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Full text of "Notices sur les familles illustres et titrées de la Pologne, surivies de trois planche colriées contenant les armes des familles mentionnées dans ces notices"

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^^^  M.  L 

929.738 

Ur8n 

1940094 


■  ION 


iifn'-M^.P9,'i!r',T,y  PyP.UÇ  LIBRAR 


3  183300669  4431 


NOTICES 


LES  Fx\.MILLES 


II.MISTIIKS    F.T    TITHKKS 


DE  LA  POLOGNE 


lïub  PUVJIB  COLOKIÙS  CuMlNOT  ILS   IkïlS   DIS  MyUllJ   ilEMluWtt.'.  HM  CLS  ^OIi^t^ 


ujhCi-ûJiu^ 


---  =\-^^3ai«i^^- 


PAIUS 

A.   FRANCK,   LIIJRAIUE 


67      RLE    DE    RILIILLIEU 


BKlJ.\KI.l.b;SKTLKnV.IG 
A.p.Af  RUlî,UR[!l)ELilIOUHT  t",  ÉUlTEtRS 


RUH  ROïVLK,  S,  IMPASSE  Df  PVRC 


18G2 
Tous  Jroilî  rocTU's 


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1^40094 


I  ' 


Uruski,  Seweryn  Hrabia 

Notices  sur  les  famills 
Illustres  et  titrées 


■  Dallas 


1973 


3m 


// 


NfrnnKs 


LES  FAiMILLES 

ILLlSTIlF.s    F.T    TITKtiFS 

DE    LA    POLOCXK 


(\ 

Public  Library 

0CT3  0  1973 

Dallas.  Texas 


J  A     'Kl 


O' 


tf.'f. 


Brux.  —  Typ  .  A.  Lacruix,  YtnEOKCk.iiijvïN  ti  C',  rue  Royale,  3,  inip.  Ju  Panv 


Uî? 


Ce  (ivre,  dont  les  élcwoits  ont  été  co)iscteneieuseine)it 
réiDiis,  o7  (léilié  à  luiis  les  Soin  crains  ijui  rc(jncut  sur 
les  débris  de  iancioine  Vuhujne,  et  éi  tous  les  Polonais 
vraiment  NoIjIcs.  C'est  lui  assurer  de  ])uissants  et 
nombreux  jirotccteurs. 


R0TICC3  SOa   lEi  rAMJLLES  NOUl.rS  DE  LA  PûLOONl. 


814 


_  nemarque  :l.A  Pologne  se  Irouvanl  morcelée  cl  incorporée  dans  des 
Etals  de  natioualitc^s  ilivorsps,  il  a  jiaru  convcnalilc,  au  lieu  du  Icxlc 
polonais,  de  iJul,lior  riuivia-o  ou  langue  franrai.,c,  celle-ci  éianl  la 
langue  la  plus  giinûralemenl  conii)risc  et  parlt^e. 


LMRODUCTIUN 


Depuis  longtemps  ces  notices  sur  les  familles 
illustres  de  la  Pologne  avaient  été  rcunies,  lorsque 
la  publication  des  notices  sur  les  ])iinci])alcs  familles 
de  la  lîussielit  pensera  l'auleui'  de  ces  notes  sur  les 
familles  titrées  de  la  Pologne,  (ju'elles  seraient  un 
complément  naturel  de  l'ouvrage  du  comte  de  Alma- 
gro.  kn  etl'et,  la  Pologne  el  la  llussie,  tantôt  comme 
cnn(Miii(\s,  (ant(")t  comme  ayant  des  intéi-èts  com- 
nnins,  ont  toujours  été  dans  des  i-apports  constants  et 
intimes  :  cidin  la  domination  polonaise  longtemps 
ctaMic  dans  une  grande  })artie  des  provinces  russes, 
et  mainlenant  la  réunion  dd  la  princijKile  moitié  de 
la  Pologne  au  sce[)tre  moseovite,  ont  tellement  con- 
fondu l'histoii'e  de  ces  tleux  pays,  (pi'il  tlevient  égale- 


XII  NOTICES  SLll  LF.S  FAMILLES  NOIU  ES  DE  LA  POLOUNE. 

iiuiiit  iiiii)Ossil)lc  (le  sépaifi-  les  souvenirs  dos  familles 
qui  ont  illustré  ces  deux  nations. 

Qu'on  ne  s'y  nu'prcnne  pas  :  il  s'agit  ici  des  rap- 
ports forcés  qiK^  la  volonté  divine  a  (îlablis  entre  deux 
peuples  voisins  et  olM'issant  aujourd'hui  à  un  même 
souverain,  et  niilIciiK  ni  d'un  rapprocliement  entre  la 
vieille  noblesse  iiKh'peiMlanti^  de  la  PoloLine  et  la 
classe  i)rivil(''L:i('e  ({('si-iiée  sous  le  même  nom  en 
Russie.  La  rvn>.sie  a  eu  ses  Iniidz,  ses  hoyaiils,  mais 
elle  n'a  jamais  eu  de'  uohlcssc.  Klle  est  le  seul  pays 
de  l'Europt;  ampu'I  cette  gloire  immortelle  ait  man- 
qué (i).  Car  il  ne  faut  pas  seulement  voir  dans  la 
noblesse  une  classe  jouissant  de  grands  privib'ges, 
accaparaii!.  les  lioMneui-s  et  la  [)iiissance,  telle'  enlin 
(jiie  l'ont  rejin'-senh'iî  ses  détracleiirs  (jiii  n'avaient 
d'intérêt  (ju'à  laiie  ressortir  ses  abus;  il  faut  y  voir, 
et  alors  on  la  M'iière,  un  corjis  soumis  aux  règles  les 
]dus  gé'nt'reuses  de  riionneiir  et  de  la  ndigion  eliré- 
lienne,  alors  (ju'iiiie  barbarie  ciiudle  dégradait  tous 
les  peu[)les  :  un  coips  dont  (dia(|ue  membre  ennobli, 
épuré  par  le  ba[itêine  de  la  cbev;di'rie,  prêtait  le 
sublime  serinent  de  piol('ger  le  faible  contre  la  léi'O- 
cit('  brutale  du  foi  t,  de  |u''iir  en  défendant  sa  pati'ie 
c!  sa  foi  :  iiii  emps  ciiliu  auijut  I  les  nations  ont  dû 
la  conservation  et  le  (b'-veioppeinent  de  tous  ces  sen- 
timents d'Iiouneiir,  de  justice,  d'all'abililé  et  de  goût 

(I     \ii  (o:nmfrf.i:,-ni  .1»  un'  »ir.|,.,  ii  r|iiiiriimo  croisade  fil  n.-urir  la  cLovalerio 
D-.iu-  .liiik  r.L.iif.-  litit.  .^CiHlaulhiupIo,  juj.iiifj'liui  laTurTuic  d'Europe. 


INTRODUCTION.  •  "•  xill 

qui  ont  fait  naître  cette  civilisation  l'affîncc  dont 
nous  nous  enorgueillissons  aujourd'hui.  C'est  à  cause 
de  ces  immenses  bienfaits  que  le  cd'ur  reconnais- 
sant et  la  saine  raison  dos  peu[)Ies  a  eonsei'vé  à 
cette  noble  classe  un  i-espccl  (jiu'  n'ont  jiu  diMmire 
ni  les  abus,  inévitable  mallicur  de  rimjiciïcction 
Immaine,  ni  les  révolutions,  ces  lumlx  aux  du  passé, 
ni  l'aeliarnemml  délétère  de  ses  cnvieu.v  détrac- 
teurs. 

.  I.a  Russie,  n'a  jamais  connu  cette  institution  bien- 
faisante, inspirée  au\  puissants  de  la  teri(i  par  l'étin- 
celle divine  (pii  anime  notic  âme,  cette  association 
sublime  qui  avait  pour  règles  l'houm'ur  et  la  loi,  et 
qui  est  le  berceau  uni(|ue  de  toute  noblesse.  .Vux  xii" 
et  xin'"  siècles,  lorstjue  la  cbevabu-ie  brillait  de  cet 
éclat  [)uissant  dont  les  deiniers  i-ayons  viennent 
encore  à  travers  les  siècles  éclairer  les  juines  du 
passé,  les  Moscovites  gémissaient  sous  le  joug  des 
Mongols;  vers  la  lin  du  xiii'  siècli>,  ils  cbassèrent,  à 
la  vérité,  ces  barbares  ib;  l'Asie.  Leur  unique  ilistinc- 
tion  sociale  était  dans  la  possession  ;  les  privib-giés, 
ceu\  (pii  possédaient  beaneonp,  n'élaii'iil  unis  par 
aucune  règle  commune,  j>ar  aucun  but  géu(''r(Mix, 
élevé;  la  coiisei'vatioii  d(^  leurs  terres,  (b'ieui's  ri(dies- 
ses,  et  le  soin  de  les  augmenter,  les  oeeiipaieiit  uni- 
quenituit.  Aussi  sous  hvan  le  (>!ii(  1  ^1),  les  grands  ne 

(1)  I»ari  IV,  buruoiuiuu  ausji  le  Toirible. 


1^1  ,  'l  covl  ,1 


XIV  NOTir.F.S  SUR  LES  FAMll  I.FS  NORLKS  DE  L\  POl.Or.NE. 

trouvèrent  pour  lui  n'sistfM*  ni  force  ni  vertus  en  eux- 
niènics,  ni  crédit  ni  soutien  dans  le  peuple.  Si  la 
Russie  avait  eu  une  noblesse,  un  tel  abandon  de  tous 
ses  devoirs  envei's  la  jiatrie  l'eût  rendue  indigne  de 
ce  beau  nom  :  mais  elle  n'en  avait  jjoint,  et  les  kniaz 
et  les  boyards  restèrent  toujours  les  grands  de  l'cin- 
pirc.  Pierre  le  Grand,  jaloux  de  celle  civilisation  (jui 
faisait  si  noblement  briller  toutes  les  nations  d'Ku- 
rope,  tandis  ([ue  seuls  ses  sujets  étaient  restés  dans 
leur  primitive  et  sauvage  barbarie,  résolut  de  leur 
donner  au  moins  l'apparence  de  tous  ces  avantai:es, 
qui  leur  man(jiiaienl.  Vouv  se  i'(.'lc\er  de  cette  infé- 
riorité, il  levèlil  de  noms  euro[)éens  les  institutions 
et  les  distinctions  do  son  pays;  ses  kniaz  et  ses  boyards 
reçurent  les  titres  civilisés  de  comtes  et  de  princes, 
comme  le  souverain  avait  fait  (iisj»araltre  son  nom 
de  czai'  pour  le  remplacci-  j»ar  le  titre  pompeux  d'cm- 
})ereur.  Ces  nouveaux  titres  l'mriit  accompagnés  de 
brillantes  armoiries,  et  la  Tlussie  crut  posséder  une 
noblessi',  parce  ([u'elle  s'en  était  appi'Opriée  les  insi- 
gnes :  Mais  la  Hussie  dans  sa  .situation,  se  fait  illu- 
sion à  elle-même. 

Pierre  P'  crut  ({u'il  sutliiait  de  sa  volonté»  poui-  créer 
une  noblesse.  .Mais  un  iibizc  ne  peut  pinnluire  une 
noblesse  pas  plus  ([u'une  civilisation.  Le  czar  oublia 
ou  ne  voulutpasse  rap[)eler.  qu'il  est  îles  cboses  <pii 
pour  exister  ont  dû  nailre  cl  se  dévelo[»per  ilans  un 
temps  et  sous  des  conditions  données,  et  que  pour 


INTRODUCTION.  XT 

avoir  quelque  valeur  elles  ont  besoin  d'être  reconnues 
par  tous.  L'institution  de  la  noblesse  est  une  de  ces 
choses  :  c'est  à  l'exercice  des  saintes  obli<ialions  de 
la  chevalerie  qu'elle  a  dû  son  existence.  Là  oij  il  n'y 
a  pas  eu  de  chevalerie,  il  ne  peut  pas  y  avoir  de 
noblesse,  car  on  ne  peut  donner  le  même  nom  à  des 
distinctions  de  nature  et  d'origine  toutes  dilTêrentes. 
SuHirait-il  aujoui-d'hui  (]ue  le  sultan  investisse  du 
titre  de  nobles  tous  les  employés  de  ses  pachalics 
pour  que  riùnope  les  confonde  avec  les  antiques 
races  de  ses  gentilshommes?  Les  [)rinces  et  les  comtes 
russes  eux-mêmes  s'indigneraient  peut-être  d'une 
pareille  identité. 

La  bienfaisante  inlUience  de  la  chevalerie,  cet 
unique  berceau  de  toute  noblesse,  s'est  arrêtée  aux 
limites  orientales  de  la  Pologne.  Mais  ici,  comme 
dans  les  royaumes  de  l'Occident,  cette  association  des 
puissants  de  l'Klat  dans  un  but  d'intéiêt  général  et 
de  vertueuses  pratiques,  a  pcjrté  dt;  nobles  fruits. 
Grâce  à  elle,  la  Pologne  est  restée  pendant  huit 
siècles  une  barrière  infranchissable  pour  cette  sau- 
vage barbarie  du  Nord  qui  tentait  sans  cesse  d'enva- 
hir l'Europe,  et  qui,  envoyant  à  la  con(}uêtc  ses 
innombrables  hoides,  lut  toujours  refoulée  par  la 
chevalerie  polonaise,  tandis  que  celle  des  autres 
pays  combattait  loin  de  ses  foyers  tlaiis  l'intérêt  de 
la  foi.  C'est  avec  son  sang  versé  [)our  la  dé-fense  de  la 
religion  et  pour  la  cause  de  tous  les  peuples  civilisés 


XVI  NOTICES  SLTi  LUS  FAMILLKS  NODLES  DE  LA  POI.OC.NE. 

que  la  nol)lcssc  de  Pologne  a  écrit  ses  diplômes;  voilà 
pourijiKji  clic  peut  s'égaler  sans  crainte  à  la  brillante 
noblesse  de  Fiance,  d'Alleniagne,  de  tout  ruccidiMiL 
de  l'Eui'ope  enfin,  car  toutes  ont  acquis  une  gloire 
égale  en  combattant  [>our  la  même  cause,  en  obéis- 
sant aux  mêmes  serments. 

A  partir  des  pi'cmières  années  du  xv"  siècle,  la 
noblesse  litbuanienne  a  gloiicusement  contiibué 
aux  exploits  de  la  ebevalcrie  polonaise,  lorsque 
celle-ci  eût  adopté  dans  son  sein  les  premiers  d'entre 
les  seigneui's  de  la  Litbuanie,  après  que  ce  ducbé 
eût  été  réuni  à  la  Pologne  et  convei'ti  au  eliristia- 
nisme.  ?ilais  de  cctlc  éjxxjue  seulement  date  l'illus- 
tration nobiliaire  des  familles  lilliuaniennes ,  car 
alors  seulement  elles  fmciit  initié(;s  aux  belles  insti- 
tutions de  la  cbevalerie;  et  c'est  un  soin  bien  inutile 
que  se  donnent  quebjues-unes  d'entre  elles  que  de 
recliercber  au  delà  de  ce  lem[)S  une  généalogie  }tar 
laquelle  elles  essaient  de  reculer  et  de  grandir  leur 
origine.  Ccunme  tous  les  bommes,  les  Litbuanicns 
dcscend(.'nt  sans  doute  d'Adam,  et  ont  une  égale 
ancienneté  d'existence.  Mais  comme  nobles,  ils  no 
datent  (pie  du  jour  où,  embrassant  la  vraie  foi,  ils 
furent  admis  à  riionneur  de  faire  partie  du  corps  de 
la  noblesse  polonaise,  et  ne  doivent  jamais  oublier 
que  celle-ci  est  leur  aiiu-e,  et  K'S  a  précédés  dans 
cette  glorieuse  canicie  par  ciinj  cents  ans  d'illus- 
tration. 


INTHOULCTION.  XVll 


II 


La  Pologne  n'est  plus,  mais  les  Polonais  existent 
encore.  Tant  que  ce  nom  et  les  sentiments  (ju'il 
réveille  dans  les  C(rurs  généreux,  subsisteront,  (jui 
peut  atïîriner  que  la  P(jIogne  ne  se  relùvei-a  point 
une  fois  encore  de  ses  ruines?  Toi.'l  au  contraire  doit 
le  faire  croire. 

Le  irouvernement  russe  dont  les  institutions  ne 
sont  pas  encore  sulUsamment  appropi-iées  aux  l)e- 
soins  des  sociéti^s  modernes,  ne  peut  compter  obte- 
nir une  stabilité  et  une  Irancpiillilé  (juà  la  condition 
de  suivre  la  marcbe  progi-essive  (]ue  son  souverain 
aclutd  cbercbe  à  lui  iniprinuM-. 

Les  traités,  (jui  liaient  la  Russie  à  la  Prusse  et 
à  rAutriche,  résultats  deviMiemeuts  dès  longtemfis 
accomplis,  doivent  cédiM-  à  des  alliances  d'un  intérêt 
constant  avec  les  puissances  d'Oceident;  alliances 
inévitables  et  duiabli'S,  puis(ju'tdles  n'aui'unt  plus 
pour  motif  un  ('vénemenl  j>a>,^.ager,  mais  bien  l'éter- 
nelle union  de  la  civilisation. 

Il  n'est  pluspersonne,  (piebpie  peu  initiée  aux  ques- 
tions [)oliti(|ues  qu'elle  soit,  (jui  ne  comprenne  (jue  les 
intérêts  matériels  de  l'Autrielie  doivent  la  sépai'cr  de 
la  Russie.  Iiidejieudamiiieiit  du  Lierme  ancien  et  con- 
stant de  l'ivalili'  entre  ces  deux  gouverm.'menls  ,  que 


■.:o;'\ 


rV'III  NOTICES  SLIt  LES  FAMILLES  NOUEES  DE  LA  POLOGNE 

renferme  la  vieille  qiiesliun  de  suprématie  en  Orient, 
et  dont  le  dénouement  semble  tùi  ou  laid  devoii-  se 
compliquer  d'une  (jueslion  de  possession  en  Tur(]uie, 
l'Autiiclie  a  déplus  réeenls  sujets  de  défiance  conlie 
son  allié.  On  a  vu  en  elfet  l'éeeninient  dans  les  pi'ovin- 
ces  slaves  de  l'empire  anlricliicu  un  nouveau  léiniont 
s'agiter  et  grandir;  sous  ce  gouvenirinfiii  cojmu  p(jiii' 
aimer  et  respecter  les  usages,  les  institutions,  les 
privilèges  mêmes  de  ses  provinces,  autant  (ju'ils  sont 
compatihles  avec  les  intt'ièts  île  l'empire  tout  entier, 
on  entend  réclamer  de  nouvelles  garanties  de  natio- 
nalité, et  des  voix  indiseréliîs  ,  peiil-étr(î  même  cou- 
pables, ont  ap[Kl(''  toutes  les  j)euplades  à  se  r(''unir 
pour  ne  former  ({u'un  seul  i;nijiire  sous  le  jiutronagc 
du  j)lus  étendu  des  ÏA:\[s  slaves  il'aujoiird'hui,  c'est  à 
dire  de  la  Tiussie  (1).  Sans  doute  le  sage  izouvei'nc- 
mcnt  qui  régit  l'Auti-iclie  a  depuis  longtemps  ajipié- 
cié  la  cause  d'im  [)areil  langage;  puisse-t-il  surtout 
détourner  des  {)euplades  slaves  cet  es[n'it  de  vertige 
qui,  sous  une  fausse  ajq)arcnce  de  nationalité,  leur 
enlèverait  leur  autonomie. 

Maintenant  qu'on  ne  vienne  ])as  dire  (ju'une  con- 
formité de  principes  doit  unir  le  calnnet  de  Vienne 
à  celui  de  Pétersbourg  :  on  trouve  au  contra ii-e 
disscmlilance  complèle.  Peut-on  comi)arer  au  gou- 

(l)  Il  e^t  1  rern.iri|ULT  que  p.iriQi  les  piys  sl-'^Ci  qui  apparlirniicnl  1  la  couronne 
autricliiouiic,  li  ri.iliciu  seuli-  nu  soit  p. uni  a»io,;.ic  a  ci»  inipruilcnlt-i  iiuuifcsUliDus, 
qui  oui  aurioiii  trouvé  UQ  cndil  ili-plorablu  eu  Croalu',  dans  le  parti  iUrnouimo  le  parti 
Jltyricu. 


INTRODUCTION.  XJI 

vernement  réputé  absolu,  il  est  vrai,  mais  irrévoca- 
blement lié  à  des  lois,  à  des  usages  qu'il  ne  peut 
enfreindre,  à  l'opinion  publi(jue  ({u'il  ne  peut  pas 
braver,  qu'il  ne  souhaite  même  pas  de  méconnaître, 
un  irouvernement  dont  le  chef  comme  un  véritable 
père  de  famille  reçoit  lui-iiiémc  les  plaintes  du  plus 
humble  de  ses  sujets,  redresse  les  injustices  com- 
mises envers  ceux  qu'il  considère  comme  ses  enfants, 
et  qui  console  ceux  (ju'il  ne  peut  aider?  Et  ces  deux 
gouvernements  si  différents  par  leur  essence,  si 
différents  dans  leurs  procédés,  obéiraient  aux  mûmes 
principes.  Cela  n'est  pas  croyable.  Tous  deux  à  la 
vérité  ce  sont  posés  dans  les  derniers  événements 
qui  ont  agité  l'Europe  comme  défenseurs  de  la  légi- 
timité? Quel  espoir  du  reste  doit-on  garder  à  cet 
égard  quand  on  a  vu  le  plus  noble,  le  plus  vertueux 
des  monar(|ucs  de  la  liussie,  ne  pouvoir  échapper 
à  l'induence  de  traditions  funestes,  ni  trouver  de 
sauvegai'de  dans  les  ({ualités  de  son  cœur  généreux 
et  clément. 

Si  l'union  de  l'Autriche  et  de  la  Russie  n'ofl're 
aucune  garantie  de  durée,  celle  de  la  Russie  et  de  la 
Prusse  en  otlre  moins  encore.  Dans  un  pays  dont 
l'administration  et  les  institutions  sont  aussi  libé- 
rales qu'elles  le  sont  en  Prusse,  je  dis  libérales  dans 
la  plus  saine  et  la  meilleure  acception  de  ce  mot,  qui 
laisse  aux  mteui-s,  à  l'indusli-ie  et  aux  idées,  la 
faculté  de  se  développer  dans  tout  ce  qui  est  utile 


XX  NOTICES  SUR  LES  FAMILLES  NODLES  HE  L\  POLOGNE. 

et  qui  110  leur  impose  de  limites  que  lorsqu'elles 
s'égarent  d'une  manièrti  iiuisiMe;  dans  un  tel  pays, 
ro[)inion  publi(|ii(^  a  une  puissance  (jue  rien  ne  sau- 
rait balancer,  (jue  le  souverain,  (juoique  absolu  en 
principe,  ne  saurait  méconnaître  sans  danger,  et  à 
laquelle  un  gouvernenu'iit  aussi  conciliateur  et  aussi 
prévoyant  que  celui  de  la  Prusse,  fait  des  concessions 
quchjucfois  lentes,  mais  continuelles. 

.C'est  dans  celle  ru[)ture  inévitable  de  deux  des 
gouvernements  co-parlageants  avec  le  troisième,  (juc 
la  Pologne  doit  mettre  tout  son  espoii*,  soit  d'entièi'c 
résurrection,  soit  du  moins  de  nationalité.  A  Dieu 
nu  p!ais(!  que  je  nui  fasse  jamais  l'aputie  d'une  itensée 
de  révolte;  loin  de  moi  l'idée  de  précber  l'insurrec- 
tion et  le  trouble,  et  d».'  vouloir  attaquer  rcxistencc 
légitime  des  faits  accomjdiset  consacrés  par  le  temps 
et  les  traités.  C.o  (jui  naît  d'une  manière  illégale, 
poite  en  soi-ménu'  \r  g(>rme  de  sa  desti'uetion.  Si 
(|utd(|Ut'  (diosc  pouvait  compromettre  dans  l'avenir  la 
cause  de  la  Pologne,  ce  (pii  pourrait  resserrer  de  nou- 
veau les  liens  rebidiés  d(»  ses  maîtres,  ce  serait  i)ré- 
cisénuMit  cet  esj)rit  turbulent  cjui ,  voulant  i)roriter 
des  premiei'S  embarras  d'une  nu\sint(dligence,  leur 
ferait  oubliei'  leiiis  (pierelles  pour  s'opjioser  à  un 
danger  commun.  Tue  noble  cause,  comme  ('(die  de 
la  nationalité  [jolonai^e,  ne  d(jit  triomplier  (pie  par 
des  moyens  justes.  Alors  seulenuMit  son  trioiiq)lie 
sera  durable. 


I.NTIIODLCTION.  .  XXl 

Elle  doit  triompher  et  elle  hioiiipliciit  jkh-  la  voloiilé, 
le  concours  et  l'appui  des  puissances  mcme  (|ui,  j)oui' 
diniiiiuci'  la  pi'oio  de  la  Taissii^  st,'  sont  associées  à 
son  acte  de  spoliation;  elle  tiionipheia  lorsque  ces 
puissances  seiont  convaincues  de  trouver  en  elle  une 
alliée  lidèle,  dévouée;  lorsque  par  cette  lidclité  et  ce 
dévouement,  elleaura  réveilléclioz celles-ci  le  remoi-ds 
d'un  acte  injuste;  lùrs(|U(.'  cnlin  ces  puissances  se 
seront  assuré  que  les  avanlaires  niati'tiels  attachés  à 
la  possession  de  ({uchpies  pi-ovinces  de  jjlus,  sont 
loin  de  halancer  les  dangers  «pi'aniène  un  contact 
immédiat  avec  un  ïiVdl  à  la  lois  pcrvci's,  amhitieux  et 
harhare.  Alors,  mais  alors  seulement,  et  api'ès  s'être 
montrée  reconnaissant»;  envers  les  pays  dont  les  gou- 
vernements lui  ont  été  doux  et  hlcnveillants ,  la 
nationalité  polonaise,  encouragée»  et  soutenue  par 
eux,  renaîtra  de  ses  ruines;  elle  renaîtra  lorscjue  ses 
deux  jirotectrices  naturelles,  cpii  turent  autrefois 
aussi  protégées  par  elle,  auiont  mis  à  l'épreuve  sa 
loyauté,  son  dévouement;  lorscjue  enlin  elles  seront 
convaincues (pi'idles  ne  jieuvent  mieux  sahriter  contre 
la  harharie,  la  corruption  et  les  hordes  du  noid,  qu'en 
leur  opposant  ces  im])érissahles  ratieunes  nationales, 
qui  sont  contre  les  invasions  des  nmi's  vivants  et 
impénétrahles!  Peu  importe  (|ue  cette  existence  nou- 
velle se  d('veloppe  sous  un  l'égime  de  complète 
indépendance,  ou  hien  encore  sous  une  foi'me  de 
soumission  aux  gouvcu-nements  (pii    l'auront  provo- 

NOnCEJ    SUlI    LUS    rAXILLtt    >ullLBi    [IK    LA    fitLlJ'iMI.  t 


XXII 


NOTICI'S  SLll  LF.S  lAMII.I.rS  NOnLI.S  DE  LA  l'OI.OGNt: 


quée.  L'esscMilicl ,  c'est  (jue  l'esiirit  iiatiunal  de  la 
Poloi^iic  se  sera  relevé,  (jii'il  se  sentira  |)roté{;é,  encou- 
ragé, étendu  :  et  le  loyal  et  l)on  usai;e  (|ui  en  sera 
fait,  niéi'itera  sans  doute  à  eet  infortuné  pays,  cette 
divine  protection,  ijui  seule  [u'Ut  l'aire  clianucr  des 
jours  de  jjcrsc'cutlon  et  de  malheurs,  en  des  joui's  de 
juie  et  de  pi ospcrili'. 

C'est  |)Our  ce  temps  de  la  renaissance  de  la  Pologne 
sni-tout  ipie  ces  iu)lices  ont  été  éciàtes.  Soit  en  cU'et 
que  la  l'oloi;ne  recouvre  son  entière  indépendance, 
soit  (pie  moins  heureuse  clh^  n'ohtieniie  s(nis  une 
domiiialiôu  eli'angère,  mais  amie,  cjue  le  lihri;  deve- 
loppenu'iit  de  ses  usaj;es,  de  ses  [iriviléges,  de  son 
esprit  national,  elle  n-lrouvera  dans  cette  courte 
iionienclaluie  h.'S  noms  des  l'amilles  illiisties,  (jui 
ayant  eontrihué  naguère  à  sa  grandeui-  et  à  sa  puis- 

•    sance,  se  iloivciit  cualement  à  sa  i-(''^(''nérati()ii.   Ces 
"•   noms,   en    ranimant    l'espoir   et    la    conliance    dans 

''  l'esprit  lie  la  nalidu,  lapjiclh'roiit  égalciiu/il  à  ceux, 
qui  les  portent,  h's  devoirs  (pi'ils  leur  imposent; 
comme  ils  guiilcront  aus.-,i  les  gouvernements  qui 
auront  intéi'ét  à  reh'ver  la  natiomdité  polonaise  dans 
le  moyen  le  [dus  sur  et  K;  j)lus  l'aeile  d'y  parvenii', 
qui  est  de  rciuli'e  leur  j)uissanei>  et  leur  éclat  à  ces 
anliipu'S  races,  dont  les  vieilles  gloii'cs  ont  [loussc 
dans  les  eœui's  populaires  des  racines  si  prolondes 
de  reconnaissance  et  de  sympathie.  Il  y  aura  bien 
quelques  (amilles,  en  petit   nombre  beuieusement, 


IMr.OlilTTION. 


WIII 


dont  les  noms,  au  lieu  de  rappeler  dos  traditions  de 
courage  et  de  dévouement  à  la  j)atiie,  ne  présente- 
ront que  des  imai^t-s  honteuses  de  trahison  et  de 
vénalité  :  \h)Uv  e(dles-là,  peu  nomhri'uses,  je  le 
ré()ètc,  le  triste  souvenii-  des  moNcns  auxquels  elles 
ont  dû  leur  élévation,  deviendra,  il  faut  l'espérer,  un 
motif  puissa/it  jjour  (diereher  à  l'aire  ouhlier  par  une 
conduite  nieilh'ure,  la  Ih'l lissante  origine  de  leui* 
loi'tune.  D'ailleurs,  si  leurs  honteuses  tiadilions  sem- 
blaient devoir  les  exclure  d'un  ouvrage  destiné  à 
raj)[)eler  des  noms  illusties,  leur  position  élevée  doit 
leur  en  ouviii'  l'aeeès,  et  nous  ainujus  à  le  ci'oire, 
elles  sauront  se  rendic  dignes  d'une  pari'ille  com- 
munauté d'honneui'.  , 

Un  autre  motif  important  nous  a  déterminé  à  rns- 
semhler  ainsi  en  un  seul  corps  les  noms  des  familles 
qui,  |(ar  leurs  titi'cs  et  leur  position,  doivent  naturel- 
lement se  trouver  à  la  tèli'  du  pavs  eMi  cas  triine  réor- 
ganisation de  la  Pologne.  Kn  elVet,  une  des  causes 
les  jdiis  actives  et  les  plus  puissantes  de  la  déca- 
dence de  cette  malheiireiisi.'  nation,  jieut  èdc  attri- 
buée bans  conli'edit  à  cette  absence  elle/  elle  de 
lixité,  d'iiérédilé  dans  les  distinctions  sociales,  dans 
la  hiérarchie  des  classes.  La  consé(juence  immédiate 
de  cette  loi  a  été  la  fuiuste  aholiti(jn  ilu  seul  ju-in- 
cipe  <pii  garantisse  la  duiu'e  d'un  empiie,  labolilioii 
de  l'hérédité  de  la  c(Hironne.  Les  pernicieux  elVefs  do 
ce  système  qui  |)lait  tant  aux  masses,  parce  (ju'il  les 


XXIV 


NOTICRS  suit  l.i:S  KAMILLKS  NOlU.F.S  ItE  1,\  POLOr.NE 


flatte,  mais  qui  poi-le  en  lui-même  un  germe  mortel 
pour  les  nations,  se  développèi'ent  ensuite  avec  une 
effrayante  intensité.  Aurniic  ciistirjction  ne  se  trou- 
vant l)as(''e  sur  un  droit  iiuinualjlc ,  ou  dciiors  de 
l'altcintedes  passions  liuiuaincs,  aueun  frL'in,  aut-une 
Larrière  n'arrêtaient  les  ambitions  d(}  tout  genre  (jue 
ce  système  favorisait  <lans  une  nation  déjà  natui-eile- 
inent  avide  d'honneurs;  la  facilité  d'ai-river  à  tout 
faisait  naiti-e  des  dêsii's  insatiables,  et  développait 
iiik;  envie  implacabb.'  contre  ccu\  qui  ()ccupaiciit  les 
postes  émincnts,  objets  de  convoitise  universelle.  L'in- 
trigue et  la  corruption  ouvraient  le  chemin  des  hon- 
neurs et  quehjuefois  du  trône,  et  c'est  également  par 
la  corruption  qu'on  voulait  les  conserver.  La  morale 
publique  forteuieul  ('uervée  rendit  les  hommes  peu 
délicats  sur  l'eiiqjloi  des  moyens  [)ropres  à  les  faire 
parvenir;  et  les  f()rtuncs  dijà  peu  stables  en  Pologne, 
éhi'aidées  encore  pai'  les  prodigieuses  dc|)ensi's  (|uc 
nécessitait  une'  ambition  démesurée,  furent  les  déplo- 
rables causes  de  la  vt-nalité  (]ui  s'introduisit  bientôt 
dans  toutes  les  (  lassi-s,  et  (|ui  seule  put  subvenir  au\ 
prodiLialiti's  (priiiqxiMiit  I:i  soif  des  honneurs.  L'his- 
toii'C  nous  a  consei'vé  un  mé'moi'able  et  triste  exemple 
de  cette  corruption  :  loi'S(pie  la  reine  Bonne  (1),  irri- 
tée contre  un  évê(|ue  qui  s'o[)posait  à  sa  volonté,  lui 
repiochait  d'avoir  acheté  à  prix  d'argent  son  évêché 


(1)  lionne  Sfuri-'x,  JucIil'SïO  do  Milan,  ùlail  la  Si'coiiJi'  r.miiie  Jo  Sigi->iiiouil  l"  Il  a»jit 
eu  t;u  premier  lieu  Ltarbe  Za|>ol^k.i  pour  fiiiime. 


INTHODL'CTION.  .    XXV 


et  son  siège  au  Sénat,  le  prélat  lui  répondait  inso- 
lemment :  «  Certes,  je  les  ai  aelietés,  mais  c'est  qu'ils* 
étaient  à  vendre.  »  L'immoralité  ne  s'arrêta  pils  là 
dans  ses  rapides  progrès;  au  wi'  sièele  on  ne  ven- 
dait encore  que  les  eniplois  et  les  dignités  sacrées 
du  sacerdoce.  Un  siècle  j)his  tard,  ce  lurent  les 
consciences  elles-mêmes  qui  se  vendirent  au  plus 
ofl'rant.  Et  si  quelque  homme,  à  la  vaste  intelli- 
gence ou  au  cœur  vertueux,  essayait  d:;  sauver  à  force 
de  talent  et  de  vertu  sa  patrie  en  péril,  c'est  parmi 
les  siens  qu'il  rencontrait  ses  ennemis  les  {jIus  imjila- 
cables  et  les  plus  dangereux,  c'est  sous  les  attaques 
incessantes  de  l'envie  et  de  la  haine  de  ses  compa- 
triotes (ju'il  succombait  enfin,  tant  la  contagion  d'un 
bon  exemple  paraissait  redoutable.  Les  longs  mal- 
heurs de  Jean  Casimir,  l'un  de  nos  rois  les  plus  ver- 
tueux; la  triste  lin  du  plus  glorieux  île  nos  règnes  et 
du  plus  glorieux  de  nos  ruis,  de  Jean  Sobîeski  ;  les 
persécutions  (jui  s'attachèrent  à  Stanislas  Ponia- 
lowski,  ce  l'oi  au<juel  on  peut  dénier  le  génie  néces- 
saire au  commandement,  mais  non  les  nobles  qua- 
lités qui  contribuent  à  la  paix  et  au  bonheur  des 
nations;  enfin,  les  inutiles  etï'orts  de  notre  héros 
populaire,  du  grand  Kosciuszko,  ne  pouvant  désar- 
mer par  sa  valeur  et  son  amour  de  la  patrie,  l'envie 
et  la  haine  des  siens,  tandis  qu'il  arrachait  l'hom- 
mage de  leur  admiration  aux  ennemis  mêmes  de  son 
pays,  sont   les   preuves  incontestables  des   progrès 


XWI 


NOlir.r.S  SL'U  les  K\MII.l.r.S  MUil.ES  DE  L\  POLOGNE 


ilûlc'-tciVii  (le  la  loriuijtioii  en  Puloiiuo,  Si  je  ra[)pellc 
ici  ces  -souvciiii'S  nérastes,  ce  n'est  point  pour  en  l'aire 
un  reproche  aux  Polonais;  ils  onl  expii?  leurs  Tantes 
par  It'Uis  iii;illi('Liis,  et  lionte  à  celui  (jui  voudiait 
aggraver  ramcitunu'  île  l'cxjiialion  ([ik.'  la  PiovicJence 
leur  a  imposée.  D'ailleuj-s,  les  peuples  deviennent  ce 
que  leuïs  institutions  les  l'ont;  et  si  les  i)reniieis  ont 
droit  à  nos  égards  et  à  nos  sympathies,  celles-ci 
doivent  être  hautenient  (h'iries  h^i'sipri.'lK's  ont  ('li'  la 
cause  de  si  gi'andes  calamités.  .Malheur  chjnc  au  pays 
(|ui  répudie  ses  distinctions  stahles,  héi'édilaircs  ;  il 
inti'oduit  dans  sa  constitution  un  poison  dont  les 
ju'ogrès  destnu'tit's  seiont  plus  ou  moins  lents,  mais 
qui  n'en  seront  (tas  moins  certains.  Sous  piétexte  de 
laNoriser  le  mérite  et  de  lui  faciliter  les  moyens  de 
parvenir,  il  l'etoulie  sous  l'enviiî  et  les  hrigues  des 
médiociités  toujours  si  nondjrcuses!  Le  vi'ai  talent, 
celui  (jui,  })ar  sa  supéri(jri(é ,  j)eut  être  utile  et  doit 
étie  distingué,  s'e.^t  toujours  plus  l'acilcment  l'ait 
adopter  i»ar  les  classes  privih'giées ,  (pi'il  n'a  pu 
vaincre  les  i'i'j»iignanc(.'S  et  la  haine  d'une  concur- 
rence illimiti'e.  Oiles,  le  siè(de  où  des  (!oll)(  il,  des 
Louvois,  (h;s  Villais,  des  Fahert,  par\enaient  j)ar 
leur  seul  géMiie  aux  InHineurs  les  plus  élevés  et  les 
transmettaient  à  leurs  descendanls,  ce  siècle  était 
plus  favorahle  aux  succès  du  vrai  mérite  qu(^  ne  le 
l'urenl  depuis,  soit  en  l''r:ince,  soit  d;ins  tl'aulres 
paNs,  les  épo(]ues  d'une  jalouse  égalité.  La  Pologne 


iNTunniciiON. 


xxvii 


saura  iiiettrt'  à  profit  les  cruelh^s  leroiis  cii;  son  (ixpû- 
riencf;  elle  an-aclior;!  de  ses  iiislitiitions  ce  funeste 
j)i  iticijie  (l'ci^jalitc.  nue  ties  preini  'les  causes  de  ses 
nKdlicui'S,  et  tous  (K'vrunt  applaudir,  (pioi  (pi'il  en 
coûte  à  leui'  auunir-pi'Opre,  à  une  mesure  (jui  doit 
coneourir  à  la  sécurité  de  tous.  C'est  dans  cette  ])ré- 
vision  (pi'il  p()uri'a  être  utile  de  réuni i'  ici  les  noms 
des  famil'es  (jui,  soit  par  leurs  sciviccs  et  leui-  illus- 
tiatiou  passée,  soit  par  leur  position  pr(''senl(;,  ont 
droit  de  marcher  à  la  tète  du  pays.  Quid(pu'  peu  tavo- 
rahle  (jue  sera  dans  cei'tains  esprits  raccueil  t'ait  à 
une  p:ireille  oiuanisalion ,  elle  paraitia  cependant 
nécessaire  à  tous  ceux  (]ui  ont  séiieusement  étudié 
l'iiistoire  et  le  cai-actère  national  de  la  l'olo^rne;  (|ui- 
conque  ne  se  l'cndra  pas  à  une  pareille  évidence  des 
i'ails,  celui-là  sacrifiera  encore  à  sa  vaniti';  })erson- 
nelle  les  intérêts  de  son  \y.\\s,  ou  n'aura  jamais  voulu 
sincèrement  le  l'établissement  diii-alde  de  sa  patrie. 
Aussi  lier  (pie  doit  l'clre  tout  homme  pénétré  de  sa 
di^uili',  c'est  avec  houlu'ur  (  epeiidaul  ipu'  l'auteur  de 
ci'S  liLines  sacrilîerail  sa  part  de  celle  oi'i;ueilleuse 
cgalili'  cpii,  sans  avantage  réel  pour  li'S  individus,  a 
été  si  j'uneste  au  pays  tout  entier;  lasse  le  ciel  (jue  ce 
léirer  sacrifice  d'ainour-propic  tnuive  île  nomhi'cux 
imitatcui's!  D'ailleurs,  ceux  en  laveur  desijufds  sera 
faite  celle  concession,  auront  de  leur  C(*)té  à  faire 
pour  le  hi(Mi  gt-néral,  le  sacrifice^  de  leur  plus  i^iande 
amhilitui  :  il  leur  faudra  renoncer  pnui'  toujours  à  ce 


XWIII 


NOIICES  SLR  LKS   FAMILl.llS  NUliLCS   DK  LA  POLOGNE 


privilt'^'c  si  llatlciir  et  si  funeste  de  prétendre  à  ee 
tF'ône  qu'ils  ont  luéleré  déti  iiiie,  i)lulùt  que  de  s'in- 
lei'dire  l'espoir  d'y  monter,  (le  n'est  eepcndant  ([u'à 
ce  prix  (ju'il  ae(iueri'a  une  hase  solide,  si  jamais  il 
se  l'élève,  et  il  ne  deviendra  durable  qu'à  la  condition 
qu'aucun  seii^iieur  polonais  ne  s'y  assiéra  plus.  Une 
couronne  n'est  pas  scjlidemcnt  placée  sur  une  télé 
entourée  de  télés  éiiales  (jui  la  touchent;  la  main  (pii 
tient  h.'  s(e[)lre  n'a  jioint  de  force,  lorsqu'elle  est  ser- 
rée pai'  la  l'oule  (jui  se  presse  sur  les  dej^rés  du  trône. 
La  royauté  polonaise  pour  redevenii'  indépendante  et 
forte,  comme  doit  être  toute  royauté  qui  veut  vivre, 
doit  nécessaii'cnient  être  exercée  par  un  rejeton  de 
ces  vieilles  races  royales  étianij^ères  à  la  Pologne,  ({ui 
lui-même  élrani^i-r  aux  liens  et  aux  luttes  de  la 
noldessc*  polonaise,  poiiri-a  représentei-  avec  vérité 
les  nouveaux  et  salutaires  {)rinei[)es  qui  sont  la  con- 
dition indispensable  de  sa  stabilité. 

>Je  m'estimerais  heureux  si,  en  remettant  ces  vérités 
sous  les  yeux,  je  juirviens  à  convaincre  les  bons 
espi-its  (.le  la  néeessil('',  le  cas  échéant,  d'inliuiluii'C 
dans  la  constitution  polonaise  un  élément  de  stabi- 
lité qui  lui  a  iiianijué  depuis  l'avènement  au  trône  de 
Ladislas  Jaj^ellon,  c'est  à  dire  depuis  ré[)Oi{ue  où  fut 
abolie  de  fait  l'in-rédité  de  la  coui'onne  et  celle  des 
distinctions,  et  dauir  pai-  là  sur  les  mœurs  et  le 
cai'actère  de  la  tialion  poin'  leur  imprimer  plus  de 
calme   et  de  soumission,   [luisque  l'absence  de  ces 


INTRODUCTION.  XXiX 


deux  qualités  toutes  négatives  a  sulli  pour  compro- 
mettre l'avenir  et  les  succès  que  les  nobles  et  réelles 
vertus  du  peuple  polonais  devaient  lui  assurer. 

Mais  si  ces  espérances  (riiii  avenir  meilleur  et 
indépendant  pour  la  Pologne  ne  devaient  point  se 
réaliser,  malgré  les  puissants  motifs  qui  permettent 
de  les  concevoir;  si  la  Providence  après  de  longues 
et  funestes  épreuves  ne  lui  réserve  plus  de  jours  de 
prospérité  et  de  gloire,  que  les  pages  (jui  vont  suivre- 
perpétuent  du  moins  le  souvenir  de  races  qui  l'ont 
illustrée  et  défendue;  ralî'ermissent  en  elles  le  culte 
qu'elles  doivent  à  leur  patrie  perdue,  qui  les  a  récom- 
pensé de  leurs  services  en  immortalisant  leurs  noms  , 
et  rappellent  enfin  à  ceux  (jui  sont  destinés  à  les  gou- 
verner, les  égarels  et  h.'S  disliiictions  que  méritent  de 
grands  noms  unis  à  de  grandes  infcjrtiines. 

Si  cette  longue  introduction  a  paru  nécessaire  pour 
bien  dévelo{)per  le  but  piincii)al  de  cet  écrit,  (ju'il 
soit  permis  d'ajouter  (|uel(iues  mots  encore  sur  son 
contenu.  Il  reid'erme  les  noms  de  toutes  les  familles 
polonaises,  i)iincières  et  comtales;  mais  comme  à 
cause  de  l'abolition  même  des  titres  en  Pologne,  à 
partir  du  xv"  siècle,  tout  le  monde  s'est  cru  le  droit 
de  s'en  emparer  dans  les  derniers  temps,  il  était  dilH- 
cile  de  distinguer  celles  des  familles  (pii  les  portent 
avec  un  droit  réel  de  celles  (jui  les  [)rennent  par 
abus.  (]elte  tàidie  devenait  d'autant  plus  piMiible  (jue 
ces  familles   dispersées   sous    trois    gouvernements 


XXX 


NOTICF.S  SLR  [.F.S  TAMILLES  Nultl.FS  DR  LA  POLOGNE 


(.liflurciits,  jiiôsfiitaiciit  des  (lilliciiltc'S  Irijilcs  pour 
s';issiir(M'  ik'S  pinivcjs  ;iulli([ili(iiit's  (juc  iK'ccs.siliiii  le 
jjlaii  (lo  cet  oiivraiiL'.  Malgi-é  ces  obstacles,  il  est  pei'- 
niis  (l'une  part  il'alliinKM'  (jue  j)Oui'  les  raniill(\s 
encoi<i  existantes,  anenn  iu>in  n'a  éti'  adnn's  sans  (juil 
ait  été  justilie  de  la  possession  du  titre,  et  etda 
d'après  les  listes  (jui  en  ont  été  dressées  pai-  les  cabi- 
nets des  titres  d'Aiiti  iciic,  de  Pi  iiss(.'  et  de  llussie; 
dt.'  l'aulie,  (pie  s'il  y  a  omission,  elle  se  lioine  au 
j)lus  à  trois  ou  (piatie  noms  dont'les  prétentions  ne 
se  trouvent  point  encore  suHLsamment  validées.  Pour 
lesniaisons  éteintes,  on  a  consulté'  p(jurconstaterli,'urs 
litres,  soit  les  ar(  liivcs  du  royaume,  soit  les  anciens 
ouvraL;es  li(''ral(li([i;('s  et  liisloritjiies  (jui  olVient  le 
j)lus  d'au I  lient  ici  II-,  tels  (jue  les  (euvi'cs  de  l)luj.'0ssus, 
Pa{)i'OcKi,  ()k(d>!vi,  etc...  C'est  d(Uic  à  ( es  dill'éi'cntes 
sources  (jue  i'(;vicnt  le  int'rite  de  rexactitinle  des  no- 
tions renfei'mées  dans  ce  livre,  comme  elles  doivent 
égalmuiit  su[)poiler  les  reju'oehes  (pi'()n  poui'rail  lui 
adresseï". 

l'inlin  on  a  fait  suivre  les  notices  sur  l(\s  maisons 
comtales  et  jnincièrcs  ,  de  (jiiclqui's  dc-tails  sur  des 
familles  non  litic-cs.  mais  (pii  .iiitant  par  l'anticpiité 
de  leur  oriiiiiic  (pie  par  rilliislration  ipéidles  ont 
ac(|uise  dans  l'histoire,  ;iinsi  (juc  par  l'impoitance  et 
la  puissance  dont  (dies  ont  jdiii,  ont  droit  d'èli'e  [)la- 
cées  [)ariiii  les  pitiiiirres  maisons  du  pavs. 

I\)u/'  tciininrr  d'iiiit'  mjiiirrc  ci)nrorme  aux  senti- 


INTRODUCTION.  XXXI 

monts  de  reconnaissance  dont  mon  ((lur  est  rem- 
pli, j(î  m'empresse  d'exj. rimer  ici  j)iil)Ii(jiiement  ma 
j^i-atilude  au\  personnes  ([ni,  éta/il  pai*  leur  position 
en  état  de  connaître  les  pièces  ollicielles,  ont  bien 
voulu  m'en  faire  des  communications,  soit  complètes, 
soit  partielles.  Sans  leur  hienveillant  concoui-s,  il  eût 
été  impossible  d'écrire  un  livre  tel  (pic  celui-ci,  qui 
olTrif  (juebjues  cbanees  d'exactitude;  c'est  leur  expri- 
mer sulfisamment  (pie  je  sens  toute  l'étendue  de  ma 
dette  envers  elles. 


LISTE  Di:S  F.\MII.Li:.S  rul.OWI.Nl.S  DOUKilNK 

e.vistniijcs  de  nos  jours,  .nu\(|u»'II<'.s  a  élé  reconnu  lo  droit  de  poi(cr 
les  titres  de  princes  et  de  comtes,  ou  ([ui  ont  été  iiou>cllcnienl 
élevées  à  ces  dignités.  Comme  à  cause  de  rnnfii|iie  origine  de  la 
plupart  d'entre  elles,  du  dioil  d'égalilé  entre  les  noMes  d'ancienne 
eitraclion  en  vii:neur  en  Pulniirie;  à  cause  du  a;raiid  nombre  des 
familles  comlales  sui\aiit('s  *|iii  n'ont  point  \otilti  Ciire  u.sage  du 
titre  princier  ([ni  leur  avait  été  antérieurement  conliié,  cl  ([u'enliu 
d'autres  se  sont  refusées  à  ces  créations,  on  ne  peul  ,  sans  fairsser 
les  rapports  qui  existent  entre  ces  maisons,  faire  de  dislinclioiis 
entre  elles,  il  est  juste  de  placer  ici  Ions  ces  noms  par  oidre 
alplialii(i(|ne ,  quels  ipie  suieni  leurs  litres,  C(.mnie  désignant  des 
familles  égales  loutes  entre  elles  par  le  r.ing  el  la  uaiNsance  : 

Lea  comtes  ALK\.v.M>uo\vit;/..  ^  ,,.    . 

Les  comtes  A>k\vic/.,  de  la  maison  Ilahcbiik. 

Lea  comtes  Iîatovvski. 

Les  comtes  Ii.v>voKO>N  ski. 

Les  comtes  lîlLI.LASki,  de  la  maison  de  S^eliga. 

Les  comtes  liiLl.SKi,  delà  maison  dc.Tclita. 

Les  comtes  di:  I».m.\-Iî.m.\ski,  de  la  maison  de  Lod/.ia. 

Les  cointcs  liii.vMCKi,  de  la  maison  de  Korczak. 


Les  comtes  Rir/.osTO>>  ski,  do  1;»  iiiaiiou  deStrzemie. 

Les  comtes  Ckt.m:»,  de  la  maison  de  Przerowa. 

Les  comtes  CiiooKiKuir.z. 

Les  comtes  CiiiiEi'rowif:/ . 

Les  comtes  C/vçKi,  di-  la  maison  de  Swinka. 

Les  comtes  C/.Ai'SKf. 

Les  princes  C/ai'.toivviski  . 

Les  princes  C/.kk  r>A  i:k ty.nski. 

Les  comtes  I)o.>iitSKi  (^Daibski). 

Les  comtes  I)i:m>  dl  Skiizv.v.xo-Iîoukouoski. 

Les  comtes  Dziaiuwski,  de  la  maison  d'Oj^onezyk. 

Les  comtes  D/lti)LS'/.\  rKl,  de  la  maison  de  Sas. 

Les  comtes  L'uldiu),  de  la  maison  de  Boncza. 

Les  comtes  Gaih:/.v.\ski. 

Les  princes  Ci.DKOvr. 

Les  comtes  dl  Goi.lciio'wo-Gou  ciiowski,  de  la  mnison  de 
Leliwa. 

Les  comtes  Giiauo^aski,  de  la  maison  d'Oksza. 

Les  comtes  1]iiaijo\>  ski,  de  la  maison  de  Zbieswicz. 

Des  comtes  UK  (iiii  u.\A-(ii;Li)/i.\SKl ,  de  la  maison  de  Grzy- 
mala. 

Les  comtes  (luivowsKi. 

Les  comtes  (iuTAKo>vsKi.  ' .,  .  ,        ,        ..   , 

Les  comtes  lli  ss  vir/.i;AVSKi. 

Les  princes  JAr.i.().\o>vsKi,  de  la  maison  de  Pruss-troisième. 

Les  comtes  Jaiilo.\o>>ski,  de  la  maison  de  Grzymala. 

Les  comtes  Ji:zikkski. 

Les  comtes  de  Kai.i.\()\va-Kali.\o>^  SKI. 

Les  comtes  Komoiiowski  de  I.ii-towa  lt  Oua^va  ,  de  la 
maison  de  Korczak. 

Les  comtes  Ko.mouowski,  de  la  maison  de  Ciolek. 

Les  comtes  Ko.nakski,  des  comtes  de  Skarbek,  de  la  maison  Je 
Habdank. 


SLIl   Lr:S   lAMlIl-KS  Xilll.ES  Oi:   I.A    l'OI-UGSt:.  35 

Les  comtes  K()SSAK0)VSKI,  de  lu  inai^uu  (h:  SK-powrou. 

Les  comlts  Je  Ivkask./.v  .\-Ivu  vsk  ki  ,  de  la  maison  de  Kogala. 

Les  comtes  di-  Ivu.vs.M:-Ivii.vsi.>ski,  tle  la  maisaii  de  Slepowron. 

Les  comtes  de  K\vii,(:/.-!v»im;<;ki,  de  la  maison  de  Sreiiiawa. 

Les  comtes  L\><;k()iio.\ski  di.  Iîu/kzii:  ,  de  la  maiioa  de 
Zadora. 

i/C3  comtes  Li:i)L'cho\vski,  de  la  maison  de  S/alawa. 

Les  priiieos  Dut (  Ki-I.i  i!i:(  kr. 

Les  oomles  de  I,i.ii.\v-Li  uiK>SKi,(le  la  mai-on  de  l'oiniaii. 

Les  princes  I,i  uowiiisKr,  de  la  maisou  do  Sreniaua. 

Les  comtes  .'M\^.v.tuo^^  ski,  do  la  maison  de  Nalencz  second. 

Les  comtes  31  L.>ci>SKi  ni:  IvLKOzwt.vK,  de  la  maison  de 
Poray. 

Les  comtes'.AÏi.v.\C7.Y.\.SKl  (Mlacz)  nskii,  delà  maison  de  Suche- 
komnaty. 

Les  comtes  3hKL7.V.>SKi,  de  la  maison  de  Xowina. 

Les  comtes  Ahi  ii. 

Les  comtes  :Mikouski.  jLv7'J.0vJ9'1 

Les  princes  ,3IiusKi.  '■'     ■  . 

Les  comte-,  \  am»  m.in-Ums/kcii. 

Les  comtes  .Mms/.i;k  j»i;  1îl/i:m.\,  de  la  maison  de  Poray. 

Les  comtes  de  .MoivsKi,  de  la  maison  de  Topur. 

Les  comtes  .>luusTV.\.  y 

Les  comtes  ^Iostowski,  de  la  maison  de  l")oIen;^3. 

Les  cointcs  "\l()s/.(:/.i:\SKi,   de  la  maison  de  XaU  nez-deuxième. 

Les  comtes  de  .'Mos/.NA-.'Mos/. v>SKi,  de  lu  maison  de  Nalencz- 
deuxième. 

Les  comtes  .MviiiicLSKl,  de  la  n\aibon  de  Dolenjja. 

Les    kniaz  Ogi>ski. 

Les  comtes  d'0.ssoLl.\-()s^()l.i>SKi,  de  la  maison  diTupor. 

Les  comtes  d'OsTiumoc,  de  la  niais()n  de  XaLncz-tleuxième. 

Les  comtes  <)siuo\>  ski,  de  la  maison  de  lîauiez. 

Les  comles  0/.ako>vski,  de  la  maisoa  de  lùiuicz. 


36  NOTICRS 

Les  comtes  Paç. 

Les  comtes  Pi.atku. 

Lea  comtes  Poi.ktyi.o. 

Les  comtes  de  POM.vro>v -lN)M\io>vs.Ki ,    de   la    maison   de 
Ciolck.  ..:•,. 

Les  princes  et  les  comtes  de  Po.m.n-Po.m.xski  ,  de  la  maison 
de  Lodzia.  • 

Les  comtes  de  Potok-Po  rocKi,  ilo  la  maison  de  Pilawa. 

Les  comtes  de  P(nii.ic.i:-POTi;i.n:Ki,    de  la  maison  de  Cfrzy- 
mala. 

Les  comtes  P<)i>n  uno»  sivl,  de  la  maison  de  Dembno  (l)cljno). 

Les  princes  P(/\.\a.  -*'■" 

Les  comtes  de  r»A«:/.v.>-P«\(:7.Y.\SKi,  de  la  maison  de  Nalcncz- 
deuxième. 

Les  comtes  Les/.c/.a»;  m:  K.vi)(»Li.\-r»Ai)ùLi.>SKi. 

Les  princes  Uad/hni  II,. 

Les  comtes  Il()sr>M)iU)\vsivi. 

Les  comtes  P»^^/^VAI>o^^  ski,  de  la  mai~on  de  Trond)y 

Les  comtes  P»Lssurhi  Di:  Ilu/.K/ii:,  île  la  maison  deZadora. 

Les  comtes  \\  ui.na-PiVU/.vnski. 

Les  comtes  II/lulski,  de  la  maison  de  Krzywda. 

Les  princes  Sax.i.szko. 

Les  princes  Saimkiia. 

Les  comtes  Sikua  konvski,  de  la  maison  d'O^'onczyk. 

Les  couiiLS  IIauu  v>K-Sn  vuiiiiK. 

Les  comtes  Skou/ l  >\  sui,  df  la  maison  de  Drogoslaw. 

Les  comtes  S()UOl.i;>>  SKI,  de  la  maison  de  Slepowron. 
Les  comtes  Soltvk. 

Les  comtes  StaI).>h;ki    de    /.MitiiiOD,    de   la    maison  do  Src- 
niawa . 

Les  comtes  Stau/.k.nski,  de  la  maison  de  Lis. 
•.  Les  princes  Sui.ko\\ski. 

Les  comtes  de  St'MiMt-SL'.Mi.NSKi,  de  la  maison  de  Leszczyc. 


SUR  LES  F.\MII.I.1-:S  Nolll.f..^  UK  I.A  l'OI.OCNE.  37 

Les  comtes  Szkïibkk. 

Les  comtes  S/.oi.I>nsKl,  delà  maison  fie  l.od/.ia. 

Le  comte  Tac/vaû^vski. 

Les  comtes  Taulo    de    Szczekauowice  ,    de    la    maison  de 
Topor. 

Les  comtes  I-ei.i^va  de  Tarnoav-Tarxowski. 

Les  comtes  Tvszkiewicz. 

Les  comtes  Uni:sKi. 

Les  comtes  Coeon.na  de  Wai.ewice-W'aleavskï. 

Le  comte  Wensieuski. 

Les  comtes  WiEr.llOiiSK  l.  di-  la  maison  du  Kierdeja. 

Les  comtes  \\'ii;i.oi*()i,sivt,  de  la  maison  d.-  Starvkon. 

Los  comtes  WoDZicKi. 

Les  comtes  Wolloavicz. 

Les  comtes  W'olski,  de  la  maison  de  Kola. 

Les  princes  Wouo.mecki. 

Les  comtes  \^'ov^A,  de  la  mai-^on  de  Tromi)_v. 

Les  comtes  Zaiiiello.  .    "    ''  *  ' 

t      Les  comtes  Zai.L'SKI,  de  la  maison  de  .luno>za. 

Les  comtes  Za^iovski,  do  la  maison  de  Jelita. 

Les  comtes  de  /ai-ol-Zatolski,  de  la  maisoti  iJe  l'oboj;. 
•  Les  comtes  ZnoiNSKi,  de  la  maison  d'O^ouezyk. 
••     Le  comte  ZoLTO^vsKI. 


ItOTiCle    >IK    LKs 


.iicyoi 


.«r:Oi-J"<   r^   <u  .»i*.v,  .  <•.•.•<(<   i!«. 


NOTICES 


SUR   LES   FAMILLES    NOBLES 


DE   I.A   POLOGNE 


LES    f.OMTKS    ALLX  V>nilO\VICZ. 

On  ne  peut  faire  remonter  l'orii^ine  Je  cette  maison  eu  Pologne 
que  jusqu'au  rèi^nc  de  SigismonJ  [",  où  sa  filiation  commence  à 
Albert  Alcxandrowioz,  grand  ccuyer  de  Litiuiaiiie.  Sans  avoir  donné 
naissance  à  aucun  de  ces  hommes  supérieurs,  dont  il  est  du  devoir 
de  riiistoire  d'inscrire  et  de  perpétuer  les  noms,  elle  a  cependant  tou- 
jours occupe  depuis  une  place  honorable  dans  sou  pays,  où  plusieurs 
de  ses  membres  sont  parvenus  a  des  cliar^;es  clcvces.  Kn  ISiîl-, 
l'empereur  Alexandre  de  Kussic  et  roi  île  l'olo^iie  lit  régulariser  et 
confirmer  pour  Stanislas -Witold  Alexandrouicz  et  sa  descendance 
directe  le  titre  comtal. 

LES    COMTES    A>K1VICZ. 

Maison  d'ancieniie  noblesse,  ayant  une  origine  commune  avec 
l'illustre  famille  dts  comtes  Ilabdank  Skarbek  de  Gora.  Uu  de  ses 
rameaux  douua  naissance,  en  SiUsic,  à  la  lignée  des  comtes  et  des 


:»•;>»  fr}^/^ 


40  r,  ;     ,  ,  NOTICES 

barons  Ilabdank-Possadowski  ;  elle-mciue  obtint  en  1730  de  l'impé- 
ratrice Marie-Thôrcse  la  reconnaissance  de  l'ancien  litre  coiutal  de 
sa  famille. 

'      '  LES    COMTKS    ll.VTO^VSKI . 

Alexandre  comte  Batowski,  grand  veneurdn  royaume  de  Pologne, 
qui  s'est  fait  connaître  tic  nos  jours  par  l'aniénitc  de  son  caractère  et 
l'aifabilité  de  manières  d'un  véritable  homme  de  cour,  fut  élevé  par 
l'erapereur  Alexandre  à  la  dignité  de  comte.  Il  acquit  dans  sa  jeu- 
nesse quelque  réputation  dans  les  annales  de  la  galanterie,  que  jus- 
tifiait du  reste  sa  jolie  fr^ure;  sa  longue  liaison  avec  la  duchesse 
de  Biron-Courlande,  née  comtesse  de  Métlcm,  étaitde  son  temps  de 
notoriété  pul^lique.  l^e  comte  Batowski  n'a  laissé  qu'un  fils  légitime 
non  marié  encore  et  seul  héritier  du  nom  et  du  titre  de  son  père. 

LES    COMTES    IIA  »  OIU)^VSKI . 

Famille  de  bonne  noblesse  qu'on  prétend  originaire  de^  Bohème. 
En  Pologne,  sa  tiliation  ne  remonte  que  jusqu'au  règne  de  Sigis- 
mond  I*'',  sous  lc([uel  on  trouve  pour  premier  auteur  de  cette  maison 
VVenzeslas,  de  Baworow  sous -secrétaire  général  de  la  Couronne 
(Pisarz  polny  koronny).  Ses  descendants  posstssionnés  surtout  d;ins 
les  provinces  orientales  de  la  Pologne,  se  distinguèrent  souvent  par 
leurs  services  dans  les  guerres  contre  les  Tarlares  et  les  Moscowtcs. 
Ils  obtinrent  eu  17S0  de  l'impcratrice  Marie-Thérèse  et  de  l'eiupe- 
reur  Joseph  le  titre  de  comtes.  , 

LES    COMTES    BIELI>SKI,    DE    LA    MAISON    DE    SZELIGA. 

Cette  famille  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  son  homonyme  bien 
plus  illustre  mais  déjà  éteinte,  celle  des  comtes  de  Cie.xyn  et  Biclno 
Bielinski  de  lu  maison  de  Junosza,   s'est  acquis  dans  les  derniers 


fc.'fj 


SUR  LES  FAMILLKS  NOULKS  UE  LA  l'OLOGNE.  41 

temps  et  dans  la  personne  du  palatin  Pierre  de  Bicliny-Bielinski 
une  gloire  bien  méritée  par  sa  vertu.  Ce  vénérable  vieillard,  étant 
sénateur  palatin  du  royaume  de  l'olojjne,  fut  nommé  en  1827  pré- 
sident du  Sénat  transformé  en  eour  de  justice  pour  ju^er  les  rolo- 
nais  compromis  dans  la  conspiration  de  1S25,  cpii  a\ait,  de  leur 
part,  le  rétablisscnunt  de  Ici.r  patrie  pour  but.  Kntraîné  par  la 
parole  élocpiente  de  son  chef,  cj^ui  sans  ci^ard  pour  les  averlisseracnts 
du  gouvernement  russe  et  obéissant  à  l'impuUion  de  sa  symp.itliic, 
appela  d'une  manière  si  pathétique  toute  l'indulgence  des  juges  sur 
des  coupables  aveuglés  par  un  sentiment  légitime,  celui  de  l'amour 
de  la  patrit;,  le  Sénat  écarta  la  peine  capitale  à  l'unanimité.  Il  est 
permis  de  dire  à  i' u/ict/uiui//,  car  on  ne  peut  admettre  que  cet  accord 
parfait  de  justice  envers  des  homnus  égarés  par  de  nobles  motifs,  ait 
pu  être  troublé  par  la  seule  voix  (l)  qui  osa  réclamer  la  mort  des 
accusés,  voix  dés  longtemps  vendue  et  méprisée,  et  dont  la  honteuse 
audace  reçut  une  double  Hélrissure  pour  sa  lâche  complaisance,  en 
attirant  sur  son  auteur  toute  l'animadvcrsion  populaire  et  en  le  fai- 
sant exclure  de  l'assemblée  du  Sénat,  dans  lequel  les  autres  sénateurs 
se  refusèrint  à  siéger  avec  lui.  Dans  ce  mémorable  jugement,  le  pala- 
tii\  Biilinski  tit  éclater  autant  d'éloquence  dans  ion  langage  que  de 
noblesse  dans  ses  sentiments.  Il  donna  bientôt  après  des  preuves  de 
la  fermeté  inébranlable  de  son  caractère  et  de  sis  con\iction3,  lors- 
qu'il s'opjiosa  à  toute  modiliration  de  l'arrêt  du  Sénat,  malgré  les 
menaces  du  cabinet  de  rder^bourg  qui  voulait  voir  les  accusés  expier 
sur  l'échafaud  un  entraînement  tlont  la  cause  était  honorable,  lors 
même  qu'on  en  peut  blâmer  ks  mo}eus  d'exécution.  —  La  sympa- 
thie et  la  vénération  (jui  se  sont  attachées  ù  son  nom  l'ont  recom- 
pensé de  la  disgrâce  qu'il  eneourut  alors  auprès  du  Czar.  —  En 
1825,  l'empereur  Alexandre  l'avait  élevé  à  la  dignité  de  comte  du 


(1)  Cemi  voix  était  celle  tlu  cumto  Vinc-nt  Ki.isitiski,.aiilo-Jfcamp  fi-ncral  Je  retupt-reur 
de  Russie.  On  i.iil  nue  cr  filcbri-  [■toci-i  no  se  Urmiin  qu'en  1828 el  quo  lo  Ci.ir,  miconlcnl 
du  rinilul;:ciRo  dfi  ju^i's ,  liur  lii  Milnr  uuo  aniue  de  déleiiliou,  i  J'eicepliou  du  conil« 
Viuceul  Krasinaki  bicii  ciiUudu. 


42  NOTICES 

royaume  de  Pologne,  titre  (jui  va  s'éteindre  nvec  son  {\h  unique  le 
comte  Jean  Néporaucène  Ladislas  Bielinski,  seul  rejeton  raàle  de  ce 
ooble  sang.  •  .  . 

LES    COJITES    lilKLSKI     DE     LV    .M\ISO>     UK    JELIT.V. 

C'ette  famille  de  bonne  nublcsse  a  une  souche  originnire  commune 
avec  les  comtes  Jelila  Zamoyski.  En  17S2,  elle  fut  lioiiorce  du  titre 
de  comte  par  rcm[)eieur  Jo^^tph  II.  l'iuîieurs  familles  en  Pologne 
ont  porté  et  portent  encore  le  nom  de  Bielski,  ce  qui  a  été  cause  que 
VVielondek  dans  son  Annorial  et  Krasic;ki  dans  ses  notes  sur  Y  Aniio- 
rial  de  Niesiccki,  ont  été  induits  eu  erreur  et  ont  p'acé  à  l'ailicle 
des  Bielski  de  lu  maison  de  l'ra\vil/i(;  îles  personnages  qui  appartien- 
nent à  la  famille  des  Bielski  de  la  maison  de  Jelita.  —  Kn  général, 
soit  à  cause  des  dillicultés  j)lus  grandes  en  Pologne  qu'ailleurs  qu'on 
rencontre  pour  réunir  les  maicriaux.  nécessaires,  soit  ù  cause  de 
l'esprit  de  partialité  ou  de  subjectivité  qui  a  pn'sidé  à  la  réilaction 
des  ouvrages  généalogiiiucs  polonais,  les  notions  qu'ils  renferment 
sont  la  plupart  du  temps  incomjjlètes  et  souvent  inexnftrs.  Les 
plu3  anciens  auteurs,  malgré  le  peu  de  détaiU  qu'ils  donnent,  sont 
encore  ceux  qui  méritent  le  jjIus  de  foi  et  qui  indiquent  au  moins 
le  plus  siàrL-ment  l'origine  des  familles.  Ils  ont  encore  le  mérite  de 
n'a\oir  pas,  comme  les  auteurs  les  plus  nouveavix,  n  in])lacé  les 
dogmes  traditionnels  héraldiques  par  des  analyses  raisonnces,  qui 
ont  transformé  cette  vieille  science  du  moyen  âge  en  un  système 
moderne  ne  reposant  sur  aucune  base  historique.  —  En  fait  de 
science  nobiliaiie,  la  virille  tradition  la  plus  confuse  vaut  mieux 
que  le  raisonnement  le  j)lus  développé  d'un  professeur  moJerne, 
comme  en  fait  d'histoire  le  témoignage  du  plus  humble  témoin  ocu- 
laire est  préférable  à  l'analyse  du  j)lus  habile  écrivain.  Qui  se  soucie- 
rait d'une  armure  moderne  fabric^uéc  avec  tous  les  perfeelionneinents 
do  la  mécanique  et  des  connaissances  netuellcs  et  qu'on  présenterait 
comme  type  oblige  d'une  armure  ancienne?  Pour  avoir  do  la  valeur, 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  UE  L\  POLOGNE.  43 

elle  a  au  contraire  besoin  de  sa  rouille  et  des  imperfections  des  siècles 
passés. 

LES    COSITKS    LODZI.V    i)L    ll.M.>-B.M.\SKI . 

Deux  familles  ont  successivement  porto  ce  nom;  toutes  deux  sont 
d'une  origine  illustre  et  reculée.  La  preuiicre  famille  qui  a  porté  ce 
titre  et  dont  la  iouctic  remontait  aux  premiers  temps  de  la  monar- 
chie, s'éteignit  vers  le  milieu  du  xiv*  siècle.  Un  privilège  de  raïuicc 
13G5,  émané  du  roi  Casimir-le-Grnnd  et  conserve  aux  archives  du 
tribunal  civil  du  gouvernement  de  Volli}iiie,  investit  alors  pour  lui 
et  ses  descendants,  Pierre,  lils  de  Jean,  roi  ilc  Chypre  (1),  du  titre  et 
du  territoire  du  comté  de  Bnin,  à  la  condition  de  fournir  en  temps 
de  guerre  cent  fantassins  pour  le  service  du  roi.  Cet  acte  authen- 
tique ne  peut  laisser  aucun  doute  sur  la  noble  origine  de  cette 
seconde  maison  des  comtes  de  Bnia,  qui  avec  le  nom  adoptèrent 
également  les  aimes  de  leurs  prédécesseurs.  Elle  s'est  divisée  plus 
tard  en  plusieurs  branches  qui  adoptèrent  les  noms  de  leurs  dilTé- 
rentes  seigneuiies.  Le  rameau  des  comtes  de  Bnin  et  d'Opalenice 
Opalenski,  dont  il  sera  parlé  en  son  lieu,  acquit  une  illustration  ([uc 
peu  de  familles  ont  su  égaler.  Celui  des  comtes  de  Bnin-Bninski,  qui 
a  été  quelquefois  confondu  avec  le  précédent  et  qui  fait  le  sujet  de 
cet  article,  s'est  surtout  distingué  par  ses  sentiments  de  constante 
fidélité  envers  sa  patrie  et  d'attachement  envers  l'Kglisc  catholique. 
André  de  Bain,  é\èque  de  Posen,  en  113S,  se  fit  connaître  autant 
par  les  services  qu'il  rciulil  à  l'État  que  par  son  fanatisme  religieux 
à  une  époque  où  le  voisinage  de  la  Bohème  menaçait  de  communi- 
quer ii  la  Pologne  son  schisme  et  ses  révoltes.   En  l-t39,  il  chassa 


(!)  QiKiiqnp  l'acti  préiitù  -m'Hlionne  co  Ji.'.-in  sous  le  liln'  ilu  roi  de  Chy|irc,  il  est  1 
rc[Ujri|UL'rquM  cellu  (!'pui|uo  auiun  princ»!  Je  c<!  nom  n'occupa  ce  Iront*.  Jean  l"  mourut 
dt-jA  Cil  i.Si;  Ji.m  il  110  Ml  iiUa  >ur  le  Iro.iH  iju'cn  l.i'Ji.  Il  est  donc  ^irob^lile  iju'il  s'a^'il  ici 
Uh  JeJO  de  Lu^i^n.-^n,  fiéro  du  roi  l'iiTM  I*',  qu'il  lit  assassiner  pour  UsUrper  lo  Irùue. 
N'ajaiit  pas  reUssi  dan.  ce  projet,  ii  fui  lui-incuie  éi;ori;e  en  i:i7.)par  ordre  de  son  ne>eu,  lo 
roi  Pifrro  II. 


44  NOTICES 

les  Hussites  de  son  diocèse  et  cinq  d'outre  eux  furent  par  ses  ordrea 
brûles  vifs  sur  la  place  du  Marcliû  à  Po'icu  :  ccUi;  exécution  peut-être 
cruelle,  ne  manqua  du  moins  pas  son  but  et  arrêta  les  progrès  de 
riicrésie.  Ou  dut  à  ses  conseils  Ic-renouvellcmeut  de  l'acte  d'union 
du  duché  de  Lithunnie  à  la  couronne  de  Pologne,  ce  qui  lui  donna 
une  nouvelle  sanction  et  paralysa  tout  projet  de  séparation.  Eatiu, 
en  l-iôt,  il  fut  envoyé  dans  les  provinces  prussiennes,  afin  d'y  rece- 
voir pour  le  roi  et  la  républiiine  polonaise,  le  serment  de  fidélité  de 
la  noblesse  et  des  villes.  11  mourut  eu  1-170,  a\ec  la  renommée  d'un 
homme  d'Klat  habile  et  d'un  dcfenseur  zélé  de  la  foi  catholique.  — 
Le  roi  Frédéric  Guillaume  III  conféra  sous  la  date  du  17  janvier  et 
du  12  juin  1816,  aux  deux  lignes  subsistantes  de  cette  famille,  le 
titre  de  comtes  prussiens,  en  faveur  des  anciens  droits  de  cette  mai- 
sou  à  cette  préiogative.  Leurs  armoiries  rc(;urent  à  cette  occasion 
une  augmentation  et  se  blasonnent  actuellement  :  de  gueules  ù  l'aigle 
cployée  d'argent,  portant  sur  sa  poitrine  l'ancien  écusson  de  Lodzia, 
qui  est  :  de  gueules  à  un  bateau  d'or,  posé  en  face. 

LtS   CO.AITICïi   du.\.mi:ki. 

l  On  distinguait  à  la  fin  ilu  xviii^  siècle  deux  familles  de  ce  nom  : 

l'une  dont  l'antiquité  remontait  aux  premiers  temps  de  la  monar- 
chie; la  secoutle  qui  venait  seulement  de  surgir  et  dont  le  ll\re  des 
destinées,  vierge  encore  de  toute  inscription,  témoignait  sutlisam- 
ment  de  la  fraîihcur  de  ?oii  élévation.  Pans  le  langage  populaire,  une 
double  dénomination  distinguait  jjar  son  énergique  expression  ces 
deux  familles  homonymes.  La  première  était  connue  sous  le  nom  des 
bons,  la  seconde  sous  celui  des  maiivaii  Branicki.  Celte  double  dési- 
gnation devnit-ellc  uniquement  indiquer  la  grande  différence  d'illus- 
tration qu'd  y  avait  entre  ces  deux  maisons,  ou  renfermait-elle  en 
même  temps  un  jugement  populaire  sur  le  mérite  et  le  caractère  de 
leurs  rejetons!  Il  est  permis  de  croire  que  ce  double  motif  donna  lieu 
à  ces  deux  épithètes.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  Branicki  d'aujourd'hui 


SUR  LES  FAMILLES  NORLIiS  DL  LA  POLOGNE.  45 

n'ont  plus  à  craindre  cette  liurailiante  conipnraibon ,  car  les  bons 
Branicki  ont,  comme  tout  ce  (jui  est  bon,  fini  les  premiers.  Nous  ne 
rappellerons  que  pour  la  détruire  l'accusation  injuste  faite  à  Fran- 
çois Xavier  Branicki,  le  fondateur  de  la  fortune  de  la  famille  de  ce 
nom  qui  existe  de  nos  jours,  d'.isoir  usur[)é  ce  nom  et  les  armes  des 
Korczak  pour  remplai:cr  celui  de  B/anecki  q\.i'[\  aurait  dii  porter.  Ce 
reproche  c[ui  ne  repose  sur  aucune  espèce  de  preuve,  a  pourtant 
obtenu  une  croyance  presque  gciiérale,  comme  si  le  blâme  irréou- 
salile  et  gra\e  qui  s'attache  :\  la  mémoire  de  cet  homme,  le  lierait 
impunément  à  toute  espèce  d'imputation  fausse  et  injurieuse.  Fran- 
i;ois  Xavier  Branicki,  né  d'uni-  famille  noble,  mais  ignorée  jusque  là, 
dut  à  la  faveur  du  roi  Stanislas  l'oniatowski ,  son  élévation  à  la 
dignité  de  llrtmanile  la  Couronne.  11  succédait  dans  cette  charge, 
eu  1773,  ù  Jean  comte  Branicki  de  Buîzcza,  beau-frère  du  roi  et  le 
dernier  des  bons  Branicki,  et  ce  rapprochement  mahncontreiix,  qui 
semblait  favorable  à  son  ambition,  a  sans  doute  été  la  cause  pre- 
mière de  la  fâcheuse  comparaison  qui  fut  faite  entre  leurs  familles  et 
leurs  personnes.  II  paya,  en  effet,  sa  dette  de  reconnaissance  à  la 
patrie  et  au  roi  malheureux  qui  l'avait  élevé,  en  devenant  un  dc3 
chefs  de  cette  honteuse  confédération  dcTargjwitz  (1701)  cjui,  com- 
posée d'hommes  vendus  ù  la  Itussie,  empêcha  l'ellct  des  salutaires 
résolutions  de  la  diète  de  quatre  ans  (1),  et  livra  la  Pologne  ù  son 
dernier  sujjplice,  à  son  dernier  démembrement  (2).  Fatale  dtslinée 
que  celle  ([ui  furce  une  famille  à  renier  la  mémoire  du  seul  de  ses 
ancêtres  dont  l'histoire  ail  retenu  le  nom  ])our  le  lletrir,  et  qui  a  été 
la  source  impure  de  sa  richesse  et  de  sa  prospérité!  Par  son  mariage 
avec  Alcxanihine  d'iùigelhardt,  nièce  de  ce  Poteinkm,  si  fuucstement 
célèbre  pour  la  Pologne,  il  lit  entrer  dans  sa  maison   une  moitié  de 


(1)  V.fUe  Diùl<;  .-wail.sur  l.i  |  ropasitinn  du  rai,  proi  l.iin.-  riiiri'.lil  ■  du  Ironc,  Li  lib«rlc 
des  ruHcs,  ol  i.rilmiM,:  li  li-v.'O  d'uni!  .iriiu--  piTiii;iiiiiiU',  et  une  (.lui  jUsU-  h|MI  lilmu  df» 
impOU  <|iii  K'i;'U;Md.ul  i.j.ilcuieiil  iur  l.i  idIiIi^m'.  C>;>  iiou>cIUs  rc^olullunb  !.oal  coiiiiucâ 
mus  II'  nom  do  :  (unsiuiidun  du  3  twii  il'Ji. 

{•!)  Vojc'i  :  Fcrraiid,  llisluirectci  livis  diiuemlrtinenU  Uela  Pologne. 


•r.    .,l.i-   -i>,/;T;i;, 


,iL  i-.i  SîTisq 


4C  NUTICKS 

l'inromniensurable  fortune  de  rnncicn  favori  de  Cntherine  II  (l).  Sa 
famille  oljtiiit  le  titre  de  comte,  qui  semble  avoir  été  l'apanage 
indispensable  de  tous  ceux  qui  trahirent  leur  pallie  à  cette  cruelle 
époque,  et  sa  fortune  continua  à  s'accroître  entre  les  mains  luibiles 
et  intéressées  de  sa  veu\e,  que  ses  grandes  rielicssecs  et  le  boidicur  de 
ses  spéculations  ont  fait  surnommer  le  bauqHier  de  la  cour  Jt  Rusaie. 
Les  fastes  de  cette  famille  n'otl'rcnt  plus  rien  de  rcmar(pial)le;  seule- 
ment l'accroissement  continu  de  son  opuleîice  scml)le  devoir  faire 
mentir  le  proverbe  qui  dit  :  •  Bien  mal  ac([uis  ne  prospère  jjas.  • 
Cette  exception  signalée  doit  faire  espérer  i[ue  dans  ravenir  ses  reje- 
tons se  feront  un  devoir  d'ellaccr  par  une  conduite  sans  reproche  les 
pénibles  souvenirs  attachés  à  leur  nom. 

■■ '■'  LLS    CO.lî  TLS    l;lV/.OST<>^VSKI. 

Dans  les  annales  de  cette  famille  du  moins  on  ue  rencontre  que 
de  nobles  souvenirs  ,  et  l'on  j)cut  goûter  la  douceur  de  distribuer 
l'éloge  sans  y  mêler  jamais  l'amcrtiime  du  blàmc.  La  fiimiUe  des 
comtes  Brzoslouski,  sortie  de  la  maison  des  Strzemie,  l'une  des 
douze  plus  anciennes  races  de  la  Pologne,  en  a  été  le  rameau  le  plus 
illustre.  A  i)<jrlir  du  cumnuiicement  du  xvil'^  siècle,  la  possession 
presque  non  interrompue  des  dignités  les  plus  élevées,  surtout  dans 
le  duché  de  Lithuanie,  ont  assuré  à  cette  famille  un  rang  distingue 
parmi  la  plus  haute  noblesse  du  royaume.  Cyprien  Paul  Br/os- 
tou=Li,  pahitin  de  Trùcki  en  lOSi,  cummrnce  cette  série  de  Scuateurs 
dévoués  ù  leur  patrie,  qui  lui  restèrent  li.lèlcs  jus(iu'à  sou  dernier 
jour.  Chargé  de  négocier  la  paix  a\ee  la  Russie,  il  rcjnt  en  1G70 
Ri  rciutrcîmeiits  publics  du  roi  et  de  la  iliète  pour  1  1^  ureuse  issue 
do  -ïii  négociations;   en    liJb3,    il    fit   une  donation  considérable   à 


<\.  t^ii»  r.mill/-  dut  jiiMi  \'u\  iniintnsf  o|iiil.':ifc  au  .Ion  qii.>  lo  roi  Poniilow.-ki  fil  i 
fm...i«  \4i.frl:rjiii.-ki.l.-  Il  rirl.r.Slt^fOblK'  ilu  Uialoicrkicw  sur  lainjollc  ff  ik-rmur  a»3il 
t».l  .pi-  .(.,r»4»jr.,.».  Cilif  ijrjndc  propriule  csl  aujourd'liui  ic  |jriiici(ial  Uoniuioe  de  cette 
(*aiiu-  J.-i  llrinuki. 


r;(  ^r^>f;. 


!i<.i    /    .a'|r.i,lii 


t-S.  -u:-.  i  ;'■    ••    »•>! 


SUR  LES  FAMII.LI-S  NOIil.KS  UE  I.A  CÛLOCNE.  il 

racaclcmie  de  Viliia  dont  il  fut  l'uu  des  priiuipaux  blcufaiteura. 
Pariui  leb  exemples  de  vcitus  qu'ont  doniiéa  les  preniicis  ancêtres  de 
cette  uiaisoii,  le  souvenir  de  Marguerite,  femme  de  Nicolas  Slrzeinie 
de  Zemboeiii,  mérite  particulièrement  d'être  rajjpelé;  nu  milieu  delà 
dépravation  générale  qui  s'introduisit  sous  le  roi  Boleslas  le  Hardi, 
et  qui  donna  lieu  aux  sévères  eensnres  de  saint  Slanishu,  censures 
qu'il  pava  de  sa  vie,  elle  se  retira,  pour  t[ue  sa  réputatior»  ne  soutlVît 
aucune  atteinte  en  l'absence  de  son  mari,  sur  le  sommet  d'une  tour 
de  l'église  de  Zenibocin,  ne  voulant  coinniuniquer  avec  jjcrsonnc  au 
dehors,  et  iiissant  elle-même  au  moyen  d'une  corde  sa  nourriture 
journalière.  Klle  ne  sortit  enfin  de  cette  solitaire  et  pénible  retraite 
qu'au  retour  de  son  époux  qui  avait  accom[)agné  le  roi  à  la  conquête 
de  Kijow  (l).  La  valeur  de  cet  acte  d'excessive  puileur  graiulit  con- 
sidérablement, ([uand  on  rélléeliit  qu'il  a  clé  accompli  au  milieu  delà 
barbarie  du  xi«  siècle,  et  d'un  relâchement  universel  des  mœurs.  A 
son  avéueuunt  au  trône,  le  roi  Frédéric  Guillaume  II  investit  de  la 
dignité  de  comte  prusiicn  un  rameau  de  la  famille  ùv^  Brzostovvski, 
possessionné  dans  la  partie  de  la  Pologne  qui  fut  annexée  h.  la 
Prusse.  Bien  dts  personnes  se  rappelleront  encore  avec  regret  les 
aimables  qualités  du  comte  Emmanuel  Brzostowjkl,  attaché  à  la 
mission  russe  à  Turin;  la  dislinclion  rare  do  sou  e.-- prit  et  de  son 
caractère  lui  avait  concilié  l'intérêt  et  l'alleclion  de  tous  ceux  (^ui 
l'ont  connu,  et  lui  promettait  un  brillant  avenir,  qu'une  mort 
funeste  it  préuiaiurée  vint  brusquement  arrêlir!  Sou  frère  est 
acluellement  le  seul  représentant  mâle  de  la  branche  comtale  do 
cette  famille. 

LES    CO.MTES    CET.NEll. 

Ils  viennent  d'une  ancienne  famille  de  Silésiedont  on  fait  remonter 
la  noblesse  au  xii"  siècle.  l']lle  tloit,  dit-on,  son  origine  à  Miroslavv 

(1)  Jlisioiredc  PolujiiC  de  Jcid  Dlu^osi  (Joaonci  Lyojiiiuui),  »ol.  1. 


ï  '.')  iTji.'''"    .'léfjj  :'î 


.  î:»;;!  i-i   J-lo'{ 


48  NOTICES 


qui  se  distingua  par  sa  valeur  dans  l'armée  de  Boleslas  III  Krzy- • 
uousty  (1).  La  Silcsie  ayant  été  séparée  de  la  Pologne  eu  11  tô, 
lors(|ue  Liulishu  II,  lUa  de  Boleslua,  soutenu  par  Frcdéric  Barbe- 
rousse,  en  fut  invciti  à  titre  de  souverain  indépendant,  les  destinées 
de  cette  famille  devinrent  aussi  étrangères  à  sa  patrie  primitive,  et 
ce  ne  fut  que  sous  Sigismond  III  eu  l'année  1593  qu'elle  obtint  de 
nouveau  l'iiuligéuat  en  Bologne,  (jui  lui  fut  confirme  par  acte  de  la 
Diète  en  IGUl.  Depuis  lors  des  membres  de  cette  maison  ont  rempli 
avec  honneur  plusieurs  hautes  charges  de  l'État.  Dans  le  recensement 
de  la  noblesse  du  royaume  de  Gallicie  et  de  Lodomérie,  ordonné  par 
le  gouvernement  autrichien  en  l'année  1732,  Ignace  et  Dominique 
Cetner  furcut  admis  avec  le  titre  de  magnats  (inter  magnâtes).  C'est 
sur  ce  foiulcraent  qu'ils  obtinrent  quelques  années  après  la  jouissance 
du  titre  de  comte. 


LES  conrts  cuooKimvirz. 


Cette  famille  est  illustre  parmi  les  plus  illustres  de  la  Lithuanie. 
Comme  celle  des  plus  anciennes  maisons  lithuaniennes,  sa  noblesse 
remonte  à  l'année^  1413.  A  cette  cpor^ue,  elle  fut  admise  ù  la  Diète  de 
Ilrodlo  à  l'houueur  di;  porter  et  de  transmettre  îi  ses  dcsceiulants  les 
armes  de  la  noble  famille  polonaise  des  Kosciesza.  Depuis  cette 
époque,  on  voit  briller  son  lujm  dans  toutes  les  occnsions  glorieuses 
pour  la  Boloi;nt',  et  ce  fpii  vaut  encore  mieux  peut-être,  on  ne  la 
trouve  jamais  mêlée  aux  tristes  événements  qui  ont  nmcnc  sa  ruine. 
Honneur  dune  à  cette  race  qui  a  fourni  à  sa  patrie  tant  de  guerriers 
illustres,  tant  de  conseillers  habiles,  et  qui  n'a  jamais  produit  un 
traître!  L'espace  restreint  de  ces  notices  ne  permettrait  pas  même  de 
citer  seulement  les  noms  de  tous  les  homines  remar([uab!es  qui  sont 
sortis  de  celte  maison;  à  plus  forte  raison,  serait-il  impossible  d'énu- 

(I)  Co  princH,  l'un  Jes  plus  vall.Ttils  souverains  di;  Il  Pologne,  recul  ce  surnom  d'un 
défaut  qu'il  ai  ail  i  la  liouihe  :  lo  »cds  du  ii.oi  KrzyiLijHiHy  »ful  diro  touc/if  (U' (rait-ri. 
Il  réina  du  111'ijUMiu.i  ilW. 


SUR  LtS  KAMII.I.ES  NOIiLKS  IIK  LA  l'OLOGNK.  40 

raérer  leurs  services.  Deux  de  ces  noms  cependant  doivent  être  parti- 
culièrement consignes  ici  :  le  prcniiur  est  celui  de  Jcrônic  Cliodkie- 
wicz,  parce  qu'il  fut  le  premier  qui  apporta  et  transmit  à  sa  famille 
le  t'ûTC  comlal  qui  fut  la  recompense  de  ses  grandes  actions;  le 
second  est  celui  de  Charles  Cliodkicwicz,  parce  qu'il  est  une  gloire 
nationale.  Jérôme  Chodkicwicz  Casteliui  de  Vilna  se  rendit  célèbre 
par  ses  succès  en  Livonie,  où  il  défit  complètement  les  Kusses  à  la 
bataille  de  Kiesa.  Envoyé  peu  de  temps  après  en  ambassade  auprès 
de  l'empereur  Ferdinand  l'^r,  il  en  rapporta  le  titre  lièritaire  de 
comte,  qui  lui  fut  donné  en  souvenir  de  ses  victoires.  Charles,  son 
petit-lils,  est  un  des  plus  grands  capitaines  qu'ait  enfanté  la  Pologne, 
et  son  nom  a  constamment  été  relTroi  des  ennemis  de  son  pays. 
Encore  bien  jeune,  le  voyant  jouer  avec  d'autres  enfants  de  son  âge, 
le  roi  Etienne  Batory,  frappé  de  son  air  de  courage,  s'écria  :  •  Celui-là 
deviendra  un  jour  un  grand  guerrier!  •  L'œil  pénétrant  du  vaillant  roi 
ne  s'était  pas  trompé.  Eu  1  COI  Chodkicwicz  fut  mis,  avec  letitrcdellet- 
man  de  Lithunnie,  ù  la  tète  de  l'armée  qui  devait  défendre  la  Livonie 
récemment  soumise  à  la  Pologne,  et  que  Charles  l\  île  Suède  venait 
revendiquer  à  main  armée.  Cette  campagne  fut  pour  lui  un  perpétuel 
triomphe;  il  gagna  successivement  quatre  batailles  rangées,  dont  la 
dernière,  celle  de  Kircliolm,  perdue  par  le  roi  de  Suède  en  personne, 
porta  un  coup  si  funeste  à  sa  puissance  qu'il  se  vit  obligé  de  renon- 
cer à  ses  prélrnlions  eu  implorant  la  paix,  et  assura  à  la  Pologne  la 
possession  définilive  de  la  Livonie.  Une  tradition  raconte  qu'avant 
le  combat,  l'armée  polonaise  vit  apparaître  saint  Stanislas  bénissant 
son  chef  avto  un  glaive  sanglant.  Cette  sainte  bénédiction  conserva 
toujours  sa  miraculeuse  puissance,  car  ou  ne  compte  que  par  des- vic- 
toires tous  les  combats  qu'a  livrés  Chodkiewicz.  Après  a\oir  glorieu- 
sement reconquis  la  Livonie,  il  tourna  ses  armes  contre  les  JIussls 
pour  venir  au  secours  du  grand  Zolkicwski,  son  frère  en  génie  et  en 
gloire,  que  l'envie  des  courtisans,  ([ui  obsédaient  le  faible  Sigismond, 
avait  fait  abandonner  avec  une  poignée  de  soldats  au  centre  d'un 
empire  ennemi  qu'il  avait  victorieusement  traversé  et  dont  il  occu- 


50  ^     ■.  NOTICES  ï 

pait  encore  I.i  cipitale.  Cliodkicwic^  reprit  Sraolcnsk,  les  duchés  de 
Sievieri  et  de  Czerniecliow,  remporta  la  victoire  de  la  Mozfiïjk,  puis 
revenant  sur  ses  pas,  il  écrasa  lea  rcvoltés  polonais  à  Gliiiinn)i  ;  car 
depuis  l'alyolition  de  rhérédito  de  la  couronne,  la  Poloirne  a  con- 
stamment nourri  dans  son  propre  sein  des  ennemis  plus  à  craindre 
que  ceux  du  deliors,  et  ce  sont  eux  qui  l'ont  conduite  à  sa  perte. 
Après  la  glorieuse  mais  fatale  mort  de  Zolkiewski ,  C'hodkiewicz 
reçut  le  couiuuuidcment  en  clief  de  l'aimée  polonaise  avec  la  dignité 
de  Grand  Ilctninn  de  la  Couronne.  Sa  présence  seule  sur  le  eliamp  de 
bataille  de  Cliocim  suflit  pour  faire  retirer  le  Sultan  victorieux  qui 
n'osa  point  s'attaipier  à  son  génie  et  ù  sa  fortune.  C'est  dans  le 
champ  de  Choiim,  sur  cette  plaine  que  devait  immortaliser  plus  tard 
la  valeur  du  grand  Sohieski,  (pie  s'éteignit  la  lirillanle  existence  de 
Chodkiewiez;  mourant  il  vit,  à  mesure  que  la  vie  abandonnait  son 
corps  épuisé  par  les  travaux,  les  Turcs  se  disperser  craintivement  au 
bruit  seul  de  sou  nom  :  et  ces  Turcs  n'étaient  point  alors  la  faible  et 
indolente  nation  de  nos  jours,  c'étaient  encore  les  dignes  fils  des  vail- 
lants soldats  de  Mahomet  et  d'Amuratli,  ha  mêmes  qui  cinquante 
ans  plus  tard  menac;aieiit  toute  la  chrétienté,  eu  mettant  le  siège 
devant  la  capitale  du  Saint-F.mpire  !  Ce  fui  le  2 i  septembre  l()21 
que  la  Pologne  eut  la  douleur  de  perdre  en  lui  un  de  ses  plus  braves 
et  sans  contredit  le  plus  constamment  heureux  de  ses  défenseurs. 
Lorsqu'après  le  congrès  de  Vienne,  à  la  réunion  défiuitive  du 
royaume  de  Pologne  à  la  Russie,  les  desceiulaiits  de  Jérùme.  I'*^ 
comteChodkicwicz,  durent  légitimer  leur  droit  à. ce  titre,  ils  produi- 
sirent devant  la  commission  convoquée  à  Pétersbourg  à  cet  etlct, 
l'ancien  diplôme  de  l'empereur  Ferdinand  l"  qui  exprimait  rjue  cette 
dignité  était  <:onférée  à  leur  ancêtre  pour  ses  grands  service?,  et  par- 
ticulièrement pour  ses  constantes  victoires  sur  les  Russes.  Piquante 
obligation  ([uc  celle  de  ratifier  et  de  reconnaître  des  honneurs  cjui 
sont  le  prix  de  ses  propres  défaites  :  mais  triste  cxcm[)lc  aussi  des 
retours  de  la  fortune,  (jui  abaisse  les  vainqueurs  et  les  fait  dépendre 
de  ceux  qu'ils  ont  tant  de  fois  vaincus  ! 


bUK  LhS  KAMIII.KS  NOIll.KS  l)i;  LA  f'OLOGNt:.  3» 


LKS    COMTES    r.IlUFr'TOAVICZ. 

Cette  f.imillc  a  son  ben;c;ui  en  Lilliunnic  et  a  toujours  été  rnn^ée 
parmi  les  priiiiiùrrs  maisons  de  ce  diiclié.  Elle  doit  son  origine  à 
Wyszgierd,  puissant  chef  lilliuanien  qui,  lors  de  la  première  union 
de  ce  diiclic  à  hirouronne  de  Polo;^ne  en  1113,  ù  la  Diète  de  Ilroillo, 
se  fonvcrlit  i"i  la  foi  clirèlieiiiie,  fut  admis  à  faire  ))artie  île  la  noblesse 
polonaise  et  rtc,'ut  la  concession  désarmes  de  la  famille  à' OJrutcunz. 
Depuis  ce  temps,  ses  descendants  ont  toujours  occupé  des  emplois 
élevés,  prin('i[)alc meut  les  hautes  charges  du  duché  de  Lilhuanie.  De 
nos  jours  le  comte  Michel  Clircptou  icza  obtenu  di;  l'empereur  de  Russie 
et  roi  de  Pologne  la  conlirmalion  du  titre  de  comte  ;  il  a  épousé  Hélène, 
comtesse  de  Nesselrode,  lillc  du  chancelier  de  Kussie,  et  remplit 
maintenant  le  poite  d'envoyé  extraordiiuiiro  de  Russie  près  la  cour  des 
Deux-Sicilcs  (1).  On  ne  peut  que  féliciter  les  Polonaisqui,  commelui, 
servent  lionorahltmifut,  et  se  font  respecter  ea  se  rendant  utiles  : 
c'est  le  plus  sûr  moyen  de  faire  honorer  leur  ûrit;inc  et  de  rendre 
service  ù  leur  patrie.  Leur  conduite  mcrite  autant  d'tloj^es  qu'on  doit 
de  Lia  me  à  ceux  q\ii,  sous  prétexte  de  relever  leur  pnys,  l'abaissent 
de  plus  en  plus  par  leurs  intrigues  et  leurs  criminelles  entreprises, 
et  de  mépris  à  ceux  qui  prostituent  leurs  noms  par  des  complaisances 
lûches  et  déshonorantes. 

LES    COMTES    CZ.VCKI. 

Ils  sont  issus  de  la  maison  de  Swinka.dont  le  nom  vient  de  la  figure 
héraldique  de  leurs  armes,  qui  représentent  une  hure  de  sanglier.  Au 
dire  des  anciens  chroniqueurs,  sa  noblesse  remonte  à  l'année  114-8. 
File  a  produit  plusieurs  personnages  dont  l'histoire  a  conservé  les 


(1)  Il  a  (lopuis  él(!  noiniTK»  niiiiiitre  et  envoyé  i'\lraordiniire  prci  la  cour  Jo  Londres, 
poste  doiil  il  iCii  (ts'-ilL'Ull'ul  demis. 


52  NOTICES 

noms,  entre  autres  Jacques  Swinka,  archevêque  de  Gnesen,  défen- 
seur zélé  des  droits  de  l'Église,  le  même  qui  couronna  en  l'année 
1300,  comme  roi  de  Pologne,  Wcnccslas  de  Bohême,  dont  le  règne 
fut  de  courte  durée.  Le  rameau  des  Czacki  s'est  surtout  illustré  dans 
les  lettres,  auxquelles  en  retour  il  a  prêté  toujours  un  elliracc  et  puis- 
sant appui.  Le  nom  vénéré  du  savant  foiulateur  de  l'Académie  de 
Krzemicuicc,  Thadée  Czacki,  auquel  on  doit  également  la  découverte 
du  tomljcau  ignoré  d'un  de  nos  rois  les  plus  célèbres,  de  Ladislas 
Lokictfk  (le  nain)  (1),  ne  doit  pas  craindre  l'oubli.  C'ist  en  immorta- 
lisant sa  mémoire  que  les  lettres  poiinoiU  ac(|uitter  envers  lui  la 
dette  de  leur  reconnaissance.  L'tmpercur  Alexandre,  comme  roi  de 
Pologne,  autorisa  cette  famille  à  porter  le  titre  de  comte,  à  cause  de 
ses  droits  préalables  à  cette  qualification  et  en  rérompmse  des  ser- 
vices qu'elle  a  rendus  au  pays  (2).  Il  est  juste  de  dire  que  ses  mem- 
bres actuels  fidèles  à  l'esprit  de  leurs  aïeux  se  reiulent  dignes  de  cette 
distinction  autant  par  leur  goût  pour  la  science  que  par  la  protec- 
tion qu'ils  nccordeut  à  l'industrie. 

'      ,  LES    CO.^ITKS    CZAl'SKI.  • 

Très  ancienne  famille  qui  avait  son  berceau  dans  la  Prusse-Polo- 
naise et  qui  portait,  dit-on,  originairement  le  nom  de  ton  Ilulten. 
Elle  a  une  commune  origine  avec  l'illustre  maison  de  Lclivva,  dont 
elle  porte  les  armes.  Ses  rt-jctons  ont  de  tout  temps  occui)é  une  posi- 
tion élevée  dans  ks  provinces  prussiennes  et  ont  été  revêtus  des  plus 
hauts  emplois.  Antoine  Czapski  de  Iliitlen,  de  la  ligne  de  Benkow, 
Sénéchal  de  Chelmno  et  général  de  division  dans  l'armée  polonaise 


(l)  C'est  dans  la  c.ilhidr.ilo  .te  Cr.icovio,  dcv.iiil  le  mnllrr-iutel.  quo  Cinfki  décoiivril  la 
pierre  lumnl.iire  île  rc  roi  3.\xW\  K'ranil  par  se»  expl.iil»  nu'il  oi.iil  pelil  ilo  .-orpM-l  dont  on 
Ignorait  le  lie»  de  scpulluri'.  Ce  iiVsl  ()u'i  la  >uiie  il'un  \>.-n\h'.<:  Iratail,  qu'il  paruQl  i 
rcronslruire  l'iiibcriplion  prc-quïtitiL^icmcul  elT.ir.e  de  relomlji'nu 

(il  V.n  15'^,  Fierrc  Cxacki,  anitab^aJeur  Je  l'ol'i;;ne  prts  do  rtmpereur  Cliarles-Quinl, 
fol  revelu  pnr>e  prinrcdu  litre  de  tomfe,  dont  .i'pcrHl:inl  ni  lui  ni  ses  dejn-ndanli  ne 
firent  Uba^c,  romrae  choio  cùiilrairc  aui  lois  de  la  Kcputlique,  qui  défcDdaunl  l'usage  dej 
lilres  clraiiiicrj. 


SUR  LES  FAMILLES  NOHLES  DK   L\  POLOGNE.  53 

fut  L'ievé  ù  la  dij^uitc  de  comte  prussien;  cette  branche  comtale  est 
uniquement  représentée  aujourd'liui  par  son  pctit-fds ,  uni  par 
mariage  ù  une  de  ses  cousines,  du  nicnie  nom,  mais  d'un  autre 
rameau  de  cette  famille. 

!  LES    I'R1>CES    (:'/,AI\TOUVSKI. 

Sans  rien  vouloir  ôter  à  la  famille  Czartoryski  de  l'illustratiou  qui 
lui  revient,  on  ne  peut  adopter  ou  même  laisser  passer  sans  la  relever 
l'épitbète  de  :  «  la  plus  illustre  dta  mnhoun  de  la  Pologne  •  que  lui 
applique  l'auteur  des  Xotlcei  sur  Ici  i/rbicipales  farnUlca  Je  lu  liun.'iie. 
Il  u'cat  point  admisbihle  que  riilustratiou  (jui  peut  s'act^ucrir  de 
tant  de  manières  différentes,  dans  les  éléments  de  laquelle  rentrent 
à  des  degrés  si  divers  tous  les  avantages  de  la  naissance  et  tous  les 
services  rendus  au  pays,  dont  chaque  famille  amicnae  a  conquis  sa 
part  par  l'inlluence  et  h's  résultats  jnest^u'iuapjiréii.iblcs  de  ses  vertus 
et  de  ses  actions  sur  la  prospérité  et  la  gloire  de  sa  patrie;  il  n'est 
point  admissible  que  l'illustration,  dont  le  domaine  est  infini  et  les 
limites  insaisissables,  puisse  être  réduite  à  une  valeur  tellement  tis.e 
qu'elle  permette  d'en  mesurer  l'étendue  ou  d'en  déterminer  le  poids 
de  manière  à  décider  hardiment  que  celle  qui  s'est  amassée  dans  une 
famille  l'emporte  d'une  façon  absolue  sur  celle  (jue  d'autres  ont 
achetée  au  prix  de  leur  sang  et  de  leurs  travaux.  Il  n'est  point  de 
pays,  j'espère,  même  pas  la  Kussie,  qui  puisse  dire,  qui  doive  dire 
que  tellt  de  ses  familles  est  la  plus  illustre;  si  cela  pouvait  exister 
quchjue  part,  elle  serait  bien  à  plaindre,  la  nation  qui  dans  sa  misère 
s'avouerait  déshéritée  de  la  plus  noble  des  coaeurreiices  !  Indépen- 
damment de  son  inexactitude  eu  général,  il  faut  encore  avouer  que 
l'auteur  a  malheureusement  applicpié  l'expressiouxdont  il  s'agit.  Ce 
q»ii  doniu:  rilluslralion  à  un  tuom,  dans  l'acccptiou  que  ce  mot  a 
parmi  les  nations  civilisées,  c'est  l'antiquité  et  la  grandeur  île  son 
origine  nobiliaire  unies  ù  des  actions  d'éclat,  à  des  travaux  dilliciles 
nccouiplis  dans  l'intérêt  de  la  gloire  et  de  la  prospérité  du  pays. 

NUUI.lSliE    l'uLO.IAlSK.  4 


54  NOTfCES 

Nous  ne  voulons  pas  contester  ces  doubles  qualités  aux  Czartoryski; 
mais  à  coup  sur  ils  sont  loiu  de  les  posséder  à  un  plus  haut  de^ré 
qu'un  grand  nombre  d'aulrts  maisons  polonaises.  Comme  celle  de 
toutes  le?  faïuilles  litliuaniunucs,  lutir  a!iti([uUé  nobiliaire  remonte  à 
l'année  1413  ù  la  Diète  de  llrodlo,  dans  laquelle  ils  recourent  eu 
même  tem[)s  le  saint  baptême  de  la  foi  et  le  noble  baptême  de  la  che- 
valerie (l).  Sous  ce  rapport  on  ne  jjcut  dune  les  placer  au  dessus  de 
ces  vieilles  races  des  Topor,  des  Gryf,  des  Leszczyc,  des  premiers 
Nalcucz  et  de  tant  d'autres,  presque  toutes  issues  du  sang  des  pre- 
miers souverains  de  la  Poloj^^ne,  et  qui  depuis  plus  de  quatre  siècles 
déjà  ne  mênaij;eaitnt  ni  Kur  =ang  ni  leurs  peines  pour  son  service  et 
l'honneur  de  leurécu.  Quant  aux  actions  d'éclat,  hors  de  liyne,  qui 
peuvent  à  elles  seules  aus=i,  et,  sans  le  secours  do  la  naissance,  fonder 
une  illustration  immense  par  leur  retentissement,  immense  par  leurs 
résultats,  on  ne  les  trouve  pas  non  plus  dans  les  fastes  de  cette 
famille.  Eu  vain  on  y  chercherait  un  nom  qui  vienne  réveiller  dans 
un  cœur  polonais  toutes  les  libres  de  l'amour  de  la  patrie,  un  nom 
auquel  les  sympathies  nationales  vieuncut  rapporter  toutes  les  gloires, 
tous  les  succès  d'uuc  épocjue  ou  d'un  règne,  un  nom  enfin  à  placer 
ù  côté  de  celui  du  grand  Zauisza,  l'honneur  de  notre  chevalerie,  de 
Jean  Tarnowbki,  de  Zolkieuski,  de  Konieepolski,  de  Czarnecki,  nos 
grands  capitaines,  de  .Sobieski  eniin,  de  ce  héros  dont  les  lauriers 
entassés  sur  le  front  laissent  ù  peine  percer  re(.lat  du  diadème  royal 
qui  couronne  sa  tète!  Par  leur  naiîsauce,  par  leurs  richesses,  parles 
hautes  char;j,es  qu'ils  ont  rem[>lles,  et  les  honorables  services  qu'ils 
ont  rendus,  les  princes  Czartoryski  sont  illustres,  très  illustres.  Mais 
vouloir  placer  leur  illustration  au  dessus  de  celle  de  tant  d'autres 
glorieuses  familles,  ce  serait  leur  faire  injure  que  de  croire  qu'Us 
y  prétendent,  ce  serait  faire  injure  à  la  rologne  ([ue  de  l'admettre. 
On  peut  même  alhrmer  que  si  cette  maison  n'a  point  amasse  un  plus 

(1)  Il  esl  à  rijniaïqiier  par  e\(  nipic  i|u'eii  Franco,  a\ant  la  révolution,  si  clic  N'y  i-tail  fait 
oaluraliii'r  coinuie  ilu  nus  juin  s,  l'Ili' ti'aur.iit  punit  lU  lu  i/rui^  ilx  pri':M'iiialion  a  la  cour, 
lai|utllL'  eiJfc'iail  de^  preuves  Je  I'IiLIljjc'  l'i  Je  tliovakric  ifUioulaiit  au  delà  do  i'auueo  1*00. 


SLR  LES  1-AMILI.ES  NOBLES  DE  L.V  POLOGNE.  53 

grand  trésor  de  gloire,  la  faute  en  est  à  elle,  car  depuis  qu'elle  fut 
admise  au  sein  de  la  noblesse  polonaise,  ropulcnce,  les  dii^nitca,  la 
faveur  constante  de  nos  rois,  rien  enfin  de  ce  qui  peut  rendre  facile 
le  dcveloppement  du  talent,  de  ce  qui  peut  lui  donner  du  retentisse- 
ment, et  attacher  de  l'importance  aux  actions,  rit.n  de  tout  cela  ne 
lui  a  manque.  Pourquoi  donc  dans  ces  jours  si  souvent  déplorables 
où  dans  une  seule  main  résidait  le  salut  de  l'fllat,  pourquoi  aucun 
de  vous  ne  s'est-il  trouvé  là  pour  assurer  le  triomphe  de  la  Pologne? 
Issus  de  Xorygiello,  fils  d'01_a'rd,  duc  de  Lithuanie,  les  Czarto- 
ryski  descendent  incontestalileinent  des  anciens  souverains  de  ce 
pays;  mais  c'est  à  tort  qu'on  les  désigne  cpielqucfois  comme  des 
Jagellons,  car  ce  nom  ne  peut  réellement  s'aj)pli([uer  qu'à  la  des- 
cendance directe  et  éteinte  du  roi  Ladislas  Jagelloii,  frère  de  Kory- 
gicllo  (1),  que  son  union  avec  la  reine  Heduige  fit  monter  sur  le 
trône  de  Pologne,  et  qui,  par  cette  élévation  et  les  nouveaux  rapports 
qu'elle  établit,  devint  en  quelt[ue  sorte  étranger  aux  autres  branches 
de  sa  nombreuse  famille,  et  fut  l'auteur  d'une  nouvelle  souche.  Le 
désir  de  ceindre  cette  couronne  enviée  a  été  l'ambition  constante  de 
la  maison  des  Czartoryski,  qui  oubliaient  que  Jagellon,  en  échange 
d'une  pareille  fa\our,  apj)ortait  en  dot  une  prosincc  étendue,  tandis 
que  simples  particuliers,  ils  n'apportaient  que  leur  projet  ambitieux. 
Si  leur  communauté  d'origine  avec  les  Jagellons  stimulait  leur 
orgueil,  comment  ne  point  se  souvenir  que  tant  d'autres  familles 
avaient  la  même  extraction,  ou  une  plus  ancienne  encore?  D'ailleurs, 
la  couronne  devenue  élective  en  priiiLipe  à  l'avéneineiit  du  premier 


(1)  L'aiilriir  ilfs  Nolici's  sur  «  les  (irinci|iilos  f.iiDilltS  ilo  la  Huisic  »  Jonnc  une  liste  d'S 
difTcTciilcs  branches  sijrUi.s  de  U  race  do  Gidyiiiiii,  ijr.ind  \>itv  de  LaduLis  Jaï-'tlluii.  S'il 
vcul  p.uliT  di'5  de^cciul.uiU  directs  de  ce  duc,  celte  li>lii  ii'e->l  |ioiiil  exacte  et  il  .i  otuii 
une  niullilude  de  raiiieaui,  tels  (|ue  ceux  des  Kiiia*  lt')iyiÉ>ki,  Rulawski,  0I>  Ikowicz, 
Korbiuski,  Krosiyiiski,  etc....,  qui  tux-nièniej  so  sont  subdiMM>à  linliui.  S'il  eoteiiil 
parler  en  j:inéral  dos  familles  Issues  des  anciens  souverains  de  la  Lilliuanie  et  des  domaines 
russes  qui  leur  ont  a|i(iart';iiu,  sa  liste  e>t  encore  plus  (leleclueu=e .  car  oa  com|>terait  plus 
de  cent  laimllos  litliuani.  nues  qui  eu  ont  tire  leur  ori;.'ine,  sans  baser  lade-sus  .les  préten- 
tions particulières  et  inadmissibles,  et  »ans  prétendre  à  aucun  titre  en  erl,an^'e  de  leur 
précédente  Kniiizeric.  Telles  sont  les  l'amillc»  des  UobianAi,  Dovi^jado,  Juracba,  LLle- 
bowici,  etc 


56  NOTICES 

■    Jagellou  (1),  ôtait  à  cette  prétention  just[u'à  l'illusion  d'au  droit. 
Prcfûrant    à    la    roule    éclatante    mais   daugcreuse    que    parcourut 
Sobieski  pour  arriver  au  trône,  le  clieinin  détourné  maia  plus  sûr  de 
i,    l'intrigue,  ils  tirent  servir  constaniiuent  ks  places  iiiiportautes  (qu'ils 
,     occupèrent  et  leurs  riches  alliances,  ii  se  former  une  clientèle  qui 
j^    pût  leur  faire  atteindre  leur  but.  Cette  préoccupation  constante  leur 
,.    a  fait  souvent  négliger,   comme  à  d'autres   familles,   leurs  devoirs 
envers  leur  patrie.  Ce  trône  (pii  se  montrait  accessible  à  tous  était  la 
3     tour  de  Babel  de  la  Pologne  :  la  mésintelligence  et  la  confusion  entre 
f,     ceux  qui  se  pressaient  sur  ses  degrés  amena  la  destruction  univer- 
.     selle.  Eiitin  à  la  mort  d'Auguste  III  en  17iJ3,  rendus  plus  opulents 
encore  par  l'alliauce  de  l'un  d'eux  avec  Sophie,  la  dernière  héritière  de 
la  puissante  maison  des  Sieniawski,  et  comptant  sur  l'appui  de  la 
Russie   dont   ils  s'étaient    montrés  les  partisans  dévoués   dans  les 
troubles  de  la  Pologne,  ils   portèrent  eiirin  un  des  leurs,  le   prince 
r.  •    Adam  Casimir,   à  la  candidature  royale.   Mais  convaincus  bientôt 
qu'il  ne  a'oUVait  pour  eux  aucune  chance  de  réussir,  ils  retirèrent 
leur  candidat,  pour  porter  leurs  suffrages  sur  le  favori  de  Catherine, 
surPouiatowski,  dont  la  proche  parenté  avec  eux  (2)  leur  permettrait 
d'entourer  de  plus  près  ce  trône  qu'ils  espéraient  toujours  pouvoir 
atteindre.    S'il   a   paru  nécessaire  d'insister  si  longuement  sur  ces 
détails,  ce  n'est  point  pour  jeter  le  blâme  sur  la  maison  des  princes 
Czartoryski,  mais  pour  frapper  encore  les  déplorables  etfets  du  prin- 
cipe de  l'cleelion  royale,  ([ui,  devenue  l'andjilion  de  tous,  n'en  satis- 
faisait qu'un  seul  eu  e\iilaiit  l'envii'  des  autn's,  et  (jui  entourait  le 
trône  d'une  légiou  de  prétendants  ipii  en  sapaient  la  base;  pour  tlé- 
raontrer,  par  la  famille  quia  le  plus  ouvertement  athchéscs  désirs,  que 
ni  elle  ui  les  autres  ne  pouvaient  faire  valoir  de  légitimes  prétentions, 

(1)  Loj  couditioui  impoicrsà  L.iili>l:i5  J  ii.'L'lliin,i  ioti  avc-ncinciil  au  Irone,  rcfiforni.iionl 
cdlo  ijue  ses  Jcsceiiilaiils  no  iiourraii-ni  lui  siiccc.liT  ((ii'a^cc  raiifiiucul  jci  Diclci,  cl 
€11  s'aslrcignaiil  i  ceilaiiu's  iiMii;  iiioii-.  Uiiiji<|iiL>  U  coiiroiiau  se  soil  coiisiTscv  jiii.|u'A 
Su'isiuooJ  II  (\:u  IjiS)  dans  celle  famille,  cela  n'a  élo  i|u'eu  UTtu  du  principe  électif,  «t 
avec  luuj  loi  iiiconxénienU  qu'il  entraini'. 

