 
l'espece  de  bouclier  qu'il  porte.  —  Le  nez  d'Hypnos  et  celui  d'Endy- 
mion  sont  brisés.  En  dehors  de  ces  mulilalions,  le  bis-iulief  a 
encore  beaucoup  souffert.] 

Fragment  d'uu  devant  de  sarcophage. 

Bou'Uon,  1. 111,  Bas-reliefs,  pi.  2, 1.  —  C/arac, Cat.  n.236  ;  Musée, 
pi.  170,  71.  —  0.  Jahn,  Archccologische  Beitraege,  p.  52  et  suiv. 
Hauteur  0,65.  —  Largeur  1,0S. 

(1^  C'est  incontestablement  une  femme;  sa  gorge,  son  chiton  sans 
manches  et  son  manteau  jelé  sur  l'épaule  sont  restés  intacts. 


LA   LUNE  ET   LES  ÉTOILES.  399 

429.  LA  LUNE  ET  LES  ÉTOILES. 

Base  cylindrique  destinée  à  supporter  quelque  statue, 
peut-être  celle  de  Diane  Phosphoros  [Lucifera] .  D'un  côté  on 
voit  le  buste  drapé  de  Séléné,  tourné  à  gauche  et  placé  sur 
un  croissant.  La  tête  est  ceinte  d'une  bandelette;  les  deux 
flambeaux  sculptés  en  dessous  sont  l'attribut  ordinaire  de 
la  déesse  de  la  Lune  (1).  Elle  traverse  le  ciel,  précédée  (du 
buste)  d'un  jeune  homme,  vêtu  d'une  chlamyde  flottante 
qui  fait  deviner  la  rapidité  de  sa  course.  C'est  l'étoile  du 
soir,  Hespérus,  dont  le  flambeau  renversé  va  s'éteindre  dans 
l'Océan. 

Les  deux  bustes  du  côté  opposé  sont  tournés  vers  la 
droite.  Celui  de  Séléné,  plus  grand  cette  fois  que  le  buste 
de  la  face,  rappelle  que  la  lune  va  tantôt  grandissant,  tantôt 
diminuant.  La  déesse  est  drapée  dans  une  chlamyde  attachée 
par  une  agrafe  sur  l'épaule  droite;  sa  tête  est  ceinte  d'un 
strophium.  Le  croissant,  en  partie  caché  sous  le  buste,  re- 
pose sur  la  tête  barbue  colossale  de  l'Océan  (2),  dont  les 
cheveux,  ruisselant  d'eau,  sont  ornés  de  deux  pinces  d'écre- 
visse  (x'i^ai)-  ^^  jeune  homme  en  chlamyde  flottante,  qui 
suit  la  lune,  représente  Lucifer  (3),  l'étoile  du  matin.  Son 
regard  est  levé  vers  le  ciel,  tandis  que  Hespérus  a  la  figure 
baissée. 

La  lune  qui  disparaît  dans  les  flots  de  la  mer  était  un  des 
sujets  favoris  de  l'art  ancien. 

[Le  nez  et  les  lèvres  de  Séléné,  lesnez  et  les  oreilles  des  deux  ado- 
lescents, enfin  le  nez  de  la  grande  tête  de  Séléné  sont  modernes.] 

Très-beau  bas-relief  grec  de  forte  saillie.  Marbre  de  Parcs. 

Villa  Borghèse.  Le  monument  y  était  placé  dans  un  petit  temple, 
au  milieu  du  jardin  (voir  la  vignette  du  titre  du  tome  II  des  Sculture 
del  palazzo  délia  villa  Borghèse,  delta  Piaciana.  Roma,  1796j. 

(1)  'A[J.9iTTU(Jo;. 

(2)  Les  tètes  barbues  sont  la  marque  dislinctive  des  démons  aqua- 
tiques. Jalin,  Leipziger  Bcticlitc,  1851,  p.  143.  144. 

(3)  Les  inscriptions  romaines  l'appellent  bonus  -puer  Phosphorus , 


400  LE  CIEL. 

Dessiné  à  Rome,  vers  1550,  par  Pighius.  0.  Jahn,  Leipziger 
Berichte,  1868,  p.  203.  —  Winckelmann,  Monumeuti  inediti,  pi.  21 
—  Bouillon,  t.  m.  Autels,  pi.  4.  —  Clame,  Cat.  n.  214;  Musée, 
pi.  170,  74.  75.  —  Mûiler-Wieseler,  Denkmaeler,  t.  II,  pi.  17,  190 

Hauteur  1,:J5.  —  Diamètre  0,98. 

430.  TRIPLE  HÉCATE. 

Trois  déesses  diadémées,  vêtues  de  tuniques  talaires, 
et  debout  Tune  à  côté  de  l'autre ,  sont  placées  de  façon  à 
former  pour  ainsi  dire  un  seul  corps.  De  longues  tresses 
de  cheveux  retombent  sur  leurs  poitrines.  La  figure  du 
milieu  se  distingue  par  un  polos;  elle  tient  de  chaque 
main  un  flambeau  dont  le  haut  est  réuni ,  au  moyen  d'une 
petite  barre  transversale,  avec  les  deux  flambeaux  portés  par 
ses  compagnes.  Ces  dernières  n'ont  chacune  qii'un  seul 
bras,  —  Comparez  les  trois  Hécates  juxtaposées  des  mon- 
naies de  la  famille  Accoleia  [Cohen,  Médailles  consulaires, 
pl.  I.) 

[La  tête  de  la  Cgure  de  gauche  manque;  les  deux  autres  ont  été 
recollées.] 

Petit  groupe  en  marbre  blanc.  Imitation  très-grossière  du  style 
archaïque. 

Rapporté  d'Ancyre,  en  1862,  par  M.  Georges  Perrot  (.catalogue  dei 
la  mission  d'Asie  Mineure,  n.  41). 

Hauteur  0,29.  —  Largeur  0,13. 

431.  43S.  PHOSPHORUS  ET  HESPERUS. 

Ces  deux  petits  bas-reliefs,  fragments  d'une  composition 
mithriaque,  représentent  deux  jeunes  gens  qui,  debout  et 
les  jambes  croisées,  tiennent  des  torches.  Ils  sont  coiffés  de 
bonnets  phrygiens  et  vêtus  de  tuniques  courtes,  reî-.ouvertes 
de  manteaux.  L'un,  tourné  à  gauche,  porle  un  flambeau 
élevé  :  c'est  Phosphonis,  l'étoile  du  matin  ;  l'autre,  tourné  à 
droite  et  portant  un  flambeau  renversé,  e&lHesperus,  l'étoile 
du  soir. 

Bas-reliefs.  Villa  Borglièse. 


LE   SERPENTAIRE.  401 

Dessin  de  Pighius  (Romae  in  aedibus  Octaviani  ZenI,  prope  thea- 
trum  Pompejiet  campum  Florae),dans  Beger,  Spicilegium,  p.  99,  et 
dans  ia/m,  Leipziger  Monatsberichte,  1868,  p,  190  (n.  71).  —  Gravure 
par  Anl.  Lafrerius  (Sequanus),  1561.  —  A.  Fulvio,  fol  308. — 
Zoëga,  Mémoires  (éd.  Welcker,  1817),  p.  148,  n.  12.  —  Bouillon, 
t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  15.  —  Clarac,  Cat.  n.  506;  Musée,  pi.  184,  43. 
—  Laj'ard,  Introduction  à  l'élude  du  culte  de  Milhia,  pi.  >9. 
IldUleur  0,36.  —  Largeur  0,20. 

433.  LE  SERPENTAIRE,  dit  PSYLLE. 

Le  jeune  homme  nu  qui,  tourné  à  droite  et  les  deux  bras 
sur  le  dos,  porte  un  énorme  serpent,  représente,  selon  moi, 
une  des  constellations  boréales,  le  Serpentaire  (oci>ioîjxo(;)  (i). 
Il  s'avance  avec  précaution,  parce  qu'il  est  censé  marcher 
sur  le  Scorpion.  Le  reptile,  après  s'être  enlacé  autour  de  la 
cuisse  gauche  de  l'homme,  vient  lui  lécher  la  poitrine 

On  a  eu  tort  de  voir  dans  cette  sculpture  un  des  man- 
geurs de  serpents  (Psylles)  de  la  Cyrénaïque. 

[Parties  modernes  :  La  bouche  et  le  menton  ;  le  pied  gauche;  trois 
doigts  du  p'ed  droit.  Un  morceau  du  serpent.] 

Bas-relief  en  marbre.  Villa  Borglièse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  p.  2b.— Clarac,  Gat.  n.  412  ;  Musée, 

pi.  217,  136. 

Hauteur  4,76.  —  Largeur  0,73. 

434.  L'OCÉAN,  masque  colossal. 

(Musée  d'Afrique.) 

Les  cheveux  humides  et  les  nageoires  de  poisson  qu'on 
remarque  au  bas  des  joues,  caractérisent  l'Océan.  La  bouche, 
grandement  ouverte,  a  servi  d'orifice  à  quelque  fontaine. 

[Parties  modernes  (en  plaire)  :  Le  nez,  la  lèvre  inférieure,  quel- 
ques mèches  de  cheveux  et  les  trois  feuilles  d'acanthe  qui  rempla- 
cent la  barbe.] 

(1)  Anguitenens,  serpeiitarius.  —  '£xmv  èv  àiAÇOTÉpaiç  X^P*^'  "^^^ 
ëiptv.  Eratosthènes,  catasterismi  6  (p.  242  Weslermann).  —  Tenens 
manibus  angiiem  ,  médium  corpus  eius  inplicantem.  Hygin,  Poët. 
astronom.,  II,  14  (p>  450  Stavereii). 


402  l'eau. 

Marbre  jaunâtre,  trouvé  à  Pliilippeville,  l'ancienne  Rusicade 
recueilli  par  le  capitaine  d'artillerie  Delamare^  membre  de  la  com 
mission  scientifique  d'Algérie,  et  apporté  à  Paris  par  ordre  du  Mi 
Bistre  de  la  guerre,  en  18 i5. 

Delamare,  Exploration  scientifique  de  l'Algérie  pendant  les  an- 
nées 1840-1845.  Archéologie  {Paris,  1850),  pi.  22,  9.  10.  ^  Ravoisie\ 
Beaux-Arts,  t.  II,  pi.  62,  1. 

Hauteur  0,80.  —  Largeur  0,63. 

43S.  430.  L'OCÉAN. 

Masque  barbu  de  l'Océan,  ruisselant  d'eau,  les  cheveux 
remplacés  par  des  plantes  aquatiques.  Il  est  soutenu  par 
deux  dauphins. 

Deux  bas-reliefs  [celui  de  gauche  est  en  grande  partie  moderne.l 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs  pî.  12.  —  Clarac,  Cat.  n,493. 

Hauteur  0,40.  —  Largeur  0,G0. 

43^-.  TÊTE  DE  JEUNE  HOMME,  dit  PALÉMON. 

Charmante  tête  d'un  adolescent,  coiffé  de  la  peau  d'un 
monstre  marin  qui  est  fixée  sur  les  tempes  au  moyen  d'un 
large  bandeau  et  qui  forme  comme  un  casque,  garni  de 
mentonnières.  En  attendant  une  explication  meilleure,  on 
a  donné  à  cette  sculpture  le  nom  de  Palémon,  jeune  démon 
marin,  en  Thonneur  duquel  on  célébrait  les  jeux  isthmiques. 
Son  temple  (le  IlaXatfjiovtov)  s'élevait  sur  l'Isthme  de  Co- 
rinthe. 

Il  a  les  lèvres  entr'ouvertes. 

Plusieurs  tenons  de  fer  qui  font  saillie  des  deux  côtés  de 
la  tête  témoignent  d'une  restaui  alion  ancienne. 

[Le  nez  et  le  buste  sont  modernes.  Plusieurs  cassures.] 

Marbre  pentélique. 

Petit-Radel,  t.  II,  2.  —  Robillart- Laurent,  Musée  français,  t.  IV, 
52.  —  Viscoiiti,  Opère  varie,  t.  IV,  pi.  18,  1  (p.  115).  —  Bouillon, 
t.  I,  72.  —  Clarac,  Cat.  n.  446  (note);  Musée,  pi.  1097,  2810  J, 

lîaulcur  0,49. 


TRITONS   ET   NÉnÉIDES.  403 

438.  TRITONS  ET  NÉRÉIDES,  sarcophage. 

En  partant  de  gauche,  on  voit  une  Néréide,  assise  sur  un 
bouc  marin,  le  manteau  en  écharpe,  les  cheveux  enveloppés 
d'un  morceau  d"étoffe.  De  la  main  droite  avancée  elle  semble 
repousser  un  Amour  ailé  qui,  le  bras  gauche  caché  sous  sa 
chlamyde,  est  debout  sur  la  queue  du  monstre  et  menace  la 
déesse  de  lui  jeter  un  poisson  à  la  tête.  Au-dessus  de  ce 
groupe,  un  autre  Amour,  dont  la  draperie  affecte  la  forme 
d'un  nimbe,  plane  dans  l'air;  enfin  un  troisième  est  en 
train  de  monter  sur  le  dos  d'un  dauphin.  Quant  au  bouc 
marin,  il  est  conduit  par  un  Triton  qui  le  prend  par  la 
barbe;  mais  cette  familiarité  paraît  déplaire  à  l'animal. 

Plus  loin  un  vieux  Triton  conduit  un  cheval  marin  et,  en 
même  temps,  tourne  la  tête  vers  une  Néréide,  à  demi-nue, 
qu'il  porte  en  croupe  et  qui,  de  la  main  gauche,  s'ac- 
croche à  la  queue  du  cheval.  La  déesse  est  couronnée  de 
lierre.  Le  Triton  a  l'épaule  gauche  recouverte  d'une  parda- 
lide;dansla  main  droite  abaissée  il  lient  une  ancre.  Ses 
mam.elles  affectent  la  forme  de  rosaces  [voir  p.  76,  n.  49),  la 
partie  inférieure  de  son  corps  est  couverte  de  nageoires;  de 
plus  on  remarque  des  ouïes  de  poisson  placées  transversale- 
ment sur  ses  joues  et  sur  sa  poitrine. 

Un  Amour  ailé,  à  califourchon  sur  un  dauphin,  fouette  sa 
monture. 

Ce  cortège  se  dirige  vers  la  droite  et,  au  milieu  de  la 
composition,  se  rencontre  avec  un  autre,  venant  du  côté 
opposé.  Un  jeune  Centaure  marin  ouvre  la  marche  ;  armé 
d'une  ancre,  il  joue  avec  un  petit  Amour  qui  est  assis  sur 
son  épaule  et  qu'il  retient  par  la  main.  La  Néréide,  couron- 
née de  lierre,  qui  a  pris  place  sur  la  croupe  du  monstre, 
porte  au  bras  gauche  une  lyre  qu'un  Amour  l'aide  à  main- 
tenir. Un  autre  Amour  i  âge  dans  l'eau  en  s'accrochant  à  ut 
dauphin.  Au  second  plan,  un  griffon  marin. 

Derrière  ce  groupe,  un  vieux  Triton,  conduisant  un  tau- 
reau marin,  porte  sur  sa  tête  un  coffret,  qui  renferme  des 
présents  de  noce  destinés  à  Thétis.  Une  Néréide,  couronnée 


404  l'eau. 

de  lierre  comme  ses  sœurs,  est  assise  sur  la  croupe  du 
Triton  et,  de  la  main  gauche,  lient  une  draperie  qui  lui  sert 
de  voi'e.  Un  Amour  est  debout  devant  elle;  un  autre,  à 
cheval  sur  un  dauphin,  joue  de  la  double  flùle. 

Trois  poissons  nagent  dans  Teau. 

Les  sculptures  des  faces  latérales  sont  à  peine  ébauchées, 
comme  cela  se  voit  sur  les  plus  beaux  sarcophages.  A  droite, 
deux  jeunes  Tritons  affrontés,  l'un  armé  d'une  rame,  l'autre 
d'une  ancre,  jouent  du  buccin. 

Le  côté  gauche,  avec  le  même  sujet,  est  moins  bien  con- 
servé. 

[Parties  brisées  on  restaurées  :  L'avant-bras  gauche  de  l'Amour 
qui  plane  dans  l'air  (il  tenait  des  deux  mains  sa  draperie  et  non  pas  ua 
flambe:iu)  ;  la  main  gauche  du  Triton  qui  conduit  le  cheval  ;  un  mor- 
ceau de  la  bride;  le  haut  de  l'ancre  (ce  n'est  pas  un  sceptre  qu'il 
porte);  la  jambe  gauche  de  devant  du  jeune  Centaure  marin  et  un 
morceau  de  son  ancre.] 

Magnifique  sarcophage  romain  en  marbre  penlélique,  autrefois  à 
Rome,  dans  le  couvent  de  San  Francesco  a  Ripa,  ensuite  au  Musée  du 
Capitule. 

Les  deux  supports  de  porphyre  viennent  également  de  Rome,  où 
ils  avaient  servi  de  piédestal  à  la  cuve,  placée  maintenant  sous  le 
maître-autel  de  Sainte-Marie-Majeure. 

Admiranda,  pi.  31.  32  (in  aede  D.  Francisci  ad  Ripas).  —  Mont- 
faucon,  Ant  quité  expliquée,  t.  I,  pi.  100.  —  Foggini,  Museo  Capi- 
tolino,  t.  IV,  62  (p.  301-307).  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  p.  125- 
130  (pi.  19).  —  Petit-Rndel,  t.  II,  4{.  44.  —  Bouillon,  t.  1,  80.  — 
Millin,  Nouvelle  galerie  mythologique  (Pari?,  1850),  pi.  132,  511. 
—  RohiUarl-Laurent ,  Musée  français,  t.  IV,  72.  —  Clarac,  Cat. 
n.  75;3Iusée,  pi.  206,  192. 

Hauteur  0,61.  —  Largeur  ;',3S.  —  Épaisseur  0,95. 


4SD.  NEREIDES  ET  CENTAURES  MARINS. 

SARCOPHAGE. 

Au  milieu  du  tableau,  le  buste  d'un  jeune  défunt,  placé 
dans  une  coquille,  est  porté  par  deux  vieux  Centaures  ma- 


NEREIDES  ET   CENTAURES  MARINS. 

rins,  coiffés  de  pattes  d'écrevisse  (x'iV/i).  Deux  Néréides, 
moitié  nues,  et  dont  la  draperie  est  disposée  en  forme  de 
nimbe,  se  tiennent  à  genoux  sur  la  croupe  des  monstres. 
Chacune  d'elles  est  accompagnée  de  deux  Amours  ailés.  Ud 
cinquième  Amour,  à  cheval  sur  un  dauphin,  se  trouve  au- 
dessous  de  la  coquille. 

Plus  loin  on  voit,  de  chaque  côté,  un  jeune  Centaure  ma- 
rin, également  coiffé  de  pinces  d'écrevisse  et  portant  une 
r'.éréide  sur  sa  croupe.  Ces  dernières,  vues  de  dos,  sont  à 
demi-nues  ;  l'une  d'elles  porte  une  ceinture  [kestos]  au- 
dessous  de  la  gorge.  Quatre  Amours  viennent  leur  apporter 
des  lyres  faites  de  carapaces  de  tortue.  Tous  ces  groupes 
sont  symétriquement  disposés. 

Dans  les  flots  de  la  mer,  on  aperçoit  quatre  dauphins, 
deux  dragons  marins  qui  s'élancent  sur  les  Amours,  et  deux 
Amours  faisant  le  plongeon. 

[Restaurations  nombreuïes,  mais  qui  n'ont  altéré  aucun  détail 
important.] 

Faces  latérales  :  Panthères  marines,  la  tête  retournée  en 
arriére.  Les  pattes  de  celle  du  côté  gauche  sont  modernes. 

Sarcophage  romain  du  iii^  siècle  de  notre  ère.  Marbre  grec.  Villa 
Borghôse. 

Bouillon,  t.  IH,  Bas-reliefs,  pL  ^'0,  2.  —  Clarac,  Cat.  n.  4G0; 
Musée,  pi.  206,  194. 

Hauteur  0,52.  —  Largeur  <,80. 

440.  NÉRÉIDES  ET  CENTAURES  MARINS. 

BAS-RELIEF. 

Devant  de  sarcophage,  composé,  comme  toutes  les  sculp- 
tures de  ce  genre,  de  deux  groupes  symétriques,  dont  lun 
est  presque  la  copie  de  l'autre.  Au  milieu,  deux  Centaures 
marins,  barbus  et  coiffés  de  pinces  d'écrevisse,  supportent 
une  coquille,  dans  laquelle  est  plaf'é  le  buste  drapé  de  quel- 
que dame  romaine  du  ni*  siècle.  On  comparait  évidemment 
la  beauté  de  la  défunle  à  celle  de  Vénus,  car  nous  rencon- 
trons sur  d'autres  bas-reliefs  (voir  mon  n.  133)  Vénus  dans 


40P  l'eau. 

une  coquille,  escortée  par  un  cortège  de  démons  marins. 
Deux  Néréides  nues  sont  assises  sur  la  croupe  des  Centaures 
et  retiennent  leurs  écharpes  enflées  par  le  vent.  Plus  loin, 
deux  autres  Néréides  semblent  être  suspendues  au  cou  de 
deux  taureaux  marins.  Enfin,  deux  Amours,  assis  sur  les 
queues  des  monstres,  jouent  Tun  de  la  lyre,  l'autre  de  la 
double  flûle. 

Dans  les  flots  de  la  mer,  on  aperçoit  une  panthère  marine, 
un  bélier  marin,  un  jeune  Triton,  aidant  les  Centaures  à 
porter  la  coquille,  un  taureau  marin  et  une  pistrix. 

[Le  bjs  de  la  coquille  est  moderne  ;  l'épaule  jrauche  de  la  première 
Néréide  de  gauche  et  la  corne  gauche  du  taureau  de  droite  man- 
quent.] 

Très-beau  bas-relief  en  marbre  de  Luni.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  m.  Bas-reliefs,  pi.  11,  3.  —  Chirac,  Cat.  n.  404; 
Musée,  pi.  207,  196. 

Hauteur  0,55.  —  Longueur  2,15. 


443.  443.  CENTAURES  MARINS  ET  NÉRÉIDES. 

Ces  deux  fragments  de  bas-relief  ont  très-certainement 
fait  partie  de  la  même  composition;  cela  se  reconnaît  à 
ridentité  des  sujets  et  à  la  symétrie  des  groupes.  L'un  re- 
présente un  cortège  de  démons  marins,  se  dirigeant  vers  la 
droite;  Tautre  un  cortège  analogue,  allant  de  droite  à 
gauche.  Le  morceau  du  milieu  manque  aujourd'hui,  mais 
il  est  probable  que  la  partie  perdue  n'était  autre  chose  qu'un 
médaillon,  renfermant  les  bustes  des  défunts,  auxquels  le 
marbre  avait  servi  de  sarcophage,  ou  bien  une  coquille  avec 
Aphrodite  et  quelques  Amours  (voir  mes  n"^  133.  134). 

De  chaque  côté,  une  Néréide  nue,  dont  le  manteau  forme 
une  espèce  de  voile,  est  assise  sur  la  croupe  d'un  jeune 
Centaure  marin,  qui  tient  une  rame.  Elle  pose  la  main  sur 
l'épaule  du  monstre  et  tourne  la  tête  vers  un  vieux  Cen- 
taure qui,  armé  d'une  ancre,  la  suit  en  portant  une  seconde 
Néréide.  Celte  dernière  a  le  haut  du  corps  nu  ;  vue  de  dos 


NÉRÉIDES.  407 

et  assise  sur  une  draperie,  elle  pose  la  main  sur  l'ancre  de 
sa  monture. 

Devant  le  jeune  Centaure  de  gauche  on  aperçoit  un  mor- 
ceau d'écharpe. 

[Restaurations :  A.  Les  flots  de  la  mer;  les  pieds  et  une  partie  des 
jambes  des  trois  premiers  personnages;  la  conque,  l'avant-bras 
gauche  et  les  deux  jambes  du  jeune  Centaure.  —  B.  Le  nez,  le  bras 
droit  et  la  conque  du  jeune  Centaure;  les  nez  du  vieux  Centaure  et 
de  la  Néréide  qu'il  porte.  Les  flots  de  la  mer  avec  les  pieds  et  une 
partie  des  jambes  des  quatre  personnages.  Un  morceau  de  l'ancre.] 

Bas-relief  romain  ;  autrefois  devant  de  sarcophage.  —  Yilla  Bor- 
glièse. 

Bouillon,  t.  m,  Bas-reliefs,  pi.  10,  1.  —  Clame,  Cat.  n.  482. 
486;  Musée,  pi.  208,  197. 

Hauteur  0,73.  —  Largeur  2,00. 

443.  NÉRÉIDES. 

Quatre  Néréides,  à  moitié  nues,  sont  couchées,  l'une  sur 
une  panthère  marine  (à  gauche),  l'autre  sur  un  griffon 
marin  (à  droite),  la  troisième  sur  un  bélier  marin  (à  gauche) 
et  la  quatrième  sur  une  chimère  (à  droite),  qui  traversent 
l'Océan.  Les  jeunes  filles,  dessinées  avec  une  science  exquise, 
tiennent  d'une  main  leur  draperie,  agitée  par  la  brise,  de 
l'autre  elles  serrent  le  cou  de  leurs  montures.  [La  tête  mo- 
derne de  l'Océan,  qu'on  voyait  autrefois  au  milieu  des  deux 
fragments,  a  été  supprimée.] 

Devant  de  sarcophage  en  deux  morceaux.  Marbre  grec  de  la  belle 
époque.  Yilla  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Supplément,  pi.  2,  19.  —  Clarac,  Cat.  n.  82; 
♦lusée,  pi.  207, 198. 

Hauteur  0,36,  —  Largeur  2,08. 

^44.      URNE  DE  LUCIUS  VESTIARIUS 
TROPHIMUS. 

Deux  Amours  ailés  tiennent  une  guirlande  de  fleurs  dans 


408  l'eau. 

laquelle  se  trouve  un  cartouche  avec  l'inscription  suivante  : 
D(is)  A/(anibus).  |  L.  Vestiario  \  Trophimo  \  liberti  cum 
coheredibus  \  fe(ene)  »n(erenti)  fecerunt,\  constatant  que  ce 
monument  a  été  exécuté  aux  frais  des  affranchis  et  des 
autres  héritiers  du  défunt.  Au-dessous  du  cartel,  on  voit 
une  Néréide,  à  demi-nue,  de  taille  très-petite,  assise  sur  un 
cheval  marin  que  conduit  un  Triton.  Deux  chimères  assises 
sont  les  gardiennes  du  tombeau. 

Le  revers  est  décoré  d'un  cep  de  vigne,  chargé  de  pam- 
pres et  de  grappes  de  raisin. 

Urne  cylindrique  du  n*  siècle  de  notre  ère.  Trouvée  à  Rome. 

Gnder,  pi.  1153, 2  (Sirmondus,  qui  et  vidit,  Grutero). —  Bouillon, 
t.  III,  Cippes  choisis,  pi.  2,4.  —  Clarac,  Cat.  n.  127;  Musée,  n.  199 
(pi.  209.  252),  et  Inscript,  pi.  6. 

Hauteur  0,89.  —  Diamètre  0,61. 

445.        NÉRÉIDE  ET  AMOURS,  cippe. 

L'ornementation  de  ce  beau  cippe  romain,  dont  la  tablette 
n'a  pas  reçu  d'inscription,  est  d'une  richesse  peu  commune. 
Sur  le  devant,  deux  masques  barbus,  à  cornes  de  bélier, 
supportent  une  guirlande  de  fleurs  et  de  fruits.  Ce  ne  sont 
pas  des  têtes  de  Jupiter  Ammon,  comme  on  croit  générale- 
ment, mais  des  masques  de  démons  bachiques,  dont  les 
cornes  servaient  de  préservatif  contre  les  maléfices  (1)  Au- 
dessous  de  la  guirlande,  on  voit  une  Néréide,  à  demi-nue, 
assise  sur  un  cheval  marin  et  accompagnée  de  trois  Amours, 
le  manteau  de  la  déesse  est  enflé  par  le  vent.  Aux  coins, 
deux  aigles  éployées  tiennent  chacun  un  lièvre  (?)  entre 
leurs  serres.  Les  cubes  sur  lesquels  ils  reposent  sont  ornés 
d'un  tambourin,  de  deux  bâtons  recourbés  et  de  masques 
bachiques,  suspendus  à  des  bandelettes.  Enfin,  au-dessous 
de  la  guirlande  se  trouve  un  masque  de  Méduse  ailée ,  ac- 
costé de  deux  cygnes,  dont  les  ailes  éployées,  vues  de  loin, 

(1)  0.  Juhn,  Lauersforter  Phaleren,  p.  21.  25. 


URNE    CINÉRAIRE  DE  FLAVIA   SABINA.  409 

semblent  appartenir  également  à  la  fille  de  Phorkys  (1).  Une 
friso  de  palmeltes  règne  dans  le  bas. 

Les  angles  postérieurs  des  faces  latérales  sont  ornés  de 
deux  têtes  de  bélier,  supportant  des  festons,  et  de  deux 
Sphinx  femelles,  assis  sur  des  cubes  enrichis  de  moulures, 
et  tenant  chacun  un  crâne  humain  entre  les  pattes.  De  petits 
oiseaux  sont  occupés  à  becqueter  les  fruits  des  guirlandes. 
Une  œnochoé  est  sculptée  à  gauche ,  une  patére  ciselée 
à  la  droite  du  spectateur.  Quant  aux  petits  bas-reliefs  qui 
décorent  les  piédestaux,  ils  représentent  des  cygnes  tenant 
des  serpents  et  des  sèches  dans  leurs  becs. 

[Restuirations  et  cassures  nombreuses,  mais  qui  ne  modifient  en 
rien  la  description  que  nous  venons  de  donner.] 

Magnifique  cippe  romain  du  !«■■  siècle  de  notre  ère.  Villa  Borghèse, 
st.  2, 13. 

Bouillon,  t.  III,  Cippes  romains,  pi.  2,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  303; 
Musée,  pi.  206.  253,  n.  193.  507. 

Ilauleur  1,00.  —  Largeur  0,65 


446.      URNE  CINÉRAIRE  DE    FLAVIA 
SABINA. 

Urne  quadrangulaire,  décorée  de  deux  plantes  grimpantes, 
en  fleur,  imitant  des  colonnes  torses.  Le  bas-relief,  sculpté 
sur  la  face  principale,  représente  un  jeune  Centaure  marin, 
jouant  de  la  flûte,  et  un  Amour  ailé,  assis  sur  la  croupe  d'un 
bippocampo  et  jouant  de  la  lyre.  Ils  se  dirigent  tous  deux 
vers  la  droite  pour  gagner  les  îles  Fortunées. 

L'inscription  est  ainsi  conçue  :  D(is)  M(anibus)  |  Flaviae 
Sabinae  (2),  |  Flavia  Helias\matri  et\Cor7iclius  Callicrat{es) 
gêner  fc(ene)  m(erenti)  /"(ecerunt) .  Au-dessus  du  cartel  sont 


(1)  On  remarque  la  même  particularité  sur  l'urne  cinéraire  da 
Musia  Eulvcis,  au  Musée  Napoléon  III  (ancienne  collection  Cam- 
pana).  Eschyle  (Promélliée,  797)  appelle  les  Grées  xuxv6(j.opçot. 

(2)  AE  en  ligature. 

18 


ilO  l'ead. 

placés  troi^  masques  tragiques,  faisant  allusion  au  théâtre 
de  la  vie.  Platon  déjà  avait  dit  [Philèbe,  p.  50,  b)  :  t^  toïï  ^l'ou 
^ujjLTraffy)  Tpaycoota  xai  xwfjiwâia. 

Quant  au  couvercle,  il  est  étranger  à  cette  urne.  Son  fron- 
ton triangulaire  est  orné  d'une  couronne  à  leranisques,  dans 
laquelle  on  lit  les  lettres  D.  M.  Deux  masques  grotesques 
placés  aux  angles,  en  forment  les  acrotéres. 

Marbre  blanc. 

Osann,  Sylloge,  p.  376,  52.  —  Bouillon^  t.  III,  Cippes  romains, 
pi.  2,  32.  —  Clarac,  Cat.  n.  60;  Musée,  pi.  187.  251,  d.  102,  et 
Inscript,  pi.  2. 

Hauteur  0,60.  —  Largeur  0,37. 

447.  FLEUVE  COUCHÉ. 

Imitation  de  l'ancien  style.  Le  dieu,  accoudé  sur  une 
urne,  est  presque  entièrement  nu,  son  manteau  étant  disposé 
en  écharpe.  Une  bandelette  entoure  ses  cheveux,  frisés 
d'après  la  mode  archaïque;  de  la  main  gauche  il  tient  un 
roseau. 

Sur  la  base  sont  sculptés  deux  cygnes,  l'un  nageant  dans 
la  rivière,  l'autre  buvant  l'eau  qui  coule  de  l'urne  [voir 
p.  323).  Plus  loin  on  aperçoit  trois  chèvres  paissant  sur  la 
berge. 

[La  tête,  avec  les  épaules,  est  rapportée.  Le  nez,  le  bas  de  la 
barbe,  l'avant-bras  droit,  le  roseau  et  les  doigts  de  la  main  gauche 
sont  modernes.] 

Marbre  blanc.  Musée  Campana, 

Hauteur  0,65.  —  Longueur  0,87. 

448.  JEUNE    DIEU    D'UN   FLEUVE,    dit 

INOPOS. 

Ce  fragment,  très-mutilé,  d'une  des  plus  admirables  sculp. 
tures  grecques,  est  peu  postérieur  au  siècle  de  Phidias.  L» 
marbre  aura  probablement  fait  partie  de  Quelque  groupe  de 


LE  TIERE.  411 

frontispice,  car  le  dos  est  plat  et  les  cheveux  sont  seulement 
ébauchés.  Il  ne  nous  en  reste  que  la  tête  imberbe  (1)  et  la 
partie  droite  du  buste,  mais  le  mouvement  indique  que  la 
figure,  à  demi-couchée,  devait  occuper  l'angle  du  fronton  et 
regarder  ce  qui  se  passait  derrière  elle.  Comme  ce  frag- 
ment provient  de  Tîle  de  Délos ,  il  pourrait  avoir  appartenu 
au  temple  d'Apollon,  situé  sur  le  canal  qui  séparait  l'île 
sacrée  d'avec  la  nécropole  de  Rhénée.  Bien  qu'il  soit  impos- 
sible de  préciser  le  fleuve  qu'il  représente,  Visconti  lui  a 
donné  le  nom  à^Inopos,  rivière  qui  arrosait  l'île  de  Délos  (2) 
et  dont  les  eaux  intermittentes  étaient,  d'après  une  vieille 
tradition  (3),  en  communication  avec  le  Nil. 

Quant  au  style  et  à  l'exécution,  celte  sculpture  rappelle 
les  chefs-d'œuvre  du  Parlhénon,  surtout  le  prétendu  Thésée. 

[Le  nez  et  le  haut  du  front  sont  brisés;  la  bouche  et  les  joues  ont 
souffert.] 

Marbre  de  Parcs,  Rapporté  de  l'île  de  Délos  à  Marseille  par  un 
bâtiment  auquel  ce  bloc  servait  de  lest;  acquis  par  Esprit-Antoine 
Gibelin,  peintre  et  antiquaire  (1739-1814),  qui  le  céda  au  Musée 

Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  2.  —  Clame,  Cat.   n.  98;  Musée, 
pi.  750  et  1086, 1820.  —  Welcker,  Alte  Denkmeeler,  t.  I,  14. 
Hauteur  0,95. 

449.  LE  TIBRE.   GROUPE  COLOSSAL. 

Le  dieu  du  Tibre  [Pater  Tiberinus)  se  distingue  par  sa 
laille  majestueuse.  Il  est  à  demi-couché  et  il  appuie  le  bras 
droit  sur  un  petit  rocher,  devant  lequel  on  voit  la  louve, 
allaitant  les  jumeaux  Romulus  et  Rémus.  Au  bras  gauche 
il  porte  un  gouvernail,  dans  l'autre  une  corne  d'abondance, 
couverte  d'ornements  et  remplie  d'épis  de  blé ,  de  têtes  de 
pavots,  de  raisins  et  de  pampres,  d'une  pomme  de  pin,  de 

(1)  Les  dieux  des  petits  fleuves  ont  souvent  des  formes  juvéniles. 
Élien,  Hist.  variées,  2,  33.  —  Philostrate,  Imag.  2,  8. 

(2)  Ross,  Inseireisen,  1,  31. 

(3)  Strabon,  VI,  p.  225,  Didot.  Ce  n'était  peut-être  qu'un  Duils. 
Pline,  2,  229  dit  :  biopus  funs. 


412  l'eau. 

différenles  espèces  de  fleurs  ei  de  fruits,  enfin  d'un  gâteau 
en  forme  de  pyramide.  Une  couronne  de  laurier  à  lemuis- 
ques  est  posée  sur  sa  tête  ;  Teau  ruisselle  de  sa  chevelure 
et  de  sa  barbe.  Comme  tous  les  dieux  aquatiques,  le  Tibre 
est  presque  nu  ;  son  manteau  se  replie  en  écharpe  sur  ses 
bras.  La  partie  de  la  plinthe  sur  laquelle  il  repose,  repré- 
sente les  vagues  de  la  rivière;  la  louve  est  couchée  sur  la 
berge. 

Trois  bas-reliefs  de  peu  de  saillie,  rappelant  certaines 
scènes  de  la  colonne  Trajane,  sont  sculptés  sur  les  faces  la- 
térales et  sur  le  revers  de  la  base,  prise  dans  le  bloc. 

I.  (A  droite]  :  un  palais  à  trois  étages,  avec  des  fenêtres 
cintrées  et  à  meneaux ,  doit  être  la  résidence  royale  ù'Albe- 
la-Longue.  D'après  une  légende  très-ancienne,  Tiberinus, 
avant  de  devenir  dieu  du  fleuve,  était  roi  d'Albe.  Cette  ville 
est  en  outre  caractérisée  par  la  truie  blanche  qui ,  avec  ses 
trente  petits,  occupe  le  premier  plan.  Les  lecteurs  de  Virgile 
savent  que  la'truie  ainsi  entourée  symbolise  les  trente  colo- 
nies latines  avec  leur  métropole  (1). 

