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NOTICES
LES Fx\.MILLES
II.MISTIIKS F.T TITHKKS
DE LA POLOGNE
lïub PUVJIB COLOKIÙS CuMlNOT ILS IkïlS DIS MyUllJ ilEMluWtt.'. HM CLS ^OIi^t^
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A. FRANCK, LIIJRAIUE
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A.p.Af RUlî,UR[!l)ELilIOUHT t", ÉUlTEtRS
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Tous Jroilî rocTU's
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Uruski, Seweryn Hrabia
Notices sur les famills
Illustres et titrées
■ Dallas
1973
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NfrnnKs
LES FAiMILLES
ILLlSTIlF.s F.T TITKtiFS
DE LA POLOCXK
(\
Public Library
0CT3 0 1973
Dallas. Texas
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tf.'f.
Brux. — Typ . A. Lacruix, YtnEOKCk.iiijvïN ti C', rue Royale, 3, inip. Ju Panv
Uî?
Ce (ivre, dont les élcwoits ont été co)iscteneieuseine)it
réiDiis, o7 (léilié à luiis les Soin crains ijui rc(jncut sur
les débris de iancioine Vuhujne, et éi tous les Polonais
vraiment NoIjIcs. C'est lui assurer de ])uissants et
nombreux jirotccteurs.
R0TICC3 SOa lEi rAMJLLES NOUl.rS DE LA PûLOONl.
814
_ nemarque :l.A Pologne se Irouvanl morcelée cl incorporée dans des
Etals de natioualitc^s ilivorsps, il a jiaru convcnalilc, au lieu du Icxlc
polonais, de iJul,lior riuivia-o ou langue franrai.,c, celle-ci éianl la
langue la plus giinûralemenl conii)risc et parlt^e.
LMRODUCTIUN
Depuis longtemps ces notices sur les familles
illustres de la Pologne avaient été rcunies, lorsque
la publication des notices sur les ])iinci])alcs familles
de la lîussielit pensera l'auleui' de ces notes sur les
familles titrées de la Pologne, (ju'elles seraient un
complément naturel de l'ouvrage du comte de Alma-
gro. kn etl'et, la Pologne el la llussie, tantôt comme
cnn(Miii(\s, (ant(")t comme ayant des intéi-èts com-
nnins, ont toujours été dans des i-apports constants et
intimes : cidin la domination polonaise longtemps
ctaMic dans une grande })artie des provinces russes,
et mainlenant la réunion dd la princijKile moitié de
la Pologne au sce[)tre moseovite, ont tellement con-
fondu l'histoii'e de ces tleux pays, (pi'il tlevient égale-
XII NOTICES SLll LF.S FAMILLES NOIU ES DE LA POLOUNE.
iiuiiit iiiii)Ossil)lc (le sépaifi- les souvenirs dos familles
qui ont illustré ces deux nations.
Qu'on ne s'y nu'prcnne pas : il s'agit ici des rap-
ports forcés qiK^ la volonté divine a (îlablis entre deux
peuples voisins et olM'issant aujourd'hui à un même
souverain, et niilIciiK ni d'un rapprocliement entre la
vieille noblesse iiKh'peiMlanti^ de la PoloLine et la
classe i)rivil(''L:i('e ({('si-iiée sous le même nom en
Russie. La rvn>.sie a eu ses Iniidz, ses hoyaiils, mais
elle n'a jamais eu de' uohlcssc. Klle est le seul pays
de l'Europt; ampu'I cette gloire immortelle ait man-
qué (i). Car il ne faut pas seulement voir dans la
noblesse une classe jouissant de grands privib'ges,
accaparaii!. les lioMneui-s et la [)iiissance, telle' enlin
(jiie l'ont rejin'-senh'iî ses détracleiirs (jiii n'avaient
d'intérêt (ju'à laiie ressortir ses abus; il faut y voir,
et alors on la M'iière, un corjis soumis aux règles les
]dus gé'nt'reuses de riionneiir et de la ndigion eliré-
lienne, alors (ju'iiiie barbarie ciiudle dégradait tous
les peu[)les : un coips dont (dia(|ue membre ennobli,
épuré par le ba[itêine de la cbev;di'rie, prêtait le
sublime serinent de piol('ger le faible contre la léi'O-
cit(' brutale du foi t, de |u''iir en défendant sa pati'ie
c! sa foi : iiii emps ciiliu auijut I les nations ont dû
la conservation et le (b'-veioppeinent de tous ces sen-
timents d'Iiouneiir, de justice, d'all'abililé et de goût
(I \ii (o:nmfrf.i:,-ni .1» un' »ir.|,., ii r|iiiiriimo croisade fil n.-urir la cLovalerio
D-.iu- .liiik r.L.iif.- litit. .^CiHlaulhiupIo, juj.iiifj'liui laTurTuic d'Europe.
INTRODUCTION. • "• xill
qui ont fait naître cette civilisation l'affîncc dont
nous nous enorgueillissons aujourd'hui. C'est à cause
de ces immenses bienfaits que le cd'ur reconnais-
sant et la saine raison dos peu[)Ies a eonsei'vé à
cette noble classe un i-espccl (jiu' n'ont jiu diMmire
ni les abus, inévitable mallicur de rimjiciïcction
Immaine, ni les révolutions, ces lumlx aux du passé,
ni l'aeliarnemml délétère de ses cnvieu.v détrac-
teurs.
. I.a Russie, n'a jamais connu cette institution bien-
faisante, inspirée au\ puissants de la teri(i par l'étin-
celle divine (pii anime notic âme, cette association
sublime qui avait pour règles l'houm'ur et la loi, et
qui est le berceau uni(|ue de toute noblesse. .Vux xii"
et xin'" siècles, lorstjue la cbevabu-ie brillait de cet
éclat [)uissant dont les deiniers i-ayons viennent
encore à travers les siècles éclairer les juines du
passé, les Moscovites gémissaient sous le joug des
Mongols; vers la lin du xiii' siècli>, ils cbassèrent, à
la vérité, ces barbares ib; l'Asie. Leur unique ilistinc-
tion sociale était dans la possession ; les privib-giés,
ceu\ (pii possédaient beaneonp, n'élaii'iil unis par
aucune règle commune, j>ar aucun but géu(''r(Mix,
élevé; la coiisei'vatioii d(^ leurs terres, (b'ieui's ri(dies-
ses, et le soin de les augmenter, les oeeiipaieiit uni-
quenituit. Aussi sous hvan le (>!ii( 1 ^1), les grands ne
(1) I»ari IV, buruoiuiuu ausji le Toirible.
1^1 , 'l covl ,1
XIV NOTir.F.S SUR LES FAMll I.FS NORLKS DE L\ POl.Or.NE.
trouvèrent pour lui n'sistfM* ni force ni vertus en eux-
niènics, ni crédit ni soutien dans le peuple. Si la
Russie avait eu une noblesse, un tel abandon de tous
ses devoirs envei's la jiatrie l'eût rendue indigne de
ce beau nom : mais elle n'en avait jjoint, et les kniaz
et les boyards restèrent toujours les grands de l'cin-
pirc. Pierre le Grand, jaloux de celle civilisation (jui
faisait si noblement briller toutes les nations d'Ku-
rope, tandis ([ue seuls ses sujets étaient restés dans
leur primitive et sauvage barbarie, résolut de leur
donner au moins l'apparence de tous ces avantai:es,
qui leur man(jiiaienl. Vouv se i'(.'lc\er de cette infé-
riorité, il levèlil de noms euro[)éens les institutions
et les distinctions do son pays; ses kniaz et ses boyards
reçurent les titres civilisés de comtes et de princes,
comme le souverain avait fait (iisj»araltre son nom
de czai' pour le remplacci- j»ar le titre pompeux d'cm-
})ereur. Ces nouveaux titres l'mriit accompagnés de
brillantes armoiries, et la Tlussie crut posséder une
noblessi', parce ([u'elle s'en était appi'Opriée les insi-
gnes : Mais la Hussie dans sa .situation, se fait illu-
sion à elle-même.
Pierre P' crut ({u'il sutliiait de sa volonté» poui- créer
une noblesse. .Mais un iibizc ne peut pinnluire une
noblesse pas plus ([u'une civilisation. Le czar oublia
ou ne voulutpasse rap[)eler. qu'il est îles cboses <pii
pour exister ont dû nailre cl se dévelo[»per ilans un
temps et sous des conditions données, et que pour
INTRODUCTION. XT
avoir quelque valeur elles ont besoin d'être reconnues
par tous. L'institution de la noblesse est une de ces
choses : c'est à l'exercice des saintes obli<ialions de
la chevalerie qu'elle a dû son existence. Là oij il n'y
a pas eu de chevalerie, il ne peut pas y avoir de
noblesse, car on ne peut donner le même nom à des
distinctions de nature et d'origine toutes dilTêrentes.
SuHirait-il aujoui-d'hui (]ue le sultan investisse du
titre de nobles tous les employés de ses pachalics
pour que riùnope les confonde avec les antiques
races de ses gentilshommes? Les [)rinces et les comtes
russes eux-mêmes s'indigneraient peut-être d'une
pareille identité.
La bienfaisante inlUience de la chevalerie, cet
unique berceau de toute noblesse, s'est arrêtée aux
limites orientales de la Pologne. Mais ici, comme
dans les royaumes de l'Occident, cette association des
puissants de l'Klat dans un but d'intéiêt général et
de vertueuses pratiques, a pcjrté dt; nobles fruits.
Grâce à elle, la Pologne est restée pendant huit
siècles une barrière infranchissable pour cette sau-
vage barbarie du Nord qui tentait sans cesse d'enva-
hir l'Europe, et qui, envoyant à la con(}uêtc ses
innombrables hoides, lut toujours refoulée par la
chevalerie polonaise, tandis que celle des autres
pays combattait loin de ses foyers tlaiis l'intérêt de
la foi. C'est avec son sang versé [)our la dé-fense de la
religion et pour la cause de tous les peuples civilisés
XVI NOTICES SLTi LUS FAMILLKS NODLES DE LA POI.OC.NE.
que la nol)lcssc de Pologne a écrit ses diplômes; voilà
pourijiKji clic peut s'égaler sans crainte à la brillante
noblesse de Fiance, d'Alleniagne, de tout ruccidiMiL
de l'Eui'ope enfin, car toutes ont acquis une gloire
égale en combattant [>our la même cause, en obéis-
sant aux mêmes serments.
A partir des pi'cmières années du xv" siècle, la
noblesse litbuanienne a gloiicusement contiibué
aux exploits de la ebevalcrie polonaise, lorsque
celle-ci eût adopté dans son sein les premiers d'entre
les seigneui's de la Litbuanie, après que ce ducbé
eût été réuni à la Pologne et convei'ti au eliristia-
nisme. ?ilais de cctlc éjxxjue seulement date l'illus-
tration nobiliaire des familles lilliuaniennes , car
alors seulement elles fmciit initié(;s aux belles insti-
tutions de la cbevalerie; et c'est un soin bien inutile
que se donnent quebjues-unes d'entre elles que de
recliercber au delà de ce lem[)S une généalogie }tar
laquelle elles essaient de reculer et de grandir leur
origine. Ccunme tous les bommes, les Litbuanicns
dcscend(.'nt sans doute d'Adam, et ont une égale
ancienneté d'existence. Mais comme nobles, ils no
datent (pie du jour où, embrassant la vraie foi, ils
furent admis à riionneur de faire partie du corps de
la noblesse polonaise, et ne doivent jamais oublier
que celle-ci est leur aiiu-e, et K'S a précédés dans
cette glorieuse canicie par ciinj cents ans d'illus-
tration.
INTHOULCTION. XVll
II
La Pologne n'est plus, mais les Polonais existent
encore. Tant que ce nom et les sentiments (ju'il
réveille dans les C(rurs généreux, subsisteront, (jui
peut atïîriner que la P(jIogne ne se relùvei-a point
une fois encore de ses ruines? Toi.'l au contraire doit
le faire croire.
Le irouvernement russe dont les institutions ne
sont pas encore sulUsamment appropi-iées aux l)e-
soins des sociéti^s modernes, ne peut compter obte-
nir une stabilité et une Irancpiillilé (juà la condition
de suivre la marcbe progi-essive (]ue son souverain
aclutd cbercbe à lui iniprinuM-.
Les traités, (jui liaient la Russie à la Prusse et
à rAutriche, résultats deviMiemeuts dès longtemfis
accomplis, doivent cédiM- à des alliances d'un intérêt
constant avec les puissances d'Oceident; alliances
inévitables et duiabli'S, puis(ju'tdles n'aui'unt plus
pour motif un ('vénemenl j>a>,^.ager, mais bien l'éter-
nelle union de la civilisation.
Il n'est pluspersonne, (piebpie peu initiée aux ques-
tions [)oliti(|ues qu'elle soit, (jui ne comprenne (jue les
intérêts matériels de l'Autrielie doivent la sépai'cr de
la Russie. Iiidejieudamiiieiit du Lierme ancien et con-
stant de l'ivalili' entre ces deux gouverm.'menls , que
■.:o;'\
rV'III NOTICES SLIt LES FAMILLES NOUEES DE LA POLOGNE
renferme la vieille qiiesliun de suprématie en Orient,
et dont le dénouement semble tùi ou laid devoii- se
compliquer d'une (jueslion de possession en Tur(]uie,
l'Autiiclie a déplus réeenls sujets de défiance conlie
son allié. On a vu en elfet l'éeeninient dans les pi'ovin-
ces slaves de l'empire anlricliicu un nouveau léiniont
s'agiter et grandir; sous ce gouvenirinfiii cojmu p(jiii'
aimer et respecter les usages, les institutions, les
privilèges mêmes de ses provinces, autant (ju'ils sont
compatihles avec les intt'ièts île l'empire tout entier,
on entend réclamer de nouvelles garanties de natio-
nalité, et des voix indiseréliîs , peiil-étr(î même cou-
pables, ont ap[Kl('' toutes les j)euplades à se r(''unir
pour ne former ({u'un seul i;nijiire sous le jiutronagc
du j)lus étendu des ÏA:\[s slaves il'aujoiird'hui, c'est à
dire de la Tiussie (1). Sans doute le sage izouvei'nc-
mcnt qui régit l'Auti-iclie a depuis longtemps ajipié-
cié la cause d'im [)areil langage; puisse-t-il surtout
détourner des {)euplades slaves cet es[n'it de vertige
qui, sous une fausse ajq)arcnce de nationalité, leur
enlèverait leur autonomie.
Maintenant qu'on ne vienne ])as dire (ju'une con-
formité de principes doit unir le calnnet de Vienne
à celui de Pétersbourg : on trouve au contra ii-e
disscmlilance complèle. Peut-on comi)arer au gou-
(l) Il e^t 1 rern.iri|ULT que p.iriQi les piys sl-'^Ci qui apparlirniicnl 1 la couronne
autricliiouiic, li ri.iliciu seuli- nu soit p. uni a»io,;.ic a ci» inipruilcnlt-i iiuuifcsUliDus,
qui oui aurioiii trouvé UQ cndil ili-plorablu eu Croalu', dans le parti iUrnouimo le parti
Jltyricu.
INTRODUCTION. XJI
vernement réputé absolu, il est vrai, mais irrévoca-
blement lié à des lois, à des usages qu'il ne peut
enfreindre, à l'opinion publi(jue ({u'il ne peut pas
braver, qu'il ne souhaite même pas de méconnaître,
un irouvernement dont le chef comme un véritable
père de famille reçoit lui-iiiémc les plaintes du plus
humble de ses sujets, redresse les injustices com-
mises envers ceux qu'il considère comme ses enfants,
et qui console ceux (ju'il ne peut aider? Et ces deux
gouvernements si différents par leur essence, si
différents dans leurs procédés, obéiraient aux mûmes
principes. Cela n'est pas croyable. Tous deux à la
vérité ce sont posés dans les derniers événements
qui ont agité l'Europe comme défenseurs de la légi-
timité? Quel espoir du reste doit-on garder à cet
égard quand on a vu le plus noble, le plus vertueux
des monar(|ucs de la liussie, ne pouvoir échapper
à l'induence de traditions funestes, ni trouver de
sauvegai'de dans les ({ualités de son cœur généreux
et clément.
Si l'union de l'Autriche et de la Russie n'ofl're
aucune garantie de durée, celle de la Russie et de la
Prusse en otlre moins encore. Dans un pays dont
l'administration et les institutions sont aussi libé-
rales qu'elles le sont en Prusse, je dis libérales dans
la plus saine et la meilleure acception de ce mot, qui
laisse aux mteui-s, à l'indusli-ie et aux idées, la
faculté de se développer dans tout ce qui est utile
XX NOTICES SUR LES FAMILLES NODLES HE L\ POLOGNE.
et qui 110 leur impose de limites que lorsqu'elles
s'égarent d'une manièrti iiuisiMe; dans un tel pays,
ro[)inion publi(|ii(^ a une puissance (jue rien ne sau-
rait balancer, (jue le souverain, (juoique absolu en
principe, ne saurait méconnaître sans danger, et à
laquelle un gouvernenu'iit aussi conciliateur et aussi
prévoyant que celui de la Prusse, fait des concessions
quchjucfois lentes, mais continuelles.
.C'est dans celle ru[)ture inévitable de deux des
gouvernements co-parlageants avec le troisième, (juc
la Pologne doit mettre tout son espoii*, soit d'entièi'c
résurrection, soit du moins de nationalité. A Dieu
nu p!ais(! que je nui fasse jamais l'aputie d'une itensée
de révolte; loin de moi l'idée de précber l'insurrec-
tion et le trouble, et d».' vouloir attaquer rcxistencc
légitime des faits accomjdiset consacrés par le temps
et les traités. C.o (jui naît d'une manière illégale,
poite en soi-ménu' \r g(>rme de sa desti'uetion. Si
(|utd(|Ut' (diosc pouvait compromettre dans l'avenir la
cause de la Pologne, ce (pii pourrait resserrer de nou-
veau les liens rebidiés d(» ses maîtres, ce serait i)ré-
cisénuMit cet esj)rit turbulent cjui , voulant i)roriter
des premiei'S embarras d'une nu\sint(dligence, leur
ferait oubliei' leiiis (pierelles pour s'opjioser à un
danger commun. Tue noble cause, comme ('(die de
la nationalité [jolonai^e, ne d(jit triomplier (pie par
des moyens justes. Alors seulenuMit son trioiiq)lie
sera durable.
I.NTIIODLCTION. . XXl
Elle doit triompher et elle hioiiipliciit jkh- la voloiilé,
le concours et l'appui des puissances mcme (|ui, j)oui'
diniiiiuci' la pi'oio de la Taissii^ st,' sont associées à
son acte de spoliation; elle tiionipheia lorsque ces
puissances seiont convaincues de trouver en elle une
alliée lidèle, dévouée; lorsque par cette lidclité et ce
dévouement, elleaura réveilléclioz celles-ci le remoi-ds
d'un acte injuste; lùrs(|U(.' cnlin ces puissances se
seront assuré que les avanlaires niati'tiels attachés à
la possession de ({uchpies pi-ovinces de jjlus, sont
loin de halancer les dangers «pi'aniène un contact
immédiat avec un ïiVdl à la lois pcrvci's, amhitieux et
harhare. Alors, mais alors seulement, et api'ès s'être
montrée reconnaissant»; envers les pays dont les gou-
vernements lui ont été doux et hlcnveillants , la
nationalité polonaise, encouragée» et soutenue par
eux, renaîtra de ses ruines; elle renaîtra lorscjue ses
deux jirotectrices naturelles, cpii turent autrefois
aussi protégées par elle, auiont mis à l'épreuve sa
loyauté, son dévouement; lorscjue enlin elles seront
convaincues (pi'idles ne jieuvent mieux sahriter contre
la harharie, la corruption et les hordes du noid, qu'en
leur opposant ces im])érissahles ratieunes nationales,
qui sont contre les invasions des nmi's vivants et
impénétrahles! Peu importe (|ue cette existence nou-
velle se d('veloppe sous un l'égime de complète
indépendance, ou hien encore sous une foi'me de
soumission aux gouvcu-nements (pii l'auront provo-
NOnCEJ SUlI LUS rAXILLtt >ullLBi [IK LA fitLlJ'iMI. t
XXII
NOTICI'S SLll LF.S lAMII.I.rS NOnLI.S DE LA l'OI.OGNt:
quée. L'esscMilicl , c'est (jue l'esiirit iiatiunal de la
Poloi^iic se sera relevé, (jii'il se sentira |)roté{;é, encou-
ragé, étendu : et le loyal et l)on usai;e (|ui en sera
fait, niéi'itera sans doute à eet infortuné pays, cette
divine protection, ijui seule [u'Ut l'aire clianucr des
jours de jjcrsc'cutlon et de malheurs, en des joui's de
juie et de pi ospcrili'.
C'est |)Our ce temps de la renaissance de la Pologne
sni-tout ipie ces iu)lices ont été éciàtes. Soit en cU'et
que la l'oloi;ne recouvre son entière indépendance,
soit (pie moins heureuse clh^ n'ohtieniie s(nis une
domiiialiôu eli'angère, mais amie, cjue le lihri; deve-
loppenu'iit de ses usaj;es, de ses [iriviléges, de son
esprit national, elle n-lrouvera dans cette courte
iionienclaluie h.'S noms des l'amilles illiisties, (jui
ayant eontrihué naguère à sa grandeui- et à sa puis-
• sance, se iloivciit cualement à sa i-(''^(''nérati()ii. Ces
"• noms, en ranimant l'espoir et la conliance dans
'' l'esprit lie la nalidu, lapjiclh'roiit égalciiu/il à ceux,
qui les portent, h's devoirs (pi'ils leur imposent;
comme ils guiilcront aus.-,i les gouvernements qui
auront intéi'ét à reh'ver la natiomdité polonaise dans
le moyen le [dus sur et K; j)lus l'aeile d'y parvenii',
qui est de rciuli'e leur j)uissanei> et leur éclat à ces
anliipu'S races, dont les vieilles gloii'cs ont [loussc
dans les eœui's populaires des racines si prolondes
de reconnaissance et de sympathie. Il y aura bien
quelques (amilles, en petit nombre beuieusement,
IMr.OlilTTION.
WIII
dont les noms, au lieu de rappeler dos traditions de
courage et de dévouement à la j)atiie, ne présente-
ront que des imai^t-s honteuses de trahison et de
vénalité : \h)Uv e(dles-là, peu nomhri'uses, je le
ré()ètc, le triste souvenii- des moNcns auxquels elles
ont dû leur élévation, deviendra, il faut l'espérer, un
motif puissa/it jjour (diereher à l'aire ouhlier par une
conduite nieilh'ure, la Ih'l lissante origine de leui*
loi'tune. D'ailleurs, si leurs honteuses tiadilions sem-
blaient devoir les exclure d'un ouvrage destiné à
raj)[)eler des noms illusties, leur position élevée doit
leur en ouviii' l'aeeès, et nous ainujus à le ci'oire,
elles sauront se rendic dignes d'une pari'ille com-
munauté d'honneui'. ,
Un autre motif important nous a déterminé à rns-
semhler ainsi en un seul corps les noms des familles
qui, |(ar leurs titi'cs et leur position, doivent naturel-
lement se trouver à la tèli' du pavs eMi cas triine réor-
ganisation de la Pologne. Kn elVet, une des causes
les jdiis actives et les plus puissantes de la déca-
dence de cette malheiireiisi.' nation, jieut èdc attri-
buée bans conli'edit à cette absence elle/ elle de
lixité, d'iiérédilé dans les distinctions sociales, dans
la hiérarchie des classes. La consé(juence immédiate
de cette loi a été la fuiuste aholiti(jn ilu seul ju-in-
cipe <pii garantisse la duiu'e d'un empiie, labolilioii
de l'hérédité de la c(Hironne. Les pernicieux elVefs do
ce système qui |)lait tant aux masses, parce (ju'il les
XXIV
NOTICRS suit l.i:S KAMILLKS NOlU.F.S ItE 1,\ POLOr.NE
flatte, mais qui poi-le en lui-même un germe mortel
pour les nations, se développèi'ent ensuite avec une
effrayante intensité. Aurniic ciistirjction ne se trou-
vant l)as(''e sur un droit iiuinualjlc , ou dciiors de
l'altcintedes passions liuiuaincs, aueun frL'in, aut-une
Larrière n'arrêtaient les ambitions d(} tout genre (jue
ce système favorisait <lans une nation déjà natui-eile-
inent avide d'honneurs; la facilité d'ai-river à tout
faisait naiti-e des dêsii's insatiables, et développait
iiik; envie implacabb.' contre ccu\ qui ()ccupaiciit les
postes émincnts, objets de convoitise universelle. L'in-
trigue et la corruption ouvraient le chemin des hon-
neurs et quehjuefois du trône, et c'est également par
la corruption qu'on voulait les conserver. La morale
publique forteuieul ('uervée rendit les hommes peu
délicats sur l'eiiqjloi des moyens [)ropres à les faire
parvenir; et les f()rtuncs dijà peu stables en Pologne,
éhi'aidées encore pai' les prodigieuses dc|)ensi's (|uc
nécessitait une' ambition démesurée, furent les déplo-
rables causes de la vt-nalité (]ui s'introduisit bientôt
dans toutes les ( lassi-s, et (|ui seule put subvenir au\
prodiLialiti's (priiiqxiMiit I:i soif des honneurs. L'his-
toii'C nous a consei'vé un mé'moi'able et triste exemple
de cette corruption : loi'S(pie la reine Bonne (1), irri-
tée contre un évê(|ue qui s'o[)posait à sa volonté, lui
repiochait d'avoir acheté à prix d'argent son évêché
(1) lionne Sfuri-'x, JucIil'SïO do Milan, ùlail la Si'coiiJi' r.miiie Jo Sigi->iiiouil l" Il a»jit
eu t;u premier lieu Ltarbe Za|>ol^k.i pour fiiiime.
INTHODL'CTION. . XXV
et son siège au Sénat, le prélat lui répondait inso-
lemment : « Certes, je les ai aelietés, mais c'est qu'ils*
étaient à vendre. » L'immoralité ne s'arrêta pils là
dans ses rapides progrès; au wi' sièele on ne ven-
dait encore que les eniplois et les dignités sacrées
du sacerdoce. Un siècle j)his tard, ce lurent les
consciences elles-mêmes qui se vendirent au plus
ofl'rant. Et si quelque homme, à la vaste intelli-
gence ou au cœur vertueux, essayait d:; sauver à force
de talent et de vertu sa patrie en péril, c'est parmi
les siens qu'il rencontrait ses ennemis les {jIus imjila-
cables et les plus dangereux, c'est sous les attaques
incessantes de l'envie et de la haine de ses compa-
triotes (ju'il succombait enfin, tant la contagion d'un
bon exemple paraissait redoutable. Les longs mal-
heurs de Jean Casimir, l'un de nos rois les plus ver-
tueux; la triste lin du plus glorieux île nos règnes et
du plus glorieux de nos ruis, de Jean Sobîeski ; les
persécutions (jui s'attachèrent à Stanislas Ponia-
lowski, ce l'oi au<juel on peut dénier le génie néces-
saire au commandement, mais non les nobles qua-
lités qui contribuent à la paix et au bonheur des
nations; enfin, les inutiles etï'orts de notre héros
populaire, du grand Kosciuszko, ne pouvant désar-
mer par sa valeur et son amour de la patrie, l'envie
et la haine des siens, tandis qu'il arrachait l'hom-
mage de leur admiration aux ennemis mêmes de son
pays, sont les preuves incontestables des progrès
XWI
NOlir.r.S SL'U les K\MII.l.r.S MUil.ES DE L\ POLOGNE
ilûlc'-tciVii (le la loriuijtioii en Puloiiuo, Si je ra[)pellc
ici ces -souvciiii'S nérastes, ce n'est point pour en l'aire
un reproche aux Polonais; ils onl expii? leurs Tantes
par It'Uis iii;illi('Liis, et lionte à celui (jui voudiait
aggraver ramcitunu' île l'cxjiialion ([ik.' la PiovicJence
leur a imposée. D'ailleuj-s, les peuples deviennent ce
que leuïs institutions les l'ont; et si les i)reniieis ont
droit à nos égards et à nos sympathies, celles-ci
doivent être hautenient (h'iries h^i'sipri.'lK's ont ('li' la
cause de si gi'andes calamités. .Malheur chjnc au pays
(|ui répudie ses distinctions stahles, héi'édilaircs ; il
inti'oduit dans sa constitution un poison dont les
ju'ogrès destnu'tit's seiont plus ou moins lents, mais
qui n'en seront (tas moins certains. Sous piétexte de
laNoriser le mérite et de lui faciliter les moyens de
parvenir, il l'etoulie sous l'enviiî et les hrigues des
médiociités toujours si nondjrcuses! Le vi'ai talent,
celui (jui, })ar sa supéri(jri(é , j)eut être utile et doit
étie distingué, s'e.^t toujours plus l'acilcment l'ait
adopter i»ar les classes privih'giées , (pi'il n'a pu
vaincre les i'i'j»iignanc(.'S et la haine d'une concur-
rence illimiti'e. Oiles, le siè(de où des (!oll)( il, des
Louvois, (h;s Villais, des Fahert, par\enaient j)ar
leur seul géMiie aux InHineurs les plus élevés et les
transmettaient à leurs descendanls, ce siècle était
plus favorahle aux succès du vrai mérite qu(^ ne le
l'urenl depuis, soit en l''r:ince, soit d;ins tl'aulres
paNs, les épo(]ues d'une jalouse égalité. La Pologne
iNTunniciiON.
xxvii
saura iiiettrt' à profit les cruelh^s leroiis cii; son (ixpû-
riencf; elle an-aclior;! de ses iiislitiitions ce funeste
j)i iticijie (l'ci^jalitc. nue ties preini 'les causes de ses
nKdlicui'S, et tous (K'vrunt applaudir, (pioi (pi'il en
coûte à leui' auunir-pi'Opre, à une mesure (jui doit
coneourir à la sécurité de tous. C'est dans cette ])ré-
vision (pi'il p()uri'a être utile de réuni i' ici les noms
des famil'es (jui, soit par leurs sciviccs et leui- illus-
tiatiou passée, soit par leur position pr(''senl(;, ont
droit de marcher à la tète du pays. Quid(pu' peu tavo-
rahle (jue sera dans cei'tains esprits raccueil t'ait à
une p:ireille oiuanisalion , elle paraitia cependant
nécessaire à tous ceux (]ui ont séiieusement étudié
l'iiistoire et le cai-actère national de la l'olo^rne; (|ui-
conque ne se l'cndra pas à une pareille évidence des
i'ails, celui-là sacrifiera encore à sa vaniti'; })erson-
nelle les intérêts de son \y.\\s, ou n'aura jamais voulu
sincèrement le l'établissement diii-alde de sa patrie.
Aussi lier (pie doit l'clre tout homme pénétré de sa
di^uili', c'est avec houlu'ur ( epeiidaul ipu' l'auteur de
ci'S liLines sacrilîerail sa part de celle oi'i;ueilleuse
cgalili' cpii, sans avantage réel pour li'S individus, a
été si j'uneste au pays tout entier; lasse le ciel (jue ce
léirer sacrifice d'ainour-propic tnuive île nomhi'cux
imitatcui's! D'ailleurs, ceux en laveur desijufds sera
faite celle concession, auront de leur C(*)té à faire
pour le hi(Mi gt-néral, le sacrifice^ de leur plus i^iande
amhilitui : il leur faudra renoncer pnui' toujours à ce
XWIII
NOIICES SLR LKS FAMILl.llS NUliLCS DK LA POLOGNE
privilt'^'c si llatlciir et si funeste de prétendre à ee
tF'ône qu'ils ont luéleré déti iiiie, i)lulùt que de s'in-
lei'dire l'espoir d'y monter, (le n'est eepcndant ([u'à
ce prix (ju'il ae(iueri'a une hase solide, si jamais il
se l'élève, et il ne deviendra durable qu'à la condition
qu'aucun seii^iieur polonais ne s'y assiéra plus. Une
couronne n'est pas scjlidemcnt placée sur une télé
entourée de télés éiiales (jui la touchent; la main (pii
tient h.' s(e[)lre n'a jioint de force, lorsqu'elle est ser-
rée pai' la l'oule (jui se presse sur les dej^rés du trône.
La royauté polonaise pour redevenii' indépendante et
forte, comme doit être toute royauté qui veut vivre,
doit nécessaii'cnient être exercée par un rejeton de
ces vieilles races royales étianij^ères à la Pologne, ({ui
lui-même élrani^i-r aux liens et aux luttes de la
noldessc* polonaise, poiiri-a représentei- avec vérité
les nouveaux et salutaires {)rinei[)es qui sont la con-
dition indispensable de sa stabilité.
>Je m'estimerais heureux si, en remettant ces vérités
sous les yeux, je juirviens à convaincre les bons
espi-its (.le la néeessil('', le cas échéant, d'inliuiluii'C
dans la constitution polonaise un élément de stabi-
lité qui lui a iiianijué depuis l'avènement au trône de
Ladislas Jaj^ellon, c'est à dire depuis ré[)Oi{ue où fut
abolie de fait l'in-rédité de la coui'onne et celle des
distinctions, et dauir pai- là sur les mœurs et le
cai'actère de la tialion poin' leur imprimer plus de
calme et de soumission, [luisque l'absence de ces
INTRODUCTION. XXiX
deux qualités toutes négatives a sulli pour compro-
mettre l'avenir et les succès que les nobles et réelles
vertus du peuple polonais devaient lui assurer.
Mais si ces espérances (riiii avenir meilleur et
indépendant pour la Pologne ne devaient point se
réaliser, malgré les puissants motifs qui permettent
de les concevoir; si la Providence après de longues
et funestes épreuves ne lui réserve plus de jours de
prospérité et de gloire, que les pages (jui vont suivre-
perpétuent du moins le souvenir de races qui l'ont
illustrée et défendue; ralî'ermissent en elles le culte
qu'elles doivent à leur patrie perdue, qui les a récom-
pensé de leurs services en immortalisant leurs noms ,
et rappellent enfin à ceux (jui sont destinés à les gou-
verner, les égarels et h.'S disliiictions que méritent de
grands noms unis à de grandes infcjrtiines.
Si cette longue introduction a paru nécessaire pour
bien dévelo{)per le but piincii)al de cet écrit, (ju'il
soit permis d'ajouter (|uel(iues mots encore sur son
contenu. Il reid'erme les noms de toutes les familles
polonaises, i)iincières et comtales; mais comme à
cause de l'abolition même des titres en Pologne, à
partir du xv" siècle, tout le monde s'est cru le droit
de s'en emparer dans les derniers temps, il était dilH-
cile de distinguer celles des familles (pii les portent
avec un droit réel de celles (jui les [)rennent par
abus. (]elte tàidie devenait d'autant plus piMiible (jue
ces familles dispersées sous trois gouvernements
XXX
NOTICF.S SLR [.F.S TAMILLES Nultl.FS DR LA POLOGNE
(.liflurciits, jiiôsfiitaiciit des (lilliciiltc'S Irijilcs pour
s';issiir(M' ik'S pinivcjs ;iulli([ili(iiit's (juc iK'ccs.siliiii le
jjlaii (lo cet oiivraiiL'. Malgi-é ces obstacles, il est pei'-
niis (l'une part il'alliinKM' (jue j)Oui' les raniill(\s
encoi<i existantes, anenn iu>in n'a éti' adnn's sans (juil
ait été justilie de la possession du titre, et etda
d'après les listes (jui en ont été dressées pai- les cabi-
nets des titres d'Aiiti iciic, de Pi iiss(.' et de llussie;
dt.' l'aulie, (pie s'il y a omission, elle se lioine au
j)lus à trois ou (piatie noms dont'les prétentions ne
se trouvent point encore suHLsamment validées. Pour
lesniaisons éteintes, on a consulté' p(jurconstaterli,'urs
litres, soit les ar( liivcs du royaume, soit les anciens
ouvraL;es li(''ral(li([i;('s et liisloritjiies (jui olVient le
j)lus d'au I lient ici II-, tels (jue les (euvi'cs de l)luj.'0ssus,
Pa{)i'OcKi, ()k(d>!vi, etc... C'est d(Uic à ( es dill'éi'cntes
sources (jue i'(;vicnt le int'rite de rexactitinle des no-
tions renfei'mées dans ce livre, comme elles doivent
égalmuiit su[)poiler les reju'oehes (pi'()n poui'rail lui
adresseï".
l'inlin on a fait suivre les notices sur l(\s maisons
comtales et jnincièrcs , de (jiiclqui's dc-tails sur des
familles non litic-cs. mais (pii .iiitant par l'anticpiité
de leur oriiiiiic (pie par rilliislration ipéidles ont
ac(|uise dans l'histoire, ;iinsi (juc par l'impoitance et
la puissance dont (dies ont jdiii, ont droit d'èli'e [)la-
cées [)ariiii les pitiiiirres maisons du pavs.
I\)u/' tciininrr d'iiiit' mjiiirrc ci)nrorme aux senti-
INTRODUCTION. XXXI
monts de reconnaissance dont mon ((lur est rem-
pli, j(î m'empresse d'exj. rimer ici j)iil)Ii(jiiement ma
j^i-atilude au\ personnes ([ni, éta/il pai* leur position
en état de connaître les pièces ollicielles, ont bien
voulu m'en faire des communications, soit complètes,
soit partielles. Sans leur hienveillant concoui-s, il eût
été impossible d'écrire un livre tel (pic celui-ci, qui
olTrif (juebjues cbanees d'exactitude; c'est leur expri-
mer sulfisamment (pie je sens toute l'étendue de ma
dette envers elles.
LISTE Di:S F.\MII.Li:.S rul.OWI.Nl.S DOUKilNK
e.vistniijcs de nos jours, .nu\(|u»'II<'.s a élé reconnu lo droit de poi(cr
les titres de princes et de comtes, ou ([ui ont été iiou>cllcnienl
élevées à ces dignités. Comme à cause de rnnfii|iie origine de la
plupart d'entre elles, du dioil d'égalilé entre les noMes d'ancienne
eitraclion en vii:neur en Pulniirie; à cause du a;raiid nombre des
familles comlales sui\aiit('s *|iii n'ont point \otilti Ciire u.sage du
titre princier ([ni leur avait été antérieurement conliié, cl ([u'enliu
d'autres se sont refusées à ces créations, on ne peul , sans fairsser
les rapports qui existent entre ces maisons, faire de dislinclioiis
entre elles, il est juste de placer ici Ions ces noms par oidre
alplialii(i(|ne , quels ipie suieni leurs litres, C(.mnie désignant des
familles égales loutes entre elles par le r.ing el la uaiNsance :
Lea comtes ALK\.v.M>uo\vit;/.. ^ ,,. .
Les comtes A>k\vic/., de la maison Ilahcbiik.
Lea comtes Iîatovvski.
Les comtes Ii.v>voKO>N ski.
Les comtes lîlLI.LASki, de la maison de S^eliga.
Les comtes liiLl.SKi, delà maison dc.Tclita.
Les comtes di: I».m.\-Iî.m.\ski, de la maison de Lod/.ia.
Les cointcs liii.vMCKi, de la maison de Korczak.
Les comtes Rir/.osTO>> ski, do 1;» iiiaiiou deStrzemie.
Les comtes Ckt.m:», de la maison de Przerowa.
Les comtes CiiooKiKuir.z.
Les comtes CiiiiEi'rowif:/ .
Les comtes C/vçKi, di- la maison de Swinka.
Les comtes C/.Ai'SKf.
Les princes C/ai'.toivviski .
Les princes C/.kk r>A i:k ty.nski.
Les comtes I)o.>iitSKi (^Daibski).
Les comtes I)i:m> dl Skiizv.v.xo-Iîoukouoski.
Les comtes Dziaiuwski, de la maison d'Oj^onezyk.
Les comtes D/lti)LS'/.\ rKl, de la maison de Sas.
Les comtes L'uldiu), de la maison de Boncza.
Les comtes Gaih:/.v.\ski.
Les princes Ci.DKOvr.
Les comtes dl Goi.lciio'wo-Gou ciiowski, de la mnison de
Leliwa.
Les comtes Giiauo^aski, de la maison d'Oksza.
Les comtes 1]iiaijo\> ski, de la maison de Zbieswicz.
Des comtes UK (iiii u.\A-(ii;Li)/i.\SKl , de la maison de Grzy-
mala.
Les comtes (luivowsKi.
Les comtes (iuTAKo>vsKi. ' ., . , , .. ,
Les comtes lli ss vir/.i;AVSKi.
Les princes JAr.i.().\o>vsKi, de la maison de Pruss-troisième.
Les comtes Jaiilo.\o>>ski, de la maison de Grzymala.
Les comtes Ji:zikkski.
Les comtes de Kai.i.\()\va-Kali.\o>^ SKI.
Les comtes Komoiiowski de I.ii-towa lt Oua^va , de la
maison de Korczak.
Les comtes Ko.mouowski, de la maison de Ciolek.
Les comtes Ko.nakski, des comtes de Skarbek, de la maison Je
Habdank.
SLIl Lr:S lAMlIl-KS Xilll.ES Oi: I.A l'OI-UGSt:. 35
Les comtes K()SSAK0)VSKI, de lu inai^uu (h: SK-powrou.
Les comlts Je Ivkask./.v .\-Ivu vsk ki , de la maison de Kogala.
Les comtes di- Ivu.vs.M:-Ivii.vsi.>ski, tle la maisaii de Slepowron.
Les comtes de K\vii,(:/.-!v»im;<;ki, de la maison de Sreiiiawa.
Les comtes L\><;k()iio.\ski di. Iîu/kzii: , de la maiioa de
Zadora.
i/C3 comtes Li:i)L'cho\vski, de la maison de S/alawa.
Les priiieos Dut ( Ki-I.i i!i:( kr.
Les oomles de I,i.ii.\v-Li uiK>SKi,(le la mai-on de l'oiniaii.
Les princes I,i uowiiisKr, de la maisou do Sreniaua.
Les comtes .'M\^.v.tuo^^ ski, do la maison de Nalencz second.
Les comtes 31 L.>ci>SKi ni: IvLKOzwt.vK, de la maison de
Poray.
Les comtes'.AÏi.v.\C7.Y.\.SKl (Mlacz) nskii, delà maison de Suche-
komnaty.
Les comtes 3hKL7.V.>SKi, de la maison de Xowina.
Les comtes Ahi ii.
Les comtes :Mikouski. jLv7'J.0vJ9'1
Les princes ,3IiusKi. '■' ■ .
Les comte-, \ am» m.in-Ums/kcii.
Les comtes .Mms/.i;k j»i; 1îl/i:m.\, de la maison de Poray.
Les comtes de .MoivsKi, de la maison de Topur.
Les comtes .>luusTV.\. y
Les comtes ^Iostowski, de la maison de l")oIen;^3.
Les cointcs "\l()s/.(:/.i:\SKi, de la maison de XaU nez-deuxième.
Les comtes de .'Mos/.NA-.'Mos/. v>SKi, de lu maison de Nalencz-
deuxième.
Les comtes .MviiiicLSKl, de la n\aibon de Dolenjja.
Les kniaz Ogi>ski.
Les comtes d'0.ssoLl.\-()s^()l.i>SKi, de la maison diTupor.
Les comtes d'OsTiumoc, de la niais()n de XaLncz-tleuxième.
Les comtes <)siuo\> ski, de la maison de lîauiez.
Les comles 0/.ako>vski, de la maisoa de lùiuicz.
36 NOTICRS
Les comtes Paç.
Les comtes Pi.atku.
Lea comtes Poi.ktyi.o.
Les comtes de POM.vro>v -lN)M\io>vs.Ki , de la maison de
Ciolck. ..:•,.
Les princes et les comtes de Po.m.n-Po.m.xski , de la maison
de Lodzia. •
Les comtes de Potok-Po rocKi, ilo la maison de Pilawa.
Les comtes de P(nii.ic.i:-POTi;i.n:Ki, de la maison de Cfrzy-
mala.
Les comtes P<)i>n uno» sivl, de la maison de Dembno (l)cljno).
Les princes P(/\.\a. -*'■"
Les comtes de r»A«:/.v.>-P«\(:7.Y.\SKi, de la maison de Nalcncz-
deuxième.
Les comtes Les/.c/.a»; m: K.vi)(»Li.\-r»Ai)ùLi.>SKi.
Les princes Uad/hni II,.
Les comtes Il()sr>M)iU)\vsivi.
Les comtes P»^^/^VAI>o^^ ski, de la mai~on de Trond)y
Les comtes P»Lssurhi Di: Ilu/.K/ii:, île la maison deZadora.
Les comtes \\ ui.na-PiVU/.vnski.
Les comtes II/lulski, de la maison de Krzywda.
Les princes Sax.i.szko.
Les princes Saimkiia.
Les comtes Sikua konvski, de la maison d'O^'onczyk.
Les couiiLS IIauu v>K-Sn vuiiiiK.
Les comtes Skou/ l >\ sui, df la maison de Drogoslaw.
Les comtes S()UOl.i;>> SKI, de la maison de Slepowron.
Les comtes Soltvk.
Les comtes StaI).>h;ki de /.MitiiiOD, de la maison do Src-
niawa .
Les comtes Stau/.k.nski, de la maison de Lis.
•. Les princes Sui.ko\\ski.
Les comtes de St'MiMt-SL'.Mi.NSKi, de la maison de Leszczyc.
SUR LES F.\MII.I.1-:S Nolll.f..^ UK I.A l'OI.OCNE. 37
Les comtes Szkïibkk.
Les comtes S/.oi.I>nsKl, delà maison fie l.od/.ia.
Le comte Tac/vaû^vski.
Les comtes Taulo de Szczekauowice , de la maison de
Topor.
Les comtes I-ei.i^va de Tarnoav-Tarxowski.
Les comtes Tvszkiewicz.
Les comtes Uni:sKi.
Les comtes Coeon.na de Wai.ewice-W'aleavskï.
Le comte Wensieuski.
Les comtes WiEr.llOiiSK l. di- la maison du Kierdeja.
Les comtes \\'ii;i.oi*()i,sivt, de la maison d.- Starvkon.
Los comtes WoDZicKi.
Les comtes Wolloavicz.
Les comtes W'olski, de la maison de Kola.
Les princes Wouo.mecki.
Les comtes \^'ov^A, de la mai-^on de Tromi)_v.
Les comtes Zaiiiello. . " '' * '
t Les comtes Zai.L'SKI, de la maison de .luno>za.
Les comtes Za^iovski, do la maison de Jelita.
Les comtes de /ai-ol-Zatolski, de la maisoti iJe l'oboj;.
• Les comtes ZnoiNSKi, de la maison d'O^ouezyk.
•• Le comte ZoLTO^vsKI.
ItOTiCle >IK LKs
.iicyoi
.«r:Oi-J"< r^ <u .»i*.v, . <•.•.•<(< i!«.
NOTICES
SUR LES FAMILLES NOBLES
DE I.A POLOGNE
LES f.OMTKS ALLX V>nilO\VICZ.
On ne peut faire remonter l'orii^ine Je cette maison eu Pologne
que jusqu'au rèi^nc de SigismonJ [", où sa filiation commence à
Albert Alcxandrowioz, grand ccuyer de Litiuiaiiie. Sans avoir donné
naissance à aucun de ces hommes supérieurs, dont il est du devoir
de riiistoire d'inscrire et de perpétuer les noms, elle a cependant tou-
jours occupe depuis une place honorable dans sou pays, où plusieurs
de ses membres sont parvenus a des cliar^;es clcvces. Kn ISiîl-,
l'empereur Alexandre de Kussic et roi île l'olo^iie lit régulariser et
confirmer pour Stanislas -Witold Alexandrouicz et sa descendance
directe le titre comtal.
LES COMTES A>K1VICZ.
Maison d'ancieniie noblesse, ayant une origine commune avec
l'illustre famille dts comtes Ilabdank Skarbek de Gora. Uu de ses
rameaux douua naissance, en SiUsic, à la lignée des comtes et des
:»•;>» fr}^/^
40 r, ; , , NOTICES
barons Ilabdank-Possadowski ; elle-mciue obtint en 1730 de l'impé-
ratrice Marie-Thôrcse la reconnaissance de l'ancien litre coiutal de
sa famille.
' ' LES COMTKS ll.VTO^VSKI .
Alexandre comte Batowski, grand veneurdn royaume de Pologne,
qui s'est fait connaître tic nos jours par l'aniénitc de son caractère et
l'aifabilité de manières d'un véritable homme de cour, fut élevé par
l'erapereur Alexandre à la dignité de comte. Il acquit dans sa jeu-
nesse quelque réputation dans les annales de la galanterie, que jus-
tifiait du reste sa jolie fr^ure; sa longue liaison avec la duchesse
de Biron-Courlande, née comtesse de Métlcm, étaitde son temps de
notoriété pul^lique. l^e comte Batowski n'a laissé qu'un fils légitime
non marié encore et seul héritier du nom et du titre de son père.
LES COMTES IIA » OIU)^VSKI .
Famille de bonne noblesse qu'on prétend originaire de^ Bohème.
En Pologne, sa tiliation ne remonte que jusqu'au règne de Sigis-
mond I*'', sous lc([uel on trouve pour premier auteur de cette maison
VVenzeslas, de Baworow sous -secrétaire général de la Couronne
(Pisarz polny koronny). Ses descendants posstssionnés surtout d;ins
les provinces orientales de la Pologne, se distinguèrent souvent par
leurs services dans les guerres contre les Tarlares et les Moscowtcs.
Ils obtinrent eu 17S0 de l'impcratrice Marie-Thérèse et de l'eiupe-
reur Joseph le titre de comtes. ,
LES COMTES BIELI>SKI, DE LA MAISON DE SZELIGA.
Cette famille qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme bien
plus illustre mais déjà éteinte, celle des comtes de Cie.xyn et Biclno
Bielinski de lu maison de Junosza, s'est acquis dans les derniers
fc.'fj
SUR LES FAMILLKS NOULKS UE LA l'OLOGNE. 41
temps et dans la personne du palatin Pierre de Bicliny-Bielinski
une gloire bien méritée par sa vertu. Ce vénérable vieillard, étant
sénateur palatin du royaume de l'olojjne, fut nommé en 1827 pré-
sident du Sénat transformé en eour de justice pour ju^er les rolo-
nais compromis dans la conspiration de 1S25, cpii a\ait, de leur
part, le rétablisscnunt de Ici.r patrie pour but. Kntraîné par la
parole élocpiente de son chef, cj^ui sans ci^ard pour les averlisseracnts
du gouvernement russe et obéissant à l'impuUion de sa symp.itliic,
appela d'une manière si pathétique toute l'indulgence des juges sur
des coupables aveuglés par un sentiment légitime, celui de l'amour
de la patrit;, le Sénat écarta la peine capitale à l'unanimité. Il est
permis de dire à i' u/ict/uiui//, car on ne peut admettre que cet accord
parfait de justice envers des homnus égarés par de nobles motifs, ait
pu être troublé par la seule voix (l) qui osa réclamer la mort des
accusés, voix dés longtemps vendue et méprisée, et dont la honteuse
audace reçut une double Hélrissure pour sa lâche complaisance, en
attirant sur son auteur toute l'animadvcrsion populaire et en le fai-
sant exclure de l'assemblée du Sénat, dans lequel les autres sénateurs
se refusèrint à siéger avec lui. Dans ce mémorable jugement, le pala-
tii\ Biilinski tit éclater autant d'éloquence dans ion langage que de
noblesse dans ses sentiments. Il donna bientôt après des preuves de
la fermeté inébranlable de son caractère et de sis con\iction3, lors-
qu'il s'opjiosa à toute modiliration de l'arrêt du Sénat, malgré les
menaces du cabinet de rder^bourg qui voulait voir les accusés expier
sur l'échafaud un entraînement tlont la cause était honorable, lors
même qu'on en peut blâmer ks mo}eus d'exécution. — La sympa-
thie et la vénération (jui se sont attachées ù son nom l'ont recom-
pensé de la disgrâce qu'il eneourut alors auprès du Czar. — En
1825, l'empereur Alexandre l'avait élevé à la dignité de comte du
(1) Cemi voix était celle tlu cumto Vinc-nt Ki.isitiski,.aiilo-Jfcamp fi-ncral Je retupt-reur
de Russie. On i.iil nue cr filcbri- [■toci-i no se Urmiin qu'en 1828 el quo lo Ci.ir, miconlcnl
du rinilul;:ciRo dfi ju^i's , liur lii Milnr uuo aniue de déleiiliou, i J'eicepliou du conil«
Viuceul Krasinaki bicii ciiUudu.
42 NOTICES
royaume de Pologne, titre (jui va s'éteindre nvec son {\h unique le
comte Jean Néporaucène Ladislas Bielinski, seul rejeton raàle de ce
ooble sang. • . .
LES COJITES lilKLSKI DE LV .M\ISO> UK JELIT.V.
C'ette famille de bonne nublcsse a une souche originnire commune
avec les comtes Jelila Zamoyski. En 17S2, elle fut lioiiorce du titre
de comte par rcm[)eieur Jo^^tph II. l'iuîieurs familles en Pologne
ont porté et portent encore le nom de Bielski, ce qui a été cause que
VVielondek dans son Annorial et Krasic;ki dans ses notes sur Y Aniio-
rial de Niesiccki, ont été induits eu erreur et ont p'acé à l'ailicle
des Bielski de lu maison de l'ra\vil/i(; îles personnages qui appartien-
nent à la famille des Bielski de la maison de Jelita. — Kn général,
soit à cause des dillicultés j)lus grandes en Pologne qu'ailleurs qu'on
rencontre pour réunir les maicriaux. nécessaires, soit ù cause de
l'esprit de partialité ou de subjectivité qui a pn'sidé à la réilaction
des ouvrages généalogiiiucs polonais, les notions qu'ils renferment
sont la plupart du temps incomjjlètes et souvent inexnftrs. Les
plu3 anciens auteurs, malgré le peu de détaiU qu'ils donnent, sont
encore ceux qui méritent le jjIus de foi et qui indiquent au moins
le plus siàrL-ment l'origine des familles. Ils ont encore le mérite de
n'a\oir pas, comme les auteurs les plus nouveavix, n in])lacé les
dogmes traditionnels héraldiques par des analyses raisonnces, qui
ont transformé cette vieille science du moyen âge en un système
moderne ne reposant sur aucune base historique. — En fait de
science nobiliaiie, la virille tradition la plus confuse vaut mieux
que le raisonnement le j)lus développé d'un professeur moJerne,
comme en fait d'histoire le témoignage du plus humble témoin ocu-
laire est préférable à l'analyse du j)lus habile écrivain. Qui se soucie-
rait d'une armure moderne fabric^uéc avec tous les perfeelionneinents
do la mécanique et des connaissances netuellcs et qu'on présenterait
comme type oblige d'une armure ancienne? Pour avoir do la valeur,
SUR LES FAMILLES NOBLES UE L\ POLOGNE. 43
elle a au contraire besoin de sa rouille et des imperfections des siècles
passés.
LES COSITKS LODZI.V i)L ll.M.>-B.M.\SKI .
Deux familles ont successivement porto ce nom; toutes deux sont
d'une origine illustre et reculée. La preuiicre famille qui a porté ce
titre et dont la iouctic remontait aux premiers temps de la monar-
chie, s'éteignit vers le milieu du xiv* siècle. Un privilège de raïuicc
13G5, émané du roi Casimir-le-Grnnd et conserve aux archives du
tribunal civil du gouvernement de Volli}iiie, investit alors pour lui
et ses descendants, Pierre, lils de Jean, roi ilc Chypre (1), du titre et
du territoire du comté de Bnin, à la condition de fournir en temps
de guerre cent fantassins pour le service du roi. Cet acte authen-
tique ne peut laisser aucun doute sur la noble origine de cette
seconde maison des comtes de Bnia, qui avec le nom adoptèrent
également les aimes de leurs prédécesseurs. Elle s'est divisée plus
tard en plusieurs branches qui adoptèrent les noms de leurs dilTé-
rentes seigneuiies. Le rameau des comtes de Bnin et d'Opalenice
Opalenski, dont il sera parlé en son lieu, acquit une illustration ([uc
peu de familles ont su égaler. Celui des comtes de Bnin-Bninski, qui
a été quelquefois confondu avec le précédent et qui fait le sujet de
cet article, s'est surtout distingué par ses sentiments de constante
fidélité envers sa patrie et d'attachement envers l'Kglisc catholique.
André de Bain, é\èque de Posen, en 113S, se fit connaître autant
par les services qu'il rciulil à l'État que par son fanatisme religieux
à une époque où le voisinage de la Bohème menaçait de communi-
quer ii la Pologne son schisme et ses révoltes. En l-t39, il chassa
(!) QiKiiqnp l'acti préiitù -m'Hlionne co Ji.'.-in sous le liln' ilu roi de Chy|irc, il est 1
rc[Ujri|UL'rquM cellu (!'pui|uo auiun princ»! Je c<! nom n'occupa ce Iront*. Jean l" mourut
dt-jA Cil i.Si; Ji.m il 110 Ml iiUa >ur le Iro.iH iju'cn l.i'Ji. Il est donc ^irob^lile iju'il s'a^'il ici
Uh JeJO de Lu^i^n.-^n, fiéro du roi l'iiTM I*', qu'il lit assassiner pour UsUrper lo Irùue.
N'ajaiit pas reUssi dan. ce projet, ii fui lui-incuie éi;ori;e en i:i7.)par ordre de son ne>eu, lo
roi Pifrro II.
44 NOTICES
les Hussites de son diocèse et cinq d'outre eux furent par ses ordrea
brûles vifs sur la place du Marcliû à Po'icu : ccUi; exécution peut-être
cruelle, ne manqua du moins pas son but et arrêta les progrès de
riicrésie. Ou dut à ses conseils Ic-renouvellcmeut de l'acte d'union
du duché de Lithunnie à la couronne de Pologne, ce qui lui donna
une nouvelle sanction et paralysa tout projet de séparation. Eatiu,
en l-iôt, il fut envoyé dans les provinces prussiennes, afin d'y rece-
voir pour le roi et la républiiine polonaise, le serment de fidélité de
la noblesse et des villes. 11 mourut eu 1-170, a\ec la renommée d'un
homme d'Klat habile et d'un dcfenseur zélé de la foi catholique. —
Le roi Frédéric Guillaume III conféra sous la date du 17 janvier et
du 12 juin 1816, aux deux lignes subsistantes de cette famille, le
titre de comtes prussiens, en faveur des anciens droits de cette mai-
sou à cette préiogative. Leurs armoiries rc(;urent à cette occasion
une augmentation et se blasonnent actuellement : de gueules ù l'aigle
cployée d'argent, portant sur sa poitrine l'ancien écusson de Lodzia,
qui est : de gueules à un bateau d'or, posé en face.
LtS CO.AITICïi du.\.mi:ki.
l On distinguait à la fin ilu xviii^ siècle deux familles de ce nom :
l'une dont l'antiquité remontait aux premiers temps de la monar-
chie; la secoutle qui venait seulement de surgir et dont le ll\re des
destinées, vierge encore de toute inscription, témoignait sutlisam-
ment de la fraîihcur de ?oii élévation. Pans le langage populaire, une
double dénomination distinguait jjar son énergique expression ces
deux familles homonymes. La première était connue sous le nom des
bons, la seconde sous celui des maiivaii Branicki. Celte double dési-
gnation devnit-ellc uniquement indiquer la grande différence d'illus-
tration qu'd y avait entre ces deux maisons, ou renfermait-elle en
même temps un jugement populaire sur le mérite et le caractère de
leurs rejetons! Il est permis de croire que ce double motif donna lieu
à ces deux épithètes. Quoi qu'il en soit, les Branicki d'aujourd'hui
SUR LES FAMILLES NORLIiS DL LA POLOGNE. 45
n'ont plus à craindre cette liurailiante conipnraibon , car les bons
Branicki ont, comme tout ce (jui est bon, fini les premiers. Nous ne
rappellerons que pour la détruire l'accusation injuste faite à Fran-
çois Xavier Branicki, le fondateur de la fortune de la famille de ce
nom qui existe de nos jours, d'.isoir usur[)é ce nom et les armes des
Korczak pour remplai:cr celui de B/anecki q\.i'[\ aurait dii porter. Ce
reproche c[ui ne repose sur aucune espèce de preuve, a pourtant
obtenu une croyance presque gciiérale, comme si le blâme irréou-
salile et gra\e qui s'attache :\ la mémoire de cet homme, le lierait
impunément à toute espèce d'imputation fausse et injurieuse. Fran-
i;ois Xavier Branicki, né d'uni- famille noble, mais ignorée jusque là,
dut à la faveur du roi Stanislas l'oniatowski , son élévation à la
dignité de llrtmanile la Couronne. 11 succédait dans cette charge,
eu 1773, ù Jean comte Branicki de Buîzcza, beau-frère du roi et le
dernier des bons Branicki, et ce rapprochement mahncontreiix, qui
semblait favorable à son ambition, a sans doute été la cause pre-
mière de la fâcheuse comparaison qui fut faite entre leurs familles et
leurs personnes. II paya, en effet, sa dette de reconnaissance à la
patrie et au roi malheureux qui l'avait élevé, en devenant un dc3
chefs de cette honteuse confédération dcTargjwitz (1701) cjui, com-
posée d'hommes vendus ù la Itussie, empêcha l'ellct des salutaires
résolutions de la diète de quatre ans (1), et livra la Pologne ù son
dernier sujjplice, à son dernier démembrement (2). Fatale dtslinée
que celle ([ui furce une famille à renier la mémoire du seul de ses
ancêtres dont l'histoire ail retenu le nom ])our le lletrir, et qui a été
la source impure de sa richesse et de sa prospérité! Par son mariage
avec Alcxanihine d'iùigelhardt, nièce de ce Poteinkm, si fuucstement
célèbre pour la Pologne, il lit entrer dans sa maison une moitié de
(1) V.fUe Diùl<; .-wail.sur l.i | ropasitinn du rai, proi l.iin.- riiiri'.lil ■ du Ironc, Li lib«rlc
des ruHcs, ol i.rilmiM,: li li-v.'O d'uni! .iriiu-- piTiii;iiiiiiU', et une (.lui jUsU- h|MI lilmu df»
impOU <|iii K'i;'U;Md.ul i.j.ilcuieiil iur l.i idIiIi^m'. C>;> iiou>cIUs rc^olullunb !.oal coiiiiucâ
mus II' nom do : (unsiuiidun du 3 twii il'Ji.
{•!) Vojc'i : Fcrraiid, llisluirectci livis diiuemlrtinenU Uela Pologne.
•r. .,l.i- -i>,/;T;i;,
,iL i-.i SîTisq
4C NUTICKS
l'inromniensurable fortune de rnncicn favori de Cntherine II (l). Sa
famille oljtiiit le titre de comte, qui semble avoir été l'apanage
indispensable de tous ceux qui trahirent leur pallie à cette cruelle
époque, et sa fortune continua à s'accroître entre les mains luibiles
et intéressées de sa veu\e, que ses grandes rielicssecs et le boidicur de
ses spéculations ont fait surnommer le bauqHier de la cour Jt Rusaie.
Les fastes de cette famille n'otl'rcnt plus rien de rcmar(pial)le; seule-
ment l'accroissement continu de son opuleîice scml)le devoir faire
mentir le proverbe qui dit : • Bien mal ac([uis ne prospère jjas. •
Cette exception signalée doit faire espérer i[ue dans ravenir ses reje-
tons se feront un devoir d'ellaccr par une conduite sans reproche les
pénibles souvenirs attachés à leur nom.
■■ '■' LLS CO.lî TLS l;lV/.OST<>^VSKI.
Dans les annales de cette famille du moins on ue rencontre que
de nobles souvenirs , et l'on j)cut goûter la douceur de distribuer
l'éloge sans y mêler jamais l'amcrtiime du blàmc. La fiimiUe des
comtes Brzoslouski, sortie de la maison des Strzemie, l'une des
douze plus anciennes races de la Pologne, en a été le rameau le plus
illustre. A i)<jrlir du cumnuiicement du xvil'^ siècle, la possession
presque non interrompue des dignités les plus élevées, surtout dans
le duché de Lithuanie, ont assuré à cette famille un rang distingue
parmi la plus haute noblesse du royaume. Cyprien Paul Br/os-
tou=Li, pahitin de Trùcki en lOSi, cummrnce cette série de Scuateurs
dévoués ù leur patrie, qui lui restèrent li.lèlcs jus(iu'à sou dernier
jour. Chargé de négocier la paix a\ee la Russie, il rcjnt en 1G70
Ri rciutrcîmeiits publics du roi et de la iliète pour 1 1^ ureuse issue
do -ïii négociations; en liJb3, il fit une donation considérable à
<\. t^ii» r.mill/- dut jiiMi \'u\ iniintnsf o|iiil.':ifc au .Ion qii.> lo roi Poniilow.-ki fil i
fm...i« \4i.frl:rjiii.-ki.l.- Il rirl.r.Slt^fOblK' ilu Uialoicrkicw sur lainjollc ff ik-rmur a»3il
t».l .pi- .(.,r»4»jr.,.». Cilif ijrjndc propriule csl aujourd'liui ic |jriiici(ial Uoniuioe de cette
(*aiiu- J.-i llrinuki.
r;( ^r^>f;.
!i<.i / .a'|r.i,lii
t-S. -u:-. i ;'■ •• »•>!
SUR LES FAMII.LI-S NOIil.KS UE I.A CÛLOCNE. il
racaclcmie de Viliia dont il fut l'uu des priiuipaux blcufaiteura.
Pariui leb exemples de vcitus qu'ont doniiéa les preniicis ancêtres de
cette uiaisoii, le souvenir de Marguerite, femme de Nicolas Slrzeinie
de Zemboeiii, mérite particulièrement d'être rajjpelé; nu milieu delà
dépravation générale qui s'introduisit sous le roi Boleslas le Hardi,
et qui donna lieu aux sévères eensnres de saint Slanishu, censures
qu'il pava de sa vie, elle se retira, pour t[ue sa réputatior» ne soutlVît
aucune atteinte en l'absence de son mari, sur le sommet d'une tour
de l'église de Zenibocin, ne voulant coinniuniquer avec jjcrsonnc au
dehors, et iiissant elle-même au moyen d'une corde sa nourriture
journalière. Klle ne sortit enfin de cette solitaire et pénible retraite
qu'au retour de son époux qui avait accom[)agné le roi à la conquête
de Kijow (l). La valeur de cet acte d'excessive puileur graiulit con-
sidérablement, ([uand on rélléeliit qu'il a clé accompli au milieu delà
barbarie du xi« siècle, et d'un relâchement universel des mœurs. A
son avéueuunt au trône, le roi Frédéric Guillaume II investit de la
dignité de comte prusiicn un rameau de la famille ùv^ Brzostovvski,
possessionné dans la partie de la Pologne qui fut annexée h. la
Prusse. Bien dts personnes se rappelleront encore avec regret les
aimables qualités du comte Emmanuel Brzostowjkl, attaché à la
mission russe à Turin; la dislinclion rare do sou e.-- prit et de son
caractère lui avait concilié l'intérêt et l'alleclion de tous ceux (^ui
l'ont connu, et lui promettait un brillant avenir, qu'une mort
funeste it préuiaiurée vint brusquement arrêlir! Sou frère est
acluellement le seul représentant mâle de la branche comtale do
cette famille.
LES CO.MTES CET.NEll.
Ils viennent d'une ancienne famille de Silésiedont on fait remonter
la noblesse au xii" siècle. l']lle tloit, dit-on, son origine à Miroslavv
(1) Jlisioiredc PolujiiC de Jcid Dlu^osi (Joaonci Lyojiiiuui), »ol. 1.
ï '.') iTji.'''" .'léfjj :'î
. î:»;;! i-i J-lo'{
48 NOTICES
qui se distingua par sa valeur dans l'armée de Boleslas III Krzy- •
uousty (1). La Silcsie ayant été séparée de la Pologne eu 11 tô,
lors(|ue Liulishu II, lUa de Boleslua, soutenu par Frcdéric Barbe-
rousse, en fut invciti à titre de souverain indépendant, les destinées
de cette famille devinrent aussi étrangères à sa patrie primitive, et
ce ne fut que sous Sigismond III eu l'année 1593 qu'elle obtint de
nouveau l'iiuligéuat en Bologne, (jui lui fut confirme par acte de la
Diète en IGUl. Depuis lors des membres de cette maison ont rempli
avec honneur plusieurs hautes charges de l'État. Dans le recensement
de la noblesse du royaume de Gallicie et de Lodomérie, ordonné par
le gouvernement autrichien en l'année 1732, Ignace et Dominique
Cetner furcut admis avec le titre de magnats (inter magnâtes). C'est
sur ce foiulcraent qu'ils obtinrent quelques années après la jouissance
du titre de comte.
LES conrts cuooKimvirz.
Cette famille est illustre parmi les plus illustres de la Lithuanie.
Comme celle des plus anciennes maisons lithuaniennes, sa noblesse
remonte à l'année^ 1413. A cette cpor^ue, elle fut admise ù la Diète de
Ilrodlo à l'houueur di; porter et de transmettre îi ses dcsceiulants les
armes de la noble famille polonaise des Kosciesza. Depuis cette
époque, on voit briller son lujm dans toutes les occnsions glorieuses
pour la Boloi;nt', et ce fpii vaut encore mieux peut-être, on ne la
trouve jamais mêlée aux tristes événements qui ont nmcnc sa ruine.
Honneur dune à cette race qui a fourni à sa patrie tant de guerriers
illustres, tant de conseillers habiles, et qui n'a jamais produit un
traître! L'espace restreint de ces notices ne permettrait pas même de
citer seulement les noms de tous les homines remar([uab!es qui sont
sortis de celte maison; à plus forte raison, serait-il impossible d'énu-
(I) Co princH, l'un Jes plus vall.Ttils souverains di; Il Pologne, recul ce surnom d'un
défaut qu'il ai ail i la liouihe : lo »cds du ii.oi KrzyiLijHiHy »ful diro touc/if (U' (rait-ri.
Il réina du 111'ijUMiu.i ilW.
SUR LtS KAMII.I.ES NOIiLKS IIK LA l'OLOGNK. 40
raérer leurs services. Deux de ces noms cependant doivent être parti-
culièrement consignes ici : le prcniiur est celui de Jcrônic Cliodkie-
wicz, parce qu'il fut le premier qui apporta et transmit à sa famille
le t'ûTC comlal qui fut la recompense de ses grandes actions; le
second est celui de Charles Cliodkicwicz, parce qu'il est une gloire
nationale. Jérôme Chodkicwicz Casteliui de Vilna se rendit célèbre
par ses succès en Livonie, où il défit complètement les Kusses à la
bataille de Kiesa. Envoyé peu de temps après en ambassade auprès
de l'empereur Ferdinand l'^r, il en rapporta le titre lièritaire de
comte, qui lui fut donné en souvenir de ses victoires. Charles, son
petit-lils, est un des plus grands capitaines qu'ait enfanté la Pologne,
et son nom a constamment été relTroi des ennemis de son pays.
Encore bien jeune, le voyant jouer avec d'autres enfants de son âge,
le roi Etienne Batory, frappé de son air de courage, s'écria : • Celui-là
deviendra un jour un grand guerrier! • L'œil pénétrant du vaillant roi
ne s'était pas trompé. Eu 1 COI Chodkicwicz fut mis, avec letitrcdellet-
man de Lithunnie, ù la tète de l'armée qui devait défendre la Livonie
récemment soumise à la Pologne, et que Charles l\ île Suède venait
revendiquer à main armée. Cette campagne fut pour lui un perpétuel
triomphe; il gagna successivement quatre batailles rangées, dont la
dernière, celle de Kircliolm, perdue par le roi de Suède en personne,
porta un coup si funeste à sa puissance qu'il se vit obligé de renon-
cer à ses prélrnlions eu implorant la paix, et assura à la Pologne la
possession définilive de la Livonie. Une tradition raconte qu'avant
le combat, l'armée polonaise vit apparaître saint Stanislas bénissant
son chef avto un glaive sanglant. Cette sainte bénédiction conserva
toujours sa miraculeuse puissance, car ou ne compte que par des- vic-
toires tous les combats qu'a livrés Chodkiewicz. Après a\oir glorieu-
sement reconquis la Livonie, il tourna ses armes contre les JIussls
pour venir au secours du grand Zolkicwski, son frère en génie et en
gloire, que l'envie des courtisans, ([ui obsédaient le faible Sigismond,
avait fait abandonner avec une poignée de soldats au centre d'un
empire ennemi qu'il avait victorieusement traversé et dont il occu-
50 ^ ■. NOTICES ï
pait encore I.i cipitale. Cliodkicwic^ reprit Sraolcnsk, les duchés de
Sievieri et de Czerniecliow, remporta la victoire de la Mozfiïjk, puis
revenant sur ses pas, il écrasa lea rcvoltés polonais à Gliiiinn)i ; car
depuis l'alyolition de rhérédito de la couronne, la Poloirne a con-
stamment nourri dans son propre sein des ennemis plus à craindre
que ceux du deliors, et ce sont eux qui l'ont conduite à sa perte.
Après la glorieuse mais fatale mort de Zolkiewski , C'hodkiewicz
reçut le couiuuuidcment en clief de l'aimée polonaise avec la dignité
de Grand Ilctninn de la Couronne. Sa présence seule sur le eliamp de
bataille de Cliocim suflit pour faire retirer le Sultan victorieux qui
n'osa point s'attaipier à son génie et ù sa fortune. C'est dans le
champ de Choiim, sur cette plaine que devait immortaliser plus tard
la valeur du grand Sohieski, (pie s'éteignit la lirillanle existence de
Chodkiewiez; mourant il vit, à mesure que la vie abandonnait son
corps épuisé par les travaux, les Turcs se disperser craintivement au
bruit seul de sou nom : et ces Turcs n'étaient point alors la faible et
indolente nation de nos jours, c'étaient encore les dignes fils des vail-
lants soldats de Mahomet et d'Amuratli, ha mêmes qui cinquante
ans plus tard menac;aieiit toute la chrétienté, eu mettant le siège
devant la capitale du Saint-F.mpire ! Ce fui le 2 i septembre l()21
que la Pologne eut la douleur de perdre en lui un de ses plus braves
et sans contredit le plus constamment heureux de ses défenseurs.
Lorsqu'après le congrès de Vienne, à la réunion défiuitive du
royaume de Pologne à la Russie, les desceiulaiits de Jérùme. I'*^
comteChodkicwicz, durent légitimer leur droit à. ce titre, ils produi-
sirent devant la commission convoquée à Pétersbourg à cet etlct,
l'ancien diplôme de l'empereur Ferdinand l" qui exprimait rjue cette
dignité était <:onférée à leur ancêtre pour ses grands service?, et par-
ticulièrement pour ses constantes victoires sur les Russes. Piquante
obligation ([uc celle de ratifier et de reconnaître des honneurs cjui
sont le prix de ses propres défaites : mais triste cxcm[)lc aussi des
retours de la fortune, (jui abaisse les vainqueurs et les fait dépendre
de ceux qu'ils ont tant de fois vaincus !
bUK LhS KAMIII.KS NOIll.KS l)i; LA f'OLOGNt:. 3»
LKS COMTES r.IlUFr'TOAVICZ.
Cette f.imillc a son ben;c;ui en Lilliunnic et a toujours été rnn^ée
parmi les priiiiiùrrs maisons de ce diiclié. Elle doit son origine à
Wyszgierd, puissant chef lilliuanien qui, lors de la première union
de ce diiclic à hirouronne de Polo;^ne en 1113, ù la Diète de Ilroillo,
se fonvcrlit i"i la foi clirèlieiiiie, fut admis à faire ))artie île la noblesse
polonaise et rtc,'ut la concession désarmes de la famille à' OJrutcunz.
Depuis ce temps, ses descendants ont toujours occupé des emplois
élevés, prin('i[)alc meut les hautes charges du duché de Lilhuanie. De
nos jours le comte Michel Clircptou icza obtenu di; l'empereur de Russie
et roi de Pologne la conlirmalion du titre de comte ; il a épousé Hélène,
comtesse de Nesselrode, lillc du chancelier de Kussie, et remplit
maintenant le poite d'envoyé extraordiiuiiro de Russie près la cour des
Deux-Sicilcs (1). On ne peut que féliciter les Polonaisqui, commelui,
servent lionorahltmifut, et se font respecter ea se rendant utiles :
c'est le plus sûr moyen de faire honorer leur ûrit;inc et de rendre
service ù leur patrie. Leur conduite mcrite autant d'tloj^es qu'on doit
de Lia me à ceux q\ii, sous prétexte de relever leur pnys, l'abaissent
de plus en plus par leurs intrigues et leurs criminelles entreprises,
et de mépris à ceux qui prostituent leurs noms par des complaisances
lûches et déshonorantes.
LES COMTES CZ.VCKI.
Ils sont issus de la maison de Swinka.dont le nom vient de la figure
héraldique de leurs armes, qui représentent une hure de sanglier. Au
dire des anciens chroniqueurs, sa noblesse remonte à l'année 114-8.
File a produit plusieurs personnages dont l'histoire a conservé les
(1) Il a (lopuis él(! noiniTK» niiiiiitre et envoyé i'\lraordiniire prci la cour Jo Londres,
poste doiil il iCii (ts'-ilL'Ull'ul demis.
52 NOTICES
noms, entre autres Jacques Swinka, archevêque de Gnesen, défen-
seur zélé des droits de l'Église, le même qui couronna en l'année
1300, comme roi de Pologne, Wcnccslas de Bohême, dont le règne
fut de courte durée. Le rameau des Czacki s'est surtout illustré dans
les lettres, auxquelles en retour il a prêté toujours un elliracc et puis-
sant appui. Le nom vénéré du savant foiulateur de l'Académie de
Krzemicuicc, Thadée Czacki, auquel on doit également la découverte
du tomljcau ignoré d'un de nos rois les plus célèbres, de Ladislas
Lokictfk (le nain) (1), ne doit pas craindre l'oubli. C'ist en immorta-
lisant sa mémoire que les lettres poiinoiU ac(|uitter envers lui la
dette de leur reconnaissance. L'tmpercur Alexandre, comme roi de
Pologne, autorisa cette famille à porter le titre de comte, à cause de
ses droits préalables à cette qualification et en rérompmse des ser-
vices qu'elle a rendus au pays (2). Il est juste de dire que ses mem-
bres actuels fidèles à l'esprit de leurs aïeux se reiulent dignes de cette
distinction autant par leur goût pour la science que par la protec-
tion qu'ils nccordeut à l'industrie.
' , LES CO.^ITKS CZAl'SKI. •
Très ancienne famille qui avait son berceau dans la Prusse-Polo-
naise et qui portait, dit-on, originairement le nom de ton Ilulten.
Elle a une commune origine avec l'illustre maison de Lclivva, dont
elle porte les armes. Ses rt-jctons ont de tout temps occui)é une posi-
tion élevée dans ks provinces prussiennes et ont été revêtus des plus
hauts emplois. Antoine Czapski de Iliitlen, de la ligne de Benkow,
Sénéchal de Chelmno et général de division dans l'armée polonaise
(l) C'est dans la c.ilhidr.ilo .te Cr.icovio, dcv.iiil le mnllrr-iutel. quo Cinfki décoiivril la
pierre lumnl.iire île rc roi 3.\xW\ K'ranil par se» expl.iil» nu'il oi.iil pelil ilo .-orpM-l dont on
Ignorait le lie» de scpulluri'. Ce iiVsl ()u'i la >uiie il'un \>.-n\h'.<: Iratail, qu'il paruQl i
rcronslruire l'iiibcriplion prc-quïtitiL^icmcul elT.ir.e de relomlji'nu
(il V.n 15'^, Fierrc Cxacki, anitab^aJeur Je l'ol'i;;ne prts do rtmpereur Cliarles-Quinl,
fol revelu pnr>e prinrcdu litre de tomfe, dont .i'pcrHl:inl ni lui ni ses dejn-ndanli ne
firent Uba^c, romrae choio cùiilrairc aui lois de la Kcputlique, qui défcDdaunl l'usage dej
lilres clraiiiicrj.
SUR LES FAMILLES NOHLES DK L\ POLOGNE. 53
fut L'ievé ù la dij^uitc de comte prussien; cette branche comtale est
uniquement représentée aujourd'liui par son pctit-fds , uni par
mariage ù une de ses cousines, du nicnie nom, mais d'un autre
rameau de cette famille.
! LES I'R1>CES (:'/,AI\TOUVSKI.
Sans rien vouloir ôter à la famille Czartoryski de l'illustratiou qui
lui revient, on ne peut adopter ou même laisser passer sans la relever
l'épitbète de : « la plus illustre dta mnhoun de la Pologne • que lui
applique l'auteur des Xotlcei sur Ici i/rbicipales farnUlca Je lu liun.'iie.
Il u'cat point admisbihle que riilustratiou (jui peut s'act^ucrir de
tant de manières différentes, dans les éléments de laquelle rentrent
à des degrés si divers tous les avantages de la naissance et tous les
services rendus au pays, dont chaque famille amicnae a conquis sa
part par l'inlluence et h's résultats jnest^u'iuapjiréii.iblcs de ses vertus
et de ses actions sur la prospérité et la gloire de sa patrie; il n'est
point admissible que l'illustration, dont le domaine est infini et les
limites insaisissables, puisse être réduite à une valeur tellement tis.e
qu'elle permette d'en mesurer l'étendue ou d'en déterminer le poids
de manière à décider hardiment que celle qui s'est amassée dans une
famille l'emporte d'une façon absolue sur celle (jue d'autres ont
achetée au prix de leur sang et de leurs travaux. Il n'est point de
pays, j'espère, même pas la Kussie, qui puisse dire, qui doive dire
que tellt de ses familles est la plus illustre; si cela pouvait exister
quchjue part, elle serait bien à plaindre, la nation qui dans sa misère
s'avouerait déshéritée de la plus noble des coaeurreiices ! Indépen-
damment de son inexactitude eu général, il faut encore avouer que
l'auteur a malheureusement applicpié l'expressiouxdont il s'agit. Ce
q»ii doniu: rilluslralion à un tuom, dans l'acccptiou que ce mot a
parmi les nations civilisées, c'est l'antiquité et la grandeur île son
origine nobiliaire unies ù des actions d'éclat, à des travaux dilliciles
nccouiplis dans l'intérêt de la gloire et de la prospérité du pays.
NUUI.lSliE l'uLO.IAlSK. 4
54 NOTfCES
Nous ne voulons pas contester ces doubles qualités aux Czartoryski;
mais à coup sur ils sont loiu de les posséder à un plus haut de^ré
qu'un grand nombre d'aulrts maisons polonaises. Comme celle de
toutes le? faïuilles litliuaniunucs, lutir a!iti([uUé nobiliaire remonte à
l'année 1413 ù la Diète de llrodlo, dans laquelle ils recourent eu
même tem[)s le saint baptême de la foi et le noble baptême de la che-
valerie (l). Sous ce rapport on ne jjcut dune les placer au dessus de
ces vieilles races des Topor, des Gryf, des Leszczyc, des premiers
Nalcucz et de tant d'autres, presque toutes issues du sang des pre-
miers souverains de la Poloj^^ne, et qui depuis plus de quatre siècles
déjà ne mênaij;eaitnt ni Kur =ang ni leurs peines pour son service et
l'honneur de leurécu. Quant aux actions d'éclat, hors de liyne, qui
peuvent à elles seules aus=i, et, sans le secours do la naissance, fonder
une illustration immense par leur retentissement, immense par leurs
résultats, on ne les trouve pas non plus dans les fastes de cette
famille. Eu vain on y chercherait un nom qui vienne réveiller dans
un cœur polonais toutes les libres de l'amour de la patrie, un nom
auquel les sympathies nationales vieuncut rapporter toutes les gloires,
tous les succès d'uuc épocjue ou d'un règne, un nom enfin à placer
ù côté de celui du grand Zauisza, l'honneur de notre chevalerie, de
Jean Tarnowbki, de Zolkieuski, de Konieepolski, de Czarnecki, nos
grands capitaines, de .Sobieski eniin, de ce héros dont les lauriers
entassés sur le front laissent ù peine percer re(.lat du diadème royal
qui couronne sa tète! Par leur naiîsauce, par leurs richesses, parles
hautes char;j,es qu'ils ont rem[>lles, et les honorables services qu'ils
ont rendus, les princes Czartoryski sont illustres, très illustres. Mais
vouloir placer leur illustration au dessus de celle de tant d'autres
glorieuses familles, ce serait leur faire injure que de croire qu'Us
y prétendent, ce serait faire injure à la rologne ([ue de l'admettre.
On peut même alhrmer que si cette maison n'a point amasse un plus
(1) Il esl à rijniaïqiier par e\( nipic i|u'eii Franco, a\ant la révolution, si clic N'y i-tail fait
oaluraliii'r coinuie ilu nus juin s, l'Ili' ti'aur.iit punit lU lu i/rui^ ilx pri':M'iiialion a la cour,
lai|utllL' eiJfc'iail de^ preuves Je I'IiLIljjc' l'i Je tliovakric ifUioulaiit au delà do i'auueo 1*00.
SLR LES 1-AMILI.ES NOBLES DE L.V POLOGNE. 53
grand trésor de gloire, la faute en est à elle, car depuis qu'elle fut
admise au sein de la noblesse polonaise, ropulcnce, les dii^nitca, la
faveur constante de nos rois, rien enfin de ce qui peut rendre facile
le dcveloppement du talent, de ce qui peut lui donner du retentisse-
ment, et attacher de l'importance aux actions, rit.n de tout cela ne
lui a manque. Pourquoi donc dans ces jours si souvent déplorables
où dans une seule main résidait le salut de l'fllat, pourquoi aucun
de vous ne s'est-il trouvé là pour assurer le triomphe de la Pologne?
Issus de Xorygiello, fils d'01_a'rd, duc de Lithuanie, les Czarto-
ryski descendent incontestalileinent des anciens souverains de ce
pays; mais c'est à tort qu'on les désigne cpielqucfois comme des
Jagellons, car ce nom ne peut réellement s'aj)pli([uer qu'à la des-
cendance directe et éteinte du roi Ladislas Jagelloii, frère de Kory-
gicllo (1), que son union avec la reine Heduige fit monter sur le
trône de Pologne, et qui, par cette élévation et les nouveaux rapports
qu'elle établit, devint en quelt[ue sorte étranger aux autres branches
de sa nombreuse famille, et fut l'auteur d'une nouvelle souche. Le
désir de ceindre cette couronne enviée a été l'ambition constante de
la maison des Czartoryski, qui oubliaient que Jagellon, en échange
d'une pareille fa\our, apj)ortait en dot une prosincc étendue, tandis
que simples particuliers, ils n'apportaient que leur projet ambitieux.
Si leur communauté d'origine avec les Jagellons stimulait leur
orgueil, comment ne point se souvenir que tant d'autres familles
avaient la même extraction, ou une plus ancienne encore? D'ailleurs,
la couronne devenue élective en priiiLipe à l'avéneineiit du premier
(1) L'aiilriir ilfs Nolici's sur « les (irinci|iilos f.iiDilltS ilo la Huisic » Jonnc une liste d'S
difTcTciilcs branches sijrUi.s de U race do Gidyiiiiii, ijr.ind \>itv de LaduLis Jaï-'tlluii. S'il
vcul p.uliT di'5 de^cciul.uiU directs de ce duc, celte li>lii ii'e->l |ioiiil exacte et il .i otuii
une niullilude de raiiieaui, tels (|ue ceux des Kiiia* lt')iyiÉ>ki, Rulawski, 0I> Ikowicz,
Korbiuski, Krosiyiiski, etc...., qui tux-nièniej so sont subdiMM>à linliui. S'il eoteiiil
parler en j:inéral dos familles Issues des anciens souverains de la Lilliuanie et des domaines
russes qui leur ont a|i(iart';iiu, sa liste e>t encore plus (leleclueu=e . car oa com|>terait plus
de cent laimllos litliuani. nues qui eu ont tire leur ori;.'ine, sans baser lade-sus .les préten-
tions particulières et inadmissibles, et »ans prétendre à aucun titre en erl,an^'e de leur
précédente Kniiizeric. Telles sont les l'amillc» des UobianAi, Dovi^jado, Juracba, LLle-
bowici, etc
56 NOTICES
■ Jagellou (1), ôtait à cette prétention just[u'à l'illusion d'au droit.