(i)  La  uiérede  Slanisla»  l'unialowski,  Coiut.ince  Ciarlaryski,  était  la  propre  lante  Je 
ce  mèiue  AJaiu  Casimir  Czarluryski. 


SUR  LES  FAMILLES  NObLLS  UE  LA  l'OLOCNE.  57 

et  que  dès  lora  tout  choix  fait  parmi  elles,  blessaut  des  espérances 
non  mieux  mais  é^^dement  mal  fondées,  leur  ôtail  l'autorité  et  l'appui 
nécessaires  pour  se  maintenir;  [;our  rappeler  enfin  que  si  la  Pologne 
un  jour  renaît  do  ses  ruines,  elle  ne  pourra  échapper  à  une  nouvelle 
destruction  qu'eu  plai;ant  ù  sa  tète  un  représentant  véritable  des 
nouveaux  principes  d'hérédité  et  de  légitimité  qu'il  lui  faut  adopter, 
un  prince  d'une  de  ces  familles  ré^juantcs  dans  lesquelles  ces  prin- 
cipes innés  sont  inattaquables ,  et  dont  les  antécédents  n'ofTrent 
aucun  point  de  comparaison,  aucune  communauté  avec  les  privilèges 
passés  de  la  noblesse  polonaise.  Parmi  les  familles  dont  les  noms  se 
trouvent  consigués  dans  ce  livre,  il  en  est  bien  peu  c[ui,  soit  ouverte- 
mont,  soit  dans  le  secret  de  leur  intimité,  ne  se  soient  laissé  aller  à 
la  manie  de  jouer  à  la  royauté.  Il  serait  sans  importance  d'attaquer 
cette  manière  domestique  de  satisfaire  son  ambition,  si  elle  ne  perpé- 
tuait ce  funesle'esprit  d'insouraissiou  dout  la  Foloi^'ne  a  droit  d'espé- 
rer la  destruction,  comme  prix  de  ses  malheurs. 

Si  la  maison  des  princes  Czartoryski  n'a  jamais  produit  de  grands 
hommes,  elle  en  a  eu  bon  nombre  cependant  qui  remplirent  honora- 
blement les  postes  qui  leur  furent  contiés,  quoiqu'on  puisse  deur 
reprocher  dat\s  les  derniers  temj)8  de  l'oxistencc  de  la  Pologne,  de 
3'étre  dévoués  a  la  cause  de  la  Itussie.  Paiiui  les  membres  de  celte 
famille  qui  méritent  d'être  distingués,  il  faut  citer  le  feld-maréchul 
autrichien  prince  Adam  Casimir,  le  même  dont  il  a  été  précédem- 
ment parlé,  {[ui,  sans  avoir  été  un  homme  d'État  remarquable,  rendit 
cependant  des  services  réels  à  son  pays,  tl'aboril  comme  chef  de 
l'instruction  publique  sur  laquelle  il  eut  la  plus  heureuse  influence, 
ensuite  lorsqu'il  fit  partie  en  1S15  de  la  commissiou  chargée  de  poser 
les  bases  de  la  constitution  organique  du  nouveau  royaume  de 
Pologne  qui  devait  être  uni  au  sceptre  de  la  Kussie.  Mais  la  par- 
faite dislinctiou  de  son  esprit  et  de  ses  manières,  sa  rare  instruction 
et  les  précieuses  qualités  de  son  cœur  généreux,  voilà  ce  (jui  le  recom- 
mande surtout  au  constant  souvenir  de  ceux  qui  l'ont  connu.  11 
mourut  en  1S23   :   ses  deux  lils  sont  aujourd'hui  les  représentants 


j{8  NOTICES 

(le  la  brauclie  aînée  de  Klewaii.  L'aîué ,  le  prince  Adam,  s'est  fait 
couuaître  par  lu  part  c^u'il  a  prise  dans  le  dernier  soulèvement  de  la 
Pologne,  et  s'est  distingué  surtout  par  la  droiture  et  la  modération 
(le  son  caractère;  de  son  union  avec  Anna,  princesse  Sapieha,  il  laisse 
plusieurs  enfants.  Le  second,  le  prince  Coustautiu,  qui  a  vécu  cou- 
starament  étranger  aux  évént-mcnts  politiques,  laisse  également  une 
nombreuse  postérité  de  ses  deux  mariages,  premièrement  avec  Angé- 
li([ue  priniesse  Radziwill,  décédée  en  ISÛS  ;  secondement  avec  made- 
moiselle Dzier/.anowska,  morte  en  1813.  La  branche  cadette  de 
Korec  s'est  éteinte  dans  ses  mâles  eu  1810,  par  la  mort  de  Joseph 
prince  Czartoryski,  panetier  du  duché  de  Lithuanie  et  starost  de 
Luck. 

LES    l'RI.NCES    CZEI\TWEI\TY.>SKI. 

Cette  famille  descend  en  ligue  directe  et  masculine  de  Ruryk, 
premier  souverain  de  la  Russie.  Elle  porte  les  deux  noms  de  Swiato- 
polk  (Swiantopolk)  Czertwertynski.  Le  premier  leur  vient  de  Michel 
Swiatopolk,  kniaz  de  Kijow,  descendant  au  septième  degré  de  Ruryk, 
Juc  de  Russie  (1),  qui  fut  le  fondateur  de  leur  branche,  eu  souve- 
nir de  quoi  ses  descendants  conservèrent  sou  nom  comme  dénomina- 
tion patronymique.  Alexandre  Swiatopolk,  quatrième  desceudaut  de 
I^Iiehel,  fonda  vers  1  t;i7,  d.nn  sea  terre-s  en  VoHiynie,  sur  les  rived 
Uu  btyr,  le  bourg  de  C/.crtwerlnia,  dont  sei  successeurs  prirent  le 
nom  eu  l'unissant  ù  celui  de  Swiatopulk  qu'ils  avaient  porté  jus- 
qu'alors. Ce  même  Alexandre  obtint  ù  cette  époque  l'indigénat  eu 
Pologne,  et  fut  admis  à  l'honneur  de  faire  partie  de  sa  noblesse. 
Quoique  plusieurs  membres  de  cette  famille  aient  occupé  des  charges 
«levées,  surtout  dans  le  Palatiuat  de  Minsk  et  le  pays  de  Luck,  aucun 
^'eux  cependant  n'a  laissé  de  ces  grands  souvenirs  que  l'histoire  doit 
recueillir  et  perpétuer.  Lors  de  la  reuuiou  delinitive  du  royaume  de 

^O  &urjk,  premier  jogvcraiu  coauu  Je  La  Kus:uu,  mourut  cû  87U. 


SUR  LES  FAMILLES  NODLES  DE  LA  POLOGNE.  59 

Pologne  à  la  ïïiissie  eu  1S15,  les  princes  C/.ertwcrtynHki  obtinrent  la 
confirmation  de  leur  titre  princier  comme  descendants  des  anciens 
kniaz  des  provinces  russes. 

LES    COMITES    DVItSKI    (dOMUSKI). 

Ils  tirent  leur  origine  de  la  maison  de  Godzicmba  dont  on  fait 
remonter  la  noblesse  jusqije  vers  la  tin  du  xi«  siècle.  De  toutes  les 
branches  de  cette  maison,  celle  des  comtes  Dabïki  de  Lubraniec  a 
acquis  le  plus  de  célébrité  par  les  services  qu'elle  a  su  rendre  dans 
les  hautes  charges  dont  furent  investis  ses  rejetons.  Richement  pos- 
scssionnée  dans  le  duché  de  Cryavie  et  la  Prusse  polonaise,  cette 
famille  a  pris  une  part  active  et  honorable  à  tous  les  événements  et  à 
toutes  les  guerres  dont  ces  contrées  furent  coiist.imnient  le  théâtre. 
Stanislas  Dabski,  successivement  évêque  de  Chelm,  de  Luck,  de 
Cujavie  et  enfin  de  Cracovie,  mourut  sur  ce  siège  en  l'année  1700  ;  il 
se  recommande  particulièrement  au  souvenir  de  ses  compatriotes  pour 
avoir  mis  fin  au  déplorable  interrègne  qui  suivit  la  mon  de  Jean 
Sobi<'ski,  et  que  jjrolongeaieut  les  brigues  d(?3  candidats  au  trAne  et 
les  jalousies  de  la  noijlcHse.  Pour  mettre  un  terme  aux  désordres  c^uc 
faisait  naUre,  sans  égard  pour  les  maux  du  pays,  la  désunion  des 
électeurs,  et  pendant  que  de  sanglantes  disputes  forçaient  la  diète 
élective  à  se  dissoudre,  Stanislas  Dabski,  animé  de  cette  énergie  (jue 
donne  le  sincère  amour  de  la  patrie,  proclama  comme  roi  et  couronna 
en  ICiOO  Auguste  le  fort,  électeur  de  Sa\c,  et  arrêta  inomentanémeat 
par  cet  acte  décisif  l'efTet  funeste  de  ces  intrigues  qui  plus  tard  con- 
sommèrent la  perte  de  la  Pologne.  Au  couronnement  de  Frédéric- 
Guillaume  II  en  17 S(),  cette  famille  (jui  se  trouvait  posscssionnce 
dans  la  partie  tle  la  Pologne  qui  retomba  à  la  Pruïse,  fut  élevée  par 
le  nouveau  roi  à  la  diiTuité  comtale. 


ÇQ  NOTICES 


LES    COMTES    DL'MN. 

L'origine  de  cette  antique  maison  se  perd  dans  la  nuit  des  temps, 
et  se  confond   avec  celle  des  premiers   souverains    du   Danemark:. 
Pierre  le  Danois  ou  Dunin,  de  la  famille  des  rois  de  Danemark,  attire 
par  la  gloire  militaire  de  Boleslas  III,  vint  le  premier  vers  l'année 
1120  s'Otablir  en  Pologne ,  et  y  devint  l'auteur  de  cette  illustre  et 
nombreuse  famille.  VersTanuée  1135,  Nicolas  pr,  qui  avait  usurpé  la 
couronne  danoise,  fit  pcrir  son  neveu  Canut,  (^ui  eu  était  le  plus  proche 
héritier.  Appelé  par  un  parti  considérable,  à  la  tète  duquel  se  trou- 
vait son  père  Guillaume,  grand  trésorier  du  royaume,  Pierre  Dunin 
décida  Boleslas  à  aller  venger  la  mort  du  jeune  prince;  et  lui-même 
fut  après  ce  souverain  le  principal   chef  de  cette  expédition,   qu'il 
dirigea  avec  un  tel  bonheur  qu'en  six  semaines  tout  le  Danemark  fut 
soumis,  et  la  couronne  oll'erte  à  Boleslas.  Ce  prince  refusa  cet  hon- 
neur, mais  il  rapporta  de  celte  expédition  les  immenses  richesses  de 
l'usurpateur  vaincu,  et  les  partagea  largement  avec  celui  auquel  ce 
brillant  succès  était  dû.  Il  donna  en  outre  à  Pierre  Dunin  l'inves- 
titure du  comté  de  Skrzynno,  l'un  des  plus  grands  fiefs  de  la  cou- 
ronne de  Pologne,  et  lui  fit  épouser  la  nièec  de  sa  propre  femme, 
Marie  de  Kussie.  Depuis  celte  époque,  la  branehe  de  Skrzyuno  a  héré- 
ditairement et  légitimement  possédé  le  titre  de  comte.   Les  autres 
branches  si  nombreuses  de  cette  famille  ayant  ne^jUgé  de  faire  valoir 
leurs  droits  ù  cette  dignité,  eu  ont  été  dépouillées.   Une  tradition 
raconte  que  reconnaissant  des  bienfaits  dont  la  Providence  l'avait 
comblé,  Pierre  Dunin  fit  élever  en  Pologne  77  églises,  en  priant  le 
ciel  de  veiller  sur  su  postérité;  cette  protection  s'est  manifestée  d'une 
façon  éclatante,   car  on   vit  sa  descendance  refleurir   eu  autant  de 
rameaux  qu'il  avait  fondé  de  temples.  Son  extrême  piété  lui  valut 
vers  la  fin  de  sa  vie  un  bieufait  encore  plus    signalé;  il  avait  par 
quelques  propos  attiré  sur  lui  la  haine  de  la  reine  Aguèce,  femme  de 
Ladislas  II;  cette  princesse  pour  se  venger  l'ayant  fait  saisir,  lui  fit 


SLR  LES  KAMlLLtS  NOlil.ES  DE  LA  POLOGNE.  Gl 

couper  la  laugue  et  crever  les  yeux.  Mais  que  peut  la  cruelle  volonté 
des  hommes  contre  la  toute  puissance  de  la  miséricurde  divine? 
Touclié  sans  doute  des  fei-vcntci  priùrcs  ilu  vicillarti  mulilé,  Dieu 
lui  rendit  la  parole  et  la  vue  (l).  Pendant  cinq  ans  il  jouit  encore 
du  bienfait  de  ce  miracle,  et  ce  ue  fut  que  vers  l'année  lll'J,  qu'il 
alla  recueillir  la  récompense  éternelle  de  ses  venus.  L'exemple  mémo- 
rable de  cet  aïeul  ue  fut  point  perdu  pour  si'a  descendants,  qui  don- 
nèrent sans  cesse,  dans  les  postes  élevés  ([u'ils  occupèrent,  des 
témoignages  d'amour  à  leur  patrie  et  d'un  inaltérable  altacheinent 
à  leur  religion.  L'histoire  n'a  point  oublié  cet  autre  l'icrre  Dunin, 
qui,  mis  à  la  tète  de  l'armée  en  HGl,  délit  les  chevaliers  porte- 
glai\e  dans  les  plaines  de  Puck,  et  les  ùl  rentrer  dans  le  devoir, 
lorsque  profitant  de  l'indolence  du  roi  Casimir  1\',  ils  espérèrent 
pouvoir  rompre  im])unéiiieiit  la  foi  da  traités,  et  bccouer  le  joug  de 
la  Pologne.  N'ouijlions  point  de  notre  ciilé  le  vérérable  Martin 
Dunin,  archevêque  de  (Inesen  et  évèquc  de  Posen ,  uont  la  fraîche 
tomlic  vient  à  peine  de  recouvrir  la  dépouille  et  n'a  point  eu  le 
temps  encore  trensevelir  la  sainte  mémoire!  Quoiqu'il  n'appartint 
pas  à  la  branehe  actuellement  comtale  de  sa  maison,  c'eût  été  faire 
à  celle-ci  un  tort  grave  que  de  la  priver  ici  de  ce  noble  souvenir. 
Mort  le  2(j  décembre  1812,  il  laissa  de  profonds  regrets  d.ms  tous 
les  partis,  qui  admiraient  en  lui  la  fermeté  de  ses  principes  comme 
catholiqiu-,  et  cette  inaltérable  modération  ilont  ue  doit  jamais 
s'écarter  un  véritable  chef  ecclésiasticpu:.  —  Une  branche  des  comtes 
Dunin  lie  Skr/}nuo,  qui  unit  a  son  nom  eclui  de  la  seigneurie  de 
Borkow,  fut  confirmée  en  ISIS  par  le  gouverne. uent  autrichien  dans 
son  ancien  titre  comtal,  et  voit  lleurir  aujourd'hui,  sous  le  nom  de 
Dunin-15orko\vski,  quatre  rameaux,  formés  par  quatre  frères  posses- 
sionnes  dans  de  royaume  de  Cîalicie  et  de  Pologne. 

U)  Jliiioiri'  de  Pologne  Ji'  Jian  Dluijoii.  —  Urliis  Puluntis  (i'O.^oliki. 


62  NOTICES 


LES    COAITKS    I»7.IAL  Y.\SK!. 

Cette  grande  et  uoble  maison  tire  sou  origine  de  la  famille  des 
Ogonczvk  qui  reconiiaîi  ])our  chef,  Pierre  Ogonczyk  de  lladzikow, 
mort  en  113G;  sa  noblcàie  remonte  done  incoiitestabkmeut  au  eom- 
mencement  du  xii*-"  siècle.  Deux  branches  de  la  famille  des  Ogouc- 
zyk  acquirent  une  belle  illustration  :  celle  des  Koseielecki,  célèbre 
dans  les  annales  de  la  Pologne,  s'éteignit  eu  1652  dans  la  puissante 
maison  des  comtes  de  Grudua  Grudzinski  par  le  mariage  d'Anne, 
dernier  rejeton  des  Kû-jcielecki ,  avec  Etienne  Grudzinski;  celle  de3 
Dzialyuski  existe  encore  de  nos  jours,  et  a  également  conquis  sa  part 
de  renommée  en  défendant  courageusement  sa  patrie  sur  les  champs 
de  bataille  et  en  l'aidant  de  ses  conseils  dans  le  Sénat.  Noblement 
possessionnés  dans  les  provinces  de  la  Prusse  polonaise,  lesDzialynski 
ont  surtout  brillé  dans  les  graves  événements  dont  elles  ont  été 
constamment  le  théâtre,  et  ou  y  rencontre  fréquemment  les  traces 
de  leur  passage.  Le  palatin  Xavier  Dzialyuski  obtint  du  roi  Frédé- 
ric-Guillaume II  le  titre  de  comte  le  19  février  1736.  Cette  branche 
comtale  a  pour  chef  aujourd'hui  le  comte  Titus  Dzialynski,  que  son 
patriotisme  très  actif  ilans  les  assemblées,  mais  trop  réservé  peut- 
être  dans  l'action,  a  fait  rcmaniuer  sous  ce  double  rapport  dans  le 
dernier  soulèvement  de  la  Pologne  (l).  Laissons  à  l'histoire  le 
pénible  ollice  d'un  jugement  sévère  et  impartial,  et  rappelons  ici 
d'autres  titres  qui  peuvent  le  recommander  à  l'indulgence  lie  ses 
compatriotes.  Soa  goût  pour  les  lettres,  que  justifient  en  lui  de 
vastes  connaissances,  ne  sera  point  sans  résultat  pour  son  pays,  et 
les  Polonais  en  particulier,  comme  le  monde  savant  en  général,  lui 
doivent,  pour  l'anleur  avec  iaipielle  il  recherche  et  le  soin  avec  lequel 
il  conserve  les  souvenirs  historiques  de  sa  patrie,  des  remerelments 
sincères.  Il  est  d'ailleurs  un  souvenir  récent  dont  la  pure  et  bienfai- 

(1)  Voyci  ;  l'Histoire  du  dcrnirr  souli-veincnl  tie  la  Puto'jnf,  par  .Mochnacki. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  63 

santé  lumière  domine  de  toute  la  i,n-uiideur  de  sou  incomparable  per- 
fe(ttioa,  toutes  les  destinées  passées  de  cette  famille,  et  si  un  préjugé 
injuste  fait  partager  souvent  à  toute  une  race  l'analhéme  mérité  par 
un  seul  de  ses  membres,  laissons  au  moins  ù  une  rare  vertu  le  droit 
de  purifier  ce  qui  la  touche  de  près.  Ce  souvenir  est  celui  d'une  per- 
sonne dont  l'image  consolatrice  est  gravée  dans  le  cœur  de  tous  les 
Polonais  malheureux  ,  dont  le  nom  éternellement  béni  doit  à  toute 
heure,  dans  leurs  prières,  s'échapper  de  leurs  lèvres  :  c'est  celui  de 
Claudine  Dzialyuska,  qui,  dans  son  rapide  passage,  a  donné  un  éilat 
nouveau  et  plus  durable  à  deux  noms  déjà  illustres,  à  celui  de 
Dzialynski  qu'elle  tenait  de  sa  naissance,  et  à  celui  de  l'olùcki 
qu'elle  a  honoré  par  son  alliance  (1).  Qui  de  ceux  qui  l'ont  connue 
pourrait  oublier  cette  noble  et  douce  image,  cette  femme  exem- 
plaire toujours  empressée  à  faire  le  bien  ,  aussi  persévérante  à 
rechercher  les  soull'raucts  que  prompte  à  soulager  la  douleur;  prati- 
quant strictement,  modestement,  sans  relâche,  toutes  les  vertus, 
dont  tant  d'autres  ne  se  fout  qu'un  marrhe-picd  j)our  leur  vanité, 
qu'un  thème  pour  leurs  déclamations!  Aussi  prodigue  de  ses  bien- 
faits qu'habile  à  distribuer  les  consolations,  ces  iucpuisables  trésors 
du  cœur,  jamais  un  nécessiteux  ne  s'est  approché  d'elle  sans  être 
écouté,  jamais  une  âme  soulVrante  ne  s'est  épanchée  devant  elle  sans 
être  consolée.  C'est  au  milieu  de  ces  pieuses  occupations,  sur  les 
bords  (lu  lac  de  Genève,  dans  l'exil  dont  elle  oubliait  ramertumc, 
pour  ne  songer  qu'aux  doukurs  il'autrui,  que  s'est  éteinte  cette 
bienfaisante  étoile  de  tous  les  malheureux.  Que  ma  voix  se  mè*le  au 
concert  de  bénédictions  qui  accompagnent  sa  mémoire,  et  puisse  la 
ferveur  de  ce  dernier  hommage  le  rendre  digne  de  monter  jusqu'à 
elle! 


(1)  La  cooitesao  ClauJino  était  iiriir  du  corule  TiUis  Diial)ii'>ki,  l'I  ;nait  l'pouso  le  comlc 
Bernard  Putooki. 


64  NOTICKS 


LES    COMTES    U/l  EDOSZ  YCKI. 

Famille  d'ancienne  noblesse,  issue  île  la  maison  de  Sas.  Grand 
nombre  de  ses  rejetons  ont  occupé  des  emplois  élevés,  et  possèdent 
encore  des  biens  rtonsidérables  tant  dans  la  partie  de  la  Pologne  qui, 
après  son  démembrement,  échut  à  la  Prusse,  que  dans  celle  que 
s'appropria  l'Autriclie.  Kllc  fut  admise  dans  ces  deux  pays  ù  la 
jouissance  du  titre  de  comte,  en  considération  du  l'ancienne  impor- 
tance de  sa  maison.  Les  memljres  de  cette  famille  se  sont  toujours 
distingués  par  leur  goût  pour  les  sciences,  et  l'appui  (qu'ils  ont 
accordé  à  l'industrie.  De  nos  jours  la  comtesse  douairière  Dzialyuska, 
née  comtesse  Dziedoszycka,  est  encore  un  vivant  témoignage  du 
charme  que  donne  l'union  des  belles  manières  d'un  temps  dont  les 
traditions  s'eH'afcnt,  avec  cette  culture  de  l'esprit  (iu'(;u  nu  semble 
plus  acquérir  aujourd'liui  qu'aux  dépens  des  nobles  formes  {[ui  doi- 
vent distinguer  la  grande  dame.  N'oublions  pas  que  l'humanité  lui 
doit  encore  un  plus  juste  iiommage  de  reconnaissance  pour  avoir 
donné  le  jour  à  Claudine  Dzialyuska,  cet  être  à  jamais  regrettable, 
dont  la  terre  avait  droit  de  s'enorgueillir,  et  qui,  auge  véritable, 
s'est  sitôt  envolé  vers  le  ciel,  sa  patrie.  Puissent  ces  ligues  eu  s'asso- 
ciant  aux  regrets  d'une  mère,  adoucir  l'amertume  causée  à  ses  vieux 
jours  par  la  perte  de  sa  noble  enfant  ! 

LES    COITES    FIIEDUO. 

Ils  sortent  de  la  maison  de  Eoncza  dont  la  noblesse  remonte  au 
commencement  du  xi'"  siècle.  Dlugosz,  dans  son  Jlutoirt  de  Polui//ie, 
cite,  en  l'année  lOD.'),  Clément  Boncza,  comme  évéque  de  Breslau  ;  son 
frère  Mierzb  doit  avoir  été  le  premier  auteur  de  la  maison  de  Boncza 
en  Pologne.  Tous  deux  étaient  venus  d'Italie,  où  leur  famille  portait 
le  nom  de  Bouttuipo,  transformé  eu  polonais  en  celui  de  Boncza.  Au 
milieu  du  xiv*^  siècle,  Dobieslaw  Mierzb  a  le  premier  adopté  le  nom 


SUR  LES  FAMILLES  NOHLF.S  fiE  LA  POLOGNE.  C3 

de  Freilro,  qu'il  a  transmis  à  ses  dcscendauts.  Sa  niûmoire  se  recom- 
mande encore  par  le  nouvel  et  haut  emploi  dont  il  fut  le  premier 
investi,  lorsque  Casimir  le  Graud,  en  créant  la  charge  de  grand- 
maréchal  de  la  Couronne  (1),  lui  conféra  cette  importante  dignité  en 
l'ainiée  1308.  Le  nom  de  Freclro,  après  avoir  honoral^leraent  hrillé 
dans  les  fastes  guerriers  de  la  Pologne,  a  également  acquis  dans  les 
lettres  une  célébrité  historique  dans  la  personne  d'André  Maximilien 
Fredro,  comte  palatin  de  Podolie,  dont  les  écrits  à  la  fois  concis  et 
substantiels  lui  ont  assuré  le  renom  d'un  Tact fe  polonais  (2).  Apres 
le  dernier  partage  de  la  Pologne,  Jacques  Fredro  obtint  la  charge 
honoriti([ue  de  grand  échauson  du  royaume  de  Galicic,  et  reçut  éga- 
lement pour  lui  et  ses  descLiulanti  le  titre  de  comte  de  la  monarchie 
autrichienne.  L'un  de  ses  tils,  aujourd'hui  vivant,  Jean  Maximilien 
Fredro,  après  être  parvenu  au  grade  de  général  dans  l'armée  polo- 
naise, s'est  fait  connaître  dans  les  lettres  comme  poète  et  comme 
auteur  drauuitique. 

LES    C03ITKS    «AUC/.YASKI. 

Famille  très  ancienne,  originaire  de  Poméranie.  De  hauts  emplois, 
de  grandes  alliances  et  une  possession  territoriale  très  étendue,  lui  ont 
constanimeut  assuré  un  rang  élevé.  Dans  un  temps  plus  rapproché 
de  nous,  Etienne  Garczynski,  comte-palatin  de  I'(j>en  et  général  de 
Grande-Pologne  (3J,  avait  été  chargé  par  le  roi  Auguste  II,  de  diri- 
ger  l'éducation   de   ses  tils,   dont  l'aînô   lui    succéda  sous  le  nom 


(I)  Il  y  avail  i-n  Polofiie  doux  espoci's  Jo  luuiccliiui.  Le  maroclial  tlo  la  ('ouroiiue 
{M(iri~altk  W'tilki  Kurunny,  vu  Ulin  :  Mia  fàinli  >is  Jtiijnn,  li.ul  le  plu.  haul  di.iji- 
tairu  civil  non  iénaltur,  et  pitaidaU  lu  consi-il  îles  uHiciori  de  la  icjurtuiiii-,—  Le  ni.im-bal 
(Je  la  cour  {.Uais^uhk  .\idtairuij ,  eu  laliii  ;  MuriàCnUui  AuUt/,  uiaU  le  tlu'l' de  la 
cour  du  Kui. 


66  NOTICES 

d'Auguste  III,  en  1733.  Pour  s'acquitter  de  sa  tâche,  le  palatin  de 
Posea  composa  plusieurs  recueils  pour  les  jeuues  priuces  auxquels  il 
devait  enseigner  l'art  diliicile  de  régner.  Ces  recueils  publics  depuis 
lors,  renferment  les  plus  sages  préceptes  pour  bien  gouverner,  et  font 
preuve  d'un  zèle  et  d'un  patriotiame  (jui  lionorcnt  le  noble  sénateur, 
dans  un  temps  où  iLjà  l'ambition  et  une  envie  dévorante  avaient 
si  généralement  étouflc,  chez  les  grands  du  royaume,  tout  araour 
désintéressé  de  la  patrie.  —  En  I83*J,  le  comte  Thadée  Garczynski 
reçut  du  roi  de  Prusse  le  titre  héréditaire  de  comte  en  faveur  des 
droits  préalables  que  cette  maison  avait  à  cette  dignité. 
'  ■•  '     •  1  . 

LES    rUI.NCES    GÉKllOJC, 

C'est  encore  une  des  nombreuses  familles  qui  tirent  leur  origine 
de  la  maison  des  anciens  ducs  de  Lithuanie.  Trab  (Tramb),  souve- 
rain  de  ce  pays,  périt  assassiné  eu  12S0;  il  laissa  entre  autres  fils 
Gédrus  qui  reçut  en  part;ige,  tout  au  nord  sur  les  confins  de  la  Livo- 
nie,  des  terres  comprises  entre  les  deux  rivières  do  la  Vilia  et  de  la 
Dzwina.  Gédrus  fonda  sur  les  rives  du  lac  de  Kiemout  un  bourg 
^  auquel  il  donna  son  nom.  Ceux  de  ses  descendants  (^ui  lui  succédè- 
rent dans  cette  pro[)riété,  adû[)tèrent  exclusivement  le  nom  deKiiiaz's 
Gédrus,  que  la  prononciation  altéra  eu  celui  de  Gédroc  et  enfin  de 
Gédrojc  qu'ils  portent  aujourd'hui;  les  autres  formèrent  sous  diffé- 
rents noms,  un  grand  nomlirc  de  branches  telles  que  les  Ginwill,  les 

Miczkiewie/,,  les  Zdanouiez,  ctc Cette  maison,  qui  a  occupe  un 

rang  distingué  eu  Lithuanie,  fut,  comme  les  autres  familles  de  ce 
duché,  admise  à  faire  partie  do  la  noblesse  polonaise  en  l'année  1113, 
et  en  échange  de  sou  litre  do  kulaz,  le  gouvernement  russe  lui  a 
depuis  accordé  celui  de  }jruice.  Aujourd'hui  les  représentants  de 
cette  famille  princière  sont  les  deux  frères  Joseph  et  Constantin 
Gédrojc,  dont  le  premier  a  noblement  gagné  son  grade  de  général 
en  combattant  pour  l'indépendance  de  sou  pays,  taudis  que  le  second 
est  cliambellan  à  la  cour  de  Hussie. 


suri  LES  l-AMILl.llS  NOBI.FIS  DE  LA  l'OLOCiNE.  G7 


LES    C03ITKS    DE    (;()H  CIIOWO-GOLLCIIOWSKI , 

Très  anciciiue  famillt;  sortie  de  la  maison  de  Leliwa.  Déjà  en  1390, 
on  retrouve  Picirc  î-eliwa,  cunile  de  Goluoiiouo,  dans  l'acte  de  fon- 
dation de  l'église  de  Kijeusk,  acte  qu'il  lit  confirmer  par  Jean  de 
Radlice,  prince-évèque  de  Cracovie.  Cette  famillt;  qui  a  occupe  un 
rang  distingué  surtout  en  Galicie  et  dans  les  provinces  de  Uussie 
rouge  et  noire,  re(;iit  de  rciiip^reur  Joseph  H  la  conlirmation  de  son 
titre  conital. 

LES    COMTES    OKSZA    GIlVItOWSKI. 

Cette  famille  de  bonne  noblesse  a  produit  de  nos  jours  deux  per- 
sonnes remarquables,  autant  par  leurs  talents  comme  hommes  d'I^.tat, 
que  par  leur  distinction  comme  bommes  du  monde  :  ce  sont  les 
comtes  Stanislas  Grabowski ,  ministre  secrctaire  d'Iltat  pour  la 
Pologne,  au  département  de  rinslruction  publique  et  l'.es  cultes  jus- 
qu'en 1S30,  et  sou  cousin  Etienne  (irabouski,  membre  du  conseil 
de  l'empire  russe  et  ministre  rapporteur  pour  le  ru\  aume  de  Pologne. 
Tous  deux  obtinrent  du  feu  roi  Frédéric-Guillaume  III  de  Prusse, 
le  titre  de  comte,  le  l*''  déccmljre  1810.  Il  leur  a  été  confirmé  de  la 
part  (lu  gouvernement  russe  par  décision  de  l'année  lS3t),  en  l'éten- 
dant ù  leur  descendance  légitime  et  directe  {\).  La  supériorité  de  ces 
deux  hommes  n'a  pas  seule  contribué  à  l'clcvation  de  cette  famille, 
et  les  (jualités  émiuentcs  de  deux  femmes  remarc^uables  de  cette  mai- 
son y  ont  puissamment  aidé,  La  première,  Llisabetb  Grabowska  (2), 
avait  eu  premier  lieu  épousé  le  général  George  Grabowski,  père  du 
comte  Stanislas  dont  il  vient  d'être  parlé.  La  puissance  de  ses 
charmes,  et  plus  encore  les  nobles  qualités  de  son  âme  et  la  culture 


(1)  GranJ  nombre  d'autres  branches  do  cclto  famitlo  ne  sont  point  comtaloii. 

(2)  Ellf  i'iail  de  1,1  iiiaUoii  des  Siydlo*ski. 


68  .NOTICES 

de  son  esprit  captivOrent  tellemeut  le  roi  Stanislas  Poniatowski,  que 
ce  prince,  que  sou  incrite  personnel  rendait  sensible  à  ce  qui  était 
noble  et  beau,  rL■^^()Iut,  lor-j(iu'cllc  fut  devenue  veuve,  de  s'unir  par 
des  liens  indissolubles  à  celle  qui  avait  su  lui  inspirer  tant  d'aUai;Le- 
ment  et  d'estime.  Il  l'épousa,  en  elTet,  secrètement  en  17Si,  et  leur 
union  fut  consacrée  par  l'abljc  .Mijcrtrandi.  —  De  son  premier 
mariage,  elle  avait  eu  entre  autres  enfants  une  fille  également  appelée 
Elisabeth,  et  qui  avec  son  nom  avait  aussi  hérité  de  ces  précieu,x 
avantages  qui  avaient  placé  .«a  mère  si  haut  dans  l'estime  du  monde. 
Tout  ce  que  peuvent  donner  d'altrait  et  de  dignité  les  qualités  innées 
les  plus  nobles,  développées  par  la  plus  ex(iuise  éducation,  se  trouve 
réuni  dans  la  personne  de  cette  grande  dame,  qui  recueille  encore 
aujourd'hui  les  justes  tributs  de  respect  qui  sont  la  récompense  de 
ses  vertus.  Le  choix  (pi'elle  fit  en  s'unissant  au  comte  Valentin  Sobo- 
lewski,  devenu  depuis  ministre  de  la  justice  et  vice-roi  de  Pologne, 
prouve  qu'elle  savait  découvrir  et  apprécier  le  mérite  chez  les  autres. 
Aimée  et  respectée  par  l'empereur  Alexandre,  qu'un  penchant  irré- 
sistible entraînait  toujours  vers  les  âmes  d'élite,  elle  usa  sans  cesse 
de  l'influence  que  lui  donnait  cette  amitié,  de  manière  à  mériter  à  la 
fois  la  reconnaissance  de  ceux  pour  lesquels  elle  obtenait  des  bien- 
faits, et  les  bonnes  grâces  du  souverain  dont  elle  savait  réveiller  les 
généreux  instincts.  Plus  d'une  fois  sa  bienfaisante  médiation  a  su 
arrêter  les  rigueurs  inipitoyaldes  île  la  politique;  et  si  bien  des  mal- 
heureux lui  ont  liû  leur  grâce,  elle  n  aussi  épargne  plus  d'un  rcmonls 
il  son  ami  couronné!  —  Il  faut  remarquer  que  les  armes  des  comtes 
Ûks/.a  (îrabowaki  ont  à  la  vue  une  grande  resseiftblance  avec  celles 
de  la  maison  des  Topor,  dont  elles  dillerent  cependant  par  les  émaux 
et  la  position  du  meuble  héraldique  qui  les  compose.  Les  premières 
représentent  sur  un  écu  de  gueules  une  douluire  d'argent  emmanchée 
de  sable,  le  tranchant  tourné  vers  lu  droite  de  l'écu  ;  les  secondes  au 
contraire  sont  :  de  gueules  ù  une  /lac/ie  iTari/ie  d'argent  emmanchée 
(Tor,  le  tranchant  tourné  vers  lu  (j(uiche  de  l'écu.  Cette  distinction 
est   essentielle  ,   car   eu    Pologne  une    identité  d'armoiries   indique 


SUR  LES  FAMILLES  NODLES  DE  LA  POLOGNE.  &9 

presque  toujours  une  identité  d'origine  (l),  il  ne  faut  donc  pas  se 
laisser  abuser  par  une  apparente  ressemblance. 

<  LES    COMTES    GU.vnOWSKI. 

Malgré  la  ressemblance  des  noms,  il  ne  faut  pas  confondre  cette 
famille  avec  la  précédente,  car  elles  sont  du  reste  parfaitement 
étrangères  l'une  à  l'autre.  La  possession  d'une  terre  de  même  nom 
8  été  la  seule  cause  de  cette  similitude.  La  famille  dont  il  s'agit  ici 
est  originaire  de  Poméranie,  où  elle  est  d'une  noblesse  ancienne. 
Llne  branche  de  cette  maison  qui  s'établit  d;uis  la  Prusse  ducale  (2) 
et  suivit  la  fortune  de  l'ordre  Teutonique,  prit  le  nom  de  Gotzeu- 
dorf-Grabowski;  l'autre,  qui  vint  en  Pologne  vers  le  commencement 
du  XV*  siècle,  forma  la  branche  dont  sont  sortis  les  comtes  Gra- 
bowski  dont  il  est  ici  question. 

Le  10  septembre  18-10,  à  l'occasion  de  la  prestation  de  l'hommage 
des  provinces  prussiennes  à  Kœnigsberg,  le  nouveau  roi  Frédéric- 
Guillaume,  daigna  élever  à  la  dignité  de  comte,  Joseph  Grabowski  de 
Lukowo,  directeur-général  de  la  société  du  Crédit  provincial  du  grand- 
duché  de  Posen,  ainsi  que  ^r.  Joseph  Grabowski  de  Grilewo,  issu  de 
la  même  famille.  En  même  temps  le  titre  conital  a  été  déelarJ  héré- 
ditaire dans  chacune  de  leurs  branches,  pour  celui  seuK'ment  de  leurs 
descendants  mâles  qui  posséderait  la  substance  entière  de  la  fortune 
du  premier  titulaire  au  moment  de  sou  élévation.  Cette  sage  mesure, 
qui  nécessite  l'érection  d'un  majorât  pour  assurer  l'hérédité  du  titre 
conféré,  est  le  plus  3Î\r  moyen  de  conserver  au  titulaire  l'iudépeu- 
dance  convenable  à  son  rang,  et  ({ue  ne  lui  laisserait  point  long- 
temps le  partage  indétini  de  la  fortune,  qui  renferme  toujours  pour 

(!)  Cette  ré;;lû  ne  s'applique  pas  aui  fAmilles  il'ori;:iiie  lillin.inienni>,  dont  la  plupart  ont 
été  autori  (:i.'S  i  la  Dii  lu  .le  llrojld  A  ixirli-r  les  arnioinci  Je  f.iiiiilleî  |><iloi>ai3i's  »aii«  avoir 
avuc  cillas  aucune  coniniuiiiulù  il'orJKini'  ni  do  p.trruté. 

(2)  On  appi'Iait  ainr.1  la  p.ulie  oririilali)  ilc  l.i  l'iii^-.e  i|iii  avaitcli'  crd.'-i;  aux  l'Iicvalieri 
l*utoni(|ue.>,  cl(]ui  fut  doiuuu  enbUilo  ea  liif  a  la  ui  iisou  du  Ltran.k-bijurir-tloheniùllcrn.  La 
Prusie  occidentale  portait  le  iuuû  de  l'russe  royale,  parte  (lu'clle  n'a  pas  icist,-  juiiiirau 
premier  partage  di;  l'aire  partie  du  royauaio  du  l'oloè'ac. 

r<OBL(s$ii  POLo.Niiit.  ;  *S 


A 


70  NOTICES  ï 

les  familles  un  germe  de  ruiue.  En  1786,  une  branche  de  la  famille 
de  Gotzeudorf-Grabowski  avait  également  obtenu  le  titre  de 
comte  prussien  dans  la  personne  de  Pierre  de  Gotzendorf-Gra- 
bowski,  qui,  n'ayant  point  laissé  de  postérité,  vit  ce  titre  s'éteindre 
avec  lui. 

LES    COMTES    GIl/V.MALA    DE    CUri)> A-GUUO/I.NSKI. 

Tout  ce  que  peuvent  ajouter  à  l'illustration  d'une  antique  origine 
l'éclat  des  services,  la  puissance  et  la  richesse,  se  retrouve  avec  pro- 
fusion dans  les  souvenir3  de  cette  famille.  Elle  tire  sou  origine  de 
l'ancienne  maison  de  Grzymala  dont,  depuis  l'année  ll2y,  ou 
retrouve  constamment  les  rejetons  parmi  les  princes  de  l'Iglise  et 
les  sénateurs  du  royaume.  Au  xiv«  siècle,  ses  rivalités  avec  la 
maison  des  Mali-nez  lui  actpiirent  une  sanglante  renommée  (1),  et  ce 
n'est  qu'avec  peine  que  le  roi  Ladislas  V  Jagellon  parvint  ù  com- 
primer ces  désordres  qui  mena(;aient  de  compromettre  la  sécurité  de 
l'Etat.  Mathieu  Grzymala  de  Grudua,  sénateur  du  royaume  et 
castelan  de  Brumberg  en  1  ISO  ,  est  le  fondateur  direct  du  rameau 
des  Grzymala-tîrudzinski,  qui  est  sans  contredit  la  branche  la  plus 
illustre  de  cette  puissante  famille.  Suivant  l'usage  de  l'époque  ,  le 
nom  de  la  seigneurie  de  Grudna  devint  le  nom  patronymique  du 
rameaa  qui  la  possédait,  et  ses  descendants  l'adoptèrent  à  l'exclusion 
de  leur  nom  oiigiuaire.  l'aiini  la  longue  suite  de  guerriers,  d'hommes 
d'État,  de  sénateurs  distingués  que  vit  naître  cette  famille  et  qui 
rélevèrent  au  pins  haut  rang,  rappelons  seulement,  pour  témoigner 
de  sa  puissance,  le  nom  d'André  Charles  de  Grudna  Grudzinski, 
comte  palatin  de  Posen.  S'étant  laissé  persuader  par  les  instances  et 
les  promesses  tromj)euse3  pour  le  bien  de  la  Pologne  que  lui  fit 
Charles  Gustave  X  de  Suéde,  il  s'unit  ù  ce  prince  en  l'année  1G55 


(()  Ct:lte  guerre  entre  les  Jeux  lamillei  avait  élu  protuqucd  par  dei  abus  de  pouvoir 
que  Uoni  ir.il  (Jri)nÉjU  do  Pior^zclma,  iMslcIlau  du  Fostu  tl  o'ciiLfal  de  la  Graudo  l'ulù^ue 
jusqu'fji  1363,  s'iUit  (itTUiu. 


SUR  I.ES  FAMILLKS  NObl.KS  ItE  LA  POLOGNE.  7f 

contre  son  malheureux  roi  Jean  Casimir  (1),  et  son  exemple 
extraîiia  toute  la  Grande- Pologne.  Mais  s'étant  aperçu  bientôt  que 
les  paroles  du  roi  de  Suède  n'avaient  été  qu'un  pié^e,  et  que, 
soutenu  par  les  mécontents  Polonais,  il  songeait  à  s'emparer  du 
pays  et  du  trône,  il  se  sépara  violemment  de  la  cause  suédoise, 
détacha  par  son  influence  tous  ceux  auxquels  il  avait  fait  prendre  les 
armes  eu  faveur  de  Charles  Gustave,  défit  complètement  ses  troupes 
à  la  bataille  de  Dembniça  et  devint  un  des  principaux  instruments 
des  revers  de  ce  prince.  Vers  le  milieu  du  wii^  siècle,  la  puissance 
et  les  richesses  de  cette  maison  s'étaient  tellement  accrues,  que  la 
Dicte  jugea  nécessaire  de  rendre  un  décret  qui  défendait  ii  l'avenir  à 
la  famille  de  Grudzinski  d'acquérir  de  nouveaux  biens  (2)  ;  cet  arrêt, 
qu'il  ait  été  motivé  par  une  raison  d'Iltat,  ou  seulement  par  un  sen- 
timent assez  commun  d'envie  contre  la  splendeur  de  cette  race,  n'en 
est  pas  moins  un  éclatant  témoignage  de  son  importance  à  cette 
époque.  En  mettant  ainsi  des  bornes  à  l'agrandissement  de  sa  for- 
tune, on  ue  put  cependant  l'cmpècher  d'accroître  son  trésor  d'illus- 
tration; après  avoir,  en  florissant,  traversé  tant  de  siècles,  nous  avons 
vu  de  nos  jours  s'épanouir  sur  ce  vieil  arbre  une  noble  fleur  trop  tôt 
évanouie!  Cette  gracie\ise  apparition  cpii  vient  d'illuminer  d'un 
nouvel  éclat  l'antique  illuitration  de  sa  vieille  race,  et  dont  la  douce 
influence  a  si  souvent  réprimé  les  fougueux  emportements  d'un 
homme  dont  ses  charmes  avaient  seuls  pu  désarmer  les  violences,  on 
la  devine  aisément,  c'est  la  comtesse  Jeanne  Grudzinska,  seconde 
fenune  du  graml-iluc  Constantin  de  Puissie  (3),  plus  connue  -ous  le 


(I)  La  trahison  île  quelques  seigoeurs  niocoritents  à  la  liHe  desquels  ùlaicDl  lo  sous- 
chaocclier  HaJziijow^ti  et  Janus  Hailzi*il,  H.-lniau  de  Liilminio,  lil  venir  en  Polo^nn 
Charlci  Gii?Uvh  à  la  Itlf  irune  nùiiibreiisc!  ar.ine,  vmh  prcleiti)  du  prolr^-rr  loi  prn  lU^'os 
de  la  noblesse  ,  mais  en  réalilé  pour  i'i'iiiparor  de  l.i  couronne  ijue  les  Irailres  lui  olTraienl. 
Apres  une  luUe  aeliariii-e  lu  b'rand  Ctarnecki  p.ir\iiit  non  seuleuieni  à  cllas^er  le  roi  de 
Suédo  d<;  Pulo^'ne  ,  mais  il  lui  enleva  encore  le  iloUtein  cl  le  JutUuJ  qui  furent  rendus  au 
roi  di;  Dani'mark. 

(i)  .Si;:i>ino[id  (irzymala  de  Giudna-Grudziii^ki ,  palatin  de  Kalisz,  qui  mourut  eo  16»), 
possédait,  au  moment  de  sa  mort,  huit  villes  et  sept  cent  Ireiile-sii  villai,'es.'  Cela  prouve  suf- 
ûsa(iim>'nt  combien  celte  famille  était  c'raiidenieiit  possfs>ionnée. 

(3)  Il  était  frère  puioé  du  l'empereur  Alexandre  et  l'aiué  de  Nicolas  ;  pour  lever  les  dilli- 


7S  NOTICES 

nom  de  princesse  de  Lowicz  qui  était  celai  de  son  apanage.  Long- 
terapa  elle  recula  devant  la  tAche  diflicile  que  lui  imposait  cette 
union  :  l'espoir  du  bien  qu'elle  pourrait  fuire,  du  mal  qu'elle  pour- 
rait emptjcher,  et  non  l'ambilioa,  la  décidèrent  eniin  à  accepter  la 
haute  position  qui  lui  était  olFcrte.  Son  mariage  eut  lieu  le  24  mai 
1820,  et  depuis  ce  jour  toute  sa  conduite  témoigna  du  noble  motif 
qui  l'avait  guidée  dans  cette  union.  Elle  mourut  à  Pétersbourg  en 
1832,  d'une  maladiede  langueur,  qui  fut  la  suite  de  ses  alarmes  pour 
la  vie  menacée  de  son  mari  dans  la  nuit  où  éclata  la  dernière  insur- 
rection de  la  Pologne,  etdes  fatigues  de  la  fuite  précipitée  qui  les  mit 
à  couvert.  A  son  dernier  jour  elle  était  entourée  des  soius  de  la 
famille  impériale,  qui  ne  put  refuser  son  hommage  à  tant  de  vertus 
et  de  grâces;  et  parmi  ses  compatriotes  le  souvenir  de  celle  qui  fut 
ei  souvent  un  médiateur  doux  et  conciliant  entre  eux  et  leurs  oppres- 
Bcurs,  a  laissé  de  sincères  et  profonds  regrets.  Le  roi  Frédéric  II 
avait  conféré  la  dignité  de  comte  prussien  à  Sigismond  Ignace  Jean 
de  Grudna  Grudziubki,  le  9  février  17 SG,  eu  la  rendant  transmis- 
sible  à  tous  ses  descendants  des  deux  sexes.  Son  fds,  le  comte  Joseph 
André  Sigismond,  n'a  laissé  d'une  première  union  que  trois  tilles  : 
la  priiicesse  de  Lowicz,  la  belle  comtesse  Gutakowsba  et  madame 
Chlapowaka,  femme  du  général  de  ce  nom,  qui  après  avoir  servi  avec 
distinction  dans  l'armec-  polonaise  sous  l'empereur  Napoléon,  s'est 
également  fait  connaître  par  la  part  active  qu'il  a  prise  dans  la  der- 
nière guerre  de  l'insurrection  de  la  Pologne.  D'un  second  mariage, 
le  comte  Grudziuski  a  laisse  un  lils  qui,  jeune  encore,  est  aujourd'hui 
le  dernier  représentant  mâle  de  cette  illustre  famille. 

LES    CO:\ITES    GLItO^VSKr. 

Ils  viennent  de  la  maison  Wcztle  dont  on  fait  remonter  l'origine 
jusque  dans  le  xn^  siècle.   A  partir  des  dernières  années  du  dix-sep- 

culUs  tjui  s'opposaient  1  son  ajanai;e  afcc  la  cooitests»  Grudiiuska,  il  aNiqaa  SM  droits  a 
H  :>acce9iion  Je  laconronn*;  imiJi-riale. 


SUR  LES  FAMILLES  .NOltLES  DE  LA  POLOGNE.  73 

tième  siècle,  la  famillo  de  Ourow^ki  a  obtenu,  à  pIusieiirB  reprises,  en 
Pologne,  des  emplois  élevés.  Le  5  novembre  1787,  le  roi  Frédéric- 
Guillaume  II  conféra  à  Raphaël  Gurowski,  alors  eastelan  de  Kaliaz 
et  depuis  17^0  eastelan  de  Poseu,  le  titre  de  comte  prussien  avec  le 
droit  de  le  transmettre  à  ses  descendants  directs  tt  légitimes.  Deux 
de  ses  petits-fils  ont  acquis  un  certain  renom  de  nos  jours  :  le  pre- 
mier, le  comte  Adam  Gurowski,  qu'une  conduite  double  a  fait,  malgré 
des  talents  incontestables,  repousser  à  la  fois  par  ses  compatriotes 
dont  il  avait  trahi  la  cause  lors  de  la  deruiére  insurrection  de  la 
Pologne,  et  par  le  gouvernement  russe  auquel  ses  services  sont 
devenus  inutiles;  et  son  frère  le  comte  Ignace  qui  a  acquis  quelque 
célébrité  dans  les  annales  de  la  galanterie,  pour  avoir  enlevé  de  Paris 
l'infante  Isabelle  d'Espagne  (1),  et  l'avoir  épousée  à  Douvres,  le 
26  juin  1841,  malgré  l'opposition  des  parents  de  cette  jeune  prin- 
cesse. 


LES    COMTES    tiUT.VKOWSKI. 


En  1815,  lors  de  la  réunion  du  royaume  de  Pologne  à  la  cou- 
ronne de  Russie,  M.  Gutakowski,  ancien  grand -chambellan  de 
Lithuanie,  fut  revêtu  dans  la  nouvelle  organisation  du  pays  de  La 
charge  de  sénateur  palatin  (2)  du  royaume  et  bientôt  après  de  la 
dignité  de  comte.  Sa  veuve,  la  comtesse  Marie  Gutakowska,  nte 
Soboluuska,  que  ses  amis  ont  eu  lu  douleur  de  perdre  au  printemps 
de  l'année  ISlt,  s'était  acquis  par  son  esprit,  ses  belles  manières  et 
ses  sentiments  généreux,  une  iullucnee  qu'elle  employait  à  soulager 
toutes  les  infortunes.  L'amitié  dont  l'honorait  l'empereur  Alexandre, 


tJ)  L'infaiile  Ijaljcili'  «bt  lillo  de  l'inf.iut  dun  Fraurois  de  F'jul,  frcrn  puiûL-  du  roi  Feril>- 
Dand  VII  l'I  il<.>  l'iiifjijt  don  (Jarlos. 

(2;  Depuis  le  IroisiLiiio  iiarla^'O  de  la  Pologne,  les  allrilutiuns  des  palalios  et  des  caslcl- 
lans  avaient  (bi''n  rhani-'é;  co  n'élaicnt  plui  ces  pllis^allli  jrij.'Tii'urs  qui  comn.andaienl 
presque  en  souverains  dans  les  proMiucs.  Piht'jde  lenrj  p.ilalin.ils  et  d^-  leurs  caslelaoïps, 
ces  charvfs  n'élaienl  plus  qu'un  fain  titre  qui  donnait  accès  au  S^'nat,  qui  était  devonu 
Ini-méfDu  aue  haute  cour  d>' jiislne  au  liru  d'clre  cotfltne  autrelois  le  plus  puissant  corp* 
politique. 


74  NOTICES 

eu  faisant  l'éloge  de  celle  qui  en  était  l'objet,  a  aussi  été  pour  elle 
la  source  de  nombreux  bienfaits.  Sou  fils  unique  le  comte  Wcnceslas 
Gutakouski,  aide  de  camp  et  premier  écuyer  de  l'empereur  de  Russie 
et  roi  de  Pologue,  est  le  seul  rejeton  mâle  de  cette  famille  conuale, 
qui  semble  devoir  s'éteiudre  en  lui,  car  son  union  avec  la  couileasc 
Joséphine  Grudzinska,  célùbre  dans  sa  jeunesse  pour  sa  grande 
beauté  et  la  sœur  de  la  princesse  de  Louiez,  est  restée  stérile. 

LES    COMITES    IIUSSARZE^VSKI 

L'origine  de  cette  maison,  dont  le  nom  s'écrivait  précédemment 
Usarzcwski ,  n'est  point- ancienne,  mais  elle  est  fort  honorable.  Sta- 
nislas Usarzewski  qui  avait  donné  de  nombreuses  preuves  de  sa 
valeur  et  de  son  dévouement,  et  qui  s'était  particulièrement  distin- 
gué sous  les  ordres  du  grand  Sobieski,  à  la  bataille  de  Chocim,  dut  à 
cette  belle  conduite  d'être  annobli  par  acte  de  la  diète  de  l'année 
167 *i.  Les  armoiries  c^iii  lui  furent  conférées  à  cette  occasion  se  com- 
posaient de  celles  des  deux  familles  de  Pruss  et  de  Sas  (1).  Un  de 
ses  descendants,  Charles  Antoine  Ilusarzewski,  obtint  du  roi  Frédé- 
ric Guillaume  III  de  Prusse,  le  titre  de  comte,  le  31  mai  Isltj.  Son 
fils  le  comte  Adolphe,  connu  autrefois  dans  le  monde  par  le  sobriquet 
du  «  bel  Jstolfe,  »  s'est  fait  aimer  par  la  mansuétude  de  son  carac- 
tère, et  estimer  pour  son  instruction  solide  et  l'appui  qu'il  accorde 
si  généreusement  au  mérite  malheureux. 

LES    IMVI>CES    J.VIlLO>OUSKI. 

Quoique  issu  de  l'ancienne  famille  des  Pruss  Tertio  (2),  on  ne 
peut  faire   remonter  le  nom  de  Jablonowski  au  delà  du  milieu  du 


(1)  Coupé,  CD  chef  Je  l'ruis,  en  puiulû  de  Sas.  Vojt'i  fi»'. 

a,  Ûii  la  dcîi^iiail  iou,  W  iiuiM  ,lf  l>ms  tntiii  pour  U  .luliiiguer  Je  Jeui  autres  fanulltfi 
du  iiicuie  nom,  dont  1.1  plus  am  u  iiiic»,  .jui  atait  |iruiliiil  ^..iml  Slaiiulas,  e^ii-que  do  Cracone, 
portait  le  doiu  de  Pitm  prunu,  it  ta  seioude  celui  de  l'rusi  iicunilo. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  75 

XVI*  siècle,  époque  à  laquelle  Grégoire  Jablouowski,  premier  auteur 
connu  de  ce  nom,  se  fit  remarquer  par  sa  valeur  dans  les  guerres  de 
la  conquête  de  Livonie  (1),  sous  le  règne  de  Sigismond  Auguste  II. 
Mais  le  véritable  fondateur  de  la  grandeur  de  cette  famille  a  été  le 
sénateur  Stanislas  Jean  Jablonowski,  castellau  de  Cracovie  et  Hetman 
de  la  Couronne.  A  la  célèbre  bataille  de  Chocim,  il  fut  un  des  chefs 
de  l'armée,  qui,  soit  jalousie  soit  crainte,  voulurent  abandonner  le 
grand  Sobieski,  la  nuit  ([ui  précéda  le  combat.  Vaincu  par  lea 
instances  du  héros  qui,  ayant  tout  prévu,  se  portait  garant  de  la 
victoire,  il  fut  un  des  premiers  à  céder  à  lu  prière  de  son  chef,  et  con- 
tribua puissamment  le  lendemain  à  l'éclatant  succès  de  la  bataille. 
Reconnaissant  de  ce  service  signalé,  Sobieski,  devenu  roi,  se  rendit 
sans  peine  aux  instances  de  sa  femme  Marie  de  la  Grange  (2),  qui 
sollicitait  pour  Jablonowski  la  place  de  Hetman  de  la  Couronne, 
devenue  vacante  par  son  élévation  au  trône.  Cotte  faveur  fut  du 
reste  justifiée  par  ks  exploits  du  nouveau  titulaire.  Il  seconda  puis- 
samment le  roi,  lorsque  celui-ci,  n'écoutant  que  le  noble  élan  de  son 
cœur  chevaleresque,  courut,  nouveau  croisé,  délivrer  Vienne  et  la 
chrétienté  du  joug  menaçant  des  ^Musulmans.  Jablonowski  défit 
lui-même  les  troupes  du  sultan  à  la  Eukonine,  à  Kamienieç  et  leur 
reprit  la  Podolie.  Enfin,  il  fut  un  des  principaux  agents  de  la  paix 
de  Carlowitz  si  favorable  à  la  Pologne,  et  qui  lui  assurait  la  posses- 
sion de  la  Podolie  et  de  l'Ukraine  (1G9U).  Ce  sont  là  des  titres  qui 
fondent  sur  des  bases  solides  l'illubtration  d'une  famille.  Son  petit- 


(1)  En  15~6  la  Livonie  se  soumit  d  la  Pologne;  mais  le  roi  ne  put  obt"nir  la  levc^e  Jes 
Iroupi'i  mci'ssaircs  pour  la  garaiilir  des  invasions  ft  des  cruaulcs  di's  Kusses.  Pour  s'y 
ïoublraire,  la  Livonie  se  mit  alors  sous  la  prutcdion  de  la  Suède.  Alors  sculciuenl  la 
noblesse  polonaiiu  ouMia  s'.-s  funestes  rivalités  pour  disimlfr  celle  belle  province  à  ses  deui 
ennemies.  MiL'ro  de  constantes  victoires,  le  maiii|ue  d'union  p.irmi  les  nobles  ne  [vcrmil 
jamais  d'en  retirer  tout  le  fruit,  et  cette  gu'-rre  se  proloD„'ea  aiusi,  malgré  les  succès  coo- 
itanls  des  Polonais,  jusqu'i  la  pijj  d'Oliva  en  1000. 

(i)  Marie  de  la  Cran^'e,  lille  du  unriiuis  d'Anjuien,  avait  épousé  premiéremenl 
Jean  Zanioyski ,  palatin  de  Sendoinir  ;  elle  inspira  une  passion  v  ioleiitc  au  jeune  Si'bieski 
qui,  après  une  longue  liaison,  finit  par  l'epuuser,  (luaiid  elle  fut  devenue  veuve.  Les  liens 
légitimes  s"mblaient  éleiodre  eu  elle  l'amour,  car  bientôt  après  son  second  mariage,  elle  eut 
ane  inirigne  avec  Jablonowski,  et  devint,  lorsqu'ille  muuta  sur  le  Irooe,  le  principal 
instrument  do  son  élévation. 


76  ^.  NOTICKS 

fils,  Joseph  Alexaudre,  aussi  verse  dans  les  sciences  et  les  lettres  que 
son  aïeul  avait  été  habile  à  la  guerre,  fit  germer  la  palme  littéraire 
autour  de  ce  nom  ([u'abritaiuiit  déjà  les  lauriers  de  la  victoire.  Il  est 
l'auteur  d'un  grand  nombre  d'ouvrages  estimes,  et  on  doit  à  sa  géné- 
rosité la  fondation  de  la  société  scientifique  qui  porte  son  nom  à 
Leipzig  (1).  Il  obtint  le  16  avril  1743,  de  l'empereur  Charles  VII, 
le  titre  héréditaire  de  prince  (2)  par  l'entremise  d'Auguste  III,  roi 
de  Pologne  et  électeur  de  Saxe,  beau-frére  de  l'empereur.  Ce  litre  fut 
également  étendu  à  ses  cousins  germains  Antoine  et  Démétrius 
Jablonow^ki,  dont  descendent  aujourd'hui  toutes  les  branches  pria- 
cières  de  cette  maison.  En  lS2i,  le  petit-fils  du  premier,  également 
du  nom  d'Antoine,  eut  le  malheur  de  faire  partie  du  complot  qui  fut 
tramé  par  quelques  Eusses  contre  l'empereur  Alexandre,  et  auijuel 

(t)  C.''.He  bulle  fonJiilioti  largciuLQl  dolée  porle  lu  Dom  do  .-  «  Jallonowski' iche  iocielut 
(ter  Wiisenschiiftcn.  » 

(2;  H  faut  faire  r('injr()uor  iii  un  abas  qui,  puur  être  gênerai,  n'en  rst  pas  moins  injuslr. 
Tous  lej  printL's  et  conilui  lilrci  [/ir  lea  uiiipereurs  d'AIIiinaiini'  s'iiilKuliMit  <  Pi  iiucs  et 
Comtes  ttu  saint  ciitfjiie  romain,  >  ce  qui  e:>l  coniplétciiicot  abusif.  La  dcii^iutiou  Ue 
Comld  oa  Pnnce  du  l'tmpiie  n'clail  (lOinl  un  siiiii'li"  lilrc,  nui^  une  /iu\ift  luHctKin 
daiii  rciii[)ire,  c'était  su  puirif ,  et  ne  Jovait  i>'a|i(>lii|iior  iiu'aui  eoinli  >  tt  prmrci  i|iii  |)0i- 
stdaient  droit  di!  séance  et  do  \ù\\  dans  les  colUijis  de  l'empire,  ce  qui  ifiipli.(Liaii  lu-ees- 
saireineiil  au^si  la  pO]ies^ion  dans  renipiru  ineine  d'un  lief  qui  donnait  droit  de  >ii„'er  «l 
de  voter  dans  Icscolléfc'ej.  Vaur  Hrc  vdinte  im  prince  de  l'empire,  il  ne  sullisait  p.-ij  d'uoe 
simple  noniiaaliuu  iiiipiTialt,  il  fall.nl  enoro  ijue  ctlle-ci  fut  raliliee  par  Ivs  DielLj,  ijui 
pluiR'uri  Tiis  ont  refuse  de  valider  les  nuiiiinalioii>  faitci  par  l'eniperpur  II  est  ridicule  de 
prétendre,  coniine  l'ont  soutenu  quihiues  génealot;i>ies.  que  les  qualités  de  prince  ou 
comte  de  rty/i//i;e  étaient  su(nrieures  à  toutes  |i  s  autn's  :  ellob  l'elaieiii  Lien  d  iiu  li>  Klals 
métuesdc  l'einpire  dont,  avec  lei  électeurs,  elles  funiiaieiil  les  plus  hautes  fouclioiis  mais 
elles  n'ont  jamais  été  que  les  égales  des  preimores  di,;niles  de  la  haute  uoblejse  Jcj  pays  uoo 
dépendants  de  l'empire.  Encore  une  fois,  il  ne  faut  point  confondre  les  comtes  et  les  princes 
crées  par  les  eiupereurj,  el  dont  il  j  a  un  f-rand  iiuinbre  et  en  Alleni  .jine  et  a  l'etiant'er, 
avec  les  comtes  et  piinccs  de  rcni/zirc  qui  étaient  li'i  possesseurs  des  liefs  immédiats  de  la 
Couronne  et  qui  siégeaient  ila;is  les  collèges  d'i  l'empire.  Ld  un  raol  la  création  des  princes 
el  comtes  par  l'empereur  u'elait  qu'une  simple  collation  de  litres  dont  Ips  titulaire^  n'etiieut 
rien  dans  l'empire,  el  n'avaient  donc  pas  droit  do  se  nommer  princes  ou  comtes  de 
l'empire.  [,es  véritables  coinles  et  primes  de  l'empire,  au  contraire,  étaient  des  fuiu:- 
tionuaires  de  l't'l'd,  el  leur  nom  désignait  rh"!  eii\  non  seulement  un  lilrc,  mais  encore 
une  Uaule  charge  de  l'enigiire  ;  ce  qui  fait  comprendre  suilisammenl  qu'a  eux  ieuls  appar- 
tenait le  droit  db  «'intituler  ainsi.  Pour  rester  ildcle  à  Cette  disiindion  essentielle,  les 
familles  qui  ligurent  dans  ce  livre,  el  qui  tiennent  l-.-urs  litres  de  la  faveur  des  empereurs 
d'Allemagne,  ne  seronl  jamais  dési;:nees  par  la  denuaiinatiun  de  Comtes  vu  i'rini.es  de 
l'empirt ,  quoique,  à  l'inslir  du  la  noblesse  des  autres  pays,  elles  aient  injaslrment  usurpe 
celte  qualilicatiun.  L'auteur  des  notices  sur  les  jinncipales  faoïillei  dv  la  Uussie,  se  troinpc 
et  sur  la  personne  cl  sur  la  date  de  l'rletation  de  la  famille  Jablonowski  à  la  dignité  tle 
prince.  O  ne  fui  point  Slanisl.is  Jean,  lletman  de  la  ('.ouroaac  sousSubiesLi  eu  ltJ78,  mau 
»on  petil-bls  Joseph  Alexandre  qui  ubtinl  ce  titre  en  t7'.3. 


SUR  LES  FAMILLF.S  NOBLES  OE  LA  POLOGNE.  17 

quelques  patriotes  polonais  eurent  le  tort  de  s'unir.  Le  prince  Jablo- 
nowbki  eut  le  malheur  plus  grand  encore,  lorsque  cette  conspiration 
fut  découverte,  de  devoir  son  salut  à  sa  trahison,  en  divulgant  les 
projets  et  les  noms  de  ses  complices.  Mais  ceux  qui  conspirent  dans 
l'ombre  ont  rarement  le  courage  qui  fait  les  héros  ou  les  martyrs, 
et  ce  n'est  point  à  ces  menées  ténébreuses  qu'une  grande  nation  doit 
contler  la  cause  de  son  salut. 

LES    COMTES    DE    J.VItI.«)>O\V-.ÏAUL0.><nV.SKI. 

Cette  famille  qui  a  pris  son  nom  de  la  seigneurie  de  Jablonow,  est 
issue  de  l'antique  maison  de  Grzymala  et  a  par  conséquent  une 
origine  commune  avec  les  illustres  familles  des  comtes  de  Grudna- 
Grudzinski  et  de  Potulice-Potuliçki.  Elle  a  été  revêtue,  à  plusieurs 
reprises,  d'emplois  élevés,  surtout  dans  les  palatinats  de  Plaçk  et  de 
Podlacliie,  la  terre  de  Nursk,  qui  fut  son  berceau,  et  eu  Galicie.  Rooh- 
Michelde  Jablonow-Jablonowski,  castellan  de  Wisliç,  obtint  le  2  jan- 
vier 1779,  de  l'impératrice  Jlarie-Thérèse,  pour  lui  et  sa  descen- 
dance directe  seulement,  le  titre  de  comte.  A  cette  occasion  les  armes 
de  Grzjmala,  qui  sont  celles  de  cette  famille,  reçurent  une  augmeu- 
tation  pour  cette  branche  cojutaie,  en  ce  que  la  tour  du  milieu  du 
château  formant  le  meuble  de  sou  éou,  doit  être  surmontée  de  l'aigle 
impériale  à  deux  tètes,  de  sable.  —  Cette  famille  n'a  de  commun 
iivec  celle  des  princes  Jabloiiouiki  (jui  précède,  que  le  nom  Je  po^ies- 
tiofi  et  no  doit  point  être  confûndue  avec  elle. 

LES    CO.MTKS    ,IK/,ILUSKI. 

"Famille  peu  connue  qui  a  dû  son  élévation  à  sa  fortune, 
llyacyuthe  Jézierski  se  trouvant  richement  possessionné  dans  le 
royaume  de  Galicie  et  dans  les  provinces  de  la  Pologne  prus- 
sienne, obtint  dans  ces  deux  pays,  en  l'année  1801,  le  titre  hérédi- 
taire de  comte. 


r.  .e  à 


78  NOTICES 


LES    COMTES    DE    KA  LI.\0>V-K.VLI>0>VSK'I, 

Ancienne  et  illustre  fainille  dont  le  sang,  quoique  souvent  prodi- 
gué pour  le  service  de  sa  pairie,  n'est  point  entièrement  tari,  et  fait 
battre  encore  de  nobles  cœurs  qu'anime  le  souvenir  des  exploits 
dévoués  de  leurs  ancêtres.  Au  corumcaccment  du  xv»  siècle,  vers 
l'année  1413,  Martin  Kulinowski  quitta  la  Silésie  sa  patrie,  pour 
venir  s'établir  en  Pologne,  où  il  actpiit  de  vastes  terres,  et  fit  con- 
struire le  château  de  Kalinow  dans  le  Palatinat  de  Sieradz.  Un 
siècle  plus  tard,  un  autre  Martin  Kaliuowski,  descendant  du  premier, 
préluda  à  la  cclèt^re  victoire  de  Tarnopole  (1)  en  repoussant  les  hordes 
tartares  dans  la  bataille  dt;  llusiatyn,  et  reçut  en  récoiupense  de  cet 
exploit  la  pro[)rittc  du  Ijourg  de  ce  nom  et  des  terres  (jui  en  dèpcu- 
daient.  Sou  tils  Yalentia  Kalinowski,  starost  de  Knmienieç  et 
Braçlaw,  et  général  de  Podolie,  surnommé  •  la  forte  //;/f  •  à  cause 
de  ses  nombreux  exploits,  trouva  une  mort  glorieuse  et  digne  de  sa 
vie  guerrière  aux  côtés  du  graail  Zolkicwski,  à.  la  bataille  de  Ceçora 
en  1621,  où  une  armée  de  3,000  Polonais  soutint  le  choc  et  se 
défendit  héroïquement  contre  deux  cent  mille  musulmans.  Déplorable 
et  trop  fréquent  exemple  des  malheurs  qu'entraînaient  la  désunion  et 
les  jalousies  des  nobles  en  Pologne,  et  qui  livraient  à  une  mort  stérile 
l'élite  de  ses  guerriers  et  l'un  de  ses  plv.s  grands  capitaines,  lorsqu'il 
eut  sullit  de  leur  accord  et  du  sentiment  de  leur  devoir  pour  changer 
eu  victoire  ct-tte  journée  de  deuil!  La  rologue  l'a  prouvé,  il  n'y  a 
point  de  puissance  durable  où  il  n'y  a  point  unité  de  pouvoir  :  où  la 
puissance  est  divisée,  ses  forces  se  détruisent  inévitablement  eu  se 
devenant  contraires.  Martin  de  Kalinow- Kalinowski,  fils  du  précé- 
dent, digne  héritier  de  la  valeur  de  ses  prédécesseurs,  s'éleva  aux 
plus  hautes  dignités  de  l'Ktat.  En  1635,  il  fut  le  premier  investi  de 
la  charge  de  comte  palatin  de  Czerniechow;  et  en  l'année  1651,  il 

(1)  Le  comte  Jean  Tarnowski,  GranJ  ilelman  do  la  Couronne,  y  di'nt  eo  1557,  souj  M 
régne  de  Sigi^oiond  .\ugusle  11,  Ici  Tarlaros  qui  Jcta^laient  la  Podolie  el  la  Kussie-rouge- 


SUR  LES  FAMILLES  >OnLES  DE  LA   POLOGNE.  73 

succéda  à  Nicolas  Potocki  dans  celle  de  Grand  Iletman  de  la  Couroune, 
qu'il  avait  méritée  eu  contribuant  puissamnieut  au  succcs  de  la  jour- 
née de  Bereiteczko,  dans  laquelle  furent  vaincus  300,000  Cosaques 
rebelles  conduits  par  leur  célèbre  et  valeureux  chef  Cbinielniçki  (1). 
Lui-même  périt  malheureuseraeut  bientôt  après,  surpris  par  ces 
mêmes  Cosaques,  au  moment  ou  il  se  préparait  à  traverser  le  Dniepr 
pour  rejoindre  le  gros  de  son  armée.  Mais  il  laissa  des  héritiers  pour 
imiter  ses  e^icmples  et  perpétuer  son  nom.  Eu  1818,  un  de  ses  des- 
cendants, Séverin  de  Kaliuow-Kalinowski,  fut  élevé  par  l'empereur 
François  I'^^  d'Autriche  (2),  à  la  dignité  de  comte,  titre  qui  fut  éga- 
lement confirmé  à  cette  famille  par  le  gouvernement  russe.  Une  tille 
de  cette  maison,  la  jeune  comtesse  Kaliuowska,  dame  a'houneur  de 
rinipératice  de  Russie,  est  connue  par  ses  agrémeuts  et  sa  beauté, 
qui  inspirèrent  un  si  violent  amour  au  grand-duc  héritier,  qu'il 
témoigna,  dit-on,  la  volonté  de  l'épouser.  Pour  déjouer  ce  projet, 
elle  fut  obligée  de  quitter  la  cour  jusqu'à  ce  que  d'autres  liens 
eussent  détaché  d'elle  le  cœur  du  jeune  j)riuce.  Il  ne  faut  pas  con- 
fondre cette  famille  des  comtes  d-.-  Kalinow-Kalinouski  avec  celle  dca 
Kalinowski  issue  de  la  maison  de  Zaremba,  qu'où  trouve  égalemeut 
citée  avec  éloge  dans  V Hiduiri'  dt  PubxjHi; ,  mais  qui  s'est  éteinte 
depuis  longtemps. 


(1)  Le  roi  Jean  Casimir,  secondé  par  Xm  lletnians  Nicolas  Potociii  et  Martin  Kalinowski, 
comm;\ndall  luiniême  l'arnu'C  (loionaisi'';  il  ili-ploya,  dans  coltu  imporlanlp  alTairt',  uns 
Tali'iir  li>rMn|uo  et  uni)  ooiinaissaniO  pjrl'.mo  de  l'arl  do  U  iiui-rre.  .M.iis  ni  »a  bravoure  oi 
80J  lali'nli  ne  puriMit  neulralibor  li'a  l'ilVU  ruu.i'iu  îles  rnalili's,  do  l.i  comvoiIim)  el  dci 
traliisous  di'>  uobles.  Abrouvà  d'anii'r(uiii>',  docouragu  par  l'iiiipuiisance  de  sos  cirorts,  ce 
roi,  qui  no  fut  que  nnlhoureui,  iiui)i(|u'il  pos.i'd.il  los  dons  qui  font  les  ►'rands  rou  ,  aii  »it 
COQlraiut  d'abdiiiuer  le  16sepleiiibrc  1008,  fiuporl.int  dans  sa  relraile  a  l'abbayo  Saiiit-Ger- 
niain  de^  Pcl-i  la  (li)u|.)iireuie  cunt  iilion  .iiw,-,ous  riiilUii'iwe  (!■)  leurs  fuiiUoles  iinlitulious, 
ses  corupatriûles  creusaient  euT-méiiirs,  de  leurs  piopri's  mains,  la  tombe  de  leur  coiiuuune 
patrie. 

(2)  Il  a»ail  porté  le  tilru  du  François  II  cuiniiie  empereur  d'Alleuiai^ue,  mais  il  elail 
Eranioii  I"  comme  empereur  d'Autnclie. 


«0  NOTICES 


LES    COMTES    KOMOUOWSKI    DE    LIl'TOWA    ET    ORA^VA. 

TrtJ3  aacicuue  fainille  sortie  de  la  maison  de  Korczak. — Nicolas 
Komorowski  qui  suivit  le  roi  Ladislas  de  Varna  (1)  en  Hongrie  et 
qui  s'y  distingua  par  sa  valeur,  fut  aussi  le  premier  qui  s'établit  dans 
le  pays  et  acquit  le  comté  de  Liptowa  et  Orawa;  ceci  se  passait  vers 
144t.  Son  fils  Pierre  se  vit  dépossédé  et  chassé  de  Hongrie  par 
Mathias  Corviu,  qui  le  30up(;ounait  de  teuir  pour  Casimir  roi  de 
Pologne,  et  c'est  ainsi  que  cette  famille  revint  dans  son  ancienne 
patrie.  Depuis,  cette  famille  s'est  distinguée  par  de  hauts  emplois  et 
de  belles  alliances.  Cette  famille  obtint  de  l'empereur  d'Autriche  la 
coufirmatioQ  de  son  titre  comtal  l'année  1793.  Ce  titre  fut  également 
conféré  en  1803  aux  deux  frères  Joseph  et  Cyprien  Komorowski.    ■ 

LES    COMTES    CIOLEK-KOMOUO^VSKI. 

Cette  seconde  famille  des  comtes  Komorowski  est  issue  de  la  mai- 
son (le  Ciolek  et  a  une  origine  commune  avec  les  princes  et  les 
comtes  l'oniatowski.  Ils  se  préteutiMit  également  issus  des  anciens 
comtes  de  Liptowa;  il  n'a  pas  été  possible  de  vérifier  sur  quelles 
preuves  cette  prétention  peut  se  baser  :  elle  n'a  sans  doute  pour  fon- 
dement qu'une  coufiisiou  de  noms  commise  par  les  anciens  généalo- 
gistes avec  la  famille  durit  l'article  précède.  —  Toujours  est-il  que 
cette  seconde  maison  dos  comtes  Komorowski  est  également  d'une 
haute  antiquité,  que  ses  membres  ont  occupé  des  emplois  élevés,  et 
qu'en  1817  Ilrasme  de  Koniorow-Komorowski,  général  dans  l'armée 
polonaise  et  chamljcllan  do  S.  M.  impériale  et  royale  apostolique,  a 
obtenu  pour  lui  et  ses  descendants  directs  le  titre  de  comte  autri- 
chien. 

(I)  On  l'a  surnommé  ainsi,  parce  qu'il  p<?rit  dans  la  Jcsaslreuse  bataille  de  Varna. 


>i  ii) 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  UE  LA  POLOGNE.  81 


LES    COMTES    II.vnD.tîVK-KON.inSKI. 

Ds  sont  une  branche  de  l'illustre  maison  des  Habdank-Skarbek, 
comtes  de  Gora;  ce  comté,  dont  cette  famille  portait  le  titre  dès  le 
XI*  siècle,  devint  même  leur  partage.  Mais  dès  lonj^temps  aussi  ils 
avaient  adopté  le  nom  de  Konarski  qui  leur  venait  de  la  seigneurie 
de  Konary,  aise  en  Cujavie  et  qui  forma  depuis  uueCastelanie  et  une 
Starostie  de  ce  nom.  I^  maison  des  comtes  Skarbek  et  Konarski 
reconnaît  pour  premier  auteur,  ^licliel,  comte  de  Gora,  qui  vivait 
au  commencement  du  xi^  siècle.  Au  douzième,  ces  deux  rameaux 
s'étaient  déjà  séparés,  quoiqu'ils  aient  conservé  eu  commun  le  titre 
du  comté  de  Gora,  et  une  parfaite  similitude  d'armoiries.  Dlugosz, 
dans  sou  histoire,  raconte  qu'en  l'année  1177,  Jean  Konarski  de 
Gora,  jouant  aux  échecs  avec  Casimir  II,  irrité  de  ses  [x^rtes,  s'em- 
porta nu  point  de  frapper  son  souverain  avec  l'échiquier.  Loin  de 
eévir,  ce  prince  suniomraé  avec  raison  le  Juste,  lui  pardonna  son 
emportement,  lui  rendit  ses  gaius  et  dit  à  ceux  qui  s'étonnaient  de 
tant  de  clémence  :  comment  punirai-je  celui  dont  j'ai  moi-même 
provoqué  la  colère  en  l'exposant  ù  des  pertes  au  dessus  de  ses 
moyens  (1).  •  Depuis  cette  époque  le  nom  des  comtes  de  Gora 
Konarski  paraît  fré([uemment  et  avec  éloge  dans  l'histoire  de  Tolo- 
gne.  Il  a  dû  un  grand  éclat  à  Adam  Konarski  de  Gora,  fait  en  15  61 
évéque  dePosen,  qui  acquit  la  double  renommée  d'un  défenseur  zélé 
de  rïîglisc  et  d'uu  homme  d'État  consommé.  Il  fut  à  deux  reprises 
envoyé  en  ambassade;  une  première  fois  en  1513  pour  notiticr  à  la 
cour  de  Rome  l'avènement  au  trône  du  roi  Sigismond-Auguste  II; 
une  seconde  fois  pour  réclamer  de  Philippe  II,  roi  d'Espagne  et  de 
Naples,  l'héritage  de  la  r(nne  lionne,  mission  qu'il  remplit  avec  suc- 
cès (2),  En  15  73  il  fut  mis  à  la  tète  de  la  brillante  ambassade  qui 


(1)  Hùtoria  Pohnicœ,  lib.  VI.  —  Biclski,  fol  1.8. 

(i)  BûDDo  Sforca,  tille  Jl-  Jean  Galr.is.ilue  Je  .MiUii,  avait  épouie  l<)  roi  SigisnionJ  I"  Jil 
le  Vieui,  et  fut  la  ruére  du  roi  Sic'isniuiiJ  Au^'usle  11,  Sa  passion  pour  l'or  ei  la  JoniirulioD 


82  NOTICES 

alla  offrir  la  couronne  au  duc  d'Anjou  (Henri  III),  nouvellement 
élu  pour  succûlor  à  Siyismond  II,  et  qu'il  avait  puissamment  con- 
tribué à  faire  choiiir.  Il  fut  également  chargé  de  recevoir  et  de  com- 
plimenter le  nouveau  roi  à  son  entrée  eu  Pologne  (177-1),  et  le  reçut 
ensuite  magnifiquement  dan^  sa  résidence  de  Posen.  Ce  noble  vieil- 
lard mourut  de  douleur  en  apprenant  la  fuite  subite  de  ce  prince  qui, 
après  un  séjour  de  quatre  mois  seulement  eu  Pologne,  attiré  autant 
par  l'éclatant  béritaire  que  lui  léguait  la  mort  de  son  frère  Charles  IX, 
que  fatigué  de  la  désunion  et  tle  la  frivolité  ambitieuse  et  sans  frein 
des  seigneurs  Polonais,  abandonna  le  troue  et  sa  nouvelle  patrie  qui, 
toute  saignante  encore  des  excès  d'un  funeste  interrègne,  avait  mis 
en  lui  ses  plus  chères  et  dernières  espérances  de  salut  !  —  Outre  cette 
maison  des  comtes  Habdank.  Kouarski  de  Gora,  il  existe  encore  une 
autre  famille  de  ce  nom,  également  illustre,  et  issue  de  l'ancienne 
maison  de  Gryf.  Celle-ci  a  produit,  entre  autres  hommes  célèbres,  le 
vénérable  Stanislas  Konarski,  le  grand  réformateur  des  études  en 
Pologne,  mort  le  8  août  1773.  Cet  homme  doué  d'une  instruction  et 
d'une  intelligence  peu  communes,  frappé  et  sincèrement  alTligé  des 
pernicieux  effets  que  produisaient  sur  la  jeunesse  du  pays  les  négli- 
gences et  les  défauts  de  l'instruction  publique,  osa  le  premier,  dans 
un  écrit  plein  de  sévérité,  blâmer  un  système  d'incurie  qui  laissait 
détruire  dans  l'enfance  les  précieuses  qualités  du  citoyen.  La  har- 
diesse de  cet  écrit  lui  suscita  de  nombreux,  ennemis,  contre  lesquels 
le  défendit  cependant  l'éclatante  protection  du  roi  Stanislas  Ponia- 
lowski;  bientôt  après  il  fonda  lui-même  à  ses  frais  à  Varsovie  le 


causa  lus  aiallicurs  Jcj  JnrniiTcs  anoùcs  du  régne  Je  son  mari.  La  jaloasio  toujours 
TivaCH  des  nobles  enlre  t'u\,  occupes  d  se  renverser  uiuiuelleiiienl  pour  arriver  aui  hon- 
neurs, fut  coiislamtiieut  expluitée  p.ir  elle,  el  le  vieux  Sigisiuoiid  n'eut  point  réneri;id 
nécessaire  puur  réprimer  sis  tentatives.  A  l'aveneiueut  Je  son  iils,  vojant  le  pouvoir  lui 
échapper.elle  partit  subitement  pour  11 1. i!ic',euipùi  tant  avec  elle  les  Jia niants  eid'imiLeoaei 
Irésoro  app.irlenant  â  la  couronne,  i|u'elle  prêta  a  l'I/ilippc  II  J'l:;^pat;ne.  Ces  souiuics  furent 
longtemps  garJées  par  ce  roi  et  ont  porte  le  nom  de  :oniin^&  Napolitaines,  parce  iiu>lles 
furent  versées  dans  le  trésor  du  ro)aume  Je  iWii^kn,  Jonl  Philippe  était  égaleineoi  souve- 
rain. Ce  fui  dans  le  royaume  Je  Naples  i|ue  la  reine  Douue  mourut  en  1507.  A  Jain  Kouarski 
fut  cliar;;é  Jt  faire  restituer  el  de  recu'illir  son  héritage,  1  quoi  il  ne  réussit  qu'avec  les 
plus  grandes  dillicultés. 


SUR  LES  FAMILLES  N'OULKS  DE  LA  POLOGNE.  fi3 

collège  noble  des  Piaristcs,  dans  lequel  il  introduisit  ces  utiles 
réformes,  qui  devaient  développer  dans  la  jeunesse  le  germe  de  la 
vertu  et  des  nobles  sentiments  du  citoyen,  et  dont  la  ruine  de  la 
Pologne  fit  avorter  les  salutaires  effets.  Le  pays  reconnaissant  fit 
frapper  en  sou  honneur  une  médaille  d'or  sur  laquelle,  autour  de 
flOQ  image,  on  lit  ces  mots  :  •  Sapere  auno;  •  cette  inscription  est  à 
la  fois  un  éloge  de  ses  œuvres,  comme  elle  prouve  aussi  qu'à  cette 
époque  il  fallait  du  courage  pour  dire  la  vérité  (l).  Les  deux  frères, 
Louis  et  Adam  Konarski,  de  la  maison  de  Habdank,  reçurent  de 
l'empereur  Josepb  II,  en  l'année  17S3,  la  qualité  de  comtes  dans  le 
royaume  de  Galicie  et  de  Lodomérie;  mais  ce  titre  ne  semble  devoir 
être  que  la  coniirmation  de  l'ancienne  dignité  coratale  des  comtes 
Habdnnk  Konarski.  Les  armoiries  de  la  maison  des  Konarski,  issus 
de  la  famille  de  CJryf,  et  dont  il  a  également  été  fait  mention  dans  cet 
article,  se  blasunueut  :  de  gueules  au  grillon  d'argent  becqué,  mem- 
bre et  armé  d'or,  lampassé  de  gueules. 

LES    COMTKS    KOSSAKOWSKI. 

Famille  de  bonne  noblesse,  issue  de  la  maison  de  Slepowron  et  qui 
a  une  origine  commune  avec  celle  des  comtes  Krnsinski.  Ce  n'est 
malheureusement  pas  la  seule  analogie  qu'il  y  ait  entre  elles  ;  et  si 
elles  pnrtagenl  toutes  deux  l'illustration  des  nobles  services  de  leurs 
aïeuï.  communs,  toutes  deux  aussi,  dans  des  temps  plus  rapprochés, 
ont  été  marquées  de  la  tache  honteuse  de  la  trahison.  Lorsqu'eu  1792, 
la  soif  des  honneurs  et  de  l'or,  et  l'envie  dévorante  qui  animait 
entre  eux  les  seigneurs  polonais,  résultats  de  ce  prim.ipe  insensé 
d'égalité  que  froissait  toute  supériorité,  fût-ce  celle  d'un  trône,  lors 
donc  qu'en  1792  une  partie  de  la  nublcsse  noua  et  j)roclama  la  trop 


(1)  Ou  a  (le  lui  les  ouvrasses  saivanis;  ca  laliu  :  Volumina  /c^u»),  inimeose  travail  où 
il  a  réuni  toutes  loi  lois  du  la  Folojjne  .  Ue  EtnmciMlulii  c/o'/urrUiOf  viliis:  Opéra 
lyrica  ;  An  bcne  coijiluntliud  artcm  bene  scriliciud  accvinniuilut'i.  Eu  polonais .-  De 
ûi  discimiun,  pour  iju'tUe  soil  utile  ;  De  lu  reliywn  des  Uumules  yciu. 


ai  NOTICES 

célèbre  confédération  de  Targowitz  (1),  ji  jamais  flétrie  avec  ceux  qui 
en  furent  les  auteurs,  le  palatin  Michel  Koasakovvski  a'unit  à  ccd 
merceuairea  (^ui  vendaient  les  destinû-'s  de  la  Pologne,  plutôt  que  de 
se  soumettre  aux  sajjes  lois  de  la  constitution  du  3  mai,  qui  devaient 
mettre  un  terme  aux  excès  de  leur  ambitieuse  indiscipline.  Lorsque 
le  manifeste  du  24  mars  1796,  soutenu  par  l'cpée  dévouée  et  un 
instant  victorieuse  de  Kosciuszko,  eût  rendu  à  la  Poloijne  un  éclair 
d'indépendance,  le  premier  usage  qu'elle  en  fit,  fut  d'infliger  la  peine 
infamante  de  la  corile  à  ceux  qui,  pour  de  l'or,  avaient  sigiié  sa 
ruine,  Félix  Potocki,  palatin  de  Podolie,  François  Xavier  Bra- 
nicki,  Hetman  delà  Couronne,  Severin  Ilzewuski,  deuxième  Hetman 
de  Pologne  (2),  Casimir  Raczynski,  maréchal  de  la  cour  et  quelques 
autres  durent,  à  leur  fuite  précipitée,  d'échapper  à  la  fureur  du 
peuple  qui  voulait  lui-même  accomplir  la  sentence.  Moins  heureux 
dans  sou  ignominie,  Kossakowski  fut  saisi,  et  pour  expier  sa  lâche 
trahison,  fut  impitoyablement  pendu  à  une  lanterne  dans  une  rue  de 
Varsovie.  La  population,  avide  de  se  faire  ji'.stice,  infligea  la  même 
flétrissure  aux  elUgies  de  ceux  que  sa  vengeance  ne  pouvait  atteindre. 
Pour  compenser  sans  doute  cette  légitime  dégradation,  tous  ces 
hommes  se  virent  ensuite  honorés  par  des  titres,  et  la  Russie,  ne  pou- 
Taut  a'acijuitter  envers  Kossakowski  pendu,  paya  sa  dette  A' konncun 
à  ses  descendants,  en  leur  accordant  la  qualité  de  comtes.  La  honte 
est  l'expiation  du  forfait,  et  elle  ne  doit  donc  s'étendre  que  sur  les 
coupables;  laissons  jouir  les  innocents  de  leur  haute  position,  et 
puissent-ils  s'en  rendre  digues  au  point  d'en  faire  oublier  l'origine. 


(l)  Oq  sait  quelej  confeJiréideTargowili,  veodus  i  U  Russie,  s'opposorent  aux  décisions 
df>  la  I»ii.tc  de  quatre  aus,  proclaiiicreril  la  d.'cljoaiico  du  roi  Stanislas  l'oniatowski  qui 
■'tlajl  prouoncé  pour  U  couitilutiuri  du  3  mai  el  rinti't;ril<^  do  la  PolOo'nf,  et  appelerenl 
eufui  i  leur  spcours  r.irnh''  ru^s';,  toute  prcparcu  d'avaoci'  pour  celte  invasion,  qui  anirna 
\t  partage  définitif  do  la  i'olo^ni-. 

(1)  L;i  l'oluiMii'  coiiiiitait  nu, lire  llclimim,  i  savoir  :  les  At\ii  graiuls  llfUnans,  l'un 
de  la  Couronne,  et  l'aulro  de  Lilliuaniu;  elles  deuï  Uclmans  en  iicund,  dont  l'un  était 
égaleuient  pour  le  royaume  Je  l'olofuo  et  l'autre  pour  la  Litliuaiiie  ;  ou  a^ipelail  h  premier 
ileiman  potntj  Korvnny  ;  le  second  Ilelman  ^iolny  Liicwski.  De  ces  quatre  gr.iudia 
charjies  mililaires,  celle  de  Grand  Iklnmn  de  La  Cuunjiine  était  la  plus  élevé*. 


SUR  LES  FAMILLES  NODI.ES  DE  L.V  POLOGNE.  85 


LES    COMTES    nOGALV    DE    Kr.ASICZV.N    KR.VSK.KI. 

Ils  sont  un  rameau  de  maison  de  Rogala ,  dont  on  fait  remonter 
l'ori^ne  en  Pologne  jusqu'au  commencement  du  xii»  siècle,  sous  le 
règne  de  Boleslas  HI  Krzywousty,  et  qui  descendait  elle-nièrae  des 
anciens  comtes  de  Bibcrstein,  puissante  race  helvétique  dont  quelques 
membres  vinrent  s'établir  à  celte  époque  en  Silésie  et  eu  Pologne. 
Vers  la  fin  du  xvic  siècle,  Jacques,  seigneur  de  Sieçin  et  de  Mur- 
zynow,  laissa  trois  fils  :  Alexis,  qui  mourut  en  15S0,  reçut  en  par- 
tage la  seigneurie  de  Krasicc,  et  adopta  à  cause  de  cela  le  uom  de 
Krasiçki.  Cet  exemple  fut  également  suivi  par  ses  deux  frères 
Stanislas  et  JMarlin ,  et  leur  descendance  forma  dès  lors  le  rameau 
distinct  des  Rogala-Krasiçki.  Ayant  fondé  plus  tard  le  bourg  de 
Krasiczyn,  ils  unirent  ce  nom  à  celui  qu'ils  portaient  déjTi.  Martin 
Krasiçki,  comte  palatin  de  Podolie  et  second  fils  de  Stanislas,  après 
s'être  signalé  dans  les  guerres  contre  la  Russie  et  les  Turcs,  fut 
envoyé  en  ambassade  auprès  de  l'empereur  Ferdinand  II  d'Alle- 
magne. Il  obtint  de  ce  monarque,  en  l'année  16;î2,  le  titre  héréili- 
taire  de  comte,  qui  fut  confirmé  à  ses  descendants  en  1787.  Cette 
famille,  dont  les  rejetons  ont  été  revêtus  des  plus  hautes  dignités  de 
l'État,  a  rendu  de  nombreux  services  à  son  pays.  Mais  la  renommée 
d'Adam  Krasiçki,  d'abord  prince-évêque  de  ^Varmic,  ensuite  arche- 
vêque de  Gnesen  et  primat  du  royaume,  a  par  son  éclat  absorbé  celle 
de  toute  sa  maison,  de  même  ciu'uue  grande  clarté  fait  pâlir  autour 
d'elle  toute  clarté  moins  vive.  Né  le  l  février  1733,  dès  son  enfance, 
sa  jeune  intelligeuce  donna  des  signes  précurseurs  de  génie,  qui 
devait  être  le  plus  fécond  et  le  plus  élégant  qu'ait  produit  la 
Pologne.  A  sept  ans  il  composait  pour  sa  mère  de  pieux  cantiques, 
touchante  offrande  de  l'innocence  à  Dieu.  Devenu  eu  1767  évèque 
de  Warmie  et  sénateur,  il  s'occupa  exclusivement  des  sérieux 
devoirs  que  lui  imposait  sa  double  dignité  de  chef  ecclésiastique  et 
de  conseiller  de  la  couronne.  S:3  efforts  pour  faire  échouer  les  projets 

NOBLKSil    POL0!<4iSI.  6 


86  NOTICES 

destructeurs  des  ennemis  dont  sa  patrie  était  eavironuée  au  deLors 
et  de  ceux  qu'elle  nourrissait  au  dedans,  fureut  impuissants,  à  la 
vérité,  contre  l'actif  acliarnement  de  ceux  qui  creuiaient  sa  ruine; 
mais  ils  lui  méritèrent  du  moins  la  reconnaissance  et  l'estime  des 
gens  de  bien  qui,  comme  lui,  gémissaient  sur  les  mallieurs  que 
rendait  inévitables  la  periiicieuse  intlucuce  qu'exerçaient  sur  les 
esprits  les  funestes  institutions  du  pays.  Déchargé  du  soin  des 
aflaires  publiques  par  la  mort  poli  tienne  de  la  Pologne,  lors  du  pre- 
mier partage  de  cet  empire,  Krasiçki  consacra  tous  ses  loisirs  à  la 
littérature,  qui  devint  pour  lui  à  la  fois  une  consolation  au  milieu 
des  désastres  qui  l'environnaient,  et  un  moyen  de  servir  encore  sa 
patrie  en  faisant  parvenir  de  sages  conseils  -d  ses  concitoyens, 
auxquels  il  dévoilait  en  même  temps  les  richesses  presque  ignorées 
de  leur  langue  maternelle.  L'évéché  de  ^Varaie  était  tombé  en  par- 
tage à  la  Prusse,  que  gouvernait  alors  le  grand  Frédéric,  et  Krasi«;ki 
trouva  dans  sou  nouveau  maître  un  frùre  en  talent  littéraire  et  uu 
constant  appui  dans  le  besoin.  Il  fut  admis  dans  l'intimité  du  roi  phi- 
losophe, qui  aimait  à  mettre  son  scepticisme  spirituel  aux  prises  avec 
l'esprit  non  moins  fin  mais  plus  orthodoxe  de  l'évéque  ;  ce  monarque, 
réduit  au  silence  par  les  raisonnements  de  son  antagoniste,  un  jour 
qu'ils  discutaient  sur  l'immortalité  de  l'àme  et  sur  son  sort  à  venir, 
s'écria  en  riant  :  •  Vous  devriez  bien,  comme  évêque,  me  faciliter 
après  ma  mort  l'entrée  du  paradis,  et  pour  m'y  introduire  me  cacher 
sous  votre  manteau.  «  "  Je  le  voudrais  bien,  répondit  le  spirituel 
prélat,  mais  Votre  Majesté  l'a  tellement  rogné  qu'il  ne  reste  plus  de 
quoi  la  couvrir.  •  Cette  répartie,  qui  renfermait  un  reproche  mérité 
pour  la  spoliation  de  la  Pologne  et  des  biens  du  clergé,  loin  de 
blesser  le  roi,  le  toucha  profondément  ;  il  tit  aussitôt  uu  don  consi- 
dérable à  Krasiçki,  auquel  il  dit  avec  bonté  :  -  Je  vous  rends  ce  que 
je  peux.  .  Ce  trait  honore  également  celui  qui  sut  se  concilier 
l'amitié  des  on  maître  sans  aliéner  sa  liberté  ni  sa  franchise,  et 
le  souverain  qui  savait  entendre  la  vérité  et  cherchait  à  réparer 
les  maux  qu'il  avait  causes.  En  1705,  Krasiçki  fut  promu  à  la  plus 


SUR  LES  TAMILLFS  NOIU.ES  DE  l.\  l'OI.UCNE.  ($7 

haute  (ligiiittT  de  l'éi^lisc  de  l'ulo^j'iie,  celle  d'arrhevè(|ue  de  Gnesen. 
Cette  nouvelle  élévation  ne  clian^^ea  rien  ù  l'activité  de  ses  travaux, 
et  il  continua  jusqu'à  sa  mort,  qui  survint  le  14  mars  1801,  à 
servir  son  pays  de  la  seule  manière  qui  fût  encore  utile  et  possible  ù. 
cette  triste  épocjue,  et  cola  en  publiant  de  nombreux  écrits  qui  ren- 
ferment desconseils  prudents  et  de  beaux  e:cemples  pour  l'avenir, 
qui  savent  blâmer  les  fautes  du  passé,  et  sont  destinés  à  perpétuer  et  à 
ranimer  dans  les  générations  futures  de  la  PûloLjne  les  sentiments  les 
les  plus  vifs  de  nationalité;  le  refuge  de  ces  sentiniente  se  trouve  tou- 
jours dans  ces  nobles  productions  de  l'esprit  qui  perpétuent  par  le 
charme  d'un  séduisant  langaL^'e  et  en  dépit  de  la  domination  étran- 
gère, l'amour  de  la  langue  mcre,  ce  puissant  lien  dis  populations  (1). 
Les  héritiers  de  cet  illustre  nom  se  trouvent  principalement  posses- 
aiounés  dans  le  royaume  de  Galicie  et  de  Lodomérie,  où,  comme  il  a 
été  dit  plus  haut,  leur  titre  a  été  confirmé  et  dans  lequel  le  comte 
Ignace  Krasit;ki  est  revêtu  des  fonctions  du  grand-chambellan  (2). 

LKS  COMIKS  DK  KH  AS>  E-KH.V  SI.NSKI. 

Jamais  nom  plus  illustre  n'a  été  plus  tristement  abaissé  que  ne 
l'a  été  de  nos  jours  le  beau,  nom  de  Krasinski,  flétri  par  un  homme 
qui  l'avait  reçu  intact  et  qui  le  rendra  avili  à  ses  descendants  , 
insouciant  qu'il  est  de   la  honte  qu'il  lègue  à  ses  héritiers  ,   sans 


(l)  Oii  a  (It)  lui  les  puhlicjlioii»  bUnaMi-s.  En  vers  .  f'tthli's  et  Afiulogucs  ;  Saliras; 
Lettres  en  ven  ;  la  Mijsze'ule  oit  (a  ^ouruute  ;  tu  Monoiiun/ne  ou  Cunre  Jes 
moines  ;  rAnliiiLuiiunturliic  ;  lu  Guerre  de  Cliucun,  puciiie  h,  roiiiun;  Lettres  sur  les 
jardins;  la  traJu.lion  des  Poùsies  d'Ossinn.  En  |iri)se  .-  \n  Arentures  de  .\ico- 
las  DusiLicidc::ijiiski  ;  Muiuiiur  le  Pudsltili  i.aoui-ii.inclieri  ;  lii>tuirt.>,  din-oo  lmi  drui 
parUi's,  de  l'art  (ioèliiiue  et  des  po.lci;  lonUs  eu  prose  nue  traduction  du  Diulofiie  drs 
morts  de  Lticien,  et  une  iiiiilation  polunaiio  de  rcl  ouvrat'e:  eiilin  une  iraduclian  dfs 
Hoinmts  illustres  de  Ptutunnie  a>fe  uni'  imitation  de  ce  livre,  »oui  le  liire  de  :  Me  des 
hoinines  célètjres  ;  et  une  Encyclopédie  inliluliM!  :  Ueniril  des  cotmoiisanres  utiles. 

(1)  En  Autriche  cliai]Uc'  royaunic  on  pro»  inco  ^ouvoralIle  depemlant  do  la  Couronm-  impé- 
riale a  conservé  ses  cliartjei  lionoriliiiues  app'.'l.'cs  rliuri/t-s  proiincmles  (l.aod  Aeiiiler). 
Ellfi  forment  la  cour  do  l'empereur  conmie  sou\cr,iin  particulier  de  tel  royaume  ou  de  telle 
provinre,  l.ors  de  la  réunion  de  la  Galicie  i  l'empire,  on  y  créa  c>M|.'menl  des  cliarKcj  i 
l'instar  des  autres  pays  joumis  X  la  (Couronne  impériale.  .V.  U.  Le  coiule  l(;uacc  Krajn  ki 
est  décède  depuis  18U. 


88  NOTICES 

regrets  pour  la  gloire  souillée  de  ses  aïeux  !  Cet  exemple  doit  encore 
nous  faire  déplorer    les   funestes  influences  des   institutions  de  la 
Pologne,   dont  l'action  a  souvent  corrompu  le  sang  le  plus  pur  et, 
s'infiltrant  peu   à  peu    dans   les  plus    nobles    veines,    étoulTait  les 
généreuses  vertus  des  cœurs  pour  livrer  passage  aux  vices  destruc- 
teurs d'un  orgueil  eiïréné,   de  l'envie  et  de  la  vénalité  :  vices  plus 
dangereux  en  Pologne  qu'ailleurs,   car  ce  |)nys  n'ayant  point  oilert, 
pour  satisfaire  ces  ambitions  surexcitées,  les  honneurs  héréditaires, 
les  distinctions  stables   dont  elles  étaient  si  avides,  les  livrait  aisé- 
ment à  ses  ennemis,  qui  leur  présentaient  sans  cesse  ces  avantages 
comme  appât.  Hàloiis-nous  d'en  finir  ici  avec  une  existence  réprouvée, 
qu'on  voudrait  oublier  si  elle  n'avait  acquis  un  si  déplorable  éclat  dans 
son  pays,  et  remontons  ensuite  vers  des  souvenirs  plus  consolants  et 
plus  dignes  que  la  même  famille  nous  offre  en  grand  nombre.  — 
Vincent  Krasinski,  jeune  encore,  eommen(;a  brillamment  sa  carrière 
et  fut  en  1807  nommé,  par  Napoléon,  colonel  des  lanciers  polonais 
de  la  garde.  On  sait  comment  l'année  suivante  ce  régiment  s'acquit 
une  gloire    immortelle  en  forçant    le   passage  du  défilé  de  Somo- 
Sierra,  ce  qui  ouvrit  ù  l'armée  française   le  chemin  de  Madrid.  Son 
colonel,  qui  ne  prit  aucune  part  à  cette  célèbre  afTaire,  voulut  cepen- 
dant eu  partager  la  gloire  et  fit  frapper  une  médaille  commémorative 
dont  l'inscription  mentionne  ce  fait  d'armes  et  indique  qu'elle  est 
un  hommage  offert  par  le  régiment  ù  son  chef.  Cette  jonglerie,  sans 
injportuncc,  passa  inaperçue  au  milieu  des  graves  événements  de  cette 
époque;  ce  n'est  que  bien  des  années  plus  tard,  que  ce  souvenir  d'une 
puérile  vanité  vint  jeter  sur  son  auteur  tout  l'éclat  de  son  ritlicule, 
lorsque  le  payeur  du    régiment,  chargé  par  le   colonel    d'autrefois 
d'acquitter  les  frais  de  la  médaille  mensongère,  vint  en  réclamer  le 
prix  auprès  de  son  ancien  chef,  devenu  général  aide-de-camp  de 
Perapereur  de  Russie.  Ne  pouvant  parvenir  à  se  faire  rembourser, 
sous  prétexte  que  la  caisse  du  régiment  devait  supporter  les  frais  de  cet 
hommage  de  reconnaissance,  le  payeur  intenta  un  procès  au  général 
comte  Krasinski,  en  produisant  des  lettres  de  sa  main,  qui  prouvaient 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  TOLOGNE.  89 

que  la  médaille  était  bien  une  commande  particulière  faite  pur  lui 
et  à  laquelle  le  régiment  n'avait  pris  aucune  part.  Enfin,  cette  affaire 
ridicule  qui,  sous  plusieurs  rapports,  jetait  un  jour  peu  honorable 
sur  le  caractrre  dt;  celui  ({ui  clait  poursuivi,  fut  assoupie  par  le3 
ordres  du  giand-duc  Constantin,  qui,  pour  ne  pas  voir  flétrir  1  uni- 
forme d'un  des  plus  hauts  fonctionnaires  de  l'armée,  commanda  au 
comte  Krasinski  de  s'acquitter.—  La  conduite  de  cet  homme  ne  jus- 
tifia malheureusement  que  trop  re  que  cette  première  action  pouvait 
faire  augurer  en  lui  de  manque  de  courage  et  de  dignité.  Kenlré  en 
Pologne  (;n  181  i,  il  fit  sa  soumission  au  gouverncint-iit  russe  et  com- 
mença une  carrière  plus  lucrative,  mais  plus  riche  aussi  en  igno- 
minie. Ce  n'est  point  d'avoir  pris  du  service  sous  le  gouveruement 
russe  qu'on  lui  ferait  un  reproche  dans  ce  livre,  doct  l'auteur  recon- 
naît plus  qu'un  autre  la  souveraine  puissance  de  certains  faits.  La 
Pologne  a  péri  par  ses  fautes,  et  un  État  mort  ne  renaît  pas  plus 
qu'un  homme,  à  moins  d'un  miracle  :  mais  ses  citoyens  doivent  faire 
respecter  son  souvenir  par  une  conduite  honorable,  comme  les  enfants 
doivent  faire  honneur  par  la  leur  à  la  mémoire  de  leurs  pères. 
Noblesse  oblige,  dit-on;  la  nationalité  fait  de  même.  Que  les  Polo- 
nais se  rendent  utiles  sous  les  ditl'érents  gouvernements  où  le  sort  les 
a  jetés;  (qu'ils  soient  fidèles  là  où  ife  servent,  c'est  le  seul  mojea 
aujourd'hui  de  faire  honorer  leur  pays,  de  lui  concilier  l'estime  et 
la  sympathie  de  ses  ennemis  mêmes.  Mais  tpi'ils  ne  se  fassent  pas 
les  séides  du  pouvoir,  les  persécuteurs  de  leurs  concitoyens,  qu'ils 
n'oublient  jamais  la  dignité  que  leur  impose  leur  origine.  C'est  là  le 
reproche  que  ne  saurait  secouer  l'homme  dont  il  est  ici  question,  et 
qui,  apiès  dix  années  île  la  plus  basse  complaisance,  couronna  enfia 
cette  triste  carrière  par  le  vote  de  mort  que,  seul  parmi  les  séna- 
teurs, il  osa  proférer  contre  les  conjurés  polonais  de  1S23  (1),  mal- 

(1)  On  iailquecPtlc  con>pir3tion,  traDii'U  conlro  l'cinporour  Aloxaiulre.rut  ourdie  par  des 
Rassej.  LcH  conjuré:!  polonais,  i|ui  s'ciaicnl  atlUiuj  d  celle  oiilrcprist.',  iif  voulurenl  prendre 
pari  àaueuni'  li'iitalnu  contru  la  personne  de  Teiuporeur.  Ils  se  bunurent  à  déchirer  qua,  ji 
des  troubles  éclalaienl  en  Uus^le,  ils  en  proijteraicnt  pour  procUiuer  l'indepeiiilaocft  de  U 
Pologne.  CVsl  sur  ce  niotirque  l-j  Sénat  écarta  la  peiue  capitale,  i|ue  le  coiute  Vioccol  Kri" 
(iuïki  cul  seul  lu  cuuraijc  de  voler  ihir  uiUre. 