Plus  loin,  deux  dieux  aquatiques,  de  taille  colossale,  na- 
gent dans  une  rivière.  Les  bras  étendus  en  balancier,  ils 
sont  plongés  dans  l'eau  jusqu'à  la  poitrine.  On  lésa  expli- 
qués différemment,  les  uns  disant  que  c'étaieBt  des  fleuves 
qui  se  déversent  dans  le  Tibre,  par  exemple  le  Nar  et  VAnio  ; 
les  autres  croyant  y  voir  les  deux  embouchures  du  Tibre. 
Je  n'approuve  aucune  de  ces  interprétations,  mais  pour  le 
moment  je  ne  saurais  les  remplacer  par  une  meilleure; 
peut-être  sera-t-il  permis  de  penser  aux  deux  ports  de 
Claude  et  de  Trajan. 

Dans  le  fond,  on  aperçoit  des  massifs  de  roseaux.  Trois 
pêcheurs,  la  ligne  dans  l'eau,  sont  assis  sur  le  rivage  ;  ils 
ont  chacun  un  panier  suspendu  au  bras  gauche.  Les  pêcheurs 
de  Rome  [corpus  piscatorum)  célébraient  tous  les  ans,  le 
7  juin,  une  fête  en  l'honneur  du  Tibre  (ludi  piscatorii]. 

(l)  Preller,  Mythologie  romaine,  p.  630.  681.  —  Voir  l'autel 
publié  par  Raoul- Rochette,  Monuments  inédits,  p.  390;  pi.  69,  3. 
Visconti,  l'io-Clemeutino,  t.  Vil,  pi.  32, 2. 


LE    TIDRE.  413 

II.  {Revers  de  la  plinthe).  Trois  hommes,  en  tuniques 
courtes,  halent  une  barque  qui  remonte  la  rivière.  Ce  bateau 
est  chargé  d'un  énorme  bloc  de  marbre  ;  un  naulonnier, 
installé  à  la  poupe,  manie  le  gouvernail.  —  Rochers  dans 
le  fond. 

Une  seconde  barque,  pontée  et  chargée  d'une  petite  pierre, 
est  conduite  par  trois  mariniers  qui  la  poussent  avec  de  lon- 
gues perches  pour  lui  faire  prendre  le  fil  de  l'eau.  Enfin  la 
troisième  embarcation,  également  pontée,  se  trouve  en  char- 
gement. Pendant  qu'elle  est  amarrée  le  long  du  bord,  l'un 
des  mariniers,  à  genoux  sur  la  poupe,  prépare  son  déjeuner. 
Il  souffle  le  feu  et  l'entretient  avec  des  fagots  ;  une  marmite 
est  placée  à  ses  côtés.  Derrière  la  tente  qui  couvre  l'écou- 
lille,  un  homme  assis  lit  dans  un  parchemin  déroulé  ;  un 
autre,  tenant  dans  chaque  main  un  rouleau  déployé,  sur- 
veille les  porte-faix  qui  chargent  le  navire.  L'un  de  ces  der- 
niers est  vêtu  d'une  écharpe  nouée  autour  des  hanches  et 
porte  un  ballot  sur  la  nuque. 

La  corporation  des  nautonniers  du  Tibre  (codicarii,  coller 
gium  naviculariorum]  avait  une  grande  importance  à  causî 
de  l'approvisionnement  de  la  capitale  qui  lui  était  confié. 

Un  vieux  figuier  forme  le  coin  de  cette  face.  Un£  génisse 
broute  l'herbe  sous  son  ombrage. 

m.  [A  gauche).  Troupeau  paissant  sur  la  rive  du  Tibre. 
Une  vache,  un  bélier  couché  et  un  agneau  sont  sous  la 
garde  de  deux  chiens.  —  Arbuste  el  cep  de  vigne. 

Le  groupe  du  Nil,  qui  formait  pendant  avec  notre  statue, 
a  été  enlevé  du  Musée  Napoléon,  le  18  octobre  1815  ;  il  se 
trouve  aujourd'hui  au  Braccio  nuovo  du  Vatican.  L'art 
romain ,  qui  se  plaisait  à  imposer  par  les  masses ,  n"a  rien 
produit  de  supérieur  à  ces  deux  colosses.  11  est  cependant 
probable  que  le  Nil  aura  été  copié  sur  un  original  grec  de 
l'époque  des  successeurs  d'Alexandre.  Les  deux  fleuves  sont 
réunis  sur  des  monnaies  frappées  en  Egypte  (Eckhel,  doc- 
trina  nummorum,  t.  IV,  69j;  c'est  à  eux  surtout  que  la 
ville  de  Home  devait  sa  subsistance,  depuis  qu'on  en  était 
réduit  à  utiliser  au  profit  de  cette  capitale  la  prodigieuse 
fertilité  de  l'Egypte. 


414  l'eau 

[Restaurations  :  Le  nez,  quelques  morceaux  de  la  chevelure,  de  la 
couronne  et  du  bout  droil  de  la  bandelette  ;  deux  doigts  et  l'extrémité 
des  trois  autres  doigts  de  la  main  droite;  la  pointe  de  la  corne 
d'abondance,  le  haut  du  gâteau,  une  partie  des  épis  et  des  raisins; 
quatre  doigts  de  la  main  gauche;  le  bout  du  manche  et  tout  le  plat 
de  la  rame;  les  doigts  du  pied  droit  et  le  pied  gauche;  quelques 
pièces  sur  le  devant  de  la  jambe  droite.  —  Les  deux  têtes  avec  les 
épaules  et  les  deux  bras  droits  des  jumeaux;  le  pied  gauche  avec  la 
moitié  de  la  jambe  de  l'enfant  de  gauche.  —  Le  museau  et  l'oreille 
droite  de  la  louve.  —  Quelques  morceaux  de  la  draperie.  —  Plusieurs 
morceaux  du  devant  de  la  plinthe;  la  partie  gauche  de  l'eau  sur  le 
revers  de  la  base,  les  pieds  des  remorqueurs,  la  jambe  droite  de 
l'un  des  nautonniers  de  la  seconde  barque;  deux  porte-faix;  la  tête 
de  la  vache;  la  tête  et  la  partie  antérieure  du  corps  d'un  chien; 
enlin  la  tète  du  chien  qui  se  trouve  dans  l'angle  de  la  quatrième 
face.] 

Marbre  pentélique.  Vatican.  Envoyé  au  mois  de  messidor,  an  X. 

Le  Tibre  et  son  pendant,  le  Nil  du  Belvédère,  furent  découverts, 
dans  la  première  moitié  du  xvi^  siècle  (1),  à  Rome,  près  de  l'église 
de  Saint-Etienne  del  Cacco,  emplacement  présumé  d'un  sanctuaire 
de  Sarapis.  En  1556^  Aldroandi  écrivait  :  «  questo  simulacre  del  Nilo 
e  l'altro  [del  Tevere]  fu,  «on  è  gran  tempo,  ritrovato  presso  S.  Ste- 
fano,  cognominato  del  Cacco  »  {^Fea,  Misctllanea,  p.  208,  n.  8),  et 
cette  indication  est  conflrmée  par  une  note  de  Flaminio  Vacca 
(1594)  :  «  Nella  via  accauto  alla  3Iinerva,  che  va  ail'  Arco  di  Cami- 


(1)  Le  comte  de  Clarac  s'est  trompé  en  alléguant  que  ces  deux 
groupes  comptaient  parmi  les  premiers  marbres  antiques  qui  avaient 
été  retrouvés.  11  est  vrai  que  le  Poggio,  dans  son  ouvrage  de  Fortitnae 
varietate  urbis  Romae,  composé  en  1430,  a  cité  deux  statues  couchées 
qu'il  avait  vues  dans  les  thermes  de  Constantin  :  «  Ex  innumeris  ferme 

colossis  statuisque  tum  marmoreis,  tum  aeneis marmoreas 

quinque  tantum,  quatuor  in  Constantini  thermis,  duas  stantes  pone 
^equos,  Phiiliae  et  Praxitelis  opus,  duas  recubantes  ;  quintam  in  foro 
Martis  statuam,  quae  hodie  Martis  fori  nomen  tenet ,  atque  unam 
solam  aeneam  equestrem  deauratam,  quae  est  ad  basilicam  Latera- 
nensem  »  (page  20  de  l'édition  de  Paris,  1723)  ;  mais  ce  sont  deux 
autres  statues  colossales  du  Nil  et  du  Tibre,  placées  dans  la  cour  du 
Musée  du  Capitole  [Braun,  Ruinen  und  Museen  Roms,  p.  12^. 
Becker,  Manuel  des  antiquités  romaines,  t.  1,  414.) 


FLEUVE  COUCHÉ.  415 

gliano,  sentii  dire  da  mio  padre,  che  il  Tevere  e  il  Nilo  di  Belvé- 
dère furono  trovati  dentro  una  casa,  nella  quale  vi  è  dipinto  il  Nilo 
di  chiaroscuro  nella  facciata  ;  volendo  forse  denotare  che  erano  stati 
trovati  in  quel  luogo.  »  [Fea,  1.  c,  p.  66,  n.  26).  —  Voir  Andréa 
FM/wo,rAnticliitàdi  Roma  (Vetietia,  1588),  fol.  174.  Nardini,  t.  III, 
129.  —  Le  pape  Léon  X  les  fit  transporter  au  Belvédère. 

Gravure  du  milieu  du  xvi^  siècle,  par  Ant.  Lafrenus  (Sequanus). 
—  Aldroandi  (Venise,  1562),  p.  115.  —  Cavalleriis,  t.  I,  pi.  25.  — 
Laur.  Vaccari,  Antiq.  statuarum  icônes,  pi.  80  (gravée  en  1577).  — 
De  Rubeis,  1619  et  1645.  —  De  Scaichis,  pi.  49.  —  F.  Perrier, 
Raccolta,  pi.  92.  —  Dom.  de  Rossi  et  Maffei,  Raccolta,  pi.  6  (sans 
lesrest.).  —  Montfaucon,i.  III  (pars  1),  pi.  108.  — Barbiellini^ 
Eleganliores  statuae  antiquae  (Romae,  1776),  pi.  21.  —  Visconti, 
Musée  Pio-Ciémentin,  t.  I,  38.  —  Hirt,  Bilderbuch,  pi.  20,  1.  — 
Petit-Radel,  t.  IV,  60.  —  Millin ,  Galerie  mythologique  (Paris, 
1850),  pi.  133,  523.  —  Bouillon,  t.  I,  62.  —  H.  Laurent,  Musée 
royal,  t.  II,  20.  —  Henrij,  Oi)servations  critiques  sur  quelques  mo- 
numents du  Musée  royal  (Paris,  1822),  p,  24-39.  —  Clarac,  Cat. 
n.  249;  Musée,  pi.  338,  1818  et  pi.  176,  254. 

Hauteur  1,63.  —  Longueur  3,47. 


450.  FLEUVE  COUCHE. 

Le  dieu  d'un  fleuve,  à  demi-couché,  appuie  le  bras  gauche 
sur  une  urne.  D'une  main  il  porte  un  aviron,  de  l'autre  un 
bouquet  d'épis.  La  partie  supérieure  de  son  corps  est  à 

découvert. 

[Restaurations :  Le  nez,  le  bras  droit,  le  manche  et  une  partie  du 
plat  de  la  rame,  le  genou  droit  et  un  pli  du  manteau.] 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,37.  —  Longueur  0,52. 

451.  FLEUVE  COUCHÉ 

Le  dieu  d'un  fleuve ,  barbu  et  le  haut  du  corps  nu ,  est 
demi-couché  sur  le  flanc  gauche.  Il  a  les  jambes  croisées. 
D'une  main  il  tient  une  rame,  de  l'autre  l'orifice  d'un  vase.' 
Sur  la  base,  on  aperçoit  des  lignes  ondulées  représentant  l'eait» 


il6  l'eao. 

Motif  de  fontaine. 

("La  tète  laurée  est  moderne,  le  manche  de  la  rame  est  brisé.J 
Marbre  blanc.  Musée  Cami>ana. 

Ilauleur  0,50.  —  Longueur  0,98. 

4S».  FLEUVE.   BAS-RELIEF 

(Musée  d'Afrique.) 

Un  jeune  homme  nu,  portant  un  anneau  à  la  cheville 
droite,  la  jambe  gauche  couverte  d'une  draperie,  est  assis 
(à  droite)  sur  un  rocher,  d'où  sort  un  serpent  ;  d'une  main 
il  lient  une  urne,  de  l'autre  un  aviron,  dont  le  plat  est  brisé. 

Roseaux  dans  le  fond. 

[La  tête  manque]. 

Bas-relief  en  marbre  blanc.  Décadence  romaine.  Trouvé  à  Phi- 
lippeville  (l'ancienne  Riisicade),  en  Algérie. 

Exploration  scientifique  de  l'Algérie  :  Ravoisié,  Beaux- ArtSj  t.  II, 
pi.  64,  2.  —  Delamare,  Archéologie,  pi.  25,  5. 

Hauteur  0,20.  —  Largeur  0,30. 

453.  TROIS  NYMPHES  SUPPORTANT  UNE 
VASQUE. 

Trois  nymphes,  dépouillées  de  tout  vêtement,  sont  grou- 
pées autour  de  la  tige  sillonnée  d'une  plante  aquatique  qui 
sert  de  support  à  une  vasque  de  fontaine.  Elles  se  tiennent 
sur  la  pointe  des  pieds,  les  bras  élevés,  de  sorte  que  leurs 
mains  touchent  le  sommet  de  la  tige. 

Cette  sculpture ,  d'une  invention  charmante ,  n'est  pas 
moins  remarquable  par  l'élégance  de  l'exécution. 

[Parties  modernes  :  I  (celle  dont  les  deux  mains  sont  recouverles 
de  feuilles)  :  la  télé,  le  bras  gauche  jusqu'au  poignet,  les  jambes,  le 
genou  gauche  et  la  moitié  de  la  cuisse  droite.  —  II  (celle  de  droite)  : 
la  tête,  un  morceau  de  la  cuisse  gauche  avec  le  genou,  le  pied  droit 
et  la  partie  antérieure  du  pied  gauche.  —  III  (celle  de  gauche)  :  Ja 
tête  et  la  jambe  droite  avec  le  genou.  —  Le  bas  de  la  tige  jusqu'à  la 
hauteur  des  genoux.] 


naïade  couchée.  417 

Petit  groupe  en  marbre  grecchetto.  Villa  Uorghèse,  st.  3,  6. 

Piranesi,  Vases,  pi.  80.  —  Visconti,  Monumenli  scelti  Borghesiani, 
p.  148-150  (pi.  20).  —  Bouillon,  t.  III,  Candélabres  et  fontaines, 
pi.  11.  —  Clarac,  Cat.  n.  165;  Musée,  pi.  259.  323,  n.  634  et  1426. 

Hauteur  0,7.5. 

454.  naïade  couchée. 

Le  haut  da  corps  nu,  le  bras  gauche  appuyé  sur  un  vasb, 
celte  belle  figure  à  demi-couchée  représente  la  nymphe 
d'une  rivière.  Une  bandelette  relient  ses  cheveux,  mais  quel- 
ques nattes  tombent  sur  ses  épaules.  L'habitude  de  donner 
aux  divinités  aquatiques  une  coupe  ou  une  urne  d'où 
s'échappe  l'eau ,  tient  à  une  croyance  générale  de  l'ancien 
monae  (ï). 

Le  style  de  notre  statue  est  grandiose,  le  travail  large  et 
très-réussi.  —  Comparez  les  figures  analogues  du  musée  de 
Toulouse,  de  la  collection  Lansdowne  et  du  recueil  de  Cava- 
ceppi  :  Clarac,  Musée,  pi.  749  c,  7S0,  753. 

[La  tête  rapportée  est  antique  et,  quoiqu'on  en  ait  dit,  appartient 
bien  à  la  statue.  Il  n'y  a  de  moderne  que  le  bout  du  nez,  le  bras 
droit,  l'urne  et  l'avant-bras  gauche,  les  pieds  et  quelques  plis  de  1» 
draperie.] 

Marbre  grec;  collection  du  cardinal  Fesch  (Catalogue  n.  214^ 

Clarac,  Cat.  901  ;  Musée,  pi.  348,  1838. 

Hauteur  1,20.  —  Longueur  1,88. 

455.  naïade. 

Le  haut  du  corps  nu,  la  jeune  nymphe  tient  des  deux 
mains  une  coquille.  Ses  chuveux  sont  bouclés. 
Base  ovale  adhérente  à  la  statue. 

[Le  bras  gauche,  les  doigts  de  la  main  droite  et  quelques  parties 
<de  la  coquille  sont  modernes.] 

(1)  Grimm,  Mythologie  allcmaude,  p.  500.  —  Rochholz^  Deutscher 
Glaube  und  Brauch.  1. 1,  24. 

18* 


4!8  LA  TERRE. 

Statue  en  marbre  blanc,  trouvée  à  Véies.  Sculpture  romaine. 
Masée  Campana  {Catalogo,  n.  52). 

H.  d'Escamps,  Blarbres  antiques  du  Musée  Campana,  pi.  27,  avef 
une  photographie. 

Hauteur  1,88. 

456.  LES  TROIS  NAÏADES. 

Ce  bas-relief,  dont  l'exécution  est  très-médiocre,  repré- 
sente trois  Naïades  diadémées,  le  buste  nu  (1),  la  draperie 
attachée  par  un  simple  nœud  à  la  hauteur  de  la  taille.  Celle 
du  milieu  porte  une  coquille  ;  ses  deux  sœurs  tiennent 
d'une  main  leur  vêtement,  de  l'autre  les  urnes  d'où  s'échappe 
l'eau.  Ces  vases  sont  posés  sur  des  cippes. 

Une  triade  de  nymphes  pourrait  faire  supposer  trois 
sources  ou  trois  conduits  d'eau  sortant  du  même  réservoir 
[Nijmphèe).  Mais  les  nymphes  des  fontaines  (2)  et  surtout 
celles  des  bains  chauds,  sont  souvent  réunies  au  nombre  de 
trois.  Quelques  bas-reliefs,  semblables  au  nôtre,  portent  les 
inscriptions  :  Nûii-çatç  ôpiTrvtaiç  [aux  Nymphes  salutaires, 
Corpus  inscript,  graec.  454),  NYMFABVS  [Spon,  Recherches, 
p.48I.  il7<ï/m.  Nouvelle  galerie  mythologique,  pi.  139,503a), 
NYMPliis  SANCtis  [ihid.,  pi.  138,  742  a). 

Bas-relief  en  marbre  grecchetto,  dessiné  à  Rome,  vers  1550,  par 
Pigliius.  0.  JuM,  Leipziger  Monatsberiehte,  1868,  p.  189, 

Pettt-Radel,  II,  41.  —  C/arac ,  Cat.  n.  354  ;  Musée,  pi.  209,  191. 
Hauteur  0,:^6.  —  Largeur  0,36. 

457.  LA  TERRE  ET  SON  ENFANT. 

La  femme  drapée  et  à  demi-couchée,  dont  le  manteau  (en 


(1)  Aî  TpeTç  Nij[x<pai,  [Lf^âlon  ■YwaXv.ti;  xal  xa),at,  rjfxiyutAvoi  xal 
xvu7t6ûr]TOt,  -ràç  xôfjiaç  XeÀu[jL£vai  xaî  TOtç  «YaX[Jiacriv  o|xotai. 
Longus,  II,  23. 

(.2)  Ti  ois  filles  de  la  source  Acidusa,  en  Béotie.  —  Pégase  lavé  par 
kois  nymphes  (Nouv.  gai.  myth.,  162,  619).  —  Marbre  des  baigneurs 
d'Athènes.  Corpus  inscr.  graec,  455.  Nouv.  gai.  myth.  139,  501. 


LA  TERRE  ET  SON   ENFANT.  4îr7 

écharpe)  forme  une  sorte  de  nimbe  autour  de  sa  tête ,  est 
la  Terre  pendant  l'automne.  Elle  détourne  la  figure  comme 
pour  voir  ce  qui  se  passe  derrière  elle,  mais  en  même 
temps  elle  pose  la  main  sur  un  panier  rempli  de  pommes  et 
de  raisins,  qu'un  enfant  ailé,  représentant  des  fruits  de 
l'automne  (ômopa),  vient  lui  offrir. 

Une  statue  du  Musée  Chiaramonti  nous  montre  la  Terre 
dans  la  même  attitude,  couronnée  de  pampres  et  entourée 
de  quatre  enfants  qui  apportent  des  paniers  pleins  de  raisins 
[Clarac,  pi.  447,  321). 

Bas-relief  en  marbre  blanc. 

Bouillon,  1. 111,  Bas-reliefs,  pi.  14.  —  Clarac,  Cat.  n.  273;  Musée, 
pi.  183,  94. 

Hauteur  0,20,  —  Largeur  0,44. 


458.    EPIGRAPHE  D'UN    TEMPLE    DE 
TELLUS. 

(Musée  d'Afrique). 

Une  dalle  de  marbre,  d'une  longueur  considérable,  porte 
l'inscription  suivante,  tracée  en  magnifiques  caractères,  du 
commencement  du  second  siècle  de  notre  ère  : 

Telluri  Genetrici  res  publica  Cuiculitanor(um)  templum 
fecit. 

C(aius)  Julius  Lepidus  Tertullus,  leg(atus)  Aug(usti)  pr(o) 
pr(aetore)  dedicavit. 

Simulacrum  deae  acrolithum  Tl(berius)  Julius  Honoratus 
pont(ifex),  fl(amen)  p(er)p(etuus),  dono  dédit  (1). 

En  voici  la  traduction  :  La  République  des  habitants  de 
Cuicul  a  élevé  ce  temple  à  la  Terre-Mère.  Caius  Julius  Le- 
pidus  Tertullus,  légat  impérial,  propréteur.  Va  dédié.  Tibe- 


(1)  Une  palme  est  gravée  à  la  lin  de  chaque  ligne. 


420  L\  TERnE. 

rius  Julius  Honomtus,  pontife  et  flamme  perpétuel  lui  a  fait 
don  d'une  statue  acrolithe  de  la  déesse. 

Les  ruines  de  la  colonie  romaine  de  Cuicul  (1),  aujour- 
d'hui Djimilah,  dans  l'ancienne  Numidie,  se  trouvent  sur  la 
route  de  Constantine  à  Sétif.  C'était  une  ville  importante, 
puisqu'on  y  rencontre  les  restes  d'un  théâtre. 

Les  poêles  anciens  appelaient  la  Terre  genetrix  (mère), 
|X7]-rvip  TcàvTO)v  ou  irxiJiiJ.r^TEipa  i2).  Quant  à  l'idole  de  la  déesse, 
notre  inscription  dit  qu'elle  était  acrolithe:  or  les  statues  de 
ce  genre  avaient  ordinairement  le  corps  en  bois,  les  extré- 
mités (la  tête,  les  pieds  et  les  bras  ou  seulement  les  mains) 
en  marbre  blanc  (31.  Le  donateur  de  la  sculpture  était  à  la 
fois  pontife  et  flamine  (sacrificateur)  perpétuel,  car  dans 
toutes  les  colonies  romaines  il  y  avait,  à  l'instar  des  usages 
de  la  métropole,  un  collège  de  pontifes,  chargé  du  culte  des 
divinités  reconnues  par  l'État.  Les  membres  de  cette  corpo- 
ration étaient  nommés  à  vie. 

Quatre  blocs  de  marbre  blanc,  trouves  à  Djimilab,  en  Algérie. 

Clarac,  Musée  de  sculpture,  t.  II,  p.  1272  (n.  18);  Inscriptions, 
pi.  73.  —  Bœhr,  Jalin's  Jalirbiiclnr,  184?,  t.  52,  410.  —  Delamare, 
Revue  archéologique,  J849,  p.  194.  —  Ravoisié ,  Exploration  de 
l'Algérie.  Beaux-Arts,  t.  I,  pi.  51  (p.  63).  —  Zell,  Handbucli  der 
rœmisclien  Epigrapliik,  n.  224.  —  Henzen,  a.  5722.  —  Renier,  Ins- 
criptions de  l'Algérie,  n.  2531. 

Hauteur  0,53.  —  Longueur  5,48.  —  Hauteur  des  lettres  0,12. 


(1)  Les  inscriptions  l'appellent  colonia  ou  res  jmblica  Cuiculita' 
norum;  l'itinéraire  d'Antonin,  p.  11,  éd.  Pinder  et  Parthey,  Cuiculi; 
Ptolémée  (IV,  3,  29),  KoOXxoua  xoXwvta. 

(2)  Quare  magna  deum  mater  materque  ferarum 

et  nostri  genetrix  liaec  dicta  est  corporis  una. 

Lucrèce,  2,  598. 

3)  Calpurnia cuius  staluam  in  templo  Veneris  adliuc  vidi- 

acrolitham,  sed  auratam.  Trebellius  Pollio,  Trigiula  tyranni, 
32^  5. 


AUTEL  TAUROBOLIQUE, 

45».  AUTEL  TAUROBOLIQUE. 

(Musée  d'Afrique). 

Une  dalle  de  marbre,  fragment  d'un  autel,  porte  une 
inscription  conçue  en  ces  termes  : 

Terrae  ma[tri], 

Aerecurae,  Ma- 

tri  deum  mag- 
4    nae  Ideae  [sic]  : 

Popilia,  M(arci)  fil(ia), 

Maxima  Tauro- 

bolium,  aram 
8    posuit,  movit, 
fecit. 

Ce  texte  constate  un  acte  de  piété,  accompli  par  Popilia 
Maxima,  fille  d'un  Marcus  Popilius.  En  souvenir  d'un  sa- 
crifice de  taureau  qu'elle  avait  olTert  (1),  et  dont  le  rituel 
avait  été  scrupuleusement  observé,  elle  a  érigé  cet  autel.  Il 
n'est  pas  rare  de  trouver,  dans  nos  recueils  d'inscriptions, 
des  tauroboles  célébrés  au  nom  d'une  femme. 

Quant  à  la  divinité,  à  laquelle  s'adressait  cet  hommage 
exceptionnel,  la  Terre  mère  est  assimilée  à  Cybèle,  mère  des 
dieux,  portant  les  titres  de  grande  et  d'Idéenne,  à  cause 
du  mont  Ida  en  Asie-Mineure,  oii  elle  était  principalement 
adorée.  Los  Romains  aimaient  à  identifier  ces  deux  déesses, 
distinctes  dans  l'origine,  et  dans  leur  mythologie  le  tambourin 
de  Cybele  devint  le  symbole  du  globe  terrestre,  sa  couronne 
murale  l'emblème  des  villes.  Il  est  moins  aisé  d'expliquer 
le  surnom  à'Aerecura  qui,  jusqu'à  présent,  ne  nous  esi 


(1)  La  construction  de  la  plirase  est  emlîarrassée  ,  car  le  mot  posuit 
ne  peut  se  rapporter  qu'au  substantif  «)«?«  ,  tandis  que  taurobolium 
exige  les  verbes  movit  et  fecit  (dans  le  S'^ns  de  perfecit).  Les  au- 
teurs anciens  disent  sacra  rnovere ,  fercium  movere  ou  obmovere, 
en  parlant  de  la  mise  en  œuvre  d'un  sacrifice. 


422  LA  TERRE. 

connu  que  par  quatre  ou  cinq  monuments  (1).  M.  Mommsen 
le  traduit  par  «  celle  qui  procure  de  l'argent  »  ;  mais  je 
croirais  plus  volontiers  que  c'est  la  divinité  chargée  de  la 
cura  aeris,  soit  qu'elle  garde  les  trésors  enfouis  sous  terre, 
soit  qu'elle  protège  les  mines  de  cuivre. 

Pierre  rougeàtre,  trouvée  à  Announnh ,  l'ancienne  Tliibilis,  en 
Algérie. 

Clarac,  Musée  de  sculpture,  t.  II,  1271  ;  Inscriptions,  pi.  72, 17. 
—  Delamare,  Exploration  scientifuiue  de  l'Algérie.  Archéologie, 
pi.  168,  9.  Revue  archéulogifiue,  l.  6,  pi.  110.  —  Bœhr,  Jahn's 
Jahrbiicher,  t.  52,  413.  —  lienier,  Mélanges  d'épigraphie,  p.  162. 
Inscriptions  de  l'Algérie,  n.  2579.  —  Henzen,  n.  5721. 

Hauteur  0,80.  —  Largeur  0,41. 


460.  FLORE. 

Jeune  femme  grecque,  restaurée  en  Flore.  Elle  est  vêtue 
d'un  cliiton  talaire  à  manches  courtes  boutonnées  et  d'un 
péplus  qui  recouvre  toute  la  p.'.rtie  inférieure  de  son  corps. 
—  La  draperie  est  d'une  très-bonne  exécution. 

[Tête  rapportée.  L'extrémité  du  nez,  le  sommet  de  la  tête  avec  la 
couronne  de  fleurs,  un  morceau  du  sein  droit,  l'avanl-bras  droit  avec 
le  coude,  la  main  et  le  bouquet;  l'avanl-bras  gauche  avec  une  partie 
de  la  draperie,  la  main  et  les  fleurs;  la  jambe  gauche  et  la  moitié 
de  la  jambe  droite  sont  modernes.] 

Statue  en  marbre  de  Paros.  Villa  B(  rghèse,  st.  6,  5. 

Bouillon,  1. 1,  pi.  52.  —  Chirac,  Cat.  238;  Musée,  pi.  300, 793. 

Hauteur  1,48. 


(1)  Mommsen,  Indicateur  archéologique  de  Berlin,  1865,  p.  88\ 
Les  inscriptions  orlhograpliieiit  tantôt  AER.  CVR.  en  deux  motj 
(par  conséquent  Aeris  cura),  tantôt  Hericura.  La  meilleure  forme 
paraît  être  Aericura  ;  l'e  de  l'autel  du  Louvre  appartient  à  l'idiome 
populaire. 


PRIAPE 

'561.  PRIAPE.   INSCRIPTION   MÉTRIQUE. 

iJne  belle  corniche,  enrichie  d'ornemenls,  porte  deux  vers 
ïambiques,  gravés  en  caractères  du  premier  siècle  de  notre 
ère  : 

Custos  sepulcr^  pêne  destricto  deu[s], 
Priapus  ego  sum,  mortis  et  vttai  locu[s]. 

Moi,  gardien  du  sépulcre, je  suis  le  dieu  Priape, 

emblème  de  la  mort  et  de  la  vie. 

C'est  la  légende  explicative  de  quelque  statue  de  Priape, 
placée  dans  une  chapelle.  Le  dieu  qui  représente  la  force 
créatrice  de  la  nature,  est  aussi  le  symbole  de  la  régénéra- 
tion éternelle.  Déplus,  il  était  armé  d'une  faucille,  comme 
s'il  s'apprêtait  à  faucher  les  moissiais  (1).  De  là  l'habitude 
qu'avaient  les  anciens  de  placer  son  idole  sur  les  tombeaux. 
Une  inscription  de  Vérone  (2)  mentionne  un  sanctuaire  de 
Priape,  construit  dans  le  voismage  du  cimetière. 

Les  deux  i,  qui  dépassent  la  ligne  (sepulcri!,  vitai)  indi- 
quent une  voyelle  longue.  Quant  au  génitif  en  -ai,  il  peut 
nous  servir  à  fixer  la  date  approximative  de  l'inscription. 
En  effet,  cette  forme,  en  usage  depuis  le  vi®  siècle  dn  Rome, 
s'est  maintenue  jusqu'à  l'époque  des  premiers  empereurs. 

Marbre  blanc,  trouvé  aux  environs  de  P.onie,  près  de  la  Via 
Appia,  à  la  gauche  de  l'arc  de  Dr\isus.  Musée  Gampana. 

Intelligenzblatt  der  Hallischen  Litteraturzeitung,  1834,  p.  532.  — 
0.  Jahn,  Spécimen  epigraphicum,  p.  27  (n.  28).  62-68.  141;  et 
K.  Keil,  Jahn's  Jahrbiicher  (1843),  t.  38,  436.  —  Campana,  lllus- 
trazione  di  due  sepolcri  del  secolo  di  Augusto,  scoverli  tta  la  via 
Latina  e  l'Appia,  presse  la  tomba  degli  Scipioni  [Roma,  1841),  p.  75 
(pi.  14,  e).  — Henzen,  n.  5756a. 

Hauteur  0,21.  —  Largeur  1,20. 

(1)  Apsuavov  Ô£  èv  1%  0£?cà  yziçl  Trpoxeivei (bç  iriç  aÙTYJç 

6uvàjA£wç  (AS-rà  xà  êvey'^sï''  xà  cJvxa  èxteiAvoûari;  avtà  xal  (pôstpoûar]!;. 
Cornutus,  p.  154,  Osann. 

(2)  Orelli,  n.  1624  :  Dis  manlb.  |  G.  H.  C.|locusadsignatus  |  moni- 
inento  in  que  est  \  aedicla  Priapi  |  in  fr.  p.  LXX,  in  ag.  p.  LXX. 


424  I  ES    VILLES. 

46S.     NYMPHE  LOCALE,  fragment  de 

BAS-RELIEF. 

Jeune  femme  (à  droite),  couronnée  de  roseaux,  le  sem 
droit  à  découvert.  Elle  porte  un  pedum  au  bras. 
Plus  loin  on  aperçoit  les  restes  d'une  figure  brisée. 

[Ses  jambes  manquent.] 

Bas-relief  en  marbre;  reste  d'une  frise  de  sarcophage  de  la  déca- 
dence romaine. 

Clarac,  Cat.  n.  758  a  (Bacchante);  Musée,  pi.  183, 159. 
Hauteur  0,20. 

463.  PROVINCE  VAINCUE. 

Tête  voilée  de  femme,  dont  Tair  triste  et  les  cheveux 
épars  rappellent  le  type  adopté  par  les  sculpteurs  de  l'époque 
romaine  pour  les  images  des  provinces  conquises. 

[Le  nez,  la  bouche,  le  menton ,  une  mèche  de  cheveux  sur  la 
tempe  gauche  et  le  buste  drapé  sont  modernes.] 

Belle  sculpture  colossale  en  marbre  grec.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  1;  Musée, 
pi.  1099, 2820^. 

Hauteur  tolale  0,85. 

464.  LES  TROIS  VILLES. 

Vêtues  de  manteaux  et  de  tuniques  talaires,  ces  déesses 
vont  (à  droite)  à  la  rencontre  de  quelque  triomphateur 
romain.  Les  couronnes  de  laurier  qu'elles  portent  dans 
leurs  cheveux,  et  la  branche  de  laurier  que  tient  la  figure 
du  milieu  (1)  rendent  cette  supposition  assez  probable.  Il  se 
pourrait  que  notre  bas-relief  eût  été  encastré  autrefois  dans 
le  piédestal  d'une  statue  de  l'empereur. 

Coiffées  de  couronnes  murales  et  parées  de  boucles 

(1)  Les  deux  autres  ont  dû  en  avoir  aussi,  car  l'aiguière  est 
moderne. 


BOME.  42? 

d'oreilles,  elles  représentent  trois  villes  grecques,  peut-être 
de  l'Asie  mineure  (voir  K.  0.  Miiller,  manuel  d'archéologie, 
§  405,  1).  Homère  déjà  avait  appelé  les  murs  de  Troie  un 
diadème  «r/cr^' (Tpoi'v]?  Σpàxp-/iS£iJ.va),  et  Euripide  emploie 
plusieurs  fois  l'image  d'une  couronne  de  tours  (cxecpavv) 
TtupYojv.  Hécube,  910;  Troyennes,  784). 

[Parties  modernes  :  L'avant-bras  droit,  l'aiguière  et  la  main 
gauche  de  la  première  Ville  avec  la  draperie  qui  recouvre  cette  main. 
Les  deux  avant-bras  avec  un  morceau  de  la  draperie  et  le  haut 
de  la  couronne  crénelée  de  la  troisième  Ville.  Les  nez  des  trois 
ligures  et  plusieurs  autres  petites  pièces.] 

Bas-relief  grec  d'un  très-beau  travail  ;  trouvé,  au  commencement 
du  XYii^  siècle,  sur  la  voie  Appienne.  Villa  Borghèse,  st.  2,  17. 

Jl/o?2//aMCO«,  Antiquité  expliquée,  Supplément,  t.  I,  pi.  1,  6  (p.  7). 

—  Hirt,  Bilderbuch,  pi.  26,  2.  —  Visconii,  Monumenti  scelti  Bor- 
ghesiani,  pi.  32,  p.  229.  —  Bouillon,  1. 1,  82,  —  CluraCy  Gat.  n.  179; 
Musée,  pi.  222,  301. 

Hauteur  0,89.  —  Largeur  0,83. 

-565.     ROME  ASSISE  SUR  UN  ROCHER. 

La  déesse  Roma  porte  le  costume  de  Minerve,  c'est-à-dire 
un  péplus  sans  manches,  un  manteau  qui  recouvre  la  partie 
inférieure  de  son  corps,  une  égide  et  un  casque  corinthien, 
orné  de  deux  têtes  de  bélier.  Dans  la  main  gauche  elle  a  un 
globe,  de  la  main  droite  levée  elle  tenait  une  lance. 

[La  tête  casquée,  les  deux  bras  et  le  pied  droit,  modernes,  sont  en 
bronze  doré.  Le  pied  gauche  est  brisé.] 

Statue  en  porphyre  rouge.  Collection  du  cardinal  Mazarin  {Inven- 
taire, p.  368,  n.  129  :  Pallas  assize,  grande  au  naturel,  le  corps  de 
porphire  posé  sur  un  pied  de  mesme,  la  teste  armée  d'un  casque, 
bras  et  pieds  nuds,  le  tout  de  bronze  doré.  Estimée  à  4,500  Hures). — 
Parc  de  Trianon. 

Gravée  par  Baudet,  en  1681  (Chalcographie  du  Louvre,  n.  1076). 

—  Sauvai,  t.  II,  176.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  15.  —  Clarac, 
Gat.  n.  102;  Musée,  pL  332,  1903. 

Hauteur  1,47. 


LES  VILLES. 

466.  ROME.  TORSE  colossal. 

La  déesse  de  la  ville  éternelle  est  vêtue  d'une  tunique, 
retenue  au  moyen  de  deux  larges  ceintures.  Son  sein 
droit  est  nu  ;  son  manteau,  en  écharpe,  passe  obliquement 
sur  la  poitrine  pour  se  replier  sur  le  bras  gauche.  Sur  les 
épaules  et  sur  îa  nuque  on  aperçoit  quelques  restes  de  sa 
chevelure  bouclée.  Quant  à  Tattribut  qu'elle  a  dû  tenir  à  la 
main  gauche,  il  n'en  est  resté  qu'un  morceau  informe, 
adhérent  au  tronc,  . 