Prcfûrant à la roule éclatante mais daugcreuse que parcourut
Sobieski pour arriver au trône, le clieinin détourné maia plus sûr de
i, l'intrigue, ils tirent servir constaniiuent ks places iiiiportautes (qu'ils
, occupèrent et leurs riches alliances, ii se former une clientèle qui
j^ pût leur faire atteindre leur but. Cette préoccupation constante leur
,. a fait souvent négliger, comme à d'autres familles, leurs devoirs
envers leur patrie. Ce trône (pii se montrait accessible à tous était la
3 tour de Babel de la Pologne : la mésintelligence et la confusion entre
f, ceux qui se pressaient sur ses degrés amena la destruction univer-
. selle. Eiitin à la mort d'Auguste III en 17iJ3, rendus plus opulents
encore par l'alliauce de l'un d'eux avec Sophie, la dernière héritière de
la puissante maison des Sieniawski, et comptant sur l'appui de la
Russie dont ils s'étaient montrés les partisans dévoués dans les
troubles de la Pologne, ils portèrent eiirin un des leurs, le prince
r. • Adam Casimir, à la candidature royale. Mais convaincus bientôt
qu'il ne a'oUVait pour eux aucune chance de réussir, ils retirèrent
leur candidat, pour porter leurs suffrages sur le favori de Catherine,
surPouiatowski, dont la proche parenté avec eux (2) leur permettrait
d'entourer de plus près ce trône qu'ils espéraient toujours pouvoir
atteindre. S'il a paru nécessaire d'insister si longuement sur ces
détails, ce n'est point pour jeter le blâme sur la maison des princes
Czartoryski, mais pour frapper encore les déplorables etfets du prin-
cipe de l'cleelion royale, ([ui, devenue l'andjilion de tous, n'en satis-
faisait qu'un seul eu e\iilaiit l'envii' des autn's, et (jui entourait le
trône d'une légiou de prétendants ipii en sapaient la base; pour tlé-
raontrer, par la famille quia le plus ouvertement athchéscs désirs, que
ni elle ui les autres ne pouvaient faire valoir de légitimes prétentions,
(1) Loj couditioui impoicrsà L.iili>l:i5 J ii.'L'lliin,i ioti avc-ncinciil au Irone, rcfiforni.iionl
cdlo ijue ses Jcsceiiilaiils no iiourraii-ni lui siiccc.liT ((ii'a^cc raiifiiucul jci Diclci, cl
€11 s'aslrcignaiil i ceilaiiu's iiMii; iiioii-. Uiiiji<|iiL> U coiiroiiau se soil coiisiTscv jiii.|u'A
Su'isiuooJ II (\:u IjiS) dans celle famille, cela n'a élo i|u'eu UTtu du principe électif, «t
avec luuj loi iiiconxénienU qu'il entraini'.
(i) La uiérede Slanisla» l'unialowski, Coiut.ince Ciarlaryski, était la propre lante Je
ce mèiue AJaiu Casimir Czarluryski.
SUR LES FAMILLES NObLLS UE LA l'OLOCNE. 57
et que dès lora tout choix fait parmi elles, blessaut des espérances
non mieux mais é^^dement mal fondées, leur ôtail l'autorité et l'appui
nécessaires pour se maintenir; [;our rappeler enfin que si la Pologne
un jour renaît do ses ruines, elle ne pourra échapper à une nouvelle
destruction qu'eu plai;ant ù sa tète un représentant véritable des
nouveaux principes d'hérédité et de légitimité qu'il lui faut adopter,
un prince d'une de ces familles ré^juantcs dans lesquelles ces prin-
cipes innés sont inattaquables , et dont les antécédents n'ofTrent
aucun point de comparaison, aucune communauté avec les privilèges
passés de la noblesse polonaise. Parmi les familles dont les noms se
trouvent consigués dans ce livre, il en est bien peu c[ui, soit ouverte-
mont, soit dans le secret de leur intimité, ne se soient laissé aller à
la manie de jouer à la royauté. Il serait sans importance d'attaquer
cette manière domestique de satisfaire son ambition, si elle ne perpé-
tuait ce funesle'esprit d'insouraissiou dout la Foloi^'ne a droit d'espé-
rer la destruction, comme prix de ses malheurs.
Si la maison des princes Czartoryski n'a jamais produit de grands
hommes, elle en a eu bon nombre cependant qui remplirent honora-
blement les postes qui leur furent contiés, quoiqu'on puisse deur
reprocher dat\s les derniers temj)8 de l'oxistencc de la Pologne, de
3'étre dévoués a la cause de la Itussie. Paiiui les membres de celte
famille qui méritent d'être distingués, il faut citer le feld-maréchul
autrichien prince Adam Casimir, le même dont il a été précédem-
ment parlé, {[ui, sans avoir été un homme d'État remarquable, rendit
cependant des services réels à son pays, tl'aboril comme chef de
l'instruction publique sur laquelle il eut la plus heureuse influence,
ensuite lorsqu'il fit partie en 1S15 de la commissiou chargée de poser
les bases de la constitution organique du nouveau royaume de
Pologne qui devait être uni au sceptre de la Kussie. Mais la par-
faite dislinctiou de son esprit et de ses manières, sa rare instruction
et les précieuses qualités de son cœur généreux, voilà ce (jui le recom-
mande surtout au constant souvenir de ceux qui l'ont connu. 11
mourut en 1S23 : ses deux lils sont aujourd'hui les représentants
j{8 NOTICES
(le la brauclie aînée de Klewaii. L'aîué , le prince Adam, s'est fait
couuaître par lu part c^u'il a prise dans le dernier soulèvement de la
Pologne, et s'est distingué surtout par la droiture et la modération
(le son caractère; de son union avec Anna, princesse Sapieha, il laisse
plusieurs enfants. Le second, le prince Coustautiu, qui a vécu cou-
starament étranger aux évént-mcnts politiques, laisse également une
nombreuse postérité de ses deux mariages, premièrement avec Angé-
li([ue priniesse Radziwill, décédée en ISÛS ; secondement avec made-
moiselle Dzier/.anowska, morte en 1813. La branche cadette de
Korec s'est éteinte dans ses mâles eu 1810, par la mort de Joseph
prince Czartoryski, panetier du duché de Lithuanie et starost de
Luck.
LES l'RI.NCES CZEI\TWEI\TY.>SKI.
Cette famille descend en ligue directe et masculine de Ruryk,
premier souverain de la Russie. Elle porte les deux noms de Swiato-
polk (Swiantopolk) Czertwertynski. Le premier leur vient de Michel
Swiatopolk, kniaz de Kijow, descendant au septième degré de Ruryk,
Juc de Russie (1), qui fut le fondateur de leur branche, eu souve-
nir de quoi ses descendants conservèrent sou nom comme dénomina-
tion patronymique. Alexandre Swiatopolk, quatrième desceudaut de
I^Iiehel, fonda vers 1 t;i7, d.nn sea terre-s en VoHiynie, sur les rived
Uu btyr, le bourg de C/.crtwerlnia, dont sei successeurs prirent le
nom eu l'unissant ù celui de Swiatopulk qu'ils avaient porté jus-
qu'alors. Ce même Alexandre obtint ù cette époque l'indigénat eu
Pologne, et fut admis à l'honneur de faire partie de sa noblesse.
Quoique plusieurs membres de cette famille aient occupé des charges
«levées, surtout dans le Palatiuat de Minsk et le pays de Luck, aucun
^'eux cependant n'a laissé de ces grands souvenirs que l'histoire doit
recueillir et perpétuer. Lors de la reuuiou delinitive du royaume de
^O &urjk, premier jogvcraiu coauu Je La Kus:uu, mourut cû 87U.
SUR LES FAMILLES NODLES DE LA POLOGNE. 59
Pologne à la ïïiissie eu 1S15, les princes C/.ertwcrtynHki obtinrent la
confirmation de leur titre princier comme descendants des anciens
kniaz des provinces russes.
LES COMITES DVItSKI (dOMUSKI).
Ils tirent leur origine de la maison de Godzicmba dont on fait
remonter la noblesse jusqije vers la tin du xi« siècle. De toutes les
branches de cette maison, celle des comtes Dabïki de Lubraniec a
acquis le plus de célébrité par les services qu'elle a su rendre dans
les hautes charges dont furent investis ses rejetons. Richement pos-
scssionnée dans le duché de Cryavie et la Prusse polonaise, cette
famille a pris une part active et honorable à tous les événements et à
toutes les guerres dont ces contrées furent coiist.imnient le théâtre.
Stanislas Dabski, successivement évêque de Chelm, de Luck, de
Cujavie et enfin de Cracovie, mourut sur ce siège en l'année 1700 ; il
se recommande particulièrement au souvenir de ses compatriotes pour
avoir mis fin au déplorable interrègne qui suivit la mon de Jean
Sobi<'ski, et que jjrolongeaieut les brigues d(?3 candidats au trAne et
les jalousies de la noijlcHse. Pour mettre un terme aux désordres c^uc
faisait naUre, sans égard pour les maux du pays, la désunion des
électeurs, et pendant que de sanglantes disputes forçaient la diète
élective à se dissoudre, Stanislas Dabski, animé de cette énergie (jue
donne le sincère amour de la patrie, proclama comme roi et couronna
en ICiOO Auguste le fort, électeur de Sa\c, et arrêta inomentanémeat
par cet acte décisif l'efTet funeste de ces intrigues qui plus tard con-
sommèrent la perte de la Pologne. Au couronnement de Frédéric-
Guillaume II en 17 S(), cette famille (jui se trouvait posscssionnce
dans la partie tle la Pologne qui retomba à la Pruïse, fut élevée par
le nouveau roi à la diiTuité comtale.
ÇQ NOTICES
LES COMTES DL'MN.
L'origine de cette antique maison se perd dans la nuit des temps,
et se confond avec celle des premiers souverains du Danemark:.
Pierre le Danois ou Dunin, de la famille des rois de Danemark, attire
par la gloire militaire de Boleslas III, vint le premier vers l'année
1120 s'Otablir en Pologne , et y devint l'auteur de cette illustre et
nombreuse famille. VersTanuée 1135, Nicolas pr, qui avait usurpé la
couronne danoise, fit pcrir son neveu Canut, (^ui eu était le plus proche
héritier. Appelé par un parti considérable, à la tète duquel se trou-
vait son père Guillaume, grand trésorier du royaume, Pierre Dunin
décida Boleslas à aller venger la mort du jeune prince; et lui-même
fut après ce souverain le principal chef de cette expédition, qu'il
dirigea avec un tel bonheur qu'en six semaines tout le Danemark fut
soumis, et la couronne oll'erte à Boleslas. Ce prince refusa cet hon-
neur, mais il rapporta de celte expédition les immenses richesses de
l'usurpateur vaincu, et les partagea largement avec celui auquel ce
brillant succès était dû. Il donna en outre à Pierre Dunin l'inves-
titure du comté de Skrzynno, l'un des plus grands fiefs de la cou-
ronne de Pologne, et lui fit épouser la nièec de sa propre femme,
Marie de Kussie. Depuis celte époque, la branehe de Skrzyuno a héré-
ditairement et légitimement possédé le titre de comte. Les autres
branches si nombreuses de cette famille ayant ne^jUgé de faire valoir
leurs droits ù cette dignité, eu ont été dépouillées. Une tradition
raconte que reconnaissant des bienfaits dont la Providence l'avait
comblé, Pierre Dunin fit élever en Pologne 77 églises, en priant le
ciel de veiller sur su postérité; cette protection s'est manifestée d'une
façon éclatante, car on vit sa descendance refleurir eu autant de
rameaux qu'il avait fondé de temples. Son extrême piété lui valut
vers la fin de sa vie un bieufait encore plus signalé; il avait par
quelques propos attiré sur lui la haine de la reine Aguèce, femme de
Ladislas II; cette princesse pour se venger l'ayant fait saisir, lui fit
SLR LES KAMlLLtS NOlil.ES DE LA POLOGNE. Gl
couper la laugue et crever les yeux. Mais que peut la cruelle volonté
des hommes contre la toute puissance de la miséricurde divine?
Touclié sans doute des fei-vcntci priùrcs ilu vicillarti mulilé, Dieu
lui rendit la parole et la vue (l). Pendant cinq ans il jouit encore
du bienfait de ce miracle, et ce ue fut que vers l'année lll'J, qu'il
alla recueillir la récompense éternelle de ses venus. L'exemple mémo-
rable de cet aïeul ue fut point perdu pour si'a descendants, qui don-
nèrent sans cesse, dans les postes élevés ([u'ils occupèrent, des
témoignages d'amour à leur patrie et d'un inaltérable altacheinent
à leur religion. L'histoire n'a point oublié cet autre l'icrre Dunin,
qui, mis à la tète de l'armée en HGl, délit les chevaliers porte-
glai\e dans les plaines de Puck, et les ùl rentrer dans le devoir,
lorsque profitant de l'indolence du roi Casimir 1\', ils espérèrent
pouvoir rompre im])unéiiieiit la foi da traités, et bccouer le joug de
la Pologne. N'ouijlions point de notre ciilé le vérérable Martin
Dunin, archevêque de (Inesen et évèquc de Posen , uont la fraîche
tomlic vient à peine de recouvrir la dépouille et n'a point eu le
temps encore trensevelir la sainte mémoire! Quoiqu'il n'appartint
pas à la branehe actuellement comtale de sa maison, c'eût été faire
à celle-ci un tort grave que de la priver ici de ce noble souvenir.
Mort le 2(j décembre 1812, il laissa de profonds regrets d.ms tous
les partis, qui admiraient en lui la fermeté de ses principes comme
catholiqiu-, et cette inaltérable modération ilont ue doit jamais
s'écarter un véritable chef ecclésiasticpu:. — Une branche des comtes
Dunin lie Skr/}nuo, qui unit a son nom eclui de la seigneurie de
Borkow, fut confirmée en ISIS par le gouverne. uent autrichien dans
son ancien titre comtal, et voit lleurir aujourd'hui, sous le nom de
Dunin-15orko\vski, quatre rameaux, formés par quatre frères posses-
sionnes dans de royaume de Cîalicie et de Pologne.
U) Jliiioiri' de Pologne Ji' Jian Dluijoii. — Urliis Puluntis (i'O.^oliki.
62 NOTICES
LES COAITKS I»7.IAL Y.\SK!.
Cette grande et uoble maison tire sou origine de la famille des
Ogonczvk qui reconiiaîi ])our chef, Pierre Ogonczyk de lladzikow,
mort en 113G; sa noblcàie remonte done incoiitestabkmeut au eom-
mencement du xii*-" siècle. Deux branches de la famille des Ogouc-
zyk acquirent une belle illustration : celle des Koseielecki, célèbre
dans les annales de la Pologne, s'éteignit eu 1652 dans la puissante
maison des comtes de Grudua Grudzinski par le mariage d'Anne,
dernier rejeton des Kû-jcielecki , avec Etienne Grudzinski; celle de3
Dzialyuski existe encore de nos jours, et a également conquis sa part
de renommée en défendant courageusement sa patrie sur les champs
de bataille et en l'aidant de ses conseils dans le Sénat. Noblement
possessionnés dans les provinces de la Prusse polonaise, lesDzialynski
ont surtout brillé dans les graves événements dont elles ont été
constamment le théâtre, et ou y rencontre fréquemment les traces
de leur passage. Le palatin Xavier Dzialyuski obtint du roi Frédé-
ric-Guillaume II le titre de comte le 19 février 1736. Cette branche
comtale a pour chef aujourd'hui le comte Titus Dzialynski, que son
patriotisme très actif ilans les assemblées, mais trop réservé peut-
être dans l'action, a fait rcmaniuer sous ce double rapport dans le
dernier soulèvement de la Pologne (l). Laissons à l'histoire le
pénible ollice d'un jugement sévère et impartial, et rappelons ici
d'autres titres qui peuvent le recommander à l'indulgence lie ses
compatriotes. Soa goût pour les lettres, que justifient en lui de
vastes connaissances, ne sera point sans résultat pour son pays, et
les Polonais en particulier, comme le monde savant en général, lui
doivent, pour l'anleur avec iaipielle il recherche et le soin avec lequel
il conserve les souvenirs historiques de sa patrie, des remerelments
sincères. Il est d'ailleurs un souvenir récent dont la pure et bienfai-
(1) Voyci ; l'Histoire du dcrnirr souli-veincnl tie la Puto'jnf, par .Mochnacki.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 63
santé lumière domine de toute la i,n-uiideur de sou incomparable per-
fe(ttioa, toutes les destinées passées de cette famille, et si un préjugé
injuste fait partager souvent à toute une race l'analhéme mérité par
un seul de ses membres, laissons au moins ù une rare vertu le droit
de purifier ce qui la touche de près. Ce souvenir est celui d'une per-
sonne dont l'image consolatrice est gravée dans le cœur de tous les
Polonais malheureux , dont le nom éternellement béni doit à toute
heure, dans leurs prières, s'échapper de leurs lèvres : c'est celui de
Claudine Dzialyuska, qui, dans son rapide passage, a donné un éilat
nouveau et plus durable à deux noms déjà illustres, à celui de
Dzialynski qu'elle tenait de sa naissance, et à celui de l'olùcki
qu'elle a honoré par son alliance (1). Qui de ceux qui l'ont connue
pourrait oublier cette noble et douce image, cette femme exem-
plaire toujours empressée à faire le bien , aussi persévérante à
rechercher les soull'raucts que prompte à soulager la douleur; prati-
quant strictement, modestement, sans relâche, toutes les vertus,
dont tant d'autres ne se fout qu'un marrhe-picd j)our leur vanité,
qu'un thème pour leurs déclamations! Aussi prodigue de ses bien-
faits qu'habile à distribuer les consolations, ces iucpuisables trésors
du cœur, jamais un nécessiteux ne s'est approché d'elle sans être
écouté, jamais une âme soulVrante ne s'est épanchée devant elle sans
être consolée. C'est au milieu de ces pieuses occupations, sur les
bords (lu lac de Genève, dans l'exil dont elle oubliait ramertumc,
pour ne songer qu'aux doukurs il'autrui, que s'est éteinte cette
bienfaisante étoile de tous les malheureux. Que ma voix se mè*le au
concert de bénédictions qui accompagnent sa mémoire, et puisse la
ferveur de ce dernier hommage le rendre digne de monter jusqu'à
elle!
(1) La cooitesao ClauJino était iiriir du corule TiUis Diial)ii'>ki, l'I ;nait l'pouso le comlc
Bernard Putooki.
64 NOTICKS
LES COMTES U/l EDOSZ YCKI.
Famille d'ancienne noblesse, issue île la maison de Sas. Grand
nombre de ses rejetons ont occupé des emplois élevés, et possèdent
encore des biens rtonsidérables tant dans la partie de la Pologne qui,
après son démembrement, échut à la Prusse, que dans celle que
s'appropria l'Autriclie. Kllc fut admise dans ces deux pays ù la
jouissance du titre de comte, en considération du l'ancienne impor-
tance de sa maison. Les memljres de cette famille se sont toujours
distingués par leur goût pour les sciences, et l'appui (qu'ils ont
accordé à l'industrie. De nos jours la comtesse douairière Dzialyuska,
née comtesse Dziedoszycka, est encore un vivant témoignage du
charme que donne l'union des belles manières d'un temps dont les
traditions s'eH'afcnt, avec cette culture de l'esprit (iu'(;u nu semble
plus acquérir aujourd'liui qu'aux dépens des nobles formes {[ui doi-
vent distinguer la grande dame. N'oublions pas que l'humanité lui
doit encore un plus juste iiommage de reconnaissance pour avoir
donné le jour à Claudine Dzialyuska, cet être à jamais regrettable,
dont la terre avait droit de s'enorgueillir, et qui, auge véritable,
s'est sitôt envolé vers le ciel, sa patrie. Puissent ces ligues eu s'asso-
ciant aux regrets d'une mère, adoucir l'amertume causée à ses vieux
jours par la perte de sa noble enfant !
LES COITES FIIEDUO.
Ils sortent de la maison de Eoncza dont la noblesse remonte au
commencement du xi'" siècle. Dlugosz, dans son Jlutoirt de Polui//ie,
cite, en l'année lOD.'), Clément Boncza, comme évéque de Breslau ; son
frère Mierzb doit avoir été le premier auteur de la maison de Boncza
en Pologne. Tous deux étaient venus d'Italie, où leur famille portait
le nom de Bouttuipo, transformé eu polonais en celui de Boncza. Au
milieu du xiv*^ siècle, Dobieslaw Mierzb a le premier adopté le nom
SUR LES FAMILLES NOHLF.S fiE LA POLOGNE. C3
de Freilro, qu'il a transmis à ses dcscendauts. Sa niûmoire se recom-
mande encore par le nouvel et haut emploi dont il fut le premier
investi, lorsque Casimir le Graud, en créant la charge de grand-
maréchal de la Couronne (1), lui conféra cette importante dignité en
l'ainiée 1308. Le nom de Freclro, après avoir honoral^leraent hrillé
dans les fastes guerriers de la Pologne, a également acquis dans les
lettres une célébrité historique dans la personne d'André Maximilien
Fredro, comte palatin de Podolie, dont les écrits à la fois concis et
substantiels lui ont assuré le renom d'un Tact fe polonais (2). Apres
le dernier partage de la Pologne, Jacques Fredro obtint la charge
honoriti([ue de grand échauson du royaume de Galicic, et reçut éga-
lement pour lui et ses descLiulanti le titre de comte de la monarchie
autrichienne. L'un de ses tils, aujourd'hui vivant, Jean Maximilien
Fredro, après être parvenu au grade de général dans l'armée polo-
naise, s'est fait connaître dans les lettres comme poète et comme
auteur drauuitique.
LES C03ITKS «AUC/.YASKI.
Famille très ancienne, originaire de Poméranie. De hauts emplois,
de grandes alliances et une possession territoriale très étendue, lui ont
constanimeut assuré un rang élevé. Dans un temps plus rapproché
de nous, Etienne Garczynski, comte-palatin de I'(j>en et général de
Grande-Pologne (3J, avait été chargé par le roi Auguste II, de diri-
ger l'éducation de ses tils, dont l'aînô lui succéda sous le nom
(I) Il y avail i-n Polofiie doux espoci's Jo luuiccliiui. Le maroclial tlo la ('ouroiiue
{M(iri~altk W'tilki Kurunny, vu Ulin : Mia fàinli >is Jtiijnn, li.ul le plu. haul di.iji-
tairu civil non iénaltur, et pitaidaU lu consi-il îles uHiciori de la icjurtuiiii-,— Le ni.im-bal
(Je la cour {.Uais^uhk .\idtairuij , eu laliii ; MuriàCnUui AuUt/, uiaU le tlu'l' de la
cour du Kui.
66 NOTICES
d'Auguste III, en 1733. Pour s'acquitter de sa tâche, le palatin de
Posea composa plusieurs recueils pour les jeuues priuces auxquels il
devait enseigner l'art diliicile de régner. Ces recueils publics depuis
lors, renferment les plus sages préceptes pour bien gouverner, et font
preuve d'un zèle et d'un patriotiame (jui lionorcnt le noble sénateur,
dans un temps où iLjà l'ambition et une envie dévorante avaient
si généralement étouflc, chez les grands du royaume, tout araour
désintéressé de la patrie. — En I83*J, le comte Thadée Garczynski
reçut du roi de Prusse le titre héréditaire de comte en faveur des
droits préalables que cette maison avait à cette dignité.
' ■• ' • 1 .
LES rUI.NCES GÉKllOJC,
C'est encore une des nombreuses familles qui tirent leur origine
de la maison des anciens ducs de Lithuanie. Trab (Tramb), souve-
rain de ce pays, périt assassiné eu 12S0; il laissa entre autres fils
Gédrus qui reçut en part;ige, tout au nord sur les confins de la Livo-
nie, des terres comprises entre les deux rivières do la Vilia et de la
Dzwina. Gédrus fonda sur les rives du lac de Kiemout un bourg
^ auquel il donna son nom. Ceux de ses descendants (^ui lui succédè-
rent dans cette pro[)riété, adû[)tèrent exclusivement le nom deKiiiaz's
Gédrus, que la prononciation altéra eu celui de Gédroc et enfin de
Gédrojc qu'ils portent aujourd'hui; les autres formèrent sous diffé-
rents noms, un grand nomlirc de branches telles que les Ginwill, les
Miczkiewie/,, les Zdanouiez, ctc Cette maison, qui a occupe un
rang distingué eu Lithuanie, fut, comme les autres familles de ce
duché, admise à faire partie do la noblesse polonaise en l'année 1113,
et en échange de sou litre do kulaz, le gouvernement russe lui a
depuis accordé celui de }jruice. Aujourd'hui les représentants de
cette famille princière sont les deux frères Joseph et Constantin
Gédrojc, dont le premier a noblement gagné son grade de général
en combattant pour l'indépendance de sou pays, taudis que le second
est cliambellan à la cour de Hussie.
suri LES l-AMILl.llS NOBI.FIS DE LA l'OLOCiNE. G7
LES C03ITKS DE (;()H CIIOWO-GOLLCIIOWSKI ,
Très anciciiue famillt; sortie de la maison de Leliwa. Déjà en 1390,
on retrouve Picirc î-eliwa, cunile de Goluoiiouo, dans l'acte de fon-
dation de l'église de Kijeusk, acte qu'il lit confirmer par Jean de
Radlice, prince-évèque de Cracovie. Cette famillt; qui a occupe un
rang distingué surtout en Galicie et dans les provinces de Uussie
rouge et noire, re(;iit de rciiip^reur Joseph H la conlirmation de son
titre conital.
LES COMTES OKSZA GIlVItOWSKI.
Cette famille de bonne noblesse a produit de nos jours deux per-
sonnes remarquables, autant par leurs talents comme hommes d'I^.tat,
que par leur distinction comme bommes du monde : ce sont les
comtes Stanislas Grabowski , ministre secrctaire d'Iltat pour la
Pologne, au département de rinslruction publique et l'.es cultes jus-
qu'en 1S30, et sou cousin Etienne (irabouski, membre du conseil
de l'empire russe et ministre rapporteur pour le ru\ aume de Pologne.
Tous deux obtinrent du feu roi Frédéric-Guillaume III de Prusse,
le titre de comte, le l*'' déccmljre 1810. Il leur a été confirmé de la
part (lu gouvernement russe par décision de l'année lS3t), en l'éten-
dant ù leur descendance légitime et directe {\). La supériorité de ces
deux hommes n'a pas seule contribué à l'clcvation de cette famille,
et les (jualités émiuentcs de deux femmes remarc^uables de cette mai-
son y ont puissamment aidé, La première, Llisabetb Grabowska (2),
avait eu premier lieu épousé le général George Grabowski, père du
comte Stanislas dont il vient d'être parlé. La puissance de ses
charmes, et plus encore les nobles qualités de son âme et la culture
(1) GranJ nombre d'autres branches do cclto famitlo ne sont point comtaloii.
(2) Ellf i'iail de 1,1 iiiaUoii des Siydlo*ski.
68 .NOTICES
de son esprit captivOrent tellemeut le roi Stanislas Poniatowski, que
ce prince, que sou incrite personnel rendait sensible à ce qui était
noble et beau, rL■^^()Iut, lor-j(iu'cllc fut devenue veuve, de s'unir par
des liens indissolubles à celle qui avait su lui inspirer tant d'aUai;Le-
ment et d'estime. Il l'épousa, en elTet, secrètement en 17Si, et leur
union fut consacrée par l'abljc .Mijcrtrandi. — De son premier
mariage, elle avait eu entre autres enfants une fille également appelée
Elisabeth, et qui avec son nom avait aussi hérité de ces précieu,x
avantages qui avaient placé .«a mère si haut dans l'estime du monde.
Tout ce que peuvent donner d'altrait et de dignité les qualités innées
les plus nobles, développées par la plus ex(iuise éducation, se trouve
réuni dans la personne de cette grande dame, qui recueille encore
aujourd'hui les justes tributs de respect qui sont la récompense de
ses vertus. Le choix (pi'elle fit en s'unissant au comte Valentin Sobo-
lewski, devenu depuis ministre de la justice et vice-roi de Pologne,
prouve qu'elle savait découvrir et apprécier le mérite chez les autres.
Aimée et respectée par l'empereur Alexandre, qu'un penchant irré-
sistible entraînait toujours vers les âmes d'élite, elle usa sans cesse
de l'influence que lui donnait cette amitié, de manière à mériter à la
fois la reconnaissance de ceux pour lesquels elle obtenait des bien-
faits, et les bonnes grâces du souverain dont elle savait réveiller les
généreux instincts. Plus d'une fois sa bienfaisante médiation a su
arrêter les rigueurs inipitoyaldes île la politique; et si bien des mal-
heureux lui ont liû leur grâce, elle n aussi épargne plus d'un rcmonls
il son ami couronné! — Il faut remarquer que les armes des comtes
Ûks/.a (îrabowaki ont à la vue une grande resseiftblance avec celles
de la maison des Topor, dont elles dillerent cependant par les émaux
et la position du meuble héraldique qui les compose. Les premières
représentent sur un écu de gueules une douluire d'argent emmanchée
de sable, le tranchant tourné vers lu droite de l'écu ; les secondes au
contraire sont : de gueules ù une /lac/ie iTari/ie d'argent emmanchée
(Tor, le tranchant tourné vers lu (j(uiche de l'écu. Cette distinction
est essentielle , car eu Pologne une identité d'armoiries indique
SUR LES FAMILLES NODLES DE LA POLOGNE. &9
presque toujours une identité d'origine (l), il ne faut donc pas se
laisser abuser par une apparente ressemblance.
< LES COMTES GU.vnOWSKI.
Malgré la ressemblance des noms, il ne faut pas confondre cette
famille avec la précédente, car elles sont du reste parfaitement
étrangères l'une à l'autre. La possession d'une terre de même nom
8 été la seule cause de cette similitude. La famille dont il s'agit ici
est originaire de Poméranie, où elle est d'une noblesse ancienne.
Llne branche de cette maison qui s'établit d;uis la Prusse ducale (2)
et suivit la fortune de l'ordre Teutonique, prit le nom de Gotzeu-
dorf-Grabowski; l'autre, qui vint en Pologne vers le commencement
du XV* siècle, forma la branche dont sont sortis les comtes Gra-
bowski dont il est ici question.
Le 10 septembre 18-10, à l'occasion de la prestation de l'hommage
des provinces prussiennes à Kœnigsberg, le nouveau roi Frédéric-
Guillaume, daigna élever à la dignité de comte, Joseph Grabowski de
Lukowo, directeur-général de la société du Crédit provincial du grand-
duché de Posen, ainsi que ^r. Joseph Grabowski de Grilewo, issu de
la même famille. En même temps le titre conital a été déelarJ héré-
ditaire dans chacune de leurs branches, pour celui seuK'ment de leurs
descendants mâles qui posséderait la substance entière de la fortune
du premier titulaire au moment de sou élévation. Cette sage mesure,
qui nécessite l'érection d'un majorât pour assurer l'hérédité du titre
conféré, est le plus 3Î\r moyen de conserver au titulaire l'iudépeu-
dance convenable à son rang, et ({ue ne lui laisserait point long-
temps le partage indétini de la fortune, qui renferme toujours pour
(!) Cette ré;;lû ne s'applique pas aui fAmilles il'ori;:iiie lillin.inienni>, dont la plupart ont
été autori (:i.'S i la Dii lu .le llrojld A ixirli-r les arnioinci Je f.iiiiilleî |><iloi>ai3i's »aii« avoir
avuc cillas aucune coniniuiiiulù il'orJKini' ni do p.trruté.
(2) On appi'Iait ainr.1 la p.ulie oririilali) ilc l.i l'iii^-.e i|iii avaitcli' crd.'-i; aux l'Iicvalieri
l*utoni(|ue.>, cl(]ui fut doiuuu enbUilo ea liif a la ui iisou du Ltran.k-bijurir-tloheniùllcrn. La
Prusie occidentale portait le iuuû de l'russe royale, parte (lu'clle n'a pas icist,- juiiiirau
premier partage di; l'aire partie du royauaio du l'oloè'ac.
r<OBL(s$ii POLo.Niiit. ; *S
A
70 NOTICES ï
les familles un germe de ruiue. En 1786, une branche de la famille
de Gotzeudorf-Grabowski avait également obtenu le titre de
comte prussien dans la personne de Pierre de Gotzendorf-Gra-
bowski, qui, n'ayant point laissé de postérité, vit ce titre s'éteindre
avec lui.
LES COMTES GIl/V.MALA DE CUri)> A-GUUO/I.NSKI.
Tout ce que peuvent ajouter à l'illustration d'une antique origine
l'éclat des services, la puissance et la richesse, se retrouve avec pro-
fusion dans les souvenir3 de cette famille. Elle tire sou origine de
l'ancienne maison de Grzymala dont, depuis l'année ll2y, ou
retrouve constamment les rejetons parmi les princes de l'Iglise et
les sénateurs du royaume. Au xiv« siècle, ses rivalités avec la
maison des Mali-nez lui actpiirent une sanglante renommée (1), et ce
n'est qu'avec peine que le roi Ladislas V Jagellon parvint ù com-
primer ces désordres qui mena(;aient de compromettre la sécurité de
l'Etat. Mathieu Grzymala de Grudua, sénateur du royaume et
castelan de Brumberg en 1 ISO , est le fondateur direct du rameau
des Grzymala-tîrudzinski, qui est sans contredit la branche la plus
illustre de cette puissante famille. Suivant l'usage de l'époque , le
nom de la seigneurie de Grudna devint le nom patronymique du
rameaa qui la possédait, et ses descendants l'adoptèrent à l'exclusion
de leur nom oiigiuaire. l'aiini la longue suite de guerriers, d'hommes
d'État, de sénateurs distingués que vit naître cette famille et qui
rélevèrent au pins haut rang, rappelons seulement, pour témoigner
de sa puissance, le nom d'André Charles de Grudna Grudzinski,
comte palatin de Posen. S'étant laissé persuader par les instances et
les promesses tromj)euse3 pour le bien de la Pologne que lui fit
Charles Gustave X de Suéde, il s'unit ù ce prince en l'année 1G55
(() Ct:lte guerre entre les Jeux lamillei avait élu protuqucd par dei abus de pouvoir
que Uoni ir.il (Jri)nÉjU do Pior^zclma, iMslcIlau du Fostu tl o'ciiLfal de la Graudo l'ulù^ue
jusqu'fji 1363, s'iUit (itTUiu.
SUR I.ES FAMILLKS NObl.KS ItE LA POLOGNE. 7f
contre son malheureux roi Jean Casimir (1), et son exemple
extraîiia toute la Grande- Pologne. Mais s'étant aperçu bientôt que
les paroles du roi de Suède n'avaient été qu'un pié^e, et que,
soutenu par les mécontents Polonais, il songeait à s'emparer du
pays et du trône, il se sépara violemment de la cause suédoise,
détacha par son influence tous ceux auxquels il avait fait prendre les
armes eu faveur de Charles Gustave, défit complètement ses troupes
à la bataille de Dembniça et devint un des principaux instruments
des revers de ce prince. Vers le milieu du wii^ siècle, la puissance
et les richesses de cette maison s'étaient tellement accrues, que la
Dicte jugea nécessaire de rendre un décret qui défendait ii l'avenir à
la famille de Grudzinski d'acquérir de nouveaux biens (2) ; cet arrêt,
qu'il ait été motivé par une raison d'Iltat, ou seulement par un sen-
timent assez commun d'envie contre la splendeur de cette race, n'en
est pas moins un éclatant témoignage de son importance à cette
époque. En mettant ainsi des bornes à l'agrandissement de sa for-
tune, on ue put cependant l'cmpècher d'accroître son trésor d'illus-
tration; après avoir, en florissant, traversé tant de siècles, nous avons
vu de nos jours s'épanouir sur ce vieil arbre une noble fleur trop tôt
évanouie! Cette gracie\ise apparition cpii vient d'illuminer d'un
nouvel éclat l'antique illuitration de sa vieille race, et dont la douce
influence a si souvent réprimé les fougueux emportements d'un
homme dont ses charmes avaient seuls pu désarmer les violences, on
la devine aisément, c'est la comtesse Jeanne Grudzinska, seconde
fenune du graml-iluc Constantin de Puissie (3), plus connue -ous le
(I) La trahison île quelques seigoeurs niocoritents à la liHe desquels ùlaicDl lo sous-
chaocclier HaJziijow^ti et Janus Hailzi*il, H.-lniau de Liilminio, lil venir en Polo^nn
Charlci Gii?Uvh à la Itlf irune nùiiibreiisc! ar.ine, vmh prcleiti) du prolr^-rr loi prn lU^'os
de la noblesse , mais en réalilé pour i'i'iiiparor de l.i couronne ijue les Irailres lui olTraienl.
Apres une luUe aeliariii-e lu b'rand Ctarnecki p.ir\iiit non seuleuieni à cllas^er le roi de
Suédo d<; Pulo^'ne , mais il lui enleva encore le iloUtein cl le JutUuJ qui furent rendus au
roi di; Dani'mark.
(i) .Si;:i>ino[id (irzymala de Giudna-Grudziii^ki , palatin de Kalisz, qui mourut eo 16»),
possédait, au moment de sa mort, huit villes et sept cent Ireiile-sii villai,'es.' Cela prouve suf-
ûsa(iim>'nt combien celte famille était c'raiidenieiit possfs>ionnée.
(3) Il était frère puioé du l'empereur Alexandre et l'aiué de Nicolas ; pour lever les dilli-
7S NOTICES
nom de princesse de Lowicz qui était celai de son apanage. Long-
terapa elle recula devant la tAche diflicile que lui imposait cette
union : l'espoir du bien qu'elle pourrait fuire, du mal qu'elle pour-
rait emptjcher, et non l'ambilioa, la décidèrent eniin à accepter la
haute position qui lui était olFcrte. Son mariage eut lieu le 24 mai
1820, et depuis ce jour toute sa conduite témoigna du noble motif
qui l'avait guidée dans cette union. Elle mourut à Pétersbourg en
1832, d'une maladiede langueur, qui fut la suite de ses alarmes pour
la vie menacée de son mari dans la nuit où éclata la dernière insur-
rection de la Pologne, etdes fatigues de la fuite précipitée qui les mit
à couvert. A son dernier jour elle était entourée des soius de la
famille impériale, qui ne put refuser son hommage à tant de vertus
et de grâces; et parmi ses compatriotes le souvenir de celle qui fut
ei souvent un médiateur doux et conciliant entre eux et leurs oppres-
Bcurs, a laissé de sincères et profonds regrets. Le roi Frédéric II
avait conféré la dignité de comte prussien à Sigismond Ignace Jean
de Grudna Grudziubki, le 9 février 17 SG, eu la rendant transmis-
sible à tous ses descendants des deux sexes. Son fds, le comte Joseph
André Sigismond, n'a laissé d'une première union que trois tilles :
la priiicesse de Lowicz, la belle comtesse Gutakowsba et madame
Chlapowaka, femme du général de ce nom, qui après avoir servi avec
distinction dans l'armec- polonaise sous l'empereur Napoléon, s'est
également fait connaître par la part active qu'il a prise dans la der-
nière guerre de l'insurrection de la Pologne. D'un second mariage,
le comte Grudziuski a laisse un lils qui, jeune encore, est aujourd'hui
le dernier représentant mâle de cette illustre famille.
LES CO:\ITES GLItO^VSKr.
Ils viennent de la maison Wcztle dont on fait remonter l'origine
jusque dans le xn^ siècle. A partir des dernières années du dix-sep-
culUs tjui s'opposaient 1 son ajanai;e afcc la cooitests» Grudiiuska, il aNiqaa SM droits a
H :>acce9iion Je laconronn*; imiJi-riale.
SUR LES FAMILLES .NOltLES DE LA POLOGNE. 73
tième siècle, la famillo de Ourow^ki a obtenu, à pIusieiirB reprises, en
Pologne, des emplois élevés. Le 5 novembre 1787, le roi Frédéric-
Guillaume II conféra à Raphaël Gurowski, alors eastelan de Kaliaz
et depuis 17^0 eastelan de Poseu, le titre de comte prussien avec le
droit de le transmettre à ses descendants directs tt légitimes. Deux
de ses petits-fils ont acquis un certain renom de nos jours : le pre-
mier, le comte Adam Gurowski, qu'une conduite double a fait, malgré
des talents incontestables, repousser à la fois par ses compatriotes
dont il avait trahi la cause lors de la deruiére insurrection de la
Pologne, et par le gouvernement russe auquel ses services sont
devenus inutiles; et son frère le comte Ignace qui a acquis quelque
célébrité dans les annales de la galanterie, pour avoir enlevé de Paris
l'infante Isabelle d'Espagne (1), et l'avoir épousée à Douvres, le
26 juin 1841, malgré l'opposition des parents de cette jeune prin-
cesse.
LES COMTES tiUT.VKOWSKI.
En 1815, lors de la réunion du royaume de Pologne à la cou-
ronne de Russie, M. Gutakowski, ancien grand -chambellan de
Lithuanie, fut revêtu dans la nouvelle organisation du pays de La
charge de sénateur palatin (2) du royaume et bientôt après de la
dignité de comte. Sa veuve, la comtesse Marie Gutakowska, nte
Soboluuska, que ses amis ont eu lu douleur de perdre au printemps
de l'année ISlt, s'était acquis par son esprit, ses belles manières et
ses sentiments généreux, une iullucnee qu'elle employait à soulager
toutes les infortunes. L'amitié dont l'honorait l'empereur Alexandre,
tJ) L'infaiile Ijaljcili' «bt lillo de l'inf.iut dun Fraurois de F'jul, frcrn puiûL- du roi Feril>-
Dand VII l'I il<.> l'iiifjijt don (Jarlos.
(2; Depuis le IroisiLiiio iiarla^'O de la Pologne, les allrilutiuns des palalios et des caslcl-
lans avaient (bi''n rhani-'é; co n'élaicnt plui ces pllis^allli jrij.'Tii'urs qui comn.andaienl
presque en souverains dans les proMiucs. Piht'jde lenrj p.ilalin.ils et d^- leurs caslelaoïps,
ces charvfs n'élaienl plus qu'un fain titre qui donnait accès au S^'nat, qui était devonu
Ini-méfDu aue haute cour d>' jiislne au liru d'clre cotfltne autrelois le plus puissant corp*
politique.
74 NOTICES
eu faisant l'éloge de celle qui en était l'objet, a aussi été pour elle
la source de nombreux bienfaits. Sou fils unique le comte Wcnceslas
Gutakouski, aide de camp et premier écuyer de l'empereur de Russie
et roi de Pologue, est le seul rejeton mâle de cette famille conuale,
qui semble devoir s'éteiudre en lui, car son union avec la couileasc
Joséphine Grudzinska, célùbre dans sa jeunesse pour sa grande
beauté et la sœur de la princesse de Louiez, est restée stérile.
LES COMITES IIUSSARZE^VSKI
L'origine de cette maison, dont le nom s'écrivait précédemment
Usarzcwski , n'est point- ancienne, mais elle est fort honorable. Sta-
nislas Usarzewski qui avait donné de nombreuses preuves de sa
valeur et de son dévouement, et qui s'était particulièrement distin-
gué sous les ordres du grand Sobieski, à la bataille de Chocim, dut à
cette belle conduite d'être annobli par acte de la diète de l'année
167 *i. Les armoiries c^iii lui furent conférées à cette occasion se com-
posaient de celles des deux familles de Pruss et de Sas (1). Un de
ses descendants, Charles Antoine Ilusarzewski, obtint du roi Frédé-
ric Guillaume III de Prusse, le titre de comte, le 31 mai Isltj. Son
fils le comte Adolphe, connu autrefois dans le monde par le sobriquet
du « bel Jstolfe, » s'est fait aimer par la mansuétude de son carac-
tère, et estimer pour son instruction solide et l'appui qu'il accorde
si généreusement au mérite malheureux.
LES IMVI>CES J.VIlLO>OUSKI.
Quoique issu de l'ancienne famille des Pruss Tertio (2), on ne
peut faire remonter le nom de Jablonowski au delà du milieu du
(1) Coupé, CD chef Je l'ruis, en puiulû de Sas. Vojt'i fi»'.
a, Ûii la dcîi^iiail iou, W iiuiM ,lf l>ms tntiii pour U .luliiiguer Je Jeui autres fanulltfi
du iiicuie nom, dont 1.1 plus am u iiiic», .jui atait |iruiliiil ^..iml Slaiiulas, e^ii-que do Cracone,
portait le doiu de Pitm prunu, it ta seioude celui de l'rusi iicunilo.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 75
XVI* siècle, époque à laquelle Grégoire Jablouowski, premier auteur
connu de ce nom, se fit remarquer par sa valeur dans les guerres de
la conquête de Livonie (1), sous le règne de Sigismond Auguste II.
Mais le véritable fondateur de la grandeur de cette famille a été le
sénateur Stanislas Jean Jablonowski, castellau de Cracovie et Hetman
de la Couronne. A la célèbre bataille de Chocim, il fut un des chefs
de l'armée, qui, soit jalousie soit crainte, voulurent abandonner le
grand Sobieski, la nuit ([ui précéda le combat. Vaincu par lea
instances du héros qui, ayant tout prévu, se portait garant de la
victoire, il fut un des premiers à céder à lu prière de son chef, et con-
tribua puissamment le lendemain à l'éclatant succès de la bataille.
Reconnaissant de ce service signalé, Sobieski, devenu roi, se rendit
sans peine aux instances de sa femme Marie de la Grange (2), qui
sollicitait pour Jablonowski la place de Hetman de la Couronne,
devenue vacante par son élévation au trône. Cotte faveur fut du
reste justifiée par ks exploits du nouveau titulaire. Il seconda puis-
samment le roi, lorsque celui-ci, n'écoutant que le noble élan de son
cœur chevaleresque, courut, nouveau croisé, délivrer Vienne et la
chrétienté du joug menaçant des ^Musulmans. Jablonowski défit
lui-même les troupes du sultan à la Eukonine, à Kamienieç et leur
reprit la Podolie. Enfin, il fut un des principaux agents de la paix
de Carlowitz si favorable à la Pologne, et qui lui assurait la posses-
sion de la Podolie et de l'Ukraine (1G9U). Ce sont là des titres qui
fondent sur des bases solides l'illubtration d'une famille. Son petit-
(1) En 15~6 la Livonie se soumit d la Pologne; mais le roi ne put obt"nir la levc^e Jes
Iroupi'i mci'ssaircs pour la garaiilir des invasions ft des cruaulcs di's Kusses. Pour s'y
ïoublraire, la Livonie se mit alors sous la prutcdion de la Suède. Alors sculciuenl la
noblesse polonaiiu ouMia s'.-s funestes rivalités pour disimlfr celle belle province à ses deui
ennemies. MiL'ro de constantes victoires, le maiii|ue d'union p.irmi les nobles ne [vcrmil
jamais d'en retirer tout le fruit, et cette gu'-rre se proloD„'ea aiusi, malgré les succès coo-
itanls des Polonais, jusqu'i la pijj d'Oliva en 1000.
(i) Marie de la Cran^'e, lille du unriiuis d'Anjuien, avait épousé premiéremenl
Jean Zanioyski , palatin de Sendoinir ; elle inspira une passion v ioleiitc au jeune Si'bieski
qui, après une longue liaison, finit par l'epuuser, (luaiid elle fut devenue veuve. Les liens
légitimes s"mblaient éleiodre eu elle l'amour, car bientôt après son second mariage, elle eut
ane inirigne avec Jablonowski, et devint, lorsqu'ille muuta sur le Irooe, le principal
instrument do son élévation.
76 ^. NOTICKS
fils, Joseph Alexaudre, aussi verse dans les sciences et les lettres que
son aïeul avait été habile à la guerre, fit germer la palme littéraire
autour de ce nom ([u'abritaiuiit déjà les lauriers de la victoire. Il est
l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages estimes, et on doit à sa géné-
rosité la fondation de la société scientifique qui porte son nom à
Leipzig (1). Il obtint le 16 avril 1743, de l'empereur Charles VII,
le titre héréditaire de prince (2) par l'entremise d'Auguste III, roi
de Pologne et électeur de Saxe, beau-frére de l'empereur. Ce litre fut
également étendu à ses cousins germains Antoine et Démétrius
Jablonow^ki, dont descendent aujourd'hui toutes les branches pria-
cières de cette maison. En lS2i, le petit-fils du premier, également
du nom d'Antoine, eut le malheur de faire partie du complot qui fut
tramé par quelques Eusses contre l'empereur Alexandre, et auijuel
(t) C.''.He bulle fonJiilioti largciuLQl dolée porle lu Dom do .- « Jallonowski' iche iocielut
(ter Wiisenschiiftcn. »
(2; H faut faire r('injr()uor iii un abas qui, puur être gênerai, n'en rst pas moins injuslr.
Tous lej printL's et conilui lilrci [/ir lea uiiipereurs d'AIIiinaiini' s'iiilKuliMit < Pi iiucs et
Comtes ttu saint ciitfjiie romain, > ce qui e:>l coniplétciiicot abusif. La dcii^iutiou Ue
Comld oa Pnnce du l'tmpiie n'clail (lOinl un siiiii'li" lilrc, nui^ une /iu\ift luHctKin
daiii rciii[)ire, c'était su puirif , et ne Jovait i>'a|i(>lii|iior iiu'aui eoinli > tt prmrci i|iii |)0i-
stdaient droit di! séance et do \ù\\ dans les colUijis de l'empire, ce qui ifiipli.(Liaii lu-ees-
saireineiil au^si la pO]ies^ion dans renipiru ineine d'un lief qui donnait droit de >ii„'er «l
de voter dans Icscolléfc'ej. Vaur Hrc vdinte im prince de l'empire, il ne sullisait p.-ij d'uoe
simple noniiaaliuu iiiipiTialt, il fall.nl enoro ijue ctlle-ci fut raliliee par Ivs DielLj, ijui
pluiR'uri Tiis ont refuse de valider les nuiiiinalioii> faitci par l'eniperpur II est ridicule de
prétendre, coniine l'ont soutenu quihiues génealot;i>ies. que les qualités de prince ou
comte de rty/i//i;e étaient su(nrieures à toutes |i s autn's : ellob l'elaieiii Lien d iiu li> Klals
métuesdc l'einpire dont, avec lei électeurs, elles funiiaieiil les plus hautes fouclioiis mais
elles n'ont jamais été que les égales des preimores di,;niles de la haute uoblejse Jcj pays uoo
dépendants de l'empire. Encore une fois, il ne faut point confondre les comtes et les princes
crées par les eiupereurj, el dont il j a un f-rand iiuinbre et en Alleni .jine et a l'etiant'er,
avec les comtes et piinccs de rcni/zirc qui étaient li'i possesseurs des liefs immédiats de la
Couronne et qui siégeaient ila;is les collèges d'i l'empire. Ld un raol la création des princes
el comtes par l'empereur u'elait qu'une simple collation de litres dont Ips titulaire^ n'etiieut
rien dans l'empire, el n'avaient donc pas droit do se nommer princes ou comtes de
l'empire. [,es véritables coinles et primes de l'empire, au contraire, étaient des fuiu:-
tionuaires de l't'l'd, el leur nom désignait rh"! eii\ non seulement un lilrc, mais encore
une Uaule charge de l'enigiire ; ce qui fait comprendre suilisammenl qu'a eux ieuls appar-
tenait le droit db «'intituler ainsi. Pour rester ildcle à Cette disiindion essentielle, les
familles qui ligurent dans ce livre, el qui tiennent l-.-urs litres de la faveur des empereurs
d'Allemagne, ne seronl jamais dési;:nees par la denuaiinatiun de Comtes vu i'rini.es de
l'empirt , quoique, à l'inslir du la noblesse des autres pays, elles aient injaslrment usurpe
celte qualilicatiun. L'auteur des notices sur les jinncipales faoïillei dv la Uussie, se troinpc
et sur la personne cl sur la date de l'rletation de la famille Jablonowski à la dignité tle
prince. O ne fui point Slanisl.is Jean, lletman de la ('.ouroaac sousSubiesLi eu ltJ78, mau
»on petil-bls Joseph Alexandre qui ubtinl ce titre en t7'.3.
SUR LES FAMILLF.S NOBLES OE LA POLOGNE. 17
quelques patriotes polonais eurent le tort de s'unir. Le prince Jablo-
nowbki eut le malheur plus grand encore, lorsque cette conspiration
fut découverte, de devoir son salut à sa trahison, en divulgant les
projets et les noms de ses complices. Mais ceux qui conspirent dans
l'ombre ont rarement le courage qui fait les héros ou les martyrs,
et ce n'est point à ces menées ténébreuses qu'une grande nation doit
contler la cause de son salut.
LES COMTES DE J.VItI.«)>O\V-.ÏAUL0.><nV.SKI.
Cette famille qui a pris son nom de la seigneurie de Jablonow, est
issue de l'antique maison de Grzymala et a par conséquent une
origine commune avec les illustres familles des comtes de Grudna-
Grudzinski et de Potulice-Potuliçki. Elle a été revêtue, à plusieurs
reprises, d'emplois élevés, surtout dans les palatinats de Plaçk et de
Podlacliie, la terre de Nursk, qui fut son berceau, et eu Galicie. Rooh-
Michelde Jablonow-Jablonowski, castellan de Wisliç, obtint le 2 jan-
vier 1779, de l'impératrice Jlarie-Thérèse, pour lui et sa descen-
dance directe seulement, le titre de comte. A cette occasion les armes
de Grzjmala, qui sont celles de cette famille, reçurent une augmeu-
tation pour cette branche cojutaie, en ce que la tour du milieu du
château formant le meuble de sou éou, doit être surmontée de l'aigle
impériale à deux tètes, de sable. — Cette famille n'a de commun
iivec celle des princes Jabloiiouiki (jui précède, que le nom Je po^ies-
tiofi et no doit point être confûndue avec elle.
LES CO.MTKS ,IK/,ILUSKI.
"Famille peu connue qui a dû son élévation à sa fortune,
llyacyuthe Jézierski se trouvant richement possessionné dans le
royaume de Galicie et dans les provinces de la Pologne prus-
sienne, obtint dans ces deux pays, en l'année 1801, le titre hérédi-
taire de comte.
r. .e à
78 NOTICES
LES COMTES DE KA LI.\0>V-K.VLI>0>VSK'I,
Ancienne et illustre fainille dont le sang, quoique souvent prodi-
gué pour le service de sa pairie, n'est point entièrement tari, et fait
battre encore de nobles cœurs qu'anime le souvenir des exploits
dévoués de leurs ancêtres. Au corumcaccment du xv» siècle, vers
l'année 1413, Martin Kulinowski quitta la Silésie sa patrie, pour
venir s'établir en Pologne, où il actpiit de vastes terres, et fit con-
struire le château de Kalinow dans le Palatinat de Sieradz. Un
siècle plus tard, un autre Martin Kaliuowski, descendant du premier,
préluda à la cclèt^re victoire de Tarnopole (1) en repoussant les hordes
tartares dans la bataille dt; llusiatyn, et reçut en récoiupense de cet
exploit la pro[)rittc du Ijourg de ce nom et des terres (jui en dèpcu-
daient. Sou tils Yalentia Kalinowski, starost de Knmienieç et
Braçlaw, et général de Podolie, surnommé • la forte //;/f • à cause
de ses nombreux exploits, trouva une mort glorieuse et digne de sa
vie guerrière aux côtés du graail Zolkicwski, à. la bataille de Ceçora
en 1621, où une armée de 3,000 Polonais soutint le choc et se
défendit héroïquement contre deux cent mille musulmans. Déplorable
et trop fréquent exemple des malheurs qu'entraînaient la désunion et
les jalousies des nobles en Pologne, et qui livraient à une mort stérile
l'élite de ses guerriers et l'un de ses plv.s grands capitaines, lorsqu'il
eut sullit de leur accord et du sentiment de leur devoir pour changer
eu victoire ct-tte journée de deuil! La rologue l'a prouvé, il n'y a
point de puissance durable où il n'y a point unité de pouvoir : où la
puissance est divisée, ses forces se détruisent inévitablement eu se
devenant contraires. Martin de Kalinow- Kalinowski, fils du précé-
dent, digne héritier de la valeur de ses prédécesseurs, s'éleva aux
plus hautes dignités de l'Ktat. En 1635, il fut le premier investi de
la charge de comte palatin de Czerniechow; et en l'année 1651, il
(1) Le comte Jean Tarnowski, GranJ ilelman do la Couronne, y di'nt eo 1557, souj M
régne de Sigi^oiond .\ugusle 11, Ici Tarlaros qui Jcta^laient la Podolie el la Kussie-rouge-
SUR LES FAMILLES >OnLES DE LA POLOGNE. 73
succéda à Nicolas Potocki dans celle de Grand Iletman de la Couroune,
qu'il avait méritée eu contribuant puissamnieut au succcs de la jour-
née de Bereiteczko, dans laquelle furent vaincus 300,000 Cosaques
rebelles conduits par leur célèbre et valeureux chef Cbinielniçki (1).
Lui-même périt malheureuseraeut bientôt après, surpris par ces
mêmes Cosaques, au moment ou il se préparait à traverser le Dniepr
pour rejoindre le gros de son armée. Mais il laissa des héritiers pour
imiter ses e^icmples et perpétuer son nom. Eu 1818, un de ses des-
cendants, Séverin de Kaliuow-Kalinowski, fut élevé par l'empereur
François I'^^ d'Autriche (2), à la dignité de comte, titre qui fut éga-
lement confirmé à cette famille par le gouvernement russe. Une tille
de cette maison, la jeune comtesse Kaliuowska, dame a'houneur de
rinipératice de Russie, est connue par ses agrémeuts et sa beauté,
qui inspirèrent un si violent amour au grand-duc héritier, qu'il
témoigna, dit-on, la volonté de l'épouser. Pour déjouer ce projet,
elle fut obligée de quitter la cour jusqu'à ce que d'autres liens
eussent détaché d'elle le cœur du jeune j)riuce. Il ne faut pas con-
fondre cette famille des comtes d-.- Kalinow-Kalinouski avec celle dca
Kalinowski issue de la maison de Zaremba, qu'où trouve égalemeut
citée avec éloge dans V Hiduiri' dt PubxjHi; , mais qui s'est éteinte
depuis longtemps.
(1) Le roi Jean Casimir, secondé par Xm lletnians Nicolas Potociii et Martin Kalinowski,
comm;\ndall luiniême l'arnu'C (loionaisi''; il ili-ploya, dans coltu imporlanlp alTairt', uns
Tali'iir li>rMn|uo et uni) ooiinaissaniO pjrl'.mo de l'arl do U iiui-rre. .M.iis ni »a bravoure oi
80J lali'nli ne puriMit neulralibor li'a l'ilVU ruu.i'iu îles rnalili's, do l.i comvoiIim) el dci
traliisous di'> uobles. Abrouvà d'anii'r(uiii>', docouragu par l'iiiipuiisance de sos cirorts, ce
roi, qui no fut que nnlhoureui, iiui)i(|u'il pos.i'd.il los dons qui font les ►'rands rou , aii »it
COQlraiut d'abdiiiuer le 16sepleiiibrc 1008, fiuporl.int dans sa relraile a l'abbayo Saiiit-Ger-
niain de^ Pcl-i la (li)u|.)iireuie cunt iilion .iiw,-,ous riiilUii'iwe (!■) leurs fuiiUoles iinlitulious,
ses corupatriûles creusaient euT-méiiirs, de leurs piopri's mains, la tombe de leur coiiuuune
patrie.
(2) Il a»ail porté le tilru du François II cuiniiie empereur d'Alleuiai^ue, mais il elail
Eranioii I" comme empereur d'Autnclie.
«0 NOTICES
LES COMTES KOMOUOWSKI DE LIl'TOWA ET ORA^VA.
TrtJ3 aacicuue fainille sortie de la maison de Korczak. — Nicolas
Komorowski qui suivit le roi Ladislas de Varna (1) en Hongrie et
qui s'y distingua par sa valeur, fut aussi le premier qui s'établit dans
le pays et acquit le comté de Liptowa et Orawa; ceci se passait vers
144t. Son fils Pierre se vit dépossédé et chassé de Hongrie par
Mathias Corviu, qui le 30up(;ounait de teuir pour Casimir roi de
Pologne, et c'est ainsi que cette famille revint dans son ancienne
patrie. Depuis, cette famille s'est distinguée par de hauts emplois et
de belles alliances. Cette famille obtint de l'empereur d'Autriche la
coufirmatioQ de son titre comtal l'année 1793. Ce titre fut également
conféré en 1803 aux deux frères Joseph et Cyprien Komorowski. ■
LES COMTES CIOLEK-KOMOUO^VSKI.
Cette seconde famille des comtes Komorowski est issue de la mai-
son (le Ciolek et a une origine commune avec les princes et les
comtes l'oniatowski. Ils se préteutiMit également issus des anciens
comtes de Liptowa; il n'a pas été possible de vérifier sur quelles
preuves cette prétention peut se baser : elle n'a sans doute pour fon-
dement qu'une coufiisiou de noms commise par les anciens généalo-
gistes avec la famille durit l'article précède. — Toujours est-il que
cette seconde maison dos comtes Komorowski est également d'une
haute antiquité, que ses membres ont occupé des emplois élevés, et
qu'en 1817 Ilrasme de Koniorow-Komorowski, général dans l'armée
polonaise et chamljcllan do S. M. impériale et royale apostolique, a
obtenu pour lui et ses descendants directs le titre de comte autri-
chien.
(I) On l'a surnommé ainsi, parce qu'il p<?rit dans la Jcsaslreuse bataille de Varna.
>i ii)
SUR LES FAMILLES NOBLES UE LA POLOGNE. 81
LES COMTES II.vnD.tîVK-KON.inSKI.
Ds sont une branche de l'illustre maison des Habdank-Skarbek,
comtes de Gora; ce comté, dont cette famille portait le titre dès le
XI* siècle, devint même leur partage. Mais dès lonj^temps aussi ils
avaient adopté le nom de Konarski qui leur venait de la seigneurie
de Konary, aise en Cujavie et qui forma depuis uueCastelanie et une
Starostie de ce nom. I^ maison des comtes Skarbek et Konarski
reconnaît pour premier auteur, ^licliel, comte de Gora, qui vivait
au commencement du xi^ siècle. Au douzième, ces deux rameaux
s'étaient déjà séparés, quoiqu'ils aient conservé eu commun le titre
du comté de Gora, et une parfaite similitude d'armoiries. Dlugosz,
dans sou histoire, raconte qu'en l'année 1177, Jean Konarski de
Gora, jouant aux échecs avec Casimir II, irrité de ses [x^rtes, s'em-
porta nu point de frapper son souverain avec l'échiquier. Loin de
eévir, ce prince suniomraé avec raison le Juste, lui pardonna son
emportement, lui rendit ses gaius et dit à ceux qui s'étonnaient de
tant de clémence : comment punirai-je celui dont j'ai moi-même
provoqué la colère en l'exposant ù des pertes au dessus de ses
moyens (1). • Depuis cette époque le nom des comtes de Gora
Konarski paraît fré([uemment et avec éloge dans l'histoire de Tolo-
gne. Il a dû un grand éclat à Adam Konarski de Gora, fait en 15 61
évéque dePosen, qui acquit la double renommée d'un défenseur zélé
de rïîglisc et d'uu homme d'État consommé. Il fut à deux reprises
envoyé en ambassade; une première fois en 1513 pour notiticr à la
cour de Rome l'avènement au trône du roi Sigismond-Auguste II;
une seconde fois pour réclamer de Philippe II, roi d'Espagne et de
Naples, l'héritage de la r(nne lionne, mission qu'il remplit avec suc-
cès (2), En 15 73 il fut mis à la tète de la brillante ambassade qui
(1) Hùtoria Pohnicœ, lib. VI. — Biclski, fol 1.8.
(i) BûDDo Sforca, tille Jl- Jean Galr.is.ilue Je .MiUii, avait épouie l<) roi SigisnionJ I" Jil
le Vieui, et fut la ruére du roi Sic'isniuiiJ Au^'usle 11, Sa passion pour l'or ei la JoniirulioD
82 NOTICES
alla offrir la couronne au duc d'Anjou (Henri III), nouvellement
élu pour succûlor à Siyismond II, et qu'il avait puissamment con-
tribué à faire choiiir. Il fut également chargé de recevoir et de com-
plimenter le nouveau roi à son entrée eu Pologne (177-1), et le reçut
ensuite magnifiquement dan^ sa résidence de Posen. Ce noble vieil-
lard mourut de douleur en apprenant la fuite subite de ce prince qui,
après un séjour de quatre mois seulement eu Pologne, attiré autant
par l'éclatant béritaire que lui léguait la mort de son frère Charles IX,
que fatigué de la désunion et tle la frivolité ambitieuse et sans frein
des seigneurs Polonais, abandonna le troue et sa nouvelle patrie qui,
toute saignante encore des excès d'un funeste interrègne, avait mis
en lui ses plus chères et dernières espérances de salut ! — Outre cette
maison des comtes Habdank. Kouarski de Gora, il existe encore une
autre famille de ce nom, également illustre, et issue de l'ancienne
maison de Gryf. Celle-ci a produit, entre autres hommes célèbres, le
vénérable Stanislas Konarski, le grand réformateur des études en
Pologne, mort le 8 août 1773. Cet homme doué d'une instruction et
d'une intelligence peu communes, frappé et sincèrement alTligé des
pernicieux effets que produisaient sur la jeunesse du pays les négli-
gences et les défauts de l'instruction publique, osa le premier, dans
un écrit plein de sévérité, blâmer un système d'incurie qui laissait
détruire dans l'enfance les précieuses qualités du citoyen. La har-
diesse de cet écrit lui suscita de nombreux, ennemis, contre lesquels
le défendit cependant l'éclatante protection du roi Stanislas Ponia-
lowski; bientôt après il fonda lui-même à ses frais à Varsovie le
causa lus aiallicurs Jcj JnrniiTcs anoùcs du régne Je son mari. La jaloasio toujours
TivaCH des nobles enlre t'u\, occupes d se renverser uiuiuelleiiienl pour arriver aui hon-
neurs, fut coiislamtiieut expluitée p.ir elle, el le vieux Sigisiuoiid n'eut point réneri;id
nécessaire puur réprimer sis tentatives. A l'aveneiueut Je son iils, vojant le pouvoir lui
échapper.elle partit subitement pour 11 1. i!ic',euipùi tant avec elle les Jia niants eid'imiLeoaei
Irésoro app.irlenant â la couronne, i|u'elle prêta a l'I/ilippc II J'l:;^pat;ne. Ces souiuics furent
longtemps garJées par ce roi et ont porte le nom de :oniin^& Napolitaines, parce iiu>lles
furent versées dans le trésor du ro)aume Je iWii^kn, Jonl Philippe était égaleineoi souve-
rain. Ce fui dans le royaume Je Naples i|ue la reine Douue mourut en 1507. A Jain Kouarski
fut cliar;;é Jt faire restituer el de recu'illir son héritage, 1 quoi il ne réussit qu'avec les
plus grandes dillicultés.
SUR LES FAMILLES N'OULKS DE LA POLOGNE. fi3
collège noble des Piaristcs, dans lequel il introduisit ces utiles
réformes, qui devaient développer dans la jeunesse le germe de la
vertu et des nobles sentiments du citoyen, et dont la ruine de la
Pologne fit avorter les salutaires effets. Le pays reconnaissant fit
frapper en sou honneur une médaille d'or sur laquelle, autour de
flOQ image, on lit ces mots : • Sapere auno; • cette inscription est à
la fois un éloge de ses œuvres, comme elle prouve aussi qu'à cette
époque il fallait du courage pour dire la vérité (l). Les deux frères,
Louis et Adam Konarski, de la maison de Habdank, reçurent de
l'empereur Josepb II, en l'année 17S3, la qualité de comtes dans le
royaume de Galicie et de Lodomérie; mais ce titre ne semble devoir
être que la coniirmation de l'ancienne dignité coratale des comtes
Habdnnk Konarski. Les armoiries de la maison des Konarski, issus
de la famille de CJryf, et dont il a également été fait mention dans cet
article, se blasunueut : de gueules au grillon d'argent becqué, mem-
bre et armé d'or, lampassé de gueules.
LES COMTKS KOSSAKOWSKI.
Famille de bonne noblesse, issue de la maison de Slepowron et qui
a une origine commune avec celle des comtes Krnsinski. Ce n'est
malheureusement pas la seule analogie qu'il y ait entre elles ; et si
elles pnrtagenl toutes deux l'illustration des nobles services de leurs
aïeuï. communs, toutes deux aussi, dans des temps plus rapprochés,
ont été marquées de la tache honteuse de la trahison. Lorsqu'eu 1792,
la soif des honneurs et de l'or, et l'envie dévorante qui animait
entre eux les seigneurs polonais, résultats de ce prim.ipe insensé
d'égalité que froissait toute supériorité, fût-ce celle d'un trône, lors
donc qu'en 1792 une partie de la nublcsse noua et j)roclama la trop
(1) Ou a (le lui les ouvrasses saivanis; ca laliu : Volumina /c^u»), inimeose travail où
il a réuni toutes loi lois du la Folojjne . Ue EtnmciMlulii c/o'/urrUiOf viliis: Opéra
lyrica ; An bcne coijiluntliud artcm bene scriliciud accvinniuilut'i. Eu polonais .- De
ûi discimiun, pour iju'tUe soil utile ; De lu reliywn des Uumules yciu.
ai NOTICES
célèbre confédération de Targowitz (1), ji jamais flétrie avec ceux qui
en furent les auteurs, le palatin Michel Koasakovvski a'unit à ccd
merceuairea (^ui vendaient les destinû-'s de la Pologne, plutôt que de
se soumettre aux sajjes lois de la constitution du 3 mai, qui devaient
mettre un terme aux excès de leur ambitieuse indiscipline. Lorsque
le manifeste du 24 mars 1796, soutenu par l'cpée dévouée et un
instant victorieuse de Kosciuszko, eût rendu à la Poloijne un éclair
d'indépendance, le premier usage qu'elle en fit, fut d'infliger la peine
infamante de la corile à ceux qui, pour de l'or, avaient sigiié sa
ruine, Félix Potocki, palatin de Podolie, François Xavier Bra-
nicki, Hetman delà Couronne, Severin Ilzewuski, deuxième Hetman
de Pologne (2), Casimir Raczynski, maréchal de la cour et quelques
autres durent, à leur fuite précipitée, d'échapper à la fureur du
peuple qui voulait lui-même accomplir la sentence. Moins heureux
dans sou ignominie, Kossakowski fut saisi, et pour expier sa lâche
trahison, fut impitoyablement pendu à une lanterne dans une rue de
Varsovie. La population, avide de se faire ji'.stice, infligea la même
flétrissure aux elUgies de ceux que sa vengeance ne pouvait atteindre.
Pour compenser sans doute cette légitime dégradation, tous ces
hommes se virent ensuite honorés par des titres, et la Russie, ne pou-
Taut a'acijuitter envers Kossakowski pendu, paya sa dette A' konncun
à ses descendants, en leur accordant la qualité de comtes. La honte
est l'expiation du forfait, et elle ne doit donc s'étendre que sur les
coupables; laissons jouir les innocents de leur haute position, et
puissent-ils s'en rendre digues au point d'en faire oublier l'origine.
(l) Oq sait quelej confeJiréideTargowili, veodus i U Russie, s'opposorent aux décisions
df> la I»ii.tc de quatre aus, proclaiiicreril la d.'cljoaiico du roi Stanislas l'oniatowski qui
■'tlajl prouoncé pour U couitilutiuri du 3 mai el rinti't;ril<^ do la PolOo'nf, et appelerenl
eufui i leur spcours r.irnh'' ru^s';, toute prcparcu d'avaoci' pour celte invasion, qui anirna
\t partage définitif do la i'olo^ni-.
(1) L;i l'oluiMii' coiiiiitait nu, lire llclimim, i savoir : les At\ii graiuls llfUnans, l'un
de la Couronne, et l'aulro de Lilliuaniu; elles deuï Uclmans en iicund, dont l'un était
égaleuient pour le royaume Je l'olofuo et l'autre pour la Litliuaiiie ; ou a^ipelail h premier
ileiman potntj Korvnny ; le second Ilelman ^iolny Liicwski. De ces quatre gr.iudia
charjies mililaires, celle de Grand Iklnmn de La Cuunjiine était la plus élevé*.
SUR LES FAMILLES NODI.ES DE L.V POLOGNE. 85
LES COMTES nOGALV DE Kr.ASICZV.N KR.VSK.KI.
Ils sont un rameau de maison de Rogala , dont on fait remonter
l'ori^ne en Pologne jusqu'au commencement du xii» siècle, sous le
règne de Boleslas HI Krzywousty, et qui descendait elle-nièrae des
anciens comtes de Bibcrstein, puissante race helvétique dont quelques
membres vinrent s'établir à celte époque en Silésie et eu Pologne.
Vers la fin du xvic siècle, Jacques, seigneur de Sieçin et de Mur-
zynow, laissa trois fils : Alexis, qui mourut en 15S0, reçut en par-
tage la seigneurie de Krasicc, et adopta à cause de cela le uom de
Krasiçki. Cet exemple fut également suivi par ses deux frères
Stanislas et JMarlin , et leur descendance forma dès lors le rameau
distinct des Rogala-Krasiçki. Ayant fondé plus tard le bourg de
Krasiczyn, ils unirent ce nom à celui qu'ils portaient déjTi. Martin
Krasiçki, comte palatin de Podolie et second fils de Stanislas, après
s'être signalé dans les guerres contre la Russie et les Turcs, fut
envoyé en ambassade auprès de l'empereur Ferdinand II d'Alle-
magne. Il obtint de ce monarque, en l'année 16;î2, le titre héréili-
taire de comte, qui fut confirmé à ses descendants en 1787. Cette
famille, dont les rejetons ont été revêtus des plus hautes dignités de
l'État, a rendu de nombreux services à son pays. Mais la renommée
d'Adam Krasiçki, d'abord prince-évêque de ^Varmic, ensuite arche-
vêque de Gnesen et primat du royaume, a par son éclat absorbé celle
de toute sa maison, de même ciu'uue grande clarté fait pâlir autour
d'elle toute clarté moins vive. Né le l février 1733, dès son enfance,
sa jeune intelligeuce donna des signes précurseurs de génie, qui
devait être le plus fécond et le plus élégant qu'ait produit la
Pologne. A sept ans il composait pour sa mère de pieux cantiques,
touchante offrande de l'innocence à Dieu. Devenu eu 1767 évèque
de Warmie et sénateur, il s'occupa exclusivement des sérieux
devoirs que lui imposait sa double dignité de chef ecclésiastique et
de conseiller de la couronne. S:3 efforts pour faire échouer les projets
NOBLKSil POL0!<4iSI. 6
86 NOTICES
destructeurs des ennemis dont sa patrie était eavironuée au deLors
et de ceux qu'elle nourrissait au dedans, fureut impuissants, à la
vérité, contre l'actif acliarnement de ceux qui creuiaient sa ruine;
mais ils lui méritèrent du moins la reconnaissance et l'estime des
gens de bien qui, comme lui, gémissaient sur les mallieurs que
rendait inévitables la periiicieuse intlucuce qu'exerçaient sur les
esprits les funestes institutions du pays. Déchargé du soin des
aflaires publiques par la mort poli tienne de la Pologne, lors du pre-
mier partage de cet empire, Krasiçki consacra tous ses loisirs à la
littérature, qui devint pour lui à la fois une consolation au milieu
des désastres qui l'environnaient, et un moyen de servir encore sa
patrie en faisant parvenir de sages conseils -d ses concitoyens,
auxquels il dévoilait en même temps les richesses presque ignorées
de leur langue maternelle. L'évéché de ^Varaie était tombé en par-
tage à la Prusse, que gouvernait alors le grand Frédéric, et Krasi«;ki
trouva dans sou nouveau maître un frùre en talent littéraire et uu
constant appui dans le besoin. Il fut admis dans l'intimité du roi phi-
losophe, qui aimait à mettre son scepticisme spirituel aux prises avec
l'esprit non moins fin mais plus orthodoxe de l'évéque ; ce monarque,
réduit au silence par les raisonnements de son antagoniste, un jour
qu'ils discutaient sur l'immortalité de l'àme et sur son sort à venir,
s'écria en riant : • Vous devriez bien, comme évêque, me faciliter
après ma mort l'entrée du paradis, et pour m'y introduire me cacher
sous votre manteau. « " Je le voudrais bien, répondit le spirituel
prélat, mais Votre Majesté l'a tellement rogné qu'il ne reste plus de
quoi la couvrir. • Cette répartie, qui renfermait un reproche mérité
pour la spoliation de la Pologne et des biens du clergé, loin de
blesser le roi, le toucha profondément ; il tit aussitôt uu don consi-
dérable à Krasiçki, auquel il dit avec bonté : - Je vous rends ce que
je peux. . Ce trait honore également celui qui sut se concilier
l'amitié des on maître sans aliéner sa liberté ni sa franchise, et
le souverain qui savait entendre la vérité et cherchait à réparer
les maux qu'il avait causes. En 1705, Krasiçki fut promu à la plus
SUR LES TAMILLFS NOIU.ES DE l.\ l'OI.UCNE. ($7
haute (ligiiittT de l'éi^lisc de l'ulo^j'iie, celle d'arrhevè(|ue de Gnesen.
Cette nouvelle élévation ne clian^^ea rien ù l'activité de ses travaux,
et il continua jusqu'à sa mort, qui survint le 14 mars 1801, à
servir son pays de la seule manière qui fût encore utile et possible ù.
cette triste épocjue, et cola en publiant de nombreux écrits qui ren-
ferment desconseils prudents et de beaux e:cemples pour l'avenir,
qui savent blâmer les fautes du passé, et sont destinés à perpétuer et à
ranimer dans les générations futures de la PûloLjne les sentiments les
les plus vifs de nationalité; le refuge de ces sentiniente se trouve tou-
jours dans ces nobles productions de l'esprit qui perpétuent par le
charme d'un séduisant langaL^'e et en dépit de la domination étran-
gère, l'amour de la langue mcre, ce puissant lien dis populations (1).
Les héritiers de cet illustre nom se trouvent principalement posses-
aiounés dans le royaume de Galicie et de Lodomérie, où, comme il a
été dit plus haut, leur titre a été confirmé et dans lequel le comte
Ignace Krasit;ki est revêtu des fonctions du grand-chambellan (2).
LKS COMIKS DK KH AS> E-KH.V SI.NSKI.
Jamais nom plus illustre n'a été plus tristement abaissé que ne
l'a été de nos jours le beau, nom de Krasinski, flétri par un homme
qui l'avait reçu intact et qui le rendra avili à ses descendants ,
insouciant qu'il est de la honte qu'il lègue à ses héritiers , sans
(l) Oii a (It) lui les puhlicjlioii» bUnaMi-s. En vers . f'tthli's et Afiulogucs ; Saliras;
Lettres en ven ; la Mijsze'ule oit (a ^ouruute ; tu Monoiiun/ne ou Cunre Jes
moines ; rAnliiiLuiiunturliic ; lu Guerre de Cliucun, puciiie h, roiiiun; Lettres sur les
jardins; la traJu.lion des Poùsies d'Ossinn. En |iri)se .- \n Arentures de .\ico-
las DusiLicidc::ijiiski ; Muiuiiur le Pudsltili i.aoui-ii.inclieri ; lii>tuirt.>, din-oo lmi drui
parUi's, de l'art (ioèliiiue et des po.lci; lonUs eu prose nue traduction du Diulofiie drs
morts de Lticien, et une iiiiilation polunaiio de rcl ouvrat'e: eiilin une iraduclian dfs
Hoinmts illustres de Ptutunnie a>fe uni' imitation de ce livre, »oui le liire de : Me des
hoinines célètjres ; et une Encyclopédie inliluliM! : Ueniril des cotmoiisanres utiles.
(1) En Autriche cliai]Uc' royaunic on pro» inco ^ouvoralIle depemlant do la Couronm- impé-
riale a conservé ses cliartjei lionoriliiiues app'.'l.'cs rliuri/t-s proiincmles (l.aod Aeiiiler).
Ellfi forment la cour do l'empereur conmie sou\cr,iin particulier de tel royaume ou de telle
provinre, l.ors de la réunion de la Galicie i l'empire, on y créa c>M|.'menl des cliarKcj i
l'instar des autres pays joumis X la (Couronne impériale. .V. U. Le coiule l(;uacc Krajn ki
est décède depuis 18U.
88 NOTICES
regrets pour la gloire souillée de ses aïeux ! Cet exemple doit encore
nous faire déplorer les funestes influences des institutions de la
Pologne, dont l'action a souvent corrompu le sang le plus pur et,
s'infiltrant peu à peu dans les plus nobles veines, étoulTait les
généreuses vertus des cœurs pour livrer passage aux vices destruc-
teurs d'un orgueil eiïréné, de l'envie et de la vénalité : vices plus
dangereux en Pologne qu'ailleurs, car ce |)nys n'ayant point oilert,
pour satisfaire ces ambitions surexcitées, les honneurs héréditaires,
les distinctions stables dont elles étaient si avides, les livrait aisé-
ment à ses ennemis, qui leur présentaient sans cesse ces avantages
comme appât. Hàloiis-nous d'en finir ici avec une existence réprouvée,
qu'on voudrait oublier si elle n'avait acquis un si déplorable éclat dans
son pays, et remontons ensuite vers des souvenirs plus consolants et
plus dignes que la même famille nous offre en grand nombre. —
Vincent Krasinski, jeune encore, eommen(;a brillamment sa carrière
et fut en 1807 nommé, par Napoléon, colonel des lanciers polonais
de la garde. On sait comment l'année suivante ce régiment s'acquit
une gloire immortelle en forçant le passage du défilé de Somo-
Sierra, ce qui ouvrit ù l'armée française le chemin de Madrid. Son
colonel, qui ne prit aucune part à cette célèbre afTaire, voulut cepen-
dant eu partager la gloire et fit frapper une médaille commémorative
dont l'inscription mentionne ce fait d'armes et indique qu'elle est
un hommage offert par le régiment ù son chef. Cette jonglerie, sans
injportuncc, passa inaperçue au milieu des graves événements de cette
époque; ce n'est que bien des années plus tard, que ce souvenir d'une
puérile vanité vint jeter sur son auteur tout l'éclat de son ritlicule,
lorsque le payeur du régiment, chargé par le colonel d'autrefois
d'acquitter les frais de la médaille mensongère, vint en réclamer le
prix auprès de son ancien chef, devenu général aide-de-camp de
Perapereur de Russie. Ne pouvant parvenir à se faire rembourser,
sous prétexte que la caisse du régiment devait supporter les frais de cet
hommage de reconnaissance, le payeur intenta un procès au général
comte Krasinski, en produisant des lettres de sa main, qui prouvaient
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA TOLOGNE. 89
que la médaille était bien une commande particulière faite pur lui
et à laquelle le régiment n'avait pris aucune part. Enfin, cette affaire
ridicule qui, sous plusieurs rapports, jetait un jour peu honorable
sur le caractrre dt; celui ({ui clait poursuivi, fut assoupie par le3
ordres du giand-duc Constantin, qui, pour ne pas voir flétrir 1 uni-
forme d'un des plus hauts fonctionnaires de l'armée, commanda au
comte Krasinski de s'acquitter.— La conduite de cet homme ne jus-
tifia malheureusement que trop re que cette première action pouvait
faire augurer en lui de manque de courage et de dignité. Kenlré en
Pologne (;n 181 i, il fit sa soumission au gouverncint-iit russe et com-
mença une carrière plus lucrative, mais plus riche aussi en igno-
minie. Ce n'est point d'avoir pris du service sous le gouveruement
russe qu'on lui ferait un reproche dans ce livre, doct l'auteur recon-
naît plus qu'un autre la souveraine puissance de certains faits. La
Pologne a péri par ses fautes, et un État mort ne renaît pas plus
qu'un homme, à moins d'un miracle : mais ses citoyens doivent faire
respecter son souvenir par une conduite honorable, comme les enfants
doivent faire honneur par la leur à la mémoire de leurs pères.
Noblesse oblige, dit-on; la nationalité fait de même. Que les Polo-
nais se rendent utiles sous les ditl'érents gouvernements où le sort les
a jetés; (qu'ils soient fidèles là où ife servent, c'est le seul mojea
aujourd'hui de faire honorer leur pays, de lui concilier l'estime et
la sympathie de ses ennemis mêmes. Mais tpi'ils ne se fassent pas
les séides du pouvoir, les persécuteurs de leurs concitoyens, qu'ils
n'oublient jamais la dignité que leur impose leur origine. C'est là le
reproche que ne saurait secouer l'homme dont il est ici question, et
qui, apiès dix années île la plus basse complaisance, couronna enfia
cette triste carrière par le vote de mort que, seul parmi les séna-
teurs, il osa proférer contre les conjurés polonais de 1S23 (1), mal-
(1) On iailquecPtlc con>pir3tion, traDii'U conlro l'cinporour Aloxaiulre.rut ourdie par des
Rassej. LcH conjuré:! polonais, i|ui s'ciaicnl atlUiuj d celle oiilrcprist.', iif voulurenl prendre
pari àaueuni' li'iitalnu contru la personne de Teiuporeur. Ils se bunurent à déchirer qua, ji
des troubles éclalaienl en Uus^le, ils en proijteraicnt pour procUiuer l'indepeiiilaocft de U
Pologne. CVsl sur ce niotirque l-j Sénat écarta la peiue capitale, i|ue le coiute Vioccol Kri"
(iuïki cul seul lu cuuraijc de voler ihir uiUre.
90 iNOnCES
heureux coupables sans doute, mais égarés par l'amour de leur patrie
et qui ne devaient pas trouver dans leur concitoyen un juge aussi
cruel. La tlétrissure de ct-t acte de lâcheté ne se fit pas attendre et le
Sénat polonais, présidé par le vénérable palatin Pierre Bielinski et
quoique soumis au pouvoir du C/ar moscovite, exclut de son sein à
l'unanimité celui dont la présence eût désormais été un déshonneur
pour l'assemblée. Le gouvernement russe eut lui-même dans cette
occasion la pudeur de no point soutenir son complaisant, et ne
voulut pas irriter la juste susceptibilité des sénateurs qui avaient
déclaré qu'ils résigneraient leurs fonctions plutôt que de soulFrir la
présence d'un pareil collègue, — Lors de la diinicre insurrection de
la Pologne, le comte Vincent Krasinski ne montra ni plus de dignité
ni plus de courage. Surpris au moment où, déguisé, il cherchait ù
fuir de Varsovie, on le vit, se traînant à genoux devant la multi-
tude, tlétrir lui-même sa vie passée et faire serment de la consacrer
désormais ù combattre avec ceux dont il implorait l'indulgence et le
pardon. Dénué même du courage de ses vices, qu'il afHchait insolem-
ment tant qu'aucun danger ne le menaçait, on lui vit souli'rir toutes
les injures pour racheter sa misérable existence; par mépris, on lui
laissa la vie et on apprit le lendemain qu'il s'était évadé, emportant
ses serments (1), pour aller de nouveau les otl'rir à Pétersbourg, si
on daignait encore y accepter de pareilles misères! Le prix de tant
de déshonneur avait été le titre de comte, dont hériteront ses descen-
dants ; la dignité de sénateur palatin de Pologne, remplacée depuis
par celle de sénateur de l'Kmpire russe; la charge de général dt; cava-
lerie et d'aidc-de-camp général de l'empereur. — Issue de la maison
de Slepowron, que quelques généalogistes font descendre de celle de
Corwin, la noblesse de la famille des Krasinski est indubitablement
uneienne. A la fin du Mv^ siècle, Slavomir Slepowron, tils de Vale-
rius, trésorier du duc Jean de Mazovie, reçut en partage la seigneurie
de Krasne, adopta ce nom pour lui et sa descendance et forma le
(i) Pour plus do duUili . voir riii:>loiro Ju dcrniLT 5oiilé»>-raf ni ds U Pologne, p»r
Moctinjrki. (Ilitloria powslania Narodu Polikxejo )
SUR LES FAMILLES NOItLLS DE L\ POLOGNE. 91
rameau des Krabiaski. Après avoir fidèlement servi les ducs de
Mazovie aussi longtemps que cette province conserva ses souverains
particulierd(l), ils coiitinuèrciit leur dcvouemeut aux rois de Pologne,
lorsqu'elle fut incorporée à ce royaume. — Parmi les rejetons de
cette famille, qui ont acquis le plus de célébrité, ou distingue sur-
tout Fraii(,'ois de Krasne-Krasinski , prince-évéque de Cracovie eu
15 72, qui jouit d'une grande faveur auprès deSigismond-Auguste II,
faveur qu'il dut non point à de blâmables condescendances, mais à la
loyauté de ses services. Aussi, lorsqu'en 1565 Sigismond eiit répudié
sa troisième fcmnu;, Catherine d'Autriche, qu'il a'clait vu force
d'épouser contre son gré, ce fut Prançois Krasinski, comme son ami
le plus silr et son plus habile conseiller, qu'il chargea de la diflicile
mission de calmer la colère de l'empereur Maximilien II, qui se pré-
parait à venger les armes à la main l'injure faite à sa sœur. L'auto-
rité du caractère vénérable de l'ambassadeur, son esprit conciliant et
plein de ressources, surent apaiser l'empereur, et ses cll'orts rame-
nèrent entre les deux monar([ues une bonne intelligence, alors bien
nécessaire à leurà Ptats épuisés par des guerres constantes. — Dana
une précédente ambassade à. la cour impériale, son intervention et
ses démarches actives etrcctuèrent la délivrance d'Etienne Bathory,
qui s'étant rendu auprès de renipcrcur pour soutenir et défendre les
droits de Jean II de Zapolya-Zapolski à la couronne de Hongrie,
fut retenu en captivité. L'heurcusu et puissante intercession de
François Krasiuski sauva sans doute la vie à celui (jui devint depuis
un des plus grands rois de la Pologne. — C'est également par ses
soins et ses conseils, n'étant encore que vice-chancelier de la Cou-
ronne, que fut proclamée en 15G'J, à la diète de Lubliu, la troisième
et dernière union de la Litluuinic avec la couronne de Pologne, par
laquelle ce grand-duché ainsi que la \'olhynie, la Podolie, la Podla-
(1) Conrad, mort en l-iî7, frère de Cisimir II lo Jii»le, rci;ul la M.izoTioi litre d'apanage;
3a descendance posséda ce duché soui la suiurainolii do la l'olûp'uc jusqu'en IStiJ. Jaous et
Stanislais, dernier:» princes do cette ligna des l*ia>t, périrent empoisonnes, a ce que l'on
croit, par oriire do la reine lionne Sforza, femiiic île Si.'uinonil I". La Mazovie retomba dé»
lors i 1,1 Couronne, il fcjrnia un numoau Falalinal.