90  iNOnCES 

heureux  coupables  sans  doute,  mais  égarés  par  l'amour  de  leur  patrie 
et  qui  ne  devaient  pas  trouver  dans  leur  concitoyen  un  juge  aussi 
cruel.  La  tlétrissure  de  ct-t  acte  de  lâcheté  ne  se  fit  pas  attendre  et  le 
Sénat  polonais,  présidé  par  le  vénérable  palatin  Pierre  Bielinski  et 
quoique  soumis  au  pouvoir  du  C/ar  moscovite,  exclut  de  son  sein  à 
l'unanimité  celui  dont  la  présence  eût  désormais  été  un  déshonneur 
pour  l'assemblée.  Le  gouvernement  russe  eut  lui-même  dans  cette 
occasion  la  pudeur  de  no  point  soutenir  son  complaisant,  et  ne 
voulut  pas  irriter  la  juste  susceptibilité  des  sénateurs  qui  avaient 
déclaré  qu'ils  résigneraient  leurs  fonctions  plutôt  que  de  soulFrir  la 
présence  d'un  pareil  collègue,  —  Lors  de  la  diinicre  insurrection  de 
la  Pologne,  le  comte  Vincent  Krasinski  ne  montra  ni  plus  de  dignité 
ni  plus  de  courage.  Surpris  au  moment  où,  déguisé,  il  cherchait  ù 
fuir  de  Varsovie,  on  le  vit,  se  traînant  à  genoux  devant  la  multi- 
tude, tlétrir  lui-même  sa  vie  passée  et  faire  serment  de  la  consacrer 
désormais  ù  combattre  avec  ceux  dont  il  implorait  l'indulgence  et  le 
pardon.  Dénué  même  du  courage  de  ses  vices,  qu'il  afHchait  insolem- 
ment tant  qu'aucun  danger  ne  le  menaçait,  on  lui  vit  souli'rir  toutes 
les  injures  pour  racheter  sa  misérable  existence;  par  mépris,  on  lui 
laissa  la  vie  et  on  apprit  le  lendemain  qu'il  s'était  évadé,  emportant 
ses  serments  (1),  pour  aller  de  nouveau  les  otl'rir  à  Pétersbourg,  si 
on  daignait  encore  y  accepter  de  pareilles  misères!  Le  prix  de  tant 
de  déshonneur  avait  été  le  titre  de  comte,  dont  hériteront  ses  descen- 
dants ;  la  dignité  de  sénateur  palatin  de  Pologne,  remplacée  depuis 
par  celle  de  sénateur  de  l'Kmpire  russe;  la  charge  de  général  dt;  cava- 
lerie et  d'aidc-de-camp  général  de  l'empereur.  —  Issue  de  la  maison 
de  Slepowron,  que  quelques  généalogistes  font  descendre  de  celle  de 
Corwin,  la  noblesse  de  la  famille  des  Krasinski  est  indubitablement 
uneienne.  A  la  fin  du  Mv^  siècle,  Slavomir  Slepowron,  tils  de  Vale- 
rius,  trésorier  du  duc  Jean  de  Mazovie,  reçut  en  partage  la  seigneurie 
de  Krasne,   adopta  ce  nom  pour  lui  et  sa  descendance  et  forma  le 

(i)  Pour  plus  do  duUili  .  voir  riii:>loiro  Ju  dcrniLT  5oiilé»>-raf ni  ds  U  Pologne,  p»r 
Moctinjrki.  (Ilitloria  powslania  Narodu  Polikxejo  ) 


SUR  LES  FAMILLES  NOItLLS  DE   L\  POLOGNE.  91 

rameau  des  Krabiaski.  Après  avoir  fidèlement  servi  les  ducs  de 
Mazovie  aussi  longtemps  que  cette  province  conserva  ses  souverains 
particulierd(l),  ils  coiitinuèrciit  leur  dcvouemeut  aux  rois  de  Pologne, 
lorsqu'elle  fut  incorporée  à  ce  royaume.  —  Parmi  les  rejetons  de 
cette  famille,  qui  ont  acquis  le  plus  de  célébrité,  ou  distingue  sur- 
tout Fraii(,'ois  de  Krasne-Krasinski ,  prince-évéque  de  Cracovie  eu 
15  72,  qui  jouit  d'une  grande  faveur  auprès  deSigismond-Auguste  II, 
faveur  qu'il  dut  non  point  à  de  blâmables  condescendances,  mais  à  la 
loyauté  de  ses  services.  Aussi,  lorsqu'en  1565  Sigismond  eiit  répudié 
sa  troisième  fcmnu;,  Catherine  d'Autriche,  qu'il  a'clait  vu  force 
d'épouser  contre  son  gré,  ce  fut  Prançois  Krasinski,  comme  son  ami 
le  plus  silr  et  son  plus  habile  conseiller,  qu'il  chargea  de  la  diflicile 
mission  de  calmer  la  colère  de  l'empereur  Maximilien  II,  qui  se  pré- 
parait à  venger  les  armes  à  la  main  l'injure  faite  à  sa  sœur.  L'auto- 
rité du  caractère  vénérable  de  l'ambassadeur,  son  esprit  conciliant  et 
plein  de  ressources,  surent  apaiser  l'empereur,  et  ses  cll'orts  rame- 
nèrent entre  les  deux  monar([ues  une  bonne  intelligence,  alors  bien 
nécessaire  à  leurà  Ptats  épuisés  par  des  guerres  constantes.  —  Dana 
une  précédente  ambassade  à.  la  cour  impériale,  son  intervention  et 
ses  démarches  actives  etrcctuèrent  la  délivrance  d'Etienne  Bathory, 
qui  s'étant  rendu  auprès  de  renipcrcur  pour  soutenir  et  défendre  les 
droits  de  Jean  II  de  Zapolya-Zapolski  à  la  couronne  de  Hongrie, 
fut  retenu  en  captivité.  L'heurcusu  et  puissante  intercession  de 
François  Krasiuski  sauva  sans  doute  la  vie  à  celui  (jui  devint  depuis 
un  des  plus  grands  rois  de  la  Pologne.  —  C'est  également  par  ses 
soins  et  ses  conseils,  n'étant  encore  que  vice-chancelier  de  la  Cou- 
ronne, que  fut  proclamée  en  15G'J,  à  la  diète  de  Lubliu,  la  troisième 
et  dernière  union  de  la  Litluuinic  avec  la  couronne  de  Pologne,  par 
laquelle  ce  grand-duché  ainsi  que  la  \'olhynie,  la  Podolie,  la  Podla- 

(1)  Conrad,  mort  en  l-iî7,  frère  de  Cisimir  II  lo  Jii»le,  rci;ul  la  M.izoTioi  litre  d'apanage; 
3a  descendance  posséda  ce  duché  soui  la  suiurainolii  do  la  l'olûp'uc  jusqu'en  IStiJ.  Jaous  et 
Stanislais,  dernier:»  princes  do  cette  ligna  des  l*ia>t,  périrent  empoisonnes,  a  ce  que  l'on 
croit,  par  oriire  do  la  reine  lionne  Sforza,  femiiic  île  Si.'uinonil  I".  La  Mazovie  retomba  dé» 
lors  i  1,1  Couronne,  il  fcjrnia  un  numoau  Falalinal. 


92  NOTICES 

chie  et  la  Kijovie  furent  définitivemeat  incorporée3  dans  le  territoire 
polonais  et  la  noblesse  de  ces  provinces  admise  à  toutes  les  préroga- 
tives de  la  noblesse  de  l'ancien  territoire  de  la  Couronne  et  décliirce 
apte  à  y  remplir  tous  les  emplois  (1).  C'est  depuis  cette  époque  qu'on 
voit  figurer  des  noms  lithuaniens  parmi  les  dignitairt-s  de  la  Cou- 
ronne. —  On  lui  doit  également  un  louable  ex.t.'iuple  de  tolérance 
qui  aurait,  s'il  eût  ctc  suivi,  épargné  ;i  son  pays  bien  des  calamités 
et  bien  du  sang;  il  fut  le  seul  cv(}(^ue  qui,  pendant  l'interrègne  qui 
suivit  la  mort  de  Sigismond-Auguste ,  signa  et  appuya  fortement  le 
manifeste  qu'une  partie  de  la  noblesse  publia  pour  obtenir  le  libre 
exercice  des  cultes.  Cet  acte,  s'il  eût  été  adopté,  aurait  prévenu  les 
troubles  sanglants  qui  plus  lard  épuisèrent  la  Pologne,  dont  les  dissi- 
dences religieuses  furent  le  prétexte  et  qui  attirèrent  l'étranger  sur 
le  sol  de  la  patrie.  Telle  était  la  considération  dont  jouissait  l'evéque 
de  Cracovie,  que  lorsqu'eu  15  7  t  le  roi  Charles  IX  envoya  Nicolas 
d'Angennes,  marquis' de  Rambouillet,  en  ambassade,  pour  remercier 
les  États  d'avoir  préféré  son  frère,  Henri  d'Anjou,  à  tant  d'autres 
compétiteurs  qui  briguaient  la  couronne  de  Pologne,  il  lui  recom- 
manda surtout  d'exprimer  d'abord  et  particulièrement  sa  reconnais- 
sance à  l'archevêque  primat  de  Gnesen  et  à  l'évèque  François 
Krasinski.  Aussi ,  la  première  démarche  de  l'ambassadeur  à  sou 
arrivée  en  Pologne  fut-elle  de  porter  aux  deux  prélats,  qui  résidaient 
l'un  au  château  de  Lowicz,  le  second  ù  celui  d'flza,  les  remercî- 
ments   flatteurs  du   roi  de  France.   Noble  distinction,   qui  honore 

(1)  Di'puis  la  première  unioa  effcclucc  par  Ladl^las  Jagollon  ta  1113  jusiju'A  cello 
décision  de  la  Diélo  de  Lubltii,  la  Lilhuiuii-  n'olait  unie  à  la  Polo;:ne  que  cooirae  pays 
indépendant  uian  ftiidilairc.  Son  duc  rtct'v.iil  >a  nnniinalion  cl  »on  involilure  du  roi  d" 
Pologne.  Les  ruis  do  la  maison  de  J-i^'i-llun  ounul  toujours  ioin  d'i-n  iD>i'ilir  leur  plus 
jrroche  /leriliti-  dircrt,  pour  lui  falicUir  les  moyens  de  monler  »iir  le  Irone  di'  l'olofne; 
et  c'est  a  cause  de  cela  ((ue  la  Couronne  quoi'iue  non  Iwicidlaire  ro^la  dans  cette  famille 
jusqu'à  l'entière  eilinclion  do  la  descendaiice  du  J.ià'cllon,  ce  ijui  l'a  fait  considérer  fau>se- 
meol  par  quelques  ecrMains  comme  licreditaire.  tlle  uo  l'était  poiul,  maisriulcrét  é'idenl 
de  l'Etat  eiigait  d'ilire  celui  qui  eierçail  déji  la  souveraineié  en  Lilhuaoie,  pour  rendra 
plus  étroite  l'union  di.'S  deux  pays.  D'ailleurs  U  duc  de  Lilliuanii?  disposant  de^  voii  de  soa 
duché,  il  lui  était  ai.-é  d'otjleiiir  la  niajurité.  Voila  comment  la  couronne  j'tit  coDjerTéts 
dans  la  desci'ndanc»'  de  l.adi^laî  J  isellon  jiiii|u'.i  .SiiiijniouJ  Aii^'ii^le  11,  son  dL-rnar  r-rje- 
(on  nUle,  sans  que  pour  cela  le  principe  salutaiie  de  ilit'ràlili}  >e  suit  trouve  consacré  et 
ail  pu  exercer  sur  la  pupulalioa  son  inllucuce  bieufaisanlc  et  oéceisaire. 


SUR  LES  FAMILLKS  NOBLES  Dt:  LA  POLOGNE.  03 

» 

ceux  qui  en  furent  l'objet,  sans  ternir  la  pureté  de  leurs  aetes.  — 
Le  neveu  de  ce  vt'uérable  évèque,  Stanislas  Krasinski,  lonite  palatin 
de  Plo(;k.;  ses  fils,  Gabriel  et  Stanislas,  lous  deux  sénateurs  Cas- 
tellaua  de  l'lot;k;  Dominic^ue  et  Louis,  tous  deux  sénateurs  Caslellaus 
de  Ciccliauow  ;  et  eutin  Jtan-Casiniir ,  graud-trésoritT  de  la  Cou- 
ronne, poitèrent  haut  l'illustration  de  leur  l'amille  et  dounèrent  de 
beaux  exemples  d'émulation  à  bien  servir  leur  patrie.  F.ntiu,  Fran- 
.çoise  Krasinska,  arrière  petite-fille  de  Stanislas,  palatin  de  Ploçk, 
allia  sa  maison  à  la  maison  royale  de  Saxe  par  son  mariage  avec 
Charles-Chrétien  de  Saxe,  élu  duc  de  Courlaude  en  1753,  et  fils  de 
Frédéric-Auguste  III,  électeur  de  Saxe  et  roi  de  Pologne.  Aujour- 
d'hui cette  famille  coinLale  se  divise  en  trois  rameaux,  qui  eurent 
pour  auteurs  :  le  général  comte  V^inceut  Krasinski ,  dont  il  a  été 
parlé  et  qui  laisse  un  fils  connu  par  ses  poésies  et  les  singularités 
de  son  caractère;  le  général  comte  Isidor,  et  le  comte  Joseph  Kra- 
sinski. 

LES    COMTES    SI\t.MV>VA    1»K    K^^rI.O^  -  K>VI  I.EÇKI. 

Ils  tirent  leur  origine  de  l'antique  maison  de  Sreniawa,  dont  sont 
également  sortis  les  princes  Lubomirski  et  les  eomles  de  Zmigrod 
Stadniçki.  Tous  reconnaissent  pour  auteur  commua  Miroslaw  Sre- 
niawa, comte  de  Nakle.  ^Marguerite,  l'emme  de  son  fils  Wierzboslaw, 
donna  le  jour  à  trente-six  enfants  à  la  fois,  tous  plein  de  vie.  Cette 
merveille,  attestée  par  les  chroniciueurs,  eut  lieu  le  20  janvier  12  GO  (1), 
et  de  cette  noml)rcuse  postérité  descendent  toutes  les  difi'érentes  bran- 
ches de  la  maison  de  Sreniawa.  Le  rameau  de  K\vilei;ki  a  pris  son 
nom  de  la  seigneurie  de  Kwilcz,  qui  lui  échut  en  partage  dès  la 
fin  du  xiye  siècle.  Plusieurs  membres  de  celte  famille  ont  rempli 
avec  honneur  des  emplois  élevés.  François  de  Kuilcz-Kwilecki , 
sénateur  Castellan  de  Kalisz,  fut  !(;  dernier  ambassadeur  de  Pologne 

(0  Vûvoi  Martin  CroniiT,  livre  l.\  de  son  Histoire,  pulduo  sou*  le  litre  :  i  Pohnia, 
tive  deorijxne  et  icCué  (jculis  Pulojwruin,  ai  unno  50U  usquc  ad  i'M).  » 


94  NOTICES 

à  la  cour  de  Berlin  (1),  où  il  resta  accrédité  jusqil'en  1701.  Il  fit 
de  vains  elForts  pour  rompre  l'alliance  de  la  Prusse  avec  la  llussie , 
afin  d'empêcher  le  dernier  partage  de  la  Pologne.  S'il  ne  put  vaincre 
lc3  ob3tacles  que  son  dcvoueraent  rencontra  à  l'étranger  et  dans  sa 
propre  patrie,  il  se  concilia  du  moins,  par  l'nraénité  de  son  caractère, 
les  bonnes  grâces  du  roi  Frcdoric-nuillaumc  II,  qui  ne  cessa  de  lui 
donner  des  marques  de  sa  faveur,  lorsque,  après  le  partage,  il 
devint  sujet  prussien.  Le  comte  Joseph  Sreniawa  Kwilecki,  petit- 
fils  du  précédent,  qui  a  épousé  la  fille  unique  de  Valentin  comte 
Sobolewski,  sénateur  palatin  et  lieutenant  du  roi  pour  le  royaume 
de  l'olugne,  après  le  prince  Zajoiiczck,  ainsi  que  ses  cousins  Clément 
et  Jean  Népomucène,  qui  formèrent  les  trois  branches  de  cette 
famille,  existantes  de  nos  jours,  reçurent  du  roi  de  Prusse,  le 
17  janvier  13IG,  la  qualilication  de  comtes,  titre  qui  leur  fut 
également  contlrmé  en  1S2  t  par  le  gouvernement  russe. 

LES    COMITES    L  V.>rKOUO>SKI    DE    ItnZEZIE. 

A  cause  de  son  antiquité,  des  nombreux  et  importants  services 
qu'elle  a  constamment  rendus  au  pays,  de  l'illustratfon  qu'elle  a 
acquise,  des  grands  emplois  dont  ses  membres  ont  été  revêtus,  de 
son  opulunce  et  de  l'étendue  de  ses  possessions,  cette  maison  réunit 
tous  les  avantages  ([ui  fondent  la  grantlcur  et  la  i  élébrité  d'une  race 
et  mérite  d'être  rangée  au  nombre  des  premières  familles  de  la 
Pologne,  comme  elle  peut  s'égaler  aux  plus  grandes  maisons  des 
autres  pays.  —  Cette  famille  est  issue  de  la  maison  de  Zadora,  que 
quelques  historiens  et  généalogistes  prétendent  être  venue  de  France 
en  Pologne  sous  le  règne  de  Boleslas  III,Bûuche-de-Traver3,aucom- 

(1)  Dans  lesu|iploiiicnl  Jo  la  nouvelle  iMition  dti  l'oavrac'e  Généulùyique  de  iXiesiecki, 
publié  en  IH'.I,  OU  lui  Jniiiio  le  nom  de  Kraiicoii,  aim  ce  Joit  elre  une  erreur,  car  autun 
Franrnis  Kwile.-ki  n'élail  C.isUll.in  Je  Kaliii  J  ceUu  ei<uiiue,  niais  lien  un  Antoine  K»i- 
''•■l'Iii-  Cu  ju|>ij|eiiii-nl  renfiTiiie,  du  re;le,  beaucoup  do  donneej  fau^jcs,  niéiue  lor^•|u  il 
pr^end  s'appujer  iiir  des  doruin-nts  de  famille.  Cela  proMeiil  sans  doute  .le  ia  iliilnulle 
lu'il  y  a  de  s'orienter  dans  ces  acte»  embrouilles  el  mérilo  plus  d'indulocoie  que  d<J 
rrojance. 


.aiacajiiîa  an  ;  ..-/.»  ^.*'iu<j:i  «.-îj 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOCNE.  95 

mencement  du  xii^  siècle.  Dès  le  milieu  de  ce  siècle,  les  aïeux  de 
cette  maison  s'écrivaient  Zadura  de  Br:e:ie ,  du  nom  delà  ville  et 
seigneurie  de  Brzezie  ([ui  leur  appartenait.  La  ressemblance  des 
noms  unie  à  la  tradition,  qui  faisait  veuir  cette  famille  de  France, 
accrédita  sans  doute  la  croyance  qu'elle  était  issue  de  la  maison 
française  de  Bré:é.  Il  n'est  guère  possible  d'établir  cette  commu- 
nauté d'origine;  toutefois  on  prétend  qu'admise  par  la  famille  des 
comtes  Lançkorouski,  elle  aurait  été  reconnue  par  M.  le  marquis  de 
Dreux-Brezé,  pair  de  France.  Cette  reconnaissance,  si  elle  a  eu 
réellement  lieu,  serait  tout  à  l'avantage  de  ce  dernier,  qui  aurait 
essayé  par  cet  acte  de  se  rattacher  à  l'antique  famille  des  Lançko- 
ronski.  Toutefois  il  aurait  usé  par  là  d'un  droit  qu'il  n'avait  pas, 
puisqu'il  est  lui-même  de  la  maison  de  Dreux  et  entièrement 
étranger  à  celle  de  Brézé,  ce  nom  lui  venant  uniquement  de  l'acqui- 
sition du  marquisat  de  Brézé,  par  son  aïeul  eu  1G85  (1).  Si  donc  la 
famille  des  comtes  Lançkorouski  a  quelque  droit  de  réclamer  une 
même  origine  avec  la  maison  de  Brézé,  ce  ne  peut  être  qu'avec  la 
première  maison  de  ce  nom  ,  celle  des  comtes  de  Maulévrier,  séné- 
chaux de  Normandie.  Quoi  qu'il  en  soit,  elle  a  a'Mjuis  assez  d'illus- 
tration dans  sa  patrie  pour  n'avoir  nul  besoin  de  se  rattacher  à  une 
illustration  étrangère.  Dès  l'année  1143,  Walçer  ou  AVaulthier  de 
Brzezie  était  évèque  de  Brcslau  et  on  lui  doit  l'érection  de  l'église 
cathédrale  de  cette  ville.  —  Cette  famille  est  la  première  en  Pologne 
qui  ait  été  honorée  d'un  titre  étranger  et  cela  à  une  époque  où  les 
titres  héréditaires  étaient  encore  en  usage  en  Pologne  (2).  Zbigniew 

(1)  La  scib'neuriû  do  lîrczé  passa  de  l'.incu'nne  maison  di>  ce  nom,  qui  se  qualiûail  du 
titre  de  t  Comte  de  Maulévrier,  •  à  la  iiiiison  de  Maillé,  qui  la  lil  cri,-L'r  m  niari|iiiiat. 
Elle  passa  l'usuite  dans  la  iiiaiion  do  Bourbon  |i.ir  le  inariii;i.'  de  (ll.iire  (;ionipnco  di-.M  liili-, 
marquiso  di'  Drczé.  avec  le  GrandCondé,  qui  la  céda  i  'riioaias  do  Uroui,  en  celianj;o  du 
marquisat  de  la  fialissoniore. 

(2)  Od  cruit  géniralciiieril  que  l'usa^'o  dos  litros  rj'a  pas  existé  va  Polopne.  Celae>t  faux. 
Josqu'au  rci;ne  do  Ladislas  JaRellon,  c'est  i  dire  aussi  lnn>:U'nips  iiuc  la  Couronne  resta 
bérédilaire,  il  y  eut  aussi  di'S  titres  p'Ujédés  hér.-dil.iireiiu'ul  ei  .-.ii  ulu  s  à  la  pui^esion  de 
domaines  titrés.  Nous  a\uiis  dit  plus  haut  que  Itoloslas  111  iiivo>iil  Pierre  Hunia  (\e  l)ani>is) 
du  comté  ile  Skriyuno  d'.iulres  maisons  pos^edaieiil  épAlemenl  >\i'<,  inmlés  dcj  h'J  \'  et  u' 
siècles.  Au  commeiicenieni  du  i\',  sous  Ladislas  J.iïollon,  pour  luellre  fin  aux  eonlestalioDi 
de  rantj  entre  ces  magnats  lièréditairis  et  les  di^'uilaire»  de  l'Ktal,  ou  abolit  ru>ao'e  des 


::iiT;>  •itnbat 


•».  .' 


%  NOTICES 


de  Brzezie,  Hetmana  de  l'armée  du  roi,  et  son  frère  Stanislas,  tous 
deux  fils  d'Etienne  de  Brzezie,  sénateur  Castellan  de  AVojniçk,  furent 
envoyés  comme  représentants  du  roi  de  Pologne  au  couronnement  de 
l'empereur  Charles  IV;  ils  parurent  à  Kome  avec  un  grand  éclat, 
accompagnés  d'une  suite  de  deux  cents  chevaux  et  trois  cents  archers, 
A  cette  occasion  l'empereur  Icurconféra,  en  l'anuée  1355,  le  titre  de 
comtes,  pour  eux  et  leur  descendance  des  deux  sexes.  Ce  titre  fut 
reconnu  et  conlinné  en  Pulogue  par  le  roi  Casimir  le  Grand  en  1370.  Il 
est  à  reniarmier  que  ce  premier  titre  étranger  motiva  en  même  temps  la 
dernière  collation  faite  par  un  roi  de  Pologne,  car  une  trentaine  d'an- 
nées après,  lorsque  Ladislas  Jagellon  voulut  donner  le  titre  de  comte 
de  Pil(;a  ù  son  beau-fils  Grauowski,  les  États  lui  refusèrent  leur 
assentiment  et  décrétèrent  la  loi  qui  interdisait  l'usage  des  titres, 
comme  portant  atteinte  à  l'égalité  de  la  noblesse  :  triste  loi  qui  eut 
de  funestes  ell'ets,  et  qui  partait  bien  plus  d'un  vil  sentiment  d'envie 
contre  les  vieilles  familles  titrées  que  de  celui  d'une  juste  fierté.  — 
De  ces  deux  frères,  Zbigniew  de  Brzezie  fut  l'auteur  de  la  ligne  qui 
adopta  de  sa  seigneurie  de  Lançkoroua,  le  nom  de  Lanqkorunaki ;  Sta- 
nislas de  Brzezie,  qui,  à  plusieurs  reprises,  fut  ambassadeur  de  Polo- 
gne auprès  de  l'empereur  et  h  la  cour  de  France,  forma  le  rameau 
des  comtes  Brzczie-Kussocki  (1).  Dans  la  longue  suite  de  digni- 
taires qui  se  sont  succédé  dans  la  maison  des  comtes  de  Brzczie- 
Lani,'koronski,  qui  tous  ont  activement  et  fidèlement  servi  leur 
patrie  et  ont  conquis  chacun  une  belle  part  à  l'illustration  de  leur 
nom,  on  remarque  particulièrement  Zbigniew  II,  grand-maréthal  de 
la  Couronne,  guerrier  célèbre,  qui,  ayant  levé  à  ses  frais  un  nombreui 
corps  de  troupes  pour  le  service  de  sa  patrie,  fut  un  des  seigneurs 
qui,  avec  le  grand  Zawisza  de  Koznow  et  (jarbow,  surnomme  le  Noir, 
contribua  le  plus  puissamment  au  succès  de  la  célèbre  bataille  de 

lilrt'a  cl  oû  cûMsacr.i  le  principi)  du  l'e^alilé ,  pour  loute  la  noljleiso  Jo  l'olob'iio.  La  loi 
punissait  Ji)  liaulu  trahison  i|uicoii(iuo  ^ullicilorail  un  lilre  l'U'aiigori  mais  cuUa  loi  fut 
conslinimenl  et  inipuin'iucnl  tioUe,  lantollr  tUil  cuntrairc  aux  mœurs  du  pays. 

({)  Cc'Ue  divibiun  Ji'CCj  doux  branclics  do  la  iiiaibon  Je  Uizciiuiiil  prouvée  parla  CUarle 
de  foudatiOQ  de  l'ciilise  pjrûi^sialo  d'Oswicciin,  de  l'auQce  ll'O. 


SUR  LES  FAMILLES  NODLES  DE  LA  POf.OCNE.  97 

Grunenwald,  dans  laquelle  l'ordre  teutonique  de  Prusse  perdit  à  la 
fois  son  grand  maître  et  cinquante  mille  combattants  (15  juillet 
l-llO).  — ■  Ce  même  Zbigniew,  indigné  des  injustices  et  des  mauvais 
traitements  que  Conrad  le  Blanc,  duc  de  la  Silôsie  Supérieure  (1), 
avait  fait  essuyer  à  un  de  ses  proches,  nomme  Pierre  Strzala,  marcha 
à  la  tCte  de  ses  troupes  contre  ce  prince  et  le  contraignit  à  deniaiider 
la  paix  et  à  faire  des  excuses  à  celui  qu'il  avait  outragé.  Ce  valeu- 
reux et  puissant  seigneur  mourut  eu  1425.  Stanislas,  comte  de 
Brzezie-Lançkoronski,  comte  palatin  de  Sendomir,  se  rendit  célèbre 
comme  vainqueur  des  Tartares,  ([u'il  délit  dans  les  combats  de  la 
Bilk,  de  Wisniowieç,  de  Tremboula,  de  Podhayce,  et  réintégra 
Bogdan,  Palatin  de  Moldavie,  dans  son  gouvernement  dont  il  avait 
été  chassé  (1511  jusqu'à  151G).  Un  autre  Stanislas,  Iletman  des 
camps  de  la  Couronnp  (2)  et  comte  palatin  de  Russie,  nccjuit  , 
comme  son  aïeul,  la  réputation  d'un  grand  capitaine,  par  ses  victoires 
sur  les  Tartares  et  les  Russes,  Il  châtia  et  fit  rentrer  dans  l'obcis- 
sance  les  Cosac^ues  révoltés  contre  le  roi  Ladislas  VU  Wasa  (3),'ft  les 
défit  successivement  à  Kamicnieç,  Ostropole,  Zbaraz  et  Krasne.  Les 
dures  conditions  qu'on  imposa  alors  aux  rebclks,  amenèrent,  sous  le 
règne  suivant  de  Jean-Casimir,  leur  nouveau  soulèvement  et  occasion- 
nèrent de  grandes  pertes  à  l'îtat.  —  Les  dimensions  de  cette  élude 
ne  permettent  pas  d'indiquer  même  les  services  nombreux  et  signalés 
que  cette  illustre  famille  a  rendus  îi  son  pays.  Bornons-nous  à  dire 
que,  dans  son  tlévouciuent,  elle  n'a  jamais  reculé  devant  aucun  sacri- 
fice ;  que  pour  servir  sa  patrie,  elle  s'est  toujours  moutrce  prête  à 
verser  son  sang  et  à  se  dépouiller  de  sa  fortune.  —  Cette  grande 


(l)  Conrad  olail  un  priiii:o  Jo  la  maison  Ji!5  l'i.ist,  laquiilla  rce'na  rn  Silé.Me  ju$. 
qu'en  JtJ75. 

(i)  «  llt'tiiian  poliiy  Koroiiny  ;  •  il  avait  lo  corniii.inJdnienl  do  rariiioc  oo  rab'scncf  du 
Grand  Ilelinau  dt)  la  CouruiiiiL',-  la  Lilhuanii;  av.ul  i';.'.tL<iiii-nt  sos  diui  llctniaiis. 

CT)  Il  y  a  uni!  granilc  confusion  ijarini  |i's  iiuuk'tus  des  Uois  do  I*  'l0j;iie;  cllo  prowcnt 
de  co  i|ue  li>>  liistunoiis  pulunais  nu  doniiaiciil  |iiiinl  dt^  nnuirro  .un  siiii>i'rams  .lui  pur- 
laicnl  un  siiruoni.  .Mais  ces  surnums  nManl  jias  l'ijaloineul  acjiuis  par  tous  Iks  histoneni, 
les  Duinérob  no  s'accordent  pas  non  plus.  Ladislas  Wasa,  dont  il  s'agit,  roolli'iiii'ul  lu 
Mcptiùmu  suuviiraiu  do  son  nom,  c:>l  d'urdinaire  appold  Ladislas  IV.  Il  était  lils  de 
Sujisojund  III,  le  premier  dos  Wasa  eu  Folotjno,  et  rejua  de  ICJJ  a  Jl»W. 


.  98  NOTICES 

maison  s'est  divisée  eu  deux,  lignes  principales  :  celle  domiciliée  dans 
le  royaume  de  Pologne  proprement  dit,  c'est  à  dire  la  Pologne 
russe,  vient  de  faillir  dans  ses  mules  et  va  s'éteindre  dans  la  branche 
polonaise  de  la  famille  des  comtes  Leszczyc  de  ILidolin-Radoliuski, 
et  cela  dans  la  personne  de  Tekle  ,  comtesse  de  Brzezle-LanCj-ko- 
ronska;  l'autre  ligne  représeulée  jusqu'en  1830  par  Anloinq,  comte 
de  Brzezie-Lançkorouski,  grand  maître  du  royaume  de  Galicie, 
chambellan  de  l'empereur  et  i-hevalier^^de  la  Toison  d'or,  fleurit 
dans  les  États  autrichiens,  dans  la  personne  de  ses  deux  fils,  dont 
l'aîné,  le  comte  Charles,  chambellan  et  conseiller  privé  de  l'empe- 
reur, grand  écuyer  du  royaume  de  Galicie  et  grand  maître  des  cui- 
sines de  la  cour  (1),  ne  laisse  pas  de  postérité  de  son  mariage  avec 
Adélaïde,  comtesse  de  Stadion  et  du  Saint-Empire;  le  second,  au  con- 
traire, le  comte  Casimir,  chambellan  de  l'empereur,  a  de  son  mariage 
avec  Léonie,  comtesse  Potoçka,  des  héritiers  de  sou  illustre  nom. — 
Ou  ne  saurait  mieux  terminer  cet  article  destiné  à  rappeler  l'illustra- 
tion de  cette  famille,  qu'en  rendant  un  dernier  hommage  L  la 
mémoire  d'une  femme,  qui,  récemment  encore,  a  fait  particulièrement 
honorer  le  beau  nom  qu'elle  portait;  cette  femme  est  la  comtesse 
Lançkoronska  ,  plus  généralement  connue  sous  le  nom  de  madame 
de  Polanieç,  parce  qu'elle  était  la  veuve  de  Stanislas,  comte  de 
Brzezie-Lançkoronski,  sénateur  du  royaume  et  Castellau  de  Polanieç. 
Quiconque  a  eu  l'hûnueur  d'être  admis  dans  sa  maison,  où  régnait 
une  si  grande  hospitalité,  a  dû  être  frappé  de  respect  à  la  \  uc  de 
cette  femme  vénérable,  blanchie  par  l'Age  qui  lui  avait  ravi  la  force 
de  se  soutenir,  sans  lui  avoir  ôté  cette  aisance  et  ce  charme  d'esprit 
qui  caractérisent  la  véritable  graude  dame,  et  qui  étaient,  chez  elle, 
plus  encore  le  résultat  de  l'élévation  des  sentiments  que  de  l'usage  du 
monde.  Placée  par  son  caractère  au  dessus  de  toutes  les  haines  de 
parti,  elle  a  été  également  et  justement  honorée  par  ceui  même  que 
divisaient  entre  eux  les  plus  graves  intérêts.  L'empereur  Napoléon  lui 

(I)  Aujourd'hui  Graail-CljaQjl)clbn  de  la  cour  luiporiale. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  99 

témoigna  la  plus  respectueuse  véDûraliou;  et  son  antagoniste,  l'empe- 
reur ^Vlexandrc,  se  glorifiait  d'avoir  pour  elle  les  seutiments  d'uu  fils. 
On  eût  dit  que  la  mort  elle-même  reculait  devant  la  pénible  tâche  de 
trancher  une  si  longue  et  si  belle  existence,  tant  les  années  s'étaient 
accumulées  sur  cette  noble  tète  :  c'est  en  1S26  qu'elle  accomplit 
enfin  sou  impitoyable  et  fatale  mission,  au  milieu  du  regret  général 
que  laissait  la  perte  de  cette  vénérable  cenienaire, 

LES    COMTES    IIVI.KA    DE    LEDIJCIIO^V-LEDOCIIOAVSKI. 

Cette  famille,  originaire  des  provinces  russes,  se  retrouve  établie 
et  possessionnée  en  Pologne  dés  le  milieu  du  xiv-  siècle.  Nestor 
Halka,  qui,  dans  la  seconde  moitié  de  ce  siècle,  se  distingua  dans  les 
guerres  contre  les  Lithuaniens  et  les  Moscovites,  reçut  en  récom- 
pense du  roi  Casimir  le  Grand,  la  terre  de  Ledochow,  dont  sa  lignée 
adopta  le  nom.  Depuis,  cette  maison  occupa  toujours  un  rang  hono- 
rable, surtout  dans  les  provinces  russes  et  le  royaume  deGalicie.  — 
François  de  Ledochow-Ledochowski ,  sénateur  palatin  de  Czcrnie- 
chow,  décédé  en  17S3,  ne  laissa  de  sou  union  avec  Louise,  comtesse 
DonhotT,  qu'un  fds  Antoine  Halka  de  Ledochow-Ledochowski,  Captai 
de  Hajsyn,  qui  fut  élevé  l'année  ISOU  à  la  dignité  de  comte  par 
l'empereur  François  II,  avec  transmission  de  ce  titre  ù  ses  descen- 
dants. Cette  maison  comtale  est  aujourd'hui  représentée  par  ses 
quatre  tils,  à  savoir  :  le  comte  Joseph  Zacharie,  chambellan  de  l'em- 
pereur de  lîussie  et  roi  de  Pologne;  Ignace,  ci-devant  colonel  de  la 
garde  polonaise,  devenu  général  pendant  la  guerre  du  dernier  sou- 
lèvement; tous  deux  ont  de  la  postérité;  Thadée,  chambellan  de 
de  S.  M.  impériale  et  royale  apostolique  et  général  de  division 
autrichien;  enfin  Thiraotbée  (i),  colonel  dans  l'armée  autrichienne, 
chambellan  de  l'empereur  à  la  cour  de  l'archiduc  François-Charles  et 
gouverneur  de  ses  fils  ;  tous  deux  non  mariés. 

(1)  Décédé  eu  1&17. 


100  NOTICES 


LES    rUI^'CES    URlJCKI-LUnEr.KI. 

La  maison  des  Kniaz  de  Druçk  était  issue  des  ducs  souverains  de 
Russie.  Son  auteur  le  Kniaz  l\licliel  Druçki,  qui  vivait  au  milieu 
du  xill^  siècle,  desocmlait  au  neuvième  degré  en  ligne  directe  et 
masculine  de  Wlodiinir,  duc  de  Ihissie,  qui  mourut  en  1015,  et  q\ii 
était  petit-fils  de  Ruryk,  fondateur  de  la  première  maison  régnante 
en  Russie.  Sa  descendance  forma  plusieurs  rameaux  qui  adoptèrent 
les  noms  de  leurs  différentes  possessions  terriennes.  Ainsi  la  posses- 
sion de  Sokolna  donna  son  nom  aux  Kniaz  Sokolinski  (1);  celle  de 
Ilorach  aux  Knia/.  Horiki  ;  celle  d'Ozierze  aux  Kniaz  Ozierski;  celle 
de  Podberes  aux  Kniaz  Podbereçki;  celle  de  Lubecz  aux  Kniaz 
Lubeçki.  Tous  ces  domaines,  situés  pour  la  plupart  dans  le  pays  de 
Pinsk  et  le  duclié  de  llalicz,  furent  délitiitivement  réunis  à  la 
Pologne  vers  la  fin  du  xiv^  siècle,  et  les  familles  qui  les  avaient  pos- 
sédés furent  admises  à  l'hoiineur  de  faire  partie  de  la  noblesse  polo- 
naise. Le  rameau  de  Drucki-Lubccki,  sans  avoir  eu  beaucoup  d'éclat, 
servit  cependant  honorablement  et  fidèlement  sa  nouvelle  patrie.  De 
tous  ses  rejetons,  le  prince  Xavier  Dru(;ki-Lubecki,  qui  obtint  en 
1816,  de  l'empereur  Alexandre,  l'autorisation  de  prendre  le  titre  de 
prince  en  considération  de  In  qualification  de  Kniaz  (2)  que  sa 
famille  avait  toujours  possédée  en  Pologne,  a  acquis  le  plus  de  célé- 
brité et  de  droits  à  la  reconnaissance  de  son  pays.  Nommé  ministre 
du  trésor  du  royaume  de  Pologne  en  1815,  sa  sage  administration 
amena  l'état  financier  de  la  Pologne  à  un  degré  de  prospérité,  auquel 


0)  C'est  a  lorl  que  l'auteur  des  Soliccs  sur  les  priiwipaUi  familles  de  la  Httssie, 
ne  pl.icrt  point  les  i)ru(ki  au  nonihro  tlej  Je>ccnJaiits  île  Huryk.  Nous  raellons  ici  ilipuis 
ce  kniai  tous  les  ili';;n.s  Je  père  eu  lils,  ju5i|u".i  .Mieliel  Drui  ki.  Kur)k  f  87'J  ;  It;or  t  '•'•^i 
Swialoslaw  t 'J7->;  Wlo.liiiiir  lu  Cr.inJ  f  l''15;  laro^law  t  1031;  WiiewuloJ,  son  -J*  liU  t 
lirj:t;  WloJiinir-MuiiuMiaeli  t  IIJU;  M.  iblawlli,  .>dore  f  lU-;  W^slaw  f  <15li  -Mi'"»- 
lawHf  llii'J,  Honinn,  souver.iiu  Je  llaliei  t  l->^j;el  Muliul  hiiiai  de  Druçki. 

(2)  La  (lualilicaiion  de  kniuz  clail  le  UUe  Joui  se  «ervaiant  les  souverains  Je  celle 
multitude  de  ductirs  dans  l('i|uel,  s><  dnuaieiil  la  Russie  el  U  Lilliuauio;  en  Polot;iie  un 
la  traduisit  par  celle  de  ,Vi'i;i',  prince. 


SUR  LES  FAMII.I.F.S  NOBLES  DE  LA    POLOGNE.  lOt 

il  n'était  encore  jamais  parvenu  :  il  fit  renaître  le  commerce  et  donna 
à  l'industrie  un  essor  autrefois  inconnu  dans  le  pays.  Ce  résultat  fait 
d'autant  plus  l'éloge  de  ses  talents  ([u'il  avait  à  guérir  les  profondes 
blessures  qu'avaient  faites  à  la  prospérité  publicjuc  un  siècle  et  demi 
de  déchirements  calamiteux  et  les  derniers  désastres  des  guerres  de 
rcmpiro.  Lorsque  l'insurrection  polonaise  éclata,  le  l'"'  novembre 
1S30,  il  ne  crut  point  pouvoir  y  prendre  part  sans  violer  ses  ser- 
ments et  se  démit  de  ses  fonctions,  lleliré  des  allaires,  on  ne  le  vit 
plus  s'y  nicler  que  pour  être  parfois  utile  par  son  intercession  à  ses 
compatiiotcs  malheureux.  Il  est  aujourd'hui  membre  du  conseil  de 
l'empire  russe;  et  la  faveur  dont  il  jouit  à  Pétersl)Ourg,  ei\lièrement 
due  à  son  mérite,  n'a  jamais  terni  sa  réputation  de  hnauté,  et  on  lui 
doit  la  justice  qu'il  a  servi  sou  pays  aussi  longtemps  qu'il  a  pu  lui 
être  utile.  —  La  famille  Lubeçki  a  dû  se  diviser  en  une  miUtitude 
de  rameaux,  dont  plusieurs  se  sont  trouvés  appauvris,  sans  doute 
autant  par  les  calamités  qui  fondirent  sur  leur  patrie  que  par  l'ex- 
trême division  de  leur  patrimoine,  car  il  existait  ilans  le  palatinat  de 
Belzk  un  bourg  nommé  Lubycza,  dont  tous  les  habitants  s'intitu- 
laient Knlaz-Litiecki  et  exerçaient  les  droits  de:  noblesse,  ce  ([ui  leur 
fut  confirmé  à  plusieurs  reprises  par  les  rois  de  Pologne.  Comme 
nobles,  ils  jouissaient  de  toutes  les  prérogatives  attachées  à  cette  qua- 
lité et  ne  se  soumettaient  qu'à  la  juridiction  immédiate  dt-s  palatins 
de  Belzk,  qu'ils  choisissaient  pour  protecteurs  de  leurs  privilèges. 

LKs  co:>iTi:s  ro:>ii.vN   i>k   i.iii.w-i.i  dik.nski. 

Cette  illustre  maison  tire  son  origine  de  l'ancienne  famille  de 
Fomian,  qu'on  fait  elle-même  descendre  de  l'antique  race  de  If'ie- 
niawa.  Dans  les  premières  années  du  xiii"^  siècle,  sous  le  règne  de 
Ladislas  III,  surnommé  Ladonut/i  (\),  Lastek  Hebda  de  Grabie,  de 

^l)  Oq  lui  donua  ce  suruoiu  à  cause  t\e  sci  jambos,  qui  tilaical  Iriis  minces,  Laskonoiji, 
«oulanl  propri'rotnl  dire  •  jambes  de  baguelU's.  •  Ci;  prune  rrt;iia  depuis  4iai  jusqu'à 
iit)',  mais  Wi  di'ux  prcmiLrc'i  aniioL's  do  son  rc;;iie  lui  lurtul  conleslees  par  soo  cousiu 
l.e^<fi(  lu  llUiic,i|ui  ensuite  lui  succéda. 

KOBLKSSI    PULUKAIbl.  7 


..-I  I 


108  NOTICES 

la  maison  de  VVioniawa,  assassina  sou  propre  frère  JaranJ,  chanoine 
de  Gnesen,  dont  les  nJprim;uulos  l'avaient  irrité.  Pour  perpotuer 
l'expiation  de  ce  crime,  ses  armoiries  l'urt-ut  modifiées  et  prirent  le 
nom  de  Pomian  ,  qui  resta  à  ses  descendants  (1).  Un  autre  Ilebda 
Pomian ,  qui  vivait  en  1357  et  fut  comte  palatin  de  Sieradz ,  eut 
pour  petit-fils  Swentoshiw,  qui,  ayant  reçu  en  partage  la  seigneurie 
de  Lubna,  adopta,  suivant  l'u!-;i^(-  du  temps,  ce  nom  de  possession 
pour  nom  patronymique  ilc  sa  brimche,  et  tous  ses  descendants  por- 
tèrent depuis  lors  le  nom  de  ;  I.ulina-Luhieuski.  Tous  les  membres 
aujourd'hui  existants  île  cette  f.nuille  cointale,  descendent  directe- 
ment de  ^Mathieu  de  Lubna-  Lubienski ,  Starost  de  Wonczkow,  fils 
d'Albert  de  Lubna-Lubicnski ,  sénateur  Castellan  de  Sieradz ,  qui, 
de  son  union  merveilleusement  féconde  avec  Barbe  Leszczyc  de 
lladoliu,  laissa  le  nombre  rare  de  vingt  enfants.  —  Celte  grande 
maison  a  eu  l'honneur  de  produire  trois  prélats  célèbres,  dont  deux 
ont  occupé  le  siège  primatial  et  princier  du  royaume  de  Pologne. 
Ces  trois  vénérables  princes  de  l'Eglise  furent  :  Stanislas  de  Lubna- 
Lubienski,  évèque  de  Plock  et  viee-ehancelicr  de  la  Couronne;  le  pre- 
mier des  rois  de  Pologne  de  la  maison  des  \Vasa,  Sigismond  III,  qui 
admirait  ses  vertus  et  ses  talents,  l'avait  contraint  par  son  insistance 
d'accepter  cette  dernière  eliargc.  Malgré  Ks  prières  du  roi,  (jui  lui  réser- 
vait encore  de  plus  hautes  fonctions,  le  pieux  prélat  se  démit  de  cet 
emploi  en  1627,  prétendant  qu'un  é\êque,  charge  déjà  de  la  grave 
mission  de  gouverner  et  de  guuler  ses  nombreuses  ouailles,  n'avait 
plus  de  temps  ii  donner  aux  diilieilrs  fonctions  de  l'I^tat,  et  ne  voulant 
pas,  disait-il,  négliger  ses  devoirs  de  ministre  de  Dieu  pour  bien  rem- 
plir ceux  d'un  ministre  des  hommes.  Cet  attachement  consciencieux  à 
ses  obligations,  éLoutVaut  toute  espèce  d'ambition  personnelle,  est  un 


(i)  La  maison  de"^'ioni3W3,  perlait  :  ifor  A  ont  ri'iiconlrc  <le  sable,  les  narioes  percét)» 
d'ua  anneau  du  proinuT  éni.tll  ;  l'alirianuM.  i)iii  fui  la  siiUr  Ju  fralnciile  de  Lastek  lichda, 
coosiâla  dans  la  sup[l^l■5^lun  de  l'anniviu  d'or,  qui  fui  ri-mplace  par  une  épve  plongée  dans 
la  rcnconlrcdc  Uuillu.  Lo  rioru  do.Soiiiian,  i|uc.  rrciinnl  ces  nouM'Ilos  arinoi,  fui  coiiipûsd 
des  deux  mots  puluuaiï  poiniti  /inu,  (jui  si^ininia  souvit-hi  l'en.  Un  peut  admettre 
aossi  qu'il  vient  du  xcrbo  poimeiiiç,  «[ui  >eut  diru  iltunijer. 


SL'U  LES  KAMILLFS   NOIlLKS   l)K   LA   l'OLDCNE.  lOS 

bel  et  rare  exemple  dans  Tliistoire  de  tous  ks  pays,  mais  rare 
surtout  dans  celle  de  la  Pologne,  où  l'orgueil  fit  si  souvent  négliger 
le  devoir  et  devint  une  des  plus  fortes  causes  de  la  ruine  de  la  patrie. 
—  Ecrivain  élégant  et  profond,  ou  a  de  lui  un  grand  norahre  d'ou- 
vrages  estimés,    dont   les  plus  précieux  pour  l'histoire  sont  :  ses 

•  Letirei  au  pape  et  à  Vempertiir  sur  la  canipa(jne  dt-  Ckociin;  •  les 

•  Lettres  de  Zolkiewski  sur  lu  guerre  contre  les  Turcs;  •  et  enfin  sa 
belle  •  Histoire  de^  écêques  de  Ploçk.  •  Ce  saint  prélat  finit  ses 
jours  l'an  1640.  Mathieu  de  LuLua-Lubieubki,  son  frère  et  son 
émule  en  talents,  après  avoir  été  successivement  chef  de  la  chancel- 
lerie de  rïltat,  évoque  de  Kaniienieç,  de  Chelm,  de  Poscn  et  de 
Cujavie,  fut  t-ntin  clevé  à  la  plus  haute  dignité  du  royaume,  en  deve- 
nant prince-arcbcvéque  de  Gnescn,  clief  du  Sénat  et  primat  de 
Pologne.  Eu  cette  qualité,  il  se  trouva,  après  la  mort  de  Ladis- 
las  VIT  (IV),  survenue  en  lOiS,  appelé  à  la  mission  difficile  de 
gouverner  l'État  [leiuiant  rintirrôgne ,  avec  tous  les  honneurs  atta- 
chés au  pouvoir  royal.  Comme  régent,  il  sut  faire  respecter  sou 
pouvoir  dans  un  temps  où  des  guerres  niallicureuses  pcsaii-nt  sur  le 
royaume  et  favorisaient  la  désobéissance  et  la  révolte  d'un  grand 
nombre  d'ambitieux  mal  intcaitionnés  ;  ayant  convoqué  la  Diète 
d'élection,  il  détermina  par  son  influence  le  choix  de  Jean  Casimir, 
frère  du  roi  défunt,  prince  dont  la  bonté  et  les  talents  eussent  pu 
assurer  la  prospérité  tlu  pays,  si  l'insubonlination  et  la  trahison, 
qui  dès  lors  se  généralisaient  en  Pologne,  n'eussent  paralysé  toutes 
ses  sages  intentions  (1).  Également  estimé  comme  homme  d'État  et 
regretté  comme  chef  de  l'Église  de  Pologne,  rarchc\èquc- primat 
mourut  l'année  1G52,  et  pour  faire  l'cloge  de  ses  talents  et  de  ses 
vertus,  il  suflit  de  rappeler  ici  les  paroles  que  le  [)ape  Urbain  VIII 
avait  coutume  de  proférer  :  •  La  Pologne  possède  un  grand  nombre 


(l)  On  connaît  Ladiiurable  discours  de  ce  prince  lors  do  iDn  Abdication.  Ce  morci'aa 
d'one  si  douluureiiM;  cloquence,  parti  d'une  àine  proroiideiiicnl  ailli>;ie  et  indv'néc  de  l'in- 
gratitude de  ses  sujets,  dévoile  toute  la  d.moralisaliou  do  la  l'oli'gne  i  cette  époque  el 
prédit  la  triste  lin  dout  elle  fut  la  victime 


i04  '  ■->  •■■'•'  NOTICES 

de  prélats,  mais  Mathieu  Lubienski  seul  est  un  véritable  évoque  (1).  • 
Entin  Ladiâlas  de  Lubna-Lubicnski ,  petit-fils  de  Mathieu,  iStarost 
de  Wonczkow,  nommé  plus  liaut ,  s'assit  également  sur  le  siège 
archiépiscopal  princier  et  priiiuuial  de  Gnesen,  et  y  déploya  la  même 
piété  et  le  même  amour  di;  la  patriL'  qui  avait  distin'jfué  son  anicre- 
grand-oncle.  Appelé  comme  lui  à  être  réi^ent  du  royaume,  il  eut  la 
pénible  mission  de  contenir,  pendant  l'iritt-rrigne  qui  suivit  la  mort 
du  roi  Auguïte  III,  l'esprit  turbulent  de  la  noblesse,  qu'excitaient 
également  les  rivalités  domestiques  des  ennemis  de  la  Pologne.  Après 
avoir  donné  de  nombrtusfs  preuves  de  courage,  de  talent  et  de 
dévouement  au  pays  pendant  cette  époque  dillicile,  il  proclama  et 
couronna  à  Varsovie,  en  170-t,  le  roi  Stanislas  Auguste  PoniatowsLi, 
et  finit  ses  jours  peu  de  temps  après,  comme  s'il  eiît  attendu  pour 
mourir  qu'il  fût  délié  de  ses  obligations  envers  sa  patrie.  Il  n'eut  du 
moins  pas  la  douleur  de  voir  la  triste  tin  du  règne  qu'il  avait 
inauguré  avec  de  si  brillantes  espérances,  ni  la  ruine  de  son  pays 
qu'il  avait  cherché  à  éloigner  de  tous  ses  ellbrts.  —  Son  petit-neveu, 
Félix  de  Lubna-Lubienski,  petit-fils  tle  Florian  ,  comte  palatin  de 
Posnauie  et  frère  du  dernief  prince  primat,  fut  le  digne  héritier  des 
talents  et  du  dévouement  de  ses  aïeux.  Nommé,  en  17S3,  délégué  de 
la  noblesse  à  la  Diète  de  quatre  ans,  il  appuya  énergiquement  les 
reformes  salutaires  ([ui  y  furent  décidées  et  (^ui  donnèrent  naissanee 
à  la  constitution  du  3  mai.  Lors(^ue  les  ell'urts  des  traitre-j ,  réunis 
eu  confédération  à  Targowitz,  eurent  fait  avorter  le-»  espérances  que 
ces  heureux  changements  avaient  fait  concevoir  et  amené  le  dernier 
partage  de  la  Pologne ,  Lubienski  re(;ut  la  mission  honorable  de 
réclamer  du  roi  de  Prusse  l'élargissement  des  prisonniers  politiques 
polonais,  et  cette  négociation  fut  couronnée  d'un  plein  succès. 
En  18()(),  il  fut  envoyé  par  ses  compatriotes  auprès  de  l'empereur 
Napoléon,  atiu  de  lui  faire  des  ouvertures  de  la  part  du  pays,  et 
cette  négociation  eut  pour  résultat  l'entrée  des  troupes  françaises  en 

(t)   •  In  f'ulonm  rnulti  sunl  l'r.telali,  uolm  Malfuai  esl  t'ptuvpus.  i 


SUIl  LES  FA.Mll.LKS  NOULKS  UE  LA  POLOGNE.  105 

Pologne  et  la  crcatioii  du  grand-duclic  iudépcndanl  de  Varsovie. 
Avant  la  formation  du  grand -duclic,  il  avait  ctc  uonimc  chef  de 
la  commission  ijouvernemenlule  du  pays,  et,  sous  le  règne  du  roi 
grand-duc,  il  rc(,ut  le  portefeuille  de  ministre  de  la  justice.  Dans 
le  cours  de  ces  hautes  fonctions,  sa  patrie  lui  a  dû  des  améliorations 
importantes,  qui  témoignent  de  son  zèle  et  de  sa  sage  administra- 
tion. C'est  à  lui  qu'on  doit  l'incroduction  du  code  Napoléon,  (jui, 
jusqu'aujourd'hui,  régit  encore  plusieurs  parties  de  la  Pologne, 
rétablissement  d'uue  école  de  droit  à  Varsovie  et  la  fondation  de  la 
bibliothèque  publique  de  cette  ville,  à  laquelle  il  fit  don  de  sa  riche 
et  nombreuse  collection  de  livres  précieux.  Kn  Iblt,  la  Pologne, 
après  sa  courte  résurrection,  ayant  de  nouveau  cessé  d'exister,  —  ne 
pouvant  plus  servir  sa  pairie,  il  ne  voulut  point  prêter  de  nouveaux 
serments  pour  servir  un  gouvernement  nouveau  et  se  démit  de  toutes 
ses  fonctions.  Le  5  juin  17'J8,  au  couronnement  du  roi  Frédéric 
Guillaume  III,  il  avait  été  élevé  à  la  dignité  de  comte  prussien, 
titre  qui  fut  reconnu  et  confirmé  par  le  gouvernement  russe  pour  lui 
et  ses  descendants.  Deux  de  ses  fds,  le  général  comte  Thomas 
Lubienski  et  le  conseiller  d'État  comte  Henry  Lubicnski,  se  sont  fait 
connaître  de  nos  jours,  le  premier  comme  brave  militaire  et  sénateur 
Castellau  du  royaume,  le  second  comme  administrateur  dans  les 
fonctions  importantes  de  préaident  de  la  nan(|ue  de  Pologne,  charge 
qu'il  occupa  jusqu'en  ISiO. 

LES   PUI.NCES  SI\E.M.V\%.V   l.l  HOM  I  KSKI . 

Cette  famille  est  illustre  à  plus  d'un  litre  en  Pologne.  Elle  a  pro- 
duit un  grand  nombre  d'hommes  célèbres  et  sa  noblesse  est  des  plus 
anciennes.  Comme  les  familles  des  comtes  de  K\\ilcz-Kuilt-(;ki  et  de 
Zmigrod-Sladniçki ,  elle  est  une  branche  de  l'anlifjue  maison  de 
Sreniawa,  l'une  des  douze  plus  anciennes  races  de  la  Pologne,  dont 
nous  avons  rapporté  l'origine  à  l'article  des  comtes  Kwilt-çki.  Le 
rameau,  dont  il  s'agit  ici,  a  acquis,  sous  le  nom  de  Lubomirski,  une 


i06  ,     ••  NOTICES 

grande  importance,  surtout  dans  les  xviie  et  xviii*  siècles.  En  1593, 
Sebastien  Lubouiirski,  sénateur  Castellan  de  Wojui(;lc,  ayant  acheté 
la  seigneurie  de  Wisuicz,  celle-ci  fut  érigée  en  comté  par  l'empereur 
Eodolpbe  II,  eu  dépii  des  lois  polonaises  qui  interdisaient  l'usage 
de3  titres  et  prononçaient  la  peine  de  mort  contre  quiconque  eu 
recherchait  la  collation  à  l'étranger. — Son  fils,  Stanislas  Luboinirski, 
sénateur  palatin  de  Craeovie,  ayant  reçu  le  cuuiaiandement  de  l'armée 
polonaise  dans  l'expédition  contre  les  Turcs ,  après  la  mort  du 
Hetman  de  Lithuanie,  Cliodk.ie\vicz,  et  pendant  la  captivité  du  Hetman 
de  la  Couronne,  Stanislas  Koiiicçjiolski  (1),  lit  éprouver  de  nombreux 
échecs  aux  Musulmans,  qui,  avertis  de  la  mort  de  Chodkiewicz  dont 
la  renommée  les  avait  fait  fuir,  recommençaient  leurs  attaques  contre 
les  provinces  méridionales  de  la  Pologne.  L'empereur  Ferdinand  III 
lui  conféra  eu  ICI 7,  à  cause  de  ses  exploits,  la  qualité  héréditaire 
de  prince,  dont  toutefois  il  ne  put  faire  usage,  à  cause  des  lois  en 
vigueur  eu  Pologne  (2).  Ce  ne  fut  que  depuis  1786  où  ce  titre  leur 
fut  confirmé  que  ses  descendants  s'en  qualifièrent  d'une  manière 
continue  et  olhcielle.  —  L'homme  qui,  par  ses  talents,  eût  sans  con- 
tredit le  plus  illustré  ce  beau  nom,  s'il  ne  l'avait  en  même  temps  et 
malheureusement  aussi  entaché  de  félonie,  ce  fut  George-Sebastien 
Lubomirski,  grand-maiechal  de  la  Couronne  et  second  Ilctmau  de 
Pologne.  Après  s'être  distingué  daus  les  guerres  contre  les  Turcs  et 
les  Cosaques,  sous  le  règne  de  Ladislas  VII  (IV),  il  acquit  encore 
plus  de  renom  par  le  succès  avec  lequel  il  défendit  son  malheureux 
successeur,  le  roi  Jean  Casimir,  contre  les  attaques  de  Charles-Gus- 
tave de  Suède.  Après  le  grand  Czarneçki  et  Pierre  Opalenski,  général 
de  Grande-Pologne,  il  fut  le  guerrier  qui  contribua  le  plus  à  con- 

(1)  Stanislas  Koniccpolski  n'iUiit  encore  (]ue  sucoiiJ  Ilctnian  di-  la  Couronne  dletnuu 
Poloy  Koroony),  comuunJail  <;ii  si'cuinl  en  162i),  i  la  balaillo  de  (;ei-ora  où  l'illu stre  Zol- 
kM;i»>ki,  Crand-Hclnian  ili;  la  CiMuonne  el  l'un  Ji's  plus  ;;ranilj  liuniini-i  i|iie  U  Poloi-iie  ail 
produits,  pirdit  la  ru',  tandis  i|ui'  lui  incnie  lotnlia  entre  lej  riiMiiiidcs  Torci,  douie  foU 
«upérit'iirn  en  nombre  aui  l'oloii.iij.  C'cil  .i  son  retour  de  Cflle  captivité,  i|ui  dura  i  ans, 
que  Konit'c  l'i^Uki  fut  noninie  (luiid  llitinan  >le  la  Couronne. 

C2)  L'auliur  des  ,\utiics  iur  lii  //riMci/zu/cj  /(unilli'i  noliki  de  la  Uuisie,  s«  trompe 
sur  \.\  date  de  l'élévation  X  la  Lju.ilité  Je  princei  de  Ij  lujisoa  l.iilioiuir^ki.  Kilo  reçut  ce  titra 
•D  1647,  et  nuu  pai  en  <GJ7,  comme  il  lit  dit. 


SUR  LES  FAMILLES  NOIILES  OE  LA  POLOCNE.  107 

server  le  trône  ù  ce  prince  infortuni^.  î'ourquoi  a-t-il  fallu  qu'il  ter- 
nît un  si  noble  dévouement,  en  tenant  plus  tard  l'étendard  de  la 
révolte  contre  ce  même  roi  qu'il  avait  défendu!  Car,  aux  yeux  de  la 
postérité,  les  injustices  qui  blessèrent  sou  ambition  et  qui  servirent 
de  prétexte  ù  sa  révolte,  ne  peuvent  le  faire  excuser  (1).  Il  n'y  a 
point  de  véritables  citoyens  hi  où  chacun  se  croit  délié  de  l'obéis- 
sance, dés  qu'il  se  sent  atteint  dans  ses  intérêts  ou  son  orgueil,  où 
la  vanité  blessée  et  la  vengeance  ont  plus  do  poids  qu'un  serment 
de  fidélité!  Après  avoir  défait  les  troupes  royales  à  Montwy  et  avoir 
imposé  ses  conditions  ù  son  roi,  dont  le  pouvoir  était  attaqué  de 
toute  part,  Lubomirski,  accablé  de  remords,  im[)lora  tardivement  le 
pardon  de  son  maître,  et  se  retira  en  Silésie,  où  il  termina  triste- 
ment et  sans  gloire  une  vie  commencée  sous  les  plus  brillants  auspices. 
—  Ses  quatre  fils,  Stanislas,  Jérôme,  François  et  Antoine,  for- 
mèrent les  quatre  lignes  dont  viennent  tous  les  princes  Lubomirski 
existants  de  nos  jours,  tant  dans  la  partie  de  la  Pologne  appartenant 
à  la  Russie  qu'eu  Galicie.  —  Dans  les  annales  de  la  beauté,  Marie 
Lubomirska  a  rendu  également  ce  nom  célèbre.'  Fille  de  Casimir- 
Louis  Riclinski,  de  la  maison  de  Junosza  et  grand-maréchal  de  la 
Couronne,  elle  avait  épousé  George  Lubomirski,  })orte-euseigne  de 
la  Couronne  et  petit-lils  de  George  Sébastien,  dont  il  vient  d'être 
fait    mention.    Ayant   attiré    par    ses    charmes    l'attention    du    roi 

(.1)  Lj  ri'iiie  Marie  JeCjOiu.igui<,  fonirne  de  Ji-an  K.iiimir,  n'ayant  point  eu  d'enfants  de 
wltc  uiiitiu,  cuniul  11'  prDJoi  de  \.\in-  passer  la  i;oiironiii'  sur  \.\  lélo  do  son  ne\ou  par 
alliaiuo,  le  duc  d'Eiii;liioii,  fiU  du  rirand-Conde.  tlle  lit  adupler  le  projet  au  Kui,  qui  résolut 
de  faire  diclarer  de  son  >i»aiit  le  dut  pour  son  ^u^•Cl'sslnir.  ^Jlloi(llle  lliistoire  de  l'olo^ne 
olfritde  friiiueiUs  cieiiiples  île  seiiitilahles  dtilar, liions  et  i|u-,-  ce  lût  par  celle  mesure  que 
les  Ja^'flloii  surent  conservrr  héredilairenienl  um'  Couronne  non  liorcdilaire,  cependant  un 
parti  noinbreui,  auquel  s'unit  (ienr^e  Lul)oiiiirski,  s'o|iposa  violenunenl  \  celle  décision, 
craignant  sans  donlc  la  prépondérance  du  Granil-(]ondé,  qui  eut  assuré  S  son  Uls  une 
luissanrn  qu'ils  redoutaient.  La  reini-,  irrilee  de  celte  opposition,  obtint  contre  Lubo- 
mirsli,  une  condamnation  comme  rebell',  il  fut  pri>é  de  ses  biens  et  de  ses  chari-'es. 
LuboniirAi  se  s.iiua  en  Silr^ie  et  revint  bn-nlot  après  se  meltre  à  la  ti-le  do  la  noblesse 
soulevée  di'  llraiide-l'olo„'ne,  ijui  s'e'ait  ilerlarci'  contre  li's  projets  de  la  Heine.  A)ant  détail 
les  troupes  royales,  il  contrai;^nit  son  inailn;  i  renoncer  au  projet  île  faire  élire  le  duc 
d'Enij'Iiien  pour  son  succes.-'eur,  et  obtint  la  resiitulion  de  sa  fortune.  Il  se  retira  CQsuile  do 
ooufeaa  en  Silésie,  nu  se  cro)anl  pas  en  sùreto  en  rolu;^iie,  et  inournl  enlin  en  itXiG,  du 
remords  d'avoir  par  sa  révollo  accru  les  malheurs  du  Uoi  le  plus  uialbeurcui  qu'ail  eu 
la  PulogDu. 


108  .  ;  ■  •  ,  .  NOTICES 

Auguste  II,  le  Fort,  elle  succéda  dans  ses  bouues  grâces  à  la  sédui- 
saute  Aurore  Kœnigsiuarck.  De  cette;  liaison  naquit  un  fils,  qui  retj-ut 
le  nom  de  George  et  le  titre  de  chevalier  de  Saxe.  Il  périt  jeune  dans 
un  duel  :  peut-être  cette  mort  prématurée  a-t-clle  ravi  au  monde  un 
second  maréchal  de  ijaxe  et  niérite-t-elle,  à  cause  de  cela,  d'être 
regrettée.  Quant  à  la  belle  Marie,  elle  ne  conserva  pa?  longtemps  sa 
royale,  mais  volage  conquête,  car,  fatigué  bientôt  des  exigruce-»  de 
son  orgueilleuse  m;iîtrcsse,  le  roi  l'abandouna  pour  une  esclave 
grecque  d'une  merveilleuse  beauté,  nommée  Fatime. 

LES  COMTKS   M  AL.V(;ilO\>  SK  I .  t 

Cette  famille,  qui,  surtout  dans  les  derniers  temps  de  l'existence 
de  la  Pologne,  acquit  de  la  célébrité,  tire  son  origine  de  la  maison 
de  Nalencz-chuxihne ,  dont,  suivant  i'aproij-ki  et  Okolski,  le  berceau 
remonte  jusque  vers  le  commencement  du  x'ii^  siècle,  et  qui  re(;ut 
son  épuhète  de  deuxième  pour  être  distinguée  de  celle  de  NalencZ' 
prei/iirr,  dont  l'origine  lui  élait  antérieure  et  qui  s'éteignit  avec  la 
famille  des  comtes  de  Czarnkow-Czarnkowski,  qui  en  étaient  les 
uniques  représentants  (1).  Dès  le  xill^  et  le  xiv«  siècle,  la  famille  de 
Nakncz-deuxihiie  a  produit  de  hauts  fonctionnaires  dont  l'histoire 
rapporte  les  exploits,   àimon  Nalencz  était  Castellan  de    Kalisz  eu 

\{)  Oa  Ji'Ui  in.iisons  purliiil  i'.;.i1.'iii(MiI  pour  ariuoi  un  ccadi!  gueules  sur  U'qui'l  li;;ur«j 
une  i'.li,ir(Md'ar;;i'iil  |.|  ij.mvii  aiiiinu.  Klle»  ililfiroiil  ouo-que,  dans  .l'IlfS  Je  Sitlri\i.Z  l", 
lui  uitréiiii(i-j  !)Oiil  siiii|j|>.'iiii.Mil  |)0!.fL'i  la  crou  l'uni.'  sur  l'autre,  cl  lu  ciniar  cun^uu-  eu 
Iroib  iiluuici  ik'  paon  lr:niMsiis  |.ar  uni'  lli-cli-)  lorubanle  J'ariîi'nl  en  b.iaiK', cl  iccojicci  de 
ramurra  de  cirf  i  iiiKl  branche».  (a'IIc  niaiion  tire  son  orifc'ine  dis  Lcili'i,  première  rare 
SouïiTame  de  la  l'ulo^ne,  et  ses  rejetons  ont  p^jrte  leà  nonii  de  dili'.  d>!  Czlopa  el  de  coinlej 
Ciarnliow.  Dans  toiles  de  .Vii/c/u-.: //*, au  contraire,  ICiextreMiitéi  de  l'eelÉarpo  >onl  pissees 
en  nœud  et  le  cimier  represento  uno  vierge  etiievelec  d'arj/enl,  l.i  lèlo  bandée,  hi  bras 
étendus  el  em()oi|jiianl  les  rainures  deeerfdonl  elle  osl  accostée.  Ces  arnioiriL>  dont  on  fait 
reuioutiT  l'ori'^ine  au  temps  du  r.'^'iie  de  UolesLis  III  diouclie  di<  travers^  semblent  être  uiid 
imitation  de>  preci'deiites  et  la  r.ii  eijiii  "ii  Ijit  uia^iea  pour  cela  rciii  le  noui  de  Xal  ■ncc  II'. 
En  l'année  I30G,  I.adi.^la5  V  Lokietek,  ajanl  f.iil  loinparailre  el  ruettre  hii  ju^'einenl  lous  les 
Naleiifi  pour  s'èlri)  laisses  lorroiiipro  par  les  Mai^raves  d»  brandebourg'  et  avoir  trempé 
dans  le  meurtre  du  roi  i'rzemislas,  le  comlc  de  Cz  irnkuw,  Seiidziwoj  11',  se  justilia  en 
prouvant  i|ue  la  maison  d»  ,\itlencz  I",  dont  il  sortait,  n'avait  aucun  rapport  d'ungiiie  ni 
de  parente  avec  celle  lies  .ViWc/li.: //'.  Celte  dernière  ditvinl  cependant  Ires  puissanlo  ver» 
la  fin  du  uv'  siècle,  cl  se  divisa  en  uuu  multitude  de  rameaux. 


su»  LES  FAMII.LKS  NUliLKS  UE  LA  l'OLOGNE.  109 

1201;  Nicolas,  sénateur  palatin  de  Cracovie  en  12r)0;  un  autre 
Nicolas,  Caàtellan  de  I.enczyc  eu  1381.  Dans  l'Église,  ils  ont  égale- 
ment occupé  de  hauts  emplois  :  Jean  Naleucz,  surnouiuié  le  Truitre 
(Traditor),  pour  avoir  pris  part  au  complot  d'assassinat  contre  le  roi 
Przemyslas,  était  évèquc  de  l'osen  jusqu'en  129S;  un  autre,  Jean, 
évé(|ue  de  Ploçk  en  1310.  — ^  En  12'J5,  toute  cette  famille,  déjà 
nomijreuse,  cédant  aux  séductions  des  Margraves  de  Brandebourg, 
s'unit  ù  eux  pour  l'assassinat  du  roi  Przemyslas  (1).  Ce  crime  sembla 
devoir  frapper  de  stérilité  l'avenir  de  cette  faruille,  car  elle  fut  cou- 
damnée  par  Ladislas  Lokietek,  successeur  de  Pri^emyslas,  à  la  perte 
de  tous  ses  honneurs  et  ses  rejetons  furent  déclarés  inhabiles  à  remplir 
aucune  fonctiou  publique.  Pour  se  soustraire  ù  la  rigueur  de  cet 
arrêt,  grand  nombre  d'entre  eux  quittèrent  leur  patrie  et  allèrent 
s'établir  en  dilésie,  où  ils  formèrent  plusieurs  rameaux.  En  Pologne, 
cependant,  la  ï^évcrité  de  la  sentence  ne  fut  pas  longtemps  observée, 
et  à  mesure  qu'on  s'éloigna  de  l'époque  du  crime,  on  vit  son  action 
s'aiïaiblir  et  l'on  vit  rentrer  dans  les  privilèges  du  corps  de  la  noblesse 
les  memljrcs  de  cette  famille.  Vers  la  fin  du  xiv*:  siècle,  elle  était 
redevenue  si  nombreuse  et  si  puissante,  q\ie  ses  rivalités  avec  l'opu- 
lente maison  des  Gr/.ymala  ensanglantèrent  la  Grande-Pologne  pen- 
dant plusieurs  années,  et  le  roi  Ladislas  V'I  (IV)  Jagellon  fut  forcé 
de  se  mettre  à  la  tète  de  ses  troupes  pour  comprimer  cette  espèce  de 
guerre  civile,  qui  dévastait  une  des  principales  provinces  de  son 
empire.  —  Vers  la  fin  du  xvi»-'  siècle,  un  rameau  de  cette  f.  mille 
prit  de  la  seigneurie  de  ^^ala';ho^\  ice  le  nom  île  Malaehowski  et  le 
premier  personnage  qu'on  trouve  mentionné  sous  cette  nouvelle  dési- 
gnation, est  Mathieu  Malaehowski,  sénateur  Castellan  de  Spicimir, 
qui  vivait  eu   I5GÛ.  Ce  qui  fait  le  plus  d'honneur  u  cette  famille, 


(•)  Le  roi  Prii-myslas  célébrait  on  totirnoi  à  Ro^oziio,  auquel  les  M.irj:ravL's  de  Urande- 
l>ouri<  su  ri'iiiliroiit  l'ii.ili'meiil.  Avertis  tiue  k-  prirn-u  .■>c  pri'(i.irail  X  leur  furo  la  ;:iicrr>-,  |ioiir 
leur  faire  riMiilrc  Ji.-,  posjfsàions  iiu'ili  a»aicnt  u^ur|>^■l■•,  sur  II  tiTriloirr  Je  la  l'uln^ne,  lU 
prolileri'iil  d'une  partie  do  ctiaSaC  que  le  Roi  f.ii^ail  dans  loi  f.)r<'t>  »oiiiiu'i  pour  le  fair« 
assassiner,  aiusi  que  siin  compagnuQ  Dersiai  Lfszciyr.  qui  lit  de  vaint  eilorli  pour  le 
dùTeodre. 


110  NOTICES  ^'> 

c'est  que,  aous  le  rè^iie  désastreux  de  Stanislas  Poiiiatow^ki,  lorsque 
l'existence  de  la  Pologne  était  attaquée  de  toutes  parts,  lorsqu'elle  se 
▼oyait  trahie  par  ceux  niOme  de  ses  propres  enfants  qu'elle  avait  le 
plus  euriL-his  et  qui  ue  cherchaient  que  de  nouveaux  profits  de  ses 
malheurs  ,  elle  trouva  dis  dcfcDSCurs  dévoues  dans  la  maison  des 
Malachowski  ;  et  ce  dévouement  mérite  d'autant  plus  d'éloges  que 
dès  lors  cette  cause,  menacée  par  tant  d'euucmis,  laissait  prévoir  sa 
défaite  inévitable!  Ce  fut  sous  la  présidence  de  Stanislas  Malachowski, 
grand-référcndairc  itc  la  Couroiiiu',  (juc  la  célèbre  diète  de  Quatre 
^ns  essaya  de  lutter  encore  une  fuis  contre  st^s  ennemis  du  dehors 
et  du  dedans,  coalisés  pour  sa  perte.  Elu  en  \l'i'i  maréchal  de  cette 
diète,  qu'il  présida  avec  autant  de  fermeté  que  d'intelligence,  il  lit, 
malgré  les  menaces  des  mal-intentionnés  et  les  séductions  des  puis- 
sances étrangères,  adopter  et  proclamer  la  nouvelle  Constitution  ilu 
3  mai  1791,  dont  les  salutaires  réformes  auraient  pu  ratl'errair 
l'existence  de  la  Pologne,  si  on  eîit  pu  en  assurer  l'exécution  (1). 
Celte  belle  conduite  trouva  sa  récomjjense,  car,  lorsqu'en  1S07,  la 
Pologne,  sous  le  titre  de  grantt-duchc  de  Varsovie,  fut  un  instant 
rendue  à  une  existence  jjailielle  et  passagère,  le  comte  Malachowski 
fut  appelé  à  l'honneur  de  présider  le  nouveau  Sénat.  Il  mourut  dans 
ces  hautes  fonctions  en  1SÛ9,  et  la  Pologne  eut  à  déplorer  en  lui  la 
perte  d'un  de  ses  plus  vertueux  citovens  et  de  ses  plus  énergiques 
défenseurs.  Cet  homme  honorable  était  le  second  tils  de  Jean 
Malachowski,  grand-chancelier  de  la  Couronne,  qui  laissait  encore 
trois  autres  fds,  qui  tous  furent  élevés  ii  des  postes  éminents.  Nicolas, 
l'aîne,  fut  pulatiu  de  Sievadz;  Hyacinthe,  le  troisième,  devint,  après 


(I)  On  sait  c[ao  ccUo  constitution  abolissait  lo  •  lihrniin  Veto,  •  cotlo  arme  de  la  trahi- 
son qui  s'en  servait  sans  ce^3^•  |piuir  faire  avorliT  cliaiiuv  n-volulion  salulairu;  oriLiMnait 
rélAblis.'cnioiil  J'une  .irnico,  iria.|)i'inlaiilc  ilu  lion->ouluir  Je  la  nobli's>n,  a'>urait  I  bcre- 
Jile  du  kfùiiu,  tt  uii'.'  jULile  rrp.irliUon  di-s  imi|ii'iIs  sur  toutes  Us  ilassej.  Dans  la  craiiilf  de 
voir  le  pouvoir  su  coujulider  par  le^  mesures  salutaires,  la  Ku-.sie  lit  entrer  »on  ariiue  en 
FolOïue  (KMir  s'opiiuser  A  leur  e\eculion  cl  .ippuNer  ses  |>ar(i>ans,  i]ui,d:ins  laionfiilef.ilioo 
du  TargowitZ,  prolesUleill  contre  dos  réjolulions  >lili  détruisaient  leurs  niupables  ri  Irai- 
trcuse.s  espérance»,  (jellu  invasion  amena  lii  Iroisiému  et  dernier  di  luembreiuent  .b'  la 
Pologne. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  111 

son  père,  grand-chauceller;  eutin,  Jean-Népomuoùne,  le  plus  jeune, 
est  mort  palatin  de  Mazovie.  L'année  1800,  le  chancelier  II) acinthe 
Malachowski  obtint  de  l'empereur  Fran(;oi3  II  le  titre  héréditaire  de 
comte;  ce  titre  fut  étendu,  en  lSO-4,  à  son  frcre  Stanislas,  dont  il 
a  été  question  plus  haut,  mais  celui-ci  n'ayant  point  laissé  d'enfants, 
ceux  de  sou  frère  ont  seuls  été  appelés  à  hériter  de  cette  distinction, 
qui,  depuis  la  réunion  de  la  Pulo^^Mie  ù  la  Russie,  a  été  contirmée  par 
celle-ci. 

LES  COMTES  TOUAI   OE  KL  UOZ  WEMC-JIE.NCl.XS  K  I.  (>IEri>SKl). 

Cette  ancienne  maison  a  acquis  sous  le  nom  de  Kurozwenk  une 
grande  illustration  dans  l'histoire  de  Pologne.  Elle  tire  son  origine 
de  la  maison  de  Porai  dont  on  fait  remonter  la  souche  à  Slawuik, 
comte  de  Libicz  en  Bohème,  neveu  par  sa  mère  de  l'empereur  Henri 
POiseleur.  Le  comte  de  Libicz  eut  de  son  mariage  avec  Strzczislasva, 
fille  de  Boleslas  pr,  duc  de  Bohême,  et  sœur  de  Doiubrowka,  femme 
de  Mieczyslas,  premier  souverain  chrétien  de  la  Pologne,  entre 
autres,  deux  fils  :  Saint- Adalbert,  martyr,  qui  périt  massacré  en 
997,  par  les  populations  idolâtres  de  la  Prusse,  qu'il  était  allé  con- 
vertir à  la  foi  clirétiennc;  et  Porui,  qui  avant  suivi  sa  tante  Dom- 
browska  en  Pologne,  fut  l'auteur  de  la  famille  qui  porte  son  nom. 
Des  nombreux  rameaux  de  cette  illustre  maison,  celui  de  Kurozwenk 
a  acquis  le  plus  d'importance  dans  l'histoire,  et  sa  celcbritc  était 
déjà  grande  lorsque  Zavisza  de  KurozueuL,  prince  cvè(jue  (1)  et  sou 
frère  Dobicslaw,  Castellan  de  Cracovie,  furent  désignés  par  le  roi 
Louis  d'Anjou  comme  régents  du  royaume  pendant  son  séjour  en 
Hongrie,  où  le  retenaient  les  intérêts  de  la  Couronne  autant  que  ses 


(I)  Od  croit,  en  j;  néral,  que  les  prince»  ùti^ques  de  Cracovie  ne  posir-ilaienl  ce  lilro  que 
depuis  l'acliai  du  duché  di-  Sievif'ri  on  l'.U.  C\A  une  erri'ur,  ce  lilre  Uur  ajanl  ele  dijj 
accorde  au  un'  sieclo  par  Boleslas  lu  Pudique.  Les  éM'qu.'s  ii. -^li^Mionl  d'eu  faire  usa;;e, 
comme  la  plupart  Je  ccui  qui,  dans  c  temps  li,  iiosMdiient  do:.  litres  rei'ls.  Par  contre 
depuis  (lue  11  3  litres  ont  etc  abolis  et  de  nos  jours  encore,  nous  »  usons  grand  nouiLro  dd 
familles  polouaiics  se  parer  de  titres  qu'elles  n'oul  pJi.  Il  y  a  aûiplemi;nl  coiopeusaliuo  ! 


112  NOTICES 

affections  (1).  Cet  honneur  fit  rejaillir  sur  cette  famille  un  grand 
éclat,  quascs  rtjetoas  ont  dij^neincnt  soutenu.  La  briiuche  aînce  dc3 
comtes  dt;  Kurozweiiki  s'étant  éteinte  en  1513  par  la  mort  de  Sta- 
nislas de  Kurozwenk,  palatin  de  Scndomir  et  grand  trOsorier  de  la 
Couronne,  f^ui  ne  laissa  pas  de  postérité  masculine  et  dont  les  tilles 
portèrent  le  comté  de  Rytwiany  dans  la  puissante  maison  des  Laski 
de  Lask  et  le  comté  de  Kurozwouk  dans  celle  des  Landckoronski,  ses 
frères  adoptèrent  les  noms  de  leurs  dill'érentes  seigneuries  et  formèrent 
plusieurs  nouveaux  rameaux.  Albert,  l'un  d'eux,  qui  eut  en  partage 
la  seigneurie  de  ^Icncing,  forma  celui  des  Mcncinski  qui,  en  consi- 
dération de  l'ancienne,  possession  du  comte  de  Kurozwenk  par  sa 
famille,  a  obtenu  la  confirmation  de  ce  titre.  A  cette  branche  de  la 
famille  appartenait  le  bienheureux  Albert  ?tlencinski,  mort  en  odeur 
de  sainteté,  le  23  mars  H)  13,  qui,  étant  allé  comme  missionnaire  au 
Jupon,  y  périt  dans  Us  plus  atlVeuses  tortures  en  prêchant  coura- 
geusement l'Evangile. 

LES    COJITES    3IIA>CZV.\SKI    (MI ACZ  V.>SK  l). 

Ils  sont  originaires  de  Volhynie  et  descendent  de  la  famille  de 
Suohekomnaty.  Ils  ont  pris  leur  nom  de  la  seigneurie  de  Mionc- 
zyn,  située  dans  le  Palaliuat  de  Ciechanow.  Cette  famille,  qui,  dans 
le  dernier  siècle  surtout,  a  rempli  de  hautes  charges,  a  d'abord 
obtenu  le  titre  de  comte,  de  l'empereur  Léopold  en  IGSS;  ce  titre 
a  été  reconnu  en  Prusse,  en  1803. 


il)  Louis  d'Anjou  élait  di-j  j  roi  do  Ilon^'ri<>,  Ilirsiiu'il  fui  dési^îné  pjr  son  oncle  malfrnel, 
Casimir  le  Grand,  pour  lui  iuccr.lrr  sur  le  TriJiio  de  l'olo^'ne.  Pi'iiil.iat  Ifs  li  an»  qu'il  rr^oa 
d.ins  ce  pays,  ilipiiu  IJTJ  jii^i|ij',i  i.ini.  il  n'y  parul  que  deiu  foij  pour  p-u  do  U'nipi,  uni- 
quuMienl  pour  assurer  la  Cuuroune  X  sa  seoiiule  lilli;  ll<rdwit;u.  Il  avait  laijjo  radininislrs- 
lion  à  Iroii  /'i'</('/t<j,  au  nombre  de>i|uels  étaient  les  Jeu  i  Kuro<«eiik.  L'evcijuu  de  Craco*»« 
présidait  ce  conseil  de  rc^jence. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  H: 


LES    C031TES    .>«)\VI>  .V-3riEL/.  Y>SKI. 

Cette  ancienne  famille,  noblement  possessionnée  dans  le  duché  de 
Grande-Pologne,  tire  son  ori;;ine  de  la  maison  de  Nowina  ,  dont 
on  fait  remonter  les*  ancêtres  jusciu'au  xii^  siLcli!,  sous  le  règne  de 
Boleslas  III,  Bouche  de  travers  (Krzywousty).  Elle  a  de  tons  temps 
été  rangée  parmi  les  familles  de  Grande-Pologne,  où  elle  a  été  revê- 
tue de  hauts  emplois.  Joseph  Mielzynski  était  palatin  de  Posen,  en 
1787;  sou  cousin  Maximilieu,  eu  1775,  était  chef  de  la  chancel- 
lerie du  conseil  du  roi  (Pisarz  Koroniiy).  Ce  dernier  reçut  le  titre  de 
comte,  du  roi  de  Prusse  Frédéric-Guillaume  II,  et  ce  titre  fut  con- 
firmé pour  toute  sa  descendance  en  1817. 

LES    CO:>ITES    3IIEn. 

On  dit  cette  famille  d'origine  écossaise.  Quoi  qu'il  en  soit,  Guil- 
laume Mier,  après  avoir  embrassé  la  carrière  militaire  en  Pologne, 
se  distingua  par  son  courage  et  parvint  au  grade  de  général.  En 
récompense,  il  obtint  l'indigcnat  et  fut  introduit  dans  le  corps  de 
la  noblesse  polonaise,  à  la  Dicte  de  Grodno,  eu  l/2l).  Ses  dtnix. 
fils,  Joseph  Staroste  de  Bu(;k  et  Jean,  sénateur  Castellan  de  Livonie, 
re(,urent,  après  le  premier  partage  de  la  Pologne,  le  titre  de  eonitea 
nutrichicns,  en  1777.  Un  dos  Jih  ilu  comte  Jean,  le  comte  Félix 
Micr,  est  aujourd'hui  ehambellau  de  rt-mpercur  d'Auliiehe,  son  con- 
seiller intime  et  grand-chambellan  pour  le  ro>auniede  Gallicie. 

LES    COMTES    IIIKOUSKI. 

Famille  de  bonne  noblesse,  originaire  de  Grande- Pologne.  Une 
tradition  de  famille  dit  qu'un  des  rejetons  jouissait  d'une  grande 
faveur  auprès  de  Casimir  le  Juste,  qui  avait  coutume  de  l'appeler 
mi-cor  (meus  cor),  mon  cœur  :  ou  mémoire  de  ce  témoignage  d'aifoc- 


114  NOTICES 

tion  souveraine,  elle  composa  et  adopta  le  nom  de  ^fikorslci,  dont 
l'orthcTaphe  a  ctc  adaptée  aux  usages  polonais.  Une  branche  de 
cette  maison  reçut  en  Islfi,  le  titre  de  comte  en  Prusse.  Elle  est 
représentée  aujourd'hui  parle  comte  Mikorski,  qui  a  épousé  à  Paris, 
en  1832,  mademoiselle  Savary,  fille  du  général  duc  de  Kovigo. 

LES    PRINCES    MinSKI. 

Ils  ont  une  même  origine  que  les  princes  Czertwertynski  et  des- 
cendent comme  eux  de  Michel  Swiantopelk,  Kniaz  de  Kijow  et  des- 
cendant direct,  au  septième  degré,  de  Iluryk,  premier  souverain  de 
Russie.  Ils  possédèrent  ensuite  des  terres  en  Lithuanie,  dans  le 
palatinat  de  Minsk,  où  ils  se  fixèrent  sous  la  dénomination  de  Kniaz 
Mirski.  En  1413,  à  la  Diète  de  Ilrodlo,  ils  furent  admis  à  l'honneur 
de  faire  partie  du  corps  de  la  noblesse  de  Pologne  et  autorisés  à 
porter  les  armes  de  l'ancienne  famille  Bialynia.  Ils  sont  restés  peu 
connus  et  sans  illustration.  Lors  de  la  réunion  du  royaume  de 
Pologne  à  l'empire  russe,  et  suivant  le  nouvel  usage,  leur  ancienne 
qualification  de  Kniaz  fut  transformée  en  celle  de  prince,  qui  leur  a 
été  confirmée  à  plusieurs  reprises,  en  1830  et  1840.  Le  chef  actuel 
de  cette  maison  est  le  prince  Mirski,  qui,  ayant  pris  une  part  active 
dans  le  dernier  soulèvement  de  la  Pologne,  émigra  en  France  et  se  mit 
à  la  tète  d'une  société  pour  exploiter  des  terres  qui  lui  furent  concé- 
dées par  le  gouvernement  français.  Cette  entreprise  n'ayant  point 
prospéré,  il  profita  d'une  amnistie  accordée  par  le  gouvernement 
russe  eu  1840,  pour  rentrer  dans  son  pays.  Pour  se  concilier,  d'une 
manière  plus  complète,  la  faveur  de  ses  nouveaux  maîtres,  il  ne  se 
contenta  pas  de  faire  sa  soumission,  mais  encore  il  abandonna  sa  foi 
et  passa  à  la  religion  grecque.  Triste  spectacle  que  de  voir  sacrifier 
à  des  avantages  mondains  et  passagers  son  culte  et  ses  croyances!  Il 
n'est  pas  étonnant,  du  reste,  que  ceux  qui  violent  leur  serment 
de  sujet  manciuent  également  de  fidélité  envers  leur  Eglise,  car 
toutes  les  trahisons  se  ticnueut! 


suit  LRS  FAMILLF.S  NODLES  DE  L\  POLOGNE.  ||r, 


LES    COMTES    VAM).VLl.\-3I.MS7,E(;il . 

Cette  grande  famille  a  son  berceau  en  Bohème,  où  elle  possédait 
le  comté  de  Maj^na-Kouzcyc,  dont  elle  a  loiii^temps  porté  le  nom, 
Nicolas  Mniszccli  ayant  eu  des  démêlés  avec  le  roi  Ferdinand  de 
Bohême  (1),  quitta  sa  patrie  et  vint  dans  la  première  moitié  du 
XVI*  siècle,  avec  une  grande  fortune,  s'établir  en  Pologne,  où  il  fut 
accueilli  par  le  roi  Sigisraond  I",  qui  lui  conféra  la  charge  de  grand 
chambellan  de  sa  cour,  qu'il  conserva  jusqu'à  sa  mort,  en  1553.  Son 
fils  George,  palatin  de  Sendoinir,  et  la  liUe  de  ce  dernier,  Marie, 
s'acquirent  de  la  célébrité  en  Poloij^ne,  d'abord  pour  a\uir  doimé  lieu 
à  la  con(iuète  raomentauce  de  la  Russie;  ensuite  par  le  rôle  impor- 
tant et  la  fin  terrible  qui  furent  le  partage  de  cette  jeune  et  belle 
femme,  qu'une  ambition  démesurée  avait  portée  sur  ce  trône  mosco- 
vite, presque  toujours  fatal  à  ceux  qui  sont  venus  s'y  asseoir!  Boris 
Gudunof,  suivant  le  mode  usuel  de  succession  à  la  couronne  en  Kus- 
sie ,  fit  périr  le  rzar  Fedor  Wasilewiez  pour  lui  succéiler.  Artu 
d't'carter  tout  obstacle  à  ses  projets,  il  avait  d'avanee  donné  l'ordre 
d'assassiner  le  jeune  Dmitri,  frère  du  dernier  czar,  et  croyait  sa 
volonté  sanguinaire  accomplie.  Tout  à  coup  paraît  en  Pologne,  à  la 
cour  du  palatin  de  Sendomir  (2),  un  jeune  homme  qui  vient  récla- 
mer son  appui;  il  prouve  t[uc  Dmitri,  le  lé'^iiiiue  héritier  de  la  cou- 
ronne do  Russie,  existe,  que  c'est  lui;  il  diiuande  des  secours  pour 
reconquérir  son  patrinu)ine.  Le  roi  bi^isinuml  111  autorise  (ieorge 
Mniszeeh  à  lever  une  armée  pour  rejjlacer  nniiiri  sur  le  trône  :  mais 
avant  de  quitter  ee  toit  hospitalier  qui  lui  a  donné  asile,  où  il  est 
arrivé  proscrit  et  dépouillé  et  qu'il  quitte  pour  reconquérir  une  cou- 
ronne, le  jeune  czar  est  fiancé  à  Marie,  la  fille  de  sou  bienfaiteur, 


(0  Ferdinand  dait  fri^ro  de  Charici-Quint,  et  résina  en  Bolieuie  do  1327  à  15<>4. 

(2)  Au  IV*  et  au  in"  sucle,  Irs  Palalini  tt  li's  C.iblfllaus  etau'ul  si  |iuiS!>JiiU  quo  noo- 
«eult'iuunl  iheulrulouaiL'iil  di's  Irouposa  Icuri  Ifaii,  mais  Sfiitouraicnt  d'une  cour  presque 
royale. 


ItG  NOTICES  " 

qu'il  ne  doit  épouser  cepeuJaiit  que  lorscju'il  régnera.  A  la  ièta  des 
troupes  levées  à  ses  frais,  le  palatin  de  Sendomir  s'avance  victorieux 
à  travers  la  Russie,  défait  une  dernière  fois,  prés  de  Novoijùrod, 
l'armée  de  Gudunof,  forte  de  80,000  hommes,  fait  son  entrée  à 
Moscou,  et  le  20  juin  1605,  repince  sur  le  trône  Dmitri,  qui  est 
reconnu  non  seulement  par  la  nation  eutière,  mais  encore  par  sa 
propre  mère  qui  jusqu'alors  ava\t  conservé  des  doutes  sur  son  iden- 
tité'. Alors  dans  tout  l'cclat  de  son  nouveau  rang,  Dmitri  reconduit 
en  Pologne  son  libérateur,  dont  il  épouse  la  llUe  le  3  mai  1G06  en 
présence  du  roi  Sigisrnond.  Mais  à  peine  le  czar  et  sa  jeune  épouse 
ont-ils  regagné  ^loscou,  qu'une  révolte  éclate  le  17  mai  de  la  même 
année,  et  Dmitri  accusé  de  favoriser  les  Polonais  auxquels  il  doit  le 
trône,  tombe  sous  le  poignard  des  assassins.  Le  chef  de  la  révolte, 
Vasiliy  Szujski,  lui  succède  comme  czar.  L'infortunée  czarine  Marie, 
réduite  à  une  dure  captivité,  ne  fut  remise  en  liberté,  que  lorscjuc 
l'armée  j)olonaise,  sous  la  conduite  du  grand  Zolkiewski,  eût  pénétre 
sur  le  territoire  russe  pour  protéger  ses  droits,  ceux  de  son  fds  et  ven- 
ger la  mort  des  Polonais  massacrés  avec  Dmitri.  Zolkiewski  arrive 
triomphant  sous  les  murs  de  Moscou,  remporte  une  victoire  signalée 
qui  lui  ouvre  les  portes  de  cette  capitale,  au  mois  de  juin  IGIO,  et 
fait  prisonnier  le  czar  avec  ses  deux  frères.  —  En  même  temps,  un 
imposteur,  Ivan  Zarucki,  profita  de  sa  ressemblance  avec  le  premier 
Dmitri  pour  réclamer  le  trône,  et  la  soif  de  régner  décide  Marie 
Mniszech,  après  une  longue  hésitation,  à  le  reconnaître  pour  son 
époux  Dmitri!  Ce  second  règne  fut  également  court  et  eut  une  fin 
bien  tragique  pour  l'infortunée  ^larie.  La  même  année  encore,  le  faux 
Dmitri  périt  assassiné  par  ses  propres  gardes  et  la  malheureuse 
czarine,  garrottée  et  cousue  dans  une  toile  avec  son  jeune  fils,  fut 
noyée  dans  un  étang.  Ainsi  périt  cette  belle  Marina,  sur  laquelle  le 
sort  s'était  plil  à  répandre  ses  plus  rares  faveurs  et  ses  plus  cruelles 
misères!  Tous  ces  crimes  sanglants  furent  accomplis  avant  même 
que  Zolkiewski  en  eût  été  prévenu  ;  il  ne  put  donc  que  les  venger  sur 
les  coupables  et  le  trône  des  czars  n'ayant  plus,  après  tant  de  meur- 


SL'R  LKS  FAMILLES  NOIiLKS  DK  L\  PÛLOi.NE.  117 

trcs,  d'iicritiers  directs,  il  fit  proclamer  Ladislas,  fili  de  Sigis- 
mond  III,  roi  de  Pologne,  qui,  comme  on  sait,  ne  voulut  point  d'une 
Couronne  qu'il  lui  falliiit  payer  de  sa  renonciation  à  son  culte,  esti- 
mant plus  haut  sa  conscience  que  ce  vaste  trône.  Ce  refus  a  été 
blâmé  paries  politiques  de  tous  les  temps;  il  sera  approuvé  par  les 
honnêtes  gens,  aux  yeux  desquels  Dieu  passe  avant  les  calculs  ambi- 
tieux du  monde.  Ce  n'est,  au  reste,  pas  par  cet  accroissement  de  ter- 
ritoire que  la  Pologne  serait  devenue  plus  forte,  de  même  que  ses 
limites  plus  restreintes,  mais  pourtant  assez  vastes,  n'ont  point  fait 
sa  faiblesse  ni  causé  sa  perte  (1)  !  Depuis  cette  époc^ue,  la  famille  des 
Mniszcch  a  toujours  occupé  de  hautes  fonctions,  que  ses  rejetons  ont 


(i)  La  [iluparl  dei  Ijiblorinns  élrangors  rcpriiscnteiil  lo  pr>'niier  Dniitri  ogalcoicol 
coiiimi»  lin  ifiipiiiirur,  cl  iU  scmblonl  jinipli-iiicut  fiunliT  cellf  opinion  sur  d"  grand  nombre 
Je  faux  Dmilrl  i[ui  buri,'irent  aprcs  lui,  co  i|ui  ne  par.\il  pas  un  molif  iulTuanl.  Le  ju^'h- 
inenl  des  lioiiiinos  curÉlcnipuraini,  qui  ont  (iris  uno  part  aiti\L'  aiu  cn-nemenU  de  cella 
époque,  sembla' mériler  plus  do  conliance.  Voici  tumnii'iil  le  iJr.in.IZolkie^vski,  ilclni.in  do 
la  Couronne,  qui,  par  la  probilù  Je  soq  caractère  autant  que  par  la  coniiai  usinée  qu'il  devait 
avoir  des  dél.iils  de  Cf  drame,  incrile  toute  crùance,  r3[ipi>rie  lui-iuiino  dans  ses  Mcmnirru 
les  laits  qui  concernent  le  jeune  Dinilri.  En  ranfi.c  li'.""»,  sous  lo  re,'ne  de  l'eJor,  Liorij 
fiudunof,  projetant  sans  d.)UU  dujà  la  mort  du  czarel  voulant  se  frayer  la  roule  Ju  irOne, 
envoya  Jes  assassins  à  L'vîlilz  pour  se  Jcfaire  J'avance  Je  l'Iii-rilier  de  la  (lourunne,  du 
jeune  Dtnilri  frcrc  de  Fi'dor.  t^ct  enfant  n'écbappa  d  son  sort  qu'en  .se  Llotlissanl  sur  un 
poêle  élevé,  où  SCS  nicurlriers  ne  le  découN  rirent  point.  Eiile>é  ensuite  par  son  inédecin, 
honinic  déti)ué  1  sa  t.iniille,  il  fut  mis  en  sùrelé  d.uis  un  rcunent  sous  un  nom  suppose. 
Il  fnl,  plus  tard,  envoyé  (i.ins  un  monastère!  de  !'olo','ne,  ou  sa  n.ii-.sinCH  ayant  été  connue, 
il  fut  reconi/nandé  a  Lonslanlia  Wistuowiecki  Halalin  do  Russie  et  à  lîeorijc  .Mniiii'cli 
Palatin  de  Sendomir.  Le  jiiine  Diiulri  se  lit  reconnaître  au»  sunes  empreinl.s  sur  son  bras 
que  confirinérent  les  dépositions  du  médecin  qui  l'avait  sauvé.  Le  l'al.ilia  Je  Sendomir, 
avec  l'autoi  isaliiiu  du  Uoi  Si^'isuioud,  assembla  une  arnii'u  de  ùii),'t-riiille  lioinmes  el 
replaça  le  jrune  czar,  qu'il  avait  fianic  A  sa  lille,  sur  b'  IrOiic  dcf  Hussiiv  La  nii-inc  année 
l&ij,  lluris  ("iiidunof  .i»ail  ce^sO  île  vnrc  et  son  IJIs  Fetlor  II,  qui  lui  a»ail  succédé,  fut  mis 
à  niurt  par  l'ordre  de  OiniUi,  clui  lequel  m  iin're  ci  uslala  les  inéiiiis  sio'iies  qui  avairnl 
fait  reconiuiire  precedeiiiinenl  son  iJenlilé.  Il  fut  alors  proclame  (;zar  parla  nation.  Apres 
son  mariage  avec  .Marie  Mni'izi-cli,  le  peiicbanl  qu'il  montra  pour  le  culte  i'alliolii|uc  et  par 
dessus  tout  la  fiveur  dont  jouissaient  auprts  de  lui  les  Pulnn.'iis,  qui  avaient  tcrsé  leur  saii< 
pour  reconquc-rir  son  héritab'e,  meconlenlcrent  les  Hussi-s.  linsile  Sniy-ki  ourdit  contre  lui 
uu  complot,  et  l'ayant  assassiné  en  tlJOlî,  il  se  lit  prodainer  Czar  à  sa  place.  A  part  la  con- 
fiance qu'on  ne  peut  refuser  au  récit  d'un  lionini';  tel  que  /.olku  n  Ai,  il  faut  ajoulrr  que 
toutes  les  pruliabililés  si-  réunissent  pour  y  faire  croire.  |,c  prclexle  intente  par  les  liislo- 
ricns  d'une  r<'s.î(^rt^^^nr■cqul  aurait  servi  î  un  fmix  Diniiri  pour  f.iire  réussir  son  irapos- 
loru  n'est  pas  admissibb;,  car  le  véritable  ffcr-;  de  Fedor  ayant  du  élre  assassine  en  bas-.u'o, 
sa  res«eniblance  avt-c  un  bomnie  dans  l.i  force  de  l'à^'e  ne  pouvait  être  un  indic"!  sullisanl 
pour  décider  de  son  iJeiililc.  Kniiii  la  recuiinaissance  de  Dniitn  par  sa  lUi-re,  lorsqu'il  lui 
eut  montré  les  maniu^s  de  son  bras,  semble  une  preuve  irrécusable,  méine  en  Hus^n-I 
Il  répugne  de  croire  à  l'imposlure  d'une  nicre  ouvrant  lus  bras  1  l'enfant  dont  elle  pleurait 
la  p^rte  depuis  15  ans  ! 

ROBLESSK    rOLo.tXISI  8 


118  NOTICES 

honorablement  remplies.  Joseph  Mniszecji,  grand  maréchal  de  la  Cou- 
ronne, Castellan  de  Cnico%ie  et  comme  tel  premier  sénateur  séculier 
du  royaume,  était  arriére  petit-fils  du  célèbre  palatin  de  Seudomir, 
qui  reconquit  pour  sou  gendre  le  troue  moscoule;  il  eut  lui-même 
pour  petits-îils  Joseph,  nommé  par  l'empereur  graud  maître  de  Gali- 
cie,  et  Michel  George,  graud  chancelier  de  Pologne  jusqu'au  démem- 
brement de  ce  pays,  qui  obtinrent  tous  deux  de  l'empereur  Joseph  II, 
en  17S3,  la  confirmation  de  leur  ancien  titre  de  comte.  De  cei  deux 
frères  descendent  les  seules  branches  de  cette  noble  famille,  qui 
existent  de  nos  jours  en  Galicie,  sous  le  patronage  de  l'Autriche. 

LES    CO.MTKS    :^IMSZEK     DE    nLZE.M.N. 

La  grande  ressemblance  des  noms  a  fait  parfois  confondre  cette 
famille  avec  la  précédonte,  et  l'éclat  de  celte  dernière  se  sera,  de 
cette  façon,  étendu  sur  elle.  Elle  doit  peut-être  à  cotte  ressemblance 
fortuite  d'avoir  été,  en  même  temps  que  la  famille  illustre  dont 
la  notice  procède,  élevcL  ù  la  dignité  comtale  par  l'empereur  Joseph, 
qui  conféra  ce  titre  à  Adam  Mniszek,  en  17S3.  Avec  son  fils  unique 
le  comte  Stanislas  Mniszek,  nommé  grand  maréchal  de  Galicie,  qui, 
de  sou  union  avec  Hélène  princesse  Lubomirska,  de  la  ligne  de 
Prieworsk,  n'a  pas  laissé  de  descendance  masculine,  cette  maison  corar 

*  ,  taie  vient  de  s'éteindre  en  1846.  11  est  juste  de  dire  cependant  que 
sans  posséder  une  grande  illustration  historique,  cette  famille  n'en 

''"  ■  est  pas  moius  de  très  bonne  noblcs.-;e  et  tire  sa  souche  de  l'ancienne 
maison  de  Poray,  dont  l'origine  a  été  rapportée  à  l'article  des  comtes 
Menciuski. 

LES    COMTES    TOI'Or\-.MOUSKI. 

Ils  sont  de  la  branche  de  Nekande  de  l'ancienne  et  illustre  maison 
de  Topor,  dont  sont  également  issus  les  comtes  de  Tenczyn,  d'Osso- 
lin  et  Tarlo.  Leur  surnom  leur  vient  de  la  terre  de  Morsko.  Cette 


SUR  LES  FAM1L1.KS  Nultl.F.S  DE  LA   l'Ol.dù.NE.  119 

famille  a  donné,  dans  les  derniers  temps,  quelques  hauts  dignitaires  à 
la  Pologne.  L'empereur  Alexandre  de  Russie,  conféra,  en  1824,  à 
Ignace  Morski,  le  titre  de  comte,  en  considération  de  sa  commu- 
nauté d'origine  avec  les  branches  comtalcs  de  la  maison  de  Topor, 
qui  viennent  d'être  nommées  plus  haut. 

LES    COMTES    r.KLI  \VA-M()ll  ST  Y>  . 

Cette  famille  est  issue  de  la  maison  de  Leliwa,  qui  semble  dès 
le  xi"^  siècle  être  venue  d'Allemagne  eu  Pologne,  où  plusieurs  de  ses 
rameaux  ont  acquis  la  plus  brillante  illustration,  surtout  celui  dos 
comtes  de  Melsztyu  et  de  Taruow.  La  branche  de  Morstyn  (1)  n'a 
paru  que  beaucoup  plus  tard  eu  Pologne,  attirée  sans  doute  par  la 
haute  fortune  de  celles  qui  l'avaient  précédée,  et  on  ne  la  rencontre 
que  vers  le  commencement  du  xvir'  siècle,  occupant  dès  lors  des 
fonctions  importantes.  Le  plus  connu  de  ses  rejetons  fut  Jean  André 
Morstyn,  en  ItitiS,  grand  trésorier  de  la  Couronne,  dignité  qu'il 
conserva  jusqu'en  16S 1.  Il  amassa  pendant  ce  temps  une  immense 
fortune  et  fut  accusé  de  l'avoir  faite  aux  dépens  de  l'Ktat.  C'était 
déjà  l'époque  malheureuse  de  la  plus  grande  corruption  en  Pologne; 
tout  y  était  vénal  et  le  but  des  poursuites  n'était  point  de  punir  le 
vice,  mais  de  satisfaire  l'avidité  et  l'envie  de  ceux  qui  ne  l'avaient 
pas  exploité  avec  un  égal  succès!  Quoi  qu'il  en  soit,  Morstyn,  en  se 
démettant  de  sa  charge,  remit  les  comptes  de  i>on  administration  qui 
prouvèrent  en  sa  faveur,  et,  pour  faire  voir  son  désintéressement,  il 
fit  de  ses  deniers  un  don  considérable  au  trésor.  Mais  aigri  par  les 
soupçons  et  les  calomnies  auxquels  il  avait  été  en  but,  il  s'expatria 
emportant  sou  immense  fortune  et  alla  s'établir  en  France,  où  il 
acquit  la  srigneurie  de  Chîiteau-Vilain  en  Champagne  (2).  Sa  descen- 


(1)  Ce  nom  provient  dii-on  île  l'alkTiund  Miinileiisti'ni  ;  MuTul  si;,'ni|je  Croissaiil  ; 
Siem,  t'toile.  Co  soni  l-j  Jcui  li^'iirci  lirr.ilili(|Ui'j  reunii^ant  les  armi's  Je  Lcli*a. 

(i)  L'ori  jiiic  de  sa  fortune  et  tlo  :iu  chiilo  eut  encore  une  autre  cjuso.  Louis  XIV,  clier- 
ehanl  i  suicitir  partout  de»  ennetuis  i  IWulrnlie,  clitrtlia  i^ialenient  1  çatmiT  JfS  parti- 


120  NOTICES  ,1^ 

dance  directe  et  masculine  s'éteignit  avec  sou  fils  Michel  Adalhert 
Morstyu,  titré  comte  de  Château-Vilain,  qui  n'eut  que  deux  tilles  de 
son  union  avec  M;irie  Thérèse  d'Albert,  tille  de  Charles  Honoré 
d'Albert,  duc  de  Luynes  et  de  Chevreuse,  qu'il  avait  épousée  eu 
1693.  Le  titre' de  comte  fut  conféré  en  1824,  par  l'empereur 
Alexandre  de  Russie,  à  Louis  et  ii  Philippe  Morstyu,  issus  d'une 
ligue  de  cette  famille,  qui  s'c»t  perpétuée  en  Pologne. 

LES    COMTES    DOLE.NC.V    (DOI.KGa)    M0ST0>VSKI. 

Cette  famille  est  orii,nuairc  du  palatiuat  de  Plock  ,  dans  lequel 
elle  a  fréquemment  rempli  des  fonctions  importantes  et  où  elle 
possédait  des  biens  considérables.  Elle  est  une  branche  de  la  famille 
de  Dolinga,  dont  ou  fait  remonter  la  noblesse  jusqu'au  commence- 
ment du  XII*  siècle,  époque  à  laquelle  on  trouve  déjà  mentionnés 
Alexandre,  évèque  de  Plock,  qui  mourut  en  1156;  Arnold,  évêque 
de  Poseu,  mort  en  11S6;  et  Thomas,  Castellau  de  Przesc,  qui  vivait 
encore  en  1228.  Celte  famille  a  surtout  été  illustrée  par  le  comte 
Thadée  Mostowki,  ministre  secrétaire  d'ïltat  au  département  de 
l'intérieur  et  sénateur  de  Pologne,  depuis  1815  jusqu'en  1330, 
époque  ù  laquelle  il  ne  voulut  pas  prendre  part  au  soulèvement  qui 
allait  porter  une  si  terrible  atteinte  à  cette  brillante  prospérité  que" 
le  pays  devait,  en  grande  partie,  à  ses  soins  et  à  ses  travaux.  Ne 
voulant  pas  manquer  ù  la  fidélité  qu'il  devait  au  souverain  qu'il 
avait  servi,  il  se  démit  de  toutes  ses  charges  pour  assurer  uses  der- 
nières années  le  repos  dont  elles  avaient  besoin  après  une  longue  vie 
de  travail  et  d'activité.  Établi  dans  les  derniers  temps  ù  Paris,  où 
l'attachait  le  souvenir  de  ses  plus  belles  années,  on  a  depuis  1S41 
à  regretter  la  perte  de  cet  homme  éminent  à  tous  les  titres.  Uuissant 


iMM  en  Pologne  pour  l'enlrainor  daHsune  toi»  tioililc  à  l'Ktiipire.  On  Ji-cou«rit  ijue  Morslyo 
a»ail  lié  gagné  i  force  d'.irjcnl  el  iiu'il  avaii  ourdi  une  iramu  qui  dcvail  livrer  la  Pol.)e'i"' 
i  la  Kranco  Ue  \\,  sa  grande  fortune  ;  se  voyant  di.'uias(]ui',  il  quilla  li'  pay*  qu'il  a»ail 
Irahi. 


SUR  LES  FAMILI-FS  .NOItl.KS  DK  LA   l'OLOC.NK.  lil 

aux  qualités  solides  ([ue  donne  une  profonde  instruclion  ,  le  charme 
d'un  esprit  lia  et  brillant,  et  l'aménité  la  [Awh  séduisante  des 
manières  ;  doué  d'une  éléj^'ance  et  d'une  souplesse  dans  sa  parole  qui 
rendaient  sou  éloquence  irrésistible  ,  il  était  aussi  supérieur  comme 
homme  d'État  que  distingué  parmi  les  lionunes  du  monde.  Cet 
homroequi,  parmi  ses  contemporains,  est  un  des  plus  éminents  (qu'ait 
produits  la  i'ologue ,  a  fait  faire  ù  son  pays,  pendant  le  cours  de 
son  administration  sage  et  éclairée,  les  progrès  les  plus  surprenants, 
et  c'est  ii  ses  elforts,  unis  ù  ceux  du  prince  Lubecki,  que  le  royaume 
de  Pologne  (1)  a  dû  cette  prospérité  croissante  (^ui  contrastait  si  fort 
avec  la  barbarie  et  lu  misère  des  autres  Iltats  soumis  à  la  Russie.  Le 
titre  de  comte,  qui  avait  été  la  récompense  de  ses  services  et  qu'il 
honorait  plus  qu'il  n'eu  était  honoré ,  s'éteint  avec  la  mort  de 
l'unique  lili  c[u'il  a  laissé  et  qu'une  cruelle  maladie  mentale  a  voué 
au  célibat. 

LES  <;o.>rn;s  iios/r/K.NSKi. 

Le  nom  de  cette  famille  s'écrit  imliUereniraent  Moszczynski  et 
Moszczcnski,  mais  elle  a  adopté  de  préférence  cette  dernière  ortho- 
graphe. Elle  a  son  berceau  dans  l'ancien  palatinat  d'Iiiouroclaw  où 
est  située  la  terre  de  Mos^czyuy  qui  lui  a  douné  son  nom,  sOus 
lequel  cette  maison  est  très  anciennement  connue,  puisque  sur  un 
édit  du  roi  Casiiuir  III,  le  (Ir.iud,  de  l'année  M.")?,  on  trouve  déjà 
la  signature  de  Pierre  de  Moszczyny,  sénateur  castellan  de  Dobrzyn. 
André  de  Moszczyny-Mos/czeuski,  dernier  palatin  d'Inowroclaw,  fut 
créé  comte  prussien  par  le  roi  Frédéric-Guillaume  II,  en  l'année 
178S,  avec  le  droit  de  transmettre  ce  titre  à  sa  descendance  directe. 


(1)  La  luculion  HuyaiDite  du  PulwjiKe  ilcbiioe  loujuurs  la  iiorlioo  Je  li  PoIo<;dc  loiube» 
en  parl;ii.'cirKiii|)crt'ur  Je  Uussie  cl  (luuci'lui-ci,  aiu  UTnas  du  r,iiii;,Tos  do  Vienne,  posic- 
dait  i  litre  do  f{oi/iui)if  ludoiJi-nJant,  ayant  son  adnwniitralioii  iiatiooalu  cl  disliiicle. 
Les  révolutions  ditruiacnt  m.iis  ne  rtcdiiieiil  pas!  La  l'olu^iio  a  Joiiinj  un  nouvel  l'ieiiiplfl 
de  ci'lte  insle  vorilL'.'  En  consfiiucuca  du  suuloveir.enl  do  1830,  ille  a  perdu  sa  prospcrito 
«l  ses  fraoi  liisei  et  ic  vuit  dosci'iidui.'  :iii  niveau  des  aulrr,  pro>uurj  moscovites. 


>L 


.,'  il 


:i 


122  NOTICES 

Cette  famille,  qui  est  issue  de  la  maison  de  Nali'HCz-seconJe,  dont 
l'orijjine  est  rapportée  à  l'article  des  comtes  Midachowbki,  s'est  divisée 
précédemment  eu  un  grand  nombre  de  branches  qui  ne  sont  pas  com- 
talcb  et  dont  les  unes  puisùdcut  des  propriétés  dans  la  Polo;jiie-prus- 
sienne  et  d'autres  dans  le  royaume  de  Cjallcie. 

LES    C03ITES    >\I.E>CZ    DE    MOSZ.NA-.1IOS7  Y>SK  I. 