Plusieurs  trous  de  goujon,  dont  l'un  dans  le  sein  droit,  \ 
ont  servi  au  scellement  des  bras  et  des  accessoires. 

Le  revers  est  brut. 

[Il  manque  la  tête,  le  bras  droit,  l'avant-bras  gauche,  les  jambes 
et  les  genoux.] 

Marbre  blanc. 

Hauteur  1,6S. 

467.  ROME  ET  DEUX  PRISONNIERS. 

PETIT  GROUPE. 

(Musée  d'Afrique). 

Sur  une  plinthe,  ornée  de  moulures,  se  dresse  une  sta- 
tuette d'Amazone,  flanquée  de  deux  captifs  accroupis.  C'est 
très-certainement  une  personnification  de  la  ville  de  Rome 
victorieuse.  La  déesse  a  les  pieds  et  le  sein  droit  nus;  elle 
est  vêtue  d'une  tunique  retenue  au-dessous  de  la  gorge  par 
une  ceinture,  et  d'un  manteau  qui  recouvre  ses  jambes  et 
passe  par  derrière  pour  se  replier  sur  l'épaule  gauche. 
L'extrémité  de  ses  cheveux  bouclés  est  encore  visible.  Le 
bras  droit  était  abaissé,  l'autre  tendu  en  avant. 

Les  prisonniers,  un  homme  et  une  femme ,  sont  d'une 
très-petite  taille.  Leur  costume  indique  qu'ils  appartiennent 
à  quelque  tribu  asiatique.  L'homme  porte  des  pantalons, 
une  tunique  courte  et  des  souliers.  La  femme  a  le  sein  droit 
à  découvert  et  les  mains  jointes  sur  les  genoux,  attitude  de 
la  tristesse.  On  remarque  deux  trous  de  scellement  pratiqués 
dans  son  bonnet  asiatique. 


ROME ,  427 

[Parties  brisées  :    La  tête  de  Rome  et  ses  avant-bras  avec 
coudes.  —  La  tête,  les  bras  et  le  torse  du  prisonnier.] 

Très-'oli  groupe  en  marbre  blanc. 

Hauteur  0,43.  —  Largeur  de  la  base  0,25, 

468.  ROME.   BUSTE   COLOSSAL. 

Deux  louves,  allaitant  chacune  un  des  nourrissons  fonda- 
teurs de  la  ville  éternelle,  sont  sculptées  sur  les  deux  côtés 
du  casque  dont  cette  belle  tête  est  coiffée, 

[Le  bout  du  nez,  l'oreille  gauche,  quelques  mèches  de  cheveux; 
les  têtes  des  louves,  le  cimier  et  un  morceau  du  casque  sont  mo- 
dernes.—  De  même,  le  buste,  en  marbre  de  Carrare,  avec  la  tunique 
(qui  recouvre  les  deux  seins)  et  le  manteau  jeté  sur  l'épaule  gauche.] 

Marbre  pentélique.  Villa  Borghèse,  st.  5,  27. 

Hirt,  Bilderbuch,  p.  185  (pL  25,  19).  —  Visconti,  Monumenti 
scelti,pL  37, 1  (p.  257).  —  Bouillon,  t.  l,  74.  —  Filhol,  t.  X,  666.— 
Clarac,  Cat.  n.  116;  Musée,  pi.  1100,  2820  f. 
Hauteur  0,90. 

469.  ROME. 

La  déesse  Roma  est  représentée  en  Amazone,  le  sein 
droit  à  découvert.  Son  casque,  qu'une  arête  (xupiSaxoç) 
rend  plus  solide,  est,  de  chaque  côté,  décoré  d'une  louve 
allaitant  un  nourrisson.  Les  contours  des  animaux  sont 
d'une  raideur  telle  qu'on  est  forcé  d'y  reconnaître  l'imitation 
d'une  statue  archaïque.  La  dualité  des  louves  s'explique, 
de  même  que  les  répétitions  de  certaines  divinités  ,  par  les 
exigences  de  la  symétrie. 

[Sont  modernes  :  Le  nez  et  le  sourcil  de  l'œil  gauche.  Le  casque 
a  souffert  en  plusieurs  endroits;  l'épaule  gauche,  l'oreille  et  la  dra- 
perie portent  de  légères  traces  de  restauration.] 

Buste  en  marore  de  Paros.  Château  de  Richelieu. 

Peiit-Radel ,  t.  11,  47.  —  Bouillon,  t.  Il,  vignette  du  titre.  — 
Clarac,  Cat.  n.  170  ;  Musée ,  pi.  1100,  n.  2820  e. 

Hauteur  0,60. 


428 


LES  VILLES. 


4^  ROME  CASQUÉE,  tête. 

La  visière  du  casque  est  relevée. 

[Une  partie  de  la  chevelure,  la  volute  gauche  du  casque; 
pointe  de  la  visière  sont  modernes.] 

Marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  III,  Bustes,  pi.  2.  —  Clarac,  Gat.   n.   iii;  Musée 

pi.  1099,  2820  rf. 

Hauteur  0,40. 

471.  CÉRÉMONIE  RELIGIEUSE. 

Cinq  personnages  sont  groupés  ensemble,  sans  doute  pour 
célébrer  un  sacrifice.  Un  homme,  restauré  en  femme, 
ouvre  le  cortège.  C'est  le  prêtre  qui  officie;  il  est  vêtu  de  la 
toge,  et  l'agencement  des  plis  de  sa  draperie  indique  qu'il 
avait  l'occiput  voilé  ;  de  la  main  droite  étendue  il  a  dû  déposer 
une  offrande  sur  l'autel.  La  femme  dont  il  est  suivi  rajuste 
de  la  main  droite  levée  son  voile.  Enfin,  l'Amazone  qui  oc- 
cupe l'extrémité  droite  du  bas-relief  représente  très-certai- 
nement une  Ville. 

Deux  personnages  sont  sculptés  au  second  plan. 

[Parties  restaurées  :  Toutes  l£s  têtes.  —  La  main  gauche,  l'avant- 
bras  droit,  le  pied  droit  et  la  moitié  du  pied  gauche  du  prêtre.  — 
Les  deux  avant-bras,  un  morceau  du  voile ,  et  les  pieds  de  la  prê- 
tresse. —  L'avant-bras  gauche  avec  le  glaive,  le  pied  gauche  el  les 
doigts  du  pied  droit  de  l'Amazone.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  31.  —  Clarac,  Cat.  n.  697;  Musée- 
pi.  150,  299. 

Hauteur  1,17.  —  Largeur  1,14 

47».    ROME  SUIVIE  D'UN  MAGISTRAL 

Rome  dans  le  costume  des  Amazones,  c'est-à-dire  coiffée 
d'un  casque  à  aigrette  et  vêtue  d'une  tunique  lalaire  qui 
laisse  le  sein  droit  à  découvert  ["xerla  mamma),  tient  de  la 


GÉNIE  DE  POUZZOLES.  429 

main  droite  sa  lance  ;  Tautre  main  s'appuie  sur  la  jambe 
gauche  nue  qui  est  placée  sur  une  petite  élévation.  La  déesse, 
tournée  à  droite  ,  assiste  probablement  à  quelque  sacrifice. 
Elle  est  suivie  d'un  magistrat  romain,  drapé  dans  sa  toge  el 
tenant  de  la  main  gauche  un  rouleau. 

[Sont  modernes:  Le  liautdu  visage  avec  une  partie  du  casqae  de 
Rome;  son  pied  droit,  le  genou  gauche  et  les  doigts  du  pied  gauche. 

—  La  main  gauche  et  toute  la  partie  inférieure  du  corps  de  rhomme. 

—  L'encadrement  tout  entier.] 

Bas-relief  en  marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  in,  Bas-reliefs ,  pi.  29.  —  Clarac,  Cat.  n.  103  c 
Musée,  pi.  217,  320. 

Hauteur  0,35.  —  Largeur  0,26. 

473.  LE  GÉNIE  DE  POUZZOLES. 

Ce  curieux  bas-relief,  malheureusement  trés-frusle,  repré- 
sente un  personnage  couché  qui  est  censé  s'appuyer  sur  le 
bras  gauche.  Son  corps  est  pris  comme  dans  une  gaîne,  et 
la  fracture  du  marbre  dessine  assez  bien  la  forme  des  jambes 
cachées  sous  une  couverture.  La  poitrine  seule  est  visible, 
la  tête  brisée. 

Ce  personnage,  vêtu  d'une  tunique,  un  manteau  à  galons 
brodés  sur  l'épaule  gauche,  porte  deux  colliers,  formés  de 
serpents  (1).  Un  médaillon  ovale  est  attaché  au  plus  grand 
de  ces  colliers,  probablement  une  intaille,  car  on  y  voit 
gravé  au  trait,  une  figure,  armée  d'une  lance  et  posant  la 
main  droite  sur  la  poitrine.  Plus  bas  est  suspendue  une  cou- 
ronne de  feuilles  et  de  rosaces,  du  genre  de  celles  que  por- 
tent les  défunts  sur  les  bas-reliefs,  représentant  des  repas 
de  mort.  Enfin,  derrière  la  tête  de  l'homme  couché  se  trou- 
vent les  restes  d'un  cartel  brisé. 

Nous  n'avons  donc  là,  selon  toute  vraisemblance,  qu'une 
pierre  tumulaire,  mise  sous  la  protection  du  génie  de  la 
colonie  de  Pouzzoles.  L'inscription  : 


(1)  Torquei  ex  dracunculis  duobus. 


430  LES  VILLES. 

GENfio)  COL(oniae)  PVT(eolanomm)  AVG(uslo) 
SAC(rum)  (1) 

s'explique,  si  Ton  pense  aux  rapports,  certainement  tres- 
fréqiients,  qui  devaient  exister  entre  le  port  principal  de  la 
Campanie  et  la  ville  maritime  de  Rusicade,  où  notre  monu- 
ment a  été  trouvé. 

Le  défunt,  dont  le  tombeau  était  orné  de  ce  marbre,  aura 
été  originaire  de  Pouzzoles  ;  dans  ce  cas,  rien  de  plus  natu- 
rel que  de  consacrer  son  sépulcre  au  génie  prolecteur  de  sa 
ville  natale, 

A  Textrémité  gauche  du  bas-relief,  on  voit,  sculptées  sur 
la  couverture  dont  je  viens  de  parler,  la  nageoire  et  la  gueule 
d'un  monstre  marin  [pistrix],  armé  de  dents  pointues  et 
versant  des  flots  d'eau.  J'ai  cherché  en  vain  la  signification 
de  ces  emblèmes.  La  tête  du  cétacé  se  trouvant  à  peu  près 
à  la  place  des  pieds  de  la  figure  couchée,  j'avais  d'abord 
pensé  que  cette  dernière  était  le  Génie  lui-même  et  que 
ses  jambes  se  terminaient  en  serpents  de  mer.  Mais  le  marbre 
est  trop  mutilé  pour  me  permettre  de  maintenir  cette  sup- 
position. 

Dalle  de  marbre  grisâtre,  trouvée  dans  les  déblais  du  théâtre  an- 
tique de  Philippevllle  {^Rusicade);  rapportée  en  France  en  1845. 

Clarac,  Musée  de  sculpture,  t.  II,  1315  ;  Inscriptions,  pi.  85,  105, 
—  Delamare,  Exploration  scienlifKiue  de  l'Algérie.  Archéologie, 
pi.  25,  8.  Mémoires  des  Antiquaires  de  France,  t.  24,  185.  —  Renier, 
Inscriptions  de  l'Algérie,  n.  2182. 

Hauteur  0,45.  —  Largeur  1,00. 

474.  GÉNIE  DE  RUSICADE. 

Très-belle  inscription ,  encadrée  d'une  bordure  et  datan 
la  première  moitié  du  second  siècle  de  notre  ère  : 
Genio  coloniœ 

(1)  Sur  d'autres  inscriptions  on  l'appelle  :  sanctissimus  deus  ge- 
7iiv.s  coloniae  Puteolatiorum,  deus  magnus  genius  coloniae  Puteo- 
lanorum  et  patriae,  Sol  invicfus  genius  coloniae. 

Notre  texte  est  complet.  11  ne  manque  rien  après  SAC. 


GÉNIE   DE  RUSICADE.  43i 

Venerise  Rusicadis 

aug(usto)  sacr(um). 
4    M(arcus)  AemiUusJîallator  (i), 

prajter  HS  X.  M.  N.  quse  in 

opiis  cultumve  Theatri 

postulante  populo  de- 
8    dit,  statuas  duas,  Geni- 

iim  patrise  n.  et  Anno- 

rœ  sacrœ  urbis,  sua 

pecunia  posuit;  ad 
12    quarum  dedicatio- 

nem  diem  ludorum 

cum  missilibus  edidit. 

L(oco)  d(ato)  d(ecurionum)  d(ecreto). 

Le  monument  est  placé  sous  la  protection  du  Gênia  au- 
guste de  la  colonie  romaine  de  Rusicade,  aujourd'hui  Phi- 
lippeville,  en  Algérie,  qui  portait  le  surnom  de  Veneria  (con- 
sacrée à  Vénus),  à  l'instar  des  villes  de  Sicca  et  de  Pompéi. 
Dans  toutes  les  villes  du  littoral  de  la  Méditerranée  il  existait, 
du  reste,  des  temples  de  Vénus,  dont  le  culte  avait  été  pro- 
pagé par  les  Phéniciens,  Il  se  pourrait  même  que  le  mot 
Veneria  ne  fût  que  la  traduction  d'un  mot  punique,  dérivé 
du  nom  de  la  Vénus  phénicienne,  Astarté  (Aschloret). 

D'après  les  termes  de  notre  inscription,  Marcus  ^Emilius 
Ballator  (2)  avait,  sur  la  demande  de  ses  compatriotes,  donné 
une  somme  de  10,000  sesterces  (1900  francs)  pour  aider 
soit  à  la  construction ,  soit  à  la  décoration  du  théâtre.  In- 
dépendamment de  cette  offrande  volontaire,  il  fit  exécuter 
à  ses  frais  deux  statues  destinées  à  orner  la  scène.  L'une 
d'elles  représentait  le  Génie  de  Rusicade,  l'autre  était  une 
personnification  de  VAiyprovisionnement  de  Rome  (Annona 


(1)  Le  T  dépasse  la  ligne,  ainsi  que  le  premier  t  du  mot  theatri. 
Xes  lettres  RI  de  ce  dernier  mot  et  VM  du  mot  ludorum  (v,  13)  sont 
Conjuguées, 

(2)  Ballator  signifie  danseur.  Les  sodales  ballatores  figurent 
dans  une  inscription  romaine  très-connue  (Orelli,  2337). 


432  LES  VILLES. 

sacrœ  urbis  ),  auquel  les  ports  de  mer  de  la  province 
d'Afrique  contribuaient  dans  la  plus  large  mesure.  Nous  sa- 
vons par  d'autres  inscriptions  que  ûes  procu7'atores  annonœ, 
relevant  du  préfet  de  l'approvisionnement  de  la  capitale, 
séjournaient  dans  les  villes  africaines,  et  que,  s-ur  tous  les 
points  de  la  province,  se  trouvaient  échelonnés  un  grand 
nombre  de  magasins  où  Ton  recueillait  le  blé  qui  devait 
être  envoyé  à  Rome  (1). 

L'image  de  VAnnona  nous  est  surtout  connue  par  les 
monnaies,  où  elle  porte  tantôt  une  corne  d'abondance,  tantôt 
des  épis,  un  van,  une  ancre,  ou  bien  une  statuette  de 
Roma  (2).  Elle  a  un  boisseau  sur  la  tête  et  une  proue  de 
navire  se  trouve  à  ses  pieds. 

Le  jour  de  la  dédicace  solennelle  de  ces  sta'nes,  Ballator 
célébra  des  jeux  et  fil  des  largesses  au  peuple.  C'est  là  le 
sens  du  mot  Missilia.  Le  donateur  distribuait  ou  plutôt 
jetait  dans  la  foule  des  tessères  {jetons)  qui  donnaient  droit 
à  des  cadeaux  de  toute  nature  (3). 

Trouvée  dans  les  déblais  du  théâtre  romain  de  Philippeville, 
l'ancienne  Rusicade. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1311;  Inscriptions,  pi.  83,  98.  —  Ravoisié, 
Exploration  de  l'Algérie  ;  Beaux-Arls,  1. 11,  pi.  53,  1.  —  Baehr,  dans 
les  Annales  de  Jahn,  t.  62  vl851),  p.  27.  —  Delamare,  Exploration 
de  l'Algérie;  Archéologie,  pi.  30,  2.  Mémoires  des  Antiquaires  de 
France,  t.  24,  134.  —  Zell,  Delectus,  n.  147.  —  Annuaire  de  la 
Société  de  Constantine,  1853,  p.  25.  —  Henzen,  n.5320.  —  Renier^ 
n.2174. 

Oauleur  1,25.  —  Largeur  0,85. 


(1)  Henzen,  n.  6521.  Amnv'en  Marcellin,  liv.  28, 1, 17. 

(2)  Brunn,  Annali  romani,  1849,  p.  135  et  sui?. 

(3)  Hic  primus,  ob  honorera  cereal(itatis),  tesseris  sparsis  in 
quibus  aurum,  argentum,  aes,  vestem  lentiam  {linteam)  caeteraque 
popul(o)  divisit.  Orelli,  n.  3991.  —  Sparsa  et  populo  missilia  oni' 
niurn  reruvi  per  omnes  dies  :  singula  cotidie  milia  avium  cuiusque 
generis,  multiplex  penus,  tesserae  frumentariae,  vestis,  aurum,  ar- 
gentum, gemmae,  margaritae,  tabulae  pictae,  mancipia,  iumenta, 
atque  etiam  mansuetae  ferae,  nOTlssime  naves,  insulae.  agri.  Sue" 
tonius,  Nero,  11. 


XXII. 

L'ESPKBANGE 

ET    LA    VICTOIRE. 


^-ÎS.  DÉESSE  RESTAURÉE  EN  ESPÉRANCE. 

La  partie  antique  de  cette  petite  statue  est  une  imitation 
du  style  grec  archaïque,  tel  qu'il  était  en  usage  avant  le 
siècle  de  Phidias.  De  longues  tresses  de  cheveux  recouvrent 
la  nuque  de  la  déesse,  qui  est  vêtue  d'un  double  chiton  ta 
laire  à  manches  courtes  et  boutonnées.  Le  restaurateur, 
s'inspirant  des  sculptures  du  temple  d'Egine,  l'a  transformée 
en  Espérance  {Elpis),  car  elle  tient  une  fleur  de  grenadier 
dans  la  main  droite  levée,  et  de  la  gauche  abaissée  elle  re- 
lève un  pan  de  sa  robe. 

Les  plis  de  la  draperie,  tant  sur  la  poiirine  que  sur  le 
dos,  sont  disposés  en  zigzag  et  avec  cette  symétrie  qui  ca- 
ractérise l'art  le  plus  ancien.  On  peut  suivre  ces  lignes  on- 
dulées jusqu'à  la  naissance  des  jambes.  De  plus,  le  haut  do 
chiton  est  orné  de  trois  bordures  élagées,  ressemblant  à  un 
triple  collier. 

19 


435,  LA  VICTOIRE, 

[Parties  modernes  :  La  tète,  le  bras  droit  à  partir  du  milieu  du 
biceps,  l'avant-bras  gauche  avec  un  morceau  de  la  draperie,  les 
jambes,  la  moitié  de  la  cuisse  gauche  avec  le  bas  des  reins,  la  cuisse 
droite  et  un  pan  de  la  draperie  de  droite,  —  L'extrémité  des  tresses, 
sur  la  nuque,  est  antique.] 

Statue  en  marbre  grec. 

Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  15.  —  Clarac,  Cat.  n.  596  (Minerve): 
Musée,  pi,  319,  844. 

Hauteur  1,25. 

4^e.  NIKÉ  DE  SAMOTHRACE. 

Magnifique  statue  colossale  d'une  Victoire  ailée  et  drape'e, 
qui  probablement  portait  un  trophée.  Le  sculpteur  Ta  re- 
présentée au  moment  où,  venant  du  haut  du  ciel,  elle  touche 
la  terre.  La  partie  supérieure  de  son  corps  était  donc  pen- 
chée en  avant,  et  les  ailes  en  formaient  le  contrepoids.  La 
draperie  de  la  déesse  est  presque  transparente. 

Bien  qu'elle  date  de  l'époque  des  successeurs  d'Alexandre, 
cette  admirable  sculpture  se  rapproche  tout  à  fait  du  grand 
style  de  l'école  de  Phidias,  Rien  de  plus  hardi  que  le  mou- 
vement du  chiton,  fouetté  par  le  vent,  et  dont  la  disposition 
n'a  presque  pas  d'analogue  dans  l'art  ancien.  On  ne  saurait 
comparer  à  ce  marbre  qu'une  statue  du  Parthénon  (Combe, 
t.  VI,  pi.  6)  et  le  torse  de  la  seconde  fille  de  Niobé,  au 
Musée  du  Vatican. 

[Il  manque  la  tête,  les  bras,  les  pieds,  une  partie  du  buste,  de 
nombreux  plis  de  la  draperie,  une  partie  du  plumage  des  ailes,  etc. 
Le  torse  seul  a  été  recomposé,  au  Louvre,  de  cent  dix -huit  mor- 
ceaux.] 

Marbre  de  Paros,  trouvé  en  1863,  dans  l'île  de  Samothrace,  par 
M.  Cliampoiseau,  vice-consul  de  France. 

La  Victoire  a  été  découverte  dans  une  chambre  creusée  à  ciel 
ouvert  dans  une  colline,  derrière  les  ruines  d'un  grand  temple 
dorique,  à  quelque  distance  de  la  ville  de  Paléopoli  (l'antique  Samo- 
thrace), c'est-à-dire  au  nord-ouest  de  l'île,  sur  la  côte  qui  regarde  la 
Thrace.  Quatre  murs,  disposés  en  carré ,  formaient  une  salle  divisée 
en  deux  par  un  cinquième  mur.  Plusieurs  grands  blocs  de  marbre, 
renversés  et  même  enfouis  en  partie,  avaient  servi  de  base  à  la 


NIKÉ.  43? 

statue.  Ces  blocs  sont  ornés  de  moulures  (1).  De  petits  débris  de  stue 
rougt;  et  bleu,  niôlés  à  des  fragments  de  marbre  et  de  terre  cuitC; 
joncbaient  le  sol  de  la  chambre. 

G.  Deville  et  Coquart ,  Rapport  sur  une  mission  dans  l'Ile  de 
Samoihrace  (Archives  des  missions  scientifiques  ;  deuxième  série, 
1867,  t.  IV,  p.  261.  277,  avec  une  carte  topographique).  —  G.  9e- 
ville,  Revue  de  Paris,  juin  1867,  p.  387-389. 

Hauteur  jusqu'à  la  naissance  des  geint  3,00c 

Ilauleur  des  ailes  1,28. 

4'3"Sr.  NIKÉ.   STATUETTE. 

Adossée  contre  un  tronc  d'arbre ,  la  Victoire  pose  de  îa 
main  gauche  une  couronne  de  lauriers  sur  sa  tête  ;  de  l'autre, 
abaissée ,  elle  tient  une  seconde  couronne,  mais  cette  der- 
nière est  due  à  une  restauration.  La  déesse  a  le  haut  du 
corps  nu  ;  ses  cheveux  sont  tressés  et  entourés  d'une  ban^- 
deletle.  Parmi  les  trophées  qu'elle  foule  aux  pieds,  on 
remarque  un  casque,  deux  cuirasses,  un  bouclier  rond  et 
une  paire  de  jambières. 

Le  Musée  du  Vatican  possède  une  st:jtuette  semblable  à 
celle-ci  (F/sconiï,  Pio-Clénientin,  t.  II,  li.  C/arac,  Musée, 
pi.  636,  1442).  La  Victoire  y  relève  le  masque  de  Méduse, 
dont  sa  figure  était  couverte  durant  le  combat. 

[Tète  antique  rapportée.  Restaurations  :  Le  nez,  le  menton,  le 
cou  et  le  bas  des  boucles  de  cheveux  en  spirale,  le  haut  des  ailes,  les 
bras,  une  partie  de  la  couronne,  un  morceau  de  la  draperie  ,  le  bout 
des  jambières  et  une  partie  du  pectoral  de  l'une  des  cuirasses.] 

Jolie  statuette  en  marbre  grec. 

Bouillon,  t.  m,  Statues,  pi-  15.  —  Clarac,  Cat.  n.  435;  Musée  , 
pL  349,  1445.  —  W.  Helbig,  Musée  rhénan,  t.  24,  303-305. 
Hauteur  0,84. 


(1)  D'un  goût  brutal,  dit  M.  Coquart,  qui,  en  1866,  avait  visité  ce 
monument,  pour  lui  sans  intérêt.  Son  compagnon  de  voyagi^ 
M.  Deville,  s'exprime  ainsi  :  «  La  Victoire  n'est  elle-même  qu'une 
médiocre  figure  décorative;  le  tout  paraît  être  d'une  basse  époque,  » 
Le  public  jugera  si  ces  appréciations  sont  justes. 


436  LA  vicToinE. 

478.  LA  VICTOIRE. 

(Musée  il'Afiiinie). 

Fragment  d'une  statue  de  la  Vicloire  qui,  vêtue  d'une 
tuiiique  talaire  et  pieds  nus,  se  lient  debout  sur  un  lion 
endormi.  L'animal,  qui  représente  peut-être  la  Maurétanie 
vaincue,  est  couché  près  d'un  tertre. 

[Il  ne  reste  de  cette  figure  que  les  jambes;  tout  le  h.iut,  à  partir 
des  genoux^  est  brisé.] 

Maibrc  blanc. 

Hauteur  0,90.  —  Largeur  0,70 

A^9.  LA.  VICTOIRE  PORTANT  UN  TROPHÉE. 

Busie  de  la  Victoire ,  vêtue  d'une  tunique  sans  manches 
qui  est  allachée  par  une  bandelette  au-dessous  du  sein.  La 
déesse  porte  au  bras  gauche  abaissé  un  trophée  qu'elle  sou- 
tient du  bras  droit  replié  sur  la  tète.  Le  trophée,  suspendu  à 
un  crochet,  se  compose  d'un  casque  de  légionnaire  à  visière 
relevée,  et  d'un  sagum  recouvert  d'une  cuirasse  romaine. 
Une  tête  de  Méduse  et  une  bandelette  en  décorent  ie pectorale. 
Le  dos  de  la  figure  n'est  pas  travaillé. 

[Le  nez  de  la  Victoire  est  brL^  ,  son  fro  il  et  ses  lèvres  ont  souf- 
fert.] 

Fragment  d'une  statue  plus  çiande  que  nature,  trouvée  à  Apol- 
lonic  d'Épire  et  donnée,  en  1862,  par  M.  Edouard  Grasset,  consul 
général. 

Hauteur  ft,??. 

480.    NIKÉ  SACRIFIANT  UN  TAUREAU. 

Niké  (  ^o'jOutoucra  )  ailée,  tournée  vers  la  gauche, 
haut  du  corps  nu.  Immole  un  taureau  déjà  terrassé,  sur 
quel  elle  pose  le  genou  et  dont  elle  relève  la  tête. 

Ce  beau  bas-relief  grec  ne  paraît  être  que  le  fragment 
d'une  frise,  représentant  un  sacrifice  triomphal,  offert  par 


NIKÉ   AU  CANDÉLABRE.  43/ 

plusieurs  Victoires.  Mon  numéro  suivant  (Niké  au  candé- 
labre] a  fait  partie  de  la  même  composition  :  nous  voyons 
cps  deux  morceaux  réunis  dans  une  gravure  ancienne, 
publiée  avant  qu'on  ait  juge  opportun  de  scier  le  marbre  (1). 
Le  grand  nombre  de  répétitions  qui  existent  de  ce  motif 
fait  supposer  quelque  original  célèbre  de  la  meilleure  époque 
de  l'art.  Or,  on  sait  que  Micon  de  Syracuse  (2)  et  Ménechtne 
de  Sicyone  (3/  avaient  traité  un  sujet  analogue 

[Parties  modernes  :  Le  bras  gauclie,  une  partie  de  l'aile  gaurhe 
et  l'avant-bras  droit  de  Niké  avec  son  poignard.  La  tête,  le  cou,  le 
devant  de  la  poitrine  et  le  pied  droit  du  taureau.  Une  grande  partie 
du  fond;  enfin  la  moulure  du  bas,  qui  a  motivé  une  conjecture  inad- 
missible du  comte  de  Clarac.  Raccords  à  la  tête  et  à  la  cheville  de 
Niké.l 

Marbre  pentélique.  Villa  Borghèse. 

Zoëga,  Bassi-rilievi,  t.  Il,  p.  41.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs, 
pi.  15,  2.  —  Clarac,  Cat.  n.  223;  Musée,  pi.  224,  303. 

Hauteur  0,93.  —  Largeur  1,00. 

481.  NIKÉ  AU  CANDÉLABRE. 

Une  Victoire  ailée,  vêtue  de  la  tunique  talaire  et  d'un  man- 
teau qui  laissent  à  découvert  le  bras  et  le  sein  gauches, 
plie  le  genou  pour  soulever  un  lourd  candélabre  (>,aiJi.7rT-/ip) 
allumé.  Un  grand  nombre  de  sculptures  anciennes,  surtout 
les  bas-reliefs  de  la  balustrade  du  temple  de  Niké  aptère  sur 
l'Acropole,  représentent  la  déesse  de  la  Victoire,  assistant  en 
personne  aux  fêtes  triomphales  et  offrant  elle-même  le  sa- 

(1)  Ph.  a  Turre,  Monumenta  veteris  Antii  (éd.  tertia;  Romae, 
724),  p.  159.  ICO  :  «  ad  latus  occiduum,  in  ipsi  scilicel  farie  et 
Kospectu  Palatii  Pinciani.  »  —  Monffaucon,  1. 1,  2,  pi.  219.  —  See/j 
llitlirageheimnisse  (Aarau,  1823),  pi.  12  a. 

(2)  Môffxo;,  ÈTvi  6è  aÙToO  Ntxv)  (groupe  à  Syracuse)  :  Tatianus,  ad- 
versus  Graecos,  54,  p.  117,  éd.  de  Worlh.  — Bursian,  Ilallisclie 
Encyclopaedie,  t.  82,  p.  435,  note  22. 

(3)  «  VKuIus  genu  pressns  et  replicata  cervice.  »  Pline,  34,  80. 
Voir  0.  Jahn,  Deniimaeler  und  Forscliungen,  année  8,  207. 


^'•iS  LA   VICTOIRE. 

crifice  (1).  Le  candélabre  qui  sert  d'encensoir  pendant  cetta 
cérémonie,  est  décoré  de  feuilles  d'acanthe. 

[L'avant-bras  gauche  est  moderne;  la  pointe  de  l'aile  droite  est 
brisée.] 

Marbre  pentélique.  Bas-relief  de  forte  saillie  et  du  plus  beau  style^ 

Bouillon,  t.  m.  Bas-reliefs,  pi.  15,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  179  ter 
Musée,  pi.  222,  306. 

Hauteur  0,77.  —  Largeur  0,a5. 

^8S.  LA  VICTOIRE  SACRIFIANT  UN  TAUREAU 

FRAGMENT  DE  BAS-RELIEF. 

Celte  sculpture,  dont  le  côté  droit  est  brisé,  représente 
une  Victoire  drapée,  debout  devant  un  taureau  immolé.  Un 
homme  en  toge,  probablement  quelque  magistrat  romain, 
paraît  vouloir  retenir  la  déesse  par  l'aile  droite.  Derrière  ce 
groupe,  on  aperçoit  une  Amazone,  sans  doute  la  personnifi- 
cation d'une  ville,  et  une  femme  drapée  [la  Fortune),  por- 
tant une  corne  d'abondance. 

[Parties  modernes  :  Les  quati-e  tètes.  —  Le  haut  de  l'aile  droite,. 
les  bras,  l'épaule  droite  et  le  sein  droit  de  la  Victoire;  sa  jambe 
droite  au-dessus  du  genou.  —  Le  taureau,  sauf  sa  tête.  —  L'avant- 
bras  droit,  avec  la  ma.in  du  magistrat.  —  Le  bras  droit  et  l'épaule 
de  V Amazone,  quelques  doigts  de  sa  main  gauche  et  le  bâton 
qu'elle  lient;  sa  jambe  et  sa  cuisse  gauches.  —  Le  bras  droit, 
l'épaule  et  le  sein  droits  de  la  Fortune;  sa  main  gauche  et  la  pointe 
de  la  corne  d'abondance.] 

Bas-relief  romain  en  marbre  blanc.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  15,  3.  —  Clarac,  Cat.,  n  400 
Musée,  pi.  218,  309. 

Hauteur  0,95.  —  Largeur  1,21 , 

*S3.  LA  VICTOIRE  SACRIFIANT  UN  TAUREAU 

Base  quadrangulaire,  sculptée  sur  trois  côtés.  La  face  prin- 

(1;  L.  Stephani,  Der  ausruhende  Heraldes,  p.  250  et  suiv. 


VICTOIRES.  439 

cipale  représente  une  Victoire  ailée,  privée  de  tout  vête- 
ment, le  genou  posé  sur  le  corps  d'un  taureau  qu'elle 
s'apprête  à  immoler.  Devant  elle,  un  candélabre,  placé  sur 
un  piédestal. 

Sur  les  faces  latérales,  on  voit  des  demi-palmettes  et  des 
rinceaux. 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,52.  —  Largeur  0,53.  —  Épaisseur  0,29. 

484.  VICTOIRES,  base  de  candélabre. 

Sur  chaque  face  de  cette  base  triangulaire  on  voit  une 
Victoire  ailée,  tenant  des  deux  mains  une  écharpe.  Ces  char- 
mantes figures  sont  vêtues  de  tuniques  talaires  qui  laissent 
à  découvert  les  bras  et  le  seia  droit. 

[Parties  modernes  :  Les  jambes  et  les  cuisses  des  Victoires,  c'est- 
à-dire  plus  d'un  tiers  du  marbre;  les  griffes  de  lion  et  les  palmettes 
qui  en  forment  le  couronnement.] 

Marbre  blanc  italien.  Musée  Campana. 

Hauteur  de  la  partie  antiquo  0,23,  —  Largeur  0,2t. 

485.  VICTOIRES  ET  AMOURS. 

Deux  Amours  ailés,  les  cheveux  noués  sur  le  front,  leurs 
chlamydes  en  écharpe,  tiennent  d'une  main  une  palme,  de 
l'autre  un  pan  de  draperie  qui  servait  de  peripetasma  à  un 
buste.  Aux  pieds  de  chaque  enfant  se  trouvent  un  arc  et  un 
carquois. 

Deux  Victoires,  portant  chacune  un  labarum  (fanion), 
occupent  les  extrémités  du  bas-relief.  Elles  sont  drapées  de 
façon  à  ce  qu'une  jambe  et  le  sein  droit  restent  à  découvert. 
Leurs  mouvements  indiquent  qu'elles  courent  dans  une 
direction  opposée  l'une  à  l'autre. 

[Le  milieu  du  bas-relief  manque.  Plusieurs  parties  sont  frustes, 
et  le  restaurateur  n'a  pas  mis  les  ligures  à  leur  véritable  place.  Au 
lieu  de  les  grouper,  comme  je  ■viens  de  l'indiquer,  il  a  refait  au 


440  LA  VICTOIRE. 

second  Amour  une  jambe  et  une  draperie  qui  existent  déjà  sur  \c 
fragment  de  la  seconde  Victoire.] 

Devant  de  sarcophage  en  marbre  blanc.  Décadence  romaine 
(iv«  siècle). 

Bouillon,  t.  ni,  Bas-reliefs,  pi.  14.  —  Clarac,  Cal.  n.  26.  29; 
Musée,  pi.  189,  n.  305.  304. 

Hauleur  0,30.  —  Longueur  totale  0,87. 

486.    SACRIFICE  D'UN  GÉNÉRAL  GREC 
VICTORIEUX. 

Au  milieu  du  bas-relief,  on  voit  la  statuette  archaïque  de 
Minerve  Poliade,  drapée  et  casquée,  tenant  delà  main  droite 
levée  une  lance,  de  l'autre  un  bouclier  [brisé].  Ce  Palladium 
est  placé  sur  un  tronc  d'olivier,  autour  duquel  s'enroule 
un  énorme  serpent,  gardien  du  sanctuaire  (1).  Du  côté 
gauche,  la  Victoire  ailée,  en  tunique  talaire,  les  chovoux 
disposés  eu  longues  tresses,  approche  de  l'idole  ;  d'une  main 
elle  tient  une  palme,  de  l'autre  elle  donne  à  manger  au  ser- 
pent. En  face  d'elle,  un  guerrier  barbu,  armé  d'une  cuirasse 
[pectorale]  et  d'un  casque  à  aigrette,  se  tient  debout,  la 
tête  respectueusement  inclinée.  Il  a  la  main  gauche  appuyée 
sur  la  hanche,  de  la  droite  abaissée  il  vient  de  dépo-ei  son 
bouclier  rond  comme  oiïrande  à  la  déesse  protectrice  de 
l'Atlique.  Son  manteau ,  en  écharpe,  est  replié  sur  le  bras. 
C'est  évidemment  un  général  athénien  sacrifiant  à  Minerve 
le  lendemain  d'une  victoire.  Plusieurs  archéologues  ont 
proposé  de  l'appeler  Thémùtocle,  et  de  rapporter  notre  mo- 
.nument  à  la  victoire  de  Salamine. 

Un  disque  de  marbre,  trouvé  dans  la  casa  de'  hronzi  à 
Pompéi  [AveUino,  descrizione  pi.  4  ;  Museo  Borbonico  10, 
IS),  un  bas-relief  du  musée  britannique  [Comhe'W,  41)  etc., 
représentent  des  scènes  analogues. 

Bas-relief  votif  en  marbre  pentélique  ;  imitation  de  l'ancien  style. 
—  Toute  la  surface  a  été  rongée  par  le  temps. 


(1)  Olxoupôv  ôçiv  •  tôv  TTJf  no),tâoo;  ceuXaxa.  Pltotius,  Lexicon, 
p.  319,  éd.  Porson. 


SACRIFICE   OFriCHT   PAR   UN   CENIÎRAL  VICTOUIEUX       4'il 

Autrefois  [iropriété  de  Winckelmanii.  Villa  Albani. 

