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Full text of "Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques"

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NOTICES ET EXTRAITS 



DES 



MANUSCRITS 

DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 



ET AUTRES BIBLIOTHEQUES. 



NOTICES ET EXTRAITS 

DES 

MANUSCRITS 

DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 

ET AUTRES BIBLIOTHÈQUES, 

PUBLIÉS PAR L'INSTITUT NATIONAL DE FRANCE. 

FAISAHT SOITB 

AUX NOTICES ET EXTRAITS LUS AD COHITÉ ÉTABLI DANS L'ACAOélIIE 
DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. 

TOME VINGT-HUITIÈME. 



PARIS. 

IMPRIMERIE NATIONALE. 

H DCCC LXXVIIL 




ocK/UiXiS' 



JAV111884 



SECONDE PARTIE. 



TABLE 



DE LA SECONDE PARTIE DU TOME XXVIII. 



P«g«. 

Notice sur les actes en langue vulgaire du xiii* siècle contenus 
dans la collection de Lorraine, à la Bibliothèque nationale, par 
M. Natalis de VVailly i 

Notice sur les mélanges poétiques dHildbbbrt de Lavardin, par 
M. Hauréau • . 289 



NOTICES ET EXTRAITS 



DES 



MANUSCRITS 

DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 

ET AUTRES BIBLIOTHÈQUES. 



NOTICE 

SUR 

LES ACTES EN LANGUE VULGAIRE 

DU Xlir SIÈCLE 
CONTENUS DANS LA COLLECTION DE LORRAINE, 

À LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE, 

PAR M. NATALIS DE WAILLY. 



Je m'étais proposé, il y a bientôt dix ans, d'écrire, sur la langue de 
la Lorraine du xuf siècle, un mémoire analogue à celui où j'ai 
étudié la langue de Joinville, et j'avais entrepris, à cette intention, de 
transcrire les actes en langue vidgaire qui se conservent à la Biblio- 
thèque nationale, dans la série connue sous le titre de Collection de 
Lorraine. Ce travail de transcription, aujourd'hui achevé, comprend 
près de quatre cents actes, les uns (et c'est de beaucoup le plus grand 
nombre) rédigés en Lorraine par des clercs lorrains, les autres hors 

TOME xwiii, 2* partie. i 



ACTES 



Vlir.GAinR. 



2 NOTICES 

de cette province * par des clercs originaires d'autres pays. J'ai pensé 
quun tel recueil avait son utilité propre, et qu'il serait à propos de le 
LANGUE publier immédiateaoent, sans attendre ia rédaction d'un mémoire que 
je n'aurai peul-être pas le loisir de temiiaer. Jexposerai en peu de 
mots le plan que j'ai suivi et les services que peut rendre ce recueil. 

Quand on transcrit des textes pour en faire l'objet d'une étude 
grammaticale, on doit s'attacher avant tout à reproduire exactement 
les moindres détails de l'orthographe. Or, au moyen âge, plusieurs de 
ces détails étaient voilés par des signes abréviatifs dont l'interprétation 
est quelquefois douteuse, et que cependant il faut remplacer par des 
lettres alphabétiques. L'expérience a prouvé en effet que la plupart 
des lecteurs renonçaient à déchiffrer les textes imprimés où des édi- 
teurs trop scrupuleux entremêlaient aux caractères de notre alphabet 
les abréviations qu'ils s'étaient abstenus de traduire. J'ai donc cru pré- 
férable de les interpréter toutes dans ce recueil d'actes en langue vul- 
gaire extraits = de la Collection de Lorraine; mais j'ai eu soin de 
distinguer par des italiques les lettres dont les actes originaux ne 
contiennent que la représentation implicite. Il en résulte que le lecteur 
pourra toujours reconnaître à première vue quels sont les mots que j'ai 
eu à compléter, et quelle est la portion de ces mots dont une erreur 
d'interprétation a pu altérer l'orthographe. 

Je vais montrer par quelques exemples que certains signes abrévia- 
tifs peuvent se prèteç à plus d'une interprétation, et que, par consé- 
quent, il est nécessaire d'appeler le contrôle du lecteur sur des élé- 
ments orthographiques dont l'exactitude n'est pas tout à fait certaine. 

On rencontre sauvent dans les textes latins du moyen âge un signe 
en forme de 9 qui représente la finale us. Ce signe a-t-il nécessaire- 
ment la même valeur dans les textes en langue vulgaire.^ Je ne le pense 
pas. Il se présente onze fois dans la pièce 1 o3 , précédé d'une n, pour 
signifier notre pronom nous. Si Ton s'en tient à sa valeur constante 
dans les textes latins , on lira nus; mais, si l'on observe que cette forme 

* Notamment en Champagne, en Frariclie-Coinlc, en Flandre el en Lnvembourg. 



.\C1K5 
EN 



VrLG\ÏRF.. 



DES MANUSCRITS. 3 

nus ne se rencontre pas une seule fois dans les auti-es pièces du recueil, 
et que le pronom dont il s'agît y est écrit très-souvent en toutes lettres 
nous ou nos, on rejettera la forme nus comme étrangère à la pratique lamguk 
constante des clercs qui ont expédié ces pièces , et Ton n^hésitera pluj^ 
qu'entre les deux formes dont le recueil fournit des exemples répétés. 
Une circonstance particidiî're permet de choisir celle des deux formes 
qui convient le mieux à Tortliographe de la pièce io3; en effet, le 
même clerc qui a écrit onze fois le pronom en l'abrégeant, Ta aussi 
écrit sept fois en toutes lettres , et c'est la forme nous qu'il a employée. 
C'est aussi la forme que j'ai préférée , mais en distinguant par des ita- 
liques les lettres ouf dont le signe abréviatif ne fournitque la représen- 
tation implicite. Le lecteur reconnaîtra donc à première vue sur quoi 
porte l'interprétation de l'éditeur, et il aura sous les yeux tous les 
éléments nécessaires pour en contrôler l'exactitude. 

Je dois avertir que le signe dont je viens de parler conserve dans 
d'autres pièces sa valeur régulière, notamment dans les pièces 1 3 i et 
1 q4i où, précédé des lettres ^o, il représente le mot tous. C'est ainsi 
encore que , dans les pièces 1 1 8 et 1 3 ^ ^ placé à la suite des lettres no, 
il exprime le pronom nous, qui, dans ces mêmes pièces, est aussi écrit 
en toutes lettres, tantôt nous, tantôt nos. On peut conclure de ces 
divers rapprochements qu'il semblait loisible à certains clercs d'écrire 
alternativement nous et nos, comme d'attribuer à un seul et même signe 
abréviatif l'une des valeurs ous et us. Le lecteur aura la certitude que 
ces variations sont textuelles quand elles lui seront représentées de la 
manière suivante : « nos , nous, nou^, nous, » 

Le signe abréviatif qui représente ur dans les textes latins a 
presque toujours une valeur un peu différente dans les chartes de la 
Collection de Lorraine. Un relevé des actes où notre mot seigneur est 
écrit en toutes lettres prouve que* sur plus de deux cents actes, il n'y en 
a pas un seul où l'on rencontre la désinence ur, tandis que la forme 
eerr se présente dans quinze environ, la forme oar dans près de soixante , 
et la forme or dans plus de cent quarante. Il est donc certain que 
les clercs qui rédigeaient ces actes modifiaient, chacun selon ses babi- 

i. 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

vr;i.GAinK. 



tudes, la valeur primitive de Tabréviation latine ar, puisqu'elle servait 
à représenter indifféremment, dans le mot que je viens de citer, lune 
des trois désinences ear, our et or. Le relevé des formes de notre pré- 
position pour conduit à un résultat à peu près semblable : elle est écrite 
en toutes lettres por dans plus de cent soixante-dix actes, pour dans 
près de cent, par dans quatre seidement. J'ai tenu compte de ces indi- 
cations quand la désinence de cette préposition s'est trouvée représentée 
par un signe abréviatif , et je n'ai traduit ce signe par wr que là où la 
leçon par, écrite en toutes lettres, autorisait cette exception. 

En étudiant la langue de Reims au xui^ siècle, j'ai remarqué un 
petit nombre de cas où le trait horizontal placé au-dessus d'une 
voyelle représente par exception un a plutôt que l'une des consonnes 
m ou n. Dans les actes de Lorraine , j'ai cru plus sûr de traduire tou- 
jours cette abréviation par m ou par n , excepté dans un cas particulier 
dont je parlerai tout à l'heure. C'est ainsi que j'ai rendu par une n le 
trait qui surmonte l'o des mots convenance (pièces ^7» 5o, i4o) et 
convenalles (pièce 3^7 )i parce que la leçon convent (pièces 49 et i35) 
prouve que certains clercs réglaient d'après l'étymologie latine l'ortho- 
graphe de cette famille de mots; mais ceux qui la réglaient d'après la 
prononciation écrivaient coavent et coavenance, ce qui était sans con- 
tredit l'usage le plus ordinaire. 

Sans m'arrèter à citer les autres mots dans lesquels j'ai traduit par 
m ou n l'abréviation du trait horizontal, j'arrive à celui où, par excep- 
tion, je lui ai attribué la valeur de l'a. Le mot coasin est écrit très- 
lisiblement en toutes lettres dans six pièces différentes (97 , 98, i 24 ^ 
1^5, 1 26 et 807 ) ; mais, dans la pièce 122, la première syllabe est 
exprimée par co avec un trait horizontal au-dessus de l'o. Or, comme 
cette pièce est au nom de Ferri, duc de Lorraine, ainsi que les pièces 
1 24 à 126 dont elle reproduit aussi la date ( 8 mars 1 268), il a paru 
préférable de lire coasin, conformément à la leçon fournie par ces 
trois pièces, d'autant plus que la forme consin ne se rencontre pas dans 
le recueil. Les seules variantes que j'y ai notées sont : d'abord cosin 
(pièce 47)1 qui était un équivalent de coasin comme nos l'était de 



DES MANUSCRITS. 



\cTns 

EN 



v(Ji.fiAinF.. 



nous; ensuite casin (pièces 178, 270, 272 et 3o6) et coisin (pièces 
268, 275, 282, 287, 296 et 344)1 quil faut également assimiler 
à cousin. Pour montrer que Ta de cusin peut avoir la valeiu» de o«, il langi e 
me suffira de renvoyer à la pièce 46, oixjur alterne avec toar, en même 
temps que, par une exception des plus rares, Forthographe ailleurs si 
fréquente des mots pour et jour y devient pur eijur. Quant à l'assimila- 
lion de otk ou dans coisin, elle est justifiée notamment par les formes 
tois ou tous et loi on lou qui alternent dans la pièce 220, Cest donc 
conformément à la leçon cousin écrite en toutes lettres dans six pièces 
différentes, ou à des leçons équivalentes fournies par onze autres 
pièces, que j'ai interprété la leçon abrégée de la pièce 1-22; mais 
l'emploi d'un a italique signale au lecteur l'élément introduit par cette 
interprétation, et lui permet, s'il le juge à propos, de le rectifier. 

Rien de plus ordinaire , dans les actes en langue vulgaire , que de 
voir le signe abréviatifquj, dans les actes latins, représente per^^ em- 
ployé pour figurer notre préposition par, tout en conservant sa valeur 
primitive pour exprimer la syllabe per dans des mots tels que personne, 
apercevoir, etc. Ce qu'il y a de partictdier à signaler dans les actes, de 
la Collection de Lorraine, c'est que cette abréviation, alors même 
qu'elle était employée pour figurer notre préposition par, pouvait 
quelquefois représenter la syllabe per. En effet, cette préposition étant 
écrite per en toutes lettres dans beaucoup d'actes, doit conserver, dans 
les passages de ces actes où elle est abrégée, la même orthographe que 
dans ceux où elle ne l'est pas. 

Je ne crois pas que cette forme per soit une réminiscence du latin ; 
c'est plutôt le son de l'a changé souvent en é ou ai dans le dialecte 
lorrain, qui amenait à écrire quelquefois per au lieu de par, comme on 
écrivait aussi paiVf au lieu de part (pièce 198), ou réciproquement 
parduiz au fieu de perdus (pièce 219). 

L'abréviation bien connue de la conjonction et ^ pouvait aussi perdre , 
sa valeur ordinaire, puisque, par exception , elle tenait lieu de notre 

* Ce signe consiste dans un p dont la * Je veux parler du signe qui rappelle 

queue est traversée par une barre. la figore du chiffre 7 écourtc par le bas 






vn.GAinR. 



6 NOTICES 

préposition à. Ce qui explique un tel emploi de ce signe abréviatif , 
c'est que cette préposition s'écrivait quelquefois ai, notamment dans 
LANGEE les actes du pays Messin, et que, par conséquent, elle devait se pro- 
noncer à peu près comme la conjonction et. Du moment où il est 
constaté que ces deux mots correspondaient à un seul et même son 
ou à deux sons presque semblables, il semble naturel que certains 
clercs les afent représentés par un seul et même signe; mais', comme, 
dans leur pensée, ce signe unique répondait alternativement à deux 
mots différents, je Tai traduit, tantôt par a«, tantôt par et, suivant 
qu il était l'équivalent de la préposition ou de la conjonction. J'ai eu 
soin d'ailleurs d'avertir le lecteur en note toutes les fois que j'ai dû 
recourir à ce système de traduction. (Voy. les pièces i , 4i 72, etc.) 

Je puis citer une autre abréviation que les clercs de Lorraine em- 
pruntaient aux actes latins, et qu'ils ne pouvaient transporter dans les 
actes français sans en altérer la valeur; je veux parler des lettres ml sur- 
montées d'un trait horizontal et servant à qualifier le mot deniers 
exprimé ou sous-entendu. Il est évident que, dans un acte latin, 
« xn s. mt. » doit se traduire par « duodecim solidos metensium, » en 
sous-entendant « denariorum. » Mais, dans un acte français, l'abrévia- 
tion mi représente nécessairement l'équivalent français de metensium; 
or, comme les actes de la Collection de Lorraine contiennent de 
nombreux exemples de cet équivalent, et que le f y est toujours rem- 
placé par une sifflante (c ou s), ce serait aller contre l'intention des 
clercs que de ne pas choisir une des formes meceins, messaim^ etc., 
comme l'équivalent réel de mt. (Voy. pièce ^Q.) 

En résumé, je me suis proposé de traduire les abréviations comme 
elles auraient été traduites par les clercs qui en faisaient usage, c'est-à- 
dire en adoptant, pour les mots abrégés, l'orthographe suivie dans les 
passages où ces mêmes mots se trouvent écrits en toutes lettres. 
Quand ces exemples n'étaient pas fournis par l'acte où ils devaient être 
appliqués, il a été presque toujours possible de les découvrir dans des 
actes émanés de la même chancellerie ou appartenant à la même loca- 
lité. J'espère avoir ainsi diminué pour moi les chances d'erreur; mais 



DES MANUSCRITS. 



ens même teixk|tô, par recaploi des caractères italiques, jeii signalé au 
lecteur les portions de mois que j*ai risqué d'altérer par une fausse 
interprétation. 

Cest Tordre chronologique que j'ai adopté pour classer les actes de 
ce recueil, parce quil présentait moins d'inconvénients et de difficultés 
qu'un classement par noms de lieux ou de personnes. Il est vrai que 
Tordre des dates a pour résultat de séparer des actes émanant d'une 
même localité, d'une même personne ou d'une même chancellerie. 
Mais quel autre classement peut-on appliquer aux contrats synallagma- 
tiques, qui sont les plus nombreux de tous? Dans des chartes comme 
celles de Lorraine, qui sont dépourvues de toute date de lieu, il est 
souvent impossible de discerner le contractant principal. On se serait 
donc exposé à conomettre plus d'une erreur en réglant Tarrangement 
des chartes d'après leur provenance présumée; j'ai préféré un mode 
de classement qui ne préjuge pas ces questions délicates , et qui n'a rien 
d'arbitraire. 

Je dois avertir cependant que cet ordre chronologique n'est pas 
toujours rigoureusement exact, en ce sens que certaines dates appar- 
tiennent à des originaux perdus, et non aux copies qui les ont repro- 
duites. Maisjemehâte de dire que ces copies ne sont pas postérieures 
au XI 11^ siècle, et que, par conséquent, elles rentrent naturellement 
dans le cadre adopté pour ce recueil. 

Je signalerai d'abord (n"" i à 4) d'anciennes traductions d'originaux 
latins portant les dates de 12 i4 et de 1230. Comme ces chartes 
intéressent spécialement les habitants de Metz, il est tout naturel 
qu'ils aient voulu qu'elles fussent traduites dans la langue dont on se 
servait pour rédiger tous leurs actes. On retrouve en effet dans ces 
traductions tout ce qui caractérise Tidiome employé par les notaires 
ou amans de Metz; elles méditaient par cela même de figurer dans un 
recueil qui contient de nombreux échantillons de cet idiome ; mais 
elles ne semblent pas être antérieures de beaucoup à la fin du 
xni® siècle. C'est donc un écart de quatre-vingts ans ou environ qui 
existe entre ces traductions et les originaux d'où elles émanent. 



ACTES 

EN 

LANGtC 

VULGAIRE. 



ACTES 



VULGAIRK 



8 NOTICES 

Je dois avertir en second lieu qu il y a aussi une différence notable 
de dates entre trois actes rendus en i225, i235 et 12 Sa (n^ 5, 
LANGUK 11 et 38) et trois vidimas qui en ont reproduit le texte en 1276, 
1282 et 1 277. 

Sans m'arrêter à d'autres pièces en très-petit nombre, dont le 
classement chronologique ne peut varier que dans des limites beau- 
coup plus étroites, je signale en troisième lieu des actes â^ amans 
qui s'élèvent à un peu plus de soixante , et dont les uns peuvent sem- 
bler de simples copies, tandis que d'autres seraient des originaux ou 
des expéditions authentiques. Sans voidoir approfondir ce problème 
diplomatique, je dirai que les originaux étaient certainement dépour- 
vus de sceaux comme les copies, puisque tous ces actes offrent un texte 
sans lacune, où l'annonce du sceau manque toujours avant la formule 
de date qui s y retrouve uniformément. Il est difficile de ne pas consi- 
dérer comme des originaux ou des copies authentiques ceux de 
ces actes qui font connaître le nom de l'écrivain par la formide 
finale A^. Fescrit (n^ 166, 167, 168, 2o5, 2io, 226, 244. 262, 
283, 3o2, 3o3, 335, 347, 348, 349, 35i, 352, 354> 371, 372, 
373, 38i, 383). Faut-il , au contraire , ranger parmi les simples copies 
tous les actes qui omettent le nom de l'écrivain, soit qu*ils n'ajoutent 
rien après la date (voy. les n''' 7 2 , i33, i85, 199, 2o3, 209, 212, 
280, 3i5, 328,330, 355, 363, 364, 365), soit qu'ils se réfèrent 
à un écrit gardé par un tiers (n^ 49^ 319^ aai. 2 23, 327, 357, 
382 ), ou bien existant dans une église (n* 1 07, 1 34. 1 54), ou même 
enfermé dans ime arche ou coffre (n^ 111, 147, i49, 162, i53, 
1 55 , 171, 266), soit enfin que le mot transcrit (n** 172, 2o4» 23 1 , 
2 54. 255, 3oi, 36 1) les distingue expressément de l'original.^ Je 
suis porté à le croire , sans voidoir pourtant l'affirmer absolument ; 
mais ce qui me parait certain, c'est qu'on ne trouvera pas une copie 
dont l'écriture et la langue n'offrent les caractères qu'aurait pu avoir 
l'original dont elle reproduit la date, en sorte que, pour ces actes 
d'amins, même pour ceux qui seraient de simples copies, le classement 
chronologique doit être considéré comme à peu près exact. 



ACT£S 
EN 



TI71.6AIRE. 



DES MANUSCRITS. 9 

Les personnes qui étudieraient dans le présent recueil la langue de 
la Lorraine au xiii^ siècle reconnaîtraient bientôt que la difficulté 
« de déterminer la provenance de certaines chartes n'était pas le seul laxgur 
motif qui devait engager à préférer Tordre des dates pour en régler 
Tarrangement. 11 est certain, en effet, que, parmi les actes émanés 
d'une même chancellerie, il y en a souvent qui, au point de vue de 
la langue , offrent de notables différences , en sorte qu'il eût souvent 
fallu ne pas tenir compte de la provenance , si Ton avait voulu réunir 
les textes de même dialecte et de même orthographe. Je puis citer à 
Tappui de ce fait deux chartes de FerrillI, duc de Lorraine, Tune du 
2 2 juillet 1 255, l'autre du 28 septembre suivant (n^ /i 1 et 43), qu'il 
est absolument impossible de rattacher au même dialecte. Le k em- 
ployé au lieu de qa comme initiale de ki ou de ke, les lettres ei sub- 
stituées à l'a tonique latin poiu* la désinence des substantifs veritcit et 
volenteity des infinitifs salineir et alleir aussi bien que du participe 
doneit, sont des caractères qui concourent habituellement dans les 
chartes lorraines, mais^ qui manquent dans le n^ 4ii quoiqu'ils soient 
réunis dans le n° 43. Or, comme l'orthographe du n° 4 1 présente 
beaucoup d'analogie avec celle de l'Île-de-France , on est amené à en 
conclure cpie cet acte a été transcrit par un clerc qui n'était pas lorrain 
ou qui avait pu séjourner assez longtemps à Paris pour y contracter 
des habitudes étrangères à sa province natale. 

Si j'avais votdu faire abstraction à la fois des dates et de la prove- 
nance pour régler le classement des actes d'après les caractères qui 
peuvent servira distinguer les principales variétés du dialecte lorrain, 
j'aurais été arrêté par d'autres difficultés, je veux dire par les contra- 
dictions ou les différences orthographiques qui existant souvent dans 
un seul et même acte. Ainsi, dans le n° 43 que je citais tout à l'heure , 
on trouve aqaester (et non aquesteir) en même temps que salineir ei 
alleir. Dans une autre charte du duc de Lorraine (n** 55) on voit suc- 
cessivement ke et que, aquiteir et délivrer, délivrait et devizé. Dans les 
n** 81 et 82 les exemples des lettres ei substituées à l'a tonique latin 
concourent avec l'emploi des lettres qn. En un mot, il n'y a peut-être 

TOME :i\viii, 2* partie. 2 



10 



NOTICES 



ACTRS 

£?( 

LANGUE 

VDLGAIRP.. 



pas un seul acte de la chancellerie ducale où les caractères propres 
au dialecte lorrain soient employés sans mélange ; et y quand on com- 
pare ces actes entre eux pour déterminer la proportion relative de ces 
caractères, on reconnaît qu'elle se modifie par degrés depuis la cou- 
leiu* la plus tranchée jusquà la nuance la plus indécise, suivant que 
les habitudes locales subissent plus ou moins Tinfluence des habitudes 
étrangères. 

Si Ton examine les actes des évèquesde Metz, on reconnaîtra aussi 
qu'il en est plusieurs dont Torthographe se rattache plutôt aux habi- 
tudes de nie-de-France qu à celles de la Lorraine. Je citerai un acte 
de Guillaume de Trainel, en i 264 (n° 87), où je n'aperçois rien qui 
ne puisse avoir été écrit par un clerc de Paris. Deux autres actes, éma- 
nés la même année de la même chancellerie, n'offrent pas d'autre 
caractère propre à la Lorraine que la substitution des lettres ei à l'a 
tonique latin dans donei, presteiz, laqueil, Noeïl [xf 89), et dans sali- 
neir, paieir, seeleir, nommeis, marchiei, nativitei, teil (n° 9^). Au con- 
traire cet a tonique est représenté par ¥e simple dans une charte de 
I 255 de Jacc[ues de Lorraine (n° 48) , quoique le ç y soit remplacé plu- 
sieurs fois par iek. L'emploi dnk concourt avec celui des lettres ei dans 
im acte rendu, en 1281, par l'évêque Jean II de Flandre (n*^ 2 1 8 ) ; mais 
ces caractères, qui d'ailleurs ne sont pas constants, se trouvent mêlés 
à quelques détails d'orthographe flamande (l'article féminin le devant 
grâce, et l'emploi du ch dans ckil et aachuns), en sorte que le clerc 
qui a écrit cet acte de la chancellerie épiscopale de Metz pouvait être 
originaire de Flandre plutôt que de Lorraine. 

Les actes des amans, écrits à Metz dans le même temps, sont plus 
utiles à consulter quand on veut savoir en quoi consistaient les habi- 
tudes de Torthographc locale, et jusqu'à quel point les clercs d'ime 
grande chancellerie pouvaient s'en aflranchir. Parmi les caractères de 
cette orthographe, je puis citer, après ceux que je signalais tout à l'heure : 
1° le remplacement de l'a simple par ai dans le régime singulier de 
l'article lai et du pronom possessif 5ai (n* 220 et 281 ), dans la pré- 
position ai (n^ 364), dans le verbe ait pour i7 a (n° 2 1 2), et dans des 



*•». 



DES MANUSCRITS 



11 



mois tels que mairdy, Gerairs (ii° 212), pairi (219); 2^ le remplace- 
ment de la doiible voyelle au par Ta simple dans des mots tels que 
aire, amone (n^* 226), Thiebat (n® 202); 3** la substitution de Vx kVs 
simple ou à 1*5 double dans des mots tels que maixon (n*^ 107), xarleit 
(n'' 365), laixier{n^ 2 44), pouxons ^vr poissons (n° 266). Cependant 
je dois avertir que cette manière de peindre certains sons ou certaines 
articulations n'était pas une règle, mais une simple habitude sujette 
à nn grand nombre d'exceptions, même sous la plume des amans 
qui s y montraient le plus fidèles. D'où l'on peut conclure' que ces 
notaires messins, tout habitués qu'ils étaient à écrire des actes rédigés 
dans une langue c[u'ils pariaient et qu'ils entendaient parier chaque 
jour, subissaient cependant l'influence du latin, mais à un degré 
moindre que les clercs des grandes chancelleries. De là deux ortho- 
graphes distinctes, qui se combattaient dans nos anciens dialectes 
comme elles se combattent encore dans notre langue moderne, et 
dont le mélange pouvait varier, non-seulement de province à pro- 
vince entre clercs d'origine diverse, mais jusque dans l'enceinte 
d'une même ville où dos clercs de même origine pouvaient être sé- 
parés par des différences d'habitudes et d'instruction. 

Quoi qu'il en soit, il n'en est pas moins intéressant de chercher à 
connaître la provenance des chartes, afin de rattacher, avec plus ou 
moins de probabilité, à chaque région ou à chaque localité, les varia- 
tions d'orthographe qui pouvaient s'y produire. Le problème est résolu 
d'avance pour les chartes qui émanent d'un personnage ayant une 
grande notoriété historique; mais, quand il s'agit de contractants peu 
connus, il faut rechercher la situation d'une seigneurie secondaire ou 
d'un village obscur d'où ils tiraient leur surnom. Souvent aussi, pour 
contrôler le résultat de cette preniière recherche, il faut, conformé- 
ment aux données du texte, retrouver dans un rayon peu étendu 
d'autres localités dont le môme acte fait mention. J'ai cru que je 
devais, comme éditeur, épargner cette tâche aux lecteiurs et indiquer 
en note, toutes les fois qu'il m'était possible de le faire, le nom mo- 
derne et la situation des localités mentionnées dans les chartes de la 



ACTE» 

LAN6L'E 
VULGAIRR. 



2 . 



12 



NOTICES 



ACTES 

BN 

LARGUE 

VULGURE. 



Collection de Lorraine. J'espère y avoir souvent réussi avec Taide de 
trois Dictionnaires topographiques auxquels je n'ai pas cessé de re* 
courir, et dont les auteurs, M. Henri Lepage, M. Félix Liénard et 
M. de Bouteiiier, ont réuni, avec autant d'exactitude que d'érudition, 
la nomenclatiu^e des noms de lieux anciens et modernes des départe- 
ments de la Meiulhe , de la Meuse et de la Moselle. 

J'aurais compliqué inutilement mon travail et les vérifications du 
lecteur, si j'avais voulu tenir compte des changements apportés dans 
les divisions administratives des départements de la Meurthe et de la 
Moselle par les douloureuses conséquences d« la dernière guerre. 
L'ouvrage de M. Lepage est de beaucoup antérieur à ces changements^ 
et celui de M. de Bouteiiier, quoique publié en 187 A, a pour objet 
l'ancien département de la Moselle tel qu'il était constitué avant le 
démembrement de la Lorraine. Tel est aussi l'état de choses auquel 
je me suis référé pour indiquer la situation des lieux compris dans 
ces deux départements, et les personnes qui auraient à contrôler ces 
indications me sauront gré de leur en avoir facilité les moyens en 
évitant tout désaccord avec le plan des ouvrages où j'ai puisé tant 
d'utiles renseignements. 

Je dois avertir ici que certaines chartes ne foiunissent, soit par 
leur contexte, soit par les noms de lieux dont elles font mention, que 
des indices trompeurs sur la chancellerie où elles ont été écrites. Tels 
sont plusieurs actes d'hommage prêtés au comte de Bar (voy. pièce 
3o8, note 5), cpii devraient être chacun, suivant la règle ordinaire, 
l'œuvre d un clerc attaché à la personne du vassal prêtant l'hommage. 
Tous ces actes oiFrent, au contraire, une setde et même écriture, 
identique avec celle de plusieurs chartes qui ont été données au nom 
du comte de Bar, et qui ne peuvent avoir été faites que par un clerc 
de sa chancellerie. 

Je puis signaler encore comme ayant été écrites par un seul Qt 
même clerc trois pièces qui portent les n** 34 1 » 342 et 344- Les 
deux premières sont du 1 o octobre 1 2g5 : l'une est au nom du comte 
de Chiny et du seigneur d'Apremont, qui se portent garants auprès 



.^ 



DES MANUSCRITS. 



13 



du comte de Bar relativement à une amende que le comte de Luxem- 
bourg, dans un cas donné, serait tenu de lui payer; Tautre est un 
engagement pris par le comte de Bar et le comte de Luxembourg de 
payer réciproquement cette amende, s'ils refusaient d'exécuter une 
sentence à rendre par des arbitres qu ils ont choisis. On ne saurait à 
qui appartenait ce clerc qui a écrit le même jour deux actes relatifs à 
un même différend, si le troisième acte, daté du 8 janvier suivant, 
n'émanait pas nécessairement de la chancellerie du comte de Luxem- 
bourg, puisque c'est une quittance donnée par lui au comte de Bar 
pour un payement de i,a5o livres tournois. 

Les faits que je viens de citer prouvent que la provenance des actes 
peut soulever quelquefois des questions difficiles, et qu'il y avait tout 
avantage à préférer un système de classement qui n'en préjugeât pas 
la solution. Il était nécessaire, à plus forte raison, d'adopter une mé- 
thode de transcription qui réservât au lecteuf le contrôle définitif des 
leçons dont certains éléments doivent être suppléés par interprétation. 
Mais je ne me suis pas contenté de choisir la méthode qui me sem- 
blait la plus sûre; j'ai voulu aussi l'appliquer avec le concours d'un 
paléographe dont j'avais pu, dans une autre circonstance, apprécier 
l'exactitude et la sagacité. Je suis heureux de remercier M. Julien 
Havet de son excellente collaboration, et de m'en prévaloir comme 
d'un titre à la confiance que je me suis efforcé de mériter. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAinS. 



1. 

1214, 39 décembre*. — Lorr, 976, n* 3 *. 

A Conrairs per lai graice de Deu evekes de Mes chanseliers dou paiay anperiaul 
à tous cealz à cui cognissances ces présentes lettres vanront ajostey foy de veriteit 
a dites lettres. Nos volons estre certainne chose et niant doutée ke com nos estiens 

B à nostre citeit de Mes aveus nostre signour Fridrit resplandissaot et noble roy 
des Roimens et adés acraixant, il chainones de iai grant eglixe de Mes et Simon» 



* Cet acte et les ti-ois actes suivants ne sont que des traductions anciennes d'originaux rédigés 
en latin. 



14 



NOTICES 



ACtta 

VULGAini: 



li avoweis de Mes ce sont conplaius d'acuns homes de Heu et autres homes ki A 
merchandoieal etbezignoient en lai citeil et rePuzcient lou tonneur àpaier [p]our^ 
ceu k'il dixoient k*il estoient quite et délivre et do voient estre dou tonneur pour 
ceu qu'il avo[ient] an [laijditte citeit maxons. Maix li davant dit chainones et B 
avoweis proupozerent k'il ne douvoient mies estre quites ne délivres pour lou paie- 
mant dou tonneur pour tant k'il avoient maxons an lai ditte citeit de Mes, pour 
ceu k'il ne faixoient mie feu ne fumiere, ne lour femmes ne lour mainiees ne C 
demouroient mies on dit leu ne an celle citeit, ne ne faixoient mie lai watrde ansi 
con li autre, citain. Lou jugement de cest comtans nostre sires li devant dis roys 
des Romains et adés acraxans ai' ces fiaubles ke estoient on devant dit leu 1) 
comandel, c'est à savoir àThiedrit vénérables arceveskes de Trieves ^ et Thiebaut 
noble [duc] de Lorenneet marcbis, liquelz dou consoil de pluxours nobles bornes 

et saige k[i] estoient on dit ^ an lai presance de nostre signor lou roy et E 

an lai nostre donnèrent juge mant: ke li d[ev]ant dis [home] jai soit ceu qu'il auxent 
an lai ditte citeit maxons, toute voies il estoient tenus dou tonneur pour [ceu] k'il 
n'avoient mies en lai ditte citeit ne feu ne fumiere, et ke lour femmes ne lour F 
mainiees ne [dejmoroient mies a^ leu, ne il ne faixoient mies an celle citeit lai 
wairde ancicon li autre ci[t]a[in]; pour lai kelle chose nos consantemes et donne- 

mes nos assaut a devant dit jugemant. £( si a plui volantiers et plus G 

xuremant pour ceu ke jugemant dou consoil de moût de ba[iron et] con- 

sentemans et esprovemans de clers et de lais et de Simouins Faîcol ki estoit 
maistres escha[vins] de Mes an celle ainée et des autres eschavins de Mes 1 [ou] H 
davant dit jugemant per [gr]anl a[v]is fut raipourteis. Et pour ceu ke ce&te chose 
soit sertainne et k'il ait force p6rm[enable] en tesmoignaige de veriteit nos feimes 
ces presantes lettres de nostre saiel wairnir'^. Ces chose son[t] faites an Tan ke li J 
iniliaires corroit per m et ce et xiiii ans on mois de décembre quairte kalande de 
janvier, an lai presance dou conte Abert. 



^ Le p de pour est placé entre crochets parce 
qii*ii n\ n subsiste pas de traces. Tai placé de 
même entre crochets d'autres lettres ou d'autres 
mois qui sont eOacés ou déchirés. Le second 
jambage de Ta de pour ne se distingue plus ; 
mais cette pn position se représente plus loin 
avec l'orthographe actuelle. 

'^ Le sens exige à, mais cette préposition 
étant représentée ici par l'abréviation ordinaire 
de la conjonction et, doit s'écrire ai (voy. 
pièce 4). 

* Trêves, prov. du Rhin (Prusse). 



^ Cette lacune et d'autres qui suivent ont 
pour cause une déchirure; elles peuvent quel- 
quefois se combler à l'aide des actes 2 et 3. 

* La lettre a désigne ici l'article an ^ comme 
dans beaucoup d'autres actes: je n'ajoute pas 
d'accenl grave à cet article pour le distinguer 
de à préposition. 

^ La mention du sceau ne se rapporte qu'à 
Toriginal latin; il en est de même clans les 
trois actes suivants qui sont aussi d'anciennes 
traductions écrites de la m^me main que Tacte 



n" 1. 



DES MANUSCRITS. 



15 



2. 

1214, décembre. — Lorr. 975, n* 3a **. 

A Syinons li maistres eschaivins et toute H univerciteit de lai citait de Mes k tous 
ceulz [cui co/inijsance ^ ces présentes letlres vanront ajosteir foy de veriteit à 
dittes lettres. Nous volons ke se soi[t] citose certainne et niant doutée ke nostre 

B signour Fridrit rois des Romains et adés acraxant repairans an Mes et estans en 
lai présence de lui, bestans e( plais fut meus des signors chai nones de l[ai grjant 
eglixe de Mes et de signour Symon Tavoweit de Mes ancontre homes de Heu et 

C atres homes kedi[xoient] k'il dovoient eslre quites et franc de paier lou tonneur de 
Hierchandie k'il feroient en Mes pour ceu k'il y avoient maxons. Mais de lai 
partie des cbainones et dou voweit fut contredit k'il n'estoîent mies por ceu kiles 

D pour tant k'il ne faixoient mies an Mes feu ne fumiere, ne iour femme ne lour 
mainiees ne demoroient mies a leu , ne ne faixoient mie la wairde anci con ii 
autre citains. Et li si[re]s rois des Romains lou jugemant de ceste chose coman- 

K deit a signour Thiedrit vénérable arcevesques de Tr[ie]ves etau signour Thiebaut 
noble duc de Lorainne el marchis an lai cileit de Mes p[re]seDS, li queil[z dou] 
consoil de nous ki estoient de clers et de lais nobles et nous [sic) ^ nobles, et dou 

F consoil Simonin Faicol ma{istr]es eschaivins an cel an et les autres eschaiving [de 
M]cs, liqueilz nous^ sont dezous escris; et de lo[ur cjonsoil et de lour essaut^ et 
de lour esprovemans, H davant dit arcevesquc et dus en lai présence lou signour 

G lou roy deinent teil jugemant : ke li davant dis hommes, jai soit ceu k'il euxeni 

an lai citei[t] de [Mé]s maxons, toute voies ils dovoient lou tonneur pour 

ceu can lai ditte citeit ne faixoient [n]e feu [n]e fumiere, ne ne demouroient 

II lour femme ne lour mainiee on dit leu, ne ne faixoient lai wairde^ anci con li 
autres citains. A cui jugemant pour ceu plux vola[nti]ers et plu xurement no[us] 
don[emes nojstre assaut et esprovimes, car il fut dou consoii des hairon de Mes. Li 

J Dons des escheving ke furent presen[t] etkil^ donerent lour assaut furent, c'est à 

savoir Simon Faicol maistres eschaiving, de Porsailles, Poinsignons 

ces Glz , Oties Roillon de porte Muzell, Goubert de lai Posterne, Badowins de 

K Flandes, Simon Malle Bouche, Soins AminsSautres, Abersde Jeuruwe, Hugues 
Anchiers, G. .rcelin Noxe, Abert de Rinport, Remeis'' de Saint Martin, Nicoles 



* Les lettres et les mots rois entre crochets 
ou remplacés par des points sont effacés ou 
déchirés. 

* Il faut corriger non nobles. -» ' Corr. nons. 

* Corr. essant ou asiant comme dans Tacte 



n« 1. 



^ L'i el ¥e de ce mot sont seuls lisibles , mais 
la leçon est certaine. (Voy. douze lignes plus 
haut le passage con*e.spon;iant.) 

• Corr hi, 

' Remeis est écrit en interligne d*une autre 
main. 



ACTES 

EN 

LA^iGUK 

VDLGUne. 



16 



NOTICES 



ACTE4 

LAIVGOK 
VULGAir.K. 



Corpels, Maitheu de lai Posterne, Nainmeris et Thiedit ces filz, Richiers Faucons. A 
Et pour lai sertainneteit de ceste chose ai * avoir et à force permenable, en tesmoi- 
gnaige de veriteit nous avons fait ces présentes lettres dou saiel de Tuniverciteit 
wernir^. Ce fut an Tan de Tincarnacion an Tan keli milliaires corroit per m et ce B 
et et [sic) xini ans on mois de décembre. 



3. 

[1214, décembre]. — Lonr. 978, n* 3*. 

Thiedis arcevesques de Trieves à tous ceulz à cui conissan[ce] ces présentes C 
lettres vanront ajosteit foit de veriteit a dittes lettres Nous volons ke ce soit chose 
sertainne et niant douteie ke c[om] ^ nos fuxiens en lai citeit de Mes aveulz nostre 
signour Fridrit resp[la]ndixans rois des Ro[mains] et adés acraxant, li chainones D 
de lai grant eglixe de Mes et Simonins li avoweis de Mes, d'acuns [homes] de 
Heu et d^autres ke bezignoient et merchandoient [an l]ai citeit de Mes lor refu- 
zoient à [paier] lou tonneur, ly queilz homes dixoient k'il estoient quites^ et E 
dovoient estre d[elivre] dou dit tonneur pour ceu k'il avoient maxon an lai ditte 
citeit. Maix li davant dit chai[nones] et avoweis proposoient anco/itre k'il ne 
dovoient mies estres quites de paier lou tonneur [pour ceu] k'il avoieni maxons G 
en lai citeit de Mes pour tant k*il nefaixoient ne feu ne fumier[e], [ne lour] 
femme ne lour mainiees ne demouroient mies a leu , ne faixoient mies lai w[airde 
ansi] con li autres citains de Mes. Lou jugemant de cest plait nostres sires Fridris H 
[roys des] Romans et adés acraxant comandeit à ces fiaubles ki estoient a leu, 
c'est à savoir [à Thied]rît ercevesques de Trieves et Thiebaut duc de Lorenne et 
marchis. Et nous dou co[nsoil de plu]xours nobles et saiges hommes on dit leu, J 
en lai présence nostre signour lou r[oy, donemes] cest jugemant: ke li davant 
dis homes, jai soit ceu k'il euxent an lai dite [citeit maxons] , toute voie il dovoient 
lou tonneur pour tant k'il ne faixoient ne feu ne fu[miere, ne lour] femme ne K 
lour mainiee [ne demouroieut] m[ies a] leu, ne il an lai ditte citeit ne [faixoient 

mies lai wairde 

] emant* [ L 



'^ Voy. la note 3 de la pièce précëdeule. • 
^ La mention du sceau ne se rapporte qu'à 
roriginal latin. 

* Les lettres et les mots mis entre crochets 
ou remplacés par des points sont eHacés ou dé- 
chirés. 



' Le copiste avait ajouté dou, tonneur; il a 
indiqué la suppression de ces deux mots en les 
entourant de points. 

^ Le reste est détruit. On trouvera . dans la 
dernière partie des deux actes précédents, l'é- 
quivalent de ce qui manque ici. 



DES MANUSCRITS. 



17 



m 

1220, 26 janvier. — Loir. 97$, n** 3*\ 

A Coinrairs per lai graice de Deu evesques de Mes chanseliers de lai sale ampe- 
riaus à tous ceulz ke ceste lettre vairont ajosteit foyt de veriteit a dittes lettres. 
Nos faisons conixans à vostre universiteit ke nous lai partie dou tonneur de Mes 

B ke soloit esJre anuxîes^ an iai trezerie d[e Tejgleixe^ de Mes à nostre chaiplslre 
de Mes Taivons doneit à tous jours à tenir pour la rem[e]de de nostre aimme an 
teil manière que de celle partie, et des autres rantes aquizes et ke sont ai' aquerre 

C pou[r] sous ke ceront, as houres antre les freires des chainones cottidienne dis- 
tribution soit fait[e]. Et pour ceu ke nulz nostre pie donacion ne peust brixier, lai 
présente paige nos avons fait ranfourcier dou wernemant de nostre saiel^ Ce fut 

D fais an Tan de graicé Noslre Signo[r] per 11 et ce et xx on jour de lai Convercion 
sam( Pol ans viii ans de lai creacion de nostre eveschiet. 



ACTBS 

EN 

LANSUK 

VOLGAtRE. 



5. 

1225, 1 3 décembre, vidimâ le 37 juillet 1 276. — Lorr. Saa , n* 38. 

E Nous odiciaus de la cort de Toul faisons savoir à tous (\ae nous T^n No^fre 
Signor par mil dous cens sexante et dix et cinc lou samedi après la feste nostre 
dame la Mazeleinne veimes et tenumes ' unes lettres desqaelz li tenours est tele. 

F — Je Jebans esveques de Mes par la grâce de Dcu fais cognissant à tous que j'ai 
aquestei envers mon signor Henri de Chaslez et à mon signor Huon son (il aus 
créant de lor fammez et de tous lor hoirs quant que il avoient en ban de Ghas- 

G tez ^ en homes et an fammes et en tous us. Et por ce qae li home ont aidié à faire 
cest aquest si les ai je mis à Deu et à mon signor saint Estene franchement en 
tel point et en tel meniere qu'il ne puent estre vendu et ne (iefei ne départi. Et 

H por ce que ceste chouze soit ferme et estable si i ai je mis mon sael et li cha- 



' Peut-être faut-il lire an ixaes, c est-à-dire 
en issuei (en revenus). 

' Ce qui est mis entre crochets est effacé ou 
déchiré. 

' Cette préposition est représentée îd par le 
signe de la conjonction et, qui s'écrivait quel- 
quefois € (voy. la piëce 8); mais, comme la 
préposition à pouvait s'écrire ai, surtout quand 
elle précédait un mot commençant par une 

TOME xxviii, 2* partie. 



voyelle (pièce aS], il est naturel quun même 
signe pût être employé pour un seul et même 
son figuré par e ou par ai. Sur la préposition 
ai voyez aussi la pièce i33. 

^ La mention du sceau ne se rapporte qu'à 
Toriginal latin. 

' Plutôt que teinimes qui peut se lire aussi. 

* Chfttel-Saint-Germain , canton de Gorze 
(Moselle ). 

3 



la NOTICES 

pistres lou sien el la ville lou sien en lesmoi/tgnage de v«rilei. Cest escris fui faiz A 

Acm iQy joup Savant Teste sainte Lucie ^ Tan quê H niiliares corroit par mil et dous 

cens et vint et rinc ans. 



EH 

LANSOK 

VOLCAIRE. 



6. 

1228. — LoiT. 976. p. I, n* i3. 

Saichent bien tuit cil ki or sunt et ki ci après venrunl ke ju Hawy contesse de B 
Dous Pons ^, après lo decez de mon marit lo conte, ai doneit en almone Deu et 
Ma Dame Sainte Marie de Vilers^ et lo covent, tôt Taluet et totes les droitures de 
Harev?ainvile , ke ju et mes sires li coules i oumes juskes en (oz uz et en totes C 
manières, por tenir franchement à toz jors mais, ensi ke li abbes et li covens 
puient faire ci en avant de cest aluet lor prout ensi cum église puet faire et doit 
de sa franche almone. Geste almone si ai ju fuit par Tassentement et la bone D 
volenteit de mon fil lo conte Henri de Dous Pons. Et savoir doit on ke cesto 
almone n'est altre chose ke celé terre misme k'il tenoient de moy et de mon signor 
à son vivant. Et por ceu' k*ancuns bestans ou aucune querele ne peux^ ci en E 
après avenir sor ccste chose, si est deviseit ke li abbes et li église de Vilers puet 
faire tôt son voloir des bouz el des chanz et des preiz sens lo desheretement des 
vilains, et teil droit cum li vilain avoient en la court al tens mon signor teil droit F 
averunt il toz jors. Après doit oni savoir k*en tote la cort de Harewainvile neii 
ai ju nul droit fors solement les tailles et les p/îses et la warde des vilains et les 
vilains mismes. Et s'il avenoit chose k'ancuns des omes morust ou voidast la (1 
court , li abbes et ii e^ise tenroit la terre tant ke droiz oirs venroit apr^s ki sa 
droiture paieroit. Et s'ancuns deforains om i venoit, li abbes lo poroit en la vile 
hereter à sa volenteit. Li tesmoing de ceste chose sunt li sires Lowiz de Wolme- H 
rengis^ et li sires Hacemans li prestres ^Hi sires Halewiz d'Alpelgkirche eMi sires 
Girars de Moresperc et li prevoz lo duc Stacras. Et porceu ke nos volons k'aidant 
soient k Teglise de Vilers de ceste almone à retenir encontre toz omes, li eveskes J 
et dus et li commune de Mez si unt par nostre proiere lor seel pendut ; etjuet mes 
fiz en tesmoingnaige de veriteit i avons mis les noz seelz. Ceu fu fait en cel an ke 
li miliaircs estoit à mil ans et douz cens et vint et oit. K 

' Deux-PoDtA ou Zweibracken , dans le Pa- * La lecture de Vx est douteuse. 

latinat (Bavière). ' Ce personnage est appdé dans la pièce 9 

* Villers-Bettoach , canton de Vigy (Moselle). Lùwit de Wolmeranges. Ce surnom désigne Vol- 

^ Ceu est écrit ici et plus bas cev, de même meranges ou Volmeringen, canton de Boulay 

que court est écrit covrt, (Moselle ). 



DES MANUSCRITS, 



19 



7. 

1230. i" avril, n. st. — Lorr. 980, n* 6. 

A Ge Garins frères des Meuors fas conissan t à to$ ceus ke ces lettres vairont et oront 
ke je ai dit mon dit dou bestans qui eetoit^ [entre] Tabey de Saint Arnolt'^ d'une 
part , et lo seignor Forcon de Condey et ses hoirs d'autre. Je ai dit ke H sires Forkes 

6 doit à Jehan rev[eske] de Mes et à frère Jehan mon ministre et à moy randre les 
lettres ke il avoit de labey et dou covent ens queles i fait menti[on ke] il doient 
chanter chascun jor une messe por lo seignor Ferri de Condey et ces hoirs, et les 

C mors ei les vis, et nos i dolens a[ntendre] en tel manière ke li aumône soit salve 
et il n'i ail nul bestans jamais. Et quant les lettres seront randucs si doit avoir 
[li sire] Forkes \ livres de meceins de Tabeit ei une vigne ke gist selonc la soie 

D vigne à Condey' ki iere Tabey de Saint Amolt; et de ceste [vigne] doit il avoir 
les lettres Tabey et lo covent. Et si aquite li sire Forkes la vigne et la ranle ke 
gist à Oymont^ ke ses pères don[a à Deu] et à Saint Amolt en aumosne se il i 

K avoit ou (ort ou droit. El si aquitte la vigne ke li sire Symons de Brates dona à 
Saint [Arnolt] ke gist ou ban de Faut per ansi ke li abbes i mettera porterrier ke 
ferat ceu'ke la terre dovera. Et de tos les bestans [ke li sire] Forkes avoit encontre 

F Fabey et les siens li sire Forkes et suy hoir aquitten tôt en tos us. Et se li abbes 
ne li chapiteles [avoient] aucun bestans encontre lo seignor Forkon de ça arrière, 
li abbes et li chapitles Ten aquitten. Et por ceu ke je n'ay p[oint de] seel si ày ge 

G fait mettre lo seel frère Jehan lo ministre des Menors en Loherraine en ces lettres 
en tesmoignage d[e veritei]. Cist rapors fut fais lo demain des Palmes au jor ke 
li miliaires corroit per m et ce et txx ans. 



ACTE5 

SN 
LANGUE 

yoLOàinv. 



8. 



]235, 4 avril, n. st. — Loir. sSi, n' 1 1 1 



H Je Henrîs cuens de Bar ^ faz savoir à toz que dou descort qui iert antre Jofroi 
de Aspremont^ e^ Lorete sa feme qui fu fille Simon lo conte de Salebruche^ ma 



' L*extréinité de Tacte, à droite, étant cou- 
pée , il y a , dans le teite original , de courtes 
lacunes que j*Ai essayé de suppléer entre cro- 
chets. 

* Abbaye de Saint-Arnould , k Metx. 

^ Condé, canton de Boulay (Moselle). 

* Peut-être Auniont, dépendance de Norroy- 
le-Veneur , canton de Metz. 



' Bar-le-Duc ( Mtuse). 

* Apremont, canton de Saint-Mibiel (Meuse). 

^ Je traduis par e^ ici et plus bas, un signe 
abréviatif qui représente ordinairement ff ; c*est 
parce que dans trois passages de cette même 
charte la conjonction et a été écrite sans abré- 
viation e. 

^ Sarrebruck, régence de Trêves (Prusse). 

• 3. 



20 



NOTICES 



ACTES 

SU 

LANGUE 

yui.GAIRR. 



nieçaini d'une part, e Maaut Jehanne, serors celé Lorete d*autre part, est ansi A 
fait e atirié que Maauz e Jehanne demorent saisies por^ lor parties de lor héritage 
de Vau de Goloigne e de ce qui i apent, de la cort de Rimeluanges^ e de ce qui 
i apent, de Kueltanges de ce qui i apeut, de Malstat e de ce qui i apent, « de la B 
terre de Marsau "^^ saus les héritages aus jentis homes e as frans homes e de ceus 
qui sunt de maisniée, qui demorent horiie Jofroi e sa famé de fié ansiuc corn il 
tenoient au tcns Simon conte de Sàlebruche. E porront ces deus serenrs faire C 
une sole forterece an quel leu qu'eles voudront de ces leus for que à Malstat e 
Kartanges^ e à Marsal. E se Jofroiz e sa famé an voloient aucunes foiz riens 
demander à Mahout e à Jehanne de ces choses, eles lor an feraient -droit là où 
eles devroient sauz ce que Jofroiz ne sa famé ne lor an porroient faire force ne 
autres por eus. £ Jofroiz e sa famé demorent saisi de tôt lo remana/it de la terre 
de Salebrucbe e de Wanesperc^ e de ce qui i apent, e de loz les homages e des E 
fiez, si com li cuens Simons les tenoit de la conté de Sàlebruche e de Wasner- 
perc. £ est à savoir que Jofroiz e sa famé doivent faire homage lige, sauve la 
ligée Teveskue de Mes e sauve la ligée de l'eritage qui escharra Jofroi de son père F 
« de sa mère, au duc de Loeraine, de loz les fiez que li cuens Simons tenoit do 
duc devant dit. E est à savoir que quant la terre escharra de la mère lo conte de 
Sàlebruche Simon les deus soreurs an auront lor part tels com eles devront as us G 
e as costumes do païz. E si Mahauz ou Jehanne voloient aucunes foiz riens 
demander Jofroi e sa fauie Lorete de totes ces choses il an feroient droit à eles là 
où il devroient , sauf ce que Mahauz ne Jehanne ne autres por eles n*en feront force H 
à Jofroi ne à sa famé. £ je Fleuris cuens de Bardai créante que je n'an ferai force 
n*à Tiine partie ne à l'autre contre ces lettres. En tesmoignage de vmté ai-je ces 
letres seelées de mon seeP^. Ce fu fait quant li miliares coroit par m ecc e trente J 
cinc anz ou mois d'avril lo mercredi apr^s Pasques flories **. 



^ Je traduis ici par or un signe abréviatif 
qui représente ordinairement or; c'est parce 
que plus bas notre préposition pour est écrite 
por sans abréviation. 

* Remelange, près Fameck, canton deThion- 
viile (Moselle). 

^ Marsal , canton de Vic-sur-Seilie (Meurthe). 
Au iieu de Marsan on trouve plus bas Marsal, 

* Au lieu de Kartanges on trouve plus baut 
Kueltanges, 



* Warsberg, canton de Boulay (Moselle). 

*^ L'acte, n ayant pas de sceau, n est quune 
copie ancienne et non un original. 

" Cette date ne peut répondre à l'année 
1336, où Pâques tomba le 3o mars; l'acte ap- 
partient donc à Tannée i2 35 (nouveau style] 
où le mercredi après les Rameaux tomba le 
d avril. Il est permis de conclure de là que l'u- 
sage du «comté de Bar était d'ouvrir Tatmée au 
35 mars. 



DES MANUSCRITS. 



21 



9. 

1235, 23 avril. — Lorr. 976, p. 1, n' i5. 

A Conue chose soit à toz ke cest escrit vairont ke Abers de Ropadainges^ et daf)ime 
Beatris de davant Saint Savour^ et Je^ins ses filz et damme Hawis 1i fille Hanri 
Moretel ke fut ont doneit en amorne à Deu et à Nostre Damme de Vileîs' decan 

B qu'il avoyent à Mucei^ en toz us, c'est dir {sic) la terre ke part as anfans lo signor 
Johan de Maleroi^. Et après si est à savoir ke Aberz de Ropandainges meimes et^ 
doneit ausi en amorne à Deu et à Nostre Damme de Vileis decan k'il et à Ropa- 

C dainges en toz us et i. jornal de terre qu'il et à Meiguinges'^ ; et de ceste terre sunt 
li signor de Vileis maintenant tenant , et Abers et les d^mmes ke ci desus sunt nom- 
mées lor doient warantir ceste terre tant cumme droit. Et ceu ont il fait et crean- 

^) teit par davant lo signor Huon Tarcepreste de Mes, et par davant lo signor Lowit 
de Wolmeranges^. Et por ceu ke ce soit ferme chose s'en ont il fait saeleir ces 
latres de lor saeb en tamoignage de veritei. Ces latres furent faites à feste saint 

E George en Tan ke li miliares corroit par m. ce. et xxxv ans. 



ACTES 

RN 

LANGUE 

VUL6ATKR. 



10. 

1235, mai. — Lorr. 980» n** 7. 

F Je Rogiers par la grâce de Deu esvaskes de Toul faiz conoissant à toz ke mes 
sires Pîeres de Bormont chevaliers voiez de Noeroit ^ et li abbes et li covans de 
Sai/it Arnout de Mez ont fait paiz entre ous et composition de toutes les quereles 

G ke estoient entre ous dou ban de Noeroit et de toutes les appendises, en teil ma- 
nière cum les lettres mon signor Pieron lou dit voiet lou tesmoigne/îl ke je ai 
veues el oïes, ke sunt teles. — Je Pîeres de Bormont chevaliers voiez de Noeroit 

H faiz conoissant à toz ke de toutes les quereles ki estoient entre moi et Tabbei 
et lou covant de Saint Arnolt de Mez, dou ban de Noeroit, avons nos faitte paiz 
et composition entre nos, en teil manière ke li abbes ^f li covans ont Tune moitié 

J de toz les bois et de Jarribois en toz us et je et mi hoir ont Tautre moitié, en 
teil manière ke li uns ne puet senz Toitroi de Tautre noiant vandre des bois, en 



' Roupeldange , canton de Boulay (Moselle ). 

* Église collégiale do Saiut-Saaveur, à Metz. 
' Voyei la pièce 6. 

* Mussy-FEvéquc , près Charleville, canton 
de Vigy (Moselle). 

* Malroy, même canton. 

* Notre verbe a est écrit trois fois et dans 



cet acte ; il aurait donc pu être représenté par 
le signe de la conjonction et. Dans d'autres 
actes il est écrit oit. (Voy. pièce 49.] 
^ Méganges, canton de Boulay. 

* Voyez la pièce 6. 

* Norroy-le-Sec , canton de Confians-en-Jar- 
nisy (Moselle). 



Tfl.GAIRK 



22 NOTICES 

osteir, ne meneir fors dou ban , ne doneir, fors ke por nos maisons de Noeroit à A 

\C7E5 retenier et à edefier. Et li eslanz de leiz Bernamont eil quittes à Tabbei et a covant ; 

el si ont six vins geiines en 1 assise de Noeroit chasc'an por renfermerîe , xl à la 
feste saint Remei et \l h Noël et xl à Paskes. Et li abbes et \i covans ont Tune B 
moitié de toutes les amendises en keil manière k*eies soient faites ou par Tokei- 
son de Tassise ou par autre manière; et jh et mi hoir Tautre. £( je et mi hoir ne 
poons pani^e home dou ban de Noeroit ne mètre main à lor chose si par jugement C 
non ou par lou créant Tabbei, arreis ke por l'assise, si cum il est en la chartre 
saelée dou saiel lou conte de Bar et dou mien. Ne je ne mi hoir ne poons faire 
ausmosnes des trefTons ke nos tenons ou ban de Noeroit se à Saint Arnolt non. Et 1> 
li four bannal de Noeroit sunt commun à moi et à mes hoirs et à Tabbei et a 
covant en tous us, ensi ke je i ai la moitié et li esglise de Saint Arnolt Tautre 
moitié, en teil manière ke nos ne les poons partier. Après je reconois ke je ne E 
mi hoir n'avons niant en la maison Tabbei ne en ses demoenes , fors ke je et mi 
hoir en somcs garde en bonne foi ; ne li abbes ne li covans ne puent mettre autre 
garde se moi non ou les hoirs ke seront voietde Noeroit, ne ens choses ki appar- F 
tienent a ban de Noeroit. Et trois foiz en Tan doit on à Tabbei les charmes en 
ses crowées à plain promors et autretant les minislrers cum les boviers, en teil 
indniere cum je lor ai donei sa en arire; et li cheval qai herperoient à tra- H 
moes et à wain n'averont autre droiture ke lor plain promors, et les seilors des 
crowées autretant cum on suet, et autretant les ministrers cum les seilors. Et 
si aucuns hom ou aucune femme dou ban de Noeroit voloit faire ausmosne n 
de son mueble à Saint Arnolt, il seroit par mon créant el par lo créant de mes 
hoirs, ne nou poons contredire. Et toute li assise remaint quitte à moi el à 
mes hoirs ensi cum li chartre iou tesmoigoe, arreis sel six vins gelioes ke de- J 
sor sunt devisées, par lou crant'de Tabbei el dou covant; et toutes les autres 
choses, arreis celles ke desor sunt otroiéez à Tabbei et a covant, demorrunt 
soles et quittes et senz pechié à toz jors par lou crant de Fabbei et dou covant k 
à moi et à mes hoirs qui seront voiet de Noeroit. Et toutes ses choses tieng e en 
fiez et en homaige, et mi hoir ki seront voiet de Noeroit les tenront ausi de Tabbé, 
salve la voierie. Et li abbes et li covans m'ont acquittei et assout et mes ancessors L 
de parous et de par Tapostole de toutes les mesprisons ke nos avons fait à T^Iisc 
de Saint Arnolt. £f toutes ses choses avons nos jureià tenir je et ma femme dame 
Ammeline, et mi hoir Tout creantei; et se je et ma femme ou no^lre hoir ces M 
choses ne teneiens et dedens quarante jors ne Tadraciens, on nos doit excommi- 
nier par nos creans à la requeste de Tabbei. Et de ceste chose à tenier ai je 
donei à Tabbei et a covant lettres dou conte de Bar ke se je ne mi hoir nient i N 
mespreniens, ke il lou feroit tenier dedans quarante jors. Et se lor ai donei lettres 



DES MANUSCRITS. 



23 



A des esvask^s de Mez, de Toul et de Verdun ke il feront ses choses tenier par 
excominiemant par la requeste de Tabbei ou dou covant. Et por ce ke ceu soit 
ferme diose et estable si sont ses lettres seeléez de mon seei en tesmoignaige de 

B veritei. Ces lettres furent failtes en Tan ke li miliaires corroit par m. ce. el xxx 
cinc ans ou mois de mai.— «Geste paix loons nos ^t crantons par requeste de i'abbei 
et lou covant et dou dit voiet de Noeroit, et si avons mis noifre seei en tesmoi* 

G gnaige de veritei. Et si creaotoos par nos lettres overtes ke toutes les foiees ke li 
abbes de Saint Arnoit ou li priors (si abbeit n'i avoit) ou uns des moines par les 
lettres seeléez dou seei Tabbei ou lou covant nos diroit ke sil ou sa femme ou sui 

D hoir ou autres por ous ior eussent rompue la pais ke il ont faitte.à ous dou ban 
de Noeroit et des appendises, si cum les lettres ke il Ior at doneies lou devisent, 
et li abbes ou li priors ou li moines voloit jureir c'um Ior cust la pais rompue et ke 

£ il par Ior créant messaige eussent reqais en la maison de Noeroit ou lou dit voiet 
ou celui ki Noeroit tenroit k'on lo deffeistou par devant lou prestre ou par devant 
les ministrers k*il troveroit en la ville, et quarante jors après ceste requeste ne 

F Ior en fust rien défait, nos dès Ior en avant , el senz autre requeste ou senz autre 
semonte, excominieriens lou dit voiet ou sa famme ou cdui ki Noeroit tenroit ou 
ki lou méfiait averoit fait, et metteriens en entredit la terre k'il avéraient en 

G nostre esvaachie, ne ses sentences ne relaissmens nos pas si par la requeste de 
Tabbei non ou dou covant (s'abbei n'i avoit). Et por ce ke ce soit ferme chose 
si avons nos ses lettres sedéez de nostre seei par la requeste signor Pieron lou dit 

H voiet en tesmoignaige de veritei. Ces lettres furent faites en Tan ke li miliaires 
corroit par m. et ce. et trente cinc ans ou moes de may. 



ACTE» 

KN 

LANGUE 

Vl'LOAIAK. 



n. 

]235, i3 décembre, vidimé le 26 juin 1282. — Loir. 971 » n" 9. 

l A tous ces ke ces présentes lettres vairont et oiront li officias de la cort de Mes 
salut. Nous faisons à savoir à tous ke nous avons (sic) tenut et veut et diligenment 
lent une chartre qui est Tabbasse et lo covent de Sain Pierre as nonnes de Mes, 

K bien escrite, sans raisurc, sens chancelure ne poent corrumpue, saelée de trois 
saels entiers bien cognissables et vrais enci com il apeirl ; et de ceste chartre est 
li tenours teile. — Conue chose soit ke Isabeaz per la grâce de Deu abbasse de Saint 

L Pierre de Mes et loz li chapitres ont aquasteit à Arambor la femme Bertadon de 
Porsallis ke fut, et à Colin et à Jakemin ses afans, per lo ci:ant de toz lez oirs, 
kan k'il avoienten touz uz à BatelenviIe^ et en tote la vile de Hascenges^, et à 



^ Bétllaînville, canton de Metierwiase (Mo- 
selle). 



* Heasange, communia et canton de Vigy 
(Moselle). 



2ti 



NOTICES 



ACTE.*» 

L> 

LAKGl'E 

VDLGAIRK 



Haix ^, el à Hosteiencorl^, et tôt kan k'il avoient en ces baoz ke ci devant sunt A 
nomeit, cest à savoir en voeries, et en borner, ei en boiz, et en chaos, et en 
preis, en toz uz et en tous prous, en teil manière k'il n'i puent niant reclamer ne 
aquasler, ne il ne atres por ouz. Et trestuit li home Saint Pierre ke sunt manant B 
et ke serunt dès la maison à Chastillons ^ ensi com li chaminz porte à Champil* 
Ions ^, et dès Champilions entresc'ai Vigei ^, et dès Vigei entrcsc ai Vilers ^abbaie^ 
et dès Vilers Tabbaie ensi com Canre^ chiet en Moselle ^^, et dès lai entresc*ai la C 
maison à Chastillons contremont la Moselle , sunt de cest aquast. Et se nuz des 
homes Saint Pierre ke soit manans fors de ces leus aloit manor dedans ces leus 
ke ci devant sunt nomeit, il seroienlde cest aquast. Et se nuz des homes Saint D 
Pierre ke soit manans en nuz de ces leus ke ci devant sunt nomeil aloit manor 
fors de ces leus ke ci devant sunt nomeit, Colinz en scroit vowez ensi com il est 
des atres homes Saint Pierre ke sunt manant fors de ces leus ke ci sunt nomeit. E 
Et apreiz est à savoir ke li anfant Girart de Hascenges ke à Mez sunt manant, et 
Ahers li Bochiers, et Waterons d'Ostelencort, et Waliers d'Eix, et Arnols li 
Soror fiz Vatier, et Colinz, et Wilierminz ses freires, et Bescelinz de Vigei , el tuit P 
lor oir k'il ont et ke d'ous usseront, sunt de cest aquast et de ceste franchise où 
k'il soient manant. Et se il avoit nulle chose d*atre part la Canre ke apartenist 
as quatre viles ke ci devant sunt nomeies, sans (sic) cors d'ome, tôt seroit de G 
cest aquast. Ceu est fait a crant el a loz de mon signor Gilon de Sanei et lo 
duc de Loheregne de cui li terre muet. Et cestoi chasemant at Colinz ran- 
dut à mon signor Gilon de cui il lou tenoit. Et li sires Giles Tat randut lo H 
duc de cui lo tenoit. Et li dux Fat doneit à Deu et as dames de Saint Pierre 
de Mez en amosne per lo jugemant de ses homes. Et porce ke ce [soit] ^^ ferme 
chose et estable, i at miz li eveskes de Mez son sael, el li dux lo sien, et li comu- J 
nitez de Mez lo lor en tesmognage de veriteit. Ces lettres furent faites lo jor de 
la feste sainte Lucie en Tau quant li miliares corroit per m. et ce, et xxx. v. ans 
ou moiz de décembre. — En tesmognage de veriteit sunt ces présentes lettres K 
saelées de nostre sael ke furent faites le venredi apreiz la nativiteit sain Jehain 
Baptistre en Tan quan ^^ li miliares corroit per m. et ce. et quatre vins et dous ans. 



^ Haix et plus bas Eix, ancien nom d^ 
Metxeresche, canton de Metzerwisse. 

* Hostelencort , nommé plus bas Oslelencort ^ 
aujourd'hui Chelaincourt, commune de Flévy, 
canton de Vigy. 

^ Châtillon, commune de Saint-Julien* lez- 
Metz. 

* Champion, commune de Chaiiiy-lez-En- 
nery, canton de Vigy. 



^ Vigy, arrondissement de Metz. 

* Voyez ia pièce 6. 

* La Canner, rivièr<?, qui se jette dans la 
Moselle. 

*® Ce nom s'écrivait aussi Muselé, MuselU et 
MuzeUe. (Voy. pièces 79, 254. a66, ^67 et 387.) 

'^ J'ai suppléé $oiu 

'^ Qaan est sans t [final, comme sain à la 
ligne précédente et à la page 23 j. 



DES MANUSCRITS. 



25 



12. 

1236, juillet. — Lorr. 697, n* 3. 

k Je ^ Jakes par ia graze de Deu ^ prevoz, je Jebans doiens, nos li arche [diacres] 
et tuit li altre chanoine de Tegiise mon signor Saint Lamber du Liège, [faisjons 
savoir à toz ceaz ki or sunt et à venir sunt ke com ilh eust contencion entre nos 

B et mon signor Nicole de Rumigni^ de la jastise et ass[ez] d'autres choses ki sunt 
sor celé partie de Menbrecis^ ki siet sor nostre treffonz, nos avons fait pais en 
teil manière ke nos avrons totes noz rentes ensi k'eles sunt et ke nos avrons la 

G justise haut et ba[spro]premeot sauf le droit de ravoweit ; et si avrons la moitié 

des [ ] et des forages et do tonieul, et mes sires Nicoles Tautre moitié; 

et [doit] abatre [ ] ilh a fait sor le nostre [ ] autre n'i puet faire 

D [ ] de nos et k'ilh at aqais sor le nostre ilh nos sunt [ ], 

ki nos respondra de nos droitures. En tesmoin de ceste chose avons nos fait ces 
letres saeler do sael de nostre église Tan de le incarnation Iliesu Crist m. ce et 

E XXXVI el mois de jule. 

• 

13. 

1237 , 1 1 juin. — > Lorr. 311, n* 5. 

F Gie Maheus dus de Loheregne et marchiz faiz conussant à touz ke des denii^ 
ke ma damme la contesse de Lucebor^ et Henris sa (sic) fiz me doienl pour Takest 
Vil ont fait à moi et à Kateline ma femme, de Dionvile et de Taquitance de Qu* 

G munde ^, me tin gie à paie de ouct cenz et cincquante livres de meceans et de 
cincqaante livre (sic) de meceans k'il ont paie pour moi a seignour Wirri de 
Bel Repaire dunt' il ont mes lettres. Ei en^ tesmongnage de veritei ai gie mix 

H mon sael pendant à ces lettres, ki furent faites lo jusdi après Pentecoste Tan ke 
li miliaires corrut par mil et ce. et trente et sept ans. 



ACTES 

laugue 

VrLOAIRE. 



* pièce trèft-endommagée; les lacunes sont 
indiquées par des crochets. 

' Gontrairement à Tusage ordinaire, c'est 
par nn v qu'est figuré Ta du mof Deu, et plus 
loin celui du mot eust, 

^ Bumigny, canion de Rocroy (Ardennes). 

* Mainbressy, canton de Gfaaumont-Porcien 
(Ardennes). 

^ En écrivant ici Lueehor plutôt que Lu- 
cebonr, je me conforme, pour forthographe 

TOME XX vm, 2* partie. 



de la désinence de ce nom de lieu, à fusage 
qui a été le plus ordinaire jusqu en laCS. De 
là jusqu'en 1280, il y a balance entre o et ou; 
mais, après 1280, les finales hor, horc et horch, 
sont presque toujours remplacées par 6oar> 
(oBTC et bourck. Quant aui finales but'ck et 
burg, elles ont toujours été rares. 

* Ancien nom de Sarreguemines (Moselle). 

' G'est peut-être par euphonie qu'on écrivait 
ei en au lieu de et en. 



26 



NOTICES 



ACTB5 

lauoub 

VULGAIRE. 



14. 

1238, décembre. — Bibl. de Verdun. 

Conue chose soit à toz ke je Cotez Bobans citeins de Verdun a lassei à Seijant A 
de Samogneuz ^ à lui et à son heir à toz jors, set jors de terre arauvele et trois 
faucies de prei, li quels terre et ii qaels prez suiit on finage de Samc^eus; et ce 
li doi warentir envers toz. Et je Serjans doi rendre à Colet devant nomei por^ B 
ceste terre et por cest prei, chacun an, à Verdun à toz jors, doze freinchars de 
froment et un quartier de foen ; et je et mes beirs ne nen pouns point demenbi^r 
ce par Colet non. Ceste terre et ceste prei avoie je Colés à Samogneus de par c 
mon père. Et por ce que ce soit ferme choze et estauble, je Willaumes par ia 
grâce de Deu abbes de Saint Venue de Verdun' ai mis mon sael en ces letres 
par la proiere des parties en tesmognage de verte! . Ce fu fait an Tan de Fin- D 
carnation quant li railiaires corroit par mil et ce et zx\. viii ans on mois de 
décembre \ 

15. 

1238. avril, v. sL»--Bibl. de Verdun. 

Je Colas Bobans bourjas de Verdun fais counessant à tous cens qui ces letres E 
verront et oiront que je ai vendu a freires de Seint Nicholai dou Prei de Verdun ^, 
par le lous de tous mes oirs, douze freinchars de froument et un quartier de foinc 
que je avoie de renie à Samougneus', chacun an, sus vu jours de terre ara vie F 
que sunt aieus, et sus trois faucies de preis que riens ne doienl fors quatre 
deniers et une maille de cens. Ce cist li une faucie eu Morat et part à Oudart et 
à Sarjantsou (sic) freire; li autre eu Hem, ce part as oirs Henri Paillart ; li autre G 
en Ile, ce part à Willermin lou feivre e( à Courecie. Les keiz terres et li keil prei 
me venoient de par mon peire en eretage; les keiz je avoie laissiés, devant ce 
que cist vendages fuit fas, à Jehant Serjant de Samougneus et à son oir à toujours H 
pour les XII frenchars de froument et poor le quartier de foinc devant noumeis; 
lou keil froument et lou keil foinc il doit livreir chacun an à Verdun, lou foinc 
en fenal et lou froument jeske à Noeil ; et en teil meneire que Seijans et ci oir J 



' Samogaeux , canton de Cbarny ( Meuse) . 

* Je traduis i*abréviation or par or à cause 
de por écrit plus loin en toutes lettres. 

' Abbaye de Saint- Vanne de Verdun. 

* Je dois la copie de cet acte et de celui qui 
suit à mon savant confrère M. Léopold Deiisle. 



^ Cet acte doit être de laSg avant Pâques 
puisqu'il mentionne Tacte précédent daté de 
décembre 1 238. 

* Abbaye de Saint-Nicolas des Prés, à Ver- 
dun. 

^ Voy. la pièce précédente. 



DES MANUSCRITS. 



27 



A ne porroient départir la terre et le preis ce par moi non. Cest (bine et cest frou* 
ment devant dis ai je vendus^ a devant dis freires pour x livres et demei de fors 
que bien me sunt soutes et paiées. Et je Serjans fais counessant à tous que je ai 

B creantei et mei oir à livreir a devant dis freires le foinc el le froument chacun an 
en lor maison k Verdun a termines devant dis, et ce je ne le fasoie il feroient de 
terres et de preis par mou lous lor volentei; et ce ne puis je ne mi oir départir 

C la terre et le preis ce par ous non. Et pour ce que ce soit ferme choze, ce ont 
mis en ces letres lor saes à la proiere de parties li citeis de Verdun et Willames 
li abbes de Seint Venue en tesmongnage de veritei. Ce fu fait en Tan que li 

D miliares corroît par mil el ce et xxn yiii ans on mois de avri. 



4Gttft 

LA1<IGUE 
YDLOAIHE , 



16. 
1239, juin. — Lorr. 199, n* 6. 

£ Nos frères Régies abbes de la Chalaide ^ et nos frères Jehans dis abbesf de Cha- 
heri ^ faisons saivoir à toz que nos avons veues et dilijamment leuez unes lettres 
où li seés noble home Henri conte de Grant Pré'pent, lequel lettres sunt sainnese< 

F entières sens nulle chancelleure , lequés lettres parolet mot à mot ensi co (sic) il s*en- 
seutci après. — Je Henris cuens de Grant Pré fas savoir à tous ces qui ces lettres 
verront qoe com descorde fut entre moi d*une part , et mon chier oncle mon signor 

G Jake de Grant Pré mon home et mon fiauble d'autre, de la garde que il clamoit à 
Roion et de la chavainne de Servon^ et de Toumaige de Chavieres^ dont il devoit 
estre mes hons, par le conseil de bones gens nos en avons fait pais en (el meniere 

H qae mes sires Jakes mes oncles m*a quitet la garde de Roion et tout ce que il i avoit 
ne devoit avoir et la chavainne de Servon, e/ je eu acressement de son fié li ai 
donné quanqae je avoie à Mouron^ et ens apertenances en totes choses ensi cum 

J li finaiges de la ville se comportet; et il est mes hons liges de Chavieres et de 
Mouron après le conte de Bar. Après j'ai tes convennances à mon oncle devant 
dit que je ne ma mère ne poons retenir nus de ces homes ne de ces femes ne de 

K ces boujors ne de ces bourjoses ne des sa mère, ne il ne sa mère ne puent retenir 
nuns de mes homes ne de mes femes ne de mes bourjors ne de mes bourjoisees 
{sic) ne des ma mère. Et pour ce qae ceste chose soit ferme et estauble à toz jours 



^ Quoique vendus soit écrit en tentes lettres, 
il y a une abréYÎation an-^essus du v. 

* Lachaiada , canton de Varennea-en^Argonne 
(Meuse). 

* Chéhéry, commune de €hatel et Chéhéry, 
canton de Grandpré (Antennes). 



' Grandpré, arrondissement de Vouziers 
(Ardennes). 

* Servon , canton de Ville -sar- Tourbe 
(Marne). 

' Chevières, canton de Grandpré. 

* Mouron , canton de Granripré. 

4. 



28 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANOUB 

VUI^AIRR. 



ai je ces lettres Àeellées de mou (sic) seel. Ce fut fait l'an de incarnation Nostre A 
Signor mil ce. xxiix ou mois de jun. 

17. 
1239, juillet. — LoiT. 348, n* 8. 

Je ' Henrû cuens de Bar faz savoir à toE ceûs qai ces lettres verront ... — la B 
voie d*outremeir ou delà ou ainçois que je fusse revenuz en • . . — que j'ai faiz 
et por^ rendre ce que j*ai eu de Tautrui par rnale raison d. . . — chascun an mil 
livres jusqu'à dis anz à penre en mes bois de. . . — chose en defailloit qu'on C 
n'eust cbascun an les mil livres en . . . — en mes bleis de celé chastelerie et se 
des bleis defailloit. . . — de celé chastelerie meimes et vueil qoe s'on tnieve 
auc[uns forfaiz] ... — et k mes chevaliers par maie raison soit de trefibnz [soit D 
d'autre chose] ... — deniers apr^s s on tnieve qa« j'aie eu aucune chose par maie 
raison de [mes borgois] ... — dont j'aie jurei ou creantei la fealtei à gardeir je 
vueil [qu'il leur] soit ... — avenanment et le remenant apr^ s'il i est je vueil £ 
qu'on le r[ende] et dep ... — leries ensi com on trovera que je les ai presseiz et 
greveiz par mes [maies] . . . — mes chevalchiées; et à ces choses ai je atomeiz et 
establiz atireurs et dem ... — Jacon de Mandres et se de freire Jacon defailloit F 
le prieur des prédicateurs. . . — valiers Mon signeur' Warnier de Monçons^ le 
chastelain et mon signeur H[uon] ... — et feront par comun acort en bone foi 
et par le conseil mon signeur l'evesq ... — mestiers au sauvement de m'arme et G 
s'il trovoient aucuns torfaiz ... — si com de treflbnz ou d'eritage je leur ai donei 
pooir don relaissier [et s'il] ... — deus chevaliers li autre exequuteur i metroient 
autre de mes homes en . . . — foi par comun acort et se aucuns des exequuteurs H 
n'i pooit entendre ou ne v . . . — qu'il n'en ovrassent par ensi que li uns des 
deus chevaliers i fust. . . — mes fiz ont otroié et creantei à mon signeur l'evesque 
de Toul le samedi devant [Baptiste] que je parti de Bar por aleir J 



^ Cet acte est trés-aliéré : sur les trente-deux 
lignes dont se compose Toriginal il n*y en a que 
cinq dont les derniers mots subsistent ; il manque 
à la fin des autres lignes vingt ou trente lettres 
en moyenne, et peut-être davantage. J*ai indi- 
qué par des tirets ce genre de lacunes, et par 
des points d*autrea lacunes jJus courtes qui se 
trouvent dans le corps de quelques lignes; 
quant aux mots d'une lecture douteuse, je les 
ai mis entre crochets. 



* Cette préposition est toujours abrégée dans 
Tacte ; on peut choisir entre Tune des formes 
por et pour. 

' Je lis si^nenr plutôt que signour, parce que 
la finale eur se présente dans atireurs • prédica- 
teurs et exeqmitieur (sans parler du pronom per- 
sonnel /enr), tandis que our se montre seule- 
ment dans prcoor. 

* Mousson , canton de Pont - à - Mousson 
(Meurthe) . 



DES MANUSCRITS. 



29 



A outremeir ceste devise à tenir etk ass ensi com iser et s'en sont 

sozmis à la juridiction mon sign^ar i'evesqoe de Toul et li ont donei p. . . — 
entredire s'il en aioient encontre en aucune chose tant [qu'il soient ad] 

B apr^ je vueil que là où cil exeqauteur devant dit troveront qa« j aie fait tort 
d'eritage ou de tréfibnz qu'il [aient] pooir dou relaisier. Et porce qae ce soit ferme 
chose et estable j'ai ces lettres seeleies de mon seel. Et je [Phelipe contesse] de 

C Bar faz savoir à toz que je et Tiebauz mes fiz avons ceste devise ... — que nos 

la tenrons et li avons donei pooir de nos escomenier éd. . . — rencontre 

en aucune chose tant qu'il fust adrecié et por [ce que] ... — mis à ces letres 

D mon seel auvec le seel mon signeur. Ce fu f . . . — par mil et ce et xxx nuef an 
mois de juillet. 

18. 

1240 , ao mai. — Loir, a , n* 8. 

E Conue chose soit à tois ceis qui varront et orront ces lettres qui ^ je Hues 
kuens de Lineivile ^ doie à Jakemin Brokart et à Abertin des Aruols citens de 
Mes viii*' livres de mecens à feste sent Rimie qui vient à paier; et de cei astdrois 

F dettres et drois runderes por moi mes sires li dus Maheus de Loiheranne, en tel 
minière que je l'en osteroie de tois cois et de tois damages. Et por ceu ki ceste 
chose ferme soit et estable si ai je mis mon seel an ces lettres an tesmoignage de 

G verteit. Cest escris fut fais xv jorsdavant la Pentecoste an l'an cant li miliares 
corroit par mil et ce . et xl . ans. 

19. 
1240, 37 juillet. — Loir. 336, n' 3. 

Nos Roberz par la grâce de Deu evesques de Langres faisons savoir k toz ceus 
H qui cez letres verront que comme nostre très chiers frères Raous evesques de 

Verdun d'une pà^t et Thiebauz cuens de Bar d'autre part se fussient mis sor nos 

de trois fiez que li devant diz evesques chalangoit sor le conte devant dit, c'est 
J à dire del fief d'Ambli, del fief de Roifiroicort et del fief de Doncevrien >, nos 

avons dit par nostre dit que cist fief remaignent au devant dit conte paisiblement. 

Et en tesmoig de ceste chose nos avon cez letres seelées de nostre seel les queles 
K furent donées en Tan de l'incarnation m. ce et quarante le vanredi après la Mau- 

deleine. 



ACTES 

EN 

LANGDK 

VCLGAIBE. 



' La conjonction que est écrite ici qui, plos 
loin que, et enfin ki. 



* Lignëviile, canton de Vittel (Vosges). 

* Sur ces trois fiefs voyet la pièce a i . 



30 



NOTICES 



ACTES 

KN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



20. 

1240, 4 août — Lorr. sSà, n* io6. 

Je Raols parla grâce de Deevesques de Verdun faz conossant à toz que Jehan^ A 
chastelains de Bar, Warniers chastelains de Mooçons ^ Joflrois sire de Nonsart \ 
Hues Tencuez^ mes sire JofTrois de la Tour^, mes sire Erars de Marzei^ mes 
sire Warniers de Cumenieres®, Jehans ses frères, mes sire Willaumes de Ker- B 
fite ^, mes sire Bertrans de Longe vile^, mes sire Huars d'Amelere^ mes sire Jakes 
de Maire, chevalier, ne me sunt detlour ne rendour mas que de cinc cenz mars 
d'ai^ent bon et leal por la paiz qui est faite entre moi d^une part et Thiebaut C 
conte de Bar d'autre, ensi quomles lettres le deviset qai faites en sont. Cez lettres 
furet donées quant li miliaires corroit par mil et deuz cenz et quarante anz le 
samedi après feste saint Pierre aoust entrant. D 



21. 
1240, 4 août. -— Lorr. a65, n" 3. 

Je Baols par la grâce de Deu evesques de Verdun faz savoir à toz que des fiez K 
que je chalongoie contre le conte de Bar, c'est à dire do fié d'Ambli^ et do fié de 
Donseveren ^ et dou fié de Rofroicorl^ que je m'en sui mis sur mon frère Robert 
par la grâce de Deu evesque de Lengres, et Thiebauz li cuens ausi, en teil ma- F 
niere que j'en tenrai ce qu'il en raportera ou mandera par ses lettres dedens Noeil 
qui vient ^. Et por ce que ceste chose soit ferme et estable , ai-je mis mon sael à ces 
lettres en tesmoignage de veritei. Ces lettres furent donées quant li miliaires cor- G 
roit par mil et deuz cenz et quarante anz en mois d'aoust le samedi aprez feste 
seint Pirre en aoust. 

22. 

1240, 4 août. — Lorr. 265, n" 4. 

Je Raols par la grâce de Deu evesques de Verdun faz conossant à toz que Thie- H 



' Voyez la pièce 17. 

* Nonsard, canton de Vigneulles (Meuse). 

^ Le même qui est appelé Hoon Teoevet 
dans ia pièce sa. 

* LaTour-en-Woêvre, canton de Frosnes- 
cn-Woévre (Meuse). 

^ Maizey, canton de Saint-Mihiel (Meuse). 

* Cumières, canton de Charny- sur* Meuse 
(Meuse). 



^ Pierrefitte- sur -Aire, arrondissement de 
Commercy (Meuse). 

' Longueville, canton de Bar4e-Dac(. Meuse). 

* Nom douteux. 

^ Ambiy, canton de Verdun (Meuse). 

* Dompcévrin , canton de Pierrefitte ( Meuse). 
^ Refroicourt, village ruiné, près les Paro- 

ches, canton de Saint-Mibiel (Meuse). 

* Voyez pièce 1 9. 



DES MANUSCRITS. 



31 



A bauz cuens de Bar doit doneir coogié mes homes qui saot venu en sa {erre dès 
cinc anz ea çai , « ^ noméement doit doneir coogié les trois frères de Ham ^, e Tbier- 
rioD d^Onvile ^ e Huin d'Avocort ^. E se descorde, estoit entre moi e le conte Thie- 

B haut devant dit de la venue des homes dès cinc anz en çai, il est sur mon signor 
Huon Teneyet^ chevalier Tomme le. conte devant dit de par moi, e sur Johan 
Hungrel de par le conte devant dit. E mes sire Robers par la grâce cl,e Deu eves- 

G ques de Lengres est par desuis ^ en teil manière que ce qu'il en diront j'en (enrai 
e Thiebaus li cuens ausi. E est à savoir que» des wardes de Longe Eawe'^ e 
de Verrières ^ ^ de Lebemeis^, dont je disoie que li cuens Henris ses pères avoit 

D dessaisi moi e les miens, nos somes nos mis je e li cuens Thiebaus devant diz sur 
les devant diz disors, en teil manière que se li disour pueet troveir qui? li cuens 
Henris ses pères de son tens, ne il ne li suen., avoiet dessaisi moi ne les miens 

E des wardes devant dites il m'en doiet resaisir. E est à savoir que se «es pères ne 
seu prevost ne seu bailli ne li suen des quereles qui sunt nomées d'une part 
e d'autre avoiet rien entrepris vers moi ne vers les miens dès cinc anz en çai, ne 

F je ausi ne mi prevost ne mi bailli ne li mien vers le conte son père ne les suens, 
nos nos en somes mis ausi sur les devant diz disors, en teil manière qu'il doiet 
enquerre la tenour deFune partie e de l'autre, e doiet remettre chascune partie en 

G teil tenour quom il troveront que les parties estoiet devant les cinc anz. E se li 
devant dit disour ne se pooiet acordeir, ce seroit tenu lai où l'avesques de Lengres 
qui est par desuis s'acorderoit. E totes ces mises doiet estre dites dedens Noeil qai 

H vient se li termines n'est rallogniez par les parties. E est à savoir que nule riens 
ne chiet en ceste mise fors les qaereles qoi sunt nomées. E les quereles qui sunt 
nomées de par l'evesque sunt leiles : Je l'evesques di que les gens le conte Henri 

J à son tens m'ont dessaisi de mettre le bergier de Thiaucort ^^; e se m'ont dessaisi 
de la maisniéc Thiebaut de Homont ^^ delez Saint Benoit ^^ qui est de mon fié; e se 
m'ont cil de Some d'Iewe^^ dessaisi do bois delez Berna rt fou e delez la sente de 



ACTEîf 

EH 

LANQUK 

vdusaihb. 



' Notre conjonction et est écrite sept fois e 
dans cet acte sans abréviation; elle n*y est pas 
^criti une seule fois et : le signe abréviatif qui 
la représente dans plusieurs passages doit doue 
se traduire par e. 

* Han-sur-Meuse , canton de Ssînt-Mihiei 
(Meuse). 

' Onville, canton de Gone (Moselle). 

* Avocourt, canton de Varennes^n-Argonne 
(Meosi). 

' Il est nommé Hues Tencues dans la 
pièce ao. 



* On pourrait lire aussi dessins ; mais la le- 
çon dessais se représente quatorze lignes plus 
bas, parfaitement lisible. 

' Longeauxi canton de Ligny (Meuse). 

* Verrières, dépendance de Récicourt, can- 
ton de Clermont-en-Argonnc (Meuse). 

* Labaymeix , canton de Pierrefitte ( Meuse). 
^* TbiauGourt, arrood. de Toul (Meurlhe). 

'* Haumont-lez-la-Cbaussée, canton de Vi- 
gneuUes (Meuse). 
^' Saint-Benoit, même canton. 
*^ Sommedieue, canton de Verdun (Meuse). 



32 



NOTICES 



ACTE» 
LARGOS 

vnLGAinn. 



MoUei^^; e se m'ont dessaiai de Poincet de Thiaucort où j'avoie ia moitié; ii pre- A 
voz de Saint Mihiei prist les wages mes homes en bois de BanoncoH ^^ qui est miens 
où il n*avoit droit, e s'en levet quatre livres de fors; e se m'ont dessaisi de la niais- 
niée Russon de Tilloy^^ qui est de mon fié. £ les quereles de mes homes sant B 
telles : Mes sire Gervaises de Creuwe ^'^ dist qu on Ta dessaisi de la femme Chavey 
de Creuwe e de samaisniée, e de la maisniée Aub^rtin le Duc de Nuevile ^^ e de la 
maisniée TArdenois de Nuevile. Mes sire Willaumes de Rignei ^^ dit qu'on Fa des- C 
saisi de lamaignée Warneton Brulei de Dagonvile^^ «d'Alesson de Rignei e de sa 
maisniée. Mes sire Waniers de Grimaucort^^ dit qu'on l'a dessaisi de Lambert de 
Tilloy , de Renaut e de Vedet e de Berte e de Poinœtte. Mes sire Weisses dit qu'on D 
l'a dessaisi de Taluel mon signor Wautier de Manonvile^ qai geit à Hanonvile^ 
delez la Tour en Weivre^, e do fié le conte en cel meesmes leu qail tenoit par le 
conte, e s'en a ses lettres. Mes sire Willaumes de Pierfite** dist qu'on l'a dessaisi E 
de trois frères à Malomont**, do genre le Preste d'Amicort^'' e de trois homes qai 
sunt issu de la sorour Agnete d'Arnicort. Mes sire Bertrans Jocelins dit qu'on l'a 
dessasi do qoart do fai de SoUae , e de la maisniée Willaume Botelle de Soillie ^^, e F 
de Mutel e de sa sorour de Maharon ^^. Mes sire Sarrezins dit qu'on l'a dessaisi en- 
térinement de totes les gens, homes e femmes, qu'il avoit à Yssoncort^. Mes sire 
Jocelins dist qu'on l'a dessaisi de quatre anfanz Androyn de Maharon, e desdouz G 
fiz Hecelin, e Richout e ses quatre fiz, e Renaudet le fil Leudin. Mes sire Erars de 
Marzei** dit qu'on l'a dessasi de Jehenet de Donscverien **^, «d'une femme de Ba- 
noncort, e de Bodrissel de Mont Saint Rcmei ^^ e de l'isle qu'est en l'eawe desoz H 
Marzei ; e se li sartel à force ses bois de Warvignés** e de Savonieres^^. Mes sire 
Johans Main Destre dit qu'on l'a dessaisi bien de cinquante livrées de chateis à 



/ 



'* Mouiliy, canton* de Fresnes-en-Woévre 

(Meuse). 

** Bannoncourt, canton de Picrrefitte. 

^° Thillot, canton de Fresnesen-Woëvre. 

*^ Creoë , canton de Vigneulles. 

^^ Peut-être Neuville -en-VerdunoiSf canton 
de Pierrefitte. 

^* Rigny-la-Saile ou Rigny -Saint-Martin , can- 
ton de Vaucouleurs (Meuse). 

** Dagon ville, canton deCoainiercy (Meuse). 

^ Grimaucourt-en-Woêvre, canton d'Ëtain 
(Meuse). 

^ Menonviiie , près Chauvoncourt , canton de 
Saint-Mihiei. 

^ Hannoo ville -sous -les -Gâtes, canton de 
Fresnes-cn-Woëvre. 



** Voyez pièce 20. 

^ Voyez la même pièce. 

'* Maiaumont, canton de Commercv. 

" Emecourt, même canton. 

*' Souilly, arrondissement de Verdun. 

^* Monthairon, canton de Souilly. 

'* Issoncourt, canton d^ Triancourt. 

** Voyez pièce 20. 

^^ Voyez pièce 2 1 . 

^ Peut-être Mont-Saint-Remi , emplacement 
d*une église ruinée, à Verdun. 

^ On pourrait lire également Waringnes; 
mais j*ai cru devoir préférer la leçon Warvignés , 
qui me parait désigner Varvinay, canton de 
VigneuUes. 

'* Savonnières-en-Woévre, même canton. 



DES MANUSCRITS. 



33 



A Masmei^^ que li cuens saisi. Mes sire Forques de Monçons^^ dit que ii prevoz de 
Saint Mihiel^ li tolli six vins e viii berbiz, e les gens son perc ouret à tort son 
cheval qai valoit cinquante livres. E cil de Monçops priret la proie de Rogevile'^; 

B se retinre^ des homes le signor Forcon quatorze bues 9 e por les autres oret x livrer 
de rachat. Mes sire Johans le Beaus i out ausi trente six que bues qu^ vaches; om 
li tolli ausi. Cez lettres furet douées quant li miliairesxorroit par mil e deuz cenz 

G € quarante anz le samedi après feste saint Pierre en aoust. 



ACT£S 

L%NGUI 
TULQAIRE. 



23. • 

1240, 37 décembre. — Lorr. 339, n* 8. 

Je Jof&rois cuens de Sarebriche ^ et sires d'Aspremont^ faz conossant à toz que 
je a promis et crantei à tenir la paiz que j'ai faite envers ma dame ma mère par 

D devant ma dame Ph^Iipe contesse de Bar; et se je aloie de nule chose encontre 
la paiz , ma dame li contesse devant dite me porroit contraindre à ce que je la ten-^ 
roie ensi que ele est devisée; et à ce me fui je otriez par mon sael que j'ai mis à 

E ces lettres en tesmoignage de veritei. Ce fu fait le juedi après Noeil quant li mi* 
liaires corroit par ii. et ce et quarante anz en mois de décembre, • 

2i. 

1245, 3i août.-— Lorr. aSa, n* 1. 

Je Thoumas de Couci ^ sires de Vervin' faz savoir k touz cials qui ces letres 
F verront ke com Thiebaus cuens de Bar et Jehans cuens de Retest' se fussent mis 
en moi de quereles et de contens qui estoient enir'als ainsi com il pert par les 
letres qui faites sunt de la mise seelées desseals as devant diz contes, je dis mon 
G dit en tel manière que li cuens Jehans de Retest deliverra Biaufort * et la chaste* 
lerie au conte de Bar et à Jelienne sa faniez et auvec cinc cens livrées de terre à pari- 
sis à Machau ' en tel manière com les charlres qui furent faites dou mariaige le 
H conte Huon de Retest et la devant dite contesse Jehenne le devisent. Et dis encor 
que se on a riens osteit de la chastelerie de Biaufort ne des aparlenaoces de celé 



^* Mamey, canton de Domëvre (Meartlie). 
" Voyei pièce 17. 

^' Saint-Mi Liel , arrondiAsement de Com- 
merce (Mease). 
** Rogéville, canton de Domëvre (Meurthe). 

' Voyes pièce 8. 

' Voyez la même pièce. 

TOME xxviii, 2* partie. 



^ Goucy-lc-Château , arrondissement de Lao n 
Aisne). 

* Vervins (Aisne). 

' Retbel(Ardennes). 

* Beaufort, canton de Stenay (Mcose). 

* MacbauU, arrondissement de Vouxiers 
(Ardennes). 

5 



LASrCOE 
Vl'LCAIRt. 



34 NOTICES 

chastelerie dé chose qui tourt à iretaige puis que li mariaige fu fais dou conte A 
«cTcs Huon de Retest et de la devant dite contesse Jebenne, que li cuens Jebans de Re- 

lest ri rcmete. Et d*endroit le bos de la chastelerie de Riaufort que la mère au 
conte de Relest vendi puis que li devant dis mariages dou conte Huon et de la B 
devant dite contesse Jehenne fu faiz, dis je que ce qui est à lever de ce bos que 
li cuens Jebans de Retest ie delirt (sic) au conte de Rar et à Jebenne sa fenmie, et 
face as marcbeans qui les bos avoient acbateiz, ou le bos se plus n'en i avoit de G 
un , que il en issent sans riens plus prendre ne lever, ou il en face le greit le conte 
de Rar de ce que li marcheant dévoient encor prendre en ces bos. Et quant celé 
asise sera faite au conte de Rar et à Jehenne se femme «je dis que li cuens, de Rar D 
rende Maisieres ^ et les apartenances au devant dit conte Jehan de Retest ainsi 
com les Chartres devant nommées dou mariaige dou conte Huon et de la contesse 
Jehenne devant nommeiz le devisent. Et dis que li cuens Jebans de Retest avéra £ 
le maison de Rains^; car il a bien proveit par tesmoins souffisans que li cuens 
Hues ses frères Taquist ains que il presist la contesse Jehenne. Et dix que li cuens 
Jebans de Retest rende an devant dit Thiebaut conte de Rar, pour chascun ^ an de F 
, 1 1 ans que la devant dite contesse Jehenne de Rar a tenut Maisieres en doaire, 
iLvii livr^^ de parrtû pour la defaute des mil livrées de terre que Maisieres et les 
apartenances dévoient valoir. Et des autres demandes que li cuens de Rar faisoit G 
seur le conte de Retest qui ne sunt terminées en ce que je ai dit ci deseure, je dis 
que li cuens de Rar n'a riens prouveit; et pour ce dis je que li cuens de Retest en 
demeure cuites et en pais, ne dès orenavant li cuens de Rar ne Ten puet riens de- H 
mander ne autres pour lui. Et des choses que li cuens de Retest demandoit ie 
conte de Rar dis je que li cuens de Rar rende au conte de Relest xl livres d'arti* 
siens pour le blanc palefroi que la contesse eut de la demorance le conte Huon , et J 
xvni livres de parûii que la contesse ot de la demourance le conte Huon pour 
1 pavillon. Et des autres demandes que li cûens de Retest demandoit au conte 
-de Rar qui ne sont terminées par mon dit ci deseure, dis je que li cuens de Re- K 
test n'a rien proveit; et pour ce je dis que li cuens de Rar en demeurt cuites et 
en pais, et que li cuens de Retest n'en puist riens demander au conte de Rar ne 
autres pour lui. Et dis que li cuens de Retest ait delivreit Riaufort et la chastelerie L 
et les apendices au conte de Rar dusques as octaves de la saint Denise, et d'ilue- 
ques dedens le quart jour après ait assis cinc cens livrées de terre à porisis à Mâ- 
chant au conte de Rar ainsi com je ai dit deseure, et à le quizaine (sic) de la saint M 
Denis ait li cuens de Rar delivreit Maisieres et toutes les apendices au conte de 
Retesi; et avéra chascuns toutes les issues de ces chastelerîes et des viles dusques 

* Mézières (Ardenoes). * Le mot ehascun est presque efiacê dans 

' Reims (Marne). l'acte original. 



DES MANUSCRITS. 



35 



A à ces jours que li uns doit délivrer à Tautre sa terre ainsi com il les tenoient au 
jour que je dis ce dit, en tel manière que lune partie ne Tautre ne puet riens 
prendre ne lever se par droit et par loi non. Et se il avenmt que il demourast au- 

B cuns blez ou aucune avaine à aucun de ces devant di^ contes et il ne l'avoient 
leveit dedenz ces jours, il ne les perderoient mie pour ce, ne autres meules se il 
les i avoient, fors que leur amendes, desqueles amendes je dis que je vueil que 

G il les aient levées dusques à ces jours que je ai dit que les terres soient délivrées. 
Giz diz fu raportez Tan de Tincamation Nosti:e Signeur Jhe^u Crist mil ce. qua- 
rante cinc le deerrain jour d-aoust. 



ACTES 

LAKGOB 
TULGAIRB. 



25. 

1246, août. — Lorr. ai i, n* 7. 

» 

Je Henris cuens de Lucemborc et sires de la Roche ^ faz savoir à toz ceaus qui 
sunt et qui serunt que je sui empris et alliiez par sairement et par foi à Thiebaut 
conte de Bar mon frère et mon feable, en tel ntehiere que je ii sui tenus ai ^ ai- 

E dier de moi et de mes homes contre totes gens qui tort li feroiet ou vouroiet faire 
de quoi ii volroit à droit et à jor venir là où ii doverpit, fors que contre Fempe- 
rour et Tarcevesque de Trievres et la contesse de Hainnau; e^s'ilavenoît qu'il de- 

F faiiit dou duc de Loherainne mon serorge et aucuns vousit ma serorge la du- 
chesse de Loherainne ou ses anfans faire tort de lor ténors dunt il vouroiet faire 
droit là où il deveroiet, li cuens m'en est tenuz ai aidier; et s'il avenoit que me 

G suer ne sui anfant vossisset faire tort le conte de ses ténors dunt il vouroit faire 
droit là où il deveroit, ge Ten seroie tenuz ai aidier contre ans. Et por ce que ce 
soit ferme choze et estable ai ge fait saaler ces présentes lettres de mon sael. Ces 

H lettres furent faites ^oant Ii miliaires couroit par mil ce. et quarante six ans om 
mois d*aost. 

26. 

1246, octobre. — Lorr. 426, n* 73. 

* 

Nos Jehans prevoz, Pieres doiens et toz li chapitres de Montfaucon ^ faisons 

J savoir à toz cens qui ces letres verront et orront ke nos por le profit de nostre 

église avuns escbaingié par commun assen à noble baron Tiebaut conte de Bar 



^ Laroche, province de Luxembourg (Bel- 
gique). 

* Il est à remarquer que la préposkion à est 
écrite oc devant aidier dans trois passages de 
cet acte, mais qu*elle est écrite à dans quatre 



autres passages où elle est suivie de mots com- 
mençant par une consonne. Néanmoins on la 
trouve ailleurs écrite ai devant une consonne. 
> Montfaucon , arrondissement de Montmédy 

(Meuse). 

5. 



EN 

LAXGCB 

TULGAIRC. 



36 NOTICES 

tôt ce ke nos avieos en Braibant ^ de soaz Clermont ' et aus apendices de Brai- A 
ACTES banl, en bois, en terres, en prez et en tôles autres choses; ne rien n'i retenons 

fors le trait de Teglise et les fiez qui muevent de Tiglise qui apartienent au pre- 
vost de Teglise de Montfaucon soulement qui est arcediacres de ce leu ; et por ce B 
li devant diz cuens nos a assis et assené en la vile de Aubereivile ^ vint et dous 
reses de froument et nuef de aveinne au rés de Verdun en terrages de Aubereivile 
premerenement à panre chascnn an ançois ke li cuens ne autres i praigne, et dis C 
livres de deniers provenesiens forz de Champaigne sis sols meins, en fours et eus 
assises de Aubereivile premièrement à panre chascun an ançois ke li cuens ne 
autres i praigne; et &e par aventure avenoit (ke estre ne puet mie de l^er) ke D 
nos ne poissiens panre en ces leus devant nommez les devant diz blés e< deniers, 
nos les panriens as molins ou en la chastelerie de Clermont là où nos vouriens 
mieuz en rentes le counte ançois ke il ne autres i prenist. Et ce nos a il otroié E 
à toz jours à panre, et se oblige soi et ses oirs à ce faire paier et délivrer à toz 
jors chascun an et les blés et les deniers devant diz; «f se par aventure avenoit ke 
nos vossissiens vendre ou eschangier à aucun on à plusors les devant diz blés et F 
deniers, ou le froument, ou Taveigne , ou les deniers par eus, li devant diz cuens 
et seu {sic) oir seroient tenu à recevoir en Icu de nos celui ou cens à cui nos ven- 
deriens ou eschangeriens la devant dite rente ou aucune partie de celé rente en G 
tele forme et à teles condicions cum li devant diz cuens et seu oir sunt tenu à nos 
por la raison de Teschange ke nos avuns fait à lui et ensi com il est devisé deseur 
en ces letres. Et por ce ke ces choses soient fermes et estables nos avons mis en H 
ces letres le seel commun de nostre chapitre. Ces letres furent faites en Tan ke 
li mih'aires coroit par mil dous cenz et karante sis ans en octobre. 

27. 

1247, mars, v. st. — Lorr. 367, n' 2. 

Nos li doieins et li chapistres de la grant esglise de Verdun fasons savoir à touz J 
ceauz qui ces ^ verront et orront que nos aquitons Thieibaut conte de Bar de 
toutes les choses qu*il a pris nen eu dou nostre, soiet blcif, soient proies, soient 
autres chosez queiz qu'elles soient , et de tou tes les mespresurez qu'il a eu envers nos K 
de cest jor en arrière, et de touz les domages qu il nos a faiz; et de la dette Perrin 
de Cavenes nos l'aquitons ausi. En tesmoignage de laquel chose nos Ten avons 

* Brabant-en-Argoone, canton de Clermont- * Aubrévilie, canton de Clermont - en -Ar- 

cn-Argonne (Meuse). gonne. 

' Clermont-en-Argonne, arrondissement de ^ Le mot letres, omis dins Toriginai, doit 

Verdun (Meuse). être suppléé. 



DES MANUSCRITS. 37 

A donées nos lettres sellées dou saei dou chapistre. Ce fut fait en Tan que li mi- 
liaires conroit par mil ce et qaarante set on mois de mars. 



28. 

1248, s 4 juin. — Loir. 311, n** 8. 

Je Henris cuens de Lucenborc et de la Roche et marchis de Erlons ^ faz savoir 
B à touz que je doi aquiteir Thiebaut conte de Bar envers Estevenin Fauquenel ci- 
tain de Mes de quatre cens livres de meceins dont H escriz gist en Tarche , et de 
quarante livres de mecem^ à paier à ceste Pâques noveliement k avenir; et ]*en doi 
G delivreir de touz couz et de touz damages. Ce Ten ai donei mes lettres seelcies de 
mon seel, qui furent faites quant li miliaires corroit par mil dous cens et qua- 
rante et VIII ans leu jor de feste saint Jehan Baptistre. 

29. 
1248, après le i6 mai. — Lorr. 243 bis» n* i45. 

D Ge doiens et tous li* chaplistres de Toul fasons conesant à tous que nos avons 
tel letres receucs de Taveske de Toul et dou duc de Lorregne dont li ténors est 
tele. — Ge Fcrris quens de Toul et je Ouedes ses fiz fasons conesant à tous ces qui 

E ces letres verront et orront que nos avons mix en wage nostre contei de Toul et ce 
que i apent à nostre segnor et nostre chier cousien Maheu duc de Lorregne ei 
merchis por cinc cens livres de provenesiens fors, por tout faire et por tout panre, 

F par lou lous et par Toutroi de nos femes, c'est à savoir Agnel et [Is]abel^ en tel 
meniere que nos ne nostre oir ne poons ne ne devons ceste wagiere racheter 
por mètre en autrui mein qu em la lou duc davant dit et ses [hoijrs. Et por 

G ce nos avons saelées ces letres de nos seés en telmoegnage^ de ve[ritei], les ques 
[furent] faites en Tan que li miliaires corroit par mil et dous [cens et q]nara[nte 
et wi]t ans lou samedi ' après feste seint Gengul. — * Après [fu convenu que toutes] 

H les foiz que li davant segnor, c'est à savoir nostre si[res li aveskes et li dus] davant 
nomës, se vorront aidier de ces présentes le[tres] nos [lor] mosterrons en tel me- 
niere que les letres demorront adés en nos [meins.] E^por ce nos avons raix nos 

^ Arion, province de Luiembourg (Bel- * Celte leçon est peut-être une faute invo» 

gique). lontaire du darc ; car il a écrit pins loin teimoe- 

^ ' Tout ce qui est placé entre crochets manque ^a^«* 
dans l'acte, où le commencement de plusieurs ' Samedi i6 mai, la fête de saint Gengou se 

lignes est déchiré. célébrant le 1 1 mai. 



ACTtES 

EX 

LAMGUe 

VOLGAIRS. 



38 



NOTICES 



ACTES 

BN 

LANGUE 

VULGAIAR. 



seés en ces présentes ietres en te8uio^[nage d]e veritei, en Tan que 11 mîitaires a 
corroit par mil et dous cens et [qaara]nte et wit ans. 

30. 

1249, juin. — Lorr. i86, n* 34. 

Jehans kuens de Reitest ^ à son très diier et feauble Arnoult conte de Loz ^ et 
de Chysni ' salus. Je vos fai à savoir ke je ai donné permanaableintfnt à mon très B 
chitfrs ammi et feauble mon signor Nicholon signor de Rumigni ^ «< à ses hoirs 
Tommage entièrement ke vos me devez de tôt le fiez ke vos tenez de mi por ce; 
se (sic) mant à vos et vuel et vos pri ke vos li faites hommage de tôt le fiez ke vos c 
tenez de mi ensi com li fiez le doit, et si tost corn vos li avrez fait vos en serez 
qaittes et deliures à mi de cel hommage et à mes hoirs vos et vostre hoir. Et por ce 
ke je vuel ke vos en soiez certains je vos en envoi ces présentes lettres seelées de D 
mon seel. Ce fu fait en Tan de Tincarnation ^ m. ce. quarante nnef en mois de 

Jung- 

31. 

1249, aoûu — Lorr. 85. n* 187. 

Ge Jehaos sires de Choisuel ^ fas savoir à tous que la maison de Melleir ^ qae £ 
je tieng, se je la voloie oteir de ma main^ je la doie abatre ou livreir au conte de 
Bar ou à ces gens por' abatre celle maison à la volentei le conte. Et por ce qoe 



* Voyez pièce a A- 

* Looz, province de Limboorg (Belgique]. 

^ Cbiny, province de Luiembourg (Belgique). 

* Voyez pièce 12. 

' L* original porte del incarnation; il en est de 
même dans dix autres chartes. Comme le mot 
incamalion n'était jamais masculin, on peut se 
demander si del ne pouvait pas se mettre au fé- 
minin. Je crois plus vraisemblable que certains 
copistes, sous Tinfluence de la prononciation, 
soudaient à la préposition de la lettre I repré- 
sentant un article féminin dont la voyelle s*éli- 
dait devant ïi d incarnation. Cet artide , qui était 
le dans le dialecte picard , se rencontre écrit sans 
élision [de le incarnation) dans la pièce 1 2 et la 
pièce 378. Il faut donc séparer les deux éléments 
dont se compose del en préférant, d'après beau- 



coup d*autres originaux, la leçon del, oii Ion 
supplée, suivant lusage, Tapostrophe qui re- 
présente la voyelle élidée de Tarticle féminin la 
ouïe. 

1 Choiseul, canton de Clefmont (Haute- 
Marne). 

' Peut-être Melay, canton de Bourbonne-les- 
Bains (Hante-Marne), ou Alillières» caoton de 
Ciefmoot, qui est la localité appelée Milliers 
sur la carte de Lorraine par Jaillot. Au lieu de 
Melleir on trouve Meller dans la pièce 76 , et 
Meleir dixu la pièce 274. 

' Je traduis par or Tabréviation qui sigoiûe 
ordinairement ur, parce que la forme por, écrite 
en toutes lettres, est plus usitée que pour daas 
les chartes des sires de Choiseul , et que d'aiU 
leurs on n y rencontra pas par. 



DES MANUSCRITS. 



39 



A ce soit ferme chose ai*je mis mon sael à ces lettres, que furent faites l^an mil 

dotts cens quarante et nuef eu ^ mois d'aoust. 

> 

32. 

1250, 3 avril. — Lorr. 626 « n* 1. 

Ge Jehans cuens de Borgoigne ^ et sire de Salyns ^ et ge Ysabiés sa femme fai- 

B sons connoissant à loz que nos avons repris de nostre signor Maheu duc de Lohe- 

reigne et marchis Vilers Seissés ' el Noidan \ et le tenos de lui aussi com nos tenos 

Sartres ^ et Ponpierre ^ de lui ; et ceu tesmoignos'' nos par nos seeis. Ceu fu fait en 

C Tan que li miliaires courroit par mil et ce et cincqaante aus witives de Paskes. 

33. 

1250, 11 jaio. — Lorr. a5i, a* lia. 

u 

Ge Alexaudres sires de Soluevre ^ fat conesant à tous ces qui ces letres verront 
et orront que dou bestens qui iere entre moi et mon segnor Maheu duc de Lorregne 

D et marchis, des boijois de mes nueves viles qui sont alei à la sue nueve vile de 
Godebrenges ^, est pais faite en tel meniere que li davant dit boijois porroitt ma- 
rier lor enfans à mes nueves viles dont il sont muit dedens Tan, ou faire boijois 

E dedens Tan, et doner de lor héritage qu*il ont au nueves viles à lor enfans quii 
averont mariei ou fait boijoix au nueves viles; et de ce qu^il en retenront en lor 
meins il le doivent vendre dedens Tan au boijois de mes nueves viles dont il sont 

F muit, ou à moi meimes ou à autrui cui ge vorroie se H boijois nou voloit achater. 
Et Terîtage doit en prisier au fuer que il vaut au nueves viles ou li héritages est 
par Teswart de quatre homes» cest à savoir par mon segnor échoie d'Othenges^ 

G et Orbin de Hacort ^ de par mon segnor le duc et de par les boijois de Godebrenges , 
et par le segnor Tyerry le Savage et par Vincent de Sovereinechief de par mi , en 
tel meniere que se ge ou autres por mi cui ge i meteroic ou li boijois de mes 

H nueves viles où cist héritages gist ne voliiens doner tel some d'argent com li 



ACTES 

EN 

LANGUE 

TULGAIRB. 



* Od peut lire aussi en (voy. pièce 3o). 
^ Franche-Comté. 

* Salins, arrondissement de Polignj (Jara). 
^ Viilersexel, arrondissement de Lure ( Haute- 
Saône). 

* Noidans-le-Ferroux , canton de Scey-sur- 
Saône; ou Noidans-les-Vesoul , canton de Ve- 
soûl (Haute-Saône). 



* Sartes, canton de Neafcbâteau (Vosges). 

* Pompierre, même canton. 

' Notes dans cet acte les finales ons et os. 

* Soleuvre (Luxembourg). 

* Godbrange , commune d^Hussigny, canton 
de Longwy (Moselle). 

' Ottange, canton de Gatteuom( Moselle). 
^ Haucourt, canton de Longwy (Moselle). 



40 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LÀKGUK 

VCLGATRE. 



quatre davant nomei i nieteroient, li borjois de Godebrenges tearoient cel heri- A 
tage en wagiere, arrés le jerbage que il me paieroient et la dimeassi, jusqu'à tant 
que ge ou autres por mi cui ge i meteroie paeriieus tel some com li quatre da- 
vant nomei averoient mix sux Teritage. El par ces convens li borjois de Gode- B 
brenges demorent en booe pais envers moi. Et se nuns des borjois de Goudcbrenges 
qui sont muit de mes nueves viles voloient revenir à mes nueves viles, il i porroît 
venir par le lous et par le créant mon segnor le duc dedens Tan. Après est à savoir C 
que ge ne puix retenir nuns des homes mon segnor le duc de ses nueves viles ne 
de viles que il ait en sa terre en nul lui , ne il des miens assi en la sue terre en nul 
lui ^. Et se nuns hom de mes nueves viles avoit beslens à nuns des homes des D 
nueves viles mon segnor le duc, et se nuns des homes des nueves viles mon se- 
gnor le duc avoit bestens à nul des homes de mes nueves viles, en demoinroit mes 
homes et les siens les uns envers les autres à la loi et à la costume de Biaumont. E 
Et est à savoir que ge demore hom liges mon segnor le duc après le seguor de Lu- 
cemborch dou fié que ge ti^ de mon segnor le duc, ne ne puis faire autre segnor 
davant lui après le segnor de Lucemborch. Et en tesmoegnage de veritei ge ai F 
fait saeler ces letres de mon seei, qui furent faites en Tan que li miliaires corroit 
par mil et dous cens et cinquante ans le jor de la feste seint Barnabe Tapostre. 



34. 



1251', 1 '' décembre. — Lorr. a66 bis, n^ a65. 



Je Jehans par la grâce de Deu eleus de Verdun fas savoir à touz cens qui ces G 
letres verront et orront que je doie rendre à mon ami et fiable Thiebaat conte de 
Bar set cens livres et cinquante de tornois à la quinzainne de Pâques; et porce 
que ce soit ferme chos [sic] et estable je Ten ai doneies mes lettres seeleies de H 
mon seel en tesmoignage de veritei. Ce fu fait Tan de mil et dous cens et cinquante 
et un an en mois de novenbrc Teindemain de feste saint Andreu. 

3.5. 

1252, 11 avril. — Lorr. tààt o!^ 2< 

Ge Katheline duschesse de Lohenrrainne et marchise fas cognuissant à tous cex J 
qui ces lettres verront et orront que de touz les proages qui istront de Toul dedens 
et defors (sans viandens [sic) que on despanderoit en chevalcbies et en warni- 
sons) ge et mes fis Ferris en avérons le quart; et se au vendengier et au messo- K 



' Il faut remarquer lui mis deux fois pour lieu. 



DES MANUSCRITS. 



41 



A Deir venoit, chasqunc partie vendeogeroit et messoneroit ce qu'il porroit sanz 
partir à Taatre; et ge et Ferris mes fiz sommes tena à desfendre à nos homes et 
gardeir ciaus qu^il n*aident ciaus de Toul , et se auqauns de nos homes les aidoit 

B nos sommes tenu à panrre Terilage celui que moveroit de nos et tout son mueble 
à nos pooirs et son cors se nos poons, et les tenrrons en nos mains tanque cil 
Tavroit desfait ^ au parties; et aussi sommes tenu au conte de Bar et il à nos. En tes- 

C mognage de laqneil chose je ai fait seelleir ces lettres de mon seel por moi et por 
Feni mon fil qui n'a point de seel. Ces lettres furent faites quant H miliares cor- 
roit par mil dous cenz cinquante et dous ans, le jeudi prochain après les octaves 

D de Pasques* 

36. 

1252, mai. — Lorr. s43 bis, n* idg. 

E Je Rambaus chantres de Tenglise de Toul fas cognissant k touz que j'ai otrié 
teil don cum mes sires Rogiers par la grâce de Deu cvesques de Toul a fait a 
noble baron Thiebaut conte de Bar por le servise qu'il a fait à Tenglise de Toul, 

F si comme dou fié que me sire Wautiers Barloieins tenoit de mon signor l'evesque 
devant dit en touz les leus où qu'il tenist fié de mon signor l'evesque areis qu'en 
ces viles ou en ces bans et là où il part à lui. Et en tesmoignage de ce^te chose 

G j'ai mis mon seel en ces letres , que furent faites en Tan de mil et dous cens et cinc- 
quante dous ans en mois de mai. 

37. 

1252, s6 janvier, t. st. — L«irr. 976, p. 1, n* 17. 

Conue chose soit à toz cels ke ces lettres vairont et oront ke li sires Manessiers 

H li chevaliers de Montois^ at donei por Deu et en aumône au covanl de Vileirs' 

cinc sosz de meceins de cens chascan à tosz jors mais por faire son anniversaire 

et l'anniversaire sa feme chascan après ior décès. Et de ces cinc sosz avrat li co- 

J vans devant disz pitance lou jor k'il ferat ces anniversaires. Et li sires Manesiers 

Ior at assis et assennez à panre ens nuef sosz et demi de cens ke Âcelasz de Mai* 

serei ' li doit sus la terre k'il tient de lui au starp delesz Maiserei , et si les en at 

K maintenant fait saisiz et tenanz, chattels prennant et chattels levant. Et por ceu ke 

ceste aumône soit ferme et estauble Ior en at il donei ces lettres saieleies del saiel 

nostre honorable père Jaike par la grâce de Deu evesque de Mesz, ki furent faites 



ACTES 

LAfCGUB 
▼ULGAIRB. 



* On peut lire aussi deffait 

' Montoy, canton de Pange (Mosdle). 

TOME XXVIII, 2* partie. 



* Voyex pièce 6. 

' Maisery, canton de Pang<*. 



6 



k2 



NOTICES 



ACTES 

LANGUB 
VCI.GAinB. 



randemain de la Conversion saint Paul, kaot li miliaires corroit par m. et ce el A 
dnqoante et dous ans. 

38. 

1252, 3 mars, v. st., vidimé le i3 décembre 1277- 

Nos Lorans per la grâce de Deo evekes de Mesz ^ faisons conoissani à iouz ke nos B 
viemmes et leames mot à mot lou jour de la fesle sainte Lude, qsant li miliaires 
corroit per m. et ce. et lxxtii ans, une lettres saîelées dou saiel Tonorable père 
Taveske Jake de Mesz ki îu et dou saiel lou noble baron Hanri conte de Saumes^, C 
des qaels lettres li tenours ieret tele. — Conue chose soit à touz cels ki ces lettres : 
vairont et oront ke li sire Thieris de Morehanges', li filz lou signor Estevenon ki 
fut , at acquitei plainement et en bone foi à la chiese Deu de Saint Amout de D 
Mesz tout lou bestans k*il clamevet en la menandie ke Sains Âmous at à Thil^ et 
ou porpris de la 'menandie, et en crowées, et en chans, et en presz; c'est à savoir 
k'il disoit k'il i devoit panre ses geistes et lou fuerre et TaVoine et les viandes et E 
l'erbe en presz, et disoit ke bien en estoit tenans. Et cest acqaitement at il fait en 
teil manière k'il ne sei oir, ne autres por ous, n'i puent jamais niant panre; ains 
conoist bien k^il n'i at ne droit ne ténor. Après est à savoir ke en tote la voerie de F 
Thil, nep en tout ceu k'i appant, ne doit mais li sires Thieris ne sei oir, nen 
autres por ous, mettre main à cors d*omme Saint Amout por panre se per juge- 
ment non ou por foruxorement ; mais koi k'il prengne dou lour ne sus lor héritage , G 
li abbes ne li covans de Saint Arnout n'i puient niant reclamer ne contredire fors 
ke lor droiture. Et s'aucuus de ceste voerie vuet aler menoir aillors desous Saint 
Arnout, il lou puet bien faire; mais s'il voloit aler menoir aillors ke en la terre H 
Saint Arnout, li maires Saint Arnout lou doit tenir quoi por demorer a leu et 
panre la seurtei, fust por alée ou por foruxorement. Et se li seurteis enchéoit, li 
abbes en avroit la moitiet et li sire Thieris l'autre. Et sus toûz cels ki iroient J 
menoir fuer de ceste voerie, où ke ce fust, panroit li abbes sa droiture sus lor 
héritage ki i demorroit, et li sire Thieris panroit autretant sus corn il feroit se li 
hom demoroit au leu. Et ceste voerie at li sire Thieris repris de l'abbei de Saint K 
Arnout en fied et en bornage ; et après son decés la doient adès sei oir repanre de 
l'abbei de Saint Arnout en fied et en homage. Et por ceu ke se soit ferme chose 
et estable, en tesmoignage de veritei sont ces lettres saielées dou saiel l'ei^eske L 
Jaike de Mesz et dou saiel lou conte Hanri de Saumes, ki furent faites xv jors 
après les Bures, en Tan ke ii miliaires corroit p^r m. et ce et ui ans. 



* Pour les finales si voyez la pièce ^. 
'*Sslm-Chflteau, province de Luxembourg 
(Belgique). 



' Morhange, canton de Gros-Tenquin (Mo- 
selle). 

* Thil. canloQ de Longwy (Moselle). 



DES MANUSCRITS. 43 



39. 



ACTES 

1253, 3i mai. — Lorr. an, n* lo. l.\kooe 



A Ge Kalherine duchesse de Lorregoe et marchise fais conoissant à tous ceus qui 
ces lettres veirront et orront que je ne puis ret^ir en ma terre en nul ieu, ne 
Ferris mes fiz aussi , nuns des hommes mon frère Henri conte de Lucemborc se 

B il ne sont des nueves viles ou de droit entrecors. Et en tesmoignage de vmtei ge 
ai fait saeler ces lettres de mon seel , que furent faites le sambedi après TAsceiision , 
en Tan que !i miliaires corroit par mil ce et cinquante trois ans. 

40. 
]S54. 3o mai. — L<ht. 335, n* 1 1. 

C Nous citeen et la communetez de Verdun faisons counoissant à touz que nous 
avons à nostre seignour Jaque par la grâce de Deu eslut de Verdun rendu et 
remis an sa main quites et délivres ses moulins qui sunt en Muese à Verdun au 

D vennes de pierre desouz sa maison de Tesveschie de Verdun , que nous aviens en 
wage des da van tiers au devant dit eslit pour owit cenz livres de forz de Cham- 
poigne, les quelx nous li acquitons dou tout. Et pour ce que ce soit ferme chose 

£ et estauble avons nous fait saeler dou seel de la citei de Verdun ces lettres , qui 
furent faites en Tan que li miliaires courroit par mil et deux cenz et cinquante 
quatre ans, la vigile de Penthecoste. 

1255, ï3 juillet. — Lorr. 311. n* 9. 

F Gie Ferris dux de Liohereigne et marcbù fax conaoissant à touz ceus qui ces 
lettres verront et orront que gie me suis mis par devant moA conseil en la main- 
burnie mon chier oncle Henri conte de Lucenborc ^ et de la Roche ^ et marchis 

G de Arlons^, de cest jor en avant jusqu'à la feste seint Kemi qui vient prochiene- 
ment , et de la devant dite feste seint Rémi en dous anz ; et çou ai ge créante et 
juré fermement attenir. Et en tesmoingnage de vérité j'ai fait ces lettres saeler de 

H monsael, qui furent faites le jor de la iMagdaleine, en Tan que li miliaires courroit 
par mil et dous cenz et cinquante cînc. 

' Voyex pièce i3. — ' Voyez pièce iS. — ' Voyei pièce a8. 

0. 



tolgaihk. 



44 NOTICES 



TULfiilIlB. 



42. 



ACTBS 
Bll 

LARGUE 1255, juillet. — Lorr. s5i« n* ii3. 



Coneue chose soit à touz ceaus qui ces lettres verront et orront que cum batans A 
Aist entre les gens le conte de Bar et les gens le signor d^Aspremont^ li balli le 
conte de Bar et li balli le signor d'Aspremont se sont acordei en tel meniere qne 
li warde de la maison Saint Martin de sor Boulonville ' demore quitement au B 
conte; et demorent quitement au conte sens partie d^autrui ces gens que cist escris 
nommera ci apr^s, c est à dire Marguerons qui fu fille Grenison qui est famé 
Perrignon le fil Gras Moule de Bernei', Hauyete li famé Thierrion de Chans qui G 
demore à Acei^, Pierreçons li fiz le Fevre de Boulonville qai demore à Flirei^ et 
sa saer qui demore à Boulonville « Herbin de Saint Bausome^ qui fu fiz Huin, 
Jacommins li fiz Pariset qui est marieiz à Saint Julien'' ef ces frères li mains nez, D 
les dous serous Vion qui demorent à Saint Bausomme, li clers li fiz Pariset, 
Ricbardins d*Acei et Vions de Saint Bausome. Et est à savoir que toutes ces gens 
de suz nommées demorent au conte, et tuit lor hoir et lor héritage quitement, E 
arez la famé Richardin d'Acei et la famé Vion de Saint Bausome qui sunt le 
signor d'Aspremont. Et est assavoir que li famé Richardin d'Acei et li famé Vion 
de Saint Bausome sunt à mon signor d'Aspremont , eles et lor hoirs et lor héritage F 
où qa'il soit. En tesmo/inaige de laquel chose Gobers sires d^Asprmionl at mis 
son sael en ces lettres , qui furent faites Tan de mil dous cens et cinquante cinc 
ans on mois de jullet. 

43. 

1255, 28 septembre. — Lorr. 311, n" 30. 

Je Ferris dus de Loeraine et marcbû faiz conossant à touz ces ki ces lettres G 
verrunt et orrunt ke je ai doneit et ottroiet par ma pleine volenteit à Henri conte 
de Lucenburch, de la Boche et march» de Erlons^ mon chier oncle la moitiet 
de toutes mes proiages des sailinez ke je aquestera ou porray aquester à Moihenvi^ H 
à Duese^ à Boisieres^ et allours par toute ma terre, pour paier ses dés à seis 

* VoyexpiècdS. ^ Saint-Juiien , c** de Commercy (Meuse). 

* Bouillonville, canton de Thiaucourt > Voyez pièce 4i. 

(Meurthe). ' Moyenvic, canton de Vie (Ifeurthe). 

* Béney, canton de Vigneulles (Meuse). ' Dieuse, arrondissement de Château-Salins 

* Essey-en-Woevre , canton de Thiaucourt. ( Meurthe ) . 

* Flirey, canton de Thiaucourt. * Rosières-aux-SaUncs, canton de Saint- 

* Saint-Baussant, canton de Thiaucourt. Nicolas-du-Port (Meurthe). 



DES MANUSCRITS. 



45 



 ans; et ses années doient oommencier an jour et à Toure c^om comenceront à 
salineir. Et pour ce ke ce soit ferme choise et estaible et ke je ne antres ne puest 
alleir encontre, Ten ai ge doneit mes lettres saieléez de mon saiel en tesmoignaige 

B de veriteit, ke furent faites la vigilie de la feste saint Michiel, cant li miiiares 
corroit par mil et ce et cinquante et cinc ans. 



ACTES 
E!f 

LAXOUB 
TULCAISE. 



1255, 1*' octobre. — > Lorr. an, n* i a. 

• 

C Ge Hanrù cuens de Lucenborg, de la Roche et marchi> de Erlons fais cogni- 
saint au tous que je ai donei à ¥erri dux de Lorrains et march» mon nevou pur 
sa partie de Tacheote qui li vennoit de par mon peire et de par ma meire ce qu^ 

D je avoie à Amés^ et à Trune^ et à Eroville' et à Suflang^5^ et à Rossenges^ et à 
Ragecort^ et à Til '' etk Meirs^ et à Saint Liger^ sans Costans ^^ et sa tenoir, et à 
Obanges^^ et à Esch^^ deleisObanges, enterement sausmes frans hommes qae je 

E a en ces devant dites villes. Et est à savoir que en ses leus devant dis qo^ je ne 
puis rein reclameir ne acrostreir, ne ju ne li meins, se je ne fais par le duc 
devant dit ou par les seins; ne se ne puis retinir nuns de ses hommes ne des 

F hommes à ses hommes. Et s*il avennoit que akuns de hommes de mes franches 
villes et des franches villes à mes hommes doit en aroir le duc, li dus ne poiroit 
rein reclameir en la remenanche ne en moble ne en heretage, ne je autreteil 

G des seins nçs des hommes à ses hommes. Et est encore à savoir que je ne puis 
retinir nus de ses hommes de ses villes baptices ne des hommes à ses hommes 
de ville baptice, et sMl i vennoient il le poiroit parsevrc et panre en ma terre et 

H en la terre mes hommes, et ju li doi osteir la force ; et auterteil doit faire li dus 
de mes hommes et des hommes à mes hommes. Et si akunnes de mes fammes 
aloient par mariage en la terre le duc« je ne puis rein reclameir en la famme 

J ne en ses oirs, ne li dus ne puet rein reclameir ne la famme ne li hor qai de la 
famme venroient en Teritage de la famme ; et autreteil des fammes le duc qui 



* Aametz, canton de Audun- le -Roman 
(Moselle}. 

* Grusnes, même canton. C'est probablement 
par erreur que le copiste a écrit Trune au lieu de 
Crâne. 

' Ërrouville, canton d*Attdun4e-Roman. 

* Schifilanget près Russange (Luxembourg). 

* Rnasange, canton de Longwy (Sfoselle). 

* Racbeoourt. province de Luiembourg 
(Belgique). 



' Voyex pièce 38. 

* Meix devant Virton , province de Luxem- 
bourg (Belgique). 

* Saint- Léger, près Virton, province de 
Luxembourg (Belgique). 

** Coatans devait être une dépendance de 
Saint-Léger. 

" Aubange, près Messancy, province de 
Luxembourg (Belgique). 

*' Aix , près Aubange. 



46 



NOTICES 



ACTBft 

BV 

LAHOUX 

TIAGâlRB. 



venroient en ma terre par mariage et de ioor hoirs et de loar terres. Et par ce A 
que ce soit ferme chose et astable pnr ^' mi et por mes oirs à tous jors, a je lai 
sçeler ces letres de mon seel , qui furent faites Tan qaant li miliares oorroit par 
M . ce . LV ans , le jor de saint Remei. B 

45. 

1255, i" octobre. — Lorr. s 1 1, n* i6. 

Je Ferris dux de Lourr^ne et marchie fas conoissant à tous ces qui ces lettres 
verront et ourront que de teii escheoite qui dut escheoir à ma dame ma mère 
Katherine duchesse de Lourregne et marchûe de par le duc Waleran som peire 
et de par sa meire ma dame Ermenseud contesse de Luceleborc ^ que ce qae D 
mes oncles Hanris coens de Luceleborc, de la Bouche et march» de Erions m'en 
a laissié etdonei (si com les lettres qu'il m'en a donei saelées de son sael le tes- 
moignent qui noment les leus où il le m'a assis et les moes lettres aussi qu'il en E 
a de moi) que ce preng je à grei et à assois en teil meniere qae de celle escheoite 
je ne puis mais rien reclameir sour lui ne sour ses oirs. Et ces choses ai je faites 
par ma plaine vokntei et fors de mainbornie en tesmoignage de mes oncles F 
Renaut conte de Castres^ et mon signor Girart de Luceleborc signor de Dour- 
buis', et en tesmoignage de Robert signor d'Âisse \ de Hanri signor de Hupha- 
h>e^, de Sohier signor de Bourseul et de mes feals mon signor Nichole d'Othenges^ G 
et mon signor Ârnoult de Wolquerenges''. Et pour ce qae ce soit ferme chose et 
cstable et qae je et mi oir ne puissiens aleir à l'encontre, si ai je fait en tesmoi- 
gnage de veritei ces presens lettres saeleir de mon sael, et à ma reqaeste et à ma H 
proiere mi oncle devant dit ont aussi fait mètre lour saels à ces presens lettres , 
les quels furent faites et douées le jor de la feste saint Remei en vendenges, en 
Tau de l'incarnation' nostre Signor de h. cc.ly ans ou mois d'octobre. J 



*' La leçon pnr^ écrite ici en toutes lettres, a 
déterminé plus haut la lecture de la syllabe />iir 
abrégée dans pur et dans pnrseDre ; mais je naî 
pas cru pour cela être autorisé à lire Lacenburg, 
Ragecnri et curroîL Quant aux exemples de la 
préposition /)or en toutes lettres, ils sont assez 
rares pour qu on soit autorisé à les considérer 
comme des anomalies. (Voyez pièces 46, 63 et 
iSg.) 

* Sur Torthographe de ce aom« voyez la 
pièce i3. 

' On pourt*ait lire aussi Carres , mais Castres 
se lit clairement dans la pièce 55 ; il s*agit cer- 



tainement de Bliescastel, dans le Palatinat 
(Bavière). 

' Dttrbuy, province de Luxembourg (Bel- 
gique). 

* Peut-être Eicb près Luxembourg. Au lieu 
de Aisse on trouve Asse [pièce &5 ), Aysse ( pièces 
8i et iio),ilû% (pièces a5i, 270 et 3i8). 

* Houfialize, province de Luxembourg (Bel- 
gique). 

* Voyez pièce 33. 

' Volkraage , canton de Tkionville (Moftelle). 

* L*original porte dd incarnation. (Voyez 
pièce 3o.) 



DES MANUSCRITS. 47 



ACTES 



46. 

BIf 

1255, ^5 octobre. — Lorr. an, n* i5. laroui 

Vt7L0A»B. 

A Ge Ârnous ceus (sic) de Los ' et de Chine! ^ fias [sic] cogDossant à touz çaus 
qai veroTit ces letres ke oos nos soames concordei, entre moi et mou (sic) segnor 
Henrit conte de Lucenbor et de la Roobe et marcheis d'Ârlous, de la neuve ville 

B de Sei Mari' en telle meitneire ke je i doe avor la motei en toutes choises et i 
Tatre, fors la tour et le pasage ke il i reteint par devant; et je ai la motei en 
pruages dou molin, ne il ne doit penre pount de passage de mes homes. Et doit 

G an savor ce li feiz Lambert Chaseir qai est dou ban^ de la ville est de mou fei 
ou dou fei le conte de Lucembor; et cil de cou fei il sera, le met à la ville pur 
tant de vallance cum il vait. Et doit on savor que je et moi home aveins en la 

D ville a^ jur qew li ceus de Lucenbor Taquesta a s^nor de Muceî^ et je le doi métré 
en la ville pur ma partie deliveir pur tant come H prodome qui sunt pris entre 
moi et lui le priserunt^ et ce ce ne valoit tant comme il i ai senz la tur et le pas- 

£ sage, je le doi aquesteir a plus près de là fors des murs et des fosseiz de Verton 
à mon pooir en bone foit et par de là Taue ce je poiz, et mètre en la ville tant 
qae je i ae autretant comme il sens'' la tour et le passage devant jdit; et ce je i 

F avoe plus il me demoroit. Et ce me doent les os et les chevacheies et le conte de 
Lucenbor atresi cil de la ville ensi commez les atres neuves villes ce li ceus de 
Lucembor ne les en quicta a jur qu'il jurât la ville; et ce je les semong devant 

G lui je les avérai , et se il semont devant il les avéra, sauf ce que je ne les poiz 
meneir sor lou ne il sour moi. Et ce je ai reins aquestei ou ban de Sei Mart qui 
soit dou fei le cunte de Lucenbor je le doi mètre en là ville à Tesgart des prou- 

H dômes devant deiz, et de ce me doit il aideir de cent \ivres de fors. Et je doi 
tenerr en fei et en homage toute ma partie de loa ke je ai à Sei Mart et on ban 
encontre lou, et en doi estrc ces hons. Et ces coises doenl estre t^rmineies par 

J mou segnor Henrit de Mirvat ^ et mou segnor Vateir de Nueville ^, et ce il se descor- 
doent mes sires Henreis de Hufalise est par desour ; et se de Tun de ces defalloit 

^ Voyez pièce 3o. ^ Oo pourrait lire *aussi Nuicei ou A'iocet 

* Voyei la m^rne pièce. mais il s*agit de Mussy-la- Ville, près Virton. 
^ Sainl-Mard, près VirtOD. ' Oa lirait plutôt sens: mais on trouve plu 
' Oq lirait plutôt bau ; mais ban se présente haut ienz. 

plus loin deux fois. * Mirwart, près Âweane, province de Luxem- 

* La lettre a représente ici oa; voyez aussi bourg (Bdgique). 

plus loin a tê^or, a plus près, a jur. Cf.; pièces * Neuville près IzjI , province de Luxembourg 

49 et 117. : ; (Belgique). 



Elf 

LANGUE 

VUMAim. 



48 NOTICES 

' UD i doit metre uu aire proudome. Ce fout fait le jur des octaves de festes sei Lac A 
ACTES j^ii ^^ gi cinquante cinc ans un mob d'otenbre. Et ces choises devant dites tein 

je dou cunte de Lucembor en acressance dou fei que je tein de lou. Li date est 
teiie comme devant. B 

47. 

1S55, octobre. — Loir. 311,11* 17. 

Je Ferrû dux de Lorraine et marcha fais cognisaint au ^ tous que de mil mars C 
d*argent des queis j'ai estabii plege mon ckeir^ oncle Hanri conte de Lucembui^ 
envers mon chier cosin Thiebaut conte de Bar, de tenir les convennances et les 
alliances de moy et de devant dit conte de Bar, en» que les letres seeleies de D 
mon seel et dou devant dit conte de Bar qui de ce sunt faites le tesmoinent, qae 
je le garderai de toutes costanges et tous damages. En tesmonage de là queil 
chose je a nus mon seel en ces présentes letres, qui furent faites Tan de Tincarna- E 
tion' îio9tve Signoir M.ccL.cing ans en mois de octobre. 

48. 
1255, 19 décembre. — Loir. 338, n* 3. , 

Je Jakes par la grâce de Deu eveskes de Mez faiz savoir à touz ke les dous cens F 
livres de meceins ^ des quelz mes coisins et mes feables Thiebaus cuens de Bar 
est randeres por moi comme drois dettres à Simonin Poujoise citein de Mez à 
paier à feste saint Remei qui or vient, ensi com ces lettres lou tesmoignent ke li G 
davant diz Simonins ait^ de lui, sunt despendues et alées ou prou et en Tuz de 
Teveschié de Mez, et s'il en avoit nul damaige je seroie lenuz dou restorer; et se 
je ne li restoroie il s'en tenroit à moi et a biens de Teveschié par tout par mon los H 
et par mon crant. Ceu tesmoing je par mon seiel et par mes letres, qoe furent 
faites lou diemange davant Noël, quant li miliares corroit par mil ce et cincqaante 
cinc ans. J 

49. 

1255, 38 décembre. — Lorr. 976, p. 11, d* a. 

Gonue choze soit à toz ke li sires Hues de Gorse ^ li chapellains de Nostre K 

^ Au, représente ici la préposidon à (voyez * Il y a dans Tacte Ih démet. (Voyez la noie 4 

aussi pièce àh ). * de la pièce 49. ) 

' La leçon didr est teztuelle, mais on tronve * Notre veril>e a, écrit ici et ailleurs aie . s*é* 

ensuite c&ier. crivait aussi ai (pièce i&), ct( (pièce 73), el 

' n y a dans loriginai dd inearnation. ( Voyez ( pièce 49* ) 

pièce 3o.) ' Gone, arrondissement de Metz. 



DES MANUSCRITS. 



49 



A Dame la Ronde de Mes ait aquasteit à toz jors maix por lui et por sez hoirs à 
Tabbausse et a convent de Sainte Glossenne ^ de Mes lor maison qu'elles avoient 
en Neketienrne, ke fut Roillon, le siet devant lou four Wesceil lou bollangier ke 

B fut, per' mey xii s. de raeceins^ de œns chascan, à paier la moiliet à feste saint 
Jehan Baptiste et l'autre moitiet à Noiei. Et cest cens lor doit il porteir à Sainte 
Glossenne az termines devant dis. Et ceste maison devant dite li doient elles wai- 

G rantir an et jour et tant que li nu bans soient corrut en paix a droit de Mes per 
mey lou cens devant dit. Gist escris fut fais lou jour de feste des Ynocens, en Tan 
ke li milliaire^ corroit per mil ce et lv ans. — Jaikemins Frankignons ait Tescrit \ 



ACTES 

LAItCUB 
YULGAïaS. 



50. 

1255, i3 janvier, v. st. ~ Lorr. 245, n* 35. 

O Noos li universités des citeins de Toul faisons cognissant à tous ceaus qui ces 
présentes lettres verront et orront que nous avons mis en la garde et en la com- 
mandise lou noble baron Thiebaut conte de Bar Tuniversitei des citeins de Toul 

E devant dites et les nos choses à la vie Ferri mon coisin ^ lou duch de Lorrenne, 
et por ceste garde nous summes tenu à lui ou à son commandement rendre chau- 
cun an à la Nativitei Noj(re Signor cinquante livres de TouUoû; et li premiers 

F paiemens commance à la Nativitei No«<re Signor qui vient; et il nous doit main- 
tenir, desfendre ^ et garder envers tous homes arrez droit, sauf lou droit Tavesque 
de Toul; et dès ici en avant nous summes en sa garde, et nous lou devons aidier 

G de nous et de la ville dedens la ville envers tous homes (fors que envers Tavesque 
de Tpul) au sien; et se il ou sa gent avoient mestier dou vendaige de la ville, il 
lou doient avoir parmi lou lor por dedens et defors. Et ces choses li dis cuens et 

H ces consausont jurei à tenir et creantei. Et se il par aventure (dontDex lougart !) 



' Abbaye de Sainte-Glossinde de Meti. 

' TsLÏ traduit cette abréviation per et non par 
m et plos bas, parce que les exemples de la 
préposition per, écrite en toutes lettres, sont 
nombreux dans les actes d*amans (voyez les pièces 
aog, 354, 366,337,347*349,351, 363, 365 
et 383 ] , tandis que la forme par ne s*y rencontre 
pas. 

* G*e8t ainsi que ce mot est écrit, pièce 37; 
on trouve aussi meceans (p. i3),niMeiu(p. 18), 
"''P'^ (P* 77)* in^^'iu (p. a6S), mesioens 
(p. a93),inefseiru(p. 99), messains (p. ia4) et 
sir^aifix (p. 1 o3). Ce mot est représenté ineiacte- 

TOHK ixviii , 2* partie. 



ment ici par mf, et ailleurs par mee, abréviations 
qui, tout en dérivant du latin meUnsis, désignent 
implicitement, dans les actes en langue vulgaire , 
des mots oh le t doit être remjdaoé par Tune 
des sifflantes c ou ss» Il en est de même des abré- 
viations Ib ou lib, qui, tout en dérivant du latin 
libra, désignent le mot livre dans les actes fran- 
çais. 

* L'acte na ni sceau ni annonce de sceau. 

^ Les mots mon coiiûi ont été copiés par mé- 
garde d'après un acte rédigé au nom du comte 
de Bar. 

' On peut lire aussi deffendre* 



50 



NOTICES 



ACT£S 

EN 

LARGUE 

VULGAIRE. 



ne nous tenoit ces convenances ensi cum elles sunt devant dites, mes sires Amis A 
de Monfaucon ^ sires de Commarcei^ mes sires Gobers d'Apremont ^ mes sires 
Jebans de Choisuez ^, Philipes chevaliers chastelleins de Bar, Eudes chevaliers de 
Sorcei "^^ Miles dievaliers de Sorcei ces frères, Guyilaumea sires de Deullei \ Erars B 
sires de Marcei-^, Ferris de Chamblei ^^ escuiers , mes sires Richars d'Ancelle ^\ mes 
sires Waultiersd'Espinaus, mes sires. Jebans deBriei ^^liebaos de Baffroimont^' 
escuiers, mes sires Tbierris d* Amélie ^^, sui bome et sui feabie, et tuit si autre C 
borne sans melTaire vers lui nous en seroieat aidant par son los et par son créant. 
Et por la devant dite somme que nous li doiens cbaucun an il ne puet panre cors 
de citein de Toul. En tesmo/ignage de la quel cbose li saez de Tuniversitei des D 
citeins de Tou! est mis en ces priantes lettres, que furent faites lou jour de feste 
saint Remei et saint Hylaire, Tan de Tincamation Noffre Signor Ibesu Grist mil dous 
cens et cinquante cinc en moix de janvier. E 



51. 
1255, février, v. st. — Lorr. 697, n* 5. 

Je Tboumas de Couci sires de Vervin et je Mai^guerite sa feme fasuns savoir à F 
tous çaus ki ces présentes lettres verront et orront ke nous avons vendut à mon 
signeur Nicolun cbevalier signeur de Humigni^ Martigni^ et Buemont', et tout le 
doaire entièrement quanqae nous en teniemes au jor et à Teure ke ces présentes G 
lettres furent faites, le quel doaire nous teniemes par la raisun de mon signeur 
Nicole le Jouene ki fu jadis fins mon signeur Nicolun de Rumigni et barons à moi 
Mai^erite devant dite. Et ce avons nous vendut parmi vint et quatre cens livres H 
de parim, des ques ixuu cens livres devant dis nous nous reconissons à sous eCà 
paies en bons deniers ses contés, et reconoissuns ke des devant dis deniers nous 
en avons fait nostre preut; et promctons par nostres fois crantées k'au devant dit J 
doaire ne à tout ne à partie nous ne reclamerons jamais ne ferons reclamer ne 



' Montiaucon, canton de Besançon (Douba). 

^ Commercy ( Meuse ) . 

'' Voyes pièce 8. 

"^ Voyez pièce 3i. 

^ Sorcy, canton de Void (Meuse), 

' Deuilly près Serécourt , canton de Lamar- 
che (Vosges). 

^ Voyei pièce 20. 
Gbambley, canton de Gorie (Moselle). 
Ou bien ÂuceUe, comme dans les pièces 53 » 
77 et a48 ; on lit plutôt Âncelles dans ies pièces 



10 



n 



3 24 et a8à ; on peut lire Ancele ou Ameele dans 
la pièce 73. 

^' Briey (Moselle). 

'' Beaufremont, canton de Neufchâteau 
(Vosges). 

** Amel, canton de Spincouri (Meuse). 

' Pou r Goucy et Vervins , voyes pièce 2 à ; pour 
Humigny, pièce 12. 

* Martigny-«n-Tbierache, canton d'Aobenton 

(Aisne). 

' Besmont , même canton. 



DES MANUSCRITS. 



51 



A par nous ne par auii uu ains ie cuitons bien et loialme/it de nous et des uostres à 
'toas jors dès or en avant et par nos fois crantées. Et je Margerite devant dite re? 
conois ke je sui bien et à mon gré et à ma plainne volenté restorée soiBsaument 

B don devant dit doaire, s'est à savoir à le maisun de Landousis à LandousisS à 
Vervin et à.Folltainnes^ et à quanqiie mes barons me sires Thomas devans dis 
avoit et teooit en oes trois iius devant dis. Et renonçons par nos fois crantées à 

C tontes excepliuns et à toutes ajuves de droit et de lois, de crois, de force, de 
mauvais droit « à droit de canon et à toutes autres exceptiuns et ajuves ki nous 
poroient aidier u Fun de nous dous et celui devant dit Nicolun u ses oirs grever, 

au devant dit vendage destorber ne ie devant dit doaire reclamer. Et por ce ke 
ce soit ferme chose et estable à tous et à tous jors avons nous ces présentes lettres, 
je Thomas et je Margerite, faites seeler de nos propres siaus. Et ce fu fait en Tan 

E de rincarnatîun Nostre Signeur mil deus cens et cinquante cinc ou mois de fe- 
brier. , 

62. 

1256, 28 mars, n. st. — Lorr. 697, n* 6. 

F Je Hues de Humigni sires de Fk>rines ^ fas à savoir à tous ciaus qui -ces letres 
veirront et oiront que je et mi frère nous sonsuies mis de haut et de bas sur nos 
chiers signeurs et noschiers amis mon signeur Sauduîn deÂvesnes^, mon signesr' 

G Sohierde Âinguien ^, ïx\pn signeur Wistace signeur dou Rues ^ et mon signeur Huon 
de Rumîgni no^(re oncle, pour depa/iir, asentir (sic) et ordener entre mî et mes 
frères toutes Jes terres que mes sires nos pères tint et qui venoient de par lui en 

H quelconques manière que ce fust, et de toutes les terres qui de par me dame me 
mère nous doieot et puent escheir. Et de tout çou que li quatre disseur noumet 
ordenaront, fieront, diront et atouront de toutes les terres devant nommées je 

J promet par ma foit crantée fermement à tenir à tous jors sans rapel , sur paine de 
deus^mil livrer de pare.sii que je rcnderoie à mes frères se je estoie encontre -çou 
que li quatre diseur devant dit en ordeneroient, feroient et diroient par leurs 

R plaines volen tés de haut et de bas. Et des deus mil hvre5 devant dis ai je denet 
pièges et ostages le conte de Soisons, mon signeur Bauduin de Avesnes, mon si- 
gneur Sohier signeur de Ainguien, mon signeur Wistace dou Rues et mon signeur 

L Huon mon oncle. Et deveroie rendre la devant dite paine par Teswart des devant 



ACTRS 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



^ Landoazy-Ia-Ville, même canton; ou Lsa- 
4k>ozy-la<Cour, canton de Vervios. 

* Fontaine, canton de Vervins (ÂUne). 

^ Floienoete, province de Namur (Belgkiue). 

* Âvesnes (NorJ). 



^ J'ai traduit par mr Tabréviation qui signifie 
prppremeni nr parce que cet acte contient plu- 
sieurs fois signeur en toutes lettres. 

* Ënghien, province de Hainaut {'Belgique ). 

* Le RcBuix , même province. 



52 



NOTICES 



ACTES 

LANGUE 
VULGAIRB. 



dis quatre diseurs; et se je estoie encontre lenr dit et je enchaîse de la paine devant  
dite se vnel je et promet par ma foit crantée que leurs dis soit tenus fennement 
i tous jours. Et s*ii avenoit par aucune aventure que H qaatre diseur devant dit 
ne poussent tout estre ensamble, se promet je par ma foit à tenir tout çou que B 
li troi en atouroient , feroient et diroient sur la paine et snr la manière devant 
de visée. Et leur doins pooir de départir et ordener les terres mon signeiir mon 
père devant dites , et retenir à dire et à ordener, se leurs plaisirs est , des terres ma C 
dame ma mère, soit de tout, soit de partie. Et pour ce que ce soit ferme chose 
ei estable à tous en ai ge ces letres saelées de mon sael. Ce fu fait en Tan de Tin- 
carnation ^ Rostre Signeur mil deus cens cinkante et sis, le mardi après mi qua- D 
resme. 

53. 

1250, avril. — Loir. g8a , n* 5. 

Ge Jehans chevaliers sires de ChoiseuP fas cognossant à touz ceux qui ces E 
lettres verront et orront que je ai acompangnié mon signor et mon coisin Thie- 
5attf conte de Bar à Andillei ^ et à Poisues ' en toutes choses, en fié, en domainne 
et en warde, et il m'en doit faire et douner en terre ou en deniers au dit mon F 
signor Ourri de Mairei^ et mon signour Richart d*Aucelle^ Et quant nous fer- 
merons Mont Marcus^ deseur Andillei, il i avéra la moitié et je l'autre en touz 
prouz et en toutes eissues et en toutes signories, sauf c« à mon signor le conte G 
que ce ke i avérai je le tenrai de lui en fié. Et est à savoir ke je ai repris de lui 
en fié la Fertei '^ et tout ce ke li sires de la Fertei tient de moi, et le chastel qui 
m'est rendables, en teii manière que qoant il en avéra mestier et il me le requerra, H 
je le requerrai au signor de la Fertei et li baillerai , et mes comandemenz sera 
auvec tant corn il le tenra; et quant il s'en sera aidiez et il sera fors de son be- 
song, il le me rendera ou à mon comandement. Et ai enoor repris de lui en fié J 
Chesauz^ atout les appendises, Sausures^, et iou Vemois ^^ et Dant Raimmon ^^ 



Ml y a dans roriginal del incamaiwn. ( Voyes 
pièce 3o. ) 

> Voyei pièce 3 1 . 

' Ândilly, canton de Varennes-siir-Âmance 
(Haute-Marne). 

' Poiseul, canton de Neuilly - TÉvéque 
(Haute-Marne). 

* Merrey, canton deClefmont (Hante-Marae). 
^ Voyei la pièce 5o. 

* Peut-être ce nom s*est41 altéré en devenant 
Montmarc, puis Montmort, ratrePoiaeul et Va- 



rennes (voyes la carte de Lorraine par Jatllot). 
^ La Ferté-Bur-Amanoe, arrondissement de 
Langres (Haute-Marne). 

* Cheieaui, canton de Varennea-sur-Amance 
(Haute-Mame). 

* Saubures, canton de Montigny-le-Roi 
(Haute-Biarne). 

^* Lavemoy, canton de Varennet-sar-Amance 
(Hante-Marne). 

" Damrémont , canton de BooriMmne ( Haute- 
Mame). 



DES MANUSCRITS. 



53 



A Bel Channoi ^^ tout, Parnou ^' tout, ei la moitié de Dan Martin ^^, et la moitié de 
Maleroi ^^, toiit ce ke ge i ai en fié et en demainne. En tesmongnage de la quel 
chose je ai rais mon seel en ces lettres, qui furent faites Tan de grâce mil ce et cin- 

B qnante seix on mois de avril. 

54. 

1356 , juillet. — Lorr. 3 1 1 , n* 19. 

C Ge Ferris dus de Lorregne et march» fais conoissant à tous que des myl livres 
de prevenesiens fors, des quex ge ai establi et mis plege mon chier oncle Henri 
conte de Lucemborc en la main ma chiere dame Marguerite par la grâce de Dieu 

D roine de Navarre, de Champagne et de Brie contesse palazine, et Thieiaat son fil 
roi de Navarre, de Champagne et de Brie conte palazin, et à lour hoirs; ge Ten 
wardcrai de tous domages etde toutes castanges par sa plainne parolle sans preuve. 

£ Et en tesmoignage de veritei ge Tennai ^ donnei ces lettres saelées de mon sael, 
que furent faites en Tan que li miliaires corroit par mil dous cenz et cinquante 
six on mois de julet^. 

55. 
1256, 26 septembre. — Lorr. 211, n* 26. 