Deux  familles  ont  porté  ce  dernier  nom  en  Pologne.  La  première, 
qui  tirait  son  origine  des  comtes  de  Bnin,  de  la  maison  de  Lodzia, 
s'est  consacrée,  dès  les  ti-nips  les  plus  reculés,  au  service  des  armes, 
dans  lesquelles  elle  a  acquis  une  juste  célébrité,  et  s'est  éteinte  depuis 
très  longtemps.  La  seconde,  qui  est  l'objet  de  cet  article,  descend  de 
la  maison  de  Nalc/icc-dfiixiei/K.'  et  a  pris  sou  nom  de  la  seigneurie 
de  Moszna,  située  dans  le  palatiiiat  de  Lublin.  C'c-st  surtout  sous  le 
règne  des  deux  Auguste  de  Saxe  que  cette  famille  s'est  élevée.  Jean 
de  Moszna-Mosz}  iiski ,  grand-trésorier  de  la  Couronne,  décédé  eu 
1737,  laissa  de  sou  union,  avec  Frédcrique-Alexandrine,  comtesse 
de  Cosel  (1),  fdle  naturelle  d'Auguste  II,  dit  le  Fort,  électeur  de 
Saxe  et  roi  de  Pologne,  deux  (ils,  dont  l'aîné,  Auguste,  grand-pane- 
tier  de  la  Couronne,  mourut  en  17S2;  le  second,  Frédéric,  d'abord 
graud-référendaire  de  Lithuanie,  ensuite  dernier  grand-maréchal  de 
la  Couronne  en  1793,  se  lit  remarquer,  à  la  diète  de  178S  ("2),  par  sou 
Jidhésion  ii  la  Constitution  du  3  mai,  et  ses  efforts  pour  faire  triom- 
pher la  cause  de  l'indépendance  de  la  Pologne,  dans  un  moment  où 
le  plus  grand  nombre  des  plus  riches  seigneurs  du  pays  y  appelaient 
les  armées  étrangères  pour  le  leur  livrer  en  échange  d'un  argent  cor- 
rupteur et  d'honneurs  serviles  !  Tous  deux  reçurent  du  roi  Fré- 
déric-Augnste  lit,    électeur   de   Saxe,   le  titre  de  comte.    Mais   le 


(i)  Ellttétail  ùWn  oalurelle  du  roi  .\ui{u«le  II  cl  de  la  colébra  Auau  CousUoc*  de  Brock- 

Jorf,  Cûiiile5se  Je  Coi-:\. 

(2j  Ct'UH  Dieti!,  qui  Jura  qu.ilrf  ans,  se  prolooijea  jujqu'i<ii  17'J1.  La  conilUutioo  du 
3  uiji  élaU  90Q  u^u'rv. 


SLR  LES  FAMILLES  NOIILES  liE  LA  POLOGNE.  123 

second  étant  décédé  sans  postérité  mâle,  il  n'y  eut  que  le  fils  unique 
du  premier,  le  comte  Jean,  qui  hérila  de  ce  titre. 

'*'*^  LES    COMTES    MYCIKl.SKI. 

Ils  tireut  leur  origine  de  la  maison  de  Dolfiiga,  dont  sont  égale- 
ment sortis  les  comtes  Mostowski.  La  terre  de  Mycielin,  qu'ils  ont 
possédée,  a  donné  naissance  au  nom  de  Mycielski.  Cette  famille, 
d'ancienne  noblesse,  a  toujours  tenu  un  rang  honorable  dans  le  pala- 
tinat  de  Poseu  où  étaient  situées  ses  priueipales  possessions.  Daud 
les  derniers  temps,  cette  famille  s'est  di\isée  en  deux  Ijrancbes.  Michel 
Staroste  de  Konin  a  formé  la  première.  Ayant  épousé  une  personne 
de  classe  inférieure,  dont  il  avait  déjà  eu  plusieurs  enfants  avant  le 
mariage,  pour  assurer  leur  position  et  la  rendre  inattaquable  par  les 
enfants  nés  postérieurement,  il  sollicita  el  obtint  pour  eux  du  roi  de 
Prusse,  en  1818,  leur  nomination  au  titre  de  comtc;  ce  diplôme 
entraînait  en  môme  temps  la  légilimiilion  île  leurs  droits.  Dans 
l'autre  branche,  le  comte  Joseph,  qui  fut  longtemps  attaché  à  la 
chancellerie  du  grand-duc  Constantin  de  Russie,  généralissime  de 
l'armé-c  polonaise,  et  qui  était  alors  apprécié  dans  le  monde  pour 
sa  belle  figure  et  ses  manières  élégantes,  obtint  le  même  titre 
en  1842. 

LKS    K.M.V/;    0(;i.NSKI. 

Cette  famille,  qui  a  acquis  une  grande  illustration  dans  les  deux 
derniers  siècles,  surtout  en  Lithuanie,  est  issue  de  liuri/h,  duc  de 
Russie,  et  sort  de  la  branche  des  Kniaz  de  Kozclsk.  Cette  origine  a 
toujours  été  reconnue  par  les  actes  oliicicls  des  diètes  et  des  rois  de 
Pologne,  et  voilà  pourquoi  ou  trouve  ses  rejetons  mentionnés  sous 
le  nom  de  :  Ogimki  de  Ko:elsk.  Les  Pitzi/iui,  dont  il  sera  fait  men- 
tion jjlus  loin,  ne  sont  qu'un  rameau  détaché  do  la  même  famille. 
Le  premier  de  cette  maison,  dont   le  nom  parait  eu  Lithuanie,  fut 


.Kf^l   ,13 


124  ^^  NOTICES  m 

Mathieu  Kniaz  Og^nski,  Starostc  de  Wilna  (l).  Depuis  ce  temps,  le 
nom  il'Oginski  se  retrouve  avec  éclat  dans  toutes  les  luttes  contre 
les  Kusses,  les  Suédois  et  les  Turcs.  Ceux  qui  tuarquéreul  le  plus, 
furent  :  Alexandre,  Castellan  de  Trocki ,  mort  en  1G53;  Miutin, 
grand-chancellier  de  LitLuanic,  qui  fut  adjoint  au  palatin  de  Poscn  ; 
Christophe  GrzymuUowski,  qui  conclut  avec  le  Czar  LLOscovite  la 
paix  de  168U  qui  stipulait  une  alliance /i^r/;///<e//ef  entre  les  deux 
pays  !  Au  moment  où  la  Poloi^ne,  épuisée  par  les  guerres  et  les  dis- 
cordes intestines  du  règne  de  Sobieski,  succombait  aux  déchirements 
que  provoquaient  à  l'intérieur  des  ambitions  insatiables,  cette  paix 
fut  considérée  comme  un  événement  des  plus  heureux  et  qui  faisait 
grand  honneur  à  l'habileté  des  plénipotentiaires;  Gréjjûire,  grand- 
général  (Ilctman)  de  Lithuanie,  s'opposa,  en  1701,  avec  succès,  à  la 
faction  formée  par  la  famille  Sapieha,  qui,  dans  des  vues  d'ambi- 
tion, trahissait  sa  patrie  et  en  ouvrait  les  portes  à  l'armée  suédoise, 
commandée  par  Charles  XII.  Ce  citoyen,  dévoue  à  son  pays  et  à  sou 
roi,  finit  ses  jours  eu  1709,  regretté  par  tous  Ks  patriotes  mnctres; 
enfin,  Michel-Casimir  se  fit  connaître  par  une  vie  aventureuse  ù  sou 
début,  mais  terminée  dans  d'utiles  entreprises.  Doué  d'une  figure 
remarquable,  il  fut  choisi  par  le  parti  anti-russe  (2)  pour  être  opposé 
à  Stanislas  Poniatowski,  comme  compétiteur  au  trône,  alors  (jue  la 
couronne  de  Pologne  était  au  pouvoir  de  l'impératrice  Catherine  II, 
qui  en  disposait  à  sa  fantaisie  comme  d'un  prix  de  beauté!  Oginski 
partit  pour  Pétersbourg,  mais  ne  sut  pas  l'emporter  sur  son  con- 
current, quoiqu'il  acquît  sullisamment  les  bonnti  grâces  de  Calhtrine 
pour  être  nommé  d'emblée  Grand-Hetman  de  Lithuanie,  en  1704. 
Il  profita  de  cet  emploi,  qui  le  mettait  ù  la  tète  de  l'armée  lithua- 
nienne, pour  s'unir  ù  lu  confédération  de  Bar  et  lutter  avec  les  forces 


({)  Il  porUil  (iroiir^-fiienl  le  lUrc  Je  :  V.ywHU  île  Wilna,  foueliou  qui  ii'eiijlail  ■ju'cii 
Lithuanie  el  torrcàponJail  X  pru  firr»  ,i  telle  île  Slnrosi. 

Ci)  On  l'appi'lail  le  p-irli  des  l'.ilrioiei,  il  a»aii  M  ilailio»  Ai  el  Mokruuoiïski  pour  clu'f». 
le  parti  Husse  oii  Je  l'oiiialow^ki  f(ail  iliri^'é  par  les  (^zarlorji^ki.  Li'  prciH'T  espcrail  i^uo 
•i  Utjiuiiki  obleiiail  la  Couronne,  il  saurait  par  rciier;,ie  de  suu  cjraclcre  5U  Jibarraisi-f  Je 
l'iiillueucK  rubte,  Punialow^ki  nu  sut  pas  l>-  faire  ! 


SUR  LES  FAMILLES  NUlîLES  DE  L\  POLOGNE.  Ii3 

expirantes  de  la  Pologne  coutre  l'inHueaco  russe  et  pour  l'indépen- 
dance de  sa  patrie.  Il  fit  voir  par  là  ce  qu'il  eût  fait,  s'il  eût  été  roi  ! 
Sa  vie,  qu'il  avait  commencée  d'une  madicre  si  aventureuse  et  si 
romanesque,  fut  occupée  à  son  déclin  par  une  entreprise  des  plus 
bienfaisantes  pour  le  pays  :  il  fit  creuser  le  canal  Ogiuski,  qui  unit  le 
Niémen  au  Dnieper  (1),  et  établit  une  voie  directe  entre  la  Baltique 
et  la  mer  Noire,  entreprise  d'une  utilité  inuaciisc  dans  un  pays  d'une 
riche  production,  mais  maiiqunnt  absolumeiit  tK;  moyens  de  coramu- 
aication.  Les  décrets  des  dictes  et  des  confédciations,  en  particulier 
celui  de  1733,  avaient  reconnu  à  quelques  familles  issues  des  anciens 
souverains  de  fiilhunnie  et  de  Rusiie,  entre  autre  aussi  aux  Oginski, 
le  droit  de  porter  le  titre  de  Knia:,  (^u'on  confondait  eu  Pologne 
avec  celui  de  Prince  (2).  La  plupart  s'empressèrent  de  quitter  leur 
qualification  barbare  et  de  profiter  de  cet  écliange  :  de  là,  les  titres 
soi-disant  princiers  des  Czarlor\iski ,  des  W'uroiiiccki  ,  des  San- 
guszko,  etc...,  avant  qu'ils  n'eussent  obtenu  des  titres  étrangers. 
Les  Ogiubki,  au  contraire,  mirent  leur  gloire  à  garder  leur  vieille 
qualification,  et,  en  182  t,  lors  de  la  grande  vérification  des  titres 
dans  la  Pologne-russe,  Thadée  et  Frauc/ois-Xavier  Ogiuski  furent 
confirmés  dans  leur  qualité  de  Knia:. 

LES    CO.'tfTES    TOl'OH     I)'<)SS<H.I  \-<)SSOLl>SK  I . 

Tout  ce  ([u'une  lumille  [unit  possédir  d'illustration  et  de  grandeur 
se  trouve  réuni  dans  la  maison  d'()ssoliu-(!)ssolinski.  A  l'antiquité  de 
son  extraction  elle  unit  la  plus  belle  célébrité  historique  et  elle  s'est 
également  illustrée  dans  le  métier  des  armes,  l'Église  et  les  conseils 
de  l'État.  Il  n'y  a  pas  en  Pologne  de  nom  plus  noble  et  plus  aristo- 


(1)  Proprottieiil  li  Szciara  nui  se  jolie  dans  le  .Nioinen  et  la  JasiolJj  i|ui  coulo  »erj  le 
Dnieper. 

'i)  Le  lilre  de  Kniai  clail  la  i|iialilicaliun  usiUc  en  Husiiii  pour  les  Dûiiibrcui  Jc:>i:ca- 
dants  (1^3  aiicioui  souverains  russes  el  lilliu.uiiens.  En  pulonaii  on  emplu)ait  indiiTerein- 
nieot  le  lilre  de  .Via.:t'  pour  dèsii^ner  les  Kniai  comme  Ici  prioofs.  Ll>  Kuiai  proiileri'nl 
Jfl  ee  doubl-j  sens  pour  s'arroger  le  Ulre  Je  ^/rimes. 


126  NOTICES 

cratique.  Son  origine  remonte  au  berceau  de  celte  mouarchie  et  se 
perd  dans  la  nuit  des  Icnipa.  Elle  a  une  souche  commune  avec  la 
puissante  et  célèbre  maison  éteinte  des  comtes  de  Tenczyn  (1);  l'une 
et  l'autre  sont  di.'s  rameaux  de  l'antique  famille  des  Topor,  dout  les 
rejetons  ont  adopte,  suivant  leurs  possessions,  grand  nombre  de  sur- 
noms divers.  Le  premier  auteur  connu  de  cette  grande  maison  fut 
Walcer  Topor,  comte  de  Tvniec,  ([ui  vivait  à  la  tin  du  x^  siècle.  Une 
tradition  raconte  qu'ayant  enlevé  une  princesse  du  sang  royal  de 
France,  il  la  ramena  en  Pologne.  Elle  ne  lui  resta  point  longtemps 
fidèle,  et,  de  concert  avec  son  amant  Wislimir,  elle  le  surprit,  le  fit 
charger  de  chaînes  et  le  retint  pri-unuier  dans  un  cachot.  Ktant  par- 
venu à  recouvrer  sa  liberté,  Walcer  les  lit  périr  tous  les  deux,  fit  ense- 
velir le  corps  de  sa  femme  dans  le  mur  de  son  château  de  Vislice,  et 
pour  perpétuer  la  mémoire  de  sa  vengeance,  il  lit  sculpter  dans  la 
pierre  l'image  de  cette  é})ousc  coupable.  Au  .Kill*  siècle,  cette  tète  se 
voyait  encore  soitant  de  son  sépulcre  et  donnait  l'épouvante  aui 
femmes  qui  auraient  été  tentées  de  mal  faire.  Un  descendant  de 
Walcer,  Lambert  Topor,  surnommé  Zula,  fut  le  premier  évêque  de 
Cracovie  de  race  polonaise,  eu  l'an  lOGO  (2).  Il  fut,  sur  ce  siège,  le 
prédécesseur  de  saint  Stanislas,  qu'il  avait  lui-même  désigné  pour 
son  successeur.  Sicciceh  Topor,  comte  de  Przeginia,  était  en  10 82, 
palatin,  et  Etienne,  en  112U,  Castellan  de  Cracovie.  Sulck  et  Zcgotta 
(Ignace)  (3)  se  succédèrent  dans  cette  même  dignité  jusqu'en  1290. 
Un  des  fils  de  ce  dernier,  Xawoj,  en  1325,  également  Castellan  de 
Cracovie,  recjut  en  partage  le  château  de  Tencziju  et  devint  la  souche 
des  comtes  de  ce  nom  ;  son  frère  Jaszko  ou  Jean  fonda  la  ville  d'Os- 
3olin,  dont  il  adopta  le  nom,  qu'il  transmit  à  ses  descendants.  Cette 
nombreuse  et  puissante  maison  (pji  ne  s'écarta  jamais  du  chemin  de 
l'honneur  et  ilu  devoir,  était  tellement  jalouse  de  conserver  intacte 


(t)  Une  branche,  UH-on,  s'en  i'>t  con>i'rvco  en  Silésie. 

Ci)  Joïi)u'l  cfltrt  cii.)i|iii'  II'  baiiil  iii-^c  av.iii  toujours  envoyé  d''»  prelaU  d'Italie  pour 
ocfupor  fcl  é»éfliL'  iniiiorl.inl. 

l3)  Co  nom  vient  do  sainl  l:^nact',  i-»»"iuf  d'Aiilioi  hc,  lujrljriî*  l'in  |(>7  Ju.N   .S.  J   l^ 


SUR  LES  FAMILLES  NUItLES  DE  LA   l'dLOCNE.  t27 

la  pureté  de  sa  rf^nommée,  qu'elle  établit  un  tribunal  de  famille  pour 
punir  à  l'instant  tout  membre  qui  s'écarterait  de  son  devoir,  atiu 
qu'aucune  faute  ne  restât  impunie  et  que  le  nom  ne  fût  point  terni 
par  un  jugement  public.  Non  loin  de  Cracovie,  s'élevait  une  tour 
appelée  «  la  Tour  de  Dorothée  ;  •  elle  était  le  monument  d'une  de  ces 
anciennes  sentences  de  famille;  c'est  là  que  Dorothée  do  Tcnozyn, 
détenue  jusqu'à  su  mort  dans  une  dure  captivité,  expia  des  fautes 
pour  lestjuellcs  de  nos  jours  on  est  plus  indulgent  !  Au  reste,  daus 
cette  sévère  et  noble  famille,  les  laules  étaient  rares,  et  ce  tribunal 
domestique  avait  rarement  à  sévir  :  qu'il  en  aurait  été  autrement 
dans  la  plupart  des  autres  familles  puissantes,  si  elles  avaient  imité 
cette  salutaire  institution.  Cela  les  aurait  sans  doute  préservées  des 
tristes  écarts  où  ellts  sont  tombées,  sans  quoi  les  juges  n'auraient 
pad  pu  suffire  aux  coupables!  Tant  que  cette  illustre  maison  de 
Tenczyn  a  existé,  elle  a  incontestablement  occupé  le  premier  rang 
parmi  les  familles  de  la  noblesse  de  Pologne;  elle  l'occupait,  par  le 
triple  droit  de  son  antiquité,  de  la  grandeur  de  ses  str\ii.e3  et  de  son 
inaltérable  fidélité  à  sa  patrie  et  à  ses  roi;.  La  branche  d'Ossoliii  qui, 
à  l'extinction  de  celle  de  Tenczyn,  fut  appelée  à  recueillir  son  héri- 
tage et  son  nom,  s'en  est  montrée  digne.  Elle  aussi  a  produit  des 
hommes  de  talent  qui  ont  tidélenient  servi  et  défendu  leur  patrie. 

Il  ne  serait  pas  possible,  dans  les  limites  restreintes  de  cet  article, 
de  nommer  tous  les  personnages  éminents  que  cette  famille  a  donnés 
au  pays.  Contentons-nous  de  cilci  Jean  d'Ossolin,  castillan  de 
Radom,  qui  fut,  en  1431-,  un  des  tuteurs  du  jeune  Ladislas  III, 
auquel  ses  elforts  unis  ii  ceux,  du  cardinal  Olesnicki,  son  oncle,  con- 
servèrent la  couronne  (1).  Jean  Zbigniew  d'Ossoliii,  palatin  de  Scn- 
doniir,  s'est  ai:(|uii  une  belle  page  dans  riiisloire  par  son  dévouement 


(1)  Ladislas  fi'avaU  nue  lOaiisi  lt)ri((u'il  fiil  coiironiio:  un  yranj  (iirli  s'y  opposail  ri 
loulail  uu  autre  roi,  maitjre  ki  sacrilicos  que  L.Klulas  Ja<ii;lliir(  .ivail  f.iils  pour  a^^url•r  U 
Couronne  i  soq  lilj.  Li's  l'iTorts  cl  la  iidi'lite  d'DIfsnuLi  i-l  irU:>>olinbki,  (uUuri  du  juuiie 
jinnco,  lnoni|)lieruiil  J.'  ces  ()l)3lai:lrs  et  ils  lireiii  |)roclaMicr  LadiAlat  à  la  Uii'tc  de  l'osoa  on 
143^.  C't'il  eu  \\\in\ii  inunc  roi  i|ui,  rr;.'ii.int  eu  rmimu  ti'uipi  sur  la  l|i)n^ru<,  |>ùril  si  inallicu- 
reukoineiit  A  la  batailh'  Ji*  Varna  cti  IV'tV. 


128  NOTICKS 

et  sa  fidélité  à  la  persoiiue  de  son  roi,  dans  un  temps  où  déjà,  en 
Poloi,'ne,  l'intérêt  était  tout,  le  devoir  peu  de  clioîe!  Lors  de  la  diutc 
qui  fut  tenue  en  1592  (elle  re(;ut  le  nom  tristement  mémorable  de 
Bièle  d'ini/iiinition!)  Jean  Zamoyski,  grand  général  de  la  Couronne, 
à  la  tête  d'une  partie  nombreuse  de  la  noblesse,  souleva  contre  Sigis- 
mond  III  les  plus  graves  aocusationa ,  et  cette  assemblée  législative 
se  transforma  tout  à  coup  en  un  tribunal  tl'inquiisition  contre  la  per- 
sonne royale  (1).  Dans  cette  occasion,  Ûssolinski  prit  avec  chaleur 
la  défense  de  son  roi  et  fit  rentrer,  par  sou  influence  et  In  généreuse 
éloquence  de  sa  parole,  grand  nombre  de  ses  adversaires  dans  le  parti 
de  Sigismond.  La  Dicte  ayant  cependant  été  rompue  par  le  reste  dea 
mécontents  sans  (|u'on  fi\t  parvenu  à  un  accouimodement,  la  guerre 
civile  allait  éclater;  les  deux  camps  se  trouvèrent  en  présence  dans 
les  plaines  de  Janowiec,  et  la  lutte  allait  commencer,  lorsque  Zlji- 
.gniew  Ossolinski,  au  riscpie  de  sa  vie,  se  rend  dans  le  camp  des 
révoltés  et  leur  peint  d'une  manière  si  saisissante  la  grandeur  de  leur 
crime  envers  leur  souverain  et  leur  patrie,  qu'ils  se  soumettent  au 
roi,  qui,  de  son  côté,  avec  la  f.iiblcsie  cjui  de  tout  temps  fit  son  mal- 
heur, pardonna  et  fit  des  concessions.  Mais,  du  moins,  la  Pologne 
dut  aux  nobles  efforts  d'Ossolinski  de  voir  unt  foin  Je  moins  le  sang 
répandu  dans  une  guerre  impie!  Le  plus  grand  homme  qui  illustra 
cette  noble  maison  fut  sans  contredit  George  d'Ossolin  et  de 
Tenczyn  (2),  grand-chaucelier  delà  Couronne,  qui  fut  l'ami  du  roi 
Ladislas  IV,  que  son  appui  avait  contribué  ù  faire  monter  sur  le 


(1)  Jean  Zaïuuyski,  granJ-^iùiiL-ral  et  ^TanJ-eliancclior  du  la  Couronne,  riuoique  Jjuil-  Je 
grandes  i|ii:iliU"s,  élail  d'une  liunioiir  liaulaine,  aiiibilu-use  cl  ilo^poniiue  qui  lernissail  ce 
Krafid  caractoru.  Aciouluiiic  suus  le  rr^Tio  (ireciilenl ,  J'ttiermi-  Halliury ,  qui  se  rip^iail 
enlieieiiu'iil  sur  lui,  à  t;nunTni;r  en  iiiailro  ,  il  no  |<ul  >u|j|'i)rli'r  <le  vuir  ion  influriice 
diiMinuiT  iiHis  Si,;i3rii<jnil  111  et  s.Kiroilre  eelle  de  quelques  aiilres.  Irrilo  de  ce  que  le  roi 
a»aild()nn6  les  sceaux  i  Ji'an,  corn  le  de  Tarnow,  landij  qU'ilavuil  recoiiiuiande  Pierre  Tjlicki 
pour  cet  i?in|j|oi,  ul  surlout  du  ce  que  le  roi  \uulail  épouser  une  an  liiduclie^se  en  depil  Utt 
ses  cunselh  lonjour^  liaiii'ux  (mur  la  iiiai>uii  d'Aulnche,  il  ni  mil  1  la  lete  des  inecuiileiits, 
toujuiiD  nombreux  en  Pulo^'ne,  cl  aceii.-a  le  roi  en  (ileiiii)  Diele  de  Iraliir  le  pays  l'i  de 
»ouloir  le  lurer  a  rempi  fur.  (;'esl  A  celte  occasion  qu'U>>ulinAi  |iiilsi  nobliineul  la 
dereiiio  du  suii  sOU  wrain  et  fut  soutenu  daiii  cet  le  belle  l.iclie  |iar  André  Opalen^ki. 

[t)  La  braiiflio  ilo  coiiiU'j  île  lenciyn  sel.iiil  éteinte  en  JGJl,  leur»  bicni  Cl  leurs  lilroi 
piissérenl  ïui  |>lui  proclics  cull.ileraui,  aui  0:>so|iiiiki. 


SUR  LES  FAMILI.KS  NOni.KS  DF,  I.A  POLOGNE.  129 

trône.  Ses  diverses  ambassades  couronnées  de  succès  et  accomplies 
avec  une  pompe  jusqu'alors  inconnue,  l'ont  rendu  célèbre.  Son  entrée 
en  1G33,  à  Rome,  où  il  avait  été  envoyé  pour  nolitîer  l'avènement 
au  trône  du  roi  Ladislas  et  obtenir  la  sanctiou  du  pape  pour  les  res- 
trictions qu'on  voulait  mettre  au  pouvoir  exliorbilaut  du  clergé  eu 
Pologne,  a  servi  par  sa  maguiticeiice  royale  de  thème  aux  écrivains 
du  temps,  et  le  burin  de  DoUubela  en  a  perpétué  le  souvenir  (I). 
En  1636,  il  fut  ambassadeur  ù  la  Diète  d'élection  de  Ilatisbonne,  et 
Ferdinand  III  dut  en  grande  partie  le  trône  impérial  à  ses  recom- 
mandations. Précédemment,  il  avait  été  gouverneur  de  la  Prusse, 
chassa  les  Suédois  des  places  qu'ils  y  occupaient  et  conclut  enfin  avec 
eux,  en  1635,  lu  paix  de  Slumsdorf  (2).  A  l'instar  des  autres  pays, 
il  donna  l'idée  d'établir  en  Pologne  un  ordre  de  chevalerie,  celui  de 
la  Vierge  immaculée  (3).  Il  fit  consentir  le  roi  à  ce  projet  et  dressa 
les  statuts  de  l'ordre,  qui  furent  approuvés  par  le  pape.  Lorsqu'il 
s'agit  d'obtenir  l'approbation  de  la  Diète,  elle  t/ouva  dans  cette 
institution  une  atteinte  ix  l'égalitc  de  la  noblesse,  et,  excitée  par  le 
parti  des  mécontents  (ceux  qui  n'avaient  pas  le  crédit  et  le  pouvoir 
l'étaient  toujours  en  Pologne),  elle  répondit  à  cette  proposition  en 
redoublant  la  sévérité  des  anciennes  lois  jagelloniennes  contre  les 
titres  et  toutes  les  distinctions  (4),  lois  qui  n'avaient  pas  cessé  d'être 
violées  depuis  leur  établissement  et  qui  ne  cuasà'cut  de  l'être  jusqu'à 
la  chute  de  la  Pologne!  Tant  il  est  vrai  qu'elles  n'étaient  pas  con- 
forme au   caractère   national,  et   qu'elles  n'étaient   point   nées   de 

(1)  Entre  autres  pnidiyalitoi ,  se»  clirviux  et  ceui  do  sa  suite  porliirnl  Jes  Wn  en  or  et 
eu  aro'cul,  i[iii  >o  di'l.ich.-iii;nt  en  inarch.int ,  à  U  grande  satialailion  du  peuple  de  Konie, 
qui  It'j  r.unassuil  avecempressciaeiit. 

(2)  Par  cette  paix,  qui  devait  durer  -.'G  ans,  les  Sui-dois  s'eiiga^caient  à  e»acunr  toute  la 
Prusse  et  à  no  ^ariler  ipi'uiie  partie  de  l.t  Li*onie. 

(3)  Ladislas,  M  bn  f  eu  le  M:uri  ^  Lokiclei.  ) ,  a^ait  déji  institue  en  Tlii  l'ordre  de  IWifle 
blanc,  que  l'eapril  d'egalito  ou  plulOt  d'envie  de  la  iioblraso  itoulTa  de>  iOn  lustilutiou.  Il 
De  fut  renouvelé  (|ue  par  Frèdéric-Auguile  II  en  1713 

(4)  Ces  lois  déclaraient  infâme  quiconque  reclierchcrail  un  titre  elran);'^r.  Cela  n'einpé- 
cba  ci  le^  fliodkiewicz,  ni  les  Jablono«ski,  m  les  Krasicki,  ni  les  Kra:>inski,  ni  les  LuLi>- 
Diirski,  ni  l's  Radiiwill,  ni  lesSapieba,  m  tant  d'autres,  de  sulluitir  il  de  pi.rlir  dei  titres 
obtenus  de  l'empereur!  Nulle  part  coinmc  eo  Pologne  on  n"a  de  j.iluui  de  l'tijulUi  et  nulle 
part  elle  ne  fut  violée  plus  elTrootémenl  ! 


130  NOTICES 

l'aiiiour  de  l'cj^iilité,  mais  bien  du  sentiment  d'envie  des  uns  envers 
les  autres!  —  Homme  d'État  prévoyant,  George  Ossolinski  voulut, 
de  concert  avec  le  roi,  former  des  alliances  avec  le  Saint-Siège,  la 
républi(|ue  de  Veuise  et  le  luin  des  Kozac[ues,  pour  s'opposer  à  la 
puissance  croissante  de  la  Turquie,  menaçante  pour  l'Europe  chré- 
tienne; il  projeta  des  réformes  salutaires  à  l'intérieur,  qui  devaient 
fortifier  l'autorité  royale  et  mettre  un  frein  à  la  licence  déréglée  de  la 
noblesse.  Tous  ces  plans  salutaires  pour  le  pays  échouèrent  devant 
l'esprit  de  révolte  de  la  Diète  de  1G4G  (1).  Elle  restreignit  au  con- 
traire et  affaiblit  encore  l'autorité  royale,  qui  ne  fut  plus  qu'une 
ombre  qui  cessa  entièrement  d'exister  sous  le  règne  suivant!  El 
Ladislas  finit  en  IC IS,  dans  l'amertume,  sa  vie  malheureuse,  pour 
faire  place  au  règne  plus  malheureux  encore  de  son  frère  Jean  Casi- 
mir. George  d'Ossolin  ne  survécut  que  peu  d'années  au  roi  qu'il  avait 
si  fidèlement  servi  et  mourut  en  1G50.  Le  pape  Urbain  VIII  d'abord, 
puis  l'empereur  Ferdinand  II,  le  créèrent  duc  et  prince  d'Ossolin, 
titre  qui  devait  s'hériter  dans  sa  postérité  directe  et  masculine,  mais 
qui  s'éteignit  avec  lui,  car  son  fils  uni(iue  le  précéda  dans  la  tombe 
sans  laisser  d'héritier.  —  Un  autre  rameau  a  prolongé  son  existence 
jus([u'à  nos  jours.  De  lui  sortit  le  comte  Joseph  Maximilien  Ossu- 
linski,  homme  aussi  distingue  par  sou  caractère  que  par  la  culture 
de  sou  esprit;  il  était  dans  son  pays  le  protecteur  des  lettres  et  en 
même  temps  bibliophile  éclairé.  A)ant  réuni  une  bibliothèque  nom- 
breuse et  choisie,  il  voulut  eu  faire  j)rotiter  ses  compatriotes  et  fonda, 
en  1823,  à  Léopol,  l'institut  publie  connu  sous  le  nom  de  Biblio- 
thèque Ossolinski,  qu'il  dota  richement.  Le  tleruier  rejeton  mâle 
qui  a  porté  cet  illustre  nom  a  été  le  comte  Victor  Ossolinski,  qui  a 
tristement  terminé  cette  longue  suite  d'hommes  distingués  qui   se 


(I)  Les  ri'bûlultons  iln  celle  Dii  le  ijlérenl  au  roi  lu  droit  Je  conclure  dij  Irailés  ou  île» 
alliances  ou  du  déclarer  l.i  |.'uorre  sans  l'asventiuii'iil  prculalde  Jc>  Klals.  Le  roi  no  put 
garder  ious  Ici  armes  <|u'uiic  Iroup"  de  1,-JOO  biiiiiniej  cl  u"  de>ail  rùumr  l'arniéo  ijuavec 
la  perniis->ion  de  la  Dicle  !  On  lui  ola  niéuic  le  droit  do  voyager  à  i'ctranijcr  sans  une  per- 
mission spi'cule  des  Élat»:  on  craignait  sans  duule  qu'il  ue  quillàl  le  pay»  pour  n"y  plus 
revenir! 


SUK  LES  FAMILLES  NuliLEb  DE  LA  l'ULUi.NE.  131 

sont  succcclé  dutis  sa  famille.  D'un  esprit  cullivû  mais  bizarre  ,  il 
n'a  jamais  su  porter  dignement  le  farJeaii  du  lieau  nom  dont  il  était 
le  dernier  héritier  mâle  (1). 

LKS    COMTES    U'OSTKOKOG. 

C'est  là  encore  une  des  familles  les  plus  uoblcs  et  les  plus  ancien- 
nement illustres  de  la  l'ologne,  (jui,  surtout  dans  les  premiers  temps 
de  la  monarchie,  sous  la  dynastie  des  Piast,  aconit  une  luiuie  impor- 
tance et  rendit  de  grands  services  (2).  Elle  est  issue  de  la  maison  de 
Nalencz-deuxième  (3),  et  en  est  sans  contredit  le  plus  brillant 
rameau.  Nous  avons  parlé  précédemment  de  l'oiiginede  cette  maison 
Nalencz  (4).  Le  premier  qui  adopta  le  nom  d'Oatrorog  et  qui  donna 
naissance  à  cette  branche,  fut  Dobrogost  (Bonaventure)  Ostrorog 
de  Szamotuly,    palatin  de   Posen,  eu   1220,   et  l'un  des  guerriers 


(1)  Pour  donner  une  iJce  ild  Id  Ie^i:ri'li5  coiipalilo  île  iiuriirs  qu'a*  ail  iiilillrt'C  on  Pologne 
riu.llûLioii  pLTiiicii'iisp  ,\ci  Ub.i^'os  cl  iIl'  l'e.iiiiit  fimiiais,  ou  p-ut  hIit  uiu'  [jarulo  de  lui 
(ju'il  5L'  plaiM.iit  i  racoiilur  publiiiuenR-iil  cdimmu'  un  Irait  d'i'>|iril.  La  t'unlo-isi;,  foninie 
auaii  belle  que  dislin>;uee  de  luule  f.iiuii,  jO  Ml  l'un  eo  par  lei  de^luiiU  cl  les  cha,'ri(i3  (]un 
lui  donii.iil  une  uiii.ui  jj  in.il  assorlio,  do  s»?  séparer  do  lui  et  d'aller  vivre  i  ParU.  Lo 
monde  dani  sa  inoeliancelé  lui  supposa  Inuiiedialemenl  une  liaison.  Son  mari  ï'ilant  ren- 
coDlié  dans  un  salon  aiec  Chonime  aii(|ii.'|  un  pièlail  celle  Loiiiie  fortune,  celui-ci  so  til 
pré^enler  au  ctunle  :  •  .\Liis  nous  no  sommes  élraïu'ers,  mon  cher  duc,  lui  dit  celui-fi, 
pQiS({ue  vous  èles  rainant  de  ma  feinnie  !  •  El  c'est  hiinieine  qui  racontait  coiiiine  un  inn 
mot  C'j  fait  vrai  ou  invente!  iju<'l  rapprocliemeiil  A  faire  entre  le  premier  auteur  et  le  der- 
nier rejeton  de  cilte  illuatrii  race!  Celui-ci  ne  sentait  même  pUis  qu'il  e.--t  des  iliOses  »ur 
lesquelles  on  se  tait  quand  oo  no  les  vongrt  pa»!  T>mlo  imitatioii  eiilraine  l'exa^-'i  ration  et 
les  Polonais  ont  aclicte  cher  le  nom  do  Fi^niraii  ita  .\iii\{  qu'on  s'esl  plu  i  leur  donner. 
S'il  <■>(  >  rai,  comme  on  l'.i  ilit,  qu'on  ne  ^e  r.ipprot  lie  que  p.ir  le>  t  icc:,,  il  eût  l)ien  mieiit 
valu  re>ter  l'uUinai»  cl  con-.erwr  la  rigide  probité  di'  jcs  ii.aurs  oriiîinaires! 

i.'i)  Il  est  a  ri'niarqu''r  quo  depuis  rawiieiin'iil  de^  Ja^elions  et  au'c  eux  depuis  l'inlro- 
duclion  d'i  la  Couronne  elecli>e  et  do  la  démoralisation  qui  en  lut  la  cunsciiuence,  les 
anciennes  familles  et  les  »  ie\i\  noms  disparaissent  de  plus  en  plus  de  la  scène  importante  dci 
affaires,  comme  s'il  leur  avait  ripugnc  do  ternir  leur  vieille  jjloire  en  occupant  des  cliar^'es 
qui  s'achetaient  par  de  l'ari-'ent  ou  do  Coupables  com[ilai>ancos  !  Des  uomsnouveaui  sur- 
Kissent,  surluut  ceui  de,  fimilles  lilliuaniennes,  qui,  n'a>anl  poiiil  do  passe  i  respeclrr,  so 
moiilrenl  moins  scrupuleuses.  On  a  beau  dire,  noblesse  obtiije  I 

(3)  La  maison  do  .Nalencz  deuxième  ayant  été  une  de  cilles  qui  ont  concède  lo  plus  fré- 
quemmerilses  armoiries  à  des  etranKors,  il  no  f.iul  pas  croiio  quo  lous  ceux  qui  on  porlool 
les  armes  soient  issusdo  citto  maison;  bi-aiaoup  d'entre  ou\  no  les  pussedeul  qu'en  verlu 
do  celte  sorle  d'adopliun  asn'i  usitée  en  Polo,.'ne,  pend.iiil  un  cerlain  temps.  .Mai»  U 
famille  d'0>lr.jrog  app.ulnnl  A  la  sonclie  ori^juiairo  do  cotte  lu.blo  iiuisuii. 

(i)  A  ('.irtitlo  dos  comtes  .Malacliowski,  do  la  maison  do  Nalonci  deiivieuio. 


132  NOTICKS 

célèbres  de  cette  époque.  La  seigneurie  de  Szamotuly  fut  louj^tcmpd 
la  propriété  desOstrorog;  elle  devint  ensuite  le  partage  exclusif 
d'un  de  ses  rejetons  qui  en  prit  le  nom  et  forma  ainsi  une  subdivi- 
sion de  cette  farailli;,  qui  devint  célèbre  sous  ces  deux  noms.  Tho- 
mas, Castellaii  de  Posen  et  Thomislas  son  fds,  échanson  du  roi 
Przcmyslas,  ayant  eu  à  se  plaindre  de  ce  prince,  entrèrent  dans  le 
complot  des  Margraves  de  Brandebourg  et  prirent  part,  avec  d'autres 
membres  de  la  famille  des  Nalencz,  au  meurtre  du  roi  eu  l'2'JC  (1). 
Parmi  les  châtiments  qui  furent  infligés  aux  coupables  pour  ce 
crime,  il  en  est  un  qui  n)érite  d'être  cité,  à  cause  de  sa  singularité,  et 
parce  qu'il  prouve  qu'à  cette  époque  les  peines  qui  frappaient  V/ioti- 
tieur,  étaient  considérées  comme  les  plus  sévères  :  il  fut  donc  interdit 
à  tous  ceux  de  la  maison  de  Nalenez-deuxième,  de  s'habiller  de 
vêtements  de  pourpre  et  de  se  mêler,  même  en  guerre,  aux  rangs  des 
autres  familles  nobles  (2).  Cette  défense  se  maintint  jusqu'au  règne 
de  Casimir  le  Grand,  le  dernier  des  Piast.  La  famille  des  Ostrorog 
expia,  du  reste,  par  les  grands  services  qu'elle  rendit  depuis  à  sou 
pays,  la  part  qu'elle  avait  prise  à  ce  crime.  Seudziwoï  d'Ostrorog, 
Palatin  de  Posen,  fut  un  des  guerriers  qui  se  distingua  le  plus  à  la 
célèbre  bataille  de  (iruneuald  et  Tanuenberg,  où  l'ordre  Teutoni(iue 
fut  vaincu  (1410).  Peu  de  temps  après,  il  remporta  la  victoire 
de  Kronowo  (3)  (Deutbchkrone),  qui  acheva  la  soumission  de  la 
Prusse  cl  dans  la([U(;lle  le  général  de  l'ordre,  Michel  Kiiebeumeister 
de  Sternberg,  fut  fait  prisonnier.  —  l^'udaut  l'interrègne  qui  suivit 


(1)  l'cnJanl  les  ilissoiisions  (|ui  3\ai(.'iil  diwio  les  princi-s  de  la  ni.iisnn  .loi  Fiait,  Im 
mariiiaves  de  Brandeliourj?  s'ilaiciil  eMi|iari"i  de  i|ue|i|ui'j  parlic»  do  la  MarcL'i  l't  vie  la 
l'oiiiiiraiiie,  qui  apiiarU'iiaii'fil  à  la  i'ulu^iic.  A>erlia  c|iif  Przrniy.ilas  so  pfrparail  i  leur 
reprendre  re*  provinci's,  iU  prolitùronl  du  riioiueiit  où  le  roi  so  lnrail  au  pbisir  du  la 
cliasso,  près  do  Ko^asen,  pour  l'asiai^iiicr  :  la  famillo  dos  Nalencz  les  aida  a  accouiplirfc 
mcurlre. 

(2)  Les  comtes  de  Czarnkow,  de  la  niaiioii  de  Xiilcnczprcviier,  prouvoronl  i  celle 
occasiuii  qu'ils  étaient  d'une  ori^'ine  diiïcrenle  et  étr.ini;ers  i  la  f.imillo  des  iVulmiCZ- 
(leuxii^me  ;  en  conseiiuoncc  de  quoi  lU  furent  eveiiipla  de  cette  ripiation. 

(3)  Cette  ville  fut  ainsi  noiiiinée  parce  qu'en  li-JH  ce  fui  U  que  Ladul.is  I.okielek  (lu  bref 
ou  le  nain),  en  revenant  d'une  canipa;.'ne  contre  la  l'riiise  el  la  Pomérauie,  fui  salue  par  le» 
eDvoyil'j  di'S  Etals,  ijui  lui  ajiuorlaii'iil  la  niaivulle  de  bOii  cicvalioii  au  Iriine  cl  le>  lusiiuet 
dû  la  scurerainetù. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  1.>5 

la  raoït  du  roi  Louis  d'Anjou,  Jean  d'Ostrorog  et  de  Szamotuly, 
Castellan  de  Kalisz,  fut  un  des  chefs  des  sanglantes  rivalités  entre  la 
maison  de  Nalencz  et  celle  de  Gr/.yniala,  que  Ladislas  Jagellon  eut 
tant  de  peine  à  calmer  (1332-l-i-31).  —  Stanislas  d'Qstrorog, 
palatin  de  Kalisz,  fut  créé  comte  par  l'empereur  Maximilicu  1", 
en  15 IG  (1).  Ce  fut  lui  qui  alla  à  ^lilan  chercher  Bonne  Sforza,  qui 
l'épousa  a^  nom  du  roi  Siijismond  I^f  et  qui  ramena  en  Pologne 
cette  reine,  qui  fut  d'abord  l'idole,  mais  bientôt  après,  rexccration 
de  ses  sujets!  Ce  fut  à  Jarob,  comte  d'Ostrorog,  général  de  Grande- 
Pologne  (2),  que  furent  confiées  par  les  ]ttat3,  la  garde  et  la  défense  du 
paya  pendant  rinterrègne  ([ui  suivit  la  mort  de  Sigismond-Auguste  II 
et  pendant  l'élection  orageuse  de  Henri  de  Valois  (Henri  III). 
Enfin,  lorsque  les  deux  généraux  de  la  Couronne,  Nicolas  et  Sta- 
nislas l'otocki  tomljùrent  tous  deux,  après  une  double  défaite,  en 
If)  tS,  entre  les  mains  des  Cosaques,  ce  furent  les  deux  frères,  Ladis- 
las Ostrorog,  palatin  de  Seiidoniir  et  Nicolas,  grand  échansou  de  la 
Couronne,  qui  furent  mis  avec  Alexandre  de  Koniecpole  ù  la  tête 
des  armées  du  royaume,  pour  s'opposer  aux  progrès  des  ennemis; 
Nicolas  se  rendit  célèbre  par  son  héroïque  défense  de  Zbaruz  (3).  Un 
rameau  de  cette  illustre  famille  s'e.-t  conservé  jusqu'à  nos  jours,  et 
en  1S21,  lors  de  la  vérification  des  titres  dans  le  rurjaume  Je  Polo- 
gne, Jean,  comte  d'Ostrorog,  fut  confirmé  dans  son  titre  héréditaire 
par  le  gouvernement  russe. 


(l)  Ou  siillioil.iit,  011  acro|it:»il  lus  litriM,  cl  on  clmlul  l.i  loi  >|iii  !(.■<  pn.liituit,  Ijiijnurs  i 
Il  condilioii  ili'  tic  iiuinl  L'ii  fiiro  mxio  l'ii  I'iiId^iio,  Jo  n'uii  dojuiro  aucune  prcrot;alive  el 
do  Di)  s'iMi  pjiiT  (|u'i  IVlranjk'er.' 

(il  C'ilail  li3  nom  que  proiiail  lo  Slaroale  de  l'oscii,  ijuj  rcritlait  la  justicn  au  nom  du  roi 
dans  lui  lul-ilioals  de  l'oii'u  tl  de  Kaliiz.  Proprt'iiu'iil  il  s'appi'lnl  ;  Slaroitu,  ç.'ru'r,il  do 
Crandf-l'oJOiîm',  et,  par  abrcviation,  iii'ti.'Tal  Je  Granilc  Pologne.  A  son  iiislar,  le  Slaroste 
de  CracùMo,  s'intiliila  gùncral  de  la  PeUle  Pologne;  celui  de  Podolie,  i,'enéral  dos  lerrei 
de  Pûdolie  ;  celui  d'!  I'rui«H,  général  des  terri'»  prussiennes. 

(3;  9,UX)  Polonais,  sous  les  orJrns  d'Oslroro.',  soutinrent  dans  Zbarai  un  sié^'u  Je  plu- 
sieurs moij  contre  •JO.OU'J  (io^aques  ut  T.irlare<,  suus  le  fameux  Chuiielnicki,  jusijuj  ce 
qu'ils  fussent  dega^'és  eu  IG-W,  par  le  roi  Jeaii-Casiniir. 


NOBLItSSI  FOLONUSI. 


ni 


154  NOTICES 

LKS    COMTES    n\>VI<:Z    u'OSTI\O^VO    OSTKO^YSKI. 

Il  est  ditHcilc  d'aJuictlre  pour  la  maison  de  Rawicz,  la  fable  d'uae 
origine  anglaise  (jui  n'a  pour  elle  ni  la  tradition,  ni  la  \raisem- 
blance.  Une  princesse  anglaise  dont  on  ignore  le  nom  aussi  bien  que 
l'époque,  aurait  été  jetée  en  pâture  à  un  ours,  par  son  frère  égale- 
ment anonyme.  L'ours,  plus  humain  que  ce  frère  dénaturé  et 
touché  des  grâces  de  la  jeune  fille,  loin  de  lui  faire  du  mal  s'étendit 
galamment  à  ses  pieds  en  signe  de  soumission.  La  princesse  ayant 
pris  place  sur  le  docile  animal,  sortit  triomphante  de  i'euccinte  où 
elle  devait  périr.  En  souvenir  de  cette  délivrance  miraculeuse,  sa 
descendance  prit  comme  armoiries,  l'ours  portant  la  princesse,  et 
rint  on  ne  sait  quand  ni  comment  s'établir  en  Pologne.  Il  y  a  trop 
de  vague  dans  cette  histoire  de  cirque  olympique  pour  qu'elle  puisse 
être  admise,  et  cette  ancienne  maison  n'a  pas  besoin  pour  se  faire 
valoir  de  cette  origine  fabuleuse  (1).  Dès  le  commencement  du 
IIII*  siècle,  cette  famille  a  eu  l'honneur  de  donner  le  jour  à  un  de 
ces  hommes  dout  le  souvenir  immortel  reste  dans  la  mémoire  des 
peuples  comme  un  type  de  dévouement  et  de  loyauté.  Cet  homme 
-dont  le  souvenir  a  survécu  uiéme  ù  la  destruction  de  sa  patrie,  est 
le  célèbre  Goworek,  palatin  de  Sendomir,  tuteur,  ami  et  ministre  de 
Leszek  le  Blanc  (2).  Celui-ci  partage,  avec  son  ministre  persécuté, 
l'auréole  dont   leurs   vertus    et   des  infortunes   imméritées  les  ont 


(I)  C'eàl  sous  le  rôyno  de  Bolcsias  III,  Bouclio-lorle  (Kri>wously>,  que  se  monlrcnl  les 
premiers  personniges  Je  cette  famille.  Coiiimi;  ils  ét.iieiit  Ju  pajsile  Hawael  y  oecupaieol, 
des  lors,  les  plus  li.iule^  thuri^oj,  c'est  Je  la  sans  Joule  ijuVIle  prit  le  Doni  de  lUwici. 

fi)  Après  la  mort  de  MieczysLis  l'ancien,  l'aiiiao  UIH,  l.e-zrk  siiruomiin.-  le  Blanc,  a 
cause  Je  la  couleur  Je  ses  cheveux,  fut  appelé  j  rc-^ner.  .Mais  les  ^ranJa  Ju  rojaume 
excités  par  Nicolas  Lis,  palatin  de  Cracoue,  lui  iiureal  pour  couJiiion  J'el.Jip'ner  son 
tuteur  el  soQ  ami  GùWorck,  palatin  Je  SeiiJ  jtiiir,  Joui  l'amliiiieui  piljlin  Je  CracoTie 
jalouiail  et  crji;;init  ruillueiice  Lcs/ck  prélera  reluierie  Irone  plutôt  que  Je  sacniier  son 
ami.  Alors  Goworek  pour  ne  point  être  un  obstacle  à  l'elcvatioo  Ju  jeune  prince,  se  con- 
damna a  un  exil  »oloiilairn  et  partit  pour  la  lloii^jrie.  L'un  el  l'autre  restcreul  tiJcles  1 
leur  résolution  Jans  celte  lutte  Je  (,'i'"erosité.  Le^/ek  CcJa  le  trJne  i  son  cousin  LaJislas 
(aux  Unes  jauibesj  ue  voulant  conseulir  a  aucun  eir;a^eiueiit  qui  rcloii;nat  Je  son  aiui.  Ce 
ne  fui  qu'après  la  mort  J.'  L.idisl.is  et  Je  Nicolai,  palatin  Je  Cracova-,  ijut  Lesick  prit  lei 
rèucs  du  touTernemcnt  el  que  tioworek  re wut  aupfi »  Je  lui,  pour  I-  servir  Jans  la  pan 
comme  dans  la  tfucrre  avec  sa  liJeliiù  à  toute  epreux 


','i  ( 


SL'R  LES  FAMILLES  NOIU.ES  fJE  Lv  POLOGNE.  135 

entourés  !  Dans  l'opinion  du  peuple  en  Poloirue,  l'un  est  resté  comme 
le  modèle  de^  bons  princes,  et  l'autre  comme  celui  du  plus  fidcle  et  du 
plus  vertueux  des  ministres!  La  branche  d'Ostrow  est  sortie  de  l'il- 
lustre rameau  des  G  rot  de  Slupçe  et  de  Nowemiasto.  Ce  fut  au 
XV*  siècle  que  cette  lijj;ne  adoiita  iieréditairemcnt  le  nom  de  la  sei- 
g:neurie  d'Ostowy.  De  nos  jours,  Thomas  Adam  Ostrowbki,  grand 
trésorier  de  la  Couronne,  en  1791,  fut  un  des  plus  actifs  partisans 
des  salutaires  réformes  projetées  par  la  coubtitiition  du  3  mai,  et 
un  des  derniers  défenseurs  dévoués  de  son  pays.  Il  Ht  de  vains  ellbrts 
pour  déterminer  le  roi  Stanislas  Poniatowski,  à  adopter  une  marche 
plus  intlépendante  et  plus  nationale.  N'étant  point  soutenu  par  ce 
roi  sans  énergie,  et  à  cause  de  cela  au.ssi  sans  pouvoir,  il  fut  ren- 
versé par  les  chefs  de  la  confédération  de  Targouitz,  qui  le  livrèrent 
a  la  Tlussie,  où  il  fut  retenu  prisonnier  pendant  plusieurs  années. 
Lors  de  la  formation  du  grand  duché  de  Varsovie,  cet  homme  qui 
s'était  acquis  l'esume  de  toutes  les  honnêtes  gens,  fut  nommé  pré- 
sident du  Sénat.  Il  avait  été  précédemment  en  ambassade  à  la 
cour  de  Berlin,  et  il  reçut  le  titre  de  comte  prussien;  il  mourut 
en  1S17.  Ses  trois  tils,  Frau(;ois ,  Athanase  et  Thadée  furent,  en 
182-1,  confirmés  dans  le  titre  comtal  de  leur  père  par  le  gouverne- 
ment russe. 

LES    COMTES    OZAllOWSKI. 

lia  sont  également  de  la  maison  de  liawic/:  et  ont  par  conséi;uent 
une  origine  commune  avec  les  comtes  Ostrowski,  uiais  ils  ne  se  sont 
point  ucquis,  comme  ceux-ci,  la  réputation  de  lidéles  patriotes.  Pierre 
Ozarowski,  d'abord  secrétaire  général  de  la  Couronne  et  Castellaii 
de  Vojniz,  depuis  1793  grand-général,  fut  un  des  conspirateurs  les 
plus  ardents  de  la  confédération  de  Targouitz  et  un  des  agents  les 
plus  zélés  de  la  Russie.  Lors  île  la  réaction  nationale  de  1791,  sous 
Kosciuszko,  il  fut  un  de  ceux  qui  ne  réussirent  pas  à  se  soustraire  à 
lu  vengeance  populaire  et  l'un  des  malheureux  auxijuels  le  peuple 


AJ 


136  NOTICES 

fit  subir  le  supplice  des  traîtres  (1).  L'empereur  Alexandre,  comme 
roi  de  Pologne,  conféra  le  titre  de  comte  à  deux  de  ses  fils,  au 
général  de  cavalerie  Adam  Ozarowski  et  à  François,  aiusi  qu'aux 
enfants  de  leur  troisième  frùrc  Cajetau,  antérieurement  décédé.  C'est 
à  eux  à  justifier  cet  honneur  par  une  tidclité  qui  en  fasse  ouljlicr 
l'origine. 

LES    CO-MTES    PAC. 

Il  est  assez  généraleraciit  admis  de  faire  descendre  cette  famille  de 
la  maison  des  Pazzi  de  Florence,  qui  est  devenue  célèbre  au  xv^  siècle 
par  sou  antagonisme  avL-c  les  Médicis.  Quebiue  répandue  que  soit 
cette  version,  il  est  permis  de  douter  de  son  exactitude.  Eu  effet, 
toute  notion  manque  sur  l'époque  à  laquelle  cette  famille  Jlurtnlt/ie 
serait  venue  s'établir  on  hitLuanie,  et  l'on  ne  peut  guère  admettre 
qu'un  nom  si  illustre  s'y  soit  transporté,  sans  que  ce  souvenir  s'y 
soit  conservé.  On  peut  également  préti-ndre  que  cette  famille,  qui 
jouissait  d'une  si  haute  position  dans  sa  belle  [)atric,  ne  l'aurait  point 
abandonnée  sans  des  motifs  imporiauts  et  ceux  qu'on  a  voulu  faire 
valoir,  à  savoir  les  persécutions  exercées  contre  elle  par  le  parti  triom- 
phant des  Médicis,  ne  sont  point  admissibles;  car  celles-ci  n'eurent 
lieu  quTx  la  tin  du  xvc  siècle  et  au  commencement  du  xvi*,  époque 
postérieure  à  celle  où  la  famille  des  Pai;  se  trouve  déjà  mentionnée 
en  Liliiuanie.  D'ailleurs,  comment  serait-il  possible  que  cette  maison 
ait  abandonné  les  croix  et  les  dauphius  si  célèbres  des  Pazzi  pour 
ndopter  les  armoiries  polonaises  des  Gozdawa,  sans  qu'il  se  soit  con- 
servé la  moindre  donnée  sur  les  causes  de  cette  mutation,  qui,  au 
moyen  âge,  était  toujours  considérée  comme  un  fait  important  ('2)? 

(Il  Alors  la  Pûlij(!a>)  e\isl.iit  i-ncore  coiiimn  F.til,  romm«  royaume  imlcpendanl  ceiu 
qui  laïen.laienii  l'i.lraiiiii;r  i'taicnl  ilouc  Imn  des  Irailri's.iiui  iiit-ntaifiil  Uur  djàliuiçiil- 
Oiaruwiki  et  W-i  J-jux  Ko^sakow3ki  oxpiofi-nl  li'ur  irifi.u  par  la  mon,  le  2j  avril  t*^' 
Félii  l'olocki,  XauorUraDiçki,  Cniinir  Ua(■^)n^kill  d'aulre»  parnnrenl  i  so  souaraifi'  i 
la  vuniii'.iucD  pDpiilairo  :  lU  ne  furciil  pendui  c|u'in  cllir'ii"  f 

(i)  11  paraîtrait  pluliU  iiuo  la  rrjoriiibljhc.'  .k'i  iioiii>  dw  l'aiii  et  do  Paç  sorfil  plm  ^^">' 
or!><iuotclli'deroicrniiiai»ou  anjuit  du  crédit,  de  proli'ilu  i  cette  origine  îupp»>i-«-  O"'''- 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  UE  LA  POLOGNE.  137 

Quelcjue  iuadmisbible  que  soit  donc  cette  glorieuse  descendance,  il 
n'en  est  pas  moins  certain  que  les  Puç  appartiennent  à  une  des 
familles  les  plus  distinguées  de  la  Litliuanie,  cpi'ils  y  occupaient  une 
position  élevée  et  qu'ils  y  possédaient  surtout  une  des  plus  grandes 
fortunes  de  cette  contrée,  ce  qui  leur  ouvrit  la  porte  aux  plus  hautes 
charges.  Malheureusement,  le  talent  ne  pouvait  pas  s'acquérir  par 
les  mêmes  moyens,  et  malgré  les  dignités  dont  les  Paç  furent  revêtus, 
ils  ne  produisirent  c^ue  des  hommes  médiocres.  Les  plus  marquants 
furent  Michel-Casimir,  grand-général  de  Lithuanie  en  1G67,  qui  se 
fit  connaître  par  son  courage,  mais  plus  encore  par  la  jalouse  envie 
qu'il  portait  au  grand  Sobieski,  ([u'il  voulut  abandonner  avec  ses 
troupes  la  nuit  même  qui  précéda  la  bataille  déeisise  de  Chocim(l); 
puis  son  cousin  Christophe  Paç,  grand-chancelier  de  Lithuanie, 
Tous  deux,  soutenus  par  un  grand  parti  lithuanien,  dont  ils  dispo- 
saient, s'opposèrent  à  l'élection  du  roi  Jean  Sobieski,  lui  restèrent 
constamment  hostiles  après  sou  élévation  et  se  mêlèrent  à  toutes  les 
intrigues  qui  agitèrent  ce  règne  malheureux.  Pour  combattre  l'ia- 
tluence  des  Paç  en  Lithuanie,  le  roi  éleva  la  famille  des  Sapieha  ; 
places,  honneurs,  richesses,  il  leur  donna  tout  à  profusion;  ce  fut 
l'origine  de  la  fortune  de  cette  maison.  L'infortuné  Sobieski,  dont  le 
règne  fut  si  désastreux,  suscita  ainsi  en  Lithuanie  aux  Paç  des  con- 
currents qui  les  tirent  déchoir;  mais  pour  lui-même,  il  ne  fit  que 
de  nouveaux  ingrats!  P.irmi  les  personnes  qui  furent  autoris''e3,  ea 
1821,  par  l'emi)ereur  Alexandre,  à  faire  usage  du  titre  de  comte,  se 
trouvait  également  le  dernier  rejeton  mâle  de  cette  famille,  jadis 


ijups  leltri'idp  bouvuraïus  adressées  idt's  personnes  du  celle  famille  et  qui  font  mention  d» 
cette  origiiiu  lli)reiitine,  ne  sauraient  iervir  de  preuves,  (rcl.iionl  dit  siinplrs  fè'ards  de 
politesse  eiiveri  i/<',v  prt'tintiuna  di-  fdinillr.  On  n'en  était  pas  cliiclie  en  s'aJressanl  aai 
Polonais,  (pruci  savait  flatléb  de  celle  conji'ici'hilanco 

(1)  La  bataille  île  ClioLim  fut  livrée  en  I07J  et  les  Turcs  y  furent  cnliéri-raent  diifaits. 
Jean  Si^InoAi  al.irs  i;rand-^i.iieral  de  la  (^oiiroiiin'  i-oiiiMiand.iit  en  ilief,  La  veill"  de  la 
bataille,  l'a.;,  jaluux  do  la  gloire  île  son  clicf,  lit  soulever  les  Iroopes  lilliuaniennes  sous  son 
coniinamleinent  et  voulut  abandonn-.T  le  cani|)  la  nuit  niénie.  D'autres  ^îeneraui  elTrayés  par 
le  Qunibru  siipirieur  de>  enneinis  s'étaient  ent'aK'es  .i  lo  suivre.  Les  prnres,  les  lUjlanccs  de 
Sobieski,  c|ui  leur  lit  liuiito  de  (iMir  traliison,  les  arrêtèrent  et  le  lendemain  l'araiec  polo- 
Daiso  avait  remporte  une  de  sci  plus  glorieuses  victoires.' 


138  NOTICES 

puissante,  le  général  comte  Louis  Paç.  Aujourd'hui,  cette  maison 
n'est  plu3  représentée  que  par  sa  fille. 

LES    COMTES    DE    BnOEL-rL.VTEU . 

Très  ancienne  famille  de  la  Livonie,  où  elle  paraît  avec  honneur 
dès  le  commencement  du  xv"  siècle,  et  que  l'on  dit  originaire  de 
Westphalie,  où  les  Broel  étaient,  en  etîet,  connus  dès  les  premières 
années  du  xill^  siècle.  Dès  leur  arrivée  en  Livouie,  ils  y  occupèrent  de 
hauts  emplois  dans  l'ordre  des  chevaliers  Porte-glaive  et  Teutoiiique. 
Depuis  la  première  union  de  la  Livonie  avec  la  Couronne  de  Pologne, 
eu  15G1  (1),  cette  famille  fit  partie  du  corps  tie  la  noblesse  polo- 
naise, s'identilia  cutièremcnt  avec  elle  et  ne  cessa  plus  de  lui  appar- 
tenir et  de  bien  servir  sa  nouvelle  patrie.  Henri  de  Broél-Plater  fut 
un  des  plénipotentiaires  livouiens  qui  furent  chargés  de  négocier  les 
conditions  de  cette  union.  Godard  Plater,  son  petit-fils,  se  rendit 
célèbre,  en  1G54,  par  la  valeur  avec  laquelle  il  courut  à  la  tète  d'un 
faible  corps  de  cavalerie  au  secours  de  Sniolonsk,  assiégé  par  une 
nombreuse  armée,  sous  les  ordres  du  czar  de  Kussic.  A  plusieurs 
reprises,  il  contraignit  les  Moscovites  ù  suspendre  le  siège,  mais  ne 
recevant  lui-même  pas  de  renforts,  ses  prodiges  de  valeur  ne  pureut 
sauver  la  ville  ('J).  Depuis  cette  épOi(ue,  les  d'secndanis  de  cette 
famille  ont  occupe  les  plus  hautes  dignités  du  palatinat  de  Livonie 
et  de  la  Lithuanie.  ('ette  maison  s'est  divisée  en  un  grand  nombre  de 


(1)  La  Livooie,  I3  CourlanJe  el  l'EslIiunie  roriiulcnl  des  (jriorati  de  l'orJro  Teutonique  : 
ils  fiaient  sans  ci'sso  ei|/OM;'5  .lui  incursions  des  Danois,  dos  HujsCs,  des  Sucdois  el  dei 
PoJDii.iis,  qui  préli'iid.iii-nl  Inus  avoir  dos  droils  >iir  ces  (iroviiii-i's  el  l'Ordre  o'elail  plus 
guère  en  élal  do  les  défendre.  (îoUliard  KfUler,  i^r.ind  prieur  de  Livoiiie,  voyjiil  l'alTaibliS- 
senieiil  de  l'Ordre,  soii;.'ea  a  w  créer  une  soiiterainelc  iQdi'|ieiidaii(e.  Drins  ce  liul,  il  eeda  la 
Lnuiiie  Jl  la  I>oli>gne  ul  .-.uus  »a  ^uzerainele  &'i  rr>erv'a  lo  duché  de  Coiirlande,  les  Suédois 
occuiurent  l'KHlIiDnio .  ce  pirLi^Je  fut  T'iccasion  des  ^'uerres  perpelu.'lles  entre  la  l'olouun 
el  la  Suéde,  tu  lt>'i<)  la  paît  d'Uli«a  enleva.!  la  l^olu^ac  les  deux  tiers  do  l.i  I.iionie,  elle  ue 
garda  plus  i|uo  le  pal.ilin.tl  de  ce  nom. 

(i)  l'Iiilippo  Obucliowic2.  p.il.ilin  do  Sinolin^k,  coinui.mdail  dam  cette  place  quo  défen- 
daient CIMO  liuiniiie>.  Il  iii' MiiilHit  i|iie  r.iilili'iiunt  li'seMurts  lie  roi'iiies  el  r.''ilrrrs  du  Plater 
el  on  II'  kou[içoniiii  di  s'élru  [xif^t:  Higiier  p.ir  lu  c<ar  Aluiit ,  aut|uel  il  livra  la  >lllc  lu  ti  se(>- 
leiLliro  lOOi. 


•     SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  139 

rameaux,  dont  les  uns  sont  restés  en  Livonie  et  eu  Courlande,  dont 
d'autres  sont  venus  s'établir  en  S:irao;^ilie,  en  Volliynie,  en  Galicie 
et  dans  la  Pologne  prussienne.  Eu  MU,  une  branche  de  cette  famille 
obtint  du  gouvernement  autrichien  le  titre  de  comte,  qui  fut  con- 
firmé par  la  Prusse,  eu  131  G,  pour  les  cornets  Louis  et  Stanislas 
Plater.  Leur  cousin,  ^lichel,  de  la  branciic  livonionne,  ayant  épousé, 
en  1803,  Isabelle,  dernière  héritière  du  nom  et  de  la  fortune  d'une 
branche  de  la  maison  de  Syberg,  il  fut  autorisé  par  l'empereur  de 
Russie  d'eu  prendre  le  nom  et  les  armes,  et  forma  ainsi  la  nouvelle 
ligne  des  comtes  Syberg-Wischling. 

LES    COMTES    POLETYLO. 

Famille  principalement  [)Osse.Sbioance  dans  la  Rubsle-blanche  et  la 
terre  de  Chelm.  Son  nom  n'a  pas  ligure  dans  l'histoire  de  Pologne 
et  elle  ne  s'est  acquis  quelque  importance,  par  sa  fortune,  que  dans 
les  tout  derniers  temps  :  Alexandre  I'"'',  empereur  de  Russie  et  roi 
de  Pologne,  a  conféré,  en  1321,  le  titre  de  comte  à  Jean-Vincent  et 
à  Louis  Poletylo. 

LES    C031TES    DE    rO.MAïOn -TOMA  TOWSKI, 
M 


iu.nison  ancienne  et  particulièrement  célèbre  pour  avoir  donné 
sou  dernier  roi  à  la  Pologne  dans  la  personne  de  Stanisliis-Auguste 
Poniatowski.  Cette  famille  tire  son  origine  de  la  famille  de  Ciolek, 
nom  (qu'elle  doit  à  ses  armes  parlantes  (I).  La  plupail  des  auteurs 
s'ucconleiit  ii  lu  faire  venir  d'Italie;  Paiisius  çl),  au  coutraire,  sou- 
tient (pie  ce  sont  les  Ciolek  slaves  qui  se  sont  transportés  eu  Italie  et  y 
ont  donné  naissance  aux  familles  des  Vitelleschi  et  des  Torelli.  Quoi 
qu'il  en  loit,  il  en  résulte  toujours  une  communauté  d'origine  entre 

(I)  Ciiilcli,  cil  poloiiaii,  4i>;mlii>  vcan  o\i jcunt!  taurfciu,  li^'uni  <iii')  les  Ciolek  portent 
dansleursarmui.  C'est  tv-'»'''iiii'nl  |h  sons  Jcs  noms  ilaUL-uiJe  V^U'IlLSclii  cl  JoTurelli. 
[i)  Pansiiis,t/c"  UrlH  el  pruijrasu  6lauicu\ 


140  NOTICKS 

ces  familles  italiennes  et  les  Ciolek  de  Pologne.  Robert  Vitellesclii, 
arclievêque  de  Gnesen,  en  072  (1),  fut  envovc  de  Rome  pourçcouper 
ce  siège.  Son  frère,  Paulin,  qui  l'accoDipagna,  fut  l'aïeul  commun  de 
tous  les  rameaux  de  la  famille  qui,  sous  le  nora  de  Ciolek,  se 
répandit  dans  toutes  les  parties  de  la  Pologne.  Une  ligne  de  cette 
maison  continua  cipciidant  à  fleurir  en  Italie,  sous  le  nom  de  Torelli. 
Pomponius  Torelli,  comte  de  .Moulechiarugolo,  surnomme  •  il  per- 
duto,  «  qui  était  venu  en  Pologne  \i3iter  les  rameaux  consanguins 
de  sa  famille,  y  obtint  l'iudigénat  du  roi  Sigismond-Auguste  et  ses 
lettres  de  naturalisation  furent  confirmées,  en  15G9,  par  la  dicte  de 
Lublin.  Les  relations  d'ancienne  consanguinité  avec  la  famille 
Ciolek-Maciejowski ,  qui  avaient  été  renouvelées  durant  le  séjour 
que  fit  à  Rome,  pendant  son  ambassade,  le  cardinal  Bernard 
Mnciejowski,  décidèrent  Joseph  Torelli  de  ^rontccluarugolo  à  venir 
s'établir  en  Pologne,  où  il  épouia  Sophie  de  Poniatow,  fille  et  héri- 
tière d'Adalbert  de  Poniatow-Poniatowski,  de  la  maison  deSreniawa. 
Sou  fils,  Jeun,  ayant  hérité,  du  chef  de  sa  mère  de  la  seigneurie  de 
Poniatow,  en  prit  le  nom  et  fut  le  premier  Poniatowski  de  la  maison 
des  Ciolek  (2).  Ses  petits  fils,  Joseph,  sous-éclianson  de  Wyszo- 
grod  (3),  et  Stanislas,  Castcllau  de  Cracovie,  divisèrent  cette  famille 
en  deux  lignes.  Du  premier,  descendent  les  comtes  Ciolek  de  Poniatow- 
Poniatowski,  qui  existent  jusqu'aujourd'hui  et  dont  le  chef  actuel  est 
le  comte  Poniatowski ,  chambellan  de  l'empereur  de  Russie.  Le 
second,  qui  se  rendit  célèbre  comme  un  des  généraux  les  plus  habiles 

>  (i)  Quol(|iiL'sautrurs  coiiloslenl  IViistonce  do  l'arcJiovùchè  Je  Gncson  itidI  l'ao  1000,  el 
foiidi'iil  crtle  opiiinm  sur  ce  ijiio  co  lut  celte  année  (juc  l'iMiipereiir  Otlion  III  iiaui  \enu 
tiiilcr  le  lonitji'ju  de  s.iiut  .\d.ilLerl  à  Ciueieii ,  il  y  tl.ilijit  un  arclnvéïluv  II  ol  plus  e\acl 
do  due  qu'il  ne  lit  ifue  (f  amfirmir  par  uuo  l.ulle  luif^eiialc  tl  qu'il  en  JiMijna  leittéiiacs 
8Uirr3;,Mnts,  ear  tous  les  arles  ecelcîiasliqiiej  ^'aicordeat  i  luer  l'ipuque  de  sa  crealioo 
i  l'an  'Xù  et  sa  conlirmaUon  par  le  pape  Jean  .\1II  au  euiuiladc  lta>cnne  en  %:.  D'ailleurs, 
il  eA  évident  qu'on  n'eut  pas  dépoio  le  corps  de  saint  Adalherl,  le  premier  des  luarlyrs 
qu'ait  re^e^é  la  l'olo^ne,  dans  un"  ti!li,e  qui  n'eût  point  elé  nielropolilaine,  lors^iuc  oolûirc- 
mcut  la  i'olo^ne  ci'iiiplail  déjà  plusieurs  ctéeliei. 

Ci)  Il  était  ui'en  IImU. 

(i)  C'est  X  tort  que  quelipieH  Kénéalo^isles  l'oul  fait  décéder  tans  postérité  L'éclat  de  la 
tecondn  liruiulie  Ui  a  «ans  doute  trop  alisortiés  pour  qu'ili  s'oecupa»eul  de  celle-ei.  Il 
était  pluD  rourl  de  la  faire  ilrindre. 


SUR  LES  FAMILLES  NODLES  DE  LA  l'()L()(,NE.  141 

de  rarniée  de  Charles  XII  de  Suède,  qu'il  servit  contre  Auguste  II, 
roi  de  Pologne  et  qu'il  aceompagiia  en  Turquie,  aprèd  la  défaite  de 
Pultawu;  revint  après  la  mort  de  ce  héros  aventurier,  en  Polo- 
gne, quitta  le  parti  de  Stanislas  Leszczynski  el  se  rallia  au  roi 
Auguste,  lequel  lui  pardonna  et  l'éleva  aux  plus  hautes  dignités;  il 
fut  le  elief  de  la  branche  royale  et  princière  éteinte  de  nos  jours.  Des 
cinq  tils  de  Stanislas  Poniatowski ,  l'un,  rran(;oi3,  mourut  jeune 
comme  chanoine  de  Cracovie,  en  1751;  le  troisième,  Stanislas- 
Auguste,  fut  élu  roi  et  couronné  le  25  novembre  1701.  Sa  vie  est 
trop  connue  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'en  parler  ici  en  détail.  Il 
suffira  de  rappeler  que,  s'il  ne  fut  point  un  grand  roi  dans  les  temps 
orageux  et  les  circonstances  difficiles  oii  il  a  régné,  il  a  mérité  du 
moins  le  respect  de  ses  concitoyens  et  une  destinée  plus  heureuse 
par  ses  qualités  privées  et  ses  noMis  pencliants.  Ses  trois  frères  sur- 
vivants furent,  du  consentement  des  États,  élevés  par  lui  à  la 
dignité  de  princes  polonais,  lors  de  la  Diète  du  couronnement.  Le 
plus  jeune,  Michel-George,  fut  archevêque  de  Gnesen  et  primat  du 
royaume,  prélat  plein  de  vertu!  I,c  prince  Casimir,  grand  cham- 
bellan de  la  Couronne,  l'aînéde  tous,  mort  en  1  bOl ,  eut  un  seul  fils,  le 
prince  Stanislas,  connu  pour  son  amabilité  et  son  instruction.  Sous 
le  règne  de  son  oncle,  il  fut  grand  trésorier  de  Lithuanie  jusqu'en 
1790;  ensuite,  il  se  retira  à  Rome,  où  il  se  fit  remarquer  par  son 
hospitalité  et  son  goilt  éclairé  pour  les  arts.  Ses  collections  de  camées 
et  de  pierres  précieuses  étaient  célèbres.  Il  mourut,  en  1833,  sans 
avoir  laissé  de  postérité  légitime  et  en  lui  s'éteignit  cette  ligue  des 
priucts  Poniatowski  (1).  Ijitiu,  le  prince  André,  le  quatrième  des 
cinq  frères,   fut  général  autrichien,  se  distingua  dans  la  guerre  de 


{{)  Le  prince  SUmislas  cuti  Home  uno  I.)ii;;ul'  liaison  ;ivi;c  une  dami"  ilalii-uno  mariée, 
dont  il  eut  plusieurs  «iiLints.  il  vunlul  les  faire  rteoiioailre  p.ir  le  j'i)u>eriiemenl  clii  p.ipo 
«t  leur  duiiiirr  son  iioiii.  Leur  ineru  elanl  ni.iriee,  eetle  deiii.iiidi-  lui  fui  refiis!''»,  la  loi  un 
peruielUiit  p.is  dr  légiliiiier  les  eiif.iiils  il'iin  ruiiiniene  adultère,  ili'i  oiileiil,  le  priiieu 
.StaniMl.is  qiiilla  Uuiiiu  el  all.i  a'il.iblir  .i  ru^rmce,  ou  le  ^îiiutenuiiieiil  moins  serupuli-iu 
fit  seirililara  a'it;i]Miir  l\it/!,lu<li:  iniiUiinunliil:U'  <|iii  j'i)ppo^.iit  à  la  riMlunlii)»  di-  ses 
di'Sirj  et  lui  aceorda  ceUe  le;.;iliuialioM,  que  la  r('lii;ion  dclund  !  (le  sont  cel  bâtards  qui 
jMjrtent  aujourd'l.ui  fu  Italie  el  eu  France  le  nom  et>'iut  ilc  pnnccH  Puiiiuluwshi. 


142  NOTICES 

Sept-Ans,  et  resta  fidèle  à  son  drapeau  et  à  ses  serments,  lors 
môme  que  sou  frère  fut  mouté  sur  le  troue  et  que  la  plus  brillante 
perspective  le  rappelait  en  Pologne.  De  son  mariage  avec  Marie- 
Thérèse,  comtesse  Kinsky,  il  eut  un  fils,  le  prince  Joseph  Ponia- 
towski,  un  des  héros  de  la  Pologne.  Lorsque  déjà  les  faibles  mains 
du  roi,  son  oncle,  se  laissaient  arraclior  la  Couronne  et  avec  elle 
rindépendaiice  du  pays,  il  fut  un  des  premiers  qui,  à  l'appel  de 
Kobciuszko,  vola  à  la  dcfense  de  sa  patrie  expirante  !  Après  la  mal- 
heureuse issue  de  la  campagne  de  1794,  si  glorieuse  par  sou  but  et 
la  valeur  des  défenseurs  de  la  Pologne,  mais  si  triste  par  sa  fin,  il 
s'éloigna  pour  ne  pas  assister  au  déchirement  de  sa  patrie,  pour 
laquelle  il  avait  en  vain  versé  son  sang!  Lorsque  la  création  du 
grand-duché  de  Varsovie  vint  rendre  une  indépendance  passagère  à 
la  Pologne,  il  devint  ministre  de  la  guerre  et  généralissime  de  son 
armée.  Aussi  aimable  et  doux  qu'il  était  vaillant  et  courageux,  il 
était  aimé' et  respecté  de  tous  ceux  qui  l'approchaient  et  l'idole  du 
soldat  1  Après  s'être  distingue  dans  toutes  les  campagnes  que  fit 
l'armée  polonaise  de  ISO'J  jusqu'à  1S13,  ce  preux,  après  des  pro- 
diges de  valeur,  trouva  la  mort  dans  les  tlots  de  l'Elster  à  la  bataille 
de  Leipzig.  Son  glorieux  trépas  est  devenu  populaire,  et  l'empereur 
Alexandre  de  Pussie,  qui  savait  apprécier  un  caractère  chevaleresque, 
lui  fit  rendre  les  derniers  hoiinL'ur.i  en  faisant  transporter  ses  dépouilles 
près  des  tombeaux  des  anciens  rois  et  les  faisant  déposer  près  de  celles 
d'un  autre  héros,  de  Jean  .Sobicaki  !  Ce  noble  chevalier  ne  fut  jamais 
marié,  et,  avec  lui,  ilisparut  la  dernière  ligne  des  princes  l'onialowski, 
qui  se  trouvent  ainsi  eomplétement  éteints  (1).  Cette  noble  famille 

(t)  Du  sa  liui:>uD  avi'c  une  d.tmn  |iolûnai»e  nnricn,  M.iJjmo  Cio-.now9ka,  il  vul  ua  tilt 
naturel,  auiidi-l  on  Juina  (l'alM)rJ  lo  nom  Ji-  l'unili'rki.  Cti  ji'uti<!  Iioninin  fui  élevé  ea 
Fr.irice  el  y  pnl  Ju  biT»  iir.  Sous  le  ri';;iie  .li'  I.  luii  l'liili|i|ii'  ,  .M.i(I.iiiil-  TisiLi»-*!!-!  ,  ^eur 
du  prince  Jo3e|ili,  Juii  ^un  ir\-  ui.ili'Oti.'iulu  pour  l.i  (■(iiiMTtatioii  ilu  nuni  Je  l*onialow>ki, 
oblinl  Je  la  eour  Je  Kuiiie,  p.ir  l'eiilreiniA  Ju  priuco  de,  Tallejraiiil,  alori  loul  pui»>anl  et 
intiiiieuieiil  jii-  auc  elle,  le  titre  de  prime  sous  le  nom  do  Honiato^ski  pour  son  ue\eu 
bâtard  Josff/h  PoniUrki.  Ce  qui  arail  ele  refu>o  i)Ufliiues  années  auparavant  au  princ» 
Slaniilas  l'oni.ilov.  Ai  lui  .neconlo  aior^  ao  credil  de  M  de  Talle)rand.  i:VjI  .|ue  ,  dan.  I' 
premier  cai,  un  cuIlllal>^.lit  à  l'innic  tous  les  détails  de  r.ilT.iirc  cl  que  ,  daoi  le  set"'id  ,  "n 
sut  eu  dissimuler  une  partie.  C.'is->1  ainsi  qu'une  nouvelle  tirain  lie  Lilarde  porte  illeoi'n'i'- 
nienl  eo  France  le  beau  nom  dos  prinres  l'unialuwski  éteints  ! 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  143 

ne  se  trouve  donc  maintenant  représentée  que  par  la  branche  com- 
tale,  dont  il  est  parle  au  commencement  de  cet  article. 

LES    PRINCES    ET    COMTES    LODZI.i    DE    I'O.M.>-I'OM>'SKI. 

Cette  ancienne  et  très  noble  famille  est  une  des  branches  de  l'an- 
titjue  maison  de  Lodzia,  dont  l'orij^ine  a  été  rapportée  à  l'article  des 
comtes  de  Buin-lJuinski.  La  tore  de  l'onin  cj^ui  appartenait  au 
rameau  dont  il  s'agit  ici,  a  donné  naissance  au  surnom  de  Poninski, 
qu'il  a  conservé  héréditairement.  Depuis  longtemps  cette  famille  a 
occupé  un  ran<j  distingué  parmi  la  noblesse  de  (irande-Vologne. 
Vers  la  fin  de  l'existence  de  la  Pologne,  elle  acquit  une  influence  qui 
la  fit  peser  sur  la  destinée  du  pays  et  a  rendu  son  nom  célèbre.  Après 
le  décès  du  roi  Auguste  FI,  une  Diète  d'élection  se  réunit  en  1733, 
sous  la  présidence  de  François  Kadzewski,  Sénéchal  de  Posen  ;  elle 
déclara  en  principe  qu'un  Polonais  seul  pouvait  à.  l'avenir  être  élu 
roi  et  en  même  temps  elle  voulut  réélire  et  sanctionner  Us  droits  à  la 
Couronne  de  Stanislas  Lcszczynski,  qui,  depuis  la  dtfuite  des  Sué- 
dois, ses  protecteurs,  avait  été  forcé  de  renoncer  à  ses  prétentions  et 
de  s'éloigner  du  pays.  Un  parti  nombreux,  à  la  tète  duquel  se  trou- 
vaient Antoine  Lodzia  Poninski,  procureur  général  de  la  Couronne, 
et  (pie!(|uei  autres  [lersoniie-,  iiillucntes,  ne  voulut  point  se  soumettre 
ù  ces  décisions  et,  soutenant  la  candidature  d'Auguste  de  Saxe,  tils  du 
roi  défunt,  rompit  l'assemblée  élective  et  se  constitua  lui-même  en 
Diète  à  Prague  (près  de  Varsovie),  sous  la  présidence  d'Antoine 
Poninski.  Sur  ces  entrefaites,  Stanislas  Lesczynski  étant  arrivé  et 
a'étant  mis  à  la  tète  de  ses  partisans,  la  Dicte  de  Prague  fut  forcée 
de  se  relirt;r  à  Kamietiiei;,  (;t  ce  fut  là  que  Poniubki  proclama 
Augijsle  m  comme  rui  de  Pulogne.  StaniNlas  Lcszezynski  fut  bien- 
tôt dans  la  néccasité  de  se  retirer  devant  les  forces  supérieures  que 
la  Russie  avait  envoyées  pour  soutenir  le  parti  d'Auguste  et,  enfin,  le 
28  juin  1731,  il  ([uitta  la  Pologne  pour  ne  plus  y  rentrer,  laissant 
le  champ  libre  ù  sou  cumpditeiir,  ([ui  fut  dès  lors  reconnu  universel- 


144  NOTICES 

lemeut  et  resta  paisible  possesseur  de  cette  Couronne  qu'il  devait  à 
réuergie  et  au  dcvouenu'ut  d'Antoine  Poninski.  Celui-ci  dcccda  en 
17-42,  dans  la  charge  de  palatin  de  Poseu.  —  Adam  Mathiaa 
Poninski,  d'une  branche  puiuce  du  cette  famille,  joua  un  rôle  impor- 
tant lors  du  premier  dcmembrement  de  la  Pologne.  Malgré  l'oppo- 
sition du  parti  appelé  :  Jc^  pairiolts,  il  s'empara  le  19  avril  1773,  de 
la  présidence  de  la  Dicte  et  la  dirigea  de  façon  à  faire  consacrer  par 
elle  les  mesures  prises  vis-à-vis  delà  Pologne  par  l'Autriche,  la  Russie 
et  la  Prusse  et  à  renoncer  eu  leur  faveur  aux  territoires  dont  ces  trois 
puissances  s'étaient  cm  parées  (1).  Peut-être  ce  sacrifice  était-il  nécessaire 
pour  sauver  momentanément  l'indépendance  du  reste  de  la  Pologne! 
Quelle  qu'ait  été  la  véritable  cause  de  sa  conduite,  Adam  Poninski 
fut  accusé  par  les  pafriolea  d'avoir  vendu  sa  patrie  à  l'étranger  et 
condamné  comme  traître,  ainsi  que  son  neveu  Calixte,  par  arrêt  du 
l'r  septembre  17'JU.  Pendant  la  Diète  dont  il  fut  maréchal,  Adam 
Poninski,  déjà  grand  trésorier  de  la  Couronne  et  soutenu  surtout  par 
la  Russie,  se  fit  accorder  par  le  roi  Pouiatowski  et  les  États  en  17  7-i, 
le  titre  héréditaire  de  prince,  pour  lui  et  son  neveu  Calixte,  Staroste 
de  Braçlaw,  dont  la  sœur  Apullonie  épousa  Charles  Biiren,  prince 
de  Courlande,  frère  de  Pierre  Biiren,  duc  régnant  de  Courlande  (2). 
Ce  titre  accordé  contrairement  aux  lois  polonaises,  fut  enfin  légalisé 


(i)  L'Aulriilie  prit  dans  ce  parlagi-  la  Rusiio-rouge  ou  Galicic,  uoe  partie  Je  la  PoJolid 
et  la  Hulili'  PuJDi^ne  juM|u'.i  li  Vi-,tuk';  la  l'ru.je  eul  l.i  Graiuli?  PulûtJiu'  jU5i|u'i  la  Noli  et 
toulo  la  Prusse  occidentale;  la  Hiijbie  les  Irois  palaliiials  entre  Ifl  Dou-per  el  la  Di»ina. 

{i'j  C'eil  d'elle  et  de  ('.liarles  ItiireQ  de  Courlande  (pie  dejcetid  la  biancLo  cadette  do 
celle  famille  établie  dans  la  Silesie  pru>sieiiue.  I.a  branche  alnùo  de  Sagan  a  île  fornu-e 
par  son  frère  Pierre  Uurt-n,  nui  n'a  l,viï-)e  iiue  des  lilles.  Cette  fatuill-j  est  de  1res  bas><) 
eilractlon  :  Krnesl  Ji  m  liuren,  p,re  do  Pierre  el  de  (;iiarle4,  était  llls  d'un  paysan  cour- 
landais.  Il  se  lit  reinari|uer  par  Anne,  duclieuso  du  Courlande  el  fut  son  amant.  Lor^iju'eo 
173U  cette  prince>3C  de\  ml  inipcratrico  de  Itu^^ie,  il  la  suivit,  devint  son  jraod  cliaiubellau 
et  acquit  un  grand  crédit.  Sa  piiUianle  protectrice  le  lit  élire  iliic  de  CuuiUiinle,  et  c'est 
linsi  ijue  s'éli'ia  ce  par\enu  i|ue  (|iHli|uej  années  jnp.iravant  Us  Llud  île  ce  tluilié,  alor» 
malo'ré  l'appui  île  la  ducticbse  Anne,  awieot  clia^sc  île  leur  sein  pour  cause  do  riUure  !  Co 
paywn,  devenu  subileincnl  dite.  Usurpa  par  vaniU-  le  nom  et  les  armei  de  l'illustre 
Qiaisou  de  Oontaut  Uiron  île  France  el  transforma  son  nom  de  liuren  en  celui  dii  liiron. 
Maigre  les  riiclainations  et  les  prole->lationj  de  la  maison  de  Cunlaut  (car  Uiron  u'cst  iin'ua 
tilro  et  pas  inéiiii'  le  nuin  de  Iti  l.iiiiille^,  lui  cl  sa  de>cendanre  onl  cnnlinue  iuiperturbablt>- 
menl  i  porter  ce  nom  i-ttes  arnir»  ueurpcei.  La  branche  de  Sa^in  surtout  atlacho  peu  de 
prixlcequi  est  Icvitiiue! 


sua  LES  FAMILLES  NORLES  UE  LA  POLOGNE.  145 

et  coiitirrné  eu  xVutriclie,    en   1818,    pour  les  (iescL'iiJiiuts  de  cette 

branche.  —  De  la  branche  aînée  fondée  par  Antoine,  palatin  de 

Poaen,  Stanislas  Poninski,  président  des  états  provinciaux  du  grand 

duché  de  Posen,  fut  créé  comte  prusssien  en  1310,  à  l'occasion  de 

l'avènement  au  trône  du   roi   Frédéric-Guilluurae  IV.  Ce   titre  ne 

doit  être   héréditaire  que  pour  celui  de  ses   descendants  mâles  qui 

sera  en  possession  de  tous  les  biens  territoriaux  du  premier  titulaire 

au  moment  de  sa  nomination.   Précédemment   un  rameau  de  cette 

famille,  établi  en  Silésie,  avait  également  obtenu  le   titre  de  comte 

prussien. 

^  !        ;v,  ,    ,,-t 

LtS    COMTtS    rOTOK-l'Oroi  Kl 

Cette  célèbre  famille,  sans  contredit  la  plus  nombreuse  famille 
noble  de  la  Pologne,  et  qui,  à  cause  de  cela,  sans  doute,  a  aussi  été 
une  de  celles  qui  ont  donné  le  plus  de  dignitaires  à  l'État,  tire  son 
origine  de  la  maison  de  Pilawa,  qui  a  pris  son  commencement  vers  la 
tin  du.  xii<5  siècle  sous  le  règne  de  Casimir  le  Juste.  Ce  dernier,  pour 
récompenser  un  guerrier  nommé  Zyroslaw  qui  s'était  distingue  par 
sa  valeur  dans  les  guerres  malheureuses  que  Eoleslas  le  Crépu  eut  à 
soutenir  contre  les  Prussiens  idolâtres,  le  créa  chevalier  et  lui  con- 
féra des  armoiries.  Elles  reçurent  le  nom  de  Pilawa,  qui  devint  éga- 
lement celui  de  cette  famille,  en  mémoire  du  lieu  où  Z^roilaw  s'était 
surtout  distingué.  La  terre  de  Potok,  située  non  loin  de  Craco- 
vie(l)et(iuc  posséda  un  rameau  de  cette  maison,  donna  à  celle-ci  l'oc- 
casion d'adopter  le  surnom  de  Potoçki,  et  le  premier  personnage  qui 
paraît  avec  certitude  sous  ee  nom  fut  Jean  de  Puluk  qui,  vers  le 
milieu  du  Xiv»^  siècle,  fut  échanson  d'i^.lisabelh  de  Pologne,  femme 
de  Canrobert  (Charles  Robert  d'Anjou),  roi  de  Hongrie.  L'histoire  a 
conservé  sa  mémoire  à  cause  du  courageux  dévouement  avec  lequel 
il  sauva  la  vie  de  cette  reine  et  du  roi,  en  terrassant  Pélicien  Zali, 

(1)  Elle  relevait  de  l'abbaye  dei  Citeaux  do  Jendrzejow. 


146  NOTICES 

qui,  pour  venger  une  insulte  faite  à  sa  famille,  s'était  précipité  sur 
eux  pour  les  mas3acrei;(l).  Depuis  cette  époque  les  rejetons  de  cette 
famille  ont  occupé  de  hautes  charges  dans  l'État  et  sans  avoir  pro- 
duit des  personnages  d'un  talent  hors  de  ligne,  elle  a  donné  à  sa 
patriedesdcfonseurs  dévoués  qui  lui  ont  rendu  maintes  fois  de  grands 
services.  Tout  en  bien  servant  son  pays,  cette  maison  eut  la  réputa- 
tion de  ne  jamais  uégligt-r  l'intérêt  de  sa  fortune.  Des  mariages 
avantageux  accumulèrent  chez  elle  de  grands  héritages  et  quelques- 
unes  de  ses  branches  amassèrent  des  fortunes  fabuleuses,  qui,  dans  les 
derniers  temps  surtout,  lui  assurèrent  une  grande  inllucuce  et  un  facile 
accès  aux  pUn  hauts  emplois  (2).  L'époque  la  plus  brillante  et  la  plus 
honorable  pour  celte  famille  fut,  sans  contredit,  le  xvii' siècle;  ce  fut 
alors  qu'elle  produisit  ses  n-jetons  les  plus  distingués  et  qu'elle  mérita 
le  mieux  de  la  patrie.  Dans  l'espace  de  ce  siècle  se  pressent  une  foule 
de  personnages  qui  tous  ont  brillé  par  leur  valeur  et  leur  dévoue- 
ment au  pays  et  aux  rois.  Lors  des  indignes  accusations  aux([uelle3 
le  roi  Sigismond  III   fut  en  but  ù  la  dicte  dite  d'iuijiùàilion  (3),  ce 

(1)  Le  jeune  priQce  Casimir  (depuis  roi  Je  Polo;,-ne  sous  le  nom  ae  Casimir  le  Grand)  viol 
l'an  133<)viiitor  sa  sœur  la  reine  Èlisàbelli  d<'  Flou^'rie.  l'armi  les  darnes  Je  sa  course 
trouvait  la  belle  ut  verluiuso  Claire,  lillc  do  Filmen  Zali,  un  drj  j:r3nds  oïlicurs  de  la 
cour  Ji' Cliarlti  Hul/t.'i  i  cl  un  de  aii  plus  dOvoufi  roiiseilUTs.  (Jasiniir  sVpril  d'une  viuitote 
passion  pour  la  belle  llon^'ioise  el  ne  pouvant  réussir  à  la  scduire,  il  cuipluya  la  ru>e  et  la 
violence  pour  la  pussedcr.  Cr.ii^'nanl  Wi  suites  de  sa  coupable  acliuu ,  il  i)uilla  subUeineot 
Budeet  se  retira  en  l'olu.^iie.  Féliiieu  Zili ,  instruit  par  sa  bile  de  son  ilc>lioniieur  et  de  la 
violence  dont  elle  avait  ttc  victime,  mll^niiiii;  par  ses  pliintes  et  son  déie.^poir,  jura  de 
Yeiii;Lr  Sun  liuiiiiiur.  Ne  pouvant  plus  atli  nuire  le  vrai  cuuiuble,  mais  ioupçounant  avec 
raijon  la  reine  île  conipliiilé  ^elli!  fut  aicuM'O  d'avoir  prépare  un  breuvat-'e  soporitiipie  qui 
livra  la  jeune  lille  san^  del'ense  .i  :>uii  Ireie),  il  lit  tuinber  sur  elle  loiilc  :  i  colère.  Au  inumeot 
où  lunti>  Il  r.iinille  ro)ale  >u  Iroute  réunie  i  table  ,  ce  père  outra^'o  se  précipite  sur  elle. 
D'un  couji  de  sabre  ilesline  A  iininoler  la  reine,  il  lui  enlevé  seiilenient  t|u,itre  doi^it»  de  la 
Diain  dont  elle  détourne  le  coup  niortel ,  en  la  defeiiilant,  le  roi  e^t  Ci-aleiuent  ble^^e  ,  alors 
dans  sa  fureur  le  meurtrier  se  jette  sur  les  jeunes  princes  sur  lesiiuels  il  veut  sati-Tiire  sa 
Tengeaiice,  lorM]iie  l'cchansoQ  de  la  reine,  Ji'an  de  PoIoL,  lui  porte  un  coup  d  la  tète  qui 
l'tlend  sur  le  plancher,  où  il  e^t  aussilùl  percé  de  coups  par  les  ierviteurs  du  roi.  La  veo- 
geaocc  royale  fut  terrible  ;  l'infortuiiLe  Claire  el  sa  sœur  furent  d'abord  mutilée»  el  ensuite 
niisei  à  mort,  .son  frère  et  les  serviteurs  de  son  pcre,  altacliés  à  la  queue  du  cbev  jui,  fureot 
Iraliii  s  sur  le  pavé  dcj  rue-,  jU3i|u'.i  ce  que  leur  invi  l  s'cjt  siMii(,  et  tuus  les  iiienibres  uiDO- 
ccnts  de  celle  iii.illieuren>e  faiiiilli' ju>qu'à  la  quatrième  ^éoeralion  furent  voues  a  la  inorl  ! 

d)  Il  était  pruverbialeiiient  admis  en  l'ulu^nc  que  lorsqu'il  y  avait  une  nclie  héritière, 
il  devait  se  trouver  un  l'otoïki  parmi  les  prétendants  4  sa  maia  :  la  (duparl  du  temps  il 
iiavail  de»aucer  ses  concurreuts. 

(3)  tlle,  furcQl  soulevocs  par  le  celcbre  Jcao  Zamoyski,  irrite  de  voir  diminuer  son 
crédit  1  la  cuurl 


Sun  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOCNE.  117 

prince  n'ayant  pu  calmer  la  révolte  ded  nobles,  iual;,Me  la  condescen- 
dance qu'il  montra  eu  se  justifiant  comme  un  simple  accuse  et  eu 
prouvant  sou  innocence,  Jean  Potoçlci,  palatin  de  Braclaw  et  ses 
deux  frères,  Jacob  et  André,  .-Staroste  général  de  Podolie,  contri- 
buèreut  puissamment  à  la  victoire  que  l'aruiéc  royale  sous  Chodkie- 
wicz  et  Zolkiewski  remportèrent  sur  les  rebelles,  prcs  de  Garow,  le 
6  juillet  1G07,  et  qui  mit  tin  à  ce  triste  épisode  de  la  licence  des 
nobles  en  PoloLj^ne!  —  Etienne  Potot,-ki,  palatin  de  Biaelaw,  se  lit 
connaître  par  sou  expédition  aventureuse  eu  Moldavie  et  en  Vala- 
chie.  Sou  beau-frère,  l'hospodar  Coustanlin  Moliila,  n'ayant  pas 
payé  son  tribut  k  la  Turquie,  avait  été  dépossédé  par  les  ordres  du 
Sultan.  Sous  prétexte  de  ramener  son  beau-frere  dans  ses  États,  mais 
en  réalité  dans  le  butde  conquérir  pour  lui-même  ces  contrées  et  d'y 
fonder  une  souveraineté,  Etienne  Poto(;ki,  de  concert  avec  ses  deux 
autres  beaux-frères,  Kore(,'ki  et  AVisniowieçki,  réunit  une  armée  et 
sans  demander  permission  ni  au  roi  ni  à  la  Diète,  il  pénétra  dans  la 
Valaehie.  Cette  expédition  ambitieuse  con(;ue  et  exécutée  'à  la  légère 
en  1616,  finit  tristement.  Malgré  des  prodiges  de  valeur  dignes 
d'une  meilleure  cause,  la  petite  armée  fut  détruite  par  les  forces 
supérieures  des  Turcs,  et  Etienne  Poto(;ki,  lui-même,  pris  et  emmené 
à  Contantinople,  expia  dans  une  dure  captivité  les  fautes  dans  les- 
quelles son  ambition  l'avait  entraîné! — La  terre  originaire  de  Potok 
étant  longtemps  auparavant  sortie  de  la  famille,  il  fonda,  après  sa 
délivrance,  dans  ses  terres  de  Podolie,  une  ville  à  laquelle  il  donna 
le  nom  do  Zloty-Potok  (Potok  d'Or),  qui  depuis  fut  considéré 
comme  le  nouveau  berceau  de  celte  maison.  —  Lesouveuir  de  la  tla 
précoce  et  liéron|ue  d'un  autre  £lieune  Potoçki,  Starosle  de  Niiiin, 
et  des  cruelles  adversités  de  sou  père  Nicolas,  graud  général  de  la 
Couronne,  se  sont  conservés  dans  la  mémoire  populaire  comme  un 
des  plus  émouvants  épisodes  de  l'histoire  de  Pologne.  Vainqueur 
à  plusieurs  reprises  des  Tartares  et  des  Cosaques  qui  dévastaient  les 
provinces  du  ^lidi,  Nicolas  Potoçki  avait  fait  leur  eliuf  prisonnier,  le 
lit  périr  et  leur  imposa  de  dures  conditions.  A  la  mort  du  roi  Ladis- 


148  NOTICES 

las  IV,  ils  crurent  le  moment  favorable  pour  secouer  le  joug.  Nicolas 
Pûtoçki,  alors  grand-gcucral,  envoie  contre  eux  un  corps  dclaché 
sous  le  commandement  de  son  fils,  à  peine  âgé  de  23  ans  :  lui- 
môme  le  suit  de  prùs  avec  le  gros  de  l'armcc.  Le  jeune  guenier  est 
surpris  dans  sa  marcIic,  près  des  Eaux-Jaunes  (1),  par  les  forces  vingt 
fois  supérieures  des  Cosaques  et  des  Tartares,  et  il  périt  avec  toute 
sa  faible  troupe  le  2  mai  1048.  Pas  un  homme  ne  put  s'échapper 
pour  donner  avis  au  grand-général  du  danger  dans  lequel  était  son 
fils,  quoique  l'armée  entière  ne  se  trouvât  qu'à  peu  de  distance,  atten- 
dant en  toute  sécurité  des  nouvelles  de  son  avant-garde!  Ce  père 
infortuné  n'apprit  son  malheur  que  lorsque  les  hordes  ennemies, 
enhardies  parce  premier  succès,  vinrent  quelques  jours  après  fondre 
à  l'improviste  sur  lui  (2).  Le  désordre  se  mit  dans  l'armée  polo- 
naise, le  grand-général  déjà  navré  par  la  perte  de  son  enfant,  eut  la 
douleur  encore  d'assister  à  la  défaite  de  ses  soldats  !  Il  ne  put  trou- 
ver la  mort  qu'il  cherchait  dans  le  combat,  mais  couvert  de  blessures 
il  tomba  entre  les  mains  îles  Tartares,  qui  lui  liront  subir  une  pénible 
captivité!  Après  sa  délivrance,  quoiqu'alïailjli  par  l'âge  et  la  douleur, 
les  restes  de  ses  forces  lui  servirent  encore  pour  châtier  ces  mêmes 
Cosaques  rebelles  et  venger  la  mort  prématurée  de  son  fils!  Lui- 
même  finit  ses  jours  eu  1G51.  Vers  la  lin  du  xviii*  siècle,  la  fortune 
d'une  des  branches  de  cette  famille  s'était  accrue  d'une  manière 
colossale  et  les  héritages  de  plusieurs  maisons  puissantes  (3)  étaient 
venus  se  réunir  sur  la  tète  de  Stanislas- /"//('.r  Potoçki,  chef  de  la 
ligue  lie  Tulcz)  n.  Doue  de  brillantes  qualités,  il  lit  une  prompte  car- 
rière que  sou  immense  fortune  facilitait  en  Pologne  plus  que  par- 
tout ailleurs.  A  trente  ans  il  était  grand-maître  de  l'artillerie  et 
palatin  de  Eussie.  S'étant  attaché  un  grand  parti,  il  se  démit  de  ce 
palatinat  en  1738,  pour  siéger  ù  la  Diète  en  qualité  de  nonce  et 
accroître  sa  popularité.   Il  se  montra  contraire  auï  résolutions  de 


(1)  Zolle-WoJy,  cVst  ua  lac  ijui  porte  ce  nom. 

(2)  Prés  de  la  Tille  de  Korsun. 

(3i  Des  Kalinowiki,  Laszcz,  .M(ii>zecti,  etc. 


SUR  LES  FAMILLES  NOIU.F.S  <>K  LA   l'OLOCNE.  1  i9 

celte  assemblée  et  à  la  constitution  si  sa;j;e  du  3  in;ii.  Dus  lora  soup- 
çonné d'être  un  agent  de  la  Russie,  mécontent,  il  bortit  du  pays,  se 
retira  à  PétersLour;^,  d'où  il  fut  le  premier  à  prolester  coulre  les 
résolutions  salutaires  de  la  Diète  et  se  déclara  en  faveur  du  mniatieu 
de  la  royauté  élective  qu'elle  avait  abolie;  enlin  en  17'J-,  il  se  met 
ouvertement  à  la-tète  du  parti  russe  et  réunit  sous  la  prulectioa  des 
armées  de  cette  puissance,  la  funeste  et  honteuse  confédération  de 
Targowitz,  qui  précipita  la  perte  définitive  de  la  Polo^'nc.  Un  arrêt 
rendu  par  contumace  eu  1791,  le  condamna  au  siipplice  des  traîtres. 
En  compensation  il  fut  en  17'J5,  liommé  ;^énéral  russe,  reçut  des 
dons  et  une  ])osiliun  considérable  qui  contriliuèrent  à  accroître  l'im- 
mense fortune  (pi'il  ne  cessa  jamais  d'augmenlir.  .Sa  \ie  privée  ne 
fut  pas  moins  agitée  que  sa  vie  public^ue.  Jeune  encore,  il  épousa  une 
jeune  personne  dont  il  s'était  épris  (1);  son  père  qui  a\ait  d'autres 
projets  sur  lui  et  qui  avait  arrêté  un  riche  mariage  avec  Joséphine- 
Amélie  Mniszech,  fit  enlever  sa  nouvelle  bellc-lille  la  nuit  même  de 
son  mariage,  et  longtemps  après  seulement,  on  retrouva  au  bord  d'un 
étang  le  corps  de  cette  infortunée  !  La  beauté  de  ?a  troisième  femme, 
la  célèbre  Sopliie,  et  ses  aventures  ont  eu  un  retentissement  euro- 
péen cl  a  fourni  le  sujet  du  poème  de  la  belle  Fanariotte.  Eamassée 
comme  petite  mendiante  dans  les  rues  de  Conbtantinople  par  l'am- 
bassadeur de  France,  qui  la  lit  élever  avec  soin  pour  en  faire,  dit-on, 
sa  femme,  elle  lui  fut  enlevée,  à  son  passage  par  Kamieuiec,  par  le 
général  ^Vitt,   gouverneur  de  l^essaiabie  (2).    Longtemps  âpre:-,  se 

\K)  Klle  iljil  ilo  la  luaiion  Jcs  Kalinoacki  el  pirenlc  ilc  la  f.uiiilli'  rolofki.  La  nuit  Je 
MS  noces  clic  fut  Cfik'vùe  par  dts  homme»  maiqui-.s  et  cot  atlciil.il  iif  fut  jaiiiaij  bu-n 
éclaircl  ;  mais  la  coiivicliuii  morale  on  a  loujour»  accusé  »oii  l)i>aU'|>c-ro ,  coiiiiu  pur  »>•» 
Ticli'ticcs. 

(i)  On  prctcnj  ((U"  l'ambasiadcur  Je  Franco  so  renilant  1  IVlcribourj;  s'arrcla  i  Kamie- 
uiec où  il  fut  liCs  bii.-n  accueilli  p;ir  le  gouverneur  .tiiieral  Will.  C<'luici  ayant  aperi  u  la 
jeune  et  belle  eoclam  (|ue  raiiibajsaU''iir  menait  an'c  lui,  il  eu  de*  ml  aiiioureux.  l'cur 
tromper  la  surveillanco  jalouse  Je  son  liole,  Wiil  arraii^jea  en  rhonncur  Ue  l'ainbiijaJiur 
une  partie  dédiasse,  et  lui-iiiénie  au  moment  du  départ  preteila  des  urdres  ini|ioriaiil» 
dont  11  inoiion  le  reUnl.  A  peine  laniba.'.j.idiur  fulil  liors  de  la  mIIu  que  NVilt  en  til 
/uruier  les  porl.'s,  et  tout  étant  prépare  pour  »un  uiaruiix,  il  io  lit  unir  à  la  belle  Soplne.  A 
^0Q  retour  l'ambasiadeur  se  trouva  en  |)f(.-,eine  d'on  lut  accompli  contre  lequel  il  n'y  a»  ail 
4)aii  Je  recouT;)  possible  I  kilo  était  aaiivo  du  l'ilo  de  Cluus. 


nubLiisi  roLoniist. 


150  NOTICES 

trouvant  avec  son  mari  ù  rotersbourg,  elle  inspira  un  violent  amour 
.    à  Stanislas-Félix  Potoçki,  veuf  alors  pour  la  seconde  fois.  II  proposa, 
(lit-on,  des  conditions  si  brillantes  au  général  Witt,  que  celui-ci, 
dont  l'amour  pour  sa. femme  s'était  déjà  refroidi,  n'hésita  pas  à  lea 
accepter  et  n  céder  ses  droits  sur  elle.  Après  son  union  avec  Fclix 
Potoij'ki,  elle  devint  le  centre  d'une  société  nombreuse  et  choisie  que 
les  agréments  de  son  eï|)rit  et  son  ex(juisc  élégance  groupait  autour 
d'elle.  C'est  elle  (jui  créa  dans  ses  terres  le  dclicieux  établissemeut 
de  Sophiofka  (Sofiowka)  qui  contenait  tout  ce  que  le  luxe  et  le  goût 
pouvaient  réunir  de  plus  exquis.  Comme  Ninon  de  l'Enclos,  elle  con- 
serva sa  beauté  jusqu'il  sa  mort,  et  inspira,  dit-on,  encore  ù  un  âge 
avancé  une  passion  violente  au  lils  aîac  de  son  mari!   Félix  Potoçki 
mourut  en  1805,   laissant  une  postérité  extrêmement  nombreuse. 
De  ses  tils,  les  comtes  Stanislas  et  Buleslas,  qui,  tous  deux  occupè- 
rent des  charges  à  la  cour  de  Pétcrsbourg,  obtinrent  le  litre  comtal 
de  Russie.  De  la  branche  restée  dans  le  ro)'aume  de  Pologne,  le  fils 
du  palatin,  Stanislas   Potoçki  (ministre  de  l'instruction  publique  de 
1815  à  1819  et  président  du  Sénat,  qui  s'est  acquis  un  nom  dans  la 
littérature  polonaise  et  au(|uel  on  doit  le  perfectionnement  des  éta- 
'    blissements   d'éducation   dans  la   Pologne  russe),  comte  Alexandre 
Potoçki,  grand  écuyer  pour  le  royaume  de  Pologne  a  été  comirmé 
dans  son   titre  en  lS2t;  en  même  temps   le  lieutenant  général  Sta- 
nislas   l'otoçki  d'une   autre   ligue  de  celle  famille   fut  decuié   de  ce 
titre;  il  périt  victime  de  sa  lidelité  a  son  devoir!  Dans  la  nuit  du 
30   novembre  13150,  lorsqu'éclata  la  dernière  révolution  polonaise, 
il  fut  sommé  par  les  jeunes  gens  de  l'écuie  militaire  de  se  mettre  à  la 
tête  de  la  révolte;   ayant  refusé  de  trahir  ses  serments,  cet  homme 
honorable  tomba  sous  les  coups  de  cette  jeunesse  égarée  !    Enfin  , 
M.   François   Potoçki,   qui  épousa  en   première  noce,   la   princesse 
Sidonie  de  Ligne  et  ([ui  acciuit  une  certaine  célébrité  par  son   élé- 
gante dissipation,   ainsi  que  M.  Léon   l'otocki,  ([ui  servit  dans  la 
diplomatie  russe  et  fut  eu  dernier  lieu  ministre  à  Naples,  reçurent 
égidemeot  du  gouvernement  rua^e  le  titre  de  cumte.  —  Jean  Potoçki, 


SL'n  LKS  FAMII.I.KS  NOIiLES  OK  LA  POLOCNH.  tôl 

célèbre  voyageur,  fit  partie  Je  la  grande  ainhassadc  que  l'impûratrice 
Catheriue  II  euvoya  eu  Chine,  pour  établir  des  relations  avec  cet 
empire  jusque  là  fermé  à  tous  les  Européens,  il  découvrit  et  donna 
sou  nom  à  uu  groupe  d'îles  situe  dans  la  mer  Jaune.  Il  laissa  trois 
fils,  Alfred,  Arthur  et  Bernard  (1).  Les  deux  derniers  possessionnés 
en  Galicie,  furent  admis  à  porter  le  titre  de  comtes  autrichiens.  Ces 
indications  sulfiseut  pour  faire  connaître  les  principales  lignes  de 
cette  maison j  les  limites  de  cet  ouvrage  ne  permettent  pas  d'entrer 
dans  plus  de  détails  sur  cette  famille  interminable. 

LES    COMTKS    (JllZY.MAL.i    UK    l'O  TUI.irE-rOTL' LITKI . 

Très  bonne  et  ancienne  famille  qui  sort  d(!  l'antique  maison  de 
Grzymala  et  a  une  origine  commune  avec  l'illustre  famille  des 
comtes  de  Grudna  -  (Irudzinski.  Adalbort  Grzymala,  Castellan  de 
Rogascu,  en  1506,  qui  était  seigneur  de  la  terre  de  Potuliçe,  adopta 
pour  sa  branche  le  nom  héréditaire  de  Potulielci,  sous  lequel  cette 
famille  noblement  possessionnée  dans  les  palatinats  de  la  Grande- 
Pologne,  a  de  tous  temps  occupé  uu  rang  très  honorable.  Après  le 
premier  partage  de  la  Pologue,  le  comte  Michel  Potulii,ki  fut  admis 
à  faire  valoir  les  droits  ([ue  sa  famille  croyait  avoir  au  titre  de  comte, 
et  fut  confirmé  dans  cotte  dignité,  le  23  août  17S0,  par  le  roi  de 
Prusse  Frcdéric  Guillaume  II. 

LES    CO.^ITKS    l'irrWOUOU  SKI. 

Cette  famille  est  issue  de  la  maison  de  Dembno  (Debno),  dont 
l'origine  remonte  vers  le  milieu  du  Mil»-'  siècle.  J.e  premier  auquel 
CCS  armoiries  furent  concédées,  ayant  épousé  l'hériticre  de  la  sei- 
gneurie de  Dembno,  issue  elle-même  de  la  maison  de  Ilabdank- 
Skarbek,    adopta  le    nom    tle    cette    teire    et    joignit    les   armes   île 

(1)  Il  fut  le  riLin  ito  U  cclubru  Cl.iuJmu,  ilunl  il  a  (-lu  p.nrié  1  l'arliclo  des  conitoa  l)iia- 
Iju^iki,  cl  l'uil  fail  oUmur  jjar  ïc«  uotlcs  qualiiù»  de  lou>  coui  qui  le  couuai>aeat. 


15Î  1  NOTICES  5- 

Habdank  aux  siennes,  comme  on  peut  le  voir  sur  le  tableau  des 
armoiries,  à  la  fin  de  oe  volume.  Une  brandie  de  celte  maison,  celle 
d'Olesnice,  acquit  une  belle  illustration  en  Pologne,  surtout  dans  la 
personne  du  cardinal  Zbigniew  Olesniçki;  célèbre  guerrier  d'abord, 
il  embrassa  ensuite  l'état  ecclésiastique,  devint  prince-évèque  de  Cra- 
covie,  acheta  en  1443,  du  duc  de  Tcscheu,  le  duché  deSievieis  (I) 
pour  cet  évêché;  fut  ensuite  tuteur  du  jeune  roi  Ladislns  III,  et 
enfin,  après  le  funèbre  trèpaa  de  ce  prince,  ii  la  bataille  de  Varua,  û 
assura  l'élection  de  son  frère  Casimir.  Le  rameau  des  Potworowski 
embrassa  dès  la  fin  du  xvi'  siècle  la  réforme,  et  on  lui  doit  la  justice 
que  ce  changement  regrettable  de  religion  était  chez  eux  le  résul- 
tat de  convictions  sincères,  car  malgré  l'obstacle  qui  fut  rais  ainsi  à 
la  fortune  de  ses  rejetons  en  les  écartant  à  plusieurs  reprises  de 
beaucoup  d'emplois,  ils  n'eu  restèrent  pas  moins,  jusqu'à  nos  jours, 
■fidèles  à  leur  nouvelle  croyance.  Le  roi  Frcdéric  Guillaume  III, 
conféra  à  Jean  Potworowski,  sous  la  date  du  17  janvier  1816,  le 
titrtj  de  comte  prussien,  titre  (jui  n'appartient  qu'il  sa  desceiidunce 
directe. 