Winckelmann  ,  Monument!  inedili ,  pi.  120.  —  Petit-Radel , 
Musée  Napoléon,  t.  IV,  11.  —  Zoêga,  Bassi-rilievi ,  t.  1,  2G0, 
note  5.  —  Bouillon,  t.  111,  Bas-reliefs,  pi.  26,  8.  —  Raoul -Rodictte, 
.Monuments  inédits,  p.  287-289.  —  Clame,  Cat.  n.  175;  Musée, 
pi.  223,  255  (gravure  fantastique^  —  Welcker,  Anuali  romani,  t.  5, 
162.  Aite  Ucnkmaeler,  t.  II,  135-141.  —  Avellino,  Descrizione  dl 
una  casa  disotterata  in  Pompe!  ncgli  anni  1832.  1833  e  1834  (Napoli 
1840),  p.  55-61.  —  K.  0.  Millier,  Amaltliea  (de  Bœttiger),  t.  111, 
48.  49.  (Kleine  Schriftcn,  t.  11,  608).  Manuel  d'archéologie,  §  9G, 
24.  Denkmaeler,  1. 1,  pi.  14,48.  —  Ger/ifO'c?,  Ueber  die  Minervenidole 
Atliens  (Berlin,  184i),  P-  22  (pi.  2,  3).  Gesammelte  Abliandlungen, 
t.  I,  354  (pi.  23,  3).  —  0.  Ja/in,  Arcli.  Beilraege,  p.  210.  De  anti- 
(juissimis  Minervae  simulacris  atticis  (Bonn,  18G6),  p.  15  (-pi.  2,  3). 

Hauteur  C'ii.  —  Largeur  0,42. 


487.   SACRIFICE    OFFERT  PAR  UN   GÉNÉRAL 
ROMAIN  VICTORIEUX. 

(Musée  d'Afri(Uie\ 

A  l'exlrémité  gauche  du  bas-relief,  un  général  romain, 
vêtu  de  la  toge,  lient  de  sa  main  droite  abaissée  une  palme; 
de  l'autre,  tendue  en  avant ,  une  statuette  de  la  Victoire, 
ailée  et  drapée,  qui  porte  une  couronne  à  lemnisques.  Il  a 
le  regard  tourné  vers  un  victimaire  qui,  vêtu  d'une  tunique 
courte  à  large  ceinture,  immole  un  bœuf  à  coups  de  hache. 
Au  second  plan  ,  on  aperçoit  la  tête  d'un  joueur  de  double 
flûte. 

[La  moitié  droite  du  bas-relief  est  brisée.  La  main  droite  du  gé- 
néral, le  visage  de  la  Victoire  et  la  tète  du  taureau  manquent  éga- 
lement.] 

Sculpture  romaine  du  iv^  siècle,  encadrée  d'une  moulure.  Dalle  de 
marbre,  trouvée  à  Philippevillc,  l'ancienne  Rusicade. 

Clarac,  Musée,  t.  Il,  12Î3  (n.  26  /j);  pi.  161  c  (Sucrifice  îi  Jupiterl  : 
—  Delamare ,  Exploration  scientifique  de  l'Algérie.  Archéologie, 
pl.25,  1. 

Ilauleur  0,49  —  Largeur  0,58. 

*9 


442  L\   VICTOIRE. 


4SS.  ENFANT  ET  LA  VICTOIRE. 

Un  enfant  nu  (à  gauche),  le  manteau  en  écharpe  sur 
l'épaule,  avance  le  bras  droit  ;  de  la  main  gauche  il  porte 
un  panier  rempli  de  fleurs.  Une  bandelette  entoure  ses  che- 
veux bouclés.  Derrière  lui,  une  Victoire  ailée  et  drapée 
lient  une  palme.  Une  moulure  ornementée  régne  au-dessus 
du  bas-relief. 

[La  main  droite  de  l'enfant,  le  haut  des  ailes  de  la  Victoire  et  un 
morceau  de  sa  palme  niauiiuent.] 

Angle  droit  d'un  devant  de  sarcophage;  bas-relief  de  forte  saillie. 
Marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  III,  Supplément,  pi.  2,  30.  —  Clarac,Ç.dX.,u.  776; 
Musée,  pi.  188,  97. 

Hauteur  0,72.  —  Largeur  0,50. 


489.        FEMME  VICTORIEUSE,  buste. 

Dame  romaine  inconnue,  assez  âgée,  et  que  la  disposition 
de  sa  coiffure  fait  placer  à  l'époque  des  Antonins.  Elle  est  vêtue 
d'un  manteau  et  d'une  tunique,  sur  le  devant  de  laquelle 
est  brodée  une  Victoire  drapée  (à  gauche)  qui  tient  une  pal- 
me et  une  couronne.  Il  paraît,  d'après  cela,  que  cette  fem- 
me avait  remporté  le  prix  dans  quelcjue  concours  de  musique 
ou  de  poésie.  Du  reste,  du  temps  de  l'Empire,  il  n'était  pas 
rare  de  voir  des  dames  romaines  prendre  part  aux  exer- 
cices de  gymnastique  ou  même  descendre  dans  l'arène  pour 
combattre  à  la  manière  des  Amazones. 

[Tète  rapportée.  L'extrémité  du  nez  est  moderne.] 

Marbre  de  Paros.  Cliâteaude  Richelieu. 

Petit-Rciilel,  Musée  Napoléon,  t.  IV,  28.  —  Bouillon,  t.  III,  Bustes, 
pi.  10,  9.  —  Clarac,  Cat.  n.  467. 

Hauteur  0,48. 


XXIÎI. 


LA  CREATION  DE  L'HOMME. 


490     PROMÉTHÉE.  sarcophage  d'arles. 

La  face  principale  de  ce  sarcophage,  d'une  conservation 
exceptionnelle,  représente  la  création,  la  vie  et  la  mort  de 
l'homme.  A  la  gauche  du  spectateur,  Prométhée  est  assis 
devant  un  cippe ,  enrichi  d'ornements,  qui  remplace  la 
sellette  (oxpiSaç)  des  sculpteurs.  Sa  physionomie  a  quel- 
que ressemblance  avec  celle  de  Zeus.  Le  haut  du  corps  à 
découvert,  il  est  occupé  à  modeler  une  figure  humaine; 
une  seconde  figure  est  déjà  terminée.  Ces  statuettes,  encore 
insensibles,  ont  les  bras  collés  au  corps,  les  jambes  serrées 
l'une  contre  l'autre  :  pose  analogue  à  celle  des  sculptures 
de  l'ancien  style.  Une  corbeille,  placée  aux  pieds  de  l'artiste, 
contient  la  terre  avec  laquelle  il  forme  ses  maquettes. 

Derrière  Prométhée  on  aperçoit  Athéné  (Minerve),  drapée, 
armée  de  l'égide  et  coiffée  d'un  casque  corinthien  à  cimier. 
Elle  pose  familièrement  la  main  droite  sur  l'épaule  du 
Titan,  qu'elle  guide  par  ses  conseils.  De  la  main  gauche 
levée,  elle  a  dû  s'appuyer  sur  une  haste.  D'après  la  légende 
ce  fut  elle  qui  inspira  le  souffle  de  la  vie  aux  créatures 
humaines. 


444  LA   CRIÏATION    DS   L'HOMME. 

Au  second  plan  paraissent  deux  bustes,  tournés  vers  la 
droite.  L'un  est  celui  du  Soleil,  caractérisé  par  sa  couronne 
radiée,  sa  chevelure  flottante  et  son  manteau  enflé  par  le 
vent;  l'autre  est  moins  facile  à  expliquer  :  c"est  un  jeune 
homme,  vêtu  d'une  exomide  et  portant  un  bâton  (flambeau?) 
au  bras  gauche.  S'il  était  de  moindre  taille,  je  le  prendrais 
volontiers  pour  Hrspérns,  l'étoile  du  matin. 

Un  peu  plus  en  avant  de  celte  scène,  Hermès  (Mercure) 
psychopompr,  coiiïé  du  pétase  ailé,  une  chlamyde  agrafée  sur 
l'épaule  droite,  enlève  l'âme  d'un  mort  pour  la  conduire 
aux  enfers.  Le  dieu  porte  un  caducée  (brisé)  à  la  main 
gaucbe.  L'âme  est  représentée  sous  la  forme  d'une  petite 
fille  drapée  (Psyché],  ayant  aux  épaules  deux  ailes  de  pa- 
pillon mouchetées.  Son  manteau,  gonflé  par  le  vent,  décrit 
un  cercle  autour  de  sa  tête. 

Entre  les  jambes  de  Mercure  on  voit  le  groupe  bien 
connu  d' .4 wour  et  Psyché  (1)  qui  s'embrassent;  un  arc  et 
un  carquois  sont  debout  derrière  eux. 

Le  côté  droit  du  bas-relief  est  occupé  par  les  Parques  qui 
règlent  la  destinée  de  l'homme  nouvellement  créé.  Lachésis 
lui  tire  l'horoscope  :  dans  la  main  gauche  levée  elle  tient 
une  sphère,  coupée  par  deux  bandes  croisées;  de  l'autre 
une  baguette  avec  laquelle  elle  montre  l'étoile  sous  laquelle 
il  est  né.  Clolho  tient  deux  pelotons  de  laine  :  c'est  elle  qui 
fiJe  le  cours  de  la  vie  humaine,  pour  en  marquer  la  durée. 
Enfin  Atropos,  assise  sur  un  siège,  porte  dans  la  main 
gauche  le  rouleau,  à  moitié  déployé,  sur  lequel  sont  ins 
criles  les  destinées  de  chacun  ;  il  se  pourrait  que,  dans  la 
main  droite  étendue  vers  sa  sœur,  elle  eût  tenu  les  ciseaux 
avec  lesquels  elle  tranchait  le  fil  de  l'existence  des  mortels. 
Derrière  elle  se  dresse  un  petit  cippe,  surmonté  de  l'urne 
qui  renferme  les  sorts  à  l'aide  desquels  sont  jugées  les  âmes 
à  leur  arrivée  aux  enfers. 


(1)  Le  sculpteur  du  sarcophage  n'a  pas  compris  ce  groupe,  car  sa 
Psyché,  bien  que  vêtue  d'une  robe  de  femme,  porte  une  barbe.  Les 
aifes  peuvent  avoir  élé  supprimées  à  cau^e  du  manque  de  place  ou 
liirce  que  les  ligures  sont  de  trop  petites  proportion 


PROMETIIÊE.  4io 

Remar(^>.ons  loui  de  suite  que  ces  trois  femmes  ressem- 
blent, à  s"y  méprendre,  aux  Muses,  dont  elles  portent  le 
costume  habituel.  Les  deux  premières  sont  coiffées  de 
plumes;  Lachésis  a  l'épaule  droite  nue,  et  son  globe  est  bien 
celui  qu'on  voit  ordinairement  entre  les  mains  d'Uranie. 
Clotho  et  Atropos  ont  des  tuniques  à  manches  longues, 
comme  ailleurs  Thalle  et  Melpomène.  La  femme  drapée, 
voilée  et  appuyée  sur  un  cippe,  qui  est  debout  derrière  la 
Parque  assise,  et  qui  représente  peut-être  la  Mort  [Morta], 
a  emprunté  sa  pose  et  une  partie  de  son  costume  à 
Melpomène.  Dans  le  fond,  deux  autres  femmes,  drapées  et 
coiffées  de  plumes,  sont,  l'une  dans  une  attitude  méditative, 
l'autre  pose  la  main  droite  sur  la  ^fort.  Devant  elles  on 
aperçoit  une  étoile;  un  peu  plus  en  arrière,  les  bustes, 
tournés  à  droite,  des  Dioscures ,  vêtus  de  chlamydes  et 
portant  chacun  un  bonnet  pointu,  surmonté  d'une  étoile. 
Les  deux  frères  ne  figurent  pas  ici  comme  emblèmes  de  la 
vie  et  du  trépas,  mais  simplement  dans  leur  qualité  de  dieux 
de  la  lumière. 

Au-devant  d' Atropos,  vers  laquelle  il  tourne  le  regard,  se 
tient  Poséidon  (Neptune^,  appuyé  sur  son  trident,  un  dau- 
phin à  la  main  droite.  Le  dieu  de  la  Mer  paraît  dans  son 
attitude  traditionnelle,  le  pied  droit  posé  sur  un  petit  rocher; 
un  miinteau  ,  en  écharpe ,  est  jeté  sur  son  épaule  gauche. 
Dans  l'angle  du  bas-relief  se  trouve,  à  demi-couchée,  la 
sonnification  de  la  Terre ,  tenant  un  rameau  et  relevant, 

draperie.  En  haut,  un  génie  local,  barbu,  la  poitrine  nue, 

nant  une  urne  et  une  branche  de  pin,  est  assis  sur  la  mon- 
tagne. Une  jeune  Nymphe  drapée  et  couronnée  de  plantes 
s'appuie  contre  lui. 

11  ne  nous  reste  plus  à  décrire  que  les  deux  groupes 
d'hommes  nus  qui  sont  sculptés  aux  pieds  de  ces  divinités. 
Ils  ont  des  tailles  d'enfants.  Les  uns  jouent  avec  un  serpent 
en  lui  donnant  une  branche  à  mordre.  Les  autres  semblent 
se  disputer  un  rameau. 

Faces  latérales. 

De  chaque   côté,  un  homme  barbu,    est  assis  sur  ub 


446  LA    CRÉATION   DE  l'hOMME. 

pliant  devant  un  cippe,  chargé  de  plusieurs  livres.  Celui  de 
gauche  lient  dans  les  deux  mains  une  tablette  {pinax\ 
l'autre,  qui  a  la  poitrine  à  découvert,  appuie  la  main  gauche 
sur  son  siège;  de  la  droite  il  fait  un  mouvement  comme  s"il 
voulait  prendre  un  des  volumes  déposés  sur  le  cippe.  Ces 
personnages,  philosophes  ou  poètes,  rappellent  les  petits 
côtés  de  notre  sarcophnge  n°  378  (1). 

Le  bas-relief  est  de  moindre  saillie  que  celui  de  la  face 
principale. 

[Parties  brisées:  L'avant-bras  droit  de  Prométhée  avec  le  coude  et 
la  main  (sauf  les  doigts).  — La  main  gauclie  et  la  lance  deMinerve. 
—  Le  caducée  d'Hermès.  —  La  baguette  de  Lachésis.  —  La  tête  du 
dauphin.  —  La  jambe  gauche  de  l'enfant  qui  joue  avec  le  serpent, 
et  la  tête  de  son  camarade.  —  Le  bras  droit  de  l'enfant  qui  dispute 
le  rameau  à  son  camarade  couché.] 

Sarcophage  en  marbre  blanc,  du  m"  siècle  de  notre  ère,  trouvé  à 
Arles  et  déposé  longlemps  dans  la  crypte  de  l'église  de  Saint- 
Honorat  (couvent  des  Minimes),  où  il  servait  de  tombeau  â  un  évèque. 
En  1822,  la  ville  d'Arles  en  fit  hommage  au  roi,  pour  obtenir  le 
titre  et  le  rang  de  bon7ie  ville. 

Noble-Lalauzière ,  Abrégé  chronologique  de  l'histoire  d'Arles 
(Arles,  1808,  in-i»),  pi.  19.  —  Millin,  Voyage  dans  les  départements 
du  midi,  t.  III,  544-547  (pi.  65,  2\  —  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs, 
pi.  9,  1.  —  Ramil-Rochette,  Monuments  inédits,  p.  232.  —  Clarac, 
Cat.  n.  768;  Musée,  pi.  216.  209,  n.  31.  298.  —  0.  Jahn,  Arch. 
Beitraege,  p.  138.  169. 

Hauteur  0,70.  —  Largeur  <,23.  —  Épaisseur  0,58. 

491.  PROMÉTHÉE    FORMANT    L'HOMME 
ET  DÉROBANT  LE  FEU  DU  CIEL. 

Le  côté  gauche  du  bas-relief,  autrefois  devant  d'un  sarco- 
phage romain  et  d'une  assez  bonne  conservation,  représente 
la  création  de  l'homme. 

Assis  près  d'un  arbre,  Prométhée  tient  l'ébauchoir  avec 
lequel  il  termine  une  statuette  de  jeune  homme,  placée  sur  UQ 

(1)  Voir  aussi  Lasinio,  Campo  santo  di  Pisa,  pi.  3 


PROMÉTHÉE.  447 

piédestal.  Il  a  le  haut  du  corps  à  découvert;  une  corbeille, 
qui  se  trouve  à  ses  pieds,  contient  la  terre  à  modeler  dont 
il  fait  usage.  Minerve,  casquée  et  armée  d'une  lance,  pose 
un  papillon,  emblème  de  l'âme,  sur  la  tête  de  la  figurine, 
qui,  au  même  instant,  fait  un  premier  mouvement 

Plus  loin  on  voit,  étendu  sur  un  rocher,  le  cadavre  d'un 
vieillard.  Mercure  psychopompe ,  coiffé  d'un  pétase  ailé  et 
portant  un  caducée  ailé  au  bras  droit,  conduit  l'âme  qui 
abandonne  le  corps  du  défunt.  C'est  une  jeune  fille  [Psyché), 
vêtue  d'une  tunique  talaire  et  portant  aux  épaules  deux 
ailes  de  papillon.  Les  trois  femmes  qui  assistent  à  cette  scène 
sont  les  Parques  :  Glotho ,  coiffée  de  plumes,  montre,  sur 
un  cadran  solaire,  la  première  et  la  dernière  heure  accordées 
à  riiomme;  Atropos  tient  un  rouleau  déployé,  le  livre  des 
destinées  de  l'homme  ;  enfin  Lachésis  tire  l'horoscope  du 
noQveau-né ,  en  suivant,  à  l'aide  d'une  baguette,  le  cours 
des  astres  tracés  sur  un  globe. 

Du  côté  opposé,  on  voit  les  forges  de  Vulcain.  Le  dieu, 
coiffé  d'un  bonnet  pointu,  une  écharpe  autour  des  hanches, 
est  assis  devant  l'enclume,  posée  sur  une  pierre,  et  près  de 
son  fourneau,  où  le  feu  est  allumé.  Dans  la  main  gauche 
il  a  les  tennilles;  dans  l'autre,  levée,  le  marteau  pour  battre 
le  fer.  Quatre  Cyclopes,  portant  également  des  ceintures, 
travaillent  avec  leur  maître.  Deux  autres  courent  après 
Prométhée,  qui  vient  d'allumer  son  flambeau  chez  eux  pour 
porter  le  feu  aux  humains  qu'il  a  créés. 

Les  cheveux  des  Cyclopes  sont  disposés  comme  ceux  des 
Satyres  et  cachent  entièrement  leurs  oreilles,  —  Voir  mon 
n°  109  et  le  bas-relief  du  Copitole,  t.  IV,  25  (Miliin,  Nouv. 
galerie  m>thol.,  pi.  lo8,  603). 

{Parties  modernes  ou  brisées:  L'avant-bras  gauche  de  la  statuette, 
l'avant-bras  droit  de  Psyché,  l'avant-bras  droit  du  forgeron  de  droite; 
la  main  droite  avec  le  petit  bàlon  et  l'avant-bras  gauche  du  Cyclope 
sans  ceinture,  placé  à  l'extrémité  de  la  scène.] 

Bas-relief.  Yilla  Borglièse,  st.  1,  17. 

Manilli,  p.  57.  —  Montelatici,  p.  190.  —  Bouillon,  t.  III,  Bas- 
reliefs,  pi.  9.  —  Clarac,  Cat.  n.  133  ;  ftiusée,  pi.  215,  30.  —  0.  Jahn, 


418  LA  CRÉATION   D2   l'hO.MME. 

Ârcli.  Beitraege,  p.  13S.  1G9-172.  —  Mullev-Wieseler,  Denlmx'.er, 
t,  II,  pi.  65,  839  (les  forges\ 

Hauteur  0,46.  —  Longueur  1,62. 

493.  PROMÉTHÉE  ET  MIÎsERVE. 

A  Tombre  d'un  olivier,  Prométhée,  assis  sur  un  rocher, 
fst  occupé  à  former  les  premiers  hommes.  L'artiste  l'a 
représenté  presque  nu  :  c'est  à  peine  si  son  manteau  lui 
couvre  une  partie  des  jnmbes.  Sur  b.  sellette  (ôxp-'oa;]  à 
trois  pieds  qui  se  trouve  devant  lui,  on  voit  un  morceau  de 
terre  à  modeler  (1),  à  côlé  de  la  statue  encore  inanimée 
d'un  homme  que  le  sculpteur  vient  de  terminer  et  qu'il 
s'apprête  à  descendre.  Trois  autres  statues,  deux  hommes 
et  une  femme,  sont  déjà  placées  derrière  lui  ;  elles  tendent 
les  mains,  car  elles  viennent  de  recevoir,  des  mains  de 
Minerve,  le  souffle  de  la  vie.  La  déesse,  armée  comme  à 
l'ordinaire,  leur  apporte  le  don  divin  sous  la  forme  d'un 
papillon  psychique.  Un  génie  local,  couché  sur  la  colline, 
tient  une  branche  d'olivier  à  la  main  droite.  Sa  tête  est  ap- 
puyée sur  le  bras  gauche,  la  draperie  dont  il  est  revêtu  ne 
couvre  que  la  partie  inférieure  de  son  corps. 

Il  est  à  remarqr.er  que  Minerve  et  le  Titan  ont  la  taille 
gigantesque  qui  caractérise  les  divinités;  les  hommes  sont 
de  beaucoup  plus  petits  ;  le  génie  tient  le  milieu  entre  les 
dieux  et  les  morlels. 

[L'occipul  de  la  figure  placée  sur  la  sellette ,  le  haut  de  l'arbre 
et  toute  la  pirtie  inférieure  du  bas-relief  jusqu'aux  malléoles  des 
quatre  personnages  s  nd  modernes.  Les  deux  hommes  devant  Minerva 
ont  l'épaule  gauche  endommagée.] 

Bas-relief  de  travail  romain.  Marbre  de  Paros.  Villa  Albani 

Schweighaeuser,  Musée  Napoléon,  t.  1,  14.  —  Bouillon,  t.  III, 
nette  du  titre.  —    Clarac,  Cat.  n.  322;  Musée,  pi.  215,  29 
Hauteur  0,55 ■  —  Largeur  0,56. 


(1)  A  Pano; VCj  en  Pliocule,  on  montrait  l'argile  dont  Promélliée 
s'était  servi  pour  former  Its  hommes.  Puusanias,  X,  4,  4. 


XXIV, 


LA  MORT 

ET  LES  DIEUX  DES  ENFERS. 


493.     LE  GÉNIE  DU  REPOS  ÉTERNEL 

Un  adolescent  nu,  couronné  de  fleurs  de  pavot,  est  adossr 
contre  un  tronc  de  pin,  les  jambes  croisées,  les  bras  élevés 
et  posés  sur  la  lête  qu'il  penche  légèrement  vers  l'épauie 
gauche.  De  longs  cheveux  bouclés  descendent  sur  sa  poi- 
trine ;  ses  paupières  à  demi-closes  font  présumer  qu'il  est 
sur  le  point  de  s'endormir.  Cette  figure,  dont  la  pose  gra- 
cieuse, l'abandon  charmant,  l'expression  douce  et  mélan- 
colique méritent  tous  les  éloges,  représente  le  génie  de  la 
Mort,  car  la  mort  n'est  qu'un  beau  sommeil.  Le  même  moli 
se  retrouve  sur  un  sarcophage  du  Vatican  (1),  avec  celte 
différence  que  le  manteau  du  jeune  homme  y  est  suspendu 

(1)  Visconti,  Pio-Clémenlin,  t.  VII,  pi.  13,  13  a.  —  Gerhnrd, 
AnlikeBililwerke,  pi.  93,  3.  —  Millin,  Nouvelle  galerie  mythologique 
«Paris,  1850),  p!.  151,  557. 


450  LA  MORT. 

à  l'arbre,  et  qu'un  Amour,  armé  d'une  torche  allumée, 
montre  un  masque  gisant  aux  pieds  du  génie. 

[La  statue  a  été  brisée  au  milieu  du  corps,  l'arbre  à  l'endroit  où  il 
touche  aux  omoplates.  Toute  la  moitié  inférieure  a  été  retouc^-^ 
Parties  restaurées  :  Le  bout  du  nez,  un  morceau  de  la  lèvre  supi 
rieure,  le  petit  doigt  de  la  main  gauche,  les  mamelles,  l'estomac. 
Pièces  sur  l'abdomen  et  dans  les  cuisses.] 

Statue  de  l'époque  romaine  (les  prunelles  sont  indiquées). 

Collection  du  cardinal  Mazarin.  La  statue  porte  deux  numéros 
anciens,  gravés  à  la  pointe  :  sur  le  tronc  d'arbre  on  lit  LXI,  et- sur 
la  base  le  n.  30  en  chiffres  arabes.  Or  je  trouve  dans  VInventaire  de 
tous  les  meubles  du  cardinal  Mazarin,  dressé  en  1653  et  publié  à 
Londres  (1861),  p.  356,  n.  30  :  Un  hermap/n-odite  nud,  ayant  les 
mains  liées  par  dessus  sa  teste,  et  un  tronc  d\irbre,  haut  de 
sept  palmes  et  demie,  ou  environ  (estimé  à  300  livres).  C'est  évi- 
demment le  même  marbre.  On  sait  qu'après  la  mort  du  cardinal 
(9  mars  1661),  ses  antiques  furent  partagés  entre  le  duc  de  la  Meil- 
leraje,  son  légataire  universel,  qui  prit  le  nom  et  les  armes  de  duc 
de  Mazarin,  et  le  marquis  Mancini,  qui  devint  duc  de  Revers. 
Les  mutilations  que  la  statue  a  subies  prouvent  qu'elle  fut  du  nombre 
de  celles  que  le  duc  de  la  Meilleraye,  dans  un  mouvement  de  puduur 
exagérée,  s'était  mis  en  devoir  de  l)riser  (1).  Elle  resta  au  palais 
Mazarin,  devenu  l'Hôtel  de  la  Compagnie  des  Indes,  jusqu'à  l'époque 
de  la  Révolution.  —  Marbre  pentélique. 

Auguste  Legrand,  Galerie  des  Antiques  (Paris,  1803),  pi.  1.  — 
Petit-Radel,  t.  1,  42.  —  Visconti ,  Pio-Clémentin,  t.  Vil,  74. 
Opère  varie,  t.  IV,  307.  —  Robillart-Laurent,  Musée  français, 
t.  IV,  16.  —  Bouillon,  t.  I,  59.  -  Filhol,  t.  VII,  480.  —  Clame, 
Cat.  n.  22;  Musée,  pi.  300,  1859.  —  Ger/iarc?,  Prodromus,  p.  2J7. 
—  K.O   Mùller,  Manuel,  p.  642. 

Hauteur  1,78. 


(1)  Comparez  mon  n»  331.  —  On  lit  dans  Saint-Évremond, 
Mélanges  curieux  (Amsterdam,  1739),  t.  II.  p.  271-275  : 

«  Son  acharnement  [du  due  de  Mazarin]  redoubla  avec  la  der- 
nière imprudence  en  une  occasion  où  l'komme  le  plus  brutal  auroit 
suspendu  son  ressentiment.  M.  le  duc  de  Nevers  vint  d'Italie  pour 
se  marier  avec  une  fille  de  qualité,  qu'il  recevoit  de  la  main  du 
Roij  et  que  l'on  peut  dire  sans  flatterie  l'un  des  plus  parfaits  ou- 


GÉNIE  FUNÈBRE.  iSi 

494.  GÉNIE  FUNÈBRE. 

Un  enfant,  aux  cheveux  bouclés,  la  tête  tristement  pen- 


Trages  de  la  nature  et  de  la  vertu  [c'était  M"*  Gabrielle  de  Damas, 
nièce  de  M""»  de  Montespan.  Le  mariage  eut  lieu  le  15  décembre  1670]; 
et  comme  l'état  qu'il  alloit  embrasser  devoit  plaire  à  M.  ftlazarin,  e1 
la  protection  qu'il  alloit  recevoir,  le  rendre  plus  retenu,  sa  famille 
et  une  conjoncture  si  favorable  lui  conseillèrent  d'amener  avec  lui 
Madame  sa  sœur,  et  il  y  fut  entièrement  déterminé  par  la  nouvelle 
qu'il  apprit,  que  M.  Mazarin  avoit  brisé  les  statues  de  son  palais; 
que  le  Roi  lui  avoit  donné  des  gardes  et  des  commissaires,  et  que 
cette  action  avoit  achevé  de  le  jeter  dans  un  mépris  général  à  la 
ville  et  à  la  Cour. 

Le  cardinal  Mazarin  avoit  recueilli  de  toute  l'Europe  ces  statues, 
avec  des  dépenses  et  des  soins  immenses;  il  les  avoit  léguées  égale- 
ment à  M.  Mazarin  et  à  M.  de  Nevers,  et  substituées  par  son  testa- 
ment :  quel  droit  avoit  M.  Mazarin  de  les  mutiler  et  défigurer,  lui 

qui  n'en  étoit  que  le  dépositaire? 

Quoi  que  c'en  soit,  il  part  de  Vincennes 

à  la  pointe  du  jour  pour  cette  fameuse  expédition  ;  il  fait  lever  Tou- 
rolles,  son  garde-meuble,  à  présent  garde-meuble  de  la  Couronne, 
lui  fait  ouvrir  une  des  galeries ,  y  entre  avec  un  masson  {sic)  qui 
travailloit  chez  lui,  prend  de  sa  main  un  pesant  marteau,  et  se  jette 
avec  furie  sur  ces  statues.  Tourolles  fondant  en  larmes,  lui  repré- 
sente en  vain  la«<5titution,  et  la  ruine  (?)  qu'en  fera  M.Colbert,  et  la 
ruine  de  tant  de  chef-d'œuvres  :  sa  lassitude  fut  la  fin  de  son 
travail. 

Sur  les  7  heures  du  soir,  M.  Collier t  y  arrive, M.  Mazarin  le  suit;  il  y 
voit  ce  massacre,  pour  ainsi  dire,  traite  de  fou  le  meurtrier  et  le  quitte 
percéd'une  véritable  douleur.  M.  Mazarin  s'en  va  souper  tranquillement; 
et  sur  les  9  heures,  accompagné  de  cinq  ou  six  de  ses  domestiques,  h 
passe  à  l'atelier  où  les  massons  laissoient  leurs  outils,  donne  un  mar- 
teau à  chacun  des  siens ,  retourne  à  la  galerie  avec  son  escorte  ainsi 
armée  ;  il  anime  les  uns  par  son  exemple,  il  reproche  aux  autres  leur 
lâcheté;  il  choisit  pour  son  partage  ce  sexe  qu'il  fuit  et  qu'il  désire, 
se  jette  sur  leurs  parties  les  plus  émin entes  et  avec  tant  d'emporte- 
ment que  l'on  voyoit  bien  à  la  fureur  de  ses  coups,  que  ces  marbres 
froids  et  insensibles  l'avoient  quelquefois  échauffé ,  et  que  son  re- 
pentir vengeoit  peut-être  les  erreurs  de  son  imagination.  G'éloit  le 


452  LA  MORT. 

chée  vers  la  gauche,  appuie  un  flambeau  renversé  sur  un 
autel  sépulcral. 

[Parties  modernes  :  Le  nez,  la  main  droite  avec  le  poignet,  le  tiras 


samedi;  minuit  sonne,  ce  signal  du  jour  de  dimiinclie  et  du  repos 
du  Seigneur,  fait  cesser  la  besogne. 

Le  lendemain  le  Roi  envoya  un  exempt  et  3  gardes  du  corps 
s'emparer  de  son  pa'ais,  avec  deffenses  d'en  sortir  jusqu'à  ce  que 
les  commissaires  eussent  dressé  leur  procès-verbal.  » 

Le  même  Saint-Evremond  dit  dans  sa  «  Uéponse  a»  plaidoyer  de 
M.  Érard,  pour  M.  le  duc  de  Mazarin  »  (OEuvres,  Amsterdam,  1739; 
t.  V,  p.  216-217)  : 

« Il  ne  lui  restoit  que  trop  de  quoi  se  faire  consi- 
dérer. Les  charges,  les  gouvernemens,  les  richesses,  en  quoi  il  sur- 
passoittous  les  sujets  de  l'Europe,  lui  attiroient  assez  de  respect  ;  mais 
il  s'en  défit  comme  de  choses  superflues,  en  ph!loso[ibe;  ou  comme 
de  vanités  dangereuses  au  salut,  en  chrétien.  De  quelque  manière 
que  ce  fût,  il  ne  se  laissa  rien  d'un  amas  si  précieux  à  l'égard  des 
hommes.  De  mille  raretés  que   l'opulence   et  la  curiosité  avoient 
amassées;  d'un  nombre  iufiiii  de  tableaux,  de  statues,  de  tapisseries, 
il  n'y  eut  rien  qui  ne  fût  défiguré  ou  vendu.  » 
Ménagii  fit,  à  cette  occasion,  l'épigramme  latine  que  voici  : 
Pliidiacas  toto  statuas  collegerat  orbe 
Qui  paces  f  cit  Julius,  orbi^  amor. 
Et  dudiim  bas  Juli  servabat  porticus  ingens 

Invidiosa  lui*.  Régla,  porticibus. 
MaruîinaE  conjux,  liaere«  Armindus  Juli, 
Dum  nuUis  tectns  veslibus  esse  videt, 
Frangendas  mandat  famulo  qua  parte  tenellas 

Ad  venerem  mentes  posse  movere  putat. 
Marmore  frigidior,  staluis  taciturnior  ipsis 

Horret  ;id  liccc  famulus  jussaque  dura  fugit. 
Irata  Armandus  dextia  capit  ocius  ensem, 
Nec  mora,  quod  fieri  jusscrat,  ipse  facit. 
Ense  pedes  ThetiiJif,  Junonis  brachia,  dextram 

Palladis  et  tolam  dedecorat  Yenerem. 
Fit  pulvis,  Divum  Patii  qui  pocula  miscet, 
Non  parcit  forinœ,  pai've  Cupido,  tuae. 
Et  tuprivignum  PhcLHJrae,  Mancina,  movere 
Quœ  p  des,  Armaudi  ad  tecla  redire  velis 
Ve?2a^i'ana  (Amsterdam,  1713),  t.  II,  65. 


BAS-RELIEF  SKPL'LCnAL  DE  CLAUDIA   FABULLA.        453 

gauche,  le  flambeau,  l'autel  (sur  le  devnnt  duquel  on  a  sculpté  uaa 
amphore  pointue),  enfin  les  jambes  et  les  genoux  de  l'enfant.  J 

Statuette  en  marbre  de  Paros.  Villa  Borghèse. 

Bouillon, i.  III,  Statues,  pi.  14.  —  Chirac,  Cat.  n.  480  6;  Mu=6e 
pi.  300,  1862  (où  il  porte  le  n.  466,  2). 

Hauteur  0,73. 


49S.       BAS- RELIEF    SEPULCRAL    DE 
CLAUDIA  FABULLA. 

Au  milieu  de  cette  jolie  composition,  une  femme  [Claudia), 
le  haut  du  corps  nu,  le  bras  gauche  orné  d'un  bracelet 
[spatalium] ,  est  couchée  sur  un  matelas,  dans  l'altitude  de 
Vénus  endormie.  Son  bras  droit  placé  sur  l'épaule  gauche 
sert  à  soutenir  la  tête  qui  repose  sur  un  oreiller.  Un  enfant 
son  fib?),  vêtu  d'une  chemise  (xtTwvi'ffxoç) ,  le  bras  appuyé 
sur  l'épaule  droite  de  la  femme  couchée,  se  penche  triste- 
ment sur  elle.  Derrière  lui,  un  Amour  ailé  tient  d'une  main 
le  bout  d"ua  rideau  suspendu  au  fond,  de  l'autre  il  fait 
signe  à  Hermès  psychopompe,  assis  sur  un  rocher,  que  le 
moment  décisif  est  venu  pour  conduire  lame  au  royaume 
des  ombres.  En  effet,  le  dieu  du  Sommeil  [Hypnos],  la  tête 
ailée,  une  branche  de  pavots  à  la  main  gauche,  arrive 
d'un  pas  précipité  au  chevet  de  la  moribonde  et  verse  sur 
elle,  de  la  main  droite  étendue,  son  breuvage  narcotique  (1). 
Hermès  est  en  paitie  couvert  d'une  chlamyde  eu  écharpe; 
Hypnos  ne  porte  aucun  vêtement. 

Les  deax  torches  allumées  qui  forment  comme  des 
colonnettes,  rappellent  les  flambeaux  dont  on  entourait  les 
lits  de  parade  jusqu'au  jour  de  la  sépulture. 

L'inscription  tracée  sur  la  frise  inférieure  : 

Dis Man[\hns)  Claudiae,  Ti(berii)  /"(iliae),  Fubullae\  r(itus) 

Flavius  Euphranor  et  I[ucius)  Varius  S[p]enrfo  | de 

se  bene  merilae  fecerunt 

(1)11  tenait  le  rlnjton,  qu'on  lui  voit  habituellement. 


454  LES  ENFERS. 

nous  apprend  que  ce  monument  ne  saurait  être  antérieur 
aux  empereurs  Flaviens  ;  il  date  plutôt  de  la  première  moitié 
du  second  siècle  de  notre  ère. 

[L'une  des  ailes  d'Hypnos  est  brisée;  son  bras  droit  ainsi  qu'un 
morceau  de  la  torche  de  gauche  sont  modernes.] 

Bas-relief  qui  doit  a^oir  fait  partie  d'un  petit  sarcophage.  Villa 
Borghèse,  st.  2,  15. 

Mnnilli,  p.  75.  —  Montelatici,  p.  230.  —  Gruier,  p.  865,  12 
(Romse,  ad  Columnam  Trnjani,  in  sepulchro  oblongo.  Vidit  Smetius); 
866,  3  (Romae,  in  aedib.  Marii  Cerretani;  e  Mazochio).  —  Sculture 
del  palazzo  délia  villa  Borghèse,  detta  Pinciana  (Roma,  1796),  1. 1, 
44.  —  Bouillon ,  t.  III,  Supplément  pi.  2,  28.  —  Raoul -Rochette, 
Monuments  inédits,  p.  19;  pi.  5,  2  (Pelée  espérant  vaincre  la  résis- 
tance de  Thélis).  —  Letronne,  Journal  des  Savants,  1829, p.  288.  — 
C/arac,  Cat.  n.  58;  Musée,  pi.  222,  166;  Inscriptions,  pi.  2» 
Mélanges,  p.  1-4  (Bulletin  universel  des  sciences,  publié  par  Férussac, 
février  1830).  —  Gerhard,  Denkmaeler  und  Forschungen,  1862, 
pi.  159,  2;  p.  221. 