F Je Ferris dus de Lehereine et marchi> faiz assavoir à tous ces ki ces lettres 
verrunt et orrunt ke des troiz mille livres dé mecens des keiz mes chiers oncles 
Henris cuens de Lucenbor ^, de la Roche et marchû de Erlons est dettres et ren- 

G deres pour moi en chief envers Jaikemin Vilein et Joifroignon son frère citeins de 
Mes, à paier de Noiel qai vient en dous ans, c'est assavoir de Noiel ki vient en un 
an XV cens livres et à Tatre Noiel xv cens livres de mecens, le* doi délivrer et 

H aquiteir de la summe devant nommée et de touz coust (51c] et de touz damaiges 
k*il en porray avoir. Et est assavoir, se je ne Ten dcliveroie ensi cum il est devant 
devizé, il puet panre del mien et faire panre par tout del mien par ma volenteit 

J tresqa'à donc que je Tauray delivreit et aquitteit entièrement. Et ce ai ge fait fours 
de mainburnie et de ma plaine volenteit et par lou tesmoig mo (sic) oncle lou 
conte de Castres, mon oncle Gerart de Lucenbor, lou seignor Robert de Asse ', 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



'* Beauchannoy, même canton. 
^' Paraot, même canton. 
1^ Dammartin, canton de Monû^y-le-Roi 
Hante-Marac). 
** Malroy, même canton. 
^ Cest-A'dire /ai en ai (Voyei pièce 56.) 



* Jagn et en surcharge Jolet. 

* Sur Torthographe de ce nom , voy. pièce 1 3. 

* Il y a entre mecens et le un irait ondulé qu 
est peut-être un signe de ponctuation, mais cpii 
ne peut avoir d'autre valeur. 

^ Pour Castres et Asse, voy es pièce d5. 



54 



NOTICES 



ACTHS 

En 

LANGUE 
TULGAIBE. 



Soier de Kurchet , Waitier seignor de Mosenburch ^ et Wicbart seigaor de Passa- A 
vant ^. Et pour ce ke ce soit ferme etestaible Teu aige doneitmesleitressaieléesde 
mon saiel en tesmoignaige de veriteit, ke furent faites lou lundi devant la feste 
saint Remey, cant H miliares corroit par mil et ce et lvi ans. 6 



56. 

1256, 35 septembre. — Lorr. ait, d* i8. 

Ge Ferris dus de Loiereine et marcb<« faiz assavoir à touz ke des trois cens livres C 
de mecens des kes mes obiers oncles Gerars de Lucenbor sires de Durbuez ^ est 
dettres el renderes pour moi envers Jaikemm Vilein et Joifreignon son frère ci- 
teins de Mes, à paier de Noiei qui vient en dous ans, c*est assavoir ensi cum li escris D 
lou tesmoigne en Tarcbe de amans à Mes, Ten doi délivrer et aquiteir et de tous 
coust {sic) et de, touz damaiges entièrement. Et se ai je fait foirs de mainburnie 
de ma pleine volenteit. Ge ^ Tenenai ' doneit mes lettres saielées de mon saiel E 
en tesmoignaige de veriteit, ke furent faites lou lundi devant la feste saint Remey, 
cant li miliares corroit par mil et ce et lvi ans. 

57. 
1256, décembre. — Lorr. 98a, 11*6. 

Je Wilaumes sires de Deuylei * fas cognissant à touz cens qui ces letres verront F 
et orront que je taing en fie e^ bornage ligement de mon signor Tbiebaut conte 
de Bar le bourc de Deuylei entièrement et defors et dedens, et tout lou ban de la 
dite ville, et Tigneicort ^ et Saint Julien ', et tout le val de Baingneival * et quanque G 
i afiert , et à Mairei la Ville ^ et Pioncort ^ et Gineiville "^ se que li sires de Darnei • 



^ Meissenbôurg (Luxembourg). Ce nom est 
ëcrit Misembour (pièce iio) et Meysenbonreh 
(pièce aSi). 

^ Pas^vant-^n-Votges , canton de Jussey 
(Haute-Saône). 

^ Voj^ei pièce 45. 

' Le mot ge devait être précédé de ia con- 
jonction et, représentée par une abt^éviation au- 
jourd'hui eilàcée. 

^ Cest-à-dire lai en ai. Le copiste a voulu 
figurer la prononciation <pii liait ïn de en avec 
ai: c'est par ia même raison qu'il y a Vennai 
dans la pièce 54. 



* Voyez pièce 5o. 

* Tignécourt« canton de Lamarcbe (Vosges). 
^ Saint^Juiien, ménui canton. 

* Celte localité est appelée dana .ia pièce 59 
liangnival; elle devait être voisine de Fiabe- 
mont, dépendance de Tignecourt. 

* Marey, même canton. 

* Cette localité eat appelée dans la pièce 59 
Pioncourt devant Duilli, 

' Grigneviljle, canton de Mo;itbureuz-sur- 
Saône ( Vosges). 

' Damcy, arrondissement de Mirecourt 
(Vosges). 



DES MANUSCRITS. 



55 



A i tient , et Tcuvre et le geite qae je ai en celle ville , et Airivel ^ ei la rue de Frains ^^ 
qai fost Saint Piere de Luissea ^\ et ce de Orainviler ^^ qui est t^rre Saint Piere de 
Remiremont ^^ et lagite que j'ai en celle viHe. Et se les ]etres mon signor Tabbei de 

D Luisseu contenoient plus qae je n*ai mis en cesietres, je vouroie [que] li cuensme 
sire i aust plus. Et porce que se soit femie chose j ai mis mon sael en ces letres en 
tesmoignage de veritei. Se fu fait Tan de mil et dous cens et cinquante et six ans 

C on mois de decenbre. 

58. 
J250» i*' janvier, v. st. — Lorr. 85, o* i88. 

D Ge Jehans sires de Ghoisuel ^ fas cognossant à touz que je ai ^ i*eceu de mon 
segneur et mon coisin Thiehaut conte de Bar nuef cenz et quatre vinz et quatre 
livres de foi^ en paiement pour la terre que j'ai reprise de lui; et se ii i failloit point 

E de ia terre que je doi repenre de lui je li doi parfaire, et se ii m'en doit plus il 
le me doit paier, et se je en ai plus pris je le doi remestre arriers. En tesmon- 
gnaje de la queil chose je ai mis mon seel en ces lettres, qui furent faites Tan de 

F grâce mil ce et cinquante six, le premier jour de janvier. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



59. 

1256» janvier, v. st. — Lorr. 983 « n* 7. 

G Je Willaumes sires de Duilli ^ fas cognossant à touz que je ai repris et ticng 
de mon segnour Thiebaut conte de Bar le bourc de Duilli et dedans et defors et 
le ban de celle ville tout, et le ban de Bangnival et bois et eaue, et la garde de 

H Flabemont^, et quanqueaGert à Bangnival, et Pioncourt deVant Duilli, et Mairei 
la ville , et Gigniville ce que mes sires Âubers de Darnei mes hom i tient de moi , 
et l'uevre et le giste de celle meismes ville, et VitteP et tbut le ban de Vitel et 

J quanque i afliert en homes, en bois, en prez, en terres, en eaues et en toutes 
autres choses, et quarante sols en bource à ia Marche \ efla terre de Crainviller 



-N, 



* Cette localité eU appelée dani ia pièce 59 
Àriveldesouz Sfroncoari. 

'* Frain , canton de Lamarche. 

'* Lozeail, arrondissement de Lure (Haute- 
Saône). 

" CrainvilHers , canton de Buignéville 
(Vosges). 

" Remiremont (Vosges). 

^ Voyez pièce 3 1 . 

' Ou bien an, si Ton s'en tient à ce qui est écrit ; 



cependant le second jambage de Ya semble inter- 
rompu , comme si le copiste s*ëiait aperçu qu'il 
se trompait. On retrouve plus loin ai trois fois. 

* Sur Deuilly et plusieurs des localités nom- 
mées ci-après, voyez la pièce 57. 

' Flabemont, commune de Tignecourt, can- 
ton de Lamarche (Vosges). 

^ Vittel, arrond. de Mirecourt (Vosges). 

* Lamarche, arrondissement de Neufchâ- 
teau (Vosges). 



56 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



ce que mes sires Huars de Beffinoimoot ^ i tient, et lou giste en celle ville, et la A 
rue que on dit Saint Pierre de Laïue, et Frains devant Duillei, et ce de Arivel 
desouz Seroucourt^. Et se plus i puis trouver, plus en cognosterai. En tesmon- 
gnage de laquel chose je ai mis mon seel en ces lettres. Ce fut fait Tan de grâce B 
mil dous cenz et cinquante sixou mois de janvier. 



60. 

1250, mars, v. st. — Lorr. igi, n* 4. 

Nous Guis cuens de Flandres faisons savoir à touz ceaus ki cez lettres verront C 
et orront que nous avons donnei em Gé et em bornage à nostre chier ami le noble 
bome Tbiebaut conte de Bar et à ses boirs à toujours, à tenir de nous et de noz 
boirs, trois cenz livrées de terre h Ârtisiens, de la quel terre il doit estre nostre D 
bom liges sauve la feautei de ses autres signours, et celé t^rre nous li devons 
asseoir em ban et en joustise joustisablement em Flandres. Et jusqu'à tant ke 
nos li avérons assenées et assises les devan dites trois cens livrées de terre nous E 
li devons cbascun an rendre quatre cenz livres d'artisiens em bource à lui et à 
ses boirs, à rendre et à paier cbascun an dous cenz livres d'artisiens à la feste 
saint Jeban Baptistre et les autres dous cenz livres d'artisiens à la Nativitei îiostre F 
Signor. Et quant nous li avérons assises les trois cenz livrées de terre devan dites 
ensi com il est devant dit, il et sei boir la penront à toujours là où nous lor 
avérons assises et assenées, et par ce nous et uostre boir qai après nous venront G 
serons quicte des quatre cenz livrées em bource. Et est à savoir que après lou dé- 
cès nostre cbiere dame et meire Marguerite contesse de Flandres et de Haynau 
nous devons asseoir au devan dit conte les trois cenz livrées de terre devan dites H 
et ançois nous ne li devons asseoir, ne ne nos porra presser de Tasseoir tant com 
nous li paierons les qaatre cenz livres devan dites aus termines devan diz. Et se 
li cuens de Bar ou sei boir aient aucunes lettres autres que cestes d^aucun asse* J 
nement d'aucun Gé que nous li aiens donnei, eles ne porront valoir à lui ne à 
ses boirs, ainz devons nous et nostre boir estre quicte par teil devise ef par Tassen- 
nement de ceste lettre. Et pour ce que ce soit ferme cbose et estable nous avons R 
mis nostre seel em ceste lettre em tesmongnage de veritei. Ce fut fait en Tan de 
mil et dous cenz et cinqaante six on mois de mars. 



61. 

1257» 3 juin. »- Loir. 343, n* 7. 

Conue cbose soit à Ions ceaus qui cez lettrez varront et orront que com bet- L 

* Voyex pièce 5o. — * Scroooart, canton de Lamarcbe (Vosges.) 



DES MANUSCRITS. 



57 



A tens fut entre le chapitre de Toul d*une part et lonoraoble baron Thiebaut conte 
de Bar d^autre, si com d'une nueve vile qu'il at faite on ban de Fou^ Ih où il 
voloit retenir lez hommez dou chapitre davant dit et voloit que li davant dit 

B bomme joîsseat de lor remenancez et de pluissors autrez chosez, pais est faite en 
tel meniere que li chapitrez donne au conte davant dit tout cen ^ qu*il ont en la 
vile et on ban de Badonviler^ et de Gillauviler^, sausl'egleise et lez deimez qui 

C demorent au chapitre (et doit li chapitrez faire acqaiter au preslre de la vile la 
jostice terrieinne de Badonviler et de Gillauviler), et tout cen qu'il ont en la vile 
de Mauvaige ^ et on ban de la vile en tous uz , et cen qu'il ont en la terre de 

D Longeawe^ en hommez et en autrez chosez, et la moitié de la vile et dou ban 
de Trondez'' et de tout cen que i appent, fors Teg^eise et lez deimez et cen qu'à 
Taglise appcnt , et le manoir et la grange le chapitre. Et li davant diz cuens acquite 

E et deffait tous lez entrecors dez hommez de lor terre à tous jours d'ore en avant, 
en tel meniere que nuls dez hommez le chapitre ne puet d'ore en avant 
venir desouz le conte, ne à la davant dite vile de Trohdez ne autre part en terre 

F qu'il teigne ne qa'il conquière jamais ne il ne sui hoir, que la remeuance ne 
demeurt au chapitre de moble et de heritaige c'on troverat desous lez signors ; 
ne dez hommez le conte ne puet hom nul retenir à Trondez ne autre part en la 

G terre dou chapitre , qu'il ne perde sa remenance entièrement. Et c'il avenoit qoe 
aucuns des hommez an chapitre aleit menoir en autre leu que desous le conte où 
il eut entrecors, e^de là il venoit menoir desous le conte, il perderoit sareme- 

H nance qu'il averoit desous le chapitre entièrement ausi com s'il fut mcuz de 
desous le chapitre. Et est à savoir que cil qui sunl en la vile venui^ de ci en 
arriérs jesqu'au jour d'ui et il sont menant, et il et lor femmez et lor maigniéez 

J et lor conduit demorans et levans et couchans au davant diz leus, puent (se lor 
volentez est] demorer au davant diz leus, et jorront de lor remenancez; et c'il ou 
aucuns d'aus revenoient en la terre le chapitre pour demorer, se il d'enqui en 

JL avant revenoient arriers desous le conte, il perderoient lor remenancez de moblez 
et d'eritaigez. El est à savoir que li cuens ne li chapitrez ne puent rien acqueter 
en la vile ne on ban ne ens appendisez de Trondez qae chacuns n'i ait la moitié, 



ACTES 

EN 

LARGUE 

YDLGAIRI. 



* Foug, canton de Toul (Mcurthe). 

' Ce pronom esttoujoars écrit dans l'acte ce, 
avec un trait hoiixontal au-dessus de Te. J*in- 
terprète ce trait it suivant Tasage ordinaire, 
quoique dans les autres actes on trouve très- 
souvent ceu au lieu de ce, et très-rarement cen, 

^ Badonvillicrs, canton de Gondrecourt 
(Meuse). 

TOME xxvni, 2* partie. 



^ Gérauviliiers , même canton. 

* Mauvages, même canton. 

* Longeau , dépendance de Toul. 

' Trondes, canton de Toul; dans cet acte, 
les finales et équivalent à es. 

' Il faut remarquer venai et plus loin desnis, 
em et dessuis, au lieu de venu, dc9as, eu et 
destas. 

8 



58 



NOTICES 



4CTES 

Bfl 

I.ANOUK 

YOLGAIRB. 



et meterat cbacuns la moitié. Et est à savoir que H chapitrez et li caens dolent A 
mettre par conoort en la viiedeTrondez le mayoor et lez meuestrez; etc'il ne se 
pooient concorder li chapitrez lezi meteroit ud an et li cuens no autre, et li cha- 
pitrez lez i melteroit le premier an , en tel meniere qa'ii feroient fautei au chapitre B 
et au conte chacuns en toulez chosez de la moitié. Et toutez lez chosez desuis 
nomméez que li chapitres donne au conte doit repanre li cuens davant diz en.Gé 
et en hommage de Teveske de Toul avec oen qu^il tient de lui. Ne ne puet hom C 
retenir les hommez Teveske de Toul à Trondez, ne li cuens ne li chapitrez. Ne 
ne puet li cuens retenir les hommez Teveske à la davant dite nueve vile qui n'i 
estoient menant au jour d'eu, qae li remenance ne li demoret^ entièrement de D 
moble et d*eritaige au davant di eveske ; et oeaus qoi orendroit i sont manant 
qui i ont lor femmez , lor enfans à lor conduit et qui sunt levant et cochant au leu, 
li cuens lez i puet retenir s'il i vuelent demorer, et jorrontde lor remenance ;'ef E 
ce il se partoient de la nueve- vile et revenoient desous Teveske, il ne porroient 
i*etomer ^^ à la nueve vile qu'il ne perdent lor remenance entièrement. Et doit hom 
esclairier lez entrecors par prodommez en tous poins ensi com drois entrecors F 
doit estre. Et tez uz et tez drois com Jez vilez le chapitre (c'et à dire Troceiz ^^ 
Pagneiz ^^ et Dommartins ''] ont eui on ban de Trondez soit en bois soit en pasturez 
ou en autrez chosez, il demorent au chapitre franchement et qaitement à tous G 
jours. Toutez lez chosez davant dites at jurei li cuens à tenir en bonne foi poar ^^ 
lui et pour ses hoirs; et se li hoir le conte aprez lui nel voloient jurer ensi com 
il est ci dessuis cscrit, li eveskez de Toul porroit escommenier lor personezef H 
mettre sentence en lor terre par l'otroi le conte tant qu'il averoient fai[sic) le 
sairement. En tesmoignage de ceste choze sunt cez lettrez seeleez dez seez l'aveske 
et le chapitre de Toul et dou seel le conte davant nommei , lez quels furent faitez J 
Fan que li milîairez coarroit ^^ par mil et dous cens et cinquante set ans, le sambedi 
aprez la Penthecoste Noftre Signor on mois de junet. 



62. 

1257, 6 juin. — Lorr. 261. n* 129. 

Nous li consous et li prodome de la citei de Verdun faissons cognissant à touz ke K 



* Il y a demore avec un trait horiiontal au 
dessus de Ye: plus bant ce subjonctif est écrit 
demenri. 

^^ Cest Tabréviation ur que je tradub or, ne 
connaissant pas d>xeinple de pnrroient ni de 
retumer, * 

" Troussey, canton de Void (Meurthe). 



^* Pagney, derrière Bariae, canton de Toul 
(Meurtbe). 

^* Dommartin*leK-Toul , même canton. 

^* Je représente ici l'abréviation or par oor i 
cause de povw écrit plus haut en toutes lettres. 

*^ L'abréviation ur peut représenter aussi 
bien or que oitr. 



DES MANUSCRITS. 59 



TULGAIRK. 



A no2 avons teiz coveocnces au noble baron Thiebaut conte de Bar que no» ne 

poons ne devons entreir de cest jor en avant en autrui garde que en la sienne ^^^'^^ 

tant com il noz tanra les couveoences qa'il noz a , ensi com ces ietres lou dient ^^ 

B que noz avons seeleies de son seel , qai doient dureir de ceste procheinne feste 
seîut Remci en vendenges qui vient en sine ans; et c'il avenoit que il entreit en 
guerre par nostre requeste, noz Ten devons aidier au nostre tant que noz raverons 

C la nostre chose et que noz en averiens faite pais à avenant et por noz et por lui. 

» 

Et totes ces chozes sont faites sauve la droiture nostre signor Tevesque de Verdun. 

Et por ce que ce soit ferme chose et estauble, avons noz mis lou seel de la.citei 
D de Verdun en ces Ietres, qai furent faites en Tan que li miliaires corroit par m et 

ce ^ et cinquante set ans ou mois de jugnet^ lou mecredi a[près'] les octaives de 
. Pentecouste. 

63. 

1257, août. — LoiT. 291, n* 3. 

E Nous Gilez par la grâce de Deu evesques de Toui faisons savoir à touz que com 
bestanz fust antre seignor Ami de Mon faucon^ et Mahaut sa famé, d'une part, et 
les anfanz dou premier mari à la dite dame, c'est à dire Simon , Ferri, Jaquemin 

F et Lourete, d'autre, tex acors en est faiz par devant nos que-li diz Amex an porte 
pnr ^ le deuaire [sic] sa famé devant nommée la voiere dou Nuef Chastel ', et ce que 
li seignor de Commarcei^ ont à Enoncort, et tôt ce qui afBert au fié le duc, et 

G Molei^ [et les appandises entièrement) qui est dou fié le conte de Bâr, et dous fiez 
que il i ai que sire Lambers de Bar et Estevenins de Chaillon ^ tienent; et puet 
faire li diz Amex dou poil des bois qui appendent à Mollei sa volante por vandre 

H et por ce que il voura à la vie sa famé devant dite, et li doit on assoir cinquante 
livrées de terre à fors chascun an de la chastelerie de Commarcei a plus près de 
Mollei tant com sa famé devant dite vivra, au dit mon seignor Oidon de Sorcei^ 

J et seignor Lambert de Bar, e^s'il ne se poient acorder li cuens de Bar doit meire 
le par desns. Et doient Symons et Ferris assoir à Lourete lour serour sexante et 
dix livrées déterre à fors joiaintenant, et sexante et dix livrées après le décès la 

K devant dite Mahaut lor mère por sa partie , et Jaquemin ior freire le clerc qua- 

^ Les lettres M et CC sont surmontées d'un * Cette préposition est écrite plus loin trois 

comme dans une date latine. fois por (voyez pièce 44. note i3). 

* Cette date est une de celles qui prouvent ^ Neufchâteau (Vosges). 
quajugnet signifie join et non juillet. ^ Voyez pièce 5o. 

' La syllabe près est enlevée par une d>- ' Voyez pièce 23. 

cbinire. * Cliaillon, canton de Vigneniles (Meuse). 

* Voyex pièce 5o. ' Voyez pièce 5o. 

8 



60 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LA?IGUK 

YULGAIRE. 



rante livrées de terre à fors tant tost qu'il aevoura partir de lorcoodait, au dit les A 
devant dîz seignos (sic) Oidon «(Lambert de Bar chevaliers. Et arrés ces chouses 
et [sic) devant devisées doient demorer aus dis Symon et Ferri Gommarciz et la 
cbastelerie , et H fiez le scignor de Chastelvilaia , sau le droit à seignor Wachier (sic) B 
de Commarcei et Hanri son frère lor ondes. Et tontes ces chouses devant dites 
devons faire tenir et vrarentir comme sirez. En tesmonaige de quel chouse, nos 
avons mis nostre seel en ces présentes lettres par la recaste des parties devant nom- C 
mées, les queles furent faites en Tan de Tincarnacion mil dous cens et cinquante 
sept on mois d*aust. 

64. 

De 1258 à 1202. — Loir. a6i, n* laG. 

A lor chier signour très gentil houme Thiebaut conte de Bair, Dudes^ abes de D 
Saint Ain de Verdun et tous li couvens de cel meisme leu lor orisons aparillies 
à Deu en amour et en devocion. Très chier sire, nous volons qae vous sachiez, 
por vous enciteir à nous ameir et chérir, que \ostre peires et vostre ancestre (cui E 
Deus assoUel) amerent malt nostre pouvre ^lise, et si se tenoient pour freires 
de nostre maison; et ce meisme ^ très chier sire, vous offrons nous et vous prions 
que vous le daigniés reçoivre. Et vous reqoirons en Deu dévotement et humle- F 
ment que vous pour Deu nous voulliés penre en \ostre warde et nous et nozs (sic) 
choses toutes, où que eles soient, pour nous deffendre de force et de violence ; et 
nous vous donnons et otroions les orisons de nostre e^eise, et si faisons pàrcenier G 
de tous les biens qae nous ferons entièrement ausi com un de nous, et sorqoe- 
tout, fuers ce, nous vous offrons et donnons par commun consent et par commun 
atour fait en chapitle specialment chaqa'an vu messes dou Saint Espir pour vous H 
chanteir à note en plain couvent au grant auteil de Saint Airi tant com vous 
vivereis ; et apr^s vo5tre décès nous vous otroions qae nous célébrerons et ferons 
soUepneiment vostre anniversaire ausi comme d'un de nos fondours de nostre J 
abie, et prierons desoremais speciaument por vous et en dirons chacun jour une 
orison k la grant messe en couvent. Que Dieus vous doint par sa graice bien et 
hounour et prosperitei enceste vie, et vous doint force contre vos anemins et H 
contre les anemis de sainte egleise. 

65. 

1 259 , 1 1 mai. — Lorr. 1 94 1 n* 6. 

Nous Guis cuens de Flandres faisons savoer à tous cials ki ces letres verront et L 



i Dudes , abbé de Saint^-Airy de Verdun , est 
ie successeur de Nicolas III, mort le lA juil-. 



let 13S8; il mourut lui-même le 5 février 
136a. 



DES MANUSCRITS. 



61 



A orront ke nous devons à noUve chier et foiable Thiehaai conte de Bar pour les 
arrierages de son fié nuef cens et trente livres délie monoie de Flandres, des quels 
nousiisomes tenu à rendre etk paier à ceste saint Jehan Baptiste ke nous atendons 

B prochaine cent quatre vins livres, et au Nouel eusivant apriès siet cens et ciuncqaante 
livres; et soœes quite dusques à celui terme de tous les arrierages dou fié ke nous li 
devons panni la summe devant dite ; e< recomenceront li termene à le saint Jehan 

G ensivant apriès en Tan u .ce sissante. Et est à savoer ke se nous poons savoer ne 
aprendre ke li devant dis cuens de Bar ait eu sis cens livres de nous (si corne 
unes letres saielées de sou seel ke nous-en avons le tiesmognent) jusques à ceste 

l> prochaine mi auost ki vient, nous les devons rabatre de celé some des nuef cens 
et trente livres devant dis ; et se nous juques adonc n'en estions avisé celes letres 
des sis cens livres ke nous avons de lui ne nous porroient riens valoer de là en 

E avant, et les seriens tenu à i*endre et délivrer quites. En tesmognage de la quel 
cose nous avons mis noitre seel en ces présentes letres, ki furent faites Tan ke ii 
miliaries corroif par mil deus cens ciuncqiiante et nuef, le dienience apriès les oc- 

F taves de le feste saint Jake et saint Philippe. 



ACTES 

Ejr 

LANGUE 
TULGAIBE. 



66. 

1259, juillet. — Lorr. i8i, n* 4. 

G Nos ligues cuens de Bergongne palazins et Aalis contesse de Bergongne 
palazine sa famé faisons à savoir à toz que nos avons mis en plege Thiebaut 
conte de Bar de cinc cens mars en la main le roi de Navarre, de toutes les entre- 
Il présures qui suot entre nos et le roi de Navarre, des quels il est sor mon signor 
Anscel de Triagncl ^ conestable de Champagne et mon signor Jofroi de Borlain- 
mont^, ou sor Tun d'ous se li autres n'i pooit estre; et promelons en bone foi que 
J c'il i avoit ne couz ne damage nos ceriens tenu au rendre. En tesmongnage de la 
queil chose, nos avons mis nos seels en ces présentes lettres. Ce fu fait Tan de la 
incarnation ^ Nostre Signor mil dous cens cinquante nuef el mois de joilet. 



07. 
1259, 27 novembre. -— LoTT. 9i4, n* 38. 

K Conue chose soit à tous que com descors fuist entre Tonorauble père etsigneur 
Jake paria grâce de Deu eveske de Mez, d'une [part^] et le noble baron Ferri duc 



^ Trainel, canton de Nogent-sar- Seine 
(Aube). 

* Peat-éire Bourlemont près Frebécourt, 
canton de Goutsey (Vosges), 



' Ou taincamation, parce que iè clerc n'a 
pas laissé de séparation appréciable entre la et 
incamaiion, - 

> Mot effacé. 



62 



NOTICES 



ACTES 

El 

LàKiGUE 

TULGAIRE. 



de Lohorranne et tnavchis son nevoa , diantre part, de ce qae ii davant dis eveskes A 
de Mez demandoit aa dit doc sa partie de son héritage en la dachie que li devoit 
venir de part père et de part inere et de part frère ^ et de dettes que il li demandoit 
dont il avoit lettres et dont il n'avoit noies lettres, il s*en sont acordei et en ont B 
fait pax en tel meniere que li davant dis eveskes doit tenir et tanrai Dueze^ et 
quanqn^ i appent toute sa vie, et après son décès doit revenir et revanra au 
davant dit doc et à ses hoirs en tel point ^ en tel teneor com li dos Maheus la C 
laissa à son frère Jake par la grâce de Deu eveske de Mez , saus le droit d'autrui. 
Et li ^ dus et soi hoir doient repanre et tenir et repanront et tanront en fié et en 
bornage parmeignaublement la davant dite Doeze (ef qaanque i appent) de Teveske D 
de Mez, et des autres eveskes de Mez qui après lui vanront, en accroissance des 
autres fiez que li davant dis dus tient de Teveske de Mez; et auvec tout ce li davant 
dis dus li at donei et assignei dous cens livrées de terre à tornois por doner par- £ 
meignaublement où il vorra et por faire sa volentei entièrement à tous jors, por 
les qués dous cens livrées de terre ii li done et assigne qoanque il a à Vi^ et à Mar- 
sal ^etk Remereville ^ entièrement , en ban et en jostice et en tous us et en tous prous F 
eteù tous usages dont li leu davant dit et cil que i mainent ont usei jusque à jord*ui, 
[enjsi '' qae li davant dis dus n'i retient niant ne n'i puet niant avoir ne retenir 
de cest jor en avant. Et doit om prisier ces trois estaus au dit le conte de Saumes*, G 
le signear de Passavant ^ le provost de Seint Ânnual ^® et signeur Bichart desus le 
mur citein de Mez; et ce que deffauroit de ces dous cent livrées de terre à tornois 
en ces leus davant dis om li doit assigner et parfaire au dit et à Teswart des quatre H 
disours davant només. Et si descort i avoit entre les quatre disours davant 
uomés, Ii descors seroit sus le signeur de Montfaucon ^' qui en diroit et ordeneroit 
à sa volentei ; et doit om tenir ce que il en dira et ordenera. Et parmi ce li davant J 
dis eveskes at acquittei au davant dit duc toutes les quereles davant nomées rf de 
héritage et de toutes dettes de cest jor en arriers. Et por ce qae ce soit ferme 
chose et estauble, nos Jakes par la grâce de Deu eveskes de Mez e( je Ferris dus K 
de Lohorranne et marcbi> ses niés avons mix nos saés en ces présentes lettres, et 
par nostre requeste et par nostve proiere Giles par la grâce de Deu eveskes de 
Toul i at mix le suen sael en tesmoenage de veritei. Ce fut fait le samedi pro- L 



' Voyei pièce 43. 

^ Jai suppléé la leUre i oubliée 

* Vic-sur-Seil le , arrondissement de Château- 
Saiins (Meurthe). 

*- Voyei pièce 8. 

* Remereville, canton de Saint-Nicolas-du- 
Port (Meurthe). 



^ Si est précédé d^one lettre effacée que je 
suppose avoir été un e surmonté d*ua trait 
d'abréviation. 

* Voyez pièce 38. 

• Voyez pièce 55. 

^* Saint- Arnuaid , près Sarrebrnck (Prusse). 
" Voyex pièce 5o. 



DES MANUSCRITS. 



63 



A chien davant feste seinte Katherine, qaant li miliares corroit par mil deus cens et 
cinquante nuef ans. 

68. 

1259, 29 novembre. — Lorr. 85, n^ 190. 

B Je Jehans sires de Chosael et d^Âcremont^ fas à savoir à tous sceaus qui ses 
leutres verront et oiront qiie je lois et craans teii oiarchié et teil companie com mes 
sires Aubers Boilée mes hons ai fait à mon signer Thiebaut comte de Bar, de 

G quanques il avoitàSeurocort^ et en finaige en banc, en jotisce et en toutes autres 
chouses qu'il tennoit de moi, en teil meunière que li moitiés que demore à mon 
signer Aubert demore de mon fiei. Et por ce que ce soit ferme chouse et estauble 

D à sceaus que sont et que seuront, ai je fait saleir ses présentes leutres de mon 
sael, que furent faites Tan de rincamati[on ^] Nostrey ^ Signer mil dous cens cim- 
quante neuz ans eu ^ mois de novenbre , la veugille de la sant Andreu Tapostre. 

69. 

1260, avril. — Lorr. 186. n* 37. 

£ Nos Henris par la grâce de Deu evesques dou Liège fasons savoir à tou£ que 
nos avons pris à home Thiebaut conte de Bar après ses signors à cui il est hom 
au jor de hui , et il a repris de nos en ûé le Nuef chastel en Ardenne ^ et le ban 

F de Longliers^ ; et por ces choses que il a repris de nos, nos li avons donei Tomage 
de la Tour en Ardenne^ et tout ce que Jehans sires de la Tour en Ardenne tient 
de nos et doit tenir. En tesmongoage de la queil chose et por ce que ferme soit 

G etestable, nos avons fait seeler ces lettres de nostre seel, que furent faites Tan de 
grâce mil dous cens et sexante en mois d'avril. 



ACTES 

LAlVCt'E 
VUIXîAIRB. 



^0. 
1260, avril. — Lorr. 982 , d* 8. 

Il Nous Wamiers abbes de, Saint Benoit en Weivre^ et touz nostre couvens fai* 



^ Aigremont, canton de Doorbonne^^ies- 
Bains (Haute-Marne). 

' Voyez pièce 5g. 

' Ce mot termine ano ligne 9 la place a man- 
qué pour lea deux dernières lettres, et le co- 
piste a oublié de les écrire au commencement 
de la ligne suivante. 

* C'est probablement par erreur que le 



copiste s'est écarté de Torthographe ordinaire 
de nostre. 

* On peut lire aussi en, 

' Neufchftceau, province de Luxembourg 
(Belgique). 

* Longlier, même province. 
^ f^atour, même province. 

* Voyez pièce aa. 



64 



NOTICES 



ACTES 

LANGUE 
VULGA1AE. 



sons savoir à louz que nous avons donnei et otroié à noble baron Thiehaui conte A 
de Bar à touz jours, à lui et à sez hoirs, tôt ce que nos aviens et deviens avoir à 
Rembercouri^ em bois, em terres, en preiz, em molin, em four, en homes, en 
rentes et en toutes les autres eissues de la ville et dou ban sanz reins retenir, et B 
deus mesniées d'ornes que nous aviens à Trognon^, c*est à savoir Mathiet et sa. 
meire et lou Bègue, et une mesniée d'ornes que nous deviens avoir à Morville^ de 
la quele nous estiens en mise envers Tevesque de Verdun , et une femme qa« nous C 
aviens à Thiaucort ^, et se plus i aviens d'ornes ei de femmes nous li avons dounei 
le tout; et une femme que nous aviens à Onville^ et la geive de Grouzrouvre^, 
et tout ce qae nous aviens à Breinville^ et pooiens avoir en toutes choses. £tpor D 
totez ces choses il nous an a donnei en eschange un reis de froment à painre 
chacun an à toujours mais en sa partie des terrages de Francheville^ dedens les 
ussues où il part à nous, et set sous de fors qu'il avoit de scens en bang do Louse £ 
et de Wasecourt, et dous faucies de prei que il i avoit , et tout ce qu'il avoit et 
devoit avoir jusqu'au jour d'ui entre Parfont Ru ^^ et Louse en bois, en terres, en 
preiz et en toutez autrez choses sans riens retenir. Et pour ce que ces choses F 
soient fermes et estaubles , li avons nous donnei ces présentes lettres seeleies de 
nosire seel en temmongnage de veritei , les quels furent faites en l'an que le mi- 
liares corroitpar mil et ce et sexante anz on mois de avril. G 



71. 

1260, 25 juin. — Lorr. 348, n* lo. 

Nous Margherite contesse de Flandres et de Haynau faisons à savoir à tous ke H 
nous avons cuitei poar nous et pour nos oirs Thiebaut conte de Bar nostre fil et. 
nostre ami tout ce k'il nos devoit et pooit devoir et quauke nous li poiens deman- 
der en quelconque manière ke ce fust pour le mariage de nostre fille sa feme J 
Jehane jadis contesse de Bar, et de tout ce ke nous li aviens dounei avoec et paiet. 
Et volons et otrions ke se nous u nostre hoir en moustriens jamais lelre ke nous 
en eussiens k'eles ne nous peussent aidier ne riens valoir ne loi grever. En tesmoi- K 
gnage et en conf^rmance de la quel chose, nous avons ces pr^enlesletres douées 
au devant dit conte de Bar seelées de nostre seel, ki furent douées Tan de Tincar- 
nation ^ m. ce et sissante, le venredi après la Nativité sainf Jehan Baptiste, L 



* Rembercoart , canton de Tbiaucoort (Meur- 
tlie). 

' Troyon , canton de Saint-Mihiel (Meuse). 

* Morville, canton de Vlgneulies (Meuse). 

* Voyez pièce iî. 

* Voyez la même pièce. 



' Grosrou vres, canton de Domèvre (Meurtbe) . 

* Brainvilie, canton de Gonflans (Moselle). 

* Francbevilie, canton deDomèvre(Meurtbe). 
^^ Parfondrupt , canton d*£tain (Meuse ). 

^ Il y a dans i*original dd incarnation (voy. 
pièce 3o). 



DES MANUSCRITS. 65 



72. 



ACTES 

1260, 8 février, v. 8t. — Loir. 3a8 . n* 38. la^igub 



A Couue chose soit ai ^ toz ke Veiris de Romebare ^ li seroiges les chevaliers de 
Malaincûrt ' ait pertit ai ses seroiges de Malaincort, et Araout ait lou v. quime an 
Saint Mertin vas et lou v. quime an Amelin preil et lou v. quinie an Lavel, et 

B an Hem vochau ^ sou ke Jenin de Malaincort li fis Burtemiu direit ke Weiris de- 
vant dit i eit. Et lot Fatre aritaige Veiris aquite ke niant n'i eit ai reisaireis^ sou 
k'il eit pertit, et s'i ne tenivet ses persons ansi com il est devizei Weiris devant 

G dit doit ai Colin Freirit cent sous de meceins ^ ai paieir dedans les viii jor k*il les 
requaroit ai paieir. Cist escris fut fais lou mardi après la Chandelor, cant li mi- 
liaires coroit per "^ vl et ce et lx ans ^. 

73. 

1261, mai. — Lorr. 982, p. 1 1, n* 2. 

t 

D Je Ricliars d'Aucele ^ chevaliers faiz cognoissant à lous que j'ai repris et tein 
ligement de mon seignor Robert par la grâce de Dieu evesqae de Verdun en fiei 
et en hommage ce que mes sires Henris de Roncha/np chevaliers et Jehenne sa 
- E femme avoient à Triconvile ^, à Couzance ^ à Arnicort *, à Douremi *, à Loissivile ^, 
à Dagonvile'', à Linieres^ à Villeroncort ^ à Moilancort^^ à Vilers", à Setein- 
vile ^^ en toutes chozes, et en finages et en parrochages des devant dis liens, et 

F toutes croissances que je i porrai faire en lieu et en fiei devant dis. Et de ces 
chozes devant nommées sui je honis liges, après mes seignors, à mon seignor i'e- 

* Dans cet acte, la préposition à est rempia- ' On pourrait aussi lire Âncele (voyez la 
cée par la même abréviation que la conjonction pi^ 5o]. 

et: j ai traduit cette abréviation par ai ou par * Tricon ville, cantonde Commercy (Meuse). 

et, suivant qu'elle leprésentait la préposition ou ^ Gousanoes-aux-Bois, même canton, 

la conjonction. ^ Voyez pièce 32. 

* Rombas, canton de Briey (Moselle). * Donremy-aui-Bois , canton de Commercy 
' Malancourt, près Montois- la -Montagne, (Meuse). 

même canton. * Loie ville, même canton. 

* Ou Hem nockan. ' Voyei pièce 22. 

* Cette répédiion existe dans lacté; c*est ' Lignières, cantonde Pierrefitte (BAeûae). 
encore Tabréviation et, mise pour ai, qui pré- ' Vilieroncourt, canton de Commercy. 
cède reis. *" Morlatncourt, canton de Void (Meuse). 

* Ces quatre mots sont écrits : • c. s. de mt » " ViUers-le-Sec, canton de Montiers-sur^uk 
' Voyes pièce 49* note 5. (Meuse). 

* Il ny a pas tiace de sceau. ^* Stainville, canton d'AncerviUe (Meuse). 

* 

TOME xxvtii> 2* partie. 9 



VrLGAIHB. 



66 



NOTICES 



ACTBS 

EN 

LAIWGUE 

VULGAIRE. 



vesque devant ait et a tous cels qui après lui serunt evesque de Verdun à tous jors, A 
je et mi hoir qui les chozes devant dites tenront, les queles j'ai achetées bien et 
loiaument à mon seignor Henri et à Jehenne sa femme devant dites [sic]. Et nos 
Thiebaus cuens de Bar à la rcqueste le devant dit Richart avons mis no seel en B 
tesmoignage de veritei à ces présentes lettres, quei {sic) furent faites en Tan que 
\i miiiaires couroit par mil ce ans et seixante et un en mois de mai. 



74. 

1261 , 29 août — LoiT. 2, n* 17. 

Je Hainris cuens de Douz ^ faiz à savoir que se mes sires Ferris dus de Lohe- C 
renne et marchi5 avoit ne cous ne damage en ce qu'il estdrois datres de v^arantir 
lou vandaige que j'ai fait de la saline de Lindes ^ envers le signour Jofiroit signour 
de Bertranges ', Philippe signour de Floranges *, et Colart signour d'Anerey ^ son I) 
frère, et Nicole de Blorut ^ chanoinne de Mez etet'^k Bichaut desuz le mur citaiu 
de Mez, je Ten osteroie de toz damages. En tesmoing de vérité, sont ces lettres 
saelées de mon sael, que furent [faites^] le jour de la Décollation saint Jehan E 
Baptistre, Tan de mil et ce et lx et un an. 



75. 
1261 , 25 octobre. — Lorr. 82 , n* 8. 

Ge Thiebauj cuens de Bar faz sa.voir à touz que Keniers de Borbone ^ escuiers, F 
mes hom et mes feables, par mon loz et par mon olroi at mis en gage à Doumen- 
gin dit Jugleor, mon borgois de Chastoillon ^, tant cum li diz Doumengins sera 
demorans desouz moi, quanque li devandiz Reniers avoit à Meller^ en touz uz G 
et en touz preuz por tout faire et por tout penre, por nuef cens et quatre vins li- 
vres d'estevenons, des queils il at receu plain paiement en deniers contens. En 
tesmongnage de la queil chose, je ai seelées ces lettres de mon seel, que furent II 
faites Tan de grâce mil dous cens et sexante et un an, le mardi devant la Touz 
Sains. 



' Le Dormois, comté qui s*étendait dans les 
diocèses de Reims et de Verdun. 

? Lindre, canton de Dieuze (Meurthe). 

^ Bertning« , cÂnton de Metzerwiise ( Moselle ) . 

* Florange, canton de Thion ville (Mosdle). 

' On pourrait lire SiVLW'ifAverey: mais Ane- 
rey est une des- formes qui s'employaient pour 
désigner Enn«ry, canton de Vigy ( Mosdle ]. 



* Blory, commune de Montigny-ieE-Metz. 

^ L'abréviation cl a été répétée par erreur. 

' Le clerc a omis le mot faites, 

^ Bour|)onne-le&- Bains, arrondinsement de 
Langres (Haute-Marne). 

' Chàtillon-sur-Saône , canton do Lamarcfac 
(Vosges). 

* Voyez pièce 3 1 . 



DES MANUSCRITS. 



b7 



76. 
1261, 7 décembre. — Lorr. 443, n* i>. 

A . Ge Bertrans de Vi fils mon segneur Andrieu de Vi fais saA'oir à touz que ge suis 
devcnuz bom lîges mon segneur Thiebaut conte de Bar apf^s l'omage mon signor 
Teveske de Mez ei Tomagemon segneur Henri segneur de Salmes, et en ai repris 

n de mon alue set sacés en la saline de Vi ^ Et pour ce que je n'aî point de seel, 
je ai proie à mon segneur Henri segneur de Salmes^ que il meist som seel pour 
moi en ces lettres pour tesmongnage de veritei. Et ge Henri« sires de Salmes î ai 

C mis mon seel à la proiere et à la requeste de mon signeur Bertrant devandit. Ces 
lettres furent faites Tan de grâce mil ce et sexante et un, Tandemain de feste saint 
Nicbolas em mois de décembre. 

.'77. 
12Ô1, 16 clécemlire. — Lorr..395, n^'S. 

1) Nos Phelipes par la grâce de Deu evf sques de Mez faisons savoir à touz que nos 
avons donné en acroissance de Qé à nostre amé nevou Symon seignor de Gomar- 
cei ^ cent livres de meçaihs, les quelx nos li avons promis paier à la bone foi à 

E ceste saint Andreu proichainnement à venir. Et cest accroissement de fié li avons 
nos fait por la partie que mes sires Rycharz d'Aucelle ^ chevaliers avoit à Co- 
marcei que H diz Symons a acheté de lui, la qa^le partie li diz Symoos doit re- 

V panre de nos avec ce qae il an tient, Ei s'il avenoit par aventure qo^ nos ne li 
paiessiens les devant dites cent livres au tenm'ne desps nommé, ii diz Symons 
porroit assener à nos gaiges seii£ mesfaire et prendre tant que il fust paiez entie- 

G rement des devant dites cent livres. En tesmoinnaige de la quel chose, nos li avoos 
doiifiées ces présentes lettres saelées de nostre sael, qui furent faites eo Tan Notftre 
Signor qui corroit par mil et dous cens et sixaoteet un an, lou vanredi après feste 

H sainte Lucye. 

78. 



1261 , 4 février, v. st. ^ — Lorr. igdi n* 5. 



J Nous Guis cucns de Flandres faisons à savoir à tous ke pour la remenance de 



' Voyex pièce 67. 

* On peut lire aussi Salines; j*ai préféré 
Salmes, équivalent de iSaumei ( pièces 38 et 67). 

* Voyez pièce 5o. 

' Voyez la même pièce. 

^ Les termes de payement pris dans cet acte 



ACTES 

EN 

LARGUE 

VULGàlRB. 



pour la saint Jean ia6a et la saint Rémi ia6a 
doivent faire présumer que la date de i*acte est 
de Tan 1261, vieux style. Dans Thypothèse con- 
traire, il serait difficile d'expliquer pourquoi ces 
payements auraient été ajournés à seize oii à vingt 
mois de la Chandeleur 1261, nouveau style. 



68 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

yi^LGAlRE. 



mil livres ke nous deviens encore à nostre chier et feablc Thiebauf conte de Bar A 
ke nous li dounames ^rpour les arrierages ke nous H deviens juskes an jour d'ui 
de son fief, nous li devons quinse cens et cinquante livres de le nueve niounoie 
de Flandres, des quels nous li soumes tenu à rendre et à paier cinc'cens livres B 
et seze livres et treze sols et quatre deniers à la foire de Prouvins ^ à la saint 
Rémi Tan mil deus cens et sexante et deus, et les doit on paier à Prouvins dedens 
droit paiement ; et autretant à la foire à Prouvins en mai de Tan de sexante et C 
trois, et le remenant à la foire de Prouvins à la saint Rémi sivant apr^s, ki 
sera ausi Tan de sexante et trois. Et se nous li defaliens d'aucun de ces paie- 
mens en tout u em partie, il en porroit prendre et retenir dou nostre par tout sans D 
meffaire. Et par mi ce soumes nous quite de toutes dettes ke nous li avons deues 
de ci au jor d'ui , et il nous est tenus à rendre toutes les lettres qu'il a de nous , fors 
les lettres dou fief; et doit recoumencier li p{:nniers paiemens dou Gef à la saint £ 
Jehan ki sera Tan mil deus cens et sexante et deus. En tesmoingnage de la quel 
chose, «nous avons fait ces lettres saieler de nostre saiel, les queles furent faites 
Tan de Tincarnation ^ mil deus cens et sexante et un , le samedi après le Chandeier F 
(sic) el mois de février. 

79. 

1202 , 3o juillet. — Lorr. aa3 , n" 4. 

Nous li parages de Porsailliz, li parages de Jucrrue et li parages de Porte Mu- G 
sele ^ faisons savoir à touz que nous summes tenu à aidiçr à nostre chier signor 
Thiebaut conte de Bar à tous jours contre toutes gens, sauve la feautei nostre si- 
gneur Teveske de Mez et sauve la ville de Mez; et ce avons nous promis à tenir H 
par noz foiz et par toiiz les sairemenz que nos avons fait. En tesmongoage de la 
quel chose et pour ce que ferme soit et estable, nous avons fait seeler des seaus 
de noz trois parages ces présenta lettres, que furent faites Tan de Tincarnation J 
Nostre Signeur Ihesu Crist , quant H mtUiaires corroit par mil et deus cenz et 
sexante et deus anz, lou diemenge devant aoust. 



80. 
1262, août. —Lorr. i86, n* d6. 

Ge Jehans sii*es de la Tour en Ardenne ^ fais savoir à Touz que ge tieng lige- K 
• ment dou conte de Bar la Tour et lou ban Regnerei et lou ban le Ghasnoi ^ dc- 



' Provins (Seine-et-Marne). 
' Il y a dans cet acte et dans Tacte suivant 
del incarnation. (Voy. pièce 3o.) 

> Sur les parages de MeU, voyes le Dic- 



tionnaire de M. de Bouteiller, à la page i68. 

' Voyex pièce 69. 

* Ghenois, dépendance de Lalour, province 
de Luxembourg (Bdgique). | 



DES MANUSCRITS. 



69 



A vant la Tour et lou ban ' Leu et les appendises, et tout ce que on tient de moi 
ens leus devant diz, et en sui ses hom liges devant touz homes. Em tesmon- 
gnage de la queil chose, je ai mis mon seel en ces lettres, que furent faites Tan de 

B grâce mil ce et sexante deus, la vegile de la saint Lorens em mois d'aoust. 

81. 
1202, 13 octobre. — Lorr. 211 6û, n" 40. 

C Je Feiris dux de Lorrainne et march» fas savoir a tous ciaus qui ses lettres 
xerrani et orrunt ^ue des dommages que nos avons fait à mon signour Wautier 
dou Nuef Chasteil ^ pour Tocquison de mon sigoor Henri et de mon siguour Bur- 

D nike les qa^ils il avoit pris, je Ten doie faire et rendre au dit mon chier umcle 
Henri conte de Lucembor, et Robert siguor d'Aysse^, et mon signor Soihier de 
Wawre , sur cui je m*en sui mis. Et ses dommages li doi je desfaire si cum li troi 

E deseur nommei le raporterunt dedens la saint Andrieu qui vient; et se mes um- 
des deseur nommeiz me pennissoit pour Tocquison de ce que je ne feisse ces 
chosez si cum devisei est ci deseur, je li doi desfaire et rendre les dommages qu'il 

F i averoit. En tesmoignage de ce, j^ai ses lettres seelées de mon seel , les queils furent 

faites quant li milliaires corroit par mil et dons cens et lx et deus ans, le venredi 

après la saint Denise. 

82. 

1202, 26 covembre. — Lorr. 21 1, 11'' 22. 

G Je Ferris dux de Lorraine et marchis fas savoir à tous ciaqs qui ses lettres ver- 
runt et orrunt que je me sui aliés toute ma vie par ma foi fienciée et par mon sai- 
rement à mon chier umcle Henri conte de Lucembor et de la Roche et marchis 

H d'Erionz, en teil manière que je li doie aidier en bonne foi de moi et de mes 
hommes encontre tous hommes, fors que encontre l'empereur d*Alemaigne et 
le roi de Navarre et Tevesque de Mez ; et ses aliences ai je faites envers mon umcle 

J devant dit sauves les couvenences et les aliences qui sunt entre mon umcle sou- 
vent nommei et son serprge Thiebaut conte de Bar. En tesmoignage de ses choses, 
j'ai fait ses lettres seeleir de mon seel. Ce fut fait Tan Nostre Signour mil et dôus 

K cens et sixante et dous, le dimeoche devant la feste saint Andrieu. 



ACTES 

Et 

LA>'GtE 

VULGAme, 



83. 
12G2t novembre. •^~ Lorr. 976, p. 1, n" 18. 

L Nos Ferris dus de Lohorranne et marchis faisons conoisant à tous* que nos por 



^ La pièce originale répète les mots et Ion 
ban. 



' Voyex pièce 63. 
^ Voyei pièce 45. 



LAISGt'K 
TLI.CAIRK 



70 NOTICES 

le salut de noi(re arme et de nos ancessours avons otiroié à Tiglise de Vilei^s ^ de A 

ACTRs Tordre de Cysleis^ jusque à deix jomaus de vigne à Syrkes ' franchement à tous 

jors ma\, soit par aquest ou par aumosne, einsi que les deix mues de vin qae nos 
(Icverîeiis avoir chascun an por la raison des deix jornausd avant dis, nos les attor- U 
nous et donons à tous jors max en pitance à Tenfeimerie de labaîe de Vilers da- 
vant dite. Et en remembrance de ceste aumosne, il sunt tenu*à faire cbascun an 
cou)memoration de nos et de nos ancessours, et faire pitance le jor de la corn- C 
memoration au covent d'un mue de vin. Et en tesmoenage de veritei, sunt ces 
lettres saelées de no5(re sael, que furent faites Fan de mil dous cens et sexante 
dous ans on inoix de novembre. I) 

84. 

1263, 18 juin. — Lorr. 3^6, n* 3. 

Nos PKelippès par la grâce de Deu evesques de Mez, et nos Thiebaus cuens K 
de Bar, et nos li maistre escbevins et li Irczc jurei, li conte et toute la coumii- 
netez de Mcz entièrement, fasons savoir à touz que nos nos sunmies alliié em- 
semble et avonmes jurei ensemble que nos nos entraiderons conire toutes gens F 
em bonc foi, ne ne dos faurons jamais li uni'autre tant cum nos vivrons; et se 
il defalloit de l'un de nos dous, c'est à savoir de nos Phelippe evesquede Mez 
ou de nos Thiebaut conte de Bar, por ce ne tenroit pas moins ceste alliance G 
entre celui qui demorroit de nos dous Phelippe evesque de Mez et Thiebaul 
conte de Bar et la ville de Mez, salve la fautei l'ampereor et l'evesque qui après 
nos venroit. Et est à savoir que ceste convenance et ceste alliance doit estre re- H 
novelée chascun au par le novel maistre eschevin qui iert mis, et paries treze 
jurez et par les contes par lor sairemens. Et se il avenoit que li uns de nos trois 
ne tenist ces convenances desus devîsées, li autre dui les tenroient par lor saire- J 
mens. Et por ce que ce soit ferme chose et eslable, sunt ces lettres seelées de 
noz seels en tesmongnage de veritei, les quels furent faites le lundi devant la feste 
saint Jehan Baptiste, Tan de l'incarnacion Nostre Signor mil dous cens et sexante K 
et trois ans. 

• 85. 

1263, a4 février, v. st. — Lorr. aSi, n* 1 iC. 

Nos Guys cuens de Flandres et marchiz de Nammur faisons cognoissant à tous L 
que nos summes empris et aliei par nostre sairement à noble homme et nostre 

* Voyez pièce 6. ^ Sierck , arrondissement de ThionviUe(Mo- 

' Citeaux , canton de Nuîu (Côte-d'Or). selle). 



DES MANUSCRITS. 



71 



A feavie Thiebaut conte de Bar, en tel menniere que nos li devons aidier contre Te- 
yeque de Mes quicunques le soit, contre le duc de Loherainne et contre le conte 
deLucenbor, encontre ceaus qui après eus tenroient la duchée et la contée devant 

B dites, et contre leur hoirs se de eus deffailoit. Et toutes les foies et tantes foies 
(\ue li devant dis cuens de Bar le nos requerroit par lui ou par son certain mes- 
sage, nos summes tenu à aleir ou envoier en sa aide à trois cens hommes à cheval 

C et a armes dedans le mois qu il le nos averoit requis. Et si devons venir nos ou 
no gens à no cous et à no propres despens dès qu'à tant que nos ou no gens sc- 
runs entrei en la terre le conte de Bar ou en terre de gueiTe, et d'enqui en avant 

D au suen; et quant nos ou no gens seruns départi de sa terre ou de la terre de 
guerre nos ou no gens devons revenir à no propres despens, sau ce que li devant 
dis cuens de Bar n*est mie tenus à rendre porte que nos pu no gens i faciens. Et 

K ces aliances ansi cum eles sunt ci dezeur devisées avons nos proumis.au devant 
dit conte dé Bar à tenir par foi corporeument donnée et par sairement tant cum 
nos viverons et li cuens devant dis vivera. En tezmoignage de la quel chose, nos 

F avons fait mètre nostre seel à ces letres, qui furent faites en Tan de Tincamation ' 
mil don cens et seixante trois ans , le dimange après feste saint Pierre en mois de 
février. 

86. 

1264, avril. — Lorr. 982 , n** 9. 

G Je Wichara sires de Passavant ^ fas savoir à tous que je ai i^epris de mon sei- 
gnor Thiebaut conte de Bar en fiei et en hommage ligement jusqu'à cinquante 
wit mainies de hommes qu'à Saint Julien ^ qu'à Tons ^ qu'à Lironcort ^ qu'à Muez- 

H vile^, en ces quatre liqus (si en sunt les vint et trois mainies de mon demainn.e 
et les autres sunt de mon fiei); et deis livrées de terre qu'on tient en deimés à 
Muezville de mon fiei, et le finage que on dit Olrivile ^ que je tcig en mon de- 

J maigne. Et vueil et otroie que mes sires li cuens devant dis preigne en lieus 
devant dis douzain denier de chascun feu chascun an por gardeir les lieus devant 
dis. Et ai ancor repris de lui le fiei d'Escrainne "^ et de Germeni ^ que li sires de 

K Arui ^ tenoit de mon seignOr ie conte devant dit. Et est à savoir que se je ai plu- 



' L original porte del incarnation. (Voyez 
pièce 3o.) 

* Voyez pièce 55. 

* Voyez pièce 57. 

^ Thons, canton de Lamarche (Vosges). 

* Lironcourt, même canton. 

^ Ameuvelle, canton de Monthurenx-sur- 
Saône (Vosges). 



• Orivdle , commune d*Ameuvdle. 

' Ancien nom de Froloîs, canton de Vete- 
lise (l^feurthe). 

* Genniny, canton de Colombey (Meurthe). 
^ On pourrait lire aussi Ami; mais la leçon 

Artti m*a paru préférable, parce qu'eHe peut 
désigner Haroué , arrondissement de Nancy 
(Meurthe). 



ACTES 

En 

LANGt'E 
VCLCAIRE. 



72 



NOTICES 



ACTEâ 

EM 

LAUGL'fi 

TtLGAinS. 



zeurs hoirs maries, ii uns de mes hoirs qui tenra les fieiz dexant dis sera homs A 
liges mon seignor le conte devant dit avant tous hommes. En tesmoignage de la 
quel choze, je ai fait seeler de mon seel ces présentes letres, qui furent faites Tan 
de grâce mil ce el sexante quatre ans en ^^ mois de avril. B 



87. 
1204, 6 juin. — Lorr. 228, n*4. 

Nous Guillaume par la grâce de Dieu evesques de Mez faisons savoir k touz ceus C 
qui ces letres verront et orront que cum Johans de la Court dtiainz de Mez nous 
ait preste cent livres de forz à randre à la feste saint Rémi, des qués il a noz letres 
pandanz et des qués Thiebauz cuens de Bar et {sic) droiz randerresse nous ne les D 
randicnsau terme desus dit sicom noz letres lou tesmoignet seelés [sic] de son seel , 
nous prometons que se cil diz Thiehaaz cuens de Bar les randoit pour ce que nous 
nés ausiens uiie randues au terme assigné, que nous li randroiens et restabliroiens. E 
Et ce tesmoignons nous par noz letres, qui furet faites lou vanredi devant Pente- 
chou^^e^ quant li miliaires couroit par mil et ce et sexante et quatre anz. 



88. 

1264, 17 juin. — Lorr. 407, n* 19. 

Nos frères Goces abbes de Belle Vaul ' et touz li convens de celui leu fasons F 
connissant à touz que li priors de Sethenai.^ avra et tenra à touz jors quant que 
nos avons à laNueve vile' deçà le pont de Setlienai, c'est à savoir en terres et en 
terrages et en chans et en prez et en cens et en rentes, en touz preuz et en touz G 
usages, fors que Taumosne mon signor Alain Je chevalier, et fors le bief que nos 
avons on moulin por le cours dou moulin de la Nueve vile devant dite, par tel 
manière que li devant diz priors de Sethenai doit à nos et à nostre convent de H 
Belle Vaul chascun an huit sestiers de bief (quatre de froment et quatre d a- 
vainne), des chasteis de leur dismé de la Nueve vile devant dite, chascun an à paier 
entre feste saint Rémi et Noël. Et li priors devant diz doit faire amener le bief J 
devant dit et livrer en nostre grenier de Belle Vaul et à nostre mesure. Et por ce 
que ce soit ferme chose et estable, avons nos mis nos seaus en ces présentes lestres 
en tesmognage de veriteit. Ce fu fait en Fan que li miliaires corroit par mil et R 
deus cens et sexante quatre ans, huit jors devant la saint Jehan. 



'" Ou bien en; mais la fonnule en tnois nest 
pas rare. 

^ Bdval, canton de Buzancy (Ardennes). 



* Stenay, arrondissement de Montm^dy 
(Meuse). 

^ ?/cu ville-sur-Meuse, ca>iton de Stenay. 



DES MANUSCRITS- 



73 



89. 

1264 , 4 juUlet. — Lorr. a 38 , n' 5. 

A Nos Guillanmes par la grâce de Deu evesqaes de Mez façons savoir à touz que 
DOS devons à Golignon et k Jannet et à Jaquemiii , les enfans Jaquemin le Gron- 
nais qoi fu, cinc cens livres de fors qu'il nos ont presteiz, les quels deniers nos 

B lor summes tenu à paier à cest prochien Noeil qui vient. En tesmongnagê de la 
queil chose, nos lor en avons donei noz lettres pendens seelées de nostre seei , que 
forent faites le venredi après feste saint Pierre et saint Pol , Tan mil ce et sexante 

C quatre ans. 

00. 

1264, 8 juillet. — Lorr. sSi, n* lao. 

D Je Tbiebaas cuens de Bar faiz savoir à touz que j*ai acquittei mon signor Fer* 
rit duc de Loher^n^ et marchit, et le signor Philippe de Floranges ^ et le signor 
Colart d' Anerey ^ de totes dettes et de totes piegeries kank*il m'an avoient çreantei , 

E ne il ne autre por dz, por Tesveske Philippe que fu de Mez, ne ne lour an puis 
jamais néant demander ne autre por mi ; et se je en avoie lettres ne autres esplois 
je ne les en ponoie rien demander, car je les en ai acquitteiz. En tesmoing de 

F veritei , sont ces lettres sadées de mon sael \ que furent faites Tan de mil et ce et 
sexante et quatre, le mardi après les eutaves saint Piere et saint Pol. 



ACTES 
ER 

UklfOUK* 
TULGAIRI. 



91. 

1264, 8 juillet. — Loir, s, n* 18. 

G Nos Henris cuens de Lucemborch , de la Roche et marchis de Arlons faisons à 
savoir à tous que se nostre chiers niés Ferris dus de Loherenne et marchis avoit 
ne prennoit nul damage ne nules grevances es covenances dou mariage de Jehan 

H signor de Cons^ et de la fille mon signor Henri de Myruat^, ensi oom les lettres 
au devant dit Ferri le duc que de ce sont faites le tesmoingnent, li devant dis 
Jehans de Cons l'en doit warder de tous damages et de toutes grevances , et Yen- 

J nai ' assignd à tout le fié qu'i tient dou devant dit duc por tout faire et por lout 
panre, et le tanroit li devant dis dus par le grei et par le loz au devant dit Jehan 



* Voyei pièce 74. 
' Vo]fes U même pièce. 
' n a*y a pas tnce de acean; cet acte n*est 
donc qu'une copie ancienne. 

TOUB XXVIII, a* partie. 



. ' Cona-ia-GrandYille, canton de Longuyon 

(Moadle). 
' Voyei pièce 46. » i 

* Cett-à-dire Ven a (voyet pièce 56, note 3). 



10 



74 



NOTICES 



AGTB5 

LANGUE 
VUL6AIRI. 



de Cons jusque à tant qui Taveroit delivrei et gittei de tous damages et de cous- A 
tanges. Et en tesmoingnage de veritei , nos avons fait seeler ces lettres de nostre 
seel par la prieire et par la requeste au devant dit Jehan. Ce fu fait Tan mil dous 
cens el sixante quatre, à la quinzainne de la Nativitei seint Jehan Baptiste. B 



92. 
1264, 9 juilkt. — Loir. 25 1, o* lai. 

Ge Tbiebaus caens de Bar faz cognoissant à touz que se mesire et mes cousins ^ C 
Guillaame5 par la grâce de Deu evesques de Mez ne paoit à Ferri duc de Lorregne et 
marchis dix mile livres qu'il ii doit, des queils il doit paier à feste saint Martin 
en yver qui vient quatre mile livres, et à l'autre feste saint Martin ensuiant D 
trois mile, et à l'autre feste saint Martin après en yver trois mile livres, ansicum 
les lettres le devant dit evesque que ii duz en a le devisent , je li renderoie cumme ^ 
droiz dettres. En tesmongnage de la queil chose, je ai seelées ces lettres de mon E 
seel, que furent faites Tan de grâce mil ce et sexante quatre, le mecredi après les 
octaves saint Pierre et saint Pol. 

93. 

1264 , juillet. Lorr. a 1 1 , n* a i . 

Nous Ferris dus de Lohetenne et marcha faisons ^yoir à tous qae se nostre^ F 
chiers oncles mes sires Hanris cuens de Lucelborc avoit ne cous ne damage en ce 
qu'il est pièges et randeres por nous à seignor Neymerit de Toul chevalier de dou 
mile et cinccens livres de pnxsenesiens fors, nous Tan délivrerions et osterions de G 
tous cous et de toz damages ; e^ se nous nel faisions, il porroit panre dou nostre, 
tant qa'il seroit délivrez, par nostre crant 6( par.|io#(re volantei. En tesmoi^ig de 
veritei, sont ces lettres saelées de nostre sael, que furent faites Tan. de mil et ce et H 
Lx et quatre ou mois de julet. 

94. 

1264, octobre. — Lonr. 228, n* 6. 

Je Guillaumesparla grâce de Dieu eveques de Mes faz cognoissant à tous que J 
cum je aie fait .marchîei au. seignor Huart, au seignor Bertheran et au seignor^ 



' On poumit lire aussi cotKÙuv mai* j'ai dû 
préférer, dans ie doute, celle des dewf. formes 
qui est justifiée par de nombreto: eiempies 
(voyez pegas 4 'et 5). 



' Les syllabes cum et me sont réparées <laus 
Tacte. 

^ On tnwve plus haut et pins bas sàgnor en 
toutes lettres. 



DES MANUSCRITS. 



75 



A Renaut frères, chevaliers de Vy', en teil menniere que je doie faire saiiueir fors 
de ior cesses sor leur héritage à Moienvi désola Nativitei Nostre Seignor pro- 
chainne à venir en trois ans par leur créant et parleur los, et leur doie rendre 

B por ce marchiei chascun an à dous termines, c est à savoir à Nativitei et à Pasques , 
seix vint livres et deis livres de raeceins^ à chascun des termines devant nom- 
meis seixante cinc livres, je ai mis en plege et en rendeur mon oncle Thiebaut 

C conte de Bar, envers les devant dis chft;ali>rs frères, de la summe d'argent devant 
dite à paieir as termines dezeur dis. Et se li devant dis cuens i avoit coustanges 
ne danmiage, je li renderoie et sourroie entièrement , et Ven croiroie par sa simple 

D parole. Et por ce que ce soit ferme choze et estavie, je ai fait seeleirde mon seel 
ces présentes letres, qui furent faites Tan de grâce mil ce et seîxa/ite quatre ans le 
mois de octobre. 



ACTES 

LAROUB 
VOLGAIRK. 



95. 

1S04, 13 Janvier, v. st -'• Lorr. 9o4, n* 3o8. 

£ Je dame Contesse de Ville sur Saut^ famé mon signor Bauduin de la Grange 
qui fut, fas cognoissant [à]^ toz que entre moi et mon signor Thiebaut conte de 
Bar avons fait eschange en teil menierp [q]ue je li ai donei à toz jors tout ce que 

F je avoie et poie {sic) avoir à Âmbli ' et en tout lou banc [et] en toute la mairie et en 
toutes chouses. Et pour ces chouses devant dites m'a il donei en ses fors [de] 
Revignei^ à tou2 jors, à penre à moi et à mes hors chascun an à la seint Remei, 

G deis et nuef [re]is de bleif et nuef quarterons à la mesure de Bar, moitié froment 
ef Tautre avoine, au^ preis [de] la Corbeille, et tout som prei qu'il avoit à Sandru^ 
et en tout lou finaige. Et est à savoir quê il [ne] puent (sic) riens penre en ses fours 

H devant diz tant que je aie pris tout entièrement lou bleif de[va]nt dit ; e< se de 
ces fours defailloit je le penroie en ses greniers à Bar. Et tout ce [te]in je dou dit 
mon signor lou conte en fief et en homage, et en sui sa famé. En te8moig[na]ge 

J de la queil chouse , je ai fait saaieir ce» lettres dou seel i'abbei de Genduires ^. Ce 
fut [f)ait Tan que li miliaires THosttt Signor comril par mil dous c^as aexante 
quatre ans on mois dejenvier, lou lundi après rApericion. 



' Voyek pièce 67. 

' Les mots Ihret de meoeins soitl étr^È^lh it 
met (voyet pièce 49)* 

^ ViM i^ ^uf "fiaiil», canton <f ArtenriHe (Meuse). 

* Les lettres plaeées entre crodieti M trouvent 
dans Toriginal au eommencèiBinl àm lignes et 
•ont cachées par un onglet. 



^ Voyei pièce 31. 

^ Revigny, arrondissement de Bar -le* Duc 
(Meuse). 

* ils est pour «mt et signifie en les, 

* Saudrupt, canton d'Ancerville (Meuse). 

' Jeand'heures près risle-en-Riga«h> même 
canton. 



10. 



76 



NOTICES 



ACTBS 

BN 

LANGUS 

VULGAIRE. 



96. 

lSÔ4f 99 mars, n. st — Lorr. aSa, n* 9. 

Nos Robers par la grâce de Dieu evesques de Verdun fasons connissant à tous A 
saus qui ces ietres voiront et oiront que les couvenances de la pais de mon sigoor 
Nichole de Walemeies sunt teiles com eles sunt écrites et deviseies ains Ietres 
seeleies dou seeil lou conte de Bar, ei prometons que nos lés dites couvena/ices B 
tanrons el ferons tenir à nos homes ainci com il est devisei ains ietres lou 
conte de Bar; et ce nos veniens encontre ou nos ne lou vouliens faire , li cuens de 
Bar lou nos feroit faire par no5(re otroi. Et pour ce qa« ce soit sure chose, avons G 
nos mis nostre seeil en ces Ietres présentes, que furent faites en Tan que li mi- 
lîaires couroit par mil ce et sexante quatre ans» lou samedi -devant mei caramme. 



97. 
1204, i" avril, n. st.— Lorr. 989, n* 10. 

Ge Jehans sires de Choisuel ^ faz savoir à touz que cum ma dame Yzabelz D 
dame de Jonville sor Sone' ait donei à mon signor et mon cousin Thiebauf conte 
de Bar le 6é des dous Tons^ et de Ainville^ entièrement, le queil fié je tenoie 
de li et de ses devantiers en fié et en homage , je à la requeste et au mandement E 
de la devant dite Ysabel, par son grei et par son otroi, ce fié desus nomei ai 
repris en fié et en homage dou devant dit conte de Bar, et en sui ses hom. Et 
por ce que ce soit ferme chose, ai je seelées ces lettres de mon seel, que furent F 
faites Tan de grâce mil dous cens et sexante et quatre, le mardi après mi qna- 
i^sme. 

98. 

1264. — LoiT. ai 1, n* 99. 



Je Heuris cuens de Grant Prei ^ fais cognoîsant à tous qit^ je ai donnei à mon G 
signor et à mon cousin Thiebaut conte de Bar leil droit et teil raison cum je ai et 
puis et doi avoir en Lucebourc, en la Boche^ et en Erlons^ et en la contei de 
Lucenbourc. En tesmoingnage de laqueil chose et por ce que ferme soit et H 
estable, Ten ai je donnei mes lettres pendans saalées de mon sael, que furent faites 
Tan «de grâce mil et dous cens et sessante quatre ans. 



* Voyez pièce 3i. 

* Jonvdle-sur-Saôûc, canton de Jusaey 
(Haute-SaÂne). 

* Voyei pièce 86. 



* Ainvelie , caaton de Liamardie ( Vosges). 
^ Voyes pièce 16. 

* Voyei pièce 95. 

* Voyea pièce 98. 



DES MANUSCRITS. 



77 



99. 

1265, 39 avrîL — Lorr. a43, n* la. 

A Nous Giles par la grâce de Deu evesques de*Toal faisons savoir à toas que se 
nosires nobles compeires Thiehauz cuens de Bar avoit grevances ne desmaages en 
se qu'il est randeires pour nous à Jacomin la Pierche cilein de Mes de cent livres 

B de messeins que nous li devons paier à ceste proochine feste seint Martin en 
yver à venir, et lequés cent livres, nous avons recetjude lui en deniers nombres et 
les avons convertis ou |m*ou de no^^re evechié, nous serons tenu au dit Hbîehaut 

G conte en toutes les coutanges etdesmaiges qui Tan vanrroient entièrement, etÏBn 
croiriens par sa simple paroule sans autre'prueve. En tesmoignage de la quel 
chouse, nous avons fait saller ses présentes lettres de nostre sael, que furent faites 

D ei douneies à Mes la vigile de la seint Goi^e, Tan de grâce mil dous cens sexanie 
et cinc ou mois d^avril. 

100. 

1205, avril. — Loir. 597, n* 8. 

E Nous Bauduins d'Avesnes ^ sires de Biaumont ^, Ustauses sires dou Bues ' et Hues 
sires de Faingnueles^ ch^nb^r, arbitre esliet de mon sign^or^ Huun signeur de 
Rumigni \ de mon sign^or Jehan pr^ost de tiosire Damme de Cambrai "^^ de mon 

F signeur Jaque sign^nr de le Roiche' et d'Ehjourrant sign^ar de Signi^ frères, à 
tous cbiaus qui ces lettres verront et orront salut en Noitre Signeitr. Cum li quatre 
frère deseur nommet se mesisent sour nom arbitres devant nommés de haut 

G et de bas pour départir entre iaus Teschance et Tiretaige qui leur est esceus de 
par leur père ne poit esceir de par leur mère, et noiu eusiens en nous reçut 
Tarbitre, etli frère devant dit proumesisent à tenir de haut et de bas chou ke nous 

H en dirions, feriens et ordeneriens en le manière et en le fourme et sour le paine 
contenues ens es lettres qui furent faites des frères de celle mise, et cum li terre 
de Porchiens^^ des Postes et de Vasoingne ^^ leur soit esceue de par leur mère, 



ACTES 

IN 

LANGL'E 

VULGAIRE. 



* Voyez pièce la. 

* Beaumont, province de Hainant (Bd- 
giqiie). 

' Yoyes pièce Sa. 

* Fagnoiies, province de Namnr (Bdgique). 

* Je tnulais par «ar Tabréviaiioa finalfe è 
Cluse des mots knr ei diseur qui sont écrits en 
toutes lettres dana foriginal. 

* Voyes pièce 1 1. 



' Cathédrale de Notre-Dame de Cambrai 
(Nord). 

* La Roche, près Neuviile-auE-Toumeurs , 
canton de Signy4e-Petît (Ardeones). 

* Signy-le-Petit , arrondissement deRocroy 
(Ardennes). 

** Porcien, ancien pays ou comté, arrondis- 
sement de Rethd \ Ardennes) . 
" Vassogne, canton deCraonne (Aisne). 



EN 

LànCUR 
VLLGAIRB. 



78 NOTICES 

nous faisons à savoir à tous ke noi» disons, ordenons et prononchons ensi com A 

icT» j] Q3t devise! ci desous : se lois! à savoir ke me sire Jehans deseur nommés tenra 

Vasoingne, Avenchon ^^ et sesse muis de blé à Tasisse de Chastel ^', et les denim de 
l*asize de Chastel fors ke quarante trois sous de parsis {sic) ke me sire Jaques en B 
doit avoir, et Goumonl ^^, et sis muis de aoile à Chastel ; et me sire Jaques le&ra Meu- 
mont^^ WaiDgnon^^ lecarniaigedeChasielf le pressoir ft Iegf&nge< «{quarante 
trois sous.de parsû à Tasize de Chastel ; et Enjonrrans tenra les Postes , Grans chaos ^''^ G 
etauwinaige de Chastel quarante deus livres et trois sous et demi ; et me sires de 
Rumi[gni] tenra tenra [sic) le maison de Giveron ^^ et Giveron , et tout le remanant 
de le terre de Porchiens ki [deseure] n'est devisée. Et tenra ehasonoa des frères D 

ensi com il est deseur deviset en fiartie de terre [ ]ttr nommée. Et disons, 

ordenons et prononchons ke li bommaige de Chastel ef [ jroumonl sunt naon 

signear Huun sigpeorde Rumigni. Et pour ces hommaiges [doit il paier casjcun an £ 
à mon signeur Jehan sen frère devant dit dis livres de tournois et [à mon sigaear 
Jaque] sen frère des [sic] Uvres de tornois. Et li hommaigedes Postes et li bommaiges 

de[ ] a Grans chans sunt Enjourrant. Et me sire Jehans, me sire Jaques [el F 

Enjourrans deseur] nommet doient tenir en fief et en hommaige de mon signear 
Huun leur [friere] ainsnet, signear de] Rumigni devant dit, cascuns tel partie com 
il a et ke deyisée est deseure,' [et cascuns en d]oit faire hommaige au signeor G 
de Runiigni devant dit. Et pour chou ke [ce soit ferm}e chouâe et estavle, noiu 
li diseur devant dit avons mis nom saiaus à ces présentes let[tre8. C]e fu.fait et 
donnet à Valencienes^^, en Tan de Tincarnation fiostre Signear mil deus cens H 
[so]issante cinc on mois d'avril .^^. 

101. 

1265, 3o mai. — Lorr. a42 his, n* 98. 

Nos Giks par la grâce de Deu evesques de Toul fasons savoir à touz que nos, por J 
le preu de.nostre ^lise et de nostre eveschie, avons mis en la main et en la garde 
nostre chier ami et nostre chier compeire Thiehaut conte de Bar^ tant cum nos 
yiveronSf nos et nostre cors , nostre citei de Toul et noz chastels de nostre eves- K 
chie et toute nostre terre entièrement, par mi douze deniers fors decoumendise 

" Avançon, canloo de Chftteau-Porcien (Ar^ ^' Grandiainp, même canton, 

demies). * >• Givron, canton de Ghaumont-Porcien (Ar- 

^' Ghâteau-Porcien, arrondisiement de Re* dennes). 

thel (ArdeoDes}. ** Valenciemies (Nord). 

^^ Gomont , canton d'Asfeld (Ardennes)* * Ge qui est placé entre cfocfaets représente 

^* Mesmont, canton de Novion-Porcien (Ar- das laciines produites par une dédûrare qui a 

dennes). atteint le commenceosent. des- lignes dans la 

*• Wagnon , même canton. seconde moitié de l'original. 



DES MANUSCRITS. 



79 



A que<:hascu&s feux de nostre terre li paiera diascun an à la saint Martin, sauf ce 
que cil deToul et cil qui seront menant en noz chastds n em paieront nuls. Et par 
mi ces convenances est il tenuz à nos garder, sauver eldeffendre, nos et nostre terre 

B et nostre- «veschie. Et il se puet aidier de noz chastds ef de noz gens de nostre 
terre <?lde revesclne à pié «t à -cheval encontre toutes gens, et por lui et por nos. 
Et ces choses avx>mmes nos jurées à tenir et à garder fermement tant cum nos 

G viverons. Et est à savoir que de nules convenances que nostre devantier et \i suen 
eussent unques emsemUe tant cum' dou chastel de Leverdun^ li devandiz cuens 
ne nos em puet riens' demander tant cum nos viverons. Et por ce que ce soit ferme 

O chose €t estable, avons nos saeiées' ces lettres de nostre sael, cpxe furent faites Tan 
de grâce mil ce «t axante einc, le samedi après Pentecoste on mois de mai. 



àCTBS 

EN 

LANGUE 

▼ULGAIRF. 



102. 

1265, mai. — • Lorr. 211, n** a3. 

£ Je Ferris dux de Lorrainne et marchis fais savoir à tous que cum je aie mis 

mon chier umcle Henri conte de Lucembourch à plege et à detuer envers H 

dit [Tr]ipoteiP et Guiiliaume son freire, borgois dou Nuef Chasti[au]^, de dous 

F miUe livres de bons provenisiens fors, que je et mi hoir en devons m[on umde 
dejvant dit et ses hoirs gardeir de tous coux et de to[us] dommages ; et des dom- 
mages qui Ten venroient nous Ten devons croire [sans preuve par sa plaine par]ole 

G nos et nostre hoir et lui et ses hoirs qui dom[m]age i averoient. En tesmoignage 
de la queil chose, nos avons ses lettres [saeljées de [nostre sael.] Ce fust fait Tan 
mil et dous cens lx et cingc [ou] mois de mai. 



103. 

1265, 87 juiiij.— : JLoiT. ?i 1 , n* 84. 

H Nous Preris dus de Lorainne et marchis fasons conossant à toas que de là 
dette que nous deviens à Jofrignon et Jacomin Viilains, citains de Mes, et dovons à 
lor.enfans et à lor fenmes, de la queil. dette uoitves cbies [sic] oncles Henris 
cuens de Lucebor et nostre diiere tante Marguerite sa fenme estoient rendour pour 

J nous, nous en dovons paier à nostre oncle et à nostre tante devant diz trois cens 
et sexante et douze livres de messainz au plus tart à la (piinzainne de la saint Martin 
qui vient prochinnement; et ce nous^ defailiens dou dit paiement à ladite 



' Liverdun, canton de Domèvre (Meurihe). 
' Les iettrea placées entre crochets repré- 
sentent des passages déchirés. 
* Voyex pièce 63. 



* Je traduis par oui le signe qui représente 
ordinairement us» parce que le pronom per- 
sonnel noiu est écrit plusieurs fois dans facte en 
toutes lettres. 



80 



NOTICES 



ACtKS 

i.a:igue 

VtlXSAlRB. 



~ quinzainne, nous cerieos tenu à rendre à nattre onde «^ à sa feAme devant dû A 
tous les damages qui lor avenrroient de celui jour en avant posr' la deffaute dbu 
dit paiement, êi croiriens mo (sic) signonr' Wairy de Touiry des damages qui 
venu en ceroient ou nostre tante devant dite ce de lui defalloit; et nom porroit B 
panir et faire panir nostres ondes devant diz en tous leus sans meffaire par noflre 
grei, sans nostre corrous à avoir, en teil meniere qa'il nen ceroit tenus de defiaire 
nunl damage pour panie qu'il en feist faire ce nous defalliens dou dit paiement C 
ensi cum dit est. Et est ausi à savoir que l'autre paiement des autres trois cens et 
sexante et douze livres de messains que nous doviens paier au Noweil prochien, 
nous les doiens^ paier à nostre oncle et à nostre tante desour diz à la Pasques pro- D 
chinne ensuiant ; et lo tiers paiement des autres trois cens et sexante et douze livres 
de messainz doiens nous ausi paier à no^fre oncle et nostre tante devant diz au 
Noweil après prochinnenient ensuiant. Ensi averiens noiu fait tout noifre paiement £ 
de la dite dette, et obligons nooi et les nos choses par tout en teil meniere cum 
desoure est dit à nostre chier oncle et nostre tante desor només ce nom defalliens 

• d'aucuns des paiemens desour només , les quels nous doiens faire tous à Thyon- F 
ville. Et toutes ces choses avons nous promises lealment et fiandées à tenir. Et 
est à savoir qae de chascun paiement qae nous ferons on en doit mettre Tes- 
crit en Farche à Mes tant que nous avérons fais tous les diz paiemens. En tes- G 
mognage de la queil chose, nous avons douées à nostre oncle et à nostre tante 
devant diz ces lettres saellées de nostre sael , qui furent faites le samedi après la 
saint Jehan Baptiisto, Tan de mil dous cens sexante et cinc. H 



104. 
1265, 35 juillet — Lorr. au, n* 37. 

Je Ferris dus de Loherraine et marchis fas savoir à tos que de tel plegerie J 
que je met en pl^ mon oncle Henri conte de Lusenbor envers les deus frères de 
Florehenges^ mon signor Phelippe et mon signor Colart, d'endroit les trois cens 
livres de meceins ^ que je lor ai asenei^ à penre chascun an à ma partie de la K. 
saline de Rousieres^ por les deus mil livres et cinc cens de meceins que je lor doi, 
que se damages ne coustenge en venoit à mon oncle devant dit je Yen ddiverro 
(sic) tout ausi qoite corn je l'i met, et l'en metroie en pais. Et por ce que ce soit L 



* Le mot pour, qui se présente plus haut 
sans abréviation, autorise à traduire ici par our 
le signe qui représente ordinairement or. 

' Xadopte ici la même traduction parce que 
rwdour se présente plus haut sans abréviation. 



* Cest*à-dire devons (voy. 49 f et 5oc). 
' Voyes piice 74* 

' U y a dans Tacte, ici et plus bas, tib de 
met (voy. pièce 49). 
' Voyei pièce 43. 



DES MANUSCRITS. 



81 



A chose certaine, li ai je donées ces présentes letres saelées de mon sael, qui furent 
faites Tan de grâce mil ce ce {sic) et lxv^, le semedi prochain apr^s la Magde- 
laine. 

105. 

1265, 36 juillet. — Lorr. ati.n" 25. 

B Je Ferris dus de Loheraine et.marchis fas savoir à tous qae je sui aloiés et jurés 
à Henri conte de Lusenborc mon chier oncle à tous jors mais envers tous cels 
qui puent vivre et morir, fors le roi d'Âlemaigne et le roi de Navarre et le fil le 

C roi Conrat et Tevesque de Toul et le conte de Juler^ et le conte de Deus Pons^ et 
mon linage. Et li doi aidier en contre le conte HYiiehaat de Bar noméement et en 
contre tous autres, fors cels qui sunt nomeit ci devant. Et s'il avenoit qac je alaisse 

D en contre eeste aliance ne en contre mon sairement (dont Dex me gart!) mes 
oncles devant dis porroit aler au mien et à mes wages partout, et penre dou mien 
dèsqu à x mile livres de meccin^^ par mon greit, ne ne li porroie ne devroie des- 

E fendre. Et por ce qac ce soit chose certaine, ai je ces letres saelées de mon sael, 
qui furent faites Tan de grâce mil et ce et lxv, le diemenge après la Magde- 
lime [sic). 

106. 
12Ô5, i3 septembre. — Lorr. 308, n* 2. 

F Je Henris cuens de Grant Prei ^ ei je Ysabels contesse de ce meime leu , sa 
feme, fasons congnoissant à touz cels qui ces lettres verront et orront que de touz 
les descors qui estoient et qui sunt entre nos, d'une part, ei noble baron nostre 

G s^or Thie&aaf conte de Bar, d'autre, si cunmie de touz heretages el de touz fiez 
que nos clamiens sor lui et il sor nos, nos nos en summes mis sor le signor 
d'Apremont^ et sor mon signor Ansel de Garlende, en teil meniere que ce que 

H cist dui en feront et ordeneront nos le tenrons; ei se il ne se pooient concorder, 

li cuens de Loz' est au^ pardesus, ei ce qu'il en feroit et ordeneroit nos le ten- 

riens sens jamais aler encontre. En tesmongnage de la queil chose, nos avons mis 

J noz saels en ces présentes lettres, que furent faites l'an de grâce mil ce et sexante 

cinc, le dimange après la Nostre Dame en septembre. 



ACTES 

E5 

LANGUE 

VULGAinS. 



* Les personnages mentionnés dans cet acte 
rendent ia date de i365 certaine; c*est par 
erreur que le copiste a répété ce. 

* Juliers , régence d* Aix-la-Chapelle (Prusse) . 
' Voyei pièce 6. 

Ml y a dans f acte Uh de Met (voy. pièce A 9). 

TOME xxvni, 3* partie. 



' Voyez pièce t6. 

• Voyex pièce 8. 
^ Voyez pièce 3o. 

* On pourrait -lire aussi on; mais notre pré- 
position en se représente plusieurs fois dans 
Tacte avec f orthographe actuelle. 

il 



85 NOTICES 



VULGAIRE. 



107. 



ACTBS 
EN 

LAiiGijE 1265, i" octobre. — Loir. 971, n* i3. 



Conue chose soit à tous ke Lowis de Cligney chanones de Monfaucon ^ ait A 
donneit por Deu et an amone as frères de la maixon de la Treneteit de Mes por 
pitance xx, s. de raeceins^ de cens à tout jors, des xxii. s. de cens ke Jaike- 
min li Rois ces seroges li doit sus Teritaige ke geist ou ban de Mersei^, ke fut B 
lou signor Pieron de Clignei son peire ; et si les an fait maintenant saixis et tenans 
a cran de Jaikemin lou Roi davaa dit, ki lor ait cranteit à paier chascun an à touz 
jors mais à la feste saint Remei. Cist escris fut fais à la feste saint Remei, qiian C 
li miliaires corroit per^ m. et ce. ef lxv. ans^ — L^escrit à SamtMamin^. 

108. 

1265, décembre. — Lorr. 90 bis, u* 18. 

Je Wicharz sires de Passavant^ fax à savoir à touz ces qui ces présentes lettres D 
verront et orront qo^je doi à Symonin de Chaistenoi^ qui fu fiz Henri le Reigue 
de Duyllei ', boi]gois dou chaste! de Coyfei *, deus cenz livres de bons provinisicns 
fors ou de bons tornois, les quex je ai receu dou dit Symonin de prest, de son E 
propre chateil entièrement en monoie nombrée , et m'en tieng por bien paiez. Et 
ces deus cenz livrer davant dites doi je paier et rendre au dit Symonin, ou à ses 
hoirs se de lui defailloit, ^ Rordes prochinem^nt à venir, et dès les dites Rordes F 
en lai à la voluntei dou dit Symonin ou de ses hoirs se de lui defailloit. £t de ces 
deus cenz livres davant dites en ai je mis pleige et rendeor de gaiges por moi, en 
la main dou dit Symonin, mon s^nor Ferri duc de Loherainne et marchiz. Et ces G 
deus cenz livres doi je au dit Symonin ou à ses hoirs sanz ce qae je li doie 
d'autre part, dont il a mes lettres pendcns saalées de mon saeL Et por ce que ce 
soit ferme chose et estable, je ai saalées ces présentes lettres de mon sael Tan H 
que li milliaires ccHiHMt par mil et deus cenz et sexante et cinc ans on mois de 
décembre. 



' Voyei pièce a 6. * Voyei pièce 55. 

' Il y a dans l'acte met (voy. pièce 49). ' Cbateooif, arrondissement de Neufcbâteau 
^ Peut- être Mercy-lei-Metx , canton de Pange ( Vosges ) . 

(Moselle). ^ Voyez pièce 5 o. 

^ Voyez la pièce 49, note 3. « Goîfiy-le-Cbftteau , canton de Bourbonne- 

^ Il n'y a ni sceau ni annonce de sceau. ies-Bains (Haute-Marne). 
* Paroisse de Saint-Maumin , à Mets. 



DES MANUSCRITS. 



83 



109. 

1266, avril. — Lorr. a36. n* 2. 

A Je Thiehaus cuens de Bar et je Johanne sa femme contesse de Bar faiçons 
savoir à touz que le vendaige qo^ damoisele Ysabeaas de Joeiitgney ^ femme Gau- 
tier de Nueville clerc ai fait, par le loos et Totroi le dit Gantier [son]^ mari, de 

B tout ce que elle avoit en la chasteillerie de Toucy^, que movoit de notfre fiés, à 

Pierre de Bar nosire [ ] et uastre bailli de Pusoie^ au tens de ceste vendue, 

nos de cui fiés les choses de la dite vendue muev[ent, nos] loans et otroions la dite 

G vendue ensi corn il est contenu as letres qii^ li diz Pierres de Bar a de ceste 
vendue de la dite Ysabeaul et dou dit Gautier son mari , des quels choses il se 
desvestierent par davant mon signor Macyde Bastillei^, qai estoit nostre coman- 

D dément en Pusoie, por en vestir le dit Pierre de Bar; et messire Matés en envesti 
por nos le dit Pierre de Bar. Et nos ausi Ten en [sic] avons envesti saul notfre droit. 
En tesmoignaige de la quel chose, nos avons mis nos seels en ces letres, que 

E furent faites Tan de grâce mil dou cenz et saiante six ans ou mois d'avril. 



ACTBS 

LARGUE 
▼UtGAlIlB. 



110. 

1266, là. août. — Lorr. 35 1, n' 116 bis. 

F Je Henrû cuens de Lucemboar et de la Roche et march» d'Erlons fais savoir à 
toiu que je ai fait especiaul oouvenence et aliénée à mon chier neveu Ferri duc 
de Lorrainne et march» encontre Thiebaut conte de Bar, en tell manière que je 

G ne me puis ne jureir ne alier tant cum je vive au dit conte de Bar encontre mon 
neveu deseur dit. Et est assavoir que je ne puis aidier le dit conte de Bar, ne par 
moi ne par aultrui ne en comseil ^ ne en fait, encontre mon neveu le duc. Et se 

H il avenoit, que jà n'aveignne! (sie) que je eusse guerre à mon neveu le duc ou 
il à moi , je ne puis penre nulle aide dou conte de Bar ne aultres pour moi ; ne 
nou^ puis recevoir en aïe ne en comseil ne lui ne aultre pour lui. Car se il 

!J disoit qu'il voissist aidier aultrui qui en mon aide fust, nou porroie* je recevoir 



' Joigny (Yonne). 

' li y a quelques lettres déchirées k la fin 
des lignes S , 4 et 5 de roriginal. 

^ Toucy, arrondissement d*Anxerre (Yonne). 

* Puisaye, ancien pays (Yonne et Loiret). 

* Ratilly près Treigny, canton de Saint>Sau- 
veur (Yonne). 



^ On pourrait lire aussi eointeil» mais com- 
seil se représente, trois lignes plus bas, par- 
faitement lisible. 

* Nou est pour ne le, 

^ Je traduis par or Tabréviation qui signifie 
ordinairement nr, parce que porroit se présente 
plus loin écrit deux fois sans abréviation. 



11 . 



84 



NOTICES 



ACTES 

El 

LANGUE 

VL'LGAIIIB. 



ne retenir ne en aide ne en defiense qu'il me peust faire ne faire faire. Et pour A 
ce que je vueil ces choses loiaulment faire et tenir en bonne foi sens couverte « il 
est assavoir que se il avenoit que je alasse en aucun voage, que Margherïte ma 
feme contesse de Lucemboorqui ses choses at jurées, ei Henrû mes ainsneis fils, B 
ou mes ainsneis fi]s cuens de Lucembour se de Henri defaloit, ne cil qui de par 
moi demorroient en la contei , ne peuent aleir encontre ceste oouvenence , ains ia 
doient tenir tant cum je viverai. Et se il avenoit que je donnasse point de terre C 
dont je soie ores tenens à mon fil qui cuens de Lucemlboor seroit apr^s moi , 
mes diz fils n en porroit aidier le conte de Bar, ains doie estre seurs au donneir 
la terre à mon fil ainsnei que je en aiderai mon neveu le duc contre le conte de D 
Bar se besoigns est. Et ancor est assavoir que se par aventure guerre mouvoit 
entre moi et mon neveu , et li cuens de Bar desuer dis voloit greveir ne donuna- 
gier mon neveu ne sa terre, cum chaude que la guerre de moi et de mon neveu E 
fust, il seroit tantost treove entre moi et mon neveu, et aideroie en bonne foi à 
mon pooir à grant force et à petite mon neveu encontre le conte de Bar jusqu'à 
tant que li cuens de Bar se soflferroit dou dommage mon neveu. Et se je ne F 
tenoie ceste couvenence ^ je seroie encheus de quinse mille mars d'argent envers 
mon neveu ou envers son coumandement, des queils il me porroit pennir et 
faire pennir par tout par mon grei sens mesfaire, en uiueble et en non mueble, G 
ne ne m'en deveroie desfendre ne par moi ne par aultrui. Ces choses ai je jurei 
loiaulment à tenir en bonne foi et l'ai fait jureir corporeilment sor le Cors Dieu 
douse de mes hommes, c'est assavoir Phelippe conte do Vianne^, Gerart mon H 
freire signor de Durbuy^, mon signour Renaut de Bar, mon signor Soihier de 
Borcey '', .mon signor Werri de Courrich, JoIIroy signor d'Aysse', mes sire Giles 
d'Ore, Wautier seignor de Misemboar^, mon signor Joffiroy de Bertrenges ^^, J 
mon seignor Arnol de Rodemake^^ Arnol signor de la Roche, mon signor Arnol 
de Honingrenges, en manière que se ces couvenences n'estoient tenues si cum 
dessus est dit, il ne deveroient aidier ne moi ne ciaux qui iroient encontre ces R 
couvenences ne de comseil ^^ ne d'aie nulle tant qu'il fust aiuendei. Et est assavoir 
qae Waleran^ mes fils ne puet aidier le conte de Bar de nulle terre qui soit de 
mon héritage tant cum je viverai. Mais tote voie se li dis Waleron^ voloit issir L 



^ Ce mot est écrit plusieurs fois dans Tacte 
cowenences ; c^est par la même raison que les 
mots weil, couverte, moaooit et treme y sont 
écrits weil, cowerte, motooit, tretoe : dans toutes 
ces leçons le w représente n». 

^ Vianden (Luxembourg). 

• yoyei pièce 45. 



' Bourcy, près Longvilly, province de Luxem- 
bourg (Belgique). 

* Voyez pièce 45. 

* Voyei pièce 55. 
»• Voyez pièce 74. 

" Rodemack, canton de Cattenom (Moselle), 
is Voyez la note 1 . 



DES MANUSCRITS. 85 

A de lua maimbamie, il porroit sens mespenre à ces couvenences aidier le conte 
de Bar de Liney ^' et des hommes et des aportenences de Liney et de la terre, et 
de tote aultre terre qui ne seroit de mon héritage. Et est ancor assavoir que 

fi Mabeux li mainneis fils mon neveu le duc ne puet aidier, tant cum li dux ses 
feires vive, le conte de Bar desuer dit, de nulle terre que li dux teignnc ne qui 
soit de la duchie, encontre moi; mais d'aultre terre qui ne seroit mie de la duchie 

C et que li dux ne tient orendroit, le porroit il aidier sens meffaire^^ encontre ces 
couvenences devandites. Ancor est assavoir, se mes niés li dux donne point de 
terre Mahue son fil, qu'il doit estre seurs qu'il n'aiderat mie le conte de Bar 

D de celle terre, et que mes niés de celle terre me puisse aidier encontre le conte de 
Bar. Et se je de rienz mesprenoie à ces couvenences, je m'oblige de cest jor en 
avant et abendonne par ma plainne volentei que li officia/ de Trieves, de Mes, de 

Ë Toul metent sentence d*escommuniement en ma persone et entredit en mes 
terres qui sunt dessoux luer ^^ pooir, juqa'à tant que la mespresure qui seroit faite 
encontre ces couvenences fust amendée et adreciée. Et si tost cum la conteis de 

F Lucelbonr seroit encheue à Henri mon fil, ou à mon aultre hoir se de Henri 
defaloit, ces couvenences seroient nulles. Et por ce que ce soit ferme chose et 
estable, j'ai mis mon seel à ces présentes lettres, qui furent faites Tan mil dooe 

G cens sexante et six, la vigile de TAssumption Nostre Dame en mi Aowst. 

111. 

1226, 6 mars, v. st. — Loir. 98$, p. 1, n* 1. 

H Conue chose [soit ^] à toz ke li sires Soifrois chanoines de Saint Thiebaut ^ ait 
aqoasteit à Ëstevenin Charletel de Franconrue les xxi d . de cens k'il avoit sus la 
maison ke Jaicos Bertals tient, ke fut Stevenon Charletel, menmes après les 

J XXI d. de cens ke li sires Soifrois i avoit devantierennenmant, et de ceu li ait il fait 
bon paiemant ; et Estevenins li doit wairantir an et jors et tant ke li nu. ban soient 
courut sus an pais; et s'il ne li warantivet, Estevenis (51c) et Huins si u.serorge li 

K waranteroient com droit dator chascun por lou tout. Et sou at fait Estevenins a 
crant de Jennat son filz et de Colin son janre. Ce fut fait lou prinieir diemainge 
de mars kant li milliaire< corroit per' M.er ce. et lxvi ans. — An l'arche Colin 

L Baron amant de Saint Vy gist^. 

^' LignyHBn-Barrois, arrondissemenl de Bar- uer (85 b) au lieu de deseur, desoar ou desor, 
ie-Duc (Meuse). ^ Soit est omis dans i*acte. 

'* On peut lire aussi nus/aire. * Collégiale de Saint Thibaut à Mets. 

" Il faut remanpier bur employé ici au lieu ' Voyex la pièce 49 1 note 3. 

de leur, lowr ou lor, comme Test plus haut de- * fl n y a ni sceau , ni annonce de sceau. 



EN 

LA^IGLE 

VILGAIRE. 



86 



NOTICES 



4CYSS 
KN 

LANGUE 
VUr.GATRE. 



112. 

1267, avril. — Lorr. 697, n* 9. 

3(m frères Symons, humles priens ^ de Teglise de Saint Pierre de Lihons en A 
Santers ^ et tous li convens de cel meisme liu faisons coannte chose à tous chaas 
qui ches présentes letres verront et orront que nobles hom me sire Hues chevàien 
sires de Rum^ni ' et de Bove ^ a fait escange à nous et au prieur de Merincort B 
seur Somne ^ por le porfit de nos églises de Lihons et de Merincort et por divers 
contens qui estoient mut entre nous , d'une part , et cheli mon segneur Huon cheva- 
lier, d^autre , de le justiche que nous et chil pneus de Merincort demandions , d'une C 
part, et chil me sire Hues chevaliers, d'autre, seur nos hostises de Harbônieres^. Et 
por les contens oster et por bien de pais nous avons baillié par escange à mon 
segneur de Bove devant dit tous les ostes, les sous ostes et les ostises que nous D 
avions à ce jour en le vile de Harbonieres en chens, en rentes, en esqueriches et 
en toutes autres droitures el en segneries queles qu'eles fussent hautes et basses, 
que nous i avions en quelcunques manière que che fust seur les ostises devant E 
dites, à avoir et à rechevoir du segneur de Bove et de ses hoirs à perpétuité et à 
toujors. Et por chest devant dit escange nous avons rechut du devant dit segneur 
de Bove en escange et en restor une pièce de terre qui siet ou terooir de Cays "^ F 
qui fu mon segneur Engerran de Bove cheval/er en i liu que on dit à le voie de 
Bovecort tenant à le tere Jehan de Lausnoy, et une autre pieche qui siet en ce 
meisme terouir en 1 liu que on dit le terouir de Riancort tenant à le tere mon G 
s^neur Enguerran, d'une part, et mon s^neur Gerart de Sains ^ d^autre (de le 
quele tere la première pièce contient xii jornex et i qaartier peu plus peu mains, et 
la seconde pièce m jornex i qaartier mains peu plus peu mains) , et 11 s. de parùii H 
chascun an à toujors à prendre k ses chans de Kays à bourse chascun an à le feste 
saint Rémi. Et cest escange ainsi comme il est devant dis et devises avons nous 
pramis à tenir et à vsrarder fermement et entièrement tout ensanble et chascun à J 
par soi au devant dit segneur de Bove et à ses hoirs à perpétuité et à toujors bien 
et loiaument, et que jamais nule chose n'i clamerons ne ne demanderons ne ne 
ferons reclamer seur l'escange devant dit,' ne n'en molesterons le devant dit K 
segneur de Bove ne ses hoirs, ne ne procuerrons (sic) qu'il en soient molesté ne par 



* Sic, parce que prieur se prononce pri^n. 

* Lihon»-en-Santerre , canton de Cbaulne 
(Somme). 

* Voyez pièce la. 

* Boves, canton de Sains (Somme). 



^ Méricourt-sur-Somme , canton de Bray-sur- 
Somme (Somme). 

* Harbonnières, canton de Rosières (Somme). 

' Gaix, canton de Rosières (Somme). 

^ Sains , arrondissement d* Amiens ( Somme ). 



DES MANUSCRITS. 



87 



A nous ne p«r autrui. Et avons renonckié quant à cest fait à toutes exceptions de 
droit et de fait et à tous privilèges empêtrés ou à empêtrer et à toutes autres 
exceptions, bares et raisons qui nous porroient aidier et le devant dit segneur de 

B Bove ou ses hoirs nuire. Et por ce que chie soit ferme cose et astable, nous avoos 
oes présentes ietres seelées et confremées de nos seals. Cbe fu fiut en Fan de Fia- 
carnation Nêttre Semeur mil ce et swssante set ou mois d'avril. 



ACTE5 

LANGUE 
VCLGMKE. 



115. 

1267, mai. — Lorr. 3, n* 19. 

C Je Henris cuens de Vaudemont ^ faiz à savor à toz que messires Gautiers de 
Hassonvile^ chevah'ers establies (sic) en ma presance ait reconu par davant moy 
car si mes amez sires Ferris dux de Loyierengne et marchû avoit nul damage ne 

D nidle eouslange en seu qu'il ait donney ces lettres ai Hanri Tripotel boijoys de 
Ceyffey ^ de la quittance dou douaire damme Beatrix sa femme qu'elle avoit à 
LaxgnéviUe, si com tes lettres ai davant dit mon signor lo duc que de seu sont^ 

E faites lo tesmoingneiit, li davans dis Gautiers de Hassonvile en doit oster et gytter 
lo davant dit monsignor Ferri lo duc de tos damages et de toutes costanges, et 
Tennay ^ assigney et attachié à tous les fies qu'il tient de iuy. En tesmognage de 

F vérité, ai je fait saeler ces lettres de mon sael par la reqoeste dou davant dit mon- 
signor Gautier, qui furent faytes Fan de grasse qns li meliares corroit par mil ce ^ 
sexante et sept ans ou moix de may. 

114. 

1267, 1 1 septembre. — Lorr. 243 bû* n* 100. 

G Nos Giles par la graee de Deu avesques de Toul fasons à savoir à tous que com 
descors et batans fust antres ( iic) nous , d'une part , et honorable home Ferri duc de 
Lorregne et marchis nostre fiable, d*autre part, si com desanU'ecors qui estoieni 

H et dévoient estre de oeus de Luverdun ^ à Naneei^ et à Froart', et de ceals de 
Nancei et de Froart à Luveardun « nos par conseil de boues gens et por bien de 
pais avons ordenei et astahii et astomeî antre nous, par commun concert et par 



* Vaudémool, canton de Veteliae (Meurthe). 

' Haussouville, canton de Bayon (Meurthe). 

' Vojei pëce 108. 

^ On pourrait lire aasai sen «ml; la forme 
jea (pour cea) ae trouve plus haut; la forme 
jofit pour sont ne parait paa admissible. 



^ Cest-à-dire fcn a (voy. pièce 56, note 3). 

* Les lettres ce sont surmontées d*une abré- 
viation dont il est difficile de se rendre compte. 

' Voyez pièce 101. 

* Nancy (Meurtbe). 

^ Frouard, canton de Nancy. 



88 



NOTICES 



ACTKS 

LANGtB 
▼ULGATRE. 



commun assantemant , que ce acuns de Nancei ou de Froart venoit dès ore en avant A 
desous nos à Luverdun por demorer et por faire demorance, il averoit perdu 
otréement sa remenance an héritage et an mueble del tout, et demoroit {sic) a duc 
de Lorr^oe et à ces ors à touz jors mais. Et ce acuns de Luverdun aloit à Nancei B 
ou à Froart por demorer et por faire demorance, il averoit ausi perdu sa reme* 
nance an héritage et an meuble dou tout, et demoroit à nous et à nos successors 
à tous jors mais. Et an tesmognage de veritei, sont ces iestres saelées de nostre sael , C 
que furent faites quant li meliares coroit par mil ce et sexante sept ans, lou die- 
mange prochien après la Natevetei No^fire Dame an septambre. 



115. 

1267, 17 septembre. — Loir. ao8, n* 3. 

Nous Henris cuens de Grant Prey ^ et Ysabiaus sa feme contesse de cel meismes D 
leu faisons congnoissant à tous que nous devons à Ascelin de Bouqonville^ bailli 
de Saint Mihiel douse cens livres de pronvenisiens fors à paier et h rendre de ceste 
feste saint Martin nouvelement à venir en un an. Et pour ces devant dites douse £ 
cens livres Ten avons nous assenney et mis en main tout sou que nous avons et 
devons avoir à Monfaucon^ et en la terre et ains^ apendices toutes. Et se nous 
jusques au dit termine ne li aviens paie et sonmey des devant dites douse cens F 
livres, li dis Ascelins les emprunteroit sor nous à coutanges parmi dens deniers 
de la livre la semainne par nos loz et par nos grez, et si s'en feroit paier et finer 
li diz Ascelins d*enqui en avant à sa volentei des dites douse cens livres et des G 
coutanges qu'eles averoient coutangié puis le dit termine. Et se nous defalliens 
de paiement des dites douse cens livres et des coustanges qu eles averoient cou- 
tangié puis le termine devant dit, et li dis Ascelins en avoit cous ne dammages, H 
nous li defieriens par sa plainne parole, et en pourroit panre li dis Ascelins de 
la nostre chose partout par nos creans et par nos loz sans mesfaire et tant qu'il 
averoit eu son paiement et son grey entièrement des devant dites douse cens J 
livres, des coutanges et des dammages qu'avenu Ten seroient; et auvec toutes ces 
choses l'en avons nous mis en plege nostre très chier segnor Thiebaut conte de 
Bar. En tesmoognage de la quel chose et pour ce que ferme soit et estauble, avons K 
nous nus nos saés à ces présentes letres, les quez furent faites l'an de grâce mil 
et deucens et sexante set om mois de septembre , le semmedi après feste sainte 
Croyx. L 



' Voyci pièce 16. 

* BouconyiHe, canton de Saint-Mihiel ( Meuse] . 



* Voyei pièce a 6. 

^ Àins est pour ens éqaivdent de es. 



DES MANUSCRITS. 



89 



116.. 
1207, septembre. — Loir. 308, n* as. 

A Nous Henris caeos de Grant Prey et Ysabiaus sa feme contcsse de cel meismes 
leu faisons connoissant à tous que nous nous soumes acordey à sou que se nostre 
très cbiers sires Thiebaus cuens de Bar de se que nous ayons et devons avoir en 

B la terre de Monfaucon ^ en segnerie , en fié , en houmages , en houmes , en charrois , 
en geites et en toutes autres choses nos vuet faire et donner à avenant par les ewars 
de mon segnor Jehan dou Chasteler chevalin et de Ascelin de Bouqonville^ balli 

G de Saint Mihiel , que nous les en devons croire. £<se il avenoit par aventure qull 
eost en aus deus descors, nous en devons croire mon segnor Thoumas de Cous- 
cei' deu descort, en tel meniere que li proudoume que ces choses doient ewarder 

D ne doient mies egarder à pris de terre tant soulement mais à la s^nerie que nous 
y avons loiament. Et de ces choses desor dites ferme à tenir nous soumes nous 
obligié envers le dit Ascdin de Bouqonville que nous aiens perdu cent livres de 

E fors de poinne que cil Ascelins ait wagniés se nous ne tenons ces convenances ensi 
cum elles sont desor devisées; et des [sic] ces choses desor dites devons nous aler 
avant à la requeste don dit conte de Bar dedans la saint Jehan qui vient, et 

F doient estre ces choses soumées dedans ceste saint Jehao devant dite ; et c'i defa- 
loit en nous c'un n'alast avant de ces choses desor dites , et li trois proudoume que 
prins sont engardoient qa'i demorast en nous, nous seriens encheu en la poinne 

G des cent livres desor dites ; et toutes ces choses avons nous creantées à tenir ioiau- 
ment par nos fois. En tesmognage de la qud chose et pour se que ferme soit et es- 
taubie, nous avons saalées ces letres de nos saés, lesquez furent faites en Tan de 

H grâce mil et deus cens et sexante set om mois de septembre. 



Acns 

BN 

LÀH6UI 

TULGAmS. 



117. 
1267, octobre. — Lorr. i84» n* 5. 

J Nos Willames j^of la grâce de Deu arcevesques de Besençom façons savoir à 
touz ces qui verront ces présentes letres que en no^re présence establiz, por ce 
venanz par devant nos, messi (sic) Hugues de Montferrant^ chevaliers sires de 

& Thorayse' ai reconu de sa propre volunté que il ai repris en fyé et en chasement 

> Voyes pièce 36. 
* Voyez pièce 1 1 5. 

' On pourrait lire aussi Tkonmas de Comeei: 
mais il faut préférer l*autre leçon. Cmucei 

TOMB uviii, a* partie. 



répond à Gouey-ie-Château, arroodissement de 
Laon (Aisne). 

^ Montferrand , canton de Bonssière (DouIm). 

* Thoraise, même canton. 

12 



90 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGVK 

VuLOATRE. 



de honoré baron Tbyebat conte de Bar le Pay de Bossieres^ et qaant queii ai A 
de par lui et de part sa fome {sic) en la devant dite vile de Bossieres en fyez, en 
homes, en jastises et en totes autres choses. Et cest homenoys et ceste reprise de 
ce fyé et de cest chasemant ai volu et outroié dame Guillame fome a devant dit B 
Hugon, et ai promis par sa foy douée corporament qu'ak ne varra encontre. Ou 
tesmoignaige de la quel chose» à la requaste ef la proîere des devant dit Hugon et 
Guiiiame sa fome, avons fait à [sic) mètre noetre seal en ces présentes letres elle seai C 
a dit Hagon. Ce fu fait Tant [sic) de Tencarnatiom Noftre Signoar qui corroit par 
mil et ce et sexante et sept ou mois de octobre. 



118. 

1268, 3 août. — Lorr. 697, n* 10. 

Nous Jehans sirez d'Orchimont ^ Bauduins ses frères chevalier et Gilebers de D 
Nuemainii^ escuiers, faisons savoir k tous chiaus qui ces présentes lettres verront 
et orront ke com me aire Hues chevaliers sires de Rumigni^ eust pris et tenut en 
prison Gerart c'on dist Copeteste , il ont fait pais entièrement en teil manière ke £ 
chis Gerars a cranteit à porteir et à tenir borme pais et ferme à tous jours au 
signear^ deRumigni et aus siens et à chiaus qoi le prisent, par ensi qu*il ne puet 
aidier ne mon sîgnear Henri de Vianne^ ni atre encontre mon sjgnear de Rumi- F 
gni, ne ses paréos ausi, se che n'est par droite okison; et ceste pais a il crantée 
et jurée à tenir et de lu£ et de ses parens envers le signear de Bumigni deseurdit 
et tous les siens. Et nous Jehâns sires d'Orchimont, Bauduins ses frères et Gile- G 
bers de Nuefmainil deseurdit, nos sommes estavli et nos estavlisons plege envers le 
signeurde Aumigni deseurdit, ke chis Gerars deseurdis tenra le pais deseur devisée 
de lui et de ses amis envers le signear de Ramigni devant nommet, en teil ma- H 
niere ke s'il avenoit qa'il al»st encontre cesle pais nous en venriens tenir couvent 
le signear de Rumigni à Rumigni , ne ne nos en mouveriens jukes à tant qu'il li 
seroit amendé par Tabandon de tous nos biens ke noo^ en obligons envers le J 
signear de Rumigni , qu'il et si aidant en puissent penre et arester tant ke ses grés 
fuist fais de chou c'on li aroit defali. Et nous Abris de Balon et Rigaus de Wil- 
iersies^ escuier, homme mon signear Jehan d'Orchimont deseurdit, nos estavlisons K 



' Boussière, arrondissement de Besançon 
(Doubs). 

* Orchimont, canton de Gesinne, province 
de Namni* (Belgique). 

' Neufmanii, canton de Charlévflle (Ar- 
dennes). 

' Voyei pièce 12. 



* La désinence de ce mot est toujours abré- 
gée; je préfère la forme eur à cause des. 
exemples fournis par plusieurs autres actes 
en dialecte picard (voy les pièces 5i, 52, 60 
et 112). 

* Voyez pièce 100. 

* Willerrie, province de Namur (Belgique). 



DES MANUSCRITS. 



91 



A pl^ pour^ Gerart Goupeleste deseurdit envers le sigo^or de Rumigoi de^eurdit 
tout ensi entièrement oom me sires d*Orchnnont deseurdis, desçius coi seiaul aoiu 
nos €om. . .ndons. Et est à savoir ke ceste pl^eirie [sic] etceste convevenaache 

B [sic] s eit seulement pour Toquison de le prise chil Gerart deseurdit. Et 

pour ^bon ke toutes ces chouses soient fermes et esta vies, no^s Jelians d'Orchi- 
mont, Bauduins ses frères, Gilebers de Nuefmaioii, avons saielées ces presens 

G lettres de nos saiaus. Ce fu fait en Tan de grasce u.cc.Lxei w it » le juedi après le 
saint Piere aouîst entrant. 

119. 

lS(y8, août. — Lorr. 97 g, n* 99. 

D Jeu Agneis de Haboudonges^ femme lo signour Huart lo Vogien ki fut, et 
Huars mes fiz faisons conoissant à tous ceas ki ces lettres vairont et oront ke teile 
amone com demme Samons, ke fut suers lo signour Huart davant dit, fist et don- 

E nai à Tenglise de Senones^ à tous jours mais tant com dTneis', ke ceu est par 
nostre crant et par nostre los et par lo crant et par lo los de tous nos hoirs, 
et ke nos ne nostre hoir nen poions jamais de nulle riens reclamer ne cha- 

F longier la davant ditte amone ; anz la doit tenir la davant ditte englise de Senones 
an paix et quitement à tous jours mais senz nul reclain el senz nul chalonge. Et 
pour ceu ke ceu soit farme choise et estable, avons nos fait saieller ces presantes 

G lettres an tesmognaige de veritei par nostre proiere et par nostre requaste dou 
saiel lo religions home Alexandre par la grâce de Dea abbé de M ouon Mostier ^ 
et dou saiel nostre signour Werri lo Vogien woié de Denouvre^ ke furent faites 

H an Tan kant li miliaires Nostre Signour corroit par mil et ce et sexante et out ans 
ou mois d'awast. 

120. 

1208, 1*" mars, v. st. — Lorr. 2 1 1 bit, n* 36. 

J Je Guillames cuens de Julei ^ faiz savoir à tous qo^ se mes coisins Ferrts dus de 
Loheramne et marchiz , ou ses hoirs se de lui defailloit , fait plain paiement à Tyon - 
ville ^ dedanz le jour de la saint Martin qai prochainement vient de vui mile 

K livrer de tomois en leal monoie, ensi com il est contenut en sa lettre qu'il en a 



ACTES 

LANGUE 
TULGAIAE. 



* On trouve un peu plus bas pour en tout^a 
iettrei^ 

^ Haboudange, canton de €hâteai»>8alîiia 
(Menrthe). 

' Senones. arrondissement de Saint- Die 
(Vosges). 

' On pourrait lire aussi Dynm$, mais le sens 



d/Moande «plutôt lu pMpoaition de. Ce nom 
dTncti répond peut-être à Igney, canton de 
Châtel-sur-Moselie (Vosges). 

* Moyeniiipinierf.canton de Sqnooes (Vosges). 

* Deneuvtre. canton defiaocaral (Meurtfie). 
1 Voyei pièce io5. 

* ThîonYille (Moselle). 



19. 



EN 

LANGUE 

TtJLGAIRE. 



02 NOTICES 

' donnée, mes ondes Hanris cuens de Locelboorc et ma tante sa famme doient A 

ACT» doner ^ au duc devant dît, ou à ses hoirs se de loi defailloit , lour lettres en teil 

forme com ci [a]pris^ est ensuianz. — Nous Hanris cuens de Luceiboorc et Margue- 
rite sa famme faisons connissant à tous que [n]ous avons vandut et acquittei por B 
nous et por noz hoirs à noble home nostre chier neveu Verri duc de Loheramne 
et marchi, à lui et à ses hoirs, tout ceu que nous avi[en]s et poiens avoir en teil 
partie com nous aviens achatée au vidame de Chaalons^ ou chastd de Mon[cIer] C 
et es apertenances, sanz riens à retenir, sauf ce que li fiez de Richiermont^ et les 
ap^enances demor[ont à] nous et à noz hoirs contes de Luoelboarc, qui est des 
fiez de Luceiboorc. Et est assavoir qu^ por les descors qai estoient entre nous et D 
no^re chier neveu Ferri duc de Loheramne et marchi , et por le vandage et por 
i'aquittance de Monder et des apertenances ensi com desuz est dit, avons nous 
receu plain paiement d^uit'' mile livres de tomois, et nous an doit ancor nostres E 
chiers niez quatre mile livrer à paier à la saint Rémi Tan No5(re Seignor mil 
ce . Lxx . en teil manière com il est contenut en la lettre que il nous en a don- 
nées (51c) . Et por ce que ce soit ferme chose et estable , nous avons ces lettres saelées F 
de noz saelz , que furent faites Tan No5(re Seigneur mil cglxviii ^, le diemange après 
mi quaresme ou mois de mars. — Et est bien à antandre que s*il defailloit de mon 
onde ou de ma tante devant nommeiz ou de Tun d'ealz , dl qui demorroit vis G 
saeleroit ceste lettre desuz dite, et Hanris et Walerans s[e il vijvoient la saele- 
roient ausi de lour saelz s'il les avoient, ou Tun d'ealz se de Tautre defailloit; 
[e]t ^ s'il n'avoient nul sael , il la saeleroient des saelz de deuz proudomes creables. H 
En tes[moi]gnaige de veritei je Willames desuz diz cuens de Julei ai saelei ces 
lettres de mon sael, par la reqaeste de mon oncle et de ma tante devant diz et de 
lour hoirs Hanric et Waleran, qoe furent faites Tan de grâce mil gg.lx vui, le J 
vanredi devant le mi quaresme. 

121. 

1208, 8 mars, v. st — Lorr. an bis, n* 38. 

Je Ferris dux de Lorraingne et nuirchif faz savoir à too^ que je doi donner à K 

' A IV finale de ce mot se rattache un trait * Richement, canton de Thionville (Mo- 

qai a la forme d*une abréviation sans en avoir selle). 

la valear; le même acte en fournit d*autres ^ Le copiste a écrit d*abord dnit; puis il a 

exemples. surchargé Vu pour y substituer un ; mais ce 

* Les crochets sont employés pour des v a la valeur d*un n. 
lacunes causées par la destractidn du par- ' Le clere a écrit par erreur Lxvm au lieu 
chemin. de Lxix. 

* Gbâions (Marne). * Ce mot est douteux. 



DES MANUSCRITS. 



93 



A mon oncle Henri conte de Luc[em]boar ^ les letres mon signour Girrard de Lu- 
c[em]boar mon onde, mon signoor' Pbiilippe de Florainge8^ mon seignor 
Coiard son frère, mon seignoor Amoul de Sires ^, mon signoor Thirry de Lon- 

B ceriif ^, mon signour Renbaud de Lonc^ris^ son Gliastre, lo signour de Fontois'', 
mon signoar Gillon de Rodemacre^ mon signoar Thirry Boucheman et mon 
signour Ferri de Wolkerainges^, saideiez de lor seauz de ciaus qui seaulz ont, et 

C de dauls que n^ont mie seauls saiddes dez seaus d'autres prodomes creaubles, de 
la plegerie dont je les ai mis en pl^ por^® moi à mon onde devant nomei, si 
come les letres que en sont faites le divisent. En tesmonaige de quoi , je ai ces 

D letres fait saieler de mon seal, que furent faites Tan de grâce dous cent sixantc 
virit, lo vendredi aprez le nii qnaraime. 



ACTES 

EN 

LANGLE 

VULGAIRE. 



122. 

1268, 8 mars, v. st — Loir, ai i lâs, n* 39. 

£ ' Je Ferris dux de Lorraine et marchis faz savoir à tous que pour aliénée que 
Hanris ainnez^ filz mon onde le conte de Lucemboarc ne Walerans (se de 
Henri defalloit) aient à moi, si cum les letres qui faites en sunt le devisent, il ne 

F sunt tenu de .venir en mon aide tant cum mes oncles li cuens de Lucemboarc 
sera desa la grant mdr; et n'et {sic) mie pour ce à entendre qu'il repuisse (sic) 
aieir encontre moi fors que pour cens qui mis sunt hors de Talience en la letre 

G que je ai des aliénées. Ancor est assavoir que Hanris mes coasins' ne Walerans 
(se li contez li escheoit) ne sunt mie à moi alié encontre les homes liges mon oncle 



' Le copiste a omis denx fois de suite les 
lettres em de Lucembour sans les représenter 
par uDe abréviation ; rigoureusement il faudrait 
lire cLucbur.B 

' Jinterprète Tabréviation nr par onr parce 
(pie signour se présente écrit trois fois en tontes 
lettres , et seignor ane seule fois. 

* Voyei pièce 74. 

* Peut-être Sierck , arrondissement de Thion- 
ville. 

* Pent-étre Lixières, canton de Gonflans 
(Mosdie). Parmi les anciennes formes de ce 
ndm citées par M. de Bouteiller dans le Dic- 
tionnaire topographique de la Moselle, celle 
de Linuris se rapproche beaucoup de Lon- 
cefis, 

* On pourrait lire aussi Lpnciers et plus 



haut Lonceres, au lieu de Lonceris; les dési- 
nences iers et ère* figurent aussi parmi les 
nombreuses variantes recueillies par M. de Bou- 
teiller. 

' Fontenoy, canton de Audun- le -Roman 
(Mos«dle]. 

* Voyez pièce 1 10. 

* Voyei pièce 45. 

^* On trouve en toutes lettres por dans les 
pièces 193, laS et ia6 ; pour, dans les pièces 
19S et 124. 

1 Le copiste a écrit par erreur aimnez ou 
aiiunex, 

' Je crois <{ue Tabréviation qui surmonte I o 
doit se traduire ici par u plutôt que par n. Le 
mot cousin est écrit en toutes lettres dans les 
pièces 194* laS et 196. 



94 



NOTICES 



ACTB«i 

LANGL'E 
VULGAIRE. 



le coBte de Luoembonnu Ëa tesmoigAafig^ de la queil ehoce je ai £dt seeUeir ces A 
letres de mon seel £t WiUasmescuetM de JuUey i a aasi mis le suen seei à ma 
requête en tesmoignaige de veriiei. Ce fut fait Tan de Naître Sigfioar mil deus 
cens sexante et wit, le venredi apnfe miqnaremme. 6 



123. 

1268, 8 mars, v. st. — Lorr. si i, n* 3i. 

Je Ferris dus de Lciheraingne ei marchié fait savoir à tous qotf mes chiers oncles C 
Hanris cuens de Lucelbôar' a acquitei ei mi et mes hoirs por lui et por ces hoirs 
toz les damages , totes les perdes et totes les costangès qu'il a eues et pout avoir 
por TokesoD de sa prise, quant ii cuens de Bar, li esveskes de Mez et lour aides le D 
prirent desouz Prignei ^ ; et est ancor assavoir que de touz bestans, de totes que- 
reles et de totes demandes qa^ je avoie et poioe {sic) avoir de cest jour en arrier à 
mon oncle Hanrit conte de Lucelboar ei il à moi nous sommes apaisié et acordei ei £ 
aquittei Tun lautre bonem^nt, sauf ceqae se je ou mi home faisiens ou avions 
fait aucun tort ou aucunes eotreprisures vers les homes mon oncle devant dit ou 
mes oncles ou sei [sic] home envers les miens homes, je le doi défaire et faire F 
défaire, et mes oncles, ausi, par âmor ou par droit ; et n'est mie à antandre que se 
mes oncles devant nommeiz estoit obligiez en piège ou an randour por mi ou por 
mes devantriens, que je ne soie tenuz de lui délivrer sanz damages; et mes G 
ondes nie doit auteil faire se je estoie de riens tenuz por lui et por ces devan- 
triens. En tesmoingnâige de veritei, sont ces lettres saelées de mon sael, que furent 
faites Tan de grâce mil ce Lxyiii ans, le vanredi apr^ la mi quaresme^. H 



12A. 

J268, 8 mars, v. st. — Loir, su, n** 33. 

» 

Je Ferris dux de Lorraine et marchis faz savoir à toiu que je, par ma foi fiao- J 
ciée et par mon sairement corporeilment donnei, me sui aller {sic) à mon chier 
cousin Henri aionei fil le conte de Lucemboarc, ou à Walerant son freire se li 
contez li escheoit, à aidier à petite force et à granten bonne foi, ei nomméement K 
encontre Thiebaut conte de Bar et contre tous ses hoirs contes de Bar, et encontre 



* La syllabe bour est représentée pajr les 
lettres bo suivies de f abréviation w, ce qui ex- 
chia le ç final. 

* PrenyyCaQloadePont-à4loussoQ(Meurtbê). 
' Cet acte doit appartenir k i*année ia68, 



vieux style; car on ne {)Qiit guère douter <jpi*il 
ne soit pottérifur. à la aojrtîe de priaon du 
comte de {«usemboorg , qui foi Tune des clauses 
de la sentence arbitrale rendue par saint Louis 
au mois de septembre i a68. 



DES MANUSCRITS. 



95 



A tous hommes qui pueent vivre et movit^ fora le roi d'Alemaigoe , le roi de Navarre , 
Taroevelce de Trîeves* Pévdcé de TouL, la duedeLambourt^ lecoàtede Julley^ 
Et n*e8t mie à entendre que nous iaciens nulle altience encontre nos homes liges 

B de ce don il voumûent venir à jdur ei k droit. £test ancor assavoir qii« no»^ avons 
promis, par nosà-efpi fienc^e «f par ûostcè sairanentcorporeilment donnei , que si 
tost cam mes onnez hoirs qui sera ^nx de Lorehaûie venra en aage de quinze 

C ans, qu'il se metera hors de mainbvnie et se aUera et jura*a dedens les qaarente 
jours qu'il en sera reqois à mon chi«* oncle Hanri conte de Lucemboarc et à mon 
chier cousin Hanri son fil; oaà Wàlerant se lî conteiz li escheoit, d'aidier mon 

D oncle et son fil ei^aulti«teil>point'eam desus est dit, et endonra ses letr^ pen- 
dans. Et est assavoir que Maigarïte ma feme duchesse de ^Lorehain^^ se de moi 
defalloit ansoi8>qa« mes fila fust aagiez, est tenue de faire jureir mon fil et de 

E seelleir et de tenir ces^convenences devant dites ^«t avons ansi. fait jureir qaarente 
chevaliers de nos homes, c^^st lassa voir Renaul conte de Castres', mon signour^ 
Arnoul de SirkeSi^ mon ftignonr Amoul de Siberdi-, mon signoor Pbdippe de 

F F]orehenges^ mon signoar Cdart. son freire, mon signoorGilon de Bergues"^. 
monsignoorRenautdeZiberch, mon signoar Peremont de Siberch, mon signoar 
Gerart de Becanches^, mes sire Simons dePerroie, mon signoar Jehan de Perroie^ 

G son freire, mon signour Aubert l'aultre freire^i mon signoar Liebaut de Haute 
Pierre, mon signoar Ajadrieu de Bioncoûrt^^, mon signoar Liebaut d'Escordai, 
mon signoar Wautier de Nuefehastel, mon signoar Hanri de Dombaille^^, mon 

H signoar Joiffroi de Rosieres'^^ mon signoar Brun deBosiei^es, mon signoar Brunike 
de Riste, mon signoor Pbelippe de Baion ^', mon signoar Jake son freire, mon 
signoor Gerart de Fontenoi^^. inon signoar Renier de Hassonville ^^ mon signoar 

J Aubert de Vandieres ^^ mon signoar Errart de Vilens, mon signoar Hue de Gon- 
derville^'', mon signoar Wautier de Ravoi, mon signoar Jehan de Coms '^ mon 
signoar Jakes d'Audeix, mon signoor Ferri de Septfonteines, mon signoar Franqoe 



ACTE5 

EN 

LAKGtB 

VULGAIRE. 



' Limboof^ft province de Liège (Belgique). 
' Voyei pièce io5. 

* Voyez pièce 45. 

* Signoar est écrit un peu plus loin en toutes 
lettres. 

* Voyez |Hèee 83. 

* Voyez pièce 74. 

' Berg, oantea da Gattenom (MoMlie). 
' Peai^étre Bettange, près Floraage. 

* Parroy, canton de Lunéville (Meurthe). 
'* Bioncourt, canton de Cbâtean - Salins 

(Meurthe). 



" Dopabasie, canton de Saint-Nicplas-du- 
Port, (Meurthe). 

^* Peut-être Rosières -aux -Salines, même 
canton. 

" Bayon, arrond. de Lunéville (Meurthe). 

^ Fontenoy-iaJoute? canton de Baccarat, ou 
Fontenoy-sur-Moselle? c** de Toul (Meurthe). 

" Voyez pièce 11 3. 

'* Vandieres, canton de Pont-à-Mouaaon 
(Meurthe). 

" Gondrevîlie,.caalon de Toul (Meurthe). 

^' Voyez pièce 91. 



96 



NOTICES 



ACTBS 

LANGUE 
VULGAIRE. 



de Lowy ^^ mon signonr Jehan Bdlete, loon signoor Bertrans de Siberch, mon A 
signoor Jehan de Wanesperch ^^ mon signonr Ferri dou Chastelldr, mon signoar 
Erart de Beligney, mon signoor Aubert de Gironcoart^^, mon signoor Hue de 
Marsei ^, mes sire Jehans de Lacour, qu*il teoront à ce noiire ainnei hoir duc de B 
Lorraine qu'il face le sairement et seelle ces letres, et qu*il ti^e les convenences 
teiles cum je les ai à Hanri toute sa vie. Et pour ce qa« ces convenences soient 
plus fermement parfaites et tenues, avons noof obligié mil livrées de terre en C 
noitre plaine terre de Lowy là où mes oncles Henris cuens deLacemboorc^ ou ses 
ainnez hoirs filz qui à ces convenences seroit tenus, la vourroit penre; et la ten- 
roient qaite et délivre, il et lor hoir conte de Lucemboorc, sens redaim de moi et D 
de tous mes hoirs à tous jour [sic] comme lor héritage. Et tantost cum mes ainnez 
hoirs filz averoit fait le sairement et Talience et sa letre donneie à mon onde, ou 
à son hoir qui seroit tenus à ceste convenence, li sairemens de ma feme et des £ 
qoarente chevalière devant nommez seroit nuls, et les mil livrées de terre demor- 
roient quites à moi et à mes hoirs, ne ne porroient mes ondes ne ses hoirs 
qui à ces convenences seroit tenus rien redamdr en Teritage. Anoor est assa- F 
voir qoe se je aloie encontre ceste allience, si cum de eus aaidier, mes oncles 
Hanrû cuens de Lucemboorc et Henrû ses filz ou ses ainnez hoirs à cni je sui 
alliez, me porroient pennir et faire pennir par eus et par altrui par tout, en G 
mueble et en non mueble, senz mesfaire ^, par mon grei, jusqo'à la valeur de dix 
mil livres de messains. Et est anoor assavoir qoe mes ainnez hoirs se obligera par 
ses letres pendens jusqo'à la valeur de dix mil livres de messains en aultreteil point H 
cum je me sui obligés^. Ancor est assavoir qoe je de cest jour en avant ne me 
puis en nulle manière aller à cens de la ville de Mes ne à Teveke de Mes encontre 
mon onde ne encontre son ainnei fil sor la peine desus dite. Ancor est assavoir J 
qoe aultreteils convenences comme je ai à mon onde (qoe je ne puis penre le 
conte de Bar en aïe ne par lui ne par altrui contre mon onde, si cum il est con- 
tenu en mes letres qoe mes oncles a de moi], ai je à Tainnei fil mon oncle desus K 
nommei ; et mes ainnez filz Tavera ausi à eus sor la peine desus dite. En tesmoi* 
gnaige de la queil choze et pour ce qoe ce soit ferme choze et estable, je ai fait 
seellcir ces letres de mon seel, et à ma prière et à ma reqoete Willaumes cuens L 
de JuUey les a ausi scellées de son sed en tesmoignaige de ces chozes. Ce fust fait • 
Tan Nostre Signoor mil deus cens sexante et wit, le venredi après mi qoaremme. 



^* Longwy, arrondissement de Briey (Mo- 
sdle). 

^ Peuipètre Wingsberg, près Voistroff, can- 
ton de Metzerwisse (Moselle). 

'* Gironoourt. canton de Chatenois (Vosges). 



** Peut être Mercy-le-Château, ancien châ- 
teau détruit, canton d*Audun-le-Roman (Mo- 
sdte). 

•• Ou mefairt, 

^ On trouve plus haut ohli^. 



DES MANUSCRITS. 



97 



125. 

1S68, 8 mars, v. st — Lorr.'sn, n*35. 

A Je HaDiis caens de Lucelboarc, de la Roche et marchiz d^Arlons faii savoir à 
tous que je ai telz convenances por aïoi et por mes hoirs contes de Lucelboarc à 
mon chier cousin Ferrit duc de Loheraingne et marchiz , à lui et à ses hoirs dus 

B de Loheraingne , qae je et mi hoir conte de Lucelboarc ne-poions le chastel de Tyon- 
ville ^ mètre hors de noz mains , ne par parçon d*anfans, ne par vandage, m par 
eschaioge, ùe par engaigier, ne par autres manières , se je ou mi hoir conte deLucel- 

G boarc ne le faisions par le grei et par la volantei mon neveu devant dit on de ses hoirs 
dus de Loheraingne; et s'il avenoit (qn« jai n'aviegnel) qae je ou mi hoir conte 
de Lucelboarc alissiens contre ces convenances, je ai obligié moi et mes hoirs 

D contes de Lucelboarc et la moie chose meuble et non meuble envers mon neveu 
devant nommei et envers ses hoirs dus de Loherain^ne , qu*il puisent panre et faire 
panre dou mien par tout , par eulz et par autrui , en meuble et en non meuble , sanz 

E mefTairc, jusc'à tant qu*il avroient eut plain paiemant de diz mile livres de me- 
ceins^ dont nous seriens encheu en non de painne se je ou mes hoirs cuens de 
Lucelboarc aliens encontre ces convenances devant dites. Et-por ces choses plus 

F fermement à tenir, je m'an suiz mis desouz la jurisdition de la court de Trievres, 
de Mez, de Liège et de Tout, qu'il puissent mètre escomminiement en ma persone 
et entredit en ma terre qae seroit desouz ealz, se je ou mi hoir qai seroient conte 

G de Lucelboarc aliens encontre ces convenances desûz dites. Et ai renoncié por moi 
et por mes hoirs à totes aides et à totes defanses, à totes exceptions et à toz drois 
seculers et de la crestiantei , se je aloie contre ces convenances. En tesmoingnaige 

H deveritei, sont ces lettres saelées de mon sael et dou sael le conte de Juleî par 
ma requeste, qae forent faites Tan de grâce mil cc.lz.tiii ans, le vanredi apr^s 
le mi quaresme. 

126. 
1268. — LoiT. 31 i.n" 3o. 

J Je Henris cuens de Grant Prei ^ faz congnoissant à touz que je ai donei à mon 
signor et mon cousin Thiebaut conte de Bar teil droit et teil raison cum je ai et 
puis et doi avoir en Lucebourc, en la Roche et en Erlons ^, et en la contei de Lu- 

K cebourc. En tesmongnage de la queil chose et por ce que ferme soit et estable, 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VLLGAIRX. 



^ Voyez pièce i30. 

* Ce DQOt est écrit met (voyez pi&œ Ag) 

TOMB xxviTi , 2* part^ie. 



' Voyez pièce i6. 
* Voyct pièce a 8. 



i3 



98 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LKJiGVE. 

fULGAfRE. 



Ten ai je (fonei mes lettres pendens saelées de qiod sael » que furent faites Tan de A 
grâce mil et dous cens et sexante et wyt. 

127. 

1269, juillet. — Lorr. a, n* 20. 

Nou3 oBxciaus de la cort de Toul faisons savoir à touz que par devant nous B 
estaublie dame Gile, femme lou signor Milon d'Acey ' chevalier qui fut, ait reco- 
gnut en droit qae ce li nobles barons et sages Ferris duz de Loherenne avoit aucuns 
coux, grevances ne damaiges de part la dite dame Gile pour Toqu^son de la par- C 
son que la dite dame Gile et Odins ont faite entr'aus, la dite dame Gile Tan doit 
geter et délivrer de touz damaiges et de toutes grevances. En tesmioignaige de ceu, 
sont ces lettres saellées dou sael de la cort de Toul par la reqiteste la dite dame D 
Gile, qo^ furent faites Tan Kosive Signor par mil et ce et lx et nuef anz ou mois 
de julet. 

128. 

1269, septembre. — Lorr. 989 , p. 1 1 , d* 3. 

Je Golignons de Troions ^ et je Aluys de Sarapignei^ sa famé faisons cognissent E 
a tous que nos avons vendu et aquitei à tous jours à noj(re seignor Robert par la 
grâce de Deu evesque de Verdun sept sestiere de bleif à la mesure de saint Mehier^, 
dous pars soile et le tiers avoinne (que nos avions en la chatelerie de Sampignei F 
sor Torres on finaige de Grimaucort^, de Manis^, de Mons et de Sampignei, qoe 
partent à Bauduin le 61 Watier de Sampignei qoe fut et à Huson de Rignei^, con 
nos donnoit chascun an , à paier à feste saint Remei en octembre) , par mei quatre G 
livres de fors dont nos sons bien paie à nos crans en deniers conteis. Et des terres 
qui doient la rente devant noumeie tiennent Will^'mins et sie hoir une pièce en 
auches de Girouei ''^ la famé Vieil une pièce en bouses de Girouei, li enfant Bar- H 
rechein une en Prisonchamp et une en Flonval ^, et Husons et Lorans et Aingil- 
Ions une pièce en la Qaarelle au perrier, Roncins une pièce en bouses de Girouei , 
Mauries et Poinsars une pièce en TOrmeix, Brisses une en la Cote^ de for, Bon- J 



^ Voyez pièce à^- 

* Voyei pièce 70. 

* Sampigny, canton de Pierrefitte (Meuse). 

* Voyez pièce ,2 2. 

* Grimaucourt, près Sampigny, canton de 
Commercy. 

* On pourrait également lire Mtaus ici et 
plus loin. 



* Voyez pièce 22. 

^ On lirait plutôt ici Gironà: mais il faut 
préférer la leçon Girouei ^qm se représente trois 
fois dans le reste de Tacte, et qui désigne 
Girouet, dépendance de Griinaucourt-près- 
Saaipigny. 

* On lirait aussi Flouned, FUantd» etc. 

* Ou Ineo Coce. 



DES. MANUSCRITS. 



99 



A nevie ^ Margoerons une ea Flainvai, Coies Billars une pièce eo Essilion, War- 
nesoQs une en la vdie de Mous, Mairieie une desons Baroart Terme, Piqa^mos 
une en la Perchie Gain, cil de Girouei une en bouses, Husons ii Beegues une à 

B Montaus joumeis, Gaweinz «ne en Montaus journeis, Coutans une en bouses de 
Manis. Et de cest vendaige desordit doions nos porteir bonne warentise à tous 
jours à no^re seignor devant dit et à ceis qui apr^s lui venront à Taveschei de 

G Verdun ; et avons promis et fiencié que jamais contre ne venitms ne par nos ne 
par autrui. En tesmognaige de vmtei, avons nos fait sadeir ces lettres des saés le 
doien de Tec^ise et ToSBcial Tarcediacre de la Rivière de Verdun ^^. Et nos doiens et 

D H officiais devant dit, à la reqtasste de Collignoit et dé Aluy devant dis« avons fait 
saeleir ces lettres de nos saés en tesmognaige de vmtei. Ce fiât fait Tau qjue ii 
miliaires couroit par mil dous cens sexante nuef ans on mois de septembre. 



ACTBft 

tANOUB 
VOLOAIBr. 



129. 
12Ô9, 7 déœmbFB. — Loir. h&^, n* lÂ. 

E Jeu Ricbairs chrvailiers de sus iou mur ^ et Bauduins baltis de Marsal^ faisons 
conoissant à tous qu'aes dons pairs des proaiges de la salinne de Salée awe' as 
quels mes sires Hanris cuens de Salmes ^ nos ait acompaigttiet tant qœ nos ave- 

F rons pris les dettes qu*i] nos doit, c'est à savoir jeu Bichairs dnc cens et trente et 
une livrer de messeins, ^ jeu Bauduins quatre cens et trente et dnc livres de mes- 
seins et xii s. et iiii deniers et maille, ensi cnm ses lettres qi» nos avoos de lu Iou 

G (fevTsent, nos Ricbairs et Baudums devant norranei, qoant nos sevom paiet à& ces 
devant dittes dettes, ne poons ne ne devons niant reclameir en la devant ditte 
salinne, arreiz que jeu Bauduina êtÀe panre ou tiers de la devant ditte salinne 

H quatre cens et deix livres de messeins que jeu ai mis en la fermetei de Salée awe 
(dont jeu ai lettres pendans mon signor Guillaume par la graice de Deu esveike 
de Mes que parolent de mil livres de messeins , des quels mil livres jeu ne doie 

J repanre en la salinne devant ditte que les quatre cens et deix livr^^ devant dittes 
que jeu ai mis en la devant ditte fermetei de Salée awe)« Et est à savoir que jeu 
Bauduins assigne mon signor Richairl toutes mes dettes si devant nommées, ensi 

K qu'il et ses commandemans les doient panre et reœvoiv pw mi en la devant ditte 
salinne, et doîe eistre saisis ettenans deSalée awe tant que mes sires Ricbairs seroit 
paies entièrement de toutes ces dettes devant dittes; et quant il' en seroit paies, 



^® Arcliidiacoiié OMnprenant les doyenné» 
d'Hattonchatel et de Saint-Mibid , anondisse- 
ment de Gommercy (Meuse). 
^ Le mot mur est peu lisible. 



' Voycx pièce 8. 

^ Saléaux , près Ley, canton dé Vie-stir-Seilie 
(Meurtbe). 

* Voyez pièce 38. 

l3. 



100 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LA^GUB 

VULGAIRE. 



jeu Bauduins devant nommeiz resaiserai mon signor de Salmes de Salée awe por A 
faire sa volantei si cum de sa waigiere et por faire la savetei de resveichiet. Et 
est encor à savoir que la devant ditte maison de Salée awe devons nos wardeir 
dou cumun proaigc de la salinne, si cum de wantes, de portier, de cleirs et d'autre B 
mesuie, et la devons wardeir et defandre envers tous hommes chascuns à son 
pooir, et porcbassier lou prou et Tavantaige de la salinne dou mielz qae chascuns 
saveroit. Et ceu avons nos crantei et jurié sor seins que nos lou ferons en bonne G 
foi. Et por ceu que ces covenances soient fermes et estaibles, avons nos proiet lou 
priour de Viviers ^ qu'il ait mis son seeil en ces presantes lettres, et jeu Richairs 
et Bauduins devant nommei chascuns lou sien en tesmoignaige de veritei. Ces D 
lettres furent faites lou jor des octaves de la seint Andreu, Tan mil dous cens et 
sexante et nuef ans. 

130. 

1269 « mars, v. st. — Lorr. 979* n* 3o. 

Je Regniers clers de Hablenville ^ fais conessant à touz ke je ai eschangié à touz E 
jors à Tabbé de Cenones ^ et à la maison de Chenesereis tout loi prtf ke je tenoie 
davant loi molin de Chenesereis, por loi pré que li maisons deBeconville' tenoit 
ai rés Hablenville eu leu c'um dist en Chenail , en tel meniere que je doit randre F 
por loi sans de mon pré qui fuit chacun an à lai saint Martin quatre deniers à 
lai maison de Beconville. Ne ne puis ne doi , ne je ne mi hoir, raippeler loi davant 
dit eschange ne bastancier. Et por ceu que se soit ferme choise et estaible, Ten ai G 
je doné ces présentes letres seelées dou seel mon signor Nicole doien de la cres- 
tienté de Fluns^ par mai requeste et par mai proiere, que furent faites en Tan 
que li miliaires coroit par mil et ce et lxix ans ou moies de mars. H 



131. 

1270, 35 avril. — Lorr. 93, n* 3. 

Je Thomas de Ronchamp chevah'ers faz congnoissant à touz que compés est faiz J 
entre moi, d'une part, e< Âscelin de Beconville^ bailli de Saint Mihiel^ de l'autre , 
d'androit de la dette que madame de Pierûte^ qui fu devoit au devandit bailli, en 
teil meniere que mi neveu li enfent à la dite dame de Pierfite qui furent de mon K 
freire mon signor Henri de Ronchamp en sunt qui te et lor doit on asseoir lor 



* Viviers, canton de Ddme (Meurthe). 

^ Hablainville, c" de Baccarat (Meurthe). 

* Voyez pièce 1 1 9. 

^ Pettonvilie , canton de Baccatat. 



* Fiin, canton deGerbéviUer (Meurthe). 
^ Voyez pièce 1 1 5. 



' Voyez pièce 33. 
' Voyez pièce 30. . 



DES MANUSCRITS. 



101 



A terre delivremeut, et par mi ce mes greiz est faiz en uod des en fans qui sunt en 
ma mainbumie de touz les proages de la terre de Pierfite et des appendises jus- 
qu'au jor de hui, for ce que on m'en doit ancor por les dix enfans douze livres 

B et demei de fors des quarante livres que on me devoit por les enfans por le pris 
des osteis de Pierfite. Et est à savoir que teii escbange cum la dite dame de Pier- 
fite a fait a noble home Thîebaat conte de Bar de la dite terre de Pierfite et des 

C apartenances, c'est par mon grei et par mon loz et par le loz aus diz enfans ma- 
dame de Pierfite qui sunt en ma mainburnie. Et en a qoitei Mileçons mes niez, 
fils à la dite dame de Pierfite, por lui et por son freire et je por auls, le dit conte 

D de Bar lui et ses hotrs, en teil meniere que cils Mileqons ^ ne puet ne ne doit ja- 
mais riens réclamer en chose qu'il ait ne doie avoir, il ne ses freires, dedans ia 
forteresse dou donjon de Pierfite ne defors;et en doit porter garentie li diz Mêle* 

E çons au dit conte de Bar en ver son freire ^ sauf ce que se mesire Guillaumes freires 

- aus diz enfans voloit ravoir dou dit conte de Bar quarente livres, li diz Mileçons 
et ses freires renderoient au dit conte de Bars {sic) les dites quarante livres, et il por- 

F roient reclamer teii droit cum il doient avoir on manoir defors la forteresse de 
Pierfite. En tesmongnaige de la queil chose, je ai saeléesces lettres de mon sael, 
que furent faites Tan de grâce mil dous cens et sexante et dix, le jor de la feste 

G saint Marc on mois d'avril. 

132. 

1270, a6 avril — Loir. 348, n* la. 

H Nos freires Nicholes par la pacience de Deu abbes de Lille en Barrois ^ de 
l'ordre de Gystiaus^, Dreues abbes de Jendoires^ de Tordre de Prei Monstrei* et 
Nicholes doiens des chanoinnes de Bar le Duc faisons cognissant à toz que le sa- 

J medi après lez octaves de Pasques, Tan mil dous cens sexante et deis, nos fumes 
anvoié à Saint Disier ^ de par le conte de Bar au conte de Flandres pour mons- 
trer à lui lez leittres dez alliances faites entre lui et le conte de Bar seeléez de son 

K seel, et pour faire savoir à lui en quex demages et en con grans li cuens de Bar 
estoit encheus pour la defaute de ce qu'il ne li a voit tenu sez alliances où il estoit 
tenus par son sairement corporelment fait, si come sez leittres-que li cuens de 

L Bar en a le tesmongnent; et li fu là dit que li cuens de Bar Tavoit plusors fois 
semonu et par leittres et par chevaliers, et li coins de Bar raoismes [sic] li avoit 



ACTES 

EJI 

LA!%CUe 

VL'LGAIRS. 



* Vi de mi est écrit en surcharge sur un e; 
on troave plus bas Mdeçons et Mileçons. 

* Ide- en* Barrois, canton de Vaabeoourt 

(Meuse). 

* Voyez pièce 83. 



^ Voyes pièce 95. 

* Prémontré, canton de Coucy-le-Château 
(Aisne). 

* Saint-Dîsier, arrondissement de Vassy (H**- 
Marne). 



102 



NOTICES 



ACTES 

BN 

I.AN6UR 

TUI.OAIRE. 



pluaors fois requis que le secorrust et li fus! adans à son besong, si comme il i estoit A 
tenus par son sairement. Et K voussimes monstreir lez leittres dez dîtes alliances : 
il ne lez vont veoir. Nos 11 monstrins lez demages en quoi li cuens en estoit en- 
cfaeus par sa defaute, si corne de sa terre qui en fut arse et robeie, et si corne de B 
soudoiers et aides qu'il li covint pourveoir et acheter^ et si corne de ntalvase pais' 
qu*il li covint faire par sa defaute. Et li deismes qsr toit cist demage ne li fussent 
mie avenu s*il Teust secorru si oom il devoit, qui hien montent à trente mil livres C 
de tournois. Si li requtins que pour Deu, en tel voie eu» il estoit et en si grant 
pèlerinage , qu il s'i sauvast envers le conte de Bar et que tant en feîst qoHl en 
alaist à bone conscience. Il respondi qu en malvaiae conscience n'en estoit il mie, D 
et que sez^ alliances n'avoit il mie fait ne mis son sed ne fait sairemeat. Sa meire 
pooit bien avoir fait sea chozes, car eie aveit bien son seel quant ele voloit; et 
dist qa^ ele et austre demorroent en sa terre qui bien avoient pooir de ce emen- E 
der c'ii i avoit mespris. Nos li reqiciins qo^sor ce que dit li avins qa'il en rescrist à 
sa meire cboze qui tournast à esploit et à son alegement, et par leittres pendans. 
Il dit <{U0 pendans ne seroent eles mies, mais il li manderoit par sez leittres F 
clouaes ce qu'il cuideroit que bon seroit sor ce. Ce li fut monstrei et dit par de- 
vant naonsignour Gerart de Marbais "^ ^ le prevost de Betune ^ Mimei le chastel 
de Saint Disier, et ce tesmongnons nos par nos seés. G 



133. 
1270, 29 octobre. — Lorr. ^71, n* i5". 

Conue chose soit k tous ke li priors de la maison dou Prei de Mes «it aquasteil H 
por la maison dou Prei davant dite ai ^ Jakemin lou Roi la maison Uguignon lou 
clarc son freire, ke siet à reis la porte Samf Tiçbaut, et la cort et lou meis et tout 
lou resaige k'i apant, per^ mei tiel cens com cist eritaige doit; et de cest aquast J 
U ait li davant dis priors fait boen paiement. Et cest vandaige ait fait Jakemins 
davant dis per lou. crant et per lou los d'Arnolt et de Jenat et de Jofroit ses 
m. freires et dou.signor Alixaadre Makerel, ki tuit tamoignent ke c'est li biens et K. 
li prous de Uguignon davant dit. Cist escris fut fais lou merkedi après la feste 
saint Luc avangliste, kant li miliaires corroit per m. et ce. et lx. et x. ans. 



* C'est-à-dire ces ; voy. à la ligne suivante. 
^ Marbaix, canton d^Avesnes (Nord). 

* Béthune (Pas-de-Calais). 

* La préposition ai, équivalent de <^i est figu- 
rée ici, comme dans les pièces i« 4 , 73. etc., 



par la même abréviation que la conj onction et ; 
j*ai traduit cette abréviation par d ou par et, 
suivant qu*dle représente la préposition ou U 
conjonction. 

' Voyez la pièce âg , noie 3. 



DES MANUSCRITS. 



103 



13^. 
1270, s> octobre. -~ Lorr. 97 un* i5^ 

A CoDue chose soit à tous ke Taquast ke ]i priors de la maison dou Prei de Mes 
ait fait à Jakemin lou Roi, dont li escris est en l*arche, si con de la maison Ugui- 
gnon lou clarc son freire» ke siet arreis la porte Saint Tiebaut, et de la cort et de 

B tout Jou resaige k*i apant, ensi con li escris en farche lou deviset, li doit Jake- 
mins davant dis warantir n. ans en paix, et lou doit faire crantier Uguignon son 
freire s'il revenoit en' Mes dedans ces premiers 11. ans. Et s'il nou faisoit ensi con 

C si est devisei, il renderoit a davant dit prior xx. \ivres de meceins^ si li priors 
les voloit avoir, et li maison reseroit à Jakemin en tiel point com elle estoit de- 
vant cest vendaige. Et si Jakemins ne li randoit les xx. livres de meceins en si 

D con ci est devisei, Uguignons Hunebors li randeroit con drois datres. Et si li dui 
an passenvent et H priors ne voloit panre les xz. livres de mec^iVu^ il ne poroit de 
dons^ en avant niant demandier à Uguignon Hunebor ne à Jakemin lou Roi de 

E la warantise. . ne dou crant Uguignon lou clarc ne de toutes ses choses davant 
dites. Gist escris fut fais lou merkedi après la feste saint Luc awangelistre, kant li 
miliaires corroit p^ ' m. et ce. et lx. et x. ans ^. — Les acris à Saint Mamin^. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



135. 

1270» octobre. — Loir. a85. n* 201. 

< 

F Nos ^ oiBciaus de la oort de Toul fasons savoir à touz que en nosire présence à 
ce estaubli sires Adans chivaliers fis Herbin de Sausures^ qui fut, Richars, An- 
bertins, Symonés, anfant Agnel que fut suers au dit Adant chivali^, ont recognu 

G et confessei en droit par devant nos qu'il ont donei en aumosne parminaubte à 
Tabbei, au couvent et à Tanglise de Mirvaut^ (li dis Adans, Richars et Aubertins 
par le lous et par le crant de lor femes, c'est à savoir dame Damete feme au dit 

H chivaiier, Osanne feme au dit Richarl et Hodiars feme au dit Aubertin, et li dis 
Symonés qui n'at point de feme) , les trois pars dou deimé de la chapelle de Mon- 
cort ^ que depent de Tanglise de Sauvigni ^ grous et menus , à tenir ef à avoir à tous 



Ml y a dans lacté ici et plus bas Ib de met: 
yai dit (pièce 49) qoe je traduisais ces abré- 
viations latines par les mots français livres de 



meceint. 



* Pltttidt que dont , qui peut se lire aussi. 
' Voyei la pièce 49 , note 3. 

* Cette pièce et la précédente sont sur une 
même feuille, le tout sans sceau. 



' Voyez pièce 1 07. 

' Comparez cet acte avec le n** 137. 

^ Sanliures - les - Vannes , canton de Colombey 
(Meurthe). 

^ Mureaux, près Pargny-sous-Mureaux, can- 
ton de Neufcbâteau (Vosges). 

* Montcourt, canton de Vie (Meurthe). 

^ Savigny, canton de Charmes (Vosges). 



104 



NOTICES 



ACTES 

RN 

LANGUE 

TUL6AIRE. 



jors mais francbenment, quittement et en pais, et ont promis par ior sairemens A 
totes les p^rsones devant dites qu'elles, por raison de doaire ou de don de nupces 
ou por autre raison, ne vanrront jemais encontre ceste aumosne ne par aus ne par 
autrui. Et si chouze avennoit par aventure que aucuns d'aus venist encontre cestc B 
aumosne an aucune meunière, il ont consenti et otrié que nos les escomenienz 
et faciens denuntier por escomeniez partout où qu'il seront, ou en no^fre justice 
ou en autre; et H devans dis Richars at promis qu'il porterat garantie de ces frères C 
et de ces sorors et de ces hors; et de ce si sont il mis en no^tre juridicion. En tes- 
monage de ceste chouze, avons nos saelées ces présentes lettres dor (sic) saeel de 
la cort deToul à la requeste de totes les persones devant nomées, que furent faites D 
quant li miliares Rostre Signor corroit par mil duos (sic) cens et sixante dis au 
mois de otembre. 

136. 
1270 , décembre. -^ Loir, s , n* 3 1 . 