LES    KM.VZ     PLZY.NA. 

Cttte  famille  tire  son  origine  des  ducs  de  Russie,  et  elle  est  un 
rameau  de  l'illustre  maison  des  Kniaz  Oginski.  Grégoire  Kniaz  de 
Kozelck,  tige  Oginski,  eut  pour  frère  Ladislas  de  Kozelsk,  qui  fut 
surnommé  Puzyr  (2)  à  cause  de  sa  petite  taille;  par  corruption  ce 
surnom  se  changea  en  celui  de  Puzjna,  qui  devint  héréditaire  dans 
sa  descendance.  Cette  branche  de  la  maison  de  Kozelsk  fit  toujours 
usage  dans  les  actes  publics  de  la  qualité  de  htia:.  Lors  de  la  verih- 
cation  des  titreg  en  1824,  elle  fut  nutorisé"*  pfer  le  gouvernement 
rtisse-ù  porter  le  titre  de  prince. 

(I>  C'til  ce  qui  a  dooaé  lieu  i  l'opinion  que  Je  te  leiopi  seuirmenl  les  e»<?qu^»  Af  Crj- 
covie  avaient  Jruil  au  titri>  Je  prince,  UnJis  qu'iU  en  araieiU  dèji  élc  re'élui  J><s  ii* 
liii'  titVIc  par  Uolu9la.-<  le  l'uJiquH. 


.•».  f 


4  ?y.i 


SUR  LES  FAMILLKS  NOIILES  DR  I.A  POI.Or.Nt;.  155 


LES    COMTES    DE     II  A<.'/.  YX-R.iC/ Y>SKI. 

Famille  noble  de  Grande-Pologne,  issue  de  la  maison  de  Nalencz- 
deuxième  (1).  Son  nom  lui  vient  de  la  terre  de  l^aczyn,  située  dans 
le  palatinat  de  Kalisz  et  qu'elle  semble  avoir  iléjà  possédée  au 
XVI*  siècle.  Ce  n'est  toutefois,  que  dans  le  courant  du  wii',  que  son 
nom  se  trouve  mentionné  par  les  écrivains.  Le  rejeton  le  plus  connu 
de  cette  famille,  mais  dont  la  réputation  fut  loin  d'être  irrépro- 
chable, fut  Casimir  llae/.ynbki  cpii  dt-vint  en  17SH,  maréchal  de  la 
cour  (2)  et  en  1792,  f,a'ncral  de  Crande-Pologne  (c'est  à  dire  slaroste 
do  Posen).  Il  usa  dès  lors  de  l'infliience  que  lui  donnaient  ces 
charges,  pour  combattre  les  résolutions  salutaires  de  la  Diète  dite 
de  •  quatre  ans  •  (178S-17D2)  ([ui  pouvaient  encore  assurer  le 
salut  du  pays,  par  les  saçes  réformes  ([u'elles  devaient  introduire 
dans  la  constitution.  Il  s'unit  ensuite  au  parti  réprouvé  de  la  confé- 
dération de  Targouitz;  au^si  lors([ue  le  9  mai  17>H,  le  peuple 
exalté  par  les  premiers  succès  de  l'héroïque  Koscius/.ko,  se  souleva 
dans  un  suprême  eflbrt  pour  sauver  son  indépendance,  et  dans  son 
ivresse,  se  laissa  entraîner  à  des  excès  déplorables  contre  ceux  qu'il 
accusait  d'avoir  vendu  la  patrie,  Casimir  Haczynïki  fut  un  des  pre- 
miers que  poursuivit  la   vindicte  publi(pic;    on  le  chercha  pour  le 


fil  On  .-»  voulu  <l.iiii  It's  il.'riiiiTs  li-iniis  i-.\il.\cl.»'r  i-t>lto  f.iiiiillc  i  l'anliqua  maison  des 

Stiui.iUiUki,  mil-.  Ici  iircinoi  iiuinnn'ia  .i  r.i|i|nii  <lu  iftio  iipii i,  c.ir  nu  ne  [u-nl  .iJnict- 

tro  fomnii'  |iri'ii\i'  suili >,uito  ili'  piriMito  II  iir<Mn>l.\ni-o  fcirtuilc'  iiu'iiii  D.ilirn.'inl  de 
Siïinoluly  ail  |iort»i  !■•  si)tiri.|ik'l  lout  pi'f  soiiiiol  de  •  .M.ily  •  i  l'.iruK,  le  pi'lil)  .i  au^t  iIh 
«a  iK'Ulc  l.iillo  cl  lie  Cl-  i|iie  |)lus  larj  un  mILi^d  itii  iioiii  ik-  .M.il)s/yii  ait  et-  pi>i.sc<sionnè 
par  l.i  faniilli;  Kiiiynski.  Il  i-sl  l'^ali-iiu'nl  dillifile  do  la  raUacliiT  à  la  liraiiche  clciiilfl  dej 
Nalciui  Malski  Je  Mule,  d'uil  le  nom  iVcril  an'o  un  /  (loii  /((;v,'ol  fi'a  riiMi  dccummun 
avec  Icsensdu  siirniun  de  •  Maly  i  ipclil)  ijni  j'écril  .ivit  un  (  Imrrc  Du'ri'bh'  l.t  rn.iiiOQ 
(1o  Nalcncidfiixii  me  csl  une  de  coll'-i  (|ui  a  li"  plus  .ihusi-  do  riis.i..'.»  d  adirplor  di's  [lersonnos 
élrangi^rcs  l'I  de  leur  conf.rer  sev  armoiries:  df  là  reilrcino  dilliriilti'  do  conslaler  si  le» 
ramilles  ()ui  hi  [MirU'iit  siMit  roolli-iiii-nl  issiu-s  ilo  la  siiurhe  |iririiiti«e 

(i)  Il  no  fiul  pas  roiifondro  la  dn-'iiili;  de  inarcrlial  de  la  rour  iMars/.ilek  îtadwornjr, 
Mjresi'li.ilius  Anlae)  aver  celle  do  Krandni;ireclial  du  la  Couromi';  f  Mirstali-k  Wullu 
Korofuiy,  Sii|)riiiiiij  .\!are>(  halcus  Hei;iii  )  ;  crlui-ci  eUil  le  preniier  d'enlro  l''S  tjrandi 
dignitaires  de  la  rouronne  ol  prenait  plaie  au  Sonal  A  la  tète  do  tous  les  autres  iiiinistrei 
ayant  la  priToxalnc  do  iiiver  au  Sonal.  .M.us  tous  cei  inini->lr>'s  et  di^nilaiies  ne  $o  rart- 
gea  ieul  qu'a  pros  les  TL-nlatle»  sénateurs,  i|u  loi  aie  ni  les  étopiei,  les  pa  lai  WM  et  les  rastellani. 


15*  '  NOTICES 

pendre,  et  ce  ne  fut  qu'à  la  faveur  de  la  nuit  et  sous  un  dé^^uise- 
meut,  qu'il  parvint  à  s'évader  de  Varsovie  et  à  gagner  la  fruatitre 
de  la  Prusse,  où  il  alla  se  rcfugier.  Pour  prix  de  ses  services,  il  con- 
tinua à  être  pensionné  par  la  Russie  el  la  Prusse,  dont  le  gouverne- 
ment lui  conféra  en  sus,  eu  1301,  le  titre  de  comte.  N'ayant  point 
laissé  de  postérité  mâle,  et;  titre  s'éteignit  avec  lui;  mais  il  fut 
renouvelé  en  182  1,  pour  lus  comtes  Edouard  tt  Athanase  Puc/ynski, 
ses  petits-fils  par  leur  nicre.  Le  premier  s'est  fait  avantageuafment 
connaître  par  ses  recherches  historiques  concernant  l'ancienne 
Pologne  et  la  générosité  avec  laquelle  il  contribuait  à  toutes  les  insti- 
tutions propres  à  en  perpétuer  le  souvenir;  mais  décourage  par 
l'ingratitude  de  ses  coucitoyens,  il  s'ôta  volontairement  la  vie 
en  1845.  Son  frère,  le  comte  Athanase,  fut  ministre  plénipotentiaire 
de  Prusse  près  des  cours  de  Copenhague,  de  Li-l)onne  et  de  Madrid, 
et  on  lui  doit  une  histoire  de  la  peinture.  Diverses  branches  de  cette 
famille  sont  répandues  dans  la  Grande-Pologne  et  un  de  ses  rameaux 
est  domicilié  en  Courlaude  et  réside  à  Mittau. 

LES    COMTES    LESZC7.YC    DE    R.VDOI  l>-I\.VDOLI>'SKI. 

Cette  famille,  une  des  plus  anciennes,  est  également  très  ancien- 
nement illustre.  On  lui  donne  pour  premier  auteur  Lech,  fondateur 
et  premier  souverain  de  la  Pologne,  (lui  vivait  vers  le  milieu  du 
vie  siècle  (r)50);  de  là  le  nom  de  Leszczyc  qui  signifie  •  Jilt  de 
Lech  (1).  •  Un  des  rejetions  de  cette  dynastie,  nommé  Lcsztk  III, 
qui  mourut  en  815,  partagea  ses  États  entre  ses  fils;  le  troisième 
Ladislas,  qui  re(;ut  en  partage  le  duché  de  Pomérélie,  devint  la  lige 

(1)  Ce  nom  du  prciiiicr  souverain  Je  la  l'ulogiie  fui  l'ûcraitoii  du  surnom  de  l.rcliy  que 
porlèrrtiillon(;leiii|)sl('3  l'uloiuii.ijui-|iiuo'>  .lulourj  uiil,  A  cause  Ji-irla,  iU|i()ose  (jue  le  nom 
du  • /.<".?•(  ji/r- •  piiijvjii  iif.T  son  (•lyiiitjjiinio  de  celle  dunuiQiuatiuu  naliuii.ile  ;  colle 
iuppu:>ilieu  n'ol  puiiil  adiiii;>3ilj|u,d'aliurd  |i.irce  i|ue  co  iiuiu  a  un  ieiia  |>ji'raileiiirnl  dcler- 
nitné  el  signiii?  aussi  »ùri!riieiil  en  |iulaiiai>  <  (ils  de  Lfcli  •  que  •  Nicolaji'Wicz  ■  (i.ir  eieni- 
plu  jujiulio  •  liU  do  Nicolas  1  eu  ru.'.îe,  ciisuilc  s'il  ivail  (lU  elle  dcfhe  di:  la  dciioiiiniatiuil 
géûérale  qui  dc^ignail  iDUie  la  uiuoii,  il  aiirail  iKiissair.'iiiriil  rie  commun  a  nii  grand 
nombril  de  familles  pulnnaibos  el  ne  .-erail  pas  resté  la  propriele  eiclusiïu  d'une  .-ûuIb 
maijou.  ;Yoy.  losuuvrei  héraldique»  de  J.  A     JaljU)iio*ski,  Kuropaliucki,  elr  ) 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA   POLOGNE.  153 

directe  de  la  maison  des  Leszczyc.  11  est  important  de  remarquer 
que  contrairement  à  l'usaire  gciicralement  établi  en  Pologne,  cette 
famille  n'a  jamais  concédé  son  nom  ni  ses  armes  ù  aucune  personne 
étrangère  à  son  sang,  et  que,  par  conséquent,  celles  (jui  ont  le  droit 
d'en  faire  usage  sont  toutes,  sans  conteste,  issues  d'une  seule  et  même 
aouche  et  ne  sont,  sous  diitérents  surnoms,  que  des  rameaux  d'une 
seule  et  même  famille.  Cette  exception  est  peut-être  unique  parmi  les 
anciennes  familles  d'origine  polonaise.  Dus  le  x"  siècle,  Derslas 
Leazczyc,  est  mentionné  comme  un  des  vaillants  compagnons  d'armes 
de  Mieczyslas  l"  et  de  Boleslas  le  Grand  ou  l'Héroïque,  dans  les 
conquêtes  que  ces  souverains  entreprirent  sur  les  Bohèmes,  les  Mos- 
covites et  les  Prussiens  encore  idolâtres.  Pierre  Leszczyc,  archevêque 
de  Gnesen,  lança,  en  1070,  l'excommunication  contre  le  roi  Boles- 
las II,  l'audacieux,  qui  s'était  rendu  coupable  du  meurtre  de  Sta- 
nislas, évêque  de  Cracovie  (1),  il  le  contraignit  à  quitter  le  trône 
et  le  pays,  et  après  avoir  ainsi  vengé  l'Église  et  la  morale  publique 
outragées,  il  gouverna  l'État  jus([u'à  l'avènement  de  Ladislas  ller- 
mann,  en  lOSl.  Vanceslas  Leszczyc,  Castellan  de  Cracovie,  en  119 1, 
fut  uu  (les  premiers  qui  occupa  cette  dignité  depuis  qu'elle  fut  deve- 
nue la  plus  haute  de  toutes  les  dignités  séculières  du  royaume. 
Jérôme  Leszczyc,  Castellan  de  Posen,  périt  glorieusement,  eu  12  tl, 
à  la  bataille  de  Lieguitz,  où  il  était  venu  avec  les  troupes  de  Grande- 
Pologne  au  secours  de  Henri,  duc  de  Siléaie,  contre  l'invasion 
dévastatrice  des  Tartares.  Cette  journée  célèbre,  ([ui  coûta  tant  de 
sang,  arrêta  du  moins  les  progrès  de  ces  hordes  barbares  qui  mena- 
çaient l'Europe.  —  Gérault  Leszczyc,  évêque  de  Cujavie,  en  1300, 
fit  une  guerre  acharnée  aux  chevaliers  Teutoniques,  leur  reprit  une 
partie  des  duchés  de  Cujavie  et  de  Pomérélie,  dont  ils  s'étaient 
emparés  et  obtint  du  Saint-Siège  une  bulle  d'annulation  de  leurs 
prétentions  sur  ces  provinces  ;  il  expulsa  les  chevaliers  du  Temple, 


(I)  Slanislis  ili!  Szciepanow,  évoque  de  flrairovic.fiil  cinonisi'  sous  lo  nom  Jo  sainl  Sli- 
nulaj.  Le  roiirrUo  ili's  ri-pniiuiiiloi  <]ue  lui  ailre^i.iil  ré\<'i|iie,  i  cause  lic  ^a  t  lu  iluiolud, 
le  ina^sjura  do  sa  iiuiu  au  uioujonl  ou  il  ulllciait  i  l'aulel! 


'O 
SI 

Udù 


I 

V,- 


156  NOTICES 

coiidiininés  par  In  bulle  du  pape  CIcineiit  V,  et  qui  étalent  devcuus 
puissants  dans  ces  contrées;  enfin,  il  obtint,  en  1319,  du  pape 
Jean  XXII,  pour  les  souverains  de  la  Pologne,  le  droit  de  reprendre 
le  titre  de  roi  et  de  se  faire  couronner  comme  tels,  privilège  perdu 
depuis  le  meurtre  de  saint  Stanislas  (1).  Dès  le  xi*^  siècle,  la  branche 
priuripale  de  cette  ancienne  famille  portait  le  titre  de  comte  do 
Skarssosv.  Vers  la  tin  du  xive  siècle,  les  deux  fils  du  comte  Ma(;uda 
prirent  le  nom  de  la  seigneurie  de  Kadolin.  L'aîné  Mathieu,  palatin 
d'Inowroflaw,  en  1400,  continua  la  descendance  de  cette  maison,  et 
fut  l'aïeul  direct  des  comtes  Le?zcz)c  deRadolin-Radolinski.  Le  second 
Pierre  de  Radolin  (2),  prince  évèque  de  Cracovie ,  nonce  et  prolo- 
notuire  du  Saint-Siège,  l'un  des  principaux  bienfaiteurs  et  cofonda- 
teur  de  l'académie  de  Cracovie  (3),  fut  l'ami  dévoué  et  le  chancelier 
de  Ift  reine  lledwige  d'Anjou  (1)  et  son  exécuteur  testamentaire  (5). 
C'est  en  cette  dernière  ([ualité,  qu'il  re»;utdevaut  la  reine  mourante, 
l'engagement  du  roi  Ladislas  JagcUon  d'éjjouser,  après  In  Dorl  do  la 
reine,  la  comtesse  A^lne  de  Cilly,  petite-lille  du  roi  Casimir  le  Grand 
et  l'héritière  légitime  du  trône  des  Piast.  Mais  étant  devenu  veuf  et 
ayaut  re(;u  des  rapj)orts  peu  avantageux  sur  la  beauté  de  la  comtesse 


(!)  Déji  Pricfiiyslas  pri'i)trc>s('iir  di!  Ftolfsljij  III  Bourt.i'-Torle,  s'était  fait  sarrer  d.»  son 
propre  chef  on  i"."JJ  ;  inau  le  drait  Un  vu  lui  conle^lo  cl  le  sainl  Siifc'c  auisi  biuii  que  les 
autres  souieraifib  lui  ^^.fu^L■rl■Ill  h'  lUrf  rosal.  V.i^  ne  fut  (|ii'eu  13rj  quii  Licrjult  Lr^zctyc 
oblint,  par  ^nn  ondlt  auprès  du  pape  Jean  Wll,  l'aiiiiulalnjn  de  fo  dernier  lerui-'e  de  l'ana- 
tliènaMiui  a»  ail  frappe  les  souverains  de  la  Poloi^iii'  à  eausc  du  meurlre  Jo  sainl  Stanislas, 
li.raull  Losiczyc  nmurut  à  AMi;rion  en  n.'J  oïl  l'avait  r-.'tenu  l'aiïeeli  )n  el  l'estiinfi  parli- 
culioro  (|ue  lui  porlail  |i!  pa|>e. 

Ci)  Il  eit  également  connu  dam  l'Iustuiro  sous  le  surnom  de  Viscli  icngnoniinalus  Visch) 
que  les  auteurs  el  les  vieilles  clartés  lui  dunnent  »iuiVHnl. 

(3)  Casimir  le Crand  furii.a  le  dessein  de  fon. 1er rellp  université;  la  mort  no  lui  en  laissa 
pas  lo  temps  et  ce  fut  la  reine  qui  en  cuiiimenca  i'e.\eculion  el  en  charjjea  l'ierre  de  Radolin  ; 
mais  elle  auasi  M  U'cul  point  asseï  pour  en  voir  l'aclicvenienl.  Les  fonds  laissés  pareils 
a'ayanl  pis  sulli,  l'évéïiui!  de  Craciivie  contribua  p^r  ses  lari!essei  i  raccoinplisseiueiil  de 
cette  lielle  (l'uvre.  Liii-iiiéme  l'inauj-ura  (lar  un  discours  sur  le  droit  canon  ol  deunl  la 
premier  cliaiuclii'r  d'Iiiiinieiir  île  cet  iMStiUil  celelirc. 

(l)  Il  fut  un  des  plus  cluleureut  pariuans  de  l'arcliiJuc  ("lUillaiiiuo  J'Aulrictic,  fiancé 
de  la  reine,  cl  sonliiil  de  tout  son  pouvoir  ses  droits  1  sa  loaln  ;  plus  tard  il  prolé;^ea  sa 
fuite.  Il  considérait  l'union  de  l'aichiduc  avec  la  reine  comme  imlissoluble  cl  l'avcneiûeul 
au  trône  d'un  prince  d'Autiiilio  cuiiiuiii  plus  atantaiieus  que  celle  du  barbare  Ja^'ellon. 
Combien  les  destinées  de  la  l'uloînu  dissent  ete  ilillérenii?»  si  une  ilynaslio  alkmande  y 
«ut  importe  les  principes  conservai eui  s  lie  la  liermanh'  ' 

(.'))  Le  second  eiej  uleur  elail  Je.iu  de  Teni  ijii,  l'alalin  de  Cracovie. 


SUR  LES  FAMILLES  NUULES  DE  LA  POLOGNE.  tTI 

Anne,  Ladislas  Jagellon  voulut  éluder  l'oxécutiou  de  sa  promesse. 
Pierre  de  Radolin  inébranlable  dnns  raccoraplisseracnt  de  ses  devoirs 
et  voulant  sauver  autant  que  possible  le  principe  de  riicrcdilé  de  la 
Couronne  qui  allait  succomljer,  fut  forcé  d'employer  toute  l'intluence 
que  lui  donnait  sa  haute  position,  pour  contraindre  Ladislas  à  tenir 
sets  serments;  celui-ci  céda  à  la  menace  de  se  voir  dépouillé  d'une 
Couronne,  qui  ne  lui  appartenait  encore  que  conditionnellement  et 
dont  la  comtesse  Anne  était  la  véritable  héritière.  Ce  suprême  elfort 
tenté  par  l'évècjue  de  Cracovie  pour  sauvegarder  l'hérédité  du  trône, 
resta  malheureusement  sans  résultat  pour  le  pays,  car  l'union  de 
Ladislus  avec  la  petite-tille  du  dernier  roi  de  la  maison  des  Piast  fut 
frappée  de  stérilité,  et  après  le  décès  de  la  reine  Anne,  Ladislas 
JagelloD  ne  conserva  plus  la  Couronne  (ju'en  vertu  du  principe 
funeste  de  l'élection  (l),  (^ui  d(;puis  ce  temps  se  maintint  en  Pologne. 
Le  roi  n'oublia  pas  la  contrainte  ([ue  lui  avait  imposé  Pierre  de 
Radolin,  et  dès  lors  sa  haine  chercha  l'occasion  de'' s'en  venger. 
Lorsqu'alfaibli  par  l'âge  et  les  fatigues  d'un  long  pèlerinage  dans  la 
Terre  Sainte,  l'évèque  de  Cracovie  revint  dans  un  état  de  santé  déla- 
bré, le  roi  excité  encore  par  l'ambitieux  évèque  de  Posen,  .\lbcrt 
Ja3trzenil)ie(;  de  Rytwian,  saisit  a\ec  empressement  ce  prétexte  pour 
l'arracher  arbitrairement  de  son  évéché  qu'il  remit  à  son  conseiller 
Albert  Jastrzembiec.  Cet  acte  de  violence  indigna  le  clergé,  souleva 
les  partisans  de  Pierre  de  Radolin  et  donna  lieu  à  de  longs  troubles, 
qui  failliient  coûter  In  vie  à  l'cvOiju;^  .\lbort.  11  résulta  de  ces  dis- 
Bonsions  (pic  loisipi'en  IH.'},  ii  la  Diète  de  Hrodio,  où  fut  décrété  le 
premier  acte  d'union  delà  Lithuanie  à  In  Pologne,  la  noblesse  polo- 
naise,  pour  cimenter  cette  union,  consentit  à  donner  ses  armoiries 

(1)  Du  viTanl  (le  si'3  deux  pretni/'it'i  fi-iiimeii  l.idiihu  Ja^-'ollun  ne  ri'itna  qu'i  lilro  de 
Jioi-C.DUsnis  ,■  oriMiili:  l'M  ijH  iliU'  di-  roi  .Hn.  C.'i'tl  une  l'rroiir  ass"z  commune  do  r  roiru  iinij 
la  descfnd  incp.  du  Ja^icllon  :\  ri's'no  cii  vcrlu  du  dioil  il'hrifdili'.  Ses  dcbirfidafUs,  gui 
éliicrit  lirr('dil:iire>  en  Lii.'iuaiiie,  nul  iiif  (•^^lv^■lllelll  oituimi  le  lioiio  de  l'.ilci;:rie,  mai!» 
luujour'i  cil  Yetlii  du  réle<'liiin  et  du  fiirlra  convniliuiiiifh,  imposéj  A  cli  mue  iiniiveau 
rt'j;ii«  pnr  Ins  ôluU.  Les  moytins  employéi  |iar  celle  f.iiiiille  pour  iiiaiirteMir  l'eleclion  daui 
la  descendance,  onl  surlnul  conlriliuo  1  déniurali^er  la  iiali»n;  de  celle  é|iui|ue,  iiialgro 
les  (jueli)U(:j  régner  brillai, U  ([u'onl  eu  lej  Ja^cllon,  date  réellement  la  décaduucu  do  la 
Pologne.  , 


158  NOTICES  '   '* 

aux  principales  famillcâ  lithuaniennes  en  même  temps  converties  à  la 
foi  chrétienne,  la  maison  des  Leszczyc  s'abstint  de  prendre  part  à 
cet  acte  d'adoption  ycncrale.  De  là  pro\ient  l'exception  mentionnée 
au  commencement  de  cet  article,  à  laquelle  cette  ancienne  famille 
doit  principalement  d'avoir  conservé  exclusivement  dans  sa  tlescen- 
dance  le  droit  de  porter  ses  armoiries  primitives.  C'est  dans  cette 
famille  que  le  chevalier  le  plus  accompli  qu'ait  produit  la  Pologne, 
le  grand  Zavisza,  surnommé  le  Xoir,  se  choisit  une  compagne  digne 
de  lui  par  ses  vertus  (1).  Ce  Bavard  de  la  Pologne  épousa  Harbe  de 
Radolin,  fille  de  Mathieu,  palatin  d'Inow  roelaw,  et  nièce  de  Pierre, 
prince-évèque  de  Cracovie.  Cette  noble  femme,  après  la  mort  cruelle 
mais  héroïque  de  son  mari,  ne  (quitta  plus  le  deuil,  renonça  au 
monde  en  se  retirant  dau^  un  couvent  et  consacra  le  reste  de  sa  vie  à, 
l'éducation  de  ses  fils  (2)  (|u'elle  voulut'  remlre  dignes  de  leur  illustre 
père  (3).  Tous  deux  en  eliVt  marehùrent  sur  ses  traces  et,  comme  lui, 
trouvèrent  une  mort  glorieuse  sur  le  champ  de  bataille;  ils  périrent 


(1)  Dlii;iOiZ  Jinssùn  hiiloire  f.iil  l'éloge  <lcBirl/t'  de  Hadolin  en  11  nommant  <  foemina 
rarae  Virtulis.  » 

(i)  Sa  l'illi'  unique  i-pou^.i  Slaiiiil.ucoiiiti' (II' Trni'zyn,  Si'iioi  liai  de  SfnJomir. 

(3)  Vuif  i  CDiniiii'iil  Ic'i  liiiloriii|ii  miiporli'iit  la  mnrl  ilo  re  horo».  A  l'orc-asion  du  aiaria^'e 
ilu  roi  Ladiilaj  avoc  Soiiliio  ilo  ltU3->n-,  sa  iinalrunic  IVmiiih',  le  èTan  I  ZaMizai'l  Barbe  ilc 
Radolm,  duriiiL'ri'iil  un  ^raiid  rr>[iM  .lU  rui  et  aux  mh\\.  raiin  élran,'cTi  imite j  à  ri's  nocts. 
Parmi  les  intilei  ^e  trouvait  i';,Mleiiu'iii  l'eiii|ii.'r('ur  Si^iiiuûnd  J'Alknia^ii'- ,  (|ui  aiait 
dtija  i  plusieurs  repriai-j  i'ie  tiinoiii  di'  l'intrépido  \ali'urdu  Clitialier  .\uir.  1, 'empereur 
insista  auprcj  de  cului-ci  pour  qu'il  prit  lu  l'UMiiiiaiidenii-nt  de  ses  troupes  dans  la  ^uerru 
qu'il  nu'ditail  roiilre  les  Turcs  >l>>iit  le>  iniiir>icius  r;i taxaient  la  lloiié'rie  Zatuii  r 'ila  aui 
insliiiiiM  de  reiniHTeiir  l'I  .■.'eiii.M^ea  A  le  rejnuidie  liprM|iie  le  leiiipj  serait  venu  Kneilrt, 
qiielipies  .innées  après,  lorvipie  l.i  ^iierru  éclata,  il  m-  rendit  aupre>  .1'  l'emperenr  qui  lui 
remit  lo  ctiininanileinent  de  son  .iniiiu  et  r.ii'tonip i;{na  daiii  eelle  expédition.  On  ri-ncon- 
Ira  les  ennemi}  (irtSs  de  tioluinlial.^cli,  lille  de  Sertni  >iir  le  Danulie.  L'empereur  eilra\6 
de  la  multitude  des  tioides  lurques,  repassa  preeipit  iiument  le  lleuie  et  rntraiiia  rarinée, 
malijré  les  elTorls  de  'Zavi^za  pour  l'arrêter.  Sitïisiiiond  s'étant  aperru  que  le  Clieralier 
A'oir  ne  ri>ail  pas  suni,  reMul  avec  ses  barqurj,  le  faisant  supplier  de  venir  se  mettre 
1  l'abri  ■  Ziniszii  n'a  imint  upprtjn  l'uir>  telle  fut  la  seulf  réponse  que  roeurent 
les  mejsaKers  de  l'enipereiir ;  et  préférant  une  mort  ^''^leuse  X  un  salut  sans  honneur, 
suivi  seulctneol  de  qmdquei  lideles  >ervileurs,  lu  lieros  »'i'lani:n  au  milieu  des  bataillons 
turcs  et  après  en  avoir  lait  un  (;rand  carnage  il  tombe,  «ivaiil  encore,  mais  épuise  par  la 
ptTte  de  son  ^aii};  et  les  .irnies  briM-es,  entni  les  mains  «lei  t>arb.ires.  L"s  cbefi  musulmans 
ne  peut  anl  s'.moriler  i  qui  .ipp.u  In  riilrait  celle  belle  (iroie,  |i>  in.iN.acrerent  pour  5e  mellr» 
(l'accord  '  Ainsi  (>erit  en  IVJb,  en  lieroi  dont  lu  »ouv,nir  portique  s'eal  roiistrve  CD  i'oloc'ue 
comme  le  type  îles  vertus  rlievalrriMines  t'I  a  in>pire  au  poète  Niemcerv  iif ,  lo  plus  beau  do 
le»  cliants  liistonque'i.  /avi>ta  était  ^taru^ludu  (riuiledii  la  Zip*  fl  fut  iiuniniu  parl'euiiH:- 
ruur  l'alalin  de  Traosylvaniu. 


SUR  LES  FAMILLES  NODLF.S  DE  LA  POLOGNE.  IS'J 

en  combattant  les  Turcs  à  la  bataille  Je  Varna.  Enlhi  sa  petite-fille, 
qui  s'appelait  Barbe  comme  sa  grand'  mère,  fut  dcatiiici;  à  donner 
le  jour  à  ct-lui  qui  fut  le  vengeur  des  mânes  de  ses  aïeux,  car  elle  fut 
la  mère  de  Jean,  comte  deTarnow,  grand  général  de  la  Couronne,  le 
célèbre  vainqueur  et  le  fléau  des  Turcs.  Quoic^ue  zulés  et  fidèles 
catholiques,  les  rejetons  de  cette  famille  se  montrèrent  toujours 
humains  et  tolérants  pour  ceux  de  la  religion  réformée.  Lors  des 
persécutions  contre  les  protestants  qui  signalèrent  le  milieu  du 
XVIII'"  siècle  en  Pol(;gne ,  Joseph  Etienne  de  Radolin  ,  sénéchal  du 
pays  de  Fraustadt  (l),  et  ses  fils  accordèrent  une  protection  efficace 
aux  dissidents  qui  se  trouvaient  en  grand  nombre  dans  leurs  terres. 
Us  eurent  à  cette  occasion  de  violents  démêlés  avec  le  primat  du 
royaume,  le  fanatique  archevè(iue  (Je  Gnesen  ,  Christophe  Szembek, 
contre  les  persécutions  du(^uel  ils  prirent  la  défense  de  leurs  vas- 
saux. Cette  lutte  opiniâtre  se  termina  entiu  par  le  triomphe  des 
principes  de  tolérance  et  les  arrêts  de  la  Diète  de  1767,  qui  assurè- 
rent aux  protestants  le  libre  exercice  de  leur  culte.  Dès  le  premier 
partage  de  la  Pologne,  cette  famille  se  trouva  soumise  à  la  Prusse, 
où  le  titre  de  comte  lui  fut  confirmé  à  plusieurs  reprises.  —  Ou  doit 
encore  ne  pas  oulilier  que  c'cbt  à  un  membre  île  cette  famille  qu'on 
doit  d'avoir  donné  lu  première  impulsion  à  l'émancipation  îles 
paysans  dans  les  provinces  de  l'est  de  la  Prusse.  Ce  fut  à  la  demande 
du  comte  André  Padolinski,  qui  voulut  exécuter  cette  mesure  bien- 
faisante dans  ses  terres,  que  le  roi  Ficdcric  le  Grand  institua 
ea  177-1,  jous  la  présidence  du  chancelliiT  comte  de  Carmer,  uu 
comité  charge  de  l'exécution  de  ce  projet  ;  ce  fut  le  point  de  départ 
de  l'affranchisscmeat  général  des  paysans,  ijui  s'étendit  successive- 
ment à  toutes  les  provinces  de  la  monarchie  rt  (^ui  inaugura  pour 
toute  la  population  une  nouvelle  ère  de  bien-être  et  d'indépendance. 
C'est  surtout  par  sa  lidélité  ù  ses  devoirs  que  cette  ancienne  famille 


(I)  C«  dislricl  d  tachi'  autrefois  du  territoire  do  la  Siiésie  cl  <iui  portail  le  nom  da 
Ziemiau-.-iiltosfiu  ,  Terra  Vschoveniis,  avait  conservo  soq  aduiiiii&traliuQ  |)jrticuliere 
dont  le  seuil  lui  était  !•.'  chef  el  avait  s»  (ilace  aux  Uiclei 


t«0  NOTICES 

a  droit  à  des  éloges  :  fidèle  à  sa  n.Iigion,  elle  a  été  inébranlable  daus 
«a  foi  et  dévouée  à  l'Église  catholique;  fiilèle  à  se3  souverains  légi- 
tifnes,  elle  n'a  jamais  trahi  ses  serments  ni  dévié  de  ses  priueipes. 

LES    PIll.NCES    nAI)/.nviLL. 

L'origine  de  cette  maison,  comme  celle  de  toutes  les  maisons  lithua- 
niennes, n'est  pas  très  ancienne  et  ne  remonte  qu'au  commencement 
du  XV'  siècle,  époque  à  laquelle  la  l.ithuanie  païenne  se  convertit 
au  christianisme,  et  où  les  principales  familles  de  ce  pa^s  furent 
admises  daus  le  corpH  dt  la  noblesse  de  Pologne,  et  des  arûioirits  jjoIo- 
naines  leur  furent  concédées.  Tout  ce  qui  concerne  l'nscendance  de 
cette  famille,  au  delà  de  cette  époque,  est  tellement  rempli  de  con- 
tradictions et  de  fables,  qu'il  est  impossible  de  remonter  plus  haut 
avec  quelque  certitude.  Ce  qui  paraît  ressortir  avec  le  plus  de  vrai- 
semblance de  cette  obscurité,  c'est  que  Vitenes,  souverain  païen  qui 
régna  en  I.ithuanie  just^u'en  l."51'5,  ayant  rencontré  dans  une  partie 
de  chasse  un  jeune  enfant,  qui  avait  été  exposé  sur  son  chemin  dan» 
une  forêt,  le  recueillit,  en  prit  soin,  le  combla  de  biens  et  lui  donna 
le  nom  de  Lisdtjko.  Ctlui-ci  fut  le  premier  aicul  de  la  famille 
Radziwill.  Gedyrain,  successeur  de  Vitenes,  accrut  encore  sa  fortune 
par  les  dous  dont  il  le  combla  pour  le  récompenser  de  l'explication 
ingénieuse  qu'il  avait  donnée  à  un  songe  qui  avait  elTrayé  son  maître 
et  par  l.uiuello  il  conseilla  à  celui-ci  de  fonder  la  ville  de  W  ilna  et 
d'en  faire  la  capitale  de  ses  États  (1).  De  là,  dit-on,  vint  le  nom  de 
Hadziwill  que  prirent  les  descendants  de  Lisdejko.  Quoi  qu'il  en  soit 


(Il  0^.1  )  ni  m  i'ianl  i  la  chasitf  {car  c'est  toujours  dans  les  a»cnlureî  de  chasse  qu'il  faut 
cb^rcli.r  l'-s  Iracrjdc  l'ori^nieot  de  lu  forlunc  do  ccllel"jiuille;,ful  iTiidc  f.ili^uoi'l  s'cnJor- 
mil.  Itiin  »oii  loiiinuil  il  »it  un  hufj  cutui/ni  en  fer,  reiifi  rinanl  cent  auirfs  h\ip». 
I.M  l'jl.i  r3>-iir.i  >.in  m  lilro  on  lui  r\|ili,|u.inl  coniine  ijuoi  lo  luit p  en  [er  >i;,'mli.iil  une 
»ill<  rv/rtilii.e<)u'ildc>ait  foriûir  à  l'i-ndroil  où  il  aiaii  eu  W  songe,  cl  doiii  il  fiTjit  la  cnpitale 
de  »<i  rlats.  Lri  cent  peiils  luups  ne  devaiciit  repré-^'iilc-r  que  la  nomlireu^u  population 
JpUnjuvi-llrcilf.  T.lli;  fut,  suivant  fi  II.-  vcrsnni,  l'.)ri;;iii^  di)  Wiln.i.  Tuiile  ciHh  Imioiro 
k^mlij- biSv.' iur  la  rfs-cuibl.inct'  des  mois  uilk  (loup),  Wilno  et  le  nom  de  KiJziici//, 
Jot.i  U  t*rminjiion  a  dcj  rapporii  atic  les  deux  noms  prccùdeuls,  landij  que  soq  coin- 
«/■nffinrûl  leoibln  di-rivo  du  verbe     radzic,  qui  veut  dire  :  conteiUcr. 


SUR  I.KS  KAMII.LKS  NUliLKS  1)K  LA  l'OLOCNE.  Itil 

(Je  la  vérité  de  ces  récils,  La  filiation  noljiliaire  et  oiTlaine  de  cette 
famille  ne  commence  qu'à  Nicolas  Kadziwill,  qui,  se  trouvant  dans 
la  suite  de  Ladislas  Jagellon,  fil  eu  même  temps  que  celui-ci  abju- ' 
ration  du  culte  paicu  et  re(;ut   le  baptême  chrétien  en   1386.  A  la 
diète  de  Ilrodlo,  eu    1  U3,  ce  même   Nicolas   RaJziwill  fut  admis, 
avec  les  autres  principaux  lithuaniens,  dans  les  rangs  de  la  noblesse 
et  fut  autorisé  à  prendre,  pour  lui  et  ses  descendants,  les  armes  de 
l'antique  maison  de  Sulima,  dont  le  ijraud  Zavis^a  était  alors  le  plus 
brillant  rcprc^cnlant.  l'eu  d'aunces  après,  en    1151,  a  la  suite  de  la 
diète  de  Parczow,  d(;s  démêles  s'otaiit  soulevés  entre  la  noblesse  polo- 
naise  et  les   dignitaires   lithuaniens,    son   fils,   également    nommé 
Nicolas,  aijundonna  les  armes  des  Sulima,  ([ui  avaient  été  concédées 
à  son  père   à   llrudo,   et   fut   autorisé,    par   la   famille   Jordan  de 
ZaWliczyn,  d'adopter  ses  armoiries,  (jue  la  maison  Kadziwill  a  con- 
servées depuis  lors  jusqu'à  nos  jours  (1).  La  richesse  et  la  puissance 
de  cette  famille  grandit  promptcmcut  et   ou   la  trouve,  dès  qu'elle 
apparaît,  eu  possession  des  plus  hauts  emplois  lithuaniens.   Si  en 
grande  partie  elle  a  dans  les  premiers  temps  de  celte  rapide  et  pro- 
digieuse forture  à  la  faveur  de  ses  souverains,  il  est  juste  de  dire, 
d'un  autre  côté,  qu'elle  l'a  noblement  justifiée.  Ses  plus  célèbres 
rejetons  ont  été  :  Nicolas  rvadziwill,  palatin  de  Wilua  et  grand  chan- 
celier de  Lithuauie,  qui  vécut  jusqu'en  15  22.  Il  contribua,  par  ses 
elforts  et  son  intlueuce,  à  faire  élire,  eu  1501 ,  le  roi  .Mexandrc,  qui, 
déjà  du  vivant  du   roi  Jean-Albert,  gouvernait  la  Lithuauie  comme 
vassal  de  la  Couronne  de  Pologne;  ce  choix  amena   une  union  plus 
iutime  entre  les  deu.\  pays,  qui   ne  devint  toutefois  complète  qu'en 
15tJ'J,   après  les  statuts  de  la  diète  de   Lublin  (2).    Il   commanda 
ensuite  avec  succès  les  troupes  lithuaniennes  dans  la  guerre  contre 
les  Moscovites  et  contribua  a  étoulfer  la  sédition  du  Kniaz  Michel 


II)  La  rarodle  Jordan  du  Ziklicz)u  clail  Je  la  maisuQ  do  Troinly  ;  c'est  lu  ouiii  qua 
■portfQt  cei  arnio^riob. 

\,i)  Ce  fui  ulurs  quu  la  louturjniulo  du  U  Lilliuanie,  qui  avait  éto  jusqu'alors  liérrUi- 
luire  dMii  U  uijim>u  du  Ja^ulluii,  fut  tnturfjorre  à  U  (Uiuruniio  ctccliK  de  Fulogun. 


16Î  NOTICES 

Glinski.  En  récompeuse,  les  grandes  terres  de  Goniondz  et  Medele, 
confisquées  sur  ce  dernier,  furent  données  à  Nicolas  RadziwiU  et 
l'enopereur  Maxiniilicu  y  joignit  le  titre  dt  prince  en  1518.  Ce  pre- 
mier titre  princier  s'éteignit  cependant  bientôt,  car  de  ses  trois  fds 
aucun  ne  laissa  de  postérité  masculine.  George  RadziwiU,  chef  de  la 
ligne  de  Birze,  et  Dubinki,  Castellan  de  Wilna  et  grand  général  de 
Lithuanie,  commanda  avec  bonheur  les  armées  lithuaniennes  dans 
les  guerres  contre  les  Eusses  et  les  Turcs,  et  se  rendit  surtout  célèbre 
par  la  prise  de  Horala  et  la  victoire  de  Starodub,  où  le  nombre  des 
prisonniers  russes  qu'il  lit,  dépassa  de  beaucoup  celui  de  ses  propres 
soldats!  Son  fils  Nicolas,  également  grand  gênerai  de  Lithuanie,  fut 
sans  contredit  le  plus  grand  homme  de  guerre  que  cette  famille  ait 
produit.  De  concert  avec  Grégoire  Chodkiewicz,  il  chassa  les  Suédois 
et  les  liasses,  qui  occupaient  la  Livonie,  et  contribua  à  assurer  à  la 
Pologne  la  possession  de  cette  province,  dont  il  fut  nommé  gouver- 
neur par  le  roi  Sigismond-Auguste.  —  Son  cousin-germain,  Nicolas 
le  Noir,  ainsi  nommé  ù  cause  de  la  couleur  de  ses  cheveux,  égale- 
ment gouverneur  de  Livonie  et  grand  chancelier  de  Lithuanie,  acquit 
aussi  de  la  célébrité  dans  cette  guerre.  Tous' les  deux  furent  comblés 
de  faveurs  et  de  biens  par  le  roi  Sigismond-Auguste,  qui  avait  épousé, 
en  secondes  noces,  malgré  l'opposition  de  sa  mère  et  des  Etats,  la 
belle  Barbe  Eudziwill ,  sœur  de  Nicolas,  grand  général  de  Lithua- 
nie (1).  A  la  sollicitation  de  ce  roi,  Nicolas  le  Noir  fut  CTÙiprince, 

(0  Si>;iimon.l-.\Uj,'u.slc,  qui,  pendant  lo  ro^'nc  Je  son  péro,  rO^iJait  en  Lithuanie,  dont 
celui-ci  lui  avait  encore  de  son  Mv.iiit  cdé  le  i;ouvernenit^nt,  s',  prit  violoinmonl,  eiuore  du 
Tivant  de  sa  |inuii.Mo  finiiiie  i  i:ii...i|pflli  d'Aulrulie  1,  de  la  s.dui-,ante  Harbe  U.idfi*ill_ 
veuve  de  Stanislas  G.i,lold,  l' àlitiii  de  Tf>.iki.  Devenu  veuf  luiniènie,  il  rùiisaira  celte 
liaison  (lar  un  maniée  i.cnl  iii  {y,j.  Loimiu'iI  fut  nionlé  sur  le  IrOne  il  voulut  f.iirc  recon- 
naîtra puLliqueineut  Celte  union,  te  .|Ui  donna  luu  i  la  diele  de  ».")'.8  i  une  violcuic  oppo- 
sition de  la  part  du  stiutetde,  nomes,  qui  étirèrent  l'annulation  de  celle  alliance  di^TO- 
porlioume.  C'e>l  alors  ([ue  Si>:i-ntond  lit  lette  notde  rcpouse  :  .  Si  je  viole  mes  sernieuts 
envers  ma  liiume  nuclle  coniunri;  me.-.  sujeU  pourroiil  lU  inellre  dans  ceux  qne  j'ii  prêté 
comme  roi!  i  .Mais  ce  qui  contribua  do  la  manière  la  plusellicace  à  vaincre  t.tic  opposition 
1  ses  dtsirs,  fui  la  menace  faite  p  ic  le  roi  i  la  diete  de  l'elricovie  de  soulever  une  enquOte 
contre  oui  qui  cumulaient,  Cunlrainiuenl  à  la  loi,  plusieurs  emplois  cl  héndicei.  L'interit 
ûl  taire  lous  les  autre*  seiilinunti  el  le  roi  lit  couronner  ^a  femme  la  nicnie  aunee.  L'mfor- 
luoce  ne  jouit  pas  lon^lempj  du  cette  lionneur,  lar  quelques  mois  après  elle  était  morte. 
On  a  fcvncralemenl  soupçonoc  la  reine  bonne  Sforia,  mère  du  roi,  dool  l'orgueil  irnl* 


suit  LES  FAMILLES  .NOlILES  OF,  LA   POLOCNK.  tù3 

en  1519,  par  l'empereur  Cliarles  V,  titre  qui  fut  étendu  à  tous  les 
membres  do  sa  famille  (1).  (-'ctte  créatiou  indib[)osa  fortement  la 
noblesse  polonaise,  (jui  crut  voir  en  elle  une  atteinte  à  son  principe 
d'égalité  et  l'autorisation  de  s'en  servir  ne  fut  accordée  que  parce 
que  les  titulaires  étaient  Lithuaniens,  et  sous  la  réserve  expresse 
qu'il  ne  pourrait  jamais  y  être  attaché  ni  rang  ni  préro'^atives  d'au- 
cune espèce.  Cette  inutilité  des  titres  fit  qu'on  n'en  fit  pas  usage 
dans  le  pays;  c'était  un  hochet  dont  on  aimait  à  se  parer  seulement 
à  l'étranger.  Lors  des  débats  qui  eurent  lieu  à  la  dicte  à  l'occasioa 
de  l'autorisation  demandée  pour  faire  usage  de  son  nouveau  titre 
princier,  les  discours  ironiques  et  désobligeants  qui  lui  furent  adressés 
blessèrent  profondement  Nicolas  Radziwill,  qui,  pour  s'en  venger, 
donna  le  triste  exemple  de  l'apostasie,  passa  à  la  religion  réformée 
et  s'efforça  d'attirer  à  lui  tous  les  mécontents  pour  s'en  faire  des 
partisans  (2).  Depuis  ce  temps,  cette  famille  devenue  si  puissante 
et  si  riche  par  la  faveur  et  les  largesses  des  rois,  se  montra  moins 
occupée  à  servir  ses  souverains  et  son  pays,  qu'à  augmenter  sa  for- 


tODŒrail  Je  celle  loéjilli.'ince,  d'aroir  f.iit  ^mpni^onnpr  ccllp  malheureuse  jeune  femme. 
Sixismund-Au;uite  avail  contracte  Cïltc  union,  car  il  oe  bavait  point  reii>ter:i  sOi  Jpsirs, 
et  céJa  loiijour?»  à  rinJoniplable  fou;;!)!'  et  ses  p.is-ioni.  Ariloiiie  (lrali.ini,  t'>  iM|ue  .l'Arnolia, 
raconte  dan-,  '.on  lnsloiru  do  la  vie  du  canliiial  (^oinmendiin,  noiire  du  papu  a  la  cour  du  ce 
roi,  que  limorlde  co  prince,  .1^:0  deji  île  j^aiis,  fut  amenée  p.ir  les  evce»  Je  la  passion  que 
lui  aviil  iiiM|)iré  une  jeune  r<>innio. 

(t)  C'est  avec  intention  qu'on  n'euiploie  pis  dans  ces  notic-:«  la  locution  b'.'néralenient 
Uiitéo  de  :  «  prince  ou  coaile^Oi  saint  F.ii'pirc  ■  pour  les  personnel  décorées  de  ces  litres 
par  les  empereurs  d.ina  les  pays  m-,  hisanl  pas  partie  de  rFiiipirc  il'Alleuu;;ne,  car  celte 
eipressuin  est  Tinsse.  La  denoimnaliiMi  do  •  prince  on  coiule  Je  riiinpire  ■  n'était  point  uq 
simple  lilie  lioniiriii<|ue  di'pendant  de  la  seule  volonté  Ju  souierain,  mais  un  dit,  une 
fonction  dans  rF.niinre,  dont  ue  peiiv.iil  jouir  que  11-  possesseur  d'un  fiff  imincduit  de 
l'A'/n;;i/'e  qui  lui  tloiiii.i  droit  aux  deliljir.ilions  des  Dictes,  lesijuelles  ilevan>nt  verilier, 
approuver  cl  enri'^i>lrer  les  lettre»  de  création  .1  co  dij^nito  pour  le>  rendre  valides.  On 
TOil  par  lique  Uqiidlitcde  /irinrf  ou  roinie  du  Sdint  l' nipire  c>l  d'une  essence  toute 
diderente  do  cea  litres  purenienl  lionoriliques  ciinl'er.  s  par  les  empereurs  i  des  personnel 
élran;;LTe>  qui  u'elaienl  ririi  dans  l'Lnll'ir'- ,  et  que  ces  dérioiniiKilioni,  eruplovces  même 
dans  les  dipl'iines,  clau'iit  aLiUaives.  .V  l'occ.ision  Je  la  concession  du  lilre  de  prince  dont  il 
est  ici  question,  les  armoiries  de  la  raniille  ll.i.Uiwdl  subirent  une  aui,'meiitation.  L'ecu  fui 
placi  sur  un  ui';k"  noir  el  ecartelù:  aux  .innés  prinntives  de  Trvnihi/ on  ajouta  les  Iroii 
quartiers  d'Alliances  des  ramilles  de  Muntoul ,  Ki!i~ku  et  .Wii  icszcwic^.  Ce  soûl  le» 
armes  telles  que  les  portent  aujourd'hui  tous  les  princes  llaJziwill. 

(.')  Il  ht  irailuire  eu  polonais  la  première  Uitil-J  protrstaolcella  publia  à  kesfrais  en  1jC3. 
Il  la  rupaiidil  ensuite  a  prolusion  cn  Lilliuanieailnde  faire  des  prosélytes  au  uouvoaa  dogiue 
«l  de  te  créer  des  partisans.  ^ 


16i  NOTICKS 

tiuic  et  à  satisfaire  sou  ambition  aux  dépens  même  du  repos  et  du 
siilut  de  la  patrie.  Ainsi,  Janus  Hadziwill,  échansoii  de  Litliuaaie, 
quoi  qu'il  dut,  à  la  faveur  du  roi  Sigismoad  III,  les  bcncllces 
de  quatre  starosties,  leva  l'clendard  de  la  révolte,  parce  que  celle  de 
Dudynsk  (1)  qu'il  convoitait  fut  donnée  au  grand  général  Charles 
Çhodkiewicz,  en  récompense  des  grands  services  qu'il  avait  rendu. 
ILalla  se  joindre  à  la  faction  de  Nicolas  Zehrzydowski,  palatin  de 
Cracovie,  et  ces  deu.K  rebelles  dévastèrent  le  pays  et  troublèrent  le 
règne  de  ÎSigismoud  lli  jusqu'à  ce  que  vaincus  enfin,  à  la  bataille 
de  (juzow  (1G07),  par  l'armée  royale,  commaudée  par  le  grand 
Zolkicwski  et  Cliodkiewicz,  ils  furent  forcés  d'implorer  le  pardon  du 
roi,  qui  eut  la  faiblesse  de  l'accorder.  Bogislas  Eadziwill,  grand 
écuyer  de  Lithuanie,  tils  du  précédent,  fut  plus  coupable  encore. 
Dans  l'espoir  aml)itieux  de  s'approprier  le  duché  de  Nowogrod,  il 
trahit  son  roi  et  s'unit  aux  ennemib  de  sou  pays.  A  la  tète  d'un  [larti 
qu'il  avait  entraîne  à  la  révolte,  il  joignit  l'armée  du  roi  de  iSuède 
et  de  l'électeur  de  IJrandebourg  (2),  qui  parvinrent  à  s'emparer 
d'une  grande  partie  de  la  Pologne.  La  défaite  des  Suédois  par  le 
célèbre  Czarniccki  et  Lan(;koronski  et  celle  de  l'électeur  par  Gosiew  ski, 
qui  Et  Bogislas  Iladziuill  prisonnier,  amena  la  paix  d'Oliva  (1060). 
A  l'occasion  de  l'entrevue  du  roi  de  Pologne  avec  l'électeur  à  Thorn, 
celui-ci  demanda  au  roi  la  permission  de  lui  présenter  Bogislas 
Radziwill,  qui  désirait  implorer  sou  pardon;  nu  moment  où  celui-ci 
s'approcha  pour  baiser  la  main  du  roi  ,  l'infortuné  Jean-Casimir   ue 


(1)  Lej  sUroslies  ctaicnl  Uib  bien»  Je  l'Élit  dool  lu  roi  cooférail  radmiiiislralion  i-l  Im 
ravL-iiiij  ordiiiairt-s  aiu)iMi(iaiil  um;  1res  pclilo  r<>di.'\ani:i;.  Coiiirne  lo  Irt-ior  eiail  loiijouri 
dans  le  bciioin,  l'usagu  s'iiiliuduisil  ijim  Ici  slaruilr»  faisaient  dcj  avances  d'art'ciil  i|u'on 
Ijypollié  [uait  aur  la  slaroiiie.  La  Cuuroiiiio  a'Olaiit  presiiut;  j.iinai>  t-ti  cial  d'acquitti-r  ci!$ 
aoi-disaiit  detlfi,  elle  était  for. ce  du  touf.-rcr  la  ilaru^tic  hiriJitairiinii'ut  ilans  la  inéiue 
famille  ol  liiialimenl  ilc  lui  eu  aUaiuloiiiier  la  |)ri)|>riélé.  Hource»  iiiiiiiiiios  avanoes  iuuxeiit 
l«j  (jlui  nclai  slarualie^  fuiuiil  aiii^i  alieiieej.  C'e^l  de  l'elli"  f^e.on  ([ue  rmiiiieiieo  ilanulio 
do  bialocerkli'W,  doviiil  la  pro|irielé  des  iJraiiK  kl  et  fuiida  leur  énoriiie  fortune;  filli'j  dei 
Kadzivrill,  de)  bapielia,  des  T)szkievkicz  t'accrurent  l'apideinenl  df  la  inéint'  iiiaoïere. 

'S)  FrtMericGuillauine,  le  tirand-Klecicur,  vassal  de  la  l'ulo;,'ne  pour  la  l'ru-i.^e,  a»ait  fait 
épouser  au  cadet  de  sci  liU,  Louis,  la  lille  unique  de  Lio,-i>las  Kadziwill  et  l'Iiuritiere  de  >cs 
l(rands  biens,  espérjQt  par  li,  prendre  piej  dans  la  Lilliuanie  t|ui  louchait  i  la  Pruts«. 
Les  Ticloiros  du  Ciarniecki  '.-l  de  liosiuw»ki  dejouereDl  ces  projuli  li'unuexiun. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  l'OLOiiNE.  165 

put  maîtriser  son  iiiJi;^natioii  à  la  vue  de  ce  sujet  rebelle  et  iu^^'rat 
qui  avait  méconnu  les  bienfaits  dont  lui  et  sa  faniiUe  avaient  été 
comblés  et  avait  porté  les  armes  contre  son  maître  et  son  pays!  reti- 
rant soudainement  sa  main,  il  se  détourna  de  ce  traître  sans  vouloir 
l'écouter.  Jusque-là,  toutefois,  quoique  coupables,  les  membres  de 
cette  famille  se  distinç^uaient  par  une  certaine  ;^randeur;  ils  durent 
bien  déjjéncrer  dans  la  suite,  pour  avoir  donné  lieu  à  ce  proverbe 
populaire  si  connu  :  -  Sot  comme  un  Radziuill,  vaniteux  comme  un 
Sapieha  I  •  (Glupi  iak  Radziu-ill,  duniny  iak  Sapitha.)  I.a  branche 
principale  de  cette  famille,  existante  aujourd'liui,  a  pour  auteur  le 
prince  Michel  Kadziwill ,  qui  fut  le  dernier  palatin  de  Wilna  et 
mourut  en  1831,  aussi  peu  regretté  après  sa  tin  qu'il  fut  peu  consi- 
déré durant  sa  vie.  De  ses  quatre  frères,  un  «oui,  le  prince  Domi- 
nique, laissa  de  la  postérité;  son  fils,  encore  enfant,  décéda  subite- 
ment à  la  suite  d'un  déjeuner  qu'on  lui  avait  fait  prendre  chez  son 
oncle,  le  prince  Michel.  Les  soupçons  se  portèrent,  sur  celui-ci,  qu'on 
accusa  d'avoir  empoisonné  son  neveu  pour  s'emparer  de  sa  fortune; 
les  présomptions  furent  assez  fortes  pour  que  les  autorités  pru- 
siennes,  qui  résidaient  alors  à  Varsovie  (1),  crussent  devoir  prendre 
sous  leur  surveillance  particulière  les  deux  jeuues  tilles  survivantes 
du  prince  Domiuic^ue.  Malgré  ces  précautions,  elles  furent  enlevées  et 
conduites  au  château  de  Nieborow  (2),  chez  leur  oncle.  Mais  le  chef 

(()  Après  le  partagH  de  la  Pologne  en  t7'J5,  Il  Hussie  prit  pusjrssion  de  Varsovie  et  roii- 
srrvi  Cille  Mlle  aiDii  qu'uim  i;r.uulo  p.irliL'  ,1e  i.i  Fi-liie  ol  lio  la  ('.rjiidf-l'olok'ne  juxiiiVa 
IHlC,  l'poijiic  i  Ui|iii'il('  fui  rrif  lo  (iraii>l-lliu-|ii'  do  VjrsuMi'. 

(i)  (°.i5s  jcuiii'i  lilli's  .it.iii'iU  olo  pl.irciM  d.iiis  un  pi'ii^iioniut  dont  U  niailreiiu  atjil  ri'<°ii 
l'ordre  di-  iiobisicr  pii\^onne  s'approiInT  .l'i'lli's,  liormn  ni  s.i  prc'-.(>nfi'.  l'n  yur  U  |irin- 
crue  lladiiwill,  ftMuriio  du  prince  Miclnd  ,  arriva  poiiil.mt  r.iti^i'iicc  do  la  >iipi>ru>iirp  ei  na 
trouva  iju'uiie  sous-^'iiuvi-ruanie  auprès  Af.  jim  nirce'i.  ('i-lli'ci  n'usa  pa>  l'uloi/iii-r  m  lui 
refuser  d'emmener  m's  nioccs  sous  prélexle  do  li;ur  faire  l.iira  uiio  promenade.  Le  priji.li'ni 
de  Huyni,  chef  de  l'ailininulration  prussienne  à  Varj.n  ic,  averti  do  ce  qui  vcnail  de  se 
passer,  se  mit,  i  la  tétii  d'un  délaclieinenl  de  sold  ili,  iinmédiat''in<'iit  à  leur  pour>iiile.  lit 
entourer  le  chileau  de  .Mcborow  et  exii-'ea  la  rcmi-e  de>  drui  jeuii'-s  priinejies.  Leur  t.iiite 
touliU  d  atniril  nier  qu'elle^  (iis-ienl  clirz  elle  .  mais  ^ur  I'oImiM  valioii  du  M.  de  llu)in  <|n'il 
ilail  p.irfaili-ineiil  iiulruil  et  .{u'il  firjil  fouiller  li-  i  liileju  .m  les  jiuiios  lille>  no  lui  el.iiiMit 
pas  reiinM'i  aUMilùt,  i-llus  lui  lurent  eiiliii  rriidlie>.  Toui  rrut  >|ui  li.iliitalent  Vaisovie.^ 
crtte  ^|iui|ue,  90  rapiielleiil  la  sensation  i|uo  causa  cet  éveiiemeul  cl  lus  elut;es  iju'on  d>iiina 
gonerali'ini  al  >t  l.t  coniluile  énergique  du  président  ditllo)iu,i  la<)ucllii  ces  pauvroi  eiifaiilt 
durent  leur  délivrance. 

«OBLISSI    PULO.tAKI.  il 


166  NOTICES 

du  gouvernement  prussien,  M.  de  Iloym,  ayant  heureusement  été 
averti  à  temps,  se  mit  aussitôt  à  leur  poursuite,  fit  entourer  le  châ- 
teau par  un  détachement  de  troupes  qu'il  avait  ameuc  et  exigea  la 
remise  immédiate  des  jeunes  enfauts;  après  quelques  dénc;jations,  on 
céda  ii  la  crainte  de  voir  employer  la  force  et  les  deux  jeunes  prin- 
cesses furent  livrées  au  présiilcnl  de  Hoym  et  nii-es  par  lui  ù  l'.ibri  de 
tout  danger.  Une  enquête  fut  ordonnée,  mais  les  bouleversemeuls  de 
l'année  1807  et  les  guerres  qui  s'ensuivirent,  eu  suspendirent  le  cours. 
Pendant  l'existence  du  duché  de  Varsovie,  le  prince  Michel  eut  le 
crédit  de  faire  supprimer  ci:tte  procédure,  que  la  scrupuleuseobservance 
des  lois  par  le  gouvernement  prussien  avait  fait  entamer.  Lors  de  la 
réunion  du  royaume  de  Folui/rie  à  la  Russie,  l'empereur  Alexandre, 
dans  sa  clémence,  ne  voulut  point  faire  continuer  les  poursuites, 
mais  après  avoir  pris  connaissance  des  f.iits,  il  lit  interdire  au  prince 
Michel  lladziuill  de  jamais  paraître  en  sa  présence.  Celui-ci  termina 
sa  triste  vie  dans  l'abaiitlon  où  le  plongeait  rdoignement  qu'il  inspi- 
rait aux  gens  de  bien  (1).  Il  avait  épousé  mademoiselle  Hélène 
Przezdzie(;ka,  femme  ambitieuse  et  intrigante  (2).  Elle  forma  le  plan 
de  faire  faire  à  sou  fils  aîné  quelque  grand  parti,  qui  put  satisfaire  sa 
vanité  ;  les  alliances  que  la  famille  de  son  mari  avait  contractées 
autrefois  avec  la  maison  de  Brandebourg,  la  dctcrmina  à  tenter 
l'aventure  à  la  cour  du  roi  Frédéric  Guillaume  II,  dont  les  allures, 
moins  scrupuleuses,  lui  donnaient  l'espoir  de  réussir.  Son  fils  aîné, 
le  prince  Louis,  s'étant  nùisé  à  servir  ses  projets  d'ambition,  elle 
jeta  les  youx  sur  sou  second  fils,  le  jirince  .\ntoine ,  jeune  homme 
doué  des  plus  agréables  talents  de  société  et  d'un  extérieur  sédui- 
sant. Elle  se  rendit  avec  lui  à  Berlin  où  elle  éblouit  la  cour  et 
donna  une  haute  idée  de    ses   richesses  par  l'éclat  avec  lequel  elle 


(I)  Les  habitants  de  Varioviu  l'uni  vu  jui<]iie  d]ii>  les  derniers  jnoi^es  de  sa  ri«,  i  plus 
de  8(1  2US,  proitiluer  sa  viciIIi'5ïp  d.iii3  la  com[i.i,'nic  dis  irois  fi'inme»  du  commuQ,  trou 
lUbUTi  avec  Iricjui'llej  il  so  [lumlrait  ^aiis  honli-  putili>|U"ini'iit  ! 

(î)  ÉUnt  deja  Caucéc  ulle  terniiiiail  ses  lellrci  .i  »i'<  aniu'>  m  diviiiui  aon  nom  el»ii{uail 
par  plai^aotcrio,  cumnie  il  ^uil  :  <  iosicie  l'rtci  dzifika,  •  ce  >\ui  «ont  ain>i  «eut  dire  .- 
•  encore  mus  vnfunl.  •  Ce  ji  u  do  mots  est  c.iract<-ri.>ii'in<'  pour  une  jtune  lillo  '■ 


SL'R  LES  FAM1LI,E.^  .NOCLK.^  DE  LA  l'OLOONE.  167 

parut  (1).  Elle  roussit,  en  edet,  dans  ses  projets,  l'iir  son  fils  ayant 
par  sa  beauté  et  ses  agréments  inspiré  do  l'amour  à  la  jeune  princesse 
Louise  de  Prusse,  d'une  branche  cadette  de  la  maison  royale,  elle 
parvint  à  obtenir  la  permission  du  roi  pour  ceite  union,  qui  fut 
célébrée  eu  1796.  —  Le  prince,  Antoine  Radziwill,  fut  l'auteur  de 
la  branche  de  cette  famille,  établie  en  Prusse;  son  frère  aîné,  Louis, 
et  son  frère  puîné,  Michel,  c^ui  fut  un  des  ijénéralissimes  de  l'armée 
révolutionnaire  lors  du  dernier  soulèvement  de  la  Pologne ,  en 
1830  (2),  continuèrent  la  descendance  de  cette  famille  dans  le 
royaume  de  Pologne,  sous  la  domination  russe,  et  leur  titre  y  fut 
reconnu  et  confirmé  lors  de  la  grande  vérification  de  1S24. 
Enfin,  il  existe  un  dernier  rameau  puîné,  qui  porte  le  nom  de 
branche  de  Berdyczew,  qui  est  posseasionué  en  Galicie  et  en 
Volhynie. 

LES    COMTES    IU)ST\>  OHOUSKI . 

Ils  sont  issus  de  la  maison  de  Nalenci-deuxième,  et  ont  pris  leur 
nom  delà  terre  de  Ilostworow.  Ils  sont  établis  dans  le  royaume  de 
la  Pologne  et  sont  sujets  russes, 

LES    COMTES     DE    KO/.  W  A1)()\N  O-UO^.  \V  A  DO  \>  Sk  I . 

Ils  sont  issus  de  maison  de  Trumby,  dont  la  plus  illustre  br;inche, 
celle  des  Jordan  de  Zakliczyu  a  eu  de  l'éclat  cl  a  occupé  do  hautes 
charges.  La  terre  de  Rozwadowo,  qu'ils  possédaient  vers  la  fin  du 
ivie  siècle,  leur  a  donné  son  nom.  Ignace  Rozwadowski,  Starost 
d'Ostrow,  était  possessionné  eu  Galicie  lorsque  cette  province  tomba 

(1)  Elle  criil  même  devoir  .iii){mt'nl(>r  cel  éd. il  en  Ptnprunl.int  ses  plus  licaut  Mjoui  i  un 
cerUin  .M  Waliçki,  liuiiiiue  (rui  connu  ilaoï  U  ^ucii'U' je  VarsuMg  ilalors,  cl  qui  pos:>Oilail 
ona  mai,'iiilii|uu  cullfcllun  de  pierrci  prctuuiiCi,  (|u'il  avait  pour  la  pliipirt  g.ii-nco>  au  j'U. 
Il  eiiiito  une  iuitu  dv  leUrus  fort  curiou>c>  sur  en  vuyagc  do  Liurliu  et  Iri  intrjijuos  auiquellos 
il  donna  lieu. 

(-1)  H  DO  lit  j>3:>  preuve  An  graudi  lak'iil»  uiili(airc>  et  do  conserva  que  peu  de  temps  !• 
coinmaudi'iueot. 


168  NOTICFS  *•  }f'i 

V 

en  partage  à  l'Autriche  et  reçut  pour  lui  et  sa  ilescendance  en  173:5, 
le  titre  de  comte  de  l'empereur  Joseph  II. 

LES    C03ITES    RL'SSOCKI     UE    llIV7.E/tE. 

Ilâ  tirent  leur  origine  de  la  maison  de  Zadora  et  sont  un  rameau 
de  l'illustre  famille  dea  comtes  Lam/koronski  de  Brzezie.  Les  deux 
frèrea  Zbigniew  de  Brzezie,  lletman  ou  grand  général  de  lu  Cou- 
ronne (1)  et  Stanislas  de  Brzezie,  ambassadeur  près  de  différentes 
cours,  furent  créés  comtes  en  1355,  par  l'empereur  Charles  IV,  à 
l'oecasion  de  sou  couronnement,  où  ils  parurent  avec  éclat  comme 
amhasiadeurs  de  Pologne.  Ce  titre  leur  fut  confirmé  en  Pologne,  eu 
1370,  par,  le  roi  Casimir  le  Grand  (2).  Les  descendants  de  Zbigniew 
ayant  reçu  en  partage  la  seigneurie  de  Lançkorona,  on  adoptèrent  le 
nom  et  formèrent  la  tige  de  cette  grande  et  célèbre  maisou;  les  fils 
de  Stanislas,  Léonard  et  Henry  prirent  le  nom  de  la  seigneurie  de 
Russocice  qui  leur  était  échue  et  formèrent  la  ligne  des  comtes  Rus- 
soçki,  qui  se  sont  perpétués  jusqu'à  nos  jours  et  se  trouve  posaes- 
sionnée  en  Galicie.  Lorsque  cette  province  fut  réunie  à  la  monarchie 
autrichienne,  l'ancien  titre  de  cette  famille,  fut  confirmé  en  17 S3, 
par  l'empereur  Joseph. 

LES    t.OMIES     »  IVn>  V-IVVI)/.Y.\SKI. 

Ils  sont  un  rameau  de  l'illustre  maison  des  comtes  de  Wùrbn, 
qui  fleurit  en  Autriche  et  dont  la  Silésie  est  le  berceau.  Au  commen- 
cement du  xvc  siècle,  uue  de  ses  branches  vint  s'établir  en  fîrande- 

i{)  Dan>c(  temps  li  le  coiiiiii;iii.|i'inent  goiicral  des  aniiLCS  ai>  se  ilonnail  (|uo  pour  la  Jurra 
d'uue  camp.igue  .  ce  ne  fut  ijik'  ile|iui3  lôil'  <|iii'  l.i  cli  ir.'e  >le  Ijetui.wi  ou  tirami  ^eiier.il  Je  U 
Coiirotine  (rninjnductor  fjfiifyati-il  fut  confifee  a  Tie.  Nicola*  Kaliuowski  eu  lui  le  pre- 
mier titulaire.  Après  la  mort  ilu  w'ranj  ^■i-iier.il  .Nioolii  SieniawsLi,  e u  lOO'J,  le  roi  Si»i>- 
moud  Aii;,'U!>le  ne  nomma  point  de  (;rajiil  ^'enéral,  mais  donna  i  George  Jailo*u-i'ki  le 
comin.iiiJenienl  d'ua  corps  pour  veiller  i  la  sùrele  Jej  fronlicres  du  royaume  ;  cVjI  l'ori- 
gine lie  la  cliarfe  de  te n.  rai  do  camp  ou  petil-treiicral  de  la  Couronne  (llctinan  f/ulny 
koruniiyj. 

^i)  Preuve  certaine  «ju'alors  les  litre»  Juréditairoj  elaieol  encore  eo  usageco  Polo^ue. 


SUR  LES  FAMILLES  NoliLES  (JE  LA  POLOii.NE.  1C9 

Pologne  où  elle  a  toujours  conservé  une  position  élevée.  La  posses- 
sion de  la  seigneurie  de  Rydzyna  (Reisen,  qui  s'hérita  ensuite  dans 
la  maison  de  Leszczynski,  qui  la  perdit  lorsque  le  roi  Stanislas 
Leszczynski  fut  contraint  de  fuir  sa  patrie),  a  été  l'ooeasion  du  sur- 
nom de  Rydzyuski.  Sur  le  fondement  de  son  ancienne  origine  com- 
tale,  lecomte  Mathieu  de  \Vrbua-Ryd/.ynski,  obtint  du  roi  Frédéric- 
Guillaume  IV  de  Prusse,  la  confirmation  de  ce  titre. 

LES  COMIES  UZtWLISKI,  DE   L\  .MAISON   DE  KHZYAVD.V. 

Cette  famille,  qui  ne  commence  à  être  connue  que  depuis  la  pre- 
mière moitié  du  XYli'^  siècle,  acquit  promptemeut  une  grande  for- 
tune et  occupa  dans  les  derniers  temps  de  l'existence  de  la  Pologne, 
presque  sans  iutcrruplion,  h.'s  plus  hautes  charges,  ce  ([ui  lui  donna 
une  importance  dont  elle  usa  noblement  d'nbord,  mais  dont  elle  mëiuia 
bientôt  après.  Parmi  les  plus  remarquables  personnages  de  cette 
maison,  qui  brillèrent  dans  ce  court  espace  de  temps,  il  faut  citer 
Venceslas  Rzewuski,  grand  général  de  la  Couronne  et  ensuite  Cas- 
tellah  de  Cracovie  et  son  lils  Sévcrin,  général  de  camp  de  la  Cou- 
ronne. Le  premier  se  distingua  en  1739,  par  sa  brillante  défense  de 
la  Podolie  contre  l'iuvasiou  des  Taitares.  Il  fut  d'abord  un  des  par- 
tisans du  roi  Stanislas  Leszczynski,  mais  voyant  bientôt  après  sa 
cause  perdue,  il  se  rallia  au  roi  Auguste  lll,  (^ui  le  combla  de  bienfaits 
et  de  dignités.  Après  la  mort  de  ce  souverain  il  fut  un  des  plus 
violents  adversaires  de  l'élection  de  Stanislas  Poniatouski  et  de  l'in- 
fluence russe.  Pour  entraver  la  marche  du  gouvernement  il  fut  un 
de  ceux  (jui  à  la  Diète  de  Radom  (1700-1707),  se  prononcèrent  avec 
le  plus  d'emportement  contre  les  lois  nouvelles  sur  les  dissidents 
dont  le  roi,  qui  desirait  calmer  les  partis  cjui  déchiraient  la  l'ologue, 
voulait  améliorer  le  sort.  Nikita  Repuin,  ambassadeur  de  Russie  et 
tout-puissant  alors  en  Pologne,  se  servit  de  ce  prétexte  d'oppositioa 
ù  la  volonté  du  roi  pcjur  se  défaire  des  plus  influents  antagonistes  de 
la  Russie.  Il  lit  arrêter  Venceslas  Rzeuuski  et  son  fds  Séverin,  uiusi 


\'0  NOTICES 

que  l'cvèque  de  Cracovie,  Soltyk.  et  celui  de  Kijow  Zaluski,  et  les 
expédia  eu  Sibérie.  Cette  captivité  eut  sur  les  llzewuaki  l'etlet  de  lea 
transformer  eu  chauds  partisans  de  la  Russie  !  KelàcUés  tous  deux 
en  1773,  Venceslas  se  rallia  au  parti  du  roi  et  fut  investi  de  la 
haute  dignité  du  royaume,  ct-Ue  de  Caslellau  de  Craeovie,  dont  il  ne 
jouit  que  quelques  mois,  étant  mort  la  même  année.  Sou  tils  Séveriu 
fut  revêtu  de  la  charge  de  général  de  camp  de  la  Couronne,  et  sous 
l'influence  de  la  Russie,  il  fut  un  de.  ceux  qui  s'opposèrent  le  plus 
fortemefit  à  la  mise  eu  vigueur  de  la  constitution  du  3  mai  1791, 
qui  aurait  pu  encore  sauver  l'indépendance  de  la  Pologne  par  sc3 
sages  quoique  tardives  mesures.  Il  devint  ensuite  l'un  des  princi- 
paux chefs  de  la  funeste  confédération  de  Targowiiz,  qui  appela 
dans  le  pays  l'intervention  de  l'armée  russe  et  décida  par  là  du  par- 
tage de  la  l'ulogne.  Eu  récom[)ense,  il  ret;ul  de  la  Russie  le  titre  de 
comte  et  de  nombreuses  pensions.  De  nos  jours,  le  comte  Henry 
Rzewuski,  qui  habite  Pélerabourg,  s'est  ac(][uis  un  nom  dans  la  litté- 
rature polonaise  par  ses  écrits  pleins  d'eprit  et  d'iutérct. 

LES    FlXI^CtS    SA.>GLS/.KO. 

On  fait  des.  euilre  cette  famille  de  Lubart,  uu  des  fils  de  Gedymiu 
qui  régna  en  Lilhuanie  jusqu'en  13  U.  Lubart  eut  eu  partage  la 
Vûlhyuie  et  re(;ut  eu  dot,  avec  sa  femme,  une  partie  de  la  Russie- 
Bouge.  Cepenilaut  les  deux  premières  geuérations  qui  rattachent 
cette  famille  à  cette  origine  ne  sont  établies  que  d'une  manière  fort 
incertaine  et  les  généalogistes  sont  en  désacconl  sur  ce  point.  Ce  qui 
est  certain  c'est  qu'elle  a  une  souche  commuue  avec  les  rameaux  des 
Kniaz  de  Kowel  et  de  Koszyr,  tous  deux  éteints.  I>c  premier  Kniaz 
Sanguszko,  dont  il  soit  authentiquemeut  fait  mention  sous  ce  nom, 
fut  Roman,  palatin  de  Rraclaw  et  général  de  camp  de  Lithuanie,  qui 
mourut  eu  1B71.  Il  se  distingua  par  ses  nombreux  succès  contre  les 
Tortares  et  les  Moscovites  dont  les  chefs  Stchcrbatow  et  Baratynski 
tombèrent  entre  ses  mains  en   15G7.  Sou  frère,   Dmitry,   acquit  une 


SUR  LES  FAMILLKS  NUlîl.ES  DE  LA  POLOGNE.  Ml 

célébrité  romanesque,  qu'il  paya  de  sa  vie.  Il  s'éprit  de  la  belle 
Hélène  d'Ostrog  (1)  qui  avait  elc  fiancée  par  sa  mère,  et  même 
mariée  secrètement,  dit-on,  au  comte  du  Gorka,  palatin  de  Posen, 
l'un  des  favoris  de  la  reine  Bonne  iSforza.  La  famille  de  la  jeune  femme 
utilisa  cette  passion  un  peu  sauvajre  pour  rompre  cette  union  qui  lui 
déplaisait.  L'amoureux  Dmitry  se  laissa  facilement  persuader  d'en- 
lever celle  qu'il  aimait,  et  alla  se  réfugier  en  Bolième  où  il  se  fit  unir 
à  elle.  Mais  poursuivi  par  ^Lirlin  Zborowski  de  Rytwian,  alors 
palatin  de  Kaliszet  tuteur  de  la  jeune  personne,  il  fut  atteint  par  lui 
à  Jaxomirz  et  impitoyablement  massacré;  la  fugitive  Hélène  fut 
ramenée  et  enfermée  dans  un  couvent.  —  Quelques  grands  héritages 
que  fit  cette  famille  et  surtout  celui  des  Kniaz  d'Ostrog  qu'elle  par- 
tagea avec  les  princes  Lubomirski,  grandirent  sa  fortune  et  lui  don- 
nèrent quelijue  iniluence  dans  les  provinces  russes  de  la  I'ol(;giin.  La 
qualité  de  Kniaz  lui  fut  confirmée  avec  le  titre  de  prince,  d'abord  par 
le  gouvernement  russe,  puis  par  celui  d'Autriehe,  les  deu\  fils  du 
prince  Eustache  Sanguszko,  ayant  formés  deux  lignes  dont  l'une 
réside  dans  la  Pologne-russe  et  l'autre  en  Galicie. 

LES    PRINCES    S.\riElli. 

Famille  lithuanienne  qui  acquit  dans  cette  province  une  très 
grande  fortune  et  beaucoup  d'intluence.  KUe  rendit  dans  lea  premiers 
temps  des  services  signalés  à  sa  patrie,  mais  à  partir  du  milieu  du 
XTii«  siècle,  elle  devint  l'une  de  celles  dont  l'ambition  et  l'avidité 


(1)  Elle  él.iil  lillo  J'Éliv  Kniaz  d'Ostroi^  qui  avait  r-pou^ô  lU-.ilnce,  nil<>  niturdli' Ju  roi 
Sigismonci  I"  et  Jt>  la  Ij.'lli!  CilluTiiirt  Tilnili,  i]uc  !>■  roi  avail  fait  venir  tle  Silé>ie  d  i)ui  fut 
iL3ri(-e  l'MhuiUi  à  André  Kosi-ieli'fki,  irrsorii-r  ilf  l.i  (louronne.  Il/'lcrm  ii"()ilri)>;  rlail  l'hiTi- 
ti^re  d'une  iinini-nsi-  forturio  que  la  reiiiu  lionni)  Ucsirait  assurer  a  son  favun,  le  comte  de 
Gorka,  alors  lui-iiii'ino  le  |iliis  riche  bc^'nour  df  la  l'olu^'de.  La  l'.iniille  d'O^ln'.;  étant  du 
parti  fOMtiairc  i  la  ri'iiif,  \oulut  rom(ir'j  ce  iiiaria,'H  et  utili:>a  pour  cela  la  |).ujiun  irrcllo 
due  de  Diiiiiry  San^'utiko.  La  tradition  a:>juru  i|u'oa  no  iut  iainai:>  au  ju^te  aucjurl  de) 
deui,dc  son  séiliicleur  ou  de  son  raari,  cette  belle  llrli-no  donnait  la  priltrence  I  Euliii  pour 
Wriuiiier  celte  tio  d'a\i'iiltire>  d'uuo  maiiure  digne  de  :>on  coiuiiieiicmient,  ello  parviDl  a 
«0  faire  niariiT  une  tr.iiiiciiie  fou,  daui  lii  coummU  ou  elle  ■■lait  eidi'riiue,au  Kniai  JeSluck 
•l  eotiu  Uiuurul  folio  eu  1373.  * 


:-.:.-^ 


•ru 


172  NOTICES 

contribua  le  plus  aux  malheurs  et  aux  déchirements  de  la  Pologne, 
en  fomentant  la  révolte  et  en  se  vendant  aux  ennemis  du  pays.  — 
Elle  duil  son  origine  ù  Simon  Sunigaijlo,  qui  vivait  au  commence- 
ment du  xv^  siècle;  il  quitta  l'idolâtrie,  reçut  le  baptême  chrétien, 
et,  en  1113,  à  la  Dicte  de  llrodlo,  il  fut  admis  à  faire  partie  de  la 
noblesse  de  Pologne  et  on  lui  concéda  les  armoirit-s  appelées  Zys  ou 
i[:iira;  il  devint  ensuite  premier  Castellau  de  Trocki.  Parmi  ceux  de 
ses  descendants  qui  méritèrent  bien  de  la  patrie  et  acquirent  le  plus 
de  renommée,  on  peut  surtout  citer  Jean-Pierre  Sapieha  de  Bychow, 
Staroste  d'Uswiut,  guerrier  célèbre  (|ui  se  distingua  dans  les  expé- 
ditions de  Livonie,  où  il  servit  sous  les  ordres  de  Charles  Chod- 
kiewicz;  en  IGOJ',  il  décida  par  sa  valeur  le  gain  de  la  bataille  de 
Kircholm  où  les  Suédois,  sous  le  roi  Charles-Gustave,  furent  entière- 
ment défaits.  Il  combattit  également  a\ec  gloire  contre  les  Mosco- 
vites et  contribua  aux  succès  du  grand  Zolkiewski,  qui  poussa  ses 
victoires  jusqu'à  ^^oscou.  Il  fut  chargé  par  celui-ci  d'occuper  cette 
capitale  et  mourut  au  Kremlin,  en  1612,  soupçonné  d'avoir  voulu 
s'emparer  du  trône  des  czars,  resté  sans  maître  légitime  après  la 
mort  des  vrais  et  des  faux  Dmitry.  —  Celui  des  rejetons  de  cette 
famille  qui  eut  le  plus  d'éclat  par  sa  valeur  comme  guerrier  et  ses 
talents  comme  homme  d'État,  fut  Léon  Sapicha,  grand  général  de 
Lithuanie,  né  en  1557,  mort  en  1033.  Il  fut  un  des  négociateurs 
de  la  paix  entre  la  Pologne  et  la  Russie,  eu  15S2,  par  laquelle  cette 
dernière  renonça  à  ses  prétentions  sur  Polock  et  la  Livonie.  Il  con- 
tribua fortement  à  faire  pencher  la  Lithuanie  en  faveur  de  l'élection 
de  Sigismond  III,  le  premier  des  Wasa.  Né  d'un  père  devenu  pro- 
testant, il  rentra  dans  le  giron  de  l'Église  catholique  et  donna  de 
grandes  preuves  de  valeur  dans  la  défense  de  la  Courlande  contre 
les  invasions  suédoises.  Ces  beaux  exemples  de  dévouement  à  la 
patrie  ne  trouvèrent  pas  toujours,  hélas!  des  imitateurs  dans  les 
descendants  de  cette  race  qui  avait  si  noblement  débuté.  On  était 
arrivé  au  plus  mauvais  temps  de  la  Pologne,  cpii,  trahie,  vcudue 
comme  une  proie  par  ses  propres  enfants,  ctait  entraînée  par  eux  vers 


SUR  LES  FAMILLES  NOliLES  OE  LA  POLOGNE.  173 

l'abîme  que  devait  l'engloutir.  Alors,  parmi  les  mauvais,  les  SapieLa 
prirent  le  premier  rang!  Élevés  et  enrichis  par  le  roi  iSobieski,  qui 
voulut  opposer  en  Lithuauie  leur  influence  ù  celle  des  lladziwill  et 
des  Pac;,  ses  ennemis,  ils  ne  furent  pas  plus  tôt  gorgés  de  biens  et 
devenus  puissants  qu'ils  fomentèrent  eux-mêmes  de  nouveaux  troubles 
et  con.spircrent  contre  leur  bienfaiteur  (1).  Casimir  bapieha,  grand 
général  de  Lithuauie  (f  1720),  emporté  par  l'orgueil,  se  croit  tout 
permis,  dévaste  avec  ses  troupi's  les  terres  de  l'église  et  des  nobles 
de  la  Lilhuanie,  il  se  porte  à,  tous  les  excès!  Il  méconnait  l'auto- 
rité du  roi  et  l'insulte;  l'évêque  de  Wilna,  Constantin  Brzostowski, 
Lince  contre  lui  l'excommunication  et  une  guerre  civile  acharnée 
éclate  en  Lithuauie.  Enfin,  après  de  longues  et  sanglantes  discen- 
sions,  Casimir  Sapieha,  son  frère  Benoît,  ses  fils  ^lichel  et  Alexandre 
août  vaincus  près  de  Leipun  par  la  noblesse  réunie  sous  les  ordres 
de  Michel  Wisniowioski,  d'Oginski  et  de  Brzostowbki,  et  toute  cette 
famille  est  condamnée  à  l'exil.  Trahissant  toujours,  ils  s'unissent  à 
Gustave-Adolphe  cl  rentrent  avec  les  ^iuédois  comme  ennemis  dans 
leur  patrie  dont  ils  avaient  été  chasses  comme  traîtres!  .Malgré  tant 

(l)  Cabioiir  Sapietia,  fc'raiiJ  K^'iicral  Je  Lithuauie,  son  lili  Aleiaiidre  el  UiMiuit,  Ircjorier 
du  Liltiuaiiii',  ion  frurt',  coiiipiri-ronl  il'atiord  avcr.  l'ùlrcleiir  di- Oraiiilebourt!,  aui|uel  ils 
«'fD^'UB'L'reiil  Je  livrer  la  Li^uniea  la  CiiiiJilioii  qu'il  leur  leruil  à^uir  U  ntlie  liériU^e  Je 
Loui>M  KuJ:iwill,  c|ui  avait  c'-pousé  en  pri'iuiérL-:^  noce^  l.ouu  Je  ItrauJcbouTe',  (ils  caJel  Ja 
grand  cleclcur.  Etant  devenue  veuve  sans  eiil'antj,  elle  lut  liancée  à  Jacob,  lil>  du  roi 
Soliieili  ;  iii.iij  une  inlnijiio  lit  niamiurr  re  iiciriatie  l't  elle  i-|iuu>a  le  [irince  de  .Neuliourg. 
A  cau»u  Je  co  inan(|ue  de  fui,  lu  roi  Snbu'^ki  lit  iuiUi><|ui'r  ïi-s  ^'randj  biens  et  celait  cet 
héritage  coii>iJerable  que  lesSapieha  se  lireiil  u'araiitirpour  pru  de  leur  trabisuii  !  Le  rôle 
qu'ili  joueront  après  la  mort  du  roi  Subiesti,  fut  encore  plui  inf.iine.  Vendus  p«ur  des 
sommes  cuuruiej  i  l'abbe  do  Folii;uac,  ambassadeur  d-i  Louis  XIV,  lU  furent  i  liar,.!»  par 
lui  d'enroliT  dcb  partisans  pour  la  candidaliiro  au  Irone  du  prince  de  Conli  ;  prenant  do 
l'argent  de  luntes  niains.iU  traliissaienl  tout  le  inonde,  CunU,  rAutriche  et  la  fjinill'.'  Jej 
Sobieski  !  M  de  ['•ilip'n.ic  dit  dans  »cs  ili  pi'clirs  ilu  t'raiiil  Irrsorier  do  Lilliuanie 
Ocnoil  Sapielia  :  <  i|ue  pour  uii  sou  il  irait  en  enfer,  mais  ne  ferait  pas  un  pji  saus  ar^ieut!  • 
Quic()ni|iie  veut  se  faire  une  idée  du  triste  elal  Je  la  Pul.i„'no  à  cette  epo.iue,  de  cette 
effroyable  di-pravation  ipii  devait  anieni'r  sa  mine,  n'a  qu'à  lire  celle  relation  de  l'ambas- 
sadu  de  l'abbé,  pnu  cardinal  de  l'oli;;iiac.  ToUs  .iniilois,  touti'j  les  roiiscu-ncei  et.ucnl  1 
rendru,  les  honnéli's  gens  en  [i-lit  nombre  ne  complairnl  plus  ni  se  tenaient  i  l'ccart  !  Les 
autres  avaient  per.lu  jusqu'.i  la  lionle  dr  leur  inJi;nilé  !  Lu  graiiil  trésorier  de  l.i  i:ouroiiue, 
Jériimc  l.ubomirski  se  plaint  d'élr.'.  //loi/u  pd'/e  l'ar  la  Kraiicc  que  lo  priin  U  du  ro>auine 
Radiiejowski  !  Celui-ci  se  fait  payer  par  Ks  Sapielia  pour  prendre  leur  parti  contre  l'.véquo 
du  Vilna  llrtoslowski  ;  les  Sapndia  sont  de  nouveau  payes  p.ir  lui  pour  le  servir  dans  ses 
intérc'ts  ;  c'est  un  trafic  odieux  de  consciences!  VoiH  ou  les  Jagelluns  el  le  pnacipo  électif 
avait  conduit  ce  oialbeureux  pays  .' 


174  NOTICES 

de  crimes,  peu  d'auuces  après  le  roi  Auguste  II  leur  pardonne;  ils 
rentrent  dans  la  jouissance  de  leurs  biens  confisqués  et  de  leurs 
charges!  Triste  état  que  celui  où  la  justice  même  n'a  plus  son  cours, 
c'est  la  faiblesse  de  l'agonie!  L'opinion  publique  du  moins  fut  plus 
sévère  et  elle  tlétrit  l'orgueil  de  cette  famille,  pour  laquelL*  tous  les 
moyens  furent  l^ons,  lûrsc[u'il  s'agissait  de  ses  intérêts  et  qui  s'était 
montrée  si  arrogante  dans  sa  prospérité,  par  U:  sanglant  pasquille 
déjà  cité  :  »  Vaniteux  coiiiine  un  Sujjif/ta,  ^ut  cumuLe  un  Rad:iiciU{\),  • 
qui  resta  un  proverbe  populaire.  Nicolas  Snpicha  obtint  de  l'empe- 
reur d'Allemagne,  en  1575,  le  titre  de  comte  de  Koden;  Michel 
Sapieha,  tils  de  Casimir,  grand  général  de  Lithuanie,  reçut,  pour  lui 
et  sa  lignée,  le  titre  de  prince,  qui  ne  fut  point  approuvé  par  les 
États  de  Pologne  ni,  par  conséquent,  usité  dans  les  actes  olhciels. 
Ce  ne  fut  qu'en  1775  que  cette  famille  obtint  la  contirmation  de 
ce  titre  par  la  Diète  avec  l'autorisation  de  s'en  servir.  Lors  de  la 
vérification  des  titres  de  noblesse  dans  la  Pologne-russe,  il  fut  main- 
tenu pour  le  prince  Paul  Sapieha  et  ses  fils  Xavier  et  Léon. 

LES    COMTES    SIEIX.V  KO\VSK  I. 

Noble  et  ancienne  famille  cjui  est  issue  de  la  maison  des  Ogonczyk, 
dont  l'origine  a  été  rapi)ortéc  à  l'article  des  comtes  Dzialynski.  Elle 
n  toujours  bien  servi  sa  patrie  et  a  donné  le  jour  à  quelques  person- 
nages qui  méritent  d'être  remaniués.  Les  principaux  ont  été  :  Jean 
de  Boguslawice-Sierakouski ,  palatin  de  Lenczyc,  qui,  étant  encore 
maréchal  de  la  Dicte,  prolesta  au  nom  des  États,  en  15 iS,  contre 
le  mariage  de  Sigismond  Auguste  avec  Barbe  Kadziuill,  veuve  de 
Stanislas  Gastold,  comme  incompatibli;  avix  la  dignité  royale.  Après 
la  mort  de  ce  roi,  il  contribua  beaucoup,  par  son  esprit  conciliant  et 
son  caractère  respecté,  à  rapprocher  li;s  parties  qui  divisaient  la 
Pologne  et  à  amener  l'élection  du  roi  Henry  de  Valois.  —  Venceslas 

(1)  L>umni/  tak  S'ipi'-ha,tiliifj\j  idk  KiitziiviLl .'  Le  inoUtu/zin!/ veul  dire  propremenl 
an  o'juiil,  lujii  il  si^'iiifiu  ïus^i  winiteux.  On  a  lu  clioii  cutro  ccj  deui  ciprossioai. 


SUR  LES  FAMILLES  NulJLES  UE  LA  POLOCNE.  175 

Jérôme  Sierakowski,  arclievèque  Je  Lcopold,  se  tii  estimer  par  sa 
piété  et  ses  vertus.  Il  reçut  eu  177'j,  du  l'empeieur  Joseph  II,  ainsi 
que  ses  trois  frères,  le  titre  de  comte.  Près  d'uu  an  après,  le 
13  juiu  177G,  une  branche  de  cette  famille  obtint  également  le 
même  titre  eu  Prusse.  La  société  de  Varsovie  se  souvient  encore  du 
Castcllan  couite  Cajetan  Sierakowski,  tjui,  par  la  distinction  de  ses 
manières  et  la  culture  de  son  esprit,  fut,  il  y  a  peu  d'années  encore, 
un  de  ses  principaux  ornements. 

LES    COMTES    SkAIlIiEK    DE    GOU.V. 

Il  a  déjà  été  question  de  l'origine  de  celte  illustre  et  antique 
famille  à  l'article  d'un  de  ses  rameaux  ,  celui  des  comtes  Skarbek- 
Konarski.  Ses  commencements  se  pcriknt  dans  la  nuit  des  temps, 
et  dès  la  fondation  du  royaume,  elle  apparaît  déjà  sous  le  nom  de 
Skuba.  Jean  Skuba,  comte  de  Gora ,  fut  envoyé,  en  1109,  par 
Boleslas  III,  T5ouclie-Torte ,  en  ambassade  auprès  de  Henri  V, 
empereur  d'Allemagne,  pour  traiter  de  la  paix  (1).  L'empereur,  ue 
pouvant  vaincre  la  résistance  t^ue  l'ambassadeur  polonais  opposait  à 
ses  séductions,  crut  l'intimider  en  lui  montrant  les  immeuses 
trésors  qu'il  avait  amassé  pour  faire  la  guerre,  et  s'écria  transporté 
de  colère  :  •  Voilà  ce  qui  domptera  les  l'olouais!  «  Alors  le  comte 
de  Gora,  ôtant  un  riche  anneau  c^u'il  portait  à  son  doigt,  le  fit 
tomber  dans  le  trésor  impérial,  ajuulant  tranquillement  ces  mots  : 
•  Que  l'or  se  mêle  à  l'or.  •  L'euipercur,  frappé  de  ce  calme,  ne 
répondit  que  par  un  «  hab'  dunk  !  »  (merci)  et  voyant  qu'il  ne  pou- 
vait parvenir  à  émouvoir  l'ambassadeur  ni  par  les  promesses,  ni  par 
la  crainte,  il  conclut  la  paix  aux  condilious  proposées  par  la  Pologue. 
Depuis  cette  époque,  eu  commémoration  des  paroles  de  l'empereur, 
les  armoiries  des  Skuba  furent  appelées  -.  Ilahdank ,  et  le  comte  de 


(U  Cû  fut  I.A  p.iu  Jo  Cambcrg,  conrliiccii  1I(>J,  p.Ar  b<)iiL'll()  l'euiporour  rcnnnçiU  .1  11 


176  NOTICES 

Gora  et  sea  descendaiitâ  rei;urcQt  le  surnom  de  S^-arbefc  (1),  que  tous 
leâ  rameaux  de  cette  famille  ont  couscrvé,  mais  que  l'uu  d'eux  a 
pris  comme  uom  patrouyuiique.  Cette  famille  a,  de  tous  temps, 
joui  d'uue  gi'aade  cousidératioa  eu  Polojjue ,  où  ses  rejetons  ont 
occupé  les  plus  hautes  dignités.  Les  rameaux  des  comtes  Skarbek- 
Konarski  et  Skarbek-Chojeuski  se  sont  particulièrement  illustrés. 
Dès  la  réunion  de  la  Galicie  à  l'Autriche,  l'aucien  titre  comtal  fut 
confirmé  pour  la  famille  des  Skarbek.  On  doit  à  la  générosité  et  au 
patriotisme  d'un  de  ses  rejetons  une  fondation  considérable  Ti  Léopol 
pour  favoriser  les  prot^rés  de  l'instruction,  ainsi  que  la  dotation  et 
l'établissement  du  théâtre  de  cette  ville.  —  En  1821,  le  titre  de 
comte  fut  également  reconnu  par  le  gouvernement  russe  pour  les 
comtes  Frédéric,  l'iorian,  Joseph  et  .\[ichel  ûkarbek. 

LES    (OMTtS    SKOI\/.EWSKI. 

Drogoslaw,  chevalier  siléiicn,  vint  l'an  1^133  s'établir  en  Pologne, 
et  y  fonda  la  famille  qui  purta  d'abord  son  uom  et  qui  se  divisa  plus 
tard  en  plusieurs  ramiaux  qui  adoptèrent  les  noms  de  leurs  diûe- 
rentcs  terres.  Celui  qui  puaséda  la  terre  de  ûkorzeuo,  dans  le  pala- 
linat  de  l'osen,  forma  la  branche  des  5korzewski,  qui  occupa  une 
place  honorable  parmi  la  noblesse  de  la  Ci  rande- Pologne.  Frédéric 
Skor^ewski ,  chambellan  du  roi  de  Prusse,  Frédéric  Guillaume  II, 
fut  créé  comte  en  17S7  (2).  En'  ntO,  lors  de  sou  avènement  au 
trOiic,  le  roi  Fredcric-tiuillauine  IV  conféra  le  même  titre,  avec 
transmission  à  l'aîné  seuleiucut  de  sa  descendauee  mâle,  à  Joseph 
lUymoud  Skorzewski,  issu  d'une  branche  cadette  de  cette  famille.  Il 
faut  remarcjner  que  c'est  par  erreur  que  la  plupart  des  généalogistes 
fout   venir  la   famille  des  ijkor/.ewski  ,  de   la   maison  des  Ogonczyk  ; 


(I)  Sk'irb  vdui  diro  trésor  l'ii  polunau. 

(Ij  S  I  lui  I ',  fi'iiiiiic- ilii  ^'i  ii>  r  il  skiii  {l'VkAi,  |i.ii>.iit  |iiiur  un  brl-«)t|inl ,  lu  rui  FrcJéric- 
le-4;r.iiiil,  i|iu  r.ivjil  coiiiiii,  fi',U  m  (.i|'|><irl>  iln  IrUrci  j>i'C  i-llr,i'l  ci'ltu  i'i)ric>|iOuJjliCO, 
quu  la  fjujillu  C0Q:>c'r«c  pii'iiM'iiiviil,  iru>t  \Hi  »jiii  iiilcrcl. 


SUR  LES   FA.MII.I.F.S  NOIII.KS  DR  I.A   P()I.0(;NR.  177 

cette  méprise  provient  de  la  grande  ressemblance  qui  existe  entre  les 
armoiries  d'Ogonczyk  et  de  Drogoslaw,  qui  uc  dilTcrent  sensiblement 

(jue  par  leurs  cimiers.  ■-.'''    ■' 

LES    COITES    SOIM)I.E>VSKI. 

Famille  de  très  bonne  et  ancienne  noblesse,  tirant  son  origine  de 
la  maison  de  Slepowron,  dont  sont  également  issus  les  comtes  Kra- 
sinski,  qui  ont  été  mentionnés  plus  haut.  Les  membres  de  cette 
famille  ont  occupé  de  grands  emplois,  surtout  \ ers  la  fin  de  l'exis- 
tence de  la  Pologne.  De  nos  jours,  deux  hommes  d'ïltat  distingués 
ont  illustré  ce  nom,  ce  sont  les  deux  cousins  Valeutiu  et  Ignace, 
comtes  Sobolewski,  l'un  palatin  et  lieutenant  du  roi  pour  le  royaume 
de  Pologne  (de  ]S2i)  à  1830),  l'autre  ministre  secrétaire  d'État. 
L'empereur  Alexandre  P''  leur  conféra  le  titre  de  comte.  La  femme 
du  palatin  Vincent  Sobolewski,  dont  il  a  été  fait  mention  à  l'arlicle 
des  comtes  Oksza-Grabowski ,  a  relevé  dans  les  derniers  temps  le 
lustre  de  cette  famille  par  le  respect  (^u'iiis[)irait  sa  vertu  et  le  charme 
tout-puissant  de  ses  manières  (1). 

LES    r.O.^ITES    SOI.r^K. 

On  admet  généralement  que  la  maison  de  Soltyk  tire  sou  origine 
de  celle  des  Soltykow  de  Russie,  ([ui  ,  dans  sa  brandie  comtale  et 
princière  ,  a  actpiis  une  illustration  iiistoriiiuc.  On  ne  peut  préciser 
au  juste  ni  ([uand  ni  .i  quelle  occasion  le  rame.iu  des  Soltyk  est  venu 
s'établir  en  Pologne,  quoique  l'identité  des  armoiries  soit  une  preuve 
en  faveur  de  la  communauté  d'origine  des  deux  familles.  Les  pre- 
mières traces  de  son  existence  en  Pologne  ne  remontent  qu'à 
l'année  16G7,  où  Basile  Soltyk  paraît  comme  échanson  de  Slarodub. 
—  Cajetan  Soltyk,  prinee-évétiue  de  Cracovie  en  175 S,  fut  un  des 

(1)  ('ellu  rospcclablo  fiinuio,  le  plus  noblo  ijpo  Je  la  Cirande-Uanie,  a  reisé  Je  w^n-,  au 
graiij  rtgri'l  Je  louj  ccui  qui  l'uni  couiiue,  Jipuis  nue  ce>  nolict'j  oui  du  recueillie^. 


178  NOTICES 

martyrs  de  la  tyrannie  qu'exerça  Nikita  Kepnin  pendant  son  ambas- 
sade en  Pologne.  L'cvcque  ayant  cté  un  do  ceux  qui,  à  la  dicte  de 
Radom,  s'opposèrent  le  plus  fortement  aux  lois  favorables  aux  dissi- 
dents et  qui  défendirent  avec  le  plus  de  ténacité  et  de  fanatisme  les 
anciens  privilèges  de  l'Église  catholique  eu  Pologne,  Repiiin  saisit 
ce  prétexte  pour  le  faire  enlever  avec  plusieurs  autres  antagonistes 
du  gouvernement  russe  et  le  fit  transporter  en  Sibérie  (1767).  Tel 
était  déjà  l'abaissement  de  la  Pologne,  que  cette  violation  du  droit 
des  gens  resta  impunie!  Soltyk  revint  de  sa  captivité  en  1773,  mais 
dans  un  état  de  santé  tellement  affaibli,  qu'il  ne  s'en  releva  plus. 
Depuis  17S2,  son  état  d'atiaissement  devint  tel,  qu'il  ne  lui  permit 
plus  de  gouverner  son  diocèse,  qu'il  fallut  faire  administrer  jusqu'à 
sa  mort,  qui  survint  en  17S3  (1).  Son  neveu,  qui  lui  devait  son 
éducation  et  sa  fortune  et  qui  le  paya  de  tant  d'ingratitude,  devint, 
en  182 G,  sénateur  palatin  sous  le  gouveruement  russe,  contre  lequel 
il  conspira  sans  cesse.  Il  fut  mêlé  à  tous  les  complots  qui  précédèrent 
et  suivirent  cette  épocpie  et  agitèrent  la  Pologne  ;  voulant  mal  à 
propos  jouer  le  rôle  d'un  grand  patriote,  il  ne  fit  que  du  mal  à  son 
pays  et  ne  fut  qu'un  brouillon.  Parent  ingrat  d'abord,  il  fut  ensuite 
un  sujet  infidèle.  Condamné  pour  haute  trahison  eu  1823,  sa  peine  fut 
commuée  en  un  emprisonnement  que  la  révolution  polonaise  de  1830 
abrégea  encore;  il  mourut  en  1331.  Son  petit-fils,  le  comte  Solt}k, 
sert  aujourd'hui  avec  distinction  dans  l'armée  autrichienne  et  a  fait 
ses  preuves  de  valeur  et  de  fidélité  dans  les  campagnes  d'Italie  et  de 
Hongrie,  eu  184S  et  en  1849. 


(1)  Panti  les  personnes  qui  provoqik'rent  l'inlerdicliûn  Ju  ce  vieillard  pour  cause  J'affai- 
blissenieul  nionlal  se  Iroiiv.ul  suii  neveu  Stanislas  Sollyk,  i|U6  ce  vi-nerable  éu''lU6  avait 
élevi!  il.ins  >.i  ni.iiioi)  el  qu'il  avail  tl'av.mce  insltlue  liùrilier  Je  toute  sa  furtuno.  Kn  aper- 
cevant la  !>i^iialuru(lece  neviu  in^Tjl  >ur  l'acte  qui  provuquaU  son  interdiction,  ce  vieillard 
malheurrux,  m.ili^re  .soii  état  de  faiLle>M',  éprouva  uni.'  profonde  douleur  et  s'ecria  :  «  pui>»o 
depùnr  la  raain  qui  a  Irai'u  ces  riiol!>!  •  t^el  anatlieino  ne  reala  pas  sans  effet  et  lorsqu'ila 
suite  de  ses  coMstaiils  et  inutiles  ciPiiiplots,  St.iiiijias  SoltyW  lut  rundanine  en  t»-ii,  a  une 
•éviTf  prison,  son  bras  droit  fut  frappe  de  paralysie  et  se  de.M.(lia  coiupietemeot  !  Ainsi  s'ac- 
complit la  malédiction  de  l'oncle  et  du  bieulaiteur  uutra^'ei! 


SUR  LES  FAMILLES  NODLES  DE  LA  POLOGNE.  I7a 


LES  COMTES  STADM^KI   DE  ZMIGI\OU,    DE  I.V  MAISON 
DE  SRENI.VWA. 

Ils  ont  une  origine  commune  avec  la  célèbre  famille  éteinte  des 
Kmita  et  celles  des  Kwileeki  et  Lubomirski,  dont  les  articles  précè- 
dent ;  mais  leur  illustration  est  bien  plus  auoicnue  et  ou  les  retrouve 
dès  les  premiers  temps  de  la  monarchie  rendant  de  grands  services 
et  occupant  de  hautes  dignités.  Miroslaw,  comte  de  Xakel,  C[ui  vivait 
dans  le  milieu  du  xiii«  siècle,  est  la  souche  de  cette  noble  maison  , 
qui  s'est  surtout  fait  connaître  par  sou  esprit  belliqueux.  Adalbert, 
palatin  de  Sendomir  en  1305,  fut  le  premier  qui  prit  le  nom  de  sa 
aeigiieurie  de  Zmigrod;  sou  lils  Jacob,  (-aslellau  de  Sanok,  qui  périt 
en  1331,  dans  un  combat  contre  les  chevaliers  teutoniques,  fut  le 
premier  (jui  s'appela  Stadni<,'ki  de  Zmigrod,  nom  que  cette  famille  a 
porté  depuis  lors.  —  Adam  de  Zmigrûd-Staduii;ki,  palatin  de  Belsk, 
ae  signala  dans  les  guerres  contre  la  Russie,  fut  uu  des  compagnons 
du  roi  Sigismond  III  dans  ses  deux  expéditions  en  buède(I59-i 
et  1596)  pour  s'assurer  la  couronne  de  ce  royaume  dont  il  était 
l'héritier  légitime;  il  donna  des  preuves  de  valeur  dans  tous  lea 
combats  qui  furent  livrés  à  cette  occasion,  enliu  il  eut  des  démêlés 
sanglants  avec  Nicolas  Ilerburf,  palatin  de  Russie,  qui  coûtèrent  la 
vie  à  ce  dernier.  — Le  plus  populaire  dos  guerriers  de  cette  iutrépidc 
famille  fut  Stanislas  de  Zmigroil-Stadui(;ki,  starost  de  Zygwul,  sur- 
nommé le  Diable,  à  cause  de  son  bouillant  courage.  .Vprès  la  mort  du 
roi  Etienne  Bathory,  il  fut  un  des  parti<;ans  les  plus  actifs  de  l'archi- 
duc Maximilien  d'Autriche,  compelileur  de  Sigismond  Wasa  (,111) 
en  1587.  Il  fit  des  prodiges  de  valeur  dans  les  guerres  contre  les  Mos- 
covites, les  Tarlares  et  en  Livonie.  Téméraire  et  violent,  il  était  aussi 
redouté  dans  son  pays  que  par  les  ennemis.  Pour  mettre  un  terme  à 
ses  violences,  le  roi  Sigismond  III  fut  forcé  de  donner  ordre  à  ses 
généraux  de  le  poursuivre  et  de  s'en  saisir.  Luc  Opalenski,  grand- 
maréchal  de  la  Couronne,  ayant  levé  des  troupes  pour  le  combattre, 


180  NOTICKS 

le  surprit  dana  le  château  d'un  de  ses  parents  ,  où  ce  giierrier  digne 
d'un  meilleur  sort  périt  d'un  coupd'aquebusc  en  se  dcfundant(lOlO). 
Depuis  cette  époque,  cette  famille  a  toujours  tidclcment  servi  sa 
patrie  et  occupé  de  hautes  charges.  François  Stadniçki  de  Zraigrod, 
staroste  d'Ostrzeszow,  obtint,  en  17S3,  et  Pierre,  staroste  de  Radzin, 
en  1785,  de  l'empereur  Joseph  II,  pour  eu\  et  leur  descendance,  le 
renouvellement  de  rancicu  titre  de  comte  de  leur  famille  ;  en  1S21', 
le  gouvernement  russe  contiruia  également  ce  titre  à  cette  illustre 
maison. 

LES    C03ITES    STVHZE.N  SK I. 

Famille  de  très  bonne  et  très  ancienne  noblesse,  qui  tire  son 
origine  de  la  maison  de  Lis  ou  .Mznra.  D'abord  établie  en  Grande- 
Pologne,  une  partie  de  celte  famille  se  transporta,  vers  le  milieu  du 
iviii"  siècle,  en  Galicie  et  en  Poilolie,  où,  jusqu'aujourd'hui,  elle 
est  richenu^iit  possessionnce.  Après  le  partage  de  la  Pologne,  l'empe- 
reur Joseph  II  lui  conféra,  en  1783,  le  titre  de  comte  et  cette  qualité 
fut  confirmée  par  le  gouvernement  russe  pour  les  deux  frères  Mathias 
et  Joseph  Starzenski  (1).  Autrefois,  l'orthographe  du  nom  de  cette 
famille  était  dillérente  et  on  l'écrivait  :  Slarcj/titli;  mais  depuis  la 
fin  du  dernier  siècle,  l'orthographe  de  Star:t>idki  a  prévalu. 


(l)  Le  comte  Joseph  époiiia  .M"*  Théophile  Morawika,  qui  fui  ciMobrf  par  sa  beaiilt-,  sei 
eilrav3i;ances  et  la  l('j'cre(L'  d'j  »a  coiiJuilo.  SV^taiU  JivoriL'O  Je  ion  mari,  elle  epuusa  l« 
prince  Doiniiiujuc  H.ulziwill,  sei^'n^'ur  lio  Nii'awuri  ri  OI)ka,  dernier  rejelnii  iiule  Jo  la 
Lramlm  aînée  (le  ceUr  iii.iiaDa,  i|ui  pour  l'epoiuer  s'éUil  lui-iiitiuc  Ji\orcùdcsa  finiiuo 
Isabelle  l•()Inle^se  .\Ini>zri.h.  L'uni<|ue  lillo  issu»  ilc  co  niaria;e  fut  la  princesse  Slcphania 
lladzi«ill  qui  apporta  au  cuinle,  >lepuis  prince  Wittg'eiisteiii,  bénirai  ru3>e,  lerichiihi''riljp'« 
do  celle  brandie.  Sa  niére  étaul  devenue  \euw)  m;  reiii.iri.i  une  Irouieinc  fois  au  cunile, 
depiiu  prince  Czern)M  lie»  IIkuIùI  f.ilit;ui'e  Je  ceUe  union,  elle  iC  sépara  do  ce  Iroi^unie 
mari,  reprit  le  nom  Je  HaJiiwill  el  >ecul  di'  la  manière  la  pins  cvcentnque.  Elle  mourut 
en  tS:« 


SUR  LES  FAMILLES  NOLLF.S  DE  LA  POLOGNE.  181 


LES    PRI.>CES    SULKOWSKI. 

Cette  famille  a  dû  au  favoritisme  sa  fraîclie  élévation  (1).  Alexandre- 
Joseph  Sulkouski,  qui  occupait  une  place  inférieure  dans  la  domesti- 
cité du  roi  Auguste  II,  ayant  montré  de  l'inlellii^ence,  fut  employé 
par  le  roi  pour  divers  travaux  personnels  (2).  Sou  savoir-faire  et  sa 
discrétion  lui  gagnCrent  la  contiance  de  soQ  maître,  qui  se  servit  de 
lui  pour  sa  correspondance.  Le  roi  Auguste  III  lui  continua  la 
faveur  que  lui  avait  témoigné  sou  père,  le  nomma  ministre  d'État 
en  Saxe,  l'enrichit  de  ses  dons  et  obtint  pour  lui  de  l'empereur 
Charles  VI,  le  titre  de  comte  en  173li.  Peu  après,  Sulkowski,  ayant 
acheté  le  duché  de  Bielitz  (I5iala),  dans  la  Silésie  autrichienne,  il 
obtint  eu  1752,  le  titre  de  prince.  Il  forma  deux  raajorats  qui  se 
divisèrent  sans  descendance  en  deux  lignes,  celle  de  Reisen  et  celle  de 
Bielitz  (3).  I,a  première  résida  dans  la  Pologne  prussienne  ;  la  seconde 
en  Autriche  où  elle  a  acquis  peu  de  considération  (_4).  Par  contre,  le 
prince  Antoine-Paul,  de  la  ligne  de  Keisen  et  petit-tils  du  fondateur 

(t)  Voifi.Ai-e  sujol  uni!  inecdolo  aj-soî  coiuiiio.  Qui'Uiu'uti  rncoiilait  d\cc  tous  Ici  lignoi 
do  rincreiliililc  i|ui' il.iiiilc'.cliili'au  di'j  Sulku*>ivi  on  \u);iilun  .-.icilrL',  (|u'<)ii  Jisail  riro 
UQO  au'uli;  Ji- h  l'.iiiulli.'.  Jo  ne;  m'en  flmiiic  iiulK-MU'iil,  rijiun.lit  m  iluit'nii'ini'nl  une  autre 
personne,  car  luiito  Iriir  ^'cniMlii),'!!)  n'csl  qu'un  Luilùiui- 1 

(2)  Lfs  uns  disL'nl  qu'il  uvail  un  i'in|iloi  suballorno  li.ins  l'rcun>',  d'autres  (|>i'il  cUil 
Taliit-<Ji!-oliainl)ro-liarl)irr  du  Koi.  On  l'accusi-  aussi  de  »'i-(re  approiirm  Ir  nuiu  et  les  arim;» 
d'une  raniilli!  nuLIc,  qui  (iuui<{u'oliscurc,  eiiàlait  Déanmoiiis.  tjnm  qu'il  <-u  suit,  co  ruoderae 
Uliïier-le-Daiin.TJl  uni-  rapide  lurluiie. 