92 NOTICES
chie et la Kijovie furent définitivemeat incorporée3 dans le territoire
polonais et la noblesse de ces provinces admise à toutes les préroga-
tives de la noblesse de l'ancien territoire de la Couronne et décliirce
apte à y remplir tous les emplois (1). C'est depuis cette époque qu'on
voit figurer des noms lithuaniens parmi les dignitairt-s de la Cou-
ronne. — On lui doit également un louable ex.t.'iuple de tolérance
qui aurait, s'il eût ctc suivi, épargné ;i son pays bien des calamités
et bien du sang; il fut le seul cv(}(^ue qui, pendant l'interrègne qui
suivit la mort de Sigismond-Auguste , signa et appuya fortement le
manifeste qu'une partie de la noblesse publia pour obtenir le libre
exercice des cultes. Cet acte, s'il eût été adopté, aurait prévenu les
troubles sanglants qui plus lard épuisèrent la Pologne, dont les dissi-
dences religieuses furent le prétexte et qui attirèrent l'étranger sur
le sol de la patrie. Telle était la considération dont jouissait l'evéque
de Cracovie, que lorsqu'eu 15 7 t le roi Charles IX envoya Nicolas
d'Angennes, marquis' de Rambouillet, en ambassade, pour remercier
les États d'avoir préféré son frère, Henri d'Anjou, à tant d'autres
compétiteurs qui briguaient la couronne de Pologne, il lui recom-
manda surtout d'exprimer d'abord et particulièrement sa reconnais-
sance à l'archevêque primat de Gnesen et à l'évèque François
Krasinski. Aussi , la première démarche de l'ambassadeur à sou
arrivée en Pologne fut-elle de porter aux deux prélats, qui résidaient
l'un au château de Lowicz, le second ù celui d'flza, les remercî-
ments flatteurs du roi de France. Noble distinction, qui honore
(1) Di'puis la première unioa effcclucc par Ladl^las Jagollon ta 1113 jusiju'A cello
décision de la Diélo de Lubltii, la Lilhuiuii- n'olait unie à la Polo;:ne que cooirae pays
indépendant uian ftiidilairc. Son duc rtct'v.iil >a nnniinalion cl »on involilure du roi d"
Pologne. Les ruis do la maison de J-i^'i-llun ounul toujours ioin d'i-n iD>i'ilir leur plus
jrroche /leriliti- dircrt, pour lui falicUir les moyens de monler »iir le Irone di' l'olofne;
et c'est a cause de cela ((ue la Couronne quoi'iue non Iwicidlaire ro^la dans cette famille
jusqu'à l'entière eilinclion do la descendaiice du J.ià'cllon, ce ijui l'a fait considérer fau>se-
meol par quelques ecrMains comme licreditaire. tlle uo l'était poiul, maisriulcrét é'idenl
de l'Etat eiigait d'ilire celui qui eierçail déji la souveraineié en Lilhuaoie, pour rendra
plus étroite l'union di.'S deux pays. D'ailleurs U duc de Lilliuanii? disposant de^ voii de soa
duché, il lui était ai.-é d'otjleiiir la niajurité. Voila comment la couronne j'tit coDjerTéts
dans la desci'ndanc»' de l.adi^laî J isellon jiiii|u'.i .SiiiijniouJ Aii^'ii^le 11, son dL-rnar r-rje-
(on nUle, sans que pour cela le principe salutaiie de ilit'ràlili} >e suit trouve consacré et
ail pu exercer sur la pupulalioa son inllucuce bieufaisanlc et oéceisaire.
SUR LES FAMILLKS NOBLES Dt: LA POLOGNE. 03
»
ceux qui en furent l'objet, sans ternir la pureté de leurs aetes. —
Le neveu de ce vt'uérable évèque, Stanislas Krasinski, lonite palatin
de Plo(;k.; ses fils, Gabriel et Stanislas, lous deux sénateurs Cas-
tellaua de l'lot;k; Dominic^ue et Louis, tous deux sénateurs Caslellaus
de Ciccliauow ; et eutin Jtan-Casiniir , graud-trésoritT de la Cou-
ronne, poitèrent haut l'illustration de leur l'amille et dounèrent de
beaux exemples d'émulation à bien servir leur patrie. F.ntiu, Fran-
.çoise Krasinska, arrière petite-fille de Stanislas, palatin de Ploçk,
allia sa maison à la maison royale de Saxe par son mariage avec
Charles-Chrétien de Saxe, élu duc de Courlaude en 1753, et fils de
Frédéric-Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne. Aujour-
d'hui cette famille coinLale se divise en trois rameaux, qui eurent
pour auteurs : le général comte V^inceut Krasinski , dont il a été
parlé et qui laisse un fils connu par ses poésies et les singularités
de son caractère; le général comte Isidor, et le comte Joseph Kra-
sinski.
LES COMTES SI\t.MV>VA 1»K K^^rI.O^ - K>VI I.EÇKI.
Ils tirent leur origine de l'antique maison de Sreniawa, dont sont
également sortis les princes Lubomirski et les eomles de Zmigrod
Stadniçki. Tous reconnaissent pour auteur commua Miroslaw Sre-
niawa, comte de Nakle. ^Marguerite, l'emme de son fils Wierzboslaw,
donna le jour à trente-six enfants à la fois, tous plein de vie. Cette
merveille, attestée par les chroniciueurs, eut lieu le 20 janvier 12 GO (1),
et de cette noml)rcuse postérité descendent toutes les difi'érentes bran-
ches de la maison de Sreniawa. Le rameau de K\vilei;ki a pris son
nom de la seigneurie de Kwilcz, qui lui échut en partage dès la
fin du xiye siècle. Plusieurs membres de celte famille ont rempli
avec honneur des emplois élevés. François de Kuilcz-Kwilecki ,
sénateur Castellan de Kalisz, fut !(; dernier ambassadeur de Pologne
(0 Vûvoi Martin CroniiT, livre l.\ de son Histoire, pulduo sou* le litre : i Pohnia,
tive deorijxne et icCué (jculis Pulojwruin, ai unno 50U usquc ad i'M). »
94 NOTICES
à la cour de Berlin (1), où il resta accrédité jusqil'en 1701. Il fit
de vains elForts pour rompre l'alliance de la Prusse avec la llussie ,
afin d'empêcher le dernier partage de la Pologne. S'il ne put vaincre
lc3 ob3tacles que son dcvoueraent rencontra à l'étranger et dans sa
propre patrie, il se concilia du moins, par l'nraénité de son caractère,
les bonnes grâces du roi Frcdoric-nuillaumc II, qui ne cessa de lui
donner des marques de sa faveur, lorsque, après le partage, il
devint sujet prussien. Le comte Joseph Sreniawa Kwilecki, petit-
fils du précédent, qui a épousé la fille unique de Valentin comte
Sobolewski, sénateur palatin et lieutenant du roi pour le royaume
de l'olugne, après le prince Zajoiiczck, ainsi que ses cousins Clément
et Jean Népomucène, qui formèrent les trois branches de cette
famille, existantes de nos jours, reçurent du roi de Prusse, le
17 janvier 13IG, la qualilication de comtes, titre qui leur fut
également contlrmé en 1S2 t par le gouvernement russe.
LES COMITES L V.>rKOUO>SKI DE ItnZEZIE.
A cause de son antiquité, des nombreux et importants services
qu'elle a constamment rendus au pays, de l'illustratfon qu'elle a
acquise, des grands emplois dont ses membres ont été revêtus, de
son opulunce et de l'étendue de ses possessions, cette maison réunit
tous les avantages ([ui fondent la grantlcur et la i élébrité d'une race
et mérite d'être rangée au nombre des premières familles de la
Pologne, comme elle peut s'égaler aux plus grandes maisons des
autres pays. — Cette famille est issue de la maison de Zadora, que
quelques historiens et généalogistes prétendent être venue de France
en Pologne sous le règne de Boleslas III,Bûuche-de-Traver3,aucom-
(1) Dans lesu|iploiiicnl Jo la nouvelle iMition dti l'oavrac'e Généulùyique de iXiesiecki,
publié en IH'.I, OU lui Jniiiio le nom de Kraiicoii, aim ce Joit elre une erreur, car autun
Franrnis Kwile.-ki n'élail C.isUll.in Je Kaliii J ceUu ei<uiiue, niais lien un Antoine K»i-
''•■l'Iii- Cu ju|>ij|eiiii-nl renfiTiiie, du re;le, beaucoup do donneej fau^jcs, niéiue lor^•|u il
pr^end s'appujer iiir des doruin-nts de famille. Cela proMeiil sans doute .le ia iliilnulle
lu'il y a de s'orienter dans ces acte» embrouilles el mérilo plus d'indulocoie que d<J
rrojance.
.aiacajiiîa an ; ..-/.» ^.*'iu<j:i «.-îj
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOCNE. 95
mencement du xii^ siècle. Dès le milieu de ce siècle, les aïeux de
cette maison s'écrivaient Zadura de Br:e:ie , du nom delà ville et
seigneurie de Brzezie ([ui leur appartenait. La ressemblance des
noms unie à la tradition, qui faisait veuir cette famille de France,
accrédita sans doute la croyance qu'elle était issue de la maison
française de Bré:é. Il n'est guère possible d'établir cette commu-
nauté d'origine; toutefois on prétend qu'admise par la famille des
comtes Lançkorouski, elle aurait été reconnue par M. le marquis de
Dreux-Brezé, pair de France. Cette reconnaissance, si elle a eu
réellement lieu, serait tout à l'avantage de ce dernier, qui aurait
essayé par cet acte de se rattacher à l'antique famille des Lançko-
ronski. Toutefois il aurait usé par là d'un droit qu'il n'avait pas,
puisqu'il est lui-même de la maison de Dreux et entièrement
étranger à celle de Brézé, ce nom lui venant uniquement de l'acqui-
sition du marquisat de Brézé, par son aïeul eu 1G85 (1). Si donc la
famille des comtes Lançkorouski a quelque droit de réclamer une
même origine avec la maison de Brézé, ce ne peut être qu'avec la
première maison de ce nom , celle des comtes de Maulévrier, séné-
chaux de Normandie. Quoi qu'il en soit, elle a a'Mjuis assez d'illus-
tration dans sa patrie pour n'avoir nul besoin de se rattacher à une
illustration étrangère. Dès l'année 1143, Walçer ou AVaulthier de
Brzezie était évèque de Brcslau et on lui doit l'érection de l'église
cathédrale de cette ville. — Cette famille est la première en Pologne
qui ait été honorée d'un titre étranger et cela à une époque où les
titres héréditaires étaient encore en usage en Pologne (2). Zbigniew
(1) La scib'neuriû do lîrczé passa de l'.incu'nne maison di> ce nom, qui se qualiûail du
titre de t Comte de Maulévrier, • à la iiiiison de Maillé, qui la lil cri,-L'r m niari|iiiiat.
Elle passa l'usuite dans la iiiaiion do Bourbon |i.ir le inariii;i.' de (ll.iire (;ionipnco di-.M liili-,
marquiso di' Drczé. avec le GrandCondé, qui la céda i 'riioaias do Uroui, en celianj;o du
marquisat de la fialissoniore.
(2) Od cruit géniralciiieril que l'usa^'o dos litros rj'a pas existé va Polopne. Celae>t faux.
Josqu'au rci;ne do Ladislas JaRellon, c'est i dire aussi lnn>:U'nips iiuc la Couronne resta
bérédilaire, il y eut aussi di'S titres p'Ujédés hér.-dil.iireiiu'ul ei .-.ii ulu s à la pui^esion de
domaines titrés. Nous a\uiis dit plus haut que Itoloslas 111 iiivo>iil Pierre Hunia (\e l)ani>is)
du comté ile Skriyuno d'.iulres maisons pos^edaieiil épAlemenl >\i'<, inmlés dcj h'J \' et u'
siècles. Au commeiicenieni du i\', sous Ladislas J.iïollon, pour luellre fin aux eonlestalioDi
de rantj entre ces magnats lièréditairis et les di^'uilaire» de l'Ktal, ou abolit ru>ao'e des
::iiT;> •itnbat
•». .'
% NOTICES
de Brzezie, Hetmana de l'armée du roi, et son frère Stanislas, tous
deux fils d'Etienne de Brzezie, sénateur Castellan de AVojniçk, furent
envoyés comme représentants du roi de Pologne au couronnement de
l'empereur Charles IV; ils parurent à Kome avec un grand éclat,
accompagnés d'une suite de deux cents chevaux et trois cents archers,
A cette occasion l'empereur Icurconféra, en l'anuée 1355, le titre de
comtes, pour eux et leur descendance des deux sexes. Ce titre fut
reconnu et conlinné en Pulogue par le roi Casimir le Grand en 1370. Il
est à reniarmier que ce premier titre étranger motiva en même temps la
dernière collation faite par un roi de Pologne, car une trentaine d'an-
nées après, lorsque Ladislas Jagellon voulut donner le titre de comte
de Pil(;a ù son beau-fils Grauowski, les États lui refusèrent leur
assentiment et décrétèrent la loi qui interdisait l'usage des titres,
comme portant atteinte à l'égalité de la noblesse : triste loi qui eut
de funestes ell'ets, et qui partait bien plus d'un vil sentiment d'envie
contre les vieilles familles titrées que de celui d'une juste fierté. —
De ces deux frères, Zbigniew de Brzezie fut l'auteur de la ligne qui
adopta de sa seigneurie de Lançkoroua, le nom de Lanqkorunaki ; Sta-
nislas de Brzezie, qui, à plusieurs reprises, fut ambassadeur de Polo-
gne auprès de l'empereur et h la cour de France, forma le rameau
des comtes Brzczie-Kussocki (1). Dans la longue suite de digni-
taires qui se sont succédé dans la maison des comtes de Brzczie-
Lani,'koronski, qui tous ont activement et fidèlement servi leur
patrie et ont conquis chacun une belle part à l'illustration de leur
nom, on remarque particulièrement Zbigniew II, grand-maréthal de
la Couronne, guerrier célèbre, qui, ayant levé à ses frais un nombreui
corps de troupes pour le service de sa patrie, fut un des seigneurs
qui, avec le grand Zawisza de Koznow et (jarbow, surnomme le Noir,
contribua le plus puissamment au succès de la célèbre bataille de
lilrt'a cl oû cûMsacr.i le principi) du l'e^alilé , pour loute la noljleiso Jo l'olob'iio. La loi
punissait Ji) liaulu trahison i|uicoii(iuo ^ullicilorail un lilre l'U'aiigori mais cuUa loi fut
conslinimenl et inipuin'iucnl tioUe, lantollr tUil cuntrairc aux mœurs du pays.
({) Cc'Ue divibiun Ji'CCj doux branclics do la iiiaibon Je Uizciiuiiil prouvée parla CUarle
de foudatiOQ de l'ciilise pjrûi^sialo d'Oswicciin, de l'auQce ll'O.
SUR LES FAMILLES NODLES DE LA POf.OCNE. 97
Grunenwald, dans laquelle l'ordre teutonique de Prusse perdit à la
fois son grand maître et cinquante mille combattants (15 juillet
l-llO). — ■ Ce même Zbigniew, indigné des injustices et des mauvais
traitements que Conrad le Blanc, duc de la Silôsie Supérieure (1),
avait fait essuyer à un de ses proches, nomme Pierre Strzala, marcha
à la tCte de ses troupes contre ce prince et le contraignit à deniaiider
la paix et à faire des excuses à celui qu'il avait outragé. Ce valeu-
reux et puissant seigneur mourut eu 1425. Stanislas, comte de
Brzezie-Lançkoronski, comte palatin de Sendomir, se rendit célèbre
comme vainqueur des Tartares, ([u'il délit dans les combats de la
Bilk, de Wisniowieç, de Tremboula, de Podhayce, et réintégra
Bogdan, Palatin de Moldavie, dans son gouvernement dont il avait
été chassé (1511 jusqu'à 151G). Un autre Stanislas, Iletman des
camps de la Couronnp (2) et comte palatin de Russie, nccjuit ,
comme son aïeul, la réputation d'un grand capitaine, par ses victoires
sur les Tartares et les Russes, Il châtia et fit rentrer dans l'obcis-
sance les Cosac^ues révoltés contre le roi Ladislas VU Wasa (3),'ft les
défit successivement à Kamicnieç, Ostropole, Zbaraz et Krasne. Les
dures conditions qu'on imposa alors aux rebclks, amenèrent, sous le
règne suivant de Jean-Casimir, leur nouveau soulèvement et occasion-
nèrent de grandes pertes à l'îtat. — Les dimensions de cette élude
ne permettent pas d'indiquer même les services nombreux et signalés
que cette illustre famille a rendus îi son pays. Bornons-nous à dire
que, dans son tlévouciuent, elle n'a jamais reculé devant aucun sacri-
fice ; que pour servir sa patrie, elle s'est toujours moutrce prête à
verser son sang et à se dépouiller de sa fortune. — Cette grande
(l) Conrad olail un priiii:o Jo la maison Ji!5 l'i.ist, laquiilla rce'na rn Silé.Me ju$.
qu'en JtJ75.
(i) « llt'tiiian poliiy Koroiiny ; • il avait lo corniii.inJdnienl do rariiioc oo rab'scncf du
Grand Ilelinau dt) la CouruiiiiL',- la Lilhuanii; av.ul i';.'.tL<iiii-nt sos diui llctniaiis.
CT) Il y a uni! granilc confusion ijarini |i's iiuuk'tus des Uois do I* 'l0j;iie; cllo prowcnt
de co i|ue li>> liistunoiis pulunais nu doniiaiciil |iiiinl dt^ nnuirro .un siiii>i'rams .lui pur-
laicnl un siiruoni. .Mais ces surnums nManl jias l'ijaloineul acjiuis par tous Iks histoneni,
les Duinérob no s'accordent pas non plus. Ladislas Wasa, dont il s'agit, roolli'iiii'ul lu
Mcptiùmu suuviiraiu do son nom, c:>l d'urdinaire appold Ladislas IV. Il était lils de
Sujisojund III, le premier dos Wasa eu Folotjno, et rejua de ICJJ a Jl»W.
. 98 NOTICES
maison s'est divisée eu deux, lignes principales : celle domiciliée dans
le royaume de Pologne proprement dit, c'est à dire la Pologne
russe, vient de faillir dans ses mules et va s'éteindre dans la branche
polonaise de la famille des comtes Leszczyc de ILidolin-Radoliuski,
et cela dans la personne de Tekle , comtesse de Brzezle-LanCj-ko-
ronska; l'autre ligne représeulée jusqu'en 1830 par Anloinq, comte
de Brzezie-Lançkorouski, grand maître du royaume de Galicie,
chambellan de l'empereur et i-hevalier^^de la Toison d'or, fleurit
dans les États autrichiens, dans la personne de ses deux fils, dont
l'aîné, le comte Charles, chambellan et conseiller privé de l'empe-
reur, grand écuyer du royaume de Galicie et grand maître des cui-
sines de la cour (1), ne laisse pas de postérité de son mariage avec
Adélaïde, comtesse de Stadion et du Saint-Empire; le second, au con-
traire, le comte Casimir, chambellan de l'empereur, a de son mariage
avec Léonie, comtesse Potoçka, des héritiers de sou illustre nom. —
Ou ne saurait mieux terminer cet article destiné à rappeler l'illustra-
tion de cette famille, qu'en rendant un dernier hommage L la
mémoire d'une femme, qui, récemment encore, a fait particulièrement
honorer le beau nom qu'elle portait; cette femme est la comtesse
Lançkoronska , plus généralement connue sous le nom de madame
de Polanieç, parce qu'elle était la veuve de Stanislas, comte de
Brzezie-Lançkoronski, sénateur du royaume et Castellau de Polanieç.
Quiconque a eu l'hûnueur d'être admis dans sa maison, où régnait
une si grande hospitalité, a dû être frappé de respect à la \ uc de
cette femme vénérable, blanchie par l'Age qui lui avait ravi la force
de se soutenir, sans lui avoir ôté cette aisance et ce charme d'esprit
qui caractérisent la véritable graude dame, et qui étaient, chez elle,
plus encore le résultat de l'élévation des sentiments que de l'usage du
monde. Placée par son caractère au dessus de toutes les haines de
parti, elle a été également et justement honorée par ceui même que
divisaient entre eux les plus graves intérêts. L'empereur Napoléon lui
(I) Aujourd'hui Graail-CljaQjl)clbn de la cour luiporiale.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 99
témoigna la plus respectueuse véDûraliou; et son antagoniste, l'empe-
reur ^Vlexandrc, se glorifiait d'avoir pour elle les seutiments d'uu fils.
On eût dit que la mort elle-même reculait devant la pénible tâche de
trancher une si longue et si belle existence, tant les années s'étaient
accumulées sur cette noble tète : c'est en 1S26 qu'elle accomplit
enfin sou impitoyable et fatale mission, au milieu du regret général
que laissait la perte de cette vénérable cenienaire,
LES COMTES IIVI.KA DE LEDIJCIIO^V-LEDOCIIOAVSKI.
Cette famille, originaire des provinces russes, se retrouve établie
et possessionnée en Pologne dés le milieu du xiv- siècle. Nestor
Halka, qui, dans la seconde moitié de ce siècle, se distingua dans les
guerres contre les Lithuaniens et les Moscovites, reçut en récom-
pense du roi Casimir le Grand, la terre de Ledochow, dont sa lignée
adopta le nom. Depuis, cette maison occupa toujours un rang hono-
rable, surtout dans les provinces russes et le royaume deGalicie. —
François de Ledochow-Ledochowski , sénateur palatin de Czcrnie-
chow, décédé en 17S3, ne laissa de sou union avec Louise, comtesse
DonhotT, qu'un fds Antoine Halka de Ledochow-Ledochowski, Captai
de Hajsyn, qui fut élevé l'année ISOU à la dignité de comte par
l'empereur François II, avec transmission de ce titre ù ses descen-
dants. Cette maison comtale est aujourd'hui représentée par ses
quatre tils, à savoir : le comte Joseph Zacharie, chambellan de l'em-
pereur de lîussie et roi de Pologne; Ignace, ci-devant colonel de la
garde polonaise, devenu général pendant la guerre du dernier sou-
lèvement; tous deux ont de la postérité; Thadée, chambellan de
de S. M. impériale et royale apostolique et général de division
autrichien; enfin Thiraotbée (i), colonel dans l'armée autrichienne,
chambellan de l'empereur à la cour de l'archiduc François-Charles et
gouverneur de ses fils ; tous deux non mariés.
(1) Décédé eu 1&17.
100 NOTICES
LES rUI^'CES URlJCKI-LUnEr.KI.
La maison des Kniaz de Druçk était issue des ducs souverains de
Russie. Son auteur le Kniaz l\licliel Druçki, qui vivait au milieu
du xill^ siècle, desocmlait au neuvième degré en ligne directe et
masculine de Wlodiinir, duc de Ihissie, qui mourut en 1015, et q\ii
était petit-fils de Ruryk, fondateur de la première maison régnante
en Russie. Sa descendance forma plusieurs rameaux qui adoptèrent
les noms de leurs différentes possessions terriennes. Ainsi la posses-
sion de Sokolna donna son nom aux Kniaz Sokolinski (1); celle de
Ilorach aux Knia/. Horiki ; celle d'Ozierze aux Kniaz Ozierski; celle
de Podberes aux Kniaz Podbereçki; celle de Lubecz aux Kniaz
Lubeçki. Tous ces domaines, situés pour la plupart dans le pays de
Pinsk et le duclié de llalicz, furent délitiitivement réunis à la
Pologne vers la fin du xiv^ siècle, et les familles qui les avaient pos-
sédés furent admises à l'hoiineur de faire partie de la noblesse polo-
naise. Le rameau de Drucki-Lubccki, sans avoir eu beaucoup d'éclat,
servit cependant honorablement et fidèlement sa nouvelle patrie. De
tous ses rejetons, le prince Xavier Dru(;ki-Lubecki, qui obtint en
1816, de l'empereur Alexandre, l'autorisation de prendre le titre de
prince en considération de In qualification de Kniaz (2) que sa
famille avait toujours possédée en Pologne, a acquis le plus de célé-
brité et de droits à la reconnaissance de son pays. Nommé ministre
du trésor du royaume de Pologne en 1815, sa sage administration
amena l'état financier de la Pologne à un degré de prospérité, auquel
0) C'est a lorl que l'auteur des Soliccs sur les priiwipaUi familles de la Httssie,
ne pl.icrt point les i)ru(ki au nonihro tlej Je>ccnJaiits île Huryk. Nous raellons ici ilipuis
ce kniai tous les ili';;n.s Je père eu lils, ju5i|u".i .Mieliel Drui ki. Kur)k f 87'J ; It;or t '•'•^i
Swialoslaw t 'J7->; Wlo.liiiiir lu Cr.inJ f l''15; laro^law t 1031; WiiewuloJ, son -J* liU t
lirj:t; WloJiinir-MuiiuMiaeli t IIJU; M. iblawlli, .>dore f lU-; W^slaw f <15li -Mi'"»-
lawHf llii'J, Honinn, souver.iiu Je llaliei t l->^j;el Muliul hiiiai de Druçki.
(2) La (lualilicaiion de kniuz clail le UUe Joui se «ervaiant les souverains Je celle
multitude de ductirs dans l('i|uel, s>< dnuaieiil la Russie el U Lilliuauio; en Polot;iie un
la traduisit par celle de ,Vi'i;i', prince.
SUR LES FAMII.I.F.S NOBLES DE LA POLOGNE. lOt
il n'était encore jamais parvenu : il fit renaître le commerce et donna
à l'industrie un essor autrefois inconnu dans le pays. Ce résultat fait
d'autant plus l'éloge de ses talents ([u'il avait à guérir les profondes
blessures qu'avaient faites à la prospérité publicjuc un siècle et demi
de déchirements calamiteux et les derniers désastres des guerres de
rcmpiro. Lorsque l'insurrection polonaise éclata, le l'"' novembre
1S30, il ne crut point pouvoir y prendre part sans violer ses ser-
ments et se démit de ses fonctions, lleliré des allaires, on ne le vit
plus s'y nicler que pour être parfois utile par son intercession à ses
compatiiotcs malheureux. Il est aujourd'hui membre du conseil de
l'empire russe; et la faveur dont il jouit à Pétersl)Ourg, ei\lièrement
due à son mérite, n'a jamais terni sa réputation de hnauté, et on lui
doit la justice qu'il a servi sou pays aussi longtemps qu'il a pu lui
être utile. — La famille Lubeçki a dû se diviser en une miUtitude
de rameaux, dont plusieurs se sont trouvés appauvris, sans doute
autant par les calamités qui fondirent sur leur patrie que par l'ex-
trême division de leur patrimoine, car il existait ilans le palatinat de
Belzk un bourg nommé Lubycza, dont tous les habitants s'intitu-
laient Knlaz-Litiecki et exerçaient les droits de: noblesse, ce ([ui leur
fut confirmé à plusieurs reprises par les rois de Pologne. Comme
nobles, ils jouissaient de toutes les prérogatives attachées à cette qua-
lité et ne se soumettaient qu'à la juridiction immédiate dt-s palatins
de Belzk, qu'ils choisissaient pour protecteurs de leurs privilèges.
LKs co:>iTi:s ro:>ii.vN i>k i.iii.w-i.i dik.nski.
Cette illustre maison tire son origine de l'ancienne famille de
Fomian, qu'on fait elle-même descendre de l'antique race de If'ie-
niawa. Dans les premières années du xiii"^ siècle, sous le règne de
Ladislas III, surnommé Ladonut/i (\), Lastek Hebda de Grabie, de
^l) Oq lui donua ce suruoiu à cause t\e sci jambos, qui tilaical Iriis minces, Laskonoiji,
«oulanl propri'rotnl dire • jambes de baguelU's. • Ci; prune rrt;iia depuis 4iai jusqu'à
iit)', mais Wi di'ux prcmiLrc'i aniioL's do son rc;;iie lui lurtul conleslees par soo cousiu
l.e^<fi( lu llUiic,i|ui ensuite lui succéda.
KOBLKSSI PULUKAIbl. 7
..-I I
108 NOTICES
la maison de VVioniawa, assassina sou propre frère JaranJ, chanoine
de Gnesen, dont les nJprim;uulos l'avaient irrité. Pour perpotuer
l'expiation de ce crime, ses armoiries l'urt-ut modifiées et prirent le
nom de Pomian , qui resta à ses descendants (1). Un autre Ilebda
Pomian , qui vivait en 1357 et fut comte palatin de Sieradz , eut
pour petit-fils Swentoshiw, qui, ayant reçu en partage la seigneurie
de Lubna, adopta, suivant l'u!-;i^(- du temps, ce nom de possession
pour nom patronymique ilc sa brimche, et tous ses descendants por-
tèrent depuis lors le nom de ; I.ulina-Luhieuski. Tous les membres
aujourd'hui existants île cette f.nuille cointale, descendent directe-
ment de ^Mathieu de Lubna- Lubienski , Starost de Wonczkow, fils
d'Albert de Lubna-Lubicnski , sénateur Castellan de Sieradz , qui,
de son union merveilleusement féconde avec Barbe Leszczyc de
lladoliu, laissa le nombre rare de vingt enfants. — Celte grande
maison a eu l'honneur de produire trois prélats célèbres, dont deux
ont occupé le siège primatial et princier du royaume de Pologne.
Ces trois vénérables princes de l'Eglise furent : Stanislas de Lubna-
Lubienski, évèque de Plock et viee-ehancelicr de la Couronne; le pre-
mier des rois de Pologne de la maison des \Vasa, Sigismond III, qui
admirait ses vertus et ses talents, l'avait contraint par son insistance
d'accepter cette dernière eliargc. Malgré Ks prières du roi, (jui lui réser-
vait encore de plus hautes fonctions, le pieux prélat se démit de cet
emploi en 1627, prétendant qu'un é\êque, charge déjà de la grave
mission de gouverner et de guuler ses nombreuses ouailles, n'avait
plus de temps ii donner aux diilieilrs fonctions de l'I^tat, et ne voulant
pas, disait-il, négliger ses devoirs de ministre de Dieu pour bien rem-
plir ceux d'un ministre des hommes. Cet attachement consciencieux à
ses obligations, éLoutVaut toute espèce d'ambition personnelle, est un
(i) La maison de"^'ioni3W3, perlait : ifor A ont ri'iiconlrc <le sable, les narioes percét)»
d'ua anneau du proinuT éni.tll ; l'alirianuM. i)iii fui la siiUr Ju fralnciile de Lastek lichda,
coosiâla dans la sup[l^l■5^lun de l'anniviu d'or, qui fui ri-mplace par une épve plongée dans
la rcnconlrcdc Uuillu. Lo rioru do.Soiiiian, i|uc. rrciinnl ces nouM'Ilos arinoi, fui coiiipûsd
des deux mots puluuaiï poiniti /inu, (jui si^ininia souvit-hi l'en. Un peut admettre
aossi qu'il vient du xcrbo poimeiiiç, «[ui >eut diru iltunijer.
SL'U LES KAMILLFS NOIlLKS l)K LA l'OLDCNE. lOS
bel et rare exemple dans Tliistoire de tous ks pays, mais rare
surtout dans celle de la Pologne, où l'orgueil fit si souvent négliger
le devoir et devint une des plus fortes causes de la ruine de la patrie.
— Ecrivain élégant et profond, ou a de lui un grand norahre d'ou-
vrages estimés, dont les plus précieux pour l'histoire sont : ses
• Letirei au pape et à Vempertiir sur la canipa(jne dt- Ckociin; • les
• Lettres de Zolkiewski sur lu guerre contre les Turcs; • et enfin sa
belle • Histoire de^ écêques de Ploçk. • Ce saint prélat finit ses
jours l'an 1640. Mathieu de LuLua-Lubieubki, son frère et son
émule en talents, après avoir été successivement chef de la chancel-
lerie de rïltat, évoque de Kaniienieç, de Chelm, de Poscn et de
Cujavie, fut t-ntin clevé à la plus haute dignité du royaume, en deve-
nant prince-arcbcvéque de Gnescn, clief du Sénat et primat de
Pologne. Eu cette qualité, il se trouva, après la mort de Ladis-
las VIT (IV), survenue en lOiS, appelé à la mission difficile de
gouverner l'État [leiuiant rintirrôgne , avec tous les honneurs atta-
chés au pouvoir royal. Comme régent, il sut faire respecter sou
pouvoir dans un temps où des guerres niallicureuses pcsaii-nt sur le
royaume et favorisaient la désobéissance et la révolte d'un grand
nombre d'ambitieux mal intcaitionnés ; ayant convoqué la Diète
d'élection, il détermina par son influence le choix de Jean Casimir,
frère du roi défunt, prince dont la bonté et les talents eussent pu
assurer la prospérité tlu pays, si l'insubonlination et la trahison,
qui dès lors se généralisaient en Pologne, n'eussent paralysé toutes
ses sages intentions (1). Également estimé comme homme d'État et
regretté comme chef de l'Église de Pologne, rarchc\èquc- primat
mourut l'année 1G52, et pour faire l'cloge de ses talents et de ses
vertus, il suflit de rappeler ici les paroles que le [)ape Urbain VIII
avait coutume de proférer : • La Pologne possède un grand nombre
(l) On connaît Ladiiurable discours de ce prince lors do iDn Abdication. Ce morci'aa
d'one si douluureiiM; cloquence, parti d'une àine proroiideiiicnl ailli>;ie et indv'néc de l'in-
gratitude de ses sujets, dévoile toute la d.moralisaliou do la l'oli'gne i cette époque el
prédit la triste lin dout elle fut la victime
i04 ' ■-> •■■'•' NOTICES
de prélats, mais Mathieu Lubienski seul est un véritable évoque (1). •
Entin Ladiâlas de Lubna-Lubicnski , petit-fils de Mathieu, iStarost
de Wonczkow, nommé plus liaut , s'assit également sur le siège
archiépiscopal princier et priiiuuial de Gnesen, et y déploya la même
piété et le même amour di; la patriL' qui avait distin'jfué son anicre-
grand-oncle. Appelé comme lui à être réi^ent du royaume, il eut la
pénible mission de contenir, pendant l'iritt-rrigne qui suivit la mort
du roi Auguïte III, l'esprit turbulent de la noblesse, qu'excitaient
également les rivalités domestiques des ennemis de la Pologne. Après
avoir donné de nombrtusfs preuves de courage, de talent et de
dévouement au pays pendant cette époque dillicile, il proclama et
couronna à Varsovie, en 170-t, le roi Stanislas Auguste PoniatowsLi,
et finit ses jours peu de temps après, comme s'il eiît attendu pour
mourir qu'il fût délié de ses obligations envers sa patrie. Il n'eut du
moins pas la douleur de voir la triste tin du règne qu'il avait
inauguré avec de si brillantes espérances, ni la ruine de son pays
qu'il avait cherché à éloigner de tous ses ellbrts. — Son petit-neveu,
Félix de Lubna-Lubienski, petit-fils tle Florian , comte palatin de
Posnauie et frère du dernief prince primat, fut le digne héritier des
talents et du dévouement de ses aïeux. Nommé, en 17S3, délégué de
la noblesse à la Diète de quatre ans, il appuya énergiquement les
reformes salutaires ([ui y furent décidées et (^ui donnèrent naissanee
à la constitution du 3 mai. Lors(^ue les ell'urts des traitre-j , réunis
eu confédération à Targowitz, eurent fait avorter le-» espérances que
ces heureux changements avaient fait concevoir et amené le dernier
partage de la Pologne , Lubienski re(;ut la mission honorable de
réclamer du roi de Prusse l'élargissement des prisonniers politiques
polonais, et cette négociation fut couronnée d'un plein succès.
En 18()(), il fut envoyé par ses compatriotes auprès de l'empereur
Napoléon, atiu de lui faire des ouvertures de la part du pays, et
cette négociation eut pour résultat l'entrée des troupes françaises en
(t) • In f'ulonm rnulti sunl l'r.telali, uolm Malfuai esl t'ptuvpus. i
SUIl LES FA.Mll.LKS NOULKS UE LA POLOGNE. 105
Pologne et la crcatioii du grand-duclic iudépcndanl de Varsovie.
Avant la formation du grand -duclic, il avait ctc uonimc chef de
la commission ijouvernemenlule du pays, et, sous le règne du roi
grand-duc, il rc(,ut le portefeuille de ministre de la justice. Dans
le cours de ces hautes fonctions, sa patrie lui a dû des améliorations
importantes, qui témoignent de son zèle et de sa sage administra-
tion. C'est à lui qu'on doit l'incroduction du code Napoléon, (jui,
jusqu'aujourd'hui, régit encore plusieurs parties de la Pologne,
rétablissement d'uue école de droit à Varsovie et la fondation de la
bibliothèque publique de cette ville, à laquelle il fit don de sa riche
et nombreuse collection de livres précieux. Kn Iblt, la Pologne,
après sa courte résurrection, ayant de nouveau cessé d'exister, — ne
pouvant plus servir sa pairie, il ne voulut point prêter de nouveaux
serments pour servir un gouvernement nouveau et se démit de toutes
ses fonctions. Le 5 juin 17'J8, au couronnement du roi Frédéric
Guillaume III, il avait été élevé à la dignité de comte prussien,
titre qui fut reconnu et confirmé par le gouvernement russe pour lui
et ses descendants. Deux de ses fds, le général comte Thomas
Lubienski et le conseiller d'État comte Henry Lubicnski, se sont fait
connaître de nos jours, le premier comme brave militaire et sénateur
Castellau du royaume, le second comme administrateur dans les
fonctions importantes de préaident de la nan(|ue de Pologne, charge
qu'il occupa jusqu'en ISiO.
LES PUI.NCES SI\E.M.V\%.V l.l HOM I KSKI .
Cette famille est illustre à plus d'un litre en Pologne. Elle a pro-
duit un grand nombre d'hommes célèbres et sa noblesse est des plus
anciennes. Comme les familles des comtes de K\\ilcz-Kuilt-(;ki et de
Zmigrod-Sladniçki , elle est une branche de l'anlifjue maison de
Sreniawa, l'une des douze plus anciennes races de la Pologne, dont
nous avons rapporté l'origine à l'article des comtes Kwilt-çki. Le
rameau, dont il s'agit ici, a acquis, sous le nom de Lubomirski, une
i06 , •• NOTICES
grande importance, surtout dans les xviie et xviii* siècles. En 1593,
Sebastien Lubouiirski, sénateur Castellan de Wojui(;lc, ayant acheté
la seigneurie de Wisuicz, celle-ci fut érigée en comté par l'empereur
Eodolpbe II, eu dépii des lois polonaises qui interdisaient l'usage
de3 titres et prononçaient la peine de mort contre quiconque eu
recherchait la collation à l'étranger. — Son fils, Stanislas Luboinirski,
sénateur palatin de Craeovie, ayant reçu le cuuiaiandement de l'armée
polonaise dans l'expédition contre les Turcs , après la mort du
Hetman de Lithuanie, Cliodk.ie\vicz, et pendant la captivité du Hetman
de la Couronne, Stanislas Koiiicçjiolski (1), lit éprouver de nombreux
échecs aux Musulmans, qui, avertis de la mort de Chodkiewicz dont
la renommée les avait fait fuir, recommençaient leurs attaques contre
les provinces méridionales de la Pologne. L'empereur Ferdinand III
lui conféra eu ICI 7, à cause de ses exploits, la qualité héréditaire
de prince, dont toutefois il ne put faire usage, à cause des lois en
vigueur eu Pologne (2). Ce ne fut que depuis 1786 où ce titre leur
fut confirmé que ses descendants s'en qualifièrent d'une manière
continue et olhcielle. — L'homme qui, par ses talents, eût sans con-
tredit le plus illustré ce beau nom, s'il ne l'avait en même temps et
malheureusement aussi entaché de félonie, ce fut George-Sebastien
Lubomirski, grand-maiechal de la Couronne et second Ilctmau de
Pologne. Après s'être distingué daus les guerres contre les Turcs et
les Cosaques, sous le règne de Ladislas VII (IV), il acquit encore
plus de renom par le succès avec lequel il défendit son malheureux
successeur, le roi Jean Casimir, contre les attaques de Charles-Gus-
tave de Suède. Après le grand Czarneçki et Pierre Opalenski, général
de Grande-Pologne, il fut le guerrier qui contribua le plus à con-
(1) Stanislas Koniccpolski n'iUiit encore (]ue sucoiiJ Ilctnian di- la Couronne dletnuu
Poloy Koroony), comuunJail <;ii si'cuinl en 162i), i la balaillo de (;ei-ora où l'illu stre Zol-
kM;i»>ki, Crand-Hclnian ili; la CiMuonne el l'un Ji's plus ;;ranilj liuniini-i i|iie U Poloi-iie ail
produits, pirdit la ru', tandis i|ui' lui incnie lotnlia entre lej riiMiiiidcs Torci, douie foU
«upérit'iirn en nombre aui l'oloii.iij. C'cil .i son retour de Cflle captivité, i|ui dura i ans,
que Konit'c l'i^Uki fut noninie (luiid llitinan >le la Couronne.
C2) L'auliur des ,\utiics iur lii //riMci/zu/cj /(unilli'i noliki de la Uuisie, s« trompe
sur \.\ date de l'élévation X la Lju.ilité Je princei de Ij lujisoa l.iilioiuir^ki. Kilo reçut ce titra
•D 1647, et nuu pai en <GJ7, comme il lit dit.
SUR LES FAMILLES NOIILES OE LA POLOCNE. 107
server le trône ù ce prince infortuni^. î'ourquoi a-t-il fallu qu'il ter-
nît un si noble dévouement, en tenant plus tard l'étendard de la
révolte contre ce même roi qu'il avait défendu! Car, aux yeux de la
postérité, les injustices qui blessèrent sou ambition et qui servirent
de prétexte ù sa révolte, ne peuvent le faire excuser (1). Il n'y a
point de véritables citoyens hi où chacun se croit délié de l'obéis-
sance, dés qu'il se sent atteint dans ses intérêts ou son orgueil, où
la vanité blessée et la vengeance ont plus do poids qu'un serment
de fidélité! Après avoir défait les troupes royales à Montwy et avoir
imposé ses conditions ù son roi, dont le pouvoir était attaqué de
toute part, Lubomirski, accablé de remords, im[)lora tardivement le
pardon de son maître, et se retira en Silésie, où il termina triste-
ment et sans gloire une vie commencée sous les plus brillants auspices.
— Ses quatre fils, Stanislas, Jérôme, François et Antoine, for-
mèrent les quatre lignes dont viennent tous les princes Lubomirski
existants de nos jours, tant dans la partie de la Pologne appartenant
à la Russie qu'eu Galicie. — Dans les annales de la beauté, Marie
Lubomirska a rendu également ce nom célèbre.' Fille de Casimir-
Louis Riclinski, de la maison de Junosza et grand-maréchal de la
Couronne, elle avait épousé George Lubomirski, })orte-euseigne de
la Couronne et petit-lils de George Sébastien, dont il vient d'être
fait mention. Ayant attiré par ses charmes l'attention du roi
(.1) Lj ri'iiie Marie JeCjOiu.igui<, fonirne de Ji-an K.iiimir, n'ayant point eu d'enfants de
wltc uiiitiu, cuniul 11' prDJoi de \.\in- passer la i;oiironiii' sur \.\ lélo do son ne\ou par
alliaiuo, le duc d'Eiii;liioii, fiU du rirand-Conde. tlle lit adupler le projet au Kui, qui résolut
de faire diclarer de son >i»aiit le dut pour son ^u^•Cl'sslnir. ^Jlloi(llle lliistoire de l'olo^ne
olfritde friiiueiUs cieiiiples île seiiitilahles dtilar, liions et i|u-,- ce lût par celle mesure que
les Ja^'flloii surent conservrr héredilairenienl um' Couronne non liorcdilaire, cependant un
parti noinbreui, auquel s'unit (ienr^e Lul)oiiiirski, s'o|iposa violenunenl \ celle décision,
craignant sans donlc la prépondérance du Granil-(]ondé, qui eut assuré S son Uls une
luissanrn qu'ils redoutaient. La reini-, irrilee de celte opposition, obtint contre Lubo-
mirsli, une condamnation comme rebell', il fut pri>é de ses biens et de ses chari-'es.
LuboniirAi se s.iiua en Silr^ie et revint bn-nlot après se meltre à la ti-le do la noblesse
soulevée di' llraiide-l'olo„'ne, ijui s'e'ait ilerlarci' contre li's projets de la Heine. A)ant détail
les troupes royales, il contrai;^nit son inailn; i renoncer au projet île faire élire le duc
d'Enij'Iiien pour son succes.-'eur, et obtint la resiitulion de sa fortune. Il se retira CQsuile do
ooufeaa en Silésie, nu se cro)anl pas en sùreto en rolu;^iie, et inournl enlin en itXiG, du
remords d'avoir par sa révollo accru les malheurs du Uoi le plus uialbeurcui qu'ail eu
la PulogDu.
108 . ; ■ • , . NOTICES
Auguste II, le Fort, elle succéda dans ses bouues grâces à la sédui-
saute Aurore Kœnigsiuarck. De cette; liaison naquit un fils, qui retj-ut
le nom de George et le titre de chevalier de Saxe. Il périt jeune dans
un duel : peut-être cette mort prématurée a-t-clle ravi au monde un
second maréchal de ijaxe et niérite-t-elle, à cause de cela, d'être
regrettée. Quant à la belle Marie, elle ne conserva pa? longtemps sa
royale, mais volage conquête, car, fatigué bientôt des exigruce-» de
son orgueilleuse m;iîtrcsse, le roi l'abandouna pour une esclave
grecque d'une merveilleuse beauté, nommée Fatime.
LES COMTKS M AL.V(;ilO\> SK I . t
Cette famille, qui, surtout dans les derniers temps de l'existence
de la Pologne, acquit de la célébrité, tire son origine de la maison
de Nalencz-chuxihne , dont, suivant i'aproij-ki et Okolski, le berceau
remonte jusque vers le commencement du x'ii^ siècle, et qui re(;ut
son épuhète de deuxième pour être distinguée de celle de NalencZ'
prei/iirr, dont l'origine lui élait antérieure et qui s'éteignit avec la
famille des comtes de Czarnkow-Czarnkowski, qui en étaient les
uniques représentants (1). Dès le xill^ et le xiv« siècle, la famille de
Nakncz-deuxihiie a produit de hauts fonctionnaires dont l'histoire
rapporte les exploits, àimon Nalencz était Castellan de Kalisz eu
\{) Oa Ji'Ui in.iisons purliiil i'.;.i1.'iii(MiI pour ariuoi un ccadi! gueules sur U'qui'l li;;ur«j
une i'.li,ir(Md'ar;;i'iil |.| ij.mvii aiiiinu. Klle» ililfiroiil ouo-que, dans .l'IlfS Je Sitlri\i.Z l",
lui uitréiiii(i-j !)Oiil siiii|j|>.'iiii.Mil |)0!.fL'i la crou l'uni.' sur l'autre, cl lu ciniar cun^uu- eu
Iroib iiluuici ik' paon lr:niMsiis |.ar uni' lli-cli-) lorubanle J'ariîi'nl en b.iaiK', cl iccojicci de
ramurra de cirf i iiiKl branche». (a'IIc niaiion tire son orifc'ine dis Lcili'i, première rare
SouïiTame de la l'ulo^ne, et ses rejetons ont p^jrte leà nonii de dili'. d>! Czlopa el de coinlej
Ciarnliow. Dans toiles de .Vii/c/u-.: //*, au contraire, ICiextreMiitéi de l'eelÉarpo >onl pissees
en nœud et le cimier represento uno vierge etiievelec d'arj/enl, l.i lèlo bandée, hi bras
étendus el em()oi|jiianl les rainures deeerfdonl elle osl accostée. Ces arnioiriL> dont on fait
reuioutiT l'ori'^ine au temps du r.'^'iie de UolesLis III diouclie di< travers^ semblent être uiid
imitation de> preci'deiites et la r.ii eijiii "ii Ijit uia^iea pour cela rciii le noui de Xal ■ncc II'.
En l'année I30G, I.adi.^la5 V Lokietek, ajanl f.iil loinparailre el ruettre hii ju^'einenl lous les
Naleiifi pour s'èlri) laisses lorroiiipro par les Mai^raves d» brandebourg' et avoir trempé
dans le meurtre du roi i'rzemislas, le comlc de Cz irnkuw, Seiidziwoj 11', se justilia en
prouvant i|ue la maison d» ,\itlencz I", dont il sortait, n'avait aucun rapport d'ungiiie ni
de parente avec celle lies .ViWc/li.: //'. Celte dernière ditvinl cependant Ires puissanlo ver»
la fin du uv' siècle, cl se divisa en uuu multitude de rameaux.
su» LES FAMII.LKS NUliLKS UE LA l'OLOGNE. 109
1201; Nicolas, sénateur palatin de Cracovie en 12r)0; un autre
Nicolas, Caàtellan de I.enczyc eu 1381. Dans l'Église, ils ont égale-
ment occupé de hauts emplois : Jean Naleucz, surnouiuié le Truitre
(Traditor), pour avoir pris part au complot d'assassinat contre le roi
Przemyslas, était évèquc de l'osen jusqu'en 129S; un autre, Jean,
évé(|ue de Ploçk en 1310. — ^ En 12'J5, toute cette famille, déjà
nomijreuse, cédant aux séductions des Margraves de Brandebourg,
s'unit ù eux pour l'assassinat du roi Przemyslas (1). Ce crime sembla
devoir frapper de stérilité l'avenir de cette faruille, car elle fut cou-
damnée par Ladislas Lokietek, successeur de Pri^emyslas, à la perte
de tous ses honneurs et ses rejetons furent déclarés inhabiles à remplir
aucune fonctiou publique. Pour se soustraire ù la rigueur de cet
arrêt, grand nombre d'entre eux quittèrent leur patrie et allèrent
s'établir en dilésie, où ils formèrent plusieurs rameaux. En Pologne,
cependant, la ï^évcrité de la sentence ne fut pas longtemps observée,
et à mesure qu'on s'éloigna de l'époque du crime, on vit son action
s'aiïaiblir et l'on vit rentrer dans les privilèges du corps de la noblesse
les memljrcs de cette famille. Vers la fin du xiv*: siècle, elle était
redevenue si nombreuse et si puissante, q\ie ses rivalités avec l'opu-
lente maison des Gr/.ymala ensanglantèrent la Grande-Pologne pen-
dant plusieurs années, et le roi Ladislas V'I (IV) Jagellon fut forcé
de se mettre à la tète de ses troupes pour comprimer cette espèce de
guerre civile, qui dévastait une des principales provinces de son
empire. — Vers la fin du xvi»-' siècle, un rameau de cette f. mille
prit de la seigneurie de ^^ala';ho^\ ice le nom île Malaehowski et le
premier personnage qu'on trouve mentionné sous cette nouvelle dési-
gnation, est Mathieu Malaehowski, sénateur Castellan de Spicimir,
qui vivait eu I5GÛ. Ce qui fait le plus d'honneur u cette famille,
(•) Le roi Prii-myslas célébrait on totirnoi à Ro^oziio, auquel les M.irj:ravL's de Urande-
l>ouri< su ri'iiiliroiit l'ii.ili'meiil. Avertis tiue k- prirn-u .■>c pri'(i.irail X leur furo la ;:iicrr>-, |ioiir
leur faire riMiilrc Ji.-, posjfsàions iiu'ili a»aicnt u^ur|>^■l■•, sur II tiTriloirr Je la l'uln^ne, lU
prolileri'iil d'une partie do ctiaSaC que le Roi f.ii^ail dans loi f.)r<'t> »oiiiiu'i pour le fair«
assassiner, aiusi que siin compagnuQ Dersiai Lfszciyr. qui lit de vaint eilorli pour le
dùTeodre.
110 NOTICES ^'>
c'est que, aous le rè^iie désastreux de Stanislas Poiiiatow^ki, lorsque
l'existence de la Pologne était attaquée de toutes parts, lorsqu'elle se
▼oyait trahie par ceux niOme de ses propres enfants qu'elle avait le
plus euriL-his et qui ue cherchaient que de nouveaux profits de ses
malheurs , elle trouva dis dcfcDSCurs dévoues dans la maison des
Malachowski ; et ce dévouement mérite d'autant plus d'éloges que
dès lors cette cause, menacée par tant d'euucmis, laissait prévoir sa
défaite inévitable! Ce fut sous la présidence de Stanislas Malachowski,
grand-référcndairc itc la Couroiiiu', (juc la célèbre diète de Quatre
^ns essaya de lutter encore une fuis contre st^s ennemis du dehors
et du dedans, coalisés pour sa perte. Elu en \l'i'i maréchal de cette
diète, qu'il présida avec autant de fermeté que d'intelligence, il lit,
malgré les menaces des mal-intentionnés et les séductions des puis-
sances étrangères, adopter et proclamer la nouvelle Constitution ilu
3 mai 1791, dont les salutaires réformes auraient pu ratl'errair
l'existence de la Pologne, si on eîit pu en assurer l'exécution (1).
Celte belle conduite trouva sa récomjjense, car, lorsqu'en 1S07, la
Pologne, sous le titre de grantt-duchc de Varsovie, fut un instant
rendue à une existence jjailielle et passagère, le comte Malachowski
fut appelé à l'honneur de présider le nouveau Sénat. Il mourut dans
ces hautes fonctions en 1SÛ9, et la Pologne eut à déplorer en lui la
perte d'un de ses plus vertueux citovens et de ses plus énergiques
défenseurs. Cet homme honorable était le second tils de Jean
Malachowski, grand-chancelier de la Couronne, qui laissait encore
trois autres fds, qui tous furent élevés ii des postes éminents. Nicolas,
l'aîne, fut pulatiu de Sievadz; Hyacinthe, le troisième, devint, après
(I) On sait c[ao ccUo constitution abolissait lo • lihrniin Veto, • cotlo arme de la trahi-
son qui s'en servait sans ce^3^• |piuir faire avorliT cliaiiuv n-volulion salulairu; oriLiMnait
rélAblis.'cnioiil J'une .irnico, iria.|)i'inlaiilc ilu lion->ouluir Je la nobli's>n, a'>urait I bcre-
Jile du kfùiiu, tt uii'.' jULile rrp.irliUon di-s imi|ii'iIs sur toutes Us ilassej. Dans la craiiilf de
voir le pouvoir su coujulider par le^ mesures salutaires, la Ku-.sie lit entrer »on ariiue en
FolOïue (KMir s'opiiuser A leur e\eculion cl .ippuNer ses |>ar(i>ans, i]ui,d:ins laionfiilef.ilioo
du TargowitZ, prolesUleill contre dos réjolulions >lili détruisaient leurs niupables ri Irai-
trcuse.s espérance», (jellu invasion amena lii Iroisiému et dernier di luembreiuent .b' la
Pologne.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 111
son père, grand-chauceller; eutin, Jean-Népomuoùne, le plus jeune,
est mort palatin de Mazovie. L'année 1800, le chancelier II) acinthe
Malachowski obtint de l'empereur Fran(;oi3 II le titre héréditaire de
comte; ce titre fut étendu, en lSO-4, à son frcre Stanislas, dont il
a été question plus haut, mais celui-ci n'ayant point laissé d'enfants,
ceux de sou frère ont seuls été appelés à hériter de cette distinction,
qui, depuis la réunion de la Pulo^^Mie ù la Russie, a été contirmée par
celle-ci.
LES COMTES TOUAI OE KL UOZ WEMC-JIE.NCl.XS K I. (>IEri>SKl).
Cette ancienne maison a acquis sous le nom de Kurozwenk une
grande illustration dans l'histoire de Pologne. Elle tire son origine
de la maison de Porai dont on fait remonter la souche à Slawuik,
comte de Libicz en Bohème, neveu par sa mère de l'empereur Henri
POiseleur. Le comte de Libicz eut de son mariage avec Strzczislasva,
fille de Boleslas pr, duc de Bohême, et sœur de Doiubrowka, femme
de Mieczyslas, premier souverain chrétien de la Pologne, entre
autres, deux fils : Saint- Adalbert, martyr, qui périt massacré en
997, par les populations idolâtres de la Prusse, qu'il était allé con-
vertir à la foi clirétiennc; et Porui, qui avant suivi sa tante Dom-
browska en Pologne, fut l'auteur de la famille qui porte son nom.
Des nombreux rameaux de cette illustre maison, celui de Kurozwenk
a acquis le plus d'importance dans l'histoire, et sa celcbritc était
déjà grande lorsque Zavisza de KurozueuL, prince cvè(jue (1) et sou
frère Dobicslaw, Castellan de Cracovie, furent désignés par le roi
Louis d'Anjou comme régents du royaume pendant son séjour en
Hongrie, où le retenaient les intérêts de la Couronne autant que ses
(I) Od croit, en j; néral, que les prince» ùti^ques de Cracovie ne posir-ilaienl ce lilro que
depuis l'acliai du duché di- Sievif'ri on l'.U. C\A une erri'ur, ce lilre Uur ajanl ele dijj
accorde au un' sieclo par Boleslas lu Pudique. Les éM'qu.'s ii. -^li^Mionl d'eu faire usa;;e,
comme la plupart Je ccui qui, dans c temps li, iiosMdiient do:. litres rei'ls. Par contre
depuis (lue 11 3 litres ont etc abolis et de nos jours encore, nous » usons grand nouiLro dd
familles polouaiics se parer de titres qu'elles n'oul pJi. Il y a aûiplemi;nl coiopeusaliuo !
112 NOTICES
affections (1). Cet honneur fit rejaillir sur cette famille un grand
éclat, quascs rtjetoas ont dij^neincnt soutenu. La briiuche aînce dc3
comtes dt; Kurozweiiki s'étant éteinte en 1513 par la mort de Sta-
nislas de Kurozwenk, palatin de Scndomir et grand trOsorier de la
Couronne, f^ui ne laissa pas de postérité masculine et dont les tilles
portèrent le comté de Rytwiany dans la puissante maison des Laski
de Lask et le comté de Kurozwouk dans celle des Landckoronski, ses
frères adoptèrent les noms de leurs dill'érentes seigneuries et formèrent
plusieurs nouveaux rameaux. Albert, l'un d'eux, qui eut en partage
la seigneurie de ^Icncing, forma celui des Mcncinski qui, en consi-
dération de l'ancienne, possession du comte de Kurozwenk par sa
famille, a obtenu la confirmation de ce titre. A cette branche de la
famille appartenait le bienheureux Albert ?tlencinski, mort en odeur
de sainteté, le 23 mars H) 13, qui, étant allé comme missionnaire au
Jupon, y périt dans Us plus atlVeuses tortures en prêchant coura-
geusement l'Evangile.
LES COJITES 3IIA>CZV.\SKI (MI ACZ V.>SK l).
Ils sont originaires de Volhynie et descendent de la famille de
Suohekomnaty. Ils ont pris leur nom de la seigneurie de Mionc-
zyn, située dans le Palaliuat de Ciechanow. Cette famille, qui, dans
le dernier siècle surtout, a rempli de hautes charges, a d'abord
obtenu le titre de comte, de l'empereur Léopold en IGSS; ce titre
a été reconnu en Prusse, en 1803.
il) Louis d'Anjou élait di-j j roi do Ilon^'ri<>, Ilirsiiu'il fui dési^îné pjr son oncle malfrnel,
Casimir le Grand, pour lui iuccr.lrr sur le TriJiio de l'olo^'ne. Pi'iiil.iat Ifs li an» qu'il rr^oa
d.ins ce pays, ilipiiu IJTJ jii^i|ij',i i.ini. il n'y parul que deiu foij pour p-u do U'nipi, uni-
quuMienl pour assurer la Cuuroune X sa seoiiule lilli; ll<rdwit;u. Il avait laijjo radininislrs-
lion à Iroii /'i'</('/t<j, au nombre de>i|uels étaient les Jeu i Kuro<«eiik. L'evcijuu de Craco*»«
présidait ce conseil de rc^jence.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. H:
LES C031TES .>«)\VI> .V-3riEL/. Y>SKI.
Cette ancienne famille, noblement possessionnée dans le duché de
Grande-Pologne, tire son ori;;ine de la maison de Nowina , dont
on fait remonter les* ancêtres jusciu'au xii^ siLcli!, sous le règne de
Boleslas III, Bouche de travers (Krzywousty). Elle a de tons temps
été rangée parmi les familles de Grande-Pologne, où elle a été revê-
tue de hauts emplois. Joseph Mielzynski était palatin de Posen, en
1787; sou cousin Maximilieu, eu 1775, était chef de la chancel-
lerie du conseil du roi (Pisarz Koroniiy). Ce dernier reçut le titre de
comte, du roi de Prusse Frédéric-Guillaume II, et ce titre fut con-
firmé pour toute sa descendance en 1817.
LES CO:>ITES 3IIEn.
On dit cette famille d'origine écossaise. Quoi qu'il en soit, Guil-
laume Mier, après avoir embrassé la carrière militaire en Pologne,
se distingua par son courage et parvint au grade de général. En
récompense, il obtint l'indigcnat et fut introduit dans le corps de
la noblesse polonaise, à la Dicte de Grodno, eu l/2l). Ses dtnix.
fils, Joseph Staroste de Bu(;k et Jean, sénateur Castellan de Livonie,
re(,urent, après le premier partage de la Pologne, le titre de eonitea
nutrichicns, en 1777. Un dos Jih ilu comte Jean, le comte Félix
Micr, est aujourd'hui ehambellau de rt-mpercur d'Auliiehe, son con-
seiller intime et grand-chambellan pour le ro>auniede Gallicie.
LES COMTES IIIKOUSKI.
Famille de bonne noblesse, originaire de Grande- Pologne. Une
tradition de famille dit qu'un des rejetons jouissait d'une grande
faveur auprès de Casimir le Juste, qui avait coutume de l'appeler
mi-cor (meus cor), mon cœur : ou mémoire de ce témoignage d'aifoc-
114 NOTICES
tion souveraine, elle composa et adopta le nom de ^fikorslci, dont
l'orthcTaphe a ctc adaptée aux usages polonais. Une branche de
cette maison reçut en Islfi, le titre de comte en Prusse. Elle est
représentée aujourd'hui parle comte Mikorski, qui a épousé à Paris,
en 1832, mademoiselle Savary, fille du général duc de Kovigo.
LES PRINCES MinSKI.
Ils ont une même origine que les princes Czertwertynski et des-
cendent comme eux de Michel Swiantopelk, Kniaz de Kijow et des-
cendant direct, au septième degré, de Iluryk, premier souverain de
Russie. Ils possédèrent ensuite des terres en Lithuanie, dans le
palatinat de Minsk, où ils se fixèrent sous la dénomination de Kniaz
Mirski. En 1413, à la Diète de Ilrodlo, ils furent admis à l'honneur
de faire partie du corps de la noblesse de Pologne et autorisés à
porter les armes de l'ancienne famille Bialynia. Ils sont restés peu
connus et sans illustration. Lors de la réunion du royaume de
Pologne à l'empire russe, et suivant le nouvel usage, leur ancienne
qualification de Kniaz fut transformée en celle de prince, qui leur a
été confirmée à plusieurs reprises, en 1830 et 1840. Le chef actuel
de cette maison est le prince Mirski, qui, ayant pris une part active
dans le dernier soulèvement de la Pologne, émigra en France et se mit
à la tète d'une société pour exploiter des terres qui lui furent concé-
dées par le gouvernement français. Cette entreprise n'ayant point
prospéré, il profita d'une amnistie accordée par le gouvernement
russe eu 1840, pour rentrer dans son pays. Pour se concilier, d'une
manière plus complète, la faveur de ses nouveaux maîtres, il ne se
contenta pas de faire sa soumission, mais encore il abandonna sa foi
et passa à la religion grecque. Triste spectacle que de voir sacrifier
à des avantages mondains et passagers son culte et ses croyances! Il
n'est pas étonnant, du reste, que ceux qui violent leur serment
de sujet manciuent également de fidélité envers leur Eglise, car
toutes les trahisons se ticnueut!
suit LRS FAMILLF.S NODLES DE L\ POLOGNE. ||r,
LES COMTES VAM).VLl.\-3I.MS7,E(;il .
Cette grande famille a son berceau en Bohème, où elle possédait
le comté de Maj^na-Kouzcyc, dont elle a loiii^temps porté le nom,
Nicolas Mniszccli ayant eu des démêlés avec le roi Ferdinand de
Bohême (1), quitta sa patrie et vint dans la première moitié du
XVI* siècle, avec une grande fortune, s'établir en Pologne, où il fut
accueilli par le roi Sigisraond I", qui lui conféra la charge de grand
chambellan de sa cour, qu'il conserva jusqu'à sa mort, en 1553. Son
fils George, palatin de Sendoinir, et la liUe de ce dernier, Marie,
s'acquirent de la célébrité en Poloij^ne, d'abord pour a\uir doimé lieu
à la con(iuète raomentauce de la Russie; ensuite par le rôle impor-
tant et la fin terrible qui furent le partage de cette jeune et belle
femme, qu'une ambition démesurée avait portée sur ce trône mosco-
vite, presque toujours fatal à ceux qui sont venus s'y asseoir! Boris
Gudunof, suivant le mode usuel de succession à la couronne en Kus-
sie , fit périr le rzar Fedor Wasilewiez pour lui succéiler. Artu
d't'carter tout obstacle à ses projets, il avait d'avanee donné l'ordre
d'assassiner le jeune Dmitri, frère du dernier czar, et croyait sa
volonté sanguinaire accomplie. Tout à coup paraît en Pologne, à la
cour du palatin de Sendomir (2), un jeune homme qui vient récla-
mer son appui; il prouve t[uc Dmitri, le lé'^iiiiue héritier de la cou-
ronne do Russie, existe, que c'est lui; il diiuande des secours pour
reconquérir son patrinu)ine. Le roi bi^isinuml 111 autorise (ieorge
Mniszeeh à lever une armée pour rejjlacer nniiiri sur le trône : mais
avant de quitter ee toit hospitalier qui lui a donné asile, où il est
arrivé proscrit et dépouillé et qu'il quitte pour reconquérir une cou-
ronne, le jeune czar est fiancé à Marie, la fille de sou bienfaiteur,
(0 Ferdinand dait fri^ro de Charici-Quint, et résina en Bolieuie do 1327 à 15<>4.
(2) Au IV* et au in" sucle, Irs Palalini tt li's C.iblfllaus etau'ul si |iuiS!>JiiU quo noo-
«eult'iuunl iheulrulouaiL'iil di's Irouposa Icuri Ifaii, mais Sfiitouraicnt d'une cour presque
royale.
ItG NOTICES "
qu'il ne doit épouser cepeuJaiit que lorscju'il régnera. A la ièta des
troupes levées à ses frais, le palatin de Sendomir s'avance victorieux
à travers la Russie, défait une dernière fois, prés de Novoijùrod,
l'armée de Gudunof, forte de 80,000 hommes, fait son entrée à
Moscou, et le 20 juin 1605, repince sur le trône Dmitri, qui est
reconnu non seulement par la nation eutière, mais encore par sa
propre mère qui jusqu'alors ava\t conservé des doutes sur son iden-
tité'. Alors dans tout l'cclat de son nouveau rang, Dmitri reconduit
en Pologne son libérateur, dont il épouse la llUe le 3 mai 1G06 en
présence du roi Sigisrnond. Mais à peine le czar et sa jeune épouse
ont-ils regagné ^loscou, qu'une révolte éclate le 17 mai de la même
année, et Dmitri accusé de favoriser les Polonais auxquels il doit le
trône, tombe sous le poignard des assassins. Le chef de la révolte,
Vasiliy Szujski, lui succède comme czar. L'infortunée czarine Marie,
réduite à une dure captivité, ne fut remise en liberté, que lorscjuc
l'armée j)olonaise, sous la conduite du grand Zolkiewski, eût pénétre
sur le territoire russe pour protéger ses droits, ceux de son fds et ven-
ger la mort des Polonais massacrés avec Dmitri. Zolkiewski arrive
triomphant sous les murs de Moscou, remporte une victoire signalée
qui lui ouvre les portes de cette capitale, au mois de juin IGIO, et
fait prisonnier le czar avec ses deux frères. — En même temps, un
imposteur, Ivan Zarucki, profita de sa ressemblance avec le premier
Dmitri pour réclamer le trône, et la soif de régner décide Marie
Mniszech, après une longue hésitation, à le reconnaître pour son
époux Dmitri! Ce second règne fut également court et eut une fin
bien tragique pour l'infortunée ^larie. La même année encore, le faux
Dmitri périt assassiné par ses propres gardes et la malheureuse
czarine, garrottée et cousue dans une toile avec son jeune fils, fut
noyée dans un étang. Ainsi périt cette belle Marina, sur laquelle le
sort s'était plil à répandre ses plus rares faveurs et ses plus cruelles
misères! Tous ces crimes sanglants furent accomplis avant même
que Zolkiewski en eût été prévenu ; il ne put donc que les venger sur
les coupables et le trône des czars n'ayant plus, après tant de meur-
SL'R LKS FAMILLES NOIiLKS DK L\ PÛLOi.NE. 117
trcs, d'iicritiers directs, il fit proclamer Ladislas, fili de Sigis-
mond III, roi de Pologne, qui, comme on sait, ne voulut point d'une
Couronne qu'il lui falliiit payer de sa renonciation à son culte, esti-
mant plus haut sa conscience que ce vaste trône. Ce refus a été
blâmé paries politiques de tous les temps; il sera approuvé par les
honnêtes gens, aux yeux desquels Dieu passe avant les calculs ambi-
tieux du monde. Ce n'est, au reste, pas par cet accroissement de ter-
ritoire que la Pologne serait devenue plus forte, de même que ses
limites plus restreintes, mais pourtant assez vastes, n'ont point fait
sa faiblesse ni causé sa perte (1) ! Depuis cette époc^ue, la famille des
Mniszcch a toujours occupé de hautes fonctions, que ses rejetons ont
(i) La [iluparl dei Ijiblorinns élrangors rcpriiscnteiil lo pr>'niier Dniitri ogalcoicol
coiiimi» lin ifiipiiiirur, cl iU scmblonl jinipli-iiicut fiunliT cellf opinion sur d" grand nombre
Je faux Dmilrl i[ui buri,'irent aprcs lui, co i|ui ne par.\il pas un molif iulTuanl. Le ju^'h-
inenl des lioiiiinos curÉlcnipuraini, qui ont (iris uno part aiti\L' aiu cn-nemenU de cella
époque, sembla' mériler plus do conliance. Voici tumnii'iil le iJr.in.IZolkie^vski, ilclni.in do
la Couronne, qui, par la probilù Je soq caractère autant que par la coniiai usinée qu'il devait
avoir des dél.iils de Cf drame, incrile toute crùance, r3[ipi>rie lui-iuiino dans ses Mcmnirru
les laits qui concernent le jeune Dinilri. En ranfi.c li'.""», sous lo re,'ne de l'eJor, Liorij
fiudunof, projetant sans d.)UU dujà la mort du czarel voulant se frayer la roule Ju irOne,
envoya Jes assassins à L'vîlilz pour se Jcfaire J'avance Je l'Iii-rilier de la (lourunne, du
jeune Dtnilri frcrc de Fi'dor. t^ct enfant n'écbappa d son sort qu'en .se Llotlissanl sur un
poêle élevé, où SCS nicurlriers ne le découN rirent point. Eiile>é ensuite par son inédecin,
honinic déti)ué 1 sa t.iniille, il fut mis en sùrelé d.uis un rcunent sous un nom suppose.
Il fnl, plus tard, envoyé (i.ins un monastère! de !'olo','ne, ou sa n.ii-.sinCH ayant été connue,
il fut reconi/nandé a Lonslanlia Wistuowiecki Halalin do Russie et à lîeorijc .Mniiii'cli
Palatin de Sendomir. Le jiiine Diiulri se lit reconnaître au» sunes empreinl.s sur son bras
que confirinérent les dépositions du médecin qui l'avait sauvé. Le l'al.ilia Je Sendomir,
avec l'autoi isaliiiu du Uoi Si^'isuioud, assembla une arnii'u de ùii),'t-riiille lioinmes el
replaça le jrune czar, qu'il avait fianic A sa lille, sur b' IrOiic dcf Hussiiv La nii-inc année
l&ij, lluris ("iiidunof .i»ail ce^sO île vnrc et son IJIs Fetlor II, qui lui a»ail succédé, fut mis
à niurt par l'ordre de OiniUi, clui lequel m iin're ci uslala les inéiiiis sio'iies qui avairnl
fait reconiuiire precedeiiiinenl son iJenlilé. Il fut alors proclame (;zar parla nation. Apres
son mariage avec .Marie Mni'izi-cli, le peiicbanl qu'il montra pour le culte i'alliolii|uc et par
dessus tout la fiveur dont jouissaient auprts de lui les Pulnn.'iis, qui avaient tcrsé leur saii<
pour reconquc-rir son héritab'e, meconlenlcrent les Hussi-s. linsile Sniy-ki ourdit contre lui
uu complot, et l'ayant assassiné en tlJOlî, il se lit prodainer Czar à sa place. A part la con-
fiance qu'on ne peut refuser au récit d'un lionini'; tel que /.olku n Ai, il faut ajoulrr que
toutes les pruliabililés si- réunissent pour y faire croire. |,c prclexle intente par les liislo-
ricns d'une r<'s.î(^rt^^^nr■cqul aurait servi î un fmix Diniiri pour f.iire réussir son irapos-
loru n'est pas admissibb;, car le véritable ffcr-; de Fedor ayant du élre assassine en bas-.u'o,
sa res«eniblance avt-c un bomnie dans l.i force de l'à^'e ne pouvait être un indic"! sullisanl
pour décider de son iJeiililc. Kniiii la recuiinaissance de Dniitn par sa lUi-re, lorsqu'il lui
eut montré les maniu^s de son bras, semble une preuve irrécusable, méine en Hus^n-I
Il répugne de croire à l'imposlure d'une nicre ouvrant lus bras 1 l'enfant dont elle pleurait
la p^rte depuis 15 ans !
ROBLESSK rOLo.tXISI 8
118 NOTICES
honorablement remplies. Joseph Mniszecji, grand maréchal de la Cou-
ronne, Castellan de Cnico%ie et comme tel premier sénateur séculier
du royaume, était arriére petit-fils du célèbre palatin de Seudomir,
qui reconquit pour sou gendre le troue moscoule; il eut lui-même
pour petits-îils Joseph, nommé par l'empereur graud maître de Gali-
cie, et Michel George, graud chancelier de Pologne jusqu'au démem-
brement de ce pays, qui obtinrent tous deux de l'empereur Joseph II,
en 17S3, la confirmation de leur ancien titre de comte. De cei deux
frères descendent les seules branches de cette noble famille, qui
existent de nos jours en Galicie, sous le patronage de l'Autriche.
LES CO.MTKS :^IMSZEK DE nLZE.M.N.
La grande ressemblance des noms a fait parfois confondre cette
famille avec la précédonte, et l'éclat de celte dernière se sera, de
cette façon, étendu sur elle. Elle doit peut-être à cotte ressemblance
fortuite d'avoir été, en même temps que la famille illustre dont
la notice procède, élevcL ù la dignité comtale par l'empereur Joseph,
qui conféra ce titre à Adam Mniszek, en 17S3. Avec son fils unique
le comte Stanislas Mniszek, nommé grand maréchal de Galicie, qui,
de sou union avec Hélène princesse Lubomirska, de la ligne de
Prieworsk, n'a pas laissé de descendance masculine, cette maison corar
* , taie vient de s'éteindre en 1846. 11 est juste de dire cependant que
sans posséder une grande illustration historique, cette famille n'en
''" ■ est pas moius de très bonne noblcs.-;e et tire sa souche de l'ancienne
maison de Poray, dont l'origine a été rapportée à l'article des comtes
Menciuski.
LES COMTES TOI'Or\-.MOUSKI.
Ils sont de la branche de Nekande de l'ancienne et illustre maison
de Topor, dont sont également issus les comtes de Tenczyn, d'Osso-
lin et Tarlo. Leur surnom leur vient de la terre de Morsko. Cette
SUR LES FAM1L1.KS Nultl.F.S DE LA l'Ol.dù.NE. 119
famille a donné, dans les derniers temps, quelques hauts dignitaires à
la Pologne. L'empereur Alexandre de Russie, conféra, en 1824, à
Ignace Morski, le titre de comte, en considération de sa commu-
nauté d'origine avec les branches comtalcs de la maison de Topor,
qui viennent d'être nommées plus haut.
LES COMTES r.KLI \VA-M()ll ST Y> .
Cette famille est issue de la maison de Leliwa, qui semble dès
le xi"^ siècle être venue d'Allemagne eu Pologne, où plusieurs de ses
rameaux ont acquis la plus brillante illustration, surtout celui dos
comtes de Melsztyu et de Taruow. La branche de Morstyn (1) n'a
paru que beaucoup plus tard eu Pologne, attirée sans doute par la
haute fortune de celles qui l'avaient précédée, et on ne la rencontre
que vers le commencement du xvir' siècle, occupant dès lors des
fonctions importantes. Le plus connu de ses rejetons fut Jean André
Morstyn, en ItitiS, grand trésorier de la Couronne, dignité qu'il
conserva jusqu'en 16S 1. Il amassa pendant ce temps une immense
fortune et fut accusé de l'avoir faite aux dépens de l'Ktat. C'était
déjà l'époque malheureuse de la plus grande corruption en Pologne;
tout y était vénal et le but des poursuites n'était point de punir le
vice, mais de satisfaire l'avidité et l'envie de ceux qui ne l'avaient
pas exploité avec un égal succès! Quoi qu'il en soit, Morstyn, en se
démettant de sa charge, remit les comptes de i>on administration qui
prouvèrent en sa faveur, et, pour faire voir son désintéressement, il
fit de ses deniers un don considérable au trésor. Mais aigri par les
soupçons et les calomnies auxquels il avait été en but, il s'expatria
emportant sou immense fortune et alla s'établir en France, où il
acquit la srigneurie de Chîiteau-Vilain en Champagne (2). Sa descen-
(1) Ce nom provient dii-on île l'alkTiund Miinileiisti'ni ; MuTul si;,'ni|je Croissaiil ;
Siem, t'toile. Co soni l-j Jcui li^'iirci lirr.ilili(|Ui'j reunii^ant les armi's Je Lcli*a.
(i) L'ori jiiic de sa fortune et tlo :iu chiilo eut encore une autre cjuso. Louis XIV, clier-
ehanl i suicitir partout de» ennetuis i IWulrnlie, clitrtlia i^ialenient 1 çatmiT JfS parti-
120 NOTICES ,1^
dance directe et masculine s'éteignit avec sou fils Michel Adalhert
Morstyu, titré comte de Château-Vilain, qui n'eut que deux tilles de
son union avec M;irie Thérèse d'Albert, tille de Charles Honoré
d'Albert, duc de Luynes et de Chevreuse, qu'il avait épousée eu
1693. Le titre' de comte fut conféré en 1824, par l'empereur
Alexandre de Russie, à Louis et ii Philippe Morstyu, issus d'une
ligue de cette famille, qui s'c»t perpétuée en Pologne.
LES COMTES DOLE.NC.V (DOI.KGa) M0ST0>VSKI.
Cette famille est orii,nuairc du palatiuat de Plock , dans lequel
elle a fréquemment rempli des fonctions importantes et où elle
possédait des biens considérables. Elle est une branche de la famille
de Dolinga, dont ou fait remonter la noblesse jusqu'au commence-
ment du XII* siècle, époque à laquelle on trouve déjà mentionnés
Alexandre, évèque de Plock, qui mourut en 1156; Arnold, évêque
de Poseu, mort en 11S6; et Thomas, Castellau de Przesc, qui vivait
encore en 1228. Celte famille a surtout été illustrée par le comte
Thadée Mostowki, ministre secrétaire d'ïltat au département de
l'intérieur et sénateur de Pologne, depuis 1815 jusqu'en 1330,
époque ù laquelle il ne voulut pas prendre part au soulèvement qui
allait porter une si terrible atteinte à cette brillante prospérité que"
le pays devait, en grande partie, à ses soins et à ses travaux. Ne
voulant pas manquer ù la fidélité qu'il devait au souverain qu'il
avait servi, il se démit de toutes ses charges pour assurer uses der-
nières années le repos dont elles avaient besoin après une longue vie
de travail et d'activité. Établi dans les derniers temps ù Paris, où
l'attachait le souvenir de ses plus belles années, on a depuis 1S41
à regretter la perte de cet homme éminent à tous les titres. Uuissant
iMM en Pologne pour l'enlrainor daHsune toi» tioililc à l'Ktiipire. On Ji-cou«rit ijue Morslyo
a»ail lié gagné i force d'.irjcnl el iiu'il avaii ourdi une iramu qui dcvail livrer la Pol.)e'i"'
i la Kranco Ue \\, sa grande fortune ; se voyant di.'uias(]ui', il quilla li' pay* qu'il a»ail
Irahi.
SUR LES FAMILI-FS .NOItl.KS DK LA l'OLOC.NK. lil
aux qualités solides ([ue donne une profonde instruclion , le charme
d'un esprit lia et brillant, et l'aménité la [Awh séduisante des
manières ; doué d'une éléj^'ance et d'une souplesse dans sa parole qui
rendaient sou éloquence irrésistible , il était aussi supérieur comme
homme d'État que distingué parmi les lionunes du monde. Cet
homroequi, parmi ses contemporains, est un des plus éminents (qu'ait
produits la i'ologue , a fait faire ù son pays, pendant le cours de
son administration sage et éclairée, les progrès les plus surprenants,
et c'est ii ses elforts, unis ù ceux du prince Lubecki, que le royaume
de Pologne (1) a dû cette prospérité croissante (^ui contrastait si fort
avec la barbarie et lu misère des autres Iltats soumis à la Russie. Le
titre de comte, qui avait été la récompense de ses services et qu'il
honorait plus qu'il n'eu était honoré , s'éteint avec la mort de
l'unique lili c[u'il a laissé et qu'une cruelle maladie mentale a voué
au célibat.
LES <;o.>rn;s iios/r/K.NSKi.
Le nom de cette famille s'écrit imliUereniraent Moszczynski et
Moszczcnski, mais elle a adopté de préférence cette dernière ortho-
graphe. Elle a son berceau dans l'ancien palatinat d'Iiiouroclaw où
est située la terre de Mos^czyuy qui lui a douné son nom, sOus
lequel cette maison est très anciennement connue, puisque sur un
édit du roi Casiiuir III, le (Ir.iud, de l'année M.")?, on trouve déjà
la signature de Pierre de Moszczyny, sénateur castellan de Dobrzyn.
André de Moszczyny-Mos/czeuski, dernier palatin d'Inowroclaw, fut
créé comte prussien par le roi Frédéric-Guillaume II, en l'année
178S, avec le droit de transmettre ce titre à sa descendance directe.
(1) La luculion HuyaiDite du PulwjiKe ilcbiioe loujuurs la iiorlioo Je li PoIo<;dc loiube»
en parl;ii.'cirKiii|)crt'ur Je Uussie cl (luuci'lui-ci, aiu UTnas du r,iiii;,Tos do Vienne, posic-
dait i litre do f{oi/iui)if ludoiJi-nJant, ayant son adnwniitralioii iiatiooalu cl disliiicle.
Les révolutions ditruiacnt m.iis ne rtcdiiieiil pas! La l'olu^iio a Joiiinj un nouvel l'ieiiiplfl
de ci'lte insle vorilL'.' En consfiiucuca du suuloveir.enl do 1830, ille a perdu sa prospcrito
«l ses fraoi liisei et ic vuit dosci'iidui.' :iii niveau des aulrr, pro>uurj moscovites.
>L
.,' il
:i
122 NOTICES
Cette famille, qui est issue de la maison de Nali'HCz-seconJe, dont
l'orijjine est rapportée à l'article des comtes Midachowbki, s'est divisée
précédemment eu un grand nombre de branches qui ne sont pas com-
talcb et dont les unes puisùdcut des propriétés dans la Polo;jiie-prus-
sienne et d'autres dans le royaume de Cjallcie.
LES C03ITES >\I.E>CZ DE MOSZ.NA-.1IOS7 Y>SK I.
Deux familles ont porté ce dernier nom en Pologne. La première,
qui tirait son origine des comtes de Bnin, de la maison de Lodzia,
s'est consacrée, dès les ti-nips les plus reculés, au service des armes,
dans lesquelles elle a acquis une juste célébrité, et s'est éteinte depuis
très longtemps. La seconde, qui est l'objet de cet article, descend de
la maison de Nalc/icc-dfiixiei/K.' et a pris sou nom de la seigneurie
de Moszna, située dans le palatiiiat de Lublin. C'c-st surtout sous le
règne des deux Auguste de Saxe que cette famille s'est élevée. Jean
de Moszna-Mosz} iiski , grand-trésorier de la Couronne, décédé eu
1737, laissa de sou union, avec Frédcrique-Alexandrine, comtesse
de Cosel (1), fdle naturelle d'Auguste II, dit le Fort, électeur de
Saxe et roi de Pologne, deux (ils, dont l'aîné, Auguste, grand-pane-
tier de la Couronne, mourut en 17S2; le second, Frédéric, d'abord
graud-référendaire de Lithuanie, ensuite dernier grand-maréchal de
la Couronne en 1793, se lit remarquer, à la diète de 178S ("2), par sou
Jidhésion ii la Constitution du 3 mai, et ses efforts pour faire triom-
pher la cause de l'indépendance de la Pologne, dans un moment où
le plus grand nombre des plus riches seigneurs du pays y appelaient
les armées étrangères pour le leur livrer en échange d'un argent cor-
rupteur et d'honneurs serviles ! Tous deux reçurent du roi Fré-
déric-Augnste lit, électeur de Saxe, le titre de comte. Mais le
(i) Ellttétail ùWn oalurelle du roi .\ui{u«le II cl de la colébra Auau CousUoc* de Brock-
Jorf, Cûiiile5se Je Coi-:\.
(2j Ct'UH Dieti!, qui Jura qu.ilrf ans, se prolooijea jujqu'i<ii 17'J1. La conilUutioo du
3 uiji élaU 90Q u^u'rv.
SLR LES FAMILLES NOIILES liE LA POLOGNE. 123
second étant décédé sans postérité mâle, il n'y eut que le fils unique
du premier, le comte Jean, qui hérila de ce titre.
'*'*^ LES COMTES MYCIKl.SKI.
Ils tireut leur origine de la maison de Dolfiiga, dont sont égale-
ment sortis les comtes Mostowski. La terre de Mycielin, qu'ils ont
possédée, a donné naissance au nom de Mycielski. Cette famille,
d'ancienne noblesse, a toujours tenu un rang honorable dans le pala-
tinat de Poseu où étaient situées ses priueipales possessions. Daud
les derniers temps, cette famille s'est di\isée en deux Ijrancbes. Michel
Staroste de Konin a formé la première. Ayant épousé une personne
de classe inférieure, dont il avait déjà eu plusieurs enfants avant le
mariage, pour assurer leur position et la rendre inattaquable par les
enfants nés postérieurement, il sollicita el obtint pour eux du roi de
Prusse, en 1818, leur nomination au titre de comtc; ce diplôme
entraînait en môme temps la légilimiilion île leurs droits. Dans
l'autre branche, le comte Joseph, qui fut longtemps attaché à la
chancellerie du grand-duc Constantin de Russie, généralissime de
l'armé-c polonaise, et qui était alors apprécié dans le monde pour
sa belle figure et ses manières élégantes, obtint le même titre
en 1842.