Nos frères Tiecelins gardieins des frères Menors dou Nuef chastel ^ faisons à E 
savoir à tous que mes sires Liebaus de Landoiville^ chivaliers at reconnu en nostre 
présence que ce li nobles hom Ferrisdux deLoborerine et marchi5 avoit grevances 
ne coutenges en ce qu'il at saelées les lettres de la wagiere que ii dis Liebaus at F 
faite à dame Marguerite sa famé , et en faire tenir la wagiere ensi com les lettres 
davant dites le devisent, li davant dis Liebaus Ten geteroit de tous damaiges et de 
toutes grevances par sa simple parolle sans moutre (sic) , et Yen at atacbié à tous les G 
fiés qu il tient de lui. En tesmoi/ignage de vmté, avons nos fait saeler ces lettres 
dou sael de no5fre couvent, par la requeste dou dit Liebaut, en Tan de grâce mil 
dous cens et sixante et dix ans on mois de décembre. H 



137. 
1270, janvier, y. st. — Lorr. a 86, n' aoo. 

Je sires Thierris prestes de Sausures ^ faz savoir à touz peals qui ces lettres ver- J 
ront et orront que Amelinons feme Sichart TEscuier estaublie en ma présence at 
recogneu qu'elle at qaité de tout en tout tel aumosne cum mes sires Adans cheva- 
liers dé Sausures et Richars et tuit sui autre her ont fait à Tabbei et au couvent K 
Noitre Dame de Mirvaut, c'est à savoir des trois parties des demés de Moncort. Et 
ceste aquitance est faite par iou consoil et par le criante Heorri de Sausures, qui 
est en leu de Sicart devant dit demorés por ces afaires mentenir. En tesmonage L 



* Voyez pièce 63. 

> Landaviile , canton de Neufchâteau ( Vosges). 



* Pour les noms de lieux de cet acte , Toyez 
la pièce i35. 



DES MANUSCRITS. 



105 



A de vmté , ai je mis mon sael en ces: prssentes lettres ran que^ li miliar^t coiroit par 
mil et dus cens et sixânte et dix ans en* mois de .janvier. 



138. 

1270, 5 février, \. st. — Lorr. 2 1 1 bis, o!^ à^' 

^ Je ^ Henris ainneis fiz le conte de Luceboure fais cogoissant k touz que je me 
suis aliiés-à mon chier oncle Thiebant conte de Bar à m&.vie et à la soie, et li ai 
prouniis et proumet par mon sarement^t ma foi fais et douneis corporément que 

C je li serai aidans, à grant force et à petite, de moi et de mes houmes ef de mes gens, 
encontre Ferri duc de Lorainne, ou encontre tous seus qui duc en seroient, tant 
com je viverai, et contre touz autres houmes qui pueent vivre et morir, fors en- 

I) contre le roi de Alemangne, Tarcevesque de Trieves, Tavesque de Liège, mon 
signour Lorens esleu de Mez, lavesque de Verdun, le duc de Lambour', le conte 
de Blois, mon sîgnonr Bauduyn de Avenues signour de Biaumont^ le conte de 

E Julei \ le conte et la contesse de Flandres, le conte de Hainnau , les citalins deMez 
et ciaus de Verdun, le duc de Brabant et la duchesse sa meire. Ne n'est mie à 
entendre que je par céste lettre fasce nulle aliance encontre le roy de Navan^ 

F signour de Ghampaigne. Et est à savoir que je ne.puis faire alianoé à mon signour 
Lorens esleu de Mez ne le devant dit esleu aidier encontre le dit conte de Bar. 
Et quant li dis cuens de Bar vanra en mon aide, il etce» gens seront à mesdespeas 

G si tost com il enteront en ma terre ou en la terre de mes anemis. Et ai pronmis 
et proumet par mon sarement desus dit qne si tost com mes sires Henris cuens 
(le Lucebour sera revenus dou servise Nostre Signour, dedans les quarante jours 

H après ce que il sera en son pays je le doie mettre à ce que il jure à tenir ces con- 
venances^ desus dite [sic) toute sa vie au dit conte lie Bar, ou que il me doînt la 
contei pour aamplir plainnement les convenances si com je les: ai à mon oncle le 

J conte de Bar desus nommei; et ce il ne le faisoit, je par mon sarement tanrde 
prison à Saint Mihiel le chatel mon oncle desus dit jusques à tant que mes sires 
mes peires averoit fait lou parement de tenir les convenances desus dites, ou 

K dounei à moi la contei pour lou tenir. Et ce de moi defalloit, Wallerans mes frères 
doit tenir ces convenances devant dites. Et je Wallerans me suis obligiés et 
oblige au tenir par mon sarement fait corporément, ce de mon frère devant 

L dit defallMt ensois que mes sires mes peires Henris cuens de Lucebour fust 
revenus dou voiage d'Outremer se revenir devoit. Et quant niés sires li cuens. 



* i^omptrei oot tole «wec ie n^ 1 ào. 
' Voyes pièce 1 94< 
' Voyei pièce 100. 

TOME xxTiir, 2* partie. 



', ♦ Voycf pièce io5. 

^ On trouve un peu plus loin convenance». m 
toutes lettres. 

i4 



ACTES 

LAK6UK 
TULGAIRB. 



106 



NOTICES 



ACTES 

Efl 

LAN«OE 

VULGAIRE. 



seroit reTenat dViatremer «t il avetoit jwpet cesie alîance> je #( Waiicrans mes A 
frères en seriens quite , et àveroit mes ondes H caens de Bar les aliances et 
les convenances à mon sigoour mon peire ainsi com il les a à moi. Et est à sa- 
voir que de perde de chevaus ne de prisons, ne d'autre perde que nos ou nos gens B 
feissiens li uns pour l'autre , nos ne poons ne ne devons riens demander li uns à 
Feutre. Et pour ce que ce soit ferme chose et estauble, je Henris et je Walerans 
avons mis nos seaus en ces présentes lettres; «t à nostre prière et à nostre requeste, C 
noitre chiete dame et mère Biugaerite contesse de Lucebour« Heoris aires de 
Heuphaliae, i ont ausi mis les lor seaus en tesmognage de veritei. Ce fut fait Tan 
Tan (sic) de grâce ui dons cens ei sexante deix, lou juedi après les Cbandoiles on D 
jnois de février. 

1270 ou 1290, mars, v. st. — Loir, s, n* ag. 

Nous officiao» de la tort de Tout fusons savoir à tous qme par devant nous à E 
ceci estaoblic Henris dis Barez coeîns de Toul at reoogneu en droit par devant 
nous qiitf li noublex barons etsaigez Ferris dux de Lorreingoe et marchiif at asseiz 
fait à lui , par lui et pw*^ ces hoirs, de toutes les dettes^ de toutes les pleîgeriea, de F 
touE vaiges parduit pur hii ne pur autrui, et de toutes autfeaooquisons que il ne 
sespeirez tie sai mesre ne soi aneesseor oient onques au dit Haiiri, ne à signer Ne- 
meri son paire, de cest joren airiera cornent quece fust; et si vuet li dis Hanris G 
que si aucunez letnevappaioent des chouses devant dites, qu'des soient nulles ei 
de nuHe vvak>r, arrêta de eut cens et cinequante livres de pmviinoû fors que il dit 
que li devant diz ferris dux li doit enci cum il contient ens lettres qu'il dit qu'il H 
at dou devant duc^ et à rendre et à paier à lui at à ces hoirs enci com les devait 
dites lettres dou devant dit duc le disent et divisent. En tesmonaige de ceu , avons 
nous saelei ces présentes lettres dou sad de la oort de Toul à la reicaate dou d[evan]t J 
dit Hanri, que furent faites qoant li melîares Nostre Signor corroit par mil dons 
cens [sexante^] 0t dix ana on mois de mars. 



lao. 



1271 , 9 jmn.^ — Lorr. m bis, n* di- 

Noûs^ Henris cnens de Luceboorc fiiisons cogoissant à toux que nos nos sommes IC 
aloiei à nostre chier firere lliiebant conte de Bar à noslre vie et à la soie« et li 



* Cet acte contient trois (tns pw en toutes 
lettres. 

* Ou peut-être dates. 



* Le paKhemia est éééâeé; j*ai suppléé 
seûBonie, qui est plus probable cps ysotmetru. 
> VoyeslapièceidS. 



DES MANUSCRITS. 107 

A avons prOQMÎs «c |nroiimeloiift<pur mastre mkeoBht et par aoflire foi âowœis et 
fais €orpoi>éiaent q«e aoa li «eroDa aiduit d« nos ^et de joos houttlea er de ods geos , 
à gmnt force <«f>à petite > eucotttre Fèniidiic de Lobavamlie «tioéatne tottz oek 

B qei dtic ea aenowl, tant oom nos' tnvêrolDs^ fft<eaaojitre feus autraikonoies qui 
poeent irivreKinorir, fore eBOCtotre le toi de Alemgngie» rarceve^qoe de Trieves, 
l^avesqoe de Vefâoo, l^avesque de liege, mon seigoear Lorens^caleu de Mez^ le 

C duc de Laiittâ)Oiir, le eoote de Blob, mon aeigiieur Bandu^ de Avennes seigneur 
de BiaumoDt, le conte de Julei, le conte et la contesse de Flandres, le conte de 
Hainnau, «t Jehan le duc de Braibant et la duchesse sa meire, les dtains de Mez 

D et celz de Verdun. Ne n^et [eic) mie à entendre que nous faciens par ceste lettre nulle 
alliance contre le roi de Navarre. Et est à savoir que nous ne poons faire allience 
à mon signor Lorensesleu de Mez ne le devant dit esleu aidier encontre nostre chier 
^E frère Thiebaaf conte de Bar devant nommei. Et quaat nostres frères Thiebaus desus 
dis et ces gens venront en nostre aide, il et ces gens seront à noz despens sitostcom il 
enteront en nostre terre ou en la terre de nos anemis. Après est à savoir que de 

F perde de chevaus ne de prisons, ne d^autres perdes que nos ou nos gens feissiens 
li uns pour Tautre, nos ne poons ne ne devons riens demander 11 uns à Tautre. 
Et com Heoris de Luceboorc nostres fis eust couvent au conte de Bar son oncle 

G que il nos ferait jurer dedans les quarante jors que nos seriens revenu, nos avons 
bien fait le sairement. £t ce il avenoit que nos nos partissiens dou payx tant com 
nos Henris seriens cuens de Luceboora cil qui pour nos demorroit en la contei se- 

H roit tenus à garder ces convenances easicom nos se nos estiens présent. Et pour 
ce que ce soit fenae choze et estauble, nos avons mis nostre seel en ces présentes 
lettres, qui forent faites en Tan de Tinoarnation Nostre Seignour quant li milliares 

J corroit par mil dons cens et sexante onze ans on mois de jougnet, le mardi après 
la Trinitei 

141. 

127l,iiMpl«tilife. — LrfMT. su hu, a* 4^ 

K Nous ^ Ferrtf dux de Lorraigne «emarchîs iek&BA «ogaiisaat ^ à toiu <{tte nous 
avmis donné et dotinons bonnes trîewes et loiaus' deiios et dez nois, H de Ger- 
lachdeDoliendorph^ et dez siens, au [tic) Henri annei fil lo conte de Lncemboorch^ 

^ OtttM ISB |(ièees i^iiet U3. qm^Sifi^ieat * fièceét, foiWb. 

peu delà pièce i4i,il aiiil6« sousien^Aa^ * Pièce aia, Mkmà&rf, ieroom tiré de k 



portefeuille si i hiM, me pièoe à fea prte sem- IcttidiléëeiseMfti, régetwacteGologiieflVttsse). 
bM4e lleM Je «dlttni qiiel^lM» veriaaiea. "«^itoM.'ici flt fins bas, iMocenAmn^ 

é ) . ^^gmiutaa, mm «Mvialvsii. 

lA. 



Mms 



fmaaiiiB. 



108 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIAE. 



et a siensP et k ses aides et à lor choses, et au conte de Vyenne et k mou seigoor^ A 
Ferri de Neofchatlel^ etk mon seîgnor Henri de Belecosie, «< a lor {sic) et k ior 
cboses et à la terre, et a choses mon oncle lo conte de Luc^mboarch devant dit et 
à ses hommes 6t à lor choses, jusqa'à le feste de tom Sains prachenement venant, B 
et io jour toute jour ^. En tesmoinaige de la qoail chose , noiu avons mis nostre seal 
à ces lettres, que ^^ furent faites Fan de rincarnation ^^ Nostre Seignor mil dous 
cent sexante et unze, le venredi devant la Nativiteit Nostre Dame en septembre^*. C 



142. 

1271 , 7 septembre. — Loir, ai i bis, n* 44. 

Je Fcrris dus de LoheraijR^ et marchû faiz savoir à tous ({oe j'ai donnei et D 
donne boues truees et lealz de moi et des miens, de Gerlaic de Dolendorf e/ des 
suens, à noble home Henri conte de Locelbarc, à Henri son ainsnel [tic] fil et 
as leur et à leur aides et à leur terre et à leur choses, au conte de Vienne, à Ferri E 
segnor don Nuefchaslel , à Henri s^nor de Belecouste et as leur et à leur choses , jusc'à 
la Chandeleur qui vient prochai/inement , et le jour tote jour. En tesmoingnaige de 
ceste chose, sont ces lettres saelées de mon sael, que furent faites Tan de grâce mil F 
ce. Lxxi ans, la vigile de la Nativitei Nostre Dame. 



U3. 

1271, 3i décemlire. — Lorr. ait bù,n''ib. 

Nous Ferrù dux de Lorraigne et marché faisoDs cognissant ià toa^ que nou ^ G 
avons donné et donnons bonnes triewes ef loials de nos et dez nou^, et deGerlach 
de Dollendorph et dez siens, au conte de Vyenne, à mon seingnor^ Henri de 
Bellecoste et à mon seignor Ferri dou Neofchattial , et a lor^ et à lor choses, jus- H 
qu'à l'eufave de Pakes [prt)]chenement' venans, et lo jour toute jour. En tesmo- 



* Cest-à-dire as siens ^ comme on trouvera- 
un peu plus loin a lor pour as lor, et a choses 
pour as choses. : il résulte de ces variantes que 
ï\i finale de <u était muqUe. Voyez dans la pièce 
siiivi^nte as leur. 

'' Plutôt que seignur, à cause de segnor écrit 
»ans abréviation dans la pièce i43. 

* Pièce ai, dou Nofchattel. Il s'agit de Neuf- 
ebâteaaen Belgique (voyez pièce 69). 

' hà leçon de la pièce 43 est ainsi cooçae : 
I Jour dç la Nativiteit Rostre Dame en septembre 
« et le jor totte jour, et commanseront ce4 trie^pest 



I le dimeiige après ia Nativiteit sain Jehan Bap- 

• tiste. » 

. ^* Pièce 43, lettres qm, 

" Il y a dans Toriginal del incamalian {voyez 
pièce 3o). 

'* Cette date est remplacée, dans la pièce 43 , 
par fl le jour de la feste saint Jehan devant dit • 

' Plutôt que seingnur, à cause de segnor écrit 
sans abréviation dans la pièce i43. 

* Pour as lor (voyez pièce a4i). 

^ Il y a quelques parties déchirées correspon- 
dant AUX lettres placées entre crochets^ 



DES MANUSCRITS. 



109 



A naige d[e la] queil chose , duos avons ces ieires fait saieller de nostre seai [qoe ou 
qui] furent flûtes Tan de grâce m. ce. sexaute et unze ans [lo] jeudi après NoieJ. 

IW. 

137] , décembre. — Loir. gSa, n"" 1 1. 

B Nos frères Bobers menitres de la maison de la Triueté de la Marche^ et lait li 
frère de ce mêmes ^ leu faisons savoir à tous ceus qui verront et orront ces pré- 
sentes lettres que nos tenos (51c], par la volante et k la volante honorable home 

C Thiehaut conte de Bar, la maison de coste le montier qui fu mou seignor Perron 
le curie de la Marche. En tesmoinage de la quel chose, nos avons mis en ces pré- 
sentes. lettres nostre sael, que furent faites Tan de gr[ace m. gg ^] seixante vnze en 

D mois de decenbre. 

145. 

1271 , 6 février, v. st. — Lorr. 90 bis, n" 2 5. 

£ Je Ogiers de Pierfitte ^ prestes faz savoir à touz que je ai do/iuei et otroié à tenir 
en eritaige après mon decez, ai Acelin de Bouconvile^ baîli de Saint MihieP, ma 
nueve maison celonc ma grainge à Pierfitte, la grainge et tout lou clous jusques 

F au colommier, et lou colommier ausi, et mon prei c'on dit à Pontevix, sauf se que 
Margritte, famé Girart mon freire qui fu , an doit tenir pour la raison de soiii 
douaire Teutime partie dou dit prei tant corn elle viverat. Et toutes ses chbuséz 

G davant dittes doie je tenir tout lou cours de ma vie. En tesmoigoaige de la quel 
chouse, je ai requis au religioses p^rsones Herbert par la permission de Deu abbei 
de Belleu ^ ^ à Orri par la permission de Deu ^ abbei de Lile am Barrois ^ qu'il 

H messent lor seals en ses présentes lettres. Et nous li davant dit abbei i avons mis 
nos seals en tesmoignaige de veritei, à la requeste dou davant dit Ogier preste. Se 
fu fait Tan de grâce mil dous cens sexante et onse, lou samedi après la Chande- 

J lour. 

146. 

1Î72» 7 avril, n. st. — Lorr. 6î6, n* 2. 

K Je Amiez sires de Montfacon ^ fais à savoir à tous que sires Jehans mes fiz che- 



* Voyes pièce 89. 

' Ou meimes; Téeriture de cet acte est très- 
pile et peu lisible. 

' Ce qui est ici entre crochets peut à peioe 
se lire. 

* Voyei pièce ao. 

' Voyez pièce 1 1 5. 



' Voyez pièce a 9. 

* Beaulieu « canton de Triaucoort (lieuse). 

' Les mots de Dea omis par le copiste ont été 
rétaUis au moyen de lettres conjointes, en ca- 
ractères lrès*fins. 

* Voyez pièce i39. 
' Voyez pièce 5o. 



ACTES 

L4N6UE 
VUL6AIRK. 



110 



NOTIIGES 



Acnss 

f.ASQt'B 



vatien ait reo(%acu par devant moi xp^ il est darenut iiODl Hget mon chier A 
sigoour k noble komme Ferri dnô de Loieregne «f man^hû, eC MslMiirs qui après 
lui seront duc de Loieregne, en après Tarceveske de Besançon et le conte de 
Bourgoingne, et un des hoirs le conte de Ghalon a quel il convanret qu*il soit bom B 
pour la raison de son beritaige; «<^cea ait il fidt en droit aige et fuers de ineim- 
buroie. Et pour ceu que ceu soit ferme cbose et estable, ai je saelei ces présentes 
lettres de mon seel à la requête et à la pr^iere de signour Jebao mon fil devant C 
dit, que furent faites quant li miliaires courroit par mil dous cens seiante et 
douze ans, le jeudi après la mi karame on mois d^avriP. 



147. 

1272, 1 1 avril, n. st — Loir. 971, n" 17. 

Conue chose soit à toz ke li sires Jehans Papemiate ait aquasteit ai toz jors D 
mais ai Colin Recouwin lou tennor xxx. s. de laeceins ^ de cens sus sa maison où il 
maint ke siet daier Saint Alaire a pont Remmont ancoste la oMÛson 4 Burtin de 
Prisney, et sus tout lou ressaige c'a la maison âpant, afNreis uu. s. iiii. ûeniers E 
moins ^ et iiii. chapons ke ceste maisons doit de cens devanieriennenant; et de 
cest aquast liait fait li sires Jehans boin paiemant. £t ces xii. s. de meceins doit 
porteir Colins chesc^an an TosteU lou seignor Jehan , xw, s. à la feste saint Jehaa F 
Batiste et xv. s. a Noeil. Ce fu ftdt lou lundi devant les Pâmés, kant il ot o mi- 
liaire «. et gg. et l&ui. ans'. 

Colins i\ieoawins4oit warantir an et jor ces tix. s. et Rembals Bulfelos ^t Fa- G 
kignons et Colins, ii aufant Burtran dou Ghanj^il lou teiinoorke fut. Cisi eacnt 
giaent as IWche saiM Vi an la main Jennin d<e<>one. 

1272, 7 mai. — Lorr. 208, n* à. 

Je Hanris cuens de Grant Prêt ^ fas savoir à tous ceus qui ces présentes lettres H 
verront et orront que je doi à Aubert de Settenai^, c'od dit le Viel Prevot, sis cens 



* Cette date ne peut appanmir au vieux 
style, ]Miis<(w, en 1 178, 4e jeudi apl^ ia toi- 
carène amnva «a iMn;ii«ii>rétalletteii<mtre, 
qae faimée conma^kôi aviysi Pêtfum. qui 
tomba le 2à avril en 1 971. 

^ L'original porte mt ici et plus bas. "Sur cette 
abréviation voyex la pièce à^. 



* Ce mot est représenté par tenigtaè «Il forme 
de 9 ^ lient lien ordinairement de la ânaie 
tts , et quelquefois , par extension , -du ttot mônas. 
Voyttpièesd63, tt* SI. 

' n n*y a pas trace de sceau. 

* Voyei pièce 16. 

* Voyez pièce 88. 



DES MANUSCRITS. 



111 



A iivr^a de p^r^ à paior à c^ui Aabert dvfênï dit à It mot Rémi ea. oo^iobre 
qui mni m nn «n» JSi sq je faisoie aulle de&ate de ce paiepteot k ce teeDÛie. 
devîaet au devant dit A]|)>ertf da^dia Aidwn pan;oit enpmnter saur moi où qu'il 

B vorr^t parmi dex ^î<r» la Uvre parasja cbtf^une semaînne tout €çm je le$ 
tauroie; et avsi bien doi je^ au dik Attl)eit les eoiiatanges corn le chaiel»^ Et s'il 
avea<Ht qoa ii devait dîa Aubera» il qii> sa feinae ou si oir ou cia qae ces lettres 

G averoit pour lui, i avaient oe 09ua oe damagea par la àeSnoia de vtmk paiement 
ensi Qom ii est deaeur devises, a( il uM^oient cousianges à paore dou mien ne à 
pprcbacier loi? dette » j« Ii doi defialre tous les damages que il et si aidant i 

D averoientf ii fen doi oroire pftr sa simple paxolesaas autre saiiement faire. Et 
por ce que toutes ces cboaea 0t totea ces douvenanees deaeur dite» soient fermes 
et estables, ai je hailUea.attivrées au.dovapt dit Auberl ces présentes lettres seel-* 

E lées de mpo propre aeirt« leequelles lettre furent faites en Tan de Tincamation 
NofOe ligueur mil dex cens «t sisante dove » le samedi après close Paskes on 
mois de. mai. 

149. 

i372, là mai» — Lorr. 971, n* 16. 

F Conue chose soit à toz ke Senionins Papemiatte ait aquastet an enne et an 
trefons à toz jors mais à Semonîn Ghatebloe xx. s. de meceiru ^ de cens chac*an 
sus sa mason où il maint ke det daier Samte Creus (à paier la moitié- à feste 

G saint Jehan Baptistre et l'autre moitiet à Noël 1 et se H doit porteir à Mes en son 
osteii) , après xx. s. de meceiru de cens ke H mason doit davanterienement a signer 
Jehan de la Cort. Et s'eit ancor Semonins* Papemiatte aquastet à Semonin Cha- 

H tebloe une pairt k'îl avoit en la halle des merchans an Visegunel ancoste la ma- 
son Tient Lowit , per^ niei xv. s. de meceins de cens chac'an ke ceste pairt doit 
a signor Jehan Papemiatte. Et de cest aquast Ii ait fait Semonins Papemiatte da- 

J vant dis boin paiemant. Cist escris fut fais lou samedi davant lou mei mai , cant 
lî miliares corroit per m. et ce. et lx. et xii. ans'. — En Tarche Saint Gir- 
gone^. — ' Li xv s« sont quite; il vinrent an n^ part. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

TOLIIAIRB. 



l&O. 

127J, 19 loai. — LofT, 9^2, p, m i^* 4. 
1 Je Jehans de Wanoncort ^ escuiers, fis mon signor Warin le Borgne qui fut. 



' y«QgiMA ports mt, kâ «l^ytatikni. Voyex 
la pièce 49. 

* Voyet pièce 49 . note 3. 

* Il n*y a pas tmeede «oesn. 



^ fliia^Goegoa» ptroigia da Bieti. Ce qui suit 
est d'une autre main. 

1 Bannoofioiiit,cênioade.Pîflnnefitle(liM8e). 
Voyeipièoafs. 



112 



NOTICES 



ACTKS 

E> 

LANGUE 

VULGAIBE. 



faz cogûissant à tous ceus qui ces lettres voiront et oir6Dt que je aï vàndu et A 
aqaittei à tous jors, à mon honorable signor Ùlri par là grâce de Dieu eslut de 
Verdun et à ceus qui après lui vanront en Teveschié de Verdun, ce que je avoie 
et avoir peoie en Tiaùe eî en la pêcherie de Sampignei ^ et fêle raisoii et tel droit B 
rom je i pèoe clamer, et tout ce entièrement que je avoie et avoir pèoie à Cor* 
celles' et on ban et on finage, que je tenoie en fié et en homage de mon signor 
de Verdun devant dit et aatre tenoient de mi, ^ quant que je avoie et avoir peoie G 
on ban et on Gnage de la chatelerie de Sampignei en quelconqoe dioze que ce 
soit, pour quarante livres de fors dont je ai au bon paiement à mon créant en 
menoie contée et délivrée. Et promas par ma foi fiencie que jamais contre cest D 
vendage et teste aqoittance ne vanrai ne par mi ne par autrui, ne reclamerai 
ne par autrui ferai redamer, et si en porterai bone wàrentie. Et pOr ce que ce 
soit seure choze, ai je fait mètre en ces lettres les saels mon signgr (sic) Tabbei de E 
Saint Poulie de Verdun ^ et mon signor le prevost de laMagdelainne de Verdun ^. 
Et nous abbes de Saint Poule de Verdun et prevoz de la Magdelainne devant dit , à 
la requeste del devant dit Jehan, avons mis nos saels en ces présentes lettres, que F 
furent faites en Tan que li miliaires couroit par mil dons cens et sexante et douse 
ans, le jueudi après le diemenge c'on chante Jubilate. 



151. 
1272, novembre. — Lorr. 98^1, n* à. 

Nos Jehans per le graice de Deu abbes de Gorze ^ et tous nostres couvens fai- G 
sons counessant à tous ke nos per^ coumun concort avons faiteschenge à Symonin 
de Donbaille' lou fil signour Thieri ke fut, en tel meniere ke nos li avons donei, 
otroié ef acquitei à toz jors maix à lu et à son oer, à tenir bien et eo paix, toutes H 
les vignes mou (sic) sigoor Walier tfOnvîile* lou chivelier ki fut k*il avoit à Wa- 
ville^ desour le Sale, en Roiiez Clous et en Bounate vigne vin oumées, et enla Coste 
VIII oumées , et en Boutenelles viii oumées entre Wa ville et Onviile; et toutez les J 
vignes ke furent lou bacheleir de Waville nostre convers, et une pièce de meiz ke 
gist à Gorze de lès lou meiz Souphietc la famé Stevinin ke fut, et une pièce ki 
gist de lès lou meiz Jeniiat lou genre Conrat, et douz jors de terre arable ke K 
gist en Rochefort de leiz lou champ Jacoumin lou foùresteir et de leiz lou champ 



' Voyez pièce 138. 

' Courcelles-aurBoift, canton de Piemfitte 
(Meuse). 

* Abbaye de Saint4^aul de Verdun. 

* Collégiale de la Madeleine de Verdan. 



^ Voyez pièce 49. 

* On trouve plus bas p«r en toutes lettras. 

^ Voyez pièce 1 a é. 

^ Voyez pièce as. 

^ Waville, canton de Gorze (Moaélle). 



DES MANUSCRITS. 



113 



A la Louve ke fut. Et toutez ces choses davant diviséez li doiens nos warantir encontre 
touz hommes per mei tel cenz et tel cervize com elles doiient ; et pour sou et de 
sou nos donne et acquite Symonins davant diz la partie dou moulin a ponc ^ 

B d^Onville, et la partie de sa rente ke de nos muet, et sa partie de la mason a ponc 
Ervaut '', et sa partie de dous sols de laeceins ^ c'om doit à Panne ^ et k Boullon- 
ville ^^ et à Thiaco^t^^ et sa partie de xxvm meceins c'om doit à Vies ville '^ et sa 

C partie de xii meceins c'om doit à Rigneville*', et quatre livrer de meceins et demei 
kePieressons ces frères nostres provendiés li doit, et atretant com il ait ou testa- 
ment Drouin son frère dont Symonins davant dis est executeres, et quatre 

D gelines et demée c'om li doit de cens darier lou vivier, et m fors et la moitié 
dou champ à Frasnez, et un jor de terre an Rochefort, et Teutisme partie de 
dous chapons ke li oer Stevenin lou maior doient, et Teutisme partie de vu jor- 

E nais de terre ke sont à Bertranpareil , et Teutisme partie de vi jors ke sont en 
Rensuais, et Teutisme partie de dous jors ke sont en la Ronde Haiie, et la moitié 
d*un meiz ke gist en la ruelle de Saint Belin , et sa partie des prez ke sont à 

F Chairei ^\ et un jomal de vigne ke gist à Onville; et pour ces dous darriens estaus, 
c'est à savoir prei et vigne, doiens nos paier à Jennin et à Stevenin onze livres 
de laeceins et la moitié d'un meiz à Belleawe ^^. Et pour sou ke sou soit ferme 

G chose et estable, avons nos miz nos seels en ces présentes lettres en tesmognage 
de veritei. Ce fut fait en Tan ke li miliairei courroit per mil et ce et sexante et 
douze anz ou mois de novenbre. 



ACTES 

«H 

LANCUB 

V0LC4IRE. 



152. 
127S, 1 5 mars, v. st — Lorr. 9S5, p. i\, n* h. 

H Conue chose soit à tous ke Boiemons li boulangiers, ke maint ancoste Tosteil 
Huairt Jallée ke fut, ait aquasteit à toz jors, à Pakate la suer signor Abert lou 
preste de Landes ^ et à Wairi[at lou^ boulangeir son janre, la moitiet de la maxon 

i et de tout lou resaige k'i a[p]ant. ke siet ancoste Tosteil Huairt Jallée ke fut , per ^ 
mey xx s. de laeceins^ de cens ke li moitiet de ciste maxon davant dite doit as 



* On Ht plutAt ponc que pour. 

^ On lit plutôt Ervaut que EmtaU, 

* Il y a dans rorigînal, ici et plus has, mt 
(▼ojei pièce 49]- 

* Pannes, canton de Thiauconrl (Meurthe). 
'^ Voyes pièce à^. 

" Voyes pièce sa. 

** Viéville-en-Haye, canton de Tbiaocourt 
(Meurthe). 

TOMB XXVIII, 2* partie. 



^ Regniéville, même canton. 
'* Charrey, même canton. 
^ Belieau, canton de Nomény (Meurthe). 
' Landres, canton d^Audun-ie-Roman (Mo- 
selle). 

* J*ai rétabli entre crochets quelques lettres 



' Voyes pièce 49, note 3. 

* n y a dans Toriginal ml (voyez pièce A9). 

l5 



114 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LAHOUB 

YCLOAIRB* 



signors de Saint Savour^; et per mey ceu ii doienl il faire soUe aquite. El de cesi A 
aquast lor aitBoiemons fait boin paiemant. Gist escris fut fais lou merkedy après 
feste Saint Grigore an mairs, kaiit il ot à milliatre m.cc €t lxxii ans.-— An Fairche 
Saint Jaike. B 

153. 

1273. — Lorr. g83, p. 1 1, n* 5. 

Conue chose soit à tous que dame Aileiz la meire ^ er et Boie- C 

mons ii fourniers ont la maison ^ à four . • * qui fut' devant 

bairbier, en teil meniere que 1 que ait jusc'ay Tus 

de la maison dame^ navle m doit on panre D 

en la meité de cestui muretel et alleir droit a pro ... à [l^ux de la maison 
devant lai où Ii ligne pourtereit ; et sus celey ligne feront la cloKore cumenavle- 
ment ensi com il s*acorderont, s'àn paiereit chaiscuns la moitiet ; si ait dame Aileiz E 
en sa pairt celle partie vers Tosteil Huairt Jallée ensi qu'elle ait son uzuwaire 
a puix per^ sus lou sien per mey v s. de nteceins^ de cens qu'elle en paier[eit] 
chaise an, et Boiemons ait en sa pairt l'autre partie où Ii fours est vers bucherie^ F 
et touz Ii resaigesdaieir et devant per mey ixv s. de cens qu'il en paie[rei]t chaisc'an ; 
et Ii uns d[oit] tenir pairt l'autre à touz j[ours], et [se] Ii uns de dame Aileiz ou 

de Boiemont devant dis avoit nus damaiges per la deffaulte n qu'il G 

ne paieroit [me]s a jour ou qu'il la[i]xest deschoir sa partie, cil percui H domaiges 
vanroit lou randeroit à l'atre com drois dattres; et c'il ne Ii randoit Jaikemas Ii 
v. . .ers randeroit pour dame Ailei[z] devant ditte com drois dattres, et Hou- H 
wignons Ii boulengiers do • s pont de mo . . randeroit pour Boiemont com drois 

dattres; et si Houwignons y perdoit niant il s'an tenroi[t. • ] Boiemont 

t où qu'il soit^, et si Jaikemas y perdoit niant il s'an tenroit aq. . . . que j 

dame. • où qu'il soit ^ et chaiscuns d. . . t son y . . .e. Gist escris 

fut fais rondema[in]^^ des apostres, kant Ii milliaîres courroit per m et 

ce et Lxxin ans ^^ — En l'airche Saint Jaike. i: 



* Voyez pièce 9. 

* Les mots dame Aileiz la meire sont peu 
lisibles; il en est de même de plusieurs pas- 
sages de cet acte, où il existe d*aillears bieo 
des lacunes. 

* L.es mots la maison sont douteux. 
' Qui fui douteux . 

* Dame douteux. 

* Voyex pièce 49. note 3. 



* Sur Tabréviation ml voyex pièce 49. 
^ Ou huckerie. 

* Ou qailJuL 

* Même observation. 

'* Ce sont probablement les mots de la divi- 
sion qui ont disparu après Vondemain; la fête de 
la division ou dispersion des apures le célébratt 
le 1 4 ou le i S juillet. 

" Il n*y a pas trace de sceau. 



DES MANUSCRITS. 



115 



Ibli. 

1273, iS février > ▼. st — Lorr. 971, n* 19. 

A Conue chose soit à tout ke Houwignoos ]i fiz Simonin de Warrisse ^ eitaquasteit 
ai^ OdeiicT la femme Robin de Wacremont toutes les vignes k'eir et o^ ban de 
Wacremont' areis Ion meis; et se li doit warantir an et'jor^ et tant ke sui mi. 

B bans soient corrut en paix per^ mei tel droit comm* elle doient, et sa eit ille fait 
a crant de Martin et de Jennat ses 11. fis. Cist escris fut fais lo juedi après feste 
uaint Brac ^, kant li miliaires corroit per u. et ce, et ui. et ziii . ans ^. 

155. 
1273, 16 février? v. st. — Lorr. 971, n* 18. 

C Conue chose soit à tous que Houwignons ii fis Simonin de Warrisse ^ eit iaieit 
ai^ Odelie la femme Robin de Wacremont^ et à Martin et à Jennat ses 11. fis à 
toz jor maix toutes les vignes ke il eit aquasteit ai Odelie davant dites, ke geixent 

D ou ban de Wacremont , ansi corn li escris an Tarche lo devises [sic) , à moitiet , par 
ansi ke Odelie et Martin et Jennat doient amener la pertie Houwignon dou vin 
couleit à Mes an son ostel. Et ces vignes doient il faire chesc'ant à bien et à los de 

E proudoumes; et si nou faivent ansi, i Tamanderoient chesc*ant sus la cuve. Et 
Houwignons lor doit prester tonnes por amouner sou^ vin chescant. £f Howignons 
lor doit prester chesc*ant x . s. de m.eceins^ auz euwres des vignes, et i les redoit 
panre chesc'ant sus la cuve an la pertie^ Odelie et Martin et Jennat; et se niant 

F an defallivet ai Howignon de toutes ces convenances davant dites, il s'an tairoit 
à m . jornal de terre ke il ont an Namonstairp an la fin de Burtencort et\ 11 . 
jornal de terre an la fin d'Estoncort. Et la wandange doit an mattre chesc ant où 

G ke Houwignon vorit ai Wacremont. Cist escris fut fais vni jors après feste sainï 
Brac'^» kant li miliaires corroit per' u.et QZ.etix.et xiu ans^. — Les escris ai 
Saint Eukaire ^^. 



^ Varize, canton de Boulay (Moselle). 

* Sur la préposition à reprësentée par le 
même signe que la conjonction et, mais trans- 
crite ai, voyez la pièce 7a. 

' Vaucremont, près Basoncourt, canton de 
Pange (Moselle). 

* Voyez la pièce 49* note 3. 

* Je suppose que saint Brac est le saint dont 
le martyrologe de Chastelain marque la fête au 
g février; ce nom y est écrit Braque, en latin 
Brachio. 



* Il n y a pas trace de sceau. 

* Voyez pièce i54. 

' Voyez pièce i5â> note 2. 
' Voyez pièce i54. 

* On lit smi plutdt que son, 

■ Sur l'abrévialion mt voyei pièce 49. 

* Il y a plus haut perûe en toutes lettres. 
^ Voyei pièce i54 » noie 5. 

' Voyez la pièce 49 1 note 3. 

* Il n y a pas trace de sceau. 

'* SaintEucaire, paroisse de Meta. 

i5. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



116 NOTICES 



TU 1.0 AIRE. 



156. 



ACTES 

I.AÎ1GUE 1274, 17 avril. — Loir. 976» p. n , n* 3. 



A tous ciaus qui ces présentes lettres verront et oront nos Albers cureis et vestis A 
de Tangleise de Mons ^ faisons à savoir ke Amous H Gros nostre parrochiens de 
Murville^, vis' et estables an son droiterin prapes, donnet et aitdoneit à Deu et 
à Feglcise de Sainte Glossennc ^ de Mes tout son heritaige entieremant an tous us, B 
fors ke une piesse de terre d^un jornal ke siet lonc la sente d'Andemey ^ sor la 
queille il ait mis une quarte d*oilIe chasc'an à tous jors por Tegleisse de Mons en 
amone, et une autre pesse de terre d'un jomal ke gist amont doumarchiet sor la G 
queille il ait mis et doneit en amone une qaarte d'oille chasc'an à la chapelle de 
Murville, et une piesse de terre de demei jor ke geist an Wirpelchamp sor la 
queille il ait mis et doneit en amone por son arme et por son peire et por sa meire D 
chasc'an à Tegleisse de Mons demei quarte de fromant. Et se li abbasse de Sainte 
Glossenne de Mes devant dite voloit paier ces amones devant nommeies, li terre 
demorrait [sic) par meit lou paiemant des amones à Tabbasse et a convant de E 
Sainte Glossenne de Mes devant dite. Et tout cest heritaige devant dit doit Amous 
li prodons devant dis tenir toute sa vie, et c'il li abesoignoit il an porroit vandre 
por® la besoingne de sa vie à estainchier. Et après lou decet Arnout devant dit , F 
Ayrons sa femme doit tenir Teritaige tout entièrement de Tabbasse et dou con- 
vent de Sainte Glossenne de Mes devant dite par mei une qaarte de fromant 
chesc'an que elle doit paier à labbasse et a convant devant dit. Et li abbasse G 
et li convans devant dis li doient aidier à retenir cel heretaige ansi com la 
lor chose encontre toutes gens. Et après lou decet Ayron devant ditte, tous 
li heretaiges est Tabbase et lou convant de Sainte Glossenne de Mes devant H 
ditte entieremant par mei les choses ke devant sont deviseies, et ensi les an fait 
Arnous devant dis maintenant tenans et saixies. Et cest devisemant ne vueit ne 
ne puelt Arnous devant nommeis rappelleir por autre devise à faire. En ices J 
choses à faire , à deviseir et à establir furent présent por tesmoignaige li sires 
Jaikes li vicaires de Mons, Willermas li cenas de Mons et de Murville, Jennas li 
filz Freirit Teschavin de Murville , Formeis li doyens de Murville , Howillons li K 
maires de Murville et Rainnillons ces filz. Et por ce ke se soit ferme chose et 
eslable, nos Albers devant nommeis cureis et vestis de Tegleisse de Mons devant 

' Mont, près Bonviller, canton r1*Audun-ie- * Voyez pièce 4g. 

Boman (Moselle). ' Anderny, canton d'Aadon-le-Roman (Mo- 

' Murville , même canton . selle). 
^ Mot donteiix. * Vbypz por en toutes lettres , lignes BDJK. 



DES MANUSCRITS. 



117 



A dite i avons mis nostre saiei an tesmoignaige de veriteit par lou crant de Arnou 
et de Ayron sa femme devant nommeis en ces présentes lettres, ke furent faites 
an Tan kant li miliaires conroit par u, et ce. et lx et xiiu ans, lou mardi après la 

6 quinsainne de Paikes''. 

157. 
1274, 31 août. — LoiT. 908, n" 5. 

C Je Hanriz cuens de Grant Prei ^ faiz cognassant à touz celz qui verront et orrunt 
ces presantes lettres que je doi faire loer et acquiter par ma foi corporelmant 
donée à Ysabiau ma femme contesse de Grant Prei teil merchié cum je a fait à 

D Acelin de Beconvilie^ bailli de Saint MihieP, à Jehan Roverel prevost de Cler- 
mont^ et à noble noble bome mon signor Thiebaut conte de Bar; et de cen^ li 
ferai je baiilier les lettres la contesse. En tesmoingnaige de laquel chose, je ai fait 

E seeler ces presantes lettres de mon seel. Ceu fui fait Tan de grâce mil douz cenz 
sexante et quatorze, le mardi après la mi aost» 

158. 

1274, 3 3 août. — Lorr. 3o8, n* 6. 

P Je Heoris de Grant Prei chevaliers sires de Livrei ^ fas connoissant à tous ceuz 
qui verront et orront ces présentes lettres qa« j'ai atornei à mon signor Gerart de 
Clarei ^ chevalier quarante cinc livres de tornois et vint et six reise de fromment 

G et vint et oit reise d'avoinne que j*ai h Varennes ', les queles quarante cinc livres li 
dis mes sires Gerars doit panrre ens fors de Varennes à ceste prouchainne Pake 
nouvellement à venir; et les vint et six reise de fromment et les vint et oit reise 

H d'avoinne sont à paier à la saint Remei apr^s ensuiant , et les doit panrre li dis 
mes sires Gerars en t^rragesde Varennes por qaatre vins livres de tornois que ge 
li dévoie; et tous cis blés est au reis de Verdun. Et pri à mon très chier signor 

J Thiebaut conte de Bar qu il Yen doigne ses lettres. Et pour ce que ce soit ferme 
chose et estanble, ai ge mis mon seel en ces présentes lettres, qui furent faites Tan 
de grâce mil dous cens sexante et qoatorse ans en mois d'auwost, lou mercredi 

K devant la Saint Bertremeu, 



\CTES 

F.N 

LAN6CE 

VULOAIRE. 



^ li n y a pas trace de sceau ; c*est une copie 
ancienne de Foriginai. 

* Voyef pièee 1 6. 

' Voyez [nèce 11 5. 

* Voyci pièce 33. 

* Voyei pièce 36. 



* On trouve un peu plus bas ceu. 

* Livry, près Longwé, canton de Voaziers 
( Antennes ). 

* Cléry« canton de Damvillers (Meuse). 

* Varennes-en-Argonne, arrondissement de 
Verdun (Meuse). 



118 



NOTICES 



ACTB9 

BU 

LANOOE 

TULGAIAE. 



159. 

1274, août. «> Lorr. 8o, n* 8. 

Je JeDDins Drouez prevoz de Nancey ^ et d^Amance^ faiz cognossant à toui A 
ceus qui ses présentes lettres verront et orront que en ma présence establis li 
sires Wychars d'Amance chevaliers et recogneu par devant moi que il doit [à] 
Bonne- Aventure Rennier, à Peire son frère, à Jaike Jorden et à Oursse Vichon, 6 
citens et m^rcheans de Seinne \ et à touz [lor] compaignons où qoé il [soi]ent 
menant, quatorze livres de mecens boins et loiaus ou la valence de tournois 

doubles encontre mecens chengoient, les qués deniers li dit mercheant C 

H ont prestes en deniers contés et nombres de quoi li dis sires Vychars [se tient] 
pour^ bien paiez p[ar] devant moy ; les qués quatorze livres de mecens desus dit 
sires Vychars doit rendre et paier a dis ^ mercheans , ou à c[eiui] qui ses présentes D 
lettres averoit avec lui, à la feste sent Rémi ou chief d*octembre prochiennement 
à venir. [Et s]e il avenoit que li [dit] denier ne fuissent paie a jor^ desus nonmei 
et li dit mercheant i avoient damaiges ne coustenges, li dis si[res] Wychars lor. . . E 
ent rendre touz damaiges et toutes coustenges de quant que il en averoient eu, et 
en seroient creu par l[or] simple parolle [sen]s autre prueve traire. Et pour ceu 
que li dit mercheant soient muez asseurei de ses choses desus dites, lor en etli dis F 
sires Wychars establi ploges et rendours com drois dettours le sygnor Liebaut de 
Sercues '^ chevalier de cent solz de mecens , et Thiriet d'Amance le fil Miliant 
d'Amance qui fut de cent solz de mecens, et Safingnon de Bouxîeres ^ desous G 
Amance de quatre livres de mecens. Et poar ceu encor que li dit mercheant soient 
muez asseurei de toutes ses choses desus dites « lor en et abandonnei et mis en men 
par devant moi li dis sires Vychars touz ses biens mubles et non mubles presens H 
et à venir en quel Jeu que il puissent estre trové à champ et à ville, que li dit 
mercheant em puient panre et faire panre par justice et sens justice, sens mesfaire 
et sens amande, poar vendre et poar despendre à lor volenté se li dit denier n'es- J 
toicnt paie a jor desus nonmei. Ne ne lor em pouroit li dis sires Vychars riens 
demander ne faire demander, par lui ne par autrui, de cliose que li dit mercheant 
en eussent pris ne despendui jusques à tant qu'il averoient eu les quatorze livres R 
de mecens desus dis et les coustenges dou jor nonmei en avant, et receu plen 



* Voyez pièce ii4. 

' Amanoe , canton de Nancy (Meurthe). 

' Sienne (Italie). 

^ On trouve plus loin pour en toute» lettres. 

* Cest4-<lire as dis. 



• C'est-à-dire an jor. 

' Cercueil, canton de Saint -Nicolas -du - 
Port (Meurthe). 

* Bouxiëres- aux -Chênes, canton de Nancy 
(Meurthe). 



DES MANUSCRITS. 



119 



A paiement entieremeot en deniers contés et nombres; et en seroient creu par ior 
simple paroUe sens antre prueve traire. Et ait encor renoncié avec tout ceu li dis 
sires Vy chars à toutes allégations, à toutes exceptions , à toutes aides de droit de 

B crestientei et de laie justice, à toutes indulgences qui sont données et pouroient 
estre données à croisiés , à toutes franchises des cbfivoiitfrs et à toutes autres choses 
que li pouroient aidier et les dis m«rcheans nuire, et à ceu qu'il ne puet monstrer 

C paiement des dis quatorze livres de mecens desus dis se il ne ret^ ceste présente 
lettre. En tesmonnaige de la quel chose, sont ses présentes lettres seelées de mon 
seel à la requeste dou dit sygnor Vychart, qn^ furent faites Tan de graice Nostre 

B Sygnor mil deus cens seiante et quatorze ou mois d'aoust. 



ACTES 

ER 

LARGUE 

VCLGAIRB. 



160. 

1274, ao octobre. — Loir. 3, n* 3o. 

fi A son très cheir (sic) segnor et noble baron Pheri duc de Loreingne et marchis 
Simons cons de Sarebruche ^ et sires de Gommarcei ^ salut et sou ' cervise apa- 
roilei à faire^ ça volentei. Sire, je vos fas savoir qae je vos clains qaite des cha- 

G reites et de Tavoir Jehant dit Matrel bourjoix de Monfaucon^, les qnés li baroneirs 
et sui aident prirent an mou^ condut de Commarcei, ne dès or en avent je ne 
vos an peux rein demandeir. An tesmougnaige "^ de la qael chosee (4(c}» je ai mis 

H mon sael an ces leitres, qai furent faites Tan de grâce mil doux cens et cexante 
et katorce, lou samedi apr^s la saine Luc euwangelitre. 

161. 

1274, 3o octobre. — Lorr. 407, n* 99. 

J Je Escelins de Boukon ville ^ ballis de Saint Mihyer^ fais congnissant à tous 
que lou demmé de Monsai et lou gerbage que li abbes et li covans de Gorze ' 
m'ont vendu et otroié à tenir tant solement à douze ans continueem^nt à venir, 

K par mei mil livres de fors qu'il ont receut de mi en deniers oontelz et mix on 
prout et en Tutilitei de Ior esglise, les quels douze anneies doieot comancier à 
ceste première Penthecoste qui or vient , je otroi et promet par ma foi fienciée 



* Cestr^Hlire se dnera, tn latin nhabet, on 
troQvo pias baut et pour a. 

* Voyez pièce 8. 

* Voyez pièce 5o. 

* Plutôt que JOfi. 

* Les mots à faire sont répétés par emur. 



^ Voyez pièce 5o. 

* Plutôt que Von. 

^ Plutôt que tesmongnmge. 

* Voyez pièce 11 5. 
' Voyez pièce 32. 

' Voyez pièce 49. 



120 



NOTICES 



ACTRS 

En 

L/^NGUB 
VUL6AIRB. 



que lou marchié dou vendage devant dit aquité et lor lettres lor renderai (quant A 
les douze annéez devant dites seront passeiez) que j'ai de Tabbei et dou convent 
devant nomeis de cest marchié; et de ces convenances je, ne autres pour mi ne 
de par mi , outre les douse anneies rien n*i pourroit reclamcir ne demandeir, ains B 
revanront quitemant et iranchemant ai ouiz et à lor esglise ; et ai encor jurei sor 
sains que dedens les anneiez devant nomeies lor héritage, lor treffons et lor rai- 
son en cest leu devant dit warderai , sauverai et retanrai au mien par tout. Et C 
vuel et otroi que ce je aloie encontre ces convenances desour dites, que H olBciaul 
de la court de Verdun par mon lous et par mon créant me face escomenier et 
denuncier pour escomenié par toute Feveschie de Verdun. Li queil oBiciaul de Ver- D 
dun, en cuijuridition je me suix soumix pour ceste (51c) chouses, ait ces présentes 
lettres seeiliéez et donéez à ma requeste et à ma proiere à Tabbei et au convent 
de Gorze desus exprès. Et nous o£Qciaus de la court de Verdun lou siège vacant (à E 
la proiere et à la requeste lou devant dit Âsceiin de Boukonvilie, qui ces chouses 
devant dites ait fienciées et jureies par devant nous à tenir, et que c'il venoit en- 
contre nous Fescomenieriens et feriens denuncier pour escomenié par toute F 
Feveschie de Verdun ) , en tesmongnage de veritei , avons mix lou seel de la cort de 
Verdun devant dite en ces lettres, que furent faites en Fan que li milliares cour* 
roit par mil dous cens sexante et quatorse ans, lou mardi devant feste Tous Sains G 
on moix d'octembre. 

162. 

1274, février, v. st. — Loir. 981, n* 5. 

Nos Gunois et Jaquemins fil le signor Guerri de Homont ^ chevalier faisons H 
cognissant à tous ke nos avons dounei pour Deu en aumosne parmenable à Fes- 
glise de Gorze ^ à tenir à tous jours, por les armes nos ancissours et por les nos 
armes ausi, tout ce que nos aviens et avoir deviens jusque a jour d*ui ou finage J 
de Saint Julien' deleis Gharei^, c'est à savoir seix quartiers de terre k'on apelle 
terre Saint Michiel que fut signor Robert de Vendeires ^ chevalier qui fut, et tout 
ce qui apartient à la davant dite terre, par ansi que li covens de Gorze desor- K 
dite doit faire chasqu'an [à] tous jours mais Fanniversare nostre mère Arembourt , et 
le nostre apreis nos décès , le londemen des Chandoles ; et doit avoir li covens davant 
dis celui jour pitance desqu'à la valour de deix soûls de^ fors, et si il ne le faisoient L 
ansi com il est devisei en ces lettres nos les pourriens wagier et penre dou lour 



* Voyez pièce sa. 
" Voyez pièce 49' 

* Saint -Julien - let - Gone , canton de Gorze 
(Moselle). 



* Voyez pièce i5i. 
' Voyez pièce i7i. 

* De, qui termine une ligue de Fonginal, 
est répété par erreur à la ligne suivante. 



•• 



DES MANUSCRITS. 



121 



A tant que li dite pitance seroit faite et asevie. En tesmognaige de la quel choze, nos 
ior en avons dounei ces présentes lettres, saeleies par nostre requeste dou sael le 
relîgioas home dant Ferri par la grâce de Deu abbei de Saint Benoit en Weare'', 

B que furent faites Tan de grâce mil dons cens sexante et quatorze ans ou mois de 
février. 

163. 

1274, 5 mars, v. st. — Loir, a, n* 3i. 

C Je Ârgnous de Sierques ^ chevaliers faz à savor à touz que ce mez chiers sires 
Ferris dus de Lorrengne et niarchis ne li sieîn avoient damaiges ne costanges de 
ceu qu'il ai mis son seel aus lettres de la ffeutlé [sic) que mes sires Ferris de 

D Siergues chevaliers ai faite à siegnor [sic] Gerart de DrebouP, je lez en osteroie 
etgeteroeef seu tenus d'ostei et de geté de touz damaiges e(de toutes costanges, et 
lez en croroie par Ior sinple parroUe sens attres preuvre {sic). Et en tammonnaige 

Ë de vente! , sont saellées ces lettres de mon seel, que furent faites Tan de mil ce lx 
et quatorze, le mardi procbein apr^s lez Bures. 



ACTES 

BN 

LA1I6UB 

▼ULOAinZ. 



1274, lo mar», v. st — Lorr. 82, n* 18. 

F Je Othe5 deBorgoi^ne sires de Salins ^ fais savoik* à touz ces qui verront et orront 
ces présentes latres qoe je ai mis plaige et randaour de gaiges lou noble baron 
Freri duc de Lohorrengne et marchis, en la main Hucca dit Gorsin borgois dou 

G Nuef Ghateaul^, de trois cenz livrée et qaarante et cinc livrer de tomois à paier et à 
randre à ces Bordes pruichennement venanz ; et promet a dit Freri loialment et 
en bone foi qae je lou garderai de toz couz et de toz demagez, et se il an reçevoit 

H couz ne domages je Tan saroie tenuz dou randre et dou restourer, et Tan doi 
croire par sa plainne parole saos autre proeve faire. En tesmoing de la quel [sic], 
je ai mis mon seaul pandant en ces latres, donées lou diemoinge apr^s les Bordes, 

J Tan mil ce lx et xmi. 

165. 

1275, 17 juin. — Lorr. 980 , n* 10. 

Je Hanrîs cueus de Salmes^ fais conissant à touz ceous ke ses lettres vairont 
et oront ke je ne meu ^ oir, ne autres por nos , ne puent ne ne doient jamais niant 



^ Voyez pièce sa. 

* Voyei pièce 83. 

* Voyez pièce 45. 
' Voyez pièce 3a. 

TOMB xxYiir, a* partie. 



' Voyez pièce 63. 
' Voyez pièce 38. 

* Ce mot est écrit mev; de même leu, un 
peu plus loin , est écrit deux fois lev. 

16 



122 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

rULGAlRE. 



demandeir de cest jor eo avant à Tabeit ne a covaoi de Saint Arnout de Més^, ne A 
à home ke soit en leu de l'abeit ne don covant devant dit de cest meymes leu , si 
con dou rot et de Tawe ke ]i abbes et ses comandemans ait fait torneirà lormolin 
c*on dit à Xokenville, dont ii avre et li rut muet dou molin Ansel el de la ville B 
de Til \ en teii manière ke cist rut devant dit doit corre per lou nuef fouceit ke 
li abbes et ces comandemans ont fait faire; et se lor doie werantir. En tesmoi- 
gnaige de verileit, sont ces lettres saielées de mon saiel, ke furent faites vin jors C 
devant feste samf Jehan Baptiste, en Tan ke miliares corroit per m. et ce. et lx et 
XY ans. 

166. 
1275, 7 juillet. — Loir. gSh , n" 2. 

Gonue chose soit à tous ke Wairins de Saint Simpborien ^ ait aquasteit an D 
treflbns à tous jours maix à CoUace sa suer et à Poincignan Puigni son serouge les 
XXX s. de meceins^ et m. maille (sic) de cens qu'il ait sus la maxon Aubniau lou 
Noir et sus tout lou ressaige qui appant , que siet en Sainf Martin ', quHl a[it a]qaas- E 
teit^ à dame Maheul la fille Bour. . .in ^ lou cellier qui fuit, des queilz on re- 
doit auier ^ à Jenre d'Espinal "^ xv s. , et xii d. a preste de Saint Martin. Et de cest 
aquast lor ait il fait boin paiement. Et cest vendaige ait fait Poincignon davant F 
dit per^ lou crant de Hauwit s£i femme, et per lou consoil de GoUace la femme 

P qui fuit, et per lou crant de dame Anel la fille Xavol, que tesmoignent 

que cest vandaige ait fait Poincignon pour besoigne de vivre, et que c'est li bien G 
et li proulz de Hauwy et de ces anfans an cest vandaige ; et il li doient wairentir 
an et jour et tant que li iiii bans soient corus sus au paix. Geu fuit fais lou premier 
diemange de fenal, en Tan que li milliaire corroit perii. et ce et lxxv ans. — Jai- H 
ques 3e Noubrant Tescrît. De Fairche Saint Vy ®. 



167. 

1275, ao janvier, v. si. — Loir. 971, n" 20. 

Gonue chose soit à toz que li maistre et li frère de la chivalerie de la chieze J 



^ Voyei pièce 7. 

* Voyez pièce 38. 

* Abbaye de Saint-Symphorien de MeU. 
' Voyez sur rabréviation mt ia pièce dg. 
'^ Paroisse de Saiat-Martin à Metz. 

* Ce qui est entre crochets a élé oublié par 
le copiste ou effacé. 

' Il manque à ce nom a ne lettre ou deux. 



^ On peut lire aussi anier; mais je préfère 
auier, où je vois un équivalent de aier, qu'on 
employait au lieu de arier ( voyez daier, pièces 
3 23, 263, 25d, 372; daiere , pièce 1 56 ;aieir, 
pièce 35 1). 

' Epinal (Vosges). 

' Voyez pièce dQ . note 3. 

^ 11 n y a pas trace de sceau. 



DES MANUSCRITS. 



123 



A Deu dou Temjple de Mes doiéni waraotir et fùre soile à Jacob p^ ^ raison toute 
la terre arence qu'il li ont lawiet à cens per mei x\, s* de m0oein$ ^ cfaesc'an, qo« 
gist e. . .^ en de^cmSaint Sîphorien \ dont U etcris gisten rarcbe, an et jor et tant 

H qo^ li un. ban soient oormt sus en paix. Cist escris fut fais ji. jors davant la feste 
saint Vincent an janvier, kant li milûir^i corroit per ii . et ce. et luv. ans. — Co- 
lignons Hemmignon Tescrit ^. 

168. 

1275, îo janvier, ▼. il. — Lorr. 971, ri* ai. 

C Conue chose soit à toz ke li maistre et li fr^re de la chivalerie de la ch[ie]ze ^ 
D[e]u d[o]u Te[m]pie de [Mé]s ont lassiet à toz jors maix à Jacob per^ raison totes 
lor terres arences qu'il ont . . desoz Saint Siphorien ', per mei xx. s. de meceins ^ 

D de cens qu'il lor en doit cbesc'an , à paier la moitiet à feste samt Jehan Baptiste 
et l'autre moitiet à Noîel , dedans Mes en lour o^tel. Cist escris fut fais 1 1 jors 
davant la feste sain [sic) Vicent an janvier, kant li miliar^^ corroit p^rM. ce. et lx. 

E et XV. ans. — Colignons Hemmignon res[crit] ^. 



ACTBS 

EN 

LAKGUB 

VULGAUUS. 



169. 
1275, février, v. st — Lorr. an bis,n* 48. 

F Je Ferris dus de Lorreigne et marchis fais savoir à tous que je doie à mon chier 
cousin Henri de Lucembourch ^ seigneur de la Rocbe trezc cens livres de fors pro- 
venesiens que sont k paier à ceste prochienne Paskes qui or vient la moitié, et 

G l'autre moitié à la saint Remei après ensuant. Et de ceu li doi je faire seurtei à 
Tawartmon seigneur Joffroi d'Ayse^. £tse li dis sires Henris avoit damaiges ne 
coustange a pannir, je suis tenus de lui rendre entièrement. En tesraoingnaige de 

H ceste chose, sont ces lettres saeléesde mon seel, que furent faites Tan de graice 
mil dons cens sexante et quinze ou' mois de février. 



170. 

1276, 38 jafllei. —Lorr. 255, n* 3. 

J Je Henris cuens de Wadeimoot ^ et d'Arienne fais savoir à tous que je ai cou« 



' Voyei la pièce 49, note 3. 
' Voyez, sur Tabréviation mt, la pièce 49. 
' Une déchirure a enlevé deux ou tt^is lettres. 
* Voyei pièce x66. 
' U n'y a pas trace de sceau. 
^ Voyez pièce 49 1 note 3. 
' Ce qui est entre crochets ici et plus loin a 
été enlevé par des déchirures. 



* Voyez pièce 166. 

* Sur Tabréviation mt voyez la pièce 49. 
' Il n*y a pas trace de sceau. 

* Voyez pièce a 5. 
' Voyez pièce 45. 

' On pourrait lire aussi on , qui était un équi- 
valent de on. 

* Voyez pièce 1 1 3. 

16. 



124 



NOTICES 



AGTBS 

BN 

LANOOE 

▼OrGAIRB. 



vent, pramis et créante! a noble home mon chier seignoar Ferri duc de Lorreigoe  
et.marchis que de tontes detes, de toutes plogeries et renderîes dont H et ses peires 
H dus Maheus et Katherine ii duchesse sa meire et sui ancessour furent onques 
tenui pour moi et pour mon peire et pour ma meire et pour mes anoessours, soit B 
par bone veritei, soit par escrit en arche, soit par lettres, je et mui hoir, se de 
moi deffailloit, Ten devons délivrer lui et ses hoirs, et oster de tous damaiges et de 
toutes coustanges. Et se nous defiailliens de ces couvenances, nous en avons aban- C 
donei et en abandonons a devant dit duc et à ses hoirs tous noz biens meubles et 
nonmeubles, qu'il s'i tanguent et pussent tenir et an prangnent et pussent faire 
panre par auz et par autrui, sans meffaire , tant que je ou mi hoir les avriens de- D 
livrei des dateries, plogeries et renderies desus dites et des damaiges qui an se- 
roient venui. En tesmoingnaige de ceste chose et pour ceu quVIe soit ferme et 
estable, je en ai donei ces présentes lettres saelées de mon seel, que furent faites Ë 
Tan de graice mil dous cens sexante et seize, le mardi après feste saint Jaike et 
saint Cristofle on mois de juilet. 



171. 
1276. 3i juillet — Loir. 988, p. 1 , n* 2. 

Conue chose soit à touz ke Ii signours de Saint Thicbaut ^ ont aquasteit à tous F 
jours mais à Nicolle Braideu lesxx. s. de meceins^ de cens eiyi. d. et 11. chapons 
chasc'an qu'il avoit sus la maison Clodat lou Cherrier qui ciet outre Saille ^ a 
nuef pont, et il en redoient les vi d. et les 11. chapons à Pierol de Jeurne^. Et G 
on lor doit porteir à Saint Thiebaut lai où Ii signours vorront à 11. termines, à 
Noiel la moitiet et à la suint Jehan Baptiste Taulre moitiet chasc'an. Et cest aquast 
ont fait Ii signours devant dis des deniers ke H sires Thierris prevos de Saint H 
Arnual ^ et Ii sires Nicolles doieins de Saint Savour^ et Jaikes de Moielain et Thie- 
baus ces filz lor ont donneit pour Deu et en almone, pour faire chasc'an l'anni- 
versaire lou signour Garcire'' de Moielain^ doiein de Saint Thiebaut ki fut. Et J 
de cest aquast ont fait Ii signours de Saint Thiebaut boin paiement. Et cest van- 
daige ait fait Nicolles Braideu per ^ lou crant de Aubert et de Girairl et de Bertran 
ces m. filz. Cist escris fut fais Ii vegille de feste samt Piere en goule awost, en K 



' Voyez pièce 111. 

- Voyci pièce dg. 

3 SeiUe , affluent de la Mosdle. 

* On peut lire aussi Joume. 

* Voyei pièce 67. 

* Voyei pièce 9. 



' On lirait plutôt Gartire; mais la leçon 
Garcire se représente parfaitement lisible dans 
la pièce ao5. 

* On peut lire aussi Moidam; mais la leçon 
iHociotn est certaine dans la pièce iài. 

* Voyez piè.e 49, note 3. 



DES MANUSCRITS. 125 

A l'an ke li milliaires corroit per mil ce et lxxti ans ^<'. — En l'airche Saint Mar- 
tin ». 



ACTES 
LANGUE 

1276, a3 août. — Loir. 980, n' 11. vuLOAinK. 



172. 



B Conue chose soit à toz ke Maiaose, li fille Beleairt ke fut, ail laiet à Warenat, 
lou fil Howio Crochait de Saint Arnout ^ ke fut, lai piese et demcis k'il ait an- 
ooste lai vigoe Poinsignon loo forneir an lai raivinne, per^ mei y s. de meceins ^ 

C de sans chasqa'ent, à paiera festeSaiTtt Jehan 118. «f vi d.^tNoieliis. e^vi d.; et se 
li doit porteir dedans Mes où k*ille demorsse. Et se Warenas ne autre por lui laievet 
cestepicseet demebà dame Maianse ne à ces oirs, Warenas lor doaveroit^ xx s. de 

D meceins; et por ce^ covenance devant dite li ait il mis an waige qaent k'ille ait 
d'airitaige an toz ns. Gist escris fut fais viii jors après feste saint Arnout, quent li 
miliaires corroit per u. et ce et lx et xvi ans. — Tancris de lairche Saint Gegout*. 

173. 

1276, septembre. — Lorr. 5a 1, n* 8. 

E Nos Walerans de Luceuborc sires de Linei ^ chevaliers faisons savoir à tous 
qui ces présentes lettres verront et orront que com descors fus {sic) entre nos, 
d'une part, et Tabesse et le covent de saint Ahout^, d'autre part, de Arenborc la 

F famé Demengin de Reson' et de ces anfans, pais et acorde en est faite en tel 
manière que Marguerous et Adeline, filles Demengin et Arenborc devant dis, et li 
anfant Ewrardet, de Mariete fille le dit Demengin et Arenborc sa famé, nos de- 

G morent paisivlement et qaitement heritable de peire et de meire d'eritage et 
d'aqués, à tous jors, à nos et à nos hoirs signors de Linei; etDemengins et Aren- 
hors sa famé et tuit lor autre anfant demorent paisivlemeot et quitemeol à tos 

H jors, à Tabesse et au covent de Saint Ahout, heritable ausi de peire et de meire. Et 
por ce qoe se soit ferme choze et estable, nos avons seellei ces présentes lettres de 
nostre seel en tesmoignage de veritei. Ce fu fait Tan de grâce Nostre Signor mil 

J deus cens et sexente seze on mois de seeptenbre. 

^* n n*y a pas trace de sceau. il faudrait corriger 1 doucroit • en 1 doncroit , » 

" Voyez pièce i66* et lire • donnerait. > 

* Voycï pièce 7. * Corrige» ceste, 

* Voyez pièce àg , note 3. * Saint-Gengoulf , paroisse de Metz. 
' U y a dans facte mt (voyez pièce ^9). ^ Voyez pièce 1 10. 

* Plat6t que cdonveroit,» forme tout à fait ' Sainte-Hoïlde, près Bussy-la-G6te , canton 
inusitée. Si Ton tenait A traduire par n Tabré- de Revigny (Meuse). 

viation qui surmonte Yo delà première syllabe , * Resson, canton de Vavincourt (Meuse). 



126 NOTICES 



VULGAIRE. 



174. 



ACTES 

LANGUE 1276, ig novembre. — Loir, a, n* Sa. 



Ge Hues diz Tripotez dou NoefChestel ^ chevaliers fais savoir ai toz que mes chiers A 
sires Ferris^ noble duz de hoherainne et merchis m'a payié et fait mon gré entiere- 
mant de tôt quant qu il onques ma deu et me devoit de oest jor en arrière , et 
voel ^ et otroi que totes lettres de totes menieres de dettes et de pls^eries dont il ou B 
atres por lui me fussent tenu de cest jor en arriers soient nules, fors que unes 
lettres qa^ j*a de lu qui tesmoingoent qu'il me doit doze miles livres de toznois^. 
Et de ce dont mes sires li duz devant diz m'est plages ou randerres por atru , et C 
dont je suK plages por lu, n'est il mie quites parceste lettre. En tesmoingnage de 
ia quel chose, j'a fait seeler ces présentes lettres de mon seel. Ge fu fait l'ande- 
men de l'uttive de la sent Mertin, en i*an de Tincamation Noifre Synor^ mil ce. D 
et sexante et saze ans ou mois de novembre. 

175. 

1276, 9 janvier, v. M.. — Loir, an bis» n* 49. 

Je Ferr{5 dux de Lorregne et march» faiz savor au touz que je a en convent ^ E 
au mon chier oncle Henri conte de Luccelburch que de la werre et dez bestans 
que je et li mien avons à l'eveque de Mez et ses alliés , je l'en crerai ^ de ce qu'il 
en dirait et ordennerait entre nous ou par amours ou par droit. En tesmonnaige F 
de la queil chose, je li ai donnai ces lettres saiellées de mon seal, que furent faites 
en l'an de grâce mil dous cent sixante et seze, le semmedi après l'Apparition Noifre 
Seignour*. 

176. 

1276, 7 mars, v. st. — Loir, ai 1 bis, n* 5o. 

Je Ferris dus de Lorreigne et marchis fais savoir à tous que je doi croire mon G 
chier oncle Henri conte deLucembourch, march» d'Erlons', de la paix de moi et 
de l'eveske de Mez, de lui et de ses aides et de moi et de mes aides, en tel me- 

^ Voyez pièce 63. 'Je traduis par or i^abréviation latine or. 

- La majoscule initiale est représentée par ^ Les mots en convent ne sont pas séparés, 

une double / minuscule. ' Même observation pour l'en crerai. 

^ On pourrait iire aussi veel, ' Seignonr est en toutes lettres dans la pièce 

* C'est probablement par erreur i|ue le co* suivante, 
piste a écrit (otnoû. ^ Voyei pièce 28. 



DES MANUSCRITS. 



127 



A niere que mes oncles devant dis doit dire par droit ou par amour ou à sa vo- 
iontei de haut et de bas, par ensi que li eveskes devant dis doit panre droit de 
mon cousin Henri seignour de Blanmont ^ et lui faire droit ; et s'il n'an voloit 

B panre droit et lui faire droit, mes oncles devant dis ne poorroit noiant raporter ne 
dire de la paix devant dite de moi ne de Teveske de Mez ne de ses aides. En tes- 
moingnaige de ceste chose, sont ces lettres saelées de mon seel, qotf furent faites 

C Pan de graice mil dous cens sexante et sauze, lou diemange de mi karame. 



ACTB& 

LANGUE 
VULGAIAK. 



177. 
J277, avril. — LoiT. 976, p. 11, n* 4. 

D Je Erairs de Bitainvileirs ^ chivaliers fais conissant à tous ceaus ki ces lettres 
vairont et oront ke je nen ai nul droit ou boix ke siet ou ban et ou finaige de 
Murville^ ne ou poil ne ou tresfons, aios est toz siP bois entièrement Tabbasse et 

£ lou oovent de Sainte Glosenain ^ de Mes. Et tout ceu ke je i ai pris ne fait panre 
ne doneit, jereconois ke je Tai fait à tort et à malle raison; et se le aquit à Tab- 
basse et a covent devant dit tout sel bois et teil ténor et teil entreprise coni je 

F avoie juske au jor d^ui, et eocor tout lou droit k'avoir i pooie se poent en i avoie. 
Ne je ne mi hoir ne poons ne ûe devons jamais nul jor niant reclameir ne de- 
mander en tout sel bois ne en aucune partie, ne tenour, ne wairde, ne amendes, 

G ne wages c'on i prenist. Et en pueent li devant dilte abbasse et li covens faire 
lor plainne volentei, et loo puent laissier à cui k'elles vorrontsoit àtrecenssoit à 
rente ou en autre manière; ke je ne mi hoir nou poons contredire. Ne ki ke point 

H en lenist, fust porterriers dou ban ou autres, nos n'i poriens ne deveriens niant 
reclameir por nulle laison. Et s'il estoit chose ke sil bois desor dis fust à aucun 
obligiez ne encombreis en aucune manière de par moi ou de par mes ancessoi^, 

J ne li pois venduz ne doneis ke sus est or per moi ne per mon comandement, 
je lou doi et créant et prometassollir et delivreir à Tabbasse et a covent devant 
dit. Et toutes ces choses desor dites promet je et créant à tenir et wardeir fer- 

K. mement et accomplir par ma foi, et en oblige moi et mes hoirs per ces présentes 
lettres à tenir et à warder toutes ces choses desor devisées à tous jors mais. Et 
consent ke li oiBcials de Mes coostrainset per escomminiement moi et mes hoirs 

L à tenir et à wardeir et à acomplir toutes ces choses desor devisées. Et por ceu ke 
ce soit ferme chose et estable^en ai je doneit à la devant dite abbasse et a covent 



* Biamont, arrondissement de Lunëville 
(Meurthe). 

^ Betuinvilliers , canton d*Audon-ie*Roman 

(Moedle). 



* Voyei pièce 1 56. 

' L.9 formes sil et sel (pour cil et cel) con- 
courent dans cet acte avec ceam, 

* Voyei pièce 49. 



128 



NOTICES 



ACTBS 

EUT 

LA1I6UB 

YULOAIBE. 



ces présentes lettres saielées dou saiel de la cort de Mes ki i est mis à ma requeste, A 
et dou mien saiel awec, en tesmoignaige de veriteit. Et nos li officiais de Mes (en 
cui presense et en justice li desor dis Erairs de Bitainvilers chivaliers ait reco- 
not toutes ces choses desor dites, et les ait promis et creantei per devant nos à B 
tenir et à wardeir et à amplir, tout ensi com il est ci desor devis, entièrement per 
sa foi donée corporeement ei sor poinne de escomminiement] avons mis lou saiel 
de la cort de Mes à sa requesie av^ec lou sien saie] en ces présentes lettres en C 
tesmoignaige de veritei, les queles furent faites ou moiz de avril en Tanke li 
miliaires corroit per mil. et dous cenz et sexante ei deix et set ans. 



178. 

1277, 3 juin. — Lorr. 21 1 bis, n* Sa. 

Je Ferris dus de Lorreigue et marchis fais savoir à tous que, à ma proiere et k h 
ma requeste, mes chiers oncles Henris cuens de Lucembourch ei marchis d'Er- 
Ions ^ a donei à mon seignor Huon dit Tripotel chevalier dou Nuef Cbastel ^ lettres 
saelées de son seel des quelz la tenoursest teile. -^ Je Henris cuens de Luceiem- E 
bourch et marchis d'Erlons fais savoir à tous qo^ je, par la requeste mon chier 
cusin Ferri duc de Lorreigne et marchis, ai asseurei et asseur seignor Huon dit 
Tripotel chevalier dou NuefChastel de mon cusin devant dit et de ses hoirs, que il F 
ne autre por auz ne puent mètre mein a devant dit seignour Huon ne à sa famé 
ne à ses anfans ne à la lour chose se par lou grei lou devant dit seignor Huon non ; 
ei s*il avenoit (don Deus lou gart !) que mes cusins ne sui hoir ne autre pour auz G 
entrepreissent de riens en ces covenances desus dites, je suis tenus à faire des- 
faire ', à la requeste dou devant dit seignor Huon ou de son certein messaige, de- 
dans les quarante jourz que je an seroie requis. Et est assavoir que je ne suis te- H 
nus de ces covenances dcsus dites maisques {sic) tant com mes devant dis cusins 
viverai et je ausi. Ei se li devant dis sires Hues ne sui hoir se partoient de desouz 
mon devant dit cusin, ces covenances seroient nules tant com envers celui qui J 
s'an partiroit, sauf ceu que se il s*an partoient par la deffaute deceu qu*il ne lor 
tenist la covenance devant dite je seroie tenus à rendre auz ei la lour chose c'on 
avroit pris tant com il seroient menant desouz lui. Et doit li devant dis sires K. 
Hues faire envers mon devant dit cusin ensi com li autre bourjois dou NuefChastel 
a^ droit et à Tuz et à la costume dou Nuef Ghastcl. En tesmoingnaige de ceste 
chose et pour ceu qu*ele soit ferme et esfable, je en ai donei ces présentes lettres L 



^ Voyez pièce a 8. 
' Voyez pièce 63. 



' Od lirait aussi défaire. 

* On a ici un exemple certain de a pour 



DES MANUSCRITS. 



129 



A saelées de moa seel à la requeste de mon cusin devant dit, que furent faites Tan 
de graice mil dous œns sexante et deix et sept, lou macredi auprès les octaves de la 
Trinetei. — Et est à savoir que se mes oncles Henris cuens devant dis i avoit damaige 

B ne costenge, je suis tenus dou rendre entièrement, et Tan croiroie par sa simple 
parole sans autre prueve. £n tesmoingnaige de ceste chose, je Ten ai donei ces 

lettres saelées de mon seel, qa^ furent faites l'an de graice mil dous cens sexante 

» 

C et deix et sept, lou macredi apr^s les octaves de laTrinelei. 



ACTES 

EN 

LAROUR 

TOLOAIRB. 



179. 

1277, 6 juin. — Loir, an bis, n® 56. 

D Je Ferris dux de Loheraune ei marchis fais savoir à tous qa^ cum mes chiers 
oncles Henris cuens de Lucemborch se soit estaublis pièges et renderes pour moi 
et à ma requeste de quatre cens livres de lornois envers Âscelin de fiouconville ^ 

E bailhi de Saint Mihier ^, à paier et à rendre de ceste prochaine feste saint Jehan 
Baptiste qui vient en un an, et des cous et des doumaiges (se nuls en i avoit As- 
celins devant dis pour deffaute dou dit paiement), je ai prumis et prumet à mon 

F oncle devant dit que je Ten acquitterai plainement de la dete devant dite, et ïen 
osteraî de tous cous et doumaiges qui avenir li porroient por^ la plegerie desor 
dite, dont il sera creus par sa plaine parole; et se je ce ne faisoie, je \uelh et 

G otroi qo^ mes oncles devant dis prengne et face penre par tout dou mien sens 
mesfaire jusqu'à tant que je Tavrai acquitteit de la dette, de cous et de doumaiges 
devant dis. En tesmoignaige de la quel chose, je ai doneit ces présentes lettres 

H saelées de mon seal à mon oncle devant dit, qui furent faites et donées Tan de Tin- 
carnation ^ No^tre Signor ^ mil deus cens seixante et dis et sept , le diemenche apr^s 
les octauves de la Trinitei ou mois de joing. 



180. 
1277, 8 juin. — Loçr. 211 6w, n* 5i. 

J Je Ferri* dux de Lorraigne et marchis faiz savor au touz que dez dous mille 
livres et cinncs cent * livres messains que je doie à mon oncle Henri conte de Lu- 
cemboarch, dont je li a lomei^ pleeges et rendeurs si com il est contenu enz 



^ Voyez pièce 1 15. 

* Voyez pièce 23. 

^ On trouve por et pour dans la pièce 1 78. 

* L*originai porte del incamaùon (voyez 
pièce 3o). 

^ On trouve «ct^nor dans la pièce 178. 

TOME XXVIII, 2* partie. 



I Les deux mots sont réunis, comme plus 
bas dous miUe et dous cent. La soudure de dous 
cent est fréquente dans les dates. 

' Je traduis par or Tabréviation latine or. 
G*est par erreur sans doute que le copiste a écrit 
a tomei au lieu de a atomei 



n 



130 



NOTICES 



ACTES 
EN 

VUL6A1RB. 



lettres que de ce en sont faites, je li a eo couvent et li doie paier dous mille livret A 
de tomois ' boins et Icals por^ mille livres de messains, lez queils je li doie paier 
à ceste prochaine feste saint Remei; «t de ce à tenir li oblige ge moi et le mien par 
tout. Et force que ce soit ferme chose et estauble, a je donnei ces lettres saielléez B 
de mon seal à mon oncle dezeur dit, que furent faites en Tan de grâce mil dous 
cent sixante et dix et sept, lo mardi apràs les trois semaines del Penthecoste ou^ 
mois de jugneti C 

181. 

1277, i5 ou 1 6 juillet. — Loir, an bis, 11*57. 

Je Ferrû dux de Lohoraigne et march» faiz savor au touz qae lez lettres que D 
mes chiers oncles Henris cuens de Lucembourch et mes niez Henris ses fius ont 
donneit à Teveke de Mez (on queils il est contenu que se je nen tenoie lo raport 
Gober t seignor de Âspremont ^ de la mise qui est sor lui de mi et do dit eveke de E 
Mez, ou lo raport Teveke de Lengres^ de la dite mise s'elle li escheoit, que d enki 
en avant mes oncles ne mes niez dezeur nommei ne me porront aider ne faire 
aider par aus ne par autrui , par lor sairement et lor créant, encontre lo devant dit F 
eveque de Mez, jusquà tant que li dis rapors seroit essevis et acomplis] sont don- 
neiez à ma prière et à ma requeste. En tesmonaige de la queil chose, je a donnei 
à mon oncle devant dit ces lettres saielléez de mon seal, que furent faites Tonde- G 
main de la Division dez apostres en Tan de grâce m. ce. lx et dix et sept \ 



182. 

1377, 37 juillet. — Loir. 311 bis, n" 53. 

Je Ferrû dux de Lorraigne et march» faiz savor à touz que come mes chiers H 
oncles Henris cuepsdeLuccelburch, à ma proiere et à ma requeste, se soit estaubli 
pleege et rendeur de dous cens livres messains por ^ moi envers Gérard de Blan- 
kenem , je a en couvent et promet à mon oncle devant dit que je de ceste plegerie J 
et dette Faquiterai et délivrerai, et de touz cous et dommaiges que Ten avenront, 
dez queils il serai creus par sa simple parole senz autre preove. Et se je ne le fai- 
soie, je veul et outroi qae mes oncles dezeur nommeis pregne et facce prendre do K 
mien par tout senz mesfaire, juqa*à tant que je Taverai aquiteit entièrement de la 



* Lt pièce 179 contient tomois en toutes 
lettres. 

- * L'abréTÎation nr pourrait se traduire aussi 
par OBT. 

' On peut lire aussi on. 



* VoyexpièceS. 

* VoycE pièce 1 9. 

^ Cet acte paraît aroir été écrit par le même 
clerc que le n* 1 80. 

* Je traudis par or l'abréviation latine or. 



DES MANUSCRITS. 



131 



A dette et dez coqs et des dommaiges devant dis. £t de ce à tenir et à faire li oblige 
je moi et le mien par tout. En tesmonaige de la queii chose, je ii ai donnei ces 
lettres saielléez de mon seal , qui furent faites en Tan de grâce mil doos cens sixante 

B et dix et sept, lo mardi apr^s le feste sain Jake et sain Cristofle. 

183. 

1277, 26 octobre. — Loir. 21 1 bis, n" 54. 

C Je Ferris dus de Lorreigne et marcbû fais savoir à tous que à ma proiere et à 
ma requeste mes ameis ondes Henris cuens de Lucembourch c*est estabiis pioges 
por moi envers Walrant de Monjoe de quatre cens mars de liejois , ensi com ii est 

D contenui en la lettre que de ceu est faite où il ai mis son seel. Et s*il i avoit da- 
maige ne costenge, en quel meniere qu*ii Ti eust, je suis tenus dou rendre en- 
tieremeAt, et an seroit creuz par sa simple parole sans autre prueve. En tesmoin- 

K gnaige de ceste chose, je Ten ai donei ces lettres saelées de mon seel, que furent 
faites Tan de graice mil dous cens sexante et deix et sept, lou mardi devant feste 
Tous Sains. 

ISA. 

■ 

1277. là décembre, — Lorr. 911 bit, if 55. 

• 

F Je Ferris dus de Lorreigne et marchis fais savoir à tous que je ai mis ploge et 
rendour mon chier cusin mon seignor Henri de Lucembourch, seignor de la Roche, 
de dous cens livres de fors provenesiens envers Hakin juif ma dame Marguerite, 

G dame de Tricon ville ^, demorant à Fau ^, que sont à paier à la qui/izaine de ceste 
Paikes prochiennement venant sans montes, et d'enqui eu avant chacune hvre 
trois deniers chascune semeinnc. Et est à savoir qu*il est ausi bien tenus des 

H montes coni dou cheteil, se nulles en i avoit. Et s*il i avoit damaige ne costenge, en 
quel meniere qu'il Ti eust, je suis tenus dou rendre entièrement, et an seroit creuz 
par sa simple parole sans autre prueve. En tesmoingnaige de ceste chose, je en ai 

J donei ces lettres saelées de mon seel, que furent faites Fan de graice mil dous cens 
sexante et deix et sept, lou mardi après feste sainte Lucie on mois de décembre. 

185. 

1277, i3 février, v. »t. — Lorr. 3 28, n" 89. 

K Conue chose soit à tous ke Lowias, li fis Bortignon de la Tor ke fut, doit dé- 
faire la maiprise k'il ait, fait on mur ki est keumenavle autre lu et Lowi de Lu- 



ACTBS 

EN 

LANGUE 

VOUÏAIRE. 



' Voyei pièce 73. — * Voyei pièce 6i. 



17 



132 



NOTICES 



ACTES 

LANGUE 
VILGAIRE. 



sanbor, an de ka mey quarame ki or vient; et sou doit défaire a dit lou signor Je- A 
ban Vallat. Cist escris fut fais lou diemange davant feste saint Valiantin, kan \i 
miiiaire corroit per^ u et ce et Ui et xvii ans ^. 

186. 

1277, mars, v. st. — Loir. 979, n* 33. 

Nos Simonins, Hanris et Ysabeles, anfaot signor Abri chivali^r de Quencort ^ B 
faisons coDoissant attous' que cum bestans fust entre nos, d*unne port, et signor 
Simon homme religions par la graice de Deu abbé de Senoinnes^ et lo covent de 
cel meimes leu, d*aitre part, de dix soldées de terre ke nostre pères sire Abris da- C 
vant dis devoit aseor à Tabei et a covent davant nommés, ai la (in par le consel de 
bonnes jans pais en est faite entre nos et Taibé et io covent desus nommés, en tel 
mainieire que nos lor avons assis sors (51c] dous pièces de prei ou finaige de Quen- D 
cort, c'est à savoir ou prei deLameril et ou prei desous Laleveing, dix sols de 
mecens de [cens] ^ à tous jors parmignablement, à paieir chaskun an à Tabei et a 
covent desus dis de nos et de nos ors à la feste saint Martin en yveir. Et ces dous E 
pièces de prei davant dittes tenroDS nos etno5(re oir parmignablement parmi les dix 
sols de mecens desus nommés paians. Et ce nos ou nostre oir ne paiieins les dix 
sois davant dis a termine davant nommei, il se tanroient as estaus davant dis a F 
droit et ai la custumme dou pais tant que nos les averiens delivrei. Et por ceu ke 
se soit ferme choze et estable, sunt ces présentes lattres saielées par nos requastes 
dou saiel signor Warnier preste de Partoie * et arcepreste de Marsal ® et dou saiel G 
lo doiein de Tesglise Saint Esteine de Vie ^, les queies furent faites en Tan que H 
miliaires corroit par mil et ce et lxxvïi ans ou mois de mars. 



187. 
1277. — Lorr. 976, p. 1, n* 18. 

Conue chose soit ai touz ke ces lettres vairont et oront ke je Gérais Selicebour H 
de Vairanges * ai doneit an amone à la chieze Deu de Villiers^, por m'ainmre (sic) 



' Voyez pièce 49 % note 3. 

' Il n*y a pas trace de sceau. 

' Coincourt, canton de Vie ( Meurthe ). 

' Pour à loas. 

^ Voyez pièce 119. 

* Le mot cens , que je supplée , a été enlevé 
par une déchirure. 

* Il faut peut-être corriger Pkrroie; l'archi- 



prêtré de Marsal comprenait Parroy, canton de 
Lunéville (Meurthe). 

• Voyez pièce 8. 

' Voyez pièce 67. 

* Werange , village détruit, près Nidange , dé- 
pendance de Gharleville, canton de Vigy (Mo- 
selle). 

' Voyez pièce 6. 



DES MANUSCRITS. 



133 



A %t por Tairmede mon peire ei de mai meire, mon allueirt de Anguelanges' de 
kant ke Hanris mes hons tenoit de moi, c'est ai savoir an maxons, an meizes 
et an preis ei an chans et an treix, ei lou box c'on aipaiilet Broudespalc, ei 

B l'atre box ke jeist an coste lou box c'on aipeilet Louber an Bellemont, lai plaice 
toute. Ei cest don ei oeste amone ai je fait per lou crant ei per lou consantemant 
des anfans mon frère Goible de Vairanges, c'est à savoir Gueleaiant ei Lowit ei 

C Thielemant ei Bauduin ti Hainemant; ei per lou crant des anfans mai suer Isai- 
bel lai fenme Goideman de Vadrevanges ^ ke fut, c*est à savoir li doieins Andreus 
de Vadrevanges ei Weiris ses frères; ei per lou crant Willame ei Guellemant ei 

D Jehan, les anfans ma suer d'Aboncourt^ ke fut fenme Goible d'Aboncort; ei per 
lou consantemant Nicholais de Beris ke fut fis mai suer Aîrmantrut, ei de mes 
autres oirs. Ei pour ceu ke ceste amone soit farme ei aistable , sont ces lettres 

E saielaies dou saiel mon sîgnour Jehan de Vairnesperc^ justicier lou duc de Lo- 
rainne ei dou saiel Taibeit de Bozonville '^ per lai rekeste ei per lai proieire de 
Jerait Silicebour de Vairanges, an l'an ke li miliaires corroit per m. ei ce ei lx^ ei 

F XVII anls [lie], 

188. 

1278* 19 avril. — Lorr. 25 1, n* 119. 

G Je Gobers sires d'Aipremont ^ fais cognoissant à tous qoe de la mise qui est 
sor moi des descoirs qui estoient entre Fonorable peire Lorent par la graice de 
Deu eveke de Mez ei lou noble home Ferri duc de Lorreigne ei marchis, à ma 

H requeste les parties (car je n'avoie mie consoil de raporter autrement) , avec les 
autres seurteis qu'il avoient faites, si com la lettre de la mise lou devise, ont fait 
seurtei de deix mile livres de tournois de tenir mon dit ou mon rapoirt de haut 

J et de bais , ei d'astenir ceu que je diroie ou par droit ou par acoirt ou par voluntei , 
en tel meniere qae cil qui ne lou tanroit perdroit les deix miles livres et li autres 
les weinneroit, et adez seroit tenuz mes dis et mes rapoirs. Ei ont consenti que li 

K rois d'Alemengne ou cil qui por lui seront par ses lettres coustrangnent celui qui 
ne tanroit mon rapoirt, et soit aidans à celui qui lou tanroit. Ei nous evekes ei dus 
devant dit prometons ieament en bone foi et por la poinne devant dite à tenir ei 

L à garder ces choses devant dites. Ei avons fait prometre, nous Lorens evekes, sei- 



ACTES 

BN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



* loglange , canton de MeUerwisae ( Moselle ) . 

* Vaudrevanges , siège d'une prévôté trans- 
l'éréc pins tard à Berupt , puis à Bouzonville. 

* Aboncourt, canton de Me^erwisse. 

* Varaberg, canton de Boulay (Moselle). 



"* Boazonville, arrondissement de Thionville 
(Moselle). 

' Ce qui suit lx peut avoir été ajouté après 
coup et d*one autre main. 

* Voyez pièce 8. 



134 



NOTICES 



ACTB5 

LANGDB 
VULGAIRE. 



gDour Renaat dou Nuef Chastei^ et seignor Jehan de Frankestein chevaliers^ et oous A 
dus , seignour Jehan de Parroie ' et seignor Nichoie d' Amereicourt ^ chevaliers , que 
ii devant dit Renaus et Jehans ne seront aidant à nous eveke se nous veniens 
contre iou rapoirt dou seigoour d'Âipremont, et li devant dit Jehans de Parroie B 
et Nicholes d'Amereicourt chevalier ne seroient aidant à nous duc se nous veniens 
contre Iou rapoirt Iou se^or d'Aipremont desus dit. En tesmoingnaige de veritei, 
avons nous mis nos seelz en ces présentes lettres avec Iou seel iou seignour d'Ai- C 
premont desus dit, que furent faites qoant ii miliaires courroit par mil dous cens 
et sexante et deix et eut ans , Iou mardi après Paikes. 



189. 

1278, a8 avril — Loir, su bis» n* 58. 

Je Ferrie duz de Loherei^ne el merchis fais savoir ai toz que j'a mis ai plage D 
et à randour de mil et cinc cens livres de tomois mon chier oncle Henri conte de 
Lucenbor et merchis d'Ëllons ^ vers noble home Tiebat conte de Bar ou envers son 
har conte de Bar, es quelz mil et cinc cens livre; je et mu {sic) har summes tenu E 
a devant dit conte de Bar ou à son har conte de Bar por la rason des covenances 
dou mariage que je et li devant diz coins de Bar avunz entre nos de Maheu mon 
fil et de sa fille Alis, se il defeiloit dou dit Maheu sanz har de son cors de la dite F 
Alis, ou de la dite Alis sans har de son cors dou dit Maheu. Et por la devant dite 
summe d'argent randre à Briey^, a devant dit conte de Bar ou à son har conte de 
Bar dedanz le mois qu'il au seroit requiz, ai li diz coins de Lucenborc obligié lu G 
{sic} et ses hans el ses biens mobles et non mobles en quelque leu qu'il soient. Et 
se ii avenoit que por lo dit conte de Lucenborc ou por ses hars gagier avenist au- 
cunne mescheance de mort ou d'atre damage, li diz coins de Lucenborc ne su har H 
n an porroient riens demander a devant dit conte de Bar ne es ^ siens. Et de totes 
ces choses desux dites sux (sic) je tenuz de garder io devant dit conte de Lucen- 
borc mon oncle et ses hars de toz damages, et en oblige moi et mes hars et toz J 
mes biens mobles et non mobles en quelque leu qu'il soient. Et s'il avenoit que 
por moi ou por mes hars gagier avenist acunne mescheance de mort ou d'atre 
damage, je ne mu har n'an porriens riens demander a devant dit conte de Lucen- K 
bore mon oncle ne es siens. En tesmoingnage de ceste chose, a je fait seeler ces 



' Voyex pièce 63. 
^ Voyez pièce ia4. 



^ Âmeiécourt, canton de Château -Salins 
( Meiirthe ). 



^ Voyei pièce a 8. 
' Voyez pièce 5o. 

^ Ici Ci est substitué è aux, et ailleurs 
(pièce 198, note 7) aux substitué à es. 



DES MANUSCRITS. 



135 



A présentes lettres de mon seel, qai furent faites Tan de grâce mil dous cens et 
sixante et deix et huit ans ou mois d'avril, lo joesdi après feste sent George. 

190. 

1278, a8 avril. — Loir, an 615, n' Sg. 

B Je^ Ferrû doz de hohereigne et merchis fais savoir ai tO£ que j'a mis ai plage ef 
à droit randour de mil livres de tomois mon chier cosin mon synor Henri de Lu- 
cenborc signor de la Roche vers noble home Tiebat conte de Bar ou envers son 

G har coDte de Bar après lu, en quelz mil livrer je et mu har summes tenu a devant 
dit conte de Bar ou à son har conte de Bar por la rason des covenances dou ma- 
riage que je et li devant diz coins avunz entre nos de Maheu mon fil el de sa fille 

D Alis, se il defelloit dou dit Maheu sans har de son cors de la dite Alis, ou de la dite 
Alis sans har de son cors dou dit Maheu. Et por la devant dite summe d'argent 
randre à Briey a devant dit conte de Bar ou à son har conte de Bar dedans le mois qu il 

E an seroit requiz, ai li diz Henris mes çosins obligié lu et son har et ses biens mobles 
et non mobles en quelque leu qu il soient. Et s'il avenoit que por io dit Henri mon 
cosin ou ses hars gagier avenist acunne mescheance de mort ou d'atre damage, 

F li diz Henris ne su har n'an porroient riens demander^ a devant dit conte de Bar 
ne es siens. Et de totes ces choses desux dites sux je tenuz de garder lo devant dit 
Hanri mon cosin et ses hars de toz damages, et en oblige moi et mes bars et toz 

G mes biens mobles et non mobles en quelque leu qu'il soient. Et s'il avenoit qae 
por moi ou mes hars gagier avenist aicunne mescheance de mort ou d'atre da- 
mage, je ne mu har n'an porriens riens demander a dit Henri mon cosin ne à ses 

H hars ne es sienz. En tesmoingnage de ceste chose, a je fait seeler ces présentes 
lettres de mon see], qui furent faites Tan de grâce mil ce et sixante et deix et huit 
ans, lo joesdi apris la feste sent George. 

191. 
1278, 16 juin. -^ Locr. 3, n* 33. 

.1 Nous Thiebaus cuens de Bar faisons savoir à tous que Haquins de Pou ^ ii 
juiz, estaublis en nostre présence, ai requeneu par devant nous que de toutes dertes 
et montes que nobles homz Ferris dux de Lorraingne et marchiz li dut onques 

R juques au jour que ces lettres furent faites , pour denierz qae il li ait prestei en son 



ACTES 

w 

LAROUB 
V0I.6AIRB. 



' Comparei cet acte avec le n* 189 , qui a été 
écrit par le même clerc. 



' On pourrait lire auMÎ (bmaiulrr. 
' Voyez pièce 6 1 . 



ACTBS 

EN 

LANGOB 

VULGAIRE. 



136 



NOTICES 



chief , que il s'en tient à bien solus et à bien paiez entièrement et en qaite le de- A 
vant dit duc et les plesges qae il en ai ou avroit au; et se il en avoit dou tens très- 
pascei lettres de derte ne de montes pour œste chose, li devant diz Haqains ai 
volu et otroiei que elles soient de nulle valour et que il ne s en puisse aidier. En B 
tesmoingnaige de la qa^il chose, pour ce que ferme soit et estauble, nous avons mis 
nostre seel en ces lettres à la requeste doudit Haquin , que furent faites Tan de 
grâce mil douç cens sexante dix et huit ans, le jeudi après la Trinitei. G 



192. 

1278, 21 juin. — Lon*. 52 1, n" g. 

Je Henriz de Lucenborc sires de la Roche faiz savoir à touz que j'ay receu mil d 
livres de tornois en deniers nonbrés de mon chier cosin lou dux de Louraine , per 
la main mestre Durant son clerc, de la dete que li dux devant nomé devoit mon 
segneur mon père, et l*ai receue en son non. En tesmognage de la quel chosse, je E 
hay douées ces letres saelées de mon seel , qui furent faites en Tan de grâce u . ce. 
settante et uit, lou mardi devant feste saint Jehan BaptiVfe. 



193. 

1278, 2 juillet. — Lorr. 2. n' 28. 

I 

Nous Terris sires do Nuef Ghastel ^ faizons sa ver à tous ceals qui ces lettres ver- F 
ront et orront que nos acquitons et clemons quite noble homme Terri duc de Lo- 
horaigne et marchi et les siens de tous les damaiges que nos avons receu , tant com 
de la prise que Girars Hayzemoule et Symon ses frères firent d*enfans et de che- G 
vais en nostre terre; et por^ ce que ce soit firme choze et estauble, a je mis mon 
seal en ces lettres, et a prieit mon chier seignor^ Henri conte de Lucelborc^ qu'il 
ces chozes me faisse tenir si je vossisse alleir à rencontre, et qu'il mette son seal en H 
ces lettres avech lo mien. Et nos Henrij cuens de Lucelborc devant dit, à la prière 
et la requeste nostre chier feaulbe Ferri seignor de Nuef Chasteil , avons mis no5(re 
seal à ces lettres en tesmonaige de veriteit, et ferons tenir les covaos devant dis J 
s'il voissist alleir à l'encontre ^. Données l'an de l'incarnacion No5tre Seignor mil 
deus cent sixante et dix et eut, lo semmedi après la feste sain Poil Tapostre. 



' Voyei pièce 69. 

* Je traduis par or Tabréviation latine or. 
^ L'abréviation latine or peut se traduire par 
or ou par owr. 



* Il n'y a pour abréviation ({u*un simple trait. 

^ II y a dans Toriginal al encontre t et ensuite 
del incarnation; mais je crois qu*il faut lire à 
l'encontre et de tincarnacion (voyez pièce 3o). 



DES MANUSCRITS. 



137 



194. 

1278, 2 décembre. — Lorr. 976, p. 1 , n" 3o. 

A Je Cristiens par la graice de Deu abbes de Viliers ^ Tabie et toz li covans faixons 
conoissant à tous ke nos avons aquesteit à Andreu nostre majour de Ludeiinges^, 
par lo consanlemant Mahout [sa fjeme^ et de toz ces hoirs, de kaoc k'ii ait 

B an la ville de Lodelinges et ou finaige, c'est à savoir an maixeneiges, em chans 
et an preis et an totes atres manières, por^ c s. de meceins^, Ancor est à sa- 
voir ke nos avons aquesteit à Bichier lou fil Sofie de Tressinges ^ par la volen- 

C teit de sa feme Aleit, et à Rainnier lou frère Andreu davant dit, par la volenteit de 
sa feme Getru Guelant et de toz lour hoirs, une grainge ke siet an la ville de Lu- 
deiinges, por xxxvi. s. detneceins. Si avons aquesteit à Richier devant dit v jornals 

D de terre erure k'il avoit ou finaige de [Ludelinjges, por ix s. de meceins. Ancor 
avons aquesteit à Rainnier davant dit 11. jornals de terre erure ef demey L[eg]eisent 
ou finaige davant dit, por xxvii s. de meceins. Ei totes cé^ choses avons noz acha- 

£ teit par lou consantema[nl de lor]s femes et de tos lors hoirs; et de tous ces acheis 
avons nos fait boin et loial paiemant. An tamoigdaige de veriteit, sont ces lettres 
saielées dou saiel lou signor Hanrit preste de Bolanges "^ et dou saiel Jaikemin 

F prevost de Lonwyt ^, par la requeste et par la proiere des parsones davant dites. 
Ces lettres furent faites lo vanredi après la saint Andreu, an Tan ke li miliaires 
corroit par m. et ce et lx et xvni ans. 



ACTES 

LANGUE 
VULGAIRE. 



105. 

1278» 28 décembre. — Lorr. 976, p. i,n" 3i. 

G Gonue chose soit à touz ke ces lettres vairont et oront ke jei dame Mahout, feme 
lou signour Stacekin de Luestanges ^ ke fut, per lou consantemant et per la vo- 
lanteit de mes anfans Jehan et Thieleman^ ai aikiteit Tamone ke mes sires Staice- 

H kins devans (sic) dis doneit a covanl de Vileirs^, c'est ai savoir trestout faluet ke 



* Voyci pièce 6. 

' Ludelange près Tressange, canton d*Au- 
dun-ic-Roman (Moselle). 

^ Ce qui est placé entre crochets , ici et plus 
bas, estefiacé. 

* L*abréviation latine pro, qui représente 
quatre fois dans cet acte notre préposition ponr, 
ne peut signifier dans un acte français que por 
ou pow; je préfère écrire por, qui est la forme 

TOME xiLViii, 2* partie. 



qu* on rencontre le plus habit'iellement écrite en 
toutes lettres. 

* 11 y a dans Tacte ml (voyez pièce 49)- 

* Tressange, canton d*Âudun-le-Roman (Mo- 
selle). 

' Boulange , même canton. 

* Voyez pièce \2h, 

* Luttange, canton de MetzerwissefMosdle). 

* Voyez pièce 6, 

18 



138 



NOTICES 



ACTES 

Bit 

LA9I60B 

VULGAIRE. 



il tenoit ai Luestanges, k Alx', ai Ruranges^, ai Guelanges^ et aillours où ke ce A 
soit. Et est ai savoir ke dou bestans ke joii avoie ancontre lou covant de Viliers, si 
coD de Tamone ke dame Rose li mère Gérait de Vais ^ avoit doneit a covant de- 
vant dit, ke je Tai aikiteit. Et ces choses davant dittes ai je fait offri mon fii Jehan B 
sus Tateit Nostre Dame de Viliers. Et est ai savoir ke ce jou Mahout ne mi anfant 
davant dit an ces choses davant dittes reclamiens nuns drois, ke nos n'i aiveriens 
niant, car nous les avons tenues à tort. Et por ceu ke je Mahout n'ai point de saiel , C 
per lai rekaiste de mi et de mes anfans sont ces présentes lettres saielaies» an tai- 
moignaige de veriteit, dou saiel mon signour Andreu archeprestes de Caitanges'' 
et de mon signor Pieron preste d'Aboncort*, le keles^ furent faites lou vanredi D 
après feste saint Thomas Tapostre, kant li miliaires corroit per m et ce et lx et 
xTiii ans. 

196. 

1278, décembre. — Loir. 982, n' 12. 

Nos frères Nicholes par la permission de Deu abbea de Flabuemont ^ de Tordre de E 
Prtfmonstrei * et nos frères Esternes prious de Relanges* de Tordre de Cluney *, de la 
dyocese de Toul , faisons savoir à tous que mes sires Jehans de Paraey ' chevaliers 
et ma dame Adeline sa feme, especialmant por ce estaubli en nostre presance, ont F 
reconeu que il ont acompaignié à noble baron Thiebaut conte de Bar tout ce qu'il 
ont en la ville de Roncort^ et en finaige, c'est à savoir owit mainés d'omes et la 
demorance de cinc homes et la moitié dou banc et de la jostice de la ditte ville G 
de Roncort aus chans et à la ville entieremant sans riens retenir, et en doient porter 
leal garantie enver toutes gens que à droit voroient venir. Apr^s est à savoir que 
li davant dis cuens de Bar met ausi en ceste compaignie Jehan Fiel et tout ce qu'il H 
at à Roncort et en finaige. Li davant dis cuens de Bar ne puet donner ne mettre 
fuer de sa main ne partir, il ne sui hoir conte de Bar, se n'est par les volenteis dou 
dit Jehan ma dame Adeline sa feme ou de lour hoirs, ceste ditte compaignie. Li J 
cuens de Bar ne sui hoir ne puent riens avoir ne aquesteir en la ditte ville de 
Roncort ne en finaige que mes sires Jehans davant dis, ma dame Adeline ou sui 



* Voyez pièce 1 1 . 

* Rurange, canton de MetierwÎAse. 

* Guelange près Gueaange , même canton. 

* Vaux, canton de Gorie (Moselle). 

' Kédangeprès Hombourg, canton de Met- 
zerwisse. 

* Voyez pièce 187. 

* H faut corrigor les heles. 



* Voyez pièce Sg. 

* Voyez pièce 182. 

3 Relanges, canton de Damey (Vosges). 

* Cluny, arrondissement de Mâcon (Saône- 
et-Loire ). 

* Pargny-sous-Mureaux , canton de Neufchâ* 
teau (Vosges). 

* Roncourt, canton de Bulgnéville (Vosges). 



DES MANUSCRITS. 



139 



A hoir n'i aieot la moitié; et ausi mes sires Jehaos davant dis ne sui hoir ne puent 
riens avoir ne aquesteir que li cuens de Bar ou sui hoir n'i aient la moitié. Et si 
ausi avenoit que li uns feist aquest chascuns i doit mettre la moitié; et sil que 

B paieroit Faquestou feroit, tanroit les leveures sans niant chaoir en jusqu'à ce que 
ces parceniers de ceste ditte compaignie li randeroit la moitié; et ne la porroit re- 
fuser. Et de ceste ditte compaignie de Boncort doient et sont mes sires Jehans ch^- 

C valiêTs de Pamey et sui hoir estre "^ home lige le conte de Bar. Et toutes ces chouses 
desuis dittes doient tenir mes sires Jehans de Pamey sovant dis et ma dame Ade- 
Une sa feme par lour fois corporehnant données, ne ne doient contre aler. Et por 

D ce que ce soit ferme chouse et estauble, nos à la requeste des dis mon signour Je- 
han et ma dame Adeline sa famé, avons saelées ces prisantes lettres de nos saés 
en tesmoignaige de veritei , que furent faites Tan de grâce mil dous cens et seiante 

E et dix ei ovvit en mois de décembre. 



ACTES 

EN 

LANGCB 

VQLGA1RB. 



197. 

1278, 9 février, v. st -— Lorr. 982 , n" i3. 

F Je JoQrois de Nonsart ' , fils monsignor Warin ^ de Nonsart chevalier que fut , fais 
à savoir à tous que ce il avenoit qoe ge ne peusse porter warentise à Ascelin de 
Boucon ville' bailli de Saint Mihiel^ de ce que ge li ai vendu à Ascey^ à tous 

G jors à lui et à ces hoirs, qae de tant com ge seroie defaillans de porter garentie ge 
li sui tenus de rendre et de resseioir à Tavenant en la valour de terre qae li dis 
Ascelins baillis de Saint Mihiel m'at assise à Mauvages ^, à la vaillance que ces 

H choses valoient au jour que ces lettres furent faites et donneies. En tesmoignage 
de la quel chose, pour ce que ferme soit et estauble , ai ge priei et requis à religions 
homme et honeste Ferry par la permission de Deu abbei de Saint Benoit en 

J Weivre"', et à mon signor Phelippede Sorcey® mon seure, qu'il metent lor saels 
en ces présentes lettres. Et nos Ferris abbes de Saint Benoit desus dis et Phelippes 
de Sorcey desus dis, à la prière et à la reqoeste don dit JofTroi, avons mis nos saels 

K en ces présentes lettres en tesmoignage de veritei, qui furent faites Tan de grâce 
mil dous cens sexamte et dix et oit ans on mois de février, le joedi apr^s la Chan- 
delor. 



' C'est peut-être par erreur que €3tre est sé- 
paré èe datent par a sont, 
* Voyei pièce 20. 

' La seconde s^^be de ce nom est douteuse. 
' Voyez pièce 1 1 5. 



* Voyex pièce 22. 
' Voyes pièce 4s. 

* Voyez pièce 6i. 
' Voyez pièce 22. 

* Voyes pièce 5o. 



18 



140 



NOTICES 



ACTKS 

E> 

LANGUE 

VCLGAIBE. 



198. 

1279, 3 mai. — F^orr. 983, n* i4. 

Je Jehans per la pacience de Deu abbes de Gorze ^ de Tordre de Saint Benoit A 
faiz à savoir à tous ke je ai receu de noble home Thiebaut conte de Bair, pour 
moi et pour mou {sic) couvant, unes letres desqueiles la tenours est teile com ci 
desous est escrit : — Je Thiebaus cuens de Bair fais à savoir à tous ceaus ki véiront B 
et oiront ces presantes ietres ke je ai donei , quitei et otroié an eschange, à tenir à 
tous jours maix en heritaige, à Tabbei et a couvant de Gorze de Tordre de Saint 
Benoit qaanque j'avoie, pooie et dévoie avoir à Saint Juiiain \ à Villicels ^ etk On- C 
viiie\ et ans apandizes deces leus, ci com an homes, an famés, en ban« an jus- 
tice, en boix, an preis, an awes, en terres et an toutes autres chozes queiles ke 
eles soient et puissent estre, sans rien à retenir ne reclamer jamaix per moi ne D 
per autre. En recompenssation de la qeile choze, H devant dis abbes et couvans de 
Gorze an ont donei, quitei et olroié, à tenir en eschange à tous jours maix en he- 
ritaige, à moi et à mes hoirs, qaanqae il avoicnt pooie/it et dévoient avoir à Thya- E 
court ^ eton ban de Thyacourt et ans apendizes de Thyacourt et dou ban, ci com 
an homes, an famés, en ban, en justice, en boix, en preis, en awes, en terres et 
en toutes autres chozes queiles qa^eles soient et puissent estre, sens riens à rele- F 
nir ne n'a reclameir^ per aus ne per autres, areix ce ke H devant dis abbes et cou- 
vans retiennet (51c] an la devant dite ville de Thyacourt en ban ef as'' appandizes 
de Thyacourt la grosse deime et la menue, et lou trait, lou don et lou patronaige G 
de Teglize de Thyacourt, et ce qui apartient à la court de Boullonville^ et de 
Pannes'. Et est à savoir ke je ne mi hoir ne poons ne devons jamaix retenir en 
nos nueves villes, n'en entrecours n'en autre pairt, nuls homes del devant dit es- H 
chainge, ne ne poons ge ne mi hoir avoir jamaix homes an villes devant dites, et 
devons garantir à tous jours maix a devant dit abbei et couvant lou devant dit 
eschainge. En tesmougnaige de la queil choze, pour ce qae ferme soit et estable, J 
ai je mis mon sael en ces presantes letres, ke furent faites Tan de graice mil 
dous cens sexante et deix et nuef ans on mois de mai, le jour de TInvention sainte 
Creux. 



' Yoyex pièce ^g. 

' Voyez pièce 16a. 

^ Villecey, canton de Gorze ( Moselle ). 

* Voyez pièce 22. 

^ Voyez la même pièce. 

* Corr. ne rechimeir ou n'a reclameir. 



' On voil ici as, équivalent de aiu: , substitué 
à ans , ens ou es « équivalent» de en les. J*ai si- 
gnalé ailleurs (pièce 189, note 3) la substitu- 
tion de es à ctax. 

* Voyez pièce 4 a. 

* Voyez pièce 1 5 1 . 



DES MANUSCRITS. 141 



199. 



ACTES 

EN 

1279, aa juin. — Loir. SaS, n* 4o. langue 



A Gonue chose soit à tous ke Jaikemins li fiUaistre Kunin d'Ainerey ^ doit à Abur- 
tin loa fil Yzanbairt Xaiving xxiiii s. de fors, à paieir à la volanteit Aburtin davant 
dit; et por ceiste date Tan ait il mis an wage kank'il ait, an tous us et an tous prous , 

B où k'i soit. Et c'il ne ii paieivet ansi com il est deivis, Poinsignons li fis signor 
Thierit Domate li randeroit con droit datres. Gist escris fut fais iou juedy davant 
feste saint Jehan Baitistre, kan li miliaires corroit per^ m et ce et lx et xvini ans'. 

200. 
1279. là ou 1 5 juillet. — Loir, a, n* 37. 

C Nous Jaikes de Glermont ^ grans doyens de Toul et nous ofTiciauls de la court 
de Toul faisons cognoissant à tous que Gontes Altimans citeins et marcheans de 
Seinne ^ ai recogneu par devant nous, pour lai et pour tous ses compaignons, que 

D il aquite et ai aquitei noble home Ferri duc de Lorreigne et marchis de toutes les 
detes qu'il deut onques a dit Gonte ne à tous ses compaignons; et ai encor reco- 
gneu li dis Gontes, por lui et por tous ses compaignons, que lettres ne esploit que 

E il ne sui compaignon ne autres pour aulz aporteroient avant ne pussent riens gre- 
ver a dit duc ne à ses hoirs par quoi il fussent tenu de denier ne de maille a dit 
Conte ne à ses compaignons, tant com de cest jour d'ui en arriers, pour quelque 

F chose que ceu fut ; et ai covent li dis Gontes par son sairrement corporelment do- 
nei por lui et pour ses compaignons que il ne vanront jamais contre ces choses 
par aulz ne par autrui, par plait mondein ne par plait de crestientei, ne par autre 

G raison nulle. En tesmoingnaige de veritei, avons nous mis noz seelz en ces pré- 
sentes leitres à la requeste et à la proiere dou dit Gonte; et furent faites Tan de 
graice mil dous cens sexante et deix et nuef, Iou jour de la Division des apostres, 

H on moix de julet. 

201. 

1279, a août. — Lorr. a, n* 5a. 

J Nous Arnoulz de Sierkes ^ et Ferris ses fis chevalier faisons savoir à tous que 

» Voyei pièce 74. ' Voyez pièce a 6. 

* Voyei pièce ^9 . note 3. • Voyei pièce 1 Sg. 

* Il n'y a pas trace de sceau, ' Voyex pièce 83. 



VOLGAIBB. 



ES 

LANGUE 

VDL6A1RE. 



142 NOTICES 

com nous demandissiens à nostre chier seignor Ferri * duc de Lorreigne et mar- A 

ACTBs cius la reançon que li cuens de Dous Pons* ot de nous por la prison dou pongnis* 

de Moresperch où nous fumes pris, nous li avons covent et promelons que nous 
ne Tan peons waigier ne peignir ne riens demander fors que par droit; et il nous B 
an doit faire droit quant nous Tan vourrons mètre à raison. En tesmoingnaige de 
'ceste chose , j e Amoulz devant dis ai saeiei ces lettres de mon seel , douquel je Ferris 
ses fis devant dis use en ceste besongne pour ceu que je n'ai point de seel. Ceu C 
fut fait Tan de graice mil dous cens sexante et deix et nuef , Tondemein de feste 
seint Pierre awast entrant. 

202, 

1279, septembre. — Loir. 364. n* 2. 

Je Hanris sires de Blancmont ^ fais savoir à tous que comme j'aie mis en plege D 
et en rendor por moi mon très chier signor Ferri duc de Lorrainne et marchis en- 
vers mon signor Huon dit Tnpotel chivalier dou Nuef Chastel^ (ou envers ces 
hoirs se de lui defailloit) de dous cens [livres et dix livres]' de fors provenisiens E 
(liquel denier sont à paier et à rendre, c'est à savoir sept vins livres à ceste pro- 
chienne Pâques qui or vient, et sexante livres et dix livres de fors à la feste saint 
Rémi après ensuiant] , que je wuel et [otroi] par mon lous et par mon créante que F 
mes très chiers sires Ferris dus de Lorrainne et marchis les preigne ou face penre 
en seu qa^ j'ai et doie avoir en la saline de Rosières ^, et en face paier lou dit signor 
Huon de la some des deniers desus dis as termines desus només ensinc comme li G 
letre que mes sires Hues Tripotés at de moi (où mes ceés pant) lou devise (et li ceés 
mon très chier signor Ferri duc de Lorrainne et marchis). En tesmoignage de la 
quel chouse, j'ai ces présentes letres ceelées de mon ceel, que furent faites l'an de H 
grâce par mil dous cens sexante et dix et nuef ans en mois de septambre. 

203. 
1279, 8 octobre. — Lorr. 978, p. 11, n* 1'. 

Conue chose soit à tous ke madame Ainels de Vaus ^ li abbase des Cordelières J 
dou convant de Mes et li convans de selui leu meismes ont aquasteit an premier 
sans à Weîberate la Vadoise, la fille Jeinnin Merlo ke fut, les v s. de meceins^ de 

* La majuscule initiale est remplacée daos ' Voyez pièce 63. 
Tacte , ici et plus bas , par une double f minus- ^ Ce qui est entre crochets, ici et plus bas , 
cule. est effacé. , 

^ Voyei pièce 6. * Voyez pièce 43. 

* Ou pougnis. 1 Voyez pièce igS. 
» Voyez pièce 176. « Sur Tabréviation mi voyez la pièce A 9. 



DES MANUSCRITS. 



143 



A cens k'elle avoit sus la maxon et sus lou reisage k'i apant, ki est an lai rouwelle 
devant Saint Ferruce ai reis la maxon Haldore, ke son (51c) à paieir la moitiet à 
Noieil et Tatre à la feste saint Jehan Baitistre^. Et de cest aquast li ont madame 

B Ainels li abbase et li convans ke sont davant dit fait boin paiemaot à son greit ; et 
se lor doit Weiberate davant dite wairantir an et jor, et tant ke lor iiii ban soient 
coiTut an paix. Cist escris fut fais viii jors après feste saint Remey, kan li miliaires 

C corroit per^ m. et ce et lx et xtiiii ans. 



AGTB4 

LA1IGUB 
VULOAIBE. 



204. 

1279, 8 octobre. — Loir. 975, p. 1 1 , n* 1'. 

D Conue chose soit à tous ke madame Ainels de Vaus ^ li abbase des Cordelières 
dou convant de Mes et li convans de selui leu meismes ont aquasteit à Weiberate 
la Vadoise, la fille Jeinnin Merlo ke fut, les x s. de mecein^^ de cens k'elle avoit 

E sus la maxon Thierion lou cherpantier Gherrey et sas lou reisage k'i apant, ki est 
an Franconrue ai reis la maxon les signors de Saint Pôle de Verdun ^, ke son à 
paieir la moitieit à Noieil et Tatre à la feste saint Jehan Baitistre ^. Et de ceist aquast 

F li ont madame Ainels li abbase et li convans ke sont davant dit fait boin paiemant 
à son greit; et se lor doit Weiberate davant dite wairantir an et jor, et tant ke lor 
un bans soien (sic) corrut an paix. Cist escris fut fais vin jors après feste saint 

G Remey, kan li miliaire corroit per ^ m. et ce et lx et xviiii ans^. 



205. 
1279, t8 novembre. — Lorr. 975, p. 11, n* a. 

H Conue chose soit à toz ke Yograns Forkeus et Remions li fils Forkignon Ruece 
ke fut, li mainbors Ruecelate la fille signor Garcire Ruece ke fut, ont aquasteit à 
toz jors por la chiese Deu des Cordelières à Colignon Martignon de porte Serpe- 

J noize xvni s. de meceins ^ de premier cens ke geixent sus la maixon et sus tout lou 
resaige k'i apant Adelin lou taillor, ke siet an la droite rue de porte Serpenoize 
anoQ6te Tosteil Werneson Chivalier de Gorze^ sus lou tour de la rue. Et de cest 



' Les mois ke son, etc., oDt été ajoutés en 
interligne; dans cette addition le veriie sont n a 
pas le i final, quoiqu^il Tait deux lignes plus 
bas. (Voyex aussi Tacte suivant) 

* Yoyet pièce ig , note 3. 
' Voyez pièce 1 gS. 

* Sur rabréviation ml Toyei la pièce 49. 
. ^ Voyez la pièce i5o. 



* Les mots ke svn, etc., ont été ajoutés en 
interligne. 

* Voyez pièce 49* note 3. 

* Il n y a pas trace de sceau. Une main qui 
parait postérieure a ajouté : «tancris à Saint 
• Ferrus. » 

* Sur Tabréviation ml voyez la pièce 69* 

* Voyez la pièce ég. 



144 



NOTICES 



ACTEJ* 

LANGUE 
VULGAIRE. 



aquast li ont il fait boin paiemant. Et œst aqaast ont il fait des deniers Ruecelate A 
davant dite Le fut, por les xviii s. de meceins de cens k'elle lor' ait doneit an sa 
divise après lou decet suer Marguerite sa nièce, la fille Renaldin lou mercier, lor 
seror meimes^ des Cordelières davant dites; en teil manière ke ces xviii s. de B 
cens davant dis doient li davant dit Yngrans et Remions panre et resoivre cbac^an 
tote la vie suer Marguerite davant dite sans plux , an si ke cant il les averont resut 
chac'an il les doient maire et delivreir an la besoingne et an la necessiteit suer C 
Marguerite davant dite tant com elle viverait (sic) , et après lou decet suer Margue- 
rite sont li XVIII s. de cens davant dis Tabause et lou convanldes Cordelières davant 
dite (sic) por fare toute lor volenteit com de lor trefons, ke nus n*i poroit niant D 
demandeir. Cist escris fut fais viii jors après feste saint Martin, kant li miiiares 
corroit per ^ m. et ce. et lx. et xviiii. ans. — Ce furent pris li bans a tans ke 
Hanelo Corbels fut maistres eschevins après Noiel. — C*est tancris de TarcheSainf £ 
Jehan *. Lowis de Noweroit les prist"'. 



206. 

1279, 2 3 novembre. — Loir. 3^8, n" i^. 

Nous Jehans par la patience de Deu abbes de Myrouail ^ et Pierres prevos des F 
cbanoinnes de la Moute^ faisons savoir à lous que Jehcnnés diz Bergoingnons es- 
cuiers ait fiancié en nos mains corporeiiment que il, teil vendue come il ait fait à 
noible home Thiebaut conte de Bar de sou que il ait à Clichamp^ et en finaige G 
en toutes chouses, ferai cranteir et loueir la dite vendue à Annelet sa feme, fille 
Alexandre d'Ambonville ^, et ferat changier la leitre de la dite vendue dedens ces 
prochienues Bordes venans. En tesmoingnaige de veritei, nos avons mis nos seelz H 
en ces présentes leitres, qui furent faites Fan de graice mil deuz cens sexante dix 
et neuf en mois de novembre, la vigille de saint Climent. 



207. 

1279, 17 janvier, v. st. — Lon*. 2, n* 36. 

A nouble baron et saige et son chier signour Ferri duc de Lohoreine et mar- J 



^ C'e&trà-dire aiu: Cordelières, 

^ On pourrait lire aussi menues ; ie d qui suit 
est douteux. 

^ Voyez pièce ^9, note 3. 

^ Paroisse Saint-Jean de Metz. Une main plus 
récente a écrit ici en ioteriigne un mot peu li- 
sible. 

^ Il n y a pas trace de sceau. 



* Voyez pièce 1 35. 

' La Motte, ancienne place forte ruinée, près 
Outremécourt, canton de Bourmont (Haute* 
Marne). 

' Glinchanip, canton de Bourmont (Haute- 
Marne). 

* Ambon ville, canton de Doulevant (Haute- 
Marne). 



DES MANUSCRITS. 



145 



A chis Liebams sires de Befframu/it ^ salut <l bone amor. Sire, je vos faÎB à savoir 
qne Tient vostre clers curiee d'Eide ^ in*a créante qa'il me renderai et paerai cin- 
quante livres de toUoîswion vos m'estiez ploies pour Wiliemin de Ville ' qoi fui 

B prevos de Dompaire\ des quels cinquante livres je vos deim qaite et vos en aquit 
et lou dît Wiliemin, car je m'en tien bien au davant dit Tierri et à cels cui il en 
ai mis pour lui. En tesœoignaige de ceste chouse, ai je saelées ces lettres de mon 

G seel, que furent faites Tan de grâce mil dous cens sixante et deix et nuef , lou ma- 
credi après f octave de TApparition Nof (re Signour. 



ACTES 
BN 

LAMGUB 
VVLGAIRB. 



208. 

1280, mai. — Lorr. 597, n* 1 1. 

D A tous ciaus qui ces présentes ietties verront et orront nous frères Giles dis abbes 
de Bonnefontainnes ^ ,de la dyocese de Rains , de Tordene de Cistial^, salut en ^iosire 
Signeur. Sachent tuit cil qui ces présentes lettres verront et orront qae comme 

E descors fusl entre Tomme bounouravle et discreit mon signeur Jehan de Rumigni ' 
arcbediakene de Cambrai , signeur de Gerondelle ^, d'une part , et les parceniers 
dou quart dou molin dou wés Foubert, d'autre, sur ce que mes sires Jehans disoit 

F q^ae cil parcenicr et leur oir estoient tenut à retenir et à refaire le devant dit molin 
à leurs propres despens s'il avenoit par aucune aventure qae li maisons de ce mo- 
lin cheist dou tout u qu'elle fust arse; après sur ce que li devans dis mes sires 

G Jehans disoit que li devant dit parcenier estoient tenut à retenir le molin et le 
maison ensi comme les mais se portent, et toute la charpenterie faire dedens et de- 
hors, et les rues grandes et petites et toutes autres choses qui à ce molin apartien- 

H nent dedens et dehors retenir et raparillier à leurs despens, sau ce que il doit livrer 
en pièce de terre le mairien pour toutes les choses deseur dites à ses cous et à 
ses despens; après sur ce que li devans dis mes sires J. disoit que toutes les fois 

J que besoins est de mueles acheter pour le molin devant dit , que li devant dit par- 
cenier sont tenut à paier le quart de ces mueles, et sont tenut ces mueles faire 

' trouer et aparillier dou tout pour moure , et retenir en après à leurs despens ; après 

K sur ce que cis meisme mes sires J. disoit que li devant dit parcenier doivent livrer 
le quart pour acheter les fers des mueles grans et petis et d'enqui en avant retenir 
del tout en tout, et les buges u on met le bleit et Je van retenir à leurs despens; 



^ Voyei pièce 5o. 

* Esdes , caoton de D«raey ( Vosges). 

^ Vilie-sur-Illon, canton de Dompaire 
(Vosges). 

* Dompaire, airondissement de Mirecourt 

(Vosges). 

TOME xxvni, 2* partie. 



1 Bonne-FoQlaine près Blancbefosse, cantoM 
de Rnmigoy (Ardennes). 

' Voyez pièce 83. 

' Voyez pièce la. 

^ Girondeile canton de Rumigny (Arden- 
nes). 

19 



146 



NOTICES 



Acns 

ES 

LAMVB 

VUUMUE. 



el sur ce qoé cis mei^ooes J. diâoil qae quftiil; on a la mude raparitlie qw oa i doit A 
prumic»^ moure doo bleit coubbub de» parties desear dîtes, «t U autre partie 
aflermait êi disoit le coiitraire; à la paxdefin pour bien de pais les parties descur 
ditca sur toutes œa ciioses se misent sur nou&abbeît devant dît de haut et de bas B 
et sur nostre ocdenasoe, tt promausent à tenir par la £oit de leurs cors ce qoe nous 
en ordeneriens , sur peijine de vint ià^reâ de inrnoU a rendre de la partie qoi ne 
teoroît nostre dit et nostre ordenafice à la partie qai le tearoît. Et comme nous à G 
le requcste des parties et pour ^ bien de pais euissiemes recul ceste mise sur nous, 
entendues les raisons de Tune partie et de Tautre, qaeneuismes de la besoingne 
par les confessions des parties et par lesmoingnages de bonnes gens aquÀ nous D 
enquesimes de ces choses. A la pardefin les parties vinrent par devant nous en 
Tan de rincarnation No^n^ Signeur mil deus cens et quatre vins el mois de mai, 
et requisent nostre dît et no5fre ordenance à ôîr pour iaus délivrer; et nous à leur E 
requeste par conseil de sages houmes desimes nostre dit en la manière qui ci après 
s^ensuit. Nous disons parno^fre dit et ordenons qa^ cil qai sont parcenier dou 
quart dou molin dou wés Foubert et leur oir sont et seront tenut à retenir et doi- F 
vent retenir de ce jour en avant à leurs cous et à leurs despens les choses qui ci 
après sVnsivent : c*est à savoir tous estachemens, rues, roes, archures, tremuies, 
chevilles, fusiaus, aues, longerons, abres, mais de molin, le chievre sur coi on G 
lieve le muele, les bacîns, les despenses et le maison ensi comme tes mais se por- 
tent. Et disons par no5tre dit que li devans dis mes sires J. de toutes ces choses 
deseur nommées doit livrer le mairien en pièce de terre delés le molin à ses cous H 
et à ses despens, et li devant dit parcenier le doivent à bos boLitlier et a leur^ 
mettre en ueuvre et d'enqai en avant retenir. Des autres choses que mes sires J. 
leur demandoit nous les absolons et disons qu'il en soient en pais, sau ce que cha- J 
cune partie est et sera tenue à mettre a mueles, a fers et à toutes autres coustenges 
et despens qui seront fait pour Toquison dou molin devant dit pour teille partie 
comme il i prent u penra, pour ce que nus n'en moustre sa délivrance, sau ce K 
que mes sires J. et si successeur sont et seront tenut d'amener a leur les mueles 
devant dites, eHî autre partie est et sera tenue a perrier. Et ensi disons nous et 
ordenons qu'il soit fait et tenut des parties et de leurs successeurs sur le painne L 
qui ci deseur est devisée de ce jour en avant; et s'il i avoit aucune chose oscure, 
nous le détenons et poons desclairier. Et à toutes ces choses ensi comme nous les 
airons dites et ordenées se sont acordées les parties deseur dites. Ces cheiBes furent M 
faites et ces lettres denées {sic} en Tan de rincarnatron No«fre Signeur mil deus cens 
et quatre vins el mois de mai. 



Pour est écrit plus haut en toutes lettresw — * G'est-Â-dire au leur ou à leurs frais. 



DES MANUSCRITS. 



147 



1280, 19 octobre. — Lorr. 971. n' 22. 

A Cooue chose soit à <to«8 ke Burteîgnons ait aquartmt à WiUaxne Vaire la moi- 
tiefde teil partie cffm Willames Vtîre ait ou grant pois de Aies, où li sigocH* don 
grattt moatier ont lor part; et de œst aqnast li ait fait Burt^goeos davant dis boin 

B paiemant; et ceat vaodaige ait fait Willames desor dis per Ion crant de Nenat 
Maieboche son ja»re. Ctst escris fiit fais londemain de teste saint Loc euvange- 
liste, kaot \i miliaires oorroit per ii. et ce. €t iiu'^ ans ^ 



AQTSS 

LAlfOUE 
TCIAAiaE. 



210. 

1280, ai décembre. — Loir. 977, p. 11, n* 8. 

C Nos Hanris cuenz de Lucenbourch et merchis de Erlons ^ faisons conissant à 
louz ke ii sires Regniers de Vaulz ^ et Ottes de Fontois ' et Begniers de Wallanges* 
et Lowys de Vaulz et Johans de Haldebronges on {sic) aquiteit et renonciet en ma 

D presance tonte la deime de Lustanges ^ gros £t munuit €t toutes les appaaidixes 
de celle meisme deime, et loo d(Mi de Tagliae ke li sires Gerairs de Luatanges et 
dame Marguerite sa feinme vendirent et donerent en amotne à Tahbeit et a covant 

E de Saint Vincent ^ de Mes, ne n'i puent jamais niant redameir ne chaiongier en 
la deyme ne en Taglixe davant £tte. £(ceu ^ ont il promis en noslre presance par 
lor fois à tenir. Et por cen k'il ne autres por ous ne puissent jaimais redamer 

F ne chaiongier ceste deyme ne ceste aglixe davant ditte, ai je mis mon said an 
tesmeignaige de veriteît en ces presantes lettres à la requeste et k la. prière de 
ceous ke si desour snaft nomeiz, que fiirent faites lou samedi davant NoieU kant 

G li miliaires corroit par mil et dous cens et quatre vins ans ou mois de decenbre. 

211. 

1280, I*' février, v. st. — Lorr. a, n* 53. 

H Je Miles c*on dit de Vendieres^ chevaUevh fais savoir à tous que mes chiers aires 



^ Il a*y t pas traee da sceau. 
^ Voyex pièce a 8. 
' Voyez pièce 195. 
' Voyei pièce 1 a 1 . 

* Anden naaa de Vitry , canton de TkionviUe 
(Moselle). 



* Voyei pièce 19$. 

' Abbaye de Saint^Vineflnl de Metz. 

' Ao lieu de eoi on pounait lira cm ici et 
plus bas; j'ai «faoisi la forma on ccmne étant 
la plus ofdinaire. 

^ Voyez pièce la^. 



19 



148 



NOTICES 



ACTB9 

Bfl 

LAIVGUB 

TtLOAIRE. 



Ferris^ dus de Lorreigne et naarchis eit assez fait à moi, pour moi et pour ceuz A 
que je menai avec moi , de tous les damaiges et de toutes les perdes (fie) que 
nous eûmes avec lui a pongnis de Moresperch , et en la prison quant je fui pris 
à celui pongnis. Encor est assavoir qu'il eit ausi assez fait à moi de toutes autres B 
choses qu'il ot onques à faire à moi, ne de chevaus ne d'autres choses quelz 
qu'elles soient que je li poie demander tant com de cest jour en arriers, et l'en 
aquit lui et ses hoirs pour moi et pour mes hoirs à tous jours mais, car il en eit C 
assez fait à moi de toutes les choses desus dites en deniers conteis et nombreis 
que je ai receu de lui, et m'an tang bien pour paiez entièrement. En tesmoin- 
gnaige de cesle chose et pour ceu qu'elle soit ferme estable, je en ai donei ces D 
lettres saelées dou seel de la court l'officiaul de Toul à ma proiere et à ma re- 
queste. Ceu fut fait l'an de mil dous cens et quatre vins, la vigile de la Purifica- 
tion Nostre Dame on moiz de février. 



212. 

1280, à février, v. st. — Lorr. SaS, n' 45. 

Conue chose soit à tous ke Gosouwîns de Maisre doit à Collin, lou fil Jeinnin E 
Chasemal ke fut, xim quart de formant à paieir à Paike ki or vient; et por cciste 
date l'an ait il mis an wage tôt son airitage où k'il soit. Et c'il ne li paieivet aier- 
mine ki est nommeis, Geirairs et Hermans seu dui freires, et Thierions li Ersenaire F 
lor seiroge ke maint an Rinport, 6<WillekolsdeBuevange^, et Geirairs Doume de 
Buevange, li randeroient cor droit dator chescun por lou tôt. Et se Geirairs 
Dume i avoit ne perde ne daimage, li randors davant dit li randeroien (sic) con G 
droit dator chescun por lou tôt. Cist escris fut fais lou mairdy après feste Nostre 
Dame Chandelor, kan li miliaire corroit per^ m et ce et nn" ans. 

213. 

1280, 8 avril, v. st. — Lorr. 208, n* 7. 

Je Henris cuens de Grant Prei', et je Henris annez filz le conte de Grant Prei, H 
et je Jehans filz au dit conte de Grant Prei sires de Busancy^, faisons savoir à 



' La majuscule initiale est remplacée dans 
Tacte par deux minuscules. 

MI y a dans le éanton de Thionviiie trois 
localités du nom de fieuvange entre lesquelles 
il est dilBciie de choisir. La leçon Duevan^ peut 
désigner le même lieu que Bevenges (pièce 3oo] 



et Beivenges desous Bêlreins ) pièces Sog, 3iA 
et3i8). 

* Voyez pièce 49 , note 3. 

* Voyez pièce 1 6. 

* Buiancy, arrondissement de Vousiers (Ar- 
dennes). 



DES MANUSCRITS. 



149 



A tou2 que je Henris cuens de Grant Prei pour moi et pour mes hoirs d'oir en hoir, 
et jeHenrisannez fils le conte de Grant Pr^i pour moi et pour mes hoirs d'oir en 
hoir, et je Jehans fils au dit conte de Grant Pr^i pour moi et pour mes hoirs d*oir 

B en hoir, avons teles convenances à nostre chier seignor Thycbaut conte de Bar et 
à ses hoirs contes de Bar que nous ne poons metre fors de noz mains en quel- 
conque manière que ce soit Grant Pr^i ne la chastelerie de Grant Pm, ne les 

G fiez ne les aparténances des dites choses en tout ne en aucune partie, Manre' 
ne la chastelerie de Manre, ne les fiez ne les aparténances des dites choses en tout 
ne en aucune partie. Et les desus dites choses ne poons nous metre en mains 

D dômes ne de femes qui soient ne qui à venir soient, soit par vendage, soit par 
don, soit par compaigoie faire, soit par metre en sauveme/it ou en garde d'au- 
trui^ ne autrement, sens boidie. Et retenons que nous peussiens vendre aucune 

£ chose de la chastelerie de Grant Prei sens Grant Prei et la vile de Grant Prd et le 

' finage , lesqueiz choses nous , no^^re hoir d*oir en hoir et nostre successour, ne poons 
metre fors de noz mains ne en tout ne en aucune partie par nous ne par autrui. 

F Et celé chose que nous venderiens de la chastelerie de Grant Prei ne poons nous 
vendre au roi de France qui qui onques en soit rois en temps présent ou en 
temps à avenir ne à autre pour lui, ne au conte de Champaigne qui qui, onques 

G en soit cuens en temps présent ou en temps à avenir ne à autre poar lui; mais 
nous la porriens bien vendre à autres gens, ei cil à cui nous la venderiens ne la 
porroienten tout ne en aucune partie vendre, donner, acompaignier, metre en 

H sauvement ne en garde d'ornes ne de femes qui soient ne qui à venir soient , fors 
que à nous ou à noz hoirs. Et est à savoir que le sauvement que li arcevesques de 
Rains a à Manre ne ens autres viles de la chastelerie de Manre, se point en i a, 

J nous prometons que nous ne poons gréer ne otrier que li diz sauvemens soit en 
autre main que en la main Tarcevesque de Rains qui qui onques en soit arce-^ 
vesques. Et toutes ces choses dessus dites avons nous promis et prometons poar 

K nous et pour noz hoirs d'oir en hoir et pour noz successours, par noz fois données 
corporément et par noz sairemens, à tenir et à garder ferm^nent; et pour plus 
grant seurtei à avoir nous en avons obligiei ei oblijons par noz fois et par noz saire- 

L- mens dessus dis, pour nous et poar noz hoirs d'oir en hoir et pour noz successours, 
au dit conte de Bar et à ses hoirs contes de Bar, tout ce que nous avons, poons et 
devons avoir à Manre et en la chastelerie de Manre et en tous les fiez de la chastelerie 

M de Manre et en toutes les aparténances de Manre et de la chastelerie de Manre et 
de tous le's fiez, et les quatre vins et dix livrées de terre à tournois que je Henris 
annez fils le conte de Grant Prei devant dis ai chacun an à Varennes^ en bourse, 



ACTES 

BN 

LA?I6UE 

VULGAIRE. 



Manre, canton de Moathois (Ardennes). — * Mot effiicé et incertain. -^ ^ Voyei pièce i58. 



LANGVK 
Tt'LGAIIK. 



150 NOTICES 

en tele manière qtte se nous ou nostre hoir d*oir en hoir oa not tre sttooessour ne A 

ACTBs teniens et gardiens fennem^nt tontes les choses dessus dites par quoi nous oo 

^" noi<re hoir d'oir en hoir ou nostre snccessour en fussîens defaSant en tout on en 

aucune partie, ou aiilissiens encontre ces choses dessus dites en tout ou en au- B 
cune partie deles en qurique manière qa^ ce fust, nous volons et otrions pour 
nous et poar noz hoirs d'oir en hoir et pour noz successoars qiM li dis cuens de Bar 
et sui hoir conte de Bar apr^s lui aient en héritage à tous jours Maure et toute la C 
chastelerie de Manre et toutes les apartenances de Manre ei de la chastelerie de 
Manre et des dis fiez, et les quatre vins et dix livrées de t^rre qtte je Henns a»nez 
Gis le conte de Grant Prri ai à Varennes, sens reclaim de nous ne de noz hoirs D 
ne de noz successours à nul jour mais; et reseroient li home de Busanci en au- 
tel point corn il estoient au jour que ces présentes lettres furent faites. Et est à 
savoir que se nous aviens mb Grant Prei en sauvement le conte de Champai^ne, £ 
nous volons et otâons pour nous et pour noa hoirs et pour noc successors qoe li 
dis cuens de Bar ou sui hoir coote de Bar aient paisiblem6iit ei delivrement 
à tous jours en héritage Manre et toute la chastelerie de Manre et toutes les apar- F 
tenances et les fiez ensi corne ^ devant est dit , et les quatre vins et dix livrées 
de t^rre de Varennes ensi com il est dessus dît. Et parmi ces convenances devant 
dites li dis cuens de Bar ne puet retenir nuis de noz homes ne de noz femes ne G 
de noz borjois ne de noz borjoises, ne sui hoir, à Monfaoconne aiUours; ne nous 
ne nostre hoir ne poons retenir en nuls de noz lieus nuls de ses homes ne de ses 
femes ne de ses borjois ne de ses boijoises. Et se il avenoit qae nous ou nostre U 
hoir ou noifre successeur defallissiens en tout ou en aucune partie "^ des choses 
dessus dites « ou allissiens encontre ces dites convenances en toutou en ancoiie 
partie, nostre [home, n}oz^ femes^ nostre boijois et noz borjoises seroient en autei J 
point d'aler h Monfaucon et en viles de la terre de Monfancon^ com il estoient 
avant que ces présentes lettres fussent faites. Et toutes ces choses et toutes ces con- 
venances devant dites avons nous promis et prometons poar nous, pour noz hoirs K 
et pour noz successours , par noz' fois et par noz sairemens , à tenir et à garder fer- 
mement à tous jours. Et pour ce que ce soit ferme chose et estauble, je Henris 
cuens de Grant Prei, et je Henris annez fib le conte de Grant Prei , et je Jefaans fib L 
au dit conte de Grant Prei sires de Busanci , devant dit , avons mis noz seels en oes 
présentes lettres, qui furent faites Tan de grâce mil dous cens et quatre vins, le 
mardi devant Pasques. 

* Ve Final est douteux. * Une déchirure a enlevé ce qui est entre 

^ Mot effacé mais certain, puisqu il est em- crochets, 
ployé dans la même formule un pen plut Imis. * Voycx pièce 96. 



DES MANUSCRITS. 



151 



214. 

1280, 8 avril, v. st. — Lorr. »o8, n* 8. 

A Je Benrk cuens de Grant Prei^ , et je Henris aanez ûh le conte de Grant Prey , 
et je Jdians fils au dit conte de Grant Prei sires de Busancy ^, faisons savoir à 
touz que nous devons aler à Tarcevesque de Rains pour ii prier ei requerre que 

B il conferme les convenances que nous avons (à noble home no^tre chier seignor' 
Thyebaut conte de Bar et à ses hoirs contes de Bar) de Grant Pm et de la cha;»- 
telerie de Grant Prei, de Manre^ ei de la chastelerie de Manre, dont il a noz 

C lettres pendans sailées de noz seels, toutes les foîees que li dis cuens de Bar le 
nous requerra ou ses commandemans. Et pour ce que ce soit ferme chose et es- 
tauble, nous avons mis noz seels en œs présentes lettres, qui furent iaites Tan de 

D grâce mil dous cens ei quatre vins, le mardi devant Pasquez. 



ACTES 
EN 

VULCAIAE. 



215. 
It81 , avril. -^ Lorr. »o8, n* 9. 

£ Nous Henris cuens de Grant Prei ' et Henris ainnés fius dou dit conte faisons 
savoir à tous que nous, à la reqaeste de haut home et noble nostre chier seignor 
Thiebaut conte de Bar ou de son certain commandement, summes tenu dealer 

F devant noitre tr^s chier seignor et père Pierre par la grâce de Dieu arcevesque 
de Reins, et de lui reqaerre que il doint au dit conte de Bar ses lettres pen- 
dans seellées de son seel de tels covenances cum nous avons au dit conte de 

G Bar, des quels covenances li diz cuens de Bar a nos lettres pendans seellées de 
nos seels, et dou seel Jehan de Grant Prei seignor de Busancy^ fil à nous conte 
de Grant Prei devant dit et frère à moi Henri ainnei fil dou dit conte. En tes- 

H moingnaige de la quel chose, nous Henris cuens de Grant Prei et je Henris ainnés 
fius dou dit conte avons mis nos seels en ces présentes lettres, qui furent faites 
Tan de grâce mil dous cens quatre vins et un an ou mois d'avril. 



216. 

1281 , a/i avril. — Lorr. 208, n* 12. 



J Je Henrys chevaliers aimiez filz noble home Henry conte de Grant Prei ' fais 



* Voyez pièce 16. 
^ Voyez pièce 21 3. 

' Seignor est en toutes lettres dans la pièce 2 1 5 , 
qui est aussi du comte de Grandpré. 



* Voyez pièce 21 3. 

* Voyez pièce 1 6. 

* Voyez pièce 2 1 3. 

* Voyez pièce 16. 



152 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VrLGAmE. 



savoir à touz que je ai tels covenances par mon sairement fait corporeelment à A 
noble home Thyebaut conte de Bar mon signor que corne Acelyns de Boco/iville^ 
bailiiz de Saint Mihiel' ait prestei et bailliei au davant dit Henry mon signor et 
mon peire et à moi mil livres de tornois de quoi nos li avons baillies noz letres, B 
se li diz Acelyns ou cil qui averoit icelles dites letres ne se joioit paisiblement de 
fassan que nos avons fait au davant dit Acelyn à Manre^, à la chasteilerie et 
as apartenances d'icelie dite ville de Maure, à panre et à recevoir en prouaîges et C 
en issues des davant diz Ions, chascun an jusque à cinc ans, doucenz livres de 
tornois , ensi com il est contenu en noz letres que mes diz peires et je avons bailliei 
dou davant dit prest, je à la requeste dou davant dit conte de Bar ou de celui qai D 
m'aporteroit la letre le dit conte pendant, ou à la requeste Teir le dit conte de 
Bar après lui conte de Bar se de lui defailloit, ou à la requeste celui qui m'apor- 
teroit la letre pendant le davant dit heir le dit conte, par mon davant dit sai- E 
rement je iroie tenir prison à Saint Mihiel sainz fer et sainz tour à mes despans 
et à mes missions, et ne me partiroie de là par mon sairement tant que li diz 
Acelyns (ou cil qui averoit les dites letres que mesire et mes peires et je avons F 
donei dou davant dit prest) averoit son grei et son plain des paiemenz con- 
tenuz en icelles dites letres, se ce n'estoit par le congiei et la licence le davant dit 
conte de Bar ou de son davant dit heir. £t se je baille au davant dit Acelyn (ou à G 
celui qui averoit les letres que mes diz peires et je a,vons baillies dou dit prest) les 
letres pcndanz Tonorauble peire mon signor Tarcevesque de Reyns que il loue et 
grée le davant dit assan que mes diz peires et je avons fait à Maore, à la chastelle- H 
rie et as apartenances de M anre , ensi com davant est dit et contenu en letres que 
mes diz peires et je avons douées dou dit prest, je ne seroie mie tenuz de tomer 
en la davant dite prison. Et est à savoir que se je estoie defaillanz en tout ou en J 
aucune partie des choses davant dites, je vuel et otroi que li diz cuens de Bar et 
sui heir après lui soient touz jors mais quite des quatre vinz et dix livres que je 
tieng en fiés de burse à Warainnes^ dou ds^vant dit conte, et ne pues jamais riens K 
demander au dit conte ne à ses heirs (je ne beirs que je aie ne autres por nos] dou 
davant dit fiez. En tesmoignaige de la queil chose, je ai mis mon seel en ces 
presantes letres. Ce fu fait Tan de grâce mil doucenz quatre vinz et un, le juedi L 
après les octaives de Paisques. 



' Voyez pièce 1 15. 
^ Voyei pièce 22. 



* Voye» pièce 21 3. 

* Voycx pièce i58. 



DES MANUSCRITS. 153 



217. 



ACTES 

1281 , i8 mai. — Lorr. 2 , n* 38. languk 



A Je Raous sires d'Ëstrepigni ^ fas savoir à tous qae ai recbut des gens noble 
home F. duc de Loherenne xxvi livres de trevesfi^ni^ por les mangailles qae li che- 
valier mon chier signor H. conte de Lussemboor ont fait à Saint Vit', por la ple- 

B gerie dont mes sires devant dis estoit pièges à mon signor Willaame signor de 
Fauconmont^; et por^ ce que ce soit chose ferme, sunt ces letres saelées de mon 
sael, qai furent faites Tan de grâce mil ce lxxxi, le diemenge devant l'Âscention, 

218. 

1281 , a6 juin. — Lorr. 221, n* 4f 

C Nous Jehans par le grâce de Din evesqaes de Mes faisons savoir à tous ke comme 
contons fust entre noble homme Thiebaad conte de Bar, d'une part, el les citains 
de Mes, d*autre part, pour auchuns citains de Mes ke li devant dis cuens tenoit 

D pris, les quels citains desns dis li cuens nos a rendus à uostre proiiere, en tel 
manière ke se nostres chiers sires et peires Guys cuens de Fiandrei et marchis de 
Namur, sur cui nous nous avons mis de ceste mise raporter, trueve ke li dit ci- 

£ tain de Mes fussent pris à lour tort, nous prommetons à rendre au dit conte de 
Bar trois cens livres de messains au dit nostre chier seigneur et père desus dit; 
et doit raporter son dit nostres chiers pères dedens la Toussains ki vient u dedens 

F la Nativité No^fre Segneur ensivanL. Et est à savoir ke se noitres peires ne voloit 
u ne pooit entendre à ceste mise raporter dedens les termines desus devises, nous 
volons et otrions ke noires chiers oncles me sire BaudaiW de Avesnes^ sires de 

G Biaumont^ aitpooir dou raporteir en la manière et as termines ke nostres peires 
la doit raporteir. Et se li uns d*iau8 ki la mise raportera des deus parties trueve 
ke chil de Mes devant dit fussent pris à lour tort, nous Jehans evesqaes desus 

H dis prommetons à rendre au dit conte de Bar u à son commandement trois cens 
livres de messainj au dit celui ki la dite mise raportera , et prommçtons à rendre 
les devant dis deniers ensi comme il est desus dit en tele manière ke il ne nos 

^ Penl-ètre Étrépigny, canton de Flue (Ar- * Faulquemont, arrondissement de Metz 

donnes). (Mosdlé). 

* Cest la monnaie de Trêves , qui est men- * L^abréviation latine or peut désigner, ici 

tionnée dans la pièce aSo : « trente livres de vies et plus haut, our aussi bien que or. 
t travessiens. > ^ Voyei pièce 12. 

^ Peut-être Saint-Vith (I^uxembourg). * Voyei pièce 100. 

TOME XXVIII, 2* partie. 20 



VULGAIRE. 



154 



NOTICES 



ACTSft 

EH 

LAIIGUR 

TULOAIAE. 



en convenra ja gagier. En tesmoignage de la quel chose , nous avons mis nosire A 
saiiel à ches présentes letres, kl furent faites e^ données Tan de rincarnacion ' 
ir. ce. quatre vins et un, le juesdi après la Nativité saint Jehan Baptiite. 

219. 

1281 1 2h août. — Lorr. 971, n* 23. 

Conue choze soit à tous que Maheus Morels ait aquasteit por la chiece Deu B 
dou Temple de Mes à Thiebaut, lo fil lou «ignourSymon d*Airs ^ qui fut, jlxiiii. s. 
de weceins^ de cens ke geisent sus lo four que fût Arnoul de Sanerie', et les viii. 
s. et demey de cens que Pierexels Ghaneviere doit, et les vi. s. de meceins de G 
cens que li étals li parmentiers doit, et les ini. s. de meceins de cens ke Perrins 
li herbiers doit 'sus sa mason , et vi. deniers meceins de cens sus une mason 
à la poirte en anglemur, et viii. deniers meceins de cens sus la mason Cole- D 
meil, et lo stal qu'il ait en la halle des drapiers en chambres; et de cest aquast 
li ait fait Mabeus boen paiemant. Et cest vandaige ait fait Thiebaus per^ lou 
crant et per là los de ces covenables amis, et des amis de pairt sa femme de part E 
cui li aritaiges vient ^: c'est à savoir de part luy, de Jennat lou Louf son freire et de 
CoHgnon lo fil signour Thierri de Nonviant^; et de part sa femme, de Regnaldin 
lou Bagne et de Garsiliat lou frère signour Arnoul lou Savaige que fut, ke tuit F 
dient et tesmoingnent etc. Cist escris fut fais lo jor de feste saint Bartolomeu, kant 
li milUaires corroit per m. ce. mi" et i. an ''. -^ Jaiquemins Frankignons ait Tescrit, 



220, 
1281 , aS novembre. — Lorr, 971 • n* aA- 

Conue ^ chose soit à tous ke Anel, li fille signoir Jaike Boilaiwe ke fut, ait ai- 6 
quaistet* ai Uguignon Rainbait lou Tainoir les xiiii. s. et un. deniers de meceins^ 
de sans k'il ait sus les menandie [sic) ke geixent a pont ai Saille^ dewant Tosteit 



' Il y a dans fori^oal del incarnation (voyex 
pièce 3o). 

^ Ars Laquenexy, canton de Pange (Mo- 
selle], ou peat-étre Ars-sur-MoseHe , canton de 
Gorze. 

* Il y a dans Tade mi ici et plus bas (voy. 
pièce 49]. 

^ Ce surnom , tiré peut-être d*nn quartier de 
Metz, se représente dans la pièce S8a* 

* Voyez pièce 49 . note 3. 

^ Ici ]a main et Tencre changent* 



* Novéant-sur-Moseile, canton de Gorse. 
^ li D y a pas trace de sceau. 

^ Cet acte doit être comparé avec le n** aa 1 . 

' C*est une même abréviation qui représente 
dans cet acte , d'une part la première syllabe de 
aiquaisUt et notre préposition À^ de Vautre la 
conjonction ef; j'ai adopté la forme ai pour les 
deux premiers cas, et réservé la ibrme 4t pour 
la conjonction (voy^ le» pièces 4 o^ 7 a). 

' Il y a dans Tacte mt (voy. pièce Ag). 

* Cest4-dire an pont à Saille. 



DES MANUSCRITS. 155 

A Jeinait Chaiwresen^^, ke forent Lowiait lou Chandelier; et de lest aquaist li ait 
ilie fait boin paiemant; et ansi li doit Ugnignons wairantir si con droite et poir 
seste wairanse [sic) an mait il an waige de quent k*il ait d'airitaige an tois us. 

B Cist escris fut fais loi mairdi dewant lai feste saint Andreu, qaent li miliaires 
corroit per^ m. ce. et un" «( i an ''. — Jaikemin Boilaiwe raient. 

221. 

1281 , aS novembre. — Lorr. 971* n** i5. 

C Conne chose soit à tous ke Anels, li fille signer Jaike Boilawe ké fut, ait aquas- 
teit ai ^ Ugttignon Rainbaut lou Tanor de la vigne Sain< Awol les xim. s. et un. de- 
niers de laeceini ^ de sans k'U ait sus les menandie ke geisent a pont ai Saille ' 

D devant Tosteit Jenat Chavreson ke Maitheu li Conte tient, ke furent Lowiat lou 
Chandelier; et de cest aquast ait fait Anel lai devant dite boin paiemant; et ansi 
li doit Uguignon wairantir si oom droit, et por ceste wairantixe devant dite fan 

E mat Uguignon an waige kant k'il ait d'airitaige an touz us où k'il soit. Cist escris 
fut fais lou mairdi devant feste 8ain( Andreu , kant il ot à mittiaire m. ce. mi" 
et I ans^. -— Jaikemins Boilawe ait Tescrit. 

222. . 

, 1281 , 36 novembre. — Lorr. 255, n* d- 

F Je Henris cuens de Wadeimont^ fais cognissant à tous que je suis tenus et 
promet à croire noble home mon signor Thiebaut conte de Bar tant conme 
de trois cens livres de tornois des queis il at rachatey la wagiere que li borgois 

G d'Espinals^ tenoient en la chastelerie de Chastels, dont li dit borgois avoient les 
lettres^ mon peire parlans que il avoient la wagiere por seix cens livres et les 
lettres le dit conte de Bar parians ausi de celles dites seix cens livres, les queis 

H lettres li dis cuens at rachatées envers les dis borgois et les at rendues et délivrées 
k moy; et les dites trois cens livres renderay je au dit conte se il raporte que je 
i soie tenus au rendre. Et por ce que ce soit ferme chose et estauble^ je ai mis 

^ Dans Tacte suivant ce nom est écrit Cha- ^ Cest-à-dire au pont à Seille. 

vreson, * Il n'f$L pas trace de sceau. 

^ Voyez pièce 49 « note 3. ' Voyez pièce 1 13. 