[Hauteur  0,33.  —  Largeur  «,62. 

496.  CHARON ,  LE  NOCHER. 

Un  homme,  vêtu  d'un  manteau  qui  laisse  à  découvert 
l'épaule  et  le  bras  gauche,  est  assis  dans  une  barque  qu'il 
conduit  à  la  rame.  C'est  le  nocher  des  enfers,  Charoti  (1). 

Les  deux  personnages  à  demi-couchés  qui,  le  haut  du 
corps  nu,  tiennent  des  cornes  d'abondance,  représentent 
l'un  V Océan,  Tauire  la  Terre.  L'Océan,  à  la  droite  du  spec- 
tateur, a  la  figure  barbue,  la  tête  ceinte  de  roseaux;  Tellus 
porte  une  couronne  d'épis  dans  les  cheveux.  Plus  loin,  des 
plantes  aquatiques,  placées  dans  le  champ,  servent  de  rem- 
plissage. 

4u-dessus  de  ce  groupe,  deux  Victoires  ailées,  planan. 
dans  l'air,  tiennent  d'une  main  un  médaillon,  de  l'autre 
leur  draperie  qui  ne  couvre  que  l'épaule  et  les  jambes.  Le 


(1)  Comparez  Lasinio,  Campo  santo  de  Pise,  pi.  137.—  G.  Kmger^ 

Charon  undThanatos.  Berlin,  1866. 


MASQUE  DE  MÉDUSE.  455 

médaillon  renferme  le  buste  d'une  dame  romaine,  vêtue 
d'une  tunique  et  d'un  manteau;  c'est  la  défunte  à  laquelle 
le  sarcophage  avait  été  destiné. 

Deux  femmes  drapées,  dont  les  manteaux,  en  éc'harpe, 
sont  gonflés  par  le  vent,  se  tiennent  debout  aux  angles  de 
cette  composition.  L'une  d'elles  a  la  jambe  droite  nue;,  leur 
taille,  de  la  même  grandeur  que  celle  de  la  Terre  et  de 
l'Océan,  me  fait  supposer  que  ce  sont  des  divinités,  peut- 
êlie  les  Heures ,  qui  viennent  suspendre  des  guirlandes  au 
tombeau. 

[Parties  restaurées  :  La  main  et  le  poignet  gauches  du  nocher.  La 
main  gauihe  de  l'Océan.  Les  deux  mains  de  la  Victoire  de  droite 
Cassures  aux  ailes  et  à  la  draperie  des  Victoires  ainsi  qu'à  Teiicadre 
ment. 

Le  bras  droit  de  l'Heure  de  gauche  et  le  bras  gauche  de  l'Heurtr 
de  droite  n'ont  pas  été  sculptés,  fiiute  de  place.] 

Devant  de  sarcophage. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  12.  —  Clarac,  Cat.  n.  780;  Musée, 
pi.  ly'i,  352. 

Hauteur  0,57.  —  Longueur  2,20. 

49t.  MASQUE  DE  MÉDUSE. 

Masque  (à  applique)  de  Méduse  ailée,  tournée  vers  la 
droite.  Sa  chevelure  est  formée  de  serpents. 

[L'épiderme  est  lésée  en  plusieurs  endroits.] 
Magnifique  bas-relief  en  marbre  de  Paros,  du  plus  beau  style  grec 
frouvé  à  Athènes  et  donné  par  M.  Poujade,  consul  de  France. 

Hauteur  0,25. 


598.     MASQUE  DE  MÉDUSE,  devant  de 

SARCOPHAGE. 
Deux  Amours  nus  et  ailés  (1),  planant  dans  l'air,  portent 

(1)  Celui  de  gauche  porte  une  bandelette  dans  les  cheveux. 


456  LES  ENFERS. 

111  médaillon  {clijpeus]  avec  le  masque  de  Méluse.  ueux 
iUtres  Amours,  de  taille  beaucoup  plus  petite,  sont  debout 
derrière  eux  et  tiennent  chacun  une  bandelette.  Leurs  arcs, 
décorés  de  têtes  de  ?rilToriS,  gisent  à  terre. 

Au-dessous  du  médaillon,  on  voit  une  paire  de  cornes 
d'abondance  enlre  deux  vases  remplis  de  fruits,  mais  ren- 
versés .  allusion  à  l'abondance  de  toutes  choses  que  nous 
rencontrerons  dans  la  vie  future. 

[L'av3nt-braç  droit  de  l'Amour  de  gauche;  le  bras  gauche  et  le  sein 
du  petit  Amour  à  l'extrémité  droite,  ainsi  que  plusieurs  morceaux  des 
iles  sont  modernes.] 

Sculpture  romaine  du  in^  siècle.  —  Villa  Borghèsc 

Bouillon,  t.  m,  Bas-rclicfs,  pi.  12,  2.  —  Clarac,  Cat.  n.  403; 
Muîce,  pi.  192,  353. 

Hauteur  0,'42.  —  Longueur  1,64. 

49».  SOO.  DEUX  MASQUES  DE  MÉDUSE. 

Ci  deux  masques  de  Méduse  ailée,  eDtou''és  de  serpents, 
sont  (l'une  époque  assez  basse  et  d'une  conservation  qui 
laisse  beaucoup  à  désirer.  Les  prunelles  y  sont  indiquées. 

[Musqué  de  gauche  :  Le  nez,  une  partie  des  joues  et  des  lèvres, 
a  moiUé  des  ailes,  les  têtes  de  serpent,  quelques  mèches  de  che- 
veux, etc.,  sont  modernes.  —  Masque  de  droiie  :  Les  ailes,  les  tête? 
de  serpent  et  quelques  mèches  de  cheveux  sont  restaurées.] 

Bas-reliefs  en  marbre  de  Paros.  Château  de  Rictielieu. 

Petit-Radel,  t.  Il,  50.  —  Clarac,  Cat.  n.  530  6i'*;  Musée,  pL  199. 

03. 

Hauteur  0,40. 

^Ol.  MASQUE    DE    MÉDUSE. 

Grand  masque  ailé,  entouré  de  serpents  dont  on  dis- 
tingue les  écailles.  Les  prunelles  sont  indiquées. 

[L'extrémilé  d'une  aile  est  brisée.] 

Sculpture  romaine  d'une  époque  très-basse.  Musée  Campana. 
Hauteur  0,55. 


MASQUE  DE   MÉDUSE. 

S0«  MASQUE  DE  MÉDUSE. 

MéJase  ailée,  entourée  de  serpents  dont  on  distingue  les 
écailles. 

[Le  haut  de  la  chevelure  est  brisé,  le  côté  gauche  est  restauré.] 

Sculpture  romaine  des  bas  temps.  Musée  Gampana. 

Hauteur  0,'(5. 

S03.  AUTEL  CONSACRÉ  AUX  DIEUX  DES 
ENFERS. 

Cippe  dont  le  couronnement  demi-circulaire  est  orné,  sur 
le  devant,  d'un  bucrâne  entouré  de  bandelettes  en  passe- 
menterie. Deux  demi-palmeites  en  forment  les  acrotères. 
L'inscription  est  ainsi  conçue  : 

Dis  inferis 

sacrum. 

Cupllus,  Aug(usli)  l(ibertus), 

Atlicianus. 

Il  en  résulte  que  le  consécrateur  du  monument,  Cupitus, 
autrefois  esclave  d'un  nommé  Atticus,  avait  été  affranchi 
par  quelque  empereur. 

Une  oenochoé  (à  gauche)  et  une  patèreà  ombilic  (à  droite) 
sont  sculptées  sur  les  faces  latérales. 

Cippe  en  marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,59.  —  Largeur  0,33.  —  Epaisseur  0,2S. 


S9 


XXV. 


DIVINITES  ITALIQUES. 


MONUMENTS  RELATIFS  AU  CULTE 
DE  SATURNE. 

(N°s  504-533.) 

Les  vingt-neuf  monuraenls  que  j'ai  réunis  ici  se  rap- 
portent tous  au  culte  de  Saturne.  Ils  proviennent  de 
différentes  localités  de  l'ancienne  Numidie;  les  uns 
ont  été  érigés  pour  l'accomplissement  d'un  vœu,  les 
autres  ont  une  destination  sépulcrale. 

Le  culte  de  Saturne,  trés-répandu  en  Italie,  devint 
plus  populaire  encore  parmi  les  colons  de  la  province 
\d'Afrique ,  parce  qu'on  identifiait  ce  dieu  avec  le 
Baalsamim  des  Carlhaginois.  L'épithète  de  Dominus 
(seigneur) ,  qui  lui  esl  attribuée  sur  plusieurs  ins- 
criptions (1),  n'est  que  la  traduction  du  mot  sémi- 

C«)  ueniei;  Inscriptions  de  l'Algérie,  n.  3308,  3314. 


MONUMENTS   RELATIFS   AU   CULTE   DE  SATURNE.        459 

liqne  Aclon,  titre  ordinaire  des  divinités  puêni- 
ciennes. 

Sans  compter  les  fragments  de  sculpture  dont  je  ne 
suis  pas  à  môme  de  présenter  le  relevé  exact,  nous 
connaissons,  jusqu'à  présent,  plus  de  cinquante  mo- 
numents épigraphiques  relatifs  au  culte  de  ce  dieu  cr; 
Afrique  (1).  La  ville  de  Sitifis,  à  elle  seule,  en  a 
fourni  quatorze. 

Dans  la  liste  des  noms  propres  romains  gravés  sur 
les  inscriptions  de  Numidie,  rien  de  plus  fréquent  que 
celui  de  Saiurninus  ;  même  le  surnom  deSaturnus  s'y 
trouve  (2) 

La  plupart  de  nos  textes  mentionnent  des  prêtres 
de  Saturne  appelés  tantôt  sacerdotes,  tantôt  miimtri  ou 
flamines.  Les  bas-reliefs  qui  décorent  les  stèles  repré- 
sentent souvent  un  sanctuaire  dans  lequel  le  sacrifi- 
cateur et  sa  femme,  la  flaminique  ,  déposent  des  of- 
frandes sur  un  autel.  Ils  se  tiennent  debout,  la  tête 
découverte,  conformément  aux  prescriptions  du  rite 
romain.  Quant  à  la  durée  du  sacerdoce,  nous  savons 
par  un  témoignage  positif  (3)  qu'elle  était  d'une  année 
seulement. 

Pour  expliquer  la  présence  de  Saturne  sur  les  pierres 
funéraires,  il  suffit  de  se  rappeler  que  le  père  de 
Jupiter  gouvernait  le  royaume  des  Iles  fortunées. 
Comme  il  présidait  aux  récolles,  il  était  aussi  le  dieu 
de  la  mort.  Dans  les  inscriptions ,  on  lui  donne  le 


(1)  Fabretti,  p.  649.  G97,  n.   182.   183.   —  Renier,  n.  166-168. 
543.  1583.  1678.  1742-43.  1902.  1904.  1983.  2071.  2378.  2551-52. 

2556.  2760-61.  2768-69.  3238.  3305-18.  3465-73.  4123.  —  Méni. 
de  la  Soc.  de  Constantine,  t.  II,  168.  X,  218.  219.  230.  XII,  219. 

(2)  Mémoires  de  la  Société  de  Conslantine,  t.  VI,  42.  93.  XII,  409, 

(3)  Ob  lionorem  sacerdoti  sui,  slatuam  sibi  anno  expleto  posuit 
idemq(ue)  dedic(avit).  Inscription  de  Diana.  Renier,  n.  1743. 


4C0         MONUMENTS   RELATIFS   AU   CULTE   DE   SATURNE. 

titre  de  frugifer  et  de  deus  frugum  (1)  ;  son  buste 
barbu,  voilé  et  armé  de  la  faux,  se  rencontre  sur  un 
grand  nombre  de  bas-reliefs,  généralement  dans  un 
fronton  triangulaire  qui  couronne  le  monument.  Par- 
fois ce  buste  est  entouré  de  deux  Victoires  planant 
dans  l'air,  ou  bien  il  est  accompagné  des  Dioscures 
tenant  leurs  cbevaux  (2). 

Le  culte  de  Saturne  paraît  s'être  confondu  quelque- 
fois avec  celui  de  Mithras.  Une  inscription  de  Lam- 
bèse  (3)  rappelle  Deus  invictus,  épilhète  qui  appartient 
essentiellement  au  dieu  persan.  Les  bustes  du  Soleil 
et  de  la  Lune  sont  sculptés  sur  une  pierre  de  Tlia- 
mugas  (4),  dédiée  à  Saturne. 

Ajoutons  que  les  lions  qui  figurent  sur  plusieurs 
des  monuments  de  cette  série  ne  se  rattachent  à  aucune 
tradition  connue ,  mais  il  n'est  pas  étonnant  de  les 
rencontrer  dans  le  cortège  d'une  divinité  africaine.  On 
peut  croire  que  le  Baal  carthaginois ,  remplacé  par 
Saturne,  fut  le  premier  à  dompter  les  animaux  du 
désert. 

Toutes  les  stèles  dont  il  s'agit  se  composent  de  trois 
ou  quatre  compartiments  superposés  :  malheureuse- 
ment, la  plupart  sont  dans  un  état  de  dégradation  qui 
empêche  souvent  de  distinguer  les  détails  intéressants. 
Le  marbre  en  est  très-friable;  le  dessin  informe  ; 
l'exécution  des  plus  grossières  :  elles  appartiennent 
donc  à  l'époque  de  la  décadence.  Aucune  des  stèles  du 


(1)  Renier,  n.  16S.  1742. 

(2)  D'après  une  légende   ancienne,  Saturne  était  lils  de  Pollux. 
Tulgentius,  p.  627,  éd.  Slaveren. 

(3)  Renier,  n.  167. 

(4)  Renier,  n.  1543.  Voir  aussi  le  monument  bilingue  publié  par 
Spon,  Miscellaiiea,  p.  3. 


AUTEL   HEXAGONAL.  ^61 

Louvre  n'est  datée,  mais  une  inscription  de  Sitifis  (1), 
rentrant  dans  cette  catégorie,  a  été  gravée  fan  210 
de  notre  ère.  Celle  de  Zraïa  (2)  remonte  au  consulat 
d'Orfitus  et  de  Priscus,  c  est-à-dire  à  l'année  149  après 
J.-G. 


S04.  AUTEL  HEXAGONAL. 

Sur  la  première  face  de  ce  monument  on  lit  rinscription 
suivante,  très-mutilée  : 
Salurno 
aug(usto) 

T(itus)  Fl(avius)  Honor- 
4    atus,  sacer- 
dos,  T.  FI.  (?)  Se- 
verus  (?)  Ter- 


8    [monumentu]- 
m  consac- 

ravit,  v(otum)  s(olvens]  l(ibens)  m(erilo). 
(Trois  feuilles). 

2)  Homme  nu,  portant  un  panier  à  la  main  droite,  dans 
l'autre  un  seau  (?). 

3)  Femme  drapée  et  voilée,  debout,  la  main  droite  sur  la 
poitrine;  dans  la  main  gauche  abaissée  elle  porte  un  objet 
devenu  méconnaissable,  peut-être  une  corbeille. 

4)  Amour  ailé,  avec  un  panier  rempli  de  fruits.  Il  est 
difiicile  de  dire  ce  qu'il  tenait  à  la  main  gauche. 

f))  Personnage  pareil  à  celui  de  la  seconde  face. 

6)  Homme  nu  avec  une  corbeille  (brisée)  et  uu  seau  (?). 

Toutfs  ces  figures  sont  sculptées  de  face.  Elles  ont  telle- 
ment souffert  des  injures  du  temps  que  l'interprétation  des 
accessoires  est  devenue  plus  que  problématique. 


(1)  Renier,  n.  3308. 

(2)  Renier,  a.  1678. 


465    MONUMENTS  RELATIFS  AU  CUITE  DE  SATURNE. 

[Li  plus  grande  partie  de  la  moulure  inférieure  orneiïientée  est 
moderne.] 

Calcaire  gris,  trouvé  à  Cuicul,  aujourd'hui  Djimilah. 

C/arae,  Musée,  t.  II,  1264;  Inscriptions,  pi.  71,  1.  —  Delamare, 
E^  nloration  scientifique  de  l'Algérie  ;  Archéologie,  pi.  106,  16.  — 
U'u  oisié,  Beaux-Art?,  t.  I,  pi.  55,  1.2.  —  Renier,  Inscriptions  de 
i'-^  igérie,  n.  2551.  —  Henzen,  n.  5723. 

Hauteur  0,73.  —  Largeur  de  chaque  face  0,22 

505.  STÈLE  D'AELIA  SATURNINA.  fragment 

Trois  compartiments,  très-mutilés,  renferment  :  le  pre- 
mier, une  femme  drapée,  de  face,  entre  deux  colonnes,  en 
partie  brisées;  le  second  une  inscription,  en  beaux  carac- 
tères, encadrée  d'une  moulure  : 

D(is)  M'anibus)  s(acrura). 
Aelia  Saturni- 

na  (l).  Pia  v(ixit)  a(nnos)  XXI.  H(ic)  s(ita)  e(st}. 
Dans  le  troisième  registre,  on  voit,  entre  deux  pilastres 
corinthiens  cannelés,  les  restes  de  deux  idoles  puniques, 
supportant  une  guirlande. 
Le  reste  manque. 

Calcaire  gris,  trouvé  à  Mons. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1304;  Inscriptions,  pi.  81,  82.  —  Dela- 
mare, Exploration  (Archéologie),  pi.  93,  3.  —  Renier,  d.  3475  (la 
leçon  Allia  est  inexacte). 

Hauteur  1,48.  —  Largeur  0,54. 

50e.  STÈLE  DE  CASSIANA. 

Deux  colonnes  avec  leurs  stylobates  soutiennent  une  niche 
en  plein  cintre,  dont  le  fronton  est  surmonté  d'un  masque 
et  de  deux  acrotères.  Dans  l'intérieur  de  la  chapelle  se 

(1)  Les  lettres  ni  et,  plus  loin,  va  sont  liées  ensemble. 


STÈLE   DE   CLODIUS.  46 

trouve  une  femme  drapée ,  de  face ,  posant  la  main  droite 
sur  un  autel  qui  porte  l'inscription 

SALVV 
M 

Dans  le  bas,  on  lit  un  autre  texte  en  caractères  presque 
cursifs  et  assez  difficiles  à  déchiffrer  ; 

CASSIANA,  M(arci)  (?)  L(iberta)  (?),  FLAVIASYRA  MATER 
VOTVM  SOL  VIT  SATVRNO.  RELIQVA  {sic) 
MEI  [sic]  ROGO  SALVOS. 

Cette  dernière  phrase  doit  naturellement  être  interprétée  : 
reliquos  meos  rogo  salvos  faciat.  La  mère,  en  accomplissant 
son  vœu,  prie  Saturne  de  protéger  ses  enfants. 

Tiouvée  à  Sétif,  l'ancienne  Silifis. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1267  ;  Inscriptions,  pi.  71,  7.  —  Belamare, 
Archéologie,  pi.  81,  1.  —  Bœhr,  Jahn's  Jahrbucher,  t.  66,  224.  — 
Renier,  n»3305.  —  Henzen,  n.  5724. 

Hauteur  0,68.  —  Largeur  0,50. 


507.  STÈLE  DE  CLODIUS. 

Homme  drapé  tenant  wn  rouleau,  et  femme  portant  un 
bouquet  d'épis.  [Les  deux  têtes  manquent,  ainsi  que  le  bras 
gauche  de  la  femme]. 

L'inscription ,  très-fruste ,  se  rapproche  de  l'écriture 
cursive  : 

Q.  CLODIVS.  C... 


C  .  . 

proute  la  partie  supérieure  de  la  stèle  est  brisée]. 

Marbre  gris,  trouvé  à  Mo7is. 

Clarac,  Uuiée,  t.  II,  1304;  Inscriptions,  pi.  81,  83.  —  Belamare, 
Archéologie,  pi.  95,  10.  —  Renier,  n.  3483. 

Hauteur  0,70.  —  Largeur  0,57. 


464        MONUMENTS  RELATIFS  AU  CULTE  DE  SATURNE. 

508.  STÈLE  DE  FURIUS  SATURNINUS. 

Bas-relief  à  trois  registres.  Dans  le  haut,  une  couronne, 
avec  l'inscription  [s]ATVRNO  AVG.  1  SAC  ;  puis  trois  rosaces 
et  un  cartel  avec  le  nom  du  consécrateur  :  P.  FVRIVS. 
SATVRjNINVS  SACER|DOS;  enfin  un  taureau  (à  droite) 
devant  un  petit  autel  cannelé. 

Marbre  gris,  trouvé  à  Mons. 

Clame,  Musée,  t.  II,  1269;  Inscriptions,  pi.  71,  12.  —  Delumare, 
Archéologie,  pi.  C6,  9.  —  Renier,  n.  3iG8. 

Hauteur  0,88.  —  Largeur  0,47. 

509.  STÈLE  DE  GRESSIA  SATURNINA. 

FRAGMENT. 

Le  fronton  triangulaire  de  la  stèle  est  occupé  par  le  buste 
voilé  de  Saturne  barbu  ;  deux  fleurons  en  remplissent  les 
angles.  Inscription  ;  SATVRNO.  AVG.  SACR. 

Un  bas-relief,  très-fruste,  sculpté  au-dessous,  représente 
deux  personnages  debout  et  de  face  :  une  femme  drapée  et  un 
prêtre,  en  toge,  qui  dépose,  de  la  main  droite,  une  offrande 

sur  un  petit  autel.  Inscription,  en  lettres  allongées  : 

eT  GRESSIA.  SATVRNIna. 

Le  surnom  de  Saturnina  a  très- certainement  quelque 
rapport  avec  le  nom  de  la  divinité.  Voir  p.  459  et  les  n"'  505. 
508.  514. 

Calcaire  gris,  brisé  dans  le  bas.  Trouvé  à  Djimiluh,  l'ancienne 
Cuicul. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1268;  pi.  161  b,  n,  11,  et  Inscriptions,  pi.  71, 
11.  —  Delamare,  Exploration  de  l'Algérie;  Archéologie,  pi.  1C6,  11. 
Ravoisié,  Beaux- Arts,  t.  I,  66  (pi.  56,  6),  —  Renier,  n.  2552. 

Hauteur  0,00,  —  Largeur  0,49. 

510.  STÈLE  DES  JULIL 

Bas-relief  à  trois  registres  : 

1)  Homme  et  femme  drapes,  de  face.  Au  milieu,  un  autel, 


STÈLE  d'ofellia  mathona.  46S 

sur  lequel  l'homme  dépose  une  offrande.  Inscription  :  C. 
IVliuS.  BARIO.  SAC. 

2)  Homme  et  femme  drapés,  de  face.  Le  premier  tient  à  la 
main  droite  abaissée  un  objet  devenu  méconnaissable. 

Inscription  :  C.  IVLIVS.  VICTOR.  SAC(erdos)  ET.  C. 
IVLIVS.  OPTATVS.  SAC(erdos). 

3)  Taureau  à  droite. 

[La  plus  grande  partie  de  la  moulure  est  modirne.] 

Marbre  gris,  trouvé  à  Mons. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1305  ;  Inscriptions,  pi.  81,  87.  —  Delamare, 
Archéologie,  pi.  94,  2.  —  Renier,  n.  3473. 

Hauteur  K,\â.  —  Largeur  0,46. 

511.        STÈLE  DOFELLIA  MATRONA. 

Homme  et  femme  drapés,  de  face.  La  femme  pose  la  main 
droite  sur  sa  poitrine. 
Inscription  :  OFELLIA  MATR- 
ONA V(ixit)  A(anos)  XXXXV. 

Trouvée  à  Mons. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1314.  Inscriptions,  pi.  81,  81.  —  Delamare, 
Archéologie,  pi.  94,  1.  —  Renier,  n.  3479. 

Hauteur  0,76.  —  Largeur  0,43, 

51S.         STÈLE  D'OTACILIUS  FELIX. 

Bas-relief  en  deux  registres,  brisé  dans  le  bas. 

I)  Dans  une  chapelle  à  plein  cintre,  soutenue  par  deux 
colonnes  torses,  au-dessus  desquelles  on  aperçoit  deux 
masques  (1),  se  trouvent  un  homme  et  une  femme  drapés. 
Celle-ci  porte  dans  ses  bras  un  quadrupède,  destiné  au  sa- 
crifice; rhomme  tient  d'une  main  un  rouleau,  de  l'autre  il 
dépose  une  offrande  sur  un  petit  autel. 

Les  lettres  w(otum)  s(olutiim)  |  /(ibenter)  a(nimo)  sont  gravées 


(1)  Celui  de  droite  est  brisé,  ainsi  que  le  masque  de  la  femme. 

20. 


2G6         MONUMENTS  RELATIFS  AU  CULTE  DE   SATURNE. 

ttOT  le  devant  de  cet  autel;  au-dessus  on  a  sculpté  le  buste 
drapé  et  voilé  de  Saturne. 
Une  inscription,  conçue  en  ces  termes  : 

D(is)  D(eabus)  SS  (1),  Qiuinlus)  Otacilius  Félix, 

sacerdos,  et  Celsina  con[iux]. 
nous  apprend  qu'un  prêtre  de  Saturne  et  son  épouse  ont 
consacré  le  monument  aux  dieux  et  aux  déesses. 

Le  second  registre  représente  un  taureau  tourné  vers 
la  gauche,  et  devant  lui  un  personnage  drapé,  portant  un 
plateau  sur  la  tète. 

Trouvée  à  Cuicul,  aujourd'hui  Djimilah,  dans  la  province  de 
Constanline. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1244;  pi.  161  6,  6;  Inscriptions,  pi.  71,  (5.  — 
De/amare,  Archéologie,  pi.  106,  9.  —  Renier,  n.  2556. 

Hauteur  0,60.  —  Largeur  0,48. 

513.      STÈLE  DE  POSTDIIUS  PUDENS. 

Dans  le  compartiment  supérieur  on  voit  un  fragment  du 
buste  voilé  de  Saturne  (2)  avec  rinscription  SATVRXO  AVG. 
SAC. 

Le  registre  suivant  représente  deux  personnages  drapes, 
de  face  :  un  homme  et  une  femme.  Cette  dernière  porte, 
dans  la  main  droite  abaissée,  un  seau.  Inscription,  en  lettres 
allongées  :  iVo\stimius  Pudens  so[c(erdos)]. 

Enfin,  dans  le  bas  est  sculpté  un  taureau,  tourné  vers  la 
droite.  Ses  jambes  sont  brisées. 

[La  bordure  est  en  plâtre,] 

Marbre  gris,  très-fruste,  trouvé  à  Mons. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1267;  Inscription?,  pi.  71,8.  —  Delamare, 
Archéologie,  pi.  94,  4.  —  Renier,  n.  3466. 

Hauteur  1,08.  —  Largeur  0,43. 

(1)  S  S  =sancfis.  M.  Renier  explique  ces  sigles  :  Dono  dederunt 
Saturno  sancto.  —  Les  lettres  in  du  nom  propre  Celsina  sont  con- 
juguées. 

(2)  La  tête  et  l'épaule  gauche  sont  brisées. 


STÈLE  DE  SEMPRONIUS   SATURNINUS.  467 

SI  4.  STÈLE  DE  SEMPRONIUS  SATURNINUS. 

En  haut,  buste  voilé  de  Saturne,  dans  un  fronton  trian- 
gulaire fruste.  Inscription  :  saTVRNO  AVG(usto)  SACRVM. 

2*=  compartiment  :  homme  et  femme  drapés,  de  face.  — 
Inscription  :  SEMPRONIVS  SATVRNI[nus]. 

Je  compartiment  :  bœuf  à  droite. 

Bordure  moderne.] 

Marbre  grh,  très-usé;  trouvé  à  Mons. 

Clarac,  Musée,  pi.  161  c,  d.  9  (t.  Il,  1268);  Inscription<!,  pi.  71,  9. 
—  Delamare,  Archéologie,  pi.  93,  2.  —  Renier,  n.  3465. 

Hauteur  t,40.  —  Largeur  0,37. 

SIS.  STÈLE  DE  SILIUS. 

Dans  une  chapelle,  flanquée  de  deux  c©lonnes  torses, 

on  voit  un  dieu  drapé,  de  face,  tenant  de  la  main  droite 

abaissée  un  raisin,  au  bras  gauche  une  corne  d'abondance. 

Sur  la  base  on  lit  une  inscription,  gravée  en  lettres  du 

111^  siècle  de  notre  ère  (1)  : 

Sat(urno)  Aug(usto)  sac(rum). 
C(aius)  Silius  Nund(inarius) 
v(otum]  s(olvit)  l(ibens)  m(erito). 
Le  surnom  de  Nundinarius  se  rapporte  également  au  culte 
de  Saturne,  les  jours  du  marché  {nundinae]  ayant  été  consa- 
crés à  celte  divinité.  Comparez  Renier,  n.  2703.  3307.  3248, 

Bas-relief  fruste,  en  marbre  blanc,  trouvé  en  1843,  à  Kalama 
aujourd'hui  Ghelrna. 

Gwjou,  Inscriptions  de  Constantine  (Alger,  1838),  pi.  6,  1  (bureau 
du  Génie).  —  Clarac,  Musée,  t.  II,  1266;  Inscriptions,  pi.  71,  5.  — 
De/an2«re,  Exploration;  Arcliéologie,  pi.  178, 1.  —  Renier,  d.2768 

Hauteur  0,40.  —  Largeur  0,32. 


^1)  Les  a  ne  sont  pas  barrés,  et  les  lettres  se  rapprochent  déjà  da 
l'écriluie  cursive. 


468    MONUMENTS  RELATIFS  AU  CULTE  DE  SATURNE. 

SIS.  STÈLE  DE  VETTIUS. 

1*'  registre  (brisé)  :  entre  deux  colonnes  on  remarque  les 
restes  de  deux  figures  drapées,  de  face. 

Inscription  :  D(is)  M(anibus).  C.  VETTIVS  ANTO- 
NIANVS  SE  VIVO  FECIT  (1) 
puis  après  l'espace  d'une  ligne  : 

D.  M.  A[e]LIA  DONATA  VlX(it) 
AN(nos)  LV.  H(ic)  Slita)  E(st).  O(ssa)  T(ibi)  B(ene) 
Q(uiescant). 
2^  registre  :  Homme  et  femme  drapés,  de  face,   plus 
grands  que  les  personnages  du  compartiment  supérieur.  — 
Deux  colonnes  d'ordre  dorique  semblent  indiquer  que  la 
scène  se  passe  dans  un  temple. 

3^  registre  :  Instruments  de  sacrifice  :  un  couteau,  un 
scyphus  et  une  aiguière.  Comparez  Chirac,  t.  II,  1303,  n.  84. 

Marbre  gris,  trouvé  à  Djimilah,  l'ancienne  Cuicul. 

Clarac,  Musée,  t.  Il,  1298;  Inscriplions,  pi.  78,  59.  —  Delamare, 
Archéologie,  pi.  106,  10.  —  Renier,  n.  2563. 

Hauteur  1,45.  —  Largeur  0,30. 

Slî^.  STÈLE  D'URBANUS. 

Le  fronton  triangulaire,  avec  le  buste  de  Saturne,  est 
brisé,  mais  on  aperçoit  encore  sur  le  listel  supérieur  les 
lettres  SAC,  restes  de  Tinscription  Saiurno  aug[a?Xo]  sac- 
(rum). 

Le  premier  registre  représente  deux  statues,  placées  sur 
des  bases  rondes,  ornée^  de  moulures.  Ce  sont  deux  per- 
sonnages drapés,  tenant  chacun  un  sceptre  (ou  une  palme?) 
au  bras  gauche.  Leurs  têtes  manquent.  —  Traces  de  quel- 
ques lettres  sur  le  côté  gauche  de  la  moulure  iuférieure. 

Le  compartiment  du  milieu  est  occupé  par  un  homme  et 


(11  Les  lettres  it  et  plus  loin  vi  (dans  le  mot  vixit)  sont  liées  en- 
semble 


STÈLE  TROUVÉE  A    CIRTA.  469 

une  femme  drapés,  d'une  tnille  plus  élevée  que  les  statues. 
La  femme  lient  un  grand  p'éiteau  rempli  de  fruits,  l'homme 
dépose  de  la  main  droite  une  offrande  sur  un  petit  autel; 
dans  l'autre  il  porte  le  coffret  à  encens.  —  Leurs  têtes  sont 
brisées. 

Inscription,  en  lettres  allongées  :  us  Vrbanus  (1)  «a- 

(cerdos). 

Le  registre  inférieur,  irès-mutilé,  représente  deux  vic- 
timaires  conduisant  un  bœuf. 

Marbre  gris,  trouvé  à  Mons. 

C/flrflc,  Musée,  pi,  161c,  n.  10  (texts,  t.  II,  12G8);  Inscriptions, 
pi.  71,  10.  —  Delamare,  Archéologie,  pi.  93, 1.  —  Renier,  n.  3167. 

Hauteur  1,63.  —  Largeur  0,50. 

SflS.  STÈLE  TROUVÉE  A  CIRTA. 

Dans  un  édicule  soutenu  par  deux  colonnes  torses,  on 
voit  deux  femmes  drapées  et  voilées,  de  face,  dont  l'une 
porte  une  énorme  grappe  de  raisin.  Sur  le  cartel,  qu'on  a 
eu  le  tort  de  scier,  on  lit  l'inscription  :  SATVRNO.  AVS, 
c'est-à-dire  Saturno  a(ugusto)  t(otum)  5(olvii). 

[Le  cintre  de  la  chapelle  est  brisé.] 

Marbre  gris,  provenant  de  Constantine,  l'ancienne  Cirta. 

Clarac,  Musée,  t.  II,  1235,  n,  2  (pi.  161  b,  n.  2).  Inscriptions, 
pi.  71,2.  —  Delamare,  Archéologie,  pi.  129,  7.  —Renier,  n.  1904. 

Hauteur  0,50.  —  Largeur  0,34. 

5^9.  STÈLE  TROUVÉE  A  SÉTIF. 

l^""  registre  :  Divinité  drapée ,  à  mi-corps,  la  tête  brisée, 
droite  et  à  gauche  une  Victoire,  également  drapée. 

Inscription  :  sATVRNO  AVG(usto)  SACR(um). 
2«  registre  :  Au  milieu  un  lion,  de  face,  dévorant  ua 


(1)  Un  L.  Julitts  Vrbanus  paraît  sur  l'inscription  d'Ain -Fouah 
(Pagus  Phuensium)  :  Renier,  n.  2378. 


470         MONUMENTS  HELATIFS  AU   CULTE   DE   SATURNE 

taureau.  De  chaque  côté ,  un  Dioscure,  coiffé  d'un  bonnet 
pointu,  armé  d'une  lance  et  conduisant  son  cheval. 

Marbre  gris  ,  trouvé  f>ar  le  capitaine  Delamare,  à  environ  2  lieues 
de  Sétif  (Sitifis),  dans  des  ruines  romaines  considérables.  La  stèle 
était  à  moitié  enterrée  et  employée  comme  moellon  dans  un  mur. 

Ciarac,  Musée,  t.  II,  1265  ;  Inscriptions,  pi.  71,  3.  —  Delamare^ 
Archéologie,  pi.  82,  3  [Comparez  le  fragment , pi .  82,  7).  —  Renier, 
n.  3316. 

Hauteur  0,60.  —  Largeur  0,46. 


FRAGMENTS  DE  STELES. 

S20.  Stèle  à  fronton  triangulaire.  Dans  le  registre  su- 
périeur se  trouve  le  buste  voilé,  sculpté  de  face,  d'une  jeune 
divinilé  qui  est  parée  d'un  collier  et  vêtue  d'une  tunique  à 
galons  brodés. 

Fleurons  dans  les  angles.  Listel  enrichi  d'ornements.  — 

Le  registre  suivant  est  occupé  par  deux  personnages 
drapés,  très-frustes  :  une  femme  et  un  homme;  l'homme 
dépose  une  offrande  sur  un  petit  autel. 

Dans  le  troisième  compartiment  on  voit  deux  petits  tau- 
reaux affrontés  ;  entre  eux  un  objet  méconnaissable. 

Hauteur  1,08.  —  Largeur  0,36. 

S'^l.  i^^  registre,  à  fronton  triangulaire  :  Buste  voilé  de 
Saturne,  de  face. 

2«  registre  :  Homme  et  femme  drapés,  de  face.  Le  pre- 
mier tient  dans  la  main  droite  abaissée  un  objet  méconnais- 

ble.  La  femme  a  la  main  droite  posée  sur  la  poitrine. 

Hauteur  0,87.  —  Largeur  0,38. 

5SS.  1"  registre  -.  Homme  et  femme  drapés,  de  face,  les 
es  brisées.  L'homme  tient  dans  la  main  gauche  im  volu- 
n;  la  femme  porte  un  seau  dans  la  droite  abaissée. 
2«  registre  :  Trois  petites  figures  de  face.  Deux   d'entre 

elles  portent  des  sceptres;  celle  du  milieu  est  vêtue  d'une 

tunique  courte. 

Hauteur  1,00.  —  Largeur  0,56. 


FRAGMENTS  DE   STELES. 

5!S3.  Partie  supérieure  d'une  stèle  à  fronton  Iriang 
laire,  dont  les  angles  sont  décorés  de  palmettes  coupées, 
y  voit  Saturne  à  mi-corps,  dr^ipé,  voilé  et  tenant  dans 
main  droite  sa  harpe.  Un   mascaron  de  lion  se  trouve 
côté  de  la  divinité.  —  Inscription  :  SATV[rno]. 

[Le  haut  du  fronton  et  l'angle  droit,  ainsi  que  le  bras  gauche 
Saturne,  manquent.] 

Trouvée  à  Mons, 

Clarac,  t.  II,  12CiG,  Inscriptions  pi.  71,  4.  —  Delamare,  Arch 
logie,  pi.  96,  1.  —  Renier,  n.  3470. 

Hauteur  0,54.  —  Largeur  0,45. 

524.  Buste  voilé  de  Saturne,  armé  de  la  harpe.  Inscrip- 
tion fruste  :  saTVRNO.  AVG.  SAC. 

Partie  supérieure  d'une  stèle  à  fronton  triangulaire. 

Trouvée  à  Mons. 