(3)  La  siiijni'urio  do  lU'isiii  ill)diynai  l'I  U-  ininle  du  Lissa  provenaul  en  parlio  do  U 
conliii'aliDu  di'i  l)ii'ns  du  nu  Lr^/.<i\n>ki,  fui,  l'n  dt'|iil  <li' la  l«ii  (.olonaise,  êrir'i'e  en  niajiv- 
ri(  et  détint  h' |iartai:i>  d'Au.^iiste,  l'aino  dos  liU  d'Ali'\aiulri'-Ju.'-e|'U  .  I<>  duiliè  de  llielili 
roviot  au  sei'ond  n>>niine  Ale\anditi.  Tous  deux  iiioururent  sans  |iiiilenlé,  alors  liieliti 
rnvinti  Framou,  troijU'iun  fVere  des  preeeilenls,  lanili-.  qu<!  Ilemii  tmiiha  eu  iiarla^'c  au 
plus  jeune,  Antoiin';  en  M)rle  i|iie  la  li^'iio  de  Iti'ueii  qui,  dans  l'ori'r'ine  ,  fut  de>tinei'  a  elrc 
l'alnéi;  devint  la  cailettp,  et  celle  de  lluiiU,  au  contraire,  l'aiuee  de  la  lainille.  Ar^'iiaut  de 
l'ilU-galité  de  la  constitution  ilw  ruajorat  di:  Uii-ieii  d'après  la  lui  polixi  ii^i',  le  prince  Au^'Usio 
eo  utilinl  la  leNÙe  el  en  prolila  |)inir  ulierer  sa  l'ortuni'.  Sun  neveu  le  prince  Antuiiie-i'aul, 
conseiller  d'Elat  en  Prusse,  obtint  plus  lard,  lursque  ces  terre»  se  lriiu>erenl  sous  la  domi- 
nation prussienne,  la  validation  du  majorai,  i  la  coiiililioii  louleTois  d-t  satisfaire  Ici 
créanciers. 

(i)  Le  princt)  Jean  NepuiniicOnu,  lils  ilu  prince  François,  sorvanl  dans  l'armée,  donna  au 
corps  ii'oiliciers  de  son  re^iuienl  de  légitimes  iiiotils  pour  eiiger  sa  sortie  du  »i-rvicc  Lie 
même,  sou  second  lils,  Maiiinilien,  a  clierclié,  il  v  a  i|iirlques  années  en  Annrique,  uu 
refuge  contre  les  iioursuiles  auxquelles  a  conduite  peu  itonorabln  a>ail  donué  lieu. 

HODLtsSI    POLONÀlSI.  Il 


tj 


182  NOTICES  ■■ 

de  cette  famille,  fut  un  galant  homme  et  un  homme  estimable  dans 
toute  l'étendue  du  mot.  Né  en  17S5,  il  prit  du  service  dans  l'armée 
polonaise  et  fit  avec  distinction  toutes  les  campagnes  jusqu'en  1313. 
Après  les  désastres  de  la  campagnt;  de  Russie  et  de  la  bataille 
de  Leipzig,  ce  fut  lui  qui  déclara  à  Napoléon,  au  nom  de  l'urmée 
polonaise,  qu'elle  avait  assez  loni^temps  versé  son  sang  pour  lui,  et 
qu'elle  ne  croyait  plus  devoir  le  suivre  en  France;  ce  fut  lui  égale- 
ment qui  ramena  dans  leur  patrie  les  débris  de  l'armée  polonaise. 
Nommé,  aprcs  cela,  gcuéral  de  division  et  aide  de  camp  de  l'empe- 
reur .Uexandre  de  llussie,  il  se  concilia  par  son  noble  caractère  la 
bienveillance  et  l'estime  de  ce  princt-..  L'état  de  sa  fortune  exigeant 
sa  présence,  il  quitta,  en  1S18,  la  carrière  militaire  et  alla  s'établir 
dans  ses  terres  de  la  Pologne  prussienne;  il  fut  ù  cette  occasion  par- 
ticulièrement recommandé  par  l'empereur  Alexandre  au  roi  de  Prusse, 
Frédéric-Guillaume  111,  qui  le  nomma  conseiller  d'État  et  lui  témoi- 
gna toujours  la  plus  grande  estime.  Le  prince  Sulkowski  la  justifia 
pleinement;  car  lors([u'en  1S30  éclata  la  révolution  de  Pologne,  il 
fut  pressé  par  d'anciens  amis  de  prendre  le  commandement  de 
l'armée  révoltée.  Mais  inébranlable  dans  sa  fidélité  envers  son  nou- 
veau roi,  il  ne  se  laissa  point  entraînera  enfreindre  son  devoir,  mal- 
gré les  ennemis  que  lui  attira  cette  conduite  noble  et  ferme  dans  le 
parti  remuant  des  soi-disant  patriotes,  (jui  a  déjà  attiré  tant  de  mal- 
heurs sur  la  Pologne!  Cet  homme  vraiment  honorable  décéda  suljite- 
ment  en  1836. 

(  LES   co:>irES    de   SI.^II.N-SLîII.NSKI.  ' 

Ils  sont  issus  de  l'antique  maison  des  Leszczyc  et  ont  une  origine 
commune  avec  les  comtes  de  lladolin-Iuidolinski.  Dès  le  xiii"=  siècle, 
cette  branche  s'est  séparée  de  la  souche  principale,  et  en  13:i5,  Fran- 
çois de  Surain  fit  une  fondation  pour  l'ordre  du  Saint-Sépulcre. 
Depuis  ce  temps,  cette  ancienne  famille  a  toujours  occupé  des 
emplois,  élevés.  Antoine  de  Sumin-Suminski,   tiis  de  Pierre,  scna- 


SL'fl  LES  FAMILLES  NuliLKS  DE  LA  l'OI.UCJ.NE.  185 

teur,  palatin  d'Iuowroclaw,  fut  jusqu'en  1S30,  grand  maître  des 
pobtf3  du  royaume  de  Voïo'^uc,  et  obtint  du  gouvernement  russe  la 
contirination  du  titre  de  eonite.  rfon  neveu,  Mirliel,  rieliement  pos- 
aessionné  dans  le  grand  duehé  de  Posen,  et  lu  PruàbC  oecidcnlale  fut 
également  reeonnu  dans  son  titre  comtal  en  1S43,  par  diplôme  de 
Frédéric-Guillaume  IV,  roi  de  Prusse. 

LES    COMTtS    SZE31UKK. 

Ou  prétend  que  cette  famille  est  une  branelie  d'une  maison  noble 
de  la  Marche  de  Brandebourg  et  de  la  Poraéranie,  appelée  Sehoeu- 
beck(l).  En  lôtîG,  le  roi  Sigismond-Augustc,  accorda  l'indigénatà 
Barthélémy  Izembeek,  qui  vint  le  premier  s'établir  en  Pologne  et 
eut  une  nombreuse  postérité,  des  (ils,  qui,  ainsi  que  lui,  étaient  de 
la  religion  protestante,  se  convertirent  à  ta  foi  catholique,  et  leurs 
descendants  furent  de  zélés  néophytes  de  leur  nouveau  culte.  Aussi, 
cette  famille  qui  acquit  bientôt  de  l'éclat,  brilla-t-elle,  surtout  dans 
les  hautes  dignités  de  l'Église;  dans  un  espace  d'environ  quatre- 
vingts  ans,  de  1700  à  17 S5,  elle  donna  cinq  évèques  à  la  Pologne, 
dont  l'un,  Chrystûi)he,  fut  prince-é\  èque  de  Varmie;  Stanislas  et 
un  second,  Chrystophe,  tous  deux  princcs-primats  du  royaume  et 
archevêques  de  Guesen.  Ce  dernier  surtout,  se  fit  connaître  par  son 
fanatisme  et  son  intolérance.  11  persécuta  impitoyablement  les  pro- 
testants et  voulut  faire  exécuter  dans  toute  leur  rigueur  les  lois 
inhumaines  qui  pliaient  alors  sur  eux  en  Pologne.  11  eut  ù  ce  sujet 
de  violents  démêles  avec  Joseph  Jitienue  de  Kadolin ,  Sénéchal  du 
pays  de  Fraustadt  et  ses  tils,  qui,  tous  animés  d'un  esprit  plus  tolé- 
rant, prirent  sous  leur  protection  les  dissidents  de  leurs  terres  et 
s'opposèrent  aux  persécutions  dirigées  contre  eux.  Cette  résistance 
motiva  d'abord  un  arrêt  favorable  aux  protestants  de  la  part  du  tri- 


U)  Il  est  i  ruuiarijui'r  cepiinilaut  (|iio  Ici  armniru-s  ilo  SiiiflLek  et  do  Sthoi-nbock  Uif- 
férent  J.iiis  U'urs  eiiuui  ri  (iluncuri  Uo  U'uri  [ncci'j. 


(<i'C-   JfiOl;:.}   ,ir:n\ 


■J^1rt 


184  NOTICES  ,  ^v 

bunal  suprêmti  de  l'empire  (17it-171ô)  (1),  et  amena  ensuite  la 
modification  des  lois  crui-lles  qui  pcsiiieut  sur  eux  dans  tout  le  pays 
(1705-1767).  Uii  rameau  de  cette  famille  posseasiounée  eu  Grande- 
Pologne,  obtiut  le  titre  do  comte  prussieu  en  1816;  ce  titre  fut 
reconnu  dans  le  royaume  de  Pologne,  par  le  gouverneraeut  russe  en 
182-1',  pour  les  comtes  Ignace  et  Pierre  Izenibek. 

LES    COMTES    SZOLDUSKI. 

Très  ancienne  famille  de  Grande-Pologne,  qui  tire  sou  origine  de 
la  maison  de  Lodzia,  a  une  souche  commune  avec  les  comtes  de 
Bnin-Bninski  et  doit  son  nom  à  la  terre  de  Szoldry  qu'elle  possédait 
dès  le  XV*  siècle.  Cette  famille  a  do  tout  temps  occupé  une  position 
très  honorable  dans  les  palatinats  de  Grande- Pologne  et  y  a  été 
revêtue  d'emplois  élevés.  M.  Victor  Lodzia  Szoldrski  se  trouva  à  la 
tête  d'une  fortune  colossale,  dont  la  plus  grande  partie  était  placée 
sous  lu  doininaliou  de  la  Prusse  (2).  Le  roi  Frédéiic-Guillaume  III, 
lors  de  son  avènement  à  la  Couronne,  lui  conféra,  en  1798,  le  titre 
de  comte,  héréditaire  dans  sa  postérité!  En  1824,  lors  de  la  vérifi- 
cation des  titras  de  noblesse  dans  le  royaume  de  Pologne,  cette 
dignité  lui  fut  confirmée  par  le  gouvernement  russe. 

LE    COMTE    T.VC/.A.\0>VSKI. 

Monsieur  Alphonse  Taczanowski  possédant,  dit-on,  une  fortune 
considérable,  re(;ut,  en  1S51,  le  titre  de  comte  du  gouveruenient 
prussien  (3).  i 

(l)  Tribunulia-lU'ijni  (TriLuuU  Koromiy),  qui  |iour  U  Griiule  Poloe'ne  se  leuail  1 
Pélricovie. 

(il  CcUl'  furtune,  dans  les  JcruRTS  leiiips  uiio  dej  ;i|ui  coribulcrablo*  do  l'olo^'no,  ne 
»'eil  inallieiircusL'inoiil  pas  in.iiiiti'nue. 

(3)  Dans  lr>}  coinplci  rcMiliis  di'i  aiMncet  ds  la  Diolc  »:L'ni.'ralf  pnusu'noc  de  <84M,b>n 
Diiin  su  iruuve  parmi  los  depulos  i|ui  rrliuerunl  au  (.'ouv.-ruimciil  di*  vutor  Ici  iiii(»ii»  :  il 
»•'  Pi'rmii  do  croire  que  ce  c'est  pas  i  lO  refus  qu'il  a  du  3011  éle»alion  au  lilro  de  coiiile. 
T^uiefoij,  on  ignore  quel»  onl  pu  èlre  les  droiti  de  celle  famille  Ire»  obscure  a  celle 

dllIlQCllOu. 


SUR  LES  FAMILLES   NOCLES  DE  LA  POLOGNE.  185 


LES    COMTES     TAULO    DE    SCZEK.iRZEAVICE ,    DE    LA    MAISON 
DE    TOFOR. 

Ancienne  et  illustre  famille,  qui  a  donné  à  la  Pologne  une  lon^e 
suite  (le  grands  dignitaires.  Elle  tire  son  origine  de  la  maison  de 
Topor  et  a  une  souche  commune  avec  les  familles  des  comtes  de 
Tenczyn  et  d'Ossolin.  Elle  a  brillé  surtout  par  sa  valeur  et  son  esprit 
chevaleresque.  Jean  Tarlo  de  Sczckarzewice,  grand  écbanson  du  roi 
Sigismond  I",  remporta  le  prix  des  joutes,  qui  furent  cclcbrces  à 
l'occasion  du  mariage  de  ce  souverain  avec  Bonne  Sforza,  duchesse 
de  Milan.  A  ce  tournoi,  il  courut  entre  autres  contre  le  margrave 
Casimir  de  Brandebourg,  qui  avait  acquis  la  réputation  d'un  des 
plus  adroits  jouteurs  de  son  temps;  il  le  désarma  et  lui  fit  mordre 
la  poussière.  Au  Congrès  de  Vienne,  en  1515,  où  grand  nombre  de 
souverains  se  trouvèrent  réunis  et  oti  un  tournoi  eut  également 
lien,  il  ne  donna  pas  moins  de  preuves  d'adresse  et  de  force  (1). 
Adam  Tarlo,  palatin  de  Lublin,  fut  un  homme  brillant  et  doué  de 
grandes  qualités,  qu'une  mort  prématurée  ravit  trop  tut  à  sa  patrie. 
Ayant  eu  des  démêlés  avec  Casimir  l'onintowski ,  grand  chambellan 
de  la  Couronne  et  frère  du  roi  Stanislas-Auguste,  cette  dispute 
s'envenima  au  point  de  donner  lieu  à  trois  duels  successifs  et  Adam 
Tarlo  périt  dans  le  troisième  de  la  main  de  son  adversaire.  —  Deux 
rejetons  do  cette  illustre  maison  ,  André  et  Elorian  ,  obtinrent ,  en 
18'2  i,  lors  de  la  vérification  des  titres  en  Pologne  ,  par  dipliime  de 
l'empereur  Alexandre  de  Ilussie,  la  confirmation  de  l'ancien  titre  de 
comte,  auquel  cette  famille  avait  droit. 


(i)  A  ce  congrii, lu  roi  Sifc'israonil  I"  conclut  avoc  rcnipcroor  d'Allomagao  uo  traité 
offoDsiffl  JcftDiif  contre  la  llussio,  laTuniUio  et  l'ordre  loulonniDO  do  Frusse. 


)D 


tlv-i  a!,  ivr^hl',-: 


186  NOTICES 


LES    COMTES    LELI>VA    DE    T.VR^0^V-T.VU^OAVSKI . 

Cette  famille  est  aussi  remarquable  par  son  aucieuueté  que  par  sa 
magnifique  illustration,  et  a  réuni  tout  ce  qui  peut  faire  la  grandeur 
et  la  gloire  d'une  maison  !  Spicimir  Leliwa,  Castellaii  do  Cracovie 
en  1330,  qui  eut  pour  femme  Gertrude,  princesse  de  Mazovic  et 
nièce  du  roi  Ladislas  III  (le  Nain),  fonda  les  châteaux  et  les  villes  de 
Melsztyn ,  Jaroslaw  et  Tarnow.  Ses  premiers  descendants  portèrent 
d'abord  ces  noms  soit  simultanément  soit  alteniativement,  en  sorte 
que  la  branche  des  comtes  de  Melsztyn  et  celle  des  comtes  de  Tarnow 
ne  formaient  alors  qu'une  seule  et  même  ligne.  Ce  ne  fut  que  vers  le 
commencement  du  xv^  siècle  que  Jean  ,  comte  Tarnow  ,  palatin  de 
Sendumir,  fonda  un  rameau  spécial,  qui  porta  héréditairement  le 
nom  de  Tarnowski,  tamlis  que  de  son  frère  aîné  S[)ytck,  comte  de 
Melsztyn,  également  palatin  de  Seiulomir,  sortit  le  rameau  des 
Melsztynski,  qui  eut  une  brillante  mais  courte  destinée,  car  il  s'étei- 
gnit déjà  avant  la  fin  du  même  siècle.  —  Kaphaél,  comte  de  Tarnow, 
sénateur  Castellan  de  ^Vojnic;  Spytek ,  palatin  de  tiendomir,  son 
frère  Jean,  palatin  de  Cracovie,  et  le  fils  de  ce  dernier,  Jean-Amoral, 
Castellan  de  Cracovie,  jouèrent  tous  un  nile  important  daus  l'his- 
toire de  leur  pays  et  lui  rendirent  d'éminents  services  dans  les  con- 
seili  aussi  bien  que  sur  les  champs  de  bataille.  Le  tils  de  Jean- 
Amoral,  Jean-Magno,  comte  de  Tarnow,  Castellan  de  Cracovie  et 
grand  général  do  la  Couronne,  ne  en  IISS,  mort  ca  15G1,  est  une 
dos  plus  grandes  figures  historiques,  non  stulomeut  do  la  Pologne, 
mais  de  tout  son  siècle.  Il  eut  pour  mère  Barbe  Zavisza  do  lloznow, 
pelite-fiUo  du  grand  Zavisza,  surnomme  le  Noir,  et  de  la  vertueuse 
Earbe  do  Iladolin,  sa  femme;  ainsi,  du  côté  paternel  comme  de  celui 
de  sa  mère,  coulait  dans  ses  veines  un  sang  héritier  de  la  plus 
héroïque  valeur  et  do  la  plus  pure  vertu  :  il  se  montra  digue  do  ce 
double  héritage.  Possédant  toutes  Icb  qualités  d'un  homme  d'État 
accompli,  il  était  doué  en  mémo  temps  du  plus  brillant  courage  et 


SUR  LES  KAMILLES  NOliLES  DE  LV  POLOGNE.  i37 

fut  un  des  plus  habiles  généraux  que  lu  Pologne  ait  produit  ;  le  grand 
Zolkicwbki,  Koniecpolski  et  Czarniccki  sont  lea  seuls  qui  peuvent 
lui  être  comparés.  Au  faîle  de  la  puissance,  il  se  lit  une  gloire  de 
n'enfreindre  jamais  les  lois  de  son  pays  et  de  donner  l'exemple  de  la 
vertu  civique.  Audsi  habile  homme  d'État  qu'il  était  grand  homme 
de  guerre,  ses  conseils  rendirent  au  roi  Sigismond  l*-'"^  et  à  la  Pologne 
d'aussi  grands  services  que  son  bras,  et  le  règne  de  ce  souverain,  (jui 
fut  un  des  plus  glorieux  qu'ait  eu  la  Pologne,  doit  surtout  sou  éclat 
à  ce  grand  homme.  Enfin,  sf-3  écrits  sur  l'art  de  la  guerre,  le  droit, 
la  politique  ont  également  mar([ué  la  place  de  ce  génie  universel 
parmi  les  écrivaius  les  plus  utiles  et  les  plus  ini[)ortants.  Un  des 
vassaux  de  la  Couronne  polonaise,  Pierre  Ilospodar  de  Valachie, 
excité  et  soutenu  par  la  Turcjuie,  s'élant  insurgé  contre  la  Pologne 
et  lui  ayant  subitement  déchiré  la  guerre;  Tarnowski,  à  la  tête  d'une 
faible  armée,  se  précipite  à  la  rencontre  de  l'inridèle  vassal,  taille  en 
pièces  l'armée  valaque  et  turc^ue  à  la  journée  d'Obertyn,  le  22  août 
1530,  soumet  toute  la  Valachie,  prend  Chocim  et  assure  le  repos  et 
l'indépendance  de  toutes  les  provinces  du  midi  ,  menacées  par  cette 
invasion.  Il  revient  de  cette  brillante  campagne  pour  jouir  des  hon- 
neurs d'une  entrée  triomphale  dans  la  capitale  du  royaume  ;  lui  et  le 
grand  Zolkiewski  furent  les  deux  seuls  généraux  aux([uel3  la  pairie 
reconnaissante  décerna  cette  noble  et  rare  récompense  (l).  L'année 
ensuite,  l'infatigable  guerrier  marche  contre  le  czar  Iwan  de  Russie, 
dont  l'arniéc  avait  fait  invasion  en  Lilhuanie;  il  remporte  les  vic- 
toires de  lloinla  et  de  Starodub,  fait  prisonnier  le  cluf  moscovite 
Jean  Obolenski,  surnommé  »  Owczyna,  •  et  contraint  la  Russie  à 
implorer  la  paix.  Son  nom  était  l'ellVoi  des  ennemis  de  la  Pologne 
et  les  souverains  les  plus  puissants  sollicitèrent  l'honneur  de  le  pos- 

(l)  Tariiûw,-.U  lit  son  ciilrro  Irioriiphale  i  Cracovu'.  On  lil  uiarclicr  i]c>anl  lui  li»  princi- 
paux iruntrc  li's  jirisoiiniL'rs  et  pnitrT  lei  ilraiiciiii  l'I  les  (Irpouillrs  Jes  oiiiicnui.  Le  roi 
Sigisiuoiiil  sortit  lia  rcncoiitro  du  liiTos  el  lu  niiicrcia  J'avuir  sau«ù  U  patrie:  c'n»l  le 
seul  etcnipk'  il'uii  roi  île  Polo);iiu  ri.'ii>taiit  un  pircil  lionnrur  i  un  Jo  bi'>  sujet).  Le  gr.iiiil 
ZoUiL'Vk  Al ,  après  la  cuni|uélc  de  .Moscou  en  IGIO,  lit  soii  enlrio  Iriùiiiplialo  Jiboul  >ur  un 
cbar,  lo  czar  prisonnior  et  ses  frères  encliainis  étaieul  placés  i  ses  pieds.  Ce)  Jeux  grandi 
hummus  oblinreol  si'uls  va  l'olu(.'nc  les  honcrurs  dn  pareils  triooipties  solennels. 


188  NOTICES  '  ""  ■  ' 

scder  à  la  tète  de  leurs  armées;  l'empereur  Cliarics-Quint  lui-même 
fut  un  des  plus  empressés  dans  ces  offres.  Tarnowski  rejeta  toutes  ces 
brillantes  propositions  pour  ne  point  cesser  de  servir  sa  patrie.  — 
Pendant  deux  ans,  il  donna  dans  son  château  de  Tarnow  une  hospi- 
talité royale  ù  Jean  Zapolya,  comte  de  la  Zips  et  roi  de  Hongrie, 
que  Ferdinand  d'Autriche  avait  contraint  à  prendre  la  fuite;  il  l'aida 
ensuite  puissamment  à  reconquérir  sa  couronne.  —  Ce  héros,  qui 
tant  de  fois  avait  valeureusement  exposé  sa  vie  sur  les  champs  de 
bataille,  qui  furent  toujours  pour  lui  des  victoires,  termina  sa  glo- 
rieuse existence  trauquillcmcut  cl  pieusement  sur  sa  couche  à  l'âge 
de  73  ans.  Sa  mort  fut  un  deuil  pour  toute  la  Pologne  et  pendant 
une  année  entière  toutes  les  fêtes,  tous  les  plaisirs,  tous  les  divertisse- 
ments cessèrent  dans  le  pays;  hommage  toiichaut  rendu  unanime- 
ment par  la  Pologne  au  plus  digne  et  au  plus  regrettable  de  ses 
citoyens!  il  donnai  la  dignité  de  grand  général  de  la  Couronne  une 
autorité  inconnue  jusc[u';dors;  cette  grande  puissance  si  bien  placée 
dans  ses  mains  fidèles,  devint  souvent  dangereuse  aux  rois  et  fatale 
au  pays  dans  des  mains  moins  dévouées  !  Le  titre  originaire  de 
comte,  qui  appartenait  à  cette  illustre  famille,  fut  confirmé  pour  lui 
et  toute  sa  maison  par  l'empereur  Charles-Quint.  Cette  noble  famille 
a  produit  eu  outre  encore  une  longue  suite  de  dignitaires  éminents, 
qui  ont  tous  rendu  de  grands  services  et  auraient  sutii  pour  fonder 
la  gloire  de  cette  cclcbre  maison,  s'ils  n'étaient  éclip'^és  par  le  glo- 
rieux souvenir  du  grand  Taruowski  !  Une  des  gloires  de  cette  famille, 
c'est  que  son  beau  nom  n'a  jamais  été  souillé  par  aucune  trahison 
envers  sa  patrie,  et  ijue  même  dans  les  plus  mauvais  temps  de  l'his- 
toire de  la  Pologne,  sa  fidélité  est  restée  inaltérable!  Le  titre  de 
comte,  possédé  de  toute  ancienneté  par  cette  grande  maison,  a  encore 
été,  en  1824',  confirme  par  legouverncnieut  russe  pour  Jean  et  Fclix- 
Amoral ,  comtes  Tarnowski ,  chefs  des  deux  lignes  existant  encore 
de  cette  glorieuse  race  ! 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  [)E  LA  POLOGNE.  189 


LES    COMTES    TYSZKIE^VICZ. 

Cette  famille  est  une  des  plus  riches  et  des  plus  marquantes  du 
duché  de  Lithuanie,  Comme  celle  de  toutes  les  maisons  de  ce  pays, 
sa  conversion  au  christianisme  et  sa  noblesse  ne  remonte  qu'au  com- 
mencement du  xv«  siècle  (1),  époque  ù  laquelle  on  lui  concéda  les 
armoiries  de  l'ancienne  maison  poloiuiise  de  Ltiliwa,  à  laquelle  appar- 
tenaient les  illustres  familles  des  comtes  de  Mclszt)  u  et  de  Tarnow. 
Un  ancêtre  de  cette  famille,  (jui  \ivait  vers  la  tin  du  xv^  siècle  et 
portait  le  nom  de  Timothée  ou  Ttjszko,  fut  pour  sa  nombreuse  pos- 
térité l'occasion  du  nom  de  Tyszkiewicz  (2),  qui  sij^'nifie  '  Jih  et 
descendant  de  Ty^zko,  '  et  quft  celte  famille  porta  depuis  héréditaire- 
ment. Ayant  amassé  une  grande  furlune,  elle  aci(uit  en  même  temps 
de  l'inrtuence  en  Lithuanie,  où  elle  occupa  les  plus  hautes  charges. 
Son  importance  s'accrut  surtout  dans  les  derniers  temps,  où  deux  de 
803  membres,  Louis  Tyszkiewicz,  grand  notaire  de  Lithuanie,  et 
ViDceut,  grand  référendaire,  s'allièrent  ù  la  famille,  alors  régnante, 
en  épousant  deux  des  nièces  du  roi  Stanislas  Poniatowski  (3).  En 
considération  de  la  propriété  de  la  seigneurie  de  Lochoisk,  pour 
laquelle  le  titre  de  cuinté  a  été  revendiqué,  et  eu  qualité  d'héritiers 
de  la  famille  des  Kaleniçki,  dont  ils  se  disent  issus,  les  Tyszkiewicz 
ont,  à  plubiciirb  reprises,  à  ce  ([u'oi\  assure,  obtenu  la  confirmation 
du  titre  de  euuite.  Quoi  (pi'il  en  soit,  de  ces  piétentions  antérieures, 

(1)  Pour  réduire  .1  li-ur  valeur  lis  prt'lLfilions  hùr.iMi.iuos  el  nuhiliairei  dei  fjmilles 
lilhuanifdiics,  il  sudira  Je  iliro  «[uc  la  itolili-isn,  lello  qu'on  la  comprend  dans  la  iocmlé 
européenne,  i  \H)ur  tfrceau  la  citi'i-.ilcrie  ilu  m.iyrii  di:^^  :  ]•■  lii/iitiantsiitc  ctail  un« 
(les  pri-iiiicroi  cori.liliuiis  ./l  la  Lj»u  do  l.i  chevaline,  l'ar  coiibi'jur'ul  ce  u'c.l  «luo  do 
l'époquo  ou  flIi-di'Miil .  hrfluMiiiC((uK  p,-ul  dalrr  la  nublfue  des  fuiniltt  s  htliUuJuennes. 
Leurs  prùronilufs  i:[  leurs  dislinclions  aiili-rirures  tiVirii  auciint;  Ki/riir  nol'iliitire; 
aussi  p«u  i|u"i)ii  allailio  un  pareil  sou». nu  d.nciuiinaliuus  iïc  m  fureur  ioiz/oic/ur,  de 
comte  de  la  Manmltule  ou  de  luanjiiis  de  ki  Confiture  ijuo  auppliquo  la  cIjim;  privi- 
lig\(fO  dos  iK'i;ri's  d'Ilaiti .' 

Ci)  La  di">LeiidaiR<;  de  Monwid,  palaliii  de  NVilua,  i^su  do  la  uiaisou  rc^uaiilo  do  Lilhua- 
nie,  n'a  pas  pu  être  poMlivcmenl  claMie  pour  ceUe  famillo. 

'3)  Le  premier  cp'<Uba  Cuiisl, nue  t'iJiiialuw,ka,  lille  d"  Casimir,  t;rand  chambellan  de  la 
CùuroiM.ejle  veroiid  ep.iusi  Marie-Tljcroe,  lille  d'André  el  saur  du  prmco  Joseph  Pooia- 
lowsVi,  ,|ui  (Kril  i  la  balaillu  de  Leipzig. 


190  NOTICES 

cette  qualification  leur  a  été  diplomatiquement  accorJée  par  le  gou- 
vernement russe  en  1839.  C'est  aujourd'hui  la  famille  la  plus  opu- 
lente (le  la  Lithuanie. 

LE    C031TE    L'RUSKI. 

La  famille  de  ce  nom  se  prétend  originaire  de  Hongrie.  M.  Séverin 
Uruski,  riche  propriétaire  de  Galicie,  obtint,  en  IS'l-i,  de  l'empe- 
reur Ferdinand  I'"'',  le  titre  de  comte  en  Autriche. 

LKS    COMTES    COLONN.V    DE    WALE  WICE-WA  LEWSKI. 

Cette  belle  et  ancienne  famille  tire  son  origine  de  l'illustre  maison 
des  Colonna  d'Italie.  Dans  les  premiers  temps  du  christianisme  en 
Pologne,  le  Saint  Siège,  disposant  à  volonté  îles  cvcchés  polonais 
nouvellement  créés,  élevait  fréc[ueminent  à  ces  dignités  épiscopalcs 
des  prélats  italiens,  qui,  avec  une  instruction  théologique  plus  pro- 
fonde, apportaient  également  en  Pologne  les  habitudes  et  les  mœurs 
les  plus  policées  de  l'Italie.  C'est  ainsi  que  Hatto  ou  llanno  (Anni- 
bal)  Colonna  fut  nommé  archevéciue  de  Gnesen  en  970  ;  Proculphe 
Colonna,  qui  mourut  en  996,  évéque  de  Cracovie,  et  Thimothée 
Colonna,  évêque  de  Posen  en  1001.  Le  séjour  de  ces  prélats  en 
Pologne  y  attira  naturellement  une  partie  de  leur  parenté,  qui 
devint  la  souche  des  divertes  branches  de  la  famille  des  Colonna , 
qui,  sous  diilercnts  noms,  se  répandit  eu  Pologne.  Parmi  celles-ci, 
le  rameau  des  comtes  Colouua-'Walewbki  est  un  des  plus  illustres. 
La  seigneurie  de  Walcuice  a  donné  lieu  au  surnom  qu'elle  a  adopté 
et  qu'elle  porte  depuis  le  milieu  du  xiv^  siècle.  Sigismond  Colonna 
de  Walewicc-Walewski,  sénateur  Castellan  de  Rospir,  ayant  épousé 
Marie,  comtesse  de  Koniecpole- Konieckpolska  ,  fille  du  palatin  de 
Pernau  et  dernière  héritière  de  la  branche  aînée  de  cette  grande 
maison,  il  reçut  avec  elle  une  fortune  considérable,  qui  le  rendit  un 
des  plus  riches  seigneurs  de  Pologne  de  sou  temps.  Joseph  Colonna 


SUR  LES  FAMILLES  NOKLES  DE  LA  POLOGNE.  191 

<le"\Valewice-\ValL'\vski  reçut  en  1S2  l  le  litre  de  comte  d'Alexandre  I"", 
empereur  do  lîusiie  et  roi  de  Pologue.  l'iiis  tard,  Alexandre  Colonna 
de  Walesvice-^Valewàki,  conseiller-intime  de  l'empereur  Nicolas  P', 
et  ses  deux  neveux  Nicolas  et  Conrad,  obtinrent  pour  eux  et  leur 
postérité  lu  même  dignité  en  1S32.  Depuis  que  ces  notices  ont  été 
réunies,  une  personne  portant  ce  nom  illustre  a  acquis  de  la  célébrité, 
c'est  le  comte  Alexandre  Walewski,  d'abord  ambassadeur  de  France 
à  Londres  et  ensuite  ministre  des  afl'aires  élranijèreb ,  c^ui  a  su 
mériter  ilaus  cette  position  dillieile,  par  sa  mesure  parfaite  et  sa 
loyauté,  l'estime  des  honnêtes  gens.  Le  comte  Alexandre  Walewski 
prit,  en  1S30  ,  une  part  active  à  l'insurrection  de  la  Pologne  ,  ù  la 
suite  de  laquelle  il  éuiigra,  et  Napoléon  lui  ayant  assuré  une  forluue 
en  France,  il  se  lit  naturaliser  Français.  De  ces  deux  mariages,  il 
n'a  pas  de  postérité  légitime. 


LE    COMTi:    WENSItUSKI    (WESIERSKi). 


M.  Alban  Wensierski  obtint  ea  1S51  le  titre  de  comte  du  gouver- 
vcrncnient  prussien.  Cette  famille  se  prétend  issue  de  la  maison  de 
Sfliiia,  sortie  elle-même  de  ranciennc  famille  bolièmc  des  comtes  de 
Bilin.  Cette  prétention  no  semble  [)as  jtistiliée,  car  les  généalogistes 
polonais  ne  parlent  nulle  part  de  la  famille  Wensierski  comme  étant 
issue  de  la  maison  de  TJelina;  au  contraire,  ils  font  ressortir  que  ses 
armoiries  diU'èrent  de  celles  de  celte  ancienne  maison,  ce  qui  en 
Pologne  est  généralement  le  signe  d'une  origine  ditl'ereiite,  lorsque 
cette  diverbité  des  armes  n'est  point  justifiée  par  (quelque  motif 
connu  et  approu\é  par  les  décisions  des  Etats.  On  assure,  au  reste, 
que  cette  famille  a  nouvellement  modifié  ses  armes  pour  les  rendre 
semblables  ù  celles  île  Eelina  ;  nous  ignorons  si  ce  changement  a  sutfi 
pour  établir  sa  descendance  de  cette  dernière  maison. 


192  NOTICES 


LES    COMTES    IVIELHORSKI. 

Famille  originaire  de  la  Petite-Ilussie  et  qui  a  pour  auteur  Kier- 
dey,  kuiaz  de  Perekop.  Vers  le  milieu  du  xv'  siècle,  elle  fut  admise 
.au  nombre  des  maisons  nobles  de  la  Pologne  et  reçut  du  roi  Louis 
d'Anjou"  les  armes  dont  elle  fait  usage  jubc|u'aujourd'hui  et  qui  ont 
conservé  le  nom  originaire  de  Kicrdey.  Parmi  les  divers  ramuaui 
qu'elle  a  produits,  celui  des  Wielhorski  a  acc^uis  le  plus  d'illubtration. 
Il  a  sans  cesse  occupe  de  hautis  charges  dans  le  palatinat  de  Volby- 
nie,  ainsi  qu'en  Litliuanie,  et  a  toujours  Lieu  et  fidùleraent  servi  sa 
patrie,  George  "Wielhorski,  sous -secrétaire  d'État  du  duché  de 
Lithuanie,  particulièrement  attaché  à  la  personne  du  roi  Stanislas 
Poniatouski,  le  suivit  à  iSt-Pctersbourg  et  fonda  la  branche  de  cotte 
famille  établie  en  Ivussie,  représentée  aujourd'hui  par  le  comte 
Michel  Wielhorski,  grand-maréchal  de  la  Cour  de  l'impéralrice- 
mère,  veuve  de  l'empereur  Nicolas.  D'autres  branches  ont  continué 
la  descendance  de  cette  maison  eu  Galicie  et  dans  le  royaume  de 
Pologne.  L'empereur  Alexaudre  accorda  le  titre  héréditaire  de 
comte,  en  1S21:,  à  Gustave  Ladislas,  Jean  Népomucène  et  JosepL 
Wielhorski. 

LES    <;OMTES    niELOl'OLSKI. 

Très  ancienne  famille,  qui  acquit  une  grande  importance,  surtout 
parce  que,  depuis  le  milieu  du  xyii*"  siècle,  elle  a  presque  constam- 
ment occupé  les  hautes  charges  du  palatiiiat  de  Cracovie,  qui, 
à  cause  de  la  fréquente  résidence  des  rois  tlans  cette  ville  et  son 
ancienne  qualité  de  capitale  du  royaume,  donnait  un  grand  crédit  ii 
ces  fonctionnaires.  Cette  famille  a  une  origine  commune  avec  celle 
des  comtes  dcTenczyn  et  d'Oasolin  de  la  maison  de  To^jor.  Dans  In 
première  moitié  du  xi"  siècle  vivaient  les  trois  frères  Sendziwoy, 
Nawoy  et  Zegota  Topor,  Ce  dernier,  suivant  l'usage  chevaleresque 


SUR  LES  FAMILLES  BOULES  [)E  LA  POLOCNE.  193 

'  de  cette  époque,  partit  pour  l'étranger  afin  de  cherclier  les  aventures 
et  3e  perfectionner  dans  l'art  de  la  guerre.  Son  absence  fut  longue, 
et  à  son  retour  il  trouva  l'héritage  paternel  partagé  entre  ses  deux 
frères  ,  qui  refusèrent  de  le  reconnaître  et  le  désavouèrent.  S'étaut 
légitimé  devant  le  roi,  il  ne  voulut  plus  rien  avoir  de  commun  avec 
ses  frères,  pas  même  son  écusson  ;  il  obtint  le  changement  de  ses 
armoiries,  et  ne  gardant  la  haclte  de  ses  uicux  que  comme  ciminr,  il 
adopta  un  c/iecal  liire  comme  meuble  de  son  écu.  Ces  armea  prirent 
le  nom  de  Stanjkon ,  pour  rappeler  qu'elles  provenaient  de  celles 
qu'on  appelait  Starza  (1).  Zegota  lui-même  reçut  le  surnom  de  Zupr- 
zaniec,  le  Jé-mioué,  nom  qu'adopta  sa  postérité  et  qui  plus  tard,  par 
corruption,  se  changea  en  celui  de  Suifrajiitc,  sous  lequel  elle  acquit 
de  la  célcbrité  dans  l'histoire  de  Pologne.  La  terre  de  ^Vielopolc,  qui 
entra' par  mariage  dans  cette  maison,  donna  lieu  au  nom  de  WiL-lo- 
polski ,  qu'adopta  la  branche  dont  cette  seigneurie  fut  le  partage. 
Jean  Wielopolski,  palatin  et  staroste  de  Cracovie,  fut  envoyé  par  le 
roi  Jean  Casimir,  en  1G56,  pour  demander  à  l'empereur  Ferdi- 
nand m  des  secours  contre  les  Suédois.  Pendant  cette  mission,  il 
obtint  de  l'empereur,  pour  lui  et  sa  desceiulance,  le  titre  de  comte, 
que  le  roi  Louis  d'Anjou  avait  déjà  conféré  à  sa  famille.  Mais  cette 
qualification  ne  fut  cependant  point  validée  par  les  États  de  Polo- 
gne (2).  Vers  le  milieu  du  wiii^  siècle,  cette  ancienne  famille  avant 
hérite,  après  un  long  procès,  du  majorât  de  Pinczow,  provenant  île 
lu  maison  éteinte  des  Jastrzembicc-M\szko\\ski  et  dont  l'érection 
avait  été  approuvée  par  les  ttats  de  Pologne,  ainsi  que  le  titre  de 
marquisat  qui  y  avait  été  attaché  par  concession  du  Saint-Siège,  un 
rameau   adopta  ce  dernier   titre  avec  le   nom  de  Mijszkoicaki  (3). 

({)  Lej  arnici  Je  Topor  >onl  souvenl  ai)>5i  apppli.es  stnrza,  mol  i]ui  sigoiliti  aitlti/ue. 
De  lui'nie  i,(iin/kun  veut  Jiro  lIicuiI  annen,  roniposo  île  aiury,  ancien  ,  il  kon,  tlu^al. 

(t)  Louis  il'Aiijou,  roi  de  l'ulu^'iie  cl  .II-  lloii^rn-,  avail  vr\it'.  iii  cunilo  puur  ct.'Ud  fjniillo 
U  lerre  Jo  l'it^kuwfiskiilit. 

(3)  L'an  lt"i<>l,  lesÉlali  Jo  l'ologoe  approuvcroiil  l'iruclion  du  majorai  de  Fiuciow  ainsi 
quu  le  titro  du  inar(|uii  i|ue  le  papi)  Cli'iiit'iU  VIII  a> ail  cunleri'  i  .Si.'isiiiond  .M)j/ko«>lvi  do 
la  maison  do  JaslrzeitiLiic,  çTaud  chancelier  de  U  (^ouri)uiiu.  Kl  ceU  loujuuri  en  Jcpil  de  la 
loi  qui  defeudail  l'usai^c  de  lilres  el  l'eteruelle  restricliun  qu'ils  n'accurderaieiil  ni  ront;  Dt 
priviL'ije  aucuu .' 


194  NOTICES 

Depuis  cepenJiint  il  a  préféré  revenir  à  sou  propro  et  illustre  nom. 
Ces  titres  furent  reconnus  par  le  gouvernement  russe  en  1S24,  pour 
Léon,  Alexandre,  Adam,  Jean,  Adam  Ignace  et  Adam  Vincent, 
comtes  Wielopolski,  ainsi  que  pour  leur  descendance  légitime. 

LES    COMTES    >VODZICKI. 

•        k      »  * 

Famille  nouvelle,  anoblie  en  1676  pour  des  services  rendus  dans 
la  guerre  contre  les  Turcs  (1).  Êlie  Wodzicki,  en  1799,  et  François, 
en  1803,  obtinrent  de  l'Autriche  le  titre  de  comte.  Leurs  fiU  Pierre 
et  Joseph,  ainsi  que  MM.  Stanislas  et  Charles  Wodzicki,  furent  con- 
firmés dans  ce  titre  en  1324  par  le  gouvernement  russe. 

LES    COMITES    >VOLLO>VlCZ. 

Ils  sont  d'une  des  principales  et  des  plus  illustres  familles  de 
Lithuanie.  "Wissygin,  un  des  chefs  les  plus  considérables  de  ce  pays, 
embrassa  le  christianisme  à  la  Diète  de  llrodlo,  en  1413,  reçut  avec 
le  baptême  le  nom  de  Stanislas  et  les  armes  de  la  maison  polonaise  de 
Bogoria.  George,  son  iils,  eut,  à  cause  de  sa  force  extraordinaire,  le 
surnom  de  Jf'ol,  qui  signifie  :  le  Bwuf  on  Taureau.  De  là  le  nom  de 
JFollowicz  que  prit  sa  postérité.  Il  acquit  de  la  célébrité  dans  les 
guerres  contre  les  clievaliers  teutoniques  ,  et  c'est  ii  sa  valeur  et  à 
son  dévouement  que  le  roi  (^asimir  IV  dut  son  salut  et  sa  vie  après 
le  désastre  de  la  bataille  de  C'hoynice,  livrée  eu  1454.  Depuis  cette 
époque,  cettti  famille  a  sans  cesse  occupé  les  plus  hauts  emplois  eu 
Lithuanie  et  s'est  illustrée  aussi  bien  sur  les  champs  de  bataille  que 
dans  les  conseils  et  les  ambassades.  Eustache  ^Vollo\vicz,  Castcllaa 

(1)  Les  prélcnlion»  A  une  noUesse  jdus  ancienne  no  pcutenl  se  soutenir  vis  à-vii  d'an 
acted'uiiut  UsseincM  t"rin<  l  ,h'  la  lii.  le.  On  u'dtKitiliC  \)àninf  fiiiuilli  notde  !  U'aill''urs 
les  priïiliiies  ciMli  el  pulilii]U0i  ilo  U  UOtIfsii;  en  l'ulo^iie  claieul  Ulleiueiit  tjrjnjj  et 
eiceptionuels,<)u'une  r.tiiiille  i)ui  les  avaii'nl  une  fuis  pDsaéilés,  ne  pouvait  les  \uirtuuiber 
dans  l'oubli.  Lfs  papiers  d'une  faujiHe  pouvaient  élre  détruits,  mais  ses  piciivts  de 
Tio6/fiseiitaicul  graveej  dans  la  mémoire  de  tous  Us  nobles  !  C'claieul  ii  les  plus  sûres 
archives. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  l'OLOG.NE.  193 

de  Vilua  et  grand-chancelier  de  Lithuanie,  décéda  en  15 Si,  protes- 
tant zélé,  se  rendit  célèbre  par  son  refus  obstiné  d'apposer  les  sceaux 
de  r£tat  u  l'acte  de  fondation  du  collcge  des  Jésuites  que  le  roi 
Etienne  Bathory  établit  à  Wilna,  et  les  démêlés  avec  ce  prince  qui  en 
furent  la  suite.  Nonobstant  cela,  ce  roi  estimait  si  haut  ses  talents, 
qu'il  lui  confia,  en  1570,  le  soin  de  conclure  la  paix  avec  la  Russie. 
Jérôme  AVollowicz,  grand-trésorier  de  Lithuanie  et  staroste  de  Samo- 
gitie,  fut  le  compagnon  dévoué  du  roi  Sigismond  III,  et  partagea 
tous  ses  dangers  dans  ses  expéditions  réitérées  en  Suède.  C'est  à 
lui  qu'on  doit  le  premier  pont  muré  sur  le  Niémen,  qu'il  lit  con- 
struire à  ses  frais  près  de  Grodno,  et  qui  établit  une  communication 
régulière  entre  les  contrées  divisées  par  ce  tleuve,  infranchissable 
auparavant  pendant  une  grande  partie  de  l'année.  Eustache  AVoUo- 
wicz,  évèque  de  Wilna,  se  distingua  par  la  culture  de  son  esprit  et 
ses  libéralités  envers  les  églises  et  les  lettres.  Jl  fut  envoyé  comme 
ambassadeur  auprès  du  pape  Paul  V,  fonda  la  cclèbre  bibliotlièque  de 
l'académie  de  AVilna  et  lit  dans  cette  ville  une  multitude  de  fonda- 
tions de  bienfaisance.  Ladislas  WûUowicz,  palatin  de  AVitebsk  et 
vice-grand  général  de  Lithuanie,  s'acquit  une  gloire  immortelle  par 
863  succès  contre  les  llusses,  commaudés  par  Pierre  Dolgorouky;  il 
défendit  et  dégagea  AVilna  et  remporta  les  victoires  signalées  de 
Ilrabkow,  Wielozyn,  Humeu  et  Bobrojsk;  enfin  délit  complètement 
lea  Cosa([ue3 ,  qui  avaient  fait  invasion  en  Pologne ,  leur  tua 
4i,000  hommes  dans  une  rencontre,  leur  prit  dix-sept  drapeaux  et 
les  rejeta  hors  des  frontières.  Ce  chef  valeureux  mourut  eu  1G60. 
Antoine  Wollowicz,  grand  porte-enseigne  de  Lithuanie,  qui  possé- 
dait également  des  biens  considérables  dans  la  partie  de  la  Pologne 
qui  tomba  en  partage  à  la  Prusse,  fut  créé  comte  en  17'JS  par  le  roi 
Frédéric-Guillaume  III.  Ses  deux  fils,  les  comtes  Joachim  Antoine 
et  Eustache,  ont  formé  le  premier  la  ligne  fixée  dans  la  Pologne 
russe,  le  second  celle  de  Prusse.  Le  comte  Joachim  Antoine,  dont 
le  titre  fut  confirmé  par  le  gouvernement  russe,  est  mort  sénateur  de 
l'empire. 


■:li 


196  NOTICES 


LES    COMTES    WOf.SKI  ,    DE    LA    5IAIS0>     DE    HOLA. 

Ils  tirent  leur  origine  de  l'ancienne  maison  des  comtes  Rola,  qui 
fleurissaient  en  Pologne  dans  le  xir"  et  le  xili'  siècle.  Déjà  Dobrogost 
Rola,  chef  des  armées  du  roi  Casimir  I^,  dit  le  Moine  (1),  se  dis- 
tin^a  grandement  sous  ce  règue  (1031-1058),  et  contribua  par  sa 
valeur  au  recouvrement  des  ducliés  de  Masovie  et  de  Silésie.  Le  roi 
de  Prusse,  Frédûric-Guillaurae  III,  éleva  Joseph  Rola-Wolski,  le 
5  juin  1793,  à  la  dignité  de  comte,  héréditaire  pour  sa  postérité 
légitime.  Il  ne  faut  pai  confondre  cette  maison  avec  les  nombreuses 
faniillfs  portant  le  nom  de  Wolaki.  La  dénomination  de  JKola,  qui 
signifie  »  colonie  ou  peuplade  «  étant  très  fréquente  parmi  les  noms 
de  terres  eu  Pologne^  clic  a  donné  occasion  à  une  multitude  de 
familles  d'adopter  le  nom  de  'Wolski.  Elles  se  distinguent  entre  elles 
par  leurs  armes  et  leurs  noms  originaires. 

\     LES  rni>CES  >vouo.me(;ki. 

Ils  sont  issus  des  anciens  souverains  de  Lithuanie  et  de  Russie, 
dont  Gedymin,  duc  de  Lithuanie,  fut  la  souche.  Sa  nombreuse  pos- 
térité a  donné  naissance  à  celte  innombrable  quantité  de  familles  de 
petits  Knia:  qui  pullulent  en  Lithuanie  ainsi  qu'en  Russie  ('2).  Le 
rameau  des  Kniaz  \Voronie(,ki  est  S(jrti  de  la  brandie  des  Kniaz  de 
Zbarasz,    dont    étaient    cgakiucnt    issus    les    Kniaz    Wisuiowieçki , 

11)  Casimir  s'ùfail  choisi  réUl  ccclc^iaitiquc!  et  oUil  nioine  i  rabla5e  de  Cluny,  lorsque 
la  niorl  ilo  son  père  et  Je  son  frire  en  ba»  àj''^  r.ipfn'la  au  Irono.  En  souvenir  Je  son  eiat 
prt'cédeiil,  l'I  par  rL'connaiîsance  Je  ce  que  le  pap-.- Kenoil  1  ra»ait  relevé  Je  ses  vœui,  lej 
l'ûloiiiii  risoiiiri^nl  de  se  soiiimllre  pour  lonjour»  à  la  lunsMvv.  Ce  va'Ui  lui  ob.H-rve  jus- 
qu'au» dertiiiTs  leinpi  ib'  rcMjti'iiiL-  du  11  l'i/lor'iio.  Si  l.i  n.iliuii  a»ail  montre  tu  des  clioses 
plus  importantes  l(!  niuine  l•^prll  d''  suite,  df  lOiiservalion  et  de  lidelile  à  ses  eu(ja^e- 
inenls  cl  à  ses  defoin,  la  i'ulo^ne  eiislerail  saus  doute  i-iu  ore  ! 

(t)  On  ne  saurait  f.iire  le  compte  naît  de  toutes  les  ramilles  de  A';tiu^  sortiis  de  la  souebe 
Jes  ducs  de  Litliuan'ie  eld<'  Uussie.  Il  suilirade  r'.niarquer  (jue  dans  le  palalinat  de  Ufl-f^ 
(.Rus'>ierou;,'ej  tous  le>  babilaiils  do  la  e  oiuuiuue  Je  I.ubycia  (-rinaieul  le  litre  Je  A'/ti"-  ^ 
cause  do  Cette  descendance,  et  que  ce  litre  leur  fut  continue  sous  le  rc^Qe  de  Sie''™'"''^' 
Auuuslu  U. 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  197 

Poryçki,  Trubeçki  (Troubetskoi)  et  beaucoup  d'autres.  Fedor  de 
Zbarasz,  desceudaut  du  cintjuiùmc  degré  de  Gcdyrain,  duc  de  Lithua- 
nie,  eut  entre  autres  tils,  Iltienue,  qui  prit  le  nom  de  Worûniei;ki,  et 
Alexandre,  tige  des  Kniaz  Pory(;ki.  Lorsque  sous  le  nom  de 
•  royaume  de  Pologue,  «  une  partie  de  cet  ancien  empire,  tomba 
sous  la  domination  russe,  l'empereur  Alexandre  I*;',  autorisa  eu 
182^,  Antoine,  Joseph,  Calixle  et  Henri  Vincent  Woronieçki,  à  se 
servir  du  titre  de  prince,  eu  considération  de  leur  ancienne  descen- 
dance des  Kuiaz  de  Litliuanie  et  de  Rusiie. 

LES    COMTES    WOY.>A. 

Cette  famille  qui  acquit  de  l'importance  eu  Litliuanie  et  dans  les 
provinces  russes,  tire  son  origine  des  Kniaz  Zahomylsky,  issus  eux- 
mêmes  des  ducs  de  llussie.  Ayant  été  admise  à  faire  partie  de  la 
noblesse  de  Pologne,  elle  fut  autorisée  à  prendre  les  armes  de 
Tromby,  de  la  maison  Jordau  de  Zakliczyn,  qui  avaient  également 
été  conférées  à  la  famille  des  Kadziwill.  Après  s'être  illustrée  dana  les 
hauts  emplois  lithuaniens,  elle  acciuit  de  grandes  possessions  en 
Galicie  où  plusieurs  de  ses  rejetons  vinrent  s'établir.  François 
Woyna,  conseiller  privé  et  chambellan  de  l'empereur  François  II, 
fut  élevé  par  celui-ci,  l'an  ISUU,  à  la  dignitc  de  comte.  De  ses  fils, 
le  comte  Félix,  feld-maréchal-lieutenant  au  service  d'Autriche,  s'est 
distingué  comme  brave  militaire;  son  frère,  le  comte  Edouard, 
général  et  diplomate  à  la  fois,  s'est  fait  honorablement  connaître 
comme  ministre  d'Autriche  en  Suéde  et  en  Belgique. 

LE    COMTE    Z.VUIELLO. 

Famille  lithuanienne  qui  ne  remonte  que  vers  le  milieu  du 
XVII»  siècle,  et  à  laquelle  furent  conférées  les  armes  de  la  maison 
de  Topor.  M.  Henri  Zabiello,  premier  écuyer  de  l'empereur  de 
Russie  pour  le  royaume  de  Pologne,  obtiut  eu  iSil,  de  Pcmpe- 

!<OBLKSjK    ruLOItAISt.  13 


198  NOTICES 

reur  Alexandre,   le  titre  de   comte.    Il   ne   laisse   pas  de  puslcrité 
pour  en  hériter. 

LES    CO.MTKS    ZALLSKI,    1)1.    I.A    .>1.VIS0.\    l)t    JL.NOSÏA. 

Très  ancienne  famille  noble,  qui  a  donné  à  l;i  Pologne  une  suite 
de  prélats  qui  furent  des  protecteurs  éclairés  des  lettres  et  eux- 
mêmes  des  auteurs  célèbres.  André  ChrysOstônie  Zaluski,  d'abord, 
prince-évèt|ue  de  Plock,  ensuite,  ^rand  chancelier  et  prince-évèque 
de  Warmie,  qui  mourut  en  1711,  joua  un  rôle  très  important  à  lu 
fin  du  ivif  siècle.  Après  avoir  été  envoyé  comme  ambassadeur  eu 
Espagne  et  eu  Portugal  (1),  afin  d'obtenir  des  subsides  pour  la 
guerre  contre  les  Turcs,  mis-^îion  dont  lu  non-réussite  fut  unique- 
ment causée  par  l'clcction  du  roi  Sobieski  uu  détriment  du  duc  de 
Lorraine,  dont  les  cours  de  Madrid  et  de  Lisbonne  soutenaient  la 
candidature,  il  fut  cliarge  d'annoncer  à  la  cour  de  France,  l'avcne- 
ment  du  roi  nouvellement  élu.  Après  la  mort  de  Jean  Sobieski,  il 
devint  un  des  agents  les  plus  actifs  de  l'abbé  de  Polignac  pour  l'élec- 
tion au  trône  du  prijice  de  Conli  (2),  Lorsque  la  cause  de  ce  dernier 
n'eut  plus  aucune  chance  de  succès,  il  se  rallia  au  parti  du  loi  Fré- 
déric-Auguste II,  électeur  de  taxe.  11  fut  uu  des  orateurs  les  plus 
éloquents  de  sou  épo(jue  et  un  auteur  célèbre.  Parmi  ses  nombreux 
ccrits,  ses  :  K}ihtol<e  hidui'uif  fainiltura,  qui  sont  l'histoire  des  évé- 
nements de  son  temps  en  Pologne,  lui  ont  particulièrement  mérité 
une  place  distinguée  parmi  les  écrivains.  Il  fut  durant  sa  vie  uu  véri- 
table Mécène  de  la  littérature  polonaise.  André  iitanislas,  également 
grand  chancelier  et  prince-évèque  de  Cracovie,  uiort  en  1755,  ainsi 
que  son  frère  Joseph,  grand  référendaire  et  évèquede  KJjow,  cgale- 

(I)  Pour  donner  une  idi-i;  du  l'rl.il  de  rull>irr>  de  la  cnur  di-  l'orlut:.-»!  à  celte  opoiju",  il  est 
intéressant  de  rappeler  que  lorsijuo  Z.iluski  i'annunia  clu-t  le  premier  niini^irtf  pour 
demander  i  l'Ire  proifnle  au  roi  en  i|u.ililc  d'ii//i'<io\>i(i(<'ii/' i/e  l'uki(jne,\t:  uiiui^tre  crut 
d'abord  devoir  s'informer  ji  la  Pulu.'ne était  un  Ell.il  on  siiii|deinent  une  ville.' 

\i)  .M.ilheiireuji'ni'.nt  les  di  |ici.la:>  de  l'albc  de  l'olii.'nai:  no  lausoot  aucun  doute  lur  I4 
Tonalité  aiénie  decelilhulre  prel.ii,  i|iii  p,^^^all  cepi  ndanl  en  l'oloi-'ne  pour  Vhoinine  ver- 
iximx  {fxr  eieellcuce  !  que  dc«2ieiil  dune  tiUa  let  autrii»! 


SUR  LES  FAMILLKS  NOril.ES  i)K  LA  POLOGNt:.  199 

ment  célèbres,  par  la  protection  qu'ils  accordèrent  aux  lettres,  réu- 
nirent à  grands  frais  une  des  plus  nombreuses  et  des  plus  pré- 
cieuses bihliothèque:i  connues  et  en  firent  généreusement  don  au 
pays  (1).  Ouverte  au  public  depuis  1710,'elle  fut  une  mine  iné- 
puisable d'études  pour  tous  ceux  qui  cidtivcnt  les  lettres  et  les 
sciences,  et  contribua  beaucoup  à  généraliser  l'in-struction  en  Polo- 
gne. En  1795,  ce  trésor  scientifique  lui  fut  enlevé  et  transféré  à 
St-Pétersbourg.  François  Zaluski,  Palatin  de  Plock,  mort  en  1735, 
ayant  épousé  Dorothée  de  Rivière,  liéritière  du  nuirc^uisat  de  ce  nom 
en  France  et  de  lu  grauùes.se  d' Espagne,  ces  titres  passèrent  ii  sa 
ligne.  Le  rameau  descendant  de  son  frère  Jérôme,  Castcllan  de 
Rawa,  fut  clcvé  ù  la  dignité  de  comte,  par  l'impératrice  ^[arie-ïhé- 
rèse,  dans  la  personne  de  son  petit-fils,  Ignace  Zaluski,  Staroste  de 
Zawichost.  Enfin,  ce  titre  fut  reconnu  en  1S2  I-,  par  le  gouverne- 
ment russe,  pour  Joseph,  Jean,  Konian,  Tliéu[>liilc,  François  Tho- 
mas, Antoine,  Joachim  et  Louis,  comtes  Zaluaki. 

LES    COMITES    DE    Z  V.^IOSC-Z  V3IOYSKI. 

Ils  tirent  leur  origine  de  l'ancienne  maison  de  Jelita,  et  le  premier 
de  cette  branche  de  la  famille  dont  l'histoire  fa-îse  mention,  fut 
Mscislas  (Mieczyslas),  abbé  de  Tynicc,  qui  suivit  Pierre  de  Radolin, 
évcque  de  Cracovie  au  concile  géiicral  de  Pi-e  en  I  lO'J  et  ensuite 
dans  sou  pèleriniige  en  'rerrc-.Saiuic  Dans  la  seconde  moitié  tlu 
Xiv*  siècle,  'l'iionuid  Jelita  de  Ijuniu,  île  la  nièu\e  luanelie  ile  cette 
famille  que  le  précédent,  quitta  la  tJrande-Pologne,  berceau  de  cette 
maison,  et  alla  s'établir  dans  la  province  de  Russie-Rouge,  où  il 
acquit  une  terre  uouunée  Zamosc-le-Vieux.  Ses  descendants  prirent 
de  cette  propriété  le  nom  de  Zamoyski  (2).   Cette  illustre  famille  a 


(1)  Cette  ni.i;'iiif'u|uc  bibliotlioi|Ufl  comptait  plus  dt»  3(10,000  volumes. 

Ci)  C'est  de  Zaniosc-le-Vjeiix  qu'est  t)rovenu  le  nom  d<!  Zaïiiovjki  et  noo,  comme  oo  le 
eroil  gc'nér.ik'iiicnt,  de  la  l"urlcri'5>e  de  ZamosC  ijuu  fuaJa  en  IMd  le  u\  bru  Jcau  Zamoy-jiki 
el  à  laquelle  au  cuntrairo  il  duuna  soa  uom. 


200  NOTICES  '•  1 

produit  depuis  un  grand  nombre  de  personnes  qui  se  sont  distin- 
guées dans  Ic-i  fonctions  publiques;  mais  lu  gloire  d'un  de  ses  reje- 
tons, du  grand  chancelier  et  grand  général  de  la  Couronne,  Jean 
Zaraoyski,  a  jeté  un  tel  éclat,  qu'elle  a  absorbé  celle  de  tous  les 
autres  membres  de  cette  maison.  Cet  homme  célèbre  était  l'arrière 
petit-fils  de  Thomas  Jelita  de  Laznin,  dont  il  vient  d'être  fait  men- 
tion. Il  naquit  l'année  15il,  et  posséda  une  telle  puissance  et  un  tel 
crédit,  sous  le  règne,  de  Henri  de  Valois  et  d'îtiennc  Bathory,  qu'il 
fut  à  plusieurs  reprises  l'arbitre  des  destinées  de  son  pays.  Jeune 
encore,  il  s'acquit  une  telle  réputation  de  savoir  qu'il  fut  choisi 
pour  recteur  de  l'Université  de  Padoue ,  qui  jouissait  alors  d'une 
grande  célébrité  dans  le  monde  savant.  A  son  retour  dans  son  pays, 
il  se  concilia  bientôt  une  grande  popularité  et  devint  le  chef  d'un 
puissant  parti  opposé  à  celui  de  la  famille  des  Zborowski,  qui  jouis- 
sait alors  d'un  immense  crédit,  surtout  parmi  la  haute  aristocratie. 
Après  la  mort  du  roi  Sigismond-Auguste  II,  en  1572,  il  réunit  la 
confédération  de  Glinian\ ,  et  pour  paralyser  dans  le  Sénat  et  parmi 
les  grands  du  royaume  l'inlluence  des  Zborowski,  il  fît  triompher  le 
principe  du  suffrage  universel  de  la  noblesse  dans  l'élection  des 
rois  (1).  Ce  fut  là  un  mauvais  service  que  ce  grand  homme,  si  pru- 
dent du  reste,  rendit  à  sa  patrie;  les  services  éminenta  qu'il  rendit 
depuis,  ont  fait  oublier  cette  faute  que  lui  fit  commettre  sou  ambi- 
tion, mais  ils  n'ont  pu  on  conlrebalaïu'cr  les  tristes  effets,  qui  accé- 

(i)  De|iuis  LaJiilns  Ja^clliin,  jinqu'A  colto  éi)0(]uc,  le  Si'nat  réuni  d  la  Chamlire  ilei  nnnros 
et  i  queliiues  uns  des  ti.iutj  foncUoiinaires  di>  lu  Couroniii)  disposaionl  seuls  du  Iroiie  cl  le 
transmirent  succL'ssi\ émeut  ilans  la  descendaBce  de  J.ii-'i'llon.  Zamoyski  Cl  adinellre  le 
pririci(ie  que  tout  noble  sans  dlstinclion  avait  droit  de  vole  à  l'i-lection.  Cela  fut  l'origine 
d^  ces  diili's  électives  .saii,;|jiili'j  el  plciocs  de  di-'-ordrcs,  (|iii  furent  si  fuiaslii  a  la 
Pologne!  OUe  filensiun  diiiliuil  d',  kcUori  a  fait  dire  f.ius-eiiicnl  que  la  Cournniii' elec- 
li»e  datait  do  ceUe  époque  ,  c'eit  une  erreur,  elle  l'il.iil  depuis  l'atéiieiuenl  dei  Jar'ellvini 
Cuniuiu  le  prouve  sullisaiiiinent  la  decl.iraUuii  do  Sigisiiuwid  1",  qui,  en  fai^ant  couronniT 
son  lils  dn  son  vivant,  déclara  que  celle  cjCLi'pliuH  ne  devait  porter  aucune  atteinte  i  Ij 
litn-e  élection  des  tois.  Ce  vole  uiuvcrsi-l  rendit  seulement  la  couronne  eleclne  plut 
fatale  !  La  niil)le>so  riche,  pour  s'assun-r  des  voii,  lit  dès  lors  vniturer  au  champ  de  l't'lcc- 
lion  le  plus  possible  de  clients  pauvres.  Les  plus  iniaér.ildej  élaieul  les  plus  ni.il  plai  es  dan* 
les  fliariots  eiunrntirés  et  on  les  l.iisail  uiya^ier  ^u^  les  tr.tvcrscs  dti  ii"io/ii.  De  li  le 
tobnqiiel  de  .\ol<U'Sfe  Hiiiontcic  iHraikov^a  Sildchla)  qu'on  donna  k  la  pelilo  noblesse 
pauvre 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE.  201 

lérèrent  la  ruine  de  la  Pologae!  Grâce  à  ce  nouveau  mode  d'élection, 
il  fit  triompher  le  choix  de  Henri  de  Valois  au  trône  de  Pologne 
contre  le  puissant  parti  de  l'Aulriche,  et  fut  un  des  envoyés  chargés 
de  porter  la  Couronne  au  nouveau  roi.  Après  la  fuite  de  celui-ci,  ce 
fut  encore  Jean  Zamoyski  (^ui  décida  le  nouveau  choix,  en  protitaut 
de  la  désunion  des  partis,  pour,  à  la  tête  de  ses  partisans,  faire  pro- 
clamer la  fille  de  Sigismond  I^'',  la  vieille  princesse  Anna,  à  laquelle 
on  imposa,  pour  époux,  par  l'acte  d'élection,  le  duc  de  Transylvanie, 
Etienne  Bathory,  qui  fut  en  même  temps  déclaré  roi  (1).  Ce  service 
et  les  grandes  qualités  que  le  nouveau  roi  apprccia  dans  Zamoyàki, 
assurèrent  à  celui-ci  la  faveur  de  bou  maître,  qui  le  lit  monter  rapide- 
ment jusqu'aux  emplois  les  plus  élevés  de  l'Etat.  Il  le  nomma 
d'abord  graud  chancelier  de  la  Couronne  et  bientôt  après  grand 
général.  Zamoyski  justifia  son  élévation  ù  la  première  de  ces  grandes 
charges,  par  l'ordre  qu'il  sut  URtlre  dans  la  législation  confuse  du 
pays  et  les  améliorations  qu'il  introtluisit  dans  l'administrution  de 
la  justice;  ce  fut  à  lui  qu'on  dut  l'institution  du  tribunal  suprême 
de  la  Couronne  et  de  Lithuanic,  (^ui  jugeait  en  dernier  ressort  les 
causes  de  la  noblesse  et  du  clergé  (2).  Il  sut  se  rendre  digne  de  la 
seconde  par  ses  victoires  sur  les  Tartares  et  les  Moscovites,  auxi[uel3 
il  reprit  la  Livonie  qu'ils  avaient  envahie,  et  par  la  prise  successive 
des  forteresses  russes  de  Wielisz,  Wielkie-Lucki  et  Zawoloç.  Ces 
succès  forcèrent  le  czar  Iwau  Wasilewicz  à  implorer  la  paix  par  la 
puissante  entremise  du  pape,  qui  ne  resta  point  sans  clfet,  car,  la 
paix  fut  conclue  en  15S2  ,  avec  la  clause  que  Poluck  et  la  Livonie 
resteraient  à  tout  jamais  assurés  à  la  Pologne.  Pour  s'attacher 
davantage  cet  homme  eminent,  le  roi  lui  fit  épouser  sa  nièce,  Griseldis 
Bathor)'.  Cette  uou\elle  faveur  irrita  les  grands  et  poussa  la  famille 

(1)  L.i  (irinrosie  Anno  .'ivait  5'i  aiii  A  ciUlo  i''|ii)i)uc'  Lts  firanils  et  lo  cliTt-'u  av.iienl  pro- 
clama l'riii|ii'ri'iir  Maviiiiilii'ii  II;  iiKiis  l.i  piuiii|ililiiil<' fl  l'i'iii'ri:i(!  avec  lai|ui'lle  Ualliory, 
aoutonii  ()ir  Z.itnnyski,  i'ciii|nra  du  (luuvoir,  rciiilil  »aiiio  cotty  l'Ii-clun. 

Ci)  Lcsjuues  Jo  Cfs  tnbu.i.iux  supiciiici  eUli'nl  (//ki- par  la  noblu^ie  cl  li>  haut  cU-rgè.  Ilf 
rcmplaciTciil  le  ileriiier  ajipcl  au  roi,  qui  fui  aiuii  d  livre  do  Ci>lU>  char^'i)  oiiorcuic.  Ils 
jugeaient  ki  conlestalioiii  des  uobk':i  cuire  eux,  aiu:>i  que  celles  (jui  3VI>'*aicQl  atec  la 
clergé. 


Î02  NOTICES 

ambitieuse  des  Zborowski  i  traïuer  un  complot  pour  le  perdre  et 
dctrôntr  le  roi.  Samuel  Zborowski ,  coupable  déjà  d'avoir  tué  uu 
noble,  le  Caslcllau  de  Pr/.emysl,  Amlré  Wapowiki  (l),  élail  le  chef 
de  cette  conspiratiûu;  uoiiobstaat  iela,  il  vint  à  Cracovie,  confiant 
dans  sa  puissance  et  sou  crédit.  Mais  Zaïuoyski  le  fit  saisir  et  mettre 
à  mort.  Cet  acte  de  rigueur  intimida  momentanément  ses  adver- 
saires, mais  il  lui  aliéna  luut  à  fait  la  sympathie  des  grands.  —  La 
mort  d'Etienne  Bathory,  survenue  eu  15S6,  donna  une  troisième  fois 
à  Zamoyski,  soutenu  par  la  reine-douairiùre  et  le  parti  populaire, 
roccasion  de  décider  du  choix  du  nouveau  souverain  de  la  Pologne. 
Ennemi  constant  et  acharné  de  la  maison  d'.\.ulriche,  que  soutenaient 
les  Zborowski  avec  toute  la  haute  noblesse,  il  Ht  tous  ses  efforts  pour 
l'éloigner  du  trône  et  réussit  à  faire  proclamer  roi  le  prince  Sigis- 
mond  de  Suéde,  neveu  de  la  n  ine-douairière.  En  même  temps,  ses 
adversaires  proclamèrent  l'archiduc  Maximilieu,  qui  s'avança,  à  la 
tète  d'une  armée,  pour  rcclamer  sa  Couronne.  Zamoyski» marche  à  sa 
rencontre,  le  repousse  de  Cracovie,  le  poursuit  jusqu'en  Silésie  et 
remporte,  près  île  Pitschen,  une  victoire  complète,  à  la  suite  de 
laquelle  il  fait  prisonniers  l'archiduc  et  tous  les  chefs   polonais  qui 


(t)  Samuel  Zborowski  de  lUiwiauy.  homme  doué  des  plus  brillaoles  qnaliUs  el  ayant 
rendu  di'i  scrwocs  éiiiiiii'iits,  apiiarU'iiail  .\  uiiu  dos  faiiHll''}  Wi  |ilu3  imii^aulci  l't  les  pluj 
aristocr.iliqucsdu  pays,  llavait  siici'i'ssivomciil  di-niaiido  laotiar^e  di!  grand  ihamelier  el 
dii  t;r.iiiJ  (Il  lierai,  .iuii|iifllrj  >(■>  M'rvui-i  lin  |n  fiin'tt.vuMil  d'a^i'iriT  ,  luuU-s  dfU\  lurent 
doniH'.','.  A  /..uui' j -kl  li'lli'liil  II  .•  m.--  |iriiiii.  c  de  r.iiiiiiio-il.' de  l.mle  la  famille  ZI>.>ro»>ki 
contre  00  dernier.  l),\iii  un  deiiiéle  1)110  Sininel  Zliorovkski  eut  au'C  le  .ointe  Ji'.in  de  Teiic- 
lyn,  C.Asti'll.iii  de  Wojiiif,  .\iidre  \V:i|u)«>ki  voulant  les  si'i>arer  reçut  un  lOup  inorlel  dp 
Zboniwski.  I.a  loi  e\i^eaU  la  mort  du  coupable  qui  avait  tué  un  (.'eatillionuiie  :  \e  roi 
fJonri  de  Valois,  i|ui  favoiis.iit  Zlioni*  iki  roiiunua  I.1  peine  en  un  en).  Alors  ce  dc.-nier  te 
réfuçia  Pn  Transylvanie  où  il  s'.illaelia  .V  Ktienne  ll.Uliory  et  roiilriliua  \  son  ele»atioû  sur 
le  iriine  en  fjisint  .i;.ir  riiillnenre  que  ja  f.iinille  a» ail  en  i'olowne.  Sur  de  son  inipuiiile,  il 
rentra  dans  le  p.iys  A  la  siiilt'  ilu  roi,  mais  au  ;.'r.iod  micoiilenleinenl  dn  Zaïiiojiki.  Lei 
mar(iui's  do  fa*eur  dont  ce  dernier  lut  comblé  pur  tUenne  Ualbory  éveillèrent  l'iiniuiiluili? 
dvi  ^raiid;!  et  la  li.une  des  Zborowski.  lU  rcMilureiil  de  placer  sur  Ih  irone  nn^irince  de  la 
maiiOQ  d'Aiilrictiu  fl  de  renverser  le  rot  pour  fairu  tomber  son  l'avori.  Zainov»ki  ayant 
décou»irt  celle  trame  saisit  celle  oce.ision  pmir  se  delaire  d'un  eniii'uii  dau^'ereui;  il  lui  lit 
dire  que  sa  condamnation  à  mort  n'elail  poinl  levée  et  qu'il  a>ail  a  quitler  le  pays.  Au  lieu 
de  jMoi^-ui'r,  l'andacn'Ui  Zborovkski  luiiiia  le  proj.  l  île  sr  saisir  de  son  aolae'onisle  .  mais 
prévenu  par  celui-ci,  il  fui  arrêté  el  mis  a  mort  luimediaiemenl.  Cet  acie  souleva  toute  la 
haute  noblesse  contre  Zaïiio)  ski,  i|ui  ne  parv  lut  a  se  soutenir  que  (lar  l'ap|.'Ui  du  rui  ni  la 
popularité  auprès  de  la  petite  iiuldes.-e,  qu'il  a»ait  toujours  caressée. 


SUR  LES  FAMILI.FS  NOllI.ES  DE  LA  POIAKiNR.  503 

tenaient  son  parti  (1).  Ces  succès  assiirùrent  la  Couronne  sur  la  tôte 
de  Sigismond  HE,  mais,  nonobstant  ces  services,  la  favtnir  de 
Zamoyski  déclina  dès  le  début  de  ce  règne,  et  lui  qui,  sous  les  deux 
roi»  précédentâ ,  n'avait  pas  connu  de  bornes  à  son  crédit  et  à  son 
pouvoir,  vit  sous  celui-ci  sa  personne  dédaignée  et  ses  conseils 
méprisés  (2).  Blessé  dans  son  orgueil,  ne  pouvant  supporter  la  perte 
de  cette  autorité  qu'il  avait  si  longtemps  exercée  ^ans  contrôle,  il  se 
vengea  en  devenant  l'instigateur  des  mesures  de  cette  f.imeuse,  mais 
révoltante  Dicte  de  1.092,  qui  reçut  le  nom  de  :  •  iJitte  de  liiiquisi- 
tion.  1  Sous  prétexte  d'examiner  les  abus  de  l'admiaistration  ,  on 
soumit  la  conduite  du  roi  il  la  critique  la  plus  injurieuse  et  Zanioyski 
lui-même  osa  l'accuser  avec  violence  de  trahir  le  pays  et  de  vouloir 
le  livrer  à  l'Autriche!  Ce  fut  à  cette  occasion  que  Jeau-Zbigniew 
Ossolinski  prit,  avec  un  dévouement  digne  d'admiration,  Li  défense 
de  son  souverain  malheureux  et  de  la  dignité  royale  insultée.  Toute- 
fois, Zamoyski  répara  ses  torts  envers  son  roi  et  sa  patrie  par  deux 
campagnes  heureuses  et  brillantes,  l'une  contre  les  Moldaves  reunis 
aux  Tartares ,  l'autre  contre  les  Suédois  qui  avaient  envahi  la 
Livonie.  Ces  succès  terminèrent  la  belle  et  longue  carrière  de  cet 
homme,  qui,  malgré  ses  fautes,  sut  mériter  le  nom  de  «  Graïul  •  et 
qui  mourut  en  1  G05 .  Doué  des  plus  rares  talents  de  l'homme  d'Etat, 
de  l'administrateur  et  du   guerrier,   son  ambition  et   son  désir  de 


U)  Dfui  fou  I.»  ncijMrild  ili<  kl  liaule  nolili's>e  .uiil  Miuti.iiU'  .'Iomt  tin  anhiilin'  ,ur  Ib 
IrJtie.  La  prumuTi!  fuis  ic  lut  l'ariliLluc  liuill.uiiin',  lo  li.inif  ili'  la  riiiic  IUhIwi^-i;,  nui» 
eafîi),  a(M-iis  lie  loii;^iii's  ol  viulLnles  ilisi-uisimis,  J  i,i'llon  obliiil  la  pri'lrii-iiic  inrri'  qu'il 
offrait  de  fiuiiir  la  Lilliiiaiik'  i  la  t'olo,'iiu;  faUil  riuli-au.qui  CDiila  (jIii.s  iju'il  u'niriiliil  la 
Pologne!  Ax'o  lui  s'iutrojiiijiri'iil  loiis  It-s  >u>'.s  Ji'  la  Courûniu-  vli-tUw,  el  cVsl  a  celle 
réuoioD  qu'on  dut  f;.'3lcineiil  Icj  iiuorros  iiilrniiinalilfs  rt  JèsastriuM's  an'C  la  Itu  ■.>■«,  doal 
loi  provinces  dop'-iidanlcj  di;  la  Lilliuanif  furi'iil  >ani  ci-ssu  l'oi'ia»ioii .'  I„i  s<>cjnd>.'  îui-.  ce 
fui  rarcliidiic  MMimilirn,  coalre  loqiii'l  le  pirli  populaire  avrc  /amoxski  à  $a  Iule  lit 
(riumphcr  Sii,'i'>ini)iid  Wa^a  ,  i|Ui  proiiK'Itail  •!(■  riiiriir  a  la  l'olo^'ne  rE'>llioiiie  ,  ijui  detiul 
eniuilo  le  prcli'\lL'  drs  invaiioiis  pI  des  ^.'uirri'j  lum--.lrs  avec  l''j  Sui-doiN.  I.l'  cliuit  d'un 
arcbiJuc,  ipii  ciii  ap(iûrlj  en  Pulo^'iie  rtipril  d'ordre  el  de  diicipline  allemand  et  eùl 
rétabli  le  prim  ipe  de  i'Iu-rédile  du  Irone,  aurait  >aii!>  duule  eparr'iu' de  grandi  inalli-uri  i  ce 
pay»  fl  piMil-êlri»  assure  sou  cïislence  ! 

Ci]  Lor-(i|utf  Ziiiioi  -.kl  »inl  cuiiipliiiit'iiler  !••  roi  i  son  arriviïc  S  Draro^  ir,  celui-ci  l'arrucil- 
Ll  a»»c  rai.l.'ur  ri  ne  lui  donna  pai  do  répoux'.  Irrile  de  re  di'dain,  le  ,;r.u)d-.'.niral  iicria, 
eo  »'a<iressanl  aiii  len  ileiirs  ■|ui  avaient  ani.'iie  le  roi  :  (Jur"!  titiililt  ilc  iil>trl  nous  nirj- 
lH)Hi  ainetu'  Ut  !  C'était  cependant  le  priiicedn  ion  cliuii  el  dont  il  avait  décide  relection! 


«04  NOTICES 

dominer  lui  firent  commettre  des  actes,  dont  les  suites  devinrent 
funestes  au  pays.  Pour  arriver  au  pouvoir,  il  chercha  d'abord  à,  se 
rendre  populaire;  pour  se  rendre  populaire,  il  attira  dans  les  délibé- 
rations {a  fouit  dta  petits  uohhs,  qui  formaient  en  réalité  \t  peuple  de 
la  Polofjne,  et  qui  devinrent  ainsi,  lorsque  leurs  privilèges  furent 
étendus,  un  des  principaux  éléments  des  désordres  dont  ce  pays  fut 
le  théâtre!  Despote  par  caractère,  il  se  servit  d'un  élément  de  révo- 
lution pour  parvenir  au  pouvoir  !  dans  la  crainte  de  le  perdre,  il  fut, 
d'une  part,  l'antagoniste  haineux  de  la  maison  d'Autriche,  qu'il 
croyait  trop  puissante,  et  soutint  toujours  l'élection  de  princes  qu'il 
crut  pouvoir  xJominer;  de  l'autre,  il  refusa  les  titres  que  lui  offrait 
Tempereur,  pour  ne  pas  compromettre  sa  popularité  et  ne  point 
blesser  les  susceptibilités  de  la  petite  noblesse,  qu'il  voulait  se  con- 
cilier (1).  Les  éininents  services  qu'il  rendit  ù  sa  patrie,  n'en  méritent 
pas  moins  la  rccounaissance  de  ses  concitoyens.  Ce  fut  lui  qui  fouda 
la  ville  de  Zamosc  et  qui  la  tit  forliiicr  pour  servir  de  barrière  aux 
incursions  des  Tnrtares,  des  Moldaves  et  des  Turcs.  Il  y  institua  une 
académie,  qu'il  dota  riilRment  et  à  luciuelle  il  tit  don  d'une  nom- 
breuse bibliothèque;  on  peut  dire  de  lui  qu'il  sut  protéger  les  lettres 
et  les  sciences,  étendre  la  culture  du  pays  aussi  bien  que  vaincre  les 
ennemis  de  la  Pologrie.  —  Un  descendant  d'une  branche  cadette  de 
cette  famille,  André  Zamoyski,  qui  devint  grand-chancelier  en  176-i, 
fut  chargé  de  rédiger  un  nouvtau  code  de  lois,  dont  le  buL  était  de 
uicltre  un  terme  ù  la  licence  désordonnée  de  la  noblesse  et  d'amé- 
liorer le  sort  des  paysans.  Il  s'acquitta  avec  honneur  de  cette  tâche 

(1)  La  n'épouse  qu'il  lit  i  ccilo  occasion  ;  Sohilis  Pulumis  omnium  par  flalla  proili- 
gieuiiineiil  la  petite  nobli-.ie,  Jonl  |j  vanité  jUsi  i(iiible  lui  sul  yra  de  ce  ruiuiiliinenl.  Lu 
âulre  nioypn  Junt  II  sr  s-tmI  pour  se  faim  ih-s  parlis.ins,  fui  île  conct-Jcr  a  ci-ux  qui  so  dis- 
lio^'uaient  par  leurs  seriices  k-s  armoiries  d-  familles  eiistanlc»  el  danolilir  par  relie 
adufitjon  tW:  ri'Curiers  ou  llailer  iI'm  ^inu  de  priiie  evlr-u-lion.  .\vanl  lui  crt  u>Jt;c  tiViis- 
tail  que  coiiinii!  rare  exr(|ilion  et  ces  ailoplions  ne  %'ille(  lujieiil  qu'avec  ililliculle  et  pour 
desa.lion-,  d'e.  Ul. /..inio),Wi  lil  .idupl.r  le  priii,i|.c  .ju  .Ile.  devaieiil  .ervir  d  encouratjt^ 
monlel  qu'il  elail  liuii  du  les  mulliiili.r.  Il  abu^a  lui-même  de  celle  lilierle  pour  le»  aruioi- 
riei  do  sa  faniill.i,  qu'il  prodi>;ua.  Delà  vienlausai  que  grand  nombre  danoblis  porUnl  Ici 
armes  do  familles  anciennes.  .Nous  aron»  fail  remarquer  plus  baul  que  les  arinuiruJ  des 
Lesiciyc  foui  une  des  rares  eiceplious  à  ccl  e^ard  ;  ellci  u'onl  tle  cooctdeti  i  aucuo 
étranger. 


SUR  LES  FAMILLES  NOfiLES  DE  LA  POLOGNE.  505 

difficile,  mais  le  manque  de  sincère  patriotisme  de  celte  triste  époque, 
fit  rejeter,  par  la  Diète  de  177S,  ces  amèlioratioua  salutaires!  —  Jeaa 
Zamoyski,  pelit-tils  du  graud-général  de  la  Couroane,  hérita  par  sa 
mère  du  comté  de  Tarnow  et  de  Jaroslaw,  qui  était  sorti  par  les 
femmes  de  la  famille  du  graud  Tarnowski;  ses  descendants  s'arro- 
gèrent parfois  depuis,  sans  y  être  légalement  autorisés,  le  titre  de 
comte.  Après  le  partage  de  la  Pologne,  ce  titre  leur  a  été  reconnu  ù 
plusieurs  reprises,  et  en  dernier  lieu,  il  u  été  confirmé  par  le  gou- 
vernement russe  ainsi  que  par  celui  de  l'Autriche  pour  le  comte  Sta- 
nislas Zamioyski,  président  du  Sénat  du  royaume  de  Pologne,  issu 
d'un  rameau  puîné  et  éloigné  de  cette  famille,  qui,  à  défaut  d'héri- 
tiers de  la  branche  principale,  cit  entré  en  possession  du  majorât 
de  Zamosc,  fondé  par  le  grand-général  de  la  Couronne.  Il  existe 
également  une  branche  de  cette  famille  coiutale  naturalisée  en  Hon- 
grie. 

LES    COMTES    ZBOINSKl,    DE    LX    MXISOS    D'OGO.NCZ VK. 

Famille  ancienne  et  marquante,  principalement  fixée  dans  le  pala- 
tinat  de  Culni  et  le  pays  de  Dobrzyn,  où  ses  ^-jetons  ont  occupé  de 
hauts  emplois.  Ils  ont  une  origine  commune  avec  la  famille  éteinte 
des  Koscieleski  et  celle  existante  encore  des  comtes  Dzialynski,  toutes 
sorties  également  de  la  souche  primitive  des  Ogonczyk.  François- 
Xavier  Zboiuski,  seigneur  deKikol,  et,  avant  le  partage  de  la  Pologne, 
Castellan  de  Ploçk  et  fils  de  François,  palatin  de  Plo(;k,  fut  élevé  le 
5  juin  1708  à  la  dignité  de  comte  par  le  roi  de  Prusse,  Frcdéric- 
Guillaume  III. 

LE    COMTE    Z«)LTO>VSKI. 

Cette  famille,  anoblie  dans  le  xv^  siècle,  prit  son  nom  de  la  terre 

de  Zoltowo,  ({u'elle  acquit  dans  le  palatinat  de  Plock  et  fut  autorisée 
à  se  servir  des   armes   de   l'ancienne  maison   des   Ogonczyk,   avec 


.^il^ 


'SI 


M6  NOTICES 

laquelle  elle  n'a  du  reste  aucune  communauté  d'origine.  Elle  acquit 
dans  les  derniora  temps  une  fortune  considérable  en  Grande- Pologne 
et  obtint,  en  18-iO,  du  roi  de  l'ruase,  Frédéric-Guillaume  IV,  le  titre 
de  comte  dans  la  personne  de  Jcan-Népomucèue  Zoltowski  d'Ujazd, 
titre  transmissible  seulement  de  mâle  en  mâle  par  ordre  de  primogé- 
niture. 


FAMILLES  PRINCIÈIIES  ET  COMTALES 


QUI  SONT  VENUES  A  S  ÉTEINDRE. 


"1  T!J  <■ 


FAMILLES  PRINCIÈIIES  ET  COMTALES 


QCI   SONT   VENUES    A   S  ETEINDRE. 


..      -,  <j  »V  -i» 


LES  COMTES  DE  BILNO-BIELINSKI,  DE  LA  MAISON  DE  JU^OSZA. 

Cette  ancienne  et  grande  famille  ne  doit  pas  être  confondue  avec 
celle  des  comtes  de  Bieliny-Bii  linski,  de  la  maison  de  Szeliga.  Elle 
a  joui  d'une  grande  puissance  sous  les  rùgnea  des  princes  de  Saxe, 
Auguste  II  et  Auguste  III,  et  doit,  au  premier  de  ces  rois,  son  titre 
de  comte.  I'>lle  a  occupé  les  emplois  les  plus  élevés  de  l'Etat  et  s'est 
éteinte  dans  les  toutes  dernières  années  du  xviiie  siècle. 

LES  COMTES  nUAMÇKI  UE  UDS7.0ZA,  DE  LA  .MAISO.N  DE  GRYF. 

Famille  dont  rantiriuitc  égale  la  belle  illustration  et  qui  n'a  rien 
de  commun  avec  les  comtes  Brani(;k.i,  de  la  maison  de  Korczak,  exis- 
tants de  nos  jours.  Elle  tire  son  origine  des  premiers  souverains  de 
la  Pologne,  les  Lecli,  et  descend  directement  des  ducs  des  Vandales 
de  Misnic  (l).  Cette  famille  a  porté  de  toute  antiquité  le  titre  de 

(()  Lcjzi'k  III  |iart.i|ffi,  vrrj8l5,  ses  ÉUU  |iarnu  sus  viii|;l  cl  un  iiU.  Darnim  et  DogJil 
(DieuJoiino)  recurcMii  la  Ponjcraiin'  ut  rurciil  W^  aocolri!)  Jcci.'lle  luaisuii  JucjIo  .  Laili^las 
«Dl  le  duclio  lie  Pomorelio  (lii's  Cassulics)  cl  fui  l'aiicclrH  c)e  la  maison  dej  Li'iirzyc; 
Casimir  (!•.'«  ml  celui  ile>  i\uci  Je  tlzlopa  l'I  .le  la  maison  Jo>  cuaiii's  iK-  Czarukow  ;  J.iia,  le 
plus  jeune  eut  la  Mi^iiii'-Vaniiale  ri  fui  l'aïu-ilro  di'  la  maison  iW'  \',r)( ,  iloul  iorlircnl  k» 
Oraniçki  Je  Kuszczn.  l'oiucl,  l'aini',  rLS'ii.i  :iiir  touii'  li  1'oIo(:iil>  couiiuc  juterain  Jo  >i'i 
tiérei. 


sa',  ^ù'^b  •»JniflJà 


•ïjr^a  .i<i  >,o«;>.K  j.i  'a<i  .j  •oxétUH  Jti  si<^r/./.>ia  «-aTKo:)  *iaj 


210  NOTICES 

comte  (le  Ruszcza,  dont  elle  persista  à  faire  usage  daus  les  actes  non 
publics,  eu  dépit  des  lois  qui  coudaiiinaient  ces  distiuctious.  Jeau- 
Clément  Brauiçki,  comte  de  Ruszcza,  Castcllaii  de  Cracovie  et  grand- 
général  de  la  Couroune,  fut  marié  trois  fois,  en  dernier  lieu  avec 
fUisabetb  Poniatowska,  sœur  du  roi  Stanislas-Auguste,  mais  ne  laissa 
pas  de  postérité.  Il  mourut  en  1773,  et  cette  grande  maison  s'étei- 
gnit avec  lui  au  moment  où  devait  cesser  d'exister  le  royaume  avec 
lequel  elle  était  fiéet;t  ([uep(;n(huit  dix  sicelesellc  avait  fidèlement  servi. 

">.       LES    COMTKS    UE    (:/.AI\>  KO>V-(;Z\Il  >  KO^VSKI. 

Une  des  plus  anciennes,  des  plus  puissantes  et  des  plus  aristocra- 
tiques familles  de  la  Pologne,  qui,  de  toute  antiquité,  était  qualifiée 
du  titre  de  comte  de  Czarukuw.  l-'.lle  était  issue  des  premiers  ducs  de 
Grande-Pologne,  de  la  dynastie  des  Lech  et  sortait  de  la  branche 
des  ducs  et  comtes  de  Czlopa.  Cette  grande  maison  historique  s'étei- 
gnit en  1727.  Ses  armes  prirent  le  nom  de  Nalcncz-preiiiier,  tandis 
que  celles  des  familles  d'Ostrorog,  Szamotulski  et  grand  nombre 
d'autres  re(;urent,  à  cause  de  leur  ressemblance  avec  celles-ci,  le  nom 
de  Nulfncz-dcuxïhne.  Seiul/.iwoj,  comte  de  C/.arrikow,  prouva,  comme 
il  a  été  dit  à  l'article  des  comtes  Malacliowski,  à  l'occasion  du  meurtre 
du  roi  Przemyslas,  auc^uel  la  maison  de  Nalencz-deuxiérae  avait  par- 
ticipé, que  ces  deux  familles  de  Nalencz  n'avaient  aucune  eoramu- 
uauté  d'origine. 

*     LES    COMTES    DE    (.ORKA. 

Antique  et  puissante  famille  c^ui  n'est  (ju'un  rameau  de  l'ancienne 
maison  de  Lodzia,  dont  sont  également  sortis  les  comtes  de  Bnin, 
d'Opalcnice-Opaleuski  et  beaucoup  d'autres.  Elle  porta  de  tous 
temps  le  titre  de  comte  de  (îorka,  comté  qui  lui  appartenait  et  était 
situé  en  Silésie.  Luc,  comte  de  Gorka,  d'abord  palatin  de  Poseu,  et 
(jui,  après  être  devenu  veuf,  entra  daus  les  ordres  et  devint  cvèque 


HtX..    't- 


rAJ 


SUR  LES  FAMILLES  .NODLES  UE  LA  POLOGNE.  211 

de  Cujavie,  obtint,  en  151S,  la  confirmation  de  ce  titre  par  l'empe- 
reur Maximilieu  l".  Sa  postérité,  qui  produisit  grand  nombre  de 
personnages  célèbres,  s'éteignit  en  1592. 

LES    COMTES    DE    GUA.\OVVO  -  GU.1>0  WSKI . 

(Voyez  l'article  des  comtes  de  Pilce.) 

LES  COMTES  GULTO^VSKI  DE  RAÇACZ  ET  GLLTOW. 

Raçacz  ou  Ra(,'at  était  un  des  anciens  comtés  de  la  Pologne,  héré- 
ditaire dans  le  rameau  de  Gultow,  de.  la  maison  des  Leszczyc,  dont 
les  rejetons  portèrent  ce  titre  de  toute  ancienneté.  lledwige-Cathe- 
rine,  fille  de  Luc,  comte  de  llacacz  et  d'Hedwige  Sobieska,  fut  la 
dernière  héritière  de  ce  rameau  de  la  famille  des  Leszczyc  et  porta 
dans  la  première  moitié  du  XYii^  siècle,  par  son  mariage  avec  Sta- 
nislas Kostka  de  Sztcmberg ,  l'héritage  de  sa  branche  dans  cette 
illustre  maison,  qui  vit,  eu  15 7G,  un  de  ses  membres  mis  par  la 
nation  au  nombre  des  candidats  au  trône  (1)  et  qui  eut  l'honneur  de 
produire  un  saint  dans  la  personne  de  Stanislas  Kostka  deSztemberg, 
mort  en  1 5  6  S ,  canonisé  en  1 7 1  i . 

LE    COMTE    aAK.VCZEWSKI    DE    JVHACZEWO. 

Monsieur  Ignace  Stanislas  Juraczcuski,  chambellan  de  Frédéric- 
Auguste  ,  roi  de  Saxe  et  grand  duc  de  Varsovie,  seigneur  de  la 
terre  et  du  bourg  de  Jaraczew,  fut  créé  comte  par  le  roi  de  Prusse, 
Frédéric-Guillaume  IIL  N'ayant  point  laissé  de  postérité,  ce  titre 
s'éteignit  avec  lui. 

(1)  Jean  de  Silcraborg  Koslka,  d'abord  Cailcllao  dj  Danlzi;:,  cnsuile  palatin  de  Sendomir, 
fol  aprèi  la  fuiic  di)  IK-ori  de  Valois,  un  dei  caiiiliilali  a  la  CoiiroiiiiL'  proposés  par  la  nation. 
Pour  no  poiiil  divisor  les  >ijirraCL's  cl  rendre  IMi  chou  plus  f.ii.il';,  cet  liouime  rK^pl•cll!,  qui 
était  l'idole  du  p'juplo,  ri'iiouça  ii  celle  candidature  en  disant  iju'il  picliiail  à  l'Iioiincur 
d'être  roi  celui  de  lu  nommer. 


l    'jTIf'/.'ï    'AJ 


212  NOTICES 


LES    COMITES    DE    J.VUOCI>    (1). 

Cette  ancienne  maison  a  pris  son  nom  de  la  ville  et  sei^eurie  de 
Jarocin,  qui  fit  jusfiue  vers  la  fin  du  xiv^  siècle  partie  du  territoire  de 
la  Silcsie,  et  fut  érij^ce  eu  comté  et  en  terre  libre  avec  haute  et  basse 
justice  en  125  8,  par  une  cliarte  de  Boleslas,  souverain  de  la  Grande- 
Pologne  (2).  Beniac,  comte  de  Jarocin,  acquit  de  grands  biens  dans  la 
Haute-Silésie  oui  il  fonda  le  château  de  Jerischaù.  Vers  la  tin  du 
xviie  siècle,  un  de  ses  descendants,  nomme  Jean,  aliéna  la  seigneu- 
rie libre  de  Jarocin  pour  s'établir  exclusivement  eu  Silésie,  qui  rele- 
vait alors  de  la  Couronne  de  Bohème.  Son  fils,  Jules,  grand  chan- 
celier du  duché  de  Silésie,  fut  confirmé  en  1670,  par  l'empereur 
Léopold,  dans  son  ancien  titre  de  comte  de  Jarocin.  Avec  lui  b'étei- 
gnit  la  ligne  masculine  de  cette  famille  comtale;  ses  deux  filles 
portèrent  la  fortune  de  leur  maison  dans  celle  des  comtes  de  Kolo- 
wrat. 

LES  PRINCES   ET   COMTES    DE    KO.MECI'OLE-KOMIECPOLSKI  , 
DE    LX    3I.V1S0.>'    DE    l'OUOG. 

Cette  antique  et  très  illustre  famille,  qui  a  donné  à  sa  patrie 
grand  nombre  de  vaillants  défenseurs  et  d'hommes  d'État  dévoués,  a 
produit  un  des  plus  grands  héros  qu'ait  possédé  la  Pologne,  c'est  le 
grand  général  de  la  Couronne  et  Castellau  de  Craeovie,  Stanislas, 
comte  de  Konieopole,  mort  en  IG-iG,  qui  se  rendit  célèbre  par  ses 


(t)  L'orlhùgraphe  de  ce  nom  s'cit  écrit  de  dilIiTeDlcj  manières  :  Jarociyo ,  Jarosxyo, 
Jaroschin,  Jarulchin  ;  cela  pro\  li-nl  de  ce  que  la  soi^'iieurie  de  ce  Dom  ayaot  lou^lcmp»  fait 
parlin  di'  la  .Silùsii-,  la  pronoiuialinn  allemanilea  f.iil  varier  ruriiiOeTaplie.  Le  cliili-au  fort 
de  Jarocin  portail  iDèriin,  en  allcuiaiid,  lo  nom  df  K''si"'lticr^  ('5"»iiapiuj,  Curiunl  :  Sil<-'- 
*itr).  Depuis  rorllioé'raplii'  puloiiaiio  Je  Jururiii  a  prévalu. 

Ci)  C'esl  peul-élre  le  seul  i>x.'aiplo  connu  en  Pido.'ne  d'une  creclion  pareillo  a^ec  des 
priïilégi'iaujsi  clcndus  ooy.  AI.  W.  .^^K■u•Jow^ki,  llistuirc  de  hi  U'gislatwn  slarf'  Elle 
fui  conlirniue  à  doux  re|)risfs  d'abord  par  Ladi^l.ii  Ja^cllon,  eusuile  par  Si|,'i»injud  1"  Au 
"iiluu  doi  di'sordres  el  de  la  cuntradiclion  des  lois  en  Pologne,  ces  privilèges  fureul 
*oiuile  négligés. 


SUR  LES  FAMILLES  NÛRLES  DE  LA  POLOGNE.  215 

victoires  sur  les  Turcs  et  les  Tartares.^ct  arrêta  les  succès  de  Gus- 
tave-Adolphe, qui  avait  envahi  les  provinces  prussiennes  et  la 
Livonie.  Son  tils,  Alexandre,  Palatin  de  Sendomir  et  porte-enseigne 
de  la  Couronne,  fut  créé  prince  en  1G37,  par  l'empereur  Ferdi- 
nand II  d'Allcmai^ne.  Celle  belle  famille,  une  de  celles  dont  la 
Pologne  a  le  plus  de  droit  de  s'enorgueillir,  s'éteignit  avec  le  petit- 
fils  de  ce  dernier  en  IGSt. 

I 

LES    COMTES    DE    KO.NOP.VTY-KO.XOI' VTSK I . 

Très  ancienne  et  illustre  famille  des  provinces  prussiennes,  qui 
joua  un  grand  rôle  en  Pologne.  Dès  le  xili'=  siècle,  ses  rejetons  s'in- 
titulaient »  libres  barons  de  Konopaty.  <•  Au  milieu  du  xv«  siècle, 
ils  furent  faits  comtes  par  l'empereur  Sigismond  d'Allemagne,  titre 
qui  ne  fut  cependant  pas  légalisé  en  Pologne.  Cette  grande  maison 
s'éteignit  au  commencement  du  xviii^  siècle,  avec  Stanislas-Alexan- 
dre, comte  Konopatski,  Castellan  de  Culm. 

LES    K.M.iZ    KOÏIEC  Kl. 

Étaient  un  rameau  de  la  maison  qui  régna  en  Lithuanie  ft  des- 
cendent du  dernier  tils  d'Olgierd,  (jui  s'appelait  Butawa  Olgierdo- 
wicz  et  prit  le  nom  de  Cotnlu/Uin,  en  recevant  le  baptême  avec  son 
frère,  Ladislas  Jagellon.  Ayant  eu  la  seigneurie  de  Koreç  en  par- 
tage, SCS  descendants  prirent  le  nom  de  Koreçki.  Cette  famille  pro- 
duisit plusieurs  guerriers  qui  acquirent  do  la  célébrité  et  dont  le  plus 
remarquable  fut  Samuel  Koreçki,  qui  se  couvrit  de  gloire  dans  les 
guerres  contre  les  Tartares  et  les  Turcs,  que  la  Pologne  eut  à  soute- 
nir au  commencement  du  xvii*  siècle.  Ayant  été  fait  prisonnier 
pour  la  seconde  fois  par  les  Ottomans,  à  la  suite  de  la  bataille  de 
Çeçora,  il  fut  emmené  à  Constantinople,  où  le  trépas  de  cet  intré- 
pide adversaire  fut  résolu.  Sa  mort  fut  encore  une  dernière  preuve 
de  son  indomptable  valeur;  car  au   moment  où,  conduit  au    sup- 

tlOBLISSI    PULONlIît.  14 


,'é^  ,jiij<t,     \/  t/:îi  f'^A 


yci  :>  ).>v 


214  NOTICES  ,    , 

plice,  ou  allait  lui  passer  u;ie  corde  au  cou  pour  lui  inflii^'er  un 
trépas  humiliant,  l'audacieux  Kûrei;ki  se  jette  sur  un  de  ses  gardes, 
lui  arrache  son  arme,  et,  avant  de  succomber  aux  coups  de  ses  nom- 
breux assaillants,  il  en  fait  uu  sanglant  carnage!  Ainsi  périt  en 
1622,  ce  guerrier  coura;^eux  dont  le  nom  fut  longtemps  l'effroi  de 
la  Turquie.  Son  neveu,  Samuel  Charles  Starostc  de  Robczyç,  qui 
mourut  en  1G51,  fut  le  di-rnier  de  sa  famille. 

•  LES    CO.>ITES   MKCZL'J.i    Kt  KOI*  VT>  ICK  I . 

!     . 

c  Famille  de  très  bonne  noblesse,  originaire  du  palatinat  de  Russie. 

i';     Lors  du  partage  de  la  Pologne,  elle  tomba  sous  la   suzeraineté  de 

ii  l'Autriche,  et  l'impératrice  Marie-Thérùse,  conféra  la  dignité  de 
comte,  à  Evariste  .Vndré  KuropatniL-ki ,  dernier  Castellau  de  Belzk, 
qui  s'est  fait  avaiitageusomtnt  connaitre  comme  auteur  héraldicjue 
par  son  ouvrage  estime  sur  l'origine  de  la  noblesse,  des  armoiries  et 
des  titres  eu  Pologne  (1).  Cette  famille  s'éteigait  avec  son  tils,  qui 
ne  laissa  pas  de  postérité. 

'  ~  LES    COMTES    DE    LVUIS/,V>     I.VT.V.LSKI. 

Famille  célcljre  et  ancienne  de  la  Grande-Pologne,  issue  de  la 
maison  île  Trawilziç  et  ayant  une  origine  commune  avec  l'illustre 
famille  des  Laszcz  de  Strzemielec  et  Tuczamp.  Dès  le  xiv«  siècle, 
elle  prenait  le  litre  do  comte  de  Labiszyu,  (jui  lui  fut  contirmé  en 
1538,  par  l'empereur  Ferdinand  d'Allemagne,  dans  la  personne  de 
Janus  Latalski,  comte  do  Labiszyn,  T'alalin  de  Posen,  son  fds,  Sta- 
nislas, qui  eut  pour  femme,  une  princesse  de  Poméranie,  ne  laissa 
qu'une  fille,  la  dernière  de  la  ligne  de  Labiszyu,  qui  porta  dans  la 
maison  des  comtes  de  C/arukow,  l'héritage  de  son  père  et  avec 
laquelle  s'éteignit  le  titre  comtal  dosa  branche. 

(1)   Widijinosci  o  Klfyiiocit!  S:l(tclieckiiii  ;  Var»ovi(.-,  17S). 


SUR  LES  FAMII.LtS  .NOIII.KS  OK  I.A  In)L«lii.\E.  215 


LKS  COMTES    L.iSKI    1»E    L.VSK    (1),    DE    L.V   MAISON    DE    KORAB. 

Une  dea  plus  illustres  et  îles  plus  puissantes  familles  de  la  Polo- 
gne, qui  jeta  surtout  un  grand  éclat  aux  xv^  et  xvi^  siècles.  Il  sutlira 
de  rappeler  ici  le  célèbre  prince-primat,  archevêque  de  Gncsea  et 
«jrand  chancelier  du  royaume,  Jean  Laski  de  Lask,  auquel  la  Polo- 
gne dut  eu  1506,  le  premier  Code  complet  et  bien  ordonné  de  ses 
lois,  et  l'archevêché  de  Gnesen  la  prérogative  pour  ses  chefs  d'être 
lé(jati  néa  du  Saint  Siège  et  primats  du  royaume  avec  des  privilèges 
presque  royaux  et  le  droit  de  gouverner  l'Etat  pendant  la  vacance 
du  trône.  Cet  illustre  prélat,  mourut  en  1531.  Son  neveu  se  rendit 
également  célèbre  comme  guerrier  et  comme  homme  d'Etat.  Ce  fut 
lui  (jui  replaça  et  affermit  Jean  Zapolya  sur  le  trône  de  Hongrie;  il 
fut  créé  Palatin  de  Transylvanie,  et  libre  baron  de  Keismark  et 
Dtbrecin.  Ayant  ensuite  éprouvé  l'ingratitude  de  celui  pour  lequel 
il  avait  reconquis  un  trône,  il  quitta  le  parti  de  Zapulya  et  embrassa 
celui  de  sou  compétiteur,  l'empereur  Ferdinand  I''',  qui  lui  conféra 
le  titre  de  comte.  Cet  homme  habile  et  valeureux  qui  joua  un  rôle  si 
important  dans  les  troubles  qui  divisaient  la  Hongrie  à  cette  époque, 
mourut  .subiteiuent  en  13i~,  pendant  un  voyage  qu'il  fit  à  Cracovie 
pour  s'aboucher  et  s'entendre  avec  le  roi  Sigismond,  et  Jean  Zapolya 
fut  soupçonné  gèueralumeut  de  l'avoir  fait  empoisonner  pour  se 
défaire  d'un  antagoniste  si  reiloutable.  Cette  grande  maison,  qui 
acquit  une  célébrité  historique  en  Pologne  et  en  Hongrie,  s'éteignit 
en  1G30,  avec  les  petits-tih  du  Palatin  de  Transylvanie. 


(i)  La  Icltre  l  t>urrë  iiiii  est  usitéu  en  polonai-i  a  Hi  rempl.icce  dans  le  couraot  ou  à  la 
6d  d'un  mol  par  dcut  l.  Tour  los  inilialos,  celU-  oritio^'raplic  n'a  pu  cire  obsertce,  oiai* 
crUc  rcinar(|uo  ^uilira  pour  i/ijiiiuor  la  pronoiiciaUon  de  /  barré. 


..S'i:» 


«16  ■:.,         u.    <  NOTICES 

LES    COITES     l»E    LES/ .\0-I.ES/C/ V>  SK I,     DE    I.A    MVISO     DE 
WIE.M  i>V.\. 

Le  berceau  de  cette  illustre  famille  est  le  royaume  de  Bohême  où 
elle  portait  le  nom  de  Persteiu  et  où  elle  florissait  de  temps  immé- 
morial. Dès  le  x*^  siècle,  uq  rameau  de  cette  maison  vint  eu  Pologne 
avec  Dombrowka,  princesse  de  Bohème  et  femme  de  Mieczyslas  I". 
La  seigneurie  de  Leszno  étant  entrée  dans  cette  famille  en  1450, 
elle  en  adopta  le  nom.  Cette  terre  fut  érigée  en  comté  par  l'empereur 
Frédéric  III,  en  I17G,  pour  Raphaël  Leszczynski ,  Castellan  de 
Posen.  Ce  litre  ne  fut  validé  en  Pologne,  qu'en  IfiOO,  pour  Raphaël 
Leszczynski,  c<nule  de  Leszno,  grand  trésorier  de  la  Couronne,  à  l'oc- 
casion de  son  ambassade  comme  plénipotentiaire  pour  conclure  la 
paix  de  Carlouitz;  on  jugea  nécessaire  de  lui  faire  prendre  cette  (jua- 
liticatiou  en  considération  des  usages  des  pays  étrangers.  Le  dernier 
rejeton  mâle  de  cette  illustre  famille  fut  le  malheureux  roi  Stanislas 
Leszczynski,  duc  de  Lorraine  et  de  Bar,  qui,  malgré  ses  vertus 
incontestables  ,  eut  le  tort  immense  de  se  faire  l'instrument  de  la 
Suède,  qui  ne  le  lit  élire  roi  que  pour  diviser  et  alfaiblir  la  Pologne. 
De  son  union  avec  Catlierine,  comtesse  d'Opalenice-OpaJenska,  il  ue 
laissa  qu'une  tille  Marie,  reine  de  France,  femme  de  Louis  XV. 

LES   «OMTES    DE   1. 1  II  \-I.II'SK  I,    DE    I.  V    >IAISO.\   DE    LVDA. 

Très  ancienne  famille  qui  re(,ut  le  titre  de  comte  de  l'empereur 
Ferdinand  III,  à  l'occasion  de  l'ambassade  dont  Jean  de  Lipia- 
Lipski,  alors  évéquc  de  Culm  et  ensuite  prince-primat  et  archevêque 
de  Guesen,  fut  chargé  auprès  de  ce  souverain  pour  conclure  le 
mariage  du   roi  Ladislas  VI  (IV)  (1)  avec   la   sœur  de  l'empereur. 

(l)  Les  Qunioroj  dei  rois  sonl  asseï  confus  fii  Pologne,  parre  que  c«rliioi  liii(ari>ni 
omcUonl  Ici  Duuiéros  pour  tous  ccui  ijui  claioni  disuiu-s  par  du»  iurnuins;  d'auln-s  ne 
commciireiil  icuruplcr  i(ue  dcpiii»  .juo  |.»  souM-raïUî  île  la  l'olo^'ue  ri-prirrul  k-  Iftro  ro>al 
qu'ils  .ivjii'iil  perdu  i  fausi:  du  iu<  urlre  df  banil  Slaiiul.u  Co  L»di>la>  doril  il  >it;il  ici 
éiail  le  iiiii'iiio  tuUM'raiii  d''  ce  iiuiu. 


SUR  LES  FA.MILLKS  Nolil.KS  DE  LA  POLfiK.NE.  217 

rarchiduchesse  Cécile-Renée  d'Autriclie.  Celte  maison  s'éteignit 
dans  la  seconde  moitié  du  xvii^  siècle.  Il  ne  faut  pas  la  confondre 
avec  la  famille  également  trùs  illustre  des  Lipski  de  Lipe,  de  la 
maison  de  (îrabie,  (jui  acquit  aussi  une  grande  considération  en 
Pologne  et  dont  était  issu  le  cardinal  Jean  Alexandre  Lipski,  vice- 
chancelier  du  royaume,  prince-évèque  de  Cracovie,  puis  prince- 
primat  et  arçhe\è4ue  de  Gnesen,  qui  mourut  en  1743. 

Lx  phi.xcessk  de  Lonir./,. 

Jeanne,  comtesse  de  Grudna-Grudzinska,  épousa,  en  l'820,  le 
grand-duc  Constantin  de  Russie,  frère  des  empereurs  Alexandre  I*' 
et  Nicolas  I^f.  Par  sa  douceur,  sa  piété  et  sa  vertu,  elle  sut  acciuérir 
un  grand  empire  sur  le  caractère  violent  de  son  mari,  qui  était  com- 
mandant en  chef  de  l'armée  polonaise;  son  intervention  et  son 
influence  bienfaisante  a  souvent  atténué  ou  entièrement  désarmé  les 
rigueurs  du  grand-duc  et  lui  a  concilié  l'aÛ'ection  et  le  respect  de 
toute  la  population  de  la  Pologne.  Elle  ne  survécut  que  peu  de  mois 
à  son  mari  et  mourut  à  Pétersbourg,  en  1831,  regrettée  de  la  famille 
impériale  et  de  tous  ceux  qui  l'avaient  connue.  Lors  de  son  mariage, 
elle  reij'ut  de  l'empereur  Alexandre  le  titre  de  princesse  de  Louiez, 
qui  était  une  ancienne  principauté  des  anhCvèques-primatsdeCîueseQ. 
Ce  titre  s'est  éteint  avec  elle. 

LE    COMTE    >IArLSE>VICZ. 