LKS K.M.V/; 0(;i.NSKI.
Cette famille, qui a acquis une grande illustration dans les deux
derniers siècles, surtout en Lithuanie, est issue de liuri/h, duc de
Russie, et sort de la branche des Kniaz de Kozclsk. Cette origine a
toujours été reconnue par les actes oliicicls des diètes et des rois de
Pologne, et voilà pourquoi ou trouve ses rejetons mentionnés sous
le nom de : Ogimki de Ko:elsk. Les Pitzi/iui, dont il sera fait men-
tion jjlus loin, ne sont qu'un rameau détaché do la même famille.
Le premier de cette maison, dont le nom parait eu Lithuanie, fut
.Kf^l ,13
124 ^^ NOTICES m
Mathieu Kniaz Og^nski, Starostc de Wilna (l). Depuis ce temps, le
nom il'Oginski se retrouve avec éclat dans toutes les luttes contre
les Kusses, les Suédois et les Turcs. Ceux qui tuarquéreul le plus,
furent : Alexandre, Castellan de Trocki , mort en 1G53; Miutin,
grand-chancellier de LitLuanic, qui fut adjoint au palatin de Poscn ;
Christophe GrzymuUowski, qui conclut avec le Czar LLOscovite la
paix de 168U qui stipulait une alliance /i^r/;///<e//ef entre les deux
pays ! Au moment où la Poloi^ne, épuisée par les guerres et les dis-
cordes intestines du règne de Sobieski, succombait aux déchirements
que provoquaient à l'intérieur des ambitions insatiables, cette paix
fut considérée comme un événement des plus heureux et qui faisait
grand honneur à l'habileté des plénipotentiaires; Gréjjûire, grand-
général (Ilctman) de Lithuanie, s'opposa, en 1701, avec succès, à la
faction formée par la famille Sapieha, qui, dans des vues d'ambi-
tion, trahissait sa patrie et en ouvrait les portes à l'armée suédoise,
commandée par Charles XII. Ce citoyen, dévoue à son pays et à sou
roi, finit ses jours eu 1709, regretté par tous Ks patriotes mnctres;
enfin, Michel-Casimir se fit connaître par une vie aventureuse ù sou
début, mais terminée dans d'utiles entreprises. Doué d'une figure
remarquable, il fut choisi par le parti anti-russe (2) pour être opposé
à Stanislas Poniatowski, comme compétiteur au trône, alors (jue la
couronne de Pologne était au pouvoir de l'impératrice Catherine II,
qui en disposait à sa fantaisie comme d'un prix de beauté! Oginski
partit pour Pétersbourg, mais ne sut pas l'emporter sur son con-
current, quoiqu'il acquît sullisamment les bonnti grâces de Calhtrine
pour être nommé d'emblée Grand-Hetman de Lithuanie, en 1704.
Il profita de cet emploi, qui le mettait ù la tète de l'armée lithua-
nienne, pour s'unir ù lu confédération de Bar et lutter avec les forces
({) Il porUil (iroiir^-fiienl le lUrc Je : V.ywHU île Wilna, foueliou qui ii'eiijlail ■ju'cii
Lithuanie el torrcàponJail X pru firr» ,i telle île Slnrosi.
Ci) On l'appi'lail le p-irli des l'.ilrioiei, il a»aii M ilailio» Ai el Mokruuoiïski pour clu'f».
le parti Husse oii Je l'oiiialow^ki f(ail iliri^'é par les (^zarlorji^ki. Li' prciH'T espcrail i^uo
•i Utjiuiiki obleiiail la Couronne, il saurait par rciier;,ie de suu cjraclcre 5U Jibarraisi-f Je
l'iiillueucK rubte, Punialow^ki nu sut pas l>- faire !
SUR LES FAMILLES NUlîLES DE L\ POLOGNE. Ii3
expirantes de la Pologne coutre l'inHueaco russe et pour l'indépen-
dance de sa patrie. Il fit voir par là ce qu'il eût fait, s'il eût été roi !
Sa vie, qu'il avait commencée d'une madicre si aventureuse et si
romanesque, fut occupée à son déclin par une entreprise des plus
bienfaisantes pour le pays : il fit creuser le canal Ogiuski, qui unit le
Niémen au Dnieper (1), et établit une voie directe entre la Baltique
et la mer Noire, entreprise d'une utilité inuaciisc dans un pays d'une
riche production, mais maiiqunnt absolumeiit tK; moyens de coramu-
aication. Les décrets des dictes et des confédciations, en particulier
celui de 1733, avaient reconnu à quelques familles issues des anciens
souverains de fiilhunnie et de Rusiie, entre autre aussi aux Oginski,
le droit de porter le titre de Knia:, (^u'on confondait eu Pologne
avec celui de Prince (2). La plupart s'empressèrent de quitter leur
qualification barbare et de profiter de cet écliange : de là, les titres
soi-disant princiers des Czarlor\iski , des W'uroiiiccki , des San-
guszko, etc..., avant qu'ils n'eussent obtenu des titres étrangers.
Les Ogiubki, au contraire, mirent leur gloire à garder leur vieille
qualification, et, en 182 t, lors de la grande vérification des titres
dans la Pologne-russe, Thadée et Frauc/ois-Xavier Ogiuski furent
confirmés dans leur qualité de Knia:.
LES CO.'tfTES TOl'OH I)'<)SS<H.I \-<)SSOLl>SK I .
Tout ce ([u'une lumille [unit possédir d'illustration et de grandeur
se trouve réuni dans la maison d'()ssoliu-(!)ssolinski. A l'antiquité de
son extraction elle unit la plus belle célébrité historique et elle s'est
également illustrée dans le métier des armes, l'Église et les conseils
de l'État. Il n'y a pas en Pologne de nom plus noble et plus aristo-
(1) Proprottieiil li Szciara nui se jolie dans le .Nioinen et la JasiolJj i|ui coulo »erj le
Dnieper.
'i) Le lilre de Kniai clail la i|iialilicaliun usiUc en Husiiii pour les Dûiiibrcui Jc:>i:ca-
dants (1^3 aiicioui souverains russes el lilliu.uiiens. En pulonaii on emplu)ait indiiTerein-
nieot le lilre de .Via.:t' pour dèsii^ner les Kniai comme Ici prioofs. Ll> Kuiai proiileri'nl
Jfl ee doubl-j sens pour s'arroger le Ulre Je ^/rimes.
126 NOTICES
cratique. Son origine remonte au berceau de celte mouarchie et se
perd dans la nuit des Icnipa. Elle a une souche commune avec la
puissante et célèbre maison éteinte des comtes de Tenczyn (1); l'une
et l'autre sont di.'s rameaux de l'antique famille des Topor, dout les
rejetons ont adopte, suivant leurs possessions, grand nombre de sur-
noms divers. Le premier auteur connu de cette grande maison fut
Walcer Topor, comte de Tvniec, ([ui vivait à la tin du x^ siècle. Une
tradition raconte qu'ayant enlevé une princesse du sang royal de
France, il la ramena en Pologne. Elle ne lui resta point longtemps
fidèle, et, de concert avec son amant Wislimir, elle le surprit, le fit
charger de chaînes et le retint pri-unuier dans un cachot. Ktant par-
venu à recouvrer sa liberté, Walcer les lit périr tous les deux, fit ense-
velir le corps de sa femme dans le mur de son château de Vislice, et
pour perpétuer la mémoire de sa vengeance, il lit sculpter dans la
pierre l'image de cette é})ousc coupable. Au .Kill* siècle, cette tète se
voyait encore soitant de son sépulcre et donnait l'épouvante aui
femmes qui auraient été tentées de mal faire. Un descendant de
Walcer, Lambert Topor, surnommé Zula, fut le premier évêque de
Cracovie de race polonaise, eu l'an lOGO (2). Il fut, sur ce siège, le
prédécesseur de saint Stanislas, qu'il avait lui-même désigné pour
son successeur. Sicciceh Topor, comte de Przeginia, était en 10 82,
palatin, et Etienne, en 112U, Castellan de Cracovie. Sulck et Zcgotta
(Ignace) (3) se succédèrent dans cette même dignité jusqu'en 1290.
Un des fils de ce dernier, Xawoj, en 1325, également Castellan de
Cracovie, recjut en partage le château de Tencziju et devint la souche
des comtes de ce nom ; son frère Jaszko ou Jean fonda la ville d'Os-
3olin, dont il adopta le nom, qu'il transmit à ses descendants. Cette
nombreuse et puissante maison (pji ne s'écarta jamais du chemin de
l'honneur et ilu devoir, était tellement jalouse de conserver intacte
(t) Une branche, UH-on, s'en i'>t con>i'rvco en Silésie.
Ci) Joïi)u'l cfltrt cii.)i|iii' II' baiiil iii-^c av.iii toujours envoyé d''» prelaU d'Italie pour
ocfupor fcl é»éfliL' iniiiorl.inl.
l3) Co nom vient do sainl l:^nact', i-»»"iuf d'Aiilioi hc, lujrljriî* l'in |(>7 Ju.N .S. J l^
SUR LES FAMILLES NUItLES DE LA l'dLOCNE. t27
la pureté de sa rf^nommée, qu'elle établit un tribunal de famille pour
punir à l'instant tout membre qui s'écarterait de son devoir, atiu
qu'aucune faute ne restât impunie et que le nom ne fût point terni
par un jugement public. Non loin de Cracovie, s'élevait une tour
appelée « la Tour de Dorothée ; • elle était le monument d'une de ces
anciennes sentences de famille; c'est là que Dorothée do Tcnozyn,
détenue jusqu'à su mort dans une dure captivité, expia des fautes
pour lestjuellcs de nos jours on est plus indulgent ! Au reste, daus
cette sévère et noble famille, les laules étaient rares, et ce tribunal
domestique avait rarement à sévir : qu'il en aurait été autrement
dans la plupart des autres familles puissantes, si elles avaient imité
cette salutaire institution. Cela les aurait sans doute préservées des
tristes écarts où ellts sont tombées, sans quoi les juges n'auraient
pad pu suffire aux coupables! Tant que cette illustre maison de
Tenczyn a existé, elle a incontestablement occupé le premier rang
parmi les familles de la noblesse de Pologne; elle l'occupait, par le
triple droit de son antiquité, de la grandeur de ses str\ii.e3 et de son
inaltérable fidélité à sa patrie et à ses roi;. La branche d'Ossoliii qui,
à l'extinction de celle de Tenczyn, fut appelée à recueillir son héri-
tage et son nom, s'en est montrée digne. Elle aussi a produit des
hommes de talent qui ont tidélenient servi et défendu leur patrie.
Il ne serait pas possible, dans les limites restreintes de cet article,
de nommer tous les personnages éminents que cette famille a donnés
au pays. Contentons-nous de cilci Jean d'Ossolin, castillan de
Radom, qui fut, en 1431-, un des tuteurs du jeune Ladislas III,
auquel ses elforts unis ii ceux, du cardinal Olesnicki, son oncle, con-
servèrent la couronne (1). Jean Zbigniew d'Ossoliii, palatin de Scn-
doniir, s'est ai:(|uii une belle page dans riiisloire par son dévouement
(1) Ladislas fi'avaU nue lOaiisi lt)ri((u'il fiil coiironiio: un yranj (iirli s'y opposail ri
loulail uu autre roi, maitjre ki sacrilicos que L.Klulas Ja<ii;lliir( .ivail f.iils pour a^^url•r U
Couronne i soq lilj. Li's l'iTorts cl la iidi'lite d'DIfsnuLi i-l irU:>>olinbki, (uUuri du juuiie
jinnco, lnoni|)lieruiil J.' ces ()l)3lai:lrs et ils lireiii |)roclaMicr LadiAlat à la Uii'tc de l'osoa on
143^. C't'il eu \\\in\ii inunc roi i|ui, rr;.'ii.int eu rmimu ti'uipi sur la l|i)n^ru<, |>ùril si inallicu-
reukoineiit A la batailh' Ji* Varna cti IV'tV.
128 NOTICKS
et sa fidélité à la persoiiue de son roi, dans un temps où déjà, en
Poloi,'ne, l'intérêt était tout, le devoir peu de clioîe! Lors de la diutc
qui fut tenue en 1592 (elle re(;ut le nom tristement mémorable de
Bièle d'ini/iiinition!) Jean Zamoyski, grand général de la Couronne,
à la tête d'une partie nombreuse de la noblesse, souleva contre Sigis-
mond III les plus graves aocusationa , et cette assemblée législative
se transforma tout à coup en un tribunal tl'inquiisition contre la per-
sonne royale (1). Dans cette occasion, Ûssolinski prit avec chaleur
la défense de son roi et fit rentrer, par sou influence et In généreuse
éloquence de sa parole, grand nombre de ses adversaires dans le parti
de Sigismond. La Dicte ayant cependant été rompue par le reste dea
mécontents sans (|u'on fi\t parvenu à un accouimodement, la guerre
civile allait éclater; les deux camps se trouvèrent en présence dans
les plaines de Janowiec, et la lutte allait commencer, lorsque Zlji-
.gniew Ossolinski, au riscpie de sa vie, se rend dans le camp des
révoltés et leur peint d'une manière si saisissante la grandeur de leur
crime envers leur souverain et leur patrie, qu'ils se soumettent au
roi, qui, de son côté, avec la f.iiblcsie cjui de tout temps fit son mal-
heur, pardonna et fit des concessions. Mais, du moins, la Pologne
dut aux nobles efforts d'Ossolinski de voir unt foin Je moins le sang
répandu dans une guerre impie! Le plus grand homme qui illustra
cette noble maison fut sans contredit George d'Ossolin et de
Tenczyn (2), grand-chaucelier delà Couronne, qui fut l'ami du roi
Ladislas IV, que son appui avait contribué ù faire monter sur le
(1) Jean Zaïuuyski, granJ-^iùiiL-ral et ^TanJ-eliancclior du la Couronne, riuoique Jjuil- Je
grandes i|ii:iliU"s, élail d'une liunioiir liaulaine, aiiibilu-use cl ilo^poniiue qui lernissail ce
Krafid caractoru. Aciouluiiic suus le rr^Tio (ireciilenl , J'ttiermi- Halliury , qui se rip^iail
enlieieiiu'iil sur lui, à t;nunTni;r en iiiailro , il no |<ul >u|j|'i)rli'r <le vuir ion influriice
diiMinuiT iiHis Si,;i3rii<jnil 111 et s.Kiroilre eelle de quelques aiilres. Irrilo de ce que le roi
a»aild()nn6 les sceaux i Ji'an, corn le de Tarnow, landij qU'ilavuil recoiiiuiande Pierre Tjlicki
pour cet i?in|j|oi, ul surlout du ce que le roi \uulail épouser une an liiduclie^se en depil Utt
ses cunselh lonjour^ liaiii'ux (mur la iiiai>uii d'Aulnche, il ni mil 1 la lete des inecuiileiits,
toujuiiD nombreux en Pulo^'ne, cl aceii.-a le roi en (ileiiii) Diele de Iraliir le pays l'i de
»ouloir le lurer a rempi fur. (;'esl A celte occasion qu'U>>ulinAi |iiilsi nobliineul la
dereiiio du suii sOU wrain et fut soutenu daiii cet le belle l.iclie |iar André Opalen^ki.
[t) La braiiflio ilo coiiiU'j île lenciyn sel.iiil éteinte en JGJl, leur» bicni Cl leurs lilroi
piissérenl ïui |>lui proclics cull.ileraui, aui 0:>so|iiiiki.
SUR LES FAMILI.KS NOni.KS DF, I.A POLOGNE. 129
trône. Ses diverses ambassades couronnées de succès et accomplies
avec une pompe jusqu'alors inconnue, l'ont rendu célèbre. Son entrée
en 1G33, à Rome, où il avait été envoyé pour nolitîer l'avènement
au trône du roi Ladislas et obtenir la sanctiou du pape pour les res-
trictions qu'on voulait mettre au pouvoir exliorbilaut du clergé eu
Pologne, a servi par sa maguiticeiice royale de thème aux écrivains
du temps, et le burin de DoUubela en a perpétué le souvenir (I).
En 1636, il fut ambassadeur ù la Diète d'élection de Ilatisbonne, et
Ferdinand III dut en grande partie le trône impérial à ses recom-
mandations. Précédemment, il avait été gouverneur de la Prusse,
chassa les Suédois des places qu'ils y occupaient et conclut enfin avec
eux, en 1635, lu paix de Slumsdorf (2). A l'instar des autres pays,
il donna l'idée d'établir en Pologne un ordre de chevalerie, celui de
la Vierge immaculée (3). Il fit consentir le roi à ce projet et dressa
les statuts de l'ordre, qui furent approuvés par le pape. Lorsqu'il
s'agit d'obtenir l'approbation de la Diète, elle t/ouva dans cette
institution une atteinte ix l'égalitc de la noblesse, et, excitée par le
parti des mécontents (ceux qui n'avaient pas le crédit et le pouvoir
l'étaient toujours en Pologne), elle répondit à cette proposition en
redoublant la sévérité des anciennes lois jagelloniennes contre les
titres et toutes les distinctions (4), lois qui n'avaient pas cessé d'être
violées depuis leur établissement et qui ne cuasà'cut de l'être jusqu'à
la chute de la Pologne! Tant il est vrai qu'elles n'étaient pas con-
forme au caractère national, et qu'elles n'étaient point nées de
(1) Entre autres pnidiyalitoi , se» clirviux et ceui do sa suite porliirnl Jes Wn en or et
eu aro'cul, i[iii >o di'l.ich.-iii;nt en inarch.int , à U grande satialailion du peuple de Konie,
qui It'j r.unassuil avecempressciaeiit.
(2) Par cette paix, qui devait durer -.'G ans, les Sui-dois s'eiiga^caient à e»acunr toute la
Prusse et à no ^ariler ipi'uiie partie de l.t Li*onie.
(3) Ladislas, M bn f eu le M:uri ^ Lokiclei. ) , a^ait déji institue en Tlii l'ordre de IWifle
blanc, que l'eapril d'egalito ou plulOt d'envie de la iioblraso itoulTa de> iOn lustilutiou. Il
De fut renouvelé (|ue par Frèdéric-Auguile II en 1713
(4) Ces lois déclaraient infâme quiconque reclierchcrail un titre elran);'^r. Cela n'einpé-
cba ci le^ fliodkiewicz, ni les Jablono«ski, m les Krasicki, ni les Kra:>inski, ni les LuLi>-
Diirski, ni l's Radiiwill, ni lesSapieba, m tant d'autres, de sulluitir il de pi.rlir dei titres
obtenus de l'empereur! Nulle part coinmc eo Pologne on n"a de j.iluui de l'tijulUi et nulle
part elle ne fut violée plus elTrootémenl !
130 NOTICES
l'aiiiour de l'cj^iilité, mais bien du sentiment d'envie des uns envers
les autres! — Homme d'État prévoyant, George Ossolinski voulut,
de concert avec le roi, former des alliances avec le Saint-Siège, la
républi(|ue de Veuise et le luin des Kozac[ues, pour s'opposer à la
puissance croissante de la Turquie, menaçante pour l'Europe chré-
tienne; il projeta des réformes salutaires à l'intérieur, qui devaient
fortifier l'autorité royale et mettre un frein à la licence déréglée de la
noblesse. Tous ces plans salutaires pour le pays échouèrent devant
l'esprit de révolte de la Diète de 1G4G (1). Elle restreignit au con-
traire et affaiblit encore l'autorité royale, qui ne fut plus qu'une
ombre qui cessa entièrement d'exister sous le règne suivant! El
Ladislas finit en IC IS, dans l'amertume, sa vie malheureuse, pour
faire place au règne plus malheureux encore de son frère Jean Casi-
mir. George d'Ossolin ne survécut que peu d'années au roi qu'il avait
si fidèlement servi et mourut en 1G50. Le pape Urbain VIII d'abord,
puis l'empereur Ferdinand II, le créèrent duc et prince d'Ossolin,
titre qui devait s'hériter dans sa postérité directe et masculine, mais
qui s'éteignit avec lui, car son fils uni(iue le précéda dans la tombe
sans laisser d'héritier. — Un autre rameau a prolongé son existence
jus([u'à nos jours. De lui sortit le comte Joseph Maximilien Ossu-
linski, homme aussi distingue par sou caractère que par la culture
de sou esprit; il était dans son pays le protecteur des lettres et en
même temps bibliophile éclairé. A)ant réuni une bibliothèque nom-
breuse et choisie, il voulut eu faire j)rotiter ses compatriotes et fonda,
en 1823, à Léopol, l'institut publie connu sous le nom de Biblio-
thèque Ossolinski, qu'il dota richement. Le tleruier rejeton mâle
qui a porté cet illustre nom a été le comte Victor Ossolinski, qui a
tristement terminé cette longue suite d'hommes distingués qui se
(I) Les ri'bûlultons iln celle Dii le ijlérenl au roi lu droit Je conclure dij Irailés ou île»
alliances ou du déclarer l.i |.'uorre sans l'asventiuii'iil prculalde Jc> Klals. Le roi no put
garder ious Ici armes <|u'uiic Iroup" de 1,-JOO biiiiiniej cl u" de>ail rùumr l'arniéo ijuavec
la perniis->ion de la Dicle ! On lui ola niéuic le droit do voyager à i'ctranijcr sans une per-
mission spi'cule des Élat»: on craignait sans duule qu'il ue quillàl le pay» pour n"y plus
revenir!
SUK LES FAMILLES NuliLEb DE LA l'ULUi.NE. 131
sont succcclé dutis sa famille. D'un esprit cullivû mais bizarre , il
n'a jamais su porter dignement le farJeaii du lieau nom dont il était
le dernier héritier mâle (1).
LKS COMTES U'OSTKOKOG.
C'est là encore une des familles les plus uoblcs et les plus ancien-
nement illustres de la l'ologne, (jui, surtout dans les premiers temps
de la monarchie, sous la dynastie des Piast, aconit une luiuie impor-
tance et rendit de grands services (2). Elle est issue de la maison de
Nalencz-deuxième (3), et en est sans contredit le plus brillant
rameau. Nous avons parlé précédemment de l'oiiginede cette maison
Nalencz (4). Le premier qui adopta le nom d'Oatrorog et qui donna
naissance à cette branche, fut Dobrogost (Bonaventure) Ostrorog
de Szamotuly, palatin de Posen, eu 1220, et l'un des guerriers
(1) Pour donner une iJce ild Id Ie^i:ri'li5 coiipalilo île iiuriirs qu'a* ail iiilillrt'C on Pologne
riu.llûLioii pLTiiicii'iisp ,\ci Ub.i^'os cl iIl' l'e.iiiiit fimiiais, ou p-ut hIit uiu' [jarulo de lui
(ju'il 5L' plaiM.iit i racoiilur publiiiuenR-iil cdimmu' un Irait d'i'>|iril. La t'unlo-isi;, foninie
auaii belle que dislin>;uee de luule f.iiuii, jO Ml l'un eo par lei de^luiiU cl les cha,'ri(i3 (]un
lui donii.iil une uiii.ui jj in.il assorlio, do s»? séparer do lui et d'aller vivre i ParU. Lo
monde dani sa inoeliancelé lui supposa Inuiiedialemenl une liaison. Son mari ï'ilant ren-
coDlié dans un salon aiec Chonime aii(|ii.'| un pièlail celle Loiiiie fortune, celui-ci so til
pré^enler au ctunle : • .\Liis nous no sommes élraïu'ers, mon cher duc, lui dit celui-fi,
pQiS({ue vous èles rainant de ma feinnie ! • El c'est hiinieine qui racontait coiiiine un inn
mot C'j fait vrai ou invente! iju<'l rapprocliemeiil A faire entre le premier auteur et le der-
nier rejeton de cilte illuatrii race! Celui-ci ne sentait même pUis qu'il e.--t des iliOses »ur
lesquelles on se tait quand oo no les vongrt pa»! T>mlo imitatioii eiilraine l'exa^-'i ration et
les Polonais ont aclicte cher le nom do Fi^niraii ita .\iii\{ qu'on s'esl plu i leur donner.
S'il <■>( > rai, comme on l'.i ilit, qu'on ne ^e r.ipprot lie que p.ir le> t icc:,, il eût l)ien mieiit
valu re>ter l'uUinai» cl con-.erwr la rigide probité di' jcs ii.aurs oriiîinaires!
i.'i) Il est a ri'niarqu''r quo depuis rawiieiin'iil de^ Ja^elions et au'c eux depuis l'inlro-
duclion d'i la Couronne elecli>e et do la démoralisation qui en lut la cunsciiuence, les
anciennes familles et les » ie\i\ noms disparaissent de plus en plus de la scène importante dci
affaires, comme s'il leur avait ripugnc do ternir leur vieille jjloire en occupant des cliar^'es
qui s'achetaient par de l'ari-'ent ou do Coupables com[ilai>ancos ! Des uomsnouveaui sur-
Kissent, surluut ceui de, fimilles lilliuaniennes, qui, n'a>anl poiiil do passe i respeclrr, so
moiilrenl moins scrupuleuses. On a beau dire, noblesse obtiije I
(3) La maison do .Nalencz deuxième ayant été une de cilles qui ont concède lo plus fré-
quemmerilses armoiries à des etranKors, il no f.iul pas croiio quo lous ceux qui on porlool
les armes soient issusdo citto maison; bi-aiaoup d'entre ou\ no les pussedeul qu'en verlu
do celte sorle d'adopliun asn'i usitée en Polo,.'ne, pend.iiil un cerlain temps. .Mai» U
famille d'0>lr.jrog app.ulnnl A la sonclie ori^juiairo do cotte lu.blo iiuisuii.
(i) A ('.irtitlo dos comtes .Malacliowski, do la maison do Nalonci deiivieuio.
132 NOTICKS
célèbres de cette époque. La seigneurie de Szamotuly fut louj^tcmpd
la propriété desOstrorog; elle devint ensuite le partage exclusif
d'un de ses rejetons qui en prit le nom et forma ainsi une subdivi-
sion de cette farailli;, qui devint célèbre sous ces deux noms. Tho-
mas, Castellaii de Posen et Thomislas son fds, échanson du roi
Przcmyslas, ayant eu à se plaindre de ce prince, entrèrent dans le
complot des Margraves de Brandebourg et prirent part, avec d'autres
membres de la famille des Nalencz, au meurtre du roi eu l'2'JC (1).
Parmi les châtiments qui furent infligés aux coupables pour ce
crime, il en est un qui n)érite d'être cité, à cause de sa singularité, et
parce qu'il prouve qu'à cette époque les peines qui frappaient V/ioti-
tieur, étaient considérées comme les plus sévères : il fut donc interdit
à tous ceux de la maison de Nalenez-deuxième, de s'habiller de
vêtements de pourpre et de se mêler, même en guerre, aux rangs des
autres familles nobles (2). Cette défense se maintint jusqu'au règne
de Casimir le Grand, le dernier des Piast. La famille des Ostrorog
expia, du reste, par les grands services qu'elle rendit depuis à sou
pays, la part qu'elle avait prise à ce crime. Seudziwoï d'Ostrorog,
Palatin de Posen, fut un des guerriers qui se distingua le plus à la
célèbre bataille de (iruneuald et Tanuenberg, où l'ordre Teutoni(iue
fut vaincu (1410). Peu de temps après, il remporta la victoire
de Kronowo (3) (Deutbchkrone), qui acheva la soumission de la
Prusse cl dans la([U(;lle le général de l'ordre, Michel Kiiebeumeister
de Sternberg, fut fait prisonnier. — l^'udaut l'interrègne qui suivit
(1) l'cnJanl les ilissoiisions (|ui 3\ai(.'iil diwio les princi-s de la ni.iisnn .loi Fiait, Im
mariiiaves de Brandeliourj? s'ilaiciil eMi|iari"i de i|ue|i|ui'j parlic» do la MarcL'i l't vie la
l'oiiiiiraiiie, qui apiiarU'iiaii'fil à la i'ulu^iic. A>erlia c|iif Przrniy.ilas so pfrparail i leur
reprendre re* provinci's, iU prolitùronl du riioiueiit où le roi so lnrail au pbisir du la
cliasso, près do Ko^asen, pour l'asiai^iiicr : la famillo dos Nalencz les aida a accouiplirfc
mcurlre.
(2) Les comtes de Czarnkow, de la niaiioii de Xiilcnczprcviier, prouvoronl i celle
occasiuii qu'ils étaient d'une ori^'ine diiïcrenle et étr.ini;ers i la f.imillo des iVulmiCZ-
(leuxii^me ; en conseiiuoncc de quoi lU furent eveiiipla de cette ripiation.
(3) Cette ville fut ainsi noiiiinée parce qu'en li-JH ce fui U que Ladul.is I.okielek (lu bref
ou le nain), en revenant d'une canipa;.'ne contre la l'riiise el la Pomérauie, fui salue par le»
eDvoyil'j di'S Etals, ijui lui ajiuorlaii'iil la niaivulle de bOii cicvalioii au Iriine cl le> lusiiuet
dû la scurerainetù.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 1.>5
la raoït du roi Louis d'Anjou, Jean d'Ostrorog et de Szamotuly,
Castellan de Kalisz, fut un des chefs des sanglantes rivalités entre la
maison de Nalencz et celle de Gr/.yniala, que Ladislas Jagellon eut
tant de peine à calmer (1332-l-i-31). — Stanislas d'Qstrorog,
palatin de Kalisz, fut créé comte par l'empereur Maximilicu 1",
en 15 IG (1). Ce fut lui qui alla à ^lilan chercher Bonne Sforza, qui
l'épousa a^ nom du roi Siijismond I^f et qui ramena en Pologne
cette reine, qui fut d'abord l'idole, mais bientôt après, rexccration
de ses sujets! Ce fut à Jarob, comte d'Ostrorog, général de Grande-
Pologne (2), que furent confiées par les ]ttat3, la garde et la défense du
paya pendant rinterrègne ([ui suivit la mort de Sigismond-Auguste II
et pendant l'élection orageuse de Henri de Valois (Henri III).
Enfin, lorsque les deux généraux de la Couronne, Nicolas et Sta-
nislas l'otocki tomljùrent tous deux, après une double défaite, en
If) tS, entre les mains des Cosaques, ce furent les deux frères, Ladis-
las Ostrorog, palatin de Seiidoniir et Nicolas, grand échansou de la
Couronne, qui furent mis avec Alexandre de Koniecpole ù la tête
des armées du royaume, pour s'opposer aux progrès des ennemis;
Nicolas se rendit célèbre par son héroïque défense de Zbaruz (3). Un
rameau de cette illustre famille s'e.-t conservé jusqu'à nos jours, et
en 1S21, lors de la vérification des titres dans le rurjaume Je Polo-
gne, Jean, comte d'Ostrorog, fut confirmé dans son titre héréditaire
par le gouvernement russe.
(l) Ou siillioil.iit, 011 acro|it:»il lus litriM, cl on clmlul l.i loi >|iii !(.■< pn.liituit, Ijiijnurs i
Il condilioii ili' tic iiuinl L'ii fiiro mxio l'ii I'iiId^iio, Jo n'uii dojuiro aucune prcrot;alive el
do Di) s'iMi pjiiT (|u'i IVlranjk'er.'
(il C'ilail li3 nom que proiiail lo Slaroale de l'oscii, ijuj rcritlait la justicn au nom du roi
dans lui lul-ilioals de l'oii'u tl de Kaliiz. Proprt'iiu'iil il s'appi'lnl ; Slaroitu, ç.'ru'r,il do
Crandf-l'oJOiîm', et, par abrcviation, iii'ti.'Tal Je Granilc Pologne. A son iiislar, le Slaroste
de CracùMo, s'intiliila gùncral de la PeUle Pologne; celui de Podolie, i,'enéral dos lerrei
de Pûdolie ; celui d'! I'rui«H, général des terri'» prussiennes.
(3; 9,UX) Polonais, sous les orJrns d'Oslroro.', soutinrent dans Zbarai un sié^'u Je plu-
sieurs moij contre •JO.OU'J (io^aques ut T.irlare<, suus le fameux Chuiielnicki, jusijuj ce
qu'ils fussent dega^'és eu IG-W, par le roi Jeaii-Casiniir.
NOBLItSSI FOLONUSI.
ni
154 NOTICES
LKS COMTES n\>VI<:Z u'OSTI\O^VO OSTKO^YSKI.
Il est ditHcilc d'aJuictlre pour la maison de Rawicz, la fable d'uae
origine anglaise (jui n'a pour elle ni la tradition, ni la \raisem-
blance. Une princesse anglaise dont on ignore le nom aussi bien que
l'époque, aurait été jetée en pâture à un ours, par son frère égale-
ment anonyme. L'ours, plus humain que ce frère dénaturé et
touché des grâces de la jeune fille, loin de lui faire du mal s'étendit
galamment à ses pieds en signe de soumission. La princesse ayant
pris place sur le docile animal, sortit triomphante de i'euccinte où
elle devait périr. En souvenir de cette délivrance miraculeuse, sa
descendance prit comme armoiries, l'ours portant la princesse, et
rint on ne sait quand ni comment s'établir en Pologne. Il y a trop
de vague dans cette histoire de cirque olympique pour qu'elle puisse
être admise, et cette ancienne maison n'a pas besoin pour se faire
valoir de cette origine fabuleuse (1). Dès le commencement du
IIII* siècle, cette famille a eu l'honneur de donner le jour à un de
ces hommes dout le souvenir immortel reste dans la mémoire des
peuples comme un type de dévouement et de loyauté. Cet homme
-dont le souvenir a survécu uiéme ù la destruction de sa patrie, est
le célèbre Goworek, palatin de Sendomir, tuteur, ami et ministre de
Leszek le Blanc (2). Celui-ci partage, avec son ministre persécuté,
l'auréole dont leurs vertus et des infortunes imméritées les ont
(I) C'eàl sous le rôyno de Bolcsias III, Bouclio-lorle (Kri>wously>, que se monlrcnl les
premiers personniges Je cette famille. Coiiimi; ils ét.iieiit Ju pajsile Hawael y oecupaieol,
des lors, les plus li.iule^ thuri^oj, c'est Je la sans Joule ijuVIle prit le Doni de lUwici.
fi) Après la mort de MieczysLis l'ancien, l'aiiiao UIH, l.e-zrk siiruomiin.- le Blanc, a
cause Je la couleur Je ses cheveux, fut appelé j rc-^ner. .Mais les ^ranJa Ju rojaume
excités par Nicolas Lis, palatin de Cracoue, lui iiureal pour couJiiion J'el.Jip'ner son
tuteur el soQ ami GùWorck, palatin Je SeiiJ jtiiir, Joui l'amliiiieui piljlin Je CracoTie
jalouiail et crji;;init ruillueiice Lcs/ck prélera reluierie Irone plutôt que Je sacniier son
ami. Alors Goworek pour ne point être un obstacle à l'elcvatioo Ju jeune prince, se con-
damna a un exil »oloiilairn et partit pour la lloii^jrie. L'un el l'autre restcreul tiJcles 1
leur résolution Jans celte lutte Je (,'i'"erosité. Le^/ek CcJa le trJne i son cousin LaJislas
(aux Unes jauibesj ue voulant conseulir a aucun eir;a^eiueiit qui rcloii;nat Je son aiui. Ce
ne fui qu'après la mort J.' L.idisl.is et Je Nicolai, palatin Je Cracova-, ijut Lesick prit lei
rèucs du touTernemcnt el que tioworek re wut aupfi » Je lui, pour I- servir Jans la pan
comme dans la tfucrre avec sa liJeliiù à toute epreux
','i (
SL'R LES FAMILLES NOIU.ES fJE Lv POLOGNE. 135
entourés ! Dans l'opinion du peuple en Poloirue, l'un est resté comme
le modèle de^ bons princes, et l'autre comme celui du plus fidcle et du
plus vertueux des ministres! La branche d'Ostrow est sortie de l'il-
lustre rameau des G rot de Slupçe et de Nowemiasto. Ce fut au
XV* siècle que cette lijj;ne adoiita iieréditairemcnt le nom de la sei-
g:neurie d'Ostowy. De nos jours, Thomas Adam Ostrowbki, grand
trésorier de la Couronne, en 1791, fut un des plus actifs partisans
des salutaires réformes projetées par la coubtitiition du 3 mai, et
un des derniers défenseurs dévoués de son pays. Il Ht de vains ellbrts
pour déterminer le roi Stanislas Poniatowski, à adopter une marche
plus intlépendante et plus nationale. N'étant point soutenu par ce
roi sans énergie, et à cause de cela au.ssi sans pouvoir, il fut ren-
versé par les chefs de la confédération de Targouitz, qui le livrèrent
a la Tlussie, où il fut retenu prisonnier pendant plusieurs années.
Lors de la formation du grand duché de Varsovie, cet homme qui
s'était acquis l'esume de toutes les honnêtes gens, fut nommé pré-
sident du Sénat. Il avait été précédemment en ambassade à la
cour de Berlin, et il reçut le titre de comte prussien; il mourut
en 1S17. Ses trois tils, Frau(;ois , Athanase et Thadée furent, en
182-1, confirmés dans le titre comtal de leur père par le gouverne-
ment russe.
LES COMTES OZAllOWSKI.
lia sont également de la maison de liawic/: et ont par conséi;uent
une origine commune avec les comtes Ostrowski, uiais ils ne se sont
point ucquis, comme ceux-ci, la réputation de lidéles patriotes. Pierre
Ozarowski, d'abord secrétaire général de la Couronne et Castellaii
de Vojniz, depuis 1793 grand-général, fut un des conspirateurs les
plus ardents de la confédération de Targouitz et un des agents les
plus zélés de la Russie. Lors île la réaction nationale de 1791, sous
Kosciuszko, il fut un de ceux qui ne réussirent pas à se soustraire à
lu vengeance populaire et l'un des malheureux auxijuels le peuple
AJ
136 NOTICES
fit subir le supplice des traîtres (1). L'empereur Alexandre, comme
roi de Pologne, conféra le titre de comte à deux de ses fils, au
général de cavalerie Adam Ozarowski et à François, aiusi qu'aux
enfants de leur troisième frùrc Cajetau, antérieurement décédé. C'est
à eux à justifier cet honneur par une tidclité qui en fasse ouljlicr
l'origine.
LES CO-MTES PAC.
Il est assez généraleraciit admis de faire descendre cette famille de
la maison des Pazzi de Florence, qui est devenue célèbre au xv^ siècle
par sou antagonisme avL-c les Médicis. Quebiue répandue que soit
cette version, il est permis de douter de son exactitude. Eu effet,
toute notion manque sur l'époque à laquelle cette famille Jlurtnlt/ie
serait venue s'établir on hitLuanie, et l'on ne peut guère admettre
qu'un nom si illustre s'y soit transporté, sans que ce souvenir s'y
soit conservé. On peut également préti-ndre que cette famille, qui
jouissait d'une si haute position dans sa belle [)atric, ne l'aurait point
abandonnée sans des motifs imporiauts et ceux qu'on a voulu faire
valoir, à savoir les persécutions exercées contre elle par le parti triom-
phant des Médicis, ne sont point admissibles; car celles-ci n'eurent
lieu quTx la tin du xvc siècle et au commencement du xvi*, époque
postérieure à celle où la famille des Pai; se trouve déjà mentionnée
en Liliiuanie. D'ailleurs, comment serait-il possible que cette maison
ait abandonné les croix et les dauphius si célèbres des Pazzi pour
ndopter les armoiries polonaises des Gozdawa, sans qu'il se soit con-
servé la moindre donnée sur les causes de cette mutation, qui, au
moyen âge, était toujours considérée comme un fait important ('2)?
(Il Alors la Pûlij(!a>) e\isl.iit i-ncore coiiimn F.til, romm« royaume imlcpendanl ceiu
qui laïen.laienii l'i.lraiiiii;r i'taicnl ilouc Imn des Irailri's.iiui iiit-ntaifiil Uur djàliuiçiil-
Oiaruwiki et W-i J-jux Ko^sakow3ki oxpiofi-nl li'ur irifi.u par la mon, le 2j avril t*^'
Félii l'olocki, XauorUraDiçki, Cniinir Ua(■^)n^kill d'aulre» parnnrenl i so souaraifi' i
la vuniii'.iucD pDpiilairo : lU ne furciil pendui c|u'in cllir'ii" f
(i) 11 paraîtrait pluliU iiuo la rrjoriiibljhc.' .k'i iioiii> dw l'aiii et do Paç sorfil plm ^^">'
or!><iuotclli'deroicrniiiai»ou anjuit du crédit, de proli'ilu i cette origine îupp»>i-«- O"'''-
SUR LES FAMILLES NOBLES UE LA POLOGNE. 137
Quelcjue iuadmisbible que soit donc cette glorieuse descendance, il
n'en est pas moins certain que les Puç appartiennent à une des
familles les plus distinguées de la Litliuanie, cpi'ils y occupaient une
position élevée et qu'ils y possédaient surtout une des plus grandes
fortunes de cette contrée, ce qui leur ouvrit la porte aux plus hautes
charges. Malheureusement, le talent ne pouvait pas s'acquérir par
les mêmes moyens, et malgré les dignités dont les Paç furent revêtus,
ils ne produisirent c^ue des hommes médiocres. Les plus marquants
furent Michel-Casimir, grand-général de Lithuanie en 1G67, qui se
fit connaître par son courage, mais plus encore par la jalouse envie
qu'il portait au grand Sobieski, ([u'il voulut abandonner avec ses
troupes la nuit même qui précéda la bataille déeisise de Chocim(l);
puis son cousin Christophe Paç, grand-chancelier de Lithuanie,
Tous deux, soutenus par un grand parti lithuanien, dont ils dispo-
saient, s'opposèrent à l'élection du roi Jean Sobieski, lui restèrent
constamment hostiles après sou élévation et se mêlèrent à toutes les
intrigues qui agitèrent ce règne malheureux. Pour combattre l'ia-
tluence des Paç en Lithuanie, le roi éleva la famille des Sapieha ;
places, honneurs, richesses, il leur donna tout à profusion; ce fut
l'origine de la fortune de cette maison. L'infortuné Sobieski, dont le
règne fut si désastreux, suscita ainsi en Lithuanie aux Paç des con-
currents qui les tirent déchoir; mais pour lui-même, il ne fit que
de nouveaux ingrats! P.irmi les personnes qui furent autoris''e3, ea
1821, par l'emi)ereur Alexandre, à faire usage du titre de comte, se
trouvait également le dernier rejeton mâle de cette famille, jadis
ijups leltri'idp bouvuraïus adressées idt's personnes du celle famille et qui font mention d»
cette origiiiu lli)reiitine, ne sauraient iervir de preuves, (rcl.iionl dit siinplrs fè'ards de
politesse eiiveri i/<',v prt'tintiuna di- fdinillr. On n'en était pas cliiclie en s'aJressanl aai
Polonais, (pruci savait flatléb de celle conji'ici'hilanco
(1) La bataille île ClioLim fut livrée en I07J et les Turcs y furent cnliéri-raent diifaits.
Jean Si^InoAi al.irs i;rand-^i.iieral de la (^oiiroiiin' i-oiiiMiand.iit en ilief, La veill" de la
bataille, l'a.;, jaluux do la gloire île son clicf, lit soulever les Iroopes lilliuaniennes sous son
coniinamleinent et voulut abandonn-.T le cani|) la nuit niénie. D'autres ^îeneraui elTrayés par
le Qunibru siipirieur de> enneinis s'étaient ent'aK'es .i lo suivre. Les prnres, les lUjlanccs de
Sobieski, c|ui leur lit liuiito de (iMir traliison, les arrêtèrent et le lendemain l'araiec polo-
Daiso avait remporte une de sci plus glorieuses victoires.'
138 NOTICES
puissante, le général comte Louis Paç. Aujourd'hui, cette maison
n'est plu3 représentée que par sa fille.
LES COMTES DE BnOEL-rL.VTEU .
Très ancienne famille de la Livonie, où elle paraît avec honneur
dès le commencement du xv" siècle, et que l'on dit originaire de
Westphalie, où les Broel étaient, en etîet, connus dès les premières
années du xill^ siècle. Dès leur arrivée en Livouie, ils y occupèrent de
hauts emplois dans l'ordre des chevaliers Porte-glaive et Teutoiiique.
Depuis la première union de la Livonie avec la Couronne de Pologne,
eu 15G1 (1), cette famille fit partie du corps tie la noblesse polo-
naise, s'identilia cutièremcnt avec elle et ne cessa plus de lui appar-
tenir et de bien servir sa nouvelle patrie. Henri de Broél-Plater fut
un des plénipotentiaires livouiens qui furent chargés de négocier les
conditions de cette union. Godard Plater, son petit-fils, se rendit
célèbre, en 1G54, par la valeur avec laquelle il courut à la tète d'un
faible corps de cavalerie au secours de Sniolonsk, assiégé par une
nombreuse armée, sous les ordres du czar de Kussic. A plusieurs
reprises, il contraignit les Moscovites ù suspendre le siège, mais ne
recevant lui-même pas de renforts, ses prodiges de valeur ne pureut
sauver la ville ('J). Depuis cette épOi(ue, les d'secndanis de cette
famille ont occupe les plus hautes dignités du palatinat de Livonie
et de la Lithuanie. ('ette maison s'est divisée en un grand nombre de
(1) La Livooie, I3 CourlanJe el l'EslIiunie roriiulcnl des (jriorati de l'orJro Teutonique :
ils fiaient sans ci'sso ei|/OM;'5 .lui incursions des Danois, dos HujsCs, des Sucdois el dei
PoJDii.iis, qui préli'iid.iii-nl Inus avoir dos droils >iir ces (iroviiii-i's el l'Ordre o'elail plus
guère en élal do les défendre. (îoUliard KfUler, i^r.ind prieur de Livoiiie, voyjiil l'alTaibliS-
senieiil de l'Ordre, soii;.'ea a w créer une soiiterainelc iQdi'|ieiidaii(e. Drins ce liul, il eeda la
Lnuiiie Jl la I>oli>gne ul .-.uus »a ^uzerainele &'i rr>erv'a lo duché de Coiirlande, les Suédois
occuiurent l'KHlIiDnio . ce pirLi^Je fut T'iccasion des ^'uerres perpelu.'lles entre la l'olouun
el la Suéde, tu lt>'i<) la paît d'Uli«a enleva.! la l^olu^ac les deux tiers do l.i I.iionie, elle ue
garda plus i|uo le pal.ilin.tl de ce nom.
(i) l'Iiilippo Obucliowic2. p.il.ilin do Sinolin^k, coinui.mdail dam cette place quo défen-
daient CIMO liuiniiie>. Il iii' MiiilHit i|iie r.iilili'iiunt li'seMurts lie roi'iiies el r.''ilrrrs du Plater
el on II' kou[içoniiii di s'élru [xif^t: Higiier p.ir lu c<ar Aluiit , aut|uel il livra la >lllc lu ti se(>-
leiLliro lOOi.
• SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 139
rameaux, dont les uns sont restés en Livonie et eu Courlande, dont
d'autres sont venus s'établir en S:irao;^ilie, en Volliynie, en Galicie
et dans la Pologne prussienne. Eu MU, une branche de cette famille
obtint du gouvernement autrichien le titre de comte, qui fut con-
firmé par la Prusse, eu 131 G, pour les cornets Louis et Stanislas
Plater. Leur cousin, ^lichel, de la branciic livonionne, ayant épousé,
en 1803, Isabelle, dernière héritière du nom et de la fortune d'une
branche de la maison de Syberg, il fut autorisé par l'empereur de
Russie d'eu prendre le nom et les armes, et forma ainsi la nouvelle
ligne des comtes Syberg-Wischling.
LES COMTES POLETYLO.
Famille principalement [)Osse.Sbioance dans la Rubsle-blanche et la
terre de Chelm. Son nom n'a pas ligure dans l'histoire de Pologne
et elle ne s'est acquis quelque importance, par sa fortune, que dans
les tout derniers temps : Alexandre I'"'', empereur de Russie et roi
de Pologne, a conféré, en 1321, le titre de comte à Jean-Vincent et
à Louis Poletylo.
LES C031TES DE rO.MAïOn -TOMA TOWSKI,
M
iu.nison ancienne et particulièrement célèbre pour avoir donné
sou dernier roi à la Pologne dans la personne de Stanisliis-Auguste
Poniatowski. Cette famille tire son origine de la famille de Ciolek,
nom (qu'elle doit à ses armes parlantes (I). La plupail des auteurs
s'ucconleiit ii lu faire venir d'Italie; Paiisius çl), au coutraire, sou-
tient (pie ce sont les Ciolek slaves qui se sont transportés eu Italie et y
ont donné naissance aux familles des Vitelleschi et des Torelli. Quoi
qu'il en loit, il en résulte toujours une communauté d'origine entre
(I) Ciiilcli, cil poloiiaii, 4i>;mlii> vcan o\i jcunt! taurfciu, li^'uni <iii') les Ciolek portent
dansleursarmui. C'est tv-'»'''iiii'nl |h sons Jcs noms ilaUL-uiJe V^U'IlLSclii cl JoTurelli.
[i) Pansiiis,t/c" UrlH el pruijrasu 6lauicu\
140 NOTICKS
ces familles italiennes et les Ciolek de Pologne. Robert Vitellesclii,
arclievêque de Gnesen, en 072 (1), fut envovc de Rome pourçcouper
ce siège. Son frère, Paulin, qui l'accoDipagna, fut l'aïeul commun de
tous les rameaux de la famille qui, sous le nora de Ciolek, se
répandit dans toutes les parties de la Pologne. Une ligne de cette
maison continua cipciidant à fleurir en Italie, sous le nom de Torelli.
Pomponius Torelli, comte de .Moulechiarugolo, surnomme • il per-
duto, « qui était venu en Pologne \i3iter les rameaux consanguins
de sa famille, y obtint l'iudigénat du roi Sigismond-Auguste et ses
lettres de naturalisation furent confirmées, en 15G9, par la dicte de
Lublin. Les relations d'ancienne consanguinité avec la famille
Ciolek-Maciejowski , qui avaient été renouvelées durant le séjour
que fit à Rome, pendant son ambassade, le cardinal Bernard
Mnciejowski, décidèrent Joseph Torelli de ^rontccluarugolo à venir
s'établir en Pologne, où il épouia Sophie de Poniatow, fille et héri-
tière d'Adalbert de Poniatow-Poniatowski, de la maison deSreniawa.
Sou fils, Jeun, ayant hérité, du chef de sa mère de la seigneurie de
Poniatow, en prit le nom et fut le premier Poniatowski de la maison
des Ciolek (2). Ses petits fils, Joseph, sous-éclianson de Wyszo-
grod (3), et Stanislas, Castcllau de Cracovie, divisèrent cette famille
en deux lignes. Du premier, descendent les comtes Ciolek de Poniatow-
Poniatowski, qui existent jusqu'aujourd'hui et dont le chef actuel est
le comte Poniatowski , chambellan de l'empereur de Russie. Le
second, qui se rendit célèbre comme un des généraux les plus habiles
> (i) Quol(|iiL'sautrurs coiiloslenl IViistonce do l'arcJiovùchè Je Gncson itidI l'ao 1000, el
foiidi'iil crtle opiiinm sur ce ijiio co lut celte année (juc l'iMiipereiir Otlion III iiaui \enu
tiiilcr le lonitji'ju de s.iiut .\d.ilLerl à Ciueieii , il y tl.ilijit un arclnvéïluv II ol plus e\acl
do due qu'il ne lit ifue (f amfirmir par uuo l.ulle luif^eiialc tl qu'il en JiMijna leittéiiacs
8Uirr3;,Mnts, ear tous les arles ecelcîiasliqiiej ^'aicordeat i luer l'ipuque de sa crealioo
i l'an 'Xù et sa conlirmaUon par le pape Jean .\1II au euiuiladc lta>cnne en %:. D'ailleurs,
il eA évident qu'on n'eut pas dépoio le corps de saint Adalherl, le premier des luarlyrs
qu'ait re^e^é la l'olo^ne, dans un" ti!li,e qui n'eût point elé nielropolilaine, lors^iuc oolûirc-
mcut la i'olo^ne ci'iiiplail déjà plusieurs ctéeliei.
Ci) Il était ui'en IImU.
(i) C'est X tort que quelipieH Kénéalo^isles l'oul fait décéder tans postérité L'éclat de la
tecondn liruiulie Ui a «ans doute trop alisortiés pour qu'ili s'oecupa»eul de celle-ei. Il
était pluD rourl de la faire ilrindre.
SUR LES FAMILLES NODLES DE LA l'()L()(,NE. 141
de rarniée de Charles XII de Suède, qu'il servit contre Auguste II,
roi de Pologne et qu'il aceompagiia en Turquie, aprèd la défaite de
Pultawu; revint après la mort de ce héros aventurier, en Polo-
gne, quitta le parti de Stanislas Leszczynski el se rallia au roi
Auguste, lequel lui pardonna et l'éleva aux plus hautes dignités; il
fut le elief de la branche royale et princière éteinte de nos jours. Des
cinq tils de Stanislas Poniatowski , l'un, rran(;oi3, mourut jeune
comme chanoine de Cracovie, en 1751; le troisième, Stanislas-
Auguste, fut élu roi et couronné le 25 novembre 1701. Sa vie est
trop connue pour qu'il soit nécessaire d'en parler ici en détail. Il
suffira de rappeler que, s'il ne fut point un grand roi dans les temps
orageux et les circonstances difficiles oii il a régné, il a mérité du
moins le respect de ses concitoyens et une destinée plus heureuse
par ses qualités privées et ses noMis pencliants. Ses trois frères sur-
vivants furent, du consentement des États, élevés par lui à la
dignité de princes polonais, lors de la Diète du couronnement. Le
plus jeune, Michel-George, fut archevêque de Gnesen et primat du
royaume, prélat plein de vertu! I,c prince Casimir, grand cham-
bellan de la Couronne, l'aînéde tous, mort en 1 bOl , eut un seul fils, le
prince Stanislas, connu pour son amabilité et son instruction. Sous
le règne de son oncle, il fut grand trésorier de Lithuanie jusqu'en
1790; ensuite, il se retira à Rome, où il se fit remarquer par son
hospitalité et son goilt éclairé pour les arts. Ses collections de camées
et de pierres précieuses étaient célèbres. Il mourut, en 1833, sans
avoir laissé de postérité légitime et en lui s'éteignit cette ligue des
priucts Poniatowski (1). Ijitiu, le prince André, le quatrième des
cinq frères, fut général autrichien, se distingua dans la guerre de
{{) Le prince SUmislas cuti Home uno I.)ii;;ul' liaison ;ivi;c une dami" ilalii-uno mariée,
dont il eut plusieurs «iiLints. il vunlul les faire rteoiioailre p.ir le j'i)u>eriiemenl clii p.ipo
«t leur duiiiirr son iioiii. Leur ineru elanl ni.iriee, eetle deiii.iiidi- lui fui refiis!''», la loi un
peruielUiit p.is dr légiliiiier les eiif.iiils il'iin ruiiiniene adultère, ili'i oiileiil, le priiieu
.StaniMl.is qiiilla Uuiiiu el all.i a'il.iblir .i ru^rmce, ou le ^îiiutenuiiieiil moins serupuli-iu
fit seirililara a'it;i]Miir l\it/!,lu<li: iniiUiinunliil:U' <|iii j'i)ppo^.iit à la riMlunlii)» di- ses
di'Sirj et lui aceorda ceUe le;.;iliuialioM, que la r('lii;ion dclund ! (le sont cel bâtards qui
jMjrtent aujourd'l.ui fu Italie el eu France le nom et>'iut ilc pnnccH Puiiiuluwshi.
142 NOTICES
Sept-Ans, et resta fidèle à son drapeau et à ses serments, lors
môme que sou frère fut mouté sur le troue et que la plus brillante
perspective le rappelait en Pologne. De son mariage avec Marie-
Thérèse, comtesse Kinsky, il eut un fils, le prince Joseph Ponia-
towski, un des héros de la Pologne. Lorsque déjà les faibles mains
du roi, son oncle, se laissaient arraclior la Couronne et avec elle
rindépendaiice du pays, il fut un des premiers qui, à l'appel de
Kobciuszko, vola à la dcfense de sa patrie expirante ! Après la mal-
heureuse issue de la campagne de 1794, si glorieuse par sou but et
la valeur des défenseurs de la Pologne, mais si triste par sa fin, il
s'éloigna pour ne pas assister au déchirement de sa patrie, pour
laquelle il avait en vain versé son sang! Lorsque la création du
grand-duché de Varsovie vint rendre une indépendance passagère à
la Pologne, il devint ministre de la guerre et généralissime de son
armée. Aussi aimable et doux qu'il était vaillant et courageux, il
était aimé' et respecté de tous ceux qui l'approchaient et l'idole du
soldat 1 Après s'être distingue dans toutes les campagnes que fit
l'armée polonaise de ISO'J jusqu'à 1S13, ce preux, après des pro-
diges de valeur, trouva la mort dans les tlots de l'Elster à la bataille
de Leipzig. Son glorieux trépas est devenu populaire, et l'empereur
Alexandre de Pussie, qui savait apprécier un caractère chevaleresque,
lui fit rendre les derniers hoiinL'ur.i en faisant transporter ses dépouilles
près des tombeaux des anciens rois et les faisant déposer près de celles
d'un autre héros, de Jean .Sobicaki ! Ce noble chevalier ne fut jamais
marié, et, avec lui, ilisparut la dernière ligne des princes l'onialowski,
qui se trouvent ainsi eomplétement éteints (1). Cette noble famille
(t) Du sa liui:>uD avi'c une d.tmn |iolûnai»e nnricn, M.iJjmo Cio-.now9ka, il vul ua tilt
naturel, auiidi-l on Juina (l'alM)rJ lo nom Ji- l'unili'rki. Cti ji'uti<! Iioninin fui élevé ea
Fr.irice el y pnl Ju biT» iir. Sous le ri';;iie .li' I. luii l'liili|i|ii' , .M.i(I.iiiil- TisiLi»-*!!-! , ^eur
du prince Jo3e|ili, Juii ^un ir\- ui.ili'Oti.'iulu pour l.i (■(iiiMTtatioii ilu nuni Je l*onialow>ki,
oblinl Je la eour Je Kuiiie, p.ir l'eiilreiniA Ju priuco de, Tallejraiiil, alori loul pui»>anl et
intiiiieuieiil jii- auc elle, le titre de prime sous le nom do Honiato^ski pour son ue\eu
bâtard Josff/h PoniUrki. Ce qui arail ele refu>o i)Ufliiues années auparavant au princ»
Slaniilas l'oni.ilov. Ai lui .neconlo aior^ ao credil de M de Talle)rand. i:VjI .|ue , dan. I'
premier cai, un cuIlllal>^.lit à l'innic tous les détails de r.ilT.iirc cl que , daoi le set"'id , "n
sut eu dissimuler une partie. C.'is->1 ainsi qu'une nouvelle tirain lie Lilarde porte illeoi'n'i'-
nienl eo France le beau nom dos prinres l'unialuwski éteints !
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 143
ne se trouve donc maintenant représentée que par la branche com-
tale, dont il est parle au commencement de cet article.
LES PRINCES ET COMTES LODZI.i DE I'O.M.>-I'OM>'SKI.
Cette ancienne et très noble famille est une des branches de l'an-
titjue maison de Lodzia, dont l'orij^ine a été rapportée à l'article des
comtes de Buin-lJuinski. La tore de l'onin cj^ui appartenait au
rameau dont il s'agit ici, a donné naissance au surnom de Poninski,
qu'il a conservé héréditairement. Depuis longtemps cette famille a
occupé un ran<j distingué parmi la noblesse de (irande-Vologne.
Vers la fin de l'existence de la Pologne, elle acquit une influence qui
la fit peser sur la destinée du pays et a rendu son nom célèbre. Après
le décès du roi Auguste FI, une Diète d'élection se réunit en 1733,
sous la présidence de François Kadzewski, Sénéchal de Posen ; elle
déclara en principe qu'un Polonais seul pouvait à. l'avenir être élu
roi et en même temps elle voulut réélire et sanctionner Us droits à la
Couronne de Stanislas Lcszczynski, qui, depuis la dtfuite des Sué-
dois, ses protecteurs, avait été forcé de renoncer à ses prétentions et
de s'éloigner du pays. Un parti nombreux, à la tète duquel se trou-
vaient Antoine Lodzia Poninski, procureur général de la Couronne,
et (pie!(|uei autres [lersoniie-, iiillucntes, ne voulut point se soumettre
ù ces décisions et, soutenant la candidature d'Auguste de Saxe, tils du
roi défunt, rompit l'assemblée élective et se constitua lui-même en
Diète à Prague (près de Varsovie), sous la présidence d'Antoine
Poninski. Sur ces entrefaites, Stanislas Lesczynski étant arrivé et
a'étant mis à la tète de ses partisans, la Dicte de Prague fut forcée
de se relirt;r à Kamietiiei;, (;t ce fut là que Poniubki proclama
Augijsle m comme rui de Pulogne. StaniNlas Lcszezynski fut bien-
tôt dans la néccasité de se retirer devant les forces supérieures que
la Russie avait envoyées pour soutenir le parti d'Auguste et, enfin, le
28 juin 1731, il ([uitta la Pologne pour ne plus y rentrer, laissant
le champ libre ù sou cumpditeiir, ([ui fut dès lors reconnu universel-
144 NOTICES
lemeut et resta paisible possesseur de cette Couronne qu'il devait à
réuergie et au dcvouenu'ut d'Antoine Poninski. Celui-ci dcccda en
17-42, dans la charge de palatin de Poseu. — Adam Mathiaa
Poninski, d'une branche puiuce du cette famille, joua un rôle impor-
tant lors du premier dcmembrement de la Pologne. Malgré l'oppo-
sition du parti appelé : Jc^ pairiolts, il s'empara le 19 avril 1773, de
la présidence de la Dicte et la dirigea de façon à faire consacrer par
elle les mesures prises vis-à-vis delà Pologne par l'Autriche, la Russie
et la Prusse et à renoncer eu leur faveur aux territoires dont ces trois
puissances s'étaient cm parées (1). Peut-être ce sacrifice était-il nécessaire
pour sauver momentanément l'indépendance du reste de la Pologne!
Quelle qu'ait été la véritable cause de sa conduite, Adam Poninski
fut accusé par les pafriolea d'avoir vendu sa patrie à l'étranger et
condamné comme traître, ainsi que son neveu Calixte, par arrêt du
l'r septembre 17'JU. Pendant la Diète dont il fut maréchal, Adam
Poninski, déjà grand trésorier de la Couronne et soutenu surtout par
la Russie, se fit accorder par le roi Pouiatowski et les États en 17 7-i,
le titre héréditaire de prince, pour lui et son neveu Calixte, Staroste
de Braçlaw, dont la sœur Apullonie épousa Charles Biiren, prince
de Courlande, frère de Pierre Biiren, duc régnant de Courlande (2).
Ce titre accordé contrairement aux lois polonaises, fut enfin légalisé
(i) L'Aulriilie prit dans ce parlagi- la Rusiio-rouge ou Galicic, uoe partie Je la PoJolid
et la Hulili' PuJDi^ne juM|u'.i li Vi-,tuk'; la l'ru.je eul l.i Graiuli? PulûtJiu' jU5i|u'i la Noli et
toulo la Prusse occidentale; la Hiijbie les Irois palaliiials entre Ifl Dou-per el la Di»ina.
{i'j C'eil d'elle et de ('.liarles ItiireQ de Courlande (pie dejcetid la biancLo cadette do
celle famille établie dans la Silesie pru>sieiiue. I.a branche alnùo de Sagan a île fornu-e
par son frère Pierre Uurt-n, nui n'a l,viï-)e iiue des lilles. Cette fatuill-j est de 1res bas><)
eilractlon : Krnesl Ji m liuren, p,re do Pierre el de (;iiarle4, était llls d'un paysan cour-
landais. Il se lit reinari|uer par Anne, duclieuso du Courlande el fut son amant. Lor^iju'eo
173U cette prince>3C de\ ml inipcratrico de Itu^^ie, il la suivit, devint son jraod cliaiubellau
et acquit un grand crédit. Sa piiUianle protectrice le lit élire iliic de CuuiUiinle, et c'est
linsi ijue s'éli'ia ce par\enu i|ue (|iHli|uej années jnp.iravant Us Llud île ce tluilié, alor»
malo'ré l'appui île la ducticbse Anne, awieot clia^sc île leur sein pour cause do riUure ! Co
paywn, devenu subileincnl dite. Usurpa par vaniU- le nom et les armei de l'illustre
Qiaisou de Oontaut Uiron île France el transforma son nom de liuren en celui dii liiron.
Maigre les riiclainations et les prole->lationj de la maison de Cunlaut (car Uiron u'cst iin'ua
tilro et pas inéiiii' le nuin de Iti l.iiiiille^, lui cl sa de>cendanre onl cnnlinue iuiperturbablt>-
menl i porter ce nom i-ttes arnir» ueurpcei. La branche de Sa^in surtout atlacho peu de
prixlcequi est Icvitiiue!
sua LES FAMILLES NORLES UE LA POLOGNE. 145
et coiitirrné eu xVutriclie, en 1818, pour les (iescL'iiJiiuts de cette
branche. — De la branche aînée fondée par Antoine, palatin de
Poaen, Stanislas Poninski, président des états provinciaux du grand
duché de Posen, fut créé comte prusssien en 1310, à l'occasion de
l'avènement au trône du roi Frédéric-Guilluurae IV. Ce titre ne
doit être héréditaire que pour celui de ses descendants mâles qui
sera en possession de tous les biens territoriaux du premier titulaire
au moment de sa nomination. Précédemment un rameau de cette
famille, établi en Silésie, avait également obtenu le titre de comte
prussien.
^ ! ;v, , ,,-t
LtS COMTtS rOTOK-l'Oroi Kl
Cette célèbre famille, sans contredit la plus nombreuse famille
noble de la Pologne, et qui, à cause de cela, sans doute, a aussi été
une de celles qui ont donné le plus de dignitaires à l'État, tire son
origine de la maison de Pilawa, qui a pris son commencement vers la
tin du. xii<5 siècle sous le règne de Casimir le Juste. Ce dernier, pour
récompenser un guerrier nommé Zyroslaw qui s'était distingue par
sa valeur dans les guerres malheureuses que Eoleslas le Crépu eut à
soutenir contre les Prussiens idolâtres, le créa chevalier et lui con-
féra des armoiries. Elles reçurent le nom de Pilawa, qui devint éga-
lement celui de cette famille, en mémoire du lieu où Z^roilaw s'était
surtout distingué. La terre de Potok, située non loin de Craco-
vie(l)et(iuc posséda un rameau de cette maison, donna à celle-ci l'oc-
casion d'adopter le surnom de Potoçki, et le premier personnage qui
paraît avec certitude sous ee nom fut Jean de Puluk qui, vers le
milieu du Xiv»^ siècle, fut échanson d'i^.lisabelh de Pologne, femme
de Canrobert (Charles Robert d'Anjou), roi de Hongrie. L'histoire a
conservé sa mémoire à cause du courageux dévouement avec lequel
il sauva la vie de cette reine et du roi, en terrassant Pélicien Zali,
(1) Elle relevait de l'abbaye dei Citeaux do Jendrzejow.
146 NOTICES
qui, pour venger une insulte faite à sa famille, s'était précipité sur
eux pour les mas3acrei;(l). Depuis cette époque les rejetons de cette
famille ont occupé de hautes charges dans l'État et sans avoir pro-
duit des personnages d'un talent hors de ligne, elle a donné à sa
patriedesdcfonseurs dévoués qui lui ont rendu maintes fois de grands
services. Tout en bien servant son pays, cette maison eut la réputa-
tion de ne jamais uégligt-r l'intérêt de sa fortune. Des mariages
avantageux accumulèrent chez elle de grands héritages et quelques-
unes de ses branches amassèrent des fortunes fabuleuses, qui, dans les
derniers temps surtout, lui assurèrent une grande inllucuce et un facile
accès aux pUn hauts emplois (2). L'époque la plus brillante et la plus
honorable pour celte famille fut, sans contredit, le xvii' siècle; ce fut
alors qu'elle produisit ses n-jetons les plus distingués et qu'elle mérita
le mieux de la patrie. Dans l'espace de ce siècle se pressent une foule
de personnages qui tous ont brillé par leur valeur et leur dévoue-
ment au pays et aux rois. Lors des indignes accusations aux([uelle3
le roi Sigismond III fut en but ù la dicte dite d'iuijiùàilion (3), ce
(1) Le jeune priQce Casimir (depuis roi Je Polo;,-ne sous le nom ae Casimir le Grand) viol
l'an 133<)viiitor sa sœur la reine Èlisàbelli d<' Flou^'rie. l'armi les darnes Je sa course
trouvait la belle ut verluiuso Claire, lillc do Filmen Zali, un drj j:r3nds oïlicurs de la
cour Ji' Cliarlti Hul/t.'i i cl un de aii plus dOvoufi roiiseilUTs. (Jasiniir sVpril d'une viuitote
passion pour la belle llon^'ioise el ne pouvant réussir à la scduire, il cuipluya la ru>e et la
violence pour la pussedcr. Cr.ii^'nanl Wi suites de sa coupable acliuu , il i)uilla subUeineot
Budeet se retira en l'olu.^iie. Féliiieu Zili , instruit par sa bile de son ilc>lioniieur et de la
violence dont elle avait ttc victime, mll^niiiii; par ses pliintes et son déie.^poir, jura de
Yeiii;Lr Sun liuiiiiiur. Ne pouvant plus atli nuire le vrai cuuiuble, mais ioupçounant avec
raijon la reine île conipliiilé ^elli! fut aicuM'O d'avoir prépare un breuvat-'e soporitiipie qui
livra la jeune lille san^ del'ense .i :>uii Ireie), il lit tuinber sur elle loiilc : i colère. Au inumeot
où lunti> Il r.iinille ro)ale >u Iroute réunie i table , ce père outra^'o se précipite sur elle.
D'un couji de sabre ilesline A iininoler la reine, il lui enlevé seiilenient t|u,itre doi^it» de la
Diain dont elle détourne le coup niortel , en la defeiiilant, le roi e^t Ci-aleiuent ble^^e , alors
dans sa fureur le meurtrier se jette sur les jeunes princes sur lesiiuels il veut sati-Tiire sa
Tengeaiice, lorM]iie l'cchansoQ de la reine, Ji'an de PoIoL, lui porte un coup d la tète qui
l'tlend sur le plancher, où il e^t aussilùl percé de coups par les ierviteurs du roi. La veo-
geaocc royale fut terrible ; l'infortuiiLe Claire el sa sœur furent d'abord mutilée» el ensuite
niisei à mort, .son frère et les serviteurs de son pcre, altacliés à la queue du cbev jui, fureot
Iraliii s sur le pavé dcj rue-, jU3i|u'.i ce que leur invi l s'cjt siMii(, et tuus les iiienibres uiDO-
ccnts de celle iii.illieuren>e faiiiilli' ju>qu'à la quatrième ^éoeralion furent voues a la inorl !
d) Il était pruverbialeiiient admis en l'ulu^nc que lorsqu'il y avait une nclie héritière,
il devait se trouver un l'otoïki parmi les prétendants 4 sa maia : la (duparl du temps il
iiavail de»aucer ses concurreuts.
(3) tlle, furcQl soulevocs par le celcbre Jcao Zamoyski, irrite de voir diminuer son
crédit 1 la cuurl
Sun LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOCNE. 117
prince n'ayant pu calmer la révolte ded nobles, iual;,Me la condescen-
dance qu'il montra eu se justifiant comme un simple accuse et eu
prouvant sou innocence, Jean Potoçlci, palatin de Braclaw et ses
deux frères, Jacob et André, .-Staroste général de Podolie, contri-
buèreut puissamment à la victoire que l'aruiéc royale sous Chodkie-
wicz et Zolkiewski remportèrent sur les rebelles, prcs de Garow, le
6 juillet 1G07, et qui mit tin à ce triste épisode de la licence des
nobles en PoloLj^ne! — Etienne Potot,-ki, palatin de Biaelaw, se lit
connaître par sou expédition aventureuse eu Moldavie et en Vala-
chie. Sou beau-frère, l'hospodar Coustanlin Moliila, n'ayant pas
payé son tribut k la Turquie, avait été dépossédé par les ordres du
Sultan. Sous prétexte de ramener son beau-frere dans ses États, mais
en réalité dans le butde conquérir pour lui-même ces contrées et d'y
fonder une souveraineté, Etienne Poto(;ki, de concert avec ses deux
autres beaux-frères, Kore(,'ki et AVisniowieçki, réunit une armée et
sans demander permission ni au roi ni à la Diète, il pénétra dans la
Valaehie. Cette expédition ambitieuse con(;ue et exécutée 'à la légère
en 1616, finit tristement. Malgré des prodiges de valeur dignes
d'une meilleure cause, la petite armée fut détruite par les forces
supérieures des Turcs, et Etienne Poto(;ki, lui-même, pris et emmené
à Contantinople, expia dans une dure captivité les fautes dans les-
quelles son ambition l'avait entraîné! — La terre originaire de Potok
étant longtemps auparavant sortie de la famille, il fonda, après sa
délivrance, dans ses terres de Podolie, une ville à laquelle il donna
le nom do Zloty-Potok (Potok d'Or), qui depuis fut considéré
comme le nouveau berceau de celte maison. — Lesouveuir de la tla
précoce et liéron|ue d'un autre £lieune Potoçki, Starosle de Niiiin,
et des cruelles adversités de sou père Nicolas, graud général de la
Couronne, se sont conservés dans la mémoire populaire comme un
des plus émouvants épisodes de l'histoire de Pologne. Vainqueur
à plusieurs reprises des Tartares et des Cosaques qui dévastaient les
provinces du ^lidi, Nicolas Potoçki avait fait leur eliuf prisonnier, le
lit périr et leur imposa de dures conditions. A la mort du roi Ladis-
148 NOTICES
las IV, ils crurent le moment favorable pour secouer le joug. Nicolas
Pûtoçki, alors grand-gcucral, envoie contre eux un corps dclaché
sous le commandement de son fils, à peine âgé de 23 ans : lui-
môme le suit de prùs avec le gros de l'armcc. Le jeune guenier est
surpris dans sa marcIic, près des Eaux-Jaunes (1), par les forces vingt
fois supérieures des Cosaques et des Tartares, et il périt avec toute
sa faible troupe le 2 mai 1048. Pas un homme ne put s'échapper
pour donner avis au grand-général du danger dans lequel était son
fils, quoique l'armée entière ne se trouvât qu'à peu de distance, atten-
dant en toute sécurité des nouvelles de son avant-garde! Ce père
infortuné n'apprit son malheur que lorsque les hordes ennemies,
enhardies parce premier succès, vinrent quelques jours après fondre
à l'improviste sur lui (2). Le désordre se mit dans l'armée polo-
naise, le grand-général déjà navré par la perte de son enfant, eut la
douleur encore d'assister à la défaite de ses soldats ! Il ne put trou-
ver la mort qu'il cherchait dans le combat, mais couvert de blessures
il tomba entre les mains îles Tartares, qui lui liront subir une pénible
captivité! Après sa délivrance, quoiqu'alïailjli par l'âge et la douleur,
les restes de ses forces lui servirent encore pour châtier ces mêmes
Cosaques rebelles et venger la mort prématurée de son fils! Lui-
même finit ses jours eu 1G51. Vers la lin du xviii* siècle, la fortune
d'une des branches de cette famille s'était accrue d'une manière
colossale et les héritages de plusieurs maisons puissantes (3) étaient
venus se réunir sur la tète de Stanislas- /"//('.r Potoçki, chef de la
ligue lie Tulcz) n. Doue de brillantes qualités, il lit une prompte car-
rière que sou immense fortune facilitait en Pologne plus que par-
tout ailleurs. A trente ans il était grand-maître de l'artillerie et
palatin de Eussie. S'étant attaché un grand parti, il se démit de ce
palatinat en 1738, pour siéger ù la Diète en qualité de nonce et
accroître sa popularité. Il se montra contraire auï résolutions de
(1) Zolle-WoJy, cVst ua lac ijui porte ce nom.
(2) Prés de la Tille de Korsun.
(3i Des Kalinowiki, Laszcz, .M(ii>zecti, etc.
SUR LES FAMILLES NOIU.F.S <>K LA l'OLOCNE. 1 i9
celte assemblée et à la constitution si sa;j;e du 3 in;ii. Dus lora soup-
çonné d'être un agent de la Russie, mécontent, il bortit du pays, se
retira à PétersLour;^, d'où il fut le premier à prolester coulre les
résolutions salutaires de la Diète et se déclara en faveur du mniatieu
de la royauté élective qu'elle avait abolie; enlin en 17'J-, il se met
ouvertement à la-tète du parti russe et réunit sous la prulectioa des
armées de cette puissance, la funeste et honteuse confédération de
Targowitz, qui précipita la perte définitive de la Polo^'nc. Un arrêt
rendu par contumace eu 1791, le condamna au siipplice des traîtres.
En compensation il fut en 17'J5, liommé ;^énéral russe, reçut des
dons et une ])osiliun considérable qui contriliuèrent à accroître l'im-
mense fortune (pi'il ne cessa jamais d'augmenlir. .Sa \ie privée ne
fut pas moins agitée que sa vie public^ue. Jeune encore, il épousa une
jeune personne dont il s'était épris (1); son père qui a\ait d'autres
projets sur lui et qui avait arrêté un riche mariage avec Joséphine-
Amélie Mniszech, fit enlever sa nouvelle bellc-lille la nuit même de
son mariage, et longtemps après seulement, on retrouva au bord d'un
étang le corps de cette infortunée ! La beauté de ?a troisième femme,
la célèbre Sopliie, et ses aventures ont eu un retentissement euro-
péen cl a fourni le sujet du poème de la belle Fanariotte. Eamassée
comme petite mendiante dans les rues de Conbtantinople par l'am-
bassadeur de France, qui la lit élever avec soin pour en faire, dit-on,
sa femme, elle lui fut enlevée, à son passage par Kamieuiec, par le
général ^Vitt, gouverneur de l^essaiabie (2). Longtemps âpre:-, se
\K) Klle iljil ilo la luaiion Jcs Kalinoacki el pirenlc ilc la f.uiiilli' rolofki. La nuit Je
MS noces clic fut Cfik'vùe par dts homme» maiqui-.s et cot atlciil.il iif fut jaiiiaij bu-n
éclaircl ; mais la coiivicliuii morale on a loujour» accusé »oii l)i>aU'|>c-ro , coiiiiu pur »>•»
Ticli'ticcs.
(i) On prctcnj ((U" l'ambasiadcur Je Franco so renilant 1 IVlcribourj; s'arrcla i Kamie-
uiec où il fut liCs bii.-n accueilli p;ir le gouverneur .tiiieral Will. C<'luici ayant aperi u la
jeune et belle eoclam (|ue raiiibajsaU''iir menait an'c lui, il eu de* ml aiiioureux. l'cur
tromper la surveillanco jalouse Je son liole, Wiil arraii^jea en rhonncur Ue l'ainbiijaJiur
une partie dédiasse, et lui-iiiénie au moment du départ preteila des urdres ini|ioriaiil»
dont 11 inoiion le reUnl. A peine laniba.'.j.idiur fulil liors de la mIIu que NVilt en til
/uruier les porl.'s, et tout étant prépare pour »un uiaruiix, il io lit unir à la belle Soplne. A
^0Q retour l'ambasiadeur se trouva en |)f(.-,eine d'on lut accompli contre lequel il n'y a» ail
4)aii Je recouT;) possible I kilo était aaiivo du l'ilo de Cluus.
nubLiisi roLoniist.
150 NOTICES
trouvant avec son mari ù rotersbourg, elle inspira un violent amour
. à Stanislas-Félix Potoçki, veuf alors pour la seconde fois. II proposa,
(lit-on, des conditions si brillantes au général Witt, que celui-ci,
dont l'amour pour sa. femme s'était déjà refroidi, n'hésita pas à lea
accepter et n céder ses droits sur elle. Après son union avec Fclix
Potoij'ki, elle devint le centre d'une société nombreuse et choisie que
les agréments de son eï|)rit et son ex(juisc élégance groupait autour
d'elle. C'est elle (jui créa dans ses terres le dclicieux établissemeut
de Sophiofka (Sofiowka) qui contenait tout ce que le luxe et le goût
pouvaient réunir de plus exquis. Comme Ninon de l'Enclos, elle con-
serva sa beauté jusqu'il sa mort, et inspira, dit-on, encore ù un âge
avancé une passion violente au lils aîac de son mari! Félix Potoçki
mourut en 1805, laissant une postérité extrêmement nombreuse.
De ses tils, les comtes Stanislas et Buleslas, qui, tous deux occupè-
rent des charges à la cour de Pétcrsbourg, obtinrent le litre comtal
de Russie. De la branche restée dans le ro)'aume de Pologne, le fils
du palatin, Stanislas Potoçki (ministre de l'instruction publique de
1815 à 1819 et président du Sénat, qui s'est acquis un nom dans la
littérature polonaise et au(|uel on doit le perfectionnement des éta-
' blissements d'éducation dans la Pologne russe), comte Alexandre
Potoçki, grand écuyer pour le royaume de Pologne a été comirmé
dans son titre en lS2t; en même temps le lieutenant général Sta-
nislas l'otoçki d'une autre ligue de celle famille fut decuié de ce
titre; il périt victime de sa lidelité a son devoir! Dans la nuit du
30 novembre 13150, lorsqu'éclata la dernière révolution polonaise,
il fut sommé par les jeunes gens de l'écuie militaire de se mettre à la
tête de la révolte; ayant refusé de trahir ses serments, cet homme
honorable tomba sous les coups de cette jeunesse égarée ! Enfin ,
M. François Potoçki, qui épousa en première noce, la princesse
Sidonie de Ligne et ([ui acciuit une certaine célébrité par son élé-
gante dissipation, ainsi que M. Léon l'otocki, ([ui servit dans la
diplomatie russe et fut eu dernier lieu ministre à Naples, reçurent
égidemeot du gouvernement rua^e le titre de cumte. — Jean Potoçki,
SL'n LKS FAMII.I.KS NOIiLES OK LA POLOCNH. tôl
célèbre voyageur, fit partie Je la grande ainhassadc que l'impûratrice
Catheriue II euvoya eu Chine, pour établir des relations avec cet
empire jusque là fermé à tous les Européens, il découvrit et donna
sou nom à uu groupe d'îles situe dans la mer Jaune. Il laissa trois
fils, Alfred, Arthur et Bernard (1). Les deux derniers possessionnés
en Galicie, furent admis à porter le titre de comtes autrichiens. Ces
indications sulfiseut pour faire connaître les principales lignes de
cette maison j les limites de cet ouvrage ne permettent pas d'entrer
dans plus de détails sur cette famille interminable.
LES COMTKS (JllZY.MAL.i UK l'O TUI.irE-rOTL' LITKI .
Très bonne et ancienne famille qui sort d(! l'antique maison de
Grzymala et a une origine commune avec l'illustre famille des
comtes de Grudna - (Irudzinski. Adalbort Grzymala, Castellan de
Rogascu, en 1506, qui était seigneur de la terre de Potuliçe, adopta
pour sa branche le nom héréditaire de Potulielci, sous lequel cette
famille noblement possessionnée dans les palatinats de la Grande-
Pologne, a de tous temps occupé uu rang très honorable. Après le
premier partage de la Pologue, le comte Michel Potulii,ki fut admis
à faire valoir les droits ([ue sa famille croyait avoir au titre de comte,
et fut confirmé dans cotte dignité, le 23 août 17S0, par le roi de
Prusse Frcdéric Guillaume II.
LES CO.^ITKS l'irrWOUOU SKI.
Cette famille est issue de la maison de Dembno (Debno), dont
l'origine remonte vers le milieu du Mil»-' siècle. J.e premier auquel
CCS armoiries furent concédées, ayant épousé l'hériticre de la sei-
gneurie de Dembno, issue elle-même de la maison de Ilabdank-
Skarbek, adopta le nom tle cette teire et joignit les armes île
(1) Il fut le riLin ito U cclubru Cl.iuJmu, ilunl il a (-lu p.nrié 1 l'arliclo des conitoa l)iia-
Iju^iki, cl l'uil fail oUmur jjar ïc« uotlcs qualiiù» de lou> coui qui le couuai>aeat.
15Î 1 NOTICES 5-
Habdank aux siennes, comme on peut le voir sur le tableau des
armoiries, à la fin de oe volume. Une brandie de celte maison, celle
d'Olesnice, acquit une belle illustration en Pologne, surtout dans la
personne du cardinal Zbigniew Olesniçki; célèbre guerrier d'abord,
il embrassa ensuite l'état ecclésiastique, devint prince-évèque de Cra-
covie, acheta en 1443, du duc de Tcscheu, le duché deSievieis (I)
pour cet évêché; fut ensuite tuteur du jeune roi Ladislns III, et
enfin, après le funèbre trèpaa de ce prince, ii la bataille de Varua, û
assura l'élection de son frère Casimir. Le rameau des Potworowski
embrassa dès la fin du xvi' siècle la réforme, et on lui doit la justice
que ce changement regrettable de religion était chez eux le résul-
tat de convictions sincères, car malgré l'obstacle qui fut rais ainsi à
la fortune de ses rejetons en les écartant à plusieurs reprises de
beaucoup d'emplois, ils n'eu restèrent pas moins, jusqu'à nos jours,
■fidèles à leur nouvelle croyance. Le roi Frcdéric Guillaume III,
conféra à Jean Potworowski, sous la date du 17 janvier 1816, le
titrtj de comte prussien, titre (jui n'appartient qu'il sa desceiidunce
directe.
LES KM.VZ PLZY.NA.
Cttte famille tire son origine des ducs de Russie, et elle est un
rameau de l'illustre maison des Kniaz Oginski. Grégoire Kniaz de
Kozelck, tige Oginski, eut pour frère Ladislas de Kozelsk, qui fut
surnommé Puzyr (2) à cause de sa petite taille; par corruption ce
surnom se changea en celui de Puzjna, qui devint héréditaire dans
sa descendance. Cette branche de la maison de Kozelsk fit toujours
usage dans les actes publics de la qualité de htia:. Lors de la verih-
cation des titreg en 1824, elle fut nutorisé"* pfer le gouvernement
rtisse-ù porter le titre de prince.
(I> C'til ce qui a dooaé lieu i l'opinion que Je te leiopi seuirmenl les e»<?qu^» Af Crj-
covie avaient Jruil au titri> Je prince, UnJis qu'iU en araieiU dèji élc re'élui J><s ii*
liii' titVIc par Uolu9la.-< le l'uJiquH.
.•». f
4 ?y.i
SUR LES FAMILLKS NOIILES DR I.A POI.Or.Nt;. 155
LES COMTES DE II A<.'/. YX-R.iC/ Y>SKI.
Famille noble de Grande-Pologne, issue de la maison de Nalencz-
deuxième (1). Son nom lui vient de la terre de l^aczyn, située dans
le palatinat de Kalisz et qu'elle semble avoir iléjà possédée au
XVI* siècle. Ce n'est toutefois, que dans le courant du wii', que son
nom se trouve mentionné par les écrivains. Le rejeton le plus connu
de cette famille, mais dont la réputation fut loin d'être irrépro-
chable, fut Casimir llae/.ynbki cpii dt-vint en 17SH, maréchal de la
cour (2) et en 1792, f,a'ncral de Crande-Pologne (c'est à dire slaroste
do Posen). Il usa dès lors de l'infliience que lui donnaient ces
charges, pour combattre les résolutions salutaires de la Diète dite
de • quatre ans • (178S-17D2) ([ui pouvaient encore assurer le
salut du pays, par les saçes réformes ([u'elles devaient introduire
dans la constitution. Il s'unit ensuite au parti réprouvé de la confé-
dération de Targouitz; au^si lors([ue le 9 mai 17>H, le peuple
exalté par les premiers succès de l'héroïque Koscius/.ko, se souleva
dans un suprême eflbrt pour sauver son indépendance, et dans son
ivresse, se laissa entraîner à des excès déplorables contre ceux qu'il
accusait d'avoir vendu la patrie, Casimir Haczynïki fut un des pre-
miers que poursuivit la vindicte publi(pic; on le chercha pour le
fil On .-» voulu <l.iiii It's il.'riiiiTs li-iniis i-.\il.\cl.»'r i-t>lto f.iiiiillc i l'anliqua maison des
Stiui.iUiUki, mil-. Ici iircinoi iiuinnn'ia .i r.i|i|nii <lu iftio iipii i, c.ir nu ne [u-nl .iJnict-
tro fomnii' |iri'ii\i' suili >,uito ili' piriMito II iir<Mn>l.\ni-o fcirtuilc' iiu'iiii D.ilirn.'inl de
Siïinoluly ail |iort»i !■• si)tiri.|ik'l lout pi'f soiiiiol de • .M.ily • i l'.iruK, le pi'lil) .i au^t iIh
«a iK'Ulc l.iillo cl lie Cl- i|iie |)lus larj un mILi^d itii iioiii ik- .M.il)s/yii ait et- pi>i.sc<sionnè
par l.i faniilli; Kiiiynski. Il i-sl l'^ali-iiu'nl dillifile do la raUacliiT à la liraiiche clciiilfl dej
Nalciui Malski Je Mule, d'uil le nom iVcril an'o un / (loii /((;v,'ol fi'a riiMi dccummun
avec Icsensdu siirniun de • Maly i ipclil) ijni j'écril .ivit un ( Imrrc Du'ri'bh' l.t rn.iiiOQ
(1o Nalcncidfiixii me csl une de coll'-i (|ui a li" plus .ihusi- do riis.i..'.» d adirplor di's [lersonnos
élrangi^rcs l'I de leur conf.rer sev armoiries: df là reilrcino dilliriilti' do conslaler si le»
ramilles ()ui hi [MirU'iit siMit roolli-iiii-nl issiu-s ilo la siiurhe |iririiiti«e
(i) Il no fiul pas roiifondro la dn-'iiili; de inarcrlial de la rour iMars/.ilek îtadwornjr,
Mjresi'li.ilius Anlae) aver celle do Krandni;ireclial du la Couromi'; f Mirstali-k Wullu
Korofuiy, Sii|)riiiiiij .\!are>( halcus Hei;iii ) ; crlui-ci eUil le preniier d'enlro l''S tjrandi
dignitaires de la rouronne ol prenait plaie au Sonal A la tète do tous les autres iiiinistrei
ayant la priToxalnc do iiiver au Sonal. .M.us tous cei inini->lr>'s et di^nilaiies ne $o rart-
gea ieul qu'a pros les TL-nlatle» sénateurs, i|u loi aie ni les étopiei, les pa lai WM et les rastellani.