Delamare,  Archéologie,  pi.  96,  3.  —  Renier,  n.  3469. 
Hauteur  0,48.  —  Largeur  0,42. 

SSS.  Buste  de  Saturne  voilé,  de  face.  —  Partie  supé- 
rieure d'une  stèle  à  couronnement  triangulaire. 

[Le  côté  droit  est  brisé] . 

Pierre  calcaire  grise,  trouvée  à  Sétif  [Delamare,  pl.82, 1), 
Hauteur  0,31.  —  Largeur  0,27. 

526.  Buste  de  femme  drapée,  la  main  droite  sur  la  poi- 
trine. —  Partie  supérieure  d'une  stèle  à  fronton  triangulaire, 
soutenue  par  deux  colonnes  d'ordre  corinthien.  Acrotères 
aux  angles. 

Hauteur  0,46.  —  Largeur  0,50. 

52'î'.  Deux  perisonnages  nus,  de  face.  Au  milieu,  un 
grand  vase  dans  lequel  ils  versent  le  contenu  de  leurs 
aiguières. 

En  haut,  une  guirlande. 

Trouvé  à  Mons  {Delamme,  pi.  93,  6.  Comparez  le  fragment, 

pi.  93,  4). 

Hauteur  0,38.  —  Largeur  0,47. 


472        MONUMENTS   HELATIFS  AU   CULTE   DE  SATURNE. 

558.  Homme  et  femme  drapés,  de  face,  très-frustes, 
les  têtes  brisées.  Le  premier  tient  à  la  main  gauche  un  rou- 
leau; son  épouse  semble  porter  un  seau  à  la  main  droite 
abaissée. 

Ilïiulcur  0,65.  —  Largeur  0,56. 

559.  Homme  et  femme  drapés,  de  face.  Le  premier  tient 
dans  la  main  gauche  un  coffret  [acerra]  ;  sa  main  droite  est 
posée  sur  un  autel.  La  femme  paraît  porter  un  seau. 

Calcaire  gris. 

Hauteur  0,64.  —  Largeur  0,43. 

330.  Grande  figure  drapée,  de  face,  une  guirlande  (?)  à 
la  main  gauche.  Tête  brisée. 

Hauteur  0,74.  —  Largeur  0,31. 

531 .  Taureau  à  droite,  décoré  d'un  bandeau  dorsal  (1). 
Devant  lui,  un  sacrificateur,  posant  la  main  droite  sur  un 
petit  autel. 

Bas-relief  très-mutilé. 

Hauteur  0^28.  —  Largeur  0,47. 

S3S.  Taureau  à  droite.  —  La  moitié  antérieure  est 
brisée. 

Hauteur  0,3'2.  —  Largeur  0,36. 


S33.  SILVAIN,  DIT  VERTUMNE. 

Couronné  de  pin,  le  dieu  porte  des  fruits  dans  un  pan  de 
sa  pardalide.  Dans  la  main  gauche  il  tenait  un  pedum,  de 
raulr<!!une  serpe. 

(1)  Sur  un  des  bas-reliefs  relatifs  au  culte  de  Saturne  {Renier, 
n.  3315)  on  voit  les  lettres  OM  {Jovi  optimo  maximo)  gravées  sur 
le  corps  du  taureiu. 


SILVAIN.  473 

Un  tronc  d'arbre  sert  de  support  à  la  statuette. 

[Rsstaicmtions :  La  plus  grande  partie  de  la  couronne;  un  mnr- 
ceau  de  la  pardalide;  la  main  gauche  avec  la  massue;  le  bras  droit 
abaissé  à  partir  du  milieu  du  biceps;  les  jambes,  la  moitié  du  genou 
gauche,  la  cuisse  droite,  un  morceau  de  la  cuisse  gauche  et  le  bas  du 
tronc  d'arbre.] 

Statuette  en  marbre  blanc.  Château  de  Richelieu,  n.  20. 

Petit-Radel,  t.  II,  40.  —  Millin,  Galerie  mythologique  (Paris, 
1850),  pi.  129,  597.  —  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  14.  —  Clarac, 
Cat.,  n.  468a;  Musée,  pi.  345,  817  (sous  le  n.  466, 1). 

Hauteur  0,57. 


534.  SILVAIN. 

Silvain,  chaussé  de  bottes  montantes  [péronés],  la  barbe 
inculte  (1),  la  tête  ceinte  d'une  couronne  de  pin,  lient  de  la 
main  gauche  abaissée  le  bout  de  sa  nébride,  remplie  de 
fruits;  au  bras  droit  il  porte  un  jeune  pin  (2).  Un  chien  de 
chasse  est  assis  à  ses  pieds, 

[L'avant-bras  droit  avec  le  coude  et  la  plus  grande  partie  de  l'arbre 
sont  moriernes;  l'extrémité  du  nez  de  Silvain  et  la  tête  de  la  nébride 
manquent.] 

Statuette  en  marbre.  Fonds  Campana  {Cat.  n.  80). 

Hauteur  u,5?. 

535.  SILVAIN 

Le  dieu  des  forêts,  barbu,  chaussé  de  bottes  en  peaux 
de  bête,  la  tête  ceinte  d'une  couronne  de  pin,  retient  dune 
main  sa  nébride  pleine  d'épis,  de  raisins  et  de  pommes, 


(1)  Horridus.  Horace,  Odes,  111,29,  22, 

(2)  Comme  dans  les  Géorgiques  de  Virgile  (F,  28)  :  «  et  teneram  ab 
radiée  ferens,  Sllvane,  cupressum.  »  —  SILVANO  DENDROPHORO 
SACRVM.  Inscription  de  Rome;  Orelli,  n.  1602 


474  DIVINITÉS  ITALIQUES. 

tandis  que  de  la  maia  droite  abaissée,  il  porte  une  serpe.  Un 
tronc  d'arbre  est  planté  à  sa  gauche. 
Le  sculpteur  a  donné  à  la  nébride  une  tête  de  panthère. 

[La  plinthe  avec  les  jambes  jusqu'aux  genoux,  la  partie  inférieun' 
l'arbre  et  le  bras  droit  de  Silvain  sont  modernes.] 

Statuette  en  marbre.  Fonds  Campana  {Cat.  n.81). 

Hauteur  0,59. 

536.  SILVAIN. 

Entre  deux  pilastres  cannelés,  Silvain,  dieu  lutélaire  des 
arbres  et  patron  des  chasseurs  (1),  est  représenté  debout, 
la  tête  barbue  et  ceinte  d'une  couronne  de  pin.  La  nébride 
qui  recouvre  sa  poitrine  est  remplie  de  fruits.  Au  bras 
gauche  il  porte  une  branche  de  pin ,  la  main  droite  étendue 
tient  une  serpe  [faix  arbnraria,  silvatica).  Les  bottes  en 
peaux  de  bête  dont  il  est  chaussé  s'appelaient  péronés.  Un 
chien  de  chasse,  assis  à  ses  pieds,  semble  attendre  les  ordres 
de  son  maître. 

[L'extrémité  du  nez  est  brisée.] 

Bas-relief;  travail  grossier  de  la  basse  époque.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  10. —  Clarac,  Cat.  n.  453; 
«lusée,  pi.  224,  93. 

Hauteur  0,75.  —  Largeur  0,57. 

537.  AUTEL  CONSACRÉ  A  SILVAIN. 

Sur  la  face  principale  est  sculptée  l'inscription  suivante, 
en  caractères  du  i"  siècle  de  l'ère  chrétienne  : 

Silvano  |  sacrum.  ]  Puleolanus,  |  Cœsaris  n(ostri)  ser(vus)! 
ex  veto.  <  Putéolanus,  esclave  de  notre  César,  a  consacré  cet 
autel  à  Silvain,  pour  l'accomplissement  d'un  vœu.  »  On 
sait  que  les  empereurs  romains  avaient  une  villa  à  Pouz- 


(1)  Orelli,  Inscript,  n.  1C03. 


EX-VOTO   DÈDlÉ   A  SILVAIN.  475 

zoles,  et  que  Caligula  et  Néron  affectionnaient  beaacoun  ce 
séjour. 

Une  aiguière  (à  gauche)  et  une  patère  (à  droite)  décorent 
les  faces  latérales  du  monument. 

Villa  Borghèse. 

Manilli,  p.  93.  —  Bci'neshts,  cl.  I,  223.  —  Montelatici,  p.  26i. 

—  Fabretti,  p.  692, 134.  —  Sculture  del  palazzo  delLi  villa  Borghèse, 
detta  Pinciana  (Roma,  1796),  t,  1,  51.  —  Osann,  Sylloge,  p.  376,  56. 

—  Bouillon,  t.  III,  Autels^  pi.   6,   1.   —  Clarac ,    Gat.  n.  60; 
Musée,  pi.  187;  Inscriptions,  pi.  2. 

Ilauleur  0,74.  —  Largeur  0,44. 


538.  EX-VOTO  DÉDIÉ  A  SILVAIN. 

Grande  dalle  de  marbre,  ornée  de  moulures  et  portant 
l'inscription  suivante,  en  beaux  caractères  de  la  première 
moitié  du  ii<=  siècle  : 

Silvano  fecerant 
pro  sua  salute. 
Les  noms  des  consécrateurs,  ainsi  que  l'ex-voto,  autel  ou 
statue,  manquent.  On  remarque  deux  trous  de  scellement  et 
plusieurs  agrafes. 
Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,20.  —  Largeur  1,00. 

539.  AUTEL  CONSACRÉ  AUX  NYMPHES 

DES  BOIS. 

L'inscription  Viribiis  |  sacrum  se  rapporte  aux  nymphes 
des  bois,  dont  le  nom  populaire  était  Vires  ou  Virœ,  et  qui 
formaient  le  cortège  habituel  de  Diane  chasseresse.  C'est 
pour  cela  que  les  faces  latérales  de  cet  autel  représentent  : 

b)  Un  cerf  poursuivi  par  un  chien  ; 

c)  Un  arbre,  emblème  des  nymphes  ;  [ce  côté,  engagé 
dans  le  mur,  n'est  pas  visible  maintenant]. 

d)  Un  cliasseur  qui,  Tépieu  à  la  main,  attaque  un  san- 
glier. 


476  DIVINITÉS  ITALIQUES. 

Une  autre  inscription  (rapportée  par  Gruter,  p.  1011,  l] 
réunit  en  effet  Diane  et  les  nymphes  :  Dianae  victrici  et 
Viribus  sacrum  |1);  de  plus,  il  paraît  que  notre  monument 
était  le  pendant  du  n"  107  du  catalogue  [Dianae  sacrum 
imperio). 

Le  fronton  est  décoré  d'une  couronne  à  lemnisques,  placée 
entre  deux  rosaces.  Une  patère  (à  droite)  et  une  aiguière 
(à  gauche)  se  voient  sur  les  faces  latérales,  au-dessus  des 
sujets  de  chasse. 

Rome.  Palais  d'Orazio  délia  Valle  (Gudius).  Collection  Jenkins. 

Gruter,  p.  89,  9  (in  aedibus  Horalii  délia  Valle).  —  Marq. 
Gudius,  Inscriptiones,  p.  29,  2  (misit  Volcamerus  medicus,  annc 
1646).  Notae  in  Phaedri  fab.  I,  II.  —  Visconti,  Opère  varie,  I,  75 
—  Clarac,  Cat.  n.  356  ;  Musée,  pi.  254,  558  ;  Inscriptions ,  pi.  17. 

Hauteur  4,02.  —  Largeur  0,36.  —  Épaisseur  0,35 


(1)  Nymphia  et  Viribus  augustis,  Orelli,  2324* 


XXVI. 


DIVINITES  ETRANGERES. 


B40.  CYBÈLE. 

Coiffée  d'un  polos,  la  mère  des  dieux  est  assise  sur  un 
trône  à  dossier  trés-élevé.  Ses  vêtements  se  composent  d'un 
chiton  talaire,  retenu  au-dessous  du  sein  par  une  bande- 
lette, et  d'un  manteau  étendu  sur  les  genoux.  Quatre  lon- 
gues boucles  de  cheveux  encadrent  sa  figure  et  retombent, 
deux  de  chaque  côté,  sur  sa  poitrine.  Ses  pieds  sont  chaussés 
de  souliers. 

Quant  aux  attributs  de  la  déesse,  ils  sont  malheureuse- 
ment brisés,  mais  on  voit  que  sa  main  gauche  a  dû  reposaT 
sur  un  tambourin.  Un  lion  est  assis  à  sa  droite. 

Ce  molif  a  été  imité  tant  de  fois  qu'il  doit  remonter  à  un 
ïriginal  célèbre,  peut-être  à  la  Cybéle  de  Phidias. 

[Parties  brisées  :  L'extrémité  du  nez  et  du  pied  droit;  la  main 
gauche,  le  bras  droit  de  Cybèle.  La  patte  droite  de  devant  du  lion.l 

Charmante  sculpture  en  marbre  pentélique.  Époque  d'Alexandre 


478  DIVINITÉS  ÉTRANGÈRES. 

le  Grand.  —  Trouvée  au  Pirée,  dans  les  ruines  du  Temple  de  Cybèie 
{Metroon),  pendant  la  guerre  de  1855.  Donnée  par  M.  le  comte  de 
Nieuwerkerke,  Surintendant  des  Beaux-Arls, 

Hauteur  0,33. 

^41.  CYBÈLE. 

La  mère  des  dieux ,  chaussée  de  sandales ,  vêtue  d'un 
chiton  à  manches  courtes  et  d'un  manteau  qui  lui  sert  de 
voile,  est  assise  sur  un  trône,  dont  les  bras  sont  supportés 
par  deux  lions.  Coiffée  de  la  couronne  murale  [mater  tur^ 
rita,  tHrrigera)f  elle  tient  de  la  main  droite  étendue  un 
rameau  de  pin  ou  de  cyprès,  arbres  qui  lui  étaient  consa- 
crés ;  de  la  gauche,  un  tambourin. 

[La  tète,  les  bras  avec  les  attributs  (le  tambourin  est  orné  d'un 
grifTon  marln^,  ainsi  qu'une  paitiedu  dossier  sont  modernes.] 

Statuette. 

Clarac,  Cat.  n   1  (vestibule^;  Musée,  pi.  283,  663. 

Hauteur  0,73 

54S.  CYBÈLE 

Vêtue  d'un  chiton  et  d'un  manteau,  chaussée  de  sandales, 
la  déesse  phrygienne  est  assise  sur  un  trône.  De  la  main 
gauche  elle  tient  un  tambourin,  la  main  droite  portait  au- 
trefois une  patère. 

[La  tête  avec  la  couronne  murale,  les  deux  mains  et  la  partie  droite 
du  trône  sont  modernes.  Le  lion  assis,  qui  sans  doute  y  était  en- 
gagé, n'a  pas  été  rétabli  par  le  restaurateur.] 

Statuette. 

Clame,  Cat.  n.  1  (vestibule);  Musée,  pi.  283,  664. 

Hauteur  0,73. 

543.  CYBÈLE.  figurine. 

Drapée,  voilée  et  coiffée  d'un  calathus,  la  déesse  est  as- 
sise sur  un  trône.  Elle  porte  une  corne  d'abondance  (briséel 


CYBÈLE  d'andires.  479 

au  bras  gauche,  une  patére  dans  la  main  droite  avancée.  Un 
petit  lion  est  couché  sur  ses  genoux. 

Marbre  blanc.  Décadence  romaine.  Collection  Durand, 

Hauteur  0,13. 

3^4.  CYBÈLE  D'ANDIRES. 

Dans  une  niche  qui  se  rétrécit  vers  le  haut  (1),  et  dont  le 
fronton  est  décoré  d'une  rosace,  se  trouve  le  buste  archaï- 
que de  Cybèle,  vue  de  face. 

La  déesse,  coiffée  d'une  couronne  murale  crénelée,  est 
vêtue  d'un  manteau  et  d'un  chiton  à  manches  courtes;  ses 
cheveux  retombent  en  longues  nattes  sur  ses  épaules.  De  la 
main  gauche  elle  tient  une  pomme,  de  l'autre  un  balsama- 
rium. 

Une  inscription  grecque,  tracée  en  partie  sur  l'architrave, 
n  partie  au-dessous  de  la  sculpture,  dit  que  ce  bas-relief  a 
été  consacré  par  Glycinna,  fille  de  Ménophon,  à  la  chaste 
déesse  d'Andires. 

Nous  savons  que  Cybèle  avait  un  temple  et  un  sanctuaire 
souterrain  dans  la  ville  d'Andires  (xà  "Avôstpa),  en  Mysie  (2). 
Elle  paraît  ici  avefe  les  attributs  de  la  Vénus  cypriote. 

Bas-relief  de  la  décadence,  trouvé  probablement  en  Troade.  Collec- 
tion Cboiseul,  n.  143. 

Clarac,  Cat.  n.  637;  Musée,  pi.  150,  23.  —  Frœhner,  Inscriptions 
grecques  du  Louvre,  n.  9. 

Hauteur  0,34.  —  Largeur  0,24. 

S45.  SACRIFICE  A  CYBÈLE. 

Ce  bas-relief,  accompagné  d'une  longue  inscription  grec- 
que, représente  un  criobole,  sacrifice  du  bélier  consacré  à 


(1)  Comparez  le  bas-relief  de  Tliasos,  n.  9,  p.  32  (avec  la  note) 
et  un  jaspe  vert  égyptien  publié  par  Tassie,  d1.  7,  257. 

(2)  Simbon,  XllI,  p.  525,  éd.  Didot. 


480  DIVINITÉS  ÉTRANGÈRES. 

Alys,  qui  était  le  favori  de  Cybèle.  Une  prêtresse  voilée, 
dans  l'altitude  de  l'adoration  ,  est  précédée  d'un  enfont  qui 
conduit  la  victime,  et  suivie  d'un  jeune  homme  drapé  qui 
joue  de  la  double  flûte.  Elle  s'approche  d'un  chêne  sécu- 
laire, arbre  sacré  où  une  paire  de  cymbales  est  suspendue 
en  guise  d'offrande.  Plus  loin  se  dresse  un  autel  carié,  der- 
rière lequel  se  tient  une  femme  voilée,  portant  sur  la  tête 
un  plateau  chargé  de  fruits. 

Un  second  bas-relief,  sculpté  au-dessus  de  celui-ci,  esl 
brisé.  On  y  voyait  probablement  Cybèle  sur  son  char,  at- 
telé de  lions. 

L'inscription  grecque  est  ainsi  conçue  : 

€  Sous  l'hipparque  Bouieidès,  fils  de  Métrodore.  — 
«  Moi,  Sotéridès,  galle  (prêtre  de  Cybèle),  j'avais  adressé  une 
«  prière  à  la  Mère- Reine  (M-zjxpl  xoi[çàvw])  pour  mon  ami 
<  Marcus  Stlaccius,  fils  de  Marcus,  qui,  sous  l'hipparchie  de 

•  Théognéte,  fils  de ,  était  allé  prendre  part,  sur  un 

m  vaisseau  à  quatre  rangs  de  rameurs,  à  la  campagne  li- 
«  byenne ,  avec  le  corps  auxiliaire  envoyé  à  l'empereur 
«  Gains  Julius  César,  fils  de  Gains.  Mon  ami  ayant  été  fait 
«  prisonnier  en  Libye  et  emmené  en  esclavage,  j'avais  prié 
«  pour  son  salut.  Puis,  lorsque  la  déesse  m'apparut  en 
«  songe  et  me  dit  qu'en  effet  Marcus  avait  été  capturé, 
«  mais  que  déjà  il  s'était  sauvé,  en  apaisant  ses  ennemis  à 
«  propos,  (j'ai  élevé  à  la  Grande  Mère  cette  stèle  en  lémoi- 
«  gnagede  ma  reconnaissance.)  » 

Les  archontes  éponymes  de  la  ville  de  Cyzique,  en  Asie^ 
Mineure,  portaient  le  titre  à'hipparques,  chefs  de  cavalerie. 
Quant  à  l'expéJition  de  Jules  César  contre  l'armée  de  Sci- 
pion  et  du  roi  Juba,  elle  remonte  à  l'année  708  de  Rome 
(46  avant  J.-C),  et  ce  fut  en  707  que  les  habitants  de  Cyzi- 
que lui  envoyèrent  des  bâtiments  de  guerre,  pour  le  soute- 
nir dans  sa  lutte  contre  ses  adversaires.  Notre  marbre  votif 
daterait  donc  de  l'année  même  de  la  bataille  de  Thapsus 

Rapporté   de   Cyzique,   d'apiès   la    conjecture  Irès-prob.ible  de 
Bœckh  (approuvée  par  Marquardt,  de  Cjzico,  p.  91).  —  ColecliOQ 
Clioiâeul-Gouflîer  (Cat.  n.  160,\ 
Osann,  Sillose,  p.  371,  37.  —  Bouillon,  t.  Ill,  Cippes  et  inscrip- 


ALTEL  TAUROBOLIQUE.  481 

lions  sépulcrales,  pi.  i,  1.  —  Clm-ac,  Cat.  n.  551;  Musée,  pi.  214, 
256,  et  Inscriptions,  pi.  23.  —  Welcker,  Annali  romani,  t.  V  (1833), 
p.  161.  —  Boeckli,  Corpus  inscript,  graec,  366S. —  Mûller-Wieseler, 
Denkniœler,  t.  11,  pi.  63,  815.  —  Bœlticher,  Baumiiultus  der  Hel- 
lencn,  p.  538  (tig.  13).  —  Frœhner,  Inscriptions  grecques  du  Louvre, 
n.  10. 

Hauteur  0,66.  —  Largeur  0,50. 

546.  AUTEL  TAUROBOLIQUE. 

Une  inscription,  gravée  sur  la  face  principale  de  cet  autel: 
M(alri)  d(eum)  m(iignae)  I(daeae), 
dd.  nn.  (1)  Conslan- 
tio  et  Maximia- 
&    no,  nobb.  Caess.  (2), 

V  conss.  (3),  XVIII  K(alendas)  Mal(as), 

Iulius  Italicus,         

v(ir)  c(larissimus) ,  XV  vir  s(acris)  f(aciundis), 

[tauro- 
8  bolium  percepi  felic(iter) 
en  indique  la  date  et  la  destination.  Consacré  à  la  mère  des 
dieux,  qui  porte  les  épilhétes  de  grande  et  ù'Idéenne,  parce 
qu'elle  avait  son  culte  principal  sur  le  mont  Ida,  notre 
marbre  rappelle  le  souvenir  d'un  sacrifice  de  taureau  [lau- 
robolium),  offerl  sous  le  règne  des  Césars  Constance-Chlore 
et  Galère  Valére  Maximien,  le  d4  avril  305. 

Depuis  l'époque  d'Hadrien  jusqu'à  la  fin  du  iv^  siècle,  on 
célébrait,  surtout  en  Italie  et  dans  les  Gaules,  les  tauro- 
boles  en  l'honneur  de  Cybèle  et  les  crioboles  (sacrifices  de 
bélier)  en  l'honneur  d'Altis,  favori  de  la  déesse.  Ces  san- 
glantes cérémonies,  dont  un  poëte  chrétien,  Prudence,  nous 
a  laissé  une  description  détaillée  (4),  avaient  une  significa- 


(1)  Dominis  nostris  duobus.  Le  mi.'bre  porte  D.  DNN.  —  A  la 
ligne  5,  les  leUres  MA  sont  gravées  en  ligature. 

(2)  Nobilissimis  Caesuribus. 

(3)  Quintum  comulibus. 

(4)  Péri  stephauon,  X.  1011-1050.  Anthologie  latine'  éd.  Meyer, 
n.  605. 

SI 


482  DIVINITÉS  ÉTRANGÈRES. 

lion  symbolique  :  l'expiation  par  le  sang  et  la  renaissance 
à  une  vie  nouvelle.  La  personne  qui  devait  recevoir  cet 
étrange  baptême,  se  plaçait  dans  une  fosse  profonde,  recou- 
verte de  planches  dans  lesquelles  on  avait  pratiqué  de  nom- 
breuses fissures.  En  s'écoulant  par  cette  espèce  de  passoire, 
le  sang  de  la  victime  arrosait  le  tauroboliandas,  qui  faisait 
son  possible  pour  n'en  pas  perdre  une  goutte.  Aussi  devenait- 
il,  à  sa  sortie,  un  objet  d'adoration  pour  le  peuple.  A  Rome, 
le  sacrifice  avait  lieu  sur  le  mont  Vatican,  dans  un  endroit 
appelé  Phnjgianum.  C'est  là,  près  de  la  cathédrale  de 
Saint-Pierre,  et  sous  l'autel  des  SS.  Simon  et  Judas,  que 
furent  découvertes  la  plupart  des  inscriptions  relatives  aux 
tauroboles  (1).  Il  se  pourrait  que  notre  Julius  Italiens,  eu 
sa  qualité  de  Quindécimvir  (voir  mon  n.  89,  p.  112  et  113), 
se  fût  prêté  à  l'expiation  au  nom  de  la  ville  de  Rome  et 
pour  le  salut  des  deux  Césars,  nommés  dans  l'inscription.  Il 
porte  le  titre  honorifique  dhomme  clarissime,  qui  conve- 
nait surtout  aux  sénateurs. 

Le  mot  percipere  (recevoir)  est  fréquemment  employé 
dans  les  inscriptions  chrétiennes,  lorsqu'il  s'agit  des  saints 
sacrements  (2).  L'adverbe  felicite7^  màique  que  le  taurobole 
avait  réussi,  et  que  toutes  les  prescriptions  du  rite  y  avaient 
été  observées. 

Sur  les  faces  latérales  sont  sculptés  : 

(à  droite)  Un  bucràne,  une  tête  de  bélier  et  une  paire  de 
cymbales,  liées  au  moyen  d'une  courroie; 

(à  gauche)  Les  attributs  d'Attis:  une  houlette  et  une  sy- 
rinx,  suspendue  au  pin  sacré  de  Cybèle. 

Marbre  blanc,  trouvé  à  Rome.  Villa  Borghèse. 

Spon,  ftliscellaneaeruditae  antlqnitatis,  p.  99. — Montelatki,  p.  180. 
—  Muratori,  p.  371,2  (ex  Francisco  Blanchinio).  —  Bouillon,  t.  III, 
Autels,  pi.  6, 2.  —  Clame,  Gat.  n.  30;  Musée,  t.  II,  957-961,  pi.  259, 


(1)  Bumen,  Description   de  Rome,  t.  11,  1,  23-24.  Preller,  Re- 
gionen  Roms,  p.  59. 

'2)  Le  Bianf,  Inscriptions  chrétiennes  de  la  Gaule,  t.  Il,  p.  72. 


AUTEL    D'ATTIS.  483 

567;  Inscriptions,  pi.  1.  —  Bœtticher,  I^aumliultus  der  Heilcnen, 
p.  538  (Cg.  16.  17),  rapporte  par  erreur  les  faces  latérales  à  Silvain. 

Hauteur  1,07.  —  Largeur  0,58. 


547.  DÉDICACE  A  LA  MÎ^RE  DES  DIEUX. 

INSCRIPTION   DE  TOMES. 

Matri  Deura  1  magnae,  |  prosalute  adq(ue)  |  incolumitate  | 
dd.  nn.  Augg.  et  Caess.  (1),  |  Aur(elius)  Firminianus,  |  v(ir) 
p(erfectissimus),  dux  |  limit(is)  proviiuciae)  Scyl(hiae),  |  bo- 
nis auspiciis  |  consecravit. 

Cette  inscription,  dédiée  «  à  la  grande  Mère  des  dieux, 
pour  le  salut  et  la  conservation  des  deux  Augustes  et  des 
deux  Césars,  nos  seigneurs  »  se  rapporte  aux  empereurs 
Dioclétien  et  Maximien,  et  aux  Césars  Constance-Ctilore  et 
Galère  Maximien,  qui  régnèrent  ensemble  de  292  à  306.  Le 
consécrateur  du  monument ,  Aurélius  Firminianus ,  qui 
porte  le  titre  d'homme  perfectissime,  était  le  général  com- 
mandant la  garnison  du  limes  (limitanei  milites),  c'est-à-dire 
la  frontière  fortifiée,  de  la  province  romaine  de  Scythie. 

Marbre  blanc  orné  d'une  moulure,  trouvé  en  1855  à  Kustendjé 
(l'ancienne  Tomi),  à  rextrémité  méridionale  de  l'enceinte  turque 
qui  fermait  l'isthme.  Rapporté  en  France  et  offert  au  Musée  par 
M.  Rlondeau. 

Robert,  Note  sur  les  débris  antiques  recueillis  en  1855  à  Kustendjé, 
p.  7  (Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  de  Metz).  —  Allard,  La 
Dobroutcha  (Paris,  1859),  p.  30.  La  Bulgarie  orientale,  p.  72.  288. 

Hauteur  1,25.  —  Largeur  0,80, 

548.  AUTEL  D'ATTIS. 

L'inscription  de  ce  curieux  monument,  un  peu  endom- 
magé sur  le  côté  droit,  est  ainsi  conçue  : 


(1)  Prosalute  en  un  mot.  —  Les  lettres  ET  en  ligature.  —  Lisez; 
domùwrum  nostrorum  II  Augustorum  et  II  Caesarum, 


48i  DIVINITÉS    ÉTRANGBRB8. 

AUl 

C.  Antonius 

Eulyches  (1)  ar- 

chidendroph(orus) 

pro  saluie  sua 
posuit. 
L'autel  a  été  élevé,  en  Thonneur  d'Attis,  par  Caius  Anto- 
nius Eulyches,  président  des  dendrophores. 

La  corporation  des  dendrophores,  c'est-à-dire  des  mar- 
chands de  bois,  portait  des  arbrisseaux  touffus  dans  les 
processions.  Nous  apprenons  par  cette  inscription  que  le 
chef  de  la  confrérie  s'appelait  Archidendrophorus,  comme 
nous  trouvons  ailleurs  un  Archigallus ,  Archineaniscus  ou 
Archibucolus  Dei  Liberi.  Les  dendrophores  de  Tomes  ado- 
raient la  déesse  Cybèle  (2),  car  Attis  était  le  favori  de  la 
mère  des  dieux,  dont  on  célébrait  la  fête  au  commence- 
ment du  printemps  (du  22  au  27  mars).  Le  premier  jour  de 
celte  c  semaine  sainte  »  s'appelait  «  Arbor  intrat  »,  parce 
qu'on  portait  dans  le  temple  de  Cybéle  le  symbole  d'Attis, 
un  pin,  que  Ton  décorail  de  bandelettes  et  de  fleurs.  Il 
s'entend  que  les  dendrophores  étaient  chargés  de  cette  céré- 
monie :  ûsvSpov  TiiTuç  Tiapà  twv  SevSpocpo'ptov  eçépsto  (Lydus, 
de  mensibus  IV,  41). 

Bloc  de  marbre,  trouvé  à  un  kilomètre  de  Kustendjé  [Tomi),  en 
1855,  au  sommet  de  la  rampe  du  chemin  de  Babadai;  rapporté  en 
1859  et  offert  au  Musée  par  M.  Blondeau. 

Robert,  Note  sur  des  débris  antiques  recueillis  à  Kustendjé,  p.  9 
(Extrait  des  Mémoires  de  l'Académie  de  Metz,  1862}.  —  Allard,  La 
Dobroutclia  (Paris,  1859),  p.  29.  La  Bulgarie  orientale,  p.  71  (n.  VI;, 
et  L.  Renier,  dans  le  même  livre,  p.  289.  —  Froehner,  Revue  con- 
lempordine,  1864,  31  mai,  p.  375, 

Hauteur  0,60.  —  Largeur  0,45. 


(1)  Les  lettres  nt  et  he  sont  conjugées. 

(2)  A  Rome,  il  y  avait  des  dendropliori  Matris  Deûm  Magna", 
OrelU,  Inscript.  1602.  A  Lyon,  ce  sont  les  dendrophores  qui  font  les 
tauroboles.  Boissieu,  p.  24  et  31. 


JUPITER  AMMON.  483 

549.  JUPITER  AMMON.  buste. 

Il  porte  deux  cornes  de  bélier,  parce  que  les  auteurs 
grecs,  comme  l'avait  fait  Hérodote  (II,  42),  ridentifiaienî 
avec  le  dieu  Kneph  qui  avait  une  tête  de  bélier  (I).  Son 
boisseau  est  orné  de  feuilles. 

[L'occiput  et  le  buste  sont  moflcrnes;  le  nez  et  la  barbe  ont  souf- 
fert.] 
Tête  en  pavonazzetto;  buste  en  marbre  blanc.   Musée  Campana. 
Hauteur  0,70. 

550.  JUPITER  AMMON.  hermès. 

Le  dieu  porte  une  barbe  courte,  un  slrophium  dont  les 
extrémités  (modernes)  retombent  sur  sa  poitrine,  et  deux 
cornes  de  bélier  sur  les  tempes. 

[Le  nez,  la  corne  droite  et  le  buste  sont  modernes.) 

Marbre  blanc.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,43. 

551.  JUPITER  SARAPIS.  statuette. 

Le  dieu  est  chaussé  de  sandales  et  drapé  dans  un  ample 
manteau  qui  laisse  à  découvert  le  bras  droit  avec  la  plus 
grande  partie  de  la  poitrine.  Ses  cheveux  sont  entourés  d'un 
bandeau,  et  sur  le  sommet  de  la  tête  on  voit  des  traces  non 
équivoques  du  boisseau  dont  elle  était  couronnée  (2).  Le  bras 
droit  élevé  est  armé  du  foudre,  l'autre  est  abaissé.  Derrière 
la  statuette,  du  côté  gauche  de  Jupiter,  il  y  a  un  petit  autel 
carré,  détail  peu  commun  et  qui  donne  une  certaine  valeur 
à  celle  sculpture  de  la  basse  époque. 


(1)  Xvouêei  Ttô  y.at  "A[X[jlwvi.  Corpus  inscript,  graec,  4893. 

(2)  Le  haut  de  la  tète  est  aplati,  et  l'on  aperçoit  le  trou  de  scelle- 
aient  destiné  à  lixer  le  modius. 


486  DIVINITÉS  ÉTRANGÈRES. 

[Tête  rapportée.  L'extrémité  du  nez,  le  cou,  le  bras  droit  avec  le 
"oudre,  la  main  gauche,  le  pied  droit,  la  partie  antérieure  du  pied 
iiche  et  plusieurs  morceaux  de  la  draperie  et  de  la  plinthe  soni 
odernes.  Le  devant  de  l'autel  est  brisé.] 

Statuette  romaine,  copiée  sur  un  beau  moilèle. 

Clarac,  Musée,  pi.  399,  672.  —  Panofka,  Mcrkwûrdise  M.r- 
morwerke  des  Muséums  zu  Berlin,  p.  167. 

Hauteur  0,COe 

SS».  SARAPIS. 

L'agencement  de  la  draperie  et  l'ampleur  de  la  poitrine 
rappelleraient  le  type  de  Zeus,  si  de  prime  abord  la  physio- 
nomie de  Sarapis  ne  se  distinguait  de  celle  du  dieu  grec  non- 
seulement  par  son  expression  sombre,  mais  encore  par  le 
manque  absolu  de  majesté  idéale.  De  plus,  le  nez  court,  la 
figure  trapue  et  encadrée  d'une  chevelure  épaisse,  lui  prê- 
tent un  caractère  de  férocité  brutale. 

Buste  colossal  qui  n'a  d'antique  que  le  masque  et  deux  mèclies 
de  cheveux  près  de  la  joue  droite.  Le  boisseau,  le  bandeau  en  torsade 
et  le  manteau  jeté  sur  l'épaule  gauche  sont  modernes.  Marbre  de 
Paros. 

Bouillon,  1. 1,  67.  —  Clarac,  Cat.  n.  13;  Musée,  pi.  1088,  2722  a. 
—  Mûller-Wieselev,  Denkmseler,  II,  pi.  1,  2. 

Hauleur  0,90. 

SS3.  PLTJTON-SARAPIS.  buste 

Le  granit  noir  a  été  choisi  à  dessein  pour  sculpter  les 
traits  du  dieu  des  enfers.  L'orbite  des  yeux  est  creuse  :  on  y 
avait  probablement  enchâssé  des  pierres  de  couleur.  Quant 
au  modius  qui  couronne  celte  tête,  il  est  orné  de  cannelures. 

[Le  buste,  en  albâtre  fleuri,  est  moderne.] 

Scul[  ture  de  la  décadence.  Musée  Campana. 

Hauteur  0,50. 


sARAris.  487 

554.  SARAPIS 

Sarapis,  dieu  principal  des  Ptolémées,  n'est  autre  qu'Osiris 
lui-même,  dont  l'âme  s'étaiî,  perpétuée  dans  le  bœuf  Apis 
{Asar-Hapi,  Osiris-Apis).  Roi  des  enfers,  selon  la  croyance 
égyptienne,  il  était  identique  à  Pluton  ;  de  là,  le  choix  du 
marbre  noir  pour  ses  images,  et  le  boisseau,  symbole  de  la 
richesse,  dont  il  est  coiffé.  A  mesure  que  son  culte  se  ré- 
pandait en  Grèce  et  en  Italie,  son  pouvoir  grandit  et,  au 
temps  de  la  décadence  de  l'empire,  il  remplaça  à  la  fois 
Jupiter,  le  Soleil  et  Esculape.  Pour  la  première  fois,  Rome 
lai  éleva  un  temple  [Serapéum]  l'année  42  avant  notre  ère. 

Notre  buste  le  représente  vêtu  d'un  chiton  et  d'un  man- 
teau jeté  sur  l'épaule  gauche.  La  figure  est  pleine  de  dignité 
et  de  douceur;  une  plante  décore  le  modius. 

Buste  colossal  en  marbre  noir  antique;  les  clieveux  et  la  barbe 
sont  en  marbre  gris.  Travail  du  xvi^  siècle. 

Bouillon,  t.  m,  Bustes,  pi.  1,  1.  —  Clarac,  Gat.  n.  351;  Musée, 
pi.  1089,2722  c. 

Hauteur  1,00. 

555.  SARAPIS.  BUSTE. 

Buste  drapé  de  Pluton-Sarapis.  Un  trou,  pratiqué  dans  le 
sommet  de  la  tête,  indique  que  le  dieu  était  coiffé  d'un  mo- 
dius. En  dessous  on  voit  quelques  signes  magiques,  tracés 
à  la  pointe. 

Serpentine  noire,  d'un  très-beau  travail.  Trouvée  en  Egypte  et 
donnée  par  M.  Jollivet. 

Hauteur  0,08. 

55G.  SARAPIS. 