^ Il n*y a pas trace de sceau. * Voyez pièce. 166. 

' Sur Tabréviation qui représente notre pré- * On pourrait bésiter id et dans la dernière 

position à, voyez la pièce 3 20 , qui , pourd*antre^ pbrase entre Uitres et UUrti, mais dans deux 

détails encore , doit être comparée à cdle-ci. autres passages la leçon lettrti D*est pas doa- 

' n y a dans Tacte met (voy. pièce 49). tente. 

90. 



1 
1 


AOTBS 


EN 


LAIIOUB 


YDlOAM. 1 



156 



NOTICES 



ACTES 

E>i 

LANGUE 

VULGAIRE. 



mon seel en ces présentes letlres, que furent faites Tan de grâce mil dous cens A 
quatre vins et un ou ^ mois de novembre, le mescredi devant la saint Andreu. 

223. 

1281 , i** janvier, v. st. — Lorr. 978, au verso du n* 6. 

Nos li doiens et toz ii chapitres de la grant es^ize de Mes faixons cognissant B 
à toz ke nos avons laixiet à cens à toz jors mais, à lui et k ses hoirs, à Fraillin 
Grant Neis de Molins^ nostre pièce de vigne en Scieis^ et la pièce daierChainan, 
et la vigne en Orgie vigne, et la vigne en la Fraitnre, et lou planteit Saint Pol, C 
per^ mei i sestier de vin en laxe et vn deniers et une quarte d avoine ar • . . ke toz 
cist heritaiges doit à nostre major de Sciey, et por xxv s. de meceins ^ ke Frail- 
lins nos an doit paier chescun an ou cors de vandanges. *Et por ces xxv s. de D 
meceins de cens devant dis, lor an ait mis FrailUns an contrewaige sa vigne k'ii 
ait en la roche ou ban Saint Vincent à Molins. Et est à savoir ke Fraillins doit 
matre tout lou vin des vignes devant dites dou contrewaige an i soûl chakeur E 
chescVn, ne ne doit point osteir dou vin tant ke li signor soient bien solz et 
paieis des xxv s. devant dis chesc^an. Et se Fraillins ne lour paievet les xxv s. de- 
vant dis chescun an, li signor iroienC à tout Teritaige devant dit et a contrewaige F 
por tout faire et por tôt panre. Et se per mei li dovons nous warantir de toutes 
gens. Cist escris fut fais viii jors après Noiel, kant il ot à milliaire 11. ce. un" et 
I an ^, — Wielz ail Tescrit. 

224. 

1282, 3 mai. — Lorr. 266 bis, 11"" 266. 

Nous freires Willaumes Moiennés celleriers de Saint Vanne de Verdun ^, exe- G 
enterres dou testament Thiebaut la Goi^e citein de Verdun qui fut, avoc Monin 
de la Porte citein de Verdun , faisons congnisant à tous que nous entendans à 
acomplir la volentei dou mort en ce que plusors gens estoient tenu 4 lui em plu- H 
sors dettes lesqués nous ne porriens avoir ne leveir cens aide de fort signor, 
avons acompangnié et acompangnons (poar le profit que nous i atendons pour 
nous et pour le mort) noble home Thiebaut conte de Bair à toutes les dettes qae J 
on devoit au dit Thiebaut qui fut au jour que il alait (sic) de vie à mort et doit on 



* On pourrait aussi lire on. 

' Moulins-lez-Metz , canlon de Metz ( Moselle) . 

* Scy, même canton. 

' Voyez pièce 49 « note 3. 

* Il y a dans ]*acte met (voy. pièce i^g). 



^ Il n'y a pas trace de sceau. L*acte a été 
biffé, et au revers de la même feuille de par- 
chemin on a écrit les actes portant les n*' 3o2 
et 3o3. 

^ Voyez pièce i4. 



DES MANUSCRITS. 



157 



A eocores, qui qui onqaes les doie, par eosique li dis coens doit faire leveir les dites 
dettes leauhnent et en bonne foi , en teile manière que li dis cuens avérait la moi- 
tié d'icelles dettes, les qaeiies li abbes de Belleu^, Rolins de Marcez , Jolfrois 

B d'Autreicort ' et Thomas de Ânoelles^ chenoie/me de Verdun dévoient et doient 
encor au dit Thiebaut; et en dettes qae Rogiers de Marcez escuiers, Thomas de 
Blanmont ^ princiers de Verdun qui or est li archediacres, Jehans Ferrions d'Er- 

C lons\ Aubertins ces freires, Hues Boudés'' chevaliers, Richars de Mongeville^ 
escuiers, Thierris prestes dou Manil, et toutes autres gens qael qa^il soient qui 
doient et puent devoir au dit Thiebaut par raison, en icelles dettes, que ieveies 

D seront de par ie dit conte, avérai li dis cuens la tiers (sic) et nous executor les dous 
pars pour acomplir la volontei dou mort. Et les deniers que on lèverait des dites 
dettes et tous chateis autres que on lèverait des dites dettel meterait on en la mein 

£ Colignon Baudesson citein de Verdun pour randre au conte sa partie, et à nous 
executors la notre, ensi com il est desour devisei. Et est à savoir que nous avons 
quittei poar nous et pour le mort et quittons le dit conte de teile partie com il 

F avérait et receverait avoc nous des dites dettes , et li oitroions pour les traval ^ qu'il 
et ces gens averont en leveir les dittes dettes. Et pour ce que ce soit ferme choze 
et estauble, avons nous mis notre seel en ces présentes lettres avoc le seel de la 

G corl le prevost de Montfaucon ^® archediacre en Feglise de Verdun qui est mis à 
notre requeste. Et nous offeciaus de la cort mon signer le prevost de Montfalcon 
desour dit, à la requeste et à la proiere dou dit Willaume cellerier, avons mis ie 

H seel de notre cort en ces présentes lettres , que furent faites Tan de grâce mil dous 
cens quatre vins et dous ans, le samedi après feste saint Jale et saint Philipe ou 
moix de mai. 

225. 

1282, 7 juin. — Loir. gS, n* 3. 

J Conue choze soit à touz ceaus qui ces présentes verront et oiront ke Jehans de 
Nonmeney ^ et Renans ses freires, enfant mon signor Thiebaut chevalier voueit 
de Nonmeney qui fut, ont partit lour heritaige en teil manière ke Jehans de- 

K vaut dis en portet en sa part kan k*il avoient à Pargney ^ et ou ban en touz us. 



' Voyex pièce i45. 

' Âutrecoort, canton de Triaucourt (Meuse). 
Od pourrait ]ire aussi AnirecorL 

• Voyez pièce 5o. 

• Voycx pièce 1 76. 

• Voyei pièce a 8. 
^ Ou Bondes. 

' Mogeviile , canton d^Étain (Meuse). 



* Leçon douteuse ; il y a dans Tacte lestnal 
ou lestnal, avec un signe d*une valeur incertaine 
au-dessus du t, signe qui représente peut-être 
Va de la syllabe ira; mais on pourrait lire aussi 
« i*estrfval. » 

^* Voyez pièce 26. 
' Nomény, arrond. de Nancy (Meurtbe). 

* Voyez pièce 1 96. 



ACTBS 

EN 

LANGUE 

VULGAIRB. 



158 



NOTICES 



AGTBS 

BK 

LANGUE 

VULGAIRB. 



Et est à savoir ke Reoaas freires Jehan devant dit en portet en sa partie kan k'il A 
avoient à Gondrevilie ' et ou ban en tous as. Et ci en portet ancor en sa partie 
œu qu*il avoient àBrurey^ et ou ban en toui us. Et cen portet ancor cea qu'il 
avoient à Fraincheviile ^ et ou ban en touz us. Et en portet ancor ceu qu'il B 
avoient à Bouvrons ^ et à Rouaimeis "^ et kan k'il avoient en ces dous bans en tous 
us. Et ce doit ancor avoir Henaus devant dis en la parson Jehan son freire desus 
nommeit à Pargney quarante sols de mesains des primiers chateilz chesc'an à la C 
saint Remey à paier. Et' est à savoir ke de toutes les acheutes qui lor acharroient 
ou porroient acheoir il portiroient comme freire. Et. quant il seroit acheut a dous 
freires devant dis tant d'eritaige ke Jehans peust rendre de^a partie à Renaut D 
son freire devant dit les quarante sodées de terre qu'il ait à Pargney en la parson 
Jehan son freire, Renaife devant oommeis les doit repenre en la dite acheute a 
dit de mon signor Ferrit de Cbambleirs ^ et a dit mon signor Renaut dou Nnef Chas- E 
tel ^ chevalier ; et ce Deus faisoit son commandement d'aucun de ces dous cheva- 
liers, cil qui demorroit avroit lou pooir ke li dui avoient en ceste besoigne. Et 
por ceu ke ce soit ferme choze et estauble, sunt ces présentes lettres saieliées dou F 
saiel noble homme monsignor Joffroit signor d'Aix '® chevalier, et don saiel de la 
cort de Mes, à la requeste et à la proiere des parties desus dites. Et nous Jofirois 
sires d'Aix desua dis, et nous ofBcialz de la cort de Mes devant dite avons mis nos G 
saielz desus dis à la requeste des dous freires devant nommeîs, en tesmoignaige de 
veriteit, à ces présentes lettres, les keiles furent faites en l'an ke li miliaires corroit 
par mil dous cens quatre vins et dous ans, lou diemange devant feste saint Bar- H 
nabei Tapostre ou mois de junet ^^. 

226. 

1282, 26 juin. — Lorr. 971, n° 36. 

Conue chose soit à tos ke Androwins de Haboinvile^ et Wiborate sa femme J 
ont doneit por Deu et en amone à la chiese Deu de la mason Saint Jehan de 
rOpital an Chambres à tos jors mais tôt lor eritaige kant k'il an ont ou ban de 
Haboinville et aillors où k'il soit ne keis k*il soit et où k'il soit an tos us, et tôt K. 
l'eritaige k'il tenoient à lor dous vies, per^ lo crant de freire Jehan Bovat ki a jor 
estoit maistres de l'Ospital an Chanbres, ansi com li escris ke gist en l'airche à 



' Voyez pièce 134. 

^ Braley, caaton de Toul (Meurthe]. 

^ Voyez pièce 70. 

* Bouvron, caoton de Tool (Meorthe). 

^ Royaumeiz, canton de Domèvre(Mearibe). 

* Voyez pièce 5o. 



• Voyez pièce 63. 
" Voyez pièce d5. 



*^ Voyez la note 2 de ia pièce 62. 

* HaboDville, près Saint-Ail , canton de Briey 
(Moselle). 

* Voyez pièce 49, note 3. 



LAUOUB 
▼ULCAIRE. 



DES MANUSCRITS. 150 

A Saint Victor* lo devîset, per mei tel sans et tel droiture com tos cist eritaiges doit, 

areis m. jornals de terre an Sovinepiere et areis la vigne k'il ont à Chastels^ ke li ^^^^^ 

prevos fait à thier meu, k*ii doient tenir ior ii. vies« et après lor deset doit revenir 

B à la niason davant dite sole et kite an trefons permei tel droiture com on an doit. 
Et cest don et ceste amone ont fait Androwins et Wiborate sa femme p^ mei sou 
ke freires Willames de Berains, ki est maistres de la mason davant dite (ou cil ki 

G sereit an leu de lui) , lor an doitchascun an tote lor vie xxiiii. quartes de waiin moi- 
tainge, et une quarte de pois, et u. cherres de langues telles com on les airt à 
Ghanpenois ^ et une cbarée de foin à cher de Cbanpenois, à paier cbasc'an à la 

D saint Martin. Et ce lor doit on moner an lor mason à Haboinvile tant oom il 
viveront tant soulemant. Et doient ancor avoir la mason où il mainnent à Ha* 
boinvele et lo jardin. Et ce Deus faisoit son commandemant si com de mort d*An* 

£ drovio ou de Wiborate sa femme, il ckairoit la moitiet do bleif et des p<HS et des 
langes ^. Et après lor deset doit revenir tos cist eritaiges à la dite mason soles et 
kites et an pais à tos jors mais per mei la droiture. Et ce Androwins ou Wiborate 

F moroit, freires Willames ou cil ki iert an leu de lui doit douer x. s. de meceins'^ 
ou cil ke moreit les devisereit, et atretant à la mort.de Tatre après. Et ce freires 
Willames ou cil ki iert an leu de lui ne faisoient lo paiemant chasc'an anthiere- 

G mant ansi com si est devis, Androwins et Wiborate sa femme ou lor comande- 
mans iroient à tôt Teritaige davant nommeit por toi faire et por tôt panre (tant 
k*il seroient bien sols et paies de tote la rante antbieremant davant dite chasc'an) 

H sans mesfaire. Et tôt sou ait fait frères Willames per lo crant des frères de sa 
bailie, c*est à savoir freire Burtran, frère Lowit, frère Duran, frère Hanrit et de 
freire Arnout. Cist escris fut fais lo vanredi après feste samt Jehan Batistle, kant 

J il ot à miliaire m. et ce. et mi" et u. ans*. — Wiels Tescrit. 

227.» 
1282, i5 aoât. — Lorr. a6i, n* i3o. 

K Nos frères Harbers par la pennission de Deu abbes de Seint Poule de Verdun ^ 
faisons cognissant à touz que. comme nobles homs Thiebaus cuens de Bar ait pris 
en sa garde «t en sa deffense nostre église et nos biens tant que il ait evesque 

h paxivlemtnt en la citei de Verdun , nos por la dite garde sommes tenni au dit 
conte appaier chacun an dedans les ouctaves de Pakes cinqaainte livrée de tomois 

' Saint-Victor, paroisse de Metz. ' Ou plutôt langnes, comme à la ligne G. 

^ Vojei [Mèce 5. ' Il y a dans Tacte nU (voy. pièce ^9). 

* Champenois, près AmanvUlers, canlon de * D n y a pas trace de sceaa. 

Meu. * Voyei pièce i5o. 



160 



NOTICES 



ACTES 

EM 

LAFTOUE 

VULGAIRE. 



jusque à cen qu'il ait evesque paxivlem«nt en la cité de Verdun. Et por ce que A 
ceste chose soit ferme et estauble, nos avons seellées ces présentes lettres de nostce 
seel. Ce fu fait Tan de grâce mil dous cens quatre vins et doux , le mecredi da- 
vant la seint Lorans. 

228. 

1282, a6 octobre. — Lorr. 261, n** 12a. 

Je Thiebauz cuens de Bar fais savoir à touz que je me tienz bien à paiez en- B 
tierement, en bons deniers contanz et nombreiz, de cinc cenz livres de tomois que 
nobles boms Ferrys dux de Lorregne et marcbis me devoit paier à ceste feste 
saint Remei novelement paissée ou dedaoz ceste feste saint Martin en yver pro- G 
chiainnement venant. En tesmoingnaige de la queil chose, je ai mis mon seel en 
ces présentes letres, que furent faites Tan de grâce mil doucenz quatre vinz et 
dous, le lundy davant la Touz Sainz. 

229. 

1 282 , octobre. — Loir. 85 , n" 1 85. 

Je Jehanz sires de Choisuel ^ faiz savor à toz cels qui verront et orront ces pre- D 
sentes letres que je me tieng por paiez de cinc cenz livres de tomoiz que mes 
très chiers sires Ferriz dux de Lorreinne me dovoit (51c] à ceste feste seint Rémi 
que passe (sic) est por raison de ma reançon; et por ce que ce soit voire cboise, E 
j*ai fait saeler ces présentes letres Se mom (sic) seel, que furent faites Tan de Ten- 
carnacion Nostre Seignor mil et dous cenz quatre vinz et dous el mois d'octobre. 



230. 

] 282 , 1 7 décemtire. — Lorr. 2 , n* 4o. 

Je Jaikes dis de Boscerville ^ fais savoir à tous que mes chiers sires Ferris ^ F 
dus de Lorreigne et marcbis m'ai bien paiei et assez fait entièrement de toutes 
detes el de toutes choses qu'il me duit' onques dès cest jour en arriers en quel 
meniere que ce fut ne pour cui que ce fut, et l'en ai aquitei et aquit lui et ses G 
hoirs pour moi et pour mes hoirs à tous jours mais, car il en eit assez fait à moi 
dou tout, et m'an tang pour bien paiez entièrement, et weul et otroi pour moi et 
por mes hoirs que lettres ne verteis que je ne mi hoir traixissiens avant des choses H 



* Voyez pièce 3i. 

^ Bosserville, près Ars-sur-Meurthe, canton 
de Saînt-Nicoias-du-Port (Meurthe). 



* La majuscule initiale est remplacée par 
deux minuscules. 

^ Il faut noter dail pour dut. 



DES MANUSCRITS. 



161 



A desas dites qu'elles soient de nulle valour, et qu'elles ne nous pussent aidier ne 
mon seignour lou duc devant dit ne ses hoirs grever. En tesmoingnaige de ces 
choses et pour ceu qu^elles soient fermes et estables, je en ai donei ces lettres sae- 

B lées dou seel de la court Tofficial de Tout, à ma proiere et à ma requeste. Et nous 
oiiiciaulz de la court de Toul, à la proiere et à la requeste de seignor Jaike devant 
dit, avons mis lou seel de la court de Toul à ces pr6sentes lettres en tesmoingnaige 

G de veritei. Ceu fu fait Tan de graice mil dous cens quatre vins et dous ans, lou 
jeudi prochien devant feste seint Thomais Tapostre on mois de décembre. 



ACTES 

EN 

LAUOUE 

VULGAIRE. 



231. 
]282, 26 décembre. — Lorr. 980, n*" la. 

D Conue chose soit à toz ke dame Maiansse de lai Mieue ruwe ait laiet à Helowit , 
lai Glle Gerardin Favel de Saint Arnout^ ke fut, lai piesse de vigne et les 11 cop- 
pons de meis k'elle ait an Ândrevalz, per^ mei m. s. et demi de meceins^ de sans 

E à tout jors (lie), à paier chasqa'^nt^ à feste saint Remei àMés an son osteil ; et por ces 
m. s. et demi de sans Tan ait ille mis an contrewaige sai vigne ke geist de leis lai 
vigne dame Maianse devant dite. Cist escris fut fais Tondemain de Noiel, qoent li 

F miliaires corroit per m. et ce. et ini" et n ans. -— Trancrit de Tairche Saint Gi- 
gout ^. 

232. 

1282. — Lorr. i84.n* 6. 

G Othes cens (sic) palatinide Bourgonjfne et sires de Salins^ à son aoié et féal 
à mon signer Fourque de Raingny ^ et à sez baillis et à sez chastelains et à sez pre- 
voz salut et booe amor. Nos vous mandons et comandons que totes les foiz qae 

H mes sires li cens de Bar nostre cher pères ou mon seignor Hanri de Bar nostre 
cher frères auront affaire de vous ou qu'il vous reqerront d'aide, que vous les ai* 
dez à grant force et à petite ansint coiiie vous feriaiz pour nostre besoingne popre. 

J (lie). Et pour ce que ce soit ferme chose et estable, nos leur en avons baillié cez 
presantes leittres pandens sellées de nostre grant seel. Donn^ à Paris le jour de 
la feste saint Aiai Ten de grâce mil deus cens et notante et deus. 



* Voyez pièce 7. 

* Yoyei pièce 4g 1 note 3. 

^ Il y a dans l^acte ait (voy. pièce 49). 

* Cette faute d'orthographe (tchasqa'tfnti 
au Heu de ichaaqu*an») prouve que dans ent 

TOME XXVIII, 2' partie. 



le t était muet, et qu*«fi se prononçait comme 
an (voy. Ten à la fin de la pièce 23s ). 

* Voyei pièce 172. 
^ Yoyes pièce 32. 

* Rigny, canton d*Âutrey (Haute-Saône). 

ai 



162 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VCLOAlilB. 



233. 
[1282], 3i mars, v. st. — Lorr. i8A, n* 7. 

Othes cuens palazins de Borgoingnè el sires de Salins ^ à son amé et feaul mon A 
seingneur Foulqne de Rigney^ salut et bone amors. Nos vos mandons et com[man]- 
dons' que veues ces lettres que vos aies ver (sic) mon seingneur le conte de Bar, et 
qae vos li offriez de par nos que de noz chasteaus, de noi^re terre et de noz genz B 
vos estes apporoilliez de faire sa volenté; car nos volons que souverenement vos 
ovriez par lui de ce qu*il vos voudra commandeir, ausi cum autres foiz vos avons 
dit. Comme nos avons ordoné doaire à nostre femme, li quels est escriz en nostre C 
testament que vos avez et don ele a ausi nos lettres pendanz, nos vos mandons 
et commandons que se nos ne veniens en nostre terre de Borgonjfne dedenz la 
quinzene deceste prochene feste saint Jakan, que les ckateaus et la terre que nos D 
li avons devise[is] por son doaire et por antres choses li délivrez et Yen faites faire 
les feautez et la, laissiez joîr des issues; et maintenant qae vos verrez ceus lettres, 
Veie vuet demorer à Jussé^ notice chastel si Ti laissiez demorer. Hostre Sires E 
vos gar[de]. Doné on plain Saint Martin en Calabre le desraain jour del mois de 
marz. 

234. 

1283, i3 avril. — Lorr. 92, n** 4* 

Je Jehans de Bonne ^ chevaliers fais savoir à tous que je quite et ai quitey à F 
noble home Thiebaut conte de Bar mon signor et à ses hoirs contes de Bar apr^s 
lui à tous jours le fiey que je tenoie et dévoie tenir de mon signor Estene de Sor- 
œy ^ qui fut, et de ses hoirs et de ses suscessoars, à Nonsart ' et as appartenances G 
de la dite Nonsart. Et ai ancor quitey à tous jours à mon signor le conte davant 
dit et à ses dis hoirs le fiey que on tenoit de moi à M amey \ le queii fiey je te- 
noie don davant dit mon signor le conte, et que je d'ores en avant, ne autres de H 
par moy ne pour raison de moy, ne reclamerons riens en ces dites quitances. Et 
pour ce qae ceste chouze soit ferme et estable, je ai proiei et requis à houme re- 
ligions et honeste freire Habert, par la permission de Deu abbei de Saint Poule J 
de Verdun ^ de Tordre de Preimostrei ^, et à home sage et discreit Tofficial de la 



^ Voyex pièce 3 2. 

* Voyez pièce 2 Sa. 

^ Ce qui est placé entre crochets, ici et plus 
bas , est efiacé ou décliiré. 

* Jussey, arrondissement de Vesool (Haute- 
Saône). 



* Rosnes, canton de Vavincourt (Meuse). 

* Voyei pièce 5o. 
^ Voyex pièce so. 

* Voyez pièce 21. 



^ Voyez pièce iSo. 
* Voyez pièce i32. 



DES MANUSCRITS. 



163 



A court le priocier de Verdun , qu^il meissent lor seelz en ces présentes lettres en tes- 
moignaige de veritey. Et nous li davans dis abbes et oDicialz , à la proiere et à la 
requeste dou davant dit Jehan de Ronne, avons fuis nos seelz en ces présentes 

B lettres en tesmoignaige de veritei. Ce fut fait Tan de grâce mil dons cens quatre 
vins et trois on mois d*avril, le mardi davant Pasques. 



ACTES 

LANOUB 

VOLOAfllB. 



235. 
1283, avril. — Lorr. a5i, n* laS. 

G Nous Thiebaus cuens de Bar faisons savoir à tous que nous nous tenons pour 
soûls et pour paiez de dnc cens livres de tomois les quelz nobles homs Ferris 
dux de Lorr^ijfii^ et marchis nous devoit au termine de ceste Pasquez passée, en 

D rabatanl delà sunme des vint mille livres des quels il est tenus à nous, si comme 
sa ietre que nous avons de lui saelée de son sael le devise. En tesmognaige de 
la queil choze, pour ce que ferme soit ^testauble, nous avons fait saeler ces pre- 

£ sentes letres de nostre sael, qui furent faites Tan de grâce mil dons cens quatre 
vins et trois om mois d'avril. 

236. 
1283* 6 juillet. — Lorr. SgA, n* i. 

F Je Hawis dame de BouUai ', Cuenes et Jofirois mes fils, faisons conoissant à touz 
cealz qoi ces lettres vairont et orront ke mes sires Werris de Boullai chevciiers 
nostre bons ait mis fiurs de mainbumie per davant nos Gillet son anneit fil, et 

G ce li ait dooeit en nostre présence en nom d'eritaige, per la volenteit de nos et de 
dame Baizile sa famé et de touz ses hoirs , la moitiet de dequant ^ ke il ait et avoir 
doit à Boullai et ou finaige de Boullai, c*est à savoir en hommes, en famés, en 

H boix, en chans, en preries, en vignobles, en moulins, en fours, en escenses, en 
demes, en tailles, en prises, en masons, enmaissieres, en ban, en justisoe haute 
et besse, en amendes et en touz us et toutes autre (sic) prouaiges, sans riens à re- 

J tenir arier ke la sue moitié; et tout ceu est nostre fiés, et ce le tenoit li dis sires 
Werris de nos en fié et en homaige. Ancores ait doneit li dis sires Werris à Gillet 
devant dit , fer la volenteit de dame Baizile sai famé et de touz ses hoirs, dix livres 

K de terre àmesains suz son heritaige à Mondelai^^ à Biranges^, à Everouville, 
à Veranges^ et à Wispelanges, et deqtian qu'i apanten touz us. Et est à savoir ke 



^ Boulay, arrondissement de Metz (Moselle). 
^ On trouve plus loin (ligne K) detfttan for- 
mant aussi un seul mot. 

' Montenach, canton deSierck (Moselle). 



* Peut-être Biring, en dehors de la limite 
ouest de rarrondissement de Thionville, près 
WaMwîsse, canton de Sierk. 

• Voyei pièce 187. 



21. 



164 



NOTICES 



ACTES 

E3i 

LAIIGUB 

VULGAIRE. 



nos avons donet et otroiet per nostre commun oonsentemaot , per la reqn^ste et per A 
la proiere dou dit signor Werri et de dame Bazile sa famé et de touz lor hoirs, à 
Gillet davant dit en Gé et en homaige (lui «t à ses hoirs à touz jors mais) toutes les 
choses desus dites qa^ li dis sires Werris li ait doneit à Boulai, et tout oeu qai B 
apent en touz us et en toutes meunières ; et ce les doit tenir de nos tout eoci com mes 
sires Werris ces peires davant dis les tenoit de nos. Et est à savoir que Gilles 
davant dis ait dowet p^r davant nos, per la volantet de nos et de signor Werrit son C 
peire et de dame Baizile sa meire, Ysabel sai fdme, fille signor Robert de Dales® 
mareschaul mon signor le duc de Loherai/igne, de vint levrées de terre à mesains, 
c'est à savoir de dix livrées à Boulai nostre fié et de dix livrées as villes davant D 
nomées et de toutes les apandises. El c'il avoit defaute des dix livrées de terre en 
ces villes davant dites, Gillet les doit perfaire à Boulai. Anoores est à savoir que 
Gillet davant dis ait assenet , per la volenteit de nos et de signor Werri son peire E 
et de dame Baizile sa meire, à Ysabel sa famé davant ditte vint livrées de terre à 
mesains por lesdous cent livres de rxiessains'^ qu'elle aportet avec lei en mariaige; et 
ces vint livrées de terre li ait il asseneit à Boulai nostre fié. Âncores est à savoir F 
ke Gilles jai dis ait mis toute la terre de Boulai desus ditte que ses peires li ait 
doneit et toutes les appendises an la main signor Robert davant dit, et Tan et (sic) 
fait tenant et prenant, per la volanteit de nos et de signor Werri sou peire et de G 
dame Bazile sa meire, que il an faisse lou prouaige de lui et de Ysabel sa famé 
clavant ditte (a parent de signor Beumont de Grinberch chevalier et de signor 
Beumont de Salebruche^ et de signor JofTroi son freire) tant que il et la ditte Ysa- H 
bel soient à lor conduit; et ceste terre de Boulai et toutes les appandises tenret 
li dis sires Roubers, ou sui hoirs ce de lui defailloit, en nom d'eritaige tant que 
li dit enfant soient à lor conduit, et lou sorplus de vint livrées de terre en ceste J 
terre à Boulai davant ditte doit li sires Robers, ou sui hoirs ce de lui defailloit, 
randre à signor Werrit davant dit. Et tenret ancores li dis sires Robers, il ou sui 
h[oir] ce de lui defailloit , en nom d*eritaige les cent soldées de terre que il ait as- K 
seneit à Ysabel sa fille davant ditte por les sinqaante livrer de messains ke il li 
devoit doneir après dous cens livrer desus dites, et an feret lou prouaige de sa 
fille jai dite où il voret et où il lui plairet. Ancores est à savoir ke quant Gilles L 
davant dis vorret estre à son conduit, il et Ysabel sa famé devant ditte, li sires 
Werris davant dis lor doit doneir en nom d'eritaige trante livrées de terre à mes- 
sains à Boulai nostre fié davant dit, et dix livrées de terre à messains sus son droit M 
heritaige en viles desus nomées avec les apendisses toutes , à tenir com droit heri- 



* Dalem, canton de Bouxonvilie (Moselle). 
^ Je traduis mt par messains, qui se trouve 
' dans Tacte en toutes lettres (pages i54 LM, 



i65 DJKet 166 A) plus souvent encore que 
mesains. 

■ Voyex pièce 8. 



DES MANUSCRITS. 



165 



A Uige et cum droit dowaire. Après est à savoir ke ce la davaot ditte Ysabel moroit 
davant sens hoirs de son cors, Gilles et ii sires Werris ses peires, ou li hoirs signor 
Werri ce d'iaux defailloit, ou cil qai tendroient la pertie de Terilaige signor Werri 

B jai dit, randeroient cum droit datours à signor Robert devant dit, e( à ces hoirs 
ce de lui defailloit, les dous cens livres de messains boensef loialx ke li dis sires 
Robers .lor devet avec Ysabel sa fille davant ditte. Et tenroit li dis sire Robers, ou 

G sui hoirs ce de lui defailloit, les vint livrées de terre à Boulai desus dites et toutes 
les appendises en nom d'eritaige, tant ke li sire Werris ou Gilles davant dis ses 
fils, ou li hoir signor Werri c'il n*estoit, ou cil qsi tendroit son herilaige, paie- 

D roient entieremant à signor Robert davant dit, on à ces hoirs ce de lui defailloit, 
les dous cens livres de messains desus dittes; et quant il paieroient les dous cens 
livres li sires Robers, ou sui hoir c'il n*estoit, lor clameroient quite Teritaige da- 

E vant dit. Et de Taquast que li sires Robers ou sui hoirs averoient fait des prouaiges 
de ces vint livrées de terre à Boulai desus dittes, a parant des signors desus no- 
meis, devant lou jor dou decet Ysabel davant dite, anporteroit Gilles davant dis, 

F ou mes sires Werris ses peires, la moitié de celui aquast, et Tautre moitiés seroit 
mon signor Robert devant dit ou ses hoirs ce de lui defailloit. Et des prouaiges 
qae li sires Robers ou sui hoir panroient, dès celui jor en avant ke la ditte Ysabel 

G defauroit, en ces vint livrées de terre à Boulai devant dittes, ne poroient ne ne 
deveroient li sires Werris davant dis, ne Gilles ses fils ne autres lor hoirs, riens 
demandeir à signor Robert davant dit ne à ces hoirs; et seroient ancores signor 

U Robert, ou ces hoirs ce de lui defailloit, les cent soldées de terre desus dittes et 
tuit li prouaige qui en fuissent venu ne ke jamais en vendroient soûle et qaite, sans 
riens à pertir à Gillet davant dit ne à signor Werri ne à ces hoirs. Après est à sa- 

J voir ke c*il defailloit de Gillet davant dit (ke Dex ne voille!) ou ce il defailloit 
sens hoirs de son cors , Ysabel davant ditte emporteroit vint livrées de terre à 
messains por son dowaire anci corn il li est ci davant devisseis, et anporteroit 

K ancores savemant et an paix la ditte Ysabel vint livrées de terre à messains à 
Boulai no5fre fié, et les tenroit sens riens à rabatre en nom dVritaige avec les ap- 
pendises toutes tant que li dis sires Werris, ou sui hoir ce de lui defailloit, paie- 

L roient à lei ou à mon signor Robert son peire, ou as hoirs signor [Robert] ce de 
lei defailloit, dous cens livres de mesains desus dites boens et loialx ; et quant il li 
averoient paiet les dous cens livres, la ditte Ysabel, ou mes sires Robers ses peires 

M c'ele n estoit, ou li hoir signor Robert, aqaiteroient Teritaige davant dit. Et est à 
savoir que nos devons la ditte Ysabel faire joïr de son douaire davant dit et de la 
terre ke li est asenée por ces deniers à Boulai nostre fié; et quaque^ il avenoit de 



ACTES 

LAKOUE 
VUrOAIRE. 



* On pent croire que quaque est ici pour quoi que. 



166 



NOTICES 



ACTES 

BN 

LA!«GDE 

VUI.6\IRR. 



Ysabel nos ferions signor Robert davant dit, ou ces hoirs ce de lui defaiUoit, joir A 
des vint livrées de terre à Boulai desus dittes ei des appendises, tant ke li dis sires 
Werris ou sui hoirs paieroient à iaux dous cens livres de messains desus dittes, 
et seu feriens nos com sires tenir bonement et loiament. En tesmoignaige de la B 
qaele chose, je Hawi dame de Boulai davant ditte ai mis mon saiel pandent por 
mi et por Cuene et Joffroi mes hoirs desus dis, per la reqaeste et per la.proiere 
dou dit signor Werri et de dame Bazile sa famé et de Giilet son fil desus dit et de C 
touz ses hoirs, en ces présentes lettres. Et se avons priet et requis à nostre chier 
signor Jehan de Fenestranges ^^ de qui nos tenons Boulai et les appendisses, que 
il ait mis son saiel avec le nostre en ces présentes lettres, etqu^ toutes ses choses D 
desus dites et toutes ces covenances soient per son créant et per son los. Et je 
Jehans sires de Fenestranges jai dis crante et otroi bonement et loiament toutes 
ses covenances et toutes ces choses davant dites por mi et por mes hoirs. En tes* £ 
moignaige de laqade chose, ju ai mis mon saiel en ces présentes lettres. Et nous 
Cuenes et Joffrois davant dit ^^ usons en ces présentes lettres dou sael nostre chiere 
meire Hawi davant ditte et dou saiel no5(re chier signor Jehan sire de Fenes- F 
tranges devant dit, ki furent faites ^^ Tan de graice Noitre Signor mil dous cens 
quatre vins et trois anz , lou jor de Toctavle saint Pierre et saint Pol ou mois de 
fenal. G 

237. 

1823, août. — Lorr. aSi, n* 124. 

Nous Thiebaus cuens de Bar faisons savoir à tous que nos nos tenons à bien H 
paiey de cinc cens livres de tournois les queis nos avons receues en deniers con- 
tans de noble home Ferri duc de Lorrainne et marchis, qui en estoit tenus à nos 
au termine de ceste feste saint Remmy ou chief d'octobre novellement venant; J 
les qués cinc cens livres doient estre rabatues de la sonme des vint mile livres 
de tomois dont il est tenus à nos, si com il est contenu en lettres que nos avons 
dou dit duc. En tesmougnaige de la queli chose, nos avons mis nostre seel en ces K 
présentes lettres, que furent faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins et trois 
on mois d*aoust. 

238. 

1283, 9 septembre. — Lorr. 176, n* i46. 

Nos Warniers par la volanteit de Dui [sic) abes de Senpieremont ^ et jeFran- L 

^^ Fénélrange , arrondissement de Sairebourg *' Même observation pour les mots ki furent 

( Meurthe] . faites. 

^^ Les mots devant dit sont efifacés et incer- ' Saint -Pierremont, près Avril, canton de 

tains. Briey (Moselle). 



/ 



DES MANUSCRITS. 



167 



A quignons de Serou ville ' prevos de Briey ^ faisons savoir à 'tous que com mes sires 
Jehans chevalliers sires de Houqo^ranges, et Amous ces freires escuiers, et Bertre- 
mins Brichés de Thiquenuet^ euxant descorde et contans antre aus, ci con de 

B Bricheit qui s*estoit partis de Chiqoenuet de desous les dis mon signor Jehan et 
Amout son freire, paix et acorde an ait esteit faite an celé manniere que il ont 
reconnut an droit par devant nos et reconoixant , li dis Briçheis an chief que il doit 

C mètre un de ses anfans, c'est à savoir Jehan son fil, demorant desous mon signor 
Jehan €f Amout son freire à Thiquenaet, et le doit faire tenant de xx jors de terre 
ou ban et de dous fauciees de preit et d*une grenge et d*une maizon au lui {sic) de 

D Thîqotfnuet, et doit li dis Jehans servir à mon signor Jehan et à Amout son freire 
et à lur oirs anci con li autre home demorant à Ghiqaenuet. Et est à savoir que 
ce lidis Jehans moroit sans oir de son cors, cil qui vorroit tenir le dit eritage, 

£ c'est à savoir les xx jours de terre et les dous faucies de preit et la grenge et la 
maison, il serviroit à mon signor Jehan et k Amout son freire et à lur oirs anci 
com li autre home de la ville de Chiqaenuet. Et ce il avenoit que il eust oirs de 

F son cors, li oir demourroiant an Teritage desus dit et an serviroiantmon signor 
Jehan et Amout et lur oirs anci com li autre home de la ville. Et est ancor à 
savoir que li dis Brichés, il et su oir, parmey ces convenances desus nomées, 

G puent alleir demoreir an quel lui {sic) que il vorront, soit à Chiqaenuet meimes 
soit allours, et puant apelleir à signor cui il vorront san rien à meffaire anvar les 
dis mon signor Jehan , Arnout et lur oirs , et san xuled'aus, fors que cil qui tenroiant 

H le dit eritage, c'est à savoir les xx jours de terre, les dous faucies de preit, la 
grenge et la maison, ne lur puant ne doiant rien demandeir an quelque lui {sic) 
que il demorsant. Et est ancor à savoir que li disBr[i]chés doit avoir latres celées 

J dou saiel noble baron Thiebaut conte de Bair, les qués doiant devizer toutes ses 
convenances anci com il est contenut an ceste latre si desus, c'est à savoir que li 
dis mes sires Jehans et Arnous ces freires doiant venir devant le dit conte et li 

K doiant prier et reqoerre que il messet son saiet an unes latres qui devizer ont les 
convenances teles com mes sires Jehans, Arnous et lur oir ont foit anvar Bertre- 
min Brichet et ces oirs, les queles sont si desus escrites. Et ce il avenoit que li dis 

L mes sires Jehans, Amous ces freires fuxant rebelle d'aller avant anci con il est 
contenut si desus, je li dis Franquignons prevos lur doie faire con justice et les 
doie constrandre qu'il le fasent. Et por ce que sestc chose soit ceure et estauble, 

M à la reqseste des dis mon signor Jehan, Arnout son freire, Bet*tremin Bricheit et à 



* Serronville, canton d*Audan- le -Roman 
(Moadle). 

' Voyei pièce 5o. 

^ Tucquegnîeux , canton d'Audun-le-Roman 



(Moselle). On trouvera plus loin dans certains 
passages (lignes BDfc)G) la leçon Chiquenuet , 
que j*ai reproduite comme teituelle, tout en la 
croyant mauvaise. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



168 



NOTICES 



ACTES 

BN 

LA1V6UB 

VULGAIRE. 



iur prières, nos li dis Warniers abes et je li dis Franqaignon prevos avons mis A 
nos saiés an ces prezantes latres , que furant faites Tan de grâce mil ce quatre vins 
et trois ans, le londemen de la Nativiteit Nostre Dame an septanbre. 

239. 

1 283 , octobre. — Lorr. 85 » n* 191. 

Je Jehans sires de Chosuel ^ faz savoir à touz que [je] me teing por bien paies de B 
trois cens livres de tornois que li nobles bers Ferris duz de Loraingne et marchis 
mes sires me devoit à ceste feste saint Remei trépassée an Tan de grâce mdl douz 
cens quatre vins et trois, et an qait le dit Ferri, et clam quite le noble barom C 
Thieb[au]t conte de Bar de la ploigeriee des dites trois cens livres; et por ce qae 
ce soit ferme chouse et estauble, j'ai scellées ces presantes letres de mon seel, que 
furent faites en Tan de grâce mil douz cens quatre vins et trois ou mois d'oc- D 
taubre. 

240. 

1283, novembre. — Loir. 979, n* 34. 

Nos Harmans ef Willaumes frère de Monacort ^ fil Aubère que fuit, faisons savoir E 
ai touz que nos avuns donei et aiquitei, donons et aiquituns ai touz jours mais, 
sans reclen de nos ne de nos hoirs, ai Tabbei et au covent de Sennones^ quant qB« 
nos avuns d'eritaige, poons avoir et doions ai Monacort, nen ailleurs, en terres, F 
en preis, en mesez, en bois et en toutes autres chosez, et les en* faisons mente- 
nant saisis et tenans, chaiteis levans chaiteis pregnans, en teil menniere que li 
abbes et li covens davant dit ont donei et otriei ai moi Willaume davant nommei G 
toute mai vie en mes drais dou siegle provande de convers eis maisons de lai pre- 
vostei de Sennones, et doient doner ai^ paieir ai moi Harmant davant dit et ai 
mai famme toute nostre vie, chaicun an ai Monacort, douze ymaus de waiing H 
moaige ai lai mesere de Vi ^, ensi cum ces chosez sunt devisées en lai lettre que 
li abbes et li covens davant dit nos ont donée seelée de lours seeis. Et toutes ces 
chosez desus dites sunt faites par lou lous et lou créant de mai famme Harmant J 
davant nommei. Et en tesmongoaige de veritei, en avuns nos donei ai Taibbei et 



^ Voyez pièce 3 1 . 

^ Mouacoort, canton de Lunéville (Meurthe). 
Ce nom sa présente plus loin et se lit, comme 
ici , MontMort plut6t que Monacort, 

* Voyez pièce 1 19. 

^ Le même clerc, qui a rendu ici par ai la 



conjonction et, l*a écrite trois fois en toutes 
lettres, selon Toilbographe régulière ;j ai donc 
adopté la forme régulière et dans tons les pas- 
sages où le clerc a représenté cette conjonction 
par un signe abréviatif. 
* Voyez pièce 67. 



DES MANUSCRITS. 



169 



A au coveût de Sennonesdavant dit ces présentes lettues seelées par nos proieiresel 
par nos reqoestes , par lai proieire ^ et lai proieire de mai famme Harmant desus dit^, 
des seeis religions home Tabbei de Sailinvaus'' et lou doiin de Saint Estene de Vi , 

B qui furent faites Tan de graice mil dous cens quatre vins et trois ou mois de 
novembre. 

241. 

1284, i" mai. — Lorr. 348, n' i8.' 

m 

G Je Phelippes, sires de Sorcey^en partie, fais savoir à touz que tout le fiés que 
messires JofTroyz li Petiz de Monçons^ qui fut teooit et devoit tenir de mes an- 
cessors et de moi à Nonceart' et as apandises de Nonceart en queilque meniere 

D qa« ce fust, le queil fiés mi ancessor et je teniens en arrière fiés de noble home 
Thyebaut conte de Bar mon signor, que je icelui fiés quite et ai quitei à tenir à 
touz jors maiz au devant dit conte de fiar et à ses heirs contes de fiar après lui. 

£ En tesmoignaige de là queil chose, por ce que ferme seit et estauble, je ai mis 
mon seel en ces présentes letres. Ce fu fait Tan de grâce mil doucenz quatre 
vins et quatre, le lundi après les trois semainnes de Paisques. 

242. 

1284, 7 septembre. — Lorr. 977, p. 11, n* 9. 

F Thiebaus de Moélain li maistre eschavins et li trezes juriez de Mez font savoir 
à touz ke Gerars de Vaus ^ ait reconut per devant oifs en droit ke il ne seu hoir 
n'ont nul droit en deismés gros et menuz ne ou don de la gleyse de Lustanges ^ 

G ne enz appandizes, ainz est Tabbeit et lo covant de Saint Vincent de Mez. Et per 
la proieire de Gerart de Vauz desor dit, sont ses presantes lettres sayeleies dou 
commun sayel de Mez en tesmoignaige de veriteit, ke furent faites la vigile de la 

H Nativeteit Nostre Dame ou mois de septambre, kant li miliares corroit per m et ce 
et un" et nii ans. 

243. 

1284 , 3 janvier, v. st. — Lorr. 8a , n* 1 2. 

j Je Âsselins de Bouconville^ dis baillis de Saint MihiW^ fais savoir à tous qui 



ACTES 

EN 

LAN6UE 

VULGAIRE. 



* Le sens exigerait mai proieire ou lai proieire 
de moi, 

* Coït, dite, 

^ Salivai , canton de Château - Salins 
(Meurthe). 
^ Voyex pièce 5o. 



* Voyei pièce 17. 
' Voyez pièce «o. 

^ Voyez pièce 196. 

* Voyez la même pièce. 
^ Voyez pièce 11 5. 

* Voyez pièce 22, - 



TOME xxvm, 2' partie. 



214 



170 



NOTICES 



ACTBS 

EN 

LANGUE 

ViaOAlllR. 



verrant et orrant oea présent lettres que je ai receu dea toiiDowîers de Commar* A 
cei ^ par la main Baeain pnovost de Commarctt et par la main Wathier de Sans \ 
sexaate livres de bons tournois que estoient eocor à paier de Tanneie passeie, eÈ 
m'en taog pour bien aolut et pour bien paie des dia tonnowiers; et pour ce que B 
ce soit ferme chose et estaoble, ai je mis mon seel dont je use en cea présentes 
lettres, et ai priiey et requis à hommes relegious, c'est assavoir à signer Henri 
dist Barnettin prier de Tabbeie de Saint MihieZ et à signer Warin priour de C 
Saint Thiebaut de la ditte ville de Saint MihiW, qu'il mettent lor seels avec le 
mien en ces présentes lettres. Et nos Henris et Warins priour desus dist, à la 
priiere et à la requeste dou dist AsseKn ^ avons mis nos seels avec le seel dou D 
dist Asselin en ces présentes lettres, que furent faites Tan de grâce mil dous 
cens qaatre vins et quatre on mois de janvier, le mercredi apr^ la scirconcision 
Deu Nostrc Signer. 

1284,. , . janvier* v. st. — Loir. 983, p. 1 1, n* iq. 

Conue chose soit à tons ke Theirias de Gonflans ^ li vairiers ait aquasteit à toz E 
jors maix a doiein et achaipitre de Saint Saveur ^ [une maixon^ ke siet ator Saint 
Savour, ke fut Gillat lou Vieseir, p^r^ mey xxx s. de m^ci^cn^ ^ de cens k'il lor an 
paierit (sic) cliaic'an à tos jors » la moi[tiet à feate} saint Jehan Baptiste et Fati^e moi- F 
tiet à iNoieii ; etper mey tant li doit li doieins et li chaipitres wairantir à toz jors« Et 
de cest aquast lQr[a fait] Theirias desor dis boin paiemant; et Theirias doit ceste 
maixon retenir et ne la doit mies laixier déchoir. Cist escris fut fai[s] après lou G 
vintime jor de Noieil, kant li miliaires corroit per m et ce et iiii^^ et mi ans. — 
Jehans li mi^rciers Tescrit^. 

245. 
1284, «8 janvier. — Lwr. 3dii a** 3. 

Nos Joffrois sires d'Aspremont^ faisons savoir à tous ceaus qui ces lettres ver- H 
ront et orront que cum nos aiens eu afaire à Âscelin de Bouconville ^, bailli de 
Saint MihieP, ensi comme de preat de deniers qu'il nos ai prestei, de merchean- 



^ Voyez pièce 5o. 

^ n faudrait peut-être lire Saas, ce qui pour- 
rait désigner Sauix-en-Barrois , canton doVoid 
(Meuse). 

' Gonflans- en -Jamisy, arroDditseKieDt de 
Briey (Moselle). 

* Voyei pièce g. 

' Ce qui est placé entre crocbefca, iei et plus 



bas, représente des fins de lignes déchirées 
dans {^original. 

^ Vciy«a pièce ^9 « noie 3. 

' Il y a dans Tacte mU (Voy. pièce 49*) 

* Il n'y a pas trace de sceau. 

* Voyes pièce 8. 

* Voyez pièce 1 1 5. 

* Voyez pièce 2a. 



DES MANUSCRITS. 



171 



A dies et d'aatres choses qudx qu*elle6 soient et aient eitei de cest jor eo arrier jua* 
que au jord'ui, se rieûS li devant dis Asoelins ai reoeu de nos p^ Tâucoison des 
devant dis prest at nitrcheandies plus qu'il ne deast, au queil plus redemandeir 

B au devant dit Asceiin nos euasiens et peussiens avoir par droit action entx)atre 
le dit Asœlin por lou souplus quela qu'il fu&t redemandeir, nos confessons que 
de ceu et de qaanqu'ii peusl et deust estre tenus à nos et à nos hoirs por raison de 

C restitution, il de ce nos ai fait pleniere satisfaction en deniers contans nombreiz 
et delivreiz à' nos; laquelle satisfaction (consoil sor ce eu et délibération pleniere) 
de nostre propre volantei et spontainne agreaimmes et agréons, et avons aquittei et 

D aquittons le dit Asceiin et ses hoirs. Et est encore à savoir que les dix livres de 
tornois que nostre sires Thiebaus cuens de Bair nos doit paier ou faire paier 
chascun an à Saint Mihiel, lesquels li devant dis baillis ai receu jusque au 

E jor d'ui^ nos por nos et por nos hors li aquittons, et prometons por nos et por 
nos hoirs au devant dit Asceiin por lui et por ses hoirs que contre ceste 
aquittance et refutacion ne venrons ne ferons venir par nos ne par autrui à nui 

F jor mais, ne question ne Tan moverons ne ferons movoir ne lui ne ses hoirs par 
nos ne par autrui devant queil juge que ce soit, ecclesiaiste ou lemporeil. Et se li 
devant dis Asoelins cuide avoir riens mespris en plus resoivre de nos por la rai- 

G son de prest de m«rcheandie ou de la rcoepte des dix livres desus dites qu'il ne 
deust , nos Tan aquittons et tant corn k nos an afiert li aquittons le pechié se point 
en I ai eu« En tesmoignaige de verîtei^ avons nos mis nostre seeil en ses présentes 

H lettres^ lesqueik furent £adies Tan degraice mil dous cens quatre vins et quatre, 
le juedi devant la fcste saint Vincent 



ACTES 

KN 

LANOUE 

VULGAIRK. 



246. 

1284, mars, v. st. — Loir. 971, n" 27. 

J Nous Rembaus cureisde Doncort ^ doieins de la crostianteit de Baisailles \ fai- 
sons à savoir à touz ke li sires Pieres de Bevillés ' chivelliers et dame Iveite» sa 
famé ont donneit à tou jors en heritaige à Symonnin, fil mon signer Weiry 

K d'Enflenville ^ iâxivelUer ki fut, et à Orable sa feme, lour fille, cinquante qaartes 
de bleif, c'est à savoir trente qaartes de fromant et vint qaartes d'avoinne, à penre 
chacun an an leur partie de leur grand deimé de Bevillés dou premier paie- 

L mant , an teil mainiere ke se Orable moroit sans oir de son cors cist dons revan- 
roit a signour Pieron et à ses oirs. Et cist dons est fai2 par lou crant et par la 



^ Dottcourt-lsf*GonAans , canton de Conflans 
(Moselle). 
* Batailles, canton de Longwy (Moselle). 



' Beuvillers, canton d'Andun- le -Roman 
(Moselle). 
* Afflevilie, canton de Conflans ( Moselle ). 



2a. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



172 



NOTICES 



volantei d'Ancillon leur fil fors de maimburnie. Et ne pueeDt ne doient li sires A 
Pieres ne sui hoirs vaodre ne anwaygier le deimé de Beviliés ke li dis Symoiiniûs 
et Orabie et leur hoirs n'aient les cinkanle qaartes desuz dites. Et ont convant li 
sires Pieres, dame Ivette et Anciilons à tenir toutes ces choses desuz dites bien et B 
loiaimant. Et por ceu ke ceu soit ferme chose etaistable, avons noz mis nostre 
saiél an ces présentes lettres à la rekeste des parties an tamoignage de veritey, ki 
furen (51c) faites l'an de graice m. ce. kaitre vins et quatre ans ou moys de mars. C 



247. 

♦ 

1285, mai. — Loir. 291, n" S. 

Om nom dou Père et dou Fil et dou Saint Eperit^ amen. Je dame Mahaus, D 
[contesse de Sarejbruche ^ et dame de Commercei^, an mon san et an ma bonne 
memoirrc, fais mon testament et ma devise en tel meniere. Premièrement je vuel 
que tuit mi det soient paie et mi tort fait amande. Et vue! que om rende a signor E 
Nichoie curei dlxie ^ quinze livres de tornois pour un cheval que je ai aut dou 
sien, a signor Willanie curei de Marlei^ dix livres pour un chevsj que je ai aut 
dou sien. Après je devis a priorei de Radonviller^ vint livres, à Tabaie de Lan- F 
vor^ dix livres, à Tabaie dou Val de Gossangez vint livres pour achater terre pour 
faire chascun an mon anniversaire, à Tabaie de Rieval "^ vint livres pour achater 
terre pour faire chascun an mon anniversaire, à la cbapele Saint Nicholais de G 
Commercei vint livres pour acheter terre pour faire mon anniversaire chascun 
an, à Ecurei® dix livres, à Jenete ma damoiselle vint livres et une de mez rou- 
bez (cotte, sorcot et corset), à Marie la petite cent soudeiez de terre à sa vie à H 
panre sus lou four d'Ortnai et sus ce que j'ai om four de Sorcecort, et^ Fautre 
Marie dix livres pour li assener, à Perrenet mon charreton *® dix livres, à Durant 
mon tailleur cent sous, à Belin sexante sous, as povres gens de Morlei vint J 
livres pour cottez et pour soUez , à Tuevre dou mostier cent sous , aas povres de 
Commercei vint et cinc livres, à Tuevre de la parroche cent sous, aus povres de 



' Voyez pièce 8 . 
> Voyez pièce 5o. 

^ Issey, dépendance de Ville-Issey, canton de 
Gomniercy (Meuse). 

* Morley, canton de Montiers-sur-Sanlx 
(Meuse). L*acle porte ici Marlei et plus bas 
Morlei, 

* Hadonvilliers, canton de Brienne (Aube). 
^ Larrivour, canton de Lusigny (Aube). 



^ Riezval, près Vacon, canton de Void 
(Meuse). 

^ Écurey, canton de MoDtiers-sur-SauU 
(Meuse). 

* G*est par erreur que l'abréviation de et a 
été écrite au lieu de la préposition a, qui, dans 
le reste de Tacte , se représente dix-sept fois ave<; 
Torthographe actuelle. 

'^ Les lettres rre sont illisibles. 



DES MANUSCRITS. 



173 



A Vile Hardewi dii livres, a povres *^ de Vignoi*^ cent sous, as povres de Melegnei 
loQ Grant^^ cent sous, à Lanoi^^ cent sous, à Sommiere'^ cent sons, as frerez 
menors de Toul cent sous, as frerez proichors de Toul dix livres, as frerez proi- 

B chors de Mez cent sous, as frerez menors cent sous. Après je vuel assi que tuit mi 
juel et toutez mez roubez soient donneies pour Deu par la main de mes exocu- 
tours, et vuel assi que ce je suis tenue à paier lou testament Willame mon mari 

G que mi executoar lou paie (sic) de mez biens. Et pour ces chosez parfaire et assuvir 
fais je execu tours mon signor mon mari lou conte de Sarebruche, et frère Jehan 
dou Pont de Tordre des frerez proichors, en cui mains je mes toute ma terre 

D que vient de part moi, et vuel qu*i] an soient saisi et prangnent toutez lez issues 

. entièrement tant que mez testamens soit paies dou tout. Et pour ce que ce soit 
ferme chose et estauble, ai je fait cest testament saeller dou sael mon signor desus 

E dît awec lou mien saei, que fuit fais Tan de grâce mil dons cens quatre vins et 
cinc en mois de mai. Et vuel que la menoie desus uommeie soit an tournois. 



ACTES 
EN 
. LANGUE 
YUL6AIRB. 



248. 
1285, septembre. — Loir. 982 , n* i5. 

F Je Colins sires de Deuyllei ^ fais cognoissant à tous que je ai repris de noble 
home mon chier signor Thiebaut conte de Bar, avec les autres fiez que je tieng 
dou dit conte, Cereicorl^ et Melezeicort^ mes villes, que estoient mes alluelz, le 

G ban et la justice* et tout ce entierejnent que siet en parrochages, ens finages et ens 
appartinences des dites villes, sens riens fors mettre; et deix et oyt masniées de 
homes que mes sires Hugues li Poulains qui fut tenoit de moi à Cereicort, les 

H quelz deix et oyt masniées de homes li hoir le dit Poulain tenront de moi, car ce 
est mes fiez ,.^ je les tieng et tenrai dou dit conte. Encor est à savoir que je ai repris 
dou dit conte de Bar en fiei et en homage lige trois masniées de homes que je 

J tieng à Frains^ et h moitiei dou ban et de la justice de Frains, et tout Taq^est 
entièrement que mes sires Willaumes mes peires fit à Renart de Frainz , li quelz 
aqués siet on ban, on finage et ens appartinences de Frainz, les quelz dites 

K choses de Frains sunt mes alluelz, saulf ce que le fiei que mes sires Barthlemeus 



** G*est-à-dire aas povrts ou as povres^ 
comme cela est écrit avant et après ; on a trouvé 
plus haut a pour au devant signor et prioreL 

^* Vignot, canton de Gommercy (Meuse). 

" Mëligny- le -Grand, canton de Void 
(Meuse). 

^^ Laanois, ancienne chapelle, non loin 



de Lérouville, canton de Gommercy (Meuse). 

1^ Sommière , ancienne léproserie , près Saint- 
Aubin, canton de Gommercy. 

^ Voyez pièce 5o. 

* Sérécourt, canton de Lamarche (Vosges). 
^ Morizécourt, même canton. 

* Voyex pièce 67, 



174 



NOTICES 



ACTB.S 

LAHOUR 
rt't.OATKE 



Chevriés de Thoulaincort ^ te&oit de moi à Frains> on finage et eni appartinences A 
de la dite FrainSf je ai qaitei et otroiei au dit Côate* et vuel et otroi que li dis 
Barthlemeus en entrait ou demoroit en Tomage le dit conte et que desorenavant je 
ne mi hoir n'en puissiens riens demandeir au dit Barthlemeu ne à ses hoirs, ne B 
de riens ne l'en puissknsconstraindre pour le dit fiei qu'il tenoit de moi à la dite 
Frain2 ne autre part en quelque leu que ce fust, car je Tai quitei et vendu au 
dit conte. Bncor est à savoir que je ai repris en fiei et en homage lige dou dit C 
conte le fiei de Mons, dou parrochage, dou finage et des appartinences de la dite 
Mons, lou quel li sires de Choisieul^ tient de moi nui à nui, et tout ce qU6 on 
tient à la dite Mons, on parrochage, on finage et ens appartinences de la dite D 
Mons, dou dit seignor de Choisieul; et le fiei de Donvaleir'', dou ban, dou parro- 
chage et dou finage de la dite DoAvaleir, que mes sires Jehans de Paignei ^ tient 
de moi en fiei et en bornage nui à nui, et tout ce entièrement que li hoir d'Au- £ 
celle ^ tiennent à Martignei ^^, on ban, on parrochage et on finage de la diteMar* 
tigoei, que est mes fiez , et tout ce ausi qii« Perrins prevos de Deuyllei, Jehans ba- 
rons de la Marche'^ et li hoir Colart de la Marche tiennent de mei en fiei et en F 
homage à la dite Martignei. Et cest vendage dessus dit ai je fait au dit conte pour 
dous cenz et cinquante livres de bons tournois, des quelz diz deniers je me tieng 
pour solz et pour paies dou dit conte entièrement; et renonce à ce que je ne G 
puisse ^^ dire autre fois que je n'aie estei paiez des dis deniers dou dit conte entiè- 
rement. Et ai promis et suis tenuz pour mei et pour mes hoirs sor Tobligement 
de tous mes biens niobles et non mobles prasens et à venir, où que il soient et H 
puissent estre treuvei, k tenir ^^ à gardeir les choses dessus devisées^^làgarentir 
au dit conte et à ses hoirs la vendue des choses dessus dites envers tontes gebs 
jusques à droit; et se il avenoit que mi desvantier ou je eussiens fait fiei ou mis J 
fors de nos mains les choses dessus dites ou partie de elles , des quelz choses je 
ai fait fiei et ai repris dou dit conte de Bar si comme il est dessus devisei, je suis 
tenus au delivreir et au despeschier et au desloier de tous loîens en teil meniere K 
que li diz cueus en puisse esploitier ensi comme sires puet et doit esploitier de son fiei 
lige se mestiers li estoit. Et en cest fait ai je renonciei et renonce à tous us, à toutes 
costumes et à toutes aides de fait et de droit qui en cest fait me porroient aidier L 
et au dit conte ou à ses hoirs neure. Et pour ce que ceste chose soit ferme et 
estable, je Colins sires de Deuyllei ai mis mon seel dou quel je use en ces pré- 
sentes lettres, et ai proiei et requis à religieus homes freire Jehan ^ per la permis- M 



^ Toliaincourt , canton de Lamarche ( Vosges) . 

• Voyez pièce 3 1 . 

^ Domvallier, canton de Mirecourt (Vosges). 

* Voyei pièce 196. 



• Voyt'E pièce 5o. 

^® Martigny, canton de Lianitrcbe (Vosges). 



" Voyei pièce 69. 
" Corr. J€ puisse. 



KN 

VULOAIRE. 



DES MANUSCRITS. 175 

A sion de Deu abbei de Flabieumont ^', «t à mon signer Willaume monr freire, 

moinne de Tabbaie de Saint Ëvre ^^ de Toul prieur de DeuyUei, qu'il metteot ior ^^'^ 

seek en ces présentes lettres. Et nos freires Jehana et Willaumes prieurs dessus 

B dit, à la reqofste etkh proiere dou dit Colin seignor de DeujUei, avons mis nos 
seels en ces présentes lettres avec le sien seel en tesmoignage de veritei. Ce fut 
fait Fan de graoe mil doua cens quatre vins et cinc on mois de septembre ^^. 

249. 

1285, i" novembre. — Lorr. 261, n* i^S. 

t 

G Nous Thiebaus cuens de Bar faisons savoir à tous que nos avons receu de noble 
home Ferri duc de LornuniM et marcbis cinc cens livres de tournoii pour le termine 
de ceste saint Remei passée, les qoeilz cinc cens livres doient estre rabatues de 

D la sonme des vint mile livres que li dis dux nos doit si com il est contenu en 
lettres que nos avons dou dit duc» En tesmognaige de la queil chose, por ce que 
ferme soit et estable, nos avons mis nostre seel en ces priantes lettres, que furent 

Ë faites Fan de grâce mil dous cenz quatre vins et cinc, le jour de feste de Tous 
Sains on mois de novembre. 

250. 

1285, 28 janvier, v. si. — Lorr. 267, n* 5. 

F Nos Henris, par la graoe de Deu evesques de Verdun , faisons savoir à tous que 
nos, por le proffit et Futilitei de Fegleise de Verdun et de nos, de nostre propre 
volentei » donons et avons donei à noble baron Thiebaut oonte de Bar la tierce 

G partie de icdlea oyt mille livres as quels Jaoommins Poujoise nostres citai nz de 
Verdun et toutes les choses que li dis Jacommins al en nostre justice nos ont estei 
enbanies par nostre doien de la laie justice et nos eschevins de Verdun. Et est à 

H savoir que se on ne pooit avoir toutes les oyt mille livres U dis cuena n'en porte- 
roit for que le tiers de ce que on en porroit leveir^ saulf ce que nos ne poons rieais 
relaischier des oyt mille livres ae nen est par Fotrcn et le consentement dou dit 

J oonte de Bar. Ëncor est à savoir que nos au devant dit conte douons et avons 
donei la tierce partie de tous les proaiges que nos venront de la vilcontei de Ver- 
dun les premiers cinc ans après ce que nos avérons en nostre main la devant dite 

K vilcontei; et se aucun proaige aviens ou avoir poiens et deviens des choses qui 
ont estei melfaites en la justice de la vilcontei en tempz que li citain dé Verdun 

>^ Voyti pièce Sg. -- ^« Abbaye de S«in|.Epvre de Toul (Mewthe). -- ^^ Voyei pièce S08, 
note 5. ■ .*. 



176 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



l'ont tenu en gage, li diz cuens de icelz proaiges avérai ausi le tiers et nos les dous A 
pars. Ne riens des dites choses nos ne poôns ne ne devons leveir ne esploitier, ne 
par paix ne per autre meniere quelz que elle soit ou puisse estre, que li diz cuens 
n'i ait le tiers et nos les dous pars. Et parmei cest acompaignenient li diz cuens B 
nos doit aidier à leveir et à esploitier les choses de Tacompaignement dessus dit 
lealment et en bone foi. Et se il avenoit que nos le dit conte, pour ces choses- 
dessus dites recouvreir, feissiens venir à Verdun ou autre part à armes, il n'i C 
amanroit for que tant de gens à armes comme nos li manderiens; et adonques li 
diz cuens et ses gens à armes et nos et nos gens à armes penriens nos despens sor 
celz par cui culpe et par cui tort nos et li diz cuens et nos gens et les suées gens D 
seriens venu à Verdun ou autre part à armes; et se avoir n'en poiens nos des- 
pens , nos les penriens suz les biens communs dessus diz. En tesmoignage de la 
quel chose et pour ce que elle soit ferme et estable, nos avons fait seelleir cestes E 
présentes lettres de nostre seel, que furent faites et douées à Saint MihieH Tan de 
grâce mil dous cens quatre vins et cinc, le lundi devant la Chandelour. 



251. 

1285, 6 mars, v. st. — Lorr. 90 bis, n* 56. 

Je JofTrois sires d'Âixe ^ fais savoir à tous ke esspecialment (sic) establis en mia pre- F 
zence Arnous escuiers, fis monsignour NicoUe de Putenges^, ait recounut eireco- 
noit per devant moy qu'il doit ai^ Henry, le fil mon signour Ysanbard do Meysen- 
bourch^ qui fut, trente livres de vies travessiens boins et loials; et pour ces trente G 
livres li ait il mins en vaige tout su qu'il ait en la dime de Bezus et en dequàn 
qu'il i apent sens riens faers mettre, et su ait il fait per mon grey et per mon 
lous et sens riens rabatre ne dechaoir de la dette de tout su qu'il en lèverait. H 
Et est à savoir ko^ toutes les fois ke Arnous ou ci hoir voront ou poront il puet 
racheteir la dite wagiere au dovant dit Henry ou à ces hoirs per mei les trente 
livres devant dittes; et est ainscor at savoir ke ce ju ou mi hoirvoUiens nous poons J 
racheter la devant dite wagiere au dit Henry per mei le (sic) dittes trente livres de 
vies travessiens, et Arnous ou ci hoir la pueent et doiet racheteir de mi ou de 



* Voyex pièce 22. 

* Voyex pièce A 5. 

^ Puttelange-Iez-Bodemack , canton de Cat- 
temnon (Moselle). 

^ La préposition à étant représentée ici par 
le signe de la conjonction et, je Fécris ai; c^est 
par la même raison que j'ai écrit plus loin ai 



savoir, ai la proiere; dans cinq autres passages 
la préposition a conservé 1 orthographe ordi- 



naire. 



* Voyei pièce 55. 

* Le clerc, qui a remplacé ici ke par ho, a 
écrit aussi de et do, puis devant et dovant: on 
trouvera enfin plus \oinforoient pour feroient. 



DES MANUSCRITS. 



177 



A mes hoirs tout enci com il foraient de Hanry devant dit. En tesmongnaige de 
la quel choze, ai la proiere et à la rekeste dou dovant dit Arnou ki m^en ait 
proiet pour su ke su est mes fiés, ai ju mins mon seel à ces prezentes lettres, que 

B furent faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins cinc ans, le mercredi après 
les Bures. 

252. 

1285, i6 mars, v. st. — Lorr. 988, p. 1, n* 4. 

G Gonue chose soit à toz ke H sires Bichiers Façons doiens de Saint Thiebat ^ ait 
aquasteit en trefons à toz jors maix à Jaikemin son nevout, lou fil Jennat son 
frère ke fut, les x s. de m^cèin^^ de cens ke Jennas ces frères avoit sus i meis ke 

D geist daier Saint Thiehat, ke Colins Ruille Maille tient, dont on an doit arrier 
chacan 11. s. et demei àSamte Glosanne^ et 11 s. etdemei à Saint Thiebat. Et de 
cest aquast li ait fait li sires Richiers boin paiemant. Et cest ^trandaige ait fait Jai- 

E kemins per^ lou crant de ces convenavles amins de part peire et de part meire : 
c^est à savoir de Bertran Façon son oncle, et de Jennat Grancol, et de Maten son 
frère, de part son peire; et de dame Poince de Traney son aiuelle, et de Waterin 

F son fil, de pari sa meire, et Simonin de Chazelles ^ ke maint à Nouviant^ ke tes- 
moingnent en bone foit ke li biens et li prous de Jaikemin desor dit i est en cest 
vandage. Cist escris fut fais lou demain de mei mars kant li miliares corroit p^r 

G M. et ce et lui" et v ans ''. — Jakiers de Nouviant Tescrit. 



ACTBS 

BU 

IJINGDE 

TDLOàlRB. 



253. 

1286, à avrii, V. st. — Lorr. 982, n" 18. 

^ Nos Jehans , par la volentei de Deu abbes de Flabeumont ^ et nos freires Robers , 
ministres de la maison de la Sainte Trinitei de la Marche \ faisons cognoissant à 
touz que mes sires Barthlemeus de Thoulaincort ^ chevaliers, establiz en propre 

^ persone per devant nos , at recogneu que il est homs liges à noble home nostre 
chier seignor Thiebaut, conte de Bar, devant tous homes, et at repris dou dit 
conte en fiey et en homage lige tout ce entièrement qu'il at, puet et doit avoir à 

K. Thoulaincort et à Frains^, as finages, as parachages et as appartinences des diz 



^ Voyex pièce 111. 

^ Il y a cUds Tacle ml. ( Voyet. pièce A 9*) 

' Voyez pièce 49. 

* Voyez la méhae pièce, note 3. 

* Ghazelles, près Scy, canton de Metz (Mo- 
selle). 

TOME xiviii, 2* partie. 



^ Voyez pièce a 19. 

^ li n y a pas trace de sceau. 

^ Voyez pièce 69. 

* Voyez la même pièce. 
' Voyez pièce 3 A 8. 

* Voyez pièce 67. 



33 



BN 

LAKGUE 
VVL6AIAE. 



178 NOTICES 

]eus, c'est assavoir en hernies, en femmes^ en preis, en terres, en bois, en yawes, A 
ACTES ^1 ban, en jugtiœ et enticmtes antres choses qudz qu'elles soient, sens riens k 

retenir. Et avec ce at receu li diz Barthlemeus don dit conte, en accmissance 
des fiez dessus dis, vint livres de tornois des quelz il se tient poor bien paies en B 
bons deniers conteiz et nombreis. Et doit li diz Barthlemeus la warde en chastel 
de la Marche chascun an par seize sepmainnes pour raison dou fiei dessus dit. Et 
est assavoir qa^ li hoir au dit Barthlemeu qui le dit fiei tenront en seront home C 
lige au dit conte de Bar ou à ses hoirs devant tous homes, et en deveront la warde 
en chastel de la Marche ohascon an par seize sqimainnes. En tesmoignage de la 
queil chose, pour ce que ferme soit et estable, nos Jehans abbes et nos freires D 
Bobers ministres dessus dit, à la requeste dou dit Barthlemeu, avons mis nos 
sedz en ces présentes lettres, que furent faites l'an de grâce mil dou cens quatre 
vins et seix, le joedi devant Pasques flories^. 

25A. 

1286, 20 avril. — Lon*. 975, p. 1 1 , n" 3. 

Gonue chose soit à tous ke Poinsignons li prestels Graise Cher» li maires les E 
Cordelières dou covant de Mes, ait aquasteit an ainne et an trefons à tou jors maix 
por larchieae Deu des Cordelières desor dites à Thiebaut, lou fil ^gnor Àbert 
Kaibaie ke fut, ces \\ s. de meceùu^ de cens k'il ait sus u. maxons ke siéent on F 
grant waide l'une ancoste Tatre, ke vont fuers dès lou grant waide antresc'a petit 
waide, et sus tous les reisaiges k'i apandent, ke geixent antre l'osteil Stelvenin 
Ydate et lou pux an l'angle, ke Reinals li clers ke fut mairlier de Saint Mamin ^ G 
doit, ke l'airitage desor dit tient, ke sont à paieir à 11. astaje, la moitiet à la feste 
saint Jehan Baitisire et l'atre moitiet à Noieil; et ces xv s. de mêceiM de cens et une 
maille .k!il ait sus une maxon ke siet defuers la porte an chanbres sus l'awe, et H 
sus tous les reisaiges k'i apandent, ke siéent antre la maxon lou Boi^on ke fut et 
la maxon Jeinnat lou freire Bonestrainne, ke Yzaibels li femme Brufadel lou cher- 
pantier ke fut doit de la maxon desor dite k'elle tient, ke sont à paieir k 11. ter- J 
mines, la moitiet à la feste MÎnt Jehan Baitistre et l'atre moitiet à la Noieil; ei 
ces X s. de BiBceiiu de-cens k'il ait sus la maxon Geiradon lou cherpantier ke siet 
outre Muzelle ' davant la creux , et sus tous les reisaiges k'i apandent, ke siet ai reis K 
l'osteil Thieriat lou taillor ke fut, ke Jaikemate li femme Geiradon lou cherpentier 
doit de la maxon desor dite k'elle tient, ke sont à paieir à 11. termines, la moi- 

^ Voyez pièce 3o8,.oote5« ^ C*est-à-dire, mai^illifir de la paroisse de 

* Il y a daos Tacte mi ioî et pliM In». (Voyez Saini-MaKimin. (Voyez pièce 107.) 
pi^ce 49.) ' Voyez pièce 11. 



EK 

LANGUE 

VOLOàlRK, 



DES MANUSCRITS. 179 

A tiet à la feste 8am( J^aBBaiibtre 6f ratremoUietàlaNoieilvafces ?iii>& de m^ 

ceins de cens k'il ait sus la maxon.ke siet davant la rive a poixours^ ei susitout ^^^ 

loo ràsaige k'i apanl, ke. Jdians Jallée 11 bouiaDgîers doit de la maxon desor dite 

B k*il tient, ke siet ai reis la maxon Banriat lou boolangier, ke sont à paieir à ii. 
termines, la moitiet à la feste saint Idlian Baitistre et ratremoitiet à la Noieil; ei 
cesTH s« de mecms de cens k^il ait sus une maxon ke siet ou ionboii ai reia Fasinve , ke 

G fut Badouwin Gillebert, ei sus tout lou reisage k^i apant, ke Thieba Kaibaie desor 
dit meismes doit de la maxonk'il tient, ke sont àpaieir à dous termine (m'c), la 
moitiet à la feste. saint Jehan Baitistre ei Y aire moitiet à Nmeil; et ces ti s. de 

D naeceins de cens kll ait sus v. quarteron de vigae ke geixent davant lou cbakeur 
les Rinties outre Muzdle, c'on dist à Duelin Haïe, ke Pecrins li janres G)llate de 
Luestanges^ doit de la vigne desor dite k*il tient, ke sont à paieir chaicun an k la 

£ feste samt Remey ; et ces m s« de jneceins de cens k'il ait sus une maxon ke siet 
outre Saille ^ ou petit waide per dever Saint Mamin ^, ei sus tout lou reisaige k'i 
apaiit, ki est ai reis Tosteil Heilouwate la boulangiere ke fut, davant lou pux, ke 

F Weirias Godairs doit de la maxon desor dite k'il tient, ke sont à paieir chescun 
an à la feste saint Mertin ; et ces ii. s. et demey de meceins de ceps k^il ait sus une 
maxon kesiet ou petit waide ai reis la»maxojt Weiriat Godairt desor dit meismes, 

G kefut Domangin.Noxoirt, ei sus toot lou reisaige k'i apant, ke Thiebaus Kaibaie 
doit meismes doit [tic) de la maxon k'il tient, ke sont à paietr chescun an à la 
feste saint Mertin; et ces xviii. d. meceini de cens k'il ait sus une maxon ou grant 

H waide et sus lou resaige k'i apant, ke Clomansate li femme Hou wignon Boudât 
doit de la maxon k'elle tient; et ces vnii. d. meceine de cens k'il ait sus une maxon 
ke siet ou grant waide ai reis la maxon Gemansale la- femme Houwignon Boudât, 

J et sus lou reisaige k'i apant, ke Coilins Cbeinal doit de la maxon k'il tient, ke 
sont à paieir à la feste taini Mertin ; et ces ii s. et demey de meeein^ de cens k'il 

• ait sus la maxon Domangin de Prenoit, et sua lou resaige k*i apant, ke siet an la 

K roQwe Ion vooweit ai reis Tosteil Rikouwin lou boulangier, ke li femme Wiairt 
lou Borgun doit de la maxon k'elle tient, ke sont à paieir à ii termine, la moitiet 
à la feste saint Jehan Baitistre et Fatre moitiet à Noieil; et ces ii. s. de mecein; 

L de cens et vm chapons de cens k*il ait sus une maxon et sus une grainge et sus 
un rasaige d'une maxon ef sus tout sou ki apant à Taritaige davant dit, ke siéent 
an Franconrue an la rouwelle Flore daieir la tor, ke fut Ntcolfe de Weivre, ke 

M Merguente de Weivre doit ke tout cist airitage davant dit tient, les ii. s. à paieir 
à la saint Remey et les vm. chapons à Noieil. Et tous ces sans desor dit ai Thieba 
Kaibaie vandut an preimier cens; et de tout cest aquast desor dit ait fait Poinsi- 

* Voyez pièce igS. — * Voyex fiiëce 171. — * Voyez pièce 107. 

26. 



180 



NOTICES 



ACTES 

LANGUE 
VULGAIRE. 



gnon ii preste à Thieba Kaibaie boin paiemanl à son greit por la chiese Deu des A 
Cordelières desor dites et de lor donneirs ''. Et ii viii s. ne li x s. ke son desor dit 
n*est mie preimier cens. Et si est à savoir ke tout ceist vandaige desor dit ait fait 
Thiebaus Kaibaie beisoingnavlemant por paier les dates k'il doit, et per lou con- B 
soil et per lou loiemant des amins ces anfans de pair peire et de pair meire; 
c est à savoir de pair Thiebaut Kaibaie desor dit, de Roillon Mourel , et Seimonin 
son freire^ ef de Collignon son fil, et de Roillon Maurel, et de Witier Lanbert^ G 
et de pair Sufiate la femme Thiebaut Kaibaie desor dit, de Matheu Maikaire, et 
de Geillat son fil, ef de Âbriat lou fil signor Tbieri Domate, et de Matheu Paininc 
son freire; ke tut cist desor dit tesmoignent k'il i virent lou bien et lou prout de D 
Thieba Kaibaie et de ces anfans, por sou k'il ait vandut beisoingnavlemant por 
paieir les dates k'il doit. Cist ^scris fut fais lou samedy davant fesle soinf 
Gorge, kant li miliaire corroit per^^ u et ce et un" et vi ans^^ — Tancris à Saint E 
Ferruce. 

255. 

1286 , 20 avrii. — Lorr. 975 , p. 1 1 , n* 4. 

Gonue chose soit à tous ke teil aquast con Poencengnons li preste Graisecher, F 
li maires les Cordelières dou covant de Mes , ait fait à Thieba Kaibaie por la chiese 
Deu des Cordelières davant dites, si con de iiii. Uvres de meceins^ xxi. d. moins, 
et des yiiu chapons de cens ke Poencengnons li prestels Graisecher ait à lui aquas- G 
teit, ansi con li escris an Tairche de Taquast lou deviset, li doit Thiebaus Kaibaie 
wairantir an et jor et tant que sui iiii. bans soient corruit an paix ; et por ceu à 
teinir Tan ait Thiebaus Kaibaie mis an wage Tan et loa jor, ansi com il est dei- H 
vis, kank'il ait d'airitage an tous us où k'il soit, ai reis k'ou ban de VirkiUey; et 
c'il ne li wairantivet ansi com il est devis, Roillons Moureis ef CoUignons ces fis 
et Witiers Lanbers. li wairanteroient con droit dators chescun por lou tôt. Cist J 
escris fut fais lou saimedy davant feste saint Jorge, kan li miliaires corroit per^ 
M et ce et un" et vi ans '. — Tancris à Saint Ferruce. 



^ Les mots qui suivent jusqu'à preimier cens 
paraissent être d*une autre main , et tout ce qui 
suit ^r^imier cens se trouve sur une autre feuille. 

* Les mots et Seimonin son freire ont été 
ajoutés en interligne. 

* Les mots Roillon Maurel et de fViiier Lan- 
bert ont aussi été ajoutés en interligne à la place 



des mots Hannat Lanhert et de Witier son freire, 

^^ Voyez pièce àg% note 3. 

" Il n'y a pas trace de sceau. 

^ Dans Tacte, ifit. (Voyez pièce 49.] 

' Voyez pièce 49 « note 3. 

^ Il n'y a pas trace de sceau. L'écriture parait 
être la même que dans l'acte précédent. 



DES MANUSCRITS. 



181 



256. 

1286, 3 juin. — Lorr. 979, n'35. 

A Nos Baduins, par la patiance de Deu abbes de Senones ^, Taxons savoir à tous 
que nos por l*atelitei et por lou porfiet de nostre englize de Senooes avons iaxié 
à tons jors pormenablement à Jehan de Gercues^ à lu et à cez hoirs, Taritaige 

B que nos aviens à Gercues de part mon signor Forcon curei d'Ànteleu ^ que fut, 
c'est assavoir trois jornas de t^rre que sient en Poriarmez, dous jomas et demey 
en Saverons, demey joroal en Moien Ghamp, demey jornal en Lanoy, une eire 

C de mez daiere sa maison, telle pertie de ^ré com nos aviens à Âicors, et telle per- 
tie cnm nos aviens on Grant Pré, por quatre solz de tollois à paier tous jors à 
Senones, à nos ou à noifre comandement, à la feste sent Piere en fenal; et cest 

baritaige li dovons nos por lu et por cez bors axoler et warentir envers toutes 
gens qae varoient à droit et joir, tant cum bonne warentie valoir puet et doit. Et 
avons renoncié et renonsons à toutes exceptions de fait et de droit escrit et non 

£ escrit qatf nos encontre ceu porroient ou doveroient aidier et a davant dit Jeban 
ou à cez boirs graver. En iessaoignage de vmté et por ceu que se soit ferme chose 
et estable, avons nos mis nosire saiel en cez présentes lettres, qu^ furent faites 

F quant ii miliiairef corroit par mil dous cens qaatre vins et siex ans, lou joir de 
Pentecboste. 

257. 

1286, ao août. — Lorr. 971, n* 28. 

Vm Conue chose soit h touz ceaus qae ces lettre (sic) vairont et oront que jeu Symon 
Robewaiche de Talanges^, et jeu Watherins de Mondelanges^ fis de sa seur, et jeu 
Synionsses frères, et jeu Gerardin Mansion de Noweroi^ aquitons tout Taritaige 

H que nos clamions on bant de'Robange^ que li dist anfans clameve envers Tabeil 
de Willeis^; et nos anfans de ceu^ nomé nos obligons que ce nuns de nos hoirs 
reclameve Taritaige de ceu dit, c'on s'on tanroi à nos et à nos bien par nostre 

J fdeinne volentei de varan ti à tous jours. En tesmoinnaige de veritei, avons nos 
priier la justice de Thyonvitle "^ qu'i messe son saiel en ces precentes lettres 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



' Voyei pièce 1 1 9. 

* Voyei piice 1 S9. 

^ Anihelupt, canton de Lnnéville (Meurthe). 
' Talange, canton de Metz ( Moselle ). 

* Mondelange, près Richement, canton de 
Thionville (Moaeile). 



^ Voyez pièce 10. 
* Voyez pièce 1 95. 



^ Cest-à-dire t abbaye de ViUers. (Voyez 
pièce 6.) 

* Pour dessus, ici et plus bas. 
' Voyez pièce 1 ao. 



182 



NOTICES 



ACTES 
E5 

LATireuE 

VCLGMRE. 



et lou saiel Husons de Thyonvilie, qai fuit prevost a jour et eschavin. Teismoin A 
lou signour Thieri Bouchemant, et Nikelaos lou Bous, et Pierexel dit de Trieves. 
Et ceu avons nos à covant leaument à tenir par nostre foi en ci cum le lettre^ de- 
soure lou devise, lesqueies furent faites Tan de graice m. gg. un"", et vu ans, lou B 
mardi après feiMe Nostre Dame en mi aourt. 



258. 

1286, ai aoûl. — Loir. a6i, n** i3i. 

Nous frères Herbers^ abbes de Saint Poule ^ de Verdun, faisons cognissant à tous G 
que comme nobles homs neutres chiers sires Thiebaus cuems de Bar ait pris en sa 
garde et en sa defTense Ioialme»t en bonne foi nos» nosixe couvent « noefre eeglise 
et tous nos biens où que il soient, tant que il ait evesque pasiviement en la citei D 
de Verdun , à savoir est que nos por la dite garde aoomca tenu à paier au dit 
conte cinquante livres de tournois chascun an à la quinzainne de Pasques, jusques 
à tant qae il avrat evesque pasiviement en la dite citei de Verdun. Et por ce qae E 
ceste chose soit ferme e( estable , nos avons mis noefre seel en ces présentes lettres , 
que furent faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins et seix , le mescredi devant 
saint Berthlémeu Tapostle. 

259. 

1286, i" septembre. — Lorr. 976, p. 1, n" 36. 

Nous Pieres de Waldanges prestes et nos Watiers prestes de Boulay ^ faisons F 
conixant à toz ceas ke ces lettres vairon t et oront ke Simons de Boulay ke fut 
maires, et Simons lifeivres, et Hanris li charpantiers, et Hainnous de Bouiayt ont 
aquitteit et aqoittent franchemant et loiamant an nostre pccsanses por Deu en G 
amone,ef douent an amoneàTabbeit et aoovantdeVillerBrabbie^delaveschie(eie} 
de Mes tretout Taritaige k'il reelamoîent et plaidioîent an la ville de Niedanges' 
et ou ban et fuersdou ban, où ke se soit, anver Tabbeit et lou covant dit; et se n'i H 
doient, ne il ne li suens, à toz jors maix riens nulle reclamer, ne atres por oos,. à 
Tabbet ne a covant devant dit ne à les lors. Et por ceu ke ce soit ferme chose et 
estaUe et an tesmoignaige de veriteit , sont ces présentes lettres saieléesde nos dous J 
saiels per la requeste des devant dis, ke furent faites lou diemage devant la feste 
de la Nateveteit Nostre Dame, an Tan ke li miliaires corroit per mil et doua cens 
et quatre vins et six ans ou mois de septembre. 



' Corr. la lettre» 
' Voyez pièce i5o. 
' Voyci pièce 286. 



' Voyei pièce 6. 

^ Nidange, près Charleville , caolon de Vigy 
(Moselle). 



DES MANUSCRITS- 



183 



260. 

1286, a octobre. — Lorr. 979, n* 65. 

A le Ferris, dus de Loireigne et marchis, fais savoir à tous que de la fermetei de ia 
Nueve ville de Rauon ^ je et ma gent nous an peons aidier à tons noz hesons, en 
teil meniere que H abbes de Afoyenmostier^ ne H horae de la dite abbaîe ne me- 

B tront nulle €08tenge en warder la dite ville, fors que li home de la dite Raaon^. 
Et se je ou ma gent i ameniens nulle gent, li abbes n'est de riens ienuz à aulz à 
sostenir ne faire nulle coatenge, einz les doie je sangnier^ dou tout £t demore 

C li fermeteis et li franchise que nous avons recheingie de la dite Nueve ville de 
Rauon, saves toutes les lettres que li abbes et li covens de Moyenmostier en ont 
de moi. £f pour œu tpie ce soit ferme chose et estable, je en ai donei ces lettres 

D saelées de mon seel. Et furent faites Tan de graice mil dous cens quatre vins et 
seix ans, Tondemein de feste seint Remei on mois d'octembre. 



ACTES 

RN 

LANGUE 

VULGAinS. 



261. 

1286, a8 octobre. — Lom 982. n" 17. 

E Je Jehans de Blonde Fontainne^ chevaliers fais cognoissant à tous que comme 
nobles homs mes sires Thiebaus cuens de Bar m'ait assis ce que il at ei tient en 
son demoinne à Ghaumont la Ville ^ et on parrochage dou dit leu, en homes, en 

F femmes, en ban, en justice et en toutes autres choses, saulz les fiez et les gardes 
que il retient en dit lea, pour cinquante livrées de terre à penre sor ia ville de la 
dite Ghaumont et sor"^ v^ite de ia Marche^ nostre chasteîl, parmei ce que je 

G preng la valor de la terre de Ghaumont à Teswart mon sdgnor Guillaume de 
Tnehastel et le doien de Bar, et le demorant sor la vente de la Marche jusques à 
ce que les cinquante livrées de terre<soient aem plies; et por les cinquante livrées 

H de terre dessus dites je suis devenus homs l^es au conte de Bar apnis la liegei le 
conte de BcM-goigne et le roi de Navarre; et en doi la wardeseix sepmainnes 
chascttn an à la Marche à la requeste dou sergent dou dit coate. Et est à savoir 

J que dl de mes hoirs qui eesie terre dessus dite tenratdoitestre homs liges au dit 



' Nenveville-les-Raon, canton de Raon- 
rÉtape (Vosges). 

* Voyez plice 1 19. 

' Raoii^étape,aiToadi8BeBientde'8aint-Dié 
(Vosges). 

* On peat lire bvmï samgmBr, 



^ Blondefontaine, canton de Jussey (Haute- 
Saône). 

* Chaumont-la-ViUe » canton de JBourmonl 
( Haute-Marne). 

' La Marche , arrondiaseoieni de Neufchàteau 
(Vosges). 



184 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

YULGAIBE. 



coDte (le Bar devaut tous homes et à ses hoirs ausi, et deverat la warde seix sep- A 
mainoes chascun an à la Marche à la requeste dou sei^ent don dit conte; et doit 
estre demorans desous le dit conte de Bar en la terre le dit conte de Bar, en teil 
meniere et en Leil condicion que se li diz hoirs se departeit de desous le dit conte B 
et demoroit en autre seignorage que en le dit conte , se ce n'estoit par le grei «f 
par la volentei dou dit conte, les dites cinquante livrées de terre revanroient au 
dit conte et à ses hoirs sens nul débat de mon hoir on de mes hoirs. Et parmei C 
ces convenences dessus dites, li diz cuens de Bar m^at donei et delivrei, avec les 
cinquante livrées de terre dessus dites, dous cens livres de tornois des quelz je 
me tieng pour paiez entièrement dou dit conte en bons deniers conteis et nom- D 
breis. Et pour ce que ceste chose soit ferme et estable, je Jehans de Blonde Fon- 
tainne chevaliers dessus diz ai mis mon seel don queil je use en ces présentes 
lettres, et ai proiei et requis à nobles homes mon séignor Jehan seignor de Choi- E 
sieul^ et mon seignor Guillaume de Trichastei qu'il mettent lor seelz en ces pré- 
sentes lettres avec le mien seel. Et nos Jehans sires de Choisieul et Guillaumes 
de Trichastei dessus dit, à la requeste et à la proiere dou dit mon seignor Jehan F 
de Blonde Fon tainne, avons mis nos seelz en ces présentes lettres avec le sien seel , 
en tesmoignage de veritei. Ce fut fait Tan de grâce mil dous cens quatre vins et 
seix, le lundi devant feste de Toussains^. 



262. 

1286, oclobre. — Lorr. 98a, n" 16. 

Je Ândreus d'Amance ^ chevaliers, sires de Bioucort ^, fais cognissant à tous que G 
je suis homs liges à noble home Thiebaut, conte de Bar, apr^s la ligiei mes diiers 
signors le duc de Lorrainne et Tâvesque de Mes. Ge ai repris et tieng de lui en 
fiei et en homaige tout ce qae je ai , puis et doi avoir à Armaucort', à Ghignéicort\ H 
à Saint Poul ^ et k Foucieus^, en parochaches et en finaiges des dis leus, c'est à 
savoir en homes, en fenmes, en preis, en terres, en bois, en eawes, en fours, en 
molins, en rentes, en censés, en ban, en justice et en toutes altres choses queilz J 
que elles soient, sens riens retenir, en prois de quarante livrées de terre; et se plus 
avoit en ces dis leus de quarante livrées de terre, tout ceroit dou dit fiei; et se 
mains i avoit, je li doi les dites quarante livrées de terre parfaire et aemplir en K 



* Voyez pièce 3 1 . 
^ Voyez pièce 3o8, note S. 
^ Voyez pièce iSg. 

' Bioncourt, canton de Château -Salins 
(Meurthe). 



^ Armaucourt , canton de Nomény ( Meurthe) . 

* Chenicourt, même canton. 

^ Saint-Patd, près Saiierais, canton de Do- 
mèvre (Meurthe). 

* Foâsieux, canton de Delme (Meurthei). 



DES MANUSCRITS. 



185 



A ma terre au plus preis des devant dis leos. Et est à savoir que cil de mes hoirs 
qai ceste dite terre tanral serat boms liges au devant dit conte de Bar et à ses 
hoirs contes de Bar apr^ lui , après la ligiei le duc de Lorrainne. Et en doi , et devrat 

B cil de mes hoirs qui ceste dite t^rre tanrat, dous mois de warde à Mousons'^ ou à 
Thoron \ au queil de ces dis dous leus il plarat melz au conte de Bar. Et por cest 
homaige et ligiei dessus dis ai je receu dou devant dit conte de Bar trois cenz 

C livres de tournois, des queilz je me tieng por bien solus et paies dou devant dit 
conte en bons deniers conteis et nombreis. Et ceste terre dessus dite doie je, et cil 
de mes hoirs qui la dite terre tanrat , garentir au dit conte et à ses hoirs contes de 

D Bar après lui envers tous homes comme mon franc alluel. Et por ce que je n'ai 
point de seel et que ceste chose soit ferme et estable, je ai proiei et requis à hono- 
rable peire en No«(re Signor freire Conrarl, par la grâce de Deu evesquede Toul , 

E et à nobles homes mon signor Jehan, signor de Choisuel^ et à mon signor Jaique 
de Baon^^ chevalier, qu*il meissent lor seelz en ces présentes lettres. Et nos freires 
Conrars, par la grâce de Deu evesques de Toul , et nos Jehans, sires de Choisuel , et 

F Jaiques de Baon desor dit, à la proiere et à la requeste dou devant dit Andreu, 
signor de Bioncort, avons mis nos seeis en ces présentes lettres en tesmoignaige 
de veritei. Ce fuit fait Fan de grâce mil dous cens quatre vins et seijc on mois 
d'octobre ^^ 

263. 

1286, 26 janvier, v. st. — Lorr. 1.75, n* ^(9. 

G JeBaoulz, doiensdelacreftientei de Bormont^ je Pierres, prevosdeschanoinnes 
de la Mouthe^ et je Hugues, cureiz de la Mouthe, faisons cognoissant à tous que 
Jehans d'Orignei escuiers, establis en propre persone par devant nos, at recogneu 

H que il at vendu à noble home Thiebaut conle de Bar et à ses hoirs, comme son 
franc alhiel, le fiei que li hoir mon signor Estene Chauderon de Soiville' qui fut 
tiennent de lui en fiei et en bornage lige à Soiville, en ban, on {sic) parrochage 

J et en finage de Soiville, c*est assavoir la moitiei de ce que li dit hoir tiennent à 
Soiville et en finage , et se plus i tiennent de la moitiei que mueve dou dit Jehan 
si est il ausi dou dit vendage, et le fiei ausi de trois masniées de homes que Ma- 

K haus, la femme Renier Chauderon qui fut, tient en fiei et en homage à Rocort^ 



ACTBS 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



' On poQirail lire aussi Monsons. ( Voyez pièce 

•7-) 

* Toulon, près Lixières, canton de Nomény 

(Meurthe). 

• Voyex pièce 3i. 
^* Voyez pièce ia4* 

TOME zxviii, 2* partie. 



" Voyez pièce 3o8, note 5. 
i Bourmoni, arrondissement de Chaumont 
(Haute-Marne). 

* Voyez pièce 106. 

^ Sauviiie, canton de Bolgnéville (Vosges). 

* Rocourt, canton de Lamarche (Vosges). 

94 



186 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



doa dit Jehan , por deix et nnef livres de tornois, desquels ii dis Jehans se tient à A 
paiez entièrement don dit conte en bone monoie contée et nombrée. Et renonce 
à ce Ii dis Jehans que ii ne puisse dire autrefois que il n*ait este! paiei entière- 
ment des dites deix et nuef livres, et at promis et est tenus Ii diz Jehans pour lui B 
et pour ses hoirs « sor Tobligement de tous ses biens mobies et non mobles presens 
et avenir, où que il soient et puissent estre trouvei, à garentir au dit conte et à 
ses hoirs la vendue des choses dessus dites vers toutes gens jusques à droit comme C 
fiei qui muet de lui et que il tient de franc alluel , et at commandei et commande 
Ii diz Jehans par la ténor de ces présentes lettres as hoirs le dit Estene et à la 
dite Mahaut et à ses hoirs que il des fiés que il tiennent de lui entroient en D 
Vomage le dit conte de Bar; et en cest fait at renonciei et renonce H diz Jehans à 
toutes exceptions de fraude de decevanoe, à tous privilèges, à tous us et à toutes 
aides de droit, de fait et de custume qui en ce fait Ii porroient aidier et au dit E 
oonle etdises hoirs neure. En tesmoignage de la queil chose, pour ce que ferme 
soit et estable, je Raoulz doiens, je Pierres prrvos et je Hugues cureis dessusdit, 
à la requeste et à la proiere dou dit Jehan , avons mis nos seelz en ces présentes F 
lettres , que furent faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins et seix , le dimenge 
après feste saint Vincent. 

264. 

1286, 5 février, v. st. — Loir. aaS, n* a. 

Nous oiQcials de la 4x>urt de Mes faisonz savoir à touz ke estaublis por ceu en G 
nostre présence Burtignons Paillas, citeins de Mes, eit recogneu pur devant nous 
ke nobles barons Ferris, dus de Lorreigne et marchis, Teit bien paiet entièrement 
de toutes les dettes k'il lui duit onkes de cest jour en arriers en keil manière ke H 
ce fut ne por cui ke ce fut , sus lettres et sans lettres , an chief por lui ne por autrui , 
et s*an tient por bien paiez entièrement Ii dis Burtignons en deniers conteis et 
nombreis, et weut et otroie Ii dis Burtignons por lui et por ses hoirs ke lettres ne J 
esploit k'il ne sui hoir ne autre por aulz an traxissent avant, tant com de cest 
jour en arriers, k'elles soient de nulle valeur et k'elles ne puissent greveir le dit 
duc ne ses hoirs, ne le dit Burtignon ne ses hoirs aidier. En tesmoignaige de ve- K 
ritei et por ceu ke ce soit ferme choze et estauble, à la proiere et à la requeste 
dou dit Burtignon, avons nous mis le saiel de la court de Mes avoc le sien saiel à 
ces présentes lettres, ke furent faites le mercredi après la Ghandelor, kant Ii mi- L 
liaires corroit par mil et dous cens quatre vins et seix ans ^ 



' H y a sur le r^li une ngoature abrégée qui peut s'interpréter t Perchûr. • 



DES MANUSCRITS. 



187 



265. 

J286, mars, v. st. — Lorr. 95, n" à- 

A Nous officialz de la court de Mes et nous officklz de la court de Toul faixons 
cogmaauit à tous ceul2 ke ces presantes lettres vairont et oront ke Jehans li voez de 
Nommeney ^ ait recognot en nostre presance et reoognost k^il assigoet et ait assigoeit 

B à Thiebaut son imre, lou clerc chanone de Saint Piere, c'oo dist avons (sic) de 
liés , cent sodaies de terre à mescen sus Paigney deleis Goens^ à tenir toute sa vie 
ei à ponre ckescun an , c'est à savoir après les années ke Hanris de Strabour ' i ail , 

C por teil partie com Thiebaus davant dis doit avoir an Teritaige ke ii est ancheos 
de pair son peire jnsc'a jor d'ui ancontre lou davant dit Jehan, saif teil partie com 
li dkvant dis Thiebaus doit avoir en decan ke sai meire tient an keil manière ke 

D se soit, e< salf ceu ke puet anchoir a davant dit Thiebaut per lai mort lou signor 
Wathier, chantre de la grant ^iixe de Toul, ou per autre manière cornant ke se 
soit et de pair cui ke se soit. Et est ancor à savoir ke c*il anchoit point d'entaige 

£ a davant dit Jehan ou à ces hoirs de pair son peire dedans les années keli davant 
dis Hanris de Strabour ait sus la davant dite Paiigney asi bien séant et jesant, 
Thiebaus desour dis i panroit ces cent sodaies de terre desour nommées toute sai 

F vie, et U davant dite Pairgney seroit ddivre de lai an avant à Jehan desour dit et 
à ces hoirs. Et après lou decet Thiebaut desour nommeit revanront les cent so- 
daies de terre desour nommées a davant dit Jdian ou à ces hoirs soles et quites. 

G Et est ancor à savoir ke li davant dis Jehans, il ou sui oir, dotent chese'an paier à 
Thiebaut desoui* dit cent S0I2 de mescens jusc'ai tant ke les années lou davant dit 
Hanrit seront passées, ou k'il ancfaaireit a davant dit Jehan de pair peîre et de 

H pair meire tant de terre asi bien séant et jesant com li terre de Pairgney desour 
dite est, et ke Thiebaus desour dis i pordt panre son plain des cent sodaies de 
terre desour nommées. Et toutes ces choses desour dites promet et ait promis li 

J davant dis Jehans por lui et por ces hoirs à tenir et à werdeir loialment per sai 
foi et per son sairoMint fait corporeimant an nos presances; et se li dis Jehans ou 
sui hoir aloient ancontre ces choses desus dite» an tout ne an partie, ceste aqui- 

K tance ke Thiebaut desour dis ait iait de l'eritaige ke li est ancheus de pair son 
peire jusca jor d*uipor les cent sodaies de terre desour dites ne varrdt niant, et 
poroit aleir li dis Thiebaus et panre et reclameir franchemant et antieremant dès 

L dons an avant com li defarront de paiemant à teil partie com il li est ancheus 
jusc^a jor d*ui de pair son peire. Et por plus grant seurteit ancor à avoir, s'an met 



ACTES 
BN 

LAMUH 
VULGAIRK. 



' Voyez pièce 3 a 6. — * Pagoy-lez-Goin, canton de Veray (Moselle). — ^ Strasbourg (Ba«-Khin). 

24. 



188 



NOTICES 



AGTBS 

EN 

LANGUE 

VULGAIUR. 



li dis Jehans an nos jaridictions et vieult et ait cranteit li davant dis Jehans ke A 
nous officiais de lai court de Mes ou nous officiais de lai court de Toui, ou nous 
andui ansamble, rescumeniens et faisiens denuncier por escumeniet, chescuns an 
nostre juridiction, à lai requaistedou davant dit Thîebaut lou clerc, cil ne tenoit B 
ces covenances desour dites. Et por ceu ke se soit ferme chose et estabie, sont 
ces presantes lettres saiellées dou saiel de lai court de Mes et dou saiel de lai court 
de Toul. Et nous officialz de lai court de Mes et nous officiais de lai court de C 
Toul desour nommeit avons mis chescuns lou saiel de sai court desour dite an 
ces presantes lettres, per lai requaiste de Jehan et de Thiebaut desour nommeit, an 
tesmoignaige de veriteit, ke furent faites ou mois de mairs, kant li miliaires cor- D 
roit per mil et douz cens et quaitre vins et seix ans. 



266. 

[1287, 6 avril]. — Loir. 975, p. 1 1, n* 5. 

An Tan ke li miliaires corroit per m. et ce. et nii". et vi. ans, a tans ke li sires E 
Jehans Graice Cher estoit maistre eschavins et Golignons Merlolz maires de Porte 
Muselle, prist Poincignons li prestres ban por lai chieze Deu des Cordelières de 
Mes sus les w s. de meceins et une ohole ^ de cens ke geisent sus une maxon F 
deleis lai porte an chambres per devers Muselle^, ke Yzabelz li femme Berfadel 
tient, et sus les vin. s. de meceins de cens ke geisent sus la maxon ke siet davant 
lai rive a pouxons où li olîers maint et ke Jehans Jallée li boulangiers tient, et G 
sus les vu. s. de meceins de cens ke Thiebaus Gai baie doit ke geisent sus la maxon 
ke siet ancoste Taistuve à tomboit ke fut fiadewin Gillebert, k'il ait aquasteit à 
Thiebaut Caibaie desour dit, ansi con li escris an Tarche lou deviset^. — Gist bans H 
sont de Paikes^. 

267. 

1287, îâ avril. — LoiT. 2, pièce 89. 

Nous Hues, escolaistres en Tenglise de Toul , faisons savoir à tous qae nobles bons J 
Ferris,dus de Lorreigne ef marchis, eit assez fait à nous de toutes detes qu il duit 
onques à nous ne à autrui pour nous, et nous an tenons pour bien paiez entière- 
ment en deniers conteis et nombreis tant com de cest jour en arriers; ne ne Tan K 



^ Le mot meceins est représenté ici et plus bas 
par met (voyez pièce 49], et le mot ohole est 
figuré au moyen d*un cercle Coupé par une 
barre oblique. 

* Voyei pièce 1 1 , 



^ Il n'y a pas trace de sceau. 

* Je suppose (pi' il s'agit des bans de Pâques 
1 287, puisque le ban de Tannée 1 286 est relaté 
dès le commencement de Tacte comme étant 
déjà passé. 



DES MANUSCRITS. 



189 



A peons jamais riens demander ne faire demander par nous ne par autrui, à lui 
ne à ses hoirs; et volons et consentons que lettres ne esploit qo^ nous ne autres 
pour nous an traixissiens avant, qu*eiles soient de nulle valour et qu'elles ne nous 

B pussent aidier ne à autrui pour nous ne en nom de nous, ne le duc devant dit 
ne ses hoirs grever. En tesmoingnaige de ceu, nous en avons donei ces lettres 
saelées de nostre seel , et furent faites Tan de graice mil ce quatre vins et sept ans , 

C le jour de feste seint George. 

268. 

1287, ag mai. — Lorr. sSi, n* ia6. 

D Nos Thiebaus, cuens de Bar, faisons cognoissant à tous que nos avons receu de 
noble home nostre coisinet seignor Ferry, duc de Lorrainne et marchis, cinccenz 
livres de tornois pour la paie que il estoit tenus à nos affaire au termine de ceste 

E Pasque passée, les quelles cinc cens livres doient cheoir et estre rabatues de la 
summe des vint mille livres que li diz dux nos doit, si com il est contenu as 
lettres pendens que nos en avons scellées dou seel dou dît duc. Et por ce que ce 

F soit ferme chose et estable, nos avons fait seelleir ces lettres de noslre seel, que 
furent faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins et sept, le joedi après Pen- 
thecoste. 

'269. 

1287, 9 septembre. — Lorr. 2^2 ^ n* 71. 

G A honorable prince som boen ami en Nostre Seignour e( seignour Thiràaaf , conte 
de Bar, freires Gonras , par la grâce de Deu evesques de l'ouï , tant d*onour et d*amour 
cum mander li puet, auuec salut en Nostre Seignour. Sire, savoir vous faisons, par 

H ces lettres salleies pendansef overtes de nostre sael en tesmoignaige deveritei,que 
nous avons commandei et voilons qu'à Toul nostre citei, et en tous noschatez et en 
toutes nos viles an la veschie de Toul par tout , que vos gens et les lor chouzes soient 

J receues et sauveies, et que en ses leus bons ne choùze qui soit à wostre grevance 
nen à wostre noisement soit receues (sic) ; qoar nous volons vostre honour et yostre 
prou, et avons commandei par tout nostre poir ^ que vous et vos gens aies vendaige 

K et achat sans débat et sans contredit. Et Sire , pour Deu volliés autetel (sic) mander et 
commander de nous et de nos gens par xostre poir. Ces lettres furent donneies à 
Toul, Tondemain de la Nativitei de Nostre Dame om mois de ceptembre. Tan de 

L grâce mil dous cens quatre vins et sept. 



KCTSa 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



' Au lieu de poir, on pourrait lire ici pour;']e préfère la leçon poir, cpii se représente un peu plus 
loin. 



190 



NOTICES 



ACTE5 

LANOUK 
VUIAAIRE. 



270. 
1287, a 4 9q>tembre. — Lorr. sSa, n* 5. 

Je Ferris, du$ de Lorreinne et marchis, fais savoir à tous que je me aui mis sor A 
mon signor JoQroi d'Aixe ^ chevalier, e< sor Thiebaut mon ûl, signor de Remigni, 
d'aprochier tant com d'alloiance à mon amei cusin Hanri^coote de Lucembourch, 
a dit les davant dis Jofiroi et Thiebaut, sauf ce que je ne meffaice. En tesmoin- B 
gnaige de la quel chose, je Ten ai donei ces letres saelées de mon sael, que furent 
faites Tan de graice mil dous cens quatre vins et sept, le macrcdi prochien après 
la feste saint Matheu Tapostre. 

271. 
1287, a octobre, — Lorr. 3aa, a** 3a. 

Je Jaikes, sires de Baon ^ et de la Fesche, fais savoir à tous que com ii hono- C 
rabies peires Bouchars, par la graice de Deu evekes de Mez, m*ait mis en waige 
Weixoncourt por quatre cens livres de Toulois por fié et por homaige qu*il m*eit 
donei, dontje suis devenus ses bons liges por moi «f pour mes hoirs apr^s nobles D 
homes, Ferri duc de Lorreigne e^marchis,^^ Henri, contedeWadeimmont, je fais 
assavoir par ces présentes lettres que s'il me paieit, ou autres pour lui, les quatre 
cens livres desus dites dedans ceste feste seint Remei que vient, que tuit li chateil E 
que je ne autres pour moi avriens pris en la dite waigiere charroient des dites 
quatre cens livres, et se je n'estoie paies dedans la seint Remei desus dite je ten- 
roie, je et mi hoir, et avroie la dite waigiere en la fourme et en la meniere que la F 
lettre le devise que je en ai dou dit eveke; et de quele bore que li dis evekes ou 
autres pour lui me paiessent les quatre cens livres desus dites, ou à mes hoirs se 
de moi deffailloit, j€ suis tenus, ou mi hoir se de moi deffailloît, à assigner vint G 
livrées de terre à toulois de mon propre elluef a dit eveke que je, ou mi hoir s'il 
deflailloit de moi , tanriens dou dit eveke en fié et en homaige si com desus est 
dit. Et pour ceu que ce soit ferme chose et estable, je en ai donei ces lettres saelées H 
de mon seel en tesmoingnaige de veritei, Ceu fut fait Tan de graice mil dous cens 
quatre vins et set ans, Tondemein de feste seint Remei. 



272. 

1287, 9 octobre. — Lorr. an bis, n* 6o. 

' Nos Robers, dus de Borgogne , faisons assavoir à tos que çou que nos et nobles J 

* Voyei pièce 45. — ' Voyei pièce laA. 



DES MANUSCRITS. 



191 



A princes Jehans, cuens de Hainnat, dirons ou prononcerons, arons dit on proaon* 
ciet, dedens le Chandelonr prochainne venant, do descort qui est ou estoit entre 
nobles hommes noz chiers cusinsThiebaut, conte de Bart, et Hanri, conte de Lus* 

B sembourch et de la Roiche et marchi d'Erlons, sus Teschoite mon signour Hanri 
et mon s^our Renart de Bar, qui furent frères a dit conte de Bar, nos par nostre 
saierement^ ferons tenir, garder et parsuir a dit conte de Bar fermement sens 

G venir encontre, ou nos le feriens por luy se faire no voloit li dis cuens de Bar. 
En tesmong de la quel chose, nos avoYis fait mettre noêtre saieal à ces presens 
lettres, qui furent faites et doneies Tan de Neutre Signour mil dous cens quatre 

D vins et sept, le jour de feste sain Denis. 



ACTES 
%K 

LANOUB 
VULGAIfiE. 



273. 
1287, i6 octobre. — Lorr. 982. n* 19. 

£ Je Gerars dis BouUée de Seroucort ^ chevaliers fais cognissant à tous que je 
suis homs liges à noble home mon très chier signor Thiehaut, conte de Bar, apr^s 
la ligei le signor de Choisuel^, et ai repris de lui en fiei et en homaige oyt livres 

F de tornoû que li dis cuens m'at assignei à penre chascun an en ses rentes et 
issues de Seroucort, la moitié! à la Nativitei No5tre Signor et Tautre moitiei des 
dis deniers à la feste saint Remy ou chief d'octobre, ou la moitié dou four que li 

G dis cuens part à moi à Seroucort, le queil qui melz plairat au dit conte ou les 
dites oyt livres chascun an ou la moitié dou dit four. Et avec ce je ai repris dou 
dit conte la moitiei dou molin de Geiniveil^ qui siet ou finaige de Marei\ qui 

H muet de mon franc aluef , et le doie warentir coume mon franc aluef. Et parmi 
ces choses dessus dites je et mi hoir qui la dite terre tanront apr^s moi soumes 
tenu de faire la warde à ia Marche ^ à la requeste dou commandement le dit conte, 

J dous mois chascun an. En tesmoignaigc de la queil chose, je ai mis mon seel dou 
queil je use en ces présentes lettres, que furent faites Tan de grâce mil dous cens 
quatre vins et sept, le jeudi devant feste saint Luc ewangeliste^ 



274. 
1287, 39 octobre. — Lorr. i5o, pièce 3. 

K Je Guis de Jenville ^ sires de Sailley ^, fais savoir à tous que je ai vendu à noble 



^ Notei suienment et plus ba» «aiea/. 
' Voyei pièce 59. 

• Voye» pièce 3i. 
^ Voyei pièce 67. 

* Voyez la même pièce. 



^ Voyes pièce 69. 
^ Voyez pièce 3o8, note 5. 
' Joinville* sur -Marne, arrondissement de 
Vassy (Haute-Marne). 

^ Sailly, canton de Poissons (Haute-Mamc). 



192 



NOTICES 



ACTES 

Eîï 

LANGUE 

VULGAIRE. 



home mon sigDorThiebaut, conte de Bar, teil droit cum Mai^uerite ma feme«qui A 
fut feme mon sîgnor Phelippe de Ghauoerei ' qui fut, avoit, pooit et devoit avoir * 
à Meleir^ on fmaiges et ons^ apendises de Meleir, pour raison de dowaire, cest à 
savoir en homes, en femes, en prées, en terres, en biefz, en awes, en rentes, en B 
censés, en estans, en fours, en moiins, en ban, en justice et en toutes autres 
chouzes queilz qu*elles soient, sans riens à retenir, ensemble les arrierages des 
dites chouzes, pour la somme de sexante livres de petis tomois des queilz je me c 
toing pour bien paies dou dit conte. Et cest dit vendaige doie je faire loer gréer 
à la dite Marguerite ma feme et faire doner au dit conte bones lettres et souffisans 
dou dit vendaige, sauf ce que se les dites chouzes valent plus des dites seiante D 
livres li dis cuens en doit faire envers moi au dit et à Tawart de Thomascin , pre- 
vost de Bar. Et pour cest vendaige desus dit fermement à tenir ai je obligei en la 
main dou dit conte tout le Gey que je toing de lui, et ai promis et seu tenus au dit E 
conte le vendaige desus dit à warentir envers toutes gens juques à droit. Et pour 
ce que ceste chouze soit ferme et estauble, ai je mis mon seel en ses présentes 
lettres, que furent faites l'an de grâce mil dous cens quatre vins ef sept ans, le F 
macredi après feste saint Symon et saint Jude les appostres. 



275. 
1287, 3 novembre. — Loit. aSi, n* 127. 

MosThiebaus, cuens de Bar, faisons cognoissant à tous que nos avons receu de G 
noble home nostre coisin et seignor Ferri, duc deLorramne et marchis, cinccens 
livres de tomois por le termine de ceste feste saint Remei passée, et nos en tenons 
por bien paies, les quelles cinc cens livres doient cheoir et estre rabatues de la H 
summe des vint mille livres de tornois dont li diz dux est tenus à nos, si com il 
est contenu as lettres pendens que nos avons dou dit duc scellées de son seel. En 
tesmoignage de la queil chose, por ce que ferme soit et estable, nos avons mis J 
nostre seel en ces presentej lettres , que furent faites Tan de grâce mil dous cens 
quatre vins et sept, le lundi apr^ la feste de Toussains. 



276. 

1287, 10 novembre. — Lorr. 982, n* 21. 

Je Gerars dis BouUée chevaliers de Ceroucort ' fais cognissant à tous que comme K 



' Plutôt que Channorei 

* Voyei pièce 3 1 . 

^ Au lieu de on et de oru, on pourrait lire 



aussi ou et ous: mais il est difficile d*adniettre 
oiu comme équivalent dj ens, . 
* Voyex pièce 69. 



DES MANUSCRITS. 



193 



A nobles homs mes très chiers sires Thiebaus, caens de Bair, ait dounei à moi et à 
mes^hoirs en 6ei et en bomaigeoyt livrées de terre à tournois, à penre chascun 
an en pmniers deniers de ses rentes et de ses yssucs de Seroucort, la moîtiei au 

B Noël et Taulre moîtiei à la saint Bemy ou chief de octobre, à savoir est que je por 
les dites oyt livrées de terre suis homs liges au dit conte de Bar apr^s la liegei le 
signor de Choisuel^. Et ai repris dou dit conte la moitié! dou molin deGeiniveiP 

C qui siet ou finaige de MareyS qui muet de mon franc aluef, et le doi warentir 
coume mon franc aluef. Et por ces choses dessus diles doi je, ou mes hoirs qui la 

. dite terre tanrat, faire la garde à la Marche^ dous mois chascun an à la requestc 

D dou commandement le dit conte. En tesmoignaige de la quel chose, je ai mis mon 
seel en ces présentes lettres, que furent faites Tan de grâce mil dous cens quatre 
vins et sept^ le lundi davant feste saint Martin en yver^. 



ACTKS 

fi\N6U8 
VIfLOAIBB. 



277. 

1287, 27 décembre. — Lorr. 979, n* 1. 

E Je Joflrois de Vendieres^ arcediacres de Binel^ en Tiglisse de Toul, et je Miles 
de Cousance', arcediacres de Porc^ en Tiglisse de Toul, faisons savoir à tous que 
le samedi après Noei en nostre présence entra Symons de Sailley ^ en homaige 

F Jehan, signor de Joinville^ «f de Rinel et senechaul de Champaingne, par mi six 
livrées de terre que mes sires li doQa chascuin ani à panre en la taille de Bouey'', 
c'est à savoir à Pasques lx souz et k la saint Bemey apr^ ensuiant lx souz, à 

G tenir à touz jors à lui et à ces hors de sa famé espousée, et par teil condicion 
que li diz Symons et sui hoir de son cors en seront home lige devant touz homes 
de plain homaige au signor de Binel e< à la dame; et si ne doit dou dit fié point 

Il de garde. Et je Symons desns diz, pour ce que toutes ces choses soient fermes et 
estables, ai fait mettre en ces lettres le seel le gardien des Cordeliers de Bar sus 
Aube' en tesmoignaige de vérité. Et nos Joffrois et Miles, arcediacre desus dit, à 

J la requesie de mon signor de Join ville et de Binel et de madame et de Symont, 



' Voyei pièce 3 1 . 

* Voyez pièce 57. 

* Voyez la même pièce. 

* Voyex pièce 69. 

* Le moi sept n'est pas lisible; je le supplée 
à cause de l'analogie de cet acte avec le n* 378. 
Je me suis aidé du n* 378 pour lire plusieurs 
passages du n* 376 dont fencre est très-pâle. 

^ Voyei pièce 3o8, note 5. 
' Voyez pièce i34. 

TOME XXVIII, 2* partie. 



* Reynel, canton d'Andelot (Haute-Marne). 
' Voyez pièce 78. 

^ 5Miint-Nicolas-du*Port, arrondissement de 
Nancy (Meurthe). 

* Voyez pièce 374. 

* Voyez la même pièce. 

' fiouy- Luxembourg, canton de Piney 
(Aube) , ou Bouy-sur-Orvin , canton de Nogent- 
sur-Seine (Aube). 

* Bar-sur-Aube (Aube). 

35 



194 



NOTICES 



ACTES 

EN 

I.A>OUE 

VL'LGAinE. 



avons seelées ces lettres de nos seés ea tesmoingnaige de vérité, les quex funent A 
faites le samedi après Noei à Rinel, l*an de grâce mil ce quatre vins et sept ou 
mois de décembre. 

278. 

1287, décembre. — Lorr. 19^, n* 7. 

A tous chiaus ki ces prssentes lettres veront a oront Jehans de Avesnes ^ cuens B 
de Haynnaa^ salut. Comme nobles hom nos cbim foiales Thiebaus de Lobe- 
rainne, sires de Rumegni^ ait [fait savoir à'] pluseurs de nos homes et l[ea]es 
ses lettres à no chier oncle Guion, conte de Flandres, en le forme ki ci aprife C 
s'ensuit : — Nous Thiebaus de Loherainne, sires de Ramegni, faisons savcnr à 
tous que nous, pour nous et [pour nos h]o[ir]s, (avons respondu, poor no chier 
signeur Jehan d'Avesnes, conte de Haynnau(, et pour ses boirs, à noble home D 
Guion, conte de Flandres, pour lui et pour ses hoirs, et avons promis et prome- 
tons s*il avient (ke ja n'avigne!} ke [no]s dis sires cuens de Haynnaa( u si hoir 
viegnent encontre le dit, le sentence arbitral, Fordenance, le composition , Teswart E 
u lestavlissement des reverens pères Jehan, par le grasce de Dieu evesque de 
Lif^e, et Bouchart, par celé meisme grasce evesque de Mez, miseurs, arbitres u 
compositeurs pris entre les dis conteis (jic) des debas ki entr'iaos contes devant F 
dis sont et ont esteit meut des tieres de Waize^, des Quatre Me^tier8^ de Alost^, 
de Graumont^,, des tieres sour Escaut et d'autres, et des apartenanœs des dites 
tieres, et de toutes autres choses de quoi ii dit miseur se melleront et acorderont G 
ensanle, u se nos dis sires cuens de Haynnaut u ai hoir n'aempliasent le dit, le 
sentence arbitral, Tordenance, le composition, Tes^rart u Testavlissement des dis 
evesques, nous ne no hoir ne serons aidant, consillant ne confortant à no dit H 
signeur conte de Haynnouf ne à ses hoirs, ne ne presierous ne deliverons nos 
fortereces à no d[it s]igR0ur conte de Haynnan^ ne à ses hoirs ne à leur ajawes^ 
ne ne recheverons ne ne recheterons no dit signeur conte de Haynnaal ne ses J 
hoirs ne leur ajuwes alans, venans ne demorans, ne ne serons obéissant à no dit 
signeur conte de HaynnarU ne à ses hoirs en nul besoing k'il puissent avoir ki à 
ceste besoingne apartingne ne en autre contre le dit conte de Flandres ne ses K 



' Voyez pièce 13. 

^ Voyez la même pièce. 

^ J'ai placé entre crochets ^ ici et pins loin , 
des mots ou des lettres qtfe l'aitératioa on par- 
chemin a fait disparaître. 

* Waes, ancien pays de la Flandre, au nord* 
est de Gand. 



^ Qiiatre-OiBces, ancien pays de It Flandre, 
au nord de Gand. 

* Aiost, province de FI aDdrfrOrieiit«le( Bel- 
gique). 

' Grammont» même province. 

' Cest-à-dire €dliéê , partisans ; ce mot signifie 
plus ordinairement secours. 



DES MANUSCRITS. 



105 



A hdrs , ne ne serons grevant ne nuisant au conte de Flandres ne à ses hoirs ne 
à leur ajuwes pour l'okison de no dit signear conte de HaynnAot u de ses hoirs, 
et ke çou tenron et warderoos nous et no ho[ir], et en[si nou]s en maintenrons 

B nous et no. hoir tant ei si longeaient comme nos dis sires cuens de Haynnauf 
u si hoir venront encontre les choses devant dites u aucunes d'eles, u il nos 
sires cuens de Haynnaal a si hoir seront en defaute d*aempKr le dit, le sen> 

C tence arbitrai, Tordenance, le composition, Teswart u Testavlissement des dis 
miseurs. Et sll avieat ke de no dit sign^or conte de Haynnauf défaille et ke ses 
promerains boira aagiés ne se soit obligiés u oblige, dedens Tan apn^s le décès 

de sen pore, expresséem^At par sefoi«< sen sairement soar ce fais soliem[p]oe- 
[m]eAt et oorporelment, et par lettres souiiisans dounées ei delî\'rées au dit conte 
de Flandres, u à ses hoirs contes de Flandres se de lui estoit defaiit, de tenir, faire 

E et aemplir le dit, le sentence arbitral , Tordenance, le composition , Teswart u l'es- 
tavlissement des dis miseurs, nous ne no hoir ne serons au dit hoir ne à ses ajuwes 
aidant, consillant ne confortant, ne ne prast^rons ne deliv^rons nos fortereces à 

P lui ne à ses ajuwes, ne ne recheverons ne recbeterons lui ne ses ajuwes alans, 
venans ne demorafts, ne ne li serons obéissant en nul besoîog k^l ait n puist avoir 
ki à ceste besoingne apartigne ne en autre contre le conte de Flandres ne ses 

G hoirs, ne ne serons grevant ue nuisant au dit conte de Flandrei ne à ses hoirs 
ne à leur ajuwes pour Tokison don dit hoir, et ensi nous ai maintenrons tant ei 
si longemenl ke ii dis hoirs venra encontre les cfaozes devant diter u aucunes 

H d'eles, u k'il s^ra en defaute del aemplir. Et se par aventure li hoirs le dit conte 
de Haynnmf apnis le décès dou dit conte de Haynnaaf estoit adonques desaagiés, 
elsesmainbors, dedens les sis mois apn'^, ne s'estoit obligiés soufissanment par se 

J foi ei sen sairement sour ce £ûs soilempnement ei corporehuent, et par ses lettres 
souiBssans données au dit conte de Flandr^»^ en tele forme comme il est dit deseure 
del hoir aagiet, nous ne serons obéissant au dit mainborc, ne aidant ne consillant 

K en nul besoing k'il puist avoir ki apartingne à ceste besoingne ne en autre contre 
le conte de Flandres ne ses hoirs, ne ne serons grevant ne nuisant an dit conte 
de Flandréi, à ses hoirs ne à leur ajuwes pour Tokison dou dit mainborc tant et 

L si longement comme li dis mainbors sera en defaute de faire warder et aemplir 
les chozes devant dites ei cascune d'eles. Et quant li hoirs desaagiés sera venus à 
âge se il dedens Tan apriès ne loe, grée et aproprœve [zic] le dit, le sentence 

M arbitral, Tordenance, le composition, Teswart u lestavlissement des dis miseurs, 
et ne s'i est obligiés par foi® et par sen sairement expresséement sour ce fais sol- 
lempnement ei corporelment, et n^en a dounées lettres soufTissans au conte de 



ACTES 

EN 

LANGITE 

VULGAtRR. 



* fl faudrait , conime plus haut, fvr 9e fui. 



»5. 



196 NOTICES 



LANGUE 
VUKGAtRK. 



Flandres en le manière k'il est devant dit de sen père, nous ne no hoir ne li se- A 

ACTES I.QIIS aidant , consiliant ne confortant , ne ne le recheverons ne recheterons , ne près* 

lerons ne deliverons nos fortereces à lui ne à ses ajuwes^ ne ne serons obéissant à 
lui en nul besoing k'il ait u puist avoir ki à ceste besoîngne aportingne ne en fi 
autre contre le conte de Flandres ne ses hoirs, ne ne serons grevant ne nuisant 
au dit conte de Flandres ne à ses lioirs ne à leur ajuwes pour Tokison dou dit 
hoir, et ensi noils en mainte/irons tant et si longement ke li dis hoirs venra en- C 
contre les chozes devant dites u aucunes d*eles, u k*il en sera en defaute del aeai- 
pKr. Et à tout çou ki est contenut en ces présentes let(m tenir, warder el aemplîr 
ensi con deseure est escrit avons nous obligiet et obligons nous el nos hoirs par D 
nos fois et nos sairemcns sour ce fais sollempnemenl el corporeiment, et en avons 
données et délivrées au dit conte de Flandres ces présentes lettres saielées de no 
saiiel. Ce fu fait et dounei Tan de le incarnation NosftreSignearlhera Crist mil ce E 
quatre vins et siet ou mois de décembre.— -Et nous Jehans d'Avesnes, cuens de 
Haynnauf devant dis, faisons counissavle à tous ke nos ch<ers foiavles Thiebaus 
de Loherainne, sires de Rumegni devant dis, a données ses présentes lettres et F 
faites les promesses, les obligations et les recounissances tout ensi comme il est ci 
deseure contenut, de no gré, de no volentei, par no requeste et par no spécial con- 
mandement; et volons ke toutes ces coses devant escrites et caskune d'eles quil G 
et si hoir les tignent et aemplissent tant et si longement comme nous n no hoir 
en serons en defaute, ne ne le laient mie pour homage u pour foialté k'il aient 
fait u doivent faire à nous u à nos hoirs, car en ces cas et en ces avenues nous H 
les [ab]solons et qaitons pour nous et pour nos hoirs, et en ce faisant contre nous 
u nos hoirs nous n'en poons ne devons no chter foiavle Thiebaut de Loherainoe, 
signeur de Rumegni , ne ses hoirs grever ne molester, [ainz les] en devons porter J 
paizivles, et rendre tous cous et tous damages k'il aroient vi feroient pour cesti 
okison par no defaute. Et< toutes ces chozes et cascune d'eles avons nous promis et 
prometons à no chter foiavle devant dit et à ses hoira pour nous et pour nos hoirs, K 
par no foit et no sairement sour ce fais, à tenir, warder et aemplir; et à çou obli* 
gons nous et nos hoirs par le thiesmoingnage de no^ présente lettre donnée à no 
chier foiavle Thiebaut de Loherainne, signeur de Rumegni, saidée de no propre L 
saiel, en l'an de le incarnation No^tre Signeur mil deus cens quatre vins et siet où 
mois de décembre. 

279. 

1287, 10 janvier, v. si. — Lorr. 983, p. 1 1, n* 18. 

Nous H maistres eschevins, li treze et li conte juriet de Mes faisons conissant à M 
touz ke nous avons donneit, vandut et otroiet a doien et a cbapistre de l'esglize 



DES MANUSCRITS. 



197 



A Saint Savor ^ de Mes k^'l doient chacun an panre et avoir un treze entre la justice, 
dedans les octaves après la Chandelor, leil com il ou lor commandeiuans lou de- 
manderont ou requerront, por faire paier toutes les censés c'om doit à lor cba- 

B pistre et a lour eglize devant dite. Et cilz des trezes cui il ou lour commandemaus 
panront ait pooir de matre somme juskes à deix solz de mecem^ ^ chacun de sous 
qui les censés lor doient et deveront. Et celles censés puet li Ireze qui prix an 

C seret commandeir et faire paier dedans sept neus. Et qui ne Taveroit paiet, il se- 
roit escheus en la somme ke li treze desus dis i aroit mis; et an seroit cilz trezes 
creus, et la leveroient et doubleroient par lor sairemans li maistres eschavins et 

D li treze et li conte juriet de Mes tout adés de jour an jor, à la requeste dou dit 
treze, tant ke les censés seroient paiées de sous qui aroient défaillit de paiema/a , 
ne autre sommes ne poroient oes ancombreir. Et les deniers de cest vandaige avons 

Ë nous mis om.prout et an Tus de la citei de Mes. En tesmoignaige de veriteit, sont 
ces présentes lettres saiellées dou commun saiel de Mes, ke furent faites lou sa- 
medi après TAparucion No^tre Signor, an Tan ke li miliaires corroit par mil dou s 

F cens quatre vins et sept ans. 

280. 

1287, 5 février, v. si, — Lorr. 984, n* 3. 

G Dou plait ki estoit dou signor Thiebaut lou moinne de Saint Siforiein ^ et de 
Gillat de Valz^, d'une pairt, et de Yngrant lou freire Colin Naizat, d*atre pairt , si 
com de ceu ke li sires Thiebaus et Gillas li clamont et demandent k*il voloient 

H k*il portesti. mestier, c*est li doieneit (por ceu ke li terre muet de Saint Siforiein, 
et doit avoinne et vin et deniers ansi com les atres terres ke muevent de Saint 
Siforiein), se sont li signors et li voweis bien tenans k'il ait à porteir la doieneit, 

J por ceu c*om Faleist sus la plux vies terre et k'il sont bien tena/is ke tuit cil ke 
sont vestis à la cort doient porteir lou mestier sans lor eleist : Yngrans desor dis 
an trest à waran Olivier son serorge et li arameit à porteir warantixe an plait; et 

K dist Oliviers ke cille terre n'avoit mies à porteir la doieneit ne la dovoit mies 
porteir, por ceu ke se fut terre de chivellier, c'onkes ne la porleit ne ne tenivet 
point de ban; c*est bien tenans Ollevier k'il ne Tait mies à porteir. Les parolles 

L furent mizes an jugemant, et dist drois c*om ceust les ténor et les demenemans 
alonc so droit. Si en prixent les 11 parties chacune 1 dixor por lou savoir, et s'il ne 
se pueent acordeir dedans vu neus li maistres eschevins lor doit donneir i p^r 

M desor. De ceu fut maires Thierias' Pajas de Valz et Jakes li Gronais eschevins. 



ACTES 

EN 

LAIVGUE 

VULGAIRE. 



* Voyex pièce 9. 

* Il y a clans Tacte mt. (Voyex pièce A9.) 
^ Voyex pièce 166. 



* Voyex pièce 196. 

' Thierias e:it en interligne au-dessu» de 
Pajas. 



198 



NOTICES 



ACTB9 

£!« 

LANGUE 

VlILG4ir.E. 



Ce fut fait lou juedi après la Chandelor, kant li miliares corroit per^ m. et ce et à 
iiii" et vu ans^. 

281. 

1287, mars, v. st. — Lorr. 982, n' 20. 

Je Barthiemeus de Thoulainoort ^ chevaliers fais cogooissant à tous que comme B 
je aie fait fiey à noble hoaie mon très chier seignor Thiebaui, conte de Bar, de 
dous cens jornaulz de terre arable que je ai en parrochages, en finages et ens 
appartinences de Orre ville ^ et de Amueviile^ et comme je aie acompaigniei le dit C 
conte à tout ce que je ai, puis et doi avoir à Frains\ en parrodiage, en Gnage et 
ens appartinences de la dite Frains, cest assavoir en bennes, eu fenunes, en prcis, 
en terres, en bois, en yawes, en ban, en justice, en rentes, en censés et en toutes I) 
aultres choses quelz qu'elles soient ^t pussent estre, sens riens à retenir, assavoir 
est que se il plait au dit conte ou se ses oonseulz li donc, il ferat de la dite Frains 
franche ville et à loy, et se sa volenieîs est il la lasserat à teil redevance com elle £ 
est au jour d'ui; et de tous les preus et les yssues que venront de la dite Frains, 
dou parrochage, dou finage et des appartinences de la dite Frains, li diz cuens ou 
sui hoir averont la moitîci, 6( je ou mi hoir Tautre. Et est assavoir que à Frains, en F 
parrochage, en finage et ens appartinences de la dite Frains, li uns de nos ne se 
puet accroistre ne faire aquest sens Tautre. Et se ensi estoit que li diz cuens ou 
sui hoir feissent aquest ou accroissance à Frains, en parrochage, en finage et ens G 
appartinences de la dite Frains, je ou mi hoir paieriens la moiltei de la mise et 
averiens la moitiei des diz aquest ou accroissance. Et se je ou mi hoir ne paiens 
nostre partie de la mise que li diz cuens averoit fait por les diz aquest ou accrois- H 
sance que il ou sui hoir averoient fait à Frains, en parrochage, en finage et ens 
appartinences de la dite Frains, li diz cuens ou sui hoir tenroient en lor mains 
sens parson de moi ou de mes hoirs les diz aquest ou accroissance jusques à tant J 
que je ou mi hoir averiens rendu au dit conte ou à ses hoirs teil mise comme à 
moi ou à mes hoirs affierroit des diz aquest on accroissance que li diz cuens ou 
sui hoir averoient fait à Frains, en parrochage, en finage et ens appartinences de K 
la dite Frains. Et en semblant meniere seroit se je ou mi lioir faisiens aquest ou 
accroissance à Frains, en parrochage, en finage et ens appartinences de la dite 
Frains; li diz cuens ou sui hoir paieroient la moitiei do la mise et averoie/it la L 
moitiei des diz aquest ou accroissance. Et se li diz cuens ou sui hoir ne paioient 
lor partie de la mise que je ou mi hoir averiens fait por les diz aquest ou accrois- 



* Voyez pièce 49, note 3. 

^ Il n y a pas trace de sceau. 

* Voyet pièce 248. 



* Voyez pièce 86. 

' Voyez la même pièce. 

* Voyez pièce 57. 



DES MANUSCRITS. 



199 



A sance que je ou mi hoir averiens fait à Frains, en finage, en parrochagc et ens 
appizrtinences de ia dite Frains, je on mi hoir tenriens en noslre main sens par- 
son dou dit eonte on de ses hoirs les diz aqnest ou accroissance jasques à tant 

B que li diz cuens ou sui hoir averoient rendu à moi ou à mes hoirs teil mise com 
à euiz ailierroit des diz aquest ou accroissance que je ou mi hoir averiens fait à 
Frains, en finage, en parrochage et eus appartinences de la dite Frains. Encor est 

C assavoir que je et mi hoir tenons et tenrons en Gei et en homage dou dit conte et 
de ses hoirs teil partie eom je et mi hoir avons 4i avérons à Frains, en parrochage, 
en finage et ens appartinences de la dite Frains, en accroissance des auitres fiez 

D que je tieng dou dit conte. En tesmoignage de la queil chose, pour ce que ferme 
soit et estable et por ce que je n'ai point de scel (sic) , je ai proiei et i*equis à religieus 
homes et honestes mon signor Thiebaut, par la volentei de Deu abbei de Lussuel ^, 

£ «t à freire Jehan, par la permission de Deu abbei de Flabuemont^ que il mettent 
lor seelz'' en ces présentes lettres en tesmoignage de veritei. Et nos Tbiebaus et 
Jehans, abbei dessus dit, à la requeste et à la proiere dou dit Bertblemeu , avons 

F mis nos seelz ens ces présentes lettres en tesmoignage de veritei. Ce fut fait Fan 
de grâce mil dous cens quatre vins et sept en mois de mars^. 



ACTES 

Kl 

LAIfGUE 

VrLGAlfiE. 



282. 

1288, là avril. — Lorr. aSi, n* 128. 

G Nous Tbiebaus, cuens de Bar, faisons cognissant à tous que nos avons receu de 
noble home noitre signor et coisin Ferri , duc de LorraiTtne et marchîs , cinc cens 
livres de tornais que il nos devoit por le termine de ceste Pasques novellement 

H passée, les queilz cinc cens livres doieut estre rabatues des vint mile livres de 
torno» que il nos doit, si cum il est contenu en lettres que nos avons de loi seel- 
lées de son seel. En tesmognaige de là queil chose, nos avons mis nosire seei en 

J ces présentes lettres, que furent faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins et 
oyt, le mercredi apr^ la quinzainne de Pasques. 

283. 
1288, 13 août. — Lorr. 971, 11° 29. 

Conue chose soit à (ous ke Thiebas li maires, ke maint an Chanbres, ait aquas- 
K teit à tous jor mais à Perrin Marcous dous pieses de vigne k'il avoit an Aienchanp 



^ Voyei pièce 57. 
* Voyex pièce 69. 



' On peut Ut^ attssi scelt, 
* Voyes pièce 3o8 , note 5. 



200 



NOTICES 



\GTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



OU ban d'Airs ^ et la paisatte k'il avoit desor la santé ke Frankins d'Orvals fait à A 
moitiet, per^ mei v. sestieres de vin de cens ke cist erilaiges doit à la chiese Deu 
de Saint Poe ^ et per mei i. franchair d*avoine. Et s'ait ancor aquasteit Thiebas 
desor dis à P^rrin Marcous desor nommeit demei sestier de vin de cens ke Lan- B 
belins de Bomont li doit sus une piese de vigne ansom la ville, et la pièce de 
(erre arcure ke Pemns desor dis avoit à la PeuUouse fontenne où on contel 
]. jornai. Et de tout cest aquast li a fait Thiebaus desor dis boin paiemant; et se C 
li doit li dis P^rrins wairantir à tous jor mais. Cist escris fut fais lou juedy devant 
ieste Nostre Dame awost issant, kant il ot à militaire mil ce. mi^^ et vm. ans^.-— 
Wiels Tescrit. 

284. 
1288, 23 août — Lorr. 8o, n* 12. 

JeTbiebaus, doiensde Bar, je Pierres Caboche et je Pierres de Nuef ville, bour- D 
gois de Bar, gardour dou seel de la contey de Bar, fasons savoir à tous que par de- 
vant nous estaubli en lor propres persones mes sires Nicholes d'Ancelles^ cheve- 
liers, Richars d'Ancelles et Jehans lor frères ont recogneu que cum il aient mis E 
en plege et en rendour pour aus Richart de Boinville^ escuier, fil mon signor 
Jehan de Briey^chevelier qaî fut, envers Menfroy et Guillemin frères, enfans Jaqae 
Ysnard, citains et marcheans d'Ast^ demorans à Bar, de cent mouis de froumeitt F 
leal marchant à la mesure de Bar, li qael cent mouis de froument sunt à paier 
aus dis marcheans et à lor commandement en lor hostel à Bar à feste saint Remey 
ou chief d'octembre prochiene venant, ensi cum la lettre qae M dit marcheant en G 
ont seelée dou seel de la ditte contey de Bar le dist, à savoir est qoe se li dis 
Richars de Boinville avoit ou mestoit coustenges ne damages pour raison de la 
ditte plegerie et renderie en qaelqaonqu^ meniere qae ce fust, li dit Nicholes, H 
Richars et Jehans frère li ont promis chascuns pour le tout à defFaire tous cous 
et tous damages que il ou ses commandemens i averoit et porroit avoir eus; des 
quAz cous et damages H dis Richars de Boinville ou ses commandemens qui ces J 
lettres averoit avoc lui seroient creu par lor soûl sairement sens autre prueve 
traire ne faire. Et ont assingney, obligiei et mis en main li dis Nicholes , Richars 
et Jehans, frère dessus dit, et chascuns pour le tout, tous lor biens mobles et non K 
mobles presens et à venir où que il soient et puissent estre trovei, et especialment 



^ Voyez pièce 319. 

' Voyez pièce À9, noie 3. 

^ Pdit-étre le chapitre de Metz, qui avait 
pour patron saint Paul , quoique la cathédrale 
fût dédiée à saint Etienne. 



^ Il n*y a pas trace de sceau. 

* Voyez pièce 5o. 

* Boinville, canton d*Etain (Meuse). 
^ Voyez pièce 5o. 



A»ti (Piémont). 



DES MANUSCRITS. 



201 



A à tout ce qae il ont, pueent et doient avoir à Triconville^ et eus appartenances de 
la ditte Triconville, c'est à savoir en hommes, en femes, en ban, en justice, en 
preis, en terres, en rentes, en cences, et en toutes autres choses qudz que elles 

B soient sens riens à retenir, pour penre, pour vendre et pour despendre par le dit 
Richart de Boinville, ou par son commandement qai ces lettres averoit avoc lui, 
jnqaes à tant qae il seroit qaittes et délivres de la ditte plegerie et renderie, et de 

C cous et de damages que il ou ses commandemens i averoit et porroit avoir eus. 
Et de ce à faire tenir se sunt submis li dis Nicfaoles, Richars et Jehans, ffere, en 
la juridicion nostre signor le conte de Bar. Et pour ce qae ce soit ferme chose et 

D estauble, je Thiebaus doiens, je Pierres Caboche et je Pierres, boui^ois de Bar 
dessus dit, k la reqoeste des dis Nichole, Richart et Jehan, frères, avons mis le 
seel de la ditte ^ contey de Bar eu ces présentes lettres, saulf le droit nostre signor 

Ë le conle de Bar et Tautrui. Ce fuit fait Tan de grâce mil deus cens quatre vins et 
oct ans ou mois d*aoust, la vigile de feste saint Bertremeul. 



ACTK» 

LA!«i6UK 
VOLGAIRE. 



285. 

1288, i5 septembre. — Lon*. 3 38, n* Ai. 

P Conue chose soit à touz ke Jennas, li filz Rennillon de Chaislelz ke fut, con- 
noist k'il ne autres por lui ne puet jamaix niant demandeir à Gerardin son freire 
de tout Teritaige Rennillon lor peire ne dou ^ Frankin son awel. Cist escris fut 

G fais Tondemain de feste sainte Creux an septambre, kant li miliaires' corroit per^ 
H. et ce et iiii" et viii ans'. 

286. 

1288, 12 octobre. — Lorr. an bis, n* 61. 

H Je Ferris, dus de Lorreingne et marchis, fais assavoir à tous que je donne plein 
pooir à ma très chiere nièce Beautris, contesse de Lucembourch, de donner bone 
porprise et loial de moi et de Conraut de Richiercourt \ jusques aus octaves de 

J feste saint Martin qui or vient, à toutes gens cui elle la vourra donner. Et telle 
pourprise com elle dooret dusques au jour dessus nommei, je tanrai et ferai tenir 
Conraut dessus dit loialmantEn tesmoingnaigede veritei, sont cespresantes letres 

K saielées de mon sael, que furent faites Tan Nostre Signour mil dous cens quatre 
vins et oet ans, le mardi après les octaves de la saint Rémi on mois d'octambre. 



* Voyex pièce 73. 

• Ou dicte, 

^ Cest'à-dire ni de celui, 

TOME xxvni, 2' partie. 



* Voyei pièce 49, note 3. 

' Il n y a pas trace de tceaa. 

^ Ricbecourt, qinton deSaint-Bfihiel (Meuse ). 

36 



202 



NOTICES 



Acres 

L4NGUE 
VDL6AIRK. 



287. 
1288, ai octobre. — Loit. 25 i, n' 129. 

Nous Thiebauls, cuensde Bar, faisons cognoissant à tous que nos avons recea A 
(le noble home no^fie coisin et seignor Ferri, duc de Lorrawi^ et^ marchû» cînc 
cens livres de bons petis tournotV, des quelz nous nos tenons por biVn paiez, pour 
la paie que li diz dux nos doit dou terme de ceste fesle saint Remiey om chîef B 
d octobre novellemcnt trespassée, les quelles cinc cens livres doient cbeoir ei estre 
rabatuez des vint mille livres dont li diz dux est tenus à nos, si corn il appert par 
les lettres que nos en avons dou dit duc. En tesmongnaige de la quel chose, pour C 
ce que ferme soit ei estable, nous avons fait seeleir ces lettres de noi/re seel, que 
furent faites Tan de grâce mil dous cens quatrp vins e( oyt, le juedi apr^s feste 
saint Luc ewangeliste ^. 

288. 

1288, 29 novembre. — Lorr. 971, n" 3o. 

Je Phelippes de Dainuele^ chevalliers, et dame Gille, femme au dit Pheiippe, D 
et Wiltames, Gis au davant dit Phelippe et dame Gille devant nommée, faisons 
cognoxant ai tous que nos avons vondui ai dame Contesse de Herbeuil , ley femme 
lou signour Joffroi dit Javeil chevallier que fuit, por Li et por ces hoirs ai tous t^ 
jors ai tenir, no«/re heritaige que nos avons erpoions avoir ai Averoucort, lou 
tout sans niant ai retenir, por euct livres deTouHois, les queis nos avons receus 
en deniers conteis en bonne monoie leal , doù queil heritaige desus dit dame F 
Contesse desus dite estoit no^^re femme et demoroit en no^'^re hoaiaige, lou queil 
homaige nos quitons et avons aicquitei lai dite dame Contesse et tous ces hoirs ai 
tous jors parmci lai somme des euct livres desus dites, et ne Ten poions raipeller G 
ne faire ai raipeller, par nos ne par autrui, par nul plait de cre^rientei ne de mun- 
dainne justice; et renonsons et avons renoncié ai toutes exceptions de fais et de 
droit escrit et ne mie escril, et ai leittres d*aposloles empelrées ei ne mie empe- H 
trées, et ai lettres de legalt de celui siège, et ai tous privileîges de cro^iés, et ai 
outes autres exceptions queils qu'elles soient que nos porroient valoir et aidier 
et ai lai dite dame Contesse ou ces hoirs grever; et aveuc ccu nos nos nietons eu J 
lai juridiction TolBcial de Toul, que nos denonsoit et faice denoncier por escu- 
menieis se nos aliens ou faisiens aleir encontre ces choses desus dites. En tes- 
moingnaige de veritei, sunt ces leittres saelées par nos recquestes et par nos K 

' J'ai suppléent. — * Voyez pièce âo8, note 5. — ' Darnieuiles, canton d'Épinal (Vosges). 



DES MANUSCRITS. 



203 



A proieres dou sael de lai cort deToul, et dou sacl signor Demoinge, par lai pa- 
tience ^ deDeu abbei de Chainosey ^, et dou sael dame Âgneil, par lai patience de 
Deu abbasse d'Espinals^, que furent faites Tan de grâce mil dous cens qaaitre vins 

B et euct ans, lou lundi de davant lai feste saint Andreu ou mois de novembre. 



ACTM» 
VULGAIRE. 



289. 

1288, 12 mars, v. ht. — Lorr. 90 bis, ii* 16. 

ie Âubers de Parroie ^ cheva/i>rs fais savoir à tous que com Ândrowins mes 
ét« et Police sa famé aient vendu! à mon chier seignour Ferri , duc de Lorreigne et 
marchis, quan qu'il avoient et poient avoir à Ronmcot^ et as appendises, et en 

D toute Teschoite de par seignor Renault de Ronmont qui fut, eu quel leu qu'elle 
soit , et aieot covent a dit duc de doner lettres de saveteî (qu'il prangne àgrei) dou 
dit vendaige dedans ceste Paikes que vient, et s'il nou fàisoient il oot covent a 

E dit duc à rendre trois cens livres de fors provenesiens dedans l'octave de la dite 
Paikes, je m'en met en plege et en rendour envers lou dit duc de cent livres de 
ibrs provenesiens à la requeste doudit Androwin et de Police sa famé, qa^ s'il n'an 

F tenoient covent li dis dus m'an pourroit waigier et faire waigier sans meffaire 
tant qu'il seroit paiez des cent livres devant dites et des costenges s'il li coustoit 
à waigier, desqueiz on l'an croiroit par sa simple parolle sans autre prueve. En 

G tesmoingnaige de çou, je en ai donei ces lettres saelées de mon seel, qae furent 
faites l'an de graice mil dous cens quatre vins et eut ans, lou jour de feste seint 
Grimoire en marz. 

290. 

1280, 10 mai. — Lorr. 261, n" i3o. 

H Nos Thiebaus , cuens de Bar, faisons cognoissant à tous que nos avons receu de 
noble home Ferry, duc de Lorrainne et niarcbi^, cinc cens livres de tornois por le 
terme de ceste Pasque passée, les quelles cinc cens livres doient cheoir et estre 

J rabatues des vint mille livres dont li diz dux est tenus à nos, si com il apert par 
les lettres pendens le dit duc que nos avons des dites vint mille livres. En tes- 
moignage de la queil chose, nos avons fait seelleir ces présentes lettres de nostve 

K seel, que furent faites l'an de grâce mil dons cens quatre vins et nuef, Tondemain 
de la Translation saint Nicolas^. 



* On peut lire aussi petiencr. 

^ Cfaanmouzey, canton d*t)pinal. 

* Epinal (Vosges). 
' Voyei pièce 1 a .^ . 



* Romont, près Brin, canton de Noméoy 
(Mcurihe). On pourrai i lire Roamont au lieu 
de honmonU 

* Voyei pière 3o8 , note 5. 

26. 



204 



NOTICES 



ACTKS 

EN 

LANGUE 

▼CLGAIBR. 



291. 

1289, 9 juillet. — Loit. 90, n" a 5. 

Je Joffrois, sires de Âppremont^ et je Estenes, sires de Oiseler^ façons savoir A 
à toz ces qui ces latres verront [et orront'] que de toz les descors qui estoient entre 
mon signer Simon, conte de Salebiiiche^, d'une part, et mon signor J[ehan de] 
Montfacon^ et mon signor Gatier son frère, d'atre part, les quels descors, pris et B 
receu en nos^ nos des diz d[escors sûmes aco]rdei per comun essentement de nos 
dous, et sûmes bien avisei et appensei des diz acort et de la pais que [nos avons 
o]rdenei el acordei entre lor. Et por ceu que li dit frère n'estoient présent quant C 
nos feimes le dit [acoH et la] .dite pais, el nos en lor présence la voilliens dire et 
pronuncier et ior faire loer et creanter à teni[r, nos les avons apeleis à venir] à 
Nuefchestel en Lorreigne^ à Toitive de la sent Michiel qui vient por oïr notre D 

conton [et nos prometo]ns per nos fois corporal nient douées et per nos sai- 

remeiiz fais sor sentes euu[angiles que] nos a dit jor, c est à savoir k Toilive de la 
feste sent Michiel , vendrons a dit Nuefchestel en propres [persones] la dite pais £ 
pronuncier es dites parties, et prometons encor per nos fois de rechief douées cor- 
poraime[nt que nos] dou dit Nuefchestel ne partirons jusque à tant que il soient 
acordei de toz lor descors, les quels nos avo[n8 terminei] per ainsi corne il est con- F 
tenu on compromis qui est faiz des diz descors, laquel (sic) nos avons receu en nos, 
et est saelez [de nos seals] et des seais a dit Simon , Jehan et Gautier^ frères desus 
diz; et promatons encor qae nos les diz frères, c'est à sa[voir les diz] Simon, Jehan G 
et Gatier, ferons venir a dit jor à nos pooirs en bone foi. En lesmonage de laquel 
chose, nos a[vons] mis nos seals en ces présentes latres, qui furent faites el douées 
le sambadi après la quinzene de la feste sent Jehan Baptiste, en Tan de Nostre H 
Signor qui cort per mil gg et quatre vioz et nuef anz. 



292. 

1289, Janvier, V. si. — Lorr. i84, n* 8. 

Nos Othes, cuens palatins de horgoingne^ et sires de Salins ^ faisons savoir à J 
tous que les oyt cens livreies de terre dou mariage Phelippe, contesse de Bor- 



*■ Voyex pièce 8. 

* Oiselay, canton de Gy (Haule-Saône). 

' Par suite de déchirures, il y a dans cet 
acte des lacunes que j'ai essayé de combler entre 
crochets» 



* Voyez pièce 8. 

* Voyez pièce 5o. 

* Voyez pièce 63. 
' Voyez pièce 3a. 

* Voyez la même pièces 



DES MANUSCRITS. 



205 



A goingne nostre ameie famé, que fui fille à noble homeThîebaut, conte de Bar, les 
quelz nos teniens en noHre main et avieins prises et arresteies on pui de Salins, 
nos ycelles dites oyt cens livreies de terre rendons et dellivrons au^ dit conte de 

B Bar et à mon seignor Henry son fil , et leur remettons en leur mains, et somes tenu 
au ddlivreir au dit conte et à ses hoirs le tiers des dites oyt cens livreies de terre 
chascun an, «( se de pluis y somes ne estiens tenu nos en ferons et feriens faire 

C leur grey, et volons et comandons à noz gens qui por nos sont au dil leu que il 
au dit conte, à ses hoirs, ou à son certein comandement portant ces présentes 
lettres, dellivroient chascun an le tiers des dites oyt cens livreies de terre sens con- 

D tredit et sens eschu. En tesmoignage de la quel chose, por ce que ferme soit et 
estable, nos avons saellei ces présentes lettres de no^fre sael, que furent faites Tan 
de grâce mil dous cens quatre vinz et noef ou mois de janvier. 



ACTES 

EN 

I.ANGKK 

YUI.6AIRE. 



293. 

1289, 6 février, v. st. — Lorr. 32 2 , n' 33. 

E Nous Buchars, par lai graice de Deu eveskes de Mes, faisons savour^ ai tous 
ke ce nobles bons nostre ameis et fiables Hanris, cuens de Salmes^, ou mes sires 
Jehans et Ferris, sui fills, paient ai nous, ou ai atre eveske de Mes ce de nous de- 

F felloit, dedans ces promierscincansquiour vienent, rail livres de messaens, et teil 
coustange cum nobles bons nostre chiers fiables Hanris, sires de Fo^part^ rapor- 
teret que nous avérons mis eu warder et en fermer Xoweber outre lai valour de 

G lai terre, ke nous lour randerons lai dite Xowenber, et sou qu*i apant en prés et 
en honmages et en toutes atres chozes; et sou lour avons nos covant par nostre 
foi et par nostre sarniont en bone foi loialmont , et ce nous sou ne fasiens il iroient 

H par nostre crant et par nostre lous aus^ waiges de Taveschiet de Mes, par tout où 
qu'il les porroient avour, juskes ai tant qu'il seroient bien paiet de mil livres de 
messaens, et requarous ai tous les fiables de Taveschiet de Mes qu'il les en soient 

J adans, et porroient adés wagier nostre eveschiet davant dite juskes ai tant ke nos 
lour averiens randut lai davant dite Xovenbcr ensi cum il est desus deviseis; et 
ce il ne nos paievent les mil livres et les coustanges desus dites dedans les dites 
cinc anneies, il des dons en avant ne doient jamais riens demander en lai dite 



^ Le copiste a, par erreur, ajouté à Th uu 
troisième jambage qui permettrait de lire ont au 
lieu de ou; mais on ^trouve plus loin oa dit et 
non am dit. 

* Comme les a et les n sont souvent difficiles 
à distinguer dans cet acte, on pourrait lire 



tanonr au iieu de satour; le sens seul a permis 
de choisir ici et dans d*autres cas analogues. 

' Voyez pièce 38. 

^ Forbach, arron .1 issement de Sarreguemines 
(Moselle). 

* Ou ans. 



206 



NOTICES 



ACTES 
lANGlE 



Xowenber ne n'en sou qu'i apant« ne ne nous en dovereient wagler ne pour les A 
mil livres ne atremont. Et est ancours ai savour ke dos lour avons covant loiaN 
mont ke nos sans eaus ne ferons pais ai noble homme Ferri, duc de Loreine et 
marchi. Et pour sou ke ce soit ferme choze et estabie, sont ces présentes letres B 
soiiiées de nostre soiel, et avons proier [sic) et requis ai révérant père et signour 
Conraut, par lai graice de Deu eveske de Strabouriic (sic)^ signour Ferri, don ^ 
})rc\ost de Strabourhc et arsediacre de Mes, et nobles hommes nous chiés (sic) C 
fiables mon signour Hanri, signour de Forpart, et mon signour Huwe, signour de 
Fenestranges^, qu'il i ont mis lours"^ soielz auvés lou nostre en tesmoignaige de 
veritet, les queis furent faites lou lundi après lai Purificacion Nostre Dame, quant D 
li miliares corroit par mil dous cens quatre vinz et nnef ans. 