15* ' NOTICES
pendre, et ce ne fut qu'à la faveur de la nuit et sous un dé^^uise-
meut, qu'il parvint à s'évader de Varsovie et à gagner la fruatitre
de la Prusse, où il alla se rcfugier. Pour prix de ses services, il con-
tinua à être pensionné par la Russie el la Prusse, dont le gouverne-
ment lui conféra en sus, eu 1301, le titre de comte. N'ayant point
laissé de postérité mâle, et; titre s'éteignit avec lui; mais il fut
renouvelé en 182 1, pour lus comtes Edouard tt Athanase Puc/ynski,
ses petits-fils par leur nicre. Le premier s'est fait avantageuafment
connaître par ses recherches historiques concernant l'ancienne
Pologne et la générosité avec laquelle il contribuait à toutes les insti-
tutions propres à en perpétuer le souvenir; mais décourage par
l'ingratitude de ses coucitoyens, il s'ôta volontairement la vie
en 1845. Son frère, le comte Athanase, fut ministre plénipotentiaire
de Prusse près des cours de Copenhague, de Li-l)onne et de Madrid,
et on lui doit une histoire de la peinture. Diverses branches de cette
famille sont répandues dans la Grande-Pologne et un de ses rameaux
est domicilié en Courlaude et réside à Mittau.
LES COMTES LESZC7.YC DE R.VDOI l>-I\.VDOLI>'SKI.
Cette famille, une des plus anciennes, est également très ancien-
nement illustre. On lui donne pour premier auteur Lech, fondateur
et premier souverain de la Pologne, (lui vivait vers le milieu du
vie siècle (r)50); de là le nom de Leszczyc qui signifie • Jilt de
Lech (1). • Un des rejetions de cette dynastie, nommé Lcsztk III,
qui mourut en 815, partagea ses États entre ses fils; le troisième
Ladislas, qui re(;ut en partage le duché de Pomérélie, devint la lige
(1) Ce nom du prciiiicr souverain Je la l'ulogiie fui l'ûcraitoii du surnom de l.rcliy que
porlèrrtiillon(;leiii|)sl('3 l'uloiuii.ijui-|iiuo'> .lulourj uiil, A cause Ji-irla, iU|i()ose (jue le nom
du • /.<".?•( ji/r- • piiijvjii iif.T son (•lyiiitjjiinio de celle dunuiQiuatiuu naliuii.ile ; colle
iuppu:>ilieu n'ol puiiil adiiii;>3ilj|u,d'aliurd |i.irce i|ue co iiuiu a un ieiia |>ji'raileiiirnl dcler-
nitné el signiii? aussi »ùri!riieiil en |iulaiiai> < (ils de Lfcli • que • Nicolaji'Wicz ■ (i.ir eieni-
plu jujiulio • liU do Nicolas 1 eu ru.'.îe, ciisuilc s'il ivail (lU elle dcfhe di: la dciioiiiniatiuil
géûérale qui dc^ignail iDUie la uiuoii, il aiirail iKiissair.'iiiriil rie commun a nii grand
nombril de familles pulnnaibos el ne .-erail pas resté la propriele eiclusiïu d'une .-ûuIb
maijou. ;Yoy. losuuvrei héraldique» de J. A JaljU)iio*ski, Kuropaliucki, elr )
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 153
directe de la maison des Leszczyc. 11 est important de remarquer
que contrairement à l'usaire gciicralement établi en Pologne, cette
famille n'a jamais concédé son nom ni ses armes ù aucune personne
étrangère à son sang, et que, par conséquent, celles (jui ont le droit
d'en faire usage sont toutes, sans conteste, issues d'une seule et même
aouche et ne sont, sous diitérents surnoms, que des rameaux d'une
seule et même famille. Cette exception est peut-être unique parmi les
anciennes familles d'origine polonaise. Dus le x" siècle, Derslas
Leazczyc, est mentionné comme un des vaillants compagnons d'armes
de Mieczyslas l" et de Boleslas le Grand ou l'Héroïque, dans les
conquêtes que ces souverains entreprirent sur les Bohèmes, les Mos-
covites et les Prussiens encore idolâtres. Pierre Leszczyc, archevêque
de Gnesen, lança, en 1070, l'excommunication contre le roi Boles-
las II, l'audacieux, qui s'était rendu coupable du meurtre de Sta-
nislas, évêque de Cracovie (1), il le contraignit à quitter le trône
et le pays, et après avoir ainsi vengé l'Église et la morale publique
outragées, il gouverna l'État jus([u'à l'avènement de Ladislas ller-
mann, en lOSl. Vanceslas Leszczyc, Castellan de Cracovie, en 119 1,
fut uu (les premiers qui occupa cette dignité depuis qu'elle fut deve-
nue la plus haute de toutes les dignités séculières du royaume.
Jérôme Leszczyc, Castellan de Posen, périt glorieusement, eu 12 tl,
à la bataille de Lieguitz, où il était venu avec les troupes de Grande-
Pologne au secours de Henri, duc de Siléaie, contre l'invasion
dévastatrice des Tartares. Cette journée célèbre, ([ui coûta tant de
sang, arrêta du moins les progrès de ces hordes barbares qui mena-
çaient l'Europe. — Gérault Leszczyc, évêque de Cujavie, en 1300,
fit une guerre acharnée aux chevaliers Teutoniques, leur reprit une
partie des duchés de Cujavie et de Pomérélie, dont ils s'étaient
emparés et obtint du Saint-Siège une bulle d'annulation de leurs
prétentions sur ces provinces ; il expulsa les chevaliers du Temple,
(I) Slanislis ili! Szciepanow, évoque de flrairovic.fiil cinonisi' sous lo nom Jo sainl Sli-
nulaj. Le roiirrUo ili's ri-pniiuiiiloi <]ue lui ailre^i.iil ré\<'i|iie, i cause lic ^a t lu iluiolud,
le ina^sjura do sa iiuiu au uioujonl ou il ulllciait i l'aulel!
'O
SI
Udù
I
V,-
156 NOTICES
coiidiininés par In bulle du pape CIcineiit V, et qui étalent devcuus
puissants dans ces contrées; enfin, il obtint, en 1319, du pape
Jean XXII, pour les souverains de la Pologne, le droit de reprendre
le titre de roi et de se faire couronner comme tels, privilège perdu
depuis le meurtre de saint Stanislas (1). Dès le xi*^ siècle, la branche
priuripale de cette ancienne famille portait le titre de comte do
Skarssosv. Vers la tin du xive siècle, les deux fils du comte Ma(;uda
prirent le nom de la seigneurie de Kadolin. L'aîné Mathieu, palatin
d'Inowroflaw, en 1400, continua la descendance de cette maison, et
fut l'aïeul direct des comtes Le?zcz)c deRadolin-Radolinski. Le second
Pierre de Radolin (2), prince évèque de Cracovie , nonce et prolo-
notuire du Saint-Siège, l'un des principaux bienfaiteurs et cofonda-
teur de l'académie de Cracovie (3), fut l'ami dévoué et le chancelier
de Ift reine lledwige d'Anjou (1) et son exécuteur testamentaire (5).
C'est en cette dernière ([ualité, qu'il re»;utdevaut la reine mourante,
l'engagement du roi Ladislas JagcUon d'éjjouser, après In Dorl do la
reine, la comtesse A^lne de Cilly, petite-lille du roi Casimir le Grand
et l'héritière légitime du trône des Piast. Mais étant devenu veuf et
ayaut re(;u des rapj)orts peu avantageux sur la beauté de la comtesse
(!) Déji Pricfiiyslas pri'i)trc>s('iir di! Ftolfsljij III Bourt.i'-Torle, s'était fait sarrer d.» son
propre chef on i"."JJ ; inau le drait Un vu lui conle^lo cl le sainl Siifc'c auisi biuii que les
autres souieraifib lui ^^.fu^L■rl■Ill h' lUrf rosal. V.i^ ne fut (|ii'eu 13rj quii Licrjult Lr^zctyc
oblint, par ^nn ondlt auprès du pape Jean Wll, l'aiiiiulalnjn de fo dernier lerui-'e de l'ana-
tliènaMiui a» ail frappe les souverains de la Poloi^iii' à eausc du meurlre Jo sainl Stanislas,
li.raull Losiczyc nmurut à AMi;rion en n.'J oïl l'avait r-.'tenu l'aiïeeli )n el l'estiinfi parli-
culioro (|ue lui porlail |i! pa|>e.
Ci) Il eit également connu dam l'Iustuiro sous le surnom de Viscli icngnoniinalus Visch)
que les auteurs el les vieilles clartés lui dunnent »iuiVHnl.
(3) Casimir le Crand furii.a le dessein de fon. 1er rellp université; la mort no lui en laissa
pas lo temps et ce fut la reine qui en cuiiimenca i'e.\eculion el en charjjea l'ierre de Radolin ;
mais elle auasi M U'cul point asseï pour en voir l'aclicvenienl. Les fonds laissés pareils
a'ayanl pis sulli, l'évéïiui! de Craciivie contribua p^r ses lari!essei i raccoinplisseiueiil de
cette lielle (l'uvre. Liii-iiiéme l'inauj-ura (lar un discours sur le droit canon ol deunl la
premier cliaiuclii'r d'Iiiiinieiir île cet iMStiUil celelirc.
(l) Il fut un des plus cluleureut pariuans de l'arcliiJuc ("lUillaiiiuo J'Aulrictic, fiancé
de la reine, cl sonliiil de tout son pouvoir ses droits 1 sa loaln ; plus tard il prolé;^ea sa
fuite. Il considérait l'union de l'aichiduc avec la reine comme imlissoluble cl l'avcneiûeul
au trône d'un prince d'Autiiilio cuiiiuiii plus atantaiieus que celle du barbare Ja^'ellon.
Combien les destinées de la l'uloînu dissent ete ilillérenii?» si une ilynaslio alkmande y
«ut importe les principes conservai eui s lie la liermanh' '
(.')) Le second eiej uleur elail Je.iu de Teni ijii, l'alalin de Cracovie.
SUR LES FAMILLES NUULES DE LA POLOGNE. tTI
Anne, Ladislas Jagellon voulut éluder l'oxécutiou de sa promesse.
Pierre de Radolin inébranlable dnns raccoraplisseracnt de ses devoirs
et voulant sauver autant que possible le principe de riicrcdilé de la
Couronne qui allait succomljer, fut forcé d'employer toute l'intluence
que lui donnait sa haute position, pour contraindre Ladislas à tenir
sets serments; celui-ci céda à la menace de se voir dépouillé d'une
Couronne, qui ne lui appartenait encore que conditionnellement et
dont la comtesse Anne était la véritable héritière. Ce suprême elfort
tenté par l'évècjue de Cracovie pour sauvegarder l'hérédité du trône,
resta malheureusement sans résultat pour le pays, car l'union de
Ladislus avec la petite-tille du dernier roi de la maison des Piast fut
frappée de stérilité, et après le décès de la reine Anne, Ladislas
JagelloD ne conserva plus la Couronne (ju'en vertu du principe
funeste de l'élection (l), (^ui d(;puis ce temps se maintint en Pologne.
Le roi n'oublia pas la contrainte ([ue lui avait imposé Pierre de
Radolin, et dès lors sa haine chercha l'occasion de'' s'en venger.
Lorsqu'alfaibli par l'âge et les fatigues d'un long pèlerinage dans la
Terre Sainte, l'évèque de Cracovie revint dans un état de santé déla-
bré, le roi excité encore par l'ambitieux évèque de Posen, .\lbcrt
Ja3trzenil)ie(; de Rytwian, saisit a\ec empressement ce prétexte pour
l'arracher arbitrairement de son évéché qu'il remit à son conseiller
Albert Jastrzembiec. Cet acte de violence indigna le clergé, souleva
les partisans de Pierre de Radolin et donna lieu à de longs troubles,
qui failliient coûter In vie à l'cvOiju;^ .\lbort. 11 résulta de ces dis-
Bonsions (pic loisipi'en IH.'}, ii la Diète de Hrodio, où fut décrété le
premier acte d'union delà Lithuanie à In Pologne, la noblesse polo-
naise, pour cimenter cette union, consentit à donner ses armoiries
(1) Du viTanl (le si'3 deux pretni/'it'i fi-iiimeii l.idiihu Ja^-'ollun ne ri'itna qu'i lilro de
Jioi-C.DUsnis ,■ oriMiili: l'M ijH iliU' di- roi .Hn. C.'i'tl une l'rroiir ass"z commune do r roiru iinij
la descfnd incp. du Ja^icllon :\ ri's'no cii vcrlu du dioil il'hrifdili'. Ses dcbirfidafUs, gui
éliicrit lirr('dil:iire> en Lii.'iuaiiie, nul iiif (•^^lv^■lllelll oituimi le lioiio de l'.ilci;:rie, mai!»
luujour'i cil Yetlii du réle<'liiin et du fiirlra convniliuiiiifh, imposéj A cli mue iiniiveau
rt'j;ii« pnr Ins ôluU. Les moytins employéi |iar celle f.iiiiille pour iiiaiirteMir l'eleclion daui
la descendance, onl surlnul conlriliuo 1 déniurali^er la iiali»n; de celle é|iui|ue, iiialgro
les (jueli)U(:j régner brillai, U ([u'onl eu lej Ja^cllon, date réellement la décaduucu do la
Pologne. ,
158 NOTICES ' '*
aux principales famillcâ lithuaniennes en même temps converties à la
foi chrétienne, la maison des Leszczyc s'abstint de prendre part à
cet acte d'adoption ycncrale. De là pro\ient l'exception mentionnée
au commencement de cet article, à laquelle cette ancienne famille
doit principalement d'avoir conservé exclusivement dans sa tlescen-
dance le droit de porter ses armoiries primitives. C'est dans cette
famille que le chevalier le plus accompli qu'ait produit la Pologne,
le grand Zavisza, surnommé le Xoir, se choisit une compagne digne
de lui par ses vertus (1). Ce Bavard de la Pologne épousa Harbe de
Radolin, fille de Mathieu, palatin d'Inow roelaw, et nièce de Pierre,
prince-évèque de Cracovie. Cette noble femme, après la mort cruelle
mais héroïque de son mari, ne (quitta plus le deuil, renonça au
monde en se retirant dau^ un couvent et consacra le reste de sa vie à,
l'éducation de ses fils (2) (|u'elle voulut' remlre dignes de leur illustre
père (3). Tous deux en eliVt marehùrent sur ses traces et, comme lui,
trouvèrent une mort glorieuse sur le champ de bataille; ils périrent
(1) Dlii;iOiZ Jinssùn hiiloire f.iil l'éloge <lcBirl/t' de Hadolin en 11 nommant < foemina
rarae Virtulis. »
(i) Sa l'illi' unique i-pou^.i Slaiiiil.ucoiiiti' (II' Trni'zyn, Si'iioi liai de SfnJomir.
(3) Vuif i CDiniiii'iil Ic'i liiiloriii|ii miiporli'iit la mnrl ilo re horo». A l'orc-asion du aiaria^'e
ilu roi Ladiilaj avoc Soiiliio ilo ltU3->n-, sa iinalrunic IVmiiih', le èTan I ZaMizai'l Barbe ilc
Radolm, duriiiL'ri'iil un ^raiid rr>[iM .lU rui et aux mh\\. raiin élran,'cTi imite j à ri's nocts.
Parmi les intilei ^e trouvait i';,Mleiiu'iii l'eiii|ii.'r('ur Si^iiiuûnd J'Alknia^ii'- , (|ui aiait
dtija i plusieurs repriai-j i'ie tiinoiii di' l'intrépido \ali'urdu Clitialier .\uir. 1, 'empereur
insista auprcj de cului-ci pour qu'il prit lu l'UMiiiiaiidenii-nt de ses troupes dans la ^uerru
qu'il nu'ditail roiilre les Turcs >l>>iit le> iniiir>icius r;i taxaient la lloiié'rie Zatuii r 'ila aui
insliiiiiM de reiniHTeiir l'I .■.'eiii.M^ea A le rejnuidie liprM|iie le leiiipj serait venu Kneilrt,
qiielipies .innées après, lorvipie l.i ^iierru éclata, il m- rendit aupre> .1' l'emperenr qui lui
remit lo ctiininanileinent de son .iniiiu et r.ii'tonip i;{na daiii eelle expédition. On ri-ncon-
Ira les ennemi} (irtSs de tioluinlial.^cli, lille de Sertni >iir le Danulie. L'empereur eilra\6
de la multitude des tioides lurques, repassa preeipit iiument le lleuie et rntraiiia rarinée,
malijré les elTorls de 'Zavi^za pour l'arrêter. Sitïisiiiond s'étant aperru que le Clieralier
A'oir ne ri>ail pas suni, reMul avec ses barqurj, le faisant supplier de venir se mettre
1 l'abri ■ Ziniszii n'a imint upprtjn l'uir> telle fut la seulf réponse que roeurent
les mejsaKers de l'enipereiir ; et préférant une mort ^''^leuse X un salut sans honneur,
suivi seulctneol de qmdquei lideles >ervileurs, lu lieros »'i'lani:n au milieu des bataillons
turcs et après en avoir lait un (;rand carnage il tombe, «ivaiil encore, mais épuise par la
ptTte de son ^aii}; et les .irnies briM-es, entni les mains «lei t>arb.ires. L"s cbefi musulmans
ne peut anl s'.moriler i qui .ipp.u In riilrait celle belle (iroie, |i> in.iN.acrerent pour 5e mellr»
(l'accord ' Ainsi (>erit en IVJb, en lieroi dont lu »ouv,nir portique s'eal roiistrve CD i'oloc'ue
comme le type îles vertus rlievalrriMines t'I a in>pire au poète Niemcerv iif , lo plus beau do
le» cliants liistonque'i. /avi>ta était ^taru^ludu (riuiledii la Zip* fl fut iiuniniu parl'euiiH:-
ruur l'alalin de Traosylvaniu.
SUR LES FAMILLES NODLF.S DE LA POLOGNE. IS'J
en combattant les Turcs à la bataille Je Varna. Enlhi sa petite-fille,
qui s'appelait Barbe comme sa grand' mère, fut dcatiiici; à donner
le jour à ct-lui qui fut le vengeur des mânes de ses aïeux, car elle fut
la mère de Jean, comte deTarnow, grand général de la Couronne, le
célèbre vainqueur et le fléau des Turcs. Quoic^ue zulés et fidèles
catholiques, les rejetons de cette famille se montrèrent toujours
humains et tolérants pour ceux de la religion réformée. Lors des
persécutions contre les protestants qui signalèrent le milieu du
XVIII'" siècle en Pol(;gne , Joseph Etienne de Radolin , sénéchal du
pays de Fraustadt (l), et ses fils accordèrent une protection efficace
aux dissidents qui se trouvaient en grand nombre dans leurs terres.
Us eurent à cette occasion de violents démêlés avec le primat du
royaume, le fanatique archevè(iue (Je Gnesen , Christophe Szembek,
contre les persécutions du(^uel ils prirent la défense de leurs vas-
saux. Cette lutte opiniâtre se termina entiu par le triomphe des
principes de tolérance et les arrêts de la Diète de 1767, qui assurè-
rent aux protestants le libre exercice de leur culte. Dès le premier
partage de la Pologne, cette famille se trouva soumise à la Prusse,
où le titre de comte lui fut confirmé à plusieurs reprises. — Ou doit
encore ne pas oulilier que c'cbt à un membre île cette famille qu'on
doit d'avoir donné lu première impulsion à l'émancipation îles
paysans dans les provinces de l'est de la Prusse. Ce fut à la demande
du comte André Padolinski, qui voulut exécuter cette mesure bien-
faisante dans ses terres, que le roi Ficdcric le Grand institua
ea 177-1, jous la présidence du chancelliiT comte de Carmer, uu
comité charge de l'exécution de ce projet ; ce fut le point de départ
de l'affranchisscmeat général des paysans, ijui s'étendit successive-
ment à toutes les provinces de la monarchie rt (^ui inaugura pour
toute la population une nouvelle ère de bien-être et d'indépendance.
C'est surtout par sa lidélité ù ses devoirs que cette ancienne famille
(I) C« dislricl d tachi' autrefois du territoire do la Siiésie cl <iui portail le nom da
Ziemiau-.-iiltosfiu , Terra Vschoveniis, avait conservo soq aduiiiii&traliuQ |)jrticuliere
dont le seuil lui était !•.' chef el avait s» (ilace aux Uiclei
t«0 NOTICES
a droit à des éloges : fidèle à sa n.Iigion, elle a été inébranlable daus
«a foi et dévouée à l'Église catholique; fiilèle à se3 souverains légi-
tifnes, elle n'a jamais trahi ses serments ni dévié de ses priueipes.
LES PIll.NCES nAI)/.nviLL.
L'origine de cette maison, comme celle de toutes les maisons lithua-
niennes, n'est pas très ancienne et ne remonte qu'au commencement
du XV' siècle, époque à laquelle la l.ithuanie païenne se convertit
au christianisme, et où les principales familles de ce pa^s furent
admises daus le corpH dt la noblesse de Pologne, et des arûioirits jjoIo-
naines leur furent concédées. Tout ce qui concerne l'nscendance de
cette famille, au delà de cette époque, est tellement rempli de con-
tradictions et de fables, qu'il est impossible de remonter plus haut
avec quelque certitude. Ce qui paraît ressortir avec le plus de vrai-
semblance de cette obscurité, c'est que Vitenes, souverain païen qui
régna en I.ithuanie just^u'en l."51'5, ayant rencontré dans une partie
de chasse un jeune enfant, qui avait été exposé sur son chemin dan»
une forêt, le recueillit, en prit soin, le combla de biens et lui donna
le nom de Lisdtjko. Ctlui-ci fut le premier aicul de la famille
Radziwill. Gedyrain, successeur de Vitenes, accrut encore sa fortune
par les dous dont il le combla pour le récompenser de l'explication
ingénieuse qu'il avait donnée à un songe qui avait elTrayé son maître
et par l.uiuello il conseilla à celui-ci de fonder la ville de W ilna et
d'en faire la capitale de ses États (1). De là, dit-on, vint le nom de
Hadziwill que prirent les descendants de Lisdejko. Quoi qu'il en soit
(Il 0^.1 ) ni m i'ianl i la chasitf {car c'est toujours dans les a»cnlureî de chasse qu'il faut
cb^rcli.r l'-s Iracrjdc l'ori^nieot de lu forlunc do ccllel"jiuille;,ful iTiidc f.ili^uoi'l s'cnJor-
mil. Itiin »oii loiiinuil il »it un hufj cutui/ni en fer, reiifi rinanl cent auirfs h\ip».
I.M l'jl.i r3>-iir.i >.in m lilro on lui r\|ili,|u.inl coniine ijuoi lo luit p en [er >i;,'mli.iil une
»ill< rv/rtilii.e<)u'ildc>ait foriûir à l'i-ndroil où il aiaii eu W songe, cl doiii il fiTjit la cnpitale
de »<i rlats. Lri cent peiils luups ne devaiciit repré-^'iilc-r que la nomlireu^u population
JpUnjuvi-llrcilf. T.lli; fut, suivant fi II.- vcrsnni, l'.)ri;;iii^ di) Wiln.i. Tuiile ciHh Imioiro
k^mlij- biSv.' iur la rfs-cuibl.inct' des mois uilk (loup), Wilno et le nom de KiJziici//,
Jot.i U t*rminjiion a dcj rapporii atic les deux noms prccùdeuls, landij que soq coin-
«/■nffinrûl leoibln di-rivo du verbe radzic, qui veut dire : conteiUcr.
SUR I.KS KAMII.LKS NUliLKS 1)K LA l'OLOCNE. Itil
(Je la vérité de ces récils, La filiation noljiliaire et oiTlaine de cette
famille ne commence qu'à Nicolas Kadziwill, qui, se trouvant dans
la suite de Ladislas Jagellon, fil eu même temps que celui-ci abju- '
ration du culte paicu et re(;ut le baptême chrétien en 1386. A la
diète de Ilrodlo, eu 1 U3, ce même Nicolas RaJziwill fut admis,
avec les autres principaux lithuaniens, dans les rangs de la noblesse
et fut autorisé à prendre, pour lui et ses descendants, les armes de
l'antique maison de Sulima, dont le ijraud Zavis^a était alors le plus
brillant rcprc^cnlant. l'eu d'aunces après, en 1151, a la suite de la
diète de Parczow, d(;s démêles s'otaiit soulevés entre la noblesse polo-
naise et les dignitaires lithuaniens, son fils, également nommé
Nicolas, aijundonna les armes des Sulima, ([ui avaient été concédées
à son père à llrudo, et fut autorisé, par la famille Jordan de
ZaWliczyn, d'adopter ses armoiries, (jue la maison Kadziwill a con-
servées depuis lors jusqu'à nos jours (1). La richesse et la puissance
de cette famille grandit promptcmcut et ou la trouve, dès qu'elle
apparaît, eu possession des plus hauts emplois lithuaniens. Si en
grande partie elle a dans les premiers temps de celte rapide et pro-
digieuse forture à la faveur de ses souverains, il est juste de dire,
d'un autre côté, qu'elle l'a noblement justifiée. Ses plus célèbres
rejetons ont été : Nicolas rvadziwill, palatin de Wilua et grand chan-
celier de Lithuauie, qui vécut jusqu'en 15 22. Il contribua, par ses
elforts et son intlueuce, à faire élire, eu 1501 , le roi .Mexandrc, qui,
déjà du vivant du roi Jean-Albert, gouvernait la Lithuauie comme
vassal de la Couronne de Pologne; ce choix amena une union plus
iutime entre les deu.\ pays, qui ne devint toutefois complète qu'en
15tJ'J, après les statuts de la diète de Lublin (2). Il commanda
ensuite avec succès les troupes lithuaniennes dans la guerre contre
les Moscovites et contribua a étoulfer la sédition du Kniaz Michel
II) La rarodle Jordan du Ziklicz)u clail Je la maisuQ do Troinly ; c'est lu ouiii qua
■portfQt cei arnio^riob.
\,i) Ce fui ulurs quu la louturjniulo du U Lilliuanie, qui avait éto jusqu'alors liérrUi-
luire dMii U uijim>u du Ja^ulluii, fut tnturfjorre à U (Uiuruniio ctccliK de Fulogun.
16Î NOTICES
Glinski. En récompeuse, les grandes terres de Goniondz et Medele,
confisquées sur ce dernier, furent données à Nicolas RadziwiU et
l'enopereur Maxiniilicu y joignit le titre dt prince en 1518. Ce pre-
mier titre princier s'éteignit cependant bientôt, car de ses trois fds
aucun ne laissa de postérité masculine. George RadziwiU, chef de la
ligne de Birze, et Dubinki, Castellan de Wilna et grand général de
Lithuanie, commanda avec bonheur les armées lithuaniennes dans
les guerres contre les Eusses et les Turcs, et se rendit surtout célèbre
par la prise de Horala et la victoire de Starodub, où le nombre des
prisonniers russes qu'il lit, dépassa de beaucoup celui de ses propres
soldats! Son fils Nicolas, également grand gênerai de Lithuanie, fut
sans contredit le plus grand homme de guerre que cette famille ait
produit. De concert avec Grégoire Chodkiewicz, il chassa les Suédois
et les liasses, qui occupaient la Livonie, et contribua à assurer à la
Pologne la possession de cette province, dont il fut nommé gouver-
neur par le roi Sigismond-Auguste. — Son cousin-germain, Nicolas
le Noir, ainsi nommé ù cause de la couleur de ses cheveux, égale-
ment gouverneur de Livonie et grand chancelier de Lithuanie, acquit
aussi de la célébrité dans cette guerre. Tous' les deux furent comblés
de faveurs et de biens par le roi Sigismond-Auguste, qui avait épousé,
en secondes noces, malgré l'opposition de sa mère et des Etats, la
belle Barbe Eudziwill , sœur de Nicolas, grand général de Lithua-
nie (1). A la sollicitation de ce roi, Nicolas le Noir fut CTÙiprince,
(0 Si>;iimon.l-.\Uj,'u.slc, qui, pendant lo ro^'nc Je son péro, rO^iJait en Lithuanie, dont
celui-ci lui avait encore de son Mv.iiit cdé le i;ouvernenit^nt, s', prit violoinmonl, eiuore du
Tivant de sa |inuii.Mo finiiiie i i:ii...i|pflli d'Aulrulie 1, de la s.dui-,ante Harbe U.idfi*ill_
veuve de Stanislas G.i,lold, l' àlitiii de Tf>.iki. Devenu veuf luiniènie, il rùiisaira celte
liaison (lar un maniée i.cnl iii {y,j. Loimiu'iI fut nionlé sur le IrOne il voulut f.iirc recon-
naîtra puLliqueineut Celte union, te .|Ui donna luu i la diele de ».")'.8 i une violcuic oppo-
sition de la part du stiutetde, nomes, qui étirèrent l'annulation de celle alliance di^TO-
porlioume. C'e>l alors ([ue Si>:i-ntond lit lette notde rcpouse : . Si je viole mes sernieuts
envers ma liiume nuclle coniunri; me.-. sujeU pourroiil lU inellre dans ceux qne j'ii prêté
comme roi! i .Mais ce qui contribua do la manière la plusellicace à vaincre t.tic opposition
1 ses dtsirs, fui la menace faite p ic le roi i la diete de l'elricovie de soulever une enquOte
contre oui qui cumulaient, Cunlrainiuenl à la loi, plusieurs emplois cl héndicei. L'interit
ûl taire lous les autre* seiilinunti el le roi lit couronner ^a femme la nicnie aunee. L'mfor-
luoce ne jouit pas lon^lempj du cette lionneur, lar quelques mois après elle était morte.
On a fcvncralemenl soupçonoc la reine bonne Sforia, mère du roi, dool l'orgueil irnl*
suit LES FAMILLES .NOlILES OF, LA POLOCNK. tù3
en 1519, par l'empereur Cliarles V, titre qui fut étendu à tous les
membres do sa famille (1). (-'ctte créatiou indib[)osa fortement la
noblesse polonaise, (jui crut voir en elle une atteinte à son principe
d'égalité et l'autorisation de s'en servir ne fut accordée que parce
que les titulaires étaient Lithuaniens, et sous la réserve expresse
qu'il ne pourrait jamais y être attaché ni rang ni préro'^atives d'au-
cune espèce. Cette inutilité des titres fit qu'on n'en fit pas usage
dans le pays; c'était un hochet dont on aimait à se parer seulement
à l'étranger. Lors des débats qui eurent lieu à la dicte à l'occasioa
de l'autorisation demandée pour faire usage de son nouveau titre
princier, les discours ironiques et désobligeants qui lui furent adressés
blessèrent profondement Nicolas Radziwill, qui, pour s'en venger,
donna le triste exemple de l'apostasie, passa à la religion réformée
et s'efforça d'attirer à lui tous les mécontents pour s'en faire des
partisans (2). Depuis ce temps, cette famille devenue si puissante
et si riche par la faveur et les largesses des rois, se montra moins
occupée à servir ses souverains et son pays, qu'à augmenter sa for-
tODŒrail Je celle loéjilli.'ince, d'aroir f.iit ^mpni^onnpr ccllp malheureuse jeune femme.
Sixismund-Au;uite avail contracte Cïltc union, car il oe bavait point reii>ter:i sOi Jpsirs,
et céJa loiijour?» à rinJoniplable fou;;!)!' et ses p.is-ioni. Ariloiiie (lrali.ini, t'> iM|ue .l'Arnolia,
raconte dan-, '.on lnsloiru do la vie du canliiial (^oinmendiin, noiire du papu a la cour du ce
roi, que limorlde co prince, .1^:0 deji île j^aiis, fut amenée p.ir les evce» Je la passion que
lui aviil iiiM|)iré une jeune r<>innio.
(t) C'est avec intention qu'on n'euiploie pis dans ces notic-:« la locution b'.'néralenient
Uiitéo de : « prince ou coaile^Oi saint F.ii'pirc ■ pour les personnel décorées de ces litres
par les empereurs d.ina les pays m-, hisanl pas partie de rFiiipirc il'Alleuu;;ne, car celte
eipressuin est Tinsse. La denoimnaliiMi do • prince on coiule Je riiinpire ■ n'était point uq
simple lilie lioniiriii<|ue di'pendant de la seule volonté Ju souierain, mais un dit, une
fonction dans rF.niinre, dont ue peiiv.iil jouir que 11- possesseur d'un fiff imincduit de
l'A'/n;;i/'e qui lui tloiiii.i droit aux deliljir.ilions des Dictes, lesijuelles ilevan>nt verilier,
approuver cl enri'^i>lrer les lettre» de création .1 co dij^nito pour le> rendre valides. On
TOil par lique Uqiidlitcde /irinrf ou roinie du Sdint l' nipire c>l d'une essence toute
diderente do cea litres purenienl lionoriliques ciinl'er. s par les empereurs i des personnel
élran;;LTe> qui u'elaienl ririi dans l'Lnll'ir'- , et que ces dérioiniiKilioni, eruplovces même
dans les dipl'iines, clau'iit aLiUaives. .V l'occ.ision Je la concession du lilre de prince dont il
est ici question, les armoiries de la raniille ll.i.Uiwdl subirent une aui,'meiitation. L'ecu fui
placi sur un ui';k" noir el ecartelù: aux .innés prinntives de Trvnihi/ on ajouta les Iroii
quartiers d'Alliances des ramilles de Muntoul , Ki!i~ku et .Wii icszcwic^. Ce soûl le»
armes telles que les portent aujourd'hui tous les princes llaJziwill.
(.') Il ht irailuire eu polonais la première Uitil-J protrstaolcella publia à kesfrais en 1jC3.
Il la rupaiidil ensuite a prolusion cn Lilliuanieailnde faire des prosélytes au uouvoaa dogiue
«l de te créer des partisans. ^
16i NOTICKS
tiuic et à satisfaire sou ambition aux dépens même du repos et du
siilut de la patrie. Ainsi, Janus Hadziwill, échansoii de Litliuaaie,
quoi qu'il dut, à la faveur du roi Sigismoad III, les bcncllces
de quatre starosties, leva l'clendard de la révolte, parce que celle de
Dudynsk (1) qu'il convoitait fut donnée au grand général Charles
Çhodkiewicz, en récompense des grands services qu'il avait rendu.
ILalla se joindre à la faction de Nicolas Zehrzydowski, palatin de
Cracovie, et ces deu.K rebelles dévastèrent le pays et troublèrent le
règne de ÎSigismoud lli jusqu'à ce que vaincus enfin, à la bataille
de (juzow (1G07), par l'armée royale, commaudée par le grand
Zolkicwski et Cliodkiewicz, ils furent forcés d'implorer le pardon du
roi, qui eut la faiblesse de l'accorder. Bogislas Eadziwill, grand
écuyer de Lithuanie, tils du précédent, fut plus coupable encore.
Dans l'espoir aml)itieux de s'approprier le duché de Nowogrod, il
trahit son roi et s'unit aux ennemib de sou pays. A la tète d'un [larti
qu'il avait entraîne à la révolte, il joignit l'armée du roi de iSuède
et de l'électeur de IJrandebourg (2), qui parvinrent à s'emparer
d'une grande partie de la Pologne. La défaite des Suédois par le
célèbre Czarniccki et Lan(;koronski et celle de l'électeur par Gosiew ski,
qui Et Bogislas Iladziuill prisonnier, amena la paix d'Oliva (1060).
A l'occasion de l'entrevue du roi de Pologne avec l'électeur à Thorn,
celui-ci demanda au roi la permission de lui présenter Bogislas
Radziwill, qui désirait implorer sou pardon; nu moment où celui-ci
s'approcha pour baiser la main du roi , l'infortuné Jean-Casimir ue
(1) Lej sUroslies ctaicnl Uib bien» Je l'Élit dool lu roi cooférail radmiiiislralion i-l Im
ravL-iiiij ordiiiairt-s aiu)iMi(iaiil um; 1res pclilo r<>di.'\ani:i;. Coiiirne lo Irt-ior eiail loiijouri
dans le bciioin, l'usagu s'iiiliuduisil ijim Ici slaruilr» faisaient dcj avances d'art'ciil i|u'on
Ijypollié [uait aur la slaroiiie. La Cuuroiiiio a'Olaiit presiiut; j.iinai> t-ti cial d'acquitti-r ci!$
aoi-disaiit detlfi, elle était for. ce du touf.-rcr la ilaru^tic hiriJitairiinii'ut ilans la inéiue
famille ol liiialimenl ilc lui eu aUaiuloiiiier la |)ri)|>riélé. Hource» iiiiiiiiiios avanoes iuuxeiit
l«j (jlui nclai slarualie^ fuiuiil aiii^i alieiieej. C'e^l de l'elli" f^e.on ([ue rmiiiieiieo ilanulio
do bialocerkli'W, doviiil la pro|irielé des iJraiiK kl et fuiida leur énoriiie fortune; filli'j dei
Kadzivrill, de) bapielia, des T)szkievkicz t'accrurent l'apideinenl df la inéint' iiiaoïere.
'S) FrtMericGuillauine, le tirand-Klecicur, vassal de la l'ulo;,'ne pour la l'ru-i.^e, a»ait fait
épouser au cadet de sci liU, Louis, la lille unique de Lio,-i>las Kadziwill et l'Iiuritiere de >cs
l(rands biens, espérjQt par li, prendre piej dans la Lilliuanie t|ui louchait i la Pruts«.
Les Ticloiros du Ciarniecki '.-l de liosiuw»ki dejouereDl ces projuli li'unuexiun.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA l'OLOiiNE. 165
put maîtriser son iiiJi;^natioii à la vue de ce sujet rebelle et iu^^'rat
qui avait méconnu les bienfaits dont lui et sa faniiUe avaient été
comblés et avait porté les armes contre son maître et son pays! reti-
rant soudainement sa main, il se détourna de ce traître sans vouloir
l'écouter. Jusque-là, toutefois, quoique coupables, les membres de
cette famille se distinç^uaient par une certaine ;^randeur; ils durent
bien déjjéncrer dans la suite, pour avoir donné lieu à ce proverbe
populaire si connu : - Sot comme un Radziuill, vaniteux comme un
Sapieha I • (Glupi iak Radziu-ill, duniny iak Sapitha.) I.a branche
principale de cette famille, existante aujourd'liui, a pour auteur le
prince Michel Kadziwill , qui fut le dernier palatin de Wilna et
mourut en 1831, aussi peu regretté après sa tin qu'il fut peu consi-
déré durant sa vie. De ses quatre frères, un «oui, le prince Domi-
nique, laissa de la postérité; son fils, encore enfant, décéda subite-
ment à la suite d'un déjeuner qu'on lui avait fait prendre chez son
oncle, le prince Michel. Les soupçons se portèrent, sur celui-ci, qu'on
accusa d'avoir empoisonné son neveu pour s'emparer de sa fortune;
les présomptions furent assez fortes pour que les autorités pru-
siennes, qui résidaient alors à Varsovie (1), crussent devoir prendre
sous leur surveillance particulière les deux jeuues tilles survivantes
du prince Domiuic^ue. Malgré ces précautions, elles furent enlevées et
conduites au château de Nieborow (2), chez leur oncle. Mais le chef
(() Après le partagH de la Pologne en t7'J5, Il Hussie prit pusjrssion de Varsovie et roii-
srrvi Cille Mlle aiDii qu'uim i;r.uulo p.irliL' ,1e i.i Fi-liie ol lio la ('.rjiidf-l'olok'ne juxiiiVa
IHlC, l'poijiic i Ui|iii'il(' fui rrif lo (iraii>l-lliu-|ii' do VjrsuMi'.
(i) (°.i5s jcuiii'i lilli's .it.iii'iU olo pl.irciM d.iiis un pi'ii^iioniut dont U niailreiiu atjil ri'<°ii
l'ordre di- iiobisicr pii\^onne s'approiInT .l'i'lli's, liormn ni s.i prc'-.(>nfi'. l'n yur U |irin-
crue lladiiwill, ftMuriio du prince Miclnd , arriva poiiil.mt r.iti^i'iicc do la >iipi>ru>iirp ei na
trouva iju'uiie sous-^'iiuvi-ruanie auprès Af. jim nirce'i. ('i-lli'ci n'usa pa> l'uloi/iii-r m lui
refuser d'emmener m's nioccs sous prélexle do li;ur faire l.iira uiio promenade. Le priji.li'ni
de Huyni, chef de l'ailininulration prussienne à Varj.n ic, averti do ce qui vcnail de se
passer, se mit, i la tétii d'un délaclieinenl de sold ili, iinmédiat''in<'iit à leur pour>iiile. lit
entourer le chileau de .Mcborow et exii-'ea la rcmi-e de> drui jeuii'-s priinejies. Leur t.iiite
touliU d atniril nier qu'elle^ (iis-ienl clirz elle . mais ^ur I'oImiM valioii du M. de llu)in <|n'il
ilail p.irfaili-ineiil iiulruil et .{u'il firjil fouiller li- i liileju .m les jiuiios lille> no lui el.iiiMit
pas reiinM'i aUMilùt, i-llus lui lurent eiiliii rriidlie>. Toui rrut >|ui li.iliitalent Vaisovie.^
crtte ^|iui|ue, 90 rapiielleiil la sensation i|uo causa cet éveiiemeul cl lus elut;es iju'on d>iiina
gonerali'ini al >t l.t coniluile énergique du président ditllo)iu,i la<)ucllii ces pauvroi eiifaiilt
durent leur délivrance.
«OBLISSI PULO.tAKI. il
166 NOTICES
du gouvernement prussien, M. de Iloym, ayant heureusement été
averti à temps, se mit aussitôt à leur poursuite, fit entourer le châ-
teau par un détachement de troupes qu'il avait ameuc et exigea la
remise immédiate des jeunes enfauts; après quelques dénc;jations, on
céda ii la crainte de voir employer la force et les deux jeunes prin-
cesses furent livrées au présiilcnl de Hoym et nii-es par lui ù l'.ibri de
tout danger. Une enquête fut ordonnée, mais les bouleversemeuls de
l'année 1807 et les guerres qui s'ensuivirent, eu suspendirent le cours.
Pendant l'existence du duché de Varsovie, le prince Michel eut le
crédit de faire supprimer ci:tte procédure, que la scrupuleuseobservance
des lois par le gouvernement prussien avait fait entamer. Lors de la
réunion du royaume de Folui/rie à la Russie, l'empereur Alexandre,
dans sa clémence, ne voulut point faire continuer les poursuites,
mais après avoir pris connaissance des f.iits, il lit interdire au prince
Michel lladziuill de jamais paraître en sa présence. Celui-ci termina
sa triste vie dans l'abaiitlon où le plongeait rdoignement qu'il inspi-
rait aux gens de bien (1). Il avait épousé mademoiselle Hélène
Przezdzie(;ka, femme ambitieuse et intrigante (2). Elle forma le plan
de faire faire à sou fils aîné quelque grand parti, qui put satisfaire sa
vanité ; les alliances que la famille de son mari avait contractées
autrefois avec la maison de Brandebourg, la dctcrmina à tenter
l'aventure à la cour du roi Frédéric Guillaume II, dont les allures,
moins scrupuleuses, lui donnaient l'espoir de réussir. Son fils aîné,
le prince Louis, s'étant nùisé à servir ses projets d'ambition, elle
jeta les youx sur sou second fils, le jirince .\ntoine , jeune homme
doué des plus agréables talents de société et d'un extérieur sédui-
sant. Elle se rendit avec lui à Berlin où elle éblouit la cour et
donna une haute idée de ses richesses par l'éclat avec lequel elle
(I) Les habitants de Varioviu l'uni vu jui<]iie d]ii> les derniers jnoi^es de sa ri«, i plus
de 8(1 2US, proitiluer sa viciIIi'5ïp d.iii3 la com[i.i,'nic dis irois fi'inme» du commuQ, trou
lUbUTi avec Iricjui'llej il so [lumlrait ^aiis honli- putili>|U"ini'iit !
(î) ÉUnt deja Caucéc ulle terniiiiail ses lellrci .i »i'< aniu'> m diviiiui aon nom el»ii{uail
par plai^aotcrio, cumnie il ^uil : < iosicie l'rtci dzifika, • ce >\ui «ont ain>i «eut dire .-
• encore mus vnfunl. • Ce ji u do mots est c.iract<-ri.>ii'in<' pour une jtune lillo '■
SL'R LES FAM1LI,E.^ .NOCLK.^ DE LA l'OLOONE. 167
parut (1). Elle roussit, en edet, dans ses projets, l'iir son fils ayant
par sa beauté et ses agréments inspiré do l'amour à la jeune princesse
Louise de Prusse, d'une branche cadette de la maison royale, elle
parvint à obtenir la permission du roi pour ceite union, qui fut
célébrée eu 1796. — Le prince, Antoine Radziwill, fut l'auteur de
la branche de cette famille, établie en Prusse; son frère aîné, Louis,
et son frère puîné, Michel, c^ui fut un des ijénéralissimes de l'armée
révolutionnaire lors du dernier soulèvement de la Pologne , en
1830 (2), continuèrent la descendance de cette famille dans le
royaume de Pologne, sous la domination russe, et leur titre y fut
reconnu et confirmé lors de la grande vérification de 1S24.
Enfin, il existe un dernier rameau puîné, qui porte le nom de
branche de Berdyczew, qui est posseasionué en Galicie et en
Volhynie.
LES COMTES IU)ST\> OHOUSKI .
Ils sont issus de la maison de Nalenci-deuxième, et ont pris leur
nom delà terre de Ilostworow. Ils sont établis dans le royaume de
la Pologne et sont sujets russes,
LES COMTES DE KO/. W A1)()\N O-UO^. \V A DO \> Sk I .
Ils sont issus de maison de Trumby, dont la plus illustre br;inche,
celle des Jordan de Zakliczyu a eu de l'éclat cl a occupé do hautes
charges. La terre de Rozwadowo, qu'ils possédaient vers la fin du
ivie siècle, leur a donné son nom. Ignace Rozwadowski, Starost
d'Ostrow, était possessionné eu Galicie lorsque cette province tomba
(1) Elle criil même devoir .iii){mt'nl(>r cel éd. il en Ptnprunl.int ses plus licaut Mjoui i un
cerUin .M Waliçki, liuiiiiue (rui connu ilaoï U ^ucii'U' je VarsuMg ilalors, cl qui pos:>Oilail
ona mai,'iiilii|uu cullfcllun de pierrci prctuuiiCi, (|u'il avait pour la pliipirt g.ii-nco> au j'U.
Il eiiiito une iuitu dv leUrus fort curiou>c> sur en vuyagc do Liurliu et Iri intrjijuos auiquellos
il donna lieu.
(-1) H DO lit j>3:> preuve An graudi lak'iil» uiili(airc> et do conserva que peu de temps !•
coinmaudi'iueot.
168 NOTICFS *• }f'i
V
en partage à l'Autriche et reçut pour lui et sa ilescendance en 173:5,
le titre de comte de l'empereur Joseph II.
LES C03ITES RL'SSOCKI UE llIV7.E/tE.
Ilâ tirent leur origine de la maison de Zadora et sont un rameau
de l'illustre famille dea comtes Lam/koronski de Brzezie. Les deux
frèrea Zbigniew de Brzezie, lletman ou grand général de lu Cou-
ronne (1) et Stanislas de Brzezie, ambassadeur près de différentes
cours, furent créés comtes en 1355, par l'empereur Charles IV, à
l'oecasion de sou couronnement, où ils parurent avec éclat comme
amhasiadeurs de Pologne. Ce titre leur fut confirmé en Pologne, eu
1370, par, le roi Casimir le Grand (2). Les descendants de Zbigniew
ayant reçu en partage la seigneurie de Lançkorona, on adoptèrent le
nom et formèrent la tige de cette grande et célèbre maisou; les fils
de Stanislas, Léonard et Henry prirent le nom de la seigneurie de
Russocice qui leur était échue et formèrent la ligne des comtes Rus-
soçki, qui se sont perpétués jusqu'à nos jours et se trouve posaes-
sionnée en Galicie. Lorsque cette province fut réunie à la monarchie
autrichienne, l'ancien titre de cette famille, fut confirmé en 17 S3,
par l'empereur Joseph.
LES t.OMIES » IVn> V-IVVI)/.Y.\SKI.
Ils sont un rameau de l'illustre maison des comtes de Wùrbn,
qui fleurit en Autriche et dont la Silésie est le berceau. Au commen-
cement du xvc siècle, uue de ses branches vint s'établir en fîrande-
i{) Dan>c( temps li le coiiiiii;iii.|i'inent goiicral des aniiLCS ai> se ilonnail (|uo pour la Jurra
d'uue camp.igue . ce ne fut ijik' ile|iui3 lôil' <|iii' l.i cli ir.'e >le Ijetui.wi ou tirami ^eiier.il Je U
Coiirotine (rninjnductor fjfiifyati-il fut confifee a Tie. Nicola* Kaliuowski eu lui le pre-
mier titulaire. Après la mort ilu w'ranj ^■i-iier.il .Nioolii SieniawsLi, e u lOO'J, le roi Si»i>-
moud Aii;,'U!>le ne nomma point de (;rajiil ^'enéral, mais donna i George Jailo*u-i'ki le
comin.iiiJenienl d'ua corps pour veiller i la sùrele Jej fronlicres du royaume ; cVjI l'ori-
gine lie la cliarfe de te n. rai do camp ou petil-treiicral de la Couronne (llctinan f/ulny
koruniiyj.
^i) Preuve certaine «ju'alors les litre» Juréditairoj elaieol encore eo usageco Polo^ue.
SUR LES FAMILLES NoliLES (JE LA POLOii.NE. 1C9
Pologne où elle a toujours conservé une position élevée. La posses-
sion de la seigneurie de Rydzyna (Reisen, qui s'hérita ensuite dans
la maison de Leszczynski, qui la perdit lorsque le roi Stanislas
Leszczynski fut contraint de fuir sa patrie), a été l'ooeasion du sur-
nom de Rydzyuski. Sur le fondement de son ancienne origine com-
tale, lecomte Mathieu de \Vrbua-Ryd/.ynski, obtint du roi Frédéric-
Guillaume IV de Prusse, la confirmation de ce titre.
LES COMIES UZtWLISKI, DE L\ .MAISON DE KHZYAVD.V.
Cette famille, qui ne commence à être connue que depuis la pre-
mière moitié du XYli'^ siècle, acquit promptemeut une grande for-
tune et occupa dans les derniers temps de l'existence de la Pologne,
presque sans iutcrruplion, h.'s plus hautes charges, ce ([ui lui donna
une importance dont elle usa noblement d'nbord, mais dont elle mëiuia
bientôt après. Parmi les plus remarquables personnages de cette
maison, qui brillèrent dans ce court espace de temps, il faut citer
Venceslas Rzewuski, grand général de la Couronne et ensuite Cas-
tellah de Cracovie et son lils Sévcrin, général de camp de la Cou-
ronne. Le premier se distingua en 1739, par sa brillante défense de
la Podolie contre l'iuvasiou des Taitares. Il fut d'abord un des par-
tisans du roi Stanislas Leszczynski, mais voyant bientôt après sa
cause perdue, il se rallia au roi Auguste lll, (^ui le combla de bienfaits
et de dignités. Après la mort de ce souverain il fut un des plus
violents adversaires de l'élection de Stanislas Poniatouski et de l'in-
fluence russe. Pour entraver la marche du gouvernement il fut un
de ceux (jui à la Diète de Radom (1700-1707), se prononcèrent avec
le plus d'emportement contre les lois nouvelles sur les dissidents
dont le roi, qui desirait calmer les partis cjui déchiraient la l'ologue,
voulait améliorer le sort. Nikita Repuin, ambassadeur de Russie et
tout-puissant alors en Pologne, se servit de ce prétexte d'oppositioa
ù la volonté du roi pcjur se défaire des plus influents antagonistes de
la Russie. Il lit arrêter Venceslas Rzeuuski et son fds Séverin, uiusi
\'0 NOTICES
que l'cvèque de Cracovie, Soltyk. et celui de Kijow Zaluski, et les
expédia eu Sibérie. Cette captivité eut sur les llzewuaki l'etlet de lea
transformer eu chauds partisans de la Russie ! KelàcUés tous deux
en 1773, Venceslas se rallia au parti du roi et fut investi de la
haute dignité du royaume, ct-Ue de Caslellau de Craeovie, dont il ne
jouit que quelques mois, étant mort la même année. Sou tils Séveriu
fut revêtu de la charge de général de camp de la Couronne, et sous
l'influence de la Russie, il fut un de. ceux qui s'opposèrent le plus
fortemefit à la mise eu vigueur de la constitution du 3 mai 1791,
qui aurait pu encore sauver l'indépendance de la Pologne par sc3
sages quoique tardives mesures. Il devint ensuite l'un des princi-
paux chefs de la funeste confédération de Targowiiz, qui appela
dans le pays l'intervention de l'armée russe et décida par là du par-
tage de la l'ulogne. Eu récom[)ense, il ret;ul de la Russie le titre de
comte et de nombreuses pensions. De nos jours, le comte Henry
Rzewuski, qui habite Pélerabourg, s'est ac(][uis un nom dans la litté-
rature polonaise par ses écrits pleins d'eprit et d'iutérct.
LES FlXI^CtS SA.>GLS/.KO.
On fait des. euilre cette famille de Lubart, uu des fils de Gedymiu
qui régna en Lilhuanie jusqu'en 13 U. Lubart eut eu partage la
Vûlhyuie et re(;ut eu dot, avec sa femme, une partie de la Russie-
Bouge. Cepenilaut les deux premières geuérations qui rattachent
cette famille à cette origine ne sont établies que d'une manière fort
incertaine et les généalogistes sont en désacconl sur ce point. Ce qui
est certain c'est qu'elle a une souche commuue avec les rameaux des
Kniaz de Kowel et de Koszyr, tous deux éteints. I>c premier Kniaz
Sanguszko, dont il soit authentiquemeut fait mention sous ce nom,
fut Roman, palatin de Rraclaw et général de camp de Lithuanie, qui
mourut eu 1B71. Il se distingua par ses nombreux succès contre les
Tortares et les Moscovites dont les chefs Stchcrbatow et Baratynski
tombèrent entre ses mains en 15G7. Sou frère, Dmitry, acquit une
SUR LES FAMILLKS NUlîl.ES DE LA POLOGNE. Ml
célébrité romanesque, qu'il paya de sa vie. Il s'éprit de la belle
Hélène d'Ostrog (1) qui avait elc fiancée par sa mère, et même
mariée secrètement, dit-on, au comte du Gorka, palatin de Posen,
l'un des favoris de la reine Bonne iSforza. La famille de la jeune femme
utilisa cette passion un peu sauvajre pour rompre cette union qui lui
déplaisait. L'amoureux Dmitry se laissa facilement persuader d'en-
lever celle qu'il aimait, et alla se réfugier en Bolième où il se fit unir
à elle. Mais poursuivi par ^Lirlin Zborowski de Rytwian, alors
palatin de Kaliszet tuteur de la jeune personne, il fut atteint par lui
à Jaxomirz et impitoyablement massacré; la fugitive Hélène fut
ramenée et enfermée dans un couvent. — Quelques grands héritages
que fit cette famille et surtout celui des Kniaz d'Ostrog qu'elle par-
tagea avec les princes Lubomirski, grandirent sa fortune et lui don-
nèrent quelijue iniluence dans les provinces russes de la I'ol(;giin. La
qualité de Kniaz lui fut confirmée avec le titre de prince, d'abord par
le gouvernement russe, puis par celui d'Autriehe, les deu\ fils du
prince Eustache Sanguszko, ayant formés deux lignes dont l'une
réside dans la Pologne-russe et l'autre en Galicie.
LES PRINCES S.\riElli.
Famille lithuanienne qui acquit dans cette province une très
grande fortune et beaucoup d'intluence. KUe rendit dans lea premiers
temps des services signalés à sa patrie, mais à partir du milieu du
XTii« siècle, elle devint l'une de celles dont l'ambition et l'avidité
(1) Elle él.iil lillo J'Éliv Kniaz d'Ostroi^ qui avait r-pou^ô lU-.ilnce, nil<> niturdli' Ju roi
Sigismonci I" et Jt> la Ij.'lli! CilluTiiirt Tilnili, i]uc !>■ roi avail fait venir tle Silé>ie d i)ui fut
iL3ri(-e l'MhuiUi à André Kosi-ieli'fki, irrsorii-r ilf l.i (louronne. Il/'lcrm ii"()ilri)>; rlail l'hiTi-
ti^re d'une iinini-nsi- forturio que la reiiiu lionni) Ucsirait assurer a son favun, le comte de
Gorka, alors lui-iiii'ino le |iliis riche bc^'nour df la l'olu^'de. La l'.iniille d'O^ln'.; étant du
parti fOMtiairc i la ri'iiif, \oulut rom(ir'j ce iiiaria,'H et utili:>a pour cela la |).ujiun irrcllo
due de Diiiiiry San^'utiko. La tradition a:>juru i|u'oa no iut iainai:> au ju^te aucjurl de)
deui,dc son séiliicleur ou de son raari, cette belle llrli-no donnait la priltrence I Euliii pour
Wriuiiier celte tio d'a\i'iiltire> d'uuo maiiure digne de :>on coiuiiieiicmient, ello parviDl a
«0 faire niariiT une tr.iiiiciiie fou, daui lii coummU ou elle ■■lait eidi'riiue,au Kniai JeSluck
•l eotiu Uiuurul folio eu 1373. *
:-.:.-^
•ru
172 NOTICES
contribua le plus aux malheurs et aux déchirements de la Pologne,
en fomentant la révolte et en se vendant aux ennemis du pays. —
Elle duil son origine ù Simon Sunigaijlo, qui vivait au commence-
ment du xv^ siècle; il quitta l'idolâtrie, reçut le baptême chrétien,
et, en 1113, à la Dicte de llrodlo, il fut admis à faire partie de la
noblesse de Pologne et on lui concéda les armoirit-s appelées Zys ou
i[:iira; il devint ensuite premier Castellau de Trocki. Parmi ceux de
ses descendants qui méritèrent bien de la patrie et acquirent le plus
de renommée, on peut surtout citer Jean-Pierre Sapieha de Bychow,
Staroste d'Uswiut, guerrier célèbre (|ui se distingua dans les expé-
ditions de Livonie, où il servit sous les ordres de Charles Chod-
kiewicz; en IGOJ', il décida par sa valeur le gain de la bataille de
Kircholm où les Suédois, sous le roi Charles-Gustave, furent entière-
ment défaits. Il combattit également a\ec gloire contre les Mosco-
vites et contribua aux succès du grand Zolkiewski, qui poussa ses
victoires jusqu'à ^^oscou. Il fut chargé par celui-ci d'occuper cette
capitale et mourut au Kremlin, en 1612, soupçonné d'avoir voulu
s'emparer du trône des czars, resté sans maître légitime après la
mort des vrais et des faux Dmitry. — Celui des rejetons de cette
famille qui eut le plus d'éclat par sa valeur comme guerrier et ses
talents comme homme d'État, fut Léon Sapicha, grand général de
Lithuanie, né en 1557, mort en 1033. Il fut un des négociateurs
de la paix entre la Pologne et la Russie, eu 15S2, par laquelle cette
dernière renonça à ses prétentions sur Polock et la Livonie. Il con-
tribua fortement à faire pencher la Lithuanie en faveur de l'élection
de Sigismond III, le premier des Wasa. Né d'un père devenu pro-
testant, il rentra dans le giron de l'Église catholique et donna de
grandes preuves de valeur dans la défense de la Courlande contre
les invasions suédoises. Ces beaux exemples de dévouement à la
patrie ne trouvèrent pas toujours, hélas! des imitateurs dans les
descendants de cette race qui avait si noblement débuté. On était
arrivé au plus mauvais temps de la Pologne, cpii, trahie, vcudue
comme une proie par ses propres enfants, ctait entraînée par eux vers
SUR LES FAMILLES NOliLES OE LA POLOGNE. 173
l'abîme que devait l'engloutir. Alors, parmi les mauvais, les SapieLa
prirent le premier rang! Élevés et enrichis par le roi iSobieski, qui
voulut opposer en Lithuauie leur influence ù celle des lladziwill et
des Pac;, ses ennemis, ils ne furent pas plus tôt gorgés de biens et
devenus puissants qu'ils fomentèrent eux-mêmes de nouveaux troubles
et con.spircrent contre leur bienfaiteur (1). Casimir bapieha, grand
général de Lithuauie (f 1720), emporté par l'orgueil, se croit tout
permis, dévaste avec ses troupi's les terres de l'église et des nobles
de la Lilhuanie, il se porte à, tous les excès! Il méconnait l'auto-
rité du roi et l'insulte; l'évêque de Wilna, Constantin Brzostowski,
Lince contre lui l'excommunication et une guerre civile acharnée
éclate en Lithuauie. Enfin, après de longues et sanglantes discen-
sions, Casimir Sapieha, son frère Benoît, ses fils ^lichel et Alexandre
août vaincus près de Leipun par la noblesse réunie sous les ordres
de Michel Wisniowioski, d'Oginski et de Brzostowbki, et toute cette
famille est condamnée à l'exil. Trahissant toujours, ils s'unissent à
Gustave-Adolphe cl rentrent avec les ^iuédois comme ennemis dans
leur patrie dont ils avaient été chasses comme traîtres! .Malgré tant
(l) Cabioiir Sapietia, fc'raiiJ K^'iicral Je Lithuauie, son lili Aleiaiidre el UiMiuit, Ircjorier
du Liltiuaiiii', ion frurt', coiiipiri-ronl il'atiord avcr. l'ùlrcleiir di- Oraiiilebourt!, aui|uel ils
«'fD^'UB'L'reiil Je livrer la Li^uniea la CiiiiJilioii qu'il leur leruil à^uir U ntlie liériU^e Je
Loui>M KuJ:iwill, c|ui avait c'-pousé en pri'iuiérL-:^ noce^ l.ouu Je ItrauJcbouTe', (ils caJel Ja
grand cleclcur. Etant devenue veuve sans eiil'antj, elle lut liancée à Jacob, lil> du roi
Soliieili ; iii.iij une inlnijiio lit niamiurr re iiciriatie l't elle i-|iuu>a le [irince de .Neuliourg.
A cau»u Je co inan(|ue de fui, lu roi Snbu'^ki lit iuiUi><|ui'r ïi-s ^'randj biens et celait cet
héritage coii>iJerable que lesSapieha se lireiil u'araiitirpour pru de leur trabisuii ! Le rôle
qu'ili joueront après la mort du roi Subiesti, fut encore plui inf.iine. Vendus p«ur des
sommes cuuruiej i l'abbe do Folii;uac, ambassadeur d-i Louis XIV, lU furent i liar,.!» par
lui d'enroliT dcb partisans pour la candidaliiro au Irone du prince de Conli ; prenant do
l'argent de luntes niains.iU traliissaienl tout le inonde, CunU, rAutriche et la fjinill'.' Jej
Sobieski ! M de ['•ilip'n.ic dit dans »cs ili pi'clirs ilu t'raiiil Irrsorier do Lilliuanie
Ocnoil Sapielia : < i|ue pour uii sou il irait en enfer, mais ne ferait pas un pji saus ar^ieut! •
Quic()ni|iie veut se faire une idée du triste elal Je la Pul.i„'no à cette epo.iue, de cette
effroyable di-pravation ipii devait anieni'r sa mine, n'a qu'à lire celle relation de l'ambas-
sadu de l'abbé, pnu cardinal de l'oli;;iiac. ToUs .iniilois, touti'j les roiiscu-ncei et.ucnl 1
rendru, les honnéli's gens en [i-lit nombre ne complairnl plus ni se tenaient i l'ccart ! Les
autres avaient per.lu jusqu'.i la lionle dr leur inJi;nilé ! Lu graiiil trésorier de l.i i:ouroiiue,
Jériimc l.ubomirski se plaint d'élr.'. //loi/u pd'/e l'ar la Kraiicc que lo priin U du ro>auine
Radiiejowski ! Celui-ci se fait payer par Ks Sapielia pour prendre leur parti contre l'.véquo
du Vilna llrtoslowski ; les Sapndia sont de nouveau payes p.ir lui pour le servir dans ses
intérc'ts ; c'est un trafic odieux de consciences! VoiH ou les Jagelluns el le pnacipo électif
avait conduit ce oialbeureux pays .'
174 NOTICES
de crimes, peu d'auuces après le roi Auguste II leur pardonne; ils
rentrent dans la jouissance de leurs biens confisqués et de leurs
charges! Triste état que celui où la justice même n'a plus son cours,
c'est la faiblesse de l'agonie! L'opinion publique du moins fut plus
sévère et elle tlétrit l'orgueil de cette famille, pour laquelL* tous les
moyens furent l^ons, lûrsc[u'il s'agissait de ses intérêts et qui s'était
montrée si arrogante dans sa prospérité, par U: sanglant pasquille
déjà cité : » Vaniteux coiiiine un Sujjif/ta, ^ut cumuLe un Rad:iiciU{\), •
qui resta un proverbe populaire. Nicolas Snpicha obtint de l'empe-
reur d'Allemagne, en 1575, le titre de comte de Koden; Michel
Sapieha, tils de Casimir, grand général de Lithuanie, reçut, pour lui
et sa lignée, le titre de prince, qui ne fut point approuvé par les
États de Pologne ni, par conséquent, usité dans les actes olhciels.
Ce ne fut qu'en 1775 que cette famille obtint la contirmation de
ce titre par la Diète avec l'autorisation de s'en servir. Lors de la
vérification des titres de noblesse dans la Pologne-russe, il fut main-
tenu pour le prince Paul Sapieha et ses fils Xavier et Léon.
LES COMTES SIEIX.V KO\VSK I.
Noble et ancienne famille cjui est issue de la maison des Ogonczyk,
dont l'origine a été rapi)ortéc à l'article des comtes Dzialynski. Elle
n toujours bien servi sa patrie et a donné le jour à quelques person-
nages qui méritent d'être remaniués. Les principaux ont été : Jean
de Boguslawice-Sierakouski , palatin de Lenczyc, qui, étant encore
maréchal de la Dicte, prolesta au nom des États, en 15 iS, contre
le mariage de Sigismond Auguste avec Barbe Kadziuill, veuve de
Stanislas Gastold, comme incompatibli; avix la dignité royale. Après
la mort de ce roi, il contribua beaucoup, par son esprit conciliant et
son caractère respecté, à rapprocher li;s parties qui divisaient la
Pologne et à amener l'élection du roi Henry de Valois. — Venceslas
(1) L>umni/ tak S'ipi'-ha,tiliifj\j idk KiitziiviLl .' Le inoUtu/zin!/ veul dire propremenl
an o'juiil, lujii il si^'iiifiu ïus^i winiteux. On a lu clioii cutro ccj deui ciprossioai.
SUR LES FAMILLES NulJLES UE LA POLOCNE. 175
Jérôme Sierakowski, arclievèque Je Lcopold, se tii estimer par sa
piété et ses vertus. Il reçut eu 177'j, du l'empeieur Joseph II, ainsi
que ses trois frères, le titre de comte. Près d'uu an après, le
13 juiu 177G, une branche de cette famille obtint également le
même titre eu Prusse. La société de Varsovie se souvient encore du
Castcllan couite Cajetan Sierakowski, tjui, par la distinction de ses
manières et la culture de son esprit, fut, il y a peu d'années encore,
un de ses principaux ornements.
LES COMTES SkAIlIiEK DE GOU.V.
Il a déjà été question de l'origine de celte illustre et antique
famille à l'article d'un de ses rameaux , celui des comtes Skarbek-
Konarski. Ses commencements se pcriknt dans la nuit des temps,
et dès la fondation du royaume, elle apparaît déjà sous le nom de
Skuba. Jean Skuba, comte de Gora , fut envoyé, en 1109, par
Boleslas III, T5ouclie-Torte , en ambassade auprès de Henri V,
empereur d'Allemagne, pour traiter de la paix (1). L'empereur, ue
pouvant vaincre la résistance t^ue l'ambassadeur polonais opposait à
ses séductions, crut l'intimider en lui montrant les immeuses
trésors qu'il avait amassé pour faire la guerre, et s'écria transporté
de colère : • Voilà ce qui domptera les l'olouais! « Alors le comte
de Gora, ôtant un riche anneau c^u'il portait à son doigt, le fit
tomber dans le trésor impérial, ajuulant tranquillement ces mots :
• Que l'or se mêle à l'or. • L'euipercur, frappé de ce calme, ne
répondit que par un « hab' dunk ! » (merci) et voyant qu'il ne pou-
vait parvenir à émouvoir l'ambassadeur ni par les promesses, ni par
la crainte, il conclut la paix aux condilious proposées par la Pologue.
Depuis cette époque, eu commémoration des paroles de l'empereur,
les armoiries des Skuba furent appelées -. Ilahdank , et le comte de
(U Cû fut I.A p.iu Jo Cambcrg, conrliiccii 1I(>J, p.Ar b<)iiL'll() l'euiporour rcnnnçiU .1 11
176 NOTICES
Gora et sea descendaiitâ rei;urcQt le surnom de S^-arbefc (1), que tous
leâ rameaux de cette famille ont couscrvé, mais que l'uu d'eux a
pris comme uom patrouyuiique. Cette famille a, de tous temps,
joui d'uue gi'aade cousidératioa eu Polojjue , où ses rejetons ont
occupé les plus hautes dignités. Les rameaux des comtes Skarbek-
Konarski et Skarbek-Chojeuski se sont particulièrement illustrés.
Dès la réunion de la Galicie à l'Autriche, l'aucien titre comtal fut
confirmé pour la famille des Skarbek. On doit à la générosité et au
patriotisme d'un de ses rejetons une fondation considérable Ti Léopol
pour favoriser les prot^rés de l'instruction, ainsi que la dotation et
l'établissement du théâtre de cette ville. — En 1821, le titre de
comte fut également reconnu par le gouvernement russe pour les
comtes Frédéric, l'iorian, Joseph et .\[ichel ûkarbek.
LES (OMTtS SKOI\/.EWSKI.
Drogoslaw, chevalier siléiicn, vint l'an 1^133 s'établir en Pologne,
et y fonda la famille qui purta d'abord son uom et qui se divisa plus
tard en plusieurs ramiaux qui adoptèrent les noms de leurs diûe-
rentcs terres. Celui qui puaséda la terre de ûkorzeuo, dans le pala-
linat de l'osen, forma la branche des 5korzewski, qui occupa une
place honorable parmi la noblesse de la Ci rande- Pologne. Frédéric
Skor^ewski , chambellan du roi de Prusse, Frédéric Guillaume II,
fut créé comte en 17S7 (2). En' ntO, lors de sou avènement au
trOiic, le roi Fredcric-tiuillauine IV conféra le même titre, avec
transmission à l'aîné seuleiucut de sa descendauee mâle, à Joseph
lUymoud Skorzewski, issu d'une branche cadette de cette famille. Il
faut remarcjner que c'est par erreur que la plupart des généalogistes
fout venir la famille des ijkor/.ewski , de la maison des Ogonczyk ;
(I) Sk'irb vdui diro trésor l'ii polunau.
(Ij S I lui I ', fi'iiiiiic- ilii ^'i ii> r il skiii {l'VkAi, |i.ii>.iit |iiiur un brl-«)t|inl , lu rui FrcJéric-
le-4;r.iiiil, i|iu r.ivjil coiiiiii, fi',U m (.i|'|><irl> iln IrUrci j>i'C i-llr,i'l ci'ltu i'i)ric>|iOuJjliCO,
quu la fjujillu C0Q:>c'r«c pii'iiM'iiiviil, iru>t \Hi »jiii iiilcrcl.
SUR LES FA.MII.I.F.S NOIII.KS DR I.A P()I.0(;NR. 177
cette méprise provient de la grande ressemblance qui existe entre les
armoiries d'Ogonczyk et de Drogoslaw, qui uc dilTcrent sensiblement
(jue par leurs cimiers. ■-.''' ■'
LES COITES SOIM)I.E>VSKI.
Famille de très bonne et ancienne noblesse, tirant son origine de
la maison de Slepowron, dont sont également issus les comtes Kra-
sinski, qui ont été mentionnés plus haut. Les membres de cette
famille ont occupé de grands emplois, surtout \ ers la fin de l'exis-
tence de la Pologne. De nos jours, deux hommes d'ïltat distingués
ont illustré ce nom, ce sont les deux cousins Valeutiu et Ignace,
comtes Sobolewski, l'un palatin et lieutenant du roi pour le royaume
de Pologne (de ]S2i) à 1830), l'autre ministre secrétaire d'État.
L'empereur Alexandre P'' leur conféra le titre de comte. La femme
du palatin Vincent Sobolewski, dont il a été fait mention à l'arlicle
des comtes Oksza-Grabowski , a relevé dans les derniers temps le
lustre de cette famille par le respect (^u'iiis[)irait sa vertu et le charme
tout-puissant de ses manières (1).
LES r.O.^ITES SOI.r^K.
On admet généralement que la maison de Soltyk tire sou origine
de celle des Soltykow de Russie, ([ui , dans sa brandie comtale et
princière , a actpiis une illustration iiistoriiiuc. On ne peut préciser
au juste ni ([uand ni .i quelle occasion le rame.iu des Soltyk est venu
s'établir en Pologne, quoique l'identité des armoiries soit une preuve
en faveur de la communauté d'origine des deux familles. Les pre-
mières traces de son existence en Pologne ne remontent qu'à
l'année 16G7, où Basile Soltyk paraît comme échanson de Slarodub.
— Cajetan Soltyk, prinee-évétiue de Cracovie en 175 S, fut un des
(1) ('ellu rospcclablo fiinuio, le plus noblo ijpo Je la Cirande-Uanie, a reisé Je w^n-, au
graiij rtgri'l Je louj ccui qui l'uni couiiue, Jipuis nue ce> nolict'j oui du recueillie^.
178 NOTICES
martyrs de la tyrannie qu'exerça Nikita Kepnin pendant son ambas-
sade en Pologne. L'cvcque ayant cté un do ceux qui, à la dicte de
Radom, s'opposèrent le plus fortement aux lois favorables aux dissi-
dents et qui défendirent avec le plus de ténacité et de fanatisme les
anciens privilèges de l'Église catholique eu Pologne, Repiiin saisit
ce prétexte pour le faire enlever avec plusieurs autres antagonistes
du gouvernement russe et le fit transporter en Sibérie (1767). Tel
était déjà l'abaissement de la Pologne, que cette violation du droit
des gens resta impunie! Soltyk revint de sa captivité en 1773, mais
dans un état de santé tellement affaibli, qu'il ne s'en releva plus.
Depuis 17S2, son état d'atiaissement devint tel, qu'il ne lui permit
plus de gouverner son diocèse, qu'il fallut faire administrer jusqu'à
sa mort, qui survint en 17S3 (1). Son neveu, qui lui devait son
éducation et sa fortune et qui le paya de tant d'ingratitude, devint,
en 182 G, sénateur palatin sous le gouveruement russe, contre lequel
il conspira sans cesse. Il fut mêlé à tous les complots qui précédèrent
et suivirent cette épocpie et agitèrent la Pologne ; voulant mal à
propos jouer le rôle d'un grand patriote, il ne fit que du mal à son
pays et ne fut qu'un brouillon. Parent ingrat d'abord, il fut ensuite
un sujet infidèle. Condamné pour haute trahison eu 1823, sa peine fut
commuée en un emprisonnement que la révolution polonaise de 1830
abrégea encore; il mourut en 1331. Son petit-fils, le comte Solt}k,
sert aujourd'hui avec distinction dans l'armée autrichienne et a fait
ses preuves de valeur et de fidélité dans les campagnes d'Italie et de
Hongrie, eu 184S et en 1849.
(1) Panti les personnes qui provoqik'rent l'inlerdicliûn Ju ce vieillard pour cause J'affai-
blissenieul nionlal se Iroiiv.ul suii neveu Stanislas Sollyk, i|U6 ce vi-nerable éu''lU6 avait
élevi! il.ins >.i ni.iiioi) el qu'il avail tl'av.mce insltlue liùrilier Je toute sa furtuno. Kn aper-
cevant la !>i^iialuru(lece neviu in^Tjl >ur l'acte qui provuquaU son interdiction, ce vieillard
malheurrux, m.ili^re .soii état de faiLle>M', éprouva uni.' profonde douleur et s'ecria : « pui>»o
depùnr la raain qui a Irai'u ces riiol!>! • t^el anatlieino ne reala pas sans effet et lorsqu'ila
suite de ses coMstaiils et inutiles ciPiiiplots, St.iiiijias SoltyW lut rundanine en t»-ii, a une
•éviTf prison, son bras droit fut frappe de paralysie et se de.M.(lia coiupietemeot ! Ainsi s'ac-
complit la malédiction de l'oncle et du bieulaiteur uutra^'ei!
SUR LES FAMILLES NODLES DE LA POLOGNE. I7a
LES COMTES STADM^KI DE ZMIGI\OU, DE I.V MAISON
DE SRENI.VWA.
Ils ont une origine commune avec la célèbre famille éteinte des
Kmita et celles des Kwileeki et Lubomirski, dont les articles précè-
dent ; mais leur illustration est bien plus auoicnue et ou les retrouve
dès les premiers temps de la monarchie rendant de grands services
et occupant de hautes dignités. Miroslaw, comte de Xakel, C[ui vivait
dans le milieu du xiii« siècle, est la souche de cette noble maison ,
qui s'est surtout fait connaître par sou esprit belliqueux. Adalbert,
palatin de Sendomir en 1305, fut le premier qui prit le nom de sa
aeigiieurie de Zmigrod; sou lils Jacob, (-aslellau de Sanok, qui périt
en 1331, dans un combat contre les chevaliers teutoniques, fut le
premier (jui s'appela Stadni<,'ki de Zmigrod, nom que cette famille a
porté depuis lors. — Adam de Zmigrûd-Staduii;ki, palatin de Belsk,
ae signala dans les guerres contre la Russie, fut uu des compagnons
du roi Sigismond III dans ses deux expéditions en buède(I59-i
et 1596) pour s'assurer la couronne de ce royaume dont il était
l'héritier légitime; il donna des preuves de valeur dans tous lea
combats qui furent livrés à cette occasion, enliu il eut des démêlés
sanglants avec Nicolas Ilerburf, palatin de Russie, qui coûtèrent la
vie à ce dernier. — Le plus populaire dos guerriers de cette iutrépidc
famille fut Stanislas de Zmigroil-Stadui(;ki, starost de Zygwul, sur-
nommé le Diable, à cause de son bouillant courage. .Vprès la mort du
roi Etienne Bathory, il fut un des parti<;ans les plus actifs de l'archi-
duc Maximilien d'Autriche, compelileur de Sigismond Wasa (,111)
en 1587. Il fit des prodiges de valeur dans les guerres contre les Mos-
covites, les Tarlares et en Livonie. Téméraire et violent, il était aussi
redouté dans son pays que par les ennemis. Pour mettre un terme à
ses violences, le roi Sigismond III fut forcé de donner ordre à ses
généraux de le poursuivre et de s'en saisir. Luc Opalenski, grand-
maréchal de la Couronne, ayant levé des troupes pour le combattre,
180 NOTICKS
le surprit dana le château d'un de ses parents , où ce giierrier digne
d'un meilleur sort périt d'un coupd'aquebusc en se dcfundant(lOlO).
Depuis cette époque, cette famille a toujours tidclcment servi sa
patrie et occupé de hautes charges. François Stadniçki de Zraigrod,
staroste d'Ostrzeszow, obtint, en 17S3, et Pierre, staroste de Radzin,
en 1785, de l'empereur Joseph II, pour eu\ et leur descendance, le
renouvellement de rancicu titre de comte de leur famille ; en 1S21',
le gouvernement russe contiruia également ce titre à cette illustre
maison.
LES C03ITES STVHZE.N SK I.
Famille de très bonne et très ancienne noblesse, qui tire son
origine de la maison de Lis ou .Mznra. D'abord établie en Grande-
Pologne, une partie de celte famille se transporta, vers le milieu du
iviii" siècle, en Galicie et en Poilolie, où, jusqu'aujourd'hui, elle
est richenu^iit possessionnce. Après le partage de la Pologne, l'empe-
reur Joseph II lui conféra, en 1783, le titre de comte et cette qualité
fut confirmée par le gouvernement russe pour les deux frères Mathias
et Joseph Starzenski (1). Autrefois, l'orthographe du nom de cette
famille était dillérente et on l'écrivait : Slarcj/titli; mais depuis la
fin du dernier siècle, l'orthographe de Star:t>idki a prévalu.
(l) Le comte Joseph époiiia .M"* Théophile Morawika, qui fui ciMobrf par sa beaiilt-, sei
eilrav3i;ances et la l('j'cre(L' d'j »a coiiJuilo. SV^taiU JivoriL'O Je ion mari, elle epuusa l«
prince Doiniiiujuc H.ulziwill, sei^'n^'ur lio Nii'awuri ri OI)ka, dernier rejelnii iiule Jo la
Lramlm aînée (le ceUr iii.iiaDa, i|ui pour l'epoiuer s'éUil lui-iiitiuc Ji\orcùdcsa finiiuo
Isabelle l•()Inle^se .\Ini>zri.h. L'uni<|ue lillo issu» ilc co niaria;e fut la princesse Slcphania
lladzi«ill qui apporta au cuinle, >lepuis prince Wittg'eiisteiii, bénirai ru3>e, lerichiihi''riljp'«
do celle brandie. Sa niére étaul devenue \euw) m; reiii.iri.i une Irouieinc fois au cunile,
depiiu prince Czern)M lie» IIkuIùI f.ilit;ui'e Je ceUe union, elle iC sépara do ce Iroi^unie
mari, reprit le nom Je HaJiiwill el >ecul di' la manière la pins cvcentnque. Elle mourut
en tS:«
SUR LES FAMILLES NOLLF.S DE LA POLOGNE. 181
LES PRI.>CES SULKOWSKI.
Cette famille a dû au favoritisme sa fraîclie élévation (1). Alexandre-
Joseph Sulkouski, qui occupait une place inférieure dans la domesti-
cité du roi Auguste II, ayant montré de l'inlellii^ence, fut employé
par le roi pour divers travaux personnels (2). Sou savoir-faire et sa
discrétion lui gagnCrent la contiance de soQ maître, qui se servit de
lui pour sa correspondance. Le roi Auguste III lui continua la
faveur que lui avait témoigné sou père, le nomma ministre d'État
en Saxe, l'enrichit de ses dons et obtint pour lui de l'empereur
Charles VI, le titre de comte en 173li. Peu après, Sulkowski, ayant
acheté le duché de Bielitz (I5iala), dans la Silésie autrichienne, il
obtint eu 1752, le titre de prince. Il forma deux raajorats qui se
divisèrent sans descendance en deux lignes, celle de Reisen et celle de
Bielitz (3). I,a première résida dans la Pologne prussienne ; la seconde
en Autriche où elle a acquis peu de considération (_4). Par contre, le
prince Antoine-Paul, de la ligne de Keisen et petit-tils du fondateur
(t) Voifi.Ai-e sujol uni! inecdolo aj-soî coiuiiio. Qui'Uiu'uti rncoiilait d\cc tous Ici lignoi
do rincreiliililc i|ui' il.iiiilc'.cliili'au di'j Sulku*>ivi on \u);iilun .-.icilrL', (|u'<)ii Jisail riro
UQO au'uli; Ji- h l'.iiiulli.'. Jo ne; m'en flmiiic iiulK-MU'iil, rijiun.lit m iluit'nii'ini'nl une autre
personne, car luiito Iriir ^'cniMlii),'!!) n'csl qu'un Luilùiui- 1
(2) Lfs uns disL'nl qu'il uvail un i'in|iloi suballorno li.ins l'rcun>', d'autres (|>i'il cUil
Taliit-<Ji!-oliainl)ro-liarl)irr du Koi. On l'accusi- aussi de »'i-(re approiirm Ir nuiu et les arim;»
d'une raniilli! nuLIc, qui (iuui<{u'oliscurc, eiiàlait Déanmoiiis. tjnm qu'il <-u suit, co ruoderae
Uliïier-le-Daiin.TJl uni- rapide lurluiie.
(3) La siiijni'urio do lU'isiii ill)diynai l'I U- ininle du Lissa provenaul en parlio do U
conliii'aliDu di'i l)ii'ns du nu Lr^/.<i\n>ki, fui, l'n dt'|iil <li' la l«ii (.olonaise, êrir'i'e en niajiv-
ri( et détint h' |iartai:i> d'Au.^iiste, l'aino dos liU d'Ali'\aiulri'-Ju.'-e|'U . I<> duiliè de llielili
roviot au sei'ond n>>niine Ale\anditi. Tous deux iiioururent sans |iiiilenlé, alors liieliti
rnvinti Framou, troijU'iun fVere des preeeilenls, lanili-. qu<! Ilemii tmiiha eu iiarla^'c au
plus jeune, Antoiin'; en M)rle i|iie la li^'iio de Iti'ueii qui, dans l'ori'r'ine , fut de>tinei' a elrc
l'alnéi; devint la cailettp, et celle de lluiiU, au contraire, l'aiuee de la lainille. Ar^'iiaut de
l'ilU-galité de la constitution ilw ruajorat di: Uii-ieii d'après la lui polixi ii^i', le prince Au^'Usio
eo utilinl la leNÙe el en prolila |)inir ulierer sa l'ortuni'. Sun neveu le prince Antuiiie-i'aul,
conseiller d'Elat en Prusse, obtint plus lard, lursque ces terre» se lriiu>erenl sous la domi-
nation prussienne, la validation du majorai, i la coiiililioii louleTois d-t satisfaire Ici
créanciers.
(i) Le princt) Jean NepuiniicOnu, lils ilu prince François, sorvanl dans l'armée, donna au
corps ii'oiliciers de son re^iuienl de légitimes iiiotils pour eiiger sa sortie du »i-rvicc Lie
même, sou second lils, Maiiinilien, a clierclié, il v a i|iirlques années en Annrique, uu
refuge contre les iioursuiles auxquelles a conduite peu itonorabln a>ail donué lieu.
HODLtsSI POLONÀlSI. Il
tj
182 NOTICES ■■
de cette famille, fut un galant homme et un homme estimable dans
toute l'étendue du mot. Né en 17S5, il prit du service dans l'armée
polonaise et fit avec distinction toutes les campagnes jusqu'en 1313.
Après les désastres de la campagnt; de Russie et de la bataille
de Leipzig, ce fut lui qui déclara à Napoléon, au nom de l'urmée
polonaise, qu'elle avait assez loni^temps versé son sang pour lui, et
qu'elle ne croyait plus devoir le suivre en France; ce fut lui égale-
ment qui ramena dans leur patrie les débris de l'armée polonaise.