Buste  drapé  de  Pluton-Sarapis,  coiffé  d'un  modius  qui  est 
décoré  de  trois  branches  de  laurier. 

Pierre  verte  tendre.  Rapportée  d'Egypte.  Collection  Rousset-Bey, 
;uise  eu  186S. 

Hauteur  0,24. 


488  DIVINITÉS   ÉTRANGÈRES, 


557.  SARAPIS. 

Petit  buste  drapé  de  Pluton-Sarapis,  enté  sur  un  fleuron. 
Il  porte  un  manteau  sur  l'épaule  gauche:  le  modius  esl 
brisé. 

Pierre  verte  tendre  d'Ég;  pie.  Collection  Duran 

Hauteur  0,18. 

558.  ISIS.   STATUETTE. 

Elle  esl  chaussée  de  sandales  et  vêtue  d'une  tunique  ta- 
laire  que  recouvre  un  manteau  garni  de  franges  et  noué, 
comme  un  tablier,  autour  de  la  taille.  Le  restaurateur  lui  a 
mis  un  petit  vase  et  un  manche  de  sistre  dans  les  mains  ; 
une  pomme  (!),  posée  sur  un  croissant,  orne  sa  coiffure. 

[Parties  modernes  :  La  tête  avec  les  épaules  et  les  bras,  le  bout 
du  pied  gauche  et  la  plinthe.] 

Marbre  grec,  trouvé  en  Grèce. 

Petit-Radel,  t.  IV,  54.  —  Bouillon,  t.  I,  46.  —  Robill art-Lau- 
rent, Musée  français,  t.  IV,  46.  —  Visconti,  Opère  varie,  t.  IV,  190; 
pi.  26.  —  Clarac,  Cat.  n.  436;  Musée,  pi.  307,  2584. 

Hauteur  0,92. 

550.  ISIS  GRECQUE. 

La  tête,  légèrement  tournée  à  gauche,  d'Isig  Panthée  (1) 
est  remarquable  par  les  nombreux  symboles  que  l'artiste  y 
a  réunis.  Deux  petites  cornes  naissantes  sur  le  front  nous 
rappellent  que  les  Grecs  identifiaient  leur  lo,  transformée 
en  génisse,  avec  la  déesse  égyptienne  qui  portait  une  tête 
de  vache.  Le  diadème  royal  (basilium ,  to  paaiXeiov),  orné 
d'un  aspic,  Yuraeus,   est  le  signe  caractéristique  à'ïsis 


(1)  U?m   quae  est  omnia.  liiscription   de  Capoue.   Mommsen. 
n.  3580. 


ISIS.  489 

regina;  le  croissant  indique  sa  qualité  de  déesse  de  la 
lune  (i).  Le  bord  du  diadème,  décoré  à  droite  d'une  tige  de 
pavot,  à  gauche  d'un  serpent,  fait  allusion  à  lart  médical 
exercé  par  Isis  (2)  ;  le  pavot  est  l'emblème  d'Isis  frugifera, 
déesse  tutélaire  des  récoltes  (3).  Les  cheveux  sont  disposés 
en  longues  boucles  frisées  (crines  calamistro  conversi);  les 
prunelles  ont  été  marquées  par  le  sculpteur. 

Tête  très-bien  confcrvée,  en  marbre  de  Paros.  Achetée  par  le  roi 
Louis  XVIII  au  marquis  de  Urée. 

Bouillon,  t.  I,  69.  —  Clarac,  Cat.  n.  2l5;  Musée,  pi.  1087, 
n.  2733  6. 

Hauteur  0,41. 

560.  ISIS.   BUSTE  EN   BIGIO  ANTIQUE. 

Ce  buste,  de  travail  moderne,  représente  Isis  voilée  et 
Jrapée  d'une  étoffe  à  franges.  La  tunique  est  nouée  sur  la 
poitrine  ;  quant  au  voile,  il  est  très-court  et  n'a  pas  pu  servir 
de  manteau.  Une  fleur  de  lotus  surmonte  le  front  de  la 
déesse,  dont  la  chevelure  retombe  en  longues  boucles  sur  les 
épaules.  Au  bas  du  buste  on  remarque  une  chouette,  de  face, 
les  ailes  éployées  et  coiffée  du  pschent. 

Villa  Borghèse,  st.  8,  12. 

Petit-Radel,  t.  IV,  55.  —  Bouillon,  t.  1,73.  —  Clarec,  Cat. 
0.  357;  Musée,  pi.  1087,  2733  a. 

Hauteur  0,69. 

561.  INSCRIPTION  DÉDIÉE  A  ISIS  REINE. 

Isidi  reginae, 
prosalute  (4)  et  incolumitate 

(1)  'A£)vtw [J.s  xaXsùfft  TtàpeSpov.  Hymne  d'Andros,  4,  1. 

{2)  Diodore,  \,  23. 

(3)  '\L\i.\i).  S'   àpoûpaç    irupvoTÔy.w    [XESéoicra.    Hymne     d'Andros, 
44. 

(4)  Il  n'y  a  pas  de  point  eotre  la  préposition  et  soû    égirae. 

21. 


490  DIVINITÉS   ÉTRANGÈRES. 

Impp.  Caess.  L(uci)  Septimi  Severi  Pii  Per- 
4    linacisAug(usti)Arab(ici)Adiab(eDici)Parlh(ici} 
maximi,  et 
M(arci)  Aureli  Antonini  Pii  Felicis 
Aug(usti)  Britt(aniï\ci)  max[\mi) , 
8    principis  iuventutis,  et 

lulise  Aug(ustge),  matris  Aug(usti)  «(ostri)  et 
castror(um)  etsenatus 
et  patriœ  : 
12    L(ucius)  Ceius,  L(uci)  fil(ius),  Privatus, 
quod,  cum  exampliaretur 
balneum  sub  princeps  (i) 
voverat,  princeps  castr(orum) 
16    peregrinorum  v(otum)  s(olvii)  l(iben8)ni(erito). 

On  voit  que  cette  longue  inscription  a  été  consacrée  à 
Isis  Reine  par  le  commandant  des  castra  peregrina  à  Rom.e. 
Pendant  que  l'on  s'occupait  d'agrandir  un  établissement  de 
bains,  L.  Ceius,  n'étant  alors  que  simple  commandant  en  se- 
cond (subpr inceps],  fit  vœu  d'y  placer  une  dalle  de  marbre 
avec  une  épigraphe,  à  l'effet  de  solliciter  la  protection  de 
la  déesse  pour  tous  les  membres  de  la  famille  impériale.  Il 
n'accomplit  sa  promesse  que  plus  tard,  après  avoir  été  élevé 
à  un  grade  supérieur. 

Les  peregrini  —  ce  titre  indique  clairement  qu'ils 
n'étaient  pas  recrutés  en  Italie  —  formaient  un  corps  chargé 
de  la  police  urbaine  (2).  Leur  caserne  se  trouvait  sur  le  mont 
Caelius,  à  proximité  d'un  temple  d'Isis  (3).  Toutes  les  inscrip 

ns  qui  les  concernent  ont  été  découvertes  aux  alentours 
l'église  de  Notre-Dame  in  Navicella  (4),  ainsi  appelée  à 
se  du  nombre  considérable  de  petits  navires  en  marbre 

(1)  Suhprinceps  est  écrit  en  deux  mots. 

(2)  //e;;:e«,  Bullettino  rom.  1851,  p.  113-121,  Marquardt,  Manuel 
des  antiquités  romaines,  t.  111,2,  390. 

(3)  Tetricorum  domus  hodieque  extat  in  monte  Caelio  inter  duos 
lucos  contra  Isium  Metellinu?7i,  pulcherrima  {Trebellius  Pollio 
Trig.  tyranni,  'h 

'4)  Beck 


ISIS.  491 

que  les  fouilles  ont  mis  au  jour  en  cet  en  Jroit.  Il  est  hors  de 
doute  que  ces  navires  sont  des  ex-voto  consacrés  à  Isis,  dont 
c'était  l'attribut  presque  inséparable. 

Le  corps  des  peregrini  ne  paraît  pas  avoir  été  antérieur 
l'époque  de  Septime-Sévére. 

Quant  au  culte  d'Isis,  il  fut  ofuciellement  reconnu  par  les 
triumvirs,  l'an  43  avant  notre  ère.  La  troisième  région  de  la 
ville  portait  le  nom  à'Isis  et  Sérupis,  à  cause  du  temple 
égyptien  qui  en  faisait  le  principal  ornement. 

De  tous  les  empereurs  romaius,  le  plus  ardent  propagateur 
de  la  religion  égyptienne  fut  Caracalla,  et  la  plupart  des 
inscriptions  isiaques  découvertes  à  Rome  ont  été  gravées  de 
son  temps  (1). 

Le  texte  qui  nous  occupe  contenait  les  noms  et  dignités 
des  membres  existants  de  la  famille  impériale  en  202; 
mais  quelques  années  plus  tard,  lorsque  Plautille  fut  exilé» 
(janvier  203) ,  et  que  la  mémoire  de  Gela  lut  condamnée  (212); 
on  se  crut  obligé  de  marteler  leurs  noms  et  on  y  substitua 
des  qualifications  se  rapportant  aux  personnages  dont  les 
noms  furent  laissés  intacts.  J'ai  indiqué  ces  corrections  en 
italiques. 

Septime-Sévère  porte  les  titres  d'Arabique,  Adiabénique  (2) 
et  Parthique,  en  souvenir  des  victoires  qu'il  avait  rempor- 
tées sur  ces  peuples  en  195  et  198.  Son  fils  Caracalla  est 
appelé  princeps  juventutis,  commandant  des  chevaliers, 
qualité  qui  était  le  partage  de  l'héritier  du  trône  et  que  ce 
prince  conserva  même  après  son  avènement.  Les  mots  Brit- 
t{unnicus]  max[imus]  remplacent  du  reste  le  nom  deGéta  (ET. 
GETAE.  NOB.  CAES.),  qu'on  avait  fait  disparaître  après  la 
mort  de  ce  prince.  Inutile  de  rappeler  que  la  guerre  de  Bre- 
tagne dura  de  208  à  211. 

Julie  Domne,  femme  de  Septime-Sévère,  portait,  dans  la 
rédaction  primitive,  le  titre  de  mater  Augustorum,  c'est-à-dire 
mère  des  deux  Augustes,  Caracalla  et  Géta.  Le  même  motif 

(1)  Griller,  p.  85,  n.  1-4.  6.  Voir  Spartien,  Antoninus  Caracallus 
cil.  9,  10.  11. 

(2)  L'Adiabèoe  est  une  partie  de  l'Assjrie,  à  l'est  du  Tigre. 


492  DIVINITÉS   ÉTRANGÈRES. 

qui  a  fait  supprimer  le  nom  de  Géta  a  fait  enlever  son  litre 
d'Auguste  (1)  qu'il  portait  depuis  Tannée  209,  et  le  graveur 
a  remplacé  le  second  g  par  une  n  (Augusti  nostri).  Enfin  les 
mots  senatus  et  patrlœ  remplissent  la  lacune  laissée  par  la 
suppression  du  nom  de  Plautille,  première  femme  de  Car-'^- 
calla  (FVLVIAE.  PLAVTILLAE.  AVG,). 

Je  ferai  remarquer  en  tei  minant,  que  les  trois  titres  do 
mère  des  camps,  du  sénat  et  de  la  patrie,  donnés  à  Julie 
Domne,  sont  excessivement  rares.  On  ne  rencontre  le  pre- 
mier qu'avec  le  nom  de  Livie  et  celui  de  l'épouse  de  l'em- 
pereur Philippe,  Otacilie;  le  second  avec  le  nom  d'Oiacilie 
seulement;  quant  au  troisième,  il  avait  été  conféré  à  Faustiao 
jeune  lorsqu'elle  accompagna  Marc-Aurèle  dans  son  expé- 
dition de  Germanie. 

Dalle  de  marbre  gris,  ornée  fie  moulures.  Au-dessous  de  l'inscrip- 
tion on  remarque  une  ligne  brisée  de  petits  cercles,  gravés  à  la  pointe; 
£ur  la  moulure  inférieure,  une  ligne  ondulée,  également  tracée  h. 
la  pointe. 

Trouvée  à  la  fin  de  mars  18  iS,  a  Rome,  dans  une  vigne  vis-à-vis 
de  S. Maria  i7i  Navicella,  sur  le  mont  Caelius.  Collection  Diamil/a, 
ensuite  Musée  Campana. 

Borç/hesi,  Bullettino  romano,  1849,  p.  34.  40.  —  Heiizen,  a.  5077. 

Hauteur  0,875.  —  Largeur  0,G1. 

56S.  PRÊTRE  D'ISIS. 

Les  prêtres  d'Isis  avaient  l'habitude  de  se  raser  la  tête  (2), 
leurs  rites  exigeant  une  propreté  scrupuleuse.  Dans  notre 
buste,  qui  remonte  à  l'époque  d'Adrien ,  le  marbre  rouge 
\rosso  antico)  a  été  choisi  à  dessein  pour  rendre  la  couleur 
des  indigènes  égyptiens.  Le  tablier  en  marbre  blanc  manque 
aujourd'hui  ;  plusieurs  fragments  de  statues,  pareils  à  celui-ci 
et  trouvés  parmi  les  décombres  de  la  villi  Adriana  à  Ti- 

(1)  Selon  l'explication  de  Borgliesi  et  de  M.  Henzen.  Cependant,  à 
la  ligne  7,  Geta  ne  paraît  avoir  porté  que  le  titre  de  César. 

(2)  Plutarque,  Sur  Isis  et  Osiris,  ch.  4. 


ISIS.  403 

voli,  se  terminent  au  même  endroit  de  la  ceinture.  La  cou- 
ronne d'olivier,  dont  la  tête  chauve  du  prêtre  est  ceinte, 
lui  fut  probablement  décernée  par  sa  confrérie,  les  Isiaci. 

[Tête  rapportée;  le  bout  du  nez  est  moderne.  Des  pierres  pré» 
ciouses  étaient  autrefois  enchâssées  dans  les  cavités  des  yeux.] 

Bonne  imitation  du  style  égyptien.  Bibliothèque  Mazarine, 

Petit-nade/,t.  IV,  58.  —  Bouillon,  t.  III,  Supplément,  pi.  1,10 
—  Clame,  Cat.  n.  514;  Musée,  pi.  1099. 

Hauteur  0,55. 


563.  AUTEL  CONSACRÉ  A  ISIS. 

Sur  les  faces  latérales  du  monument,  on  voit  : 

A  gauche  :  Un  prêtre  isiaque  (probablement  celui  qui  a 
dédié  ce  marbre  à  Isis)  debout  devant  un  autel  circulaire, 
chargé  de  fruits.  Il  est  vêtu  d'une  tunique  courte  à  petites 
manches  Icolobium]  et  chaussé  de  bottines;  la  tête  ceinte 
d'une  bandelette,  il  tient  d'une  main  une  colombe,  de  l'autre 
un  couteau  de  sacrifice. 

-1  droite  :  Isis  elle-même,  dans  le  costume  romain,  pré- 
side à  la  cérémonie.  Elle  porte  un  sistre  et  un  vase  (1)  ;  sa 
longue  chevelure  est  retenue  par  le  diadème  royal,  sur- 
monté du  pschent. 

L'inscription  :  Isidi  \  sacrum.  \  Astragalus  \  aeditimus  | 
rf(cae)  în(atri),  nous  apprend  le  nom  du  prêtre,  Astragalus 
et  son  titre  de  «  gardien  du  temple.  » 

Marbre  grec. 

Osann,  Sylloge,  p.  375,  51.  —  Bouillon,  t.  III,  Autels,  pi.  4.  — 
Clarac,  Cat.  n.  3;  Musée,  pi.  199,  4,  et  Inscriptions,  pi.  1. 

Hauteur  0,86.  —  Largeur  0,43. 


(1)  Qui  sacerdotia  gerunt  moribus  Aegyptiorum^  osfendunt  omnes 
FriS  e  liquoris  potestate  consislere,  itnque  hydria  aquae  ad  templum 
aedemque  casta  religione  referlur.  Vitruve,  lib.  VIII,  préface 


DIVINITES   ETRANGERES. 

5G4-5C':'.    QUATRE  PETITES   PATÈRES  A  LI- 
BATIONS, DE  TRAVAIL  ÉGYPTO-GREC. 

564.  L'intérieur  de  la  patère,  orné  de  godrons,  porte  trois 
petits  bustes  en  saillie.  Celui  du  milieu  représente  un  éper- 
vier  (?),  de  face,  paré  d'un  collier  et  coiffé  du  pschent,  posé 
sur  deux  cornes  de  vache;  les  deux  autres  sont  des  bustes 
de  déesses  drapées,  également  parées  de  colliers  et  coiffées, 
l'une  du  pschent,  l'autre  d'un  boisseau  ornementé. 

Le  revers  est  décoré  d'une  rosace,  d'un  cep  de  vigne  et 
d'un  rang  de  godrons. 

Deux  petits  appendices  ornementés  servent  d'anses. 

Serpentine.  —  Diamèlre  0,085. 

56.'».  Fragment.  —  Les  trois  bustes,  restés  intacts,  repré- 
sentent Sarapis  drapé  et  coiffé  du  modius ,  entre  deux 
déesses,  dont  lune,  voilée,  porte  le  même  ornement,  tandis 
que  l'autre,  plus  jeune  et  placée  à  la  gauche  du  dieu,  a 
quelque  chose  comme  une  fleur  sur  la  tête. 

Serpentine.  —  Hauteur  0,05. 

566.  Fragment.  —  Le  creux  de  la  patère  est  plus  simple 
que  celui  des  numéros  précédents.  On  y  voit  les  bustes  jux- 
taposés de  Sarapis  et  d'Isis.  Le  premier  est  coiffé  du  mo- 
dius traditionnel;  son  épouse  porte  le  disque  flanqué  de  deux 
cornes  de  vache. 

Serpentine.  —  Hauteur  0,06. 

56».  Fragment.  —  Le  bas-relief,  sculpté  dans  rinlérieur, 
nous  montre  une  jeune  fille  (à  droite),  assise  sur  un  rocher 
et  jouant  de  la  lyre.  Vêtue  d"une  tunique  talaire  à  manches 
courtes,  elle  porte  un  médaillon  sur  la  poitrine.  Un  disque, 
placé  entre  deux  cornes  de  vache,  forme  sa  coiffure.  Un  cro- 
codile, coiffé  du  pschent,  est  couché  devant  elle,  sur  un 
tertre  couvert  de  végétation;  il  porte  un  rameau  dans  la 
patte  gauche. 

Serpentine.  —  Hauleur  0,04. 


MITHRAS. 

568    JUPITER  BALMARCOS.  inscription  lat 

I(ovi)  o(ptimo)  in(aximo)  Balmarcodl, 
M(arcus)  Verginius  Bassus, 
7  leg(ionis)  ÎÏÏi  Scyl(hicae), 
vol(um)  sol(vit). 

Un  centurion  de  la  4"'«  légion  Scythique,  stationnée  en 
Syrie,  a  consacré  notre  pierre  votive  à  Jupiter  Balmarcos. 
Celte  divinité,  qui  avait  son  temple  aux  environs  de  Beirout, 
serait-elle  identique  à  l'Hercule  ptiénicien,  Baal  Melcart  (1)? 
Je  ne  le  pense  pas. 

Écriture  presque  cursive.  Marbre  du  in^  siècle. 

Osann,  Sylloge,  p.  377,  62.  —  Bouillon,  t.  III,  Cippes  romnins, 
pi.  5,  78a.  —  Clarac,  Cat.  n.  53  (note);  3Iusée,  n.  609,  et  Inscrip- 
tions, pi.  2.  —  Henzen,  n.  5617. 

Hauteur  0,37.  —  Largeur  0,37. 

S69.  MITHRAS. 

Le  grand  bas-relief  mithriaque  du  Louvre  comptera  tou- 
jours parmi  les  plus  célèbres  monuments  de  ce  genre,  car 
il  est  le  premier  qui  soit  venu  à  la  connaissance  des  anti- 
quaires ;  mais  après  les  découvertes  récentes,  il  n'occupe 
plus  dans  la  science  qu'une  place  relativement  modeste. 

Au  milieu  d'une  grotte  (ctisoç,  (77:-/iXatov),  le  génie  du 
soleil,  Mithras,  sacrifie  un  taureau,  tourné  vers  la  droite. 
Représenté  sous  les  traits  d'un  jeune  liomme  aux  cheveux 
bouclés,  coiffé  d'un  bonnet  asiatique,  vêtu  d'une  petite  tu- 
nique à  manches  longues,  d'an  manteau  flottant  et  de  pan- 
talons [anaxtjri'Ies],  et  chaussé  de  souliers,  le  dieu  pose  le 
genou  gauclie  sur  le  corps  de  sa  victime  ;  de  la  main  gauche 
il  relève  la  têie  du  taureau,  tandis  que,  de  la  droite,  il  le 
frappe  d'un  coup  de  poignard  et  lui  tranche  l'artère  au- 
dessous  de  la  clavicule.  L'animal  s'est  affaissé;  un  chien 

(1)  D'autres  inscriptions  en  son  honneur:  Corpuf  inscript,  graec.^ 
D.  4536  (et  \ol.  III,  p.  1177). 


495 

lèche  le  sang  qui  coule  de  sa  blessure ,  un  serpent  vient  le 
mordre,  et  un  scorpion  lui  pique  les  testicules,  non-seule- 
ment avec  ses  serres,  mais  en  même  temps  avec  le  dard 
venimeux  dont  sa  queue  est  pourvue. 

Deux  jeunes  gens,  également  en  costume  asiatique,  mais 
de  moindre  taille  que  Milhras,  sont  debout  aux  extrémités 
de  la  scène.  Celui  qui  tient  un  flambeau  droit,  semble  per- 
sonnifier l'équinoxe  du  printemps;  Taulre,  avec  une  torche 
renversée,  l'équinoxe  de  l'automne  (1).  Un  corbeau,  trans- 
formé en  chouette  par  le  restaurateur,  se  voit  dans  une  des 
crevasses  de  la  grotte. 

Enfin,  au-dessus  du  tableau  principal,  se  dressent  trois 
arbres  fruUiers.  D'un  côté,  le  Soleil,  vêtu  d'un  manteau 
flottant,  conduit  son  quadrige  qui  se  dirige  vers  la  région 
céleste.  D'une  main  il  tient  les  rênes ,  de  l'autre  un  fouet 
(brisé).  L'enfant  qui,  un  flambeau  au  bras,  précède  les  che- 
vaux, estPhosphorus.  Du  côté  opposé,  la  Lune,  debout  dans 
son  char  à  deux  chevaux,  suit  la  pente  inclinée.  L'enfant 
Hesperus,  une  torche  renversée  à  la  main  droite,  court  au- 
devant  de  l'attelage. 

Dans  la  mythologie  des  anciens  Iraniens,  Mithras  était  le 
dieu  du  Jour;  chez  les  Romains  il  devint  exclusivement 
dieu  du  Soleil.  Son  culte,  connu  dans  TOccident  depuis 
l'expédition  de  Pompée  contre  les  pirates,  acquit  une  auto- 
rité considérable  sous  le  règne  des  Antonins  et  se  répandit 
à  l'aide  des  légions  dans  toutes  les  provinces  de  l'Empire. 
En  377,  le  préfet  de  Rome,  Gracchus,  supprima  les  sanc- 
tuaires mithriaques  de  la  capitale  et  ordonna  la  destructioa 
des  sculptures  qui  s'y  trouvaient  (2). 

La  grotte  hémisphérique  est  le  symbole  du  monde  ter- 
restre; le  taureau,  dont  la  queue  se  termine  souvent  en  un 

(1)  Le  premier  est  devant,  l'autre  derrière  Mithras.  Le  restau- 
rateur a  maladroitement  changé  leurs  rôles. 

(1)  Ante  paucos   annos  ....   Gracchus ,  cum  praefecturam 

gereret  urbanam,  nonne  specum  Mithrae  et  omnia  portentosa  simu- 
larra  quibus  corax,  gryphus,  miles,  leo.  Perses,  Heilos,  Bromius  (?), 
Pater  ititiaulur,  subvertit,  frej^it,  e\ctiis\i...'{  Hieroiiymus,  Ep.,  107. 


M1THRA.S.  497 

bouquet  d'épis  (1),  représente  la  fécondité  de  la  terre  :  sa 
mort  est  une  allusion  à  la  fin  de  la  belle  saison.  Le  scorpion 
est  la  constellation  de  l'automne  ;  le  chien  signifie  les  cha- 
leurs de  la  canicule  ;  enfin  le  serpent  (l'hydre)  symbolise  la 
fin  de  l'été.  Quant  au  corbeau,  oiseau  fatidique  d'Apollon,  il 
faut  se  rappeler  qu'une  certaine  partie  des  mystères  de 
Mithras  s'appelait  coracica  (2).  Lui  aussi,  du  reste,  ainsi  que 
l'urne  que  l'on  rencontre  souvent  sur  les  bas-reliefs  de  ce 
genre,  sont  des  constellations  du  ciel  méridional.  Il  résulte 
de  l'ensemble  de  ces  observations  que  notre  sculpture , 
œuvre  de  la  fin  du  iii®  siècle  de  l'ère  chrétienne,  est  une 
allégorie  cosmologique. 

Plusieurs  inscriptions,  antiques  et  modernes,  se  trouvent 
gravées  sur  ce  bas-relief.  La  plinthe,  aujourd'hui  mutilée, 
porte,  en    caractères  très- allongés ,    les    noms  des  con- 

sécrateurs  :    C.  C.   AV[f]lDïl.    IANVARlV[s] 

Bien  que  le  côté  droit  du  texte  ait  disparu  et  que  la  partie 
supérieure  des  lettres  conservées  manque  également,  on  y 
reconnaît  encore  les  prénoms  {Caius)  de  deux  frères  de  la 
famille  Aufidia,  dont  l'un  avait  le  surnom  de  Januarius. 
La  leçon  que  j'ai  adoptée  s'éloigne  un  peu  de  la  plupart  des 
eopies  prises  antérieurement,  mais  je  puis  en  garantir  la 
scrupuleuse  exactitude. 

Sur  le  corps  de  la  victime  on  lit  l'épigraphe  :  DEO  SOLI 
INVICT[o]  MITRHE  (3),  au  dieu  Soleil,  appelé  V invincible  et 
Milhras.  A  côté  des  flots  de  sang  qui  s'échappent  de  la 
blessure  du  taureau,  le  sculpteur  a  tracé  les  mots  NAMA| 
SEBESIO  (vaiJia  a£^rjatov==(7ePtffTov)  source  sacrée  :  inscription 


(1)  Sur  les  bas-reliefs  assyriens,  les  queues  des  taureaux  se  terminent 
sn  effet  par  un  appendice  ressemblant,  à  la  rigueur,  à  un  bouquet 
d'épis.  Mais  cet  appendice  n'est  autre  chose  qu'une  touffe  de  poils 
frisée  et  élégamment  disposée  en  petites  boucles.  Les  sculpteurs  gréco- 
romains,  imitant  une  représentation  assyrienne  de  Mithras,  se  seront 
mépris  sur  la  signification  de  ce  détail. 

(2)  Porphyrius,  de  Abstincnlia,  IV,  16. 

(3)  Au  lieu  de  MitJirae.  La  même  orthographe  se  trouve  dans  une 
inscription  publiée  par  Marini ,  kiix  de!  fratelli  Arvali,  p.  341. 


498  DIVINITÉS  ÉTRANGÈRES. 

qui  a  donné  lieu  aux  commentaires  les  plus  extravagants.  Ne 
voulant  rien  ajouter  à  des  conjectures  qui  manquent  ab- 
solument de  base,  je  me  borne  à  constater  que  les  mots 
NAMA  CVNCTIS  se  trouvent  aussi  dans  une  inscription  de 
Tivoli  (1),  et  que  les  poètes  grecs  (2),  en  parlant  du  vin,  se 
servent  de  l'expression  vâ[j.a  Bpojxtou. 

Un  peu  plus  bas  se  voient  les  restes  d'une  ligne,  au-* 

jourd'hui  presque  entièrement  effacée  :  iYo(?) e  es.  On  al 

voulu  y  reconnaître  des  noms  de  consuls,  mais  les  lettres 
ne  sont  pas  antiques. 

Il  faut  avoir  un  œil  exercé  ou  une  bonne  loupe  pour 
apercevoir  les  graffiti  modernes,  griffonnés  à  côté  des  ins- 
criptions anciennes.  Plusieurs  pèlerins  italiens  du  xvi^  siècle 
ont  cru  devoir  laisser  sur  notre  marbre  une  trace  de  leur 
visite  irrespectueuse.  L'un  d'eux,  M.  ANTONIVS.  ALj- 
TERIVS  —  son  nom  se  lit  sur  la  cuisse  gauche  de  derrière 
du  taureau  —  a  même  une  certaine  renommée;  c'est  sans 
doute  le  même  Marcantonio  Altieri  qui,  d'après  une  anec- 
dote rapportée  par  Boissard,  pour  rattacher  l'origine  de  sa 
famille  aux  anciens  Romains ,  alla  jusqu'à  corriger  une  ins- 
cription latine  en  y  substituant  son  nom. 

Au-dessus  de  son  autographe  se  trouve  celui  d'un  AMYCVS 
SERONESIS  [sic],  Amico  de  Vérone.  Les  autres  noms  inscrits 
sur  la  cuisse  droite  de  Milhras,  dans  les  plis  de  son  manteau 
ou  sur  le  corps  du  taureau,  sont  trop  confus  et  trop  mal 
gravés  pour  qu'on  puisse  les  déchiffrer  avec  quelque  certi- 
tude. Le  mot  BONON(iensis),  de  Bologne,  est  seul  lisible. 

[Restaurations  :  La  tête  de  Mithras;  son  bras  droit  avec  le  manche 
du  couteau;  son  bras  gauche  et  une  pièce  à  la  jambe  droite.  — Le 
devant  de  la  tète  et  du  cou  du  Taureau,  avec  l'oreille  et  la  corne 
droites;  la  cuisse  droite  de  devant  avec  le  genou.  —  Le  chien.  — 
Plusieurs  morceaux  du  serpent.  —  La  tête  d'Hesperus;  son  bras 
droit  avec  l'épaule,  le  flambeau  et  un  morceau  de  la  draperie  ;  sa 

(1)  Orelli,  1914.  Revue  archéologique,  1866,  t.  I,  322. 

(2)  Anthol.  palat.,  p;  108,  90.  Anacreontea,  44,  12.  Ailleurs  on 
lit  :  vôt[j.a  pàxytov.  Sur  un  pnpyrus  magique  inédit  du  Louvre 
(n.  2391,  col.  VL  13),  mon  collègue,  M.  Devéria,  a  lu  le  mot  :  pitûpava- 


MITHRAS. 


4y9 


jambe  droite  avec  le  genou  (le  pied  est  antique).  —  La  tête  de 
Phosphorus;  son  avant-bras  droit  avec  le  flambeau;  sa  main  gauche 
et  le  raisin  qu'il  tient;  sa  jambe  gauche  au-dessus  du  genou.  — 
Quanta  la  chouette,  elle  n'a  d'antique  que  les  pattes,  la  queue  el 
le  bout  des  ailes.  —  Le  masque  et  le  cou  du  Soleil.  Le  devant  de 
trois  de  ses  chevaux.  —  La  tête  et  l'épaule  droite  de  l'enfant  Phos- 
phorus. —  La  tête  et  le  bras  droit  de  la  Lune.  Ses  deux  chevaux 
presque  en  entier.  Un  morceau  de  la  roue  du  char.  La  tète  de  l'en- 
fant Hesperus.] 

Ces  restaurations  étant,  pour  la  plupart,  déplorables,  il  m'a 
utile  de  reproduire  ici  un  dessin  du  bas-relief,  pris  à  Rome 
Etienne  Vinand  Pig/tius,  au  milieu  du  xvi»  siècle  (1). 


(1)  Pighius  a  été  deux  fois  en  Italie,  de  1547  à  l'o'oô,  ensuite  en 


500  DIVINITÉS  ÉTRANGÈRES. 

Vers  le  milieu  du  xyi^  siècle,  ce  bas- relief  occupait  encore  sa  place 
primitive,  dans  la  grotte  mitliriaqne  du  mont  Cipilolin ,  à  Rome. 
Voici  ce  que  raconte,  à  ce  sujet,  Flaminio  Vacca  (en  1594)  :  «  Mi 
g  ri-oido  da  puerizia  aver  vista  una  buca,  come  una  voragine,  sopra 
K  la  piazza  di  Campidogiio;  ed  alcuni,  che  \i  entravano,  nell'  uscire 

<  dicevano  esservi  una  femina  a  cavallo  a  un  toro  :  ed  un  tempo 
X  dopo  ragionando  con  mastro  Vincenzo  de'  Rossi  mio  maestro,  mi 
«  disse  esservi  sceso,  e  aver  vista  la  favola  di  Giove  e  Europa  di 
K  marmo  di  bassorilievo  sopra  il  toro,  murata  da  une  de'  lati  délia 
«  strada,  che  partiva  dall'  Arco  di  Settimio  Severo,   e  tagliava  il 

<  Monte  Tarpejo,  e  riusciva  al  piano  di  Roma,  dove  oggi  comin- 
«  ciano  le  scale  d'Araceli.  Ma  se  è  ripiena,  non  è  maraviglia,  perché 
«  le  gran  ruine  di  Campidogiio  l'hanno  ricoperta.  »  {Fea,  Miscel- 
«  lanea,  t.  I,  62).  —  Smetitis [entre  1545  et  1551)  dit:  «  Romae 
a  sub  ara  caeli  (1),  in  ea  Capitolii  parte  quae  Aquilonem  spectat, 
«  templum  subterraneum  est,  ubi  Mithraesimulacrum  perelegans  est 
«  et  mai-nilicum,  alicubi  mutilum  capiteque  truncatum.  »  —  Pighius 
(vers  1550)  :  «  In  cripta  subterranea  Gapitolina.  »  —  Du  temps  de 
Laurent  Piynoria  (1606),  le  bas-relief  se  trouvait  déposé  sur  la  place 
du  Capitole. 

Villa  Borghèse. 

Smetius ,  Inscriptiones  (publiées  par  Juste  Lipse,  en  1588),  f.  21 
(n.  15).  —  Dessin  de  Pighius,  publié  par  Beger,  Spicilegium  Anti- 
quitatis  (1692),  p.  97.  Voir  ma  p.  499  et  0.  Jahn,  Leipziger  Mo- 
natsberichte,  1868,  p.  190.  —  Gruter,  p.  34,  6  (d'après  Smetius  el 
Pi|.'hius).  —  Rycquius  (Justus),  de  Gapitolio  romano  (LugJ.  1696), 
ch.  41,  p.  394.  —  Laur.  Pignoria,  Annotation!  al  libro  délie  ima- 
gini  del  Cartari  (l'adoue,  1615),  p.  505.  —  Reitiesius,  Variarum 
lectionum  libri  lll  priores  (Altenburg,  1640,  in-4°),  p.  603.  — 
Manil/i,  p  44  (la  statua  grande  dell'  Agricoltura,  con  due  fram- 
menti  di  basso  rilievo  da  i  lati.  Ce  sont  mes  n»»  431  et  432).  — 
Muratori,  Anecdota  ex  Ambrosianae  bibliothecae  codicibus  (Medio- 


575.  Ses  dessins,  aujourd'hui  à  la  Bibliothèque  royale  de  Berlin, 
.tent  de  son  premier  séjour  à  Rome.  0.  Jahn,  Leipziger  Monalsbe- 
chte,  1868,  p.  168. 

fl)  L'église  àe  Sainte -Marie  d'Araceli  occupe  l'un  des  deux  ma- 
elons  du  Capitole,  celui  qui,  anciennement,  portait  la  citadelle 

.ara-)  de  Rome. 


MITHRAS.  .^01 

lani,  1697,  in-é»),  p.  128,  note  v.  112.  —  Montelalici.p.  165.  — 
Ph.  a  Turre,  Monumenta  veteris  Antii  (éd.  III»;  Romae,  1724),  p.  160. 
161,  avec  la  gravure  de  Montelatici.  —  Montfaucon,  Diarium  itali- 
cum,  p.  170.  Antiquité  expliquée,  t.  I,  pars  2,  pi.  217.  —  De  nobi- 
lissimo  hospite,  Comitis  de  Trausnitz  nomeii  professe,  et  in  villa 
Pinciana  excepte,  die  17  Maji  1716,  epistola  (Romae,  1716),  p.  10.  — 
A,  Brigenlius,  Villa  Burghesia  poëtice  descripta  (Romae,  1716, 
in-8»),  p.  58.  —  {Dom  Martin),  Explication  de  divers  moniimentf 
singuliers  (Paris,  1739),  pi.  6  (p.  231-293).  —  Maffei,  Mémoire! 
de  l'Académie  des  Inscriptions  (Paris,  1740),  t.  XII,  231-238.  Dis- 
sertations de  l'Académie  de  Cortona,  t.  III  (1741),  p.  141.  —  Van 
Dale,  Dissertationes  IX  antiquitatlbus,  quin  et  mormoribus  inser- 
vientes  (Amstelaedami,  1743,  in-40),  p.  17.  —  Fréret,  Mémoires  de 
l'Académie  des  Inscriptions  (Paris,  1751),  t.  XVI,  p.  279.  —  An- 
quetil  du  Perron ,  Mémoires  de  l'Académie  des  Inscriptions  (Paris, 
1768),  t.  XXXI,  p.  419.  —  Barbault,  Recueil  de  divers  monuments 
anciens  (Rome,  1770).  —  Sainte-Croix ,  Recherches  historiques  et 
critiques  sur  les  mystères  du  paganisme  (Paris,  1784).  Seconde  édi- 
tion, par  Silv.  de  Sacy  (Paris,  1817),  t.  Il,  124.  —  Millin,  Galerie 
mythologique  (édition  de  1850),  pi.  26,  132.  —  Eichhorn,  de  deo 
Sole  iuvicto  Mithia,  (Commentationes  societalis  regiae  Goitin- 
gensis,  t.  III,  1816,  p.  180-188).  —  Hirt,  Bildeibuch,  pi.  11,  7.  — 
Zoëga,  Abhandlungen,  p.  124-157,  et  Welcker,  ibid.,  p.  399-404,  — 
Seel,  die  Mithrageheimnisse,  p.  256.  —  Clarac,  Cat.  n.  76;  Musée, 
pi.  201,  57  (texte,  vol.  II,  286).  Bulletin  universel  des  sciences 
(publié  par  Férussac),  février  1830.  Mélanges ,  p.  4-8.  45-80.  — 
Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  16,  2.  —  Orelli,  n.  1915.  — 
F.  Lajard,  Nouvelles  observations  sur  le  grand  bas-relief  mithriaque 
de  la  collection  Borghèse,  actuellement  au  Musée  royal  de  Paris 
(Paris,  1828,  in-4o  avec  pi.).  Réponse  à  un  article  de  M.  le  comte  de 
Clarac,  inséré  dans  le  numéro  qui  doit  paraître  du  Bulletin  uni- 
versel des  sciences  (1830;  8  pages  in-4'').  Introduction  à  l'étude  du 
culte  de  Mithra  (Paris,  1847-1867),  pi.  75;  p.  663-690.  [Les  conclu- 
sions du  travail  de  Lajard  ne  sont  pas  acceptables.  Il  croit  que  notre 
bas-relief  date  de  l'année  13  avant  J.-C;  que  les  graffiti  remontent 
au  temps  des  premiers  Césars,  que  Seronesis  se  rapporte  à  quelque 
localité  de  l'Asie  Mineure,  patrie  iVAmycus,  roi  des  Bébryces,  etc.] 
—  Mûlier-Wieselerj  t.  I,  pi.  72,  406.  —  E.  Meier,  dans  Pauly's 
Real-Encyclopaedie  (1848),  t.  V,97. 