294. 

1290, a8 mars, n. st. — Lorr. 976, p. 1, n* 43. 

Je Jebans de Sones^ chevaliers faiz cognissant à touz ceauz qui ces p/vsentes E 
lettres verront et oiront ke je, en boen sens et en bone mémoire, done et ai donei 
por Dt u et en aumône, por mon ainrme et par les ainrmes de mes hoirs, à Tabbey 
et au couvent de la chiese Deu de Villeirs^ Tabbaie, de Tordre de Cistiau8^ de la F 
dyoceyze de Mes, ma vigne qui gist de vers la porte de Sirkes* deleiz le chautuir 
de Ritlele^, et les en faiz maintenant saizis et tenans [por^ touz] jours, en leil 
meniere ke à ma vie tant seulement ii devant dit religiout me donront cbaicun G 
an un meu de vin à la mesure de Sirkes. Et apr^s mon decept sunt quitte dou 
meu de vin devant d[it''. . . . .] lor demore qaitte et franchement li vigne devant 
dite senz reclaim à touz jours. Et por ceke so[it ferjme chose et estauble, sunt ces H 
présentes lettres saeléez, par ma reqa^ste et par ma volentei, dou sael mon si- 
g[nour] Arnolt, priour dou Mont Saint Martin^ devant Lonwy* «(moinne de Saint 
Venne^® de Verdun, et dou sael Jakemin d'Esthon, pr^vost de Lonwy; kar je J 
Jehans devant dis n*ai point de sael. Ces lettres furent faites et donnëez le mardi 



* C'est-à-dire alors. 
•^ Voyez pièce 236. 

^ Le copiste avait écrit d*abord lour; c*est 
après coup qn*il a ajouté Ys finale. 

' Saulnes, canton de Loogwy (Moselle). 

* Voyez piè.e 6. 

* Voyez pièce 83. 

^ Voyez la même pièce. 

^ Hettel, canton de Sierck (Moselle). 



'^ Une tache i^nd les mois por touz illisibles. 

^ Une déchirure a enlevé les lettres i( et 
quelques autres à la suite ; je rétablis plus loin 
entre crochets d^autres l'^Ures effacées ou dé- 
chirées. 

' Mont-Saint-Martin , canton de Lon^y ( Mo- 
selle). 

• Voyet pièce 126. 

*• Voyez pièce i à . 



DES MANUSCRITS. 207 

A après feste [.J"^^* ^ TAnuritiaution, kant li miiiaires corroit far mil dous cens 

quati-e vins et dix ans on mois de mars. ^^^^ 



295. 

1290, mai. — Lorr. uba, n* 4. 

B Nous Tfaiebaus, cuens de Bar, etjou Rogiers de Marcey chevaliers faisons con- 
nissant à tous ke nous nos sommes acompaiguiet ensanible, de moitiet en moitié!, 
de tout ce ke notu avons à Siverey le Franc ^ sans les hommes de le prcvosteit de 

C Marville^, à savoir est à Marcey sor le Weit^ à Bondrezey\ à Hengney ^ à Marcey 
on Mont^, en bans, en fynages et en toutes les appendices des dites villes, c'est ù 
savoir en hommes, en femmes, en prés, en nois, en terres, en iawes, en renies, 

D en cens, en estans, en moulins, en ban, en justiche el en toutes autres choses 
quels k'elles soient, fors ke les prés de nos demainnes; et retenons encor le ri- 
vière d'Espince"^ en nos mains. Encor est k savoir ke je Thiebaus, cuens de Bar 

E devant dis, et jeRog/ers chevahVrs devant nommcis, nou5 sommes acouipaigniet 
de moitiet en moitiet dou bois c'om dist le warde de Bondrezei, là où il at deus 
cens jours de bois et de riemont et de chanel, ki estoil moi Thiebaut conte dcsus dit 

F par moi; el pour la raison ke je Thiebaus cuens devant nommeis avoie plus eus 
devant dites v. villes de valeur ke Rogiers chevafiers devant dis n eust il, Rogiers 
reprent Pracourt^ et les appendices et la moitiet de Chanieres^ ki estoient sui 

G allues, en fief et en hommage dou devant dit conte Thiebaut. Et est encor à sa- 
voir ke je Rogiers chn;ali>rs devant nommeis retieng en mes mains Marchey le 
ChasteH^ la ville desous Jaspecourt^^ et toutes les appendices des deus villes; et 

H est li entrecours deffais de Mairis^^, el partout ailleurs là où il Tavoient en la 
conteit de Bar par mon crant de moi Thiebaut, Et est encor à savoir ke je Thiebaus 
cuens desus dis ne puis retenir nul des hommes mon signcur*^ Rogierde Marcey 

^* Le» leltres re a«mt suimeniées d*tm trait; * Mcrcy«ie-Haal, même ca mon. 

elksétai.nt précédées d'une leltre effacée; on ^ Peatétre ruisseau de la Pienne ou ile> 

peut supposer que cett; lettre était une n, et Piennea, qui traverse Xivry-le-Franc. 
que le mot dame a ^té oublié après le mot nostre, ^ Praucourl , près Ugny , cauton de Longuyoïi 

qui aurait été représenté, suivant Tusage, par (Moselle). 
les lettres nrr. * Cbenières, canton de Longwy (Moselle). 

> XiTry-iei>FrBnc, cantoo d*Aadun-le-Roman '^ Voyez pië:e i3 4' 

(Moselle). " Joppecourt, canton d'Audun-le-Roman. 

* Voyez pièce i56. " Mairy, même canton. 

' Meny-l«>BaSt canton d'Au(liin-le4loman. " L abréviation Utîne or pourrait aussi s*in- 

* Boudrezy , près Mercy-le-Haut , même can- terpreter our ou or; naia la ferme eur s'accorde 
ton. mieux avec les traces du dialecte pirard qui 

* Higny, prè.s Preutin, même canton. existent dans cet acte. 



LANGl K 
VOLGAIBt. 



208 



NOTICES 



ACTB5 

I.A^6(E 
VULGAIRE. 



chevalier, ne acroistre ne nous poons li uns sans Tautre en dites v. villes, ne ii A 
homme de ces dites v. villes ne puent ne ne doivent aleir en chevauchies sor le 
conte de Luxembourch ne en sa t^rre. Et est encor à savoir ke je Rogim cheva- 
liers ai les chevauchies des de\ ant dites v. villes ausi bien ke mes sire Thiehaus cuens B 
devant nommés, et sommes noiu dui demoitîeteu moitiet li uns al autre '^ de 
toutes les amendes de cfaiaus qui en defFaurroient. Et je Rogiers devant dis recon* 
nois par ces lettres ke toute la moitiet de celle communitet devant dite ke jou i ai G 
et puis avoir en quelcunqae manière ke ce soit, je tieng et doi tenir, je et mi hoir, 
à tous jours en fief et en hommage ligement de noble homme men chier signeor 
Henri, damoisel conte de Luxembourch, et de ses hoirs contes de Luxemboarch; D 
et li prie et requier k'il velle gréer et otrrier la communiteit deseure dite, et k'il 
velle pendre son saiel awech le saiel de noble homme Thiebaut, conte de Bar, men 
nhier signeor desus dit, et awech le mien en signe de son assentement. Et je E 
Henris, cuens de Luxembourch devant nommeis, à le prière et à le requeste de 
men chier feabie Kogier de Marcey chevalier devant dit, me sui assentis à ceste 
communitet sauf le droit d'autrui, et ai fait pendre men saiel à ceste lettre en F 
signe de vcritet. Et noas Thiebaus cuens de Bar et je Rogiers de Marcey cheva/iVr, 
desus dit, ki avons faite ceste communitet, avons ces presens lettres fait saieler 
de nos saiaus pour ce ke ce soit ferme chose et estavle à tous jours. Ce fu fait et G 
donneit Tan de grasse m. deus cens quatre vins et dis, ou mois de may. 



296. 

1290, juin. — Lorr. 209, n" d. 

Nous Estenes de Chalon ^ sires de Wangnorru ^, et Jehanne famé dou dit Estene , H 
dame de ce meismes leu, faisons savoir à touz celz qui ces prisantes lettres vivront 
et orront que nous, d'un commun assentement et d'une volante, pour nous et 
pour nos hoirs, avons escbangié, otroié et quité perpetuelment senz rapeler, par J 
eschange lealment fait, à noble home nostre chier coisin ef bien amé mon signor 
Thiebaut de Lorreigne, signor de Remigney' et de Bove*, et à ma dame Ysabel, 
famé dou dit Thiebaut et dame de ces diz leuz, tout ce que nous aviens et poiens t 
avoir et deviens, au jour que ces lettres furent faites, es villes, es finaiges et es 
apartenances de Saint Julien, de Pierry, de Muxey, de Bossut^, de Aurigney^ 



'^ Plutôt que à l'autre, 
^ Voyez pièce ià6. 

' Vignot y, arrondissemeDt rie Chaumont 
(Haute*Mame). 
' Voyez pièce 1 2. 



* Voyei pièce 1 is. 

^ Bossus-les-Rumigny , canton de Rumigny 
(Ardennes). 

* Origny-en-Thiérache, canton de Hirson 

(Aisne). 



EN 

LANGUE 

▼UL6AIRB. 



DES MANUSCRITS. 209 

A de Giromont'' et de Saint Marciaul^ c'est à savoir en homes, en famés, en prez, 

en terres, en boîs, en vignez, en aiguez dormanz et corranz, en censés, en cous- ^^*" 

tûmes, en fours, en molins, en maisons, en jardins, en vinaiges, en biez de ranle , 

B en jastice, en fyez, en signorie et en toutes autres choses quesques elles soient, 
les quelles choses dessus dites nous leniens en fyé et en homaige des devant diz 
Thiebaut et de sa famé. Et est à savoir que ciz presanz eschaoges est faiz assi- 

C ment pour tout ce que li devant diz Thiebauz et sa famé tenoient en fyé et en 
honuige de no^fre signor le roy de France, au tans que ciz presaoz eschanges fuit 
faiz, es villes, es finaiges et es aparteoances de Goulambey le Sec ^ de Rovre^^, 

D de Tramelley, de Goulambey la Fosse ^^ de Buchier et de Aranthieres ^^, sauf 
la maison d'Aranthieres et Tacise baillie à Jehan de Damey, c'est à savoir en 
homes, en famés, en prezi en terres, en bois, en vignez, en aiguës dormanz et 

Ë corranz, en censés, en coustunies, en fours, en molins, en maisons, en jardins, 
en vinaiges, en blez de rantes, en justice, en fyez, eu signorie, en justice et en 
toutes autres choses, les quelz choses (les quelles cil diz Thiebaus et sa famé 

F avoient, au tans que ces lettres furent faites, es dites villes, es finaiges et es apar- 
teoances de Goulambey le Sec, de Rovre, de Tramelley, de Goulambey la Fosse, 
de Buchier et de Aranthieres] cil diz Thiebauz et sa famé pour aus et pour leur 

G hoirs nous ont doné, otroié et quitté perpetuelment par mi Teschange dessus dit 
et pour mil livres de toroois petiz de soutes franches et quittes à aus, les quelles 
mil livres nous leur avons baillies et délivrées en non de soutes en deniers bien 

H contez. Et de toutes les choses dessus dites que nous aviens et deviens et poiens 
avoir, au tans que ces lettres furent faites, à Saint Julien, à Pieny, à Muxey, à 
Bossut, à Aurigney et à Saint Marciaul et à Giromont, es finaiges et es aparté- 

J nances, nous pour nous et pour nos hoirs nous en somes devestu et dessaisi, et 
les devant diz Thiebaut et sa famé pour aus et pour leur hoirs en avons revestu 
et saisi et mis en possession corporel, les quelles devant dites choses que nous 

K devant diz Estenes et Jehanne avons escbangié. les quelles nous teniens en fyé 
des diz Thiebaut et de sa famé, nous prometons et somes tenu pour nous et pour 
nos hoirs, uns chascuns de nous pour le tout, sor Tobligacion de nous et de nos 

L hoirs et de touz nos biens presanz et à venir, lealment et perp[e]tuelment garantir 
et deffendre contre touz et vers touz aus diz Thiebaut et à sa famé et à leur hoirs; 
et encor prometons pour nous et pour nos hoirs que toutes les choses dessus 

' Giraumont, près Saint-Marcel, canton de *^ Rouvres, même canton. 

Renwei (Ardennes). ^^ Colombe -ia- Fosse, canton de Souiainea 

' Saint-Marcel, même canton. (Aube). 

* Coiombé-ie-Sec , canton de Bar-sur-Aobe ^ Arrentières, canton de Bar -sur -Aube 

(Aube). (Aube). 

TOME iivjii, 2* partie. 37 



210 



NOTICES 



Actms 

LAMCtE 
VflLOAIRE. 



dites que li diz Thiebauz et sa famé nous ont eschaogies, que nouA les repaorons A 
et tanixMis en fyé et en homaige de noHre signorle roy dessas dit Et tant comme 
à tenir fermement et leaiment cest pnssant eschaoge al la teneur de œs lettres 
nous sonMtona nous el nos hoirs, nos biens et les biens de nos boîrs, en la juridi* B 
ction de la court nostee obier signer le roy de France dessus dit, et en volons 
«(otroions estre contraint à tenir fermement toutes ces chosaes dessas dites par ia 
v^rtH et par la force de la court dessus dite. Et est à savoir que noos Estenes C 
dessus dites (sic) avons doué et encor douons à noilre bien amée famé Jehanne 
dessus dite licence, auctorilé et commendement especial de faire et de otroier 
Teschange dessus dit; et nous devant dite Jehanne, de Tauctorité et don com- D 
mendement uostre très chier signor et mari Estene dessus dit, faisons, otroions 
et avons fait e( otroié au dit Thiebaut e< à sa iinne «fà leur hoirs Teschange et ia 
quitance des choses dessus dites. Et est à savoir que nous devant diz Estenes et £ 
Jehanne avons renoncié et enoor renonçons pour nous et pour nos hoirs en cest 
fait au previlege de la croix prise et à penre, à exception de fraude et de tri- 
cherie, à ce que nous puissiens dire ou proposer en aucun tans que nous soiens F 
esté deceu ou engignié en cest prisant eschange outre la moitié dou dnoit pris, 
à toutes coustumes et estauMissemenz , au droit qui dist que generaus renon- 
ciacions ne vaut Et je devant dite Jehanne renonce especiaiment à toute aide (« 
de droit qui est faiz et entroduiz en la faveur des dames, à tout doaire, à tout 
doelise, à don fait pour noces, au droit Veiieyem le Saige disant que on ne puet 
aliéner le tresfons <lou droit doaire, et generalment nous devant diz Estenes et H 
Jehanne à toutes aides de court de crestienté et de court iaie. En tesmoignance de 
toutes ces choses, nous devant dîz Estenes et Jehanne avons fait seeller ces pre- 
sautes lettres de nos propres seaulz, et les avons baillies au dit Thiebaut €( à sa J 
famé. Ce fu fait en Tan de grâce mil deus cens quatre vinz et dix on mois de 
juognet. 

297. 

1290, 3 juillet. — Lorr. 2, n' ih. 

Nos frères Conraus, per la graice de Deu evieskes de Toul, faisonz savoir à tons K 
que cum nobles bons Ferris, dus de Loherengne et marchis, ait tenu per lonc 
temps la moitié de la vile de Buieney ^ et dou ban , li quelz vile est de nosire fiey, 
et en ait levei les chetés et les ysues, je sai^ ceu qu^il ne Tait mies fait per nos, L 
nos en ecressement de son 6ey qu'il tient de nos, et pour les services qu*il ait 
fait à nos et à nostre esveichié et ferait encor, li avons donei et aquittei , douons et 



^ Buiiigny, canton de Toal (Meurthe). — ' C*est-à-direj<^ sfiix. 



E^ 

L4N«C[« 



DES MANUSCRITS. 211 

A aquittons, seas jamais reclameir per nos ne par atttnii ne par nos suoessoors, tons 

les chetés, rentes et ysaes qn'il ou ces comandemens ont levei et receo de la da- agtk 

vant dite vile de Bnlegnet et don ban josques a jour d'ni. El.pour œn que ceu • 

B 8(Ht ferme ehœe et estakle, avons nos donées ces leitres saielées de nostre said, 
qne furent iEaites en Fan que K mffliares couroit per mû douz œns quatre vins et 
dix^ Ion diemonge après la feste saint Piere et saint Pool, om mois de juleyt. 

298. 

1290, a 5 septembre. — Loir. igA, n* 8. 

G Nous Guis, cuens de Fiandr^^ et marchis de Namur^ faisons savoir à tous ke com 
no«(re chiers et foiables Thiehaus, cuens de Bar, fust tenus à nous de noef cens 
vint siet livres douze sols trois deniers tournois, pour Toquoison de nos despens 

D fais à Saint Mihier^ en Tostie dit conte de Bar k'il eut contre le eveske de Miés, 
et nous ausi fuisons tenu au dit conte de Bar en mil wit cens livr^^ de tornois 
pour les arrierages de son fief de tiennes passés au jour de hui, nous recounis- 

£ sons ke nous de ceste somme de deniers avons rabatu les noef cens vint siet livres 
douze sols trois deniers tornoû deseure dis, et en quitons le dit conte de Bar par 
le tiesmoing de ces lettres saielées de nostre saiel, données Tan de grasse mil deus 

F cens quatre vins et dis, le lundi apn'^^ le saint Mathiu. 

299. 
12dO, 17 octobre. — Lorr. da, n* ig. 

Je Jehans de Borgoigne, frères lou conte de Borgoigne, fais savoir à tous que je 
ai eut et récent don noble baron mon signor lou duc de Lorreigne cinqaante livres 
de toUois, de qaatre cens livres de tornois qu*il me doit à ceste feste saint Martin. 

H En tesmoignaige de la quel chose, ai je mis mon saiel tel comme je Tai en ces 
présentes letres, et li sire Ancels de Parroie, chenoinnes de Liège, i ait ausi mis 
son saiel awec lou mien par ma reqoeste, qae furent faites lou mardi davant la 

J feste saint Luc ewangeliste, Tan de graice mill dous cens qaatre vins et dix. 

300. 

1290, II novembre. — Lorr. a, n" 55. 

K Je Robers, cuens de Vimeboiirch\ fais savoir à tous que de tontes dattes dont 

' Voyez pièce a a. qu*il «âl figuré ouni dans k prépesitioa- aprih 

^ CMDme ïi parasite figure dans les mots si elle eût été écrite en toutes lettres^ 
siet, Miét, tiermm ft tUsmemg, il est à croire > YînMlKBrg, régence de Co M a ti. (Prusse). 

27- 



212 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



mes ameiz sires t^'erris, dus de hohoreigne et marchîz, fut onques tenus à moi ne A 
à mon père (fut por homaige, fut por perdes) , et por les despanœs de moi et de 
tous œalz qui aveque moi furent a pugnis de Bevenges^, fors que les despanœs 
de mon frère qu*il cit fait en prison, il an eit fait assez à moi, et m'an taing à B 
bien paieit et p^rsols, fors que de trois cent livres de treversiens lesquelz il me 
doit paier ou mois de mai qui or vient; et je doi porter bonne warantise à mon 
signor le duc devant dit envtfr touz ceals qai avecque moi furent a pugnis devant C 
dit, se que de loar perdes ne de lour despances il nan porront jaimais niant de- 
mander mon signor le duc devant dit. En tesmoignaige de veriteit, je Tan donne 
ces présentes lettres saieléez de mon saiel pendent, que furent faites Tan de graice D 
Nostre Signor m. ce. quatre vins et deix ans, lou jor de la feste saint Martin en 
yver. 

301. 

1290, 6 février, v. st. — Lorr. 971, n^ 3a. 

Conue chose soit à toz ke Armaniate, li feme Colins d^Arcansei^ ke fut, et Fer- E 
kignons ces filz ont aquasteit à dame Poinse, lai feme Jaikemins Alerin ke fut, une 
maxon k*ille ait à Saint Juliein^ devant lai fontainne a poixon , ke fut Colin paiein , 
per^ mei vi s. de meceins^ de san que li maxon et tous li ressaige doit à dame F 
Poinse devant dite et ces oirs à tous jors mais, à paier à lai saint Jehan m s. et 
Noiel III s. ; et se li doient porteir à Mes an son osteil. Et de cest aquaste li ont il 
fait boin paiemant, et dame Poinse lor doit warrantir per mei les vi s. de raeceins G 
de sans devant dit tan com droit. Cist escris fut fais lou lundi après laiChandeior, 
quant li miliaires corroit per u. et ce et un" et x ans. — Tancrit^ de Tairche Saint 
Gegout**. 

302. 

1290, 8 maw, v. st. — Loir. 976, n* 6'. 

Conue chose soit à toz ke li sires Jaikes li Cerchieres et li sires Symons d'Ar- U 
na ville ^ ke sont chanone de Mes, ont aquasteit à toz jors por la grant église de 
Mes et por faire Tanniversare lou signor Thierit de Curvis, ke fut chanones de 
la grant église desor dite,àThiebat lou drapier, lou janre Formeron Roze ke fut, J 
XXX s. de meceins^ de cens k'il avoit (s'an geisent xv s. de meceim de cens sus la 



' Voyez pièce a 1 3. 

* Argancy, canton de Vigy (Moselle). 

* Saint-Juliea-lez-Metz , canton de Meti. 
^ Voyez pièce 49, note 3. 

* U y a dans Tacle mt, (Voyez pièce 49') 



^ Cest -à- dire transcrit: récntore est du 
temps; il n y a pas trace de sceau. 
• Voyez pièce 17a, 

^ Ama ville , canton de Thiaucourt ( Meurthe ) . 
' Il y a dans TactemC (Voyez pièce à^.] 



DES MANUSCRITS. 



213 



 maison Jeiinat Otignon lou parmantier an SaiVi( Martin rue, sus lou tor de la ro- 
welle; el xv s. de mêceins de cens sus ia maison Humbert lou mazowier de Nostre 
Dame as Chans ^ ke siet sus lou cours davant lou mostier Saint Martin an curtis ^]. 

B Et de cest aquast ii ont ii fait boin paiemant; et ce lor doit Thiebas desor dis wa- 
rantir à toz jors. Et cest vandaige ait fait Thiebas per^ lou craot Katerine sa fille. 
Gist escris fut fais lou juedi davant les Bures, kant il ot à m\lliaire m. ce. iiii''^ et 

C X ans*. •— Wiels Tescrit. 

303. 

1290, 8 mars, v. st. — Lorr. 975, n* 6^ 

D Gonue ^ chose soit à toz ke Thiebas Ii drapiers, H janres Formeron Roze ke fut, 
doit garantir a signor Jaike lou Serchour^ et a signor Symon d^Arnaville, ke sont 
chanone de Mes, les xxx s. de meceins de cens k'il avoit (s'an geîsent xv s. de 

E jneceins de cens sus la maison Jennat Otignon lou parmantier en Saint Martin 
rue, sus lou tor de la ruelle, et xv s. de mec^in^ de cens sus la maison Bumbert 
lou masuwier de Nostre Dame as Ghans, ke siet sus lou cours davant lou mostier 

F Saint Martin en curtis , k'il ont aquasteit por la grant église de Mes à Thiebat 
davant nommeit ensi com Ii escris de Taquast ke geist en Tarche à Saint Victor^ 
lou diviset) , an et jor et tant ke lor un ban soient comit en paix. Et c*il ne lor 

G warantivet ensi com ci est devis, dame Lorate Roze, sa seure, «t Jehans Ii clers, Ii 
fils dame Lorate desor dite, lor warantiroient com droit dators ch[as]cuns por lou 
tout. Gist escris fut fais lou juedi davant les Bures, kant il ot à milliaire m. ce. nir* 

H et X ans. — Wiels Tescrit. 

304. 

1291, i*' mai. — Loir. 2, n" 56. 

J Je Jehenne, contesse de Linanges ' et dame d'Ormes ^ fais assavoir à tous que je 
pour mon chier signor ei mari Ferri, conte de Linanges, ai receu de noble baron 
Ferri,duc de Lorreinne et marché, cent livres de toullois pour partie des despans 

K que mes sires et maris dessus dis et sa gent ont fait en la prison à Vy', lez quelz 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VCL6AIRE. 



^ Notre-Dame-aux-Gfaamps , priew^ sous, les 
murs de Meti. 

* Paroisse de Saint-Martin , à Metz. 
^ Voyes pièce 49* note 3. 

^ Il n y a pas trace de sceau. 

* Les notes de la pièce 3o3 s'appliquent à la 
pièce 3o3, qui en est la contre-paiiie et qui 
est écrite sur la même feuille. 



* Le régime Serckoar répond au sujet Cer- 
chieres de la pièce 3o3. 

* Voyei pièce 217. 

^ Linanges ou Leiningen, Basse-Franc onie 
(Bavière). 

* Ormes-et-Ville, canton de Haroué (Meur- 
the). 

* Voyei pièce 67. 



214 



NOTICES 



ACTES 

1.ANG0E 
VULGAIRE. 



cent livres doient estre et seront rabatues de la somme des despans dessus dis A 
quant mes sires et mes maris dessus dis ou sa gent an conteront a duc dessus dit 
ou à sa gent. Et promet et ai promis , par ma foi donée corporelmant, que je dedans 
cette Panthecoste qui or vient donrai et deliverrai a dit duc letres saelées dou B 
sael mon signor et mon mari dessus nommei, qu'il agrée ceste chose et qu^il s*an 
tient bien à paiez, et par quoi li dis dus smt sauz en la dite letre. En tesmoin- 
gnaige de la quel chose, je ai mis mon sael à cez presantes letres, que furent faîtes G 
Tan de graice mil dous cens quatre vins et onze ans, le premier jour de mai. 



305. 

1291 , ai mai. — Loir. a5i, n° i3i. 

NosThi>fraa5^cuen$ de Bar, faisons cognpissant à tous que nos avons recen de D 
noble home Ferry, duc de Lorrainneet marchis, cinc cens livres de tornois por le 
terme de ceste Pasque passée, les quelles cinc cens livres doient cheoir et estre 
rabatues de la summedes viut mille livres dont li dis dux est tenus à nos, si com R 
il appert par les lettres pendens que nas en avons dou dit duc. En tesmoignage 
de la queii chose, por ce que ferme soit et estaUe, nos avons fait sedleir ces pré- 
sentes lettres de nostre seei, que furent faites Fan de grâce mil dous cens quatre F 
vins et unze, le Inndi api^s le mois de Pasques^. 

306. 

1291 , 37 août. — LoiT. 2 1 1 bis, n* 62. 

Je^ Ferris, dus de Lohoraigne.et marchis, fais savoir à touz que j'ai mis an G 
plaige et en rendour noble homme mon amei cusin Henri , conte de Lucelimbourch , 
envers mon signor Coene de Lonchy et mon signor Henri son fil, de .mil mars de 
gros tornois, quatre sols de gros tornois por la marc, et de cinc cent livres de H 
trev^rciens, des quels j'ai mis dous cens livréez de terre an vraige à trevercien» a 
dis Coene et Hanri, ansi com les lettres le devisent qtt*il aa ont sadéez de mon 
sael. Je fais à savoir par ces présentes lettres que ce li dis Henris ne sui hoir i J 
avoient couz ne damaige an la plogerie et an la randerie desus dite, que je ou mi 
hoir les an osteriens par lour simple paroUe sans autre preuve; et nos an por- 
roient gaigier et faire gaigier par tout sanz mesfaire et sans mespanre, par nostre K 
crant et par nostre loz. En tesmoignaige de la quele chose, j'ai mis mon saiel en 



^ Voyez pièce 3o8 , note 5. toute difféconle, quoiqu^eUe soit aasii tu nom 

* La pièce 607 présente une orthographe du duc de Lorraine. 



DES MANUSCRITS. 



215 



A ces présentes lettres ^ que furent faites et donéez Tan de graice N<»<re Signor mil 
dons ceas qiMtre vins et onse ans, le lundi prochien après la saint Bartholomeu. 

307. 
1291 , 37 août. — LoiT. 3 1 1 bis, n" 63. 

B Je ^ Ferrt5, dus de Loher^i^ne «tmarchis, fach savoir à tous ke j'ai mis en plege 
et en rendeur noble homme men chier et amel cousin Henri, conte de Luxem- 
bourch, en viers Henri dit Bonton citain de Trieves, de sis cens et quarante livres 

C de petis noirs tornois et de trois cens et sissante livres de trev^rctVn^ à paiier à cest 
prochain niay ki ore vient, si com il contient plus piainnement es lettres ki de ce 
sont faites. Je connois et me oblige par ces présentes lettres ke se li dis Henris (il 

D ne si hoir] i avoient cous, frais ne damage en la plegerie et eu la renderie desus 
dite par le deffaute de men paieme^nt, je ou mi hoir après mi les en osteriens et 
desdamageriens dou tout par leur plain dit sans autre prueve; et en poroient 

E now^ ou nos hoirs gagier et faire gagier par tout où il poroient trouver dou nos^re, 
par no^^re gret et par nosfre lois, sans nient mesprendre encontre mi ne encontre 
mes hoirs. En tiesmongnage de la quel chose, je ai ceste présente lettre fait saieler 

F pour mi et pour mes hoirs de mon saiel, ki fu faite et donnée Tan de grasse mil 
deus cens quatre vins et onze, le lundi prochain apri^s feste saint Bietremiu 
VdLfostle. 

308. 

1291 , 7 novembre. — Loir. 234, n" i. 

G Nos Henrii, cuens de Bar, Jebans, Thiebaus, Renaus, Erars, damiselle Alix e 
damiselle Marie, faisons cognoissant à touz que nos, de nos plainnes et franches 
volenteiz et par le consel de bones gens, vobns et otroions et à ce espedaiment nos 

H eonsentons que (sauive 4 nos Henry dessus dit la oontey de Bar) noble dame noifre 
ehieredame et meire Jehanne deToncy^, dame de Pusoye^, puisse ordineir entre 
nos etassigneir piirson à sa volentei, sens wardeir ordre de droit, à nos Jehan, 

J Thîebaut, Renaut, E^rt, Alix et Marie, de tout le droit que nos Jefaans, Thiebaus, 
Renaus, Erars, Alix et Marie avons, poons et devons avoir en Tescheoite ou des- 
sendue noitre cbâer signor ei peire Thîebaut , jadis conte de Bar, et en tout le droit 

K que nos Henris, iehans, Thiebaus, Renaus, Erars, Alix et Marie desordit avons, 
poons et devons avoir en Tescbeoite damiselle Alix nostre nièce, fille noble dame 



ACTES 

EN 

LA!«Gl!E 

VrLGAIRE. 



' Voyei la not« de la pièce 3o6. — * Voyei |>iëce 109. — ? Voyez la même pièce. 



216 



NOTICES 



AGTRS 

EK 

LANGUE 

TULGAIRE. 



Philippe, coDtesse de horgoingne, nostre très chiere seror qui fat» et en tout ledroit  
que nos poons, devons et attendons à avoir en Tescbeoite ou dessendue nostre 
chiere dame et meire dessus dite, et en toutes les choses que mes dis sires et peires 
donat à son vivant à moi Henry dessus dit qui ne sunt de la contey de Bar. Et B 
avons promis et prometons uns chascuns et unechascune de nos, par nos sairemens 
doneis sor ce corporeiment sor saintes ewangiles, que nos teil ordinacion et teil 
assignement de porson comme no^{re dite dame et meire ferat des choses dessus C 
dites, tenrons el garderons leaulment et en bone foi, sens aleir contre en tout ou 
en partie, par nos ne par autre persone quelz qu'elle soit, à nul jour maix. Et nos 
Henris dessus dis volons que por la retenue que nos avons dessus fait de la contei D 
de Bar nos ne puissiens à nul jour maix , par nous ne par autrui , venir encontre Tor- 
dinacion et assignement de parson que nostre dite damee< meire ferat, en quelque 
meniere et en quelque leu qu'elle le face. Et por fermement tenir et aoomplir les £ 
choses dessus dites, nos volons et otroions que se il avenoit que (Dieux ne voille !] 
que aucuns ou aucun ou aucune de nos ne vossit ou ne vossissent tenir la dite 
ordination ou assen de parson si comme elle serat faite par nostre dite dame et F 
meire, soit ou soient constraint par sentence de excommeniement et par entredit 
mis en sa terre, etdennnciés comme paijurs ou parjur ou parjure par tous juges 
souflBsans de sainte egleise, et par toutes autres menieres de constrengnemens de G 
juges de sainte egleise et seculers qui averont pooir en nos et en nos biens où 
qu'il soient. Et avec tout ce, icil ou icelle qui iroit contre Tordination et assigne- 
ment de parson dessus diz seroit tenus ou tenue de paier quatre mille livres de H 
tornoii à celui ou à celz ou à celie qui les diz ordination et assignement de parson 
tenroit ou tenroient, à départir calment entre ces qui les dis ordination et assi- 
gnement de parson tenroient. Et prometons par le dit sairement à aidier Tuns de nos J 
l'autre à leveir les dis deniers de celui ou de celie ou de ces qui contre les choses 
dessus dites venroit ou venroient, et dou constraindre à tenir fermement les choses 
dessus dites. Et nos Jehanne dessus dite, por b/en de paix et d'acorde que nos K 
desirrons entre nos enfans dessus diz, loons et gréons toutes les choses dessus dites 
ensi cum elles sunt dessus devisées, saulf nostre doaire et sauf no^âre droit en 
toutes autres choses quelz quelles soient, et saulf ce por nos Jehanne dessus dite L 
que nos retenons affaire nostre volentei de tout nostre héritage à mort et à vie, et 
retenons en nos affaire l'ordination et assignement de parson dessus diz en la 
forme et en la meniere dessus dites. En tesmoignage de la queil chose, por ce que M 
ferme soit et estable, nos Jehanne, Henris, Jehans, Thiebaus e( Renaus dessus dit 
ayons mis nos seelz en ces présentes lettres. Et nos Erars, damiselle Alix et da- 
miselle Marie dessus dit, por ce que nos n'avons seelz, avons proiei e( requis à ho- N 
norable peire et signor Jaque, par la grâce de Deu evesque de Verdun, à religions 



DES MANUSCRITS. 



217 



A home et honeste freire Habert, par la permission de Deu abbei de Saint Poule' 
de Verdun , et à nobles homes mon signorDroe , signor de Merleu ^, et à mon signor 
Guy, signor de Baseme, qu'il mettent lor séelz en œs présentes lettres. Et nos 

B Jaques evesques de Verdun, Habers abbes, Droes sires de Merlou et Guis sires 
de Baseme dessus dit, à la proiere et à la requeste des dis Erart, Alix et Marie, 
avons mis nos seelz en ces présentes lettres, en tesmoignage de vèritei. Ce fut fait ^ 

C Tan de grâce mil dous cens quatre vins et unze, le mescredi après là feste de 
Toussains^. 

309. 

1291 , 7 noYembre. — Loir. 3 , n* 54. 

Je Ferris, cuens de Lienanges ^, fais savoir k tous que je ai mon amei seigdour 

D Ferri, duc de Lorreigne Wmarchis, aquitei et aquit de toutes reansons que je, et 
tuit cil qui furent avec moi pris a pongnis à Beivenges^ desous Belreins, avriens 
eu ne pris ne receu ne paiei ne eu covent à paier. Ne ne Ten puis je, ne cil qui 

Ë pris furent avec moi, jamais riens demander k lui ne à ses hoirs de chose que 
nous en aiens'paiei ne a {sic) covent à paier, einz l'an doi porter bone warantie en- 
vers tous ceuz qui pris furent avec moi. Et en tel meniere ii ai je covent, et pris 

F sor moi ausi de Eerri mon fil et de tous ceuz qui pris furent avec lui a dit pon- 
gnis, et Tan porterai bone warantie et ferai quite clamer à tous en la fourme desus 
dite. Et se je ne le faisoie, ii devant dis dus s'an pourroit tenir à tout le mien , 

G où quHl fust, et lou pourroit vendre et despandre tant qull fust desdamaigiez de 
tous les damaiges qu'il en avrait [sic) eu por lou défaut des covenances desus dites 
non tenues ne escevies'; et s'il avoit damaiges ou gaigier ne k faire gaigier, je suis 

H tenuz de lui k rendre les damaiges par son simple sairement sans autre prueve. 
En tesmoingnaige de la quel chose, je en ai donei ces lettres saelées de mon seel, 
que furent faites Tan de graice mil dous cens quatre vins et onze ans, lou macredi 

J devant feste seint Martin en yver, on moix dé novembre. 



ACTES 

E> 

LANGUE 

TDLGAIRE. 



* Vôyei pièce i5o. 

^ Mello, canton de Creil (Oise). 

* Un double du même acte , écrit par le 
même clerc, eiiste sous le n* s du porte- 
feuille a34; il ne s*y rencontre que de légères 
différences d*ortkographe, dont il résulte qu*on 
pouvait écrire com et cam, nos et nous, conseil 
et consel, ces et cdz; ^e i pouvut remplacer 
y dans Henri, contei, Pnsoie, et réciproquement 
y remplacer i dans foy, ahbey: s remplacer z 
dans volonteis, âxs, quels; ou bien z remplacer s 

TOME zzTm» 2* partie. 



dans diztjudit. Ce clerc, qui appartenait cer- 
tainement à la cbancellerie du comte de Bar, a 
écrit non-seulement les quittances a 87, a 90 et 
3o5 (données au nom du comte de Bar), mais 
divers actes d'hommages prêtés au même comte 
par des tiers. (Voyes les pièces a48, a53, a6i 
a6a, ayS, 276, aSi, 3i6, 3i7 et 337.) 

' Voyez pièce 3o4* 

* Voyez pièce ai a. 

^ On peut lire aussi escenies; mais le sens 
exige escevies (assouvies), 

a8 



216 



NOTICES 



ACTBS 

EN 

LANGUE 

TULAAinB. 



310. 

1291 , 7 novembre. — Loir, a, n* 67. 

Nous Bouchars, par la graice de Deu evekes de Mes, et je Ferria, dus de Lor- A 
reigne et marcbis, faisons savoir à tous que de tous les descoirs qui estoieat entre 
nous eveke devant dit et Henri, seignor de Fourpach^, d*une part, et moi Ferri, 
duc de Lorreigne et marchis, d*autre part, nous nous an soumes' acordei et en B 
avons fait bone paix et boin acoirt, en tel meniere que je dus devant dis doie 
rendre à Teveke de Mez devant nomei ou à son certein commandement qui avrai 
ses lettres pandans, a jour de cest diemange prochien jour de la seint Martin, G 
Rambeaviler^, iou chastel et lou bourc et ceu qu*i appent^ lou cbastel de De- 
nuevre^ c'on dit Bacarrat^ et ceu qu'i appent, lou chastd de Condei^ et ceu qu*i 
appeut, et tout ceu que je dus devant dis tieng de la partie le dit eveke à Reme- D 
reville'' et à Busoncourt^ et as àppendises. Et nous evekes devant dis devons 
rendre a dit duc ou à son certein commandement qui avrai ses lettres pandans, 
lou diemange devant dit, Dueze^ et ceu qu*i appent. Et doie je dtis devant dis, E 
dedans lou dit termine, mander et requerre à Teveke de Straboorch ^® par mez 
lettres pandans qu'il delivroit^^ à Teveke de Mez devant dit du à son certdn com- 
mandement, a diemange devant dit^ Caistres^^ et ceu qu'i appent. Et est assavoir F 
que je dus devant dis ne meu hoir ne peons ne ne devons jamais riens demander 
en la dite Caislres ne en ceu qu*i appent, einz doit demorer à Teveke et à Tevechie 
de Mez à tous jours. Et nous evekes devant dis ne peons riens demander en la G 
dite Dueze ne en œu qu*i appent, fuers que lou fié ensi com li dis dus Tai repris 
et la tient de nous, et ensi com il et seu ancessour Tout tenu des evekes de Mez 
devant nous. Et nous acordons et soumes acordei « nous evekes et dus devant dit, H 
que tuit li prison qui sont pris de ceste werre, par nous eveke de Mez et par noz 
aidans et par moi duc et par mez aidans, soient quite d'une part et d'autre quant 



^ Voyei pièce 993. 

' Les n et les a ne peuvent être distingués 
dans cette charte. On peut donc lire tonmes ou 
soumes pour somiu, de même que plus loin on 
pourrait lirS men et sen au lien de mgu, et de 
seu, qui m'ont paru préférdiles comme équiva- 
lents des formes ordinaires mi ou met et si ou sus, 

^ Ramberviilers , arrondissement d'Épinai 
(Vosges). 

^ Voyez pièce 119. On pourrait lire aussi 
Dennevre. 



* Baccarat, arrondissement de Lonéville 
(Meurthe). 

* Condé, ancien nom de Gustines, canton 
de Nancy (Meurthe). 

^ Remëréville, canton de Saint-Nicola8*du- 
Port (Meurthe). 

* Buissoncourt, même canton. 

* Voyes pièce 43. « 
'® Voyei pièce 965. 

" Forme de subjonctif à noter. 
" Voyes pièce 5. 



DES MANUSCRITS. 



219 



A li chastel et les forteresoes ei les autres choses desus dites seront rendues ensi 
com il est desus devisei. Encor est assavoir que de toutes detes, eide toutes wai- 
ffetes et de tous despans, et de tous damaiges de plogeries, et de tous autres da- 

B maiges que nous evekes de Mez et dus devant dit poiens demander li uns à Tautre, 
soit par werre ou autrement en quelque meniere que ce soit, que nous an soumes 
quite et ddivre li uns envers Tautre ne riens ne nous an p^ns ne devons de- 

G mander, et que toutes lettres que li uns de nous eit de Tautre, de dele ei de wai- 
gieres , soient de nulle valour» fors tant que se je dus devant dis ai mis le dit eveke 
de Mez en ploge (ou nous evekes de Mez le dit duc) dont damaige ne fussent venu 

D jusc*a jour d'ui« li uns an doit délivrer Tautre des damaiges qui en avenroieot 
dès or en avant, si com les lettres. que sont faites des plogeries lou devisent. Et 
est encor assavoir que de tout oeu que je dus devant dis demandoie ou poie de- 

E mander a seignour de Forpach jusc^a jour d'ui, ou je li sires de Fourpach a dit 
.duc, bone paix en est; ne^n'an doi je dus devant dis riens demander a seignor 
de Fourpach, ne je sires de Fourpach a dit duc, sauf ceu que de cest jour en 

F avant il ne doit riens grever à moi duc desus dit en mon droit, ne autrui en son 
droit, de chose que faite an soit jusc'a jour d*ui. Et est encor assavoir que je 
Henris, sires de Fourpach, tang et doi tenir dou dit duc (je ei meu hoir) Fourpach 

G ei les aportenanoes en fié et en homaige ensi com mes pères lou tint dou dit duc 
et de ses anœssours, et ensi com je meismes Tai repris dou dit duc, salve la liegei 
Teveke de Mez et les autres evekes de Mez après lui. En tesmoiitgnaige de toutes 

H ces choses devant dites et pour ceu qu'elles soient fermes et estables, nous evekes 
«/dus et 11 sires de Fourpach, devant dit , avons mis nos sedz à ces présentes lettres , . 
que furent faites Tan de graice mil dous cens quatre vins et onze ans, lou ma- 

J credi prochien devant festê seint Martin en yver, on moix de novembre. 



ACTBS 

BN 

hANGVR 

VUL6AIBB. 



311. 

1291 , 37 février, v. st — Lorr. 978, n* 7. 

Nous BoochaiB, par la grâce de Deu evesques de Mes, et jeu Hanris, sires de 
Blanmont, faisons savoir à tous que de tous les bestans et les desoors qui ont esté 

K entre nous jusqu'à jour de heu nous nous en somes appasié et acordé, en tel 
meiiniere que jeu Hanris de Blanmont a repris en fyé et en hommage, de mon si- 
gnour favesque desus noimné et de Taveschié de Mes, Blanmont ^ lou chestel et lou 

L bourc, et ceu qa'i appant, en tel forme et en tel menniere com li lettre mon père 
lou devise que fut faite a tans Favesque Jaike. Et ensi devons, jeu et mi hoir, tenir 



* \itfu pièoe 176. 



28. 



220 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

V0LGA1RE. 



]es choses dessus dittes de mon sigaour i*avesque dessus dit et de IVveschié de A 
Mes à tous jours. Et a ancoir repris en fyé et en bommaige lige davant tous 
' hommes de mon signour l*avesque dessus nommé et de Taveschié de Mes à tous 
jours mon chestel deDemievre^ et lou bourc, et q^anke appant à la chestellerie, B 
per ensi que assavoir est que li dis chestels et H dis bours, et ceu qoe appant à la 
ditte chestelierie q^*est entre la reviere de Murt' et la reviere de Vyzouze^* est 
anciens fyés de Taveschié de Mes, et tout ceu qu'appant ancoir à la ditte chestel- C 
]erie qu'est entre la reviere de Murt et la reviere de Mortaine^ est noveals fyés, et 
Tai repris de mon signoar Favesque dessus dit et de Taveschié de Mes à tous jors 
60 fyé. Et est ancoir assavoir que dou dit cbestel et dou dit bourc, et de tout ceu D 
qa^ appant à la ditte chestelierie entre la reviere de Murt et la reviere de Vyzouze, 
et entre la reviere de Murt et la reviere de Mortaine, suis jeu homs liges mon 
signor Tavesque davant nommé davant tous hommes. Et doient mi hoir qui tan- £ 
ront les fyés dessus dis de Demievre et de toute la chestelierie estre homme lige, 
davant tous hommes mon signour Tavesque davant nommé, et à tous les evesques 
de Mes qae après lui saront, des dis fyés de Demievre et de toute la chastellerie F 
que il tanroient de Taveschié de Mes. Et a ancoir repris de mon dit signour 
Tavesque et de TaveschiédeMés à tous jours, comheretiers, en fyé et en hommage 
ligemant davant tous hommes, la woherie de Vy ^ sauf lou droit madame ma mère G 
et lou conte de Chyné'^ mon parastre, li quel doient tenir la ditte woherie à lour 
vies. Et est assavoir que ceu qo^ jeu ai en Meingnieres^ n'est mie de la chestel- 
ierie de Demievre ne des fyés dessus .dis. Et demeurent avuek toutes ces choses H 
dessus dittes p^r paix, per mon acort et per ma volunté, à mon signoar Favesque 
et à Taveschié de Mes à tous jors li guarde de Tabbaie de Haute Saule^ et li garde 
des grenges si com de Gemigne, de Grasson ^^ et de Harmanmesni. Et avuek ceu J 
voil el outroi pour moi et por mes hoirs à tous jors que mes sires li evesques et 
li eveschie^^ de Mes aient et teignent en héritage à touz jors ceu que jeu avoie et 
avoir pooie à Exerable^^ en hommes, en femmes et en tous us, et kanke li dit K 
homme et femmes ont et avoient ou finage de Exeravle. Et nous evesques dessus 
nommés, pansée et resgardée Futelité de nostte englise de Mes, pér lou consoil d^ 
prodommes et de nous feaubles, por paix et acorde à avoir à signour de Blanmont L 

* Domevre-sur-Vezouze, canton de Blamont * Abbaye de Haute-Seilie, près Girey-sur- 
(Meurtke). Vezouie, canton de Lorquin (Meurthe). 

' Meoithe, affluent de la Mosdie. ^® Cresson, dépendance de Tabbayede Uaute- 

* Vexouze, affluent de la Meurthe. SeiUe. 

^ Mortagne, affluent de la Meurthe. " La leçon li eveschie sans s finale ne convient 

* Voyez pièce 67. quà un substantif féminin; on trouvera {dus 
^ Voyez pièce 3o. loin, au masculin, Imeickiis^ 

* Magnières, canton de Gerbéviller( Meurthe). *' AzeraiUes, canton de Baccarat (Meurthe)* 



DES MANUSCRITS. 



221 



A dessus dit el à ses hoirs ^', et en recompensacion dou droit que li dis sires de 
Bianmont entandoit à avoir et avoir pooit en ces choses dessus dittes, les quels 
nous demourent et que nous retenons, li avons nous donet et outroié, déclaré à 

B avoir et consenti à avoir ceu que nous et Taveschiés aviens et poiens avoir en 
Taitre qu*est desour lou bourclou signoUr deBlaninont de Demievre, per ensi qae 
nous ne autres evesques après nous ne poons ne ne devons retenir nuns hommes 

C menans dès lou chamin que vient de la parriere et qui vait per desour Testan 
Chaibrun jusqu'à ru qui est entre lou boix de la Moncelle et lou dessus dit aitre, 
sauf ceu que li priorés et li garde dou dit prioré nous demoure et à Taveschié de 

D Mes et en nostre garde<, et sauf ceu que cil dou prioré doient paier a signour de 
Blanmont et à ses hoirs les saize deniers de cens qu'il li doient. Et est ancoir as> 
savoir que li plaice qu^est encoste lou chestel de Demievre lou signour de Blan- 

E mont dès la douve de la tranchie dou dit chestel, c'est-à-dire de la douve per 
defors pér devers Bakerret^^ en amont jusqu'à mur dou bourc dessus dit, doit 
demorer veude et verestei de touz edefices, sans nul encombremant, pour Tutelité 

F commune de nous gens de Taveschié et des gens lou signour de Blanmont et de 
toutes autre (sic) gens. Et dpient estre tuit chamin qui or sont , overt sans encombre- 
mant. Et ne doient li sire* de Blanmont ne sui hoir nul homme retenir dès Con- 

6 tasse fontaine en aval de lai lou ru per devers lou Monie, ensi com li pandans de 
la coste dure. Et faisons ancoir assavoir que les grenges*de Chesnoi ^^, de Bure- 
viile^^ de Bettonvilie^', de Meingnieville ^^ et d'Ogieviller^^ sont en la garde lou 

H dit signour de Blanmont et ses hoirs. Et est ancoir assavoir que li homme dou 
bourc de Demievre lou signour de Blanmont, et li menant demorant davant lou 
bourc dessus dit. ont et doient avoir lour usuare a mort boix de la Moncelle ; et li 

J sires de Blanmont et sui hoir doient avoir lour usuare et de fruit ou boix mort et 
vif de la ditte Moncelle pour ses propos ^ maisons de Demievre. Et doit ancoir et 
puet li sires de Blanmont dessus dis et sui hoir remuer lour molin de Demievre 

K qu'est entre la Moncelle et lou chestel de Demievre toutes les fois qu'il verront, 
per mi lou damaige randant à nous hommes de l'avesd^ié se point en y faisoient. 
Et puet li sir»^ de Blanmont et sui hoir tomer l'awe de la rivière a dit molin por 

L morre, mas il ne puent ne ne doient mettre lou dit molin ou droit cours de la 
reviere. Et est ancoir assavoir que li homme dou bourc de Demievre dessus dit 
lou signour de Blanmont et li menant dessus dit puent peschier en la reviere à la 



ACTES 

B!l 

LANGUE 

VULGAIRE. 



" On pourrait lire aussi hàirf, mais on re- 
trouve jdus loin hoirs. 

^* Voyez pièce 3io. 

^* Chenoy, près Emberménil, canton de Na- 
mont (Meorthe). 



** Banville, même canton. 

^^ PettonviUe, canton de Baccarat (Meurthe). 

" MigneviUe, même canton. 

^* OgéviUer, canton de Blamont (Meurthe). 

*^ Pour prapru, faute assez fréquente. 



LâNOCIE 
TUL0MR1S. 



222 NOTICES 

4 

truille€<asne88aite8^Sàpiet«<aonaatrement, trois jours en la 86mainne,c*estas* A 

ACTES savoir lou mardi soir tonte nuit, loo mecredi toute jour #f Ion juedi a sor jusqu'à 

sammedi soir. Et est ancoir assavoir que tuit dl que vanront a m^rchié dou bourc 
de Demievre Ion signonr de Blanmont dessus dit doient paier vante, fors cii qo^ B 
sont et saroDt menant couchant et levant ou ban de VaikeviUe^ et ou ban de 
Nossoncort^. Et est ancoir assavoir que li entrecours de la terre de Demievre 
c'on dist en la rivière sont de ville à autre, ne autremant n'en puet on ne ne doit G 
on user. Et est ancoir assavoir que ii abbes neli covans de Haute Saule ne puent 
ne ne doient aquaster de cest jor en avant les fyés ne les errier fyés lou signonr 
de Blanmont, ne lesheritaiges de ses hommes que muevent de lui ne des heri* D 
tages ses hommes taillables ne de ses gardes, se per la volunté lou signour de 
Blanmont n'est Et est ancoir assavoir que nous et li sires de Blanmont dessus dis 
nous sommes acordé pour bien et pour paix que li entrecours qui estoient dou E 
bourc lou signour de Blanmont et des menans dessus dis, d'une part, et de nostre 
bourc, et de la rue, et dou ru, e( de Bakerraut, soit et est desfais en tel men- 
niere qae se nuns dou bourc de Demievre lou signor de Blanmont ne des F 
menans dessus dis venoient en nostre bourc de l'aveschié, ne en la rue, ne ou ru, 
ne en Bakerraut , ne en autre leu desouz nous , li sires de Blanmont et sui hoir jor- 
roient, puent et doient joîr de la remenance toute muble et héritage de leur G 
homme que saroit periit de desoos eas. Et se nostte homme dou bourc, et de la 
rue, el dou ru, et de Bakerraut, alloient desouz lou signour de Blanmont où que 
ceu fust, nous jorriens, porriens eC devriens joîr de la remenance toute muble et H 
héritage de nous hommes que saroient perti de desouz nous. Et jeu Hanris, sires 
de Blanmont, faix ancoir assavoir que jeu et mi hoir tenons et devons tenir de 
mon signour l'avesque dessus dit et de l'aveschié de Mes k tous jours en fyé et J 
en hommaige ligemant toutes ces choses dessus dittes ensi com les autres fyés 
dessus dis. Et faisons ancoir assavoir, nous evesques dessus nommés et jeu Hanris 
davant dis, qae nous avons aquité l'uns l'autre de touz les damtiges qui ont esté K. 
fait jusques a jour de heu de la warre qui ait esté pour les desoors qui ont esté 
entre nous evesque et nous davanteriens, d'une part, et moi Hanri dessus nommé, 
d'autre part; et en avons asi aquité touz ceas qui ont aidié à fare damaige as L 
perties pour oquoison de nous evesque et de noifre eveschié et de moi Hanri da* 
vaut dit. Et est assavoir que per tout où eèste lettre parole dou signour de Blan- 
mont ii est à entandre qae c'est de lu et de ses hoirs. Et pour ceu qae toutes les M 
choses dessus dittes soient farmesef estables, avons nous evesques ef Hanris, dessus 
dit, mis nous saiels en ces presantes lettres, et avons proiet et requis nobles 

^< Diminutif de nasse. ** Nossoncouit, canloo de Umbervillers 

'* Vacqueviile, canton de Baccarat (Meurthe).^ (Vosges). 



EN 

LANGUE 

VULQAIRB. 



DES MANUSCRITS. 223 

A hommes Ferri, duc de Loherraine elmarchis^ et Jehan, conte de Sahnes^, et reli- 
gions hommes Tabbé de Gorse^, Fabbé de Haute Saule M Tabbé de Salin vas3^ et actes 
discrex hommes lou chancelier de Mes et signours Lowi et Jehan, arcediacres en 

B Ten^lse de Mes, que il y ont mis lours saids avuek les nous en tesmoigoage de 
venté, les queb lettres furent faites lou mecredi après les Bureis, quant li niiliair^ 

* corroit fer mil dous ceos quatre vins et onze ans. 

• 

312. 

1291 , février, v, st — Lorr. 971, n* 33. 

C Nous Ferris, cuens de Lynenges^ «f sires d'Ourmes^ d^uue part, et Philippes 
de Bemey chevaliers, d'autre part, faisons savcnr à tous que nouz, par le consoil 
de nos amins et de bonnes gens, avons fait partaige et esoort por nouz et por nos 

D hoirz à touz jourz mais de eeu que nouz avons, avoir poons et devons en la ville 
de Bemey \ ou finaige et ou ban, c'est à savoir enz hommes, en femmes, on boix 
de grossaiUe jnrié, et en toutes autres rentes et issues de la ditte ville, en teil me- 

E niere que nouz volons que nuns de nos hommes ne de nos femmes ne puissent 
rien aquasteir li un sus les autres d'or en avant par nulle meniere queiz qu'elle 
soit. Et voil et oonscen je Ferris desusdis primierement que si acuns des hommes 

F le signour Philipe prenoit par mariaige une de mes femmes, qu'elle en aillet 
déshéritée. Et je sires Phtlipes voil et conscen ausi qae si unz des hommes mon 
signour le. conte desus dit prenoit par mariaige une de mes femmes, qu'elle en 

G aillet déshéritée* Et vdons et oonsoèntons endui ensemble qae si acuns de nos 
hoTnmes ou de nos femmes partoit de la ditte ville de Berney por faire demou- 
rence desous autre signour, il ou elle en doient alleir desheritei de censal, de 

H qoartier, d'allues et de mueble, et Taveroit li sires desouz cui il ou elle mouveroit 
senz debait d'atrui. Et volons et otrions que nuns de nouz ne puiset retenir dès 
or en avant à Bemey homme ne femme qoe li autres ait qui soit de cest partaige 

J ne des hoirz qui en seraient issui. Aprez nouz volons et ordenons qm si acons 
bons ou femme qui soit de la nation de Bâraey ou qui ait heritaige ou ban de 
Bemey, qui ne soit nommeia ou partaige qui est fais entre nouz, reveooit por de- 

K moureir en la ditte ville de Bemey, qoe uns chacuns de nouz i aust teil raison et 
teil droitura oom nouz aviens enz hommes de Berney avant que ds partaiges fut 
fais, «t fuissent de lai en avant de la condition des autres. Et volons et conscentons 

L que si acuns bons defourains ou femme venoit por demoureir à Bemey, il poroit 

* Voyez pièce 38. • * Voyei pièce 3o4. 

* Voyei pièce ig. * Voyes la même pièce. 
** Voyet pièce 94o. ' Beimey, canton de Htroaé (Meurthe). 



224 



NOTICES 



ACTES 

LANGUE 
TOLGAIRR. 



demoureir desouz le queil signour qu'il voroit senz debait de nelui. Et je Ferris A 
cuenz desus dis voil ei conscen que de cen que mi homme ou mes femmes ten- 
ront et tiennent des qaartierz le signour Philipe desus dit, qu'U li paicet (sic) teil 
droiture com il li doient ei deveront de la feste saint Rimey enjukue eut jourz B 
après la Paikues ensuiant, ei ensi chacun an perpetueilment. Et si acuns ou 
acunne ne li paioit dedans le termine desus dit, li droiture seroit double et les * 
en poroit gagier li sires Philipes ou ses commandemenz senz occoison de nouz. C 
Et s'il ne pooit avoir le gaigc de celui ou de celi qui le deveroit, il puet en banir 
la terre et faire sa volentei al chiez de Tan. Et volons et otrions endui ensemble 
qae li brues desouz Berney, les sougnies, les amendes des pargies et de la foue- D 
rasse soient en teil communetei à nos douz com elles estoient devant le partaige. 
Et volons et conscentons que si acuns de nos hommes ou de nos femmes trovaist 
troigh de mouxates ou autres trueves en la fouerasse ou ou ban, senz le boix jurié, E 
qa^ cb acuns i ait teil droiture com il i avoit devant le partaige. Et est à savoir 
que li sires Pliilipes ou ses commendemens doit chac'an eslire un de mes hommes, 
ei je ou mes commendemenz doie eslire un des hommes le signoar Philipe, por F 
wardeir la fouerasse et le ban de Berney. Et dl qui seront esli doient faire sar- 
ment qu il warderont bien et lealment; et doient estre creu de lourz raporz ensi 
com on ont (sic) usei autre fois. Et volons endui ensemble que si acuns lor faisoit G 
escouce et il fust raporteiz, qne li amende fut de sine soulz ei i aust chacuns teil 
droiture com il avoit devant le partaige. Et volons et conscentons que nostre fou- 
restrier qui seront mis de part chacun de nouz por son boix bannal wardeir, qu'il H 
ne puisent gagier homme forz de taille ou boix ne forz boix, si li fourestrierz ne 
Tatronche si li bons vuet alleir al tronc; et si alleir n'i vuet, il le puet gagier. Et 
si li bons deffendoit son gaige, li fourestrierz eu seroit creus par son sarment. J 
Et devons faire li uns à Tautre avoir l'amende de ses hommes que seroient ra- 
portées par les fourestrierz chacuns de son boix. Et je Ferris cuens desus dis voil 
ei conscen que, en sine gilines de la vouerie ei en trente gerbes que li messier K 
doient chac'an, li dis sires Philipes i ait les douz parz ei je le tierz; et je sires Phi- 
lipes le conscent ensi. Et volons et otrions que uns chacuns de nouz i ait son ma- 
jour en la ditte ville de Berney; et li dui majour doient ensemble tenir les plais L 
bannas; ne ne puent ne ne doient renforcier les amendes, mais penre telles com 
li maires les prenoit devant cest partaige. Ne ne puent ne ne doient li dui majour 
oifr ne recevoir le premier jour dou plait plaiente nulle forz que des qaartierz. M 
Et si plaiente estoit faite les autres jorz enchuiant, quele qu'elle fut, chacuns de 
nouz averoit l'amende de son homme. Et si plaiente estoit faite de plaie ne de 
sanc, on s'en douveroit demeneir à l'uis et à la constume dou paix. Et je Philipes N 
desus dis voil ei conscen que Jennins li sanierz (ou cil qui demouront en la mai- 



DES MANUSCRITS. 



225 



A son où il clis Jennins demouret) sercet^ touz jourz mon signour le conte et ses 
hoirz. Et volons et conscentons endui ensemble que Broukarz et sui hoir soient à 
nouz moitié à moitié. Et nouz Ferris, cuens de Lyncnges et sires d'Ourmes, et 

B Philipes de Berney chevelierz, desos dit, proumetons por nouz et por nos hoirs à 
tenir fermement à touz jorz ces chozes desus dites senz alleir encontre. Et por ceu 
que ce soit ferme cboze et estauble, je Ferris cuenz desus dis ai mis mon saieil en 

G ces présentes lettres por ma partie. Et je Philipes de Berney chevalierz desus dis, 
por ceu que je n'ai point de saieil , use je et voil useir en ces chozes por ma partie 
dou saieil de la court de Nancey, li queiz saieilz est mis par ma requaste en ces 

D présentes lettres. Ce fut fait en Tan de graice par mil douz cenz quaitre vins et 
unze, ou mois de février. 

313. 

1292, 12 mai. — Lorr. 626, n' 3. 

Jo Orris de Dompierre^ chevaliers, sires de Besompierre^, faiscognissant à tous 

£ que je suis homs liges à noble home Henri, conte de Bar, après la ligei le duc de 
Lorrainne, et ai repris dou dit conte de Bar ma fort maison de Besompierre et 
tout ce que je ai, puis et doie avoir à Besompierre « on ban et on finaige de la dite 

F Besompierre; et por ceste reprise je ai eu et receu dou dit conte de Bar sexante 
livres de bons tornois,desqueilz je me tieng por bien paiei. Et est à savoir que se 
je ai dous hoirs mailes terre tenens, icil de mes dis dous hoirs mailes qui la dite 

G Besompierre, le ban et le finaige tenrat, serat homs liges le dit conte de Bar de- 
vant tous homes; et se ensi estoit que je n*eusse que un seul hoir maile terre te- 
nent, icil hoirs mailes çeroit homs liges le dit conte de Bar après la ligei le dit 

H duc de Lorrainne. Et ceste reprise desor dite ai .je faite par le loz et par le grei de 
ma dame Agneil , ma fenme; et je Âgnelz, fenme le dit Orri, loe et grée la reprise 
desor dite; et por ce que ceste chose soit ferme et estable, je Orris desor dis ai mis 
J mon seel dou queil je use en ces présentes lettres, et avons (je et la dite Agnelz 
ma fenme] proie et requis à home religiolz et honeste frère Jaque, par la volentei 
de Deu abbei de Saint Pieremont', que il meist son seel en ces présentes lettres 

K avec le mien seel. Et nos frères Jaques, abbes de Saint Pieremont desor dis, à la 
proiere et à la requeste des desor dis Orry et Agneil , sa fenme , avons mis nostre seel 
en ces présentes lettres avec le seel le dit Orry, en tcsmongnaige de veritei. Ce 

L fuit fait Fan de grâce mil dous cens quatre vins et douze, le lundi devant TAscen- 
sion Uostre Signor, 



* Peut-étre/as5tf la ronde, le (jnei pour, 
^ Dompierre prfes AUamont, canton de Con- 
flans (Moselle). 

TOME xivm, 2* partie. 



* Bassompiene près Boulange, canton d*Aa- 
dUn-le-Roman (Mosdle). 
' Voyex pièce a 38. 

29 



ACTES 

EH 

LANGUE 

▼ULGAinR. 



226 



NOTICES 



AGTBS 

BN 

LANGUE 

VOLOAIRE. 



3U. 

1292, i3 octobre. — Lorr. s, n* 58. 

Je Ferris, cuens de Lienanges^, fais savoir à tous que nobles bons mes ameis A 
sires e( cousins Ferris, dus de Lorreigne e^marchi**, eîlfait fin et acoirt à moi, par 
ma bone voluhtei, de tout ceuque jee( tuit cil qui furent avec moi p^rdimes et 
avons eu de damaige et de costenge et de despans], por raisqn et pour occoison B 
dou pougnis qui fut à Beivenges^ desouz Belreins, soit dedans prison soit defuers, 
parmei dous mile livres de provenesiens fors petis que je ai gei receu dou dit duc 
en deniers conteis et nombrcis, et parmei autres dous mile livres de provene- C 
siens fors petis desqueilz li dis dus m^ai promis à paier cinc cens livres de fors 
à ceste procbienne feste seint Martin en yver que vient, et cinc cens livres de 
fors à Noël après ensuant, et mil livres de fors à la Paikes après ensuant; et por D 
les dites quatre mile livres de fors Tai-je aquitei et aquit de tous damaiges, de 
tous despans, de toutes costenges et de toutes perdes que je et tuit cil qui furent 
avec moi avons' eu a pougnis de la dite Beivenges, et por occoison et por raison E 
dou dit pougnis, et pour la cbevauchiée dou dit pougnis, soit dedans prison soit 
defuers, en quelque meniere que ce soit, et de tout ceu que je li poie demander 
ne dévoie pour quelque raison que ce fust por l'avenue dou dît pougnis ne de la F 
chevauchie dou dit pougnis, et Tan doie porter bone warantie et leaul envers tous 
ceuz qui furent avec moi a dit pougnis, car li dis dus en eit assez fait à moi. Et 
quant as choses desus dites et une chacune d'elles ai je renoncié et renonce, por G 
moi et por mez hoirs, à tousdrois escris et non escris, à toutes exceptions de 
decevement, de restitution, à tous prmlaiges, à toutes indulgences, à l'exception 
de la monoie de la soume des dous premières mile livres non eue et non receue , Il 
à toutes aides de fait et de droit, et a droit qae dit gênerai renonciation ne mie 
valoir, et generalment et e[spe]cialme/it' à tout ceu que me pourroit aidier en 
cest fait et le dit duc ne ses hoirs grever. En tesmoingnaige de toutes ces choses, J 
pour ceu que fermes soient et estables, je en ai donei ces lettres saelées de mon 
seel que furent faites Tan de graice mil dous cens quatre vins et douze ans, lou 
lundi après feste seint Deniz, ou moix d'octembre. K 

315. 

1292, la novembre. — Lorr. SsS, n" As. 

Gonuc chose soit à touzkeCunins, li fillaistres Ferrion Keute l'awe, ait aquaisteit 



* Voyez pièce 3o4. 
Voyez pièce 212. 



^ Les lettres placées eptre crochets sont ef* 
facées. 



EN 

LAK6UE 

YUtGAIRB. 



DES MANUSCRITS. 227 

A an trefons à louz jors mais à Vivion, lou fil Urowelate d'Airaincort^ tôt Teritaige 

anthieremant ke geist o ban d'Âiraincort, ke Vivions desor dis avoit aquasteit à ^"" 

Cunin desor dit, ansi corn li escris an Faircke lou dist, airreis lou qairt dun 

B jornal ke geist ancoste ia terre Simelo, lou seur* Vivion desor dit, per mei* 
tel cens et tel droiture corn touz cist eritaiges doit chaiq'ant; et de cest aquast li 
ait Cunins li desor dis fait boin paiemant. Cist escris fut faiz Ion deme/i de la 

C feste saint Mertin, qant li miliaires corroit per m. et ce et un" et xxi ans^. 

316. 

1202, décembre. — Loir. 982, n" 22. 

Je Jehans de Gingneiz^ chevaliers fais cognoissant à touz que comme je tenisse 
en fiey et en bornage de noble home mon très chier seignor Henry, conte de Bar, 

D Girefontainne^ et vint et une masnies de homes que je avoie en la dite Girefon* 
tainue, c'est assavoir Thiebaut, Willemel son fil, Lambelin, Jehan, Thierry, 
Colin , Jehannel » Belin , Jeunette , Gerart , Jehan , Perrenet , Climencet ; Eudolette , 

E Jenninet, Waudrimel, Jenninet Barate, Âubriet, Mathiet, Baoult fil Barat, Ma- 
thiet fil Lorençon, et les héritages que li dit home tenoient desouz moy, qui 
montent entor quatre cenz jours de terre et vint et seix faulcies de prei et plus, 

F et le batens des terres, des preis, des boix et des yawes que mes sires Jeffrois de 
Faucongnei' et sui home efforcent à moi et à mes homes de Girefontainne, et la 
moitiei des deimés groz et menus que je ai à Girefontainne, et les tierces des 

G amaisemens des homes de Girefontainne, et le molin et le four de Girefontainne, 
le ban et la justice de Girefontainne, dou finage et des appartinences, et le ban 
et la justice de nuef masnies de homes que Othenins de Gengnoz escuiers tient 

H de moi en fiei et en homage à Girefontainne, et le ban et la justice que je ai sor 
quatre n^snies de homes que la prioreis de Gingney tient à Girefontainne, et 
Tusuaire que li home de Girefontainne ont et avoir doient en bois de Gingnei, en 

J finage et ens appartinences; assavoir est que je toutes les choses dessus dites et 
tout ce que je ai, puis et doi avoir en toutes les choses dessus dites, sens riens re- 
tenir, ai acompangniei et acompangne au dit noble home mon très chier seignor 

K. Henry, conte de Bar dessus dit , e f à ses hoirs , por la summe de quatre vins et quinze 

* Arraincourt, canton de Faulqaemont( Mo- * Gigney, canton de Cbâtel- sur -Moselle 
leile). . (Vosges). 

* Cest (sauf une contraction) Tancien mot * Girefontaine, canton de Vauvillers (Hautô- 
itugre, hêaa'pire, &i6ne). 

^ II y a par erreur dans Tacte permet mei, ' Fabcogney, arrondissement de Lure( Haute- 

^ Il n*y a pas trace de sceau. Saône). 

29- 



LANGUE 
VULGAIRE. 



228 NOTICES 

livres de bons petîs tornois, les quelz jeai eu et receu dou dit conte, el m'en tieng A 

\cT£s pQp ])îeQ soius et paies en bons deniers conteis et nombi^is; el ai promis et suis 

tenuz por moi et por mes hoirs, sor Tobligement de tous mes biens moblesef non 
mobles presens et à venir, où qu'il soient et puissent estre trouvei , à garentir au B 
dit conte de Bar et à ses hoirs, rac[omp]a[ingnem]ent^ des choses dessus dit^es 
vers toutes gens jusques à droit, en teil meniere que li dis cuens et sui hoir 
puissent joïr de la moitie[i des dites choses, et] je et mi hoir de l'autre moitiei. G 
Et je ne mi hoir ne pooos faire accroissance ne aquest en la dite ville de Girefon- 
tainne, en f[inage et ens appartjinences, sens le conte de Bar et ses hoirs, ne li 
cuens de Bar ne sui hoir sens moi ne sens mes hoirs, saulf ce por celui de nos D 
dessus diz qui feroit Taccroissance ou l'aquest, qu'il tenroit l'acroissance ou l'aqu^st 
jusques à tant que ses parceniers li averoit rendu la moitiei de la mise que l'acrois- 
sance ou li aqués averoit coustei. Et teil partie comme je et mi hoir avérons en E 
choses dessus dites nos tenrons en Gei et en homage dou conte de Bar et de ses 
hoirs. Et toutes ces choses dessus dites et une chascune de elles ai je fait par le 
Joz, par le grei et par Tassentement de ma dame Symonnette» ma femme. Et je F 
Simonnette, femme au dit Jehan, qui loe, grée et assent les choses dessus dites 
en si com elles sunt dessus devisées, ai promis el suis tenue par la foi de mon cors 
corporelment donce à tenir fermement les choses dessus dites, et que je par moi, G 
ne par autre persone quclz qu'elle soit, contre ne irai ne ne ferai aleir por doaire 
ne por don de noces, ne pour autre raison ou cause qûelz qu'elle soit. Et en cest 
fait je Jehans et je Symonnette sa femme, dessus dit , avons renonciei et renonçons H 
à l'exception de fraude, de déception, au bénéfice de restitution, à l'exception de 
chose non mie faite si comme elle est dessus dite, à toutes grâces et à tous pri> 
viieges empetreiz et à empetreir, à l'exception de pecune niant nombrée et non J 
paiée, et à toutes autres exceptions de fait, de di^oit et de custume qui en cest fait 
porroient nos et nos hoirs aidier et au dit conte de Bar et à ses hoirs greveir el 
neure. En tesmoignage de la queil chose et por ce que je Jehans el Symonnette K 
dessus dit n'avons seelz, nos avons proiei et requis à religieus homes et honestes 
freire Wautier, par la permission de Deu abbei de Chierleu^, et freire Adant, par 
celle meismes permission abbei de Cleirefontainne^ de l'ordre de Cisleiz ', qu'il L 
mettent lor seelz en ces présentes lettres. Et nos freires Wautiers, abbes deChierieu, 
et freires Adans, abbes de Gleirefoutainne, dessus dit, à laproiere et à la requeste 

^ J*ai suppléé entre crochets , ici et plus bas , ^ Cherliou , abbaye près Montigny« canton de 

des portions de texte détruites par des décbi- Vitarey (Haute-Saône). 

rures, mais dont la restitution m*a paru être * Glairefontaine, abbaye près Polaincourt, 

clairement indiquée par ce qui précède et ce canton d'Amance (Haute-Saône), 
qui suit. ' Voyez pièce 83. 



DES MANUSCRITS. 



229 



A de mon signor Jehan de Gingneiz et de ma dame Symonnette sa femme, dessus 
diz, avons mis nosseelz des quelz nos usons en ces présentes lettres, en tesmoi- 
gnage de^ vèritei. Ce fut finit l'an de grâce mil dous cens quatre vins et douze, en 

B mois de décembre^. 

317. 

1293, avril. — Lorr. 98a» n* aS. 

Je Symons, filz mon seignor Orry de Dompierre ^ seignor de Bessompierre ^ bien 
eagiés et mis fors de mainbornie, fais cognoissant à tous que comme nobles homs 

C mes très chiers sires Henris, cuens de Bar, m'ait dclivrei ses lettres scellées de son 
propre seel , contenens la forme ci après escripte : — Nos Henris , cuens de Bar, fai- 
sons savoir à touz que comme Thomassins , nostres baillis, eust achetei à ma dame 

D Nicole, femme mon seignor Raymmon de Briei^ chevalier qui fut, à Henry et à 
seignor Jehan, curei de LabrieS ses freires, et à Jehannelor suer, enfans Ârnoul de 
Naives qui fut, tout Teritage entièrement que la devant dite dame Nicole, Henris, 

E sires Jehans, sui freire, etJehanne lor suer, devant dit, avoient, pooient el dévoient 
avoir à Bessompierre, en ban, en fi nage, en parrochage et ens apportinences de 
la dite Bessompierre, en quelque chose que ce fust, c'est assavoir en homes, en 

F femmes, en preis, en terres, en boix, en yawes, en bleiz, en deniers, en geline^, 
en rentes, en ban, en justice, et en toutes autres choses quelz qu'elles soient e< 
puissent estre , sens riens à retenir, lou quel héritage dessus dit li diz Thomassins 

G nous at donei et dclivrei por bone cause souflisent et resnable, assavoir est que 
nos Teritage dessus dit avons vendu à Symon, fil mon seignor Orry de Dompierre 
seignor de Bessompierre, estant fors de mainbornie, por la summe de sept cenz 

H livres de bons petiz tomois, de laqueil sumnie d'ai^ent dessus dite nos nos tenons 
por bien soluz et por bien paies en bons deniers conteiz et nombreis. Et cest ven- 
dage dessus dit avons nos promis et sommes tenu, por nos et por nos hoirs, à ga- 

J rentir au dit Symon et à ses hoirs vers toutes gens jusques à droit; — Assavoir 
est que je Symons devant diz toutes ces choses devant dites, ensemble la fort 
maison de Bessompierre et tout le remenant de la ville de Bessompierre, dou 

K ban, dou finage et des appartinences, ai repris dou dit conte en fiei et en homage 
lige devant tous homes, et des dites choses sens riens excepter doi je et deverai, je 
et mi hoir qui les dites choses tenront, la warde à Sancei le chastel demei an 

L cbascun an, saulf ce que se de moi deffailloit sens hoir de mon cors et la terre 
dessus dite eschéoit à Jehan mon freire, li devant diz Jehans seroit homs liges le 



ACTK5 
14.\:<I6(JE 

vi)ix>Ajr.F.. 



* L*acte répète par eiTeur de, 
' Voyez pièce 3o8, note 5. 

* Voyez pièce 3i3. 



' Voyez la même pièce. 

^ Voyez pièce 5o. 

* Labry, canton de Conflans (Moselle). 



230 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LAN6UK 

VULCAIHE. 



duc de LorrainDe devant le dit conte de Bar, et après la li^i le dit duc homs A 
liges le dit conte de Bar de toute la terre de Bessompierre devant dite, et deveroit 
li devant diz Jehans sus toute la terre de Bessompierre la warde chascàn an demei 
an en chastel de Sancei, ensi com devant est devisei. Et se je et Jehans mes freires B 
dessus dis, ou nostre hoir qui la dite Bessompierre tenront, aviens dous hoirs 
maales ou plusors hoirs, li uns d'eaulz (cil hoirs qui la dite Bessompierre tenroit) 
demorroit homs liges au conte de Bar devant tous homes. Et de ces choses dessus C 
dites à tenir fermement en la forme et en la condition dessus devisées oblige je, 
en la main dou dit conte de Bar et de ses hoirs, moi, mes hoirs et mes succès- 
sors qui la dite Bessompierre tenront. Et por ce que je n'ai seel, je ai proiei et D 
requis à mon seignor Orri de Dompierre, seignor de Bessompierre, mon penre {sic) 
dessus dit, et à home religieus et honeste freire' Jaque, par la permission de Deu 
abbei de Saint Pierremont, que il mettent lor seelz en ces présentes lettres, en E 
tesmoignage de veritei. Et je Orris de Dompierre, sires de Bessompierre, qui loie 
et greic les choses dessus dites en tant com elles me touchent, à la proiere et à 
la requeste dou dit Symon, mon fil, por lui et por moi ai mis mon seel en ces F 
présentes lettres. Et nos freires Jaques, abbes de Saint Pieremont dessus diz, à la 
proiere et à la requeste dou dit Symon, avons mis nostre seel en ces présentes 
lettres, en tesmoignage de veritei. Ce fut fait Tan de grâce mil dous cenz quatre G 
vins et treize, en mois d'avriP. 

318. 

1 293 , 3 1 mai. — Lorr. 2 , n" 6 1 . 

Nous Estenes ^ prestres cureis de Nancei , et Jehans, prestres cureis de Farrieres^, 
faisons savoir à tous que Rechars, escuiers mon seignor Willame de Mandrexeis, H 
eit recogneu en nostre présence qu'il eit receu des gens mon seignor lou duc de 
Lorreigne sexante et sept livres de meceins' por les reansons de Wiri et Rolin de 
Duedeleinville et Perrot d'Aixe\ les queiz reansons il paient^ por raison de ceu J 
qu'il furent pris a pougnis de Beiveuges^ desouz Belreins ou servize le devant dit 
duc, si com li devant dis Rechars le tesmoingne; et recognoit encor li devant dis 
Rechars que la soume d'argent devant dite eit il receu par le commandement et R 
par la voluntei lou seignor Willame de Mandrexeis devant dit, avec cui li devant 



^ Voyez pièce 3o8 , note 5. 

* On pourrait lire aussi Esteves, 

' Ferrières , canton de Saint-Nicolas-du-Port 
(MeurtLe). 

' On lirait plutôt meteins, roaisv comme je 
n*ai pas rencontré d*autre exemple de ce mot. 



il n pst pas douteux que le darc a voulu écrire 
mcceins, forme qui se retrouve dans les pièces 
37, 353 et 367. 

* Voyez pièce A5. 

' On pourrait lire aussi paioul. 

• Voyez pièce 212. 



DES MANUSCRITS. 



231 



A dit escuier estoient a pougnis devarit dit. En tesmoi/ignaige de la quel chose, nous 
en avons donei œs lettres saelées de noz seelz à la requestie de Rechart devant dit, 
que furent faites Tan de graice mil dous cens quatre vins et treze ans, lou die- 

B mange après la Trinetei. 

319. 

1293, 11 août. — Lorr. aai, n° i. 

Nous Bouchars, par la grâce de Deu evesques de Mes , faisons conissant à tonz 
ceaus qui ces présentes lettres verront et orront que nous avons cranteit et covent 

C à noble baron Ferrit, duc de Lorreîngne et marchit, et a siens et envers toutes 
gens, paix à tenir et à faire tenir de nous et des nos et de ceaus de Mes, ef des pri- 
sons ke li dus tient pris qui sont de Mes, et des anmis a prisons, tant corn por la 

D prise Golignon Merlo, et le Borgon le taillour, et Garciriat le fil Jaikemel Chîere, 
ke li dis dus et sui homme ont pris. En tesmoignaige de veritei et por ceu ke ce 
soit ferme choze et estauble, en avons nous doneit ces présentes lettres pendans 

E saielléesdenostresaiel,ke furent faites Tondcmain de feste saint Lorent, quant li 
miliaires Nostre Sîgnor corroît par mil dous cens quatre vins et treze ans. 



ACTE» 

EN 

LANGUE 

VULÏAinE. 



320. 

1293, 1*' septembre. — Lorr. 261, n* 127. 

Je freires Sy mons dou Puis , prieurs des freires preeschors de Verdun , et je Thie- 

F baus, doiens de Bar, faisons cognoissant à tous que nos, de commun consentement 
et de confimune volentei, avons greei ef gréons que la porpriseetla sofferte donée 
de parmoy Thiebaut, doien de Bar, por noble home mon seignor Henri, conte de 

G Bar, por ses aides, por ses homes de son pooir et de sa terre, as treize jureis, à la 
communitei de Verdun et à lor aides jusqaes à la Nativitei No5/re Dame, et de par 
moi freire Symon dessus Slit por les treize jureis, por la communitei de Verdun 

H £(por lor aides, au dit noble home mon seignor Henri, conte de Bar, et ses aides, 
et as homes de son pooir et de sa terre, sunt et soient elongniei jusques à ceste 
feste saint Remey en chief d'octobre prochinement venent;- et demore li retors 

J des homes le dit conte qui sunt ostagiei elongniés jusqaes au dit jour de la saint 
Remei; et toutes les autres choses mises en la porprise et en la sofferte de par 
nos Symon et Thiebaut dessus dis, contenues en lettres scellées que li uns de 

K. nos at de Tautre, demorent en teil vertu jusqaes à la dite saint Remei comme 
elles demoroient jusqaes à la Nativitei No5(re Dame. En tesmoignage de la quel 
chose, por ce que ferme soit et estable, nos avons mis nos seelz en ces présentes 



232 



NOTICES 



\CTE.s 

LAN6UF. 
rULGAIBK. 



lettres, que furent faites lan de grâce mil dous cens quatre vins et treize, le A 
mardi après feste saint Jehan Decollace. 



321. 



1293, 5 sepU-mbre. — Loir, an ter, n" 61 



A tous clieaus ki ces présentes lettres verront et oront Margherite, damoisiele 
de Luxcmbourch, salut en Rostre Segneur. Sacent tout ke comme nostres chiers B 
sires el niés Henris damoiseaus, coens de Luxembourch, sires de la Roche ^ et mar- 
rhis d'Erlons^, pour lassennement k'il nous estoit tenus à faire et pour toutes 
parcbons de terre que nous poiens demander contre lui jusques au mois de march C 
ki fu en Tan de grasce mil deus cens quatre vins et wit, nous euist donné et 
otroié Machre*, Kers*, Monchachre, Vedeli et les apertenances d'icelles, avoech 
autres pluseurs villes ki sunt contenues en la lettre sour chou faite, et pour chou D 
{[ae à ore il ne nous pooit les fruis, les revenues et les issues et les apertenances 
des diltes villes délivrer, fors les vins pour tel partie k'il i avoit, li devant dis 
Henris en recompensation de chou nous euist assenée [sic] les vins de le dîtte ville de E 
Machre, et Arenchi^ et Vysin® et les apertenances d'icelles, pour deus cens livrées 
de terre, et se li dit vin et les dittes villes Arenchi et Vysin ne souflissoient as deus 
cens livrées de terre, li devant dis Henris les nous deuist as plus prochains lius F 
des dittes villes parfaire à leswart de Symon , segneur de [Flsjle'' chevalier, et de 
Jak[et] de Marvile^ et lesquelz vins et villes et chou k'il i fauroit des deus cens 
livrées de terre nous deviens tenir et tenriens jusques à tant que ii devant dis G 
Henris nous aroit délivrée la ditte ville de Machre, les fruis, les revenues et les 
issues et les apertenanches d'icelle; nous recognissons qa^ nous les vins de la 
ditte ville de Machre ne la ditte ville de Machre, les fruis et les issues et les aper- H 
tenanches, et les deus villes Arenchi et Vysin, ne le sourplus ki fauroit des deus 
c^ns livrées de terre, nous ne devons ne ne pooRs les pourfis prendre, avoir ne 
lever jusques à Tentrée d'aoust ki sera en lan de grasce mil deus cens quatre J 
vins et quatorse, et qae quant la ditte ville de Machre, li fruit, li pourfit et les 
issues nous seront délivré ef nous les tenrons paisivlement , nous li quitterons les 
dittes villes Arenchi et Vysin et le sourplus s'aucune chose i avoit on assené outre K 



* Voyez pièce 2 5. 

* Voyei pièce 28. 

* Peut-être Kœnigsmacktr, canton de Melzer- 
wisse (Moselle). 

^ Peut-être Kirsch-Iez-Luttange, même can- 
ton. 



^ Arrancy, canton de Spincourt (Meuse). 

^ Vezin près Charencyt canton de Longuion 
(Moselle). 

' ' Je rétablis , ici et plus loin , entre crochets, 
des lettres détruites. 

* Marville, canton de Montmédy (Meuse). 



DES MANUSCRITS. 



233 



A la value des deus villes devant dittes; et parmi cel assennement Ici faistious est, 
le quittons nous de tous autres assennemens et de toutes autres parchons de 
terre que nous H poiens demander jusques au mois de march devant dit; et s*au- 

B cunes lettres u obligations estoient trouvées d^aucuns assennemens ki deuissent 
iestre fait à nous, autres de cheaus ki ore nous sunt fait, nous volons k'elles 
soient rendues au dit Henri ei k'elles soient nulles. Encore recognissons nous qu^ 

G nous de la dette des deus mil livres, lesquelles il nous estoit tenus de paiier à cer- 
tains termes, nous en avons recheu chine cens livres pour le paiement de la feste 
saint Jehan Bap[tis}te ki daerainnement passa, desquelles chine cens livres nous 

D nos tenons à solse et à paiiée. Et renonchons tant comme à toutes les coses de- 
seure dittes à toutes exeptions, sp[eci]aliuent à Texeption de pecune non paiie 
et non délivrée à noiu, de frausde, de boisdie, à Texeption de Velleyen, à toutes 

E autres exeptions de droit et de fait ki nous poroient aidier et à no dit cbier se- 
gneur et neveu grever et nuire, par choi toutes les coses desus dittes et conve- 
nances et cescune d'elles ne fuscent tenues et wardées. Et en plus grant seurté de 

F toutes les convenances desus dittes, nous avons ces présentes lettres saielées de no 
seel; et requérons et avons requis nostre chier segn^or mon segn^or le conte de 
Flandres et marchis de Namur, et nostre chiere dame et sereur me dame le con- 

G tesse de Flandres, qae il, en tiesmoignage des choses desus dittes, voellent mettre 
leur seauls à ces présentes lettres avoech le no. Et nous Guis, co[ens] de Flandres 
et marchis de Namur, et Ysabeaus, contesse de Flandres, à le requeste de noble 

H damoisiele nostre chiere sereur Margherite, damoisiele de I^uxembourch, 'avons 
mis nos [sa]iaus avoech le sien à ces pr^entes lettres, en tesmoignage de vérité. 
Ce fu fait en Tan de Tincarnation Nostre Segneur Jhesn Crist mil deus cens quatre 

J vins et traise, le samedi apriès le décollation saint Jehan Baptiste, ou mois de sep- 
tembre. 

322. 

1293, 1 1 octobre. — Lon*. aii, n* 7a. 

Nous li maires, li maistres eschavins et toute li universités dez dteins de TouP 
K faisons savoir à tous que dou descort qu'estoit entre nous, d*une part, et noble 
prince nostre très chier signor Ferri, duch de Loherainne et marchis, et cezgens, 
d'autre, si com dou pougnis qui avint entre nous et les gens le dit duch entre le 
L boix de Heiz^ et Toul, paix et acorde en est faite en tel manière que nous avons 
aquitei et aquitons le dit duch et sa gent, et tous ceauz qui furent au dit poignis 
avec sa gent, à tous jours maix de tous les damages qu'il nous firent à la jomée 



ACTE» 

LAniGL'E 
VrLGAinE. 



* Voyez pièce 35. — * Haye, forêt entre Toul et Nancy. 

TOME xxYiii, a* partie. 



3o 



234 



NOTICES 



ACTES 

EN 

I.A%GCC 

VrLGAIRB. 



dou dit poingnis en quelque manière que ce fuit, et de tous les damages que A 
nostre prison que furent pris a dit poingnis ont eu ne receu jusques au jour d'oi, 
soit en despens en la prison , soit en ranson ou en autre manière quelz qu'dle 
soit, et de tous les damages qu'il ou sa gent ou autre pour eauz nous ont fait B 
peuE le dit poingnis pour ochoison de cez choses jusques au jour d*eu. Et pour 
choze qui en soit avenue, ne demore mie que nous ne soiens tenu a dit duch ensi 
com nous estiens davant le dit poingnis, et li dis dus à nous. En tesmongnage de C 
cen, Ten avons nous donei cez lettres saelées de nostre sael, que furent faites Tan 
de grâce mil dous cens quatre vins et treze ans, lou diemenge après fesie saint 
Denise. D 

S23. 

1293, 3 3 janvier. — Lorr. 979, n* 93. 

Je Worris de Blenville^ escuiers fais oognossant à tous que je vens et ai vendui 
à tous jours, sans reclamer de moi ne de mes hoirs ne d'autre pour moi, au reU- 
gious homes et honestes à Tabbey et au couvent d'Estyvai^, de Tordre de Premons- E 
trey', et à lour successorSf mes maisons que je avoye à Kezesperch^i que je ac- 
questay ai Willermin dist Xorfepel qui fuit, c'est à savoir la grant maison, la 
trote dedens la petite maison davant et toutes les aportenances de dites maisons F 
que siéent en la ville de Kezesp^rch entre la maison Âgnel qui fuit, d'une part, et 
la fonteinne, d'autre port, et mon prei séant deffuer la ville endroit la tour des 
Âlemans, qui fuit lou dit Xorfend, pour quarante mars d'argent bon et fin, des G 
quelz je ai eu et receu plain payement et entier des dis abbey et couvent et m'en 
teing pour bien payés. Et me sui devestus des dites maisons, des appandisez 
d'icelles, de la dite trote et dou dit prei, et en ay envestus les dis abbei et convent H 
et mis en corporel possession et pasivie, et promés par ma foi donnée corporel- 
ment que je contre cest vendaige et cesteacquittance jamais ne vanrai ne ferai venir 
par moi ne par autre, ne rien n'i redanierai ne feroi {sic) redamer par nulle J 
raison quelz qu'elle soit, ainz en porterai loyal warantie au dis abbey et convent 
contre toute gent qui k droit vouroient venir; et qoant en cest fait je renu/ice et 
ai renuRcié à l'exception des dis karante mars ne mie eus et ne mi receus, à l'ex- K 
ception de déception outre la moitié dou droit pris, au bénéfice de restitution, ai 
toute aide de fait et de droit escrit et non escrit, à tout ceu qui me poorroit ^ aidier 



' Blaiaville-sur-rEau, canton de Bayon 
(Meurthe). 

' Abbaye d*Étiva1, canton de Raon-FÉtape 

(Vosges). 

Voyez pièce iSs. 



* Kaysersberg, arrondissement de Colmar 
(Haut-Rhin). 

* La premiërd syllabe de cd mot est repré- 
sentée par un p surmonté de l'abréviation latine 
itr; c'est ainsi qu*est exprimée un peu plus 



DES MANUSCRITS. 



235 



A en cest fait ér< au dis achetors neure, et especialment au droit qui defent gênerai 
renunciation; et si m*o[b]iige * à ccu que li grans prevos de Saint Dyei"' m'escom- 
menisse ou ces commandemens et facent denuncier par tout se je venoiei* encontre 

B ces convenances, dont Deus me gart! Et pour ceu que se soit ferme choze et es- 
tabk, ay je fait seeler cez présentes iettrez des seelz de la court lou grant prevost 
dessus dit et dou seel Gerardin, adonc prevost de Saint Dyei. Et nous li seniers 

C et li prevos de Saint Dyei, à la requeste dou dit Worri, avons seelëes ses Iettrez 
de nos dis seelz, en tesmoingnaige de veritei, que furent faites Tan de grâce par 
mil dous cens quatre vins et treze, ou moix de janvier, lou jour de la feste saint 

D Vincent 

324. 

1294, mai. — Lorr. 261, n* 138. 

Nous li communiteiz de la citei de Verdun faisons savoir à tous que comme 
nous aiens lettres de noble baron mon signour Henri , conte de Bar, lesquelles 

R lettres li dis coins noo^ ai delivreies , contenans en la fourme et en la meniere si 
apr^s escripte : — Nous Henris, cuens de Bar, faisons savoir à tous que nous prenons 
et avons pris, prenons et recevons la communitei de la citei de Verdun et toz les 

F citeins de celle meismes dtey et de tous les bours, eulz et toz lor biens où que il 
soient dedens Verdun et defors, en no^fre garde et en nostre conduit et en nostre 
sauvement; et les devons sauveir et wardeir etdefiendre en bonne foi et leaulment , 

6 eulz et toz lor biens où que il soient, ensi comme les cors et les biens et les choses 
des hommes de nostre terre. Et est à savoir qae nous devons à la communitey et 
au nombre de la citei devant dite, ou à autre nombre quelz que il fust qae li 

H evesqnes ou esleus ou li communiteiz i meteroient celonc Tus et la meniere qui 
at estei jusqaes à ores de mètre et de faire nombre en la dite citei, que nous lor 
devons aidier à amendeir, à desfaire et k justicier toz les mesfais et les trop fais, 

J et toutes les amendes à leveir qoi escharroient et porroient escheoir de cest jour 
en avant, ensi comme la lettre de la paix de Verdun le devise, qoi est seelleie dou 
sèel nostre signour Tevesqae et dou seel de la citei de Verdun. Et ce il avenoit qoe 

K aucuns fais escheist qoi ne fust escris en la lettre de la paix dont on feist eswart, 
teil eswart comme li communiteiz eswarderoit, tant com il seroient sens signour 
ou cant il averoient signour, non^ lor aideriens à meintenir et à justicier ensi 

L comme il les eswarderoient. Et est à savoir qae toutes les fois qae li nombres ou 



loin notre préposition pour, qu'il faut lire pour 
et non pur, puisque dans la première partie de 
i*acte elle est écrite trois fois pour sans abré- 
viation. 



* Le clerc a écrit par erreur olige, 
7 Saint-Dié (Vosges}. 

* Cest probablement par erreur que venoiei 
a été écrit au lieo do venoie. 



ACTES 

E\ 

LANGUE 

VULGAIRE. 



3o. 



236 



NOTICES 



ACTES 

K.N 

LANGUE 

VULGAIRE. 



H communiteiz de la citei de Verdun nous requerrai ou ferai savoir que il aient A 
mestier de nouf ou de no^fre conseil, nous i iriens ce nous n'aviens leaul essoinne; 
et ce nous aviens leaul essoinne nous i envoieriens de nostre conseil celz cuLil 
nous manderoient ce nous poiens bonnement, et ce noiu ne poiens bonnement B 
nous i envoieriens autres soHisans en bonne foi pour elz à consillier; et quant il 
seroient venu à Verdun , li cheva/iers ou li baillis averoit pour lui et pour sa masnie 
deix sols de fors jour et nuit pour despens tant corn il demorroient à Verdun par C 
la volentei dou nombre et dou commun, ne riens ne doient avoir dou venir ne 
dou raleir fors que tant com il seroient à Verdun par la volentei dou nombre et 
dou commun. Et est à savoir que ce il convenoit faire justice ou force qaelz qu'elle D 
fust, ce li nombres et li communiteiz s*acordoient que nous feissiens la justice ou 
la force quelz qu'elle fust par nous ou par nos gens, il doient mandeir quatre des 
hommes de nostre conseil, c'est à savoir Phelippe, chastelain de Bar, Guion Chau- E 
deron, Mile de Gousance^ et Jofiroy de Nuefville, chevaliers; et si tost com il se- 
roient venu à Verdun, li numbres et li consouls de la citei de Verdun lor doient 
dire et conteir le fait qui seroit escheuz et quel justice il i aferroit à faire; et li F 
quatre dcsour dit ont jurei sor sains que bonnement et leaulment consilleront le 
numbre et le conseil de la citei de Verdun , et s'acorderont bonnement et leaulment 
avec le numbre et le conseil de la citei de Verdun, et combien de gens il couvan- G 
roit meneir avec nous ou avec celui que non^ i envoieriens en leu de nous pour la 
justice faire. Et ce il avenoit que li uns ou li dui des quatre desor diz fuissent 
essoinniei, li autre dui iroient à Verdun et averoient autretant de pooir comme li II 
quatre, et ad ce qu'il s'acorderoient avec le nombre et le conseil de la citei de 
Verdun nos le feriens ou feriens faire par nos ou par nos gens bonnement et leaul- 
ment, et li numbres et la communiteiz de Verdun nous en seroit aidans nous et J 
nos gens. Et ce il avenoit que Dex feist sa volentei d'aucuns ou de plusors des 
quatre desordis, li numbres et li communiteiz en repenroit un en nostre terre, ou 
dous ou trois ou quatre ce il voloient, en leu de celui ou de ceulz qui desfailli K 
ceroient. Et est encor à savoir que ce il convenoit faire justice ou force quelz 
qu'elle fust, et li nombres et la communiteiz la voloient faire, nous lor en seriens 
aidans et consillans, et i iriens ce il nous mandoient ce nous n'aviens leaul es- L 
soinne; et ce nous aviens essoinne leaul, nous i envoieriens bomme soflisant en 
leu de nous pour aidier et pour consillier, et à tant de gens a armes comme il man- 
deroient jusques à la summe de vint chevaliers et jusques à la summe de cent M 
armures de fer à chevaul et à la summe de trois cens sergens à pié se tant en 
voloient; et se moins en voloient, moins en i menriens ou envoieriens. Et toutes 



' Cousante vaux-Bois, canton de Commercy (Meose). 



DES MANUSCRITS. 



237 



A les fois qa'il nous manderont par eulz ou par lor lettres pour cofiseiUier oti poar * 
autre chose, nom i devons aleir ce nous n'avons leaul essoinne; et se nous i aions, 
nous devons avoir pour nos despens dix livres de fors jor e^nuit, poar nous et pour 

B toute no^re masnie, tantcom nou serons à Verdun par lor volentei, ne ne devons 
avoir riens dou venir ne dou raleir. Et li chevaliers à armes doit avoir deix solz 
de fors jor et nuit pour lui et poar sa masnie, et li escuiers à armes doit avoir 

G cinc solz poar lui et poar sa masnie jour et nuit, et li sergens à pié douze deniers 
fors jour et nuit, tant com il demorront à Verdun par la volentei dou nombre et 
de la communitei de Verdun; ne plus oe porroient demandeir ne faire demandeir 

D as citeinz de Verdun, ne riens ne doient avoir dou venir ne dou raleir. Et quant 
il nooi aroient mandei nos et nos gens, ce il ne se voloient aidier de noo^ ou de 
nos gens il nous doient contremandeir un jour devant, c'est à dire [qœ ce il nou^^] 

E mandoient au lundi il noiu deveroieut contremandeir le samedi devant, et ensi 
en sevant des autres mandemens qa*il feroient à nous et à nos gens. Et ce il ave- 
noit par aventure que nou^ ne fusiens on pais et il avoient mestier de nou^, nous 

F lor laiseriens teii gens pour noui qoi feroient en leu de nous ce qae nou^ lor d^e- 
riens faire à lor requeste ensi com il est devant devisei. Et se il avenoit que au- 
cuns des forains mesfeist en la citei de Verdun, ne eins boursne aillors, à nulz des 

G citeinz ne à lor choses, dont il convenist faire justice ou force, ou maison abatre, 
nouj en^feriens autretant conune ce que on Teust fait à un de nos homes. Et 
toutes les laies persones qui sont demorans couchans et levans en la citei de Verdun , . 

H et em bours et eins appendises, sunt de la paix selonc la tenour de la chartre. Et 
ce il faîsoient outrage ne chose dont il deussent amende, et il aloient fors de 
Verdun à tout le fait, nous en ferieus et chasceriens autretant comme il l'eussent 

J fait en nostre terre et à un de nos hommes. Et par mei ce li dit dtein de Verdun 
sunt tenu de faire v^idage à la bonne foy à nous et à nos gens de lor biens ven- 
daubles se il nous a besongne, et nous et li homme de nostre terre autreteil à 

m eulz. Et se aucuns ou plusor» des citeinz de Verdun vuet ou vuelent venir en 
nostre aide à armes ou sens armes, ou pour marchandeir ou sens marchandeir, li 
dit dtein de Verdun ne li nombres ne lor pueent desfendre ne destorneir. Ne 

L noui ne poons desfendre ne destorneir à nulz de nos homes, ne des hommes de 
nostre terre t qoeil ne raillent en Taide les dteinz de Verdun en la meniere desus 
dite. Et toutes ces choses desor dites lor avons nous et nostre conseulz jureies à 

M tenir bien et leaulment et en -bonne foy; et li nombres, pour eulz et pour les ci- 
teinz de Verdun, at jurei à tenir bien et leaulment et en bonne foy à nos toutes 
les choses desus dites. Ces convenances desus dites doient dureir toute nostre vie. 



ACTES 

KM 

LAMOUB 

VULGAIRE. 



* Les mot<i placés entre crochets sont effacés par une tache. 



238 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LAIGUE 

Y0T.6ATRR. 



Et pour ce que ceste chose soit ferme et estauble , lor avons nous do/inei ces pre- A 
sentes lettres seeleies de nostre seel, que furent faites Taji de grâce mil dous cens 
quatre vins et quatorse on mois de may *"*; — A savoir est que nous 11 dite commuai- 
teiz de Verdun prometon^ et sommes tenu par nostre dit sarement i teoir et à gar- B 
deir fermement et leaulment toutes les choses desus dites et une chascune de 
elles, tant com elles nous touchent, toute la vie le dit conte. Et pour ce que ce soit 
feriue chose et estauble, Fen avons nous donneies ces présentes lettres sedeies de G 
no^^e commun seeU qui furent faites Tan et le mois desus dit. 



325. 

1294, 7 juin. — Lorr. i86, n* 5i. 

Nous Loys, cuens de Chiney \ et je Johenne, contesse de Chiney et dame de 
Blanmont^, sa famé, faisons cougnissant à touz que coume nous reclamissîens ei D 
demandissiens à noble honme^ nostre très chier signour Henrit, conte de Bair, à 
avoir partie en la dessendue de Tiretage qui fut à noble houme Henrit, conte de 
Bair, peire à moi Jehenne dessus dite, et à noble dame ma très chiere dame et £ 
meire Phelippe, contesse de Bair qui fut, et en Tescheoite de mon signour Henrit 
et de mon signour Renaut de Bair, mes fineire {sic) qui furent; et ie dit Henrit, 
cuen de Bair, filz à noble houme Thiebaut, conte de Bair qui fut, deist et afier- F 
mast que nous Loys et Jehenne dessus dit ni aviens droit ne raison par les cou- 
tumes des leus où les terres gizent ne en autre manière, et que la terre que nous 
tenons à Estain^, à Belegney^ et as appartenances de par moi Jehenne dessus dite G 
nous doit souQire pour raison de teil partie coume nous disiens que nous poiens 
et doviens avoir en la dessendue et Teschoite dessus dite; à la parfin par le con- 
cel de bonnes gens nous et li dis Henris, cuens de Bair, avons fait pais et acorde il 
des chozes dessus àiie {sic) en faisant ensamble transaction et ccMnposicion en la 
manière qui si après s'enseut; cest à savoir que 11 dis Henris, cuens de Bair, at 
douneit^ et otroiet , donne et otroie à moi Jehenne dessus dite quarante livrée [sic] de J 
terre en hiretage à tenir à moi et à mes hoirs en ban et en justice, en acroisse- 



^ Le portefenille 336 contient, non Torigi- 
nal , mais la copie d'un acte du comte de Bar, 
rendu au mois de mars i a8a dans des circons- 
tances analogues ; il est semblable , pour le fond , 
à celui qui est transcrit dans la présente cbarte 
de la commune de Verdun. 

* Voyez pièce 3o. 

* Voyez pièce 176. 



' £n reproduisant cette leçon , je dois aver- 
tir que la forme koumt se présente dans le reste 
de lacté. 

* £tain,arrondi8sementde Verdun (Meuse). 
' fiouligny, canton de Spincourt (Meuse). 

* Gomme Ta et Tn ne sont pas toujours fa- 
ciles à distinguer, on pourrait lire aus^i don- 
neit. 



EN 

LAftGUË 

VULGAIRE. 



DES MANUSCRITS. 239 

A ment de» autres fiez que je tieng de lui , et avec ce la maison de Browainnes "^ et cinc 

ceas livrées de terre, à tenir el k avoir la dite maison de Browainnes et les dites ^^^*^ 

cinc cens livrées de terre en ban et en justice à ma vie tant seulement, les 

B queiles cinc cens livrées de terre me sunt assizes à Teswart et à la prizie de mon 
signour Gerart de Louppei^ ei de mon signour Milon de Couzance^ chevaliers, la 
queilz maisons de Browainnes el les cinc cens livrées de terre dessus dites revenront 

G el demourront après mon decet au dit conte de Bair ei à ces hoirs sans nul 
débat ne enpeschement de mes hoirs ne d'autrui pour oquison de moi ne de 
nous Loy s, conte de Ghinei dessus dit, ne de nos hoirs. Encor nous Loys, cuens de 

D Ghinei dessus dis, proumetons et soumes tenus, sor Fobligement de touz nos biens 
moubles ei non moubles presens et à venir, k rendre et à restaublir au dit conte 
de Bair ei à ces hoirs la dite n^son de Browainnes dedens ewit jours après le 

E decet la dite Jehenne, nosire famé, ce ensi est que nous sorviviens la dite Jehenne, 
et ne la lasserons à rendre pour contens ne pour guerre ne pour autre raison ou 
cause qui puisse avenir entre nous (la queilchozejan'avaignet!) saulnoj^ droit 

F et saul Tautrui, la restitucion de la dite maison avant faite ^^ au dit conte de Bair, et 
à ces hoirs; et ce aucun defiaut y avoit en la dite maison, avenu nous tenant la 
dite maison, nous Tamenderiens au dit et à Teswart de Liebaut, signour de Bef- 

G froitmont^^ et de Phelippe, chastelain de Bair, ou de Tun d'ians, ei ce d'iaus 
deflTalloit, à Teswart de bonnes gens. Et avec ce ai dounei li dis Henris, cuens de 
Bair, à moi Jehenne dessus dite deiz nuef cens livres de petis tournois, les queilz 

H je ai receut de lui et mVn tieng pour bien solte el pour bien paie en boins deniers 
qu il m'a conteis et delivreis. Et avec ce li dis cuens de Bair a dounei et otroié à 
nous Loys, conte de Ghinei dessus dit , à tenir à nostre vie tant seulement, quarante 

J livrées de terre en la terre d'Estaubles^^, on ban et eus appartenances d'Estauble; 
et ce il avient que nostre femme la contesse despartet dou siècle avant que nous, 
li dis cuens de Bair a dounei et otroié à nous conte de Ghinei dessus dit, à tenir à 

K nostre vie tant seulement, tout le remanant de la terre qu'il a partavle avec nous 
à Estaubles et on ban d'Ëstaubles et aus appartenances, avec les dites quarante 
livrées de terre. Et parmei ce nous Loys cuens et Jehenne, contesse de Ghinei, des- 

L sus dis, bien appensei et sertain dou droit que nous disiens que nous aviens, poiens 
et doviens avoir ens chozes dessus dites, de nos plainnes volenteis, sans force , sans 
poour, sans fraude, et sans contraiognement de persone queilz qu'elle soit, avons 

M quiteit ei quitons au dit conte de Bair elk ces hoirs pour nous et pour nos hoirs, tuit 

' Brouennes, canton de Montmédy (Meuse). ^* Ce^l-bi-dm devant se faire avant. 

* Louppy-i&€bflteau , canton de Vaubecourt " Voyez pièc j 5o. 
(Meuse). ^* Peut-être Étalie, province de Luxembourg 

* Voyez pièce 73. (Belgique). 



240 



NOTICES 



ACTES 

E% 

LANGUE 

VrLGATRK. 



ensamble et cbascuns par lui , pour tant coume à lui apartient, tout Tiretage qui est A 
dessendus et escheus, poit et dovoit dessendre et escheoir à moi Jehenne dessus 
dite de par mon peire, ma meire et mes freires dessus dis, et touz les arrierages, 
ce aucuns en y avoit, des dites chozes; et noussoufBt et doit souGBre pour nous et B 
pour nos hoirs à tenir, pour toutes les cbozes dessus dites, les dites quarante livrées 
déterre en biretage, et les cinc cens livrées de terre à tenir à la vie de moi Jebenne 
dessus dite en la manière qui dessus est dit, avec les deix nuef cens livres dessus C 
dites ,*e£ les parsonsde Tiretage que nous avons tenues et tenons à Boulegnei et as 
appartenances, en la moitiet d'Estain et ens appartenances, tout ensi com nous 
1 avons tenu au tens le dit conte Tbiebaut, sans demandeir et sans adjousteir droit D 
ou parson en acreue ou eu acressance, quant li dis cuens Tbiebaut qui fut at fait 
à son tens à Estain et ens appartenances d'Estain , saul ce que li dis cuens de Bair 
nous at proumis que il nous feroit faire la fauteit de la ville d'Estain, ce dont ne E 
disent raison souffizant li boumes de la dite ville d^Estain pour quoi il ne seroient 
tenus dou faire. Et avons proumis et proumetons et soumes tenus à garentir pour 
nous et pour nos boirs au dit conte de Bair et à ces boirs la quitance dessus dite; F 
et nous Loys cuens et Jehenne, contesse de Chinei, dessus dis, avons proumis et 
proumetons, tuit ensamble et cbascuns par lui , pour nous et pour nos boirs , c*e$t à 
entendre pour nous Loys, conte de Chinei, pour nos et pour nous Jehenne, con- G 
tesse de Chinei, et pour nos boirs, et par nos fois et nos sairemeos sor ce corpo- 
relmen t douneis sor saintes ewangiles , et sor Tobligemen t de touz nos [biens] mou blés 
et non moubles presens et avenir où qu'il soient et puissent estre troveiz, et sor la H 
poinne de trois mil livres pour nous Loys, conte de Chinei, et de cinc mile livres 
pour moi Jehenne, contesse de Chinei, dessus dis, à tenir et à gardeir toutes les 
chozes dessus dites et chascunes d'elles, sans aleir encontre à nul jour mais par J 
nous , par nos boirs ne par autre persone quelle qu'elle soit ou puisset estre ; et 
cil avenoit (que Diex ne vuelle!) que je Jebenne dessus ditealasse encontre ies 
chozes-dessus dites en tout ou en partie, je vuel et otroi et m'oblige pour moi et K 
pour mes hoirs que li dis cuens de Bair et sui hoirs aient gaingniet et gainguoient 
sor moi et sor mes hoirs les dites cinc mile livres de tournois de poinne et qu'il les 
levoient de moi et de mes hoirs, et gaingnoient ausi«tout Tiretage que je tieng à L 
Estain, à Boullegnei et as appartenances , avec les quarante livrées de terre en bire- 
tage dessus dit. Et ce nous Loys, cuens de Chiney dessus dis, aliens encontre ies 
chozes dessus dites en tout ou en partie (que Diex ne vuelle!) nous volons et M 
otroions que li dis cuens de Bair ait gaingniet et gaingnoit sor nous et sor nos 
hoirs les dites trois mil livres de poinne; et ce nous Loys cuens et Jehenne, con- 
tesse de Chinei, dessus dis, aviens tuit ensamble ou aucuns de nous encourrut la N 
poinne dessus dite (que Diex ne vuelle!) pour ce ne demourroit mies que nous ne 



DES MANUSCRITS. 



241 



A tenissiena et fussiens tenus de tenir et de gardeir fermement toutes les chozes 
dessus dites et chascunes d*eiies ensi com elles sunt dessus devizées. Et pour avoir 
plus grant surteit de tenir et de gardeir et de aemplir les dites chozes, nous Loys 

B cuens et Jehenne^ contesse de Chinei, submetons nous, nos hoirs et nos terres en 
la jurisdiction de tous prelas de sainte église, et volons et à ce espedalment nous 
consentons que li arcevesque et li esvesque en cui arceveschies et esveschies nous 

G tenons et tenrons terre, et espedalment li arcevesques de Trievres et li esvesques 
de Verdun, et li oflidalz de lour cours, nous puissent escumeniiers (sic) et faire 

, denonder pour escumeniiés, et mettre nos terres en entredis toutes les fois quHl 

D en seroient requis de par le dit conte de Bair, ou de par ces hoirs, ou de par son 
coumandement portant ces lettres, ce nous aliéna contre les chozes dessus dites en 
tout ou en partie. Et en cest fait nous Loys et Jehenne, contesse de Chinei, dessus 

E dit, pour nous et pour nos hoirs, et par nos sairemens fais sor saintes ewangiles, 
avons renondes (ne) et renonsons à exceptions de fraude, de déception , au beneBce 
de restitution, à Teuxeption^' de choze non mies faite ensi com elle est dessus 

F dite, et à toutes autres exceptions, aides et'deffences de droit, de fait et de cou- 
tume qui contre cest fait nous et nos hoirs porroient aidier et au dit conte de 
Bair et a ses hoirs greveir et nuire. Et pour ce que ceste choze soit ferme et estauble, 

G nous Loys et Jehanne , contesse de Chinei , dessus dit , avons mis nos seelz desqueilz 
nous usons en ces présentes lettres; et pour avoir plus grant surteit, nous avons 
requis à houme discreit et sage Jehan, curd deTesglised'Aumas^^, otlicial Tourne 

H honorauble signour Boiemont, par la graicë de Dieu arcevesque de Trievres, par 

Tàrchedyaconei de Romance terre en Tes^ise de Trievres, qu'il mette lou seel de 

. la dite ofiBdalitei en ces présentes lettres. Et nous Jehans officialz dessus dis, à la 

J requeste des dis Loys , conte de Chinei , et de Jehenne, contesse de Chin[e]i sa famé , 
avons mis le seel de la dite ofBcialitei en ces présentes lettres, qui furent faifes 
Tan de graicemil deuscens quatre vins et quatorze, le lundi après la Penthecouste. 



ACTKS 

EN 

Lii?(6UB 

YULOAIRE. 



326. 

1204, 8 juin. ~ Lorr. 348, n* i6. 

K Nous Henris, cuens de Bar, faisons cognoissanl à tous, se il avenoit (que ja 
n'aveingnel) que nostre chiere tante noble dame Jehanne, contesce de Chinei^, 
eust fait fait, devant ce que nobles homs nostre ameis et fiables Loeis, cuens de 



*' Oo pourrait lire aussi ermeption: mais c^est 
probablement par erreur que le derc n a pas 
suivi ici i'ortbographe ordinaire qu*il a employée 
avant et après. 

TOMB XXVIII, 2* partie. 



i« Probablement Aumets , canton d^Audun-le- 
Roman (Mosdle); Aumetz était une cure du 
diocèse de Trêves. 
^ Voyes pièce 3o. 

3i 



242 



NOTICES 



ACTES 

LAHOUB 
TTIL6A1BB. 



Chinei, Teust espousée, ou «dt fait fait^ le mariage durant de li et doudit coûte» A 
ou &ce de ci eo i^vant contre la quitance que elle nos at fidte et la garentise 
qu'elle no9 at promise, ensemble le dit conte dé Chinei et par li, si comme de 
teil partie corn eUe clan^oit de la desse^d^e de peire et de meire, et de Tacbemte B 
mon signour Henri et n^ofi signour Renaut de Bar, ses freires qui fiirent, par quoi 
elle fuit encheue ou eneheoir deyeroit en }a ppinne de cinc mil livres de tournois 
petis, si eom il est contenu as lettres sor te fajtes qui sont sedleies des seeiz les C 
diz conte et conlesçe de Chinei et de TolBciaul de Lonwy, nous le dit conte de 
Chinei, ses hoirs ne sa t«rre ne poons contraindre^ ne riens demandeir k Ini ne à . 
ses hoirs des dites ciujC mil livres, se donques li dis cuena de Chinei n'avoit fait D 
fait ou fasoit fait dcci en avant avec la contesse dessus dite, ou li dite oontesae 
n'avoit fait fiadt oju fasoit fait par le consentement et le grei dou dit conte de Chinei , 
par quel les dites (sic) quitance et garentie fuissent ou soient de riens empeschies. E 
En tesmoingpage de la quel choze et pour ce que ferme soit et estaUe, nous avons 
fait seelleir ses présentes lettres de nostre seel, que furent faites Tan de grâce mil 
deus cens quatre vinç 0t quatorze, le mardi aprez Penthecouste. F 



327, 
1294, i5 juin. — Lorr. 971, n* SA* 

Conue chose soit à tous ke M^teu^ Pains, li fis TheifitDoumate ke fut, ait aquas- 
teit à tous jor mais à Thiehat et à Marguerite sa suer, les u anfans Poinsignon ke 
fut fis Theirit Doumate devant dit, la grainge et tôt lou resaige k'i apant, ke fut G 
Guerlairt lou mairepier, ke siet an la ruelle ancoste la maxon les Baudeis, antre la 
grainge ke fut lou signor Jehan Gouverne et la grainge Mateu Makaire, permey 
X s. de meçein9 ^ de cens ke ciste grainge doit à la frairie des prestes de Mes. Et H 
de cest aquast lor ait fait Mateus boin paiemant. Et permey les x s. de cens de- 
vant dis li doient Thiebas et Marguerite sa suer, li devant nommeis, wairantir. Et 
cest vandaige ont fait Thiebaus et Marguerite sa suer, U devant no/nmeis, per lou J 
crant et per lou tesmoignaige de Colignon Barnaige lor oude (^ic], ki est maindours de 
la devise Isabel Jor meire, et de Thiebat Gimel, et de Jaikemin Barnaige lou dairt, 
de Maleu Makaire, de Gillat son fil, de Joffroit Abrit, de Baduwin lou fd Colin K 
}ou Flama^ ke fut, ke sont amins aparans à Thiebat et à Maig;uerite sa suer, les 
devant nomeis, de pair lor peire et de pair lor meire, ke tuit dient et tesmoignent 
k'il i virent lou bien et lou prout de Thiebaut et de Marguerite , les devant nom- L 
meis. Cist escris fut fais lou jor de feste sciiniWy, kant il ot à miïiiaire mil ce. rai" et 
xiiii ans \ — Wiels ait Tescrit. 

Ml y a dans Tacte mt, ( Voyex {Mèce 49.) — * Il n'y a pas trace de sceau. 



DES MANUSCRITS. 



243 



328. 

1294, 30 juiflet. — Lorr. 975, p. 1 1, n* 6.- 

A Gonue chose soit à toz ke d«me Yzaibel, li abase des Cordelières dou covant de 
Mes , ait aqaasteit an eine et an trefons à tos jors maâx , por ley et por son covant , les 
uni 8. et im d. de meceins^ de cens lu [sic] Anel, ii fille lou signor Jaike Boilawe ke 

B iîit, ait sus les menandies ke geixent a pont à Saille^ derant Tosteil Jennat Cheiver- 
son, ke forent Lonriat ioa chandeMqr> £t de cest aquast li ait dame Yzaibel derant 
dite hât hom pûemant* Gist esciis fat fais km mairdi devant £»te saini Jaike et 

G saint Cristofle, kant li miliaire» adroit pcr' ii, et ce. et na^ et xim aaa^^ 



ACTE9 

EN 

umsuE 

fUIAAIRB. 



329. 

1294, 3 fleptemk^. — Loit. 559, n* ^^- 

Nou S Geiifraîs , sires de Aspivmont \ ûdoons savcHT à tons que nous sonim 
pour noMe homme Henri , conte de Bar, eD la main de Henri , damoisd de Lncem* 

D bouc, JQsques k la somme de dous milles livres de tomois, de tenir ce que hono- 
rables pères Boidiars, par la graœ de Dieu avesque de Meis, Guodefrois de Brei- 
bent ^ sires d'Ascot* et de Virson^ mes sires Wadlerens, sires de Faulcomont^ et 

£ mes sires Lyehaus^ sires de Beifranont f, ou li par dessus qui est nommés ensit 
com il apert en leitres dou compromis hii entre eub, lou raporteront et diront Et 
se il advenoît que il feist constainges ne eust damaiges em ponrKvant la dite 

F flegme en quelque manière que ce fost, nous li defferons et devenons deffiûre 
devant toutes choses, ei Ten croierens par son simple sairem«iit sans altre preve. 
En tesmoignaige de la quele chose t nous avons seilées cets pwsentes leitres de 

G nojlre propre seel, les qûeles forent faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins 
et qiiat<M*ze, le jeuddi devant la Nativité Castre Dame« 



330. 

1294, 8 novembre. — Lorr. Sad, n*^ ^â. 

Conue chose soit à tous ke Thiebaus Baizin , li fils Hanriat Baizin ke fut, doit à 



MI y a dans Facte mt, (Voyez pièce 49.) 

* Voyei pièce 171. 

^ Voyez pièce 49* note 3. 

* n n*y a pas trace de sceau. 

* Voyez pièce 8. 



' Brabant, province de Beigiqne. 

' Aerschot , province de Brabant (Belgique). 

* Vienon , arrondissement de Bourges (Cber). 
» Voyez pièce 317. 

* Voyez pièce 5o/ 

3i. 



244 



NOTICES 



ACTES 

ES 

LANGUE 

VOLOAIRE. 



Jehan Graineis , lou fil Collio Graineis ke fut , ilv s. et demey de meceins ^ à paieir A 
à Paikes ki or vient; et por ceiste date Tan ait il mis an wi^e kan k'il ait an tous 
us où k'il soit. Cisl esfris fut fais lou lundy davant feste saint Mertin , kan li 
miliaire corroit yer ^ m et ce et iiii^ et juu ans \ B 



S31. 

1294, 18 novembne. — Lorr. 976 , p. 1, n^ 47* 

■w 

A touz ceas ki varont et oront ces présentes lettres nous Theidris maires , Ri* 
chars et Petres , eschevins de Rudrekanges \ faixons conoxant et tesmoignons ke an 
nostre presances por ceste chose especiamant establis Thomas, fis Choible de Ru- C 
drekanges, hons à nossignors Tabbeit et lou covant de Villeirs TabbieS ait reco- 
nuit, per la volenteit et lou consantemant de son devant dit peire Choible, ki pre- 
sans astoit, ke com il aust fiansiet feme fuers de la seignerie de Villeirs sans lou D 
consantemant des signors de Villeirs, la queil chose il ne poit faire ne ne dovoit, 
il devant dis Thomas vuet et oblige à ceu lui et ces hoirs ke il d*or an avant ne 
puxent servir ne estre desous atres signors ke desous ceas de Villeirs , ne ke feme E 
k'il praingnet , keille ke elle soit, c*ele n'est de la signerie de Villeirs, puxet estre 
doée por li ne por ces hoirs de heritaige ke moiset ou contaignet des devant dis 
signors de Villeirs. Et c'il avenoit chose ke il ou sui hoir feixent lou contrare an F 
tôt ou an partie, il vuet et otroiet et à ceu obliget lui et ces hoirs ke tote lor re- 
menanees , et tout ke on poroit troveir de lor au ban et ou finaige de Rudre- 
kanges, demorest paixiblemant et quitemant a devant dit abbei et covant de Vil- G 
leirs sans nuns reclain de Thomas devant dit ne de ces hoirs. Et por ceu ke nos 
devant nomeit mares et eschevins n'avons nuns saiés, nos avons prieit et requis 
à mon signor Roubert, nostre pestre (sic) et nostre curiet de Rudrekanges, ke il H 
meist son saiel an ces présentes lettres, an tesmoignaige de permenable veriteit. 
Et nos devant dis Roubers, à la prieire et k la requeste des devaut dis maire et 
eschevins, per lou consantemant des devant sus nomeis Thomas et Choible son J 
peire, avons mis nostre saiel an ces presaqtes lettres, ke furent faites Tan de grâce 
mii et dons ceus et quatre viqs et quatorze, a' uitttavles^ de ia saint Martin an 
byver. 



^ DansTacte mt. (Voyez pièce 49.) 

* Voyez pièce 49, note 3. 

^ il n y a pas trace de sceaq. 

* Voyez pièce igS. 



* Voyez pièce 6. 

' Je suppose qae a est mis pour of ou ans. 

* Cest par erreur que ce mot a été écrit 
avec trois t. 



DES MANUSCRITS. 245 



S32. 



Acns 

■N 

1294, 16 décembre. — Lorr. 976, p. 1, n® 48. lanoce 



A Nos oSBdadz de la car de Mes faisoDs à savoir à tons que en la prmaDce de 
Werat dit de Burtoncoii ^ nostre fiable jarié« clerc notaire de nostre oort de Mes, 
lou quel nos i avcHames por oes chozes espedalment, eit recon|;it et reoognest par 

B ces presantes lettres Johans escuiers , sires de Winesp^rch \ que de tous les bastans 
qu*il ait ou ait eut encontre Tabbeit ei lo covant de Villeirs', de Tordre de Citeis\ 
an ravachié de Mes, ai com dou ban, des homes, des censés, des rantes et de 

C toutes autres droitures qudles qu'dles soient, qui jesent et sont on ban ei on fi- 
nage de la ville de Reurekanges ^ deleis Winesperch devan dite, qu'il n'i ait nuns 
drois ne nulle raison, ne il ne sui hoir. Et se s'astoit qu'il i eust aucun ^ droit ou 

D aucune raison, il lou donc franchement por Deu et en amone, por lui et por ces 
ancessours, à Tabbeit et a covant de Villeirs devant dis, sans jamais riens niant à 
reclameir par lui ne par atre, an repot ne an apert. Et est à savoir qu*il confermet 

£ par ces prisantes lettres toutes les amonnes, dons et achés que ces peires ou sui 
ancessours ont fait à Tabbeit et a covant de Villers devandit, et tamognet li de- 
vandis Johans que c'est tout franc alues; et de toutes ces chozes devan dittes doit 

F il (et sui hoir) efpromat portdr bone et loial warantize an ver toutes gens et aidier 
antieremant Et por ceu que ce soit ferme choze et estable, sont ces prisantes 
lettres saielaies dou saiei de la cort de Més^ par la requeste et la volanteit dou dit 

G Johan de Winesperch escuier, ensi com ii dis notaires lou nos ait raporteit loial- 
mant. Et toutes ces chozes ait il promis à tenir par sa foi corporemant donet, et 
sus poine d'escumeniemant par laquelle nos lou coristragniens à tenir toutes les 

H choses desus dittes, que furent faites quant li miliaires corroit par mil et dous 
cens et ({natre vins et quatorze ans, lou juedi après feste sainte Lucie. — Wiriat. 

333. 

1294, 7 janvier, v. st. — Lorr. 3 , n** 4d-45. 

Je Gerars de Bouc ^ chevaliers fais savoir à tous que nobles bons Ferris, dus de 

J Lohereingne et marchb, ait aaseiz fait à moi de tous les damaiges que ces gens 

firent à moi, et à tous mes homes et mes femmes de Bouc, adonc quant ces gens 

• 

' Voyez pièce i5d« * Voyez pièce 19S. 

* Voyez pièce ï%à- . * On pourrait lire aussi ancuin, forme qui se 

' Voyez pièce 6. rencontre quelquefois. 

^ Voyez pièce ô S. * Boucq, canton de Toul (Meurthe). 



VOLAAIIiB. 



246 NOTICES 



I 

I 

LARGUB 

▼mxSAIRE. 



firent la chevalchiée qaii brisont Bouc, fut en feu bouter, fut en panrre proies A 

ACTES Qi QQ toutes autres menieres qa'ii firent damaige à moi et à ma gent, et en-ai 

acquitte! et acquis iou dit duc et ces hommes et sa gent, et tous ceaulx qui furent 
à la ditte chevauchiée, que je ne men hoir ne ma gent n'en poons ne ne devons B 
jamais riens demander au dit duc ne à ces hommes ne à ces gens, ne à ceaulz qui 
furent en la ditte chevauchiée. Et ceste acqnittance ai je £ftit pour dons cens livres 
de tournois que li«dus desus dis m'en ait rendui, lesquels je ai eu et recen en de- C 
niers conteiz et nombreiz de mon signour Iou duc desus dit. En tesmoignage de 
veritei et pour ce que ferme chouse soit et estauble, je en ai donneî ces lettres 
saelléez de mon sael; et à ma proiere et à ma reqacste, honoraubies hons et dis* D 
creiz H offlciaulz de la cort de Toul ait mis Ion sael de la dort de Toul en ces pré- 
sentes littres' auvec Iou mien, en tesmoingnaige de veritei. Et nous officiaulz de la 
cort de Toul , à la proiere et à la reqoaste dou dit signer Gîrart de Bouc, avons mis £ 
en ces présentes lettres Iou sael de la cort de Toul auvec Ion sien sad, en te^ 
moiHgnage de veritei. Ce fut fait Tan de graice mil dons cens quatre vins et qua- 
torze ans, Iou londemein de TApparicion Nostre Signour. F 

334. 

1294, 3 février, v. st. — Lorr. 977, p. 1 1, n* 10. 

Nous of&cialz de la court de Mes et Lowis, arcediacres de Vi^ an Teglise de Mes, 
faisons cognissant et savoir à touz que Jehans dis de Helfedanges^ escniers, 
Werris, Symons et Jehans, sui troi fil, ont recognut et recognoissent per devant G 
nous et an nostre présence qu'il doient Ion conduit de lour boix qu'il ont antre 
Semeicourt' et Maisieres^, que siéent deleîz les bois Tabbeit de Saint Vincent de 
Mes*, toutes les fois que li dit bois seront vandut et mis à taille, à noble home H 
signour Henri, conte de Bar, autretel conduit corn li autre bois vesin li doient. Et 
est à savoir que Werris, filz Jehan dessus dit, per Iou crant ef per l'ottroi de Jehan 
son peire, de Symon et de Jehan, freires au dit Werri, at repris dou dit noble J 
home signoar Henri, conte de Bar dessus dit, la grainge de Grumont*, les wain- 
gtiages et les apertenances de la dite grainge, laquele grainge siet antre les vignes 
de Mes et la grainge sig-nour Remei de Jenrue de Mes , et Tat repris an fieî et an K 
homage pour sexante livres de mecens , les queles li dis Werris at reoen dou dit 
conte de Bar an boins deniers nombreiz, et des quels deniers li dit Werris se 

• 

* Le clerc a écrit lettres avant et après. ' Semécourt, canton de Meti. 
^ Voyez pièce 67. * Maizières, canton de Metz. 

* Helfedange près Gmagiaage, canton de ^ Voyez pièce aie. 
Faulquemont (Moselle). * La grange de Gnunont, près MeHi. 



DES MANUSCRITS. 



247 



A tient pour bien soit et pour bien paieî. Et est à savoir que li dis cuens Henris at 
laissiet à Jehan, Weiri, Symon et Jehan, ses trois anfans desus dis, an accreis^ 
sance don fiei Werri dessus nommeî, lou conduit de iour bois dessus dis pour 

B douae deniers messainz qu'il an paieront toutes Iour vies à chacune taille qu'il 
seront vandut et mis à taille. Et après lou decet doa dit Jehan ^ Warri, Symon et 
Jehan, ses trois anfans, li dit boix redeveront et paieront au dit conte de Bar et 

C à ses hoirs à tous jours lou conduit tel corn li autre boix dou pais doient qui con« 
duit doient. Et per mei ces chozes dessus dites paix et accorde est faite dou con* 
tais et dou bestans qui estoit antre Symonin et Jehan de Maisieres, d'une part, et 

D Jehan dfiChiez et Parage, forestiers lou dit conte de Bar, d'autre part, la quele 
paix et accorde li dis Jehans, Werris, Symons et Jehans^ sui troi anfant dessus 
dit, doient faire tenir à tous jours au dis Symonin et Jehan de Maisieres et ans 

£ lours. Et est ancor paix et accorde faite par mei les chozes dessus dites de la prise 
que Jehans de Heidefanges et sui anfant ont fait, si com dou cors Thomas de 
Morfontainne'', qui est homs lou conte de Bar dessus dit. Et pour cen® que cen 

F soit f^rme chose et estauble, nous officialz de la court de Mes devant dite lou 
seel de la dite court, et nous Lowis, arcediacres devant dis, lou nostre seel, à la 
requeste de Jehan et de ses anfans devant nommeiz , avons mis a ces présentes 

G lettres awec lou seel lou conte de Bar dessour nommei. Et nous Henris, caens de 
Bar devant dis, qui à toutes ces chozes dessus dites nous consentons et les avons 
promis et promettons à wardeir, avons fait mettre nostre seel awec lou seel de la 

H dite court de Mes et lou seel signoorliowi, arcediacre devant dit, à ces présentes 
lettres, en tesmoingnage de veriteit. Cen fut fait l'an de grâce mil dous cens quatre 
vins et quatorze ans, l'ondemain de la Chandeleur. 



▲créi 

LANGUB 
VUMAIRB. 



335. 

1294, 21 février, v. st. — Loir. 971, n* 35. 

J Conue chose soit à toz ke H sires Wiilames, li prestes de Saint Jehan ^ deleis 
Saint Glemant^ et li sires Jehans de Saint GigouP li prastes, li dui maistres de 
lai commune frairie des prestes parrochas de Mes, ont laieit à cens à toz jors 

K maix, per^ lou crant des confreires de lai frairie desus dite, à Theiriat Xallowit de 
Saint Jullien lor xaimel de vigne (^'il avoient a moulin à Saint JuUien^, ke li sires 
Leudes, li prestes de Saint Jullien, tenivet, ke gist ancoste la vigne Theiriat Xal- 



' Morfontaine , cantoa de Longwy ( Moselle ) . 
' On lit piaiftt cen que cm ici et dans la 
fonnide de date. 
' Voyez pièce 20S. 



* Abbaye de Saint-Clémeot de Meti. 
^ Voyeï pièce 172. 

* Voyez pièce à^ * note 3. 
^ Voyez pièce 3oi. 



EN 

LAKGCJB 
YULGMRB. 



248 NOTICES 

■ 

lo\Niît meyme] , por ii s. de ïaeceins^ de cens ke Theirias Xallouwis lor an doit A 

ACTES donner chesc'an, à paier iou jor de feste saint Jehan Baptiste. Et cestui cens doit 

il porter chesc'an dedans Mes , an l^osteilt d^un des maistres de lai frairie desus dite 
qui ke maistres an soit. Et per mey Ion cens devant nommeit, li doient ii maistres B 
et ii confreires desus dis wairantir. Et se Theirias laievet cestui sansal, ii rande» 
roit as maistres de iai frairie desus dite x s. de laeceim. Et por ces x s. ior an mat 
il an waige Iou sien xaimel de vigne, k*il ait ancoste cestui xaimel meyme. Et C 
cestui sansal ne puet Theirias Xallouwis laier c'ii non laievet dedans les octaves 
de feste Saint Jehan Baptiste, qoaat il avérait essoUit Iou cens de Taistaie ke 
pessée seroit. Cist escris fut fais la vigille de feste saint Piere yvert sustpiere ou D 
mois de fevrey, qaant yl ot à mtUiaire m. ce. ini" et xmi ans^. — Jakemins Lorate 
Tescrit^ — P. Sancti Juliani. 

336. 

1294, 27 février, V. st. — Lorr. 876, n* 68. 

Nous dans Jehans d'Anoi^ priours de Warangeville^ faisons savoir à tous qu^ £ 
Iou marchié et les covenances qœ nobles hons Ferris, dus de Lorreigne et mar- 
chis, ai fait as Lombars qui or demorent a Poirt^ si com de la demorance des dis 
Lombars a Poirt seix ans apr^ Iou terme qu'il i avoient gei, as savoir est qo^ s'est F 
bien li greis et li volunteis nostre père et seignor en Deu Jehan, par la voluntei de 
Deu abbei de Gorze^, et par la nostre, et prometons à mon seignèr Iou duc de- 
vant dit que nous le ferons tenir ferme et estable, sans aler encontre ne par nostre G 
seignor Tabbei devant dit ne par nous. En tesmoingnaige de laquel chose, nous 
.en avons donei ces lettres saelées de nostre seel, et furent faites Tan de graice 
mil ce' quatre vins et quatorze ans , Iou diemange après les Bures. H 

337. 

1294, février, v. st. — Lorr. 982, n* 34< 

Je Estenes d'Oiseler^ sires de la Ville Nueve^, fais savoir à tous ces qui verront 
et orront ces présentes lettres que je suis homs liges et ay fait (iey et lige homage 

* n y a dans Tacte mt, ici et pius bas. (Voyez * Varangéville , canton de Saint-Nicolas-du- 

pièce 49* ) Port (Meurthe). 

' Il n*y a pas trace de sceau. ^ Saint^Nicolas^la-Port, arrondissement de 

^ €e qui suit est d'une autre main. Une Nancy. . 

pièce de Tan i3o2 a été écrite sur la même * Voyez pièce 49- 

feuille de parchemin. ^ Voyez pièce 391. 

' Âulnois -sur-Seiile, canton de Delme * Villeneuve , canton de Vesoul (Haute* 

(Meurthe). Saône). 



DES MANUSCRITS. 



249 



A por moy et por mes hoirs, devant toutes gens qui pueent vivre et morir, à hono- 
rable baron et sage mon très chier etamey signor Henri, conte de Bar, et à. ses 
hoirs contes de Bar, et en ay repris dou dit conte de Bar por moy et por mes hoirs, 

B en aluef et comme mon franc aluef , la ville de Sainte Marie' et la ville de Ville- 
frey^ toutes entièrement, cest à [savoir^] en homes, en fenmes, en preis, en 
terres, en bois, en eawes, en decours d'eawes, en fours, en molins, en ban, en 

C justice, en s^[norie] et en toutes autres choses en queiique manière c'om les 
puisse nommer, sensnens retenir; la moitiei de la ville Verrenn[es, la] quelle moi- 
tiei de Verrennes mes sires Jehans d'Oiseler mes freires tient «de moy ; la garde de 

D la Ville Deu de Fontenetes^ et [de] Villorceiz'', et la segnorie et la droiture des 
dites villes entièrement sens riens retenir, et Tomage. Et la reprise des choses dessus 
dites ay je fait dou dit conte de Bar por la sonme^ de sept cenz et cinquante 

£ livres de bons petis tomois, la queil sonme je ai eu et reoeu dou dit conte et 
m'en teng por bien paiey. Et ay promis et promés por moy et por mes hoirs, sor 
Toblegement de tous mes b[iens] mobles et nonmobles , presens et à avenir, où que il 

F soient et puissent es(jre trovei , à garentir au dit conte de Bar et à ses h[oirs] les choses 
dessus dites en la manière dessus dite envers toutes gens jusques à droit. En tes- 
mognaige de la queil chose, por ce que [ferme] soit et estable, je ai fait meitre 

G mon seel pendant en ces présentes lettres ; et ai proiei et requis à mon chier freire 
mon signor Jehan d'Oiseler, signor de Flagey^ que il meite son seel en ces pré- 
sentes lettres. Et je Jehans d'Oiseler dessus dis, à la proiere et à la requeste de mon 

H chier freire mon signor Estene dessus dit, ai mis mon seel à ces présentes lettres 
avec le sien seel, en tesmognage de veritei. Ce fuit fait Tan de grâce mil douscenz 
quatre vins et quatorze, ou mois de février ^^. 



ACTBS 
BN 

langui: 
▼ulgathe. 



338. 
1295, 3o man, n. 9t. — Lorr, a , n* a5. • 

J Ferrû de Fontenoy ^ filz à Conte de Toul qui fuit, à son amei et féal mon sire 
Mile de Lonchamp^ chevalier, salut et bone amour. Je vos mans et vuel et pri que 
vos veigniés en homaige noble baron mon amei signour Ferri, duc de Lorraigne 



^ Peut-être Saiiite*Marie-en-Cbaux, canton 
de Luxeuii (Haute-Saône). 

^ Vellefrey, canton de Gy (Haute-Saône). 

* Ce qui est placé entre crocheta , ici et plus 
bas, a été enlevé par une déchirure. 

* Yilledîen-en-Fontenelle, canton de Saulx 
(Haute-Saôoe). 

' Velorcey, même canton. 

TOMB xxvni, a* partie. 



' On peut lire aussi sowne, 

* Flagy, canton de Port-sur-Sa6ne (Haute- 
Saône). 

** Voyex pièce 3o8 , note 5. 

* Fontenoy-le-CbAteau, canton de Bains 
(Voages). 

' Longchamp, nrès Rupt , canton de Kamoa- 
champ (Vosges). 

i2 



EN 

LA!f6VB 

VULGAIBB. 



250 NOTICES 

et marchû, liquelz fiés et liquelz homaiges que vos teniés de moi ou deviez tenir, A 

ACTES 51 cQfti deceu que vos aveiz et poiiez avoir on val deRabouchamp^; car li dis dus 

en at tant fait envers moi et tant mostrei qu*ii i a voit teil droit, par quoi je li ai 
acquitei por moi et pour mez hoirs le dit fié et le dit homaige pour lui et pour sez B 
hoirs. Et pour ceu que vos on soies plux certains, vos envoi je ces lettres saelées de 
mon seel , les qudz fuirent faites Tan de graice mil douz ceus quatre vins et quinze, 
le macredi apr^ les Pâmes, C 

339. 

1?95 , 7 juin. — Lorr, 97 1, n* 36. 

Poinsegairs de Vals^ ait eranteit an plait k^i releveret, an jusc^ai feste sam( Jehan 
Baptiste ki or vient, son eritaige ke geist en la main lou maior de Vais por les 
ehaiteis lou signor et les vouweis, por teil avenant com chescuns i ait et por les D 
aidras. JEt c*il ne Tavot releveit et raicheteit en jusc*a jor devant dit, il ait eranteit 
en plait ke li sires et li vouweis an faisent lor volanteit des dons en avant por teil 
avenapt con chescuns i ait, et k'il ne autres por lui o'i puet jae ne doit jamaix^ E 
niaqt demapdeir ne reclan^eir des dons en avant. De ceu fut maires CoUeces, li 
maires dou ban de Vexin de Vais, et Richerdins de Rouzemeles', et Jaikes li 
Cornais et Jehans Loue eschevins. Ce fut fait )ou premier mairdi de Somartras, F 
kant il ot à milliain? m. ce nu^ et xv ans. 

340. 
12Q5, 10 octobre. — Lorr. 211 ter, n* 65. 

Je Henris , cueqs de Lucelbouroh , fais conissant à tos que je promet et suis tenus 
par ma foy corporeilme/it doneie que je ne seray aidans ne recetans nobles G 
hoinmes Ferri, duc de Lorrainne et marchi, mon signor Thiebal son fil ne lour 
aides, de moy, de mes gens, de mes forteresses, de ma terre, contre noble homme 
Henri, coqte de Bar, ne contre ses aides , tant com ceste werre deOieie de par le dit H 
Thiebaut durerai enver le dit conte de Bar, et de ce fermement tenir oblige je en 
la main do dit conte tos mes biens. En temognage de la queil choze, por ce que 
ferme soit et estable, ai ge fait mettre mon sael à ces prisantes lettres, que furent J 
faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins et qainze on moi d'octobre, le lundi 
après le Sain Denis. 

. 
^ Ramonchamp, arroncli!>8eiuent de Remire- ^ Les deux dernières lettres de jamaix sont 

mont (Vosges). douteuses. 

^ Voyez pièce 195. ' Rozérieulles, canton de Gone (Moselle). 



DES MANUSCRITS. 



251 



341. 

1295 , 10 octobre. — Loir. 3 1 1 ter, n* 67. 

A Je Loeys, cuess de Cbinei^ et je Jofirois, sires d*Aspreaioiit\ fidsoDs cognissant 
à tous que nos, à la requeste de noble home Henri, conte de Lnceèmborch, nos 
soumes ' establi et eatablissons droit pleîge et droit rendeor, et uns chascuns por 

B le tout, de la sonme ^ de trois mile livres de bons petis tomoù en la main de noble 
home Henri, conte de Bar, les queilz trois mile livres il dis Henris, contes de Bar, 
gaangnerat don dit conte de Luccemborch en nom de poinne se il avenoit que H 

C dis cuens de Lnccemboreh ne tenoit le raport que mes sires Phelippes, chastellami 
de Bar, mes sires Colars WiUekans, mes sires Symons de Keile, et mes sir^i Ro- 
bers de Huezedenges (ou nos Loeys, cuens de Chinai, comme pardessus) , feroient 

D et raporteroient, ferons et raporterons, par voie de droit ou d'amor ou de es- 
change, des descordes qui sont entre les dis contes de Bar et de Luccemborch, 
ansi com il est contenu as lettres scellées de lor seelz, as queilz icestes no^tres 

E présentes lettres sont annecxées; et volons et otroions que li dis cuens de Bar nos 
couslraingne et faice ooustraindre par la prise et par la retenue de tous nos biens 
mobles et non mobies, et vende et despende dou no<tre jusques à tant qu^il soit 

F paies entièrement de toutes les trois mile livres se li dis cuens de Luccemborch 
ne tenoit le raport des dis quatre chevaliers, ou le raport de nos Loey, conte de 
Chiney. En tesmognaige de la quel chose et por ce que elle soit ferme et estable , 

G nos Loeys et Joffroys dessus dit avons mis nos sedz à ces présentes lettres, que 
furent faites Tan de grâce mil dous cens quatre vins et quinze ou mois d'oclobre, 
le lundi après feste saint Denis ^. 

342. 

1205, 10 octobre. — Lorr. an ter, n* 68. 

H Nous Henris , cuens de Bar, et je Henris , cuens de Lucceborch , faisons cognissant 
à tous que comme nos eussiens descorde entre nos de diverses quereles, si corne 
de chateiz et d'eritaiges, de fiez, d'arrière fiez, de gardes et de arrier gardes, nos 

J en espérance de bien et de concorde, la quéile nos desirrons à avoir entre nos, 
avons fait mise sor quatre chevaliers, et sor un pardessus se li quatre chevalier 



* Voyei pièce 3o. 

* Voyci pièce 8. 

' On peut lire aussi sonmes. 

* On peut iire aussi soume. 



* Le clerc qui a écrit cette pièce a écrit aussi 
les pièces 3^3 et 344; je présume qu*il était 
attaché à la cbancellerie du comte de Luxem- 
bourg. 

32. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

▼l'LOAIRB. 



252 



NOTICES 



ACTE5 

KN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



ne s'acordent, c'est assavoir sor mon signor Phelippe, chastellain de Bar, et mon A 
signor Colart Willekant, mis de par nos conte de Bar, et sor mon signor Symon, 
signor de Keile, et mon signor Robert de Huezedenges, mis de par moi conte de 
Luccembourch, et sor noble home Loey, conte de Chiney ^, eleu de par nos con- B 
Gordéement an parctessos, as queilz quatre chevaliers nos donons plain pooir de 
nos acordeir de toutes descordes des choses dessus dites de temps trespassei jus- 
qnes au jor que ces prroentes lettres furent fiâtes, par voie de droit ou par amor C 
ou par eschange; et durerat lor pooirs de nos apasier jusques à ceste Pasques 
prochainaement venent, et ce qui concordei serat par les dis quatre chevalters des 
choses dessus dites dedensla dite Pasques, serat estable et demorrat en vertu sens D 
nul rapeil de nos. Et se descort avoit entre ealz des choses desus dites en tout ou 
en partie, icil descors dès la dite Pasques en avant charroit en la main dou dit 
conte de Chiney, au queil nos donons plain pooir de nos apaisier dou descort des E 
choses dessus dites, par droit ou par amor ou par eschange, et durerat ses pooirs 
jusques à la Nativité! saint Jehan Baptiste proehainnement venent. Et dl de nos 
conte de Bar et conte de Luocemborch qui le raport des dis quatre chevaliers ou F 
dou pardessus ne volrat tenir, perderat en nom de poinne mise par nos volenteis 
trois mile livres de bons petis tomois, les queilz trois mile livres cil de nos te- 
nens le raport des dis quatre chevaliers ou dou pardessus gaangnerat de celui de G 
nos qui tenir ne le volrat. Et de ce fermement tenir et por les trois mile livres 
de poinne uns chascuns de nos en at mis bons pièges et rendors en la main de 
Fautre. Et se il avenoit que aucuns des dis quatre chevaliers eust essoinne par coi H 
il ne peust entendre en choses dessus dites, cil de nos qui mis Pi avroit i mete- 
roit un altre chevalier en leu de celui qui entendre n'i porroit, ii queilz avroit 
autreteil pooir en toutes choses com cil chevaliers qui entendre n'i porroit. En J 
tesmognaige de la queil chose, por ce que ferme soit et estable, nos avons fait 
meitre nos seelz à ces présentes lettres, que furent faites Tan de grâce mil dous 
cens quatre vins et quinze ou mois d'octobre, le lundi apr^s feste saint Denis ^. K 



343. 

1295 , 22 octobre. — Lorr. a » n* 64. 

Je Conraulz escuiers , sires de Rechiecourt ^, fais savoir à tous que nobles bons 
mes chiers sires Ferris , dus de Lorreignc et marchis , ai assez fait à moi de toutes les 
perdes que je ai eu , et je et cil que furent avec moi en son servize (fut avec lui , L 



* Voyez pièce 3o. 

' Voyez la note 5 de la pièce Zà\. 



^ Recbtcourt-le-GhAteau, arrondissement de 
Sarrebourg (Meurthe). 



DES MANUSCRITS. 



253 



A fut avec sa gent) , et Ten aquit lui et ses hoirs et sa gent pour moi et pour mes 
hoirs à tons jours mais; car il en ai assez fait à moi, et m'an tang por bien paiez 
entiererement {sic). En tesmoingnaige de la quel chose, je en ai donei ces lettres 

D saeiées de mon seel, et forent faites Tan de graice mil dous cens quatre vins 
et quinze ans, lou samedi apr^s feste seint Luc euvangeliste. 



ACTE& 
EN 

▼ULGAIRB. 



3^4. 

1295 , 8 janvier, v. st. — Lorr. a 1 1 ter, n* 69^ 

Je Henris, cuensde Lucemborch et marchis d'Erlons^, fais coignoissant à tous 

C que je ai receu de mon amei et feable coisin Henry, conte de Bar, dous mille et 
dous cens et cinquante livres de bons petis tomois, que doient cheoir et estre ra- 
batues de la summe de quatre mille et cinc cens livres que il me doit por la qui- 

D tance et Tacort que je li ai fait des choses contenues en mes lettres pendens qae il 
at de moy, au termine de cest Noiel passei la moitiei des diz deniers, et à la 
Pasque venent l'autre moitiei des diz deniers; et le terme de la Pasque venent 

E trespassei, ensi tost comme li diz cuens m*averat encor balliei et delivrei dous 
mille don cens et cinquante livres de petis tomois, je deliverrai et suis tenus 
de delivreir au dit conte ses lettrés que je ai de lui et de ses pièges des quatre 

F mille et cinc cens livres desor dites. En tesmoignage de laque! chose, por ce que 
ferme soit et estable, je ai mis mon seel en ces présentes lettres, qae furent faites 
Tan de grâce mil dous cens quatre vins et quinze, le dimenge apr^s TApparicion 

G No^fre Signor*. 

3Û5. 

1295, 5 février, v. st. — Lorr. 2 , n* 47. 

Je Burtignons ^ Paullas, citeins de Mez, fais savoir à tous que je ai receu et pris 
mon crant por noble baron mon amei seignor Ferri , duc de Lorreigne et marchis , 

H tant moins de ceu qu'il me devoit , cent livres de meceins que Thierias de Nancei ^ 
m*ai crantei, et cinkante livres de meceins que Wirias et Jaikemins m'envoiont par 
Thovenin mon vaillet; et ai encor receu des dis Wiriat et Jaikemin, por paier à 

J ceuz ci après escris que je avoie crantei por mon seignor lou duc desus dit, c'est 
assavoir por Jehan louGronaiz quatorze livres de meceins, pour Arnoult Aizié 
quinze livres de meceins, por Colignon Culemant deix livres de meceins, pour 

K Tbiebaut Bertadon onze livres de meceins, et por les Grongnaz quinze livres de 



' Vo'yei pièce 98. 

* Voyei la note 5 de ia pièce 34 1. 

* Comme dans cette pièce les n ne se dis- 



tinguent pas des n, on peut lire Barûgnons ou 
Bartignous. 

* Voyei pièce 1 14. 



254 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

▼('LOAIHE. 



meceins ; et ai encor receu \ avec toutes ces pièces desus dites , traote et cinc livres A 
de meceins de la nieio Wiriat et Jaikemin , tant moins de ceu qae mes sires li dus 
desus dis me devoit. En tesmoingnaige de la quel chose, je en ai donei ces leitres ^ 
saelées de mon seel, que furent faites Tan de graice mil dous cens quatre vins et B 
quinze ans, lou diemange apr^ la Chandelour, 



346. 

1296, 39 avril. — Lorr. ai, a* a. 

[J]e Smons {sic)^ cuens de Sarebruche^ at sires de Commarcey^^fas savoura tous 
que j'a mis en plege et en rendour mon amei cousin mon signoor Thiebaut de C 
Lorenne de cent livres de bons messains envers sirePhelippe le Gronnais^ citain 
de Mes, qui sont à paierdeceste prochienne Translation saint Nicfaolais qui or vient 
en un an; et s'il n'estoient adonc paies et li dis messires Thîebaus de Lorenne i D 
avoit damages ne costanges, en quelque meniere qu'il ïi aust, poar la raisons (sic) 
de la dite plegerie et renderie , je sui tenus dou rendre entièrement ; et en seroit crus 
li dis mes sires Thiebaus, ou sui hoir se de lui deffalloit, par lor simple parole £ 
sans autre proeve , et me porrient waigier et faire wagier par aus et par autrui 
moy et mes boirz , par mon grei et par mon lous, sans rendre et sans recroire, tant 
qu'il sérient dedamagié et descoustangié entièrement ansit corn desus est dit. Et F 
pour ce que ce soit ferme chose et estauble, je en ai donei ces lebres saelleiez de 
mon saiel en tesmognege de veritei. Ce fut fait Tan de grâce mil dous cens 
quatre vins et seize aus, lou dimange prochen devant feste saint Phdippe et G 
saint Jaque mai entrant. 

347. 
1296, 10 janvier, v. st. — Lorr. 971, n" 38 et Sg. 

Gonue chose ^ (choze} soit à tous (toz) ke li sires Willames, li preste (prestes) 
Samt Jehan ^ deleis (à) Saint Qemant', et li sires Jebans de Saint Gegout^ (Gigoul) H 
li preste (prestes), li dui maistre (maistres) de la comune (lai commune) frairie 
des preste baîrechaus (prestes perrochalz) de Mes, et li sires Burterans (Bertrans) , 
li preste (prestes) de Saint Jehan a nuef moustier, ont aquasteit an trefons (tref- J 
fons) à tous (toz) jors maix, por la comune (lai commune) frairie desus dite et 



^ Ou lettres, ^ 

* Voyez pièce 8. 

* Voyez la même pièce. 

^ Il existe deux exemplaires non scellés de 
cet acte; j'ai transcrit en entier Texemplaire a. 



et j'ai mis entre parenthèses les variantes 
de h. 

* Voyez pièce 335. 

^ Voyez la même pièce. 

• Voyez pièce 172. 



DES MANUSCRITS. 



255 



A por les prestes bairechaus (peirochalsjtde Mes, à Jaikemate (Jakemate), lai fille 
Jennat de Goins^ ke (qui) fut, ¥i s* de meo^iiw^ de premier (premiers) cens kUlle 
aitsuslai maxon lou preste Saint Vy et ms tout^ lou resegé k'i espant, ke (resaige 

B qu'iappaut, qui) fut Jaikemin lou permautier, ke siet ancoste Taitre de Saint Vy, 
ke (qui) sont à paieir (paier), lai moitiet à lai (la) feste saint Jehan Baptistre 
(Baptiste), et Tatre moitieit (moitiet) à Noieil (Noiel). Et de cest aquast li ont il 

C fait boin paiemant. Et cest vandaige ait fait Jaikemate la davant (li devant) dite 
por bezongne de vivre, et por paieir (paier) les dates (das) ke ces peîres et ces 
mairis li laiont dovant (douvant), et per lou crant de ces covenavles (conve- 

D nalles) amins et des amins ces anfans, c^est à saivoir (assaivoir) de Ferriat de 
Goins lou permantier et de Theiriat sou fil de pair (painrt) ley, et des amins de 
pairt^ ces anfans, d'OUevier lou haubuijour (de CMlevier lou haburgour) de 

E Fumei ruwe (Freney ruv^re) et de Coliguon (CoUignon) lou corvexier (couvrexier) 
à porte Serpenoize, ke tuit (tut) dient et taimougnent (tesmongnent] ke cest 
vandage (vandaige) ait fait Jaikemate beuzignavlemant (buzignallemant), et ke 

F su (ceu) est li biens et li prous de ley ^ de ces anfans^. 

(Et an cest aquast ont il mis vi livres et y s. de m^c^in^ des xx livres de meceins 
k'il ont resut de Jofifroit Jaliée por les xx s. de igaeceins de cens ke maistres Hanris 

G Jordains qui fat douvoit as prestes p«rrochals de Mes sus un jornals ke geisent ou 
ban. Saint Martin devant Mes, dont il an gist n jomalz an Penoît et li atre n jor- 
nalz geisent an Auvilley haie. ) 

H Cist^^ escris fut fais lou nuiirdi (mairdy) après lai Pairesion (Paricion), kant il 
(quant yl) ot à millûiire M. ce. ini^* et xvi ans. — Jaikemins, li fis Theiriat de Mai- 
zelle, Tescrit. (Jaikemins Lorate Tescrit^^ P. Sancfi Viti.) 