Nommé, aprcs cela, gcuéral de division et aide de camp de l'empe-
reur .Uexandre de llussie, il se concilia par son noble caractère la
bienveillance et l'estime de ce princt-.. L'état de sa fortune exigeant
sa présence, il quitta, en 1S18, la carrière militaire et alla s'établir
dans ses terres de la Pologne prussienne; il fut ù cette occasion par-
ticulièrement recommandé par l'empereur Alexandre au roi de Prusse,
Frédéric-Guillaume 111, qui le nomma conseiller d'État et lui témoi-
gna toujours la plus grande estime. Le prince Sulkowski la justifia
pleinement; car lors([u'en 1S30 éclata la révolution de Pologne, il
fut pressé par d'anciens amis de prendre le commandement de
l'armée révoltée. Mais inébranlable dans sa fidélité envers son nou-
veau roi, il ne se laissa point entraînera enfreindre son devoir, mal-
gré les ennemis que lui attira cette conduite noble et ferme dans le
parti remuant des soi-disant patriotes, (jui a déjà attiré tant de mal-
heurs sur la Pologne! Cet homme vraiment honorable décéda suljite-
ment en 1836.
( LES co:>irES de SI.^II.N-SLîII.NSKI. '
Ils sont issus de l'antique maison des Leszczyc et ont une origine
commune avec les comtes de lladolin-Iuidolinski. Dès le xiii"= siècle,
cette branche s'est séparée de la souche principale, et en 13:i5, Fran-
çois de Surain fit une fondation pour l'ordre du Saint-Sépulcre.
Depuis ce temps, cette ancienne famille a toujours occupé des
emplois, élevés. Antoine de Sumin-Suminski, tiis de Pierre, scna-
SL'fl LES FAMILLES NuliLKS DE LA l'OI.UCJ.NE. 185
teur, palatin d'Iuowroclaw, fut jusqu'en 1S30, grand maître des
pobtf3 du royaume de Voïo'^uc, et obtint du gouvernement russe la
contirination du titre de eonite. rfon neveu, Mirliel, rieliement pos-
aessionné dans le grand duehé de Posen, et lu PruàbC oecidcnlale fut
également reeonnu dans son titre comtal en 1S43, par diplôme de
Frédéric-Guillaume IV, roi de Prusse.
LES COMTtS SZE31UKK.
Ou prétend que cette famille est une branelie d'une maison noble
de la Marche de Brandebourg et de la Poraéranie, appelée Sehoeu-
beck(l). En lôtîG, le roi Sigismond-Augustc, accorda l'indigénatà
Barthélémy Izembeek, qui vint le premier s'établir en Pologne et
eut une nombreuse postérité, des (ils, qui, ainsi que lui, étaient de
la religion protestante, se convertirent à ta foi catholique, et leurs
descendants furent de zélés néophytes de leur nouveau culte. Aussi,
cette famille qui acquit bientôt de l'éclat, brilla-t-elle, surtout dans
les hautes dignités de l'Église; dans un espace d'environ quatre-
vingts ans, de 1700 à 17 S5, elle donna cinq évèques à la Pologne,
dont l'un, Chrystûi)he, fut prince-é\ èque de Varmie; Stanislas et
un second, Chrystophe, tous deux princcs-primats du royaume et
archevêques de Guesen. Ce dernier surtout, se fit connaître par son
fanatisme et son intolérance. 11 persécuta impitoyablement les pro-
testants et voulut faire exécuter dans toute leur rigueur les lois
inhumaines qui pliaient alors sur eux en Pologne. 11 eut ù ce sujet
de violents démêles avec Joseph Jitienue de Kadolin , Sénéchal du
pays de Fraustadt et ses tils, qui, tous animés d'un esprit plus tolé-
rant, prirent sous leur protection les dissidents de leurs terres et
s'opposèrent aux persécutions dirigées contre eux. Cette résistance
motiva d'abord un arrêt favorable aux protestants de la part du tri-
U) Il est i ruuiarijui'r cepiinilaut (|iio Ici armniru-s ilo SiiiflLek et do Sthoi-nbock Uif-
férent J.iiis U'urs eiiuui ri (iluncuri Uo U'uri [ncci'j.
(<i'C- JfiOl;:.} ,ir:n\
■J^1rt
184 NOTICES , ^v
bunal suprêmti de l'empire (17it-171ô) (1), et amena ensuite la
modification des lois crui-lles qui pcsiiieut sur eux dans tout le pays
(1705-1767). Uii rameau de cette famille posseasiounée eu Grande-
Pologne, obtiut le titre do comte prussieu en 1816; ce titre fut
reconnu dans le royaume de Pologne, par le gouverneraeut russe en
182-1', pour les comtes Ignace et Pierre Izenibek.
LES COMTES SZOLDUSKI.
Très ancienne famille de Grande-Pologne, qui tire sou origine de
la maison de Lodzia, a une souche commune avec les comtes de
Bnin-Bninski et doit son nom à la terre de Szoldry qu'elle possédait
dès le XV* siècle. Cette famille a do tout temps occupé une position
très honorable dans les palatinats de Grande- Pologne et y a été
revêtue d'emplois élevés. M. Victor Lodzia Szoldrski se trouva à la
tête d'une fortune colossale, dont la plus grande partie était placée
sous lu doininaliou de la Prusse (2). Le roi Frédéiic-Guillaume III,
lors de son avènement à la Couronne, lui conféra, en 1798, le titre
de comte, héréditaire dans sa postérité! En 1824, lors de la vérifi-
cation des titras de noblesse dans le royaume de Pologne, cette
dignité lui fut confirmée par le gouvernement russe.
LE COMTE T.VC/.A.\0>VSKI.
Monsieur Alphonse Taczanowski possédant, dit-on, une fortune
considérable, re(;ut, en 1S51, le titre de comte du gouveruenient
prussien (3). i
(l) Tribunulia-lU'ijni (TriLuuU Koromiy), qui |iour U Griiule Poloe'ne se leuail 1
Pélricovie.
(il CcUl' furtune, dans les JcruRTS leiiips uiio dej ;i|ui coribulcrablo* do l'olo^'no, ne
»'eil inallieiircusL'inoiil pas in.iiiiti'nue.
(3) Dans lr>} coinplci rcMiliis di'i aiMncet ds la Diolc »:L'ni.'ralf pnusu'noc de <84M,b>n
Diiin su iruuve parmi los depulos i|ui rrliuerunl au (.'ouv.-ruimciil di* vutor Ici iiii(»ii» : il
»•' Pi'rmii do croire que ce c'est pas i lO refus qu'il a du 3011 éle»alion au lilro de coiiile.
T^uiefoij, on ignore quel» onl pu èlre les droiti de celle famille Ire» obscure a celle
dllIlQCllOu.
SUR LES FAMILLES NOCLES DE LA POLOGNE. 185
LES COMTES TAULO DE SCZEK.iRZEAVICE , DE LA MAISON
DE TOFOR.
Ancienne et illustre famille, qui a donné à la Pologne une lon^e
suite (le grands dignitaires. Elle tire son origine de la maison de
Topor et a une souche commune avec les familles des comtes de
Tenczyn et d'Ossolin. Elle a brillé surtout par sa valeur et son esprit
chevaleresque. Jean Tarlo de Sczckarzewice, grand écbanson du roi
Sigismond I", remporta le prix des joutes, qui furent cclcbrces à
l'occasion du mariage de ce souverain avec Bonne Sforza, duchesse
de Milan. A ce tournoi, il courut entre autres contre le margrave
Casimir de Brandebourg, qui avait acquis la réputation d'un des
plus adroits jouteurs de son temps; il le désarma et lui fit mordre
la poussière. Au Congrès de Vienne, en 1515, où grand nombre de
souverains se trouvèrent réunis et oti un tournoi eut également
lien, il ne donna pas moins de preuves d'adresse et de force (1).
Adam Tarlo, palatin de Lublin, fut un homme brillant et doué de
grandes qualités, qu'une mort prématurée ravit trop tut à sa patrie.
Ayant eu des démêlés avec Casimir l'onintowski , grand chambellan
de la Couronne et frère du roi Stanislas-Auguste, cette dispute
s'envenima au point de donner lieu à trois duels successifs et Adam
Tarlo périt dans le troisième de la main de son adversaire. — Deux
rejetons do cette illustre maison , André et Elorian , obtinrent , en
18'2 i, lors de la vérification des titres en Pologne , par dipliime de
l'empereur Alexandre de Ilussie, la confirmation de l'ancien titre de
comte, auquel cette famille avait droit.
(i) A ce congrii, lu roi Sifc'israonil I" conclut avoc rcnipcroor d'Allomagao uo traité
offoDsiffl JcftDiif contre la llussio, laTuniUio et l'ordre loulonniDO do Frusse.
)D
tlv-i a!, ivr^hl',-:
186 NOTICES
LES COMTES LELI>VA DE T.VR^0^V-T.VU^OAVSKI .
Cette famille est aussi remarquable par son aucieuueté que par sa
magnifique illustration, et a réuni tout ce qui peut faire la grandeur
et la gloire d'une maison ! Spicimir Leliwa, Castellaii do Cracovie
en 1330, qui eut pour femme Gertrude, princesse de Mazovic et
nièce du roi Ladislas III (le Nain), fonda les châteaux et les villes de
Melsztyn , Jaroslaw et Tarnow. Ses premiers descendants portèrent
d'abord ces noms soit simultanément soit alteniativement, en sorte
que la branche des comtes de Melsztyn et celle des comtes de Tarnow
ne formaient alors qu'une seule et même ligne. Ce ne fut que vers le
commencement du xv^ siècle que Jean , comte Tarnow , palatin de
Sendumir, fonda un rameau spécial, qui porta héréditairement le
nom de Tarnowski, tamlis que de son frère aîné S[)ytck, comte de
Melsztyn, également palatin de Seiulomir, sortit le rameau des
Melsztynski, qui eut une brillante mais courte destinée, car il s'étei-
gnit déjà avant la fin du même siècle. — Kaphaél, comte de Tarnow,
sénateur Castellan de ^Vojnic; Spytek , palatin de tiendomir, son
frère Jean, palatin de Cracovie, et le fils de ce dernier, Jean-Amoral,
Castellan de Cracovie, jouèrent tous un nile important daus l'his-
toire de leur pays et lui rendirent d'éminents services dans les con-
seili aussi bien que sur les champs de bataille. Le tils de Jean-
Amoral, Jean-Magno, comte de Tarnow, Castellan de Cracovie et
grand général do la Couronne, ne en IISS, mort ca 15G1, est une
dos plus grandes figures historiques, non stulomeut do la Pologne,
mais de tout son siècle. Il eut pour mère Barbe Zavisza do lloznow,
pelite-fiUo du grand Zavisza, surnomme le Noir, et de la vertueuse
Earbe do Iladolin, sa femme; ainsi, du côté paternel comme de celui
de sa mère, coulait dans ses veines un sang héritier de la plus
héroïque valeur et do la plus pure vertu : il se montra digue do ce
double héritage. Possédant toutes Icb qualités d'un homme d'État
accompli, il était doué en mémo temps du plus brillant courage et
SUR LES KAMILLES NOliLES DE LV POLOGNE. i37
fut un des plus habiles généraux que lu Pologne ait produit ; le grand
Zolkicwbki, Koniecpolski et Czarniccki sont lea seuls qui peuvent
lui être comparés. Au faîle de la puissance, il se lit une gloire de
n'enfreindre jamais les lois de son pays et de donner l'exemple de la
vertu civique. Audsi habile homme d'État qu'il était grand homme
de guerre, ses conseils rendirent au roi Sigismond l*-'"^ et à la Pologne
d'aussi grands services que son bras, et le règne de ce souverain, (jui
fut un des plus glorieux qu'ait eu la Pologne, doit surtout sou éclat
à ce grand homme. Enfin, sf-3 écrits sur l'art de la guerre, le droit,
la politique ont également mar([ué la place de ce génie universel
parmi les écrivaius les plus utiles et les plus ini[)ortants. Un des
vassaux de la Couronne polonaise, Pierre Ilospodar de Valachie,
excité et soutenu par la Turcjuie, s'élant insurgé contre la Pologne
et lui ayant subitement déchiré la guerre; Tarnowski, à la tête d'une
faible armée, se précipite à la rencontre de l'inridèle vassal, taille en
pièces l'armée valaque et turc^ue à la journée d'Obertyn, le 22 août
1530, soumet toute la Valachie, prend Chocim et assure le repos et
l'indépendance de toutes les provinces du midi , menacées par cette
invasion. Il revient de cette brillante campagne pour jouir des hon-
neurs d'une entrée triomphale dans la capitale du royaume ; lui et le
grand Zolkiewski furent les deux seuls généraux aux([uel3 la pairie
reconnaissante décerna cette noble et rare récompense (l). L'année
ensuite, l'infatigable guerrier marche contre le czar Iwan de Russie,
dont l'arniéc avait fait invasion en Lilhuanie; il remporte les vic-
toires de lloinla et de Starodub, fait prisonnier le cluf moscovite
Jean Obolenski, surnommé » Owczyna, • et contraint la Russie à
implorer la paix. Son nom était l'ellVoi des ennemis de la Pologne
et les souverains les plus puissants sollicitèrent l'honneur de le pos-
(l) Tariiûw,-.U lit son ciilrro Irioriiphale i Cracovu'. On lil uiarclicr i]c>anl lui li» princi-
paux iruntrc li's jirisoiiniL'rs et pnitrT lei ilraiiciiii l'I les (Irpouillrs Jes oiiiicnui. Le roi
Sigisiuoiiil sortit lia rcncoiitro du liiTos el lu niiicrcia J'avuir sau«ù U patrie: c'n»l le
seul etcnipk' il'uii roi île Polo);iiu ri.'ii>taiit un pircil lionnrur i un Jo bi'> sujet). Le gr.iiiil
ZoUiL'Vk Al , après la cuni|uélc de .Moscou en IGIO, lit soii enlrio Iriùiiiplialo Jiboul >ur un
cbar, lo czar prisonnior et ses frères encliainis étaieul placés i ses pieds. Ce) Jeux grandi
hummus oblinreol si'uls va l'olu(.'nc les honcrurs dn pareils triooipties solennels.
188 NOTICES ' "" ■ '
scder à la tète de leurs armées; l'empereur Cliarics-Quint lui-même
fut un des plus empressés dans ces offres. Tarnowski rejeta toutes ces
brillantes propositions pour ne point cesser de servir sa patrie. —
Pendant deux ans, il donna dans son château de Tarnow une hospi-
talité royale ù Jean Zapolya, comte de la Zips et roi de Hongrie,
que Ferdinand d'Autriche avait contraint à prendre la fuite; il l'aida
ensuite puissamment à reconquérir sa couronne. — Ce héros, qui
tant de fois avait valeureusement exposé sa vie sur les champs de
bataille, qui furent toujours pour lui des victoires, termina sa glo-
rieuse existence trauquillcmcut cl pieusement sur sa couche à l'âge
de 73 ans. Sa mort fut un deuil pour toute la Pologne et pendant
une année entière toutes les fêtes, tous les plaisirs, tous les divertisse-
ments cessèrent dans le pays; hommage toiichaut rendu unanime-
ment par la Pologne au plus digne et au plus regrettable de ses
citoyens! il donnai la dignité de grand général de la Couronne une
autorité inconnue jusc[u';dors; cette grande puissance si bien placée
dans ses mains fidèles, devint souvent dangereuse aux rois et fatale
au pays dans des mains moins dévouées ! Le titre originaire de
comte, qui appartenait à cette illustre famille, fut confirmé pour lui
et toute sa maison par l'empereur Charles-Quint. Cette noble famille
a produit eu outre encore une longue suite de dignitaires éminents,
qui ont tous rendu de grands services et auraient sutii pour fonder
la gloire de cette cclcbre maison, s'ils n'étaient éclip'^és par le glo-
rieux souvenir du grand Taruowski ! Une des gloires de cette famille,
c'est que son beau nom n'a jamais été souillé par aucune trahison
envers sa patrie, et ijue même dans les plus mauvais temps de l'his-
toire de la Pologne, sa fidélité est restée inaltérable! Le titre de
comte, possédé de toute ancienneté par cette grande maison, a encore
été, en 1824', confirme par legouverncnieut russe pour Jean et Fclix-
Amoral , comtes Tarnowski , chefs des deux lignes existant encore
de cette glorieuse race !
SUR LES FAMILLES NOBLES [)E LA POLOGNE. 189
LES COMTES TYSZKIE^VICZ.
Cette famille est une des plus riches et des plus marquantes du
duché de Lithuanie, Comme celle de toutes les maisons de ce pays,
sa conversion au christianisme et sa noblesse ne remonte qu'au com-
mencement du xv« siècle (1), époque ù laquelle on lui concéda les
armoiries de l'ancienne maison poloiuiise de Ltiliwa, à laquelle appar-
tenaient les illustres familles des comtes de Mclszt) u et de Tarnow.
Un ancêtre de cette famille, (jui \ivait vers la tin du xv^ siècle et
portait le nom de Timothée ou Ttjszko, fut pour sa nombreuse pos-
térité l'occasion du nom de Tyszkiewicz (2), qui sij^'nifie ' Jih et
descendant de Ty^zko, ' et quft celte famille porta depuis héréditaire-
ment. Ayant amassé une grande furlune, elle aci(uit en même temps
de l'inrtuence en Lithuanie, où elle occupa les plus hautes charges.
Son importance s'accrut surtout dans les derniers temps, où deux de
803 membres, Louis Tyszkiewicz, grand notaire de Lithuanie, et
ViDceut, grand référendaire, s'allièrent ù la famille, alors régnante,
en épousant deux des nièces du roi Stanislas Poniatowski (3). En
considération de la propriété de la seigneurie de Lochoisk, pour
laquelle le titre de cuinté a été revendiqué, et eu qualité d'héritiers
de la famille des Kaleniçki, dont ils se disent issus, les Tyszkiewicz
ont, à plubiciirb reprises, à ce ([u'oi\ assure, obtenu la confirmation
du titre de euuite. Quoi (pi'il en soit, de ces piétentions antérieures,
(1) Pour réduire .1 li-ur valeur lis prt'lLfilions hùr.iMi.iuos el nuhiliairei dei fjmilles
lilhuanifdiics, il sudira Je iliro «[uc la itolili-isn, lello qu'on la comprend dans la iocmlé
européenne, i \H)ur tfrceau la citi'i-.ilcrie ilu m.iyrii di:^^ : ]•■ lii/iitiantsiitc ctail un«
(les pri-iiiicroi cori.liliuiis ./l la Lj»u do l.i chevaline, l'ar coiibi'jur'ul ce u'c.l «luo do
l'époquo ou flIi-di'Miil . hrfluMiiiC((uK p,-ul dalrr la nublfue des fuiniltt s htliUuJuennes.
Leurs prùronilufs i:[ leurs dislinclions aiili-rirures tiVirii auciint; Ki/riir nol'iliitire;
aussi p«u i|u"i)ii allailio un pareil sou». nu d.nciuiinaliuus iïc m fureur ioiz/oic/ur, de
comte de la Manmltule ou de luanjiiis de ki Confiture ijuo auppliquo la cIjim; privi-
lig\(fO dos iK'i;ri's d'Ilaiti .'
Ci) La di">LeiidaiR<; de Monwid, palaliii de NVilua, i^su do la uiaisou rc^uaiilo do Lilhua-
nie, n'a pas pu être poMlivcmenl claMie pour ceUe famillo.
'3) Le premier cp'<Uba Cuiisl, nue t'iJiiialuw,ka, lille d" Casimir, t;rand chambellan de la
CùuroiM.ejle veroiid ep.iusi Marie-Tljcroe, lille d'André el saur du prmco Joseph Pooia-
lowsVi, ,|ui (Kril i la balaillu de Leipzig.
190 NOTICES
cette qualification leur a été diplomatiquement accorJée par le gou-
vernement russe en 1839. C'est aujourd'hui la famille la plus opu-
lente (le la Lithuanie.
LE C031TE L'RUSKI.
La famille de ce nom se prétend originaire de Hongrie. M. Séverin
Uruski, riche propriétaire de Galicie, obtint, en IS'l-i, de l'empe-
reur Ferdinand I'"'', le titre de comte en Autriche.
LKS COMTES COLONN.V DE WALE WICE-WA LEWSKI.
Cette belle et ancienne famille tire son origine de l'illustre maison
des Colonna d'Italie. Dans les premiers temps du christianisme en
Pologne, le Saint Siège, disposant à volonté îles cvcchés polonais
nouvellement créés, élevait fréc[ueminent à ces dignités épiscopalcs
des prélats italiens, qui, avec une instruction théologique plus pro-
fonde, apportaient également en Pologne les habitudes et les mœurs
les plus policées de l'Italie. C'est ainsi que Hatto ou llanno (Anni-
bal) Colonna fut nommé archevéciue de Gnesen en 970 ; Proculphe
Colonna, qui mourut en 996, évéque de Cracovie, et Thimothée
Colonna, évêque de Posen en 1001. Le séjour de ces prélats en
Pologne y attira naturellement une partie de leur parenté, qui
devint la souche des divertes branches de la famille des Colonna ,
qui, sous diilercnts noms, se répandit eu Pologne. Parmi celles-ci,
le rameau des comtes Colouua-'Walewbki est un des plus illustres.
La seigneurie de Walcuice a donné lieu au surnom qu'elle a adopté
et qu'elle porte depuis le milieu du xiv^ siècle. Sigismond Colonna
de Walewicc-Walewski, sénateur Castellan de Rospir, ayant épousé
Marie, comtesse de Koniecpole- Konieckpolska , fille du palatin de
Pernau et dernière héritière de la branche aînée de cette grande
maison, il reçut avec elle une fortune considérable, qui le rendit un
des plus riches seigneurs de Pologne de sou temps. Joseph Colonna
SUR LES FAMILLES NOKLES DE LA POLOGNE. 191
<le"\Valewice-\ValL'\vski reçut en 1S2 l le litre de comte d'Alexandre I"",
empereur do lîusiie et roi de Pologue. l'iiis tard, Alexandre Colonna
de Walesvice-^Valewàki, conseiller-intime de l'empereur Nicolas P',
et ses deux neveux Nicolas et Conrad, obtinrent pour eux et leur
postérité lu même dignité en 1S32. Depuis que ces notices ont été
réunies, une personne portant ce nom illustre a acquis de la célébrité,
c'est le comte Alexandre Walewski, d'abord ambassadeur de France
à Londres et ensuite ministre des afl'aires élranijèreb , c^ui a su
mériter ilaus cette position dillieile, par sa mesure parfaite et sa
loyauté, l'estime des honnêtes gens. Le comte Alexandre Walewski
prit, en 1S30 , une part active à l'insurrection de la Pologne , ù la
suite de laquelle il éuiigra, et Napoléon lui ayant assuré une forluue
en France, il se lit naturaliser Français. De ces deux mariages, il
n'a pas de postérité légitime.
LE COMTi: WENSItUSKI (WESIERSKi).
M. Alban Wensierski obtint ea 1S51 le titre de comte du gouver-
vcrncnient prussien. Cette famille se prétend issue de la maison de
Sfliiia, sortie elle-même de ranciennc famille bolièmc des comtes de
Bilin. Cette prétention no semble [)as jtistiliée, car les généalogistes
polonais ne parlent nulle part de la famille Wensierski comme étant
issue de la maison de TJelina; au contraire, ils font ressortir que ses
armoiries diU'èrent de celles de celte ancienne maison, ce qui en
Pologne est généralement le signe d'une origine ditl'ereiite, lorsque
cette diverbité des armes n'est point justifiée par (quelque motif
connu et approu\é par les décisions des Etats. On assure, au reste,
que cette famille a nouvellement modifié ses armes pour les rendre
semblables ù celles île Eelina ; nous ignorons si ce changement a sutfi
pour établir sa descendance de cette dernière maison.
192 NOTICES
LES COMTES IVIELHORSKI.
Famille originaire de la Petite-Ilussie et qui a pour auteur Kier-
dey, kuiaz de Perekop. Vers le milieu du xv' siècle, elle fut admise
.au nombre des maisons nobles de la Pologne et reçut du roi Louis
d'Anjou" les armes dont elle fait usage jubc|u'aujourd'hui et qui ont
conservé le nom originaire de Kicrdey. Parmi les divers ramuaui
qu'elle a produits, celui des Wielhorski a acc^uis le plus d'illubtration.
Il a sans cesse occupe de hautis charges dans le palatinat de Volby-
nie, ainsi qu'en Litliuanie, et a toujours Lieu et fidùleraent servi sa
patrie, George "Wielhorski, sous -secrétaire d'État du duché de
Lithuanie, particulièrement attaché à la personne du roi Stanislas
Poniatouski, le suivit à iSt-Pctersbourg et fonda la branche de cotte
famille établie en Ivussie, représentée aujourd'hui par le comte
Michel Wielhorski, grand-maréchal de la Cour de l'impéralrice-
mère, veuve de l'empereur Nicolas. D'autres branches ont continué
la descendance de cette maison eu Galicie et dans le royaume de
Pologne. L'empereur Alexaudre accorda le titre héréditaire de
comte, en 1S21:, à Gustave Ladislas, Jean Népomucène et JosepL
Wielhorski.
LES <;OMTES niELOl'OLSKI.
Très ancienne famille, qui acquit une grande importance, surtout
parce que, depuis le milieu du xyii*" siècle, elle a presque constam-
ment occupé les hautes charges du palatiiiat de Cracovie, qui,
à cause de la fréquente résidence des rois tlans cette ville et son
ancienne qualité de capitale du royaume, donnait un grand crédit ii
ces fonctionnaires. Cette famille a une origine commune avec celle
des comtes dcTenczyn et d'Oasolin de la maison de To^jor. Dans In
première moitié du xi" siècle vivaient les trois frères Sendziwoy,
Nawoy et Zegota Topor, Ce dernier, suivant l'usage chevaleresque
SUR LES FAMILLES BOULES [)E LA POLOCNE. 193
' de cette époque, partit pour l'étranger afin de cherclier les aventures
et 3e perfectionner dans l'art de la guerre. Son absence fut longue,
et à son retour il trouva l'héritage paternel partagé entre ses deux
frères , qui refusèrent de le reconnaître et le désavouèrent. S'étaut
légitimé devant le roi, il ne voulut plus rien avoir de commun avec
ses frères, pas même son écusson ; il obtint le changement de ses
armoiries, et ne gardant la haclte de ses uicux que comme ciminr, il
adopta un c/iecal liire comme meuble de son écu. Ces armea prirent
le nom de Stanjkon , pour rappeler qu'elles provenaient de celles
qu'on appelait Starza (1). Zegota lui-même reçut le surnom de Zupr-
zaniec, le Jé-mioué, nom qu'adopta sa postérité et qui plus tard, par
corruption, se changea en celui de Suifrajiitc, sous lequel elle acquit
de la célcbrité dans l'histoire de Pologne. La terre de ^Vielopolc, qui
entra' par mariage dans cette maison, donna lieu au nom de WiL-lo-
polski , qu'adopta la branche dont cette seigneurie fut le partage.
Jean Wielopolski, palatin et staroste de Cracovie, fut envoyé par le
roi Jean Casimir, en 1G56, pour demander à l'empereur Ferdi-
nand m des secours contre les Suédois. Pendant cette mission, il
obtint de l'empereur, pour lui et sa desceiulance, le titre de comte,
que le roi Louis d'Anjou avait déjà conféré à sa famille. Mais cette
qualification ne fut cependant point validée par les États de Polo-
gne (2). Vers le milieu du wiii^ siècle, cette ancienne famille avant
hérite, après un long procès, du majorât de Pinczow, provenant île
lu maison éteinte des Jastrzembicc-M\szko\\ski et dont l'érection
avait été approuvée par les ttats de Pologne, ainsi que le titre de
marquisat qui y avait été attaché par concession du Saint-Siège, un
rameau adopta ce dernier titre avec le nom de Mijszkoicaki (3).
({) Lej arnici Je Topor >onl souvenl ai)>5i apppli.es stnrza, mol i]ui sigoiliti aitlti/ue.
De lui'nie i,(iin/kun veut Jiro lIicuiI annen, roniposo île aiury, ancien , il kon, tlu^al.
(t) Louis il'Aiijou, roi de l'ulu^'iie cl .II- lloii^rn-, avail vr\it'. iii cunilo puur ct.'Ud fjniillo
U lerre Jo l'it^kuwfiskiilit.
(3) L'an lt"i<>l, lesÉlali Jo l'ologoe approuvcroiil l'iruclion du majorai de Fiuciow ainsi
quu le titro du inar(|uii i|ue le papi) Cli'iiit'iU VIII a> ail cunleri' i .Si.'isiiiond .M)j/ko«>lvi do
la maison do JaslrzeitiLiic, çTaud chancelier de U (^ouri)uiiu. Kl ceU loujuuri en Jcpil de la
loi qui defeudail l'usai^c de lilres el l'eteruelle restricliun qu'ils n'accurderaieiil ni ront; Dt
priviL'ije aucuu .'
194 NOTICES
Depuis cepenJiint il a préféré revenir à sou propro et illustre nom.
Ces titres furent reconnus par le gouvernement russe en 1S24, pour
Léon, Alexandre, Adam, Jean, Adam Ignace et Adam Vincent,
comtes Wielopolski, ainsi que pour leur descendance légitime.
LES COMTES >VODZICKI.
• k » *
Famille nouvelle, anoblie en 1676 pour des services rendus dans
la guerre contre les Turcs (1). Êlie Wodzicki, en 1799, et François,
en 1803, obtinrent de l'Autriche le titre de comte. Leurs fiU Pierre
et Joseph, ainsi que MM. Stanislas et Charles Wodzicki, furent con-
firmés dans ce titre en 1324 par le gouvernement russe.
LES COMITES >VOLLO>VlCZ.
Ils sont d'une des principales et des plus illustres familles de
Lithuanie. "Wissygin, un des chefs les plus considérables de ce pays,
embrassa le christianisme à la Diète de llrodlo, en 1413, reçut avec
le baptême le nom de Stanislas et les armes de la maison polonaise de
Bogoria. George, son iils, eut, à cause de sa force extraordinaire, le
surnom de Jf'ol, qui signifie : le Bwuf on Taureau. De là le nom de
JFollowicz que prit sa postérité. Il acquit de la célébrité dans les
guerres contre les clievaliers teutoniques , et c'est ii sa valeur et à
son dévouement que le roi (^asimir IV dut son salut et sa vie après
le désastre de la bataille de C'hoynice, livrée eu 1454. Depuis cette
époque, cettti famille a sans cesse occupé les plus hauts emplois eu
Lithuanie et s'est illustrée aussi bien sur les champs de bataille que
dans les conseils et les ambassades. Eustache ^Vollo\vicz, Castcllaa
(1) Les prélcnlion» A une noUesse jdus ancienne no pcutenl se soutenir vis à-vii d'an
acted'uiiut UsseincM t"rin< l ,h' la lii. le. On u'dtKitiliC \)àninf fiiiuilli notde ! U'aill''urs
les priïiliiies ciMli el pulilii]U0i ilo U UOtIfsii; en l'ulo^iie claieul Ulleiueiit tjrjnjj et
eiceptionuels,<)u'une r.tiiiille i)ui les avaii'nl une fuis pDsaéilés, ne pouvait les \uirtuuiber
dans l'oubli. Lfs papiers d'une faujiHe pouvaient élre détruits, mais ses piciivts de
Tio6/fiseiitaicul graveej dans la mémoire de tous Us nobles ! C'claieul ii les plus sûres
archives.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA l'OLOG.NE. 193
de Vilua et grand-chancelier de Lithuanie, décéda en 15 Si, protes-
tant zélé, se rendit célèbre par son refus obstiné d'apposer les sceaux
de r£tat u l'acte de fondation du collcge des Jésuites que le roi
Etienne Bathory établit à Wilna, et les démêlés avec ce prince qui en
furent la suite. Nonobstant cela, ce roi estimait si haut ses talents,
qu'il lui confia, en 1570, le soin de conclure la paix avec la Russie.
Jérôme AVollowicz, grand-trésorier de Lithuanie et staroste de Samo-
gitie, fut le compagnon dévoué du roi Sigismond III, et partagea
tous ses dangers dans ses expéditions réitérées en Suède. C'est à
lui qu'on doit le premier pont muré sur le Niémen, qu'il lit con-
struire à ses frais près de Grodno, et qui établit une communication
régulière entre les contrées divisées par ce tleuve, infranchissable
auparavant pendant une grande partie de l'année. Eustache AVoUo-
wicz, évèque de Wilna, se distingua par la culture de son esprit et
ses libéralités envers les églises et les lettres. Jl fut envoyé comme
ambassadeur auprès du pape Paul V, fonda la cclèbre bibliotlièque de
l'académie de AVilna et lit dans cette ville une multitude de fonda-
tions de bienfaisance. Ladislas WûUowicz, palatin de AVitebsk et
vice-grand général de Lithuanie, s'acquit une gloire immortelle par
863 succès contre les llusses, commaudés par Pierre Dolgorouky; il
défendit et dégagea AVilna et remporta les victoires signalées de
Ilrabkow, Wielozyn, Humeu et Bobrojsk; enfin délit complètement
lea Cosa([ue3 , qui avaient fait invasion en Pologne , leur tua
4i,000 hommes dans une rencontre, leur prit dix-sept drapeaux et
les rejeta hors des frontières. Ce chef valeureux mourut eu 1G60.
Antoine Wollowicz, grand porte-enseigne de Lithuanie, qui possé-
dait également des biens considérables dans la partie de la Pologne
qui tomba en partage à la Prusse, fut créé comte en 17'JS par le roi
Frédéric-Guillaume III. Ses deux fils, les comtes Joachim Antoine
et Eustache, ont formé le premier la ligne fixée dans la Pologne
russe, le second celle de Prusse. Le comte Joachim Antoine, dont
le titre fut confirmé par le gouvernement russe, est mort sénateur de
l'empire.
■:li
196 NOTICES
LES COMTES WOf.SKI , DE LA 5IAIS0> DE HOLA.
Ils tirent leur origine de l'ancienne maison des comtes Rola, qui
fleurissaient en Pologne dans le xir" et le xili' siècle. Déjà Dobrogost
Rola, chef des armées du roi Casimir I^, dit le Moine (1), se dis-
tin^a grandement sous ce règue (1031-1058), et contribua par sa
valeur au recouvrement des ducliés de Masovie et de Silésie. Le roi
de Prusse, Frédûric-Guillaurae III, éleva Joseph Rola-Wolski, le
5 juin 1793, à la dignité de comte, héréditaire pour sa postérité
légitime. Il ne faut pai confondre cette maison avec les nombreuses
faniillfs portant le nom de Wolaki. La dénomination de JKola, qui
signifie » colonie ou peuplade « étant très fréquente parmi les noms
de terres eu Pologne^ clic a donné occasion à une multitude de
familles d'adopter le nom de 'Wolski. Elles se distinguent entre elles
par leurs armes et leurs noms originaires.
\ LES rni>CES >vouo.me(;ki.
Ils sont issus des anciens souverains de Lithuanie et de Russie,
dont Gedymin, duc de Lithuanie, fut la souche. Sa nombreuse pos-
térité a donné naissance à celte innombrable quantité de familles de
petits Knia: qui pullulent en Lithuanie ainsi qu'en Russie ('2). Le
rameau des Kniaz \Voronie(,ki est S(jrti de la brandie des Kniaz de
Zbarasz, dont étaient cgakiucnt issus les Kniaz Wisuiowieçki ,
11) Casimir s'ùfail choisi réUl ccclc^iaitiquc! et oUil nioine i rabla5e de Cluny, lorsque
la niorl ilo son père et Je son frire en ba» àj''^ r.ipfn'la au Irono. En souvenir Je son eiat
prt'cédeiil, l'I par rL'connaiîsance Je ce que le pap-.- Kenoil 1 ra»ait relevé Je ses vœui, lej
l'ûloiiiii risoiiiri^nl de se soiiimllre pour lonjour» à la lunsMvv. Ce va'Ui lui ob.H-rve jus-
qu'au» dertiiiTs leinpi ib' rcMjti'iiiL- du 11 l'i/lor'iio. Si l.i n.iliuii a»ail montre tu des clioses
plus importantes l(! niuine l•^prll d'' suite, df lOiiservalion et de lidelile à ses eu(ja^e-
inenls cl à ses defoin, la i'ulo^ne eiislerail saus doute i-iu ore !
(t) On ne saurait f.iire le compte naît de toutes les ramilles de A';tiu^ sortiis de la souebe
Jes ducs de Litliuan'ie eld<' Uussie. Il suilirade r'.niarquer (jue dans le palalinat de Ufl-f^
(.Rus'>ierou;,'ej tous le> babilaiils do la e oiuuiuue Je I.ubycia (-rinaieul le litre Je A'/ti"- ^
cause do Cette descendance, et que ce litre leur fut continue sous le rc^Qe de Sie''™'"''^'
Auuuslu U.
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 197
Poryçki, Trubeçki (Troubetskoi) et beaucoup d'autres. Fedor de
Zbarasz, desceudaut du cintjuiùmc degré de Gcdyrain, duc de Lithua-
nie, eut entre autres tils, Iltienue, qui prit le nom de Worûniei;ki, et
Alexandre, tige des Kniaz Pory(;ki. Lorsque sous le nom de
• royaume de Pologue, « une partie de cet ancien empire, tomba
sous la domination russe, l'empereur Alexandre I*;', autorisa eu
182^, Antoine, Joseph, Calixle et Henri Vincent Woronieçki, à se
servir du titre de prince, eu considération de leur ancienne descen-
dance des Kuiaz de Litliuanie et de Rusiie.
LES COMTES WOY.>A.
Cette famille qui acquit de l'importance eu Litliuanie et dans les
provinces russes, tire son origine des Kniaz Zahomylsky, issus eux-
mêmes des ducs de llussie. Ayant été admise à faire partie de la
noblesse de Pologne, elle fut autorisée à prendre les armes de
Tromby, de la maison Jordau de Zakliczyn, qui avaient également
été conférées à la famille des Kadziwill. Après s'être illustrée dana les
hauts emplois lithuaniens, elle acciuit de grandes possessions en
Galicie où plusieurs de ses rejetons vinrent s'établir. François
Woyna, conseiller privé et chambellan de l'empereur François II,
fut élevé par celui-ci, l'an ISUU, à la dignitc de comte. De ses fils,
le comte Félix, feld-maréchal-lieutenant au service d'Autriche, s'est
distingué comme brave militaire; son frère, le comte Edouard,
général et diplomate à la fois, s'est fait honorablement connaître
comme ministre d'Autriche en Suéde et en Belgique.
LE COMTE Z.VUIELLO.
Famille lithuanienne qui ne remonte que vers le milieu du
XVII» siècle, et à laquelle furent conférées les armes de la maison
de Topor. M. Henri Zabiello, premier écuyer de l'empereur de
Russie pour le royaume de Pologne, obtiut eu iSil, de Pcmpe-
!<OBLKSjK ruLOItAISt. 13
198 NOTICES
reur Alexandre, le titre de comte. Il ne laisse pas de puslcrité
pour en hériter.
LES CO.MTKS ZALLSKI, 1)1. I.A .>1.VIS0.\ l)t JL.NOSÏA.
Très ancienne famille noble, qui a donné à l;i Pologne une suite
de prélats qui furent des protecteurs éclairés des lettres et eux-
mêmes des auteurs célèbres. André ChrysOstônie Zaluski, d'abord,
prince-évèt|ue de Plock, ensuite, ^rand chancelier et prince-évèque
de Warmie, qui mourut en 1711, joua un rôle très important à lu
fin du ivif siècle. Après avoir été envoyé comme ambassadeur eu
Espagne et eu Portugal (1), afin d'obtenir des subsides pour la
guerre contre les Turcs, mis-^îion dont lu non-réussite fut unique-
ment causée par l'clcction du roi Sobieski uu détriment du duc de
Lorraine, dont les cours de Madrid et de Lisbonne soutenaient la
candidature, il fut cliarge d'annoncer à la cour de France, l'avcne-
ment du roi nouvellement élu. Après la mort de Jean Sobieski, il
devint un des agents les plus actifs de l'abbé de Polignac pour l'élec-
tion au trône du prijice de Conli (2), Lorsque la cause de ce dernier
n'eut plus aucune chance de succès, il se rallia au parti du loi Fré-
déric-Auguste II, électeur de taxe. 11 fut uu des orateurs les plus
éloquents de sou épo(jue et un auteur célèbre. Parmi ses nombreux
ccrits, ses : K}ihtol<e hidui'uif fainiltura, qui sont l'histoire des évé-
nements de son temps en Pologne, lui ont particulièrement mérité
une place distinguée parmi les écrivains. Il fut durant sa vie uu véri-
table Mécène de la littérature polonaise. André iitanislas, également
grand chancelier et prince-évèque de Cracovie, uiort en 1755, ainsi
que son frère Joseph, grand référendaire et évèquede KJjow, cgale-
(I) Pour donner une idi-i; du l'rl.il de rull>irr> de la cnur di- l'orlut:.-»! à celte opoiju", il est
intéressant de rappeler que lorsijuo Z.iluski i'annunia clu-t le premier niini^irtf pour
demander i l'Ire proifnle au roi en i|u.ililc d'ii//i'<io\>i(i(<'ii/' i/e l'uki(jne,\t: uiiui^tre crut
d'abord devoir s'informer ji la Pulu.'ne était un Ell.il on siiii|deinent une ville.'
\i) .M.ilheiireuji'ni'.nt les di |ici.la:> de l'albc de l'olii.'nai: no lausoot aucun doute lur I4
Tonalité aiénie decelilhulre prel.ii, i|iii p,^^^all cepi ndanl en l'oloi-'ne pour Vhoinine ver-
iximx {fxr eieellcuce ! que dc«2ieiil dune tiUa let autrii»!
SUR LES FAMILLKS NOril.ES i)K LA POLOGNt:. 199
ment célèbres, par la protection qu'ils accordèrent aux lettres, réu-
nirent à grands frais une des plus nombreuses et des plus pré-
cieuses bihliothèque:i connues et en firent généreusement don au
pays (1). Ouverte au public depuis 1710,'elle fut une mine iné-
puisable d'études pour tous ceux qui cidtivcnt les lettres et les
sciences, et contribua beaucoup à généraliser l'in-struction en Polo-
gne. En 1795, ce trésor scientifique lui fut enlevé et transféré à
St-Pétersbourg. François Zaluski, Palatin de Plock, mort en 1735,
ayant épousé Dorothée de Rivière, liéritière du nuirc^uisat de ce nom
en France et de lu grauùes.se d' Espagne, ces titres passèrent ii sa
ligne. Le rameau descendant de son frère Jérôme, Castcllan de
Rawa, fut clcvé ù la dignité de comte, par l'impératrice ^[arie-ïhé-
rèse, dans la personne de son petit-fils, Ignace Zaluski, Staroste de
Zawichost. Enfin, ce titre fut reconnu en 1S2 I-, par le gouverne-
ment russe, pour Joseph, Jean, Konian, Tliéu[>liilc, François Tho-
mas, Antoine, Joachim et Louis, comtes Zaluaki.
LES COMITES DE Z V.^IOSC-Z V3IOYSKI.
Ils tirent leur origine de l'ancienne maison de Jelita, et le premier
de cette branche de la famille dont l'histoire fa-îse mention, fut
Mscislas (Mieczyslas), abbé de Tynicc, qui suivit Pierre de Radolin,
évcque de Cracovie au concile géiicral de Pi-e en I lO'J et ensuite
dans sou pèleriniige en 'rerrc-.Saiuic Dans la seconde moitié tlu
Xiv* siècle, 'l'iionuid Jelita de Ijuniu, île la nièu\e luanelie ile cette
famille que le précédent, quitta la tJrande-Pologne, berceau de cette
maison, et alla s'établir dans la province de Russie-Rouge, où il
acquit une terre uouunée Zamosc-le-Vieux. Ses descendants prirent
de cette propriété le nom de Zamoyski (2). Cette illustre famille a
(1) Cette ni.i;'iiif'u|uc bibliotlioi|Ufl comptait plus dt» 3(10,000 volumes.
Ci) C'est de Zaniosc-le-Vjeiix qu'est t)rovenu le nom d<! Zaïiiovjki et noo, comme oo le
eroil gc'nér.ik'iiicnt, de la l"urlcri'5>e de ZamosC ijuu fuaJa en IMd le u\ bru Jcau Zamoy-jiki
el à laquelle au cuntrairo il duuna soa uom.
200 NOTICES '• 1
produit depuis un grand nombre de personnes qui se sont distin-
guées dans Ic-i fonctions publiques; mais lu gloire d'un de ses reje-
tons, du grand chancelier et grand général de la Couronne, Jean
Zaraoyski, a jeté un tel éclat, qu'elle a absorbé celle de tous les
autres membres de cette maison. Cet homme célèbre était l'arrière
petit-fils de Thomas Jelita de Laznin, dont il vient d'être fait men-
tion. Il naquit l'année 15il, et posséda une telle puissance et un tel
crédit, sous le règne, de Henri de Valois et d'îtiennc Bathory, qu'il
fut à plusieurs reprises l'arbitre des destinées de son pays. Jeune
encore, il s'acquit une telle réputation de savoir qu'il fut choisi
pour recteur de l'Université de Padoue , qui jouissait alors d'une
grande célébrité dans le monde savant. A son retour dans son pays,
il se concilia bientôt une grande popularité et devint le chef d'un
puissant parti opposé à celui de la famille des Zborowski, qui jouis-
sait alors d'un immense crédit, surtout parmi la haute aristocratie.
Après la mort du roi Sigismond-Auguste II, en 1572, il réunit la
confédération de Glinian\ , et pour paralyser dans le Sénat et parmi
les grands du royaume l'inlluence des Zborowski, il fît triompher le
principe du suffrage universel de la noblesse dans l'élection des
rois (1). Ce fut là un mauvais service que ce grand homme, si pru-
dent du reste, rendit à sa patrie; les services éminenta qu'il rendit
depuis, ont fait oublier cette faute que lui fit commettre sou ambi-
tion, mais ils n'ont pu on conlrebalaïu'cr les tristes effets, qui accé-
(i) De|iuis LaJiilns Ja^clliin, jinqu'A colto éi)0(]uc, le Si'nat réuni d la Chamlire ilei nnnros
et i queliiues uns des ti.iutj foncUoiinaires di> lu Couroniii) disposaionl seuls du Iroiie cl le
transmirent succL'ssi\ émeut ilans la descendaBce de J.ii-'i'llon. Zamoyski Cl adinellre le
pririci(ie que tout noble sans dlstinclion avait droit de vole à l'i-lection. Cela fut l'origine
d^ ces diili's électives .saii,;|jiili'j el plciocs de di-'-ordrcs, (|iii furent si fuiaslii a la
Pologne! OUe filensiun diiiliuil d', kcUori a fait dire f.ius-eiiicnl que la Cournniii' elec-
li»e datait do ceUe époque , c'eit une erreur, elle l'il.iil depuis l'atéiieiuenl dei Jar'ellvini
Cuniuiu le prouve sullisaiiiinent la decl.iraUuii do Sigisiiuwid 1", qui, en fai^ant couronniT
son lils dn son vivant, déclara que celle cjCLi'pliuH ne devait porter aucune atteinte i Ij
litn-e élection des tois. Ce vole uiuvcrsi-l rendit seulement la couronne eleclne plut
fatale ! La niil)le>so riche, pour s'assun-r des voii, lit dès lors vniturer au champ de l't'lcc-
lion le plus possible de clients pauvres. Les plus iniaér.ildej élaieul les plus ni.il plai es dan*
les fliariots eiunrntirés et on les l.iisail uiya^ier ^u^ les tr.tvcrscs dti ii"io/ii. De li le
tobnqiiel de .\ol<U'Sfe Hiiiontcic iHraikov^a Sildchla) qu'on donna k la pelilo noblesse
pauvre
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE. 201
lérèrent la ruine de la Pologae! Grâce à ce nouveau mode d'élection,
il fit triompher le choix de Henri de Valois au trône de Pologne
contre le puissant parti de l'Aulriche, et fut un des envoyés chargés
de porter la Couronne au nouveau roi. Après la fuite de celui-ci, ce
fut encore Jean Zamoyski (^ui décida le nouveau choix, en protitaut
de la désunion des partis, pour, à la tête de ses partisans, faire pro-
clamer la fille de Sigismond I^'', la vieille princesse Anna, à laquelle
on imposa, pour époux, par l'acte d'élection, le duc de Transylvanie,
Etienne Bathory, qui fut en même temps déclaré roi (1). Ce service
et les grandes qualités que le nouveau roi apprccia dans Zamoyàki,
assurèrent à celui-ci la faveur de bou maître, qui le lit monter rapide-
ment jusqu'aux emplois les plus élevés de l'Etat. Il le nomma
d'abord graud chancelier de la Couronne et bientôt après grand
général. Zamoyski justifia son élévation ù la première de ces grandes
charges, par l'ordre qu'il sut URtlre dans la législation confuse du
pays et les améliorations qu'il introtluisit dans l'administrution de
la justice; ce fut à lui qu'on dut l'institution du tribunal suprême
de la Couronne et de Lithuanic, (^ui jugeait en dernier ressort les
causes de la noblesse et du clergé (2). Il sut se rendre digne de la
seconde par ses victoires sur les Tartares et les Moscovites, auxi[uel3
il reprit la Livonie qu'ils avaient envahie, et par la prise successive
des forteresses russes de Wielisz, Wielkie-Lucki et Zawoloç. Ces
succès forcèrent le czar Iwau Wasilewicz à implorer la paix par la
puissante entremise du pape, qui ne resta point sans clfet, car, la
paix fut conclue en 15S2 , avec la clause que Poluck et la Livonie
resteraient à tout jamais assurés à la Pologne. Pour s'attacher
davantage cet homme eminent, le roi lui fit épouser sa nièce, Griseldis
Bathor)'. Cette uou\elle faveur irrita les grands et poussa la famille
(1) L.i (irinrosie Anno .'ivait 5'i aiii A ciUlo i''|ii)i)uc' Lts firanils et lo cliTt-'u av.iienl pro-
clama l'riii|ii'ri'iir Maviiiiilii'ii II; iiKiis l.i piuiii|ililiiil<' fl l'i'iii'ri:i(! avec lai|ui'lle Ualliory,
aoutonii ()ir Z.itnnyski, i'ciii|nra du (luuvoir, rciiilil »aiiio cotty l'Ii-clun.
Ci) Lcsjuues Jo Cfs tnbu.i.iux supiciiici eUli'nl (//ki- par la noblu^ie cl li> haut cU-rgè. Ilf
rcmplaciTciil le ileriiier ajipcl au roi, qui fui aiuii d livre do Ci>lU> char^'i) oiiorcuic. Ils
jugeaient ki conlestalioiii des uobk':i cuire eux, aiu:>i que celles (jui 3VI>'*aicQl atec la
clergé.
Î02 NOTICES
ambitieuse des Zborowski i traïuer un complot pour le perdre et
dctrôntr le roi. Samuel Zborowski , coupable déjà d'avoir tué uu
noble, le Caslcllau de Pr/.emysl, Amlré Wapowiki (l), élail le chef
de cette conspiratiûu; uoiiobstaat iela, il vint à Cracovie, confiant
dans sa puissance et sou crédit. Mais Zaïuoyski le fit saisir et mettre
à mort. Cet acte de rigueur intimida momentanément ses adver-
saires, mais il lui aliéna luut à fait la sympathie des grands. — La
mort d'Etienne Bathory, survenue eu 15S6, donna une troisième fois
à Zamoyski, soutenu par la reine-douairiùre et le parti populaire,
roccasion de décider du choix du nouveau souverain de la Pologne.
Ennemi constant et acharné de la maison d'.\.ulriche, que soutenaient
les Zborowski avec toute la haute noblesse, il Ht tous ses efforts pour
l'éloigner du trône et réussit à faire proclamer roi le prince Sigis-
mond de Suéde, neveu de la n ine-douairière. En même temps, ses
adversaires proclamèrent l'archiduc Maximilieu, qui s'avança, à la
tète d'une armée, pour rcclamer sa Couronne. Zamoyski» marche à sa
rencontre, le repousse de Cracovie, le poursuit jusqu'en Silésie et
remporte, près île Pitschen, une victoire complète, à la suite de
laquelle il fait prisonniers l'archiduc et tous les chefs polonais qui
(t) Samuel Zborowski de lUiwiauy. homme doué des plus brillaoles qnaliUs el ayant
rendu di'i scrwocs éiiiiiii'iits, apiiarU'iiail .\ uiiu dos faiiHll''} Wi |ilu3 imii^aulci l't les pluj
aristocr.iliqucsdu pays, llavait siici'i'ssivomciil di-niaiido laotiar^e di! grand ihamelier el
dii t;r.iiiJ (Il lierai, .iuii|iifllrj >(■> M'rvui-i lin |n fiin'tt.vuMil d'a^i'iriT , luuU-s dfU\ lurent
doniH'.','. A /..uui' j -kl li'lli'liil II .• m.-- |iriiiii. c de r.iiiiiiio-il.' de l.mle la famille ZI>.>ro»>ki
contre 00 dernier. l),\iii un deiiiéle 1)110 Sininel Zliorovkski eut au'C le .ointe Ji'.in de Teiic-
lyn, C.Asti'll.iii de Wojiiif, .\iidre \V:i|u)«>ki voulant les si'i>arer reçut un lOup inorlel dp
Zboniwski. I.a loi e\i^eaU la mort du coupable qui avait tué un (.'eatillionuiie : \e roi
fJonri de Valois, i|ui favoiis.iit Zlioni* iki roiiunua I.1 peine en un en). Alors ce dc.-nier te
réfuçia Pn Transylvanie où il s'.illaelia .V Ktienne ll.Uliory et roiilriliua \ son ele»atioû sur
le iriine en fjisint .i;.ir riiillnenre que ja f.iinille a» ail en i'olowne. Sur de son inipuiiile, il
rentra dans le p.iys A la siiilt' ilu roi, mais au ;.'r.iod micoiilenleinenl dn Zaïiiojiki. Lei
mar(iui's do fa*eur dont ce dernier lut comblé pur tUenne Ualbory éveillèrent l'iiniuiiluili?
dvi ^raiid;! et la li.une des Zborowski. lU rcMilureiil de placer sur Ih irone nn^irince de la
maiiOQ d'Aiilrictiu fl de renverser le rot pour fairu tomber son l'avori. Zainov»ki ayant
décou»irt celle trame saisit celle oce.ision pmir se delaire d'un eniii'uii dau^'ereui; il lui lit
dire que sa condamnation à mort n'elail poinl levée et qu'il a>ail a quitler le pays. Au lieu
de jMoi^-ui'r, l'andacn'Ui Zborovkski luiiiia le proj. l île sr saisir de son aolae'onisle . mais
prévenu par celui-ci, il fui arrêté el mis a mort luimediaiemenl. Cet acie souleva toute la
haute noblesse contre Zaïiio) ski, i|ui ne parv lut a se soutenir que (lar l'ap|.'Ui du rui ni la
popularité auprès de la petite iiuldes.-e, qu'il a»ait toujours caressée.
SUR LES FAMILI.FS NOllI.ES DE LA POIAKiNR. 503
tenaient son parti (1). Ces succès assiirùrent la Couronne sur la tôte
de Sigismond HE, mais, nonobstant ces services, la favtnir de
Zamoyski déclina dès le début de ce règne, et lui qui, sous les deux
roi» précédentâ , n'avait pas connu de bornes à son crédit et à son
pouvoir, vit sous celui-ci sa personne dédaignée et ses conseils
méprisés (2). Blessé dans son orgueil, ne pouvant supporter la perte
de cette autorité qu'il avait si longtemps exercée ^ans contrôle, il se
vengea en devenant l'instigateur des mesures de cette f.imeuse, mais
révoltante Dicte de 1.092, qui reçut le nom de : • iJitte de liiiquisi-
tion. 1 Sous prétexte d'examiner les abus de l'admiaistration , on
soumit la conduite du roi il la critique la plus injurieuse et Zanioyski
lui-même osa l'accuser avec violence de trahir le pays et de vouloir
le livrer à l'Autriche! Ce fut à cette occasion que Jeau-Zbigniew
Ossolinski prit, avec un dévouement digne d'admiration, Li défense
de son souverain malheureux et de la dignité royale insultée. Toute-
fois, Zamoyski répara ses torts envers son roi et sa patrie par deux
campagnes heureuses et brillantes, l'une contre les Moldaves reunis
aux Tartares , l'autre contre les Suédois qui avaient envahi la
Livonie. Ces succès terminèrent la belle et longue carrière de cet
homme, qui, malgré ses fautes, sut mériter le nom de « Graïul • et
qui mourut en 1 G05 . Doué des plus rares talents de l'homme d'Etat,
de l'administrateur et du guerrier, son ambition et son désir de
U) Dfui fou I.» ncijMrild ili< kl liaule nolili's>e .uiil Miuti.iiU' .'Iomt tin anhiilin' ,ur Ib
IrJtie. La prumuTi! fuis ic lut l'ariliLluc liuill.uiiin', lo li.inif ili' la riiiic IUhIwi^-i;, nui»
eafîi), a(M-iis lie loii;^iii's ol viulLnles ilisi-uisimis, J i,i'llon obliiil la pri'lrii-iiic inrri' qu'il
offrait de fiuiiir la Lilliiiaiik' i la t'olo,'iiu; faUil riuli-au.qui CDiila (jIii.s iju'il u'niriiliil la
Pologne! Ax'o lui s'iutrojiiijiri'iil loiis It-s >u>'.s Ji' la Courûniu- vli-tUw, el cVsl a celle
réuoioD qu'on dut f;.'3lcineiil Icj iiuorros iiilrniiinalilfs rt JèsastriuM's an'C la Itu ■.>■«, doal
loi provinces dop'-iidanlcj di; la Lilliuanif furi'iil >ani ci-ssu l'oi'ia»ioii .' I„i s<>cjnd>.' îui-. ce
fui rarcliidiic MMimilirn, coalre loqiii'l le pirli populaire avrc /amoxski à $a Iule lit
(riumphcr Sii,'i'>ini)iid Wa^a , i|Ui proiiK'Itail •!(■ riiiriir a la l'olo^'ne rE'>llioiiie , ijui detiul
eniuilo le prcli'\lL' drs invaiioiis pI des ^.'uirri'j lum--.lrs avec l''j Sui-doiN. I.l' cliuit d'un
arcbiJuc, ipii ciii ap(iûrlj en Pulo^'iie rtipril d'ordre el de diicipline allemand et eùl
rétabli le prim ipe de i'Iu-rédile du Irone, aurait >aii!> duule eparr'iu' de grandi inalli-uri i ce
pay» fl piMil-êlri» assure sou cïislence !
Ci] Lor-(i|utf Ziiiioi -.kl »inl cuiiipliiiit'iiler !•• roi i son arriviïc S Draro^ ir, celui-ci l'arrucil-
Ll a»»c rai.l.'ur ri ne lui donna pai do répoux'. Irrile de re di'dain, le ,;r.u)d-.'.niral iicria,
eo »'a<iressanl aiii len ileiirs ■|ui avaient ani.'iie le roi : (Jur"! titiililt ilc iil>trl nous nirj-
lH)Hi ainetu' Ut ! C'était cependant le priiicedn ion cliuii el dont il avait décide relection!
«04 NOTICES
dominer lui firent commettre des actes, dont les suites devinrent
funestes au pays. Pour arriver au pouvoir, il chercha d'abord à, se
rendre populaire; pour se rendre populaire, il attira dans les délibé-
rations {a fouit dta petits uohhs, qui formaient en réalité \t peuple de
la Polofjne, et qui devinrent ainsi, lorsque leurs privilèges furent
étendus, un des principaux éléments des désordres dont ce pays fut
le théâtre! Despote par caractère, il se servit d'un élément de révo-
lution pour parvenir au pouvoir ! dans la crainte de le perdre, il fut,
d'une part, l'antagoniste haineux de la maison d'Autriche, qu'il
croyait trop puissante, et soutint toujours l'élection de princes qu'il
crut pouvoir xJominer; de l'autre, il refusa les titres que lui offrait
Tempereur, pour ne pas compromettre sa popularité et ne point
blesser les susceptibilités de la petite noblesse, qu'il voulait se con-
cilier (1). Les éininents services qu'il rendit ù sa patrie, n'en méritent
pas moins la rccounaissance de ses concitoyens. Ce fut lui qui fouda
la ville de Zamosc et qui la tit forliiicr pour servir de barrière aux
incursions des Tnrtares, des Moldaves et des Turcs. Il y institua une
académie, qu'il dota riilRment et à luciuelle il tit don d'une nom-
breuse bibliothèque; on peut dire de lui qu'il sut protéger les lettres
et les sciences, étendre la culture du pays aussi bien que vaincre les
ennemis de la Pologrie. — Un descendant d'une branche cadette de
cette famille, André Zamoyski, qui devint grand-chancelier en 176-i,
fut chargé de rédiger un nouvtau code de lois, dont le buL était de
uicltre un terme ù la licence désordonnée de la noblesse et d'amé-
liorer le sort des paysans. Il s'acquitta avec honneur de cette tâche
(1) La n'épouse qu'il lit i ccilo occasion ; Sohilis Pulumis omnium par flalla proili-
gieuiiineiil la petite nobli-.ie, Jonl |j vanité jUsi i(iiible lui sul yra de ce ruiuiiliinenl. Lu
âulre nioypn Junt II sr s-tmI pour se faim ih-s parlis.ins, fui île conct-Jcr a ci-ux qui so dis-
lio^'uaient par leurs seriices k-s armoiries d- familles eiistanlc» el danolilir par relie
adufitjon tW: ri'Curiers ou llailer iI'm ^inu de priiie evlr-u-lion. .\vanl lui crt u>Jt;c tiViis-
tail que coiiinii! rare exr(|ilion et ces ailoplions ne %'ille( lujieiil qu'avec ililliculle et pour
desa.lion-, d'e. Ul. /..inio),Wi lil .idupl.r le priii,i|.c .ju .Ile. devaieiil .ervir d encouratjt^
monlel qu'il elail liuii du les mulliiili.r. Il abu^a lui-même de celle lilierle pour le» aruioi-
riei do sa faniill.i, qu'il prodi>;ua. Delà vienlausai que grand nombre danoblis porUnl Ici
armes do familles anciennes. .Nous aron» fail remarquer plus baul que les arinuiruJ des
Lesiciyc foui une des rares eiceplious à ccl e^ard ; ellci u'onl tle cooctdeti i aucuo
étranger.
SUR LES FAMILLES NOfiLES DE LA POLOGNE. 505
difficile, mais le manque de sincère patriotisme de celte triste époque,
fit rejeter, par la Diète de 177S, ces amèlioratioua salutaires! — Jeaa
Zamoyski, pelit-tils du graud-général de la Couroane, hérita par sa
mère du comté de Tarnow et de Jaroslaw, qui était sorti par les
femmes de la famille du graud Tarnowski; ses descendants s'arro-
gèrent parfois depuis, sans y être légalement autorisés, le titre de
comte. Après le partage de la Pologne, ce titre leur a été reconnu ù
plusieurs reprises, et en dernier lieu, il u été confirmé par le gou-
vernement russe ainsi que par celui de l'Autriche pour le comte Sta-
nislas Zamioyski, président du Sénat du royaume de Pologne, issu
d'un rameau puîné et éloigné de cette famille, qui, à défaut d'héri-
tiers de la branche principale, cit entré en possession du majorât
de Zamosc, fondé par le grand-général de la Couronne. Il existe
également une branche de cette famille coiutale naturalisée en Hon-
grie.
LES COMTES ZBOINSKl, DE LX MXISOS D'OGO.NCZ VK.
Famille ancienne et marquante, principalement fixée dans le pala-
tinat de Culni et le pays de Dobrzyn, où ses ^-jetons ont occupé de
hauts emplois. Ils ont une origine commune avec la famille éteinte
des Koscieleski et celle existante encore des comtes Dzialynski, toutes
sorties également de la souche primitive des Ogonczyk. François-
Xavier Zboiuski, seigneur deKikol, et, avant le partage de la Pologne,
Castellan de Ploçk et fils de François, palatin de Plo(;k, fut élevé le
5 juin 1708 à la dignité de comte par le roi de Prusse, Frcdéric-
Guillaume III.
LE COMTE Z«)LTO>VSKI.
Cette famille, anoblie dans le xv^ siècle, prit son nom de la terre
de Zoltowo, ({u'elle acquit dans le palatinat de Plock et fut autorisée
à se servir des armes de l'ancienne maison des Ogonczyk, avec
.^il^
'SI
M6 NOTICES
laquelle elle n'a du reste aucune communauté d'origine. Elle acquit
dans les derniora temps une fortune considérable en Grande- Pologne
et obtint, en 18-iO, du roi de l'ruase, Frédéric-Guillaume IV, le titre
de comte dans la personne de Jcan-Népomucèue Zoltowski d'Ujazd,
titre transmissible seulement de mâle en mâle par ordre de primogé-
niture.
FAMILLES PRINCIÈIIES ET COMTALES
QUI SONT VENUES A S ÉTEINDRE.
"1 T!J <■
FAMILLES PRINCIÈIIES ET COMTALES
QCI SONT VENUES A S ETEINDRE.
.. -, <j »V -i»
LES COMTES DE BILNO-BIELINSKI, DE LA MAISON DE JU^OSZA.
Cette ancienne et grande famille ne doit pas être confondue avec
celle des comtes de Bieliny-Bii linski, de la maison de Szeliga. Elle
a joui d'une grande puissance sous les rùgnea des princes de Saxe,
Auguste II et Auguste III, et doit, au premier de ces rois, son titre
de comte. I'>lle a occupé les emplois les plus élevés de l'Etat et s'est
éteinte dans les toutes dernières années du xviiie siècle.
LES COMTES nUAMÇKI UE UDS7.0ZA, DE LA .MAISO.N DE GRYF.
Famille dont rantiriuitc égale la belle illustration et qui n'a rien
de commun avec les comtes Brani(;k.i, de la maison de Korczak, exis-
tants de nos jours. Elle tire son origine des premiers souverains de
la Pologne, les Lecli, et descend directement des ducs des Vandales
de Misnic (l). Cette famille a porté de toute antiquité le titre de
(() Lcjzi'k III |iart.i|ffi, vrrj8l5, ses ÉUU |iarnu sus viii|;l cl un iiU. Darnim et DogJil
(DieuJoiino) recurcMii la Ponjcraiin' ut rurciil W^ aocolri!) Jcci.'lle luaisuii JucjIo . Laili^las
«Dl le duclio lie Pomorelio (lii's Cassulics) cl fui l'aiicclrH c)e la maison dej Li'iirzyc;
Casimir (!•.'« ml celui ile> i\uci Je tlzlopa l'I .le la maison Jo> cuaiii's iK- Czarukow ; J.iia, le
plus jeune eut la Mi^iiii'-Vaniiale ri fui l'aïu-ilro di' la maison iW' \',r)( , iloul iorlircnl k»
Oraniçki Je Kuszczn. l'oiucl, l'aini', rLS'ii.i :iiir touii' li 1'oIo(:iil> couiiuc juterain Jo >i'i
tiérei.
sa', ^ù'^b •»JniflJà
•ïjr^a .i<i >,o«;>.K j.i 'a<i .j •oxétUH Jti si<^r/./.>ia «-aTKo:) *iaj
210 NOTICES
comte (le Ruszcza, dont elle persista à faire usage daus les actes non
publics, eu dépit des lois qui coudaiiinaient ces distiuctious. Jeau-
Clément Brauiçki, comte de Ruszcza, Castcllaii de Cracovie et grand-
général de la Couroune, fut marié trois fois, en dernier lieu avec
fUisabetb Poniatowska, sœur du roi Stanislas-Auguste, mais ne laissa
pas de postérité. Il mourut en 1773, et cette grande maison s'étei-
gnit avec lui au moment où devait cesser d'exister le royaume avec
lequel elle était fiéet;t ([uep(;n(huit dix sicelesellc avait fidèlement servi.
">. LES COMTKS UE (:/.AI\> KO>V-(;Z\Il > KO^VSKI.
Une des plus anciennes, des plus puissantes et des plus aristocra-
tiques familles de la Pologne, qui, de toute antiquité, était qualifiée
du titre de comte de Czarukuw. l-'.lle était issue des premiers ducs de
Grande-Pologne, de la dynastie des Lech et sortait de la branche
des ducs et comtes de Czlopa. Cette grande maison historique s'étei-
gnit en 1727. Ses armes prirent le nom de Nalcncz-preiiiier, tandis
que celles des familles d'Ostrorog, Szamotulski et grand nombre
d'autres re(;urent, à cause de leur ressemblance avec celles-ci, le nom
de Nulfncz-dcuxïhne. Seiul/.iwoj, comte de C/.arrikow, prouva, comme
il a été dit à l'article des comtes Malacliowski, à l'occasion du meurtre
du roi Przemyslas, auc^uel la maison de Nalencz-deuxiérae avait par-
ticipé, que ces deux familles de Nalencz n'avaient aucune eoramu-
uauté d'origine.
* LES COMTES DE (.ORKA.
Antique et puissante famille c^ui n'est (ju'un rameau de l'ancienne
maison de Lodzia, dont sont également sortis les comtes de Bnin,
d'Opalcnice-Opaleuski et beaucoup d'autres. Elle porta de tous
temps le titre de comte de (îorka, comté qui lui appartenait et était
situé en Silésie. Luc, comte de Gorka, d'abord palatin de Poseu, et
(jui, après être devenu veuf, entra daus les ordres et devint cvèque
HtX.. 't-
rAJ
SUR LES FAMILLES .NODLES UE LA POLOGNE. 211
de Cujavie, obtint, en 151S, la confirmation de ce titre par l'empe-
reur Maximilieu l". Sa postérité, qui produisit grand nombre de
personnages célèbres, s'éteignit en 1592.
LES COMTES DE GUA.\OVVO - GU.1>0 WSKI .
(Voyez l'article des comtes de Pilce.)
LES COMTES GULTO^VSKI DE RAÇACZ ET GLLTOW.
Raçacz ou Ra(,'at était un des anciens comtés de la Pologne, héré-
ditaire dans le rameau de Gultow, de. la maison des Leszczyc, dont
les rejetons portèrent ce titre de toute ancienneté. lledwige-Cathe-
rine, fille de Luc, comte de llacacz et d'Hedwige Sobieska, fut la
dernière héritière de ce rameau de la famille des Leszczyc et porta
dans la première moitié du XYii^ siècle, par son mariage avec Sta-
nislas Kostka de Sztcmberg , l'héritage de sa branche dans cette
illustre maison, qui vit, eu 15 7G, un de ses membres mis par la
nation au nombre des candidats au trône (1) et qui eut l'honneur de
produire un saint dans la personne de Stanislas Kostka deSztemberg,
mort en 1 5 6 S , canonisé en 1 7 1 i .
LE COMTE aAK.VCZEWSKI DE JVHACZEWO.
Monsieur Ignace Stanislas Juraczcuski, chambellan de Frédéric-
Auguste , roi de Saxe et grand duc de Varsovie, seigneur de la
terre et du bourg de Jaraczew, fut créé comte par le roi de Prusse,
Frédéric-Guillaume IIL N'ayant point laissé de postérité, ce titre
s'éteignit avec lui.
(1) Jean de Silcraborg Koslka, d'abord Cailcllao dj Danlzi;:, cnsuile palatin de Sendomir,
fol aprèi la fuiic di) IK-ori de Valois, un dei caiiiliilali a la CoiiroiiiiL' proposés par la nation.
Pour no poiiil divisor les >ijirraCL's cl rendre IMi chou plus f.ii.il';, cet liouime rK^pl•cll!, qui
était l'idole du p'juplo, ri'iiouça ii celle candidature en disant iju'il picliiail à l'Iioiincur
d'être roi celui de lu nommer.
l 'jTIf'/.'ï 'AJ
212 NOTICES
LES COMITES DE J.VUOCI> (1).
Cette ancienne maison a pris son nom de la ville et sei^eurie de
Jarocin, qui fit jusfiue vers la fin du xiv^ siècle partie du territoire de
la Silcsie, et fut érij^ce eu comté et en terre libre avec haute et basse
justice en 125 8, par une cliarte de Boleslas, souverain de la Grande-
Pologne (2). Beniac, comte de Jarocin, acquit de grands biens dans la
Haute-Silésie oui il fonda le château de Jerischaù. Vers la tin du
xviie siècle, un de ses descendants, nomme Jean, aliéna la seigneu-
rie libre de Jarocin pour s'établir exclusivement eu Silésie, qui rele-
vait alors de la Couronne de Bohème. Son fils, Jules, grand chan-
celier du duché de Silésie, fut confirmé en 1670, par l'empereur
Léopold, dans son ancien titre de comte de Jarocin. Avec lui b'étei-
gnit la ligne masculine de cette famille comtale; ses deux filles
portèrent la fortune de leur maison dans celle des comtes de Kolo-
wrat.
LES PRINCES ET COMTES DE KO.MECI'OLE-KOMIECPOLSKI ,
DE LX 3I.V1S0.>' DE l'OUOG.
Cette antique et très illustre famille, qui a donné à sa patrie
grand nombre de vaillants défenseurs et d'hommes d'État dévoués, a
produit un des plus grands héros qu'ait possédé la Pologne, c'est le
grand général de la Couronne et Castellau de Craeovie, Stanislas,
comte de Konieopole, mort en IG-iG, qui se rendit célèbre par ses
(t) L'orlhùgraphe de ce nom s'cit écrit de dilIiTeDlcj manières : Jarociyo , Jarosxyo,
Jaroschin, Jarulchin ; cela pro\ li-nl de ce que la soi^'iieurie de ce Dom ayaot lou^lcmp» fait
parlin di' la .Silùsii-, la pronoiuialinn allemanilea f.iil varier ruriiiOeTaplie. Le cliili-au fort
de Jarocin portail iDèriin, en allcuiaiid, lo nom df K''si"'lticr^ ('5"»iiapiuj, Curiunl : Sil<-'-
*itr). Depuis rorllioé'raplii' puloiiaiio Je Jururiii a prévalu.
Ci) C'esl peul-élre le seul i>x.'aiplo connu en Pido.'ne d'une creclion pareillo a^ec des
priïilégi'iaujsi clcndus ooy. AI. W. .^^K■u•Jow^ki, llistuirc de hi U'gislatwn slarf' Elle
fui conlirniue à doux re|)risfs d'abord par Ladi^l.ii Ja^cllon, eusuile par Si|,'i»injud 1" Au
"iiluu doi di'sordres el de la cuntradiclion des lois en Pologne, ces privilèges fureul
*oiuile négligés.
SUR LES FAMILLES NÛRLES DE LA POLOGNE. 215
victoires sur les Turcs et les Tartares.^ct arrêta les succès de Gus-
tave-Adolphe, qui avait envahi les provinces prussiennes et la
Livonie. Son tils, Alexandre, Palatin de Sendomir et porte-enseigne
de la Couronne, fut créé prince en 1G37, par l'empereur Ferdi-
nand II d'Allcmai^ne. Celle belle famille, une de celles dont la
Pologne a le plus de droit de s'enorgueillir, s'éteignit avec le petit-
fils de ce dernier en IGSt.
I
LES COMTES DE KO.NOP.VTY-KO.XOI' VTSK I .
Très ancienne et illustre famille des provinces prussiennes, qui
joua un grand rôle en Pologne. Dès le xili'= siècle, ses rejetons s'in-
titulaient » libres barons de Konopaty. <• Au milieu du xv« siècle,
ils furent faits comtes par l'empereur Sigismond d'Allemagne, titre
qui ne fut cependant pas légalisé en Pologne. Cette grande maison
s'éteignit au commencement du xviii^ siècle, avec Stanislas-Alexan-
dre, comte Konopatski, Castellan de Culm.
LES K.M.iZ KOÏIEC Kl.
Étaient un rameau de la maison qui régna en Lithuanie ft des-
cendent du dernier tils d'Olgierd, (jui s'appelait Butawa Olgierdo-
wicz et prit le nom de Cotnlu/Uin, en recevant le baptême avec son
frère, Ladislas Jagellon. Ayant eu la seigneurie de Koreç en par-
tage, SCS descendants prirent le nom de Koreçki. Cette famille pro-
duisit plusieurs guerriers qui acquirent do la célébrité et dont le plus
remarquable fut Samuel Koreçki, qui se couvrit de gloire dans les
guerres contre les Tartares et les Turcs, que la Pologne eut à soute-
nir au commencement du xvii* siècle. Ayant été fait prisonnier
pour la seconde fois par les Ottomans, à la suite de la bataille de
Çeçora, il fut emmené à Constantinople, où le trépas de cet intré-
pide adversaire fut résolu. Sa mort fut encore une dernière preuve
de son indomptable valeur; car au moment où, conduit au sup-
tlOBLISSI PULONlIît. 14
,'é^ ,jiij<t, \/ t/:îi f'^A
yci :> ).>v
214 NOTICES , ,
plice, ou allait lui passer u;ie corde au cou pour lui inflii^'er un
trépas humiliant, l'audacieux Kûrei;ki se jette sur un de ses gardes,
lui arrache son arme, et, avant de succomber aux coups de ses nom-
breux assaillants, il en fait uu sanglant carnage! Ainsi périt en
1622, ce guerrier coura;^eux dont le nom fut longtemps l'effroi de
la Turquie. Son neveu, Samuel Charles Starostc de Robczyç, qui
mourut en 1G51, fut le di-rnier de sa famille.
• LES CO.>ITES MKCZL'J.i Kt KOI* VT> ICK I .
! .
c Famille de très bonne noblesse, originaire du palatinat de Russie.
i'; Lors du partage de la Pologne, elle tomba sous la suzeraineté de
ii l'Autriche, et l'impératrice Marie-Thérùse, conféra la dignité de
comte, à Evariste .Vndré KuropatniL-ki , dernier Castellau de Belzk,
qui s'est fait avaiitageusomtnt connaitre comme auteur héraldicjue
par son ouvrage estime sur l'origine de la noblesse, des armoiries et
des titres eu Pologne (1). Cette famille s'éteigait avec son tils, qui
ne laissa pas de postérité.
' ~ LES COMTES DE LVUIS/,V> I.VT.V.LSKI.
Famille célcljre et ancienne de la Grande-Pologne, issue de la
maison île Trawilziç et ayant une origine commune avec l'illustre
famille des Laszcz de Strzemielec et Tuczamp. Dès le xiv« siècle,
elle prenait le litre do comte de Labiszyu, (jui lui fut contirmé en
1538, par l'empereur Ferdinand d'Allemagne, dans la personne de
Janus Latalski, comte do Labiszyn, T'alalin de Posen, son fds, Sta-
nislas, qui eut pour femme, une princesse de Poméranie, ne laissa
qu'une fille, la dernière de la ligne de Labiszyu, qui porta dans la
maison des comtes de C/arukow, l'héritage de son père et avec
laquelle s'éteignit le titre comtal dosa branche.
(1) Widijinosci o Klfyiiocit! S:l(tclieckiiii ; Var»ovi(.-, 17S).
SUR LES FAMII.LtS .NOIII.KS OK I.A In)L«lii.\E. 215
LKS COMTES L.iSKI 1»E L.VSK (1), DE L.V MAISON DE KORAB.
Une dea plus illustres et îles plus puissantes familles de la Polo-
gne, qui jeta surtout un grand éclat aux xv^ et xvi^ siècles. Il sutlira
de rappeler ici le célèbre prince-primat, archevêque de Gncsea et
«jrand chancelier du royaume, Jean Laski de Lask, auquel la Polo-
gne dut eu 1506, le premier Code complet et bien ordonné de ses
lois, et l'archevêché de Gnesen la prérogative pour ses chefs d'être
lé(jati néa du Saint Siège et primats du royaume avec des privilèges
presque royaux et le droit de gouverner l'Etat pendant la vacance
du trône. Cet illustre prélat, mourut en 1531. Son neveu se rendit
également célèbre comme guerrier et comme homme d'Etat. Ce fut
lui (jui replaça et affermit Jean Zapolya sur le trône de Hongrie; il
fut créé Palatin de Transylvanie, et libre baron de Keismark et
Dtbrecin. Ayant ensuite éprouvé l'ingratitude de celui pour lequel
il avait reconquis un trône, il quitta le parti de Zapulya et embrassa
celui de sou compétiteur, l'empereur Ferdinand I''', qui lui conféra
le titre de comte. Cet homme habile et valeureux qui joua un rôle si
important dans les troubles qui divisaient la Hongrie à cette époque,
mourut .subiteiuent en 13i~, pendant un voyage qu'il fit à Cracovie
pour s'aboucher et s'entendre avec le roi Sigismond, et Jean Zapolya
fut soupçonné gèueralumeut de l'avoir fait empoisonner pour se
défaire d'un antagoniste si reiloutable. Cette grande maison, qui
acquit une célébrité historique en Pologne et en Hongrie, s'éteignit
en 1G30, avec les petits-tih du Palatin de Transylvanie.
(i) La Icltre l t>urrë iiiii est usitéu en polonai-i a Hi rempl.icce dans le couraot ou à la
6d d'un mol par dcut l. Tour los inilialos, celU- oritio^'raplic n'a pu cire obsertce, oiai*
crUc rcinar(|uo ^uilira pour i/ijiiiuor la pronoiiciaUon de / barré.
..S'i:»
«16 ■:., u. < NOTICES
LES COITES l»E LES/ .\0-I.ES/C/ V> SK I, DE I.A MVISO DE
WIE.M i>V.\.
Le berceau de cette illustre famille est le royaume de Bohême où
elle portait le nom de Persteiu et où elle florissait de temps immé-
morial. Dès le x*^ siècle, uq rameau de cette maison vint eu Pologne
avec Dombrowka, princesse de Bohème et femme de Mieczyslas I".
La seigneurie de Leszno étant entrée dans cette famille en 1450,
elle en adopta le nom. Cette terre fut érigée en comté par l'empereur
Frédéric III, en I17G, pour Raphaël Leszczynski , Castellan de
Posen. Ce litre ne fut validé en Pologne, qu'en IfiOO, pour Raphaël
Leszczynski, c<nule de Leszno, grand trésorier de la Couronne, à l'oc-
casion de son ambassade comme plénipotentiaire pour conclure la
paix de Carlouitz; on jugea nécessaire de lui faire prendre cette (jua-
liticatiou en considération des usages des pays étrangers. Le dernier
rejeton mâle de cette illustre famille fut le malheureux roi Stanislas
Leszczynski, duc de Lorraine et de Bar, qui, malgré ses vertus
incontestables , eut le tort immense de se faire l'instrument de la
Suède, qui ne le lit élire roi que pour diviser et alfaiblir la Pologne.
De son union avec Catlierine, comtesse d'Opalenice-OpaJenska, il ue
laissa qu'une tille Marie, reine de France, femme de Louis XV.
LES «OMTES DE 1. 1 II \-I.II'SK I, DE I. V >IAISO.\ DE LVDA.
Très ancienne famille qui re(,ut le titre de comte de l'empereur
Ferdinand III, à l'occasion de l'ambassade dont Jean de Lipia-
Lipski, alors évéquc de Culm et ensuite prince-primat et archevêque
de Guesen, fut chargé auprès de ce souverain pour conclure le
mariage du roi Ladislas VI (IV) (1) avec la sœur de l'empereur.
(l) Les Qunioroj dei rois sonl asseï confus fii Pologne, parre que c«rliioi liii(ari>ni
omcUonl Ici Duuiéros pour tous ccui ijui claioni disuiu-s par du» iurnuins; d'auln-s ne
commciireiil icuruplcr i(ue dcpiii» .juo |.» souM-raïUî île la l'olo^'ue ri-prirrul k- Iftro ro>al
qu'ils .ivjii'iil perdu i fausi: du iu< urlre df banil Slaiiul.u Co L»di>la> doril il >it;il ici
éiail le iiiii'iiio tuUM'raiii d'' ce iiuiu.
SUR LES FA.MILLKS Nolil.KS DE LA POLfiK.NE. 217
rarchiduchesse Cécile-Renée d'Autriclie. Celte maison s'éteignit
dans la seconde moitié du xvii^ siècle. Il ne faut pas la confondre
avec la famille également trùs illustre des Lipski de Lipe, de la
maison de (îrabie, (jui acquit aussi une grande considération en
Pologne et dont était issu le cardinal Jean Alexandre Lipski, vice-
chancelier du royaume, prince-évèque de Cracovie, puis prince-
primat et arçhe\è4ue de Gnesen, qui mourut en 1743.
Lx phi.xcessk de Lonir./,.
Jeanne, comtesse de Grudna-Grudzinska, épousa, en l'820, le
grand-duc Constantin de Russie, frère des empereurs Alexandre I*'
et Nicolas I^f. Par sa douceur, sa piété et sa vertu, elle sut acciuérir
un grand empire sur le caractère violent de son mari, qui était com-
mandant en chef de l'armée polonaise; son intervention et son
influence bienfaisante a souvent atténué ou entièrement désarmé les
rigueurs du grand-duc et lui a concilié l'aÛ'ection et le respect de
toute la population de la Pologne. Elle ne survécut que peu de mois
à son mari et mourut à Pétersbourg, en 1831, regrettée de la famille
impériale et de tous ceux qui l'avaient connue. Lors de son mariage,
elle reij'ut de l'empereur Alexandre le titre de princesse de Louiez,
qui était une ancienne principauté des anhCvèques-primatsdeCîueseQ.
Ce titre s'est éteint avec elle.
LE COMTE >IArLSE>VICZ.
Monsieur Thadce Matusewicz, d'une famille noble de Samogilie,
parvint, par son mérite, à l'emploi élevé de ministre des finances du
grand-duché de Varsovie, charge qui lui fut conservée, en 1815, par
l'empereur Alexandre, lors de la réorganisation du nouveau royaume
de Pologne; il conserva celte place jus(pi'à sa mort, en 181'J. tiou
fils, M. Adam Matusewicz, lit de brillantes études, remporta le
grand prix au concours de l'.Vcadcmie de Paris, entra ensuite dans
218 NOTICES •:■ •:
la diplomatie russe, où il se fit remarquer par ses talents et son
savoir. Il fut l'uu des. pléuipoteiuiaires russes aui conférences de
Londres et l'un des signataires des célèbres protocoles qui réglèrent
les rapports entre la Hollande et le royaume de Belgique, (^ui s'en
était nouvellement délaclié (1331-1S3'J); il fut également ministre
de Russie en Suède et à Naples, et mourut subitement à la lieur de
l'âge, pendant un voyage qu'il avait entrepris pour se rendre à
Pétersbourg.
LES COMTES DE MELSZTY.N ET DE JAROSL.iW,
Ne sont que des rameaux de la grande et illustre maison des
comtes Leliwa de Tarnow, avec laquelle ils se fondirent de nouveau
ver3 la fin du \v= sièele , comme il a été dit à l'article des comtes
Tarnowski.
LES MYSZKOWSKI, MAUQI IS DE ri>C/.0\V, DE LA MAISON DE
JASTRZEMDIEC.
• Famille de haute noblesse, qui a une origine commune avec la
grande maison éteinte des comtes Zborowski de Kytvvian. Sigisniond
Myszkowski, grand-maréchal de la Couronne, sous le règne du roi
Sigismond III, ayant eu plusieurs missions à remplir près des cours
d'Italie, se lia intimement a\ec le duc Gonzague de Mantoue; en
signe d'adoption et d'estime particulière, celui-ci l'autorisa à prendre
les armes et le nom de (lonzague, et voilà pourquoi depuis, cette
famille se vit appeler Myszkowski-Gonzague. Le pape Cleiiieut VIII
lui conféra, en 1G04, le titre de marquis, qui fut attache à la sei-
gneurie de Pinczow, duiit le grand-maréchal avait créé un majorât,
approuvé par les États de Pologne en IGOl. Cette noble famille
a'cteiguit dans ses mâles, en 1727, et le marcjuisat de Pinczow pa^sa
par les feiniucs dan-i la maison des comtes Komorowski d'abord,
ensuite dans celle des comtes Wiclopolski.
SUR LES FAMILLES .NOULES DE LA POLOGNE. 219
LES COMTES OUE\0>>0.\/ (ODHOWA/) DE S^UO^^ A.
Famille ancienne et illustre, qui acquit une grande cclcbrité aux
xve et xvie siècles et qui eut l'honneur de produire uu saint dans la
personne de Saint-Hyacinthe Odrowonz, mort en 1257 et canonisé
en 1523. La famille Odrowonz a formé un grand nombre de rameaux
qui ont adopté différents noms de leurs terres. La branche de
Sprowa. a toujours conservé le nom originaire d'Odvowonz. Les pre-
miers ancêtres de cette maison prenait, dès le m^ siècle, le titre de
comtes de Konskie. C'est sur ce fondement que Stanislas Odrowonz
de Sprowa, palatin de Russie, ayant épousé Aune, fdle et héritière
de Conrad, dernier duc de Mazoviu de la maison royale des Piast ,
reprit sous le règne de Sigismond I'"'', en dépit de la loi, le titre com-
tal, quoiqu'il n'en obtint pas l'autorisation des États du royaume.