Hauteur  2,54.  —  Largeur  2,75. 


502  DIVINITÉS  ÉTRANGÈRES 


S^O.  MITHRAS. 

Motif  analogue  au  numéro  précédent.  Le  jeune  die 
tourné  vers  la  droite,  sacrifie  un  taureau,  en  posant 
genou  sur  le  corps  de  sa  victime.  Il  porte  à  la  ceinture 
fourreau  de  son  glaive.  Un  serpent  et  un  chien  se  pré 
pitent  en  même  temps  sur  le  taureau. 

Dans  les  deux  coins  au-dessus  de  l'antre  mithriaque  demi- 
circulaire,  où  le  sacrifice  a  lieu,  on  aperçoit  le  buste  'du 
Soleil  (moderne)  et  celui  de  la  Lune,  posé  sur  un  croissant. 

[La  tête  de  Mithras  est  rapportée.  Parties  modernes  :  Le  bras 
droit  du  dieu  avec  quelques  plis  de  ia  draperie,  le  couteau,  la  main 
gauche  et  la  moitié  de  l'avant-bras.  —  La  tète  du  taureau  et  un 
morceau  de  sa  corne  droite.  —  Le  chien  (sauf  le  bout  de  sa  patte 
gauche  de  devant).  —  La  tête  du  serpent.  —  Le  masque  du  Soleil. 
—  La  tête  de  la  Lune.  —  Deux  morceaux  de  la  grotte.] 

Bas-relief  romaio  en  marbre  blanc. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  16,  3.  —  Clarac,  Cat.  n.  122; 
Slusée,  pi.  204;  58.  —  Lajard,  Introduction,  pi.  76,  2. 

Hauteur  1,63.  —  Largeur  1,87. 

S71.  MITHRAS.   PETIT  BAS-RELIEF. 

Le  dieu  du  Soleil,  dans  son  attitude  et  son  costume  habi- 
tuels, immole  un  taureau  (à  droite).  Un  chien  lèche  le  sang 
qui  s'échappe  de  la  blessure  de  l'animal  ;  un  serpent  aqua- 
tique mord  la  victime  à  la  jambe,  un  scorpion  s'accroche 
à  ses  testicules.  Deux  jeunes  Asiatiques  de  petite  taille  se 
tiennent,  les  jambes  croisées,  aux  extrémités  du  bas-relief. 
Celui  de  gauche  porte  un  flambeau  élevé,  l'autre  une  torche 
renversée.  Un  corbeau  est  assis  sur  le  manteau  de  Mithras. 

Dans  les  angles  supérieurs  on  aperçoit,  à  gauche,  le  buste 
du  Soleil,  recouvert  d'une  chlamyde  et  orné  d'une  couronne 
radiée;  à  droite,  le  buste  voilé  de  la  Lune,  posé  sur  un 
croissant. 

[La  œaiu  droite  du  jeune  homme  de  gauche  est  brisée.] 


JUPITER  APENNINUS.  503 

Bas-relief  en  marbre  blanc.  Villa  Borghèse. 

Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  15,  1.  —  Clarac,  Cat.  n.  726  = 
781  ;  Musée,  pi.  203,  59.  —  Lajard,  Introduction,  pi.  76, 1 . 

Hauteur  0,67.  —  Largeur  0,97, 

5^».  MITHRAS.  GROUPE. 

Mithras  est  vêtu  d'un  chiton  court,  garni  de  manches  et 
serré  au  moyen  d'une  large  ceinture;  son  manteau,  agrafé 
sur  Tépaule  droite,  flotte  au  gré  du  vent.  Le  dieu  pose  sou 
genou  gauche  sur  la  croupe  du  taureau  qui  vient  de  s'af- 
faisser; d'une  main  il  redresse  la  tête  de  l'animal  (1)  en  le 
prenant  par  les  naseaux,  de  l'autre  il  lui  enfonce  son  poi- 
gnard dans  le  corps.  Le  taureau  est  tourné  vers  la  droite; 
un  chien,  de  très-petite  taille,  lui  saute  à  la  gorge;  un 
scorpion  le  pique  dans  les  parties  sexuelles;  enfin  un  ser- 
pent vient  le  mordre  au  flanc. 

Sur  la  plinthe  on  lit  le  nom  du  donateur  :  Q(uinms) 
Fulvius  Zoticus  d(onat)  rf(e)d(icat). 

[Les  mains  et  la  plus  grande  partie  des  bras  de  Mithras  sont  brisées. 
Restaurations:  La  tête,  la  jambe  droite,  le  genou  gauche  et  le 
manche  du  poignard  de  Mithras;  un  morceau  de  la  queue  du  tau- 
reau; la  moitié  postérieure  du  chien.] 

Sculpture  romaine.  Palais  Ginetti,  à  Velletri,  Collection  du  mir- 
quis  Campana,  qui  l'avait  achetée  à  Vescovali,  marchand  d'antiquité? 
à  Rome. 

Zoëga,  Abhandlungen,  p.  148.  —  Lajard,  lutrcduction,  pi.  101,  4- 
Hauteur  0,90.  —  Largeur  0,77. 

^S'ÎS.  JUPITER  APENNINUS. 

(Musée  d'Afrique.) 

Jovi  o(ptimo)  ^(^aximo)  \Apennino\  conserva\tori\  domi- 

(1)  Tôt;  oùpaviotç  5va)  àvaaTpÉcpovxe;  xàv  TpàxiQ),ov  (rœàÇo'jjiv. 
Scholiaste  à'Apol/o72ius,  Argonautiques,  I,  587  (p.  335,  Keil).  — 
'Qç  ê6o;  'E),Xvivtx6v,  el  jjiev  toîç  àvw  éSyov,  àvax),àv  tov  xoù  îsftiou 
Tpdc)';/)>,ov,  w<TT£  àçopàv  eîc  tov  owpavôv.  Eustathe,  Iliade,  p.  134. 


504  DIVINITÉS  ÉTRANGÈRES. 

nor{am]  \  Ti.  fi.  [n]  (l)  |  fortissimo\rum  \  felicissmo\rumque\ 
Imperatorum  \. 

Cette  inscription,  gravée  en  beaux  caractères  sur  la  face 
d'un  autel,  remonte  au  régoe  de  Septi me- Sévère  et  de  ses 
deux  fils  Caracalla  et  Géta  (,209-211  de  l'ère  chrétienne). 
Quant  à  Jupiter  des  Apennins,  son  sanctuaire  principal 
s'élevait  sur  le  mont  Saiot-Bernard,  où  de  nombreuses 
plaques  de  bronze  votives,  portant  l'épigraphe  Jovi  Poenino, 
Peoenino  ou  Puoenino  ont  été  découvertes.  C'était  une  divi- 
nité celtique  romanisée  (2),  peut-être  Tarants,  dieu  du 
Tonnerre. 

Dalle  de  marbre.  Une  bordure  règne  autour  de  l'inscriplion. 

Trouvée  à  Philippeville ,  WncicanQ  Rusicade,  dans  les  fouilles 
qu'on  faisait  swr  le  sommet  de  la  colline,  pour  y  construire  l'hôpilal 
militaire. 

Clarac,  Musée,  t.  il,  1269;  Inscriptions,  pi.  71,  14.  —  Baehr, 
dans  Jahn's  Jahrbucher,  t.  52,  412.  —  Delamare ,  Eiploration  de 
l'Algérie  ;  Archéologie,  pi.  28, 10.  —  Zell,  Delectus,  n.  9.  —  Henzen, 
n.  5613.  —  Renier,  Inscriptions  de  l'Algérie,  n.  2160. 

Hauteur  0,92.  —  Largeur  0,53. 


(1)  Ces  trois  n  signifient  trium  nostrorum.  La  dernière,  relative 
à  Géta,  a  été  martelée  après  la  mort  de  cet  empereur  (212).  Voir  ci- 
dessus,  p.  491.  492. 

(2)  J.  Grimm,  Mythologie  allemande,  p.  154  (troisième  édition). 


XXYII. 


DIVINITES  INCERTAINES. 


5î4.  DÉESSE  MATRONALE. 

Torse  d'une  statue  colossale  ,  représentant  une  déesse 
vêtue  d'une  tunique  talaire  finement  plissée  et  d'un  man- 
teau jeté  sur  Tépaule  gauche.  La  disposition  de  la  draperie 
montre  que  le  bras  droit  élevé  a  dû  s'appuyer  sur  un 
sceptre,  et  que  la  main  gauche  était  tendue  en  avant.  Les 
formes  matronales  font  supposer  une  Déméter  (Cérés\  De 
nombreux  tenons  en  fer  qu'on  y  remarque,  indiquent  une 
restauration  ancienne  (1).  Ainsi  deux  plis  du  devant  avaient 
été  brisés  et  rapportés. 

Cette  admirable  sculpture  doit  être  attribuée,  sans  hésita- 
tion, à  l'école  de  Phidias.  La  beauté  calme  ei  majestueuse 
de  la  déesse,  la  grandeur  de  la  pensée  artistique  qui  a  créé 


(1)  Pausanias  dit  expressément  (VIII,  37,  3)  que  les  sculpteurs 
employaient  le  mastic  et  le  fer  pour  ajuster  les  différentei 
'l'une  statue  {nçoGeyki;  (jtSïipw  xal  y.oXV/i). 


50S  DlVINlTiî?   INCEnTAlNES. 

ce  colosse,  la  puissance  du  ciseau,  tout  en  elle  rappelle  les 
statues  du  Parihénon. 

[La  tête,  les  deux  bras,  la  partie  inférieure  du  corps  à  partir  du 
milieu  des  jambes,  et  un  morceau  de  la  draperie  du  devant  man- 
quent.] 

Marbre  de  l>aros.  Envoyé  de  l'École  de  France,  à  Rome,  par 
Horace  Vernet,  au  mois  d'octobre  1834. 

Hauteur  1,47. 


37 S.         FRAGMENT  DE  STATUETTE. 

Homme  enveloppé  dans  un  manteau  qui  laisse  à  décou- 
vert la  poitrine  et  le  bras  droit.  C'est  le  costume  de  certains 
dieux,  par  exemple  de  Jupiter  et  d'Esculape  ;  mais  il  con- 
vient aussi  bien  aux  personnages  héroïsés  et  aux  hommes 
offrant  un  sacrifice. 

[La  tète,  la  plus  grande  partie  du  bras  droit  et  la  moitié  des 
jambes  avec  les  pieds  manquent.] 

Marbre  pentélique,  trouvé  en  1860,  à  Eleusis,  t^slt  M.Fr.  Lenor- 
mant. 

Hauteur  0,42. 

SÎ'G.  DÉESSE. 

Buste  plus  grand  que  nature ,  mais  fortement  restauré, 
d'une  déesse,  dont  il  est  difficile  de  dire  le  nom.  Elle  a  le 
front  trés-bas  :  cependant  il  est  certain  qu'elle  ne  ressemble 
pas  à  Vénus.  —  Les  prunelles  sont  indiquées. 

[Parties  modernes  :  Le  nez,  la  bouche  et  le  menton,  les  lobes  des 
©reilles,  la  chevelure  tout  entière,  le  cou  et  le  buste  drapé.] 

arbre  grec.  Villa  Borghèse. 

ouiUoH,  t.  III,  Bustes,  pi.  3.  —  C/arac,  Cat,  n.  67. 

Hauteur  0,80. 


SACUlFICll.  507 


5^7.  SACRIFICE. 

Partie  inférieure  d'une  stèle  votive  :  un  dieu  drapé  est 
debout  derrière  un  autel ,  prés  duquel  sont  placés  un  bélier 
et  deux  jeunes  filles. 

Au-dessous  de  la  sculpture,  on  lit  une  inscription  grecque 
en  deux  lignes  :  'ATroXXojvtoç  AstaTCTtavoç  xaxà  iTzi-:ayri[y]  : 
Apollonius  Dùiptianus  (a  érigé  ce  monument)  par  ordre 
(de  la  déesse?!. 

Marbre  blanc,  rapporté  de  Cy2i(iue  et  donné,  en  1854,  par  M.  Wad- 
dington,  membre  de  l'Institut. 

Bulletin  archéologique  de  l'Atliénaeum  français,  I855,p.  GO.  — 
FtiM/iher,  Inscriptions  grecques  du  Louvre,  n.  11. 

Hauteur  0,/4  7.  —  Lirgeur  0,4? 


ADDITIONS  AU  PREMIER  VOLUME. 


N»*  8.  Bursian,  Hallische  Encyclopaedie,  t.  82, 455  (note  81). 

—  Kekulé,  Hebe,  p.  46. 

9-11.        Bergmann,  Hermès,  t.  III,  238, 

15.  P.  47,2,  corrigez  :  oîvoxooùo-a.  —  A.  Lenoir,  Musée, 

des  monuments  français,  t.  I  (1800),  p.  91  ;  pi.  14. 

19.  Page  51,  note  3,  ligne  2,  lisez  :  Athénée, 

29.  Une  charmante  figurine  en  bronze,  représentant  la 

Victoire  ailée,  a  été  trouvée  dans  l'enceinte  de  la 
Casbah,  à  la  même  place  que  l'inscription  argen- 
teum  in\Kapitolio\<i\  HS  CCCXII  {Renier,  n.  1892). 
Voir  les  Mémoires  de  la  Soc.  de  Gonstanline,  t.  VII, 
(1863),  pi.  27,  p.  281. 

31.  Offert,  en  1683,  à  Louis  XIV,  par  Jacques-Nicolas  de  la 

Baume,  comte  de  Saint-Amour,  petit-neveu  du  car- 
dinal de  Granvelle,  à  l'occasion  du  séjour  de  la  fa- 
mille royale  nu  palais  de  Besançon.  Aug.  Castan, 
Monographie  du  palais  Granvelle  (Paris,  1867), 
p.  17.  24.  58. 

38.  Le  temple  ne  saurait  être  celui  du  Capitole.  C'est  pro- 

bablement celui  du  mont  Palatin ,  cité  par  Cassius 
Dion  45, 17  :  èç  xov  vewv  tôv  7û>  Ail  xâi  KaTritwXivw 
èv  Tw  Nixai'w  (temple  de  la  Victoire)  ôvta. 

46.  Envoyée  à  Versailles  en  1683.  Voir  plus  haut  la  note 

du  n"  31.  Mais  les  anciennes  descriptions  du  palais 
de  Granvelle  mentionnent  une  statue  de  Junon. 
C/î-'/ot,  p.  16.  21.58. 

57.  Manilli,  p.  95.  —  Montelatici,  p.  271. 

64.  Dessiné,   vers  1550,  par   Pighius,  à  Rome  (aprezzo 

campo  flore  in  casa  dove  il  Baccho  di  Michel  An- 


810  ADDITIONS. 

gelo).  0.  Jfl^«,  Leipziîer  Berichte,  1868,  p.  217. 

Sur  ce  dessin  on  -voit  un  grand  serpent  se  dresser 

devant  Déméter. 
^03  70.  Millin,  Nouv.    galerie   mythologique   (Paris,   1850), 

pi.  75,285rf. 
83.  Bouillon,  t.  III,  Bas-reliefs,  pi.  26,  2. 

88.  Dessiné,  vers  1550,  à  Rome  (card.  Caesii)  par  Pighius 

0.  Jahn,  Leipziger  Berichte,  1868,  p.  203. 
90.  Piranesi,  Vases,  t.  11,  pi.  62.  63. 

95.  Maffei  et  de  Rossi,  Raccolta,  pi.  79. 

97.  L'une  des  trois  répétitions,  mentionnées  p.  121,  se 

trouve  gravée  dans  Saiidrart,  Admiranda,  pi.  53. 

98,  Episcopius  (Jan  de   Bisschop),   Signorum  veterum 

icônes,  pi.  99. 

107.  Gudius,  Inscriptiones,  p.  29,  2. 

109,  Le  dessin  de  Pighius  date  à  peu  près  de  1550.  0.  Jahn, 

Leipziger  Berichte,  1868,  p.  213.  —  Ajoutez  aux 
citations  :  0.  Jahn,  ibid.  1847,  p.  297.  —  Statues, 
bustes,  bas-reliefs,  etc.,  conquis  par  la  Grande- 
Armée  (Paris,  1807),  p.  7,  n.  37. 

129.  A.  Lenoir,  Musée  des  monuments  français,  1. 1  (1800), 

pi.  8;  p.  61.  —  Comparez  :  Kekulé,  die  antiken 
Bildwerke  im  Theseiou,  n.  277. 

136.  Page  176,  note  1,  ajoutez  le  torse  d'Hermès  (?),  trouvé 

au  théâtre  de  Milo,  actuellement  au  Musée  d'Athènes. 
Ross,  Arch.  Anfsaetze,  t.  I,  4.  Kekulé,  Theseion, 
n.  24. 

137,  Une   statue ,  appelée  Lucina  (in  aedibus  Caesii)  et 

gravée  dans  le  recueil  F6,  2  du  Cabinet  des  Est  impcs, 
lui  ressemble  beaucoup.  —  Le  buste  d'Arles  a  été 
trouvé  en  1823  (Bullettino  romano,  1835,  p.  135). 
—  La  gravure  de  Denys  Testeblanque  se  trouve  re- 
produite dans  Fr.  de  Rebatu,  le  portraict  de  la 
Diane  d'Arles  retouché.  Arles,  1659,  IV  et  27  pages, 
petit  in-4o. 

147.  Elle  lève  une  main  pour  parfumer  ses  cheveux;  de 

l'autre  elle  tenait  un  flacon  d'huile. 

171.  Bouillon,  t.  III,  Cippes  romains,  pi.  5,  79  a 

183.  Be  Rubeis,  1645.  —  Piimnesi,  Statues,  pi.  30. 

184.  Sur  le  Mercure  I.udovisi,  voir  :  Kekulé,  Annali  rom. 

1865,  p.  65.  — Ajoutez  à  la  bibliographie  :  T/dersch, 
Epochen,  p.  289-293. 


ADDITIONS.  511 

Nos  201.  Ravoisié,  Beaux-arls,  t.  II,  pi.  63,  3. 

217.  A.  Lenoir,  Musée  des  monuments  français,  t.  I  (1800), 

p.  76;  pi.  10. 

218.  Dessiné  à  Rome,  rers  1550,  par  Pighius.   0.  Jahn, 

Leipziger  Berichte,  1868,  p.  172. 

228.  Brigentius,  p.  o3. 

234.  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  8,  7. 

237.  L'inscription  est  une  amplification  de  celle  publiée  par 

Gruter,  p.  353,  4.  Pighius  déjà  l'avait  copiée  à 
Rome,  vers  1550  (0.  Jahn,  Leipziger  Bericlite, 
1868,  p.  197).  Voir  Deger,  Hercules  etlinicorum, 
p.  20.  Gruter,  p.  1090, 19  (e  Pighianis,  Romae,  in 
\inea  pontificis).  Montelatici,  p.  159. 

245.  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  8,  4. 

246.  Bouillon,  t.  III,  Statues,  pi.  8,  6. 

257.         A.  Lenoir,  Musée  des  monuments  français,  1. 1  (1800), 

p.  85  ;  pi.  12. 
272-275.  Bulletin  de  l'école  française  d'Athènes,  1869,  p.  83-87. 
277.  Porte  de  nombreuses  traces  de  peinture. 

289.  Comparez:  Rhangabé,  Antiquités  helléniques,  t.  II, 

pL  22.  Kekulé,  Theseion,  n.  192. 
.291.  DeScaichis,^\.li. 

317.  L'oi-iginal  a  été  trouvé,  en  1772,  sur  le  mont  Qui- 

rinal,  à  Rome.  Piranesi,  Vases,  etc.,  t.  II,  pi.  60. 
818.  Piranesi,  Vases,  etc.,  t.  1,  pi.  42.  43. 

345.  Comparez  :  Piranesi,  Vases,  etc.,  t.  II,  pi.  61  ibas- 

relief  Aldcbrandini). 
364.  Le  vase  de  l'Ermitage  a  été  publié  par  Stephani, 

dans  les  Nuove  Memorie  de  l'Institut  arch.  de  Rome 
(1865),  pi.  5. 
387.  Trouvée  dans  l'Attique. 

449.  Voici  le  passage  d'Andréa  Fulvio,  cité  p.  415  : 

(Fol.  174.)  S..  Stephano  di  Cacco,  ove  poco  fa 
habbiamo  veduto  tratto  di  sotterra  la  statua  dol 
Nilo.  Nel  medesimo  spacio  erano  ancora  disotter- 
rati  di  molti  pezzi  di  marmi,  come  è  la  statua  del 
Tevere  co  duoi  figliuoletti  Romolo  et  Remo. 


FIN  DU  PREMIER  VOLUMB. 


TABLEAU 

INDIQUANT  L'EMPLACEMENT  ACTUEL  DES  SCULPTURES 
DÉCRITES  DANS  CE  VOLUME  (MAI,  1869). 


Voici  Tordre  dans  lequel  les  Salles  se  suivent  : 

Rez-dc— chaussée  : 

Pavillon  Denon.  —  Salle  du  Square  Napoléon  III. — 
Escalier  Daru. 

Rotonde  (ancien  Vestibule).  —  Salle  de  Mécène.  — 
Salle  des  Saisons.  —  Salle  de  la  Paix.  —  Salle  de  Sep- 
time- Sévère.  —  Salle  des  Antonins.  —  Salle  d'Au- 
guste. 

Salle  du  Candélabre  [en  réparation].  —  Corridor  de 
Pan.  —  Salle  de  la  Médée.  — Salle  d'Hercule  et  Télèphe. 

—  Salle  d'Adonis  (ancienne  salle  de  VAruspice).  — 
Salle  de  la  Psyché.  —  Salle  de  la  Vénus  de  Milo. 

Salle  de  la  Melpomène.  —  Salle  de  la  Pallas.  —  Salle 
du  Gladiateur.  —  Salle  du  Tibre. 

Salle  des  Caryatides. 

Salle  de  Phidias,  —  Vestibule  du  Musée  assyrien.— 
Salle  de  Magnésie.  —  Musée  d'Afrique. 

Premier  étage  t 

Salle  des  Séances.  —  Grande  Galerie  des  Peintures. 

—  Salle  Visconti.  —  Salle  des  Lampes  (Musée  Char- 
les X). 

Palier  de  l'escalier  nord  de  la  Colonade. 


514 


CONCORDANCE. 


Nos. 

SALLES. 

Nos, 

SALLES. 

No». 

SALLES. 

« 

Phidias. 

31 

Caryatides. 

60 

Pallas. 

C 

Pallas. 

3S 

» 

61 

Visconti. 

8 

» 

33 

Escal.  Daru 

6S 

Tibre. 

é 

Gladiateur. 

34 

Caryatides. 

63 

Magasin. 

S 

Tibre. 

35 

Afrique. 

64 

Vén.deMilo 

e 

Magasin. 

3e 

Magasin. 

65 

Lampes. 

gf 

Pallas. 

39 

Hercule. 

66 

» 

e 

36 

Sept.-Sévère 

69 

Tibre. 

à 

Phidias. 

39 

Caryatides. 

«S 

Gladiateur. 

«1 

40 

Magasin. 

69 

Pallas. 

«s 

Tibre. 

41 

Pallas. 

99 

Gladiateur. 

«3 

Magasin. 

4« 

Escal.  Daru 

91 

Escal.  Daru 

14 

Pallas. 

43 

Pan. 

9« 

Médée. 

«5 

Magasin. 

44 

Pallas. 

93 

Magasin. 

«6 

Pallas. 

45 

Tibre-Pan. 

94 

Caryatides. 

«9 

Magasin. 

46 

Pallas. 

95 

Magasin. 

«S 

» 

49 

» 

96 

Caryatides. 

19 

Phidias. 

46 

Magasin. 

99 

Tibre-Pan. 

SO 

49 

à 

96 

Vest.  assyr. 

à 

Escal.  Daru 

>  Afrique. 

99 

Melpomène. 

«3 

53 

60 

Psyché. 

«4 

Gladiateur. 

54 

Magasin. 

61 

Pallas. 

«5 

55 

Pallas. 

6« 

De non. 

à 

Pan. 

56 

Magasin. 

63 

Magasin. 

Z» 

59 

Adonis. 

64 

Mécène. 

«9 

Afrique. 

5S 

Tibre. 

65 

Escal.  Daru 

3» 

Sq.  Nap.  111 

59 

Tibre-Glad, 

66 

Caryatides. 

CONCORDANCE. 


515 


No.. 

SALLES. 

No». 

SALLES. 

Nos. 

SALLES. 

69 

Phidias. 

««4 

Pallas. 

««« 

Psyché-Ad. 

6S 

Gladiateur. 

««S 

Pan. 

«42 

Vén.deMik 

60 

Rotonde. 

««e 

Hercule. 

«43 

Visconti. 

oo 

Gladiateur. 

««9 

» 

«44 

Médée. 

»« 

Escal.  Daru 

««8 

» 

«45 

Psyché-Ad. 

9S 

» 

««o 

Psyché. 

«4G 

Adonis. 

03 

Pan. 

«30 

Adonis. 

«49 

Caryatides. 

04 

Vest.  assyr. 

«S« 

Caryatides. 

«4S 

» 

95 

Hercule. 

«SS 

Adonis. 

«49 

Phidias. 

96 

Magasin. 

«S3 

Lampes. 

«SO 

Pallas. 

99 

Tibre. 

«S4I 

«5« 

Psyché-Ad. 

9S 

Pallas. 

à 

)  Phidias. 

«5« 

Adonis-Her. 

9» 

Escal.  Daru 

«30 

«53 

Adonis. 

«OO 

Adonis. 

««9 

Vest.  assyr. 

«54 

Tibre-Pan . 

«Ol 

Magasin. 

«3S 

Saisons. 

«55 

Médée. 

*09 

Gladiateur. 

««© 

Magasin. 

«5e 

Peintures. 

«03 

Pallas. 

«30 

Caryatides, 

«59 

Vén.deMilo 

«04 

Magasin. 

«3« 

Paix. 

«59 

Magasin. 

«05 

Sq.  Nap.  III 

«33 

Tibre. 

«5» 

» 

«o« 

Vest.  assjr. 

«33 

Psyché. 

«eo 

Psyché 

«09 

Afrique. 

«34 

Adonis. 

«6  a 

Magasin. 

«OS 

Magasin. 

«35 

Sq.Nap.IlI 

«G« 

Visconti. 

«OO 

Tibre. 

«3e 

Vén.deMilo 

«es 

Melpomène. 

««O 

Lampes. 

«39 

Gladiateur. 

«fi4 

Caryatides. 

««« 

Phidias. 

«3» 

Adonis-Hcr. 

«e5 

» 

««« 

Pan. 

«39 

Psyché-Ad. 

«e9 

Adonis. 

««3 

Magasin. 

«40 

Adonis. 

«oe 

Caryatide? 

516 


CONCORDANCE. 


S". 


SALLES. 


N". 


SALLES. 


N<". 


SALLES. 


«es 

Tibre. 

«95 

Phidias. 

««« 

«G» 

Pallas. 

«9e 

Escal.  Daru 

«S3 

«30 

Glad.-Pallas 

«99 

Sq. Nap.  m 

S«4 

«91 

Magasin. 

«9S 

» 

SS5 

«9S 

Adonis. 

«99 

Lampes, 

3«e 

«93 

Magasin. 

200 

Ciryatides. 

S«9 

«94 

Caryatides. 

«o« 

Afrique. 

8  38 

«95 

Gladiateur. 

SOS 

Caryatides. 

339 

«96 

Pan. 

303 

» 

330 

«99 

Gladiateur. 

S04 

Escal.  Daru 

33« 

«9S 

il 

«05 

Magasin. 

333 

«9» 

Magasin. 

3oe 

Phidias. 

333 

«SO 

• 

909 

Escal.  Daru 

334 

«S« 

» 

30S 

Sq.  Nap.  III 

335 

«SS 

» 

209 

Phidias. 

33e 

«S3 

Caryatides. 

««» 

Sq.  Nap.  III 

339 

«S« 

» 

S«« 

» 

33S 

«S5 

Sq.  Nap.  III 

S«S 

Caryatides. 

3  39 

«se 

Pliidias. 

S«3 

Pallas. 

340 

«S9 

Mjgasin. 

2«4 

Gladiateur. 

34« 

«SS 

Sq.  Nap.  III 

S«5 

Magasin. 

343 

«so 

Caryatides. 

««e 

Phidias. 

343 

«90 

Sq.  Nap.  III 

8«9 

Gladiateur. 

344 

«9« 

» 

S«S 

Magasin. 

345 

«S>S 

» 

3«9 

Tibre-Glad. 

34e 

£33 

Escal.  Daru 

930 

Magasin. 

349 

«o« 

Phidas. 

33  « 

Caryatides. 

34» 

Adonis. 
» 

Psyché. 

Magasin. 

Escal.  Dan 

Magasin. 

Escal.  Daru 

Caryatides. 

Magasin , 

Vén.deMik 

Saisons. 
» 

Pallas. 

Caryatides. 

Afrique. 

Gladiateur. 

Médée. 

Escal.  Daru 

Psyché. 

Vén.deMilo 

Mécène. 

Saisons. 

Magasin. 

Médée, 

Adonis. 

Magasin 

Adonis. 


CONCORDANCE. 


517 


N". 

SALLES. 

No«. 

SALLES. 

No». 

SALLES. 

S40 

l\IagasiD. 

«99 

Hercule. 

394 

Saisons 

SSO 

Caryatides. 

«96 

Lampes. 

305 

Magasin. 

tSfl 

Médée. 

«99 

Psjché. 

306 

» 

«K« 

» 

«SO 

» 

309 

Escal.  Daru 

«53 

Palier  de  la 
Colonnade. 

«91 

Médée. 

309 

Magasin. 

«54 

» 

«S« 

» 

399 

Caryatides. 

«55 

• 

«93 

Magasin. 

3  49 

a 

«56 

Magasin . 

«94 

» 

344 

Médée. 

«59 

Pan. 

«95 

» 

34« 

Caryatides. 

«5S 

Magasin. 

«96 

Sq.  Nap.  111 

343 

Escal.  Daru 

«59 

» 

«99 

Pan. 

344 

» 

«GO 

Gladiateur. 

«99 

Magasin. 

345 

Magasin. 

«6fl 

» 

«99 

Pliidias. 

3  46 

Rotonde. 

«OS 

Herc.-Médée. 

«OO 

Magasin.  ■ 

3£9 

Rotonde  du 
1er  étage. 

«63 

» 

«91 

Tibre. 

349 

D 

«64 

Escal.  Daru 

«9« 

Peintures. 

3fl9 

Caryatides. 

«65 

Psyclié. 

«93 

Gladiateur. 

330 

» 

«66 

» 

«94 

Magasin. 

3«4 

Magasin. 

«69 

Magasin. 

«95 

» 

3«S 

» 

«6S 

n 

«96 

• 

323 

Sq.  Nap.  111 

«60 

Melpomène. 

«93 

Pal  las. 

3S4 

Tibre. 

«90 

Magasin. 

«99 

Magasin. 

325 

Vest.  assyr. 

S9t 

Pan. 

«99 

Caryatides. 

3«6 

Adonis. 

«9« 

300 

Médée. 

329 

Magasin. 

«95 

Tibre. 

301 

Magasin, 

329 

Psyché, 

30« 

Pan. 

329 

Médée. 

«96 

Médée. 

303 

Pallas 

339 

Gladiateur. 

518 

CONCORDANCE. 

N-. 

SALLES. 

N»». 

SALLES. 

No». 

SALLES. 

33« 

Gladiateur. 

35S 

Caryatides. 

3»5 

Caryatides. 

339 

Magasin. 

359 

» 

3»6 

Melpomène. 

333 

» 

360 

Hercule. 

3»9 

Psyché. 

334 

Pan. 

364 

» 

3SS 

Afrique. 

33& 

Magasin. 

363 

Escal.Daru. 

3S9 

Pav. Denon 

336 

Caryatides. 

363 

Magasin. 

390 

Tibre-Pan. 

339 

Escal.Daru. 

364 

Caryatides. 

391 

Pallas. 

33» 

Pan. 

365 

Magasin. 

393 

Rotonde  du 
1er  étagf. 

33» 

Magasin. 

366 

Caryatides. 

393 

Pallas 

34» 

» 

369 

* 

394 

Rotonde  du 
1er  étage. 

34« 

Rotonde. 

36S 

Adonis. 

395 

Adonis. 

34S 

Caryatides. 

360 

Magasin . 

396 

Gladiateur. 

343 

» 

390 

Médée. 

399 

Escal.  Daru 

344 

Magasin. 

394 

Psyché. 

39» 

Caryatides. 

345 

Pan. 

39« 

Adonis. 

399 

Magasin. 

346 

Magasin. 

393 

Pallas. 

400 

Médée. 

349 

Pau. 

394 

Caryatides. 

40i 

Tibre. 

84S 

Psyché. 

395 

Hercule. 

403 

Pan. 

340 

Saisons. 

396 

Magasin. 

403 

Pallas. 

350 

a 

399 

Médée. 

404 

Psyché-Ad. 

3Sfl 

Escal.  Daru 

39» 

Pallas. 

405 

Gladiateur. 

3&3 

» 

399 

MéJée. 

406 

Tibre. 

353 

Magasin. 

3»0 

Melpomène. 

409 

Melpomène. 

354 

» 

3»fl 

Pan. 

40» 

Gladiateur. 

855 

Caryatides. 

8  6 

Pallas. 

409 

Caryatides. 

856 

Médée. 

3»3 

Caryatides. 

4  40 

Phidias. 

359 

Caryatides. 

3S4 

Vest.  »s5yr. 

4ti 

Escal.  Daru 

CONCORDANCE. 


519 


N»9. 

SALLES. 

Nos, 

SALLES. 

No». 

SALLES. 

41» 

Lampes. 

439 

Hercule. 

466 

Vest.  assyrr 

413 

Pallas. 

440 

Psyché. 

469 

Afrique. 

444 

Afrique. 

444 

Médée. 

46S 

Caryatides. 

415 

Caryatides. 

443 

» 

469 

Pallas. 

4ie 

Pav.  Denon 

443 

Magasin. 

490 

Adonis. 

449 

» 

444 

Caryatides. 

494 

Carjatides. 

44S 

Caryatides. 

445 

Pallas. 

492 

Pan. 

449 

Pallas. 

446 

» 

493 

Afrique. 

4SO 

Phidias. 

449 

Palier  de  la 
Colonnade. 

494 

» 

424 

Magasin. 

44S 

Phidias. 

495 

Phidias. 

4«« 

Pav.  Dcnon 

449 

Tibre. 

496 

Caryatides. 

4«3 

Magnésie. 

450 

Palier  de  la 
Colonnade. 

499 

Adonis. 

4«4 

Séances. 

454 

n 

49S 

Afrique. 

4«5 

Saisons. 

45S 

Afrique. 

499 

Escal.  Daru 

4«6 

Psyché. 

453 

Caryatides. 

4SO 

Magasin. 

4S9 

Adonis. 

454 

Tibre. 

464 

» 

4«9 

Tibre. 

455 

Pan. 

4S« 

Psyché. 

4«9 

Escal.Daru. 

456 

Melpomène. 

4S3 

Escal.  Dard 

430 

Lampes. 

459 

Lampes. 

4S4 

Magasin. 

434 

Pan. 

45S 

Afrique. 

465 

» 

43« 

» 

459 

» 

466 

B 

483 

Psyché.-Ad 

460 

Tibre. 

469 

Afrique. 

434 

Afrique. 

464 

Escal.  Daru 

466 

Magasin. 

435 

Médée. 

46S 

Magasin. 

469 

Rotonde. 

436 

» 

463 

Gladiateur. 

4  90 

Adonis. 

439 

Hercule. 

464 

Pallas. 

494 

» 

439 

Escal.  Daru 

465 

Paix. 

49« 

Pallas. 

o20 


CONCORBÂNCH. 


Nos. 

SALLES. 

N^s. 

SALLES. 

«09. 

SALLES. 

4»3 

Gladiateur. 

53S 

Magasin. 

559 

Magasin. 

494 

Médée. 

539 

Afrique. 

559 

Adonis. 

«95 

Caryatides. 

540 

Lampes. 

559 

Caryatides. 

496 

Escal.  Daru 

54  « 

Pan. 

569 

Gladiateur. 

499 

Visconti. 

542 

• 

561 

Magasin. 

49» 

Médée. 

543 

Lampes. 

56S 

Caryatides. 

499 

Caryatides. 

544 

Caryatides. 

563 

Pan. 

500 

» 

545 

» 

564 

50fl 

Escal.  Daru 

546 

Pan. 

Visconti. 

S03 

■ 

549 

» 

569 

503 

» 

54S 

B 

56» 

Caryatidei, 

504 

549 

Sq.  Nap.  111 

669 

à 

Afrique. 

550 

» 

à 

Saison». 

533 

551 

Magasin. 

593 

1 

533 

Médée. 

559 

Caryatides. 

593 

Arrique. 

534 

Lampes. 

553 

Sq.  Nap.  III 

594 

riiidias 

535 

4 

554 

Caryatides. 

595 

Magasin. 

536 

Hercule. 

555 

Visconti. 

596 

Caryatide! 

5J3 

Gladiateur. 

556 

ftjagasin. 

599 

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