ACTBS 

B!l 

LAUOUB 

VULGAIRE. 



3ft8. 

1296, lo janvier, v. st. — Lorr. 971, n* 4 o. 

i Gonue chose soit à tous ke teil aquaist com li sires Willames, li preste de Saint 
Jehan ^ ddeis Saint Glemant^, et li sires Jehans de Saint Gegout^ li preste, li dui 
maistre de lai comune frairie des preste bairechaas de Mes, et ii sires Burterans, 

K li preste de Saint Jehan a nuef moustier^ ont fait por lai oomune frairie des 



■ Voyei pièce a65. 

* n y a ici dans Tacte met, ek plus l>aa mU 
(Voyes pièce 49*) 

^ .Tout nôanque dansa. 

* Les mots de pairi manquent dans 6» 

* Ualinéa suivant manque dans a. 



*^ Ici reprend le texte de a. 
^^ Ce qui suit est écrit plus bas dans b, et 
forme une ligne à pari. 
^ Vojez pièce 33 S. 

* Voyez la même pièce» 

* Voyei pièce 172. 



256 



NOTICES 



ACTES 

EN 

I^NGUE 

▼lliGAlRE. 



prestes desus dis et porles prestes bairechaus de Mes à JaiLemate, lai fille Jennat A 
de Goins^ ke fut, si com des vi s. de meceini^ de premier cens k*ille ait sus lai 
maxon lou preste de Saint Vy et sus tout lou resege k'i espant, ke fut Jaikemia 
lou permantier, k*il ont à ley aquasteit ausi com li escris de Taquast ke |;ist an B 
Fairche lou devizet, selui aquast lor doit ille wairantir an et jor et tant ke lors 
nu bans soient corus an paix. Et por ceste wairantixe lor an ait elle mis an con- 
trewaige kant k'ille ait an tous us. Et c'ille ne lor wairantoit ansi com il est devis, C 
Ferrias de-Goins li permantiers et Hanrias de SuUigney^, ke maint à porte Ser- 
penoize, ethoy^ias ces fis, lor wairanteroient com drois dators, chacuns por lou 
tout. Cist escris fut fais lou mairdi après lai Pairesion, kant il ot à milliaine m. ce. D 
un", et xvi. ans\ — Jaikemins, li fis Theiriat de Maizelle, i'escrit. 



349. 

1296, ai mars, v. st. — Lorr. g8o, o* i3. 

Nous Lowis, arcediacres de Vi ^ an Taglise de Mes, faisons saivoir à tous que cum 
descors fut et ait estoit antre homme religious signor Willame, par la pacience de £ 
Dieu abbeit de Saint Arnolt^ dosant Mes, pour lui et pour son couvant, d*nne 
part, et mon signour Jehan de Morei' chevalier, d'autre, si cum de Thomessin 
dit Rosière et de Jehan son frère qui fut, anfant Jehan dit Mustel de Rosières^ F 
qui fut, qui demoroient à Lay^ et de lour anfans, les quelz li devans dis abbes 
pour lui et pour son couvant disoit qu'il estoient et dévoient estre homme Saint 
Ârnolt; et li sires Jehans disoit, d'autre part, qu'il estoient et dévoient estre sui G 
homme; et mise de cestui descort ait estoit et soit faite sour nous par lou con- 
cort des parties si cum an disour, arbitre ou amiable ordenour : Nous, la forme de 
la mise wardée et la veriteit anquise diligenment don descort devant dit, disons et H 
rapourtons par lou consoil de bones gens que Tbomessins Rosières, frères lou dit 
Jehan , et Tbomessins, filz leu dit Jehan Rosière qai ocis fut, dont paix est faite, 
et tuit lour hoir de lour cors qui sont et qui seront, demourront et seront et J 
doient estre à tous jours mais perpetuelmant homme à la chiese Dieu de Saint 
Ârnolt devant dit, an si que li sires Jehans de Morei chevaliers, ne sui hoir ne 
autres pour ouz, ni pueent ne ne doient jemais riens demander ne reclamer. Et L 
disons ancor et rapourtons que li sires Jehans chevaliers devant dis doit pour lou 



* Voyei pièce a 65. 

Mi y a daas Tacte met, (Voyez pièce Ag.) 
^ Siliegny, canton de Verny'( Moselle). 
' Il n y a pas trace de sceau. 

* Voyei pièce 67. 



* Voyet pièce 7. 

' Morey, canton de Nomény (Meurthe). 

* Voyez pièce 43. 

* Lay-Saint>Christophe, canton de Nancy 
(Meurthe). 



DES MANUSCRITS. 



257 



A dit Jehan Rosière qui ods fut, dont paix est faite, randre et donner à l*abbeit et 
a couvent devant dis un homme à nostre dit, .ausi vaillant oom estoit li dis Jehans 
Rosière quanti! vikoit, qui doit estre et serait [sic] à touz jours mais homs {et 

B sui hoir ausi de son cors qui seront dès or an avant) à la chieze Deu de Saint 
Amolt devant dit. Et cestui restor et cestui randaige et don doit li dis sires Jehans 
faire dedenz la quinzeinne de ceste prochiene Pasque que or vient, etjnner que 

G par son grei ne par son vouloir ne par son coumandemant li dis Jehanz Rosières 
ne fut ocis, ne bel ne li fut, ne ancor n'est. Et par mei cest rapoirt disons nous 
que paix et acorde soit à tous jours mais de cest descort devant dit antre les 

D parties dessour nommées. Et à tenir cest rapoirt et à assenvir ansi com il est des- 
sour divisei condempnons nous les parties par nostre sentence dou dit rapoirt, sus 
la peinne que est devisée an la mise dessour nommée. Et pour ce que ce soit 

Ë chose creauble, avons nous fait seelleir ces présentes ieitres de notre rapoirt de- 
vant dit de nostre seel, an tesmoignaige de veriteit. Ce fut fait et rapourteit Tan 
que li milliares courroit par mil dons cens quatre vins et seze, lou jour de feste 

F saint Benoit on mois de mars. 

350. 

1297, ai avril. — Loir. 971, n* ài. 

Conue chose soit à tous ke dame Poinse, li feme lou signorThiebaut lou major 
ke fut, ait laiet à sans à tous jor mais à Rolat et à Guiot, les n fis Jehan lou Rosel 

G d'Airs ke fut, un pieses de terre k*ille ait à Airs^ (dont il an geist une piese an 
Richairt chanp deleis Jaikemin Tolieir, et une piese de terre deleis la terre Jehan 
Kokille, ef une piese an Vigneivas antre la terre Abert Graiseteste et la terre Jenel 

H lou prinsier, et une piese deleis la terre Jenat Joievat an Vigneivas sus lou cha- 
min) per mei x stieres de vin de cens, k'il an doient paier, chescuns por lou tout, 
à dame Poinse .devant dite on cors de vandanges, dou vin de lor crut. Et ansi lor 

J doit dame Poinse wairantir. Et por cest cens Tan ont il mis en contrewaige lor 
piese de vigne k'il ont deleis la vigne Lorant lou munier desor lou jardin an droit 
l'espareit Jehan Kokille; et cestui contrewaige li doient il wairantir à faire soUe. 

K Et tout ceu ait fait dame Poinse per lou crant de Jofroit son fil et de Forkignon 
son janre. Cist escris fut fais 11 jors devant feste sam^ Jorge, kant il ot à milliaire 
mil ce. nii" et xvii ans^. — Wiels Tescrit. 



ACTE» 

LAHGUK 
VULGA1BE. 



351. 

1297, 5, la, 19 ou a6 mai. — Lorr. 971, n* 4a'. 

L Conue chose soit à tous ke li sires Willames, li preste de Saint Jehan ^ de leis 

* Vçyex pijke 319. -r:- ' H n y a pas trace de scean. — ' Voyes pièce ao5, 

ToviE zxviii, 2* partie. 33 



258 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



Saint Clemanl^, el lisires Burterans, li preste de Saint Jehan a nuef mostier, ont A 
aquasteit an trefons à tous jors maii^ por tous les prestes barechaus de Mes, à 
Goudrefrin lou tainor ke maint ou Chanpel, lou fil Blanchair de Wainvalz ke fut, 
les Yi s. de cens k*il ait ke gisent sus la maxonke fut Jennat Gorvexei, ke siet ou B 
petit waide davant lou pux, et les vu s. de meceins^ de cens k*il ait ke gixènt sus 
lai maxon Jehan Corval, lou (il Goudefrin Winat ke fut, ke siet ou gran waide 
ancoste lai maion ke fut Monnin de Maichive (dés quelz tu s. an doit randre aieir G 
II s. de meceins de cens à Thiebaut de Florehanges ^, liqueil cens li vient de pairl 
Maiaosatesai femme) porxii livres de mtceins dont il ont fait à Goudefrin lou 
davant dit boin paiemant; e( ansi com si desôr est devit lor doit Goudefrin wai- D 
rantiroist aquast à tous jors. Et cest vandege ait fait Goudefrins li davant dis per 
lou crant et per lai volanteit des aidins Maiausate sai ferhme, c*est à saivoir de 
Gerardin de Demes* lou permantier, ke maint aà Saint Mertin ruwe, et de Gerar- E 
din Bernaige et de Mertin lou feivre, lou fil Berneson , et de Allexandre lou boulan- 
gier, lou janre Girairt lou boulangier ke fut, ke tuit dient et tamognet k'il i virent 
lou bien et lou prout de Goudefrin desor dit et de Maiausate sai femme et de lors F 
anfans. Gist escris fut fais lou diemange après lai foire saint Clemant an may, 
kant il ot à milliair^ m. ce. nii". et xvii. ans®.— -Jaikemins, li fis Theiriat de Mai- 
selle, Tescrit"'. G 

352. 
1 297, 5 , 12, 1 9 ou 26 mai. — Lorr. 97 1 , n* 4 a**. 

Conue chose soit à tous ke teils aquas com li sires Willames, li preste de Saint 
Jehan ^ deleis Saint Clemant^, et li sires Burlerans, li preste de Sainf Jehan a nuef 
mostier, ont fait por les prestes bairechaus de Mes à Goudefrin lou tainor, lou fil H 
Blanchair de Wainvalz ke fut, si com des x s. de mec^ini' de cens ke gixent sus 
lai maxon Burtemin , lou fil Fakignon dou Chanpel , et des v^ s. de meceins de cens 
ke gixent sus lai maxon Jennat Gorvexei, et des vu s. de meceins de cens ke gixent J 
sus lai maixon Jehan Corval, lou fil Goudefrin Winat, k'il ont à lui aquasteit ansi 
com li escris des aquas ke gixent en Tairche lou devizent, tous sous aquas lor doit 
Goudefrin desor dis wairantir an et jor et tant ke lor nu bans soient corus an K 



' Voyez pièce 335. 

^ Il y a ici dans Tacte ml; plus loin on trouve 
d'abord met, puis mt. (Voyez pièce d9.) 

* Voyez pièce 74. 

^ Peutrélre Delme, arrondissement de ChA- 
teau-Salins (Meurthe). > 

* Il n* y a pas trace de sceau. 



^ Suivent sur la même feuille les pièces 352 
et 35d* qui n'ont pas non plus de sceau. 
^ Voyez pièce ao5. 

* Voyez pièce 335. 

^ Il y a ici dans l'acte met, et plus loin m/. 
(Voyez pièce 49*) 

* Il faut VI. (Voyez plus haut, ligne B. 



DES MANUSCRITS. 



259 



À paix. Et c'il ne lor wairantivet ansi com il est devis, Theirias Blanchairs et Lowias 
Blanchairs, sui dui freires, lor wairanteroient com drois dators, cfaaicuns ppr iou 
tout. Gist escris fut fais Iou diemange après lai foire saint Clemant an may, kant 

B ilôt à milliaire m. ce. un", et xvii. ans. -— Jaikemins, li fis Theiriat de Maizelle, 
l'escrit. 

353. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAfEE. 



1397. 23 mai. — Lorr. a . n" /i8. 

Je Jebans dis Aubertins, clers mon segnor Jehan de Sarebrucfae^, fais savoir à 

G tous que je ai receu cent livres de meceins en plusours menoies, de la mein 

maistre Durant de Leneville ^, lesqueilz il m'ai delivrei par Iou commandement 

mon seignor le duc por mon seignor Jehan desus dit. En tesmoingnaige de ceu , je 

D en ai donei ces lettres saelées de mon seel, et ai proiei et requis à seignor Estene, 

curei de Nancei, quil meste le sieen seel à ces pr^entes lettres avec le mien, en 

tesmoingnaige de veritei. Et je sire Estenes prostrés cureis devant dis ai mis mon 

E seel à ces pr^entes lettres, en tesmoingnaige de veritei, avec le seel devant dit, à la 

proiere et à la reqaeste de Jehan clerc desus dit. Ceu fut fait Tan de graice mil 

ce quatre vins et deix et sept ans , Iou jour de TAscension Nostre Signor. 

354. 

1297, 3 1 mai. — Lorr. 971, n* 42'. 

^ Conue chose soit à tous ke an xxiii s. de m^c^in^ ^ de cens dont an redoit n s. arier, ke 
li sires Willames, li preste de Saint Jehan^ de leis Sainf Clemant', et li sires Bertrans , 
lî preste de Saint Jehan a nuef moustier, ont aquasteit à Goudefrin Iou tainor, 

G Iou filBlanchair de Wainvalz ke fut, por les prestes bairechaus de Mes, ansi com 
li escris an Tairche Iou devizent , si est il à saivoir ke an sous xxi s. de cens ont li 
prestes bairechaus de Mes lai inoitiet, et li confreire de lai frairie des prestes de 

H Mes Tatremoitiet.Cist escris fut fais Iou dairien jor dou mois demay, kant il otà 
militaire m . ce . nn"^ . «t xvii. ans. — Jaikemins, li fis Theiriat de Maiselle, Tescrit. 



* Voyez pièce 8. 

' Lunéville (Meurthe). 



Mi y a dans facte itit. (Voyei pièce i&g.) Ce 
nombre de a 3 sous justifie la correction que 
j'ai indiquée à la note h de la pièce 352, où 
Ton ne retrouverait pas les a 3 som mentionpés 



dans ia pièce 354 « si Ton ne rétablissait pas, 
d*après ia pièce 35 1, le cbiffire de 6 sous, au 
lieu de 5 , pour le cens dû par la maison Jen- 
nat Gorvexei. 

* Voyez pièce 2o5. 

' Voyey pièce 335. 

33. 



260 



NOTICES 



ACTES 

LANGUE 
VULGAIRE. 



355. 

1297, 3 juin. — Lorr. 97 1 , n* 43. 

Oo doit partir l'argent dou pois 11 fois en l'an , c*e8t assavoir à Pentecouste etk A 
lai samf Martin; «f doit on faire v pairs de Targent de lai buste, k'atretant ait en 
Tune pairt cooi en Tautre. S^en doit avoir li grans moustier une pairt , et Colins 
li Grans li seconde, et Colignons Berrois et Jaikemins Moretel la tierce, et li femme B 
Stevenin Fourcon et Burtignons Paillas (pour sa brus Poinsate) lai quairte. Et 
de lai cinquime que demouret doit on faire yii pairs, k'atretant ait en Tune com 
en Tautre. S'en doit avoir li grans moustier une, et Sains Saveur une, et li C 
hoirs lou signor Jehan de Raigecourt une, et li femme Stevenin Fourcon et 
Paillas pour sa brus une, et Colins li Grans une et demée, et Collignons 
Berrois et Jaikemins Mouretel une et demée. Et ont uzeit cilz cui ces iiii par- D 
sons sont que chaiscuns wairdet lai buste à son anneie, et li pezeires y doit 
pourteir chesque diemange ceu qu'il ait v^aingniet lai semainne; et lai doient 
encommancier à vvardeir Jaikemins et Colignons dezor dis à lai saint Martin que E 
vient, et Tautre anneie après li grans moustier, et Tautre anneie après li femme 
Steveniin (sic) Fourcon et Paillas pour sa brus, et Tautre anneie après Colins li 
Grans; et enci en xeuwant aidelz (sic). Ceu fut fais Tondemain de Pentecouste, F 
kant il ot à militaire m . ce . un" et . xvii • ans. 

Colins li Grans et Berrois et li femme Stevenin Fourcon et Jaikemins Mouretel 
ont chescun i teil p^rrhamin , et li sires Jehans Piet deschaut en wairdet i teil G 
pour nous tous. 

Qui qui onques pezeroit plux de x livrai à cop maikes à droit pois de lai ville, 
il p^rderoit xx s. de meceins^ de somme à lai justice pour chescune fois qu'il en H 
seroit atains ne tesmoigniés^. 



356. 

1297, 3i octobre. — Lorr. 979, n* 39. 

Nous Baduwins, per la paciance de Deu abbes de Senoines^. de la dyocese de 
Toul, faisons savoir à tous ke nos avons vandut a signour Simont, doien de Senct J 
Estene de Vy ^, per Tespaice de sa vie tant soulemant, dix soulz de cens ke li hoir 
dame Colate de Vy ' que fut nos dovoient chascun an sus i prey en la fin de 



* li y a dans le texte mt, (Voyez pièce 49.) 

* Ce texte e.>t une copie ancienne , dépourvue 
de sceau. 



' Voyez piëce 119. 

' Collégiale de Saint-Etienne, à Vie. 

' Voyez pièce 67. 



DES MANUSCRITS. 



261 



A Coincort^, et ancor tout qoant ke nos avons en la dite Vy de cens, en deniers, eai 
blés et en vin et en toutes ysues , per mi trante livres de meceins ^ dont nos nos 
tenons por bien paiez em boins deniers nombres, ke nos avons convertis ou 

B volons convertir om propre usaige et en Tutiliteit de nos et de nostre dite ^lize. 
Et est assavoir ke de toute nostre dite t^rre de Goincort et de Vy, et que apertient 
ou doit apertenir à nos, à nostre chamberie et à nostre prioret de Donuevre^ co/n- 

C munemant ou singulermant , et de tele achon {sic) , de tel droit ef deteie raison com 
nos tut y aviens, poiens ou doviens avoir, nos en avons lou dit doien mis et metons 
per ces présentes lettres em possession corporel , pour demander, pour recevoir et 

D pour avoir per lui ou per autrui, per Tespaice de toute sa vie, où qu*il fust demo- 
rans, per mi ceu quil (ne autre de part lui) n^an puet ne ne doit rien vandre ne 
rien aliéner, per coi li traffons, ensamble ses apertenances, ne revangne à nos et à 

E nostre dite eglize a deceit de lui lou dit doien. En tesmoignaige de veritey et pour 
ceu que ceu soit ferme chose ef creauble, avons nos a dit doien doneit ces pré- 
sentes lettres saieléez de nostre saiel et dou saiei dant Renaul, priour de nostre 

F priorer (sic) Senct Cristofle'' de Vy, ef avons ancor promis a davant dit doien que 
dou saiel de nostre covant de Senones li ferons sambiens lettres saieler et cranter 
a plux tost qae nos porons bonemant. Ces lettres furent faites quant li mîiiaires 

G corroit per m . ce . quatre vins et dix et sept ans, la vigille de la Tous Sains. 



ACTES 

IJkNGirE 
Vl'LGAIRE. 



357. 
1297, lo décembre. — Loir. 971* n* dS. 

Gonue chose soit à tous ke Poinsignons Fancovers , li maires les Proicherasses , ait 
aquasteit à touz jors maix, por la chiese Deu des Proicherasses^ de la cort de Vi^ 

H de Mes, à CoUatela fome {sic) Huwignon Tomes de porte Sfuzelle' ke fut, ki est 
mainbor de la devise Fransoise sa suer ke fut, les x s. de mecem^^ de cens ke Fran- 
soize sor ditte ait sus la grant cbanbre ef sus tôt ceu k^i apant , ke ciet an Saint 

J Mertin rue, ancoste lou grant osteil ke fut lou signor Jaike de Nouviant ^ lor peire. 
Et de cest aquast li ait Poinsignons desor dis fait boin paiemant por la chiese Deu 
desor dicte. Et cest aquast li doit GoUatte desor ditte warantiran ef jor, à tant ke 

K li un bans soient corrus an paix ou per^ droit sans plus. Et cant li iiii bans seront 
corrus an paix ou per droit, Poinsignons desor dis ne li chiese Deu desor ditte, ne 



* Yoyei pièce 1 86. 

* Il y a dans Tacte met (Voyez pièce 49.) 

* Voyei pièce 1 1 9. 

' Prieuré de Saint-Christophe , à Vie. 

' Précheresses ou dominicaines de Metz. 



* Voyex pièce 67. 

* Voyei pièce 1 1 . 

^ Il y a dans Tacte m(. (Voyes pièce à^») 

* Voyez pièce 219. 

* Voyez pièce 49 , note 3< 



262 



NOTICES 



ACTES 

LANGUE 
VULGAIRE. 



autres por ous, n'an puent niant demandeir à CoUatte desor ditte de la warantixe A 
de Taquast desor dit, ne de la warantixe des bans. Cist escris fut fais lou mairdi 
devant feste sainte Lucie, kant il ot à millinire m . ce . un • xx . e( xvn.ans''. — Jehans 
U merciers ait Tescrit. B 

358. 

1297, i5 janvier, v. st. — Loir. 979, n* Ho. 

Nos Baduinz, par la paciance de Deu abbes de Senoine$\ et touz li covanz de 
cel meime leu fazons savoir à touz que li sires Demonges, doienz de la crextientei 
cureiz de Moienz^ li sires Henris, cureiz de Hablenville^ et li sires Gerairz, cureiz G 
de Meignieviile ^, ont aquastei à Chastenoy^ et à Raville^, en no^tre non et nos 
por auz, VI jornauz de veignes,. soit à savoir m en la monteigne desuz Chastenoy, 
un jornaul et demei par deçai Ghastenoi et verz lo molin c'on dist lo molin dez D 
Vilenz, et jour et demei à Raville, et une mazon c*on apelle un Paire. Et cest héri- 
tage ont il bien achatei treffonziéement et paier (sic) entièrement en meneie bone 
et loial, bien contée et délivrée, soit à savoir li sires Démanges la moitié de la E 
veigne en la monteigne , li sire Gerarz la moitié de la veigne à Raville et dou 
Paire, et H sires Henriz de Hablenville lo remenant tout paie et porsoult dez 
VI jornauz desuz diz. Et por tant ke li diz héritages est achateiz en no^fre non , lo F 
devons nos warantir a diz cureiz et deffendre en contre toutes gens qai à droit 
vourroient venir et à jour, assi bien com (sic ) et assi loialment com nostre propre 
héritage. Et est à savoir c um chacuns des diz cureiz douent et outroient por Deu G 
et por lo salut de sen airme , et por faire son anniversaire en Tenglize de Senoines 
à touz jourz maix , sa partie dez dites veignes et dou dit aquast apreiz son deceit à 
lenglize de Senoines. En tesmoignage de veritei et por ceu que ceu soit ferme H 
choze et estable, en avonz nos doneiz az devant diz signourz D. H. et G. cureiz cez 
présentes letres, que furent faites Tan de gr^ce niil ce quatre vinz et xyii, le ii^er- 
kedi davant la feste sent Vincent. J 

359. 

1297, a 5 janvier, v. st. — Lorr. 971, n* 44- 

Conue chose soit à toz ke dame Poinse , li feme Jaikemin Palerin ke fut , ait laiet 
à Buevelat Wastel une eire de meis ke geist an lai raivinne ancoste Jennat Matelie, 
per^ mei vu deniers de sans à tous jors, à paier chasqa'ent lou jor de feste saint K 



^ Il n'y a pas trace de sceau. 

^ Voyez pièce 119. 

* Moyen , canton de Gerbévilier ( Meurthe). 

* Voyez pièce i3o. • 



^ Migneviile , canton de Baccarat ( Mearthe ), 

* Voyez pièce 108. 

* Rainvilie, canton de Chatenois (Vosges). 
^ Voyez pièce àg , note 3. 



DES MANUSCRITS. 



263 



A Jehan Batistre à Mes an son osteil. Et fer mei ces tu deniers de sans li doit ille 
warantir. Et ce Bueveias laievet ces sansalz , il doveroit à dame Poinse y s. de me- 
ceins^ cqm drois datres sus qo^nt k'il ait an toz us. Cist escris fut fais ]ou samedi 

B après feste saint Vansant, qaent li miliaire^ corroit per u ce et un''' et xyii ans'. 
— Tancrit de Tairche Saint Gigout*. 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



360. 

1297, janvier, v. st. — Loir. 8a , n" 33. 

Je Thierris, dis Willicans de Deulouart ^ chevaliers, e/ je Galie, sa femme, fai- 

C zons savoir à touz que nous, por nous et por nos oirs, avons aquitei et aqaitons à 
noble homme mon signor Perron, signor de Borlainmont ^, à tenir à touz jors en 
eritaige, à lui «t à ces oirs, teil droit, teil action et teil raison com nous aviens, 

D poiens et deviens avoir en tout ce que Willaumes de Remonville' escuiers tenoit et 
devoit tenir, il et sui oir, en fié et en houmaige de nous et de nos oirs; et voulons et 
otroions, mandons et commandons au dit Willaume que teil fié et teil eritaige com 

E il tenoit et devoit tenir, il et sui oir, en fié et en houmaige de nous et de nos oirs , 
qu^il le teingne, il et sui oir, à touz jors maiz de cest jour présent en avant, dou 
dit mon signor de Borlainmont let de ces oirs, et qu'il le repreingnent dou dit 

F mon signor de Borlainmont et de ces oirs en fié et en houmaige; et voulons et 
otroions, mandons et commandons que li desuz dis Willaumes et sui oir soient 
à touz jors maiz homme au dit signor de Boriaînmont dou dit fié, et aus oir [sic] 

G le dit signor de Borlainmont, en teil meniere et en teil forme com il en estoient 
nostre homme. Et avons promis et prometons, par nos fois donoeies corporel- 
mfnt sor poinne d'escoumeniem^nt, et par Tobligissement de tous nos biens presens 

H et avenir, por nous et por nos oirs, que contre la dute^ quitance ne irons ne ferons 
aleir, ne riens ou dit fié ne reclamerons ne ferons reclameir par nous ne par 
autre à nul jour maiz, par nulle raison quez queille soit; et ce nous aliens de 

J riens encontre, nous voulons, otroions et consentons que li ofBciaus de la court 
de Toul, desouz cui juridicion nous sons et submetons qaant à ce partout ou que 
nous soiens, nous contreingne par sentence d'escoumeniement à tenir à touz jors 



' Il y a dans Tacte mi. (Voyex pièce à 9.) 

^ Il n*y a pas trace de sceau. 

* Voyei pièce 172. 

' Dieuloaard, canton de Pont-à- Mousson 
(Meurthe). 

' Bourlemont, près Frebécourt, canton de 
Coussey (Vosges). 



' Removilte, canton de Ghatenois (Vosges). 

* On peut lire aussi dilte, et plus loin (vyy^ 
note 6) , on pourrait lire dittes au lieu de dates; 
mais dans trois autres passages la leçon date 
n'est pas douteuse. J*ai donc cru devoir la 
maintenir, quoique je n*en connaisse pi|s d'autre 
exemple. 



264 



NOTICES 



ACTF.» 

LAlfGDK 
VUI.GAinE. 



f^rmemtfiit ces choses desuz dites. Âuqueil officiaul noas avons suppliié et sup- A 
plions par Ânceil dit dou Pont à Mou8ons^ cleirc notaire jurei de ia dute court 
de Toul, envoie à nous por ceste chose, que H dis officiaus le seeiel de la dute 
court, en tesmoingnaige de vmtei, faice meitre en ces présentes leutres. Et nous B 
officiaus de la court de Toul desuz dis, à la relation dou dit notaire en queil nous 
nous créons en choses desuz dutes^ et en plus grans"^, avons fait meitre le seeiel de 
la dute cort en ces présentes leutres, que furent faites en Tan de graice mil dous C 
cens quatre vins et dix et sept , ou moiz de janvier. 



361. 

1207, 10 mars, v. st — Lorr. ai, n* 3. 

Je Jaques, sirez d*Orchimont ^ faiz savoer à tous que je tien et ai repriz de noble 
home monsignoar Thiebaut de Loherenne, singnoor de Remingney^ et de Flo- O 
rines', le fiés que mi devantier singnours d'Orchimont ont tenu des singnonrs de 
Remingney, et ci avant coinme H dit singnoar de Rermngney estoient tenant de 
Tomaige mes devantiers singnours d'Orchimont, et ci avant comme nobles bons £ 
mesirez Thiebaus deseur dis le [me^] pora moustrer loiaument; et en aquerre 
la bonne volentei dou dit monsignoar Thiebaut et en acressement le fiés deseur 
dit, je mes et ai mis le ban de le Forest^ entirement, le cens, les rentes et les F 
t^rraîges que li home de le ville de le Forest me doient pour okoison de! usaige 
don dit ban, et les prés aussi que je tien ou dit lieu. Et p[ou]r [ce] que ce soit 
ferme choze et estauble ai ge ces présentes lectres saielées de [mon] propre saiel G 
et baiilies à noble monsingnoar Thiebaut deseur dit. Donei Tan de grâce mil deus 
cens quatre vins ef disset, le lundi devant le mei quar[e8]me. 



362. 

1298, ai mai. — Lorr. 979, n* 9A. 

Je Jehans dis Delye escuiers fais savoir à tous que tout ceu que je taing à la H 
Bergonce ^ et es apertenances , qui siet on ban d*Estivay \ de part Katherine ma 
famé, fille seignor Safroy de Bruieres' chevalier qui fut, muet et doit movoir de 



' Pont4-Mou88oo (Meurthe). 

• Ou âitUs. 

' L*aatorité accordée au témoignage de ce 
notaire doit être remanpiée. 
^ Voyei pièce 1 1 8. 

• Voyex pièce la. 

• Voyei pièce Sa. 



* Ce qui est entre crochets, ici et plus bas, 
est déchiré ou efiacé. « 

* Laforét, canton de Gedinne (Belgique). 

^ La Bourgonce, c*^ de Saint-Dié (Vosges). 
' Voyex pièce 3 2 3. 

* Bruyères-en- Vosges, arrondissement d'É- 
pinal (Vosges). 



DES MANUSCRITS. 



265 



A Tegli^ Seint Piere d*Estivay. Et tout ceu ai je repris en fié et en homaige et re- 
praing de la dite esgleise Seint Plere d'Estivay, et en suex venas à la mein «t à la 
bouche religions home Gerart, per la pacience de Deu abbei d'Estivay desus dit, 

B por lui et por lou covant de celui meismes leu, si com frans bons et feaubles 
doit faire. En tesmoignaige de veritei, ai je donnei as dis abbei et covant ces pri- 
santes lettres saielées, per ma proiere et per ma requaste, des saielz honoraubles 

€ homes, c^est à savoir dou saiel de la court lou granl prevost de Seint Dyei^, et 
Jehan dit Petit, preste curé de Tegleisede Nossoncort^, que furent faites Tan de 
l'incarnation No^fre Seignor mil dons cens quatre vins et deix et oent ans on mois 

D de may, lou merquedi davant la f^ste seint Urbeîn ®. 



ACTES 

lANGUK 
VCLGAIRC. 



363. 

1298, i5 joHIet — Lorr. 976, p. 1 1, n* 7'. 

Conue chose soit à tous ke Thiebaus, li filz Petit Maheu ke fut, ait aquesteit an 
ainne et an trefons ai touz jors mais, por lai chieze Deu des Cordelières dou co- 

E vant de Mes, ai dame Contasse, lai feme Lukin Chaimeure ke fut, xwî s. de^ 
meceins^ et i donier de sans k^elie ait chesc'ant sus lai maxon ke fut.Âbrion lou 
Bolangier et sus Tautre maxon darrier celle* maxon meisme, ke siéent devant 

F Sainte Glocenne^; et les m s. et demey de sans k'elle ait sus l^i maxon Coze- 
moze; et les xvm s. de sanz ke Ârnous de Triencort doit sus lai maxon an lai 
rowe Sainte Glocenne; et les x s. de sans k'elle ait sus lai grainge Symon lou 

G [per]mentier^ an lai rowe Sainte Glocenne; et les xv s. de meceins de sans k'elle 
ait sus la court et sus lai maxon Houwart d'Ernaville^ ke fut, ke siet an la! rowe 
Sainte Glocenne; et les xv s. de sans k'elle ait sus lai maxon ke fut Pierexel Mal- 

H seneit, de fuers lai posteme as roches; et les v s. de meceins de sans k'eile ait sus 
lai maxon ancoste lai halle an chambres, ke Vilains de Chambres dovoit; et xv s. 
de meceiia de sans k*elle ait sur lai maxon Reobaut lou bolangier, ke siet an grans 

J meyzes^; et les xii s. de meceins de sans k'elle ait sus lai maxon ke fut Matheu 



« Saiiit.Dié(Vo»gM). 

* Voy«B pièce 3ii. 

* Le texte de cet acte est reproduit, avec 
qudqaea variantei d'orthographe, dans un vidi- 
mus de Tahbé de Moyenvic en date de i366 
(Lorr. 979 , n* 95 ). Le texte vidimé remplace a 
par 01 dans ai, lai, tnai, ekevaUier: e par et dans 
/artiste, eurei,feist€: é par er dans jEer, er par 
oardans BoBT^oACf ; par on dans sigHoitr, pour, 
eoa»iuU, iVoMOficonrt; u par «i dans /oit ; s par 
X dans faix; s par s dans Tarticle ÛH: et par ai 

TOME XXVIII, 2* partie. 



dans saint On y trouve eu outre requgsie au lieu 
de requaste, aus au lieu de as, snix au lieu de 
saex, englise et engleise au lieu d'église et es- 
yleise. 

1 De est répété par erreur. 

* li y a dans Taete , ici et plus ba< , mei. ( Voyez 
pièce d9.) 

' Voyex pièce 49- 

* La première syllabe de ce mot manque, 

* Voyei pièce 3oi. 

* M^zes est répété par erreur. 

■34 



266 



NOTICES 



ACTES 

E> 

LANGLE 

YlLGAinE. 



Muel^, an lai rowe des AJiemans; et les xnii s. de sans k'elle ait sus une grainge A 
devaot les PuoeUes a Pont Thiefroit, ke fut Sebeliate lai £eme Bardel; et les 
xiiiix s. de meceins de sant {sic) k'elle ait sus lai maxon ke fut Hermant lou feyvre» 
an lai rowe des ÂUemans; et les xtii s. et demey de sans k'elle ait sus une maxon B 
ke fut Cbaderon , ke siet a Quartal ; et les xii s. et demey de sans ke Durans li bo- 
langiers li doit; et les \xi s. et demey de sans kelle ait sus lai maxon Je/inat 
Bruke, ke siet ancoste laistuve au lai nueve rowe; et les xxxi s. de meceins de C 
sans k'elle ait sus lai maxon ke fut Cugnat Toliier, an Saint Mertin rowe; et les 
VIII s. et demey de sans k elle ait sus lai maxon an Chadelier rowe, ke fut Mahou 
lai feme Baicelin iou laivor; et les xii s. de sans k'elle ait sus lai maxon ke fut D 
Ferrion lou bolangier, an Stoxey; et les xl s. de sanz k'elle ail sus lai maxon ke 
fut Colin TAlemant, an lai perroche Saint Mertin de Curtis ^; et les txetxs, de 
mec^mi de sans k^eile ait sus Taisluve, en lai nueve rowe; et lesxii s. de meceins E 
de sans k'elle ait sus lai maxon de fuers porte Serpenoise^ lai feme Burtran lou 
feivre; et les xvii s. et demey de sans k'elle ait sus une maxon a Quartal, ke Cher- 
das tient; et les lu doniers et obole k'elle ait de sans sus lai maxon ke fut Mallefin, V 
à Porsallis; et les xv s. de meceins de sans kelle ait sus 1 aritaige Domangin de 
Lorey ^; et les xxi s. de sans ke Othins d'Âwigney^^ doit por lai terre d*Awigney; 
et les X s. de mec^in« de sans k'elle ait sus lai maxon a Quartal ke fut Perrason; G 
et lou donier dé sans k*elle ait sus une eyre de melz on champ lou Senexal, ke fut 
Hanriat Pelorit; et les tu doniers de sans k'dlle ait sus une pieoe de vigne c'on dist 
on champ lou Senexal, ke fut Jennin Xawe cote ^'; et les au s. de sans k*elle ait H 
sus lai vigne a poncel ai Saint Julien ^^; et les m s. el ii doniers de sans k^elle ait 
sus une vigne ai Longeviile ^^, ke Jennas Corlades doit; et les vi s. de meceins 
k elle ail sus les maixeires ai Montigney '^, ke cil de Saint Thiebaut ^^ doient ; et les J 
H s. de sans k'elle ait sus une pièce de vigne ai Samt Julien, ke fut Hanriat Bas- 
ton , ke siet a poncel ; et les xx s. de sans k'elle ait sus lai vigne Hanriat lou cher- 
pantier de Chambres, on ban de Plaipeville '^ ancoste lai vigne lou majour de K 
Saint Vincent ^'^; et les x s. de meceins de sans k*elle ait sus m jornals et demey de 
vigne ke furent Garceriat Noixe, ai Âwigney; et la moitîet des^^xilii s. de sans 
k'elle ait sus lai maxon desor Tospitauldes Âllemans, et sus i jornal de vigne ke L 



' Voye* pièce 1 66. 

* Il faut suppléer les mots ke/mt , omis ptr le 
clerc 

' Lorry-lex-MeU , canton de MeU. 

^^ Augny, canton de Metz. 

" Tout ce qui suit est sur une seconde feuille 
(le parchemin. 



" Voy.i pièce 3oj. 

'^ Longeville, canton de Metz« 

'* Motttigny* canton de \feu. 

'^ Voyez pièce 1 1 1 . 

>• PlappevUie, canton de Metz. 

*' Voyez pièce .31 o. 

*' ïks est r^ié par erreur. 



DES MANUSCRITS. 



267 



A siet au un rowelles, ke li feme Howin de Gbavillons^^ doit. Et de tous ces aqwas 
H ait fait li disThiebaus boin paiemant des doniers'^ les Cordelières devant dites. 
Et est ai savoir ke les dites Gorddieres doient paiier jusk'ai l [s.] un doniers moins^^ 

B <t II chapons de sans lai où an lou redoveront se tant i avoit, et s'ans an redovoit 
plus arrier dame Contasse tbr am porte paix et paieroit lou sorplus. Et lout ceu 
lor doit dame Contasse warantir à tous jors mais. Cist escris fut fais Tan kant li 

C milliaires corroit per m. et ce. et un" et xvin ans ^, lou dexeceptime jor davant 
lou mois d^awast. 

364. 

1298, i6 juillet. — Loir. 975, p. ii^n* 'j^. 

Conne chose soit ai tous ke suer Aignelz, ii abbasse des Cordelières de Mes, et 

D touz li covans de cel meisme leu doient ai dame Contasse lai feme Lnkin Chai- 
meure ki fut, xxn. livres et xm. s. et vn doniers^ et obole de mec^inf^ de pension 
chesc^ant k'elles li ont vandut, ai paiier tant corn elle viverait sam plus, ke sont ai 

E paiier ai it. termines, la moitiet ai lai feste saint Estene Tondemain de Noeyl, et 
Tantre ai lai feste saint Jehan Baptiste anxuant; et se Tan metent en wage kant 
k'dles ont d'aritaige an touz us. Et de ceste pension desor dite lour ait fait dame 

F Contasse boin paiemant ai lor greit. Et quant Deus avérait fait son comandemant 
(si con de mort) de lai dite dame Contasse, cist escris serait nuns et quites, el 
Tosteroit li amans fuers de Tarche. Et est ai savoir ke les dites abbasses poroent 

G paiier ai lai dite dame Contasse, c'elles voloent, por les xxiu livres et xiii. s. et 
vil. doniers et ohole de meceins, xlv. livrer et vu. s. et m. doniers de petis tornois. 
Cist escris fut fais quant li millmirej corroit per^ m. et ce. et iiii^'. et xviii ans^, 

H lou sazime jor davant lou mois d*awast. 



'' Cheviifen-prës-Maiieroy , canton de Pange 
(Moselle). 

*^ Ce mot, écrit ici en toutes lettres , a servi de 
règle pour Tinlerprélation du même mot repré^ 
sente pluaienn ibis par le d initial seulement; 
le clerc écrivait doniers plut6t que deniers, par 
la même raison qu il écrivait redovoit plutôt que 
redevoit. 

** Je traduis par moins un signe en forme de 9 
qui représente ordinairement la finale ns, mais 
qui , dans les comptes écrits en latin , signifiait 
à iui seul le mot minus (voyex Bouquet, t. XXI , 
p. a 38 , n* 4 ) ; il est naturel que dans un texte 
français le même signe doive se traduire par 
ifioifu. Mais , pour trouver un sens au teite, qui 



porte ■ L. III f. d. 9 , • il faut suppléer entre 1. et 
nii la lettre initiale s omise par le clerc; le texte 
ainsi complété il. s. un d. 91 signifie «cin- 
«quaote sous moins quatre deniers. » 

** Ce qui suit parait être d'une autre main ; 
quant au corps de Vacte , il a été écrit parle même 
clerc que les piè.cs Z^h et 365. Il n*y a pas 
trace de sceau. 

' Sur Torthographe de ce mot voyex la 
note 3o de la pièce 363. 

' Il y a dans facte , ici et plus bas , mer. ( Voyez 
pièce 49.) 

' Voyez pièce 49 « note 3. 

* Ce qui suit parait être d*une autre main. 
Il n'y a pas trace de sceau. 

34. 



ACTRS 

E> 

LKSaVE 

Vl'I.GAtRK. 



268 NOTICES 



^ ULGMRE. 



365. 



ACTES 

LANGUK 12Q8, iSjaHlel. — Lorr. 976, p. it,n*8. 



tout' lour arjtaige, keil part qail soit, an tous us, lou keil li mainbors A 

poroent vandre, ci\ lor piaixoit, maintenant après les 11. ans anxuans après lai 
mort iai dite dame Contasse, tant k*il seroent paiiés des mi\ et lui. livres et 
(lemée, ou tant qu'il seroent paiiés de tel somme com il i effierroit por iai raixon B 
de lai descheanse ou de Taimanrexemant ke serait fais dou dit sans ai lai vie lai 
dite dame Contasse, et tant qu'il seroent paiiés de lai deffaute dou paieiuant de 
tel pension ou de tel sans con celles lor doveroent paiier chesc'ant après les 11. ans C 
anxuans la mort lai dite dame Contasse, celles ne tornoient telle xurteit dou tier 
an com il est desor devisez^. Et tout ceu est fais per lou crant Tabasse et dou co- 
vaiU devant dit. Et est ancor ai savoir ke les dites abasses et çovans poroent paiier, D 
celles voloent, as mainbors lai dite Contasse, por les iin^. et un. livres et demée 
devant dites, iz\ et miu livres de petis tornois. Et est ancor ai savoir ke por lai 
déchéance ou Tamaurexemant qui i seroit, on abateroit v. s. de sans por c. s. et x. s. E 
por X. livres, et ansi ai Tavenant. Gist escris fut fais quant li militaire corroit per 
M. et ce. et iHi^^. et xvur. ans', lou quatorzime jor davant awast^. 

366. 

1298, 3 9 août. '■— Lorr. 975, p. 11,11*9. 

[Je N]icholes^ dis Ottins, ke fut doiens de Saine Savour^ de Mes, fais ma devise F 
en mou (51c] boin sent et an ma bonne memore an teil manière ke je prant [toujl 
mon heritaige où qu'il soit, et toutes mes censés lai où on les poront troveir per' 
tout , et tout mon moible et tous mes biens queil qu il soient lai où [on] les poront G 
troveir et avoir; et an soient li manbors maintenant après mon decept saixit et 
tenans, et an faicei tout ansi con je Tordine ci après. Je voil et commans tout pre- 
miers que mes mainbors paiset tous mes das; et se ju ai riens eut de Tatrui à H 
tort ni à maie raison qu i soit randuis largement. Ancor voil je con dongnet as 
serors Sainte Claire de Mes lx. s. de cens ou point et an la meniere que li lx. s. 
de cens sont donneis as Procheresses , quelles an doignet chesc'anxL. s. as frère; J 

' La première partie de Tacte manque. * Comparez la date des W^ 363 et 364. 

' Les mots celles ne, etc., sont ajoutés en in- * Ce qui est entre crochets, ici et plus loin , 

terligne. n^existe plus. 

' Ce qui suit paraît être d'une autre main. Il * Voyez pièce 9. ^ 

n'y n pas tra' e de sceau. ' Voyez pièce 4 9 , note 3. 



EN 

LANGUE 

VDLGAIRF. 



DES MANUSCRITS. 269 

A Menors de Mes tout ou point ^ an la meniere con les Procheresses (es deliverront 

as Prochors, ansi com il est devîseis an lai devise qui est an Tairche^. Et ces ^^^ 

VI. livres de cens commande ju à panre an un. livres de messains^ de cens qae ju 

B ai sus la maison que siet sus lou tour de Taitre Saint Savour, que Odeliete li for- 
m^ere et Hyiuys 11 vieceire tient, et sus les xl. s. de cens qai gist sus la grainge 
que siet an la cort Baibuste, que Poinsigoons Satereii tient. De ceste devise fai je 

C mainbors et deportors signor Herman lou chantcAir de Saint Savour, lou signor 
Bertran lou preste de Saint Jehan a nuef moustier, lou signor Jehan lou Grou- 
nais, Guerseliat Ruece et Colignon mon der, qai sont citains de Mes. Et se rapelle 

D toutes autres devises per mi ceste devise. Et por su que ceste devise soit plux 
ferme et estauble, ai je mis mon saieU an ceste présente devise^, qoe fut faite et 
mise an lairche iper main d'aman xv. jors apr^ feste tiostve Dame an pouse'', kant 

£ li milliaim corroit per m. et ce. et mi*S et iviii. ans. — Tancrit an Tairche Saint 
Jaike. Jehans li merciers ait la devise. 

367. 

1 298 , 1 •• septembre. — Lorr. 98 , n* 1 66. 

Je Rauz , sires de Wolmerenges^ fais savoir à touz que ran mil dous cens quatre 
F vins deix et eut ans« le lundi devant la feste Nostre Dame en septembre, receu* 

je de la main Michiel, clerc mon signor lou duc, sinquante livres de boens me- 

ceins que li dis dus me devoit ancores de la date de dous cens livres; et ansi suix 
G je bien paiez et persols des dites dous cens livre; entieremant. En tesmoignaige 

de veriteit, je Tan ai doneit ces présentes lettres saieléez de mon saiel , quç furent 

faites fan et lou jor desus dis. 

368. 

1298, sj'plembra. — Lorr. 348, n* i5. 

H Je Jehans Rocignons, prevos de Bar, fais cognoissant à tous que cu/nme haus 
hom et nobles mes très chiers sires Henris, cuens de Bar, ait greei et otroié si cum 
je dis teil vendage cum Jehans deBurrey ^ escuiers et Leucherons sa femme, fille 

On avait d*abord écrit on eesie devise; une brouilloii d'après lequel a été mis au net le 

main plus récente a effacé k ihot eesu en le testament original. 

remplaçant par toi en interligne, et en ajoutant ' Cestrà-dire in ptuLsatione, ce qui désigne 

aussi en interligne qui est en l'aircke. TAssomption. 

Ml y a dans le teite m$. ( Voyex ptëoe 49.) ' Voyei pièce 6. 

* Le texte reproduit id n'est qu'une copie ^ Burey-en-Vaux ou Burey-U-C6te , canton 

ancienne dépourvue de sceau, ou peut-être le de Vaucouleurs (Meuse). 



270 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

VUL6AIRB. 



Hue de Bar qui fait, ont fait à moi de héritages que lor estoient escheu ou descendu A 
de par fe dît Hue et de par Ysabel sa femme, qui furent, sc'est à savoir de ce qu'il 
avoient à Chardoingne^ à FaiDS^ h Vee^^ à Mucey^ à Wamey*. à Raimber- 
cort'^, en la vigne que fuit Colin Marange, en sauveur qui fuit le dit Hue, à Nuef- B 
ville*, à Laimmont^ àBuxy ^^ à Fontenoy ", à Revigney", à Braîbant *^ à Leheî- 
rort^^, à Raimbercort le Potier*^, en TomageMahiu de Chaumontois, en preis 
de bauzées qui furent Husson "de Saint Andreu *•, en deime de Belraim ", en C 
i'omage que li hoir Agoulant tenoient à Belraim, de ce qu'il avoient asherises en 
Testanc de Clermont *• et en quinze sols de censé sur la t^rre au chief dou dit 
estanc, de ce qu'il avoient à taillei à Somme d'Iewe *®, en fié que mes sires Nicholes D 
de Ville tient à Ville *•, en boix qui siéent on finage de Moncort*^ et en demei mui 
de bleif et unze deniers de rente qui furent aquestei à mon signor Jehan de 
Bonne ^, en finages, en confins ef ens apartenances des dis ieus; a savoir est que E 
se je, ou cil de mes hoira qui les héritages dessus dis tenra, nous partiens de 
desous mon signour le conte pour aieir demoreir en autre signerage que desouz 
lui ou desouz ses hoirs, tuit li héritage dessus nomei, aquestei as dis Jehan et F 
Leucheron sa femme , demorroient an dit conte et k ses hoirs sens nul empesche- 
ment de moi et de mes hoirs. Et pour ce que ceste chose soit ferme et estable, je 
ai mis mon seel en ces présentes lettres, et ai requis à religious home et honeste G 
dam Phelippe, Tabbei de Tille ^, que il i mette le sien seel avec le mien. Et nous 
Phelippes abbes dessus dis, à la requeste et à la prière dou dit Jehan prevost, avec 
te sien seel avons mis nostre seel en ces présentes lettres, que furent faites Tan H 
de grâce mil dous cens quatre vins et àeix et auct**, on mois de septembre. 



* Chardogne , canton de Vavincourt ( Meuse ) . 
' Fains, canton de Bar-Ie-Duc (Meuse). 

^ Veel, mâme canton. 

* Mussey, canton de Revigny (Meuse). 
" Vamey, même canton. 

' Remberconrt-sur-Orne , près Varney, même 
ranton. 

' Neuville-sur-Orne, même canton. 

' Laimont, même canton. 

'^ Bttsay-la-Gâte, même canton. 

'^ Fontenois-près-Laimont, mémjB canton. 

" fievigny, arrondissement de Bar-ie-Doc. 

" Brabant-le-Roi , canton de Revigny. 

^^ Laheycourt , canton de Vaubeoourl (Meuse). 



'* Rembercourt-aux-Pots , même canton. 

** Saint- André, canton de Souilly (Meuse). 

'* Beirain, canton de Pierrefitte (Meuse). 

^* Voyei pièce aÇ. 

^* Soromedieue, canton de Verdun (Meuse). 

*• Ville-devant-Belrain , canton de Picrrefittc ; 
on Vil! î-en-Woêvre, canton de Fresnes-en- 
Woêvre (Meuse). 

" Moncourt, village ruiné, près Sauvigny, 
canton de Vaaoouleurs (Meuse). 

" Roanes, canton de Vavincourt (Meise)- 

^ Isie-en-Barrois, canton de V«ubecourt 
(Meuse). 

** Le mot ottct est peu distinct. 



DES MANUSCRITS. 271 



369. 

1 298 , 1 7 octobre. — Loir, i , n* 49. 

k Nous Aubers, prioure dou Nuefcbastel S et Sycinonins diz Truve dénier, maires 
de la commune dou Nuefcbastel, faisons savoir à tous que Huseneiz et Poiosoite, 
enfant Colenoit Girbiilon qui fuit, ont recogneu davant nous, en aaige et fuers de 

B toutes ouimburnies, et par davant dous juriés dou Nuefcbastei , c est à savoir Colin 
dit Bancelin et Richart fil Warenoit le Petit, quil ont acquitei et aquitent noble 
prioce lor très cbier signor Ferri^, duc de Loborrainnc et marchis, de toutes debtes 

C qu'il li povoient demander por raison de lour peire Colenoit davant dit , ne por 
raison de Jehenneite lor meire, ne por raison d'aidz« et vueuUent et olroient que 
se nulles lettres en estoient trovées que parlassent dou temps pas^i jusques au 

D jour d'ui qu elles fussent de nulle valour. En tesmoin^aige de laquel choze et 
pour ceu que ferme soit et estauble« nous li priours et li maires davant dit avons 
saellei ces présentes lettres de nos saelz, à la prière et à la requeste de Hussenoit 

Ë et de Poinaote desstiiz nomei , et des jureis tesmoings dessus diz, que furent faites 
Tan de grâce mil dous cenz quatre vins dix et huit, le vanredi davant feste saint 
Luc euvangdiste. 

370. 
1298, février, v. st. — Lorr. g84 . n* ii. 

F Nous Gerars, per la graice de Deu evesques de Mes, faisons savoir à tous ke com 
mise ait esteit faite sus nous dou descort ki esloit antre Gerart, Ailison sa suer, les 
enfans Forkignon de Nommeney ^ ke fut, etVfmù lou marit la dite Aiiison, d'une 

G part, et les hommes religions Taibeit et lou convent de Saint Simforien^ d'atre 
part , si com de Teritage ke li dis abbes et COJivens ont aquasteit ai ous ensi com H 
escris en Farche lou diviset, nous avons bien enquis et troveit per bones gens ke 

H Gerars , Ailizons et Warins li maris Ailiion « desour dit , n'ont ne droit ne raison en 
demandeir ne en reclameir riens en cel eritage à l'aibeit et à coAvent davant dit, 
et ensi lou dixons nous et raportons pour droit et per jugemant , et à cest raport 

J oostre c'est acordeis el consentis Gerardins davant dis. En tesmoingnaige de veri- 
teit et des choses desus dites, sont ces présentes lettres saieiées de nostre saieP, 
ke furent faites l'an de grake mil dous cens quatre vins et deix et eut ans, ou mois 

K de février. 



ACTES 
£N 

LA.\oue 

VULGAIRE. 



* Voyei pièce 63. 

* La majttKole initiale est remplacée par 
deux/ miouscuies. 



* Voyea pièce sa6. 

* Voyes pièce 166. 

' Il o*y a pas trace de sceau. 



t 



272 



NOTICES 



ACTES 

laugub 
vulgaire. 



371. 

1299, i8 avril, n. st. — Lorr. 983, p. 1, n* 5. 

Conue chose soit à tous ke teil aquast com li sires Burterans^ li preste de Saint A 
Jehan a nuef moustier, et maistre Benalz H clers, li dui maistre de lai coumune 
frairie des prestes bairechas de Més^ ont fait à Poinsate. lai fille Jennat Façon lou 
major de Pado^ kefut, si com des 11 parties k'elle et Mairguerite sai suer' ont an B 
V s. de jneceins^de cens ke Colignon Rallemaille doit, ke li dui maistres ont aquas- 
teit à Poinsate ei à Jaikemin son freire, ànsi com li escris de Faiquast ke geist an 
Tairche loq devize, celles 11 parties dou cens devant dis lor doit li dite Poinsate C 
wairantir an etjor et tant ke lor nii bans soient courus an paix; et caille ne lor 
wairantivet ansi com si est devis, *ille et Mairguerite sai suer douveroient a 
H maistres devant dis vui livres de meceins à paier dès dons en avant k lor yolan- D 
teis. Et por ceste date lor an matent elle an waige kant k'elles ont an tous us. Gst 
escris fut fais lou samedi devant feste saïnf Marc ewangeliste on mois d*avry, kant 
il ot à milliaire m . ce . mi" et xvmi ans^. — Jaikemins, li fi& Theiriat de Maizelle, £ 
Tescrit. 

372. 

1 299 , 1 8 avril , n. st. — Lorr. 988 , p. 1 , n"* 6 et 7. 

Gonue chose soit à tous^ (toz) ke li sires Burterans (Bertrans) , li preste (prestes) 
de Saint Jehan a nuef moustier, ei maislre (maistres) Renalz li clers, li dui maistre F 
(maistres) de lai coumune (commune) frairie des prestes bairechas (p^rrochals) 
de Mes, onf. aqoasteit an treflfons à toz jors maix, por lai coumune (commune) 
frairie desus dite, à Jaikemin et à Poinsate, les n anfans Jennat Façon (Fakon) lou G 
major de Pado^ ke (qui) fut, p«r' lou crant de Mai^uerite lor suer les v s. de 
mecein^^ de cens ke Colignons (CoUignons) Rullemaille, li maizouweirs (maizou- 
wicrs) de Saint Th^ebaut^ lor doit sus vini eires de meis (meiz) kll ait daier H 
Saint Thiebaus, et ke Colignons (CoUignons) doit paier, ai^ (à) porleir lai raoitîet 



* Padoue-prës-Goiviiler, canton de Saint- Nico- 
las-du-Port (Meurthe). 

* Les mots et Mairgjurite sai suer forment, 
ici et plus bas , une addition placée en interligne. 

^ Il y a iRft ici et plus bas. (Voyex pièce 49.) 

* Il n*y a pas trace de sceau. 

^ Xai transcrit en entier cette pièce du 1 8 avril 
1299, qui paraît avoir servi de modèle, six 
mois après , pour une pièce du 1 7 octobre dont 



je me suis contenté de relever entre parenthèses 
les variantes. 

* Voyex pièce 37 1 . 

^ Voyex pièce 49 , note 3. 

* Le texte porte mer* ( Voyex pièce 49* ) 
' Voyex pièce 111. 

* Je traduis par oc Tabréviation de la con- 
jonction et, parce que cctt? abréviation a pour 
équivalent dans Pautre pièce la préposition à. 



DES MANUSCRITS. 273 



VOLGAUIE. 



A à feste saint Jehan Baptiste, et Tatre moitiet à Noiel, an Tosteit l*un des maistres de ' 
iai coumune (commune] frairie desus dite cui ke maistre (maistres) an soit. Et ^^"^^ 

de cest aqoast lor ont ii dui maistres desus dis fait boin paiemant, et ansi lor ^^ 

B doienl li n (dui) anfans desus dis wairantir et essollir à tous (toz) jors. Et cest 
vandaige ont fait li anfans desus dis per lou crant de Jehan Façon , lou chantor de 
Saint Thiebaut lor nevoit (nevout) , et se Tait'' ancor fait Poinsate cestui vandaige 

C per lou crant et per lou taimoignaige (tesmongnaige) de Maitheu Grancol (Grau- 
cop) et de Waterel Coreney (Cronney) , ke (qui) sont amins et pairans à Poinsate 
desus dite et à Mairguerite (Maiguerite) sai suer, ke (ke tut) dient et tesmoignent 

D (tesmongnent) k'il i (y) virent lou bien et lou prout de Poinsate et de Mairgue- 
rite (de Maiguerite et Poinsate) an cest vandaige. Cist escris fut fais lou samedi 
(saimedi) devant feste saint Maire (Luc) euvangeliste on mois d'avry^, kant il 

£ (quant yl) ot à milliaire m. gg. oii'' et xvmi ans. — Jaikemins, li filz Theiriat de 
Maizelle, (Jaikemins Lorate) Tescrit^ 

Li bans de cest aquast furent pris à mei«aMrast en lai mairie de Porsaillis a 

F tans ke li sires Jaikes, li filz Philippe lou Gomaix, estdt maistres eschavins de 
Mes, kant il ot à miliaire m, ce. un" et xyhu aqs. 

373. 
]209, 16 juin. — - Lorr. 971,11* 46. 

G Conue chose soit à tous ke li sires Allexandres d'Âipinalz^, li chainone de Saint 
Thiebaut^, ait donneit por Deu à lai coumune frairie des prestes bairechas de Mes 
v s. de meceins^ de cens chaic'an des l s* de meeeins de cens ke Golignons mer- 

H chans , ke maint devant lai fontainne de Tospital , li doit sus sai maxon où il maint , 
et sus Tate eritaige k'il an tient ke muet dou sansdi devant dit, ki est ancheus a 
signor Âliexandré de pairt Forkignon lou Janre d'Espinal son peire. Et cestuit 

J cens doit om paier à lai feste wint Jehan Baptiste chaic'an. Et sestuit dont lor 
ait li sires Allexandres fait p^r^ teil ke li maistre et li confireire de iai frairie desus 
dite doient chaic'an chanteir tant com il vivereit une messe dou Saint Esperit, et 

K après son decept une messe de requiem chaic^an. Cist escris fut fais viii jors de- 

^ Une déchirure a détrait en partie Téqniva- le premier; il a été ajouté apr^s coup et d'une 

lent des mots se l'ait dans le second acte; on y autre main, 
aperçoit confusément ce lor. ' Voyes pièce 166. 

* Les mots on mois étaory n*ont pa.) d*équi- ' Voyes pièce 111. 
valent dans le second acte. ^ Il y a daQs l'acle , ici et pluslMk , met. { Vo^ei 

* Il n y a trace de sceau ni dans l'un ni dans pièce ^9.) 
f autre acte. L*alinéa suivant n*exista que dans * Voyes pièce 49 « note 3. 

TOME XXVIII, 2* partie. 35 



274 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LANGUE 

TDL6AIIIB. 



vaut fette laini Jehan Baptiste, kant il ot à mHlûur« m. ce. un" et xTim. ana'. — A 
Jaik«miittt ti 6\t Theiriat da MaûcUe» rasent. 

374. 

Je Jebans de Bimrgoingiie' cheval Mrs, frères à haut homme et noble loa conte 
de Bourgoiiigae, fais savoir à tons que com ju ai mis en frieige ei en rendonr de B 
gauges très haut hormne ei noble moa très chier seignor Ferri , due de Lorreigne 
et marchis, en ver mon seigaor WiHavme de Pries chevûUer ei e/ïver Boyileman, 
bourgois de Lucemboore, de deus oenz livres de peds tournois branv à paîer à C 
ceste Paskes qui or vient, einsi com il est* oonlenui en une lettre qae li dit Wil- 
laumes et Boillemans ont de moi saieléoE de mon seel et don seel lou dit mon 
seignor le duc , que je lou dit mon seignour le duc en doie warder et ester de touz D 
damaiges et de toutes coustenges qui Tarn porroient avenir lui ne sa gent ne sa 
terre, et en seroit creus par sa single parole sans autre pieuve; et si Tan aban- 
doing touc mes bienz et les mes^ hommes", meuMes et non meubles, par tout où E 
qu*il porroient estre trovei, qu'il am puise panre et faire panre par cui qu^il vor- 
roit sanz meffaire^ juskes à tant qu*ii seroit descoutengiez entierem^t de la dite " 
plegerie et renderie si con desuz est dit. En tesmoignage de la queil choze, j'ai F 
mis mon seel en [ces] présentes lettres, qui furent faites Tan mil douz cens quatre 
vins et dix et nuef on mois d'aonst, lou mardi après feste saint Lorent. 

375. 

1290, 9 septembra. — Lorr. 91, n* h. 

A tous cheaus ki ces presens lectres verunt et orunt nos Emus de Blankeen- q 
hem , par le Deu grasce provos de le grande eglize de Liege^ salut et conoistre veri- 
teit. Sachebt tout ke Tan de grasce m. ce. nouante et nuef, le merkedî aprfe le 
Nativiteit Nostre Damme, vinrent à Liège mez sires Pieres, chapellains le noble n 
homme mon sengnorThibal de Lorenne, sengnordeFlorines*, efColars Baras de 
Virul , ses variés , et ont paiet et deKvrei t à damme Katheline , femme ja dit Henri le 
damoised de Flemale*, quatre vins mars et onze mars de ligoîs en boens gros tor- j 
nois le roi de France (chescunz gros tomois por qaatouze noirs tomois contant) 
por mon sengnor Tbibal devant nommait , en descontant d^une summe de saze 



* H n*y a pas trace de sceau. 
' Voyex pièce 33. 

* Oa peofmk Ure anasi êste, mais cette 
fonne , tout à fait iniuitée , ne serait qa*aiie finie 
involontaire da clere. 



' G*estp4-dire et cems ée mot Jkeaimat. 
* Voyei pièce 1 s. 
' Voyez pièce 5a. 

' Grande-FleniaUe , oa Hauto#le«iaUe . pro- 
vince de Uégt (Belgique). 



■»-.. 



DES MANUSCRITS. 



275 



À vins murs de bggis ke mes sises Tlnebius dini à le dille.Kàikâlkie de le din» 
moûoie ^ dont iibe «t les lecties^ Bâidties dd taîtl mea àengner TUud Id aor chu 
suQt faitea. El je Katbclkie devâbt ditte ooaaia par ces p/mens lecttes ke je là 

B faîea reduat^ à ma» seagner Pîcod et à (joUt Betfai desor dâtf <paatfe fins mars êi 
oDze mars «a boeu gros totneàs k roi de Franes (lé gros tornois por %im mm 
tomeift aHOmt), «f UeBi mVn ieia|; por sauf et por paki por moo aengner Thibal 

C devaiart mamÊÊBÎA^ e» deaoontmM: de le mwame des iTt"* mars devaart dis par ces 
prisens leetresi BteoIssmeagaMgedeccsteyChoape, vos Eranas U pmvos. deaor dis 
avons pendvt noslre prapae saîai, ^ è la reqsaste deledîtteKadiaii&e, à ce» prs- 

D sens lecferciv dd qnail snal je KaAhdiiiedesoee ditte lise k caeste fois, et en tesmon- 
gaage assi de vmtett Ce fot £uil Tafi eê le jom' desor oommeit 



kcnttf 

LASSUB 

VULGAIRE. 



37». 

1299, a6 décembre. — Lorr. a , n^ 5o. 

Noos Bortignotis PMHas sf Pémos ses fis, dtein d» M^, himûs savoir k toos 

E tpte noUss hotts oestres enien sires Feiris, dus de Lorreigiie H ommIms , iiotfs eîl 
bien paid et poursoit eo deniers «siiieis ei nombreis de to«t cen qo^il nos dofoct 
et que nos li avons fait avoir jusques a jour d'ui, arrez qae de trois rondns qu'il 

F doit encor à moi P^rrin desus dit qaa je li ai fait avoir, et arrea ceu qa*il doit 
encor à moi Burtignon desus dit de ma rente de Port ^; a volons et otroions que 
lettres ne esplois qo^ nous ne autres por nous an traxissiens avant, tant corn de 

O ciest jow efk'àrriecs, qii*dles soictotde nEÀfle v^ur ei qu'eibs news pèaseot ai- 
dier ne valoir à nos ne k nos boks, né ion duodeÉB» àà na^aes' beîts gs0vi^» 
sauves^ tes lettt es qne nos a[vons de oostae seignor km doo delM dit de» «ose*- 

H nances si des marehié dau boa de He»^ En ttiiMoiiigniiigii i dola^l ekneevîs 
Burtignons Paaibw desos dis en ai donei ces letti^ sadéafer de* mliln! oseit par ko 
giei st par ko loi: de moi Parrin desos^ dit; et forent Mte» ¥m die gfiàce mai 

i dsoe osns qaatre vins et dan eê nuef ansr Foodemeiodo Noâ>. 



377. 

1299 , février, v. st — Lorr. 976 , p. 1 , n* 5o. 



JeWarinsde Landrevanges ^ fins conissant à tous ke com je aie eut deseorde et 

* n estdifficile de distîngemrdant «Mftpi^ 
les a et les A. 

^ Lostevangs, puito l o ens v cMOsa de 
Metserwisse {ftoeéUf» 

35. 



* On peut lire aauibfir«rk^ sir phuhM. 

* On psst lire saen feekm. 

* Yofst pièce 977. 
' Yoyes pièce 399. 



276 



NOTICES 



AGTBS 

Elf 

LARGUE 

TOLGAflIB. 



bestain envers Tabbeit et lou covent de ViUeirs TAbeie \ pour oea ke je disoie ke A 
ilh tenoient aolcuns héritages, en la fin et ou ban de Rurekanges', ens qaeils je 
affermoie ke je i avoie aolcon droit, sachent tuit dl ki sunt et ki seront ke je n'ai 
droit ne raison en toutes ces cbonzes desus dites], ne ne puis ne ne doi jamais B 
riens reclameir ne demandeir, je ne mei hoir ne aoltre pour moi, en la ville, ou 
ban ne ou finage de fa dite ville dfe Rorekenges. Et se ilh avenoit chouze ke je 
ou mei hoir alexiens encontrs ces chouzes desus dites, par nous ne par aultrui, je C 
vuel et otroi ke H tors en soit nostre jugiés en tons leos et en toutes cours, et li 
droisen soit l'abbeit et lou covent de ViUeirs TAbbeie desus dite. Et pour ceu ke 
ceste chouze soit ferme et estauble, je Warins desus dis ai proiet et requis home D 
porveant et honeste Oudeman, prevoust teui tens de hores de Thionville \ ke ilh 
mettet lou saial de la prevosteit de Thionville à ces présentes lettres, en tesmoi- 
gnage de veriteit, et ke ilh (ou chilh ki après lui seroit prevoust de Thionville) me £ 
facent tenir si com justice tout ceu entièrement ki ci desour est devizeit. Et je 
Oudemans prevous devant dis, à la proiere^t à la requeste de Warin desour dit, 
ai mis lou saial de la prevousteit de Thionville à ces presenles letres, en tesmoi- F 
gnc^ de veriteit, les queles ftirent faites et douées en Tan de grausce nodlh dons 
cens quatre vins et dix et nuef , ou mois de février. 



378. 

1300, 29 mars, n. st. — Lorr. 971, n* 62. 

Nous Amottlz , cuens de Los ^ et de Chiney ^, et nous Willyames et Jehans , enfant G 
Willemet de Ddus^ escuwier qui fuit, faisons savoir à toulz cealz qui ces présentes 
lettres verront et oiront que nous avons mix et jurée nostre ville d*Ettrés\ les 
bouijois toulz qui y sont et venrront, et tout le ban antierement, à lai loy el à lai H 
frainchisè de Biamont^, sauf le droit de sainte eglize et de nos frans homes, et 
saves les devises qui ostées en sont et ajostées : c*est à savoir que nous Amoulz 
cuens desor dis avons retenut et retenons seix vins jours de terre pour un wain- i 
gnaige, des queilz six vins jours nous avons pnnx quarante jours om ban d*Ettrés 
et quatre vins jours on ban de Hamaweis ^, et nous en tenons bien à paiiet. Et 



' Voyez pièce 6. 
' Voyez j^iëce 1 95. 

* Voyei pièce 1 so. 
> Voyei pièce 3o. 

* Voyes la même pièce. 

* Ddot, canton de DamviJlers (Meuse). 

* Étraye, même canton. 



* Voyez pièce 33. 

* Localité qui devait être iimiiix>pbed*Ëknye. 
comme cela me semble résulter d*un passage 
cpii se présente un peu plus loin (p. 277 G H) ; 
on ne peut donc pas reconnaître Hamaweis dans 
le lieu dit aujourd'hui IIamawé*près-Etbe, 
canton de Virton (Belgique). 



DES MANUSCRITS. 277 



EN 

LAIIAOB 

VOLOAIRE. 



A nous WiUyames et Jehans freire y avons retennt et retenons sexante jours de terre 

pour un waignaige, les queilz nous avons prinx on ban d'Ettrés et nous en tenons ^^^^ 

bien à paiiet ; et y avons retenut le si^ d^une maison, c^est à savoir en lai cour- 

B tiere ensons Ettrés. Et est à savoir qae di d'Ettrés pourront '^ loy et conseil à Mon- 
maidey *, ainci com cil des autres nueves villes de lai contey de Ghiney font Et 
donnerai chascuns bouijois d^Ettrés assignonrs dou ieu deus gelines de rente chas- 

C cun an , une à lai saint Jehant Baptistre et une à Ned , pour les aisances des boix et 
pour le cours et le pastaraige de lour bestes , qjoe nous lour avons donneit et otroiiet 
en nos boix , ainci com dl des autres nueves ville {sic) de lai pr^vosteil de Verton^ les 

D y ont. Et si retenons as bouijois d^Ettrés nos os et nos cbevachiées quant nous en 
arons mestier et nous les ferons cemonrre. Et avons mix et metons en l'aixance 
de la ville d'fittrés et des bouijois le boix de Spurcoul ainci com il vat dès le fool 

£ crmsiet vers lai voe jusqa'ai marchet qui siet deleis lai petite charmoe, et 
de lai jusqa'a stoc de chaîne sour lai chenée qui vat en lai charmoe, et dou 
stoc droit à lai voe qui vat a boix de Synuet le haut de Spurcoul, et dou foui 

F croisiet droit à lai cornée dou terme dou boix de l'acquêt aind com li voe en 
vat amont a marchet dou fay ; et dou marchet dou fay droit a puix, et dou puix 
jusqa'ai boix le conte de Bar droit a ruxel qui vient de lai crowonniere si avant 

G com il se portet em murexou, et dou puix droit a foui croisiet qui est sour le 
[fesjteit^^ aind com li chemins se portet dou puix a ruxel de Brezenoul; et ne 
pueent dexendre le festdt. Et se il avenoit que nous fdxiens ville ai Hamaweis et 

H on ban, dl de lai ditte ville de Hamaweis doient avoir lour aisances ans ^^ bâtis 
d*Ettrés, et cil d'Ettrés doient avoir lour aisances en tout le ban de Hamaweis en 
boix, em pasturai[ge]s et en toutes aisances ^^, et en lai rivière sens pexier. Et est à 

J savoir que nunlz bouijois de lai ville d*Ettrés ne [doit partir] dou Ieu po[ar] aleir 
demoreir n'ai Muscey la Ville ^' n'ai Belleirs n'ai Goumerey ^^ ne ai la Tour ^^. Et 
s'il avenoit q[ae] au[cun8] bouijois alaist demoreir en aucune des qaatre villes 

K devant nommées, ce qu'il tenrroit d'eritaige de l[ai] livreson de lai ville demorroit 
en lai main majeur et eschevins, com eschoite pour ville faire et pour livreir a 
b[our]jois demorant a Ieu. Et ne porrat ne douverat tenir nunlz bons point de 

L Teritaige de lai frainchise d'Ettrés [ ] qu'il n'en soit bouijois et qu'il ne faixet 

^ 11 ftudrait lire pemrront si on tradaisail ri* '* Le mot ans est douteux, 

goureusement l'alméTiation jointe au p. " Les mots taates akances ne sont pas d'une 

* Montmédy (Meuse). lecture certaine. 

* Virton, province de Luxembourg (Bel- " Voyez pièce 46. 
gique). 1* Gomery-près>Bleid , canton de Villon (Bel- 

'* J*ai mis entre crochets, ici et plus bas, gique). 
des lettres déchirées ou effacées. *' Voyex pièce 69. 



LANfiVe 
VULtAlM. 



278 NOTICES 

a IfQ oeqM à reriteige npàrtieiiU Et si peomit ooi le terraige as dMuM àiod epm A 
as avdret aoevet vUltt* Et sik avcttoît q«e cil d'Ettrés taii ou aactm oounixmit £bn 
deabeof àcri ou ai liahay pcNir aoeiMie |ieo»ie rescomet ii «igoosr De ks em por- 
roîent ponrre ai ooquûûoo. Lea mesures de vin » de miel et de t6«t ce e'em trait B 
ai broche, li auBe, lipeîs« les balances seront teiles com ai Biamont. Les mc a ttrea 
de seii, de bleif et de toutes semences seront tetles com à Vertoft. Qm morrat à 
moutiu YÎnte qiiatrime> et cuârat om a» four aind nom ià loys de Biamont ransei- c 
guet. Toula ka bous poîns ef lea boues conatumes qur li mnorts et ]i eacheviif «é 
li proudoimue de lai ville porront mettra et acouatmaeir a leu el aii bau d*Bttrès 
pour lai viUe ameadeir, il le porront Caire setis occoison, sauves les d roit ur e s as D 
signoars. Lai desor ditte firainchiae et lai loy de Biamoat noua Amouk, coeus de 
Los et de Ghiney desor dis, et nous Wfflyames et Jdians freire, avons nous mises 
en iai ville d'Ettrés» en tout le ban et as bourjeb, et Favons jnreit 1 tenir à touk E 
jours bien et kananeRt^ sens anfraindre, ainci com li loys de BiamiBit Tanaaignerat , 
sauf k droit de aainte e|^ke» et iaves les devises et ks peias qui en sont ustett, 
aind com desour oit devisait. Et por ce que ce soit ferme chose et estàuUelitouk F 
jours, nous Axpoula cuens desor dis avons mix nostresadeh ces pivaentes lettres, 
et nous Willy«me&e£ JehfBUS frejse dcser dit, por ce que nous n^avons nul sael, avons 
depriiet ai home religiouk et honeste, c'est à iavoîr dant Jdbaat, parlai grascede G 
Deu abbeit de ChastilloQS^^ qu^il messet son sael en ces lettres. Et nous li desor 
dis abbes^ à lai priiere et à lai requeste des desor dis WiHyame et JduuKt freîres, 
avons mis nostre sael en ces présentes lettres, en tesmoignaige de vcriteil^'', que H 
furaut fiailes et données Tan de grasoe mil et troix cens, k mardi devant lai Florie 
Pakes^ om moèc de mat. 

1300, ao juillet — Lorr. 982 , n* aS. 



Noua Bestris, cuens de Bar, faisons congnissant à tons que comme nos fanas iei 9 
leni» ck asseoir à anflre* faere Pierre de Bar unie cens livrées de terre awnc k 
maiaott de Bacanavine^ awee k porpris qui est dedana k dosur» d& h dicte 
aaaiaon de BaconvUk^ pour tek parson corne li dis Pierres avoit, pou<^ etdevufl K 
avoir en la dessendue [ou^ en Fescheue que li est venue de par noble home noefre 
trèschier seingoor et poEoTbiebant, jadis conte de Bar qui fut, et de par Teacàene 
damiselie Aaim nwtre nièce , fille noble dame dune Pheiyppe contesse de Bor- L 
goingne que fut, et de par fescheue damiselie Aalis noetre sereur que fat, et 



^ Abbaye de Ghâldloa-pfès*PiUMi, oanton > Ou BecoinoÙle, plus loin BeconviUe. (Yoya 

de Spincourt (Meoae). pièce 11 5.) 

" On a vu pins baut (p. 377 G) pimoiteil, * Je lupplée o*. 



DES MANUSCRITS. 



â79 



A pour tout ce que ii pouiroit eadiMir ou <)bs$eiidr6 de par oolde dame ma dune 
Jobaane de Thoucy\ dame de Puaoye^, oestre mère, la qude descendae ou es- 
cheae de par aM<re dicte dame et mère desoendera ou eachenra à moa éingiior 

B Johan de Bar nottie Cra» se ii aeurvit ooifre dîde mère 9 et ee li dû Joliaaa par- 
toit dou ajecle saiiz hoir de aoo cors poia le decet de noftre dicte merei Ii db 
Pien^ averoit aa part ea i'eacbfiae dou dit Johau euai comme nos ( saly^ nM<re 

G anoeesce) teie comie Ii dnûs ei Ii costume dou pâta où la terre gerrdt Ii dooroit, 
et se ii di$ Johana partant dou siècle avant que nostre dicte mère saua hoir de 
sou cora« ii dis Pierres averoit sa pari en la descendue ou en Tescheue qui cacher- 

D roit de par notKre dicte mère eaai coilmie nos (salvei neutre anneesce) seldocle 
droit et la coatume dou pais où la terre gerroit* et por tele parson comme Ii dis 
Pierrea averoit de par Tescheue mon sângnor Thiebaut de Bar et de par mon sin- 

E goor Benaut de Bar ciers« et de par mom singnor Erard de Bar chevelieri et de par 
damiselle Marie noifre serour; aasavoir est que nos les dictes unie cens livrées de 
terre, awec la maiaon et le porpriade la dicte maison de Beconville^ avons assis êi 

F aaseoos êxi dit Pierre : tout ce que nos avons « c'est à savoir en la ville de Beoon- 
ville et as af^iartinences, pour lou pris et pour la value de noef vinz deix livrées 
qoiiue soldées et doua denrées de terre; item ce que nos avons en la ville de Gy- 

G r^mville^ et as appartinences, pour le pris et pour la value de vint et une livrée 
sept soldées et seix denrées de terre. Ëncor avoaa assis et asseona au dit Pierre ce 
que nos avons , posons et devons avoir à Sedieprée^ et m appartinences^ pour le 

H pris et pour la value de deix et sept livrées et cinc soldées de terre; item ce que 
nos avon» et devons avoir à liandres^ et à Sambuemont' et as appartinedoiSf pour 
le pria e< pour la valae de treae livrées deix et sept soldées al séix denrées de 

i terre; itou ce que 00a avons ei devons avoir à Wynville' et as appsortiiieiiceSf 
pour le pris et pour la value de seix viaz douae livrées seae soèdécs et une denrée 
de terre; item ce que nos avons et devmis avoir à Gyranvesyik^^ et as ap^^MEtti^ 

K nences, pour le pris et pour la value de trente soldées de terre; item ce que nos 
avons et devons avoir è Freneieville^^ et as appartimàoes, pour le pris sf pour 
la value de sexante deix et oyct soldées et trois denrées de terre; item ce que nos 

L avons et devons avoir à Broucey ^^ et as appartinences , pour le pris et pour la value 



ACTES 
ES 

VBL«AiaC. 



^ Voyei pièce 109. 

* Voyei la même pièoe. 

* Gironville, canton de Gonunercy (Msuse). 

* Seichepr^, omMou de Xlmticovft (Meer- 
ihe). 

' Mandrefraux-OmlfS Tsuir», ttnte» de Do- 
mèvre (Meurthe). 



• WomviUe, canton de Sunt-Miytl (Meuse). 

*^ Girauvoison , canton deCommercy (Meuse). 

^^ FretnMviile.mlaMrcMrtMi. 

» BfWMBPyeifcBlei», cantoa de Vsié; «u 
Brtmwy— >WoSfWt cmUms da UtiMStàà 
(Meuse). 



280 



NOTICES 



ACTES 

LANGUE 
TDLGAIRB. 



de trente et cioc soldées de terre; item ce que nos avons et devons avoir à Raule- a 
court ^' et as appertinences, pour le pris et pour la value de quinze soldées de 
terre; item ce que nos avons et devons avoir à Flurey ^^ et as appertinences, por 
le pris et pour la value de quatre vinz unze livrées deix et noef soldées et seix b 
denrées de terre; item ce que nos avons et devons avoir à Lymers^^ et as apper- 
tinenceé, pour le pris et pour la value de vint «f quatre livrées et quinze soldées 
de terre; item ce que nos avons et devons avoir à R^neyville^^ et as apperti» c 
nences, pour le pris et pour la value de sept livrées deix et sept soldées et seix 
denrées de terre; item ce que nos avons et devons avoir à Mammey^'^ et as apper- 
tinences, pour le pris et pour la value de trente livrées quatre soldées et noef d 
denrées de terre; item ce que nos avons et devons avoir à Marty encourt^* et as 
appartinences, pour le pris et pour la value de quatorze livrées sept soldées et 
trois denrées de terre; item ce que nos avons et devons avoir à Fay ^^ et as apper- e 
tinences, pour le pris et pour la value de oyt livrées douze soldées et seix denrées 
de terre; item ce que nos avons et devons avoir à Bnrieyncourt^ et as apperti- ' 
nences, pour le pris et pour la value de oyct livrées et quinze soldées de terre; F 
item ce que nos avons et devons avoir à Remenouville^^ et as appertinences, pour 
le pris et pour la value de quinze livrées de terre; item x:e que nos avons et de- 
vons avoir à Ascey^, à Mayseris^^^l as appertinences, pour le pris et pour la value G 
de cent seix livrées seix soldées et duc denrées de terre; item ce que nos avons 
et devons avoir à Saint Baulsumme^^ et as appertinences, pour le pris et pour la 
value de vint livrées deix et sept soldées et cinc denrées de terre; item ce que nos H 
avons et devons avoir à Vyngnoy'^ et as appartinences^ pour le pris et pour la 
value de seix livrées et quinze soldées de terre; item ce que nos avons et devons 
avoir à GhonviUe3^ à Maloymont^'^, à Pont^, à Boncourt^, à Saint Julien'^^ et J 
asappertinences, pour le pris et pour la value de deix et sept livrées deix et oyct 
soldées et seix denrées de terre. Et encor avons assis au dit Pierre ce que nos 



" Raulécourt , canton de Saini-Mibiel (Meuse). 

'* Voyez pièce 42- 

" Limey, canton de Thiaucourt (Meurthe). 

" Voyei pièce 1 5 1 . 

" Voyex pièce as. 

' ' Martincourt, canton de Domèvre (Meurthe). 

^' Fey-en-Haie, canton de Thiaucourt (Meur- 
the). 

^ Peut-être Bemécourt, canton de Domèvre 
(Meurthe); M. Lepage cite, pour Bemécourt, 
entre autres formes anciennes, Brenaincourt et 
Breneincoarl. 



" Bemeoauville, canton de Thiaucourt (Meur- 
the). 

•• Voyei pièce 4 a . 

** Maizerais « canton de Thiaucourt ( Meurthe ) . 

^ Voyez pièce 4 a. 

" Voyez pièce 347. 

^ Chonville, canton de Commercy (Meuse). 

" Voyez pièce Sa. 

** Pont -sur -Meuse, canton de Commercy 
(Meuse). 

** Boncourt , même canton. 

^ Voyez pièce 4a. 



DES MANUSCRITS. 



281 



A avons €t devons avoir à Somme d'Ewe'^ et as appertinences, pour le pris et pour 
la value de troiz cens sexante Iroiz livrées deix et oyct soldées et douz denrées de 
t^rre; et tout ce que nos avons, pouons et devons avoir à la dicte ville de Somme 

B d'Ewe et en toutes les autres dessus dittes, c'est à savoir en homes, en femes, en 
bois, en yaues, en prez, en terres, en ban, en justice et en toutes altres chouses 
queles que eles soient, sanz riens à retenir, fors tant seulement nos fyés et nos 

C gardes, sauf ce que nos ne reclamerons riens ens gardes des prestes seculers ma- 
nans ens villes que nos li avons assis, fors que qu'il pourroient venir à nos par 
voie de ressort et de soverennetey; et par mei Tassise et prisie de la terre dessus 

D dites li dis Pierres pour lui et pour ses hoirs at acquittey à nos et à noz hoirs les 
descendues et escheues dessus dictes, avenues eik avenir, descendues et à des- 
cendre, escheues et à escheoir. Et la dicte maison de Beconville, ensamblc le 

E pourpris et les unze cens livrées de terre dessus dictes, doit tenir et tenra li dis 
Pierres (et sui hoir) de nos et de noz hoirs en fyé et en bornage lige devant toaz 
homes. Et l'assise de la terre dessus dicte promettons nos et sommes tenu, seur 

F obligement de tous noz biens mobles et non mobles presens et à venir, où que il 
soient et puissent estre trovey, à garentir au dit Pierre ver toutes gens jusques à 
droit, salf ce que se nos li asseiens terre que fuist à altrui et altres l'en portoit 

G par droit nos li devons rasseoir terre à l'avenant. Et ne pouons ne ne devons re- 
tenir dessous nos nuls des homes ne des femes de la terre que nos avons assis au 
dit Pierre, ne li dis Pierres ne puet ne ne doit retenir dessous lui en la terre que 

H nos li avons assis home ne feme que nos aiens. En tesmoingnage de la quele 
chouse, pour ce que ferme soit et estable, nos avons fait saeller ces présentes lettres 
de uostre sael, que furent faites Tan de grâce mil et trois cens ans, le mercredi 

J devant la Magdeleynne. 

380. 

1300, 2o juillet. — Lorr. 349* n* 3. 

Je Pierres de Bar, sires de Beconville ^ fais cognissant à tous que comme nobles 

homs mes chiers freires et sires Henris, cuens de Bar, fust tenus de asseoir à moi 

K unze cens livrées de terre avec la maison de Beconville, avec le porpris qui est 



** Voycï pièce 32. 

* Sur Bouconville, et sur let autres noms de 
lieux qui suivent jusques et y compris Sorome- 
dieue , on peut consulter les notes de la pièce 
précédente. Les actes portant les n" 379 et 38o 
sont rédigés sur le même plan, et ne se dis- 
tinguent souvent que par des variantes d*ortho- 
graphe. serait trop long d'indiquer en détail 

TOME mviii, 2* partie. 



toutes ces variantes ; je me contenterai de dire 
que le copiste de la pièce 379 emploie souvent 
r^ au lieu de Vi et IV simple au lieu de ei; qu'il 
écrit indi£féremment appariinenccs ou apperti- 
nences , et que quarante-huit fois sur cinquante 
il écnt pour plutôt que pw, tandis que le copiste 
de la pièce 38o écrit constamment appertenences 
et por, 

36 



ACTBS 

BIT 

LANGUE 

YULGAIRB. 



282 



NOTICES 



ACTES 

EN 

LA1I6CB 

VULGAIRE. 



dedeas la dousure de la dite maison de Becon ville, por telle parson comme je A 
avoie, pouoie et dévoie avoir en la descendue on Tesdieite que m'eal venue de 
par Doble home mon trè& chier aeignor. el peire Tkiebaut , jadia conte de Bar qui 
fttt^ et de :par reseheue daEniseUe Aaiix «ma niesce, fille noble dame Phelippe B 
contesse'de Beigoingoe qui futi et de par fesohetie damiselle Adîx ma serour 
qui >fot, ^ de partout ce qae me porroit esclMcir OU'^ descendre de par noble 
dame ma dame JqhaAne de Toit8eey;'dame de Pa80ye^^mamcire,lâ qaeile des- C 
cendue ou éscheiie de par ma dite dame et meire descendrai ouesdierrai à mon 
signor Ji^an de Bar mon freîre'se il sorvit ma dite mère, et se ii dis Jehans 
partoit doo sie^e sans htrirs de son cors pus le decet de bia dite meure , je àverdie D 
ma part en r«9cfaeiie don dil Jehan ensioom li diz ouens (souille sa anneesoe) telle 
comme ti drois^èu li coustume de pais oâh la terre ^ierroîl U^ donroît, et se li dis 
Jehans partmtdott aiegle avant qiw ma dite meire sans hoirs^de son cors, je ave- E 
roie ma part eu la^dcaténdue ouen f esoheue qui eseberroit de par ma dite meire 
ensioermneii'dîs^ciieDsi avroitpaitifsal've s»«nnee8C^ selone le droit et la cous- 
tume dou paisr où> )a;rterre gierroit, et por telle parson icomme je averoie de par F 
rescfaene mon seignor ThiebaUt de Bar et de par mon seîgnoir> Rcnant de Bar 
clerst<et de par «mon se^nor^Erart de Bar chevalMr,iet de par damiselle Marie 
ma'Serour; assavoir est que li. diacuens les dites ùnae cens* livres de terres avec G 
la maison et leporpris de la dite maison de BecoAvillé , m'aist aissis et assiet: c'est 
asaavoir ce que il^aten la ville'de Beconville iet.'as apperteùaiioesV por le preix et 
por.ia value de in^nef' vins ddx livrées quinse souldéas et. deus denrées de l^rre; H 
itemr-ce que d{ ai* eh ia ville deGironyille kt« as-apertenàjuces^i por le preà et 
por laiva^ue dei vingt et une livrées wpt sooldées et aer denrées de tsrre; 
item ce que il at à Seichepreie et as appertenances, por.Je.preix.^t.por la.value J 
de deix et sept livrées et cinc souldéesi de t^rre; item ce que il at à Mandres et à 
Sambuemont et as appertenances, por le preii et por la value de treze livrées deix 
et sept souldées et sex denrées de terre; item ce que il at à Winville et as apper- K. 
tenances, por lé preix et por la value de sex vins douze livrées seze souldées et une 
denrée de terré;^ iteih ce que il at 'à Girauvesin et as apperte^iances,' jpor le preix 
et por la vahie de trente souldées de terre', item ce qae il àt à FremereyviHe et L 
Iks apper^^m^nçes^ poc le prçix et ppr la value de sexante et deix et ouict sol- 
dées. trûisideni\ée& de ttfrre; item ce que il at et doit avoir à Brouscey et as apper- 
tenances, pcMr le preix et por la value de trente et einc souldées de terre; item ce M 
que il at à'ilauleycourt et as appertenances, por lé prëix et jiàf ta Value de quinze 
soj^ldées de terre; item ce que il at à Flurey et as appertenances, por le preix et 



' Le sens exige me au lieu de lié 



DES IHANUSCRITS. 



283 



A por la value de quatre vins unze livrées deiK et Daefeouldées^tséx. denrées de 
t^rre; it^oi ce quç il at 4 Limerai ietas^appertenanees, popr le poreix.él pbr la ¥i|lae 
de vint et quatre livrées et qoinae souUées de t^iréi; item ce^qto^il ot IRegney- 

B ville et as appertenanoes , por le preix et pw la vafaie de sept! HviJées' deix ;et sept 
souldées et ses denrjiesde terre;* item ce qm il art àM«umey<et«sfapperteon»ces« 
por le prmx et por la value de treniteiivfées quatre r souldées et nnef denrées de 

C t^rre; item ce qiM il at à Martincourt el as appertenances, por le^piteîx et por la 
value de quatorze. livrées sept sooidées et trois denrées déterre; item œ que il at 
à Fay et as apper^enances , por le pr^ix et por la value de euàelriivrées^use sool* 

D dées et sex denrées de t^nre; item eeqoe HatàBttrleibcoUi^etkstiâppcrtenances, 
por le preix et por la value de <niict livrées et qoiiiiè seuldées dv^sm; item ce 
que il at à BenienoviUe et*as appertènances; por le prax lïtpor la-vdué derqaitise 

E livrées de taire; item ce qaê il at à Escey^ k Maiserix et as'uppoienanees;, por le> 
preix et por la vadue de cent tt^x livrées sex soiddéeset cîdc denrées de t^rre; 
item ce que il at à Saint Baulsnmme et as appertenanoes^ por le preix et por la 

F value de vint livrées deix et sept souldées et dnc denrées de tarre; item ce qii6 il 
at à Vignoy et as appertenanoes, por le preix et por la value de sex livrées et 
quinze souldées de t^rre; item ce que il at à ChonviUe, à Mailoimont, à Pons, à 

G Boncourt, à Saint Julien et as appertenanoes, par le preix et por la value de deix 
et sept livrées deix et ooictsouldéefiiet sait denrées dé tarrej EiMonniiifai«l*a0s{s li 
dis cuens ce qoê il at et doit avcMrà Sobnife d'Yeve^etiasiippflneMiiinearff^r-le 

H preix et por la values de trois cens seyante trois livrées . deii et ooict) sonidées' M 
dons denrées dé terre; et tout ee qaail at, puet et doit avoEr^en da'dtfe.'vilLeidcr 
Somme d'Yeve et en toutes les^atdtrès villes dessus^ dites, o^t assaraur 4n fao^Ms^ 

J en femes, en boix, ^n eavre^^ €D preb, en terres, en ban-y enftatibettet^n toUies 
autres cboses queilqnes elles soient, sans ridns à retedin'focz'tast.^s^eifimtaes 
fieys et ses gardes, saulf ce qsa lî dis cuens ne fèbk(niei*aft riiié en^ gaoks des^ 

K prestes seculers manaos en villea que ii mUt) aâsisî, 'icns ifupipt^ii.^eaioieat 
au dit conte par voie de ressort et dé s»Yerenncteii fit pav" meifHaàâiaa/el^praisîfi 
de la tsrre desus dkes je Pierres dessus diS'pbr^nii'^et'tpop^neB^osiBitf ^aquitei 

L audit conte et à aes bmrs les descendues et escheues daiausiditea^ aveabesietàtive^ 
nir, descendues et à descendre « eselieue»et à eeohceîr/ £blar«dileJB«isoiilde Be^ 
conville, ensemble le porpris et les unze cens livrées de tarre dessus dites, doi je 

M tenir et tenrai (je et mi hoir) dou dit conte et de ses hoirs en fiey et en bomaige lige 
davant tous homes. Et l'aissise de la terre dessus dite at premis li dis cuens et est 
tenus, sor Tobligement de tous ses biens meubles et non meubles presens et à 



ACTES 

Blf 

IJiNOfiB 

TUbSAIflR. 



* Le mot du est répéta par erreur. 



36. 



284 



NOTICES 



ACTES 

Bit 
LANGUE 
Vl'LGAIIlB. 
I 



avenir, où qu'il soient et puessent estre trovei , à garantir à moi ver toutes gens A 
jusques à droit, sidf ce que se ii dis cuens asseoit à moi terre que fust à aultrui 
et aultres l'en portoit par droit li dis cuens me doit rasseoir terre à Tavenant Et 
ne puet ne ne doit li dis cuens retenir desouz lui nuls des homes ne des femés de B 
la terre que il m'ait assis, ne je ne puis ne ne doi retenir desous moi en la t^rre 
qci^ li dis cuens m aist assis home ne feme le dit conte. En tesmoignage de la 
quel chose et por ce que ferme soit et estauble, je Pierres dessus dis ai mis mon C 
seel dou queii je use en ces présentes lettres, et ai proiey et requis à honoraubles 
homes et discreiz mon seignor Jehan , par la grâce de Deu evesque de Verdun , à 
mon seignor Thiebaut de Bar, trésorier de Eswroych^, et à mon seigoor Renaut D 
de Bar, archedyacre enz es^ises de Gambray et de Besençon, qae il metent lour 
seels avec le mien en ces présentes lettres. Et nous Jehans evesques, Thiebaus 
trésoriers et Renaus archediacre; dessus dit, à la prière et à la requeste dou dit £ 
Pierre, avons mis nos seels en ces présentes lettres avec le seel le dit Pierre. Ce 
fust fait Tan de graoe mil et trois cens, le macredi davant la Magdaleinne. 



381. 

1 300 . 24 juillet. — Loir. 97 1 , n* 67. 

Conue chose soit à tous ke li sires Burterans, li preste de Saint Jehan a Nuef F 
moustier et maistre Renalz li clers, li dui maistres de la coumune frairie des 
prestes parrochas de Mes, ont aquasteit an trefons à touz jors maix, por lai cou- 
mune frairie desus dite, à Simonat Pallerin les vi s. de meeêins ^ de sans ke Air- g 
manjate, li femme Colin d'Erkaocey \ et Forkignons ces fis li doient, ke geixent 
sus lai maxon ke fot Colin Paien et sus tôt lou resaige k'i apant, ke siet à Saint 
Jeulien ', ke sont à paier lai moitiet à Noiel et Tatre moitiet à feste saint Jehan H 
Baptiste, et k'an doit porteir^. Et ont ancor aquasteit à lui les vu d. de xûeceins de 
sans ke Buevelas Waistel li doit sus une eire de meis ke geist an lai raivine an- 
coste Jehnat Maoehé, ke sont à paier à lai feste saint Jehan Baptiste, et k'an doit j 
porteir. Et de tous ces aquas li ont li dui maistres desus dis fait boin paiemant; 
et Simonas lor doit wairantir. Et an cest aquast ont li dut maistres desus dis mis 
Lxx s. de mecetne ke demouireivent à matre an aquast, des vni livres de meceine k 
ke Joffirois Boilawe lor doneit por acheteir vius. de meceine de cens por faire son 



* Peut-étreÉvreux (Fiure). 

' Il y a dans Tacte , ici et plus bas , met. ( Voyez 
piëcedg.) 

* Voyei pitee 3oi. 

* Voyei la même pièce. 



* Après le mot porteir le clerc af ait d*abord 
écrit la mention suivante, qui, depuis, a été 
rayée : tdoot an redoit xv deniers de sans à 
• Tospital Saint Jeulien ke sont à paier à lai 
c feste saint Martiii. • 



DES MANUSCRITS. 



285 



A anniversaire à SamltClemant^ chaic'an, ansi com saidevize loudisL Cist escrisfut 
fais lou diemange après lai Magdelainne, kant il ot à milliair^s u.ei ccc ans. — 
Jaikemins , li filz Theiriat de Maizelle, Tescrit. — Et si eit escrit d*an et i. jor et de 

B tant ke li un bans soient corus an paix. Li sires Nicoles, li carey de Saint Gigoul ^, 
et Lowias, li boulangiers de lai huewe rae ke maint devant Taistuve, wairaitors''. 



KCtÉS 

EN 

LANGUE 

VULGAIRE. 



382. 

1300, 7 août. Lorr. 971, n" 5d. 

Conue chose soit à tous ke Perrins, li fis Garsiriat lou tonelier de la rive an 

G Binport, doit wairantir à signorBurtran lou preste de Saint Jehan a Nues inos^ 
tier, et â Benalt , lou clerc d'outre Saille, les x s. de raeceins ^ de cens k*il ont à lui 
akasteit , ansi con li cscris de Takast ke geist an Tarche iou deviset , an et jor et tant 

D ke lor 1111 bans soient corus an pais. Et c'il ne lor wairantoit ansi con si est 
devis, Garsirias ces peires, et Godefrins et Jehans sui 11 serorges, et Jeinins li char- 
pentiers de Sanerie^, et Jaikemins li toneliers de Bichiermont ' ke maint an Sane- 

E rie, et Hanekins li meutiers de la rive, et Hanris li meutiers de la rive ke maint an 
Binport, lor wairanteroient con drois dator* chescuns por lou tout. Cist escris fut 
fais vm jors devant feste Nosfre Dame awast uxant, kant il ot à miliiaire u.et 

F ccc. ans. — Wiels ait l'escrît*. 

383. 

1300, 7 tout — Lorr. 971, n** 60 et 61. 

Gonne chose à touz ^ (tous} ke li sires Burtrans, li prestes de Sain< Jehan a nuef 
moustier (mostier), et maistres^ Benaulz (Benals), li ders d outre Saille, ont 

O aquaisteit (akasteit) à touz jours maix^ pour (tous jor mais por) la commune 
(cumune) frairie des prestes de Mes, à Perrio, lou fil Guerciriat (Garsiriat) lou 
tonnelier (tonelier) de la rive an Binpourt (in Binport), x s. Se meceim^ de cens 

H kpaieir(paier)chasc'an, lamoitietàfestesamtEstenerondemaindeN<Meil(Noiel), 
et Tautre (la) moitiet à feste (lou jor de) saint Jehan Baiptiste (Baptistre); et ce 
(se) les doit on pourteir (porteir) an la maixon (maxon) celui qui (ke) resoit les 



* Voyei pièce 335. 

* Voyei pièce aSa. 

' Il n*y t pas trace de sceau. 

* Il y a dans Tacte mi. (Voyei pièce A 9.) 
' Voyes pièce 319. 

' Voyet pièce 1 ao. 

^ Il n*y a pas trace de sceau. 



* U eziate deux exemplaires de cet acte; 
j*ai transcrit en entier le texte de Texemi^aire a 
et j*ai mis entre parenthèses les variantes de 
Texempiaire 6. 

* Moisira est omis dans b, 

' Il y a dans le texte mi^ ici et plus bas. ( Voyei 
pièce 49-) 



TlLOAIRE« 



280 NOTICES 

censes-ïde ià fraicie •dèzofir (desor) dite/ Et ces t s. de méceins de cens dezour A 

ACTBs (desor) dis lour [Iw) ait li dis' Perrins aisiis (asis^ sus ux s. de mêceins 

de cens que Goadefrios (ké Godefrios) li chandeKèri (diaddeirs) de Chaude- 
lieruwe (GIiadeIeirue)^U doit su» sat (sa) grainge et sus tout le resaige qu'i ap- B 
pant, que ciet (kH apanA ke siët) an Chandelieruwe (Ghabdeldrue) devant la 
niaixon Maitheu (maxon Matheu} iou boulangier (boiangier) et devant la 
maixon (maxon) d'Eudel. Les queilz (li keis) xxx s. de mec^iiu de cens^ dezour C 
(desor) dis viennent (vienent) à Perrin dezour (desor) dit, de pairt Jennate (pair 
Jenate) sa femme, pour (feme por) xni livrer de meceins dont li sires Burtrans et 
maistres^ Renaùlz dezoui^ (Renais desor) dis on &it boin paiemant à Perrin da- D 
vant nommât (Peitîn devant nomeit^ Et cestaquast lour (akast lor) doit Psrrins 
dezour dis^ wairantii^ à touz jours-mahd (tos jor mais). Et an cest aqutfst (akast) 
ont mis Jenaas (Jeiias)^Âîziés, et Jehans Aixiés ces niés, et Hanlîas li fis Coliin de £ 
Champel "^ (Ghaapels) ke fut, ke soht mainbours (mainbor) dé la devize Arnoult 
(devise Arnout) Aixî^ ke fut; les x livret de msceins que (ke) Arnolift Aixiés de- 
zour (desor) dis eommandet'fcolnandeit) à donneir (doneir) an sai devize (sa F 
devise) à lacomimlne (comune) frairie* dezour (desor) dite pour (pot) faire son 
anniversaire 'ehaso'anr^ts^en doient faire li comtnune (cumune) firairie l'anniver- 
saire iou dit Arnoult <Acnouf) ehasc'ai»; Et tout ceu ait fait Perrins devant (desor) G 
dis per^ Iou crant Jennate (Jenate) sa femme , qui (feme ki) ait prûtnis persa foit 
et per son sairmant fait k*elle (k*iile) ne ceret (sereit) ne ne vanret jamaix (van- 
reit jamass) contre cest vandaige per ley (lei) ne per autrui (atrui) an nulle ma- H 
niere. Et cest vandaige ait fait ancor Perrins devant dis per Iou crant et per Iou 
Ipu^ (los) et perlou tesmœgflàigedeGuersiriatson (Garsiriat sou] peire,etd*ome 
redigims ef honeste (honestes) Jekan , àbbeit de Sainte Creux ^^ (Croix) devant J 
Mésjh^et de Goudefrln (Goddrin) e( de Jehan, les ii freires Jennate (Jenate) la 
femme i(feme)Pemti devant dit, efdéUriatTago), et de Jennin (Jeiniû) louchair- 
pantier (charpaatiA*) de Sanerie^^, et de Stevenel TesciïVvier (Téscueir) Tabbeit K 
(Pabeit) :Jdiaïi devant dit, ke tuit (tut) son amins aiparans^^ (aparans) à Perrin 
davant nonmi^ (devant nomert) et à Jendate ( Jenat) sa femme (feme) et à leurs 
(k)r) «nfans^ ke tuit «(tut) dieat et tesmrngùeiit qu'il y (k*il i) virent lob bien et L 

. * Les moibàtceiiê manquent <laiis h. dans a, mais ici et plus bu dans b, die est 

^ Maislreê est omis dans 6. écrite per en toutes lettres. 

* Les mots dezowrdiê manquent dans b, ^® Voyez pièce idg* 
^ Champel-près-Mécieuve, canton de Vemy ^* Voyes pièce a 19. 

(Moselle). » La syllabe ai est représentée par Tabré- 

* Il y a par tmurfrûire dans a. viation ordinaire de la conjonction $t. (Voyei 

* Cette préposition est toujours abrégée pièce a a o.) 



DES MANUSCRITS. 2«7 

A lou prout dou dit P^rrin et de Jennate (Je|i«te')*sa'feinme{l!Nxia) <t4b'ki«ii«'|Ior) — 

anfans, et ke cçst vandajge ait fait Ji. dis ^«rrans^jMiMiigiiavkmaDt (jiesoignavle- '^^^ 

mant) et pour bezongne ^*il (por besiMgiie k'il) avoit 4e vivre pour (por) loi et 

B pour (por) sa femme (feme) et pour loura^-(por4op) aufans^ <^i«i'ftscm >fut «fais 
VIII jours (jors) devant f€»te Nostre Damea w àit ttxant,> kant il ot>à vdlUm^M'éi 
CGC ans ^. — Philippins Faisins Tescrit ( Wlols-^trescrit). 



r ,' 



384. 
] 300 , 2 à septembre. — Lorr. 982 « p. 1 1 , n*^ 6. 

C A tous ceaus qui ces présentes lettres verront et oiront nous officiaus de la 
court mon signor Th. archidiacre de la Rivière^ «n Teglise de Verdun, et nous 
Hues, par la patience de Dieu abbes de Saint Venne^ et Warins, par icelle patience 

D de Dieu abbes de Saint Ari' de Verdun , faisons cognissant que en nooz présences 
ad ce et pour ce espedaulment estaubli], Godarsde Sampigney^ escuiers, filz mon 
signor Symon de Hatonchasteii ^ chevalier qui fuit, et damoiselle Alais sa femme, 

K fille mon signor Bertrant dit Maiot de Sampigney chevalier qui fuit, ont recognu 
et confessei de ior plaifines volenteis qu'il ont vendu et acqaittei à tous jours sans 
reclameir à révèrent peire et signour en Dieu nostre chier signor Jehan , par la 

F grâce de Dieu eveque de Verdun, et à ces successours après lui à tous jours, un 
meu de mouture à la mesure de Saint MihieP qa'il avoient et avoir douvoient, si 
com il disoient, à panre e( à recevoir chascun an eins moulins (nostre dist signor 

G Teveque] de Sampigney; H queis dis meus de mouture Ior venoit par héritage et 
descendoit en la partie la desor dite damoiselle Alait en partage contre ces hoirs 
et de par le dit mon signor Bertrant Malot som peire qui fuit, si com il disoient; 

H et le tenoient en fiei et en homage dou dit nostre signor Teveque et de Tevechiei 
de Verdun. Et est fais cist vondages'' par le fuer de vint livres de fors (bonne 
menoie corsauble) que li dit Godarsel damoiselle Alais sa femme ont eu et receu 

J en boins deniers conteis et numbreis dou dit nostre signor Teveque, et s'en tiennent 
poar biom (51c) soult et paiei entièrement, ainsi com il Toot recognui par devant 
nous. Et ont promis et promettent li dit Godars et damoiselle Alais sa femme que 

K jamais contre cest vendage ne vanront ne feront venir par aus ne par autrui, et 
que bonne warentise en porteront /pour ans et pour tous Ior hoirs et de toutes 

** Il n'y a pas trace de sceau. ^ Voyei pièce 64 • 

' L'un des quatre archidiaconés du diocèse * Voyes pièce 138. 

de Verdun , comprenant les doyennés dUatton- * Hattonchatd, canton de Vigneulles ( Meuse). 

chatei et de Saint-Mihiel. * Voyet pièce a 2. 

* Voyes pièce i4* ' H y a ici vondages et plus bas vendagt. 



ES 
VUMMIRE. 



288 



NOTICES 



ACTES 

BN 

LANGUE 

Tl;LGAIRB. 



autres gens, au dit nostre signor Teveque et à ces successours après lui à tous jours A 
jusques à droit. En (esmoignage des queis chouses et pour ce que fermes soient 
et estaubies, nous ofGciaus de la court desus dite et nous Hues, abbes de Saint 
Venue, et Warins, abbes de Satint Ari de Verdun, desus dit, à la prière et à la B 
requeste des dis Godart et damoiselle Âiait sa fenune , avons mis, nous officiaus le 
sael de la dite court, et nous Hues «f Warins, les nooz saelz, en ces présentes lettres, 
que furent faites Tan de grâce Nostre Signor mil et trois cens ans, le samedi après C 
feste saint Mathieu i'apostre, on mois de septembre. 



NOTICE 



SUR 



LES MÉLANGES POÉTIQUES 

D'HILDEBERT DE LAVARDIN, 



PAR 



M. HAUBÉÂU. 



Né, vers Tannée io55«à Lavardin, près Montoire, nommé scolas* 
tique de Téglise du Mans avant Tannée 1092, puis évéque de cette 
église en 1097, enfin archevêque de Tours en 1 1 a5, Hildebert mou- 
rut sur ce dernier siège, peut-être en 1 133, au plus tard en 1 134. 
Nous ne nous proposons pas de raconter ici les diverses circonstances 
de sa vie très-agitée. Nous parlerons de Técrivain, non de Tévêque, 
si ce n'est quand nous devrons expliquer des allusions. D'ailleurs, 
quoique Tévêque ait joué, dans ses deux églises, un rôle considérable, 
sa renommée n'a pas égalé celle de Técrivain. On a déjà fait un recueil 
des hommages rendus au savoir, au mérite, aux talents variés d'Hil- 
debert par les plus notables de ses contemporains, par ceux-là même 
qui n'étaient guère prodigues de leur estime; comme saint Bernard et 
Geoffroy de Vendôme. C'est un recueil que nous pourrions beaucoup 
augmenter. Prosateur et poète, Hildebert fut quelque temps, dans 
nos écoles, un des modèles les plus recommandés à la jeunesse. 

TOMK xxviif, a* partie. 37 



290 



NOTICES 



HILDBBBRT 
DB LATARDIlf. 



On faisait apprendre ses Lettres par cœur^ Ses vers étant alors 
préférés à tous les vers inspirés par la muse chrétienne, on le dési- 
gnait, sans avoir besoin de le nommer, par le titre d^Egregius versifica- 
tor^y et, quand on le nommait, on disait crHildebert le divin'. > Ajou- 
tons que sa gloire n^était pas moins grande à Tétranger qu^en France. 
Un de ses contemporains, moine de Riévaux en Angleterre, d'ailleurs 
très-mauvais poète, le place au rang des saints docteurs après Au- 
gustin, Origène, Ambroise, et dit de hii : 

Inclytus et prosa versuque per omnia primas « 

Hildebertus olet prorsus ubique rosam. 
Divcrsum studium fidei subservit eidem; 

Multa camœna quidem teodit ad iliud idem^. 

Nous avons encore, sur ce point » un précieux témoignage, celui 
d'Orderic Vital : A Romanis cardinalibas , qui fréquenter Galliarwn pla* 
gas adeuni, plurima Hildeberti carmina Romam iransferuniur, quœ dica- 
ciam scholis et didascalis Quiritum admiranda censentur^. Cependant on 
ne trouve guère ni de sa prose ni de ses vers dans les manuscrits du 
xiv^ siècle. La direction des études étant changée, les philosophes, 
les canonistes, les légistes , ayant pris le pas sur les rhéteurs et les 
poètes, Hildebert est presque oublié* Il Test toui à fait vers la fin du 
XV® siècle, et Timprimerie naissante ne publie rien de lui. Qu'on ne 
cherche pas son nom dans le Répertoire de M« Hain; il n'y est pas. 



' c Multum refert reddere corde tenus 
t Epistolas Hildeberti , Genomanensis epî- 
• scopi, urbftna conûtate dictatas. > Gui- 
berti de Tornaoo Serm9nes: luss. lat. de la 
Biblioth. nnl. n' 960O, fol. 67. 

* Hist Uttér. de la France, t. XI , p. 870. 
— Vcâr la iettre 34 de Geoffrod , sousprîeur 
de Sainte-Barbe. Migne^ Pairolog., t.CCV, 
col. 865. 

^ Voir les manuscrits 674 d'Arras , a 1 5 
de Troyes, i36 de Laon. 

* Les deux premien de ces vers ont été 



souvent cités d*après la Grande Chronique 
de Tour$ (Salmon , Rec. des Œroniques de 
TowraiM, p. i3a] , qui les donne sans nom 
d'auteur : Quidam ait. Nous avons trouvé 
la pièce à laquelle ils appartiennent dans 
le n* i5i57, fol. 5 1, de la Bibliothèque 
nationale. L'avienr de cette pièce et d*un 
grand nombre d'autres, soit ea vers, soit 
en prose, -que renferme le volume, était 
évidemment moine de Riévaux, et Ton 
peut supposer qu*il s'appelait Nicolas. 
* Orderic Vital, lib. X, cap. vn. 



DES MANUSCRITS. 291 

Ce fut Gaspard de Barth qui le fit de nouveau connaître , en Tannée 
i6d4) en imprimant son poème sur le mai;lyre de sainte Agneau 
Quelques années après, en iGSy, André Bachmann [Riviniu) édita 
bon nombre de ses sermons. Les auteurs de la Bibliothèque des Pères 
et Luc Dacfaery publièrent ensuite pour la première fois, outre ses 
lettres, quelques-uns de ses poèmes, et plusieurs autres parurent en 
1 666 dans le Thesaaras epigraphiorwn du P. Labbe. Mais personne 
n^avail encore entrepris de réunir et de mettre sous les yeux du pu- 
blic toutes les œuvres d'Hildebert. Le P. Labbe avait bien, dès Tan- 
née l653^ indiqué, d'après les manuscrits, divers poèmes encore 
inédits dont il se proposait de former un recueil et dont il annonçait 
déjà la publication prochaine; mais il se vit bientôt contraint, par le 
déclin prématuré de ses forces, d'abandonner ce projet avec beaucoup 
d'autres. Il apprit du moins avant de mourir qu'un jeune savant, 
Etienne Baluze, venait de prendre Tengagement k peu près formel 
de publier une édition complète d'Hildebert. Ayant fait cette pro- 
messe en Tannée 1 664 , dans sa préface aux Œuvres de Loup Servat, 
abbé de Ferrières, Baluze se mit, en effet, à ce labeur, copia de sa 
main ou fit copier, en diverses bibliothèques, un très grand nombre 
de lettres, de sermons, de traités, de poèmes de toute sorte, la 
matière d'un fort volume. Mais ce volume, longtemps espéré, ne 
parut pas. Baluze n'y put mettre jamais ce que nous appelons la 
dernière main. Comme on le voit, les hommes nés avec la passion 
du travail entreprennent souvent plus qu'ils n'eiécutent; mais il ne 
faut pas s'en étonner, puisqu'ils n'ont pas à vivre plus de jours, plus 
d'heures que les oisifs. On nous a conservé les copies de Baluze. 
Elles se trouvent dans le n® lao de ses Papiers, à la Bibliothèque 
nationale. Vingt ans après, en i684i un religieux augustin, Jacques 
Hommey, donna comme Supplément à la Bibliothèque des Pères un petit 
volume dont Hildebert occupe une bonne partie. Cet augustin étant 
plus curieux que lettré, les textes qu'il a donnés sont très-vicieux. 

' Casparis Barthiî Adversaria comment, ' Labbe, Nova bihUoth, manascript, li- 

lib. XXXI, c. XIII. hror. (i653, in-A*), p. 69. 

37. 



■ILVBWRT 
DC LAVAEDm. 



BILDEBBHT 

DR lavaudin. 



292 NOTICES 

Enfin, en Taonée 1708, Antoine Beaugendre, de la congrégation de 
Saint-Maur, rassembla dans un volume in-folio tout ce qu'il avait 
rencontré t soit dans les imprimés, soit dans les manuscrits, sous le 
nom (VHildebert et de son ami Marbode, évèque de Rennes. Cette 
édition a pour titre : Venerabilis Hildeberti, primo Cenomanemis episcopi, 
deinde Taronensis archiepiscopi , Opéra tant édita quant inedita. Accesse- 
runt Marbodi, Redonensis episcopi, Opascala. Cesi Tédition qu^a remise 
sous la presse, en i854« avec de nouveaux suppléments, M. Fabbé 
Bourassé, chanoine de Tours. Quand Beaugendre résolut de Fentre- 
prendre, il avait près de quatre-vingts ans. On loua beaucoup, et très- 
justement, ce bel effort d'une si vaillante vieillesse. Mais Teffort seul 
était louable. 

On ne tarda pas, en effet, à reconnaître que Téditeur s'était souvent 
trompé ; qu il avait, d'une part, mis au compte d'Hildebert, sans rai- 
son valable, des œuvres qui n étaient ni de lui ni de son temps; qu'il 
avait joint, d'autre part, des notes trompeuses à des œuvres authen- 
tiques ; enfin qu'il ne s'était pas assez inquiété de reproduire les textes 
offerts par les meilleurs manuscrits. La première critique de cette 
édition parut en 1769, dans le tome XI de V Histoire littéraire de la 
France. Les savants auteurs de cette Histoire si recommandée, ayant 
à censurer un de leurs confi^ères en religion, se sont acquittés de cette 
commission délicate avec le plus scrupuleux respect de toutes les con- 
venances; ils ont néanmoins dénoncé toutes les erreurs qu'ils avaient 
reconnues. Mais il en restait beaucoup d'autres à reconnaître. C'est 
ce que prouva quelques années après, en 1767, un religieux augus- 
tin, Xyste Schier, auteur de dissertations généralement estimées, dans 
un écrit intitulé : Dissertatio de Hildeberti Operibus, eoram genuinitate , 
inle^rilate, editionibus, etc., etc.; Vienne, in-4^. C'est ce qu'a prouvé 
mieux encore, en l'année î8/li, notre vénéré confrère, M. Victor 
Le Clerc, dans les notes et les remarques qu'il a faites sur le tome XI 
de Y Histoire littéraire^ pages 20-26 de la seconde édition. 

Ainsi voilà bien des travaux sur Hildebert. Cependant M. Le Clerc 
déclarait lui-même, en achevant ses doctes remarques, qu'il laissait 



DES MANUSCRITS. 293 

encore plus d'une question à résoudre. C'était nous imposer le de^ 
voir de recommencer une enquête dont les résultats n'avaient pas 
complètement satisfait son jugement circonspect. 

Ce devoir, nous avons essayé de le remplir, du moins en partie. 
On a déjà partout signalé, dans le volume publié par Beaugendre, des 
attributions douteuses ou fausses. Mais la portion de ce volume dont 
l'étude réclamait l'attention la plus curieuse est précisément celle qu'on 
a le plus négligée. C'est la portion qui s'étend de la col. i Sog à la 
col. 1870, et contient les Mélanges poétiques d'Hildebert : Carmina 
miscellanea tam sacra quam moralia» Nous nous sommes donc particu- 
lièrement proposé d'étudier de nouveau ces Mélanges. Notre examen 
portera d'abord sur les pièces éditées sous ce titre par Beaugendre. 
Nous parlerons ensuite des pièces de même nature qui manquent 
dans l'édition de Beaugendre, mais qui sont imprimées ailleurs. Nous 
ferons enfin connaître un assez grand nombre d'opuscules semblables, 
moins moraux, toutefois, pour la plupart, qui sont encore inédits, et 
que des copistes, des critiques anciens ou modernes, ont mis au 
compte d'Hildebert. Voilà notre matière et le plan de notre travail. 
On n'exigera pas de nous une réponse décisive à toutes les questions, 
car on sait que, dans les manuscrits du moyen âge, les petits poèmes 
sont généralement anonymes. Nous devrons donc bien souvent nous 
en tenir à déclarer que les éditeurs d'Hildebert ont mis à son avoir, 
sans aucune preuve, des vers dont l'auteur est inconnu. Mais nos re- 
cherches n'auront pas été, même en ce cas, inutiles. F^n toute chose 
il est bon qu'on sache quand on doit non pas croire, mais douter. 



I 



I. Floridus aspectas. — Ce titre obscur, qui sera tout à l'heure ex- 
pliqué, précède un recueil de vers formé par le poète lui-même, quel 
qu'il soit. C'est ce qu'il nous apprend dans une courte préface. Un prélat 
qu'il vénère, un très*éminent personnage , lui avait demandé plusieurs 



HILDBBBRT 
DB LAVARUIN. 



BlLDBSBllT 
DE LAVARDTlf. 



294 NOTICES 

de ses opuscules. Il a, pour lui comjdaire, rassemblé quelques 
pièces dont le sujet commun est TEcriture sainte , et les lui présente 
sous ce titre : Fîoridas aspectuSy dont voici Tcxplication peu modeste : 
Quodforidi aspect as sai gralia qaoramlibet animas alliciat ad legendum. 

Beaugendre nous dit avoir tiré son teite d'un manuscrit que pos- 
sédait un médecin de Tours, appelé Jacques Du Poirier; mais il nous 
laisse ignorer s'il était dans ce manuscrit sous le nom d'Hildebert, ce 
qui nous porte à croire qu'il Ta , de son chef, publié sous ce nom. Nous 
le verrons, en effet, plus d'une fois agir aussi librement. Nous avons, 
pour notre part, trouvé divers exemplaires de ce Fhridus aspectas 
dans les n~ iSÔQâ de la Bibliothèque nationale, 337 de Munich, 
8a 5 de Douai et 1 15 de Saint*Omer; et tous ces exemplaires sont 
anonymes. 

Les vers élégiaques qui composent la plus grande partie de ce 
recueil ont, on le reconnaît, quelque ressemblance avec ceux d'Hil- 
debert. Il en a fait de meilleurs; mais il y a ^^^oïs les meilleurs, comme 
dans ceux-ci, un trop grand luxe d'allégories et d'antithèses. M. Edé- 
lestand Du Méril a pu citer un fragment du Fhridus aspectas, en igno- 
rant l'auteur, comme un exemple de ce mauvais style où les plus 
belles fleurs de la poésie sont employées à la parure d'images vul- 
gaires, quoique mystiques, qui devraient choquer ceux quelles ne 
font pas sourire ^ Eh bien, ce style figuré, visant à l'effet, où le mot 
trivial est le mot saillant, est bien souvent le style d'Hildebert. N'ayant 
pas assez de goût, il a trop d'esprit. 

Voilà donc un argument en faveiu* d'Hildebert. Mais il n'est pas 
péremptoire. L'abus des allégories et des antithèses est, en effet, 
commun à tous les poètes du xii^ siècle, et tous, comme Hildebert, 
plus que lui, manquent de goût. Les arguments contraires ont, 
comme on le verra, beaucoup plus de valeur. 

On l'a prié, dit le poète, d'envoyer les plus élégants de ses vers « an- 
«ciensM : Petis ut quidquid in venu ab antique, in quantum recoHigere 

' Pùésiêi latines antérieures aa xn' sièeh, p. 1 &3. 



DES MANUSCRITS. 295 

pouam , elegantiori stylo prmpollens uno volamine concladam tuœque devo- 
tioni transmttam. Le poète ^n'est donc plus jeune, puisqu'il se défie 
de sa mémoire. Or il est bien invraisemblable qu'un évéque du Mans, 
pour le moins, peut-être un archevêque de Tours, écrivant à ïun 
de ses coUègues, taœ dewtioni^ Tait appelé son maître, dominas. 
Ne connait-on pas, d'ailleurs, le prélat auquel le poète adresse cette 
liasse de vers? Beaugendre suppose que c'est Guillaume, évéque de 
Winchester, et cite, à l'appui de ea conjecture, dans le troisième 
livre des Lettres d'Hildebert, la lettre trentième ^ Mais d'abord l'objet 
de cette lettre semble difiérent. A la prière de Guillaume , évéque de 
Winchester, Hildebert consent, dit-il, à lui transmettre une copie de 
ses opuscules : Postulasti exarari tibi opuscala mea et exarata transmitti. 
Or ce ne sont pas précisément des opuscules qui composent le Flo-- 
rii^as nspectas; ce sont, au contraire, pour la plupart, des pièces d'une 
fastidieuse longueur. Remarquons ensuite que Tépitre dédicatoire de 
ce Floridus aspectus est k l'adresse non d'un évéque , mais d'un arche- 
vêque. Cest ce qui s'exprime poétiquement par : Cwn dignitatis emi^ 
nentia taoram insignia amsodalinm supervoles et excédas. Enfin, le nom 
de cet archevêque se lit dans les vers suivants : 

Tange, manus,calamum; Samsonis piuge triumphos, 

De cujus titulis gallica vernat humus. 
Fasciculos sibi^ fac aliquos de floribus istis; 

Ex bis connecti sarcina magoa potest . . . 

Ces vers sont mal placés xians l'édition de Beaugendre ; il ne les a 
donc pas trouvés, dans le manuscrit du sieur Du Poirier, k la place 
qui leur convient et qui leur est donnée par d'autres manuscrits, 
c esl-i-dire soit au commencement, soit à la fin du recueil. De là 
s^ vaine conjecture. En fait, comme on le voit bien, il ne s'agit^ 
pas ici d'un évéque anglais nommé Guillaume ; il s'agit d'un arche- 
vêque français nommé Samson. 

^ Bea^igeAflre, note de la col. i3io. — * Beaugendre donne tibi; mais tibi na 

Hist. Uttér, de la Fratwê, I. XI, p. 36i. pM de sent.. 



RILDBBBRt 
DB LATAllDIff. 



HILDSBBHT 
DB I.ATAni>Ilf. 



296 NOTICES 

On ne connaît, en France, durant tout le xii^ siècle, qu'un seul 
archevêque ainsi nommé. Il occupait, en effet, un très-haut siège, le 
siège de Reims. Mais la Gaule chrétienne nous apprend qu'il ne reçut 
pas Tanneau pastoral avant Tannée i i4o^ Donc Fauteur du Floridus 
aspectus n'est pas Hiidebert, qui mourut environ sept ans auparavant. 
Cela nous parait clairement démontré. 

Est-ce plutôt l'un des SerlonPOn trouve, au tome XY de V Histoire 
littéraire^ la notice analytique d'un manuscrit du Vatican où sont 
mentionnées, sans nom d'auteur, avec bien d'autres pièces, quatre de 
celles qui l'ont partie du Floridas aspectus ^^ et Tédileur de cette no- 
tice, dom Brial, attribue ces quatre pièces à un Serlon quelconque. 
On ne sait lequel, car il confond les deux poètes de ce nom après 
les avoir plus ou moins bien distingués. Quoi qu'il en soit, l'attri- 
bution n'est aucunement fondée. S'il y a des vers de Tun des Serlon 
dans le volume du Vatican où dom firial nous signale les quatre 
pièces extraites du Floridus aspectus, il y en a beaucoup d'autres, pa- 
reillement anonymes, de Walter Map, de Matthieu de Vendôme, de 
Gautl)ier de Lille et d'Hildebert; il y en a même qu'on rapporte à l'an- 
tiquité profane. C'est un recueil de vers de toute provenance, où les 
Serlon n'ont presque rien à réclamer. 

Nous devons écarter encore une supposition que l'on n'a pas faite , 
mais que l'on pourrait faire. Dix vers empruntés à l'éloge de l'arche- 
vêque Samson se lisent dans les OEuvres de Philippe de Harveng, abbé 
de Bonne-Espérance *. Or, puisque cet archevêque et cet abbé vécurent 
dans le même temps, n'y a-t-il pas lieu de supposer que l'auteur du 
Floridus aspectus est trouvé, que c'est l'abbé Philippe? Mais, parmi les 
œuvres publiées sous le nom de ce Philippe, la plupart, on l'a depuis 
longtemps reconnu, ne sont pas de lui. Il est donc, pour le moins, 
vraisemblable que ces dix vers, tirés d'une pièce qui en a trente-huit, 

* GjalUa christ, t. IX, col. 85. de auro et de myrrka; De Daniele, de Joh 

' Histoire littéraire de la France, t. XI, et de Nœ; De virgirdtate B. Marim. 
p. i3. * Philippi Opéra, p. 800. — Bis t. 

^ De quatuor evangelistis : De tkare et Uttér, de la Fr., t. XIV, p. aj2. 



DES MANUSCRITS. 297 

ont été mai à propos insérés, comme bien d*autres, dans le recueil 
de ses œuvres. 

Ainsi la question reste à résoudre. Ce qui maliieureusement en 
complique la solution, c'est que, d'après les renseignements qui 
nous sont fournis par les catalogues, tous les exemplaires du Floridus 
aspectas ne contiennent pas les mêmes pièces. S'il était prouvé que 
le recueil publié par Beaugendrc d'après le manuscrit Du Poirier ne 
renferme rien de plus, rien de moins, que le paquet formé pour Tar- 
chevèque Samsou par le poète anonyme, nous pourrions sûrement 
désigner ce poète, sachant à qui nous devons attribuer plusieurs des 
pièces dont le texte nous est offert par l'édition de fieaugendre. Mais 
ces pièces ne sont-elles pas des fourrures? Dans le manuscrit de 
Douai, par exemple, quelques-unes manquent et sont remplacées 
par d'autres. La dissemblance des exemplaires nous cause un grand 
embarras. Doutant donc des uns et des autres, nous laissons provi- 
soirement de côté l'auteur de la préface qui leur est commune, et 
nous abordons l'examen particulier de chacune des pièces qui com^ 
posent, dans l'édition de Beaugendre, le Floridus aspectas. 

La première, commençant par : 

Nectareum roreni terrb instillât Olympus, 

est intitulée par Beaugendre De nativitate Christi. Ailleurs elle a pour 
titre : De virginitate B. Mariœ, Sertam S. Virginis, De concepta et parla 
Virginis. Elle est, sans aucun nom d'auteur, dans les n* 8865 
(fol. 262) et 1569a (fol. i58) de la Bibliothèque nationale, 3/44 de 
la reine de Suède au Vatican, 287 de Munich et 826 de Douai. Comme 
nous la retrouvons dans trois copies du Floridus aspectas, il est bien 
probable qu'elle appartient à l'auteur de la préface. Quoi qu'il en soit, 
rendons à ce poète, qui n'est certainement pas Hildebert, le service 
de corriger quelques mauvaises leçons, quelques vers faux dont la 
responsabilité n'est pas sienne. Il faut lire, au vers 17, alvum au 
lieu d*altam; au vers làa^cera au lieu de sera; au vers 26, nux.favus, 
au lieu de moxfavus; au vers 3 \ y fuit au lieu de sont. Ces fautes sont 

TOUR xxviii, 2* partie. 38 



HILDBBEET 
DE LAVAUDIN. 



RILDBBBIIT 
DC LAVARDDf. 



298 NOTICES 

déjà graves; mais il y eo a bien d^autres, qui sont beaucoup plus 
graves, dans Tédition de Beaugendre. Ainsi les vers 35 et 36 ne 
peuvent être compris tels qu'il les donne, et» déplus, ils o£Brent un 
gros solécisme : 

Hase est illa parens sacra, cujus nomen io ore. 
Est favus in corde, dulcis in ore melos ; 

mais Tunique péché de ces deux vers est, dans les manuscrits, une 
licence autorisée par Jean le Camaldule : 

Hœc est illa parens sacra, cujus nomen in ore 
Est favus, in corde lumen, in ore melos. 

Les deux suivants ne sont pas moins inintelligibles : 

Hiec est qnam oœli pictor Deus intus et extra 
Pinxit , et *angelica dote polivit eam. 

En effet, on ne polit pas une peinture avec une dot, dote. Mais Tin- 
vention du procédé revient à Beaugendre; il y a dans nos manus* 
crits cote, c'est-à-dire avec une pierre ponce. Plus loin, au vers 39, 
refalsit, avec un régime direct, est vicieux ; lisez refudil ; au vers 5o, 
nectaris et non maneris; au vers 67, omnes et non omnis. Enfin corrigez 
ainsi le vers 62 : 

Frustra luce fiids tento juvare diem. 

A cette condition seulement vous pourrez le comprendre. On sait 
maintenant combien il faut se méfier des textes de Beaugendre. Les 
meilleurs poètes pourraient être compromis par de tels éditeurs. 
La seconde pièce commence par : 

Aaron virga, Dei Virgo peperisse feruntur : 
Arboris illa uuces , aetheris illa Deum ; 

et Beaugendre Tintitule : De porta virgineo. Le titre est, dans le ma- 
nuscrit de Douai : De virga Aaron. Ce petit poème, qui manque dans 
notre n^ 15699, parail avoir été moins goûté que le premier, car on 



DES MANUSCRITS. 299 

n'en signale pas autant de copies. Il est peut-ôtre néanmoins du même 
auteur. 

Le troisième, De venditione Joseph, est dans notre n^ iSôgs, mais 
il n'est pas dans le manuscrit de Douai. Pour ce qui regarde l'auteur, 
nous le connaissons parfaitement; c'est Pierre Kiga. L'épisode appar- 
tient aii troisième livre de la Genèse, dans ÏAurora. Disons même 
que c'est un des meilleurs morceaux de ce poème si long, si sec et 
^ si vide. Mais Bcaugendre nous l'a gâté en nous le donnant farci de 
vers où manquent le sens et la mesure. Nous ne pouvons signaler 
toutes les fautes commises par l'éditeur ; elles sont trop nombreuses. 
Il faut cependant en corriger quelques-unes. Par exemple , on ne doit 
pas lire ainsi les deux premiers vers : 

Cum natura Jacob duodena stirpe beasset. 
In pueris forte gratia multa fuit ; 

mais ainsi : 

Cum natura Jacob duodena proie beasset, 
In pueris formae gratia mnita fuit. 

Anvers i3, ne lisez pas genaque; lisez simplement gêna; l'addition 
de que fausse le vers. Quand, au vers 33, Joseph commence le récit 
de son rêve, il dit, chez Beaugendre : 

Res babet, imus agro, manus instat nostra manipli^. 

Que veut-il dire ? Aucun de ses frères ne peut assurément le com- 
prendre. Mais, dans notre manuscrit, il s'explique très-clairement : 

Nos babet unus ager, etc. 

Le récit de la visite au vieux Sichem n'est pas moins corrompu dans 
le texte de Beaugendre : 

Surda tacent puero loca, stat puer, haesit in illo 

Lumine : vir didicit quid petat, ilie docet. 
Rusticus exit in bis : Dotahim ioea consule ; reddit : 

Quid petis.^ lUe locum ? Crédit abitque puer. 

38. 



HnOKBERT 
DB L4VARDTlf*. 



300 NOTICES 

mais nos manuscrits donnent : 

HILDBBERT 

DR LAVARDiif . ^ SuFcla taceot puero loca , stat puer, haesit in illum 

Lumine vir, didicit quid petat ; ille docet. 
Rusticus exit in hâec : « Dotaym loca consule ; reddet 
Quod petis ille locus. > Crédit abitque puer. 

Nous passons à la quatrième pièce : De Job, Noeet Daniele. Comme 
la précédente, elle est extraite de YAarora. Dans le manuscrit de • 
VAarora que nous avons sous les yeux, le n® 592 de la bibliothèque 
Mazarine, elle est au fol. 1 ao. C'est encore un des morceaux les plus 
travaillés de ce poème. Il faut, il est vrai, renoncer à le comprendre 
dans le texte donné par Beaugendre ; nous y remarquons néanmoins 
' d^assez heureux changements, qui ne sont pas certainement de cet 
éditeur. U a faussé naïvement beaucoup de vers , les ayant mal lus ; 
jamais il n^a pris la liberté d^en modifier un seul avec Finlention de 
le rendre meilleur.. Ainsi la copie contenue dans le manuscrit 
Du Poirier avait été faite sur un texte amendé par Fauteur lui-même. 

De tribus donis magorum, tel est le titre de la cinquième pièce. EUle 
est pareillement dans YAarora, au vers 465 de la seconde partie, 
fol. io4 de notre manuscrit. Mais encore ici les différences des deux 
textes sont très-notables. Il y a dans celui de Beaugendre six vers de 
plus, qui ne sont pas six vers inutiles; ils sont donc, on nen peut 
douter, de Tauteur. 

Nous ne trouvons pas dans VAarora la sixième pièce : De tribus ho- 
minis mansionibus» Nous ny pouvons trouver la septième, qui est 
réloge de Tarchevêque Samson. Mais la huitième. De quatuor evan- 
gelistis, ny manque pas; la seconde partie de VAurora commence 
précisément par cet extrait. Nous remarquons et nous signalons de 
nouveau la dissemblance des deux textes. Si plusieurs passages de 
celui que nous offre Beaugendre n'étaient pas tellement corrompus 
qu'on n'y peut rien entendre, il serait incontestablement le meilleur, 
car il y a des additions, des corrections de toute sorte, qu'on ne 
saurait se défendre d'approuver. 



DES MANUSCRITS. 301 

Quant aux viogt^ept épigrammes mystiques , par lesquelles se ler^ 
mine le Floridus aspectas dans f édition de Beaugendre, nous ne sau- 
rions rechercher ces courtes pièces soit dans YAarora, sbit ailleurs. 
Ce serait une longue recherche, dont les résultats seraient peut-être 
vains. Il ne parait pas, d'ailleurs, que ces épigrammes soient toutes 
réunies dans les copies diverses du Floridus aspecius. 

N^en savons-nous pas assez pour conclure P Des collations que nous 
venons de faire il résulte que la plupart des petits poèmes offerts à 
Tarchevêque Samson , comme unhouquetde fleurs choisies, sont des 
morceaux empruntés à IMurora de Pierre Riga. Or, an temps où 
Samson gouvernait Téglise métropolitaine de Reiras, Pierre Riga, cha^ 
noine de la même église, y remplissait les fonctions de grand chantre. 
C'est pourquoi Ton peut sans difficulté lui rapporter cette préface 
dont Fauteur appelle cet archevêque son vénéré « maître. » Nous con- 
cluons donc, non sur de simples conjectures, mais sur de bonnes 
preuves, qu'il ne faut pas plus attribuer le Floridus aspectas k Tabbé 
de Bonne-Espérance et au moine Serlon qu à Tévéque du Mans 
HiUlebert, et que Tauteur certain de ce recueil, plus ou moins grossi 
par les copistes, est le chanoine de Reims Pierre Riga. Quant aux 
différences signalées entre les textes, elles s'expliquent sans peine. 
Formant pour son archevêque une liasse de ses meilleurs vers, le 
chanoine les aura retouchés avant de les offrir. Ces retouches étaient 
même quelquefois nécessaires ; des fragments détachés d'un poème 
historique n'auraient pas fait bonne figure sans quelques complé* 
ments. 

IL Epitapkium Roberti de Arbrissei — Au Floridus aspecius suc- 
cèdent un grand nombre de pièces que Beaugendre n'a trouvées réu- 
nies dans aucun manuscrit. Tel manuscrit nous offre quelques-uns de 
ces petits poèmes ; les autres se lisent ailleurs. L'ordonnance est de 
Beaugendre. 

La première pièce n'est pas exactement intitulée. Ce n'est pas une 
épitaphe ; ce sont quelques vers sur la mort de Robert d' Arbrissei. 



HILDimUlT 
DB LATARBIir. 



BILDIVBRT 

D« LAVAROm. 



302 NOTICES 

Ils appartiennent, comme il semble, à son rouleau funéraire. On sait 
qu au moyen Age les communautés religieuses se notiliaient récipro- 
quement la* mort de leurs abbés, de leurs plus notables patrons. Les 
communautés averties priaient et notifiaient à leur tour qu'elles s'é- 
taient acquittées de ce devoir ^ ; ce qu'elles ne faisaient pas sans 
louer le défunt. Le style des éloges funèbres est naturellement em- 
phatique. C'est pourquoi, dès le x^ siècle, on prit l'habitude de les 
écrire en vers. Or, comme il était facile de prendre de tels vers pour 
des épitaphes, on a commis souvent cette erreur. Ainsi diverses pièces 
détachées d'un seul rouleau funéraire sont dévoues les épitaphes 
multiples du même personnage. 

L^i pièce dont il s'agit ici n'est donc pas l'épitaphe de Robert d'Ar- 
brissel. Quoi qu'il en soit, il est bien prouvé, dit Beaugendre, par ces 
vers si flatteurs, qu'Hildebert n'est pas l'auteur d'une lettre plusieurs 
fois jointe à celle de GeofiProyde Vendôme dans le dossier formé par 
la malveillance contre le saint fondateur de Fontevrault. Cette lettre 
semble, en effet, n'être pas d'Hildebert; on est convenu de l'attribuer 
A Marbode, évêque de Rennes ; mais, quant amt vers, ils ne prouvent 
rien. Ils sont d'abord i peu près inintelligibles. Nous croyons y 
voir que Robert n'avait pas l'habitude de prolonger en buvant son 
dîner jusqu'à son souper, et nous l'en félicitons très-volontiers; mais 
nous n'y trouvons guère rien de plus, si ce n'est peut-être, dans le 
vers suivant, une allusion aux faits racontés par Geoffroy, par Mar- 
bode : 

Legibus est attrita caro dominas rationis. 

Mais n'insistons pas. Ces détestables vers ne sont pas de Tévèque 
du Mans. Le seul manuscrit où Beaugendre les a rencontrés est le 
volume aujourd'hui conservé sous le n^ 5 1 a 9 de la Bibliothèque na- 
tionale, et, s'il renferme divers poèmes d'Hildebert, qui portent ou 
ne portent pas son nom, Beaugendre n'avait aucun droit de mettre à 

^ L. Deinle, Boulmmx des mortf. AvertÎBBemeiit. 



DES MANUSCRITS. 303 

soa compte toutes les pièces anonymes qui les précèdent ou les sui* 
vent. C'est pourtant ce qu'il a fait. Nous dirons à qui plusieurs de 
ces pièces peuvent être sûrement restituées. En ce qui touche les vers 
sur Robert d'Arbrissel, nous n en connaissons pas lauteur. 

III. Epitaphia Pétri, Pictaviensis episcopi. — Beaugendre nous donne 
consécutivement, sous le nom d'Hildebert, deux épitaphes de ce 
Pierre, évéque de Poitiers. Une troisième pièce du même genre, faite 
en rhonneur du même évéque, doit être encore publiée^ sous le nom 
du même poète, par M. Tabbé Bourassé. (Voir j^s loin : II, n^ 9.) 
Cependant aucune de ces prétendues épitaphes ne fut gravée sur 
aucune, tombe. Ce sont des pièces distraites d'un rouleau funéraire. 
L'épitaphe authentique de Pierre, évéque de Poitiers, a été repro- 
duite dans le Gallia christiana d'après ia chronique de Maillezais^ 

Les. deux « titres • édités par Beaugendre sous le nom d'Hildebert 
sonti l'un en vers hexamètres, l'autre en vers élégiaques. Les hexa- 
mètres ne sont pas bons ; les élégiaques ne sont pas meilleurs. L'édi* 
teur a tiré les premiers de deux manuscrits anciens, l'un de Tours, 
l'autre d'Évreux. Nous en connaissons une copie moderpe , dan^ les pa- 
piers de Baluxe, n^ iso^ fol. 3 a 3, et nous reprochons à Beaugendre 
de n'en avoir pas £ut usage, puisqu'il l'avait sous les yeux. Ayant, 
en effet, laissé dormir trop longtemps le projet de son édition, Baiuze 
apprit un jour que le même dessein allait être exécuté par un béné- 
dictin réformé de Saint-Germain-des^Prés. Aussitôt il lui fit remettre 
libéralement toutes $es copies, l'autorisant à s'en servir. En tête de 
ces copies , qui sont aujourd'hui conservées à la Bibliothèque natio- 
nale, on lit cette note édifiante : « Papiers que j'avois prestez au R. P. 
M Beaugendre pour soa Hildebert, lesquels m'ont été rendus après sa 
« mort, le 16 septembre 1 706. » C'est un £ait vraiment digne de mé- 
moire que cet abandon sans réserve d'un travail si considérable ; un 
tel désintéressement n'est pas ordinaire, menue cheE les érudits. 

^ GûlUa chrisdana, t. U , ocyi. 1 170. 



HILBBBBRT 
DB LA¥*RDIN, 



UILDBBERT 
DE LATARDIN. 



304 NOTICES 

Ainsi Beaugendre avait sous les yeui, comme nous Tavons dit, 
une troisième copie de la première épitaphe , et , comme elle est de 
la main de Baluze, il avait d^autant moins le droit de la mépriser. 
Elle aurait pu d'abord lui servir à corriger le second vers : 

lUic et turres, quibus iter ad astra, locasli. 

car ce vers faux est correct dans la copie de Baluze « où on lit : 

Illic et turres quibus itur ad astra locasti. 

Ensuite il aurait pu, d'après la même copie, remplacer totus par tatas 
au cinquième vers, et, au neuvième, condolaisti par consaluisti; on 
appelle un médecin pour recevoir de lui, non de vaines consolations, 
mais d'utiles conseils. Enfin, au vers dix-neuvième, per/a/i> n'a pas de 
sens, et, au dernier, édita produit une faute de quantité. Baluze donne 
perculit, cœlica; ce qui vaut beaucoup mieux. 

Cependant, ces corrections faites, la pièce est encore très-mau- 
vaise, et nous n'estimons aucunement digne de foi le témoignage des 
manuscrits, s'ils l'attribuent à Févêque du Mans. Elle n'est pas de son 
style toujours poli, presque toujours précieux. Pierre II, évèque de 
Poitiers, étant mort en Tannée 1 1 15, il faudrait supposer qu*Hilde- 
bert a composé vers la fin de sa vie cette insignifiante série d'hexa- 
mètres lourds, plats et sans rythme. Cela est tout à fait invraisem- 
blable. 

Nous ne le croyons pas non plus auteur de la seconde pièce, offerte 
à Beaugendre par un seul manuscrit. Les pièces authentiques d'Hil- 
debert ont été fréquemment copiées. 

IV. Epilaphiam magistri Anselli. — Beaugendre a tiré cette épi- 
taphe du volume qui porte aujourd'hui le n® 5 1 29 de la Bibliothèque 
nationale. Elle s'y trouve, fol. 101, après le Physiologus d'un certain 
Thibauld, poète médiocre, sur lequel on n'a pas encore recueilli de 
suffisantes informations. Nous avons déjà dit que ce volume, composé 
de pièces disparates et pour la plupart anonymes, n'est pas du tout 



DES MANUSCRITS. 305 

UB reciieii des œuvres d'Hildebert; mais, ayant cette fausse opinion, 
Beaugendre a d'abord imprimé le Physiohgas sous le nom d'Hildebert \ 
quoiqu'on lise à la fin le nom de Tbibauld : 

Carminé finito, sit laus et gloria Ghristo, 

Cui, si non alii, placeant haec metra Thibaidi ^; 

ii est donc moins surprenant qu'il ait ensuite édité sous le même 
nom une épitaphe dont l'auteur ne s'est pas désigné. En cela, toute- 
fois ^ il a commis une grave erreur, depuis longtemps signalée. Cette 
épitaphe n^est pas, comme il l'a conjecturé, celle d'un chantre obscur 
du Saint-Sépulcre, probablement, dit-ii, chanoine de Paris; elle fut 
composée pour l'illustre Anselme de Laon, un des maîtres de Pierre 
Abélard , et les auteurs de V Histoire littéraire nous attestent qu'on la 
voyait encore sur sa tombe, vers le milieu du dernier siècle, au lieu 
de sa naissance et de sa mort, en l'église abbatiale de Saint-Vincent ^. Il 
faut l'attribuer, suivant André Ducbesne, à tel ou tel de ses écoliers^. 
Les auteurs de ÏHistoire littéraire auraient dû s'en tenir à cette vague 
attribution; mais au tome X, p. i 79, ainsi qu'au tome XI, p. 383, 
ils la donnent à Philippe, abbé de Bonne-Espérance, et, au tome XIV, 
p. 293, ils la réclament pour Hildebert. L'éditeur de l'abbé Philippe, 
Nicolas Chamart, l'avait, en effet, publiée sous son nom, et sous le 
même nom elle se lit encore dans le Trésor du P. Labbe ^. Mais, nous 
en avons déjà fait la remarque, il n'y a pas moins d'œuvres suppo- 
sées dans l'édition de l'abbé Philippe par dom Chamart que dans celle 
d'Hildebert par dom Beaugendre. Les deux éditeiurs manquaient 
également de critique. En fait, cette épitaphe, qui se trouve dans 
plusieurs manuscrits, comme, par exemple, dans le n"* a52i de 
Vienne (Endlicber), n'est dans aucun, voilà ce qui nous importe, 
sous le nom d'Hildebert. 

* Opéra Hildeb. col. iiyS-i 178. * André Duchesne, Notœ ad historiam 

Ibid,, col. 1178. cahmitatam P. Ahailardi; not. 3i. Ëdil. 

' Histoire tittéraire de la France, t. X, Amboes., p. 18; édit. V. Cousin, p. 54- 
p* 179. '^ Phil. Labbeus, Tkes. epitapk. p. 83. 

TOME xjLviii, 2* partie, 39 



HILDBBEllT 
DB LAVARDm. 



BILDBBKftT 
DE LAVARDUI. 



306 NOTICES 

V. Epilaphia comitis Flandrensis , cHjusdam probi viri, Afilonis in car-- 
cere jugulati. — Suivent trois épitaphes empruntées par Beaugendre 
au même volume , ie n^ 5 1 a 9 de la Bibliothèque nationale. Elles y sont 
pareillement anonymes. La première, foi. 102, concerne un comte 
de Flandre que Ton croit être Baudouin VIL Elle suit la pièce sur 
Robert d'Arbrissel, et Ton ne connaît pas plus Tauteur de Tune que 
celui de Tautre. 

La seconde, fol. 10 j, se lit après celle de maître Anselme. On ne 
Ta pas, toutefois, attribuée à Fabbé de Bonne-Espérance. Il est certain 
que ces deux épitaphes, celles de maître Anselme et de Thomme de 
bien, ne sont pas du même style. Celle de maître Anselme a la conci- 
sion inélégante des inscriptions lapidaires; celle de Thomme de bien 
est , au contraire , d'une élégance très-étudiée. Du premier au dernier 
vers elle n'oflVe qu'une série de subtiles antithèses. Hildebert ayant 
eu trop de goût pour cette figure de rhétorique, on n'hésiterait pas 
à croire qu'il a vraiment composé l'épitaphe de l'homme de bien, si 
quelque manuscrit de bonne date la lui donnait ; mais on n'en con* 
naît aucun , ancien ou moderne , où elle porte son nom. 

L'épitaphe de Milon (évidemment ce n'est pas une épitaphe) pa- 
rait concerner Milon II de Brai, sieur de Montihéry, fait prisonnier 
dans une embuscade, puis étranglé dans sa prison, par Hugues de 
Couci ^ Les chroniques rapportent à l'année 1 1 18 ce tragique évé- 
nement^. Hildebert, alors évêque du Mans, a donc pu faire des vers 
pour venger la victime et flétrir le bourreau. Cependant le manuscrit 
copié par Beaugendre, fol. io3, offre la pièce sans nom d'auteur. 

VI. Epitaphia cujusdam comitissœ et cujusdam Thomœ* — Beaugendre 
a tiré, dit^il, ces deux épitaphes d'un manuscrit de Tours. Mais il n'a 
pas autrement désigné ce manuscrit, et il est probable que M. l'abbé 
Bourassé ne Fa pas retrouvé, car il a reproduit la seconde des deux 
pièces avec les fautes grossières et les lacunes qui déparent le texte 

' Hùu litt, de la France» t. XI, p. 383. — ' Reç. iês Histor. dé h Frtmce, t. XII, 

p. 72. 



DES MANUSCRITS. 307 

du premier éditeur; Ain» nous ne pornvons savoir si ce mentiscrit de 
Tours attribuait positiveinent les deux pièof^s à réréque duMans, et, 
comme nous n'avons pas rencontré d'autres exemplaires soit de Tune, 
soit de l'autre , il nous est assurément permis de ne pas conclure. La 
première de ces deux épitapfaes n'est peutètre pas' indigne d'Hilde- 
bert; mais la seconde* est bien pauVre d^invention et d'un style bien 
incorrect. 

Vir. Epitaphiamagistri Theobaldi , Clari, cajustUm magistri el cujasdam 
abbatissœ. — Ces quatre épitaphes ne se trouvent dans aucun des ma- 
nuscrits où nous les avons recherchées. Elles ne sont pas même dans 
les papiers de Baluze. L'éditeur nous laisse ignorer où il a pris la pre- 
mière; les trois autres existaient ^ dit-il, dans un manuscrit de Tours. 
Mais il ne dit pas qu'elles y fussent sous le nom d'Hildebert. La pre- 
mière est la mieux faite et semble la plus intéressante. Ce maître 
Thibauld avait composé des sermons et des vers, sermonum pictor, 
alamnus Pieridam; ses divers écrits étaient, ajoute le poète, d'un 
style clair et facile : 

Pervius et liber stylusejus ad omnia sculpsil; 

enfin l'épitaphe nous apprend qu'il était moine noir à l'abbaye de 
Moutier-en-Der, au diocèse de Châlons-sur-Mame : 

Hoc vivente locus Dervensis floruit 



Quelques-uns de ces traits paraissent désigner certain maître Thi- 
bauld qui composa, vers l'année i i24i un récit mêlé de vers et de 
prose sur la translation des reliques de saint Prudent '. Mais ce Thi- 
bauld était moine de Bèze, non de Moutier. Quoi qu'il en soit, on 
tiendra pour invraisemblable qu'Hildebert ait cru devoir honorer 
d'une épitaphe un moine bourguignon de si petite renommée. 

Des trois épitaphes qui suivent, les deux dernières, mal întitiilées, 
sont des titres de rouleaux funéraires. Ces pièces sont d'ailleurs dé- 

^ Hitt, lin. de là France, t. XI, p. lao. 

39. 



I>R LA?\ltDI!T. 



HILDBBBRT 
DB LAVARDIN. 



308 NOTICES 

pourvues de tout mérite, les pointes en sont banales, et Ton peut y 
remarquer des licences poétiques quTIildebert ne prend pas habi- 
tuellement. 

VIII. Epitaphium BerengariL — 6et éloge funèbre de Bérenger de 
Poitiers est sûrement d'Hildebert. Non-seidement, en effet, tous les 
manuscrits nous Tattestent , mais ce témoignage des anciens copistes 
est confirmé, comme le font remarquer les auteurs de VHistoire lit- 
téraire^.ipar divers chroniqueurs de très-bonne date, Guillaume de 
Malmcsbury, Hélinand, Albéric de Trois-Fontaines. Ajoutons que 
ces chroniqueurs, également zélés pour la gloire d*Hildebert, le 
blftment d'avoir écrit la pièce dont ils ne peuvent contester qu il 
soit Tauteur. Un dignitaire de FEglise ne devait pas ainsi, disent-ils, 
vanter un hérétique. 

Nous ne trouvons pas, à la vérité, le cas si grave. Bérenger, mort 
en 1088 avec un juste renom de science et de vertu, avait abjuré, 
dès Tannée 1079, son opinion généralement condamnée sur le sa- 
crement de la cène. Autrefois on avait pu le compter parmi les hété- 
rodoxes; mais plusieurs témoins nous garantissent qu'il s'était en- 
suite réconcilié complètement avec TËglise, et qu'il avait reparu 
dans une chaire quelconque sans inspirer plus de défiance à ses su- 
périeurs qu'à ses écoliers ^. Ses anciens ennemis étaient devenus 
eux-mêmes ses meilleurs amis : 

Livor eum deflet quem carpserat antea,nec tam 
Carpsit et odit eum quam modo laudat, amal'. 

Il n'est donc pas extraordinaire qu'en de telles circonstances il ait 
été célébré par deux clercs, futurs évéques, Hildebert de Lavardin 
et Baudry de Bourgueil. 

Ce n'est pas que l'on s'étonne de le voir moins bien traité par 
quelques autres de ses contemporains. Sa doctrine avait beaucoup 

' T. XI, p. 383. — ' Hàt Ultér, de la France, l. VIH, p. ai5. — ' Epitaph. HiUe- 
hertij V. â5, à6. 



DES MANUSCRITS. 309 

agité rÈglise, ayant mis en péril un des articles de la foi. Il avait, 
chose nouvelle, opposé la religion et la philosophie et conclu contre 
la religion I Cest pourquoi nous excusons les vieux chroniqueurs qui 
nont pu se défendre, en le nommant, de manifester plus ou moins 
de rancune. Mais nous n'admettons pas au bénéfice de la même 
excuse ce compilateur moderne, le cardinal César Baronius, qui 
semble s^ètre fait un devoir de recueillir et de publier, contre Théré- 
tique et son apologiste, ce qu'il a pu rencontrer de plus malveillant 
dans le fatras des anciens libelles ^ Les chanoines de Saint-Martin 
de Tours se sont bien mieux comportés à Tégard de leur ancien 
confrère. Tous les ans, le jour de Pâques, ils se rendaient à sa tombe , 
Taspergeaient d'eau bénite et chantaient en chœur un De profundis. 
Lequel fini , l'officiant disait à haute voix : « Priez pour l'âme de Bé- 
« renger 1 » Ajoutons, sur le témoignage de Moréri^ qu'ils remplissaient 
encore, au siècle dernier, ce pieux devoir. Voilà des chrétiens. 

Né vers Tannée io56, Hildebert avait environ trente-deux ans 
quand mourut Bérenger, naguère son maître. Nous avons donc ici 
des vers de sa jeunesse. Ils ont été fort goûtés, comme nous l'atteste 
Baudry de Bourgueil* : 

De Berengario Turonensi pauca locutus , 
Es Dobis visus, nisi fallor, magnus Homerus. 