Monsieur  Thadce  Matusewicz,  d'une  famille  noble  de  Samogilie, 
parvint,  par  son  mérite,  à  l'emploi  élevé  de  ministre  des  finances  du 
grand-duché  de  Varsovie,  charge  qui  lui  fut  conservée,  en  1815,  par 
l'empereur  Alexandre,  lors  de  la  réorganisation  du  nouveau  royaume 
de  Pologne;  il  conserva  celte  place  jus(pi'à  sa  mort,  en  181'J.  tiou 
fils,  M.  Adam  Matusewicz,  lit  de  brillantes  études,  remporta  le 
grand  prix   au  concours  de  l'.Vcadcmie  de  Paris,  entra  ensuite  dans 


218  NOTICES  •:■  •: 

la  diplomatie  russe,  où  il  se  fit  remarquer  par  ses  talents  et  son 
savoir.  Il  fut  l'uu  des.  pléuipoteiuiaires  russes  aui  conférences  de 
Londres  et  l'un  des  signataires  des  célèbres  protocoles  qui  réglèrent 
les  rapports  entre  la  Hollande  et  le  royaume  de  Belgique,  (^ui  s'en 
était  nouvellement  délaclié  (1331-1S3'J);  il  fut  également  ministre 
de  Russie  en  Suède  et  à  Naples,  et  mourut  subitement  à  la  lieur  de 
l'âge,  pendant  un  voyage  qu'il  avait  entrepris  pour  se  rendre  à 
Pétersbourg. 

LES    COMTES    DE    MELSZTY.N    ET    DE    JAROSL.iW, 

Ne  sont  que  des  rameaux  de  la  grande  et  illustre  maison  des 
comtes  Leliwa  de  Tarnow,  avec  laquelle  ils  se  fondirent  de  nouveau 
ver3  la  fin  du  \v=  sièele ,  comme  il  a  été  dit  à  l'article  des  comtes 
Tarnowski. 


LES  MYSZKOWSKI,   MAUQI  IS  DE   ri>C/.0\V,    DE   LA  MAISON   DE 
JASTRZEMDIEC. 

•  Famille  de  haute  noblesse,  qui  a  une  origine  commune  avec  la 
grande  maison  éteinte  des  comtes  Zborowski  de  Kytvvian.  Sigisniond 
Myszkowski,  grand-maréchal  de  la  Couronne,  sous  le  règne  du  roi 
Sigismond  III,  ayant  eu  plusieurs  missions  à  remplir  près  des  cours 
d'Italie,  se  lia  intimement  a\ec  le  duc  Gonzague  de  Mantoue;  en 
signe  d'adoption  et  d'estime  particulière,  celui-ci  l'autorisa  à  prendre 
les  armes  et  le  nom  de  (lonzague,  et  voilà  pourquoi  depuis,  cette 
famille  se  vit  appeler  Myszkowski-Gonzague.  Le  pape  Cleiiieut  VIII 
lui  conféra,  en  1G04,  le  titre  de  marquis,  qui  fut  attache  à  la  sei- 
gneurie de  Pinczow,  duiit  le  grand-maréchal  avait  créé  un  majorât, 
approuvé  par  les  États  de  Pologne  en  IGOl.  Cette  noble  famille 
a'cteiguit  dans  ses  mâles,  en  1727,  et  le  marcjuisat  de  Pinczow  pa^sa 
par  les  feiniucs  dan-i  la  maison  des  comtes  Komorowski  d'abord, 
ensuite  dans  celle  des  comtes  Wiclopolski. 


SUR  LES  FAMILLES  .NOULES  DE  LA  POLOGNE.  219 


LES    COMTES    OUE\0>>0.\/    (ODHOWA/)    DE    S^UO^^  A. 

Famille  ancienne  et  illustre,  qui  acquit  une  grande  cclcbrité  aux 
xve  et  xvie  siècles  et  qui  eut  l'honneur  de  produire  uu  saint  dans  la 
personne  de  Saint-Hyacinthe  Odrowonz,  mort  en  1257  et  canonisé 
en  1523.  La  famille  Odrowonz  a  formé  un  grand  nombre  de  rameaux 
qui  ont  adopté  différents  noms  de  leurs  terres.  La  branche  de 
Sprowa.  a  toujours  conservé  le  nom  originaire  d'Odvowonz.  Les  pre- 
miers ancêtres  de  cette  maison  prenait,  dès  le  m^  siècle,  le  titre  de 
comtes  de  Konskie.  C'est  sur  ce  fondement  que  Stanislas  Odrowonz 
de  Sprowa,  palatin  de  Russie,  ayant  épousé  Aune,  fdle  et  héritière 
de  Conrad,  dernier  duc  de  Mazoviu  de  la  maison  royale  des  Piast , 
reprit  sous  le  règne  de  Sigismond  I'"'',  en  dépit  de  la  loi,  le  titre  com- 
tal,  quoiqu'il  n'en  obtint  pas  l'autorisation  des  États  du  royaume. 
Ce  mariage  lui  attira  les  persécutions  de  la  reine  Bonne  Sfoiza,  qui 
avait  convoité  ce  grand  parti  pour  son  fils  Sigismond  Auguste.  Il 
n'échappa  ù  la  vengeance  de  cette  reine  qu'eu  renon(;ant  à  l'héritage 
de  Mazoviu  eu  faveur  de  la  Couronne.  Avec  sa  mort,  survenue  en 
1546,  s'éteignit  le  rameau  des  Odrowonz  de  Sprowa.  Une  autre 
branche  de  cette  famille  acquit  égaUmeut  une  célébrité  historique, 
c'est  celle  des  Szydlowiecki  de  SzydJowiec.  Un  rejeton  de  cet  illustre 
rameau,  qui  s'éteignit  en  l.")32,  Jacob  de  Szydlowicc,  grand-chan- 
celier et  Castellan  de  Cràcovie,  refusa  en  1515  le  litre  de  prince  que 
lui  ofl'rit  l'empereur  Maximilien  ,  voulant  donner  l'exemple  du  res- 
pect pour  la  loi  qui  prohibait  les  titres  en  Pologne,  dans  un  temps 
où  déjà  tant  d'autres  familles  lu  violaient  sans  cesse  en  sollicitant  à 
l'étranger  des  distinctions  qui  flattaient  leur  vanité,  mais  n'avaient 
aucune  valeur  dans  leur  patrie;  en  sorte  qu'on  peut  croire  que  leur 
ambition  était  surtout  de  montrer  qu'elles  osaieut  braver  les  lois  de 
leur  paya. 


230  NOTICES 


LES  COMTES    D'0LESM(  E-Of.KS.MÇK  I  ,    DE   LA  MAISON 
.  '  DE   DE.MIl.NO. 

Cette  ancienne  famille  a  produit  un  pcrsoannge  très  célèbre  au 
xve  siècle,  le  cardinal  Zbi^^nicw  01csni(;ki,  princc-évèque  de  Craco- 
vie,  d'abord  g'uerrier  valeureux,  ensuite  aussi  habile  homme  d'Etat 
que  prélat  exemplaire.  Il  contribua  grandement  en  1410  à  la  vic- 
toire remportée  sur  l'ordre  teutonique  dans  les  plaines  de  Grunwald, 
où  il  sauva  la  vie  au  roi  Ladislas  Jagellon.  Ayant  embrassé  l'éiat 
ecclésiastique,  il  devint  bientôt  évèque  et  cardinal.  Après  la  mort  de 
Ladisla.s  JagcUon  il  fut  tuteur  de  ses  fils  Ladislas  et  Casimir,  aux- 
quels il  assura  la  Couronne,  à  lat^uelle  prétendait  leur  oncle,  le 
duc  de  Lithuanie.  11  acquit  en  1  ii3  des  ducs  de  Teschen,  en  Silé- 
sie,  pour  l'évêché  de  Cracovie,  le  duché  Je  Sieviers,  dont  les  évcques 
portèrent  depuis  le  titre.  Enfin  il  obtint  pour  sa  famille  de  l'empe- 
reur Sigisraond  d'Allemagne  le  titre  de  comte,  qui  fut  validé  en 
Pologne  par  la  Diète  de  1509.  Cette  noble  maison  s'éteignit  dans  la 
seconde  moitié  du  xYii'^  siècle. 

LES  CO.in  ES    D'OPALEMCE-OIVVLE.NSKI,   DE   LA   MVISO 
I>E   LOD/IA. 

Ils  étaient  un  des  principaux  rameaux  des  anciens  comtes  de 
Bnin  et  ont  pris  leur  nom  de  la  seigneurie  d'Opalcnicc  qu'ils  possé- 
daient en  Grande-Pologne.  Cette  famille,  une  des  plus  marquantes 
du  pays,  a  donné  une  longue  suite  de  grands  dignitaires  et  de  per- 
sonnages distingués.  La  branche  aînée  de  cette  très  illustre  famille 
finit  avec  Catherine,  comtesse  OpaUn^ka,  qui  épousa,  eu  IG'JS,  le 
roi  Stanislas  Les/rzyubki  et  fut  mère  de  la  reine  de  France,  Marie, 
femiue  de  Louis  ,\V.  La  seconde  bram  lie  s'éteignit  en  177  t  J'^r 
la  mort  d'Albert,  palatin  de  Sicrad/. ,  .-(jusiu-germain  de  lu  reine 
Catherine. 


SL'R  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  F'ÛLOGNE.  i5l 


LES  K.MA/.  U  OSTUOCi-OSTIlOtiSKI. 

Ih  sont  originairement  issus  de  Tluryk,  Knia^  de  Russie  et  pro- 
viennent de  la  branche  de  sa  famille  qui  régna  à  Halicz.  Apres  la 
conquête  de  cette  province  par  Casimir  le  Grand  et  sa  réunion  à  la 
Pologne,  le  Kniaz  Fedor  ruçut  de  Ladislas  Jagellon  la  seigneurie 
d'Ostrog  et  fut  admis  à  faire  partie  de  la  noblesse  de  Pologne.  Ses 
descendants  prirent  depuis  le  nom  d'Ostrogski.  L'homme  le  plus 
illustre  de  cette  famille  fut  Constantin  d'Ostrog,  grand-général  de 
^ithuanie,  qui  vainquit  les  Tartares  près  de  \Visnio\viec  (1512)  et 
les  Pusses  à  la  bataille  d'Oksza  (1514:).  Eu  15G'J  la  dicte  de  Lubliu 
autorisa  cette  famille  à  faire  usage  de  son  ancien  titre  de  Kuiaz,  qui 
se  changea  insensiblement  en  celui  de  duc  et  de  prince,  la  langue 
latine  et  polonaise  n'oil'rantpas  d'expression  équivalente.  Les  Kuiaz 
de  Zaslaw  ne  furent  qu'un  rameau  de  la  maison  tl'Oitrog  sépare  au 
commencement  du  xvie  siècle  et  qui  au  commencement  du  xviie  fut 
substitué  au  majorât  d'Ostrog,  dont  la  dernière  héritière,  Euphrosie, 
avait  épousé  Alexandre  de  Zaslaw,  palatin  de  Kijow,  mort  en  1629, 
Cette  dernière  branche  s'éteignit  en  ltJ73. 

LES  COMTES   DK    l'ILCK  ,    DE   L\    ."\I.V1S0.>    DE   LELMV.V. 

Ils  étaient  primitivement  de  la  famille  des  Granowski.  Elisabeth  de 
Pilee,  tille  et  héritière  d'Othou  de  Pilee  de  la  niaiiou  de  Topor  (1), 
épousa,  en  IIUO,  Vincent  Grauowiki,  Castellan  de  Nakel,  dont  elle 
eut  un  tils  nommé  Jean.  Étant  veuve,  elle  devint,  en  1417,  la  troi- 
sième femme  de  Ladislas  Jagellon  et  obtint  de  ce  roi,  en  1420,  pour 
son  fils  Jean,  l'érection  de  la  seigneurie  de  Pilcc  en  comté.  Il  y  avait 
peu  de  temps  alors  (jue  les  ordonnances  qui  avaient  aboli  les  anciens 
titres  et  qui  en  interdisaient  de  nouveaux  avaient  été  établies,  l'esprit 

(i)  D'une  moine  origioe  que  les  comlci  Je  Tcntz)!!  et  J'O^ituliQ 


J.J  la  ,  SI  }j.iH 


t»'!  » 


222  NOTICES 


*'i 


d'égalité  était  dans  toute  sa  verve  et  les  États  n'avaient  point  encore 
acquis  la  tït-xiLle  complaisance  avec  lacjuellc  ils  violùrent  plus  tard 
les  lois  du  pays.  Ils  no  cousoulireut  donc  pas  à  valider  cette  érection, 
et  le  grand-chancelier,  Albert  de  Jastrzembiec  de  Rylwian,  quoiqu'il 
dut  son  élévation  à  la  faveur  du  roi,  refusa  d'apposer  les  sceaux  du 
royaume  à  ce  diplôme.  Cette  famille  n'en  conserva  pas  moins  son 
titre  et  s'étei;,'nit  vers  la  tin  du  xvii<:  siècle.  Les  deux  autres  rameaux 
de  cette  maison,  dont  l'un  continua  à  porter  le  nom  de  Gronowski, 
et  l'autre  devint  illustre  et  puissant  sous  celui  de  Sieniawski  de 
Sieniawa ,  cessèrent  d'exister  dans  leur  descendance  masculine,  la 
première  en  179  t,  la  seconde  déj.\  en  17'~t). 

LES  KM  A/   l»OLLni.>SKI. 

Ils  sont  une  des  innombrables  branches  de  la  famille  des  souve- 
rains de  Lithuanie  et  de  Russie  (1),  et  descendent  de  W  iijunt, 
cinquième  fils  d'Olgord  et  frère  de  Ladislas  Jagellon  ,  qui  rugna  à 
Nowogrod  et  Mcislaw.  Cette  famille,  après  avoir  été  admise  à  faire 
partie  de  la  noblesse  polonaise  et  ù  jouir  de  ses  privilèges,  acquit 
quelque  illustration  et  servit  toujours  fidèlement  le  pays.  Elle  s'est 
éteinte  vers  la  fin  du  xviii'-  siccle.  (.'e  ne  fut  qu'en  1733  que  cette 
maison  fit  revivre  son  ancien  litre  de  Kniaz  et  qu'elle  prit  pour  la 
première  fois  dans  les  actes  publics  la  qualité  princière,  qui  ne  lui 
fut  ni  contestée  ui  reconnue. 


LES  COMTES   DE   U0/.I>H.V/.E\V0-I\«)7.1)K\/.E  WSK  I,   HE   L \ 
M.VISO>  DE   DOI.nv.V. 

Très  ancienne  et  fort    illustre  famille  à  laquelle  Bolcslas  V,  le 
Pudique,  conféra  déjà,  eu   1270,   le  titre  de  comte  de  Ro/,draze\v. 

(i)  Il  n'est  fail,  en  i^'cniVal ,  nii'ution  J3n«  rc  livre  qun  ilvi  facnillos  do  Kniaz ,  ii&ue>  Jss 
aourerains  de  Lithuanie  cl  de  ltu^^ll•,  i|iii  dhI  accjuis  iiuolijue  Cilebrilf  el  dool  lo  litr»'  de 
Kniai  a  ei6  reconou  nu  tolcro  par  \vi  Du-lf».  Ouiro  crui  donl  il  a  de  [larlo,  il  y  a  eiicor» 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOlI.NE.  253 

Elle  est  UQ  des  exemples  les  plus  frappants  de  l' inobservance  des  lois 
eu  Pologne,  car  malgré  la  dcfensc  et  les  peines  sévères  (jui  frappaient 
les  titres,  elle  se  fit  impunément  confirmer  le  sien  par  les  papes 
Pie  V,  Grégoire  XIII  et  Clément  VIII;  par  les  empereurs  Ferdi- 
nand l",  Maximilien  II  et  Rodolphe  II,  et  par  les  rois  de  Pologne 
Sigismond-Auguste,  Henri  de  Valois,  Etienne  Rathory  et  Sigis- 
moud  III  !  Cela  prouve  aussi  à  (juel  point  les  rois  électifs  se  sou- 
ciaient peu  d'observer  les  lois  du  pays;  la  maxime  de  ces  royautés 
de  passage  et  sans  avenir  semble  avoir  été  «  après  moi  le  dé- 
luge (1)  !  •  Cette  grande  famille  s'éteignit  dans  les  dernières  années 
du  ivii*  siècle. 

Il 

LES    PRINCES    SOUIESKI,    UE    LA    MAISON    DE    JAM>A. 

Illustre  famille  dont  l'origine  remonte  au  xi<:  siècle  et  qui  fut 
célèbre  bien  avant  d'avoir  produit  le  héros  dont  la  gloire  u  éclipsé 
celle  de  tous  ses  ancêtres.  Jean  Sobieski,  était  fils  de  Jacob,  palatin 
de  Russie  et  plénipotentiaire  de  Pologne,  au  congrès  de  Munster  où 
fut  conclue  la  paix  de  Westphalie,  qui  de\iiil  une  des  bases  du  droit 
européen.  Nomme  grand-gL-iiéral  de  la  Couronne  eu  16G7,  Jean 
Sobieski,  devint  par  ses  victoires  sur  les  Turcs,  le  libérateur  de 
la  chrétienté;  les  brillants  succès  de  Cliocim,  Lcopol ,  Zarawy, 
Vienne  et  Gran  ,  sauvèrent  l'F.uropo  du  joug  mahométan  !  Élu  roi 
en  1G7  !■,  il  se  montra  aussi  faible  et  inhabile  sur  le  triine  qu'il  était 


les  Koiaz  do  Zbarasi  el  ceux  de  Lukomie,  qui  furent  aiiloriiéi  ea  1561  i  preudre  celte 
qualité  el  les  Ma»ialaki  qui  la  prirent  J'.ui-ni.;tDej  eu  1733.  Du  reste,  il  y  a  plus  de 
cent  famillui  issues  di'j  souveraine  do  I.itliu.iiiie  i-t  de  Ra!>>iudunl  il  e^l  iuulilu  de  parler  a 
cause  de  leurobscurilé  et  parce  que  leur  lilre  n'a  pas  i  le  rioonnu  en  l'ulo.'ne. 

(1)  Peui-ètre  croira-l-i>o  que  l'olijet  de  ces  luis  elait  sans  tirande  importance,  il  parait 
qu'on  ne  coniid^'rait  pas  ainsi  en  Polojjiir  l'aliolitiun  des  tilns,  pui>i|ue  la  lui  prononçait  la 
peine  li'tnluiute  coiilre  ceux  (jui  »e  rrudraicnl  coupibica  d'infraction  !  li'ailliiir)  une  loi 
iio/<^p,  (jui-i  (|ue  soil  son  obji>t,  est  toujours  lin  ^'ra>e  dilil .  qui  en  uule  une  eal  dispose  a 
les  Tioier  toutes!  L'Elat  de  la  Poloj'ne,  depuis  l'ileciiMli'  île  la  (loiironne  el  la  \i'iialil« 
Introiluite  par  les  Jagellons,  arait  alteiiil  un  de',;rf  de  deiiioralisalion  bieo  triste!  .\u>si 
lorsque  le  ^rand  maréchal  André  Opalen>>lki  en^^'a^ea  Eliooni*  Ualliory  d'asSurer  la  surces- 
sioo  de  la  (louronne  ,ï  lon  iieveii,  le  rm  s'écria  :  kjone  Javencm  uiiliinie  s/f'i  ail  liiinr 
caiiKificintiin  vfatram  <lctfUiltTein  ! 


224  NOTICES 

grand  et  redoutable  sur  les  champs  de  bataille.  Sou  règne  fut  une 
suite  d'iutrigues  et  de  revers  comme  ses  combats  fureut  une  suite  de 
triomphes;  il  fut  eufui  lu  plus  grand  général  et  le  plus  mauvais  roi 
do  son  temps;  il  sut  dompter  lus  ennemis  de  son  pays  et  ne  sut 
jamais  maîtriser  ses  sujets  turbulents!  A  la  Diùle  de  son  couronne- 
ment en  177G,  ses  enfants  re(,-urent  le  titre  de  princes  de  Pologne, 
ilais  ses  trois  tils  étant  morts  sans  laisser  de  postérité  masculine,  ce 
titre  s'éteignit  avec  ce  glorieux,  mais  infortuné  rameau  de  la  maison 
de  Sobieski. 

;c        ■'     LES    COMTES    DE    SiAMPACII. 

Ils  tirent  leur  antique  origine  de  Leszek  III,  qui  fut  souverain  de 
la  Pologne  jusqu'à  l'an  S 15,  par  son  fils  Pizebyslas,  c^ui  eut  en  par- 
tage une  partie  de  la  Lusace.  Cette  famille  passa  en  Allemagne  où 
elle  fleurit  jusqu'à  la  fin  du  xvi^  siècle.  Zdenko,  comte  de  Scham- 
pach,  fut  contirmé  par  l'empereur  Ferdinand  II,  dans  l'ancien  titre 
comtal  de  sa  famille  et  fut  surnommé  •  It  Wlîratcur  de  f  Julriche,  • 
pour  avoir,  de  concert  avec  le  célèbre  Tilly,  arrêté  les  progrès  que 
faisait  en  Hongrie  Bethlen-Gabor,  duc  de  Transylvanie.  Il  revint 
ensuite  s'établir  en  Pologne,  premirr  berceau  de  sa  famille  et  y 
obtint  l'iiidigLUat  sous  le  rè^iie  de  Sigismoud  III.  Il  décéda 
en  16151)  et  son  lila  lit  iiri  lîuri.in,  comte  de  ^i'luim[iacli,  fut  le  dernier 
de  sn  maison. 

LES    COMTES    TOl'Oll    DE    TE>CZY.\    TE\rZY>SKI. 

Cette  grande  famille,  illustre  parmi  les  plus  illustres  en  Pologne, 
a  de  tem[)s  immémoriaux  porte  le  titre  de  comtes  de  Tenczyu,  que 
l'empereur  Charles-Quint  lui  conlirma  en  1527  et  que  les  états  de 
Pologne  validèrent  à  la  Diète  do  15(39.  Il  a  déjà  été  suthsamment 
parlé  de  l'origine  de  cette  glorieuse  maison,  à  l'article  du  rameau 
des  comtes  d'Ossolin-Ossolinski,  qui  sortent  de  la  même  souche  et  il 


SUR  LES  KAMII.l.KS  NOIILES  DE  LA  POLOGNE.  2e'5 

serait  iiupossible  d'entrer  ici  dans  le  détail  de  tous  les  services  que 
cette  noble  famille,  toujours  tidcle  à  sa  patrie-,  n'a  cesse  de  lui 
rendre.  On  ne  peut  cependant  passer  sous  silence  le  dévouement 
chevaleresque  de  Jean,  comte  de  Teuczyn,  Castellan  de  AVojnic  et 
puis  de  Cracovie,  le  noble  cbampiou  de  la  reine  Iledwigc,  indigne- 
ment calomniée  par  l'imposteur  (îiiieuosz  de  Dalewiee,  sénéchal  de 
Cracovie  (1).  Il  fut  ensuite,  de  concert  uvec  l'évéque  de  Cracovie, 
Pierre  de  Iladolin,  nommé  exécuteur  testamentaire  de  cette  reine  et 
fut  ainsi  que  ce  dernier,  avant  l'avènement  de  Jagellon,  un  des  plus 
chauds  partisans  de  Guillaume  d'Autriche,  tiancé  île  la  reine,  dont 
ces  deux  hommes  vertueux  considéraient  les  droits  comme  sacrés  et 
obligatoires.  Cette  noble  et  puissante  famille  s'éteignit  dans  sa  des- 
cendance directe,  au  grand  regret  du  pays  en  10- S,  par  la  mort  de 
Jean,  comte  de  Tenczyn,  palatin  de  Cracovie.  Un  rameau  écarté  de 
cette  maison  fleurit  dit-on  encore,  dans  la  Silésie  prussienne. 

LES  K>rA7.  Kôuviii  T-^vIs^u^\vII;^KI. 

Ils  tirent  leur  origine  de  Korybut,  quatrième  tils  d'Olgierd,  sou- 
verain de  Lithuanie  et  frère  de  Jagellon  roi  de  l^ologue.  Korybut, 
qui  avec  le  baptême  reçut  le  nom  de  Dmitri,  eut,  entres  autres  tils, 
Fedor,  qui  fut  l'ancêtre  des  Kniaz  de  Zbarasz,  AVisniouiec,  Pory(;ki 


(i)  (;iiifv.i)3i  do  D.ili'NM.c,  sciiicli.il  ilii  (■.r;ii()>  ir-  a\.iil  il  lijorj  >uiu  le  parli  de  Giiil- 
lauuit)  d'Aiitriclio,  li.unf  do  l.k  rfiiic  Ilc(l\»i;;c.  Larb(|iic!  i-iliiiii  fut  icuilr.iml  d'.ili.i.uiouiuT 
M  liancif  l'I  di)  fuir  U  l'uKi^ru',  il  lui  coiiiia  Ici  lu-jori  i|u'il  avail  a|i|iorlt  >,  Four  i>'a|ipro- 
prier  ces  soninas  cmiaid.^r.iblei  i-l  s'.iijuifr  liur  possi-ssioii,  liÉiicwont  iio  cc>i.i  d'oiciii-r  la 
jalousie  dû  roi  Ladislas  Jagellon  coiilro  l'arcliiduc  ol  alla  nii-nic  juiini'i  acfuii'r  la  vtTluru-.e 
HedwiKi' J'i'iUreluiiir  ilis  rLlalioiii  avrc  sdii  aiiciuo  liinco.  l'our  lutllrc  lin  aui  i-mporli-- 
monts  sauv.i^os  el  jaloux  de  Ja;,'ellOM,  l.i  rr luc  l'xi^'oa  une  omiiiélo  pul/lniiii',  ijui  eut  lieu  à 
Viilice  fin  l^'J7,  où  (iiiiewusz  fut  iit6  de  coiii|i.ir.iilrc  pour  prouver  ses  accusalmii,.  nevaai 
le  Sénat,  l'ovoiiuc  de  (Iracovi.:  prit  avec  elialeiir  la  delonsede  la  reine  1 1  proposa  un  décret 
(|ui  déclara  son  innocence.  Uo  son  Ciile,  Jeau,  comte  «te  Tenczyn,  appela  le  caloiunialeur  a 
uo  coinlial  en  cijainp  clos  pour  prosoijuer  In  Jniji-inml  île  Uicu  ;  ouio  autres  sei^neui» 
tonirenl  cet  exemple  clievaleresiiue.  Saisi  d'ellroi,  Gniowosi  lit  publniuenienl  l'aveu  do 
MS  menson^iûs  et  demanda  pardon  \  la  reine.  Le  tribunal  extraordinaire ,  qui  avait  elo 
réuni  i  celti^  occasion,  1-  eonilainna  i  la  piine  des  caloinnialeuri  ipii  consistait  a  ahtnjrr 
puUu/uiiurnl  Irvii  /oit  lUiiilu  ntHa  un  Oanc  cumtite  nu  r/iun.  tJuic*o»z  prêtera  .« 
soumettre  1  ce  cliitiinenl  liuniiliant  plutôt  que  d'allrouler  l'epee  do  Teiiciynski. 


S26  .NOTICES 

et  Woronleçki  qui  ne  sont  que  des  rameaux  d'un  seule  et  même 
souche.  Mic'lid,  fila  de.  Basil,  Kniaz  de  Zb.irasz  et  arricre-petit-fils  de 
Fedor,  prit  le  premier,  au  eoinineiicxment  du  xvi«  biccle,  le  nom  de 
Wisno\\ic(;ki  de  la  ville  de  \Visuiowiec  qui  lui  appartenait.  Cette 
famille  a  produit  j^rand  nombre  de  guerriers  distingués,  mais  elle  dut 
surtout  sa  célébrité  au  moins  remarquable  de  ses  rejetons,  à  Michel 
Thomas  Wisniowieçkj,  élevé  sur  le  trône  en  1GG9,  et  qui  fut  le  plus 
pauvre  roi  qu'ait  eu  la  T'ologne  !  Il  dut  son  élection  à  sa  nullité  et  à 
sa  faiblesse  qui  firent  espérer  à  tous  les  partis  qui  déchiraient  alors 
la  Pologne,  (qu'ils  domineraient  ce  souverain  sans  énergie  et  sans 
talents,  et  qu'ils  régneraient  sous  son  nom.  Ce  règne  qui  ne  dura 
que  cinq  ans,  eût  été  le  plus  désastreux  qu'ait  eu  le  pays,  s'il  n'avait 
point  possédé  pour  général  le  grand  Sobieski,  pour  faire  triompher 
ses  drapeaux  ilu  moins  contre  ses  ennemis  extérieurs!  I.e  roi  Michel 
qui  mourut  en  1073,  fut  le  dernier  rejeton  de  la  branche  ainée  de  sa 
famille  (1).  La  branche  cadette  s'éteignit  en  17  13,  dans  la  personne 
de  Michel  Servace  Wisniowieçki,  palatin  de  Wilna  et  grand  général 
de  Lithuanio.  Cette  maison  fut  une  de  celles  ([ue  la  Diète  autorisa 
en  15G9,  a  faire  usage  du  tiln-  de  Kniaz,  comme  isfeue  des  anciens 
souverains  de  la  Lithuanie. 

LE    I'UI><:E    ZV.IO.NCZEk    (z.VJVCZEK). 

Famille  île  bonne  noblesse  mais  sans  illustration.  M.  Joseph 
Zajonczek,  ayant  servi  avec  distinction  d'abord  dans  les  légions  et 
puis  dans  l'armée  polonaise  du  temps  du  grand  duché  de  Varsovie, 
se  trouva  être  général  de  division   lorsqu'en    1S15,  la  partie  de  la 


(I)  Ce  malliciireux  roi,  qui  ver»a  Je»  larmes  d«  ilésospoir  lorsqu'il  a|ipril  son  éleclion  et 
qui  fut  le  jouet  Jr  tous  l>>s  partis,  cl.iit  .illlr/e  île  tous  les  i:oiires  (]'iiDpuH!(aitce'<,  el  lorsqu'il 
mourut  OQ  Ira»  Jillail  à  annuler  pour  celte  cause  son  mariage  i>cc  la  reine  Eléooore.  La 
forluoe  de  Wisniuwiocki  avait  ùlc  ruiiifC  el  conll>qui'e  p.ir  les  Moscovite)  ;  il  était  telle- 
mont  dénué  do  tout,  qu'après  son  rlcilion,  arrivant  .i  la  risidi-nco  royale,  qui  aTait  de  son 
coté  été  pillfO  p.ir  les  Sucdon,  il  n'iut  pas  de  quoi  si-  procurer  Ic^  oljji-l»  les  plus  ncces- 
sairc 5  &  la  >ie  et  fut  oblige  les  premiers  jours  d'aller  luémc  se  nourrir  chez  la  oificieri  de 
sa  cour! 


SL'Il  LES  FAMII.1.ES  NdCLtS  DK  I.A  l'OI.OCNK.  ^27 

Pologne  ([ui  fut  appilcc  le  Iwyainue,  fut  unit;  ù  la  llussic.  L'empereur 
Alexandre  I'''  en  sa  ([ualité  de  roi  de  Pologne,  nominu  le  général 
Zajonc/.ek  ,  lieutenant  du  rosaiiine  et  le  créa  prince.  Le  prince 
Zajonczek  n'ayant  pas  laibbc  de  [)Obleritc  ce  titre  s'éteignit  avec  lui 
en  1826  (1). 

LES     COMTES     DE     UYTWIA.NY     ZUUiVOWSKI  ,     DE     lA     MAISON 
DE    jASTnZEMHIEr. 

Très  ancienne  famille  qui  dut  sa  grande  fortune  à  Albert  Jaslr- 
zembicc;,  prinee-évè([ue  de  Cracovic,  puis  archevèciue  de  Gneseu  et 
chancelier,  favori  de  Ladislas  Jageilon  (2)  (^ui  laissa  aux  enfants  de 
sou  frère  Martin,  palatin  de  Lenczyc;,  d'immences  richesses  et  la 
seigneurie  de  Rytwiany.  Ce  dernier  eut  vingt  JiU,  dont  huit  périrent 
dans  la  guerre  contre  les  chevaliers  Teutoniques  et  les  douze  autres 
furent  Castellans  du  royaume.  Depuis  ce  temps  cette  famille  exerça 
une  grande  intluenee  dans  le  pays,  et  vers  la  seconde  moitié  du 
ïvi'siècle,  sa  puissance  devint  si  furmidableet  son  crédit  parmi  la  haute 
noblesse  si  grand,  que  l'ambitieux  Zamovaki,  grand-général  et  grand 
chancelier  de  la  Couronne  ne  parvint  à  balancer  son  pouvoir  qu'eu 
étendant  outre  mesure  les  privilèges  de  la  petite  noblesse,  aveclaquelle 
il  se  créa  un  puissant  parti  et  mit  par  là  dans  la  constitution  du  pays 
le  germe  des  déplorables  désordres  dont  la  i'ulogne  devint  bientôt 
après  le  théâtre.    Cette  lutte   de   Zanioyski,  contre   les  Zborowski  de 


(I)  La  princo3:>e  Zajoncii'k,  sa  foinme,  so  (it  coniiaitre  dans  la  ^ociclij  ac  Var^oviâ  par 
son  aiiiatiililé,  son  espril  el  bOi  orii.'i(),ililib  [)i'|,i  Iris  i^'éi',  l'Ilo  p.i>5a  iki  aniif's  >aiis  voir 
le  jour  el  vnanl  Jana  des  ch.ui.broj  ubsiiiros  pour  (•iinicr\i'r  ion  li'ml,  pour  le  salut  Ju>|u-;l 
ell«!  employait  tous  les  cosuuliiiuos  irnaè-inables  ! 

(?)  C'est  cet  aniliitieui  pri-lat  (pu  donna  dans  le  liant  cler^'e  di!  la  Foiii^'ni!  le  premier 
exemple  d'une  coupable  convoitise.  Voulant  s'assiiier  du  riche  cvéelie  de  Oacuvie,  il  prniiia 
de  ralT.iildiJseniciit  d.ins  lecjuel  lu  vcii>  rable  ivciinc  l'ierrc  de  Kadolin  rtvint  d'un  pèleri- 
nage en  Terre  Sainle  et  de  la  rancune  (;ue  lui  portail  le  roi  Ladislas  J,i>.'ellou  pour  exciter  ce 
deruier  i  se  veiii^er  enelon;iiant  aibitrairi'nieiil  l'ierre  de  ILididiii  do  son  évérho  de  Cra- 
coTie, qu'il  obtint  i  sa  place.  Cet  acte  d'injusle  violiocc  miconlenla  tout  le  pays;  il  s'en- 
suivit une  longue  el  san^Manle  lutte  entre  les  partisans  des  deu\  fainilleiel  .Vllicrt  Jastriem- 
biecei'Uéledé(OSc  eu  liU  par  le  concile  de  Constancp  si  le  roi  et  le  ^rrand  Zarisia,  neveu  de 
Pierre  de  ((.idolin  el  amba^sadeu^  à  ce  concile  ne  tussent  laterveuui  en  sa  faveur. 


2-i8 


Noiicrs 


Jtvtwiaiiy,  priva  le  pays  des  hcrvices  cl  des  (alciiU  dr  six  fivros  de 
telle  illublic  lu.diou  (1),  lùiib  douOî  dr  qualiU-s  ciuiiiciitcà;  elle  se 
Icniiiiia  ciiliii  jiav  le  suppliée  île  riiilrépitle  mais  trop  aml.ieiciiv 
Samuel  Zboiow.-ki  el  par  la  eoudauuiatiou  à  nnu'l,  [xjur  eau-e  di' 
liaulc  lralli^lMl  di:  sou  frùe  f 'lirytUipJK-,  graud-écliau^ou  de  la  C'uu- 
rouuc  (pli  ii'éiliappa  à  son  .'•orL  (juc  par  l'exil.  Ci;  dernier  h'élanl 
réfu^jû  à  la  eour  d(;  .Maxiiuiliea  il,  (•iiipir(:iir  d'Allrina^Mit:,  il  iceul 
(Il  hii  la  e(jidirinaliou  du  litrtt  de  eouile,  ipu;  dcja  l'arelievfjtpie  Allurl 
a\ail,  dit-on,  ubleuu  pour  ^a  fanuUe.  CetU-  pui^sanic  niaibon  dei 
Zliorou.'ki  iK  lîxlwiany  b'eleij^nil  à  la  Un  du  .wii"  bièele,  dan»  la 
personne  d'Ali  xandre  Zliorou-il.i  du  J!yi,\\iaii\ ,  d(jut  la  lillc  uniijue 
dernier  rrjclon  de  eitlc  (xlèhre  famille  ees-a   de   \  ivn;  (U   \'ï2b   (2). 


(1)  Lu  6i'iil  ilis  b<  pi  Iriii'^  /lii.io«:ki,  Ji-.Tii,  C.iil'll.iii  lie  Oiifîiii,  io  liiclaia  conlre  loi 
siriis  l'I  !.iii\il  le  |i.iiii  ilo  /:iiiioy.-ki. 

(i)  Il  i'\i>l(<  111  (•iilit'lo  iiiii;  f:iiiiilli-il('/liui>iv.-ki,  •|Jii  nMinl  l'ii  Aunulu'  Il>  lilni  Jjcofiifr. 
S'ils  ili)i\riil  ;i\i)ii  aVfC  ceuv  iluul  il  s'.i^'il  u-i  iinr  (•ii-'iin-  i>)iiiIjiuik-,  ils  iiv  (iiuM'IiI,  daii» 
luiis  U-i  Cl),  i-(rr  lie  l'illu^lri!  hr.iiicliL-  rliiuli'  ili'  riYl«i:tiiy. 


LISTE  DES  FAMll,Li;s  l'iritÉES 

O'ORICIME  ÉTBANGÉRE 

MAISC'IJI  isE  SO.M   EMIÈUKMK.M  XATL  KAl.lSKKS  Kl  StUVlKE.M' 
LOINGTEMI>S  EN  IMH.OG.NE 


ROaLCi^l    ruL'iNJUat.  J5 


et 


LISTE  DES  FAMILLES  TITRÉES 


O'ORIGI.NK    fcTRANbKftC 

MAIS  Ql  I  SK  SONT  FNTltRRMENT  NATLRALISI-.KS  ET  SKRVIHF.NT 
LONiiTF.MCS  I.V  POLOCNE 


LES    COMTES    DE    nnHII.. 

Famille  originaire  deThurinçïe,  qui  vint  en  Pologne,  avec  Henri, 
comte  de  Bruhl,  premier  ministre  du  roi  Auguste  III  de  Pologne  et 
électeur  de  saxe.  Il  obtint  l'indigunat  en  Pologne  qui  fut  ensuite 
confimié  à  ses  t^nfants  en  1763.  Ce  célèbre  ministre  ainsi  que  ses 
trois  frères,  furent  élevés  ii  la  dignité  de  comtes,  par  l'empereur 
Charles  VI  en  1737.  Aujourd'hui  cette  famille  Heurit  en  Prusse  et 
en  Saxe.        ..  '      *  '  "    • 

LES    C03ITES    la  TLtR. 

Famille  d'origine  Irlandaise,  dont  sont  également  issus  les  marquis 
d'Ormonde,  les  comtes  de  Carrick  ,  de  Lnucsborough  ,  Kilkenuy  et 
Glengall  en  Irlamle.  Une  branche  de  cette  maison  s'établit  en 
Livonie  lors  des  troubles  d'Angleterre  sous  le  règne  de  Charles  I". 


iMi/i«  rsîi  .':-y.  rcoy  ?.7t 


j 


95Î  NOTICKS 

En  1G27,  Jacques  Rutler,  oluiiit  aussi  l'iniligénat  en  Pologne,  ou 
sa  dcsccnilancc  s'est  couscrvce  jusqu'à  nos  jours  et  dont  Joseph  et 
Antoine  Butler  reçurent  de  l'empereur  Alexandre  I''''  en  182i,  la 
confirmation  du  titre  de  comte,  dont  cette  famille  jouissait  dans  sa 
première  patrie. 

LES    COÎITFS     DE     DOEMIOIK. 

Famille  originaire  de  la  Prusse  ducale,  d'où  elle  passa  avec  l'ordre 
Teutonique  en  Livoiiie  et  en  Courlande,  et  devint  sujette  de  la 
l'ologne  où  elle  acquit  de  la  célébrité,  (laspard  DocnliofT,  jjalatin  de 
Sieradz,  fui  élevé  avec  ses  deux  frères  Mngnus-Ernest  et  Gérard, 
en  1621,  à  la  dignité  de  comte,  par  l'empereur  Ferdinand  II  (l). 
Jean  Casimir  Doenholl',  abbé  et  clianoiiie  métropolitain  du  chapitre 
de  Varsovie,  d'une  seconde  branche  de  cette  famille,  fut  envoyé  à 
Rome,  par  le  roi  Jean  Sobieski,  pour  remettre  au  pape  l'étendaril 
du  sultan,  conquis  ii  la  bataille  de  Vienne.  Le  pape  Innocent  XI 
(Honoit  Odescalchi),  le  nomma  à  celle  occasion  cardinal  eu  1636. 
Cette  nomination  qui  n'eut  pas  l'approbation  du  gouvernement  de 
Pologne,  donna  lieu  à  la  loi  qui  défendit  à  l'avenir  d'envoyer  des 
ecclésiastiques  en  mission  à  la  cour  de  Pome.  Jean  Albert,  petit-fils 
de  Gaspard,  fut  crée  prince  par  l'empereur  Léopold  1",  mais  ce 
titre  ne  fut  jamais  valide  en  Pologne;  il  était  grand-chancelier  de  la 
Cuuroiine  et  priuee-évèque  de  Ciiieovie  et  iléeéda  en  17^2.  La  des- 
eiiuiauee  du  eouite  Magiius  Lrm.st  e>t  la  seule  ([ui  survive  encore, 
mais  avec  son  (ils  Frédéric  elle  a  abandonne  la  Pologne  pour  s'établir 
en  Prusse. 


(1)  Ou<!l<|uuj  génealoxi3l<^s  pri-ltMiilciil  (inV-t.iiil  riivoyé  d  la  ri'iiconlrc  di"  l'arrliiJuchosf 
Ci-fllc  Itciu-i-,  fcinnii.'  du  roi  (..idiilas  \  1  (IV),  (Jo  (i.isiiard  rorul  1  i-i'llu  ori-.ijion,  l'ii  1637,  \c 
lilru  lie  priiire  pour  lui  i-l  »j  po^UTilc  dirccu-.  Il  n'a  pjs  uié  puinhlf  tie  «cnlicr  uuilicnli- 
(jurmtnC  c?  fait,  qui  ne  |<.irait  p.i4  |iru|jalilf  pul^l|lle  ni  lui  ni  sfi  iMir.iiil.'i  n'ont  porli*  re  (itrj 
el  qui!  son  pt-lil-riU  le  rluncelior  lieorg»;  Mlicil,  éw'ipif  de  l'rzeii.jil  cl  de  Cracou»-,  fui 
rrré  prune  par  rcnipcr-.'ur  Leopold  l",  re  ijui  n'.^urail  pai  pu  iire  ji  la  ma  du  h  ilf  sun 
ifniiiil-prri'  fiii  rxisl  •  fiiiiiMie  il  a  rie  dit.  Au  r^'^le,  l.i  deircndancti  diri-cle  ilo  (lupard 
»  l'.il  l'ii'inle  a\rr  bi'>  arri,ri'  pi'Ul.>-lil>  M.'i.iiidri' cl  .Vieillis  nocnlinir. 


!;>a    ;^Jl:vJ 


■L'^Vil   ■i/r.r."' 


su»  LKS  FAMILLES  NOIILES  DK  LA  l'OLdi^NE.  «3ô 


,  LES    COMITES     ET    IM  IlG<;U\VES     DE     DOU.W. 

Une  des  plus  illa-)lrt.'3  et  (li;s  plus  anciennes  maisons  d'Allema;^iic, 
qui  remonte  jusciu'au  ix"  siècle  où  déjà  elle  se  qualiliait  du  titre  de 
burgjj^rave  de  Dohna.  Vaincue  par  les  naargraves  de  Misnie  en  1102, 
cette  famille  quitta  la  Jfaxe  et  se  dispersa  dans  différents  pays. 
Ua  rameau  vint  aussi  s'établir  dans  la  Prusse  royale  et  ducale  et 
devint  aussi  vassal  d<;  la  Pul();^ne  où  plusieurs  de  ses  rcjetoua  ac(iui- 
rent  de  la  célél)rité.  Il  rei;ut  le  titre  de  comtede  l'empereur  Sijjismond 
en  1 1'23  et  de  l'empereur  Ferdinand  en  16iS.  Cette  noble  famille, 
appartient  aujourd'hui  au  royaume  de  Prusse. 

LES    COUTES    DE    ILE.MMlMi. 

Ancienne  maison  Poméranienne,  dont  une  branche  s'établit 
en  Saxe,  d'où  elle  vint  en  Pologne  au  service  de  la  maison  électorale, 
et  acquit  en  Lithuanie,  après  avoir  obtenu  l'indi-génat  des  biens 
considérables.  George  Gaspard  Flcmmin;^  et  son  frère  ILn'no  Henri, 
furent  élevés  en  1700,  par  l'empereur  Léopold  i'\  à  la  qualité  de 
comtes.  Leurs  fils  furent  les  premiers  qui  vinrent  s'établir  en  l'oloij;ne 
et  qui  formèrent  dans  ce  pa\  s  les  dill'erentes  lignes  de  cette  famille. 
l,e  plus  célèbre  de  leurs  njetons  fut  (ieorge  grand-trésorier  de 
làtluiauie,  mort  en   1?7'-',  qui  acquit  uni;  fortune  colossale. 

LES    COMTES    DE    GOLTï. 

Très  ancienne  famille  rhénane  qui  tire  son  origine  des  comtes  de 
Dienheim,  lesquels  llcurissaierit  au  xir'  siècle.  André,  comte  de  Dicu- 
heim,  vint  eu  Pologne  vers  ll'J.'i  ci  épousa  une  héritière  de  la  maison 


(I)  Li  l'russe  ucnilrnlalc  iiui  .ipparloiiail  m  |irn|iri>  .i  la  r()l();-'(io  ic  niiiuiiuil  /'Miijc 
royale;  la  f'rusic  ortnilalf,  i|ui  ei.ul  .iii\  ilic\j|u'ri  Ti'iiUinii|iic»  l'I  furiiMil  un  iluclié 
futït  >ic  lj  (Juurunnc,  i'a|>pL'lail  l'iutsc  Umiile. 


i54  NOTICKS 

de  Prawdzic,  dont  il  joi^mit  les  arinca  aux  sieuiics  el  avec  laquelle  il 
reçut  la  seijjneuriede  Golczcwo,  dout  vieuL  le  nom  de  Golei  ou  Goltz. 
Cette  famille  se  répandit  ensuite  dans  toute  l'Allema^nie,  mai^  son 
siège  principal  fut  la  Prusse  ducale.  Pendant  longtemps  elle  redevint 
étrangère  à  la  Pologne  et  ce  uu  fut  que  vers  la  tin  du  xvil*  siècle  que 
la  branche  de  Goltz  Clausdorf  y  reparut  avec  cclat.  Eu  17S6,  elle 
reçut  de  Frédéric  (îuillaunie  II,  roi  de  Prusse,  lu  ienouvellcment  du 
titre  de  comte  et  ses  rejetons  occupèrent,  surtout  dans  l'arnice,  de 
hauts  emplois  jusqu'aux  di-rniers  temps  de  l'existence  de  la  Pologne. 
Aujourd'hui  cette  famille  est  redevenue  prussienne. 

LES    COMTKS    1)K    l'UZEUK.MXnV  -  l'IV/ t  »KM)«)\VSK  I. 

Très  ancienne  famille  de  la  Pomcrauic  et  de  la  Prusse  occidentale. 
Vers  la  Hn  du  xvii'  siècle,  Pierre  de  Prebentow,  juge-terrestre  de 
Lauenburg,  s'établit  dans  la  Pomérélie  et  ses  descendants  restèrent 
depuis  au  service  de  la  Pologne  juscju'à  son  dcmeinbrcuiont.  Le  plus 
célèbre  ,  mais  aussi  le  plus  tristeniont  cuii-brc  de  ses  rejetons  fut 
Jean  de  Prebentow,  Caslcllan  de  Culni;  pendant  l'interrègne  qui 
suivit  la  mort  de  Jean  ijobicski ,  il  se  vendit  à  tous  les  partis,  les 
trahit  tous,  fut  l'instrument  secret  deson  beau-père,  le  comte  Jacques 
Henri  PIciiiining,  l'cld-iiKiici  bal  el  niinislre  de  l'Electeur  «le  baxe, 
Augusle-le-Port,  dont,  au  milieu  de  l'anarchie  (ju'a\ait  amenée  ces 
intrigues,  il  décida  l'élection  au  trône  de  Pologne.  Au  milieu  de  la 
corruption  de  ce  triste  temps,  il  se  signala  comme  le  plus  corrompu 
et  le  plus  abject  des  hommes  de  cette  deidorable  époque  (1).  Il  reçut 
en  récompense  de  ses  services,  rendus  d'une  manière  si  peu  hono- 
rable, la  charge  de  grand-trésorier  de  la  Couronne  en  I703,  el  celle 

(1)  Il  eUll  pajé  |iar  l'uligiiac,  aiob.iss.îJ<'ur  Je  t'rauco,  pour  >«;r*ir  If  parli  du  pnoo;  da 
Conli,  ijui  [inlciuliil  au  Irôiu' .  m  lui-nw  \cm\i-,  il  |iri'ii  jiUjr.'i'iil  Ju  priiin-  Jacquc  j  >obic  Ai, 
doQl  il  élut  lo  loiilJJiMil  01  i|u'il  Iralii.'iail  aupro  ilf  l'.tli.'iuc  el  de  iVIccieur  de  6àie  !  Il 
proljla  d'un  uioiiieiil  do  coiitujioii  ijun  loulo  ccj  mlri^in-i  avaiviil  amiiin-,  pour  ir.iliir 
Poln;nac  el  faire  prevliinor  Au^usic  11 1  Si  c"t'>l  lA  de  l'hiliilflc ,  ce  n'e>l  du  Muiiii  m  lioii- 
oele  ui  hoiiorjbJc!  ^Voir  la  publnMliuii  dui  di|>ct:lii-j  do  il    de  I'uIib'iuCj 


H'.t.i 


SUR  LES  KAMII.I.KS  NUIU.KS  HK  LA   l'Ol.uCNK.  SiSi 

de  général  de  Grniule-PoIogiK;  en  1723.  Le  titre  de  comte,  qui  lui 
fut  également  conféré  par  le  roi  Auguste  II,  en  sa  q\ialité  d'Électeur 
de  Saxe,  en  1711,  fut  aussi  un  (les  trophées  de  ses  inlrigues. 

'  LES    COMTtS    lu:     I  IKSK.MI.VI  SK.\. 

Famille  d'nncii-nne  noblesse  d'origine  allemande,  (jui  vint  dans  la 
Prusse  ducale  avec  le  premier  établissement  de  l'ordre  teutonique 
dans  cette  contrée,  et  delà  se  répandit  en  Livonic  et  en  l'^stiionie. 
A  la  tin  du  xvi''  siècle,  elle  obtint  l'indigéiiat  en  l'ologne  avec  tous 
les  privilèges  do  la  noblesse  et  une  de  ses  brandies  jei;ul,  eu  175'J, 
de  l'erapereiif  François  ler,  le  titre  de  comte  dans  la  personne  de 
Berhingara  Gustave  de  Ticsenhausen.  Cette  famille  couitalc  ,  qui 
occupait  autrefois  de  hautis  placer  en  Lithuanie  et  le  palaiiuat  de 
Livonic,  et  qui  produisit  un  ministre  habile  et  intègre  ilans  la  per- 
sonne d'Antoine  de  Ticsenhausen,  grand- trésorier  de  Lithuanie 
de  1778  jusqu'à  178'2,  appartient  entièrement  aujourd'hui  ;i  l'em- 
pire russe. 

LES  tOMTE.S   L'.MllU  (Ku    l'ologue   UnHLG). 

Famille  allemande  qui  vint  en  ISyi  en  Pologne  oii  Chrystophe 
(l'Uiiruh  ui'htia  des  terres  considérables  siluéi  a  dans  les  palatinals  de 
Posen  it  do  (iuibcu.  Deux  lignes  de  t.ctte  maison  furent  élevées  à  la 
dignité  eomtale,  la  première  en  17  15  par  l'empereur  François  P'f;  la 
seconde  eu  1802  par  le  roi  de  Pruasc,  Frédérie-Ciuillaume  III.  Les 
familles  do  Baysen ,  (^ui  prirent  en  polonais  les  noms  de  l^aznski  ;  de 
Farrensbach  etdeWejher,  cjui  eut  le  titre  de  •  comtes  de  \\  aldschutz  • 
donné  par  l'empereur  Ferdinand  111  à  Jacques  île  \Veyher,  palatin  de 
Malborg,  sont  trois  des  plus  illustres  maisons  de  la  Prusse  ducale  et 
royale  et  qui  toutes  trois  prenaient  le  titre  de  •  libres  barons  •  (liber 
baro).  Elles  ont  toutes  trois  acquis  une  grande  célébrité  et  une  grande 
importance  en    Pologne,  où  elles    furent   naturalisées  et  admises  à 


236  NUTICKS  •  '. 

tou3  les  privilcf,'L'â  de  la  noblesse  dès  le  xv  sièele.  Ces  trois  grandca 
maisons  sont  eteinlis.  Il  n'a  été  (question  ici  bien  entendu  que  des 
familles  étrangères  ijui  ,  pendant  un  ecrtain  temps  du  moins,  se 
firent  réellement  et  complètement  polonaise  et  se  distinguèrent  au 
service  de  la  Pologne.  Il  y  eut  en  outre  nue  quantité  innombrable  de 
familles  [)rincières  et  comtnles  étrangères  i[ui  briguèrent  et  obtinrent 
rindigénat  eu  Pologne,  sans  pour  cela  devenir  polonaises.  Grand 
nombre  de  ces  familles  recherchèrent  ce  privilège,  parce  que  par 
leurs  alliances  elles  avaient  hérité  de  bit  nu  tt^rriloriaux  qu'elles  ne 
pouvaient  posséder  qu'en  faisant  partie  du  corps  de  la  noblesse  polo- 
naise; beaucoup  d'autres  briguèrent  comme  un  grand  honueur  le 
droit  d'appartenir  à  une  noblesse  qui  jouissait  de  si  grands  privi- 
lèges, qui  créait  des  rois  et  dont  chaque  membre  pouvait  prétendre 
à  la  couronne  :  prérogative  désastreuse  pour  le  pays,  mais  bien  faite 
pour  satisfaire  et  Hatter  les  plus  vastes  ambitions! 


JJeaucoup  d'écrivains,  aveuglés  par  l'esprit  d'égalité  qui  s'était 
empare  de  la  Pologne  dans  les  derniers  siècles ,  ont  soutenu  que  les 
titres  héréditaires  n'avaient  jamais  existé  en  Pologne  et  que  les  per- 
sonnes ([ui  s'en  étaient  attribues  anciennement,  avaient  dérivé  ce  droit 
de  la  possession  d'emplois  c[ui  leur  étaient  conférés  à  vie.  La  fausseté 
decettcassertion,  (|ui  ne  mérite  pas  une  réfutation  sérieuse,  est  assez 
prouvée  par  les  vieilles  chartes  et  les  passages  des  anciens  historiens 
dans  lescpiels  on  retrouve  sans  cesse  les  titres  adhérents  à  la  possession 
territoriale  et  héréditaire  ou  au  nom  patronymique  des  familles  (I). 

(t)  On  a  voulu  prolen.trt'  ijue  »ous  loi  Piasl  on  ilminiU  par  abiij  le  Ulro  de  comté  1  Je» 
aiaroslif  ;  ili'iu  prciurs  ili'  l.t  f.iussrli;  di!  crllf  jsm-i  Uoii,  l'cjl  prciiiirrt'Pmiil  que  ce  litro 
était  aU.ulit-  X  Jcs  ti  rrr^  liiTi  ilit.uri'3  cpii  (ii>  puilt.iKiil  l'In'  ijc:>  Slarostics;  »PioiiiI('iiU'IiI, 
c'e^l  quq  \iii  Jrux  ilciiuiiiiiialiuiii  ilc  llraliAt«u ,  cniiiiluliiii  u'OiiiU-i  cl  Ji'  S>ar>)>t«o ,  ('ii;>i- 
lanrutus  iSlaru->tic)  oxislaicnl  l'n&ciiiljln  vl  i'(aifiit  L'iiiplo\i-s  ilaiii  Wi  cas  qui  leur  étaieiil 
propres  Enliii,  pour  diTiiK-n-  preuve,  il  eM>li!,cuiiiiiie  il  a  c(u  dit,  de»  diplùoies  de  cuiutet 
criOi  par  II'»  rois  tie  la  race  il. 's  l'ia>l,  "'l  l'on  ii'eiU  pniiil  f.iil  dos  luis  pour  intcrdiro  lei 
litres  s'ils  n'avaienl  poiiil  e^i^le! 


SUR  LES  KAMILI.KS   NOIM.Ks   1)1-:   LA  l'ULIlLi.Nf-:.  iô7 

L'usage  destitrea  s'est  maintenu  jusqu'à  la  fin  du  xiv^  siècle,  époque 
à  laquelle  la  puissaucedes  familles  titrées  et  les  abus  de  pouvoir  (jui 
en  furcut  la  conséquence,  souleva  le  reste  de  la  noblesse,  qui  se  trou- 
vait opprimée,  (.outre  ces  races  privilé;.^ices  ;  l'extinction  de  la  ilyuas- 
tie  des  Piast  et  l'inauguratiou  du  trône  électif  avec  les  Jagellons  , 
favorisa  cette  révolte  contre  les  anciens  usages  ;  pour  calmer  cette 
irritation,  que  l'envie  rendait  intraitable,  les  familles  titrées  firent  le 
sacrifice  de  leurs  titres  et  ees-èrent  peu  à  peu  d'eu  faire  usage 
(Vo)ez  Barthélémy  Paprocki  :  Herby,  pag.  60).  T.e  changement  de 
dynastie  qui  s'opéra  dans  ce  temps,  en  renipla(;ant  le  trône  hérédi- 
taire de  la  famille  éteinte  des  Piast,  le  trône  électif  qui  date  de 
l'avéuement  des  Jagellous  ,  donna  une  force  plus  intense  à  cet  esprit 
d'égalité,  que  les  rois  eux-mêmes  llattèrent  souvent  ensuite  pour  s'en 
faire  uu  appui.  Sous  Ladislas,  le  premier  des  Ja;,^ellons,  parurent  les 
premières  lois  qui  interdisaient  l'usage  des  titres.  Elles  furent  renou- 
velées à  plusieurs  reprises  en  augmentant  toujours  de  rigueur,  car 
elles  allèrent  juscpi'à  déclarer  infàiau-s  et  passibles  île  la  peine  de  mort 
ceux  qui  solliciteraient  des  titres  à  l'étranger!  Ce  qui  u'em pécha  pas 
que  ces  lois  ne  furent  constamment  et  impunément  violées,  tant 
elles  étaient  contraires  aux  anciens  usages  et  à  l'esprit  de  la  nation! 
Les  vieux  titres  imligènes  qui  avaient  une  siguitlcalion  historiciuc , 
qui,  par  les  privilèges  et  le  pou\oir  qui  y  étaient  attachés,  avaient 
possède  une  vdlciir  rebelle,  qui  avaient  elé  a'ji[uis  [)ar  d'anticpies  ser- 
vices et  avaient  grandi  avec  les  conquêtes  et  l.i  pLiiiaaucc  de  l'Etat, 
cessèrent  ilonc  d'être  en  usage  dès  la  tin  du  \iV  ïicele;  dés  le  cora-- 
menccment  du  x\i''  par  contre,  couinan(;a  l'invasion  des  titres 
étrangers  sans  valeur  ni  privilèges  en  i'ologue,  qui  n'etaiept  ([ue  de 
vains  huchets  teuiuignaut  (pie  la  loi  n'existait  (pie  pour  être  violée? 
Nous  faisons  suivre  ici  lu  liste  de  ces  titres  primitifs  de  la  Pologne; 
les  familles  (jui  les  portaient  formèrent  dans  l'ancien  Etat,  jus([u'ii 
l'extinction  de  la  dynastie  des  Piast,  la  classe  de  .\Utijuals  ou  tjrauJi- 
baruiii  du  royaume.  Les  titres  de  prince  ei  de  duc  n'étaient  point 
usités  alors  en   l'ologne,  et  ne  furent  attaches  qu'aux  territoires  (jui 


S38  NOTICFS 

furent  lea  npaiiaije?  des  rejetons  des  deux  dynasties  souveraines  des 
Lech  et  des  Piast.  Il  n'y  eut  que  quelques  titres  princiers  ecclésias- 
tiques {jui  firent  exception  ù  cette  règle.  Du  reste  le  seul  titre  usité 
était  celui  de  roiiite,  qui  était  le  plus  estimé  et  qui  dut  cette  préfé- 
rence ace  qu'il  était  la  plus  ancienne  de  toutes  les  (lualitications  de 
la  haute  noblesse.  La  liste  qui  suit,  n'a  pas  la  prétention  d'être 
considérée  comme  complète;  l'éloii^nement  des  temps  fait  que  sans 
doute  les  titres  de  bien  des  familles  sont  restés  inconnus.  Voici  du 
moins  ceux  dont  on  trouve  des  notions  dans  les  chartes,  les  anciens 
historiens  et  les  généalogistes  (1). 

(I)  L'empire  polun.iisiubit  Ji-ux  parlaK'-^  iirincipaïu.  Lcszrk  lli,  rrrs 815,  divisa  ses  Èlati 
enlro  sej  tlU;  Po|iii'l  t'ainé  cul  la  suii\c'raiiirli-  t'iiaralo  »ur  l.i  l"ùli);.'iio  avec  suieraincU-  sur 
les  apanaj-'os  ili;  si'i  frcri-s,  D.irnim  il  Iii)>.'il.il  eureiil  li-  diiflu!  di'  ri)mcTani'!  ;  t'abiiiiir  uoo 
partie  du  duché  de  PuiniTi-liL' ;  de  lui  descendait  ,CLiiniiicil  a  clé  dil  aiiléricurcniciit,  la  mai- 
son des  Ciiniti'S  de  (Izlop.i  l'I  de  (^z  iriikow  ;  l..idi>lasiiil  Ci  u  Ire  (arlie  du  duclirde  l'omerrlie 
cl  de  lui  vient  \\  luaiion  de^  l.'>zr/)c  ;  \Vfuli-.law  eul  W  iluclie  de  Hutriii  et  fui  l'auteur  des 
premiers  d)nail"S  de  ce  |'i\j;  l'rzvl.Nalaw  el  itllion  curenl  le  duolic  de  Lii?ace  ;  J.ixa  doul 
vini  la  mauon  des  lîr}!  eut  la  .Mniiie:  cl  a.  d.  s.  Sous  la  dynailn)  des  i'iast,  le  principal 
parta^'e  Tul  celui  >|iie  Uoli  sLs  III.  liuiulii'-Tortc,  lit  entre  ms  quatre  lil>  en  113'J.  Ladislas 
recul  les  duclirs  do  llracmie,  de  Sn'radz.de  Lencivc,  de  .Sile>ie  el  la  Hoineranie;  ISnleslas 
(le  Lri'pu;  eul  ceux  de  .M.iznne  el  ilr  Cu^.iMo;  Miecz>>las  li-  ductie  de  i;raiide-l'ulo;.'nn; 
Henry  le  duché  île  Sendomir.  Tous  ce>  diiclies,  hnri  la  Silejie,  lirenl  peu  i  peu  retour  à  la 
Couronne.  La  branrlu-  de  Mazuuo  lleunl  jusiju'i'n  l'.-JOi  la  deriiieie  luritiere  de  iPtIe 
branche  des  Pus),  .\iine,  lille  du  duc  tjuiirad  111,  epou>a  Staiiulas  Odrii»oiiz  de  Sprovta, 
mais  le  duclu-  de  Mazovie  l'ut  reuiii  a  la  (lauroiinc. 


PlUNCIPAUTÉS  ECCLÉSIASTIQUES 


COMTKS  DK  I.'AACIE.N.M':  l'OI.OGNK 


T.  I  S  ^J^  K 


pul^CIl^\lIT^:s  i:ccli':siastiqiji:s 


ET  btS  CO.MTKS  DL  I.  ANClK.N.NF.  l'OLOGNK 


jusqu'à   l'extinction  DL  la   li\NAbTlt  UKS  I'IAST,  tî  ANItUlLUHS  AUX  LOIS  t}{H 
INTERIlIRtNT  L'USAf.E  DF.S  TITUF.S  DKPl  Ln  l'aVKNKMK.NT  HK  JAtiKI.LON. 


'..     ^!#•V 


L't>K(Jl.K     m.    CUAtONIi:. 

Boleslns  le  Vudinuc,  en  soiuenir  île  la  fiJclilc  (jue  lui  a\nit  ganlii 
et  (les  services  i|iic  lui  avait  riudii  l'cM-quc  Piaudola  ilc  l^ialoc;iic\v, 
pendant  l'invasion  du  territoire  île  Cracovic  tt  de  Seiidotnir  par 
Conrad  ,  duc  tle  Mazovie,  conféra  à.  cet  i:\eelie  le  titre  princier  vers 
l'an  12  1-3.  Depuis  Zl)ignio\v  Olesnicki,  cardinal  et  priiife-cvènue  de 
Cracovic,  acheta,  en  1413,  pour  cet  cvèclié,  du  duc  de  Tcschen,  le 
duché  de  Seviers  ou  île  ï£e\erie,  dont  le  litre  fut  ugalcnifiit  confirme 
aux  évèquea.  Par  déférence  pour  l.i  loi,  les  c\èi|ues  de  Cracovie  tirent 
rarement  usage  dans  les  actes  publics  de  ces  qualitieations  r^u'ils 
possédaient  léijitiiiiement  et  iiuoiipi'ils  fussent  souverains  dans  leur 
duché. 


;j<  fc.if.if  »  AU 


Mouh 


S42  NOTICES 


LA    PUI.NtJI'ALTE     l»K    I.OWICZ. 

Celte  priucipiiutc  était  piiiiiitiveineut  une  dépcudance  du  ducho  de 
Mazovie.  Le  duc  Courud  II,  avant,  eu  1240,  fait  peudre,  de  sa 
propre  autorité  et  sans  jugement ,  son  chaucelier  Jean  Czapla , 
écoliltre  de  l'ioçk,  fui  mis  en  interdit  par  l'archevêque  de  Guesen. 
Comme  expiation  de  ce  crime,  qui  fut  considère  comme  un  meurtre, 
il  fit  entre  autres  à  cet  archevêché  cession  de  la  principauté  de 
Lowicz.  Depuis  celte  époque  ,  les  archevêques  de  Gncseu  portèrent 
le  titre  de  princes  de  Lowicz  et  de  chanoines  nés  du  chapitre  de 
Ploçk. 

LA    fUI.NCirAL  TÉ    l'LLTLSK. 

Cette  principauté  donnait  son  titre  aux  évêques  de  Ploçk. 

LA    I'UI.m:I1VVL  TK    1)K    SIKLIJ.\. 

Cette  principauté  était  l'apanage  du  curé  et  premier  chanoine  de 
la  cathédrale  de  l'ioçk,  qui  en  prenait  le  tiire. 

L'ÉVÈCHK-IMll.MIKn     I»K     V  A  ini  l  f  . 

■  •         »  .  iJ 

Cet  évêché,  créé  en  12  H  ,  était  en  même  temps  une  principauté 
souveraine  et  son  chef  prenait  le  titre  de  prince-évèque  de  Varmie. 

Remarque  :  Plus  tard  la  Pologne  reconnut  encore  deux  duchés 
souverains  mais  vassaux  de  la  Couronne.  Ce  furent  :  le  duché  de 
Prusse,  qui  fut  créé  eu  15  25  pour  Albert  tle  Brandebourg,  grand 
maître  de  l'ordre  tcutonique,  comme  fief  mouvant  de  la  couronne  de 
Pologne  (1).  Le  duché  de  Courlandc  et  de  Scmigalle  fut  créé  en  ISfiy 

(1)  D  jAiMi  IV  6lu  Irailo 'JuThorti  déclara  li  rrussi'orioDljltf  \ai!..ile  de  la  Folojjne,  et  le 
(iranJ-iiiailro  de  ronlrc- l'iuloniiiUL'  fui  admis  à  prendra  place  au  Scnal:  raajj  ce  ne  fui 


jA>iH 


i  vos  Jiiî^^i.îv'li  îj' 


jj^M*"  3«  ar  i >'«».>/•  irt'i  ^j 


sua  LES  FAMILLES  NUIJLES  DE  LA  CULOuNE.  343 

par  Sigismond  Auguste  II,  comme  tief  vassal  de  la  couronne  de 
Pologne,  eu  favuur  de  (îotliardt  Kctilcr,  dernier  yrand  maître  de 
l'ordre  des  Portc-(ilaive.  Celui  maison  autant  éteinte  eu  1737, 
Anne  Iwanowna,  ducliesse  de  Couilande,  veuve  du  dernier  duc- 
Ferdinand  Kettler,  ctant  devenue  czarine  de  Russie,  investit  de 
ce  duché  Ernest  Biireu,  son  amant,  tils  d'un  ijaysan  courlandais. 

LE    COMTÉ    DE    UIALL.V. 

Dès  le  XI''  siècle  ce  comté  appartenait  à  la  maison  de  Tn:aska  et 
s'est  hérité  dans  le  rameau  de  Trabka-Jarzvna. 

LE    i;OMTÉ     DE    DM.\. 

Ancien  comté  possédé  par  la  maison  de  Lodzia.  Ln  branche  pri- 
mitive des  comtes  de  Bain  s'étaut  cteiute,  le  roi  Caiimir  le  Grand  le 
conféra  en  1365  à  Tieire  de  Lusiguan,  fils  de  Jean,  roi  de  Chypre  et 
de  Jérusalem. 

LE    COMTÉ    DE    UIU>I>Y. 

Ce  comté  appartenait,  au  xir'  siècle,  ù  la  ùimille  Brodziç  de  Kad- 
zimin. 

LE  C():>ITÉ  DE  DUZEZMtV  ET  DE  niS/CZA. 

Dès  le  W  siècle  ce  comtu  ctait  possédé  par  la  famille  des  Cîryf , 
issue  de  la  première  race  souveraine  des  Lechs,  par  Jaxa,  duo  de 
Misnie,  l'un  des  tils  de  Leszek  III.  Il  est  hérité  dans  la  branche  des 
comtes  Brauiçki  de  Ruszcza,  éteints  à  la  fin  du  siècle  passé. 

qu'en  1523  qu'elle  ilovint,  ious  Iim  mL'iiii-s  conililiuns,  Juclu;  h.rc.lKaifi'  .l.ins  \^  riiaiioii  ilf 
UraniK'hourt,'.  En  liV),',  en  diiiho  :>i'coiia  >o»  \a.>:>el.t|(c,  el  en  ITuO,  Krcderic,  ùlcclour  de 
BrandibourK' ,  lui  lil  prendre  le  lilrc  de  roy.ium'j ,  que  la  Polup-iio  fui  la  dcrniirc  a  rccon- 
oaJlrA,  eo  17CI  iculeiucut. 


^i/M  dit  Jiv.{>;i  aj 


Y  un  «a  jO  ;<  iko»  a  î 


:iS,ifk    AH     -l  „  JfOl>    3  » 


■'u  'A  tôa 


,^    ,  2ii  NOMCKS 

LK    <;OMTK     UE    IJLVKO». 

Cf.  comté  ii])j)aiteiifiit  à  la  runijoii  de  Jaslr/enibicç  et  obtint  cette 
qualilic.'ition  en  13G2.  Il  devint  l'hcritage  de  la  branche  des  Jastcmbieç 
de  Kytwinn  dont  sortit  le  raïueiui  dca  l'onilcs  Zhorowski. 

LE    COMTÉ     DE    C/.I.OPA     ET    DE    C/ VH>KO\V. 

r vl    T.  ,  t-. 

Ces  deux  comtés,  dont  il  est  déjà  fait  inentiou  dans  des  ciiaitcs 
du  x"^  sièole,  appartenaient  Ti  la  famille  des  comtes  de  Czarnkow- 
Czarnkûwbki ,  issue  de  la  première  race  souveraine  des  Lechs  par 
Casimir,  fils  de  I.ci/x'k  111,  t|ui  eut  en  paiia;^'e  le  duché  de  Czlojia. 
Sous  les  Piast,  cet  erritoire,  dont  plusieurs  j)arties  avaient  été  ilétn- 
chées,  prit  le  titre  de  comté. 

LE    <.()>ITÉ     DE    (iOnKA. 

Ce  comté  appartenait  ù.  l'illustre  famille  des  comtes  ilc  (îorka,  de 
la  maison  de  Lodzia,  dont  sortirent  également  les  comtts  de  Bnin- 
Opalenski,  et  descendent  aussi  les  comtes  Bninski  et  les  princes  et 
comtes  l^oninaki. 

^  »  .... 

LE    COMTÉ     DE    (;il\ll(>^V     ET     kALI.>OnA. 

Ce  comté  appartenait,  dès  le  commencement  du  xi""  siècle,  ù  la 
maison  de  Zaremba.  * 

LE    COMTÉ    DE    .)  A  lU.  El  :/..\  A     ET    DE    l'OMED/.. 

Deux  comtés  héréditaires  dès  le  xi"^  siècle  dans  la  maison  de 
Sçibor-Osboja,  dont  sont  venues  les  familles  de  Chelra-Chelmski, 
Gajewski,  kreza  de  Bobolic,  et  autres.  Quelques  auteurs  rattachent 


i.AHOii    Aif     ♦TJ«0:t    MI 


3'J 


*  »ti  '.i'Vif.io  dJ 


SDR  LES  FAMILLES  NORLES  DE  L\  POLOGNE.  2».'5 

à  cette  famille  les  Ostoja,  qui  furent  rois  de  Bosnie  au  oomuience- 
ment  du  xv*-'  siècle.  A  l'appui  de  cette  opinion,  il  faut  remarquer 
qu'une  des  provinces  du  royaume  de  Bosnie,  portait  le  nom  de 
comté  de  dielm. 

LE    COMTÉ    DE    J.lIlOr.l.X. 

Une  charte  de  Boleslas,  de  l'an  1258,  confirraée  par  les  rois 
Ladislas  VI  (IV)  et  Sigismond  l'-'"',  assure  aux  comtes  de  Jaroçin  des 
privilèges  très  étendus,  le  droit  de  haute  et  basse  justice  et  fait 
relever  cette  terre  directement  de  la  juridiction  personnelle  du  roi. 
C'est  le  seul  exemple  connu  de  pareils  privilèges  en  Pologne. 

LE    COMTÉ    DE    KAMIE.MEC    ET    OOItCZYC.l. 


Ce  comté  était  possédé,  vers  la  fin  du  xv*  siècle,  par  Clément  de 
Moskorzewo,  de  la  maison  de  Pilawa,  dont  sont  également  issus  les 
comtes  PotO(;ki. 

LE    COMTÉ    DE    KONSKIE. 

Dès  le  XI*  siècle  ce  comté  était  dans  la  maison  d'Otlrowonz. 

LE    COMTÉ    l>E    KOZIEG^O^VV. 

A  la  fin  du  xir"  siècle  ce  comte  ctait  dans  la  maison  de  Lis;  il 
devint  ensuite  la  propriété  des  priuces-èvôques  de  Cracovie. 

LE    COMTÉ    DE    KRZY>VOS0.\D    (  Kl\  VV>VOSA  U). 

Ce  comté  était,  dès  la  fia  du  x'"  siècle,  dans  la  maison  de 
Niesoba,  comme  l'atteste  une  charte  du  monastère  de  Sieciechow  de 
l'an  999. 

r<OBLESSK    PULONAliK.  16 


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246  NOTICES 


LE    COMTE    DE    L.VUIS/.V.\,    (.LLCZEWO    ET    SZC7.A>VI>. 

Ce  comté  clait  héréditaire  dans  la  inaisou  Prawdzic  de  Lataliçe- 
Latalski,  avec  laquelle  les  rameaux  de  Gulczewski,  de  Szczawin- 
Szczawinski  et  de  Laazcz  ont  une  origine  commune. 

LE    COMTÉ    DE    LATOSZVTV. 

Ce  comté  appartenait  à  une  branche  de  la  maison  de  Gryf. 

LE    COMTÉ    DE    LIl'IE. 

■  Ce  comté  est  possédé  par  la  famille  de  Grabie-Lipski. 

j         ,      .   »        LE    COMTÉ    DE    I.LIIUAACZ. 

-  ••      lu  11  Y 

Possédé  dès  le  XII''  siècle  par  la  famille  desi^ubrauski,  rameau  de 
la  maison  de  Godziemba,  dont  sont  également  issues  les  familles  des 
Paniewskiet  des  comtes  Dumbski.         • 

LE  COMTÉ   DE  MICUOW. 

Co  comté  appartenait  ù  l.i  f.iuiillf  de  Warsz  de  la  maison  de 
Hawicz. 

LE    COMTÉ    DE    l'IESK()\VASK.VL.V . 

Louis  d'Anjou,  roi  de  Pologne  et  de  Hongrie,  donna  ce  comté  à 
Pierre  Szafraniec,  d'une  famille  dont  sont  également  issus  lea  comtes 
Wielopoiski, 


J  t>h  .vnuViT 


SUR  LES  FAMILLES  XUCLKS  I>E  LA  PuLUG.NE.  iiT 


LE    COMTE    DE    l»ir.C.\. 

l  i-    .•      •>  .  :'    i  1     -     •  '■>"  • 

Ce  comte  appartenait  prîinitivcmcnt  à  une  branche  de  la  maison 
de  Topor,  qui  en  portait  le  nom.  Il  a  passé  par  liiJritage  dans  la 
maison  de  Leliwa  Granowski.  Lorsque  le  roi  Lailislas  Jagellon 
voulut  confirmer  en  1120,  le  titre  de  ce  comté  pour  Jean  Granowski, 
fils  d'un  premier  mariage  de  sa  femme  Ëlisahclli,  il  ne  put  obtenir 
pour  cela  l'assentiment  des  États,  qui  saisirent,  au  contraire,  cette 
occasion  pour  publier  des  édita  sévères  contre  l'emploi  des  litres. 

LE    C03ITÉ    DE    rilZE.MO.NK    OU    rU/EJIO>T. 

Ce  comté  appartenait  à  la  maison  de  Polkoziç  dont  sortirent  les 
familles  de  Rzeszow-Uzcszowski  et  de  Ligenza. 

LE    COMTÉ    DE    UAÇA T    OL'    IIVCAÇ. 

Ce  comté  est  héréditaire  dans  le  rameau  de  Giiltow  de  la  maison 
de  Leszczyc. 

LE    COMTÉ    DE    HOL.i. 

D'oprrd  dfS  cliarUs  du  conimt'noi'inciit  du  xiir'  siècle,  ce  comté 
appartenait  déjà  alors  à  la  maison  tle  ce  iioui. 

1  LE    COMTÉ    DE    lUIZ  DIVA/LW. 

Le  titre  de  ce  comté  fut  confirmé,  en  1270,  par  Bokslas  V  le  Pu- 
dique, pour  la  famille  tics  comtes  Doliua  Uo/.ilrazcwski. 


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248  NOTICES 


LE    COSÏTt    DE    SK.vniIEK    ET    GOR.V. 

Ancien  comte  héréditaire  de  la  maison  de  lîabdank,  dont  descen- 
dent les  comtes  Skarbok,  Konarski,  ainsi  que  les  Skarbek-Chojeuski 
et  Warszyçki. 

LE    COilTÉ    DE    SKAIXSSOW    (1). 

Ce  comté  est  héréditaire  depuis  le  xi«  siècle  dans  la  maison  des 

Leszczyc,  issue  de  la  première  race  souveraine  des  Lech's  par  Ladis- 
las  duc  de  Pomérélie,  fils  de  Leszek  III.  A  la  tin  du  iiv*  siècle  les 
fils  du  comte  Maçuda  adoptèrent  le  nom  de  la  seigneurie  de  Radolia 
et  formèrent  la  ligne  des  comtes  Leszczyc  lladolinski  d'aujourd'hui. 

LE    COMTÉ    DE    SKHZY.N.NO. 

Ce  comté  fut  donné  par  Boleslas  III  Bouche-Torte  à  Pierre  prince  de 
Danemark  et  échut  ù  sa  postérité  qui  conserva  le  nom  de  Duuin 
(le  Danois)  donné  en  Pologne  à  son  preuiicr  aïeul. 

LE    COMTÉ    DE    .SLL/.EWO. 

Ce  comté,  dont  l'acte  d'érection  remonte  ù  l'an  12 il,  appartenait 
au  rameau  d'Uchany-Uchauski,  de  la  maison  de  Rudwau,  dont  des- 
cendait également  lu  famille  des  Zebrzydowski. 

LE    COMTÉ    DE    SOKOLL.V. 

Ce  comté  appartenait  dès  l'an  1271)  à  la  famille  de  ce  nom. 

(1)  U  06  faul  pu  confondre  cojnoiu,  comme  cela  a  Hé  fait  ionvenl,  atcc  celui  Jo  la  iei- 
tjQcurie  dt;  Skjrsiewo,  qui  a  duiui.-  boii  nom  A  uue  autre  brandie  de  cette  même  maison  el 
qui  forma  depuis  uuc  sUro^tie  de  l'Ktat. 


SUR  LES  FAMILLES  NUlJLES  DE  LA  POLOGNE.  249 


LES  COMTES  DE  TAR.NOW,    DE   .>IELSZTYN    ET  DE    JAUOSL.VW. 

Ces  comtés  étaient  hcréditnires  dans  lu  famille  tics  comtes  Leliwa- 
Tarnowski. 

LES    COMTÉS    DE    TYMEÇ ,    DE    TENCZYX  ,    IMMGUOD,    DA."VA- 
BORZ,    KZIOZ    (KZIAZ). 

Ces  comtés  ont  successivement  été  possédés  par  différents  rameaux 
de  L'i  maison  de  Topor  de  la  ligne  des  comtes  de  Teuczyn  et 
d'Ossolin. 

Plusieurs  familles  qui  vinrent  s'établir  en  Pologne  avaient  possédé 
des  principautés  ou  des  comtés  dans  leur  ancienne  patrie;  de  même, 
beaucoup  de  familles  polonaises  et  lithuaniennes  obtinrent,  des  souve- 
raijii  étrangers,  des  titres  pour  leurs  terres  de  Pologne,  depuis  que 
l'usage  de  ces  qualifications  nobiliaires  avait  clé  aboli  dans  ce  pays. 
On  ne  croit  pas  devoir  en  donner  ici  la  liste,  ces  titres  n'ayant  pas 
été  reconnus  en  Pologne  et  étant  par  conséquent  restés  des  titres  non 
polonais  mais  étrangers. 


Lorsque  les  titres  liéréditaircs  furent  prohibés  ce  furent  les  séna- 
teurs du  royaume,  comme  premiers  dignitaires  de  l'État,  qui  prirent 
la  place  de  la  classe  privilégiée  qui  venait  de  disparaître.  Le  pays  n'y 
gagna  rien,  car  les  abus  dont  on  s'était  plaint  n'en  subsistèrent  pas 
moins  et  devinrent  plus  onéreux  encore,  lorscjue  le  crédit  et  le  pou- 
voir, partagés  jusque-là  par  la  classe  (jui  en  jouissait  héréditairement, 
passèrent  exclusivement  entre  les  mains  de  personnes  dont  l'élévation 
n'était  que  passagère;  celles-ci  avaient  hâte  de  s'en  servir  à  leur 
profit;  tous  les  inconvénients  de  VélecticUé  ^o\xt  le  pouvoir  suprême 
se  reproduisaient  pour  tous  les  hauts  emplois  de  l'État  !  Aussi  depuis 


oj 


250  NOTICES 

• 

le  xvi'^  siècle  surtout,  ces  dignités  devinrent  pour  les  souverains  et  les 
prétendants  à  la  Couronne  un  dtis plus  puissants  moyens  de  corruption. 
Le  sénat  se  composait  on  principe  des  évéques,  des  palatins  et  des 
Castellaus  du  royaume,  auxquels  furent  adjoints  succcisivement 
quelques-uns  des  grands  dignitaires  de  la  Couronne  (1).  Les  comtes 
palatins  (comités  palatini),  car  tel  était  le  titre  qu'on  leur  donnait, 
étaient  les  gouverneurs  de  palatinats  ou  provinces  et  les  premiers  en 
rang  parmi  les  sénateurs  séculiers,  primi  inter  pares.  Il  ne  sera  donc 
pas  déplacé  de  donner,  ici  du  moins,  la  liate  des  palatinats  avec  les 
noms  de  leurs  premiers  comité  palatins,  ces  hauli  barons  de  la 
Pologne,  depuis  l'abolition  des  titres  héréditaires  ;  ce  sera  en  même 
temps  un  aperçu  sur  les  familles  les  plus  aiuciennement  illustres  de 
la  Pologne.  Les  limites  de  cet  ouvrage  ne  permettent  point  de  donner 
également  une  liste  des  Caslellanics  du  royaume,  avec  leurs  premiers 
•Castollans,  ni  des  dignitaires  de  la  Couronne  qui  siégèrent  les  pre- 
miers au  sénat. 


(1)  Les  JigniUifos  de  la  Couronne  Si5nilcurs  furent,  Aupan  1365  seuli-menl,  I«j  suiranls  : 
le  granJ-marcchal  de  la  Couninm?  ;  le  ^'rand  oliaii.elirr  ;  le  soui-chanciluT:  k  i-raiid-lr.  jO- 
ricr,  el  lo  uiaruilial  do  la  cùur  Lus  mriuoj  dii'niiaircs  pour  ia  LiUjuanio  si. -.jcaienl  igale- 
raenlau  Sénal,  maiiii'avauut  rau^' qii'a|irei  !.■>  Miialcufi  unlaUlei.  Eu  1773,  ou  y  joigoi» 
«ncoro  Ici  dcui  tjraudi  ^i-'iicraui  cl  ki  di-ui  b-ciieraui  iIl-  i.am(). 


LISTE 


P  A  L  A  ï  I N  A  T  S 


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LISTE  DES  PALATINATS  ■, 

PAR  RANG  DE  DATE  DE  LEUR  ANCIENNETE 

IT    [lis 

PREMIERS  COMTES  PALATINS  yi  l  EN  FUIIENT  INVESTIS. 


Valatinat  de  Cracovit,  eu  1010. 

Le  comte  palatin  siecifcii  do  la  maison  de  Topor,  ancêtre  des 
comtes  de  Tenczyn  et  d'Ossoliu. 

Falaii/iai  de  Puien,   en   10 2u. 

Le  comte  palatin  DRiEiizYKnv.i  de  czlopa,  ancêtre  des  comtes 
(le  Czarukow. 

Palatinat  de  Kalis:,  en   1040. 

Le   comte  palatin   ja.nko   de    kali.ndw.v   de   la   maison    de 
Zaremba. 


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554  NOTICES 

Palathial  de  Sendouiir,  t-n    11 ■20. 
Le  comte  pnlatiu  wszKuoix  mkczuja. 

Pnîatinal  de   Raica,   m   1140. 

Le  comte  palatin  l'ii.v.NbOT.v  de  la  maison  de  Ilawicz,  dont  sont 
133113  les  comtes  d'C^strouo-Ostrowski. 

Palatinat  de   Giiestu,   tH\\.'o\. 

Le  comte  palatin  jKiiont  de  la  maieon  de  Lodzia,  dont  sont 
issud  lea  comtes  de  Bain-Opalcnski,  Buiuski,  Poninski.  Ce  palatinat 
fut  démembré  en  135i,  mais  reconstitué  en  1768. 

,  ,         Palatinat  de  Brzeaç  en  t'ujacie. 

Le  comte  palatin  /.nii.i.r.v  dk  PA.MGnoodc  la  maison  de  Topor, 
vers  la  tin  du  xn"  ou  \c  commenconicut  du  xiir  siècle  ;  les  données 
manqui-nt  pour  ctahlir  exactement  l'année. 

PaUitinat  de  Siernd:,    r/j    1210. 

Le  comte  palatin  Mcoi-.vs  dk  kai.i>o\va  de  la  maison  de 
Zaremba.    ' 

Palatinat  de   Lenc:yi;,   en    1210. 
Le  comte  palatin   kiiksz  dk  Kii/Kszowde  la  maison  de  Kroje. 


.|i"3i  f  nn  ,*■>'*; >ittci  "sV  \o«itiî.ii>'l 


■>.'.'.  1    «-à    ,rn»:':.uîJ    Vo   ^'-.u'i'lulio^ 


jOo  iJ 


l'i.T  i.'b  II  ni  zvi't 


SUR  LES  FAMILLES  NOllLES  DE  LA  POLOGNE.  2.W 

.  PalaVinat  d^   Plo(;k,  eu  1221. 
Le  comte  palatin  CHRÉTIEN  (Jozd.vwa.  ' 

Palatinat  (T Inoicrodaw,  en   l-iOO. 

Le  comte  palatin  .^iathieu  ou  >ivthias  de  kadolin  delà 
maison  de  Les^czyc;,  ancêtre  dea  comtes  Leszczyc-Kadolinski. 

''     Palatinat  de   Jfllda,  en   H 13. 

Le  comte  palatin  alheht  sionwid  issu  de  la  maison  des  souve- 
rains de  la  Litliuanie. 

Palatinat  de  Trocki,  e/j   1413. 

Le  comte  palatin  ja\v.>0,  anecire  du  lu  famille  lithuauieime  de 
Dowgiallo. 

Palatinat  de  Belzk,   en   1430. 

Le  comte  palatin  iviri.  de  n.iDZAX»»  delà  maison  de  Prawdzic, 
dont  sont  issus  les  comtes  Latalski  <\c  Labisz}  n,  Siozawinski,  Laszcz 
de  Strzcmicicc  et  Tuczamp. 

Palaliiiat  de  Russie,  en   1437. 

Le  comte  palatin  jea.n  me>/.yk  i>k  komuhowa  de  la  maison 
de  Wiciiiawa,  dont  ctaicnt  issus  Us  comtes  Leszczynski. 


iioiienj  ni  .:  r.t.A\.  rritÀtri  riitnc^t  f>l 


S56  NOTICES 

Palatinat  de  PodoUe,  en  U37. 

Le  comte  palatiu  i>ieuui:  de  si'uow.v  de  la  maison  d'Odro- 
wonz.  ...  .     .^^,     .,         ,  , 

Palatinat  de  Smolennk,  en   1410. 

Le  comte  palatin  jea.n  (Jvstold,  d'une  famille  lithuanienne, 

Palatinat  de  Malhonj  (Murit/iôurt/),  en   115  t. 

Le  comte  palatin  GiniiiEL  siue  de  BEYSSEN-n.vZE.NSKi. 

Palatinat  de  Poméranie,   en   1154. 

Le  comte  palatin  jea.n  de  nEYSSE.>-n.v7.E>'SKi. 

Palatinat  de  Cidm,  e«  1466. 

Le  comte  palatiu  al'Gusti.>  des  libres  barons  de  Schève. 

«  Palatinat  de  Kijoic,   en   1171. 

Le  comte  palatin  m.vutin  gastold. 

JPalatinat  de  Lullin,  en   1471. 

Le  comte  palatin  dobiesla»  k.>iita  de  la  maison  de  Sreniawa, 
dont  sont  également  sortis  les  comtes  Stadniçki  de  Zmigrod,  les 
princes  Lubomirski  et  les  comtes  Kwilcçki. 


c'ii '(.i .  aj 


.a  àtti?  .vAirtiM 


l  V  i  '   «'■ 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  1)1-   LA  l'OLOCNE.  257 

Palatinal  de  Noicufjrod,  tu  1199. 

Le  comte  palatiu  je.vn  lita>vou  tiiULrTowu;/. ,  auctltrc  dea 
comtes  Chrcptowicz d'aujourd'hui. 

Fahtbiat  Je   îf'itelik,  e/i   15ÛG. 

Le  comte  palatin  geokgc  chleiiowicz,  d'une  famille  issue  de 
Gedymiu,  souverain  de  la  Lithuanie. 

r  , 

Palalinat  de   Pulo<;i-,   en    \o\l.  , 

Le  comte  palatin  STAMSL.vs  tiii.Eiiowrcz,  frcrc  du  prcccdeut. 

Palalinat  de  Podlachie,  en    1569. 

Le  comte  palatiu  mcolas  kiszkv,  du  la  inaisou  du  Dombrowa. 

Palalinat  de  JJrzenç  en  Lilhianie,  en   1569. 

Le  comte  palatin  ceouce  tvszkiewicz,  de   la   famille  des 
comtes  Tyszkiewicz  d'aujourd'hui. 

Palalinat  de  Macialaw ,  en    15  69. 

Le  comte  palatin  geoRGE  osriK,  d'une  famille  lithuanienne. 

Palalinat  de  Minsk,  fw  1569. 

Le  comte   palatiu   g.vuuiel  iioR.\osrAV,  issu  des  Kuiaz  de 
Kijûw, 


.dOël   wi 


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V)c.x    .X,  , 


s.a»3:iiu/3,.uj-ij  ti.    --       .-  j  {Mt:,iv?>.  3i>;J!0.itJ  'ii;/]tfi<j  siimo"  >J 


258  NOTICKS 


Faîalinat  de    Folhijnie,  en   15  69. 

Le  comte  palatin  .vlexa.\due  cz.vktouviski,  ancêtre  de  la 
famille  des  princes  Czartoryiaki  d'aujourd'hui. 

Palatinat  de  Braçlaio,  fw   15  71. 

Le  comte  palatin  ivom.vn  sa.nguszko,  de  la  famille  dont  sont 
les  princes  Sanguszko  li'aujourd'luii. 

Falatinat  de  C:truiec/ioio,   t*K   1635. 

Le  comte  palatin  m.vuti.\  de  k.vli.>o>v.v,  ancêtre  des  comtes 

Kalinowdki  actuels. 

Il  c^t  gcucrali  lucnt  admis  ipi'à  cause  de  la  trahison  de  Wisscbor 
de  Lawschoua,  palatin  de  Cracovie,  qui,  sur  le  champ  de  l)ataiUe, 
abandonna  le  roi  Boleslas  III,  Bouche-Torte,  cette  dignité  perdit  sa 
prééminence,  qui  fut  donncc,  en  ll.'Jj,  au  Castellau  de  Cracovie, 
qui  devint  depuis  lors  le  premier  SLiialcur-scculiir  du  royaume  (1). 
Etienne  de  l'rzej^inia,  de  la  maison  de  Topor,  fut  le  premier  des 
Cnstellans  de  Cracovie  ([ui  jouit  de  cette  nouvelle  et  haute  préroga- 
tive. —  Les  Castellaua  de  Wilna  et  de  Trocki,  ainsi  (jue  le  staroste 
de  Samogilie,  obtinrent  ei^^deiuent  rang  parmi  les  palatins;  il  eu  fut 
de  même  des  ducs  de  Prusse  et  îles  ducs  de  Courlande. 


(I)  0"<-'l'iucs  auteurs  nioileriR'i  ri'iiiclii'iil  ce  cliaiigomenl  X  une  époque  postérieure  sans 
luiassigDcr  toutefois  aucun  iiiiilif.  l^xuine  lidiijruitiUiun  Ju  premier  >lej  palatins  est  ao 
fait  trop  coiiiiilérable  pour  auir  pu  a'^ifi-eluer  5.1114  di;  ijiava  raiiuns,  il  vaut  mieui 
attendre  pour  troir'.-  celle  iioii\ello  >er->ioii  i|ue  ce»  eemaïui  en  aient  découvert  ou  loveoto 
une;  ju-.i|uu  l.i  il  v-,1  preleralile  de  croire  celle  <|uo  donaenl  lei  aocieus  bisloneus,  i|ui  geoé- 
raleraont.iiu nient  plus  <le  conlianre. 


t^ihi 


c» 


lï .SYiJ 


FAMIIIES  ILLUSTRES  DE  l'OLOGNE 


FAMILLES  ILLUSTRES  DE  POLOGNE 


■A 

Parmi  les  familles  illustres  de  l'aucieune  Poloi^ae,  il  en  est  beau- 
coup qui  n'ont  pas  porté  de  titres,  mais  qui,  par  la  puissance  et  la 
conaidération  dont  elles  jouissaient,  étaient  les  égales  des  plus  nobles 
maisons  titrées.  Il  ne  serait  donc  pas  juste  de  ne  pas  les  mentionner 
ici.  Oq  a  fait  choix  dans  la  liste  qui  suit  des  familles  d'ancienne 
noblesse  qui  se  distinguèrent  par  leur  haute  position  et  leur  puis- 
sance, par  les  services  éminents  qu'elles  ont  rendus  ou  par  la  vertu 
de  leurs  rejetons. 

t  UUK/.i. 

Les  généalogistes  s'accordent  à  faire  descendre  cette  famille  de  la 
maison  de  Brczé  de  France  (1).  La  première  branche  de  cette  famille 
s'éteignit,  en  ltJ93,  par  la  mort  d'AJalbert-Constautin  de  Bréza, 
palatin  de  Poseu,  qui,  de  ses  deux  femmes,  Cécile,  comtesse  Deoukotf, 
et  Thérèse-Constance  Opalenska,  ne  laissa  point  de  postérité.  Sou 

(1)  Cela  De  pt-ul  clrL',daus  lous  les  cas,  que  du  la  maijoo  do  Broie-Maiileirier  ou  du 
.Maille-[lrcié,L'l  n'a  rieii  ;i  faire  avec  le»  DreuiUnie  actu<ri). 


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562  NOTICKS  '         ■   *■■ 

frère,  Adam,  Castellan  de  Saatock,  commua  la  deiceudauce,  et  de 
cette  ligue  sortit  M.  Stanislas  do  Brcza,  ministrc-socrctaiie  d'iùat 
de  Frédéric-Auguste ,  roi  de  Saxe  cl  grauJ-duc  de  Varsovie;  il 
s'illustra  de  nos  jours  par  la  rare  tidclilé  im'il  tcmoigua  à  ce  prince 
pendant  ses  infortunes.  Il  fut  le  seul  des  ministres  polonais  de  cette 
époque  qui  préféra  saeritier  sa  position  plutôt  que  d'abandonner  sou 
maître  malheureux,  qui  refusa  d'accepter  un  emploi  de  ses  adversaires 
triomphants  et  qui,  en  1S13,  voulut  l'accornjjagner  dans  sa  capti- 
vité. Ce  ministre,  aussi  distingué  par  ses  manières  que  respectable 
par  son  caractère,  mourut  dans  un  âge  avancé  en  ISH,  regretté  de 
tous  ceux  qui  ont  connu  ses  aimables  et  nobles  qualités. 

CZ.ill.MtCKI     l>K    (./.AllME. 

Cette  famille  est  un  rameau  de  la  maison  de  Lodzia  et  a  été 
illustrée  par  un  des  héros  de  la  Pologne,  par  Mtienne  Czarniccki,  né 
en  1599,  Caatellan  de  Kijow  en  1055,  palatin  de  Russie  en  IG57, 
de  Kijow  la  même  année,  enfin  grand  général  l'année  de  sa  mort 
en  1665.  C'était  un  des  plus  grands  hommes  de  guerre  de  son 
temps;  il  vainquit  les  Suédois  et  les  Russes  coalisés  contre  la 
Pologne,  reconquit  la  couronne  pour  l'infortuné  Jean-Casimir  et 
mérita  le  nom  de  SaiictKr  de  la  patnt! 

DAMI.O\\  II./.    I»K    Zl  IUMVA. 

Grande  et  puissante  famille  du  palatinat  de  Russie,  qui  s'illustra 
dans  les  plus  hauts  emplois  civils  et  militaires. 

FIRLEY    DE    UOM  IIIU)\\  I«  .1,   DE    L.V  .MAIS(>>    DE    I.EWAIVT. 

Sans  contredit,  une  des  plus  illustres  familles  cju'ait  produites  la 
Pologne  et  une  de  celles  qui  lui  a  fourni  le  plus  de  grands  digni- 
taires. Nicolas  Firley  de  L)ombro\vi(,'a,  palatin  de  Cracovie  eu  15 88, 


0  ',no  fin'  't'3'-)  ?.;••>. 


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^p,ij-4  '.ij   ,i'.'    '.!■      -iv'fî.  vl»  .0'-..  •:'■  à:  '*'i'l; 


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SUR  LKS  KAMILI.KS  .NOIll.KS  UE   l.\  l'Ol.dC.Nb:.  tfiTi 

donna  un  rare  exemple  de  respeel  à  l;i  loi  et  d'une  vûritable  élévation 
de  caractère  en  repoussant  l'ollre  de  i'hilippe  II,  roi  d'Espagne,  qui 
voulut  lui  conférer  la  di;^nité  de  conile.  11  bullit,  pour  établir  la 
grandeur  de  cette  maison,  de  répéter  a-.i,  paroles  il'un  homme  d'J^tat 
célèbre  :  •  Que  lorsque  la  Couronne  de  Pologne  viendrait  à  vaquer, 
ou  trouverait  toujours  dans  la  maison  de  Firley  îles  rejetons  digues 
de  monter  sur  le  trône!  «  Cette  illustre  et  puissant^  famille  s'étei- 
gnit en  1730. 

Gouijski  m:  uonAi,  m:  la  maison  ue  kouczak. 

Illustre  et  autieune  maison  qui  brilla  surtout  aux  \v«  et  xvi'-  siècles. 

GOnZE>'SKI    DE    GOU/V.MA    HK    LA    MAISON    DE 
>ALE.\CZ-l)El  MÊME. 

Les  rejetons  de  cette  famille  ont  occupé  de  hauts  emplois,  surtout 
dans  les  derniers  temps  de  l'existi  nce  de  la  Pologne. 

GOSIE^VSkl. 

Famille  issue  de  la  maison  de  Corvin,  illustrée  surtout  par  Vincent 
Gosiewbki,  grand  trésorier  et  général  de  camp  de  Lithuanie,  un  des 
héros  lies  guerres  nicuiorablis  contre  les  Sutilois  et  les  Russes,  sous 
le  règne  de  Jean-Casimir,  vaiuqurur  de  l'clrcteur  de  Brandebourg  ù 
la  bataille  de  l'ioskau,  où  il  lit  prisonniers  les  rebelles  polonais  qui 
portaient  les  armes  contre  leur  patrie  et  leur  roi  (1).  Digue  émule  et 
compagnon  d'armes  du  grand  Czarnie(;ki,  il  partagea  sa  gloire  et  ses 
succès  et  fut  avec  lui  le  soutien  de  sou  roi  malheureux.  Ce  grand 
capitaine,  digne  d'un  meilleur  sort,   périt  en    1G02,  assassiné  par 


(i)  Entro  autres  Uotti^IJi  HaJziwill,  grand  ccuvr  Je  lalliuanio,  i|ui  l'ctait  JoQiié  au 
grand  él et  leur  et  au\  Sui  dois,  dans  l'eipoir  d'oLieuir  par  celle  Iraliisoii  U  iouvcrainele  de 
NoTogriid,  qu'il  couvuitail. 


>->a 


564  NOTICKS 

l'armée  lilhuanienne  en  révolte  (1),  qu'il  s'cITorçail  de  faire  rentrer 
dans  le  devoir! 

HERDIJUT    I>E    TLI.SZTYN. 

Famille  originaire  de  Moravie,  i[v\\  s'illustra  par  le  grand  nombre 
de  9C3  rejetons  qui  aiéi^èrent  un  Sénat.  i'>lle  s'éteignit  en  IfiôO. 

JAZLO>VIE<^:kI     l>K    IIUCZVCZ,    DE    I.  V    MAISO 
DE    HABDANK-SKAKItEK. 

L'homme  le  plua  illustre  de  eettc  famille,  qui  3'éteignit  en  1()07, 
fut  George  de  Jazlowiec;  et  Buczacz,  grand  général  de  la  Couronne 
ea  1569,  le  vain([ueur  et  l'elTroi  des  Tartares  sur  lesquels  il  rem- 
porta de  nombreuses  vietoires. 

KAMIE>IE^:KI    de     KAMIE.XEr,     DE    LA     MAISON     DE     PILA»  A. 

II3  sont  une  brauelie  de  la  famille  des  Moskor/ewski ,  comtes  de 
Kamieuieç  et  Dobczy(,e.  Nicolas  K.amieniecki,  palatin  de  Cracovie, 
fut  le  premier  grand  général  de  la  Couronne,  à  la  création  de  cette 
charge  (2).  Il  vainquit  les  Moldo-Valaques,  soutenus  par  la  Turquie, 
et  les  fit  rentrer  ilans  l'cibeis'^ance  comme  vassaux  de  la  Couronne  de 
Pologne.  Eulin,  eu  15  1"),  il  fut  nouinie  vice-roi  du  royaume  pendant 
l'absence  de  Isigismond  I'-'"',  qui  était  allé  assister  au  Congrès  des 
souverains  à  Vienne  {'.l).  Cet  illustre  guerrier  mourut  la  m^me 
année. 

M)  Le  trcior  tjpiiiié  éUtil  lioii  d  clal  île  payer  b  solde  ,  les  si.'igoi'urs  mal  lolenlioiiiioi, 
dont  la  Lilhtnfiic  elail  l'Ii'im'   iiniliUronl  de  i-i.'  pri'U'ilf  pnur  faire  niiilincr  l'ariiiée. 

c!)  Jusiju'ali)r!>  chai]uc  (mIjIhi  a\ai(  lo  c'oiiiniaiidciru'ul  des  lrou[i<'>  do  snu  palaliu.il; 
dads  lui  ras  ur;:t>iits  on  nonini.iil  un  t^cnuraliiiime  pour  la  durért  d'une  cjiupagtie.  Ranuc- 
oieçki  fut  lu  prontier  Ki'iit'raliisiiiioà  vie. 

(3)  A  co  {•ongri's  fut  cunr lui-  uii'j  alliauci-  olTt.'ii:>ivc  ut  défensive  eaire  l'euipereur  .Maiiuii- 
lieu  l'I  \vs  rois  Ladi^la»  de  Dulniiit'  et  .SigiiincDd  de  Pologne. 


}?ix'jn  i.À   ai   r^. 


M 


SUR  LES  FAMILLKS  NOBLES  DE  LA  l'OLOGNE. 


ît;: 


KMITl   DL   niS.MC/,    I)L    l.\   MVl^O\   1)K   SIlt.MAUA. 

Famille  puisbaiito,  ([ui  se  rendit  cûlcbri'  sur  les  eliamps  de  bataille  et 
dans  les  conseils.  Jaszko  Kmita,  staroste  de  Sieradz  et  ensuite  de 
Cracovie,  vainquit  et  cliassa,  eu  137  l-,  Ladislas  le  blanc,  appelé  aussi 
•  le  Mui/it;,  1  prince  de  la  maison  des  ducs  de  Cujavie,  qui  avait 
voulu  prolitcr  de  l'absence  du  roi  Louis,  occupe  eu  lIou;jrie,  pour 
s'emparer  de  la  Grande-Pologne  et  racme  du  trône.  Il  périt  en  Hon- 
grie, noble  victime  de  sa  tidclitc,  tlaus  une  émeute  qui  s'était  élevée 
contre  la  reine  Elisabeth,  veuve  du  roi  Louis  d'Anjou. 

KOXrKI    OK  CZKi.llOVV  (KATKI),   DL    1. a   .^IAlSt).>    lit   UROD/IÇ. 

'  Martin  Kontçki,  palatin  de  Kijosv  ,  et  d'abord  stnroste  de  Podo- 
lie  (1)  et  général  de  rartillcric  du  royaume,  charge  nouvelle  qui  ne 
fut  créée  (ju'en  1037,  fut  un  des  chefs  militaires  qui  contribua  le 
plus  à  la  célèbre  délivrance  de  Vienne,  sous  Sobicski,  et  fut  le  com- 
pagnon de  ce  héros  sur  tous  les  champs  de  bataille.  Il  mourut 
comme  Castellau  de  Cracovie  en  1710  et  sa  descendance  s'éteignit 
en  176S. 

KOSt  lEI.tTKI     DK    KOSCIELEÇ,     DE   J.\    M.VISO    d'UUOCZ  V  K. 

Très  illustre  famille  de  Grando-l'ologiie,  qui,  dès  les  temps  les 
plus  anciens  de  la  monarchie,  acquit  une  grande  célébrité  (2).  Cette 
famille  s'éteii^uit  vers  le  milieu  du  xvii^  siècle. 


(I)  Le  SUroilti  d«!  Puilolic  proiiiil  le  lilro  Je  iji'iii'riil  ilr  Poilolie,À  Vioaiir  dts  gêné- 
raiix  de  liraiije  et  île  l'fUle  PolOo'ne. 

(,2i  AtiJii-  KoaiiLlLçLi,  is'r.uid  troiorier  de  la  Cnurunne,  i'pouia  Calherine  Telnilz  ,  mai- 
Ireaje  du  riM  Si»!i»nioiid  I"  :  Ci'lle  alluure  lui  allira  taiil  Je  piTscculions  el  de  ini'prii,  qu'il 
eo  mourut  do  ilia^riii.  Du  cuinruercu  inie^lui'ui  de  Cillieniic  a\ec  le  rui,  naquit  une  fille 
Qomiiii'e  tii'ilricc,  qui  épousa  Elio  Kniii  d'Oslrou' el  dont  la  lille  IKIéno,  suriKnomée  la 
folle,  cotuU'->>e  de  liurka,  fut  la  cau^e  Je  la  iiiurt  de  iJinilri  Sani;ii>zko,  qui  l'avait  enlevée, 
cumiuo  il  a  ele  dit  à  l'articli*  de  celte  ramille. 


«66  NOTICES 


KOSCIUS7.K4)    DE    SIKClINOWn:. 

Famille  qui  acquit  un  lustre  impérissable  pour  avoir  donne  le 
jour  au  deruier  héros  de  l'indépendance  de  lu  l'olojjue,  Tliadée 
Koseiuszko,  cet  homme  aussi  respecté  de  tous  pour  ses  vertus  que 
célèbre  par  sou  patriotisme  et  sa  valeur.  Né  eu  174(5,  il  mourut 
dans  un  exil  voloataire  à  Soleure,  eu  Suisse,  l'an  1817  (1). 

EOSTKA    DE    SZTEMUKIIG. 

Une  des  plus  grandes  et  des  plus  nobles  familles  de  Pologne, 
issue  de  la  maison  de  Dombrowa  et  qui  reunit  eu  elle  tous  les 
genres  d'honneurs  et  de  gloire.  Elle  a  donné  naissance  U  un  des 
saints  les  plus  révérés  de  la  Pologne,  à  Saiut-Stauislas  Kostka  (né 
en  1550,  mort  eu  15t)S)  qui  fut  canonisé  eu  171 1;  et  ù  Jean 
Kostka  de  .Sitemberg,  Palatin  de  Si;ndoiuir  (^mort  en  15SI),  que 
la  noblesse  polonaise  voulut  élire  roi  après  le  déj)art  de  Henri  de 
Valois,  mais  qui  renonça  à  sa  candidature  pour  faire  passer  la  Cou- 
roDue  sur  la  tète  d'Mtienne  Bathory  ,  ilonl  les  grandes  qualités 
faisaient  espérer  qu'il  saurait  mettre  un  frein  aux  désordres  que 
causait  l'ambition  des  grands.  Bel  exemple  de  modération  et  de 
dévouement  à  la  patrie,  qui  lui  lit  refuser  un  honneur  ({ue  tant 
d'autres  briguaient  i)ar  les  uio)eus  les  plua  criminels! 


(1)  Apres  une  suite  do  victoires,  Ko:iciusiko  fut  eulin  vaincu  par  le  nombre  Jo  ia  aJver- 
sairss  lia  célélire  balailii'  de  .M  uiejovuco.  livrée  le  1"  octolire  ITDt  ;  au  milieu  des  déchire- 
meot}  et  des  trahisons  dont  la  i'ologne  elail  le  théâtre  à  ceili!  triite  r|iui]ue,  il  sentit  bien 
que  lui  seul,  avec  la  poignée  de  soldats  sous  ses  urdre> ,  était  le  dernier  soutien  de  la 
patrie,  car  en  tombant  sur  le  ebainp  de  bataille,  épuise  par  >es  blessures,  il  s'ecria  :  ^rtii 
Poloniie!  Conduit  cuinme  prisoniiiei-  à  l'etersbûur^ ,  il  y  fui  accueilli  atec  la  plus  çrande 
distinetion,  et  deux  ans  après,  l'empereur  Paul  lui  rendit  son  eiilièrn  liberli'.  Lursipie 
Napoléon  l"'  Voulut  enjiiile  l'i-niplojer  en  Hul>>„'Me  puur  -ertir  m'j  plans  contre  la  Hu>~ie,  il 
00  se  laii'ya  pa:>  ubiuuir  ji.ir  ses  promesses  et  résista  A  l»ules  les  tenlaloes  'im  furent  laites 
auprès  du  lui.  Ce  lierus  ijiii  a\ail  coniballu  et  vt-rse  son  sani; avec  tant  do  detuùnienl  et  de 
fidélité  pour  sauver  cl  défendre  une  (latrin  exiit'inli-.'im  voulut  point  entrer  dans  uu 
complot  ijui  au  pouvait  iju'altirer  du  noukoaui  malheurs  sur  Irs  débris  de  cet  inforlunii 
pays  que  de  constantes  révoltes  avaient  épuise  et  fait  périr! 


SUR  LES  FAMILLES  NORLES  DE  LA  POLOGNE.  267 


KnOrO>VSKI     1)1.    kIVOTOSZY."H. 

Uanu-aii  de  l'antique  maison  diîs  Lcâzczyc,  illustré  sur  les  champs 
de  batailles,  dans  k'3  conseils  et  d'importantes  ambassades.  Jean  Lesz- 
cz)'c  de  Krotoszyu,  Palatin  d'Iiiowroeluw,  se  tU  connaître  pur  sa  rare 
éloquence,  fut  un  des  sénateurs  qui  contribua  le  plus  puissamment  à 
décider  à  la  Diète  de  Lublin  ,  en  15()9,  l'acte  de  la  troisième  et 
complète  union  de  la  Lithuanie  à  la  Pologne,  par  lequel  le  territoire 
de  ce  pays  fut  entièrement  incorporé  dans  celui  du  royaume  et  la 
noblesse  lithuanienne  admise  sans  distinction  à  tous  les  droits  de  la 
noblesse  polonaise  (1).  Son  fils  également  appelé  Jean,  Castellan 
d'Inowroclaw,  fut  un  des  sénateurs  qui  furent  choisis  pour  porter  la 
couronne  à  Etienne  Bathory  ;  il  fut  en  1576,  envoyé  comme  ambas- 
sadeur ù  la  Diète  de  Ratisbouiie  pour  obtenir  de  l'empereur  Maximi- 
lien  II  de  renoncer  à  ses  prctcniious  sur  la  Couronne  de  Pologne; 
enfin  il  fut  en  1582,  un  des  négociateurs  de  l,-i  paix  de  Zapole,  par 
laquelle  la  Russie  renonça  ù  ses  prétentions  sur  la  Livonie  et  le  ter- 
ritoire de  Polock,  (^ui  restèrent  assurés  à  la  Pologne.  Ce  rameau  de 
la  maison  des  Lcszczyç  s'éteignit  au  niilitu  du  xvii'^  siècle  avec 
Ursule-Sophie  de  Krotoszyn,  qui,  par  son  mariage  avec  Nicolas  de 
Sieniawy,  grand-échanson  de  la  Couronne,  porta  l'héritage  de  sa 
familli:  ilaiis  celle  ilcs  Sicniawki. 


L.iS/CZ   I>K   STU7.KMIKI.Kr   ET  Tl'CA.V^Il». 