Ce mariage lui attira les persécutions de la reine Bonne Sfoiza, qui
avait convoité ce grand parti pour son fils Sigismond Auguste. Il
n'échappa ù la vengeance de cette reine qu'eu renon(;ant à l'héritage
de Mazoviu eu faveur de la Couronne. Avec sa mort, survenue en
1546, s'éteignit le rameau des Odrowonz de Sprowa. Une autre
branche de cette famille acquit égaUmeut une célébrité historique,
c'est celle des Szydlowiecki de SzydJowiec. Un rejeton de cet illustre
rameau, qui s'éteignit en l.")32, Jacob de Szydlowicc, grand-chan-
celier et Castellan de Cràcovie, refusa en 1515 le litre de prince que
lui ofl'rit l'empereur Maximilien , voulant donner l'exemple du res-
pect pour la loi qui prohibait les titres en Pologne, dans un temps
où déjà tant d'autres familles lu violaient sans cesse en sollicitant à
l'étranger des distinctions qui flattaient leur vanité, mais n'avaient
aucune valeur dans leur patrie; en sorte qu'on peut croire que leur
ambition était surtout de montrer qu'elles osaieut braver les lois de
leur paya.
230 NOTICES
LES COMTES D'0LESM( E-Of.KS.MÇK I , DE LA MAISON
. ' DE DE.MIl.NO.
Cette ancienne famille a produit un pcrsoannge très célèbre au
xve siècle, le cardinal Zbi^^nicw 01csni(;ki, princc-évèque de Craco-
vie, d'abord g'uerrier valeureux, ensuite aussi habile homme d'Etat
que prélat exemplaire. Il contribua grandement en 1410 à la vic-
toire remportée sur l'ordre teutonique dans les plaines de Grunwald,
où il sauva la vie au roi Ladislas Jagellon. Ayant embrassé l'éiat
ecclésiastique, il devint bientôt évèque et cardinal. Après la mort de
Ladisla.s JagcUon il fut tuteur de ses fils Ladislas et Casimir, aux-
quels il assura la Couronne, à lat^uelle prétendait leur oncle, le
duc de Lithuanie. 11 acquit en 1 ii3 des ducs de Teschen, en Silé-
sie, pour l'évêché de Cracovie, le duché Je Sieviers, dont les évcques
portèrent depuis le titre. Enfin il obtint pour sa famille de l'empe-
reur Sigisraond d'Allemagne le titre de comte, qui fut validé en
Pologne par la Diète de 1509. Cette noble maison s'éteignit dans la
seconde moitié du xYii'^ siècle.
LES CO.in ES D'OPALEMCE-OIVVLE.NSKI, DE LA MVISO
I>E LOD/IA.
Ils étaient un des principaux rameaux des anciens comtes de
Bnin et ont pris leur nom de la seigneurie d'Opalcnicc qu'ils possé-
daient en Grande-Pologne. Cette famille, une des plus marquantes
du pays, a donné une longue suite de grands dignitaires et de per-
sonnages distingués. La branche aînée de cette très illustre famille
finit avec Catherine, comtesse OpaUn^ka, qui épousa, eu IG'JS, le
roi Stanislas Les/rzyubki et fut mère de la reine de France, Marie,
femiue de Louis ,\V. La seconde bram lie s'éteignit en 177 t J'^r
la mort d'Albert, palatin de Sicrad/. , .-(jusiu-germain de lu reine
Catherine.
SL'R LES FAMILLES NOBLES DE LA F'ÛLOGNE. i5l
LES K.MA/. U OSTUOCi-OSTIlOtiSKI.
Ih sont originairement issus de Tluryk, Knia^ de Russie et pro-
viennent de la branche de sa famille qui régna à Halicz. Apres la
conquête de cette province par Casimir le Grand et sa réunion à la
Pologne, le Kniaz Fedor ruçut de Ladislas Jagellon la seigneurie
d'Ostrog et fut admis à faire partie de la noblesse de Pologne. Ses
descendants prirent depuis le nom d'Ostrogski. L'homme le plus
illustre de cette famille fut Constantin d'Ostrog, grand-général de
^ithuanie, qui vainquit les Tartares près de \Visnio\viec (1512) et
les Pusses à la bataille d'Oksza (1514:). Eu 15G'J la dicte de Lubliu
autorisa cette famille à faire usage de son ancien titre de Kuiaz, qui
se changea insensiblement en celui de duc et de prince, la langue
latine et polonaise n'oil'rantpas d'expression équivalente. Les Kuiaz
de Zaslaw ne furent qu'un rameau de la maison tl'Oitrog sépare au
commencement du xvie siècle et qui au commencement du xviie fut
substitué au majorât d'Ostrog, dont la dernière héritière, Euphrosie,
avait épousé Alexandre de Zaslaw, palatin de Kijow, mort en 1629,
Cette dernière branche s'éteignit en ltJ73.
LES COMTES DK l'ILCK , DE L\ ."\I.V1S0.> DE LELMV.V.
Ils étaient primitivement de la famille des Granowski. Elisabeth de
Pilee, tille et héritière d'Othou de Pilee de la niaiiou de Topor (1),
épousa, en IIUO, Vincent Grauowiki, Castellan de Nakel, dont elle
eut un tils nommé Jean. Étant veuve, elle devint, en 1417, la troi-
sième femme de Ladislas Jagellon et obtint de ce roi, en 1420, pour
son fils Jean, l'érection de la seigneurie de Pilcc en comté. Il y avait
peu de temps alors (jue les ordonnances qui avaient aboli les anciens
titres et qui en interdisaient de nouveaux avaient été établies, l'esprit
(i) D'une moine origioe que les comlci Je Tcntz)!! et J'O^ituliQ
J.J la , SI }j.iH
t»'! »
222 NOTICES
*'i
d'égalité était dans toute sa verve et les États n'avaient point encore
acquis la tït-xiLle complaisance avec lacjuellc ils violùrent plus tard
les lois du pays. Ils no cousoulireut donc pas à valider cette érection,
et le grand-chancelier, Albert de Jastrzembiec de Rylwian, quoiqu'il
dut son élévation à la faveur du roi, refusa d'apposer les sceaux du
royaume à ce diplôme. Cette famille n'en conserva pas moins son
titre et s'étei;,'nit vers la tin du xvii<: siècle. Les deux autres rameaux
de cette maison, dont l'un continua à porter le nom de Gronowski,
et l'autre devint illustre et puissant sous celui de Sieniawski de
Sieniawa , cessèrent d'exister dans leur descendance masculine, la
première en 179 t, la seconde déj.\ en 17'~t).
LES KM A/ l»OLLni.>SKI.
Ils sont une des innombrables branches de la famille des souve-
rains de Lithuanie et de Russie (1), et descendent de W iijunt,
cinquième fils d'Olgord et frère de Ladislas Jagellon , qui rugna à
Nowogrod et Mcislaw. Cette famille, après avoir été admise à faire
partie de la noblesse polonaise et ù jouir de ses privilèges, acquit
quelque illustration et servit toujours fidèlement le pays. Elle s'est
éteinte vers la fin du xviii'- siccle. (.'e ne fut qu'en 1733 que cette
maison fit revivre son ancien litre de Kniaz et qu'elle prit pour la
première fois dans les actes publics la qualité princière, qui ne lui
fut ni contestée ui reconnue.
LES COMTES DE U0/.I>H.V/.E\V0-I\«)7.1)K\/.E WSK I, HE L \
M.VISO> DE DOI.nv.V.
Très ancienne et fort illustre famille à laquelle Bolcslas V, le
Pudique, conféra déjà, eu 1270, le titre de comte de Ro/,draze\v.
(i) Il n'est fail, en i^'cniVal , nii'ution J3n« rc livre qun ilvi facnillos do Kniaz , ii&ue> Jss
aourerains de Lithuanie cl de ltu^^ll•, i|iii dhI accjuis iiuolijue Cilebrilf el dool lo litr»' de
Kniai a ei6 reconou nu tolcro par \vi Du-lf». Ouiro crui donl il a de [larlo, il y a eiicor»
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOlI.NE. 253
Elle est UQ des exemples les plus frappants de l' inobservance des lois
eu Pologne, car malgré la dcfensc et les peines sévères (jui frappaient
les titres, elle se fit impunément confirmer le sien par les papes
Pie V, Grégoire XIII et Clément VIII; par les empereurs Ferdi-
nand l", Maximilien II et Rodolphe II, et par les rois de Pologne
Sigismond-Auguste, Henri de Valois, Etienne Rathory et Sigis-
moud III ! Cela prouve aussi à (juel point les rois électifs se sou-
ciaient peu d'observer les lois du pays; la maxime de ces royautés
de passage et sans avenir semble avoir été « après moi le dé-
luge (1) ! • Cette grande famille s'éteignit dans les dernières années
du ivii* siècle.
Il
LES PRINCES SOUIESKI, UE LA MAISON DE JAM>A.
Illustre famille dont l'origine remonte au xi<: siècle et qui fut
célèbre bien avant d'avoir produit le héros dont la gloire u éclipsé
celle de tous ses ancêtres. Jean Sobieski, était fils de Jacob, palatin
de Russie et plénipotentiaire de Pologne, au congrès de Munster où
fut conclue la paix de Westphalie, qui de\iiil une des bases du droit
européen. Nomme grand-gL-iiéral de la Couronne eu 16G7, Jean
Sobieski, devint par ses victoires sur les Turcs, le libérateur de
la chrétienté; les brillants succès de Cliocim, Lcopol , Zarawy,
Vienne et Gran , sauvèrent l'F.uropo du joug mahométan ! Élu roi
en 1G7 !■, il se montra aussi faible et inhabile sur le triine qu'il était
les Koiaz do Zbarasi el ceux de Lukomie, qui furent aiiloriiéi ea 1561 i preudre celte
qualité el les Ma»ialaki qui la prirent J'.ui-ni.;tDej eu 1733. Du reste, il y a plus de
cent famillui issues di'j souveraine do I.itliu.iiiie i-t de Ra!>>iudunl il e^l iuulilu de parler a
cause de leurobscurilé et parce que leur lilre n'a pas i le rioonnu en l'ulo.'ne.
(1) Peui-ètre croira-l-i>o que l'olijet de ces luis elait sans tirande importance, il parait
qu'on ne coniid^'rait pas ainsi en Polojjiir l'aliolitiun des tilns, pui>i|ue la lui prononçait la
peine li'tnluiute coiilre ceux (jui »e rrudraicnl coupibica d'infraction ! li'ailliiir) une loi
iio/<^p, (jui-i (|ue soil son obji>t, est toujours lin ^'ra>e dilil . qui en uule une eal dispose a
les Tioier toutes! L'Elat de la Poloj'ne, depuis l'ileciiMli' île la (loiironne el la \i'iialil«
Introiluite par les Jagellons, arait alteiiil un de',;rf de deiiioralisalion bieo triste! .\u>si
lorsque le ^rand maréchal André Opalen>>lki en^^'a^ea Eliooni* Ualliory d'asSurer la surces-
sioo de la (louronne ,ï lon iieveii, le rm s'écria : kjone Javencm uiiliinie s/f'i ail liiinr
caiiKificintiin vfatram <lctfUiltTein !
224 NOTICES
grand et redoutable sur les champs de bataille. Sou règne fut une
suite d'iutrigues et de revers comme ses combats fureut une suite de
triomphes; il fut eufui lu plus grand général et le plus mauvais roi
do son temps; il sut dompter lus ennemis de son pays et ne sut
jamais maîtriser ses sujets turbulents! A la Diùle de son couronne-
ment en 177G, ses enfants re(,-urent le titre de princes de Pologne,
ilais ses trois tils étant morts sans laisser de postérité masculine, ce
titre s'éteignit avec ce glorieux, mais infortuné rameau de la maison
de Sobieski.
;c ■' LES COMTES DE SiAMPACII.
Ils tirent leur antique origine de Leszek III, qui fut souverain de
la Pologne jusqu'à l'an S 15, par son fils Pizebyslas, c^ui eut en par-
tage une partie de la Lusace. Cette famille passa en Allemagne où
elle fleurit jusqu'à la fin du xvi^ siècle. Zdenko, comte de Scham-
pach, fut contirmé par l'empereur Ferdinand II, dans l'ancien titre
comtal de sa famille et fut surnommé • It Wlîratcur de f Julriche, •
pour avoir, de concert avec le célèbre Tilly, arrêté les progrès que
faisait en Hongrie Bethlen-Gabor, duc de Transylvanie. Il revint
ensuite s'établir en Pologne, premirr berceau de sa famille et y
obtint l'iiidigLUat sous le rè^iie de Sigismoud III. Il décéda
en 16151) et son lila lit iiri lîuri.in, comte de ^i'luim[iacli, fut le dernier
de sn maison.
LES COMTES TOl'Oll DE TE>CZY.\ TE\rZY>SKI.
Cette grande famille, illustre parmi les plus illustres en Pologne,
a de tem[)s immémoriaux porte le titre de comtes de Tenczyu, que
l'empereur Charles-Quint lui conlirma en 1527 et que les états de
Pologne validèrent à la Diète do 15(39. Il a déjà été suthsamment
parlé de l'origine de cette glorieuse maison, à l'article du rameau
des comtes d'Ossolin-Ossolinski, qui sortent de la même souche et il
SUR LES KAMII.l.KS NOIILES DE LA POLOGNE. 2e'5
serait iiupossible d'entrer ici dans le détail de tous les services que
cette noble famille, toujours tidcle à sa patrie-, n'a cesse de lui
rendre. On ne peut cependant passer sous silence le dévouement
chevaleresque de Jean, comte de Teuczyn, Castellan de AVojnic et
puis de Cracovie, le noble cbampiou de la reine Iledwigc, indigne-
ment calomniée par l'imposteur (îiiieuosz de Dalewiee, sénéchal de
Cracovie (1). Il fut ensuite, de concert uvec l'évéque de Cracovie,
Pierre de Iladolin, nommé exécuteur testamentaire de cette reine et
fut ainsi que ce dernier, avant l'avènement de Jagellon, un des plus
chauds partisans de Guillaume d'Autriche, tiancé île la reine, dont
ces deux hommes vertueux considéraient les droits comme sacrés et
obligatoires. Cette noble et puissante famille s'éteignit dans sa des-
cendance directe, au grand regret du pays en 10- S, par la mort de
Jean, comte de Tenczyn, palatin de Cracovie. Un rameau écarté de
cette maison fleurit dit-on encore, dans la Silésie prussienne.
LES K>rA7. Kôuviii T-^vIs^u^\vII;^KI.
Ils tirent leur origine de Korybut, quatrième tils d'Olgierd, sou-
verain de Lithuanie et frère de Jagellon roi de l^ologue. Korybut,
qui avec le baptême reçut le nom de Dmitri, eut, entres autres tils,
Fedor, qui fut l'ancêtre des Kniaz de Zbarasz, AVisniouiec, Pory(;ki
(i) (;iiifv.i)3i do D.ili'NM.c, sciiicli.il ilii (■.r;ii()> ir- a\.iil il lijorj >uiu le parli de Giiil-
lauuit) d'Aiitriclio, li.unf do l.k rfiiic Ilc(l\»i;;c. Larb(|iic! i-iliiiii fut icuilr.iml d'.ili.i.uiouiuT
M liancif l'I di) fuir U l'uKi^ru', il lui coiiiia Ici lu-jori i|u'il avail a|i|iorlt >, Four i>'a|ipro-
prier ces soninas cmiaid.^r.iblei i-l s'.iijuifr liur possi-ssioii, liÉiicwont iio cc>i.i d'oiciii-r la
jalousie dû roi Ladislas Jagellon coiilro l'arcliiduc ol alla nii-nic juiini'i acfuii'r la vtTluru-.e
HedwiKi' J'i'iUreluiiir ilis rLlalioiii avrc sdii aiiciuo liinco. l'our lutllrc lin aui i-mporli--
monts sauv.i^os el jaloux de Ja;,'ellOM, l.i rr luc l'xi^'oa une omiiiélo pul/lniiii', ijui eut lieu à
Viilice fin l^'J7, où (iiiiewusz fut iit6 de coiii|i.ir.iilrc pour prouver ses accusalmii,. nevaai
le Sénat, l'ovoiiuc de (Iracovi.: prit avec elialeiir la delonsede la reine 1 1 proposa un décret
(|ui déclara son innocence. Uo son Ciile, Jeau, comte «te Tenczyn, appela le caloiunialeur a
uo coinlial en cijainp clos pour prosoijuer In Jniji-inml île Uicu ; ouio autres sei^neui»
tonirenl cet exemple clievaleresiiue. Saisi d'ellroi, Gniowosi lit publniuenienl l'aveu do
MS menson^iûs et demanda pardon \ la reine. Le tribunal extraordinaire , qui avait elo
réuni i celti^ occasion, 1- eonilainna i la piine des caloinnialeuri ipii consistait a ahtnjrr
puUu/uiiurnl Irvii /oit lUiiilu ntHa un Oanc cumtite nu r/iun. tJuic*o»z prêtera .«
soumettre 1 ce cliitiinenl liuniiliant plutôt que d'allrouler l'epee do Teiiciynski.
S26 .NOTICES
et Woronleçki qui ne sont que des rameaux d'un seule et même
souche. Mic'lid, fila de. Basil, Kniaz de Zb.irasz et arricre-petit-fils de
Fedor, prit le premier, au eoinineiicxment du xvi« biccle, le nom de
Wisno\\ic(;ki de la ville de \Visuiowiec qui lui appartenait. Cette
famille a produit j^rand nombre de guerriers distingués, mais elle dut
surtout sa célébrité au moins remarquable de ses rejetons, à Michel
Thomas Wisniowieçkj, élevé sur le trône en 1GG9, et qui fut le plus
pauvre roi qu'ait eu la T'ologne ! Il dut son élection à sa nullité et à
sa faiblesse qui firent espérer à tous les partis qui déchiraient alors
la Pologne, (qu'ils domineraient ce souverain sans énergie et sans
talents, et qu'ils régneraient sous son nom. Ce règne qui ne dura
que cinq ans, eût été le plus désastreux qu'ait eu le pays, s'il n'avait
point possédé pour général le grand Sobieski, pour faire triompher
ses drapeaux ilu moins contre ses ennemis extérieurs! I.e roi Michel
qui mourut en 1073, fut le dernier rejeton de la branche ainée de sa
famille (1). La branche cadette s'éteignit en 17 13, dans la personne
de Michel Servace Wisniowieçki, palatin de Wilna et grand général
de Lithuanio. Cette maison fut une de celles ([ue la Diète autorisa
en 15G9, a faire usage du tiln- de Kniaz, comme isfeue des anciens
souverains de la Lithuanie.
LE I'UI><:E ZV.IO.NCZEk (z.VJVCZEK).
Famille île bonne noblesse mais sans illustration. M. Joseph
Zajonczek, ayant servi avec distinction d'abord dans les légions et
puis dans l'armée polonaise du temps du grand duché de Varsovie,
se trouva être général de division lorsqu'en 1S15, la partie de la
(I) Ce malliciireux roi, qui ver»a Je» larmes d« ilésospoir lorsqu'il a|ipril son éleclion et
qui fut le jouet Jr tous l>>s partis, cl.iit .illlr/e île tous les i:oiires (]'iiDpuH!(aitce'<, el lorsqu'il
mourut OQ Ira» Jillail à annuler pour celte cause son mariage i>cc la reine Eléooore. La
forluoe de Wisniuwiocki avait ùlc ruiiifC el conll>qui'e p.ir les Moscovite) ; il était telle-
mont dénué do tout, qu'après son rlcilion, arrivant .i la risidi-nco royale, qui aTait de son
coté été pillfO p.ir les Sucdon, il n'iut pas de quoi si- procurer Ic^ oljji-l» les plus ncces-
sairc 5 & la >ie et fut oblige les premiers jours d'aller luémc se nourrir chez la oificieri de
sa cour!
SL'Il LES FAMII.1.ES NdCLtS DK I.A l'OI.OCNK. ^27
Pologne ([ui fut appilcc le Iwyainue, fut unit; ù la llussic. L'empereur
Alexandre I''' en sa ([ualité de roi de Pologne, nominu le général
Zajonc/.ek , lieutenant du rosaiiine et le créa prince. Le prince
Zajonczek n'ayant pas laibbc de [)Obleritc ce titre s'éteignit avec lui
en 1826 (1).
LES COMTES DE UYTWIA.NY ZUUiVOWSKI , DE lA MAISON
DE jASTnZEMHIEr.
Très ancienne famille qui dut sa grande fortune à Albert Jaslr-
zembicc;, prinee-évè([ue de Cracovic, puis archevèciue de Gneseu et
chancelier, favori de Ladislas Jageilon (2) (^ui laissa aux enfants de
sou frère Martin, palatin de Lenczyc;, d'immences richesses et la
seigneurie de Rytwiany. Ce dernier eut vingt JiU, dont huit périrent
dans la guerre contre les chevaliers Teutoniques et les douze autres
furent Castellans du royaume. Depuis ce temps cette famille exerça
une grande intluenee dans le pays, et vers la seconde moitié du
ïvi'siècle, sa puissance devint si furmidableet son crédit parmi la haute
noblesse si grand, que l'ambitieux Zamovaki, grand-général et grand
chancelier de la Couronne ne parvint à balancer son pouvoir qu'eu
étendant outre mesure les privilèges de la petite noblesse, aveclaquelle
il se créa un puissant parti et mit par là dans la constitution du pays
le germe des déplorables désordres dont la i'ulogne devint bientôt
après le théâtre. Cette lutte de Zanioyski, contre les Zborowski de
(I) La princo3:>e Zajoncii'k, sa foinme, so (it coniiaitre dans la ^ociclij ac Var^oviâ par
son aiiiatiililé, son espril el bOi orii.'i(),ililib [)i'|,i Iris i^'éi', l'Ilo p.i>5a iki aniif's >aiis voir
le jour el vnanl Jana des ch.ui.broj ubsiiiros pour (•iinicr\i'r ion li'ml, pour le salut Ju>|u-;l
ell«! employait tous les cosuuliiiuos irnaè-inables !
(?) C'est cet aniliitieui pri-lat (pu donna dans le liant cler^'e di! la Foiii^'ni! le premier
exemple d'une coupable convoitise. Voulant s'assiiier du riche cvéelie de Oacuvie, il prniiia
de ralT.iildiJseniciit d.ins lecjuel lu vcii> rable ivciinc l'ierrc de Kadolin rtvint d'un pèleri-
nage en Terre Sainle et de la rancune (;ue lui portail le roi Ladislas J,i>.'ellou pour exciter ce
deruier i se veiii^er enelon;iiant aibitrairi'nieiil l'ierre de ILididiii do son évérho de Cra-
coTie, qu'il obtint i sa place. Cet acte d'injusle violiocc miconlenla tout le pays; il s'en-
suivit une longue el san^Manle lutte entre les partisans des deu\ fainilleiel .Vllicrt Jastriem-
biecei'Uéledé(OSc eu liU par le concile de Constancp si le roi et le ^rrand Zarisia, neveu de
Pierre de ((.idolin el amba^sadeu^ à ce concile ne tussent laterveuui en sa faveur.
2-i8
Noiicrs
Jtvtwiaiiy, priva le pays des hcrvices cl des (alciiU dr six fivros de
telle illublic lu.diou (1), lùiib douOî dr qualiU-s ciuiiiciitcà; elle se
Icniiiiia ciiliii jiav le suppliée île riiilrépitle mais trop aml.ieiciiv
Samuel Zboiow.-ki el par la eoudauuiatiou à nnu'l, [xjur eau-e di'
liaulc lralli^lMl di: sou frùe f 'lirytUipJK-, graud-écliau^ou de la C'uu-
rouuc (pli ii'éiliappa à son .'•orL (juc par l'exil. Ci; dernier h'élanl
réfu^jû à la eour d(; .Maxiiuiliea il, (•iiipir(:iir d'Allrina^Mit:, il iceul
(Il hii la e(jidirinaliou du litrtt de eouile, ipu; dcja l'arelievfjtpie Allurl
a\ail, dit-on, ubleuu pour ^a fanuUe. CetU- pui^sanic niaibon dei
Zliorou.'ki iK lîxlwiany b'eleij^nil à la Un du .wii" bièele, dan» la
personne d'Ali xandre Zliorou-il.i du J!yi,\\iaii\ , d(jut la lillc uniijue
dernier rrjclon de eitlc (xlèhre famille ees-a de \ ivn; (U \'ï2b (2).
(1) Lu 6i'iil ilis b< pi Iriii'^ /lii.io«:ki, Ji-.Tii, C.iil'll.iii lie Oiifîiii, io liiclaia conlre loi
siriis l'I !.iii\il le |i.iiii ilo /:iiiioy.-ki.
(i) Il i'\i>l(< 111 (•iilit'lo iiiii; f:iiiiilli-il('/liui>iv.-ki, •|Jii nMinl l'ii Aunulu' Il> lilni Jjcofiifr.
S'ils ili)i\riil ;i\i)ii aVfC ceuv iluul il s'.i^'il u-i iinr (•ii-'iin- i>)iiiIjiuik-, ils iiv (iiuM'IiI, daii»
luiis U-i Cl), i-(rr lie l'illu^lri! hr.iiicliL- rliiuli' ili' riYl«i:tiiy.
LISTE DES FAMll,Li;s l'iritÉES
O'ORICIME ÉTBANGÉRE
MAISC'IJI isE SO.M EMIÈUKMK.M XATL KAl.lSKKS Kl StUVlKE.M'
LOINGTEMI>S EN IMH.OG.NE
ROaLCi^l ruL'iNJUat. J5
et
LISTE DES FAMILLES TITRÉES
O'ORIGI.NK fcTRANbKftC
MAIS Ql I SK SONT FNTltRRMENT NATLRALISI-.KS ET SKRVIHF.NT
LONiiTF.MCS I.V POLOCNE
LES COMTES DE nnHII..
Famille originaire deThurinçïe, qui vint en Pologne, avec Henri,
comte de Bruhl, premier ministre du roi Auguste III de Pologne et
électeur de saxe. Il obtint l'indigunat en Pologne qui fut ensuite
confimié à ses t^nfants en 1763. Ce célèbre ministre ainsi que ses
trois frères, furent élevés ii la dignité de comtes, par l'empereur
Charles VI en 1737. Aujourd'hui cette famille Heurit en Prusse et
en Saxe. .. ' * ' " •
LES C03ITES la TLtR.
Famille d'origine Irlandaise, dont sont également issus les marquis
d'Ormonde, les comtes de Carrick , de Lnucsborough , Kilkenuy et
Glengall en Irlamle. Une branche de cette maison s'établit en
Livonie lors des troubles d'Angleterre sous le règne de Charles I".
iMi/i« rsîi .':-y. rcoy ?.7t
j
95Î NOTICKS
En 1G27, Jacques Rutler, oluiiit aussi l'iniligénat en Pologne, ou
sa dcsccnilancc s'est couscrvce jusqu'à nos jours et dont Joseph et
Antoine Butler reçurent de l'empereur Alexandre I'''' en 182i, la
confirmation du titre de comte, dont cette famille jouissait dans sa
première patrie.
LES COÎITFS DE DOEMIOIK.
Famille originaire de la Prusse ducale, d'où elle passa avec l'ordre
Teutonique en Livoiiie et en Courlande, et devint sujette de la
l'ologne où elle acquit de la célébrité, (laspard DocnliofT, jjalatin de
Sieradz, fui élevé avec ses deux frères Mngnus-Ernest et Gérard,
en 1621, à la dignité de comte, par l'empereur Ferdinand II (l).
Jean Casimir Doenholl', abbé et clianoiiie métropolitain du chapitre
de Varsovie, d'une seconde branche de cette famille, fut envoyé à
Rome, par le roi Jean Sobieski, pour remettre au pape l'étendaril
du sultan, conquis ii la bataille de Vienne. Le pape Innocent XI
(Honoit Odescalchi), le nomma à celle occasion cardinal eu 1636.
Cette nomination qui n'eut pas l'approbation du gouvernement de
Pologne, donna lieu à la loi qui défendit à l'avenir d'envoyer des
ecclésiastiques en mission à la cour de Pome. Jean Albert, petit-fils
de Gaspard, fut crée prince par l'empereur Léopold 1", mais ce
titre ne fut jamais valide en Pologne; il était grand-chancelier de la
Cuuroiine et priuee-évèque de Ciiieovie et iléeéda en 17^2. La des-
eiiuiauee du eouite Magiius Lrm.st e>t la seule ([ui survive encore,
mais avec son (ils Frédéric elle a abandonne la Pologne pour s'établir
en Prusse.
(1) Ou<!l<|uuj génealoxi3l<^s pri-ltMiilciil (inV-t.iiil riivoyé d la ri'iiconlrc di" l'arrliiJuchosf
Ci-fllc Itciu-i-, fcinnii.' du roi (..idiilas \ 1 (IV), (Jo (i.isiiard rorul 1 i-i'llu ori-.ijion, l'ii 1637, \c
lilru lie priiire pour lui i-l »j po^UTilc dirccu-. Il n'a pjs uié puinhlf tie «cnlicr uuilicnli-
(jurmtnC c? fait, qui ne |<.irait p.i4 |iru|jalilf pul^l|lle ni lui ni sfi iMir.iiil.'i n'ont porli* re (itrj
el qui! son pt-lil-riU le rluncelior lieorg»; Mlicil, éw'ipif de l'rzeii.jil cl de Cracou»-, fui
rrré prune par rcnipcr-.'ur Leopold l", re ijui n'.^urail pai pu iire ji la ma du h ilf sun
ifniiiil-prri' fiii rxisl • fiiiiiMie il a rie dit. Au r^'^le, l.i deircndancti diri-cle ilo (lupard
» l'.il l'ii'inle a\rr bi'> arri,ri' pi'Ul.>-lil> M.'i.iiidri' cl .Vieillis nocnlinir.
!;>a ;^Jl:vJ
■L'^Vil ■i/r.r."'
su» LKS FAMILLES NOIILES DK LA l'OLdi^NE. «3ô
, LES COMITES ET IM IlG<;U\VES DE DOU.W.
Une des plus illa-)lrt.'3 et (li;s plus anciennes maisons d'Allema;^iic,
qui remonte jusciu'au ix" siècle où déjà elle se qualiliait du titre de
burgjj^rave de Dohna. Vaincue par les naargraves de Misnie en 1102,
cette famille quitta la Jfaxe et se dispersa dans différents pays.
Ua rameau vint aussi s'établir dans la Prusse royale et ducale et
devint aussi vassal d<; la Pul();^ne où plusieurs de ses rcjetoua ac(iui-
rent de la célél)rité. Il rei;ut le titre de comtede l'empereur Sijjismond
en 1 1'23 et de l'empereur Ferdinand en 16iS. Cette noble famille,
appartient aujourd'hui au royaume de Prusse.
LES COUTES DE ILE.MMlMi.
Ancienne maison Poméranienne, dont une branche s'établit
en Saxe, d'où elle vint en Pologne au service de la maison électorale,
et acquit en Lithuanie, après avoir obtenu l'indi-génat des biens
considérables. George Gaspard Flcmmin;^ et son frère ILn'no Henri,
furent élevés en 1700, par l'empereur Léopold i'\ à la qualité de
comtes. Leurs fils furent les premiers qui vinrent s'établir en l'oloij;ne
et qui formèrent dans ce pa\ s les dill'erentes lignes de cette famille.
l,e plus célèbre de leurs njetons fut (ieorge grand-trésorier de
làtluiauie, mort en 1?7'-', qui acquit uni; fortune colossale.
LES COMTES DE GOLTï.
Très ancienne famille rhénane qui tire son origine des comtes de
Dienheim, lesquels llcurissaierit au xir' siècle. André, comte de Dicu-
heim, vint eu Pologne vers ll'J.'i ci épousa une héritière de la maison
(I) Li l'russe ucnilrnlalc iiui .ipparloiiail m |irn|iri> .i la r()l();-'(io ic niiiuiiuil /'Miijc
royale; la f'rusic ortnilalf, i|ui ei.ul .iii\ ilic\j|u'ri Ti'iiUinii|iic» l'I furiiMil un iluclié
futït >ic lj (Juurunnc, i'a|>pL'lail l'iutsc Umiile.
i54 NOTICKS
de Prawdzic, dont il joi^mit les arinca aux sieuiics el avec laquelle il
reçut la seijjneuriede Golczcwo, dout vieuL le nom de Golei ou Goltz.
Cette famille se répandit ensuite dans toute l'Allema^nie, mai^ son
siège principal fut la Prusse ducale. Pendant longtemps elle redevint
étrangère à la Pologne et ce uu fut que vers la tin du xvil* siècle que
la branche de Goltz Clausdorf y reparut avec cclat. Eu 17S6, elle
reçut de Frédéric (îuillaunie II, roi de Prusse, lu ienouvellcment du
titre de comte et ses rejetons occupèrent, surtout dans l'arnice, de
hauts emplois jusqu'aux di-rniers temps de l'existence de la Pologne.
Aujourd'hui cette famille est redevenue prussienne.
LES COMTKS 1)K l'UZEUK.MXnV - l'IV/ t »KM)«)\VSK I.
Très ancienne famille de la Pomcrauic et de la Prusse occidentale.
Vers la Hn du xvii' siècle, Pierre de Prebentow, juge-terrestre de
Lauenburg, s'établit dans la Pomérélie et ses descendants restèrent
depuis au service de la Pologne juscju'à son dcmeinbrcuiont. Le plus
célèbre , mais aussi le plus tristeniont cuii-brc de ses rejetons fut
Jean de Prebentow, Caslcllan de Culni; pendant l'interrègne qui
suivit la mort de Jean ijobicski , il se vendit à tous les partis, les
trahit tous, fut l'instrument secret deson beau-père, le comte Jacques
Henri PIciiiining, l'cld-iiKiici bal el niinislre de l'Electeur «le baxe,
Augusle-le-Port, dont, au milieu de l'anarchie (ju'a\ait amenée ces
intrigues, il décida l'élection au trône de Pologne. Au milieu de la
corruption de ce triste temps, il se signala comme le plus corrompu
et le plus abject des hommes de cette deidorable époque (1). Il reçut
en récompense de ses services, rendus d'une manière si peu hono-
rable, la charge de grand-trésorier de la Couronne en I703, el celle
(1) Il eUll pajé |iar l'uligiiac, aiob.iss.îJ<'ur Je t'rauco, pour >«;r*ir If parli du pnoo; da
Conli, ijui [inlciuliil au Irôiu' . m lui-nw \cm\i-, il |iri'ii jiUjr.'i'iil Ju priiin- Jacquc j >obic Ai,
doQl il élut lo loiilJJiMil 01 i|u'il Iralii.'iail aupro ilf l'.tli.'iuc el de iVIccieur de 6àie ! Il
proljla d'un uioiiieiil do coiitujioii ijun loulo ccj mlri^in-i avaiviil amiiin-, pour ir.iliir
Poln;nac el faire prevliinor Au^usic 11 1 Si c"t'>l lA de l'hiliilflc , ce n'e>l du Muiiii m lioii-
oele ui hoiiorjbJc! ^Voir la publnMliuii dui di|>ct:lii-j do il de I'uIib'iuCj
H'.t.i
SUR LES KAMII.I.KS NUIU.KS HK LA l'Ol.uCNK. SiSi
de général de Grniule-PoIogiK; en 1723. Le titre de comte, qui lui
fut également conféré par le roi Auguste II, en sa q\ialité d'Électeur
de Saxe, en 1711, fut aussi un (les trophées de ses inlrigues.
' LES COMTtS lu: I IKSK.MI.VI SK.\.
Famille d'nncii-nne noblesse d'origine allemande, (jui vint dans la
Prusse ducale avec le premier établissement de l'ordre teutonique
dans cette contrée, et delà se répandit en Livonic et en l'^stiionie.
A la tin du xvi'' siècle, elle obtint l'indigéiiat en l'ologne avec tous
les privilèges do la noblesse et une de ses brandies jei;ul, eu 175'J,
de l'erapereiif François ler, le titre de comte dans la personne de
Berhingara Gustave de Ticsenhausen. Cette famille couitalc , qui
occupait autrefois de hautis placer en Lithuanie et le palaiiuat de
Livonic, et qui produisit un ministre habile et intègre ilans la per-
sonne d'Antoine de Ticsenhausen, grand- trésorier de Lithuanie
de 1778 jusqu'à 178'2, appartient entièrement aujourd'hui ;i l'em-
pire russe.
LES tOMTE.S L'.MllU (Ku l'ologue UnHLG).
Famille allemande qui vint en ISyi en Pologne oii Chrystophe
(l'Uiiruh ui'htia des terres considérables siluéi a dans les palatinals de
Posen it do (iuibcu. Deux lignes de t.ctte maison furent élevées à la
dignité eomtale, la première en 17 15 par l'empereur François P'f; la
seconde eu 1802 par le roi de Pruasc, Frédérie-Ciuillaume III. Les
familles do Baysen , (^ui prirent en polonais les noms de l^aznski ; de
Farrensbach etdeWejher, cjui eut le titre de • comtes de \\ aldschutz •
donné par l'empereur Ferdinand 111 à Jacques île \Veyher, palatin de
Malborg, sont trois des plus illustres maisons de la Prusse ducale et
royale et qui toutes trois prenaient le titre de • libres barons • (liber
baro). Elles ont toutes trois acquis une grande célébrité et une grande
importance en Pologne, où elles furent naturalisées et admises à
236 NUTICKS • '.
tou3 les privilcf,'L'â de la noblesse dès le xv sièele. Ces trois grandca
maisons sont eteinlis. Il n'a été (question ici bien entendu que des
familles étrangères ijui , pendant un ecrtain temps du moins, se
firent réellement et complètement polonaise et se distinguèrent au
service de la Pologne. Il y eut en outre nue quantité innombrable de
familles [)rincières et comtnles étrangères i[ui briguèrent et obtinrent
rindigénat eu Pologne, sans pour cela devenir polonaises. Grand
nombre de ces familles recherchèrent ce privilège, parce que par
leurs alliances elles avaient hérité de bit nu tt^rriloriaux qu'elles ne
pouvaient posséder qu'en faisant partie du corps de la noblesse polo-
naise; beaucoup d'autres briguèrent comme un grand honueur le
droit d'appartenir à une noblesse qui jouissait de si grands privi-
lèges, qui créait des rois et dont chaque membre pouvait prétendre
à la couronne : prérogative désastreuse pour le pays, mais bien faite
pour satisfaire et Hatter les plus vastes ambitions!
JJeaucoup d'écrivains, aveuglés par l'esprit d'égalité qui s'était
empare de la Pologne dans les derniers siècles , ont soutenu que les
titres héréditaires n'avaient jamais existé en Pologne et que les per-
sonnes ([ui s'en étaient attribues anciennement, avaient dérivé ce droit
de la possession d'emplois c[ui leur étaient conférés à vie. La fausseté
decettcassertion, (|ui ne mérite pas une réfutation sérieuse, est assez
prouvée par les vieilles chartes et les passages des anciens historiens
dans lescpiels on retrouve sans cesse les titres adhérents à la possession
territoriale et héréditaire ou au nom patronymique des familles (I).
(t) On a voulu prolen.trt' ijue »ous loi Piasl on ilminiU par abiij le Ulro de comté 1 Je»
aiaroslif ; ili'iu prciurs ili' l.t f.iussrli; di! crllf jsm-i Uoii, l'cjl prciiiirrt'Pmiil que ce litro
était aU.ulit- X Jcs ti rrr^ liiTi ilit.uri'3 cpii (ii> puilt.iKiil l'In' ijc:> Slarostics; »PioiiiI('iiU'IiI,
c'e^l quq \iii Jrux ilciiuiiiiiialiuiii ilc llraliAt«u , cniiiiluliiii u'OiiiU-i cl Ji' S>ar>)>t«o , ('ii;>i-
lanrutus iSlaru->tic) oxislaicnl l'n&ciiiljln vl i'(aifiit L'iiiplo\i-s ilaiii Wi cas qui leur étaieiil
propres Enliii, pour diTiiK-n- preuve, il eM>li!,cuiiiiiie il a c(u dit, de» diplùoies de cuiutet
criOi par II'» rois tie la race il. 's l'ia>l, "'l l'on ii'eiU pniiil f.iil dos luis pour intcrdiro lei
litres s'ils n'avaienl poiiil e^i^le!
SUR LES KAMILI.KS NOIM.Ks 1)1-: LA l'ULIlLi.Nf-:. iô7
L'usage destitrea s'est maintenu jusqu'à la fin du xiv^ siècle, époque
à laquelle la puissaucedes familles titrées et les abus de pouvoir (jui
en furcut la conséquence, souleva le reste de la noblesse, qui se trou-
vait opprimée, (.outre ces races privilé;.^ices ; l'extinction de la ilyuas-
tie des Piast et l'inauguratiou du trône électif avec les Jagellons ,
favorisa cette révolte contre les anciens usages ; pour calmer cette
irritation, que l'envie rendait intraitable, les familles titrées firent le
sacrifice de leurs titres et ees-èrent peu à peu d'eu faire usage
(Vo)ez Barthélémy Paprocki : Herby, pag. 60). T.e changement de
dynastie qui s'opéra dans ce temps, en renipla(;ant le trône hérédi-
taire de la famille éteinte des Piast, le trône électif qui date de
l'avéuement des Jagellous , donna une force plus intense à cet esprit
d'égalité, que les rois eux-mêmes llattèrent souvent ensuite pour s'en
faire uu appui. Sous Ladislas, le premier des Ja;,^ellons, parurent les
premières lois qui interdisaient l'usage des titres. Elles furent renou-
velées à plusieurs reprises en augmentant toujours de rigueur, car
elles allèrent juscpi'à déclarer infàiau-s et passibles île la peine de mort
ceux qui solliciteraient des titres à l'étranger! Ce qui u'em pécha pas
que ces lois ne furent constamment et impunément violées, tant
elles étaient contraires aux anciens usages et à l'esprit de la nation!
Les vieux titres imligènes qui avaient une siguitlcalion historiciuc ,
qui, par les privilèges et le pou\oir qui y étaient attachés, avaient
possède une vdlciir rebelle, qui avaient elé a'ji[uis [)ar d'anticpies ser-
vices et avaient grandi avec les conquêtes et l.i pLiiiaaucc de l'Etat,
cessèrent ilonc d'être en usage dès la tin du \iV ïicele; dés le cora--
menccment du x\i'' par contre, couinan(;a l'invasion des titres
étrangers sans valeur ni privilèges en i'ologue, qui n'etaiept ([ue de
vains huchets teuiuignaut (pie la loi n'existait (pie pour être violée?
Nous faisons suivre ici lu liste de ces titres primitifs de la Pologne;
les familles (jui les portaient formèrent dans l'ancien Etat, jus([u'ii
l'extinction de la dynastie des Piast, la classe de .\Utijuals ou tjrauJi-
baruiii du royaume. Les titres de prince ei de duc n'étaient point
usités alors en l'ologne, et ne furent attaches qu'aux territoires (jui
S38 NOTICFS
furent lea npaiiaije? des rejetons des deux dynasties souveraines des
Lech et des Piast. Il n'y eut que quelques titres princiers ecclésias-
tiques {jui firent exception ù cette règle. Du reste le seul titre usité
était celui de roiiite, qui était le plus estimé et qui dut cette préfé-
rence ace qu'il était la plus ancienne de toutes les (lualitications de
la haute noblesse. La liste qui suit, n'a pas la prétention d'être
considérée comme complète; l'éloii^nement des temps fait que sans
doute les titres de bien des familles sont restés inconnus. Voici du
moins ceux dont on trouve des notions dans les chartes, les anciens
historiens et les généalogistes (1).
(I) L'empire polun.iisiubit Ji-ux parlaK'-^ iirincipaïu. Lcszrk lli, rrrs 815, divisa ses Èlati
enlro sej tlU; Po|iii'l t'ainé cul la suii\c'raiiirli- t'iiaralo »ur l.i l"ùli);.'iio avec suieraincU- sur
les apanaj-'os ili; si'i frcri-s, D.irnim il Iii)>.'il.il eureiil li- diiflu! di' ri)mcTani'! ; t'abiiiiir uoo
partie du duché de PuiniTi-liL' ; de lui descendait ,CLiiniiicil a clé dil aiiléricurcniciit, la mai-
son des Ciiniti'S de (Izlop.i l'I de (^z iriikow ; l..idi>lasiiil Ci u Ire (arlie du duclirde l'omerrlie
cl de lui vient \\ luaiion de^ l.'>zr/)c ; \Vfuli-.law eul W iluclie de Hutriii et fui l'auteur des
premiers d)nail"S de ce |'i\j; l'rzvl.Nalaw el itllion curenl le duolic de Lii?ace ; J.ixa doul
vini la mauon des lîr}! eut la .Mniiie: cl a. d. s. Sous la dynailn) des i'iast, le principal
parta^'e Tul celui >|iie Uoli sLs III. liuiulii'-Tortc, lit entre ms quatre lil> en 113'J. Ladislas
recul les duclirs do llracmie, de Sn'radz.de Lencivc, de .Sile>ie el la Hoineranie; ISnleslas
(le Lri'pu; eul ceux de .M.iznne el ilr Cu^.iMo; Miecz>>las li- ductie de i;raiide-l'ulo;.'nn;
Henry le duché île Sendomir. Tous ce> diiclies, hnri la Silejie, lirenl peu i peu retour à la
Couronne. La branrlu- de Mazuuo lleunl jusiju'i'n l'.-JOi la deriiieie luritiere de iPtIe
branche des Pus), .\iine, lille du duc tjuiirad 111, epou>a Staiiulas Odrii»oiiz de Sprovta,
mais le duclu- de Mazovie l'ut reuiii a la (lauroiinc.
PlUNCIPAUTÉS ECCLÉSIASTIQUES
COMTKS DK I.'AACIE.N.M': l'OI.OGNK
T. I S ^J^ K
pul^CIl^\lIT^:s i:ccli':siastiqiji:s
ET btS CO.MTKS DL I. ANClK.N.NF. l'OLOGNK
jusqu'à l'extinction DL la li\NAbTlt UKS I'IAST, tî ANItUlLUHS AUX LOIS t}{H
INTERIlIRtNT L'USAf.E DF.S TITUF.S DKPl Ln l'aVKNKMK.NT HK JAtiKI.LON.
'.. ^!#•V
L't>K(Jl.K m. CUAtONIi:.
Boleslns le Vudinuc, en soiuenir île la fiJclilc (jue lui a\nit ganlii
et (les services i|iic lui avait riudii l'cM-quc Piaudola ilc l^ialoc;iic\v,
pendant l'invasion du territoire île Cracovic tt de Seiidotnir par
Conrad , duc tle Mazovie, conféra à. cet i:\eelie le titre princier vers
l'an 12 1-3. Depuis Zl)ignio\v Olesnicki, cardinal et priiife-cvènue de
Cracovic, acheta, en 1413, pour cet cvèclié, du duc de Tcschen, le
duché de Seviers ou île ï£e\erie, dont le litre fut ugalcnifiit confirme
aux évèquea. Par déférence pour l.i loi, les c\èi|ues de Cracovie tirent
rarement usage dans les actes publics de ces qualitieations r^u'ils
possédaient léijitiiiiement et iiuoiipi'ils fussent souverains dans leur
duché.
;j< fc.if.if » AU
Mouh
S42 NOTICES
LA PUI.NtJI'ALTE l»K I.OWICZ.
Celte priucipiiutc était piiiiiitiveineut une dépcudance du ducho de
Mazovie. Le duc Courud II, avant, eu 1240, fait peudre, de sa
propre autorité et sans jugement , son chaucelier Jean Czapla ,
écoliltre de l'ioçk, fui mis en interdit par l'archevêque de Guesen.
Comme expiation de ce crime, qui fut considère comme un meurtre,
il fit entre autres à cet archevêché cession de la principauté de
Lowicz. Depuis celte époque , les archevêques de Gncseu portèrent
le titre de princes de Lowicz et de chanoines nés du chapitre de
Ploçk.
LA fUI.NCirAL TÉ l'LLTLSK.
Cette principauté donnait son titre aux évêques de Ploçk.
LA I'UI.m:I1VVL TK 1)K SIKLIJ.\.
Cette principauté était l'apanage du curé et premier chanoine de
la cathédrale de l'ioçk, qui en prenait le tiire.
L'ÉVÈCHK-IMll.MIKn I»K V A ini l f .
■ • » . iJ
Cet évêché, créé en 12 H , était en même temps une principauté
souveraine et son chef prenait le titre de prince-évèque de Varmie.
Remarque : Plus tard la Pologne reconnut encore deux duchés
souverains mais vassaux de la Couronne. Ce furent : le duché de
Prusse, qui fut créé eu 15 25 pour Albert tle Brandebourg, grand
maître de l'ordre tcutonique, comme fief mouvant de la couronne de
Pologne (1). Le duché de Courlandc et de Scmigalle fut créé en ISfiy
(1) D jAiMi IV 6lu Irailo 'JuThorti déclara li rrussi'orioDljltf \ai!..ile de la Folojjne, et le
(iranJ-iiiailro de ronlrc- l'iuloniiiUL' fui admis à prendra place au Scnal: raajj ce ne fui
jA>iH
i vos Jiiî^^i.îv'li îj'
jj^M*" 3« ar i >'«».>/• irt'i ^j
sua LES FAMILLES NUIJLES DE LA CULOuNE. 343
par Sigismond Auguste II, comme tief vassal de la couronne de
Pologne, eu favuur de (îotliardt Kctilcr, dernier yrand maître de
l'ordre des Portc-(ilaive. Celui maison autant éteinte eu 1737,
Anne Iwanowna, ducliesse de Couilande, veuve du dernier duc-
Ferdinand Kettler, ctant devenue czarine de Russie, investit de
ce duché Ernest Biireu, son amant, tils d'un ijaysan courlandais.
LE COMTÉ DE UIALL.V.
Dès le XI'' siècle ce comté appartenait à la maison de Tn:aska et
s'est hérité dans le rameau de Trabka-Jarzvna.
LE i;OMTÉ DE DM.\.
Ancien comté possédé par la maison de Lodzia. Ln branche pri-
mitive des comtes de Bain s'étaut cteiute, le roi Caiimir le Grand le
conféra en 1365 à Tieire de Lusiguan, fils de Jean, roi de Chypre et
de Jérusalem.
LE COMTÉ DE UIU>I>Y.
Ce comté appartenait, au xir' siècle, ù la ùimille Brodziç de Kad-
zimin.
LE C():>ITÉ DE DUZEZMtV ET DE niS/CZA.
Dès le W siècle ce comtu ctait possédé par la famille des Cîryf ,
issue de la première race souveraine des Lechs, par Jaxa, duo de
Misnie, l'un des tils de Leszek III. Il est hérité dans la branche des
comtes Brauiçki de Ruszcza, éteints à la fin du siècle passé.
qu'en 1523 qu'elle ilovint, ious Iim mL'iiii-s conililiuns, Juclu; h.rc.lKaifi' .l.ins \^ riiaiioii ilf
UraniK'hourt,'. En liV),', en diiiho :>i'coiia >o» \a.>:>el.t|(c, el en ITuO, Krcderic, ùlcclour de
BrandibourK' , lui lil prendre le lilrc de roy.ium'j , que la Polup-iio fui la dcrniirc a rccon-
oaJlrA, eo 17CI iculeiucut.
^i/M dit Jiv.{>;i aj
Y un «a jO ;< iko» a î
:iS,ifk AH -l „ JfOl> 3 »
■'u 'A tôa
,^ , 2ii NOMCKS
LK <;OMTK UE IJLVKO».
Cf. comté ii])j)aiteiifiit à la runijoii de Jaslr/enibicç et obtint cette
qualilic.'ition en 13G2. Il devint l'hcritage de la branche des Jastcmbieç
de Kytwinn dont sortit le raïueiui dca l'onilcs Zhorowski.
LE COMTÉ DE C/.I.OPA ET DE C/ VH>KO\V.
r vl T. , t-.
Ces deux comtés, dont il est déjà fait inentiou dans des ciiaitcs
du x"^ sièole, appartenaient Ti la famille des comtes de Czarnkow-
Czarnkûwbki , issue de la première race souveraine des Lechs par
Casimir, fils de I.ci/x'k 111, t|ui eut en paiia;^'e le duché de Czlojia.
Sous les Piast, cet erritoire, dont plusieurs j)arties avaient été ilétn-
chées, prit le titre de comté.
LE <.()>ITÉ DE (iOnKA.
Ce comté appartenait ù. l'illustre famille des comtes ilc (îorka, de
la maison de Lodzia, dont sortirent également les comtts de Bnin-
Opalenski, et descendent aussi les comtes Bninski et les princes et
comtes l^oninaki.
^ » ....
LE COMTÉ DE (;il\ll(>^V ET kALI.>OnA.
Ce comté appartenait, dès le commencement du xi"" siècle, ù la
maison de Zaremba. *
LE COMTÉ DE .) A lU. El :/..\ A ET DE l'OMED/..
Deux comtés héréditaires dès le xi"^ siècle dans la maison de
Sçibor-Osboja, dont sont venues les familles de Chelra-Chelmski,
Gajewski, kreza de Bobolic, et autres. Quelques auteurs rattachent
i.AHOii Aif ♦TJ«0:t MI
3'J
* »ti '.i'Vif.io dJ
SDR LES FAMILLES NORLES DE L\ POLOGNE. 2».'5
à cette famille les Ostoja, qui furent rois de Bosnie au oomuience-
ment du xv*-' siècle. A l'appui de cette opinion, il faut remarquer
qu'une des provinces du royaume de Bosnie, portait le nom de
comté de dielm.
LE COMTÉ DE J.lIlOr.l.X.
Une charte de Boleslas, de l'an 1258, confirraée par les rois
Ladislas VI (IV) et Sigismond l'-'"', assure aux comtes de Jaroçin des
privilèges très étendus, le droit de haute et basse justice et fait
relever cette terre directement de la juridiction personnelle du roi.
C'est le seul exemple connu de pareils privilèges en Pologne.
LE COMTÉ DE KAMIE.MEC ET OOItCZYC.l.
Ce comté était possédé, vers la fin du xv* siècle, par Clément de
Moskorzewo, de la maison de Pilawa, dont sont également issus les
comtes PotO(;ki.
LE COMTÉ DE KONSKIE.
Dès le XI* siècle ce comté était dans la maison d'Otlrowonz.
LE COMTÉ l>E KOZIEG^O^VV.
A la fin du xir" siècle ce comte ctait dans la maison de Lis; il
devint ensuite la propriété des priuces-èvôques de Cracovie.
LE COMTÉ DE KRZY>VOS0.\D ( Kl\ VV>VOSA U).
Ce comté était, dès la fia du x'" siècle, dans la maison de
Niesoba, comme l'atteste une charte du monastère de Sieciechow de
l'an 999.
r<OBLESSK PULONAliK. 16
■j' : .\ ::;... .i
iJ
246 NOTICES
LE COMTE DE L.VUIS/.V.\, (.LLCZEWO ET SZC7.A>VI>.
Ce comté clait héréditaire dans la inaisou Prawdzic de Lataliçe-
Latalski, avec laquelle les rameaux de Gulczewski, de Szczawin-
Szczawinski et de Laazcz ont une origine commune.
LE COMTÉ DE LATOSZVTV.
Ce comté appartenait à une branche de la maison de Gryf.
LE COMTÉ DE LIl'IE.
■ Ce comté est possédé par la famille de Grabie-Lipski.
j , . » LE COMTÉ DE I.LIIUAACZ.
- •• lu 11 Y
Possédé dès le XII'' siècle par la famille desi^ubrauski, rameau de
la maison de Godziemba, dont sont également issues les familles des
Paniewskiet des comtes Dumbski. •
LE COMTÉ DE MICUOW.
Co comté appartenait ù l.i f.iuiillf de Warsz de la maison de
Hawicz.
LE COMTÉ DE l'IESK()\VASK.VL.V .
Louis d'Anjou, roi de Pologne et de Hongrie, donna ce comté à
Pierre Szafraniec, d'une famille dont sont également issus lea comtes
Wielopoiski,
J t>h .vnuViT
SUR LES FAMILLES XUCLKS I>E LA PuLUG.NE. iiT
LE COMTE DE l»ir.C.\.
l i- .• •> . :' i 1 - • '■>" •
Ce comte appartenait prîinitivcmcnt à une branche de la maison
de Topor, qui en portait le nom. Il a passé par liiJritage dans la
maison de Leliwa Granowski. Lorsque le roi Lailislas Jagellon
voulut confirmer en 1120, le titre de ce comté pour Jean Granowski,
fils d'un premier mariage de sa femme Ëlisahclli, il ne put obtenir
pour cela l'assentiment des États, qui saisirent, au contraire, cette
occasion pour publier des édita sévères contre l'emploi des litres.
LE C03ITÉ DE rilZE.MO.NK OU rU/EJIO>T.
Ce comté appartenait à la maison de Polkoziç dont sortirent les
familles de Rzeszow-Uzcszowski et de Ligenza.
LE COMTÉ DE UAÇA T OL' IIVCAÇ.
Ce comté est héréditaire dans le rameau de Giiltow de la maison
de Leszczyc.
LE COMTÉ DE HOL.i.
D'oprrd dfS cliarUs du conimt'noi'inciit du xiir' siècle, ce comté
appartenait déjà alors à la maison tle ce iioui.
1 LE COMTÉ DE lUIZ DIVA/LW.
Le titre de ce comté fut confirmé, en 1270, par Bokslas V le Pu-
dique, pour la famille tics comtes Doliua Uo/.ilrazcwski.
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248 NOTICES
LE COSÏTt DE SK.vniIEK ET GOR.V.
Ancien comte héréditaire de la maison de lîabdank, dont descen-
dent les comtes Skarbok, Konarski, ainsi que les Skarbek-Chojeuski
et Warszyçki.
LE COilTÉ DE SKAIXSSOW (1).
Ce comté est héréditaire depuis le xi« siècle dans la maison des
Leszczyc, issue de la première race souveraine des Lech's par Ladis-
las duc de Pomérélie, fils de Leszek III. A la tin du iiv* siècle les
fils du comte Maçuda adoptèrent le nom de la seigneurie de Radolia
et formèrent la ligne des comtes Leszczyc lladolinski d'aujourd'hui.
LE COMTÉ DE SKHZY.N.NO.
Ce comté fut donné par Boleslas III Bouche-Torte à Pierre prince de
Danemark et échut ù sa postérité qui conserva le nom de Duuin
(le Danois) donné en Pologne à son preuiicr aïeul.
LE COMTÉ DE .SLL/.EWO.
Ce comté, dont l'acte d'érection remonte ù l'an 12 il, appartenait
au rameau d'Uchany-Uchauski, de la maison de Rudwau, dont des-
cendait également lu famille des Zebrzydowski.
LE COMTÉ DE SOKOLL.V.
Ce comté appartenait dès l'an 1271) à la famille de ce nom.
(1) U 06 faul pu confondre cojnoiu, comme cela a Hé fait ionvenl, atcc celui Jo la iei-
tjQcurie dt; Skjrsiewo, qui a duiui.- boii nom A uue autre brandie de cette même maison el
qui forma depuis uuc sUro^tie de l'Ktat.
SUR LES FAMILLES NUlJLES DE LA POLOGNE. 249
LES COMTES DE TAR.NOW, DE .>IELSZTYN ET DE JAUOSL.VW.
Ces comtés étaient hcréditnires dans lu famille tics comtes Leliwa-
Tarnowski.
LES COMTÉS DE TYMEÇ , DE TENCZYX , IMMGUOD, DA."VA-
BORZ, KZIOZ (KZIAZ).
Ces comtés ont successivement été possédés par différents rameaux
de L'i maison de Topor de la ligne des comtes de Teuczyn et
d'Ossolin.
Plusieurs familles qui vinrent s'établir en Pologne avaient possédé
des principautés ou des comtés dans leur ancienne patrie; de même,
beaucoup de familles polonaises et lithuaniennes obtinrent, des souve-
raijii étrangers, des titres pour leurs terres de Pologne, depuis que
l'usage de ces qualifications nobiliaires avait clé aboli dans ce pays.
On ne croit pas devoir en donner ici la liste, ces titres n'ayant pas
été reconnus en Pologne et étant par conséquent restés des titres non
polonais mais étrangers.
Lorsque les titres liéréditaircs furent prohibés ce furent les séna-
teurs du royaume, comme premiers dignitaires de l'État, qui prirent
la place de la classe privilégiée qui venait de disparaître. Le pays n'y
gagna rien, car les abus dont on s'était plaint n'en subsistèrent pas
moins et devinrent plus onéreux encore, lorscjue le crédit et le pou-
voir, partagés jusque-là par la classe (jui en jouissait héréditairement,
passèrent exclusivement entre les mains de personnes dont l'élévation
n'était que passagère; celles-ci avaient hâte de s'en servir à leur
profit; tous les inconvénients de VélecticUé ^o\xt le pouvoir suprême
se reproduisaient pour tous les hauts emplois de l'État ! Aussi depuis
oj
250 NOTICES
•
le xvi'^ siècle surtout, ces dignités devinrent pour les souverains et les
prétendants à la Couronne un dtis plus puissants moyens de corruption.
Le sénat se composait on principe des évéques, des palatins et des
Castellaus du royaume, auxquels furent adjoints succcisivement
quelques-uns des grands dignitaires de la Couronne (1). Les comtes
palatins (comités palatini), car tel était le titre qu'on leur donnait,
étaient les gouverneurs de palatinats ou provinces et les premiers en
rang parmi les sénateurs séculiers, primi inter pares. Il ne sera donc
pas déplacé de donner, ici du moins, la liate des palatinats avec les
noms de leurs premiers comité palatins, ces hauli barons de la
Pologne, depuis l'abolition des titres héréditaires ; ce sera en même
temps un aperçu sur les familles les plus aiuciennement illustres de
la Pologne. Les limites de cet ouvrage ne permettent point de donner
également une liste des Caslellanics du royaume, avec leurs premiers
•Castollans, ni des dignitaires de la Couronne qui siégèrent les pre-
miers au sénat.
(1) Les JigniUifos de la Couronne Si5nilcurs furent, Aupan 1365 seuli-menl, I«j suiranls :
le granJ-marcchal de la Couninm? ; le ^'rand oliaii.elirr ; le soui-chanciluT: k i-raiid-lr. jO-
ricr, el lo uiaruilial do la cùur Lus mriuoj dii'niiaircs pour ia LiUjuanio si. -.jcaienl igale-
raenlau Sénal, maiiii'avauut rau^' qii'a|irei !.■> Miialcufi unlaUlei. Eu 1773, ou y joigoi»
«ncoro Ici dcui tjraudi ^i-'iicraui cl ki di-ui b-ciieraui iIl- i.am().
LISTE
P A L A ï I N A T S
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Vi ' »1.J>.
LISTE DES PALATINATS ■,
PAR RANG DE DATE DE LEUR ANCIENNETE
IT [lis
PREMIERS COMTES PALATINS yi l EN FUIIENT INVESTIS.
Valatinat de Cracovit, eu 1010.
Le comte palatin siecifcii do la maison de Topor, ancêtre des
comtes de Tenczyn et d'Ossoliu.
Falaii/iai de Puien, en 10 2u.
Le comte palatin DRiEiizYKnv.i de czlopa, ancêtre des comtes
(le Czarukow.
Palatinat de Kalis:, en 1040.
Le comte palatin ja.nko de kali.ndw.v de la maison de
Zaremba.
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.o'OÂ ws ^v'-.'^uv;^ -is is.»'>>.f^Bi
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Htl î / ii'A'i\.i/.4ii'>i'- iî;
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554 NOTICES
Palathial de Sendouiir, t-n 11 ■20.
Le comte pnlatiu wszKuoix mkczuja.
Pnîatinal de Raica, m 1140.
Le comte palatin l'ii.v.NbOT.v de la maison de Ilawicz, dont sont
133113 les comtes d'C^strouo-Ostrowski.
Palatinat de Giiestu, tH\\.'o\.
Le comte palatin jKiiont de la maieon de Lodzia, dont sont
issud lea comtes de Bain-Opalcnski, Buiuski, Poninski. Ce palatinat
fut démembré en 135i, mais reconstitué en 1768.
, , Palatinat de Brzeaç en t'ujacie.
Le comte palatin /.nii.i.r.v dk PA.MGnoodc la maison de Topor,
vers la tin du xn" ou \c commenconicut du xiir siècle ; les données
manqui-nt pour ctahlir exactement l'année.
PaUitinat de Siernd:, r/j 1210.
Le comte palatin Mcoi-.vs dk kai.i>o\va de la maison de
Zaremba. '
Palatinat de Lenc:yi;, en 1210.
Le comte palatin kiiksz dk Kii/Kszowde la maison de Kroje.
.|i"3i f nn ,*■>'*; >ittci "sV \o«itiî.ii>'l
■>.'.'. 1 «-à ,rn»:':.uîJ Vo ^'-.u'i'lulio^
jOo iJ
l'i.T i.'b II ni zvi't
SUR LES FAMILLES NOllLES DE LA POLOGNE. 2.W
. PalaVinat d^ Plo(;k, eu 1221.
Le comte palatin CHRÉTIEN (Jozd.vwa. '
Palatinat (T Inoicrodaw, en l-iOO.
Le comte palatin .^iathieu ou >ivthias de kadolin delà
maison de Les^czyc;, ancêtre dea comtes Leszczyc-Kadolinski.
'' Palatinat de Jfllda, en H 13.
Le comte palatin alheht sionwid issu de la maison des souve-
rains de la Litliuanie.
Palatinat de Trocki, e/j 1413.
Le comte palatin ja\v.>0, anecire du lu famille lithuauieime de
Dowgiallo.
Palatinat de Belzk, en 1430.
Le comte palatin iviri. de n.iDZAX»» delà maison de Prawdzic,
dont sont issus les comtes Latalski <\c Labisz} n, Siozawinski, Laszcz
de Strzcmicicc et Tuczamp.
Palaliiiat de Russie, en 1437.
Le comte palatin jea.n me>/.yk i>k komuhowa de la maison
de Wiciiiawa, dont ctaicnt issus Us comtes Leszczynski.
iioiienj ni .: r.t.A\. rritÀtri riitnc^t f>l
S56 NOTICES
Palatinat de PodoUe, en U37.
Le comte palatiu i>ieuui: de si'uow.v de la maison d'Odro-
wonz. ... . .^^, ., , ,
Palatinat de Smolennk, en 1410.
Le comte palatin jea.n (Jvstold, d'une famille lithuanienne,
Palatinat de Malhonj (Murit/iôurt/), en 115 t.
Le comte palatin GiniiiEL siue de BEYSSEN-n.vZE.NSKi.
Palatinat de Poméranie, en 1154.
Le comte palatin jea.n de nEYSSE.>-n.v7.E>'SKi.
Palatinat de Cidm, e« 1466.
Le comte palatiu al'Gusti.> des libres barons de Schève.
« Palatinat de Kijoic, en 1171.
Le comte palatin m.vutin gastold.
JPalatinat de Lullin, en 1471.
Le comte palatin dobiesla» k.>iita de la maison de Sreniawa,
dont sont également sortis les comtes Stadniçki de Zmigrod, les
princes Lubomirski et les comtes Kwilcçki.
c'ii '(.i . aj
.a àtti? .vAirtiM
l V i ' «'■
SUR LES FAMILLES NOBLES 1)1- LA l'OLOCNE. 257
Palatinal de Noicufjrod, tu 1199.
Le comte palatiu je.vn lita>vou tiiULrTowu;/. , auctltrc dea
comtes Chrcptowicz d'aujourd'hui.
Fahtbiat Je îf'itelik, e/i 15ÛG.
Le comte palatin geokgc chleiiowicz, d'une famille issue de
Gedymiu, souverain de la Lithuanie.
r ,
Palalinat de Pulo<;i-, en \o\l. ,
Le comte palatin STAMSL.vs tiii.Eiiowrcz, frcrc du prcccdeut.
Palalinat de Podlachie, en 1569.
Le comte palatiu mcolas kiszkv, du la inaisou du Dombrowa.
Palalinat de JJrzenç en Lilhianie, en 1569.
Le comte palatin ceouce tvszkiewicz, de la famille des
comtes Tyszkiewicz d'aujourd'hui.
Palalinat de Macialaw , en 15 69.
Le comte palatin geoRGE osriK, d'une famille lithuanienne.
Palalinat de Minsk, fw 1569.
Le comte palatiu g.vuuiel iioR.\osrAV, issu des Kuiaz de
Kijûw,
.dOël wi
.V-
V)c.x .X, ,
s.a»3:iiu/3,.uj-ij ti. -- .- j {Mt:,iv?>. 3i>;J!0.itJ 'ii;/]tfi<j siimo" >J
258 NOTICKS
Faîalinat de Folhijnie, en 15 69.
Le comte palatin .vlexa.\due cz.vktouviski, ancêtre de la
famille des princes Czartoryiaki d'aujourd'hui.
Palatinat de Braçlaio, fw 15 71.
Le comte palatin ivom.vn sa.nguszko, de la famille dont sont
les princes Sanguszko li'aujourd'luii.
Falatinat de C:truiec/ioio, t*K 1635.
Le comte palatin m.vuti.\ de k.vli.>o>v.v, ancêtre des comtes
Kalinowdki actuels.
Il c^t gcucrali lucnt admis ipi'à cause de la trahison de Wisscbor
de Lawschoua, palatin de Cracovie, qui, sur le champ de l)ataiUe,
abandonna le roi Boleslas III, Bouche-Torte, cette dignité perdit sa
prééminence, qui fut donncc, en ll.'Jj, au Castellau de Cracovie,
qui devint depuis lors le premier SLiialcur-scculiir du royaume (1).
Etienne de l'rzej^inia, de la maison de Topor, fut le premier des
Cnstellans de Cracovie ([ui jouit de cette nouvelle et haute préroga-
tive. — Les Castellaua de Wilna et de Trocki, ainsi (jue le staroste
de Samogilie, obtinrent ei^^deiuent rang parmi les palatins; il eu fut
de même des ducs de Prusse et îles ducs de Courlande.
(I) 0"<-'l'iucs auteurs nioileriR'i ri'iiiclii'iil ce cliaiigomenl X une époque postérieure sans
luiassigDcr toutefois aucun iiiiilif. l^xuine lidiijruitiUiun Ju premier >lej palatins est ao
fait trop coiiiiilérable pour auir pu a'^ifi-eluer 5.1114 di; ijiava raiiuns, il vaut mieui
attendre pour troir'.- celle iioii\ello >er->ioii i|ue ce» eemaïui en aient découvert ou loveoto
une; ju-.i|uu l.i il v-,1 preleralile de croire celle <|uo donaenl lei aocieus bisloneus, i|ui geoé-
raleraont.iiu nient plus <le conlianre.
t^ihi
c»
lï .SYiJ
FAMIIIES ILLUSTRES DE l'OLOGNE
FAMILLES ILLUSTRES DE POLOGNE
■A
Parmi les familles illustres de l'aucieune Poloi^ae, il en est beau-
coup qui n'ont pas porté de titres, mais qui, par la puissance et la
conaidération dont elles jouissaient, étaient les égales des plus nobles
maisons titrées. Il ne serait donc pas juste de ne pas les mentionner
ici. Oq a fait choix dans la liste qui suit des familles d'ancienne
noblesse qui se distinguèrent par leur haute position et leur puis-
sance, par les services éminents qu'elles ont rendus ou par la vertu
de leurs rejetons.
t UUK/.i.
Les généalogistes s'accordent à faire descendre cette famille de la
maison de Brczé de France (1). La première branche de cette famille
s'éteignit, en ltJ93, par la mort d'AJalbert-Constautin de Bréza,
palatin de Poseu, qui, de ses deux femmes, Cécile, comtesse Deoukotf,
et Thérèse-Constance Opalenska, ne laissa point de postérité. Sou
(1) Cela De pt-ul clrL',daus lous les cas, que du la maijoo do Broie-Maiileirier ou du
.Maille-[lrcié,L'l n'a rieii ;i faire avec le» DreuiUnie actu<ri).
i.\a/r«
«l
s or") Aoi
t>
562 NOTICKS ' ■ *■■
frère, Adam, Castellan de Saatock, commua la deiceudauce, et de
cette ligue sortit M. Stanislas do Brcza, ministrc-socrctaiie d'iùat
de Frédéric-Auguste , roi de Saxe cl grauJ-duc de Varsovie; il
s'illustra de nos jours par la rare tidclilé im'il tcmoigua à ce prince
pendant ses infortunes. Il fut le seul des ministres polonais de cette
époque qui préféra saeritier sa position plutôt que d'abandonner sou
maître malheureux, qui refusa d'accepter un emploi de ses adversaires
triomphants et qui, en 1S13, voulut l'accornjjagner dans sa capti-
vité. Ce ministre, aussi distingué par ses manières que respectable
par son caractère, mourut dans un âge avancé en ISH, regretté de
tous ceux qui ont connu ses aimables et nobles qualités.
CZ.ill.MtCKI l>K (./.AllME.
Cette famille est un rameau de la maison de Lodzia et a été
illustrée par un des héros de la Pologne, par Mtienne Czarniccki, né
en 1599, Caatellan de Kijow en 1055, palatin de Russie en IG57,
de Kijow la même année, enfin grand général l'année de sa mort
en 1665. C'était un des plus grands hommes de guerre de son
temps; il vainquit les Suédois et les Russes coalisés contre la
Pologne, reconquit la couronne pour l'infortuné Jean-Casimir et
mérita le nom de SaiictKr de la patnt!
DAMI.O\\ II./. I»K Zl IUMVA.
Grande et puissante famille du palatinat de Russie, qui s'illustra
dans les plus hauts emplois civils et militaires.
FIRLEY DE UOM IIIU)\\ I« .1, DE L.V .MAIS(>> DE I.EWAIVT.
Sans contredit, une des plus illustres familles cju'ait produites la
Pologne et une de celles qui lui a fourni le plus de grands digni-
taires. Nicolas Firley de L)ombro\vi(,'a, palatin de Cracovie eu 15 88,
0 ',no fin' 't'3'-) ?.;••>.
.3J''/li\3 J<i 1»;.<»/'.>JA.VJ
^p,ij-4 '.ij ,i'.' '.!■ -iv'fî. vl» .0'-.. •:'■ à: '*'i'l;
t v>'.(/rjj -dM \t^ '<(• (iy/»fj
SUR LKS KAMILI.KS .NOIll.KS UE l.\ l'Ol.dC.Nb:. tfiTi
donna un rare exemple de respeel à l;i loi et d'une vûritable élévation
de caractère en repoussant l'ollre de i'hilippe II, roi d'Espagne, qui
voulut lui conférer la di;^nité de conile. 11 bullit, pour établir la
grandeur de cette maison, de répéter a-.i, paroles il'un homme d'J^tat
célèbre : • Que lorsque la Couronne de Pologne viendrait à vaquer,
ou trouverait toujours dans la maison de Firley îles rejetons digues
de monter sur le trône! « Cette illustre et puissant^ famille s'étei-
gnit en 1730.
Gouijski m: uonAi, m: la maison ue kouczak.
Illustre et autieune maison qui brilla surtout aux \v« et xvi'- siècles.
GOnZE>'SKI DE GOU/V.MA HK LA MAISON DE
>ALE.\CZ-l)El MÊME.
Les rejetons de cette famille ont occupé de hauts emplois, surtout
dans les derniers temps de l'existi nce de la Pologne.
GOSIE^VSkl.
Famille issue de la maison de Corvin, illustrée surtout par Vincent
Gosiewbki, grand trésorier et général de camp de Lithuanie, un des
héros lies guerres nicuiorablis contre les Sutilois et les Russes, sous
le règne de Jean-Casimir, vaiuqurur de l'clrcteur de Brandebourg ù
la bataille de l'ioskau, où il lit prisonniers les rebelles polonais qui
portaient les armes contre leur patrie et leur roi (1). Digue émule et
compagnon d'armes du grand Czarnie(;ki, il partagea sa gloire et ses
succès et fut avec lui le soutien de sou roi malheureux. Ce grand
capitaine, digne d'un meilleur sort, périt en 1G02, assassiné par
(i) Entro autres Uotti^IJi HaJziwill, grand ccuvr Je lalliuanio, i|ui l'ctait JoQiié au
grand él et leur et au\ Sui dois, dans l'eipoir d'oLieuir par celle Iraliisoii U iouvcrainele de
NoTogriid, qu'il couvuitail.
>->a
564 NOTICKS
l'armée lilhuanienne en révolte (1), qu'il s'cITorçail de faire rentrer
dans le devoir!
HERDIJUT I>E TLI.SZTYN.
Famille originaire de Moravie, i[v\\ s'illustra par le grand nombre
de 9C3 rejetons qui aiéi^èrent un Sénat. i'>lle s'éteignit en IfiôO.
JAZLO>VIE<^:kI l>K IIUCZVCZ, DE I. V MAISO
DE HABDANK-SKAKItEK.
L'homme le plua illustre de eettc famille, qui 3'éteignit en 1()07,
fut George de Jazlowiec; et Buczacz, grand général de la Couronne
ea 1569, le vain([ueur et l'elTroi des Tartares sur lesquels il rem-
porta de nombreuses vietoires.
KAMIE>IE^:KI de KAMIE.XEr, DE LA MAISON DE PILA» A.
II3 sont une brauelie de la famille des Moskor/ewski , comtes de
Kamieuieç et Dobczy(,e. Nicolas K.amieniecki, palatin de Cracovie,
fut le premier grand général de la Couronne, à la création de cette
charge (2). Il vainquit les Moldo-Valaques, soutenus par la Turquie,
et les fit rentrer ilans l'cibeis'^ance comme vassaux de la Couronne de
Pologne. Eulin, eu 15 1"), il fut nouinie vice-roi du royaume pendant
l'absence de Isigismond I'-'"', qui était allé assister au Congrès des
souverains à Vienne {'.l). Cet illustre guerrier mourut la m^me
année.
M) Le trcior tjpiiiié éUtil lioii d clal île payer b solde , les si.'igoi'urs mal lolenlioiiiioi,
dont la Lilhtnfiic elail l'Ii'im' iiniliUronl de i-i.' pri'U'ilf pnur faire niiilincr l'ariiiée.
c!) Jusiju'ali)r!> chai]uc (mIjIhi a\ai( lo c'oiiiniaiidciru'ul des lrou[i<'> do snu palaliu.il;
dads lui ras ur;:t>iits on nonini.iil un t^cnuraliiiime pour la durért d'une cjiupagtie. Ranuc-
oieçki fut lu prontier Ki'iit'raliisiiiioà vie.
(3) A co {•ongri's fut cunr lui- uii'j alliauci- olTt.'ii:>ivc ut défensive eaire l'euipereur .Maiiuii-
lieu l'I \vs rois Ladi^la» de Dulniiit' et .SigiiincDd de Pologne.
}?ix'jn i.À ai r^.
M
SUR LES FAMILLKS NOBLES DE LA l'OLOGNE.
ît;:
KMITl DL niS.MC/, I)L l.\ MVl^O\ 1)K SIlt.MAUA.
Famille puisbaiito, ([ui se rendit cûlcbri' sur les eliamps de bataille et
dans les conseils. Jaszko Kmita, staroste de Sieradz et ensuite de
Cracovie, vainquit et cliassa, eu 137 l-, Ladislas le blanc, appelé aussi
• le Mui/it;, 1 prince de la maison des ducs de Cujavie, qui avait
voulu prolitcr de l'absence du roi Louis, occupe eu lIou;jrie, pour
s'emparer de la Grande-Pologne et racme du trône. Il périt en Hon-
grie, noble victime de sa tidclitc, tlaus une émeute qui s'était élevée
contre la reine Elisabeth, veuve du roi Louis d'Anjou.
KOXrKI OK CZKi.llOVV (KATKI), DL 1. a .^IAlSt).> lit UROD/IÇ.
' Martin Kontçki, palatin de Kijosv , et d'abord stnroste de Podo-
lie (1) et général de rartillcric du royaume, charge nouvelle qui ne
fut créée (ju'en 1037, fut un des chefs militaires qui contribua le
plus à la célèbre délivrance de Vienne, sous Sobicski, et fut le com-
pagnon de ce héros sur tous les champs de bataille. Il mourut
comme Castellau de Cracovie en 1710 et sa descendance s'éteignit
en 176S.
KOSt lEI.tTKI DK KOSCIELEÇ, DE J.\ M.VISO d'UUOCZ V K.
Très illustre famille de Grando-l'ologiie, qui, dès les temps les
plus anciens de la monarchie, acquit une grande célébrité (2). Cette
famille s'éteii^uit vers le milieu du xvii^ siècle.
(I) Le SUroilti d«! Puilolic proiiiil le lilro Je iji'iii'riil ilr Poilolie,À Vioaiir dts gêné-
raiix de liraiije et île l'fUle PolOo'ne.
(,2i AtiJii- KoaiiLlLçLi, is'r.uid troiorier de la Cnurunne, i'pouia Calherine Telnilz , mai-
Ireaje du riM Si»!i»nioiid I" : Ci'lle alluure lui allira taiil Je piTscculions el de ini'prii, qu'il
eo mourut do ilia^riii. Du cuinruercu inie^lui'ui de Cillieniic a\ec le rui, naquit une fille
Qomiiii'e tii'ilricc, qui épousa Elio Kniii d'Oslrou' el dont la lille IKIéno, suriKnomée la
folle, cotuU'->>e de liurka, fut la cau^e Je la iiiurt de iJinilri Sani;ii>zko, qui l'avait enlevée,
cumiuo il a ele dit à l'articli* de celte ramille.
«66 NOTICES
KOSCIUS7.K4) DE SIKClINOWn:.
Famille qui acquit un lustre impérissable pour avoir donne le
jour au deruier héros de l'indépendance de lu l'olojjue, Tliadée
Koseiuszko, cet homme aussi respecté de tous pour ses vertus que
célèbre par sou patriotisme et sa valeur. Né eu 174(5, il mourut
dans un exil voloataire à Soleure, eu Suisse, l'an 1817 (1).
EOSTKA DE SZTEMUKIIG.
Une des plus grandes et des plus nobles familles de Pologne,
issue de la maison de Dombrowa et qui reunit eu elle tous les
genres d'honneurs et de gloire. Elle a donné naissance U un des
saints les plus révérés de la Pologne, à Saiut-Stauislas Kostka (né
en 1550, mort eu 15t)S) qui fut canonisé eu 171 1; et ù Jean
Kostka de .Sitemberg, Palatin de Si;ndoiuir (^mort en 15SI), que
la noblesse polonaise voulut élire roi après le déj)art de Henri de
Valois, mais qui renonça à sa candidature pour faire passer la Cou-
roDue sur la tète d'Mtienne Bathory , ilonl les grandes qualités
faisaient espérer qu'il saurait mettre un frein aux désordres que
causait l'ambition des grands. Bel exemple de modération et de
dévouement à la patrie, qui lui lit refuser un honneur ({ue tant
d'autres briguaient i)ar les uio)eus les plua criminels!
(1) Apres une suite do victoires, Ko:iciusiko fut eulin vaincu par le nombre Jo ia aJver-
sairss lia célélire balailii' de .M uiejovuco. livrée le 1" octolire ITDt ; au milieu des déchire-
meot} et des trahisons dont la i'ologne elail le théâtre à ceili! triite r|iui]ue, il sentit bien
que lui seul, avec la poignée de soldats sous ses urdre> , était le dernier soutien de la
patrie, car en tombant sur le ebainp de bataille, épuise par >es blessures, il s'ecria : ^rtii
Poloniie! Conduit cuinme prisoniiiei- à l'etersbûur^ , il y fui accueilli atec la plus çrande
distinetion, et deux ans après, l'empereur Paul lui rendit son eiilièrn liberli'. Lursipie
Napoléon l"' Voulut enjiiile l'i-niplojer en Hul>>„'Me puur -ertir m'j plans contre la Hu>~ie, il
00 se laii'ya pa:> ubiuuir ji.ir ses promesses et résista A l»ules les tenlaloes 'im furent laites
auprès du lui. Ce lierus ijiii a\ail coniballu et vt-rse son sani; avec tant do detuùnienl et de
fidélité pour sauver cl défendre une (latrin exiit'inli-.'im voulut point entrer dans uu
complot ijui au pouvait iju'altirer du noukoaui malheurs sur Irs débris de cet inforlunii
pays que de constantes révoltes avaient épuise et fait périr!
SUR LES FAMILLES NORLES DE LA POLOGNE. 267
KnOrO>VSKI 1)1. kIVOTOSZY."H.
Uanu-aii de l'antique maison diîs Lcâzczyc, illustré sur les champs
de batailles, dans k'3 conseils et d'importantes ambassades. Jean Lesz-
cz)'c de Krotoszyu, Palatin d'Iiiowroeluw, se tU connaître pur sa rare
éloquence, fut un des sénateurs qui contribua le plus puissamment à
décider à la Diète de Lublin , en 15()9, l'acte de la troisième et
complète union de la Lithuanie à la Pologne, par lequel le territoire
de ce pays fut entièrement incorporé dans celui du royaume et la
noblesse lithuanienne admise sans distinction à tous les droits de la
noblesse polonaise (1). Son fils également appelé Jean, Castellan
d'Inowroclaw, fut un des sénateurs qui furent choisis pour porter la
couronne à Etienne Bathory ; il fut en 1576, envoyé comme ambas-
sadeur ù la Diète de Ratisbouiie pour obtenir de l'empereur Maximi-
lien II de renoncer à ses prctcniious sur la Couronne de Pologne;
enfin il fut en 1582, un des négociateurs de l,-i paix de Zapole, par
laquelle la Russie renonça ù ses prétentions sur la Livonie et le ter-
ritoire de Polock, (^ui restèrent assurés à la Pologne. Ce rameau de
la maison des Lcszczyç s'éteignit au niilitu du xvii'^ siècle avec
Ursule-Sophie de Krotoszyn, qui, par son mariage avec Nicolas de
Sieniawy, grand-échanson de la Couronne, porta l'héritage de sa
familli: ilaiis celle ilcs Sicniawki.
L.iS/CZ I>K STU7.KMIKI.Kr ET Tl'CA.V^Il».
Très noble famille, issue de la maison de Prawdzic, elle avait
une origine commune avec les comtes de Labiszyn - Latalski et les
(I) Jusqu'alors la Lilliuanii-, plulôl >assalc, avail lonsiTvé son aiilononiie ;'|ps Ja(;p|louj
qui étaifiil roij élociifsen Polo^riio, elaicnl .';ou\er3i(is licrcdilaires t;ii I.ilhuannv Ce lui «T»
granda |urlio pour roiij.ruT ce ilutlié i|ue les J m'i-lions funnl suicc^sivemi'nl dus en
Pologne. Di'imis (.W.), Ic< di'u\ pays n'en fornuTenl plus qu'un sous lo trône électif de la
Polonue, et la nuLIcase ritliuanieune fut admise i onupor des eaiplou dan» le rof/nuinr,
re qu'elle ne pouvait pas antérieuremeut.
m
268 NOTICES
Szczawipski. Le gcncalogistc Simon Ûkolski fait en ces termes
l'éloge de cette illustre famille : • Perilltistris gtntre et cicluriia dt
Tiode patrUe semper dura faïuiliu. • Jean de Laszcz, séucchnl de
Podolie en li53, s'illustra par sa valeur et vainquit ù plusieurs
reprises les Tartares, qui ravageaient cette province. Un autre, Jean
de Laszcz, sénéchal de Iklsk et grand-ccu)cr tranchant de la Cou-
roûne (Krayczy Koronny), fut chargé par les États d'annoncer à la
princesse Anne, fille de Sigismond I''', son élévation sur le trône, à
la condition de prendre pour époux Etienne liathory, duc de Tran-
sylvanie, qui devait régner conjointement avec elle; il la fit consentir
à cette union qui donna à la Pologne un de ses plus grands rois.
Samuel de Laszcz, major-général de la Couronne (Straznik KoTonny),
mort en 16H), fut un des guerriers les plus célèbres de son époque.
Enfin Alexandre de Laszcz, Palatin de IJelzk, possesseur d'une for-
tune colossale, en fit le plus noble usage et mourut en 17-0, ne
laissant qu'une fille unique, qui porta dans la famille des Potoçki
son immense héritage,
MACIEJO^VSKi DK >I V Kl t JOWIÇE , l)K LV MAISON Dt CIOLEK.
Famille illustre qui se distingua surtout dans les hautes dignités
ecclésiastiques. Le plus célèbre de ses rejetons fut làernard de
Maçigowiçe Maçiejowski, cardinal, prince Primat du royaume et
nrchcvcc|ue di; (înescn, un des" coiistiilers les plus tlévoués du roi
Sigismond III, avec lequel toutefois il eut (juelques démêles vers lu
fin de su vie, qui arriva en lliOS. Ce fut lui qui attira eu Pologne
Joseph Torelli de Monteehiarugolo, dont la famille avait une com-
munauté d'origine avec la maison de Ciolek. Joseph Torelli ayant
épousé l'héritière de Poniatow, fut l'auteur de cette nouvelle famille
de Poniatowaki et devint l'aïeul de Stanislas-Auguste, dernier roi de
Poloijne.