Baudry se trompait ; il n'y a pas de comparaison à faire entre l'auteur 
de YlUade et celui de l'épitaphe. Cependant Tépitaphe ne manque 
pas de mérite. Nous ne disons pas qu'on n'y rencontre rien de banal. 
Un éloge en cinquante-deux vers est trop long pour que tout y soit 
propre à la personne louée* Mais, si Ton en retranche les chevilles 
emphatiques, certainement il y reste assez de traits originaux, assez 
de vers faciles et bien tournés pour annoncer un vrai poète: 

Beaugendre en ayant eu, comme il le déclare, plusieurs textes 

' Baronius, Annal eocUs., à Tannée * Dachesne^ Hisioriœ Francorum scrip- 

/fo88. tores, t. iV, p. 2171. — L. Delisle, Aorno- 

' Dictionnaire, t. II, p. 377. nia, 187a, p. 55. 



HILOBBEBT 
DB LAVARDIN. 



HILDIBBaT 

DE LAVABDIN. 



310 NOTICES 

sous les yeux, aurait bien dû nous en donner un plus correct. Il 
est impossible de comprendre ces vers sur le jour mortuaire de Bé- 



renger : 



Ula dies, damnosa dies et perfida mundo, 

Qua decus et rerum summa ruina fuit. 
Qui status Ecclesias! Quae spes! Quae gloria cleri ! 

Qui custosjuris, jure ruante, ruit! 

Toutes ces exclamations ne signifient rien, et ce qui les précède n'est 
pas plus intelligible. Il faut ainsi corriger tout le passage sur le 
n® 1^194 (fol. 162) de la Bibliothèque nationale : 

liia dies, damnosa dies et perfida mundo, 

Qua rerum columen, qua decus occubuit; 
Qua status Ecclesiœ, qua spes, qua gloria cleri, 

Qua cultor juris, jure ruente, ruit. 

Un peu plus loin, le vers : 

Sanclior et major sapientia, majus adorti, 
doit être lu : 

Sanctior et major sapientia, majus adorta. 

Il faut particulièrement disculper Hildebert d^avoir fait à Bérenger 
cet étrange compliment, quil prenait toujours garde, en blessant les 
gens , de les blesser trop : lœdere nec nimiam. Au lieu de himium notre 
manuscrit a minimum. Ce qui veut dire : il ne blessait jamais per- 
sonne, même les moindres gens. Cette correction faite, citons le 
passage entier : 

Cujus cura sequi naturam, legibus uti. 

Et mentem vitiis, ora negare dolis, 
Virtutes opibus, verum praeponere falso, 

Nil vacuum sensu dicere, ni! facere, 
Lœdere nec minimum, cunctis prodesse, favores 

Et popuiare lucrum pellere mente, manu. 

Ces vers seront assurément jugés remarquables, la date en étant 



DES MANUSCRITS. 311 

connue. Les poètes du xi® siècle sont rarement aussi concis avec au- 
tant d'aisance. Deux corrections nous restent à faire. Personne n'a 
jamais compris les vers suivants : 

.Qaem pador hospitium statuit sibi, postque libido 
Incestes superat, tum superavit eum. 

lis sont, en effet, absolument incompréhensibles. Mais les voici rec- 
tifiés sur notre manuscrit : 

Quem pudor hospitium statuit sibi , quamque libido 
Incestes su perat tam superavit eam. 

Enfin, deux vers plus loin, il faut substituer dégénérant à régénérant 
pour donner un sens à la phrase et corriger un vers faux. 

Si nous ne croyons pas devoir mentionner toutes les copies à la 
main et toutes les éditions de cette pièce très^onnue, disons tou- 
tefois que, parmi les éditions^ celle de Baronius est une des plus 
défectueuses. Il aurait mieux fait de s^employer à rechercher un 
texte plus lisible que des invectives sans ÎYitérêt. 

M, Charma rapporte que toute la pièce publiée par Beaugendre 
fut gravée sur la tombe de Bérenger^ Cela ne parait pas exact. Au 
témoignage du moine Clarius, en sa Chronique ^y on se contenta de 
désigner le lit funèbre de Bérenger par ces deux premiers vers de 
notre poème : 

Quem modo miratur semper mirabitur orbis; 
Ille Berengarius non obiturus obit. 

Clarius, qui niourut 'avant Hildebert, doit raconter ici ce qu'il a yu. 

IX. EpUaphimn Galfridi conûtû. — Cette épitaphe, ou plutôt ce 
titre funèbre, se rapporte, suivant les auteurs de l^ Histoire littéraire, 
au comte Geoffroi Martel II, fils aîné de Foulques Rechin, comte 

^ Cbarma, Lanjranc, p. ia8. • — * Publiée par Dachery, Sfticiley,, t. II. 



HILDBBBRT 
DK LAYABDIN. 



HILDIBBBT 
OB L%VARDIN. 



312 NOTICES 

d'Anjou. Mais cela n'est aucunement certain. Le comte Geoffroi que 
célèbre Tépitaphe mourut, dit-elle, le 7 septembre: 

Septima septembris decus abstulit orbis ab orbe ; 

et, suivant Tobituaire de Téglise d'Angers, le fils du comte' Foidques 
fut tué par trahison, le 19 mai 1 106, au siège de Candé^ Il est en- 
core bien plus incertain que Fauteur de cette épitaphe soit Hildebert. 
Beangendre dit l'avoir trouvée dans les papiers de Baluze. Nous ¥y 
chercbojis vainement aujourd'hui ; elle n*y est plus. Bile y serait que 
nous voudrions une preuve plus forte pour attribuer d'aussi méchants 
vers à l'élégant apologiste de Bérenger'. Il y a, dans les poésies de 
Baudry publiées par Duchesne ^, deux autres titres funèbres en l'hon- 
neur de Geoffroi Martel II. 

X. EpitaphiumSaggerii, abbatis S. Dionysii. — L'insertion de cette 
épitaphe parmi les œuvres d'Hildebert montre combien il faut se dé- 
fier des attributions de Beaugendre. Hildebert était mort depuis dix- 
neuf ou vingt ans, quand, ie 20 janvier 1 152, les moines de Saint- 
Denys déposaient tristement dans la tombe le corps de Suger, le grand 
ministre, leur plus illustre abbé. C'est une remarque déjà faite par 
les auteurs de Y Histoire littéraire^. Nous n'insistons pas; les morts, 
cela va sans dire , ne peuvent être chantés que par les vivants. L'épi- 
taphe de Suger est de Simon Cbèvre d*Or, à qui François Chifflet et 
Mabillon l'avaient justement attribuée avant que Beaugendre commit 
l'étourderie de la réclamer pour son Hildebert ^. 

. XI. Epitaphium Gaalonis, Pcuisiensis episcopi: — Il en a commis 
une autre sous ce titre, sinon plus grave, du moins plus singulière. 
Voici 1^ pièce, que nous reproduisons, avec quelques change- 

* Notœ in Gesta episc, Cenom.; édit. ^ Duchesne, Scriptor. t. IV, p. a58. 
Beaugendre, p. un. * T. Xi, p. 384. 

* HildebeHi viia; édit. Beaugendre, ' Hist. littér. de la France, t. XII, 
p. xxti. p. 374, 490* 



DES MANUSCRITS. 



313 



ments nécessaires, d'après le n^ 1 5a 9 de la Bibliothèque nationale, 
fol. io3, d'où Beaugcndre reconnaît Tavoir tirée : 

Te, pater et pastor, vult saoum natus ovisque. 

Vota pater nati suscipe, pastor ovis. 
Es mihi sisque pater, ex quo bonus, imo bonorum 

Oplimus ille pater destitit esse pâter. 
nie pater mihi quse de te dixisse recordor : 

« Gualo, valent atii, praevalet hic aliis; 
Hune tibi trado patrem cujus communico rébus, 

Cui gravis hoc uno sum quia parce suis. 
Romam vado, vale! » Romam se fixit iturum, 

Sed melius potuit dicere : « Vado mon. » 
Mors maie blanda viro minuensque quiète iaborem, 

Abrnpit lucem nocte viamque mora. 
• Noio virum, dixit, gelidas sudare per Alpes; 

Sed stet, sed maneat, sed moriatur, ait. » 
Vas fidei, vas justitiae, vas simpiicitatis 

Occidit ; illa, suo vase cadente, cadunt. 
Sed te justitiae vas supposuisse cadenti 

Audio. Quod si sit nescio, sitque tamen. 

Rien, comme il semble, de plus clair. Un certain Galon avait eu 
pour protecteur, peut-être pour parent, un évéque que la mort est 
venue récemment surprendre, lorsqu'il avait formé le dessein de faire 
le voyage de Rome. Cet évéque remplacé. Galon complimente son 
successeur, dont il sollicite en même temps les bonnes grâces. Dans 
le manuscrit, le titre de cette pièce^ est : Gualo ad episcopum , saccesso- 
rem palrui sui. Ainsi le titre ajoute quelque chose au contenu de la 
pièce. Mais c'est une addition quon accepte volontiers; en effet Galon 
peut avoir été neveu de l'évêque défunt. 

Mais ce qui n'est aucunement acceptable , c'est la fable que Beau- 
gendre a pris la peine d'imaginer à l'occasion de cette pièce. 

Le compliment est, dit-il, une épitaphe. Qui l'aurait soupçonné? 
Et celte épitaphe est celle de Galon, évéque de Paris, Epitaphium 
Goalonis, Parisiensis episcùpi, mort en février 1116. N'est-il pas na- 
TOME xxviii, 2* partie. 4o' 



HILDBBERT 
DE LAVARDIN. 



HILDBBIRT 
UB LAVARDIN. 



314 NOTICES 

turel que cet évéque ait eu pour neveu quelqu^un de son nom ? As* 
sûrement. Eh bien, voilà pourquoi {^ingénieux Hildebert a, sous ie 
nom de ce Galon fictif, dressé Tépitaphe du Galon réel, son vénéré 
collègue. 

Cette fable n'a pas été critiquée par le3 auteurs de ÏHistoire lit- 
téraire. Ce qui nous étonne davantage, les auteurs du Gallia chris- 
iiana Tout formellement admise, et, reproduisant Tépitaphe, ils 
Tont accompagnée de cette note explicative : Hildeberlas, Turonensis 
archiepiscopus , Galoni cecinit nomine Galonis , forte nepotis, epitaphium 
saccessori inscriptum^. Ainsi les auteurs du Gallia chnstiana, prenant 
à leur compte la fable de Beaugendre, Tout même exposée plus 
franchement que lui. 

Voici maintenant pourquoi Beaugendre Ta si laborieusement in- 
ventée. Il s'était persuadé, comme nous Tavona dit, qu Hildebert 
devait être réputé Tauteur de toutes les pièces anonymes qui sont 
contenues dans notre n^ 1529. Or, lisant dans une de ces pièces le 
nom de Galon, il se trouvait forcé de reconnaître la fausseté de sa 
conjecture ou de sid)stituer d'une façon quelconque le nom d'Hilde- 
bert à celui de l'importun Galon. 

Nous avons un Galon qui fut, dans les premières années du 
xii^ siècle, un des maîtres les plus renommés et les plus remuants de 
l'école de Paris. Il a, dit-on, fait des vers, et Ton en cite de très-sati* 
riqucs^. C'e.st peut-être à lui qu'il faut rendre la pièce dont il s'agit. 

Xll. Epitaphium Branonis, — Beaugendre a trouvé cette pièce 
dans le manuscrit, par lui souvent cité, que possédait le médecin 
Du Poirier. Nous la retrouvons dans les Papiers de Baluze, n° 1 30, 
fol. 3^2, où elle contient deux vers omis par Beaugendre. Ce qui 
nous décide à la reproduire avec cette addition et quelques autres 
corrections : 

Ad superos soperum cultor sociusqae recessit, 
Commendans terrée BruDO quod ejus erat ; 

* Gallia christ., l. VU, col. 67. — * Hist Uttér. de la Ffmce, t. XI, p. Aai. 



DC LATARDIN. 



DES MANUSCRITS. 315 

Sarcinnlasque levés et agenlem Prothea niunduni 

Despidt, œternas pauper adeptus opes. hildbbbht 

Depositum in terra cineri iniscetur, idemque 

Sperat et expectat praemia sorte pari. 
Suspicor angelicas hinc exultare cohortes, 

Et cœli cives plaudere cive novo. 
Sexta dies octobris eral cum Bruno^ professus 

Naturam , superos exoneralus adit. 

n s^agit de saint Bruno, le fondateur des chartreux, dont la mort 
est ici bien datée, sexta dies octobris, le 6 octobre i ici ^ Cependant 
ce n est pas Tépitaphe de l'illustre ascète ; c est une pièce détachée 
de son rouleau funéraire. Les vers qui furent gravés sur la tombe de 
saint Bruno et qu'on peut lire dans V Histoire littéraire^ sont beaucoup 
moins poétiques. 

Nous ne croyons pas, d'ailleurs , qu'Hildebert soit le véritable auteur 
de la pièce transcrite par Baluze et publiée par Beaugendre. 11 est, 
en effet, invraisemblable que, faisant les vers avec tant d aisance, il 
ait servilement calqué sur une autre épitaphe celle dont il voulait 
honorer saint Bruno. Or ce vers , 

Ad superos superum cultor sociusque recessit, 

est, sans aucun changement, le premier vers de Tépitaphe du poète 
saxon Adhelme, telle que la rapporte Guillaume de Malmesbury '. 
Âdhelme étant mort au commencement du viii^ siècle, c'est un vers 
qui vient de loin. Ajoutons que, dans la suite des deux épitaphes, 
se rencontrent les mêmes pensées diversement exprimées. 

XIII. Epitaphium Helia, comitis Cenomanensis. — Cette épitaphe du 
comte Hélie, lue par Beaugendre dans un seul manuscrit, celui du 
médecin Du Poirier, n'est certainement pas d'Hildebert. Nous n'hési- 
tons pas à la rejeter. Il est bien vrai, comme le rapporte Beaugendre, 
que le comte et l'évêque, après avoir été des ennemis très-déclarés , 

' Hist littér.de laFr. t. IX, p. nSg. ' Gaie, Hiit. Briiann, Script, t. III, 

* Ibid., p. 24o. p. 357. 

4o. 



HILDEBERT 
DK LAVARDIN. 



316 NOTICES 

finirent par s'entendre, et que Tévèque fit au comte, après sa mort, 
de belles funérailles. Il est donc probable qu^il naura pas manqué 
de composer des vers en son honneur. Mais ces vers ne peuvent être 
les pitoyables hexamètres . qu^a publiés Beaugendre; le poète que 
nous connaissons n en a jamais écrit de tels. Une autre épitaphe 
d'Hélie se trouve dans les Papiers de Baluze, n? 120, fol. 8^7. La 
voici : 

Vivus eras, Helia, tuis pax, gloria« virtas; 

Teque vigeote vigent teque ruante ruunt. 
Te plangit Turonis, flet Pictavis Ândegavusque, 

Urbs Genomana magis, tota madens lacryinis. 
Hœc, viduata tua tam multiplici bonitate, 

Traditur exitio pestiferoque jugo. 
Praesignans casum aimium multis iacrymosum , 

Praeco tui fati moesta cometa fuit ; 
Nimirum, tantae prœnoscens damna ruinae, 

DifTudit radios nubila flammiconios ; 
Quippe Deus signum voluit praemittere magnum 

Principe pro tauto tamque potente viro. 
Alter Cœsar eras, virtute tereus inimicos, 

Pollens coDsilio tertius ipse Cato. 
Lingua referre acquit gentes quas vi superasti ; 

Victis parcebas, mitia jura dabas. 
Ut sibi pacificus fieres et parcere velies 

Anglorum tibi rex magna tributa dabat^ 
Munera multa dabat; tu palmam restituebas, 

Vicit namque tuo saepius auxilio. 
Qui modo florebas, modo tantus in orbe vigebas, 

Es modo putredo, terra cinisque modo. 
Gurmoribunda caro tibi plaudis culmine summo? 

Quœ tam fluxa ruis mox sine fine gémis. 
Iste videbatur modo vertice tangere cœlum ; 

Ecce videtur nunc non homo, verme minor. 
Nunc cibus est vermi nuper timor ille potentuni , 

Sordet et est stercus gemma, decus Comilum. 
Laus sua praeteriit, periit quod vixerat omne ; 

Esse suum nihil est> mortuus est penitus. 



DES MANUSCRITS. 317 

Sic fugit atque périt, sic transit gloria carnis, 

Deluditque suos insiabilis famulos ! hildbbbrt 

DE-LAVARDIN. 

Baluze dit de cette épitaphe : Videtar esse scriptam ah Hildeberlo. 
Cest, comme on le voit, une simple conjecture. Elle est peut-être 
fondée; cependant nous ne sommes pas en mesure de la confirmer 
par le témoignage d\m ancien copiste. . 

XIV. Epitaphiam cajusdam simoniaci in excommunicatione desampti, 
— Le manuscrit d'où Beaugendre a tiré cette invective, qu il appelle 
improprement épitaphe, est le n^ 1 629 de la Bibliothèque nationale, 
fol. io3. Elle n'y porte aucun nom, mais Beaugendre a, nous le ré- 
pétons, imposé le nom d'Hildebert à la plupart àes pièces qui com- 
posent ce recueil. Il y a, dans celle-ci, de la vivacité, des traits heu- 
reux, et ce mélange des mythes chrétiens avec les mythes profanes 
qu'Hildebert fait habituellement sans aucune gène. Il n'est donc pas 
invraisemblable qu elle soit jde lui. Mais cela n'est aucunement cer- 
tain. 

XV. Versus de quodam paupere nuper rapto ad prmsulalum. — Il y a 
beaucoup de fautes dans ces vers, et Ton doit croire qu'elles ne sont 
pas toutes imputables à l'auteur. Ces fautes corrigées, la pièce ne 
serait pas, comme il nous semble, beaucoup plus louable. Nous re- 
grettons néanmoins de ne pouvoir faire ces corrections. Beaugendre 
nous laisse ignorer dans quel volume il^a lu la pièce, et nous ne 
l'avons jamais rencontrée. Pour la mettre au compte d'Hildebert, il 
nous faudrait des preuves assez fortes, et nous n'en avons aucune 
autre que l'opinion de Beaugendre. Elle ne nous suffît pas. 

XVI. Versas de qnodam paupere. — Cette longue pièce , composée 
tout entière de vers à triple rime, est un véritable tour de force de 
poésie léonine. Il faut d'abord en faire connaître le sujet. En effet, 
Beaugendre Ta donnée sous un titre peu clair et d'après un texte tel- 
lement fautif, si souvent tronqué , qu'il est vraiment difficile de corn- 



HILDËRERT 
l>B LAVARDm. 



318 NOTICES 

■ ê 

prendre ce que lauleur a voulu dire. Devant un juge comparaissent 
deux individus ruricolcs, Tun pauvre, Tautre riche. Le pauvre accuse 
le riche de Tavoir contraint à lui vendre ses vaches, ses brebis et 
d'avoir ensuite empoisonné ses abeilles. Le riche présente sa défense. 
Quant à la sentence du juge, elle nous manque, mais elle nous im- 
porte peu. Si Ton veut lire cette pièce plus correcte et complète, avec 
la distinction des deux plaidoiries qui sont ici confondues, on la 
trouvera dans le n® 6766 (fol. 60) de la Bibliothèque nationale. 

Elle est d'un poète assez ingénieux, mais tout autre qu'Hil- 
debert. Nous le prouvons d'abord par cette citation des deux pre- 
miers vers : 

Vestra peritia, dum régit omuia, sidéra tangit, 
Dum domat effera ^ mitigat aspera, fortia frangit. 

Ce sont des hexamètres dactyliques, et il y en a beaucoup de sem- 
blables dans la même pièce. £h bien « si la Muse d'Hildebert s'est 
exercée sur bien des rythmes, elle a^ comme il parait, méprisé 
celui-là. On sait, en effet, positivement que ce poète, fécond en inven* 
tions bizarres, a seulement composé , durant tout le cours de sa vie, 
quatre vers dactyliques, qui sont bien différents de ceux qu'on vient 
de lire. Voici, sur ce point, le témoignage d'un de ses contemporains, 
Bernard de Morlas. Nous l'avons cité dans une autre occasion'; mais 
il faut le reproduire ici : fd gênas metri, tum dactylam continuwn, ex- 
ceptis finalibus , trocheo vel spondeo, tum etiam sonoritatem leoninam ser^ 
vans, obsai difficaltatem jam pêne, ne dicam penitus, obsolevit. Deniqae 
Hildebertus de Lavardino..., Wichardus, Lugdanensis canonicus , versifica- 
tores prœstanlissimi , qaam paaca in hoc contaleranl palam est; quorum 
Hildebertus, dam illam bealam peccatricem Mariam, loquar Mgyptiacam, 
hexametris commendaret, hoc métro ianlum quatuor coloravit versus, Wi- 
chardus vero plus minus triginta in sua contra quosdam salyra^. Ce té- 

' Dans le teite de Beaugendre il y a a' partie, p. 34- — ^ Bernard. Morla- 

ej/'eta; ce qui ne signiGe rien. De plus, ncns. .De contemptu mundi; dans les Man. 

le vers c.sl faux. lat. de la Biblioth. nation. , n* 8/133 , 

' Noiic. et exir. des Man., l. XXVII, f. 89, verso. 



DES MANUSCRITS. 319 

moignage, digne d^une entière confiance, nous apprend que la pièce 
publiée par Beaugendre n'est pas d'Hildebcrt. N'esiril pas, d'ailleurs, 
probable que, si Tauteur de cette pièce Ta vait écrite avant Bernard , 
celui-<ci nen aurait pas ignoré l'existence P Nous la croyons, en effets 
d'un poète postérieur à Bernard, du moine Serlon, de qui nous 
avons beaucoup de vers semblables, et notre conjecture sera facile- 
ment admise quand on saura que le n^ 6765, où nous invitons à la 
lire, contient bien d'autres pièces du même Serlon. 

XVIl. De nammo. — C'est encore au n^ 5129 de la Bibliothèque 
nationale (fol. 94) que Beaugendre a fait l'emprunt de ce poème. 
Mais, dififérant en cela de tous ceux que nous avons mentionnés pré- 
cédemment comme extraits du même volume, ce poème n'est pas 
anonyme. En voici le titre : Versus Cynomanensis episcopi de nummo. 
Hildebert est, en effet, l'auteur des vers publiés sous ce titre par 
Beaugendre. On les rencontre quelquefois sans aucun nom, comme 
dans les n"* 848 de Vienne, i6a53 de la Bibliothèque natio- 
nale, etc., etc.; mais le nom de Tévèque du Mans nous est offert 
par d'autres manuscrits, comme, par exemple, notre n^ Ôiag et le 
n^ 8Ô7 de Vienne, pour ne pas citer ceux de Belgique et d'Angle- 
terre dont parlent, outre les catalogues, Sanders et Leyser. 

Mais nous avons d'autres remarques à faire sur le texte donné par 
Beaugendre. Et d'abord le vrai titre du poème n'est pas certainement 
De nwnmo. Il s^agit bien, en effet, de l'avarice, et uniquement de 
l'avarice, dans les deux cent huit vers que Beaugendre a publiés; mais 
le poème entier est bien plus considérable , car il se compose de mille 
cent quatre-vingt-dix vers, où sont tour à tour condamnées l'avarice, 
l'envie, la paresse, et oit sont finalement^ célébrées les vertus opposées 
à ces vices. Ce poème entier a vu le jour, pour la première fois, en 
l'année 184^1 par les soins de M. Frédéric-Guillaume Otto, qui l'a 
publié, d'après trois manuscrits de Marchburg, de Leipzig et de 
Bruxelles, dans son volume intitulé : CoMmentarii critici in codices 6t- 
blioth. Gissensis (p. 163-198). Le titre De nummo se retrouve en tète 



BILDKBERT 
DB LAVARDIN. 



HILDEBEIIT 
DE L^VAnOIff. 



320 NOTICES 

de cette édition; mais il ne devrait pas s^y retrouver, puisqu'il nm- 
dique pas toute la matière du poème. Nous préférons celui-ci, donné 
dans un récent catalogue au n^ 848 de Vienne : Poema elegiacum de 
virtuiibas et vitiis. Le texte incomplet de Beaugendre est, en outre, 
très- corrompu. M. Otto suppose que le copiste à qui nous devons 
notre n^ 5 1 29 était un pauvre moine peu lettré, mais très-scrupuleux 
en matière d'orthodoxie, qui, probablement choqué par les libertés 
poétiques d*Hildcbert, se sera permis de modifier à sa manière des 
vers d'un style trop profane ^ La conjecture peut avoir quelque 
fondement; nous devons dire, toutefois, à la décharge du pauvre 
moine, que, parmi les fautes nombreuses du texte édité par Beau- 
gendre, les moins excusables ont été commises par l'éditeur. 

Ce poème est un des plus considérables que nous ait laissés Hilde- 
bert, et c'est peut-être le plus intéressant et le plus louable; dans 
aucun autre on ne remarque autant d'originalité, d'entrain, de talent. 
La composition n'en est pas bonne; Hildebert ne soupçonnait pas 
qu'au temps de Virgile, d'Horace, d'Ovide, et même au temps de 
Lucain, ses maîtres, il existait un art de composer. Les diverses par- 
ties de son poème manquent tout à fait de proportion, et, dans plu- 
sieurs de ces parties, c'est l'accessoire qui domine, le principal est 
sacrifié. Ayant, par exemple, condamné la paresse en quelques vers, 
le poète recommande particulièrement une des formes de la vertu 
contraire , le goût de l'étude , et l'apologie de l'étude le conduit à parler 
des arts. Parmi les arts, il en est un auquel sa pensée s'arrête de pré- 
férence : c'est la musique. La musique éveille en son esprit le sou- 
venir d'Orphée, et l'inspiration qui lui vient de ce souvenir lui dicte 
cinq cent vingt-six vers. Voilà certes un épisode d'une longueur dé- 
mesurée, puisqu'il occupe environ la moitié du poème. Le défaut de 
proportion est évident. Mais que de traits nouveaux, ingénieux, vrai- 
ment poétiques, dans cet épisode sans fin ! 

On désigne encore sous le nom d'Hildebert un autre poème, pa- 

^ Commentar, critici, p. 106. 



DES MANUSCRITS. 321 

reillement intitulé De nummo, à Toccasion duquel diverses erreurs 
ont été comroises dans ¥ Histoire littéraire de la France. Au tome IX , 
p. 358, il est dit que ce poème, attribué par un manuscrit d^Oxford 
à Tévêque du Mans, doit être restitué sans hésitation à Tun de ses 
contemporains les moins illettrés, Godefroid de Cambrai, Tévèque 
du Mans n'ayant jamais rien écrit en vers sous ce titre De nammo. Au 
tome XI, p. 385 , on lit que dom Rivet s'est gravement trompé, qu Hil- 
debert a laissé de très-beaux vers sous ce titre, que ces vers lui sont 
justement attribués par le manuscrit d'Oxford, et quil faut corriger 
Baie et Tanner, qui , les premiers, les ont revendiqués pour Godefroid 
de Cambrai. Avec le secours des catalogues dressés par M. Coxe , nous 
allons, en peu de mot«, mettre d'accord tous ces critiques. Oui, sans 
doute, Hildebert a fait un poème mal intitulé De nammo; mais c'est 
un autre poème que contient, sous le même titré, le manuscrit d'Ox- 
ford, qui est le n^ 2 55 du collège Corpus CAmft. Celui-ci , commen- 
çant par 

Nummum descripsi , nummo quae congraa dixi , 

n'a pas le moindre rapport avec celui d'Hildebert, et l'on peut croire 
qu'il appartient à Godefroid de Cambrai. 

XVIII. De parta B. Virginis. — Cette pièce se compose de vingt 
vers, dont l'objet est de prouver qu'on a l'image la plus exacte.de 
l'enfantement de Jésus par la Vierge dans un morceau de verre mouillé 
que vient éclairer un rayon du soleil. 

On aimait, au xii® siècle, ces assimilations inattendues, et plus le 
rapprochement était bizarre plus il avait de succès. La pièce est-elle 
d*Hildebert ? Nicolas Chamart en a publié les six premiers vers sous 
le nom de Philippe , abbé de Bonne-Espérance. Aucun des manuscrits 
venus sous nos yeux ne confirme cette attribution. Où nous trouvons la 
pièce anonyme, comme dans les n^ 36g6B (fol. 20), 5i 29 (fol. 106), 
i33^3 (fol. 4o), 16699 (fol. 77) de la Bibliothèque nationale 
et 825 de Douai, elle suit ou précède d'autres vers d'Hildebert, et 
son nom se lit dans les n^ 3o88 (fol. 78), 1^867 (fol. 175) de la 
TOME XXVIII, a* partie. 4i 



MILDttBKIlT 
DB LAVABDIll. 



HlTiDBBBKT 
DK fMTARDIff. 



322 NOTICES 

Bibliothèque nationale et 882 de Douai. Rien n'empêche de croire 
qu^elie soit de lui. Quand il n'imite pas les undenS) o» quand il n'écrit 
pas sons l'inspiration pins ou moins vive d'un sentiment personnel, 
en d'autres termes, quand il fait des vers à froid, simplement pour 
montrer qu'il a de l'esprit, Hildebert est toujours précieux, affecté. 
Ces contetti mystiques, qui choquent notre goût, flattaient le sien. 

Dans Tédition de Jacques Hommey, Sapplem. PalrMiy p. 46o, ce 
poème est intitulé Decrystallo, et c'est ainsi que Leyser le mentionne. 
Dans quelques manuscrits on le rencontre sous cet autre titre, qui n'est 
pas assurément beaucoup plus eleir : De aquipollentia virginitaiis B. 
Mariœ. En avertissant que des titres si différents ont été donnés à 
la même pièce, nous prévenons de trop faciles erreurs. 

Deux copies eîtéeg par Boaug^ndre, l'une de Saint-Gatien ; l'autre 
d'Èvreux, n'avaient que seize vers. Beaugendre en a publié quatre de 
pluB, les derniers, d'après le n^ S019 de Colbert, qui est aujourd'hui 
le n® 3o88 de la Bibliothèque nationale. S'il avait observé ce meilleur 
texte avec plus d'attention, il y aurait encore vu deux autres vers 
qu'il a négligés, et qu'il faut placer après le quatrième de son édi- 
tion. Les six premiers vers, rectifiés sur les bons manuscrits , doivent 
se lire ainsi : 

Sol, aqua, crystallus dant qualemcumque iiguram 

Virginei partus erudiuntque (idem. 
Si subdatur aquis et soli subjiciatur, 

Scintillas prsfert integer ille lapis. 
Pneumate tic abluta çacro subjectaque soli 

Juslitiae, peperit intégra Vit^o Deum; 

et ainsi les dix derniers, où l'on verra que nous faisons des corrections 
non moinsi nécessaires : 

Virgo lapis, quia Virgoparit; puer unicus, ignis, 

Nam virtute micat, lumine corda replet. 
Sic umbra Flamen, ingresso caelibe Verbum, 

Virgo fide, Soboles caroe Deoque simul, 
CoûPiciunt cataplasma novum, quo vita sepuitis, 



DES MANUSCRITS. 323 



VirUiti merces^ moribus ordo redit. — _ 

Hoc aperit tumulos, hoc agmina sacra mfundit^ HiLDMeiiT 

Hoc supplet casum terra, gehenoa, polus. 
Ad cœlum sic &ubsilieot ctnifii ossa, medullae; 

Hoc animam carni reddet, utrique Deum. 

On lit dans le Catalogue des manuscrits de Douai, sous le n^ 88a, 
que ce poème a cinquante-trois vers. Cela nous étonne; nos copies, 
qui semblent complètes, nen offrant que vingt-deux. D'autres vers 
sur la Vierge ont peut-être été joints à ceux-ci dans le volunie où 
Ton signale un complément si considérable. 

XIX. Cor Deus homo? — Cette pièce s'offre à nous sous ces titres 
divers : Car Deus homo^ De incarnatione Verbif De modo salutis, et, le 
plus souvent, sans aucun titre. Le nom de Tauteur manque dans un 
grand nombre de manuscrits, comme, par exemple, les n^ 4ôg 
(fol. 216), 3o88 et 8484 (fol. 3o), lôiAg (fol. i4) et 16172 
(fol. io5) de la Bibliothèque nationale, 1^834 de Munich, 2i5, 
i33i et 1748 de Troyes, 704 de Berne, et dans un volume de la 
bibliothèque Laurentienne décrit par Bandini^; mais le nom d'Hil- 
debert se lit dans les n°* 3696 B (fol. 18), 14867 (fol. 166), 16291 
(fol. 162) de la Bibliothèque nationale, 663 et 887 de Troyes, 
i665 de Vienne et 83o4 de Munich. Ajoutons que, dans presque 
tous les manuscrits où cette pièce est anonyme, elle se rencontre 
entre des vers dont Hildebert est l'auteur incontesté. On ne pourrait 
donc hésiter à recevoir comme valable Tattribution de Beaugendre, 
quand elle ne serait pas confirmée par tm témoignage encore plus 
considérable que celui des noanuscrits. En des vers longtemps inédits, 
récemment publiés par M. Thomas Wright, Alexandre Neckam s'ex- 
prime ainsi : 

Jam CeDomanis adest, cui magnus praeficit Hilde- 

Bertus, flos cleri pontificumque decus. 
Plurima festive scripsit dictamina; scripsit 

' Catal cod. lut, bibl Laarentianœ , 1. 1, col. 656. 



I 

DB LATARDIM. 



DB LAYARDn. 



324 NOTICES 

« Sicut hiems laurum, » — « Pergama flere volo, • 
rildebbut Alfarisque sacri docuit mysteria« necnon 

Causam qua Ghristus et Deus est et honio, 
Depinxitque stylo placide mores muliebres 
Multaque qua; gravis est enumerare labor^ 

Alexandre Neckam , qui brilla dans les dernières années du xii^ siècle, 
n^était pas encore né quand Hildebert mourut. Mais ce qui donne à 
son témoignage beaucoup dMmportance, c^est qu'il était, eu toute 
matière, un des hommes les plus instruits de son temps. Ayant lui- 
même, d'ailleurs, le goût de la poésie, il devait avoir fait une étude 
particulière des œuvres poétiques d'Hildebert. Ses indications sont 
donc très-précieuses. Nous n'en négligerons aucune. Qu^il nous suffise 
présentement de constater qu'Hildebert est bien, suivant lui, fau- 
teur des vers dont il s'agit ici. 

Car Deus homo? A cette question, le prince des mystiques, saint 
Anselme, a fait une réponse verbeuse et peu claire, qu'il a pourtant 
regretté de n'avoir pu faire plus longue et conséquemment plus obs- 
cure. Celle d'Hildebert est si brève, si concise, qu'il s'est évidemment 
donné la tâche d'exposer en dix^huit vers tout le dogme de la rédemp- 
tion. Mais on ne peut guère apprécier, d'après les textes donnés tant 
par Hommey que par Beaugcndre, s'il l'a bien ou mal remplie. Non- 
seulement il y a dans ces textes plusieurs mots altérés, mais il y a de 
plus une omission grave. Voici toute la pièce, corrigée sur les bons 
manuscrits : 

Adae peccatum quœ conveniens aboleret 

Victima? Numquid homo? Sed et hic reus; unde placeret? 

Angélus, an fruges, an vacca? Sed hostia talis 

Natura dispar, prelio minor, esset inanis. 

Hœc eadem quœ displicuit natura placere 

Debuit, atque aliquid quo pacificaret habere. 

Ei^o fuit quœrendus homo cui, prœter id ipsum 

^ Alex. Neckam, edente Th. Wright, p. A5&. 



DES MANUSCRITS. 325 

Quod pari est hominis, quiddam foret unde placeret ^ 

Unitur carni Deas, et natura creatrix 

Quod redimit recipit, fit et ipsa redempta redemptrix. 

Par homini quia verus homo, sed dignior ortu, 

Dissimilis culpa, deitate potentior idem; 

Quem quia non genuit ex iapsu nata voluptas, 

Justus pro lapsis agit occisusque pérorât; 

Hostia suiBciens quœ cœlos cive replevit, 

Qua furor oflTensi cecidit, qaa gratia crevit; 

Anlidotum felix quo vulnera nostra cohaereat. 

Angélus exsultat* homogaudet» Tartara mœrent. 

Dans le n^ 16699 i^^^- ^^0 ^^ la Bibliothèque nationale, ces vers 
sont sous le nom de saint Anselme. On comprend d'où Terreur est 
venue. Il suffit de la signaler. 

XX. De tribus partibas corporis Christi. — Beangendre a deux fois 
imprimé ces vers, sous deux titres différents, col. 1229 et col. i332. 
Nous en lisons même, à la col. 1 229, une troisième édition abrégée. 
Ce sont de lourds hexamètres, sans esprit et sans rythme, et, quoique 
Leyser les indique sous le nom d'Hildebert, nous hésitons à croire 
qu'ils soient de ce poète, ordinairement ingénieux. Les seuls manus- 
crits où nous les avons rencontrés, lesn* 1 1679 f^^^* *^^) ®^ i5i49 
(fol. 1 4) de la Bibliothèque nationale, n'offrent aucun nom. On peut 
même remarquer que, dans le n^ 1 5 1^91 les vers qui précèdent et 
ceux qui suivent cette pièce ne sont pas d'Hildebert. 



HILDBBERT 
DE LATARDIN. 



XXI. Ad G. episcopum. — C'est un compliment, en quatre vers très- 
polis. Il est sans nom d^auteiu* dans les n^ 56 1 (fol. 137} et 3761 
de la Bibliothèque nationale. Il est parmi des pièces d'Hiidebert dans 
le n® 14194 (fol. 160) de la même bibliothèque et dans le n^ 120 
des Papiers de Baluze (fol. 323). Enfin, dans notre n'' 3o88 (fol. 26), 

* Dans le n' ibià^ ces vers se lisent ain.M : 

qui, pneter id iptom 

Quod pari est bominît, dîqoîd ddtatis haberet 



HILDBBERT 
DK L4¥ABDIN. 



326 NOTICES 

il est sous le nom de Fulbert, évèqne de Chartres. Mais cette der- 
nière copie est moderne et sans aatorité. On a bien fait de ne pas 
imprimer dans les Œuvres du grave Fulbert cette petite pièce, d'un 
style précieux , dont Hildeberl est l'auteur probable. 

XXII. De Virgine Maria. Saper crucem. — Ce sont deux épigrammes 
chacune de deux vers. On les rencontre l'une et l'autre dans le 
n** 14194 de la Bibliothèque nationale (fol. 160 et 161). Nous ne 
les voyons pas ailleurs, Elle^ paraissent d*HiIdebert, ayant été re- 
cueillies par un copiste qui les a jointes à d'autres vers de ce poète. 

XXIII. Ad episcopam Bajocensem. — Huit vers éiégtaques , k l'adresse 
d'un évêque de Bayeux auquel l'auteur fait présent d'une bague. Ils 
sont dans le n^ 120 des Papiers de Baluze (fol. .3a8). Baluze les a 
donc crus d'Hildebert; mais il n'a paB fait connaître les motifs de cette 
opinion. 

XXIV. Unde malam. — On rencontre souvent cette pièce, où de 
gros traités sont ainsi résumés en quatre vers : 

Qui petîs unde maium, cum sint bona cunctà creata ? 

Defectu proprio sunt mala quae mala sunt. /'. 
Cum radix vhio careat, vitium tamen ex se 

Et per se ci dos dulcia poma trahunt. 

Elle est dans les n« 7696 A (fol. 64), 8484 (fol. 3i) et i4i94 
(ToL 1 60) de la Bibliothèque nationale, dans le n^ iso des Papiers de 
Baluze (fol. 3 a 8), ainsi que dans les n* 13 5, 8876* i33i de Troyes. 
Les anciens copistes l'ont tous crue d'Hildebert, et c'est une opinion 
à laquelle nous souscrivons très-volontiers. La question si grave de 
l'origine du mat ne nous semble pas, il est vrai, clairement résolue 
dans ces quatre vers. Mais l'est-elle mieux dans les gros traités? Quoi 
qu'il en soit, c'est-à-dire sans égard au fond des choses, les vers ont le 
mérite qui distingue les bonnes épigrâïnmes, celui-d'une irréprochable 



DES MANUSCRITS. 327 

cODcisioD. On n^cn peut, d'une part, rien retrancher et Ton n'y veut, 
d'autre part, rien ajouter. 

XXV. Ad nepolem. — Cette pièce est très-connue; non pas, il est 
vrai, sous ce titre, mais sans titre. Le tilre Ad nepotem n'est pourtant 
pas de Beaugendre; on le trouve dans le n^ i^igA (fol. 161) de 
la Bibliothèque nationale. Poor ce qui regarde la pièce, Pierre Pithou 
la publiée le premier ^ Elle ne lui semblait pas, disait-il, appartenir 
à la bonne antiquité; il la jugeait, toutefois, asse^ bien faite pour 
mériter d'être mise en lumière. C'est peut-être pour cela que Bur- 
mann l'a reproduite dans le tome I de Y Anthologie (p. ^jh)* On ne la 
trouve pas néanmoins dans la dernière édition de ce précieux recueil. 
M. Riese a cru devoir l'en exclure, n'y voulant admettre rien de mo- 
derne : Quod médium œvam a/jerte prœ séfert^. Cependant elle est restée 
pour M. Riese, comme pour Pithou, dun auteur ignoré. Sur quelle 
autorité Beaugendre l'a-t-il imprimée parmi les Mélanges d'Hilde- 
bert.^ Il ne le dit pas. M. Cousin, la supposant inédite (on voit quelle 
était son erreur), l'a d(HUiée sous le nom de Bernard de Chartres^ 
diaprés le n^ 64 1 5 de la Bibliothèque nationale, où elle ne porte 
aucun nom. Ainsi M. Cousin n'avait ancune raison de la revendiquer 
pour Bernard de Chartres. Baluze l'a certainement crue d'Hildebert, 
puisqu'il Ta copiée pour l'édition qu'il préparait*. Elle est anonyme, 
comme nous l'avons dit, dans le n** 64 1 5 (fol. 9 1 ) de la Bibliothèque 
nationale; elle l'est pareillement dans les n^ 55ii A (fol. 90), 
7696 A (fol. 171) de la même Bibliothèque, dans le n*^ 70^ de 
Berne et dans un manuscrit de Vienne cité par Endhcher sous le 
n*^ 252 1 \ Mais dans notre n® i^igAi qui est d'une benne date, 
elle suit et précède d'autres pièces d'Hildebert. Il en est donc Fau- 
teur, sinon certain, dn moins probable. 

^ P. PUIitsi Opéra socfù , jmidica , 9i€., ' P. Abâtardi Opei^ainedita, p. 638. 

p. •ySg. ^ Pap. de Baluze, n° lao, foi. 3ai. 

' Amhol ha,, edid. A. FUese; part. I, * St. Ëndlicher, Catal coéLpkikloy, hi- 

fasc. 11, prapf., p. Sg. bliolh. Vindob., p. 170. 



HILDKBEItT 
0£ LAVAIiDlN. 



HILDKBBRT 
DE LATARDIK. 



328 NOTICES 

Beaugendrc, les rédacteurs de Y Histoire littéraire et M. Tabbé Bou- 
rassé ont ainsi reproduit les deul premiers vers : 

Forma vivendi praesto est tibi. Pauca loquarîs, 
Plurima fac, sit utrisque cornes modus, utile, rectum. 

Comment la faute du premier vers nVt*elle pas été remarquée 

par les derniers éditeurs? Voici le texte du n^ i4ig4 : 

* 

Formula vivendi prœsto est tibi. Pauca loquaris, 
Plurima fac; sit utrisque comes modus, utile, rectum. 
Sobrius a mensis, a lecto surge pudicus; 
Obseqiiiis instes; ea pro te prœmia poscant. 
Ut decet et prodest et amabis et oderis idem. 
Stans casum timeas, speres prostratus, et illum 
Quem colis insignem miserum at^ectumque tuere. 

fia pièce a quatorze vers dans ie manuscrit de Berne, selon M. Ha- 
gen^; mais ce renseignement est-il exact? 

XXVI. Ad Odonem. — Beaugendre suppose que cet Odon est Til- 
lustre prieur de Cluny qui devint pape sous le nom d'Urbain II. Les 
auteurs de VHistoire littéraire prétendent qu'il s'agit d'un autre Odon^ 
cardinal, évêque d'Ostie. La pièce ne nous apprend rien sur le per- 
sonnage auquel elle est adressée, sinon qu'il était poète. Quatorze des 
vers qui la composent ayant été publiés par Pitbou, Burmann leur a 
donné place dans son Anthologie latine, les croyant d'un ancien. {An- 
tlioL lat,, t. I, p. 5i3.) M. Riese les a néanmoins retrancbés de son 
édition , après avoir reconnu , comme il le déclare ^, qu'ils avaient été 
donnés par Beaugendre sous le nom d'Hildeberl. 

Us ne sont pas d'un ancien. Burmann l'aurait bien vu, s'il avait eu 
la pièce complète. Mais , s'ils ont été publiés par Beaugendre sous le 
nom d'Hildebertf ils l'ont encore été par Nicolas Chamart sous le nom 
de Pbilippe, abbé de Bonne-Espérance. De là quelque incertitude. 

H. Hagen, CaiaL cod, Bem,, p. 5o8. — * Anthol. lat, part I, fasc. ii, pnef., 
p. XXXV m. 



DES MANUSCRITS. 329 

Tous les manuscrits ne viennent pas à notre aide. La pièce est sans 
nom d'auteur dans notre n^ 376 1 (fol. 66) et dans le n^ 1 1 5 de Saint- 
Omer. Elle parait également anonyme dans le volume de Vienne 
que M. Endlicher désigne par le n^ 262 1. Cependant el)e est dans 
le n^ i4i9& (fol. 161) de la Bibliothèque nationale parmi des pièces 
réunies par un copiste du xii^ siècle comme étant toutes d'Hildebert, 
et Baluze Ta recueillie (n^ 120, fol. 33 1) pour Tinsérer dans son 
édition. Ce qui nous persuade encore que cette pièce est vraiment 
d'Hildebert, c'en est la bonne facture. Il y a dans l'édition de Beau- 
gendre, comme à l'ordinaire, des vers faux et d'autres vers qu'il est 
impossible de comprendre. Mais on peut les corriger sur les manuscrits. 
Voici toute la pièce, telle que nous l'offrent les n* 3761 et i^iqA ' 

Moribus, arte, fide, cœiesti pectore dignis, 

Cum superes alios, desipis, Odo, tamen. 
Credis enim populum versus curare disertos, 

Teque plaœre putas moribus, arte, fide. 
Dotibus bis quoodam sacri placuere poeUe, 

Ingeniumque dédit praedia , nomen , opes. 
Nunc aliud tempus, aiii pro tempore mores. 

Nunc odium vîrtus, sceptra merentur opes. 
Nil artes, nil pura fides, nil gloria lingade, 

Nil fons iogènii, ni! probîtas sine re; 
Nullus inops sapiens, ubi res ibi copia sensus; 

Aes sapiunt, pauper nil niai pauper erit. 
Nec jam divitibus toUunt sua crimina nomen, 

Sed quod lex damnât gratia solvit opum. 
Hinc est quod populus, aurum quasi numen adorans, 

Âudet in igootum sponte venire nefas, 
Speque lucri toliens excedere jus et honestum 

Sustinet, ut gratis jam juvet esse reum. 
Jus ruit, ordo périt, sceleri placet ora manuaque 

Vendere, quamque inopem tam pudet esse probum. 
Non igitur mirum si quisquam pravus et ej^cors 

Divinos vates nuliius esse putat. 
Quem comitantur opes sapientia vera relinquit, 

Semper mobilibus incomitata bonis, 
TOME xxvni, 2' partie. .^2 



HILDEBiWT 
DB LAVAftDlN. 



MILDBRERT 
DE LATARDISr. 



330 NOTICES 

Quant à la matière, elle est banale. Vital de Blois disait dans le 
même temps : 

Carmina nulla placent ; 

Quemlibet immodicus alligat aeris amor. 
Vincit amor censas et nummis carmina cedunt : 

Multa licet sapias, re sine nnllus eris ^ 

Et Matthieu de Vendôme : 

Majus habet-pretium cui sola emmena pérorât 

i£re tumeos, quam qui Nesiora mente gerit. 
Sit tibi foiliculus hydropicus aère, secundas 

Es Maro; stultitiae oompatiuntur opes. 
Msevius exundat opibus, mendicat honestas^. 

Et bien d'autres poètes ont, en d'autres temps, dans tous les temps, 
fait entendre la même plainte. Elle est donc vraiment banale. Cela 
pourtant ne prouve pas qu'elle soit juste. Plus de sept siècles se 
sont écoulés depuis la mort d'Hildebert, et ses vers sont encore lus, 
on a souci de sa ^oire, on s^mpose le labeur pénible de dégager ses 
œuvres authentiques d'un fatras compromettant. Or est-il un seul fi- 
nancier de son temps dont le nom ne soit pas aujourd'hui complète- 
ment oublié ? 

XXVII. De lapsu mundi. ***** C'est encore une pièce deux fois im- 
primée par Beaugendre , sous deux titres différents (col. 1 334 et 1 36 1). 
11 Ta, dit-il, extraite du n^ Soig de Colbert, inscrit aujourd'hui sous 
le n^ 3o88 de la Bibliothèque nationale. Elle est, en effet, dans ce 
volume, au fol. 78, mais sans aucun nom. EUe est encore dans le 
n*'7Ô96A(fol. 1 64 ) et dans le a^ 1 ao des Papiers de Baluzc (fol. 3q 8). 
Baluze l'a donc crae d'Hildebert, comme Beaugendre et comme 
le copiste du n* 7696 A, qui fa jointe à d^autres œuvres du même 
poète. Cette attribution ne mérite pas toutefois une entière confiance. 

* Préambule du Geta. vfm Mat, v. Vmiôme, dans Sitzung der 

* Wattenbach, Pœtischer Bri^tdhr phUos. pkilol Chue; a nov. 1872. 



DES MANUSCRITS. 331 

XXVIII. Ad M. reginam. — On doit supposer, avec Beaugendre, 
que cette reine s*est appelée Mathilde et qu'eUe a régné sur l'Angle- 
terre; mais on ne peut lui concéder que cette Mathilde soit la fille 
d'Henri P'. Née en i loA, mariée en iii/i k l'empereur Henri V, la 
fille d'Henri I^ n'a jamais gouverné l'Angleterre. Or il s'agit, dans le 
poème, d'une reine non pas nominale, mais réelle : Anglica régna ga- 
bemat. Les auteiurs de ¥ Histoire littéraire disent, avec beaucoup plus 
de vraisemblance, que la vraie reine célébrée par le poète est la 
femme d'Henri I*', fille de Malcolm III, roi d'Ecosse. Nous ne connais- 
sons aucun manuscrit de cette pièce, quoique Beaugendre fait, dit-il, 
tirée de plusieurs. C'est pourquoi nous n'osons faire, touchant l'au- 
teur, aucune conjecture. Les vers sont élégants et faciles. 

XXIX. De Roma. — Nous avons ensuite, sous le même titre, deux 
pièces également remarquables sur la ville de Rome. Dans la première 
il s'agit de l'antique cité, si puissante, si glorieuse, si splendide au* 
trefois, maintenant ruinée. La seconde est une vive et brillante apo- 
logie de la ville moderne, métropole du monde chrétien. Voici d'abord 
la première , déjà souvent publiée, mais peu correctement. Nous avons 
corrigé sur difiérents manuscrits toutes les leçons qui nous ont semblé 
fautives : 

Par tibi, Roma, DÎhii, cum sis prope tota ruina; 

Quam magni fueris intégra fracta doces. 
LoDga tnos fastus œtas destmxit, et arces 

Caesaris et superàm templa palude jacent. 
nie labor, labor ille roit quem diras Araxçs 

Et stantem tremuit et cecidisse dolet; 
Quem giadii regum, quem provida cura senatus, 

Quem superi rerum constituere caput; 
Quem magis optavit cum crimine solus habere 

Caesar, quatn sochis et pius esse eocer, 
Qui, cresoens itudiîs tribus^ hostes, crimen, amicos 

Vi domuit, secuit legibns, émit ope ; 
lû quem, duiu fieret^ vigilavit cura prioruni : 

Juvit opus ptetas hospitis, unda, locns. 

4a. 



HILIHEIBBRT 
mS LAVADDIlf. 



DE LATARDlil. 



332 NOTICES 

Materiem, fabros, expensas axis uterqne 

HiLDRBBRT Mîsit, 86 oiuris obtulît ipse locus. 

Expendere duces thesauros, fata favorem, 

Artifices studium, totus et orbis opes. 
Urbs cecidit de qua si quicquam dicere dignum 

Moliar, hoc potero dicere : Roma fuit. 
Non tamen annorum séries, non flamma, nec eosis 

Ad plénum potuit hoc abolere decus. 
Cura hominum potuit tantam componere Romam 

Quantam non potuit solvere cura deûm. 
Confer opes marmorque novum superumque favorem , 

Artificum vigilent in nova facta manus, 
Non tamen aut fieri par stanti machina muro, 

Aut restaurari sola ruina potest. 
Tantam restât adhuc, tantum ruit, ut neque pars stans 

iEquari possit, diruta nec refici. 
Hic superûm formas superi mirantur et ipsi. 

Et cupiunt fictis vultibus esse pares. 
Non potuit natura deos hoc ore creare 

Quo miranda deûm signa creavit homo. 
Vultus adest his numinibus, potiusque coluntur 

Artificum studio qnam deitate sua. 
Urbs felix, si vel dominis urbs ilia careret, 

Vei dominis esset turpe carere fide. 

Pierre Pithou^ Georges Fabricius^ et Gaspard de Barth' avaient 
publié quelques-uns de ces distiques sans connaître les autres. 
Martin Opitius ayant donné la pièce tout entière ^, Burmann Fa re- 
produite dans Y Anthologie latine (t. I,p. 457). Selon Opitius, Tauteur 
avait dû vivre au plus beau temps des lettres latines. Tel n'a pas été 
tout à fait Tavis de Burmann. Ayant reconnu que les meilleurs passages 
de cette pièce offrent des licences et des locutions modernes, et qu'on 
y trouve, d'ailleurs, des pensées qui ne sont pas profanes, il n'a pas 
laissé d'attribuer ces meilleurs passages à quelque poète de l'ancienne 

* Epiyrammata, p. Sa- * Ad.Claud. De kutd,Stilic., p. 290. 

* Monum.anliq.,]\h,Ul,'f,i6b» * Variœ lection, , Cé xuu 



DES MANUSCRITS, 333 

Rome, mais en supposant quiis avaient été corrompus par quelque 
moine du moyen âge, copiste peu scrupuleux. Informé, d'autre 
part, que toute la pièce citée par Martin Opitius se lisait dans cer- 
tains manuscrits sous le nom d^Hildebert, il a sans hésitation accusé 
celui-ci, ce barbare, d'avoir ajouté plusieurs vers de sa Fabrique- 
aux vers déjà modifiés par le copiste, et d'avoir impudemment édité 
toute la pièce sous son nom. WemsdorfiP^ qui Ta reproduite dans 
son édition des Poetœ latini minores \ n a pas été d'un avis très-différent; 
il a cru, toutefois, devoir supprimer le copiste intermédiaire, qui 
semble, en effet, inutile. La conjecture plus simple de Wernsdorff 
est qu il faut imputer au seul Hildebert la corruption de certains 
vers et Taddition des autres ^. 

Si Burmann et Wernsdorff avaient mieux connu cet Hildebert dont 
lis ont parlé si dédaigneusement, ils l'auraient su capable d'avoir fait 
tous les vers du poème, même les meilleurs, et n'auraient pas 
pris la peine d'imaginer ces fables. Mais nous n'insistons pas, car la 
pièce ne figure plus dans la dernière édition de Y Anthologie latine. 
M. Riese a vu l'erreur de Burmann et Ta même particulièrement 
signalée ^ 

Cette pièce , citée par Hélinand ,. ensuite par Vincent de Beauvais ^, 
est une de celles qui contribuèrent le plus, durant le moyen âge, à 
grandir la renommée d'Hildebert. Cela ne nous est pas seulement 
attesté par le nombre des copies. Nous en avons une autre preuve. 
Avant Hélinand et Vincent de Beauvais, Guillaume de Malmesbury 
l'avait insérée tout entière, sous le nom de l'auteur, dans le livre IV 
de sa cbronique civile : De rébus gestis regam Anglorum. Notons qu'elle 
se trouve là sans aucun rapport avec ce qui précède et ce qui suit; 
c'est un hors-d'œuvre. Notons, en outre, que Guillaume de Malmes- 
bury terminait sa cbronique civile en l'année 1 127, Hildebert vivant 
encore. Il transcrivait donc ces vers déjà très -goûtés avec le dessein 

' Pœtœ lat, min,, édit. Lemaîre , t. IV, ^ Anthol, ht,, part, f, &9c. ii, pref., 

p. ao6. p. 38. 

' Ihid,, p. 66-69. ^ Specal, hisior.,V\b. XXV, cap. cviii. 



HILDEBEKT 
DR LAT.iUDIW. 



HILDBfififlT 
DE LAVARDIN. 



334 NOTICES 

de nous conserver un des plus beaux monuments de la littérature 
contemporaine. 

Nous avons corrigé le texte de Beaugendre sur les n^ 3761 
(foL 70) et 14867 (fol. 174) de la Bibliothèque nationale, et sur 
diverses copies de Baluze (n^ 120, fol. 337 et 375}. Nous ferons le 
même travail sur la pièce suivante, en recueillant les meilleures le* 
çons que nous offrent, outra le n^ 14867, le n^ 56 1 de la Biblio* 
thèque nationale et le volume de Baluze qui vient d'être cité. 

Cette ville de Rome, dont le poète vient de plaindre Tirréparable 
décadence, ne trouve pas son état présent si pitoyable, et, répon* 
dant au poète, elle lui dit : 

Dum sûnulacra mihi, dum numina vana placèrent, 

Militia, populo, mœnibus alla fui; 
At simul effigies arasque superstitiosas 

Dejidens, uni suai famalata Deo, 
Cesserunt arce», cecidere paiatia divûm, 

Servivit populus, degeneravit eques. 
Vix scio quae fuerim , vix Romae Roma recordor, 

Vix sinit occasus vel nieminisse mei. 
Gratior haec jactura mihi suœssibus illis ; 

Major 8um pauper divite, stante jacens. 
Plus aquilis vexilla cmcis, plus Cœsare Petras, 

Plus ciactis ducibus vulgus ioerme dédit. 
Stans domui terras, iufemum diruta pulso ; 

Corpora stans, animas fracta jacensque rego. 
Tune miserae plebi , modo principibus tenebrarum 

Impero; tune urbes, nune mea régna polus. 
Quae ne G^saribus videar debere vel annis , 

Et species rerum meque meosque trahat , 
Armorum vis illa périt, ruit alta senatus 

Gloria, procumbunt tempia, theatra jacent, 
Rostra vacant, edicta silent, sua prœmia desunt 

Emeritis, populo jura, colonus agris ; 
Durus eques, judex rigidus, plebs libéra quondau) 

Quaerit, amat, patitnrotia, lucra,jugum. 
Uta jacent ne forte meus spem ponat in illis 



DES MANUSCRITS. 335 

Ci vis et évacuât spemque boooiaque crucis. 



DB LAVAnDIN. 



Crux aedes alias, alios promittit honores, hildkbbrt 

Miiitibus tribuens régna superna suis. 
Subci^uce rex servit, sed Kber ; i^e tenetnr, 

Sed diadema gerens ; jussa trcmit, sed amat. 
Fundit avarus opes, sed abundat ; fœnerat idem, 

Sed bene custodit si super astra locat. 
Quis gladio Csesar, quis sollicitudine consul, 

Qois rbetor lingua, quœ mea castra manu 
Tanta dedere mihi ? Stadiis et legîbus horum 

Obtinui terras ; crui dédit una polnm. 

De cette pièce Barmann n^a conira que six vers, qu'avaient cités 
Pithou ', Fabricius et Heinsius. Comme il n^ avait dans ces vers au- 
cune allusion aux nouveaux destins de Rome, il lésa crus antiques 
et les a donnés dans Y Anthologie (t. I, p. 4^7]; non pas, toutefois, 
en bon ordre. Il s'est évidemment trompé, car il n'est pas douteux 
que toute la pièce ne soit d'Hîldebert. Du commencement à la fin on 
y reconnaît sa facture, et, de plus, tous les anciens manuscrits s'ac- 
cordent à Ten dire auteur. Il est vrai que le n* 3o88 (fol. aS) de la 
Bibliothèque nationale la donne à Fulbert de Chartres; mais les édi- 
teurs de Fulbert se sont, à bon droit, abstenus de lui en faire honneur, 
sur la foi de cette copie très-moderne. Il est encore vrai que Nico- 
las Chamart a publié les deux pièces sotts le nom de Philippe, abbé 
de Bonne-Espérance; mais cette attribution évidemment fausse n'est 
appuyée d'aucun témoignage. Nous supposons qu'Hildebert composa 
ces deux pièces après son long voyage en Italie. Un homme sensible 
et lettré comme lui, qui, par une étude assidue de Virgile et d'Ho- 
race, s'était presque fait leur compatriote, sinon leur contemporain, 
un admirateur si passionné de toutes les g^oires^latines, ne pouvait ne 
pas être fortement ému par le spectacle des ruines romaines. Cette 
émotion lui dicta la première pièce et la réflexion la seconde. 

Comme l'ont très-justement fait remarquer les auteurs de ÏHistoire 

' Epigrammata, p. 84- 



Hfl.DEBBRT 
I)B LAVAnDI!«. 



336 NOTICES 

littéraire, la seconde prouve bien qu on a souvent cité sans les com- 
prendre les deux derniers vers de ia première : * 

Urbs felix, si vel domiois urbs illa carerek, 
Vel dominis esset turpe carere fide. 

Hildebertn^a certainement pas voulu désigner les papes en parlant 
de ces maîtres infidèles. Evèque mondain et d'une piété suspecte, il 
ne pouvait reprocher aux papes ni leurs richesses généralement en- 
viées, ni leur tolérance habituelle à Tégard des beaux esprits , qui 
n'étaient pas tous dévots. Les maîtres infidèles auxquels le poète fait 
allusion sont bien plutôt ces rois des Romains, Henri UI, Henri IV, 
Henri V, ennemis constants des papes, de qui Rome eut alors tant à 
souffrir. Nous avons, comme il nous âemble, l'explication des deux 
vers mal compris dans ce passage d'une lettre d'Hildebert sur les 
tragiques infortunes de Pascal II : Datar in prmdam civitas Romanoram 
et apostolici sedes fastigii craentis Saxonam direptionibas profanatur. Ad- 
ducitur papa captivas et iniquoram pedibas pontificalis infula conculcatar. 
Desolata mœret cathedra sanctitatis, et, cui omnes tribus el lingaœ servie- 
rant, Roma redigitar sab tributo ^ Ainsi traitée par ses rois, Rome devait, 
en effet, souhaiter d'en être affranchie. 

XXX. De virgis variantibus Jacob. De peccato origmali. — L'éditeur 
ne nous apprend pas quel manuscrit lui a fourni ces deux pièces, et 
. nous n'avons aucune copie séparée de la première ; mais les exem- 
plaires du poème dont on l'a détachée sont nombreux, puisque c'est 
VAurora de Pierre Riga. Les vers du chanoine rémois ne sont pas 
bons, mais ils sont, du moins, à peu près intelligibles; ce qu'on ne 
peut dire de ceux que Beaugendre a publiés. Il faut lire ainsi toute 
la pièce : 

Ut majora sibi mereatur lucra , virentes 

Ante gregem vii^as ordinal arte Jacob. 
Parlim nudat cas ablato cortice , partim 

' Hîldeberti Epistolm, lib. II, epist. ai. 



DB LAVARDTIf. 



DES MANUSCRITS. 337 

Corticis indutas veste relinquit eas. 
Ut majora metas in Ghriato praemia, sacris hiidbbbbt 

Scripturae verbis instnie, pastor, oves. 
Sensus moralis débet candore notari , 

Cortice sigDari littera sola potest. 
In virgis splendet sublato cortice candor, 

Gum de scripturis mystica verba trahis. 

Nous avons .trois copies de la seconde pièce , sous ces titres : De 
tnalitia sœcuH , De diversis miseriis, dans les n^ 2i5, 887 et i33i de 
la bibliothèque de Troyes. Mais ces copies sont anonymes et diffèrent 
beaucoup du texte donné par Beaugendre. Le texte de Beaugendre 
se compose de six vers ; il y en a dix-huit dans les n"*' a 1 5 et 887 de 
Troyes, et cinquante dans le n^ i33i. Quel est Tauteur de cette 
seconde pièce? Ne Tayant rencontrée dans aucun manuscrit sous le 
nom d^Hildebert, nous ne saurions adhérer sans quelque doute à 
Tattribution de Beaugendre. Les mœurs du temps y sont vivement 
censurées, sur un ton qui n^est pas toujours banal; il y a des anti- 
thèses ingénieuses et des vers qui, quoique léonins, semblent faciles; 
mais cela nous fait simplement soupçonner qu Hildebert en est peut- 
être Tauteur. Voici, du reste, cette pièce, qui peut être considérée 
comme inédite puisque Beaugendre n'en a publié que six vers. Nous 
la tirons du n^ i33i de la bibliothèque de Troyes : 

Tôt scelerum morbis totus prope subjacet orbis 

Ut lue sit vacuus nec puer exiguus. 
Quae mala serpenti debentur eumque regenti, 

Mandere qui moouit quod Dominus vetuil. 
Quali primigenae debent succumbere pœnœ. 

Hoc meriti porno quod modo peccat bomo! 
Ex illo dirus satagit draco fundere virus, 

Quae bona sunt removens, quae scelerata fovens. 
Omue boDum marcet fœdumque pudor nihil arcet; 

Quod decet hoc fugitur, quod pudet hoc editur; 
Subdola laudatur mens , simplex stulta putatur. 

Et sentit pietas quid que^t impietas. 

TOME XXVIII, 2'' partie. 43 



DE L.\Y\RDIlif. 



338 NOTICES 

Quis socio pareil? Quia non aliis sna farcit? 

HiLDRBBRT Q^i nos consiliuoi , coi damos auiifium? 

Vix est qui faeiat mihi qnod vult ut sibi fiât, 

Ast aliis facio quod mihi non capio. 
Fraudem mercator, litem molitnr arator. 

Et pendens oihili pejerat ex faciii. 
Miles in arma farit, praedatur, dissipât^ urit. 

Et, spolians inopes , non sibi servat opes. 
Jndex causidicus, pretii non juris amicus, 

Falsaque justificat justaque falsificat. 
Vix clerus cleri patiens sub sorte teneri , 

Exténuât tituluin dum simulât populum. 
Crimina iaxandi qui jus habet atque ligandi 

Mortua vivificat vivaque mortificat. 
Hostem se praebet qui plebi parcere débet, 

Quae sua sant capiens, quas Domini fugiens. 
Hoc scelerum pondus, quod totus habet prope mundus, 

Vicit luxuries per varias species, 
E quibus ardorem Veneris puto deteriorem 

Cujus sorde minus quodlibet est facinus. 
Multiplie! forma coeunt homines sine norma ; 

Vix movet arma Venus crescal ut inde genus. 
Omnibus incestis super est sodomitica pestis , 

Dantque mares maribus débita conjugibus. 
Innumeras aedes coiit innumerus Ganymedes, 

Hocque, quod ipsa solel sumere, Juno dolet. 
Hoc sordent vitio puer et vîr, cum sene laeno, 

Nullaque conditio cessât ab hoc vitio. 
Quisquis ad bunc morem naturœ vertis honorem 

Et Venerem licitam negligis ob vetîtam , 
Nonne recordaris quod per Sodomam docearis 

Hoc scelus ut caveas, sulphure ne pereas? 
Da, qui cuncta régis, per quem stat sanctio legis, 

Gui placet iile jocus sit sibi pœna focus ; 
Aut homini parcens, sed quod tibi displicet arcens 

Evacuata suis instrue corda tuis. 
Et, vice matata, caro jam nimium dominata 

Mentis ad imperium , det sibi servitium ! 



DES MANUSCRITS- 339 

XXXI. Sententiœ septem Sapientam. — Tel est le titre de cette 
pièce à la col. i336; mais Beaugendre Ta reproduite par inadver- 
tance, à la col. i362, sous ce titre différent : De multiplici veritate. 
Disons d'abord que les deux titres conviennent aussi peu Tun que 
Tautre. 

Quoique la pièce ne se compose que de sept vers, il y en a de 
faux dans les deux éditions de Beaugendre. Mais il faut mettre ces 
incorrections à la charge de Téditeur, non pas à celle du poète. Le 
poète n'est pas, d'ailleurs, Hildebert. Ce n'est pas non plus Cicéron, 
ainsi que parait l'avoir cru certain copiste. Bandini, qui signale son 
erreurs aurait dû la corriger en substituant au nom de Cicéron celui 
d'Ausone. Ces vers, qui sont les premiers d'un assez long poème sur 
les dits des sept sages, contiennent uniquement les dits de Bias. On 
les trouvera dans les œuvres d'Âiisone purs des fautes que Beau- 
gendre a commises. 

XXXII. Qaot modis tentamur vitio gulœ. — Ce petit poème sur les 
formes diverses de la gourmandise est rangé, dans les n"^ i^gSS 
(fol. 245) et 17293 (fol. 93) de la Bibliothèque nationale, ainsi que 
dans les Papiers de Baluze (n^ 120, fol. 369), parmi ces interpré- 
tations morales sur l'Ecriture sainte qu'on lit dans l'édition de Beati- 
gendre, de la col. 1211 à la col. 1220. C'est la place qui parait lui 
convenir. Ajoutons qu'il y a plus d'une faute dans le texte imprimé. 
Nous le corrigeons ainsi sur notre n^ i49â8 : 

Est certum quod quinque modis gula damnât edacem : 
Cum comedit ntrais, antcomedendi praevenit boram; 
Gum oimio desiderio cupit et capit cscas : 
Cum vel delidas quaerit, vel deliciose 
Praeparat hoc etiam quod non est deliciosum. 
Ut discemantur magis haec exempta sequuiitur : 
Causa fuit Sodomae peccandi panis abundans ; 
Jejunat populus, Jonathas jejunia solvit; 

^ Cod. lut. bibUoth. Laurentianœ , t. III, col. loi. 

43. 



HILDBBBRT 

DE Là?/IIIDI^. 



DE LATARDIIV. 



340 NOTICES 

£suriens Esau pelit escam, vendit honorem; 

HiLDBBBHT Manoa datur, carnes plebs deliciosa requirit ; 

De sacro crudum puer Ophni postulat armum ; 

Sic ad velle suum studiose praeparat illum. 

XXXIII. Qaid magorum manera significenl. — Nous. avons déjà vu 
cette pièce médiocre à la coi. i3i6, où elle fait partie AxiFloridas 
aspectas. On la trouve séparée, comme elle est ici, dans un volume 
du Vatican qui n'en désigne pasTauteur *• Cet auteur, nous Tavons dit, 
c'est Pierre Riga. 

XXXIV. Disputatio inier pontijicem Romanutn et Ulgeriam, Andega- 
vensem episcopum. — Ce dialogue, à bon droit appelé dispute, 
entre un pape et Tévêque Ulger, se termine par la sentence d'un 
concile qui condamne Tévêque et le prive de sa mitre. Les auteurs 
de VHistoire littéraire voient la matière de cette fiction poétique dans 
un long débat qu'Ulger eut, devant le pape, avec Tabbesse de Fonte- 
vrault. Il s'agissait, conime toujours, de possessions usurpées. Le pape , 
ayant jugé que Tévèque était l'usurpateur, lui donna l'ordre de céder 
la place, et, l'évèque s'obstinant à n'en rien faire, iH'inlerdit ^. Cette 
explication ne peut qu'être acceptée, puisque Ulger ne fut interdit 
qu'une fois. Mais les auteurs de VHistoire littéraire auraient dû re- 
marquer que, dans ce cas, le dialogue n'est pas d'Hildebert. En 
effet, la sentence d'Innocent II qui mit Ulger hors de son siège fut 
rendue quatre ans après la mort d'Hildebert, en i i38. Il suffit, 
d'ailleurs, de lire ces vers durs, obscurs, du plus mauvais style, 
pour être convaincu qu'ils ne peuvent être d'un poète si justement 
renommé. Nous ne les connaissons que par Beaugendre; ils manquent 
dans les manuscrits où nous les avons cherchés. 

XXXV. Oratio ad très personas sanctissimœ Trinitatis. — Cette prière , 
très-goùtée durant le moyen âge et très-souvent copiée , a été depuis 

* Hitt. litl. de la France, t. XV, p. Xiv. — * Hist. littéraire de la France, t. XI , p. 388 
et t. XII, p. 3o4. 



DES MANUSCRITS. 341 

fréquemment imprimée. Vincent de Beauvais Tayant recueillie sous 
le nom d'Hildebert , elle est sous ce nom dans toutes les éditions du 
Miroir historial (liv. XXV, ch. cxiv), d^où Ta tirée, comme il semble, 
Autonin de Florence, pour Tinsérer dans sa Chronique ( part. II, 
t. XVI, ch. X, S 3). Sous le même nom Usher, évêque d'Armagh, 
Ta publiée, en i645, dans son traité De symbolis (p. 36), et le 
P. Labbe, en i666, dans son Thesaarus epitaphioram (p. 178). Elle 
y est singulièrement placée; mais le P. Labbe voulut, en la donnant, 
rompre la monotonie funèbre de son livre. Nous en avons encore deux 
éditions sous le nom d'Hildebert : celle de Jacques Hommey, dans 
sonSupplementumPatrwn (p. 446), et celle de Beaugendre. Cependant 
c'est une attribution contestée. Ainsi Martène a publié la même pièce 
sous le nom de Pierre Abélard, d'après un manuscrit du Bec S et, 
sur la foi de Martène, Duchesne et M. Cousin l'ont admise parmi 
les œuvres de TiUustre philosophe^. Enfin, tout récemment, en 
Tannée i853, M. Mone en a reproduit un texte incomplet, mais ac- 
compagné de nombreuses variantes, sous le nom d'un certain Conrad , 
prieur de la chartreuse de Marienthron, près Gaming, dans TAu- 
triche inférieure '. 

Cette dernière attribution est manifestement erronée. Il est vrai 
qu'une copie de la pièce, contenue dans le n^ 3oia de Munich, 
porte le nom, d'ailleurs peu connu, de Conrad le Chartreux^. Mais il 
ne faut accorder aucune confiance au témoignage de cette copie. Le 
prieur Conrad a peut-être abrégé, remanié la pièce, pour la faire 
chanter à ses moines; mais il n'est pas l'auteur du texte original, 
dont nous avons des exemplaires bien antérieurs au temps où il 
parait avoir vécu. 

Les auteurs de YHistoire littéraire ont hésité d'abord entre Hildebert 
et Pierre Abélard. Au tome XI, p.388 , 389 , ils posent la question sans 

' Martène, Ampliss. coUect, t. IX, coi. ' Mone, Uymni sacri medii œvi, t. I, 

loga. p. i4. 

* Pétri AbœlaréU Opéra, édit V« Cou- ^ Catal codic» latin, biblioth. Monac, 

sin, 1. 1, p. 33i. n*" 3oia. 



HILDEBERT 
DE LAVARD». 



H1LDBBERT 
DE I.AVARDI^. 



342 NOTICES 

la résoudre. Mais au tome XII, p. 1 36, ils se prononcent pour Abé- 
lard. Hildebert n'avait, disent-ils, aucun besoin d'exposer si nette* 
ment sa doctrine sur la Trinité, n'ayant jamais « donné prise sur lui 
« par cet endroit. » Cet argument ne semble pas décisif. Quiconque 
nous a laissé des proses ou d'autres chants sur la Trinité, sur lin- 
carnation, sur tel ou tel mystère, ne doit pas être, à cause de cela, 
suspect d'avoir eu d'abord des sentiments -hétérodoxes touchant le 
mystère qu'il a célébré. Cet argument écarté, d'autres se présentent. 
M. Édélestand Duméril fait remarquer, au commencement de la prose , 
un passage dont les termes sont, dit- il, trop philosophiques pour 
Hildebert ^ Nous répondons que ces termes appartiennent à l'idiome 
de la théologie comme à celui de la philosophie. Il est vrai qu'en 
théologie l'emploi de ces termes ne tire pas à conséquence, tandis 
qu'un philosophe n'en pourrait user sans faire profession du plus ab* 
solu panthéisme; mais le panthéisme n'est aucunement la doctrine 
propre d'Âbélard, puisque c'est la doctrine que Bayle et d'autres cri- 
tiques imputent à ses adversaires. Le second argument n'a donc pas 
plus de valeur que le premier. Enfin, dit M. Édélestand Duméril, on 
ne possède que 'deux manuscrits de cette prose, et tous les deux 
sont anonymes. Quels sont donc les témoignages au profit d'Hilde- 
bert? 

Nous allons les produire, puisqu'ils sont restés inconnus à M. Du- 
merii. 

Quelques manuscrits de cette prière sont, en efiet, anonymes, 
comme, par exemple , les n~ 2906 (fol. 60), 3652 (fol. 26), ^709 
(fol. 98), 12020 (fol. i38), i3343(fol. 37), 14993 (fol. i)dela 
Bibliothèque nationale, 939 (fol. i35) de la bibliothèque Mazarine, 
I 2007 de Munich, 348 de Tours, 709 et 1 15 de Saint-Omer, 126 
de Troyes, 1 39 de Laon; mais nous allons en citer beaucoup d'autres 
avec le nom d'Hildebert : ainsi le n^ 83o4 de Munich, le n^ 2598 
(fol. Î08) de la Bibliothèqtre nationale, le n"" i34i3 (fol. 208), où 

' Poésies pop. ht. du moyen âge, p. 4^6 . 



DES MANUSCRITS. 343 

se lit expressément Ildeberli de Lavartin, episcopi Cenomanemis ,' le 
n** 14867 (foi. 171), le n® 16291 (foL 162), très-précieux volume 
du xii"" siècle , enfin len** 1 7468 (fol 57). Sous le même nom la pièce 
est dans les Papiers de Baluze (n^ 120, fol. 32g). Dans le n^ i46 
de Laon, le titre est encore plus précis : Gildebertus, Cenomanensis 
episcopus, de confessione sanctw Trinitatis, in oratione ad sanctam Trini- 
latent 9 quant composait in vinculis dam pro Christo posilas esset. Nous 
pourrions indiquer, en Angleterre, en Italie, d'autres copies sous le 
même nom; mais il nous semble que nous avons suffisamment infirmé 
l'autorité du seul manuscrit où Martène ait lu le nom d'Abélard. 
Insistons maintenant, en peu de mots, sur le renseignement histo- 
rique qui nous est fourni par le manuscrit de Laon. Il y est dit qu'Hil- 
debert était dans les fers quand il composa cette prière. Cela signifie 
quMl la composa de Tannée 1 1 10 à Tannée 1 1 i4t dans la prison pu- 
blique de Nogent-le-Rotrou. 

Comment les auteurs de V Histoire littéraire, connaissant le témoi- 
gnage de Vincent de Beauvais en faveur d'Hildebert, ne Tont-ils pas 
admis avec une entière confiance? Ce compilateur ne fut pas sans 
doute un homme du premier rang, au siècle d'Albert le Grand, de 
saint Thomas et de Duns Scot; mais il avait une instruction, sinon 
très-profonde, du moins très-étendue: personne, dans son temps, 
n a connu mieux que lui les livres des auteurs anciens ou mo- 
dernes, et, en ce qui regarde notre Hildebert, il ne s'est pas une 
seule fois trompé. 

XXXVI. In laudem Spiritas sancti. — Nous ne connaissons aucune 
copie de cette prose. Beaugendre dit Tavoir extraite d'un manuscrit 
d'Evreux; mais il paraît que ce manuscrit n^offraitpas à Beaugendre 
le nom d'Hildebert, puisqu'il a cru devoir prendre le soin de justifier 
son attribution. Or voici comment il la justifie : on trouve, dit-il, dans 
cette prose un mot, le mot sacrifex, qu'Hildebert a seul et plusieurs 
fois employé. Il est vrai que ce mot n'appartient pas à la bonne lati- 
nité ; il est encore vrai que Ducange ne le cite que d'après Hildebert. 



HILDBUUIT 
DE LiTARD». 



HILDKBERT 
DB LATARDIIf. 



344 NOTICES 

Mais il aurait pu le citer diaprés d^autres poètes du même temps, 
comme, par exemple, diaprés Riga : 

Âssumit sacrifex de sanguine, quod super auris 
Ëxtremum dextrae ponit eamque ligat^ 

Ainsi la raison de Beaugendre ne vaut rien. Nous en réclanM)ns 
une autre, qui soit plus valable, pour mettre à la chaîne d'un lettré, 
d'un poète, une pièce d'un style si barbare. M. Mone n'a pas sans 
doute connu cette hymne, car elle n'est pas dans son recueil. 

XXXVII. In natali Domini. — Ce cantique pour le jour de Noël 
est très*médiocre. Nous croyons que Beaugendre l'a publié sans motif 
sous le nom d'Hildebert. M. Mone, plus prudent, Ta donné sans 
aucun nom : Hymni latini medii œvi, t. U, p. 65. Pour ce qui regarde 
le texte, s'il est défectueux dans l'édition de Beaugendre, il Test aussi 
dans celle de M. Mone. De ces deux éditions corrigées l'une sur 
l'autre on pourrait en faire une meilleure ; mais celle-ci ne serait pas 
encore irréprochable. 

On sait quel fut, au xvii^ siècle, l'opinion des beaux esprits sur 
les hymnes du moyen âge. Adrien de Valois exprime simplement, 
sans exagération, cette opinion commune lorsqu'il s'écrie : « Que nos 
(1 hymnes anciennes sont mal bâties I Ceux qui les ont faites n'avaient 
« pas la moindre ombre de bon sens ^. > Nous sommes aujourd'hui moins 
sévères pour ces vieux poèmes. Bien que la forme en soit universel* 
lement barbare, ils ne sont pas tous, à notre avis, dépourvus de pen- 
sées nobles et même de traits ingénieux. Mais cela ne veut pas dire 
que le cantique dont il s'agit ici mérite quelque estime. Le fond en 
vaut la forme. 

XXXVIII. Dejidesanctœ Trinitatis. — Ces cinquante-six vers sur la 
Trinité, finissant tous par le mot esse, peuvent s'appeler un poème fo- 

* Aarora, N"* 292 de la bibliothèque Mazarine, fol. ag. — * Valesiana, édit. de 
169A1 p. a3. 



DES MANUSCRITS. 345 

lâtre.En effet, cela n^a rien de sérieux. Tout Tari du versificateur, si 
c'est un art, consiste à ramener tant bien que mai, à la fin de chaque 
hexamètre, ce petit mot esse, et, comme il n^est pas d'un emploi 
difficile , le tour de force n'étonne pas beaucoup. 

Ce poème avait été d'abord publié sous le nom de saint Bernard, 
en i5oi. Un autre éditeur, faisant une autre conjecture, l'avait en- 
suite, en Tannée 1 548, imprimé de nouveau sous le nom d'Hildebert. 
Jugeant à bon droit que saint Bernard n'avait pas dû perdre son 
temps à de telles badineries, Mabillon l'avait rejeté parmi ses œuvres 
apocryphes. Beaugendre a suivi cet exemple ; en remettant le poème 
sous les yeux du public, il l'a prévenu de ne pas trop se fier à l'at- 
tribution de l'année 1 548. Il faut louer Beaugendre d'avoir eu, dans 
ce cas, une prudence qui ne lui est pas habituelle. 

Mais, puisqu'il nous a laissé le problème à résoudre, abordons-le. 
Il n'avait pu, dit-il, trouver une seule copie de ce poème; pour notre 
part, nous en connaissons plusieurs. Dans le n®io4 du Nouveau Col- 
lège, à Oxford, la pièce n'a que trenle-quatre vers et est anonyme; 
elle est pareillement anonyme dans le n^ 4675 de Vienne et dans un 
volume de la bibliothèque de Gand que cite M. de Saint-Genis ^ ; 
mais elle présente un nom dans le n° 84 de Giessen, celui d'Alain 
de Lille ^. Cependant les éditeurs d'Alain de Lille ne l'ont pas insé- 
rée dans le recueil de ses œuvres. Peut-être ont-ils ignoré cette at- 
tribution. Quoi qu'il en soit, la pièce n'est pas non plus d'Alain de 
Lille; elle est de Pierre le Peintre. Nous la rencontrons d'abord sous 
son nom dans le n^ 8865 (fol. i55) de la Bibliothèque nationale; 
de plus, elle est dans le n®. 1 6699 de la même bibUothèque (fol. 1 74) 
sans nom, mais parmi d autres œuvres dont Pierre le Peintre est l'au- 
teur certain. La question est ainsi résolue : les vers que nous ont 
laissés Hildebert, Alain de Lille et même saint Bernard, s'il doit 
être compté parmi les poètes, n'ont aucun rapport avec ceux-ci, 
qui sont de Pierre, fils de Jean, surnommé le Peintre, chanoine de 

* Migne, Patrologie, t. GLXIII, col. ^ Fr. Guill. Otto, Comment, in cod. 

loiii- Gisi., p. g^- 

TOME ixviii, 2° partie. ^^ 



HILDBBKRT 
DB LAVARDIFf. 



HILDUUT 

DE LATAADIlf. 



346 NOTICES 

Saint-Omer. Nous aurons encore à parler de ce poète » dont quelques 
pièces» bien que peu littéraires, sont néanmoins intéressantes. Beau- 
gendre Ta presque réduit à rien pour parer Hildebert de ses dé- 
pouilles. Dans rintérèt mieux entendu d'Hildebert» nous restituerons 
au chanoine tout ce qui lui appartient. 

XXXIX. De exsilio sao liber. — Ce poème célèbre nous est offert 
par un très-grand nombre de manuscrits. Quoique Vincent de Beau- 
vais Tait inséré dans un de ses Miroirs sous le nom d'Hildebert\ 
quelques copistes n'en ont pas connu Fauteur. Tels sont, en effet, 
les titres de plusieurs copies : Versas cujusdam de lapsuforlmm, ou bien 
encore de casa hajas mandi, de exsilio sao^ de infortanio sao. C'est d'après 
une de ces copies, une des plus défectueuses, que, de nos jours, on 
Ta publié, comme inédit, dans un recueil estimé^. Nous pouvons 
même signaler, dans nos manuscrits, une fausse attribution. Elle se 
trouve dans le n® i5i55 de la Bibliothèque nationale, fol. 56, où le 
poème est intitulé : Malhmas de Fortana. Ce Maihmas est sans doute 
Matthieu de Vendôme , à qui l'attribution fait honneur. Mais il n'est 
pas besoin de mentionner les copies que suit ou précède le nom d'Hil- 
debert; toutes les bibliothèques de quelque importance en possèdent 
au moins une. Le poète est, d'ailleurs, clairement désigné par des 
traits tout à fait particuliers dans les copies qui sont moins fautives que 
celle dont s'est servi le dernier éditeur. Cet évéque riche et glorieux 
de sa richesse, qu'un nouveau comte du Maine chasse du pays et 
contraint d'aller en exil au delà de l'Océan, c'est, à n'en pas douter, 
Hildebert, car ce ne peut être un autre que lui. C'est pourquoi tous 
les bibliographes sont ici d'accord avec le plus grand nombre des 
manuscrits. On reconnaît donc que cette pièce a été convenablement 
publiée sous le nom d'Hildebert par Ântonin de Florence dans sa 
Chronique, part. II, tit. xvi, ch. lo, S i, par Egasse Du Boulay dans 
le second tome de son Histoire de tUniversité, par Jacques Hommey 

* 5p6ca/am Aiftor. lib. XXV, cap. Gix. — * Revaedephilologie, \8ib,t A, p. à lo. 



DES MANUSCRITS. 347 

• 

dans son Supplément à la Bibliothèque des Pères, p. 453 , et plus tard par 
Antoine Beaugendre; mais on reproche aux éditeurs, et particulière- 
ment à Beaugendre, de Tavoir fait imprimer sur de mauvaises copies. 
Les variantes que celui-ci a mises au bas de ses pages valent mieux 
généralement que la leçon par lui préférée , et il n'a pas recueilli toutes 
celles qu'il aurait dû recueillir. S*il Teût fiait, le lecteur en eût, sinon 
lui, tiré profit. Il aurait pu d'ailleurs s^épargner ainsi la peine de faire 
des conjectures qui sont presque toutes à rejeter. Nous ne résistons pas 
au désir de donner enfin un meilleur texte de cette élégie vraiment 
remarquable. Nos corrections seront faites sur d'anciens manuscrits, 
notamment sur les n^ 7596 A, i4i94 et i5i55 de la Bibliothèque 
nationale : 

Nuper eram iocuples multisque beatus amicis. 

Et risere diu prospéra fata mihi. 
Larga Ceres, deus Arcadise Bacchasqae replebant 

Horrea, septa, penum^, farre, bidente, mero. 
Hortus, apes, famulae, pulmento, melle, tapetis 

Ditabant large prandia, vasa, domum. 
Dextra laborabat gemmis, pomaria fructu; 

Prata redundabant gramine, lacté grèges. 
Agger opum, tranquilla quies, numerosus amicus, 

Deiicias, somnos consiiiumque dabant. 
Singula quid memorem laetos testantia casus ? 

Omnia captiVae prosperitatis erant. 
Jurares superos intra xnea vota teneri , 

Et res occasum dedidicisse pati. 
Denique mîrabar sic te , Fortuna, fideiem; 

Mirabar stabilem, quae levis esse soles. 
Saepemihi dixi : Quorsnm tam prospéra rerumP 

Quid sibi vult tantus, tam citus^ agger opum? 
Hei mihi ' ! nulla fides, nulla est constantia rébus ! 

' Le sans de pejutm est ici «cellier. » aa disgrâce. Voir GalL ehrùt., I.XIV, coi. 

C'est une acception dont Forcellini ne cite $78. 
aucun exentf^e. ' Beaugendre se trompe eo disant que 

' Hildebert était évèqae du Mans depuis cette leçon Hei miki, donnée par Hommey, 

quelques années seulement quand eut lieu n est autorisée par aucun manuscrit. Nous 

44. 



■UJkBBBar 

Dl LATAEDIN. 



348 



NOTICES 



HILDBBBRT 
DE LAVAROIN. 



Res ipsœ quid sint mobilitate docent. 
Res hominum atque hoinines-levis aléa versât in auras, 

Et venit a summo sutuma ruina gradu. 
Guncta sub ancipiti pendent mortalia casu 

Et spondent propria mobililate fugam. 
Quidquid habes hodie cras te fortasse relinquet , 

Aut modo, dum loqueris, desinit esse tuum. 
Has ludit Fortuna vices, rogesque superbes 

Aut servos humiles non sinit esse diu. 
Illa dolosa cornes, sola levilate fidelis. 

Non favet aeternum , nec sine fine premit. 
Illa mibi quondaoi risu blandita sereno 

Mutavit vultus, nubila facta, suos; 
Et, velut œlemam misero conata ruinam, 

Speni quoque laetitiae de(rahit ipsa mihi. 
lila, professa dolum, submersit, diruit, ussit 

Cuila, domos, vites, imbribus, igné, gelu. 
Hœc eademfregit, concussit, debilitavit 

Hoste, notho, morbis, horrea, poma, gregem. 
Accessit damnis novus ille gravisque tyrannus, 

Quo Cenomanorum consule ^ jus periit; 
Gujus avos puduit scelerum genuisse patronum 

Forlunaeque parem mobilitate, doiis. 
Ille pudor patriae me non impune tuentem 

Justitiae leges expulit a patria. 
Inde ratem scando, vitam committo procellis. 



l'avons rencontrée dans plusieurs, et 5i 
mihi, que donne Beaugendre, n*a pas de 



sens. 



* Beaugendre traduit Cenomanorum con- 
sume par le « maire de la ville. > Cest une 
traduction libre et singulière. On ne sait 
pas bien, d*ailleurs, en quelles circons- 
tances Hildebert fut exilé. Les actes de sa 
vie, publiés par Mabillon , le font traverser 
la Manche, vers Tannée i loo, allant apai- 
ser le courroux de Guillaume le Roux , roi 
d* Angleterre. Hildebert parie lui-même 
de ce voyage dans le second livre de ses 



lettres, lettre 8. Mais il s'agit, dans le 
poème , d*un exil , et l'expulsion d*Hildebert 
est le fait d'un nouveau comte du Maine , 
honte du pays, pudorpatriœ, qui s*éloigne 
des traditions de sa famille en chassant un 
évèque dont il méconnaît les droits. Ce 
ne peut être le comte légitime, Hélie de 
La Flèche, alors ami d*Hildebert; mais 
c'est peut-être Foulques Réchin, Tun des 
comtes usurpateurs. Modico tempore, dit 
Hildebert dans la lettre citée , sex in urhe 
Sttstinmmas consoles. 



DES MANUSCRITS. 349 

Velatument, gemina cymba juvatarope. 



r 



Portus erat longe cum ventus fortior «stum hodbbbrt 

Movît et in tumulos Auster aravit aqua». "" lavardw. 

Crescit hiems, agit aura ratem, furit unda dehiscens, 

Imbre madet vélum, nox tegit atra diem. 
Desperare jubent venti, mare turbine, flnctu, 

Occursu rupes, ignibus ipse polus. 
In fragîlem pinum totus prope congerit iras 

Orbis, et est hostis quidquid obesse potest. 
Dum sic saevit hiems , dum pallet et ipse magister, 

Dum stupet et fieri piscibus ésca timet, 
Ecce rapax turbo, tollens ad sidéra fluctus', 

Impulit ad littus jain sine puppe ratem. 
Sic misère fœlix, quassa rate, rébus ademptis, 

Evasi ventos, aequora, saxa, Jovem. 
Ecce quid est bominis; quid jure vocare paternum, 

Qua miser ipse sibi plaadere dote potest ! 
Hoc est, hoc hominis semper cam tempore labi 

Et semper quadam conditione mori. 
Est hominis nudum nasci nudumque reverti 

Ad matrem , nec opes tollere posse suas. 
Est hominis putrere solo saniemque fateri , 

Et miseris gradibus in cinerem redigi. 
Istius est baeres homo prosperitatis, et îlium 

Certius bis dominum praedia nuila manent. 
Res et opes praestantur ei, famulantur ad horam. 

Et iocuples mane , vespere pauper erit. 
Nemo potest rébus jus assignare manendi, 

Quae nutus hominum non didicere sequi. 
Jus illis Deus adscripsit statuitque teneri 

L^;ibus et nutu stare vel ire suo. 
Uie simul, semel et solus praevidit et egit . 

Guncta, nec ille aliter vidit agitque aliter. 
Ut vidit facienda facit, régit absque labore , 

Distinguit formis, tempore, fine, loco. 
Distinctis idem cursum melitur, et iila 

Secretis versât legibus ipse manens. 
Ipse manens, dum cuncta movet, mortalibus aegris 



DE f.4TAIIDIN. 



350 NOTICES 

— : Consulit, atque ubi sit spes statuendâ docet. 

HiLi>£BiiiT Si fas est credi le quidquam posse vel esse, 

O Fortuna, qukl es? Qaod potes ipsé dédit. 
Pace tua, Fortana, loquar : blaadire, minare; 
Nil tamen unde querar aat bene laeter âges. 
Ille polens', mitis, ténor et ooncordia renim, 
Quidquid vuit in me digérât, ejus ero. 

11 y a, dans ces vers, des licences que nous condanmons avec Vir- 
gile, avec Ovide. U y a des locutions et des constructions qui n'ap- 
partiennent pas à la bonne antiquité. Mais, d'autre part, il y a de belles 
pensées exprimées dans un style d^une remarquable noblesse, et qui, 
suffisamment développées, ne le sont pas avec une prolixité répréhen- 
sible. C'est bien natiu*ellement que cet évéque mondain regrette ses 
jardins ravagés, ses greniers pillés, toutes ses richesses évanouies, et 
que, faisant ensuite un retour sur lui-même, chrétien, évêque chré- 
tien, il cesse d'accuser la fabuleuse Fortune de sa misère présente, 
pour voir en Dieu, le sage et puissant ordonnateur des choses, l'au- 
teur réel de sa disgrâce, et pour lui dire, en achevant sa complainte, 
que, malgré l'excès de ses maux, il l'appelle encore doux, clément, et 
sera toujours à lui. 

On ne trouvera pas, dans les recueils du xn*, du xin*^ siècle, beau- 
coup de vers pareils à ceux-là. Ils sont d'un vrai poète. 

XL. Epistola elegiaca ad amicum. — Nous allons montrer, sous ce 
titre, avec quelle légèreté Beaugendre faisait ses attributions. Le 
n° 8088 de la Bibliothèque nationale, ancien Soig de Colbert, d'où 
Beaugendre a tiré cette épître élégiaque, est un recueil formé de nom- 
breux cahiers complètement dissemblables. Les uns sont en papier, 
les autres en parchemin, et contiennent les uns des vers, les autres 
de la prose ; l'écriture de quelques-uns est du xir, du x^I^ du xiv* siècle; 
celle de la plupart est du xvi^. L'assemblage de ces cahiers si divers 
est le fait dun relieur. Eh bien, ayant rencontré, vers le milieu du 
volume, quelques pièces d'Hildebert, transcrites sur papier par une 



DES MANUSCRITS. 351 

main du xvi^ siècle, Beaugendre en a conclu qu'une autre série de 
vers anonymes, copiés sur parchemin au xii^ siècle, et placés par le 
relieur à la fin du volume , devaient être aussi d'Hildebert. La témé* 
rite d'une telle conclusion est très-surprenante. Qu'on en soit donc 
surpris, mais qu'on ne croie pas nous entendre raconter les choses 
autrement qu'elles n'ont eu lieu. Beaugendre connaîssait-il un second 
exemplaire de la même épitre? Non, Lisait-il sur celui-ci quelque 
note, quelque avis favorable à sa conjecture? Non. Cette conjecture 
est pleinement de son chef, il l'a faite comme nous Tavons dit, et 
voici comment il s'est efforcé de la justifier. 

Le poète adresse ses vers, qui sont très-mélancoliques, à un ami, 
ou plutôt à des amis dont il se dit séparé par le domaine de Neptune. 
C'est Hildebert persécuté, qui, de France ou d'Italie, écrit à l'un de 
ses amis anglais, peut-être Roger, évèque de Salisbury, le suppliant 
de compatir à sa disgrâce. Le poète se dit victime, au vers 62 , de la 
colère de César. César, remarque Beaugendre, est le nom poétique 
soit de Guillaume le Roux, soit d'Henri I,'soit de Louis le Gros, qui 
tous les trois ont, en divers temps, maltraité le vaillant évèque. C'est 
avec la plus grande facilité que Beaugendre interprète toutes ces allu- 
sions. Ne sont-elles pas, en effet, transparentes ? Ainsi, bien que la 
pièce soit anonyme , il est prouvé qu'Hildebert en est l'auteur non- 
seulement par la présence de cette pièce dans le volume , mais encore 
par ce qu'elle contient. 

L'erreur est grosse, nous en prévenons. D'abord Tauteur de la 
pièce, c'est, à proprement parler, Beaugendre lui-même. Le copiste 
ayant transcrit les uns à la suite des autres des vers pris à des pièces 
diverses , Beaugendre n'a pas remarqué les signes ou les faibles inter- 
valles qui distinguent ces extraits, et c'est ainsi que la composition 
de cette épitre bizarre, où rien ne s'enchaine, est vraiment son ou- 
vrage. Quant à Fauteiur des vers, ce n'est pas l'adversaire impuis- 
sant de Guillaume le Roux, d'Henri I ou de Louis le Gros;* c'est 
l'aimable poète exilé par Auguste sur les rives du Pont-Euxin; c'est 
Ovide. Tous les vers de la pièce fabriquée par Beaugendre appar- 



HIU>BBERT 
DB r.ATARDTN. 



H1LDEB8RT 
DB LAVARDIN. 



352 NOTICES 

tiennent aux Pontiques. Les vers 1-8 et 9, io, sont les vers 7-1 4 et 
4o , ^ 1 , de répitre troisième, livre IL On lira les vers 1 1-20 et a 1-2 4 
dans répître sixième du même livre, vers 5-i4 et 21-24* Les vers 
25-4o, 4 1-60, 5 1-64» 65-6o, 61-62, sont, dans Tépître septième, 
les vers 1-16, 39-48, 53-56, 71-76, 83-84; les vers 63-66 et 
67-70 sont, dans l'épître neuvième, les vers 5-8, 26*28, etc., etc. 
Il n'est pas nécessaire de continuer cette collation. 

XLI. De infelicitate fortunœ et amoris mundi. — Mandi doit être une 
addition de Beaugendre. Il aura voulu, par cette addition, donner au 
poème le cachet chrétien. Dans un manuscrit du Vatican dont le dé- 
pouillement nous est offert par X Histoire littéraire^ y le nième poème 
est mieux intitulé De amore etfortana. Cest, en effet, une élégie tout 
à fait profane sur l'inconstance de Tamour et de la fortune. Il y a des 
fautes de quantité dans le texte de Beaugendre, et, comme à Fordi- 
naire, des mots dont le sens est impénétrable. Cependant les vers sont 
généralement faciles et bien rythmés. Les auteurs de VHistoire litté- 
raire les attribuent au moine Serlon^ ; mais cest une attribution 
conjecturale, comme nous paraît l'être celle de Beaugendre. Nous re- 
grettons de ne pas avoir un meilleur texte de cette pièce. 

XLII. De instahilitale rerum humanarum. — Les quatre vers que 
Beaugendre nous donne sous ce titre sont des vers bien connus, mais 
non pas sous le nom d'Hildebert. Us sont d'Ovide : Pont. lib. IV, ep. 3, 
vers 35 , 36 et 49 « 5o. Ainsi Beaugendre a deux fois commis la même 
étourderie, et les auteurs de V Histoire littéraire ne l'ont pas même ime 
fois signalée. Ajoutons que ces quatre vers d'Ovide sur la mobilité des 
choses humaines se retrouvent au début d'un poème inséré par 
Gerberon dans les Couvres de saint Anselme ', et que l'auteur de 
ce poème, quel qu'il soit, se les est manifestement attribués. Ce 
sont, 'du reste, les seuls bons vers de toute la pièce. 

• T. XV, p. XVI. ' Édit. Migne, Patrol, t. CLVIII. col. 

* Ihid. 707. 



DES MANUSCRITS. 353 

XLIII. De matrimonii sacramento, — Cette dissertation historique 
et poétique sur le mariage fait partie d'un petit poème en trois cha- 
pitres, intitulé De fine data ritibus judaicis, dont Tobjet est de mon- 
trer comment les cérémonies principales de Tancienne loi, c^est-à- 
dire le sacrifice, le baptême, le mariage, ont été modifiées par la 
loi nouvelle. Dans les bons manuscrits, comme, par exemple, le 
n^ 3 088 de la Bibliothèque nationale, on lit à la fin du poème ces 
vers qui le résument : 

Ecce vides in lege typos et signa praeisse. 
Et caput ad proprium tria sacramenta redisse. 
Hostia, conjugium, baptismus qualia primo 
Tatia nunc; res ipsa redit, disparuit umbra. 

La plupart des copistes ayant disloqué ce poème , il s'agissait d'abord 
d'en réunir les membres épars. C'est ce qu'a très-bien fait l'auteur du 
Supplementum Patrum, Jacques Hommey. Il s'agissait ensuite de réta- 
blir les chapitres dans Tordre que le poète leur avait assigné, et que 
l'on retrouve dans plusieurs manuscrits ^ C'est à quoi Jacques Hom- 
mey n'a pas réussi, puisqu'il a placé le mariage après le baptême. 
Quant à Beaugendre , il n'a pas même soupçonné l'existence du poème, 
et son édition reproduit, même en l'aggravant, le désordre des ma- 
nuscrits les plus imparfaits. 

Le premier des trois chapitres, commençant par 

Melcbisedech Domino panem vinumque litavit, 

se trouve à la colonne 1 1 5 1 de Beaugendre , sous ce titre : De novo 
sacrijicio velus abrogante. L'édition est«assez correcte. Cependant il faut, 
au cinquième vers, diluitan lieu d^expial, et, au sixième, prœsignans 
au lieu de designans. Le douzième vers, que Beaugendre propose de 
modifier, ne le comprenant pas, doit être simplement mieux ponctué. 
Voici ce vers et les deux suivants remis en bon ordre : 

Crux sol , crux portus. Hœc est ; ea prœteriere. 

^ Notamment dans un manuscrit du collège Sidney-Sussex. Catal. AngL et Hihem.j 
t. I, part, m, n" yiii. 

TOME XXVIII, 2* partie. /|5 



HILDBBBRT 
DB LAYARDIN, 



354 NOTICES 

Crux clausit templum, crux solvit enigmata leps ; 

HiLDBBKRT Sub CFUce ccssat cphod et déficit unctio régis ; 



DE LATARDIN. 



au dix-septième, lisons, au lieu de crux, caro, et rétablissons le vingt- 
huitième comme le donne Jacques Homraey diaprés les bons manus- 
crits : 

Unde procul facinus, procul horror et usus inanis. 

Plaçons enfin sous le titre, avant les vers, ces lignes rimées, de 
quinze syllabes, qui contiennent l'argument du chapitre : 

An te legem pro peccato panis factus hostia 
Lege cessit, et post legeoi redit ad aitaria. 

Un semblable argument se lisant en tête de chacune des trois parties, 
voilà une nouvelle preuve de celte unité qu^on a maladroitement 
rompue. 

Le second chapitre manque dans l'édition de Beaugendre. Com- 
ment Beaugendre l'a-t-il omis, quand Hommey Tavait publié? C'est ce 
qu'il est bien difficile de s'expliquer. Le titre particulier est Quod 
baplismus circumcisioni saccessit, et voici les lignes de prose qui lui 
servent de préambule : 

Baptismaiis quaedani forma fuitio diluvio; 
Huic successit, h uic cessura, Garnis circuracisio. 

Les vers commencent ensuite, dans un certain nombre de manuscrits, 
par ceux qui sont les derniers de tout le poème dans notre n^ 3 880 : 
Hostia, conjagium, baptismas. Les jugeant mieux placés dans cette co- 
pie que dans les autres , nous publions ainsi le chapitre omis par Beau- 
gendre : 

Diiuvium spedem baptismi gessit, et unda 
Abluit excessus undis quandoque lavaodos. 
Prœputium post diiuvium successio Tharae 
Deposuit, ritusque fuit sic prava piare. 
Circumcisa caro iavit sub lege i-eatus, 
lilud agens quod agit fous sub cruce sanctificatus. 
Fons pueris, fons simplicibus, Tons crimine mundis 



DE LAVARDIN. 



DES MANUSCRITS. 355 

Ad vitam prodest; crux hoc accommodât uodis. 

Talibus aot meritis aut œvo profuit ante hildebmit 

Circumcisa cutis; sed, Christi morte juvante, 

Ritus uterque sacer, quia sanguis utrumque sacravit. 

Tempus utrique suum : corpus piat, uinbra piavit. 

Supplicium, sed mysterium, sed tempore sacrum, 

Praeco fuit, quia prsBcinuit fluviale lavacrum. 

Praeconem decuit, Domino praesente, silere, 

Necnon etDominum, praecone siiente, jubere. 

Sic ad se baptisma redit, cessante figura; 

Sic involvit aquis sua circumcisio jura. 

Le plus intéressant des trois chapitres est le dernier, qui se rap- 
porte au mariage. Beaugendre Ta publié très-loin du premier, à la 
col. 1 349^ d'après le n® 4io3 de l'ancien fonds du roi. C'est actuel- 
lement notre n^ sSgS, où la pièce est au fol. 108. Beaugendre aurait 
dû prendre ailleurs le texte de ce chapitre; ilTaurait facilement donné 
plus correct d'après les volumes qui portent aujourd'hui les n** 3602 
(fol. 26),3696B(fol. 19), 7596A(fol. 1 65), 8^84 (fol. 3o), i3343 
(fol. 39) et 14867 (fol. 170) de la Bibliothèque nationale, et d'après 
une copie de Baluze qui se trouve au fol. 3 1 8 de ses papiers, n^ 120. 
Le préambule, en lignes rimées, est ainsi conçu : 

Ut cognatos et affines uniret conjugium 
Raritate primae proHs fuit necessarium. 
Ut augerent caritatem nuptiae sub gfàtia , 
Ad externes transieruut sacra matrimonia; 

et tels sont les vers : 

Affines, consanguineos , connubia prima 
Non susceperunt, nec plures una, nec unus. 
Unius Eva fuit conjux, vir unius Adam. 
Praecessit coitum benedictio, gratia proiem. 
Nupta sequens non sic, cui copia parva virorum, 
Affinem, coosanguineuui fratremve jugavit. 
Hinc etiam plures uni nupsere marito, 
Non solum quia quœque parem non inveniebat, 

/i5. 



DE LAVARD». 



356 NOTICES 

" Sed quia Messiam proies paritura placebat.. 

HiLDEBERT Jq^ geiiitrix Isaac, venturi praescia Christi, 

GoDJugii sociam patienter sustinuisti. 

An te datam legem Jacob et Rachel et Lia nupsit, 

Uxores sub lege duas simul Helcana duxit.- 

Temporis illius si vis attendere nuptas, 

Quaesita est soboles, non aSectata voiuptas; 

Non sibi, sed generi matrona satisfaciebat, 

Unde redemptorem venturum prospiciebat. 

Hinc uni multae, non multis una maritis, 

Haeserunt pariter, velut ulmo plurima vitis. 

Unus enim multis ad prolem sufBciebat; 

Pluribus una viris non quo generaret egebat. 

Sic populum Domini peperere sacrae mulieres, 

Unde creandus erat suus ille redemptor et hères. 

Illias adventus connubia prima reduxit. 

Inde nec affinis nec proxima sanguine nupsit» 

Nam descendentes ab eadem stirpe ligantur 

Proximitate sua, carique sibi generantur. 

Nil amplexus eis ad honestum prsestat amorem, 

Nam satis hune fratrem, satis est hanc esse sororem; 

Inter eos ideo connubia nulla jugantur 

Quos generis pietas et gratia praecomitantur. 

Vult Deus ut fiant qui non nascuntur amici; 

Vult homines aliud quam cognatos sibi dici ; 

nias uxores, istos vult esse maritos 

Ex alienigenis illas istosque petitos; 

Gonjugiale bonum quos stirps sua séparât unit. 

Fœderat hoc populos, ligat urbes, mœnia munit. 

Sic diffusus amor, sic res haec publica çrevit. 

Sic mundus discors quaesita pace quievit. 

Ut sacra sub Chrislo dilectio porrigeretur, 

Femina sub Christo sic nubcre lege jubetur. 

Nous n'avons pas cité ces vers comme bons et louables. Assuré- 
ment lis ne le sont pas. Cependant on ne peut refuser de les admettre 
parmi ceux d'Hildebert, car ils lui sont attribués par tous les manus- 
crits où se lit un nom d'auteur. Mais il est permis de supposer que 



DES MANUSCRITS. 357 

cest une œuvre de jeunesse. Si, d'ailleurs, la facture des vers est gé- 
néralement repréhensible, les idées ne sont pas toutes banales. 

XLIV. De duobus Jacobis. — Il s*agit de Jacques le Majeur et de 
Jacques le Mineur, dont le poète s'est chargé d'expliquer la généalo- 
gie. Ce poète n'est certainement pas Hildebert. Jamais Hildebert n'a 
fait des vers aussi mauvais que ceux-ci, les premiers de la pièce, que 
valent, au surplus, ceux qui suivent : 

..... Ex Jacobis non liliget amodo quivis. 

Hic satus Âlphaeo fuit alter a Zebedaeo. 

Quem prias audisti fratrem, memor, assere Christi, 

Jerusalemque situm legimus quem saepe petitum . . . 

Nous ne connaissons pas une autre copie de ces vers que Beau- 
gendre dit avoir tirés d'un manuscrit d'Auxerre. On remarque que le 
premier na que cinq pieds. Mais, en indiquant la lacune, nous met- 
tons la faute au compte de Beaugendre. 

XLV. Car dimittimus allelaia in Sepluagesima. — Le manuscrit où 
Beaugendre a, dit-il, copié cette pièce, le n** 6101 de Colbert, est 
aujourd'hui le n"* 1 2^9 de la Bibliothèque nationale. Elle s'y trouve, 
au fol. 37, mais sans aucun nom d'auteur, et Baluze ne l'a pas crue 
d'Hildebert, puisqu'il ne Ta pas transcrite ou fait transcrire. Un autre 
exemplaire, pareillement anonyme, est dans le n^ i33i de la biblio- 
thèque de Troyes. Quel que soit l'auteur de cette pièce, il faut lire, 
au troisième vers, septaaginta au lieu de sexaginta. La faute n'est pas 
dans le manuscrit. 

XL VI. Car dicantur très missœ in natali Domini. — Cette pièce mé- 
diocre, composée de six vers, est ici pour la seconde fois imprimée, 
avec quelques différences. Beaugendre l'avait déjà publiée, à la 
col. 1 155, entre deux poèmes sur l'eucharistie qu'il croyait l'un et 
l'autre d'Hildebert. Mais c'était une fausse opinion. Si donc elle ap- 
partient à l'auteur des deux poèmes, il faut en décharger Hildebert, 



uildebbut 

DB LAVABDIIf. 



HILDEBBRT 
DE f.AVARDIN. 



358 NOTICES 

puisque les deux, poèmes ne sont pas de lui. Les auteurs de YHis- 
ioire littéraire Tont déjà démontré. Nous ajouterons quelques détails 
aux preuves qu'ils ont fournies. 

Le second de ces poèmes, dont nous parlerons^en premier lieu, 
commence, à la colonne i iô5 de Beaugcndre, ainsi que dans les 
n^ 8484 de la Bibliothèque nationale, ai5 et 2q4 de Troyes, par 
douze lignes de quinze syllabes chacune, rimant deux à deux, dans 
lesquelles Fauteur recommande naïvement la lecture de son œuvre 
didactique, aux prêtres d'abord, ensuite au peuple des fidèles. Dans 
plusieurs manuscrits ces lignes riméessont à la fin du poème. Comme 
Tune ou Tautre place leur convient également, nous n'insistons pas 
sur cette difTérence. Mais nous allons en signaler une bien plus im- 
portante. Dans les n~ 8484 et 16699 ^^ ^^ Bibliothèque nationale, 
ainsi que dans les n°* 2 i5 et 3 24 de Troyes, les premiers vers sont, 
comme dans l'édition de Beaugendre : 

Panis in altari verbi virtute sacratus 
Fit divina caro, nostri medicina reatus; 

mais entre ces hexamètres et les lignes rimées il existe une grande 
lacune ; il manque un prologue de deux cents vers, dont voici les 
premiers : 

Omnibus in factis, incœptis atque peractis, 
Débet praeponi Deus humanœ ration! ; 

or, dans ce prologue, que nous offrent à la fois len** 1 1679 (^^'' ^à^) 
de la Bibliothèque nationale (autrefois 658 de Corbie), le n^ 15291 
(fol. 1) de la même bibliothèque, le n^ 795o de Munich et un volume 
de Vienne cité par M. Endiicher sous le n° 3 1 2 \ se rencontre deux 
fois le nom de Tauteur. Invoquant d'abord Dieu le Père, le poète lui 
dit : 

pater aeterne, qui, cuncta regendo superne, 

Omnia disponis virtute sacrae ralionis. 

Carmin is esto mei dux et via materiei. 

^ St Endiicher, Catai cod, phihlog. Vindob., p. 147. 



DES MANUSCRITS. 359 

Materiam, metrum» meadacia, prospéra, Petrum, ' - 

Praesigna, forma, remove, concède, reforma; hildbbert 

DE LAYARDIN. 

puis, invoquant Dieu le Fils, il s'exprime ainsi : 

Duritiam frange Pétri petra, duraque tange 
Corda. 

11 est donc certain que Tauteur de ce poème avait nom Pierre. C'est 
pourquoi Jean Busée, qui Ta publié pour la première fois, bien avant 
Beaugendre, a cru pouvoir le donner à Pierre de Blois^; ce qua fait 
aussi Goussainville, dans son édition postérieure^ de toutes les 
œuvres conservées de ce fécond écrivain. Cependant ils se sont 
trompés Tun et l'autre. Ainsi que l'a justement remarqué M. Gin- 
guené', les vers de cette pièce sont détestables, on y trouve presque 
autant d'offenses aux règles de ia grammaire qu'à celles de la mé- 
trique, et ils ne sont pas plus imputables à l'archidiacre de Batb 
qu'à l'évèque du Mans, qui, sans être des poètes irréprochables, n'é- 
taient pas mauvais poètes à ce degré. Ils sont de Pierre le Peintre, 
chanoine de Saint-Omer, à qui les attribuent positivement le manus- 
crit de Vienne, le n^ 1 1 979 de la Bibliothèque nationale et un cata- 
logue de la meilleure date, rédigé par quelque contemporain de 
Pierre le Peintre, le catalogue deSaint-Amand^. Nous n'insistons pas 
sur cette démonstration, car elle n'est pas entièrement nouvelle. Déjà 
les auteurs de ÏHistoire littéraire ont deux fois rejeté sur Pierre le 
Peintre la responsabilité de cette grossière poésie , Hildebert et Pierre 
de Blois également disculpés^. 

Retournons maintenant au poème sur l'eucharistie par lequel 
s'ouvre le Liber anicus de Beaugendre, celui qui commence, à la col. 
1 102 , par ce vers : 

Si Deus eiegit tria quae sibî sacrificentur, 

^ Pétri Blés. Opéra.; Mayence, i6oo, * L. Dclisle, Le Cabinet des Mon., t. II, 

in-4'. p. /|53. 

* Année 1667, in-fol. ^ Hitt. Uu. de la France, t. XI, p. 871; 

' HisL littde la France, i.Xlll y f,i^3, t. XIII, p. 4 a 9. 



360 NOTICES 

pour finir, à la col. 1 155, par celui-ci : 

HILDEBBRT 

DE LAVARDi?r. Ipslus iii regDO perfectius accipiemus. 

Deux copies qui semblent avoir été faites Tune sur Tautre, dans les 
n^ 8484 de la Bibliothèque nationale et 224 àe Troyes, n'offrent 
aucun nom d'auteur. Ce premier poème, étant aussi défectueux que 
le second, ne peut être mis au compte d^Hildebert. Mais est-il aussi 
de Pierre le Peintre? Il est aussi de lui, comme Tassurent les au- 
teurs de V Histoire littéraire^ et l'éditeur de Robert Palleyn, Hugues 
Mathoud. Nous remarquons, pour notre part, que cette moindre pièce 
se lit en divers manuscrits où se trouve l'œuvre principale de Pierre 
le Peintre, et que les vers en sont de la même facture, des alexan- 
drins rimes deux à deux, et assez richement rimes, au grand préju- 
dice de la cadence et de l'harmonie. Il est certain d'ailleurs que la 
pièce est antérieure au xui*^ siècle , puisque plusieurs copies sont du 
XII*. Assurément voilà d'assez fortes raisons pour la croire de Pierre 
le Peintre. 

On nous demande sans doute sur quoi Beaugendre s'est fondé pour 
attribuer ces deux poèmes à l'évêque du Mans. Si l'on ne nous fait 
pas cette question , nous supposons qu'on nous la fait pour y répondre. 
Beaugendre a, dit-il, publié ces deux poèmes d'après un manuscrit 
de Colbert où ne se lit pas, il en convient, le nom de l'auteur; mais 
il y a trouvé, s'empresse-t-il d'ajouter, une foide de locutions, d'aJIé- 
gories hildebertines, et, de plus, deux vers extraits d'un autre poème 
dont Htldebert est l'auteur incontesté. Ces raisons ont été jugées par 
l'éditeur également décisives. Elles valent, en effet, autant l'une que 
l'autre, mais l'une et l'autre ne valent rien. D'abord il n'est pas vrai, 
pour l'honneur d'Hildebert, que la langue de ces poèmes soit la 
sienne. Quant à l'autre raison, on va l'apprécier. À la* col. 1 i5o de 
son Hildebert, Beaugendre a publié sous ce titre, De sacramento 
aUariSy une pièce de vingt hexamètres rimes où, dit-il, se rencontrent 

^ Tom. XIII, p. /i3o. 



DES MANUSCRITS. 361 

deux vers qu^on lit aussi dans le second des grands poèmes sur 
reucharistie. Ce n^est pas assez dire, et Beaugendre a manqué 
d'attention ; ce sont tous les vers du petit poème qui se lisent dans 
le grand. Il faut ainsi décomposer ce petit poème dont Beaugendre 
avoue n avoir trouvé quun seul exemplaire. Les vers i et 2 appar- 
tiennent au premier paragraphe du plus considérable des poèmes res- 
titués à Pierre le Peintre; les vers 3- 16 en composent tout le hui- 
tième; les vers 17-20 sont les premiers du onzième. Il n*y a donc 
rien d^Hildebert dans ce petit poème, dont on allègue deux vers pour 
prouver qu'il est l'auteur du grand. 

Devons -nous maintenant attribuer à Pierre le Peintre ces six vers 
sur les messes de Noël que Beaugendre a rencontrés, dans un manus- 
crit de Colbert, entre les deux poèmes qu'il a crus à tort de Tévèque 
du Mans.^ Les donner à quelqu'un ce n'est enrichir personne, puis- 
qu'ils sont sans valeur. Ils sont peut-être de Pierre le Peintre ; ils 
sont peut-être de l'un des Serlon, à qui semble les rapporter un ma- 
nuscrit du Musée britannique d'après lequel M. Paul Meyer les a 
reproduits' ; ils sont plutôt, néanmoins, d'Hildebert, dont assurément 
tout n'est pas bon. Nous les trouvons, en effet, dans presque tous les 
recueils de ses œuvres, notamment dans les n^ ââg (fol. 216}, 1 2^9 
(fol. 42), 2595 (fol. 108), 3696 B(fol. 17), 7596 A (fol. i64), 
8484 (fol. 4), 1 3343 (fol. 171), 14194 (fol. 162), 14867 (fol. 171), 
et i5i49 (fol. i4) de la Bibliothèque nationale, dans le n^ 939 
(fol. 1 34] de la bibliothèque Mazarine, dans le n^ 1 565 de la biblio- 
thèque impériale de Vienne, enGn dans les n** 2i5 et 887 de 
Troyes. 

D'autres explications sur les trois messes de Noël ont été données 
plus brièvement encore, en quatre vers. Les voici, d'après notre 
n« 1249 (fo'- A3) : 

Très in Natali debent missae celebrari, 
Quarum prima sacram Christi signât genituram , 

* Aîch, des missions, ann. 1868, p. 1 78. 

TOME x&viii, 2* partie. 46 



HILDBBBRT 
DB LAVARDIN. 



362 NOTICES 



Altéra venturi désignât gaudia Cbristi, 

HOJDBBiiT Tertia sub lege verbum sîgpat caro factum. 

I>B LATABDIN. 

XLVII. In apparitione Domini, etc. — A la suite, vingt-quatre pe^ 
tites pièces, pour la plupart de deux vers, composées pour être mises 
sur ou sous certaines images représentant soit là vie de Jésus, soit 
diverses cérémonies de TEglise. Beaugendre nous dit avoir extrait 
ces vingt-quatre pièces du volume de Colbert qui porte aujourd'hui 
le n'' 1 2^9 de la Bibliothèque nationale. Elles s'y lisent encore; mais 
le copiste n'en a pas désigné Tauteur. Beaugendre a donc pris sur lui 
d'en gratifier Hildebert. 

XL VIII. De tribus hominum mansionibas. — Cette pièce, de six vers 
hexamètres, est imprimée dans les Œuvres de^ Philippe, abbé de 
Bonne-Espérance; mais nous ne connaissons pas un seul manuscrit 
qui autorise cette attribution. Dans tous ceux où nous l'avons ren- 
contrée, les n~ 3696 B [fol. 17), 7696 A, i4i94 (fol. 162), 
14867 (fol. 17Ô) de la Bibliothèque nationale, dans les papiers de 
Baluze, n^ 120, fol. 319, dans un manuscrit de Vienne désigné par 
M. Endlicher\ et dans les n*** 126, 887, 1662, deTroyes, elle est 
sous le nom d'Hildebert, ou bien elle est jointe, sans nom, à d'autres 
opuscules de ce poète. Elle est, d'ailleurs, de son style, et les biblio- 
graphes n'ont pas douté qu'elle ne fût de lui ^. N'omettons pas défaire 
remarquer qu'il faut lire au cinquième vers, comme dans les manus- 
crits et l'édition de Jacques Hommey, dicantur au lieu de dicuntar. 
Avec dicanlarle vers est faux et la phrase n'a pas de sens. 

Une série de distiques sur la même matière se rencontre, comme 
on l'a noté, dans l'édition donnée par Beaugendre du recueil intitulé 
Floridas aspeclus. Nous avons prouvé que ce recueil n'est pas d'Hil- 
debert. On peut néanmoins le croire auteur des distiques qu'on y 
trouve sur les trois demeures de l'homme. En effet ces distiques 

^ Catalog. cod, philol. Vindob., p. 170. — * Leyser, Hisf, poes. et poetar, med. tevi, 
p. 390 et suiv. 



DES MANUSCRITS. 3.63 

manquent dans plusieurs manuscrits du Floridas aspeclus, et, dans 
ceux où il se trouve, c'est peut-être une fourrure. Mais, d autre 
part, il n est pas impossible que les six vers d'Hildebert aient été pa- 
raphrasés par Pierre Riga. Ce chanoine a pris, en effet, de bien plus 
grandes libertés avec l'évèque du Mans, car il s'est maintes Fois ap- 
proprié tel ou tel de ses vers. Le plagiat n'était pas, au moyen âge, 
un délit qualifié* 

XLIX. Quid sit vita padica. — Cette épigramme très- sensée a 
été souvent imprimée. On l'a crue longtemps de Martial, et elle 
est dans toutes les éditions de ses Œuvres; mais, dans les der- 
nières, on Ta rejetée parmi les œuvres supposées, Epigrammata Mar- 
tiali afficta^.Beàugexïdre l'a tirée d'un manuscrit d'Evreux, où pro- 
bablement elle était sans nom. M. Lenoble Ta donnée de nouveau 
diaprés un volume de Strasbourg écrit tout entier, de l'année 1 1 Sg à 
l'année 1176, par l'illustre Herrade de Landsberg^ Dans ce volume, 
dont on déplore la perle récente, elle était certainement anonyme. 
Elle Test également dans le n** 8761 (fol. 68) de la Bibliothèque na- 
tionale, et c'est d'après cet exemplaire que M. Pressel l'a reproduite*, 
la recommandant aux futurs éditeurs de Y Anthologie latine comme 
un débris sauvé de la bonne antiquité. Cependant M. Riese n'a pas 
tenu compte de cette recommandation, ayant reconnu, dit-il, ce 
qu ignorait M. Pressel, que cette épigramme avait été publiée par 
Beaugendredans les œuvres d'Uildebert ^. Les attributions de Beau- 
gendre ne méritant pas, comme on le sait, une si grande confiance, 
M. Riese a peut-être eu, dans cette occasion, trop de scrupule. 
Nous voudrions que cette épigramme bien tournée fût d'Hildebert. 
Mais vainement nous en cherchons la preuve ; nous ne la trouvons pas. 

L. Quant periculosa malieram familiaritas. — Beaugendre dit avoir 

' Édil. Lemaire, t. lïl, p. 297. ^ Revue de phUolog. t. I, p. A09. 

^ BiU. de l'Ecole des chartes, i'* série, * Al. Riese , Anthol. br.part.I, fasc.ii, 

l. F, p. 260. prsf., p. 3i. 

46. 



BILDBBERT 

DB LAV&HDI?!. 



HILDEBBRT 
DE LAVAKDIN. 



364 NOTICES 

* 

extrait cette pièce du même manuscrit d^Evreux. Nous la retrou- 
vons dans les papiers de Baluze (n° 120, fol. 32 1), qui Tavait sans 
doute copiée au même endroit; mais nous n^en connaissons pas un 
autre exemplaire. 

En voici le sujet. L'auteur, ayant reçu d'aimables vers, carmina 
blanda, carmina mollia, d'une femme lettrée, lui répond en Tinjuriant 
de la façon la plus grossière. C'est une véritable imprécation, en 
vingt vers dactyliques dont voici le mécanisme : les vers riment deux 
à deux, à la finale, et, de plus, la sixième syllabe de chaque vers rime 
avec la douzième. De tels vers semblent d'une fabrication très-labo- 
rieuse. Mais lapparence doit ici tromper; nous avons, en effet, des 
poèmes entiers, qu'on peut même appeler de trop longs poèmes, 
qui furent composés au moyen âge sur ce rythme disgracieux. 

La pièce n'est certainement pas d'Hildebert, qui n'a fait dans sa 
vie, comme on l'a dit, que quatre vers dactyliques. Elle est, d'ail- 
leurs, écrite sur un ton qui n'est pas le sien. Quand il parle des 
femmes en général, il ne les ménage pas; nous le verrons même 
tout à l'heure les qualifier très-durement. Les femmes en général ont 
servi de matière à bien d'autres amplifications. C'est iin lieu commun 
souvent traité; à peu près tous les rhéteurs et tous les versificateurs 
du moyen âge, nous parlons de ceux dont le latin était la langue 
professionnelle, ont cru devoir faire quelque déclamation sur les 
femmes en général. Cela ne les empêchait pas d'être ordinairement 
convenables à l'égard des femmes en particulier. Hildebert, par 
exemple, peut être signalé comme ayant eu les meilleures manières 
dans son commerce avec elles. Une pièce de vers, que nous citerons 
plus loin, où précisément il répond à des vers féminins, est un vrai 
modèle d'urbanité. 

Pour en finir avec celle que nous avons présentement sous les 
yeux, disons qu'elle est sans aucun talent et sans aucune originalité. 
Sous le rapport du rythme, elle rappelle ce poème De contempla 
mundi dont l'auteur est, comme on le sait, Bernard de Morlas. L'imi- 
tation va même jusqu'au plagiat. Ainsi l'on trouve, dans le second 



DES MANUSCRITS. 365 

livre du poème, une apostrophe contre les femmes où Fauteur de 
notre pièce a pris sans gène ses plus fortes invectives : horrida noctaa , 
publicajanaa, trita semita,fossa novissima, vipera pessima, etc., etc. 
 notre avis, cette pièce, faussement mise au compte d'Hiidebert, 
fut composée , vers la fin du xii® siècle ou le commencement du xin^, 
par quelque moine né ou devenu chagrin , mais certainement né sans 
esprit et sans délicatesse. 

LI. De perversa muUere. — Ces six vers paraissent aux auteurs de 
YHistoire littéraire « dans le goût » de quelques autres pièces attribuées 
à notre évéque. Nous en convenons, mais en faisant remarquer qu'il 
n'est pas Tauteur certain de toutes ces pièces et que d'autres poètes 
du même temps ont fait dans le même goût des vers qui ne leur sont 
pas contestés. Il semble qu'il manque deux vers à l'édition donnée 
par Beaugendre d'après un manuscrit unique; en e£Fet les mots 
habet et expoliat du second vers restent inexpliqués. 

LII. Qaam nociva sint sacris hominibus femina , avaritia, ambitio. — 
Nous n'avons plus aucun doute sur l'auteur de ces vers. Cependant le 
problème à résoudre n'était pas sans difficultés. Nicolas Chamart en a 
publié le premier quelques-uns sous le nom de Philippe, abbé de 
Bonne-Espérance. La pièce tout entière fut ensuite imprimée par 
Jacques Hommey sous le nom de Marbode \Supplem. Patram,^. ô^?. 
Enfin le n^ i5i55 (fol. 54) de la Bibliothèque nationale ainsi qu'un 
manuscrit de Vienne communiqué par M. Endlicher à M. Wright l'attri- 
buent à Matthieu de Veudome. Néanmoins nous tenons pour certain 
qu'elle est d'Hildebert.Si les n*^ 70^ de Berne, 86966 (fol. 46) et 876 1 
(fol. 71) de la Bibliothèque nationale nous* l'offrent sans aucun nom 
d'auteur, elle porte le nom de notre évéque dans les n** 7696 A 
(fol. 168) et 14867 (fol. 176) de la même bibliothèque, dans les 
papiers de Baluze, n^ 120 (fol. 324)> ainsi que dans les n^' 872 et 
749 de Douai. Voilà déjà de nombreux témoignages en faveur d'Hil- 
debert ; en voici maintenant un autre d'une plus grande autorité , 



HILDBBBRT 
DE LAVAADIN. 



HILUBBBKT 
DE LAVARDI?r. 



366 NOTICES 

celui de Pierre le Chantre citant « sous le nom d'Hildebert^ quatre 
vers de cette déclamation poéticfiie au chapitre liv de son Verbam ab- 
hreviatum. 

Les anciennes éditions étaient bien imparfaites. Une nouTeile, 
donnée par M. Wright dans ses ReUquiœ antiquœ, t. U, p. a 70, ne 
vaut pas mieux. On remarquera d'abord que le titre de cette édition. 
De amore protervo et procacitate amantis, ne se rapporte pas au contenu 
de la pièce; ensuite on reconnaîtra quil existe dans le texte, publié 
sur un seul manuscrit, plus d'une lacune et plus d'un vers faux. Mais 
Beaugendre est encore moins excusable d'avoir sa mal imprimé la même 
pièce. Il avait, dit-il , sous les yeux j^usieurs manuscrits, et notamment 
le n"" 7596 A de la Bibliothèque nationale, ancien io5o de Colbert, 
qui n'est pas trop défectueux. Pourquoi donc tant de mots ahérés et 
de vers en révolte contre les lois de la métrique? Si ce poème n'est pas 
UD des meilleurs d'Hildebert, il mérite néanmoins d'être lu, et dans 
toutes les éditions il est vraiment illisible. C'est pourquoi nous 
croyons devoir en donner une autre : 

Plurima cum soleant sacros evertere mores, 

Âltius evertunl femina, census, hônos. 
Femina, ceûsifs, hodod, fomeota facesque malorum , 

In Bcelos , in gladios corda manusqae trakunt. 
Fœlix expertus exemple femina quid sit, 

Quique suos aliqua suffugit arte dolos i 
Femina res fragiiis, nunquam sine crimine conslans, 

Nunquam spoûte sua desinit esse nocens. 
Femina flamma vorax, furor ultimus, intimas hostis, 

£t docet et discit quidquid obesse potest. 
Femina vile forum, res pubiica, fallere nata, 

Successisse putat cum licet esse ream. 
Femina triste jugum, querimonia juris et aequi, 

Turpe putat quoties turpia nulla gerit. 
Femina tam gravior quanto privalior hostis , 

Invitât crimen munere, voce, manu. 
Omnia consamenft vitio consumilur omni, 

Et prœdata vires praeda fit ipsa vins. 



DES MANUSCRITS. 



367 



Corpus, opei, «nioios eoiervat, diripiit, aagit, 

Tela, manus, «odÂttin sofgerii» anoat, alît; 
Urbes, r^na, doiBOs everlil, odmmovet, arit, 

Unaque tôt regum sçem^ capui, arma preBiit. 
Femina mente Parim^ vita spolîavit Uriam, 

Et pietate David et Salomona fide; 
Femina sustinuit juguio damoare Joanaem, 

Hippolytum letho com|>edibusqtie Josepk. 
Femina mente gerit, lingua probat, actibus implet 

Quo lex, quo populas, quo aimiil ip»a mit. 

Nec minus internas vires efTemioat aurum, 

Nec minus iilicitum currere monstrat iter. 
Vix est quem pudeat auro pervertere rectum. 

Quota pigeait pretio quolibet esse reum. 
Auro perficitur quidquid speratur inique; 

Non caret effectu qui dare mulla potest. 
Auro flectuntur dux, miles, parcitur hosti, 

Nemoque prastenso muoere vana rogat. 
Aurum corda movens, ocoloruw prasào sacrorum. 

In facinus puras armât agitque manus. 
Auro s8Bpe labat virtus et robar eorum 

QuorusQ corda Deus, cetera laudat ^mo; 
Et quem jurares cervîcem impçndere recto 

Spe modici fructus cuncta licere putat. 
Hostis atrox judexque gravis tortorque cruentus 

Spe pretii laxant praelia, jura, manus. 
Aurum castra locat, classem parât, exerit enses, 

Spernere vim, ventos, aequora, tela docet, 
Solvit conjugium, prorumpit claustra pudoris, 

Sacras c^ade manus inquinat, ora dolis. 
Auro pegurus Polymnestor, adultéra Dane, 

Perfida Tarpeia, trux Eriphyla fuit; 
Auro Crassus obit, auro ruit Amphiaraus; 

Auro castra, duces, jus populique cadunt. 

Quem vero nec res, nec femina frangere possunt 

Ambitus expugnat consceleratque pium. 
Ambitus in vetitum mores deflectit, et infra 



HILDBaBaT 

us i^AVAapui. 



OB LAVARDIR. 



368 NOTICES 

Posse suam quemquam non sinit esse reum. 

HaDUBRT Hujus opus turbare daces, mutare coronas, 

Innocuis lethum, sceptra parare reis, 
Urbibus excidium, templis properare ruinam, 

Sternçre patricios ensibus^ igné lares, 
Ludibrio r^es exponere, régna rapinis, 

Flagitiis matres exsiiioque senes , 
Naturam viliis, superos offendere ritu, 

Parcere tune tantum cuni nocuisse nequit. 
Quem simul arripiunt tantae contagia cladis 

Cuncta licere putat dum sibi régna paret. 
Sustinet bic giadios in patrem ferre , nec unquam 

Fraude, cruore, dolis mens, manus, ora vacant. 

Ici finit le poème dans tous les manuscrits que nous avons pu con- 
sulter. Il ne semble pourtant pas complet. On nous apprend qu'il se 
termine par ce distique dans le n"" 7^9 de Douai ^ : 

Femina nulla boua; quod si bona contigit ulla, 
Nescio quo pacto res mala facta bona est. 

Mais ces vers ne se rapportent pas à ceux qui précèdent immédiate- 
ment. En outre ils ne sont pas d^Hildebert. Ils appartiennent à cette 
épigramme quon a coutume d^attribuer soit à Pentadius, soit à 

Quintus Cicéron : 

Crederatem ventis, animum ne crede pueliis, 

Namque est feminea tutior unda fide. 
Femina nulla bona est, vel, si bona contigit ulla, 
Nescio quo fato res mala facta bona est ^. 

Tous les moines un peu lettrés devaient, au moyen âge, savoir ces 
vers par cœur. Des deux derniers Bernard de Morlas a fait ces dac- 

tyliques : 

Nulla quidem bona; si tamen et bona contigit ulla, 
Est mala res bona, namque ferc bona femina nulia^. 

' Caial des mon, de Doaxii, p. ^46. * Bernardus Merlan. , De contemptu 

' AnthoL ht, édit. Riese, n* 268. — mundi, lib. II. 
Pétrone , édit. de La Porte Du Theil. 



DES MANUSCRITS. 



369 



Assurément le distique vaut mieux. Remarquons enfin que, dans 
Tédition de Beaugendre et dans le n'' 7Ô96 A (fol. 168) de la Biblio- 
thèque nationale, se lisent, après les mots ora vacant, ces quatre vers 
élégiaques sur la mobilité des choses bumaines : 

Glorior elalus, desceodo minoriBcatus ^ . 

Ah ! miser, axe teror, laetus ad astra feror ! 
Ut rota sic bomines; movèt hos immobilis ordo, 

Exallans humiles magnanimosque premens. 

Ces quatre vers sont peut-être d'Hildebert. Us sont peut-être aussi 
d'un autre. Quel qu'en soit Fauteur, si Beaugendre les a publiés 
comme offrant la conclusion morale du poème qu'ils suivent, il s'est 
trompé, car ils ne s'y rapportent aucunement. 

LUI. De cladibus ecclesiarum — Beaugendre a donné cette pièce 
d'après un manuscrit d'Evreux. Nous la trouvons dans le n** 8761 de 
la Bibliothèque nationale, fol. 69, sans nom d'auteur; mais elle est 
réunie, dans le n'' 15172 (fol. 106) ainsi que dans im manuscrit de 
Vienne ^ à d'autres pièces d'Hildebert, et Baluze l'avait recueillie pour 
son édition projetée, n** 120, fol. 32 4. Il est donc possible qu'elle 
soit d'Hildebert; mais certainement Beaugendre s'abuse en suppo- 
sant qu'il a fait ces vers, étant évêque, pour son ami Roger, récem- 
ment pouevu du siège de Salisbury. Si l'auteur est Hildebert, il a 
composé celte pièce en l'honneur d'un pape, comme l'a cru Pierre 
Louvet, qui l'a reproduite dans son Histoire de Beauvais^^ ou, n'étant 
pas encore évêque, en l'honneur d'un prélat Manceau. Cestce que 
prouvent les vers suivants : .^ 

Gratia, Christe, tibi, quod nos boc paire serenas 
Qui regat Ecclesiam 

Il y a plusieurs fautes dans l'édition de Beaugendre. On pourra les 



HILDBBKHT 
DB LAYARDIN. 



^ Dans Beaugendre ii y a mortificatus , 
ma» à tort. Voir Tédition de M', l'abbé 
Bourassé , col. 1 a83. 

TOMB x&viu, 9.* partie. 



' St. Endlicher, Caial cod, phihl Virt" 
doh. p. 17 4. 

* Tom. H, p. a5i. 

47 



HILDBBBRT 
DB LAfARDIN. 



370 NOTICES 

corriger sur nos n~ 87 6 1 et 1 5 1 7 a . Mais ces copies n oEBrent pas, nous 
croyons devoir en prévenir, la confirmation d'une conjecture faite par 
Beaugendre sur un mot du dernier vers. L'éditeur avait lu dans le 
manuscrit d'Evreux : 

lUi, quod factis, quod mente, quod ore meretur, 
Post annos Pilii requies sterna paretur I 

Ce qui nous semble très-clair. L'auteur souhaite à son évèque, dans 
ce monde, la longue vieillesse de Nestor le Pylien, et, dans l'autre, le 
repos éternel. Mais Beaugendre, n'ayanl pas compris ce mot Pylii, 
nous propose d'y substituer prœlii, et cette proposition nous est re- 
nouvelée par M. l'abbé Bourassé. Nous ne consentons pas à fausser 
un vers pour le rendre plus obscur. Le texte d'Évreux, conforme à 
ceux de Baluzc et de notre n? 8761, est en cet endroit très-correct. 
On lit dans Ovide, Pont. livr. U, épitre viii, vers 4 1 : 

Sic pater in Pylios, Cumaeos uiater in annos 
Vivant, et possis filius esse diu. 

Hildebert, qui lisait habituellement Ovide, avait la mémoire pleine 
de ses vers. Si Beaugendre l'avait lu dans sa jeunesse, il l'avait, dans 
sa vieillesse, complètement oublié. C'est ce qu'on doit avoir déjà re- 
marqué. 

LIV. In viram abbatem simul et episcopum. — Ces quatre vers sur le 
cumul des dignités ecclésiastiques ont été reproduits, non sans ma- 
lice, par les auteurs de V Histoire littéraire. Beaugendre veut qu'ils 
soient adressés à Brunon, évèque de Segni, qui, s'étanl retiré, par 
amour de la solitude, dans l'abbaye du Mont-Cassin, devint, sans 
cesser d'être évèque, abbé de celte illustre maison. Cette conjecture 
de Beaugendre peut être admise. Nous avons deux copies de répf- 
gramme, dans le n^ 7596 A (fol. 166) de la Bibliothèque nationale 
et dans les papiers de Baluze, n^ 120 (fol. 323). Ces deux copies 
l'attribueqt à l'évêque du Mans. 



DES MANUSCRITS. 371 

LV. De incestaoso stupro ah Ammone proprim sorori illato. — Le viol 
de Thamar par son frère Ammon est raconté dans le deuxième livre 
des Rois, cb. xni, en des termes qui font trop bien connaître les 
mœurs du temps. Il y a dans le poème moins de traits historiques; 
mais nous y remarquons d^heureux mouvements et des vers bien faits. 
Nos seules corrections sont au vers a i , où il faut lire coitus au lieu 
de motus; au vers a 5, où violatœ doit remplacer violare. Elles nous 
sont fournies par une copie de Baluze, n^ lao (fol. 3a5). Quant au 
nom de Fauteur, il est incertain. La seule copie de Baluze nous dé- 
signe Hildebert. 

LVl. Deseçreto a Papirio Prœtextato servaJo. — Les auteurs de {'His- 
toire littéraire ont beaucoup loué cette pièce. Ils ne Tout pas trop 
louée; elle est, en effet, d'un style correct, vraihient classique, et, 
de plus, elle est pleine d'esprit et d'agrément. Nous voudrions qu'Hil- 
debert en fût l'auteur avéré. 'Malheureusement nous n'en connaissons 
qu'une copie moderne, dans les papiers de Baluze, n^ i qo (fol. Sa 6). 
Rectifions, d'après cette copie , quelques fautes. Il faut lire , au vers 8 , 
tractet et non tractât; au vers 3o, cura au lieu de causa; au vers 34, 
duces au lieu de cives. 

LVII. Somniam de lamentatione Pictavensis ecclesiœ. — Les auteurs 
de V Histoire littéraire font justement remarquer que cette pièce semble 
plutôt d'un clerc poitevin que d'Hlldebert. Nous ajouterons qu'elle 
est sans aucun nom dans le manuscrit auquel Beaugendre dil l'avoir 
empruntée, le n'' lôag delà Bibhothèque nationale (fol. io4)- Ainsi 
l'attribution de Beaugendre n'est pas même fondée sur une conjecture 
discutable; elle est de pure fantaisie. 

LVIII. De prœsule Pictavensi. — De rege Pictavensi. — Beaugendre a 
tiré ces deux pièces d'un manuscrit d'Auxerré, et nous les croyons 
du même auleur, car elles sont du même style. Or il est fait allusion, 
dans la seconde, au mariage de Louis le Jeune avec Eléonore d'Aqui- 
taine, fille du duoi d'Aquitaine, comte de Poitou, et ce mariage eut 

47. 



HILDBBBRT 
DB LAVARDIN. 



HILDBBEBT 
DE LAVARDIN. 



372 NOTICES 

lieu quelques années après la mort d^Hildebert. Cest ce que les au- 
teurs de VHistoire littéraire ont déjà signalé. 

Les trois pièces qui concernent la ville de Poitiers, son évèque et 
son roi, doivent donc être, sans hésitation, retranchées des Œuvres 
d'Hildebert. 

LIX. De nativitate Domini. — Ces distiques sur le jour de Noël 
sont peut-être d'Hildebert; cependant il n^est pas nommé dans les 
manuscrits anciens où nous les trouvons, les n^ 5 129 (fol. 106) de 
la Bibliothèque nationale, 826 de Douai et 3 00 de Tours. Hilde- 
bert aimait s'exercer à ces jeux d'esprit; mais, de son temps, ce genre 
d'exercice était fort à la mode. Quelque soit Tauteur de nos distiques, 
ils sont illisibles dans le texte de Beaugendre. C'est pourquoi nous 
croyons devoir en donner un texte nouveau, d'après le n** 5129 et 
d'après ime copie conservée dans les papiers de Baluze, n'' 120 
(fol. 372): 

Sol hodie nobis apparuit unus et aller; 

Hicopus, illeopifex; hic levis, iile manens. 
Imperat hic steliis, sed ut imperet imperat iile; 

Hic jubet ire dies, iile jubere jubet. 
Sol oriturcum sole Deo, cuni luniine lumen, 

Lux cum luce, dies cum facienle dieoj. 
Virgo parit sine nocte diem , sine semine fructuni , 

Fit gravis absque viro, fit sioe pâtre parens. 
Est in ea res major ea, res maxima rerum, 

Est niagis ampla suo sarcina facta loco. 
Nox est pêne dies nullique secunda dieruni 

Qua Deus induilur carne caroque Deo. 

Ici s'arrête le texte de Baluze; mais il est incomplet. Suivent, dans le 
n® 6129, ces quatre vers : 

É 

Infectus factam nocte bac, infectaque facium. 

Sol praeit auroram luciferumque dies; 
Sol,inquam, verus, lux vera jubarque serenum, 

Illud et ilia Deus sicut et ille Deus. 



DES MANUSCRITS- 373 

Mais c^est bien ici que finit la pièce. Beaugendre y ajoute trèa-mai 
à propos ces deux vers : 

Virgo Deum peperit. Sed si quis quomodo qucerit. 
Nos est nosse meum, sed scio posse Deum. 

Ces vers n'ont aucun rapport avec ce qui précède. C^est une épigramme 
séparée, qui forme un tout en deux vers. Elle se lit ainsi, plus cor- 
rectement, dans les papiers de Baluze, avant la pièce sur le jour de 
Noël : 

Virginitas peperit. Sed si quis quomodo quaerit, 
Non esse nosse meum , sed scio posse Deum. 

Hildebert a fait un assez grand nombre de ces courtes épigrammes. 
Celle-ci, nous nen doutons pas, lui appartient. 

• 

LX. In visitationem B. Mariœ ad Elisabeth. — Il faut diviser cette 
prétendue pièce en deux parties égales : la première composée d*un 
distique ; la seconde, de deux hexamètres. Le titre, fabriqué par Beau- 
gendre, ne convient quà la seconde. Ces deux épigrammes se lisent. 
Tune à la suite de l'autre, dans le n^ 5 1 39 de la Bibliothèque na- 
tionale. C'est là que Beaugendre les a prises. Elles y sont anonymes. 
On .les trouve encore également anonymes, mais avec d'autres opus- 
cules d'Hildebert, dans le n® 8o5 de Douai. 

LXI. Chrislus de seipso. — Ces quatre vers accompagnent , dans notre 
n^ 5i 29, les deux épigrammes sur laViei^e mère. L'auteur n'en est 
pas non plus indiqué. Ils se lisent aussi dans le n^ 826 de Douai. 
C'est là tout ce que nous pouvons en dire. 

LXII. Qaod bono maie et malo bene proveniat. — Les auteurs de 
V Histoire littéraire jugent « fort obscurs » les quatre vers donnés sous 
ce titre par le négligent éditeur. Ils auraient pu dire qu'ils sont tout 
à fait incompréhensibles. En voici un meilleur texte, que nous em- 



HILDEBERT 
DE l.AVARDIN. 



HILDBBBIT 

DB LATARDIK. 



374 NOTICES 

pruntoQS aux a?* 7^9^ A (fol. î6à) et i^iQ^ (fol. 160) de la Bi- 
bliothèque nationale : 

Est aliquando bono bene, ne gravibus superetur; 
£st maie, quo maculas lavet adversisve probetur. 
Est aliquando malo bene, quo gravius feriatur; 
Est maie, quo redeat vel ut hic quoque jam patiatur. 

Ainsi corrigés, ces vers ne sont pas d\ine très-bonne langue ; mais 
on les comprend sans trop de peine. Le titre exact serait : Car bono, 
car malo honum et malwn eveniunt. Cette épigramme doit avoir été 
goûtée , car elle se rencontre assez fréquemment. Nous venons d'en 
désigner plusieurs copies; il y en a d^autres dans les n^ 3o88 
(fol. 78), 8484 (fol. 3i) de la Bibliothèque nationale. M. Endlicher 
nous en signale une cinquième dans un manuscrit de Vienne ^ Elle 
se lit, à Berne I dans le n^ 710, à Troyes, dans les n^ aiâ, 887, 
i33i. Toutes ces copies sont anonymes. 11 est néanmoins plus que 
probable que la pièce est d'Hildebert, étant ordinairement jointe 
à d'autres qu'on ne saurait lui contester. Geoffroy, sous-prieur de 
Sainte -Barbe, la cite tout entière à la fin d'une de ses lettres^, sans 
en nommer Tauteur; mais ce Geoffroy, qui était grand citateur, 
n'avait pas l'habitude de nommer les poètes auxquels il faisait des 
emprunts plus ou nooins considérables. Or nous n'avons pas de peine 
à reconnaître que ses poètes préférés, qu'il devait citer de mémoire, 
étaient Virgile, Ovide, Hildebert. 

LXIII. De decem plagis. — Cette épigramme sur les dix plaies 

d^Êgypte n^a que cinq vers, et, dans le texte donné par Beaugendre, 

reproduit par M. l'abbé Bourassé, il y a deux fautes de quantité 

non moins impardonnables Tune que l'autre. Il importe de prouver 

qu'elles ne sont pas du poète. Voici, diaprés les manuscrits, le texte 

correct : 

Prima rubens unda; ranie tabesque secunda ; 

Inde cukx tristis; post musca nocentior^ istis; 

* Catalog. cod. philoL VindoL, p. 174. — * Migne, Pairohgie, t. CCV, col 838. — 
^ Aitteors nocrvior. 



DB LAVABDIN. 



DES MANUSCRITS. 375 

Qttiota pecus stravit; vesicas sexta creavit ; 

Pone subit grando ; post bruchus dente nefando ; hildbbbm 

Nona tegit solem; primam necat ultima prolem. 

Cités sans nom d*auteur par Jean de Salisbury ^ et par Hugues de 
Saint-Victor ^ ces vers sur ies plaies d'Egypte sont également ano- 
nymes dans les n*»« 3o88,{fol. 80), 7696 A (fol. i64)>848A(fol. 3i) 
8865 (fol. i45), i5i55 (fol. i63) de le Bibliothèque nationale, 
887 et i33i de Troyes, ^71 de Laon, 48go de Vienne, 70^ de 
Berne, et dans un manuscrit de Florence décrit par Bandini'; mais 
ib sont sous le nom d'Hildebert dans les n"^ 3 1 8 et 3 1 9 de Douai , et 
Baluzeles a copiés deux fois pour son édition; n® 120 (fol. 3a 3 et 
373). Cependant, à la marge de la seconde copie, il a écrit Non est 
Hildeberii. Qu'en savait-il? Il nous semble quil convient de s'en tenir 
au doute. 

L'auteur de cette épigramme souvent citée, conséquemment 
très-goùtée, s'est proposé d'abréger en cinq vers dix vers ancien- 
nement connus que Sirmond a publiés sous le nom d'Eugène, évèque 
de Tolède *'. 

LXIV. De Joseph. — Comme il s'agit de la vente de Joseph par 
ses frères, c'est la seconde pièce sur le même sujet que Beaugendre 
a publiée sous le nom d'Hildebert. La première, à la col. i3ia, fait 
partie du Floridus aspectus; elle est de Pierre Riga. Beaugendre a 
trouvé la seconde, sans nom d'auteur, dans notre n® 8484 (fol. 3i). 
Elle est aussi sans aucun nom dans les n^ 2 1 5 et 887 de Troyes. Nous 
ne pouvons croire qu'elle soit d'Hildebert, tant elle est dépourvue 
d'invention. Ce n'est pas un poème, c'est plutôt la matière d'un 
poème dictée par un professeur à ses écoliers. 

LXV. De quatuor bonù et quatuor malis. — - Verba Christi in cruce. — 

' Jean de Salisbury, Po/^cra/ictt5,l.Vnr, ' Bandini, CataL cod.lat hihl, Laurent, 

cap. zxi. t. III, p a8i. 

' Excerptionum prioram lib. IV, c. vu. * Sirmondi Opéra varia, t. II, p. 887. 



HILDBBERT 
DE LAYARDIBT. 



376 NOTICES . 

Cœlestia prœferenda supernis. — Beaugendre a, dit-il , extrait les quatre 
vers auxquels il a donné le premier de ces titres du n^ 3oi9 de 
Colbert, qui est aujourd'hui le n^ 3o88 de la Bibliothèque nationale. 
Ils s'y trouvent au feuillet 78, sans titre, sans nom, et après une 
pièce de Marbode, Oratio pœnitentis lapsiK Ainsi Beaugendre n avait 
aucune raison de joindre ces quatre vers aux opuscules d*Hildebert. 
Herrade de Landsberg a transcrit les deux premiers ^ dans le volume 
dont nous avons déjà parlé. Ces deux vers se lisent aussi, sans nom 
d'auteur, dans la Somme de Guillaume Pérauld, De vitiis, tr. VI, 
part, in, cap. xxxn, et, dans le n^ 8^91 (fol. 76} de la Bibliothèque na- 
tionale, ils font partie d'un poème dont l'auteur n'est pas indiqué. On 
nous les signale enfin dans le n® i25 de Troyes et dans le a° 710 
de Berne. Ces deux vers, ces quatre vers sont évidemment d'un poète 
chrétien qui se souciait peu d'observer les règles de la métrique. 
Mais quel- est ce poète ? Voilà ce que nous ignorons. 

La pièce à laquelle se rapporte le second titre, Verba Chrisii in 
cruce, a été pareillement extraite par Beaugendre du n® 3o88 de la 
Bibliothèque nationale, fol. 80. Comme la précédente, elle est 
anonyme. 

Quant à la pièce désignée par le troisième titre, il en a été parlé 
plus haut, sous le n^xxvii. 

LXVI. De variis actibas animœ. — Ces vers ont été donnés par 
Beaugendre d'après le n^ 7596 À (fol. 1 65) de la Bibliothèque natio- 
nale. On en rencontre quelques-uns dans le n° 3652 de la même 
bibliothèque, fol. 26. Le nom de l'auteur n'est pas joint à ces copies; 
mais on sait positivement que c'est Hildebert. D'abord Vincent de 
Beauvais a transcrit toute la pièce sous son nom ; SpecuL Histor. 
lib. XXV, cap. CXI. De plus, ce sont des vers détachés d'un ouvrage 
dont Hildebert est l'auteur incontesté, le traité De conjlictu carnis et 
animœ. Ce qui nous amène à dire que Beaugendre les a publiés deux 

^ Voir réditioii de Beaugendre, col. * Bibl. de l'Ecole des chartes, 1'* série, 

1674. t. I, p. a5i. 



DES MANUSCRITS. 377 

fois dans son volume, col. 9Ô4 et col. i36i. C'est à la col. 96^ 
qu'il faut les lire; le second texte est le plus défectueux. 

LXVII. De duodecim palriarchis. De multiplici veritate. — La pre- 
mière de ces pièces, où les douze patriarches sont assimilés aux 
douze pierres qui décoraient le rational du grand prêtre, est pareil- 
lement extraite du volume ci-dessus désigné, le n^ 7^96 A de la 
Bibliothèque nationale , fol. i6ô. Hildebert en est peut-être l'auteur; 
mais cela n'est pas certain. 

Pour ce qui regarde les vers intitulés ici De maltiplici veritate, 
nous en avons précédemment parlé (I, n° xxxi). Ils sont d'Ausone: 
En les publiant deux fois sous le nom d*Hildebert, Beaugendre a deux 
fois commis la même erreur. 

LXVIII. De horis canonicis, — Ces soixante^trôîs hexamètres sur 
les heures canoniales sont encore extraits du même manuscrit, 
fol. 168, où, comme les précédents, ils sont anonymes. Ils sont éga- 
lement anonymes dans un manuscrit de Vienne que cite M. Endli- 
che^^ 

LXIX. De tonsiura clericali. — Beaugendre a commis encore la 
faute de publier deux fois les quatre vers qui composent cette pièce, 
à la col. laSo et à la col. i363. Ils sont mieux placés à la col laSo, 
où ils font partie, comme dans le d? 149^8 (fol. 248) de la Biblio- 
thèque nationale, d'un recueil de semblables moralités. Ils y sont 
aussi plus corrects. A la col. i363 on fait de vains efforts pour les 
comprendre. 

LXX. De vinea evangelica. — Quoi sant anni ab Adam ad Christam, 
— Ces deux pièces sont sans nom d'auteur dans le manuscrit d'où 
Beaugendre les a tirées, et, dans un manuscrit de Vienne que men- 

* Calai coJ. philoi Vindob,, p. 17^. 