Très  noble  famille,    issue  de  la  maison  de  Prawdzic,  elle  avait 
une  origine  commune  avec  les  comtes  de  Labiszyn  -  Latalski  et  les 


(I)  Jusqu'alors  la  Lilliuanii-,  plulôl  >assalc,  avail  lonsiTvé  son  aiilononiie  ;'|ps  Ja(;p|louj 
qui  étaifiil  roij  élociifsen  Polo^riio,  elaicnl  .';ou\er3i(is  licrcdilaires  t;ii  I.ilhuannv  Ce  lui  «T» 
granda  |urlio  pour  roiij.ruT  ce  ilutlié  i|ue  les  J  m'i-lions  funnl  suicc^sivemi'nl  dus  en 
Pologne.  Di'imis  (.W.),  Ic<  di'u\  pays  n'en  fornuTenl  plus  qu'un  sous  lo  trône  électif  de  la 
Polonue,  et  la  nuLIcase  ritliuanieune  fut  admise  i  onupor  des  eaiplou  dan»  le  rof/nuinr, 
re  qu'elle  ne  pouvait  pas  antérieuremeut. 


m 


268  NOTICES 

Szczawipski.  Le  gcncalogistc  Simon  Ûkolski  fait  en  ces  termes 
l'éloge  de  cette  illustre  famille  :  •  Perilltistris  gtntre  et  cicluriia  dt 
Tiode  patrUe  semper  dura  faïuiliu.  •  Jean  de  Laszcz,  séucchnl  de 
Podolie  en  li53,  s'illustra  par  sa  valeur  et  vainquit  ù  plusieurs 
reprises  les  Tartares,  qui  ravageaient  cette  province.  Un  autre,  Jean 
de  Laszcz,  sénéchal  de  Iklsk  et  grand-ccu)cr  tranchant  de  la  Cou- 
roûne  (Krayczy  Koronny),  fut  chargé  par  les  États  d'annoncer  à  la 
princesse  Anne,  fille  de  Sigismond  I''',  son  élévation  sur  le  trône,  à 
la  condition  de  prendre  pour  époux  Etienne  liathory,  duc  de  Tran- 
sylvanie, qui  devait  régner  conjointement  avec  elle;  il  la  fit  consentir 
à  cette  union  qui  donna  à  la  Pologne  un  de  ses  plus  grands  rois. 
Samuel  de  Laszcz,  major-général  de  la  Couronne  (Straznik  KoTonny), 
mort  en  16H),  fut  un  des  guerriers  les  plus  célèbres  de  son  époque. 
Enfin  Alexandre  de  Laszcz,  Palatin  de  IJelzk,  possesseur  d'une  for- 
tune colossale,  en  fit  le  plus  noble  usage  et  mourut  en  17-0,  ne 
laissant  qu'une  fille  unique,  qui  porta  dans  la  famille  des  Potoçki 
son  immense  héritage, 

MACIEJO^VSKi  DK  >I  V  Kl  t  JOWIÇE  ,    l)K   LV   MAISON  Dt  CIOLEK. 

Famille  illustre  qui  se  distingua  surtout  dans  les  hautes  dignités 
ecclésiastiques.  Le  plus  célèbre  de  ses  rejetons  fut  làernard  de 
Maçigowiçe  Maçiejowski,  cardinal,  prince  Primat  du  royaume  et 
nrchcvcc|ue  di;  (înescn,  un  des"  coiistiilers  les  plus  tlévoués  du  roi 
Sigismond  III,  avec  lequel  toutefois  il  eut  (juelques  démêles  vers  lu 
fin  de  su  vie,  qui  arriva  en  lliOS.  Ce  fut  lui  qui  attira  eu  Pologne 
Joseph  Torelli  de  Monteehiarugolo,  dont  la  famille  avait  une  com- 
munauté d'origine  avec  la  maison  de  Ciolek.  Joseph  Torelli  ayant 
épousé  l'héritière  de  Poniatow,  fut  l'auteur  de  cette  nouvelle  famille 
de  Poniatowaki  et  devint  l'aïeul  de  Stanislas-Auguste,  dernier  roi  de 
Poloijne. 


SUR  LES  FAMILLES  NuliLES  DE  LA  F'OLO(;.\K.  260 


MIELECkl  DE  MIELET,  DU   LA  MAIS«>.\  DE  GKYE. 

Très  illustre  rameau  de  la  famille  des  comtes  Brinicki  de  Riiszcza, 
dout  le  rejetOQ  le  plus  remarquable  fut  Nicolas  .MicK'i,ki,  Palatin  de 
Podolie  et  {^rand-gcnéral  de  la  Couronne  eu  1575,  un  des  plus  vail- 
lants et  des  plus  habiles  capitaines  qu'ait  eui  la  Polo;jne  et  qui  se 
rendit  célùbre  par  ses  victoires  si;r  les  Russes  et  les  Tartares. 

rUZVIEMSKI    DE   I'HZVIM A,    DE   I. A   MAISO>    DE   RAUICZ. 

Famille  de  Grande-Pologne,  autrefois  opulente  et  puissante,  dont 
les  rejetons  occupèrent  les  plus  hautes  charges  de  la  Couronne  et  ser- 
virent lidèlement  leur  patrie  sur  les  champs  de  bataille  aussi  bien 
que  dans  les  conseils. 

RADZEJO^VSKI    DE    UADZIEJO>V,   DE   LA   >IAIS»»   DE  JL'.NOSZA. 

Famille  ancienne  et  puissante  dont  les  descendants  les  plus  mar- 
quants ont  accjuis  une  triste  célébrité  par  leurs  traînions  et  les  maux 
qu'ils  attirèrent  sur  leur  patrie.  Jérôme  Uadziejowsk.:,  vice-chancelier 
du  royaume ,  convaincu  d'avoir  voulu  assassiner  son  beau-frère 
Sluszka  tt  d'avoir  conspiré  avec  les  Cosaques  contre  la  Pologne, 
fut  coiulamnc  à  perdre  l'honneur  et  lu  vie;  s'étanl  évadé,  il  se  mit  à 
la  tète  de  l'urraee  suédoise  pour  assaillir  sa  patrie  en  1G52  ;  cepen- 
dant il  obtint  en  lCtJ2  le  pardon  de  tous  ces  crimes,  tant  était  faible 
à  cette  époque,  en  Pologne,  la  main  de  la  justice!  Son  tîls  Michel- 
Etienne  Kailziejowski,  cardinal,  archevêque  de  Gnesen  et  Primat  du 
royaume  en  IGSl,  est  une  des  (igures  historiques  les  plus  mépri- 
sables de  cette  é[)oque  de  corruption  !  Homme  d'une  vénalité  scan- 
daleuse et  éhontee,  il  prenait  de  toutes  mains  pour  entretenir  les 
factions  qui  dci'hiraieni  le  pays!  Chef  du  guuvernement  de  l'Iîtat 
pendant  l'interrègne  qui  suivit  la  mort  du  roi  Jean   Sobieski,    il  se 


270  NOTICES 

mit  à  la  solde  de  l'abbé  de  Polignac,  ambassadeur  de  France,  pour 
favoriser  l'élection  du  prince  de  Conli  (1).  Le  parti  de  l'électeur  de 
Saxe  ayant  triomphé,  il  se  vendit  pour  se  rattacher  à  ce  prince;  il 
le  trahit  bientôt,  séduit  par  les  promesses  des  Suédois  et  proclama 
sa  déchéance  eu  1 7')  t  ;  pour  se  conformer  à  la  volonté  de  Charles  XII, 
il  fit  élire  un  nouveau  roi  dans  la  personne  de  Stanislas  Leszczynski, 
Palatin  de  Fosen  {2);  ce  dernier  u'asant  pu  se  maintenir,  cet 
indigne  prélat  fut  forcé  df^  fuir  et  termina  dans  l'exil,  en  170(),  sa 
méprisable  carrière.  Avec  lui  s'éteiirnit  dans  l'opprobre  cette  ancienne 
famille,  qui,  dans  les  siècles  précédents,  avait  eu  un  noble  éclat. 

SIEi"VIA>VSKI   lu:  (;UA>()\V    KT   SIKMV^VV. 

Cette  riclieet  illuslie  famille  est  un  rameau  de  celle  des  Leliwa  Gra- 
nowski,  comtes  de  Pilee.  li;iph:iel  de  (irauow,  a\ant  épousé  l'héritière 
de  la  seigneurie  deSieniawa,  adopta,  vers  la  fin  du  xv^  siècle,  ce  nom 
qui  acquit  en  Pologne  le  plus  brillant  éclat.  Cette  célèbre  famille  donna 
au  pays  une  longue  suite  de  grands  dignitaires  et  ne  s'écarta  jamais 
du  chemin  de  la  tidélilé  et  de  l'honneur.  Elle  a  produit  trois  géné- 
raux de  camps  et  deux  grands -généraux  de  la  Couronne,  (^ui  tous 
servirent  et  défendirent  leur  patrie  avec  dévouement.  Nicolas  Jérôme 
de  Sieniawy,  général  de  camp  de  la  Couronne,  fut  un  des  héros  de  la 
délivrance  de  Vienne,  où  il  commandait  l'aile  gauche  de  l'armée  de 
Soltic^ki,  dont  il  était  le  eoMipaguon  et  l'ami  le  plus  intime.  11 
mourut  en  Ull-8  des  suites  des  fatigues  et  des  blessures  reçues  dans 
cette  mémorable  campagne,  au  succès  île  laquelle  ses  talents  et  sa 
valeur  avaient  grandement  contribué.  Cette  noble  famille,  ayant 
acquis  par  mariage  les  terres  de  S/.klow  et  Myszy ,  qui  avaient  été 
érigées  en  comté  eu  155U  par  l'empereur  d'Allemagne,  pour  Jérôme 

(i)  Voy.  lej  dcpu'chf  s  do  laltio  de  l'oli^'ii.ir . 

(i)  Uui'lle  Jovjil  cire  la  dciiiorali^  l'.ioii  iU>  ivlti-  niallii.-ur<.'U3H  epoi|uc  ,  (lui^iu'un  liomnie 
respectabit'  tel  )]iiu  Lfszizjo^ki,  joui>?.inl  d'une  si  (.'raiide  repuiaiioii  d«  prubile  et  de 
««•rla,  pul  aci-L'plrr  une  lour.iniio  .i(.|ui^i'  de  celle  f.iron  el  donne')  pjr  l'ennemi  li'  plui 
acharué  de  ^J  pairie  I 


SUK  LES  FAMILLES  NoriLES  DE  LA  l'DIOCNE.  ill 

Chodkicwicz,  Cuatt-llaii  tic  Viliia,  plubicurs  de  ics  rejetons  tirent 
usage  de  ce  titre  à  partir  du  xvii^  siècle,  saus  que  toutefois  il  ait 
été  valide  par  les  États.  Ursule  Sophie  Sieriiawika,  tille  d'Adaiu 
Nicolas,  graad-général  de  la  Couronne,  mort  en  1726,  dernier 
rejeton  lùâle  de  sa  maison,  port.i  l'iiniaunse  forlune  de  ses  ancêtres 
dans  la  famille  des  Czartoryiski. 

SZAMOTLLSKI    1)K   SZA.>l<)TL  L  V. 

Famille  très  anciennement  célèbre  et  très  puissante  en  Grande- 
Pologne.  Elle  est  issue  de  la  maison  de  Naleucz-deuxièmc,  eut  beau- 
coup d'éclat  au.x.  xn?  et  xv<?  siècles  et  s'ètcii^iiit  en  1510  avec  André 
de  Szamotuly,  palatin  de  Poseu.  Deux  autres  rameaux  de  cette 
maison,  celui  des  Gembicki  et  celui  des  Gostom:^ki,  acquirent  égale- 
ment une  belle  illustration, 

szcA>vi.>sKi  m:  s/.c/a\vi>,  de  la  liaison  de  pka^vdziç. 

Cette  famille  a  une  origine  commune  a\ec  celle  des  comtes  Latalski 
et  des  Laszcz  de  .Strzcmielcc,  et  acquit  comme  i  lie  une  grande  illus- 
tration. Son  nom  parait  avec  éclat  dès  la  fin  du  \ni<^  siècle  et  elle 
a  ocoipé  avec  honneur  les  graiulcs  charges  sènalurialcs  de  la  Grande- 
Pologne.  Mlle  diapanit  vers  la  lin  du  siècle  passé. 

SZ\  DLO\Mti:KI    DE  S/.  VDLO^VI  t  r . 

Cette  famille  est  issue  de  la  maison  des  Odrowouz,  comtes  de 
KoDskie  ;  elle  est  ancienne,  illustre  et  a  toujours  servi  sa  patrie 
avec  fidélité  et  dévouement.  Christophe  de  Szydlowiec,  Castellau  de 
Cracuvic  et  grand-chancelier  de  la  Courcjiuie  ,  fut  eu  1515  le  négo- 
ciateur de  l'alliance  oll'ensive  et  défensive  conclue  au  congrès  de 
Vienne  entre  le  roi  Sigismond  I"  d'une  part,  et  l'empereur  Maximi- 
lien  et  Lidislas,  roi  de  Bohème,  de  l'autre.  Le  but  principal  de  cette 


K    Jt.l    Ail    , 


/  :t,\:^. 


37Î  NOTICES 

alliaucf  était  de  proté;^er  la  (.hrctieiité  contre  les  invasions  mena- 
çantes des  Musiilmans.  Gardien  des  lois,  en  sa  ([ualité  de  grand- 
ehancelier,  il  refusa  d'enfreindre  leur  prescription,  en  acceptant  le 
titre  de  prince  ijuc  lui  olfrit  l'empereur  Maximilien,  ei  donna  un 
noble  exemple  de  soumission  à  ses  devoirs,  taudis  que  t^^nt  d'autres, 
poussés  par  la  vanité,  les  violaient  à  la  même  époque,  en  sollicitant 
à  l'étranger  des  titres  sans  valeur  eu  Poloi^Mie!  Cet  homme  d'État 
intègre  et  habile  luourut  eu  l5o2,  le  dernier  de  sa  famille. 

TOMK  Kl    UK   TOMKK. 

Illustre  famille  qui  a  une  origine  commune  avec  celles  des  comtes 
de  Bniu  et  de  Gorka  de  la  maison  de  Lodzia.  Le  plus  connu  de  ses 
rejetons  fut  Pierre  de  Tomii;e ,  sous-chancelier  de  la  Couronne 
en  l  j  13,  et  prince-évè([uede  Cracovie  en  lô:? 3,  célèbre  comme  savant, 
législateur  et  protecteur  des  sciences  et  des  lettres.  Ce  ministre 
eiemplaire  reçut  de  ses  contemporains  le  surnom  de  :  Faltr  et  uorina 
Cancdlariorum.  On  lui  doit  un  recueil  excellent  des  lois  polonaises 
et  sa  cour  fut  l'école  des  horniaes  les  plus  savants  et  les  plus  illus- 
tres; ce  fut  là  (jue  se  formèrent  le  cardinal  Hosius,  le  prince-évcque 
de  Warmie,  Jean  de  HoIIlii,  surnommé  l)(i/iti.icui  (deDautzig),  et  les 
priuces-évéques  do  Cracovie,  IMiilippe  railniewski  et  Pierre  Mysz- 
kowski,  qui  tous  jetèrent  un  vil  éclat  sur  l'épiseopat  et  les  lettres  en 
Pologne.  Jamais  la  législation  dans  ce  royaume  n'eut  des  chefs  plus 
éclairés  et  plus  dignes  que  le  vice-chancelier  Pierre  Tomiçki  et  sou 
successeur,  le  grand-chancelier  Jean  Skarbek  Chojeuski,  tous  deux 
princcs-ésèqucs  de  Cracovie. 

Z.i\MS/A  I»t:  IU)/.\()>\    !•; T  <;\UR()\V,  I>L  I.A  m  vison  I)K  Sl'I.l.Ml. 

Illustre  et  ancjenne.  famdle  qui  a  produit  un  de  ces  héros  qui 
jettent  sur  toute  leur  race  un  éclat  poclitiue.  Jean  Zawis^a  de  llosuow, 
staroste  de  la  comté  de  Zips  et  en->uite  palatin  de  Transylvanie,  fut  le 


SUR  LES  FAMILLES  NDBLF.S  DE  LA  POLOGNE.  273 

type  accompli  de  toutci  les  vertus  clievalercîdqucî  ;  il  est  pour  la 
Pologne  ce  que  Bayard  (Je\irit  un  sii-cle  plus  tard  pour  la  France, 
uu  véritable  chevalier  aaiii  ptur  »:l  sans  rtpruche.  11  rec;ut  le  surnom 
de  Zaïoiiza  le  Noir,  à  cause  de  la  couleur  de  son  armure,  couiiuc  et 
redoutée  sur  tous  les  champs  de  bataille.  Dès  sa  première  jeunesse, 
il  Si,"  rendit  célèbre  par  ses  prouesses  dans  les  tournois.  En  lllO,  sa 
buiuiière  formait  l'avant-gardc  de  l'armée  polonaise  ù  la  bataille  de 
Grunwald,  et  sa  valeur  contribua  à  décider  cette  victoire  c^ui  soumit 
l'ordre  teutonitpie  et  la  Prusse  à  la  suzeraineté  de  la  Pologne.  Il  fut 
ensuite  ambassadeur  au  conseil  général  de  Constance,  où  il  obtint 
pour  la  Couronne  de  Pologne  de  grands  privilèges  dans  ses  rapports 
avec  l'Église.  Il  rem])lit  également  de  brillantes  ambassades  auprès 
de  l'empereur  d'Allemagne,  des  rois  de  France  et  d'Angleterre. 
Enfin  l'empereur  Sigismoiid,  qui  avait  déjà  éprouvé  su  valeur,  sol- 
licita cet  intrépide  guerrier  de  prendre  le  commandemeut  de  son 
armée  dans  la  guerre  contre  les  Turcs.  Les  deux  armées  se  trou- 
vèrent en  présence  auprès  de  Gollubacz,  ville  située  sur  les  rives  du 
Danube.  L'empereur,  intimidé  par  le  nombre  des  hordes  ennemies, 
fuit  en  repassant  le  (leuvc  et  entniîne  ses  troupes  ;  eu  vain  de- 
mande-t-il  à  l'intrépide  Zawisza  de  le  suivre  :  Zaicis:a  ne  sait  pan 
fuir,  telle  fut  l'unique  réponse,  et  suivi  seulement  de  quelques  ser- 
viteurs fidèles ,  le  chevalier  Noir  se  précipite  sur  les  innombrables 
bataillons  des  Turcs  ,  préférant  une  mort  certaine,  mais  glorieuse,  à 
un  salut  déshonorant.  .\près  des  prodiges  de  valeur,  accablé  par  le 
nombre,  les  armes  brisées  et  le  corps  exténué  par  ses  blessures,  il 
fut  pris  par  les  Turcs,  dont  les  chefs,  ne  pouvant  s'accorder  ù  qui 
appartiendrait  l'honneur  d'une  si  noble  prise,  préférèrent  le  massa- 
crer que  de  partager  une  si  belle  proie!  Ainsi  périt,  en  1428,  ce 
grand  homme  dont  toute  lu  vie  fut  une  suite  d'actions  chevale- 
resques et  héroïques  (1).  Sa  femme,  Barbe  de  lladoliu,  fut  par  ses 


(I)  L'eloee  de  ses  vertus  clie\alore$ques  osl  consit-'né  dans  la  dt\  i^c  qui  lui  fui  doniiH"  et 
que  couiacra  l'opinion  (lubluiue.  Elleclail  ainii  conçue  :  Puleo<i>/  'lu  rnjirf  'J((ijhy  na 
Zaujisz'/  !  ce  qui  si^'iiilie  :  Cuinpie  svr  iimi,  air  jr  .ntis  Zawisza  ! 


\ 

27»  NOTICES 

verlu3  la  Jit^ue  coinp;i;^iit:  de  ce  héros;  l'iiistorien  Dhi^'osz,  si  sobre 
(l'clogC3,  la  aoiurne  iuk;  ftiiihw  iC une  rcrtn  rare  (fciniiia  rarae  virtu- 
tis).  Apres  la  mort  de  son  mari ,  cette  épouse  et  cette  mère  exem- 
plaire se  revêtit  d'un  deuil  qu'elle  ne  quitta  plus  et  se  consacra  toute 
entière  à  l'cilucation  île  ses  enfants  qu'elle  voulut  rendre  dignes  de 
leur  père  iunnortel!  r^a  fill»'  uiii(iue,  Barbe  Zawisia,  fut  mariée  dans 
l'illustre  maison  des  comtes  de  Tenczyn,  et  ses  deux  tiU  ,  Martin  et 
Stanislas,  périrent  glorieusement  comme  leur  illustre  père  en  com- 
battant les  Turcs,  aux  côtés  de  leur  roi,  à  la  bataille  de  Varna.  La 
fille  unique  de  Stanislas,  Barbe  Zawis/a  de  Hosnow,  la  dernière  de 
cette  noble  maison,  épousa  Jean  Amoral  comte  de  Taruow,  Cnstellan 
de  Cracovie,  et  fut  la  mère  du  célèbre  Jean  comte  de  Tarnow,  grand- 
général  lie  la  Couronne  ,  qui  vengea  par  ses  triomphes  sur  les  Turcs 
le  trépas  de  ses  ancêtres!  On  fait  descendre  la  famille  des  Zawisza 
de  la  maison  des  comtes  de  Uosenberg,  en  lîohême.  Bierre  Zawisza  de 
Kosenberg,  ayant  épousé  d'abord  Elisabeth,  reine  de  Bohême,  veuve 
de  Wenceslas  III,  et  ensuite  Marie,  fille  d'Etienne  V  et  sa-ur  de  La- 
dislas  III,  rois  de  Hongrie,  voulut  s'emparer  du  trône  de  Buhème(l). 
Vaincu  et  mis  à  mort  par  Wenceslas  IV,  ses  biens  furent  confisques, 
ses  enfants  se  (lis[)ersèrent  et  l'un  de  ses  lils  vint  s'établir  en  Pologne. 
Ses  descendants  s'y  étant  mariés,  quittèrent  les  armes  de  leurs 
uncétres  et  adoptèrent  celles  de  Labendz  et  de  Snlirau  que  portaient 
leurs  femmes;  de  là  vinrent  ces  deux  ligues  de  la  maison  de  Zawisza. 

ztBUZYi)<)>\  SKI  i)i;  '/.KnnzYiM)>vo,  i>K  I.  V  .'\r  Ais().>  lit:  n.vi»\v.v."v. 

Famille  dont  l'illustration  remonte  jusqu'<iu  commeuceracnt  du 
xiii"^  siècle,  et  qui  acquit  une  grande  import.iuce.  Le  personnage  le 
plus  célèbre  de  cette  famille,  fut  Nicolas  Zebrzydowski,  l'alatin  de 
Cracovie,    ami   et  compagnon  d'armes   de   Jean    Zamoyski  ,    grand 


(I)  Unu  parljn  ilr  l'ariiii^c  li(liujtiii>niii-,  ontrjliire  |iar  Jean  RaJiiwill.liiui  vuubil  si>  \t*ngpr 
(le  n'aToir  p^-)  nLlciiu  la  aUruslio  de  l)uiiyri>k,  s'i't.iil  joiiiie  a  lui  cl  LOiiituUait  suuj  si-i 
ordres  Pour  les  iiiulili  d"  celle  iiisurr('i.t>un,  voyei  loi  .iriidej  Hadxi*ill  el  Zamoyski. 


f  SUR  LKS  FAMILI.KS  NOItl.tlS  !)(■:  I.A  POI.OCNK.  273 

général  de  la  Couronne,  l'cndant  longtemps  il  servit  sa  patrie  avec 
dévouemcut;  mais  il  ternit  la  lin  de  sa  carrièic  par  sa  rébellion 
contre  le  roi  Sigismond  III  eu  IfiUG;  il  fut  entièrement  défait,  l'an- 
née suivante,  à  la  bataille  de  Guzow  (^u'il  livrai  l'armée  royale,  com- 
mandée par  le  roi  et  le  grand  Zolkiewski. 

ZOLKI£>VSkl   DE  ZOLKltW,   I>t   L.V   MAISON   l>E   LUIUCZ. 

Famille  illustre  parmi  les  plus  illustres.  Elle  produisit  une 
longue  suite  d'hommes  distingués  et  de  grands  dignitaires  de  l'Etat; 
mais  tous  furent  éclipsés  par  l'immortelle  gloire  de  Stanislas  Zol- 
kiewski, grand  chancelier  et  grand  général  de  la  Couronne,  qu'on 
peut  désigner  avec  ïarnowski,  C/arnieçki  et  Kouieçpolski,  comme 
le  plus  grand  capitaine  que  la  Pologne  ait  produit.  Cet  homme  émi- 
nent  eut  .1  combattre  et  sut  vaincre  tous  les  ennemis,  si  nombreux  à 
cette  époque,  qu'eurent  la  Pologne  et  le  roi  Sigismond  III.  Sa  renom- 
mée militaire  commence  à  la  bataille  de  Byczyna  (Pitschen)  (1),  où, 
sous  la  conduite  de  Jean  Zamoyski,  il  contribua  par  sa  valeur  au 
succès  de  cette  journée,  à  laquelle  l'architluc  Maxinulicn  ,  préten- 
dant à  la  Couronne,  fut  fait  prisonnier  et  ([ui  assura  le  trône  à 
Sigismond.  En  1595,  il  soumet  les  Cosaques  et  s'empare  de  leur 
chef  Naleuajko  ;  il  met  en  fuite  les  Valaques  et  les  Tarlares  en  1597; 
il  bat  les  Suédois  à  la  bataille  de  Wiissenstein  en  KiO'i;  disperse 
les  rebelles  commandés  par  Nicolas  Zebrzydowski  et  Jean  Kad^iwill 
à  la  bataille  de  Guzosv  en  1(J07;  il  détruit  l'armée  Moseovit'^  près 
de  Kluzin  en  IGlU,  s'empare  de  Moscou,  fait  prisonniers  le  c/.ar 
Szuïsky  et  sa  famille,  fait  élire  à  sa  place  Ir  prince  I.adislas,  tils  de 
Sigismond  III  (2),  et  revient  enfin,  en  lOll,  pour  célébrer  à  Var- 


(1)  Kn  ISM?. 

(2)  Des  5iTU()uli's  rrlvii'u\  enipèclicri-iit  Si;;i:>iiiun(l  J':iccr|iler  ce  Iroiio  pour  ioii  fils,  qai 
aurait  ilii  ahauiluiiiur  sa  f()i  pour  so  l.iiro  Cirttr.  L'auleur  des  .V'idcrj'  sur  lis  fumillts 
ruim::!  ainicllo  cela  de  l'tn(:i)lie  pvliliijue,  ce  i|ui  pruiivit  Minpleiiii'iit  qu'.i  Sri  )euj  une 
cvuronne  vaul  plus  (|uo  sa  fui  ;  il  usl  permis  de  douter  que  Lcjn.  uup  d'Iiuiinctes  (ji-os 
(oieol  de  Sun  avis,  ijuui  qu'il  en  «uit,  ians  cet  ob>taclo,  la  i'ulu|{iiu  aurait  du  i  la  valeur  et 


LISTE  DES  FAMILLES  TITHÉES 


LES  (;OUVEnNEMENTS  RL'SSK  ET  AUTRICHIEN 


NOBLIiil  roLUtltlil.  IS 


Il  .XUMCJ'jH  »>(M«lMt 


LISTE  DES  FAMILLES  TITRÉES 


LES  (iOUVERNEMENTS  RCSSE  ET  AUTRICUIEN 


Les  anciens  comtes  polonais  et  après  eux  lea  sénateurs,  étaient 
désignés  clans  les  actes  oUicicls  sous  la  dénomination  de  ••  barons  du 
royaume  «  {baronets  rtrjni).  Cette  qualification  était  donc,  en  Pologne 
comme  dans  tous  les  autres  États  européens,  au  moyen  âge,  un  nom 
général  par  kcjuel  on  désignait  la  classe  la  plus  élevée  de  la  noblesse, 
sans  rapport  aucun  avec  les  litres  particuliers  de  chaque  famille.  La 
qualification  de  Luron,  dans  le  seps  moderne  et  concret,  comme  titie 
attaché  à  une  personne  ou  à  une  famille  et  formant  le  dernier  degré 
de  la  hiéiarchie  de  la  noblesse  titrée,  n'a  point  existé  en  Pologne 
avant  sou  partage.  Depuis  cette  époque,  ce  titre  a  été  assez  fréquem- 
ment donné,  par  les  souverains  de  l'Autriche  et  de  la  Russie,  aux 
Polonais  i|u'un  voulait  tliatiuguer,  sans  [aéteiidre  pourtant  leur  accor- 
der le  titre  de  comte,  si  estimé  en  Pologne  et  qui  ne  fut  conféré,  à  peu 
d'exceptions  prés,  qu'aux  familles  de  la  plus  haute  extraction  (1). 
Beaucoup  de  ces  titres  de  barons  furent  concédés  à  d'anciens  mili- 
taires, qui  ayant  servi  avec  distinction  ,  se  trouvaient  en  possession 
à'ordre^  donnant  droit  à  cette  qualification  et  pourj^eux-là  ce  titre, 
malheureusement  discrédité,  pour  avoir  été  trop  prodigué  à  des  per- 


(1)  Nous  n'.ivon«  pas  counaissance  qat*  la  troisit-mo  piiissani-c  cflpnrt.iL'r.inl<>.  U  Fru&i«, 
ait  rniifi-rè  lu  dire  Je  biirun  j  auiun  ili>  ses  SQjeU  poluDJi». 


i'..v:nu]  f-u'ifiij  :>li  f.nïii  ^Yj  j!j  auormù'M 


,*. 


S80  NOTICES 

sonnes  sans  mérite  et  sans  naisaance  (1),  à  une  valeur  estimable.  Le 
gouvernement  russe  accorda  également  cette  qualité  aux  personnes 
qui,  du  temps  du  grand-duché  de  Varsovie,  furent  créées  chevakier  de 
l'empire  français,  ainsi  qu'à  quelques  industriels  qui  avaient  amassé 
une  grande  fortune;  de  là  vient  le  peu  d'estime  dont  jouit  parmi  la 
noblesse  polonaise  ce  titre,  dont  un  homme  de  haute  naissance  ne 
consentirait  point  à  faire  usage.  Nous  donnons  ici  sommairement  la 
liste  des  familles  ou  des  individus  qui  ont  reçu  le  titre  de  baron, 
autant  qu'il  a  été  possible  de  se  procurer  leurs  noms,  en  faisant 
remarquer  que  cette  qualification  ne  suffisant  pas,  à  défaut  d'autres 
mérites,  pour  les  ranger  parmi  les  familles  illustres,  nous  nous 
croyons  dispensés  d'entrer  ici  dans  plus  de  détails  ù  leur  égard. 

'  BARONS  CRÉÉS  PAR  LE  GOIVERNEMF.NT  AlTRICniEV. 

Barons  blazoavski. 

Barons  cztciio^vif.z. 

Barons  dolimaaski. 

Barons  dulski. 

Barons  gadomski. 

Barons  gostkovski. 

Barons  u.vdmk»h.z. 

Baron    JOSKl'lI  KO>t)PKA. 

Barons  kAMi.\SKi. 

Barons  KAUMCki. 

Barons  krlkoavifçki. 

Barons  le>vaut()\>ski. 

Barons  nASTA>viK<;Ki. 

Barons  werenko. 

Barons  \vy.szv.\ski.  , 


(I)  Oa  ne  saurait  trop  publi>|ueoieol  Iil4mer  l'abus  qui  (Ji-t,'raJe  th  litre  en  le  iloun-inl  1 
des  gcni  qui  n'ont  ru  i|ur-  J'aiJreisf  Je  bien  manier  leurs  linance>  et  qui  souvent  ne  sont 
pas  mùiue  chru  icidI 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOGNE..  •  SSl 


UAIIO.NS  CIIÉÉS  OU  COXFIIUIKS  PAU  LE  GOLVtUNKilt.VT  HISSE. 

Jules,  baroa  de  uuiNtKKX  (von  deu  iuii.ncke.n). 
Joseph,  barou  ciiLLSSCWicz. 

Le  gcucral  Joseph,  baron  ciiLOPiCKi  (géaéralissime  de  l'armée 
polonaise  dans  la  rcvohaion  de  1830). 
Joseph  et  Stanislas,  barons  r.ilALIDOIR. 
Stanislas  et  Titus,  barons  dl'LFLS. 
Jean  Rodolphe,  baron  de  iieidll. 
Joseph  et  Cujctau,  barons  iiouocii. 
Paul,  baron  jeii/ma>o>vski. 
Le  général  Stanislas,  baron  KLir.Kl. 
Florian,  baron  kouvli.nski. 
Michel,  barou  kOZl>Ski. 
George,  baron  lewaukmvski. 
Adolphe,  l)aron  de  .iialzah.n. 
l'ran(;ois  et  Xavier,  barons  ivavski. 
Louis,  baron  u.vsTAWitrKi. 
Anibroise,  baron  skau/v.nski. 
Alexandre,  baron  soi.ni;.MlOF. 
Iguuei;,  baron  sr»>KO\vsKi. 
Séverin,  baron  »ii.s<)>. 
Joseph,  baron  ZALLSki.  '  • 


»'     ' 


APPENDICE 


APPENDICE 


Pour  réaumer  ces  notices,  on  doit  répûti-r  qu'il  est  faux  d'affirmer, 
coiiiuie  l'oni  fait  queli[Ut'S  auteurs  uiodcrucâ,  (juc  U-s  titres  hérédi- 
taires n'ont  point  existé  ancienMciiu'iit  eu  l'olo^^ne.  Bien  au  con- 
traire, ils  furent  usités  jusqu'à  la  fin  du  xiVsièi-le,  et  rien  ne  prouve 
mieux  les  privilèges  et  le  pouvoir  dont  jouissaient  ceux  qui  en  étaient 
revêtus,  que  l'envie  et  l'acharnement  que  leurs  préroj^atives  éveil- 
lèrent dans  le  reste  de  la  noblesse,  qui  saisit  avec  empressement, 
lorsqu'elle  se  présenta,  l'occasion  de  détruire  ces  distinctions  dont 
elle  supportait  avec  impatieru-'C  la  supériorité  (1).  Tt)utefois,  l'habi- 
tude et  la  \anite  furent  plus  fortes  cpie  toutes  les  lois,  et  il  ne  s'était 
pas  encore  écoulé  un  siècle  depuis  que  les  vieilles  races  avaient  été 
dépouillées  de  leurs  droits  t:t  île  leurs  titres  poUniaXi ,  que  déjà  des 
famillib,  nouvelles  pour  la  plupart,  brit^uèrcnt  et  obtinrent  des  titres 
étraujers,  qui  ne  furent  à  la  vérité  tolcics  en  Polo;^nc  i[u'à  la  con- 
dition expresse  qu'il  n'en  résulterait  aucune  prérogative  de  rang  ni 
privilège  d'aucune  espèce  pour  les  titulaires.  Il  est  même  digne  de 
remarque  (ju'il  n'y  eut  en  général  que  peu  d'entre  les  anciennes  et 
puissantes  maisons  que  la  loi  avait  privées  de  leurs  titres  et  de  leurs 


(I)  Voy.  Rartlii-loiiiy  l'aprn.  ki  :  Iterlij  Hyceiiticn,  |(agc  ijij.  D'jilli'urs  si  lc>  lUrt-i  «-l 
les  ili^liiH  Uo(ii  iiiibiliJiiri')  ii'.i^aionl  point  cviUr  rDiiiiiic  lu  iir.'.enili'iil  (-■•riajiii  ocmiiiii, 
qui  niilt-ril  IciiriJcJl  di-  rapuliliiiue  .\  U  pLiri'  .lij  u-..i>;i'j  rfel.i  .le  l'jtn  icii  royaume  Je 
Pr)lo);iie,  il  n'y  aurait  pas  tu  lieu  >li:  faire  Ji'i  lou  puur  lo  prohiber. 


SUU  LES  KA>IILLKS  .NOlil.tS   i)K   l.V   l'OLOCNR.  ^87 

fut  une  plus  grande  faute  encore  de  tolérer  que  la  loi  qui  interdisait 
lc3  titrc'3  fut  oonitaminL'ut  violée,  car  une  loi  non  respecU'^e  est  le 
plus  actif  levain  de  la  démoralisation.  Ce  fut  celte  dcmoralisatioa 
systématique,  dont  se  servit  la  race  injustement  vantée  des  Ja;;ellou3 
pour  conserver  dans  sa  descendance  cette  ccïuroune  élective ,  qui 
causa  la  perte  de  la  Pologne  (1).  L'histoire  de  ce  pays,  jadis  si  puis- 
saut,  peut  se  diviser  en  quatre  époques  principales  :  la  dynastie  des 
Lech's  fonde  la  Pologne  et  lui  donne  par  ses  conciuètes  de  vastes 
limites;  celle  des  Piast  la  rend  redoutable  à  l'extérieur  par  les  succès 
des  armes  et  la  fortilie  à  l'intérieur  sous  l'iutluence  des  principes 
d'hérédité  et  des  institutions  germaines;  avec  les  Jagellons,  qui  pro- 
fitèrent encore  des  éléments  de  puissance  fondée  par  les  dynasties 
précédeutes,  commence  cependant  la  décadence  de  ce  puissant  État  ; 
l'hérédité  de  la  Couronne  s'éteint ,  la  Couronne  élective  surgit  et 
traîne  à  sa  suite  les  vices,  qui  sont  un  appui  plus  sur  que  la  vertu 
pour  obtenir  les  suffrages  d'une  foule  d'électeurs!  Aussi,  la  démo- 
ralisation et  la  vénalité  font-elles  des  progrès  ell'rayants;  déjà,  sous 
le  roi  Alexandre,  petit-tils  du  premier  Jagcllon,  la  Diète  est  forcée 
de  défendre  par  une  loi  que  les  biens  de  l'État  ne  soient  distribues 
par  le  souverain  (1505);  malgré  cela,  à  la  mort  de  tjigismoud- 
Auguste,  le  trésor  se  trouve  de  nouveau  tellement  apauvri  ([u'un 
arrêt  dépouille  tous  ceux  auxquels  les  rois  avaient  distribué  des  dota- 
tions pour  s'en  faire  des  parli^.aus  (2).    Les  germes  mortels,  semés 

(1)  H  lie  s'anil  |ias  ,li^  iiicr  ici  les  iiuaIiIis  brillant.'*  ou  la  valeur  ilo  i|uiliiur5-iiiii  di'S  sou- 
«eraiiii  do  ci'tti'  faiiullt',  iiiau  bi  iiliiiii'iit  Ac:,  iirincipi'i  ou  »orlu  iI.n()iioIs  il»  ro^iioronl  Ht  des 
moyoLs  qu'ils  furont  furcoi  J'oiiiployor  pi^iir  j■a^^uror  sunossiwuu'nt  la  l^jiiroime.  Si'us  ce 
rapport  la  raco  Jaiiellonionne  a  olo  la  plus  funoslo  d  la  l'oloyiie.  Il  no  faut  pas  nublior  au>si 
que  si  qiiolijuc^ins  dos  rci-'nes  dos  Ja;;olloii5  ont  ou  do  IVrlat,  c'osl  ((u'ils  prolitaionl  onora 
dei  olenionls  d'ordre  et  du  pui->saiico  i|iratai<'nl  fciiidos  loi  dynaiias  prcctJdenti.-s  ;  oui  ne 
léb'uoroiit  d  leurs  siircossoiirs  que  do-,  oli  iiii'iils  do  di-scirdro  ol  domino  ! 

{i)  L'oloctivito  de  la  tlouronnc  iiui  pour  la  l'olo>;!io  mon  pour  la  Lilliuanie)  commence  i 
Ladislas  Ja^ollon,  eiitioiulro  la  vénalité,  l'our  .isuror  la  Couroiiiio  a  son  lils,  on  »oil  Ja;;ollon 
prodi;:uor  los  doniainos  de  l'Etat,  ot  lo  papo  Marlin  'V  t-uiidaniiii-r  sou-  lo  r.';;n'!  d'Ale\aiidre 
ces  donations  nuisibles  au  pays  et  a  la  morale.  Kilos  l'otaieiit  en  citot,  car  elles  furent  une 
des  causes  print-ipales  de  la  d.'inoralis.Uinn  pulilnjuc.  (les  prodigalités  continuées  par  tous 
les  descendants  do  J.igelloii  rendirent  l'F'.at  m  pauvre,  que  .•ioiis  SiJismoiiil-.Vu;usli'  |e$ 
Dii'tes  mirent  en  \i;ueiir  le  droit  que  leur  doMii.iil  le  slaUit  alei  indrin  do  surveiller  lo 
dornaini)  royal,  et  rè>oi|uèrent  tous  les  dmis  f.iil»  par  le<  ruis  .M.iis  ics  sa;ej  mesures  ne 
fureut  que  passa^jores  et  ce  fut  à  rccoinnioncer  !  En  gênerai  le»  liistoriens  polonais  parai*- 


288  NOTICES 

par  les  Jagellons,  portent  eiitiii  leurs  tristes  fruits;  et  la  dernière 
époque  des  rois  élus  dau-»  diffcrentes  familles,  n'est  plus  que  la  longue 
agonie  de  la  Pologne  :  ce  sont  les  pcnii)l«s  et  dernières  luttes  d'un 
cor[)3  vigoureux  que  .la  mort  gagne  par  ses  membres  corrompus • 
hélas!  les  quelques  nicmbres  restés  sains  ne  peuvent  plus  le  sauver! 
Depuis  lors,  le  pays  énervé  proiluit  bien  encore  quelques  hommes  de 
talents,  mais  pas  un  grand  caractère,  des  factieux  au  lieu  de  citoyens! 
Le  désir  de  la  liberté  n'est  plus  que  l'amour  du  désordre!  Tous, 
rois,  seigneurs,  prélats  et  magistrats  changent  suivant  leurs  intérêts 
de  projets,  de  partis;  ils  déchirent  sans  pitié  leur  patrie  en  appelant 
ou  servant  l'étranger!  Ainsi,  l'esprit  de  licence  et  d'insubordination 
amena  la  ruine  de  la  Pologne.  Puisse  maintenant  du  moins  sa  popu- 
lation dispersée  profiter  de  la  sévère  punition  que  lui  ont  attirée  ses 
fautes!  Puisse-t-elle  acquérir  sous  la  domination  étrangère  ce  qui 
lui  a  mnnc|ué  pour  pouvoir  conserver  son  indépendance,  l'esprit 
d'ordre,  de  soumission,  le  sentiment  du  devoir  et  de  respect  pour  le 
droit  consacré!  Puisse-t-elle  surtout  se  préserver  de  mauvais  conseils 
qui  cherchent  à  l'égarer  cl  qui  veulent  ressusciter  la  Pologne  en  prê- 
chant la  rébellion;  ce  serait  vouloir  renouer  l'histoire  de  ce  malheu- 
reux pays  À  sa  plus  triste  page,  et  faire  renaître  une  nation  que  la 
révolte  et  la  licence  ont  perdue  en  la  poussant  d'émeutes  enémeiites, 
de  révolutions  en  révolution)!  Ce  qui  naît  de  l'esprit  de  révolte,  ne 


livut  c'blouij  par  qiioliiui'i  ri.s'<>i':>  bnlUfits  i|\i'oiit  eu.,  Ii-i  Jj;.Tllonj .  lU  oublienl  que  leur 
éclal  n".lail  pjs  lii-ukiiiriil  leur  propre  oUvrajiL',  luaii  provenait  ilo  riiitrilag"  de  puissance 
l>';;uù  p:ir  les  tl)ii,i'>nci  prci'L'iK'iitL-i  :  et  l:i  pn-uvu  i|uii  celdi  puUsanre  était  runiiidabk-, 
c'e-,1  i|u'il  a  f.illu  pro-.  île  i(ii.ilri'  >iiili->  ilu  iliMiiDr.ilisalimi  il  do  Ji  -nrJroj  pour  la  dclruire 
CiiliiTtiiiftil  !  1)11  ri'itf,  li;  bien  iiu'oiil  pu  faire  lei  Ja^jellxiii  ne  piul  se  comparer  aux  (ii.iui 
irréparables  (lu'iU  ont  allire»  jur  la  l'uloo'nc.  La  .li>lnbulioii  des  bloii»  de  l'Klal  et  des 
Slarustiej  pour  aciieler  des  partisan»,  :e  Italie  liunleux  atee  ifs  emplois  scculicri  ut  eccle- 
siasli<|ues  datent  do  leur  ti'iiips.  Di-jà  soui  Sie>>»ioiid  I"  li<  plus  vanté  dei  fuis  Je  cette 
familli',  la  vénalité  clan  si  gran.le  que  sa  veuve  lioiiiio  Sforia  irritée  centre  André  Zebriy- 
dowslii,  evéque  de  Cracovie,  qui  s'était  prêt.- a  Ciiuronner  llarbe  IVidzivtill,  que  M,i.iin.ud- 
A>i;^iisle  avait  épousée  contre  la  volonté  de  »a  iin T>>et  tlu  pa\>,  »'eiu|iorta  jiisqu  a  lui  tepro- 
clier  d'avoir  uc/uri;  son  évéclie;  *  Ctrii'Ji,  je  l'ai  uctifli-,  re|ioodil  insoleiiiiiieiil  l'eiequ»*, 
iiunt  paict  iju'il  cttiit  à  vriitliv!  •  Même  l'uinon  tant  nantie  de  la  Lilhuanie  a  la 
Poloig'iie  i-t  qui  lit  inipolitii|uemi'nt  prcfi  ht  pour  la  reine  lledwii^e  l'alliaucu  de  Ja;;ellon  a 
Celle  de  l'arcliiduc  d'Autnclie  ,  fut  un  désastre  |>our  la  Pologne,  car  elle  lui  attira  re* 
Kuerresinleriuinables  et  rulncu^es  avfr  l'urdrt!  Tiutonique,  les  Suédois  et  la  Russie,  dont 
la  Litliuauie  était  sans  cessii  la  cause. 


su»   (.(-s  FA.MILLI .^  Mdll.tS  1)K   I.A   PoLOcNE.  SM'J 

saurait  s'alTraiicliir  de  son  iunucnce  fatale  cl  périt  par  la  révolte! 
L'éducation  d'un  peuple  ne  se  fait  ([ue  lentement,  et  (quelques 
années  ne  auflisent  pas  pour  etlaccr  de  l'esprit  public  les  funestes 
traditions  du  passé.  Ce  ne  sera  ([u'eu  donnant  des  gages  de  sou- 
mission et  de  fidélité  aux  lois  sous  lesquelles  la  Providence  et 
leurs  fautes  les  ont  placés,  que  les  Polonais  peuvent  se  concilier 
l'estime  et  la  sympathie  des  nations  qu'ils  se  plaignent  d'avoir 
perdus;  c'est  en  prouvant  qu'ils  ont  su  profiler  des  sévères  le(;ous  de 
leur  histoire,  qu'ils  feront  voir  c^u'ils  sont  dii^'iies  i!e  former  de  nou- 
veau un  peuple  indépendant,  et,  alors  peut-élre,  leur  reiidra-t-on 
d'un  commun  accord,  cette  libre  existence  qu'ils  sauront  conserver  à 
l'avenir! 

Si  donc  dans  ces  notices,  à  côté  des  actes  de  vertu  qui  méritent 
l'éloge  de  la  postérité,  on  a  également  rappelé  les  vices  et  les  fautes 
dont  si  peu  de  familles  ont  été  exemptes  en  Pologne,  c'est  pour  servir 
d'avertissement  salutaire  et  modérer  un  zèle  trop  ardent  (^ui  vou- 
drait reconquérir  l'indépendance  polonaise  par  les  mêmes  moyens 
qui  ont  été  la  cause  de  sa  perte  :  par  la  révolte  contre  le  droit  rtoiutu  ; 
si  même  cet  esprit  d'insubordination  venait  à  triompher  momenta- 
nément, il  ne  ferait  i{u'attirer  sur  ce  malheureux.  ])a}s  de  nouvelles 
infortunes;  car  ce  ([ui  naît  du  de-^ordrc  n'a  pas  d'avenir!  Apprendre 
à  respecter  la  loi,  s'astreindre  à  l'obéissance  et  à  la  lidélitc  pour  se 
rendre  digne  de  la  liberté  et  de  l'indépendance;  effacer  enfin  les 
fâcheuses  impressions  ([ue  la  licence  de  ses  citoyens  fait  peser  sur  le 
souvenir  de  la  Pologne,  telle  est  la  tâche  bien  plus  honorable  et  plus 
utile  de  tous  les  bons  Polonais  (1).  Défendre  à  outrance  sa  patrie 
existante  et  en  daiujer ,  est  un  acte  héroïque  que  tout  le  monde  admire; 

(1)  Il  Psl  une  certaine  cali-jiurie  tli!  la  presse  polonaise  t^ui  jeUe  loi  liauti  crij  lorsiju'un 
rappeilt!  tv>  tn^tL'n  failles  el  Ivs  lioiileiist's  Iraliisoiu  i|ui  ont  amciic  la  perle  Je  la  l'olo„'iie, 
couime  SI  l'huloirc  elail  U  pour  uii-n.ii-'er  sa  sfnsiliililé  jouée,  car  c'est  elle  qui  veui 
pousser  les  populatiuns  polonaises  dans  une  nouvelle  «oie  de  revoUe»  el  Je  malheurs  !  iiillii 
est  l'organe  Je  la  revolulion.  Avouer  se<  fautes  et  les  atoir  toujours  preseiiles,  c'est  pour  les 
nations  comme  pour  les  inJiviJui  lu  |j|us  >ùr  moyen  Je  s'en  corriger,  el  c'est  un  acte  ineil- 
luurde  palriolisoie  Je  leur  en  préieiiii-r  le  fune^le  nuis  suif  cru  tableau  pour  les  en  Jelour- 
ner  i  l'arruir,  ijue  J'alfeiter  une  injulgeoce  nu  un  oiibli  li)pucrite>  aliii  Je  les  égarer  el  Ju 
les  entraîner  Jans  les  uiêuics  précipices  ! 


»0  NOTICES 

miiis  cuus^)ircr  contre  uti  j^ouvcriu-uieiit  devenu  Icgal  ,  attirer  sur 
son  pays  la  ruine  et  de  nouveaux  désastres  sous  prétexte  de  faire 
ressusciter  une  patrie  détruite  par  ses  propres  fautes,  c'est  couvrir 
d'un  mas([ue  de  patriotisme  la  passion  de  la  licence  et  de  la  jévulte! 
Kosciuszko  est  un  héros,  estime  de  tous;  mais  aujourd'hui  les  chefs 
d'une  insurrection  polonaise  ne  sauraient  être  aux  yeux  des  gens 
sensés  et  justes,  que  des  rebelles  (1),  qui  entreprennent  de  faire 
renaître  la  Pologne  par  les  vices  raè.ues  qui  ont  causé  sa  destruction! 
A  l'époque  où  nous  vivons,  au  milieu  de  la  confusion  que  des  gou- 
vernements eux-mêmes,  dans  des  vues  coupables  ,  jettent  dans  les 
principes  fondamentaux  de  la  société,  dont  ils  devraient  être  les  gar- 
diens et  les  défenseurs,  il  serait  à  la  fois  utile  et  glorieux  pour  les 
Polonais  de  prouver  qu'ils  savent  résister  à  lu  contagion,  et  qu'ils 
ont  pour  toujours  renoncé  à  leur  ancien  esprit  d'agitation,  en  ne  se 
laissant  plus  entraîner  à  des  entreprises  qui  attireraient,  quellequ'en 
soit  l'issue,  sur  cette  nation  malheureuse,  les  anciens  déchirements 
et  de  nouveaux  désastres  ! 

COMPLÉMENT. 

L'identité  des  armoiries  étant  généralement  une  preuve  certaine 
d'une  identité  d'origine  (2),  on  a  toujours  cherché  à  conserver  leur 


(1)  On  ne  saurait  a>»ez  le  rcpcler  :  la  /i(/('/i7e  i  son  goiivernfmeni  Iri^.il  o»t  la  première 
»«?rlu  d'une  nadon  ;  c'<'>l  par  ello  icul»;  (juVIIi-  |iciil  ilf\rnir  forte  el  puissante,  c'est  par  i'll« 
aussi  qu'elle  se  fait  rispecler.  I.'élaii  (lt'\(iuo  des  Llalj  île  IJont-Tie  r.'ponJaiit  à  rappel  de 
Maric-Tliercsi'  pirlu  en  unaiiiiiie:  Murimiiur  pro  Ucijf  uo.strol  lui  a  conquis  une  place 
Ulorieubrt  panui  Ws  peuples  de  l'Kurope  et  le-.  'loiii;roi>  se  iOU\  leii lient  a\ec  un  ju>le  urpueil 
de  ce  teiii(.'ifnai.i'  de  leur  lidelilé  ;  mais  par  riii^iirrerlion  de  IS'..S,  a  la  remorque  du  rebelle 
ko^iuUi,  lU  n'auront  certes  aci|ui>  m  une  Leile  pa};e  dans  l'Lisloire  ni  l'esliine  dis  bou- 
oètes  ^ens  !  l'uis>enl  les  l'ulonais,  de  '/i((7'/"e  p<irl  que  vienne  la  seductiou,  y  re>isler 
nolilement  eu  prenant  pour  uiudele  le  premier  eiemple  el  en  su  dulouruaut  du  second  a>ec 
indit;nalinn .' 

(i)  Cetlï  relaie  u'a  eu  que  deux  evce|iliiins  comme  cela  a  déjà  été  dil  :  la  prcroicro  a  été  lea 
adoptions  peu  nuiiilireuses  faiti's  par  Us  faiiiilles  el  a|ipr»u«ees  par  les  deerett  des  Uieles, 
par  coii'>ei|ii"nt  connui">.  la  sUCuiide  a  ilo  l'adoplioa  en  m  itie  des  laiiiilles  litliuaiiieuiies, 
aulquelle%  l'aiicieiiiie  nobleîsu  p><lonai.<e  ckiicci/ii  st  s  mliIIcs  arinoiries ,  atec  rungine 
desquelles  les  ramilles  lilliuaiiii'iiiie>  n'a^airni  neii  d"  cumniun  :  mai> ,  dans  ce  cas,  aussi 
Chaque  adoption  a  l'ile  cuii.-iiinee. 


SL'Il  LKS  KA.MIII.es  Nolil.KS  liK  I.A    r'Ol.iiC.NF..  591 

forme  primitive  clans  toute  son  iiite;^ritc.  Voihi  pourquoi  nous  nous 
bornons,  dans  la  description  des  armoiries  des  familles  titrées 
actuelles  qui  va  suivre,  à  ne  déi-rire  que  les  ariucs  pleines  et  or'uji- 
nairea,  sans  tenir  compte  des  auijinentntiuiis  et  des  changements  qui 
ont  pu  survenir  par  la  collation  des  titres.  Cela  fait  mieux  ressortir 
la  liaison  des  familles  par  rapport  à  leur  origine  commune. 

A  cette  occasion  il  faut  rcruarciuer  encore  qu'il  est  inutile  de 
réfuter  ici  longuement  l'opinion  de  quelques  écrivains  modernes, 
qui  prétendent  que  les  armoiries  en  Pologne  n'étaient  point  la  pro- 
priété exclmice  d'une  famille,  la  marque  d'une  race  noble,  mais  un 
signe  de  ralliement  commun  à  toute  une  congrégation,  à  une  sorte 
de  Clan  (1).  C'est  vouloir  nier  eu  même  temps  l'existence  de  la 
noblesse  en  Pologne,  car  l'écu  de  sea  armes  est  le  signe  distinctif  du 
chevalier  d'autrefois,  du  gentilhomme  d'aujourd'hui  !  Ce  n'est  là,  du 
reste,  qu'une  théorie  démocratique  ingénieusement  déduite,  mais  née 
àt%  préoccupations  libérales  de  ce  siècle.  Heureusement  les  traditions 
et  les  faits  la  démentent  sullisaramcnt  et  ceux  qui  veulent  s'en  con- 
vaincre n'ont  qu'à  lire  les  nombreux  ouvrages  héraldiques  de  la 
Pologne;  ila  n'y  trous eronc  pas  un  mut  ù  raj)pui  île  cette  nouvelle 
et  singulière  science  des  armoiries  (2). 


(l)  Lti  Clam  il'Écussu,  (|ui  seiubU-iil  étrr  rorlr'iiie  Jn  l'udu  iiuu\ullii  iilùo  hc<rj|ili>|uc 
purU'iit  li'j  itiuWurs  ili-  \.\  l'.iiiiiili'  ilv  l<-iir  <  licl',  iiimi»  nmi  (iDiiit  m'j  Hniioirifs,  iiui  soiil  le 
caclifl  t'MiiiMftl'uiiii  t'.iiinllt.'  iiulilo 

\i)  C'cit  le  D.ki  .ml  iii.ii)  ilrinoi  r.i(ii|iii.'  I.i'li'«rl  i|ui  ril  riiittiilciir  Ji*  lO  nouu'ju  sy>ti-iiif 
h('rjlilii|u<',  t|iii  ii'r.>t  i|u'iiiii!  iiMitru  ilo  »<>u  iiii.i^iii.ilinii  ri'|iiililiiaiii<',  i-i>iilrf  l.uiucllo  loule 
Vi  uoblr>>o  |iuliMiai>t'  Juit  prolCsUT  uiiaiiiini'iiiriil,  >ous  |)ciui'  Ji'  cesser  U'élrt;.'  Do  le  que, 
ilaus  ccrt.iiiis  c.ii  i^oli-^  et  .ipproiivcï  |i.ir  la  loi,  une  laiinll-.*  lOitc-JinC  >ei  ariuulrui, 
cuiDiiio  ré>.'uiu|ii'cijO  Je  i|uel'|ue9  liauU  fails  uu  en  mjjiic  iraliiaiice,  X  uu  luiiiv  iju  elraii^iT  a 
sa  souche  (cliuso  (]ui  j'esl  vu  ,  i|uoii|ue  iniiiiii  ^lJUtellt  ,  JaiM  tou>  lei  |).i)  ji,  il  ui'  sViisiiii 
pas  que  ces  arniuiries  n'aiciU  pas  eU-  le  si-jne  ItL-rulilii/ne  >-i  la  iiroi>rii(f  ejicluaiie  Je  la 
race  (|ui  les  pussédail  J'ori^'ine.  Les  iiuuii  /trinittili  Je>  r.iiuilles  nw  la  Wortoiite  (c'est  i 
dir^'  nonuiiot'lis)  se  retroineiU  loujour^  dans  les  nums  suus  Irsquel..  sont  deiii-'nées  leurs 
armoiries,  soil  qu'ori^iiKiireuieiil  la  Uinille  ail  Jouiie  sou  nom  au\  armes  uu  que  celles-ci 
l'aieiil  donne  a  la  famille.  Ausii  les  aniMens  liiiloneiis  et  les  t;eiieilo^'i3te>  se  sorveiil-ils  tou- 
jours en  laliii,  pour  de.-.ignfr  le^  Timilles,  Je,  expressions  iJainus,  /(i/>u/iu,  ijeniis  précé- 
dant le  nom  des  armoiries  ,  coniine  par  eiemple  :  i/i'  iluinu  (il  iilurtiin,  ex  luiiiilia 
LeiZczijrtiruin,  Ucijcniic  LoUzui,  luules  eipressiuiis  qui  iiiipliquenl  l'iJeo  du  lilialiua 
J'uuM  suuclie  première  et  cumiuunn. 


» ,    I    'I 


LISTE  AI.PIIABÉTIOUE  KT  DESCRIPTIVE 


ARMES    PLEINKS    ET    OllIlilNAlUES    HES     F.VMll.l.ES    TIUU-ES    ACTUELLES, 
DONT  IL  EST  KAIT  MKNTIU.N   DANS  CES  NDTICES. 


IIOtLII:!    rjLONAISt. 


I» 


LISTE  ALPIIAHÉTIQUE  ET  DESCRIPTIVE 


AHMES  PLEINKS  ET  OHI(-INAIHES  UES   FAMlLLtj  TITREES  ACTUELLES,  DO.NT  IL  EST 
PAIT  MENTION  DANS  CES  NOTICES. 


ALKX.i>DIU)\VI(;/. 


D'ar;^ent  à  deux  fers  de  faux  posés  en  sautoir  entre  deux  épéea 
brisées  mises  en  pal  et  contreposées  dans  le  point  d'intersection  des 
deux  faux,  le  tout  au  naturel.  Armoiries  des  cuiutes  Alcxaiulrowicz. 


B.VWOKOWSKI. 


D'azur  à  un  fer  de  dard  écorné  à  senestre,  croisé  sur  le  fût  et 
fourché  par  le  pied,  soutenu  d'un  3,  le  tout  d'or.  Armes  des 
comtes  Buworowski.  ' 


BI.iLYNl.i. 


D'azur  au  fer  à  cheval  montant  d'argent,  accompagne  entre  ses 
branches  d'une  croix  pâtée  d'or,  surmontée  d'une  flèche  empennée 
et  montante,  du  stcond  émail.  Armes  concédées  aux  princes  Mirski. 


r- 


19S  NOTICES 

BOJfCZA. 

D'azur  à  la  licorne  saillante  d'argent.  Armes  des  comtes  Fredro. 

BOGOni.V. 

De  giieules  à  deux  pliéons  d'argent,  contreposés  en  pal.  Armoi- 
ries concédées  à  la  maison  des  comtes  WoUowicz. 

CIOLEK. 

D'argent  au  veau  passant  de  gueules.  Armes  de  la  maison  des 
comtes  Ciolek   Komorowski,  des  princes  et  des  comtes  Poniatowski. 

COLONNA. 

De  gueules  ù  une  coloune  d'argent  surmontée  d'une  couronne;  la 
couronne,  le  chapiteau  et  la  base,  le  tout  d'or.  Armes  des  comtes 
Coloniia  de  Walewice-Walewski. 

''  CZEnT»EIlTY>SKI. 

Êcurtcle  :  nu  ]''•■  et  iiu  1"'"  de  gueules  à  un  Snint-neorge  nu  d'ar- 
gent, ti'iKiiil  une  l.nue  dont  il  terrasse  un  ilr:igon  au  naturel;  au  'J""" 
et  au  3n'<  de  gueules  à  deux  épces  d'argent,  garnies  de  subie,  posées 
l'une  en  bande,  l'autre  en  barre,  et  apointées  au  centre  d'un  croissant 
versé,   soutenu  d'une   étoile  de  six  rais,  le  tout  d'or.    Armes  des 


'  '     princes  Czcrtwertynski. 

DEMUKO  (DEU>0). 

De  gueules  à  la  croix  pâtée  et  alézée  d'argent,  accompagnée  dans 
son  (luatriéme  canton  d'une  vivrée  et  alézée  du  même.*€e  sont  les 
armes  de  la  maison  des  comtes  Potvvorowski. 


SUR  LKS  FAMILLES  NUULK^  Ut  LA  l'OLOli.NE.  107 


DOLEiNGA    (l)OLEG.i). 

D'azur  au  fer  ù  cheval  versé  d'ari^ent,  3ommé  d'une  croix  pâtée 
d'or  et  accompagné  entre  sea  brandies  d'une  flèche  toml)aule  et 
empennée  du  deuxième  émail.  Ce  sont  les  armes  de  la  maison  des 
comtes  Mostowski  et  des  comtes  Dolenga-Myçiclski.        ^    •  -i..-'  •• 

dhogoslaw. 

D'azur  à  une  tlèche  empennée  d'argent  posant  sur  un  demi-anneau 
du  même.  Ce  sont  les  armes  des  comtes  Skorzewski. 

DRUÇK. 

De  gueules  à  l'épée  nue  d'argent  posée  eu  pal,  la  pointe  en  bas, 
nccostée  lie  quatre  croissants  d'or,  contreposés  deux  iideuxde  chaque 
côté  de  l'épée.  Ce  sont  les  armes  des  princes  de  Druck-Lubc(;ki. 

G.iHCZY.NSKI. 

D'azur  à  une  tlèche  montante  empeuuée  d'argent,  mise  en  pal, 
accostée  de  deux  étoiles,  de  six  rais  et  surmontée  d'un  croissant  versé, 
lo  tout  d'or.  Armes  îles  comtes  fiarr.'.ynski. 

GODZIEMUA. 

De  gueules  au  pin  arraché  de  trois  branches  de  sinople.  Armes  de 
la  maison  des  comtes  Dombski  (Dabski). 

GOZDAWA. 

De  gueules  à  deux  Heurs  de  lys  d'argent,  eontreposées  en  pal, 
au  pied  nourri  l'un  dans  l'autre.  Armes  concédées  aux  comtes  Paç. 


atjumi 


.  jiî- 


298  NOTICKS  ^'^ 


GRZTMALA. 

D'or  au  château  de  trois  tours  de  gueules,  ouvert  eu  porte  et  cou- 
lissé du  champ.  Ce  sont  les  armes  de  la  maison  des  comtes  Cîrzymala 
de  Grudna-Grudzinski,  des  comtes  Jablonowski,  et  des  comtes  de 
Potulice-Pûtulicki. 

•-'  ''    1.     ,      ■ 

GUTAkOWSKI.  ,, 

D'azur  au  fer  à  cheval  versé  d'argent,  sommé  de  trois  plumes 
d'autruche  au  naturel,  et  accompagné  de  trois  étoiles  du  deuxu;me 
émail,  deux  eu  chef,  une  en  pointe.  Armes  des  comtes  Gutakowski. 

IIABDA>K  OU  SKLUOW.  ^ 

De  gueules  à  la  face  vivréc  de  quatre  pièces  d'argent.  Ce  sont  les 
armes  de  la  maison  des  comtes  Habdank-Skarbek  ;  des  comtes  Skar- 
bek-Konarski  et  des  comtes  .\nk\vicz. 

iilsSah7,i:>vski. 

Les  armoiries  concédées  à  cette  famille  en  1676,  furent  compo- 
sées de  lu  réunion  de  celles  îles  deux  maisons  de  Prus  et  de  Sas. 
Elles  se  blasonneul  :  coupé,  dessus  de  gueules  à  une  double  croix 
imparfaite  d'argent  (c'est  la  branche  du  côté  sénestre  de  la  traverse 
inférieure  qui  manque),  ([ui  est  de  Prus-aïuicn ;  dessous  d'azur  au 
croissant  muniant  d'or,  chacune  des  cornes  sommées  d'une  étoile  de 
même,  et  surmonté  d'une  Hèche  montante,  posée  en  pal  et  aboutée 
par  ses  pennes  au  centre  du  croissaut,  qui  est  de  Soj.  Ce  sont  les 
armes  des  comtes  liussarzewski. 


SUR  LES  FAMILLES  NOULES  DE  LA  POLOGNE.     .  599 


JKLITA. 

De  gueulea  à  trois  lances,  en  poi;^'nce,  d'or;  deux  eu  sautoir  le  fer 
en  haut,  la  Iroiàiùnie  en  pal  le  fer  eu  bas.  Armes  de  la  maison  dea 
comtes  Jelita-Zamoyski  et  des  comtes  l^ieUki. 

JU>0SZ.4. 

De  gueule  au  bélier  tranquille  d'argent,  sur  une  terrasse  de 
«inople  et  du  flanc  duquel  coule  un  jet  de  sang.  Armes  des  coratea 
Zaluski  et  de  la  maison  éteinte  des  comtes  Junosza-Bielinski. 

KALl.NOW.V. 

De  gueulea  à  une  fltîcbe  montante  en  pal  et  empennée  d'argent,  au 
pied  ancré  ou  finissant  çn  forme  de  deux  hameçons,  chacun  d'eux 
sommé  d'une  étoile  d'or.  Armes  de  la  maison  des  comtes  de  Kali- 
nowa-Kalinowbki. 

KIER1>KJ  V. 

Parti  :  au  premier  d'azur  à  trois  tlcurs  de  lys  d'or  mises  en  pal; 
au  deuxième  de  gueules  plein,  .\rmes  des  comtes  Kierdejowicz- 
Wielhorski. 

KORCZ.\K. 

De  gueules  aux  hameydcs  d'argent,  allant  en  décroissant  de 
manière  que  la  première  d'en  haut  soit  la  plus  longue  et  la  troisième 
d'en  bas  la  plus  courte.  Armes  de  la  maison  des  comtes  Komorowski 
xle  Liplo\t^a  et  Orawa  et  des  comtes  Braniçki  actuels. 


300  NOTICES 


KOSCIESZA. 


De  gueules  ù  un  fer  de  danl  croisé  sur  le  fût  et  ouvert  eu  chevrou 
par  le  pied,  le  tout  d'artreut.  Armes  couccdces  aux  comtes  Chod- 
kiewicz;  elles  oui  depuis  sulji  dilférentes  augmentations. 


KRZVWDA. 


D'azur  au  fer  à  cheval  versé  d'argent,  iiccompagué  entre  ses  bran- 
ches d'une  croix  patee  d'or  et  sommé  d'une  croix  pareille,  mais 
incomplète.  (C'est  la  braïuhe  de  la  traverse  à  dextre  qui  mauque.) 
Armes  des  comtes  Kzcwuski. 


LAUEMDZ  <>L   DL.MIM. 

De  gueules  ou  cygne  d'argent,  bec([ué  et  membre  d'or.  Armes  des 
comtes  Duniu  de  Skrzynno-IJorkowski. 

LELIW.i. 

D'azur  au  croissant  montant,  accompagné  entre  ses  cornes  d'une 
étoile  de  six  rais,  le  tout  d'or.  Armes  de  la  maison  des  comtes  Leliwa 
de  Tarnow-Tarnouski;  des  comtes  Liliwa-Goluchowski  ;  des  comtes 
Czapski  de  Uuttcii;  lUcs  furent  également  coucédces  aux  familles  des 
comtes  Tyszkiewicz  et  des  comtes  Morstyn.  Euliu  les  comtes  Wod- 
zi(;ki  obtinrent,  en  1G7C,  la  concession  des  mûmes  armes,  mais 
avec  un  cimier  dilTéreut  de  celui  que  porte  la  famille  originaire  de 
JUliwa. 

LESZCZYC. 

De  gueules  au  paillis,  dais  ou  toiture  de  quatre  montants  d'argent 
essoré  d'or.  Armes  de  la  maison  des  comtes  f.,eszczyc  de  Radolin- 


A  a 


AWi'.sajr 


.ij-yV-sd 


SIJH  LKS  FAMILLES  NOIil.ES  DE  LA  l'OLOLiNE.  30» 

llailolinski  et  des  comtcâ  de  Sumin-Suminski.  Le  meuble  de  l'écu 
porte  en  polonais  le  nom  de  Bru//  ;  de  l;"i  vient  ijue  ces  armoiries  sont 
fréc{uemiULiit  désignées  sous  ce  dernier  nom,  quoique  leur  nom  véri- 
table, provenant  du  nom  oritjinaire  de  la  niaison  qui  les  porte,  soit 
celui  de  Les/.czyc. 

LIS. 

De  gueules  au  fer  de  dard  croisé  sur  son  fût  de  deux  traverses,  la 
Bupérieure  moins  longue  que  l'inférieure,  le  tout  d'argent.  Armes  des 
comtes  Starzenski;  elles  ont  également  été  concédées  ù  la  famille 
lithuanienne  des  princes  Sapieha. 

LODil.i. 

De  gueules  au  bateau  d'or  posé  en  fasee.  Armes  de  la  maison  des 
comtes  Lodzia  de  Bniu-Bninski  ;  des  princes  et  des  comtes  de  Ponin- 
Poniaski,  et  des  comtes  Szoldrski. 

'        .   ■  MMSZECIl. 

De  gueules  à  sept  plumes  d'autruche  au  naturel,  appointées  en 
pile  vers  la  pointe  de  Téeu.  (^Suivant  Pupiocki  le  clianip  duit  être 
d'argent  ,  ce  qui  bcnible  heraUliqueiiienl  j)lus  juste.)  .\ruies  de  lu 
maison  di •:>  eoinds  \  aiidalin-.Mnis/.cch. 

I         ..'  MItH. 

D'argent  à  la  bande  d'azur  chargée  de  trois  étoiles  d'or.  Armes  des 
comtes  Mier. 

.NALE.NCZ-ntL'MKME. 

De  gueules  ù  l'ccharpe  d'argent  mise  en  rond,  les  extrémités  pas- 
sées en  no'ud  vers  la  pointe  de  l'écu.  Armes  des  comtes  Moszczcnski; 


■   ,j  "iUX  'h  "m'..;;.' 


■<l-Â">l'i3IJA/l 


302  NOTICES 

des  cointe3  d'Ostrorog;  des  comtes  Malfichowski,  des  comtes  de 
Moszna-Moszynski  ;  des  comtes  de  Raczyu-Ruczynski;  et  des  comtes 
Rostworowski.  Ces  armes  ont  reçu  le  nom  de  Nalcucz-deuxième  pour 
les  di3tin;^ucr  d'armoiries  plus  anciennes,  ayant  avec  celleb-ci  une 
grande  rfssemijlance,  et  appartenant  à  la  famille  éteinte  des  anciens 
comtes  de  Czarnkow-Czarnkowski. 

>0>VI.\.V. 

D'azur  à  la  cornière  montante  d'argent,  accompagnée  entre  ses 
braaches  d'une  épce  en  pal  de  même,  garnie  d'or,  et  la  pointe  aboutée 
dans  le  centre  de  la  cornière.  Ce  sont  les  armes  de  la  maison  des 
comtes  Nowina  Mielzynski. 

De  gueules  à  un  fer  de  dard  acculé  par  son  fût  en  cornière  cro- 
chue, le  tout  d'argent.  Armes  concédées  aux  comtes  Clireptowicz. 

OGI.ME(,:. 

De  gueules  à  une  chappo  d'argent  ceintrée  sur  les  côtés  et  carrée 
pur  le  liant,  siiruioulee  d'une  croii  de  même  ancrée  à  sou  sommet. 
Armes  coufirnices  aux  familles  des  Kniaz  Oginski  et  des  Kniaz 
Puzyna. 

OGOXCZYK. 

De  gueules  à  un  fer  de  dard  et  d'argent,  le  fût  acculé  en  demi- 
cercle.  Ce  sont  les  armes  de  la  maison  des  comtes  Ogonczyk-Dzia- 
lynski,  des  comtes  Ogonczyk-Sicrakù\v;ki  et  des  comtes  Ogonczyk- 
Zboinski.  Au  xv*-'  siècle  elles  furent  également  confércea  à  la  famdle 
du  comte  Zoltowski  d'aujourd'liui. 


'ôQ. 


SUR  LES  KAMll.LF.S  NOBLES  HE  LA  l'ULOCNE.  503 


àï 


OKS/A. 


De  gueules  à  une  ilouloire  en  ])al  d'argent,  le  tranchant  tourné 
vers  la  droite  de  l'ccu,  et  emmanchée  de  sable.  Armes  des  comtes 
Oksza-Grabowski. 


OSTOJA. 


De  gueules  à  une  cpée  en  pal  d'argent,  la  pointe  en  bas,  garnie 
d'or,  accostée  de  deux  croissants  de  même,  tourné  et  contourné. 
Armes  concédées  aux  comtes  Mikorski, 


PILAWA. 


D'azur  à  une  triple  croix  imparfaite  d'argent  ;  c'est  la  demi-tra- 
verse à  dextre  qui  manque.  Arnics  de  la  maison  des  comtes  de  Polok- 
Pûto(;ki. 


PLATEU. 


De  gueules  à  trois  fasies  d'argent,  à  la  bande  de  même  brociinnt 
sur  le  tout.  i\ames  de  la  maison  des  comtes  IMaler. 


POBOG. 


•  D'azur  au  fer  à  cheval  versé  d'argent,  sommé  d'une  croix  pâtée 
d'or.  Armes  des  comtes  Pobog  de  Zapol-ZapoUki. 


POGO.N. 


De  gueules  à  un  cavalier  armé  de  toutes  pièces  d'argent  qui  tient 
dans  sa  main  droite  une  épée  nue  levée,  dans  sa  gauche  un  écu  de 


JIA  \  A     'l 


.'j»tav  '&y:n'..i  à  3sÎ  xje   tuss'ii 


30i  NOTICES 

gueules  chargé  d'une  double  croix  alczce  d'or.  Armes  que  furent 
auloribécs  à  porter,  coinuie  issues  des  souverains  de  la  Litlmanie,  les 
familles  des  princes  Ciiartoryiski  et  des  princes  Sanguszko  lorsqu'elles 
furent  admises  à  faire  partie  de  la  noblesse  polonaise. 

POMIA.-y. 

D'or  à  un  rencontre  de  butlle  de  sable,  à  l'cpée  d'argent  en  bande 
traversant  la  tète  du  boiuniet  dextre  au  dessous  de  l'œil  séuestre. 
Arnu's  de  la  maison  des  comtes  l'omian  de  Lubna-Lubienski. 

-^  l'OIVAV. 

De  gueules  à  la  rose  boutonnée  d'argent.  Armes  de  la  maison  des 
comtes  Poray  de  Kurozwenk-Mencinski  ;  des  comtes  ilniszek  de 
Buzeuiu.  Elles  ont  aussi  été  concédées  à  la  famille  des  princes 
(léilroyç. 

FnUSS-DKLXIt.ME. 

De  gueules  à  deux  faucilles  sans  manche  et  acculées  d'argent, 
liées  d'or  et  se  croisant  par  les  pointes,  surmontées  au  point  d'inter- 
section d'une  double  croix  pâtée  incomplète  du  second  émail,  la 
(IcMii-traverso  inférieure  à  scneslre  manquant.  Armes  des  comtes 
Jezierski.  Elles  portent  le  nom  de  l'ni-t'i-Jeuxièine  pour  se  distinguer 
de  celles  de  ranoienne  maison  de  l'i-u^a-preinii-ron  uncitn,  auxquelles 
elles  semblent  empruntées  et  dont  était  issu  saint  Stanislas  de  ijzcze- 
panow,  le  martyr  de  la  Pologne.  Il  en  est  de  même  des  armes  de 
PruHis-troisièine  dont  la  description  suit. 

/^        rnuss-riioisiKMK. 

De  gueules  à  un  fer  île  faucille  ii  dextre  et  ù  un  demi  fer  à  cheval 
ù  sénestrc,  joints  ensi-mblc  eu  forme  de  croissant  renversé,  le  tout 


SUR  LES  FAMILLES  NOBLES  DE  LA  POLOCNE.  305 

d'argent  et  surmontés  ù  leur  point  de  jonction  d'une. double  croix 
iQcomj)lète  d'or,  à  la([U(.lle  manque  le  bras  dcxtre  de  la  traverse  infé- 
rieure. Armea  de  la  fumille  des  [)rinc(â  Jablonowski.  Il  y  a  eu 
quelquefois  variante  dans  l'émail  du  champ  de  réou,  qui  a  été  porté 
parfois  :  parti,  au  l'"""  de  gueulen,  au  2'""  d'azur;  le  meuble  des 
armes  de  l'un  à  l'autre,  la  croix,  sur  la  li^^ne  de  partition. 

pn/Eiio»  A. 

De  gueules  à  une  lance  oiuéc  de  sa  tlamme,  enroulée  sur  son  bois 
éclaté  au  milieu,  posée  en  bande,  le  tout  d'or.  Ce  sont  les  armes  des 
comtes  Cetner. 

''       '      '"  RA>VICZ. 

D'or  à.  une  vierge  de  carnatioa,  les  bras  étendus  et  !es  clieveu.\ 

flottants,  couronnée  du  champ  et  \étue  d'ar|i;ent,  montant  un  ours 
passant  de  sable.  Armes  des  comtes  Oatrouski.  Elles  furent  au^si 
concédées  il  la  fumille  des  comtes  (J^arowski.  •. 

liOUALA. 

Parti  ;  Ati  l"'  de  gueules  ii  la  perche  dcxtre  d'un  bois  de  cerf 
chevillé  lie  cinq  pièces  d'art^cnt;  au  ~""'  d'argent  à  une  corne  de 
bulHe  de  gueules.  Armes  de  lu  maison  des  comtes  de  Krasiczyn- 
Krasiçki. 


ROLA. 


De  gueules  à  trois  faux  sans  manches  posées  en  pairie  et  aboutéts 
en  cœur  d'uue  rose  boutonnée,  le  tout  il'argent.  Armes  de  la  maison 
des  comtes  Rola  Wolski. 


306  NOTICES 


SAS. 


D'azur  au  croissant  montant,  les  cornes  sommées  de  deux  étoiles 
à  six  rais,  le  tout  d'or,  ut  accoinpaync  d'une  flùche  en  pal  d'argent, 
aboutée  par  ses  pennes  au  centre  du  croissant.  Armes  de  la  maison 
des  comtes  Dzieduszycki.  Elles  furent  aussi  concédées  ù  la  famille 
du  comte  Uruski  actuel. 

SLtrOWRO.N. 

D'azur  au  fer  à  cheval  versé  d'argent,  sommé  d'une  croix  putée  de 
même,  sur  laquelle  se  tient  un  corbeau  essorant  de  sable  tenant  une 
bague  d'or  dans  son  bec.  Armes  des  comtes  Kossakowski,  des  comtes 
de  Krasnekrasinski  et  des  comtes  Sobolewski. 

SOLTYK. 

D'or  ù  l'uiglc  éployée  de  sable  accolée  d'une  couronne  d'or,  au 
dextrochère  armé,  tenant  un  badelaire  levé  et  mouvant  du  flanc 
droit  de  l'aigle  entre  la  eouroiuie  et  le  vol,  le  tout  d'argeut.  Armes 
des  comtes  Soltyk. 

SREMAAVA   OL'   SRZt.MAWA. 

De  gueules  à  une  rivière  ondée  et  alézée,  coulant  eu  bande  ;  ou 
simplement  à  la  bande  d'argent  ondée  et  alézée.  Armes  de  la  maison 
des  comtes  de  Kwilcz-Kwilei/ki  ;  des  princes  Lubomirski  et  des 
comtes  de  Zinjgrod  Sreniawa  i3taduii;ki. 

STAUVKONOU   SZVHVV.MEÇ. 

De  gueules  au  clicval  gai  et  passant  d'argeut,  la  queue  levée, 
marché  d'or  et  sanglé  de  sable.  Armes  de  la  maison  des  comtes  de 
Wielopole  et  Pieskowaskala-Wielopolski. 


SUK  LKS  KAMIl.LES  .NOLil.tS  DE  LA  l'OLOCNE.  307 


STRZEMIE. 

De  gueules  ù  l'élrier  d'argent.  Arinea  de  la  maison  des  comtes 
Brzostowâki. 

SUCllEK05t.N.VTY. 

De  gueules  à  la  croix  pâtée  et  alczOe  d'or,  aboutéc  en  fasce,  abaissée 
d'ua'cornet  de  chasse  de  sable,  lié,  virole  et  enguicLé  d'or.  Armes 
delà  famille  des  comtes  Miouczyuski. 

SULKOWSKI. 

Coupé  :  En  chef  d'or  ù  l'aigle  éployée  de  sable  naissante  de  la 
ligne  de  coupure  et  la  pçitrine  chargée  de  l'écu  des  armes  de  Saxe, 
qui  sont  :  burelé  d'or  et  de  sable  de  huit  pièces  au  crancelin  de 
Sinople  en  bande  brochant  sur  le  lout.  En  pointe  de  gueules  à  trois 
croisettes  d'argent,  posées  deux  et  une.  Armes  conférées  au  premier 
prince  Sulkowski. 

S^VI.NKA. 

De  gueules  à  une  hure  de  porc  au  naturel,  engoulant  un  bras 
vêtu  d'azur,  courbé  en  fasce  abaissée,  qui  semble  arracher  la  mâchoire 
inferiture.  Armes  des  comtes  Czaçki. 

,  SZAL.iV\\. 

D'nzurù  l'anneau  d'or,  accom[)agné  de  trois  croisettes  de  même, 
posées  en  pairie,  mouvant  du  cercle  intérieur  de  l'anneau  et  appoin- 
tées par  la  tète  vers  le  cœur  de  l'écu.  Armes  des  comtes  Ualka  de 
Ledocbow-Ledochowski. 


308    •  NOTICES 


SZEI.IGA. 


De  gueules  au  croissant  montant,  nccompagné  entre  ses  cornes 
d'une  croix  pâtée  au  pied  fiché  et  abouté  au  centre  du  croissant,  le 
tout  d'or.  Armes  des  comtes  liieliu^-ki  actuels. 

SZE.MUEK. 

Tranché  d'azur  sur  gueules,  à  la  bande  d'or  chargée  de  trois  roses 
boutonnées  du  second  émail  et  accompagnée  en  chef  et  en  pointe 
d'une  chèvre  d'argent  courant  en  bande.  Armes  de  la  maison  des 
comtes  SzeiubLk. 

TOPOH. 

De  guculi's  à  lu  hache  d'arme  d'argent  emmanchée  d'or,  mise  en 
pal,  le  tranchant  tourné  vers  la  gauche  de  l'écu.  Armes  de  la  maison 
des  comtes  Topor  d'Oàsolin-Ossolinski  ;  des  comtes  Tarlo;  des  comtes 
Morski.  Elles  ont  aussi  été  concétlues  à  lu  famille  du  comte  ZabicUo. 

TKOMUv  OU  .nmu.vN. 

# 

D'urgent  ù  Iruis  coriirls  ilc  chasse  ilc  sable,  liés,  viroles  et  engui- 
chés  d'or,  mis  en  pairie  et  abouchés  en  cœur  de  l'écu.  Armes  des 
comtes  de  Hozwadowo-Kozwadowski.  Elles  ont  été  également  con- 
cédées aux  familles  des  comtes  Woyna  et  des  princes  Radziwill, 
lorsqu'elles  furent  admises  à  faire  partie  de  la  noblesse  de  Pologne. 

TRZY>Vl).iU. 

De  gueules  à  trois  croix  pâtées  aux  pieds  tichés,  mises  en  pairie, 
le  côté  dextre  de  la  traverse  de  la  croix  inférieure  mani{uant,  aboutées 


«O^OT 


SIJH  LKS  FAMII.I.K.S  NOIil.KS  DK  l.A  l'Ol.nCM'.  r.Of) 

par  le  pied  au  CAnnr  de  l'ccu  ,  et  accotnpa^iicps  dv  trois  étoiles,  une 
en  chef,  doux  eu  [)ointe,  le  tout  d'argent.  Arnie-i  des  eouites  l'olc- 
tvto. 

WCZELE. 

Échicjueté  d'or  et  de  sable,  ou  bien  aussi  d'or  i:t  d'azur.  Armes  de 
la  fauiille  des  comtes  (^uro\v.-*ki. 

WOnOMECKI. 

De  gueules  nu  croissant  versé,  surmonté  d'une  croix  recroi- 
settce  et  fichée  au  centre  du  croissant,  ncconipa^^née  en  pointes  il'une 
étoile  de  six  rais,  le  tout  d'or.  Armes  qui  furent  approuvées  pour  la 
famille  de  Kniaz  \Voronieçki,  lorsqii'ils  furent  admis  à  faire  partie 
de  la  noblesse  en  Pologn(\ 

Z.iDOUV. 

D'azur  à  la  télé  de  lion  alczce  d'argent  (([uelques-uns  la  portent 
d'or),  flambante  de  ciuij  llammes  de  gueules.  Aimes  de  la  mai- 
son des  comtes  de  Rrzezie-Lançkoronski  et  des  comtes  de  Hrzezie- 
Uu330i;ki. 

ZBlCZWiCZ. 

D'azur  à  l'epee  d'argent,  mise  eu  p  il  la  pointe  en  haut,  ayant  une 
poignée  en  forme  de  croix  d'or,  et  traversant  liaiis  sou  centre  un 
croissant  montant,  sommé  sur  chacune  de  ses  cornes  d'une  étoile  de 
sept  rais,  le  tout  du  dernier  émail.  Armes  de  tleuiieme  famille  des 
comtes  Grabowski. 


.j.n'.yajx 


•ijLr.wiii  *»*' 


310  NOTICK.S 


ZEMUY. 


De    gueules   à   troi'j    dents    de    loup  d'argent  mouvant    du    flanc 
sénestre  de  l'ccu.  Armes  des  comtes  Batowski. 


Dans  l'incertitude  sur  la  véritable  disposition  et  forme  des  armoi- 
ries du  comte  Taczanowski  et  Wensierski,  nous  préférons  les  omettre 
pour  ne  pas  en  faire  une  description  fausse  ou  inexacte. 


TABLE   DES  MATIERES- 


Pai;as. 

Di':dicace T 

ReMAKQTE VI 

Introduction vu 

Fa-nitlc^ puhnai^ex  d'origine  existant  Je  no^juurs. 

Les  comtes  AUxaiidrowicz 39 

Les  comtes  Ankwicz,  de  la  m:iisoti  ILibdank id. 

Les  comtes  Balowski 40 

Les  comtes  H  i\\oro«:>ki id. 

Les  comtes  Biileiiski,  do  la  maison  de  Szeliga id. 

Les  comtes  Bielski,  de  la  maison  de  Jelita 42 

Les  comtes  de  Biiiu-Biiinski,  de  la  maison  de  Lod/.ia 43 

Les  coudes  Bniiiicki,  du  la  maison  de  KoiT/ik 44 

Les  comtes  lii/.usiowski,  de;  la  ma:son  de  Sli/emie 46 

Les  comtes  Cetiier,  (!■'  I.i  maison  île  IV/erowa 47 

Les  comtes  Cliodkiewicz 4S 

Les  comtes  Chreptowicz 51 

Les  comtes  Czaçki,  de  la  maison  de  Swinka id. 

Les  comtes  Czapski 52 

Les  princes  Czartoryyski 53 

Les  princes  Czertwertynski 58 

Les  comtes  Dombbki  tDaliski) 59 

Les  comtes  Dunin  de  >ki/yiuio-Burkuri)bki 60 

Les  comtes  Dzialynski,  de  la  maison  d'()^'ont/yk 62 


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312  tm;i.k  iiks  M\Tif;r.Ks. 

Les  comtes  Dziedoszyçki,  cIl- l;i  maison  de  Sas ^^ 

Les  comtes  Freilro,  de  1.1  luuisou  de  Bonczii  'd. 

Les  comtes  Garc/inski ""^ 

Les  princes  Gedrojç "" 

Les  comtes  de  GoluchowoGolncliowbki,  de  la  maison  de  Leliwu.  'i7 

Les  comtes  Grabowski,  de  l;i  maison  d'Oks/.a i^- 

Les  comtes  Grabowski,  de  lu  maison  de  Zlycswicz '»•• 

Des  comtes  de  GrudiKi-Grudziiiski,  de  la  maison  de  Gr/ymala     .      .  70 

Les  comtes  Gurowski ''^ 

Les  comtes  Gatukowski '"^ 

Les  comtes  Hussarzewski '  ■* 

Les  princes  Jabloiiowski,  de  la  maison  de  Pruss-troisième     ...  id. 

Les  comtes  de  Jablunow-JabloiioWbki,  de  la  maison  de  Grzymabi   .  7* 

Les  comtes  Jczierbki    .                 .           '"• 

Les  comtes  de  Kalinowa-Kaliiiowski 78 

Tj€3  comtes  Komorowbki  de   Liptowa  et  Orawa,  de  la  maison  de 

Korczak ^^ 

Les  comtes  Komorowski,  de  la  maison  de  Ciolek id. 

Les  comtes  Koiiarski,   des   comtes   de   t?karbek  .  de  lu   maison  de 

Habdaak ^^ 

Les  comtes  Kobsakowbki,  de  la  maison  de  Slepowruu S3 

Les  comtes  de  Krasiczvn-Krasi(,'ki,  delà  maison  de  Kogalu    ...  S5 

Les  comtes  de  Krasnc-Krasinski,  de  b  maison  de  Slepowion.      .      .  S? 

Lescomtes  de  Kwilcz-Kwilccki,  de  la  maison  do  Sreniawa   .      .  'J3 

Les  comtes  Lanykoronski  de  Brzezic,  de  la  maison  de  Zudora  .  -'-i 
Les  comtes  Ilalka  de    Leduchow  -  Leducliowski ,  de  la  niuisou  de 

Szalawa ''*'•' 

Les  princes  Druçki-Lube^ki ^0^ 

Les  comtis  de  LubnuLubicnski,  de  la  maison  de  Pomiau      ...  101 

Les  princes  Liibomiiski,  de  la  maison  de  Srtiiiawa      .           .      .      •  105 

Les  comtes  Malachowbki,  de  la  maison  de  Xalem-z  seconti     .      .      •  lOO 

Les  comtes  Mencinski  de  Kurozwenk,  de  la  maison  de  l'oray    .  Ul 

Les  comtes  Mianczynski  (M  i.ic/.ynski),  de  II  maison  de  Sucht-komnuty  11-' 

Les  comtes  Slielzynski,  de  la  maison  de  Nowiiia 113 

Les  comtes  Mier '^• 

Les  comtes  Mikorski    .      .      ■ '^■ 

Les  princes  Mirski '^^ 

Les  comtes  VanJ.ilin-Mniszech 11^ 

Les  comtes  Mniszck  de  Buzcnin,  de  lu  maison  de  Poray  ....  US 

Les  comles  de  Muriki,  de  lu  maison  de  Topor 'd. 


TAI11.K  DK»  MMItllKS.  ^\T, 

Lei  conittb  Leliwa-Morstyii 119 

Lcb  comtci  Moilowski,  de  la  inaisou  de  Dolenga  .            ....  120 

Les  comtes  Moszczeiiiki,  de  la  iii.iibOii  de  Xaleiicz-dcuxiciiie.  l'il 
Les  couites   de   Moszna-Mobzynsk.i  ,    de    la    maison   de    Nalencz- 

deuxième 122 

Les  comtes  Mjcielbki,  de  U  maison  de  Dolenga 123 

Les  kniaz  Oginski  .                                             id. 

Les  comtes  d'Obaûlia-Ossolinbki,  de  la  maison  de  Topor  .            .  125 

Les  comtes  d'Oitrorog,  de  la  maiboii  de  Naleuczdeuxicme           .  131 

Les  comtes  d'Oatrowo-OslroWiki,  de  la  maison  de  I^awicz   .      .     .  \-A 

Les  comtes  Ozarowski,  delà  maison  de  Rawicz           135 

Les  comtes  Paç 136 

Les  comtes  de  Broel-Plater 138 

Les  comtes  Poletylo 130 

Les  comtes  de   Poniatow-Poniatowski,  de  la  maison  de  f'iolek.  id. 

Les  princes  et  les  comtes  de  Ponin-Poniuski,  delà  maison  de  Lodzia.  1-13 

Les  comtes  de  Potok-Poto^ki,  de  la  maison  de  Pilawa      ....  1  i.') 

Les  comtes  de  Potuliçc-Potuliçki,  de  la  maison  de  Grzymala  151 

Les  comtes  Potworowaki,  de  la  maison  de  Dembno  (Dehno)      .   •  .  id. 

Les  princes  Pii/yna 152 

Les  comtes  de  Itaezin-Uaczinski.dela  maisun  de  Xaleiiez-deuxième.  153 

Les  comtes  Lcszc/yc  de  KadolinKadulinski 155 

Les  princes  Uadziwill IfiO 

Les  comtes  Rostworowski IfiZ 

Les  comtes  de  Kozwadowo-Rozwaiiuwski,  de  la  mai-ion  de  Tromby.  id. 

Les  comtes  Ru.ssoyki  de  Brzezie,  de  la  n.aibon  de  7-adora.  ICS 

Les  comtes  WrbnaUyd/yuski.                                        id. 

liCS  comtes  K/ewuski,  do  la  maison  de  Krzvwd.i    .            ....  1G9 

Les  princes  Sanguszko 170 

Les  princes  Sapieha 171 

Les  comtes  Sicrakowski,  de  la  maison  d'Ogonc/.yk 174 

Les  comtes  HabdankSliarbek  de  Gora 175 

Les  comtes  Skorzewbki,  de  la  maison  de  Drogoslaw 176 

Les  comtes  Sobolewski,  de  la  maison  de  Slf[iov\  ion                 ...  177 

Les  comtci  Soltyk id. 

Les  comtes  Stadniçki  de  Zmigrod,  de  la  maison  de  yreniawa  179 

Les  comtes  Stiirzenski,  de  la  in.iison  de  Lis ISO 

Les  princes  Sulkowski ISl 

Les  comtes  de  iSumin  Suminski,  de  la  umison  de  Leszczyc  182 

Les  comtes  Szembek 1S3 


lu 


TAULK    DES    MATIÈfUCS. 


Les  comtes  SzolJrski,  de  la  iiiaisoii  de  Lodzia l^-t 

Le  comte  Tuczaiio\Vi>ki i'I- 

Les  comtes  Tarlo  de  S/.czekarzewice,  de  la  maisuu  de  Topor  .  Ibô 

Lei  comtes  Ltliwa  de  Tarnow-T.iriiowski *   .      •  1*^'' 

Les  comtes  Ty^zkie^vicz 1^'J 

Les  comtes  Uniski l'J'^ 

Les  comtes  Coloiuia  de  Walewice-Walewski l'Jl 

Le  comte  Weiisicrski 1^2 

Les  comtes  Wielliorski,  de  la  maisou  de  Kicrdeja 19^ 

Les  comtes  Wielojjolski,  de  la  maison  de  Starykon id. 

Les  comtes  \V'odzi(;ki l'Ji 

Les  comtes  Wullouiez 'd. 

Les  comtes  Wolski,  de  la  inai.iuii  de  Kola l'"> 

Les  princes  Woronie^ki iJ- 

Les  comtes  Woyna,  de  la  inaihuu  de  Tioiuby    ..,...■  107 

Les  comtes  Z.il)icllo iJ- 

Les  comtes  Zaluski,  de  laïuaisun  do  Jiiiio:5Za l^S 

Les  comtes  ZamobC-'/amuy^ki,  de  la  maison  de  Jelita l'J'J 

Les  comtes  Zboiuski,  de  la  uiaiaon  d'Ugonczyk -Oj 

Le  comte  Zuliowski id. 


Famille:!  jjri/icièrcs  el  comtalcf  nui  sunt  i-enuei  à  s'éleindre. 

Les  comtes  de  Bilno-nieliniki,  de  la  mai^uu  de  Junosza 
Les  comtes  Braniyki  de  Kuszu/.a,  de  la  maison  de  Gryf 

Les  comtes  du  Czaruki)\v-C/arnko\vski 

Le^i  comtes  (ioïka 

Les  comtes  (Irunowo  Cîianowski 

Les  comtes  Gultowski  de  Uat;a/  et  Gultow  .... 

Le  comte  Jarac/ewski  de  Jaraczewo 

Les  comtes  de  Jaiocin 

Les  princes  et  coiutea  de  KoiiiL'Ci>ole- Konie(;[)ulski,  de  la 

Pobog 

Les  comtes  de  Kiiuii[)aty-Kuno[iatski 

Les  Kiiiaz  Korti^ki 

Les  comtes  Nieczuja  Kurupatnic'J 

Les  comtes  de  Laijis/.yn  Lalalski. 

Les  comtes  Laski  de  Lask,  de  la  maison  de  Korab. 

Les  comtes  de  LesznoLeszczynski,  de  la  maison  de  Wieniawa 

Les  comtes  de  LipiaLiiJiki,  de  la  maison  de  Lada. 


aison  de 


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TABLE    DKS    MATIËUES.  315 

La  princesse  de  Lowicz 217 

Le  comte  ^[utusc\vicz id. 

Les  comtes  de  ^[clsztyu  et  de  Jaroslaw 213 

Les  Myszkowiki,  marcjuis  de  Pinciow,  de  la  maiion  de  Jastrzein- 

bice ...  id. 

Les  comtes  Odrowonz  (Odrowaz)  de  Sprowa 219 

Les  comtes  d'Olesuiye-OIcsuiyki,  de  la  maison  de  Dcmbao    .           .  2"20 

Les  comtes  d'OpalciiiceOpaleuski,  de  la  maison  de  Ludzia   .      .  id. 

Les  Kniaz  d'Oblrog-Ostrogbki 221 

Les  comtes  de  Pilcc,  de  la  maison  de  Lcliwa id. 

Les  Kniaz  Polubin^ki 222 

Les  comtes  de  Ilo/.dra/.cwo-Rozdrazcv.ski,  de  la  maison  de  Doliwa.  id. 

Les  princes  Sobicski,  de  la  maison  de  Jaiiiria 223 

Les  comtes  de  Szampacli ...  224 

Les  comtes  Topur  de  Tcnc/.ya  Teiic^yiibki id. 

Les  Kniaz  Koryl)ut-'\Visuio\vici;ki 225 

Le  prince  ZajoiiczL'k  r/ajac/ck)  .      .      .      .    ' 220 

Les  comtes  de  Kytwiany  Zborowski,  de  la  maison  de  Jastrzcmbicç.  2i7 

FamilUs  tilréei  d'origine  vtrangcre,  mais  qui  se  sont  enlière/ad/tt  uataralisées 
et  sercirent  lonjtc.iiijs  en  Putoij/te. 

Les  comtes  de  Bruld 231 

Les  comtes  Butler '.     .     .  id. 

Les  con\tes  de  Dœnhoff 232 

Les  comtes  et  biirggraves  de  Dobna 233 

Les  comtes  de  l'icmming id. 

Les  comtes  de  Ciolt/. id. 

Les  comtes  de  l'rztbcndow-Przebendowski 234 

Les  comtes  de  Tiesenbausen 235 

Les  comtes  Uiiruh  (en  Pologne  Unrug) id. 

Principautés  ecclésiastiques  et  comtés  de  l'ancienne  Pologne,  jusqu'à  l'extinc- 
tion de  la  dynastie  des  Piast,  et  aniJrieurs  aux  luis  qui  iulerdircnl 
l'usage  des  titres  depuis  l'acéneineut  de  Jagellon. 

L'évêque  de  Cracovie 2  il 

La  principauté  de  Lowicz 242 

La  principauté  de  Pultubk id. 

La  principauté  de  bielun id. 


3lt>  lABLE    UKS    MATIKIlKS. 

L'évcchc  de  Varmie '^^^ 

Le  comté  (Je  Biullu 24-i 

Le  comté  de  Boiii ^^■ 

Le  comté  de  Brodj ^^■ 

Le  conltc  de  Przczniçu  et  de  Ruszçza itl- 

Le  comté  de  Buy  kow 244 

Le  comté  de  CVlop;i  cl  Je  C/anikow id. 

Le  comtéde  Oorka id- 

Le  comté  de  Grubow  et  Kalinowa id. 

Le  comté  de  Jableczna  et  de  Pouiedz •     ,     .  id. 

Le  comté  de  Jaroçiu 245 

Le  comté  de  Kamieiiiec  et  Dobczyça id- 

Le  comté  de  Koiibkie id- 

Le  comté  de  Ko/ieglowy id- 

Le  comté  de  Kr/.y\vusoad  (Kryywobad) id. 

Le  comté  de  Labiszyn,  Gulczewu  et  Szczawin 246 

Le  comtéde  Latos/yu id. 

Le  comté  de  Lipie id. 

Le  comté  de  Lubraiicz id- 

Le  comté  de  Micbow id- 

Le  comté  de  Picskowiiskala id. 

Le  comtéde  Pilca 247 

Le  comté  de  Przemouk  ou  Przemont id. 

Le  comté  de  Raçat  ou  Racaç id. 

Le  comté  de  Kola id. 

Le  comté  do  Rozdrazew id. 

TiO  comte  de  tJkarbek  et  Gora 24S 

Le  comté  de  t^karisow 'd. 

Le  comté  de  îSkrzyiuio jd. 

Le  comté  de  Sluzcwo id. 

Le  comté  de  Sokolla id. 

Les  comtéadeTariiow,  de  Mclbziyn  et  de  Jaroslaw 249 

Les  comtés  de  Tyaieç,   de  Tcnczyn  ,   Punigrud,  Daiiaborz,  Kzionz 

(Kziaz) id- 

Palalim  par  rang  de  date  de  Uur  ancie/ihelt  et  premiers  comtes palatirts  yu» 
en/arent  mreitis. 

Palatinat  de  Cracovie,  en  1010.  —  Le  comte  palatin  Sieciech  .  253 

Palatinat  de  Poben,  cnlU-JU.  —  Drierzykraj  deCzlopa  .      ...  id. 


TABl-K    bUS    «AIIKKF.S.  317 

Palatinat  de  Kalisz,  en  1040.  —  Jaiiko  de  Kalinowa 253 

Palatiiiat  de  Scudoiiiir,  en  1120.  —  Ws^cbur  ^'icc^uja  ....  -51 

PaJatinat  dcRawa,  en  11 10.  —  Prandota id. 

Palatinat  de  Gncsen,  en  11.54.  — Ji-rùnic id. 

Palatinat  de  Brzesç,  en  Cujavie.  —  /liiluta  de  Panigrod.      ...  id. 

Palatinat  de  Sicradz,  en  1 '2 10.  —  Nicol;ib  de  Kalinowa   ....  id. 

Palatinat  de  Lenczyç  en  1210.  —  Krea/.  de  Kr/.ea/.ow      ....  id. 

Palatinat  de  Ploçk,  en  1221.  — Clirclien  Gu/dawa 255 

Palatinat  de  Inowroclaw ,   en    1400.    —   Mathieu   ou    Matliias  de 

Radolin id. 

Palatinat  de  Wilda,  en  1413.  —  Albert  Monwid id. 

Palatinat  de  Trocki,  en  1413. — Jauno.           id. 

Palatinat  de  Bel/.k,  en  1130.  — Paul  d;;  Kad/.ano\v id. 

Palatinat  de  Russie,  en  1437.  — Jean  Menzyk.  de  Douibrowa   .  id. 

Palatinat  de  Podolic,  en  1437, —  Pierre  de  Sprowa 25G 

Palatinat  de  Smolensk,  en  1410.  —  Jean  Gastold id. 

Palatinat  de  Malljory  (Marienburg),  en  1154.  —   fJ.tbriel,   aire  de 

Beyssen-Bazenski id. 

Palatinat  de  PouuTaiiic,  en  14.54.  —  Jean  lie  BcVbbenBazeUbki  id. 

Palatinat  de  Culin,  en  140G.  —  Au.jnstin id. 

Palatinat  de  K-ijow,  en  1  171 .  —  Martin  Gaatold         .            .      .      .  id. 

Palatinat  do  Lublin,  eu  1471.  —  l)ubie.-ila\v  Kuiita id. 

Palatinat  de  Nowogrod,  en  1490.  — Jean  Litawur  Clireptuwicz.    .  257 

Palatinat  de  ^VitelJbk  eu  1500.  —  Giiurgc  Clilcbuwicz      ...  iJ. 

Palatinat  tie  l'ulork,  en  1511.  —  Stauibl.i:»  Clilebowicz   ....  id. 

Palatinat  de  l'udiacLic,  en  1509.  —  Xiculius  Kiazka id. 

Palatinat  de  Brzesç,  en  Lithuanic,  en  l.'iCi'J. — (ieorgeTyszkiewicz.  id. 

Palatinat  de  Micislaw,  en  15()9.  — (jeoigc  Osçik.     .  id. 

Palatinat  de  Minsk,  en  l5tJ'J.  —  Gabriel  Ilornostay.      .            .  iii. 

l'alatinat  do  Vollivnie,  en  15tJ'J.  —  .\le\audre  Czaitoryiskj.  25S 

Palatinat  de  Bra(;la\v,  en  1571.  —  Hc^inan  Sanu'uszku id. 

Palatinat  de  Czerniecliûw,  en  1035.        Martin  de  K.ilinuwa.  id. 


S. 


Famillei  iUusi,-e.t  du  Pologne. 


Bréza * 201 

(.'zarnicçki  de  Czarnie 202 

Danilowicz  de  Zurowa id. 

Firley  de  Donibrowi^a,  de  la  maison  de  Lewart id. 

Gorajski  de  (loni  de  la  niaiion  de  Korr/ak 203 


.bt 


TABl.fc;    DEii    M\IIKKK.S. 


317 


Pahtinat  de  Kalisz,  en  1040.  —  Jaiiku  de  Kulinowa. 
Palatiiut  de  Scudoinir,  en  1120.  —  \V'i/.cl)or  Niee^uja  . 

Palatiniit  de  Kawu,  en  11 10.  —  Pranduta 

Palatinat  de  Gaescn,  en  1154.  — Ji  rûnie 

Palatinat  de  Brzcsç,  en  Cujavie.  —  '/.hilutade  Panigrod. 
Palatinat  de  Sieradu,  en  1*2 10.  —  XicoLis  de  Kulinowa   . 
Palatinat  de  Lenc/.yç  en  ItilO.  —  Krcs/.  de  Kr/.ea/ow 
Palatinat  de  Ploçk,  en  1221.  — Chrctiun  Guzdawa    . 
Palatinat  de  Inouroclaw ,   en    1400.    —   Matiiieu   ou   Mathiaa 

Radolin 

Palatinat  de  WUda,  en  1413.  —  Albert  Munwid  .... 

Palatinat  de  Trocki,  en  1413. — Jawno.  

Palatinat  de  Bel^k,  en  1430.  — Paul  dij  Uad/.anow    . 
Palatinat  de  Russie,  en  1437.  —  Jean  Menzyk  île  Donibrowa 
Palatinat  de  Podolie,  en  1437,  —  Pierre  de  Sprowa  . 
Palatinat  de  Smolensk,  en  1410.  —  Jean  Castold. 
Palatinat  do  .Malborg  (Marienburg),  lu  1154.  —  CJabriel,   sire  d 

Bevssen-Ba/enski     ....  

Palatinat  de  Puuii-raiiie,  en  1451.  —  .fcan  de  BevssL'uBazeusk 

Palatinat  de  Culni,  en  1400.  — Au'^'UNtin 

Palatinat  de  K-ijuw,  en  1471.  —  Marliu  G.iatold 
Palatinat  de  Lublin,  en  1471.  —  Duijii-slaw  Kuiita   . 
Palatinat  de  NowoLjrod,  en  1499.  —  Jean  Litauur  Clireptowicz 
Palatinat  de  Witebbk  en  1500.  —  George  Cldcbuwicz 
Palatinat  de  Poloyk,  en  1511.  —  Stanisla.'^  Clilel)u\vicz   . 
Palatinat  de  l'odlaehie,  en  1509.  —  Xiculiui  Kiazka  . 
Palatinat  de  Brzcsç,  en  Lithuanic,  en  l.')('i9. — (ieorgeTyszkiew 
Palatinat  de  Mseislaw,  en  1509.  —  Geoigc  Osçik. 
Palatinat  de  Minsk,  en  1509.  —  Gabriel  lloniostay 
Palatinat  de  Volliynie,  i:n  1509.  —  .\le.\aiidre  Czaitoryiski. 
Palatinat  de  Brai/law,  en  1571.  —  Roman  Sangus/ku. 
Palatinat  de  Czutuiecliow,  en  1035.        Martin  de  K.dinowa. 


253 
254 

id. 

id. 

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255 

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25G 
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257 

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25  s 

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id. 


^  Familles  illusirey  di:  Pologne. 

Bréza * 201 

(."zarnicçki  de  C/arnie 202 

Danilowicz  de  Zuro\>  a id. 

Firley  de  Dombrowiça,  de  la  maison  de  Lewart id. 

Gorajski  lie  (îorai  de  la  maison  de  Korr/ak 203 


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r?;>- 


318  TABLE  UKS  MATIÈRES. 

Gorzenski  de  Gorzyiiia,  de  lu  maison  de  Naleiicz-deiiiième  .  '-^fi'l 

Gosiewski id. 

Ilerburt  de  Tulsztyii 264 

J;Lzlowic(;ki  de  Buczacz,  de  la  maison  de  Habdaiik-Skarbek   .  ni. 

Kauiieue(;ki  de  Kamienicç,  de  la  maisoti  de  Pilawa id. 

Kuiita  de  Wiàiiicz,  àc  la  mai.^oa  de  Sreniawa 205 

Kont(,'ki  de  Czccliow  (Kaçki),  de  la  maison  de  Brodziç     ....  id. 

Koscieleçki  de  Koscieleç,  de  la  niaiiou  de  Oijonczyk   ....  id. 

Kosciui>zko  de  Sitchnowiç 260 

Koslka  de  SzteniLcrg id. 

Krolowski  de  Krotuszyu    .      .           267 

Laïzcz  de  Strzcniieleç  et  Tuczanij) id. 

Maciejowski  de  Maciejowiçc  de  lu  niai-son  de  Ciolck 208 

Mitlecki  de  Mieley,  de  lu  maison  de  Gryf 2o9 

Vrzjicinbki  de  Przyiuia,  de  la  nuii.-îun  de  Rawicz id. 

Radzejowski  de  Kadzicjow,  de  la  inaibon  de  Juiiobza id. 

Sieniawiki  de  Graaow  et  Sieniawa 270 

Szamutuliki  de  S/.amotuly.                       271 

S/cawiiihki  de  S/.czawiu,  de  la  Miaibon  de  l'rawd/i^' id. 

Szydiowiecki  de  Szydlowiet; id. 

Tomiyki  de  Toniiçc 272 

Zawisza  de  Roznow  et  Grabow,  de  la  iiiai.son  de  Suliina  ....  id. 

Zebrzydowbki  de  Zei)rzydo\vo,  de  la  maison  de  K.idwan  .      .  2(4 

Zolkiewbki  de  Zolkiew  de  la  niaibua  de  Liibicz 275 


Familles  titrées  piir  les  gouvernement  russe  et  autrichien. 

BARONS    CIOP.S    PAR    LS    Uol  <»  KMEXEM     iUTnir.lilI^. 

Barons  Bla/.owbki 280 

Barons  Czcehowiez      .      .  id. 

Barons  Doliniaii>ki id. 

Barons  DuUki id. 

Barons  (î.iduinski id. 

d. 

id 


Barons  Gostkowbki      .      .  

Barons   lladiiiewicz 

Baron  Jo.scpb  Konopka  

Barons  Kaminski 

Barooâ  Karni^-ki  .  id 

Barons  Knikowi(  çki . 


d., 
d. 


TABLE  DES  MATIÈRES.  319 

Barons  Lcwartowski 2S0 

Barons  Raalawie^ki id. 

Baroub  WiTCiizo    ....           id. 

Barons  Wvs/.vnbki id. 


BtRO.^i    l.RkbJ    un    Cu>riïVtS    Plt    LI    GoOVFK.NCHeMT    RCSSI. 

JuJea,  baron  Je  Brinckea  (vou  der  Brinckcn) 281 

Joseph,  baron  Clilubsowicz id. 

Le  géuéral  Joseph,  baroa  Chlopiçki  (généralissime  de  l'armée  polo- 
naise dans  la  révùlutiou  de  1830) id. 

Joseph  et  Stuniihii,  barons  Chaudoir id. 

Stanibla,-»  et  Titus,  barons  Dalfas id. 

Jean  KoJoliihe,  baron  Je  IlciJel id. 

Joseph  et  Cajetan,  barons  Iloroch id. 

Paul,  baron  Jerzinanowski id. 

Le  général  StanisUis,  baron  Kliçki id. 

Fiorian,  baron  Kob^'liuski id. 

Michel,  baron  Kozinski id. 

George,  baron  Lewarlowski id. 

Adolphe,  baron  de  Malzahn id. 

François  et  Xavier,  barons  Rayski id. 

Louis,  b;uon  Hasta\vie(,-ki id. 

Arabroise,  baron  l^karzynski id. 

Alexandre,  baron  SolJcnhof id. 

Ignace,  baron  Stokowski id. 

Séverin,  baron  Wilson id. 

Joseph,  h.iron  Zaliibki " id. 

ArPE.vmcK 283 

COMFLKMKNT 290 

Armes  pleines  et  originaires  des  familles  titrées  actuelles, 
dont  il  est  fait  mention  dans  ces  notices. 

Alexandrdwicz 295 

Baworow.-ski id. 

Bialyuift        ...           id. 

Boncza 290 

3ogoria         id. 

Ciulek id. 


.t.'i    '      .    . 

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.bi      .     .     . 

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: 

r.ïO  lAlil.l-,  Dl.S  MATIKI'.KS. 

(Joloiiiia ^'-"j 

Czcrtwcrtynski 'i^'- 

Dcinbuo  (Dcbno) >''• 

Dulcnya  (Dolcga) -'••7 

J)n)gaslaw '''• 

l)iu(k i'i. 

(iarczyiibki iJ- 

Goil/.icinlja l'I- 

(îuzdnwa id- 

(iiv,)m:.l:i 20S 

Gulakowski iiJ- 

Jlabclaiik  ou  Skubow iJ- 

llusbarzcwski •  •  id. 

Jdilii 2'.i'J 

Juiiûsza id. 

Kaliiiowa iJ- 

Kicrilcja id. 

Korczak id. 

Kobcicbzu 300 

Krzywila id. 

Ijabeiul/.  ou  Duiiiiii id. 

Ijciiwa iJ. 

Lcszczyc id. 

Lis 301 

Lodzia id. 

.Mui.s/.ccli id. 

Min- id. 

Naliiuv.iliii\ii'iiic id. 

Nowiiui 3u2 

Odruwoiiz id. 

Oyiiiicç id. 

Ogoiiczyk id. 

Ok«a SOS 

Oitoja id. 

l'ilawa id. 

l'Ialcr ' id. 

Tobog id. 

Pogon iJ. 

rui.iian :U)l 

l'oray id. 


TABLE  DES  MATltUES.         *  3ÎI 

Pruss-deuxièine 304 

Pruss-lruisième ^^- 

Przerowu 305 

Kawicz id. 

Rotj:ilu id. 

RuU id. 

Sas 30G 

Slcpowioii id 

Soltyk ^' id. 

Sreniawa  ou  Srzeniawa id. 

Starykou  ou  Szafranicç id. 

Str/craie 307 

Suchekoninuly id. 

SulkowbLi id. 

Swinka id. 

Szalawa id. 

Szeliga 303 

Szembek id. 

Topor id. 

Tromby  ou  JorJun id. 

Trzywdar id. 

Wczele 3U1) 

Woroniecki id. 

Zadora id. 

Zbiczwifz *. id. 

Zembj 310 


FIN. 


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