SUR LES FAMILLES NuliLES DE LA F'OLO(;.\K. 260
MIELECkl DE MIELET, DU LA MAIS«>.\ DE GKYE.
Très illustre rameau de la famille des comtes Brinicki de Riiszcza,
dout le rejetOQ le plus remarquable fut Nicolas .MicK'i,ki, Palatin de
Podolie et {^rand-gcnéral de la Couronne eu 1575, un des plus vail-
lants et des plus habiles capitaines qu'ait eui la Polo;jne et qui se
rendit célùbre par ses victoires si;r les Russes et les Tartares.
rUZVIEMSKI DE I'HZVIM A, DE I. A MAISO> DE RAUICZ.
Famille de Grande-Pologne, autrefois opulente et puissante, dont
les rejetons occupèrent les plus hautes charges de la Couronne et ser-
virent lidèlement leur patrie sur les champs de bataille aussi bien
que dans les conseils.
RADZEJO^VSKI DE UADZIEJO>V, DE LA >IAIS»» DE JL'.NOSZA.
Famille ancienne et puissante dont les descendants les plus mar-
quants ont accjuis une triste célébrité par leurs traînions et les maux
qu'ils attirèrent sur leur patrie. Jérôme Uadziejowsk.:, vice-chancelier
du royaume , convaincu d'avoir voulu assassiner son beau-frère
Sluszka tt d'avoir conspiré avec les Cosaques contre la Pologne,
fut coiulamnc à perdre l'honneur et lu vie; s'étanl évadé, il se mit à
la tète de l'urraee suédoise pour assaillir sa patrie en 1G52 ; cepen-
dant il obtint en lCtJ2 le pardon de tous ces crimes, tant était faible
à cette époque, en Pologne, la main de la justice! Son tîls Michel-
Etienne Kailziejowski, cardinal, archevêque de Gnesen et Primat du
royaume en IGSl, est une des (igures historiques les plus mépri-
sables de cette é[)oque de corruption ! Homme d'une vénalité scan-
daleuse et éhontee, il prenait de toutes mains pour entretenir les
factions qui dci'hiraieni le pays! Chef du guuvernement de l'Iîtat
pendant l'interrègne qui suivit la mort du roi Jean Sobieski, il se
270 NOTICES
mit à la solde de l'abbé de Polignac, ambassadeur de France, pour
favoriser l'élection du prince de Conli (1). Le parti de l'électeur de
Saxe ayant triomphé, il se vendit pour se rattacher à ce prince; il
le trahit bientôt, séduit par les promesses des Suédois et proclama
sa déchéance eu 1 7') t ; pour se conformer à la volonté de Charles XII,
il fit élire un nouveau roi dans la personne de Stanislas Leszczynski,
Palatin de Fosen {2); ce dernier u'asant pu se maintenir, cet
indigne prélat fut forcé df^ fuir et termina dans l'exil, en 170(), sa
méprisable carrière. Avec lui s'éteiirnit dans l'opprobre cette ancienne
famille, qui, dans les siècles précédents, avait eu un noble éclat.
SIEi"VIA>VSKI lu: (;UA>()\V KT SIKMV^VV.
Cette riclieet illuslie famille est un rameau de celle des Leliwa Gra-
nowski, comtes de Pilee. li;iph:iel de (irauow, a\ant épousé l'héritière
de la seigneurie deSieniawa, adopta, vers la fin du xv^ siècle, ce nom
qui acquit en Pologne le plus brillant éclat. Cette célèbre famille donna
au pays une longue suite de grands dignitaires et ne s'écarta jamais
du chemin de la tidélilé et de l'honneur. Elle a produit trois géné-
raux de camps et deux grands -généraux de la Couronne, (^ui tous
servirent et défendirent leur patrie avec dévouement. Nicolas Jérôme
de Sieniawy, général de camp de la Couronne, fut un des héros de la
délivrance de Vienne, où il commandait l'aile gauche de l'armée de
Soltic^ki, dont il était le eoMipaguon et l'ami le plus intime. 11
mourut en Ull-8 des suites des fatigues et des blessures reçues dans
cette mémorable campagne, au succès île laquelle ses talents et sa
valeur avaient grandement contribué. Cette noble famille, ayant
acquis par mariage les terres de S/.klow et Myszy , qui avaient été
érigées en comté eu 155U par l'empereur d'Allemagne, pour Jérôme
(i) Voy. lej dcpu'chf s do laltio de l'oli^'ii.ir .
(i) Uui'lle Jovjil cire la dciiiorali^ l'.ioii iU> ivlti- niallii.-ur<.'U3H epoi|uc , (lui^iu'un liomnie
respectabit' tel )]iiu Lfszizjo^ki, joui>?.inl d'une si (.'raiide repuiaiioii d« prubile et de
««•rla, pul aci-L'plrr une lour.iniio .i(.|ui^i' de celle f.iron el donne') pjr l'ennemi li' plui
acharué de ^J pairie I
SUK LES FAMILLES NoriLES DE LA l'DIOCNE. ill
Chodkicwicz, Cuatt-llaii tic Viliia, plubicurs de ics rejetons tirent
usage de ce titre à partir du xvii^ siècle, saus que toutefois il ait
été valide par les États. Ursule Sophie Sieriiawika, tille d'Adaiu
Nicolas, graad-général de la Couronne, mort en 1726, dernier
rejeton lùâle de sa maison, port.i l'iiniaunse forlune de ses ancêtres
dans la famille des Czartoryiski.
SZAMOTLLSKI 1)K SZA.>l<)TL L V.
Famille très anciennement célèbre et très puissante en Grande-
Pologne. Elle est issue de la maison de Naleucz-deuxièmc, eut beau-
coup d'éclat au.x. xn? et xv<? siècles et s'ètcii^iiit en 1510 avec André
de Szamotuly, palatin de Poseu. Deux autres rameaux de cette
maison, celui des Gembicki et celui des Gostom:^ki, acquirent égale-
ment une belle illustration,
szcA>vi.>sKi m: s/.c/a\vi>, de la liaison de pka^vdziç.
Cette famille a une origine commune a\ec celle des comtes Latalski
et des Laszcz de .Strzcmielcc, et acquit comme i lie une grande illus-
tration. Son nom parait avec éclat dès la fin du \ni<^ siècle et elle
a ocoipé avec honneur les graiulcs charges sènalurialcs de la Grande-
Pologne. Mlle diapanit vers la lin du siècle passé.
SZ\ DLO\Mti:KI DE S/. VDLO^VI t r .
Cette famille est issue de la maison des Odrowouz, comtes de
KoDskie ; elle est ancienne, illustre et a toujours servi sa patrie
avec fidélité et dévouement. Christophe de Szydlowiec, Castellau de
Cracuvic et grand-chancelier de la Courcjiuie , fut eu 1515 le négo-
ciateur de l'alliance oll'ensive et défensive conclue au congrès de
Vienne entre le roi Sigismond I" d'une part, et l'empereur Maximi-
lien et Lidislas, roi de Bohème, de l'autre. Le but principal de cette
K Jt.l Ail ,
/ :t,\:^.
37Î NOTICES
alliaucf était de proté;^er la (.hrctieiité contre les invasions mena-
çantes des Musiilmans. Gardien des lois, en sa ([ualité de grand-
ehancelier, il refusa d'enfreindre leur prescription, en acceptant le
titre de prince ijuc lui olfrit l'empereur Maximilien, ei donna un
noble exemple de soumission à ses devoirs, taudis que t^^nt d'autres,
poussés par la vanité, les violaient à la même époque, en sollicitant
à l'étranger des titres sans valeur eu Poloi^Mie! Cet homme d'État
intègre et habile luourut eu l5o2, le dernier de sa famille.
TOMK Kl UK TOMKK.
Illustre famille qui a une origine commune avec celles des comtes
de Bniu et de Gorka de la maison de Lodzia. Le plus connu de ses
rejetons fut Pierre de Tomii;e , sous-chancelier de la Couronne
en l j 13, et prince-évè([uede Cracovie en lô:? 3, célèbre comme savant,
législateur et protecteur des sciences et des lettres. Ce ministre
eiemplaire reçut de ses contemporains le surnom de : Faltr et uorina
Cancdlariorum. On lui doit un recueil excellent des lois polonaises
et sa cour fut l'école des horniaes les plus savants et les plus illus-
tres; ce fut là (jue se formèrent le cardinal Hosius, le prince-évcque
de Warmie, Jean de HoIIlii, surnommé l)(i/iti.icui (deDautzig), et les
priuces-évéques do Cracovie, IMiilippe railniewski et Pierre Mysz-
kowski, qui tous jetèrent un vil éclat sur l'épiseopat et les lettres en
Pologne. Jamais la législation dans ce royaume n'eut des chefs plus
éclairés et plus dignes que le vice-chancelier Pierre Tomiçki et sou
successeur, le grand-chancelier Jean Skarbek Chojeuski, tous deux
princcs-ésèqucs de Cracovie.
Z.i\MS/A I»t: IU)/.\()>\ !•; T <;\UR()\V, I>L I.A m vison I)K Sl'I.l.Ml.
Illustre et ancjenne. famdle qui a produit un de ces héros qui
jettent sur toute leur race un éclat poclitiue. Jean Zawis^a de llosuow,
staroste de la comté de Zips et en->uite palatin de Transylvanie, fut le
SUR LES FAMILLES NDBLF.S DE LA POLOGNE. 273
type accompli de toutci les vertus clievalercîdqucî ; il est pour la
Pologne ce que Bayard (Je\irit un sii-cle plus tard pour la France,
uu véritable chevalier aaiii ptur »:l sans rtpruche. 11 rec;ut le surnom
de Zaïoiiza le Noir, à cause de la couleur de son armure, couiiuc et
redoutée sur tous les champs de bataille. Dès sa première jeunesse,
il Si," rendit célèbre par ses prouesses dans les tournois. En lllO, sa
buiuiière formait l'avant-gardc de l'armée polonaise ù la bataille de
Grunwald, et sa valeur contribua à décider cette victoire c^ui soumit
l'ordre teutonitpie et la Prusse à la suzeraineté de la Pologne. Il fut
ensuite ambassadeur au conseil général de Constance, où il obtint
pour la Couronne de Pologne de grands privilèges dans ses rapports
avec l'Église. Il rem])lit également de brillantes ambassades auprès
de l'empereur d'Allemagne, des rois de France et d'Angleterre.
Enfin l'empereur Sigismoiid, qui avait déjà éprouvé su valeur, sol-
licita cet intrépide guerrier de prendre le commandemeut de son
armée dans la guerre contre les Turcs. Les deux armées se trou-
vèrent en présence auprès de Gollubacz, ville située sur les rives du
Danube. L'empereur, intimidé par le nombre des hordes ennemies,
fuit en repassant le (leuvc et entniîne ses troupes ; eu vain de-
mande-t-il à l'intrépide Zawisza de le suivre : Zaicis:a ne sait pan
fuir, telle fut l'unique réponse, et suivi seulement de quelques ser-
viteurs fidèles , le chevalier Noir se précipite sur les innombrables
bataillons des Turcs , préférant une mort certaine, mais glorieuse, à
un salut déshonorant. .\près des prodiges de valeur, accablé par le
nombre, les armes brisées et le corps exténué par ses blessures, il
fut pris par les Turcs, dont les chefs, ne pouvant s'accorder ù qui
appartiendrait l'honneur d'une si noble prise, préférèrent le massa-
crer que de partager une si belle proie! Ainsi périt, en 1428, ce
grand homme dont toute lu vie fut une suite d'actions chevale-
resques et héroïques (1). Sa femme, Barbe de lladoliu, fut par ses
(I) L'eloee de ses vertus clie\alore$ques osl consit-'né dans la dt\ i^c qui lui fui doniiH" et
que couiacra l'opinion (lubluiue. Elleclail ainii conçue : Puleo<i>/ 'lu rnjirf 'J((ijhy na
Zaujisz'/ ! ce qui si^'iiilie : Cuinpie svr iimi, air jr .ntis Zawisza !
\
27» NOTICES
verlu3 la Jit^ue coinp;i;^iit: de ce héros; l'iiistorien Dhi^'osz, si sobre
(l'clogC3, la aoiurne iuk; ftiiihw iC une rcrtn rare (fciniiia rarae virtu-
tis). Apres la mort de son mari , cette épouse et cette mère exem-
plaire se revêtit d'un deuil qu'elle ne quitta plus et se consacra toute
entière à l'cilucation île ses enfants qu'elle voulut rendre dignes de
leur père iunnortel! r^a fill»' uiii(iue, Barbe Zawisia, fut mariée dans
l'illustre maison des comtes de Tenczyn, et ses deux tiU , Martin et
Stanislas, périrent glorieusement comme leur illustre père en com-
battant les Turcs, aux côtés de leur roi, à la bataille de Varna. La
fille unique de Stanislas, Barbe Zawis/a de Hosnow, la dernière de
cette noble maison, épousa Jean Amoral comte de Taruow, Cnstellan
de Cracovie, et fut la mère du célèbre Jean comte de Tarnow, grand-
général lie la Couronne , qui vengea par ses triomphes sur les Turcs
le trépas de ses ancêtres! On fait descendre la famille des Zawisza
de la maison des comtes de Uosenberg, en lîohême. Bierre Zawisza de
Kosenberg, ayant épousé d'abord Elisabeth, reine de Bohême, veuve
de Wenceslas III, et ensuite Marie, fille d'Etienne V et sa-ur de La-
dislas III, rois de Hongrie, voulut s'emparer du trône de Buhème(l).
Vaincu et mis à mort par Wenceslas IV, ses biens furent confisques,
ses enfants se (lis[)ersèrent et l'un de ses lils vint s'établir en Pologne.
Ses descendants s'y étant mariés, quittèrent les armes de leurs
uncétres et adoptèrent celles de Labendz et de Snlirau que portaient
leurs femmes; de là vinrent ces deux ligues de la maison de Zawisza.
ztBUZYi)<)>\ SKI i)i; '/.KnnzYiM)>vo, i>K I. V .'\r Ais().> lit: n.vi»\v.v."v.
Famille dont l'illustration remonte jusqu'<iu commeuceracnt du
xiii"^ siècle, et qui acquit une grande import.iuce. Le personnage le
plus célèbre de cette famille, fut Nicolas Zebrzydowski, l'alatin de
Cracovie, ami et compagnon d'armes de Jean Zamoyski , grand
(I) Unu parljn ilr l'ariiii^c li(liujtiii>niii-, ontrjliire |iar Jean RaJiiwill.liiui vuubil si> \t*ngpr
(le n'aToir p^-) nLlciiu la aUruslio de l)uiiyri>k, s'i't.iil joiiiie a lui cl LOiiituUait suuj si-i
ordres Pour les iiiulili d" celle iiisurr('i.t>un, voyei loi .iriidej Hadxi*ill el Zamoyski.
f SUR LKS FAMILI.KS NOItl.tlS !)(■: I.A POI.OCNK. 273
général de la Couronne, l'cndant longtemps il servit sa patrie avec
dévouemcut; mais il ternit la lin de sa carrièic par sa rébellion
contre le roi Sigismond III eu IfiUG; il fut entièrement défait, l'an-
née suivante, à la bataille de Guzow (^u'il livrai l'armée royale, com-
mandée par le roi et le grand Zolkiewski.
ZOLKI£>VSkl DE ZOLKltW, I>t L.V MAISON l>E LUIUCZ.
Famille illustre parmi les plus illustres. Elle produisit une
longue suite d'hommes distingués et de grands dignitaires de l'Etat;
mais tous furent éclipsés par l'immortelle gloire de Stanislas Zol-
kiewski, grand chancelier et grand général de la Couronne, qu'on
peut désigner avec ïarnowski, C/arnieçki et Kouieçpolski, comme
le plus grand capitaine que la Pologne ait produit. Cet homme émi-
nent eut .1 combattre et sut vaincre tous les ennemis, si nombreux à
cette époque, qu'eurent la Pologne et le roi Sigismond III. Sa renom-
mée militaire commence à la bataille de Byczyna (Pitschen) (1), où,
sous la conduite de Jean Zamoyski, il contribua par sa valeur au
succès de cette journée, à laquelle l'architluc Maxinulicn , préten-
dant à la Couronne, fut fait prisonnier et ([ui assura le trône à
Sigismond. En 1595, il soumet les Cosaques et s'empare de leur
chef Naleuajko ; il met en fuite les Valaques et les Tarlares en 1597;
il bat les Suédois à la bataille de Wiissenstein en KiO'i; disperse
les rebelles commandés par Nicolas Zebrzydowski et Jean Kad^iwill
à la bataille de Guzosv en 1(J07; il détruit l'armée Moseovit'^ près
de Kluzin en IGlU, s'empare de Moscou, fait prisonniers le c/.ar
Szuïsky et sa famille, fait élire à sa place Ir prince I.adislas, tils de
Sigismond III (2), et revient enfin, en lOll, pour célébrer à Var-
(1) Kn ISM?.
(2) Des 5iTU()uli's rrlvii'u\ enipèclicri-iit Si;;i:>iiiun(l J':iccr|iler ce Iroiio pour ioii fils, qai
aurait ilii ahauiluiiiur sa f()i pour so l.iiro Cirttr. L'auleur des .V'idcrj' sur lis fumillts
ruim::! ainicllo cela de l'tn(:i)lie pvliliijue, ce i|ui pruiivit Minpleiiii'iit qu'.i Sri )euj une
cvuronne vaul plus (|uo sa fui ; il usl permis de douter que Lcjn. uup d'Iiuiinctes (ji-os
(oieol de Sun avis, ijuui qu'il en «uit, ians cet ob>taclo, la i'ulu|{iiu aurait du i la valeur et
LISTE DES FAMILLES TITHÉES
LES (;OUVEnNEMENTS RL'SSK ET AUTRICHIEN
NOBLIiil roLUtltlil. IS
Il .XUMCJ'jH »>(M«lMt
LISTE DES FAMILLES TITRÉES
LES (iOUVERNEMENTS RCSSE ET AUTRICUIEN
Les anciens comtes polonais et après eux lea sénateurs, étaient
désignés clans les actes oUicicls sous la dénomination de •• barons du
royaume « {baronets rtrjni). Cette qualification était donc, en Pologne
comme dans tous les autres États européens, au moyen âge, un nom
général par kcjuel on désignait la classe la plus élevée de la noblesse,
sans rapport aucun avec les litres particuliers de chaque famille. La
qualification de Luron, dans le seps moderne et concret, comme titie
attaché à une personne ou à une famille et formant le dernier degré
de la hiéiarchie de la noblesse titrée, n'a point existé en Pologne
avant sou partage. Depuis cette époque, ce titre a été assez fréquem-
ment donné, par les souverains de l'Autriche et de la Russie, aux
Polonais i|u'un voulait tliatiuguer, sans [aéteiidre pourtant leur accor-
der le titre de comte, si estimé en Pologne et qui ne fut conféré, à peu
d'exceptions prés, qu'aux familles de la plus haute extraction (1).
Beaucoup de ces titres de barons furent concédés à d'anciens mili-
taires, qui ayant servi avec distinction , se trouvaient en possession
à'ordre^ donnant droit à cette qualification et pourj^eux-là ce titre,
malheureusement discrédité, pour avoir été trop prodigué à des per-
(1) Nous n'.ivon« pas counaissance qat* la troisit-mo piiissani-c cflpnrt.iL'r.inl<>. U Fru&i«,
ait rniifi-rè lu dire Je biirun j auiun ili> ses SQjeU poluDJi».
i'..v:nu] f-u'ifiij :>li f.nïii ^Yj j!j auormù'M
,*.
S80 NOTICES
sonnes sans mérite et sans naisaance (1), à une valeur estimable. Le
gouvernement russe accorda également cette qualité aux personnes
qui, du temps du grand-duché de Varsovie, furent créées chevakier de
l'empire français, ainsi qu'à quelques industriels qui avaient amassé
une grande fortune; de là vient le peu d'estime dont jouit parmi la
noblesse polonaise ce titre, dont un homme de haute naissance ne
consentirait point à faire usage. Nous donnons ici sommairement la
liste des familles ou des individus qui ont reçu le titre de baron,
autant qu'il a été possible de se procurer leurs noms, en faisant
remarquer que cette qualification ne suffisant pas, à défaut d'autres
mérites, pour les ranger parmi les familles illustres, nous nous
croyons dispensés d'entrer ici dans plus de détails ù leur égard.
' BARONS CRÉÉS PAR LE GOIVERNEMF.NT AlTRICniEV.
Barons blazoavski.
Barons cztciio^vif.z.
Barons dolimaaski.
Barons dulski.
Barons gadomski.
Barons gostkovski.
Barons u.vdmk»h.z.
Baron JOSKl'lI KO>t)PKA.
Barons kAMi.\SKi.
Barons KAUMCki.
Barons krlkoavifçki.
Barons le>vaut()\>ski.
Barons nASTA>viK<;Ki.
Barons werenko.
Barons \vy.szv.\ski. ,
(I) Oa ne saurait trop publi>|ueoieol Iil4mer l'abus qui (Ji-t,'raJe th litre en le iloun-inl 1
des gcni qui n'ont ru i|ur- J'aiJreisf Je bien manier leurs linance> et qui souvent ne sont
pas mùiue chru icidI
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOGNE.. • SSl
UAIIO.NS CIIÉÉS OU COXFIIUIKS PAU LE GOLVtUNKilt.VT HISSE.
Jules, baroa de uuiNtKKX (von deu iuii.ncke.n).
Joseph, barou ciiLLSSCWicz.
Le gcucral Joseph, baron ciiLOPiCKi (géaéralissime de l'armée
polonaise dans la rcvohaion de 1830).
Joseph et Stanislas, barons r.ilALIDOIR.
Stanislas et Titus, barons dl'LFLS.
Jean Rodolphe, baron de iieidll.
Joseph et Cujctau, barons iiouocii.
Paul, baron jeii/ma>o>vski.
Le général Stanislas, baron KLir.Kl.
Florian, baron kouvli.nski.
Michel, barou kOZl>Ski.
George, baron lewaukmvski.
Adolphe, l)aron de .iialzah.n.
l'ran(;ois et Xavier, barons ivavski.
Louis, baron u.vsTAWitrKi.
Anibroise, baron skau/v.nski.
Alexandre, baron soi.ni;.MlOF.
Iguuei;, baron sr»>KO\vsKi.
Séverin, baron »ii.s<)>.
Joseph, baron ZALLSki. ' •
»' '
APPENDICE
APPENDICE
Pour réaumer ces notices, on doit répûti-r qu'il est faux d'affirmer,
coiiiuie l'oni fait queli[Ut'S auteurs uiodcrucâ, (juc U-s titres hérédi-
taires n'ont point existé ancienMciiu'iit eu l'olo^^ne. Bien au con-
traire, ils furent usités jusqu'à la fin du xiVsièi-le, et rien ne prouve
mieux les privilèges et le pouvoir dont jouissaient ceux qui en étaient
revêtus, que l'envie et l'acharnement que leurs préroj^atives éveil-
lèrent dans le reste de la noblesse, qui saisit avec empressement,
lorsqu'elle se présenta, l'occasion de détruire ces distinctions dont
elle supportait avec impatieru-'C la supériorité (1). Tt)utefois, l'habi-
tude et la \anite furent plus fortes cpie toutes les lois, et il ne s'était
pas encore écoulé un siècle depuis que les vieilles races avaient été
dépouillées de leurs droits t:t île leurs titres poUniaXi , que déjà des
famillib, nouvelles pour la plupart, brit^uèrcnt et obtinrent des titres
étraujers, qui ne furent à la vérité tolcics en Polo;^nc i[u'à la con-
dition expresse qu'il n'en résulterait aucune prérogative de rang ni
privilège d'aucune espèce pour les titulaires. Il est même digne de
remarque (ju'il n'y eut en général que peu d'entre les anciennes et
puissantes maisons que la loi avait privées de leurs titres et de leurs
(I) Voy. Rartlii-loiiiy l'aprn. ki : Iterlij Hyceiiticn, |(agc ijij. D'jilli'urs si lc> lUrt-i «-l
les ili^liiH Uo(ii iiiibiliJiiri') ii'.i^aionl point cviUr rDiiiiiic lu iir.'.enili'iil (-■•riajiii ocmiiiii,
qui niilt-ril IciiriJcJl di- rapuliliiiue .\ U pLiri' .lij u-..i>;i'j rfel.i .le l'jtn icii royaume Je
Pr)lo);iie, il n'y aurait pas tu lieu >li: faire Ji'i lou puur lo prohiber.
SUU LES KA>IILLKS .NOlil.tS i)K l.V l'OLOCNR. ^87
fut une plus grande faute encore de tolérer que la loi qui interdisait
lc3 titrc'3 fut oonitaminL'ut violée, car une loi non respecU'^e est le
plus actif levain de la démoralisation. Ce fut celte dcmoralisatioa
systématique, dont se servit la race injustement vantée des Ja;;ellou3
pour conserver dans sa descendance cette ccïuroune élective , qui
causa la perte de la Pologne (1). L'histoire de ce pays, jadis si puis-
saut, peut se diviser en quatre époques principales : la dynastie des
Lech's fonde la Pologne et lui donne par ses conciuètes de vastes
limites; celle des Piast la rend redoutable à l'extérieur par les succès
des armes et la fortilie à l'intérieur sous l'iutluence des principes
d'hérédité et des institutions germaines; avec les Jagellons, qui pro-
fitèrent encore des éléments de puissance fondée par les dynasties
précédeutes, commence cependant la décadence de ce puissant État ;
l'hérédité de la Couronne s'éteint , la Couronne élective surgit et
traîne à sa suite les vices, qui sont un appui plus sur que la vertu
pour obtenir les suffrages d'une foule d'électeurs! Aussi, la démo-
ralisation et la vénalité font-elles des progrès ell'rayants; déjà, sous
le roi Alexandre, petit-tils du premier Jagcllon, la Diète est forcée
de défendre par une loi que les biens de l'État ne soient distribues
par le souverain (1505); malgré cela, à la mort de tjigismoud-
Auguste, le trésor se trouve de nouveau tellement apauvri ([u'un
arrêt dépouille tous ceux auxquels les rois avaient distribué des dota-
tions pour s'en faire des parli^.aus (2). Les germes mortels, semés
(1) H lie s'anil |ias ,li^ iiicr ici les iiuaIiIis brillant.'* ou la valeur ilo i|uiliiur5-iiiii di'S sou-
«eraiiii do ci'tti' faiiullt', iiiau bi iiliiiii'iit Ac:, iirincipi'i ou »orlu iI.n()iioIs il» ro^iioronl Ht des
moyoLs qu'ils furont furcoi J'oiiiployor pi^iir j■a^^uror sunossiwuu'nt la l^jiiroime. Si'us ce
rapport la raco Jaiiellonionne a olo la plus funoslo d la l'oloyiie. Il no faut pas nublior au>si
que si qiiolijuc^ins dos rci-'nes dos Ja;;olloii5 ont ou do IVrlat, c'osl ((u'ils prolitaionl onora
dei olenionls d'ordre et du pui->saiico i|iratai<'nl fciiidos loi dynaiias prcctJdenti.-s ; oui ne
léb'uoroiit d leurs siircossoiirs que do-, oli iiii'iils do di-scirdro ol domino !
{i) L'oloctivito de la tlouronnc iiui pour la l'olo>;!io mon pour la Lilliuanie) commence i
Ladislas Ja^ollon, eiitioiulro la vénalité, l'our .isuror la Couroiiiio a son lils, on »oil Ja;;ollon
prodi;:uor los doniainos de l'Etat, ot lo papo Marlin 'V t-uiidaniiii-r sou- lo r.';;n'! d'Ale\aiidre
ces donations nuisibles au pays et a la morale. Kilos l'otaieiit en citot, car elles furent une
des causes print-ipales de la d.'inoralis.Uinn pulilnjuc. (les prodigalités continuées par tous
les descendants do J.igelloii rendirent l'F'.at m pauvre, que .•ioiis SiJismoiiil-.Vu;usli' |e$
Dii'tes mirent en \i;ueiir le droit que leur doMii.iil le slaUit alei indrin do surveiller lo
dornaini) royal, et rè>oi|uèrent tous les dmis f.iil» par le< ruis .M.iis ics sa;ej mesures ne
fureut que passa^jores et ce fut à rccoinnioncer ! En gênerai le» liistoriens polonais parai*-
288 NOTICES
par les Jagellons, portent eiitiii leurs tristes fruits; et la dernière
époque des rois élus dau-» diffcrentes familles, n'est plus que la longue
agonie de la Pologne : ce sont les pcnii)l«s et dernières luttes d'un
cor[)3 vigoureux que .la mort gagne par ses membres corrompus •
hélas! les quelques nicmbres restés sains ne peuvent plus le sauver!
Depuis lors, le pays énervé proiluit bien encore quelques hommes de
talents, mais pas un grand caractère, des factieux au lieu de citoyens!
Le désir de la liberté n'est plus que l'amour du désordre! Tous,
rois, seigneurs, prélats et magistrats changent suivant leurs intérêts
de projets, de partis; ils déchirent sans pitié leur patrie en appelant
ou servant l'étranger! Ainsi, l'esprit de licence et d'insubordination
amena la ruine de la Pologne. Puisse maintenant du moins sa popu-
lation dispersée profiter de la sévère punition que lui ont attirée ses
fautes! Puisse-t-elle acquérir sous la domination étrangère ce qui
lui a mnnc|ué pour pouvoir conserver son indépendance, l'esprit
d'ordre, de soumission, le sentiment du devoir et de respect pour le
droit consacré! Puisse-t-elle surtout se préserver de mauvais conseils
qui cherchent à l'égarer cl qui veulent ressusciter la Pologne en prê-
chant la rébellion; ce serait vouloir renouer l'histoire de ce malheu-
reux pays À sa plus triste page, et faire renaître une nation que la
révolte et la licence ont perdue en la poussant d'émeutes enémeiites,
de révolutions en révolution)! Ce qui naît de l'esprit de révolte, ne
livut c'blouij par qiioliiui'i ri.s'<>i':> bnlUfits i|\i'oiit eu., Ii-i Jj;.Tllonj . lU oublienl que leur
éclal n".lail pjs lii-ukiiiriil leur propre oUvrajiL', luaii provenait ilo riiitrilag" de puissance
l>';;uù p:ir les tl)ii,i'>nci prci'L'iK'iitL-i : et l:i pn-uvu i|uii celdi puUsanre était runiiidabk-,
c'e-,1 i|u'il a f.illu pro-. île i(ii.ilri' >iiili-> ilu iliMiiDr.ilisalimi il do Ji -nrJroj pour la dclruire
CiiliiTtiiiftil ! 1)11 ri'itf, li; bien iiu'oiil pu faire lei Ja^jellxiii ne piul se comparer aux (ii.iui
irréparables (lu'iU ont allire» jur la l'uloo'nc. La .li>lnbulioii des bloii» de l'Klal et des
Slarustiej pour aciieler des partisan», :e Italie liunleux atee ifs emplois scculicri ut eccle-
siasli<|ues datent do leur ti'iiips. Di-jà soui Sie>>»ioiid I" li< plus vanté dei fuis Je cette
familli', la vénalité clan si gran.le que sa veuve lioiiiio Sforia irritée centre André Zebriy-
dowslii, evéque de Cracovie, qui s'était prêt.- a Ciiuronner llarbe IVidzivtill, que M,i.iin.ud-
A>i;^iisle avait épousée contre la volonté de »a iin T>>et tlu pa\>, »'eiu|iorta jiisqu a lui tepro-
clier d'avoir uc/uri; son évéclie; * Ctrii'Ji, je l'ai uctifli-, re|ioodil insoleiiiiiieiil l'eiequ»*,
iiunt paict iju'il cttiit à vriitliv! • Même l'uinon tant nantie de la Lilhuanie a la
Poloig'iie i-t qui lit inipolitii|uemi'nt prcfi ht pour la reine lledwii^e l'alliaucu de Ja;;ellon a
Celle de l'arcliiduc d'Autnclie , fut un désastre |>our la Pologne, car elle lui attira re*
Kuerresinleriuinables et rulncu^es avfr l'urdrt! Tiutonique, les Suédois et la Russie, dont
la Litliuauie était sans cessii la cause.
su» (.(-s FA.MILLI .^ Mdll.tS 1)K I.A PoLOcNE. SM'J
saurait s'alTraiicliir de son iunucnce fatale cl périt par la révolte!
L'éducation d'un peuple ne se fait ([ue lentement, et (quelques
années ne auflisent pas pour etlaccr de l'esprit public les funestes
traditions du passé. Ce ne sera ([u'eu donnant des gages de sou-
mission et de fidélité aux lois sous lesquelles la Providence et
leurs fautes les ont placés, que les Polonais peuvent se concilier
l'estime et la sympathie des nations qu'ils se plaignent d'avoir
perdus; c'est en prouvant qu'ils ont su profiler des sévères le(;ous de
leur histoire, qu'ils feront voir c^u'ils sont dii^'iies i!e former de nou-
veau un peuple indépendant, et, alors peut-élre, leur reiidra-t-on
d'un commun accord, cette libre existence qu'ils sauront conserver à
l'avenir!
Si donc dans ces notices, à côté des actes de vertu qui méritent
l'éloge de la postérité, on a également rappelé les vices et les fautes
dont si peu de familles ont été exemptes en Pologne, c'est pour servir
d'avertissement salutaire et modérer un zèle trop ardent (^ui vou-
drait reconquérir l'indépendance polonaise par les mêmes moyens
qui ont été la cause de sa perte : par la révolte contre le droit rtoiutu ;
si même cet esprit d'insubordination venait à triompher momenta-
nément, il ne ferait i{u'attirer sur ce malheureux. ])a}s de nouvelles
infortunes; car ce ([ui naît du de-^ordrc n'a pas d'avenir! Apprendre
à respecter la loi, s'astreindre à l'obéissance et à la lidélitc pour se
rendre digne de la liberté et de l'indépendance; effacer enfin les
fâcheuses impressions ([ue la licence de ses citoyens fait peser sur le
souvenir de la Pologne, telle est la tâche bien plus honorable et plus
utile de tous les bons Polonais (1). Défendre à outrance sa patrie
existante et en daiujer , est un acte héroïque que tout le monde admire;
(1) Il Psl une certaine cali-jiurie tli! la presse polonaise t^ui jeUe loi liauti crij lorsiju'un
rappeilt! tv> tn^tL'n failles el Ivs lioiileiist's Iraliisoiu i|ui ont amciic la perle Je la l'olo„'iie,
couime SI l'huloirc elail U pour uii-n.ii-'er sa sfnsiliililé jouée, car c'est elle qui veui
pousser les populatiuns polonaises dans une nouvelle «oie de revoUe» el Je malheurs ! iiillii
est l'organe Je la revolulion. Avouer se< fautes et les atoir toujours preseiiles, c'est pour les
nations comme pour les inJiviJui lu |j|us >ùr moyen Je s'en corriger, el c'est un acte ineil-
luurde palriolisoie Je leur en préieiiii-r le fune^le nuis suif cru tableau pour les en Jelour-
ner i l'arruir, ijue J'alfeiter une injulgeoce nu un oiibli li)pucrite> aliii Je les égarer el Ju
les entraîner Jans les uiêuics précipices !
»0 NOTICES
miiis cuus^)ircr contre uti j^ouvcriu-uieiit devenu Icgal , attirer sur
son pays la ruine et de nouveaux désastres sous prétexte de faire
ressusciter une patrie détruite par ses propres fautes, c'est couvrir
d'un mas([ue de patriotisme la passion de la licence et de la jévulte!
Kosciuszko est un héros, estime de tous; mais aujourd'hui les chefs
d'une insurrection polonaise ne sauraient être aux yeux des gens
sensés et justes, que des rebelles (1), qui entreprennent de faire
renaître la Pologne par les vices raè.ues qui ont causé sa destruction!
A l'époque où nous vivons, au milieu de la confusion que des gou-
vernements eux-mêmes, dans des vues coupables , jettent dans les
principes fondamentaux de la société, dont ils devraient être les gar-
diens et les défenseurs, il serait à la fois utile et glorieux pour les
Polonais de prouver qu'ils savent résister à lu contagion, et qu'ils
ont pour toujours renoncé à leur ancien esprit d'agitation, en ne se
laissant plus entraîner à des entreprises qui attireraient, quellequ'en
soit l'issue, sur cette nation malheureuse, les anciens déchirements
et de nouveaux désastres !
COMPLÉMENT.
L'identité des armoiries étant généralement une preuve certaine
d'une identité d'origine (2), on a toujours cherché à conserver leur
(1) On ne saurait a>»ez le rcpcler : la /i(/('/i7e i son goiivernfmeni Iri^.il o»t la première
»«?rlu d'une nadon ; c'<'>l par ello icul»; (juVIIi- |iciil ilf\rnir forte el puissante, c'est par i'll«
aussi qu'elle se fait rispecler. I.'élaii (lt'\(iuo des Llalj île IJont-Tie r.'ponJaiit à rappel de
Maric-Tliercsi' pirlu en unaiiiiiie: Murimiiur pro Ucijf uo.strol lui a conquis une place
Ulorieubrt panui Ws peuples de l'Kurope et le-. 'loiii;roi> se iOU\ leii lient a\ec un ju>le urpueil
de ce teiii(.'ifnai.i' de leur lidelilé ; mais par riii^iirrerlion de IS'..S, a la remorque du rebelle
ko^iuUi, lU n'auront certes aci|ui> m une Leile pa};e dans l'Lisloire ni l'esliine dis bou-
oètes ^ens ! l'uis>enl les l'ulonais, de '/i((7'/"e p<irl que vienne la seductiou, y re>isler
nolilement eu prenant pour uiudele le premier eiemple el en su dulouruaut du second a>ec
indit;nalinn .'
(i) Cetlï relaie u'a eu que deux evce|iliiins comme cela a déjà été dil : la prcroicro a été lea
adoptions peu nuiiilireuses faiti's par Us faiiiilles el a|ipr»u«ees par les deerett des Uieles,
par coii'>ei|ii"nt connui">. la sUCuiide a ilo l'adoplioa en m itie des laiiiilles litliuaiiieuiies,
aulquelle% l'aiicieiiiie nobleîsu p><lonai.<e ckiicci/ii st s mliIIcs arinoiries , atec rungine
desquelles les ramilles lilliuaiiii'iiiie> n'a^airni neii d" cumniun : mai> , dans ce cas, aussi
Chaque adoption a l'ile cuii.-iiinee.
SL'Il LKS KA.MIII.es Nolil.KS liK I.A r'Ol.iiC.NF.. 591
forme primitive clans toute son iiite;^ritc. Voihi pourquoi nous nous
bornons, dans la description des armoiries des familles titrées
actuelles qui va suivre, à ne déi-rire que les ariucs pleines et or'uji-
nairea, sans tenir compte des auijinentntiuiis et des changements qui
ont pu survenir par la collation des titres. Cela fait mieux ressortir
la liaison des familles par rapport à leur origine commune.
A cette occasion il faut rcruarciuer encore qu'il est inutile de
réfuter ici longuement l'opinion de quelques écrivains modernes,
qui prétendent que les armoiries en Pologne n'étaient point la pro-
priété exclmice d'une famille, la marque d'une race noble, mais un
signe de ralliement commun à toute une congrégation, à une sorte
de Clan (1). C'est vouloir nier eu même temps l'existence de la
noblesse en Pologne, car l'écu de sea armes est le signe distinctif du
chevalier d'autrefois, du gentilhomme d'aujourd'hui ! Ce n'est là, du
reste, qu'une théorie démocratique ingénieusement déduite, mais née
àt% préoccupations libérales de ce siècle. Heureusement les traditions
et les faits la démentent sullisaramcnt et ceux qui veulent s'en con-
vaincre n'ont qu'à lire les nombreux ouvrages héraldiques de la
Pologne; ila n'y trous eronc pas un mut ù raj)pui île cette nouvelle
et singulière science des armoiries (2).
(l) Lti Clam il'Écussu, (|ui seiubU-iil étrr rorlr'iiie Jn l'udu iiuu\ullii iilùo hc<rj|ili>|uc
purU'iit li'j itiuWurs ili- \.\ l'.iiiiiili' ilv l<-iir < licl', iiimi» nmi (iDiiit m'j Hniioirifs, iiui soiil le
caclifl t'MiiiMftl'uiiii t'.iiinllt.' iiulilo
\i) C'cit le D.ki .ml iii.ii) ilrinoi r.i(ii|iii.' I.i'li'«rl i|ui ril riiittiilciir Ji* lO nouu'ju sy>ti-iiif
h('rjlilii|u<', t|iii ii'r.>t i|u'iiiii! iiMitru ilo »<>u iiii.i^iii.ilinii ri'|iiililiiaiii<', i-i>iilrf l.uiucllo loule
Vi uoblr>>o |iuliMiai>t' Juit prolCsUT uiiaiiiini'iiiriil, >ous |)ciui' Ji' cesser U'élrt;.' Do le que,
ilaus ccrt.iiiis c.ii i^oli-^ et .ipproiivcï |i.ir la loi, une laiinll-.* lOitc-JinC >ei ariuulrui,
cuiDiiio ré>.'uiu|ii'cijO Je i|uel'|ue9 liauU fails uu en mjjiic iraliiaiice, X uu luiiiv iju elraii^iT a
sa souche (cliuso (]ui j'esl vu , i|uoii|ue iniiiiii ^lJUtellt , JaiM tou> lei |).i) ji, il ui' sViisiiii
pas que ces arniuiries n'aiciU pas eU- le si-jne ItL-rulilii/ne >-i la iiroi>rii(f ejicluaiie Je la
race (|ui les pussédail J'ori^'ine. Les iiuuii /trinittili Je> r.iiuilles nw la Wortoiite (c'est i
dir^' nonuiiot'lis) se retroineiU loujour^ dans les nums suus Irsquel.. sont deiii-'nées leurs
armoiries, soil qu'ori^iiKiireuieiil la Uinille ail Jouiie sou nom au\ armes uu que celles-ci
l'aieiil donne a la famille. Ausii les aniMens liiiloneiis et les t;eiieilo^'i3te> se sorveiil-ils tou-
jours en laliii, pour de.-.ignfr le^ Timilles, Je, expressions iJainus, /(i/>u/iu, ijeniis précé-
dant le nom des armoiries , coniine par eiemple : i/i' iluinu (il iilurtiin, ex luiiiilia
LeiZczijrtiruin, Ucijcniic LoUzui, luules eipressiuiis qui iiiipliquenl l'iJeo du lilialiua
J'uuM suuclie première et cumiuunn.
» , I 'I
LISTE AI.PIIABÉTIOUE KT DESCRIPTIVE
ARMES PLEINKS ET OllIlilNAlUES HES F.VMll.l.ES TIUU-ES ACTUELLES,
DONT IL EST KAIT MKNTIU.N DANS CES NDTICES.
IIOtLII:! rjLONAISt.
I»
LISTE ALPIIAHÉTIQUE ET DESCRIPTIVE
AHMES PLEINKS ET OHI(-INAIHES UES FAMlLLtj TITREES ACTUELLES, DO.NT IL EST
PAIT MENTION DANS CES NOTICES.
ALKX.i>DIU)\VI(;/.
D'ar;^ent à deux fers de faux posés en sautoir entre deux épéea
brisées mises en pal et contreposées dans le point d'intersection des
deux faux, le tout au naturel. Armoiries des cuiutes Alcxaiulrowicz.
B.VWOKOWSKI.
D'azur à un fer de dard écorné à senestre, croisé sur le fût et
fourché par le pied, soutenu d'un 3, le tout d'or. Armes des
comtes Buworowski. '
BI.iLYNl.i.
D'azur au fer à cheval montant d'argent, accompagne entre ses
branches d'une croix pâtée d'or, surmontée d'une flèche empennée
et montante, du stcond émail. Armes concédées aux princes Mirski.
r-
19S NOTICES
BOJfCZA.
D'azur à la licorne saillante d'argent. Armes des comtes Fredro.
BOGOni.V.
De giieules à deux pliéons d'argent, contreposés en pal. Armoi-
ries concédées à la maison des comtes WoUowicz.
CIOLEK.
D'argent au veau passant de gueules. Armes de la maison des
comtes Ciolek Komorowski, des princes et des comtes Poniatowski.
COLONNA.
De gueules ù une coloune d'argent surmontée d'une couronne; la
couronne, le chapiteau et la base, le tout d'or. Armes des comtes
Coloniia de Walewice-Walewski.
'' CZEnT»EIlTY>SKI.
Êcurtcle : nu ]''•■ et iiu 1"'" de gueules à un Snint-neorge nu d'ar-
gent, ti'iKiiil une l.nue dont il terrasse un ilr:igon au naturel; au 'J"""
et au 3n'< de gueules à deux épces d'argent, garnies de subie, posées
l'une en bande, l'autre en barre, et apointées au centre d'un croissant
versé, soutenu d'une étoile de six rais, le tout d'or. Armes des
' ' princes Czcrtwertynski.
DEMUKO (DEU>0).
De gueules à la croix pâtée et alézée d'argent, accompagnée dans
son (luatriéme canton d'une vivrée et alézée du même.*€e sont les
armes de la maison des comtes Potvvorowski.
SUR LKS FAMILLES NUULK^ Ut LA l'OLOli.NE. 107
DOLEiNGA (l)OLEG.i).
D'azur au fer ù cheval versé d'ari^ent, 3ommé d'une croix pâtée
d'or et accompagné entre sea brandies d'une flèche toml)aule et
empennée du deuxième émail. Ce sont les armes de la maison des
comtes Mostowski et des comtes Dolenga-Myçiclski. ^ • -i..-' ••
dhogoslaw.
D'azur à une tlèche empennée d'argent posant sur un demi-anneau
du même. Ce sont les armes des comtes Skorzewski.
DRUÇK.
De gueules à l'épée nue d'argent posée eu pal, la pointe en bas,
nccostée lie quatre croissants d'or, contreposés deux iideuxde chaque
côté de l'épée. Ce sont les armes des princes de Druck-Lubc(;ki.
G.iHCZY.NSKI.
D'azur à une tlèche montante empeuuée d'argent, mise en pal,
accostée de deux étoiles, de six rais et surmontée d'un croissant versé,
lo tout d'or. Armes îles comtes fiarr.'.ynski.
GODZIEMUA.
De gueules au pin arraché de trois branches de sinople. Armes de
la maison des comtes Dombski (Dabski).
GOZDAWA.
De gueules à deux Heurs de lys d'argent, eontreposées en pal,
au pied nourri l'un dans l'autre. Armes concédées aux comtes Paç.
atjumi
. jiî-
298 NOTICKS ^'^
GRZTMALA.
D'or au château de trois tours de gueules, ouvert eu porte et cou-
lissé du champ. Ce sont les armes de la maison des comtes Cîrzymala
de Grudna-Grudzinski, des comtes Jablonowski, et des comtes de
Potulice-Pûtulicki.
•-' '' 1. , ■
GUTAkOWSKI. ,,
D'azur au fer à cheval versé d'argent, sommé de trois plumes
d'autruche au naturel, et accompagné de trois étoiles du deuxu;me
émail, deux eu chef, une en pointe. Armes des comtes Gutakowski.
IIABDA>K OU SKLUOW. ^
De gueules à la face vivréc de quatre pièces d'argent. Ce sont les
armes de la maison des comtes Habdank-Skarbek ; des comtes Skar-
bek-Konarski et des comtes .\nk\vicz.
iilsSah7,i:>vski.
Les armoiries concédées à cette famille en 1676, furent compo-
sées de lu réunion de celles îles deux maisons de Prus et de Sas.
Elles se blasonneul : coupé, dessus de gueules à une double croix
imparfaite d'argent (c'est la branche du côté sénestre de la traverse
inférieure qui manque), ([ui est de Prus-aïuicn ; dessous d'azur au
croissant muniant d'or, chacune des cornes sommées d'une étoile de
même, et surmonté d'une Hèche montante, posée en pal et aboutée
par ses pennes au centre du croissaut, qui est de Soj. Ce sont les
armes des comtes liussarzewski.
SUR LES FAMILLES NOULES DE LA POLOGNE. . 599
JKLITA.
De gueulea à trois lances, en poi;^'nce, d'or; deux eu sautoir le fer
en haut, la Iroiàiùnie en pal le fer eu bas. Armes de la maison dea
comtes Jelita-Zamoyski et des comtes l^ieUki.
JU>0SZ.4.
De gueule au bélier tranquille d'argent, sur une terrasse de
«inople et du flanc duquel coule un jet de sang. Armes des coratea
Zaluski et de la maison éteinte des comtes Junosza-Bielinski.
KALl.NOW.V.
De gueulea à une fltîcbe montante en pal et empennée d'argent, au
pied ancré ou finissant çn forme de deux hameçons, chacun d'eux
sommé d'une étoile d'or. Armes de la maison des comtes de Kali-
nowa-Kalinowbki.
KIER1>KJ V.
Parti : au premier d'azur à trois tlcurs de lys d'or mises en pal;
au deuxième de gueules plein, .\rmes des comtes Kierdejowicz-
Wielhorski.
KORCZ.\K.
De gueules aux hameydcs d'argent, allant en décroissant de
manière que la première d'en haut soit la plus longue et la troisième
d'en bas la plus courte. Armes de la maison des comtes Komorowski
xle Liplo\t^a et Orawa et des comtes Braniçki actuels.
300 NOTICES
KOSCIESZA.
De gueules ù un fer de danl croisé sur le fût et ouvert eu chevrou
par le pied, le tout d'artreut. Armes couccdces aux comtes Chod-
kiewicz; elles oui depuis sulji dilférentes augmentations.
KRZVWDA.
D'azur au fer à cheval versé d'argent, iiccompagué entre ses bran-
ches d'une croix patee d'or et sommé d'une croix pareille, mais
incomplète. (C'est la braïuhe de la traverse à dextre qui mauque.)
Armes des comtes Kzcwuski.
LAUEMDZ <>L DL.MIM.
De gueules ou cygne d'argent, bec([ué et membre d'or. Armes des
comtes Duniu de Skrzynno-IJorkowski.
LELIW.i.
D'azur au croissant montant, accompagné entre ses cornes d'une
étoile de six rais, le tout d'or. Armes de la maison des comtes Leliwa
de Tarnow-Tarnouski; des comtes Liliwa-Goluchowski ; des comtes
Czapski de Uuttcii; lUcs furent également coucédces aux familles des
comtes Tyszkiewicz et des comtes Morstyn. Euliu les comtes Wod-
zi(;ki obtinrent, en 1G7C, la concession des mûmes armes, mais
avec un cimier dilTéreut de celui que porte la famille originaire de
JUliwa.
LESZCZYC.
De gueules au paillis, dais ou toiture de quatre montants d'argent
essoré d'or. Armes de la maison des comtes f.,eszczyc de Radolin-
A a
AWi'.sajr
.ij-yV-sd
SIJH LKS FAMILLES NOIil.ES DE LA l'OLOLiNE. 30»
llailolinski et des comtcâ de Sumin-Suminski. Le meuble de l'écu
porte en polonais le nom de Bru// ; de l;"i vient ijue ces armoiries sont
fréc{uemiULiit désignées sous ce dernier nom, quoique leur nom véri-
table, provenant du nom oritjinaire de la niaison qui les porte, soit
celui de Les/.czyc.
LIS.
De gueules au fer de dard croisé sur son fût de deux traverses, la
Bupérieure moins longue que l'inférieure, le tout d'argent. Armes des
comtes Starzenski; elles ont également été concédées ù la famille
lithuanienne des princes Sapieha.
LODil.i.
De gueules au bateau d'or posé en fasee. Armes de la maison des
comtes Lodzia de Bniu-Bninski ; des princes et des comtes de Ponin-
Poniaski, et des comtes Szoldrski.
' . ■ MMSZECIl.
De gueules à sept plumes d'autruche au naturel, appointées en
pile vers la pointe de Téeu. (^Suivant Pupiocki le clianip duit être
d'argent , ce qui bcnible heraUliqueiiienl j)lus juste.) .\ruies de lu
maison di •:> eoinds \ aiidalin-.Mnis/.cch.
I ..' MItH.
D'argent à la bande d'azur chargée de trois étoiles d'or. Armes des
comtes Mier.
.NALE.NCZ-ntL'MKME.
De gueules ù l'ccharpe d'argent mise en rond, les extrémités pas-
sées en no'ud vers la pointe de l'écu. Armes des comtes Moszczcnski;
■ ,j "iUX 'h "m'..;;.'
■<l-Â">l'i3IJA/l
302 NOTICES
des cointe3 d'Ostrorog; des comtes Malfichowski, des comtes de
Moszna-Moszynski ; des comtes de Raczyu-Ruczynski; et des comtes
Rostworowski. Ces armes ont reçu le nom de Nalcucz-deuxième pour
les di3tin;^ucr d'armoiries plus anciennes, ayant avec celleb-ci une
grande rfssemijlance, et appartenant à la famille éteinte des anciens
comtes de Czarnkow-Czarnkowski.
>0>VI.\.V.
D'azur à la cornière montante d'argent, accompagnée entre ses
braaches d'une épce en pal de même, garnie d'or, et la pointe aboutée
dans le centre de la cornière. Ce sont les armes de la maison des
comtes Nowina Mielzynski.
De gueules à un fer de dard acculé par son fût en cornière cro-
chue, le tout d'argent. Armes concédées aux comtes Clireptowicz.
OGI.ME(,:.
De gueules à une chappo d'argent ceintrée sur les côtés et carrée
pur le liant, siiruioulee d'une croii de même ancrée à sou sommet.
Armes coufirnices aux familles des Kniaz Oginski et des Kniaz
Puzyna.
OGOXCZYK.
De gueules à un fer de dard et d'argent, le fût acculé en demi-
cercle. Ce sont les armes de la maison des comtes Ogonczyk-Dzia-
lynski, des comtes Ogonczyk-Sicrakù\v;ki et des comtes Ogonczyk-
Zboinski. Au xv*-' siècle elles furent également confércea à la famdle
du comte Zoltowski d'aujourd'liui.
'ôQ.
SUR LES KAMll.LF.S NOBLES HE LA l'ULOCNE. 503
àï
OKS/A.
De gueules à une ilouloire en ])al d'argent, le tranchant tourné
vers la droite de l'ccu, et emmanchée de sable. Armes des comtes
Oksza-Grabowski.
OSTOJA.
De gueules à une cpée en pal d'argent, la pointe en bas, garnie
d'or, accostée de deux croissants de même, tourné et contourné.
Armes concédées aux comtes Mikorski,
PILAWA.
D'azur à une triple croix imparfaite d'argent ; c'est la demi-tra-
verse à dextre qui manque. Arnics de la maison des comtes de Polok-
Pûto(;ki.
PLATEU.
De gueules à trois fasies d'argent, à la bande de même brociinnt
sur le tout. i\ames de la maison des comtes IMaler.
POBOG.
• D'azur au fer à cheval versé d'argent, sommé d'une croix pâtée
d'or. Armes des comtes Pobog de Zapol-ZapoUki.
POGO.N.
De gueules à un cavalier armé de toutes pièces d'argent qui tient
dans sa main droite une épée nue levée, dans sa gauche un écu de
JIA \ A 'l
.'j»tav '&y:n'..i à 3sÎ xje tuss'ii
30i NOTICES
gueules chargé d'une double croix alczce d'or. Armes que furent
auloribécs à porter, coinuie issues des souverains de la Litlmanie, les
familles des princes Ciiartoryiski et des princes Sanguszko lorsqu'elles
furent admises à faire partie de la noblesse polonaise.
POMIA.-y.
D'or à un rencontre de butlle de sable, à l'cpée d'argent en bande
traversant la tète du boiuniet dextre au dessous de l'œil séuestre.
Arnu's de la maison des comtes l'omian de Lubna-Lubienski.
-^ l'OIVAV.
De gueules à la rose boutonnée d'argent. Armes de la maison des
comtes Poray de Kurozwenk-Mencinski ; des comtes ilniszek de
Buzeuiu. Elles ont aussi été concédées à la famille des princes
(léilroyç.
FnUSS-DKLXIt.ME.
De gueules à deux faucilles sans manche et acculées d'argent,
liées d'or et se croisant par les pointes, surmontées au point d'inter-
section d'une double croix pâtée incomplète du second émail, la
(IcMii-traverso inférieure à scneslre manquant. Armes des comtes
Jezierski. Elles portent le nom de l'ni-t'i-Jeuxièine pour se distinguer
de celles de ranoienne maison de l'i-u^a-preinii-ron uncitn, auxquelles
elles semblent empruntées et dont était issu saint Stanislas de ijzcze-
panow, le martyr de la Pologne. Il en est de même des armes de
PruHis-troisièine dont la description suit.
/^ rnuss-riioisiKMK.
De gueules à un fer île faucille ii dextre et ù un demi fer à cheval
ù sénestrc, joints ensi-mblc eu forme de croissant renversé, le tout
SUR LES FAMILLES NOBLES DE LA POLOCNE. 305
d'argent et surmontés ù leur point de jonction d'une. double croix
iQcomj)lète d'or, à la([U(.lle manque le bras dcxtre de la traverse infé-
rieure. Armea de la fumille des [)rinc(â Jablonowski. Il y a eu
quelquefois variante dans l'émail du champ de réou, qui a été porté
parfois : parti, au l'""" de gueulen, au 2'"" d'azur; le meuble des
armes de l'un à l'autre, la croix, sur la li^^ne de partition.
pn/Eiio» A.
De gueules à une lance oiuéc de sa tlamme, enroulée sur son bois
éclaté au milieu, posée en bande, le tout d'or. Ce sont les armes des
comtes Cetner.
'' ' '" RA>VICZ.
D'or à. une vierge de carnatioa, les bras étendus et !es clieveu.\
flottants, couronnée du champ et \étue d'ar|i;ent, montant un ours
passant de sable. Armes des comtes Oatrouski. Elles furent au^si
concédées il la fumille des comtes (J^arowski. •.
liOUALA.
Parti ; Ati l"' de gueules ii la perche dcxtre d'un bois de cerf
chevillé lie cinq pièces d'art^cnt; au ~""' d'argent à une corne de
bulHe de gueules. Armes de lu maison des comtes de Krasiczyn-
Krasiçki.
ROLA.
De gueules à trois faux sans manches posées en pairie et aboutéts
en cœur d'uue rose boutonnée, le tout il'argent. Armes de la maison
des comtes Rola Wolski.
306 NOTICES
SAS.
D'azur au croissant montant, les cornes sommées de deux étoiles
à six rais, le tout d'or, ut accoinpaync d'une flùche en pal d'argent,
aboutée par ses pennes au centre du croissant. Armes de la maison
des comtes Dzieduszycki. Elles furent aussi concédées ù la famille
du comte Uruski actuel.
SLtrOWRO.N.
D'azur au fer à cheval versé d'argent, sommé d'une croix putée de
même, sur laquelle se tient un corbeau essorant de sable tenant une
bague d'or dans son bec. Armes des comtes Kossakowski, des comtes
de Krasnekrasinski et des comtes Sobolewski.
SOLTYK.
D'or ù l'uiglc éployée de sable accolée d'une couronne d'or, au
dextrochère armé, tenant un badelaire levé et mouvant du flanc
droit de l'aigle entre la eouroiuie et le vol, le tout d'argeut. Armes
des comtes Soltyk.
SREMAAVA OL' SRZt.MAWA.
De gueules à une rivière ondée et alézée, coulant eu bande ; ou
simplement à la bande d'argent ondée et alézée. Armes de la maison
des comtes de Kwilcz-Kwilei/ki ; des princes Lubomirski et des
comtes de Zinjgrod Sreniawa i3taduii;ki.
STAUVKONOU SZVHVV.MEÇ.
De gueules au clicval gai et passant d'argeut, la queue levée,
marché d'or et sanglé de sable. Armes de la maison des comtes de
Wielopole et Pieskowaskala-Wielopolski.
SUK LKS KAMIl.LES .NOLil.tS DE LA l'OLOCNE. 307
STRZEMIE.
De gueules ù l'élrier d'argent. Arinea de la maison des comtes
Brzostowâki.
SUCllEK05t.N.VTY.
De gueules à la croix pâtée et alczOe d'or, aboutéc en fasce, abaissée
d'ua'cornet de chasse de sable, lié, virole et enguicLé d'or. Armes
delà famille des comtes Miouczyuski.
SULKOWSKI.
Coupé : En chef d'or ù l'aigle éployée de sable naissante de la
ligne de coupure et la pçitrine chargée de l'écu des armes de Saxe,
qui sont : burelé d'or et de sable de huit pièces au crancelin de
Sinople en bande brochant sur le lout. En pointe de gueules à trois
croisettes d'argent, posées deux et une. Armes conférées au premier
prince Sulkowski.
S^VI.NKA.
De gueules à une hure de porc au naturel, engoulant un bras
vêtu d'azur, courbé en fasce abaissée, qui semble arracher la mâchoire
inferiture. Armes des comtes Czaçki.
, SZAL.iV\\.
D'nzurù l'anneau d'or, accom[)agné de trois croisettes de même,
posées en pairie, mouvant du cercle intérieur de l'anneau et appoin-
tées par la tète vers le cœur de l'écu. Armes des comtes Ualka de
Ledocbow-Ledochowski.
308 • NOTICES
SZEI.IGA.
De gueules au croissant montant, nccompagné entre ses cornes
d'une croix pâtée au pied fiché et abouté au centre du croissant, le
tout d'or. Armes des comtes liieliu^-ki actuels.
SZE.MUEK.
Tranché d'azur sur gueules, à la bande d'or chargée de trois roses
boutonnées du second émail et accompagnée en chef et en pointe
d'une chèvre d'argent courant en bande. Armes de la maison des
comtes SzeiubLk.
TOPOH.
De guculi's à lu hache d'arme d'argent emmanchée d'or, mise en
pal, le tranchant tourné vers la gauche de l'écu. Armes de la maison
des comtes Topor d'Oàsolin-Ossolinski ; des comtes Tarlo; des comtes
Morski. Elles ont aussi été concétlues à lu famille du comte ZabicUo.
TKOMUv OU .nmu.vN.
#
D'urgent ù Iruis coriirls ilc chasse ilc sable, liés, viroles et engui-
chés d'or, mis en pairie et abouchés en cœur de l'écu. Armes des
comtes de Hozwadowo-Kozwadowski. Elles ont été également con-
cédées aux familles des comtes Woyna et des princes Radziwill,
lorsqu'elles furent admises à faire partie de la noblesse de Pologne.
TRZY>Vl).iU.
De gueules à trois croix pâtées aux pieds tichés, mises en pairie,
le côté dextre de la traverse de la croix inférieure mani{uant, aboutées
«O^OT
SIJH LKS FAMII.I.K.S NOIil.KS DK l.A l'Ol.nCM'. r.Of)
par le pied au CAnnr de l'ccu , et accotnpa^iicps dv trois étoiles, une
en chef, doux eu [)ointe, le tout d'argent. Arnie-i des eouites l'olc-
tvto.
WCZELE.
Échicjueté d'or et de sable, ou bien aussi d'or i:t d'azur. Armes de
la fauiille des comtes (^uro\v.-*ki.
WOnOMECKI.
De gueules nu croissant versé, surmonté d'une croix recroi-
settce et fichée au centre du croissant, ncconipa^^née en pointes il'une
étoile de six rais, le tout d'or. Armes qui furent approuvées pour la
famille de Kniaz \Voronieçki, lorsqii'ils furent admis à faire partie
de la noblesse en Pologn(\
Z.iDOUV.
D'azur à la télé de lion alczce d'argent (([uelques-uns la portent
d'or), flambante de ciuij llammes de gueules. Aimes de la mai-
son des comtes de Rrzezie-Lançkoronski et des comtes de Hrzezie-
Uu330i;ki.
ZBlCZWiCZ.
D'azur à l'epee d'argent, mise eu p il la pointe en haut, ayant une
poignée en forme de croix d'or, et traversant liaiis sou centre un
croissant montant, sommé sur chacune de ses cornes d'une étoile de
sept rais, le tout du dernier émail. Armes de tleuiieme famille des
comtes Grabowski.
.j.n'.yajx
•ijLr.wiii *»*'
310 NOTICK.S
ZEMUY.
De gueules à troi'j dents de loup d'argent mouvant du flanc
sénestre de l'ccu. Armes des comtes Batowski.
Dans l'incertitude sur la véritable disposition et forme des armoi-
ries du comte Taczanowski et Wensierski, nous préférons les omettre
pour ne pas en faire une description fausse ou inexacte.
TABLE DES MATIERES-
Pai;as.
Di':dicace T
ReMAKQTE VI
Introduction vu
Fa-nitlc^ puhnai^ex d'origine existant Je no^juurs.
Les comtes AUxaiidrowicz 39
Les comtes Ankwicz, de la m:iisoti ILibdank id.
Les comtes Balowski 40
Les comtes H i\\oro«:>ki id.
Les comtes Biileiiski, do la maison de Szeliga id.
Les comtes Bielski, de la maison de Jelita 42
Les comtes de Biiiu-Biiinski, de la maison de Lod/.ia 43
Les coudes Bniiiicki, du la maison de KoiT/ik 44
Les comtes lii/.usiowski, de; la ma:son de Sli/emie 46
Les comtes Cetiier, (!■' I.i maison île IV/erowa 47
Les comtes Cliodkiewicz 4S
Les comtes Chreptowicz 51
Les comtes Czaçki, de la maison de Swinka id.
Les comtes Czapski 52
Les princes Czartoryyski 53
Les princes Czertwertynski 58
Les comtes Dombbki tDaliski) 59
Les comtes Dunin de >ki/yiuio-Burkuri)bki 60
Les comtes Dzialynski, de la maison d'()^'ont/yk 62
n
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I«
es
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\ Mï« ûïj ïif.4\v. ."» »»,-
, ai,ii«3 »b
312 tm;i.k iiks M\Tif;r.Ks.
Les comtes Dziedoszyçki, cIl- l;i maison de Sas ^^
Les comtes Freilro, de 1.1 luuisou de Bonczii 'd.
Les comtes Garc/inski ""^
Les princes Gedrojç ""
Les comtes de GoluchowoGolncliowbki, de la maison de Leliwu. 'i7
Les comtes Grabowski, de l;i maison d'Oks/.a i^-
Les comtes Grabowski, de lu maison de Zlycswicz '»••
Des comtes de GrudiKi-Grudziiiski, de la maison de Gr/ymala . . 70
Les comtes Gurowski ''^
Les comtes Gatukowski '"^
Les comtes Hussarzewski ' ■*
Les princes Jabloiiowski, de la maison de Pruss-troisième ... id.
Les comtes de Jablunow-JabloiioWbki, de la maison de Grzymabi . 7*
Les comtes Jczierbki . . '"•
Les comtes de Kalinowa-Kaliiiowski 78
Tj€3 comtes Komorowbki de Liptowa et Orawa, de la maison de
Korczak ^^
Les comtes Komorowski, de la maison de Ciolek id.
Les comtes Koiiarski, des comtes de t?karbek . de lu maison de
Habdaak ^^
Les comtes Kobsakowbki, de la maison de Slepowruu S3
Les comtes de Krasiczvn-Krasi(,'ki, delà maison de Kogalu ... S5
Les comtes de Krasnc-Krasinski, de b maison de Slepowion. . . S?
Lescomtes de Kwilcz-Kwilccki, de la maison do Sreniawa . . 'J3
Les comtes Lanykoronski de Brzezic, de la maison de Zudora . -'-i
Les comtes Ilalka de Leduchow - Leducliowski , de la niuisou de
Szalawa ''*'•'
Les princes Druçki-Lube^ki ^0^
Les comtis de LubnuLubicnski, de la maison de Pomiau ... 101
Les princes Liibomiiski, de la maison de Srtiiiawa . . . • 105
Les comtes Malachowbki, de la maison de Xalem-z seconti . . • lOO
Les comtes Mencinski de Kurozwenk, de la maison de l'oray . Ul
Les comtes Mianczynski (M i.ic/.ynski), de II maison de Sucht-komnuty 11-'
Les comtes Slielzynski, de la maison de Nowiiia 113
Les comtes Mier '^•
Les comtes Mikorski . . ■ '^■
Les princes Mirski '^^
Les comtes VanJ.ilin-Mniszech 11^
Les comtes Mniszck de Buzcnin, de lu maison de Poray .... US
Les comles de Muriki, de lu maison de Topor 'd.
TAI11.K DK» MMItllKS. ^\T,
Lei conittb Leliwa-Morstyii 119
Lcb comtci Moilowski, de la inaisou de Dolenga . .... 120
Les comtes Moszczeiiiki, de la iii.iibOii de Xaleiicz-dcuxiciiie. l'il
Les couites de Moszna-Mobzynsk.i , de la maison de Nalencz-
deuxième 122
Les comtes Mjcielbki, de U maison de Dolenga 123
Les kniaz Oginski . id.
Les comtes d'Obaûlia-Ossolinbki, de la maison de Topor . . 125
Les comtes d'Oitrorog, de la maiboii de Naleuczdeuxicme . 131
Les comtes d'Oatrowo-OslroWiki, de la maison de I^awicz . . . \-A
Les comtes Ozarowski, delà maison de Rawicz 135
Les comtes Paç 136
Les comtes de Broel-Plater 138
Les comtes Poletylo 130
Les comtes de Poniatow-Poniatowski, de la maison de f'iolek. id.
Les princes et les comtes de Ponin-Poniuski, delà maison de Lodzia. 1-13
Les comtes de Potok-Poto^ki, de la maison de Pilawa .... 1 i.')
Les comtes de Potuliçc-Potuliçki, de la maison de Grzymala 151
Les comtes Potworowaki, de la maison de Dembno (Dehno) . • . id.
Les princes Pii/yna 152
Les comtes de Itaezin-Uaczinski.dela maisun de Xaleiiez-deuxième. 153
Les comtes Lcszc/yc de KadolinKadulinski 155
Les princes Uadziwill IfiO
Les comtes Rostworowski IfiZ
Les comtes de Kozwadowo-Rozwaiiuwski, de la mai-ion de Tromby. id.
Les comtes Ru.ssoyki de Brzezie, de la n.aibon de 7-adora. ICS
Les comtes WrbnaUyd/yuski. id.
liCS comtes K/ewuski, do la maison de Krzvwd.i . .... 1G9
Les princes Sanguszko 170
Les princes Sapieha 171
Les comtes Sicrakowski, de la maison d'Ogonc/.yk 174
Les comtes HabdankSliarbek de Gora 175
Les comtes Skorzewbki, de la maison de Drogoslaw 176
Les comtes Sobolewski, de la maison de Slf[iov\ ion ... 177
Les comtci Soltyk id.
Les comtes Stadniçki de Zmigrod, de la maison de yreniawa 179
Les comtes Stiirzenski, de la in.iison de Lis ISO
Les princes Sulkowski ISl
Les comtes de iSumin Suminski, de la umison de Leszczyc 182
Les comtes Szembek 1S3
lu
TAULK DES MATIÈfUCS.
Les comtes SzolJrski, de la iiiaisoii de Lodzia l^-t
Le comte Tuczaiio\Vi>ki i'I-
Les comtes Tarlo de S/.czekarzewice, de la maisuu de Topor . Ibô
Lei comtes Ltliwa de Tarnow-T.iriiowski * . • 1*^''
Les comtes Ty^zkie^vicz 1^'J
Les comtes Uniski l'J'^
Les comtes Coloiuia de Walewice-Walewski l'Jl
Le comte Weiisicrski 1^2
Les comtes Wielliorski, de la maisou de Kicrdeja 19^
Les comtes Wielojjolski, de la maison de Starykon id.
Les comtes \V'odzi(;ki l'Ji
Les comtes Wullouiez 'd.
Les comtes Wolski, de la inai.iuii de Kola l'">
Les princes Woronie^ki iJ-
Les comtes Woyna, de la inaihuu de Tioiuby ..,...■ 107
Les comtes Z.il)icllo iJ-
Les comtes Zaluski, de laïuaisun do Jiiiio:5Za l^S
Les comtes ZamobC-'/amuy^ki, de la maison de Jelita l'J'J
Les comtes Zboiuski, de la uiaiaon d'Ugonczyk -Oj
Le comte Zuliowski id.
Famille:! jjri/icièrcs el comtalcf nui sunt i-enuei à s'éleindre.
Les comtes de Bilno-nieliniki, de la mai^uu de Junosza
Les comtes Braniyki de Kuszu/.a, de la maison de Gryf
Les comtes du Czaruki)\v-C/arnko\vski
Le^i comtes (ioïka
Les comtes (Irunowo Cîianowski
Les comtes Gultowski de Uat;a/ et Gultow ....
Le comte Jarac/ewski de Jaraczewo
Les comtes de Jaiocin
Les princes et coiutea de KoiiiL'Ci>ole- Konie(;[)ulski, de la
Pobog
Les comtes de Kiiuii[)aty-Kuno[iatski
Les Kiiiaz Korti^ki
Les comtes Nieczuja Kurupatnic'J
Les comtes de Laijis/.yn Lalalski.
Les comtes Laski de Lask, de la maison de Korab.
Les comtes de LesznoLeszczynski, de la maison de Wieniawa
Les comtes de LipiaLiiJiki, de la maison de Lada.
aison de
2u<J
.d.
•210
id.
m
id.
id.
-ivi
id.
213
id.
2U
id.
!> 1 :.
2 ni
id.
TABLE DKS MATIËUES. 315
La princesse de Lowicz 217
Le comte ^[utusc\vicz id.
Les comtes de ^[clsztyu et de Jaroslaw 213
Les Myszkowiki, marcjuis de Pinciow, de la maiion de Jastrzein-
bice ... id.
Les comtes Odrowonz (Odrowaz) de Sprowa 219
Les comtes d'Olesuiye-OIcsuiyki, de la maison de Dcmbao . . 2"20
Les comtes d'OpalciiiceOpaleuski, de la maison de Ludzia . . id.
Les Kniaz d'Oblrog-Ostrogbki 221
Les comtes de Pilcc, de la maison de Lcliwa id.
Les Kniaz Polubin^ki 222
Les comtes de Ilo/.dra/.cwo-Rozdrazcv.ski, de la maison de Doliwa. id.
Les princes Sobicski, de la maison de Jaiiiria 223
Les comtes de Szampacli ... 224
Les comtes Topur de Tcnc/.ya Teiic^yiibki id.
Les Kniaz Koryl)ut-'\Visuio\vici;ki 225
Le prince ZajoiiczL'k r/ajac/ck) . . . . ' 220
Les comtes de Kytwiany Zborowski, de la maison de Jastrzcmbicç. 2i7
FamilUs tilréei d'origine vtrangcre, mais qui se sont enlière/ad/tt uataralisées
et sercirent lonjtc.iiijs en Putoij/te.
Les comtes de Bruld 231
Les comtes Butler '. . . id.
Les con\tes de Dœnhoff 232
Les comtes et biirggraves de Dobna 233
Les comtes de l'icmming id.
Les comtes de Ciolt/. id.
Les comtes de l'rztbcndow-Przebendowski 234
Les comtes de Tiesenbausen 235
Les comtes Uiiruh (en Pologne Unrug) id.
Principautés ecclésiastiques et comtés de l'ancienne Pologne, jusqu'à l'extinc-
tion de la dynastie des Piast, et aniJrieurs aux luis qui iulerdircnl
l'usage des titres depuis l'acéneineut de Jagellon.
L'évêque de Cracovie 2 il
La principauté de Lowicz 242
La principauté de Pultubk id.
La principauté de bielun id.
3lt> lABLE UKS MATIKIlKS.
L'évcchc de Varmie '^^^
Le comté (Je Biullu 24-i
Le comté de Boiii ^^■
Le comté de Brodj ^^■
Le conltc de Przczniçu et de Ruszçza itl-
Le comté de Buy kow 244
Le comté de CVlop;i cl Je C/anikow id.
Le comtéde Oorka id-
Le comté de Grubow et Kalinowa id.
Le comté de Jableczna et de Pouiedz • , . id.
Le comté de Jaroçiu 245
Le comté de Kamieiiiec et Dobczyça id-
Le comté de Koiibkie id-
Le comté de Ko/ieglowy id-
Le comté de Kr/.y\vusoad (Kryywobad) id.
Le comté de Labiszyn, Gulczewu et Szczawin 246
Le comtéde Latos/yu id.
Le comté de Lipie id.
Le comté de Lubraiicz id-
Le comté de Micbow id-
Le comté de Picskowiiskala id.
Le comtéde Pilca 247
Le comté de Przemouk ou Przemont id.
Le comté de Raçat ou Racaç id.
Le comté de Kola id.
Le comté do Rozdrazew id.
TiO comte de tJkarbek et Gora 24S
Le comté de t^karisow 'd.
Le comté de îSkrzyiuio jd.
Le comté de Sluzcwo id.
Le comté de Sokolla id.
Les comtéadeTariiow, de Mclbziyn et de Jaroslaw 249
Les comtés de Tyaieç, de Tcnczyn , Punigrud, Daiiaborz, Kzionz
(Kziaz) id-
Palalim par rang de date de Uur ancie/ihelt et premiers comtes palatirts yu»
en/arent mreitis.
Palatinat de Cracovie, en 1010. — Le comte palatin Sieciech . 253
Palatinat de Poben, cnlU-JU. — Drierzykraj deCzlopa . ... id.
TABl-K bUS «AIIKKF.S. 317
Palatinat de Kalisz, en 1040. — Jaiiko de Kalinowa 253
Palatiiiat de Scudoiiiir, en 1120. — Ws^cbur ^'icc^uja .... -51
PaJatinat dcRawa, en 11 10. — Prandota id.
Palatinat de Gncsen, en 11.54. — Ji-rùnic id.
Palatinat de Brzesç, en Cujavie. — /liiluta de Panigrod. ... id.
Palatinat de Sicradz, en 1 '2 10. — Nicol;ib de Kalinowa .... id.
Palatinat de Lenczyç en 1210. — Krea/. de Kr/.ea/.ow .... id.
Palatinat de Ploçk, en 1221. — Clirclien Gu/dawa 255
Palatinat de Inowroclaw , en 1400. — Mathieu ou Matliias de
Radolin id.
Palatinat de Wilda, en 1413. — Albert Monwid id.
Palatinat de Trocki, en 1413. — Jauno. id.
Palatinat de Bel/.k, en 1130. — Paul d;; Kad/.ano\v id.
Palatinat de Russie, en 1437. — Jean Menzyk. de Douibrowa . id.
Palatinat de Podolic, en 1437, — Pierre de Sprowa 25G
Palatinat de Smolensk, en 1410. — Jean Gastold id.
Palatinat de Malljory (Marienburg), en 1154. — fJ.tbriel, aire de
Beyssen-Bazenski id.
Palatinat de PouuTaiiic, en 14.54. — Jean lie BcVbbenBazeUbki id.
Palatinat de Culin, en 140G. — Au.jnstin id.
Palatinat de K-ijow, en 1 171 . — Martin Gaatold . . . . id.
Palatinat do Lublin, eu 1471. — l)ubie.-ila\v Kuiita id.
Palatinat de Nowogrod, en 1490. — Jean Litawur Clireptuwicz. . 257
Palatinat de ^VitelJbk eu 1500. — Giiurgc Clilcbuwicz ... iJ.
Palatinat tie l'ulork, en 1511. — Stauibl.i:» Clilebowicz .... id.
Palatinat de l'udiacLic, en 1509. — Xiculius Kiazka id.
Palatinat de Brzesç, en Lithuanic, en l.'iCi'J. — (ieorgeTyszkiewicz. id.
Palatinat de Micislaw, en 15()9. — (jeoigc Osçik. . id.
Palatinat de Minsk, en l5tJ'J. — Gabriel Ilornostay. . . iii.
l'alatinat do Vollivnie, en 15tJ'J. — .\le\audre Czaitoryiskj. 25S
Palatinat de Bra(;la\v, en 1571. — Hc^inan Sanu'uszku id.
Palatinat de Czerniecliûw, en 1035. Martin de K.ilinuwa. id.
S.
Famillei iUusi,-e.t du Pologne.
Bréza * 201
(.'zarnicçki de Czarnie 202
Danilowicz de Zurowa id.
Firley de Donibrowi^a, de la maison de Lewart id.
Gorajski de (loni de la niaiion de Korr/ak 203
.bt
TABl.fc; DEii M\IIKKK.S.
317
Pahtinat de Kalisz, en 1040. — Jaiiku de Kulinowa.
Palatiiut de Scudoinir, en 1120. — \V'i/.cl)or Niee^uja .
Palatiniit de Kawu, en 11 10. — Pranduta
Palatinat de Gaescn, en 1154. — Ji rûnie
Palatinat de Brzcsç, en Cujavie. — '/.hilutade Panigrod.
Palatinat de Sieradu, en 1*2 10. — XicoLis de Kulinowa .
Palatinat de Lenc/.yç en ItilO. — Krcs/. de Kr/.ea/ow
Palatinat de Ploçk, en 1221. — Chrctiun Guzdawa .
Palatinat de Inouroclaw , en 1400. — Matiiieu ou Mathiaa
Radolin
Palatinat de WUda, en 1413. — Albert Munwid ....
Palatinat de Trocki, en 1413. — Jawno.
Palatinat de Bel^k, en 1430. — Paul dij Uad/.anow .
Palatinat de Russie, en 1437. — Jean Menzyk île Donibrowa
Palatinat de Podolie, en 1437, — Pierre de Sprowa .
Palatinat de Smolensk, en 1410. — Jean Castold.
Palatinat do .Malborg (Marienburg), lu 1154. — CJabriel, sire d
Bevssen-Ba/enski ....
Palatinat de Puuii-raiiie, en 1451. — .fcan de BevssL'uBazeusk
Palatinat de Culni, en 1400. — Au'^'UNtin
Palatinat de K-ijuw, en 1471. — Marliu G.iatold
Palatinat de Lublin, en 1471. — Duijii-slaw Kuiita .
Palatinat de NowoLjrod, en 1499. — Jean Litauur Clireptowicz
Palatinat de Witebbk en 1500. — George Cldcbuwicz
Palatinat de Poloyk, en 1511. — Stanisla.'^ Clilel)u\vicz .
Palatinat de l'odlaehie, en 1509. — Xiculiui Kiazka .
Palatinat de Brzcsç, en Lithuanic, en l.')('i9. — (ieorgeTyszkiew
Palatinat de Mseislaw, en 1509. — Geoigc Osçik.
Palatinat de Minsk, en 1509. — Gabriel lloniostay
Palatinat de Volliynie, i:n 1509. — .\le.\aiidre Czaitoryiski.
Palatinat de Brai/law, en 1571. — Roman Sangus/ku.
Palatinat de Czutuiecliow, en 1035. Martin de K.dinowa.
253
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^ Familles illusirey di: Pologne.
Bréza * 201
(."zarnicçki de C/arnie 202
Danilowicz de Zuro\> a id.
Firley de Dombrowiça, de la maison de Lewart id.
Gorajski lie (îorai de la maison de Korr/ak 203
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318 TABLE UKS MATIÈRES.
Gorzenski de Gorzyiiia, de lu maison de Naleiicz-deiiiième . '-^fi'l
Gosiewski id.
Ilerburt de Tulsztyii 264
J;Lzlowic(;ki de Buczacz, de la maison de Habdaiik-Skarbek . ni.
Kauiieue(;ki de Kamienicç, de la maisoti de Pilawa id.
Kuiita de Wiàiiicz, àc la mai.^oa de Sreniawa 205
Kont(,'ki de Czccliow (Kaçki), de la maison de Brodziç .... id.
Koscieleçki de Koscieleç, de la niaiiou de Oijonczyk .... id.
Kosciui>zko de Sitchnowiç 260
Koslka de SzteniLcrg id.
Krolowski de Krotuszyu . . 267
Laïzcz de Strzcniieleç et Tuczanij) id.
Maciejowski de Maciejowiçc de lu niai-son de Ciolck 208
Mitlecki de Mieley, de lu maison de Gryf 2o9
Vrzjicinbki de Przyiuia, de la nuii.-îun de Rawicz id.
Radzejowski de Kadzicjow, de la inaibon de Juiiobza id.
Sieniawiki de Graaow et Sieniawa 270
Szamutuliki de S/.amotuly. 271
S/cawiiihki de S/.czawiu, de la Miaibon de l'rawd/i^' id.
Szydiowiecki de Szydlowiet; id.
Tomiyki de Toniiçc 272
Zawisza de Roznow et Grabow, de la iiiai.son de Suliina .... id.
Zebrzydowbki de Zei)rzydo\vo, de la maison de K.idwan . . 2(4
Zolkiewbki de Zolkiew de la niaibua de Liibicz 275
Familles titrées piir les gouvernement russe et autrichien.
BARONS CIOP.S PAR LS Uol <» KMEXEM iUTnir.lilI^.
Barons Bla/.owbki 280
Barons Czcehowiez . . id.
Barons Doliniaii>ki id.
Barons DuUki id.
Barons (î.iduinski id.
d.
id
Barons Gostkowbki . .
Barons lladiiiewicz
Baron Jo.scpb Konopka
Barons Kaminski
Barooâ Karni^-ki . id
Barons Knikowi( çki .
d.,
d.
TABLE DES MATIÈRES. 319
Barons Lcwartowski 2S0
Barons Raalawie^ki id.
Baroub WiTCiizo .... id.
Barons Wvs/.vnbki id.
BtRO.^i l.RkbJ un Cu>riïVtS Plt LI GoOVFK.NCHeMT RCSSI.
JuJea, baron Je Brinckea (vou der Brinckcn) 281
Joseph, baron Clilubsowicz id.
Le géuéral Joseph, baroa Chlopiçki (généralissime de l'armée polo-
naise dans la révùlutiou de 1830) id.
Joseph et Stuniihii, barons Chaudoir id.
Stanibla,-» et Titus, barons Dalfas id.
Jean KoJoliihe, baron Je IlciJel id.
Joseph et Cajetan, barons Iloroch id.
Paul, baron Jerzinanowski id.
Le général StanisUis, baron Kliçki id.
Fiorian, baron Kob^'liuski id.
Michel, baron Kozinski id.
George, baron Lewarlowski id.
Adolphe, baron de Malzahn id.
François et Xavier, barons Rayski id.
Louis, b;uon Hasta\vie(,-ki id.
Arabroise, baron l^karzynski id.
Alexandre, baron SolJcnhof id.
Ignace, baron Stokowski id.
Séverin, baron Wilson id.
Joseph, h.iron Zaliibki " id.
ArPE.vmcK 283
COMFLKMKNT 290
Armes pleines et originaires des familles titrées actuelles,
dont il est fait mention dans ces notices.
Alexandrdwicz 295
Baworow.-ski id.
Bialyuift ... id.
Boncza 290
3ogoria id.
Ciulek id.
.t.'i ' . .
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.bi . . .
mi . . .
:
r.ïO lAlil.l-, Dl.S MATIKI'.KS.
(Joloiiiia ^'-"j
Czcrtwcrtynski 'i^'-
Dcinbuo (Dcbno) >''•
Dulcnya (Dolcga) -'••7
J)n)gaslaw '''•
l)iu(k i'i.
(iarczyiibki iJ-
Goil/.icinlja l'I-
(îuzdnwa id-
(iiv,)m:.l:i 20S
Gulakowski iiJ-
Jlabclaiik ou Skubow iJ-
llusbarzcwski • • id.
Jdilii 2'.i'J
Juiiûsza id.
Kaliiiowa iJ-
Kicrilcja id.
Korczak id.
Kobcicbzu 300
Krzywila id.
Ijabeiul/. ou Duiiiiii id.
Ijciiwa iJ.
Lcszczyc id.
Lis 301
Lodzia id.
.Mui.s/.ccli id.
Min- id.
Naliiuv.iliii\ii'iiic id.
Nowiiui 3u2
Odruwoiiz id.
Oyiiiicç id.
Ogoiiczyk id.
Ok«a SOS
Oitoja id.
l'ilawa id.
l'Ialcr ' id.
Tobog id.
Pogon iJ.
rui.iian :U)l
l'oray id.
TABLE DES MATltUES. * 3ÎI
Pruss-deuxièine 304
Pruss-lruisième ^^-
Przerowu 305
Kawicz id.
Rotj:ilu id.
RuU id.
Sas 30G
Slcpowioii id
Soltyk ^' id.
Sreniawa ou Srzeniawa id.
Starykou ou Szafranicç id.
Str/craie 307
Suchekoninuly id.
SulkowbLi id.
Swinka id.
Szalawa id.
Szeliga 303
Szembek id.
Topor id.
Tromby ou JorJun id.
Trzywdar id.
Wczele 3U1)
Woroniecki id.
Zadora id.
Zbiczwifz *. id.
Zembj 310
FIN.
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