TOME xiYiii, a* partie. , AS 



HILDEBERT 
DE LinFARDI!^. 



IIILDBBERT 
DE LAVARDIN. 



378 NOTICES 

lionne M. EndlicherS la première est à ia suite d^autres vers ano- 
nymes que personne n'a jamais revendiqués pour Hildeberi. Ajou- 
tons que cette pièce est très-mal reproduite par Beaugendre.En voici 
le texte corrigé et complété : 

Vinea cuita fuit, cultores praemia quaerunt. 
Non labor sequalis, aequalia dona fuerunt. 
Uitimus adveniens, dispensatore vocante, 
Tantumdem recipit quantum qui venerat ante. 
Sic Deus ostendit quod quandocumcpie venimus , 
Âggrediamur opus, certi de munere simus. 

Plusieurs fois cités, notamment par Herrade de Landsperg et par 
Pierre le Chantre ^ ces hexamètres rimes sont d'un poète inconnu. 
Uildebert en a fait de meilleurs sur la même matière, que Beaugendre 
a publiés à la col. 1 2a5. Mais, tels qu'il les a publiés, ils ne sont pas 
tous intelligibles. Nous en avons un texte plus correct dans le 
n"" 1 4958 de la Bibliothèque nationale, fol. 2 45. 

Ainsi doit être lue la pièce mal ponctuée par Beaugendre : 

Vinea culta Dei plebs est. Infantia mane ; 
Fiamma juventutis quasi tertia ; nona virilis 
^tas, jam frigescens, undecimamque senectam 
Âccipimus. De maoe puer juvenisquje sub œstu» 
Vir circa nonam, veteranus vespere fiunt 
Cultores. Pretium datur unum : vita perennis. 

Quant aux deux vers sur Tftge du monde à la venue de Jésus- 
Christ, ils sont laissés à qui les voudra prendre à son compte. Hil- 
debert n'en est certes pas coupable, car il ne pouvait ignorer la quan- 
tité du mot quinquagies. 

LXXI. De tribus ordinibus qai sunt in ecclesia. — Oblatio turtaris et 
colunibœ. — Le n° i367 de Colbert, qui a fourni ces deux pièces à 
Beaugendre, est aujourd'hui le n'' 4^9 de la Bibliothèque nationale. 

' CataL cod. philoL Vindob,, p. i63. — ' Spicilegium Solesmense, t. H, p 4ôo. 



DES MANUSCRITS. 379 

Les deux pièces s^ trouvent au fol. 216, mais sans nom d'auteur. 
Beaugendre les a données sous le nom d'Hildebert parce qu'elles 
suivent un de ses petits poèmes. La première ne parait pas d'Hil- 
debert; on n*y reconnaît pas sa facture. Mais la seconde, qui ne vaut 
guère mieux, est de lui. C'est une pièce détachée des moralités bi- 
bliques, et Beaugendre l'a deux fois publiée, col. 1 226 et col. 1 363. 
En deux autres manuscrits de la Bibliothèque nationale , les n^ 1 49^8 
(fol. 2^7 ) et 1 7293 (fol. 94) 1 elle fait aussi partie des moralités, où 
elle ne brille pas. Il y a dans ce recueil plus d'une pièce bien mieux 
tournée. 

LXXII. De communione. — De gratiarum actione. — Nous n'avons 
aucune copie de ces deux pièces, que Beaugendre dit avoir lues dans un 
manuscrit de Tours. Elles sont très-médiocres, et paraissent avoir été 
composées pour servir de légendes à des images. Nous ne les croyons 
pas d'Hildebert. 

LXXIII. De quodam génère hominam. — Cette courte satire contre 
les hypocrites est moins indigne d'Hildebert; cependant nous ne pou- 
vons la lui laisser. Beaugendre l'a tirée du n^ 5 129 (fol. io3) de la 
Bibliothèque nationale, où elle suit, sans nom d'auteur, la pièce de 
Galon dont nous avons précédemment parlé (n^ xi). Elle est peut-être 
du même Galon, peut-être de quelque autre; on ne sait de qui. 

LXXIV. De brevi subsistentia hominis. — Les n* 6129 (fol. 102), 
8207 (fol. 9) et i3343 (fol. io4)de la Bibliothèque nationale nous 
offrent cette épigramme sans nom d'auteur. Elle est sous le nom 
d'Hildebert dans un manuscrit d'une bonne antiquité, le n'' 749 de 
Douai. On y trouve, il est vrai, les pensées habituelles, le style concis, 
les antithèses de notre poète. Cependant on hésite à croire qu'il ait 
commis, en douze vers, tant d'infractions aux règles de l'ancienne 
métrique. Il est ordinairement plus scrupuleux. 

LXXV. Ad Romam, de descensu sui. — Beaugendre n'est pas l'au- 

48. 



aiLDBBBRT 
DB LATiUU>lIT. 



HILDEBBRT 
DB LAYARDIN. 



380 NOTICES 

leur de ce titre barbare. Nous le disculpons, on le voit, quand nous 
le pouvons. La pièce se lit sous ce titre dans le n° 5i 29 (fol. 274) 
de la Bibliothèque nationale, où Beaugendre Ta copiée. Mais c'est 
Beaugendre qui Ta mise au compte d'Hildebert; dans le manuscrit, 
elle est anonyme. Pour prouver qu'elle n'est pas d'Hildebert, il suffit 
de faire remarquer qu'elle est en vers dactyliques. 

LXXVI. Ad A. comilissam. — L'éditeur suppose à bon droit que 
cette comtesse est Adèle de Blois, dont Hildebert fut le conseiller et 
l'ami. Aussi la pièce nous est-elle parvenue sous le nom de cet 
évéque. Nous la voyons à la Bibliothèque nationale dans un recueil 
de ses œuvres, n^ i^iQ^ (foi. 161 ), et dans les Papiers de Balnze, 
n^ 120 (fol. 319). Elle est, d'ailleurs, assez galamment tournée. 

LXXVII. Ad Angliœ rcginam. — M. Pressel a publié cette épître 
dans la Revue philologique , t. I, p. 4o8, d'après le n® 3761 (fol. 68) 
de la Bibliothèque nationale. Elle est sans aucun titre dans ce volume 
et s'y trouve jointe à diverses pièces dont quelques-unes semblent 
appartenir à l'antiquité. C'est pourquoi M. Pressel a supposé qu'elle 
pouvait être aussi du même âge. Il ignorait sans doute qu'elle avait 
été déjà publiée par Beaugendre dans les œuvres d'Hildebert. Quoi 
qu'il en soit, M. Pressel s'est trompé quand il l'a crue si vieille. 
D'abord le style de cette épitre n'est pas antérieur aux temps barbares; 
ensuite elle est è l'adresse d'une reine , 

Nil te reginam praeter honesta juvat; 

d'une reine, ou plutôt d'une fille de roi qui a fait à Dieu, dans un 
cloître, rhommage de sa virginité. 

Et quia non fuerat tanta quis conjuge dignus, 
Conjunxit spoDsam te sibi, vii^, Deus. 

Nous sommes donc en plein moyen âge, et l'erreur de M. Presse! est 



DES MANUSCRITS. 381 

évidente. M. Riese, Tayant reconnue, n'a pas voulu recevoir celte 
épilre dans son édition de ï Anthologie latine K 

Nous avons dit que cette pièce n*a pas de titre dans notre n*" 876 1 . 
Elle n*en a pas non plus dans une copie de Baluze (n^ 1 30 , fol. 3 20), 
et, dans un manuscrit de Vienne cité par M. Endlicher^ elle est 
ainsi, très-vaguement, intitulée : In laadem cujusdam virginis^ sanctimo- 
nialis. Dans le manuscrit d'Evreux, copié par Beaugendre, lisait-on 
ces mots : Ad Angliœ reginam? Nous en doutons. En tout cas, Beau- 
gendre a mal supposé que cette « reine d'Angleterre » pouvait être 
Mathilde, fille du roi d'Ecosse, encore vierge, mais future épouse 
d'Henri I*'. Les auteurs de Y Histoire littéraire ont montré que cette 
supposition doit être rejetée. Cependant faut-il admettre avec eux qu'il 
s'agit plutôt de Cécile, fille de Guillaume le Conquérant, qui mourut 
en 1 126 abbesse de la Sainte-Trinité? 11 nous paraît plus sage de 
ne faire aucune conjecture sur un titre dont l'ancienneté n'est pas 
prouvée. 

Les auteurs de V Histoire littéraire remarquent, en outre, que 
quatre vers de cette épitre ont été publiés par Beaugendre sous le nom 
de Marbode^. Cela ne veut pas dire que ces quatre vers soient de 
Tévèque de Rennes. Ils appartiennent, d'après tous les manuscrits, à 
l'épitre éditée par Beaugendre sous le nom d'Hildebert, et c'est par 
étourderie que celui-ci les a reproduits, détachés de cette épitre, sous 
le nom de Marbode. Mais il n'est pas, d'ailleurs, certain que cette 
pièce médiocre soit d'Hildebert, car cela n'est attesté par aucun des 
anciens manuscrits. 

Quel qu'en soit l'auteur, rendons-lui le service de corriger, dans 
l'édition de Beaugendre, deux fautes graves. Il ne faut pas lire, aux 
vers 1 1 et 12 : 



animoque parentes, 

Quos homines nunquam posthabuere Diis ; 

' Par» . I , fasc. ii , praf., p. 3 1 . ' Col . 1 1 69 de l'édit. des Œuvres (t'Hil- 

* Cat coi. pkilol Vindob. , p. 175. debert et de M<irbode. 



IIILDBBBHT 
DR LAVARDIFT. 



HILDBBBAT 
DB LATARDIPr. 



382 NOTICES 

en effet, il s'est toujours rencontré des hommes qui ont encore plus 
vénéré les dieux que leurs parents. Il faut lire : 



animoque parentes, 

Quos homines solis posthabuere Diis. 

L'autre faute est au vers 1 5 , où résistent doit être remplacé par ré- 
sistant, 

LXXVUI. In laudem Anglim et ejus régis Henrici I et reginœ ejasfaturœ 
sponsœ, — Ce titre, quel qu'en soit Fauteur, est inexact. Le roi 
d'Angleterre est bien, on n'en peut douter, Henri I^; mais la reine 
Vest pas une future épouse. Il est question d'une reine depuis long- 
temps mariée et qui n'a pas eu beaucoup d'enfants. Pour le recon- 
naître, il suffit de lire avec quelque attention les vers que nous allons 

citer : 

Cum parcret natura parens, varioque favore 

Divideret dotes omnibus una locis, 
Elegit potiora tibi , matremque professa : 

« Insula sis iocuples plenaque pacis, ait. 
Quidquid luxus amat, quidquid desiderat usus 

Ex te proyeniet, aut aliunde tibi. 
Te siquidem , licet occiduo sub sole iatentem, 

Quaeret et inveniet merce beata ratis. 
Tempus erit quo sceptra tibi promissa gubernet 

Henricus, nec avis nec pâtre rege minor 

Huic ^ sociam dispono thori cui prseparo quidquid 

Agnoscit virtus in muiiere suum; 
Neve notam trabat ex vitio vel stirpe parentum, 

Sanguis erit regum justus uterque parens. 

4 

Haec ea nascetur quam purpura quaerat et aula. 

Ad quam confugiat pulsus ab orbe pudor. 
Haec ea nascetur qua rex^ qua regia proies, 

Qua Cœsar plaudat conjuge, matre, socru. 
Hœc ea nascetur quae vivat et instet honesto ; 

' Nous corrigeons ici et nous corrigerons plus loin le texte de Beaugendre^r une 
copie de la main de Baluze, qui est dans ses Papiers', n* laOt fol. 3aa. 



DB LATARDIR. 



DES MANUSCRITS. 383 

Paaca viro pariet, pîgnora multa Deo. 
Hœc ea nascetur qu9 majestate coronam, hildibbkt 

Sceptra manu, gemmas ère micantejuvet > 

Cette femme de Henri I^ n*est pas la seconde femme de ce prince, 
qui était fille d'un comte et ne fut pas mère. C'est la première, 
Maihilde, fille de Malcolm, roi d'Ecosse, mère de Guillaume, duc 
de Normandie, et d'une autre Mathilde que César, c'est-à-dire l'em- 
pereur Henri V, obtint pour femme en l'a^nnée 1 1 1 4-'Ce qui prouve 
que la pièce fut écrite après cette année i i i4t ntiais avant l'année 
1118, en laquelle mourut la première fenune de Henri I^. 

Ces vers élégants, harmonieux, mais où ne manquent pas les an- 
tithèses et les épilhètes précieuses, ont été publiés par Beaugendre, 
sous le nom d'Hildebert, d'après un manuscrit d'Ëvreux. Ils avaient 
été recueillis par Baluze sous le même nom, et l'on n'apprend pas 
qu'ils aient été jamais .attribués à quelque autre poète contemporain 
de Henri I^ et des deux Mathilde. On a donc lieu de croire qu'Hildebert 
en est vraiment l'auteur. 

LXXIX. De Anglia et ejas principe. — Beaugendre ne dit pas où 
il a trouvé cette pièce. Si, comme le pensent les auteurs de Y Histoire 
littéraire, elle se rapporte aux fâcheux événements qui suivirent la 
mort de Henri I^, elle n'est pas d'Hildebert, qui mourut avant ce 
prince. Nicolas Chamart l'a publiée dans le recueil des Œuvres de 
Philippe, abbé de Bonne-Espérance. Quoique dom Brial ait pré- 
tendu l'en exclure ^ nous croyons devoir l'y maintenir, jusqu'à ce 
qu'on ait fait la rencontre d'un manuscrit qui la donne à tel ou tel 
autre survivant de Henri 1^. Elle est aussi sous le nom de l'abbé Phi- 
lippe dans le Trésor du P. Labbe ^. 

LXXX. De Mathilde, regina Anglorum. — Hildebert a plus d'une 
fois célébré les vertus de la reine Mathilde. Les vers de cette pièce 

* HisL Utt de la France, i, XIV, p. a 93. — * Thesaur. epUaph,, p. io4- 



HlLbSBËRT 



384 NOTICES 

ne sont pas, d*ailleurs, d^une facture banale. Il nous parait donc 
vraisemblable qu^ils sont de lui. Cependant nous n en connaissons 
aucune copie, ancienne ou moderne, avec ou sans nom d^auteur. 

LXXXI. Ad virginem qaamdam venu peritissimam. — Nous insisterons 
davantage sur cette épitre, dont le sujet est plus intéressant et dont 
le mérite est plus grand. Le poète chassé de son pays et vivant dans 
la solitude de Texil, une jeune ou vieille fille, virgo, lui a fait par- 
venir un compliment de condoléance, écrit en vers (en vers latins) 
de sa façon ; ce dont le poète la remercie dans les termes les plus 
courtois, les plus touchants : 

Tempora prisca decem se jactavere sybillis 

Et vestri seius gloria magna fuit ; 
Unius ingenio prssentia sœcula gaudent 

Quod ^ non ex toto virgine vate carent. 
Nunc quoque sunt bomini quaedam commercia divùm, 

Quos puto, Dec fallor, virginis ore ioqui. 
Mente tua posuere dii penetrale vereodum , 

Osque tuum vatem constituere suum. 
Ore tuo quaecumque fluunt vigiiata priorum 

Transcendunt, soiis inferiora diis. 
Quidquid eoim spiras est immortale, tuumque, 

Tanquam divinum, mundus adorât opus. 
Deprimis iogenio vates celebresque poetas. 

Et stupet eioquio sexus ulerque tuo. 
Carmina missamihi decies spectata revolvens, 

Miror et ex adytis illa venire reor. 
Non est humanum lam sacros posse iabores, 

Nec te, sed per te numina credo ioqui. 
Pondéra verborum, sensus gravis ^ ordo venustus 

Multum divinae conditionis habent. 
Cum miror quanta se majestate tuentur, 

Parcius exsilii triste recordor onus. 

^ Dans Beaugendre : Et, Nous corri- et idigA (fol 1 64) de la Bibliothèque na- 
geons le texle de Beaugendre, en quelques tionale et sur une copie de Baluze; Pap., 
endroits très-corrompu , sur les n"' 3761 n* lao. 



DB LAVARDIW. 



DES MANUSCRITS. 385 

Por$itan ignoras ; sed ego, dum tulor honestum, 

Dum sacri partes ordinis, exsul agor. hildebbrt 

Exsilii curas et pondéra dura laborum 

Alleviare potes carminé, virgo, tuo. 
Alievies oro, nec quem Fortuna relinquit 

Linquere, Fortunae tu cornes ipsa, velis ! 
Ne mihi verba neges! Levius nil poscere possum. 

Nil a te spero si mihi verba n^s. 
Exsulis obsequium nisi cujus forte récuses , 

Exsul in obsequium nitar ubique tuum. 

L'élégance, la correction, le style , à part quelques mots, vraiment 
classique et la pleine harmonie de ces vers sont assurément très- 
remarquables ; mais on remarquera bien plus encore , dans le ton du 
poète, les raffinements de son exquise urbanité. 

Ce poète si poli dans un temps si barbare ne peut être qu'Hildebert. 
Ses contemporains ont médit de ses mœurs. 11 était, disait-on, en 
commerce habituel et public avec des femmes légères; on lui repro- 
chait même d^avoir eu d'elles plusieurs enfants. Cest ce dont Taccusa , 
sur le rapport de certains clercs manceaux, un très-grave personnage, 
Yves de Chartres \ On prétend aujourd'hui que ce rapport avait été 
fait par des gens envieux et conséquemment indignes de confiance. 
Admettons qu'ils aient chargé le portrait. Excusé des grands désordres 
qui lui furent imputés avec tant d'injustice, que sera pour nous Hil- 
debert.^ Non plus un libertin, mais non pas un ascète : un prélat de 
belle humeur, aisément aimable avec les femmes et narguant sur ce 
point le rigorisme de qui mal y pensait. Voilà bien, comme il nous 
semble, l'auteur des vers qu'on vient de lire. 

Us ne sont, d'ailleurs, attribués qu'à lui. Dans le n? 3761 (fol. 68) 
de la Bibliothèque nationale , ib sont mêlés à des vers d'auteurs va- 
riés; mais ils sont réunis à d'autres poèmes d'Hildebert dans le 
n^ i4ig4 (fol. i64) de la même bibliothèque et dans un manus- 
crit de Vienne décrit par M. Endlicher^. Enfin Baluze les a co- 

' Hist. liU. de la Fr,, i. XI, p. a 55 et suiv. — ' Caial cod. philoh Vindoh., p. 175. 
TOMK xxviii, 2* parlic. Hg 



HILDIBBRT 
DB L4VARDlff. 



386 NOTICES 

pies lui-même sous son nom pour l'édition qu'il préparait, n'' lao 
(fol. 319). 

LXXXII. De ortu et morte paeri monstraosi. — De morte hominis,ferœ 
et anguis. — Nous n'avons à dire rien de certain sur ces deux pièces. 
Beaugendre les a tiréeç d'un manuscrit de Tours qui les attribuait 
peut-être à Tévêque du Mans ; mais sur ce point de fait le doute est 
permis, l'attribution n'étant pas confirmée par d'autres manuscrits. 
Ce sont deux narrations fabuleuses. La première concerne la nais- 
sance et la mort de l'hermaphrodite. 

Notons d'abord qu'il y a, dans les mélanges poétiques d'Hildebert, 
deux épigrammes sur ce conte plus bizarre qu^ingénieux, celle-ci et 
une autre plus brève, bien plus connue, dont nous parlerons tout à 
l'heure. Sont-elles toutes deux d'Hildebert? Cela n'est guère vrai- 
semblable. Mais ce dont on ne peut douter c'est que Tauteur de la 
plus longue a connu la plus courte, ou l'auteur de la plus courte la 
plus longue. Il existe, en effet, entre l'une et Tautre d'évidentes ana- 
logies. L'invention, d'abord, est la même; sont aussi les mêmes les 
traits, les jeux d'esprit. Or, quel que soit le plagiaire, nous savons 
un auteur du xii^ siècle à qui nous pouvons sûrement attribuer un 
poème quelconque sur cet hermaphrodite. C'est Matthieu de Ven- 
dôme. Faisant le recensement des divers poèmes par lui publiés et 
qui n'ont pas, dit-il, épuisé sa verve, Matthieu de Vendôme s'ex- 
prime ainsi : 

Venas quippe meas non hausit Milo, nec Afra, 

Nec cuni lenticula soucrio beila movens. . . 
Non Jovis incesti mugitus, nec sata Gadmi 

Ferrea, nec hic et haec Hermapbroditus homo^ 

Ce qui nous persuade que Matthieu de Vendôme a fait l'une ou l'autre 
des deux épigrammes insérées dans les mélanges d'Hildebert, pro- 
bablement celle-ci, la plus longue, car il est habituellement verbeux. 

* Wattenbacb, Pœtischer Briefsteller von Af. von Vendôme, dans Sitzang ier philos- 
philoh cl(us.; 2 nov. 187a, p. 671. 



DES MANUSCRITS. 387 

Voici maintenant la matière de la seconde fable. Un paysan fait, 

dans un bois, la rencontre d'un sanglier, lui lance une flèche et le 

tue. Le sanglier tué tombe sur un serpent et l'écrase. Le serpent 

écrasé lance un venin qui touche le paysan et soudain l'empoisonne. 

Ainsi : 

Saucia, rontrita, sparsus, telo, pede, viru 

Bestia, vipera, vir, sternilur, aret, obit. 

Celte seconde pièce peut être encore de Matthieu de Vendôme ou 
d'Hildebert, car ils en ont fait de semblables; mais nous en avons 
bien d'autres du même genre, du même style, qui ne sont ni de 
Matthieu de Vendôme ni d'Hildebert. 

LXXXIIL Epitaphium Senecœ. — C'est d'après le même manuscrit 
que Beaugendre nous a donné cette épitaphe sous le nom d'Hildebert. 
Il ignorait sans doute qu'elle avait été déjà publiée par Nicolas Cha- 
mart, dès l'année 1621, sous le nom de Philippe, abbé de Bonne- 
Espérance. Nicolas Chamart ne savait pas davantage que, dès l'année 
1690, Pierre Pithou l'avait insérée dans son recueil d'épigrammes, 
Epigrammata et poematia vetera, p. 96, comme appartenant à Tanli- 
quité profane. Le P. Labbe, ordinairement trop enclin à reproduire 
les attributions de dom Chamart, s'est rangé cette fois du côté de 
Pithou; il a donné cette épigramme, sans aucun nom, après celle de 
Lucain, comme étant l'une et l'autre du même temps ^ On en pourra 
lire une édition bien meilleure que celle de Beaugendre dans V An- 
thologie latine de Burmann, n^ 228, dans celle de M. Henri Meyer, 
n® 838, et dans celle de M. Alexandre Riese, n® 667. Avec Pithou, 
Labbe, Burmann et M. Meyer, M. Riese la tient pour antique. Il est 
évident qu'elle n'est pas d'Hildebert, puisqu'on en connaît des copies 
du ix^ siècle. M. Riese en cite une de cette date dans la bibliothèque 
de Valenciennes. Le nom de Tauteur manque dans tous les manus- 
crits qui nous sont connus, notamment dans les n^ 663o et 83 19 

^ Thesaur. epitaph.j p. 6. 

49- 



hildebeut 

DB LikYART)T1l. 



HILDBBBRT 
DE LAYARDIN. 



388 NOTICES 

(foi. 4o) de la Bibliothèque nationale, 903 (fol. 170) de TArsenal, 
2 i5 de Troyes, 206 de Charleville, 4^9 de Laon et 21 1 de Berne. 
Deux manuscrits de Vienne, désignés par M. Endlicher sous les 
n"* 174 et 338o\ portent : A se tamen dictatum. Cest, comme il 
semble, une conjecture du xiv^ siècle. Elle nest pas facilement accep* 
table. 

LXXXIV. De Hermaphrodito. — Maintes fois publiée, d'abord par 
Laurent Valla, puis par Nicolas Perotti , Gyraldi , Joseph Scaliger, Pierre 
Pithou » Fabricius , La Monnoye, Burmann, M. Meyer, M. Riese, etc., 
cette épigramme a joui longtemps de la plus grande célébrité, tous 
les critiques s'étant accordés à la trouver d un rare mérite, t UAntho- 
« logie entière, dit La Monnoye, n*a rien de mieux tourné, de plus 
« fin ni de plus joliment imaginé ^. » Quoique cette admiration soit évi- 
demment excessive, elle n'a guère rencontré de censeurs. Avant La 
Monnoye, Politien et Lascaris avaient mis la pièce en vers grecs, 
et Doublet, M^ de Goumay, en vers français. Il se pourrait même 
que, depuis La Monnoye, elle ait été traduite dans toutes les langues 
connues. 

Quel en est Tauteur ? Laurent Valla l'attribuait à un poète de Vicence 
qu'il appelait en latin Daplex. Il voulait dire Palex, c'est-à-dire Pulci 
ou Pulice, de Custozza, bourg voisin de Vicence, lettré de quelque 
valeur. Plusieurs manuscrits cités par M. Kiese offrent, en effet, ce 
nom de Pulex. Mais ce sont des manuscrits trop récents pour mériter 
aucune confiance. Pulci de Custozza, qui vivait dans la seconde moitié 
du xiv^ siècle, n'est certainement pas auteur d'une épigramme dont 
on a des copies qui portent la marque du xii^. D^autres manuscrits, 
un que cite Bandini dans son catalogue de la bibliothèque Lauren- 
tienne \ et le n^ 84 1 3 (fol. 47) de la Bibliothèque nationale, volume 

' Endlicher, Catal. cod, philoL VinM. , La Monnoye sur cette épigramme dans le 

p. 95, io4' quatrième volume du Menagiana, 

* La Monnoye, Œnvr» c^iWm, t. III, ' Angélus Maria Bandinius, Catalog. 

p. 4 18. On trouvera le même travail de cod. lat hihL Laarentianœ, t. II, cci. m. 



DES MANUSCRITS. 389 

du xv^ siècle, nomment Tauteur Antoine de Palerme. Cette attribu- 
tion avait été connue de Politien, qui Ta condamnée pour s'en tenir 
à Pulci de Custozza. Fabricius Ta néanmoins acceptée sans aucune 
méGance ^ ; ce qui nous impose l'obligation de prouver qu'elle n est 
pas mieux fondée que l'autre. Antonio Bologna Beccadello, qu'on a 
coutume d'appeler Antoine de Palerme, mort en 1^71 à l'âge de 
soixante-dix-huit ans, esl postérieur de près d'un siècle à Pulci de 
Cuslozza. La Monnoye nous explique, d'ailleurs, par quelle méprise on 
avait mis l'épigramme à son compte. Antoine de Palerme avait fait, 
dans sa jeunesse, un recueil de vers très-obscènes, qu'il avait inti- 
tulé, parce que ces vers concernaient l'un et l'autre sexe, Herma- 
phroditas. Peu de gens les avaient lus; mais on en avait beaucoup 
parlé, même en chaire, la chaire étant alors une tribune où l'on 
parlait de tout; et les sermons, qui devaient déshonorer Antoine de 
Palerme, lui avaient fait en peu de temps une telle célébrité qu'on 
l'avait même surnommé laudativcment «l'Hermaphrodite,» Joannes 
Antonias Hermaphrodita. Faut-il donc s'étonner si l'on put facilement 
croire que l'épigramme était un fragment détaché de son recueil 
généralement inconnu ? 

Pour trouver l'auteur de cette épigramme nous devons remonter 
beaucoup plus haut. En l'attribuant à Palex, qu'il appelle antiqaas 
poeta, Politien a pensé peut-être la restituer à l'antiquité profane. 
C'est ainsi, du moins, que Gyraldi ^ Bentini, Nicolas Bourbon et d'autres 
encore, ont compris ces mots antiquus poeta dans le texte de Politien. 
Mais l'embarras était qu'aucun ancien n'avait parlé de ce Pulex. C'était 
d'ailleurs, pour l'auteur d'une épigramme si belle, un bien vilain nom. 
Voilà sans doute ce qui l'a fait attribuer à Pétrone. La Monnoye ne 
parait pas avoir connu cette attribution. Cependant la tradition l'a 
presque consacrée, car nous retrouvons encore la fameuse épigramme 

' BibUothmed. et ù^.œtatit» t.], f.iio. t. VI, p. a 3. — ' Lilii Greg. Gyraldi, De 

Fabrîdus doit plus loin, t. VI, p. a3, ou- poetarum histor. Dialogus décimas. Gytaldi 

blier cette attribution et publier le même Oper, t. II, col. 5o3. 
poème sous le nom de Palex de Custodia, 



HILDBBBBT 
DE LAVARDIIf. 



HILDBBBRT 
DE LAVARDIH. 



390 NOTICES 

en de récentes éditions de Pétrone ^ Y est-elle bien placée P La cri- 
tique n*a pas découvert les raisons de cette conjecture, faite sans 
doute au hasard, comme beaucoup d'autres. Il paraît néanmoins gé- 
néralement admis que la pièce est de quelque poète profane, peut- 
être contemporain de Pétrone. C'était l'opinion de Pitfaou , de Scali- 
ger; c'est encore celle des derniers éditeurs de V Anthologie latine. Nous 
allons la combattre. D'abord le style de la pièce semble prouver 
qu'elle est moins ancienne : 

Dum mea me mater gravida geslaret in aivo, 

Quid pareret fertur consuluisse deos. 
Phœbus ail : « Puer est, » Mars « Femina, » Junoque • Neutrum ; » 

Jam qui sum natus hermaphroditus eram. 
QuaereDti letbum Dea sic ait : « Oocidet armis, • 

Mars • cruce , » PhcBbus • aqua. » Sors rata quasque fuit. 
Arbor obumbrat aquas; ascendo; labiturensis 

Quem tuleram; casu laboret ipse super. 
Pes haesit ramis, caput incidit amne, tulique 

Vir, mulier, neutrum, flumina, tela, crucem^. 

Nous ne reconnaissons pas, disons-nous, au style de ces vers, la 
façon, l'air indéfinissable de la poésie antique. A cette observation 
générale s'en joignent de particulières. Ainsi nous remarquons la 
licence du quatrième vers. Les anciens ont sans doute usé de cette 
licence, mais avec discrétion; le cas est rare. Les poètes du moyen 
âge en usent, au contraire, à toute occasion, sans aucun scrupule. 
De plus, la construction 

tulique 

Vir, mulier, neutrum, flumina, tela, crucem, 

est tout à fait dans le goût du xii'' siècle; ce laborieux arrangement 

' Le Satyricon (trad. de M. Ch. Héguin nuscrits et qui nous parait mal terminer la 

de Guérie) ; édil. Panckouke, t. II, p. 272. pièce : 

' A ces vers Y Anthologie ajoute ce dis- ^^^^ ^^^^ ^^^^ ,^iy ^„ exircma reUquii. 

tique , qui manque dans la plupart des ma- Félix si sciero cor utnuscpo foi. 



DES MANUSCRITS. 391 

de mots est même , pour ainsi parler, le cachet de presque toutes les 
épigrammes composées en ce temp^là. 

On a fait une autre objection à la conjecture de Scaliger et de 
Pithou. Suivant dom Liron et les auteurs de V Histoire littéraire, Té- 
pigramme que nous venons de citer est Tabrégé de Tautre, que Sca- 
liger et Pithou n'ont pas connue. Le défaut de la première était un 
luxe d'antithèses superflues; le mérite de la seconde est d^avoir, 
dit-on, réduit la première à si peu de mots, qu'on n'en peut retran- 
cher un seul. Or la première n'est pas antique; étant plus longue, 
elle offre bien d'autres infractions aux règles de la langue et de la 
métrique: on peut même remarquer qu'il ne lui manque aucun des 
signes auxquels un poème du moyen âge est facilement distingué. 
Ainsi la première étant moderne, la seconde l'est pareillement. Ce- 
pendant cette objection n'a pas beaucoup de valeur. Il est vrai que 
le moyen âge nous a laissé beaucoup de ces abréviations; mais nous 
avons reçu de lui des amplifications non moins nombreuses. Il est 
donc bien possible que le plus long des poèmes sur l'hermaphrodite 
ait été composé sur le plus court. 

Quoi qu'il en soit, le plus long et le plus court ne se trouvent 
qu'en des manuscrits relativement modernes. Nous pouvons en citer 
un certain nombre. Ainsi la seconde épigramme nous est offerte par 
les n*376i (fol. 69), 7696 A (fol. i64)» 1^194 (fol. i64) de la 
Bibliothèque nationale, 262 1 ^ et 4oi2 de Vienne, 35o de Munich, 
344 de la reine Christine, au Vatican^ et 53 de Digby^. Eh bien, 
tous ces manuscrits sont du xii^ ou du xin^ siècle. On ne cite pas une 
seule copie de l'une ou de l'autre épigramme qui soit antérieure à 
celte période du moyen âge où fut commencée la renaissance poé- 
tique par quelques imitateurs de Virgile, d'Ovide et de Martial. 

On peut de là, comme il nous semble, sûrement conclure que la 
seconde pièce, si souvent imprimée, appartient à quelqu'un de ces 

' Voir Endlicher, Catal. cod, philol. ^ PavlMeyer, Arck. des missions, iS6S, 

Vindoh., p. 70. p. 180. 

* HisI, Utl, de h France, t. XV, p. xvi. 



HllilIBBCRT 

DE LAVARDIlf. 



HILDBBBRT 
DE lAYARDlN. 



392 NOTICES 

imitateurs, et, sans contredit, à l'un des plus habiles. Est-ce Matthieu 
de Vendôme? Est*ce Hildebert? Que si Matthieu de Vendôme est ac- 
cepté comme Tauteur de la première, nous n'hésiterons guère à voir 
dans Hildebert Tauteur de la seconde. Il nous est d'autant plus permis 
de confirmer en ceci Topinion de Baluze , de Liron et des auteurs 
de VHistoire littéraire, qu'Hildebert est incontestablement le meilleur 
des deux poètes, et que, si toutes les copies que nous venons de dé- 
signer sont anonymes, toutes se rencontrent en des volumes ou des 
cahiers qui contiennent d'autres poèmes de sa façon. 

LXXXV. De opposilis. — Beaugendre a publié ces quatre vers 
d'après son manuscrit de Tours , et nous ne les rencontrons pas ailleurs. 
Ils nous semblent, il est vrai, composés suivant le goût d'Hildebert; 
mais c'est là tout ce que nous pouvons en dire. 

LXXXVI. Ad Hugonem. — Cette épigramme contre un poète obscur 
se trouve, avec quelques différences, dans les n~ 3761 (Fol. 68) et 
14194 (Toi. 160) du fonds latin de la Bibliothèque nationale, ainsi 
que dans le n^ lao des papiers de Baluze (fol. 3â8). La place qu'elle 
occupe dans le n° i4i94 prouve que le copiste l'a transcrite comme 
étant d'Hildebert. Il ne s'est peut-être pas trompé. 

Pourquoi Beaugendre n'a-t-il donné qu'une épigramme sur ce mé- 
chant poète ? Il y en a deux, l'une à la suite de l'autre, dans les papiers 
de Baluze, et qui sont, à n'en pas douter, du même auteur. Voici 
la seconde : 

Obscures versus facîs, Hugo, paniinque latines, 

Quos vitio linguse vix reticere potes. 
Vis videam versus? Expone latinius illos, 

Vel taceas. Melius si reticere potes. 

Nous ne connaissons en France, au commencement du xii^ siècle, 
qu'un poète latin de ce nom; c'est Hugues Primat. Ajoutons que ses 
vers facétieux sont généralement obsciu^s et d'une très-mauvaise lati- 
nité. U est donc possible que les deux épigrammes le regardent. 



DES MANUSCRITS. 393 

LXXXVII. De avaro promissore. — C'est encore une épigramme. Le 
manuscrit où Beaugendre Ta prise est le n^ 5 129 (fol. io5) de la 
Bibliothèque nationale, où elle ne porte le nom d'aucun auteur. Elle 
est également anonyme dans le n"" 82 5 de Douai. Noua regrettons 
de ne pouvoir confirmer Tattribution de Beaugendre, car la pièce est 
plaisante et bien tournée. 

LXXXVIII. Enigma. — » Hildebert a dû faire des énigmes; s'étant 
exercé dans tous les genres de poésie , il n'a pas sans doute négligé 
celui-là. Cependant il n'est peut-être pas l'auteur de la seule énigme 
que lui donne Beaugendre. Dans le n^ 5129 (fol. io5), d'où Beau- 
gendre Ta tirée, ainsi que dans le n^ 82 5 de Douai, elle est sans 
nom. 

LXXXIX. Conclasio openim metricoram Hildeberti, forte cum ex An- 
gtia in Galliam transfretataras essei. — C'est encore un titre de Beau- 
gendre. La pièce n'a pas de titre dans notre n° 5129 (fol. io5), le 
seul manuscrit où l'éditeur l'ait rencontrée , et l'on s'étonne , après avoir 
parcouru la pièce, qu'il l'ait assez mal comprise pour l'intituler ainsi. 
On s'étonne bien plus encore de trouver dans YHistoire littéraire non 
pas la juste censure, mais cette amplification d'une telle bévue : « L'é- 
« diteur a terminé le recueil des poésies d'Hildebert par une pièce de 
« dix-sept vers hexamètres, qui est une invocation que le poète fait 
« aux Muses, étant sur le point de s'embarquer, pour obtenir un temps 
«favorable. II la composa apparemment l'an 1099, lorsque, après la 
« prise du Mans par Guillaume le Roux, il fut obligé d'accompagner 
« ce prince en Angleterre, ou lorsque, ayant obtenu sa liberté, il s'em- 
« barqua pour revenir en France. D. Beaugendre aurait pu faire un 
« meilleur choix, et donner, à la fin de la collection des poésies de ce 
« prélat quelque pièce qui lui lit plus d'honneur. On serait plus édifié 
« en voyant un successeur des apôtres s'adresser, comme eux, à celui 
«auquel la mer et les vents obéissent, que de le voir invoquer des 
« Muses pour obtenir une heureuse navigation : langage profane, qui 
TOME xxvm, 2* partie, 5o 



HILDEBERT 
DE LWARDIN'. 



HILOBBBRT 
DE LAVARDIN. 



394 NOTICES 

• devrait à jamais être banni de la bouche des chrétiens. » Ne croit- 
on pas avoir entendu la voix formidable de Bossuet tonnant contre le 
pauvre SanteuiiP-Eh bien, cette sévère réprimande est faite à contre- 
temps; il ne s*agit pas plus dans la pièce d'un voyage en Angleterre 
que d'un retour en France, et le successeur des apôtres n'a pas commis 
rinconvenance d'invoquer les Muses, plutôt que Dieu, la Vierge ou 
les saints, avant de quitter sur un frêle esquif les eaux de Calais ou 
de Douvres. Beaugendre et ses confrères ont pris une ficâon poétique 
pour une réalité. Le poète réveille ses Muses : 

Hactenus, ô Musse, somno satis et satis usœ; 

vous avez, leur dit-il, trop dormi. Maintenant, à la besogne I Enflez 
ma voile et guidez mon navire I Clio, Calliope, soyez mon Auster et 
mon Palinure, mon vent propice et mon habile pilote I C'est l'exorde 
d'un poème. Rien de plus banal que cet exorde. Il semble néanmoins 
que l'auteur ait craint de n'être pas un jour bien entendu par tout le 
monde. Nous voyons, en effet, qu'il a pris la peine d'expliquer son 
allégorie. Sam ratis, dit-il; c'est moi, j'en préviens, qui suis le navire. 
Mais Beaugendre et ses confrères n'ont pas mieux compris cette ex- 
plication que le resle. 

Quel est, d'ailleurs, l'auteur de ces vers médiocres? On ne le sait. 
Ils suivent, dans le manuscrit, le Somniam de lamentatione Piciavensis 
ecclesiœ, qui n'est pas, on l'a dit (n"" lvii), d'Hildebert. On reconnaît 
que l'auteur est moderne à sa langue comme à sa métrique; mais c'est 
là tout ce qu'on peut dire de lui. 

Ici finit l'examen des pièces publiées par Beaugendre sous le titre 
commun de Carmina miscellanea. En résumé, l'on peut ainsi diviser 
les attributions de cet éditeur. Les unes sont reconnues bien fondées; 
d'autres, en nombre à peu près égal, sont d'une évidente fausseté; 
beaucoup, nullement justifiées, doivent être réputées douteuses. Nous 
allons maintenant faire connaître certaines pièces du même ordre, 
qui, manquant à l'édition de l'année 1708, ont été, soit avant, soit 
depuis, imprimées sous le nom d'Hildebert. 



DES MANUSCRITS. 395 



II 

La plupart de. ces pièces ÎDconnues à Beaugendre nous doivent 
être Fournies par M. Fabbé Bourassé. Après avoir trop fidèlement 
transcrit les testes de Beaugendre, M. Tabbé Bourassé s'est imposé 
la tâche de rechercher les écrits de toute sorte, soit en prose, soit 
en vers, que'celui-ci pouvait avoir omis, et cette recherche Ta con- 
duît k former un supplément assez considérable. Mais nous n'avons 
pas à- discourir sur la convenance de toutes ces additions. Il nous 
suffira de signaler celles que le nouvel éditeur a faites aux Miscellanea 
d'Hildebert. 

1. De mutadone locoram in missa. — Il s'agit d'abord de cinq hexa- 
mètres, commençant par 

Est ratio quod ^ pars aitaris dextera missâe 
Principium finemque tenet , 

que M. Tabbé Bourassé dit avoir lus dans le n^ 1 15 de Tours, après 
un poème authentique d'Hildebert sur le Sacrifice de la messe. Ces vers 
sont-ils d'Hildebert? On les trouve, il est vrai, sans nom dans les 
n~ 2905 (fol. 68), 1 1029 et i5i49 (fol. 12) de la Bibliothèque na- 
tionale, ainsi que dans les n" 2 1 5 et 887 de Troyes; mais Hildebert 
en est nommé l'auteur dans plusieurs manuscrits anciens, comme le 
n° 14867 (fol. 17]) de la Bibliothèque nationale et dans les Papiers 
de Baluze, n"" 120 (fol. 819 et 371). Nous admettons qu'ils lui sont 
justement attribués. Mais M. l'abbé Bourassé s'est trompé quand il 
les a donnés comme inédits à la colonne 1 194 de son volume. Us 
avaient été premièrement publiés par Jacques Hommey ; Supplem. Pair., 
p. 459; puis ils l'avaient été par Beaugendre, col. 1 1 49^ et M. l'abbé 
Bourassé, reproduisant le texte de Beaugendre, les avait déjà publiés 

' Lisez car. 

Ôo. 



HILDBBBRT 
DB LAVARDIN. 



HILDBBERT 
PB LWARDn. 



396 NOTICES 

lui-même. Ils se lisent, en effet, deux fois imprimés, à la col. i 192 
et à la col. i 19^ de la nouvelle édition. 

Ils sont beaucoup mieux placés à la col. 1 ] 94* On ne comprend 
vraiment pas pourquoi Beaugendre a pris sur lui d'intercaler ces cinq 
hexamètres dans un long poème en vers élégiaques. La même obser- 
vation est à faire sur une pièce qui suit, et que Beaugendre aurait dû 
pareillement insérer dans les Mélanges. C'est une pièce de douze hexa- 
mètres, qui, dans les deux éditions, n'en a que onze, ce qui la rend 
presque inintelligible. La voici telle qu'elle nous est offerte par le 
n"" 2905 (fol. 69) de la Bibliothèque nationale, ancien n^ 4 168 de 
Colbert : 

Ecclesiae partes credunt très esse : fidèles, 

Angelicumcœtum, Domino semper comitatum, 

Atque viros saoctos merito jam semibeatos. 

Tertia torquetur pars, sed vexata pîatur. 

Ex hoc cœlestis fit mystica fractio pants 

In totidem* partes, cum sit res ipsa superstes. 

Pars major parlem désignât jure peractam. 

Altéra de panibus, quae sicca tenenda jubetur, 

Pars désignât eos quos dixi semibeatos. 

Tertia, quam mos est positaai cum sanguine sumi, 

Praesentis vitœ signât positos in agone, 

Quos et adhuc retinet donec sententia purget. 

Ces hexamètres, pour la plupaii: léonins, ne sont pas bons. On 
peut croire néanmoins qu'Hildebert en est l'auteur. Les copies que 
nous en avons, dans le n^ 2908 et dans le n^ i5i49 i^^^- ^^)y ^^^^ 
anonymes; cependant le copiste du n° 2906 parait avoir voulu former 
non pas un recueil de vers partout choisis, mais un recueil particulier 
des petites œuvres d'Hildebert. 

II. Inscriptionam christianarum libellas, — Nous aurions inséré dans 
les Mélanges d'Hildebert, où sont déjà de semblables opuscules, les 
cinquante-huit inscriptions, épigrammes, sentences détachées ou pe- 
tites pièces qui forment un livre à part dans la nouvelle édition, de 



DES MANUSCRITS. 397 

la coL 1 28 1 à la col. i a 88. M. Fabbé Bourassé les a trouvées, dit-il, 
réunies dans le n° 117 des manuscrits de Tours. Ailleurs on les a 
dispersées. La plupart de ces pièces sont, en effet, d'Hildebert, et, 
quoiqu'elles aient peu de valeur, M. Tabbé Bourassé devait, en ayant 
fait la découverte, s'empresser de les mettre en lumière. Voici quel- 
ques notes sur plusieurs de ces pièces. M. Tabbé Bourassé donne 
ainsi le n^ 2 : 

Ëxsul homo felice domo, vescens maie porno, 
Ob culpae meritum venit ad interitum. 

Dans le n** 3602 (fol. 26) de la Bibliothèque nationale nous avons 
cette variante : 

Exsul homo felice domo, vescens maie pomo, 
Namque ducem credendo trucem tollit sibi lucem. 

Comme on le voit, la même consonance est trois fois reproduite dans 
chacun de ces deux hexamètres. Le tour de force est donc plus com- 
pliqué. Ce qui nous porte à croire que les hexamètres nous offrent 
l'inscription sous la forme que l'auteur a préférée. Le n° 7 n'était pas 
inédit; nous l'avons signalé particulièrement à la col. iSôg de l'édi- 
tion de Beaugendre (I, n° lviii). Ainsi, dans l'édition ^e M. l'abbé 
Bourassé, nous le lisons deux fois, aux col. 1282 et iii36. Le n"" 10 
est, nous le remarquons, mieux placé dans la nouvelle édition que 
dans celle de Bôaugendre (col. 1220), où il est mis en tête d'une 
pièce qui ne s'y rapporte en rien. Le n** 1 8 n'était pas non plus iné- 
dit. Ajoutons qu'il y manque ici deux vers, tandis qu'il est com- 
plet à la col. i3ô5 de Beaugendre et à la col. i43o de M. l'abbé 
Bourassé (1, n"" lii). De même, le n'' 20 se lit deux fois dans la nou- 
velle édition, col. i283 et col. 1^27; la seconde fois d'après Beau- 
gendre. Nous avons aussi deux fois le n^ 32, col. 1 283 et col. i4a6. 
Le n**32 commence dans un de nos manuscrits, n° 3761 (fol. 72), 
par Cum te; ce qui vaut mieux. Le n"" 45 est donné par M. l'abbé 
Bourassé d'une façon très -peu correcte. Le voici corrigé sur le 



IIILDEBERT 
DR LAVA RDI X. 



HIUIBBBAT 
OB LAVAADIN. 



398 NOTICES 

n^ 3761 (foi. 72) de la Bibliothèque nationale et le n° lao des 
papiers de Baluze (fol. 372) : 

Interrogatio. 

Omnibus exutos nos et tua jussa secutos 

Quae maneat n^erces? Dic^ rex, qui cuncta coerces. 

Responsio. 

An te meum vultum cuoi nil remanebit inoltum, 
Judicium mecum tractabitur (minibus «qanm. 

Le n^ 5o doit se lire : 

Omne manu factum consumit longa vetustas. 

Le n^ 55 n'était pas non plus inédit; le nouvel éditeur l'a déjà donné, 
col. 1 279* Le n^ 56 nous semble tout à fait indigne d'Hildebert. Pour 
notre part, nous n'avons rencontré ces hexamètres léonins dans aucun 
des nombreux recueils qui contiennent plus ou nvoios de ses œuvres 
authentiques ou supposées. Est-il plus certain qu il soit Fauteur du 
n^ 57 ? Cela était douteux pour M. Le Clerc qui, le premier, a publié 
cette pièce ^ Elle est, il est vrai, sous le nom d'Hildebert dans le 
n^ 355o (fol. 147) de la Bibliothèque nationale et dans les Papiers 
de Balui^e , n° 120 (fol. 344 et 375). Mais Beaugendre , Payant trouvée 
deux fois dans ses Papiers, ïy a laissée, et M. Mone, qui Ta de nou- 
veau publiée ^ Ta tirée d'un manuscrit de Carlsruhe où ne se lit aucun 
nom d'auteur. Quant au q^ 58 c'est un morceau de prose si mal ver- 
sifié , que nous refusons expressément de l'attribuer à notre évêque , 
quelle que puisse être l'autorité du manuscrit de Tours. Cette pièce 
est anonyme dans le v? i5i55 (fol. 162) de la Bibliqthèque natio- 
nale, et il est à souhaiter pour l'auteur que son nom ne soit jamais 
découvert. Disons néanmoins qu'il n'est pas responsable de toutes les 
fautes qu'on remarque dans le texte donné par M. l'abbé Bourassé. 

' Hist Utt, de la France, t. XI ; nouv. édil., p. 2a des additions. — ' Mone, Hymni 
latini, t. II, p. 3a3. 



DES MANUSCRITS. 399 

Si Ton croit un jour utile de les corriger, on le fera facilement sur 
notre n^ i5i55. 

III. Epitaphium Willelmi de Ros. — Nous nous transportons main- 
tenant à la col. 1398 de Tédition nouvelle, qui nous offre une épi- 
taphe omise par Beaugendre, celle de Guillaume de Ros, abbé de 
Fécamp, mort en 1 107. Beaugendre n^aurait pas dû Tomettre, puis- 
qu'une note de Baluze la lui avait signalée, n'' 1 ao (fol. 3 1 8). Elle est 
bien de notre évêque. Orderic Vital, qui nous Ta conservée, dit en 
des termes très-précis qu après avoir été composée par Hildebert, 
évêque du Mans, elle fut gravée en lettres dW sur la tombe du saint 
abbé *. 

IV. De morte. — A la col. 1 44 3 de la même édition. Ces distiques 
sont mieux intitulés, dans les n~ 1 4i 94 (fol. 1 60) de la Bibliothèque 
nationale et 887 de Troyes : Ad reginam Angliœ. On ne peut, en effet, 
comprendre le premier vers 

Inter opes et delicîas populique favores, 

si Ton n est averti qu'il est à Tadresae d'une reine ou d^un roi. Hil- 
debert s'adresse à la reine Mathilde. Mais il ne faudrait pas supposer 
qu'un prélat si bien appris ait commis l'inconvenance d'envoyer un 
message à celte puissante dame , uniquement pour lui rappeler quel 
est le néant des grandeurs humaines. Dans un manuscrit de l'abbaye 
de Foucaumont, vu par Baluze^, ces vers se lisaient à la fin d'une 
lettre que Beaugendre et M. l'abbé Bourassé n'ont pas intégralement 
publiée. C'est la onzième lettre du troisième livre. Après les mots ad 
exemplar, ou plutôt ad exemplum honestatis, il y avait dans le manus- 
crit de Foucaumont : De cetera prœsenthim latorem, fratrem et filiam 
noslram Roberlam, tuœ Majestati commendo^ cajus si tibi placaeril obse- 
quiam, bene de te, nisifallor, sedulitas merebilur obsequentis. Magna qat- 
dem postale y sed regina M. majora meritis postulare me permittit, quœ 

' Order, Vital iib. XI, cap. xxx. — * Papiers de Baluze, n* lao, fol. 398. 



RILDBBERT 
DB LAViRPIN. 



HILDBBISRT 
DE LAVAIVDIN. 



400 NOTICES 

majora mentis impendere non desistit. Vale. Ensuite venaient les vers. 
Le fragment omis par Beaugendre fait précisément connaître l'objet 
de la lettre. Cest une letlre de recommandation. 

V. Ad avaram, — Même colonne de la même édition : 

Res bene si detur, quamvis data seaiper habetur ; 
NuUa reservatœ gloria, magna datœ. 

Voilà bien une sentence d'Hildebert. Dans le n^ i4 1 9^ (fol. 1 6 1) de 
la Bibliothèque nationale, ces deux vers sont intitulés Ad P. avarum, 
et se lisent parmi d'autres vers de notre évêque. GeofFroi, sous-prieur 
de Sainte-Barbe, les a cités à la fin d'une de ses lettres, mais sans 
en nommer Fauteur ^ 

VI. De Lucreiia. — A la colonne i447- D'abord publiée sous le 
nom d'Ovide dans les anciennes éditions de ce poète, puis, avec ou 
sans le nom d*Ovide , par Scaliger, Fabricius et d'autres encore , cette 
épigramme a été recueillie par Burmann comme une épave de l'anti- 
quité classique, et reproduite dans toutes les éditions de Y Anthologie 
latine. Dans la première, celle de Burmann, elle est à la page 3^9 du 
tome I. Dans la dernière, celle de M. Riese, elle est sous le n" 787. 
Ces difierents textes sont plus ou moins défectueux. Celui de M. l'abbé 
Bourassé, qui a le mérite d'être complet, n'est pas non plus sans 
faute. Nous le corrigeons ainsi sur les n" 84 1 3 (fol. 47) et i4»94 
(fol. 162) de la Bibliothèque nationale : 

Dum foderet ferro castum Lucreiia pectus, 

Sanguinis et torrens egrederetur, ait : 
« Testes procédant me non favisse tyranno; 

« Ante virum sanguis, spiritus ante deos. 
« Quam bene, producti pro me post fata, loquentur, 

« Aller apud mânes, alter apud superos ! » 

' Migne, Patrologie, t. CCV, col. 85 1 . 



DES MANUSCRITS. 401 

Ces vers ne sont ni d^Ovide ni d^aucun autre des anciens poètes, 
et certainement M. Riese les aurait exclus de son Anthologie, s'il avait 
appris qu'il s^en trouve, sous le nom d'Hildebert, une copie très-digne 
de confiance dans notre n^ i A 1 94 > ancien volume de Saint-Germain- 
des-Prés. Ainsi , dans le n^ 6 1 de Tours , qui a révélé Texistênce de 
cette pièce à M. Tabbé Rourassé , elle suit, comme dans notre n^ 1 4 1 94. 
un des poèmes les plus authentiques d'Hildebert, Tépitaphe de Ré- 
renger. 

VII. De excidio Trojœ. — Voici maintenant des additions généra- 
lement plus importantes, qui commencent à la col. i447 de la nou- 
velle édition pour finir à la col. i458. Il faut encore donner sur cha- 
cune de ces pièces des explications particulières. 

■ La première, De excidio Trojœ, est un prétendu poème que Leyser 
a publié dans sa notice sur Hildebert, disant l'avoir rencontré tel qu'il 
l'a donné dans un manuscrit de la bibliothèque Pauline, à Leipzig. 
M. l'abbé Rourassé n'ayant fait que reproduire cette édition, ce n'est 
pas à lui qu'il faut en imputer les graves et nombreuses erreurs; c'est 
au manuscrit de la bibliothèque Pauline, ou plutôt à Leyser. 

Et d'abord ce prétendu poème contient deux poèmes dont le 
rythme est tout à fait difierent. 

Le premier, écrit en vers simplement élégiaques, et commençant par : 

Divitiis, ortu ^ specie, virtute, triumphis» 

* 

finit, dans l'édition de M. l'abbé Rourassé, au commencement de la 
col. i45i, avec les vers 

Quod tamen urbs capta est, quod victa, quod obruta, totum 
Arte Sinon , partu ^ ligneas ^t equas. 

^ Et non pas regno comme dans le (exte ' Dans l*édition il y a paroi; ce qui est 

de Leyser et de M. l'aUié Bourassé. inintelligible. 

TOMB xxviii, 2* partie. 5i 



HILDEBERT 
DE LATAEDIN. 



HILDKBXBT 
DE LAT4RDI1V. 



402 NOTICES 

Le second, entièrement composé de distiques dont tous les vers 
sont léonins et riment deux à deux, commence par 

Viribus, arte, minis Danaum data ^ Troja niinis, 
Annis bis quinis fit rogus atque cinis, 

et finit par 

Sic ex iEnea crescuot Bomana trop»a. 
Sic geus Romulea surgit ab Hectorea. 

Nous parlerons d^abord du premier de ces deux poèmes. Le rythme 
en est classique ; c'est celui d'Ovide. Il n'était donc pas impossible de 
chanter noblement sur ce rythme les malheurs de Troie. Le poème 
est pourtant d'une intolérable platitude. Mais il n'est pas d'Hildebert; 
jamais, même dans ses plus mauvais jours, Hildebert n'a fait une 
série de vers pareils. Hfttons-nous de le dire, aucun manuscrit ne les 
lui donne. Ils sont anonymes dans le n^ 344 de la reine de Suède 
et dans le n^ 92 du collège Saint-Jean-Baptiste, à Oxford. Ajou- 
tons que le manuscrit de la bibliothèque Pauline n'offre pas lui- 
même le nom d'Hildebert. C'est Leyser qui nous le déclare. H a sup- 
posé, dit-il, que son poème sur la ruine de Troie pouvait être ^ forte, 
d'Hildebert, l'ayant trouvé, dans le manuscrit de la bibliothèque 
Pauline, après un poème sur la création du monde, commençant par 

Qmnipotens in principio cœlumqae solumque 
Fecit , 

dont Hildebert est l'auteur incontesté '. C'est donc une simple con- 
jecture. Nous allons prouver qu elle n'est pas heureuse. 

Les rédacteurs de YHistoire littéraire se disent enclins, pour leur 
part, à croire que ce poème sur la création du monde est non pas 
d'Hildebert, mais de Thibauld, l'auteiu* du Physiologas^. C'est une 
opinion, suivant nous, mal fondée. Le poème sur la création du 

^ Et non c/arsj comme dans Timprimé. * Pol. Leyser, Hàt pœmat et pœtar. 

Avec clora h phrase est sans verbe et le medii œvi, p. 390 et suiv. 
vers est faux. ' Hist. litl, de la France, t. XI, p. 37a. 



DES MANUSCRITS, 403 

monde, intitulé, dans rédition de Beaugendrc , De operibas sex dierum, 
est sans nom dans le n° 2i5 de Troyes; mais il est conservé sous le 
nom d^HIldebert en deux manuscrits anciens et très-dignes de con- 
fiance, le n^ âi 29 (fol. 86) de la Bibliothèque nationale et le n^ 8a5 
de Douai. De là, toutefois, on ne saurait conduire qu'un autre poème, 
mis à la suite dans un seul manuscrit, est probablement du même 
poète. Les recueils de vers que nous ont laissés les copistes du moyen 
âge sont le plus souvent, comme nous en avons déjà fait la remarque, 
composés de pièces dont les auteurs sont très-différents. En fait, le 
premier des deux poèmes sur la ruine de Troie n*est pas plus d'Hil- 
debert que de Thibauld; il est d'un chanoine régulier, contem- 
porain d'Hildebert, à qui l'attribuent positivement le n^ 93 de la 
bibliothèque d'Avranches et le n** 843o de la Bibliothèque nationale. 
On lit à la fin de la copie que contient ce dernier manuscrit : Explicit 
Ilias a magistro Simone Aurea Copra, sed ab y>so nonduai cahonicato in- 
comparabiliter édita, et ab eodem jam canonicaio mirabiliter correcta et 
amplificata; cum utiqàe dicat breviter et apte, leniter et sententiose, subli- 
liter et omate, elegoMter et proprie, seriatim et perfecte, nec $olvm in hac 
materia , Derum in agendo de quolibet alia singalarem et unicam el quasi 
natalem habel modum dicendi et a sœculo etiam sub Augustis inauditum K... 
« Il y aurait à rabattre de cet éloge, > disent placidement les auteurs 
de V Histoire littéraire. On en doit, à notre avis, tout supprimer, et 
ne retenir de cet explicit verbeux que la mention des changements 
apportés par Simon Chèvre«d'Or à son œuvre primitive. Ainsi nous 
sont expliquées les différences qui existent entre le texte de Leyser 
et celui de notre n^ 843o. Leyser a donné le poème en son état d'im- 
perfection première; nous le trouvons, dans notre manuscrit, labo- 
rieusement amendé. 

A cette remarque sur le texte de Leyser nous devons aussitôt en 
joindre une autre. Le poème de Simon Chèvre-d'Or finit, dans ce 
texte, avec l'épisode du cheval de bois. Il finit, on le voit, avant les 

' Hist. litt. de la France, t. XII, p. 489. 

5i. 



HILDBBBRT 
DB LAVARDIN. 



HILDEBERT 
DE LAYARDIN. 



404 NOTICES 

grands carnages, avant la prise, Tincendie de la ville; cest une Iliade 
interrompue. Mais l'interruption n est pas le fait du poète. En efifet, 
Leyser n a pas même publié la moitié de cette Iliade en son état pri- 
mitif. Cela nous est prouvé par notre n** 843o, où le poème occupe 
trente colonnes, Tépisode du cheval de bois prenant (in au commen- 
cement de la douzième. 

Quant à la suite des événements elle est racontée dans le second 
poème uni par Leyser au premier. Mais c'est une étrange union. La 
seule différence des rythmes rendrait le divorce nécessaire. Remar- 
quons, en outre, que ce second poème est en lui-même un récit com- 
plet de la catastrophe troyenne. Dans les premiers vers, Paris ravit la 
femme de Ménélas; dans les derniers, le vainqueur de Tumus jette les 
fondements de la puissance romaine. Il est donc manifeste que l'édition 
de Leyser nous offre successivement deux poèmes tout à fait distincts, 
dont le premier est inachevé. Si, d'ailleurs, le manuscrit de Leipzig 
est conforme à cette édition, en d'autres manuscrits les deux poèmes 
sont séparés, comme ils doivent l'être. Ainsi les n** 426 (fol. i33)de 
la Bibliothèque nationale et 836 de Douai ne nous offrent que le 
second, et dans le n"^ 843o de la Bibliothèque nationale le premier 
finit au fol. 2^ « le second commence au fol. 6 1 , venant après un troi- 
sième poème sur la chute de Troie dont nous aurons h parler dans 
le chapitre suivant. Enfin, ce qui nous dispense d'insister, la critique 
a déjà signalé la faute commise par Leyser. Laissant de côté le pre- 
mier poème, celui de Simon Chèvre-d'Or, M. Edéléstand Du Méril 
a reproduit le second comme un essai poétique d'un genre tout par- 
ticulier'. Ainsi nous ne pouvons complètement excuser M. l'abbé 
Bourassé. Il aurait dû connaître la reproduction de M. Du Méril et 
les notes qui l'accompagnent ; ce qui lui aurait appris combien Leyser 
s'est trompé. 

Nous ignorons quel est l'auteur de ce second poème. Ce n'est pas 
certainement Simon Chèvre-d'Or, qui n'aurait pas osé faire la tentative ' 

* Poésies popul. antérieures aux II' siècle, p. 4oo. 



DES MANUSCRITS, . 405 

de ce tour de force : un poème en vers élégiaques, léonins et rimes I 
Est-ce Hildebert? Aucun manuscrit ne le désigne. U existe, conime 
nous le dirons plus loin (III, n^ xxxi), un autre poème sur le même 
sujet, composé sur le même rythme, qui lui a été quelquefois attri- 
bué et quelquefois à Primat d^Orléans, son facétieux contemporaine 
De ces deux poèmes calqués fun sur Tautre Tun est-il d'Hildebert, 
l'autre de Primat? C'est une conjecture que nous ferons, après avoir 
montré qu'elle peut seule concilier un certain nombre des témoi- 
gnages discordants. 

VIII. Sponsus adversas sponsani, Responsio sponsœ. — Comme on Ta 
vu, Nicolas Chamart avait, en l'année 1621, publié, sous le noni de 
Philippe, abbé de Bonne-Espérance, un assez grand nombre de petits 
poèmes qui devaient être, en l'année 1708, revendiqués par Beau- 
gendre au nom d'Hildebert. Nous n'avons pas admis toutes ces reven- 
dications, qui ne sont pas toutes appuyées par d'anciens témoignages. 
Cependant les auteurs de YHistoire littéraire n'ont pas jugé que Beau- 
gendre eût assez dépouillé l'obscur abbé de Bonne-Espérance au 
profit de l'illustre évéque du Mans*, et, suivant leur conseil, le der- 
nier éditeur a fait au recueil de Chamart quelques emprunts nou- 
veaux. Ce conseil devait-il être suivi P C'est ce que nous allons appré- 
cier. U s'agit d'abord d'une pièce dont voici la matière. Un marchand, 
partant pour les terres lointaines, laisse au logis sa femme jeune et 
belle. Comme ce marchand prolongeait beaucoup trop son absence, 
un voisin devient épris de cette femme délaissée et lui fait de ten- 
dres aveux. Celle-ci le repousse; mais, par la noblesse de ses refiis, 
elle accroît son estime, et, peu de temps après, étant sur le point de 
mourir, l'amoureux lègue toute sa fortune à la vertueuse voisine dont 
il n'a pu se faire aimer. Le mari revient alors, et, voyant sa femme 
riche, il la croit infidèle et l'accuse devant les juges. La femme, 
qui se défend avec dignité, gagne son procès. Nous avons dans le 

* Voir, sur ce Primat, M. L. Delisle, ' * Hist. Htt. delà France, t. XI, p. 4oo; 

BibUoth, de VEcole des chartes, t. XXXI. t. XII, p. aga et suiv. 



HILDBBBHT 

1>B LAVARnm. 



HaDBBBAT 
DB LATARDIN. 



406 NOTICES 

ê 

poème les deux plaidoyers et ia seoteace. H y a dans ces plaidoyers 
quelques vers très-bien faits et beaucoup d'autres très-plats. Cest le 
style inégal du xn^ siècle. Mais s'ensuit-il que ce poème soit néces- 
sairement d'HildebertP Nicolas Chamart avait bien, on doit le sup- 
poser, quelque raison pour l'attribuer à Tabbé Philippe. En connait-on, 
pour infirmer cette attribution, une seule copie qui porte le nom 
d'Hildeberl ? On n'en cite pas. Nous avons déjà produit un nombre 
très-considérable de recueils où se trouvent réunis des poèmes dont 
Hildebert est l'auteur véritable ou douteux. Eh bien , la pièce dont 
il s'agit n'existe dans aucun de ces recueils. C'est pourquoi nous la 
laisserons à l'abbé Philippe, jusqu'à ce qu'il nous soit mieux prouvé 
qu'elle n'est pas de lui. 

IX. Epiiaphium Senanensis episcopL — Tel est le titre. Le texte nous 
apprend, au dernier vers, que cet évéque persécuté, mis en prison, 
exilé par un comte de sa province , s'appelait Pierre. Ce ne peut être, 
évidemment, parmi les évêques ou plutôt parmi les archevêques de 
Sens, Pierre P^ mort en 787, qui ne paraît pas avoir éprouvé de 
telles disgrâces ^ Ce n'est pas davantage Pierre U, mort en 1222^, un 
siècle environ après Hildebert, qui vécut aussi fort tranquillement 
sur son siège. Dom Brial nous fait remarquer que cette pièce, pu- 
bliée sous un faux titre, fut composée en Thonneur de Pierre, évéque 
de Poitiers, à qui la rapporte un témoin authentique, Guillaume de 
Malmeabury; De gest. regum Angliœ, lib. F'. Or nous avons déjà cité 
deux fausses épitaphes de cet évéque, et nous avons dit qu'Hildebert 
n'est l'auteur d'aucune d'elles (I , n^ m). Celle-ci lui doit*elle être plus 
sûrement attribuée? Nicolas Chamart et le P. Labbe^ la donnent à 
Tabbé de Bonne-Espérance. Pourquoi ne pas la lui laisser ? 

X. Epitaphium regam Jerasalem. — Ces rois de Jérusalem sont Go- 
defroi de Bouillon et son frère Baudouin. Si le titre de la pièce était 

' GalUa chriit. t. XII, col. là ^ Hist. litt. de la France, t. XII, p 292. 

' /61W.C0I. 59. * Theiaor. epitapk., p. 116. 



DES MANUSCRITS. 407 

exact, si c était vraiment une épitaphe, on pourrait croire sans doute 
qu'elle est plutôt d'Hiidebert que de Tabbé Philippe , i qui Tattri- 
buent dom Ghamart et le P. Labbe^ Mais nous voyons simplement 
dans cette pièce médiocre un éloge plus ou moins tardif de deux 
princes chrétiens^ et, ne l'ayant trouvée dans aucun manuscrit sous 
le nom d'Uildebert, nous ne prenons pas la liberté de la mettre à sa 
charge. 

XI. Epitaphium abbatis ClarœvaUis. -^ Cestbien ici une épitaphe; 
mais il manque au titre le nom de Tabbé. Cest pourtant un nom de 
grande notoriété, puisqu'il s'agit de saint Bernard, comme Ta reconnu 
dom Brial ^. Or Hildebert n'a pu faire l'épitaphe de saint Bernard , 
qui mourut vingt ans après lui. Robert d'Auxcrre l'avait publiée sans 
nom d'auteur dans sa Chronique, et les auteurs du Gallia chrisiiana 
l'ont reproduite, en citant Robert d'Auxerre, comme un hommage à 
la mémoire de saint Bernard pieusement rendu par un de ses con- 
temporains ignoré ^. Nicolas Chamart l'ayant remise au jour sous le 
nom de Philippe, abbé de Bonne-Espérance, le P. Labbe l'a donnée 
sous le même nom dans son Trésor^, et nous la retrouvons sous le 
même nom dans le Dictionnaire de Moréri ^. Mais cette attribution 
n'a pas beaucoup d'autorité. Faut-il se fier davantage à Mabillon, qui 
Ta de nouveau publiée sous le nom d'Adam de Saint-Victor^? Elle est 
anonyme dans les n^* 197 B de Cbarleville et 1 a 553 de Munich. 

XII. Versus de rota For/nitip. —Attribués par dom Ghamart à l'abbé 
de Bonne-Espérance , ces viers semblent encore k dom Brial lui devoir 
être contestés''. Ce sont des vers généralement faciles, où l'on trouve 
des images qui n'appartiennent pas à la phraséologie commune des 
méchants poètes. Nous voulons bien supposer, avec dom Brial, qu'ils 
ne sont pas de l'abbé Philippe, et nous avons quelques raisons pour 

' Labbe, Thesaur. epitaph., p. 96. * Moréri, Grand dictionnaire historitfae , 

* Hist lia. de la France, t. XII, p. ag^. t. Ef, p. 89 1. 

' GaOia christ,, t. IV, col. 797. * S. Bemardi C^era, i. Il, col. layâ- 

* Labbe, Tkesaar, epiUsph., p. 86. ' HiÉt. Utt, de la France, t. XII, p. 39/i. 



HILDKBBHT 
DE LATARDIH. 



HILDEBBRT 
DB LATARDIN. 



408 NOTICES 

aduieltre, avec M. Tabbé Bourassé, qu'ils sont d'Hildebert. En effet, 
plusieurs de ces vers en rappellent d'autres qu'on a lus dans le poème 
sur les douleurs de Texil (I, n'' xxxix). Ajoutons que la ressemblance 
est très-frappante : voici les mêmes pensées, les mêmes traits, presque 
les mêmes mots. Disons néanmoins que cette élégie sur la roue mo- 
bile de ia Fortune n'est dans aucun de nos manuscrits' sous le nom 
d'Hildebert. 

XIII. Qaod parum valeant artes sine pecunia. — Sur cette pièce, la 
dernière du supplément formé par M. Tabbé Bourassé, nous avons dit 
tout ce que nous avions à dire (I, n^ xxvi). Le nouvel éditeur Ta, 
par inadvertance, publiée deux fois, col. 1407 et col. i456. 

Il nous reste, pour terminer ce chapitre, à mentionner plusieurs 
pièces imprimées sous le nom d'Hildebert, et qui manquent dans 
l'édition de M. l'abbé Bourassé comme dans celle.de Beaugendre. 
Ont-ils bien ou mal fait de ne les pas donner.^ 

XIV. De nova lege veterem abrogante. — Voici les vers auxquels nous 
donnons ce titre, le manuscrit d'où nous les tirons n'en ayant pas : 

Hostia legalis transit, res tecta Gguris 
Ostentatur, ovem fugat agaus, gratis legem. 
Soi oriens lunam, lux noctem, res premtt umbram, 
Gratia legis onus, posuitque jugum levé Christus. 
Significata manent cum significantia œssant. 
Quidquid erat veteris excluait homo veritatis; 
Igné crucis coquitur; cruce crux, ignis périt igné; 
Corpore nos satiat, iavat unda, sanguine potat. 
Jam non per Moysen agnus populo datur assus; 
Agaus adest Christus pro nobis in cruce passas. 
Gratia successit, disparuit illa vêtus lex, 
Et mundo nova lex , nova lux , novus enituit rex. 
Ei^o legem lex, agnum novus agnus ab^it: 
Quodque Ggurabat velus hoc novus ille per^t. 
Jamjam desistit pecudes mactare minister, 
Postquam mactandus venit prius ille magister. 



DES MANUSCRITS. 409 

Ces hexamètres, rimes, pour la plupart, deux à deux, ou léonins, 
ont été déjà publiés parHommey; Sapplem. Pair,, p. Aôg. L^édition 
étant fautive, nous avons reproduit le texte qui se lit au fol. 69 du 
n^ 564 de la Bibliothèque nationale. Dans le manuscrit comme dans 
rimprimé, ces vers obscurs, tourmentés, dépourvus de toute harmo- 
nie, portent le nom d'Hildebert; mais le manuscrit, élant du 
xni^ siècle, n*a pas beaucoup d'autorité. S^ils sont vraiment d'Hil- 
debert, on Ta pillé, car les huit derniers se retrouvent dans le qua- 
trième paragraphe de ce poème sur TEucharistie dont Pierre le Peintre 
est l'auteur reconnu (J, n*' xlvi). 

XV. Cantilena in Antichrislum etjilios ejas spirituales. — L'éditeur 
de cette longue complainte sur les désordres de l'Eglise est Matthias 
Francowitz. Il l'a d'abord intégralement publiée dans son précieux 
recueil qui a pour titre : Varia doctorum piorwnque virorum de corraplo 
ecclesiœ stata poemata, pag. 29-88. Plus tard il en a reproduit les 
strophes les plus vives dans VAuctariam de son Catalogus tesliam veri- 
tatis, p. 48-5o. M. Wattenbach nous en indique une édition ré-' 
cente à la page 11 des Cannina Burana^. Mais cette indication est 
trompeuse ; on ne trouve dans les Carmina Burana que les trois pre- 
mières strophes. Francowitz avoue ne pas savoir qui a fait cette com- 
plainte; mais il lui semble, dit-il, que c'est Hildebert. La conjecture 
n'est pas heureuse. Jamais Hildebert n'a censuré l'Eglise sur ce ton 
goguenard. Le style de la pièce n'est pas mèmexelui de son temps. 
C'est vers la fin du xii* siècle qu'on fit les premières de ces complaintes 
satiriques qui furent si goûtées dans le siècle suivant. Leyser avait 
admis l'attribution de Francowita; M. Éd. Du Méril l'a, comme nous, 
rejetée ^. 

XVI. De magistro Adamo. — Cette facétie peu connue a été publiée 

» 

^ Zeitschrift fir deatsches Jiftherthum, herausgegeben von Moriz Haupt. Neue Folge, 
dritter Band; 187a, p. 479. — * Poésies antérieures au Xii' siècle» p. 88. 

TOME XXVIII, Q* partie. 52 



HILDEBERT 
DE LATARDIIN. 



HILDBBBUT 
DR LAViHDn. 



410 NOTICES 

par M. Paul Meyer, qui Ta tirée d'un manuscrit du Musée britan- 
nique *. Voici la pièce : 

Arbore sub quadam dictavit clericus Adam 
Quomodo primus Adam peccavit in arbore quadam. 
Sed postremus Adam, natus de virgine quadam, 
Damna prions Adam repensât in arbore quadam. 
Ni sumpsisset Adam fructus sub arbore quadam, 
Non postremus Adam moreretur in arlx)re quadam. 

Le titre est dans le manuscrit : Hildebertus episcopas magistro Adam, 
ut ei scriberet aliquid circa œdijicationem. Comme on le voit, ce titre 
ne se rapporte aucunement au contenu de la pièce. Elle est tout 
autrement intitulée dans le n"^ 691 1 de Munich. Hildebert nest pas 
ici nommé; Tauteur de la pièce est Adam lui-même, clericus Adam, 
et c'est une satire contre la femme en général, defemina. On ne l'au- 
rait pas soupçonné davantage. Mais, quel que soit le sujet de la pièce, 
elle n'est certainement pas de notre Hildebert, qui savait la quantité 
de sub devant arbore et de la syllabe re dans repensât. Il n'était pas, 
d'ailleurs, facétieux dans ce genre-là. 

Cette pièce est peut-être, tout simplement, une moquerie sur la 
cheville Arbore sub quadam, dont usait alors, sans aucune gêne, qui- 
conque avait à placer le mot Adam dans un hexamètre léonin. Tel est 
le vers 1 1 5 du poème adressé par Baudry de Bourgueil à la comtesse 

Adèle : 

Arbore sub quadam stetit antiquisaimus Adam; 

el tel est le vers a 1 d'un autre poème publié par Beaugendre dans 
le recueil d'Hildebert^ : 

« 
Arbore sub quadam protoplastus corruit Adam. 

Evidemment il y avait abus de cette cheville, et tous les abus sont 
à dénoncer. 

' Arch. des miss, scient,; 1868, p. i83. — * Col. 1 179. 



DES MANUSCRITS. 411 



III 

Nous abordons maintenant la partie la plus difficile et, comme on 
va l'apprécier, la plus délicate de notre tâche. Beangendre n*a pas 
connu toutes les pièces qui portent le nom d'Hildebert en des manus- 
crits plus ou moins dignes de confiance. De cela sans doute on n est 
pas étonné. Mais on ne pourra ne pas Têtre en apprenant que, dans 
les manuscrits où Beaugendre a pris sans choix tant de pièces ano- 
nymes, il y en a de pareilles qu'il n a pas données. Ce n'est pas qu'il 
les ait trouvées moins rapprochées de celles dont Hildebert est l'au- 
teur certain; quelques-unes, au contraire, le sont davantage. Pour- 
quoi donc n'a-t-il pas publié celles-ci comme celles-là .^^ 

Certainement il n'était pas un éditeur assez attentif. Ainsi, toutes 
les pièces imprimées dans le mince recueil de Jacques Hommey ne 
se lisent pas dans celui de Beaugendre. Or ce ne sont pas là des 
retranchements volontaires; il y a péché d'omission. Nous croyons 
que Beaugendre a de même oublié quelques pièces dans les 
manuscrits qu'il a vus. Mais nous croyons aussi qu'il s'est défendu 
par pudeur d'en publier quelques autres. On n'avait pas, au moyen 
âge, une notion très-exacte de ce que nous entendons par la dé- 
cence littéraire. Comme l'a justement remarqué M. Edélestand Du 
Méril, nous trouvons, dans les manuscrits de ce tomps-là, les vers les 
plus libres accolés aux vers les plus pieux ^ Ce mélange, qui nous 
parait aujourd'hui peu convenable, ne choquait pas évideniment les 
copistes, quoiqu'ils fussent clercs ou moines. 11 faut même accorder à 
M. Edélestand Du Méril que ces œuvres si diverses sont bien souvent 
des mêmes auteurs. Parmi les poètes latins du xn^ siècle, la plupart 
ont fait quelques vers dont l'enjouement brave l'honnêteté. Disons tou- 
tefois, pour atténuer la gravité du fait, que ces épigrammes dont la 
crudité nous offense ne devaient pas être mises sous les yeux de la 

^ Poésies populaires lat, da moyen âge, p. a 3 3. 

5i. 



HILDEBEHT 
DE LAV.\fiDl>i. 



niI.DBBKhl 
DE LAVAHD1IV. 



412 NOTICES 

multitude. On les composait pour soi-même, on les communiquait 
à (les amis choisis, qu'on savait être, sinon rigides, du moins dis- 
crets; elles n'étaient copiées que par qui ou pour qui les goûtait. Jamais 
il ne pouvait y avoir délit d'outrage à la morale publique. 

Quoi qu'il en soit, nous avons dans les manuscrits, tout près des 
plus chastes pièces d'Hildebert, des pièces très-libres et même plus 
que libres, que Beaugendre a sciemment omises. Nous les ferons con- 
naître et nous rechercherons si l'auteur de ces pièces est bien Hilde- 
bert, comme les manuscrits le disent ou semblent le dire et conime 
Baluze l'a cru. Voilà ce que nous appelons une affaire délicate. 

Ces explications données, nous allons commencer l'examen des 
petites pièces de tout genre, sacrées, profanes, ou simplement, pour 
employer une expression de Beaugendre, indifférentes, qui sont res- 
tées inédites, bien que rangées par les copistes parmi les œuvres 
d'Hildebert, ou qu'on lit imprimées sous d'autres noms que le sien, 
bien qu'elles lui soient positivement attribuées par les copistes. Nous 
e)a tirons la première série des Papiers de Baluze, u? lao, en les 
bien mentionnant suivant l'ordre qu'elles ont dans ces Papiers. 

I. De prohibitis amoriùas, — Celle qui se présente d'abord à nous, 
au fol. 3a 1 , est sans contredit la plus inconvenante. Comme elle n'a 
pas de titre, nous lui donnons celui-ci, dont les termes vagues n'of- 
fenseront personne. Mais, pour la faire vraiment connaître, il faut 
bien la transcrire, puisqu'elle est inédite : 

Cum peteret puerum Saturnius, Iphis lantha, 
Cœtus ait superum : « Scelus est. » Illud voco culpam. 
Quo prohibente nefas, ludum ridante virorum, 
Altéra fit juvenis, fît femina neuter eorum. 
Si scelus esset idem, sententia cœlicolaruni 
Alterutrum transformaret, neutramve duarum. 

Celle épigramme nous est encore offerte par le n° 1 3343 (fol. i o^) 
de la Bibliothèque nationale, où elle suit immédiatement une autre 
plus haut citée. De brevi sabsistentia hominis {ly n? Lxxn). Le copiste 



DES MANUSCRITS. 413 

parait donc avoir supposé qu'elles soDt du même auteur. Mais nous 
vouions croire que, sMl a fait cette supposition, il s'est trompé. La 
distinction du poète et sa décision atténuât! ve, illudvoco calpam, sont 
tellement révoltantes, que ce poète ne peut être Hildebert. Remar- 
quons, d'ailleurs, que, s'il s'est rencontré, dans le xii^ siècle, des 
poètes qui ont d'impudence d'avouer leur penchant pour ces amours 
illicites ou d'excuser celui des autres, ces amours sont très-vivement 
flétries en deux pièces dont Hildebert est Tauteur probable. L'une 
est plus haut citée (I, n^ xxx); l'autre le sera plus bas (111, n® viii). 

II. De quodam servo. — Tel est, au fol. 32 i de Baluze, le titre de 
répigramme suivante : 

Servus ait domino : « Gratis famulabor in annuni , 

« Si facis ut fatnula qualibet arte fruar. » 
Poscit herus coitum, sibi ponit servuia noctcni. 

lile thoro famuium collocat, haec dominam. 
Res casa patuit. Vir nuptam provocat in jus; 

Facta refert; risoui facta relata movent. 
Uxor et ancilla laudantur, virque nionetur 

Ne messem famuii sic cmat uilerius. 

Ces vers ont été, disons-nous, copiés par Baluze sous le nom d'Hil- 
debert. Ils sont encore, moinib les deux derniers, dans le n^ ihi^A 
(fol. i6a) de la Bibliothèque nationale parmi d'autres vers dont Hil- 
debert est l'auteur incontesté, et M. Endiicher les a publiés S sans les 
attribuer à personne, d'après un manuscrit de Vienne où sont con- 
fondues, en très-grand nombre, des pièces d'Hildebert, de Marbode, 
de Fortunat, d'Ausone, de Martial et d'autres poètes, chrétiens ou 
païens. On remonterait peut-être bien haut, si l'on s'avisait de recher- 
cher l'inventeur de l'historiette qui a servi de matière à l'épigramme; 
mais, pour trouver l'auteur de cette pièce d'un style si facile et d'une 
si louable concision , il faut certainement descendre jusqu'au moyen 

' Catah cod, philolog. Vindob., p. 169. 



HILDEBERT 
DE LAVARPIN. 



HILDBBBRT 
DE LAYARDIN. 



414 NOTICES 

âge. Un contemporain de Paul le Camaldule a pu seul faire longue, 
devant laudantur, la syllabe la du mot ancilla^. Si donc ces vers sont 
du moyen âge, ils sont d'un clerc, puisque, au moyen âge, les clercs 
seuls faisaient des vers latins. Il ny a pas de raison, en ce cas, pour 
en déposséder, ou, si Ton veut, pour en disculper Hildebert, à qui, 
du moins, un copiste les attribue. Ils sont libres sans' doute, mais ils 
sont bien tournés. Ce qu*on a dit de Tépigramme sur Thermaphro- 
dite peut se dire de celle-ci : on n'en saurait retrancher un seul mot. 

m. De Jove et Ganymede, — Au même feuillet des Papiers de Ba- 
luze se lit une autre épigramme, d'une égale liberté, commençant par : 

Lumina, colla, genœ, flavi flexura capilli, 
In GaD\mede suo flamma fuere Jovi. 

11 suffit de l'indiquer par ce distique, car elle est imprimée dans toutes 
les éditions de Y Anthologie latine. Dans la dernière elle se trouve au 
n** 796. Elle est donc antique, suivant Burmann, M. Henri Meyer et 
M. Riese. M. Pressel l'a de même publiée comme antique dans la 
Revue de philologie , t. I, p. 4^9. Nous ne les contredirons pas, car, à 
vrai dire , Baluze parait seul l'avoir crue d'Hildebert. Elle est anonyme 
dans le n° 8761 (fol. 68) de la Bibliothèque nationale. 

IV. De humano semine, — Au feuillftt 3a3 de Baluze : 

Susceptuiii semen sex primis, Petre, diebus 
Est quasi lac, reliquisque novem iit sanguis, at inde 
Id solidat duodena dies, bis nonadeinceps 
Effigiat, (empusque sequens augmentât ad^ ortum. 

Ces quatre vers sont encore parmi d'autres pièces d'Hildebert dans 

les n« 8430 (fol. 60), 8484 (fol. 3i), UigS (fol. 8), i4i94 
(fol. 160) de la Bibliothèque nationale, 710 de Berne, 887 et i33i 
de Troyes. Nous n'avons aucune raison de les lui disputer. 

' Voir M. Charles Thurot, Not. et extr. des manascriis, tome XXII, 2' partie, p. 4^8. 
' Ailleurs in. 



DES MANUSCRITS. 415 

V. De perfida arnica. — Le titre dit assez que cette pièce est encore 
du genre profane. Quoiqu'elle ait été plusieurs fois imprimée, nous 
la publions ici, pour en corriger le texte défectueux, d'après le 
n"" 8761 (fol. 67) de la Bibliothèque nationale et la copie que nous 
offrent les Papiers de Baluze (foi. 3a5) : 

Conquerar an sileam? Monstrabo crimen amicae, 

An, quasi jam sanus, vulnera nostr$ tegamP 
Non queror aut molles oculos, aut aspera crura; 

Non vitio quovis exteriora premo. 
Quod queror est animi; laudaret cetera Hvor. 

Verba fide, viliîs lubrica forma caret 
Ula decem menses mecum féliciter egit, 

Gratis in ampleius docta venire meos. 
iEmulus ecce meus, gemmis maie fisus et auro, 

Hanc adit, ingeminat muoera, flectît eam. 
Muoeribus vicit, quoniam nalura vel usus 

Praeler flagitium nulla dedere sibi. 
Thersitem gerit ia facie , gerit iotus Orestem ; 

Pulchrior iile tamea , mitior iste fuit. 
Non prius incurrit leviores ille reatus, 

Nec gradibus certis destitit esse bonus; 
Sed simui omne nefas ausus puerilibus annis, 

Jam praeter facinus nulla licere putat. 
Turpis, atrox, exlex, naturœ crimen et hostis. 

In luctu ridet, flet nisi flenda videt. 
SufEcit exemplis totum corrumpere nmndum, 

SufEciunt sceleri noniina nulla suo; 
Quippé tôt illicitis famam vexare iaborat 

Ut liulla redimi lande vel arte queat. 
Cur igitur placuit? Digousve placere puellis 

Qui non exilio, sed cruce digous erat? 
Cur igitur placuit? Quid honesti vidit in ilio 

Quem jam nulla sequi praeter hooesta pudet, 
Lapsus in excessus tantos ut nulla putaret 

Détériora fide, vel potiora dolis? 
Cur placuit lethale nefas, cur dedecus orbis, 

Cur tam (erribilis larva pudorque patris? 



HILDBBBRT 
DB LAVABDIlf. 



HILDBBBRT 
DB LATARDIN. 



416 NOTICES 

Qui non tani locuples rébus quam pauper honesto 

Et minus infamis quam vitiosus erat. 
Crimen opes redimunt, reus est crucis omnis egenus. 

Et laudes hominum prensat acervus opum. 
Hic quoque nec vita, nec nobililate parentum, 

Nec specie piacuit, sed quia dives erat. 
Divitiis animum tenorae turbavit amicae, 

Divitiisque patent ostia, crura, sinus. 
Jam nec pura fides, nec largi gloria sensus, 

Nec probitas naorum, nec bona forma juvat; 
Aurum, sinceras soUtum pervertere mentes, 

Mortales animos in scelus omne vocat. ' 

Aurum dum sperat nii jam negat Hectoris uxor; 

Jam populo jungi sustinet asse dato. 
Dona truces animas et verba severa relaxant; 

Pénélope donis altéra Thais erit; 
Sed jam Thais erit Junone severior ipsa, 

Si nullas habeat pulcher amator opes. 
Vos igitur, juvenes, quos nundum fervor amoris 

Attigit, illarum laudo cavere dolos. 
Jam licet uratur, tamen in complexibus ipsis 

Quaeque salitores quaerit l^abere novos. 
Protea multiplicem valet ars retinere, sed illas 

Quin elabantur ars retinere nequit. 

Cette pièce a été, disons-nous, plusieurs fois impriraée, trois 
fois au moins. Elie se trouve, en effet, dans toutes les éditions de 
Y Anthologie latine. Dans la dernière, celle de M. Alexandre Riese, 
elle est sous le n^ 79^. Mais notis n'hésitons pas à croire qu elle est 
moderne, et voici les raisons que nous avons à produire pour justi- 
fier notre opinion. 

Outre certaines incorrections qui seraient, chez un ancien poète, 
bien extraordinaires, nous pouvons signaler dans cette pièce des mots 
nouveaux et des mots employés dans un sens que l'antiquité n'a pas 
connu. Il y a , par exemple , au vers 1 2 , une confusion dans l'emploi 
des pronoms qui est tout à fait habituelle au moyen âge, mais tout à 
fait inusitée dans l'âge antérieur : sibi mis à la place d^illi. Au vers 29 



DES MANUSCRITS. 417 

se rencontre un solécisme incontestable, qui n'aurait pas certainement 
été commis par un ancien : * 

Quid hooesti vidit iilo 

Qaem jam nuUa sequi praeter honesta pudet, 
Lapsus in excessus tantos ut nolla putaret 

Détériora fide, vel potiora dolis? 

Au vers 8 , ie mot gratis nous of&e une faute de quantité; au vers 1 5 , le 
moireatus employé dans le sens de crime appartient au vocabulaire chré- 
tien; enfin un autre néologisme est, au vers 54« le mot 5a/itore5 dérivé 
de salio et signifiant tout autre chose que des marchands de marée. 
Voilà nos raisons pour croire la pièce moderne. Mais nous n'en 
avons pas d'aussi fortes pour confirmer Tattribution de Baluze, qui la 
met au compte d'Hildebert. Il y a cependant dans cette pièce, à côté 
de vers rendus obscurs par des locutions insolites, d'autres vers très- 
bien tournés qu'on louerait même dans Ovide et dans Tibulle ; ce qui 
peut faire supposer qu'elle est d'Hildebert. Dans un volume de la 
bibliothèque Léopoldine décrit par Bandini^ et le n^ 3761 de la 
Bibliothèque nationale, elle est anonyme; elle l'est aussi dans le 
n"" q52 1 de Vienne. Mais, dans ce manuscrit de Vienne, elle suit quatre 
poèmes, pareillement anonymes, qui sont tous d'Hildebert. Enfin il 
semble qu'Alexandre Neckam ait fait allusion à cette pièce dans le 
vers précédemment cité : 

Depinxitque stylo placide mores muliebres; 

on doit, en effet, supposer que placide veut dire ici ■ plaisamment; > 
or nous ne connaissons pas d'autres vers plaisants sur les mœurs des 
femmes parmi les œuvres, soit imprimées, soit inédites, de l'évèque 
du Mans. 

VI. De Milone mercatore. — C'est l'épigramme commençant par 

Milo domi non est. Peregre Milone profecto, 
Arva vacant; uxor non minus inde parit. . . 

^ Bandlni, Catal bihî, Leopold,, t. I, col. 607. 

TOMB XXVIII, 2* partie. 53 



HILDBBBRT 
DE LAYARDIK. 



HILDBBEHT 
DE LAV4RDIN. 



fiia • NOTICES 

Elle est bien comme. Baluzo Tavait copiée (fol. 3a5) comme étant 
d'Hildebert; mais il l'a plus tar^ barrée, comme étant de Martial. 
Elle est, en effet, imprimée dans les anciennes éditions de ce poète ^ 
Cependant elle n'est pas de lui^ comme l'ont prouvé de récents cri- 
tiques, et, dans les dernières éditions de Martial, elle eat rangée parmi 
les Carmina suppositiiia ou Mariiali affietaK Ce n'est pas à dire qu elle 
revienne de droit à notre évoque. On remarquera néanmoins que, 
dans le n° i4i94(fol. 160) de la Bibliothèque nationale, elle est jointe 
à des vers dont il est l'auteur certain. 

VII. Ad Milonem. — Celte épigramme non moins connue com- 
mence par : 

Tbura, piper, vestes, argentum, pidlîa, gemmas 
Vendere, Milo, soles, cum quibus emptor abit. . . 

Baluzc, l'ayant copiée sous le nom d^Hildebert (foi. 396), ne l'a pas 
ensuite supprimée. Elle est pourtant, comme la précédente, dans les 
anciennes éditions de Martial '; mais il paraît que Baluze ne ly a pa» 
vue. Quoi qu'il en > soit, cette attribution n*a pas été maintenue, et, 
dans les dernières éditions, cette nouvelle épigramme sur te pauvre 
Milon, le plus trompé des maris, se lit aussi parmi les Carmina 
suppositiiia^. M. Presse!, la croyant inédite, l'a publiée sans nom 
d'auteur* d'après le n° 3761 (fol. 67) de la Bibliothèque nationale 
(où elle est, en effet, anonyme), pour la recommander à l'atten- 
tion des futurs éditeurs de Y Anthologie , Cependant M. Rlese n'a pas 
voulu l'admettre. Taflîrme, dit-il, avec-une complète certitude, qu'elle 
est du moyen âge ; certissimum habeo ^. Nous ne pouvons douter, pour 
notre part, qu*elle ne soît du même auteur que la précédente. Cest 
pourquoi nous estimons que le copiste du n^ i^iqA les a réunies à 
bon droit. 

' Martialis epiyr, iib. VII, epigr. 10a. ^ Éclit. Lemaire,t. IFI, p. 29^- 

' Martial, édit. Lemairc, t ITI, p. agS. * Revue de philologie, I. I, p. 4o8. 

' Livre XII, epigr. 10a. Elle est méoie * Anihol. lat, part. I, fasc. n, prœf , 

dans réilition de Panckoucke, t. IV, p. 98. p. So. 



DES MANUSCRITS. 419 

Vill. De sùd^mUis. — La mroralité de répigramme siHvante ooa- 
tredit heureusement la décision que nous n ayons pu ne pas signaler 
dans le premier paragraphe de ce chapitre. On lit au feuillet 826 
de Baluze : 

Res maie tuta^er, necle coimintlequibusdam; 

Mulla domus mii'ltos ferttir babepe Jsves. 
Non tamen expeetes Ganymedis ertmine cœlum ; 

Hac modo militia nuHm ad astra venh. 
Consecrat eetbereas soiis junkMribns arces 

Lex melior; nranes masculus nxor habet. 
Gum doleat culpam suspecti Juno mariti, 

Mercedem culpae non dolet esse polum. 

Cette pièce atteste, avec beaucoup d'autres, de tcès-mauvaises 
mœurs; mais elle les condamne. Baluze ne nous apprend pas à quel 
manuscrit il en a fait Temprunt. Elle est -évidemment «moderne et 
quelques traits ingénieux, quelques bons vers la recommandent. 11 
est donc permis de croire ^uHildebepl en est Tauteur. ^Mais c'est une 
opinion que nous ne pouvons, pour notre part, appuyer d'aucune 
preuve. Une copie de cette pièce, où manquent deux vers, est dans 
le n^ 1 A193 (fol. 8) de la Bibliothèque nationale. Cest la seule que 
nous ayons rencontrée; et elle ne nous .appitend rien, «car elle est 
anonyme. 

IX. De marito ab uxore turpiter interempto. — Au feuillet 826 de 
Baluze, sans titre : 

Fœdere nupta viri Qoiebat sene poliri. 
* Cum jugulum diro rumperet anse viro, 

Posset ut electo secura recumbere lecto 

Et corruptori nubere l^e thori, 
Ciausum latrina,transrixum plus vice trina. 

Corpus, digna quidem quje .paterotor idem, 
Ad turpem.rituiii«ep6li^ît nupta maritum. 

O facinus dirum sic lumulare virum l 

Le premier de ces vers est faux, s'il n'est corrompu. Les autres, 

53. 



LilLVA.RDIN. 



HILDBBBRT 
l)K LAVARDIN. 



420 NOTICES 

plus réguliers, sont très-médiocres. Nous ne croyons pas facilement 
qu'ils soient d'Hildebert. 

X. De Liguribas. — Au même feuillet Tépigramme suivante : 

Vuipe salitur ovis dum densis vepribus haeret. 

Hac genitos Ligures fabula stirpe refert. 
Impliciti sunt sex vitiis : a vepribus UDum« 

A vervece duo , cetera vulpis habet. 
Gens ea vepre tenax, ove simples, vellere mollis; 

Gens ea pâtre suo cauta , dolosa , pavens. 

Sur cette pièce, comme sur la précédente, nous n'avons à fournir 
aucun renseignement nouveau. Baluze les a copiées lui-même pour 
son édition d^Hildebert. C'est là tout ce que nous en pouvons dire. 

XI. De amicis infidis. — Au feuillet 3a 7 : 

Nullus in adversis hoc tempore perdit amicum ; 
Incipit a dnbiis fallere quisque fidem. 

Nous ne connaissons ce distique que par Baluze. Il pourrait être 
d'un ancien; mais il peut être aussi d'Hildebert. 

XII. De virgine seni napta. — Au même feuillet : 

Virgo seni, generosa novo, praelarga tenaci 
Jungitur, et difiert tempore, gente, manu. 

Enfin voilà des vers sur lesquels nous avons à produire une infor- 
mation personnelle. Us sont bien d'Hildebert. Un témoin ancien et de 
grand poids, Alexandre Neckam, les cite sous son nom : De i^aluris 
rerum, p. 91 ^ 

XIII. Epitaphium Berthœ. — Au feuillet 828 : 

Forma, proie, viris et Odone parente beata, 
Hac scrobe Bertha jacet, Cœsare digna viro. 

' Edit. de M. Th. Wright. — On les trouve sans nom dans une glose, n* 8437 de la 
Bibl. nat. , fol. 5. 



DE LAVARDIIf. 



DES MANUSCRITS. 421 

CoDsulibus nupsit, totidem paritura, duobus, 

Vultu restaurans et probitate patres. hildbbbrt 

Quam licet in vetitum re$, sexas, forma vocarent, 

Non tamen in vetitam femina flexit iter. 
Quse pietate Deo, quae grata pudore maritis, 

Egit ne livor carpere posset eam. 
Tecto, veste, cibOf potu, recreavit egentes, 

Ecclesiis aurum, pallia, vasa, dédit. 
Aprilis duodena dies hanc abstulit orbi, 

Prae missis opibas, mente manuqae polo. 

Berthe, fille d'Eudes II, comte de Champagne, et d'Ermengarde 
d'Auvergne, fut mariée, en premières noces, au comte de Bretagne, 
Alain le Rebru; en secondes, à Hugues II, comte du Maine. Toti- 
dem paritura signifie que son fils du premier lit, Conan, fut comte 
de Bretagne, et son fils du second lit, Herbert, comte du Maine. 
Cette épitapbe nous parait ainsi clairement expliquée. 

Nous pouvons en citer deux copies, outre celle de Baluze : dans le 
n*' 3761 (fol. 69) de la Bibliothèque nationale et dans un manuscrit 
de Vienne d'après lequel M. Endlicher Ta publiée ^ Ces deux copies 
sont anonymes, mais elles suivent ou précèdent des poèmes d'Hildc- 
bert. Quand Berthe mourut, en io85, étant comtesse du Maine, 
Hildebert, chanoine du Mans, avait environ trente ans. On peut donc 
considérer comme très-probable qu'il est l'auteur de son épitapbe. 

XIV. Epitaphiam cajusdam mulieris. — Au même feuillet : 

Quam tegit hic tumulus felix cum conjuge vixit; 

Conjugis exequiae cetera vita fuit. 
Rébus, avis, specie, locuples, excelsa, celebris, 

Abstinuit luxu, fastibus, opprobriis. 
Pauperibus sacravit opes thalamosque pudori, 

Et docuit sexus non meminisse sui. 
Illam sex lustris stupuit natura pudicam 

Et dubitavit utrum femina necne foret. 

' Catal cod. philolog. Vindob,, p. 176. 



422 NOTICES 

111a quoad vixit «anclas induta 'Sabinas , 

HiLDKBBRT Plcna Dco noua luce novembris obît. 



DB lAVARDIN. 



Il y a des fautes et des lacunes dans -la -copie de£aluze. Nous avons 
pu les corriger sur le n^ 7361 (fol. 67) de la Bîblîethèqiie nationale 
et sur un texte donné , d'après un manuscrit de Vienne, par M. Etienne 
Endlicher^ Dans le manuscrit de Vienne, cette épitaphe suit la pré- 
cédente, comme étant du même auteur. Nous croyons volontiers, 
avec Baluze, qu'elles sont Tune et l'autre d'Hildebert. 

XV. Phœbus de interitu Hyacinthi. — Au même feuillet : 

Et Deus et medicus et amans , rescindere frustra 

Tentans JEhàlidse funera, Phœbus ait : 
« Parcite, Di, pnero, si non moriatur uterque; 

« Malo sequi puerum quam soperesse Deum. 
« Si prohibetis et hoc, sit pars utriusqae superstes, 

« Par cadit ^, ignoscam sic minor esse Deo. 
' Quisque feret laetus proprids dispendia partis, 

« Dum pars ad mânes, pars eat ad saperos. » 

Ces vers sont modernes; on n'hésite pas à le reconnaître, 'en voyant 
au premier xtne de ces licences que les anciens se permtfttaîent bien 
rarement. Mais on est moins certain qu'ils soient d'Hildebert.'La copie 
qui nous est oflPerte par les Papiers de Balnze est la seule que nous 
ayons jusqu'à présent rencontrée. 

XVI. De quodam rustico. — Au même feuillet : 

Concilium domino papa Romae célébrante, 
Rusticus irrupit clamando : «Tacete, tacete 1 » 
Concio tota silet quasi grande quid afferat ille. 
Uxor erat quam perdiderat, turba rapiente. 
Hanc vocat, illa venit. Gavisus ea veniente : 
« Uxor adest, inquit, fuudite', turba, valete. • 

' CataL cod, pkilolog. Vindoh,, p. 176. — * Le texte semble ici corrompu. La copie 
n'est pas de la main de Baluze. — ^ Ce mot est cerlaineœent altéré. 



DES MANUSCRITS. 423 

RidfiAt poiUificea; pudet boa Umea ei pige*' «cjue 

Tali ridiculo sua séria posiposiûsse. hi«.i>i»b«t 



!>& LWARDIX. 



Le poète s'est évidemment proposé \» diSkeiAté d^ raconter cet 
accident burlesque en huit vers finissant par fia méttte voyelle, c'est-à- 
dire par le même son. Ce sont là des amusements d'écolier. Nous ne 
savons pas davantage sur la foi de quel manuscrit Baluze a fait copier 
cette pièce sous le nom de notre évêque. 

XVII. De cervisia. — Nous passons au feuillet 33 1 des Papiers de 
Baluze, où nous lisons : 

Nullus aiaiQorMft pQsjS(et melior^ mooiere 

Quam tu, quQ oMneor parcerc^ cecvisiae. 
Cum bibo cervisiam nihil est turbatius illa, 

Sfd oum niingo nihil ciarius esse potest. 
Terreer iode xvLmis, qucnsuam quae^ apissa bibuntuv 

Reddita clara gravi viscera faece repleut. 

M. Pressel a publié ces vers dans la Revae de philologie, 1. 1, p. 4o8 , 
d'après le n^ 3761 (fol. 67) de la Bibliothèque nationale; mais il les 
a publiés, comme ils sont dai» le manuscrit, sans nom d^auteur. Ils 
sont encore anonymes dans le n'^ 3652 (fol. 2 5) de la même biblio- 
thèque. On doit néanmoins remarquer que le copiste de ce dernier 
volume a cru le former tout entier avec des œuvres authentiques 
d'Hildebert. L'opinion de Baliwti^ 3 appuie dQOCSurwi ancien témoi- 
gnage. Cependant il ne faut peut^lre pas sy fier. Matthieu de Ven- 
dôme dit avoir aussi composé des vers élégiaques contre la cervoise : 



^ . TiUl Q^dena 

Carminé, Bacche, meo cervisiana lues^. 

Or, si les ver& de Matthieu de Voixdôme ne sont pas ceux que 
Baluze a recueillis, sous le nom d'Hildebert, ils, pardissiçnt pevdy;». 

^ Wattenbach , Pœiischer BriefsteUer von M. v, Vendôme, dans Sitzung âer philos.- 
philoL Class. vom 2 nov. 187a, p. 671. 



HILDBBBRT 
DB LAVARDIN. 



424 NOTICES 

L^épigramme que nous venons de citer a été servilement imitée, au 
xiii^ siècle f par Henri d'Avranches^ : 

Nescio quid stygiae monstrum confonne paludi 
Cervisiam plerique vocant. Nil spissias illa, 
Dum bibitur; nil clarius est dam mingitur; unde 
Constat quod moltas fsces in ventre relinquit. 

XVIII. Contra Judœos, — Cette pièce se lit, sous ce titre, au 
feuillet 332 de Baluze : 

Virgo, parens, potuere diu contraria dici; 

Sed, nascente Deo, Virgo Maria parens. 
In cruce pendet bomo, salvat Deus, et tamen idem 

Qui patitur redimit, qui redimit pàtitur. 

Nous n'avons pas une autre copie de ces vers ; ainsi Baluze nous les 
fait seul connaître sous le nom d'HIldebcrt. Ils sont évidemment de 
son style. Cest tout ce que nous en pouvons dire. 

XIX. Au même feuillet, sans titre, la fable suivante : 

Fertur, erat binis meretricibus unus amiator. 

Haec State fuit marcida, floruit haec. 
111e viro senior, junior sene, mixtus utroque, 

Nec bene non canus, nec bene canus erat. 
Hune misenim dum quœque sibi cupit assimilari, 

Fit neutri similis dissimilisque sibi. 
Alterutrûm quia dum gremiis incumbit earum, 

Huic junior canos, vellit anus reliquos. 
Sic deformatum, depilem ridiculùmque 

Exponunt populo. Ridet eum populus. 

Ésope avait fourni la matière de cette fable , et , dans le recueil de 
Phèdre, c est la seconde du livre U. L'abréviateur latin qu on appelle 
Romulus ne Tayant pas reproduite dans sa mauvaise prose, il faut 

' Du Cange, Glossariam, au mot Cerevùia. 



DES MANUSCRITS. 425 

supposer que Tauteur des distiques, qui ne savait certainement pas 
le grec, a connu les trochaîques de Phèdre et s'en est inspiré. 

Mais Fauteur de ces distiques est-il HildebertP II existe une série 
de soixante fables, en vers de ce rythme, qui, souvent copiées, sou- 
vent imprimées, ont été tour à tour données à une vraie foule 
d'auteurs différents. On nomme Hildebert, Bernard de Chartres, 
Alain de Lille, Serlon, Gautier, Ugobard de Sulmone, Geoffroi, 
Garicius, etc. etc. ^ Sans aborder Texamen de toutes ces attributions 
également contestées, disons simplement, en ce qui regarde Hilde- 
bert, que la seule copie citée sous son nom ne peut faire foi contre 
toutes les autres. Ajoutons que, si ces fables d'un tel renom étaient 
d'un poète également renommé, comme Hildebert, elles lui seraient 
communément attribuées. Dans tous les cas, les distiques que nous 
venons de citer ne se lisent pas dans la collection des soixante fables. 
Si donc nous n'acceptons pas Hildebert comme auteur de cette col- 
lection, cela ne veut pas dire qu'il ne le soit pas, à notre avis, des 
distiques recueillis par Baluze. Mais sur quelle autorité Baluze de- 
vait-il les publier sous son nom? C'est là ce que nous regrettons 
d'ignorer. 

Ces distiques ont été connus, au xvi^ siècle, de Pantaléon Weiss 
[Candidas)^ qui les a plus imités que les vers de Phèdre. Voici la nar- 
ration du fabuliste autrichien : 

Duas habebat concubiDas vir.senex, 
Canis respersus jam capillis tempora. 
Hae moribus fuere et ore dispares; 
Juvencula haec procaxque, t^trica altéra ; 
Senexque ut banc accessit aut eam, pilos 
Ita quaeqoe dormienti ei sibi dispares 
Evulsit, baec nigros, sed ilia candidos. 
Sic iile fronte depilatus undique 
Risum jocosqae in urbe movit omnibus^. 

' Edél. Du Méril, Poésies inédites du moyen âge, précédées d'une hiitoire de la fable 
ésopique, p. i6a. — * Delicim poeU germ, t. H, p. 109. 

TOME XXVIII, 2' partie. 54 



HILDEBERT 
DE LAVARDIW. 



H1LDBBBRT 

DE I.AVARDIN. 



426 NOTICES 

XX. De Falcone abbate. — Cette pièce se lit au feuillet 34a de 

Baluze : 

Si tibi, Fulco, mon mitis natura negaret, 

Fulta tuis humeris nunquam Corbeia labaret. 

Qus, quia non potuit tantum concedere munus, 

Distulit ut potuit muito tibi tempore funus; 

Solvit decrepitum, parcens œvo juvenili, 

Ut satis atque diu prodeaset pastor ovili. 

Il s'agit, on ne peut en douter, de Foulques I"^, abbé de Corbie, 
qui mourut, en effet, chargé d^années, ayant gouverné cette illustre 
maison de Tannée io43 à Tannée logÔ. Ce n^est pas son épitaphe, 
c'est un des titres de son rouleau funéraire. Notre confrère, M. Léo- 
pold Delisle, a déjà publié quelques fragments de ce rouleau \ d'après 
le n^ 1 1636 de la Bibliothèque nationale. En voici donc un de plus. 
Mais est-il certain que ce fragment soit d'Hildebert P Cela n est pas 
du moins invraisemblable. Cabbé de La Couture ou celui de Saint- 
Vincent a pu, n'ayant pas sous sa discipline un moine suffisamment 
lettré, demander ces vers de circonstance au scolastique de Téglise 
cathédrale, qui avait déjà le renom d'un poète habile. Nous croyons, 
d'ailleurs, que fialuze avait quelque autre raison pour recueillir cette 
pièce sous le nom d'Hildebert; mais il ne nous a fait, à cet égard, 
aucune confidence. 

XXI. Epitaphium Richardi. — Au verso du même feuillet : 

Hoc tumulo. Richarde, jaces, quo nemo priorutu 

Vd titulis major vei pietate fuit. 
Te pia cura patrem, te vis moderata patronum, 

Te virtus fecit juris amare niodum. 
Hanc quoque tam multis ditasti dotibus aulam 

Ut rébus locuples ordine sacra foret. 

C'est bien, cette fois, une épitaphe : les mots hoc tamalo l'indiquent 
clairement. Mais nous ne connaissons pas Téminent personnage au- 

* Rouleaux des morts, da ix' au xv' siècle, p. i38 et juiv. 



DES MANUSCRITS. 427 

quel elle se rapporte; nous ne savons pas non plus sur quel fondement 
Baluze Ta crue d'Hîldebert. 

XXII. Epislola ad qaemdam dacem. — Au feuillet 3^2 de Baluze : 

Magne pater patriœ, majoriun maxime prioceps^ 

Ad vigilata tibi carmina verte, manos. 
Carmina per scopulos, par pienas mortibus Alpes, 

Misimus, inque brevi, si licet, ipse sequar. 
Difficilis labor est, (sad) nil grave nilqae molestnm 

Quod dace, quod domioo praocipiente feram. 
Nil potait gravitts mihi cedere quam procol esse 

A te, cuî, prêter turpia, nuUa procul ; 
Qui nuUum pateris a te disœdere tristem, 

Nec gaudes quotiens gaudia nalla moves ; 
Qai, ne dégénères, titolos sequare patornos 

Niteris, atqae omnes vincere pMre minor; 
Pâtre minor solo, major quandoque fatums, 

Dux seqaeris, Caesar anlefereris ei. 
Magnum quid supraque ducem prœountia virtus 

Spondet, et imperii vaticioatur onus. 
Vult talem gradus ille virum, vir et ipse meretur 

Talem successu prospicuiore gradom. 
Nolo tenere tuas longis sermooibus aures, 

Suflicit hora mîhi. 

Si Tattribulion de Baluze est bien fondée, Hildebert doit avoir 
fait tenir cette épitre à Roger II , duc de Fouille et de Calabre , futur 
et sans doute prochain roi de Sicile. Quand notre évèque parcourait 
ritalie, ce prince Favait très-honorablement reçu; il pouvait donc 
avoir formé le projet de Taller revoir. Mais nous n'insistons pas sur 
ce commentaire historique. S'il n'y a rien dans Tépitre qui ne con- 
vienne par&itement au du€ Roger, nous n'avons pas la preuve qu'elle 
soit d'Hildebert. 

• 

XXIII. De passione Domini. — Au feuillet 87 1 de Baluze : 

Ponitur in pretio res impretiabilis, ipse 

54. 



HILDBBBirr 
DE LATARDIH. 



DE LAVARDIN. 



428 NOTICES 

Proditur exiguo vendilus «re Deas. 

iiiLDKBERT ProdituF, accipituF, tanquam latro ducitur idem, 

Causam lapsorum crimine mundus agens. 
Plebs frémit, accusât praesal, conseotit iniquis 

Praeses et infligit flagra minister eques. 
Spina coronat eum, sceptri vice fertur araodo. 

Colla patent colapbis, caedit arundo caput; 
Sputa gênas liniunt, ocalos velamioa celant, 

Fert alapas faciès, corpus amara crucis; 
Âures multa ferant convicia , fel datur ori , 

Vulnera clavorum pes subit atque manus; 
Lancea migrantis pénétrât latus et sibi totum. 

Sic hominem toto se Dous émit homo. 

Nous avons une autre copie de cette pièce, qui nous fait douter 
qu'Hildebert en soit Fauteur. Cette copie, qui se trouve sans nom 
dans le n^ 16876 (fol. i56) de la Bibliothèque nationale, y suit des 
vers sur saint Joseph et en précède d'autres sur Isaac , les uns et les 
autres anonymes et pareillement médiocres. Nous croyons ces trois 
pièces du même poète; mais nous ne croyons pas que ce poète soit 
Hildebert. 

XXIV. De puero arœ tradito. — Au feuillet 37 a de Baluze : 

Sorde puer purus arae datur, ara futurus; 
Traditur et patilur, moritur, petit ima, resurgit. 

Cette inscription est semblable à beaucoup d'autres qui ont été re- 
cueillies par Beaugendre et par M. Tabbé Bourassé. Elle a peu de 
mérite, quoique très-concise. 

XXV. De parlihus orationis, — C'est la dernière des pièces recueil- 
lies par Baluze comme devant figurer dans son édition. Beaugendre 
sera cette fois approuvé pour ne l'avoir pas admise dans la sienne. 
Elle n'est pas certainement d'i:lildebert;.il nous sera facile de le dé- 
montrer. Nous l'imprimons néanmoins, puisqu'elle est encore inédite 
et qu'elle nous offre, en matière de poésie scolastique, le plus éton- 



DES MANUSCRITS. 429 

nant exemple de difficulté vaincue. Telle est cette pièce vraiment 
très-curieuse : 

Dactyle, quid latitas? Exi; quid publica vitas? 
Quis velat aodiri quod fas nec inutile dici ? 
Non alios cqra nisi qui norunt tua jura. 
Ergo versifico; die cuivis quae tibi dico. 
Accipe quas dichronas partes in carminé ponas, 
Quae confusa sono distincta vocabula pooo. 
In me Seiionem non respice» sed rationem. 
Si bene stat, sic sit; si non, quis nou maie dixit? 
Si placée nulli, quid nulle clarius ulii? 

De A. 

Unam semper amo cujus non solvor ab hamo ^. 
Dicitur arbor acer, vir fortis et improbus acer^. 
Forma senilis anus, pars quaedam corporis anus. 
Mel confertur £9)1 cum ros descendit ab Api^, 
Porcum nutrit hara gentilis quem necat ara. 
Ad quid pignus alis, o Daedale, quod cadet alis ? 
Nutrio curtat alo, producit spiritus halo. 
Terram nullus aret in qua spes seminis arei. 

DeB; 
Die pro vase batum, proprio pro nomine Battum. 

DeC. 

Mens tibi,quando coii^dapibus sit prœdita Cois. 
Carne, canore, comis me fallit femina comis. 
Vilis sœpe caro mea fit pro munere caro ^. 
Fer Jovis, ira, coram dum fulmen agit Jove coram. 

' Variante : le Grëcisme, abondante en citations poé- 

Vitam semper amo câpiar De mortisabibino. Hq^es, que contient le u* 8427 de la 

Bibl. nat., fol. 54 1 verso. 
' Ce vers est longtemps resté dans la ^ y^rign^Q . 

mémoire des écoliers. Jean de Garlande . , ^ . , . . . 

,, . , , w\- ' • < mr . « Mel produat opii , cornu fent impiat iliiu. 

1 a elle dans son Dictionnaire (Notices des 

Mon. tome XXVII, a' partie, p. 44)* Nous * Variante : 

le rencontrons encore dans une glose sur Semper amore «i«, ne te careu, tibi cart. 



HILDBBERT 
De LAVARDIIV. 



DB LAYARDIK. 



430 NOTICES 

Est dea 'dicta Ceres, locus est-cognomine Ceres. 

Hii.DBBBBT Fiava decensque coma caput omat strictaque comfna, 

Verbum turpe caeo, faciès turpissima Caeo. 

Quod statuere cures non illa refellere cures. 

Ut sis cœlestis non assnnilare scehstis. 

Die, nt dico, ceio; prodnc, pro supplico, cœdo. 

Notus voce canis annosaqne tempora canif. 

Mus ait : Antra cavi, non arcta cavens, maie cavi. 

Ostia claude celer ùt dansa per ostia celer, 

Ventus quisque choram dncat; inibi pete Coram: 

Sic ego vina coh: lego, caico, guttnre cola. 

Pro veloce citas breviant, non de scio stitas. 

Nomen comψi, verbum, non longa, comedL 

Nentis habeto colum, colaotis pocula colam. 

DeD. 

Docto crede dacr si vis ab eo bene duci. 
Qui Dis templa dicant qui Di sunt hi mihi dicanU 
Multis multa dedi quae non cuperem mihi dedi, 
Centum dacenii cedont quandoque dacenii, 
Verbum curto doma, longo pro culmine doma. 
Utere, Phœbe, die, nox est tri vis data Diœ. 

DeE. 

Cœli culmen emo gemitu, prece, fletibus, hemo ^ 

Dico fréquenter : « Hère mihi; » die mihi noctibus : « Hmre^. • 

Ne sis solus eqaet tibi me per equum precor œqaes. 

Non est dignus eqnjo cui carior est eqnus e^uo. 

Eris, servus eris, si te species- trahit mris. 

Fac ope navis eas ut sit tibi pervios iEas. 

Cum dape vescor, edo; sermonem , cum loquor, edo. 

Post res egeiias rerum suecedit egesias. 

Turpiter egere quos aetto cc^it egere. 

Saepe bibes et edes si dapsilium colis odes. 

Sicut avarus emi voluit sua, prodigus emi. 

* Varianle : ' Variante : 

Thaidis est qood f«o corpus pMCft, fletilMis, ktmo. Dioo fréquenter : «Herr cœli, imbr jugiler' hmrw.* 



DES MANUSCRITS. 



431 



V 



De F. 

Intrat nania freiam ventorum inrhine fretum. 
Basia plena/avi mihi das; ideo iibifavL 
Non eget i\le fide cui mentis gratia/dés. 
Est sine fraude /aror mihi si mea gaudia /uror. 
Praestat in addefocis jungi quam per mare phocis. 
Os premo, ivàciofemar; superest quod cetera/emur. 
Me feras usque/eri> quam vis mihi moliia/(?m. 
Orpheu, nulla^dû tangit quos tangere/di«. 
In te, Cace,/arw; fraus cessai ab Hercule /arw. 
Nescis quanta Phari qualisve potentia /an. 
Nil mage triste famé, validas nil comparo /omce. 
Praesens, crede y fodii; non praeteritum hre\t ^fodit, 

Del. 
Si curenras idem duo non sumus , imo vir idem, 
Expers esse jugi Veneris nequeo precc jugi. 
Dicere nesdt io, quamtumvis bos hiet /o. 
Cum sit functus Itkjs, quo vir, conjux, soror itis? 

De L. 

Sic gaudere lihet ut amans mea gaudia libet 
Si tua scripta lego lege aciîptum quod tibi lego. 
Qui rigal ille lavii, qui muodavit bene Uvit 
Non'decet illa legi qu«;Mint contraria legi. 
Me gravât ille iabor cujtts sab pomkre lahor. 
Nil ego sponte levo quod^it laterl grave tovo. 
Servat ab hoste latas ai!ctum clypeus joiihi /«la« K 
Non onerosa levis res Àsi^ non aapera Imvis, 
Cum sit nomo lUeruqai ncuo amat est homo liber. 
Spuma saspe litas iocus est quem nomino litias, 
Naevos saepe Uni calido de semine Uni. 
Cum post vina/aief, nooivini sed tua lobes. 
Ut raiione lite$ aniiuo^us excatelites. 
Sic distingue : liqaor, pro fluxu; pro fluo, liquor. 
Gustu libellum\ visu conomendo libellam; 

' Variante : ' Diminutif inusité de Ubam, signifiant 

Serrât ab hotte latut dextram dypeQS mihi latus. petit gâteau. 



HILDIBBRT 
DR LAVART)IK. 



G {os ta ire rie 



DB LAVARDIN. 



DES MANUSCRITS. 433 

Procréai hortus o/B«,.ooqnît amphora* dévorât 0/w. 

Juppiter inquit « Ovo » qim .Tindaris extt ab opo. hildbbbri 

Haec est vâisovû quae non nudior tribas ovà. 

De P. 

Retia magna plagœ dicuntur, vulnera plaga ^. 
Non sine proie parens; non sum, nisi pareo, pare/ii^. 
Non mihi Voile pHÊnmeiciUXur mihi pUum,. 
Quin ministro penum diadema parmn probo Pmnwan. 
Ludum laudo piimi p^ioa laudo pocula pifo'. 
Ranœ carapa/tM^ forô^damnatio paUu. 
Vitem propagQ; bibel inde futiua propago. 
Scorto nemo placet niai dextram munere placet 
Si potare potes vinum , car flumina poUi ^ i 
Quidam leno PUmaM^ locuf est domua area pIoRiu. 
Credimu3 esae peiis strepitum dam, Turgide, pedis. 
Vis tibi, lasce; peti te dici nomioe pmii. 
Causa prqfeetas Aom ioDg^ saepe profectus. 
Cedit papa, papml Ncqa. cédant munera pappm. 
Carum nemo pnUi dijast pn^sentia puleU 
Arbor popelbu, non grandis imhsL^popeUas. 
Quaeso , mihi panée ! Sic très parcant tibi Parcml 
Quam nimium parc» dant nobis vivere Parcœ ! 

DeQ. 

Obsit ob illa queri quœ constat turpia qumri. 
Est brevianda quoque conjunctio carmiae quoque, 

DeR. 

Romuie, parce Remo; caret ecce ratis tua remo, 
Dat pro gento rea auperis libaoûna Rhma. 
Cedit quisque tqub Bore non firigqre roKB. 

' Variante : ^ C'est-à-dire «du cabaret » Du Caoge 

* Un attire poète a dit en deux ver^» 
* Ce vers se retrouve aussi dans la (n* S&ay, foi. 3g, verso) : 
glose étendue que contient notre n* 84^7. cri ^ . • « . 

fol. 64 . versa s; ^^^ noo pote, quod maie ferre potei. 

TOME XX VIII, 2* partie. 55 



DE LAVARDIN. 



434 NOTICES 

Si bene régna régis, tu dîgDus munere regù. 

HiLDEBERT yjg ^^ rudentU asini vi vîcta radentù. 

Staitus si qua re/eri, quae sint ea nil, puto, refert, 

JE\o repente venit ecce senecta repente. 

Hippodamia redù, victis a Paelope^ rheiis» 

De S. 

Fixum pone solum brève, longum mobile solam. 

Implet manna sinam lactisque coagula imam. 

Si far vere sero crescent mihi semina $ero. 

Fur obstante sera non furta facit nisi sera. 

Qui mibi mente sedet mentis mihi vulnera sedet, 

Illis si qua Ceres dabit et byssum mihi Seres, 

Tantale 9 cuncta sitU, « Mea, » dicens, « omnia sitis. > 

Stabunt statara; nescit vaga stare staiura. 

Spernere pingue sérum non me faciet nisi seram. 

Rébus securis est saepe minata secarisK 

Te, Mars, ferre sudes juvat ut per prœlia sudes. 

Pondéra parva stipes, robur non fertile siipes. 

Tu prœes ore seni cum sint anni tibi seni ^l 

Dum super alta sedes casum prodit tibi sedes. 

Praesens, crede, scabit; non praeteritum brève, scahiu 

Qui bene nosse soles die solem , desere soles. 

De T. 

Pro r^ione Tyro, pro forti milite tiro, 
Legis jussa tene cingentque caput tibi Thenœ. 
Nomen ubique trudes, non verbum corripe trudes, 

DeU. 

Me terret quod humor, non terret quod sonat humor. 

Si transire velis maris undas^ utere velis* 

Ante fruere vadis per aquas ubi dux mihi vadis, 

' Il faudrait lire Pelope; mais le vers se- Non mut teenri qui dant sa« colla tecuri. 

rait faux. Ce vers est cité dans la glose de notre 

' Un autre poêle, du même temps, a n* 8427, M, 53, verso, 
dit : ' Variante : Te precer ore seni. 



DB lATARPIK. 



DES MANUSCRITS. 435 

O ver, quando vwis trahis e ten» thyma venis. 

Serlo docetur uii non doctus amoribus nii. hilmbbrt 

En venit hora, veni mea, ta venies, ^o venu 

Ni stipe ventres multo mage grata venires. 

Nullius illa vicis quœ merx est publica vie». 

Non probitate vires nisi sint animi tibi vires, 

Sylvis paste vagis, corn fratre tuo, Reme, vagis. 

Glebas, unce, vomis, ideo nomen tibi vomir. 

Quœ tua fata voces fatorum consule voces, 

Nil probo virosum, tamen agmen laado viroswn. 

Hic locus esl metse; venit expiicit; ei^o valete. 

Baiuze était fermeaient coûvaincu que ce poème était d*Hildebert. 
A la marge de quelques-unes de ses copies nous lisons : Non est Hil- 
deberti. Il avait reconnu, la copie faite, Terreur commise et l'avait 
notée. Nous lisons, au contraire, à la mai^e de ce poème : Hildeberti. 
On ne s^explique guère comment il a pu s*y tromper. Il est vrai que le 
septième vers, où se trouve le nom de Tauteur, manque dans sa co- 
pie ; il n'aurait pas dû néanmoins ignorer à qui tous les bibliographes 
avaient attribué ce poème bizarre et si connu, quoique inédit. 

Il y eut, on le sait, plusieurs poètes du nom de Serlon. Il s'agit 
ici d'un professeur renommé vers la (in du xn® siècle, qtii se fit moine 
par peur de Tenfer. Nous avons ailleurs raconté la légende de sa con- 
version ^ Il a dû regretter, étant moine, d'avoir laissé bon nombre 
de vers obscènes dans la mémoire de ses anciens écoliers. 

Nous avons rectifié la copie de Baiuze sur les n~ 6766 (fol. 56) 
et 16699 (^^^* ^^7) ^^ ^^ Bibliothèque nationale. On nous signale 
le même poème dans les n^Sy de Laon, 1 36 du collège Caius et Gon- 
ville, à Cambridge, 63 de Digby, à Oxford, et 344 de la reine Chris- 
tine, au Vatican. M. Paul Meyer en a publié dix-'sept vers d'après le 
manuscrit Digby ^. 

XXVI. De abbate Odone. — Mais Baiuze n'a pas vu tous les ma- 

' Mém. Je VAtad. des inscr,, l. XXVIII , a' partie, p. iia. — • Arch. des miss, scient,, 
1868, p 17a. 

55. 



HILtyBMIlT 
DE LAVARDIIV. 



436 NOTICES 

nuscrits qui pouvaient lui fournir des pièces inédites , et nous en avons 
d^autres à citer. Celle-ci d'abord , qui se rencontre à la fois dans les 
n^ 7696 A (fol. 168) et 14194 (fol. 160) de la Bibliothèque natio- 
nale : 

Gum jam purgatis et partim glorificatis, 

Terra cinisque modo, glorificetur Odo ! 
Sorti sanctorum precibusjungatur eorum, 
Pacificetque Deum penituisse reum ! 

A la place que ces vers occupent dans les manuscrits désignés , on 
reconnaît que les copistes les ont crus d*Hildebert. Ils ont été certai- 
nement tirés de quelque rouleau funèbre; ce qui n'en justifie pas, 
mais en explique peut-être la médiocrité. On ne soignait guère, en 
effet, ces pièces de commande. 

XX VU. Aà A. comitissam. — Voici une autre épigramme évidem- 
ment omise par Beaugendre, qui n'avait aucune raison de la sup- 
primer : 

Desipit et peccat qui te mortalîbus aequat. 

Est in laude parum, sed eris mihi prima dearum. 

Nous la trouvons dans le n^ i4i94 (Toi. 160) de la Bibliothèque 
nationale, parmi dWlres pièces d'Hildebert. 11 s'agit sans doute de la 
fille de Guillaume le Conquérant, Adèle, comtesse de Blois. Hilde- 
bert a plusieurs fois témoigné sa respectueuse affection pour cette 
princesse d'un rare mérite; il lui adressait habituellement des conseils 
en prose latine ^ et des éloges en vers latins. D'autres vers en son hon- 
neur ont été publiés par Beaugendre (1, n^ lxxv). Qu'on ne s'en étonne 
pas. Cette fille de l'illettré Guillaume avait, nous dit un autre de ses 
admirateurs, Baudry de Bourgueil, la passion des lettres, et non- 
seulement elle savait lire et comprendre les vers qu'on faisait pour 
elle, mais encore elle en faisait elle-même : 

Una tamen res est qua praesit filia patri : 
Versibus applaudit scitque vacare libris. . . 

' Hildeberti Epittolar. lib. I, epist. 3. 



DES MANUSCRITS. 437 

Rursus inest illi dictandî copia torreas, 

Et praeferre sapit cannina carminibas '. uildmbrt 



Les historiens ne Tont pas, d'ailleurs, moins louée que les poètes, 
particulièrement Ofderic VitaP. Il nous semble qu'Hildebert ne Ta 
pu nommer « la première des déesses » qu après Tannée 1132, c'est- 
à-dire après sa retraite dans le monastère de Marctgny. 

XXVIIL De morte. — Au même feuillet du même vokime, après 
les deux vers à la comtesse Adèle : 

Mors ocuiis paribus tegetes scrutatur et aulas ; 
Nil iatet banc, œque dives inopsqae patent. 

On n'hésite pas à croire, avec le copiste, que ces vers sont d'Hilde- 
bert, comme les précédents. 

XXIX. Epitaphium B. virginis. — On lit enfin ces deux vers au 
feuillet i64 du même n^ i4i94i après une série de pièces dont Hil- 
debert est Fauteur certain : 

Bona mibi Domen, pador optio, tempora \i\a: 
Lustra duo, studium pagina sacra fait. 

La brièveté de cette épitaphe est assurément louable; mais convient- 
elle à une fille de deux lustres, de dix ans? 

XXX. De quodam galoso. — Dans le n® 7696 A (fol. i65), parmi 
des vers d'Hildebert : 

Indicat hic venter quod tu tibi non es avarus ; 
At mibi sic noaquam prodigus esse volo. 

Beaugendre a vu le manuscrit d'où nous tirons cette épigramme. 
C'était le n'' loôo de Colbert, qu'il a plusieurs fois cité. Ou bien il 
l'a supprimée, la jugeant trop profane, ou bien il l'a simplement 

* M. L. Delîflle; Poème de Baudry à AtlèU, dans les Mémoirci des Antiquaires de Nor^ 
mmdie, 3' série, t. XXVIN. — * HisL eccles., lîb. X. 



DE L4VAADIK. 



HILDKBKRT 
DR L%VARDIN. 



438 NOTICES 

omise, par inadvertance. En effet, il ny a pas lieu de douter qu elle 
ne soit d*Hildebert. 



XXXI. De excidio Trojœ. — Comme on Ta vu, Leyser, ayant fait 
une seule pièce, sous ce titre, de deux pièces complètement dissem- 
blables, les a Tune et Tautre faussement attribuées à Tévêque du Mans. 
Après avoir prouvé son erreur, nous avons à parler d^un troisième 
poème, composé sur le même rythme que le second, qui porte dans 
les manuscrits le même titre et dont Hildebert est peut-être Tauteur 
encore ignoré. Voici d'abord le texte de ce poème, d*après les 
n"^ 4126, ^^286, 843o et 84g 1 de la Bibliothèque nationale ; 

Pergama ilei^ volo, fato Danais data solo; 

Solo capta dolo , capta redacta sola 
Ex Helicone sooa, quœ prima tenes Helicona, 

Et meira me dona promere posse bona ! 
Est Paris absque pare ^. Quaerit, videt, audet axnare, 

Audet teotare furta, pericla, mare; 
Vadit et accedit, clam tollit clamque recedit, 

Nauta solo cedit, fit fuga, praedo redit, 
Tuta libido maris dat thura libidinis aris, 

Civibus ignaris quod paret arma Paris. 
Post cursus Helenœ curruut Larissa, Mycenae, 

Mille rates plenae fortibus, absque sene. 
.Exsuperare ratus viduatorem viduatus, 

Fcfidere nudatus foederat ense latus. 
Graeco ductori prohibet dolor esse timori 

Proconsorte thori vivere, sive mori. 
Pergama dia secus figit tenloria Graecus; 

Impetitur mœchus et fabricatur equus. 
Plena malae prolis parit hostem machina molis, 

Destruiturqae dolis tam populosa polis. 

' Ce caleinbour a naturel leni en ( eu Henri II, roi d'Angleterre (ms. lat. de la 

beaucoup de succès Un anonyme, poète Bibl. nat., n"" i5i57, fol. 61) : 

très-fécond » que nous supposons avoir été Henricu», purpun rtgam, 

moine de Rievaux, S^exprime ainsi sur Et Paris abtqne pari, forma flos nnlcosorbû* 



DK LWAnPTt. 



DES MANUSCRITS. 439 

Tradunt cuncta neci, prœdœque capidine caecî 

Obfirmaat Grasd pectora clausa preci* hildebert 

Hinc ardent aedes» hinc detruncat Diomedes, 

Per varias cœdes, brachia, crora, pedes. 
Multatur cœde praedo Paris a Diomede^ 

Seque suae taedœ reddit alamna Ledae. 
Femina digoa mori reamatur amore priori, 

Reddita victori delictisqoe thori. 
Saeva, quid evadis? Cur tradita cetera tradis? 

Cur, rea tu cladis, non quoque clade cadis? 
Si fueris Iota, si vita sequens bona tota, 

Non eris igoota, non eris absqoe nota. 
Passa modo Paridem, paleris jam Tbesea pridem, 

Es fractura fidem ne redeas ad idem. 
Rumor de veteri fadet ventura timeri, 

Gras poterunt fieri turpia sicut heri. 
Femina victa mero quod inhœreat ebria vero 

Nec fieri spero , nec fidejussor ero. 
Expleta cœde, superadditur Hecuba preedœ; 

Tractator fœde, cogitur ire pede. 
Id f'acie Dorum crinem laniata décorum, 

Subsequitur lorum per théâtrale forum ; 
Vivit, at invita, vivit quia paupere vita, 

Et, planctus inita, vociféra tur ita : 
« Juno, quid est quod agis post tantae funera stragis ? 

Totne putas plagis addere posse magisP 
Ergo reoccides quos interfedt Âtrides ! 

iEmula subrides dum mala tanta vides I 
Nulium jam reperis, nec sic ulli misereris, 

Imo persequeris relliquias cineris. 
Nemo reluctatur et Juno belligeratur, 

Bellaque sectatur sanguine mucro satur. 
Me, me, Juno, feri; feriendo potes misereri ; 

Fac obitu céleri corpus anile teri ! 
Usque modo flevi casus incommoda saevi; 

Quod superest aevi corripe fine breyi. 
Cum velit ira Dei dare cetera pemiciei , 

Miror quod sit ei mentio nuUa mei. 



DE LAVA non. 



440 NOTICES 

Nemo mei meminit, gladius qui cetera finit 

uihOEBEiiT Mecum fœdus init, me superesse sinit. 

Concutit ossa metos, fit spiritus irrequietus 

Dum rénovât fletus denuo causa vêtus. » 
Urbs modo sublimis et abundans rébus opimis 

(Jna fit ex minimis, annihilata nimis; 
Urbs celebris dudum , dum terminât aiea ludum 

Ecce solum nudum, pastus mt pecudum. 
Vœ tibi, Troja, péris 1 Jamjam non Troja videris; 

Jamjam bobus eris pascua, lustra feris. 
Urbs fortunata si posses vincerefSsita, 

Vel possent fata segniiM esse rata; 
Régna beata satîs, urbs primae nobilitatts 

Dives honoraris dantibus atque datis; 
Régna beata satis^ donec nocuere beatis . 

Praeda voluptatis et maie fausta ratis; 
Urbs bona, plena bono foris, in tus, cive, colono, 

Praedita patrono, praeditus iUe tbrono; 
Mena potentatu, celeberrima, digna relatu, 

Felicissima tu principe, cive, statu; 
Curia personis, urbs civibus, arva coionis. 

Terra suis donis, horrea plena bonis. 
Si commendemps qu» commendare solemus, 

Cultus supremus res, ager, unda, nemus. 
Potum vineta, pastum dabat area laeta, 

Merces monaeta navigiumque fireta* 
Urbs vêtus et clara, bona valde, tam bona cara^ 

Tam bona qutcm oara fit pecualis hara. 
Dives ab antiquo, dum fato fotur iniquo. 

Dépérit in modico, fit nihil ex aiiquo. 
Causa rei taiis meretrix fuit exitialis, 

Femina fa taiis, femina fœta malis. 

On avait déjà cinq éditiooa de ce poème. D^ds la première, du 
xv^ siècle « sans nom de liau si d'éditeur^ il suit pludieiirs pièces dont 
Ovide était alors Tauteur supposé K Goldast Ta tiré de ce recueil pour 

^ Ovidius Naso, edid. N. E. Lemaire, t. Vin, p. 38?. 



DES MANUSCRITS. 441 

rimprimer, en 1610, dans ses mélanges de vers imités d'Ovide. La 
troisième édition est de Gaspard de Barth, Adversaria, p. ]433; la 
quatrième, de M. Édélestand Du Méril, Poésies populaires antérieures 
au xij' siècle, p. 809 ^; la cinquième est à la page 60 des Carmina 
burana publiés à Stuttgart en 1 8^7 ^ Toutes ces éditions étant plus 
ou moins défectueuses, nous avons fait nos efforts pour en donner 
une meilleure. Abordons maintenant Tautre partie de notre tâche, 
qui consiste à rechercher Tauteur du poème. 

Les trois dernières éditions de ce poème sont anonymes. La pre- 
mière Tattribuait à un moine de Fleury-sur-Loire , nommé Bénigne. 
Ce Bénigne, inconnu même à ses confrères, a fait place, dans l'édition 
de Goldast, à certain Bernard, qualifié religieux de la même maison 
vers Tannée io5o. Mais, ayant constaté que Tabbaye de Fleury-sur- 
Loire n'avait eu, dans ce temps-là, parmi ses hôtes aucun poète 
nommé ni Bernard ni Bénigne, les auteurs de ¥ Histoire littéraire ont 
cru pouvoir transporter l'ouvrage à Bemon, abbé de Reichenaw, qui 
avait achevé ses études à Fleury dans les dernières années du x' siècle'. 
Cette conjecture ne vaut peut-être pas les deux autres. En effet. Bé- 
nigne et Bernard étant des personnages absolument ignorés, il n'est 
pas interdit de supposer qu'ils furent l'un et l'autre, même en un 
siècle peu littéraire, des versificateurs très-raffinés; mais, à l'égard dé 
Bemon, la même supposition ne peut être faite, car on a de ses vers, 
qui sont Jrès-barbares. Les auteurs de VHistoire littéraire, qui les 
jugent tels, ajoutent, il est vrai, pour justifier leur attribution, que, 
lorsque Bemon travaillait au poème sur la ruine de Troie , « sa muse 
« était » apparemment < mieux montée. » Mais il n'est pas croyable que 
cette muse ait eu deux montures. Gaspard de Barth a proposé-, pour 
moins s'éloigner de Goldast, un autre Bernard, Bernard de Morlas, 

' Les douze derniers vers de cette édi- On les trouvera dispersés dans ce dernier 

lion manquent dans les bons manascrits. poème , aux pa^es âoo , 4oa el ioà du 

Ils appartiennent à Tun des poèmes pré- même volume de M. Éd. Du Méril. 
cédemmenl cités, k celui qui commence ^ CerUe édition a, notons-le, de nom- 

par : breuses lacunes. 

Viribvf , arle, minîs DaDanm daU Troja rainif. ^ Hùt. litt. de la France, t VII, p. SSy. 

TOME xxviii, 2' partie. 56 



HILDKBERT 
DB 1.%VARDIB1. 



hildkmut 

DE LAViRDIN. 



442 NOTICES 

poète plus fécoad que varié, qui fut moine non de Fieury, mais de 
Cluni. Il n'a pas néanmoins insisté sur cette proposition faile à Faven- 
ture et que rien n'autorise. Interrogeons les manuscrits. 

Les manuscrits sont, pour la plupart, anonymes. Tels sont d'abord 
ceux que nous avons déjà cités, au nombre de quatre. Telles sont 
encore les copies conservées dans les n^ 5 129 (fol. 126), iôi55 
(fol. i45) de la Bibliothèque nationale, 88a de Douai, 3o de Char* 
leville, 344 de la Reine, au Vatican, 4^9 et i4â44 de Munich et 
861 de Vienne. Un autre manuscrit pareillement anonyme nous est 
encore signalé par Bandini dans la bibliothèque Laurentienne ^ Mais, 
dans le n^ 883 de Vienne, l'auteur du poème est nommé Primat, 
tandis que son nom est Hiidebert dans un manuscrit de la biblio* 
thèque Cottonienne que nous signale M. Paul Meyer : Cleopatraf A. 
VIII. H ne s'agit plus, on le voit, ni de Bénigne, ni de Bernard, ni de 
Bernon; aucun manuscrit ne les désigne. Mais entre Hiidebert et 
Priniat il faut choisir, et le choix n'est pas facile. 

Nous avons, en faveur de Primat, outre le témoignage du n^ 883 
de Vienne, cette mention de Richard de Fourni val en sa BAlionomie : 
Homeri libellas Iliados et versus Primatis Aurelianensîs de eodem^. Mais 
nous avons en faveur d'Hildebert, outre le témoignage du manuscrit 
Cottonien, cette indication très^précise d'Alexandre Neckam, dans 
les vers déjà cités : 

Plurima festive scrip&it dictamina; scripsit : 

« Sicut hiems launim, ■ — • Pergama flere volo. ■ 

Sicut hiems laaram est Vincipit du long poème d'Hildebert sur Marie 
l'Egyptienne, et les trois premiers mots de nos élégiaqnes léonins 
sur la ruine de Troie sont bien Pergammfierevolo. L'erreur est quelque 
part. Où est-elle? Ëa présence de tels documents, on voudrait s'en 
tenir au doute. Nous proposerons néanmoins, sous toutes réserves, 
la solution suivante. 

' Bandini, Calai, cod. ht bibl. Leur,, * M. L. Deiisie, Cab. des man., t II, 

(. IIJ, col. 753. p. 53i. 



DES MANUSCRITS. 443 

Il existe, comme nous l'avons dit (II, n^ vri), plusieurs poèmes du 
même rythme. sur la chute de Troie, et nous en avons cité deux, 
dont Tun commence par Pergamafere volo, Tautre par Viribus, arte, 
minis. Ils ne sont pas certainement du même poète; ie même poète 
n'aurait pas traité deux fois de la même manière le même sujet. C'est 
pourquoi nous admettons volontiers qu'ils sont f un d'Hildebert, l'autre 
de Primat. Au rapport d'une tradition confuse, Hildebert et Primat 
avaient laissé chacun un poème en vers élégiaques sur la ruine de 
Troie; à chacun d'eux, en conséquence, on aura tour à tour attribué 
le plus estimé. Telle doit être la cause de notre présent embarras. 
Pour nous en tirer d'une façon quelconque, comparons les deux 
poèmes. Le plus ancien est^ comme il nous semble, celui dont les 
premiers mots sont Pergamaflere volo. Nous trouvons , en elFet, dans 
quelques copies de ce poème, à la fin, plusieurs distiques empruntés 
à l'autre; il y a même des manuscrits où le poème Viribas, arte, minis, 
suit immédiatement, tout entier, le poème Pergamaflere voh. Or, si 
nous n'hésitons pas à croire, comme le pense M. Delisle, que Primat a 
dû vivre dans la première moitié du xu^ siècle, il noua parait cependant 
qu'Hildebert , âgé de quarante«cinq ans au début du siècle , était plus 
vieux que lui. Quel est, en outre, le meilleur des deux poèmes, le 
plus latin? C'est encore Pergamaflere volo. Or il est constant que 
Primat, bouffon très-renommé, est resté, comme poète, bien au-des- 
sous d'Hildebert. Ces remarques nous amènent à supposer qu'Hilde- 
bert a fait le meilleur poème « et Primat l'autre. Ainsi le témoignage 
du manuscrit Cottonien et de Neckam serait tenu pour véridique, 
celui de Richard de Foumival ne serait pas contredit, et le copiste 
du manuscrit de Vienne serait seul réprimandé pour avoir imposé le 
nom de Primat à un poème dont le titre et le rytlHnc sont exacte*- 
ment e«ux d'un autre poème vraimtent composé par Prinuit, 

Si cette solution était acceptée, il resterait encore à découvrir Tau-* 
teur d'un troisième poème sur le même sujet et conforme aux précé- 
dents, qui commence par : 

Fervet amore Paris, Trojanis immolât aris, 

5C. 



HII.DEBBKt 
D8 LWAKnn. 



444 NOTICES 

Fratribus ignaris sdnditur unda maris. 

Hii.DBBERT Tciitat Tyodaridcm, favet illa, relinquit Âtridem, 

Prompta sequi Paridem , passa perire fidem . . . 



r>E LAVARDIN. 



Ce poème anonyme est à la page 63 des Carmina Barana. Nous en 
pouvons citer deux exemplaires manuscrits, dans les n^ 849 ^ (^^^* ^9) 
de la Bibliothèque nationale et 796 de Douai. 

XXXII. De missa. — Le n"" 14768 (fol. 89) de la Bibliothèque 
nationale nous offre, peu après le poème célèbre d*Hildebert De 
missa, un autre poème sur le même sujet composé de cent treize 
hexamètres, dont voici les premiers : 

lllud peiiicium quod presbyter induit ante 
Optât adesse fidem, quae débet prima veoire. 
Ora sacerdotis quotiens praecingit amictus, 
Orat ut in sacris sacro sermone fruatur. 
Quae super alba venit désignât virginitatem ; 
Cingula quae lumbos castigai submonet illos 
A desiderio carnis restringere sensum ; 
Ferre jugum Domini stola praedicat, et, quia tangit 
Ima pedum , semper sub eodem vivere signât 

Le n"" 898 de Vienne attribue ce mauvais poème à notre évèque; 
mais il est sans nom d'auteur dans le n^ 1^758 de la Bibliothèque 
nationale. Ajoutons que, dans ce volume, les vers qui le précèdent et 
le suivent immédiatement né sont pas d'Hildebert. L'attribution dû 
manuscrit de Vienne nous parait donc heureusement peu digne de 
confiance. 

XXXIII. De diversis naturis lapidum. — Ce poème est sous le nom 
d'Hildebert dans le n"" io4o de la bibliothèque de Tours. Mais cest 
une fausse attribution. Beaugendre Ta publié sous le nom de Mar- 
bode S à qui le rapportent d'autres manuscrits. 

XXXIV. — Nous terminons enfin cette longue notice par une série 

^ HiUeberti el Marbodi Opéra, col. 1637. 



DES MANUSCRITS. 445 

de pièces empruntées au n^ 36Ô2 de la Bibliothèque nationale. Le 
copiste à qui nous devons ce volume les a recueillies comme étant 
d^Hildebert. Notre avis est qu*il s'est trompé. On les trouve aux fo- 
lios 25 et 26 du volume. 

1. 

Invectio contra hœreticos. 

Cur, Heriberte levis, cur tanquâm bestia sœvis ? 
Cur debaccharis ? Cur in me sic stomacharis ? 
Hostis ut infestus mihi sis, Heriberte, molestusP 
Mecum rixarîs, dicîs probra, magna minaris; 
Sed formido parum quœ jactas verba minarum. 
Die quodcnmque veiis; stat mens immota fidelis. 
Eloquar intrepidus, Christo mihi praeside fidus. 
Cbristus erît tutor, quoniam veracibus uitor. 

2. 

Vilior est humana caro quam pellis ovina. 
Si moriatur homo, moritur caro, peilis et ossa. 
Si moriatur ovis, multum valet illa ruina. 
Extrahitur pellis et scribitar intus et extra. 

3. 

> 

Henricus, rex magni ficus, virtutis amîcus, 
Eligitur, rex efficitur sceptroque potitur. 
Huic mores morum flores, nuUi meliores. 
Iste quidem servando fidem semper manet idem. 
Prostratis, ope privatis, domus est pietatis. 
Datque satis gaudetque datis studio probitatis. 
Est humilis, stellae similis, vultus juvenilis, 
Arte Plato, virtute Cato, rex corpore grato. 
Quid refero? posset Cicero subscribere vero. 
Materiam non perficiam, quamvis Maro fiam. 

4. 

Suscipias bas delicias, vir deiiciose. 
Difficilem reddit facilem sapor hujns aioss. 



HILDEBBRT 
nE LAVARDIN. 



DK I^VàRPIA. 



446 NOTICES 

Oivitibu» plaoet iate cibus novitaie saporis , 
uiu>KBBAT Permollit ventrem, tollit fomenta doloris. 

Sed vinum, nova lux hominun^Y persaepe fréquenta. 
Sic aiunt, sic praecipiunt veterum documenta; 
Cumque petit potum pincerna, sit hoc tibi notum, 
Âd minus ofler ei triplicis tria vasa Llyei , 
Ut satagat normae nectar sorbendo triforme. 
Distentus vino triplici , sub nomine trino , 
Pocuia sic libat ^ . . . '. qui 9»pîus ibat. 

5. 

Optime cantorum* qui splendea lumiue morum. 
Cunctis note loci» dulci modulamine vocis, 
Cantando nam tu aupera» citKaramque lyrauique, 
Nec solum juvenea sed vincis voce Syrenes, 
Nobiliter natua et ab omni parte beatus. 
Hoc praesens festum per te plus fiet honestum. 

6. 

Stéphane, floe juvettum cor habeus intu» aiienum, 
Mitibus es lenis, tumidis leo> vîctus egenis. 
Laudat Francia te quia nii agis immodei^le. 
Muneribus vere nescit tua dextra carere ; 
Das satis, et dum das non decrescis, sed abundas, 
Ne fruimur quod aia ' conviva nepotis. 

7. 

Adam, vir série 

Ciaru^ avornm , 
Vir, vivendo pie. 

Forma bonorum., 
Facti& C»sax eris, 

TfdUtts ore, 
Sed fom» Simm 

Nobiliore. 
Splendet splendidius 

' Mot illisible. — ' ManqiiA mi moU 



DES MANUSCRITS. 

Splendida tota 
Quam solù radius 

Nube remoU. 
Festi pêne fuit 

Pâma sepulta; 
Sed te convaluit 

Prœside fulta. 
Surrexit baculus 

Te médian te; 
Exsultat populus, 

Nubilus ante. 
Cœpto cœpta tuo 

Res manifesta. 
Vivent perpétue 

Regia festa. 



ft47 



HTLDIgBRt 
DR I.AVARDtN. 



8. 

Est laudandus Yvo, quo flores, Francia, vivo. 
Naturae donis mores ornantur Yvonis. 
Si proavos resonem, mirabitur orbis Yvonem. 
Non valet exponi quantus décor assit Yvoni. 
Hic reparans morem festi suscepit honorem, 
Laudis enim quaestum dabit iiii nobile festum. 
Munere communi data sunt ex omnibus uni , 
Ëstque Dei munus qaod cunctis eminet unus. 
Vivere post fata dabit iili fama beata; 
Nescit fama mori quem tanto servit honori. 



9. 

Hic aper invictus magnos dare noverat ictus, 

Hujus enim dente multi periere repente. 

Praeda canum factus crudeies nunc luit actus, 

Nunc luit et juste vitae commissa vetusUe. 

Dente timebatur, jus est ut dente teratur. 

Haec noces, esca, tamen, nisi sint bona vina juvamen, 

Nam caro verrina multis solet esse ruina , 

Et nocet aeternum si desit forte Falernum. 



HILDBBEIIT 
DE LAVARDTN. 



448 NOTICES 

Nous n'avons rencontré ces vers que dans le volume cité. Le co- 
piste de ce volume les a donc attribués seid à notre évèque. On a déjà 
remarqué qu ils sont indignes de lui. Il y a des incorrections de toute 
sorte qui trahissent Tinexpérience du poète, et même celle du gram- 
mairien. 11 nous semble même que ce méchant versificateur vécut 
quelque temps après Hildebert. Nous rapportons, en effet, les vers 
qui concernent le roi Henri, nouvellement élu, rex corpore grato, au 
roi d'Angleterre Henri II, dont on a souvent célébré la beauté. 

De tous les poètes du xii^ siècle, Hildebert était assurément le plus 
connu. Si nous avons prouvé quon le connaissait mal, nous aurons 
fait soupçonner qu'on ne possède pas des informations plus sûres sur 
d'autres poètes du même temps qui n'eurent pas une si grande re- 
nommée. C'est, en effet, un soupçon qu'il faut avoir. 



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Mémoires de l^Agadémie. Tomes I à XII épuisés; tomes XIII à XXVIII; tome XXIX, 
i** partie; chaque tome en a parties ou volumes ia-4^. Prix du volume. i5 fr. 

Le tome XXII (demi- volume), contenant la table des dix volumes précé- 
dents , , , • • 7 fr. ôo 

Mémoires présentas par divers savants X l*Acadbmib : 

i'*' série : Sujets divers d'érudition. Tomes I à VIII; t. IX, i** partie, 
a* série : Antiquités de la France. Tomes I à V. 

A partir du tome V de la i" série et du tome IV de la a* série, chaque 
tome forme a parties ou volumes in-4^t Prix du volume 1 5 fr. 

Notices et Extraits des manuscrits de la BiBLioTniQUE nationale et autres 
BIBLIOTHÈQUES, publiés par llnstitnt de France. Tomes I à X épuisés; 
XI à XXIII; XXIV à XXVin, a* partie, in-A*. Prix des tomes XI à Xffl, 
chacun i5 fr. 

A partir du tome XTV, les Notices et Extraits se divisent en deux sec* 
tions, la première orientale, et la seconde grecque et latine. Chaque section 
forme un volume à part, au prix de i5 fr. 

Le tome XVm, a* partie (Papyrus grecs du Louvre et de la Bibliothèque 
nationale], avec atlas in-fol. de 5a planches de fac-similé» se vend. • . 45 fr. 

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FRANCicAS SPECTANTIA, Dunc uova ratioue ordinata, plurimumque aucta 
jubente ac modérante Academia Inscriptionum et Humaniorum Litterarum. 
Instrumenta ab anno cdxvii ad annum dccli* a volumes in-fol. Prix du 
volume 3o fr. 

Table chronologique des diplômes , chartes, titres et actes imprimés concer- 
nant L«BiSTOiRE DE Frange. Tomcs I à IV épuisés; V à VIII, in-fol. (Touvrage 
est terminé]. Prix du volume • . . 3o fr. 

tome xxviii, a* par lie. bj 



450 PUBLICATIONS DE L'ACADÉMIE. 

Ordonnances des rois de France de la troisième race, recueillies par ordre 
chronologique. Tomes I à XIX épuisés; XX, XXI et volume de table, in-fol. 
Prix du volume 3o fr. 

Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tomes I à XIX épuisés ; 
XX à XXIII, in-fol. Prix du volume 3o fr. 

Recueil des historiens des Croisades : 

Lois. [Assises de Jérusalem.) Tomes I et II, in-fol. Prix du volume. 3o fr. 

Historiens occidentaux. Tome I en 3 parties, in-fol 45 fr. 

Tomes II et DI. Prix du volume 3o fr. 

Historiens arabes. Tome I, in-fol 45 fr. 

Tome II . 2* partie, in-fol aa fr. 5o 

Historiens arméniens. Tome I, in-fol 45 fr. 

Historiens grecs. Tome I, in-fol 45 fr. 

Histoire littéraire de la France. Tomes XI à XX VU (tomes XIV, XVII, XXI, 
XXIII épuisés), in-4**. Prix du volume 21 fr, 

G ALLIA cBBtsTiANA. Touie XVI, in-fol. Prix du volume Sy fr. 5o 

Œuvres de Borghesi. Tomes VII et VUI. Prix du volume. .' 20 fr. 

EN PRÉPARATION : 

Mémoires de l* Académie. Tome XXIX, 2* partie. 
Notices et Extraits des manuscrits. Tomes XXIV et XXV, i^' partie. 
Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XXIV. 
Recueil des historiens des Croisades : Historiens occidentaux. Tome IV. 

Historiens grecs. Tome II. 

Historiens arabes. Tome II et III, i^' partie. 

Histoire littéraire de la France. Tome XXVIII. 
Œuvres de Borghesi. Tome IX. 



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